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NOUVELLE EDITION Revue, corrigée et considérablement augmentée:par l'auteur. PREMIÈRE PARTIE. PARIS, CHEZ L'AUTEUR, RUE DE BUFFON, 53, ET DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES: 1867 Tous droits réservés: TT 7 PT ue 4 Rien, dans la nature, n’est absolument stable; tout, au contraire, marche et se modifie constam- ment afin de s’harmoniser. De ce principe découle comme conséquence fatale qu'aucun travail ne peut être parfait, et que, le paraîtrait-1l lorsque l’au- teur le termine, peu de jours se passent, que dis-je? c'est parfois lorsqu'il est à peine commencé que celui-ci s'aperçoit qu'il y aurait déjà des modifica- tions à y faire; d’où résulte aussi qu'une nouvelle édition d’un livre ne peut jamais être semblable à la précédente. Dans les sciences ne pas avancer, c’est reculer. L'importance des végétaux conifères est telle- ment grande et si bien appréciée de nos jours que de nombreuses recherches ont dû être faites de ce côté ; aussi, depuis ‘la publication de mon Traité gé- néral des Conifères, par suite des voyages faits en Chine et au Japon, ainsi que dans diverses parties de l'Amérique, soit au Mexique, soit en Cali- fornie, etc., beaucoup d’espèces nouvelles ont été découvertes. NOV Y] AVANT-PROFOS. L'ouvrage que je publie aujourd'hui, qui n’est pas une deuxième édition, mais bien une nouvelle édition de mon ouvrage sur les Conifères, devait donc être plus complet et par conséquent plus vo- lumineux que le premier; il l'est en effet. Mais, indépendamment des additions, qu'on est toujours obligé de faire à une édition nouvetle d'un livre quelconque, 1l y a des modifications à apporter à ce qui avait d'abord été dit, modifications qui ré- sultent ou de nouvelles observations ou d’observa- tions dirigées différemment. Ces faits m'ont amené soit à apporter quelques changements aux synony- mies. soit à modifier le titre ou la valeur de cer- taines plantes ; par exemple, d'élever au rang d’es-_ pèces ce que J'avais d'abord considéré comme des variétés, ou, au contraire, de mettre au rang des variétés des plantes rangées d’abord au nombre des espèces. J'ai aussi établi de nouvelles divisions et créé de nouveaux genres, CONVaincu que je suis qu'il y à toujours avantage à multiplier les coupes lorsque celles-ci sont tranchées et faciles à saisir. Un grand nombre de plantes du Mexique déerites et introduites par M. Roezl ont été le sujet de nom- breuses discussions qui ont fait naître des opinions très-diverses, parfois contradictoires. Ainsi, après les avoir d'abord adoptées et publiées comme des plantes distinctes, M. Gordon les a presque toutes réunies, Comme synonymes, à celles du même pays qui avaient été précédemment décrites. Une telle AVANT-PROPOS. vij marche est plus que hardie ; selon moi elle est im- prudente; car, si toutes ces plantes ne sont pas ce qu'on nomme des espèces, une grande partie pré- sente au moins des formes très-distinctes ; il en est même un certain nombre qui sont inédites, ce que ma démontré l'étude attentive que j'ai faite des échañtillons (branches et cônes) envoyés par M. Roezl, ainsi qu'un examen minutieux des sujets _de ces plantes qu'on trouve aujourd'hui dans les cultures. Je n'ai donc pas cru devoir adopter cette marche ; mon avis est qu'il y a prudence et surtout œrand avantage, tant au point de vue de la science qu'à celui de la pratique, à ne rien hâter, à consi- dérer ces plantes comme distinctes, en en formant toutefois un groupe à part, en rapportant à chacune ce qu'en a dit M. Roezl, et en indiquant en outre les caractères que m'a fournis l’étude que J'ai faite de ces plantes. De cette manière on ne complique pas la question en réunissant sous un même nom, comme l’a fait M. (Gordon, des plantes dont les ca- ractères sont tout à fait dissemblables. Les extrêmes se touchent, et, si c’est un mal de trop diviser, c'en est un non moins grand de trop réunir. Afin de rendre ce travail aussi complet que pos- sible, et indépendamment de mes propres observa- tions, J'ai dû chercher à profiter ou plutôt à faire profiter mes lecteurs de celles des autres. Pour cela _ j'ai compulsé tous les ouvrages qui, à ma connais- sance, ont paru sur les Conifères depuis la publica- tion de ma première édition. Parmi ces ouvrages il vii] AVANT-PROPOS. en-est cinq qui méritent de fixer notre attention et que je vais énumérer en suivant l’ordre de date de leur apparition. Le premier, qui a paru en 1858, est de M. Gor- don ; il a pour titre : Pinetum being a synopsis of all the coniferous plants at present known, with descrip- hons, history and synonymes, LoNDox. En 1862, M. Gordon a fait paraître un supplément à cet ouvrage : À Supplement to Gordon's Pinetum, dans lequel, indépendamment des additions qu'il faisait à son premier travail, il a corrigé plusieurs erreurs que de nouvelles observations lui ont fait reconnaître. En 1863, M. Andrew Murray a fait paraître une petite brochure intitulée : The Pines and Firs of Ja- pon, qui traitait exclusivement de certaines espèces de Conifères de ce pays. En 1865, MM. Henkel et Hochstetter publièrent aussi un ouvrage sur les Conifères; il a pour titre : Synopsis der Nadelhôlzer, deren charakterischen Merk- male nebst Andeutungen über ihre Cultur und Aus- dauer in Deuischlands Klima. STuTTGaRT. Vers cette même époque, MM. Peter Lawson et . fils commencèrent la publication d’un ouvrage sur les Conifères. Ce travail. jusqu'ici sans rival sur ce sujet, a pour titre : Pinetum Britannicum, a descrip- live account of all hardy Trees of the Pine tribe culhi- vated in Great Brüain, Enixsuren and LoNpoN. Enfin, tout récemment (en 1866), M. J. E. Nelson a fait paraître, sous le pseudonyme de SENILIS, un AVANT-PROPOS. IX travail sur les Conifères ayant pour titre : Pénaceæ being a handbook of the Firs and Pines, LoNpox. Bien que je n'aie pas à faire la critique de ces œuvres, je crois cependant devoir en dire quelques mots et émettre mon opinion à leur égard, et je n'hésite pas à avancer que deux des principaux sont des compilations ou plutôt de mauvaises copies de la première édition de mon Traité des Conifères ; mauvaises, parce que, soit que les auteurs aient voulu déguiser la source à laquelle ils ont puisé, soit qu'ils aient voulu modifier mon dire, ou parce qu'ils ne m'avaient pas compris, ou parce qu'ils avaient vu les choses autrement que moi, ils ont at- tribué à certaines plantes ce que j'avais dit de cer- taines autres; de. là de fausses synonymies, des complications et surtout des confusions regretta- bles. C'est ainsi qu'a procédé M. Gordon. Toutefois il a ajouté certaines espèces nouvelles et fait quelques observations qui ne sont pas dépourvues de valeur et dont j'ai profité, mais en ayant soin toutefois de citer l’auteur afin de lui rendre la part qui lui appartient. C'est un ouvrage à consulter. Quant au travail de MM. Henkel et Hochstetter, il faut le dire, c’est une copie mal faite de celui de M. Gordon, par conséquent une copie de seconde main. Malgré cela J'ai cru devoir le citer quelquefois, moins en raison de la valeur du livre que pour donner à mes lecteurs la faculté d’y recourir au besoin. Cepen- dant, lorsque, par hasard, j'ai trouvé chez eux soit l'indication d’une nouvelle espèce, soit quelques ob- : AVANT-PROPOS. servations qui m'ont paru présenter de l'intérêt, je les ai cités, mais en ayant toujours le soin de guil- lemeter ces emprunts et d'indiquer le nom de ceux à qui je les ai faits, procédé qui, du reste, n'a rien que de juste, mais que n’ont pas jugé convenable d'employer les auteurs allemands dont il est ici question. ; Il en est tout autrement de l'ouvrage de M. J. E. Nelson, dont je suis d’ailleurs loin d'adopter les idées ; c'est un livre tout à fait original. C’est tout ce que Je puis en dire. a Le travail de M. Murray sur certaines espèces de Conifères chinoises et Japonaises contient, indépen- damment des descriptions, beaucoup de figures qui en augmentent l'intérêt; j'y ai puisé de bons ren- seignements. Le Pinetum Britannicum de M. Lawson est un tra- vail qui, envisagé à un certain point de vue, est ce qui a paru de plus complet jusqu'à ce jour sur les Conifères. On y trouve des détails historiques et des observations intéressantes sur les usages et les propriétés de ces végétaux, ainsi que l’'énumération de particularités très-curieuses qu'on chercherait vainement ailleurs. Malheureusement, et indépen- damment de ce que cet ouvrage, comme tous ceux de ce genre, marche avec une lenteur désespérante, et quil est d’un prix presque inabordable, 1l ne mentionne aucune variété, ce qui lui enlève pres- que tout intérêt commercial, et même beaucoup de son intérêt pratique et économique; car, à part lin- / AVANT-PROPOS. dre Te térêt du commerce, qui s’alimente en grande partie de la culture et de la vente des variétés, 1l en est parmi celles-ci un certain nombre qui sont préféra- bles aux types dont elles sortent. Dois-je parler d'un autre ouvrage allemand pu- blié à Stuttgart en 1858, ayant pour titre : Dre Fa- malie der Coniferen systematisch beschrieben und dar- gestellt, von Albert Courtin, qui n’est autre chose qu'une sorte de catalogue raisonné, abrégé dans lequel il n’y a ren à apprendre puisqu'il est un extrait des ouvrages que je viens de citer? Je ne l'ai pas cru nécessaire. En dehors de ces ouvrages j'ai consulté différents recueils périodiques et j'ai de nouveau visité cer- taines collections qui m'ont paru présenter de l’in- térêt, et dans lesquelles j'ai pu vérifier quelques faits ou éclaircir quelques doutes que j'avais relati- vement à diverses espèces. Au point de vue pratique j'ai aussi apporté quel- ques modifications à mon premier travail. Ainsi, à . la suite de chaque genre, outre son histoire et l’in- dication des divers usages qu’on peut faire des es- pèces qu'il contient, J'a1 ajouté celle de la culture qu'il convient de leur appliquer, de telle sorte que le lecteur, en même temps qu'il se rend compte des avantages propres à certaines espèces et des parti- cularités qui les concernent, puisse, sans avoir besoin de recourir à d’autres ouvrages, savoir comment 1l doit les soigner et comment on en opère la multipli- cation. 2 UD AVANT-PROPOS. J'ai aussi modifié, parfois supprimé, certains pa- ragraphes des principes généraux qui m'ont paru n'avoir qu’une importance secondaire; mais en même temps j'en ai ajouté d’autres d’une utilité gé- nérale plus réelle. J'ai cru aussi devoir ajouter deux tables, l’une, pour indiquer les noms des auteurs cités avec leur mode d’abréviation, de manière à faciliter au lecteur les recherches qu'il pourrait dé- sirer faire, tout en lui évitant des erreurs possibles ; l’autre pour indiquer les noms vulgaires que les plantes portent ainsi que le nom scientifique admis auquel ces noms se rapportent. Enfin je n’ai rien négligé pour que le sujet que j'ai abordé soit conve- nablement traité et que ce travail soit aussi complet | que possible. Est-ce à dire que ce livre est parfait et qu'il faut le considérer comme ayant dit le dernier mot de la science ? Non pas, certes ! et sous ce rapport je me fais moins d'illusion que beaucoup d’autres. Néan- moins j'ose croire qu'il est aussi complet que le per- mettent les connaissances que l’on possède aujour- d'hui sur ce sujet; demain je tiendrais peut-être un autre langage. Ce 15 janvier 1867. TRAITÉ DES CONIFERES. a CUPRESSINEÉES. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 1 TRAITÉ DES CONIFÈRES. ORDRE I. — Cupressinées, ARBRES ou arbrisseaux très-rameux. Rameau épars dans la plupart des espèces, cylindriques ou anguleux, plus rarement aplatis ou articulés. FEuILLES opposées, ternées, verticillées ou plus rarement éparses, étroites, linéaires ou squammifor- mes, sérialement imbriquées, le plus souvent adnées- décurrentes. FrEeurs monoïques ou dioïques. Chatons terminaux ou latéraux, à écailles ovulifères insérées sur un axe commun, imbriquées, dépourvues de bractées, ou plus rarement accompagnées d’une bractée adnée. -CHATONS MALES. Étamines nues, presque horizontales, insérées sur un axe commun; filaments courts, épais, terminés en un vonnectif squammiforme excentrique- ment pelté, à bord supérieur plus étroit, l’inférieur 4 ORDREL— CUPRESSINÉES. portant les loges dirigées en dessous; loges en nombre variable, 2, 3 ou plus, parallèles, distinctes, adnées, ovales ou oblongues, s’ouvrant longitudinalement. Pollen globuleux. CHATONS FEMELLES. Écailles peu nombreuses, très- souvent peltées, mucronées sur le dos et au-dessous du sommet, opposées ou verticillées autour d’un axe raccourci, ou insérées de toutes parts sur un axe plus ou moins allongé. Ovules, plusieurs à la base des écail- les et insérés près de leur onglet, atropes, à sommet ouvert, ordinairement allongé en un col plus ou moins long, fermé ou oblitéré après la fécondation. Frurrs drupacés ou strobilacés, formés d’écailles épaisses, charnues ou ligneuses, ou minces et presque cartilagineuses, étroitement conniventes, libres ou quel- quefois soudées par les bords, persistantes. Graines dressées, solitaires, géminées ou rarement - en plus grand nombre à la base des écailles, compri- mées, entourées d’une aile membraneuse, ou quelque- fois ovoïdes, nuculiformes, et alors privées d’aile. Emsryon antitrope, à 2, rarement 3-9 cotylédons oblongs, obtus; radicule cylindrique. ORDRE I. — CUPRESSINÉES. 5 Tableau des Genres et des Kribus. S 1. — JUNIPÉRINÉES. Galbules à écailles imbriquées. Feuilles opposées ou ternées. Tribus. Graines soudées entre elles. Feuilles ternées, semi- décurrentes. Rameaux Écailles , anguleux..... «esse... CARYOCEDRUS. soudées ; : Na de ell Graines libres. Feuilies ntre elles. : : \ JUNIPERUS. ternées, non décurren- Graines : tes. Rameaux anguleux. OxycEeprus. dépourvues : k ; pe Graines libres. Feuilles d’aile, ternées et opposées, décurrentes. Rameaux cylindriques.........., SABINA. S 2. — ACTINOSTROBÉES. Strobiles à écailles valvaires. Feuilles alternes, opposées ou ternées. Genres, Strobiles à 4 valves égales, à 5-10 graines à 2 ailes. ma Heunliesialiennes... 240... HA ENS G ... WiDPRINGTONIA. Strobiles à 6, très-rarement 7-8 vaives, dont les alternes plus petites. Feuilles en général ternées.......... .. FRENELA. Strobiles à 6 valves égales. Graines à 3 ailes. Feuilles ETES PO EE EN ensroresese.ees ACTINOSTROBUS. Strobiles à 4 valves, les alternes plus petites, mono- ou dispermes. Graines à 2 ailes sublunées. Feuilles op- posées, quelquefois ternées. ............. ce... CALLITRIS. Strobiles à 4 valves, les alternes plus petites, mono- spermes. Graines à 2 ailes inégales. Feuilles opposées, SAUAHPMILOEMES. 24.121.210: dns ones ee. LIBOCEDRUS: ORDRE I. — CUPRESSINÉES. LG L $ 3. — THUIOPSIDÉES. Strobiles à écailles imbriquées. Feuilles opposées, plus rarement ternées. 2 : Genres. Strobiles à écailles coriaces. Graines 2, ovoïdes, dépour- F vues d'ailes. Feuilles squammiformes............. BIora. Strobiles à écailles coriaces. Graines 2, comprimées, à 2 ailes. Feuilles squammiformes...............:,. THUIA. Strobiles à écailles coriaces. Graines 3, orbiculaires, IST 17 - . A. : comprimées, ailées. Feuilles linéaires et squammifor- TE 0000... F1rz-RovyA. Strobiles à écailles ligneuses. Graines 5, comprimées, à 2 ailes. Feuilles squammiformes........ Des omce THUIDESR S 4. — CUPRESSINÉES VRAIES. Strobiles à écailles peltées. Graines ailées. Feuilles opposées. Strobiles à écailles dispermes. Feuilles squammiformes. CHAMÆCcyPARIs. Strobiles à écailles dispermes. Feuilles aciculaires. ... RETINOSPORA. Strobiles à écailles polyspermes. .......... ss... CUPRESSUS. $ 5. — TAXODINÉES. Strobiles à écailles peltées ou imbriquées. Feuilles alternes. Strobiles à écailles libres, imbriquées, dispermes. Grai- nes dépourvues d’aile........,..... RSR en Strobiles à écailles libres, imbriquées, dispermes. Grai- nes munies d’une aile à la base................... GLYPTOSTROBUS. Strobiles à écailles soudées avec la bractée, 4-6 spermes. Graines à 2 ailes: :-.22 207 MES SSI COS RENE JUNIPERUS, 7 I. Juniperus, Zinné. — Genévrier. Jumperus, Linn. Gen. PI. n. 1134. Gærtn. Carp. IL. 62. t. 91. Schk. Handb.t.338.Rich. Conif. 139.t.5, 6. Nees jun. Gen. Pl.—FI. Germ. IT. 12. Meisn. Gen. 352. End. Gen. PI. n. 1789. Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 282.— Hist. Vég. phan. XI. 305. Desf. Hist. Arbr. 558. Endl. Syn. Conif. 7. Loisel. Nouv. Duham. VI. 45. Carr. Tr. gén. Conif.7.— Man. des PI.IN. p. 307. Gord. Pinet. 91.Henk. et Hochstt. Syn. der. Nadelh. 313. J.E. Nelson, Pinac. 140. Fleurs dioïques, ou plus rarement monoïques, sur des rameaux différents. CaAroxs MALES axillaires ou presque terminaux, globuleux, nus ou caliculés à la base par des feuilles imbriquées. Étamines nombreuses, opposées, décus- sées ou ternées, verticillées sur l’axe, et imbriquées sur 4-6 rangs ; filaments très-courts, terminés en un appendice du connectif excentriquement pelté, en forme d’écaille, pres- que orbiculaire, membraneux ou coriace, mutique ou mu- croné , portant en dessous, sur le bord inférieur, 3-6 loges longitudinalement déhiscentes. CHATONS FEMELLES axillaires, terminaux ou solitaires sur les rameaux latéraux. Écailles ovulifères charnues, courtement mucronées sous le sommet, bi- ou tri-ternées, verticillées ou opposées, toutes imbri- quées, rapprochées, ou plus ou moins soudées entre elles en un involucre ouvert au sommet; les inférieures plus courtes, stériles; les intérieures portant à la base un seul ou deux ovules collatéraux. Ovules dressés, atropes, en forme de bouteille, à micropyle terminé en un col court. Galbules formés d’écailles charnues, ombiliqués au sommet, lisses ou tuberculeux, contenant 2-3-6-8 spermes, rarement plus, quelquefois monospermes par avortement. Graines dressées, presque anguleuses, arrondies, à tégument osseux, quel- 8 JUNIPERUS. quefois soudées de manière à former une sorte de noyau. Embryon antitrope, dans l’axe d’un albumen charnu de même longueur que lui. Cotylédons 2, très-rarement 3, oblongs-obtus. Radicule cylindrique. Maturation bisannuelle. | Trisu I. — CARVYOCEDRUS, Endl. Syn. Conif. 8. Carr. Man. des PI. IN. 308. — Tr. gén. Conif. 8. Graines soudées entre elles, formant au centre du galbule un noyau triloculaire, parfois biloculaire, plus rarement unilo- culaire par avortement. Feuilles ternées, verticillées, semi- décurrentes, aciculaires. Bourgeons écailleux. 1. Juniperus drupacen, Zabillardière. HABEL FRUCTUS, Clus. Hist. Plant. 37 (cum ic.). Junirerus MAJoR, Bell. Observ. IT. 110 (édit. Clus. 162). JUNIPERUS LATIFOLIA ARBOREA CERASI FRUCTU, Tournef. Coroll. 41. JuNiPERUS OxYCcEDRUS y, Lam. Dict. IT. 625. Junieerus pruPACEA , Labill. Plant. Syr. Decad. II. 14. t. 8. Loisel. Nouv. Duham. VI. 47. Desf. Hist. Arbr. II. 358. Loud. Arbor. IV. 2494. f. 2354, 2356. — Encycl. of Trees, 1084. Î. 2018, 2019. Spach, Hist. Vég. phan. 313. Endl. Syn. Conif. 8. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 199. Knight, Syn. Conif. 11. Carr. Rev. hort. 1864. 165 (cum ic.). — Man. des PI. IV. 308. —- Tr. gén. Conif. 8. Gord. Pinet. 95. S ARCEUTHOS DRUPACEA, Ant. et Kotsch. Œsterr. Bot. Wochbti. (aout 1854). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 308. Petit arbre, dépassant rarement 12 mètres, à cime irrégulière- ment pyramidale. Branches éparses, défléchies. Rameaux courts nombreux, légèrement anguleux, promptement cylindriques. Feuilles ternées, étalées, longues de 8-15 millim., larges de 2-3; les inférieures plus courtes, subovales, elliptiques, brusquement ét régulièrement rétrécies à leur sommet en une pointe fine, raide, très-aiguë, légèrement concaves en dessus, où elles sont marquées de deux lignes glauques séparées par une bande verte, convexes et carénées en dessous par une nervure saillante sub- aiguë. Ramules fructifères d'environ 6 millim., entourés de JUNIPERUS. 6) feuilles ternées, courtes, ovales, pointues au sommet. Galbules ovales-obtus, parfois subsphériques, d'environ 20-25 millim., solitaires, composés de 9 écailles charnues, disposées en trois verticilles, intimement soudées, mais cependant distinctes par la saillie qu’elles offrent dans leur contour, à sommet légèrement épaissi, tuberculeux, plus rarement un peu renversé j le tout _ recouvert d’une glaucescence farinacée, renfermant un noyau ovoïde, osseux, très-dur, triloculaire, ou uniloculaire par avortes ment. Loge monosperme. Graine dressée. Dans nos cultures, le Juniperus drupacea s’élance et forme une pyramide étroitement conique, à branches courtes, étalées, à rameaux fortement anguleux ; les feuilles très-étalées, quelquefois un peu tombantes, dépassent parfois 22 millim. de longueur. Labillardière, /. c., décrit ainsi cette espèce : « Tiges frutes- centes, dressées, très-rameuses, àrameaux étalés ; ramules triquè- tres. Feuilles ternées, étalées, sessiles, lancéolées, aiguës, les su- périeures linéaires, présentant en dessus deux lignes presque glauques. Je n’ai pas vu les fleurs mâles ni femelles. Drupe tes- tacé, recouvert d’une poussière glauque, appelée fleur dans les Prunes, souvent trois fois plus long que les feuilles, gros, presque arrondi, marqué de 6 et souvent de 9 tubercules obtus. Noix (noyau) presque ovale, triloculaire, très-dure, à loges petites, marquée supérieurement de 5 sillons. Nucules (graines) solitaires, ovales, oblongues, fixées par une pellicule au fond des loges. » Pierre Belon, dans l'ouvrage publié à Paris en 1588, intitulé : les Observations de plusieurs singularités et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, parle ainsi du J. drupacea : «..... Nous commen- casmes à monter sur la montagne fort difficile, à la summité de laquelle trouuasmes des Geneuvriers maieurs qui croissent hauts comes cyprès, dont la semence est douce et grosse come vne noix, ressemblät quasi à vne galle. Leshabitans du pays les mangent, chose qu'auons apperceu par les noyaux qu'allions amassans çà et là le long du chemin, qui auoyent esté jettez de ceux qui en auoyent mangez le dessus. Les noyaux sont gros et longs come vne petite Olive. C’est l'arbre le plus singulier qui croist, après le Cèdre, sur le mont Taurus ; aussi est-il toujours vert. Habite dans la Syrie orientale le mont Cassio et dans diverses parties du Taurus. Peut-être existe-t-il aussi dans d’autres parties de l’Asie, notamment en Grèce, et particulièrement dans le Pélo- ponèse. — [ntroduit en 1856. — Très-rustique. 10 FJUNIPERUS. OgsEerv. Je dois faire remarquer que, bien que l’on mange parfois la partie charnue qui entoure le noyau, elle n’a rien d’agréable; elle est fibreuse et comme spongieuse, et, de plus, elle à une odeur résineuse assez forte. Trisu I. — OXYCEDRUS. Graines libres. Ramules et ramilles anguleux. Feuilles ternées, aciculaires, articulées à la base, non décurrentes, dépourvues de glandes, glauques en dessus, vertes en dessous. Bourgeons écailleur, *. Juniperus macroearpa. Sibfhorp. JuxiIPERUS MAXIMUS ILLyrRiIcuS, Lobel. Séirp. 629. — Ic. IL. 223. JUNIPERUS MAJOR, BACCA CÆRULEA, Bauh. Pin. 489. Cupan. Hort. Ca- thol. 105. Tournef. Inst. 589. JUNIPERUS MAJOR, CEPRUS PHoEnICEA , Cupan. Suppl. alt. 43. JUXIPERUS OBLONGA BACCA E RUFO CÆRULESCENTE, Cupan. Pamphyt. Sic. IL. t. 40. JUNIPERUS OBLONGATA, Guss. Hss. Juxirerus LoBELr, Guss. Syn. FI. Sir. IL. 635. JuxIPERUS BIASSOLETTI, Link. Coll. Floræ, 1846. 579. JUNIPERUS ELLIPTICA, Hort. JuniPerRus FoRTUNEI., Hort. alig. Juxiperus NEABoRIEXSIS, Lawson, ex Gord. /. c. JUNIPERUS COMMUNIS MACROCARPA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 310. JUNIPERUS MACROCARPA , Sibth., Prodrom. Il. 263. — FL. Græca, X. Schouw. Ann. Sc. nat. 1845. 244. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 199. Knight, Syn. Conif. 11. Webb, Zfer Hisp. 10. Carr. Tr. gén. Conif. Il. — Man. des PI. IV. 368. Gord. Pinet. 96. JuniPERUS ATTiCA, Orph. Heldr. Nufzpflanzen Griechenlands, p. 13. Arbrisseau de 2-4 mètres. Branches plus ou moins rapprochées, étalées. Ramules et ramilles anguleux, courts, distants, étalés, glauques. Feuilles ternées, étalées, élargies à la base, longues de S-15 millim., larges d'au moins 2, épaissies au milieu, planes et très-glauques en dessus, vertes, carénées, arrondies en dessous. Galbules solitaires, axillaires, sphériques, lisses et unis, plus ra- rement tuberculeux, d'environ 12 millim. de diamètre, un peu déprimés au sommet, qui est parfois denticulé, d’un vert glauces- cent, puis roux foncé ou brunâtre, plus ou moins pruineux. 4 4, atetin Nr JUNIPERUS. Al Habite l'Espagne, la Sicile, la Grèce, différents points de l’AI- série ; en un mot, se rencontre plus ou moins abondamment dans presque toute la région méditerranéenne. — On le rencontre fré- quemment dans les montagnes de l'Estérel, aux environs de Cannes. Juniperus macrocarpa pyramidalis. JUNIPERUS MACROCARPA MICROCARPA, AHort. Arbrisseau assez vigoureux à branches nombreuses, dressées, formant une pyramide conique. Fruits beaucoup plus petits que ceux du type. OBsERv. Cette variété, qu’on rencontre parfois soit culti- vée, soit à l’état sauvage, paraît intermédiaire entre le Juni- _perus macrocarpa et le J. Oxycedrus. 3. Juniperus Cedrus, Webb. Juniperus CANARIENSIS, Knight. JUNIPERUS RUFESCENS, BREVIFOLIA, Endl. Syn. Conif. II. Carr. Tr. gén. Conif. 16. JunNIPERUS OXYCEDRUS, OU BREVIFOLIA, Hochstett. Æ/. Azor. 26. Carr. Man. des PI. 308. Juniperus CEnrus, Webb, Phytogr. Canar. Sect. 3. 277. 1. 217. f. 1et 3.E. Bourg. Herb. Webb, n° 112. Endl. Syn. Conif. 31. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Gord. Pinet. 30 (excel. syn. Webbii). , Juniperus CEprus, Carr. Tr. gén. Conif. 12. JuniPerus CEDRO, /nsul. Azor. Arbre à branches étalées, à rameaux et ramilles très-nombreux, anguleux, glauques. Feuilles nombreuses, très-rapprochées ; les inférieures très-élargies à la base, les supérieures plus étroites, - aiguës, légèrement concaves, très-glauques. Galbules sphériques, solitaires, de 8-10 millim. de diamètre, à peu près unis, d’un rouge brun, glauques, pruineux. Habite, à Ténériffe, las Cañadas del Pico et Caldera de Palma. _ Osserv. Cette espèce est très-voisine du Juniperus ma- crocarpa, dont elle se distingue par ses rameaux plus courts, par ses feuilles plus rapprochées et plus glauques. JUNIPERUS Juniperus Cedro Webbii Juniperus Weggni, Carr. Tr. gén. Conif. 13. JuniPerus CEprus, Webb, Phytogr. Canar. Sect. 3: p. 277. t. 217. f. 2-2At10s, 2°Sér. pl. 8. £. 2. JunrpErus CEDRo, Gord. Pinet. 92 (in parte). Grand arbre, atteignant 60 centim. à 1 mètre de diamètre. Ra- _ meaux et ramules distants, allongés, peu ramifiés, grêles. Feuilles ternées, distantes, étalées, à peine glaucescentes, brusquement rétrécies au sommet, qui est presque obtus. Galbules subglobu- leux, de 6 millim. de diamètre, rouge fauve, glaucescents, lisses, excepté au sommet, où se trouvent trois mucrons clidrico- coniques, droits. Ramilles fructifères courtes, garnies de feuilles écailleuses-squammiformes. Habite dans les Canaries l’île de Palma. Se distingue du type à ses rameaux et ramilles plus allongés, à peine ramifiés, et par ses galbules tuberculés, mucronés au som- met et plus petits. 4. Jumiperus Oxycedrus, Zirncé. JUNIPERUS MAJOR MoNsPELIENSIUM, Lobel. Ic. II. 223. Clus. Ic. Stirp. 11-225: JUNIPERUS MACROCARPA, Ten. Syllog. F1. Neap. 183 (pro parte). — Fl. Neap. t. 247. Are Loud. Arbor. IV. 2494. f. 2353. Koch. Syn. FI. Germ. 765. Guss. Syn. F1. Sicul. II. 635. Boiss. Z{er Hisp. 582 (in not.). Juxirerus Oxvyceprus, Linn. Spec, 1470 (excl. SNA Conif. 39. t.6. f. 1. Griseh. Syn. FL. Rum. 11. 352 (pro parte). Desf. F1. Atlant. 2. 370.— Hist. Arbr. Il. 558. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 311. Loi- sel. Nouv. Duham. VI. t. 15. f.2. Endl. Syn. Conif. 10. Knight, Syn. Conif. 11. Schouw. Ann. Se. nat. 1845.244. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Carr. Man. des PI. IV. 308. — Tr. gén. Conif. 13. Gord. Pinet. 99. JUNIPERUS COMMUNIS OxXYCEDRUS, aliqg. auct. CADE ou GENÉVRIER CADE. Arbrisseau souvent buissonneux, très-ramifié, à rameaux et ra- milles anguleux, nombreux, grèles, parfois pendants. Feuilles ter- nées, étalées, étroites, très-longuement aciculaires, longues de 8-12 millim., très-glauques en dessus, vertes et épaissies en des- JUNIPERUS. 13 sous. Galbules lisses, luisants, souvent pruineux, ordinairement un peu allongés, de la grosseur d’un Pois, prenant une couleur rouge orangé, qui passe au roux foncé ou brun. Habite presque toute la région méditerranéenne : dans la Ca- labre, la Sicile, la Barbarie, en Espagne, en Portugal, dans les Acores, la Corse, l'Italie, ete., etc.; habite probablement aussi l'Algérie et peut-être mème certaines parties de l'Asie. Est aussi très-commun aux environs de Marseille, de Toulon, etc., ainsi que dans certaines parties des Basses-Alpes, où j'en ai vu de très-beaux sujets. Juniperus Oxycedrus rufescens, JUNIPERUS WITHMANNIANA, Fischer. JuniPeRus OxYcEDRUS WITHMANNIANA, Hort. Oxyceprus WiTHMANNIANA, Hort. Oxvceprus, Clus. Hisp. 102. 103. — Hist. PI. I. 39. JUNIPERUS BACCA RUFESCENTE, C. Bauh. Pin. 489. CEDRUS PHOENICEA BELLONIO, S. Oxycedrus, J. Bauh. Hist. II. 297. JuniPerus Oxyceprus, Lam. Dict. IT. 625 (excl. syn. 6 et y). Sibth. Prodr. FI. Græc.1l. 263. Broter. FI. Lusit. 126. Loud. Arbor. IV. 2494. f. 2351, 2359. Koch. Syn. Fl. Germ. 765. Boiss. Iter. Hisp. 582. Griseb. Spicileg. F1. Rum. II. 352 (pro parte). Junmiperus RUFESCENS, Link. Mss. (Coll. Floræ, 1846. 579.) Endl. Syn. Conif. 11. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Carr. Man. des PI. IV. 308. — Tr. gén. Conif. 15. Gord. Pinct. 100. Cette variété se distingue du type par ses branches un peu plus grosses et moins confuses, par ses feuilles un peu plus larges, plus glauques en dessus, et par ses fruits, qui, dit-on, sont d’un rouge plus brillant que ceux du Juniperus Oxycedrus, ce que je n’ai pu vérifier. Habite presque tous les lieux où habite l’espèce, soit seule, soit mélangée avec celle-ci. On la trouve en Espagne, en Portu- - gal, dans la Gaule méditerranéenne, la Sardaigne, la Calabre, la Corse, etc.; dans la Thrace, la Bithynie, la Macédoine, la Grèce. Juniperus Oxycedrus echinoformis, Knight. Syn. Conif. 11. Carr. Man. des PI. IV. 308. — Tr. gén. Conif. 14. JUNIPERUS ECHINOFORMIS, Hort. aliq. OxXYCEDRUS ECHINOFORMIS, Hort. Tige nulle ; branches et rameaux très-courts, ramassés, excessi- vementnombreux (se touchant). Feuilles plus courtes, plus étroites et beaucoup plus rapprochées que dans l’espèce. 14 JUNIPERUS. Cette variété, qui ne s'élève jamais, constitue une petite boule dure, sphérique, qui atteint rarement 30 centim. de diamètre, ce qui justifie sa dénomination d’echinoformis (hérisson). Juniperus Oxycedrus pendula, Æort. Arbrisseau à branches subdressées, à ramilles grèles, pen- *dantes. OBsErv. Bien que la plupart des auteurs persistent à voir une espèce dans le Juniperus rufescens, Link, je ne puis parta- ger leur avis; c’est à peine s’il constitue une variété, la couleur des fruits, qu’on invoque, n’existant presque jamais, et n'étant, du reste, qu'un fait local. Quant à la variété echinoformis, elle est très-distincte et ne peut se confondre avec aucune autre; elle n’a non plus rien de commun avec le J. kemisphærica, Presl., auquel M. Gordon (Pinet. 96) l’a rapportée. 3. Juniperus nana. Wi//denow. JUNIPERUS COMMUNIS y, Linn. Spec. 1470. JuniPERUS communis 8, Lam. Dicé. Il. 625. JUNIPERUS DEALBATA, Dougl. 70n Loud. JUNIPERES MONTANA, Hort. JUNIPERUS ALPINA MINOR, Hort. Juniperus DAvurica, Hort. non Pall. JuniperRus ALpiNA, Gaudich. F1. Helv. VI. 301. Clus. Hist. PL. I. 38. JUNIPERUS SAXATILIS, HoOrt. JUNIPERUS MINOR MONTANA, C. Bauh. Pin. 488. JuNIPERUS ALPINA SuEcicA, Plukn. A/mag. 201. JUNIPERUS COMMUNIS MONTANA, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 414: JUNIPERUS COMMUNIS NANA, Baumg. Fl, Transylv. IL. 380. Hook. F1. Bor. Amer. 1. 165. JUNIPERUS COMMUNIS ALPINA, Wahlenb. #7. Lapp. 276.— F1. Carp. 322. 5 JUNIPERUS COMMUNIS DEPRESSA, Pursh. Æ. Bor. Amer. II. 646. JuxiPerus Sigirica, Burgsd. Anleit. n. 272. Forb. Pinet. Wob. 207. JuNIPERUS NANA B ALPiNA, Endl. Syn. Conif. 14. Juxiperus NANA, Willd. Spec. IV. 854. Schk. Handb. t. 338. Sm. Engl. F1. IV. 252. E. B. t. 2743. Host. F1. Austr. Il. 669. Koch. Syn. 764. Ledeb. F1. AIF. IV. 299. Bong. Veg. Sitch.— Mém. Acad. St.-Pétersb. 6° sér. IL. 163. Schouw. Ann. Sc. nat. 1845. 243. Lindl. et Gord. JUNIPERUS. 15 Journ. Hort. Soc. V.200 (excel. syn. Canadensis). Endl. Syn. Conif. 13. Knight, Syn. Conif.'11. Carr. Man. des PI. IV. 308. — Tr. gén. Conif. 18. Gord. Pinet. 97. Arbuste buissonneux, très-nain, cespiteux, souvent couché. Branches dressées. Ramules et ramilles étalés, très-gros, courts, fortement anguleux, triquètres. Feuilles ternées, épaisses, li- néaires, quelquefois subovales-lancéolées, aiguës, longues de 6-12 millim., larges d'environ 2-3, planes ou légèrement con- caves en dessus et marquées sur le milieu d’une large bande glauque souvent farinacée, vertes sur les bords, brusquement acuminées au sommet en un mucron aigu, SCarieux, arrondies ou à peine carénées en dessous, Habite les parties alpines et subalpines de l’Europe, de l'Asie et de l'Amérique boréale ; commun dans les montagnes de la Suède, de l'Écosse, de l'Angleterre, des Pyrénées ; très-commun en Es- pagne; s'étend très-loin dans la chaine des Alpes, sur les Apen- nins, dans les Carpathes, la Thrace, la Macédoine ; commun dans toute la Sibérie alpine, le Kamtschatka, l'Amérique occidento- boréale, l’ile Sitcha ; de la baie d'Hudson au lac Huron, sur les rochers de la province de New-York, etc., etc., le Labrador et le Groënland. — Très-rustique. dSuniperus nana Canadensis, JUNIPERUS NANA À MONTANA, Endl. Syn. Conif. 14. JUNIPERUS COMMUNIS SAXATILIS DAvuricA , Pall. F4. Ross. II. 12. t. 54. f. À. JuniPrRus CANADENSIS, Loddiges, Cat. 1836. 47. Loud. Arbor. IV. 2490. f. 2347. — Encycl. of Trees, 1082. f. 1221. Forb. Pinet. Wob. 204. Knight, Syn. Conif. 11. Carr. Man. des PI. IV. 309. — Tr. gén. Conif. 20. Gord. Pinet. 92. Arbuste très-nain, cespiteux, atteignant rarement 1 mètre de hauteur, Rameaux et ramules nombreux, grêles. Feuilles ternées, longues d'environ 1 centim., étalées, puis recourbées vers le ra- meau, de là comme genouillées ; celles des ramules fructifères beaucoup plus courtes, appliquées, marquées en dessus, sur le milieu, d’une ligne glauque, étroites, presque de mème largeur dans toute leur longueur, brusquement atténuées au sommet en un mucron aigu, très-court, souvent rougeâtre. Habite dans l'Amérique boréale, le Canada, et, très-probable- ment, mélangé avec l'espèce là où elle se trouve, 16 JUNIPERUS. Juniperus nana hemisphærica. JUNIPERUS VULGARIS FRUTICOSA, Cupan. Hort. Cathol. 105. JUNIPERUS COMMUNIS UcrIA, Hort. Panorm. 420. JuniPerus EcHINOFORMIS, Rinz. ex. Gord. Z. c. (non Hort.). JUNIPERUS HEMISPHÆRICA, Presl. Delic. Prag. 142. Guss. Syn. F1. Sic. II. 634. Schouw. Ann. Sc. nat. 3° sér. IIT. 243. Endl. Syn. Conif. 12. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Carr. Man. des PI. IV. 308. — Tr. gén. Conif. 17: Gord. Pinet. 96 (excel. syn. echinoformis). D’après Presle : &«Arbuste très-petit, couché, cespiteux ou ram- pant. Feuilles semblables à celles du Genévrier commun, mais trois fois plus courtes et un peu plus larges, toujours blanchâtres en dessus, à carène élevée, très-étalées, égalant ou dépassant peu le fruit, qui est axillaire et bleu. Les baies, plus grosses que celles du Juniperus communis, sont plus aromatiques, résineuses, ce qui peut-être est dû à la localité. Voisin du J. communis, il en diffère par son port, par sa forme hémisphérique, et principalement par sa petitesse et sa cespitosité, par ses rameaux et ses ramules cylin- driques, par ses feuilles plus courtes et plus larges, enfin par ses baies plus grosses, égales ou un peu plus courtes que la feuille, Il ne peut être confondu avec le J. nana. » Ogserv. Il est facile, en lisant cette description, de re- connaître que cette forme n’a rien de commun avec le Juni- perus echinoformis, Hort. Les caractères que donne Presle ne sont même pas comparables avec les Oxycedrus, puisqu'il lui reconnaît des ramules cylindriques, ete. Du reste, Gussone, qui a vu la plante vivante sur les lieux mêmes où elle croît, con- tredit Presle; il dit, par exemple, que le « port est sem- blable à celui du J. nana. La forme RAR dit-il aussi, n’est pas un caractère constant. » Aussi je persiste à croire que ce n’est qu’une forme Le J. nana, peut-être le même. Le J. nana hemisphærica habite sur les. rochers de la Sicile, sur le mont Etna jusqu’à 2,700 mètres; il se trouve aussi dans les régions subalpines de la Caroline, sur les montagnes Sibilla, Amaro et Gransasso. L JUNIPERUS. 17 6. Jamiperus communis, Zinne. JuniPERUS MINOR, Fuchs, Hist. 15, 16. JUNIPERUS VULGARIS BACCIS PARVIS, J. Bauh. Hisé. 1-2. 293. Raï, Hist. 1411. < JUNIPERUS VULGARIS FRUTICOSA, Bauh. Pin. 488. Tournef. Inst. 589. Duham. Arbr. 1. 321. t. 127. y JUNIPERUS VULGARIS ARBOR, Bauh. Pin. 488. JUNIPERUS COMMUNIS VULGARIS, Loud. Arbor. IV. 2489. — Encycl. of Trees, 1081. : JuNIPERUS coMMuNIS, Linn. Spec. 1470 (excl. syn. y). Schk. Handb. t. 338. E. B. t. 1100. FT. Dan. t. 1119. Lam. Dict. II. 625 (excl. syn. 8). Rich. Conif. 33. t. 5. Loîsel. Nouv. Duham. VI. 46. t. 15. f. 1. (excl. syn.) Desf. Hist. Arbr. IT. 358. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 308. Erndi.Syn. Conif. 15. Loud. Encycl. of Trees, f. 2013. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Knight. Syn. Conif. 11. Le Maout, Le. élém. de Bot. 632. — Al. élém. Bot. 203 (ic. Carr. Han. des PL. 309). — Tr. gén. Conif. 21. Gord. Pinet. 93 (excl. var. Cracoviu). Arbuste ou arbrisseau, très-rarement arbre, très-variable sui- vant les lieux et les conditions dans lesquels il croit, toujours buissonneux. Branches éparses, irrégulières, dressées, étalées, souvent ascendantes. Rameaux et ramules nombreux, grèles, pen- dants ou défléchis, anguleux. Feuilles longues de 8-15 millim., étroitement aciculaires, raides, atténuées dès la base en une pointe aiguë. Galbules très-nombreux sur des petites ramilles, formant parfois des masses considérables, petits, ovales ou oblongs, d’un vert sombre, puis passant successivement au violet noir, souvent olaucescents pruineux. Excepté peut-être l'Afrique et l'Amérique équatoriales, le Gené- vrier commun, ou quelques-unes de ses formes, se rencontre à peu près partout où les conditions de végétation lui conviennent, et sous ce rapport il serait difficile de se prononcer ; c’est peut- ètre plutôt une question de milieu aérien qu’une question de sol. En effet on rencontre des Genévriers très-beaux dans les condi- tions les plus diverses : dans des terrains exclusivement siliceux, soit secs, soit humides ; dans des terres calcaires, argilo-calcaires, argileuses, ferrugineuses, etc., soit sèches, soit humides. En raison de cette plasticité le Genévrier commun a produit beaucoup de variétés; celles qu'on cultive le plus fréquemment sont les suivantes : TRAITÉ DES CONIFÈRES. 2 18 JUNIPERUS. Juniperus communis Suecica, Loud. Encycl. of Trees, 1081. JUNIPERUS COMMUNIS CRACOVIA, Hort. Juniperus SuECicA, Mill. n° 2. Juniperus HisPANicA, Booth. JuUNIPERUS WITHMANNIANA, Hort. Arbrisseau dressé, élargi à la base. Branches étalées, subdres- sées ou ascendantes. Ramules pendants, un peu tortueux. Feuilles glauques en dessus, mucronées, un peu plus larges et moins lon- guement acuminées que celles de l'espèce. Juniperus communis stricta, Carr. 77. gén. Conif. 22. Juniperus HyErnica, Lodd. Cat. JUNIPERUS PYRAMIDALIS, Hort. JUNIPERUS STRICTA, Hort. JuxiPERUS coMMuNIS HYBERNICA, Gord. Pinet. 94. JuNIPERUS SUECICA PYRAMIDALIS, Manetti, ex Gord. £. c. Arbrisseau très-pyramidal. Branches dressées. Rameaux étalés, courts, anguleux. Feuilles ternées, longues de 8-12 millim., glau- ques en dessus, légèrement carénées en dessous, atténuées vers le sommet, puis brusquement acuminées en un mucron fin, blan- châtre. ; Cette variété se rencontre fréquemment croissant avec l’espèce, dont elle se distingue très-bien par son port. Juniperus communis compressa, Carr. Tr. gén. Conif. 22. Gord. Pinet. 94. JUNIPERUS COMMUNIS HYBERNICA COMPRESSA, Carr. Man. des PI. IV. 309. JuniPerus coMPRESsA, Rinz, ex Gord. L. c. Juniperus HisPanicA, Pres]. ex Gord. Z. c. (non Mill.). JuniPERus comMunis HispanicA, Laws. ex Gord. {. c. Arbuste très-délicat dans les cultures où il n’atteint que de très- faibles dimensions. Branches ténues, excessivement rapprochées (se touchant presque), très-dressées et presque verticales, formant par leur ensemble une pyramide conique, pointue, très-étroite. Écorce plus colorée que celle de toutes les autres variétés. Feuilles ténues, très-courtes, moins étalées que celles du type ou des au- tres variétés. JUNIPERUS. 19 Juniperus communis variegata aurea, Cette variété, dont l’aspect général est semblable à celui de l’es- pèce, se distingue de celle-ci par l'extrémité de tous ses ramules et ramilles, qui sont d’un beau jaune. On trouve aussi très-fré- quemment des feuilles également jaunes entremélées çà et là sur les rameaux. duniperus communis pendula, Branches étalées ou défléchies. Ramules et ramilles longs et grêles, pendants. OBserv. Peu d'espèces de Conifères à l’état sauvage sont aussi variables que le J'uniperus communis. Cette variabilité semble être un peu en rapport avec le milieu dans lequel croissent les plantes; ainsi il est certaines localités où l’on rencontre pour ainsi dire toutes les formes possibles. Il en est parmi celles-ci qui sont très-belles. 4. Juniperus ohlonga. Picberstein. JUNIPERUS COMMUMIS OBLONGA, Loud. Arbor. IV. 2489. f. 2315 et 2316. — Encycl. of Trees, 1082. f. 2010. Carr. Man. des PI. IV. 309. JUNIPERUS coMMUNIS B REFLEXA, Carr. Tr. gén. Conif. 22. : JuNIPERUS INTERRUPTA, Wendl. HMss. JUNIPERUS REFLEXA, Hort. JuniPerus communis y Caucasica, Endl. Syn. C'onif. 16. Juniperus Caucasica, Fisch. ex Gord. L. c. Junirerus coMMunis, Thurib. non Linn. THULÆCARPUS JUNIPERINUS, Trautv. Plant. Imag. 11. t. 6. JunNIPERUS OBLONGA , Bieberstein, Fl. Taur. Cauc. II. 426. III. 624. (?) JuniPerus RiIGIDA , Sieb. et Zucc. Tige relativement faible, réclinée au sommet. Branches étalées, déclinées. Ramules et ramilles anguleux, allongés, grèles, pen- dants. Feuilles ternées, très-étalées, souvent légèrement défléchies dès la base, puis redressées, longues de 12-25 millim., carénées, convexes en dessous, légèrement concaves en dessus, et marquées au milieu d’une large ligne glauque, longuement atténuées en une pointe tres-aiguëé. Galbules solitaires, globuleux ou oblongs, unis, puis violacés, glauques, D Cros, 20 JUNIPERUS. Habite particulièrement la Tauride, les montagnes subalpines a l'ouest du Caucase, ainsi que d’autres parties de l'Europe sep- tentrionale. | Juniperus oblonga pendula, Loud. Encycl. of Trees, 1082. 12016 JUNIPERUS OBLONGA , Hort. JUNIPERUS COMMUNIS PENDULA, Hort. JUNIPERUS COMMUNIS OBLONGA PENDULA, Carr. Man. des PL. IV. 310. — Tr. gén. Conif. 23. Branches grèles, pendantes, longtemps anguleuses. Rameaux et ramules excessivement grèles, fortement triangulaires. Feuilles verticillées par 3, à verticilles distants, linéaires, et comme sou- dées par leur base, beaucoup plus étroites que celles du type, lon- gues d'environ 15 millim., recourbées.vers le rameau, carénées en dessous, marquées en dessus de deux lignes glauques séparées par une bande verte, brusquement terminées au sommet par un mu- cron très-court, aigu. Ogserv. Le Juniperus oblonga n’est évidemment qu’une forme du J. communis ; J'ajoute même qu'il est très-voisin du J. rigida, Sieb., qu'il n’en est probablement qu’une forme; ce qui tend à démontrer que, ainsi que je l’ai déjà dit, le J. communis est répandu dans presque toutes les parties du monde. S. Juniperus rigida, Sieboldi et Zuccarini. JUNIPERUS ARBORESCENS BACCIS SABINÆ, Kæmpf. Amæn. exot. 883. Juxiperus coMMüNIs, Thunb. F1. Jap. 264 (excl. syn.). JUNIPERUS RIGIDA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. Fam. nat. Il. 109.— F1. Jap. IT. t. 125. Endl. Syn. Conif. 17. Carr. Tr. gén. Conif. 24. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 323 (excel. syn. oblonga pendula). Moro, Soxoro MATz, Jap. Arbre de 5-8 mètres de hauteur. Tige relativement grêle, in- clinée au sommet. Rameaux anguleux, souvent réfléchis. Feuilles ternées, très-raides, longues de 15-28 millim., épaissies au milieu, convexes arrondies et légèrement carénées en dessous, concaves et très-glauques en dessus, élargies à la base, longuement acumi- nées au sommet, qui est terminé par une pointe raide, très-aiguë. Galbules solitaires, globuleux ou un peu oblongs, lisses. violacés, JUNIPERUS. : | 91 sessiles ou portés sur de très-courtes ramilles recouvertes de feuilles subsquammiformes, ovales-acuminées. Habite au Japon dans l’île Nippon ; commun dans la chaîne Ha- kone, où il s'élève jusqu’à 1,200 mètres d'altitude. — Introduit vers 1862. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce est voisine du Juniperus oblonga. Si elle n’est pas identique avec lui elle n’en est qu’une forme un peu plus vigoureuse. L’une comme l’autre rentrent dans le J. communis. Espèce douteuse. 9%. Juniperus taxifolin, Hooker et Arnott. JUNIPERUS TAXIFOLIA, Hook. et Arnott in Becchey, 271. Sieb.et Zucc. F1. Jap. Fam. nat. II. 109. Endl. Syn. Conif. 17. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Carr. Man. des PLV. 310. — Tr. gén. Conif. 25. Gord. Pinet. 101. « Arbre. Feuilles ternées, verticillées, légèrement-obtuses, les adultes étalées, supérieurement concaves, glanques, bisulquées. Fruits subsessiles. » Hook., /. c. Habite Bonin-Sima. ‘ - Orserv. Cette prétendue espèce n’est probablement autre que la précédente, ou peut-être une autre forme du Juniperus communis. Quoi qu’il en soit, la qualification de taxifolia est tout à fait défectueuse; elle ne convient même pas à la plante à laquelle on l’a appliquée. Trieu II. — SABINA. JUNIPERUS, sect. SABINA, Spach, in Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 291. End. Syn. Conif. 17. Carr. Man. des PI. IV. 310. — Tr. gén. Conif. 25. Gord. Pinet. 101 (pro parte). Graines libres. Rameaux el ramules cylindriques. Feuilles ad- nées-décurrentes, de forme très-variable : les unes aciculaires, plus ou moins étalées; les autres squammiformes, imbriquées, Souvent munies d'une glande sur le dos. Bourgeons nus. " JUNIPERUS. 10. Juniperus prostrata, Person. 2 JunrPERUS REPENS, Nutt. Gen. Amer. II. 245, JuniPERUS ALPINA, Lodd. Cat. 1836. JuNIPERUS SABINA TAMARISCIFOLIA, Hort, aliq. non Ait. JuniPerus SABINA PROSTRATA, Loud. Encycl. of Trees, 1086. Knight, Syn. Conif. 12. Juxrperus HupsonicA, Forb. Pinet. Wob. 208. Juniperus SABINA, Mich. F1. Bor. Amer. II. 246. JUNIPERUS HORIZONTALIS, Mœnch. Méth. 699. JuniPERUSs SABINA ALPINA, Loud. Arbor. IV. 2499. f. 2361. 2362. JuniPERUS SABINA MULTICAULIS, Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 295. JUNIPERUS PROSTRATA, Pers. Syn. IT. 632. Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI..293. — Hist. Vég. phan. XI. 314. Endl. Syn. Conif. 18. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 200. Carr. Man. des PI. IV. 310. — Tr. gén. Conif. 26. Gord. Pinet. 106. (?) JonrPErRuS RACEMOSA, Risso. Hist. nat. Eur. mér. IL. 459. Arbuste couché, procombant. Branches très-longuement hori- zontales ou obliques. Rameaux très-nombreux, tendant à se porter sur le dessus des branches. Ramules et ramilles très-courts, extrè- mement rapprochés. Feuilles inférieures souvent ternées et cou- chées sur les ramilles, aciculaires, élargies à la base, courtes, très-aiguës, glaucescentes et légèrement concaves en dessus, vertes et arrondies en dessous ; les supérieures plus rapprochées, opposées, squammiformes, aiguës, très-rarement obtuses. Galbules très-petits, subsphériques, tuberculés, enfin noirâtres ou bleu pruineux. Habite, dans l'Amérique septentrionale, les rivages sablonneux de Terre-Neuve, les environs du lac Huron, les collines élevées vers le Missouri, etc., ete. Orserv. Cette prétendue espèce n’est très-probablement qu’une forme de la suivante. 11. Juniperus Sabhina, Zinné. HERBA SABINA, Plin. Hist. nat. XNI. 33. XXIV. 61. JUNIPERUS SABINA À VULGARIS, Endl. Syn. Conif. 22. JUNIPERUS SABINA ARBOREA, Hort. | JuniPerus LusiranicA, Mill. Dict. n° 11. JUNIPERUS. 93 JUNIPERUS SABINA, Linn. Spec. 1472 (excl. var.f). Wilden. Sp. (in not.) 4. 852. Pall. FI. Ross. 11. 15.t. 56. f. 2. Fisch. Plant. Schrenk. IT. 13. Duham. Arbr. 2. t. 62. Desf. Hist. Arbr. IT. 589. Loisel. Nouv. Duham. VI. 48. Schouw. Ann. Sc. nat. 1845. 245. End]. Syn. Conif. 29. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Man. des PI. IV. 310. — Tr. gén. Conif. 34. Gord. Pinet. 109 (excel. syn.). JUNIPERUS SABINA STRICTA, Hort. Arbrisseau très-variable dans son port et ses dimensions, le plus souvent pyramidal, étalé, élargi. Feuilles, les unes subaciculaires, longues de 4-8 millim., très-légèrement concaves en dessus ; toutes les autres squammiformes, plus ou moins appliquées, décurrentes. Ramules fructifères entièrement recouverts de feuilles squammi- formes, imbriquées. Chatons mâles, très-petits, ovoïdes. Galbules petits, ovales ou ellipsoïdes, d’un violet foncé, recouverts d’une poussière glauque à la maturité. Habite les parties subalpines de l’Europe, le Tyrol, le Valais, la Lombardie, etc. On le rencontre également en Grèce, dans la Tauride, le Caucase, etc., ainsi que dans plusieurs parties de l’A- mérique septentrionale. ÿ dSuniperus Sabina nana. JUNIPERUS SABINA HUMILIS, Endl. Syn. Conif. 23. JUNIPERUS SABINA CUPRESSIFOLIA, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 414. Loud. Arbor. IV. 2499. f, 2359. — Encycl. of Trees, 1086. f. 2021. Juniperus LyciA, Pall. F{. Ross. II. 14. t. 56. f. 1. non Linn. JUNIPERUS PROSTRATA, Torrey, Comp. 263. non Pers. Forbes, - Pinet. Wob. 204. JUNIPERUS SABINA $ aumiis, Hook. F7. Bor. Amer. II. 106 (excl. syn.). JUNIPERUS SABINA FOEMINA, Hort. JUNIPERUS PROSTRATA, Risso, Hist. nat. Eur. mér. Il. 459. Arbuste étalé, arrondi, dépassant à peine 1250 de hauteur. Branches nombreuses, étalées ou subdressées. Feuilles squammi- formes, imbriquées, très-rarement aciculaires. Cette variété a l'inconvénient de se dégarnir promptement, de sorte que chez les individus âgés on ne trouve guère de feuilles qu'aux extrémités des branches. Juniperus Sabina tamariscifolia, Ait. HERBA SABINA TAMARICI sIMILIS FOLI0, Plin. Æ. IV. XXIV. 61. 200 JUNIPER US. SABINA FOLIO TAMARISCINI, Bauh. Pin. 487. JuniPerus SABINA, 6. Linn. Spec. 1472. \ JuniPErus SABINA, Mill. Dict. n° 10. Sibth. F1. Græc. Prodr. Il. 264. JUNIPERUS FOETIDA $ TAMARISCIFOLIA, Spach. Ann. Sc. na. 2° sér. XVI. 295 (excl. syn. Pall.). JUNIPERUS SABINOIDES, Griseb. Spicileg. FI. Rum. II. 352. Carr. Man. des PI. 311. Gord. Pinet. III. JUNIPERUS TURBINATA, Guss. Syn. F1. Sic. II. 634. JUNIPERUS SABINA TAMARISCIFOLIA, Ait. Hort. Kew. édit. 1. III. 414. Loud. Arbor. IV. 299. Î. 2360.— Encycl. of Trees, 1086. f. 2092. Carr. Tr. gén, Conif. 35. JUNIPERUS SABINA MASCULA, Hort. Arbuste buissonneux, plus vigoureux et moins délicat que la variété précédente. Rameaux courts, nombreux, très-garnis de ramilles. Feuilles : les inférieures opposées, décussées, subacicu- laires, écartées au sommet, longues d'environ 4-8 millim., glauques bleuâtres en dessus, élargies à la base, très-courtement acuminées en un mucron aigu; les supérieures plus rapprochées, squammi- formes, lächement imbriquées. Habite l’Europe australe, principalement en Espagne , dans la Sicile, dans la Roumélie, et dans la Grèce ; sur le mont Athos, à : environ 4,000 mètres d'altitude, il accompagne les forêts de Lari- cio ; on le trouve aussi sur le mont Olympe, en Bithynie. Juniperus Sabina variegata, /ort. Carr. Man. des PI. IN. 311. — Tr. gén. Conif. 36. Gord. Pinet. 110. Plante délicate, se dégarnissant très-promptement. Ramzaux srêles, rugueux par les cicatrices des feuilles. Feuilles squammi- formes, imbriquées, les unes plus ou moins panachées de jaune blanchâtre, ainsi que les ramilles qui les portent. Juniperus Sabina stricta. Arbrisseau dressé, formant une pyramide étroite. Branches très-courtes. Ramules ténus. Feuilles : les unes aciculaires, oppo- sées-décussées ; les autres squammiformes, petites, étroitement imbriquées. Cette variété, qui, au lieu de se ramifier et de former un buisson, s'élève comme un petit arbre, est remarquable en ce qu’elle émet fréquemment des ramules qui n’ont que des feuilles aciculaires et d’autres qui ne portent que des feuilles squammiformes, tandis JUNIPERUS. 25 que sur d’autres ramilles on rencontre les deux sortes de feuilles. Elle répand une odeur excessivement forte et pénétrante. Ogserv. Le J'uniperus Sabina, ainsi que ses diverses va- riétés, répand une odeur forte et très-pénétrante lors- qu’on en froisse les parties herbacées. C’est cette odeur, due à une huile empyreumatique résineuse, qui donne à ces plantes les propriétés emménagogues qu’on leur connaît et qui leur communique cette odeur si pénétrante. 12. Jumiperus pseudo-Sahina, Fischer. JUNIPERUS SABINA, Eedeb. F1. AE. IV. 298 (pro parte, excl. syn.). JUNIPERUS PSEUDO-SABINA, Fisch. PI. Schrenk. IT. 13 (excl. syn. Gmel.). Endi. Syn. Conif. 21. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Carr. Man. des PI. IV. 311. — Tr. gén. Conif. 33. « Arbuste très-semblable à la Sabine par son mode de végéta- tion. Feuilles squammiformes, opposées, un peu obtuses,_ étroite- -ment appliquées. Squammules florales 4, étalées ; les 2 supérieures adnées au-dessous de la partie moyenne du fruit (ou plus rarement au-dessus), ovales aigues, noirâtres. Fruit plus grand, noir, ovale ou oblong, le plus souvent conique au sommet, toujours lisse, ren- fermant un seul noyau. » Fiscx. 4 c. Habite l’Altaï et probablement le Caucase. Ogserv. Cette espèce, qui, du reste, est très-peu connue, paraît être une forme du J'uniperus Sabina. M. Gordon la re- garde comme synonyme avec le J. Lycia, ce qu'il est difficile d'admettre. 13. Juniperus Davuriea, Pallas. JunieErus FoETIDA Ô Davurica, Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 256. JUNIPERUS FOLIIS INFERNE ADNATIS, Gmel. Flor. Sibir. I. 183. Juniperkus DAvuricA, Pall. F1. Ross. II. 13. t. 55. Andrews, Bot. Reposit. t. 534. Ledeb. F1. Alt. IV. 299. Loud. Arbor. IV. 2501. f. 2364-2365. Endl. Syn. Con. 19. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. . V. 201. Carr. Man. des PI. IV. 311. — Tr. gén. Conif. 30. D’après Gmelin : « Rameaux de formes variées, les plus vieux "IS DEV CL TR ) ee | / 26 JUNIPERUS. s’éloignant ou se rapprochant plus ou moins de la tige sous un angle aigu. Feuilles conjuguées, opposées en croix, très-pressées, donnant ainsi-aux rameaux une forme quadrangulaire. Baies bleues, presque turbinées, renfermant un petit noyau blanc de mème forme et de même longueur, parcourues longitudinalement de plusieurs sillons, renfermant une graine oblongue qui n’en remplit jamais la cavité. » Habite les chaines les plus élevées au-delà du Baïkal, d’après Gmelin ; sur les montagnes du Sochondai, d’après Pallas ; autour du Dutscherskoi, d’après Georgi; dans les endroits sablonneux près du Kotunga, d'après Bunge. OBserv. Cette espèce est également très-peu connue. De même que la précédente elle paraît être une forme de la Sabine. M. Gordon la rapporte comme synonyme au J'uniperus Phœ- nicea Lycia, rapprochement qui me paraît au moins hasardé. Il est même à peu près certain que, sous ce qualificatif Da- vurica, se trouvent confondues deux choses distinctes; c’est ce qui ressort de la description même de Pallas, dans la- quelle il distingue deux variétés; l’une (tabl. 55, A) produit, dit-il, cemmunément des baies. Presque tous ses rameaux sont munis de feuilles aciculaires, carénées, sillonnées, com- _primées (semblables à celles du J. Oxycedrus), étalées dès la base et égalant à peu près la longueur des baies. Celles-ci : sont globuleuses, et comme pédonculées, portées sur un ra- meau presque aphylle et renflé, amères au goût, noires à Ia maturité, couvertes d’une fleur blanc-bleuâtre, contenant 1 ou 2 noyaux. L'autre, dit encore Pallas (représentée tabl, 55, B), a les feuilles généralement squammiformes, dé- currentes, brièvement mucronées, subulées, très-imbriquées, entremêlées çà et là, sur les rameaux, de feuilles plus lon- gues. Cette variété, souvent mâle, porte des fleurs au som- met des rameaux incurvés. D’après ce qu’on vient de lire, qui est la reproduction de ce qu'a dit Pallas, je ne serais pas éloigné de croire que les deux plantes comprises sous la dénomination de J. Davu- rica, Pallas, se rapportent aux deux formes de Sabine : le J. Sabina nana où J. Sabina cupressifolia, et le J. Sabina ta- mariscifolia, décrit ci-dessus. JUNIPERUS. 9" 14. Juniperus reeurva, Hamilton. JUNIPERUS REPANDA, Hort. JuniPEeRus cANESCENS, Comp. Ind. ex Gord. L. c. Junirerus NePALENsis, Rinz, ex Gord. {. c. JuniPERUS RECURVA, Hamilt. ex Don. Prodr. — F1. Nep. 55. Wall. List. n° 6042. Forb. Pinet. Wob. 209. Loud. 4rbor. IV. 2504. f. 2371. — Encycl. of Trees, 1089. Î{. 2031. Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 292. pp. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Carr. Man. des PI. IV. 310.— Tr. gén. Conif. 27. Gord: Pinet. 106. Henk. et ‘ Hochstt. Syn. der Nadelh. 395. | AROo ou DGuRoo, indig. Arbrisseau ou petit arbre de 6-8 mètres de hauteur, dioïque, à écorce grise, fibreuse, se détachant longitudinalement en lames. Branches étalées, relevées, défléchies. Ramules et ramilles cylin- driques, grêles, récurvés ou pendants. Feuilles ternées, parfois opposées, d'un vert grisàtre ou poudreux, longues de 6-8 millim., ténues, finement aiguës, parfois un peu plus courtes sur les ra- milles des arbres adultes; celles des jeunes ramules un peu plus larges, scarieuses, toutes très-longtemps persistantes quoique sè- ches (marcescentes). Galbules placés à l'extrémité de ramilles grèles récurvées ou pendantes, ovales-oblongs, longs de 6-10 millim., larges d'environ 6, présentant sur leur surface de petites saiïllies résultant de la soudure des écailles, très-lisses partout ailleurs, noirs à la maturité, ne contenant qu'une graine. | Habite, dans l'Himalaya, les montagnes du Cachemyr et du Tibet. Dans le Gossainthan et dans le Népaul il s'élève jusqu’à 3,000 mètres d’altitude. — Introduit en 1822. — Très-rustique. Juniperus recurva densa, Carr. Man. des PI. IN. 310. — Tr. gén. Conif. 27. JuniPERuS DENSA, Gord. Pinet. Suppl. 32. JUNIPERUS RECURVA NANA, Hort. ex Gord. L. c. JuniPerus communis INpica , Madden, ex Gord. L. c. JuniPErRuUs comMuNIs INpicA ALPINA, Winterbottom, ex Gord. L. c. - JuniPERUS coMMUNIS INDICA NANA, Madden, ex Gord. L. c. (?) JUNIPERUS RECURVA MASCULA. Arbuste nain, buissonneux, à rameaux et ramilles courts, ré- curvés, excessivement rapprochés. Feuilles très-denses, ternées, JUNIPERUS. longues de 6-8 millim., légèrement étalées, puis recourbées vers le sommet des rameaux, d’un vert gris sombre, arrondies en dessous, un peu concaves et glauques en dessus, brusquement et courtement terminées au sommet en un mucron aigu. Plante très-délicate dans les cultures, d’un aspect en général peu agréable à cause de ses feuilles qui, quoique sèches, persis- tent très-longtemps sur les branches sans tomber. OBserv. D’après M. Gordon cette variété, qu'il considère comme une espèce distincte, s'élève, dans diverses parties de l'Himalaya, jusqu'à 4,000 mètres et plus de hauteur, d’après le major Madden. Suivant les diverses localités où elle croît, cette variété porte des noms vulgaires particu- liers ; ainsi on l'appelle Churpinja, Lhala, Ubhul, Hoobair. 1353. Juniperus squamata. Jon. JUNIPERUS SQUAMOSA, Herb. Hamilt. ex Wall. List. 6043. JumPERts puMosA, Wall. ex Gord. L. c. JuNIPERUS LAMBERTIANA, Wall. Mss. JUNIPERUS RIGIDA, Wallich, Mss. JUNIPERUS PROCUMBENS, Sieb. ex Lindl. Journ. Hort. Soc. 1850. p. 228. JuUNIPERUS SQUAMATA, Don, in Lamb. Pinet. éd. 2. III. 116. — Prodr. Fl. Nep. 55. Loud. Encycl. of Trees, 1088 et 1110. f. 2107. Spach. Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 293. Hofm. Bot. Zeit. 1846. 185. Endl. Syn. Conif. 18. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V (excel. syn. reli- giosa, Royle). Carr. Man. des PI. IV. 310. — Tr. gén. Conif. 28. Gord. Pinet. 110. — Suppl. 35. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. ” 327, JuniPERUS BERMUDIANA, Hort. alig. non Linné. (?) Juxiperus WALLICHIANA, Hook. ex Gord. £. c. (2) Juxiperus uvirerA, Loud. Encycl. of Trees, 1088. Arbrisseau couché ou décombant, ne s’élevant jamais (du moins dans nos cultures) sans le secours d’un tuteur. Branches très- longues, étalées, puis bientôt complétement pendantes, excessive- ment garnies de ramules courts d'inégale longueur, légèrement dressés, à écorce gris-roux, mince, se détachant en lames. Feuilles très-densement rapprochées, ternées, parfois opposées, longues de 6-8 millim., aciculaires, raides, aiguës, très-longtemps persis- tantes, quoique sèches (marcescentes), légèrement arquées vers le bed D à ee à JUNIPERUS. 29 rameau ; les supérieures fortement appliquées, d'un vert clair, glaucescentes. Galbules ovales ou subsphériques, d'un rouge-brun (d’après Don), ombiliqués au sommet, un peu plus gros que ceux du Genévrier commun. Dans nos cultures, où cette plante commence à fructifier, les gal- bules, solitaires, plus hauts que larges, un peu irréguliers, bos- selés et lisses, sont d’un noër violet glaucescent-pruineux à la ma- turité. Habite les Alpes du Népaul et du Tibet, et dans diverses autres parties de l'Himalaya, et s'élève parfois jusqu'à 1,809 mètres d’alti- tude. — Introduit en 1824. — Très-rustique. Ogserv. Les plantes que l’on trouve dans le commerce sous le nom de Juniperus squamata sont essentiellement rampantes ou saxatiles. Lorsque, à l’aide d’un tuteur, on les force à monter, les branches supérieures poussent peu, tan- dis que les inférieures, au contraire, s’allongent beaucoup, se défléchissent et atteignent le sol, sur lequel elles rampent, en se relevant cependant un peu à l’extrémité. Aussi, bien que les plantes du commerce semblent se rapporter assez bien à la description que Don a donnée de cette espèce, on pourrait supposer qu’elles n’en sont qu’une forme rampante. Ce qui donne quelque valeur à cette hypothèse, c’est que Don reconnaît des galbules rouges à son J. squamata, tandis que tous les individus que j'ai vus fructfier dans nos cultures ont les galbules d’un noir foncé. . La qualification de Bermudiana, que l’on donne parfois à cette espèce, s'explique par la forme et la disposition des feuilles et des ramilles, qui sont presque les mêmes que celles de l’espèce des Bermudes. 16. Junmiperus Chinensis, Zinné. Quai vuLGO Fi-No-Kki et -IBuKi. Cupressus succo imbuta pingui, vis- cido, aromatico, odorem Juniperinum spirante ; fruclu verrucoso, parvulo, Pisi magnitudinis. Kæmpi. Amænit. exot. 884. Junipsrus BARBADENSIS, Thunb. FÆ/. Jap. 254 (excl. syn. non Michaux). JUNIPERUS VIRGINIANA, Thunb. L c. (excl. Syn.). JUNIPERUS.: JuxIPERUS DIMORPHA, Roxb. F1. Ind. III. 389. Endl. Syn. Conif. 31. Carr. Tr. gén. Conif. 59 JUNIPERUS DIOECIA, Hort. JuxrPerus THuN8ERGlI, Hook. et Arntt. in Becchey. 271. JuxiPerus Caixensis, Linn. Mantiss. 197. Roxb. F1. Ind. WI. 838. Forb. Pinet. Wob. 208. t. 65. Loud. Encycl. of Trees, 1089. f. 2032. 2033. Sieb. et Zucc. F1. Jap. Fam. nat. IL. 109. F1. Jap. t. 126, 127. Endl. Syn. Conif. 20. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Man. des PI. IV. 311.— Tr. gén. Conif. 31. Gord. Pinet. 115. KONG-NAM-TSONG, Chin. Le Juniperus Chinensis étant dioïque, et chacun des sexes pré- sentant des différences physiques assez grandes pour donner lieu à des confusions, je vais décrire chacun d'eux séparément, en rap- portant les synonymies qui s'y rattachent: Juniperus Chinensis mascula, Carr. 77. gén. Conif. 32. Gord. Pinet. 116 (excl. syn.). Arbrisseau atteignant 5-7 mètres de hauteur, formant une py- ramide étroite, pointue au sommet. Branches nombreuses, dres- sées, très-garnies de ramules. Feuilles de deux sortes, les unes aci- culaires, opposées et ternées, glauques en dessus, longues de 6-12 millim.; les autres (les supérieures), chez les individus adultes, squammiformes apprimées, fortement imbriquées. Juniperus Chinensis fœmina, Carr. 77. gén. Conif. 32. Gord. Pinet. 116. - JUNIPERUS REEVESIANA, Hort. JUNIPERUS FLAGELLIFORMIS, Reeves, ex Gord. Z. c. Loud. Encycl. of Trees, 1090. ns JUNIPERUS STRUTHIACEA, Hort. Carr. Man. des PL. IV. 314. — Tr. gén. Conif. 56. JUX:PERUS FOETIDA SABINA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 315. — Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 295. JUNIPERUS CERNUA, Roxb. F7. Ind. 11. 839. Branches longues, lâchement étalées, assurgentes, un peu réflé- chies au sommet. Ramules irès-nombreux, densement garnis de ramilles. Feuilles squammiformes, rarement aciculaires sur quel- ques ramilles et à la base de celles-ci, ovales obtuses, très-étroi- tement imbriquées. Galbules irrégulièrement obovales, souvent JUNIPERUS. 31 gibbeux, £lauque-farinacé, finalement pruineux, noirâtres, renfer- mant 1, parfois 2, plus rarement 3 nucules. E Habite la Chine et le Japon.— Introduit en 1804.— Très-rustique. Ogsery. Ces deux formes constituent des arbres d’un port et d’un aspect complétement différent. Ainsi, tandis que le méle a les branches nombreuses, courtes, très-dressées, et qu’il forme une pyramide étroitement conique, la femelle a les branches distantes, très-longues ; cette dernière aussi a beau- coup moins de feuilles aciculaires que n’en a l'individu mâle. 17. Juniperus Japonien, Carrière. SsuGs BIAKKUSJ, alias TATSI B5AKUSS. Arbuscula foliis Musci terres- tris, Kæmpf. Amæn. exo. 884. Juniperus CHiNnENsIs B PROCUMBENS, End. Syn. Conif. 21. JUNIPERUS PROCUMBENS, Sieb. Ann. Soc. Hort. Pays-Bas, 1844. 31. JuniPerus JAponica, Carr. Man. des PI. IV. 314. — Tr. gén. Conif. 33. Gord. Pinet. 104. Arbuste buissonneux, diffus. Branches étalées, souvent décli- nées, tortueuses. Rameaux nombreux, cylindriques, courts. Feuilles très-rapprochées; les unes aciculaires, étroites, raides et piquantes, ternées, longues de 8-12 millim., épaissies, arrondies en dessous, à peine concaves en dessus, où elles sont marquées de deux lignes olauques, souvent convergentes et presque aussi larges que la feuille, longuement acuminées en une pointe fine, très-aiguë ; les autres beaucoup plus courtes et plus larges, sont fortement imbri- quées, squammiformes. Galbules portés sur des ramilles très- courtes, couvertes de toutes parts de feuilles squammiformes, étroi- tement imbriquées, irrégulièrement ovoïdes, déprimés, gibbeux, très-glauques avant la maturité. Habite le Japon et probablement aussi la Chine. Paraït n'être qu’une forme du Juniperus Chinensis. — Introduit vers 1840. — Très-rustique. dJuniperus Japonica variegata. Plante vigoureuse, tres-pyramidale. Branches nombreuses, dres- sées, très-ramifiées. Ramilles courtes, la plupart vertes, quelques- unes jaunâtres, ainsi que les feuilles qu’elles portent. Feuilles aciculaires, acuminées, très-aiguës, luisantes, longues de 8-12 millim., arrondies en dessous, à peine concaves, et glauces- - 32 JUNIPERUS. centes-bleuâtres en dessus. Feuilles squammiformes, élargies à la base, fortement imbriquées. Juniperus Japonica aurea. Cette variété se distingue par ses ramules et ramilles grèles, sou- vent panachés jaune. Juniperus Japonica pyramidalis. JUNIPERUS PYRAMIDALIS GLAUCA, HoOrt. Arbrisseau vigoureux, formant une pyramide compacte, étroite. Branches dressées. Rameaux nombreux. Feuilles ternées, très-ra- rement opposées (excepté lorsqu'elles sont squammiformes), très- raides, aciculaires, épaisses, carénées en dessous, vertes, glauques et concaves en dessus, longues de 4-10 millim., acuminées en une pointe fine, très-aiguë. Osserv. Cette forme, qui est très-distincte, et d’ailleurs assez jolie, ne prend que fort tard des feuilles squammi- formes, de sorte que celui qui n’est pas au courant des chan- gements que subissent, en vieillissant, certaines espèces de Juniperus, pourrait croire qu’elle rentre dans la section Oxy- cedrus, tandis qu'il n'est pas douteux qu'elle fait partie de la section Sabina, et que plus tard elle aura des feuilles squammiformes.— J’en ai vu de très-beaux échantillons chez M. A. Leroy, à Angers. 48. Juniperus sphærien, Lindley. JuniPERUS FORTUNEI, Hort. aliq. JuniPeRus CHINENSIS SmiTant, Loud. ex Gord. £. c. JuNIPERUS SPHÆRICA, Lindl. in Pazxt. Flow. Gard. I. 58. f., 35. Hook. Bot. Mag. 1850. 276. f. 1. Carr. Man. des PI. IN. 310. — Tr. gén. Conif. 53. Gord. Pinet. 119. Arbrisseau de 5 à 12 mètres de hauteur. Branches nombreuses, relativement grèles. Rameaux et ramules réclinés ou presque pendants. Feuilles pour la plupart squammiformes, excepté sur les jeunes plantes de semis ; les aciculaires à peu près semblables à celles du Juniperus Chinensis ; les squammiformes imbriquées, opposées, JUNIPER US. 33 décussées. Galbules subsphériques, du double plus gros, dit-on, que celles du J. Chinensis, de couleur violacée, glauque-pruineux. Habite le nord de la Chine. — Introduit en 1848. — Très-rus- tique. Ogserv. Les échantillons authentiques, et venant de la Chine, que j'ai vus, m'’autorisent à considérer cette prétendue espèce comme une variété du Juniperus Chinensis. Je dis plus : les individus qui existent dans les cultures, que j'ai vus fructifier, paraissent identiques, ou à bien peu de chose près, avec la femelle du J. Chinensis. Suniperus sphærica glauca, Gord. Pinet. 122.— Suppl. 38. _ Cette variété, observée en Chine par M. Fortune, est indiquée par lui comme formant un arbrisseau de 3-6 mètres de hauteur. Elle diffère du type par son aspect général très-glauque. duniperus sphærica (E) mascula, JUNIPERUS SINENSIS, Hort. (non Linn.). Arbrisseau pyramidal, d’un aspect très-sombre. Branches dres- sées. Rameaux nombreux, pendants, grêles. Ramules et ramilles distants, comme divariqués et un peu diffus, rugueux, scabres et durs au toucher. Feuilles squammiformes, très-petites, écartées au sommet. OBserv. Cette variété, dont l’origine m'est inconnue, et dont j'ai vu de forts individus chez M. A. Leroy, à Angers, se distingue, à première vue, par son aspect sombre, pres- que noir; chaque année, au printemps, elle se couvre com- plétement de chatons mâles. Je ne serais pas surpris qu’elle ne soit autre chose qu’une variété du Juniperus Lycia. 19. Juniperus tetragona. Schlechtendal. CUPRESSUS TETRAGONA , Humb. et Bonpl. JUNIPERUS TETRAGONA, Schlecht. in Linnæa, XII. 495. Benth. 2lant. Hartw. 436. Endl. Syn. Conif. 29. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Man. des PI. IV. 313. — Tr. gén. Conif. 50. Gord. Pinet. 120. Gardn. Magas. 1839. 242. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 3 34 JUNIPERUS. Arbrisseau de 2-4 mètres, à branches étalées, ascendantes, à rameaux et ramules tétragones par imbrication des feuilles, gros et très-rapprochés, courts, parfois un peu contournés et comme monstrueux. Feuilles, les unes aciculaires, /rès-rares, op- posées, quelquefois ternées, étroites, vert foncé en dessous, planes et glauques en dessus, atténuées, aiguës au sommet ; les autres squammiformes, rapprochées, opposées-décussées, fortement im- briquées ; celles de l'extrémité des ramules souvent plus écartées, plus épaisses et plus obtuses. Chatons mälef un peu allongés, subtétragones, arrondis-obtus, sessiles ou portés sur.de très- courtes ramilles. Galbules irrégulièrement sphériques, souvent légèrement déprimés, d'environ 6-8 millim. de diamètre, portant à la base 4 mucronules très-courts, glauque-pruineux longtemps avant leur maturité, finalement violet-noirâtre, presque lisses, glaucescents. Habite au Mexique, vers Mineral-del-Monte, à une altitude d'en- viron 2,500 mètres. — Introduit vers 1839. — Gèle souvent à Paris. Ogserv. Cette espèce, par son facies, a beaucoup de rap- ports avec le Juniperus Chinensis fœmina; ses fruits surtout ressemblent à ceux de ce dernier, bien qu'ils soient un peu plus gros. Elle fructifie dans beaucoup de jardins du midi de la France, où je l’ai vue en pleine terre. J'ajoute que le J. tetragona est complétement différent du J. Phœnicea, au- quel MM. Henkel et Hochstetter le réunissent. 20. Juniperus thurifera. Linné. Junirerus Hispanica, Mill. Dicé. no 13. Juxiperus SABina; Mill. Dicé. n° 10.Sibth. F1. Græc. — Prodr. 11.264. JuniPEeRus SABINA var., Linn. Spec. 1472, . Juxiperus 0oPHoRA, Kunz, in Flora, 1846. 637. Endl. Syn. Conif. 235. Carr. Man. des PI. IV. 311. — Tr. gén. Conif. 38. | JuxiPERUS FOETIDA TOURNEFORTIANA, Spach, Ann. Sc. nat. 9° sér. XVI. 295 (excel. syn. Pall.). — Hist. Vég. phan. XI. 320 (excel. syn. Mexi- cana, Schlecht.). JunIPERUS THEURIFERA, Linn. Spec. 1471. Loud. Arbor.IV. 2503. f. 2369. — Encycl. of Trees, 1088. f. 2029. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Tr. gén. Conif. 37 (excel. syn. J. sabinoides et turbinata). Gord. Pinet. 112. — Suppl. 35. JUNIPERUS. 35 Arbrisseau où petit arbre atteignant jusqu’à 12 mètres de hau- teur, parfois beaucoup moins. Tige dressée, à écorce gris-blan- châtre. Branches étalées ou ascendantes. Rameaux et ramilles nombreux, courts. Feuilles, la plupart squammiformes, opposées, très-rarement ternées, acuminées au sommet, les plus jeunes un peu écartées. Galbules légèrement déprimés, de 6-10 millim. de diamètre, lisses et unis, d’abord un peu tuberculeux, finalement presque lisses et unis, d’un vert pâle, glaucescents avant la ma- turité, passant successivement au roux-brunâtre. Habite l’Europe australe, la Grèce, sur le mont Athos, etc.; dans l'Espagne, notamment dans la province de Séville, les Pinètes près la Bonanza. — Introduit en 1752. Ogserv. Cette espèce a beaucoup de rapports avec cer- taines formes du Juniperus Lycia, type dans lequel elle devra rentrer; peut-être même n'est-ce qu'une synonymie de ce dernier, ce qui me paraît presque certain et démontré par les échantillons que j'ai recueillis dans le midi de la France, sur les montagnes, à partir de Marseille. 21. Jumiperus cineren. JUNIPERUS THURIFERA, Hort. Arbre très-vigoureux, formant une pyramide conique, assez élargie à la base. Branches longuement dressées ou un peu éta- lées. Rameaux nombreux, assez longs, pendants, très-chargés de ramilles ténues. Écorce gris-cendré ou blanchâtre. Feuilles squam- miformes, petites, étroitement imbriquées, d’un vert gris-cendré. Galbules sphériques, petits, d'environ 5-7 mullim. de diamètre, d'un noir foncé, sombre, un peu glaucescents, très-légèrement tuberculeux. Ossery. Cette espèce, qu'on rencontre souvent dans les cultures sous le nom de Juniperus thurifera, est très-vigou- reuse et très-distincte par sa forme conique et son aspect grisâtre. Elle a du rapport avec celle qu’on rencontre sou- vent aussi sous le nom de J. Occidentalis. J'en ai vu de très- beaux et forts exemplaires chez M. A. Leroy, pépiniériste à Angers. Origine incertaine, quoique très-probablement mé- diterranéenne. | 36 JUNIPERUS. 22. Juniperus excelsa. Wi/!/denow. CEDRUS ORIENTALIS FOETIDISSIMA. Arbor excelsa, seu Sabina Orienta- lis, Tournef. Corol. 41. — Voyage du Lev. II. 328. Bieb. F1. Taur. Co III. 635. JuxiPerus PHOENICEA, Pall. F7, Ross. II. 16. t. 57. non Linn. Juniperus FoETIDIssIMA , Willd.Spec.IV.843. Endl.Syn. Conif. 24. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201.Carr. Tr. gén. Conif. 39.— Man. des PLANES ID JunipERus ExXCELSA, Willd. Spec. IV. 852. Hohenak. in Herb. Union. Itiner. 1839. Forb. Pinet. Wob. 205. t. 64. Bieberst. Casp. 204. Append. n.72.— F1. Taur. Cauc. Il. 524. Griseb. Spicileg. FL. Rum. 353. Hofmeist. Bof. Zeit. 1846. 185. Trautv. PL. Imag. 21. t. 15. Carr. Man. des PI. IV. 312. — Tr. gén. Conif. 39. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Knight, Syn. Conif. 12. Endl. Syn. Conif. 25 (excl. syn. Gossainthanea et Bedfordiana). Loud. Encycl. of Trees, 1088. f. 2030 (? non Madden). Gord. Pinet. 102. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 339 (excl. syn. Carr.). JUNIPERUS FOETIDA SEU SQUARRULOSA, Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 300. JUNIPERUS FOETIDA EXCELSA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 317 (exel. syn. Occidentalis). JunIPERUS LORULAZI, Hort. JUNIPERUS EXCELSA VERA, Hort. JUNIPERUS EXCELSA GLAUCA, Horé. JunipEerus HIMALAYAENSIS, Hort. Carr. Man. des PI. IV. 314. (?) JuniPErRUs ExCELSA, Madden. (?) JunIPERUS RELIG1054, Royle. Arbre dioique? à port pyramidal, à écorce d’un gris cendré bru- nätre se détachant en lames. Branches nombreuses, dressées. Ra- meaux très-rapprochés, courts, étalés, puis brusquement re- dressés. Feuilles opposées, décussées, plus rarement ternées, courtes, épaisses, adnées-décurrentes, carénées, brusquement ré- trécies au sommet, recouvertes d'une glaucescence pulvérulente, quelquefois très-glauques. Chatons femelles terminant de très- petites ramilles recourbées, composés d’écailles roux-brun à l'in- térieur, verdâtres à l’extérieur. Chatons mâles. Galbules à peu près sphériques à la maturité, atteignant 12-15 millim. de diamètre, solitaires, souvent groupés par 4-5 sur de courts pédicelles, écail- leux, légèrement tuberculés, à peu près lisses et unis à la matu- rité, d'un noir foncé, violet, et recouverts d’une poussière glauque. a on sa JUNIPERUS. 37 Nucules 5-6, ou moins par avortement, elliptiques, comprimés ou irrégulièrement obovales, souvent anguleux par la pression. Habite dans l'archipel grec ; la Tauride, la Syrie, l'Arménie, entre Tiflis et Érivan ; différentes parties de l’Asie Mineure. Se trouve aussi en Perse et en Géorgie, et très-probablement aussi dans Himalaya. — Introduit vers 1830. — Très-rustique. 23. Juniperus excelsa procera. Carrière. JUNIPERUS PROCERA, Hochstt. PL. Abyss. IT. n° 537. et 519. Endl. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. À. Rich. F4. Abyss. V. 278. Carr. Man. des PI. IV. 312. — Tr. gén. Conif. 41. Gord. Pinet. 105. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 341. Juniperus LASDELIANA, Laws. ex Gord. L. c. Zappb, ZEeppt, ZAGb, THEDA, indig. Grand arbre. Feuilles aciculaires rares, lâchement étalées ; les : : squammiformes nombreuses, opposées, décussées, acuminées, ai- F gués, épaisses, marquées sur le dos d’une glande oblongue. Fruits ovoides, pysiformes, glauques. Habite l’Abyssinie, près de l’Église Adda-Mariam, à Enschedap ; proche Tchetatchékammé, dans la région Chopus, et dans d’autres endroits. Ogserv. Le Juniperus procera, qui,- dit-on, forme un très-grand arbre, est à péu près complétement inconnu dans les cultures. Les échantillons secs que j'ai eu occasion d'examiner m'ont paru se rapporter au J. excelsa, dont il est à peine une variété. | Juniperus excelsa variegata, Carr. Tr. gén, Conif. 40. Gord. Pinet. 105. Plante délicate. Ramules grèles, les uns panachés de blanc jau- nâtre ainsi que les feuilles qu’ils portent. — Issu d’un accident qui s’est montré sur un individu type, planté au jardin botanique d'Orléans. Juniperus excelsa pyramidalis. Branches, rameaux et ramules strictement dressés. Feuilles squammiformes, rapprochées, non appliquées. Arbrisseau s’éle- vant moins que le type, formant une pyramide compacte, très- étroitement conique, pointue. 38 JUNIPER US. Juniperus excelsa nana, Endl. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 12. JUNIPERUS RELIGIOSA, Carr. Tr. gén. Conif. 41. non Royle. JUNIPERUS EXCELSA RELIGIOSA, Horé. Arbrisseau nain, dressé, très-rameux, à facies général assez sem- blable au Juniperus excelsa. Branches courtes, étalées, réclinées, parfois dressées, Ramules et ramilles nombreux, subcylindriques, ordinairement grèles etse dégarnissant promptement. Feuilles squammiformes, élargies-décurrentes à la base, légèrement écar- tées au sommet, acuminées, terminées en un court mucron raide et obtus; celles de la base des ramules plus rapprochées, plus petites, plus étroitement imbriquées et presque toujours obtuses ; toutes d’un aspect plus ou moins glauque-pulvérulent. Cette variété, qui habite les parties les plus froides et les plus élevées de l'Himalaya, où elle ne constitue plus qu'un arbuste très-nain et presque sous-frutescent, me parait être voisine du J. religiosa, Royle, qui en effet produit cette particularité. Grand arbre dans certaines parties de l'Himalaya; il est souvent réduit à l’état de buisson lorsqu'il atteint les dernières limites de sa vé- gétation. Juniperus excelsa microcarpa. Cette variété ne diffère du type que par ses fruits, qui sont beau- coup plus petits. OBsErv. Des graines que j’ai semées, venant de diverses parties de l’Asie Mineure, du Caucase et de l'Himalaya, m'ont toujours donné le Juniperus excelsa, nom sous lequel du reste j'avais recu ces graines, fait qui démontre que cette espèce occupe une aire considérable. Bien qu'on ait dans les cultures des plantes très-fortes de cette espèce, qui fructifient abondamment, néanmoins toutes les graines qu'elles donnent, que je sache, sont toujours mau- vaises, Ce qui pourrait provenir de ce que, si elle est réelle- ment dioïque (ce qui est possible, je n’ai jamais vu de fleurs mâles), nous ne possédons qu’un sexe, ou bien, si elle: est monoïque, de ce que les fleurs mâles ne se montrent peut- être que sur les vieilles plantes. JUNIPERUS. , 39 24. Juniperuws religiosa, Aoyle. JUNIPERUS EXCELSA, Madden, ex Gord. Pinel. 107. JUNIPERUS RELIGIOSA, Royle, Z{. Himal. I. 351. Gord. Z. c. — Suppl. 35. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 338. SHOOR , SHOORPA, SHOOKPA , CHOKPA , SHIRKOO , suivant les diverses tribus de i Himalaya chez lesquelles cette espece croît. + Arbre dioïque.Branches et rameaux nombreux, assez semblables, dit-on, à ceux du Cupressus torulosa, mais plus compactes, Feuilles étroitement imbriquées, opposées-décussées, portant sur le dos une glande linéaire, ou ternées, aiguës, plus écartées sur les jeunes plantes. Galbules sphériques ou à peu près, parfois un peu dé- primés au sommet, ou comme un peu lobés par la soudure in- complète des écailles supérieures, de la grosseur d’un petit Pois, d’un rouge pourpre ou brunâtre, lisses, résineux, ne renfermant, à ce qu'on assure, que 1 ou 2 graines, et répandant une odeur dé- sagréable. Habite les parties les plus élevées de l'Himalaya, les Alpes du Boutan et du Népaul, mais toujours à une très-grande élévation. — Introduit vers 1835. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce, qui est très-commune dans beau- coup de parties de l'Himalaya, ne descend jamais, assure- t-on, au-dessous de 2,000 mètres d'altitude; il n’est pas rare de la rencontrer à 4,000 mètres et au dessus, mais alors sous la forme d’un arbuste buissonneux ou presque rampant, qui dépasse à peine 1 mètre de hauteur. Dans le Népaul austral il n'est pas rare de rencontrer des Juniperus religiosa de 20 à 25 mètres de hauteur. Le major Madden en a vu un, planté près du temple de Songnum, qui, à 1" 60 du sol, avait 4 mè- tres de circonférence, et qui n'avait pas moins de 30 à 33 mètres de hauteur. Le J. religiosa est très-fréquemment planté autour des temples; ses branches sont très-souvent aussi employées dans les cérémonies religieuses et brûülées en guise d’encens, d’où son nom spécifique religiosa. Au dire de certains voyageurs, lorsque les arbres sont vieux on peut les confondre avec le Cupressus torulosa, fait qui ne me paraît possible que pour des personnes étrangères à l'étude de ces végétaux. L’examen que j'ai pu faire d'échantillons de cette espèce, 20 - JUNIPERUS. ainsi que des descriptions qui en ont été faites, me confir- ment de plus en plus dans l’opinion que je m'étais faite, qu'elle est à peine une forme du J. excelsa, Willdenow. Il pourrait donc se faire que la variété nana du J. excelsa, Willd., ne soit autre que le J. religiosa devenu nain par suite des conditions de haute altitude dans lesquelles il croit. : 253. Juniperus Occidentalis., Hooker. Juniperus HERMANNI, Persoon, Syn. II. 632. JUNIPERUS EXCELSA, Lewis, in Pursh. F1. Bor. Amer.Il.647. non Bieberst. JUNIPERUS DEALBATA, Hort. aliqg. non Loud. JuniPeRus OccipENTALIS, Hook. F1. Bor. Amer. Il. 166. Carr. Man. des PI. IV. 312 (excl. syn.). — Tr. gén. Conif. 42 (excl. syn. fœtida excelsa). Gord. Pinet. 117 ( excel. syn. alba, Knight, et dealbata, Loud.) — Suppl. 38 (excl. syn.). Henk. et Hochstt. Le der Nadelh. 345 (excl. syn. NuTr.). « Arbre de 20 à 25 mètres. Rameaux et ramules étalés, cylin- driques. Feuilles étroitement imbriquées sur 4 rangs, presque rondes ou ovales-arrondies, fortement convexes, et marquées un peu au-dessous du milieu d’une glande résinifère bien visible, d’où découle une résine limpide qui se dépose sur les feuilles en forme de gouttelettes. Les fleurs et les fruits de cette espèce me sont inconnus. » Hook. /. c. | Habite le nord-ouest de l'Amérique septentrionale; commun vers la rivière Columbia, jusqu’au pied des montagnes Rocheuses. On le rencontre aussi dans diverses parties de l’Orégon. OBserv. Cette espèce me paraît assez mal connue; aucune des plantes que j'ai pu examiner, soit en France, soit en An- . gleterre, ne m'a présenté le caractère particulier que lui re- connaît M. Hooker, « d’avoir des glandes très-visibles qui sécre- tent une résine limpide qui se dépose sur les feuilles en forme de gouttelettes.» Cette particularité ne se produit-elle que lorsque les arbres sont vieux? Je l’ignore. Quoi qu'il en soit, les plantes que l’ôn trouve dans le commerce sous le nom de Juniperus Occidentalis, lorsqu'on en froisse les parties her- bacées, répandent une odeur pénétrante, analogue à celle de la Sabine. Serait-ce la même espèce que celle que j'ai dé- crite sous le nom de J, Californica? Je l’ignore, n’ayant vu de celle-ci que des rameaux et des fruits secs. JUNIPERUS. 41 26. Juniperus dealbata., Zoudon. JUNIPERUS FOETIDISSIMA, Hort. non Willd. Juniperus OccipENTALIS, Hort. alig. non Hook. Juniperus DEALBATA, Loud. Encycl. of Trees, 1090. End. Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI, IV. 313. — Tr. gén. Conif. 54. JUNIPERUS BACCIFORMIS, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 56. (?) Cupressus BAccIFORMIS, Willd. Arbre ou arbrisseau dressé, à cime arrondie. Branches dres- sées, puis étalées, quelquefois un peu défléchies. Rameaux cylin- driques, làches, souvent tombants, assez allongés, grèles. Feuilles aciculaires, ternées ou plus rarement opposées, subulées, étalées, épaisses, raides, arrondies en dessous, planes ou à peine légère- - ment concaves en dessus, et marquées de deux lignes glauques qui Se rejoignent quelquefois, longues de 6-8 millim., régulière- ment atténuées de la base au sommet, qui est terminé par un mu- cron très-aigu ; les squammiformes opposées et ternées, petites, ovales-acuminées, assez épaisses, un peu distantes, plus ou moins étalées au sommet, jamais appliquées-adnées, ce qui rend les ra- meaux durs au toucher. Chatons mâles ovales-arrondis, dressés sur de courtes ramilles écailleuses. Habite le nord-ouest de l'Amérique septentrionale. — Introduit en 1839. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce, très-distincte par son facies géné- ral, répand, lorsqu'on la froisse,.une odeur désagréable très- pénétrante. Il est très-regrettable que MM. Henkel et Hochstet- ter l’aient rapportée comme synonyme du.Juniperus cæsia, Carr., deux plantes qui n’ont:entre elles rien de commun. Dans cette circonstance, comme à peu près toujours, ils ont copié M. Gordon. 2%. Juniperus Californiea, Carrière. (?) JUNIPERUS PYRIFORMIS, Lindley. : JUNIPERUS CALIFORNICA, Carr. Rev. Hort. 1854. p. 353 (cum ic.). — Man. des Pl. IN. 314. — Tr. gén. Conif. 58. Gord. Pinet. 120 (in parte). — Suppl. 38 (excl. syn.). Arbre atteignant 12 mètres et plus de hauteur, à rameaux sub- 42 JUNIPERUS. cylindriques. Feuilles squammiformes (n’ayant vu que des échantil- lons adultes, ils étaient dépourvus de feuilles aciculaires, ainsi que cela arrive presque toujours chez les espèces de la tribu Sabina), courtes, très-rapprochées et étroitement imbriquées. Galbules so- litaires, subsessiles, ou portés sur de très-courtes ramilles, ovoïdes, un peu allongés, légèrement atténués aux deux bouts, mais un peu plus au sommet, longs d’à peu près 12-13 millim., lisses ou légèrement tuberculeux, recouverts, mème assez longtemps avant la maturité, d’une poussière glauque, renfermant un noyau très- dur et exactement de même forme que le galbule. Loge unique, contenant une seule graine dressée. Habite, dans la Californie, les montagnes de la Mercédès, à en- viron 300 mètres d'altitude. Ogserv. Cette espèce est très-différente du J'uniperus deal- bata, Loud., et, comme M. Gordon (Pinet. 117) regarde celui- ci comme synonyme du J. Occidentalis, Hook., il s’ensuit que mon J. Californicu n’est pas le même que le J. Occidentalis, Hook., ainsi que le dit M. Gordon (Suppl, p. 38) et que le disent aussi MM. Henkel et Hochstetter, qui ont copié M. Gor- don. Du reste, cette différence ressort même de sa descrip- tion, puisqu'il reconnaît au J. Occidentalis des fruits globuleux, lisses, «Berries elobular, smooth,» tandis que le J. Cali- fornica a les fruits gros, longuement ovoides et légèrement tuberculeux. M. Boursier de la Rivière, qui a observé le J. Californica, parle ainsi de cette espèce : « Elle forme un groupe d’environ cinquante individus croissant au sommet d’une montagne es- carpée (la Mercédès), entre les fissures des rochers de schistes talqueux, à reflets verts et brillants. Ce sommet nu, qui do- mine une profonde vallée, à environ 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, est exposé à des vents très-violents ; ce- pendant, même dans ces mauvaises conditions, ce Juniperus atteint 10 à 12 mètres de hauteur, et son tronc acquiert 40 à 50 centim. de diamètre, mais il se bifurque souvent à peu de distance du sol, et alors les branches, qui sont aussi grosses que la tige principale, s’élèvent verticalement en jetant de nombreuses branches secondaires, L’ensemble de l'arbre forme une belle masse, car il a deux ou trois sommets (flè- - JUNIPER US. 43 ches) de hauteur presque égale, qui se terminent en pointe et plient sous l’action du vent. Le bois est ferme, et les ra- meaux, d’une grande flexibilité, se rompent difficilement. Les feuilles et les semences exhalent une odeur très-pénétrante, mais agréable. » 28. Juniperus fragrans, Xnight. JUNIPERUS PYRAMIDALIS, Hort. aliq. JuNIPERUS FRAGRANS, Knight, Syn. Conif. 13. Carr. Man. des PI. IN. 314. — Tr. gén. Conif. 57 (non Gord.). Arbrisseau pyramidal, à branches dressées. Rameanx alternes, glaucescents dans toutes leurs parties. Feuilles aciculaires, oppo- sées et ternées, glauques, longues et étalées dans les jeunes indi- vidus , courtes, subsquammiformes, épaisses, raides, légèrement mucronées, adnées-décurrentes à la base sur les individus adultes. Habite le Népaul. — Introduit vers 1842. — Très-rustique. Osserv. Cette espèce, qui, par le port et l’aspect général, a beaucoup de rapports avec le Juniperus excelsa, forme une pyramide compacte, étroitement conique; lorsqu'on froisse ses rameaux elle dégage une odeur pénétrante comme celle de la Sabine, mais encore plus désagréable. Elle diffère donc du J. Occidentalis, qui forme un grand arbre à tête ar- rondie, à branches et à rameaux lâches, dans le genre du J. Virginiana. — Pourrait être le même que le J. religiosa, Royle, qui n’est probablement qu’une HARS du J. excelsa, Bieb. 29. Juniperus Virginiana, Linné. JUNIPERUS MAJOR AMERICANA, Parkins, Theatr. 1029. | JUNIPERUS MAJOR AMERICANA PARKINSONI, etc. Raï, Hist. 1413 (excl. : syn. Arbore Bermudiana). 5 JuNIPERUS VIRGINIANA, CUPRESSI FOLIIS RARIORIBUS ACUTIS, etc., Plukn. Amag. 201. JUNIPERUS VIRGINIANA, CEDRUS VIRGINIANA VULGO, Do ha Ind. Hort. Lugdun. Batav, 244. JUNIPERUS MAXIMA, CUPRESSI FOLIO MINIMO, etc. Sloan. Jam. 128. — Hist. IL. 2.t. 157. f. 3. Raï, Dendr. 12 3h JUNIPERUS. JUNIPERUS VIRGINIANA, FOLIIS INFERIORIBUS JUNIPERINIS, SUPÉRIORI- Bus, etc. Boerhaav. Ind. Hort. Lugd. Batav. 208. JUNIPERUS FOLIIS ANGUSTIS...., VULGO CEDRUS ET SABINA, Clayt. Virg. n. 884. JUNIPERUS FOLIIS BASI ADNATIS, JUNIORIBUS IMBRICATIS, SENIORIBUS paruLis. Linn. Hort. Cliffort. 464. — Hort. Upsal. 299. Gronov. Virg. 157. ; JunNIPERUS BARBADENSIS, Mich. F1. Bor. Amer. Il. 246. Nuit. Sylr. North. Amer. IT. 158. JUNIPERUS VIRGINIANA BARBADENSIS, Rai, Hist. 1413 (exel. syn. Ber- mudiana). Loud. Encycl. of Trees, 1090. JUNIPERUS BARBADENSIS CUPRESSI FOLIO, RAMULIS QUADRATIS, Plukn. l. c. 201. t. 197. Î. 4. — Mantiss. 109. JüNIPERUS CAROLINIANA, Du Roy, Harbk. (édit. Pott.) I. 497. JUNIPERUS ARBORESCENS, Mœnch. Meth. 699. JUNIPERUS FOETIDA VIRGINIANA, Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 297. — Hist. Vég. phan. XI. 318. JunipEeRUS ViRGINIANA, Linn. Spec. 1471. Wangenh. Beitr. 9. t. 2. f. 5. Willd. Baumz. 198. Mich. fils. Arbr. for. IL. 41. t. 5. Jam. St-Hil. F1. ef Pom. t. 608. Rich. Conif. 37. t. 6. f. 2. Loisel. Nouv. Duham. VI. 49. t. 16. Loud. Arbor. IV. 2495. f. 2357. — Encycl. of Trees, 1084. f. 2020. Mich. F4." Bor. Amer. II. 245. Herman. Hort. Lugd. Batav. 346. Raï, Hist. 1414. Desf. Hist. Arbr. II. 559. Endl. Syn. Conif. 27. Lindil. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Man. des PI. IV. 312. — Tr. gén. Conif. 43. Gord. Pinet. 112 (excel. var. Aurmilis). JUNIPERUS VIRGINIANA À VuLGARISs, End. /. c. 44. CÈDRE DE VIRGINIE, RED CEpar (Cèdre rouge), Angl. Grand arbre souvent dioïque, très-variable par la forme, l'aspect général et les dimensions qu’il atteint. Branches d’abord dressées ou subdressées, plus tard étalées-ascendantes, horizontales, parfois déclinées sur les vieux arbres. Ramilles grêles, souvent défléchies ou pendantes. Feuilles ternées ou opposées, toutes aciculaires, étroites, longuement acuminées-aiguës, longues de 8-12 millim. chez les jeunes individus de semis, squammiformes, imbriquées, appliquées, parfois un peu écartées, obtuses ou mucronées sur les . plantes adultes. Galbules ovales-oblongs, lisses et à peu près unis, mürissant la deuxième année, passant du vert herbacé au violet foncé, couverts d’une poussière glauque, renfermant de 1 à 3 nu- cules. Habite l’Amérique boréale, à partir du golfe du Mexique jus- qu'au 50° degré de latitude ; dans les îles Bahama, les Barbades, la . JUNIPERUS. . … 45 Jamaïque même, où cependant il est assez rare. — Introduit en . 1664. — Très-rustique. dJuniperus Virginiana Gossainthanea. JUNIPERUS GOSSAINTHANEA, Carr. Man. des PI. IV. 314. — Tr. gén. Conif. 56. JuNIPERUS VIRGINIANA CAROLINIANA, Loud. Encycl. of Trees, 1084. JUNIPERUS VIRGINIANA GRACILIS, Hort. JUNIPERUS GRACILIS, Hort. aliq. non Endi. JUNIPERUS GOSSAINTHANEA, Loddiges. Loud. Encycl. of Trees, 1090. JUNIPERUS BEDFORDIANA, Hort. Loud. L. c. JUNIPERUS VIRGINIANA BARBADENSIS, Gord. Pinet. 114. Arbrisseau dressé, très-buissonneux. Branches très-nombreuses, dressées, un peu réfléchies à leur extrémité. Rameaux et ramules longuement effilés, grèles. Feuilles opposées ou ternées, acicu- laires, étroites, longuement acuminées en une pointe-aigué, glau- que-bleuâtre en dessus, arrondies, vertes en dessous, couchées- sur les rameaux et décurrentes à la base; les squammiformes plus rares, obtuses où aiguës. - Habite le Népaul et particulièrement le Gossainthan. — Très- rustique. Cette variété, qui atteint rarement 6-8 mètres, constitue une pyramide compacte, étroite, buissonneuse. Juniperus Virginiana glauca, ÆAort. Carr. M an. des PI. IV. 312. — Tr. gén. Conif. 45. Gord. Pinet. 113 (eæcl. syn.). Cette variété, l’une des plus belles, est très-vigoureuse ; elle est aussi très-distincte par toutes ses parties, qui sont d'un glauque- bleuätre très-prononcé. Branches longues et effilées. Ramules srèles, un peu réfléchis. Juniperus Virginiana cinerascens, Hort. Carr. Man. des PI. 312. — Tr. gén. Conif. 45. JUNIPERUS VIRGINIANA ARGENTEA, Horé. JUNIPERUS ARGENTEA, Hort. JuniPERUSs pioica, Hort. aliq. Arbre très-vigoureux. Branches longuement étalées. Rameaux courts, légèrement réfléchis. Ramules nombreux, à ramilles ie | Cette variété se distingue à sa couleur gris-cendré, argentée, mais 46 JUNIPERUS. non glauque comme la précédente, dont elle est tres-différente. Lorsque les arbres sont très-vigoureux, les branches, excessivement longues et horizontales, donnent à cette variété quelque ressem- blance avec certaines formes de Sabine, notamment avec le J. prostrata dont il diffère toutefois par ses dimensions. Juniperus Virginiana humilis, Loddiges, Cat. 1836. Carr. Tr. gén. Conif. 46. Loud. Encycl. of Trees, 1084. Arbuste très-nain, buissonneux, assez délicat, à ramules et ra- milles grèles, se dénudant promptement. Juniperus Virginiana dumosa, Carr. 77. gén. Conf. 45. Arbrisseau buissonneux, pyramidal, compacte, élargi au som- met. Branches dressées, courtes. Feuilles rapprochées, longues de 4-10 millim., la plupart aciculaires, opposées-décussées, ou ter- nées, glauques en dessus, acuminées en une pointe fine et aiguë; les squammiformes assez rares, ovales-aiguës, plus rarement oh- tuses. — À quelque rapport avec le J. F. Gossainthanea. Suniperus Virginiana pendala, Carr. Man. des PI. IV. 312. — Tr. gén. Conif. 45. Gord. Pinet. Suppl. 36. Branches étalées, grosses, réfléchies au sommet. Rameaux et ramules allongés, grèles, longuement pendants. Feuilles la plupart squammiformes, étroitement imbriquées, ovales-lancéo- lées, mutiques, plus rarement mucronulées ; les aciculaires étroites, minces, couchées. Cette variété, qu'on rencontre assez fréquemment dans les plan- tations qui ont un certain âge, est du sexe mâle. Juniperus Virginiana Chamberlaynii, ÆHort. Carr. Man. des PI. IV. 313. — Tr. gên. Conif. 46. Plante vigoureuse. Branches fortes, étalées ou déclinées, ar- quées ou réfléchies au sommet. Ramules et ramilles allongés, pendants. Feuilles la plupart aciculaires, ordinairement couchées sur les rameaux, acuminées, pointues, glaucescentes en dessus; les autres squammiformes, appliquées. — Variété pittoresque et jolie , d’un aspect gris-cendré. | Juniperus Virginiana monstrosa. Variété remarquable par la quantité considérable de broussins qu'elle émet sur toutes ses parties et qui donnent à l’ensemble JUNIPERUS. 47 des arbres un aspect des plus singuliers. On la renconte assez fré- quemment dans les plantations, particulièrement là où les arbres ne sont pas très-vigoureux. — En prenant des greffons sur ces sortes de broussins on perpétue la monstruosité. Juniperus Virginiana pyramidalis. Arbre très-vigoureux, à branches très-nombreuses, dressées, formant ainsi une pyramide ou sorte de colonne relativement étroite, très-compacte, qui atteint jusqu'à 12-15 mètres de hau-, teur sans se dégarnir. — Chez cette variété les feuilles aciculaires dominent. Juniperus Virginiana variegata. Variété délicate, distincte par des ramilles çà et là panachées de blanc-jaunâtre. — Arbuste diffus, d’un aspect peu agréable, se dénudant très-promptement. JUNIPERUS VIRGINIANA VARIEGATA ALBA, Hort. Cette variété, qui est assez vigoureuse, est remarquable par ses rameaux et ses feuilles, qui sont d’un beau blanc. Elle est très- constante. \ OgsERY. Je ferai, pour le J'uniperus Virginiana, une ob- servation importante, c’est qu’on trouve entre la monoicité et la diorcité, à peu près absolues, tous les intermédiaires. En effet , il y a des individus exclusivement mâles, d’autres ex- clusivement femelles, et d’autres enfin qui, à des degrés dif- férents, portent les deux sexes. Ce qui est encore à remar- quer, c’est que ces caractères agissent sur le facies et qu’elles donnent souvent aux plantes un aspect particulier. Cette particularité, qui probablement s’applique à d’autres espèces de Juniperus, pourrait peut-être expliquer la multi- plicité qu'on a faite d'espèces qui, pour beaucoup, ne sont probablement que des formes d’un seul type. 390. Juniperus Mexieana, Sc/lechtendal. Juniperus DEPPEANA, Steud. Nomencl. 9° édit. 835. JUNIPERUS SABINOIDES, Humb. ex Lindl.-et Gord. /. c. CuPRESSUS SABINOIDES, Gord. Pinet. 104. 4R JUNIPERUS. JUNIPERUS FOETIDA THURIFERA, Spach. Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 298. pp. — Hist. Vég. phan. XI. 320. pp. Juxirerus MexicANA, Schlecht. in Linnæa, V. 97. XII. 494. Endl. Syn. Conif. 28. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Knight, Syn. Conif. 12. Loud. Encycl. of Trees, 1090. Carr. Man. des PL.:IV. 313. — Tr. gén. Conif. 47. Gord. Pinet. 104. Spach, Hist. Vég.‘phan. XI. 320 (excel. syn.). CEDRO Mexic. Arbre de moyenne grandeur, droit, un peu élancé, formant une pyramide assez étroite. Branches nombreuses, dressées, étalées. Ramules et ramilles étalés, parfois un peu réfléchis. Feuilles aci- culairesrares, les squammiformes imbriquées, opposées-décussées ; celles de la partie supérieure des rameaux plus longues et plus écartées, aiguës; celles des ramules plus courtes et plus appri- mées, adnées, souvent obtuses, toutes glaucescentes. Galbules tur- binés,subglobuleux, tuberculés au sommet, souvent plus larges que bauts, très-légèrement gibbeux, glaucescents, puis noirs, d’en- viron 8-10 millim. de largeur, souvent un peu moins en hauteur. Habite les plaines du Mexique, les Llanos de Pérote, et vers Mi- neral del Monte, à environ 3,000 mètres d'altitude. — Introduit en 1841. — Rustique. 31. Jumiperus flaceida., Schlechtendal. JUNIPERUS FOETIDA FLACCIDA, Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 300. — Hist. Vég. phan. XI. 320. Loud. Encycl. of Trees, 1090. Carr. Man. des PI. IV. 313. — Tr. gén. Conif. 48. Gord. Pinet. 103 (exel. syn. gracilis). Arbrisseau de 6-10 mètres de hauteur, à cime pyramidale, là- che, étalée-arrondie au sommet. Branches étalées, parfois déflé- chies, confuses. Rameaux et ramules grèles, divariqués, réfléchis ou pendants. Feuilles de formes variables, les unes aciculaires, opposées ou ternées, presque planes, étalées, longues de 6-8 millim., très-étroites, pointues, de même couleur sur les deux faces ; les autres opposées-décussées , presque squammiformes, distantes, ovales, étalées au sommet, terminées en une pointe aiguë. Gal- bules solitaires, à peu près sphériques, à écailles mucronées, de couleur rouge foncé, glaucescents. — Il n’est pas rare de rencon- ter les deux sortes de feuilles sur le même ramule : les plus pe- tites à la base; les autres, plus longues et plus étalées, au sommet. JUNIPERUS. | : 49 .. Habite diverses parties du Mexique, notamment Atonico del Chico, aux environs de Régla, auprès de Real-del-Monte, à envi- ron 2,000 mètres d'altitude. — Introduit en 1838. — Très-gelable à Paris quoique relativement rustique, puisqu'il passe l'hiver à Angers, où j'en ai vu un dont le tronc avait plus de 25 centimètres de diamètre. ‘: 32. Juniperus Bermudiana, Linné. Ceprus BerMuDz, Raï, Letters, 71. JUNIPERUS OPPOSITIFOLIA, Mœnch. Méth. 698. Juniperus BARBADENSIS, Linn. ex Gord. Pinet. L. c. non Mich. JuNiPERuS BERMUDIANA, Linn. Spec.1471.Hermann.Cat. Hort. Lugdun. Batav. 345 (cum ic.). 347. Loud. Arbor. IV. 2498. f. 2358. Spach, Ann. Sc. nat. 2° sér. XVI. 301. 698.— Hist. Vég. phan. XI. 321. Hook. in Lond. Journ. of Bot. 2° sér. II. 141. t. 1. Desf. Hist. Arbr. IT. 559. Endl. Syn. Conif. 29. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V\. 202. Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Man. des PI. IV. 313.— Tr. gén. Conif. 49. Gord. Pinet. 101. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 3286. CÈDRE DES BERMUDES. Arbre atteignant 20 mètres de hauteur, subpyramidal ou à cime un peu élargie-arrondie. Branches étalées ou défléchies, parfois subdressées. Ramules très-nombreux, courts, recouverts de feuilles excessivement rapprochées ; les unes opposées-décus- sées où ternées, étalées, aciculaires ou linéaires, subulées, lon- oues de 6-10 millim., d'un vert clair ou pâle, un peu épaissies en dessous, à peine concaves en dessus et marquées de deux lignes glauques très-étroites ; les autres squammiformes, épaisses, ovales ou ovales-lancéolées, décussées-imbriquées. Galbules sub- sphériques, rouge pourpre ou un peu brunâtres à la maturité. Habite les iles Bermudes, où il est assez rare. Se trouve aussi, assure-t-on, dans les Canaries et les Barbades. — Introduit en 1683. — Très-gelable. Ogserv. Au premier aspect, le J'uniperus Bermudiana à quelque rapport avec le J. squamata, à cause de ses nombreuses feuilles aciculaires; ce n’est même que lorsque les plantes sont déjà vieilles qu’elles ont des feuilles squammiformes. TRAITÉ DES CONIFÈRES. & 0 JUNIPERUS. 33. Juniperus Phœnicena, Zinné. Oxxceprus LyciA, Dodon, Pempt. 8. Juniperus MAJOR Dioscorinis, Clus. Hist. I. 38. CEDRUS FOLIO CUPRESSI MAJOR, FRUCTU FLAVESCENTE, Ch. Bauh. Pin. 487. Tournef. JZnst. 588. Duham. Arbr. I. 52. Ceprus LyciA RETUSA, J. Bauh. Hist. I. 300. JUNIPERUS TETRAGONA, Mœnch, Méth. 699. non Schlecht. JunIPERUS PHoENICEA, Linn. Spec. 1471. Loisel. Nouv. Duham. VI. 47. t. 17. Desf. FL. Atlant. IT. 371. Loud. Arbor. IV. 2501. f. 2361. — Encycl. of Trees, 1087. Î. 2026 (excl. syn. Pall.). Guss. PL. rar. 370. t. 62. Forb. Pinet. Wob. 201. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 322. Endl. Syn. Conif. 30. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 13. Carr. Man. des PI. IV. 313. — Tr. gén. Conif. 51. Gord. Pinet. 118. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 343. JUNIPERUS THURIFERA, HOT. JUNIPERUS MALACOCARPA, End]. Z. c. Arbrisseau de 2-6 mètres, très-touffu, buissonneux, à cime py- ramidale-arrondie. Tige relativement grêle, branchue dès 1a base. Branches très-nombreuses, faibles, dressées. Rameaux nombreux, ascendants ou diffus, grêles, les uns garnis de feuilles aciculaires, les autres ne portant que des feuilles squammiformes. Feuilles aci-_ culaires, longues de 6-12 millim., carénées en dessous, planes ou légèrement concaves en dessus, souvent d’un vert glauque ; des squammiformes courtement ovales, très-rapprochées et fortement hnnbriquées, munies ou dépourvues de glandes. Chatons mâles ovales-obtus, subtétragones, à angles arrondis, blancs. Galbules de la grosseur d’un fort Pois (9-10 millim. de diamètre), solitaires sur de très-courtes ramilles, subsphériques, un peu déprimés, lisses ou légèrement rugueux-tuberculés, de couleur noir-violet plus ou moins foncé, luisants, pruineux-glaucescents. Habite diverses parties de la région méditerranéenne, principa- lement dans l'Asie Mineure, le Caucase, la Grèce, etc. On le ren- contre parfois aussi, assure-t-on, dans la Calabre, la Sicile et l'Italie ; j'ajoute même qu'il est représenté dans certaines parties du midi de la France, si ce n’est comme type, du moins par quel- ques-unes de ses formes. — Introduit vers 1680. — Rustique. Juniperus Phœnicea Eycia, Loud. CEDRUS FOLIO CUPRESSI MEDIA MAJORIBUS BACCIS. C. Bauh. Pin. 487. JuniPERUS PHOENICEA B LyciA, Loisel. Nouv. Duham. VI. 47. t. 17. JUNIPERUS. D1 JUNIPERUS PHOENICEA B MALACOCARPA, End. Syn. Conif. 30. Carr. Tr. gén. Conif. 51. Juniperus Lycra, Linn. Spec. 471 (excl. syn.). Loud. Arbor. IV. 2502. f. 2367 (excl. syn.). Forb. Pinet. Wob. 201. JuniPerus PaognicEA Lycra, Loud. Encycl. of Trees, 1088. f. 2027- 2028. Gord. Pinet. 119 (excl. syn. excepté J. malacocarpa). Pall. . F1. Ross. t. 56. Spach. Hist. Vég. phan. XI. 322. JUNIPERUS THURIFERA, Hort. JUNIPERUS PHOENICEA FOEMINA, Gord. Pinet. Suppl. 38. JuNIPERUS LANGOLDIANA, Hort. ex Gord. [. c. Curressus DEVONIANA, Hort. ex Gord. L. c. JUNIPERUS PHOENICEA sCLEROCARPA, Endl. Z. c. MoRvVEN, CÈDRE LyYCIEN et GENÉVRIER LYCIEN. Port et végétation à peu près semblables à ceux du tÿpe. Ra- milles petites, subcylindriques. Feuilles squammiformes, très-rap- prochées et fortement imbriquées, d’un vert glaucescent. Gal- bules sphériques, lisses ou à peine tuberculés, de 12-15 millim. de diamètre, d’un rouge orangé parfois tres-foncé. Jumniperus Phæœænicea expansa, JUNIPERUS DIVARICATA, Hort. JUNIPERUS FORMOSA, Hort. JUNIPERUS THURIFERA SPECTABILIS, {10rt. Arbrisseau buissonneux, à branches et rameaux diffus. Ramules et ramilles nombreux, tétragones, gros, très-inégaux, écartés à angles droits. Feuilles squammiformes, imbriquées-décussées, très- rapprochées. Chatons mâles terminaux, ovoides, atténués-arrondis au sommet, jaunâtres. Galbules solitaires, en général peu nom- breux, sur des ramilles pédonculaires de 2-3 millim., subsphéri- ques, d'environ 6-7 millim. de diamètre, sensiblement tuberculés, glaucescents-pruineux avant la maturité, puis rouge fauve ou orangé. + JSuniperus Fhœnicea pyramidalis. JuniPerus LYCIA PYRAMIDALIS, Hort. JUNIPERUS PYRAMIDALIS, Hort. JUNIPERUS THURIFERA, Hort. Cette variété, très-semblable par tous ses caractères généraux à la précédente, s’en distingue à première vue par son ensemble qui forme une pyramide étroitement conique, très-compacte. Bran- 92 JUNIPERUS. ches dressées. Galbules subsphériques, parfois un peu oblongs, beaucoup plus gros que ceux de la variété précédente, lisses, unis ou à peine légèrement tuberculés, pruineux-glaucescents avant la maturité, puis rougeàtre-orangé. Juniperus Phœnicea filicaulis, Carr. 77. gén. Conif. 51. JuxiPERUS MyYosuRos, Hort. Sénécl. Catal. 1854. p. 35. Arbrisseau buissonneux, très-délicat. Branches longuement flexueuses, contournées ou tortueuses, cylindriques, étalées, diva- riquées, tombantes. Rameaux irès-grèles, simples, flagelliformes, pendants. Feuilles de deux formes : les unes squammiformes, très- rapprocliées, étroitement imbriquées, décurrentes, parfois écar- tées :’ les autres aciculaires, étalées, ternées, élargies à la base. planes et marquées en dessus de lignes glauques, toujours beau- coup plus rares, souvent nulles, quelquefois placées presque à l'extrémité des rameaux et ayant au-dessus et au-dessous d'elles des feuilles squammiformes. Ogsery. Cette variété, des plus remarquables et des plus distinctes, a été obtenue, par M. A. Sénéclauze, de graines du Juniperus Phœnicea. Le pied mère, aujourd'hui haut de plus de 1 mètre, est sinon joli, du moins très-curieux. Planté en pleine terre à Bourg-Argental, il s’y montre tout aussi rustique que le type dont il sort. | Cette variété est au J. Phænicea ce que le Biota Orientalis [lagelliformis est au 2. Orientalis; aussi la synonymie qu'en a donnée M. Gordon prouve-t-elle surabondamment que cet auteur ne l’a jamais vue et qu'il a parlé de ce qu'il ne connaît pas. C’est de ce même semis que sont sorties les variétés dé- crites ci-dessus, variétés qui, comme je ne saurais trop le faire remarquer, réunissent et confondent la forme asiatique et la forme européenne , le J. Phænicea et le J. Lycia, que l’on trouve même assez communément dans certaines parties de la France méridionale. Aujourd'hui des semis que l’on fait de graines de celle-ci on obtient des variétés intermédiaires, soit par le port et la végétation des individus, soit par le volume, la forme et la couleur des fruits, qui viennent encore JUNIPERUS. : 53 contribuer à rendre plus difficile la distinction des deux for- mes primitives. D 34. Juniperus cæsia. Mort. JuNIPERUS CÆsIA, Carr. Tr. gén. Conif. 55. Gord. Pinet. 191. Suppl. 37 (excl. syn.). Arbuste très-délicat, buissonneux, couché. Branches et rameaux nombreux, se dénudant promptement, ce qui rend l’écorce ru- sueuse et comme bosselée. Feuilles opposées ; les inférieures aci- culaires, étalées, lancéolées, élargies à la base, très-glabres, lui- santes et arrondies en dessous, glauques-bleuâtres, surtout en dessus, acuminées en une pointe scarieuse très-aiguë ; les supé- rieures beaucoup plus courtes, plus appliquées, très-élargies à la base. Habite le nord de l’Europe, d’où il fut introduit à Paris en 1852. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce est très-distincte; elle n’a aucun rap- port avec les J'uniperus alba, Knight, et J. dealbata, Loud. aux- quels M. Gordon les rapporte comme synonymes. Très-déli- cat, le J. cæsia est disparu en grande partie des cultures françaises ; il est même douteux qu'il ait jamais été cultivé en Angleterre. Il me paraît voisin du J. prostrata, dont il pourrait bien être une forme, ou peut-être est-il une variété du J. Sabina, dont, au reste, le J. prostrata a aussi tous les caractères. Comme le J. Sabina, le J. cæsia dégage une odeur très-pénétrante, peu agréable. MM. FHenkel et Hochstetter ont ici encore,-et comme toujours, du reste, copié 1 M. Gordon, de sorte que la confusion très-regrettable qu'a faite ce der- nier leur est également imputable. 3%. Juniperus alba, Anight. JuniPerus ALBA, Knight, Syn. Conif. 12. Carr. Tr. gén. Conif. 58. Arbrisseau dressé. Branches nombreuses, assurgentes, réflé- chies ou arquées à l’extrémité. Ramules et ramilles cylindriques, courts, très-rapprochés, réfléchis. Feuilles aciculaires, ternées et ss 54 JUNIPERUS. quaternées, plus rarement opposées, raides, élargies-décurrentes à la base, très-acuminées, pointues au sommet, planes ou un peu concaves et très-glauques en dessus: les squammiformes ovales. obtuses, appliquées-décurrentes. Habite l'Himalaya (?). — Introduit vers 1849.— Gèle à Paris. OBsERY. Cette espèce, très-distincte par son facies géné- ral, répand, lorsqu'on écrase ses feuilles ou ses jeunes ra- mules, qui sont gorgés de suc résineux, une odeur balsami- que assez agréable, analogue à celle que répandent plusieurs espèces, soit de Pins, soit de Sapins. C’est la seule qui, à ma connaissance, présente cette particularité. Elle n’a rien de commun, je le répète, avec celles auxquelles là rattachent MM. Gordon, Henkel et Hochstetter. Espèces mal connues. 36. Juniperus Olivierii, Carrière. JuniPErRus OLciviernt, Carr. Tr. gén. Conif. 57. -Arbrisseau (?) à branches étalées. Ramilles nombreuses, très- ténues, couvertes de feuilles squammiformes cpposées-décussées, irès-étroitement imbriquées ; les plus jeunes légèrement épaissies, 4 obtuses. Galbules solitaires à l'extrémité de ramilles très-courtes (2-4 millim.), sphériques, d’environ 8 millim. de diamètre, lisses, ou à peine tuberculés, d’un rouge violacé, abondamment recou- verts d’une poussière glauque bleuâtre. Habite les montagnes de la Caramanie, d’où les échantillons que j'ai étudiés, dans l’herbier du Muséum, avaient été rapportés par Olivier de Serres. — Pourrait bien être une forme ou une yariété du Juniperus Phœnicea. 3%. Jumiperus giganten. hRoezl. JUNIPERUS GIGANTEA , Roezl. Cat. Conif. (Mexico) 1857. p. 8. Gord. Pinet. 122. « Arbre magnifique, de 25 à 30 mètres de hauteur sur près de 41 mètre de diamètre à la base, très-droit. Les Indiens le nom- . JUNIPERUS. 55 ment : 7laxæcal; il croît près de Tenancingo, à une altitude de 7,000 à 8,000 pieds. » Rorzr. /, €. 38. Juniperus gracilis. Endlicher. JuniPErus GRAGILIS, Endl. Syn. Conif. 31. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202 (excel. syn. flaccida. l. c. 228). Carr. Tr. gén. Conif. 55. ARTHROTAXIS DU YUCATAN, Hort. Germ. ARTHROTAXIS JOUCADAN, Hort. alig. Arbrisseau, ou petit arbre grêle, à branches lâchement étalées. Rameaux et ramules ténus, subtétragones dans leur jeunesse. Féuilles inférieures ternées, longues de 8-15 millim., presque éta- lées, linéaires, étroites, aiguës, légèrement arrondies et à peine carénées en dessous, parcourues en dessus et dans toute leur longueur par deux lignes glauques séparées par une bande étroite, verte; les supérieures opposées, semblables aux inférieures. Habite le Mexique.—Introduit en France en 1852.—Gèle à Paris. Ogserv. Cette espèce, qui est arrivée à Paris du nord de l’Europe (d'Allemagne) sous le nom d’Arfhrotaxis du Yucatan, parait assez délicate. Il arrive fréquemment qu'après avoir poussé pendant quelque temps elle s'arrête; l’extrémité des pousses s’atrophie, une partie plus ou moins grande se dé- nude, et la plante présente un aspect rabougri. A ceci j'ajoute que j'ai vu en pleine terre, à Montpellier, chez M. Sahut, un individu haut d’environ 4 mètre; il m’a paru se rapprocher du Juniperus flaccida; ses branches étaient grêles, un peu dénudées; ses feuilles, aciculaires, squammiformes, écartées, piquantes, rendaient scabres toutes les parties de la plante. Froissées, les parties herbacées ne dégagent aucune odeur. 39. Juniperus Andina. Vuital. (?) JUNIPERUS OccinentaLIS, Hook. FI. Bor. Amér. Il. 166. Juxiperus ANDiINA, Nutt. Sylv. North. Amer. 11. 157 (cum ic.). D’après Nuttal : Arbre atteignant la même hauteur que le Juni- perus Virginiana et formant une cime élargie-arrondie au som- met, à rameaux et ramules très-nombreux. Feuilles d’un vert glau- que bleuâtre, squammiformes, étroitement appliquées, dépourvues Ly2 JUNIPERUS. de glandes. Galbules plus gros que ceux du J. communis, solitai- res à l’extrémité des ramilles, sphériques ou légèrement oblongs, d'environ 7-10 millim. de diamètre, d’un brun foncé, noirâtre, portant très-distinctement les restes des écailles qui, devenues charnues, ont constitué les galbules. Habite les gorges des Andes des montagnes Rocheuses, vers Les rivières de Lewis et de l’Orégon où, d’après Nuttal, il forme un arbre très-curieux et très-élégant, en COmPABnIE du Pinus flexilis (Pin Cembra d'Amérique). 40. Juniperus pachyphleen, 7orrey. JuniPeRus PACHYPHLEEA, Torrey. ex Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 347. « Galbules renfermant 2-5 nucules. » Henk. et Hocasrr. L. c. Habite, dans ie Nouveau-Mexique occidental, les collines du Texas, Chihuahua et Sonora. Culture. La culture des Genévriers est des plus faciles ; les terres siliceuses, plutôt sèches qu'humides, conviennent presque à tous. Beaucoup d'espèces peuvent cependant s’accommoder de terrains plus ou moins calcaires. Ce qu’ils semblent surtout re- chercher, c’est un air vif; aussi, à part quelques espèces apparte- nant à la section Sabina, viennent-ils en général assez mal dans les villes, et à peu près pas du tout dans les petits jardins entourés de murs, là où l'air est concentré. \ Multiplication. On multiplie les Genévriers par graines et par sreffes, très-rarement par boutures, qui du reste reprennent diffi- cilement. On sème les graines aussitôt qu’elles sont müres, après les avoir débarrassées de la pulpe qui les entoure. On peut les greffer les uns sur les autres en choisissant pour sujet les plus vi- goureux et en tenant compte de leur nature. Il est une espèce qui convient presque à tous, qui est même celle qu’on doit préférer, c'est le Genévrier de Virginie, aussi est-ce à peu près la seule qu’on emploie pour sujet. Usages. Un certain nombre d'espèces peuvent, suivant les cas, être employées pour l’ornementation ; les principales pour cet usage sont les Juniperus excelsa, Virginiana, Mexicana et recurva. Parmi la section Oxycedrus on peut citer les J. drupa- cea, macrocarpa et oblonga. Quelques espèces peuvent être uti- lisées pour leur bois; mais, sous notre climat, le J. F’irginiana est WIDDRINGTONTA. 57 à peu près le seul qui, par les dimensions qu'il atteint, peut être cultivé pour cet usage, et cela d'autant plus qu’il vient à peu près partout et dans tous les sols. Propriétés. Les fruits de quelques espèces appartenant à la section Oxycedrus peuvent être employés en pharmacie. Avec ceux du Genévrier commun on prépare le Genièvre, liqueur alcoolique très-recherchée dans tout le nord de l'Europe. Dans certaines parties de l'Asie Mineure, les naturels mangent les fruits du J. drupacea, qui, à mon avis, n’ont rien d’agréable. Dans cer taines localités, les habitants recueillent les fruits du Genévrier commun ; en les mettant fermenter, et en y ajoutant de l’eau et du sucre, ils en obtiennent une boisson qui n’est pas très-agréable, mais d’ailleurs très-saine et fortifiante ; elle est aussi diurétique. Les fruits des autres espèces peuvent être employés au même usage. Dans quelques parties de l'Amérique septentrionale on prépare avec les fruits du J. J’irginiana une sorte d'eau-de-vie ; c'est la Gennevrette. En distillant le bois de certaines espèces, notamment du J. Oxycedrus, on obtient une huile nommée Cade, très-employée en médecine, particulièrement pour les maladies cutanées. Le J. Sabina, ainsi que la plupart des autres espèces de ce groupe, possède des propriétés emménagogues très-pronon- cées ; employé à haute dose, il peut même déterminer des acei- dents. Ce sont les parties herbacées qu’on fait infuser à froid, soit dans l’eau, soit dans du vin blanc. Cette boisson détériore l’estomac. Les Juniperus sont, après les Ifs, les végétaux conifères qui s’accommodent le mieux des localités ombragées, pourvu que lair soit vif; il est même beaucoup d’espèces qui viennent sous bois. IT. Widdringtonia, Ændlicher. WipDRINGTONIA, Endl. Cat. Hort. Vindob. I. 209.— Syn. Conif. 31. Lind!. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.203. Knight, Syn. Conif. 13. Carr. Man. des PI. IV. 316. — Tr. gén. Conf. 63. Gord. Pinet. 332. — Suppl. 107. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 292. J. E. Nelson, Pinac. 58. ParormNiIA, Endl. Gen. Suppl. I. 1374 (non Web). PacayLepis, Brongn. Ann. Sc. nat. 1'° sér. XXX. 189. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 346. TavuiÆ Spec. Linn. Cupressi SPec. Thunb. 28 WIDDRINGTONIA. Fleurs dioïques sur des arbres différents ; les mâles dis- posées en chatons terminaux, solitaires, oblongs. Étaminés nombreuses, opposées-décussées ou imbriquées sur 4 rangs. Filaments très-courts, terminés en un connectif ovale-del- toïde, squammiforme, excentriquement pelté; loges 2 s’ou- vrant longitudinalement en dessous. Fleurs femelles dis- posées en chatons solitaires, $Sessiles, à l’aisselle d’une bractée, alternes, plus rarement opposées sur les ramules de l’année, et constituant alors des rameaux variables en longueur. Écailles ovulifères 4, brièvement mucronées sous le sommet, verticillées autour d’un axe déprimé, d’abord irès-étalées, puis valvaires, conniventes, et enfin connées. Ovules 5-10 à la base de chaque écaille, uni- ou bi-sériés, dressés, sessiles, atropes, ouverts au sommet. Strobiles dressés, subsphériques , à 4 valves ligneuses, mucronées à la face dorsale et sous le sommet. Graines peu nombreuses par suite d’avortements, dressées, à tégument presque crus- tacé, dilaté de chaque côté en aile membraneuse. Embryon antitrope, à 2 cotylédons obtus, à radicule cylindrique. Maturation bisannuelle. 41. Widdringtonia juniperoides, Endlicher. CUPRESSUS JUNIPEROIDES, Linn. Spec. 1422. Desf. Hist. Arbr. II. 567. CuPrEssus AFRICANA, Mill. Dicé. n° 6. Juxiperus CaPrnsis, Lam. Dict. Il. 626. Desf. Hist. Arbr. II. 559. TAxODIOM JUNIPEROIDES et TAxODIUM CAPENSE, Hort. aliq. ScauBERTIA CAPEnsis, Spreng. Syst. III. 890. CALLITRIS ARBOREA, Schrad. ex Meyer. Pflanzengeogr. Dohkum. 73 et 170. L PACHYLEPIS JUNIPEROIDES, Brongn. Ann. Sc. nat. 1° sér. XXX. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 346. CHAMÆCYPARIS SQUARROSA, Hort. aliq. (non Zucc.). PAROLINIA JUNIPEROIDES, Endl. ex Gord. Pinet. L. c. WiIDDRINGTONIA JUNIPEROIDES, End]. Syn. Conif. 32. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Knight, Syn. Conif. 13. Carr. Tr. gén. bi ARS WIDDRINGTONIA, 59 Conif. 64. — Man. des PI. IV. 316. Gord. Pinet. 334, — Suppl. 107. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 292. CYPRESS-B00M, Colon. Batav. du Cap. Arbre atteignant rarement 10-12 mètres, formant une pyramide conique, pointue, relativement très-étroite. Branches dressées. Rameaux courts, plus ou moins étalés ou ascendants, anguleux. Ramules nombreux, anguleux. Feuilles très-rapprochées, alternes, sessiles, élargies-décurrentes à la base, souvent dressées, raides, épaissies au milieu, coriaces, d’un vert glauque; celles des jeunes sujets linéaires, planes, mucronées, presque trinervées, étalées ou un peu défléchies, opposées, ternées ou verticillées , longues de 13-32 millim. sur environ 2 de largeur. Sur les arbres adultes les feuilles sont éparses ; celles du sommet des ramules quelquefois ovales ou ovales-lancéolées, presque rhomboïdales, sont obtuses ou aiguës, parfois mucronées, étroitement ou làächement imbri- quées, munies sur le dos d’une glande légèrement déprimée. Fleurs dioiques. Chatons mâles d'environ 4 millim., oblongs, eylindracés, obius, courtement stipités, calyculés, composés en général de 12 écailles roussâtres, ovales-deltoïdes, pointues, opposées-décussées. Strobiles 3-4, disposés en forme d’épis, déprimés-globuleux , à valves ovales, ligneuses, brun-rougeûtre , luisantes, bosselées, et portant au-dessous du sommet une forte épine pyramidale, planes à la face interne, plus rarement légèrement convexes par la sou- dure des bords. Graines brunes, à ailes étroites, de la couleur du testa et du double plus courtes que les valves. : Habite, au cap de Bonne-Espérance , la région inférieure occi- dentale, nommée Cerdenberg, à cause de l'abondance de ces ar- bres, ainsi que les monts Blauwberg, de 1,000 à 1,300 mètres d’al- titude. — Introduit en 1756. — Très-gelable à Paris. %. Widdringtomia eupressoides. Endlicher. THUIA cuPRESSOIDES, Linn. Mantis. 195. Thunb. F{. Cap. (éd. Schult. 500). Loud. Arbor. IV. 2460. f. 2316 (jeunes plantes). Tauia APHYLLA, Burm. Prodr. 27. CALLITRIS CUPRESSOIDES, Schrad. Mss. Herb. Dreg. E. Mey. Pflanzen- geogr. Dokum. 126. 170. Cazerrris sTRicrA, Schrad. Mss. PACHYLEPIS CUPRESSOIDES, Brongn. Ann. Sc. nat. 1"° sér. XXX. 190. WiIDDRINGTONIA CUPRESSOIDES, Endl. Cat. Hort. Vindob. I. 209. — Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Knight, 60 WIDDRINGTONIA. Syn. Conif. 13. Carr. Man. des PI. IV. 317. — Tr. gén. Conif. 66. Gord. Pinet. 333. Arbrisseau dépassant rarement 4 mètres. Branches étalées, parfois subdressées, grêles. Rameaux cylindriques, ténus, déflé- chis ou pendants. Feuilles éparses ; les caulinaires assez longue- ment linéaires, droites, étalées, défléchies; celles des branches et des rameaux très-inégales , sensiblement nervées; les unes lon- gues de 12-22 millim., planes, linéaires, distantes, étalées, min- : ces, très-brusquement atténuées et arrondies au sommet, obtuses : les autres courtes, squammiformes , chbtuses ou plus rarement ai- guës, imbriquées , plus ou moins appliquées-adnées. Strobiles subconiques ou ovales-obtus, longs de 18-22 millim., à valves li- gneuses, fortement mucronées au-dessous du sommet, à face in- terne aiguë-carénée. Graines bisériées. Habite les parties basses du cap de Bonne-Espérance, à une al- ütude d'environ 400 à 1,000 mètres. — [ntroduit vers 1760. — Très-celable à Paris. | Ogserv. Cette espèce, au lieu de s’élever, constitue un petit arbrisseau à tête élargie, arrondie. Lorsque les plantes sont adultes, les parties inférieures se dénudent, de sorte qu'il arrive fréquemment qu’à cet âge elles n’ont plus que des feuilles squammiformes. En pleine terre cette espèce s'élève beaucoup, mais reste grêle. Ainsi, j'en ai vu un individu, à Hyères, dans le jardin de MM. Huber et C®, qui, planté par M. Rantonnet, avait en- viron 45 mètres de hauteur et 20 centim. de diamètre. Ses branches étaient strictement dressées. Ses strobiles, excessi- vement nombreux et agglomérés, ligneux, persistent pendani irès-longtemps, même sans s'ouvrir; ils sont gros (25-30 mil- lim. de diamètre), légèrement oblongs, obtusément arron- dis et tronqués au sommet, où se trouvent 4 gros tubercules courts, placés un-peu au-dessous du sommet des écailles, d’un gris cendré, un peu rugueux, portant cà et là de petits tu- bercules. 3. Widdringtonia Commersonii, Endlicher. THUIA QUADRANGULARIS, Venten. Nouv. Duham. II. 16. WipDprINGTONIA Commersonn, Endl. Syn. Conif. 34. Lind. et Gord. WIDDRINGTONIA. 6l Journ. Hort. Soc. V. 203. Carr. Man. des PL. IV. 317. — Tr. gén. Conif. 67. Gord. Pinet. 322. . Pacayzepis Commersonu, Brongn. Ann. Sc. nat. 1"° sér. XXX. 190. Branches étalées. Rameaux et ramules nombreux, souvent dé- fléchis ou pendants. Feuilles courtes, aiguës et distantes sur les rameaux, plus obtuses et plus rapprochées sur les ramilles, où elles sont fortement appliquées. Strobiles sphériques , égalant . presque le volume d’une Noix, lisses, à valves très-épaisses, mu- tiques ou à peine bomhées au sommet. Graines oblongues, ailées. Habite Madagascar. Anciennement cultivée au Réduit, dans l'ile Maurice. Opserv. Cette prétendue espèce me paraît être à peine une forme de la précédente. ÿ 4. Widdringtonia glauca. CHAMÆCIPARIS GLAUCA, Hort. Carr. Tr.gén. Conif. 141. Jeunes plantes : Tige dressée. Branches étalées. Feuilles alternes, rapprochées, étalées, linéaires, planes, longues de 4-10 millim., larges d’un peu plus de 1, sessiles, légèrement décurrentes, brus- quement rétrécies au sommet, obtuses ou plus rarement pointues, slaucescentes, parcourues en dessus et dans le milieu par une petite nervure peu saillante et à peine visible en dessous. Plantes âgées : Arbuste très-nain, buissonneux, compacte. Feuilles glau- ques, épaisses, courtement obtuses; celles des parties adultes plus courtes, presque squammiformes, imbriquées. Ne serait-ce pas le Widdringtonia Natalensis dont a parlé Endlicher ? | Habite au cap de Bonne-Espérance? — Introduit vers 1852. — Très-gelable. Osserv. Cette espèce, que M. Gordon considère comme synonyme avec le Frenela glauca, n’a non-seulement rien de commun avec ce dernier, mais ne ressemble même pas aux Frenela. Elle a quelque rapport, comme aspect général, avec le Widdringionia cupressoides, dont elle est toutefois très-dis- tincte; elle constitue un petit buisson nain, arrondi, très- confus , à branches et rameaux nombreux. En pleine terre, où j'ai eu occasion de l’examiner à Hyères, cette espèce m'a 62 WIDDRINGTONIA. présenté les caractères ‘suivants : branches dressées étalées, souvent défléchies ou assurgentes; écorce gris-cendré jau- nâtre; celle des branches tuberculée par la chute des feuilles. Plante en général peu vigoureuse. — Est probablement une forme de l’espèce précédente. 3. Widdringtonia Natalensis, Endlicher. WipDpRINGTONIA NATALENSIS, Endi. Syn®Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Carr. Tr. gén. Conif. 67. Gord. Pinel. 334. D’après Endlicher : L’individu de cette espèce qui a été envoyé par Kausse et Gueinz ressemble beaucoup au Widdringtonia cupressoides, mais son port est beaucoup plus grêle; ses feuilles, aiguës, sont glanduleuses sur le dos. Les fleurs femelles, dispo- sées en épis lâches, sont placées à l'extrémité des ramules. Habite l'Afrique australe, vers Port-Natal. OBsERv. Cette espèce, ainsi que la précédente, n'est très- probablement qu’une variété, peut-être une forme locale du Widdringtonia cupressoides. &.. Widdringtonia Wallichii, Zndlicher. FRENELA Huceznr, Horl. Carr. Man. des PI, IV. 318. — Tr. gen. Conif. 73 (pro parte). Gord. Pinet. 85 (pro parte). WiDDRINGTONIA WALLICHIANA, Gord. Pinel. Suppl. 107. WiDDRINGTONIA WALLICHII, Endl. Syn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Carr. Tr. gén. Conif. 68. Gord. Pinet. 339. Arbre pyramidal, atteignant 12 mètres et plus de hauteur, sur environ 40 centim. de diamètre, à cime un peu arrondie. Bran- ches courtes, dressées ou ascendantes, très-ramifiées. Ramules et ra- milles nombreux, courts, cylindriques ou à peine très-légèrement anguleux, d'un vert gai. Feuilles alternes ; celles des rameaux élargies, longuement décurrentes à la base, acuminées-aigués au sommet, fortement appliquées et comme collées sur le rameau, où elles persistent pendant très-longtemps en formant des sortes de losanges ;. celles des ramilles squammiformes, étroitement imbri- FREN ELA. 63 quées, très-rapprochces, et paraissant alors opposées, adnées-dé- currentes. Habite l'Afrique australe. — Introduit vers 184%.— Gèle à Paris. Les #iddringtonia paraissent n'avoir d'autre avantage pour nous que d'augmenter nos collections. Sous notre climat on les cultive en serre froide, mais ils pourraient l'être en pleine terre dans quelques-uns de nos départements méridionaux. Culture et multiplication. Sous notre climat, la culture des Widdringtonia est celle des espèces rustiques des plantes dites de la Nouvelle-Hollande. Terre de bruyère et terre franche mélan- gées. — Leur multiplication se fait par graines et par greffes, très- rarement par boutures. On sème les graines aussitôt qu’elles sont müres ou aussitôt qu'on les recoit, en terrines ou en pots, que l'on place sous châssis ou dans une serre; elles lèvent prompte- ment. Les soins à donner aux jeunes plants sont les mèmes que ceux qu'on donne à tous les végétaux qui exigent l'abri d’une serre. Les plants devront donc être repiqués isolément dans des petits pots que l’on place dans des coffres et sous des chässis. — Les boutures ne présentent rien de particulier, si ce n’est qu’elles reprennent difficilement. Quant aux greffes, elles n’offrent au- eune difficulté ; on emploie comme sujet l’une des espèces du genre Juniperus appartenant à la section SaBina; le plus convenable est le J. Firginiana. J'en ai fait aussi sur Cupressus fastigiata, qui ont également réussi. Le mode de greffage est la greffe en placage. Propriétés. Usages. Les propriétés que présentent les Wid- dringtonia sont mconnues. Quant à l'usage, il est à peu pres nul pour nous, si ce n’est que certaines espèces peuvent orner nos ser- res froides. Ces plantes ont pourtant un inconvénient, même à ce point de vue, celui d’être fréquemment attaquées par les insectes, qui se collent sur l’épiderme et dont on les débarrasse difficilement. III. Frenela, Jirbel. FRENELA, Mirb. Mém. Mus. XIII. 30. (excel. Spec. Atl.). Spach, Hist. Vég. phan. XI. 345. Endl. Syn. Conif. 35. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Knight, Syn. Conif. 14. Carr. Man. des PI. IV. 317. — Tr. gén. Conif. 68. Gord. Pinet. 82. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 298. 3. E. Nelson, Pinac. 58. ; CALLITRIS, Vent. Nov. gen. Dec. 1808 (excel. Spec. Atl.). 64 FRENELA. Fleurs monoïques sur des rameaux différents ; les mâles disposées en chatons cylindriques ou subsphériques , à l’ex- trémité des ramilles. Étamines nombreuses, ternées ou verticillées sur l’axe, imbriquées sur 6 rangs, à filaments très-courts; connectif terminé en un appendice squammi- forme excentriquement pelté, portant 4 loges horizontales longitudinalement déhiscentes. Fleurs femelles disposées en chatons solitaires terminaux ou en panicules sur de pe- tites ramilles. Écailles ovulifères 6, plus rarement 7-8, ver- ticillées autour d’un axe déprimé, souvent inégales; les alternes plus étroites, mutiques ou portant une protubé- rance sous le sommet, d’abord étalées, puis connées-val- vaires. Ovules dressés, en forme de bouteille, plurisériés à la base des écailles. Strobiles ovales ou subconiques, atté- nués au sommet, plus rarement sphériques, à valves unies ou tuberculées à la face interne. Graines nombreuses, irré- gulièrement lenticulaires, comprimées à tégument très- résistant, légèrement dilaté en aile membraneuse. Embryon à 2-3 cotylédons (1), à radicule cylindrique. Maturation bisannuelle. 4. Frenela fruticosa. Endlicher. CALLITRIS FRUTICOSA, Rob. Br. Mss. = CALLITRIS OBLONGA, Rich. Conif. 49. t. 8. n° 2. FRENELA FRUTICOSA, End]. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Carr. Tr. gén. Conif. 69. Gord. Pinet. 84. Arbrisseau, ou petit arbre à peine dressé. Feuilles des plantes adultes très-petites, fortement appliquées, acuminées-aiguës. Stro- biles ovales, atténués au sommet, à 6 valves épaisses, ligneuses, (1) Endlicher et presque tous les auteurs qui ont parlé des Frenela leur ont toujours accordé 3 cotylédons. Dans les semis assez nombreux que j'ai faits, les jeunes plants m'ont présenté 2, très-rarement 3 cotylédons. FRENELA. 65 unies à l’intérieur, mucronées ou tuberculées près du sommet ; colonne subtriangulaire, déprimée. Graines à aile étroite. Habite la partie orientale de la Nouvelle-Hollande, notammen Port-Jackson. 2. Frenela rhomboiden, Endlicher. CALLITRIS RHOMBOIDEA, R. Brovn. ex Rich. Conif. 47.t.8. n° 1. FRENELA RHOMBOIDEA, End. Syn. Conif. 36. Carr. Man. des PI. IV. 318.— Tr. gén. Conif. 70. Gord. Pinet. 86. Hook. fil. Flor. of Tasm. 5552 Arbrisseau dressé, buissonneux , à branches étalées. Rameaux cylindriques ou à peine anguleux Jorsqu'ils sont jeunes. Ramilles très-nombreuses, éparses. Feuilles sqûüammiformes, petites, réunies par 3 à la base de chaque articulation , fortement appliquées et comme soudées, aiguës, persistantes. Chatons mâles très-petits, solitaires , placés à l'extrémité des ramilles. Strobiles subsphéri- ques, à 6 valves ligneuses, très-dures, lisses à l’intérieur, munies d’un tubercule conique; colonne centrale subtriangulaire. Graines à aile très-large. Habite la Nouvelle-Hollande orientale. 3. Frenela Roei. Endlicher. FRrENELA Roeï, Endl. Symb. F1. Nov. Holl. Ined. 1839. — Syn. Conif. 36. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Carr. Man. des PL. IV. 318. — Tr. gén. Conif. 70. Gord. Pinet. 87. Arbrisseau buissonneux. Strobiles subsphériques, à 6 valves lisses à l’intérieur, mucronées extérieurement; colonne centrale allongée, subtrigone. Graines à aile étroite. Habite l’intérieur de la Nouvelle-Hollande austro-occidentale. 4. Frenela triquetra, Spach. Curressus AusTrALIS, Desf. Cat. Hort. Par. éd. 3. 355. non Pers. CALLITRIS CUPRESSIFORMIS, Vent. Nov. Gen. Decad. n° 10. Loud. Encyel. of Trees, 1072. CUPRESSUS TRIQUETRA, Lodd. Cat. 1836. 27. FRENELA VENTENATI, Mirb. Mém. Mus. XII. 71. JuxiPerus CUNNINGHAMI, Hort. aliq. TRAITÉ DES CONIFÈRES. B] 66 FRENELA. FRENELA TRIQUETRA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 345. Endl. Syn. Conif. 36. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Man. des PI. IN. 317.— Tr. gén. Conif. 73. Gord. Pinet. 81. (?) FRENELA AUSTRALIS, Hook. F1. of Tasm. I. 352. pl. 97. Arbrisseau, ou petit arbre, dépassant rarement 6-10 mètres, à port pyramidal, d'aspect glaucescent. Branches dressées, nom- breuses. Ramules et ramilles triquètres, articulés, comprimés, lé- gèrement canaliculés sur chaque face. Feuilles très-petites, squam- miformes, fortement appliquées, acuminées-aiguës au sommet. Strobiles ovales ou subsphériques, subfasciculés et parfois agglo- mérés en masse, à 6 valves gibbeuses, mucronées au-dessous du sommet, rugueuses etconvexesà l'extérieur ; les 3 pluspetites ovales, deltoïdes, moins larges et de moitié environ plus courtes que les 3 grandes; celles-ci ovales-rhomboïdales. Graines à peine ailées, très-petites, roux-brun, très-irrégulièrement anguleuses, à aile comme échancrée au sommet, plus développée latéralement. Co- tylédons 2, exceptionnellement 3, longs d'environ 12 millim.., plats et glaucescents en dessus, légèrement épaissis-arrondis en des- sous, d’un vert clair, luisants, courtement et régulièrement at- ténués au sommet, qui est obtus.' Habite la Nouvelle-Hollande orientale. — Introduit en 1820. ’ Osserv. Les strobiles de cette espèce persistent si long- temps que, quelquefois, par suite de l'accroissement des branches, ils se trouvent enfermés dans le bois. J’en ai vu à Hyères plusieurs individus de 3 mètres environ de hauteur. &. Frenela variabilis, Carrière. / FRENELA VARIABILIS, Carr. Tr. gén. Conif. 75: Gord. Pinet. 88. Arbrisseau dressé, pyramidal. Branches courtes. Rameaux et ramules anguleux, triangulaires, glauques, à articulations dis- tantes. Feuilles squammiformes très-petites, fortement appliquées, acuminées-aiguëês au sommet. Strobiles ovales-coniques, solitaires ou réunis, composés de 6 quelquefois 8 valves lisses, épaisses, arrondies, convexes et unis à l'extérieur, qui est d’un brun lui- sant, renflées au sommet, inégales ; les alternes plus petites, tou- tes acuminées en pointe au sommet. — Jeunes plantes provenant de semis. Feuilles primordiales : quaternées, étalées ou défléchies, FRENELA. 67 assez épaisses. Bientôt ces feuilles disparaissent, et celles qui ap- paraissent sont aciculaires, squammiformes, étroites, quaternées et ternées, puis enfin ternées-sqummiformes. Ces derniers carac- tères sont du reste communs à toutes les espèces de Frenela. Habite la Nouvelle-Hollande, R OBsErv. Le Frenela variabilis constitue-t-il une espèce distincte ou bien est-il une forme particulière ou une variété obtenue dans les cultures? Je ne puis le dire. Je l’ai observé, en 4864, planté en pleine terre depuis plusieurs années, dans les pépinières de M. Noïsette, à Nantes. Il est difficile de s'expliquer pourquoi M. Gordon ( Pine. Suppl. p. 40) a considéré cette espèce comme devant former un genre nouveau, rentrer dans le genre Læchhardtia et de- voir être regardée comme synonyme du Z. Macleyana. Cest là un rapprochement que rien ne justifie, car la plante que j'ai décrite est un véritable Frenela, intermédiaire entre le F. Australis et le F. friquetra; on pourrait même la considé- rer comme une variété de ce dernier. 6. Frenela Australis, Hirbel. Tauia AusrRALIs, Desf. Hort. Par. 274. Poir. Encycl. Suppl. V. 302. CupPressus AUSTRALIS, Pers. Syn. IT. 580 (non Desf.). CaLuiTRIS AUSTRALIS, R. Br. Mss. Hook. Lond. Journ. of Bot. IV. 147. FRENELA AustRALIS, Mirb. Méim. Mus. XII. 74. Endl. Syn. Conif. 37. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 203. Knight, Syn. Conif. 14. Carr. Man. des PL. IV. 318.— Tr. gén. Conif. 71. Gord. Pinet. 83 (excel. syn. Cham. glauca). Hook. fil. Flor. of Tasm. I. 352. pl. 97. TavrA NæqQuaLis, Desf, Cat. Hort. Par. éd. 3. 274. OsTER-BAY-PINE, Colon. angl. Arbre atteishant 15-20 mètres, parfois plus, de hauteur, for- mant dans nos cultuïes une pyramide ou sorte de colonne étroite et compacte. Branches nombreuses, dressées ou ascendantes. Ra- mules et ramilles très-rapprochés, ténus, légèrement anguleux. Feuilles squammiformes, décurrentes, ternées, très-appliquées, et _ paraissant comme soudées à la base de chaque articulation, acu- minées-aiguës, quelquefois légèrement écartées au sommet. Cha- tons mâles placés à l'extrémité de ramilles courtes, ovales ou 68 FRENELA. ovales-oblongs, d'environ 2 millim. Strobiles subsphériques, agré- gés, plus rarement solitaires, très-courtement pédonceulés, de la grosseur d’une Noisette, à 6 valves rugueuses ou tuberculées à l’intérieur, ligneuses, épaisses, largement ovales, lisses ou longi- tudinalement rugueuses à l'extérieur ; colonne centrale déprimée, anguleuse. Graines ovales, étroitement ailées, à aile membra- neuse. Habite la Nouvelle-Hollande et la Tasmanie. — Introduit vers 1804. — Très-gelable. | J'ai vu dans le midi de la France, notamment à Toulon et à Hyères, plusieurs pieds, en pleine terre, de Frenela Australis. Les strobiles qu'ils portaient, en* quantité considérable, présen- taient les caractères suivants : strobiles très-nombreux, subsphé- riques, d'environ 10-12 millim. de diamètre, parfois un peü plus larges que hauts, réunis en masse considérable sur des ramilles pédonculaires renflées, très-ligneux, à écailles brunes rugueuses, portant un peu au-dessous du sommet un mucronule élargi, tourné vers le sommet du strobile. Mais était-ce bien l'espèce décrite par Mirbel? Je n'oserais l’affirmer, bien que les plantes en eussent tous les caractères. D’une autre part je crois aussi devoir faire remarquer que, dans la figure qu'a donnée M. Hooker du F. Australis, les strobiles sont ovales, très-sensiblement atténués au sommet, et que de plus les rameaux, sensiblement triquètres, sont assez longuement arti- culés. Dans mon opinion, la plante de M. Hooker est très-voisine du F. triquetra, Spach, qui, très-probablement, est aussi le même que le F. macrostachya, Hort. (F. Gunii, Endl.). Oserv. MM. Henkel et Hochstetter, en donnant le Cha- maæcyparis qglauca Comme synonyme du Frenela Australis, font voir qu’ils n’ont jamais vu la plante dont 1ls parlent, car celle-ci n’a rien de commun avec le Frenela. Ici encore ils ont dû copier M. Gordon. %. Frenela verrueosa, Cunningham. CALLITRIS VERRUCOSA, R. Br. Mss. FRENELA VERRUCOSA, Cunningh. ex Mirb. Mém. Mus. XIIL. 74. End. Syn. Conif. 37. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Man. des PI. IV. 318. — Tr. gén. Conif. 72. Gord. Pinet. 88. Arbre pyramidal. Branches subdressées. Ramules et ramilles FRENELA. 69 presque cylindriques, très-nombreux. Feuilles squammiformes, petites, légèrement mucronulées, souvent un peu écartées au som- met. Strobiles sphériques ou légèrement déprimés, quelquefois plus larges que hauts, à valves tuberculées à l’intérieur, rendues verruqueuses extérieurement par de gros tubercules irréguliers ; colonne centrale allongée, subtrigone. Graines largement ailées. Habite l’intérieur de la Nouvelle-Hollande orientale. S. Frenela robusta, Cunningham. n CALLITRIS ROBUSTA, R. Br. Mss. CazLiITRIS PREISSIT, Miq. Plant. Preiss. 1. 6453. FRENELA ROBUSTA, Cunningh. ex Mirb. Mém. Mus. XIIT. 74. Endl. Syn. Conif. 37. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Man. des PI. IN. 318. — Tr. gén. Conif. 72. Gord. Pinet. 86. Arbre pyramidal. Branches dressées. Rameaux et ramules lége- rement triquètres. Feuilles squammiformes, très-petites, appli- quées, opposées ou ternées à la base des articulations, légèrement étalées, mucronées au sommet. Strobiles sphéroïdaux, gros, un peu déprimés, souvent plus larges que hauts, verruqueux, portés sur de très-gros pédoncules ligneux, droits, couverts d'écailles persistantes. Valves 6, tuberculées à l’intérieur; colonne centrale subtrigone. Graines à aile étroite. | Habite, sur la côte austro-occidentale de la Nouvelle-Hollande, la rivière des Cygnes, l’île de Rottenest, ete., etc. OnseRv. Cette espèce, d’après tous les échantillons que j'ai pu examiner, m'a paru très-voisine de la précédente. 9. Frenela Gumnii, Zndlicher. FRENELA MACROSTACHYA, Hort. Gord. Pinet. 85. CALLITRIS MACROSTACHYA, Hort. Loud. Encycl. of Trees, 1072. CaLLITRIS Gunix, Hook. in London Journ. of Bot. IV. 147. _ CurrEessus FoTHERGILLI, Forb. Pinet. Wob. 191. CALLITRIS FOTHERGILLI, Loud. /. €. FRENELA FOoTuERGILLI, Endi. Syn. Conif. 38. Knight, Syn. Conif. 14. Gord. Pinet. 84. FRENFLA Gunir, Endl. Syn. Conif. 38. Lindi. et Gord. Journ. Hort. 70 FRENELA. Soc. V. 204. Carr. Man. des PI. TV. 318.— Tr. gén. Conif. 74. Gord. Pinet. 84. FRENELA GLAUCA, Mirb. Mém. Mus. XIII. 74. Endl. Syn. Conif. 38. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Tr. gén. Conif. 75. Gord. Pinet. 84. CALLITRIS GLAUCA, R. Br. ex Gord. Z. c. Arbre pyramidal. Branches et rameaux dressés. Ramules et ra- milles anguleux, glabres, glaucescents, triquètres, légèrement sil- lonnés. Feuilles squammiformes, très-petites, aiguës, fortement appliquées à la base des articulations. Strobiles solitaires ou gé- minés, quelquefois agglomérés, sessiles ou portés sur un gros pé- doncule court, ligneux et dépourvu d'’écailles, naissant soit sur les branches, soit sur la tige, élargis à la base, atténués irrégulière- ment au sommet, de là subconiques-pointus, plus rarement sur- baissés, à valves épaisses, presque toujours irrégulières et iné- gales, lisses ou légèrement striées longitudinalement, arrondies, convexes, luisantes, brunes. Graines très-petites, brunes, irrégu- lièrement anguleuses, atténuées en coin à la base, qui est épaissie et où se trouve une cicatrice annulaire déterminée par l'insertion de la graine, à aile entourant la graine, excepté à la base. Habite la Tasmanie, ainsi que diverses parties de la Nouvelle- Hollande. — Introduit vers 1820. Opserv. Cette espèce paraît être frès-voisine du Frenela triquetra, Spach. 4 190. Frenela Hugelii, ort. CALLITRIS HUGELN, Herb. Mus. Par. Knight, Syn. Conif. 14. FRENELA HuGEzn, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 73 (pro parte). Gord. Pinet. 85 (pro parte). Arbrisseau formant une pyramide à cime élargie, très-rameuse. Rameaux et ramilles nombreux, articulés, dressés, d’un vert glau- cescent, obtusément trigones, à articulations excessivement courtes (2 à 6 millim.). Feuilles! squammiformes, presque nulles ou ré- duites à des écailles à peine visibles à l’œil nu, disposées par 3 à la base des articulations. Chatons femelles à l'extrémité de très- courtes ramilles (2-6 millim.), dressés ou légèrement incurvés, composés d’écailles verdätres ternées, formant une sorte de caly- cule au fond duquel sont placés les organes mâles. Strobiles soli- FRENELA. 71 taires ou agglomérés sur de courts pédoncules ligneux, déprimés, subsphériques, souvent plus larges que hauts, à 6 valves ligneuses, inégales ; les alternes beaucoup plus petites et souvent aussi plus saillantes, luisantes, très-légèrement rugueuses. Habite la Nouvelle-Hollande. — Introduit vers 1824. — Très- selable. OBsErv. L'examen que j'ai pu faire’ d'individus assez forts plantés en pleine terre, soit à Toulon, soit à Hyères, m'a fourni les caractères suivants : Strobiles agglomérés, at- ténués aux deux bouts, acuminés, obtus au sommet, longs d'environ 2 centim., larges de 15 millim. Valves inégales, d’un gris cendré, les alternes étroites, atteignant les deux tiers des strobiles, dépourvues de tubercules, portant parfois vers le sommet une petite gibbosité, Cette espèce, lorsque les individus sont un peu forts, laisse transsuder une résine blanche presque transparente ou un peu opaque, qui se solidifie et devient très-dure; cette résine est complétement dépourvue d’odeur et de saveur. 11. Frenela pyramidalis, Hort. / CALLITRIS PYRAMIDALIS, SWeet, Hort. Brit. 413. FRENELA PYRAMIDALIS, End. Syn. Conif. 38. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Tr. gén. Conif. 74. Gord. Pinet. 86. Arbrisseau, ou petit arbre, pyramidal. Branches dressées. Ra- mules très-nombreux, petits, subcylindriques, rassemblés en très- srande quantité à la partie supérieure des branches, plus lâches, plus grèles et plus anguleux dans les jeunes sujets. Feuilles squam- miformes, très-petites, fortement appliquées, obtuses, plus rare- ment aiguës. Chatons mâles nombreux, ovales ou ovales-oblongs, longs de 2-3 millim., terminant des ramilles variables en lon- gueur. Habite la Nouvelle-Hollande. OBserv. Cette prétendue espèce est peu distincte du Frenela Australis, dont elle est à peine une variété. D} 9 FRENELA. Espèces peu connues. 42. Frenela rigida , Endlicher, JuniPERUS riGIDA, Noisette, ex Desf. Hort. Par. éd. 3. 355. FRENELA ERICOIDES, Hort. End]. Syn. Conif.38. Noisette, ex Desf. Hort. Par. l.c. Carr. Tr. gén. Conif. 76. Gord. Pinet. 83. FRENELA RIGIDA, Endi, Z, €. Carr. Z. c. Gord. Pinet. 86. 43. Frenela calecarata, Cunningham. CALLITRIS CALCARATA, R. Brown, Mss. FRENELA CALCARATA, Cunningh. ex Mirb. Mém. Mus. XIII. 74. Endl. Syn. Conif. 38. Carr. Tr. gén. Conif. 76. Gord. Pinet. 83. Habite l’intérieur de la Nouvelle-Hollande. 14. Frenela propinqua, Cunningham, ex Mirbel, /: c. Endl. Syn. Conif. 38. Carr. Tr. gén. Gonif. 76. Gord. Pinet. 83. Fe Habite l'intérieur de la Nouvelle-Hollande. 15. Frenela arenosa, Endlicher, Syn. Conif. 38. Carr. Tr. gén. Conif. 16. Gord. Pinet, 83. - CALLITRIS ARENOSA, Sweet, Hort. Brit. 473. Habite l’intérieur de la Nouvelle-Hollande., 16. Frenela crassivalvis, Les graines de cette espèce ont été envoyées de la Nouvelle- Hollande à MM. Vilmorin et Cie, en 1865. — Ces graines étaient grosses, rousses, à aile très-dilatée sur les côtés (rappelant, jusqu'à un certain point, la forme d’une chauve-souris dont les ailes sont étendues). À la base épaissie, qui est dépourvue d’aile, il y avait une cicatrice annulaire indiquant le point d'attache de la graine. OBSERVATION RELATIVE AU GENRE FRENELA, Ce genre est, en général, très-mal connu, et il est à peu près certain qu’on à beaucoup trop multiplié le nombre d’es- pèces qu’il contient, que la plupart ne sont que des formes locales, des modifications d’un même type, et qu’il en est même plusieurs qui sont synonymes. Les quelques espèces que l’on rencontre dans le commerce, par leur aspect géné- ral, c’est-à-dire par leur facies, ainsi que par leur mode de végétation, semblent justifier l'hypothèse que je viens d’é- mettre. Dans leur jeunesse, les individus obtenus de graines portent des feuilles aciculaires, longuement étalées, planes, quater- nées, ternées et quelquefois opposées; mais bientôt ces feuilles disparaissent complétement pour faire place, sur les sujets adultes, à des feuilles squammiformes, parfois réduites à des sortes d’écailles, fortement adnées-décurrentes à la base des articulations, Endlicher et tous les auteurs qui ont écrit sur les Frenela les ont considérés comme ayant des strobiles composés de 6 valves. Je puis affirmer que ce nombre est variable, ainsi que j'ai pu le constater sur un individu planté en pleine terre, sur lequel j'ai observé des strobiles qui étaient composés de 6, 7 et même 8 valves très-régulières, les alternes toujours plus petites, excepté pourtant lorsqu'il y en avait 7; car, dans ce cas, une des petites valves faisait défaut. De même que les Widdringtonia, les Frenela n’ont guère d'autre avantage pour nous que d’orner nos serres froides, car aucune espèce ne peut résister en pleine terre sous le climat de Paris, bien que ces plantes ne soient pas délicates; l’orangerie leur suffit. Propriétés. Sous ce rapport, les Frenela n'ont rien, de connu du moins, qui puisse les faire rechercher. Usages. Les faibles dimensions qu'atteignent, en général, les Frenela, font que, mème dans les endroits où ils pourraient résister en pleine “terre, ils n'auront probablement pas d'autre usage que 14 LÆCHHARDTIA. de servir à l'ornementation. Sous notre climat ils pourront décorer les serres froides, et sous ce rapport ils ne sont pas dépourvus d’in- térêt ; leurs branches et leurs rameaux grèles et effilés, articulés, leur donnent un certain air de parenté avec les Casuarina, dont ils sont néanmoins très-différents; car, au lieu d’avoir une cime arrondie, des rameaux simples, longs et pendants, les Frenela ont les rameaux courts et dressés ; leur tige est droite et raide, de sorte qu'ils forment des pyramides légères qui ne manquent pas d'élégance. ï Culture et Multiplication. La culture des Frenelà est tout à fait semblable à celle des iddringtonia. — Quant à la mul- tiplication, on l’opère par graines et par greffes. On sème les pre- mières aussitôt qu'on les reçoit, car elles ne se conservent pas très-longtemps; on les traite ainsi qu'il a été dit des graines de IF'iddringtonia. Quant aux greffes on les fait sur Biota, ou à dé- faut sur Thuia ou sur Cupressus, mais les premiers sont infini- ment préférables. Je dois aussi faire remarquer cette singulière particularité que, lorsque les Frenela sont greffés, au lieu de s’élancer et de former des sortes de colonnes étroites et hautes, comme cela a lieu lors- qu'ils proviennent de graines, ils forment des buissons compactes à cime élargie-arrondie, ce qui peut occasionner des erreurs de dé- termination spécifique : une même espèce pouvant, selon qu'elle est greffée ou qu'elle est franche de pied, présenter un aspect et une végétation très-différents. A -———— Genre très-douteux ! IV. Læchhardtia, Gordon. LÆCHHARDTIA, Gord. Pinet. Suppl. 40. « Ce nouveau genre est séparé des Frenela parce que les cônes sont composés de 8 écailles tandis que ceux des Frenela n’en ont que 6. » Gord., Z. c. Si ce genre ne présentait d'autre différence avec les Frenela que les 8 écailles qui composent ses strobiles, il n'aurait aucune raison d'être, J’ai reconnu, en effet, que LÆCHHARDTIA, 75 dans les Frenela ce nombre est variable et qu'il peut aller de 6 à 8 (voir Frenela variabilis). Du reste la description donnée par M. Gordon de son prétendu Læchhardtia , et que je vais rapporter, est la même que celle que j’ai donnée du F. variabilis; ce qui semble démontrer que c’est avec ce dernier que M. Gordon a fait le genre Læchhardtia. MM. Henkel et Hochstetter, fidèles à leurs principes, ont ici, comme à peu près toujours, copié M. Gordon. Ils ont donc commis les mêmes erreurs que ce dernier. Læchhardtin Macleyana, Archer (?). LÆCHHARDTIA MacLEYANA, Archer (?) LÆcHHARDTIA MACLEYANA, Archer, ex Gord. Pinet. Suppl, 40 (excl, syn, Frenela variabilis). ARAUCARIA, SPEC. (New South. Wales.) Shepherd, ex Gord. UNE (?) FRENELA VARIABILIS, Carr. Tr. gén. Conif. 75, ex Gord. Pinef, 88, Henk, et Hochstt. Syn, der Nadelh. 303. Ocrocuinis MacLEYANA, Ferd. Müll. ex Henk. et Hochstt. Z. c. « Feuilles primordiales des jeunes plantes étalées, linéaires, rap- prochées, quelquefois réfléchies, mais bientôt squammiformes, ap- pliquées et placées régulièrement par 3 ou par 4, très-petites et très-serrées. Branches éparses le long de là tige, courtes et peu nombreuses, les latérales et les ramillaires plus ou moins angu- leuses, subarticulées, glauques. Cônes ovales-coniques, composés de 8 valves épaisses et convexes à l’extérieur, glabres, d’un brun foncé, obtuses ou arrondies au sommet, qui est un peu renflé, très- légèrement réfléchi. « Bel arbre, atteignant 60 à 70 pieds, droit, pyramidal, ressem- blant, quand il est vieux, à certains Araucaria de l'Australie. — Habite la Nouvelle-Galles du Sud. » GorDon, /. €. Cette description, composée de pièces Léférogènes, démontre de la manière la plus évidente que, si le genre Læchhardtia doit rester, c’est à la condition qu'il aura des caractères autres que ceux que lui a reconnus M. Gordon. 6 OCTOCLINIS. Genre peu connu, de classification douteuse. V. Octoclinis, Mueller (?), L’unique plante que j'ai trouvée dans l’herbier du Mu- seum, sous le nom d'Octoclinis, avait été envoyée de Melbourne (Nouvelle-Calédonie). Son facies, ainsi que tous ses caractères extérieurs, étaient tout à fait semblables à ceux de certains Juniperus de la section Oxycedrus, et principalement du J. rigida, Sieb. Voici l'indication des caractères qu'elle présentait. Rameaux et ramules très-nombreux, ramifiés, fortement triangulaires. Feuilles ternées ou quaternées, c’est-à-dire verticillées, à verticilles distants, longues de 15-20 millim., acuminées à partir de la base, et terminées en une pointe très-aiguë, planes ou légèrement concaves en dessus, épaissies et fortement carénées en dessous. Ramules flori- fères? naissant sur le vieux bois, fortement anguleux, tri- quètres, à angles arrondis, grêles, très-allongés, ressem- blant à des stolons, complétement dépourvus de feuilles, et portant, au lieu de celles-ci, des écailles ou bractées squammiiormes très-petites, ternées et fortement appli- quées, absolument comme cela se voit sur les Frenela. À l'extrémité de ces grands jets on voyait des petits renfle- ments munis d'écailles ou feuilles squammiformes très- courtement obtuses. Ces renflements étaient-ils dus à la présence d'organes floraux ? Je ne sais. Ce que je puis af- firmer, c'est que cette plante calédonienne n'avait aucun rapport avec celle que j'ai décrite sous le nom de Frenela variabilis, et que ses caractères ne concordaient nullement ACTINOSTROBUS. 17 non plus avec la description que M. Gordon a donnée de son genre Læchhardtia. Ces deux genres n’en forment-ils qu’un, et cette dissi- dence viendrait-elle de ce que M. Gordon, ne connaissant pas le genre dont il a parlé, aurait fait sa description d’après de simples renseignements et sans avoir vu les plantes? Cette description semble le faire croire. VI. Actinostrobus, Miquel. ACTINOSTROBUS, Miq. PL. Preiss. I. 644. Endl. Syn. Conif. 39. Carr. Man. des PI. IV. 319.— Tr.gén. Conif. 77. Gord. Pinet. 20. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 305. ACTINOSTROBÆ (partim), J. E. Nelson, Pinac. 58. Fleurs monoïques, placées sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux, ovoïdes ou subglobuleux, sur les ramules latéraux. Étamines nombreuses, ternées, imbriquées sur 6 rangs. Filaments très-courts, terminés au sommet en un appendice orbiculaire, excentriquement pelté, portant 4 loges horizontales s’ouvrant longitudinale- ment. Lés femelles : Chatons solitaires, terminaux sur les ramules latéraux. Écailles ovulifères 6, verticillées sur l’axe, égales, mutiques, d’abord étalées, puis connées-valvaires. Ovules géminés, dressés à la base des écailles, lenticulaires, superposés, à micropyle terminé en un col court. Strobiles subglobuleux , à 6 valves disposées sur 2 rangs à la base, calyculées, ligneuses, convexes, mutiques, légèrement épais- sies au sommet, aiguës, carénées à la face interne. Graines 2, superposées, dressées, triquètres : la supérieure fertile, eat 78 ACTINOSTROBUS. tri-ailée, à sinus portant une fossette résinifère; l’inférieure ‘stérile, bi-ailée. Embryon antitrope, trigone. Cotylédons 2. Maturation annuelle. Actinostrobus pyramidalis, Miquel. ACTINOSTROBUS PYRAMIDALIS, Miq. Enum. PI. Preiss. I. 644. FI. Serr. V. 501 (cum ic.). Endl. Syn. Conif. 39.'Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Carr. Man. des PI. IV. 319. — Tr. gén. Conif. 78. Gord. Pinet. 20. Arbrisseau dressé, à cime étalée-arrondie. Tige cylindrique, à écorce gris-cendré, se détachant en lames minces. Branches al- ternes ou éparses, les inférieures grèles, s’épuisant promptement. Ramules et ramilles allongés, peu ramifiés, souvent défléchis, un peu confus. Feuilles ternées, squammiformes, décurrentes et comme soudées à la base, étalées au sommet, épaisses, raides, acu- minées et presque piquantes. Chatons mâles axillaires, solitaires, subsessiles ou à peine pédonculés, cylindrico-coniques, longs de 6 millim., composés d’écailles imbriquées très-courtement pédicu- lées, arrondies, scarieuses et brunes sur les bords, concaves, por- tant à la base 3 anthères sessiles. Chatons femelles petits, subglo- büleux, composés d’écailles deltoïdes, acuminées, brunes au som- met, et qui, en s’écartant, laissent voir au fond une petite colonne cylindrico-conique, autour de laquelle sont placés de petits ovules cylindriques, tronqués, ou obscurément trilobés au sommet. Stro- biles solitaires ou agglomérés, portés sur de très-courts ramules qui vont constamment en grossissant à partir de leur point de dé- part, naissant, soit le long des branches, soit à la base des ra- meaux, ovales-coniques, obtus, parfois subglobuleux, ayant à la base une sorte de calycule composé d’écailles externes très-courtes, membraneuses ou scarieuses, blanchâtres sur les bords, fortement appliquées sur les écailles internes ou strobilaires, qui sont brunà- tres, luisantes, et au nombre de 6, à peu près égales, planes ou légèrement concaves, brusquement acuminées en une pointe ob- tuse, d’un gris-cendré, lisses et luisantes, longues d’environ 12 millim., présentant intérieurement un épaississement en forme de carène qui correspond à la partie concave externe, prolongées à la base en une sorte de pyramide centrale, égalant à peu près la moitié de la longueur des valves. Graines 2, irrégulièrement tri- sones, superposées, insérées à la base des valves ; la supérieure ACTINOSTROBUS. 79 stérile, comprimée, appliquée, à 2 ailes membraneuses, inégales, à tégument brun, renfermant dans le sinus une glande remplie de résine balsamique odorante. Tigelle robuste, d’un vert päle ou blanchâtre, Cotylédons 2, très-épais, dressés et arqués en dedans de manière à enfermer la gemmule, d’un vert clair luisant et comme vernis en dessous, épaissis, convexes et très-glauques en dessus, longs d'environ 12 millim., brusquement et régulièrement atténués de chaque côté en une pointe obtuse. Feuilles primor- diales planes, linéaires, très-glauques. Habite, à la Nouvelle-Hollande, les lieux sablonneux et saumâtres, le long de la rivière des Cygnes. — Introduit en 1838. — Très- gelable à Paris. Ogserv. Les Actinostrobus que l’on rencontre dans Îles cultures, où on les tient en pot, et qui sont ordinairement élancés, chétifs, grêles, ne peuvent donner une idée de ce que sont ces plantes lorsqu'on les cultive en pleine terre. Aïnsi, par exemple, à Hyères, dans le jardin de MM. Huber frères et C*, ce sont des buissons excessivement compactes, de 2-3 mètres de hauteur, qui fleurissent et fructifient très-abon- damment. La quantité de chatons mâles qu’ils produisent est telle qu'à l’époque de leur épanouissement il s’en échappe de véritables nuages de pollen. La seule espèce connue aujourd’hui du genre Actinostrobus ne supporte pas l'hiver en pleine terre à Paris; elle n’est donc propre qu’à garuir les serres froides; sous ce rapport même elle n’a rien qui puisse la faire rechercher, Culture et Multiplication. À ce double point de vue l’Æctino- strobus ne présente non plus rien de particulier. On le multiplie par graines et par greffes. On sème les premières en terre de bruyère dans des terrines ou dans des pots qu’on place dans une serre ou sous des châssis près des jours, car les jeunes plants fondent faci- lement. On doit donc leur ménager l'eau. On sépare les plants quand ils sont assez forts et on les met dans des petits pots qu’on place à l'abri de l'air. — Quant aux greffes on. les fait en placage ou en fente. On emploie comme sujet soit le Biota Orientalis, soit le Cupressus fastigiala. De LE Me NA) 80 | CALLITRIS. VEI. Callitris, Ventenat. Cazrirris , Venten. Décad. 1808 (excl. Spec.). Spach,"Hist. Vég. phan. XI. 342. Mirb. Mém. Mus. XIII. 30 (excl. Spec.). Endl. Syn. Conif. 40. Loud. Encycl:of Trees, 1072 (excl. Spec.) Carr. Man. des PI. IV. 320. — Tr. gén. Conif. 80. Gord. Pinet. 37. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadeih. 290. Actinostrobus Spec. (partim). J. E. Nelson, Pinac. 68. Fleurs monoïques sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux sur des ramules latéraux, globuleux ou subconiques. Étamines opposées, lâchement imbriquées. Filaments courts, à connectif pelté, crbiculaire, herbacé. Loges 4, subsessiles, bivalves, à valves libres. Les femelles : Chatons solitaires, terminaux, composés de 4 écailles verti- cillées autour d’un axe déprimé, alternes, étroites, courte- ment mueronées au-dessous du sommet, d’abord étalées, : puis connées-valvaires. Ovules solitaires à la base des valves les plus étroites, géminés à la base des plus larges, super- posés, dressés, en forme de bouteille, à micropyle terminé en un col court. Strobiles déprimés, subtétragones, à 4 val- ves ligneuses, carénées sur le dos, brièvement mucronées au-dessous du sommet, convexes sur la face interne; les alternes plus étroites. Graines presque de la longueur des valves, légèrement comprimées, subtriquètres, à tégument cartilagineux, dilaté en une aile membraneuse sublunée, aussi large que les valves. Embryon cylindrique. Cotylédons 3, 4, 5, quelquefois 6, mais le plus communément 4, et non 2, ainsi que l’a dit Endlicher. Maturation annuelle. Callitris quadrivalvis, Ventenat. CUPRESSUS FRUCTU QUADRIVALVI, foliis Equiselis, ad instar articulatis, Shaw. Afr. n° 79 (cum ic.). : CALLITRIS. 81 THUIA ARTICULATA, Vahl. Symb. IT. 96. t. 48. Desf. F1. AIT. IT. 353. t. 252. — Hist. Arbr. Il. 576. Loisel. Nouv. Duham. TI. 15. t. 5. FRENELA FoNTANESIt, Mirb. Mém. Mus. XIII. 74. CUPRESSUS ARTICULATA, Forb. Pinet. Wob. 191. CALLITRIS QUADRIVALVIS, Vent. Nov. Gen. Decad. 10. Rich. Conif. 46. t. 8. f. 1. Loud. Zncycl. of Trees, 1072. f. 1995. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 344. Endl. Syn. Conif. 41. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Knight, Syn. Conif. 14. Carr. Man. des PI. IV. 320. — Tr. gén. Conif. 81. Gord. Pinet. 38 (excl. Thuia inæqualis). Arbre de moyenne grandeur, réduit dans nos cultures à l’état d'arbrisseau d'environ 6 mètres, à cime assez large, étalée-arrondie. Branches éparses, étalées. Rameaux nombreux, divariqués, sou- vent dichotomes. Ramules et ramilles comprimés, articulés, gla- bres, parfois glaucescents. Feuilles primordiales quaternées ou ternées, longues, planes, étalées ou défléchies, les suivantes aci- culaires-linéaires, opposées-décussées, enfin plus courtes, squam: miformes, appliquées ; celles des rameaux adultes très-petites, placées à la base des articulations, portant ou non une glande très- visible. Chatons mâles terminaux, solitaires, ovoïdes, légèrement tétragones, composés de 8-10 écailles peltées. Chatons femelles à _ l'extrémité de très-courtes ramilles. Strobiles à 4 écailles, dont 2 opposées, plus étroites, tronquées au sommet, légèrement con- caves, obtuses ; les 2 autres beaucoup plus larges, arrondies, un peu convexes, terminées en pointe au sommet, portant toutes, un peu au-dessus du milieu, un mucronule droit, plus rarement re- courbé. Habite les collines de la Barbarie et probablement différentes autres parties de l'Afrique septentrionale. O8BsErv. Les Callitris sont très-communs dans certaines parties du midi de la France. Ces arbres fructifient très-jeu- nes. Vieux, ils ont un aspect grisâtre et même parfois glau- cescent par la quantité considérable de strobiles dont ils se chargent annuellement. Les plus forts individus que j'ai ob- servés avaient environ 42 mètres de hauteur sur 93 centim. de diamètre. Cette espèce repousse très-bien sur souche, mieux même que ne le feraient certains de nos arbres indigènes. Ainsi, chez M. le docteur Turrel, de Toulon, à Astouret, j'en ai vu toute une ligne qui avait été coupée, dont pas un pied n'avait TRAITÉ DES CONIFÈRES, 6 82 CALLITRIS. manqué d'émettre une telle quantité de scions que chaque souche était entièrement cachée sous un épais buisson. Le C. quadrivalvis, seule espèce de ce genre qui nous soit bien connue, est d’origine africaine; il abonde dans le Ma- roc et se rencontre en plus ou moins grande quantité sur tout le littoral de la Mauritanie, Toutes ses parties fournissent en abondance une résine âcre, d’une odeur pénétrante, assez analogue à celle du Camphre et d’une saveur amère. Cette résine, que l’on obtient en faisant des incisions longitudina- les à la tige, produit la sandaraque du commerce. Par sa na- ture, cette substance semble intermédiaire entre la cire et le miel; en effet, d’après le rapport de quelques voyageurs, les abeïlles paraissent la rechercher avec avidité. Indépendam- ment de ce produit, le C, quadrivalvis présente encore d’autres avantages à l’industrie. Ainsi nous lisons dans la Revue horti- cole, 1851, p. 318, que M. de Monet, colonel du 5° régiment de ligne, a mis à profit le bois de ses racines, recommandable par sa couleur rouge-brun, élégamment rehaussée de nom- breuses marbrures noirâtres, pour faire exécuter de magnifi- ques placages. À Cet arbre a joué un grand rôle dans la construction des élégantes maisons mauresques à Alger; c’est avec son bois que se faisaient les balcons en saillie, dessinés en ceroisillons: confidents curieux de la vie cloîtrée et complices de la ja- lousie musulmane. Le même arbre a fourni les madriers, les charpentes, etc., qui, grâce à l’incorruptibilité de son bois, ont résisté aux efforts destructeurs du temps et braxé le ra- vage des insectes; aussi, des poutres de C. quadrivalris ont- elles été trouvées intactes dans des constructions qui remon- taient au quinzième siècle. : Le bois du tronc et celui des racines sont d’une coloration différente; le premier est jaunâtre, le second à une teinte plus foncée, presque rouge; l’un et l’autre sont durs, très- bons, et se travaillent également bien. Culture. La culture des Callitris quadrivalvis est tout à fait la mème que celle des Frenela ; ils sont peut-être encore moins déli- cats sur la nature du sol ; ils aiment surtout ceux qui sont légers et DISELMA. 83 chauds , plutôt secs qu'humides ; sous ce rapport ils ressemblent aux Biota. Multiplication. On multiplie le C. quadrivalvis par graines et par greffes ; on sème les premières aussitôt qu’on les recoit, car elles ne se conservent pas longtemps bonnes ; on les traite, ainsi que les jeunes plants, exactement comme on le fait des Frenela. Les sreffes se font sur le Biota Orientalis, sur lequel elles reprennent très-bien. Pourtant je dois dire que, en général, les plantes greffées ne vivent pas longtemps; les semis sont donc préférables. Usages. Sous notre climat de Paris, le seul usage que l’on peut faire du C. quadrivalvis est d’orner les serres froides ; sous. ce rapport il n’est pas à dédaigner surtout quand les plantes sont jeunes. Mais dans tout le midi de la France, de Marseille à Nice, par exemple, cette espèce pousse très-bien en pleine terre et elle y fructifie abondamment. À Astouret, à environ 12 kilomètres de Toulon, chez M. le docteur Turrel, ces arbres sont très-communs ; cet amateur en a même planté dans ses bois ; ils y poussent aussi bien que beaucoup de végétaux indigènes. a Genre mal connu, de classification douteuse. VIII. Diselma, Hooker fils. Microcacarys, Arch. in Lond. Journ. of Bot. IT. 51 {non Hook. fil.). DisezmA, Hook. fil. Flor. of Tasm. I. 353. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 347 (pro parte). Fleurs dioïques : Chatons mâles petits, sessiles, termi- naux. Étamines 6-8, subsessiles, imbriquées sur l’axe. An- thères à connectif très-court, triangulaire, coriace. Loges 2, subsessiles, très-petites. Pollen sphérique. Chatons femelles petits, terminaux, cylindriques, dressés. Écailles 4, coria- ces ; les 2 extérieures plus courtes, stériles; les 2 intérieures orbiculaires , dressées, biovulées. Ovule dressé, atténué et rétréci au sommet en forme de bouteille. Strobiles dressés, à écailles ligneuses. Graines tri-ailées, dressées, plus lon- gues que l’écaille. EEE SET 84 DISELMA. Diselma Archeri, Hooker fils. MIcROCACHRYS TETRAGONÀ, Arch. in Lond. Journ. of Bot. II. 51 (non Hook. fil.). DisecmA ArcHert, Hook. fil. Flor. of Tasm. I. p. 353. pl. 98. Arbuste dressé, très-rameux, à rameaux et ramules tétragones. Feuilles squammiformes, très-densement imbriquées sur 4 rangs, les supérieures divariquées; celles des ramules étroitement appri- mées, largement rhomboïdales, triangulaires, obtuses. Chatons mâles d'à peine 3 millim. de longueur, plus étroits que les ramu- les, Chatons femelles dressés, subglobuleux, d'à peine 2 millim. de diamètre. A cette description, qui est celle qu’en a donnée M. Hooker, cet auteur ajoute : La ressemblance du genre Diselma avec le Microcachrys est telle que Gunn, qui l’envoya pour ce dernier, dit que, excepté par le port, qui est différent, il ne sait comment on pourrait le distin- guer, bien que pourtant leurs cônes mâles et femelles soient ex- trèmement différents. Le Dise/ma pousse toujours droit, atteint de 1°50 à 4 mètres de hauteur; sa tige, qui est très-grosse relati- vement (elle atteint jusqu'à 32-35 cent. de diamètre, dit-on), exsude une grande quantité de résine. Les chatons mâles, qui sont tres=petits, terminaux et oblongs, à peine plus larges que le ra- meau, sont composés de 6-8 étamines, à anthères biloculaires, ter- minées par un connectif très-largement triangulaire, coriace, non cilié, à loges divergentes. Les chatons femelles, petits et terminaux, sont composés de 4 écailles opposées par paires, les plus petites stériles ; les plus grandes portent à leur base 2 ovules dressés. Lorsque ces chatons ont atteint leur complet développement ils ont à peine 2 millim. de diamètre; leurs écailles, plus courtes que les graines, sont dressées. Ces dernières, que je n'ai vues qu'avant leur maturité, sont larges, comprimées, tri-ailées, avec une ou- verture tubulée au sommet, contractée. Ce genre, ajoute M. Hooker, est intimement lié aux Thuia, aux Frenela, aux Libocedrus et à leurs congénères, bien que très- distinct de tous par son port et par ses caractères particuliers. Habite, dans la Tasmanie , les cataractes de Méandre, ainsi que d’autres localités ; s'élevant sur le mont Olympe jusqu'à 1,500 mètres d'altitude. | LIBOCEDRUS. 85 IX. Libocedrus, £ndlicher. Tauræ Spec. Popp. Nov. Gen. et Spec. III. Hook. Journ. of Bot. III. Dacryorn Srec. Don, in Lamb. Pinet. 3 Lisoceprus, End. Syn. Conif. 42. C. Gay, F1. Chil. V. 405. Carr. Man. des PI. IV. 320. — Tr. gén. Conif. 84. Gord. Pinet. 131. — Suppl. 41. Henk. et Hochsit. Syn. der Nadelh. 282. J. E. Nelson, Pinac. 64. Fleurs monoïques sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux presque cylindriques sur les ramules latéraux. Étamines 6-7, insérées sur l’axe. Filaments très- courts, terminés en un appendice deltoïde, squammiforme, _ excentriquement pelté, portant sous le bord inférieur 4 lo- ges longitudinalement déhiscentes. Les femelles : Chatons terminaux, solitaires sur les ramules latéraux. Écailles ovulifères 4, mucronées sous le sommet; les plus petites alternes, d’abord étalées, puis conniventes-valvaires. Ovules séminés à la base des écailles, dressés, à micropyle prolongé en un col court. Strobiles ovales, à 4 valves subcoriaces, portant sur le dos, au-dessous du sommet, soit un petit tu- bercule, soit parfois une pointe spinescente, planes ou con- caves à l’intérieur ; les alternes plus petites, stériles ou mo- nospermes. Graines souvent solitaires par avortement, dres- sées à la base des écailles, comprimées ; à tégument cartila- gineux, prolongé sur les côtés en ailes membraneuses, l’une étroite, l’autre beaucoup plus large, égalant l’écaille. Em- bryon à 2 cotylédons, à radicule cylindrique. | Maturation annuelle. 1. Libocedrus Doniana, Endlicher. DACRYDIUM PLUMOsUM, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. Append. 143. A. Cunningh. Ann. of nat. Hist. I. 213. 86 LIBOCEDRUS. * Tauia DoniaAxa, Hook. Zond. Journ. of Bot. I. 571. t. 18. — Flor. Nov. Zel. 231-232. ; Lisoceprus DonrANz, Endl. Syn. Conif. 43. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Knight, Syn. Conif. 15. Carr. Man. des PI. IN. 320. — Tr. gén. Conif. 85. — Rev. hort. 1866, p. 230 (cwm àc.). Gord. Pinet. 132. Kava-K4a, VAatTE, Kava-Ha et Moxo-Pixo, Nouv. Zéland. Arbre atteignant jusqu'à 25 mètres de hauteur sur 60 cent. de diamètre, souvent buissonneux dans nos cultures, à écorce bru- nâtre. Bois dur, d’un beau rouge. Branches éparses, étalées, plus rarement dressées. Ramilles nombreuses, distiques, très-compri- mées, couvertes de feuilles imbriquées. Feuilles opposées-décussées; celles des côtés naviculaires, longues de 4-6 millim., épaisses, lon- guement décurrentes à la base, rétrécies au sommet en une pointe courte ; les faciales planes, petites, souvent réduites à des écailles, fortement appliquées, élargies-décurrentes à la base, mucronées au sommet. Strobiles solitaires, sessiles au sommet de courtes ra- milles, longs de 12-15 millim., ovales obtus, à valves extérieures beaucoup plus courtes, portant toutes, au-dessus du milieu un mucron spinescent, long de 4-6 millim., tourné vers le sommet du strobile. Graines solitaires à la base des plus grandes valves, obli- quement ovales, à 2 ailes, dont l’une très-étroite; l'autre plus grande longuement prolongée à la partie supérieure et égalant la valve, obtuse. à Habite, dans la Nouvelle-Zélande boréale, les forêts voisines de la baie des Iles, les montagnes boisées dans la partie septentrio- nale, dans les monts élevés de Nelson, et probablement dans d’autres endroits du continent. — Introduit vers 1852. — Gèle à Paris. Ogserv. Cette espèce a déjà fructifié plusieurs fois à Anti- bes (Var) chez M. Thuret, mais, jusqu’à présent, elle n’a pas donné de graines, ce qui du reste peut s'expliquer par l'absence complète de chatons mâles. x *. Lihocedrus tetragona, Endlicher. Pinus eUPRESSOIDES, Molin. Chil. 316. THUIA TETRAGGNA, Hook. Journ. of Bot. III. 148.t. 4. LiBOCEDRUS TETRAGONA, Endl. Syn. Conif. 44 (excel. syn. Juniperus | uvifera). Knight, Syn. Conif. 15 (excl. syn. J. uvifera).Paxt. Flow. LIBOCEDRUS. 87 Gard. I. 46. f. 32. C. Gay, F1. Chil. N. 407. Carr. Man. des PI. IN. 320.— Tr. gén. Conif. 87 (excel. syn. J. uvifera). Gord. Pinet. 133 (excl. syn. J. uvifera). R. A. Philippi, PL. Chil. n° 711. Henk. et Hochstt, Syn. der Nadelh. 285 (exel. J. uvifera). ALERSE Ou ALERZE, King, Beagle, I. 182. C. Gay, L. c. Grand arbre, parfois arbrisseau, suivant les conditions dans les- quelles il croît. Branches arrondies, éparses, scabres par les cica- trices des feuilles, à écorce roux-brun, se détachant en lames. Ra- _ milles tétragones par le rapprochement et l’imbrication des feuilles. Feuilles squammiformes, courtement ovales, élargies-dé- currentes à la base, acuminées-aiguës au sommet, carénées sur le dos. Strobiles solitaires à l'extrémité de courtes ramilles, ovales ou ovoides, dressés, composés d’écailles coriaces, ligneuses ; les inférieures plus petites, parfois avortées, portant près du sommet un mucron spinescent, incurvé. Habite la partie australe du Chili jusqu’au détroit de Magellan, où il ne forme plus qu’un arbrisseau buissonneux. — Introduit en 1863. — Gèle à Paris. Ogserv. Les individus qu’on possède dans les cultures ne répondent pas, jusqu’à présent du moins, à l’idée qu’on s'était faite de cette espèce d’après tout ce qu’en avaient dit certains voyageurs et entre autres M. Claude Gay, dont je rap- porte ci-dessous la narration. En effet ces plantes poussent peu; leurs branches, courtes, sont étalées, de sorte que l’en- semble forme une pyramide étroitement conique, pointue, d’une végétation en général chétive. Comme tous les caractères des Végétaux tendent à se repro- duire, on pourrait croire que les individus que l’on possède dans les cultures viennent de plantes rabougries, ou bien encore que, au Chili, il y a des formes naines, et que c’est sur celles-là qu’on a récolté les graines qu’on a envoyées en Eu- rope. J'ajoute, relativement au Libocedrus tetragona, que la Syno- nymie Juniperus uvifera, Don, que tous les auteurs ont indi- quée, est mauvaise. Cette faute, que j'ai moi-même commise dans ma première édition, est d’autant plus surprenante que le mot wvifera (qui porte des Raisins) indiquait nettement un fruit charnu, tandis que celui du Libocedrus est sec et ligneux. Le 88 LIBOCEDRUS. J. uvifera n’est autre que le J. squamata dont Loudon a parlé (Encycl. of Trees, 1089) et dont il a dit : « Drupes terminaux, arrondis » et qu'il a figuré à la page 1110 sous le n° 2107. Au dire de M. Claude Gay, qui a résidé plusieurs années au Chili, le L. tetragona est très-abondant de Valdivia à Chiloé; son tronc. très-droit, atteint jusqu'à 30 mètres de hauteur sur 1 à 2 mètres, parfois plus, de diamètre, et son bois, qui passe pour incorruptible, sert de base à un grand commerce; on l’'emploie en quantité considérable depuis un temps immé- morial, car son élasticité permet de le faire servir à une foule d’usages. L’épaisseur des billes, dit-il, se partage en trois par- ties: l’extérieure qui offre une écorce filamenteuse avec laquelle on obtient une étoupe regardée comme incorruptible et par conséquent très-propre au radoub; la seconde, qui appartient à l'écorce, est moins estimée; enfin la masse ligneuse sert à faire des poutres, des membrures de navires, des meubles de toute espèce et des douves de tonneaux. Les Chiliens, dit-on, distinguent deux sortes d’Alerze, l’une mäle, l’autre femelle. Sans s'arrêter à ces dénominations, et sans rechercher si, en réalité, ces plantes appartiennent à des espèces ou à des genres différents, M. Gay fait observer que l’Alerze male donne une étoupe plus confuse, plus tenace, un bois plus résistant, plus dur, et qu'on n’exploite qu'à l’aide de la scie pour en faire des poutres ou des solives destinées aux constructions civiles. L’A/erze femelle, au contraire, pro- duit une étoupe plus droite et plus facilement séparable de la couche interne; son bois se débite avec une telle facilité qu'il suffit de le fendre à la hache, à l’une des extrémités de la bille, pour en obtenir jusqu'à l’autre extrémité, et par simple écartement, des planches d’une épaisseur parfaitement égale. Le L. tetragona constitue donc l’un des arbres les plus pré- cieux du Chili, et sa valeur y est telle que, dans certaines parties (notamment dans le département de Calluco), ses planches servent de monnaie et qu’elles sont reçues à ce titre dans tous les magasins. En s'appuyant sur des documents statistiques reconnus exacts, M. Gay porte à 6,000 le nombre d'hommes et d’en- fants occupés en été au transport de 400,000 planches de cet de. LIBOCEDRUS. 89 arbre précieux, qui s’expédient annuellement de Valdivia ou de Chiloé. | D’après ce qu’on vient de lire, on peut se demander si, sous cette dénomination générale d’Alerze, il n’y aurait pas, en effet, deux espèces de confondues, ou bien si les diffé- rences de qualité qu’elles présentent dans leur bois ne pro- viendraient pas de races locales très-distinctes. 3. Libocedrus Chilensis, Endlicher. TaurA CUNEATA, Domb. Mss. Herbier. Mus. Par. CUPRESSUS THUIOIDES, Pav. Mss. (non Linn.). TauiA ANDINA, Pœpp. Nov. Gen. et Spec. III. 17. t. 220. Tavra CHiLensis, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. 114. Loud. Encycl. of Trees, 1070. Hook. Zond. Journ. of Bot. II. 199. t. 4. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 342. Lisoceprus CHiLensis, Endl. Syn. Conif. 44. Lindl. et Gord. Journ. « Hort. Soc. V. 205. Knight, Syn. Conif. 15. CI. Gay, FI. Chil. V. 406. Carr. Man. des PI. IV. 321. — Tr. gén. Conif. 89 Gord. Pinet. 131. — Suppl. 41. CuPressus CHiLeNsis, Gillies, ex Gord. /. c. Arbre pyramidal, atteignant 25 mètres de hauteur, parfois réduit à l’état d'arbrisseau buissonneux suivant les conditions dans les- quelles il croit. Tige droite, à écorce gris-brun, fendillée chez les gros arbres. Branches dressées-étalées. Ramules et ramilles très- comprimés, couverts de feuilles imbriquées. Feuilles marginales embrassant les ramules, soudées entre elles jusque vers le milieu, puis infléchies, acuminées-aiguës, marquées de chaque côté d’un sillon glauque parfois farinacé ; les faciales très-courtes, squammi- formes, comprimées, obtuses, étroitement appliquées. Fleurs mo- noïques (quelquefois dioïques?) ; les mâles en chatons cylindriques, d'environ 4 millim., placés à l'extrémité de courtes ramilles. Cha- tons femelles paraissant en avril-mai, nombreux, solitaires à l’ex- trémité de très-courtes ramilles, composés de 6 écailles opposées par paires ; les 2 inférieures très-courtes, les autres ovales allon- gées, à peine mucronulées. Strobiles terminaux, presque sembla- bles à ceux du Thuia Occidentalis, solitaires, ovales, à valves co- riaces, obtuses, inégales, les unes de moitié plus courtes, les plus grandes munies au-dessous du sommet d’un court mucron tuber- culiforme. Graines géminées ou solitaires par avortement, placées 90 LIBOCEDR US. à la base des grandes valves, bordées d’un côté d’une membrane, prolongées de l’autre en une aile obtuse égale aux valves. J'ai vu, en 1866, au Jardin des Plantes de Nantes, un certain nombre de Libocedrus Chilensis hauts de 3-5 mètres sur 6-10 cent. de diamètre; tous portaient un grand nombre de fleurs femelles. Habite, dans le Chili austral, la province de Valdivia ; les vallées froides des Andes près Castilio de Tvun-Leuvu ; les montagnes volcaniques d'Antuco, ainsi que les lagunes de Rauco. — Intro- duit vers 1848. — Gèle à Paris. ‘ Libocedrus Chilensis viridis, Hort. (Carr. Tr. gén. Conif. 89. LiBocEDRUS EXCELSA, Gord. /. c. 132. Cette variété diffère de l’espèce par ses feuilles d’un vert clair, complétement dépourvues de bandes glauques. Elle n’est pas plus rustique que l'espèce. J’en ai vu à Hyères un exemplaire de 4m50 de hauteur sur 15 centim. environ de diamètre. Culture. La culture des Libocedrus ne présente rien de parti- culier. Ces arbres réclament le grand air et la lumière et redou- tent le voisinage des grands arbres; l’air vif leur est favorable. Un terrain chaud et léger parait leur convenir tout particulièrement ; ils s’'accommodent pourtant d’un sol frais, surtout s’il est siliceux et que le sous-sol soit perméable. Multiplication. On multiplie les Libocedrus par graines et par greffes ; les premières doivent être semées tout de suite, en terrine qu'on place soit dans une serre, soit sous des châssis. On sépare les plants dans l’année qui suit celle du semis, et on les traite comme il a été dit des genres précédents. Les greffes se font sur Biota Orientalis, sur lequel elles reprennent et vivent parfaitement. Il est à remarquer que les individus greffés sur ce sujet ne s’élancent jamais et qu’au contraire 1ls semblent ne s’accroïtre qu’en largeur. Un fait des plus singuliers, qui démontre une fois de plus l'influence énorme que, dans certains cas, le sujet exerce sur le greffon, est fourni par le L. Doniana. Ainsi, lorsqu'on le greffe sur Cupressus torulosa, au lieu d’avoir des plantes buissonneuses on obtient des plantes pyramidales élancées. — Il est rare qu'on multiplie par boutures les Zibocedrus, bien qu'on puisse le faire, parce que la creffe est plus expéditive. Propriétés, Usages. Les Zibocedrus ne présentent : aucune propriété médicinale connue. Il en est autrement de l'usage qu’on Lie us. LIBOCEDRUS. 91 peut en faire. Au point de vue de l'ornement ce sont de très- beaux arbrisseaux pour garnir les serres froides. Dans beaucoup de départements de la France le L. Chilensis résiste très-bien aux hivers. C’est, dans ce cas, une grande ressource pour les jardins paysagers, car c’est un très-bel arbre. Peut-être même pourra-t-il sur quelques points acquérir des dimensions suffisantes pour pou- voir être exploité. OBSERVATION GÉNÉRALE RELATIVE AU GENRE LIBOCEDRUS. Le genre Libocedrus pourrait être considéré comme for- mant une section des ThAuia. En effet, certaines espèces, par exemple, le Z. Chilensis, n’en diffèrent absolument que par le fa- cies; néanmoins je crois qu’on a eu raison de le séparer et d’en former un genre particulier. La science n’y perd rien, au contraire, et la pratique a tout à y gagner. L'avantage qui en résulte , au point de vue scientifique, c’est que l’énoncé seul du genre suffit pour donner une idée des espèces qu’il com- prend, ce qui devrait toujours être, le genre n'étant qu’une sorte d’aide-mémoire. — Au point de vue pratique ces coupes génériques ont l’immense avantage de réunir des plantes qui, presque toujours, ont le même tempérament, et qui par conséquent exigent les mêmes soins. Du reste, sous ce rapport, on est bien obligé de poser des bornes, la nature, contrairement à l’idée de: beaucoup de gens, n’en ayant pas mis, sinon de relatives. En effet, s’il fallait baser les genres sur des caractères organiques absolus, où s’arrêterait-on? Personne ne pourrait le dire. Ce que je puis assurer, c’est que les Thuia, les Libocedrus, les Thuiopsis, les Cupressus, les Chamæcyparis, et même les Biota, par l’inter- médiaire des Chamæcyparis, se fondent les uns dans les autres, et pourraient être considérés comme des coupes de valeur relative d’un grand genre, qui, à son tour, n'aurait non plus qu’une valeur relative, 92 BIOTA. X. Biota, Don. BioTA , End]. Syn. Conif. 46. Carr. Man. des PI. IV. 321.— Tr. gén. Conif. 91. Gord. Pinet. 32. — Suppl. 16. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 270. J. E. Nelson. Pinac. 63. Taurz, sect. BioTa, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. Loud. Encycl. of Trees, 1070. PLarycLapus, Spach. Hist. Vég. phan. XI. 333 (excl. syn.). Tavræ Spec. Linn. Fleurs monoïques, placées sur différents rameaux. Les mâles : Chatons ovoïdes, terminaux sur les ramules laté- raux, Étamines opposées-décussées, sur 4 rangs, à connec- tif excentriquement pelté. Loges 3-4, horizontales, s’ou- vrant longitudinalement. Les femelles : Chatons solitaires, terminaux sur les ramules latéraux. Écailles ovulifères 6-8, itrès-rarement 4 (1), opposées-décussées sur un axe rac- courei, sessiles sur une base élargie, mucronées sous le som- met, d'abordétalées, ensuite imbriquées-apprimées ; les exté- rieures portant 2 graines à la base; les intérieures sté- riles. Ovules géminés, à micropyle brièvement allongé en forme de bouteille. Strobiles formés d’écailles imbri- quées , épaisses , herbacées, puis presque ligneuses, oblon- gues, légèrement rugueuses ou subéreuses, obtuses ou aiguës, mucronées sur le dos, d’abord étroitement con- niventes, puis étalées ; les intérieures stériles et amincies en onglet. Graines placées à la base des écailles, géminées, ou solitaires par avortement, ovoïdes , légèrement dépri- mées, dépourvues d’aile, à tégument osseux. Embryon à 2 cotylédons, à radicule cylindrique. (1) Tous les auteurs ont admis que les Biofa ont 6-8 valves aux strobiles. Cette année 1866 j'ai eu occasion d’examiner une variété dont les strobiles, petits, n'ont que 4 valves. BIOTA. 93 Arbres originaires de l'Asie centrale, principalement de la Chine et du Japon. Maturation annuelle. 1. Biota OGrientalis, Endlicher. Tauia AcUTA, Mœnch. Mélh. 692. Cupressus TaurA, Targ. Tozz. Obs. IT. 52. FiNOKI ALTERA, CUPRESSUS VULGARIS, etc., Kæmpf. Amœn. exol. 884. THUIA STROBILIS UNCINATIS, etc. Royen, Lugd. Batav. 87. TaurA ORIENTALIS, Linn. Spec.1422. Thunb. F4. Jap.266.Schk. Handb. t. 309. f. 1. Du Roi, Harbk. éd. Pott. 2.458. Willd. Baumz. 505. Desf. Hist. Arbr. IT. 575. Loisel. Nouv. Duham. HI. 11. Rich. Conif. 40. t. 7. Î. 2 (eË germinalio, t. 23. f. 3). Roxb. F1. Ind. IT. Loud. Arbor. IV. 2459. f. 2315. — Encycl. of Trees, 1070. Î. 1992. Forb. Pinet. Wob. 196. Sieb. et Zucc. F1. Jap. II. 31. t. 118 (mal). Le Maout, Atlas élém. de Bot. 203 (cum ic.). Biota OrIENTALIS, End. Syn. Conif. 47. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Knight, Syn. Conif. 15. Carr. Rev. hort. 1855. p. 93. el seq. Î. 6.— Man. des PI. IV. 321.— Tr. gén. Conif. 92. Gord. Pinet. 32. PIAN-FA, Chin. KONOTEGA-SIWA, Japon. Arbrisseau, ou petit arbre, atteignant rarement 8-10 mètres de hauteur, variable de port et d'aspect, mais formant, en général, des pyramides compactes, plus ou moins élancées. Branches éparses, dressées. Ramules nombreux, garnis de ramilles subdis- tiques, comprimés, formant des sortes d’éventails disposés parallè- lement à l’axe. Feuilles nombreuses, squammiformes, appliquées, décurrentes. Strobiles variables de grosseur et de forme, ovoïdes, parfois irrégulièrement et obtusément coniques, quelquefois sub- sphériques, solitaires ou agglomérés à l'extrémité de courtes ra- milles, composés de 8, plus rarement de 6 écailles, dont les deux inférieures très-réduites, les autres opposées, épaisses, ligneuses- spongieuses, plus ou moins tuberculées au-dessous du sommet. Graines géminées à la base des écailles ou nulles par avortement, ovoides, atténuées aux deux bouts, légèrement comprimées, à testa roux-brunâtre, luisant. Habite diverses parties de l’Asie septentrionale. Très-commun “ 94 BIOTA. en Chine et au Japon. On le dit spontané dans les iles Nippon et Sikok. — [ntroduit en Europe vers 1752. — Très-rustique, Biota Orientalis gracilis, Fort. TaurA NEPALENSIS, Hort. aliq. TaurA JAPoNIcA, Hort. THUIA FRENELOIDES, Horé. BioTA ORIENTALIS GRACILIS, Carr. Tr. gén. Conif. 92. 94. MA4300, Nep. Tige droite, élancée. Branches étalées, distantes, courtes, peu nombreuses. Strobiles à peu près de même forme que ceux du type, à écailles épaisses, portant près du sommet un large mu- cron réfléchi. Biota Orientalis nana, Carrière. B1oTA FORTUNEI, Hort. THuIA NANA, Hori. TaurA ORIENTALIS NANA, Hort. THui1A NANA, THUIA COMPACTA, Hort. BioTA JAPonicA, Sieb. ex Gord. L. c. - BIOTA ORIENTALIS COMPACTA, Horé. TaviA FORTUNE, Hort. BioTa CoRoEANA, Sieb. ex Gord. L. c. BI0TA ORIENTALIS INCURVATA, Knight, ex Gord. L. c. BIoTA ORIENTALIS SIEBOLDTIT, Endl. Syn. Conif. 47. Gord. Pinet. 33. — Suppl. 17. BioTA ORIENTALIS NANA, Carr. Man. des PI. IV. 321. — Tr. gén. _ Conif. 93. TsABA-HIBA, TSJOZEN-HIBA ET KuUS-JAK, Japon. Tige nulle. Branches très-nombreuses, courtes. Ramules et ra- milles très-rapprochés, dressés. Strobiles un peu allongés, sou- vent légèrement comprimés, charnus, à écailles courtement mu- cronées, très-glauques et comme farinacées. Cette variété, qui s’élève peu, forme un petit buisson très-com- pacte, largement arrondi au sommet. Elle se reproduit en grande partie par ses graines. Biota Orientalis aurea, Gord. BioTA ZuccaRINi, Sieb. TaurA AUREA et THU;A NANA AUREA, Hort: THUIA NANA COMPACTA AUREA, Hort: Tawia ZuccARINI, Hort: BIOT A. 95 THUIA COMPACTA AUREA, Hort. B10TA ORIENTALIS AUREA NANA, Hort. BI1OTA NANA PYRAMIDATA, Carr. Tr. gén. Conif. 93. BI1OTA PYRAMIDALIS B PUMILA, Carr. . c. 96. Variété naine, dépassant rarement 1 mètre de hauteur, à bran- ches, rameaux et ramules très-nombreux, dressés, formant un buisson arrondi, parfois surbaissé et aussi large que haut. Cette variété est remarquable par la ténuité de ses rameaux et ramules et surtout par la couleur vert-jaunâtre de ceux-ci, qui, à une certaine époque, particulièrement au printemps, lors des nouvelles pousses, sont presque jaune d’or à leur extrémité. Les graines reproduisent en grande partie des plantes naines et com- pactes, mais qui ne présentent plus la couleur jaunâtre de la mère. — Suivant les conditions dans lesquelles cette variété croit, il ar- rive parfois que non-seulement ses jeunes pousses sont jaunes, mais que certaines ramilles restent blanc-jaunâtre, comme chlo- rosées. C’est alors le Biofa Z'uccarini. Biota Orientalis Matarica, Endl. Taura TATARICA, Hort. Forb. Pinet. Wob. 197. TauiA NEPALENSIS, Hort. B1otTA ORIENTALIS PYRAMIDALIS, End. Syn. Conif. 47. Bora TATARIcCA, Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Gord. Pinet. 36. (2?) Taura ORIENTALIS, Sieb. et Zucc. FT. Jap. IT, 31. t. 118. BIOTA PYRAMIDALIS, Carr. Rev. horé. 1855. p. 93 et seg. f. 7. — Tr. gén. Conif. 96. BIOTA GRACILIFOLIA, Knight, Syn. Conif. 16. TaurA ORIENTALIS TATARICA, Loud. Encycl. of Trees, 1070 (excel. T. Wareana). THuIA ORIENTALIS CUPRESSOIDES, Hort. B1OTA ORIENTALIS DIFFUSA, Hort. BIoTA ORIENTALIS EXPANSA, Endl. Syn. Conif. 47, TuuiA AusrrALIS, Hort, TaurA PyRAMIDALIS, Tenor. Mem. Academ, Neap. II. 35. t, 2, — Fl, Neap. Prodrom. App. 4. 1823. — Cat. ort: Bot. Neap: 1845. 97. = TavrA. ORIENTALIS STRICTA, Loud. L. c. Biora ORIENTALIS TATARICA, Endl. Z. c. 47. Arbrisseau pyramidal, souvent buissonneux, à branches infé- rieures étalées ou défléchies ; les supérieures dressées. Rameaux 96 BIOTA. grèles. Ramules et ramilles distants, très-comprimés. Feuilles squammiformes, opposées-décussées, longuement décurrentes, brusquement rétrécies au sommet. Strobiles composés de 8 écailles opposées-décussées, les 2 inférieures souvent atrophiées ou rudimentaires, placées soit à la base du strobile , soit sur le som- met du ramule, qui, épaissi, semble faire corps avec le strobile. Écailles supérieures longuement mucronées-oncinées, à mucron parfois long de 4-6 millim., subcylindrique, obtus. Habite diverses parties du nord de l’Asie, mélangé avec le type dont il est une forme. — Lorsqu'on sème des graines de cette va- riété on obtient des plantes intermédiaires, d’aspects divers; quel- ques-unes ressemblent à peu près à la plante mère, fait tout à fait analogue à celui que montre, dans sa reproduction, le Biota Orientalis nana. Osserv. L'intérêt général de la science d’une part, de l’au- tre la nécessité qu'il y a de s’entendre, me font un devoir de faire remarquer que M. Gordon, après avoir décrit les Biota Ta- Éa rica, en rapportant quelques-uns de ses synonymes recon- nus, revient, dans son Supplément, page 104, sur cette éspèce. en la plaçant dans les Thuia, et en lui donnant soit des Syno- nymes inexacts, soit des synonymes reconnus par tous les auteurs et les praticiens comme se rapportant aux Biola. Loudon (Encycl. of Trees, p. 1070), bien qu'il ait rapporté une synonymie inexacte {le 7. Wareana), n’a pas commis la même erreur, Car il a placé cette forme dans sa section Biota. Biota Orientalis falcata. THUIA FALCATA, Hort. BIOTA FALCATA, Hort. Arbuste pyramidal, très-vigoureux, à branches étalées, diffuses. Rimules et ramilles nombreux, étalés, comprimés. Feuilles squam- miformes, écartées au sommet, d’un vert très-sombre. — Variété peu distincte. Biota Orientalis dumosa. TaurA ANTARCTICA, Hot. TaulA PYGMÆA, Hort. THauIA DuMOSA, Hort. BIoTA DuMoOSsA, Hort. BIOTA. 97 Plante naine, buissonneuse, d’un aspect glaucescent, bleuâtre. Branches courtes, ramassées. Ramules et ramilles très-rapprochés, distiques, élargis, comprimés et disposés latéralement en forme d’éventail. Feuilles glanduleuses, squammiformes, appliquées dans toute leur longueur, épaisses, arrondies, obtuses au sommet. Ogserv. Cette variété, des plus remarquables et des plus distinctes par son port, a quelque rapport avec les Thuia; elle semble être au Biota Orientalis à peu près ce qu’est le Thuia Occidentalis compacta au Thuia Occidentalis. On la dit originaire d'Amérique. Si le fait était vrai, cette forme serait une sorte de trait d'union qui tendrait à fondre les Biota avec les Thuia. | Biota Orientalis pisifera, Semblable au type par son port et par sa végétation, cette va- riété s’en distingue par ses strobiles très-petits, subsphériques, à écailles unies, très-courtement mucronulées. Biota Orientalis cristata, /ori. THUIA CRISTATA, Hort. Branches courtes, dressées. Ramules et ramilles courts, tour- mentés-crispés et comme un peu monstrueux. Cette variété forme une pyramide étroite et très-compacte. Elle est facile à distinguer à l'extrémité de ses ramilles, qui, crispées, rappellent un peu une crête de coq. — Obtenue par M. A. Séné- clauze. : Biota Orientalis cupressoides, AHort. THUIA CUPRESSOIDES, Hort. Branches dressées, fastigiées. Ramules et ramilles étalés, courts, rappelant ceux du Cupressus fastigiata. Cette variété, très-remarquable et très-distincte, a été obtenue par M. A. Sénéclauze. Biota Orientalis triangularis, Zort. Branches dressées-effilées. Ramilles courtes, nombreuses, dres- sées-étalées, disposées sur toutes les parties des branches. TRAITÉ DES CONIFÈRES, 7 98 BIOTA. Biota Orientalis elegantissima, Gord. Pinet. Suppl. 17. THUIA ELEGANTISSIMA, Hort. Angl. Cette variété naine, obtenue de graines par M. Rollisson, forme une pyramide étroitement conique et compacte ; elle prend à une certaine époque de l’année (au printemps) une couleur jaune, ab- solument comme le Biota Orientalis aurea. Elle se distingue donc de ce dernier par sa forme plus élancée. C’est, on peut le dire, un B. Orientalis aurea qui s'élève en pyramide. — Il conserve très- longtemps sa couleur jaune. Biota Orientalis variegata aurea, Carr. 77. gén. Conif. 94. — Man. des PI. IV. 322. THUIA VARIEGATA AUREA, Hort. Taura ORIENTALIS AUREA, Hort. THuIA VARIEGATA, Hort. B10TA ORIENTALIS VARIEGATA, Gord. Pinet. 34. Endl. Syn. Conif. 47. ; FuRi-Hi84, Jupon. . Variété très-distincte, obtenue de graines par M. Dauvesse, pé- piniériste, à Orléans ; elle est vigoureuse et à peu près semblable au type par son aspect et sa végétation. Elle est très-constante et se distingue à ses feuilles et à ses ramilles, qui sont d'un beau jaune. — Se trouve aussi au Japon. | OBsERY. On rencontre souvent dans les cultures, sur les individus à feuilles vertes, des branches qui se sont dévelop- pées accidentellement, qui présentent absolument les mêmes caractères, — Ne se reproduit pas de graines. Biota Orientalis variegata argentea, Carr. 7. gén. Contf. 94; THUIA ARGENTEA, Hort. THUIA VARIEGATA; Hort. BIOTA VARIEGATA, Horé, B10TA ORIENTALIS ARGENTEA, Gord. Pinef. 34. BioTA ORIENTALIS VARIEGATA, Endl. Syn: Conif. 47. Gord. Suppl. 17. Furi-HiIB4, Japon. Diffère de la variété précédente par la couleur de sa panachure BIOTA. 99 qui est blanche, peu constante ; elle disparait mème pendant une très-grande partie de l’année. Cette variété est également un accident du type; je l'ai rencon- trée plusieurs fois sur celui-ci. Biota Orientalis monstrosa, Carr. T7. gén. Ai 95. Gord. Pinet. Suppl. 18. THUIA SIBIRICA MONSTROSA, Knight, ex Gord. L. c. Tauropsis DOLABRATA, Hort. non Sieboldt. Arbuste à branches divariquées, irrégulières. Ramules et ra- milles gros, inégaux, courts, subtétragones, charnus, peu nom- breux. Feuilles squammiformes, épaisses, distantes, courtement ovales, obtusément mucronées, à mucron épaissi. Variété délicate, très-fréquemmient couverte de poux, comme le sont, en général, toutes les plantes monstrueuses. Biota Orientalis angulisans, ÆZort. Arbrisseau pyramidal, compacte, très-rameux, remarquable par la disposition de ses ramules et ramilles, qui, au lieu d’ètre étalés plus ou moins horizontalement, sont dressés et disposés dans le sens de l'axe. Biota Orientalis arthrotaxoïides, Carr. Rev. hort. 1861, page 229 (cum üc.). Arbuste très-nain, formant un buisson, étalé, arrondi, parfois déprimé. Branches diffuses. Ramules et ramilles très-courts, étalés, gros, charnus, subtétragones ou légèrement comprimés. Feuilles squammiformes, obtuses, fortement imbriquées, Cette variété, très-distincte, a été obtenue au Muséum de graines du Biota Orientalis nana ; comme la précédente elle appartient aux Mmonstrosa et comme telle elle est très-fréquemment atta- quée par des insectes. Biota Orientalis ensata, /Zort. Branches étalées, divariquées, grèles, se dénudant très-promp: tement, de là verruqueuses. Ramules et ramilles irréguliers, iné- gaux, les uns gros, subtétragones, les autres plus larges, cà et là aplatis et comme fasciés, d’un vert sombre. Feuilles fortement ap= pliquées, arrondies, obtuses au sommet. Cette variété, obtenue paï M; A. Sénéclauze, des plus étranges 100 BIOT A. par son port, est peu vigoureuse ; comme les deux dernières elle appartient aux monstrosa; comme elles aussi elle prend facile- ment des poux. Biota Orientalis glauca, Carr. 77. gén. Conif. 95. Gord. Pi- net. 33. | THUIA GLAUCA, Hort. THuiA ORIENTALIS GLAUCA, Hort. BIOTA GLAUCA, Hort. Variété vigoureuse, prenant beaucoup d'extension en largeur. Branches distantes, longuement étalées, assurgentes. Rameaux et ramules longuement pendants. Ramilles distiques, comprimées, garnies de feuilles d’un vert sombre. Strobiles très-gros, sphéri- ques, glaucescents, à écailles fortement tuberculées-mucronées, à mucron un peu réfléchi. 4 Biota Orientalis intermedia, Carr, Man. des PI. IV. 322, — Tr. gén. Conif. 98. non Gord. Arbrisseau très-vigoureux, diffus. Branches très-longuement éta- lées. Rameaux allongés, cylindriques, pendants. Feuilles squam- miformes, opposées-décussées, élargies, décurrentes à la base, plus ou moins longuement acuminées au sommet, mucronées, poin- tues, distantes sur les branches et sur les rameaux, plus rappro- chées sur les ramilles, longtemps persistantes quoique sèches. Strobiles petits, sur des ramilles très-courtes, solitaires, peu nom- . breux, sphériques, glaucescents, composés de 4 écailles qui por- : tent, un peu au-dessous du sommet, un mucronule élargi, -glau- : cescent, courbé vers la base du strobile. Cette variété, dont j'ai vu de nombreux et forts individus en pleine terre chez MM. Huber et Cie, à Hyères, est très-distincte; elle fructifie très-rarement et forme, là, des buissons arrondis, très- compacts; elle n’a aucun rapport avec la variété pendula, à la- quelle M. Gordon l’a rapportée. Biota Orientalis pendula. JUNIPERUS JULIFERA, JULIL SQUAMOSIS, CROCEO POLLINE REFER- Tis, etc. Kæmpîf. Amæn. exot. 883. CuprEssus PENDULA, Thunb. F{. Jap. 265. non L'Hérit. nec Staunton. ; : CurrEssus PATULA, Pers. Syn. II. 580. Mirb. Mém. Mus. XIII. 74. TauiA PENDULA, Lamb. Pinet. éd. 2. 115. t. 50 bis. Sieb. et Zucc. BIOTA. 101 FI. Jap. II. 30. t. 117. Forb. Pinet. Wob. 197. t. 63. Loud. En- cycl. of Trees, 1071. f. 1993-1994. CUPRESSUS PENDULATA, Hort. aliq. BIOTA PENDULA INTERMEDIA, Gord. Suppl. 18. CUPRESSUS FILIFORMIS, Hort. THUIA PENDULATA, Hort. Taura rizirormis, Loddiges, Bot. Regist. 18492. t. 20. THUIA FLAGELLIFORMIS, Hort. TauIA ORIENTALIS FLAGELLIFORMIS, Jacq. Monogr. Conif. 25. BioTA ORIENTALIS FILIFORMIS, Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelk. 272 (excel. syn. intermedia). BioTA PENDULA, Endl. Syn. Conif. 49. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Knight, Syn. Conif. 16. Carr. Man. des PI. IV..322. — Tr. gén. Conif. 97. Gord. Pinet. 95 (excel. syn. B. inter- media). BIOTA PENDULA RECURVATA, Gord. Pinet. Suppl. 18. SI-SAN, IRO-SUGI (c’est-à-dire Cupressus filiformis, IRo-H1BA, Hi- JOKU-AIBA). SITARE-HINOKI, FIME-MURO (forme naine). Hi-Noxr, Fi-Moro, Chin. et Japon. Arbrisseau de 2-6 mètres, à cime arrondie, plus rarement irré- gulièrement conique. Tige droite, bientôt dénudée dans sa partie inférieure, à écorce d’un gris-brun, lisse. Branches dressées-éta- lées. Rameaux et ramules nombreux, longuement cylindriques, peu ramifiés, pendants, naissant ordinairement par paquets ou en sortes de fascicules irréguliers. Feuilles squammiformes, ovales, élargies-décurrentes à la base, plus ou moins longuement acumi- nées-aiguës au sommet. Strobiles allongés, un peu irréguliers, plus petits que ceux du type, à écailles en général maigres, lon- guement et irrégulièrement mucronées. Graines exactement sem- blables à celles du type. Cette variété, que l’on rencontre parfois dans les semis qu’on fait de graines du Biota Orientalis, parait avoir été observée pour la première fois, en France, à Laval (Mayenne), vers 1818, chez M. le général de Rumigny. Ogserv. Suivant Sieboldt et Zuccarini le Biota pendula est très-fréquemment cultivé au Japon, où il forme un petit arbre: de 3-4 mètres, dont les branches grêles et filiformes, qui des- cendent jusqu’à terre, donnent à certains individus adultes l’aspect d’un Casuarina. On le rencontre très-communément 102 BIOTA. planté autour des temples, et Thunberg croit l'avoir rencon- tré dans les montagnes Hakone. Les Japonais, disent ces au- teurs, en connaissent plusieurs variétés, dont une à feuilles panachées. Y a-t-il, en effet, au Japon, plusieurs variétés pendantes du. B. Orientalis, dont l’une serait analogue à celle que nous possédons? Le fait est très-possible. Mais ce qui ue peut faire l’objet d’un doute, c’est que ce ne sont que des variétés. D’une autre part, je dois faire observer que la plante soi-disant japonaise figurée par Lambert, et copiée par Loudon (Encycl. of Trees) et par Forbes (Pinet. Wob.), a les strobiles exactement sphériques, tandis que la variété qu’on trouve dans les cultures a les strobiles petits, allongés, irré- gulièrement oblongs ou atténués au sommet, à écailles mai- gres, fortement mucronées-oncinées, absolument semblables à ceux qu'a représentés Zuccarini dans la Flore du Japon. On peut donc se demander si la plante figurée par Lambert n’a pas été un peu forcée par l’artiste, ou bien si elle ne se rap- porterait pas à une autre variété pendante. Quant à la plante vraiment Japonaise figurée par Zuccarini, elle est tout à fait semblable à celle qu’on rencontre communément dans les cultures. 2. Biota Meldemsis, Zawson. BIOTA ORIENTALIS MELDENSIS. TaurA MELDENSIS, Hort. THaurA HYBRIDA, Hort. TaurA ORIENTALIS MELDENSIS, Hort. BioTA Mecpensis, Laws. ex Gord. Pinet. 37. Arbrisseau de 3-5 mètres, formant une pyramide étroite, arron- die obtuse, très-compacte. Branches étalées, subdressées ou déflé- chies. Ramules et ramilles excessivement nombreux (se touchant tous) et formant des masses très-compactes. Feuilles opposées, li- néaires, aiguës ou plutôt subulées, très-piquantes, écartées, d’un vert très-glauque ou bleuâtre, très-longtemps persistantes même après qu’elles sont sèches; celles desramules fructifères un peu plus courtes, subsquammiformes, appliquées. Strobiles terminaux sur de petits ramules, à peu près semblables à ceux du Biota Orientalis. BIOTA. 103 Cette forme, qu'on peut considérer comme une espèce, tant elle est différente de toutes celles qui sont connues, est née à Meaux, vers 1852, de graines de B. Orientalis récoltées dans le cime- tière de Trilbardou, près de Meaux, par M. Athanase Cauchois; on la supposa être un hybride entre le Juniperus Virginiana et le B. Orientalis, parce que, dans le cimetière en question, plu- sieurs arbres de ces deux espèces se trouvaient placés les uns près des autres. Je ne me prononce pas sur cette question ; je constate un fait, et je reconnais en même temps que le B. Meldensis donne très-peu de fruits, que les graines contenues dans ceux-ci, qui lèvent très-bien et qui sont entièrement semblables à celles du B. Orientalis, produisent des individus qui ressemblent à leur mère, tandis que d’autres ressemblent au père, le B. Orientalis. C'est donc un grand pas de fait vers la spéciéité. Quoi qu'il en soit, c’est une plante intéressante à tous les points de vue, mais aussi, il faut le reconnaitre, faite pour Jeter le trou- ble dans la question spécifique, déjà si controversée. Par beaucoup de ses caractères, le B. Meldensis se relie aux Cha- maæcyparis, avec lesquels, du reste, les Biofta ont une très-grande analogie ; il semble même, tant par ses caractères de végétation que par son facies général, former le passage des Chamæcyparis aux Retinospora, dont il serait le medium. Comme ces derniers, le B. Meldensis rougit très-fortement l'hiver ; comme eux aussi il est excessivement compacte, et, comme eux encore, il conserve ses feuilles pendant plusieurs années après qu'elles sont sèches. J'a- joute que, comme eux, toujours, il reprend très-bien de boutures, ce qui n'a pas lieu pour les vrais Biota. D'après tous ces caractèe- res, sa véritable place serait donc dans les Relinospora ou il devien- drait alorsle R. Meldensis. Mon opinion, relativement à cette plante, est que ce n’est pas un hybride, mais tout simplement une de ces formes mixtes comme il en naît tous les jours parle seul fait de l'extension naturelle des types. Le B. Meldensis n’est pas plus diffi- cile à expliquer que les Retinospora dubia, Nob., R. leptoclada , Hort. angl, sortis, le premier des Biofa, le deuxième du Chamaæcy- paris sphæroidea. Je dois toutefois faire remarquer que l'influence du climat paraït agir sur cette espèce ; ainsi, tandis qu'à Meaux les vieux pieds types ont conservé fous leurs caractères, à Hyères, chez MM. Huber et Cie, où j'en ai vu beaucoup et de forts, les feuilles squammiformes tendent à dominer. Mais ils rougissent également beaucoup pendant l'hiver. Les Biota sont originaires d'Asie ; jusqu'à présent on n’en a pas encore rencontré hors de ce continent. Toutefois on ne les 104 BIOTA. rencontre pas non plus sur tous les points de ce continent; on les trouve surtout dans la partie septentrionale, la Tartarie, la Mon- golie, la Chine et le Japon. Culture. La culture des Biota est des plus faciles. Tous sont rustiques. Peu délicats sur le terrain, les Biota préfèrent cepen- dant les terres chaudes et légères, plutôt calcaires et sèches, que celles qui sont argileuses; les terres qui sont alumineuses et compactes, ou qui, ayant peu d'épaisseur, reposent sur un sous-sol imperméable, leur sont en général nuisibles. Multiplication. Elle se fait par graines et par greffes, très- rarement par boutures, excepté pour le B. Meldensis. On sème les graines au printemps ; si on en à peu on sème en terrines ou en pots ainsi qu'il a été dit pour les genres précédents ; si au con- traire on en a beaucoup on peut semer en pleine terre préparée et rendue légère par addition de terre de bruyère. Les plants repren- nent très-facilement, et lorsqu'on en a beaucoup on peut les repi- quer en pleine terre. Les greffes reprennent également très-bien ; on emploie comme sujet le type ou les variétés dont on est abon- damment pourvu, ou bien encore le Chamaæcyparis Boursierii, qui est un excellent sujet. La greffe en placage ou celle de côte, qui seront décrites à la fin de cet ouvrage, sont celles qu'on em- ploie le plus avantageusement. Propriétés. Les propriétés médicinales des Biata sont peu con- nues. Contre certaines affections de la poitrine ou de l'estomac on a recommandé une infusion de leurs parties herbacées. Beaucoup d'oiseaux sont très-avides des graines de Biota, et, là où ces arbres abondent, il faut se hâter de recueillir les graines, car une fois les champs dépouillés ils se jettent sur elles; les poules en sont aussi trés-friandes. Usages. Bien que le bois des Biofa soit très-beau et de longue durée, les dimensions en général assez faibles qu'acquièrent ces arbres font qu'on ne peut les exploiter à ce point de vue. Au point de vue de l'ornement, au contraire, les Biofa sont très-précieux; soit qu’on les isole, soit qu’on les groupe, ils produisent un très-bel effet dans jardins paysagers. Comme ils supportent bien la taille on les emploie aussi avec. beaucoup d'avantages pour en former des abris. C’est surtout le type qu’on emploie à cet usage ; quant aux variétés naines, le mieux qu’on puisse faire est de les isoler. Les Biota ont surtout besoin du grand air ét du soleil; ils vien- nent mal à l’ombre, et pas du tout sous bois. On à remarqué aussi que les vers blancs ne les attaquent pas, sinon, peut-être, lorsqu'ils sont privés de toute autre nourriture; THUTA. 105 ainsi j'ai vu plusieurs fois des abris de Biota être épargnés des vers blancs tandis que tout à côté les abris construits avec des 1fs, et surtout avec des Thuia Occidentalis, étaient complétement détruits. | °X. Thuia, Zanné. TauiA, Tourn. Znst. 358. Linn. Gen. n° 1079 (excel. syn.). Spach, Hist. Vég. phan. XI. 337. Knight, Syn. Conif. 16. End. Syn. Conif. 50. Carr. Man. des PI. IN. 322. — Tr. gén. Conif. 101. Gord. Pincé. 321. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 276.3. E. Nelson. Pinac. 66. Fleurs monoïques sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons ovoïdes, allongés, placés à l'extrémité des ramules latéraux. Étamines opposées-décussées, imbriquées, à con- nectif excentriquement pelté, mutique, orbiculaire. Loges 4, s’ouvrant horizontalement. Les femelles : Chatons solitaires à l'extrémité des ramules latéraux. Écailles ovulifères 8-10, opposées-décussées, sessiles, mucronulées vers le sommet, d’abord étalées, puis imbriquées; les extérieures portant 2 ovules, les intérieures stériles. Ovules 2 à la base des écailles, dressés, en forme de bouteille, à micropyle court. Strobiles à valves imbriquées, subcoriaces, ovales ou oblon- gues, planes ou légèrement contournées, mutiques ou mu- cronulées vers le sommet et portant chacune 2 graines; les intérieures plus petites, stériles. Graines collatérales ou so- litaires par avortement, dressées, lenticulaires, compri- mées , à tégument cartilagineux , dilaté latéralement en aile membraneuse, échancrée aux deux extrémités. Embryon antitrope, à 2 cotylédons (1); radicule cylindrique. (1) Dans ma première édition j'avais dit que les cotylédons des Thuia va- 106 THUIA. Maturation annuelle. | : Arbres ou arbrisseaux originaires de l'Amérique septen- trionale. Ex 4. Thuia plieata., Don. TaurA WAREANA, Booth. Cafal. 1839. THUIA FLAGELLIFORMIS, Hort. THUIA ASPLENIFOLIA, Hort. TaviA CALIFORNICA, Hort. alig. THuIA OCCIDENTALIS ASPLENIFOLIA, Hort.. Tavia SigiricA, Hort. aliq. TaurA OccipENTALIS coMPAcrTA, Knight, ex Gord. Z. c. non Hort. TautA OccibENTALIS WAREANA, Knight, Syn. Conif. 16. THUIA PLICATA, Don, Hort. Cantabr. éd. 6. 249. Lamb. Pinet. éd. 2. IT. 114. Loud. Encycl. of Trees, 1110. f. 2108. et Z. c. 1069. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 342. Endl. Syn. Conif. 51. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 205. Carr. Man. des PI, IV. 323. — Tr. gén. Conif. 102 (excel. syn. odorata). Gord. Pinet. 325 (exc. syn. Knight et Carr.). Arbre de moyenne grandeur. Branches éparses, étalées, parfois subdressées, noueuses ou verruqueuses lorsqu'elles sont dénudées. Rameaux comprimés. Ramules et ramilles très-rapprochés, large- ment comprimés et comme ailés. Feuilles squammiformes, oppo- sées-décussées, imbriquées sur 4 rangs; celles des côtés navicu- Jlaires, carénées, fortement appliquées-décurrentes, largement ovales-aiguës ; les faciales planes, obtuses, presque toutes munies d'une glande très-visible. Strobiles et graines semblables à ceux du Thuia Occidentalis. . Habite le nord-ouest de l'Amérique boréale, — Introduit en 1796. — Très-rustique. Fhuia plicata variegata, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 102. TaurA WAREANA VARIEGATA, Hort. Cette variété se distingue à ses ramules et à ses feuilles pana- chés de jaune blanchäâtre. Elle est délicate et peu constante. rient de 2 à 5. Ce fait, qui me paraissait douteux, mais que j'avais cru devoir rapporter d’après Endlicher, est faux; tous les Thuia dont j'ai pu observer la germination, n’ont que 2 cotylédons, THUTA. 107 _ Ogserv. Les parties herbacées de cette espèce répan- . dent, lorsqu'on les froisse, une odeur aromatique semblable a celle que dégage le Thuia Occidentalis. 2%, Mhhuia Menziesii, Douglas. TaurA PLICATA, Lamb, Pinet. éd. 2. IT. 114. Nutt. Sylv. North Amer. II. 164. Loud. Arbor, IV, 2458, ex Nutt, L. c. TaurA Loggnr, Hort, TauiA LOBBIANA, Hort, L TauiA LoBgit MAGNIFICA, Hort. THUIA GIGANTEA, Hook. non Nutt. Taura Menziesnr, Dougl. Mss. Hook, in Herb, Delessert, Carr. Tr. gén, Conif, 106, Arbre élancé, atteignant 20 mètres et plus de hauteur, très-vi- goureux. Branches éparses, étalées, plus rarement dressées, en général distantes. Rameaux subcylindriques. Ramilles distiques, courtes, très-comprimées, couvertes de feuilles squammiformes imbriquées, Feuilles très-rapprochées, opposées-décussées, ad- nées-décurrentes, courtement ovales-arrondies, obtuses au som- met, non mucronées, en général dépourvues de glandes, d’un vert très-foncé, luisantes. Chatons femelles terminaux, sur des ra- milles latérales, à écailles courtes, imbriquées-décussées, acumi- nées-aisuës, mucronées, brunes. Strobiles allongés, presque fusi- formes, atténués au sommet, à peu près semblables à ceux du Thuia Occidentalis. Graines petites, très-comprimées, ailées, éga- lement à peu près semblables à celles du T. Occidentalis. Habite, dans l'Amérique nord-ouest, la Californie, où il a été découvert par Douglas. — Introduit de graines en 1858 sous le nom de T. Lobbii, sous lequel on le HEC presque toujours. + Mhuia Menziesii fastigiata, TaurA LOBBII FASTIGIATA, Hort. a Branches dressées. Rameaux gros, vigoureux. OBserv. Le Thuia Menziesii dégage, quand on froisse ses rameaux, une odeur tout à fait semblable à celle du Thuia Occidentalis, dont il n’est qu'une forme, ce qu'avait reconnu 108. THUIA. Nuttal lorsqu'il disait, /. c. : Scarcely distinct from T. Ocii- dentalis of wich Loudon imagined it to be a mere variety. Le T. Menziesii fructifie très-jeune, ce qui toutefois ne l’empêche pas de pousser et de s’élancer. J'en ai vu un exem- plaire chez M. Sénéclauze, haut de 8 mètres, et de 15 centim. de diamètre, qui, depuis longtemps, donne de bonnes grai- nes. $. Thuia Standishii, Tauwiopsis SranDisair, Gord. Pinet. — Suppl. 100. Henk. el Hochstt. Syn. der Nadelh. 289. Branches étalées. Ramilles comprimées, rapprochées, courtes, couvertes de feuilles squammiformes, ovales, obtuses, imbriquées, adnées-décurrentes. Ogserv. Cette espèce, qui, dit-on, a été importée du Ja- pon en Angleterre, en 1861, par M. Fortune, qui l'aurait découverte près de Yeddo, me paraît frès-voisine de la précé- dente., Je dis plus : les individus que j'ai vus, qui venaient d'Angleterre, m'ont paru en être a peine différents, si Ce n’est qu'ils sont plus compactes, et que les ramilles, un peu plus rapprochées, sont aussi un peu plus larges. On pourrait donc considérer ce prétendu Thuiopsis comme une variété dù Thuia Occidentalis. Les parties herbacées répandent la même odeur que celle que répand le 7. Mensziesü lorsqu'on en froisse les parties herbacées. | - Si, comme M. Gordon l’affirme, cette espèce a été trouvée en Chine, ce fait démontrerait que les Thuia ont des repré- sentants en Asie. 4. Thuia Occidentalis., Zinné. Ceprus Lycra, Clus. Zc. Stirp. 11.t. 224. ARBOR ViTÆ, Clus. Hist. I. 36. Taura THEOPHRASTI, Bauh. Pin. 488. THuIA ODORATA, Marsh. Arb. Amer. 243. CUPRESSUS ARBOR VITÆ, Targ.-Tozett. Observ. II. 51. Tauia OcciDENTALIS, Linn. Spec. 1422. Mich. Arbr. for. III. 29. t. 3. THUIA. 109 Rich, Conif. 43. t. 7. f. 1. Nees jun. Gen. PL. — F1. Germ. t. 11. f.7. . 147. Schkuhr, Handb. III. 287. t. 309. Desf. Hisé. Arbr. II. 575. Loud. Arbor. IV. 2454. f. 2312. 2313. — Encycl. of Trees, 1068. Îf. 1991. Loisel. Nouv. Duham. NI. 12. t. IV. Hook. F1, Bor. Amer. II. 165. Spach, Hist. Vég. phanér. XI. 339. End. Syn. Conif. 51. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Knight, Syn. Conif. 16. Carr. Rev: hort. 1854. 224. f. 15. — Man. des PI. IV. 323. — Tr. gén. Conif. 103. Gord. Pinet. 323 (excel. Thuia Sibirica). ARBRE DE VIE, CÈDRE BLANC. Arbrisseau, ou arbre, formant une pyramide étroite, très-com- pacte. Branches nombreuses, dressées ou subdressées, relative- ment courtes. Ramules et ramilles très-rapprochés , comprimés, compactes. Feuilles squammiformes, courtement ovales, obtuses, fortement imbriquées ; les faciales munies d’une glande ovale. Stro- biles dressés à l’extrémité de très-courtes ramilles, longs de 10-15 millim., larges d'environ 6, fusiformes, élargis au milieu, atténués aux deux bouts, mais beaucoup plus au sommet, qui est obtus; composés de 8-10 écailles valvaires, dont 4 centrales, très- étroites, plus ou moins soudées et formant une sorte de colonne interne. Valves lisses dans toute leur longueur, parfois légère- ment recourbées au sommet. Graines longues d'environ 6 millim., larges à peine de 2, très-comprimées, légèrement hombées au mi- lieu, entourées d’une aile très-mince, scarieuse, échancrée au sommet. Habite, dans l'Amérique boréale, le Canada, la Virginie, la Caro- ine, le Nouveau-Brunswick, etc., etc., par 32° à 45° (L. B.).— In- troduit en 1566. — Très-rustique. Lhuia Occidentalis robusta, Carr. Tr. gén. Conif. 104, Tauia WAREANA, Hort. (non Booth). TaurA SIBIRICA, Hort. TauiA OCciDENTALIS ASPLENIFOLIA, Hort. aliq. (?) TaurA OccIDENTALIS DENSA, Gord. Pinet, Suppl. 103. TaurA comPAcrA, Standish, ex Gord. L, c. Taura CavcasicA, Hort. Branches éparses, dressées-étalées, assez grosses. Rameaux et ramules non-ailés, à écorce rousse ou rougeâtre. Ramilles courtes, distiques, épaisses, moins comprimées que dans le type. Mhuia Occidentalis nana, Carr. Man. des PI, IN. 323. TaurA OcciDENTALIS GOMPACTA, Carr. Tr. gén. Conif. 104. 110 THUIA.: THurA OCCIDENTALIS DUMOSA, Hort. TaurA OCciDENTALIS NANA, Hort. Taura mixor, Hort. Angl. Tauia NANA, Hort. THUIA PLICATA LLAVEANA, Hort. THUIA PLICATA DUMOSA, Horé. Tige droite. Branches étalées, très-rapprochées, courtes, diffuses. Ramilles flabelliformes, assez grosses, courtes, disposées en diffé- rents sens. Ogserv. Cette variété dépasse à peine 1 mètre de hauteur; elle forme une sorte de colonne compacte, arrondie, souvent déprimée au sommet. Indépendamment de ses branches, qui sont très-rapprochées, il näît encore sur la tige une très-grande quantité de rameaux très-courts et très-garnis de ramilles qui cachent à peu près complétement la tige. WMhuia Occidentalis variegata, Marsh. 243. Loud. Encycl. of Trees, 1069. Carr. Tr. gén. Conif. 103. Gord. Pinet. 324. THuIA OCCIDENTALIS FOLIIS VARIEGATIS, Lodd. Cat. 1836. Variété naine. Se distingue de l'espèce par ses ramilles et ses feuilles panachées de jaune pâle, — N'est pas constante. Thuia Occidentalis argentea, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 103. Er Man. des PI. IV. AE Diffère de la variété précédente par la couleur de la paniture, qui est blanchôtre. Elle est très-délicate. Whuia Occidentalis pendula, Gord. Pinet. Suppl. 103. Cette variété, obtenue vers 1857, a les branches gréles, promp- tement défléchies, pendantes. Ramules et ramilles très-rap- prochés, promptement pendants. Feuilles courtement ovales, très- rapprochées, imbriquées , adnées-décurrentes. Strobiles sembla- bles à ceux de l’espèce. ŒMhuia Occidentalis reflexa, Aort. Branches longuement étalées, à peine réfléchies âäu sommet. Ramilles grèles, longues, pendantes. Diffère de la variété précé- dente par ses branches plus allongées et moins garnies de ramilles: THUIA. 111 H'huia Occidentalis recurva nana, /70rt. THUIA RECURVA NANA, Hort. Plante naine, arrondie, très-compacte. Cette variété est au Thuia Occidentalis ce que le Biota Orientalis compacta est au Biota Orientalis. R'huia Occidentalis cristata, /ort. THUIA CRISTATA, Hort. Variété naine, un peu pyramidale. Branches courtes, étalées. Ramules et ramilles déliés, ténus, courtement flabelliformes. Mhuia Occidentalis Vervaeneana, /7ort. TauIA VERVAENEANA, Hort. Port et facies à peu près semblables à ceux de l'espèce. — Se distingue à la couleur de ses ramules et ramilles qui est jaune . mat sur toute la face supérieure (celle qui regarde le ciel), tandis que sur. toutes les parties opposées (qui regardent la terre) la cou- leur est d’un vert pâle ou glaucescent. Obtenue par M. Vervaene, horticulteur à Gand. Toutes les variétés de Thuia Occidentalis, de mème que le type, dégagent une odeur balsamique lorsqu'on en froisse les parties herbacées. OBsery. Bien que j'aie décrit comme espèces distinctes les Thuia plicata et Menziesir, 1l est plus que probable qu’il n’y a là que des formes du 7. Occidentalis. Je fonde mon opinion sur ce fait que les caractères généraux sont exactément les mêmes. Les strobiles, les graines, la forme et les dimensions de celles-ci, etc., sont à peine différents. Tous aussi répandent, quand on froisse leurs parties herbacées, une odeur balsamique absolument identique. J'ajoute même que, dans les semis pro- venant de graines de 2. Menziesiüi où Lobbii, on trouve des individus de port et d'aspect différents, qui viennent se fon- dre, pour ainsi dire, avec certains autres issus du 7. Occiden- - talis. Je ferai encore remarquer qu’il en est du T. Occidentalis comme de toutes les autres espèces; qu'on rencontre dans les semis qui en proviennent des individus plus ou moins fer- 112 THUITA. tiles et d’autres à peu près complétement stériles. Ainsi j'en connais un qui a presque 20 mètres de hauteur, qui forme une pyramide très-belle et très-compacte, et qui pe. que je sache, n’a produit de fruits. 35. Thuia gigantea, Nuttal. LiBOCEDRUS DECURRENS, Torr. ex Lindl. Gardn. Chron. 1854. p. 53 et 578. | Taura CRAIGIANA, Jeffreys, ex Lindl. £. €. Taura CRAIGIANA GLAUCA, Laws. Lisoceprus CRAIGIANA, Laws. ex Gord. Pinet. Suppl. 103. LIBOCEDRUS GIGANTEA, Laws. ex Gord. LIBOCEDRUS GIGANTEA GLAUCA, Laws. TaurA NuTraLIANA, Dougl. ex Gord. L. €. TauirA PLICATA, Lamb. Pin. éd. II. 114 (non Don). TauIA GIGANTEA, Nutt. Rocki-Mount. pl. 52. — Sylv. North Amer. II. 162. pl. 111 (excl. syn.). — Journ. of the Academ. of natur. Sc. Philad. VII. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 342 (excl. syn. Dougl.). Endl. Syn. Conif. 52. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206 (excl. syn. Dougl.). Carr. Rev. hort. 1854. p. 224. f. 19, 13,14. — Man. des PI. IV. 323. — Tr. gén. Conif. 106. Gord. Pinet. 321 (excel. syn. Abies microphylla). Très-grand arbre atteignant 40 mètres, parfois plus, de hauteur sur 6 environ de circonférence, à écorce d’un roux-brun, lisse, luisante, se détachant en lames très-minces. Branches dressées étalées, rapprochées, éparses. Ramules et ramilles nombreux, très- comprimés. Feuilles fortement appliquées, élargies-décurrentes à la base, acuminées-aiguës au sommet, plus petites, plus obtuses chez les sujets adultes. Chatons mâles terminaux, sur des ramilles très-courtes, ovoïdes-obtus, composés d’écailles imbriquées. Strobiles solitaires à l'extrémité de courtes ramilles, longs de 20-25 millim., larges de 10, un peu comprimés, renflés à la base, légèrement atténués au sommet, composés de 8-10 écailles val- vaires, opposées ; les deux inférieures plus petites et constituant, avec celles de l'extrémité des ramilles fructifères, une sorte d’in- volucre calyciforme; les deux suivantes, plus épaisses, forment, pour ainsi dire, tout le strobile, et portent, un peu au-dessous du sommet, un petit mucron étalé, mince et aigu ; les valves inté- rieures, étroitement soudées et adhérentes, établissent dans toute THULX.. 113 l'étendue du strobile une sorte de cloison solide, qui, au premier aspect parait formée d’une seule pièce. Graines longues de 22-25 millim. y compris l’aile, larges de 8 millim., à aile ellip- soïde, blanchâtre, opaque, épaissie au centre, amincie sur les bords et surtout vers le sommet, -qui est presque transparent, en- tourant la graine excepté à sa partie inférieure où elle est soudée à l’écaille. Habite dans diverses parties de l'Amérique boréale, notamment en Californie. — Introduit en 1854. — Très-rustique. Mhuia gigantea columnaris. Cette variété, qu’on rencontre fréquemment dans les semis qu'on fait des graines du Thuia gigantea, diffère du type par ses branches très-nombreuses et très-courtes, subdichotomes, qui, en se ramifiant beaucoup et en prenant peu de développe- ment, forment une sorte de colonne étroite plus ou moins com- pacte, presque de même largeur dans toute la hauteur. Orserv. Le Thuia gigantea, contrairement aux autres espè- ces du genre, dégage une odeur forte, pénétrante et désagréa- ble analogue à celle qu’exhalent certains Juniperus. Aujour- d’hui on trouve dans les cultures des individus qui produisent de bonnes graines, et M. A. Leroy, à Angers, en possède de jeunes, issus de graines récoltées dans ses pépinières. Parmi - les individus qui fructifient on en rencontre dont les fruits sont un peu plus ou un peu moins longs; mais tous sont très- colorés, rougeâtres, charnus, et jusque près de l’époque de leur maturité leurs écailles sont tellement soudées qu’ils sem- blent formés d’une seule pièce. J'ai vu des individus de 7 mè- tres de hauteur sur 22 centimètres de diamètre. J'ai cru devoir rejeter la synonymie Abies microphylla, Raf- finesq., que M. Gordon rapporte au T. gigantea, par cette raison qu'aucun des caractères donnés, soit par Raffinesque, soit par Lewis et Clarke, ne peut s'appliquer au T. gigan- tea. Tout ce qu’en ont dit ces auteurs me fait supposer que la plante dont ils ont parlé est une sorte de Sequoia; je l'ai donc placée dans ce genre comme espèce douteuse ou insuf- fisamment connue, en rapportant ce qu’en ont dit les au- teurs dont je viens de parler. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 8 114 THUIA. Tous les Thuia aujourd’hui connus sont d’origine améri- caine; ce sont les représentants des PBiota dans le nouveau monde. Pendant longtemps on les a confondus avec ces der- niers; mais on a bien fait de les séparer, car leur tempéra- ment, on peut le dire, est différent, et leurs caractères phy- sico-organiques sont également dissemblables. Les Thuia sont aussi plus rustiques que les Biota, et, s’ils s’accommodent également d’une terre légère et sèche, en gé- néral pourtant ils viennent mieux dans une terre un peu forte. Culture. La culture des Thuia ne présente aucune difficulté ; une terre un peu légère lorsqu'ils sont jeunes, plus consistante lorsqu'ils sont forts, leur convient. Multiplication. Elle se fait par graines et par greffes, plus rarement par boutures. On sème les graines au printemps, en pleine terre préparée si l’on à beaucoup de graines, en terrines ou en pots si l’on en a peu. Les soins sont ceux qui ont été indiqués pour le genre précédent. Dans l’un comme dans l’autre cas il faut recouvrir peu les graines, ce qui, on le comprend, nécessite des bassinages beaucoup plus fréquents. Les plants se traitent comme il a été dit de ceux des Biota. Pourtant, toutes les fois qu'on a af- faire à des espèces rares ou dont on n’a qu'un petit nombre, il vaut mieux repiquer en pots et priver pendant quelque temps les jeunes plantes de l’air et du soleil. Les boutures ne présentent rien de particulier. Excepté le Thuia gigantea, les autres reprennent assez bien. Quant à ce dernier, il vaut infiniment mieux le multiplier de greffes, qui reprennent tres-bien sur le Biota Orientalis, car les boutures sont très-longtemps à s’enraciner (parfois plus d’un an), souvent même elles ne développent jamaisde racines, bién que toutes formenttrès- promptement un énorme bourrelet. Toutefois je dois dire que les plantes greffées sur Biota Orientalis sont difficiles à élever et qu'il en meurt beaucoup pendant les premières années. Il faut donc greffer très-bas pour que la partie greffée puisse s'affranchir. Deux sujets me paraissent devoir être propres pour greffer le T. gigantea ; c'est le Chamaæcyparis Nutkaensis et surtout le Chamaæcyparis Lawsoniana. J'ai fait aussi des greffes sur CAa- maæcyparis pisifera, qui, jusque aujourd'hui, se maintiennent et vivent très-bien. Propriétés. Une seule: espèce, le T. Occidentalis, paraït être employée en médecine, et surtout en médecine homæopathique. RÉ A 7 FITZ-ROYA. 118 Il est-probable que ses variétés ou les espèces analogues possè- dent les mêmes propriétés. , Usages. Au point de vue de l'ornement tous les Thuia peu- vent être employés avec avantage, soit isolément, soit en groupes. Le T. Occidentalis supportant très-bien la taille, on peut en faire des brise-vent ou abris là où le sol ou le climat ne permet pas d'employer à cet usage le Biota Orientalis. Au point de vue de l'exploitation il n’est guère douteux que le T. gigantea et peut- ètre aussi le T. Menziesii ne puissent rendre d'importants ser- vices. Tous ont un bois de très-bonne qualité, ce qui explique la qualification d’Arbre de vie donnée à l'espèce commune, en raison de la longue durée de son bois. XI. Fitz-Roya, ÂMooker fils. Frrz-RovA, Dalt. Hook. in Curtis, Bot. Mag. Novembre 1851. CI. Gay, F1. Chil. V. 410. Carr. Man. des PI. IV. 323. — Tr. gén. Co- nif. 108. Gord. Pinet. 81. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 295. Lindi. Journ. of Hort. Soc. VI. 264. CUPRESTELLATA, J. E. Nelson, Pinac. 50. Fleurs monoïques? Les mâles... : les femelles disposées en chatons solitaires à l’extrémité de courtes ramilles, com- posés de 9 écailles disposées en 3 verticilles, dont 2 avor- tent en partie presque toujours ; les 3 médianes seules, bien développées, portent les ovules. Écailles petites, imbriquées, ovales-orbiculaires, épaisses, coriaces, portant sur le dos un mucron spinescent, court, réfléchi; les 3 inférieures beaucoup plus petites, étalées, stériles. Ovules 3 placés à la base des écailles fertiles. Strobile petit, imitant une sorte de chaton étoilé. Graines orbiculaires, comprimées, à aile sub- bilobée. | Maturation annuelle ? M ARE en 116 FITZ-ROYA. Fitz-Roya Patagonien, Hooker fils. Firz-RoyA PATAGONIcA, Hook. Bot. Magas. I. 4616. Lindl. in Paxt. Flow. Gard. II. 147. n. 387. F1. Serr. 129 (cum ic.). Lindl. Journ. Hort.Soc. VI. 264. Ch. Lem. Zllustr. 1854. p. 29 (cum ic.). C1. Gay, FI. Chi'. V. 411. Carr. Man. des PI. IV. 323. — Tr. gén. Conif. 109. Gord. Pinet. 81. Henk. et Hochstt. Z. c. CUPRESTELLATA PATAGONICA, J. E. Nelson, £. c. Arbre atteignant 25-30 mètres de hauteur, et jusqu'à 2 mètres, parfois plus, de diamètre. Branches étalées ou défléchies. Rameaux et ramilles cylindriques, pendants. Feuilles sessiles, ternées et quaternées, parfois opposées, plus rarement alternes, linéaires, planes, longues de 8-15 millim. dans les jeunes individus, beau- coup plus courtes, plus rapprochées, presque imbriquées chez les sujets adultes, larges de 2-3 millim., quelquefois presque ovales, planes et souvent marquées dans leur jeunesse et vers le sommet de deux lignes glauques qui s’effacent en vieillissant, parcourues - en dessous, mais dans toute leur longueur, de deux autres bandes glauques qui persistent, vertes sur les bords et sur le milieu, courtement rétrécies au sommet, qui est obtus, plus rarement aigu. Fleurs femelles formant par leur réunion un petit strobile étoilé, portant au sommet 3 petits tubercules plus ou moins saillants, qui avortent même quelquefois. Graines 3 à la base de chaque écaille fertile, comprimées, dressées, entourées d’une aile membraneuse subbilobéc ; celle du centre attachée à l’écaille, les deux latérales fixées à l’axe du strobile ; quelquefois deux d’entre elles sont atta- chées à l’écaille tandis que la troisième est portée par l’axe. Habite, dans la partie la plus australe de l'Amérique, les terres Magellaniques, les montagnes de la Patagonie. — Introduit en 1851. — Gèle à Paris. Ossery. Le Fitz-Roya Patagonica, lorsqu'il est adulte, a, dit-on, quelque rapport avec le Libocedrus tetragona. Lorsque les arbres sont très-vieux, cette ressemblance est telle, dit-on encore, qu'on pourrait les confondre, excepté par le fruit. Malgré les grandes dimensions qu’atteint le Fitz-Roya Pa- tagonica, on ne peut encore rien dire sur les avantages qu’il : THUIOPSIS. 117 . pourra présenter. Les différents essais qu’on a tentés ne sont pas concluants. Sous le climat de Paris ce ne sera jamais qu'une plante de serre. Culture. La culture du Fi{s-Roya Patagonica n’a rien de par- ticulier ; elle est la même que celle des Conifères de serre froide, par exemple des Callitris, des Frenela, des Widdringtonia, etc. Multiplication. À défaut de graines, qu’on ne reçoit que très- rarement et qu’on doit traiter comme celles des Frenela, on mul- tiplie le Fi/z-Roya Patagonica par boutures qui reprennent assez bien. Les jeunes plants se traitent comme il a été dit de ceux des iddringtonia, des Callitris, etc. XIT. Thuiopsis, Sreboldt et Zuccarini. TauizÆ sPpEc. Thunb. Tauiorsis, Sieb. et Zucc. F2. Jap. II. 22. End. Syn. Conif. 53. Carr. Man. des PI. IV. 324. — Tr. gén. Conif. 110. Gord. Pinet. 310. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 287. LiBoceprus sPEc., J. E. Nelson, Pinac. 65. Fleurs monoïques sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons cylindriques, solitaires, terminaux. Étamines op- posées-décussées ou imbriquées sur 4 rangs, à filaments très-courts; connectif prolongé en un appendice excentri- quement pelté, réniforme, orbiculaire, mutique. Les femel- les : Chatons solitaires, terminaux, subsphériques. Écailles ovulifères 8-10, étalées, opposées-décussées, imbriquées, élargies à la base, sessiles, ovales, subaiguës, coriaces, re- courbées à l'extrémité. Ovules 5 insérés à la base des val- ves, bisériés ; les 2 supérieurs superposés, contigus aux trois inférieurs, à micropyle prolongé en un tube court. Strobiles à 8-10 valves décussées-imbriquées , ligneuses, 118 THUIOPSIS. cunéiformes, suborbiculaires, striées en rayonnant. Graines 5 placées à la base des valves, dressées, orbiculaires, com- primées, portant de chaque côté une aile membraneuse. Embryon à 2 cotylédons. Maturation bisannuelle ? 41. Thhuiopsis dolabrata, Sieboldt et Zuccarini. THUIA DOLABRATA, Thunb. F{. Jap. 266 (excl. syn. Kæmpf.). Lamb. Pinet. éd. IL. t. I. Appendix. PLATYCLADUS DOLABRATA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 337. Tauiopsis DOLABRATA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. Il. 34. t. 119-120. End. Syn. Conif. 54. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Carr. Man. des PI. IV. 324. — Tr. gén. Conif. 111. Gord. Pinet. 319. — Suppl. 100. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 287. LiBOCEDRUS DOLABRATA, J. E. Nelson, Pinac. 65. ASUMARO, ASUFI, H1BA, Japon. RAKAN-HAC, GAND-SI-HAC, Chin. Arbre atteignant 20-30 mètres de hauteur sur 1 mètre à 1250 de diamètre. Branches longuement étalées, plus rarement dres- sées, parfois défléchies, éparses ou verticillées. Ramules et ra- milles distiques, comprimés, largement aiïlés par la disposition des feuilles. Feuilles squammiformes, décussées, densement im- briquées sur 4 rangs, adnées-décurrentes, élargies à la base, va- riables pour la forme et les dimensions suivant l'emplacement qu’elles occupent : celles des côtés naviculaires, écartées, pointues au sommet ; celles du dessus fortement appliquées, ovales, obtuses, toutes concaves à la face inférieure, qui est marquée de deux sil- lons creux, glauques. Chatons mâles solitaires à l'extrémité des ramules, sessiles, cylindriques, obtus. Étamines 16-20 à filaments courts, supérieurement dilatés en un connectif surborbiculaire au bord duquel sont placées 3-5 loges qui s'ouvrent longitudinalement par une fente dorsale. Chatons femelles terminaux, subglobuleux, de la grosseur d’un Pois, sessiles. Ovules 5 dressés à la base de chaque écaille. Strobiles subglobuleux, à 8-10 valves ligneuses, brunes, larges, cunéiformes, concaves, suborbiculaires, réfléchies au sommet. Graines 5 orbiculaires, comprimées, ailées, mar- ginées. Habite diverses parties du Japon, principalement l’île Nippon, les THUIOPSIS. 119 vallées humides de la chaîne Hakone.— Introduit à Leyde en 1853. — Assez rustique. Fhuiopsis dolabrata nana, Sieb. et Zucc. /. c. Endl. Syn. Conif. 54. Gord. Pinet. Suppl. 100. Petit arbuste dépassant rarement 2 mètres de hauteur. Feuilles plus petites que celles de l'espèce. — Très-fréquemment cultivé dans les jardins autour de Yeddo; on le cultive tout parti- culièrement en pots. Thuiopsis dolabrata variegata, Fortune, Gord. Pinet. Suppl ; 100. Cette variété, introduite en 1861, des jardins de Yeddo, par M, Fortune, se distingue du type par la panachure blanche de ses feuilles et de ses rameaux. Elle est très-vigoureuse, plus buisson- neuse que le type, et pousse mème plus rapidement que ce der- nier, ce qui est une exception parmi les plantes à feuilles pana- chées. Les boutures que l’on fait avec les branches poussent très-vigoureusement ; elles ont en outre cet avantage de former des têtes plus promptement que celles provenant du type. 2, Thuiopsis læte-virens, Zindley. Tauiopsis LÆTE-VIRENS, Lindl. Gardn. Chron. 1861. p. 428. Reg. Gar- tenfl. 1863. p. 56. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 289. Tige droite. Branches subdressées. Rameaux, ramules et ra- milles distiques, nombreux, très-comprimés. Feuilles squammi- formes ; les faciales supérieures ovales ; les latérales naviculaires, pliées, embrassantes ; toutes obtuses. Chez toutes aussi la partie qui regarde la terre est légèrement concave et marquée dans la concavité d’une ligne glauque argentée. ; Plante charmante et des plus élégantes, très-ramifiée, à peu près semblable pour l’aspect et le facies au Thuiopsis dolabrata, mais avec des dimensions moindres. La plante parait aussi devoir n’ac- quérir que de faibles dimensions ; elle est beaucoup plus compacte que le T. dolabrata, dont ci n’est très-probablement qu'une forme. Habite la Chine, d’où il a été introduit en 1861. — Assez rus- tique. 120 . CHAMÆCYPARIS. Lors même que les Thuiopsis n'auraient d'autre avantage pour nous que d’orner les serres, ou, dans certaines localités, les jar- dins paysagers, ce n’en seraient pas moins des plantes très-pré- cieuses. En effet, le port et l'aspect, très-beaux, n’ont pas d’ana- logues dans les plantes aujourd’hui connues. Culture, La vigueur des Thuiopsis en rend la culture facile; ils semblent cependant redouter l’excès d'humidité. Une terre légère et substantielle, bien drainée, leur convient beaucoup. Les ter- rains siliceux, un peu frais, leur conviennent également très-bien ; il sera donc bon, lorsque les terres ne contiendront pas de silice, d'y ajouter de la terre de bruyère. Multiplication. Elle est des plus faciles. On multiplie les Thuiopsis par graines qu’on traite comme 1l a été dit pour les Fre-- nelä, les Widdringtonia, etc. On donne aux plants les mêmes soins qu’on donne à ceux de ces genres. Mais le plus souvent on les multiplie par boutures et par greffes. Les premières se font sous cloches dans la serre à multiplication ; elles reprennent très- bien. Quant aux greffes on les fait en placage sur Biota Orien- talis ; elles reprennent promptement et poussent vigoureusement ; elles vivent aussi très-bien sur ce sujet. Usages. Au point de vue de l’ornement peu de végétaux sont plus beaux, soit qu'on les cultive en pots ou en caisses pour orner les serres froides, soit qu’on puisse les planter en pleine terre. On peut même espérer, vu la rusticité de ces plantes, les dimensions qu'atteint le T, dolabrata, et surtout les qualités de son bois, qui, dit-on, est très-estimé au Japon, qu'on pourra, dans certaines par- ties de la France, en tirer parti au point de vue de l’exploitation. XIII. Chamæcyparis, Spach. RETINOSPORA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. II. 36 (pro parte). CHAMÆPEUCE, Zucc. in Endl. Encheir. Bot. 139. CaamæcypaRis, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 329. Endl. Syn. Conif. 60 (pro parte). Knight, Syn. Conif. 20. Carr. Man. des PL. IN. 327 (pro parte). — Tr. gén. Conif. 132 (pro parte). Gord. Pinet. 49 (excel. Ch. thurifera). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 247 (pro parte). CHAMÆCYPARIS. 121 Fleurs monoïques sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux, cylindriques. Étamines opposées-dé- cussées sur l’axe, insérées sur # rangs, à connectif excen- triquement pelté, orbiculaire, mutique. Loges 2-4 longitu- tudinalement déhiscentes. Les femelles : Chatons solitaires, _ subsphériques. Écailles ovulifères 4-12 opposées-décussées sur l’axe. Ovules 2-3 à la base des écailles, épaissis, dressés, à micropyle brièvement raccourci en forme de bouteille. Strobiles sphéroïdaux , composés d’écailles ligneuses, sub- orbiculaires ou parallélipipèdes-anguleuses, peltées, bom- bées au centre, d’abord étroitement conniventes, enfin écar- tées. Graines 2-3 à la base de l’onglet des écailles, ellipti- ques ou suborbiculaires, comprimées, aplaties ou anguleuses, atténuées de chaque côté en une aile membraneuse. Em- bryon à 2 cotylédons, à radicule cylindrique supère. Maturation annuelle. Arbres à ramules et ramilles comprimés. Feuilles squam- miformes, tres-rapprochées, étroitement appliquées, HÉNÉÉS HEC LRORLES 0e oem +... CHAMÆCYPARIS. Arbrisseaux ou arbustes tres-buissonneux, à ramules et ramilles nombreux, épars, très-grêles, cylindriques ou à peine tres-léserement anguleux. Feuilles distantes, longuement aciculaires, très-étroites, étalées, opposées- décussées, les supérieures parfois subsquammiformes. RETINOSPOR A. 4. Chamæecyparis sphæroiden, Spaci. CUPRESSUS NANA MARIANA, etc., Plukn. Mant. 61. t. 345. f. ï. TaurA SPHÆROIDALIS, Rich. Conif. 45. t. 8. CuPrEssus THY01DES, Linn. Spec. 1422. Du Roi, Harbk. éd. Pott. I. 273. Wangenh. Beitr. 8. t. 2. f. 4. Willd. Baumz. 111. Loisel. Nouv. 4° CHAMÆCYPARIS. Duham. WI. t, 2. Mich. Arbr. for. II. t. 2. Hook. FL. Bor. Amer. II. 165. Loud. Arbor. IV. 2475. f. 3327. — Encycl. of Trees, 1074. Î. 1997. Desf. Hist, Arbr. IT. 597. Schk. Handb. III. 286. 310. CHAMÆCYPARIS SPHÆROIDEA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 331. Endl. Syn. Conif. 61. Lindl. et Gord. Journ. Hort.Soc. V.207. Knight, Syn. Conif. 20. Carr. Man. des PL. IN. 328. — Tr. gén. Conif. 133. Gord. Pinet, 49. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 248. WHITE CEDAR, Anglo-Amér. É Faux Taura, Franc. Arbre atteignant jusqu’à 25 mètres de hauteur sur 60 centim. à 1 mètre de diamètre, dans certaines parties de l'Amérique, mais dépassant rarement 8-10 mètres dans nos cultures, où il ne forme même, le plus ordinairement, qu’un arbrisseau de 2-6 mètres, py- ramidal, à tête arrondie. Tige droite, très-branchue dès la base dans les jeunes individus, se dénudant assez promptement. Branches dressées-étalées, plus rarement déclinées, très-garnies de ramillès déliées et courtes. Feuilles squammiformes, très-petites et forte- ment imbriquées dans les individus adultes, adnées-décurrentes à la base, obtuses et très-courtement atténuées au sommet. Strobiles sphéroïdaux, nombreux sur de petits ramules, et souvent réu- nis en quantité considérable, de la grosseur d’un Pois, d'abord verts, finalement brunâtres, très-glauques, à écailles ridées, tu- berculées ou mucronées vers le centre. Habite dans l'Amérique nord-ouest les districts de New-Jersey, du Maryland, de la Virginie, etc. Commun au Canada. — Introduit en 1736. — Très-rustique. Chamæcyparis sphæroidea variegata, Endl. Syn. Conif. 62. Knight, Syn. L. c. Carr. Man. des PL, IN. 328. — Tr. gén. Conif. 133. Gord. Pinet. 50. CHAMÆCYPARIS VARIEGATA, HOrt. CUPRESSUS THYOIDES VARIEGATA, Loud. Encycl. of Trees, 1075. THUIA SPHÆROIDEA VARIEGATA, Hort. Plus délicate et moins compacte que l’espèce, cette variété s’en distingue encore par ses ramules plus déliés et plus allongés, et _par ses feuilles panachées de blanc-jaunâtre. Chamæcyparis sphæroidea glauca, Endl. Syn. Conif. L. c. Gord. Pinet. l. c. Knight, /. c. CaaAmzæcyPpaRis KEWENSIs, Hort. CUPRESSUS SPHÆROIDEA PENDULA, Hort.ex Gord. L. c. CHAMÆCYPARIS. 123 CUPRESSUS THUIOIDES KEWENSis, Hort. CUPRESSUS THUIOIDES GLAUCA, Hort. THUIA SPHÆROIDEA GLAUCA, Hort. CHAMÆCYPARIS KEWENSIS GLAUCA, Hort. CHAMÆCYPARIS SPHÆROIDEA KEWENSsIs, Carr. Man. des PI. L, €, — Tr. gén. Conif. 133. Knight, L. c. Arbrisseau plus petit que l’espèce, dont il a du reste tous les ca- ractères. Branches nombreuses, courtes. Ramules étalés, quel- quefois défléchis. Plus compacte que le type, cette variété s'en Here surtout par toutes ses parties herbacées, qui sont très-glaucescentes bleuâ- tres. Chamæcyparis sphæroidea nana, Endl. /. c. Carr. Man. des PI. {. c. — Tr. gén. Conif. 134. Gord. [. c. CUPRESSUS THYOIDES NANA, Loud. Æncycl. of Trees, 1075. CUPRESSUS NANA, Hort. aliq. THUIA SPHÆROIDEA NANA, Hort,. Variété très-naine, compacte, à rameaux nombreux, glauces- cents, formant un petit buisson arrondi, presque sphérique. Chamæcyparis sphæroidea atrovirens, Knight, Syn. Conif. 20. Gord. Pinet 50. CHAMÆCYPARIS ATROVIRENS, Hort. CUPRESSUS THYOIDES ATROVIRENS, Laws. ex Gord. L. c. Diffère par toutes ses parties, qui sont d’un vert très-foncé, brillant, sans trace de glaucescence. Chamæcyparis sphæroïidea Andelyensis. RETINOSPORA SQUARROSA LEPTOCLADA, Gord. Pinet. Suppl. 91 (in parte), non Zuccarini. Arbrisseau de 2-4 mètres de hauteur, formant une pyramide co- nique, très-compacte. Branches nombreuses, dressées-étalées, courtes. Ramules et ramilles très-comprimés, assez larges et minces, très-rapprochés, courts ; ceux des parties non caractéri- sées presque cylindriques, portant des feuiiles aciculaires oppo- sées-décussées, très-étroites, longues de 4-6 millim., molles, glaucescentes en dessous. Feuilles des ramules caractérisés squammiformes, imbriquées ; celles des côtés plus longues, écar- 124 CHAMÆCYPARIS. tées au sommet, très-aiguës, glauques sur les deux faces, mais beaucoup plus en dessous. OBserv. Cette variété très-remarquable a été obtenue, vers 4850, par M. Cauchois, pépiniériste aux Andelys (Eure), de graines du Chamaæcyparis sphæroidea. Cet horticulteur la conserva longtemps sans nom; c’est ainsi qu'elle figura à l'exposition universelle d’horticulture de Paris, en 1855. Plus tard M. Cauchois la vendit à MM. E.-G. Henderson et fils, qui la baptisèrent, à tort, du nom de Retinospora leptoclada, sous lequel elle est revenue en France. Le Retinospora leptoclada, sorte japonaise qu’on trouvera décrite plus loin, n’a aucun rapport avec son homonyme, la variété française. Lorsqu'on froisse les ramilles du Ch. sphæroïdea Andelyen- sis il s’en dégage une odeur pénétrante, analogue à celle de ‘la Sabine, caractère que possède sa mère, le CA. sphæroidea, et que n’ont pas les autres espèces du genre. Il résulte de tout ceci que, sous le nom de Relinospora squarrosa leptoclada, M. Gordon a confondu deux choses très- distinctes : le Retinospora squarrosa leptoclada, Sieb. (Gord. Pinet. 297), etle Retinospora squarrosa leptoclada, Luce. (Gord. Pinet. Suppl. 91), qui n’est pas la plante japonaise, mais celle qui est d’origine française, et qui, je le répète, n’est autre que le Ch. sphæroidea Andelyensis. La description qu’il a donnée dans son Supplément doit donc être appliquée, en grande partie du moins, à la variété française, qui n’est même pas un Retinospora. Chamæcyparis sphæroiden pyramidata, Jori. Sénécl. Branches courtes, subhdressées, assez rapprochées, — Cette va- riété, très-distincte, forme une sorte de petite colonne étroite. Chamæcyparis sphæroidea pygmæa. CHAMÆCYPARIS PUMILA, Hort. Tige nulle. Rameaux et ramules nombreux, un peu comprimés, d’un aspect violacé, bleuâtre. Feuilles squammiformes, fortement imbriquées, marquées de lignes glauques. Cette variété, extrêmement remarquable, obtenue par M. A. Sé- néclauze, ne s'élève, pour ainsi dire, pas. Agée de dix ans, la plante CHAMÆCYPARIS. 123 mère à à peine 15 centim. de hauteur ; elle forme un petit buisson diffus dont l'aspect a quelque rapport avec celui que présente le Dacrydium cupressiforme. 2, Chamæcyparis Boursierii, Decaisne. Curressus LAwsoNIANA, Murr. in Edimb. New. Philos, Journ.1I.1855. p. 292 (cum ic.). Gord. Pine. 62.— Suppl. 24. Britann. Fascic. XV (cum ic.). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 246.3. E. Nelson, Pinac. 72. J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5581. 1866. CHaAMzÆcypaARIS BOURSIER, Decne. Ann. Soc. bot. de France, I. 1854. p. 70. " Grand arbre, atteignant 25-30 mètres de hauteur sur environ 60 centim. de diamètre. — Jeunes plantes : Branches alternes ou éparses, très-densement chargées de ramilles. Feuilles squammi- formes, imbriquées, écartées au sommet, irès-aiguës, marquées de lignes glauques souvent très-prononcées, caractère qui donne à la plupart des jeunes plantes un aspect bleuâtre. — Plantes adultes : Branches étalées, très-rapprochées, arrondies, cou- vertes d’une écorce gris-cendré, lisse, finalement brune. Ra- mules et ramilles tres-nombreux, distiques, gros, subcylindriques ou presque tétragones, à angles arrondis, très-densement chargés de feuilles glauques. Feuilles squammiformes, opposées-décussées, très-rapprochées, fortement imbriquées, obtuses, d'un vert gris ou glaucescent. Chatons mâles petits, plus ou moins rougeûtres. Stro- biles nombreux, à l'extrémité de courtes ramilles, subsphériques, de la grosseur d’un Pois, glaucescents, puis brunâtres, com- posés de 8 écailles rhomboïdales ou trapéziformes fortement épais- _Sies vers le milieu, portant un peu au-dessous du sommet une protubérance tuberculiforme étalée à la base, comprimée, réflé- chie, mucronée. Graines nombreuses, petites, comprimées sur les bords, qui sont amincis en une aile membraneuse qui ordinaire- ment dépasse l’écaille, à testa coriace, d’un jaune brunâtre lui- sant. Habite, dans les montagnes du nord de la Californie, les vallées humides, par 40 à 42 degrés de latitude. — Introduit vers 1856 — Très-rustique. Chamæcyparis Boursierii aurea. CuPREssus LAWSONIANA AUREA, Gord. Pinet. Suppl. 24. “ 126 CHAMÆCYPARIS. Cette variété, plus délicate et beaucoup moins vigoureuse que l'espèce, n’acquiert relativement que de faibles dimensions ; ce qui la distingue surtout c’est la panachure des feuilles et des ra- milles, qui est jaune. | Chamæcyparis Boursierii nana, - Cupressus LAWSONIANA NANA, Hort. Branches courtes, très-nombreuses, dressées. — Variété très- naine. Chamæcyparis Boursierii argentea. Cupressus LAWSONIANA ARGENTEA, Gord. Pinet. Suppl. 24. Cette variété se distingue par toutes ses parties, qui, d'abord très-glauques, lui donnent un aspect argenté ; mais ce caractère, qui est d'autant plus sensible que les plantes sont plus jeunes, s’affaiblit à mesure qu’elles deviennent adultes. — Variété vigou- reuse, très-belle. OgBserv. La croissance du Chamaæcyparis Boursierü est tel- lement rapide que sa flèche, allongée et relativement grêle, est toujours penchée comme celle du Cèdre Déodara; maïs : cette flèche se relève à mesure qu’elle prend de la force, de sorte que finalement la tige n’en est pas moins très-droite. Lorsque la végétation est forte, les ramifications sont courtes, distantes, grêles et souvent pendantes. Cette espèce présente aussi cette particularité qu’elle fruc- tifie très-jeune. Il n’est pas rare, en effet, que les individus âgés de cinq à six ans donnent de bonnes graines, fait qui semblerait indiquer qu'elle ne devra atteindre que de faibles dimensions. J'ajoute que le Ch. Boursierii est un excellent sujet, que, in- dépendamment de ce qu'il est très-vigoureux et peu délicat, tous les Biota, les Retinospora, les Chamaæcyparis, etc., re- prennent et vivent très-bien lorsqu'on les greffe sur lui. J'ajoute encore que, dans les semis qu’on fait de grai- nes du Ch. Boursierii, on retrouve fréquemment, comme dans le Thuia gigantea, deux formes différentes : l’une PY= ramidale, qui se tient bien; l’autre, au contraire, à bran- CHAMÆCYPARIS, 127 ches distantes, relativement grêles et peu nombreuses, là- chement écartées. La première de ces deux formes est de beaucoup préférable. Mais, indépendamment de ces carac- tères, on trouve chez l’une comme chez l’autre forme des individus plus ou moins fertiles ; il en est même de tellement fertiles que c’est à peine s’ils poussent, tandis que d’autres fructifient très-peu ; ce sont ces derniers, ordinairement les plus beaux, qui acquièrent les plus grandes dimensions. Dans les semis on trouve aussi des individus très-glauques, mais la plupart perdent cette couleur en vieillissant. 8. Chamæcyparis Nutkaensis, Spac/. Taura ExCELSA, Bong. Vég. Sitch. in Mém. Académ. Saint-Pétersb. VI. 2° sér. 164. as CuPREssus AMERICANA, Trautv. Zmag. PI. 12. t. 7. CuPressus NuTkAENSIs, Lamb. Pinet. éd. 2. IT. 113. Hook. FI. Bor. … Amer. Il. 165. Nutt. Sylv. North Amer. Il. 165. Tavuiopsis BorEaALIS, Fisch. Carr. Tr. gén. Conif. 113. — Man. des PI. IV. 324. Tauiopsis BOREALE, Hort. Tauiopsis TeauGATsKkoY et THuropsis TCHUGATSKOYÆ, Hork, Tuauropsis CUPRESSOIDES, Carr. Man. des PI. I, c. CHAmMzæcyPARIS NOOTKAENSIS, Gord. {. c. ; CHamæcyPARIS NUTKAENSIS, Spach, Hisé. Vég. phan. XI. 333. Endl. Syn. Conif. 62. Carr. Man. des PI. IV. — Tr. gén. Conif. 134. Gord. Pinet. 66 (excl. syn. Raffinesq.). —- Henk. et Hochstt. Syn. der Na- delh. 250. CHAMÆCYPARIS EXCELSA, Fisch. in Herb. Sitka.: Arbre atteignant 30 mètres et plus de hauteur. — Jeunes plantes : Branches étalées ; rameaux souvent un peu diffus, à ra- mules distiques, comprimés. Feuilles squammiformes, glauces- centes, opposées-décussées, élargies-décurrentes à la base, plus ou moins longuement acuminées au sommet en un mucron aigu. Plantes adultes : Branches nombreuses, dressées-étalées, à ra- mules et ramilles comprimés, très-rapprochés, distiques, à rameaux souvent pendants, disposés en tous sens, étalés, couverts d'une écorce jaunâtre. Feuilles toutes squammiformes, étroitement im- briquées, acuminées-aiguës" dans les jeunes individus, plus tard 128 CHAMÆCYPARIS. courtement ovales, obtuses chez les plantes adultes. Strobiles soli- taires, globuleux, atteignant environ 8 millim. de diamètre, com- posés de 4 écailles subtrapéziformes portant vers le centre un mu- cron élargi, tuberculeux, assez gros, fortement renflé à la base, d’un vert glaucescent, plus tard pruineux, prenant souvent par place, et bien avant la maturité, une couleur violet noir. Graines 2, 3, insérées à la base de chaque écaille, à tégument osseux cartilagi- neux, prolongé de chaque côté en une aile membraneuse souvent plus large que la graine, échancrée à ses deux extrémités. Habite, dans le nord-ouest de l'Amérique, vers la baie Nutka, aux environs de l’observatoire de Inlet, dans l’île Sitcha. — Introduit en 1851. — Très-rustique. Chamæcyparis Nutkaensis variegata, Tauiopsis BOREALIS VARIEGATA, Hort. Plus délicate que l'espèce, cette variété, probablement due à un accident, se distingue encore par des feuilles et des ramilles pa- nachées. Osserv. Cette espèce a été introduite de Russie en France en 1851; lorsqu'on en coupe les parties encore herbacées, elle répand une odeur pénétrante assez désagréable, qui a quelque rapport avec celle que dégagent certains Genévriers du groupe Sabina. Il est donc difficile d'expliquer comment M. Gordon a pu voir dans cette plante la même espèce que celle que Raffinesque a nommée Abies aromalica, qu’on trou- vera décrite plus loin, On le comprend d'autant moins que les caractères de ce dernier, indiqués soit par Raffinesque, soit par Lewis et Clarke, ne se rapportent aucunement avec ceux que présente le Cramæcyparis Nutkaensis. J'ajoute, afin. de faire mieux comprendre combien ce rapprochement est forcé, que les auteurs cités ci-dessus ont dit de l’Abies aroma- tica « qu’il est semblable en {ous points au Balsam canadien (Abies balsamea) ; » phrase que M. Gordon a répétée en partie (Pinet. Suppl. 25) en disant : « Resembling the Canadian Balsam, » caractère que n’a certainement pas le Ch. Nuthkaensis. J'ajoute encore que le Ch. Nutkaensis a quelque rapport avec certains Cyprès, notamment avec le Cupressus Knightiana, de sorte que par tous ses caractères cette espèce semble être CHAMÆCYPARIS. 129 une sorte de médium ou de trait d'union entre les Biota et les Cyprès. : Cette espèce, qui est très-vigoureuse, est aussi très-belle ; elle est même élégante par son aspect général, et, comme elle atteint de grandes dimensions, on peut espérer qu’elle servira à deux fins : à orner d’abord; plus tard à servir l’industrie . par son bois, qui, dit-on, est de bonne qualité. Elle a donné quelque fruits, en 1864, chez M. le comte de Saporta , à Aix en Provence, et en très-grande quantité, en 1866, chez M. André Leroy, pépiniériste à Angers. Le Ch. Nutkaensis présente cette particularité que, lorsqu'on prend pour la multiplication des rameaux non caractérisés, c’est-à-dire très-ramifiés, à ramifications non distiques, et qui portent des feuilles aciculaires, non-seulement elles s’enracinent beaucoup plus tôt, mais encore elles forment de belles plantes compactes et bien garnies, ce qui n’a souvent pas lieu lorsqu'on prend des ramilles à ramifications disti- ques; dans ce cas, en effet, les plantes restent parfois pen- dant très-longtemps grêles et peu ramifiées. 4. Chamæcyparis obtusa, Sieboldi et Zuccarini. RETINOSPORA oBTusA, Sieb. et Zucc. FL. Jap. II. 38. t. 121. Gord. Pinet. 295.— Suppl. 93. CHAmzæcypAris o8TusA, Sieb. et Zucc. ex Endl. Syn. Conif. 63. Lindl]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV. 328. — Tr. gén. Conif. 136. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 252. ReTiNosPorA Fusinoki, Zucc. ex Gord. Pinet. Suppl. 95. Fu-si-No-Ki Où HINOKI, Japon. HEN-HAK, Chin., c'est-à-dire Arbre du soleil. Arbre atteignant 20-30 mètres de hauteur sur 12 50 de diamètre. Branches étalées. Ramules distiques, très-rapprochés. Feuilles squammiformes, quadrisériées, appliquées et presque adnées dans toute leur longueur : celles de la rangée inférieure ovales rhom- boïdales, planes ; celles des séries latérales carénées, comprimées sur chacun des bords, légèrement aiguës, presque falciformes, du double plus longues que les premières. Strobiles solitaires, ses- siles au sommet des ramilles, de la grosseur d’un Pois, composés TRAITÉ DES CONIFÈRES. 9 130 CHAMÆCYPARIS. de 8-10 écailles décussées, cunéiformes à la base, élargies au som- met, parallélipipèdes, brièvement bombées au centre, un peu ru- gueuses. Graines 2 à la base de chaque écaille, dressées, oblon- gues, elliptiques, prolongées sur Les côtés en une aile membraneuse mince, à peine plus longue que la graine. Graines très-petites, comprimées, presque orbiculaires, un peu déformées par la pres- sion, d’un roux-brun, bordées d’une aile membraneuse. Habite, au Japon, les montagnes de l’ile Nippon, où il constitue de vastes forêts. — Introduit en 1862. — Très-rustique. OBsenv. Les Chamaæcyparis obtusa que l’on rencontre au- jourd’hui dans le commerce sont encore petits; ils poussent assez vigoureusement. Leur aspect général rappelle un peu le Ch. Nuthkaensis; leurs ramilles sont distiques, très-comprimées; leurs feuilles, étroitement imbriquées, embrassantes par leur base, sont vertes sur la partie qui regarde le ciel, plus ou moins glaucescentes sur la partie qui regarde la terre; elles sont courtement ovales, obtuses, non écartées au sommet. A mesure que les plantes vieillissent elles se modifient et paraissent alors intermédiaires entre les Biota et les Thuia. Les qualités que présente le bois du° Ch. obtusa font que cet arbre est très-estimé au Japon. Voici, à ce sujet, ce que rapportent Sieboldt et Zuccarini : « Un auteur japo- nais dit que le Hinoki (Chamaæcyparis obtusa) est la gloire des forêts comme le héros est celle des hommes, et que cet ar- bre, d’un aspect imposant, est dédié au soleil. Son tronc, droit et raide, atteint 20-30 mètres, 150 à 2 mètres de dia- mètre; ses branches sont étalées en éventail, d’un vert clair et luisant; son bois, blanc, fin et compacte, acquiert, lors- qu’il est travaillé, le brillant de la soie. C’est à cause de ces qualités précieuses que les Japonais l’ont cru digne d’être consacré au dieu soleil et qu'ils s’en servent pour la cons- truction des chapelles et des petits temples de cette divinité. Il en est de même pour les ustensiles de bois dont on se sert à la cour du micado ; ils sont tous faits avec le Hinoki et res- tent dans leur couleur naturelle sans être vernis. Les éven- tails de ce prince et de ses femmes se composent de petites planchetites ingénieusement jointes par des fils de soie, qui brillent des couleurs de l’arc-en-ciel. La valeur de cet arbre tr CHAMÆCYPARIS. 131 en fait un article de grande importance pour le commerce de Ce‘pays, et sa culture est très-répandue dans toutes les par- ties de l’empire japonais. » (Sres. et Zuac. /. c.) On possède aujourd’hui plusieurs variétés du Ch. oblusa ; en voici quelques-unes, / Chamæcyparis obtusa nana. RETINOSPORA OBTUSA NANA, Hort. Beaucoup plus petite que l'espèce, cette variété s'en distingue encore par ses branches, ses rameaux et ses ramilles, qui sont plus grèles et plus courts. | Chamæcyparis obtusa nana aurea, RETINOSPORA OBTUSA AUREA, Gord. Pinel. Suppl. 93. KwA-FURI-HACH, C'est-à-dire Arbre à feuilles panachces, Japon. Cette variété, à peu près semblable à la précédente par le port et le facies, s’en distingue par ses jeunes pousses, qui, au prin- temps, prennent une couleur jaune d’or qu’elles perdent l'été, absolument comme cela arrive pour le Biota Orientalis. . Chamæcyparis obtusa argentea. RETINOSPORA OBTUSA ARGENTEA, Gord. /. c. 94. RETINOSPORA OBTUSA VARIEGATA. Plante un peu plus élancée que la précédente, dont elle se dis= tingue encore par la panachure, qui est blanc-jaunâtre, partielle, — Variété délicate. Chamæcyparis obtusa pygmæa, RETINOSPORA OBTUSA PYGMÆA, Goïd. /. €. 94, TaurA PYGMÆA, Hort. Petit arbuste buissonneux, couché, à ramules et ramilles très= vourts et très-rapprochés, disposés en sortes de panaches horizon- taux ou flabelliformes, étalés presque sur le sol. Cette variété est une véritable miniature, une sorte de petite Sélaginelle lorsqu'elle est franc de pied ; il en est autrement lors- qu'elle est greffée sur le Chamæcynaris Boursierii, car alors les 132 CHAMÆCYPARIS. branches s’allongent, s'effilent; dans ce cas les plantes sont à peine reconnaissables. Chamæcyparis obtusa lycopodioides. RETINOSPORA LYCOPODIOIDES, Gord. Pinel. Suppl. 92. RETINOSPORA MONSTROSA , Hort. CRYPTOMERIA, Spec. Hort. aliq. Plante naine, assez vigoureuse. Rameaux et ramules très-irré- guliers, gros, monstrueux, parfois subtétragones et contournés, parfois aussi comme un peu fasciés, crispés. Feuilles d’un vert sombre ou très-foncé, glaucescentes sur la partie qui regarde le sol. — Variété monstrueuse, accidentelle. Toutes ces variétés sont fréquemment cultivées au Japon, d'où elles ont été envoyées de 1861 à 1863 par M. Fortune. 5. Chamæcyparis pisifera, Sicholdt et Zuccarini. RETINOSPORA PISIFERA , Sieb. et Zucc. F1, Jap. II. 39. t. 122. Gord. Pinet. 295. CHAMÆCYPARIS PISIFERA, Sieb. et Zucc. ex Endl. Syn. Conif. 64. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV. 329. — Tr. gén. Conif. 138. Henk. et Hochstt. Sy. der Nadelh. 254. SAWARA, Japon. KwA-HAK, Chin. Arbre plus petit et plus grèle que le Chamæcyparis obtusa. Branches dressées-étalées. Ramules distiques, comprimés, nom- breux. Feuilles décussées, squammiformes ; celles des séries-su- périeures et inférieures ovales-lancéolées, acuminées ou cuspidées, planes, carénées ; celles des séries latérales comprimées sur cha- que bord, carénées, presque falquées, acuminées, toutes marquées de stomates à la face inférieure des ramules et subglaucescentes. Fleurs monoïques. Chatons mâles cylindriques, obtus. Chatons femelles terminaux comme les mâles, ovales, globuleux, composés de 10-12 écailles opposées-décussées. Ovules 2 à la base de chaque écaille. Strobiles globuleux, de la grosseur d’un Pois, à écailles dé- cussées, horizontalement étalées, cunéiformes à la base, dilatées au sommet en une surface irrégulièrement parallélipipède, bom- bées au centre, d’un brun fauve. Graines 2 à la base de chaque 2 ECTS ed AT CHAMÆCYPARIS, 133 écaille, oblongues-elliptiques, atténuées supérieurement et entou- rées de chaque côté, excepté à la base et au sommet, d’une aile membraneuse, brunâtre. Ogserv. Les plantes que l’on rencontre dans les cultures sont encore très-petites; les caractères qu’elles présentent sont les suivants : Rameaux très-garnis de ramules et de ra- milles distiques, comprimés. Feuilles squammiformes, for- tement imbriquées, vertes sur toute la partie supérieure, marquées de lignes glauques farinacées sur toute la partie inférieure (celle qui est tournée vers la terre), écartées, acu- minées aiguës au sommet. Voici les caractères que m'ont présentés quelques individus qui ont fructifié chez M. André Leroy, à Angers, en 1866. Ra- milles assez épaisses, légèrement comprimées. Feuilles for- tement appliquées, squammiformes, obtuses. Chatons fe- melles très-nombreux, placés à l'extrémité de courtes ramilles distiques, composés d’écailles imbriquées, glauces- sentes-pruineuses, légèrement étalées, bientôt plus rappro- chées et connées, valvaires. Strobiles subsphériques, d’envi- ron 6-8 millim. de diamètre. Habite, concurremment avec l’espèce précédente, plusieurs provinces de l’île Nippon. — Introduit vers 1862. — Très- rustique. Chamæcyparis pisifera aurea. RETINOSPORA PISIFERA AUREA , Fortune ex Gord. Pinet. Suppl. 94. Plus petite et beaucoup plus buissonneuse que l'espèce, cette variété s’en distingue encore par des ramilles et des feuilles qui, à certaines époques de l’année, notamment lorsqu'elles commencent à pousser, ont une couleur jaune d'or analogue à celle que prend le Biota Orientalis aurea. Cette variété ne verdit jamais complé- tement; elle conserve toujours une teinte pâle. Elle est délicate et souvent brûlée par le soleil. Chamæcyparis pisifera argentea, CHAMÆCYPARIS PISIFERA VARIEGATA, HOrt. RETINOSPORA PISIFERA ARGENTEA , Fortune ex Gord. Pinet. Suppl. 95. 134 CHAMÆCYPARIS. Plante naine, buissonneuse, délicate si elle est très-panachée, à feuilles squammiformes , assez longuement écartées, acuminées , très-aigués. Diffère de la précédente par la couleur de la pana- chure qui est d’un blanc d'argent, comme chlorosée. — Craint le grand soleil. Cette variété, de mème que la précédente, est cultivée au Japon, d’où elle a été envoyée par M. Fortune en 1861. Chamæcyparis pisifera nana variegata, Hort. Plante naine, tres-buissonneuse, compacte. Ramules courts, très- garnis de feuilles, les uns verts, mélangés cà et là de quelques au- tres qui sont d'un beau jaune d’or. — Variété assez constante. Chamæcyparis pisifera flavescens, RETINOSPORA PISIFERA FLAVESCENS, Hort. Sans être panachée, dans le sens exact du mot, cette variété se distingue surtout à sa couleur, qui est blanc-jaunâtre. OBSERVATION RELATIVE AUX CHAMÆCIPARIS JAPONAIS. Dans les semis de graines des Chamaæcyparis pisifera et obtusa tirées du Japon et qu’on a faits en Angleterre, on a obtenu diverses formes tout à fait analogues à celles qu'on avait trouvées soit en Chine, soit au Japon, et qu'on a impor- tées en Europe. Mais, indépendamment de ces formes japo- naises, on en a obtenu différentes autres, parmi lesquelles quelques-unes dont les ramifications, simples, grêles et très- longues, sont plus ou moins flabelliformes. Il est donc pro- bable que très-prochainement on mettra dans le commerce de nouvelles variétés, que ces espèces se confondront par les intermédiaires (leurs enfants), et qu’alors ce type ja- ponais présentera autant de variétés (si ce n’est plus) que le Biota Orientalis, qui est originaire du même pays, et du- quel probablement aussi il sera difficile de les distinguer. = CHAMÆCYPARIS. 135 - ._ Espèce douteuse, &G, Chamæcyparis thurifera, Endlicher. CUPRESSUS THURIFERA , Humb. Bonpl. et Kunth. Nov. Gen. et Spec. IT. 3 (non Schlecht. eé aliqg. auctor.). JUNIPERUS THURIFERA, Bonpl. Mss. in Herb. Willd. (non L.). CHAMÆCYPARIS THURIFERA, Endl. Syn. Conif. 62. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Tr. gén. Conif. 135. Gord. Pinef. 50. CEDRO, Mexic. « Arbre très-élevé, résineux, à rameaux étalés, les inférieurs réfléchis au sommet. Ramules nombreux, arrondis, bruns, gla- bres. Feuilles sessiles , imbriquées sur 4 rangs, ovales lancéokes, d'environ 2 millim. de longueur; celles des ramules plus épaisses et beaucoup plus grandes, subulées, fortement dilatées à la base, brunâtres. Galbules pédonculés à l’aisselle des rameaux, solitaires, globuleux, de la grosseur du fruit du Prunus spinosa, pruineux glaucescents. Écailles anguleuses, peltées, ligneuses-subéreuses, presque bossues au centre, un peu lisses. Nucules 3 (?) sous cha- que écaille, osseux, convexes, trigones. Graines incomplètes dans notre échantillon. Bois propre à la construction. » (Kuntx, L. c.) Ogserv. Le Chamaæcyparis thurifera, Endl., appartient-il à ce genre? Le fait ne me paraît pas probable; tout me porte à croire que c'est une espèce de Cyprès qui a été mal étudiée, d’après des échantillons imparfaits. J'ajoute que cette espèce n’a probablement jamais été introduite, et que la seule plante qui ait été répandue sous ce nom était un Biofa, ce qui prouve combien cette espèce est peu connue. Le genre Chamæcyparis se relie très-étroitement, soit par la végétation, soit par le port des plantes, avec les Biofa, d’une part; d’une autre part avec les Cupressus, Culture. Les Chamæcyparis sont des plantes rustiques, dont la culture, qui ne présente du reste rien de particulier, est à peu près la même que celle soit des Biota, soit des Thuia. Une terre con- sistante et légère, assez humide, mais reposant sur un sous-sol per- méable, leur convient; ils supportent plutôt l'excès de sécheresse LL 136 CHAMÆCYPARIS. que d'humidité. Il va sans dire que la terre devra être d'autant plus légère que les plantes seront plus Er ou plus délicates, Tous supportent le plein air. Multiplication. La multiplication des Chamaæcyparis se fait par graines, par boutures et par greffes. Les premières se sèment au printemps en pots ou en terrines si on a peu de graines , en pleine terre si l’on en a beaucoup. Si on sème en pleine terre et que la terre soit forte, on doit l’ameublir en y ajoutant un peu de terre de bruyère ou de sable siliceux. Les repiquages se font en pots si on a peu de plants et qu'ils appartiennent à des espèces rares, en pleine terre dans le cas contraire. Les boutures se font en pots, sous cloche, à chaud ; elles reprennent en général très-bien, sur- tout lorsqu'on EL ainsi qu'on doit toujours le faire, des ra- milles non caractérisées, c’est-à-dire de ces brindilles non com- primées, qui, en général, ont les feuilles aciculaires-linéaires. Dans ce cas, non-seulement la reprise se fait infiniment plus vite, mais on obtient des plantes beaucoup mieux faites, presque aussi belles que si elles provenaient de graines. Quant aux greffes, elles réussissent parfaitement. Le sujet dont on s’est servi jusqu’à ce our a été le Biota Orientalis ou l’une ou l’autre de ses variétés ; mais, aujourd'hui qu'on a le Ch. Boursierii, il vaut infiniment mieux le prendre pour sujet; car, indépendamment de ce que, comme je l’ai dit ci-dessus, 1l est rustique, vigoureux et qu’il vient à peu près partout, toutes les variétés de Chamæcyparis s'en ac- commodent très-bien, beaucoup mieux mème que du Biota. Usages. Les dimensions qu'acquièrent presque toutes les espèces de Chamaæcyparis, d'une part, de l’autre leur rusticité, jointe à la qualité ou aux propriétés que présente leur bois, font espérer que dans beaucoup de localités on pourra les cultiver au point de vue de l’exploitation. Au point de vue de l’ornement toutes présentent des avantages, soit qu'on les isole dans les grands jardins paysagers, soit au contraire qu'on en forme des oroupes. La plupart même présentent un port et un facies qui les rendent très-intéressants à ce double point de vue. RETINOSPORA. 137 XIV. Sous-Genre Retinospora (1). Les caractères organiques des Retinospora sont les mêmes que ceux des Chamaæcyparis proprement dits. Ces plantes diffèrent surtout par leurs caractères physiques ainsi que par ceux de leur végétation. Arbustes ou arbrisseaux très-buissonneux, à branches nombreuses, très-ramifiées, à rameaux, ramules et ramilles excessivement rapprochés-divariqués, épars, très-grêles , presque filiformes, cylindriques ou très-obtusément angu- leux. Feuilles distantes, longuement aciculaires, très-étroites, étalées, opposées-décussées, marcescentes. Maturation annuelle. £. Retinospora squarrosa, Sieboldt et Zuccarin. RETINOSPORA ERICOIDES, Zucc. ex Gord. Pinet. Suppl. 91 (non Hort.). CUPRESSUS ERICOIDES, Hort. | WiDDRINGTONIA ERICOIDES, Knight, Syn. Conif. 13. (1) Les caractères organiques sur lesquels on,sest appuyé pour établir la section Retiñospora ne me paraissent pas suffisants ; d’une autre part, comme ces caractères ne sont pas faciles à saisir, j’ai préféré, en les élevant au rang de sous-genres, m’appuyer sur les caractères physiques qui sont à la portée de tout le monde, et cela d’autant plus que ces caractères sont la conséquence d’une parenté ou d’une identité organique qui correspond à un méme tempé- rament ainsi qu’à un même mode de végétation et par conséquent à une coupe naturelle. Cette marche m’a semblé d'autant plus rationnelle que les nouvelles plantes introduites dans ce genre ne sont pas assez connues pour les classer avec - certitude. D’une autre part, l’ancienne classification ne pouvant s’établir que par l’examen des graines , et plusieurs de ces plantes ne fructifiant jamais dans nos cultures, il était irapossible de les classer. J'ajoute encore que la clas- sification scientifique d’après les caractères des graines offre le grand inconvé- nient de réunir des plantes très-différentes et d’en séparer d’autres dont tous les caractères de végétation, de facies, de tempérament, etc., sont absolument les mêmes. 138 | RETFINOSPORA. CHAMÆCYPARIS ERICOIDES, Carr. Tr.-gén. Conif. 140. CUPRESSUS sQUARROSA, Laws. ex Gord. Pinet. 296. CHAMÆCYPARIS SQUARROSA, Sieb. et Zucc. ex Endl. Syn. Conif. 65. Lindl. et Gord. Journ, Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IN. 329. — Tr. gén. Conif. 139. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 256. RETINOSPORA SQUARROSA , Sieb. et Zucc, F1. Jap. IT. 40. t. 123, Gord. Pinet. 296 (non Hort.). SINOBU-HIBA, Japon. D’après Zuccarini : Arbuste dressé, de 1-4 mètres de hauteur. Branches dressées, courtes, à écorce gris-cendré, brunâtre, se dé- tachant en lames minces, Ramules et ramilles très-nombreux, dressés ou étalés, cylindriques. Feuilles opposées-décussées, ter- nées ou quaternées, la plupart squarreuses, étalées, acéreuses, dé- currentes à la base, linéaires-aiguës; plus rarement (sur les ramules qui portent des chatons mâles) dressées, subappliquées, plus courtes, lancéolées et presque squammiformes, d’un vert gai, marquées en dessous, des deux côtés de la nervure médiane, de deux lignes glauques ; longues de 7-9 millim., larges d'environ 1. Chatons mäles terminaux, solitaires, subsphériques. Strobiles (d’après Zuccarini) globuleux, de la grosseur d’un petit Pois, com- posés de 10-12 écailles étalées, cunéiformes à la base, dilatées au sommet en une surface rhomboïdale à peine bombée au centre, d’un brun fauve. Graines 2 à la base de chaque écaille, dressées, atténuées supérieurement, dilatées de chaque côté en une aile membraneuse, brunâtre, plus longue que la graine. Dans nos cultures le Retinospora squarrosa forme une pyramide ou sorte de colonne étroite, excessivement compacte, arrondie au sommet, à rameaux et ramilles très-rapprochés, grèêles, cylindri- ques. Feuilles ternées, plus souvent opposées-décussées, molles, étalées ou défléchies, longues de 6-10 millim., souvent légèrement convexes en dessus, marquées en dessous de deux petites lignes glauques, brusquement et courtement atténuées au sommet (comme spatulées), obtuses. Habite, dans la province de Figo, l’île Kiou-Siou ; les forêts du mont Sukéjama, par 32° (L. B.) ; cultivé dans l’ile Décima et dans diverses localités du Japon.— Introduit vers 1843. — Gèle à Paris. Ogserv. Bien qu’on possède dans les Cultures des plantes assez fortes de cette espèce, aucune, que je sache, n’a encore . fleuri, de sorte qu’on n’en connaît les fruits que par ce qu’en a dit Zuccarsni. . RETINOSPORA. 139 Cette espèce est très-souvent confondue, à tort, avec une autre, le Retinospora pseudo-squarrosa, qui est d’origine fran- çaise (voir plus loin). Cette confusion a contribué énormé- ment à diversifier les opinions sur la rusticité de cette plante, qui est réellement sensible au froid, tandis que le À. pseudo- squarrosa, avec lequel on l’a confondu, est très-rustique. Cette espèce, qui rougit fortement l'hiver, conserve même très- souvent pendant l’été une couleur vert cuivré ou bronzé. Retinospora squarrosa variegata, Sieb, ex Gord. Pinet. DB CHAMAÆCYPARIS SQUARROSA VARIEGATA, Endl. Syn. Conif. 65. Carr. Tr. gén. Conif. 139. Diffère par ses ramules panachés-maculés de blanc. — Non in- troduit. Habite le Japon. « 2. Retinospora leptoclada, Zucc. ex Gord. Suppl. 91, CHAMÆCYPARIS SQUARROSA LEPTOCLADA, End. Syn. Conif. 65. Carr. Tr. gén. Conif. 139. RETINOSPORA SQUARROSA LEPTOCLADA, Sieb. Gord. Pinet. 297, non Gord. Suppl. 91. CHAMÆCYPARIS LEPTOCLADA, Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 257. NEZU, Japon. ù . Plante élancée bien que buissonneuse. Branches et rameaux nombreux, cylindriques, diffus, flexueux ou alternativement coudés, très-grèles. Feuilles molles, opposées-décussées, linéaires, étroites, longues de 6-8 millim.; celles des ramules et des ra- milles d’un vert pàle en dessus, glauques argentées en dessous, brusquement acuminées-aiguës au sommet: Habite le Japon, d’où elle fut importée en 1861 par M. Veitch fils. — Rustique ?? L OBserv. Le Retinospora leptoclada, Zucc., présente un as- pect général très-glauque, qui devient même argenté brillant lorsque les plantes sont vigoureuses ; il n’a awcun rapport avec la plante que la plupart des horticulteurs vendent sous ce même nom À. leptoclada, plante qui, ainsi que je l’ai 140 RETINOSPORA. dit ci-dessus, est une variété française du Chamæcyparis sphæ- roidea , achetée par MM. Henderson à M. Cauchois, pépimié- riste aux Andelys (voir p. 124). S. KRetinospora pseudo-squarrosa. RETINOSPORA SQUARROSA, Hort. (non Sieb. et Zucc.). Arbrisseau pyramidal, parfois étroitement conique. Branches nombreuses, dressées, à écorce brun-rougeätre, couverte d'une pel- licule mince qui se détache en lames. Rameaux légèrement angu- leux. Feuilles opposées-décussées, souvent ternées sur la tige et sur les grosses branches ; les inférieures étalées, parfois défléchies ; les supérieures souvent plus courtes et presque appliquées, planes, _ longues de 8-15 millim., raides, scabres, élargies à la base, acu- minées au sommet qui est terminé en une peinte aiguë, mar- quées en dessous de deux lignes glauques très-prononcées. Chatons mäles solitaires à l'extrémité de petites ramilles, ovales-allongés, légèrement anguleux, jaune-brunâtre, à peu près semblables à ceux du Chamaæcyparis sphæroidea. Obtenu au Mans, vers 1840, par M. Bergeot. Le Retinospora pseudo-squarrosa, qu'on confond souvent avec le À. squarrosa, Sieb. et Zucc., en est très-différent par ses bran-- ches plus distantes et moins dressées, par ses jeunes rameaux moins nombreux, plus gros et légèrement cannelés, par ses feuilles plus élargies à la base et acuminées en pointe, plus raides, plus glau- ques, moins étalées, droites, non légèrement relevées au sommet, comme celles du À. squarrosa, répandant, lorsqu'on les froisse, une odeur forte analogue à celle que répand le Chamæcyparis sphæroidea. | est en mème temps beaucoup plus rustique que le R. squarrosa, Sieb. et Zucc. avec lequel, à tort, on le confond en- core si souvent. Ogserv. Le Relinospora pseudo-squarrosa rougit très-for- tement l'hiver; presque toujours même il a une teinte un peu rougeâtre ou rubigineuse. : 4. Ketinospora juniperoides. JUNIPERUS ERICOIDES, Hort. Exposit. univ. d’'Hort. 1855. CHAMÆCYPARIS DECUSSATA, Hort. RETINOSPORA. 141 RETINOSPORA DECURVATA, Hort. alig. RETINOSPORRA SQUARROSA, Hort. (non Zucc.). CUPRESSUS ERICOIDES, Hort. aliq. RETINOSPORA RIGIDA, Carr. Mss. Arbuste très-buissonneux, formant une large et courte colonne compacte, arrondie obtuse au sommet. Branches subdressées, très- rapprochées. Ramules et ramilles excessivement nombreux (se tou* chant presque), dressés, cylindriques. Feuilles aciculaires, oppo- sées-décussées, étalées presque à angle droit, longues d'environ 6-10 millim., très-raides, coriaces, très-longtemps persistantes mème après qu'elles sont sèches, d’un vert glauque ou bleuâtre, planes ou à peine concaves en dessus, épaissies, arrondies ên dessous, marquées de deux lignes glauques excessivement étroites, parfois à peine visibles, élargies à la base, puis s’atté- nuant régulièrement jusqu’au sommet, qui est raide, scarieux, très-aigu. Japon ? — Introduite vers 1852. — Très-rustique. 5. KRetinospora dubia. THuIA ERICOIDES, Zort. TaurA JAPponiIcA, Hort. TavrA DEVRIESIANA, Hort. Germ. BIOTA ERICOIDES, Hort. Plante très-naine formant un buisson-arrondi, très-compacte. Tige nulle. Branches excessivement nombreuses, éparses, dressées. Ramules et ramilles dressés, cylindriques, très-grèles. Feuilles linéaires, aciculaires, opposées-décussées, molles, longues de 7-10 millim., planes en dessus, arrondies et à peine légèrement glaucescentes en dessous, d’un vert pâle ou grisâtre en dessus, très-brusquement atténuées au sommet en une pointe obtuse. Observée dans les cultures vers 1862. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce, très-vigoureuse, dont l’origine m'est inconnue, constitue un buisson extrêmement compacte, ar- rondi; elle est, assure-t-on, issue d’un Biota Orientalis. Le fait serait vrai que je n’en serais pas surpris, il n’y aurait à cela, du reste, rien de plus étonnant que les faits si singuliers, et pourtant si certains, du Biota Meldensis sortant d’un Biota % 142 RETINOSPORA. Orientalis, du Retinospora pseudo-squarrosa sortant très-pro- bablement du Chamaæcyparis sphæroidea. Le Retinospora dubia prend en hiver une teinte d’un roux- brun, sale ou noiïrâtre. Les plantes s’enracinent avec une telle facilité que toutes les branches qui touchent le sol émettent de suite des racines, et qu'il en est de même en dehors du sol lorsque les plantes sont placées dans un milieu humide, par exemple sous des cloches. Je dois aussi faire remarquer que, bien que primitivement on n'ait eu qu'une forme, on en possède deux aujourd’hui : l’une, c’est l’ancienne, qui est verte; l’autre, qui est très- glauque, est un fait de dimorphisme de la première. Je ne serais pas surpris que le R. dubia, lorsqu'il sera vieux, ne donnât des feuilles squammiformes, ainsi que fait le Biota Meldensis, qui, ainsi que je l’ai déjà dit, devra probablement rentrer dans les Retinospora. Tous ces faits démontrent, ainsi que je l’ai dit ci-dessus, que les Biota, les Chamaæcyparis et les Retinospora sont, par tous leurs caractères, très-voisins les uns des autres, et que dans beaucoup de cas ils se confondent. Je ne serais même pas étonné que les À. squarrosa et lepto- clada soient tout simplement des formes japonaises du Biota Orientalis. Culture. La culture des Refinospora est des plus faciles; elle est à peu près la même que celle des Bioéa : terre légère et chaude ; sous-sol perméable ou à défaut bien drainé. Multiplication. On la fait par boutures et par greffes. Les pre- mières se font en terre de bruyère et en pots qu’on place sous clo- ches dans la serre à boutures, où elles réussissent très-bien. On obtient souvent aussi un très-bon résultat en les faisant en te É de bruyère sous des cloches, au nord. Quant aux greffes, elles ne présentent aucune difficulté; on les fait sur Biota Orientalis, sur lequel elles reprennent et vivent très-bien, excepté pourtant les R. squarrosa et juniperoides, qui n’y vivent pas très-bien, et qu’il faut faire de boutures qui, du reste, reprennent très-facilement. On n’a pas encore récolté de graines de Retinospora; il est très- probable que, si un jour on en récolte dans nos cultures, elles produiront des Biofa. CUPRESSUS. We US Propriétés, Usages. — Les AKelinospora ne présentent au- cune propriété connue. Quant aux usages, les faibles dimensions qu'atteignent ces arbres limitent leur emploi à l’ornementation. Sous ce rapport, toutefois, les Refinospora ne sont pas dépourvus d'intérêt ; car, bien qu'ils ne forment que des arbrisseaux ou des arbustes très-buissonneux, leur facies, et surtout leur port, leur assurent une place distinguée soit pour orner les serres froides, soit, là où ils résistent bien au froid, pour en orner les jardins. Ils ne produisent de l'effet qu’autant qu’ils sont isolés. De même que les Biota, l'air et la lumière leur sont indispensables. Tous présentent aussi cette particularité qu'ils rougissent ou brunissent fortement pendant l'hiver, caractère qui, comme je l'ai dit précédemment, les rapproche des Biota, et que possède aussi à un très-haut degré le Biota Meldensis, fait qui, au point de vue organique, rapproche celui-ci de ceux-là, tout en les reliant aux Chamæcyparis et aux Retinospora. XV. Cupressus, T'ournefort, Cyrrès. Cupressus, Tournef. Inst. 358. Linn. Gen. Plant. n° 1079. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 323. Meisn. Gen. 352. Endl. Syn. Conif. 55. * Loud. Encycl. of Trees, 1073 (pro parte). Knight, Syn. Conif. 16. Carr. Man. des PI. IV. 324. — Tr. gén. Conif. 114. Gord. Pinet. 56. — Suppl. 22. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 230. Fleurs monoïques sur différents rameaux. Les mâles : Chatons cylindriques à l'extrémité des ramules. Étamines opposées-décussées sur l’axe, imbriquées sur 4 rangs, à connectif excentriquement pelté, ovale, mutique. Loges 4 longitudinalement déhiscentes. Les femelles : Chatons soli- taires, terminaux, subsphériques. Écailles ovulifères 6-10 insérées , décussées sur l’axe. Ovules placés à la base épais- sie des valves, plurisériés, dressés, atropes ou ovoïdes, à _micropyle brièvement raccourci en forme de bouteille, Stro- biles subsphériques, légèrement anguleux, composés d’é- 144 CUPRESSUS. cailles ligneuses, excentriquement peltées, mucronées ou tuberculées vers le centre, d’abord étroitement conniventes, puis écartées à la maturité. Graines nombreuses, placées à la face inférieure et à la base des écailles, dressées, épaissies au milieu et irrégulièrement anguleuses par la pression, brunâtres, à tégument cartilagineux-osseux, prolongé de chaque côté en une aïle membraneuse. Cotylédons 2 plus rarement 3-4, à radicule cylindrique supère. Maturation bisannuelle. 4. Cupressus horizontalis. Miller. Cupressus MAS, Cæsalp. de Plant. II. 55. CUPKÉESSUS RAMOS EXTRA SE SPARGENS, QUÆ MAS PLinir, Tourn. _ Inst. 587. Curressus, Clusius, Ze. Stirp. 11. t. 232. CUPRESSUS SEMPERVIRENS $, Linn. Spec. 1422. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 326. CUPRESSUS EXPANSA, Targion. CUPRESSUS SEMPERVIRENS HORIZONTALIS, Gord. Pinet. 68. CuPREssUus ORIENTALIS, Horé. ex Gord. L. c. CUPRESSUS FASTIGIATA HORIZONTALIS, D. C. ex Gord. L. Ce Cupressus ToOURNEFORTI, Audib. Cat. 1834. CUPRESSUS PATULA , Hort. CUPRESSUS HORIZONTALIS, Mill. Dict. n° 2. Loisel. Nouv. Duham. III. 6. Endi. Syn. Conif. 50. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Man. des PI. 325. — Tr. gén. Conif. 115. | À Lé Arbre dépassant, rarement 6-10 mètres dans nos cultures, c’est- à-dire sous notre climat, mais pouvant, dans certaines parties de l’Europe méridionale, acquérir des dimensions parfois considéra- bles. Branches d’abord dressées-étalées, plus tard étalées ou as- cendantes. Rameaux et ramilles très-nombreux, inégalement dis- tants, souvent confus, subtétragones, assez gros, courts. Feuilles squammiformes, opposées-décussées , fortement imbriquées , plus longues, plus distantes et un peu écartées, acuminées au sommet dans les jeunes sujets, plus courtes, plus rapprochées et plus ovales-arrondies chez les sujets adultes. Strobiles très-nombreux, CUPRESSUS. 145 souvent agglomérés, en général anguleux, oblongs et un peu irré- guliers, à écailles tuberculées-mucronées, à mucron obtus. Habite différentes parties de l'Asie Mineure, en Perse, en Bithy- nie, en Syrie, l’ile de Crète, etc. — Introduit en 1548 et très-pro- bablement bien longtemps avant cette époque. — Rustique. Cupressus horizontalis pendula, Andib. Cat. Arbre vigoureux et très-pittoresque, atteignant 4-7 mètres de hauteur. Branches irrégulières, étalées, défléchies. Rameaux nom- breux. Ramilles grèles, pendantes, souvent ramassées et disposées en groupes irréguliers. Feuilles squammiformes; celles -des ra- meaux courtes, rapprochées, fortement imbriquées ; celles des ra- mules allongés et vigoureux plus distantes, un peu plus longues, plus acuminées et plus écartées-aigués au sommet. Cupressus horizontalis protuberans. Arbre vigoureux et très-droit. Branches assez distantes, régu- lières, obliquement dressées. Ramules très-nombreux, courts. Strobiles gros, à écailles toutes fortement renflées, anguleuses, pointues sur le milieu, à renflements courtement mucronés. Cette variété est des plus élégantes par son port. Le pied mère, qui est planté dans le jardin de M. Thuret, à Antibes, haut d’en- viron 10 mètres, forme une pyramide conique très-régulière et très-belle, qui, au point de vue ornemental, peut rivaliser avec les plus belles espèces de Conifères. Cupressus horizontalis variegata. CUPRESSUS GRACILIS VARIEGATA, Hort. Plante un peu diffuse, buissonneuse. Branches relativement fai- bles. Rameaux et ramules grèles, étalés, divariqués, les uns pana- chés, ainsi que les feuilles qu’ils portent, de blanc-jaunâtre. Ogserv. Le Cupressus horizontalis est-il une espèce ou bien n'est-il qu’une forme du C. fastigiata? C’est ce que per- sonne ne peut dire. Ce qu'il y a de certain, c’est que ces deux plantes appartiennent au même type et que l’une n’est qu'une forme de l’autre. Le C. horizontalis ressemble beau- coup au C. fastigiata lorsqu'il est jeune; mais, en vieillissant, les branches, en général moins nombreuses, plus écartées, TRAITÉ DES CONIFÈRES. 10 146 CUPRESSUS. : s’étalent horizontalement; la flèche s’arrête et l’arbre prend souvent une forme un peu écrasée. Les strobiles sont en gé- néral aussi plus nombreux et-plus irréguliers que ceux du C. fastigiata. 2. Cupressus fastigiata, Decandolle. CuprEssus FOEMINA , Cæsalp. de Plant. TI. 55. CUPRESSUS META IN FASTIGIUM CONVOLUTA , QUÆ FOEMINA PLINI, Tournef. Inst. 587. CUPRESSUS SEMPERVIRENS &, Linn. Spec. 1422. Loisel. Nouv. Duham. IL. t. 1 (excl. syn.). Rich. Conif. t. 9. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 325. CUPRESSUS SEMPERVIRENS PYRAMIDALIS, Hort. CuPRESSUS PYRAMIDALIS, Targ. CuPREssUus SEMPERVIRENS, Mill. Dicé. n° 1. Desf. Hist. Arbr. IL. 566. Duham. Arbr. I. t. 81. Pall. F1. Ross. t. 53. Blacw. Herb. t. 127. Wats. Dendr. Bril. t. 155. Gord. Pinet. 67. CUPRESSUS SEMPERVIRENS STRICTA, Ait. Hort. Kew. édit. 1. IL. 372. Loud. Encycl. of Trees, 1073. f. 1996. CUPRESSUS FASTIGIATA, Decand. F1. franc. V. 336. Griseb. Spicileg. F1. Rumel. II. 354. Schk. Handb. NII. 288. t. 310. Endl. Syn. Conif. 57. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Knight, Syn. Conif. 19. CL Gay, F1. Chil. V. 410. Carr. Man. des PI, IV. 325.— Tr. gén. Conif. 116. CuPprEssus MoRETON BAY, Hort. CuPpREssus INSIGNIS, Hort. alig. CUPRESSUS REFRACTA, Horé. Arbre atteignant jusqu'à 20 mètres, parfois plus, de hauteur, formant une pyramide élancée, conique, étroite, très-compacte. Branches rapprochées, dressées-fastigiées. Ramules et ramilles nombreux, subtétragones, arrondis, couverts de feuilles squammi- formes fortement imbriquées, rapprochées, obtuses, un peu écar-- tées au sommet, plus longuement acuminées dans les jeunes indi- vidus. Strobiles souvent solitaires, longs de 2-3 centim., arrondis- obtus au sommet , à écailles souvent lisses et unies, légèrement bombées au milieu et parfois mucronées. ; Habite la Grèce, la Perse et beaucoup d’autres parties de l’Asie Mineure, et très-probablement aussi l'Himalaya. Est cultivé au Chili, où, comme en France, il sert à orner les tombeaux, — Intro- CUPRESSUS. 147 duit vers 1548 et probablement longtemps avant cette époque. — Rustique. Cupressus fastigiata variegata, {Hort, Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Tr. gén. Conif. 117. CUPRESSUS SEMPERVIRENS VARIEGATA, Gord. Pinet. Plus délicate que l’espèce, cette variété s’en distingue encore par ses ramules et ses feuilles panachés de blanc-jaunâtre. Cupressus fastigiata thuiæfolia, {Jort. Knight, Syn. Conif. 19, Carr. Tr. gén. Conif. 117. Branches et rameaux courts, dressés. Feuilles squammiformes, très-petites, souvent distantes. — Variété à peine distincte, ne dif- férant guère du type que par ses dimensions un peu plus faibles et par son port un peu plus raide ; elle forme une pyramide très- étroite. Cupressus fastigiata Whitleyana. CUPRESSUS SEMPERVIRENS INpicA, Royle, ex Gord. Pine. 72. CupPressus ROYLEI, Carr. Mss. Cupressus DonIANA, Hort. alig. CurrEssus AusTRALIS, Laws. ex Gord. L. c. Cupressus WHiTLEYANA, Hoïé. Carr. Tr. gén. Conif. 128. Gord. Pinet. L. c. à Variété à peine différente du type, constituant une pyramide assez compacte, arrondie au sommet. Elle fructifie très-jeune. Strobiles semblables à ceux du type. Cette variété, qui habite le Népaul et diverses parties de l'Hima- laya est aussi rustique que le Cupressus fastigiata dont, au reste, elle diffère peu. — Introduit en 1854. - Cupressus fastigiata Bregeoni, ÆJort, non Gord. Branches assez nombreuses, légèrement écartées. Feuilles squammiformes ; celles des jeunes Imdividus un peu plus longues, plus écartées et plus acuminées que celles des plantes adultes, chez lesquelles elles sont très-rapprochées, obtuses et étroitement im- briquées. Strobiles exactement sphériques, assez semblables à ceux du Cupressus Goweniana, mais plus gros, d'environ 15 millim: de diamètre, d'un gris-cendré ou jaunâtre, à écailles unies ou à peine 148 CUPRESSUS. ridées, luisantes, portant vers le milieu un fort mucron régu- lièrement conique, pointu, d'environ 3 millim. de longueur. Très- distinct par ses strobiles. Cette variété, obtenue aux environs de Bordeaux, n’a aucun rap- port avecle C. attenuata, Gord., qui n’est très-probablement autre que le C. Goweniana. Cupressus fastigiata cereiformis, Carr. Rev. hort. 1859. p. 166 (cum üc.). CuPREssus FERNANDII COLUMN ARIS, Hort. CUPRESSUS PYRAMIDATA, Hort. Tige droite, élancée, robuste. Branches très-courtes et très- ténues, éparses sur toutes les parties de la tige, qu’elles cachent. Ramilles très-courtes. Feuilles squammiformes, à peu près sem- blables à celles de l’espèce. Cette variété, obtenue en 1854 par M. Fernand, horticulteur à Cognac, est des plus remarquables. Sa forme élancée, très-étroite, - est due à ce que les branches, très-nombreuses, ne prennent jamais qu'un développement tellement faible que c’est à peine si elles dépassent la grosseur d’une forte plume. Malgré cela ces branches persistent et la tige s’accroit. C’est ainsi que des indi- vidus hauts de 12 mètres n’ont, à peine, que 60 centim. de diamè- tre, y compris la tige, qui devient très-forte malgré la ténuité des branches qui la recouvrent. Cupressus fastigiata monstrosa, Zort. CUPRESSUS SEMPERVIRENS MONSTROSA, Gord. Pinet. 69 (excl. syn.). Variété naine. Ramules et ramilles-: gros, subtétragones, mons- trueux, parfois légèrement fasciés, un peu analogues à ceux du -Biota Orientalis monstrosa. C'upressus fastigiata contorta. Cupressus BREGEONI, Hort. aliq. Tige droite. Branches rapprochées, dressées. Rameaux diffus, souvent défléchis, assurgents. Ramules et ramilles très-nombreux, contournés, glaucescents. Chatons mâles très-gros, violet-jaunâtre, ovoides, sensiblement atténués aux deux bouts. Strobiles gros, subtétragones, à angles arrondis, à écailles peu bombées, plus hauts que larges, très-arrondis-ohbitus et comme tronqués au sommet. CUPRESSUS, 149 Cette variété, très-remarquable et très-distincte, forme une py- ramide compacte, à ramilles souvent réunies en faisceaux comme celles du Biota Meldensis. Elle est peu fertile. Le plus fort individu que j'aie vu de cette variété est planté chez M. Sahut, à Montpel- lier; haut d'environ 4 mètres, il n'avait encore donné que quel- ques strobiles. Cupressus fastigiata Fortuselli, Z/ort. CuPprEssus FORTUSELLI, Horé. Plante naine, assez compacte. Branches dressées. Ramules et ra- milles très-petits, subtétragones, comprimés, glaucescents. OBserv. Bien que j'aie admis, avec plusieurs auteurs, deux espèces dans le Cyprès commun, je suis bien convaincu qu'il n’y a là qu’un type représenté par deux races différen- tes aujourd’hui réunies par des variétés intermédiaires. Dans l’opinion de certains botanistes qui ont parcouru l'Asie, la forme Aorizontalis serait le type; ils fondent leur opinion sur ce fait que, en général, c’est à peu près la seule qu’on ren- contre dans les endroits d’où le Cyprès commun est origi- _naire. Dans le midi de la France, au contraire, la forme Py- ramidale est de beaucoup la plus commune. Là ce sont de grands arbres dont on peut à peine se faire une idée; quel- ques-uns même atteignent des dimensions colossales, on peut dire, ainsi qu'on va le voir. D’après des recherches qu’on a faites, on a cru reconnaître que tout le versant sud sur lequel est bâtie une partie de Montpellier a dû être occupé par une forêt de Cupressus (probablement le C. horizontalis), qui, graduellement, auraient été abattus pour faire les charpentes des maisons, qui succes- sivement remplacèrent la forêt. Ces charpentes sont généra- lement désignées par le nom de Mélèzse, nom sous lequel beaucoup de vieillards montpélliens désignent encore au- jourd’hui le Cyprès. De tous ces Cyprès quelques-uns ont suvécu jusqu’en 1770, époque à laquelle on en voyait encore d'énormes. Aujourd’hui il n’en reste plus qu'un, âgé d’environ 800 ans. Ses dimen- sions, qui sont considérables, sout les suivantes : à 22 mètres 150 ‘ CUPRESSUS. du sol, où cet arbre a été tronqué par la foudre, sa tige a envi- ron 1 mètre 20 cent. de circonférence, ce qui fait supposer que, sans cet accident, cet arbre dépasserait 30 mètres de hauteur. À 1 mètre du sol il a près de 4 mètres de circonfé- rence. Sa hauteur, du sol aux premières branches, est d’en- viron 4 mètres. Cet arbre, que les habitants désignent par le nom d’arbre de Montpellier, se trouve à environ 1 kilomètre au sud de cette ville, dans une propriété appelée Mas-Li- masson, appartenant à M. Ducel, qui heureusement y tient beaucoup. Tout récemment, par suite du tracé d’une nou- velle voie ferrée, cet arbre était menacé; mais, grâce à des démarches faites par la Société d'Agriculture et fortement appuyées par M. le préfet de l'Hérault, on modifia le projet, de sorte que l’abatage de cet arbre historique, tant de fois séculaire, qui peut-être a vu jeter les premiers fondements de la ville de Montpellier, est encore une fois ajourné. J’ajoute que cet arbre appartient à la forme horizontalis. Un autre exemple que je vais citer, qui prouve encore que le C. horizontalis peut acquérir des dimensions colossales, est le suivant, que j'extrais des Bulletins de la Société d’Agri- culture de l'Hérault (juillet 1837) : « Sur la route du Sim- plon, à 2 postes 1/2 de Milan, il existe un Cyprès horizon- tal d’un développement et d’une grosseur extraordinaires; le diamètre du tronc est d'environ 6 pieds 1/2; les côtes pro- longées de ses racines sont très-saillantes jusque bien haut sur le tronc. Les habitants font remonter son origine à Jules César. » Ces deux exemples démontrent que le Cyprès existe depuis un temps immémorial en Europe et même en France, qu'il peut vivre très-longtemps et acquérir de grandes dimensions, et aussi que le type était le C. horizontalis. 3. Cupressus torulosa, Don. CuPRESSUS PENDULA, Griffith, ex Gord. Pinet. 69. Curressus NEPALENSIS, Loud. Encycl. of Trees, 118. Cupressus HIMALAYENSIS, Hort. Cupressus DRuMMuNDH, Hort. CUPRESSUS. 151 CuPRESsuSs CASHMERIENSIS, Hort. CUPRESSUS TORULOSA ELEGANS, Hort. aliq. CUPRESSUS SMITHIANA, Hort. Cupressus TorRuLOSA, Don, Prodr. FI. Nep.55. Lamb. Pin. éd. II. 113. Loud. Arbor. IV. 2478. Î. 2329-2331. — Encycl. of Trees, 1076. f. 1990-2001. Hoffm. Bot. Zeit. 1846.'p. 185. Forb. Pinet. Wob. 189. F1. Serr. VIII. 192 (cum üc.). Paxt. Flow. Gard. I. 167. f. 105. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 329. Endl. Syn. Conif. 57. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Man. des PI. IV. 325. — Tr. gén. Conif. 118. Gord. Pinet. 69 (excl. syn. Cashmeriana). Juniperus NepaLensis, Loud. ÆEncycl. of Trees, p. 1118. Arbre ne dépassant guère, en général, 15-20 mètres de hau- teur, formant une pyramide compacte , arrondie au sommet. Branches nombreuses, dressées-étalées , relativement courtes. Rameaux et ramules ramassés, compactes, réclinés au sommet. Feuilles petites, squammiformes, très-rapprochées et étroitement imbriquées, parfois légèrement écartées au sommet, un peu plus grandes, plus distantes et glauques chez les jeunes individus, d'un vert grisâtre , subglaucescentes dans les sujets adultes. Stro- biles sphériques, parfois un peu déprimés, composés d’écailles subrhomboïdales , brunâtres, légèrement glaucescentes, Des aot vers le milieu un mucron court, réfléchi. Habite en très-grande quantité dans diverses parties du Népaul et du Boutan, où il s'élève jusqu’à 3,000 mètres et plus d'altitude. — Introduit en 1826. — Gèle à Paris. Cupressus torulosa viridis, Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Tr. gén. Conif. 118. CUPRESSUS TORULOSA FILIFORMIS, Horé. Plus grèle et plus déliée que le type dans toutes ses parties, cette variété s’en distingue encore par sa couleur verte; ses ra- milles aussi, assez grèles, souvent pendantes, lui donnent une cer- | taine ressemblance avec la variété Corneyana. Strobiles oblongs, à écailles fortement renflées, gibbeuses, à peine mucronées. Cupressus torulosa Corneyana. Cupressus CORNEYANA, Knight, Sun: Conif. 19. Carr. Tr.gén. Conif. 128. CUPRESSUS GRACILIS, Gord. Pinet. 117. up 23 (excel. syn. pen- dula, Staunt.), non Endl. 152 CUPRESSUS. CuprEssus CERNUA, Hort. ex Gord. Pinet. Suppl. 23. Juniperus CHINENSIS CORNEYANA, Gord. Pinet. 117 (excl. syn. Roxb.). CUPRESSUS TORULOSA GRACILIS, Hort. Diffère du type par ses branches plus grèles, par ses ramilles moins compactes, plus effilées et plus allongées, tombantes. Ses strobiles, un peu plus petits que ceux du type, sont de même forme, brun foncé ou noirâtres. | Cette variété est très-voisine de la précédente, dont elle diffère cependant par ses ramifications plus ténues, plus allongées et plus réfléchies. Habite l'Himalaya. — Introduit vers 1847. Cupressus torulosa majestica, Carr. Tr. gén. Conif. 118. Gord. Pinet. 71. CUPRESSUS MAJESTICA, Knight, Syn. Conif. 19.° CUPRESSUS FLAGELLIFORMIS, Knight, /. c. 20. Diffère du type par ses rameaux à écorce jaune, un peu plus gros que ceux de ce dernier, par ses ramules gros, distants, et ses ramilles courtes, subdistiques, assez grosses, réclinées au som- met. Feuilles squammiformes, glaucescentes, étroitement imbri- quées sur 4 rangs, parfois un peu écartées au sommet, longitudi- nalement sillonnées sur le dos.” Cupressus torulosa Æ'ournefortii, Cuprressus TourNEroRTI, Tenore, non Audib. Cette variété, dont le commerce recoit des graines chaque année, diffère du type par ses branches moins grosses, par ses ra- mules et ramilles plus distants et plus grèles, et en général aussi beaucoup plus glauques. — Elle est peu distincte. Cupressus torulosa nana, Gord. Pinet. 71. CuprEssus KELIGI0sA, Knight, ex Gord. Z. c. CUPRESSUS RELIGIOSA NANA, Hort. ex Gord. L. c. CUPRESSUS TORULOSA MINIMA, Hort. Variété très-naine, plus compacte que l'espèce. Cupressus torulosa juniperoides, 46, OIURAEUOENMENTS À PAT ++AÉRE HAE CUPRESSUS. 153 Branches dressées-étalées, distantes, à ramifications rugueuses par l’écartement des feuilles. Feuilles squammiformes, raides, éta- lées, acuminées au sommet. Cette variété, assez distincte, rappelle un peu la forme d’un Genévrier. Cupressus torulosa microcarpa. Port général du Cupressus torulosa. Branches diffuses. Ramules assez longs, défléchis, un peu tourmentés. Ramilles courtes. Stro- biles relativement très-petits, exactement sphériques, à écailles toutes très-régulièrement et assez longuement mucronées, à mu- cron droit ou à peine légèrement arqué. OBsenv. Le Cupressus torulosa, très-commun dans beau- coup de parties de l'Himalaya, est aussi dans quelques-unes l’objet d’une sorte de culte. En raison des positions très- diverses qu'il occupe, son aspect est parfois un peu différent, fait qui a donné lieu à quelque confusion; ses dimensions paraissent aussi très-variables, puisque, d’après certains rap- ports, on rencontre quelquefois des arbres qui ont 30 mètres et plus de hauteur, et parfois d’autres qui sont réduits à l’état d’arbrisseaux. Suivant les localités il porte les noms vulgaires suivants : Raisulla, Gulla, Gulirai, Kullaïin; parfois Surroo ou Soorahvhy, nom d’une divinité hindoue. 4. Cupressus Lusitaniea, Miller. Juniperus ex GoA, Herm. Hort. Batav. 346. Junxperus GLAUCA, Hort. Cels. Willd. Hort. Berol. Enumér. Suppl. 67. Link. Enumer. AU. II. 435. CuPRESSUS LUSITANICA PATULA, FRUCTU MINORE, Tournef. Inst. 587. Duham. Arbr. I. 198. * Cupressus GLAUCA , Broter. Fl. Lusit. I. 216. Lam. Dict. II. 243. Endi. Syn. Conif. 58. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 328. Cupressus PENDULA, Herit. Sfirp. 15. t. 18. Desf. Mist. Arbr. II. 536 (non Thunb. nec Lamb. nec Staunt.). ‘CUPRESSUS THURIFERA, Hort. CUPRESSUS SINENSIS PENDULA, Hort. Curressus UHDEANA, Hort. non Gord. CUPRESSUS GLAUCA PENDULA, Hort. 15% CUPRESSUS. Cupressus SiNENSIs, Lee ex Gord. Pinet. 63. CuPRESSuS SINENSIS PENDULA, Hort. ex Gord. L. c. CuPRESSUS SINENSIS GLAUCA, Hort. ex Gord. L. c. Cupressus Ligant @GLAUCA, Knight ex Gord. L. c. Cupressus LUSITANICA ELEGANS, Gord. Pinet. Suppl. 25 (excel. syn. tristis). CuprEssus GOENSIS, Hort. CUPRESSUS GLAUCA PENDULA , Hort. Curressus LusiTanicA, Mill. Dic£. n° 3. Willd. Spec. IV. 511. Loisel. Nouv. Duham. NI. t. 3. Lamb. Pin. édit. 2. II. 109. t. 49. Loud. ‘ Arbor. IV. 2477. f. 2398. — Encycl. of Trees, 1075. f. 1998. Forb. Pinet. Wob. 177. t. 60. Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Man. des PI. IV. 325. — Tr. gén. Conif.‘119. Gord. Pinet. 63 (excel. syn. Carr.). — Suppl. 25 (excl. syn. Carr.). CÈDRE DE Go4 , CYPRÈS DE Go. Arbre atteignant 15 mètres et plus de hauteur, très-répandu dans les cultures, où on le rencontre sous des aspects souvent irès-différents. Branches irrégulières, grosses, étalées, défléchies, assurgentes, parfois pendantes en vieillissant, longtemps recou- vertes par les feuilles même lorsqu'elles sont sèches. Ramules et ramilles nombreux, étalés, souvent divariqués, tétragones par l'imbrication des feuilles. Feuilles squammiformes, distantes et longuement appliquées, décurrentes sur les rameaux, élargies à la base, acuminées pointues au sommet, glauques, plus petites, très- rapprochées et fortement imbriquées sur les ramules. Chatons mâles très-nombreux, jaunâtres, terminaux. Chatons femelles à écailles étalées, verdâtres. Strobiles sphériques, petits ou moyens, très-pruineux glaucescents même avant la maturité, composés de 6-8 écailles trapéziformes-peltées qui portent vers le milieu un mu- cron tuberculiforme élargi à la base, courbé. Graines nombreuses, petites, irrégulièrement anguleuses, comprimées par la pression, à testa coriace, dur, roux foncé ou brunâtre, attépuées sur les bords en une aile membraneuse, coriace. Habite la Péninsule indienne, particulièrement Goa. Le Cupressus Lusitanica a été introduit en Portugal et en Es- pagne, où il s’est tellement naturalisé qu’on l’a considéré comme en étant indigène, d’où son nom spécifique. On le trouve aussi très-fréquemment dans le midi de la France. — Introduit en 1683. — Gèle à Paris. ; OBsErv. La facilité avec laquelle le Cupressus Lusitanica fructifie, la rapidité avec laquelle il croît, font qu’il a été très- CUPRESSUS. 155 multiplié par graines, et qu’il a été transporté dans diverses parties de l'Amérique, notamment au Mexique, où il a donné naissance à beaucoup de variétés qui, pour la plupart, ont été considérées comme des espèces distinctes. Je vais en décrire quelques-unes. Cupressus Lusitanica Benthami, Cupressus BENTHAMI, Endl. Syn. Conif. 122. Carr. Man. des PI. IV. 526. — Tr. gén. Conif. 122. Gord. Pinet. 58. CüuPrEssus GLAUCA, Forb. Pinet. Wob. 189. CuPrEssus UHDEANA, Hort. CUPRESSUS THURIFERA, Schlecht, in Linnæa. XII. 93. Benth. Plant. Hartw. n° 434. Knight, Syn. Conif. 19. Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. et Spec. IT. 3. (?) CHAMÆCYPARIS THURIFERA, Endl. Syn. Conif. 62. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV. 328. — Tr. gén. Conif. 135. Gord. Pinet. 50. JUNIPERUS THURIFERA, Bonpl. Mss. in Herb. Willd. (non Linn.). CEDRO, Mexic. Arbre très-vigoureux, de port et d'aspect variables suivant son âge et les conditions dans lesquelles il croît. Branches déflé- chies, parfois défléchies-assurgentes. Ramules et ramilles nom- breux, étalés, subtétragones par l’imbrication des feuilles. Feuilles des ramules squammiformes, imbriquées sur 4 rangs, acuminées aiguës, plus rarement subobtuses, glauques ou glaucescentes. Strobiles globuleux, semblables à ceux du Cupressus Lusitanica, parfois un peu plus petits, à écailles souvent rugueuses, striées, longuement mucronées vers le milieu, absolument comme celles du type, légèrement recouvertes d’une poussière glauque. Cupressus Lusitanica Uhdeana. Cupressus UHDEANA, Gord. Mss. Knight, Syn. Conif. 19. Carr. Tr. gén. Conif. 129. Gord. Pinet. 71. CUPRESSUS TETRAGONA, Hort. CuPrEssus SCHOMBURGKIT, Hort. Branches étalées, plus rarement subdressées, irrégulièrement ramifiées. Ramules et ramilles nombreux, subtétragones par l’im- * brication des feuilles. Feuilles squammiformes, étroitement imbri- quées, acuminées aiguës, plus rarement obtuses, un peu écartées au sommet. Strobiles à peu près semblables à ceux du type. 136 CUPRESSUS. Ogserv. Diffère à peine du Cupressus Lusitanica. — Je crois devoir rapporter ici ce que, dans ma première édition, p. 129, je disais de cette plante : «Jai examiné des rameaux de cette espèce (C. Uhdeana), que M. Gordon a eu l’obligeance de m'envoyer; ils m'ont paru frés-voisins du C. Lusitanica, Mill., si ce n'est qu'ils étaient moins glauques dans toutes leurs parties; mais cette absence de glaucescence pourrait bien être due à leur état adulte.» — Je maiïntiens compléte- ment mon dire; j'ajoute même que, lorsque ce caractère de non-glaucescence persisterait, Ce ne serait pas une raison, pour voir là une espèce; il pourrait à peine caractériser une variété. Il me paraît même à peu près certain que cette va- riété peut être assimilée à la précédente. Cupressus Lusitanica Lindleyi. Curressus Linpcevi, Klotsch, Mss. Endl.: Syn. Conif. 59. Carr. Man. des. PL. IV. 326. — Tr. gén. Conif. 123. Gord. Pinet. 61 (excel. syn. Knightiana, thurifera elegans et thurifera Knigh- tiana). (2) Cupressus CouLTert, Forb. Pinet. Wob. 190. CUPRESSUS TETRAGONA, Hort. aliq. CUPRESSUS THURIFERA, Lindl. Bot. Reg. 1839. Append. 64. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. Benth. Plant. Hartw. n° 437. CUPRESSUS FLAGELLIFORMIS, Hort. Cupressus KEWENSIS, Hort. Arbre atteignant environ 12-15 mètres de hauteur. Branches distantes, étalées ou assurgentes, parfois dressées. Ramules et ra- milles nombreux, tétragones par l’imbrication des feuilles. Feuilles squammiformes, élargies à la base, très-rapprochées, souvent glau- cescentes, acuminées, puis légèrement écartées au sommet. Cha- tons mäles très-nombreux, jaune pâle ou blanchâtres. Chatons femelles terminaux, composés de 8 écailles opposées-décussées d'un roux-brunâtre, légèrement glaucescentes, cartilagineuses sur les bords. Strobiles subsphériques, d'environ 2 centim. de diamèe- tre, composés de 8 écailles hexagones, portant au milieu un mu- cron tuberculiforme, à écailles presque planes, légèrement élevées, arrondies sur les bords, un peu striées-rugueuses en rayonnant, très-glauques farinacées avant la maturité. Habite au Mexique entre Anganguco et Tlalpuxahua. Fr (rs #2 L CUPRESSUS. 157 Cette variété est très-voisine des deux précédentes, dont elle ne se distingue guère que par ses strobiles beaucoup plus gros, Cupressus Lusitanica tristis, Carr. Tr. gén. Conif. 119. — ; Man. des PI. IV. 325. ’ CUPRESSUS RELIGIOSA, Hort. aliq. CuPRESSUS LUSITANICA PENDULA, Hort. CUPRESSUS GLAUCA PENDULA, Horé. Tige élancée, grèle, ne se soutenant qu’à l’aide d’un tuteur. Branches très-courtes, grèles, réfléchies dès leur point de départ, de là pendantes presque sur la tige, à écorce rougeûtre, recou- vertes de feuilles longuement décurrentes, acuminées en une pointe fine. Ranilles nombreuses, très-chargées de feuilles squam- miformes, imbriquées, aiguës, persistant pendant très-longtemps. Variété très-distincte, formant une colonne très-étroite, ayant un aspect peu agréable, qui justifie la qualification éristis. — Pres- que tous les auteurs persistent à regarder eette variété comme sy- à nonyme du €. Lusitanica ; c’est à tort, car elle en est extrème- ment différente ; il n’est assurément personne qui, en les voyant, ne les distingue à première vue. Cupressus Eusitanica variegata, Laws. ex Gord. Pinet. 64. Cette variété se distingue par la couleur jaunâtre que portent certaines parties de ses ramifications, ainsi que les feuilles dont elles sont munies. Cupressus Lusitanica cærulea. Branches longuement étalées, distantes, en général peu rami- fiées, à ramifications courtes, toutes très-glauques. Strobiles moyens, assez régulièrement sphériques, couverts, presque depuis le moment où ils sont formés jusqu'à leur complète maturité, d'une glaucescence pruineuse excessivement abondante. Cette variété est remarquable par l'aspect glauque-bleuâtre de toutes ses parties; elle est au Cupressus Lusilanica ce qu'est le Picea alba cærulea au Picea alba. OBsERY. Aucune espèce peut-être n’est plus variable que le Cupressus Lusitanica ; chaque individu, pour ainsi dire, a un facies et un aspect particulier; aussi aux variétés décrites ci-dessus pourrait-on en ajouter beaucoup d’autres. Lorsque 138 CUPRESSUS. les arbres sont placés dans de bonnes conditions, ils s’élancent et atteignent jusqu’à 20 mètres et plus de hauteur, en formant une pyramide régulière, conique, à branches défléchies ; mais dans le plus grand nombre de cas la tige s'arrête, les branches latérales se défléchissent, les ramules et ramilles, plus ou moins allongés, s’inclinent vers la terre; c’est alors le C. pendula, le C. Sinensis pendula, le C. glauca pen- dula, etc. Je ferai aussi remarquer que le nom vulgaire Cedro (Cèdre), que porte au Mexique le C. Lusitanica, s'applique à des es- pèces très-différentes, notamment à des Cupressus et à des Ju- niperus, Ce qui, pour les voyageurs, a pu déterminer des confusions ; de plus, que dans nos cultures les jeunes plantes, qui poussent très-vite, et qui conservent pendant longtemps des feuilles aciculaires, molles, assez longuement étalées, toujours plus ou moins glauques, peuvent aussi avoir contri- bué à augmenter la confusion qui semble régner aujourd’hui dans toutes les espèces mexicaines. Toutes les variétés de C. Lusitanica sont sensibles au froid; à Paris elles exigent l’abri d’une serre pendant l’hiver. ». Cupressus Knightiana, Hort. CUPRESSUS ELEGANS, Hort, CUPRESSUS THURIFERA ELEGANS, Hort. ex Gord. Pinet. 61. CUPRESSUS THURIFERA KNIGHTIANA, Gord. L. c. Curressus KNIGHTIANA, Hort. Knight, Syn. Conif. 20. Carr. Man. des PL. IV. 326. — Tr. gén. Conif. 127. Gord. Pinet. (excel. syn. Lin- dleyi et Coulleri — descriptio mala). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 239. J. E. Nelson, Pinac. 72. Arbre vigoureux, atteignant, dit-on, 30 mètres et plus de hau- teur, sur environ 80 ou 90 centim. de diamètre, à écorce lisse, rousse ou rougeâtre, finalement brune. Branches longuement éta- lées, distantes, relativement grèles, subdistiques. Ramules et ra- milles nombreux, comprimés, garnis de ramilles distiques, aplatis, étalés ou déclinés, disposés dans tous les sens autour du rameau. Feuilles squammiformes, opposées, jamais ternées ; celles des ra- meaux vigoureux distantes, élargies et longuement décurrentes ; CUPRESSUS. 139 celles des ramilles plus courtes, plus rapprochées et plus forte- ment imbriquées, toutes acuminées aiguës. Strobiles sphériques, petits ou moyens (d'environ 1 centim. de diamètre), souvent réu- nis en petits faisceaux sur de courtes ramilles, à écailles glauces- centes, puis brunes et luisantes, portant au centre un long mucron tuberculiforme. Habite les montagnes du Mexique. — Introduit en 1840. — Assez rustique. Ogserv. Cette espèce forme une pyramide élargie co- nique; elle est vigoureuse et a dans son facies général quelque rapport avec certains Chamæcyparis. Comme elle donne facilement des graines, elle a déjà produit beau- coup de.variétés, j'en ai vu plusieurs en pleine terre dans le midi de la France sous les noms de Cupressus Mexicana inter- media, divaricata, etc. Ges plantes, dont le facies général est celui de la mère, ne sont pas suffisamment caractérisées pour être décrites d’une manière définitive; mais, ce qu’il y a de certain, c’est qu'elles offrent déjà des caractères intermé- diaires qui ont beaucoup d’analogie avec ceux que présentent certaines variétés issues du C. Lusitanica, avec lesquelles , très-probablement, elles se confondent. Cupressus Knightiana chamæcyparissoides, Curressus LiNpLeyi, Hort. Baum. Branches très-rapprochées, subdressées. Ramules et ramilles distiques, très-comprimés. Feuilles squammiformes, imbriquées, acuminées-aiguës au sommet, d’un vert foncé, parfois slaucescent. Cette variété, très-distincte et très-élégante, que j'ai observée chez M. Thuret, à Antibes, est très-ramassée, compacte. Par son port et par son aspect général elle a quelque rapport avec certains Chamaæcyparis, notamment avec le C4. Nutkaensis. — Assez rustique. | Cupressus Knightiana compacta. CUPRESSUS KNIGHTIANA GRACILIS, Hort. Branches dressées, nombreuses. Ramules et ramilles très-rap- prochés, comprimés, distiques. Feuilles squammiformes, acumi- nées-aigués, 160 CUPRESSUS. Cette variété, très-vigoureuse, forme une masse arrondie, com- pacte, qui rappelle un peu le Cupressus Lambertiana par son port, mais non par la forme et la disposition de ses ramules, qui sont à peu près comme ceux du type. Cupressus Knightiana virgata, CuprEessus BENTHAMI, Hort. aliq. Branches longuement effilées, à écorce rougeätre. Ramules nombreux. Ramilles distiques, comprimées. Strobiles petits,: sphé- riques, brun-foncé, à écailles striées-nervées, longuement mucro- nées, à mucron droit, subeylindrique. Cupressus Knightiana glauca. Arbre vigoureux, ayant l'aspect général du type, mais souvent plus fort dans toutes ses parties. Ramilles comprimées, distiques. Cette variété se distingue surtout à l’écorce de ses rameaux, qui se recouvre d'une glaucescence pruineux-violacé. 6. Cupressus exeelsa, Scott. CuprEssus SKINNERI, Hort. Cupressus ExCELSA, Scott. Carr. Tr. gén. Conif. 128. Gord. Pinet. 58. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 243. Jeunes plantes : Tige droite, effilée. Feuilles aciculaires-subu- lées, glauques, les caulinaires quaternées, les raméales ternées, parfois opposées, adnées-décurrentes; celles de l'extrémité des rameaux plus courtes, presque imbriquées. Plantes adultes : Branches horizontales, relativement courtes, souvent déclinées. Strobiles (d’après M. Gordon) sphériques, nombreux, rapprochés presque en grappe sur le dessus des bran- ches, de 20-25 millim. de diamètre, sur de fortes, mais courtes ramilles. Écailles 6-8, irrégulières, portant au centre un mucron pointu, parfois courbé vers le sommet. Graines nombreuses sous chaque écaille, entourées d’une aile brunâtre. Habite, au Guatémala, les montagnes de Santa-Cruz et de Ka- chequil. — Introduit en 1852. — Très-gelable à Paris. Ogserv. D’après M. Gordon, cette espèce atteint jusqu’à CUPRESSUS. 161 30 mètres et plus de hauteur et son bois est excellent. Mal- gré cette assertion, je suis disposé à ne voir là qu’une variété ou une forme de quelque espèce ancienne, peut-être même du Cupressus Lusitanica. Les dimensions indiquées par M. Gor- don me semblent fort exagérées; elles avaient été inven- _tées plutôt d’après la signification du nom spécifique que par l’observation des plantes. Je ferai aussi remarquer que, sous le nom de Cupressus excelsa, on rencontre dans le com- merce des plantes tout à fait différentes, qui appartiennent aux espèces Lusitanica, Lambertiana, Goweniana, etc. #. Cupressus Cashmeriana, oyle. CUPRESSUS TORULOSA, Gord. Pinet. 69. Plante élancée. Branches nombreuses, étalées, déclinées, grêles. Ramules et ramilles distiques, très-comprimés, horizontalement flabelliformes, réfléchis. Feuilles squammiformes-aciculaires, op- posées ; les faciales et les inférieures très-réduites ; les latérales naviculaires, plus grandes, toutes très-fines et très-aiguës, écartées au sommet, d’un vert pâle, très-glaucescentes, comme un peu bleuûtres. Habite le Tibet. — Introduit vers 1862. — Plante délicate et tres- sensible à la gelée. OBserv. Cette espèce, très-gracieuse et très-distincte, ne - peut être confondue avec aucune autre lorsqu'elle est jeune. Pourtant, en vieillissant, elle se rapproche du Cupressus to- rulosa, dont elle est très-probablement une forme. S. Cupressus funebris, £ndlicher. Cupressus PENDULA, Staunt. ÆFmbass, China, Il. 415. t. 41. Lamb. Pin. édit. 2. IT. 111. t. 50. Loud. Arbor. IV. 2479. f. 2339-9333 (excel. syn. omn.).— Encycl. of Trees, 1077. f. 2003. 2004 (excl. syn. Thunp.). Cupressus FUNEBRIS, Endl. Syn. Conif. 58. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 206. F1. Serr. VI. 89 (cum ic.). Paxt. Flow. Gard. T. 46. Ï. 31. Knight, Syn. Conif. 19 (excl. syn. Thunb.). Carr. Man. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 11 ER 162 CUPRESSUS. des PI. IV. 325. — Tr. gén. Conif. 120. Gord. Pinet. 59. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 236. J. E. Nelson, Pinac. 71. WEEPING TaurA ou LiIGNuM virÆ, Staunt. L. c. TsIANG-SOUNG, Chin. SAKSIN, Mandch. Arbre atteignant 12-20 mètres de hauteur, formant, lorsqu'il est jeune, une pyramide conique, étroite, pointue, et plus tard une pyramide compacte, large et arrondie. Dans cet état ses branches sont dressées, et ses ramules , nombreux, comprimés, sont gra- cieusement réfléchis. Lorsque l'arbre est vieux sa tête est arrondie comme celle d’un Pommier, et ses branches pendantes lui don- nent un aspect très-pittoresque. Feuilles des jeunes plantes, les unes aciculaires, étalées, ternées ou quaternées, à peu près planes; les autres squammiformes, opposées-décussées, étroitement appli- quées. Strobiles solitaires à l’extrémité de très-courts ramules, sphériques, d'à peine 1 centim. de diamètre, d’un vert herbacé, puis glauques, finalement brunâtres, à écailles parfois déprimées sur la face, sensiblement mucronées un peu au-dessous du sommet, Habite le nord de la Chine, où il est fréquemment employé à orner les tombeaux. — Introduit par M. Fortune en 1848. — Rus- tique. D’après Loudon (ÆEncycl. of Trees), le Cupressus funebris aurait été introduit en 1808. Cupressus funebris gracilis. Branches étalées, grêles, réfléchies. Ramules distants, longue- ment effilés, pendants. Ramilles distiques, très-ténues, courtes. Chatons mâles à l’extrémité de courtes ramilles. Strobiles à peu près semblables à ceux du type. Cette variété, dont j'ignore l’origine, est remarquable par toutes ses parties allongées, grèles, lâches et peu serrées. OBsErRv. Le Cupressus funebris est très-variable dans sa jeunesse à cause du temps plus ou moins long qu'il met à se caractériser. Ainsi j'ai vu des individus provenant de grai- nes, hauts de 4 mètre et plus, n’ayant encore que des feuilles aciculaires, plus ou moins glauques, tandis que d’autres pieds du même semis, élevés dans les mêmes conditions, étaient tout à fait caractérisés et n'avaient plus que quelques x feuilles aciculaires à la base. Le reste de l’arbre ne portait CUPRESSUS. 163 que des feuilles squammiformes, étroitement imbriquées, sans aucune apparence de glaucescence. Au dire des voyageurs les C. funebris que, jusqu’à présent, on voit dans les cultures, ne peuvent donner une idée de l’aspect étrange et pittoresque que présente cet arbre lors- qu’il est vieux. Pour le faire comprendre je vais rapporter ce qu’en a dit M. Fortune, lorsqu'il le découvrit, en 1848, dans la province de Ché-Kiang : : «.… Mais le plus bel arbre sans doute que j'aie trouvé dans ce district, c’est un Cyprès pleureur que je n’avais vu dans aucune partie de l’empire chinois, et qui même, je dois le dire, m'était tout à fait inconnu. J’aperçus d’une distance de près d’un kilomètre une espèce de Pin, d’un port élégant, haut d'environ 60 pieds (18 mètres), ayant une tige aussi droite et aussi élancée que le Pin de l’île de Norfolk, avec des branches retombant comme celles du Saule pleureur de Sainte-Hélène. Ces branches, qui partent d’abord à angle droit de la tige principale, décrivent ensuite une courbe gra- cieuse et se replient encore à leur extrémité. De ces mêmes rameaux pendent perpendiculairement d’autres branches se- condaires, ce qui lui donne l’aspect du Saule pleureur, mais avec une plus grande élégance de formes. «Quel pouvait être cet arbre? IL était évident pour moi qu'il appartenait à la famille des Conifères, mais qu'il était Le plus beau et le plus distingué de sa famille. « Je courus à lui, et, lorsque je fus à proximité, il me parut encore plus beau qu’à la première vue. Le tronc était droit comme celui du Cryptomeria, et ses feuilles ressemblaient à celles d’un arbre bien connu, l’Arbor vitæ, mais seulement plus petites et d’une forme plus élégante. _ «Ce spécimen si remarquable était chargé de fruits mûrs, et je désirais vivement pouvoir en emporter; mais l'arbre se trouvait dans un enclos dépendant d’une auberge. J’y entrai, et, grâce à un bon repas et à quelques générosités, j'obtins un certain nombre de graines que JjJ’envoyai en Angle- téree 2 164 CUPRESSUS. 9. Cupressus Karwinskiana, Regel. Cupressus KARWYNSKIANA, Reg. Gartenfl. 1857. p. 346. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 241. D’après MM. Henkel et Hochstetter, cette espèce, qui est origi- naire du sud de la Californie ou de la Californie mexicaine, a beaucoup de ressemblance avec le Cupressus Lindleyi. Cés au- teurs ajoutent que les fruits sont semblables à ceux du Cyprès commun. F OBserv. Cette prétendue espèce, très-mal connue, n’est probablement autre chose qu’une forme du Cupressus Lusita- nica. Ô 10. Cupressus Californiea., Carrière. JUNIPERUS AROMATICA, Hort. aliq. CUPRESSUS AROMATICA, Hort. Gord. Pinet. 56. Cupressus KEWENSis, Hort. Gord. L. c. CuPressus CALIFORNICA, Carr. Tr. gén. Conif. 127. Branches très-longuement étalées, allongées, tortueuses, irré- gulières, diffuses, peu et très-inégalement ramifiées. Rameaux gros, étalés presque à angle droit, d’abord gros et très-courts, puis s’allongeant beaucoup et devenant presque flexueux, sinueux. Ramilles subtétragones par l’imbrication et le rapprochement des feuilles. Feuilles squammiformes, d’abord étroitement imbriquées, glaucescentes, plus tard acuminées et un peu écartées au sommet. Cette espèce, lorsqu'on froisse ses parties herbacées, dégage une odeur un peu analogue à celle que dégage le Cupressus Mac-Na- biana. Habite la Californie. — Introduit de graines en 1847. — Très- rustique. OBsERv. Cette espèce n’a aucun rapport avec le Cupressus Lusitanica, ainsi que le dit M. Gordon : «This is a robust growing Kind, vere much ressembling the Cedre of Goa (probably not different), but said by Carrière to be from Ca- lifornia. » Je comprends d’autant moins ce rapprochement CUPRESSUS. 165 fait par M. Gordon qu’il ne connaissait pas la plante dont il a parlé; ce qu’il en dit le prouve surabondamment. Elle a toutefois l’inconvénient de rester buissonneuse, et de former une masse excessivement large, assez compacte, diffuse, sou- vent plus large que haute. Le C. Californica est tellement distinct qu’on ne peut le confondre avec aucun autre. 11. Cupressus Mac-Nabiana, Murray. CUPRESSUS GLANDULOSA, Hook. ex Gord. Pinet. 64. Juniperus Mac-NABrANA, Laws. Catal. ex Gord. L. c. Cupressus Mac-NABrANA, À. Murr. Ann. Soc. Bot. Edinb. 1855. Gord. Pinet. 1. c. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 241. Arbrisseau de 4-8 mètres de hauteur, souvent buissonneux. Branches très-nombreuses, dressées, couvertes d’une écorce rouge-foncé, puis brun-noirâtre. Ramilles étalées, courtes. Feuilles . Squammiformes, courtement ovales, distantes et écartées au som- met sur les branches, très-rapprochées et fortement imbriquées sur les ramules, qui alors sont gros, subtétragones, présentant sur le dos deux lignes glaucescentes, non fortement appliquées, imbriquées, mais, au contraire, raides et écartées, rendant ainsi les rameaux scabres ou chatoyants. Chatons mâles... Chatons fe- melles solitaires à l’extrémité de très-courtes ramilles , composés d’écailles d’un gris-brun, étalées, obtuses. Strobiles globuleux, d'environ 6-8 millim. de diamètre , disposés en sortes de grappes à la partie supérieure des branches, parfois solitaires sur de courts ramules ligneux. Écailles le plus ordinairement 6, opposées par paires, un peu irrégulières, portant au centre un mucron obtus qui est parfois plus allongé et courbé. Graines le plus souvent an- suleuses, quelquefois arrondies, très-courtement ailées. Habite différentes montagnes du nord de la Californie, par _ 419 de latitude, à la hauteur d’environ 1,500 mètres. — Introduit en 1856. — Très-rustique. Ogserv. Cette espèce est très-distincte, et, par son aspect glaucescent, par la forme de ses feuilles, ainsi que par la dis- position de ses branches, elle rappelle un peu le Juniperus eæcelsa. Bien qu'elle paraïsse ne pas devoir s’élever et qu’elle 166 CUPRESSUS. ne forme le plus souvent qu’un arbuste buissonneux très- compacte, néanmoins il arrive fréquemment que dans les cultures on rencontre des individus qui, au contraire, sont très-élancés et peu garnis. Le plus fort exemplaire que j'aie vu de cette espèce, planté à Hyères, dans le jardin de MM. Huber et C*, était haut d'environ 5 mètres sur 20 centim. de dia- mètre. Jusqu'à présent cette espèce n’a pas encore fructifié, et c’est seulement cette année que, dans différents endroits, j'ai pu remarquer des chatons femelles. Quant aux mâles, elle n’en a pas encore donné, à ma connaissance du moins. Je dois faire aussi remarquer que le Cupressus Mac-Nabiana dé- gage de ses parties herbacées une odeur très-agréable, qui rappelle un peu celle de la Pomme de Reinette, odeur qui est plus forte et moins agréable lorsque, au lieu de toucher sim- plement ces parties, on les écrase. | 42. Cupressus Lambhertiana., Carrière. = | CUPRESSUS MACROCARPA, Hort. aliq. (non Hartw.). Gord. Pinet. 65, pro parte (excl. syn. Knight). Carr. Man. des PI. IV. 326 (pro parte). — Tr. gén. Conif. 125. Cupressus LAMBERTIANA, Carr. Rev. hort. 1855. p. 232. Arbre très-vigoureux, atteignant 25 mètres et plus de hauteur sur 80 centim. à 1 mètre de diamètre. Tige droite, parfois penchée au sommet. Branches très-longuement et presque horizontale- ment étalées, très-rapprochées. Ramules et ramilles distants, gros, courts, subtétragones-arrondis par le rapprochement et l’imbrica- tion des feuilles, disposés presque à angle droit sur les rameaux. Feuilles squammiformes, très-rapprochées, étroitement imbri- quées, épaisses, appliquées dans toute leur longueur, brusque- ment et courtement terminées en une pointe obtuse. Chatons mâles terminaux, ovoïdes-obtus, peu nombreux. Strobiles oblongs, longs de 25-38 millim., larges de 20-25 millim., anguleux et comme taillés à facettes sur toutes les parties par la saillie que forme le contour des écailles, qui sont d’un gris-cendré, luisantes, planes, le plus souvent déprimées au centre, où se trouve un mu- cronule large, mince, couché sur l’écaille et comme soudé avec elle. Habite, dans la Californie, les montagnes aux environs de Mon- UE Ta a : Le PATES CUPRESSUS. 167 terey, où il fut découvert par Lambert, en 1838, qui en envoya des graines en 1839. — Très-rustique. Cupressus Lambertiana violacea, Branches très-longuement et horizontalement étalées, peu ra- mifiées, bientôt défléchies ascendantes, Écorce brun-violacé, par- fois glaucescente. Cupressus Lambertiana depressa. Cette variété, accidentelle, qui est d’abord semblable au type par son port et son facies, s’en distingue plus tard à l'absence de sa flèche. Celle-ci, sans cause apparente, s’atrophie, de sorte que les branches latérales, en s’élargissant , s'élèvent au-dessus les unes des autres, que le centre de l’arbre est comme évidé, con- cave, et que le sommet de la tige se trouve dépassé en hauteur par les branches. Il existe chez M. Thuret, à Antibes, deux individus de cette va- riété, qui, tout à fait semblables entre eux, sont très-remarqua- bles. Cupressus Lambertiana flagelliformis. Branches grêles, très-longues. Ramules courts, parfois réunis en paquets ou fascicuies comme chez le Juniperus Virginian monsirosa. Ozserv. Le Cupressus Lambertiana, qu’on a confondu et qu’on confond encore avec le C. Hartwegü, en est différent _ par son port et surtout par sa rusticité. En effet, placé dans les mêmes conditions, le premier résiste aux froids les plus intenses, tandis que le deuxième (C. Hartwegti) gèle lorsque le froid dépasse 10 degrés environ. Quant au port, il est éga- lement très-différent; ainsi, tandis que le C. Lambertiana, par ses branches distantes, horizontalement et longuement étalées, peu et très-courtement ramifiées, rappelle par son port le Cèdre du Liban, le C. Haritwegü, dont les branches subdressées sont très-rapprochées et très-ramifiées, à ramifica- tions confuses, forme une pyramide conique pointue, relati- vement étroite. Ces différences ne m’avaient pas échappé lors de ma pre- 168 CUPRESSUS. mière édition, puisque déjà, après les avoir fait remarquer, . je disais, dans l’observation, p. 195 : « N’y aurait-il pas là deux espèces différentes? ou bien l’une ne serait-elle pas une forme de l’autre?» Lorsqu'on froisse les parties herbacées il s’en dégage une odeur agréable, moins forte pourtant que dans l’espèce sui- vante. Toutefois je dois dire que ces plantes sont très-voisi- es, que pendant les premières années, c’est-à-dire lors- qu'elles sont jeunes, on peut très-bien les confondre, et que, à Mon avis, Ce ne sont que des formes. Le C. Lambertiana est une des plus belles espèces du genre; c’est aussi l’une de celles qui croît le plus vite. Les deux plus forts pieds que j'aie vus sont à Montpellier, chez M. Sahut. Agés de 12 ans seulement, ils ont 16 mètres en- viron de hauteur sur 195 de circonférence; ils sont très- beaux et tout à fait semblables quant au facies; tous deux aussi forment des masses de verdure très-imposantes. Cette espèce fructifie très - difficilement. Ainsi les deux sujets dont je viens de parler, de même que certains autres que je connais, qui, bien que moins forts, sont tout aussi vieux, n’ont encore donné que des chatons mâles. Je n’ai vu de fruits que sur un individu planté chez M. Thuret, à Anti- bes. Ces fruits étaient réunis par Je à l ne de très- longues branches. 413. Cupressus Hartwegii, Carrière. CUPRESSUS MACROCARPA, Hartw. Journ. Horé. Soc. IL. 187. Gord. L. c. IV. 296 (cum ic.). Lindl. et Gord. Z. c. V. 266. Knight, Syn. Conif. 20. Carr. Man. des PI. IV. 326, pro parte. — Tr. gén. Conif. 124, pro parte (excl. syn.). Gord. Pinet. 65, pro parte (excl. syn. Knight). — Suppl. 25 (excl. syn. Carrière). Cupressus HARTWEGII, Carr. Rev. hort. 1855. p. 232. Cupressus REINWARDTIN, Hort. ex Gord. Pinet. Suppl. 25. Arbre d’une croissance très-rapide. Tige droite, recouverte d’une écorce lisse, verte, puis rouge-fauve, finalement brunâtre.'Bran- ches rapprochées, dressées, souvent confuses. Rameaux nom- : breux, vigoureux et longs, dressés, très-rarement étalés. Feuilles CUPRESSUS. 169% squammiformes, opposées et ternées; celles des jeunes sujets assez longues, presque aciculaires, cylindriques ; celles de la tige et des rameaux vigoureux très-distantes, élargies-décurrentes à la base, étalées au sommet, aiguës, mucronées; celles des ramules et des ramilles plus rapprochées, rétrécies en une pointe courte, subcy- lindrique. Strobiles ovales-oblongs, gros, à peu près semblables à ceux du Cupressus fastigiata, composés de 10 écailles ligneuses, brunes, portant au-dessous du sommet un mucron gros, court, obtus. Graines comprimées, atténuées sur les bords en une aile membraneuse. Cotylédons 3-4, subtrigones, arrondis, violacés en dessous, glaucescents en dessus, d'environ 12 millim. de longueur, très-courtement obtus. Tigelle ténue, droite, rouge violacé, rappe- lant un peu celle du Æellingtonia, mais plus ténue. Habite aux environs de Monterey en Californie. — Introduit en 1847. — Gèle souvent à Paris. Cupressus Hartwegii fastigiata, Carrière. CUPRESSUS MACROCARPA FASTIGIATA, Knight, Syn. Conif. 20, non Gord. (nec alig. auct.). Tige élancée. Ramules et ramilles courts, étalés, irrégulière- ment distants. Feuilles squammiformes , les unes presque acicu- lâires étalées, les autres plus courtes et plus apprimées. OnsEerv. Le Cupressus Hartwegü, que l’on confond encore avec le C. Lambertiana, en est cependant très-distinct, d’a- bord par son port; le C. Hariwegiü a les branches plus nom- breuses, plus courtes, plus confuses et plus dressées que le CG. Lambertiana; ses rameaux et ses ramules sont plus allon- gés et plus grêles; ses feuilles, plus distantes, sont acumi- nées , étalées, mucronées, tandis qu’elles sont imbriquées, appliquées et obtuses, dans le C. Lambertiana. Enfin le C. Hart- wegü se distingue encore du précédent par son défaut de . rusticité; dans les hivers rigoureux il souffre beaucoup du froid et est même parfois complétement détruit, tandis que le C. Lambertiana supporte sans danger toutes les intempéries. Les C. Lambertiana, Hartwegü et Harlwegii fastigiata, lors- qu’on en froisse les parties herbacées, dégagent une odeur très-agréable et très-prononcée, analogue à celle du Citron; c'est surtout dans la variété fastigiata que cette odeur est très- prononcée. : 70 CUPRESSEUS. L: 414. Cupressus Goweniana, Gordon. Cupressus spec. Hartw. ex Knight, Syn. Conif. 20. CupREssus GOWENIANA, Gord. Journ. Hort. Soc. IV. 295. Lindl. et Gord. Z. c. V. 206. Knight, Z. c. Carr. Man. des PI. IV. 326. — Tr. gén. Conif. 125. Gord. Pinet. 60. Henk. et Hochstt. Syn. der Na- delh. 240. CUPRESSUS GLANDULOSA, Hort. Arbrisseau très-buissonneux, diffus, atteignant 2-3 mètres de hauteur. Branches étalées, irrégulières. Rameaux allongés, sou- vent défléchis. Ramules très-nombreux, très-ténus, confus, grèles, réclinés, portant des feuilles opposées-décussées, parfois ternées, presque aciculaires ou cylindriques, aiguës. Feuilles des rameaux adultes squammiformes, ovales, acuminées, obtuses, plus rare- ment aiguës, étroitement appliquées. Chatons mâles excessive- ment nombreux, subtétragones, petits, jaunâtres. Strobiles sphé- roïdaux ou légèrement oblongs, pédonculés, de 12-15 millim. de diamètre, solitaires, plus souvent réunis par petits groupes sur de gros ramules ‘courts, pédonculiformes , agglomérés en quantité considérable chez les sujets adultes, à écailles luisantes, rhom- boïdales, brunes, portant au centre un mucron cylindrique, gros, obtus, droit. Habite les montagnes de Monterey en Californie, où il a été dé- couvert par M. Härtweg. — Introduit en 1847. — Assez rustique. OrsEerv. Le Cupressus Goweniana est très-fertile; il se couvre de fruits, même lorsqu'il n’a encore que quelques années, avantage que n’ont pas les C. Lambertiana et Hartwegiüi, avec lesquels pourtant il a un air de parenté. Comme eux il dégage, lorsqu'on froisse ses parties herbacées, une odeur de Citron, moins forte, toutefois, que dans les espèces précitées. Les nombreux semis qu’on a déjà faits de graines du C. Goweniana ont produit un assez grand nombre de varié- tés. Je vais énumérer les principales. Cupressus Goweniana Huberiana. CUPRESSUS EXCELSA , Hort. Hub. Arbrisseau buiSsonneux. Branches longuement étalées, assur- CUPRESSUS. 171 gentes, défléchies. Ramules grêles et légers, subtétragones, épars, rapprochés, disposés sur toutes les parties des rameaux de manière à donner à l’ensemble quelque chose de comparable, quant à l’as- pect, avec celui que présentent certaines variétés de Taxodium distichum. Feuilles squammiformes, petites, rapprochées, lâche- ment imbriquées. Strobiles nombreux, sphériques, très-glauques, à écailles fortement tuberculées, mucronées, à mucron souvent dues Cette variété, très-remarquable et distincte, est plantée dans le jardin de MM. Huber et Cie, à Hyères, où j'en ai vu deux pieds mères, hauts d'environ 8 mètres. Cupressus Goweniana glauca. Branches longuement étalées, relativement grêles. Écorce très- glauque*sur toutes les jeunes parties des plantes. Cette variété très-remarquable, que j'ai observée dans le jardin de M. Sahut, à Montpellier, provient de graines récoltées sur un pied de Cupressus Goweniana planté auprès d’un C. Lusitanica, Cupressus Goweniana gracilis, Branches longuement étalées, peu nombreuses, grêles, pen- dantes. Cupressus Goweniana cornuta. CUPRESSUS CORNUTA, Carr. Rev. hort. 1866, page 251 (cum ic.). CuPRESssUus GOWENIANA MONSTROSA, Carr. Mss. Arbrisseau buissonneux. Branches étalées, assurgentes. Ra- meaux et ramules nombreux. Feuilles squammiformes, rappro- chées, élargies à la base, écartées et courtement acuminées au sommet. Strobiles très-irréguliers, presque monstrueux, brun- foncé ou presque noirs, parfois un peu pruineux, gibbeux, un peu allongés, portant vers le sommet 2-3, parfois 4 longs mucrons corniformes, épais, subcylindriques, gibbeux, souvent courbés au sommet, qui est assez largement obtus, inégaux; les deux infé- rieurs beaucoup plus courts, parfois presque rudimentaires; les autres, de longueur différente, atteignant parfois 12 millim.; à écailles sensiblement striées-cannelées. Cette plante, que j'ai vue dans le jardin de M. Denis, à Hyères (Alpes-Maritimes), où il en existe un pied haut d'environ 5 mètres, est très-distinete de toutes celles du même groupe que j'ai eu 172 CUPRESSUS. occasion d'examiner, par son aspect et surtout par ses fruits, qui sont d’une forme unique, dont la qualification cornuta peut donner une idée assez juste. Cupressus Goweniana viridis. Arbrisseau buissonneux. Ramules et ramilles très-nombreux, courts, ténus, d’un vert-clair. Strobiles un peu oblongs, fortement nervés-striés, gris-brun, à écailles munies d’un court et large mu- cron réfléchi. Cupressus Goweniana attenuata. Curressus KÆMPFERI, Hort. CUPRESSUS ATTENUATA, Gord. Pinet. 57. — Suppl. 22 (excl. syn. Bregeoni). : CuPRESSUS NIVEA , Hort. ex Gord. [. c. Es Arbrisseau buissonneux, diffus. Rameaux nombreux, épars, inégaux. Feuilles squammiformes, imbriquées, acuminées-aiguës au sommet. Strobiles oblongs, plus.hauts que larges, assez gros, glaucescents, à écailles striées, ridées en rayonnant, portant au centre un mucron élargi, court. OgBsErv. D’après M. Gordon, le Cupressus Goweniana at- lenuata, qu'il considère comme une espèce distincte, serait originaire de l’Orégon, fait qui a besoin de vérification; mais, en admettant ce fait, il n’est pas vrai que cette plante soit synonyme du C. Bregeoni Hort., qui n’est autre chose qu’une variété du C. fastigiata. OBSER VATION GÉNÉRALE RELATIVE A QUELQUES ESPÈCES DE CYPRÈS. C’est avec intention que j'ai terminé ce qui a rapport aux Cyprès par les espèces Lambertiana, Goweniana et Hartwe- gi, afin de montrer combien certaines forrnes- varient, et comment des espèces très-distinctes, quand on les considère à partir du point de départ, c’est-à-dire là.où les caractères sont les plus prononcés, peuvent se confondre avec d’autres qui, à leur origine, semblaient n'avoir pour ainsi dire rien L CUPRESSUS. 173 de commun. C’est ainsi que le type des Cupressus Lusilanica , Lambertiana, Goweniana et Knightii, très-différents, finissent, par la suite des semis qu’on fait de leurs graines, par se con- fondre tellement qu’il devient tout à fait impossible de rap- porter les individus au type dont ils sortent. Ainsi du €. Go- weniana il est sorti des plantes qui se confondent avec les C. Hartwegü et Lambertiana, qui sont vigoureux, odorants, à branches distantes , étalées, etc., etc. Du C. Knighli il est sorti des individus qui se confondent tout à fait avec ceux qui ‘proviennent du C. Lusitanica. Mais un fait curieux et que je dois signaler est celui-ci : sur un pied de C. Goweniana, dont les strobiles étaient sphériques et très-réguliers , il y avait, soit sur les mêmes branches, soit sur des branches particu- _lières, des strobiles sphériques et d’autres très-allongés. Historique. Les Cyprès sont originaires des parties chaudes et tempérées des deux hémisphères, principalement du nouveau, et à peu près étrangers à l’Europe ; ils paraissent s'étendre, dans l’an- cien continent, du 10° au 40° ou 45° degré (L. 8.), mais beaucoup au delà dans le nouveau, puisqu'on en rencontre dans les deux Amériques à partir du 10° environ (L. À.), et en Californie vers le 40e ou 45e (1. B.). | Le genre Cyprès est cité dans l’Ancien Testament, dans le pas- sage suivant de l’Ecclésiaste, chap. x1v, v. 17 : & Je me suis élevé comme un Cèdre sur la montagne du in et comme un types sur le mont de Sion. » C'est sans doute en raison de leur forme, qui rappelle celle d’une flamme (Cupressus fastigiata), et de la couleur sombre de leur feuillage, que ces arbres ont été, dès les temps les plus re- culés (1), le symbole de la douleur et de la mort. Suivant Théo- phraste, en effet, le Cyprès était consacré aux dieux infernaux. (1) Comme preuve certaine je puis citer l'ouvrage de M. Félix Lajart, mem- bre de l’Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), intitulé : Recher- ches sur le culte du Cyprès pyramidal chez les peuples civilisés de l’anti- quité, Paris, 1854. Dans ce livre remarquable, l’auteur, après de nombreuses recherches dans les manuscrits et les ouvrages anciens, s'appuyant des monu- ments historiques, et invoquant dans plusieurs cas la mythologie, prouve, de la manière la plus évidente, que le Cyprès pyramidal était non-seulement connu et cultivé dès les temps les plus reculés, mais encore qu’il était vé- néré des peuples et l’objet d’un culte particulier. RUN 2 -? 174 CUPRESSUS. Était-ce par suite de la coutume qu'avaient les anciens d’enfermer avec les morts une branche de Cyprès et d'envelopper leur corps avec ses feuilles odorantes, ou à cause de l'habitude qu'ils avaient de placer une branche de Cyprès à la porte des maisons mor- tuaires? À Rome, dans les cérémonies funèbres en l’honneur des ‘citoyens morts pour la patrie, on faisait usage de branches de Cyprès, et les autels, les monuments qu'on élevait à leur mémoire en étaient recouverts. Aujourd'hui encore, non-seulement dans toutes les parties de l'Europe où cet arbre peut résister au froid, mais mème au Chili, on le plante près des tombeaux. Le port des Cyprès n’est pas sans élégance et peut contribuer beaucoup à l’ornement” des jardins paysagers. Dans le midi de l'Europe on emploie avec un grand avantage l'espèce commune pour en faire des abris ou brise-vents et des rideaux de verdure. Indépendamment des qualités ornementales des Cyprès, leur bois est d’une très-longue durée ; les anciens le considéraient comme incorruptible, On cite à l'appui de cette opinion les deux exemples suivants (qui n'en font peut-être qu'un). Un navire de Tébère, qu'on retira du lac VNémi, après plus de 1,400 ans, était dans un tel état de conservation qu'on put en employer les planches à d’autres constructions. Léon Alberty, dans son Traité d’Agricul- ture, dit, livre V, chap. x : « Dans le temps que je faisais travailler près du lac Ricia, on fit retirer de ce dernier le navire le Trajan, qui y était depuis plus de 1,300 ans, et je remarquai que le Pin de Cyprès, avec lequel il était fait, n'avait subi aucune altération.» Il n’est pas parfaitement démontré que les Cyprès fussent les seuls végétaux conifères qui entrassent dans ces constructions ; il est au contraire très-probable qu'ils n'y figuraient qe on nellement ou en très-petite quantité. Propriétés. Les fruits des Cyprès, lorsqu'ils sont frais, sont considérés comme stomacliiques, vulnéraires et astringents ; pour- tant ils sont peu usités, Usages. Au point de vue de l’'ornement tous les Cyprès sont précieux, soit qu'on les isole, soit qu’on en forme des groupes ; le premier moyen est préférable, et c'est réellement le seul à em- ployer. Les espèces qui ne résistent pas à la pleine terre n'ont qu'une importance secondaire. Mais c’est surtout dans les climats méridionaux que ces arbres ont de l'importance, et il nous est dif- ficile, à Paris, d'apprécier la beauté qu'ils peuvent acquérir. Au point de vue du produit ils présentent peu d'avantages sous le climat de Paris, bien qu'on puisse en faire des pieux qui sont CUPRESSUS. 175 d’une longue durée; mais dans les pays plus favorisés il en est tout autrement, et il n’est pas douteux que certaines espèces mexicaines ou californiennes pourront être exploitées pour leur bois. Cet espoir est fondé sur la qualité et la beauté de celui-ci, sur les dimensions qu’atteignent les arbres, et, surtout aussi, sur la vigueur considérable avec laquelle ils croissent. Culture et Multiplication. Les Cupressus aiment un sol chaud et léger, plutôt calcaire qu’argileux ; aussi sont-ils par ex- cellence les arbres des contrées méridionales. On doit, autant que possible, employer le semis pour leur multiplication; mais, à dé- faut de graine, on a recours à la greffe, plus rarement aux bou- tures, qui reprennent difficilement. On sème en pots ou en ter- rines, ou bien en pleine terre, si l’on a beaucoup de graines. La germination est rapide; elle est assurée si les graines sont bonnes, Quant aux soins ils sont les mêmes que ceux qu’on accorde aux genres précédents. Quelle que soit l'espèce à laquelle on ait à faire, à Paris, il est prudent de garantir les plants pendant l'hiver. On repique la deuxième année du semis, en pots si ce sont des es- pèces rares, qui demandent à être abritées l’hiver, en pleine terre si ce sont des espèces communes, à moins qu on ne doive s’en ser- vir comme sujets. Dans ce dernier cas on devra les mettre dans des petits pots-godets, afin de pouvoir en placer un plus grand nombre sous les cloches lorsqu'on les greffera. En général cepen- dant, comme la transplantation fatigue considérablement les Cy- près et que la reprise est à peu près impossible lorsque les racines ont été mises à nu, on se trouvera très-bien, toutes les fois que cela sera possible , de les élever en pots; la transplantation et la reprise offriront ainsi beaucoup moins de difficultés, et le résultat sera certainement meilleur, à moins cependant que la terre dans laquelle ils auront été élevés ne soit assez forte pour qu'une grande partie reste adhérente aux racines. Quant aux greffes elles ne présentent aucune difficulté ; on les fait en placage ou en fente de côté; la reprise à lieu très-promp- tement. Je dois dire toutefois, relativement aux greffes, que les Cupressus fournissent un de ces curieux exemples qui vient dé- jouer les théories pratiques et même scientifiques ; ainsi il est beaucoup d'espèces qui reprennent et vivent beaucoup mieux lors- qu'on les fait sur Juniperus Virginiana que lorsqu'on les fait sur Cyprès , deux genres qui, sous tous les rapports, sont très-diffé- rents l’un de l’autre. 176 PHEROSPHÆRA. Genre mal connu, de classification incertaine. XVI. Pherosphæra, Archer. PHerospHÆRaA, Archer, in Loud. Journ. of Bot. Il, 52 (in parte). Hook. Flor. of Tasm. I. 355. Fleurs dioïques. Les mâles : Chatons petits, globuleux ou cylindriques, oblongs. Étamines imbriquées, subsessiles, insérées à l’axe. Anthères à 2 loges, à connectif oblong, squammiforme, extérieurement déhiscentes. Pollen dé- primé, trigone ou subglobuleux. Fleurs femelles : Cha- tons petits, ovales. Écailles 8-12? lâchement imbriquées, naviculaires, ovales, concaves, réfléchies au sommet, cadu- ques. Ovule solitaire, placé à la base des écailles, dressé, très-comprimé sur le dos, largement ovale, ailé de chaque côté? arrondi et presque cordiforme à la base. Maturation annuelle ? Pherosphæra Hookeriana, Archer. MICROCACHRYS TETRAGONA ©, Hook. fil. in Loud. Journ. of Bot. 150. non Arthrotaxis? tetragona, Hook. Ic. t. 560. PHerosPHÆRA HookERIANA, Archer, in Loud. Journ. of Bot. IL. 52 (in parte). Hook. Flor. of Tasm. 1. 355. pl. 99. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 306. Arbrisseau couché ? Rameaux, ramules et ramilles nombreux, dressés. Ramules anguleux, à feuilles très-fortement imbriquées, larges d'à peine 2 millim., triangulaires, ovales, obtuses, tri- gones, obtusément carénées, légèrement ciliées sur les bords. Chatons mâles terminaux, presque globuleux, un peu plus larges que les ramules, jaunâtres; écailles anthérifères plus larges que longues, obtuses au sommet. Chatons femelles terminaux, courbés, à écailles vertes, d'environ 2 millim. de longueur. PHEROSPHÆR A. 414 Habite, dans la Tasmanie, les montagnes près du lac Saint- Clair (Gunn:). OBsEerv. Par suite d’envois d'échantillons incomplets faits à différentes reprises et souvent mélangés d’espèces différen- tes, il est résulté pour ce genre une confusion regrettable, que M. Hooker, dans une observation écrite que je vais rap- porter, a cherché à éclairer : « L’extrême similitude qu’il y a entre les ramules de cette plante et ceux du Dacrydium Franklini, ajoutée aux difficultés résultant d’un envoi qui m'avait été fait d'échantillons mêlés de Microcachrys et de Diselma Archeri, a déterminé une confu- sion qui explique la grande difficulté qu’il y a aujourd’hui d'établir une synonymie claire et nette de ces genres. En 1843, fut publiée, dans Hooker-Icones. (n° 367 de Gunn, et par erreur marqué 369), sous le nom d’Arthrotaæis ? tetragona, une plante dont on n’avait reçu que peu d'échantillons. Malheureusement ceux-ci ne renfermaient que des fleurs mâles; mais ces fleurs mâles étaient tellement semblables à celles d’Arthrotaxis qu'on crut devoir, avec doute toutefois, les réunir à ce genre. En 1842, Gunn avait envoyé des échan- tillons mâles de cette même plante mélangés avec ceux d’une autre qu’il supposait être la femelle. Ces derniers étaient com- plétement différents de ceux d’un Arthrotaxis. C’est alors que je les déerivis sous le nom de Microcachrys tetragona, d’où il résulte que mon genre Microcachrys se compose de fleurs mâ- les d’Arthrotaxis (?) tetragona, Hook., et de fleurs femelles d’une autre plante. En 1847 M. Archer, ayant trouvé les vrais femelles de l’Arthrotaæxis (?) tetragona, Hook., ets’apercevant que ce n'étaient pas celles d’un Arthrotaxis, et qu’elles ne se rapportaient pas non plus à la description que j'avais faite des fleurs femelles du Microcachrys, la décrivit alors comme un nouveau genre qu'il appela Pherosphæra Hookeriana (par allusion à la forme orbiculaire de ses ovules), nom sous le- quel il inserivit, comme synonymes : Arthrotaxis (?) tetragona, Hook., et Microcachrys tetragona 4, Hook. fils. Vers cette même époque M. Archer découvrit un troisième genre de ces Microconifères, que par erreur il rapporta à ce que j'avais TRAITÉ DES CONIFÈRES. 12 178 PHEROSPHÆRA. décrit sous le nom de Microcachrys tetragona 9, et le consi- déra comme tel, confondant sous un même nom des choses différentes. Enfin un peu plus tard je reçus de Gunn de beaux échantillons authentiques mâles et femelles de l’Aréhrotaæis (?) tetragona (sous le n° 367), et, sous ce même numéro, des échantillons mâles et femelles de la plante que M. Archer avait rapportée à mon ÂMicrocachrys; mais je ne reçus pas d’échantillon femelle de la plante dont primitivement j'avais confondu les fleurs femelles avec celles d’Arthrotaxis, et que j'avais publiée comme Microcachrys. | « Fort heureusement que M. Archer, qui est aujourd’hui en Angleterre, a eu l’obligeance de venir à mon aide pour dé- brouiller cette confusion, et c’est grâce à lui que j'ai pu faire ces rectifications. Nous osons donc croire que, malgré cette complication synonymique, on pourra, sans trop de difficul- tés, s’y reconnaître et conserver le nom de Wicrocachrys te- tragona à la plante que j’ai figurée primitivement sous le nom d’Arthrotaxis (?) lelragona, Hook., et dont je décrivis origi- nairement les fleurs mâles comme étant un Wicrocachrys, nom que ses cônes petits et réguliers justifient. Quant au nom de Pherosphæra, nous le transférons à la plante dont j'ai con- fondu les fleurs femelles avec le Microcachrys, et dont les fleurs mâles, réunies en chatons globuleux, justifient l’appel- lation. Pour ce qui concerne la plante que M. Archer suppo- sait être la même que mon Wicrocachrys femelle, nous propo- sons d’en faire un nouveau genre, que nous nommerons Di- selma, par allusion aux deux écailles ovulifères. » Hook. {. c. Malgré toute la clarté relative des explications qui précè- dent, je crois qu’il vaut beaucoup mieux encore, puisque la chose est possible, recourir, pour le Microcachrys, à la figure et à la description qu’en à données récemment M. Hooker dans le Botanical Magazine, dont j'ai reproduit la partie des- criptive. | Mais tous ces renseignements ne me paraissent pas suffi- sants pour indiquer avec certitude la place que ce genre doit occuper. Néanmoins, d’après la caducité des écailles des stro- biles, j'ai cru devoir le rapprocher des Taxodium, qui, eux aussi, ont Ce même caractère. TAXODIUM. 179 XVII. Taxodium, Æichard. Taxopium, L. C. Rich. Ann. Mus. XVI. 298.— Conif. 142. Loud. Encycl. of Trees, 1077 (excel. T. sempervirens). ScauBerTIA, Mirb. Bull. Soc. philom. 1813, p. 121. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 347 (pro parte). Endl. Syn. Conif. 66. Carr. Tr. gén. Conif. 144. Gord. Pinet. 305. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 258. ConpyLocarPus, Salisb. ex Loud. L. c. CuPRESPINNATA, J. E. Nelson, Pinac. 61. Fleurs monoïques sur les mêmes rameaux. Les mâles : Chatons nombreux, disposés en épis terminaux. Les fe- melles rares , placées à la base des épis mâles, disposées en chatons ovales ou subglobuleux, imbriqués, compo- sés d’écailles coriaces insérées en spirale. Étamines 6-8 vers le sommet de l’axe, nues à la base, imbriquées, à connectif ovale-deltoïde, large, excentriquement pelté, por- tant en dessous 3-4 loges longitudinalement bivalves. Cha- tons femelles ovoïdes, subglobuleux. Écailles ovulifères imbriquées, insérées en spirales sur un axe raccourci, ré- curvées, mucronées sur le dos au-dessous du sommet. Ovules 2 à la base des écailles, dressés, atropes, à micro- pyle largement tubulé, ouvert. Strobiles subéreux, ligneux, oyoïdes ou subglobuleux, composés d’écailles excentrique- ment peltées, stipitées, premièrement à bords étroitement rapprochés ou presque connés, ensuite bâillantes, tubercu- lées ou mucronées, à surface rugueuse-striée, très-rare- ment unie. Graines géminées sous chaque écaille, obliques, dressées, atténuées à la base et insérées sur le pédicule des écailles, à tégument ligneux, subtrigones ou anguleuses- aiguës. Embryon antitrope, à 5-9 cotylédons linéaires: radicule cylindrique, supère. 180 TAXODIUM. Grands arbres de l’Amérique boréale, à feuilles caduques, très-rarement bisannuelles. Maturation annuelle. - 1. Taxodium distichum, Richard. CUPRESSUS VIRGINIANA TRADESCANTI, Raï, Hist. PL. II. I. 408. CUPRESSUS VIRGINIANA FOLIIS ACACIÆ DECIDUIS, Comm. Hort. Amstel. F 14134559; CuPRESSUS VIRGINIANA, FOLIIS ACACIÆ CORNIGERÆ PARIBUS ET DECI- puis, Plukn. Almag. 125. t. 85. f. 6. CuPREssus AMERICANA, Catesb. Carolin. I. 11. t. 11 (non Trautv.). CuPressus pisTicHA, Linn. Spec. 1422. Lam. Dict. IT. 244. Mich. Arbr. for. IT. 4. t. 1. Pursh. F1. Bor. Amer. II. 645. Nutt. Gen. Amer. IT. 224 (excl. B). Desf. Hist. Arbr. II. 567. Schk. Handb. III. 288. t. 310. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 349. SCHUBERTIA DISTICHA, Mirb. Mém. Mus. XII. 75. Spach, Hisé. Vég. phan. XI. 349 (excl. 6 et y). TAXODIUM DISTICHUM, Rich. Ann. Mus. XVI. 298. — Conif. 52.t. 10. Humb. Bonpl. et Kunth. Nov. Gen. ef Spec. 11. 4. Lamb. Pinet. édit. 2. IL. 181. t. 80. Forb. Pinet. Wob. 177.t.60. Loud. Encycl. of Trees, 1077. f. 2005-2006. Brongn. Ann. Sc. nat. 1° sér. XXX. 182. Loisel. Nouv. Duham. III. 8. Endl. Syn. Conif. 66. Knight, Syn. Conif. 21. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV. 329. — Tr. gén. Conif. 143. Gord. Pinet. 305. — Suppl. 97 (excel. syn. Rinz). TAXODIUM DISTICHUM VULGARE, Hort. aliq. CUPRESPINNATA DISTICHA, J. E. Nelson Pinac. 62. CYPRÈS CHAUVE, CYPRÈS DE LA LOUISIANE, Franc. BALD CyPREss, BLack Cypress, WHITE CYPRESS, Amér. Grand arbre atteignant 30 mètres et plus de hauteur sur. 3-5 mètres de circonférence. Tige cylindrique, renflée à la base, qui est parfois anguleuse par des saillies ou côtes qui se confon- dent avec la souche. Branches éparses, irrégulières, étalées ou dé- fléchies rarement dressées. Ramilles foliaires annuelles comme les feuilles qu’elles portent. Feuilles caduques, alternes ou éparses, linéaires, distiques, acuminées, falquées, longues: de 8-20 millim., mutiques ou mucronulées, rapprochées, beaucoup plus petites et souvent squammiformes à l'extrémité des jeunes ramilles. Strobiles en général de la grosseur d’une petite Noix, TAXODIUM. 181 ordinairement sphériques, parfois ovales-oblongs, composés d’é- cailles épaisses, légèrement striées, chagrinées en dehors, et por- tant vers le milieu un mucron plus ou moins développé, qui dis- paraît en grande partie à la maturité. Graines comprimées, déformées par la pression, quelquefois un peu prolongées en forme d’aile au-delà des bords. Plantule droite, raide, rougeûtre. Cotylédons 5-7, le plus généralement 6, effilés, longs de 28-30 millim., plats en dessous, carénés en dessus, de là subtrigones. Habite dans le nord de l'Amérique boréale, jusqu’à 38° de lati- _tude; dans la Floride , la Géorgie, la Caroline, le Maryland, etc., Commun surtout dans le sol humide de la Louisiane et le long des sinuosités fangeuses des grands ruisseaux, vulgairement ap- pelés Marais des Cyprès (Cypress Wamps). — Introduit vers 1640. — Très-rustique. Maxodium distichum fastigiatum, Knight. TaxoDIUM ADSCENDENS, Brongn. Ann. Sc. nat. 1"° sér. XXX. 182. Endi. Syn. Conif. 69. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV..330.— Tr. gén. Conif. 148. SCHUBERTIA DISTICHA IMBRICATA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 349. SCHUBERTIA DISTICHA EXCELSA, Booth ex Gord. Pinet. 307. CUPRESSUS 1MBRICATA, Nuttal, ex Gord. Pinet. L. c. ‘CUPRESSUS DISTICHUM FASTIGIATUM, Hort. TAXODIUM IMBRICATUM, Hort. aliq. TAXODIUM DISTICHUM FASTIGIATUM, Knight, Syn. Conif. 21. Carr. Man. des PI. IV. 330. — Tr. gén. Conif. 145. CuPrEssUus SINENSIS, Hort. CUPRESPINNATA DISTICHA FASTIGIATA, J. E. Nelson, Pinac. 62. Arbrisseau pyramidal. Branches courtes, dressées, légèrement écartées au sommet. Rameaux courts, épars, peu nombreux. Feuilles linéaires, subdistiques comme celles de l'espèce. Taxeodium distichum microphyllom. TAXODIUM MICROPHYLLUM, Brongn. Ann. Sc. nat. 1° sér. XXX. 182. Endl. Syn. Conif. 68. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Carr. Man. des PI. IV. 330. — Tr. gén. Conif. 148. Gord. Pinet. 308. SCHUBERTIA DISTICHA MICROPHYLLA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 350. - Arbrisseau. Tige dressée, Rameaux étalés, courts. Feuilles ra- méales linéaires, alternes, subdistiques ou éparses; celles de la 189 TAXODIUM. base des rameaux acuminées, pointues, longues de 8-12 millim., devenant de plus en plus courtes, de sorte que celles qui sont à l'extrémité, qui ont à peine 4 millim. de longueur, sont ovales, obtuses au sommet , et tellement rapprochées qu elles se recou- vrent a en un mot, elles sont comme imbriquées. Taxodium distichum denudatum, Carr. 77. gén. Conif. 145, Gord. Pinet. 308. TAXODIUM DENUDATUM, Hort. Branches grêles, allongées, déclinées ou pendantes, irrégulières et très-inégalement distantes, Rameaux effilés, défléchis. Feuilles éparses, de longueur variable, très-inégalement distantes. — Ob- tenu par M. André Leroy. Taxodium distichum nanum, Carr. 7r. gén. Conif. 145. Arbrisseau buissonneux, très-compacte, atteignant 3-6 mètres. Branches nombreuses, presque étalées, courtes. Ramilles foliaires très-rapprochées, presque fasciculées. Feuilles distiques, à peu près semblables à celles de l’espèce. — Obtenu par M. Chatenay, pépiniériste à Tours. Taxodium distichum pendulum. TAXODIUM DISTICHUM SINENSE, Hort. TAxoODIUM SINENSE PENDULUM, Forb. Pinet. Wob. 180. TAXODIUM DISTICHUM SINENSE PENDULUM, Loud. Encycl. of Trees, 1078. Taxopium SINENSE, Hort. Noisett. Gord. Pinet. 309. GLYPTOSTROBUS PENDULUS, Endl. Syn. Conif. 71. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. Y. 208. Knight, Syn. Conif. 21. Carr. Man. des PL. IV. 331. — Tr. gén. Conif. 152. Arbrisseau ou petit arbre, délicat, ne dépassant guère 4-8 mètres de hauteur. Branches irrégulières, étalées ou défléchies. Rameaux grèles, allongés, pendants, parfois flagelliformes, cylindriques. Ra- milles folüifères cylindriques, très-rapprochées, caduques. Feuilles alternes ou éparses, longües de 6-12 millim., dressées-étalées, li- néaires, planes, droites, très-rarement falquées, élargies à la base, brusquement acuminées au sommet en une pointe scarieuse ; celles de l'extrémité des jeunes ramilles petites, squammiformes, couchées appliquées. | TAXODIUM. 183 OBserv. Cette prétendue espèce, qui, dit-on, habite la Chine d’où elle fut introduite en 1837, n’est qu’une forme du Tazodium distichum. On en rencontre assez fréquemment d’analogues dans les cultures. Taxodium distichum nutans, Aït. Aort. Kew. édit. 2. V. ‘à 323. Carr. Tr. gén. Conif. 144. TAXODIUM DISTICHUM PATENS, Ait. /. c. Carr. . c. - Branches longuement étalées ou défléchies. Ramilles distantes, recouvertes, ainsi que les rameaux, d’une poussière glauque. Feuilles distantes, d'un vert blond ou glaucescent. Strobiles légè- rement ovoides, glauques, à écailles anguleuses. Taxodium distichum compactum, Carr. Rev. hort. 1855. p. 64. Branches étalées, peu nombreuses, grèles. Ramilles foliaires ex- cessivement rapprochées, cachant presque complétement les branches. Taxodium distichum conieum, Carr. Rev, hort. 1855. p.64, MAL Ramilles foliaires très-caduques, portant des feuilles étroites, ‘courtes. Strobiles gros, à peine atténués à la base, acuminés en pointe au sommet. Faxodium distichum attenuatum, Carr. Rev, hort. 1865, p. 66. Ramilles foliaires grêles, glaucescentes. Strobiles ovales-oblongs, . atténués à la base en un pédicule muni de forts et longs mu- crons spinescents, recourhés, à écailles sensiblement tuberculées. Faxodium distichum Knightii. En TAXODIUM DISTICHUM PYRAMIDALE, Hort. Angl. Branches peu nombreuses et très-irrégulièrement distantes, longues et grèles, peu ramifiées. Ramilles foliaires courtes, très- rapprochées, cachant souvent entièrement les rameaux. Feuilles distiques, linéaires, planes. | Cette variété, dont il existe un bel individu à la Houre, près d'Auch, dans la propriété de M. David, qui l’a reçue d'Angleterre EN RON our a ee s re a ONE T pr = 5 7 x g TOR ESPN ETES " RP TITÉ +4 TPS ES _ nn CON "#7 À 184 TAXODIUM. sous le nom de Taxodium Knightii pyramidale, est très-remar- quable par son port ainsi que par la longue persistance de ses feuilles. 11 n’est pas rare que beaucoup de celles-ci persistent pen- dant deux aris. — Pourrait bien être une forme du 7. Mexicanum ? Maxodium distichum intermedium, Carr. Rev. hort. 1859. p. 63. Cette variété, ou plutôt cette forme qu’on rencontre fré- quemment dans les cultures, se distingue nettement de l'espèce par la conformation et surtout par la disposition de ses feuilles, qui sont presque toujours squammiformes, imbriquées ou appli- quées sur des ramules flagelliformes longuement étalés, pendants, qui donnent à ceux-ci l’aspect de cordes. L’écorce des jeunes rameaux est très-clauque, et les ramilles foliaires sont souvent très-nombreuses. J'en ai vu en 1854 deux individus plantés sur le bord d'un étang chez M. David, à la Houre, près d’Auch. L’un d’eux n'avait pas moins de 20 mètres de hauteur sur 1230 de circonférence. J'en ai vu également, cette même année, plusieurs autres pieds chez M. Ivoy, propriétaire au château de Genette, dans les landes de Bordeaux, à 22 kilomètres de cette ville. On en voit également à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) un certain nombre d'individus qui dépassent 20 mètres de hauteur sur près de 1 mètre de diamètre. Tous ces exemplaires proviennent de graines tirées d'Amérique. Cette variété a quelque rapport avec le Taxodium distichum pendulum (Glyptostrobus pendulus, Endl.); elle s’en distingue toutefois par sa vigueur beaucoup plus grande, par ses rameaux flagelliformes plus gros, et par ses feuilles qui, presque toutes, sont squammiformes. Æaxodium distichum tuberculatum, Carr. Rev. hort. 1859. p. 62. f. 10. : © Branches longuement étalées, peu ramifiées. Feuilles raides, étroites; celles des ramilles squammiformes, imbriquées. Strobiles nombreux, groupés, plus rarement solitaires, gros, à écailles for- tement tuberculées, à tubercule mamelonné, ridé, portant à leur base un mucron élargi, réfléchi. Taxodium distichum pyramidatum, Carr. Rev. hort. 1859. p. 65. TAXODIUM PYRAMIDATUM, Hort. TAXODIUM. 185 Tige droite. Branches très-nombreuses, subdressées, courtes, excessivement ramifiées, formant une pyramide très-régulière- ment conique. Feuilles linéaires, distiques, comme celles de l’es- pèce. K'axodium distichum fasciatum, Plante naine, monstrueuse, qui s’est développée accidentelle- ment sur un pied de l'espèce. Cette variété se distingue par ses rameaux courts, renflés, large- ment fasciés, parfois contournés, couverts de feuilles linéaires. Taxodium distichum nigrum. Branches grèles, nombreuses, divariquées. Rameaux allongés, parfois flexueux, défléchis. Feuilles étroites, très-ténues, d’un vert sombre ou Cette variété, relativement naine et buissonneuse, se distingue très-nettement de l'espèce par l’ensemble de sa végétation et sur- tout par son aspect général très-sombre et même triste. Ogserv. Le Taxodium distichum donne naissance à des racines secondaires qui rampent presque horizontalement à Ja surface du sol, d’où s’élèvent des protubérances coniques, obtuses-arrondies, lisses, qui atteignent, dans quelques par- _ties de la Louisiane, jusqu’à 1" 50 de hauteur. Ces protubé- rances ou exostoses, qui ne produisent jamais ni bourgeons ni feuilles, sont couvertes d’une écorce roussé ou brunûtre, semblable à celle des tiges; elles ne commencent à paraître que lorsque les arbres ont atteint 8-12 mètres. Quelqueïois elles ne se montrent que beaucoup plus tard, ainsi que j'ai pu m'en assurer, notamment près d'Orléans, à Olivet, où des T. distichum âgés de quarante ans environ, hauts d’au moins 18 mètres, n’avaient pas encore montré d’exostoses. Il en est de même au château de Cheverny, près Blois (Loir-et-Cher), où plusieurs individus de 20-22 mètres de hauteur sur 2 mè- tres de circonférence, plantés sur le bord d’un étang, n’a- vaient encore donné que quelques petites protubérances sur les racines les plus voisines de l’eau, tandis que, dans le parc de Fontainebleau, des T. distichum placés également dans le té Er “Sens rt hab MSE É : : ‘RCE S LT MAIS A OMAN EME, 1 4. = ” L re) 186 TAXODIUM. voisinage d’une rivière, quoique moins gros que les précé- dents, ont des protubérances nombreuses; les unes forment dans l’eau et le long des rives une sorte de mur naturel; les autres, s'étendant à 8-10 mètres de distance, sont tellement abondantes qu’il est impossible de faucher la prairie qu’elles ont envahie. : 2. Taxodium Mexieanum, Carriére. TAXODIUM DISTICHUM PINNATUM, Hort. TAXODIUM PINNATUM, Hort. aliq. TAXODIUM DISTICHUM VIRENS, Knight, Syn. Conif. 21. TAXODIUM MUCRONATUM, Tenore. Taxopium MontezumzÆ, Dene. Bullet. Soc. Bot. 1854. Taxoprom Mexicanum, Carr. Tr. gén. Conif. 147. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 261. TAXODIUM DISTICHUM MEXICANUM, Gord. Pinet. 307.— Suppl. 97. CUPRESSUS DISTICHA SEMPERVIRENS, Rinz, ex Gord. Suppl. l. c. TAXODIUM DISTICHUM EXCELSUM, Booth. ex Gord. Suppl. I. c. Taxoprum HuGezrni, Laws. ex Gord. L. c. CUPRESPINNATA MExICANA, J. E. Nelson, Pinac. 62. CYPRÈS DE MONTÉZUMA. Arbre colossal, atteignant dans certaines parties du Mexique . jusqu’à 40 mètres de hauteur sur 5-10 mètres de diamètre, mais ne formant dans nos cultures qu’un arbrisseau assez délicat, sem- blable par son port et son facies au Taxodium distichum, avec lequel on le confond à tort. Ses feuilles persistent pendant 2 ans, et lorsqu'elles tombent ce n’est jamais que par la gelée. Les jeunes plants ne résistent souvent pas aux hivers du climat de Paris. Dans des localités privilégiées même, à Angers, par exem- ple, cette espèce ne se développe que faiblement et semble ne ja- mais devoir acquérir de grandes dimensions. Le T. Mexicanum se reproduit bien par ses graines ; j’ai vu des semis de plusieurs milliers d'individus sans qu'aucun d’eux pré- sentât de différence appréciable. Habite au Mexique entre Chapultepec, Téhuantepec et Tépécua- cuilo, où il forme de vastes forêts. Il en existe dans la ville même de Mexico de très-beaux exemplaires. — Introduit en 1838.— Souffre en hiver à Paris. : TAXODIUM, 187 Culture, Les Taxodium recherchent les terrains bas et hu- mides, surtout lorsqu'ils sont de nature siliceuse. Ils peuvent éga- lement venir dans d’autres, mais ceux-là sont du moins ceux qu’ils préfèrent. Une seule espèce, chez nous, présente de l'intérêt ; c’est l'espèce commune, le 7. distichum, que l’on désigne généralement par le nom de Cyprès chauve, soit à cause qu’il perd ses feuilles (sa che- velure) chaque année, soit plutôt à cause des exostoses, ou protu- bérances, que donnent ses racines et que, par leur forme et leur nudité, on a comparées à une tête de vieillard. Multiplication. On multiplie les Taxodium par graines et par oreffes ; on tire les premières d'Amérique, car jusqu’à ce jour les individus qui existent en France, quoique forts, ne donnent pas ou ne donnent que très-peu de bonnes graines. On sème au printemps en terre de bruyère, en pots ou en terrines, ou bien en pleine terre sur un sol siliceux bien préparé; ,on doit tenir le sol constamment humide. On repique les plants en pots ou en pépinière en pleine terre. L'opération est d’autant plus certaine que, les plantes per- dant leurs feuilles, leur reprise est assurée. Toutefois le repiquage en pots est préférable, car, ces plantes ayant des racines assez grosses et peu ramifiées, la reprise en est très-difficile lorsqu'on les arrache à racines nues. Les greffes, qu'on n’emploie guère que pour multiplier les variétés, se pratiquent sur l’espèce com- mune ; la greffe en fente est à peu près la seule qu’on emploie; on la fait au printemps, avant le développement des feuilles, ou vers la fin de l'été. Usages. Le port et le facies si généralement beaux des Taxo- dium leur assurent une place toute particulière dans l’ornemen- tation des grands jardins paysagers. À ce point de vue ils sont précieux, soit qu'on les plante isolément, soit, au contraire, qu’on en forme des groupes. Mais c’est surtout le long des rivières, au bord des lacs et des pièces d’eau, qu’ils produisent un bel effet; car non-seulement leur port, leur aspect et leur feuillage léger s’har- monisent avec les eaux, mais encore, avec l’âge, ils produisent aux environs-du tronc des exostoses très-pittoresques qui, dans certains cas, peuvent s'élever jusqu’à 80 centim. D’une autre part, les di- mensions souvent considérables qu’atteignent les arbres, les qua- lités précieuses de leur bois font qu’on peut les exploiter au point de vue du produit. Si on les cultivait à ce point de vue, il faudrait les élaguer successivement et ne pas attendre pour supprimer les branches qu'elles aient acquis un très-grand développement. Tou- 188 GLYPTOSTROBUS. tefois ces cultures ne seront toujours qu'exceptionnelles caus des conditions toutes particulières qu'exigent les Taxodium pour acquérir de grandes dimensions. Leur bois, assure-t-on, est d'une durée presque illimitée lorsqu'il est placé sous l’eau. Quant à l’es- pèce mexicaine, qui atteint des dimensions colossales au Mexi- que, elle ne fera probablement jamais, sous notre climat, qu'un arbre d'agrément. XVIII. Glyptostrobus, £Zndlicher. GLvPTOSTROBUS, Endl. Syn. Conif. 39. Carr. Man. des PI. IN (in parte). — Tr. gén. Conif. 150 (pro parte). Gord. Pinet. 89. Henk. et Hochsit. Syn. der Nadelh. 264. CTPRESPINNATA, J. E. Nelson. Pinac. 62. Fleurs monoïques. Les mâles... Les femelles disposées en chatons ovales, solitaires, terminaux sur des ramules latéraux, composés d'écailles ovulifères cunéiformes, insé- rées à la base d’un axe raccourci, imbriquées, crénelées sur le bord supérieur, mucronées sur le dos, au-dessous du sommet. Ovules 2 sur l’onglet des écailles, collatéraux, dressés, rétrécis supérieurement en un col court, tubuleux. Strobiles ovales, oblongs, ligneux subéreux, formés d'é- cailles étroitement imbriquées, puis écartées, caduques, épaissies à partir de la base, portant au-dessus du milieu, extérieurement, un mucron conique, recourbé, creusées à l'intérieur de deux fossettes pour recevoir les graines. Graines 2 sous chaque écaille, dressées, ovales, compri- mées, à tégument membraneux, dilaté en une aile étroite prolongée à la base et appliquée contre l'onglet de l’écaille, se détachant avec la graine. Maturation annuelle. (Re MECS F ne GLY PTOSTROBUS. 139 Glyptostrobus heterophyilus, £ndlicher. JUNIPERUS ARBUSCULA CHEUSANENSIS CONIFERA , FOLIIS VARIIS CUPRESSI SQUAMOSIS ET JUNIPERI, Plukn. Amalth. 125. JuniPERUS AQUATICA, Roxb. Flor. Ind..IIT. 839. TauIA LINEATA, Poir. Dict. Suppl. V. 305. THUIA LINEATA $, LAVANDULÆFOLIA, Poir. /. c. TaurA PENsicis, Staunt. Zmbass. Chin. 436. Lamb. Pine. éd. 2. II. 115. TaurA NUCIFERA, Hort. non Thunb. CUPRESSUS NUCIFERA, Hort. CurPRESSUS SINENSIS, Hort. SCHUBERTIA NUCIFERA, Denhardt, Mss. TaxopiuMm JAPONICUM du dr Brongn. Ann. Sc. nat. 2° sér. XII. 232. SCHUBERTIA JAPONICA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 352. TaxopIUM SINENSE, Forb. Pinet. Wob. 179. Taxopium Japonicum, Denbardt ex Gord. Pinet. 89. GLYPTOSTROBUS HETEROPHYLLUS, Endl. Syn. Conif. 70. Knight, di Conif. 21. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 208. Carr. Man. des PI. IV. 331. — Tr. gén. Conif. 151. Gord. Pinet. L. c. — Pinet. Suppl. 29 (excel. syn. mucronatum). Henk. et Hochsti. Syn. der Nadelh. 265. CUPRESSUS DISTICHA NUCIFERA, Ring. ex Cou Suppl. l. c. CUPRESPINNATA HETEROPHYLLA, J. E. Nelson, Pinac. 62. THEN-TSONG. THON-SONG. Chin. Arbrisseau ne dépassant pas 2-3 mètres dans nos cultures. Tige droite, recouverte d'une écorce grise, fendillée, rugueuse; celle des jeunes branches et des rameaux d’un vert-jaunâtre, marquée de cicatrices transversales. Branches dressées-étalées. Rameaux épars, nombreux, anguleux où légèrement canaliculés par la dé- currence des feuilles. Feuilles alternes, parfois subdistiques par torsion ; les unes squammiformes, appliquées, petites, ovales, aiguës ou obtuses, quelquefois plus longues, adnées décurrentes, étroites, subulées, longues de 6-16 millim., légèrement courbées, obtuses ou subaiguës. Ramilles fructifères de longueur variable, recouvertes de feuilles très-petites, squammiformes, décurrentes à la base, acuminées-aiguës au sommet. Strobiles terminaux, ovoides, allongés, atténués aux deux bouts, obtus, composés d’é-. cailles très-épaisses, anguleuses, inégales, dressées, imbriquées, 190 GLYPTOSTROBUS. mucronulées ou tuberculées au-dessous du sommet. Graines ovoïdes, très-renflées d’un côté, comprimées de l’autre , longues de 6-7 millim., larges d'environ 3, épaisses de 2, à aile fortement attachée à la graine qu’elle déborde d’un côté à la base, se pro- longeant d'environ 7 millim. au-dessus de la graine en se rétré- cissant en une sorte de lame mince qui se termine en une pointe longue, gladiée. Habite, dans la Chine, les provinces de Chan-Tong et de Kiang- Nan. Planté le long des rivières aux environs de Canton. — Cul- tivé dès 1815 chez Noisette, à Paris. — Rustique. Osserv. Cette espèce, qui supporte le froid des hivers du centre de la France, où elle fructifie, n’acquiert jamais, même lorsqu'elle est placée dans de bonnes conditions, que de petites dimensions. Elle est très-remarquable par la forme de ses graines, qui ont beaucoup de rapport avec celles de certaines espèces de SAPINÉES. Malheureusement, jusqu'ici, que je sache, elle n’a pas encore produit de fleurs mâles, de sorte que les graines sont toujours stériles. Le genre Glyptostrobus, représenté aujourd’hui par une seule espèce, semble ne présenter aucun avantage pour nous. En effet son aspect n’a rien de très-ornemental et les faibles dimensions qu’elle atteint ne permettent pas de l’exploiter. Culture et Multiplication. On cultive le G/yptostrobus en terre légère et fraiche. Bien qu’on dise qu'il vient dans des lieux très-frais et presque aquatiques, néanmoins, dans nos cultures, il redoute l’excès d'humidité; un sol un peu siliceux et frais, bien drainé, semble lui convenir particulièrement, Il est prudent d'en conserver quelques pieds en pots. Quant à sa multiplication on la fait de greffe sur le Taxodium distichum. La greffe dont on fait usage est celle en fente ou plutôt en demi-fente, dite à /a Pon- toise. CRYPTOMERIA. 191 XIX. Cryptomeria, Don. CRYPTOMERIA, Don, in Linnæa Transact. XVIIL. 2. 166. Brongn. Ann. Sc. nat. 2° sér. XII. 231. — Diction. univ. d’Hist. nat. IV. 432. Sieb. et Zucc. Flor. Jap.Il. 41. Meisn. Gen. 352. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 358. End]. Syn. Conif. 71. Carr. Man. des PI. IV. 3. — Tr. gén. Conif. 153. Gord. Pinet. 52. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 266. Fleurs monoïques, les mâles disposées en chatons ses- siles, réunis à l’extrémité de ramules grêles, où, par leur réunion , elles constituent des sortes de grappes ou d’épis pendants. Étamines imbriquées sur plusieurs rangs, à fila- ments très-courts, terminés par un connectif squammi- forme, portant en dessous 5 loges bivalves. Fleurs femelles disposées en chatons terminaux, sessiles, nues. Strobiles globuleux, composés d’écailles cunéiformes, à l’aisselle des bractées auxquelles elles adhèrent, stipitées, ligneuses-subé- reuses. Graines 3-5 sous chaque écaille, sessiles, dressées, ovales-oblongues, comprimées, anguleuses, à tégument coriace, prolongé sur chaque côté en aile membraneuse étroite, échancrée aux deux extrémités. Embryon à 3 co- tylédons, plus rarement 2-4, à radicule cylindrique, supère. Maturation annuelle. 1. Cryptomeria Japonica. Don. Cupressus CHEUSANENSIS, arcuatis foliis, clavis galbulorum eleganter cristatis, Pluckn. Amalth. 69. SAN, vulgo Ssugi, Cupresso pinolus resinifera, fructu sphærali squa- moso, Pruni magnitudine, etc., Kæmpf. Amæn. exot. 883. — Ic. t. 48. : Cupressus JAponicA, Linn. fil. Suppl. 421. Thunb. Flor. Jap. 265. Gærtn. de Fruct. et Semin. II. 64. t: 91. Lam. Dicé. Il, 244: — Illusir.t. 787, f, 2. 192 CRYPTOMERIA. Taxopium JAPONICUM, Brongn. Ann. Sc. nat. 1° sér. XXX. 183 (excel. var, heterophylla). CRYPTOMERIA JAPONICA, Don, in Linnæa, Transact. XVIII. 2. 166. Brongn. Ann. Sc. nat. 2° sér. XII. 231. Sieb. et Zucc. Flor. Jap. II. 43. 124. et 124P. Hook. Ic. t. 668. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 354. EndI. Syn. Conif. 72. Gord. Journ. Hort. Soc. 1. 1846. p. 57 (cum ic.). Lindl. et Gord. £. c. V. 208. Knight, Syn. Conif. 22. Carr. Man. des PI. IV. 331.— Tr. gén. Conif. 154. Gord. Pinet. 52. Henk. et Hochstt. 267. J. E. Nelson, Pinac. 59. SAN, SAN-SUGA. Chin. SUGA OU SUGA-MATS, Jap. Grand et bel arbre, atteignant 40 mètres et plus de hauteur sur 1-2 mètres de diamètre. Branches nombreuses, dressées-étalées, souvent défléchies-assurgentes. Feuilles très-rapprochées, épaisses, charnues, subulées, falquées, incurvées, comprimées, de là irré- gulièrement trigones ou subtétragones, acuminées au sommet, longues de 12-25 millim.; les supérieures beaucoup plus courtes. Bourgeons nus. Chatons mâles terminaux, nombreux, disposés en grappes spiciformes. Étamines nombreuses, étroitement imbri- quées, à filaments horizontaux, courts, dilatés en un appendice suborbiculaire excentriquement pelté, un peu aigu. Anthères à 5 loges, bivalves, longitudinalement déhiscentes par le dos. Stro- biles solitaires, terminaux, sphériques, d’environ 8-10 millim. de diamètre, brunâtres. Bractées nombreuses, imbriquées, adnées au-delà du milieu de l’écaille, libres au sommet, courbées en cro- chets, divergentes, raides. Écailles soudées à l’aisselle des brac- tées, à onglet comprimé, dilatées dans la région ovulifère, divisées au sommet, à divisions linéaires, lancéolées aiguës, divergentes. Graines 3-5 insérées sur chaque écaille au-dessus de l'onglet, - unisériées, dressées, sessiles, irrégulièrement anguleuses, compri- mées, entourées d’une aile courte échancrée à la hase et au som- met, d’un brun marron. Embryon à 3, plus rarement à 2 cotylé- dons. LE Habite le Japon, où 1l constitue de vastes forèts dans la partie méridionale, entre 200 et 400 mètres d’altitude. Il descend rare- ment jusque dans les vallées. On le trouve également dans di- verses parties de la Chine, notamment dans l'ile de Tschousan. — Introduit en 1842. — Rustique. €ryptomeria Japonica Loëbbii, Aort.Carr. Tr. gén. Conif. 154. Gord. Pinet. 54 (excl. syn.). CRYPTOMERIA LoBBli, Horé. CRYPTOMERIA. 193 Branches un peu plus courtes et plus ramassées que chez l'es- pèce. Feuilles généralement aussi un peu plus courtes et plus rapprochées, d’un vert plus gai, glaucescent. OBserv. Cette variété, qui s’élève un peu moins que le type, est aussi plus compacte; elle paraît un peu plus rusti-. que, et en général elle rougit en hiver beaucoup moins que le type. Elle était, assure-t-on, cultivée dans le jardin bota- nique de Java, d’où M. Lobb l’a rapportée vers 1847. — Rus- tique. Cryptomeria Japoniea nana, Knight, Syn. Conif. 22. Carr. Tr. gén. Conif. 155. Gord. Pinet. 54. CRYPTOMERIA NANA, Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 208. CRYPTOMERIA JAPONICA PYGMÆA, H. B. ex Knight, L. c. Fi-suGa, Chin. Petit arbuste buissonneux, étalé, diffus, ne dépassant guere 80 centim. de hauteur, à ramules et ramilles nombreux, agglo- mérés par places, parfois fasciés, monstrueux. €Cryptomeria Japonica dacrydioides, Branches étalées, longues, distantes, grèles. Ramules et ramilles très-ténus, souvent pendants. Feuilles rapprochées, beaucoup plus courtes et plus ténues que celles de l’espèce, d’un vert-roux comme certaines plantes de la Nouvelle-Zélande, inégales sur le même ramule ; les unes longues de 6-8 millim.; les autres subsquammi- formes, écartées, raides, d'à peine 2 millim. Ogserv. Cette variété, obtenue au Muséum, très-remar- quable et très-distincte, a, par l’ensemble de ses caractères, quelque rapport avec certains Dacrydium; toutes ses parties sont d’un vert roux brunâtre, comme cela se voit pour beau- coup de ces derniers. Cryptomeria Japonica araucarioides, /Zort. CRYPTOMERIA ARAUCARIOIDES, Horé, Cette variété, assez vigoureuse, qu’on rencontre parfois dans les semis, diffère de l’espèce par ses feuilles beaucoup plus courtes, plus grosses et surtout plus incurvées, et plus distantes, d’un vert TRAITÉ DES CONIFÈRES. 13 19 4 CRYPTOMERIA. plus gai, glaucescent. Ses feuilles, par leur disposition, donnent aux rameaux quelque ressemblance avec ceux que présente parfois l’'Eutacta excelsa. C'est, en un mot, une belle plante, qu'on n'apprécie pas assez. — J'en ai vu plusieurs beaux exemplaires en pleine terre, chez M. A. Sénéclauze, hauts d'environ 3 mètres, formant de larges pyramides bien garnies, d’un port et d'une beauté très-remarquables. Cryptomeria Japonica pungens. CRYPTOMERIA JAPONICA VERA, HOrt. Les plantes qu'on trouve dans le commerce sous le nom de Cryptomeria Japonica vera, quoique jeunes, sont néanmoins très-distinctes; elles ont assez de rapports avec l’{raucaria Cun- ninghami glauca. Voici les caractères qu’elles présentent : Feuilles raides, piquantes, anguleuses, écartées, droites ou à peine légère- ment incurvées, très-comprimées latéralement, glauques sur pres- que toutes leurs parties. l - PA Cryptomeria Japonica macrocephala. CRYPTOMERIA JAPONICA HUBERIANA, Carr. Mss. Plante naine, trapue. Branches courtes. Ramilles nombreuses, robustes. Feuilles grosses, courtes, glaucescentes, ordinairement luisantes et d'un beau jaune d’or sur toute la partie supérieure des rameaux (dans le genre de celles du Picea excelsa aurea). Chatons mâles réunis en grande quantité en fascicules très-denses, plus du double de grosseur de ceux du type. Strobiles sphériques, très-gros, dépassant parfois 25 centim. de diamètre (ceux du type en ont environ 10), à écailles grosses, très-fimbriées. Cette variété, très-remarquable, est plantée dans le jardin de MM. Huber et Cie, à Hyères (Alpes-Maritimes). Cryptomeria Japonica variegata. Plante délicate, distincte par ses ramilles, les unes panachées de jaune-blanchätre, ainsi que les feuilles qu’elles portent, Cr;ptomeria Japonica viridis. CRYPTOMERIA ViriDis, Hort. (non Gord.). Cette variété, qu'on rencontre fréquemment dans les semis, qui est assez vigoureuse, se distingue du type en ce que, comme CRYPTOMERIA. 195 celui-ci, elle ne rougit pas l'hiver. Aussi rien n’est plus facile, pendant toute cette saison, de la distinguer. Elle est différente du Cryptomeria Japonica Lobbii. OBsery. Les échantillons de Cryptomeria Japonica, même les plus beaux, qu’on possède dans les cultures, peuvent à peine donner une idée de la beauté, de la grandiosité, pour- rait-on dire, qu'il présente au Japon. En effet, qu’on se figure un arbre de près de 40 mètres de hauteur sur près de 2 mètres de diamètre, garni de branches, de rameaux et de ramules couverts de feuilles vertes, et l’on aura une idée de ce que présente le Cryptomeria. Aussi M. John Gould Veitch, qui à résidé au Japon, qu’il a même parcouru presque dans son entier, était-il toujours ravi et comme saisi d’admiration lorsqu'il se trouvait en présence de ces arbres. Malheureuse- ment il n’en est pas ainsi sous notre climat, et jusqu’à ce jour, si ce n’est peut-être à Cherbourg, chez M. Herpin de Frémont, où dans quelques conditions particulières toutes spéciales on n’en voit que de faibles échantillons, en général assez laids, chlorosés ou brûlés. Il y a pourtant encore quel- ques exceptions; ainsi au Plessis-Piquet (Seine) j'en ai vu de très-beaux, forts et très-bien portants, quoiqu’ils fussent pla- cés dans de mauvaises conditions, c’est-à-dire sous de grands arbres. L’individu qui est planté chez M. Herpin a 12" 50 de hauteur sur 40 centim. de circonférence, à 4 mètre du sol. Le passage suivant, extrait d’une lettre de M. John Gould Veitch, confirmera non-seulement ce que j'ai dit ci-dessus de la beauté du Cryptomeria au Japon, mais il démontrera, de plus, que cette beauté est plutôt due à la nature du climat qu’à la position dans laquelle croissent les arbres : «... Quant au Cryptomeria, il devient ici un arbre splendide, dont les misé- rables échantillons qu’on possède en Europe ne peuvent don- ner aucune idée. Tous les sites et fous les terrains lui con- viennent, et on le trouve aussi bien au fond des vallées en- caissées qu’au sommet des montagnes, Nos étés d'Angleterre me paraissent tout au plus assez chauds pour mürir le bois de cet arbre, et je conseille de le planter dans les endroits les mieux éclairés et tout à fait isolé d’autres arbres, afin 196 CRYPTOMERIA. de laisser un libre accès à la lumière et à la chaleur du soleil. Bien des fois il m'est arrivé de faire une longue marche pour atteindre des Cryptomeria que je ne pouvais reconnaître à distance, et qui de loin ressemblaient, à s’y méprendre, à de petits Wellingtonia gigantea. » - M. John Gould Veitch m'a assuré que le Cryptomeria est une des espèces de Conifères les plus rüstiques du Japon, et que dans l’extrême nord, là où les hivers sont excessivement rigoureux, on le trouve encore, en compagnie de trois ou quatre autres espèces, au nombre desquelles il faut citer le Thuiopsis dolabrata ; maïs, dans ces conditions d’extrême froid, les Cryptomeriu sont rabougris et restent nains. >, Cryptomeria elegans, J. G. Veilch. CRYPTOMERIA GRACILIS, Aort. CRYPTOMERIA JAPONICA ELEGANS, J. E. Nelson, Pinac. 60. CRYPTOMERIA JAPONICA VERA, Hort. aliq. Arbrisseau ? très-élégant et léger. Tige robuste, à écorce lisse, rougeâtre comme celle de l’4rbutus Andrachne. Branches nom- breuses, horizontalement étalées. Rameaux et ramules très-rap- prochés, ténus, divariqués, diffus, de couleur roux-brunâtre. Feuilles longues, molles, ténues, distantes, étalées, parfois déflé- chies, aplaties en dessus et parcourues au milieu par un sillon excessivement étroit et peu profond, brusquement acuminées au sommet en une pointe scarieuse, aiguë, molle. Strobiles à peu .près semblables à ceux du type, mais à écailles des bractées sou- vent plus longues et plus ténues, molles. Habite le Japon, d’où il fut introduit vers 1863. — Rustique * ? _ Ogserv. Cette espèce, qui semble être rustique, paraît se mettre vromptement à fruit. J’en ai vu plusieurs pieds en 1866, chez M. André Leroy, qui, hauts de { mètre sur un diamètre de 5 centim., portaient des strobiles. Ge caractère, joint à la vé- gétation buissonneuse que présentent les plantes, fait supposer que le Cryplomeria eleyans ne formera jamais qu’un arbrisseau. Le C. elegans rougit fortement l'hiver, et, même lorsqu'il est en serre, il'est rare qu’il soit complétement vert pendant PAT CRYPTOMERIA. 197 cette saison. En pleine terre, dehors, il prend pendant tout l’hiver une couleur brun foncé, presque noire, et reste même d’un vert un peu bronzé pendant l'été. Lorsque les individus sont très-vigoureux, ils s’élancent un peu plus; alors toutes leurs parties deviennent aussi un peu plus fortes. Cette espèce présente cette particularité que, presque tou- jours, l'extrémité des bourgeons est comme un peu mons- trueuse, contournée en spirale. Culture. Les Cryptomeria redoutent une très-srande humi- dité, surtout lorsqu'elle est stagnante; un sol drainé est donc une condition essentielle à leur réussite. Les terrains calcaires semblent ne lui pas convenir non plus; ceux qui sont argilo-siliceux, frais, semblent surtout leur ètre favorable. Il va sans dire que la terre de bruyère leur convient tout particulièrement. C’est du reste dans celle-ci et dans des pots qu’on cultive tous les Cryptomeria lors- qu'ils sont jeunes. Ils ne reprennent pas ou du moins ils ne re- prennent que très-difficilement lorsqu'on les relève de pleine terre, aussi ne doit-on mettre en pleine terre que ceux qu’on plante à demeure. Multiplication. On la fait par graines, par boutures ou par greffes pour les variétés. Les graines, qu’on récolte aujourd’hui en très-crande quantité dans différentes parties de la France, doivent ètre semées-en terrines remplies de terre de bruyère qu’on place sous des châssis près du verre; on sépare les plants l’année sui- vante, en mettant chacun dans un petit pot qu’on place dans des coffres sous des châssis jusqu’à leur reprise qui, dans ces condi- tions, s'opère promptement. Quant aux boutures, on les fait sous cloche et dans des petits pots. Les greffes se font soit en demi- fente, soit en fente, soit de côté; on emploie l'espèce commune pour sujet. Usages. Malgré les dimensions considérables que le Crypto meria atteint au Japon, il est très-probable que presque partout en France on ne pourra l'utiliser, que comme arbre d'ornement. Là où il pousse bien il n’est pas à dédaigner, c’est au contraire un arbre d’un port et d’un aspect très-beaux. Malheureusement, je le répète, presque partout il devient jaune, et, de plus, il a l’inconvé- nient de se dénuder très-promptement à sa base. La forme ee- gans, qui paraît si différente, aura-t-elle un tempérament autre que le type, qui lui permettrait de pousser là où celui-ci se refuse à croître ? ? C'est ce que l'avenir dira. 198 CRYPTOMERIA. Au dire de M. John Gould Veitch, le bois du Cryptomeria, qui est blanc et léger, est très-estimé au Japon, où il est employé à beaucoup d’usages. Les Cryptomeria doivent être isolés, non en groupe; ils redou- tent l’ombrage et le voisinage des grands arbres. Leur bois est blanc, d’un grain fin et serré, brillant et susceptible d’un beau poli. SOUS-ORDRE. — Séquotées. Séquoiées, Carr. Tr.gén. Conif. 157. Arbrisseaux ou très-grands arbres appartenant aux deux hémisphères. Feuilles alternes, de formes très-variées, aciculai- res, aiguës, acinaciformes ou squammiformes, ovales, . imbriquées, épaisses, charnues, parfois planes, suh- distiques , étalées - falquées, longuement acuminées au sommet, quelquefois largement linéaires, obtuses. Stro- biles sphériques ou subsphériques, quelquefois ovoïdes ou cylindroïdes comme dans les Abiétinées, à écailles ovulifères insérées sur un axe central, et presque tou- jours horizontalement. Graines 3-5, plus rarement 7, pendantes, très-comprimées, presque entourées de toutes parts d’une aile membraneuse. Anthères bilo- culaires , plus rarement triloculaires. Maturation annuelle. — C2 — 202 SOUS Habite au Japon sur le mont Fusi-Yama, à une altitude d’en- viron 2,000 mètres. — Non introduit. Ogserv. M. J.-G. Veitch m'a affirmé que cette espèce, par son port et son facies, paraît être intermédiaire entre l’A- bies nobilis et l’A. Nordmanniana, quoique bien plus voisine 310 ABIES. de ce dernier; ses feuilles, toutefois, sont plus courtes. Mais, si par l’aspect ces espèces ont beaucoup d’analogie, il n’en est pas de même des cônes, qui, indépendamment de ce qu'ils sont beaucoup plus petits chez l’A. Veitchü, ont les brac- tées incluses, tandis qu’elles sont longuement saïllantes chez les À. nobilis et Nordmanniana. Espèces douteuses ou peu connues. 22. Abies Finhonnoskiana, Robert Neumann. Catal. 1865. Pas de renseignements. 23. Abies Tschonoskiana (Spec. nova), Regel, in Index Semin. HortiPetropolit. 1865. p. 32. Sans description. Ogserv. Les graines que j'ai vues, de cette dernière es- pèce, qui sont celles d’un véritable Abies, m'ont présenté les caractères suivants : Graines irrégulièrement trigones, lon- gues d'environ 7 millim., larges de 5 dans leur plus grand diamètre, à testa jaunâtre luisant. — J'ajoute que, ces graines ayant été envoyées au Muséum par M. Regel, on peut croire qu’elles étaient authentiques. 24. Abies aromatiena, Aafinesque. Cupressus NUTKAENSIS, Gord. Pinet. 66. PicEA AROMATICA, End]. Syn. Conif. 125. ÂABIES AROMATICA, Rafin. Journ. Atl. 119. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Carr. Tr. gén. Conif. 266. « Sapin aromatique (troisième Sapin de Lewis et Clarke). Branches bullées, balsamifères. Feuilles épaisses, distantes, dis- posées sur 3 rangs, sessiles, lancéolées, obtuses, grêles, sillonnées et brillantes en dessus, gibbeuses en dessous, Cette espèce atteint RE cr à 2. ABTES. 311 100 pieds de hauteur; il se développe sur ses branches des vési- cules qui renferment un baume aromatique de bonne qualité. Ses feuilles sont très-petites, de 1/8 de pouce de long et de 1/16 de pouce de large. » (Rar.) « Cette troisième espèce ressemble en tous points au Sapin Balsam canadien. Elle atteint de 2 pieds 1/2 à 4 pieds de dia- mètre et 80 à 100 pieds de hauteur. Tige simple, branchue et ; - bien fournie. Feuilles sessiles, acéreuses, longues de 1/8 de pouce et larges de 1/16, diffuses sur les rameaux et adhérentes par les trois côtés inférieurs, gihbeuses, renversées, dirigées obliquement, molles et flexibles, d’un vert foncé brillant à la face supérieure, où elles sont marquées d’un sillon longitudinal, et d’un vert mat à la face inférieure. Cet arbre fournit en grande quantité un baume aromatique fin, semblable à celui du Canada par le goût et l’ap- parence. Les petites vésicules se développent sur le tronc et sur les branches; l'écorce qui les enveloppe est molle et facile à per- cer ; elle est généralement d’une couleur foncée, mais moins re- - marquable par ce caractère que le Pin blanc de notre pays. Le bois est blanc et mou. » (Lewis et CLARKE.) OgsEerv. Il est difficile, en lisant la description qui pré- cède, de considérer comme synonyme de l’Abies aromatica , Rafinesq., le Chamæcyparis Nutkaensis, Lamb. (Thuiopsis borea- lis, Hort.). En effet aucun caractère ne s’y rapporte; il aurait même suffi, pour séparer ces plantes, de tenir compte du rap- prochement et de la comparaison qu'ont faits Lewis etClarke : « qu'il ressemble en tout point au Sapin balsam (A. balsamea).» Qu’a de commun, en effet, l’A. balsamea avec le Chamæcypa- ris Nutkaensis ? Rien. Habite l’Orégon. 25. Abies microphylila, Rafinesque. PiceA MicRoPayLLA, Endl. Syn. Conif. 126. THUIA GIGANTEA, Gord. Pinet. 321. ABIES MICROPHYLLA, Raîf. Journ. Aël. 119. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Carr. Tr. gén. Conif. 267. « Sapin à petites feuilles (quatrième Sapin de Lewis et Clarke). Écorce chagrinée. Branches non bullées. Feuilles distantes et dif- rai E - ABIES. fuses, disposées sur trois rangs, sessiles, presque lancéolées. Arbre atteignant, comme le précédent, 100 à 150 pieds de hau- teur, mais ne fournissant pas de baume. Feuilles plus petites, non luisantes, de 1/12 de pouce de longueur et de 1/24 de largeur. Bois blanc et dur. » (Rar.) « Cette quatrième espèce ressemble à la seconde pour la gran- deur. Tige simple, branchue, ascendante, diffuse. L’écorce est d’un brun foncé, rougeâtre, et plus épaisse que celle de la troi- sième espèce, divisée par de petits interstices longitudinaux, moins belle que celle de la seconde espèce. La position relative des feuilles ressemble à celle du Sapin balsam ; elles n’ont pour- tant que les 2/3 de la largeur et sont un peu plus courtes que la moitié de la longueur; la face supérieure n’est pas non plus d’un vert si brillant, et l’arbre ne fournit nibaume ni résine. Le bois est blanc, dur, quoique plus poreux. » (Lewis et CLARKE.) OBsEerv. La description de l’Abies microphylla qui pré- cède, faite par Lewis et Clarke, démontre de la manière la plus nette que celui-ci n’est pas le même que le Thuia gigan- tea, ainsi que l’a avancé M. Gordon. En effet, des « feuilles distantes, diffuses, disposées comme celles du Sapin balsam. (A. balsamea), presque lancéolées ; longues de 1/2 pouce, larges de lignes, » ne peuvent s’appliquer au Thuia gigantea. Habite l’Orégon. 26. Abies mueronata, Rafinesque. PicEA MUCRONATA, End]. Syn. Conif. 126. ABIES MUCRONATA, Raîf. Journ. Atl. 119. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.213. Carr. Tr. gén. Conif. 268 (non Hort.). AB1ES DouGLasir, Gord. Pinet. 15. « (Cinquième espèce de Sapin de Lewis et Clarke.) Écorce écail- leuse. Branches effilées. Feuilles éparses, très-étroites, raides et obliques, sillonnées en dessus, pâles en dessous. Cônes ovales- aigus, à écailles arrondies, nervées, mucronées. Arbre atteignant 150 pieds de hauteur, à feuilles presque balsamiques, de 1/2 pouce de longueur et larges de 1/20 de pouce. Cônes très-épais, de 4/2 pouce de longueur. » (R4r.) « Cette cinquième espèce ressemble à la deuxième (4bies hete- rophylla) par les dimensions ; elle à une tige simple ; le. ABIES.. 313 ches sont nombreuses ; l'écorce est d’un brun foncé, mince, di- visée longitudinalement par des petits interstices, se détachant en petits flocons minces et roulés ; elle produit peu de résine. Le bois est rouge intérieurement jusqu'aux 2/3 de son épaisseur ; le reste est blanc, poreux et dur. Les rameaux sont plus longs et plus dé- liés que dans toutes les autres espèces. Les feuilles sont acéreuses, longues de 1 pouce et larges de 1/20 de pouce, sessiles, éparses, mucronées et dirigées obliquement vers l'extrémité, d’un vert foncé à la face supérieure, mais moins brillantes que dans le Sapin balsam (4. balsamea), et creusées d’un petit sillon longitudinal. Nous avons vu dans les terres basses et marécageuses de ces Sa- pins ressemblant presque entièrement au précédent (4. micro- phylla, Raf.), mais dont les branches étaient plus écartées. » (Lewis et CLARKE.) Habite l’Orégon. Abies mucronata palustris, Raî. Journ. Atl. 119. peur Tr. gén. Con. 268. «Croît dans les marais, où elle atteint 30 pieds de hauteur. - Branches pendantes. » (Rar.) « Cet arbre atteint généralement 30 pieds de hauteur et 2 de diamètre ; l’écartement de ses branches peut résulter de la posi- tion découverte, puisqu'il est presque toujours isolé. Les cônes ont 2 pouces 1/2 de longueur, 3 pouces 1/4 de circonférence, et s’effilent régulièrement en pointe. Ils sont formés d’écailles im- briquées, d’une forme brusquement arrondie; une petite feuille est insérée sur le milieu, en couvre le centre et s'étend à 1/2 pouce au-dessus de l’écaille. » (Lewis et CLARKE.) ; OBsery. Bien que certaines parties de la description qui précède semblent donner raison à M. Gordon, qui a consi- déré l’Abies mucronata, Raf., comme synonyme du Tsuga Douglasiü, je ne puis cependant admettre cette réunion; ce qui m’en empêche, c’est ce qu’en ont dit Lewis et Clarke « qu'il donne peu de résine » et « que ce Sapin ressemble presque entièrement au précédent (A. microphylla, Raï). » Or celui-ci, ainsi qu’on a pu le voir, à quelque rapport avec l’A. balsamea, tandis que M. Gordon a considéré l'A. micro- phylla comme synonyme du Thuia gigantea, toutes choses qui, loin d’être identiques, n’ont même pas d’analogie. LE 1e 314 ABIES. J'ai donc préféré laisser cette espèce parmi les plantes incertaines plutôt que d'établir une synonymie douteuse et peut-être fausse. 2%. Abies faleata, Rafinesque. PicrA FALCATA, Endl. Syn. Conif. 127. PiceA GRANDIS, Gord. Pinet. 155. ABIES FALCATA, Raîf, Journ. Atl. 119. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.213. Carr. Tr. gén. Conif. 268. « (Sixième Sapin de Lewis et Clarke.) Écorce écailleuse. Feuilles tristiques ou disposées sur 3 rangs, dressées dans les rangs supé- rieurs, déclinées falquées dans les rangs inférieurs, toutes li- néaires lancéolées, portées sur un pééele trigone. Cônes fusi- formes, obtus aux deux bouts. Cet arbre se rencontre seulement près des bords de la mer, sur le territoire de l’Orégon ; il dépasse rarement 35 pieds de hauteur ; ses feuilles sont longues de 3/4 de pouce et larges de 1/5. » (RAr.) « Cette espèce croit dans des terres basses, souvent inondées par les marées. L'arbre dépasse rarement 35 pieds de hauteur et 2-4 pieds en diamètre. Tige simple. Branches diffuses. Écorce res- semblant un peu à celle de la première espèce (4bies trigona, Raf.), mais plus raboteuse. Feuilles acéreuses, longues de 3/4 de pouce et larges d'environ 2 lignes, fermes, raides, un peu acumi- nées et terminées par une pointe courte, scarieuse, gibbeuses, nombreuses quoiqu’elles adhèrent sur les côtés seulement; celles qui sont insérées en dessous s’inclinent de côté avec leur pointe tournée par en bas et présentent les feuilles dans Ja forme d’une faulx ; les autres ont la pointe tournée en haut; elles sont ses- siles, comme dans la première espèce (4. érigona, Raf.), et sor- tent de petits coussinets triangulaires, d’une contexture molle et élastique ; la face supérieure est d’un vert foncé, brillant ; l’infé- rieure est d’un vert glauque; elles persistent sur les branches pendant 6 années. Les écailles des bourgeons ressemblent à celles de la première espèce (4. trigona, Raf.). Cônes ovales, de 3 pouces 1/2 de longueur et 3 de circonférence, plus épais au milieu, coniques et se terminant aux deux bouts en une pointe obtuse, d’un brun foncé. Chacune des écailles recouvre deux pe- tites graines et est elle-même couverte dans le milieu par une pe- ABIES. 315 tite écaille inférieure très-pointue. Il n’a pas été rencontré plus haut que Wappatoo. » (Lewis et CLARKE.) Orserv. Il est difficile d'appliquer les descriptions qui précèdent à l’Abies grandis, ainsi que l’a fait M. Gordon; la hauteur des arbres, la longueur des feuilles indiquées par Rafinesque, et par Lewis et Clarke, s’y opposent. J’ai donc préféré placer cette plante dans les espèces dou- teuses et attendre d’autres renseignements. L’inconvénient me paraît moins grand. Je dois rappeler que ces espèces d’Abies décrites par Rafinesque ont été découvertes par Lewis et Clarke lors- qu'ils allaient à la recherche des sources de l’Orégon (voir Travels to the source of the Missouri-River and across the American continent, into the Pacific Ocean, inthe years 1804, 1806. Lond., 1814, p. 455-458), et qu'elles ont été publiées par Rafinesque (Journ. Ail. 119). Ces espè- ces étaient au nombre de 6, mais j'en ai distrait une, la première, l’À. trigona, Raf., dont j'ai fait provisoirement une espèce douteuse du genre Sequoia. Culture. La culture des 4bies n'offre rien de particulier. Toutes les espèces, pour ainsi dire, s'accommodent d’une terre assez consistante, un peu fraiche, plutôt argileuse que siliceuse. En gé- néral aussi les terres purement calcaires ne leur conviennent pas. Il va sans dire que, pour les espèces délicates, surtout lorsqu'elles sont jeunes ou malades, les soins doivent être plus grands et la terre doit être plus légère ; dans ce cas celle de bruyère, pure ou mélangée, est ce qu’il y a de mieux. Presque toutes les espèces sont rustiques ; à part l 4. religiosa ou quelques autres espèces mexicaines, les Abies sont de pleine terre dans toute la France. Les Abies, sans rechercher l’ombrage des arbres, s’en accom- modent assez, surtout lorsqu'ils sont jeunes, ce qui est un grand avantage pour les plantations faites sous bois, soit pour regarnir, soit pour transformer un bois. C’est ce qui explique aussi com- 316 ABTES. ment les graines qui tômbent des arbres germent et poussent, ce qui fait que, dans beaucoup de cas, ces plants s’accroissent et remplacent les grands arbres, que l’on fait alors disparaitre. Multiplication. Elle se fait à l’aide des graines, ou, à défaut de celles-ci, par greffes, plus rarement par boutures. Ces der- niers moyens sont employés exclusivement pour multiplier soit les variétés qui ne se reproduisent pas de graines, soit les espèces dont on ne peut se procurer celles-ci. Les graines doivent être semées l’année même où on les récolte, car elles ne se conservent pas bonnes la deuxième année après qu'on les a récoltées. Lorsqu'on”a peu de graines ou qu'elles ap- partiennent à des espèces délicates, on sème en pots, ou mieux en terrines ; dans ce cas la terre de bruyère est ce qu’il y a de mieux. Lorsqu'au contraire on à beaucoup de graines on peut se- mer en pleine terre. Ici encore Gfapproprie la terre et on lui donne les qualités nécessaires à l’aide de terre de bruyère ou d’un peu de sable si la terre est trop forte. Les jeunes plants d’Abies redoutant le très-grand soleil, on se trouvera bien de faire les semis dans un lieu un peu ombragé. Les séparages ou les repiquages doivent se faire la deuxième ou la troisième année après le semis, suivant que les plants sont plus ou moins forts. Quand on à affaire à des espèces précieuses ou dont on a peu, on met les plants en pots et on place ceux-ci sous des châssis ; dans ce cas on peut prendre des plants beaucoup plus forts, puisqu'on les éfouffe pour en favoriser la reprise. Lorsqu'on repique en pleine terre il vaut mieux prendre de jeunes plants, parce que l'air et le vent ont moins d'action sur eux. Le bouturage, qu’on emploie très-rarement du reste, ne pré- sente rien de particulier ; on prend pour boutures du jeune bois bien aoûté, et, lorsque les boutures sont faites, on les place sous cloche dans la serre à multiplication. Quant aux greffes on les fait en placage. Le sujet qui paraît le mieux convenir est l’4. pecti- nata, vulgairement appelé Sapin de Normandie. Propriétés. Plusieurs espèces fournissent une résine odorante, limpide, qu’on extrait parfois ; l’Æbies balsamea surtout est ex- ploité pour cet usage. C’est de cette espèce qu’on retire la résine appelée Baume de Giléad. Cette résine est contenue dans de pe- tites vésicules placées sur l’écorce ; on crève ces vésicules et on ramasse la résine qui s’en écoule et qu’on nettoie ensuite par des moyens industriels. Usages. Au point de vue de l’ornement, un grand nombre d’es- PICEA. 317 pèces peuvent être employées ; le port, la disposition des bran- ches, joints à leur beau feuillage, ont quelque chose de particu- lier qui les fait rechercher. Mais c’est surtout au point de vue de l'exploitation que plusieurs espèces sont précieuses. En effet les dimensions gigantesques, on peut dire, qu'atteignent certaines d’entre elles et la qualité de leur bois en font des arbres de pre- mier mérite; sous ce rapport notre espèce indigène, le Sapin de Normandie (Abies pectinata), par la facilité qu’elle a de croiître sur les montagnes, soit des Pyrénées, soit des Vosges, là où, pour ainsi dire, aucune autre espèce ne viendrait, et d'y acquérir de grandes dimensions, offre de très-grandes ressources. C'est cette espèce qui fournit le bois connu dans l’industrie sous le nom de Sapin de Lorraine ou Sapin des Vosges, et qui se distingue facilement de ce qu'on nomme Sapin du Nord (Picea excelsa) par son bois largement et agréablement veiné, légèrement coloré. Le Sapin du Nord (Picea excelsa), au contraire, a le bois érès-blanc, et ses veines, plus régulières, sont beaucoup moins prononcées. V. Picea, Link. — Pesse. Picea, Link, in Linnæa, XV. 516. Carr. Man. des PI. IV.— Tr. gén. Conif. 236. ABies, Don, in Loud. Arbor. IV. 2293. ABies, sect. PiceA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 405. P. D. Dicé. univ. d'Hist. nat. XI. 346. s Pinus, sect. PiceA, Endl. Syn. Conif. 112. Feuilles sessiles ou très-courtement pétiolées, aciculai- res, linéaires, subtétragones, mucronées, piquantes, très- entières, alternes autour du rameau et non distiques par renversement ; coussinets décurrents, supérieurement épais- sis, à cicatrices rhomboïdales. Chatons mâles axillaires et terminaux, cylindrico-coniques, ovales allongés. Anthères biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Chatons femel- les terminaux. Cônes pendants, solitaires, à écailles coria- 915 PICEA. ces, persistant sur l’axe après la chute des graines. Graines à aile non adhérente, étroitement oblongue-obovale ou lé- sèrement cultriforme. Maturation annuelle. 4. Picea Menziesii, Carrière. Pinus Menziesu, Dougl. Mss. Lamb. Pinet. éd. IT. 3.161. t. 71. Hook. Fl. Bor. Amer. II. 162. Ant. Conif. 85. t. 33. f. 1. Endl. Syn. Conif. 112. AgBies MENZiEsI1, Loud. Arbor. IV. 2321. — Encycl. of Trees, 1034. f. 1934. Forb. Piret. Wob. 93. t. 32. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Knight, Syn. Conif. 37. Gord. Pinet. 6. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 187. J. É"Nelson, Pinac. 48. ABIES SITCHENSIS, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Pinus Sircnensis, Bong. Veg. Sitch. in Mem. Akadem. St-Petersb. VI. sér. 2. 104. End]. Syn. Conif. 123. Hook. F1. Bor. Amer. II. 164. PiceA SiTcHENSsis, Carr. Tr. gén. Conif. 260. PiceA Menziesur, Carr. Man. des PI. IV. 339. — Tr. gén. Conif. 237. Nuit. Sylv. North Amer. II. 189. pl. 116. Arbre atteignant 12-15 mètres de hauteur. Branches étalées, verticillées. Feuilles rapprochées, subtétragones ou comprimées sur les côtés, lisses et arrondies en dessous, à sillons très-mar- qués, surtout les supérieurs, qui sont souvent plus larges et plus glauques. Cônes pendants, longs de 5-7 centim., larges de 2, ses- siles ou subpédonculés par l’amincissement de la base qui se con- fond avec le rameau. Écailles très-minces, membraneuses, ondu- lées et comme érosées-dentées sur les bords. Graines très-petites, presque ovoïdes, surmontées d’une aile trois ou quatre fois plus longue qu’elles. Habite, dans l’Amérique nord-ouest, la partie septentrionale de la Californie. — Introduit en 1851. — Très-rustique. Picea Menziesii crispa, Carr. 77. gén. Conif. 231. Pinus MENziEsn crispA, Ant. Conif.t. 33.f.2. Endl. Syn. Conif. 112. A peu près semblable à l’espèce pour le port, cette variété s’en distingue par les écailles des cônes, qui, plus làchement imbri- quées, sont ondulées-crispées. PICEA. 319 Ogsery. Le Picea Menziesii est rarement beau dans les cultures, excepté lorsqu'il se plaît bien et seulement pendant sa jeunesse. Bientôt il se dégarnit; les feuilles inférieures sè - chent et restent parfois sur les branches, ce qui est très-dé- sagréable à la vue. Il est assez rare que cette espèce atteigne 8-10 mètres de hauteur. C’est donc, en réalité, une grand ar- brisseau. 2. Picen alba, Link. Agies CANADENSIS, Mill. Dict. n° { (non Mich.). Pinus CANADENSIs, Du Roi, Obs. bot. 38. — Harbk. éd. 1. 121. Wan- genh. Beitr. V.t. 1. f. 2 (non Linn.). Pinus LAxA, Ebrh. Beitr. III. 24. ù Punus ALBA, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 371. Willd. Baumz. 221. Lamb. Pin. éd. 2. 1.43.t. 28. Hook. F1. Bor. Amer. II. 163. Ant. Conif. 86. t. 34. f. 1. Endl. Syn. Conif. 112. Pinus éLaucA, Mœnch. Weissenb. 73. Pinus TETRAGONA, Mœnch. Méth. 364. ABt1es ALBA, Mich. F1. Bor. Amer. II. 207. Mich. til. Arbr. for. I. 133. t. 12. Loud. Arbor. IV. 2310. Î. 2224. — Encycl. of Trees, 1030. f. 1928. Spach, Hist. Vég. phan. XT. 412. Forb. Pinet. Wob. 95. t. 33. Loisel. Nouv. Duham. V. 289. t. 81. fig. 2. Desf. Hist. Arbr. IT. 580. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.211.Knight, Syn. Conif. 36. Gord. Pinet. 2. J.E Nelson, Pinac. 47. ABIES CURVIFOLIA, Hort. Picea TscHuGATsK«oYÆ, Hort. alig. PiceA ALBA, Link, in Linnæa, XN. 519. Carr. Man. des PI. IV. 339. — Tr. gén. Conif. 238. SAPINETTE BLANCHE. Arbre pouvant atteindre 15-25 mètres de hauteur sur environ 40 centim. de diamètre ; le plus souvent arbrisseau de 6-10 mètres. Tige très-droite, cylindrico-conique. Branches nombreuses. Ra- mules et ramilles courts, étalés, souvent défléchis. Feuilles nom- breuses, éparses autour des rameaux, qu’elles cachent presque entièrement, subtétragones, parcourues sur chaque face par un sillon glauque ou glaucescent, brusquement atiénuées en une pointe obtuse. Chatons mâles terminaux, cylindrico-coniques. Cônes pendants à l'extrémité de ramilles crèles, longs de 3-5 centim., larges d’enviro 320 _ PICEA. mille, mais à ramilles fructifères souvent nombreuses et rappro- chées, formant ainsi des sortes de grappes. Écailles obovales, très- entières, d’abord d’un vert herbacé, puis rougeûtres, finalement roux pâle. Graines très-petites, ovoïdes, d’un jaune roux; à aile mince, obovale, trois fois plus longue que la graine. Habite différentes parties de l'Amérique boréale, notamment le Canada et la Caroline. — Introduit en 1700. — Très-rustique. L 2 Picea alba cærulea. ABIES CÆRULEA, Horé. . ABIES ALBA CÆRULEA, HOT. PicEA ALBA GLAUCA, Hort. ÂBIES GLAUCA, Hort. aliq. PiceA cÆRULEA, Link, in Linnæa, XN. 522. ABIES CÆRULEA, Forb. Pinet. Wob. 99. ABIES RUBRA VIOLACEA, Loud. Arbor. IV. 2316. — Encycl. of Trees, 1092 Pinus RUBRA B VIOLACEA, End]. Syn. Conif. 114. ABIES RUBRA B VIOLACEA, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. ABIES ALBA GLAUCA, Gord. Pinet. 3. ABIES ALBA ARGENTEA, Hort. PicEA NIGRA GLAUCA, Carr. Tr. gén. Conif. 242. SAPINETTE BLEUE. Cette variété ou plutôt cette forme, dont les caractères généraux sont à peu près les mêmes que ceux du type (Picea alba), s’en distingue nettement par ses feuilles très-glauques ou violacé-bleuä- tre. On la rencontre très-fréquemment dans les semis. Elle com- prend beaucoup de sous-variétés, qui diffèrent par leur vigueur un peu plus ou un peu moins grande, par des feuilles un peu plus courtes ou un peu plus longues, mais qui toutes ont le même ca- ractère général : la glaucescence bleuâtre ou la pruinosité. Picea alba nana, Carr. Tr. gén. Conif. 239. ÂBIES ALBA PROSTRATA, Hort. ABIES ALBA NANA, Loud. Encycl. of Trees, 1030. Knight, Syn. Conif. 36. Cette variété, qui atteint rarement 2 mètres de hauteur, se dis- tingue encore du type par ses feuilles moins nombreuses et plus étalées. Au lieu de s’élever et de former une pyramide conique, elle ne forme le plus souvent qu’un buisson élargi, arrondi. PICEA. 321 Picea alba echinoformis, Carr. 77, gén. Conif. 239. ABIES ALBA ECHINOFORMIS, Hort. (?) ABtes ALBA MINIMA, Knight, Gord. Pinet. 3. Arbuste très-nain, buissonneux, compacte. Branches très-nom- breuses. Ramules et ramilles courts, grèles, tellement rapprochés qu’ils se touchent. Feuilles étalées, rapprochées, très-étroites et presque aciculaires, cylindriques, longues de 16-22 millim., molles, . très-courtement et brusquement obtuses. Le nom de cette variété est justifié par Le port et l’aspect que présente la plante, qui, en effet, constitue une petite boule qui rappelle la forme d’un hérisson. Picea alba variegata, Aort. Feuilles panachées de blanc-jaunâtre. Peu constante. Ficea alba fastigiata. Branches dressées, grêles. Écorce blanchâtre. Rameaux un peu divariqués. Feuilles distantes, grosses, courtes, mucronées-aiguës. Plante délicate. -{ Picea alba intermedia, /7orf. PICEA ALBA HYBRIDA, Hort, Plante vigoureuse. Branches nombreuses, obliquement dressées- étalées. Écorce rouge orangé. Feuilles courtes, épaisses; celles des jeunes rameaux glauques farinacées sur toutes les parties. Cônes très-petits, ovales, courts, intermédiaires entre ceux du Picea nigra et du P. alba, un peu atténués à la base, à écailles rou- gctres assez foncées. — Cette variété, dont j'ai vu chez M. Séné- clauze un individu haut de 7 mètres, est très-remarquable et très- distincte, A distance, et au premier abord, on la prendrait pour un P. Menziesii. Picea alba pendula. ABIES ALBA PENDULA, Hort. æ Tige dressée. Branches très-pendantes. Rameaux etramilles rap- prochés, à écorce rougeâtre. Feuilles très-nombreuses, glauques- argentées comme celles du type. Cette variété, très-jolie, est aussi très-vigoureuse. Il en existe TRAITÉ DES CONIFÈRES. 21 322 PICEA. dans le parc de Trianon, à Versailles, un pied qui a été cassé à environ 6 mètres de hauteur. Le diamètre de sa tige dépasse 40 centim.; ses branches inférieures retombent et couvrent le sol. 3. Picea rubra, ZLin/. Pinus ruBRA. Lamb. Pinef. éd. 2. I. 47. t. 30. Hook. F1. Bor. Amer. I. 164. Ant. Conif. 87. t: 34. f. 2. Endl. Syn. Conif. 113. Pinus AMERICANA RUBRA, Wangenbh. Beitr. 75. t. 16. f. 80. Pinus AMERICANA, Gærtn. Fruct. et Sem. II. 60. t. 91. ABIES RUBRA, Poir. Dict. VI. 520. Loud. Arbor. IV. 2316. f. 2228. — Encycl. of Trees, 1032. Î. 1930. Forb. Pinet. Wob. 101. t. 35. Desf. Hist. Arbr. II. 580. Lindl. el Gord. Journ. Hort. Soc. V.211. Knight, Syn. Conif. 37. Gord. Pinet. 11. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 188. J. E. Nelson, Pinac. 51. ABIES NIGRA, var. Mich. fil. Arbr. for. I. 124. Spach, Hist, Vég. phan. XI. 411. PiceA RUBRA, Link, in Linnæa, XV. 521. Carr. Man. des PL. IV. 339. — Tr. gén. Conif. 240. ABIES ARCTICA, Cunningh. ex Gord. Pinet. 11. ABIES RUBRA ARCTICA, Hort. ex Gord. L. c. ABIES RUBRA CALIFORNICA, HOrt. SAPINETTE ROUGE. Arbre assez semblable au Picea excelsa par le port et le facies, mais moins vigoureux et plus petit. Branches dressées-étalées, quelquefois défléchies, ascendantes. Rameaux nombreux, couverts d’une écorce roux foncé, ou rouge, principalement sur les jeunes bourgeons qui sont tomenteux et recouverts de poils d’un roux ferrugineux, courts et très-serrés. Boutons gemmaires axillaires, sphériques ou ovales, petits. Feuilles longues de 10-15 millim., tétragones ou irrégulièrement rhomboïdales, comprimées, incur- vées et appliquées sur les rameaux, très-brusquement rétrécies de chaque côté en une pointe courte, obtuse, plus rarement subaiguë, portées sur un pétiole rouge, tomenteux comme l'écorce, avec la- quelle il se confond. Cônes pendants, souvent très-résineux, de 45 centim. de longueur, larges d'environ 2, obtus, atténués aux deux bouts, mais surtout au sommet. Écailles assez larges, con- vexes, arrondies, entières ou à peine érosées sur les bords. Graines à testa noir ou brun rougeâtre par un duvet ferrugineux, très-court. | LES 0 PICEA. : 323 9 ’ Habite dans la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Funkland ainsi - que dans d’autres localités de l'Amérique septentrionale. — Intro- duit vers 1750. — Très-rustique. Picea rubra pendula. Aspect général du type. Cette variété se distingue de ce dernier par ses branches pendantes. Son écorce est rouge et tomenteuse comme celle de l’espèce Picea rubra. Picea rubra gracilis. ABIES RUBRA GRACILIS, Knight, Syn. Conif. 37. Plante délicate, plus grèle que l'espèce dans toutes ses parties. Osserv. Le Picea rubra est encore très-rare en France. Il en existe quelques beaux individus dans le parc de Trianon; ces arbres faisaient partie de l’ancienne école plantée par Ri- chard, sous lés ordres de Bernard de Jussieu. Ge sont eux qui m'ont fourni les caractères que j'ai rapportés ci-dessus; ils . mesurent environ 12 mètres et sont garnis de branches dans toute leur hauteur. Cette espèce, relativement délicate, est très-rarement belle, si ce n’est lorsqu'elle est jeune et placée dans de bonnes con- ditions. 4. Picea nigra, Zink. AGIES PICEÆ, FOLIIS BREVIORIBUS, CONIS BIUNCIALIS, LAXIS, Mill. Dict, Ie. t. 1. ABIES MARIANA, Mill. Dict. n. 2. Wangenh. Beitr. 75. Pinus NiIGRA, Ait. Hort, Kew. éd. 1. IT. 370. Willd. Baumz, 220, Lamb. Pinet. éd. 2. I. 45. t. 29. Hook. F4. Bor. Amer. IT. 163. Ant. Conif. 88. t. 34. f. 3. End. Syn. Conif. 115. Pinus MARIANA, Du Roi, Obs. Bot. 38. Ehrh. Beitr. III. 23. ‘ ABIES DENTICULATA, Poir. Dicé, VI. 520. Mich. FT, Bor. Amer. II. 206. ABies niGRA, Mich. fil. Arbr. for. IL. 123. t. 11. Loud. Arbor. IV. 2319. f. 29225-92926. — Encycl. of Trees, 1031. f. 1929. Spach, Hist. Véy. phan. XI. 410 (excl. 8). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Forb. Pinet. Wob. 97. t. 34. Loisel. Nouv. Duham. V. 299. t. 81. f. 1. Desf. His. Arbr. Il. 580. Knight, Syn. Conif. 324 PICEA. 36. Gordon, Pinet. 7. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 191. J. E. Nelson. Pinac. 50. Pinus MARYLANDICA, Hort. PicEA NiGRA, Link, n Linnæa, XV, 520. Carr. Man. des PI. IV. 339. — Tr. gén. Conif. 241. SAPINETTE NOIRE. Arbre atteignant jusqu’à 25 mètres de hauteur sur 50 centim. de diamètre, mais beaucoup moins dans nos cultures, où il est très-délicat et où il dépasse rarement 8 mètres. Branches relative- ment faibles, légèrement relevées. Feuilles ténues, souvent cour- bées vers le rameau, comprimées, subtétragones, à angles arron- dis, acuminées au sommet, glaucescentes-bleuâtres surtout dans les parties un peu concaves ou comprimées. Chatons femelles so- litaires, dressés, violets, puis pendants et à peine colorés. Cônes longs d'environ 25 millim. sur 15-16 de large, ovales-obtus, atté- nués aux deux bouts, portés sur un pédicule courbé, très-court, légèrement épaissi au sommet. Écailles ovulifères minces, arron- dies, très-légèrement ondul%es, denticulées, submembraneuses sur les bords, souvent colorées en brun dans toute la partie infé- rieure. Habite dans l'Amérique boréale une aire considérable, vers L40 (L. B.) et 55° (L. O.). — Très-rustique. Picea nigra fastigiata, Carr. Tr. gén. Conif. 242. ABIES NIGRA FASTIGIATA, Horé. ABIES NIGRA PUMILA, Knight, ex Gord. Pinet. 8. Cette variété, obtenue par M. Briot, chef des pépinières de l’État, à Trianon, est très-délicate. Elle se distingue par ses branches dressées, fastigiées, grèles, et par ses feuilles plus courtes, très- ténues, presque cylindriques, aiguës, de 6-10 millim. de lon- gueur. Picea nigra Doumetii, Carr. 77. gén, Conif. 242. Branches très-nombreuses, les inférieures légèrement éta- lées-ascendantes, les supérieures dressées, le tout formant une pyramide conique très-compacte. Écorce des jeunes bourgeons couverte d’une pubescence blanchâtre, bientôt rougeàtre, finale- ment glabre. Rameaux et ramules nombreux, très-ténus. Feuilles très-rapprochées, ténues, longues de 8-10 millim., brusquement atténuées au sommet, aiguës, glaucescentes-violacées sur chaque PICEA. 325 face. Cônes ovoïdes, élargis vers le milieu, atténués aux deux bouts, longs d'environ 5 centim. à partir du pédoncule ramillaire, larges d’à peine 2 centim., à écailles minces, scarieuses, quelque- fois un peu érosées sur les bords, d’un vert brun, puis rouge-vio- lacé, prenant une couleur roux-brunâtre à la maturité. Cette variété est d’une beauté peu commune; le pied mère, planté par Mme Aglaé Adanson, au château de Balène, près Moulins, appartenant actuellement à M. Doumet, n’a pas moins de 9 mètres de hauteur; il a un aspect dont on se ferait difficilement une idée. ; L 5. Picea Orientalis, Carrière, ELATE TRAPEzuNTICA , Tourn. Voy. II. 104. ABIES ORIENTALIS, FOLIO BREVI ET TETRAGONO, FRUCTU MINIMO ET DEORSUM INFLEXO, Tournef. Coroll. 41. ELATE GRÆCORUM RECENTIORUM, Tournef. SAPINI ARBORIS DELINEATIO, Bell. de Arbor. Conif. resin. 27 ( cum ic. mala). Pinus ORIENTALIS, L. Spec. 1421. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 49. t. 31.f. A (excl. relig. icon.). Bieb. F1. Taur. Cauc. TI. 624. Stev. Bull. Soc. nat. Mosq. 1838. p. 48. Ant. Conif. 89. t. 35. f. 1. End. Syn. Conif. 116. | ABIES ORIENTALIS, Poir. Dict. VI. 518. Loud. Encycl. of Trees, 1029. f. 1924-1925. Jaub. et Spach, Plant. Orient. I. 30. t. 14. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Gord. Pinet. 9. Laws. Pinet. Britann. fascic. 14 (cum ic.). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 192. J. E. Nelson, Pinac. 50. PickA ORIENTALIS, Carr. Man. des PI. IV. 340.— Tr. gén. Conif. 244. PiceA WITHMANNIANA, Carr. Tr. gén. Conif. 260. ABIES WITHMANNIANA, Hort. Arbre de moyenne grandeur, dépassant à peine 15 mètres de hauteur. Branches horizontalement étalées, assez longues, verti- cillées, à verticilles parfois irrégulièrement distants. Rameaux et ramules nombreux, opposés-distiques. Feuilles très-rapprochées, longues de 4-8 millim., entourant entièrement les rameaux sur lesquels elles sont couchées et qu’elles cachent presque entière- ment, d'un vert luisant, tétragones, brusquement terminées en une pointe obtuse. Cônes longs d’environ 6 centim., larges de 25 millim., subcylindriques, à écailles lâchement imbriquées. Écailles Le PICEA. inférieures à peu près arrondies, les supérieures un peu plus al- longées, parfois légèrement denticulées. : Habite au sommet des montagnes de l’Imérétie, dans la Mingré- lie supérieure, et entre les monts Adschariens et Guriel. Se trouve aussi aux environs de Trébizonde. — Introduit vers 1837. — Très- rustique. Picea Orientalis pygmæa, Wndr. ex Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 193. Plante naine, à feuilles raides, acuminées, aigaës, blanchâtres ou panachées. Boutons courts, ovales, très-rouges. Ogserv. C’est au Picea Orientalis qu’il faut rapporter le passage suivant de Tournefort (Voyage du Levant, I, 238) : « Cet arbre a le fruit écailleux et comme cylindrique, quoi- que un peu renflé; il n’a que 2 pouces 1/2 de longueur sur 8 ou 9 lignes d’épaisseun, est terminé en pointe, penché en bas et pendant, et se compose d’écailles molles, brunes, minces, arrondies , lesquelles recouvrent des graines fort menues et huileuses. Son tronc et ses branches sont de la grandeur du Picea ordinaire; ses feuilles, qui n’ont que 4 ou 5 lignes de longueur, sont luisantes, vert-brun, fermes, raides. » Lambert, dans son Pinetum (éd. 2, I, 49, t. 31), représente, avec le cône du P. Orientalis, fig. À, deux autres cônes FF, dont l’un a les écailles ouvertes. Ces cônes, qui viennent, dit- on, de la Chine, et supposés appartenir au P. Orientalis, sont certainement autre chose. Enfin il représente aussi, sur la même planche un autre cône, fig. E, qui diffère également des précédents; il dit de ce dernier que « cet échantillon a été recueilli par sir Georges Ousely dans le voisinage de Ti- flis.» À mon avis, la planche de Lambert comprend, sinon 3 espèces, du moins 3 formes ou variétés différentes. D’après Steven, le P. Orientalis forme un grand arbre, ce dont il est permis de douter d’après les échantillons qu’on voit dans les cultures. Non-seulement ces plantes croissent lentement, mais leurs nombreuses branches, très-ramifiées et très-chargées de feuilles, font croire qu’elles ne formeront jamais que de grands arbrisseaux très-compactes. PICEA. 397 G. Picea execelsa, Zink. Picea, Plin. Hist. nat. XVI. 10. Mathiol. Valgris. 107. Clus, Hisé. PTNSS. - AgBxes, Dodon. Pempt. 863. PiceA LATINoORUM, J. Bauh. Hist. I. 2. 238. PICEA MAJOR PRIMA , SiVe ABIES RUBRA, C. Bauh. Pin. 493. ABIES TENUIORE FOLIO, FRUCTU DEORSUM INFLEXO, Tourn. Inst. 585. Pinus ABIEs, L. Spec. 1421. — F1. Suec. 789.— F1. Lap. 347. Willd. Baumsz. 221. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 41. t. 27. Wahlenb. F/. Carp. 312. — Fl. Suec. 630. — FI. Lap. 256. Gaud. F1. Helv. VI. 191. Koch, Syn. 769. Ant. Conif. 90. t. 35. f. 2. Pinus PicEa, Du Roi, Obs. Bot. 37, — Harbk. éd. Pott. IT. 156. End, Syn. Conif. 116. Pinus ExcELsA, Lam. F1. Fr. éd. 1. IT. 202. Agies Prcea, Mill. Dict. n. 3. Desf. Hort. Paris. éd. 3. Spach, Hist. Vég. phan. XT. 465. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 118. pl. I. ir els Pinus cINEREA , Rœling. Deutschl. KI. 376. ABIES EXCELSA, DC. F1. Fr. III. 275. Rich. Conif. 69. t. 15. Loud. Arbor. IV. 2298. Î. 2212. — Encycl. of Trees, 1026. Î. 1922-1923. Forb. Pinet. Wob. 87. Loisel. Nour». Duham. V. 289. t. 80. Desf. Hist. Arbr. 580. Schouw. Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 239. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Gord. Pinet. 3. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 136. J. E. Nelson, Pinac. 47. k _ Picea vurGanis, Link, Abhandl. der Berl. Acad. 1827. p. 180. ABIES LONGONIANA, Hort. aliq. ABIES EXCELSA GIGANTEA, Hort. . ABIES CARPATHICA, Hort. _ ABIES RUGOSA, Hort. ABIES EXCELSA COMMUNIS, Loud. Encycl. of Trees, 1026. ABIES EXCELSA NIGRA, Loud. . c. ABIES GIGANTEA, Smith. Picea ExcELsA, Link, in Linnæa, XN. 517. Carr. Man. des PI. 340. — Tr. gén. Conif. 245. | EPIcEA, PESSE, SERENTE OU SERINTO, SAPIN ROUGE, SAPIN DU NORD, SAPIN DE NORWÉGE. Grand et bel arbre pouvant atteindre jusqu'à 40 mètres de bauteur, très-droit, formant une pyramide étroitement conique, 328 PICEA. Branches verticillées et éparses, subdressées ou étalées, finalement défléchies, assurgentes. Rameaux et ramules distiques, ces der- niers souvent très-longs et grèles, réfléchis et longuement pen- dants de chaque côté des branches sur les individus adultes. Feuilles subtétragones, souvent incurvées, longues de 15-25 milli- mètres, raides, luisantes. Chatons mâles à l’extrémité des ramules de l’année précédente. Chatons femelles solitaires, dressés à l’ex- trémité des ramilles, souvent agglomérés par 3-4, pourpres, puis brun-verdâtre. Cônes pendants, cylindriques, fusiformes, droits ou très-légèrement arqués, longs de 10-15 centim., larges de 3-4, à écailles minces, subcartilagineuses, luisantes, amincies-sca- rieuses sur les bords, allongées et rétrécies en coin au sommet, qui est tronqué, denticulé. Graines brunâtres, atténuées à la base, à aile raide, d’un roux plus ou moins foncé. Habite les Alpes de l’Europe centrale, commun en Suisse et dans le Tyrol, entre 1,300 et 2,000 mètres d'altitude, dépassant quel- quefois cette limite sur le Stilfserjockh, mais restant alors beau- coup plus nain, rare dans le nord des Pyrénées, fréquent dans la ‘ région subalpine des Carpathes jusqu’à 1,500 mètres d'altitude, abondant dans les plaines de la Germanie et de la Scandinavie jusqu’au 67e degré (L. B.)."Îl paraît manquer en Espagne, dans l’ouest de la France et la région méditerranéenne, les Apennins, la Grèce et le Caucase. \ Picea excelsa integrisquammis, Carr. 7r. gén. Conif. 246. Cette forme, qu’on rencontre parfois soit cultivée, soit à l’état sauvage, ne diffère du type que par les écailles du cône qui sont entières. - Picea excelsa tenuifolia, Carr. Man. des PI. 340.— Tr. gén. Conif. 246. ABIES EXCELSA TENUIFOLIA, Loud. Encycl. of Trees, 1027. Gord. Pinet. 5 (excl. syn. attenuata). ABIES GRACILIS MICROPHYLLA , Hort. ex Gord. L. c. ABIES VIMINALIS, Wahl. F1. Suec. 630. ABIES EXCELSA CARPATHICA, Loud. Encycl. of Trees, 1027. Variété très-vigoureuse, n’atteignant cependant que des dimen- sions faibles comparées à celles du type. Ses feuilles, d’un vert foncé, luisantes, plus ténues etun peu plus courtes que celles de ce dernier, sont couchées ou presque appliquées sur les rameaux. PICEA. 329 Picea excelsa variegata, Carr. Tr. gén. Conif. 246. +— ABIES EXCELSA FOLIIS VARIEGATIS, Loud. Encycl. of Trees, 1027. ABIES EXCELSA VARIEGATA, HOrt. ABIES EXCELSA PARTIM AUREA, Hort. Plus délicate et plus naine que l’espèce, cette variété s’en dis- tingue encore par ses feuilles panachées, jaunâtres , longuement acuminées, aiguës. Picea excelsa aurea, Carr, Tr. gén. Conif. 246. PICEA ELEGANTISSIMA, Horé. ABIES EXCELSA ELEGANTISSIMA , Hort. Arbrisseau vigoureux. Feuilles très-rapprochées; celles de la tige appliquées, aiguës-mucronées; celles des branches et des ra- meaux plus obtuses. Cette variété est surtout remarquable et très-distincte par les feuilles du dessus des rameaux, qui sont d’un beau jaune blan- châtre, très-luisantes et très-lisses, brillantes au soleil. Il faut la placer à mi-ombre, car elle redoute le grand soleil qui brûle et noircit ses feuilles. Picea excelsa inflexa, Carr. Tr. gén. Conif. 247. ABIES EXCELSA INFLEXA, Hort. Arbre vigoureux. Branches légèrement étalées, puis prompte- ment redressées, à rameaux et ramules rapprochés, assez gros. Écorce rouge orangé foncé. Boutons allongés, rouges, très-écail- leux. Feuilles d’un vert foncé, plus rapprochées et plus couchées à l'extrémité des rameaux qu’à la base. Picea excelsa mucronata, Carr. 77. gén, Conif. 247. ABIES EXCELSA MUCRONATA, Loud. ÆEncycl. of Trees, 1027. Gord. Pinet. 5. ABIES MUCRONATA, Rauch, non Raf. Arbrisseau diffus. Branches peu nombreuses, étalées ou déflé- chies. Ramules relativement gros et courts. Feuilles distantes, étalées, grosses, droites, subtétragones, parfois subcylindriques, très-raides, courtement, mais sensiblement mucronées-aiguës. Ogserv. Lorsque les plantes sont vigoureuses, les bran- ches sont plus dressées; les rameaux sont aussi beaucoup plus 330 PICEA. gros, et leur écorce, alors rouge orangé, fortement sillonnée, leur donne beaucoup de ressemblance avec le Picea excelsa eremila. Picea excelsa pyramidata, Carr. 7r. gén. Conif. 247. ABIES EXCELSA PYRAMIDALIS, Hort. Gord. Pinet. Suppl. 5. Branches et rameaux nombreux, dressés, fastigiés, les inférieurs plus longs , les supérieurs diminuant successivement et régu- lièrement de manière que l’ensemble forme une BYFAME Cco- nique. — Variété vigoureuse. Picea excelsa pendula, Carr. Man. des PI. 340. — Tr. gén. Conif. 247. ABIES EXCELSA PENDULA, Loud. ÆEncycl. of Trees, 1027. Gord. Pinet. 5 (excel. syn. viminalis). ABIES COMMUNIS PENDULA, Booth. ex Loud. L. c. Plante vigoureuse. Branches éparses, assez grosses, irrégulière- ment distantes, brusquement pendantes. Rameaux et ramules peu ramifiés, très-longuement pendants. | Cette variété, très-curieuse et des plus distinctes, a été obtenue par M. Briot, directeur des pépinières de l'État à Trianon-Ver- sailles, vers 1835. Le pied mère, haut d'environ 10 mètrès, a 20 centim. de diamètre. " Picea excelsa eremita, Carr. Man. des PI. IV. 341.— Tr, gén. Conif. 241. ABIES EXCELSA CRASSIFOLIA , Hort. ABIES EXCELSA EREMITA , J0ré. Plante assez vigoureuse, Branches nombreuses, éparses, obli- quement dressées ; rameaux gros et courts, peu ramifiés, à écorce rouge orangé. Boutons gemmaires gros, écailleux. Feuilles dis- tantes, courtes, grosses, irrégulièrement tétragones, quelquefois comme subdistiques par renversement, fortement mucronulées.— Variété très-distincte , formant une pyramide étroitement conique. Picea excelsa columnaris, Carr. 77. gén. Conif. 248. ABIES EXCELSA COLUMNARIS, Jacques. Variété vigoureuse, à branches courtes, très-ramifiées, formant une sorte de colonne compacte, très-étroite. PICEA. 331 Picea excelsa Sibirica, Carr. 77, gén. Conif. 248. ABIES EXCELSA SIBIRICA , Hort. Arbrisseau pyramidal, à feuilles très-rapprochées, plus fines et plus couchées sur les rameaux que celles du type. Picea excelsa monstrosa, Carr. 77. gén. Conif. 248. ABIES EXCELSA MONSTROSA, Loud. Encycl. of Trees, 1027. Gord. Pinet. 5 (exel. syn. Cranstonii). ABIES MONSTROSA, Hort. Branches courtes, souvent inégales, rares, à écorce blané-jaunà- tre, quelquefois roussâtre. Feuilles alternes, parfois comme subdis- tiques par renversement, grosses, brusquement terminées en une pointe obtuse, plus rarement aiguë. Picea excelsa denudata, Carr. Rev. liort. 1854, p. 102 (cum at | ABIES CRANSTONII, Hort. PiceA EXCELSA CRANSroNIt, Carr. Man. des PI. IV. 340. ABIES EXCELSA DENUDATA, Hort. Gord. Pinet. Suppl. 3. ABIES EXCELSA VIRGATA, Jacques. Tige élancée, très-peu ramifiée. Branches solitaires, longue- ment étalées, réfléchies, irrégulièrement distantes, très-iné- gales, souvent nulles dans une grande longueur, puis souvent réduites à de courtes ramifications. Feuilles couchées sur les ra- Meaux. L’absence de presque toute ramification s'explique facilement par l'examen des rameaux. Ceux-ci, en effet, sont ordinairement dépourvus d'yeux ou de bourgeons latéraux, et n’en présentent que de terminaux par lesquels s'opère l’élongation des branches, sur lesquelles on distingue à peine, les unes des autres, les pousses annuelles, si ce n’est par un léger renflement recouvert d'écailles, accompagné parfois de petites ramulles. OBserv. Bien que j'aie réuni comme synonymes le Pi- cea excelsa denudata et le P. exc. Cranstontt, il y a néan- moins entre ces plantes une légère différence dans les feuilles, qui, dans la variété Cranstoni, sont beaucoup plus comprimées latéralement; elles sont aussi plus atténuées en pointe. | 332 PICEA. Picea excelsa intermedia. ABIES EXCELSA DENUDATA, Hort. alig. (non Carr.). Arbre vigoureux. Tige élancée, irrégulièrement ramifiée. Bran- ches très-inégales, souvent alternes, grêles et très-longues, parfois réduites à des rameaux allongés, grèles. Rameaux peu nombreux et irréguliers, en général très-grèles, longs et flagelliformes, fait qui s'explique par ce fait que, ainsi que chez la variété précédente, l'œil terminal est souvent simple. Feuilles très-inégales, longues de 10-25 millim., grosses et distantes sur certains ramules, très- rapprochées, ténues et couchées sur certains autres. Picea excelsa nana, Carr. Tr. gén. Conif. 249. ABIES EXCELSA NANA, Hort. Arbrisseau robuste, mais s’élevant lentement, atteignant rare- ment 2 mètres de hauteur. Branches éparses, très-rapprochées, obliquement dressées. Rameaux courts, souvent renflés ou comme un peu monstrueux-fasciés au sommet. Boutons gros, très-écail- leux. — Cette variété forme une pyramide très-compactg, arrondie au sommet. Picea excelsa conica, Carr. 77. gén. Conif. 249. ABIES EXCELSA CONICA, Keteleer. PICEA EXCELSA STRICTA, Gord. Pinet. Suppl. 5. Arbrisseau à branches dressées-étalées, très-rapprochées. Ra- meaux et ramules ténus. Feuilles longues de 8-12 millim., fines, très-comprimées sur les côtés, marquées sur chaque face plane de 2 sillons glaucescents, terminées au sommet par un mucron fin et aigu. Picea excelsa dumosa, Carr, 77. gén. Conif. 249. ABIES EXCELSA DUMOSA, Hort. ABIES ELEGANS. Hort. ABIES EXCELSA ELEGANS, Hort. Arbuste buissonneux cespiteux, étalé, couché sur le sol (gazon- nant). Tige nulle. Branches presque horizontales, diffuses. Ra- meaux nombreux, divariqués, grêles. Feuilles courtes, étalées, distantes, droites, brusquement atténuées en une pointe très- courte. MSPICEA | 338 Picea excelsa procumbens, Carr. 77. gén. Conif. 251. ABIES EXCELSA EXPANSA, Hort. ABIES EXCELSA PROCUMBENS , Hort. Tige nulle. Branches étalées. Rameaux et ramilles nombreux, . petits, divariqués. Feuilles très-rapprochées, ténues, courtes, éta- lées. Plante gazonnante ou cespiteuse. Picea excelsa tabulæformis, Carr. Product. et Fixat. des variélés, 52. Plante gazonnante, ne s’élevant pas, mais s’étalant sur le sol. Tige nulle. Branches étalées. Rameaux et ramilles grèles, disposés horizontalement, formant des sortes de parasols ou d’éventails. Feuilles ténues, couchées. Cette variété, très-curieuse, provient d'un broussin qui s’est développé dans le parc de Trianon, à Ver- sailles, sur la tige d’un Picea excelsa. Picea excelsa microphylla, Carr. 7r. gén. Conif. 251. ABIES EXCELSA MICROPHYLLA, Hort. ABIES GRACILIS, Hork. Branches distantes ; divariquées. Rameaux grèles, tombants. Feuilles très-petites. Picea excelsa phylicoïides, Carr. 77. gén. Conif. 251. AÂBIES EXCELSA PHYLICOIDES, Hort. Arbuste très-nain, grèle. Branches effilées, étalées, défléchies. Feuilles distantes, longues de 4-8 millim., arrondies, étalées, raides, épaissies au milieu, atténuées aux deux extrémités, termi- nées par un mucron court, aigu, souvent oblique. — Plante très- . distincte mais aussi très-délicate. Picea excelsa concinna, Carr. 77. gén. Conif. 250. ABIES EXCELSA CONCINNA, Hagg. ex Knight, Syn. Conif. 36. Branches dressées, excessivement grèles, à écorce blanchatre. Feuilles rapprochées, très-ténues, courtes, presque cylindriques, pointues, couchées. — Variété très-délicate, Picea excelsa attenuata, Carr. 7r. gén. Conif. 250. ABIES EXCELSA ATTENUATA, Knight, Syn. Conif. 36. Branches grêles, peu nombreuses. Rameaux eflilés, étalés, par- HS > Se PICEA. fois déclinés. Feuilles distantes, d'à peine 8 millim. de longueur, presque cylindriques, très-ténues, couchées sur les rameaux. Cette variété, tout aussi délicate que la précédente, avec laquelle elle a quelque rapport, en est néanmoins très-distincte ; ses bran- ches, un peu plus fortes, sont plus dressées, et ses feuilles sont aussi beaucoup moins rapprochées. . Picea excelsa Clambrasiliana, Carr. Man. des PL, IN. 341. — Tr, gén. Conif. 250. AÂBIES CLAMBRASILIANA , Hork. ABIES EXCELSA CEAMBRASILIANA, Loud. eyes of Trees, 1027. Knight, Syn. Conif. 36. Gord. Pine. 6. Branches très-ramifiées, à ramifications subdistiques ou flabel- liformes. Feuilles longues de 6-8 millim., très-rapprochées, assez orosses. — Cette variété, qui dépasse PE 70 centim., forme un petit buisson étalé, arrondi, parfois un peu conique. Picea excelsa pygmæa, Carr. 77. gén. Conif. 250. ABIES EXCELSA PYGMÆA, Loud. Encycl. of Trees, 1027. Gord. Pinel. 4. ABIES PYGMÆA , Hort. ABIES PUMILA, Hort. ABIES PARVULA, Knight, Syn. Conif. 36 _ ABIES CLAMBRASILIANA STRICTA , Loud. Z, c. Gord. Pinet. 6. ABIES MINUTA , Hort. ! ABIES MINIMA, Hort. ABIES COMMUNIS FRUTICOSA, Endl. ex Knight, £. c. ABIES EXCELSA PUMILA , HoOrt. ABIES ELEGANS, Smith, ex Knight, Z. c. Branches dressées, très-rapprochées., Ramules et ramilles très- nombreux, se touchant presque, très-courts, inégaux, par suite du bourgeon central qui s'allonge un peu plus. — Petit buisson, atteignant rarement 40 centim. de hauteur, dressé, conique, très- compacte. Picea excelsa Finedonensis. ABIES EXCELSA FINEDONENSIS, Gord. Pinet. Suppl. 4 ABIES FINEDONENSIS, Hort. Cette variété, d'après M. Gordon, se distingue par les feuilles de PICEA. 399 l’extrémité des jeunes pousses qui sont d’un jaune pale ; l'écorce, qui est également jaunâtre, passe au brun bronzé. — Trouvée à Finedon-Hall, dans le Northamptonshire. -Picea excelsa inverta. ABIES EXCELSA INVERTA, Gord. Pinel. Suppl. 4. ABIES INVERTA, Hort. Port du Picea excelsa. Branches promptement pendantes. Feuilles plus longues, plus larges et d’un vert plus brillant que celles du type. Cette variété est, dit-on (Gord. £. c.), un accident de l’espèce commune obtenue par M. "Richard Smith de Saint- Jones, Worcester.— Je n’oserais pas soutenir qu'elle diffère beau- coup de la variété pleureur obtenue par M. Briot, dont j'ai donné ci-dessus la description. | Picea excelsa Gregoryana,. ABIES EXCELSA GREGORYANA, Gord. Pinet, Suppl. 4. ABIES GREGORYANA , Hort. Arbrisseau très-nain, à port du Picea excelsa, mais couché et étalé. Branches nombreuses, à écorce gris-cendré. Boutons gem- maires gros, sphériques ou courtement ovales. Feuilles épaisses, brusquement acuminées, terminées par un mucron aigu, scarieux. — Variété d’origine anglaise. Picea excelsa medic-aurea. ABIES EXCELSA AUREA, /ort. ARBIES EXCELSA PARTIM AUREA, Hort, aliq. Variété assez vigoureuse, très-remarquable par la disposition de la panachure des feuilles. En effet toutes celles-ci sont jaunes à partir de leur point d'insertion jusque vers leur milieu; le reste est vert. Feuilles un peu moins grandes que celles du type. Plante très-distincte, obtenue par feu Morel, pépiniériste à Bergny (Oise). Picea excelsa densa, Arbre très-vigoureux. Branches nombreuses, d'abord légèrement dressées, bientôt défléchies par la quantité considérable de ra- mules et de ramilles qui sont très-chargés de feuilles. Feuilles denses, d’un vert très-foncé. Écorce des rameaux jaune roux ou plutôt rouge orangé. 336 PICEA. Cette variété, tout aussi vigoureuse que le type, donne peu de cônes; c'est évidemment la plus belle et la plus imposante par son aspect et surtout par sa masse. Le pied mère, haut d'environ 30 mètres, forme une pyramide compacte, d’un vert noir. Picea excelsa mutabilis. Cette belle et très-vigoureuse variété, dont le port et le facies sont ceux du type, se distingue de celui-ci par la couleur de ses bour- geons, qui sont d’un très-beau jaune d'or, et qui plus tard pas- sent au jaune clair. Le pied mère, haut d'environ 7 mètres, est planté chez M. A. Leroy, à Angers. Picea excelsa fructu rubro. Variété très-vigoureuse, qui ne se distingue du type que par la couleur de ses cônes, qui est d'un beau rouge foncé pendant les premiers mois de leur apparition. Picea excelsa Candelabrum. Arbre assez vigoureux. Branches verticillées, à verticles dis- tants, étalées, défléchies, puis promptement ascendantes. Rameaux peu nombreux, en général grèles. Feuilles rapprochées, un peu couchées, moins longues que chez l'espèce, très-brusquement et courtement mucronées. Ogserv. Wabhlenberg, dans son Flora Laponica, p. 257, fait observer que, lorsque le Picea excelsa arrive à sa dernière limite septentrionale, il devient tellement grêle qu'il peut à peine se soutenir, que toutes les parties inférieures sont en partie mortes ou mourantes et noirâtres, phénomène dû à l’action du froid, qui s’exerce de préférence sur les parties rapprochées du sol, et alors toute la séve se porte vers le sommet de l’arbre, où elle fait développer de nouveaux bour- geons. Dans ces conditions et dans ces localités montueuses, il rampe pour ainsi dire sur le sol, tandis que, lorsqu'il se trouve dans des lieux abrités, il peut encore atteindre 16 à 20 mètres de hauteur. Je ferai aussi observer que le P. excelsa porte très-fréquem- ment, à l'extrémité de ses’bourgeons, des renflemenis tuber- U int) Va » LÉ PICEA. 331 culeux occasionnés par un insecte hémiptère du genre Aphis, l’Aphis ou Kermes Abietis, Linné, dont la piqüre, en détermi- nant sur ce point l'accumulation de la séve, arrête l’élonga- tion du rameau et donne lieu à des protubérances assez semblables à de petits cônes, avec lesquels on ne peut cepen- dant les confondre. L’insecte se fixe d’abord à la base des jeunes bourgeons, où il produit des flocons neigeux assez semblables à ceux dont s’entoure le Puceron lanigère et dans lesquels il se trouve enveloppé; il y pond des œufs, et bien- tôt les larves qui s’en développent pénètrent dans la masse charnue, où il est alors facile de les distinguer, même à l’œil nu. Ces protubérances sont, dit-on, recherchées des Lapons. À une époque plus avancée, et lorsque les insectes les ont abandonnées, elles présentent des trous ou ouvertures assez semblables à celles que l’on voit dans les fruits ouverts des Casuarina. L'un des plus beaux arbres d'ornement, le P. excelsa est aussi l’un des plus utiles, soit par son boïs, soit par les pro- duits qu’on en retire. 2. Picea ohbovata, Ledebour. ABIFS FOLIIS SOLITARIIS, APICE MUCRONATIS, Gmel. FL. Sib. I. 75 (excl. syn.). Pinus ABies, Pall. F1. Ross. I. 6 (excl. syn.). ABIES OBOVATA , Loud. Arbor. IV. 2329. — Encycl. of Trees, 1029. f. 1926-1997. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 409. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Gord. Pinet. 8 (excl. toutes Les synony- mies, excepté les Pinus Abies, Pall. Pinus obovata, Ant. et Picea obo- vata, Ledeb.). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 193 (excl. syn. Schrenkiana, Ajanensis et Withmanniana). Pinus oBovaTA, Ant. Conif. 96. t. 37. Î. 2. Endl. Syn. Conif. 119. Picea oBovATA, Ledeb. F1. AU. IV. 201. — Tlustr.t. 499. Link, in Linnæa, XN.518. Carr. Tr.gén. Conif. 253.Maximow. F1. Amur. 261. Cette espèce, qu'on rencontre rarement dans les cultures, d’a- près Ledebour, forme un grand arbre, à port du Piîcea excelsa. Feuilles de 18-20 millim. de longueur, aiguës, un peu courbées. Cônes plus petits que dans le P. excelsa, d'environ 6 centim. de _ longueur sur 2, rarement 3, de diamètre, cylindriques, arrondis TRAITÉ DES CONIFÈRES. 22% 338 PICEA. à la base, un peu atténués, obtus au sommet. Écailles cunéiformes, très-entières, d’un roux foncé, lisses et unies, arrondies sur les bords, qui ne sont ni prolongés ni tronqués-dentés, ainsi que cela a lieu chez le P. excelsa. Habite la Sibérie et l’Altaï, depuis la base des montagnes jus- qu'à 1,330 mètres d'élévation, où il forme de vastes forêts ; rare à partir de cette élévation. — Introduit en 1852 en France, d’où il est probablement disparu aujourd’hui. Picea obovata Schrenkiana. ABIES SCHRENKIANA, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. ABIES AJANENSIS, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. (in errata). non Gord. Pinet. 8. Picea AJANENSIS, Carr. Tr.gén.Conif.259.Maximow. F1. Amur.261. Pinus ScHRENKIANA, Ant. Conif. 97. Endl. Syn. Conif. 120. Picea ScHRENKIANA, Fisch. et Mey. Plant. Schrenk. II. 12. Carr. Man. des PI. IV. 341. — Tr. gén. Conif. 254. Cette variété, très-délicate dans nos cultures, est voisine, par le port, du Picea excelsa, mais elle en diffère par les bractées pla- cées à la base des cônes, qui sont beaucoup plus longues, par ses feuilles distantes, plus épaisses et plus longues, qui dépassent sou- vent 25-30 millim., moins acuminées, plus opaques, marquées de lignes glauques très-apparentes. Cônes cylindriques, longs de 8 centim. sur 22 millim. de diamètre. Écailles semblables à celles du P. obovata, mais plus larges et presque tronquées au sommet. Dans nos cultures, les plantes scnt buissonneuses ; les branches, généralement grèles, sont étalées, défléchies. Voici ce que disent de cette espèce Fischer et Meyer. « Très-voisin du Picea obovata, Ledeb., dont il diffère surtout par ses bractées à la base des cônes beaucoup plus grandes , par ses feuilles plus épaisses, dépassant 25-30 millim. en longueur, tandis que celles du P. obovata sont du double plus courtes et n’ont le plus souvent que 13 millim. de longueur, quand elles at- teignent au plus, vers le sommet, 19-20 millim.; moins acumi- nées, plus opaques, marquées, principalement en dessus, de séries de points blancs. Cônes dressés (1), cylindriques, de 8 centim. de longueur sur 22 millim. de diamètre. Écailles semblables à celles (1) Il est plus que probable que l'expression cônes dressés n’est due ici qu’à l’état de jeunesse dans lequel ils ont été observés. (Voir p. 244 l’observa- {ion que j’ai faite relativement à la position des cônes.) 4 : nil NES | sai dE mn D Date PICEA. 339 du P. obovata, mais plus larges et presque tronquées au sommet. Le P. Xhutrow en diffère par ses bractées non dilatées, par ses cônes beaucoup plus grands, ovales-oblongs, pendants, etc.» (Fisexr. ét Mey. /. c.) À Habite principalement, au sud-est de la pointe sibérienne, la chaîne de Khulass, où il forme, dit-on, un grand arbre. — Intro- duit vers 1850. — Variété délicate, — Souffre l'hiver à Paris. Ogserv. Le Picea obovata et sa forme Schrenkiana, bien qu'originaires de parties très-froides de l’Europe, sont cepen- dant délicats dans nos cultures, où ils poussent à peine et sèlent souvent. C’est à, du reste, un fait commun à beaucoup de plantes de la Sibérie. Très-fréquemment même la plupart sèlent sous le climat de Paris, où, d’ailleurs, on remarque que plusieurs espèces des régions arctiques ne peuvent vivre. Ce qui fait périr ces plantes, ce sont en général les gelées prin- tanières qui arrivent lorsqu'elles sont en végétation, de sorte qu’elles détruisent les bourgeons. La forme Schrenkiana ou Ajanensis, surtout, qui pousse de très-bonne heure au prin- temps, est presque gelée chaque année. S, Picea microsperma. ABIES MICROSPERMA , Lindl. in Gardn. Chron. Janv. 1861. Veitch. Gardn. Chron. Avr. 1862. Gord. Pinet. Suppl. 12 (descript. falsa). A. Murr. fil. {ke Pines and Firs of Jap. 69. fig. 129 à 136. Arbre dépassant rarement 15 mètres de hauteur, à branches re- lativement faibles. Rameaux grèles, réfléchis ou pendants. Feuilles très-rapprochées, subtétragones, non tordues, courtement acu- minées en une pointe aiguë, Cônes cylindriques de 4-6 centim. de longueur sur 2-3 de diamètre, de couleur roux-brun, pendants (non dressés comme le dit A. Murray, /. c., 71), à écailles oblon- gues , acuminées ou cunéiformes, denticulées à peu près comme celles de l'espèce commune (Picea excelsa). Graines extrèmement petites (2 millim, à peine), à aile oblongue, d'environ 5 millim. de longueur sur à peine 3 de largeur. Habite au Japon près de Hakodadi, et très-probablement dans d’autres endroits de l’empire. — Introduit vers 1862. — Assez rustique; 340 PICEA. OssEerv. À en juger par les petites plantes qu’on trouve aujourd’hui dans le commerce, le Picea microsperma parait voisin du P. obovata. Ces jeunes plantes ont des feuilles té- nues et très-aiguës, presque planes, vertes de toutes parts. Elles poussent de très-bonne heure au printemps, ce quiles expose souvent à être gelées, fait qui semblerait encore rap- procher cette espèce soit du P. obovata, soit du P. Schren- kiana où Ajanensis, qui n'en est qu'une forme. : La description que donne M. Gordon du P. microsperma , et, d’une autre part, la section dans laquelle il le place, font supposer qu'il n’a pas vu les plantes dont il parle. En effet cette description s’applique à un Tsuga, ce que confirme la place où 1l classe cette espèce ; 11 la fait entrer entre le Tsuga Mertensiana et le Tsuga Sieboldtii, deux espèces voisines du Tsuga Canadensis, tandis que le P. microsperma est un véri- table Picea, voisin, je le répète, du P. Ajanensis. D’après M. A. Murray, le P. microsperma seraït très-voisin du P. Alcockiana ; tel n’est pas mon avis, si j'en juge par les plan- tes authentiques qu'on trouve dans le commerce; celles-ei, je le répète, sont très-voisines, par leur aspect et leur végéta- tion, du P. Ajanensis, tandis que le P. Alco:hiana est une es- pèce très-vigoureuse, voisine du P,. excelsa. 9. Picea Morinda. Zin/. Pinus SmiTæiana, Lamb. Pinet. éd. 2. IL. t. 70. Wall. Plant. As. rar. IL. 28. t. 246 (ic. mal.). Ant. Conif. 95. t. 36. Pnus KauTRrow, Royle, Himalaya, 353.t. 84.f. 1. Ant. Conif. 94. t. 36. f. 2. Endl. Syn. Conif. 122. ABIES SMITHIANA, Forb. Pinet. Wob. 103. t. 30. Loud. Arbor. IV. 2317. f. 2229. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 413. Ag1Es MorinpA, J. E. Nelson, Pinac. 49. Prmus MoriNDA, Hort. ABies KauTROw, Loud. Encycl. of Trees, 1032. f. 1931. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Gord. Pinet. 12, pro parte (excl. syn. Ant. Thunb. Sieb. Zucc. Carr.). ABIES PENDULA, Griff. ex Gord. Pinet. Suppl. 7. ABIES SPINULOSA, Griff. ABIES THUNBERGI, Lamb. ex Gord. L. c. Picea KauTRow, Carr. Man. des PI. IV. 341.— Tr. gén. Conif. 258. PICEA. 341 PiceaA MorinpA, Link, in Linnæa, XV. 522. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846. p. 184. Morinpa, Marin, Ror, RHAI-RE, RHAY-UNG, REALLA, RHEI, RAYHA, Roo, Roo-EE, Row, KauTRow, Kooprow, Koopraï. Très-bel arbre pouvant atteindre 35 mètres et plus de hauteur, lorsqu'il est placé sous un climat et dans des conditions convena- bles, garni de branches de la base au sommet et formant ainsi une pyramide très-compacte. Branches dressées-étalées ; celles de la base quelquefois défléchies. Rameaux nombreux, grèles, très- chargés de feuilles, pendants. Écorce gris-cendré, pâle. Feuilles très-rapprochées, rhomboïdales-comprimées, sillonnées, souvent arquées, raides, acuminées ou mucronées-aiguës. Chatons mâles oros, ovales, cylindrico-coniques, obtus, solitaires à l'extrémité de ramules grêles, pendants, paraissant en avril. Chatons femelles paraissant vers la même époque, solitaires, plus rarement réunis à l’extrémité des ramules, d’abord d’un violet rosé, dressés, puis verts et pendants. Cônes longs de 8-12 centim., larges de 3-4, droits, très-rarement légèrement courbés, cylindriques , souvent ventrus au-dessous du milieu, légèrement atténués vers le sommet, qui est obtus, arrondi. Écailles larges, arrondies à la circonfé- rence, très-entières, assez épaisses, roux foncé, quelquefois bru- nâtres, lisses et luisantes. Graines très-foncées, ovoïdes ou légère- ment comprimées, anguleuses, atténuées à la base, à aile mince, cunéiforme, oblongue, d'environ 15 millim., d’un roux fauve. Habite dans diverses parties de l'Himalaya occidental, de 2,160 à 3,300 mètres d'élévation. — Introduit en 1818. — Bien qüe rus- tique il gèle parfois à Paris. OBserv. Au lieu du qualificatif Khutrow, que j'avais adopté dans ma première édition, j'ai cru, pour celle-ci, de- voir adopter celui de Morinda, d’abord parce qu’il est plus généralement admis, ensuite parce que cela doit être, con- formément à l’usage. En effet, ayant adopté le genre Picea, créé par Link, je devais prendre le qualificatif Morinda, que cet auteur avait appliqué à cette espèce. C’est par suite d’une omission que je ne l’ai pas fait. C’est tout à fait à tort que M. Gordon a considéré le P. po- lita comme synonyme du P. Morinda; ce sont des espèces très-différentes. MM. Henkel et Hochsttetter, qui paraissent avoir copié M. Gordon, ont commis la même faute. nou. 0 Tome pe AU out SENS Pelé 342 | … PIGÉA. 410. Picen polita, Carrière. Pinus Agtes, Thunb. F1. Jap. 275 (excl. syn.). non Linn. ABIES TORANO, Sieb. in Verhandl.van Het. Batav. Genotsch. XII. 12. ABIES POLITA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. IT. 20. t. 111. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. A. Murr. fil. {he Pines and Firs of Japon, 77. fig. 149 à 158. Picea PpoLitTA, Carr. Man. des PI, IV. 341. — Tr. gén. Conif. 256. (?) ABies JEZOENSIs, Sieb. et Zucc. F1. Jap. Pinus PoiTA, Ant. Conif. 95. t. 36. f. 1. Endl. Syn. Conif. 121. Jo-r1-s30 , Chin. Toranowo-Momi (c’est-à-dire Abies à queue de tigre), Japon. « Arbre semblable au Picea excelsa. Jeunes rameaux cylindri- ques ou légèrement rugueux et comme hérissés-ferrugineux vers le sommet, glabres dans la partie inférieure, offrant des coussi- nets très-saillants, transversaux, et munis d’une cicatrice transver- sale-rhomboïdale. Bourgeons entourés d’écailles épaisses, ovales, subaiguës. Écailles nombreuses, multisériées, très-imbriquées, ovales-rhombhoïdales, obtuses ou aiguës, subcarénées, glabres, comme polies, brunes et entourées d’un rebord presque noir, lon- oues de 8-10 millim., étroitement rassemblées après la foliaison en un tube cylindrique à la base des ramules et persistant pen- dant plusieurs années. Feuilles alternes ou en spirales, non disti- ques, sessiles; droites ou légèrement recourbées-linéaires, cuspi- dées-aiguës et presque piquantes, très-entières, tétragones à cause de la nervure moyenne, qui est très-proéminente sur chacune des faces, marquées en dessous de plusieurs rangs de stomates, raides, glabres, d’un vert pâle, de 14-25 millim. de longueur. Cônes ellip- tiques à la maturité, arrondis aux deux extrémités, longs de 10-12 centim., larges d'environ 4-5, solitaires au sommet des ra- meaux, entourés à la base par des écailles persistantes. Écailles fructifères inférieures beaucoup plus courtes que les supérieures, qui sont larges, cunéiformes dès la base, ou obovales, subrhom- - . boïdales, arrondies, amincies et irrégulièrement crénelées sur les bords, coriaces, glabres, d’une belle couleur marron au centre. Bractées petites, linéaires, obtuses, entières, coriaces, égalant à peine le 1/4 de l’écaille. » (Zucc., L. €.) Osserv. Cette espèce est très-différente du Picea Morinda, auquel M. Gordon l’a rapportée comme synonyme. Les jeunes PICEA. 343 plantes introduites dans les cultures présentent les caractères suivants : Rameaux très-gros et courts, couverts d’une écorce roux foncé ou ferrugineuse. Boutons gemmaires gros, très-courte- ment ovales-coniques, rougeâtres, luisants. Feuilles étalées, grosses, raides, très-comprimées sur deux côtés, vertes, acu- minées en une pointe fine très-aiguë, rétrécies à la base en un court pétiole reposant sur un coussinet arrondi, très-sail- lant; feuilles de la tige ou des grosses branches très-étalées, souvent tombantes ou défléchies. J'ai vu des sujets très-vigoureux de cette espèce qui avaient des feuilles presque planes, raides, très-aiguës. Je ne serais donc pas étonné que cette espèce soit la même que celle que Sieboldt et Zuccarini ont nommée Abies Jezoensis, ce qui n’est toutefois qu'une hypothèse. - Habite, au Japon, dans la chaîne des montagnes qui traverse de Deva à Matsu; dans les provinces nord-ouest de l’île Nip- pon et dans la Corée. — Introduit en 1862. 411. Piceea Alcockiana. ABIES ALCOCQUIANA, J. G. Veitch (in liét.). Lindl. Gardn. Chron. Janv. 1861. Journ. Hort. Soc. 1861 (cum ic.). À. Murr. the Pines and Firs of Japon, 66. fig. 116 à 128. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 185. ABIES ALCOQUEANA, Gord. Pinet. Suppl. (descriptio falsa). Grand arbre, atteignant 30 mètres et plus de hauteur. Branches relativement faibles, à rameaux grèles, réfléchis ou tombants. Écorce rouge-orangé ou jaunâtre. Feuilles nombreuses, étroite- ment rapprochées, éparses, subtétragones, un peu aplaties, d'à peine 2 centim. de longueur, arrondies, obtuses au sommet. Cônes semblables à ceux de l'espèce commune (Picea excelsa), d'environ 5-8 centim. de longueur, sur 2 de diamètre, à écailles d’un roux fauve, largement arrondies au sommet, qui est légère- ment crénelé sur les bords. Graines rhomboïdales, à angles ar- rondis, obtus, à aile étroite, de couleur roux foncé, d'environ trois fois la longueur de la graine. Habite au Japon sur le mont Fusi-Yama, à une altitude d’envi- 344 PICEA. ron 1,800 mètres, où il fut découvert par M. J.-G. Veitch, en 1860. vers 1861. — Très-rustique. Les jeunes plantes que l’on trouve dans le commerce, et qui pro- viennent de source authentique, présentent les caractères sui- | vants : Rameaux grêles, réfléchis, à écorce gris-cendré pâle. Bou- tons gemmaires ovales coniques, roux. Feuilles aciculaires, subtétragones, ténues, arquées, courtement mucronées-aiguës. Osserv. Je ferai remarquer deux choses relativement au Picea Alcockiana : la première, que des graines de cette es- pèce, envoyées du Japon au Muséum, ont produit des jeunes plantes à feuilles glaucescentes, courtes, très-rapprochées, qui rappelaient le P. alba, ou peut-être le P. nigra, ce qui pourrait faire supposer qu'il y à au Japon quelques espèces imparfai- tement connues et que l’on confond, fait qui est très-pro- bable, puisque d’autres graines, venues du Japon et d’une source également certaine, m'ont donné des plantes un peu différentes des premières. La deuxième remarque s’applique à la description qu'a donnée M. Gordon du P. Alcockiana, description qui démontre que cette fois encore il n’a pas vu les plantes dont il a parlé. En effet il les place dans les Tsuga, leur accorde des feuilles plates, émarginées au sommet, d’un vert brillant en dessus, etc., etc., tous caractères que n’a pas le P. Alcockiana, qui est une espèce très-voisine du P. excelsu, dont il n’est probablement qu’une forme. D’après M. J.-G. Veitch, le bois du P. Alcockiana est de très-bonne qualité, et, au Japon, il est employé à de nom- breux usages. Le P. Alcockiana, au Japon, présente le phénomène qu’on observe si fréquemment en Europe sur le P. excelsa, c’est- à-dire qu’il se produit sur les bourgeons des tuméfactions, ou renilements, déterminées par des piqüres d'insectes. Ces ren- flements, qui par leur aspect rappellent des cônes, portent çà et là sur leur surface, qui est comme alvéolée, des feuilles qui sont celles que le bourgeon aurait portées s’il s'était développé normalement. Ce sont ces bourgeons qui, ainsi que des ramilles qui avaient été remis par des Japonais à M. J.-G, Veitch, furent plus tard examinés par le botaniste Lindley, qui, les ayant examinés, en fit le genre Veétchia. PICEA. 345 bé hiée Je tiens ces renseignements de M. J.-G. Veitch lui-même. Il est à supposer que ce phénomène se rencontre sur plusieurs au- tres espèces de Picea, particulièrement sur le P. microsperma. 12. Picea Jezoensis, Carriere. ABies Jezoensis, Sieb. et Zucc. FL. Jap. Il. 19. t. 110. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.212. Knight, Syn. Conif. 37. À. Murr. {he Pines and Firs of Japon, 72. f. 137 à 147. Pinus Jezoensis, Ant. Conif. 97. t. 37. f. 1. Endl. Syn. Conif. 120. PiceA JEzoENgis, Carr. Tr. gén. Conif. 255 (in parte). — Man. des PI, IV. Jezo-MaArsu, Jap. (Abies de l’ile Jézo.) SJuNG vel SIROBE, Aino. « Grand arbre. Bois mou, léger. Jeunes rameaux cylindriques, plus tard scabres, rugueux par les coussinets des feuilles, toujours divergents. Bourgeons entourés d’écailles membraneuses, épaisses, brièvement cylindriques, tronquées concaves au sommet, multisé- riées, très-imbriquées ; les plus extérieures plus courtes, larges. deltoïdes, subaiguës, carénées, dressées et rapprochées de manière à former un cylindre ; les extérieures plus grandes, oblongues, réfléchies, et formant ainsi une rosette au sommet des bour- geons; toutes coriaces, glabres, ferrugineuses-brunes. Feuilles persistant pendant 7 ans, alternes, disposées en spirales, sessiles, acéreuses-linéaires, aiguës et spinescentes-mucronées, très-en- tières, planes, mais à nervure médiane proéminente et carénée sur chaque face, donnant ainsi une forme tétragone aux feuilles, qui sont marquées en dessous de stomates blanches, multisériées, d’un vert gai en dessus, de 18-22 millim. de longueur. Chatons femelles solitaires, cylindriques, oblongs , légèrement recourbés. Bractées petites, atténuées dès la base, rhomboïdales spathulées, aiguës ou cuspidées, à bords crénelés, beaucoup plus courtes que les écailles. Écailles nombreuses, oblongues-elliptiques, ob- tuses, à bords irrégulièrement crénelés, membraneuses, glabres, biovulées. » (Zucc., /. c.) Habite Les iles Jézo et Karafto. Est cultivé dans les jardins aux environs de la ville de Jédo, où il fleurit en juin. 2 Ogserv. Malgré tout ce qui précède, qui a été écrit par Sieboldt et Zuccarini, qui ont fait la Flore du Japon, malgré 346 PICEA. aussi la très-longue dissertation qu'a faite M. A. Murray sur le Picea Jezoensis, je n’en considère pas moins cette espèce comme étant très-mal connue. Et comme, d’une autre part, il y a encore au Japon beaucoup d’espèces de Picea qui n’ont pas encore été étudiées, je regarde celle qui nous occupe comme n'étant pas bien déterminée, et cela d’autant plus qu'aucun voyageur n’a vu d’échantillon complet, et que les figures qu'en ont données les auteurs de la Flore du Japon sont non-seulement incomplètes, mais qu'elles diffèrent des Picea que l’on connaît. Espèces douteuses ou peu connues. 413, Picea Californiea. Carrière. Picea CaLiFrornicA, Carr. Tr. gén. Conif. 261 (non Gord.). Cônes longs de 5-6 centim., larges de 2 dans leur plus grand diamètre, ovoïdes, atténués aux deux extrémités, mais davantage au sommet, ressemblant à ceux du Picea nigra, mais beaucoup plus gros. Écailles persistantes, épaissies au milieu, amincies sur les bords, qui sont entiers, parfois légèrement sinués, portant sou- vent à la base une tache brune ou noirâtre comme dans le P. nigra. Graines irrégulièrement trigones, à testa jaunâtre, lon- gues de 4 millim., à aile très-mince, scarieuse, blanchâtre, longue d'environ 11 millim. à partir de la base de la graine, brusque- ment élargie au-dessus de celle-ci, presque droite d’un côté, puis rétrécie de l’autre vers le sommet, qui est obliquement tronqué, lé- serement denticulé. Jeunes plantules de semis assez semblables à celles de l’4bies balsamea. Tigelle rougeàtre. Cotylédons 46, longs de 9-10 millim., étalés, relevés au sommet, un peu arrondis et élargis en dessous, comprimés sur les côtés et formant en des- sus un angle légèrement arrondi. Feuilles alternes, rapprochées, longues de 8, plus rarement de 10 millim., larges de 1, étalées, légèrement épaissies en dessus et de là un peu convexes, glauces- centes, brusquement raccourcies au sommet en une’ pointe ob- tuse, un peu épaissies à la base qui est légèrement courbée, pa- raissant ainsi subdécurrente, et portée sur un coussinet saillant comme dans les Larixr, mais plus saillant. Habite la Californie. PICEA. 347 Ogserv. Les quelques cônes et graines de cette espèce, venant de Californie, que je dois à l’obligeance de M. Bour- sier de la Rivière, m'ont paru différents de ceux des Zsuga, avec lesquels néanmoins ils ont quelques rapports. J'ajoute que les plantes qui en provinrent étaient aussi très-distinctes, bien que jeunes: elles semblaient tenir à la fois des Picea et des Zarix. L’assimilation que fait M. Gordon du P. Californica au Tsuga Pattoniana est au moins forcée; elle me paraît très-mal fondée. 414. Picea Maximowiezii, /nd. Semin. Horti Petropolit. 1865. p. 33. ABIESs Maximowiczit, Rob. Neumann, Cat. 1865. Les graines de cette espèce que j'ai reçues de M. Regel, direc- teur des jardins impériaux de. Saint-Pétersbourg, m'ont présenté les caractères suivants : Graines très-petites, irrégulièrement ellip- tiques ou subtrigones, fortement renflées sur les deux faces, de là presque cylindriques, longues de 3-4 millim., larges d'à peine 2, d'un brun-roux, à aile gris-cendré, presque transparente, très- mince, d'environ 8 millim., y compris la graine. Tigelle très-ténue, courte, vert pâle. Cotylédons 6-9, le plus ordinairement 8, très- étroits, arqués ou contournés-falqués, d'environ 18 millim. de longueur. 43. Picea Japoniea, Regel, Znd. Semin. Horti Petropolit. 1865. p. 33. Graines (envoyées par M. Regel) atténuées, arrondies aux deux bouts, longues d'environ 4-5 millim., renflées sur les faces et presque cylindriques, d’un roux-brun, à aile blanc-roux, réguliè- rement élargie à partir de la graine et la dépassant de chaque côté, largement arrondie au sommet, longue d’environ 13-14 millim., y compris la graine. Tigelle ténue, verdâtre. Cotylédons 6-8, très- petits, contournés ou falqués, longs d'environ 12-15 millim. 348 PICEA. 16. PFicea Engelmanni. ABIES ENGELMANNI, Parr. Sf-Louis Transact. II. p. 122. Gardan. Chron. 1863. p. 1035. Reg. Gartenfl. 1864. p. 244. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 418. D'après MM. Henkel et Hochstetter : Arbre de 20-30 mètres, par- fois plus, de hauteur sur 50-80 centim. de diamètre. Jeunes bour- geons légèrement velus. Feuilles très-rapprochées, comprimées, tétragones, acuminées-aiguës. Cônes ovales, légèrement arqués, obtus, pendants, à écailles ovales, rhomboïdales. Bractées à peine aussi longues que les écailles. Graines à aile ovale. Habite les montagnes Rocheuses, à 3,000 mètres et plus d’alti- tude. — Introduit vers 1863. — Rustique. OBserv. Les jeunes individus de cette espèce que j'ai eu occasion d'étudier ont le facies du Picea Menziezii. Ts sont très-délicats et croissen( avec une telle lenteur que, âgés de 2 ans, ceux que je connais n'ont guère que 5-6 centim. de hauteur. Le genre Picea (Pesse) était connu dans l’antiquité. L’es- pèce dont parle Pline n’est autre chose que la Pesse com- mune, P. excelsa, Link. Les anciens l’employaient dans les cérémonies funèbres, et il était d'usage, ainsi qu’on le faisait dans d’autres pays avec le Cyprès, d’en mettre une branche à la porte des maisons où il y avait un mort. Pline dit qu’on s’en servait, tout vert, pour dresser les bûchers. Ce genre ne paraît le céder en rien au précédent, et, si nous trouvons dans toutes les espèces un ornement pour nos jardins, l’industrie et l’économie domestique trouvent aussi dans le bois ou dans les produits résineux qu'ils fournissent pour la plupart une source intarissable qui les alimente. Les arbres appartenant au genre Picea diffèrent essentiel- lement des Abies, avec lesquels tant de gens les confondent encore, non-seulement au point de vue botanique, mais en- core par tous les caractères extérieurs, c’est-à-dire par leur port et leur végétation. Par leur port, ils s’en distinguent à la première vue en ce que leurs branches, régulières, géné- PICEA. 349 ralement plus courtes et beaucoup plus nombreuses, leur donnent la forme de pyramides élancées, coniques ou presque pointues, étroites et très-garnies. Leurs feuilles sont aussi très- différentes; au lieu d’être planes elles sont presque rhom- boïdales-tétragones, ron argentées en dessous. Par leur vé- gétation, les Picea se distinguent des Abies en ce que tous les rameaux bouturés ou greffés peuvent produire un sujet qui s’élance verticalement, comme s’il provenait de graine. Leurs _Cônes, au lieu d’être dressés, comme dans les Abies, sont pendants, et les écailles sont persistantes, tandis qu’elles sont caduques chez.ces derniers. D'une autre part, les graines, au lieu d’être comprimées cunéiformes, tronquées au sommet, sont au contraire épaisses, légèrement cylindriques, un peu pointues à la base, arrondies-obtuses au sommet, se rappro- chant par la forme de celles des Pins; elles diffèrent encore considérablement par l’aile, qui est allongée, presque oblon- gue , caduque, tandis que dans les Abies elle est largement cunéiforme, subpersistante, et paraît faire corps avec la graine. Tous ces caractères sont bien suffisants pour en faire un genre à part et pour les distinguer des Abies, avec les- quels on les confond encore si souvent, Culture. À part, peut-être, une ou deux espèces, qui ne sont pas très-rustiques, les Picea sont de pleine terre, et, en général, peu délicats. Les terrains un peu consistants, humides, — sans être aquatiques bien entendu,— leur conviennent. Les terrains pu- rement sableux leur sont peu avantageux, à moins qu'ils ne soient très-humides. Dans de bonnes conditions de climat on peut dire que, sauf les terrains extrêmes, tous à peu près conviennent aux Picea. Mais ce qu'ils recherchent d'une manière à peu près ab- solue, c’est le grand air et surtout la lumière ; ils ne viennent pas à l'ombre et par conséquent ne peuvent être plantés sous bois. Toutefois, lorsque les plants sont jeunes, ils supportent l’'ombrage des autres arbres, ce qui n’a pas lieu lorsque les plantes sont fortes. Ils redoutent surtout l'air chargé de fumée ou de miasmes, en un mot l’air lourd, comme on dit; ce ne sont donc pas des arbres à planter dans les villes, où, du reste, ils sont toujours très-laids. Multiplication. À défaut de graines on multiplie les Picea par greffes , très-rarement par boutures. Comme pour toutes les espèces des autres genres, si l’on a peu de graines ou que celles-ci 390 PICEA. appartiennent à des sortes rares on les sème en terrines et en terre de bruyère. Si au contraire on en a beaucoup, on peut semer en pleine terre. Dans ce cas on prépare le sol, c'est-à-dire qu'on l'approprie en y faisant le mélange nécessaire. Une terre forte- ment siliceuse est toujours ce qu'il y a de mieux pour faire les semis. Les graines doivent être semées peu profondément et le sol doit être maintenu constamment humide. Ponr les espèces qui ne donnent pas de graines on les multiplie par la greffe, soit en pla- cage, soit en fente, ou mieux en demi-fente. Le sujet qu'on em- ploie est l'espèce commune, le P. excelsa. Pour les sortes à feuilles très-glauques on se trouve parfois très-bien d'employer le P. alba. Usages. Presque tous les Picea, — espèces et variétés, — peu- vent, suivant les cas, servir à l’ornementation; car, si l’ensemble de leurs parties, c’est-à-dire leur facies général, est à peu près le même, leurs dimensions et leur forme, très-différentes, permettent de les utiliser avec avantage dans des conditions particulières et très-variées. Au point de vue de l’exploitation, une seule espèce, peut-être, du moins sous notre climat, est vraiment à recommander : c’est l’es- pèce commune, le P. excelsa ; quant aux autres, bien qu’il y en ait parmi elles qui dans certaines circonstances peuvent présenter des avantages particuliers, elles ne sont pas assez connues pour qu'on puisse les recommander. Le P. excelsa n’est pas seulement recommandable au point de . vue de l’exploitation, c’est encore l’un des plus beaux au point de vue de l’ornement. C’est surtout dans le nord de l’Europe qu'il atteint les plus grandes dimensions; c’est aussi de ces contrées qu'il est expédié pour les différentes parties du monde. C’est là encore qu'on en extrait en très-grande quantité une résine dont on retire différents produits, entre autres la Poix, d’où vient peut-être sa qualification générique de Picea (Pesse), Sapin à la poix. Le P. excelsa est l'espèce qui fournit cette quantité prodigicuse de planches qu'on consomme dans la menuiserie, où on les désigne par le nom de Sapin du Nord. Son bois est blanc, léger, d’un grain fin et serré. Au point de vue de la reproduction naturelle, les Picea n’ont pas l'avantage que présentent les 4bies ; ils ne se reproduisent pas naturellement de semis; les graines tombent sur le sol, où, si elles serment, les plantes ne se développent pas, du moins sous notre climat, LARIX. 301 VI. Larix, Zink. — Méleze. Larix, Link, èn Linnæa, XV. 533. Spachi, Hist. Vég. phan. XI. 431. Carr. Man. des PL. IV. 343. — Tr. gén. Conif. 269. Gord. Pinet. 123. — Suppl. 39. LARIcis spec. Tournef. Pnus, sect. Larix, Endl. Syn. Conif. 128. Fleurs monoïques. Ghatons mâles petits, sessiles, ovoïdes, d’un jaune verdâtre, sur de très-courts ramules dépourvus de feuilles. Anthères claviformes, longitudinalement déhis- centes. Chatons femelles dressés, d’un rouge violacé à l’épo- que de la floraison, ovoïdes, plus gros que les chatons mâles, portés sur des ramilles très-courtes, entourés à la base d’une rosette de feuilles. Bractées membraneuses, fortement colorées dans leur jeune âge, plus ou moins cuspidées, ordinairement denticulées. Ovaire oblique, lagéniforme, denticulé au sommet. Cônes ovoïdes-obtus, cylindriques, à écailles persistantes, coriaces, amincies vers les bords et vers le sommet, persistant après la chute des graines. Graines petites, coriaces, à aile membraneuse. Embryon à 5-7 coty- lédons. Feuilles caduques, sessiles, décurrentes, planes, linéaires, minces, molles, très-entières, d’un vert gai ou glauques : celles des jeunes rameaux éparses, souvent plus longues; celles des rameaux adultes fasciculées autour d’un bourgeon central. ; Maturation annuelle. 4. Larix Dahurica. Zurczaninow. ABIES FOLIIS FASCICULATIS, OBTUSIS, Gmel, F2. Sibir. I. 176. n° 28 (excl. syn.). Pinus LARIX AMERICANA, Pall. FT Ross. I. t. 9. t. 1. f. 2. Pinus DanuricA, Fisch. ss. Endl. Syn. Conif. 128. 19 LARIX, Larix Danurica, Turcz. in Bullet. soc. nat. Mosq. 1838. p. 101. Trautv. Zmag. Plant. 48. t. 32. Knight, Syn. Conif. 40. Carr. Tr. gén. Conif. 270. Gord. Pinef. 123. Maximow. FI. Amur. 262. AB1Es GMEeLINI, Ruppr. in Reitr. Zur. Pflanzenkund. des Russ. Reich. IT. 56. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Larix EuRoPæx4 Danurica, Loud. Encycl. of Trees, 1055. Larix GMeLini, Ledeb. ex Gord. L. c. Paxus LaRix, Pall. F1. Ross. I. 1. t. 1. Larix SiBirica, Ledeb. F1. Alf. 1V. 204. Link, in Linnæa, XN. 535. Knight, Syn. Conif. 40. Carr. Man. des PL. IV. 342. — Tr. gén. Conif. 274. Pinus LepEBourtut, Endl. Syn. Conif. 131. LaRix EuRoPÆA Sigirica, Loud. Encycl. of Trees, 1054. PINUS PSEUDOLARIX, Steud. Nomencl. IT. 337. Ages LEDEBOUKI, Ruppr. in Beitr. Zur. Pflanzenkund. des Russ. Reich. 11. 56. Lind]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Pinus INTERMEDIA, Lodd. Cat. 1836 (non Du Roi). LaARIX INTERMEDIA, Laws. ex Loud. Encycl. of Trees, 1055. Larix ARCHANGELICA, Laws. L. c. Larix Rossica, Sabine, ex Loud. Z. €. Pinus SigiricA, Lodd. Cat. (non Fisch.). Pinus KAmTscHATICA, Endl. Syn. Conif. 135. ABIES KAMTSCHATICA, Ruppr. in Beitr. Zur. Pflanzenkund. des Russ. Reich. II. 57. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Larix KamTscHATICA, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 279. . D'après Turczaninow : Arbuste à tronc couché, rabougri, tor- tueux, divariqué, rameux ; à rameaux ascendants, courts. Feuilles caduques, acéreuses, linéaires, très-étroites, un peu obtuses, légè- rement atténuées de la base au sommet, comprimées, portant de chaque côté deux sillons, et de là quadrangulaires, presque lisses de l’un des côtés, et de l’autre bisulquées, vertes, d'environ 2 centim. de longueur, sortant de bourgeons globuleux ou subeylindriques, d’abord fasciculées, enfin éparses sur les jeunes rameaux. Fleurs monoïques, disposées en chatons latéraux. Chatons mâles subglo- buleux, petits, entourés à la base par les écailles des bourgeons, composés d'étamines très-rapprochées, insérées sur un axe com- mun, raccourci. Chatons femelles entourés dès la base par les écailles des bourgeons et par des feuilles acéreuses, formés d’écail- les persistantes, s’épaississant et devenant lign'euses, portant cha- cune 2 ovules à leur base, très-étroitement appliquées sur l’axe commun, imbriquées, naissant chacune de l’aisselle d’une bractée membraneuse et colorée. Ovules collatéraux et renversés. Cônes LARIX. | 393 petits, ellipsoïdes ou ovoïdes, d'environ 2 centim. de longueur, plus courts ou à peine égaux aux feuilles ; à écailles très-larges, orbiculaires ou ovales, légèrement convexes en dehors, un peu 1 concaves en dedans, amincies vers les bords, tronquées au som- | met et très-profondément émarginées, persistantes, ligneuses, 7e luisantes , entièrement glabres. Bractées ovales. ou lancéolées, - acuminées ou longuement mucronées , enfin de 3/4 à 1/3 plus courtes qu: les écailles. Graines prolongées latéralement en aile semi-ovale ou sublancéolée, un peu aiguë, trois ou quatre fois plus longue que la graine, dont elle se détache facilement. Habite la Sibérie, la Daourie, le Kamtschatka. — Introduit vers 1827. — Très-rustique. OgsEerv« Le ZLarix Dahurica ou Sibirica n’est autre qu’une variété arctique du ZL. £'uropæa, dont il a tous les caractères généraux. Comme la plupart des plantes polaires, cette es- pèce vient mal dans les pays chauds ou tempérés, ce qui ex- plique pourquoi on la voit toujours si chétive dans nos cul- _tures, où elle pousse à peine et où, on peut le dire, elle pro- duit un piteux effet. Il arrive fréquemment que, sous le nom de Z. Dahurica, on recoit des graines de Z. Europæa. Mais, d’une autre part, cette forme devant son caractère nain au climat rigoureux sous lequel elle croît, il peut arriver que, par suite de conditions plus favorables , les plantes s'élèvent davantage-et soient plus vigoureuses, de sorte que leurs grai- nes tendent à revenir au type. 2. Larix Japonien, Carrière. ABIES LEPTOLEPIS, Sieb. et Zucc. F1. Jap. II. 12. t. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Pinus LEPTOLEPIS, Sieb. et Zucc. ex Endl. Syn. Conif. 130. Pinus JAPonicA, Thunb. F1. Jap. 275. + Larix JAponicA, Carr, Man. des PI. IV. 343. — Tr. gén. Conif. 272 RE (excl. syn. Kæmpf.). Henk. et Hochsit. Syn. der Nadelh. 135. LARIX LEPTOLEPIS, Gord. Pinet. 119. — Suppl. 40. À. Murr. fil. {ke Pines and Firs of Japon, 89 (pro parte). f. 172 à 177. Fusi-marsu (Abies nodosa), et KIN-TSrAN-SOUNG (Pinus nummularia), OTOLANZAN, Kwa-1. IV. 1. Rax-J0-s30 (id est PINUS FOLIIS DECIDUIS), Chin. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 23 334 " LABIX Kui, chez les aborigenes de l'ile Jézo. Fusi-MATSUu et KARA-MATZ, Jap. D'après Zuccarini : Arbre très-semblable à notre Mélèze d'Eu- rope, à coussinets anguleux, décurrents, à cicatrices semi-orbicu- laires. Feuilles alternes sur les bourgeons en voie de développe- ment, très-rapprochées et presque ramassées en fascicule, à bords très-entiers, planes, à nervure moyenne proéminente en dessous et marquée de chaque côté d'une bande glauque. Cônes placés au sommet des ramilles, raccourcies, ovales-arrondis, obtus, persis- tants. Bractées lancéolées,-aiguës, rarement mucronées, très-en- tières, brun livide, moitié plus courtes que les écailles. Écailles imbriquées, atténuées et brièvement stipitées ; les supérieures or- biculaires, émarginées ou tronquées, à bords réfléchis, ondulés, presque membraneux, päles, cendrés, brunâtres. Graines obo- vales, presque trigones, inéquilatérales, subcomprimées, à aile membraneuse, cultriforme, embrassant la base de la graine, longues d'environ 9 millim. Parmi les jeunes plantes qu’on rencontre dans les cultures sous le nom de Larix leptolepis on en voit souvent d'assez vigou-. reuses, dont les branches, un peu allongées, réfléchies, sont den- sement chargées de feuilles étroites, ténues, qui cachent presque entièrement le rameau. L'état peu avancé de ces plantes ne permet pas d'en préciser les caractères. Habite, dans tout le Japon septentrional, les montagnes de l'ile Nippon; sur le mont Fakone; commun dans les iles Jézo et Ka- raflo, jusque vers le 48° degré (L. B.). OBserv. Cette espèce, très-voisine de notre Larix Euro- pæa, paraît s’en distinguer par ses cônes plus arrondis, formés d’écailles plus nombreuses, plus mirces et repliées sur les bords. Dans le nord du Japon, au témoignage de M. Sieboldt, on la cultive dans des pots, comme plante d'ornement, pour en former des arbres très-nains qu’on vend à un prix exces- sif, Ce qui les fait désigner sous le nom de Sapins à deniers d’or. Larix Japonica macrocarpa, Lamix Japonica, À. Murr. fil. {ke Pines and Firs of Japon, 94. f. 178 à 188. Cette variété, d'apres la figure qu'en donne M. Murray (4. c.), LARIX. 359 parait différer par ses feuilles un peu plus longues et par ses cônes un peu plus gros, dont les écailles seraient presque droites, non révolutées. Osserv. Les individus de Larix Japonica provenant de graines authentiques que j'ai pu étudier m'ont paru , comme l’a rapporté Zuccarini, à peu près identiques avec le Z. Euro- pæa. D’une autre part j’ai eu occasion d’étudier un grand nom- bre d'individus venant du Japon et de la Chine ; ils étaient tous très-buissonneux, nains, tortueux, à branches et à rameaux nombreux, petits. Ces individus appartenaient-ils à une va- riété naine du ZL. Japonica ou provenaient-ils des cultures en pots dont a parlé M. Sieboldt? C’est ce que je ne puis af- firmer. Peut-être encore ces individus forts et vigoureux ap- partiennent-ils à la variété macrocarpa. 3. Larix microcarpa, Forbes. ABIES FOLIIS FASCICULATIS, SETACEIS, CINEREIS, GronoW. Virgin. 153. Pinus LaRiIxX RUBRA, Marsh. 4rb. 103. Pinus INTERMEDIA, Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 114. Pinus microcarpa, Lamb. Pinet. éd. 2. II. 65. t. 40. Ant. Conif. 54. t. 21. f. 1. End]. Syn. Conif. 132. LARIX MICROCARPA, Forb. Pinet. Wob. 139. t. 47. Hook. FI. Bor. Amer. Il. 164. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 436. Link, in Linnæa, XV. 536. Desf. Hist. Arbr. IL. 597. Carr. Man. des PI. IV. 343. — Tr. gén. Conif. 275. Gord. Pinet. 129. Henk. et Hochstt. Syn, der Nadelh. 137. Larix FRASERI, Curt. ex Gord. {. c. LARIX AMERICANA RUBRA, Knight, Syn. Conif. 40. Loud, L, c. Larix AMERICANA, Mich. F1. Bor. Amer. IT. 203. Mich. fil. Arbr. for. III. 38. t. 4. Loud. Arbor. IV. 2399. — Encycl, of Trees, 1057. f, 1973. LaRIx FENUIFOLIA, Salisb. in Linnæa Transact. VII. 313, ABIES MICROCARPA, Lindl. et Gord. Journ. Hort, Soc. V. 213, Loisel. Nouv. Duham. V. 289. t. 80. Larix microcArpA du Caucase, Hort. aliq. Hacmack, Anglo-Améric. Arbre atteignant 25-30 mètres de hauteur et formant, lofsqu’il est isolé, une pyramide élancée. Branches dressées-étalées, puis 3536 LARIX. horizontales ou défléchies, assurgentes. Rameaux longuement ef- filés, souvent pendants, recouverts d’une écorce rougeâtre dans le jeune âge. Feuilles ordinairement plus courtes que dans le Larix Europæa, alternes sur les bourgeons vigoureux, rapprochées en fascicules sur les ramüles adultes. Cônes dressés, longs d'environ 15-18 millim., larges de 10-12, à écailles d’abord d'un vert légère- ment lavé de violet, scarieuses sur les bords, passant au rouge violacé, finalement d’un jaune-roux, presque sessiles ou portés sur un pédoncule ramillaire très-court, à écailles luisantes, presque cunéiformes, tronquées au sommet. Habite en Amérique, du Canada à la Virginie, entre 45° et 50° (L. B.). — Introduit en 1739. — Très-rustique. Larix Americana pendula, Loud. Encycl. of Trees, 1057. Laws. Man. 388. Carr. Tr. gén. Conf. 275. ABIES PENDULA, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Loisel. Nouv. Duham. V. 288. Pinus LAR1Ix NIGRA, Marsh. 4rb. 103. Pinus PENDULA , Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 1. IIT. 369. Lamb. Pinet. éd. 2. II. 63. t. 39. Endl. Syn: Conif. 132. Pinus LARIcINA, Du Roi, Obs. Bot. 49. — Harbk. éd. 1. 83. Wan- genh. Beitr. 42. t. 16. f. 37. LARIX PENDULA, Salisb. in Linnæa Transact. NII. 313. Forb. Pinet. Wob. 137. t. 46. Hook. FI. Bor. Aimer. IF. 164. Carr. Tr. gén. Conif. 275. Gord. Pinet. 129. LARIX INTERMEDIA, Lodd. Cat. 1836. p. 50. Forbes, Z. c. 141. Link, in Linnæa, XV. 535. Branches complétement pendantes, peu ramifiées. Écorce des rameaux de couleur violacée. Cônes dressés, petits, à écailles ob- tuses tronquées au sommet, persistantes. Plante de moyenne vigueur, qui, par tous ses caractères géné- raux, rappelle le type. Larix Americana prolifera, Loud. Encycl. of Trees, 1057. LARIX PROLIFERA, Malcolm. ex Loud. Z. c. Cette variété, d’après Loudon, se distingue surtout à ses cônes, du centre desquels sort un bourgeon. Je ferai remarquer que ce caractère n’est pas exclusivement propre à cette variété; c’est un fait de monstruosité susceptible de se rencontrer sur certains individus du Larix Europæa et proba- blement aussi sur d’autres. - LARIX. 357 Larix Americana brevifolia. Larix OccipenNTaLIs, Nutt. Sylv. North Amer. IT. 199. pl. 120. D’après Nuttal, cette variété ressemble par son aspect général à l'espèce commune, de laquelle elle se distingue par des feuilles plus courtes, plus épaisses, piquantes, planes, bicanaliculées sur les deux faces ; les plus longues d'à peine 2 centim. Les jeunes cônes sont dépourvus de pubescence , et leurs bractées foliacées, longues de 1 centim., sont ovales-lancéolées, un peu tordues et re- jetées sur les côtés. D’après Nuttal cette plante serait voisine du Larix pendula. Habite les bas-fonds des montagnes Rocheuses et dans l’O- régon. Ogserv. Le bois du Larix Americana est, dit-on, bien su- périeur à celui de l’espèce européenne. En Amérique on l’emploie particulièrement pour la marine. Ce bois est tel- lement lourd, dit-on, qu'il ne surnage pas. Dans les cultures, cette espèce est en général moins vigou- ni. reuse que celle d'Europe. 4. Larix Europæa, Decandolle. Larix, Plin. Hist. nat. XVI. 19. Dodon. Pempt. 668. C. Bauh. Pin. 493, Larix, Bell. de Arborib. Conif. 25 (ic.). LARIX FOLIO DECIDUO CONIFERA, J. Bauh. His. I. 265. Tourn. Inst. _ 586. Duham. Arbr. [. 332. Pinus Larix, L. Spec. 1420. Trew. in N.A. N. C. III. App. t. 13. f. 8. 28. Willd. Baumz. 274. Lamb. Pinet. éd. 2. IL. 60. t. 38. Wahlenb. | Fl. Carp. 313. Gaud. F1. Helvet. VI. 188. Koch, Syn. 769. Ant. \Conif. 59. t. 21. f. 2. Endl. Syn. Conif. 133. Larix pecipuA, Mill. Dict. n° 1, Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelk. 129. ; ABxs LARix, Lam. Zllustr. t. 785. f. 2. Rich. Conif. 65. t. 13. Loisel. Nouv. Duham. N. 287. t.79. f. 1. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. 213: | LARK PYRAMIDALIS, Salisb. in Linnæa Transact. VIII. 313. Larik EuroPÆa, DC. F1. Fr. Till. 277. Loud. Arbor. IV. 2350. f. 2258. 2262. — Encycl. of Trees, 1053. f. 1972. Forb. Pinet. Wob. 133. Link, in Linnæa, XN. 534. Desf. Hist. Arbr. II. 597. De Chambr. 398 LARIX. Tr. prat. Arbr. résin. 277. pl. 3. f. 16 et 17. Schouw. Ann. Sc. nat. 3° sér. II. 241. Knight, Syn. Conif. 40. Carr. Man. des PI. IV. 344. — Tr. gén. Conif. 276. Gord. Pinet. 124. Larix EUROPÆA communis, Laws. Man. 386. Loud. Encycl. of Trees, L:e. Larix ExcELsA, Link, in Abhandl. der Berl. Akadem. D. Wissensch. 1857. p. 182. LaRix VULGARIS, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 432 (excl. syn.). Grand arbre pouvant atteindre 30 mètres et plus de hauteur sur environ 1" 20 de diamètre, formant, lorsqu'il est isolé, une py-, ramide élancée, conique. Écorce des rameaux d’un gris-blanc ou cendré lisse, plus tard roux fendillé. Branches étalées ou déflé- chies, souvent assurgentes. Rameaux nombreux, effilés, grêles, tout à fait pendants sur les arbres adultes. Chatons mâles petits, apparaissant, comme chez les autres espèces, de mars en avril, en même temps que les feuilles. Cônes dressés, longs de 3-5 centim., d’abord violets, passant ensuite au vert, puis au jaune-brun à la . maturité, qui a lieu vers la fin de l’automne, à écailles souvent pu- bérulentes, planes ou légèrement ondulées, émoussées, tronquées ou échancrées au sommet. Graines petites, d’un brun-jaunâtre, à aile obtuse presque aussi longue que l’écaille. Habite les Alpes de l’Europe centrale, celles de la Suisse, du Valais, les Carpathes, où il est mélangé avec les Picea, dont il dé- passe un peu les limites, les montagnes de la Suède, la Russie er- decà de l’Oural, les montagnes gypseuses voisines du Pinegan, fleuve sur lequel les arbres, disposés en radeaux, sont transportés à Arkangel, — Très-rustique. Larix Europæa pendula, Laws. Man. 386. Loud. Encycl. of Trees, 1054. Carr. Tr. gén. Conif. 271. Plante vigoureuse. Branches peu nombreuses, complétement pendantes. Écorce gris-cendré blanchâtre. Cônes dressés, d'abord rouges comme ceux du type, largement et courtement ovales gros, à écailles arrondies, entières sur les bords. Bractées sailantes, acuminées en pointe, réfléchies, s’oblitérant assez promptment. Larix Europæa laxa, Laws. /. c. Loud. Encycl. of Trees, [. c. Carr. Tr. gén. Conif. 2171. Branches presque horizontales. Rameaux diffus. Feuiles glau- cescentes, LARIX. 309 Larix Europæa compacta, Laws. /. c. LARIX EUROPÆA PYRAMIDATA, Hort. Branches nombreuses, dressées ou assurgentes. Rameaux et ra- mules nombreux, courts. Larix Europæa repens, Laws. /.c. Loud. /. c. Plante naine, à branches nombreuses, étalées, parfois couchées sur le sol. Larix Europæa rubra, LaRix EUROPÆA FLORE RUBRO, Hort. Transact. IV. 416. Chatons pourpres, parfois pointillés de jaune. Larix Eurô6pæa alba, flore albo, Hort. Transact.{l. c. Loud. Encycl. !, c. Diffère du précédent par ses cônes blanchâtres. Larix Europæa Kellermanni, Aort. Plante naine, buissonneuse. Branches courtes, très-grosses, densement garnies de feuilles. Ogserv. Le Mélèze d'Europe, insensible à la rigueur des hivers, a besoin, pour croître, d’un air vif; aussi végète-t-il très-mal à Paris, et y est-il très-souvent attaqué par l’Aphis Laricis, Hart., qui recouvre une grande partie du tronc et des branches de ses flocons lanugineux. Suivant les conditions d’exposition et de climat dans les- quelles il croît, le Larix Europæa est susceptible de modifica- tions assez profondes; il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que la plupart des autres espèces n’en soient que des formes locales. J'ajoute qu’on en trouve aussi à cônes un peu diffé- rents, soit de forme, soit de grosseur. 5. Larix Griffithiana. Hooker. ABIES GRIFFITHIANA, Hook. ex Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. | Larix GRIFFRITHI , Hook. fil. et Toms. ex Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 136. = 360 | LARIX. Larix GRIFFITHIANA, Carr. Man. des PI. IV. 344. — Tr. gén. Conif. 278. Gord. Pinet. 126. — Suppl. 39. SAY, aborig. Arbre de 12-15 mètres de hauteur, à cime largement arrondie. Branches grosses, assez distantes, très-ramifiées, réfléchies. Ra- meaux robustes, réfléchis ou presque pendants, à coussinets très- saillants. Écorce roux foncé; fascicules foliaires distants. Feuilles très-étroitement linéaires, parfois un peu chagrinées, glauces- centes, très-brusquement terminées en une pointe courte, aiguë. Cônes solitaires, peu nombreux, pédonculés, atteignant 7 centim. de longueur sur environ 2 de diamètre, ordinairement placés à la face inférieure des rameaux, puis se redressant pour prendre une direction presque verticale, cylindriques, régulièrement atténués en pointe au sommet, d'un vert herbacé ou grisâtre, jamais co- lorés. Bractées trifurquées, persistantes, largement et longuement saillantes, rabattues sur les écailles inférieures, comme celles du Pseudotsuga Douglasii, avec lesquelles les bractées ont beaucoup d’analogie. - Habite, dans diverses parties de l'Himalaya, dans le Bhotan, le Népaul, le Sikkim, où il s'élève parfois jusqu’à près de 3,000 mètres d'altitude. — Introduit vers 1850. — Gèle à Paris bien que rus- tique. Osserv. Cette espèce, très-distincte par son facies géné- ral, c’est-à-dire par son port, l’est surtout par ses cônes, qui sont très-différents de tous les autres par leur forme, leurs dimensions, et surtout par leur couleur. En effet c’est la seule dont les cônes ne'se colorent pas; ils restent verts pendant très-longtemps et passent au roux à la maturité. Toutefois je dois faire observer que des cônes de cette espèce, envoyés du Sikkim par M. Royle, étaient gros, droits, très-courtement atténués, obtus, et que leurs bractées étaient très-courtes. Y aurait-il dans l’Himalaya plusieurs espèces de Larix, ou bien une seule aurait-elle produit des variétés ou sortes secondai- res parmi lesquelles on en trouverait à cônes de formes et de grosseurs diverses, à bractées plus ou moins saillantes, ainsi, du reste, que cela a lieu pour toutes les autres espèces? Le fait paraît assez probable. Le Larix Griffith supporte très-bien l'hiver, en pleine LARIX. 361 terre, à Angers; j'en ai vu chez M. A. Leroy des individus qui avaient à peu près 5 mètres de hauteur sur 45 centim. environ de diamètre. Espèce douteuse. G. Larix Lyallii, Parlatore. Lamix LyALLIL, Parlatore, Gardn. Chron. 1863. p. 916. Reg. Gartenfl. 1864. p. 244. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 417. Feuilles réunies par 40 à 50 dans chaque fascicule, longues d’en- viron 30-35 millim., arquées, carénées sur chaque face. Écailles semmaires très-finement dentelées sur les bords. Chatons mâles allongés, obtus, d'abord sessiles, ensuite courtement pédonculés. Cônes allongés, obtus, à bractées largement elliptiques, longue- ment terminées en une sorte d'arète. Graines petites, à aile de même longueur que l’écaille. j Habite sur les pentes des montagnes Rocheuses, dans le voisi- nage des cascades de la chaine des Galton, à environ 2,000 mètres d'altitude, où il fut découvert par Lyall. OBserv. Ce qu’on vient de lire des caractères du ZLarix Lyalli, qui est à peu près la reproduction de ce qui a été dit de cette espèce, peut s'appliquer à presque tous les Zarix. On ne peut guère douter qu’il n’y a là qu’une variété ou à peine une forme locale du ZL. Europæa. OBSERVATION GÉNÉRALE RELATIVE AU GENRE LARIX. D’après l’étude que j'ai faite des diverses sortes de Mélèze, je suis convaincu qu’on peut les ranger en trois types, l’un américain, l’autre européen, et le troisième qu’on peut consi- dérer comme étant indien. Je ne suis même pas éloigné de croire que tous ne sont que des formes arctiques ou locales d’un même type. / Historique. Le Mélèze parait avoir été connu dès la plus haute 962 LARIX. antiquité. Pline le cite comme un des arbres les plus précieux pour la finesse et l’élasticité de son bois. Culture, Les Mélèzes ne sont pas délicats, et, à part les terrains purement argileux et humides, ils viennent à peu près partout. Toutefois l'humidité ne leur est nuisible que lorsque les arbres sont placés dans des conditions comme celles qui viennent d’être indi- quées ci-dessus. Lorsqu'au contraire le terrain est en pente ou qu’il est susceptible de s’assainir par infiltration, les Mélèzes peu- vent y croître. Mais ce qu'ils recherchent absolument, c’est le grand air, la lumière. Ce sont des arbres essentiellement propres aux montagnes, aux pays tempérés ou même froids. Dans les pays chauds ils n’ont chance de prospérer que sur les montagnes très- élevées, où la température est relativement basse. Multiplication. Le semis est à peu près le seul mode qu'on emploie pour multiplier les Mélèzes, à moins pourtant qu’on ait affaire soit à des espèces qui ne donnent pas de graines, soit à - des variétés où à des formes qui ne se reproduiraient pas par semis ; dans ce cas on emploie la greffe. On sème les graines en pleine terre mélangée ou appropriée. Une terre un peu consis- tante leur convient ; de fréquents arrosements sont favorables aux jeunes plants. Il est clair que, si l’on à peu de graines ou que celles-ci appartiennent à des espèces rares, on se trouvera très- bien de semer en terrines. Le repiquage des plants n'offre pas de difficulté; la réussite est à peu près assurée; car, n'ayant pas de feuilles à l’époque où lon repique, on n’a pas à craindre l’évaporation et par suite le des- séchement des plants, qui est si ere à la plupart des autres Co- nifères, Ce repiquage doit se faire au printemps, lorsque les plantes vont entrer en végétation. A défaut de graines, ou pour multiplier les variétés qui ne se reproduiraient pas par ce semis, on emploie la greffe ; celle en fente ordinaire ou celle de côté sont le plus en usage ; l’époque où on les pratique est le printemps, lorsque les plantes vont entrer en végétation. Le sujet dont on se sert est l'espèce commune ou celle d'Amérique, si l’on en a beaucoup. Usages. Au point de vue de l’ornement, deux espèces seule- ment, le Larix Europæa et le L. Americana, sont à recomman- der. La légèreté de leurs rameaux et surtout de leur feuillage leur donne un cache£ tout particulier, qui contraste agréablement avec la plupart des autres arbres à fouilles plus ou moins larges. PSEUDOLARIX. 363 De l'espèce européenne on obtient dans certains pays, par in- cision , une résine appelée Térébenthine de Briançon ou de Ve- nise, qu'on employait autrefois contre la phthisie. Dans certains cas les feuilles transsudent une sorte de résine qu'on nomme Manne de Briançon et qui, dit-on, est mangée par certaines peu- plades russes. Au point de vue de l'exploitation, les L. Europæa et 4meri- cana sont précieux par les dimensions qu'ils peuvent acquérir, par leur croissance rapide, et surtout par les qualités toutes parti- culières que présente leur bois; celui-ci, qui est flexible, d’un grain fin, serré, et d’une longue conservation, sert à une foule d’usages industriels. L'espèce américaine, assure-t-on, est encore supé- rieure à l'espèce européenne. VIE Pseudolarix, Gord. — Faux-Mélèze. PsEuDOLARIx, Gord. Pinet. 292. Fleurs monoïques. Cônes oblongs, pendants, fragiles. Écailles caduques, grosses et épaisses, divergentes, étalées, cordiformes à la base, souvent échancrées au sommet, por- tant 2 graines. Graines de forme irrégulière, à testa tendre, mince, blanchâtre, plus ou moins recouvertes par l'aile. Aile ovale lancéolée, droite à la partie intérieure, couvrant entièrement la face interne de l’écaille, Feuilles caduques, molles, linéaires, planes, réunies en faisceaux sur des bourgeons courts, solitaires ou éparses, étalées sur les jeu- nes rameaux. Cotylédons 5-6. Maturation annuelle. Pseudolarix Kæmpferi., Gordon. Agies KÆmpreRtI, Lindl. in Penny Cyclop. vol. I. — Gardn. Chron. 1854. p. 255 (cum ic.). Carr. Tr. gén. Conif. 233. À. Murr. fil. {ñe Pines and Firs of Japon, 100, fig, 190 à 200. 364 PSEUDOLARIX. Pnus KæmpFeRi, Lamb. Monogr. gén. Pin. II. Préface. LARIx AMABILIS, J. E. Nelson, Pinac. 84. PseupoLarix KæMPFERI, Gord. Pinef. 292. — Suppl. 91. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 139. Larix KæmpPFERI, Fortune. Seosi vulgo, KARA MAATZ NOMI; LARIX CONIFERA, NUCLEIS PYRAMI- DATIS, FOLIIS DECIDUIS, Kæmpf. Amœn. exot. 883. KIN-LE-SUNG, Chin. Fusi, ou Fuss1, SEOSAMATS, Jay. Arbre de moyenne grandeur, ayant tout à fait l’aspect des Mé- lèzes, dont, à vrai dire, il ne diffère que par la nature et la forme de ses cônes. Branches éparses, étalées. Rameaux vigoureux, gros, légèrement cannelés, à écorce rouge-orangé ou ferrugineux. Feuilles larges, molles; celles des bourgeons vigoureux alternes, planes, molles, longues de 4-10 centim., larges d'environ 2-3 millim., d’un vert gai ou päle en dessus, glaucescentes en des- sous, très-souvent falquées ou un peu tordues, acuminées au sommet en une pointe ; celles des ramules fasciculées, moins lon- gues que celles des bourgeons. Cônes dressés d’après A. Murray, pendants d’après M. Gordon, longs d’environ 7 centim., larges de presque 5 à la base, coniques, à écailles très-lächement imbri- quées, paraissant n’adhérer à l’axe du cône que par un faisceau vasculaire, divergentes au sommet comme les feuilles d’une tête d’Artichaut commun , très-brillantes quand elles sont jeunes, ex- cessivement fragiles et se brisant au moindre choc, plates, cor- diformes, graduellement et régulièrement réfléchies en une pointe obtuse, souvent échancrée, longues d'environ 3 centim., portant à leur base une petite bractée aiguë, serrulée. Graines 2 à la base de chaque écaille, surmontées d’une aile, le tout à peu près de la longueur des écailles, dont elles recouvrent la partie mterne. Habite les provinces centrales du nord-est de la Chine et peut- ètre aussi le Japon. — Introduit en 1856. — Très-rustique. « Feuilles caduques, fasciculées, arrondies, laissant, lors de leur chute, une cicatrice pentagonale. Cônes oblongs, cynaroïdes, fra- giles. Écailles cordées, obtusément acuminées (pyramidales), éta- lées, caduques. Bractées petites, serrulées. Aile ovale, lancéolée dans Ja moitié de sa longueur, de la même grandeur que la graine. Aucun voyageur, depuis Kæmpfer, ne parait avoir ob- servé cet arbre. Sieboldt, dans sa description des Conifères du Japon, n’en parle pas, quoiqu'il mentionne une espèce de Larix l PSEUDOLARIX. 365 (le L. leptolepis) appelée Xara-mats au Japon (c'est-à-dire Sa- pin-du Kara ou du nord-est de l’Asie); mais cette espèce ne paraît avoir aucun rapport avec celle de Kæmpfer. Lambert, d’après un dessin exécuté par un artiste japonais, a établi son Pinus Kæmyp- feri, nom qui n’a pas reparu depuis cette époque. Quoi qu'il en soit, M. Fortune annonça, le 16 février 1854, par une lettre datée de Hong-Kong, qu'il venait de découvrir dans les pro- vinces centrales du nord-est de la Chine un très-bel arbre du groupe des Mélèzes et parfaitement rustique, à cônes très-jolis, gra- cieux dans leur jeune âge (pretty), mais excessivement fragiles, » (Linpr., /. ©.) Ogserv. Le Pseudolarix Kæmpferi, bien qu’en apparence très-voisin des Larix par son aspect général et par sa végé- tation, en est néanmoins très-différent par sa nature : il sem- ble ne pas devoir acquérir de fortes dimensions, car il a une grande tendance à se couronner. C’est un très-bel arbre, dont la végétation est rapide lorsqu'il est jeune. Le plus fort individu que j'aie vu avait environ 4 mètres de hauteur sur 8-10 centim. de diamètre. Culture. Le Pseudolarix Kæmpjeri, qui a tout à fait l'aspect des Lariæ, s'accommode comme ceux-ci des terrains de nature di- verse. Comme eux aussi il aime le grand air et les terres assez hu- mides, pourvu que l'humidité ne soit pas en excès et que le sous- sol soit perméable. Il est très-rustique et ne souffre nullement des froids de nos hivers. Multiplication. Elle se fait presque exclusivement de graines, car, jusqu'ici du moins, les divers essais qu'on a faits ont été sans résultats; ni les boutures mi les greffes n’ont repris. On sème les graines en terrines et en terre de bruyère, on repique les plants dans de petits pots qu’on peut placer sous châssis pour faciliter la reprise. On peut aussi multiplier le Pseudolarix Kæmpferi par couchages, qui mettent 2 ans à s'enraciner; on les sèvre au prin- temps, et les jeunes plantes, qui ont dù être couchées en pots, doivent être placées dans des coffres sous des -chàssis, où on les étouffe pour favoriser la reprise. Usages. L'ornement seul, très-probablement, utilisera le Pseu- dolarix Kæmpferi, car, bien que sa végétation soit assez rapide, il est douteux qu'on puisse jamais l’exploiter pour son bois. Cest du reste un bel arbre, d'un aspect à peu près semblable à 366 CEDRES. celui des Mélèzes, pourtant très-différent et jusqu'à un certain point préférable. - Au point de vue scientifique cette espèce est très-intéressante ; les caractères qu’elle présente diffèrent de ceux que jusqu'ici . connaissait dans les Conifères ; aussi est-ce avec beaucoup de rai- son que M. Gordon en a fait un genre nouveau. VIII. Cedrus, Link. — Cèdre. Ceprus, Link, in Linnæa, XV. 537. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 426. Carr. Man. des PI. IV. 344. — Tr. gén. Conif. 281. Gord. Pinet. 39. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 140. Laricis SP. Tournef. Pinus, sect. Ceprus, End]. Syn. Conif. 135. Fleurs monoïques. Chatons mâles solitaires, cylindrico- coniques, dressés à l’extrémité de courtes ramilles. Anthè- res cunéiformes, s’ouvrant longitudinalement. Chatons fe- melles dressés, obovales-obtus, solitaires, plus rarement géminés à l’extrémité de très-courtes ramilles. Cônes dres- sés, gros, ovoïdes-obtus. Écailles membraneuses, très-for- tement apprimées, coriaces, lignescentes, amincies sur les bords, épaissies vers la base, légèrement arrondies ou pres- que horizontales et tronquées au sommet. Bractées très- courtes, adnées, à peu près nulles à la maturité. Graines géminées, insérées sur l’onglet de l’écaille, longuement et largement ailées. Aile membraneuse, persistante. Embryon ordinairement à 9 cotylédons. Feuilles aciculaires, persis- tantes, coriaces, raides, subtétragones, à angles arrondis, disposées en fascicules à l'extrémité de ramules très-rac- courcis, solitaires et alternes sur les plus jeunes rameaux. Floraison estivale ou subautomnale, Maturation bisannuelle ou presque trisannuelle, CEDRUS. 367 4. Cedrus Deodara. Zoudon. Pinus DEopARA, Roxb. #1. Ind. Or. III. 651. Lamb. Pinet. éd. IL. 68. t. 42, 49 bis et 42 ler. Ant. Conif. 59. t. 22. f. 2. Endl. Syn. Conif. 135. Ceprus InpicA, De Chambr. Tr. prat. des Arbr. résin. 341. Ages DEopARA, Lindl. ën Penny Cyclop. 9. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Ceprus DeoparA, Loud. Arbor. IV. 2498. f. 2283 à 2286. — Encycl. of Trees, 1059. f. 1975 à 1977. Forb. Pinet. Wob. 149. t. 48-49. © Link, in Linnæa, XN. 538. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 430. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846. p. 185. Knight, Syn. Conif. 42. Carr. Man. des PI. IV. 343. — Tr. gén. Conif. 281. Gord. Pinet. 39. — Suppl. 19. Madd. Journ. of the Agric. et Hort. Soc. of Ind. VIII. 75. Hook. in Nat. Hist. Rev. 1862. p. 16 (cum ic.). Laws. Abietinæ, p. 22. — Agric. Man. 381. — Pinet. Britann. fase. 6, 7, 8 et 10. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 141. J. E. Nelson, Pinac. 53. KeLoN, KozAN, KELMUNG, KELO0, DERVA-DARU, KELOU, KEOULEE, Sanscr. DEoDARA, DEWAR, NoKHTUR, KJIELNANG, Himal. Très-bel arbre, atteignant jusqu'à 50 mètres de hauteur sur 2 mètres et plus de diamètre. Tige droite, penchée au sommet. Branches éparses, fortes, très-rameuses, étalées, les plus infé- rieures souvent défléchies jusque sur le sol, flexibles, réclinées ou tombantes à leur extrémité. Ramilles nombreuses, très-chargées de feuilles, grèles, inclinées. Feuilles longues de 3-5 centim., sub- tétragones-aciculaires, acuminées, piquantes, très-glauques. Cha- tons mâles ovales-obtus. Cônes dressés, solitaires'ou géminés, ovoïdes, très-obtus, parfois déprimés, longs de 8-12 centim., larges d'environ 6, à écailles larges, lamelliformes, d’un brun fer-- rugineux ou violacé, très-fortement imbriquées ; à bords entiers, presque membraneux. Graines cunéiformes, à aile obovale, mem- braneuse. Habite plusieurs parties de l'Himalaya, notamment les Alpes du Népaul et du Tibet, où il s'élève jusqu’à 4,000 mètres d'altitude. _— Introduit en 1822. — Rustique. Cedrus Deodara viridis, Knight, Syn: Conif. 42. Carr. Tr; gén. Conif. 282. Gord. Pinet, Suppl: 20. Cepnus DEODARA TENUIFOLIA, Gord. Pinet. Suppl. 20: 368 CEDR US. Feuilles plus ténues que celles de l'espèce, luisantes, d'un vert gai foncé. — Cette variété, qui est très-délicate et qui gèle à Paris, est au contraire très-vigoureuse et très-belle là où elle ne gèle pas. J'en ai vu un individu très-beau, haut d'environ 12 mètres, d'un aspect et d'une beauté des plus remarquables. OgBsery. Plusieurs fois j'ai vu sur des Cedrus Deodora des rameaux à feuilles vertes, ce qui semblerait indiquer que cette variété pourrait bien avoir été chtenue de cette manière. Cedrus Deodara robusta, Hort. Carr. Man. des PI. IV. 345. — Tr. gén. Conif.282. Gord. Pinet. 42. — Suppl. 20. - CEenrus DEODARA CRASSIFOLIA, Knight, Syn. Conif. 42. non Hort. Cenrus DEODARA GIGANTEA, Hort. ex Knight, Z.c. Branches vigoureuses, arquées ou réfléchies. Rameaux et ra- . mules gros, pendants, très-chargés de feuilles qui atteignent jus- qu'à 8 centim. de longueur et sont beaucoup plus fortes que celles de l'espèce. — Cette variété, très-vigoureuse et jolie, a presque toujours besoin d'un tuteur. Cedrus Deodara crassifolia, /Zorf. Carr. /. c. non Knight. Branches éparses, irrégulières, distantes et peu nombreuses, courtes, étalées ou légèrement dressées. Ramilles grosses, raides, courtes. Feuilles peu nombreuses, grosses, épaisses, droites, beau- coup plus courtes et plus distantes que celles du type, brusquement terminées en un court mucron. Plante d'une croissance lente et en général délicate. Cedrus Deodara variegata, //ortf. Feuiiles panachées. — Variété peu distincte et peu constante. Cedrus Deodara argentea, //ort. Variété vigoureuse, d'une croissance rapide, s’élançant et ayant une végétation analogue à celle du Cedrus Atlantica. Feuilles très-clauques. Cedrus Deodara fastigiata. Tige droite, raide. Branches dressées, fastigiées, grosses, peu CEDRUS. 369 ramifiées, distantes. Bourgeons courts, assez gros, gris-rougeâtre, glabres. Feuilles très-inégales et très-distantes, droites, grosses, atténuées aux deux bouts; les unes longues et étalées, les autres courtes, dressées, souvent appliquées sur les bourgeons. — Va- riété très-distincte, rappelant le Peuplier d'Italie par son aspect. : Le pied mère, que j'ai vu dans la propriété de M. le docteur Turrel, à 12 kilomètres de Toulon, avait environ 12 mètres de hauteur sur 25 centim. de diamètre. Cedrus Deodara compacta, Branches très-nombreuses, réfléchies, à ramules et ramilles très-rapprochés , pendants. — Variété naine, atteignant très- rarement 6 mètres de hauteur, formant une pyramide très- compacte. Cedrus Deodara tristis. Branches distantes, courtes, très-garnies de ramules courts, formant des sortes de verticilles qui retombent le long de la tige. — Cette forme, très-curieuse ct très-pittoresque, se trouve fré- quemment dans les semis. Cedrus Deodara flava, Branches grèles. Rameaux allongés, pendants. Feuilles très- jaunes, parfois blanchâtres. — Ce n’est que très-rarement que cette variété, que j'ai vue chez M. A. Leroy, à Angers, a des feuilles vertes ; aussi est-elle délicate, et certaines de ses parties sont-elles fréquemment brülées. Plante fortement chlorosée. OBserv. Un Cèdre Déodara très-beau, planté dans la pro- priété de M. le comte de Pierlas, à environ 3 kilomètres de Nice, avait, lorsque je le vis en 1866, environ 18 mètres de hauteur sur 38 centim. de diamètre. Ses branches, qui par- taient du sol, cachaïent entièrement la tige et formaient une pyramide compacte, largement conique, du plus bel effet. Il portait des cônes mûrs, arrivés à leur parfait développement. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 24 370 CEDRUS. 2. Cedrus Libani, Parrelier. CEDRUS MAGNA sève CEDRELATE, Plin. Hist. nat. XIII. 11. XXIV. 11. ALTA CEDrus, Bell. Conif. 3. Ceprus, Bell. 76. 162. Trew. in N. 4. N. C. IL. — App. 445. À. 13. f. 1-7. CEDRUS MAGNA, Où LIBANI re. JBauh HSM AT CEDRUS CONIFERA, FoLIIS LARIcis, C. Bauh. Pin. 490. LaARIX ORIENTALIS, FRUCTU ROTUNDIORE, OBTUSO, Tourn. {nst. 581. CEeDrus PHOENICEA, Renealm, Specim. 27. Cenrus LigAnt, Barrel. 1c. 499. Loud. Arbor. IV. 2402. f. 2267-2982. — Encycl. of Trees, 1057. f. 1974. Forb. Pinet. Wob. 145. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 427. Link, in Linnæa, XV. 538. Knight, Syn. Conif. 42. De Chambr. Tr. prat. des Arbr. résin. 308. Carr. Man. des PI. IV. 345. — Tr. gén. Conif. 283. Gord. Pinet. 43. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 144. J. E. Nelson, Pinac. 56. Pinus CEprus, L. Spec. 1420. Lamb. Pinet. éd. 2. IL. 66. t. 41. Ant. Conif. 55. t. 22. f. 1. Endl. Syn. Conif. 136. Larix Ceprus, Mill. Dicé. n° 3. Desi. Hist. Arbr. II. 597. LaRiIx PATULA, Salisb, in Linnæa Transact. VIII. 314. Ag1es CEDRUüS, Poir. Dict. VI. 510. Rich. Conif. 62. t. 14 et 17. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Loisel. Nouv. Duham. V. 287. LOT Branches éparses, très-grosses, longuement et presque horizon- talement étalées. Ramules et ramilles nombreux, courts. Feuilles longues de 12 millim., solitaires sur les jeunes bourgeons, fasci- culées sur les ramilles courtes. Chatons mâles paraissant en sep- tembre-octobre, dressés, légèrement courbés, longs de 4-5 centim. Chatons femelles dressés, coniques, obtus ou déprimés au som-- met, plus courts que les chatons mâles à l’époque de la féconda- tion. Cônes dressés, ovoïdes, un peu rétrécis au sommet, obtus, déprimés, quelquefois légèrement bombés, longs de 6-10 centim., grossièrement et fortement pédonculés, à écailles très-serrées, cu- néiformes vers l'onglet, d'environ 8-10 millim., surmontées d’une aile roussâtre, élargie vers le sommet, presque de la largeur de l’écaille. | Habite diverses parties de la Syrie et de l’Asie Mineure, parti- culièrement sur le Liban et sur le Taurus. D’après certains au- teurs on le trouve aussi en Algérie, soit seul, soit le plus souvent mélangé au Cedrus Atlantica, qui, du reste, n’en est probable- _ment qu’une forme. — Introduit en 1683. — Très-rustique. CEDRUS. 3711 Cedrus Libani glauca, Carr. 77, gén. Conif. 284. Knight, Syn. Conif. 42. CEDRUS LIBANI FOLIIS ARGENTEIS, Loud. Encycl. of Trees, 1058. Grand arbre, élancé, semblable au type pour l’aspect et la végé- tation, à branches en général un peu plus courtes. —Diffère sur- tout par la couleur de ses feuilles, qui est très-glauque, argentée. Cedrus Libani nana, Loud. Encycl. of Trees, 1058. Knight, Syn. Conif. 42. Carr. Tr. gén. Conif. 284. CÈDRE COMTE DE DIJON. ; e . r x Arbrisseau dépassant rarement 1 mètre, formant le plus sou- vent un buisson arrondi, confus, très-compacte, plus ou moins étalé. | OgsErv. Cette forme naine se rencontre fréquemment dans les semis. Cedrus Libani nana pyramidata, Carr. 77. gén. Conif. L. c. Plus petite et tout aussi compacte que la précédente, cette va- riété s’en distingue encore par ses branches plus dressées; ses ra- milles sont aussi plus grèles. Cedrus Libani pendula, Knight, Syn. Conif. 42 Carr. Tr. gén. Conif. 284. Cette variété, qui, en général, devient moins grande que l’es- pèce, s’en distingue encore par ses branches réfléchies et par ses ramilles plus grèles, déclinées, pendantes. Cedrus Libani denudata, Carr. Rev. hort. 1859. p. 103, Tige droite, à écorce lisse, unie. Branches inégalement distantes, grèles, étalées et peu ramifiées. Feuilles un peu plus courtes, d’un vert sombre, — Variété remarquable obtenue par MM. Jacquemet- Bonnefont. (Voir Rev. Lort., 1. c.) Oëserv. L’inégal développement des branches que pré- sente cette variété, ainsi que leur irrégularité sur la tige, font que de grands espaces sont dégarnis ou occupés seulement par des briridilles grêles qui disparaissent promptement. 372 CEDRUS. Cedrus Libani stricta, Carr. Rev. horé. L. c. Tige droite et élancée. Branches très-rapprochées, dressées,; grêles et courtes. Feuilles d’un vert-gris, argentées et luisantes. Cette variété, par ses branches très-rapprochées, courtes et dressées, constitue une pyramide conique, étroite, et tellement compacte qu'il est tout à fait impossible d’apercevoir la tige. — M. David, propriétaire à la Houre, près d’Auch, en possède un échantillon très-beau, d'environ 25 mètres de hauteur. Cedrus Libani Candelabrum, Carr. Rev. hort. l. c. Branches rapprochées, les inférieures étalées-assurgerrtes, les supérieures d'autant plus redressées qu'elles s’approchent davan- tage du sommet, toutes partant d'abord à angle droit et se rele- vant à leur extrémité de manière à donner à l’ensemble l'aspect d’un candélabre. Cedrus Libani fusiformis, Carr. Rev. hort. L. c. Semblable au type par son port et sa végétation, cette variété s'en distingue par ses cônes effilés, presque pointus au sommet. Cedrus Libani microcarpa, Carr. Rev. hort. L, c. Cônes très-petits, subsphériques, légèrement atténués au som- met. Port et feuillage semblables à ceux du type. Cedrus Libani decidua. Plante buissonneuse, souvent rabougrie, d’une croissance très- lente. Branches assez nombreuses, courtes. Ramilles-très-rappro- chées, courtes. Feuilles caduques, à peu près semblables à celles du type. Cette variété, des plus remarquables, a été obtenue vers 1851 par M. A. Sénéclauze. Si elle ne présente pas d'avantage au point de vue de l’ornement, il en est tout autrement au point de vue scientifique ; sous ce rapport, en effet, elle semble d’abord établir une liaison entre les Cèdres et les Mélèzes, et de plus elle démon- tre la vérité de ce fait que j'ai plusieurs fois soutenu : « que d'une plante à feuilles caduques pouvait sortir une plante à feuilles per- sistantes, ef vice versa. — Lorsque tout récemment, — 13 février 1866, — j'eus de nouveau l’occasion de revoir cette variété, et quoi- CEDRUS. ‘ 373 qu’elle fût très-bien portante, elle était complétement dépourvue de feuilles, et son aspect, alors, avait beaucoup d’analogie avec celui que présente dans nos cultures le Zariæ Sibirica. Cedrus Libani viridis. Semblable à l'espèce par le port et la végétation, cette variété s’en distingue par ses feuilles, qui sont d’un vert gai foncé, lui- santes. Très-vigoureuse et rustique, elle est au Cedrus Libani ce que le C. Deodara viridis est au C. Deodara. + Ogserv. Il en est du Cèdre du Liban comme de toutes les espèces de végétaux. Représenté par un certain nombre d’in- dividus qui se relient par des caractères généraux, il présente, même à l’état sauvage, des variétés très-différentes par les cônes. Ainsi, parmi un grand nombre de cônes qui n'ont été remis comme venant de l’Asie Mineure, il y en avait de grosseurs diverses; quelques-uns étaient beaucoup plus gros que la plupart de ceux qu’on voit ordinairement dans les cul- tures. Un fait assez ingulier que présentent assez souvent quelques graines du Cèdre du Liban, et que jusqu’à présent on voit plus rarement chez les autres espèces de Cèdre, est le sui- vant : Les graines, au lieu d’un embryon, en ont plusieurs, par- fois depuis 2 jusqu’à 7. Comme ces embryons occupent diver- ses positions dans la graine, ils donnent naissance à des plantules qui, elles-mêmes, sont aussi placées très-diverse- ment, parfois en sens tout à fait contraire à celui qu’elles de- vraient occuper. En effet il en est souvent dont la racine est complétement en l’air, là précisément où est la tige de la plantule mère, c’est-à-dire celle qui occupe la position nor- male. Il est très-rare que ces plantules anormales soient pla- cées horizontalement. Ce fait démontre une fois de plus que la position de l'embryon n’est pas absolue, et que, au con- traire, chez une même espèce, l’ovule peut présenter des po- sitions très-diverses, varier, sous ce rapport, du tout au tout. 374 CEDRUS. 3. Cedrus Atlantien., Manetli. CEDRUS AFRICANA, Gord. Pinet. 39. CEDRUS LIBANI AFRICANA, Hort. CEDRUS ARGENTEA, Loud. ex Gord. L. c. CEprus LIBANI ATLANTICA, Horé. CEDRUS ELEGANS, Knight, Syn. Conif. 42. Pinus ATLANTICA, Endl. Syn. Conif. 137. ABIES ATLANTICA, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. CEDRUS ATLANTICA, Manetti, Cat. Hort. Madoet.— Suppl. 9. Dene. Rev. hort. 1853. p. 41. Carr. Man. des PI. IV. — Tr. gén. Conif. 285. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 143. J. E. Nelson, Pinac. 56. CÈDRE ARGENTÉ DE L'ATLAS. Arbre atteignant jusqu’à 40 mètres de hauteur sur 1" 50 de diamètre. Tronc droit, élancé, à flèche non inclinée comme cela a lieu ordinairement chez le Cèdre du Liban. Feuilles aciculaires, glaucescentes-argentées, parfois très-glauques, courtement mucro- nées, aiguës, subcylindriques. Cônes beaucoup plus petits que ceux du Cèdre du Liban, longs de 5-6 centim. sur environ 4 centim. de largeur, ovoïdes, très-obtus, et comme tronqués aux extrémités, à peine atténués au sommet, portés sur des pédon- cules ramillaires plus longs et aussi plus grêles que ceux du Cèdre du Liban. Écailles subcunéiformes, régulièrement élargies de bas en haut, très-minces et érosées-denticulées sur les côtés. Graines à aile très-mince, cartilagineuse, blanchâtre, presque transpa- rente, droite d’un côté, légèrement dilatée du côté opposé, fine- ment denticulée, horizontalement tronquée au sommet, qui vient presque effleurer le bord supérieur de l’écaille. Habite en Algérie les monts Atlas; sur le pic de Tongour, à Bathna ; sur les monts Babor et Tababor, etc., etc. — Introduit en 1842, — Très-rustique. | Cedrus Atlantica variegata. Cette variété se distingue à ses feuilles panachées de blanc-jau- nâtre. Cedrus Atlantica glauca. CEDRUS ATLANTICA NIVEA, Hort. Semblable au Cedrus Atlantica par le port, le facies et la vé- CEDRUS. 375 gétation, cette forme, que l’on rencontre très-fréquemment dans les semis et qui est tout aussi vigoureuse que le type, s’en distingue par ses feuilles d’un gris argenté, luisant ou mieux très-glauque. Elle est au C. 4tlantica à peu près ce que le C. Libani glauca est au C. Libani. Ogserv. Certains auteurs considèrent le Cèdre de l’Atlas comme une espèce distincte; d’autres le regardent comme une variété du Cèdre du Liban. Je n’ai pas ici à discuter sur la valeur spécifique du Cèdre de l'Atlas; ce que je puis assu- rer, c’est qu'il diffère sensiblement par son port, que ses branches, toujours faibles, restent en général très-courtes, ce qui fait que les arbres s’élancent beaucoup plus, et que les tiges, droites et à peine noueuses, peuvent entrer dans les constructions soit civiles, soit navales. J’ajoute encore que les cônes, en général, sont plus petits, et que les feuilles, plus grosses et plus courtes, sont aussi d’un vert beaucoup plus glauque. Toutefois ce ne sont là que des différences re- lativement légères, et je ne serais pas éloigné de croire que le Cèdre de l’Atlas n’est qu'une forme locale du Cèdre du Liban. Ce qui semble, en effet, le démontrer, c’est qu’on trouve des individus donnant des cônes de grosseurs diverses ; que les uns ont aussi des feuilles plus ou moins foncées, tandis que d’autres en ont de très-argentées ou glauques. Un bota- niste, M. Jamin, directeur de la pépinière de Biskara, qui habite l’Afrique, et qui plusieurs fois a eu l’occasion de voir les plantes sur les montagnes où elles croissent, semble pen- cher pour la dualité spécifique. Voici ce qu’il a écrit : «.… Le pic où croissent les deux espèces de Cèdres (Cedrus Atlantica et C. Libani) s'élève à environ 1,800 mètres au- dessus du sol sablonneux qui l’avoisine... Les Cèdres com- mencent à se montrer aux 3/4 de la pente du Tongour; ils y produisent un coup d’œil magnifique et s'élèvent en une fu- taie épaisse jusqu’au sommet du pic. Il n’est pas rare d’en rencontrer de 40 mètres de hauteur, dont la base mesure 150 en diamètre. Les deux espèces vivent en société, mais elles se distinguent facilement à la première vue. Le C. Atlantica était couvert de cônes arrivés à leur parfaite 976 CEDRUS. maturité; ceux du C. Libani étaient moins avancés, et des fleurs se montraient encore sur quelques rameaux. Le port du C. Atlantica rappelle celui de l’Abies pectinata ; il est py- ramidal, et son feuillage est argenté, tandis que celui du C. Libani est d’un vert sombre et que ses rameaux sont hori- zontaux. On évalue leur nombre à 20,000 ; les plus beaux se montrent sur le versant nord du pic...» D’après cette lettre, on ne peut cependant pas douter qu’il y ait en Afrique, soit seules, soit mélangées, deux formes distinctes de Cèdres. Présentent-elles entre elles et avec le Cèdre du Liban des caractères spécifiques distincts? Le fait ne me paraît pas probable. Mais, quoi qu'il en soit sous ce rapport, ce sont des formes différentes, qui, au point de vue de l’exploitation, présen- tent aussi des avantages particuliers. A ce point de vue le C. Atlantica est infiniment préférable; car non-seulement il s’élance plus que le Cèdre du Liban, mais il pousse aussi plus vite, est moins délicat, plus robuste, et reprend plus facilement lorsqu'on le transplante; en un mot, il vient bien là où le C. Libani ne fait parfois que végéter. Beaucoup de personnes qui le cultivent en grande quantité ne doutent même pas que ce soit une très-bonne espèce forestière, très- propre à boiser les montagnes. Historique. De tous les végétaux conifères il n’en est aucun dont le nom inspire plus d'intérêt, évoque plus de glorieux sou- _ venirs que les Cèdres et surtout le Cèdre du Liban. L'histoire de cet arbre paraît remonter aux temps les plus re- culés. Tous les écrivains qui ont écrit sur l’antiquité ont rapporté que le fameux temple de Salomon, à Jérusalem, ainsi qu'un palais qu'il fit élever aux rois d'Israël, était construit avec le bois du Cèdre du Liban, considéré comme incorruptible. Ce que nous con- naissons de la nature de son bois ne permet pas de lui accorder cette qualité ; il s’altère au contraire assez promptement lorsqu'il est expusé aux alternatives de sécheresse et d'humidité. Au reste il est hors de doute que, sous le nom de Cèdre, les anciens auteurs confondaient plusieurs sortes d'arbres. Théophraste, en effet, donne le nom de Cèdre à deux. arbres très-différents du Cèdre du Liban, et qui pourraient bien être le Juniperus Phœnicea et une autre espèce du même genre. Pline, de son côté, distingue guatre CEDRUS. 371 espèces de Cèdres, deux qu’il nomme pefits Cèdres et qui ne sont probablement autre chose non plus que des Genévriers, et deux autres qu'il appelle grands Cèdres, dont l’un porte, dit-il, des fleurs sans fruits, et l’autre des fruits sans fleurs. Il est dif- ficile de reconnaitre le Cèdre dans toutes ces descriptions. Mais comme il dit encore que l’un des grands Cèdres est désigné par quelques auteurs sous le nom de Cedrelate, c'est-à-dire Cèdre Sapin, et que. ce nom se rattache assez bien au Cèdre du Liban, il est tout à fait hors de doute que ce dernier était connu des anciens, et, comme les dimensions qu'il atteint sont assez considé- rables pour qu’on puisse l’employer dans les constructions, il est très-possible que le Cèdre du Liban soit entré pour une grande part dans la construction des anciens édifices de l’Asie, là où pré- cisément il était abondant. Le mont Liban, cette montagne de la Syrie dont la réputation historique paraît en grande partie due aux Cèdres qui la recou- -vraient, en est aujourd'hui presque complétement dépourvu, et, à l'exception d’un petit nombre d'individus dont plusieurs sont arrivés à leur apogée et qui même diminuent tous les jours, tout le reste a à peu près disparu. À part quelques individus plus petits et épars, cette montagne autrefois si célèbre sera bientôt dépouillée de son plus bel ornement, et, en perdant ses Cèdres, perdra aussi une partie de sa célébrité. ; « Tous les voyageurs qui ont été en Syrie, dit Loiseleur-Deslon- champs, ont regardé comme une chose essentielle de visiter des arbres que les rois et les prophètes hébreux avaient illustrés dans leurs cantiques sacrés et que les poëtes profanes avaient aussi célébrés dans leurs chants. Mais ces antiques et magnifiques fo- rèts, qui couvraient le Liban au temps de Salomon, ont presque entièrement disparu ; 1l ne reste plus, dans une plaine située entre les deux plus hauts sommets de la montagne, qu’un petit bois d'environ 1,000 mètres de circonférence. Ce bois est l’objet principal et le terme ordinaire du voyage de ceux qui visitent le Liban. Peu de voyageurs paraissent s'être avancés au delà, parce que au-dessus de ces arbres on ne trouve plus que quelques Cyprès rabougris, qui sont à peu près les derniers vestiges de la végétation arborescente, et que les sommets de la montagne sont couverts de neiges et de glaces éternelles. » Afin de faire mieux remarquer la progression décroissante qu'ont suivie les Cèdres sur le mont Liban, je citerai encore un autre passage du même ouvrage, où il est dit: « Malgré tout le respect que l’on conserve pour ces arbres, leur nombre n'en di- / 78 CEDRUS. minue pas moins tous les jours, Parmi les voyageurs qui les ont visités, les derniers en ont toujours trouvé moins que les pre- miers ; ainsi Rauwolf, en 1574, en compta vingt-six ; Chevenot, en 1653, n’en compta que vingt-trois; Laroque, en 1688, n'en vit plus que vingt. Quelques années plus tard, en 1696, Maundrel trouva encore le nombre réduit, car il n’en compta plus que seize; il est vrai qu’il ne comprend dans ce nombre que ceux qui étaient remarquables par leurs dimensions et qu'il ajoute « qu'il y en « avait beaucoup de jeunes. » Le nombre des anciens et des grands Cèdres était encore diminué en 1787, lorsque Labillardière les visita, Car ce voyageur assure qu'ils étaient réduits à sept; mais, ainsi que Maundrel, il en observa des petits ; toutefois il ne porte encore la quantité des uns et des autres qu’à une centaine. Je vais énumérer quelques Cèdres des plus remarquables, en commençant par ceux de notre pays. 1° Le plus gros du Muséum de Paris, planté en 1736 par Bernard de Jussieu, et l’un des pre- miers introduits en France, mesurait en 1854, à 1®50 du sol, 3® 40 de circonférence. Cet arbre magnifique a perdu sa flèche, il y a déjà longtemps, non, comme on le rapporte, par un coup de fusil dont la balle aurait coupé le sommet, mais tout naturellement par l’atrophie du bourgeon terminal. Alors l'arbre, en cessant de croître verticalement, a gagné en largeur ce qu’il a perdu en hau- teur, de sorte que les branches s'étendent jusqu’à environ 15 me- ires du tronc, ce qui donne à tout l’ensemble un diamètre de 30 mètres et une circonférence de 100 mètres à peu près. 2° Un autre Cèdre placé dans le parc de Montigny-Lencoup, près Donne- marie (Seine-et-Marne), que l’on croit contemporain de celui du Muséum, mesure, à 1 mètre du sol, 6 mètres de circonférence. 3° Un de ceux plantés par Duhamel, dans sa propriété de Vrigny, appartenant aujourd’hui à l’un de ses descendants, avait en 1844, et à l’âge de 84 ans, 1253 de circonférence à 1 mètre au-dessus du sol. Loudon en cite plusieurs, en Angleterre, dont un, âgé de 50 ans, avait 58 mètres de hauteur sur 1205 de diamètre ; un autre, de 80 ans, avait 18® 60 sur 22 55 de diamètre ; l’un des plus remar- quables, âgé de 170 ans, avait, à 1 mètre au-dessus du sol, 2 60 de diamètre. Une note relative aux Cèdres du mont Ciga (Afrique), insérée dans les 4nnales forestières (1844, p. 1), nous apprend qu'un des plus gros Cèdres de cette montagne avait 29250 de la base aux premières branches ; son tronc mesurait 1" 70 de dia- mètre à la base et 67 centim. à la partie supérieure. Parmi les Cèdres du mont Liban, deux des plus gros ont été mesurés : l’un, en 1682, par Corneille Lebrun, voyageur hollandais, qui lui trouva CEDRUS. 319 | 122 3% de circonférence: l’autre par Maundrel, qui nous en a 710 laissé la description, et qui avait, en 1697, 10» 95 de circonfé- rence. __ Si les Cèdres deviennent de plus en plus rares sur le mont Liban, nous ne devons cependant pas craindre d’en voir disparaitre l'espèce, car plusieurs voyageurs en ont signalé de nouvelles sta- tions ; nous venons d'indiquer celles de l’Afrique. Tout récemment (1853) M. P. de Tchihatcheff, naturaliste russe, en parcourant l'Asie Mineure, en a découvert de nouvelles et très-grandes fo- rêts. Dans une lettre qu’il écrivait à M. Élie de Beaumont, repro- duite en partie dans les Annales de l’Académie des Sciences (vol. XXVIIE, p. 759), il termine par quelques observations relatives aux Cèdres, et il dit : « En suivant le versant méridional du Boulgardagh, je fus frappé des belles forêts de Cèdres qui re- montaient jusqu'aux parties supérieures de ce majestueux rem- part. J'avais d’abord cru que ce n’était qu’un phénomène local, bien que fort intéressant ; mais, en remontant le Zamanta-sau, du Seïhoun où il débouche, j’eus le bonheur de traverser, pendant plusieurs jours de suite, les plus belles forêts de Cèdres qui peut- être soient connues aujourd'hui, en sorte que la bande qui, sur _ma carte historique de l'Asie Mineure, marque le domaine du Cèdre, pourra avoir 140 à 160 kilomètres du sud-ouest au nord- est. Jusqu'à présent les botanistes faisaient de pieux pèlerinages aux célèbres Cèdres du mont Liban, et moi aussi j'avais été, il y a quinze ans, contempler avec recueillement les dix ou douze troncs séculaires qui se dressent isolément sur cette terre classique ; mais aujourd’hui ils me paraissent bien mesquins devant les belles fo- . rêts de Cèdres que je viens de traverser, et auprès desquelles ils ne figureraient que comme des Palmiers de serre chaude comparés aux Palmiers des forêts situées sous les tropiques. Certes, si les Cèdres de l'Asie Mineure eussent été connus de Linné, il n’aurait pas donné le nom de Zibani à ce roi des Conifères. » Si à ce qui précède on ajoute que plusieurs montagnes d’Afri- que sont couvertes de Cèdres, on sera rassuré contre la dispari- tion prochaine des espèces de ce genre. Culture, Les Cèdres recherchent les terrains chauds et légers, plutôt secs qu'humides, bien qu'ils ne craignent pas l’humidité, lorsque celle-ci n’est pas en exces, et surtout lorsque le sous-sol 4 est perméable. Les terrains légèrement disposés en pente sem- blent surtout leur convenir. Dans ces conditions les Cèdres s’ac- commodent d'à peu près tous les terrains pourvu qu’ils ne soient pas exclusivement siliceux ou argileux. Je dois pourtant faire ob- pr TE nl CL 380 CEDRUS. server que les Cèdres craignent l’ombrage et qu'ils ont besoin de beaucoup d'air et surtout de lumière. Multiplication.Elle se fait par graines, ou, à défaut de celles-ci, par greffes, parfois par boutures. Comme toujours, le mode de semis est subordonné à la quan- tité de graines que l’on possède ainsi qu'aux conditions dans les- quelles on se trouve. Si l’on a peu de graines, on sème en pots ou en terrines, ce qui est toujours préférable ; si au contraire on en a beaucoup, on peut semer en pleine terre en modifiant au be- soin celle-ci. Les terres dans lesquelles le sable, en assez grande quantité, est mélangé avec un peu d'argile et de calcaire, sont les plus favorables; lorsqu'on sème en vases, la terre de bruyère est celle qui convient le mieux. Le séparage et le repiquage se font la deuxième année, c’est-à-dire celle après laquelle le semis à été fait. La re- prise étant très-difficile, on doit mettre les plants en pots afin de pouvoir les placer sous des châssis où on les prive d’air. A cause de cette grande difficulté que les Cèdres ont à reprendre, on doit toujours tenir les jeunes individus en pots, mème lorsqu'on cultive au point de vue de l'exploitation forestière. : Quant aux greffes on les fait en fente en tête, ou en fente de côté, ou bien en placage. Le sujet qu'on emploie est ou le Cèdre du Liban, ou, mieux encore, le Cèdre de l’Atlas. On les fait à par- tir de la fin de l’été jusqu'à la fin de l'hiver. Usages. Le port majestueux et souvent si pittoresque des Cè- dres explique suffisamment la vogue qu’on leur a accordée de tout temps et, jusqu'à un certain point, cette sorte de culte qu’on leur a toujours rendu. En effet tout dans ces arbres concourt à les faire rechercher : dimensions colossales, grâce et légèreté dans la dis- position des branches et des feuilles, noblesse et force dans l’en- semble se trouvent réunies pour en faire des arbres d'ornement, ce qui n'exclut pas, tant s’en faut, le bon usage qu'on peut en faire au point de vue forestier. Sous ce rapport, à l'avantage des di- mensions se joint la facilité qu'ils ont de croître dans presque tous les sols, d’être rustiques, à l'exception du Cèdre Déodara, qui souf- fre parfois des hivers très-rigoureux; mais il rachète cet inconvé- nient par les qualités de son bois, qui, assure-t-on, sont des plus remarquables. L'espèce qui, au point de vue forestier, semble devoir être la plus avantageuse, est le Cedrus Atlantica, avantage dû au peu de développement que prennent ses branches latérales, ce qui fait d'abord qu'il s'élève plus vite, ensuite que son bois étant moins noueux est par cela même plus propre aux construc- À LIEN PINUS. 381 tions, et surtout, ainsi que je l’ai dit ci-dessus, parce qu’il est moins délicat, qu’il pousse plus vite, et qu’il reprend plus facile- ment lorsqu'on en fait la transplantation. SECTION BB. — PENÉES. IX. Pinus, Linné. — Pin. Pinus, Linn. Gen. éd. 1. Juss. Gen. 414. Zucc. in Endl. Gen. PL. Suppl. II. 26.-Spach, Hist. Vég. phan. XI. 369. End. Syn. Conif. 137. Carr. Tr. gén. Conif. 291. Gord. Pinet, 162. PINI SUBGENUS PEUCE, Griseb. Spicileg. F1. Rumel. II. 347. Fleurs monoïques. Chatons mâles latéraux, groupés à la partie inférieure des nouveaux bourgeons; de là leur disposition en épis. Chatons femelles terminaux, soli- taires ou rassemblés en fascicules. Bractées distinctes avant la floraison , finalement oblitérées. Cônes mürissant la deuxième année, mais persistant souvent sur l'arbre très- longtemps après la dissémination des graines, ne s’ouvrant parfois pas ; à écailles lignescentes ou ligneuses, épaissies sur le dos, au dessus du milieu, plus rarement jusqu’au sommet, en une apophyse ombiliquée, plus ou moins proéminente, souvent pyramidale; quelquefois, mais plus rarement, presque planes ou à peine bombées. Graines ailées ou plus rarement dépourvues d’aile. Branches généralement verticillées. Bourgeons munis d’écailles membraneuses ou scarieuses, très-nombreuses, écartées pendant la foliaison et disposées à la place des feuilles sur toute l'étendue des ra- meaux, portant plus tard à leur aïsselle des bourgeons flo- rifères ou folüfères (les bourgeons foliifères, formés de ramules très-courts, portent des feuilles géminées, ternées 382 | PINUS. ou quinées, réunies dans une gaîne membraneuse), persis- tant pendant plusieurs années. Feuilles demi-cylindriques ou convexes sur une face et concaves sur l’autre lorsqu'elles sont géminées, subtrigones quand elles sont plus nom- breuses, et, dans ce cas, le plus souvent carénées, toujours munies de stomates disposées en nombreuses séries sur l’une et l’autre face. Fibres ligneuses, offrant une ou plus rare- ment deux rangées de pores placés parallèlement aux rayons médullaires. Maturation bisannuelle (1). Caractères des tribus de la section B des Abiétinées. PINÉES. Tribus. Feuilles quinées. Gaines caduques. Cônes sessiles, dres- — sés, ovoides, obtus, s’ouvrant à l’automne....... ... CEMBRA. Feuilles quinées. Gaines caduques. Cônes pédonculés, pendants, fusiformes, s’ouvrant à l'automne. . ..… *.. STROBUS. Feuilles en général quinées. Gaines persistantes. Cônes ne s'ouvrant jamais à l’automne.................%. PSEUDOSTROBUS. Feuilles ternées, rarement et exceptionnellement gémi- nées. Gaines persistantes. parfois écailleuses, peu dé- veloppées , et bientôt à peu pres nulles. Graines ailées. TÆp4. Feuilles ternces ou géminées. Gaînes peu développées, le plus souvent caduques. Graines dépourvues d’aile.. PINEA, Feuilles géminées. Gaïnes persistantes, plus ou moins développées: Graines aïlées #2 20e PINASTER: (1) Tous les Pins ont des fruits bisannuels; tous leurs cônes, en effet, sont à cheval sur deux années. Mais, comme, pendant la première anñée, ils sont très-petits, on ne les remarque souvent pas, de sorte que ceux qui mûü= rissent à l’automne de la deuxième année (septembre et octobre) paraissent être annuels: 5 : PINUS. 389 Trigu I. — CEMBRA. Pnus, sect. CEMBRA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 398. Endl. Syn. Conif. 138. P. D. Dict. univ. d’Hist. nat. X. 198. Carr. Tr. gén. Conif. 292. À : Feuilles géminées. Gaînes courtes, écailleuses, caduques. Cônes ovoïdes, obtus ou déprimés, sessiles, ordinairement dressés, parfois obliques, jamais pendants, à écailles ligneu- ses, subéreuses. Apophyse (1) très-légèrement épaissie au centre, amincie sur les bords. Protubérance (2) terminale, plane, striée-veinée, de là rugueuse. Graines dépourvues d’aile. Maturation bisannuelle (3). ti (1 el 2) On nomme apophyse la partie terminale de l’écaille qui est renflée extérieurement, A peine sensible chez les espèces des sections Sfrobus et Cembra, l’apophyse est au contraire très-développée dans la plupart de celles des autres sections. L’apophyse est toujours surmontée d’une autre partie ordinairement différente d’elle et presque toujours un peu ridée; c’est la pro- tubérance. C’est sur elle que nait le mucron lorsqu'il existe; quelquefois même, lorsque le mucron est très-développé, il absorbe complétement la protubérance et la fait disparaître. Chez les espèces dont l’apophyse existe à peine, comme dans les Sérobus et les Cembra, par exemple, la protu- bérance, peu développée, se trouve rejetée à l'extrémité de l’écaille; dans ce cas l’apophyse ne se déplace pas, mais elle est très-peu développée. (3) 11 n’y a pas de Pins dont les graines mürissent la première année de l'apparition des cônes. Chez ous, les cônes mettent deux années à mûrir; quelques-unes même ne doivent être récoltées qu’au commencement de la troisième année. La première année les cônes se forment sur la jeune pousse; ils sont alors obliquement dressés et placés à l'extrémité d’un pédoncule ramillaire qui est parfois long et grêle, mais qui parfois, au contraire, est tellement court qu'il paraît ne pas exister; la deuxième année, ces cônes prennent souvent la direction contraire, deviennent pendants, et c’est alors qu'ils acquièrent tout leur développement. Mais ce n’est guère que chez les espèces des tribus Sérobus et Cembra que les cônes mürissent à l’automne et qu'ils laissent échapper leurs graines. Ceux de là tribu Sérobus, surtout, soxt dans ce cas, Il pourrait bien en être de même de quelques espèces à 3 feuilles, _ dont le facies a quelque analogie avec celles de la section Sérobus ; telles sont, par exemple, les Pinus Llaveana, cembroides, Fremontiana, etc. Dans le cas où cette hypothèse se réaliserait, il y aurait donc lieu de former une sous- section de ces espèces mixtes: - 384 PINUS. 4. Pinus parviflora, Sieboldt et Zuccarini. Pinus CEm8rA, Thunb. F7. Jap. 274 (excl. syn.). Pinus PARVIFLORA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. II. 27.t. 115. Carr. Man. des PI. L. c. — Tr. gén. Conif. 292. À. Murr. fil. {he Pines and Firs of Japon, Il. fig. {3 à 29, Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 120. Go-sJt-s30, Chin. ‘ Govono-maTsu (c’est-à-dire Pinus pentaphylla), Japon. TsiKA-FUP, Aino. « Arbre médiocre. Ramules couverts d’une écorce cendrée, ar- rondis, marqués de rudiments d’écailles, les plus jeunes hérissés ou couverts de poils courts et bruns. Bourgeons ovales, obtus, formés de petites écailles lancéolées, aiguës, membraneuses, sè- ches, ciliées, écartées l’une de l’autre après le développement du bourgeon, enfin caduques presque jusqu'à la base; les folüifères oblongs, composés de 8-10 écailles ovales-oblongues, obtuses, membraneuses, formant après la pousse du printemps une sorte de gaine cylindrique très-courte, qui entoure la base des feuilles. Feuilles persistant pendant 3 années, raides, la plupart légère- ment arquées ou tordues, aiguës, convexes ou planes sur le dos, à face fortement carénée, trigones, denticulées sur le bord et sur la carène, variant de longueur, sur le mème ramule, entre 18 millim. et 3 centim.; à stomates disposées sur plusieurs rangs le long de la carène, nuls sur le dos. Chatons mâles sessiles; oblongs, situés à la partie inférieure des jeunes ramules, quelquefois plus petits que dans ses congénères, dépassant à peine 10 millim. Étamines-nom- breuses, étroitement imbriquées, à filaments cylindriques, droits. Anthères à 2 loges, s’ouvrant en arrière par une fente longitudi- nale, mucronées; à mucron très-court, obtus. Cônes dressés, ovales-elliptiques, obtus, composés d'environ 20 écailles d’à peine 3 centim. de long. Écailles larges, cunéiformes, suborbiculaires dès la base, arrondies, coriaces et presque ligneuses, de cou- leur cendré-brunâtre, portant 2 graines. Bractées émoussées. Graines ovales ou obovales-elliptiques, obtuses aux deux bouts, semblables à celles de notre Cembra, mais plus grandes. Testa osseux, d’un brun-jaunâtre, glabre. Tunique interne brune, à 8-10 cotylédons courts, linéaires. » (Zucc. L. c.) Dans nos cultures : Branches verticillées, étalées, courtes, à ver- ticilles ordinairement distants, à écorce lisse, gris-cendré ou blan- châtre. Rameaux nombreux, verticillés, relativement grèles; jeunes PINUS. 389 bourgeons pubescents. Feuilles quinées, très-rarement ternées, con- tournées, très-glauques sur les deux faces, brusquement atténuées au sommet en une pointe obtuse. Gaines courtes, très-caduques ; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles longs de 6-8 millim., ovoïdes-coniques, nombreux, alternes autour des jeunes bourgeons, où ils constituent des épis d'environ 6 centim. Habite le nord du Japon, par 35° (L. B.), et s’avance jusque dans les îles Kouriles, par 46° (L. B.). Se trouve aussi sur les pentes du mont Fakone. — Introduit vers 1846. — Très-rustique. Pinus parviflora nana, PINuS PARVIFOLIA, Hort. aliq. FIME-GAJ0-MATSU (c'est-à-dire Pin nain à 5 feuilles), Japon. Branches peu nombreuses, dressées, courtes. Feuilles plus courtes que celles du type. — Plante délicate, peu vigoureuse. Ogserv. D’après M. Sieboldt il y aurait encore au Japon plusieurs variétés de cette espèce. Rien ne prouve même que nous possédions le type, car la plante que l’on cultive en Eu- rope, dont j'ai vu plusieurs échantillons en pleine terre, ne paraît pas devoir acquérir de grandes dimensions, tandis que dans certaines parties du Japon elle forme, dit-on, un grand arbre. J’en ai vu un individu assez fort qui, planté en pleine terre depuis une quinzaine d'années, formait un buisson assez compacte, à branches dressées, rappelant assez exactement, par son port, le Pinus Pumilio. Le cône du P. parviflora figuré par A. Murray fils (4. c.) est tout à fait semblable à celui du P. Cembra; il paraît être - un peu plus petit, tandis que ceux que j'ai reçus de M. Gould Veitch, qui les avait recueillis au Japon, étaient semblables à ceux du P. Sfrobus, mais beaucoup plus petits. 2, Pinus Koraiensis, Sieboldt et Zuccarini. Pinus Srrogus, Thunb. F1. Jap. 275 (excel. syn.). Pinus Koraïensis, Sieb. et Zucc. FT. Jap. IT. 28. t. 116. Endl. Syn. © Conif. 140. Lind]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Carr. Man. des PI. IN. 346. — Tr. gén. Conif. 294. Gord. Pinct. 227. Gardn. Chron. 23 mars et 5 avril 1862. A. Murr. fil., {he Pines and Firs of Japon, p. 1.f. 1 à 12. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 25 386 +. PINUS. D'après Zuccarini : Arbrisseau atteignant 3-4 mètres de hau- teur, à port du précédent (Pinus parviflora), à ramules cendrés brunâtres; les plus jeunes légèrement pubescents, marqués de cicatrices résultant de la chute des feuilles. Feuilles quinées, lon- gues de 8-10 centim., filiformes, aiguës, fortement carénées, tri- gones, à bords et carène denticulés, marquées sur chacun des côtés de bandes très-glauques. Cônes dressés, subsessiles, ovales- cylindriques, obtus, épais, de la grosseur du poing, à écailles nombreuses, largement cunéiformes dès la base, presque rhom- boïdales-aiguës, réfléchies au sommet, coriaces, glabres, lignes- centes, longitudinalement rugueuses, d'un brun-jaunâtre. Graines dépourvues d’aile, grosses, obovales, un peu comprimées, suban- guleuses, presque aussi fortes que celles du P. Cembra, à testa osseux, brun cendré, glabre, à tunique interne brune. Embryon à 11-13 cotylédons. : Habite la Corée, le Kamstchatka, les environs de la baie Saint- Pierre et Saint-Paul, dans l'ile Koraginsk. Cultivé dans les jar- dins du Japon. — Introduit vers 1846. — Très-rustique. Opsery. Plante d’une croissance très-lente, dressée, à facies général assez semblable au Pinus Cembra, dont il pour- rait bien être une forme. — D’après les marins coréens on en mange les graines dans leur pays, de même que, d’après Pallas , on mange en Sibérie celles du P. Cembra. Je dois faire remarquer que le cône figuré par A. Murray fils (2. c.) est fout à fait semblable, comme forme et comme grosseur, à celui du P. Mandschurica, que j'ai eu occasion d'examiner; comme chez ce dernier, celui figuré par A. Murray, indépendamment de ce que l’aspect et les dimensions sont les mêmes, les écailles des cônes sont très-lâchement imbriquées, réfléchies au sommet. Il est donc à peu près certain pour moi que ces deux plantes sont synonymes. J'ajoute même qu'il est également à peu près hors de doute que cette pré- tendue espèce n’est qu'une variété naine du P. Cembra. 3. Pinus Cembra, Zinne. - Pinaster, Bell. Conif. 19. Micheli, Nov. Gen. 223. t. 19. PINUS SYLVESTRIS, ASPECTU PICEÆ, SED FOLIIS PINI, NUCLEIS FRAGILI: BUS, QUEM CERABRUM YOCANT, Cæsalp. de Plant. II. 52. Loi PINUS. 387 Pinus sYLVESTRIS CEMBgO, Matth. Valgris. 102-103. Camerar. Epié. 42. Pinus SYLVESTRIS ALTERA, Dodon. Pempt. 860. PINUS cut OSSICULA FRAGILI PUTAMINE SEU CEMBRO, Bauh. Hist. II. 2e 240. PINUS SYLVESTRIS MONTANA, Ill. Ch. Bauh. Pin. 491. LARIX SEMPERVIRENS, FOLIIS QUINIS, NUCLEIS EDULIBUS, Bréyn. in ÆEphemer. Nat. Cur. 1719.— Cent. VII. — Obs. IT. t. 1. f. 3-5. PINUS SATIVA, CORTICE FISSO, FOLIIS SETOSIS, SUBRIGIDIS, AB UNA THECA quinis, Amann. Ruth. 178. PINUS FOLIIS QUINIS, TRIQUETRIS, Hall. Helv. n° 1659. PINUS FOLIIS QUINIS, CONO ERECTO, NUCE EDULI, Gmel. F1. Sibir. I. 179. Dubam. Arbr. Il. 127. n° 30. t. 32. Pinus CEemBraA, L. Spec. 1419. Du Roi, Harbk. éd. Pott. IT. 69. Willd. Baumz. 212. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 35. t. 23-24. Forb. Pinet. Wob. 69. t. 27. Loud. Arbor. IV. 2274. f. 2188-2192. — Encycl. of Trees, 1016. f. 1902-1905. Link, in Linnæa, V. 513. Ant. Conif. 45. t. 20. Î. 2, Villars, F7. Delph. WI. 806. Allion. Fl, Pedem. II. 179. DC. FT. Fr. 1. 275. Desf. Hist. Arbr. II. 612. Loisel. Nouv. Duham. Y. 248. t. 77. f. 1. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 398. End. Syn. Conif. 141. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 334. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Knight, Syn. Conif. 34. Gaud. F1. Helv. VI. 186. Host. Syn. 523. — F1. Austr. II. 629. Wahlenb. F4. Carp. 309. Baumg. F1. Transylo. II. 304. Pall. F1. Ross. I. 3. t. 2. Ledeb, F1. AUL. IV. 200. Carr. Man. des PI. IV. 346. — Tr. gén. Conif. 295. _ Gôrd. Pinet. 219. — Suppl. 67. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 122. Maximow. Primit. Fl. Amur. 262. Pinus MoNTANA, Lam. Fl. Fr. TI. 651. Pinus CEMBRA communis, Endl. L. c. Pinus CEMBRA vuLéARis, Clairville, ex Endl. . c. Pinus CEMBRA HeLvETicA, Clairville, {. c. Loddig. Cat. 1836. Pinus APnernousiy, Loud. Encycl. of Trees, 1016. CEMBRA, CEMBROT, TINIER, etc. Arbre atteignant 20-25 mètres de hauteur, mais d'une crois- sance très-lente, formant une pyramide très-compacte. Écorce d’un vert mat, unie, plus tard épaisse et fendillée ; celle des jeunes bourgeons couverte d’un duvet lanugineux, roux. Branches dres- sées, plus rarement défléchies, relevées au sommet. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles quinées, longues de 6-10 centim., triquètres, très-glauques sur les deux faces, les plus aiguës sou- vent contournées, finement serrulées sur les bords; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles oblongs, cylindriques, . rose-violacé, à bractées obtuses, brunes, luisantes, scarieuses 388 PINUS. sur les bords. Chatons femelles agrégés. Cônes dressés, ovales- oblongs, obtus, violacés verdâtres, puis roux, résineux, longs de 6-8 centim. Écailles lâchement imbriquées ; apophyse légèrement épaissie, souvent striée ou rugueuse comme dans les Sérobus, à bords légèrement réfléchis à la maturité; protubérance lan- céolée, Graines dépourvues d’aile, comestibles, obovales, légere- ment anguleuses, aiguës à la base, très-obtuses, arrondies au sommet, quelquefois un peu gibbeuses, à testa osseux, épais, à amande douce. Habite les Alpes de Provence et du Dauphiné; celles de la Styrie, de l’Autriche ; il croît épars sur le mont Cenis. Il habite également les vallées inférieures et subalpines des Carpathes; la Transylvanie subalpine , la chaine de l'Oural, toute la Sibérie boréale et al- pine, les montagnes de l’Altaï, etc. La forme naine (Puwza) est trèes-commune en Sibérie, au-delà de la Léna, et dans le Kamt- schatka. Cette dernière , d'après certains auteurs, se trouverait aussi au Japon, notamment dans les îles Kouriles, ce qui tend à confirmer ce que j'ai dit : que « le Pinus Aoraiensis est le même que le P. Cembra Sibirica, qui, tres-probablement, est le mème que le P. Mandschurica. » Pinus Cembra pumila, Pall. F/. Ross. t. 2. f. E. F. G. H. End. /. c. Carr. Tr. gén. Conif. 296. . Pinus PrGeMæA, Fisch. Mss. Pinus CEMBRA FRUTICOSA, Griseb. Reis. Ind. Roumel. II. 189-191. Pinus CemBrA PYGMÆA, Loud. Encycl. of Trees, 1016. Gord. Pinet. 220. non Carr. nec Hort. plurim. (excl. syn. Griseb.). Pinus CEMBRA NANA, Hort. Pinus HUMISTRATA, Madden, ex Gord. Z, c. Pinus CemBra Sisirica, Loud. Z. c. Spach, His. Vég. phan. XI. 399. (2) Pinus Manosaurica, Ruppr. in Maak. Arbrisseau buissonneux, droit, atteignant 2-4 metres de hau- teur lorsqu'il croit dans des lieux abrités; diffus, couché, dé- primé lorsqu'il croit dans des localités froides et élevées où il est exposé à la violence des vents. OssErv. Il est difficile d'expliquer les dimensions de 100 pieds de hauteur que M. Gordon accorde si généreuse- ment à cette forme frés-naine, souvent arbuscule. Cela est | d'autant plus surprenant que presque jamais l’on n’a vu de j PINUS. 389- Pinus Cembra, même placé dans les meilleures conditions, atteindre cette hauteur. : Je ferai aussi remarquer que M. Gordon a commis une autre erreur plus grave encore en rapportant comme syno- nyme du P. Cembra pygmæa, Loud., le P. Peuce, Griseb. En effet, celui-ci, trés-voisin du P. excelsa, appartient à la section Sérobus. J'ajoute même qu’il n’est guère douteux, ainsi que je l’ai dit ci-dessus, que le P. Cembra pumila soit le même que les P. Koraiensis et Mandschurica. Pinus Cembra pygmæa, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 271. Petit arbuste atteignant rarement 40 centim. de hauteur. Bran- ches courtes et très-crêles , diffuses, étalées ou défléchies. Feuilles courtes, ténues, chiffonnées, 1. en longueur. C'est à tort qu'on confond Geite variété avec le Pinus pygmaæxa, Fisch., variété locale et peut-être naine à cause des conditions dans sols ellercrois le p: Leu e pygmaæa, Hort., est une variété née dans les res. Pinus Cembra monophylla ; Carr, Man. des PI. IN, 347. — Tr. gén. Conif. 297. Arbuste nain , peu vigoureux, d’une croissance très-lente , re- marquable par ses feuilles qui, d’abord soudées dans toute leur longueur, ne se séparent que lentement, en commençant par le sommet, Cette variété, qui n’est pas constante, reprend ses carac- tères normaux lorsque les plantes deviennent vigoureuses. Pinus Cembra viridis, /Zort. Variété distincte par ses feuilles complétement vertes, OBserv. Le Pinus Cembra est susceptible, comme toutes les autres espèces, de présenter des différences dans le port. Au lieu de la forme pyramidale qu’il a le plus généralement, il a parfois une tête ovoïde, surbaïissée ou très-arrondie; j'en connais un qui, haut d'environ 8 mètres, a presque la forme d’un P. Pinea. Cet arbre, planté dans les pépinières de Trianon, donne depuis plusieurs années de bonnes graines. : 390 PINUS. à Pinus Cembra Mandschurica, Pinus Manpsaurica, Ruppr. in Maak. ex Maximow. /. c. Gord. Pinet. Suppl. 69. Maximow., Primit. Fl. Amur. 263. Pinus CEMBRA EXCELSA, Maximow. /. c. Pinus CemgrA-Baume, Reg. et Maximow., ex Maximow. L. c. Arbre à végétation lente comme celle du Pinus Cembra, dont il a tous les caractères de port et de facies. Branches subdressées, courtes, à écorce gris-cendré ou vert pâle, lisse et unie comme celle du P. Cembra ; celle des jeunes bourgeons est d’un rouge ferru- gineux, légèrement tomenteuse; coussinets ronds, un peu saillants. Gaïnes écailleuses, courtes, excessivement caduques. Feuilles quinées , dressées , fortement triquètres et scabres par de fortes serratures, longues de 6-10 centim., très-slauques, argentées sur les deux faces, très-courtement acuminées au sommet. Cônes résineux, longs d'environ 12-15 centim.., larges de 6-7, dressés, régulièrement atténués au sommet, obtus. Écailles dures, fragiles, même lors- qu’elles sont sèches , d’un jaune roux, très-lâchement imbriquées, écartées et même révolutées au sommet, elliptiques , atténuées à la base, puis rétrécies à la partie supérieure, qui est légèrement courbée comme chez le P. Ayacahuite; apophyse à peine saillante, un peu épaissie vers le milieu, très-amincie sur les bords ; protu- bérance terminale très-petite ou presque nulle. Graines dépour- vues d’aile, assez grosses, d’un roux fauve ou brunâtre, très- courtement obtuses, arrondies , comestibles. Habite dans la Mandchourie. — Introduit en 1862. — Très- rustique. + Ogserv. Cette espèce est très-voisine du Pinus Cembra par son port et par sa végétation, mais elle s’en éloigne par la forme de son cône. D'une croissance très-lente, elle n’est pro- bablement autre que le P. Koraiensis. Espèces mal connues. 4. Pinus Shasta. Pinus FLExILIS, Torrey, ex Gord. Pinet. 224 ([?] non Wisliz.). D’après M. Gordon : Petit arbre de 12-15 mètres de hauteur sur environ 30 centim. de diamètre. Branches horizontales, très- fortes et très-tordues. Feuilles quinées , parfois géminées, ternées | PINUS. 391 et quaternées sur le même rameau , courtes, fortes, raides, cour- bées ou contournées, à pointe obtuse, entières, fortement cana- liculées sur la face intérieure, longues d'environ 3 centim. sur les plantes adultes. Gaïnes composées d’écailles lâches, longues, mem- braneuses, très-promptement caduques. Cônes ovales, arrondis à la base, longs de 5-6 centim. , larges d'environ 4, très-résineux. Écailles à apophyse très-saillante, fortement pyramidale, carénée transversalement et terminée en une cicatrice large et recourbée. Graines grosses , ovales, dépourvues d'aile. Habite très-abondamment dans le nord du Mexique, en Cali- fornie, principalement sur les montagnes Shasta. OBsEry. Cette espèce, d’après M. Gordon, varie énormé- ment par son aspect et par ses dimensions suivant le lieu et les conditions dans lesquelles elle croît. M. Jeffrey la rencon- tra sur une montagne près du fort Hope, sur la rivière Fraser. Il la trouva aussi sur les monts Shasta, où elle est très-abon- dante, à une altitude de 2,500 à 3,600 mètres, mais où elle s'élève jusqu'à 4,500 mètres; mais alors, au lieu de former un petit arbre d’environ 12 mètres, ainsi qu’on le trouve au bas de la montagne, il diminue graduellement de taille à mesure qu’on s'élève, de sorte qu’aux dernières limites il ne forme plus qu'un petit arbuste d’environ 4 mètre, d’une forme tabulaire (élargi déprimé), et tellement dense qu’on pourrait marcher dessus. Bien qu’il soit assez probable que le Pinus flexilis, Torr., qu'a décrit M. Gordon et dont je viens de rapporter la des- cription, est le même que celui dont a parlé Wislizenus, et dont j'ai aussi parlé, soit dans la Revue horticole, soit dans la première édition de mon Traité général des Conifères, je n’ose cependant les réunir, à cause de certains caractères très-dif- férents que, d’après les descriptions qu’on en a faites, ces espèces présenteraient. J'aime mieux attendre et laisser au temps et aux observations le soin d’éclairer cette question, et me borner à rapporter ce que j'en sais, en le faisant suivre de quelques observations. C’est à cause de cela et pour éviter les complications que j’ai donné un nom spécifique différent à l’espèce dont a parlé M. Gordon. 392 PINUS. 5. Pinus flexilis, Wis/izenus. Pinus FLExILIS, Wisliz. Mem. of a tour in north Mexico, 1846-1847. p. 89. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc, V. 220. Carr. Rev. hort. 1854. p. 228. — Tr. gén. Conif. 310. Nutt. Sylv. North Amer. II. 167. pl. 112. Torr. and Jam. in Longs Exped. Ann. Lyc. New- York, Il. 249. ex Nutt. [. c. . Pinus LAMBERTIANA 6 BREVIFOLIA, Hook. ex Nutt. Z. c. AMERICAN CEMBRA, PINE. «Feuilles quinées, scarieuses, raides, non serrulées. Cônes cylindriques, pendants, assez semblables à ceux du Pinus Strobus, mais à graines comestibles. » Wisuz. L. c. = D’après Nuttal : Arbre d’environ 15 mètres de hauteur, à cime largement arrondie, à écorce lisse, gris-cendré, à peu près comme celle du P. Strobus, remarquable par la flexibilité de ses bran- ches qui sont chargées de feuilles au sommet. Feuilles quinées dans des gaines très-courtes, raides, non serrulées, trian- gulaires et glauques sur les côtés internes. Anthères termi- nées par une petite crète bifide ou trifide. Jeunes cônes ovales, acuminés, verdâtres et lisses, exsudant à la pointe des écailles une résine claire, assez liquide. Cônes adultes plus ovales , à écailles ligneuses, du double de la longueur des graines, qui sont presque aussi grandes que des Pois (wick are as large nearly as Peas) et dépourvues d’aile, excepté dans le jeune âge (except in an early stage); les écaïlles, terminées par une sorte d’apophyse élevée , sont très-développées à la base du cône , maïs non mu- cronées, surtout chez celles qui sont glacées (bué have no prickles). Graines comestibles, agréables, recherchées par les indigènes ainsi que par les chasseurs qui fréquentent ces parages. Habite les parties subalpines des montagnes Rocheuses, près de la région des froids perpétuels, ainsi que dansles parties appelées « Black Hills, » où il a été trouvé par Nuttal, et dans plusieurs autres localités de cette contrée montagneuse. OBsERv. À ce qui précède, et qui est à peu près la repro- duction de ce qu’a dit Nuttal, cet auteur ajoute que cette espèce est tellement voisine du Pinus Cembra que pendant longtemps il l’a considérée comme une variété de ce dernier, dont il est, dit-il, différent par ses feuilles plus courtes, lis- PINUS. 393 ses, tandis que celles du P. Cembra sont serrulées. Il dit encore que les graines du P. Cembra sont probablement aussi plus grosses (the nut in Cembra is also probably larger). A ceci j'ajoute que, d’après la figure que donne Nuttal, le P. flexilis parait avoir quelque rapportavec ce qu’on trouve dans les cultures sous le nom de P. parviflora, et que le cône qu'il a représenté, qui a un peu plus de 3 eentim. de diamètre sur 7 environ de longueur, est droit, atténué au sommet. Quant aux graines, elles paraissent oblongues, très-atténuées à la base. ; Les graines du P. flexilis que j'ai eu occasion d'étudier étaient subelliptiques, parfois obovales, plus ou moins atté- nuées aux deux bouts, longues de 8-10 millim., larges d'environ 6, et épaisses de 4-5, à testa très-dur, roux- fauve, uni, plus rarement côtelé. Les jeunes plantules issues de ces graines m'ont fourni les caractères suivants : Tigelle grosse, robuste, courte {à peine 2 centim.), d’un vert pâle, glaucescent. Cotylédons 7-8, fortement trigones, d’environ 26-30 millim., très-glauques, atténués au sommet en une pointe courte. Plante très-distincte. Mais, ces graines m’étant parvenues sans indication précise d’origine, on peut se demander si elles appartiennent à l’es- pèce décrite par Wislizenus, ou bien à celle de Torrey, en supposant qu'il y ait là deux espèces, ce que pourtant je ne crois pas. Je ferai aussi remarquer que c’est au P. flexilis, Wisliz., que, d’après Nuttal (/. c. page 169), il faudrait rapporter le P. Lambertiana brevifolia, Hook., duquel cet auteur a dit : « Variété voisine trouvée par M. Drummond dans les si- tuations très-élevées des montagnes Rocheuses, près de Height of Land, où il atteint environ 15 mètres de hauteur. Les feuilles sont cependant beaucoup plus courtes (environ 5 centim.) et plus raides. Cette espèce a beaucoup d’affinité avec le P. Cembra d'Europe. Aucun cône n'existe dans les collections.» F1. Bor. Amer., T1, 162. | _ Les Jeunes plantes que l’on rencontre dans le commerce sous le nom de P. flexilis ont 5 feuilles dans chaque gaîné; elles ressemblent beaucoup au LP. excelsa. 394 PINUS. TriBu IT. — STROBUS. Pnus, sect. SrRoBus, Spach, Hist.Vég. phan. XI. 394. End. Syn.Conif. 145. P.D. Dict. univ. d’Hist. nat. X.197. Carr. Tr. gén. Conif. 300. Feuilles quinées. Gaînes courtes, écailleuses, très-cadu- ques. Cônes placés à l'extrémité de bourgeons longs, grêles, pendants (1), fusiformes, cylindriques, atténués au sommet, à écailles lâchement appliquées, s’ouvrant à l’automne pour laisser échapper les graines. Apophyse légèrement épaissie, amincie sur les bords. Protubérance terminale, obtuse, ru- gueuse ou un peu ridée, droite, plus rarement légèrement réfléchie. Graines ailées. 6. Pinus Peuce, Grisebach. Pixus Peuce, Griseb. Spicileg. FL. Rumel. II. 349. Endl. Syn. Conif. 144 (exel. syn. Cembra fruticosa). Carr. Tr. gén. Conif. 299 (exel. syn. Cembra fruticosa). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 126. Carr. Rev. hort. 1864. p. 259. Arbre pouvant atteindre 10-15 mètres de hauteur, formant une pyramide largement conique , quelquefois tortueux lorsqu'il est exposé aux grands vents, quelquefois même rabougri et tout petit lorsqu'il arrive à sa dernière limite de végétation. Port à peu près semblable à celui du Pinus excelsa. Gaïnes caduques. Feuilles quinées, souvent un peu plus courtes que celles du P. excelsa, mais ayant les mèmes caractères. Cûnes d’abord dressés, puis pendants, à peu près semblables à ceux du P. excelsa, mais (1) Chez toutes les espèces de Pins, les cônes ne sont jamais pendants qu'après un temps plus ou moins long après qu'ils sont apparus. Lorsqu'ils se montrent ils sont toujours dressés. Mais, dans les espèces appartenant à la section Sfrobus, comme les cônes sont placés à l’extrémité de ramilles pé- donculaires assez longues et gréles, ces ramilles se réfléchissent par le poids des cônes, et ceux-ci, alors, sont bientôt tout à fait pendants. Cette particularité se retrouve également dans quelques espèces appartenant aux autres sections ; dans ce cas elle est déterminée soit par le poids des cônes, soit par une force particulière de la végétation. PINUS. 395 cependant un peu plus courts et plus petits, mürissant comme eux à l'automne de la deuxième année. Il en est de même des graines; celles-ci ne présentent que très-peu de différence avec celles du P. excelsa. Voïci les caractères que m'ont fournis de très-jeunes plantes provenant de semis que j'avais faits : Tigelle élancée, verte; cotylédons 8, parfois 10, courts, un peu chagrinés, tourmentés. Habite, dans la Macédoine centrale, le mont Perystère, où il s'élève jusqu’à 1,800 mètres d'altitude. — Introduit de graines en 1864. — Très-rustique. OBsEry. Les échantillons de branches et de cônes authen- tiques que j’ai été à même d’étudier m'ont convaincu que le Pinus Peuce est très-voisin du Pinus excelsa, dont il n’est pro- bablement qu’une forme plus naine, à laquelle j'ai cependant cru devoir conserver le qualificatif Peuce. Les jeunes plantes de cette espèce que je possède sont plus délicates que celles du P. excelsa, placées dans les mêmes conditions. Elles sont plus ténues dans toutes leurs parties, un peu plus petites, plus contournées et plus dif- fuses. Elles croissent aussi beaucoup plus lentement. Je ferai aussi observer que Grisebach, dans la description qu’il donne de son P, Peuce, lui accorde une aile rudimen- taire (1 millim. environ), tandis que, dans les échantillons : authentiques qui ont été envoyés du mont Perystère, et que j'ai eus sous les yeux, les graines étaient longuement ailées. Y aurait-il, croissant dans le même lieu, plusieurs variétés, ou bien le fait signalé par Grisebach serait-il accidentel, ou bien encore serait-il le produit d’un échantillon incomplet? Les deux hypothèses sont possibles. Afin de faciliter les recherches et la vérification, je vais rapporter ce qu'a dit Grisebach du P. Peuce. « Arbre atteignant 10-14 mètres de hauteur, quelquefois tor- tueux comme le P. Pumilio; dans les régions montagneuses il n'excède pas 150. Branches couvertes d’une écorce brune, un peu rugueuse , marquées de cicatrices transversales, ova- les, un peu déprimées. Ramules cylindriques, très-garnis de feuilles, lisses, brunâtres, très-glabres. Gaëne composée d’é- cailles caduques, oblongues-linéaires, subaiïguës, glabres, scarieuses, inégales, d’environ 11-13 millim. Feuilles d’un 396 PINUS. vert gai, raides, légèrement dressées, de 5-8 centim. de lon- gueur, très-étroites, subaiguës, canaliculées en dessus, tri- quètres, à carène très-proéminente en dessous, légèrement scabres sur les bords... Cônes presque sessiles à la maturité, dressés (1), d’un vert jaunâtre, légèrement atténués vers le sommet, obtus aux deux extrémités, de 8-10 centim. de lon- gueur sur environ 3 de diamètre; à écailles très-larges, em- brassant presque le tiers de la périphérie, arrondies, sillon- nées, un peu rugueuses de la base au sommet, luisantes, étalées, amincies, membraneuses sur les bords, très-obtuses au sommet, décurrentes à la base. Apophyse transversale, lancéolée, légèrement déprimée, presque tronquée. Bractées membraneuses, adnées aux écailles. Graines entourées d’une aile rudimentaire très-courte (1 millim. au plus), jaune- cendré, ovoïdes-oblongues ou obtuses aux deux extrémités, de 7 millim. de longueur sur 3-5 de largueur. Tesfa ligneux, fragile; membrane interne mince. » (Grisebach, /. c.) Cette description semble démontrer d’une manière presque certaine ou qu’il y a eu confusion, ou bien encore, ainsi que je lai dit plus haut, qu’il y a dans cette partie de l’Asie plu- sieurs formes voisines, et que parmi elles il s’en trouverait d’intermédiaires entre la section Cembra et la section Sérobus. En effet, par les graines ailées (bien que très-courtement } dorit a parlé Grisebach, la sorte qui nous occupe devrait ren- trer dans les Sérobus, tandis que, par la forme et la position des cônes, elle appartiendrait aux Cembra. Le temps et de nouvelles observations pourront seuls éclairer cette question. Ce qui ne peut laisser aucun doute, c’est que les échantillons authentiques que j'ai reçus rentrent dans la section des Sfrobus et sont très-voisins du P. excelsa. Les graines de P. Peuce, que j'ai eu occasion d’examiner m'ont paru aussi très-voisines de celles du P. excelsa. Mais, je le répète, les jeunes plantes diffèrent chez les deux espèces; (1) Il me paraît douteux que cette indication de « cônes pendants » soit exacte; elle vient probablement de ce que Grisebach n’a vu les cônes sur les arbres que lorsqu'ils étaient encore jeunes. Ceux que j'ai vus, sur des échantillons envoyés de la Macédoine, étaient pendants. PINUS. 397 bre celles du P. Peuce sont surtout plus délicates et plus buisson- neuses, et leur croissance est aussi beaucoup plus lente. 7. Pinus excelsa, Wallich. Pinus Srrogus, Hamilt. Account. of Nepal. 83. Pinus CuyLLa, Lodd. Cat. 1836. p. 50. Pinus Dicxsonrt, Horé. Pinus ExcELsA, Wall. Mss. Don, in Lamb. Pinet. éd. 2. I. 40. t. 26. Wall. List. n° 6059. — Plant. 4s. rar. HI. 1. t. 201. Forb. Pinet. Wob. 75. t, 29. Loud. Arbor. IV. 2285. f. 2197-2202. Link, in Lin- næ@, XN. 515. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 396. Ant. Conif. 42. t. 20. f. 1. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846. p. 184. Endl. Syn. Conif. 145. Knight, Syn. Conif. 34, Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. IV. 347. — Tr. gén. Conif. 300. Gord. Pinet. 222. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 90.7. E. Nelson, Pinac. 111. Pinus SrroBus ExCELSsA, Loud. Encycl. of Trees, 1022. f. 1915 à 1918. Pinus STROBUS ARGENTEA, AHort. Pinus STROBUS PENDULA, Hort. aliq. Pinus PENDULA, Griffith, Mss. Pinus NepALEnsis, De Chambr. Tr. pral. Arbr. résin. 349. PIN PLEUREUR. Karz, KAgeL, LEEM, YaRI, Himal. Grand et bel arbre atteignant 40 mètres et plus de hauteur, à x écorce lisse, gris-cendré. Branches verticillées, relativement courtes, horizontales, parfois subdressées. Rameaux verticillés. Feuilles quinées, longues de 10-15 centim., triquètres, glau- ques-argentées sur les deux côtés, tombantes, vertes et arrondies sur l’autre face, denticulées sur les bords, ramassées surtout au sommet des rameaux de l’année, où elles forment des sortes de _houpes assez compactes ; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles s'épanouissant vers le 15 mai, blanchâtres, cylin- drico-coniques , courts, réunis en un faisceau très-dense à la base des jeunes bourgeons. Chatons femelles se montrant en avril à l'extrémité des jeunes rameaux de l’année précédente, d’abord dressés, solitaires ou agrégés par 2-3, d’un rose violacé à l’époque de la fécondation. Cônes d'abord obliquement dressés, puis pen- dants, fusiformes, souvent très-résineux, longs de 12-16 centim. sur environ 5 de diamètre, atténués, obtus au sommet, mürissant en septembre-octobre de la deuxième année de leur apparition et s’ouvrant alors pour laisser tomber les graines. Écailles làchement imbriquées, d’un vert violacé ; apophyse très-légèrement épaissie nn 398 PINUS. sur le milieu, amincies vers les bords, de nature un peu suhéreuse, présentant souvent des rugosités longitudinales. Graines longues de 10 millim., larges d'environ 7, elliptiques, comprimées, à testa osseux, luisant, élargi et formant autour de la graine une sorte d’ourlet ; à aile longue de 2 centim., large de 8-10 millim., soli- dement fixée à la graine. Tigelle élancée, assez robuste, atteignant jusqu'à 6 centim. et plus de longueur. Cotylédons 6-14, le plus souvent 10-12, tourmentés, très-étroitement trigones, longs de 30-35 millim. Habite la chaine sud-ouest de l'Himalaya, le Boutan, diverses parties du Népaul; s'élevant parfois jusqu'à 3,500 mètres au-dessus de la mer, où, mélangé au Pinus longifolia et au Picea Mo- rinda, ils constituent la plupart des forêts. — Introduit en 1823. — Très-rustique. Pinus excelsa monophrylla, Feuilles quinées, réunies et accolées, paraissant alors n’en former qu’une. Cette variété provient d’une modification qui s’est produite sur un individu âgé de 3 ans, qui, jusque-là, n'avait présenté rien d'anormal. — Est assez constante. OBserv. Le Pinus excelsa, appelé dans l’Inde le Roi des Pins, réunit, on peut le dire, les deux qualités essentielles : un port majestueux et un bois d'excellente qualité. Un autre avantage qu’il présente, c’est d’être peu délicat et de venir à peu près partout, — relativement bien, c’est entendu, — et, jusqu’à présent, de n'être point attaqué par les Scolytes, comme l’est le Pin du Lord (P. Strobus), espèce qui en est voisine et avec laquelle on l’a longtemps confondu, bien qu'il soit très-différent. Cette confusion explique les noms de P. Strobus excelsa, P. Strobus pendula, P. Strobus argentea, sous lesquels on le désigne encore quelquefois. S. Pinus Strobus, Zinné. Pinus VIRGINIANA, CONIS LONGIS, NON UT IN YULGARI ECHINATIS, Plukn, Almag. 297. PiNUS AMERICANA, QUINIS EX UNO FOLLICULO SETIS, LONGIS , TENUIBUS, TRIQUETRIS, AD UNUM ANGULUM PER TOTAM LONGITUDINEM MINUTIS- SIMIS, CRENIS ASPERATIS, Plukn. Amalih;: 171, PINUS. | 399 LARIX CANADENSIS, LONGISSIMO FOLIO, Tourn. Znsl. 586. PINUS FOLIIS LONGISSIMIS, EX UNA THECA QUINIS, THE WHITE PINE NOSTRATIBUS, Colden. Novebor, n° 229. in Act. Upsal. 1743. Pinus CANADENSIS QUINQUEFOLIA, FLORIBUS ALBIS, CONIS OBLONGIS, PENDULIS , SQUAMIS ABIETI FERE SIMILIBUS, Duham. Arbr. II. 197. PINUS FOLIIS QUINIS, MARGINE SCABRIS, CORTICE LÆVI, Gronow. Virgin. 152. Pinus Srrogus, L. Spec. 1419. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 78. Wan- genheim, Beitr. I. t. 1. f. 1, Marsh. 4rb. Amer. II. 205. Mich. fil. Arb. for. I. 303. t. 10. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 37. t. 25. Forb. Pinet. Wob. 83. Loud. Arbor. IV. 2280. f. 2193-2196. — ÆEncycl. of Trees, 1018. f. 1906-1908. Link, ën Linnæa, XN. 515. Desf. Hist. Arbr. Il. 612. Loisel. Nouv. Duhum. V. 249. t. 76. Ant. Conif. 43. t. 20. f. 3. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 394. Endl. Syn. Conif. 146. Knight, Syn. Conif. 34. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 962. pl. 4-5. f. 8. Nutt. Sylv. North Amer. II. 176. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 92. J. E. Nelson, Pinac. 130. Hook. F{. Bor. Amer. Il. 161. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. IN. 347. — Tr. gén. Conif. 302. Gord. Pinet. 239. Pix pu Lorp, Pin pu corp WeyMoutx, Franc. = Arbre atteignant 40 mètres de hauteur sur 4" 50 de diamètre lorsqu'il est placé dans de bonnes conditions. Écorce d’un vert- oris , cendrée, luisante, plus tard rugueuse et longitudinalement fendillée, épaisse. Branches verticillées, étalées, relativement courtes et grèles, excepté lorsque les arbres, isolés et très-aérés, sont vigoureux. Gaines courtes, écailleuses, très-caduques. Feuilles quinées, triquètres , longues de 6-8 centim., beaucoup plus ténues et moins glauques que celles du Pènus excelsa. Chatons mâles réunis par 10-20, paraissant vers le commencement de mai. Cônes pédonculés, solitaires, ou plus souvent réunis par 2-3 à lextrémité de courts ramules, très-résineux, fusiformes, d’abord subdressés, puis pendants, ordinairement arqués, longs de 10-16 centim., larges d'environ 25 millim., cylindriques, acuminés et presque pointus au sommet, d'un vert herbacé, puis roux- brunâtre. Graines ellipsoides, légèrement comprimées, longues de 5-6 millim., surmontées d'une aile très-mince, striée, d'environ 12 millim. de longueur. Embryon à 7-9 cotylédons, non à 6, comme l’a dit Endlicher. Habite les États-Unis en-decà du fleuve Mississipi, près du lac Saint-Jean , jusqu'aux monts Alleghanys ; très-abondant dans les sols gras, le long des ruisseaux, ou dans les endroits fangeux. — Introduit en 1705. — Très-rustique. 400 . PINUS. Pinus Strobus nana, Jort. Carr. Tr. gén. Conif. 302. Pinus SrroBus comPpressus, Booth, ex Knight, Syn. Conif. 34. Loud. Encycl. of Trees, 1018. Pnus Srrogus nova, Lodd. ex Knight, L. c. Pinus STROBUS BREYIFOLIA, Loud. Z. c. Arbuste buissonneux, pyramidal. Feuilles un peu plus courtes que celles de l'espèce. — Variété peu distincte. Pinus Strobus umbraculifera, Aort. Carr. Tr. gén. Conif. 304. Pinus STROBUS TABULÆFORMIS, Hort. aliq. Petit arbuste buissonneux, compacte, à branches courtes, grèles et très-rapprochées. Feuilles courtes, inégales. Finus Strobus viridis. Branches courtes , relativement grêles. Feuilles ténues, complé- tement vertes. Pinus Strobus nivea. Pinus nivEA, Booth ex Knight, Syn. Conif. 34. Carr. Tr. gén. Conif. 305. Pinus STroBus ALBA, Loud. Encycl. of Trees, L. c. PINUS STROBUS ARGENTEA, Hort. Branches étalées et grèles, irrégulières, souvent défléchies, parfois subdressées, mais alors plus vigoureuses. Feuilles longues de 3-5 centim., contournées ou chiffonnées, marquées sur deux faces de lignes très-glauques, parfois farinacées ou blanc de neige (d’où son nom niveau). — Lorsque les plants poussent vigoureuse- ment les feuilles deviennent plus longues et elles sont alors semblables à celles du Pinus Strobus, dont très-probablement le P. Strobus nivea est une forme, peut-être mème un accident. — Se rencontre, dit-on, aux États-Unis. Pinus Strobus variegata, Æort. Feuilles les unes panachées de jaune, les autres vertes. — Variété peu distincte et peu constante. i Pinus Strobus aurea, //ort. Feuilles panachées de jaune. Rameaux à écorce souvent striée jaune. d PINUS. 401 OBserv. Les cônes du Pinus Stlrobus müûrissent dès la fin d'août ; la récolte doit en être faite en octobre, car les écailles s’ouvrent promptement pour laisser échapper les graines. Cette espèce, désignée chez nous par les noms de Pin du Lord, Pin dulord Weymouth, est assez généralement connue au Canada et aux États-Unis sous celui de Pin blanc, qu’elle doit à la couleur de son bois, qui est tendre, léger, peu chargé de nœuds, facile à travailler, pauvre en aubier, d’une assez longue durée, surtout quand on a soin d’enlever l’écorce aus- sitôt que les arbres sont abattus. Le P. Strobus recherche surtout les lieux humides et même les terrains tourbeux, mais où l’eau n’est cependant ni stag- nante, ni assez abondante pour submerger entièrement ses racines. Cette espèce est, en général, délicate; il y a peu de locali- tés qui semblent lui convenir; de plus, depuis quelques an- nées, elle est fréquemment attaquée par les Scolytes, qui en détruisent tous les bourgeons. 9. Pinus monticola, Douglas. e_ ‘ Pinus NIVEA, Hort. aliq. non Booth. Pinus STROBUS MonTIcoLA, Nutt. Sylv. North Amer. IT. 177. Pinus MonTicoLA, Dougl. Mss. Lamb. Pinet. éd. 2. III. t. 67. Forb. Pinet. Wob. 81. t. 31. Loud. Arbor. IV. 2291. f. 2208-2209. — Encycl. of Trees, 1021. f. 1913-1914. Ant. Conif. 40. t. 18. f. 3. Endi. Syn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PL, IV. 347. — Tr. gén. Conif. 305. Gord. Pinet. 233 (excl. syn. Hort.). Arbre élancé, atteignant jusqu’à 30 mètres et plus de hauteur sur environ 50 à 60 centim. de diamètre. Écorce lisse, gris-cendré ou brunâtre. Branches dressées ou étalées, très-assurgentes, rare- ment défléchies; jeunes bourgeons tomenteux-ferrugineux. Gaines courtes, à écailles scarieuses, minces, très-caduques. Feuilles quinées , carénées, triquètres, très-glauques, dressées le long des rameaux , plus grosses et un peu plus courtes que celles du Pinus Strobus ; coussinets peu saillants, non décurrents. Cônes pédon- culés, souvent agrégés , réfléchis, longs de 12-18 centim., larges TRAITÉ DES CONIFÈRES, 26 EE 7% FPE AC E at 402 PINUS. d'environ 3, fusiformes, souvent un peu arqués, atténués aux deux bouts, mais surtout au sommet, qui est presque pointu. Écailles à apophyse à peine épaissie au centre, amincie vers les bords; protubérance terminale petite, rugueuse, comme un peu mucronée. Habite, dans le nord-ouest de l'Amérique (la Californie), les montagnes de la Columbia et aux environs du fleuve Spokan. — Introduit en 1831. — Très-rustique. Osserv. Le Pinus monticola a besoin, pour croître, d’un air vif; aussi ne vient-il pas à Paris. Les jeunes plants sur- tout, dont la croissance est du reste très-lente, sont presque toujours rabougris et buissonneux. 10. Pinus Ayacahuite, Zhrenberg. Pinus AYACAHUITE, C. Ehrenb. Mss. Schlecht. in Linnæa, XII, 492. Loud. Encycl. of Trees, 1023. f. 1919-1921. Ant. Conif. 47. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 397. End. Syn. Conif. 149. Knight, Syn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. IV. 348.— Tr. gén. Conif. 306. Gord. Pinet. 216. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 96. . TABLAS, AYACAHUITE, Mexic. Grand arbre, atteignant 30 mètres et plus de hauteur sur 1 mètre à 1" 30 de diamètre , très-semblable au Pinus excelsa par son port, à écorce vert-pâle ou gris-cendré, lisse. Branches subdressées, puis étalées ou défléchies. Jeunes bourgeons couverts de poils roux ferrugineux. Feuilles quinées, triquètres , flasques , tombantes, longues d'environ 12 centim., ténues, glauques ou glaucescentes, serrulées sur les bords; coussinets à peine saillants, légèrement décurrents. Cônes pendants, arqués, sensiblement et régulièrement atténués dès la base, longs d'environ 18-20 centim., larges de 5-6 à la base. Écailles larges, de nature spon- gieuse , souvent sillonnées longitudinalement ; apophyse un peu épaissie vers le centre de l’écaille et s’amincissant vers les bords ; protubérance terminale ordinairement réfléchie , obtuse, brunà- tre. Graines obovales, comprimées, à tégument brun, marquées parfois de lignes plus foncées. Aïle longue d’environ 25 millim., large de 10, obliquement tronquée. Embryon à 10-13, le plus souvent 12, cotylédons. PINUS. 403 Habite, au Mexique , les provinces de Chiapas et Oaxaca, par 16-180 (L. B.) Très-commun sur les montagnes de Quezalthenango, à la hauteur d'environ 2,500 mètres. — Introduit par M. Hartweg en 1840. — Rustique. 48. Pinus Lammbhertiana, Douglas. Pinus LAMBERTIANA, Doug]. in Linnæa Transact. XV. 500. Lamb. Pinet. éd. 2. TII. 157. t. 68-69. Hook. F1. Bor. Amer. II. 161. Loud. Arbor. IV. 2288. f. 2203-2207. — Encycl. of Trees, 1919. f. 1909- 1912. Forb. Pinet. Wob. 77. t. 30. Ant. Conif. 41. t. 19. Endl. Syn. Conif. 150. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 346. Knight, Syn. Conif. 34. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 397. Nutt. Sylv. North Amer. Il. 180. pi. 114. Newberry, U. S. Pacif. Rail. Rep. VI. 42. . tt. 14. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215, Carr. Man. des PI. IV. 348. — Tr. gén. Conif. 307. Gord. Pineé. 228. Laws. Agric. Man. 361.— Abietinæ, p. 25. — Pinet. Britann. fascic. 2 (cum ic.). Henk. et Hochsit. Syn. der Nadelh. 95. J. E. Nelson, Pinac. 115. Arbre gigantesque, atteignant jusqu’à 60 mètres et plus de hau- teur. Tronc droit, souvent dépourvu de branches jusqu'aux deux tiers de sa hauteur. Écorce lisse, très-gorgée de résine, d’un brun pâle ou gris-cendré ; celle des jeunes rameaux couverte d’un duvet ferru- gineux ou roussätre. Branches rapprochées, verticillées, dressées- étalées ou légèrement défléchies, assurgentes. Rameaux et ramules nombreux. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles longues de 8-10 centim., dressées et rassemblées versle sommet des rameaux, raides, d’un vert gai ou légèrement glauques, triquètres, à angles marginaux denticulés. Cônes cylindriques , atténués au sommet, longs de 25 à 35 centim., larges de 5-7, solitaires à l’extrémité des ramules, d'abord dressés, puis tout à fait pendants dès le com- mencement de la deuxième année. Écailles lâches , à apophyse rhomboïdale, légèrement épaissie au centre, atténuée vers les E. bords, lisse et luisante ; protubérance terminale obtuse, brunâtre. Graines irrégulièrement trigones, non régulièrement ellipsoïdes, comme elles sont souvent représentées, longues d'environ 15 mil- lim., larges de 10 dans leur plus grand diamètre, légèrement comprimées surtout sur l’un des côtés. Testa mince, crustacé, facile à entamer avec le couteau , d’un brun fauve ou rougeâtre ; lisse, dilaté vers le bord aminci de la graine, et formant de ce côté une carène saillante et aiguë, repliée et soudée du côté op- posé, qui est presque droit et beaucoup plus épais, Aile dolabri- 404 PINUS. forme, membraneuse, brunâtre, ou d'un roux foncé, longue d'environ 2 centim. Embryon à 12-13 cotylédons. Habite, dans le nord-ouest de l’Amérique, entre 40 et 45° (L. B.) et sur divers autres points de la Californie. — Introduit en 1827. — Très-rustique. Pinus Lambertiana brevifolia, Hook. /. c. (?) Pinus FLExILIS, Wisliz. Cette forme, qui habite les montagnes Rocheuses, se distingue à ses feuilles plus courtes et plus raides que celles du type. Elle devient aussi beaucoup moins grande que ce dernier. D'après Nuttal , cette prétendue variété du Pinus Lambertiana serait le P. flexilis, Wisliz. (Voir cette espèce, page 3920.) ° Ogserv. Le Pinus Lambertiana à été signalé pour la pre- mière fois par Douglas, sur la côte nord-ouest de l'Amérique, depuis la Californie jusqu’au 43° degré (L. B.). M. Boursier de la Rivière, qui a exploré, en 1853, plusieurs points de ces con- trées, y à remarqué un assez grand nombre de ces arbres qui mesuraient de 50 à 80 mètres de hauteur. Les individus adultes laissent écouler, en assez grande quantité, une matière su- crée assez agréable, nourrissante et noircissant promptement à l’air. Cette matière, dont il a envoyé quelques échantillons au Muséum, est d’abord gris-cendré ou brunâtre, con- crète, solide, granuleuse, onctueuse, douce et sucrée, fon- dant assez vite, et ne laissant dans la bouche aucun résidu ni arrière-goût. Je cite ici le passage d’une lettre relative à cette espèce, écrite par M. Boursier de la Rivière : «Le P. Lambertiana est un des beaux arbres de ce pays (il écrit de Californie); il s’élève à 250 pieds, est parfaitement droit et cylindrique, et son diamètre atteint souvent 7, 8 et 9 pieds. Il produit, indépendamment de la résine, un suc qui est nutritif; il n’y a que les vieux arbres qui en donnent. L’au- bier ne laisse écouler que de la résine, et le bois parfait produit seul ce sucre dont j'ai souvent vécu dans les montagnes. » Les graines du P. Lambertiana sont bonnes à manger et très-recherchées des habitants. Le P, Lambertiana, bien qu’atteignant des dimensions PINUS. 405 considérables, pousse très-lentement dans les cultures, et, s’il faut en croire certains voyageurs, il en serait de même en Californie, où il ne commence, disent-ils, à pousser avec une vigueur considérable que lorsque les arbres ont de 30 à 50 ans environ. Cette espèce présente, dans nos cultures, cette particula- rité qu’elle est excessivement délicate et difficile à élever de ._ graines, et, dans ce cas encore, les plantes sont grêles, élan- cées, et en grande partie dépourvues de branches. Il convient de la greffer sur le P. excelsa; alors elle pousse plus vigoureu- sement, et les arbres, au lieu de s’élancer, restent bien gar- nis ; comme disent les cultivateurs, ils se font bien. 12. Pinus strobiformis, Wislizenus. Pinus srrogiFrormis, Wisliz. Mem. of a tour in Northen Mexico, 1846-1847. p. 102. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Carr. Tr. gén. Conif. 309. Gord. Pinet. 238. Grand arbre, atteignant 30-40 mètres de hauteur, Gaïnes courtes, à écailles lâchement étalées, très-caduques. Feuilles quinées, à peu près semblables à celles du Pinus Sérobus, mais un peu plus grosses et plus raides , longues d'environ 5-7 centim., triquètres , serrulées sur les deux faces. Cônes pendants, très-résineux, longs d'environ 20 centim., squarreux, cylindriques, obtus au sommet, à écailles làächement imbriquées; apophyse peu développée ; protubérance terminale petite, obtuse. | Habite, dans le nord du Mexique , les montagnes aux environs de Cosihuari , à 2,600 mètres d'altitude. — Non introduit. 13. Pinus Veitelhii, Roezl (1). Pinus Veitcuu, Roezl, Catal. Conif. Mexico, 1857. p. 32. Pinus BuoNAPARTEA, Gord. Pinet. 218 (excl. syn. hamata). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 109 (excl. syn.). Pinus DurANGENsis, Roezl, ex Gord. {. c. « Feuilles quinées, quoique la mème branche porte souvent 6, (1) Ainsi que je l'ai dit et que je le fais plus loin pour les espèces mexi- 406 PINUS. 7, 8 et mème jusqu'à 9 feuilles dans une gaine, très-ténues, olauques, longues de 12 centim.; gaines courtes, caduques. Cônes droits, longs de 23 à 30 centim. sur 10 de large; apophyse large de 35 à 40 millim. et de 12 de haut, forte, recourbée, épaissie au centre, avec plusieurs lignes très-saillantes ; protubérance saillante , large de 10 centim. sur 12 de long. «Le Pinus F'eitchii croit, comme le précédent, sur le côté est du Popocatepelt , à une élévation de 12,000 pieds ; il atteint une hauteur de plus de 40 mètres. Son tronc est entièrement droit, très-garni de branches longues et minces; les rameaux, qui ont la grosseur d’un crayon ordinaire, sont de 2 à 3 pieds de long; ils sont pendants, d’une élégance parfaite ; ce sera un véritable bijou pour les jardins de l'Europe, tant pour sa beauté que pour sa rusticité. Jamais les P. Sirobus, excelsa, Lambertiana, etc., ne pourront rivaliser avec lui. » Roezz, L, c. ÉCHANTILLONS ENVOYÉS par M. Roezr : Feuilles quinées, très- ténues , triquètres , serrulées. Gaïnes écailleuses, membraneuses, promptement caduques. Cônes longs d'environ 22 centim., larges de 7, à écailles très-fortes et très-grosses dans toutes leurs parties, lâchement appliquées, longues d'environ 4 centim., défléchies au sommet. | JEUNES PLANTES VIVANTES : Branches étalées, un peu confuses, relativement grêles. Écorce gris-cendré, lisse ; celle des bourgeons roux, tomenteux. Feuilles quinées, très-ténues, tourmentées, chiffonnées , triquètres, glaucescentes. Habite au Mexique la Sierra-Madre , à une altitude d'environ 2,500 mètres. — Introduit vers 1860. — Sa rusticité, à Paris, est au moins très-douteuse ; j'ai toujours vu les jeunes plantes geler. OgsEerv. Cette espèce, remarquable par la forme et les dimensions de son cône, est très-différente du Pinus hamata, auquel M. Gordon l’a rapportée comme synonyme. Si elle peut être rapprochée d’une autre espèce, c’est de la sui- vante, à laquelle elle ressemble beaucoup par la forme et la dimension des cônes. | caines envoyces par M. Roezl, je préfère rapporter les descriptions que cet au- teur a données, en les faisant suivre de celles que m'ont fournies les échan- tillons qu'il a envoyés, que d’en faire des synonymies au moins hasardées, parfois même complétement fausses. Je crois que dans cette circonstance il convient d'attendre, et qu'il vaut mieux se conformer à cette maxime : « Dans le doute abstiens-toi. » " PINUS. 407 414. Pinus Loudoniana, Gordon. Pinus PopocaTEePELTI, Roezl, Catal. Conif. Mexico. 1857. p. 33. Pinus EouponrANA, Gord. Pinet. 230 (excel. Pinus. Don Pedri). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 113 (excl. syn. Roezl). PiNUS AYACAHUITE MACROCARPA, Hartw. ex Gord. L. c. Pinus AYACAHUITE CoLorADo, Ehrenb. ex Gord. /. c. « Feuilles quinées, un peu raides, très-glauques, longues de 12-13 centim. ; gaines courtes , à écailles membraneuses , lâches et très-caduques. Cônes longs de 30 à 35 centim. sur 9 à 10 de largeur, très-résineux, un peu tordus vers le sommet. Écailles recourbées, sillonnées longitudinalement de raies très-fortes; protubérance terminale, large de 10 millim. sur 6 de long. «Arbre de 35 à 40 mètres, très -rameux, à feuillage très- olauque. C'est un des plus beaux arbres qu'on puisse voir. Ses cônes, qui poussent à l’extrémité des branches, ont de loin une telle ressemblance avec l’'Ananas que les habitants des environs leur donnent le même nom (Pina). Il croît sur le côté est du Popocatepelt, à une altitude d'environ 2,800 mètres.» Roez, /. c. ÉCHANTILLONS ENVOyÉS par M. Roezz : Cônes longs de 33 centim., larges d’au moins 7, très - légèrement arqués, à écailles de 4-5 centim., longuement atténuées vers le sommet, qui est un peu courbé , rétréci, obtus et comme tronqué. Les écailles de la base du cône sont plus épaisses, fortement enroulées, et couvrent le point d'attache. Ogserv. Les jeunes plantes de cette espèce que j'ai vues ressemblaient beaucoup au Pinus excelsa, Finus Eoudoniana Don Pedri, Pinus Don Pepri, Roezl, Catal. Conif. Mexico. 1857. p. 31. non Gord. « Feuilles quinées, ténues , très-glaucescentes , longues de 12 centim. ; gaînes courtes, à écailles membraneuses, lâches, très- caduques. Cônes souvent droits, parfois un peu recourbés, longs de 25 à 40 centim. sur 10 de diamètre. Écailles larges, droites, lisses ; protubérance terminale recourbée vers le sommet, large de 8 millim. sur 4-5 de longueur, tres-caduque. 108 PINUS, «Arbre de 35 à 45 mètres , avec des branches et des rameaux longs et flexibles ; il croit dans les environs de Tenango , où il est connu sous le nom d’4yacahuite. Il a, en effet, quelque ressem - blance avec le Pinus Ayacahuite, Ehrenberg ; mais il en diffère par ses dimensions plus grandes, par la couleur de ses cônes et par l'aile des graines, qui est beaucoup plus courte, ayant à peine 1 centim. » RoEzL, /. c. i OgsErv. L'examen que j'ai fait des cônes du Pinus Don Pedri envoyés par M. Roezl m’a démontré qu'il est érès-voisin du P. Loudoniana, ei qu'il se rapproche aussi du P. Veitchii, dont il est néanmoins différent. Il est aussi très-différent du P. Ayacahuite. 15%. Pinus lhamata, Roczl. Pinus HAMATA, Roezl, Catal. Conif. Mexico, 32. non Gord. nec Henk. et Hochstt. « Feuilles quinées, triquètres , raides, glauques, longues de 10-12 centim.; gaines courtes , à écailles membraneuses , lâches et très-caduques. Cônes longs de 25 centim. sur 5 à 6 de large. Écailles et protubérance terminales très-recourbées , formant de véritables crochets. « Arbre de 40 à 50 mètres. Branches retombantes portant les cônes à leur extrémité. Croît sur les montagnes de la Sierra- Madre, à environ 2,600 mètres d'altitude. » Roezz, /. c. ÉCHANTILLONS ENVOYÉS par M. Roezz : Feuilles très-ténues , tri- quètres, très-finement serrulées. Gaïnes écailleuses, membra- neuses , très-promptement caduques. Cônes droits ou très-légère- ment arqués, fusiformes, obtus, arrondis, à peine atténués aux deux extrémités , d'environ 22 centim. de longueur sur 5-6 de diamètre. Écailles très-lâchement appliquées, même sur de très- jeunes cônes, chez lesquels l'extrémité des écailles est déjà forte- ment recourbée. Apophyse allonsée, très-peu saillante ; protubé- rance terminale petite, à peine distincte. OgsErv. Les jeunes plantes que j'ai eu occasion d’exami- ner avaient les feuilles quinées, glauques, tombantes. Les gaînes étaient presque nulles. L'aspect général était celui du Pinus excelsa. PINUS. 409 Le nom spécifique de kamaäta donné à cette espèce ne pouvait être mieux choisi. En effet, non-seulement l’extré- mité des écailles se renverse en arrière, mais elle se replie sur elle-même de manière à simuler un véritable hamecon (hamata). Cette espèce, par son cône, est complétement différente du -P, Veitchii, auquel l’a rapportée M. Gordon. TriBu II, — PSEUDOSTROBUS. Pinus, sect. Pseuposrrogus, Endl. Syn. Conif. 151. Carr. Tr. gén. Conif. 310. Feuilles quinées, exceptionnellement et alors partielle- ment ternées ou quaternées. Gaînes persistantes, fibro- laineuses, plus rarement écailleuses et, dans ce cas, subca- duques. Cônes obliques, horizontaux, parfois pendants, sessiles ou courtement pédonculés, à écailles solides, forte- ment appliquées, ne s'ouvrant pas à l’automne. Apophyse plus ou moins élevée, souvent très-saillante, pyramidale. Protubérance termino-centrale. Graines ailées. 16. Pinus leiophylla, Schiede et Deppe. Pinus LElOPHYLLA, Schied. et Depp. in Linnæa, V. 354. XII. 490. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 147. t. 63. Loud. Arbor. IV. 2273. f. 2186- 2187. — Encycl. of Trees, 1011. f. 1891-1893. Forb. Pinet. Wob. 74. f. 28. Ant. Conif. 39. t. 18. f. 2. Spach, Hisé. Vég. phan. XI. 401. Endl. Syn. Conif. 155. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. 350. — Tr. gén. Conif. 320. Gord. Pinet. 329. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 100 (excl. syn. Roezl). OcoTE Cxino ou Canoze-Woop (Bois-Chandelle), Mexic. Arbre de 20-30 mètres, parfois plus, de hauteur. Bois très-rési- neux. Branches étalées ou souvent réfléchies, redressées au som- met. Rameaux grèles, dressés, recouverts dans leur jeunesse d’ane écorce blanchâtre ou légèrement violacée. Gaines soyeuses, 410 PINUS. se déchirant souvent au sommet, longues de 8-15 millim. Feuilles triquètres, fines, très -lisses; coussinets peu saillants, à peine décurrents. lines longs de 5-6 centim., larges de 3, solitaires ou réunis , ovoides, acuminés au nn , grisâtres, portés sur un pédoncule épais, très-court; apophyse presque plane et légère- ment épaissie ; protubérance centrale irrégulière , ovale, plane, rarement saillante et mucronulée, Habite, au Mexique, les régions élevées entre la Croix-Blanche et Jalacinga, proche d'Anganguco , et dans la province Nécuachan, près de Tajionaroa. — Introduit vers 1839, — Très-sensible au froid. Ogserv. Cette espèce est très-délicate; elle gèle même très-souvent à Toulon, en partie du moins; mais alors elle repousse beaucoup de bourgeons, même sur le tronc, qui devient buissonneux, en parte recouvert par ces jeunes pro- ductions adventives. 47. Pinus Hartwegii, ZLindley. Pinus HARTwEGI1, Lindl. Bot. Reg. 1839. App. 62. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 409. Loud. Encycl. of Trees, 1000. fig. 1875-1876. Endi. Syn. Conif. 152. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 83. Carr. Man. des PI. 348.— Tr. gén. Conif. 311. Gord. Pinet. 226 (excl. syn. Roezl). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 107 (excel, syn. Roezl) (1). J. E. Neson Pinac. 113. PALLo BLANCO, PALLA BLANCA, Hort. Arbre atteignant 12-16 mètres de hauteur. Branches ires- grosses, étalées, irrégulières, subdressées, parfois défléchies. Jeunes rameaux gros et très-courts, couverts d’une écorce rou- geâtre. Bourgeons gros, arrondis, obtus, à écailles rougeûtres , irès-ciliées. Gaines soyeuses, longues de 25-30 millimètres. Feuilles quinées, très-rapprochées, longues d'environ 30 centim., lisses, triquètres ; coussinets longuement décurrents. Cônes longs d’en- (1) 11 faut se défier beaucoup de la synonymie qu'ont faite MM. Henkel et Hochstetter des plantes de M. Roezl; elle est la même que celle qu'a établie M. Gordon, qu’ils ont copiée. Ces synonymies sont fausses pour la plupart. Aussi, afin de ne pas augmenter la confusion, il sera prudent de men tenir aucun compte. PINUS. 414 viron 12 centim., larges de #4, atténués au sommet, à écailles roux foncé; apophyse généralement déprimée; protubérance un peu élevée, gris- blanc, mutique, parfois courtement mucronée. Graines obovales, longues d'environ 4 millim., larges de 3, brunes, Aile longue d'environ 20 millim. Habite au Mexique le mont Campaniro, à environ 38,000 mètres d'altitude. Se rencontre aussi sur les montagnes d’Orizaba. — Introduit vers 1839. — Gèle à Paris. OBserv. Cette espèce ressemble beaucoup au Pinus Rus- selliana; mais ses feuilles sont généralement plus droites, plus longues et moins chagrinées. Tous les P. Hartwegii que j'ai examinés m'ont toujours montré 5 feuilles, quoique Loudon, par une singulière inad- vertance, et bien qu’il le représente à 5 feuilles, le décrive comme n’en ayant que 4. à 18. Pinus ooearpa, Schiede. Pinus oocaArpA, Schied. in Linnæa, XII. 491. Loud. Encycl. of Trees, 1012. f. 1894-1898. Ant. Conif. 39. t. 17. f. 2. Endl. Syn. Conif. 152. Lind]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Man. des PI. IV. 348.— Tr. gén. Conif. 319. Gord. Pinel. 234. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 98. 3. E. Nelson, Pinac. 122. Arbre atteignant 12-15 mètres de hauteur. Branches étalées, défléchies, parfois pendantes. Feuilles quinées, triquètres, aiguës, luisantes ; coussinets assez élevés, décurrents. Cônes pédonculés, ordinairement solitaires , atténués en pointe au sommet, longs de 8-10 centim., larges de 5--7, ovoïdes, très-élargis à la base, brus- quement acuminés en pointe au sommet, parfois résineux. Écailles très-fortement appliquées, luisantes, d’un gris de plomb, ou légèrement colorées , rougeâtres ; apophyse un peu épaissie , té- tragone, carénée sur les angles; celles du milieu du eône ordi- nairement pyramidales; protubérance centrale saillante, plus foncée que l’apophyse, quelquefois légèrement mucronée. Habite, au Mexique , entre Ario et le volcan de Jorullo, dans les régions chaudes, — Introduit en 1839. — Gèle à Paris. 412 PINUS. 19. Pinus oocarpoides, Bentham. PINUS OOCARPA, var. OOCARPOIDES, Endl. Syn. Conif. 152. Carr. Tr. gén. Conif. 313. Gord. Pinet. 235. Henk.et Hochstt. Syn. der Nadelh. 105 (excl. syn. Roezl). Pinus SKINNERI, Horé. Pinus oocARPOIDES, Benth. Mss. Lind]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. A PTE Arbre atteignant 15 à 20 mètres de hauteur, à branches étalées, orêles. Feuilles quinées, ténues, tombantes. Cônes plus petits que dans l'espèce précédente, à peu près de même forme. Habite , au Mexique, dans diverses parties du Guatémala ; dans la province de Véra-Paz, à une altitude d'environ 1,500 mètres. OBsErv. Cette espèce, qui est délicate dans nos cultures, est aussi très-sensible au froid. 20. Pinus Russelliana, Zindley. Pinus RussELLIANA, Lindl. Bot. Reg. 1839. App. 63. Spach, Hist. Véq. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of Trees, 1003. f. 1879-1880. End. Syn. Conif. 152. Lindi. et Gord. Journ.-Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conf. 33. Carr. Tr. gén. Conif. 314. Gord. Pinet. 238. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 103. J. E. Nelson, Pinac. 128. CUMBRA, CARMEN, Mexic. Arbre atteignant 20-25 mètres de hauteur. Branches grosses, souvent irrégulières, étalées , ordinairement relevées au sommet. Rameaux gros, couverts d’une écorce foncée, souvent violacée. Feuilles quinées, étalées, tombantes, triquètres, lisses ou à peine serrulées, longues de 18-25 centim. Gaïnes entières, longues de 2-3 centim.; coussinets arrondis, saillants, longuement décurrents. Cônes longs de 12-16 centim. sur 5-6 de large, atténués et presque pointus au sommet; apophyse tétragone , pyramidale, d'un gris- cendré ; protubérance centrale, brunâtre, obtuse, à peine sail- lante , quelquefois un peu de côté, légèrement rugueuse. Graines blanchâtres , munies d’une aile courte, large. Habite , au Mexique, proche Réal del Monte , entre Saint-Pierre et Saint-Paul, sur la pointe de Cumbra et de Carmen. — Introduit en 1839. — Gèle à Paris. PINUS. 413 OgBserv. Le nom de Palla-Blanca où Pallo-Blanco, que l’on a déjà vu appliqué au Pinus Hartwegii et que porte très- souvent aussile P. Russelliana, a été donné par certains horti- culteurs à plusieurs espèces mexicaines à longues feuilles. 21. Pinus Devomiana, Zindley. Pinus DEVONIANA, Lindl. Bof. Reg. 1839. App. 62. Spach, His. Vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of Trees, 1001. f. 1877-1878. End. Syn. Conif. 153. Knight, Syn. Conif. 33. Lind. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. 349.— Tr, gén. Conif. 315. Gord. Pinel. 221. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 103 (excl. syn. Roezl). Pixo BLANCO, Pino REAL, Mexic. Arbre d'environ 20 à 25 mètres de hauteur, peu ramifié. Écorce Jaunâtre, fendillée, épaisse, souvent d'apparence subéreuse. Branches grosses, très-irrégulièrement distantes, inégales, étalées, souvent assurgentes. Bourgeons gros et courts, arrondis, roussà- tres. Gaines persistantes, soyeuses, de 2-3 centim. Feuilles quinées, longues de 25-35 centim., triquètres, denticulées ; coussinets saillants , très-longuement décurrents. Écailles gemmaires larges, nombreuses, très-fimbriées, se recourbant lors de l’élongation du bourgeon. Cônes longs de 18-25 centim., larges de 45, solitaires, pendants, atténués au sommet, légèrement courbés, à écailles longaes, assez étroites; apophyse blanchâtre, subpyramidale , transversalement carénée-aiguë ; protubérance brune, obtuse, non mucronée, Graines longues de 5 millim., larges de 4, grisâtres, pointues à la base. Aile striée de brun, longue de 25-30 millim. Habite au Mexique le mont Ocotillo, entre Réal del Monte et Régla. — Introduit en 1839. — Gèle à Paris. 22. Pinus macrophyila, Zindley. PINUS MACROPHYLLA , Lindl. Bof. Reg. 1839. App. 63. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of Trees, 1006. f. 1885-1886. End. Syn. Conif. 153. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Tr. gén. Conif. 315. Gord. Pinet. 231. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 106 (excl. syn. Roezl). Pinus Leroyi, Roezl, ex Gord.'. c. Arbre atteignant 8 à 10 mètres de hauteur, peu ramifié. Bran- 414 PINUS. c ches grosses, irrégulières et très-inégalement distanies. Bourgeons gros, arrondis. Gaines soyeuses, entières, longues de 2-3 centim. Feuilles quinées, longues de 20-35 centim., grosses, triquètres , serrulées ; coussinets saillants, très-longuement décurrents. Cônes solitaires, longs de 12-18 centim., atténués à partir de la base, portés sur un gros mais très-court pédoncule , à écailles légère- ment rugueuses ou comme striées; apophyse pyramidale, longue et épaissie transversalement: protubérance peu saillante, ordinaire- ment distincte de l’apophyse par sa couleur plus foncée, droite, quelquefois légèrement penchée. Habite au Mexique le mont Gcotillo et quelques autres points “des montagnes, notamment prés d'Anganguco. — Introduit en 1839. — Gèle à Paris. | 23. Pinus Apulcensis. Zirdley. Pinus Apuzcensis, Lindl. Bof. Reg. 1839. App. 63. Spach, Hist. Veég. phan. XI. 403. Loud. Encycl. of Trees, 1014. f. 1899-1900. Endl. Syn. Conif. 153. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. IN. 349. — Tr. gén. Conif. 316. Gord. Pinet. 216. J. E. Nelson, Pinac. 102. | Pinus Acapuzcensis, G. Don, én Sweet, Hort. Brit. éd. 3. 769. Arbre d'environ 15 mètres de hauteur. Branches nombreuses , étalées , grèles , irrégulières, quelquefois défléchies, assurgentes. Rameaux grèles, couverts d'une écorce glauque-violacé. Gaînes soyeuses d'environ 2 centim. Feuilles quinées, longues de 10-15 centim., irès-ténues, flasques ou tombantes, souvent un peu tourmentées. Cônes souvent résineux, longs d'environ 10 centim., larges d'environ 5 à la base , ovales-coniques , pendants, à écailles brunes, un peu roussätres , parfois gris-cendré ; apophyse très- élevée , pyramidale-aiguë : protubérance souvent confondue avec l'apophyse et de même couleur qu'elle, parfois disuncte et alors plus colorée, Graines très-petites, munies d'une aile ovale obli- quement tronquée , longue d'environ 2 centim. Habite au Mexique, dans les gorges des montagnes, près d'Aca- pulco. — Introduit en 1839. — Très-gelable à Paris. 24, Pinus Montezumæ. Lambert, Pinus OccipentTaLIS, Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. el Sp. I. 4. Deppe, in Linnæa, V.76 (non Swartz). PINUS. 415 “ Pinus Monrezumx, Lamb. Pinet. éd. 2. III. 149. t. 64. Schlecht. in Linnæa, XII. 489. Ant. Conif. 38.t. 17.f. 1. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 401. Loud. Encycl. of Trees, 1004. f. 1881-1884. Gord. Jour. Hort. Soc. I. 234 (cum ic.). Lindl. et Gord. {. c. V. 215. Endl: Syn. Conif. 154. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Man. des PI. IV. 349. — Tr. gén. Conif. 317. Gord. Pinet. 232. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 97 (excl. syn. Roezl). Arbre atteignant 15-20 mètres de hauteur. Branches grosses , irréculières , étalées, parfois défléchies, assurgentes. Rameaux oros, allongés, étalés, à écorce rougeâtre ou brunâtre. Gaines persistantes , longues de 15-30 millim. Feuilles quinées , longues d'environ 25 centim., plus courtes sur les vieilles plantes, triquè- tres, très-finement serrulées, glaucescentes, droites, parfois légèrement tombantes ; coussinets longuement décurrents, légère- ment saillants. Cônes pédonculés, étalés ou presque pendants, longs de 12-20 centim. , larges d'environ 5, cylindriques, légère- ment courbés , parfois un peu contournés, atténués , obtus au sommet, à écailles étroites; apophiyse élevée, subtétragone , à angles arrondis, d’un gris-roux , à surface ridée; protubérance centrale, saillante, obtuse, ordinairement d’un gris - cendré. Graines très-petites , à aile cunéiforme. Habite très-communément dans diverses parties du Mexique, aux environs d’Ajusco, dans les montagnes d’Orizaba. Il s'élève jusqu’à une altitude de 3,000 mètres , et là il atteint jusqu’à 20 mètres de hauteur, — Introduit en 1839. — Gèle souvent à Paris, bien que relativement rustique. 25. Pinus Lindleyana. Gordon, Pinus Montezum# Linoceyi, Loud. ÆZncycl. of Trees, 1004. f. 18822 1883. Endl. Syn. Conif. 154. Knight, Syn, Conif, 33. Carr. Tr. gén. Conif. 317. Henk. et Hochstt, Syn, der Nadelh, 112 (excl, syn. Roezl et P. rudis, Endl.). à Pinus LinpLevi, Carr. Man. des PI, IV. 349. Pinus LiINDLEYANA, Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. — Pinet. 229 (excl. syn. Endl.). Arbre atteignant 15-20 mètres de hauteur. Branches nombreu- ses, grosses, étalées, défléchies, relevées au sommet. Boutons gemmaires gros, non résineux, à écailles d’un roux foncé, bril- lantes, appliquées. Cônes longs d'environ 15 centim., larges d'à 416 PINUS-. peu près 5 à la base, régulièrement coniques, un peu courbes, atténués et presque pointus au sommet, à écailles petites, nom- breuses, régulièrement rhomboïdales; apophyse légèrement élevée, carénée transversalement, de couleur roux foncé ou brune. Graines petites, munies d’une aile étroite, relativement longue. Cette espèce, très-voisine du Pinus Montezumæ, habite au Mexique sur les montagnes près de la Sumate. Mèmes végétation et rusticité que ce dernier, dont elle est probablement une forme. 26. Pinus rudis. Endlicher. Pinus Rupis, End]. Mss. — Syn. Conif. 151. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. 215. Carr. Man. des PI. 348. — Tr. gén. Conif. 311. non Gord. nec Henk. et Hochstt. « Feuilles quinées, longues d'environ 15 centim., raides. Gaines squammeuses. Cônes oblongs, obtus, longs de 8 centim. ; apophyse rhomboïde pyramidale, à angle supérieur obtus; Fe aigu , à carène transversalement élevée ; ne large, ot É à mucron tuberculiforme. » Endl., lc: Habite le Mexique en D’après M. Roezl on rencontre le Pinus rudis sur le mont Ajusco, près de Contreras, à environ 2,800 mètres d'altitude. OBsErv. Je ne puis admettre, avec M. Gordon (Pinel. Suppl. 15), que le Pinus rudis, Endl., soit synonyme avec le P. leiophylla, Schiede. S'il n’est qu’une variété, ce que je consens très-bien à admettre, ce serait d’une espèce voisine du P. Montezumæ. C’est du moins ce que j’ai pu juger d’après quelques échantillons. 2%. Pinus Ehrenbergii, £rdlicher. Pixus EnreNBERGn1, Endl. Mss. — Syn. Conif. 151. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Tr. gén. Conif. 311. non Gord. nec Henk. et Hochstt. « Feuilles quinées, longues d’environ 8 centim. , raides. Gaines courtes, squammeuses. Cônes ovales, longs de 5-6 centim.; apophyse rhomboïdale, déprimée, pyramidale, transversalement aiguë , PINUS. 417 carénée, celle des écailles inférieures latéralement plus étroite ; protubérance excentrique , orbiculaire, prolongée en un mucron aigu, réfléchi. » Endl., L. c. Osserv. Les échantillons de Pinus Ehrenbergii que j'ai examinés m'ont paru voisins de l’espèce précédente, et non . du P, leiophylla, auquel l’ont rapporté MM. Gordon, Henkel et Hochsttetter. | 28. Pinus Occidentalis, Swartz. LARIX AMERICANA, FOLIIS QUINIS, AB EODEM EXORTU, Tourn. /ns£. 586. PINUS FOLIIS QUINIS, AB EODEM EXORTU, Plum. Caé. 17.— Pl. Amer. 154. t. 161. Pinus OcciDpENTALIS, SWartz, Prodr. 103. — Fi, Ind. Occid. II. 1230. Loisel. Nouv. Duham. V. 250. t. 72. f. 2. Lamb. Pineé. éd. 2. I. 34. t. 22 bis. Ant. Conif. 40. t. 18. f. 1. Loud. Arbor. IV. 2271. f. 2183. — Encycl. of Trees, 1015. f. 1901. Endl. Syn. Conif. 154. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Carr. Man. des PI. 350. — Tr. gén. Conif. 318. Gord. Pinet. 234. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 101. non J. E. Nelson, Pinac. Pinus CuBensis, Hort. ex Gord. {. €. Arbre d'environ 15 mètres , à branches étalées, ascendantes, grêles. Feuilles quinées , ordinairement rassemblées au sommet des rameaux, d’un vert brillant, longues d'environ 15 centim., triquètres, légèrement canaliculées , un peu scabres ou très-fine- ment serrulées. Cônes oblongs, très-courtement pédonculés, réflé- chis, longs d'environ 8 centim., larges de 3-4, à écailles gris- cendré ; apophyse élevée, obtuse; protubérance centrale, brunûtre, arrondie, peu saillante, parfois terminée par un mucronule droit, très-court. | | Habite, dans les montagnes de Saint-Domingue, le quartier du Pin (Swartz), et, d’après Poiteau, le quartier de Sainte-Suzanne. OgsErv. Cette espèce, qui, assure-t-on, fut introduite vers 1820, est aujourd’hui à peu près complétement inconnue. Si elle se trouve dans les cultures, — ce dont je doute, — c’est sous un autre nom. | Le cône figuré par Loudon (Encycl. of Trees, L. c.) présente ‘un caractère que je n’ai encore remarqué sur aucune autre TRAITÉ DES -CONIFÈRES, . 27 418 PANUE: espèce, celui d’être porté sur un pédoncule garni de brac- téês imbriquées. Cette figure est-elle exacte ? 29. Pinus tenuifolina, Bentham. Pinus TENUIFOLIA, Benth. Plant. Hartweg. 92. n° 620. Endi. Syn. Conif. 155. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Man. des PL. IV. 350. — Tr. gén. Conif. 319. Gord. Pinet. 240. Arbre atteignant 30 mètres, parfois plus de hauteur sur 1 mètre à 1m50 de diamètre. Branches verticillées, étalées-assurgentes, re- lativement grêles. Rameaux effilés, recouverts d’une écorce glau- cescente ou violacée. Gaines persistantes, d'environ 20-25 millim. Feuilles quinées, longues de 15-25 centim., étalées ou tombantes, très-ténues , à peine denticulées , luisantes ; coussinets plats, à peine décurrents. Cônes horizontaux, souvent presque pen- dants, longs d'environ 4-6 centim., larges de 3-5 à la base, ovoi- des -obtus , très-atténués vers le sommet, à écailles brunes ou roux foncé; apophyse plane ou peu élevée, légèrement carénée transversalement ; protubérance centrale, peu saillante, celle des écailles de la partie supérieure du cône souvent mucronée , mutique ou à peine mucronulée dans la partie inférieure. Habite au Guatémala les montagnes escarpées nommées Canales ; sur le sommet de la chaine Çoacas, proche de Salama, dans la Véra-Paz, à une altitude d'environ 1,600 mètres. — Introduit vers 1840. — Très-gelable. Onserv. Cette espèce me paraît être très-voisine du Pinus leiophylla. 30. Pinus pseudostrobus, Zindley. Pinus PsEuDosTROBUS, Lind], Bof. Reg. 1839. p. 63. Loud. Encycl. of Trees, 1008. f. 1888. Spach, His{. Vég. phan. XI. 402. Endl. Syn. Conif. 156. Lindl, et Gord. Journ. Hort. Soc. V, 216. Carr. Man. des PI. IV. 350. — Tr. gén: Conif: 321; Gord. Pinet. 237. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh: 104 (excl. syn.). Arbre atteignant 20:25 mètres de hauteur. Branches grêles, Verticillées, horizontalement étalées; parfois défléchies - assur- gentes, à écorce lisse, marquée par les cicatrices des feuilles, PINUS. 419 Rameaux effilés, dressés - étalés. Gaînes d'environ 2 centim. de longueur. Feuilles quinées, très-ténues, longues de 8-10 centim., d’un vert glauque, pendantes sur les branches. Cônes d’environ 12 centim. de longueur sur 5 de largeur, légèrement courbés, acuminés au sommet; apophyse rhomboïdale, élevée, anguleuse, un peu rugueuse ou veinée , à peine carénée transversalement ; protubérance saillante, obtuse , non mucronée, plus colorée que l'apophyse. Graines à aile longue d'environ 3 centim., membra- neuse, souvent striée de noir. $ Habite au Mexique sur les montagnes du Campaniro, près d'Anguco, à une altitude d’environ 2,700 mètres ; se trouve aussi sur le Réal del Monte. — Introduit en 1839. — Très-gelable à Paris. 31. Pinus filifolia, Zindley. Pinus FILIFOLIA, Lindi. Bot. Reg. 1840. App. 61. Loud. Encycl. of Trees, 1008. f. 1889-1890. Spach, His{. Vég. phan. XI. 403. End. Syn. Conif. 155. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Carr. Man. des PI. IV. 350. — Tr. gén. Conif. 320. Gord. Pinet. 223. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 102 (excl. syn.). J. E. Nelson, Pinac. 112. Pinus Skinneri, Forb. ex Gord. Z. c. Arbre de 15-20 mètres, à écorce subéreuse, épaisse , se déta- chant en lames. Branches très-grosses, peu nombreuses, irré- gulières et inégalement distantes, se dénudant promptement, portant longtemps les cicatrices des vieilles feuilles ; coussinets saillants, décurrents. Boutons gemmaires gros, à écailles rougeà- tres , fimbriées. Gaines longues de 3 centim., un peu frangées au sommet. Feuilles quinées, triquètres , longues de 20-30 centim., grosses, souvent un peu contournées. Cônes longs d'environ 15-18 centim., larges de 5-6, parfois un peu courbés, atténués de la base au sommet, à écailles brunâtres ou d’un roux foncé; apo- physe pyramidale, élevée, aiguë transversalement, souvent ru- gueuse et comme veinée ; protubérance centrale, saillante, obtuse, plus colorée que l’apophyse, quelquefois légèrement mucronée, à mucron souvent relevé vers le sommet du cône. Habite fréquemment dans diverses parties du Guatémala, parti- culièrement près du volcan del Fuégo, — Introduit en 1839, — Très-gelable à Paris: 420 PINUS. 32. Pinus Orizabæ, Gordon. Pinus Or1IZABÆ, Gord. Journ. Hort. Soc. I. 235 (cum ic.). End. Syn. Conif. 156. Lindl. et Gord. £. c. V. 216. Carr. Man. des PI. IV, 350. — Tr. gén. Conif. 322. Gord. Pinct. 235. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 114 (excl, syn. Roezl). Arbre d'environ 40 mètres , rappelant parson aspect général le Pinus Pseudostrobus. Branches nombreuses, grêles, étalées- déclinées , assurgentes. Boutons gemmaires non résineux, bru- nâtres, à écailles très-imbriquées. Gaïnes persistantes, d'environ 12 millim. Feuilles quinées, très-ténues, triquètres, à angles aigus, serrulées, longues de 12-18 centim., ressemblant beaucoup à celles du P. Pseudostrobus; coussinets déprimés , décurrents. Cônes pendants, pédonculés, souvent réunis par 3-5, droits et effilés vers le sommet, longs de 8-12 centim., à écailles en général fortement appliquées; apophyse très-saillante ; protubérance lé- zèrement penchée. Graines petites, munies d’une aile d'environ 2 centim. de longueur. — Très-voisin de l’espèce précédente. Habite, au Mexique, le mont Orizaba, à environ 3,000 mètres d'altitude. — Introduit en 1847. — Très-gelable. . OBsERv. Cette espèce se rapproche beaucoup du Pinus Pseudostrobus par son aspect; elle s’en distingue par ses branches allongées, ordinairement plus grêles et moins ra- meuses, par ses feuilles généralement plus distantes, plus longues et plus flexueuses, enfin par des cônes beaucoup plus grands. 33. Pinus Grenvilleæ., Gordon. PINUS GRENVILLEÆ, Gord. Journ. Hort. Soc. IL. 77 (cum ic.). Lindl. et Gord. 2. c. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Man. des PL. IV. 350.— Tr. gén. Conif. 323. Gord. Pinet. 225. J. E. Nelson, Pinac. 113. OcoTE MATCHO (Pin mâle), Mexic. Arbre atteignant 20 à 25 mètres de hauteur, à branches peu nombreuses, solitaires , éparses , irrégulières et très-inégalement distantes. Boutons gemmaires très-gros , non résineux, à écailles PINUS. 421 nombreuses, étroites, brunes. Gaïnes persistantes, de 2-3 centim., rudes et écailleuses. Feuilles quinées, longues d'environ 30-35 centim., robustes, triquètres , d’un vert foncé , ressemblant beau- coup à celles du Pinus macrophylla, mais plus longues. Cônes pendants, solitaires, sessiles, droits, régulièrement rétrécis de la base au sommet , longs de 30-35 centim., larges d'environ 7. Graines munies d’une aile élargie , le plus souvent bifide, longue d'environ 3 centim. Cotylédons ordinairement 10-12. Habite , au Mexique, sur le mont Cerro de San-Juan, où il est commun. — [ntroduit en 1847. — Très-gelable à Paris. 34. Pinus Gordoniana, Jarlweg. Pints GoRDONIANA, Hartw. Journ. Hort. Soc. IT. 79 (cum ic.). Lindl. et Gord. 2. ç. V. 215. F1. Serr. IV. 325 bis. t. 331. fig. 98. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Man. des PI. IV. 351. — Tr. gén. Conif. 324. Gord. Pinet. 224. J. E. Nelson, Pinac. 113. - OCcoTE HEMBRA (Pin femelle), Mexic. Arbre atteignant 20-25 mètres de hauteur. Branches générale- ment peu nombreuses, étalées-assurgentes. Boutons gemmaires écailleux, gros, non résineux. Gaines persistantes , longues de 3-4 centim. Feuilles quinées, triquètres, ténues, longues de 25-40 centim., très-finement serrulées. Cônes pédonculés, pendants, souvent solitaires, légèrement courbés, régulièrement atténués de la base au sommet , longs d’environ 142 centim. sur 4 de large à la base. Écailles larges, à apophyse épaissie surtout: vers le milieu et le sommet ; celles de la base beaucoup plus petites, presque planes. Graines petites, anguleuses, à aile étroite , obtuse, demi- lancéolée. Cotylédons le plus souvent 7. Habite, au Mexique, le mont Cerro de San-Juan, ou Saddle- Mountains, près Tépic, où on le nomme Ocote hembra, c’est- à-dire Pin femelle, à cause du grand nombre de cônes qu'il produit. — Introduit en 1847. — Très-gelable à Paris. Ogserv. Comme arbre d'agrément le Pinus Gordoniana semble présenter tous les avantages que l’on recherche, et, sous ce rapport, la longueur et l’élégance de ses feuilles lais- sent peu à desirer; si nous ajoutons que sa croissance est aussi très-rapide, on en aura une idée assez exacte. Maïs, de même que chez la plupart des espèces mexicaines, ses bran- L | 422 PINUS. ches sont très-grosses, et sa grande vigueur fait que les caisses ou les pots dans lesquels on l'élève deviennent bientôt insuf- fisants pour fournir aux arbres la nourriture dont ils ont be- soin ; alors ces derniers se déforment et se dégarnissent. Cette espèce, ainsi que la précédente, est très-jolie ; dans les cultures, elles ne sont belles que pendant qu’elles sont jeunes. 33. Pinus Winchesteriana, Gordon. Pinus WiNCHESTERIANA, Gord. Journ. Hort. Soc. 11. 158 (cum ic.). Lindl. et Gord. Z. c. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Carr. Men. des PI. IV. 351. — Tr. gén. Conif. 325. Gord. Pinet. 241. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 118 (excl. syn. Roezl). Pinus WINCHESTERIANA, J. E. Nelson, Pinac. 137. Arbre vigoureux, atteignant 25 mètres de hauteur. Branches peu nombreuses, grosses, irrégulières, inégalement distantes. Boutons gemmaires gros, non résineux, à écailles, imbriquées. Gaïnes persistantes d'environ 3 centim. Feuilles quinées, longues de 25-35 centim. chez les sujets adultes, assez grosses, triquètres, serrulées, d’un vert glauque. Cônes pendants, résineux, très- courtement pédonculés, réunis par 2-3, plus rarement soli- taires, toujours courbés, diminuant régulièrement de la base au sommet, longs de 18-25 centim., larges d'environ 8 à la base. Écailles à apophyse très-saillante, pyramidale, épaisse, pointue ; celles du sommet du cône transversalement aiguës, celles de la base arrondies; protubérance obtuse, plus rarement aiguë, mu- cronulée. Graines très-petites, anguleuses, à aile élargie, longue d'environ 26 millim. Cotylédons le plus souvent 8, courts. Habite, au Mexique, le mont Cerro de San-Juan ou Saddle- . Mountains, près Tépic. — Introduit en 1847. — Très-gelable à Paris. OBserv. Le Pinus Wüinchesteriana, qui a assez de rapport avec le P. Grenvillez, a, comme lui, l'inconvénient de se dé- nuder promptement dans les cultures. Comme lui aussi il est très-joli lorsqu'il est jeune et bien portant, Pour se conformer à l'orthographe latine, M. Gordon a écrit P. Wincesteriana, ce que j'ai fait aussi dans ma première PINUS. 423 édition. Mais comme, d’une autre part, il est admis que pour latiniser un mot français il suffit d’en changer la terminaison, et comme l'espèce dont il s’agit a été dédiée à lady Win- chester on doit donc écrire P. Winchesteriana, ce que je fais. 36. Pinus Torreyana, C,. Parry. Pinus LoPHOSPERMA, Lindl. ex Gord. Pinet. Suppl. 69. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 112. Pinus TORREYANA C. PArRRry. Carr. Tr. gén. Conif. 326. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 117. non J. E. Nelson. Pinus SABINIANA MICROCARPA, J. E. Nelson. Grand arbre, très-vigoureux, élancé, peu ramifié, se dégar- nissant promptement (à peine branchu dans les jeunes plants cultivés), à port très-semblable au Pinus Sabiniana. Branches d’abord dressées , plus tard légèrement étalées, peu nombreuses, éparses ou opposées lorsque les individus sont jeunes et cultivés en pots, plus tard verticillées. Boutons gemmaires très-allongés, coniques , pointus, non résineux, à écailles très-courtes, rousses. Écorce lisse, glauque, violacée ; coussinets très-plats, largement décurrents , marqués pendant longtemps par l’écaille placée à leur base, qui persiste quoique sèche. Gaines gris-cendré, longues d'environ 15 millim., s'oblitérant continuellement, de sorte qu’elles sont presque nulles sur les vieilles feuilles. Feuilles quinées, plus rarement quaternées, dures et coriaces, grosses, obtusément triquè- tres, ordinairement chagrinées, vertes, longues de 12-20 centim. Cônes longs de 12-15 centim. sur 6-7 de large, ovoïdes, très-élargis à la base , légèrement atténués vers le sommet , qui est arrondi, très-obtus. Écailles très-solides, d’un brun-roux, luisantes; apo-. physe tétragone, pyramidale, très-élevée, pointue au sommet, légèrement et transversalement comprimée, à angles latéraux presque aigus; protubérance terminale allongée en pointe, ordi- nairement moins colorée que l’apophyse, excepté sur les écailles de la base du cône. Graines comestibles , à testa osseux, longues de 18-20 millim., larges de 12, ovales-oblongues, comprimées , amincies vers le point d'insertion, arrondies à l’autre extrémité, d’un gris-brun souvent très-foncé d’un côté et marquées de l’autre côté de stries ou de petits points noirs, Aile brune ou roussâtre, 324 | PINUS. courte , obliquement tronquée, arrondie, à peu près semblable à celle du P. Sabiniana. Habite les parties basses de la Californie, où il fut découvert par MM. Ch. Parry et Emorry, et plus tard par M. William Lobb, qui en envoya des échantillons à Lindley, qui le décrivit alors comme une espèce nouvelle, qu’il nomma /ophosperma. — Introduit en France en 1850. — Gèle à Paris. Ogserv. Le Pinus Torreyana à une végétation à peu près semblable à celle du P. Sabiniana, dont, au reste, il a tout à fait l'aspect; comme lui aussi il se dégarnit de la base lors- qu’il est jeune; ce n’est donc que lorsque les arbres ont quel- ques années et qu'ils sont vigoureux qu'ils sont réellement beaux, car alors leurs branches sont verticillées et fortes. Le cône, par son aspect, est intermédiaire entre ceux du P, Sabiniana et du P. Coulteri, mais un peu moins gros. Les échantillons authentiques de plantes adultes qui ont été envoyés et que j'ai examinés avaient 5 feuilles à la gaîne, tandis que les plantes qu’on possède dans les cultures, jus- qu'ici &u moins, en ont 4, parfois 5, beaucoup plus rarement 3. Une circonstance toute particulière, que je vais rapporter, m'a permis d'étudier un échantillon authentique de cette es- pèce. M. Torrey ayant envoyé en France, pour les faire figu- rer, des cônes et des rameaux de diverses espèces de Conifères parmi lesquelles se trouvait le P. Torreyana, j'ai pu examiner attentivement celui-ci; c’est d’après cet examen que je l’ai décrit. 37. Pinus aristata, £'ngelmann. PINUs ARISTATA, Engelm. Sé. Louis, Transact. II. t. 5-6. Reg. Gar- tenfl. 1863. p. 391. Asagray, Suppl. of the enum. of Parry’s Rocky Mount. Plants. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 417. Vilmor. et Ce, Catal. 1866. J. E. Nelson, Pinac. 103. Arbre d'environ 12-15 mètres de hauteur. Rameaux étalés et tourmentés, à écorce lisse, gris-cendré. Feuilles quinées, longues d'environ 3-6 centim., d’un vert clair. Gaînes écailleuses, courtes, caduques. Cônes longs d'environ 8 centim., larges de 4, droits, PINUS. - 425 atténués aux deux bouts, qui sont arrondis, très-obtus. Écailles très-minces, longuement dressées sur l’axe, très-régulières et de même largeur dans toute la partie qui est recouverte; apo- physe transversalement élevée, très-régulière et uniforme dans toute l'étendue du cône, rouge-jaunâtre ; protubérance saillante, très-régulière , luisante, non mucronée, un peu ridée. Graines ovales -elliptiques, longues de 6 millim., larges d'environ 4, à testa très-tendre, roux, un peu tiqueté. Aile très-mince, transpa- rente, à peine striée , un peu inéquilatérale, élargie, arrondie- obtuse au sommet , longue de 10-15 millim. Cotylédons 8, étroi- tement trigones, longs de 23-25 millim. Habite sur divers points des montagnes Rocheuses, à environ 2,500 mètres d'altitude. — Introduit en 1861 par le D' Parry. — Très-rustique. ; _ Onserv. Cette espèce, qui a été observée en 1853 par le capitaine Gunnison, puis plus récemment par Parry, a, dans son facies général, beaucoup de ressemblance avec les Séro- bus ; toutefois ses cônes , d’une forme et d’une nature toutes particulières, paraissent s'opposer complétement à cette réu- nion. Aussi, malgré Le facies tout particulier qu'ont les jeunes plantes, j'ai cru devoir la placer dans les Pseudostrobus. a Espèces peu connues, de classification douteuse. 38. Pinus Balfouriana, Jefrey. Pinus BALFOURIANA , Jeffrey, ex Gord. Pinet. 217. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 109. J. E. Nelson, Pinac. 104. D’après M. Gordon : Arbre atteignant 20-25 mètres de hauteur sur 80 centim. environ de diamètre , à écorce lisse, rougeâtre. Branches pendantes et flexueuses. Feuilles quinées, quelquefois quaternées et ternées sur la même branche, courtes et très-rap-- prochées. Gaïnes squammeuses , à écailles caduques. Cônes très- résineux , brun foncé, longs d’environ 12 centim., larges de 2, s’atténuant régulièrement vers le sommet, légèrement courbés , généralement solitaires et pendants à l'extrémité des branches, à écailles minces , aplaties et légèrement épaissies au sommet, qui # 426 - -PINUS. est un peu anguleux, plus petites Vers la base , parfois partielle- ment déprimées au centre et terminées par une cicatrice d’un brun-noir. Graines de moyenne grosseur, légèrement et agréable- ment pointllées , à aile longue de 2 centim. Habite dans le nord de la Californie, principalement dans les terres volcaniques, à environ 1,800 à 2,500 mètres d'altitude , où il a été découvert par M. Jeffrey. OnsEnv. Cette espèce, qui paraït n’être pas encore intro- duite, semble, d’après les caractères qui viennent d’être énu- mérés, appartenir à la section des Sfrobus. 39. Pinus Ghiesbrechtii, Æort. Écorce sensiblement jaunâtre, subéreuse. Branches étalées, grèles. Feuilles quinées , ténues , tombantes. Trisu IV. — TÆDA. Pinus, sect. TæpA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 387. End. Syn. Conif. 156. Carr. Man. des PI. 351. — Tr. gén. Conif. 328. . Feuilles ternées , très-rarement géminées ou très-excep- tionnellement quaternées. Cônes étalés ou obliques, plus rarement dressés ou pendants, sessiles ou courtement pédonculés. Écailles solides, plus ou moins fortement appli- quées. Apophyse élevée, parfois pyramidale, plus rarement mince, déprimée au centre. Protubérance centrale. 40. Pinus Teocote, Chamisso et Schlechtendal. Pinus Teocore, Cham. et Schlecht. in Linnæa, V.76. XII. 487. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 145. t. 62. Loud. Arbor. IV. 2266. f. 2173-2174. — Encycl. of Trees, 991. f. 1852-1854. Ant. Conif. 35. t. 16. f. 3. Link, én Linnæa, XV. 505. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 400. Endl. Syn. Conif. 156. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 21. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI, IV. 351.— Tr. gén. Conif. 328. PINUS. 427 Gord. Pinet. 211. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 83 (excl. syn.). OcotE, CANDcEe Woop (Bois Chandelle), Mexic. Arbre atteignant 25 à 30 mètres de hauteur sur environ 1 mètre de- diamètre. Bois très-résineux. Branches étalées, assurgentes, quel- quefois un peu diffuses et lâchement défléchies. Rameaux grêles, étalés , redressés au sommet, à écorce violacée ; coussinets très- petits, à peine saillants. Gaines membraneuses , longues de 15-20 millim., fimbriées, lacérées. Feuilles ternées, nombreuses, ténues, effilées , longues de 10-15 centim., linéaires, aiguës, comprimées, souvent contournées, d’un vert gai, légèrement scabres sur les bords. Cônes longs de 5-8 centim., larges d'environ 3, pédonculés, pendants, ovoïdes, coniques, atténués et presque pointus au sommet, ordinairement réunis en verticilles sur les branches. Écailles fortement appliquées, de couleur gris-cendré; apophyse un peu épaissie, irrégulièrement rhomboïdale, tétragone , légè- rement proéminente transversalement ; protubérance centrale, large, déprimée, parfois mucronulée. Graines brunes, quelquefois presque noires, subtrapéziformes , à aile membraneuse , linéaire, obliquement tronquée , longue d’environ 25 millim. Habite , au Mexique, les montagnes d’Orizaba, entre la Croix- Blanche et Julacingo , entre Anguaguco et la Vendilla, auprès de Réal del Monte et dans les États d'Oaxaca , à environ 2,500 mètres d'altitude. — Introduit vers 1839. — Gèle à Paris. OBserv. J'ai vu en pleine terre, un individu très-beau et très-vigoureux; ses branches étaient dressées, relativement courtes, grosses, à verticilles distants; ses feuilles, ternées, d’un vert-gris comme celles du Pinus longifolia, étaient rela- tivement courtes, dressées le long des rameaux; les gaines, d’un gris blanc, étaient longuement fimbriées. Il était cultivé sous le nom de P. longifolia stricta. Ne serait-ce pas en effet une variété du P. longifolia ? 41. Pinus patula, Schiede et Deppe. PINUS PATULA, Schied. et Depp. in Linnæa, XII. 488. Lamb. Pinet. éd. 2. IT. 143. t. 61. Loud. Arbor. IV. 2266. f. 2175-2176. — Encycl. of Trees, 992. Ο. 1855-1856. Ant. Conif. 35. t. 16. f. 2. Spach, Hist. 428 PINUS. Vég. phan. XI. 400. Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Carr. Man. des PI. IN. 351. — Tr. gén. Conif. 329. Gord. Pinet. 203. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 81 (excl, syn. Roezl). J. E. Nelson, Pinac. 122. Arbre de 20-25 mètres. Branches étalées, assurgentes, peu _ramifiées, à rameaux allongés , grèles, écartés, recouverts d’une écorce gris-cendré pâle, quelquefois légèrement violacée. Gaïnes soyeuses, de 10-20 millim.; coussinets décurrents, très-peu sail- lants. Feuilles ternées, longues de 10-15 centim., très-ténues, étalées, flasques, retombantes, triquètres; coussinets très-peu saillants, décurrents. Cônes groupés autour des branches, plus rarement solitaires, longs d'environ 10 centim., larges de 3-4, très-courtement pédonculés, acuminés en pointe au sommet. Écailles lisses, d’un jaune pâle, très-fortement appliquées ; apophyse très-plane; protubérance légèrement saillante, parfois placée un peu sur le côté de l’écaille, portant au-centre un très-petit mucron. Graines petites, à aile élargie, longue d'environ 26 millim. Habite trèes-communément au Mexique les parties froides, Joya las Cruces, entre Lerma et Toluca et aux environs de Réal del Monte, où il s'élève jusqu’à 3,000 mètres d'altitude. — Introduit vers 1820. — Gèle à Paris. Pinus patula stricta, Benth. Plant. Hartw. n° 442. Gardn. Mag. 1840. p. 638. Loud. Encyl. of Trees, 993. Carr. Tr. gén. Gonif. 329. PINUS PATULA ERECTA, Hort. aliq. Feuilles plus courtes et plus dressées que celles du type. Cônes également un peu plus petits, à écailles plus planes. Pinus patula macrocarpa, Schiede, ex Lindl. et Gord. /. c. Carr. /. c. A peu près semblable au type par son port et son feuillage, cette variété s’en distingue par ses cônes plus gros et par l’apo- physe des écailles, qui, plus développée, est parfois renversée vers la base et sur la partie convexe du cône. Ces deux variétés se rencontrent fréquemment mélangées avec l'espèce. ” : PINUS. 429 OBsERv. Sans être très-rustique, le Pinus patula résiste néanmoins aux hivers de diverses parties de la France. J’en ai vu de 6 à 10 mètres de haüteur aux environs de Toulon. A Nice, chez M. le comte de Pierlas, il y en avait un, entre autres, haut d’eviron 8 mètres, très-beau, qui fructifiait de- puis plusieurs années. 42. Pinus Sinensis, Zambert. Pinus Sinensis, Lamb. Pinef. éd. 2. III. 127. t. 53. Loud. Arbor. IV. 29264. f. 2167-2169. — Encycl. of Trees, 999. f. 1873-1874. Ant, Conif. I. t. 1. f. 1. Forb. Pinet. Wob. 39. t. 12. EndL Syn. Conif. 158. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. 351.— Tr. gén. Conif. 331. Gord. Pinet. 209 (excl. syn. Sieb.). Pinus KeseyA, Royle, Mss. Gardn. Mag. 1840. p. 8. Pinus NePALENsis, Forb. Pinet. Wob. 34. Ant. Conif. 923. Pinus CAVENDISHIANA, Horé. Arbre dépassant rarement 12-15 mètres de hauteur, ayant, du moins dans sa jeunesse, beaucoup d’analogie avec le Pinus üin- signis. Tige élancée, dénudée à sa base. Branches dressées, étalées, rarement défléchies. Gaînes scarieuses, de 8-15 millim. Écailles gemmaires, longues de 8-15 millim., fimbriées, rougeûtres. Feuilles géminées et ternées, dressées, longues de 12-15 centim.., lisses, d’un vert foncé comme celles du LP. insignis ; coussinets saillants, non décurrents. Cônes longs de 5-6 centim., ovoïdes, acuminés au sommet, brunâtres, très - courtement pédonculés, à écailles épaisses , ligneuses ; apophyse tétragone, rhomboïdale , dilatée au sommet; protubérance tronquée, mutique ou mucronulée. Graines très-petites , à aile droite, longue d'environ 15 centim. Habite la Chine et le Japon ; se rencontre aussi sur divers points du Népaul, où, dit-on, il atteint jusqu’à 20 mètres de hauteur. — Introduit en 1829. — Gèle à Paris. Jai vu en pleine terre, à Angers, sous le nom de Pinus Sinensis, plusieurs individus assez forts pour fructifier ; ils m'ont présenté les caracteres suivants : Arbre élancé, rappelant un peu, lorsqu'il est vieux, par son aspect général, le P. Halepensis. Branches distantes, effilées, dressées-étalées, grêles, à écorce gris-cendré, lisse. Rameaux effi- Ÿ FE: 430 PINUS. lés, peu nombreux. Gaines des jeunes feuilles soyeuses, écailleu- ses, scarieuses , minces, longues de 15 millim.; celles des vieilles feuilles beaucoup plus courtes (3-4 millim.). Feüilles géminées, rarement ternées, longues de 12-18 centim., excessivement ténues, droites, parfois un peu tombantes, d’un vert-gris. Cônes réunis, très-rarement solitaires, très-courtement ovales, arrondis, obtus, à écailles assez épaisses, non mucronées. ; 43. Pinus longifolia, Roxburg. PINUS LONGIFOLIA, Roxb. Mss. — F1. Ind. Orient. III. 651. Lamb. Pinet. éd. 2. 1. 32. t. 22. Royle, Hémal. 32. t. 85. f. 2. Loud. Arbor. IV. 2252. f. 2148-2152. — Encycl. of Trees, 996. Î. 1865- 1866. Forb. Pinet. Wob. 55. t. 20. Loisel. Nouv. Duham. 247. Ant. Conif. 29. t. 9. Link, in Linnæa, XN. 508. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 390. Hoffm. Bof. Zeit. 1846, p. 184. Endl. Syn. Conif. 158. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IV. 351. — Tr. gén. Conif. 332. Gord. Pinet. 200. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh.73. Pinus SERENAGENSIS, Madd. ex Gord. /. c. (?) Pinus Timorxensis, Loud. ex Henk. et Hochstt. Z. c. PALLA BLANCA, Hort. aliq. TscxeLu, TscHir, TsciL, Ki, THANSA, SULLA, CHEER, ANUNDER, KANGaARA, THANSHING, nd. Arbre atteignant jusqu'à 30 mètres et plus de hauteur, à écorce épaisse, gris-cendré ou jaunâtre, se détachant en lames. Branches irrégulières , ordinairement éparses, peu nombreuses, étalées ou défléchies , relevées au sommet, dénudées et longtemps rugueuses par les écailles placées à la base des coussinets, qui persistent très-longtemps après la chute des feuilles. Gaïnes soyeuses, gris- cendré, persistantes, lacérées au sommet, d'environ 15-20 millim. Feuilles ternées, très -rapprochées, longues de 15 -25 centim., très-fines, triquètres, lisses ou à peine légèrement ser- rulées, d’un vert clair, luisantes, très-dressées le long des jeunes rameaux. Cônes longs de 12-18 centim., larges d’environ 4-5, à écailles solides ; roux foncé; apophyse très-saillante , pyramidale- anguleuse , à angles arrondis, transversalement aiguëé-carénée , plus ou moins réfléchie; protubérance terminale et centrale, obtuse, mutique, un peu plus colorée que l’apophyse: Graines irrégulièrement trigones, droites d’un côté, très-développées de PINUS. 431 l'autre, de là subtrapéziformes, à angles arrondis, à testa uni (non côtelé), résistant, mais non osseux , roux pâle , assez régu- lièrement maculé ou tigré de brun sur chaque face, longues d’en- viron 12 millim., larges de 6-7, épaisses d'environ 5. Aile dola- briforme , longue de 25-28 millim., large de 8-12 , mince, forte- ment striée de roux-brun, ventrue, très-arrondie près du sommet. Tigelle très-robuste et très-courte (2-3 centim. au plus), un peu violacée. Cotylédons 11-13 , forts, robustes, atteignant parfois jusque près de 6 centim., subdressés, trigones, atténués, obtus au sommet. Habite très-communément dans presque toutes les parties de l'Himalaya, le Népaul, le Cachemyr, le Boutan, etc., où, suivant les conditions dans lesquelles il se trouve, il s'élève jusqu’à 2,600 mètres d'altitude, constituant presque partout d'immenses forêts. Son bois est très-estimé, et, comme il contient beaucoup de résine, on extrait souvent celle-ci. Indépendamment de cetie résine, les Indiens emploient le Pinus longifolia à une foule d'autres usages domestiques. — Introduit en 1801. — Gèle à Paris. OBsERv. Le Pinus longifolia est relativement rustique et assez fréquemment planté en pleine terre dans le midi de la France, à partir de Marseille jusqu’à Nice. A Hyères il fruc- tifie depuis plus de 45 ans, et un individu, chez M. Denis, mesure aujourd’hui 20 mètres de hauteur sur 1"70 de circon- férence. 44. Pinus Canariensis, Chr. Smith. Pinus CANARIENSIS, Chr. Smith, in Buch. Beschr. der Canar. Inseln. 169, DC, Plant. rar. Hort. Genev. I. t. 1-2. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 153. t, 66. Loud. Arbor. IV. 2261. f. 2162-2166. — Encycl. of Trees, 994. f. 1861-1864. Forb. Pinet. Wob. 57. t. 21. Ant. Conif. 33. t. 15. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 393. Link, in Linnæa, XN. 508. Webb. et Berth. F1. Canar. Geogr. Bot. 21 et 148. — Phytogr. Canar. sect. 3. p. 280. — Miscellan. pl. 42-43. Endl. Syn. Conif. 165. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IN. 353. — Tr. gén. Conif. 348, Gord. Pinet. 191.Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 80. 3. E; Nelson, Pinac. 106, TEA, Insul: Canar: Atbte atteignant 25 mètres; parfois plus, de hauteur, souvent tottueux et diffus dans les cultures où il conserve pendant long- 432 PINUS. temps des rameaux grèles, chargés de feuilles glauques, éparses, semblables aux feuilles primordiales des jeunes plantes de semis. Écorce du tronc rougeâtre, subéreuse, assez épaisse et fendillée. Branches souvent éparses, irrégulières, dressées, étalées, souvent assurgentes. Boutons gemmaires gros, à écailles rougeätres, écartées , fimbriées. Gaïnes entières, d'environ 20 millim., rou- geâtres , fimbriées , lacérées au sommet. Feuilles ternées, triquè- tres, serrulées, longues de 15-20 centim., souvent chiffonnées ; coussinets légèrement saillants. Cônes longs d'environ 10-15 centim. sur 5 de large, sessiles, légèrement atténués aux deux extrémités, mais beaucoup plus au sommet, qui est obtus; apo- physe en losange assez régulier et élargi, peu élevée, carénée transversalement, luisante , roux foncé , à surface comme ridée; protubérance centrale plus ou moins saïllante, obtuse, aiguëé- carénée comme l’apophyse. Graines inéquilatérales , subtrigones, comprimées, longues de 13-15 millim., larges d'environ 7 et épaisses de #4, à testa dur, osseux, souvent un peu côtelé, blanc d'un côté, brun de l’autre par suite de l’adhérence de l'aile qui le recouvre entièrement. Aile roux-brun ou presque noire, inéquilatérale, droite d'un côté, ventrue de l’autre, longue de 40-45 millim. , large de 11-12 , s'élargissant régulière- ment à partir de la graine, puis s’atténuant tres-sensiblement au sommet. Habite les montagnes de Ténériffe et des grandes Canaries , où il constitue une région particulière, de 1,600 à 2,000 mètres d'altitude. — Introduit en 1815. — Très-gelable à Paris. OBserv. Le Pinus Canariensis a quelque rapport avec le P. longifolia. T paraît un peu plus sensible au froid. Quant aux cônes, ils présentent une très-grande différence dans le développement de l’apophyse, qui est beaucoup plus dé- veloppée dans les cônes du P. longifolia; mais cette diffé- rence, ainsi que j'ai pu m'en convaincre: par de récentes observations, tend, sinon à s’effacer, du moins à s’atténuer. ce qui confirme ce que j'avais déjà dit dans ma première “édition, page 349, et que je crois devoir rapporter : « Parmi les cônes de P. Canariensis que l’on reçoit en Europe, les uns ont i'apophyse des écailles très-plate et la protubérance à peine saillante; quelques autres, au con- traire, la présentent un peu proéminente et munie d’une pro- PINUS. Dr pe tubérance plus développée ct presque réfléchie. Dans les deux cas les graines sont parfaitement semblables. » Néanmoins ces deux espèces sont très-distinctes. 43. Pinus Gerardinna, "Wallich. Pinus GERARDIANA, Wall. Mss. Lamb. Pinet. éd. 2. IL. 151. t. 65. Royle, Himal. 32. 1. 85. f. 2. Loud. Arbor. IV. 2254. f. 2153-2155 — Encycl. of Trees, 398. f. 1869-1870. Forb. Pinet. Wob. 53. t. 19, Ant. Conif. 29. t. 10. Hoffm. Bof. Zeit. 1846. p. 184. Spach, Hisf. Vég. phan. XI. 390. End. Syn. Conif. 159. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IN. 352. — Tr. gén. Conif. 333. Gord. Pinet. 195. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 74. J. E. Nelson, Pinac. 112. Pinus NEos4, Govan. Hss. Pinus CuizénosA, Elph. ex Knight, Z. c. Pinus AucKLANDH, Ludd. ex Gord. L. c. Nrosa, KumiNcue, RHEE ou REE, SHUNGTEE, PE. SUKKAR, Ind. Arbre très-résineux, d’une croissance assez lente, atteignant 12-20 mètres de hauteur, à écorce gris-cendré, lisse. Branches nombreuses , dressées , étalées , très-ramifiées. Rameaux rappro- chés, relativement faibles, souvent confus, du moins dans les jeunes arbres. Gaïnes courtes, très-caduques, composées d’écailles scarieuses, ciliées, brunâtres ou rousses, qui s’enroulent à la base des feuilles. Boutons gemmaires courtement ovales, un peu coni- . ques, à écailles largement ovales , atténuées en pointe , d’un roux ferrugineux. Feuilles ternées, longues de 10-15 centim., triquè- tres ou presque rhomboïdales, grosses, raides, brusquement terminées en une pointe courte, d'un vert foncé, souvent très- slauques ; coussinets légèrement saillants, non décurrents. Cônes longs de 12-20 centim., larges de 5-6, ovoïdes, atténués, obtus au sommet, souvent résineux. Écailles solides, épaisses , rugueuses et comme veinées rougeâtres; apophyse élevée - pyramidale, - carénée-aiguë transversalement , celles de la base du cône plus allongées , réfléchies; protubérance à peine distincte de l’apo- physe. Graines comestibles, subcylindriques ou très-légèrement comprimées , longues de 18-20 millim., larges de 5-7, arrondies au sommet, brusquement atténuées en pointe à la base, à aile large, dolabriforme. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 28 434 PINUS. Habite dans diverses parties de l'Himalaya, les montagnes du Tibet, le nord du royaume de Cachemyr, etc. — Introduit vers 1820. — Très-rustique. Ogserv. Le Pinus Gerardiana est généralement désigné, par les indigènes tibétains, par le nom de Noosa; c’est une espèce précieuse pour les contrées où il abonde, car, indé- pendamment du produit qu’on peut retirer de son bois, ses graines, assez volumineuses, à testa mince, sont recher- chées comme aliment. J'ajoute que, lorsqu'il est placé dans de bonnes condifions et qu’il végète bien, c’est un bel arbre, et il pousse assez vite. Dans ces conditions il a un cer- tain rapport avec le P. Bungeana, bien que complétement dif- férent. . Le P. Gerardiana présente aussi cette particularité qu’il est très-difficile à élever de graines, tandis que greffé, même sur P, sylvestris, il va très-bien. 46. Pinus Bungeana, Zuccarini. Pinus EXCORTICATA, Hort. Pinus BuNGEANA, Zucc. Mss. Endl. Syn. Conif. 166. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Carr. Tr. gén. Conif. 349, Gord. Pinet. 190. J. E. Nelson, Pinac. 105. PIN Naporéon, E. Simon (in litter.). Kieu, LunGmu, Chin. Grand arbre. Bois blanc, résineux. Écorce lisse ; celle de la tige oris-cendré, celle des rameaux d’un vert pâle ou jaunâtre, lui- sante, marquée pendant longtemps par de petites cicatrices trans- versales. Branches nombreuses, diffuses. Rameaux très -rappro- chés, grêles. Gaïînes très-courtes, presque nulles, excessivement caduques. Feuilles ternées , d'un vert clair-pâle , grosses, raides, très-droites, rhomboïdales-comprimées, très-courtement acumi- nées au sommet en une pointe aiguë, scarieuse, blanchâtre , : longues de 5-8 centim. Chatons mäles très-courtement ovoïdes, coniques, très-rapprochés, bientôt distants par l'allongement rapide du bourgeon. Boutons gemmaires très-petits, coniques aigus , composés d’écailles violettes. Cônes ovoïdes, atténués aux deux bouts, mais davantage au sommet, qui est obtus; longs PINUS. 435 d'environ 5 centim., larges de 4; à écailles lächement appli- quées, brunâtres, comme sillonnées, ridées transversalement, souvent épaissies et comme légèrement écartées au sommet ; apophyse à peine sensible. Graines comestibles, longues d’envi- ron 8 millim., larges de 4, comprimées, arrondies, obtuses aux deux bouts. Habite le nord de la Chine; très-cultivé dans diverses parties de l'empire, notamment dans l'ile de Chusan. Ogserv. Cette espèce présente cette particularité : que chaque année la vieille écorce se détache par larges plaques minces, de sorte que rien n’est plus curieux, à l’époque où a lieu cette décortication, que de voir çà et là, sur la tige, de grandes places blanches à côté d’autres plus ou moins bru- nes, ce qui constitue des sortes de dessins d’un contraste des plus remarquables. — Introduit en France, au Muséum, de graines, en très-grande quantité, par M. E. Simon, en 1860. — Très-rustique. 49. Pinus Sabiniann., Douglas. Pinus SABINIANA, Dougl. in Linnæa Transact. XVI. 749. Lamb. Pinet, éd. 2. IIT. 137. t. 58. Loud. Arbor. IV. 2246. Î. 2138-2143.— Encycl. of Trees, 982. Î. 1834-1838. Forb. Pinet. Wob. 63. t. 23-24. Hook. FI. Bor. Amer. II. 162. Link, in Linnæa, XV. 509. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 390. De Chambr. Tr. Arbr. résin. 347. Nutt. Sylv. North Amer. 11. 169. pl. 113. Ant. Conif. 30. f. 11. Endl. Syn.. Conif. 159. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 316. Knight, Syn. Conif. 30. F1. Serr. IX. 275 (cum üic.). Carr. Man. des PI. IV. 352. — Tr, gén, Conif. 334. Gord. Pinel. 208, Laws. Pinet. Brit. fascic. II (cum ic.). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 75. J. E. Nel- son, Pinac, 129. NuT PINE, DIGGER PINE, Californ. La Grand et bel arbre, atteignant 30-40 mëtres de hauteur sur 1% 50 environ de diamètre. Tige droite, élancée, à écorce gris- cendré, lisse. Branches verticillées, dressées ou assufgentes, rela- tivement faibles. Rameaux verticillés, allongés, grèles, à écorce lisse, blanchâtre , glauque-violacé. Boutons gemmaires très-rési- neux, petits, allongés, coniques, à écailles roux-ferrugineux très-fortémént appliquées, Gaïnes soyeuses, gris-cendré. Feuilles 36 | PINUS. ternées, longues de 18-25 centim., irrégulièrement triquètres, finement serrulées , d’un vert glauque , flexueuses, étalées , sou- j} vent tombantes; coussinets plats, larges, décurrents. Chatons mâles paraissant en mai, alternes autour des bourgeons, longs de 25-30 millim., larges d'environ 7, blanchâtres, cylindriques, obtus. Cônes pédonculés, subverticillés, d’abord obliques, sub- globuleux, puis pendants, ovoïdes-obtus , légèrement coniques, atteignant jusqu'à 25 centim. de longueur sur 12 de diamètre. Écailles roux foncé ou jaunâtres ; apophyse très-élevée, pyrami- dale , comprimée transversalement, de là presque aiguë sur les côtés; protubérance subrugueuse , formant une pointe solide recourbée surtout dans les écailles inférieures et alors confondue avec l’apophyse. Graines grosses, longues d'environ 18-25 centim., un peu atténuées à la base, arrondies, obtuses au sommet, à testa solide, brun, parfois presque noir, à aile membraneuse, brunâtre, en forme de casque, enveloppant la graine. Cotylédons 11-18, effilés, longs de 4-6 centim. Habite , dans le nord-ouest de l’Amérique, la chaîne subalpine de la Nouvelle-Albion, par 49° (L. B.), où il s'élève jusqu’à la limite des neiges éternelles, mais ne constituant plus alors qu’un arbrisseau souvent rabougri. — Introduit en 1823. — Tres-rus- tique. Pinus Sabiniana varicgata, AHort. Feuilles : les unes panachées de jaune, les autres vertes comme celles du type. — Variété peu constante. Osserv. Le Pinus Sabiniana doit être planté de bonne heure en pleine terre; si on le laisse en pots il se dégarnit très-promptement, et il n’est pas rare alors de voir des indi- vidus hauts de presque 1 mètre n’avoir que quelques très- petites branches grêles. Quand on le planie en pleine terre jeune, dans de bonnes conditions, il forme un très-bel arbre. Greffée, au contraire, cette espèce s’élance moins, développe des verticilles latéraux de branches, et ces verticilles, très- rapprochés, donnent à l’ensemble un tout autre aspect. Les arbres alors s’élancent moins, prennent plus de développe- ment en largeur et fructifient beaucoup plus tôt. Parmi plusieurs individus plantés chez M. le docteur Tur- x rel, dans sa propriété située à Astouret, à 12 kilomètres de PINUS. | 437 Toulon, il en est un, haut d’environ 12 mètres, et ayant près de‘1 mètre de circonférence à sa base, qui chaque année fructifie et donne de bonnes graines depuis 14862. Lorsque je le visitai, en février 1866, il portait des cônes mürs arrivés à la grosseur normale. Ces cônes, pédonculés, pendants, sont souvent disposés autour de la tige en assez grand nombre, formant ainsi une masse verticillée assez grosse, qui de loin ressemble à un essaim d’abeilles. Sur les branches, les cônes sont réunis en nombre beaucoup plus petit: très-souvent même ils sont solitaires. Plusieurs individus, au Muséum, ont montré leurs premiers cônes en 1866. Le cône figuré par Lawson (Pinet. Brit.) est un des plus petits que j'aie jamais vus; il paraît avoir été copié sur celui qu’a représenté Nuttal (Sylv. North Amer., L, c.). 48. Pinus Coulteri., Don. Pinus Coucrert, Don, in Linnæa Transact. XVII. 440. Lamb. Pinet. éd. 2. JT. 139. t. 59. Loud. Arbor. IV. 2250. f. 2144-2147. Forb. Pinet. Wob. 67. t. 25-26. Link, in Linnæa, XV. 510. Ant. Conif. 31. t. 12-13. Nutt. Sylv. North Amer. II. 171. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 348. End. Syn. Conif. 160. Carr. Man. des PI. IV. 352. — Tr. gén. Conif. 335 (excl. P. Sinclairii). Henk. et Hochstt. Syn der Nadelh. 76. : PINus MACROCARPA, Lindl. Bof. Reg. 1840. App. 61. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Gord. Pinet. 201. — Suppl. 66. J. E. Nelson, Pinac. 117. Pinus SagiNa Courtert, Loud. Encycl. of Trees, 985. f. 1839-1841. Pinus SABINA COULTERI VERA, Loud. /. c. Pinus SABINA, Var. Hort. aliq. Pinus SABinA MAJOR, Manetti, ex Gord. Pinet. Suppl. l. c. Arbre de 25-30 mètres , à écorce rugueuse, fendillée. Branches longues , horizontalement étalées , verticillées, longtemps scabres par les cicatrices des feuilles. Boutons gemmaires résineux , gros, obtus. Écorce des jeunes pousses elaucescente - violacée. Gaînes persistantes , longues de 10-25 millim. Feuilles ternées, longues de 20-30 centim., subtriquètres , à peine serrulées, très-légère- ment glaucescentes. Chatons mâles jaune pâle, s’épanouissant vers la fin de mai , alternes à la base des jeunes bourgeons, longs 438 PINUS. de 45-25 millim., larges de 7. Cônes très-résineux , longs de 15-23 centim., larges d’environ 10, réunis, plus rarement solitaires , portés sur un pédoncule ligneux, gros. Écailles très-solides, lui- santes, atteignant 3 centim., parfois plus, de longueur ; apophyse dure, très-proéminente, anguleuse, comprimée; protubérance peu distincte de l’apophyse, allongée en forme de grosse épine; celle des écailles de la base du cône réfléchie et relevée à l’extrémité, pointue, presque cylindrique ou légèrement comprimée. Graines longues de 12-14 millim. , larges de 8-9 dans leur plus grand diamètre, comprimées, oblongues, rétrécies et arrondies aux deux extrémités , irrégulièrement ellipsoïdes, subtrigones. Testa dur, quoique assez mince, brun-roux d’un côté, noir foncé de l’autre, recouvert d’une sorte de poussière d’un gris fauve. Aile longue de 34 centim., large d'environ 1, très-mince et cartilagi- neuse , souvent légèrement lobée au sommet. Cotylédons 10, plus rarement 8-11, longs de 4-5 centim., irrégulièrement trigones. Habite, dans la Californie, les montagnes Sainte-Lucie, à une altitude d’environ 1,400 mètres; commun aussi dans d’autres parties, notamment sur les montagnes près Saint-Louis d'Obispo. — Introduit en 1832. — Très-rustique. _ Onsery. L'examen que j'ai fait de plusieurs Pinus Coul- teri assez forts, qui fructifient aujourd’hui en France, m'a démontré que cette espèce porte ses premiers cônes lorsque les arbres sont âgés d’environ 15 à 18 ans. Comme dans beau- coup d’espèces de Conifères, les châtons mâles, en général, se montrent les premiers. Le nom spécifique de Coulteri doit être adopté de préfé- rence à celui de macrocarpa pour trois raisons : la première, parce qu'il est le plus ancien; la deuxième, parce qu’il rap- pelle le nom d’un savant ; la troisième, parce que le cône est plus petit que le P. Sabiniana, ce qui est contraire à ce que le nom de macrocarpa semble indiquer. La figure donnée par Loudon est très-mauvaise; elle a été faite d’après un cône avorté ou déformé par suite d’une cause quelconque. PINUS. 439 49, Pinus Jeffreyi. Palfour. Pinus JEFFREYANA, Hort. Pinus JerrreYt, Balf. in Circular by Edinb. Oreg. Bot. Assoc. (cum ic.). Murray, in Edinb. New Ser. 1860. p. 224. — Trans. Edinb. Bot. Soc. VI. p. 350 (cum ic.). Carr. Tr. gén. Conif. 388. Gord. Pinet. 198. Laws. Pinet. Brit. fascic. 5 (cum ic.). — Catal. 1855. p. 15. J. E. Nelson, Pinac. 115. Très-bel arbre, atteignant 40 mètres et plus de hauteur sur 4 mètre à 1m" 50 de diamètre. Branches étalées ou subdressées, ro- bustes. Rameaux gros, à écorce violacée, glaucescente. Boutons semmaires gros, obtus ou légèrement coniques. Feuilles ternées, fortes , d’un vert glaucescent, étalées, parfois un peu chiffonnées et tombantes. Gaines persistantes, d’environ 3 centim. Cônes ovales-coniques , élargis à la base, atténués au sommet, longs d'environ 15-18 centim., larges de 7-8, généralement réunis autour des branches, plus rarement solitaires. Écailles à apophyse pyramidale , souvent très-saillante, à protubérance ordinairement longuement prolongée en une pointe très-forte , obtuse, un peü courbée vers la, base du cône. Graines ovales-oblongues, ou subtrisones, longues de 10-14 millim. sur environ 7-8 millim. de largeur, légèrement comprimées, à testa gris, tiqueté ou strié de brun. Aile courte, dépassant la graine d'environ 7 millim., blan- châtre, très-mince , brusquement rétrécie d’un côté avant d’avoir atteint même le sommet de la graine (comme chez le Pinus Sabi- niana), souvent érosée sur ce même côté; l’autre entier, droit. — Jeunes plantes : Tigelle très-robuste, grosse, blanchâtre. Coty- lédons 12, longs d’environ 25 millim., très-étroitement trigones, à angles aigus en dessus, souvent un peu tourmentés, très-cour- temené obtus. : Habite dans le nord de la Californie la vallée de Shasta, princi- palement dans les sols pauvres et siliceux. — Introduit en 1854. — Très-rustique. OBserv. Cette espèce, très-belle, très-distincte et d’une croissance vigoureuse, semble intermédiaire entre les Pinus Sabiniana et Coulteri. Son écorce glaucescente, l'aspect et la couleur de ses feuilles lui donnent surtout un air de parenté très-marqué avec le P. Sabiniana. C’est, je le crois, une des belles espèces californiennes. Ce qui ajoute à sa valeur, c’est qu’elle pousse à peu près partout. 4 40 PINUS. 50. Pinus insignis, Douglas. = Pinus MoNTEREYENSIS, Rauch. Pinus ADuNCA, Bosc, Mss. Pinus CALIFORNICA, Hort. Pinus MoNTERAGENSIS, Hort. Pinus insiexis, Dougl. Mss. ex Loud. Arbor. IV. 2265. f. 2170-2172. — Encycl. of Trees, 988. f. 1847-1848. Forb. Pinet. Wob. 51. t. 18. Ant. Conif. 27.t. 8. f. 1. Benth. Voyage Sulph. 55. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 389. Endl. Syn. Conif. 163. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight. Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IV. 353. — Tr. gén. Conif. 339. Gord. Pinet. 197. J. E. Nelson, Pinac. 114. Arbre atteignant 25-30 mètres de hauteur, vigoureux, très- ramifié, à écorce grise, rugueuse, fendillée. Branches verti- cillées, longuement étalées, assurgentes, parfois subdressées, grosses dès leur point de départ. Rameaux verticillés, nombreux. Gaines courtes, presque nulles sur les vieilles feuilles. Feuilles ternées, densement rapprochées, souvent contournées, longues de 8-12 centim., d'un vert très-foncé; coussinets peu saillants, non décurrents, élargis transversalement. Chatons mâles très- nombreux , paraissant en avril-mai. Cônes réunis , plus rarement solitaires , très-courtement pédonculés, ovoides ou subconiques , longs d'environ 7-8 centim., larges de 5 dans le plus grand dia- mètre, inéquilatéraux, arqués, très-rarement droits, à écailles lisses, luisantes, roux foncé; apophyse très-saillante sur le côté convexe du cône, dure, arrondie sur les bords , obtuse; celles de la base du cône du côté convexe beaucoup plus développées ; celles du côté opposé planes ou presque planes; protubérance centrale, à peine saillante, tronquée, portant au centre un petit mucron réfléchi. — Jeunes plantules : Tigelle élancée, de 4-5 centim. , d’un vert blanchâtre ou à peine violacé. Cotylédons 6-8, étalés, souvent un peu tourmentés, longs d'environ 5 centim., d’un vert pâle, courtement atténués au sommet. Habite différentes parties de la Californie, notamment aux environs de Monterey. — Introduit en 1833. — Gèle parfois à Paris, quoique rustique. Pinus insignis macrocarpa, Hartw. Pinus RADIATA, Don, in Linnæa Transact. XVII. 449. Lamb, Pinet. III. 133, t. 56. Loud. Arbor. IV. 2270. f. 2182. — Encyci. of PINUS. 441 Trees, 990. f. 1851. Ant. Conif. 33. t. 14. f. 3. Endl. Syn. Conif. 161. Gord, Journ. Hort. Soc. IV. 214 (cum ic.). Lindl. et Gord. 1. c. NV. 216. F1. Serr. VI. 434 (cum ic.). Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IV. 352. — Tr. gén. Conif. 337. Gord. Pinet. 206. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 79.J.E. Nelson, Péinac. 127. l Pinus CarirorwicA, Loisel. Nouv. Duham. V. 243. Endl. Syn. Conif. 162. Carr. Tr. gén. Conif. 253 (non Hartw.). Pinus MONTERAGENSIS, Hort. Pinus ADuNCA, Bosc, Afss. PINUS INSIGNIS MACROCARPA, Hartw. Journ. Hort. Soc. III. 226. Arbre de 25-30 mètres de hauteur, semblable au type par son port et sa végétation, il n’en diffère que par ses cônes un peu plus gros et par l’apophyse des écailles, qui, souvent plus déve- loppée , est alors renversée vers la base du cône, non mucronée. Habite concurremment avec l'espèce. — Introduit en 1846. — Même rusticité que Le Pinus insignis, dont il a tous les caractères. OgBserv. Le Pinus insignis est très-vigoureux et surtout d’une croissance très-rapide ; c’est aussi l’un des plus beaux de la tribu. Il présente en outre cet avantage de croître au bord de la mer sans souffrir. Sous ce rapport on peut le considé- rer comme une sorte de Pin maritime. Il en existe quelques beaux échantillons dans diverses parties de la France; le plus fort, sans aucun doute, se trouve planté près de Cherbourg, dans la propriété de M. Herpin de Frémont. Il mesure 17 mè- tres de hauteur. Sa forme et sa beauté ne laissent rien à dé- SHFer. 51. Pinus tubereulata, Don. Pinus CALIFORNICA , Hartw. Journ. Hort. Soc. IT. 189 (non Loisel. et alig. auctor.). PINUS TUBERCULATA, Don, in Linnæa Transact. XVII. 442. Lamb. Pinet. I]. 131. t. 35. Loud. Arbor. IV. 2270. f. 2181, — Encycl. of Trees, 990. f. 1850. Ant. Conif. 33. t. 14. f. 2. Endl. Syn. Conif. 162. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Gord. Journ. Hort. Soc. IV. 218 (cum ic.). Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IV. 352. — Tr. gén. Conif. 338. Gord. Pinet. 211. Circular by Edinb. Oreg. Bot. Assoc. 1852. p. 2. pl. IL. f, 2. Laws. Pinet. Brit. fascic. 9 (cum ic.). J.E. Nelson, Pinac. 137. 442 PINUS. Arbre de 8-12 mètres de hauteur. Branches verticillées, longues, relevées au sommet. Boutons gemmaires à écailles fortement ap- pliquées , roux foncé ou rougeâtres, élargies à la base, à peine ftimbriées , persistant très-longtemps sur la branche, même après que les feuilles sont tombées. Feuilles d'un vert foncé , ternées, raides et droites. Cônes nombreux, obliques ou tout à fait pen- dants à la maturité, réunis par verticilles d'environ 5-7, très- rarement solitaires, longs de 12-15 centim., larges de 5-6 à la base, résineux, rouge-brun, puis jaunâtres, légèrement arqués, régu- lièrement atténués de la base au sommet en une pointe obtuse, portés sur un gros et fort pédoncule ligneux , ne s’ouvrant pres- que jamais et persistant presque indéfiniment sur l'arbre, à écailles très-fortement appliquées: celles de la base du cône du côté convexe extrêmement développées-pyramidales ( parfois sail- lantes de 8 millim.), celles du sommet plus élargies ; apophyse légèrement épaissie; protubérance très-saillante, mutique ou portant parfois un mucronule gros, très-court et très-obtus, bien détachée de l’apophyse , d’un gris cendré qui contraste avec l'apophyse, qui est d’un jaune - roux. Toutes les écailles du côté concave du cône sont très-plates, et souvent déprimées au centre. — Jeunes plantes : Tigelle courte, assez robuste, légèrement violacée. Cotylédons 6-9, plus rarement 5, étroitement trigones, effilés, pointus, souvent chagrinés, de 35-40 millim. de longueur. Habite aux environs de Monterey. — Introduit en 1846. — Rustique. OBsErv. Cette espèce, peu différente du Pinus insignis lorsqu'elle est jeune, en diffère très-sensiblement lorsqu'elle est vieille; ses branches se dégarnissent promptement de feuilles ; les rameaux, allongés, sont dénudés dans toute la partie inférieure; les feuilles, aussi, sont plus distantes et moins tourmentées. Ce qui la distingue, ce sont surtout ses cônes plus nombreux, beaucoup plus gros et plus longs que ceux du P. insignis, et, comme ces cônes persistent très-long- temps sur l’arbre, il n’est pas rare de voir sur une même branche ceux de 7-8 années qui forment des agglomérations placées à différentes hauteurs. Cette espèce paraît très-fertile; un individu haut d’environ 8 mètres, planté dans les pépi- nières de Trianon, fructifie et donne de bonnes graines depuis au moins 6 ans; en ce moment il est encore chargé d’une grande quantité de cônes. Parmi ceux-ci il en est qui, PINUS. 443 âgés de 6-8 ans, couverts en partie de Mousses ou de Lichens, ne montrent pas la plus légère apparence de décomposition; leurs écailles sont tout aussi fortement appliquées qu’elles l’étaient durant les premières années. Don a confondu le P. tuberculata soit avec le P. insignis, soit avec sa variété macrocarpa; de là la hauteur de 30 mè- tres qu’il lui reconnaît. C’est, du reste, ce que démontre le cône qu'il a représenté, qui à été copié par Loudon et par Antoine. Cette figure, toute mauvaise qu’elle est, démontre, ainsi que je l’ai dit, qu’elle représente un cône déformé du P. insignis. La gravure de M. Gordon, {. c., au contraire, est très-exacte. 52. Pinus muricata, Don. PiNUS MURICATA, Don, in Linnæa Transact. XVII. 441. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 135. t. 57. Loud. Arbor. IV. 2269. f. 2180. — Encycl. of Trees, 989. f. 1849. Ant. Conf. 32. t. 14. f. 1. Endl. Syn. Conif. 161. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Gord. L. c. IV. 216-217 (cum ic.). Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Man. des PI, IV. 352. — Tr. gén. Conif. 363. Gord. Pinet. 173. Nutt. Sylv. North Amer. Il. 172. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 60. J. E. Nelson, Pinac. 121. Pinus MurRAYANA, Balfour, ex Gord. Pinet. 1. c. Ogispo, Californ. Arbre d'environ 12-15 mètres. Branches peu nombreuses, irré- gulières, assez grosses. Boutons gemmaires non résineux, très- , pointus. Feuilles géminées (parfois ternées et exceptionnellement même quaternées dansles jeunes sujetsissus de graines), très-fortes, longues et parfois légèrement contournées ou tourmentées , ainsi que cela a lieu chez le Pinus Pinaster. Cônes subsessiles, réunis, plus rarement solitaires, brun -rougeâtre dans le jeune àge, pendants , droits ou à peine légèrement courbés, longs de 6-8 centim., larges de 3-4, atténués au sommet, obtus. Écailles pla- cées du côté supérieur ou convexe du cône à apophyse élevée, droïte ou légèrement réfléchie, parfois très-saillante, pointue, longue de 8-10 millim. ; celles qui sont placées au contraire sur la partie concave ou plate sont beaucoup plus petites, et l’apophyse, beaucoup moins élevée, est presque plane, excepté dans les écailles du sommet, où elles portent un mucronule court. Graines 444 PINUS. d'un brun-obscur, à aile longue de 12 millim. Cotylédons peu nombreux (souvent 5), très-courts. Habite dans différentes parties de la Californie, notamment près de San-Luis, à une altitude d'environ 1,000 mètres ; il a été plus récemment rencontré sur les montagnes aux environs de Monterey, à une altitude de 2,800 mètres. — Introduit en 1846. — Très-rustique. La description qui précède du P, muricata est à peu près celle qu'a donnée Hartweg et que j'ai reproduite dans ma première édition ; elle est assez exacte. Les circonstances m'ayant permis d’en voir quelques individus un peu forts, dont un qui fructifie depuis plusieurs années, je vais rapporter les caractères qu'ils m'ont présentés. Arbre très-ramifié. Branches ascendantes, longues et assez fortes. Rameaux dénudés, excepté vers le sommet. Bou- tons gemmaires allongés , cylindriques , non résineux , à écailles finement fimbriées. Feuilles géminées ou ternées , courtes (8 cen- tim.), grosses, souvent un peu tourmentées, distantes. Cônes subpendants, presque sessiles, ovales, droits ou à peine arqués, inéquilatéraux , longs de 7-8 centim.., larges de 4, roux foncé ou presque rouges quand ils sont mûrs. Écailles très-solides , forte- ment imbriquées ; celles du côté le plus développé du cône et surtout celles de la base très-saillantes, à apophyse pyramidale longue, souvent renversées, terminées par un court mucron assez gros ; les supérieures moins développées , étroitement saillantes, anguleuses, à apophyse droite, transversalement saillante -caré- née , blanchätre. Oserv. Cette espèce paraît devoir rester naine; elle fruc-- üfie de très-bonne heure. Ainsi un individu planté dans les pépinières de Trianon, et dont la hauteur est d’à peine 2"80, fructifie depuis plusieurs années. Au printemps les bour- geons s’allongent très-vite, de sorte qu’ils sont dénudés dans toute la partie inférieure, qui conserve pendant très-long- temps les écailles gemmaires à la base des coussinets, ce qui rend ces rameaux très-scabres. J'ajoute que, à part les cônes, le Pinus muricala a beaucoup de rapports avec le P. tuberculata; aussi sa véritable place, selon moi, est dans les Tæda et non dans les Pinaster, où les auteurs le placent ordinairement, et où moi-même je l’avais mis dans ma première édition. PONT, Les PINUS. = = O7 53. Pinus ponderosa, Douglas. Pinus PoNDEROSA, Dougl. Mss. ex Loud. Arbor. IV. 2243. f. 2132- 2137. — Encycl. of Trees, 981. f. 1830-1833. Forb. Pinet. Wob. 4&G. t. 15. Ant. Conif. 28. t. 8. f. 1 (ic. nala). Link, in Linnæa. XV. 506. Spach, His. Vég. phan. XI. 389. Endl. Syn. Conif. 163. Knight, Syn. Conif. 30. Nutt. Sylv. North Amer. IT. 173. Carr. Man. des Pl. IV. — Tr. gén. Conif. 340. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Gord. Pinet. 205. J. E. Nelson, Pinac. 125. Pinus CRAIGIANA, Hort. (?) Pinus BeaRrpscevi, Hort. Carr. Tr. gén. Conif. 359. Pinus NootkAENsis, Manetti, ex Gord. Pinet. Suppl. 67. TapPA, BULL PINE, /ndig. Arbre de 25-30 mètres de hauteur sur 1 40 environ de diamètre. Branches peu nombreuses, souvent inégales, étalées, parfois déflé- chies-assurgentes; les supérieures dressées, en général peu ramifiées et promptement dénudées. Gaines persistantes, très-courtes sur les vieilles feuilles. Feuilles ternées, longues de 12-25 centim., grosses, droites, triquètres, lisses, d'un vert gai; coussinets décurrents. Cônes de 8-12 centim. de longueur, larges d'environ 5, droits, ovoides-coniques , arrondis-obtus au sommet, portés sur un court et gros pédoncule ligneux, à écailles gris-rougeàtre ; apophyse transversalement élevée , subpyramidale , aiguë; protu- bérance légèrement saillante , portant au centre un petit mucron pointu. Graines brunâtres, longues d'environ 7 millim. , larges de 5, légèrement comprimées , à aile scarieuse d'environ 12 millim. Habite diverses parties de l'Amérique Nord-Ouest, notamment vers le fleuve Spokan-Flathead ; sur les montagnes Rocheuses, ainsi que dans d’autres localités de la Californie. — Introduit en 1826. — Très-rustique. Pinus ponderosa tortuosa. Branches distantes, verticillées, très-longuement étalées, parfois défléchies-assurgentes, peu ramifiées, excessivement tortueuses. Rameaux peu nombreux, robustes, à écorce brune, longs, simples, _ dénudés et tortueux, sinueux comme les branches. Feuilles ternées , très-grosses, un peu tourmentées, d’un vert glaucescent. OBsErv. Les cônes du Pinus ponderosa figurés par Lam- 446 PINUS. bert, Antoine et Loudon, ont été copiés les uns sur les au- tres et d’après un modèle défectueux; la forme en massue, qu'ils lui donnent, n’est probablement qu’une monstruosité. Ce qui vient encore confirmer mon opinion, c’est que les cônes que l’on a reçus depuis quelques années sont {ous exac- tement ovoïdes, | Bien que généralement aujourd'hui on considère le P. Beardsleyi comme identique avec le P. ponderosa, le fait ne me paraît pas prouvé. La plupart des P. Beardsleyi que j'ai vus m'ont paru plus vigoureux et en général moins délicats que le P. ponderosa; les bourgeons aussi étaient plus gros. C’est à revoir. 54. Pinus Parryana, Gordon. Pinus PARRYANA, Gord. Pinet. 202. D’après M. Gordon : Grand arbre asssz semblable au Pinus Benthamiana. Branches horizontalement étalées, relativement grèles. Feuilles ternées, grosses, étroites , légèrement tourmen- tées, longues de 15-20 centim., subtrigones, très-aiguës, finement serrulées , atténuées de la base au sommet. Gaïnes assez courtes, écailleuses , tourmentées, de couleur brune. Cônes réunis autour des branches, très-rarement solitaires, rappelant ceux du P. Pinaster, non résineux, déclinés, régulièrement coniques, élargis à la base, atténués au sommet, longs d'environ 12 centim., larges de 4, sessiles, à écailles rhomboïdales, nombreuses, unies, ligneuses, dures ; celles du milieu des cônes plus larges, à apo- physe légèrement saillante, mucronée. Graines au-dessous de la moyenne, presque rondes, à aile étroite, presque linéaire, arron- die-échancrée au sommet, de couleut grisâtre , assez épaisse. Habite, dans la Haute-Californie, la Sierra-Névada. — Très- rustique. Orserv. Le Pinus Parryana, dit encore M. Gordon, est très-différent de toutes les espèces californienhes i ses cônes, qui rappellent ceux du P. Pinaster, sont d’un Jaune assez in- tense, et si l’arbre, par son facies général, a beaucoup d’ana- logie avec le P. Benthamiana ; il en est très-différent par ses feuilles et par sés cônes. PINUS. 447 55. Pinus rigida, Miller. Pinus CANADENSIS TRIFOLIATA, Duham. Arbr. II. 196. Pinus RIGIDA, Mill. Dict. n. 10. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 60. Wangenh. Beitr. 41. Marsh. Arb. 101. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 28. t. 19-20. Loud. Arbor. IV. 2239. f. 2123-2126. — Encycl. of Trees, 977. f. 1820-1823. Forb. Pinet. Wob. 41. t. 13. Desf. Hist. Arbr. IT. 612. Loisel. Nouv. Duham. 244. t. 74. End. Syn. Conif. 164. Knight, Syn. Conif. 30. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 388. Ant. Conif. 26. t. 7. f. 2. Link, in Linnæa, XV. 503. Mich. fil. Arbr. for. I. 89. t. 8. Lind]. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Carr. Man. des PI. IV. 353. — Tr. gén. Conif. 342. Gord. Pinct. 207. Pinus TÆDA RIGIDA, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 368. Willd. Baumz. 210. Pinus TÆpA «, Poir. Dict. V. 340. Pinus Frasert, Lodd. Cat. 1836. p. 50. Loud. Encycl. of Trees, 979 (non Pursh.). Pinus Lopnieesu, Loud. Arbor. IV. 2269. Arbre souvent tortueux, diffus, très-variable pour les dimensions suivant les conditions dans lesquelles il croit, atteignant parfois 20 mètres et même plus de hauteur, mais souvent beaucoup moins, quelquefois même réduit à l’état de petit arbrisseau buissonneux. Écorce grise , fendillée , jaunâtre et à peu près lisse sur les jeunes rameaux. Branches nombreuses, souvent diffuses, étalées ou assurgentes. Feuilles ternées, longues de 8-15 centim., d’un vert foncé, souvent tourmentées. Gaînes soyeuses , persistantes. Cônes agglomérés souvent en très-grand nombre , plus rarement soli- taires, alors plus ovoïdes et plus gros, longs de 5-10 centim., larges d'environ 3, ovoides, obtus ou atténués au sommet ; apo- physe presque plane dans les écailles de la base du cône, celles du milieu et du sommet plus épaisses et plus fortement aiguës transversalement ; protubérance très-saillante , rougeàtre , forte- ment mucronée, à mucron tourné vers le sommet du cône. Graines très-petites, brunes, irrégulièrement trigones, plus rarement ovales , à testa noir, dur, côtelé. Habite, dans l'Amérique boréale, les États du Maine, de la Pensylvanie , de la Virginie et du Maryland. — Introduit en 1750; _— Très-rustique: Onserv. Suivant les conditions dans lesquelles il croît, le Pinus rigida à le bois bon ou mauvais; däns, lés terrains secs Le diète CE: LL Ad 448 PINUS. et graveleux 1l est lourd et pesant; on le nomme alors Pitch Pine (Pin résineux); dans les marais, au contraire, le bois est léger, tendre, et présente beaucoup d’aubier; dans ce cas on le nomme Sap Pine (Pin à aubier). Cette espèce est très-délicate dans les Fr A Paris c’est à peine si on peut la faire vivre, surtout lorsqu'elle est franche de pied. Greffée elle se maintient un peu mieux. Pour- tant il y a des exceptions; l’une des plus remarquables peut- être se voit à la Ferté-Saint-Aubin (Loiret). Là, en effet, le P. rgida végète tellement bien qu'il atteint 25 mètres et plus de hauteur, et son tronc, très-droit, dépasse souvent, en diamètre , 60 centim. Mais là, comme partout, il présente cette particularité de produire sur sa tige une quantité sou- vent considérable de ramilles qui couvrent parfois compléte- ment celle-ci. J'ai remarqué sur un tronc très-gros de P. rigida plusieurs fascicules de chatons mâles, sessiles, qui sortaient directe- ment de l’écorce sans qu'il y ait trace de feuilles. 56. Pinus Tæda, Zinne. PINUS VIRGINIANA TENUIFOLIA, Plukn. A/mag. 297. Pinus FoLuIS LoNGissimis, Cold. Nov, Flor. in Act. Ups. 1743. n. 230. Pinus FoLiIIS TERNIS, Gronow. Virgin. 152. Pinus TæpA, L. Spec. 1419. Willd. Baumz. 269. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 26. t. 17-18. Loud. Arbor. IV. 2337. f. 2118-2122. — Encyci. of Trees, 976. f. 1816-1819. Desf. Hist. Arbr. H. 612. Loisel. Nouv. Duham. NV. 245. t. 75. f. 2. Forb. Pine. Wob. 43. t. 14. Ant. Conf 25 AT TE Link, in Linnæa, XV. 503. Mich. fil. 4rbr. for. I. 97. t. 9. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 391. Endl. Syn. Conif. 164. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PL. IV. 353. — Tr. gén. Conif. 344. Gord. Pinet. 210. J. E. Nelson, Pinac. 136. TorcH-PIiNE, Amor. Arbre atteignant, dans certaines parties de l'Amérique , 20-30 mètres de hauteur sur 80 centim. à 1 mètre de diamètre , mais, en général , très-délicat dans les cultures , à cime élargie. Écorce gris-cendré ou jaunâtre, lisse, puis épaisse et profondément fendillée. Gaines persistantes, longues de 12-18 millim. Feuilles PINUS. | 449 ternées, longues de 15-25 centim., subtriquètres , très-finement serrulées ; coussinets légèrement saillants, à peine décurrents. Cônes sessiles, longs de 8-12 centim., cylindrico-coniques, souvent légèrement rétrécis vers la partie moyenne, atténués vers le sommet, obtus ; apophyse irrégulièrement rhomboïdale, élevée- carénée transversalement, luisante , jaune-roux ; protubérance centrale, saillante, aiguë-carénée, mucronée, distincte de l’apo- physe par sa couleur plus foncée. Graines petites, très-longuement ailées. Habite les champs sablonneux et incultes de la Floride et de la Virginie, où il forme-de vastes forêts: se trouve également dans le nord de la Caroline. — Introduit en 1713. — Rustique. Ogserv. Cette espèce, qui, assure-t-on, est très-envahis- sante en Amérique, est très-délicate dans les cultures. Sa végétation, et souvent même son aspect général, ont beau- coup d’analogie avec le Pinus rigida. C’est, d’après Elliot, le Pin le plus commun de la Géorgie et des Carolines. Son bois présente un large aubier, comme celui qu'ofirent les arbres d’un accroissement rapide qui ont poussé dans des lieux humides. Je ferai pour le P. Tæda une observation relative aux di- verses figures publiées par Lambert dans son grand ouvrage sur les Conifères. Dans plusieurs exemplaires de la deuxième édition de 1828, notamment dans celui de la bibliothèque de M. Delessert et dans celui de feu M. Webb, où les tables 17-18 sont indiquées comme représentant le P. Tæda, le n° 18 seul est exact; le n° 17, au contraire, en reproduisant un rameau du P, Tæda, l’accompagne d’un cône qui appartient au P. pungens. 57%. Pinus serotina, Jichaux. PINUS SEROTINA, Mich. F1. Bor. Amer. I. 205. Mich. fil. Arbr. for. I. 86. t. 7. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 141. t. 60. Loud. Arbor. IV. 2249. Î. 2127-2130. — Encycl. of Trees, 979. f. 1824-1827. Forb. Pinet. Wob. 47. t. 16. Loisel. Nouv. Duham. V. 246. t. 75. f. 1. Endl. Syn. Conif. 163. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 389. Ant. Conif. 27. t. 8. f. 9. Link, in Linnæa, XV. 504. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI. IV. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 29 450 PINUS. 353. — Tr. gén. Conif. 341. Gord. Pinet. 209. J. E. Nelson, Pinac.' 129. Pnus TÆDA $ ALOPECUROIDEA, Ait. Hort. Kew. éd. 2. V. 317. Pinus RIGIDA SEROTINA, Loud. Encycl. of Trees, 979. Î. 1824-1827. Arbre de 10-15 mètres de hauteur, souvent tortueux. Branches irrégulières, distantes, défléchies-assurgentes. Gaines persistantes, courtes. Feuilles ternées, étalées, longues de 12-15 centim.; coussinets légèrement saillants, décurrents. Cônes pédonculés , réunis par 2-3, plus rarement solitaires , longs de 6-10 centim... larges de 4-5, ovoïdes, obtus, atténués-arrondis au sommet. Écailles à apophyse épaisse, celles du milieu et du sommet du cône comprimées-aiguës transversalement, pyramidales; celles de la base moins carénées et recourbées vers la base ; protubérance centrale, saillante, terminée par un mucron court, droit, hori- zontalement étalé. Habite les parties maritimes de la Péninsule et de la Caroline. — Introduit en 1713. — Rustique. 58. Pinus Australis, Michaux. PINUS AMERICANA PALUSTRIS, Hort. Angl. 88. Duham. Arbr. II. 126. Pinus PALUSTRIS, Mill. Dicé. n. 14. Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 3. 368. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 66. Wangenh. Beitr. 78. Willd. Baumz. 270. Lamb. Pinet. éd. II. I. 30. t. 21. Forb. Pinet. Wob. 59. t. 22. Ant. Conif. 23. t. 6. f. 2. Desf. Hist. Arbr. IL. 612. Link, in Linnæa, XV. 506. k Pnus AustraALis, Mich. fil. Arbr. for. I. 62. t. 6. — Sylv. North Amer. 30. t. 141. Loud. Arbor. IV. 2255. f. 2156-2160. — Encycl. of Trees, 987. Î. 1842-1845. Loisel. Nouv. Duham. V. 246. t. 75. f. 3. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 392. Endl. Syn. Conif. 165. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Carr. Man. des PI, IV. 353. — Tr. gén. Conif. 345. Gord. Pinet. 187. Pnus GeorGica, Hort. ex Gord. L. c. Pinus PALMIENSIs, ex Gord. Pinet. Suppl. 63. Pinus PALMIERI, Manelti, ex Gord. Suppl. L. c. Boom PINE, Rep Pine, PitcH PINE, YELLOW PINE, Amer. Arbre atteignant, dans certaines parties des États-Unis , 25-30 mètres de hauteur, sur 60-80 centim. de diamètre. Tronc dénudé dans une grande partie de sa longueur, à écorce gris-brun , ru- gueuse fendillée. Branches très-peu nombreuses , éparses , irré- PENUS:: - 451 _gulières, très-inégalement distantes. Boutons semmaires très-gros, non résineux. Gaines gris-blanc, soyeuses, argentées, longues, . persistantes. Feuilles ternées, réunies en très-grand nombre au sommet des rameaux, triquètres, assez grosses, tombantes, _ longues de 20-30 centim. Chatons mâles violets, fasciculés, agrégés, très-nombreux. Cônes longs de 15-20 centim., larges de 4, cylin- driques, acuminés dès la base, obtus au sommet , souvent légè- rement courbés , à écailles gris-roux ; apophyse rugueuse, légè- rement épaissie, transversalement aiguë, creusée autour de la protubérance, qui est centrale, finement mucronulée. Graines irrégulièrement elliptiques , comprimées, lisses d’un côté, sillon- nées-côtelées de l’autre, à aile cartilagineuse , longue d’environ 34 millim., large d'environ 8, d’un brun luisant, fortement adhérente à la graine. Cotylédons 7-10, subtriangulaires, souvent contournés, naissant un peu au-dessus de la radicule et presque hypogés. Tigelle presque nulle. Feuilles primordiales insérées immédiatement au-dessus des cotylédons et prenant leur carac- tère dans l’année du semis. Habite la Virginie , là Floride, dans les dunes voisines de la. mer, ainsi que dans certaines parties des États du Sud, où il est très-commun, et que les Anglo-Américains, pour cette raison, appellent Pine barrens (landes à Pins). — Introduit en 1730. — Gèle à Paris. Pinus Australis excelsa. PINUS PALUSTRIS EXCELSA, Booth. Catal. 1830. Forb. Pinet. Wob. 59. Endl. Syn. Conif. L. c. Carr. L. c. 346. Pinus LUTEA, Hort. ex Gord. L. c. Cette variété, dont on ignore l’origine, a les caractères généraux de l'espèce; elle est plus rustique et plus ramifiée, et se dégarnit moins. Ses feuilles plus courtes, plus ténues, sont aussi beaucoup plus dressées. — Pourrait bien être une variété du P. longifolia? Oserv. Bien que le nom de palustris, qu’on a donné à cette espèce, semble indiquer qu’elle croît dans les marais, il n’en est rien; au contraire, les terres siliceuses un peu fraîches sont celles qui lui conviennent tout particulièrement, Du reste cette espèce, qui, aux États-Unis, est très-impor- tante à cause des nombreux usages auxquels on l’emploie, ne présente aucun avantage pour notre pays, même pour les parties privilégiées par le climat. Elle n’est jolie qu’étant très- DS nn Edo Es | à 5 LE ÉtebEs Et 452 | 7° PANES-: Jeune, à cause de ses très-nombreuses feuilles longues; mais, lorsque la tige s'élève, les feuilles tombent, et l’on ne voit plus que de loin en loin des branches courtes, grosses, tor- tueuses et solitaires, qui elles-mêmes sont bientôt compléte- ment dénudées. 39. Pinus Benthamiana, Hartveg. Pinus BENTHAMIANA, Hartw. Journ. Hort. Soc. II. 189. Gord. £. c. + IV. 212 (cum ic.). Lindl. et Gord. Z. c. IV. 216 (excl. syn.). Knight, : & Syn. Conif. 30. — FI. Serr. VI. 85-86 (cum ic.). Carr. Man. des PI. E IV. 353.— Tr. gén. Conif. 350. Gord. Pinet. 188 (excl. syn. Hook.). Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 84. J. E. Nelson, Pinac. 104. Grand arbre, atteignant 50-60 mètres, parfois plus, de hauteur, sur 2» 50 de diamètre. Branches étalées, assurgentes, nombreuses, à écorce des jeunes rameaux jaunâtre , lisse. Feuilles ternées , assez semblables à celles du Pinus ponderosa , mais souvent un peu plus fines et moins raides; coussinets peu saillants, assez larges, décurrents. Cônes longs de 8-12 centim., larges d'environ 5, cylindrico-coniques, obtus au sommet, légèrement courbés, à écailles jaune-roux luisant; celles de la base du cône du côté convexe beaucoup plus grandes , souvent rabattues sur le pédon- cule, qu’elles cachent; apophyse assez élevée, transversalement carénée-aiguë , à surface légèrement rugueuse , parcourue de stries saillantes disposées en rayonnant à partir de la protubé- rance, qui est centrale, saillante, ordinairement plus foncée que l’apophyse, qui est terminée par un mucron droit, aigu. Graines longues de 6 millim. , larges d’au moins 5 dans leur plus grand diamètre, subtrigones, légèrement comprimées , à aile longue de 12-13 millim. à partir de la graine. Cotylédons 8-12, irrégu- lièrement trigones , longs d'environ 45 millim. Plantule robuste , atteignant rapidement 8 centim. de hauteur. Habite dans différentes parties de la Californie, particulière- ment dans les montagnes de Santa-Cruz, où il croît en masse, soit seul, soit mélangé au P. Lambertiana. Son bois, résineux, est très-estimé. — Introduit en 1849. — Très-rustique. Ogserv. Je ne puis, avec M. Gordon, considérer le Pinus Sinclair, Hook., comme synonyme du P. Benthamiana, Hartw.; car, bien que cette espèce soit difficile à reconnaitre LL Qiie aa atntét es As PINUS. 453 d’après les descriptions qui en ont été faites, néanmoins celles- ci s’accordent sur certains caractères qu’il est impossible de rapporter au P. Benthamiana, par exemple, avec ceux-ci : « Feuilles géminées, parfois ternées. Cônes semblables à ceux du P. Pinea, mais plus grands. Graines presque semblables à celles du 2. Cembra, douces.» M. Hooker est encore plus caté- gorique ; il dit : « Les feuilles ténues et géminées..…. Les cônes ont 30 centim. environ de longueur et 12 centim. de diamètre à leur base... » Il est bien clair que ces caractères ne peuvent s'appliquer au P. Benthamiana. Il est très-probable que ce cône, « recueilli par Collignon, » on ne sait trop où, n’est au- tre que le P. Pinea ou une de ses formes. Aussi je n'hésite pas à le rapporter à cette espèce. Il est souvent difficile, dans les jeunes plantes du com- merce, de distinguer le P. Benthamiana du P. ponderosa. En général pourtant les feuilles du premier sont plus rappro- chées, plus ténues et moins étalées ; mais la principale diffé- rence réside dans les cônes, qui, chez le P. ponderosa, sont droits, largement et courtement ovoïdes, tandis qu'ils sont assez longuement cylindriques, un peu arqués, chez le P. Benthamiana. L’apophyse et la protubérance sont ment différentes chez les deux espèces. 60. Pinus insularis. Endlicher. Pinus TIMORIENSIS, Loud. Ar bor. IV. 2269. — Encycl. of Trees, 1000. Pinus iNSULARIS, Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. et Gord. Jour_n. Hort. Soc. V. 216. Carr. Tr. gén. Conif. 353. Espèce à peu près inconnue aujourd’ hui dans les cultures. Voïei ce qu’en a dit Loudon : « L'arbre planté à Boyton avait, en 1837, 25 ans après sa plantation , 16 pieds (environ 5 mètres) de hauteur. M. Lambert en reçut les graines de Timor, l’une des Moluques. Il ressemble beaucoup par son port et son feuillage au Pinus longifolia , mais les feuilles, au nombre de trois dans chaque gaine , sont un peu plus minces et d’un vert un peu plus foncé. » (Loup. /. c.) Habite dans les Philippines, à Timor (Cunningh., n° 956). 454 PINUS. Osserv. Les échantillons secs que j'ai examinés m'ont fourni les caractères suivants : Feuilles ternées, très-ténues, lâches, longues de 15-20 centim., d’un vert foncé. Gaînes persistantes, courtes. Cônes ovoïdes, acuminés au sommet, longs d’environ 7 centim.; apophyse pyramidale-anguleuse ; protubérance petite, conique, tuberculiforme. Gi. Pinus brachyptera, Wis/izenus. PINUS BRACHYPTERA, Wisliz. in Mem. of a Tour in Northen Mexico, 1846-1847. p. 89. Carr. Rev. hort. 1854. p. 2927. — Tr. gén. Conif. 356. Gord. Pinet. 190. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216 (excl. syn. Benthamiana). J. E. Nelson, Pinac. 105. « Commun sur les montagnes, où il forme un bel arbre de 80 à 100 pieds de hauteur sur 2-3 pieds de diamètre. Écailles gem- maires longuement acuminées, fimbriées, scarieuses, presque persistantes. Gaines apprimées, généralement noires. Feuilles ordinairement ternées, scabres, longues de 3 pouces 1/2 à 6 pouces , ramassées vers l'extrémité des branches. Cônes ovoïdes- allongés , coniques, de 2 pouces 17/2 à 3 pouces 1/2 de longueur, à écailles récurvées, mucronées , spinescentes. Graines plus longues que l’aile, de 3-4 lignes non compris cette dernière, larges de 2 lignes. « Le Pinus brachyptera, un des plus communs du Nouveau- Mexique, y est aussile plus recherché pour son bois. » (Wisuiz., L, c.) Habite très-communément au Nouveau-Mexique, où il a été découvert par MM. Engelmann et Wislizenus. — Non introduit. 6?. Pinus Engelmanni, Carrière. Pinus MAcROPHYLLA, Wisliz. in Mem. of a Tour in Northen Mexico, 1846-1847. p. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220 (non Lindl. Bot. Reg. 1839. — Append. 63.). Pinus ENGELMANNI, Carr. Rev. hort. 1854. p. 227. — Tr. gén. Conif. 336. Gord. Pinet. 193. « Commun sur les plus hautes montagnes de Cosihuiriachi, où il atteint 70 à 80 pieds de hauteur. Écailles gemmaires longuement acuminées , fimbriées-lacérées, scarieuses , persistantes. Gaïînes apprimées-lacérées , longues de 15-20 lignes. Feuilles ternées ou quaternées , plus rarement quinées, longues de 13-15 pouces, PINUS. 455 ramassées au sommet des ramules, à bords et carène serrulés, scabres sur toutes les faces , presque glauques. Cônes de 4 pouces 1/2. Écailles à apophyse conique , munie au sommet d’un mucron spinescent, recourbé. Graines petites , ailées. » Habite au Nouveau - Mexique les plus hautes montagnes de Cosihuiriachi, où il est très-commun. — Non introduit. Ogserv. « Le Pinus macrophylla, Wisliz. (P. Engelmanni, Nob.), habite communément les plus hautes montagnes de Chihuahuana; il ressemble un peu au P. Australis, dont il diffère par des cônes plus courts, munis sur chaque écaille d’un mamelon tuberculeux, recourbé, ainsi que par des feuil- les généralement réunies par 3-4, quelquefois par 5, dans la même gaîne. Il paraît se rapprocher du P. Occidentalis; mais ce dernier porte constamment 5 feuilles. » (Wisziz., L. c.) 63. Pinus Chihuahuana, Wis/izenus. Pinus CHIHUAHUANA, Wisliz. in Mem. of a Tour in Northern Mexico, 1846-47. p. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Carr. Rev. hort. 1854. p. 227. — Tr. gén. Conif. 357. Gord. Pinet. 193. « Commun dans les montagnes de Chihuahuana , à 7,000 pieds (environ 2,500 mètres) d’élévation supra-marine , où il forme un arbre de 30 à 35 pieds. Écailles gemmaires acuminées, appliquées. Gaînes apprimées, allongées-lacérées, caduques. Feuilles ternées, très-rarement quaternées , longues de 2 à 3 pouces 1/2, glauques en dessus , à peu près vertes en dessous, très-légèrement striées et fimbriées sur les bords. Cônes ovoïdes-raccourcis, de 1 pouce 1/2 de longueur, à écailles transversalement ovales, non mucronées. Cette espèce ressemble un peu au Pinus variabilis, mais elle en est suffisamment distincte. » ( Wisziz., /. c.) Habite communément dans les montagnes de Chihuahuana, à environ 2,500 mètres d'altitude. — Non introduit. 64. Pinus deflexa, Zorrey. Pinus DEFLEXA, Torr. Rep. on the U. S. and Mexican Boundery, by W. H. Emory, IL. 1859. p. 209. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 416. ' Bel arbre. Tige droite , à écorce lisse. Feuilles ternées, longues “FT ES PINUS. de 13-18 centim., ténues. Gaînes courtes. Cônes ovales, pointus. Écailles à one très-développée , pyramidale, un peu DERé- chie , à protubérance large , renversée. Habite sur les hautes Cordillères californiennes (PARRY). TRIBU V.— PINEA. à Pinus, sect. PINEA, End]. Syn. Conif. 182.'Carr. Man. des PI. 358.— Tr. gén. Conif. 402. Feuilles géminées ou ternées, très-raremenñt quaternées. Cônes ovoïdes, sessiles ou subsessiles, arrondis, obtus, parfois déprimés au sommet. Apophyse élevée, obtuse- arrondie ou subanguleuse tronquée. Protubérance centrale. Graines dépourvues d’aile. 65. Pinus Pinen, Linné. Pinus, Plin. Hisé. nat. XNI. 16.. Pinus poMEsrTicAa, Mathiol. Valgris. 87. PINUS UMBRACULIFERA, Tourn. Pinus sATIVA, C. Bauh. Pinet. 491. PINUS oSSICULIS DURIS, FOLIIS LONGIS, J. Bauh. Hist. I. 248. Pinus PINEA, L. Spec. 491. Du Roi, Harbk. éd. Pott. Il. 52. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 19. t. 11-12-13. Loud. Arbor. IV. 2224. Î. 2106- 2109. — Encycl. of Trees, 965. Î. 1787-1789. Desf. Hist. Arbr. II. 611. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 72 bi, f, 3 ett. 73. DC. F1. Fr. II. 273. C. Gay, F1. Chil. V. 418. Ant. Conif. 20. t. 3. f. 2. Link, in Linnæa, XV. 499. Griseb. Spicileg. F1. Rumel. Il. "347. Forb. Pinet. Wob. 31.41. 10 et 10. Schouw. Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 236. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 375. Endl. Syn. Conif. 182. Knight, Syn. Conif. 27. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219 (excel. syn. densiflora). Carr. Man. des PI. IV. 358. — Tr. gén. Conif. 402. Gord. Pinet. 179 (excl. syn. Sieb. el Tenore). JE. Nelson, Pinac. 125. Pinus ArcTICA, Hort, ex Gord. L. c. Pinus PINEA ARACANENSIS, Hort. ex Gord. L : PiNUS PINEA CHiINENSIs, Hort. Pinus PINEA AMERICANA, Hort. PINUS. 457 (?) Pinus SINcLAIRIANA, Hook. et Arntt, in Beechey, 392. t. 93. Carr. Tr. gén. Conif. 355. Pinus JAPoNIcA, Hort. PIN PIGNoN. L3 Arbre de 12-15 mètres de hauteur. Tronc noueux, dénudé dans toute sa partie inférieure , à écorce gris-cendré , rougeâtre , très- épaisse , fendillée longitudinalement. Branches nombreuses, éta- lées, relevées à l'extrémité. Feuilles géminées , très-rarement : ternées , nombreuses, dressées sur les jeunes rameaux , étalées et plus courtes sur les arbres adultes, longues de 10-16 centim., presque triquètres. Cônes longs de 10-15 centim., larges de 8-10, ovoïdes, atténués-arrondis au sommet , très-obtus. Écailles à apo- physe très-épaisse , luisante , roux foncé, pyramidale , déprimée- arrondie sur les bords; protubérance centrale , cendrée, blan- châätre ou roux-fauve. Graines dépourvues d’aile , oblongues ou ellipsoïdes , longues de 16-20 millim., larges de 5-7, à testa très- dur, roux foncé ou brunâtre, renfermant une amande comestible. Habite dans la région méditerranéenne et dans quelques parties de l’Asie, principalement dans la Crète, où il croît spontanément ; il ne paraît pas dépasser 500 mètres d'altitude. — Est cultivé en Chine et au Chili. — Gèle parfois lorsqu'il est jeune. Pinus Pinea fragilis, Loisel, Nouv. Duham. N. 242. Carr. Man. des PI. l. c. — Tr. gén. Conif. 403. Pinus FRAGIiLIS, Hort. Pinus PINEA TARENTINA, Manetti. Cette variété ne diffère du type que par le testa de ses graines, qui est tellement mince qu’on peut le rompre entre les doigts. Pinus Pinea Cretica, Loud. Encycl. of Trees. Variété peu connue, qui, dit-on, diffère par des feuilles plus ténues et des cônes un peu plus gros. Pinus Pinea Maderiensis, Carr. Tr. gén. Conif. 400. Pinus MADERIENSIS, Tenore, Index Semin. Hort. Neap. 1855. Arbre entièrement semblable , par le port et la végétation, au Pinus Pinea , duquel, d’après M. Ténore , il diffère par l’apophyse des écailles, qui sont inéquilatérales, par la protubérance tuber- | DT "CU ORAN LTÉE DEN 458 PINUS. culée, presque oncinée, non plane, par ses feuilles, du double plus. longues , parfois ternées, enfin par ses rameaux non fastigiés, semblables à ceux du P. Pinaster, auquel il ressemble par le port. | e J'ajoute qu’un individu du P. Pinea Maderiensis, issu de graines envoyées par M. Ténore au Muséum, et qui a aujourd'hui 80 centim. de hauteur, est à peu près semblable au P. Pinea ; ses feuilles, pourtant, sont plus longues. J’ajoute encore que, d’après M. Ténore , les cônes sont plus gros que ceux du P. Pinea et que ses graines sont presque aptères, Par ce dernier caractère cette variété paraïitrait intermédiaire entre la tribu PINEA et la tribu PixasTER, avec lesquelles, du reste , le P. Pinea a des carac- tères de végétation à peu près identiques. Habite l'ile de Madère, — Introduit en 1859. Le Pinus Pinea, bien que d'une végétation lente , peut néan- moins acquérir des proportions relativement colossales; on en aura un exemple en lisant une lettre que m’a adressée de Montpellier, à la date du 10 juillet 1866, un de mes collègues, M. C. Sahut, et que je crois devoir rapporter : « … J'ai fait une visite au château de la Piscine en compagnie de deux de mes parents, dont l’un est chef de bataillon du génie et l’autre directeur de télégraphes. Là nous avons admiré le magnifique P. Pinea dont je vous avais parlé, et j'ai vite remarqué qu'il était beaucoup plus gros que je ne l’avais d’abord pensé. Nous avons mesuré bien exactement sa circonférence à différentes hauteurs ; ensuite, par la triangulation, nous avons mesuré la hauteur totale. Voici quelles sont les dimen- sions exactes : La circonférence du tronc, à 50 centim. du sol, est de 32 92 ; à 2 mètres du sol, de 4" 50 ; à 3 mètres du sol elle est de 5 mètres 40 centim. Cet accroissement de diamètre en sens inverse s'explique par une bifurcation en deux grosses branches de grosseur inégale. A la hauteur de 4 25, la plus grosse des _ deux branches se bifurque de nouveau à 8 mètres au-dessus du sol: Un peu plus haut il y a donc trois grosses branches de gros- seur à peu près égale, qui supportent un immense dôme de verdure qui s'élève majestueusement au-dessus de toute la végétation qui l'environne, ce qui permet de distinguer cet arbre de fort loin. De plus, comme les bouquets d'arbres qui l’environnent sont très- épais et s'élèvent aussi à une assez grande hauteur, le gros Pin s’est trouvé par eux abrité des coups de vent, ce qui certainement a beaucoup contribué à sa conservation. Cependant des ouragans ont maltraité sa tête, car on en aperçoit encore des traces. Malgré cela, cette énorme masse de verdure, d'un périmètre à peu près PINUS. 459 rond , présente un diamètre de 25 à 26 mètres , soit 75 mètres de circonférence (214 pieds !), et la hauteur totale de l'arbre est de 32 mètres! « Vous regretterez assurément de n'avoir pas visité ce géant, certainement fort intéressant pour une espèce qui est d’une crois- sance très-lente ; car, si l’on compare son diamètre à l'accroissement ordinaire de cette espèce, on arrive facilement à reconnaître que c'est par siècles que son âge doit être compté. » OBsERv. Le Pinus Pinea, de même que ses variétés, con- serve ou émet pendant plusieurs années, dans sa jeunesse, des branches grêles et longues, munies de feuilles éparses, acéreuses, glauques-blanchâtres, semblables à celles que est les jeunes plantes de cette même espèce lors- qu'elles ne sont pas encore caractérisées. C’est tout à fait à tort que M. Gordon, dans son Pinelum, considère le P. densiflora comme synonyme du P. Pinea, avec lequel il n’a aucun rapport. Quant à la synonymie qu'il établit entre le P. Maderiensis, Ténore, et le P, Pinea, il ne peut fonder son opinion que sur des hypothèses, ne connais- sant pas la plante de Ténore. La variété à coque tendre du P. Pinea connue et citée par Pline, putamine fragili, est préférable à l'espèce, puisque ses graines, tout aussi volumineuses et comestibles, ont le testa si mince qu'on peut le rompre entre les doigts; son port, sa vigueur et sa végétation sont à peu près les mêmes. Cette variété ne se reproduit pas identiquement; dans les semis on n’en irouve souvent qu'une faible partie (variable toutefois) dont les graines ont le testa fragile. Le P. Pinea est connu aujourd’hui dans diverses parties du monde d’où il n’est pas originaire; mais il y a été trans- porté à cause des graines, qui sont très-volumineuses et co- mestibles. — D'une autre part il est très-ornemental; son aspect unique suffit pour caractériser le paysage; sa tête très- élargie, presque plane, justifie le nom d’umbraculifera. 460 PINUS. 66. Pinus cembroides, Gordon. PINUS CEMBROIDES, Gord. Journ. Hort. Soc. I. 236 (cum ic.). F1. Serr. IV. 324 P et 325 P, t. 331. f. 97. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Carr. Tr. gén. Conif. 404. Gord. Pinet. 192. J. E. Nelson, Pinac. 107. Pinus EpuLIs, Wisliz. in Mem. of a Tour in Northen Mexico 1846-47. p. 88. Lindl. ét Gord. Journ. Hort. Soc, V. 216. Carr. Rev. hort. . 1854. p. 227. — Tr. gén. Conif. 408. Pinus FERTILIS, Roezl, ex Gord. Pinet. Suppl. 76. D’après M. Gordon : Arbre de 8-12 mètres, souvent tortueux, très-voisin par le port du Pinus Llaveana. Écorce gris-cendré , unie, à peine marquée par les coussinets légèrement saillants. Branches verticillées, étalées, parfois défléchies - ascendantes. Boutons gemmaires très-petits, non résineux. Gaïines courtes, très-caduques. Feuilles ternées , longues de 3-5 centim., assez raides, triquètres, tordues à la base , d’un vert clair, glaucescent. Cônes solitaires, sessiles , de 7-8 centim. de longueur sur 4-5 de diamètre, à 6-7 rangées d’écailles s’atténuant régulièrement en une pointe obtuse. Écailles arrondies sur les bords, élevées, presque toutes égales , Subtronquées ; celles de la bâse du cône plus petites, souvent amincies-renversées. Graines dépourvues d’aile , longues d’environ 18 millim., subtrigones-arrondies, cour- tement obtuses aux deux bouts, à testa résistant , moins dur que dans le P. Cembra. Les jeunes plantes que j'ai étudiées, provenant de graines que j'avais semées , m'ont fourni les caractères suivants : Tigelle blanche, très-courte. Cotylédons 7-8 , le plus souvent 7, subtrigones , longs d'environ 35 millim. Feuilles primordiales caulinaires-étalées, épaisses, charnues, longues de 12 millim. , acuminées en une pointe scarieuse très-aigué, d’un glauque bleuâtre très-prononcé dans toutes leurs RLRES Voici ce qu’en a dit Wislizenus : « Écailles gemmaires ovales-aiguës, apprimées, à gaines laci- niées, à laciniures circinées, révolutées, enfin caduques. Feuilles _géminées , plus rarement ternées , courtes , raides, curvées , très- finement striées, lisses sur les bords, concaves et glauques en dessus, convexes et vertes en dessous. Cônes sessiles, dressés, subglobuleux , coniques. Écailles à sommet dilaté, pyramidal, non mucroné, Graines obovales, grandes , aptères , à testa mince. PINUS. 461 « Commun de Cimarron à Santa-Fé , et probablement à travers tout le Nouveau-Mexique. « Petit arbre de 10-20, rarement 30 pieds (4-9 mètres environ), de hauteur, sur 8-12 pouces (16-30 centim.) de diamètre. Feuilles longues de 12-18 lignes (20-35 millim.), et, de mème que dans les autres espèces de Pins, concaves en dessus lorsqu'elles sont géminées, carénées lorsqu'elles sont ternées, ce qui arrive rare- ment dans cette espèce. Graines longues de 6 lignes (environ 12 millim.) et larges de 4 lignes (8 millim.). Testa mince, renfermant une amande d’un goût très-agréable lorsqu'elle est légèrement cuite. « Cette espèce se rapproche par ses graines du P. osteosper- ma du nord-est du Mexique et d’une autre espèce de la Cali- fornie, le P. monophylla, Torr. et FREM. (P. Fremontiana, Enpr..). Ces trois espèces ( P. edulis, osteosperma et monophylla) sont, dans la partie la plus occidentale du continent , les représentants des P. Cembra et Pinea dans la partie la plus orientale. «Les Pinones (graines de Pin) qui sont mangées à Santa-Fé paraissent être fournies par le P. edulis. » (Wiszrz., /. ©.) Habite au Mexique dans les montagnes d’Orizaba, près du village de Chichiquila, à environ 3,009 mètres d'altitude , où Hartweg le découvrit en 1846. — Introduit en 1848. — Gèle souvent à Paris. Ogserv. Le Pinus cembroides, très-voisin par son port du P. Llaveana, en diffère par ses cônes beaucoup plus gros. Les cônes du D. Llaveana sont très-bas, comprimés et comme écrasés; ils n’ont, en général, que 3 rangs d’écailles, tandis que ceux du P. cembroides , ovoïdes, coniques, de la forme presque de ceux du P: ab. en A 6-7, et ceux de ce dernier 8. 63. Pinus Llaveana, Schiede. Pinus cEMBRoIDES, Zucc. in Fl. 1832. — Beibl. II. 93. Endl. Syn. Conif. 182 (non Gord.). Pinus LLAvEANA, Schied. et Depp. in Linnæa, XII. 488. Loud. Encycl. of Trees, 993. f. 1858-1860. Forb. Pinet. Wob. 49. t. 17. Ant. Conif. 36. t. 16. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 401. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. End]. Syn. Conif. 182 (excl. syn. Zucc.). Carr. Man. des PL, IN. 358. — Tr. gén. Conif. 405. Gord. 362 PINUS. Pinet. 199. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 64 (exe. syn. osteosperma). J. E. Nelson, Pinac. 116. Arbre d'à peine 6-8 mètres, souvent tortueux. Branches nom- breuses, étalées ou défléchies-assurgentes. Rameaux grèles, étalés. Écorce lisse, d’un gris-cendré. Gaînes très-courtes et très-cadu- - ques. Feuilles ternées, plus rarement géminées, longues de 4-6 centim., comprimées , irrégulièrement rhomboïdales, carénées, souvent un peu contournées et recourbées vers le rameau, d’un vert glauque ; coussinets arrondis , plats, non décurrents. Cônes longs d'environ 4 centim., larges de 35 millim. à la base, souvent déprimés. Écailles courtes, épaissies, très-lâches ; apophyse élevée, pyramidale, presque tétragone, tronquée, comme sillonnée- ridée , brunâtre, luisante. Graines comestibles, dépourvues d’aile, irrégulièrement obovales, obtuses aux deux bouts, longues d'en- viron 15 millim., larges d'environ 8-10 , à testa dur, blanchâtre. Habite, au Mexique , les parties froides de Réal del Monte, Réal del Oro , à une altitude de 2,500 à 3,000 mètres. — Introduit en 1830. — Gèle très-souvent à Paris. Ogserv. Le Pinus Llaveana, au lieu de s’élever, prend souvent la forme buissonneuse, comme le P. Pumilio; j'en ai vu plusieurs dont les branches nombreuses, partant du sol, s’élevaient presque à la même hauteur que la tige, de sorte que le tout formait une masse compacte d’environ 3 mètres. J'en ai vu un chez M. C. Sahut, à Montpellier, de moins de 3 mètres de hauteur, qui, en 1865, a donné beaucoup de cônes, lesquels, par suite de la non-fécondation, n’ont pas atteint tout leur développement. Il en a été de même au bois de Boulogne en 1866. Le plus fort peut-être de tous ceux qui sont en France est planté chez M. le comte de Pierlas, auprès de Nice; il a environ 6 mètres de hauteur sur 20 centim. de diamètre; ses branches, très-nombreuses, sont allongées, redressées, et cachent complétement, la tige. GS. Pinus Fremontiana, £ndlicher, Pinus MoNOPHYLLA, Torr. et Frem. in Rep. of the Explor. exped. to the Rocky mountains, 1842, and the Oreg. and North-Californ. 1843-1844 (Washingt. 1845), p. 319. t. 4. lue mil His PINUS. 463 Pinus FREMONTIANA, Gord. Journ. Hort. Soc. IV. 294 (cum ic.). Endi. Syn. Conif. 183. Knight, Syn. Conif. 28. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Carr. Man. des PI. IV. 357. — Tr. gén. Conf. 406. Gord. Pinet. 194. PINus LLAVEANA, WITH THINSHELLED SEEDS, Hartw. (c’est-à-dire Pinus LLAVEANA à graine recouverte d’un testa mince). Arbre atteignant rarement 10 mètres de hauteur, à écorce gris-cendré , glaucescente , lisse ou légèrement marquée par les cicatrices des vieilles feuilles. Branches très-rapprochées, éta- lées, quelquefois défléchies ou assurgentes. Rameaux très-nom- breux, diffus, grèles. Gaines excessivement courtes, très-promp- tement caduques. Feuilles en apparence solitaires à cause de la soudure ou plutôt de l’accolement qui les relie, longues de 4-6 centim., d'un vert glauque, grosses et excessivement raides, atténuées au sommet, terminées par un mucron aigu. Cônes nombreux, composés de 6-7 rangées d’écailles, celles-ci épaisses, d’un brun luisant, à apophyse élevée-pyramidale, subanguleuse et brusquement tronquée, soit droites, soit le plus souvent réflé- chies dans la partie inférieure du cône ; protubérance plane, non mucronée. Graines dépourvues d’aile, oblongues ou ovoïdes, ob- tuses, arrondies aux deux bouts, à testa jaunâtre tiqueté de brun, si mince et si fragile qu'on peut très-facilement le briser entre les doigts, renfermant une amande agréable au goût. Cotylédons 8-10, le plus souvent 9. Habite en grande quantité en Californie , sur les deux versants de la Sierra-Névada , là où le thermomètre s’abaisse considéra- blement en hiver. — Introduit vers 1847, — Rustique. Orsenv. La grande quantité de cônes que produit cette espèce, les qualités comestibles et la grosseur de ses graines la rendent très-précieuse pour les Indiens. L’écorce des jeunes rameaux contient une grande quantité de résine d'une odeur très-agréable. Cette odeur est tellement forte qu'il suffit de frotter un peu les rameaux avec les mains pour que celles-ci en soient imprégnées. Les jeunes plantes sont souvent longtemps à se caractériser; pendant tout ce temps elles sont très-glauques, et leurs feuilles aciculaires rap- pellent un peu celles du Pinus Pinea lorsqu'il est très-jeune. Les feuilles du P. Fremontiana conservent le caractère de monophyllité pendant très-longtemps; souvent même 46% PINUS. elles le conservent toujours. Ainsi un individu planté au Mu- séum, haut de 2" 50 environ, n’a encore que des feuilles sou- dées; celles-ci, cylindriques et grosses, sont très-raides et très-solides. J'ajoute même que ce n’est que très-exception- nellement que les feuilles se séparent, et que, dans ce cas, je les ai toujours vues au nombre de deux dans chaque _ gaîne. Ce qu'il y a surtout de singulier chez cette espèce c'est qu'elle présente à la fois des feuilles géminées, forte- ment accolées, qui se séparent à la longue, et d’autres réel- lement simples, solides, cylindriques et subulées, ne présen- tant qu'un seul faisceau fibreux. Y a-t-il eu, chez ces der- nières, avortement de l’une des feuilles, ainsi que cela a lieu pour les ovules de certaines graines ? Au point de vue scientifique le P. Fremontiana est très- intéressant ; il nous fournit l'exemple d’une variété qui s’est racisée et est devenue permanente, par conséquent s'est spéciéisée. En effet, dans toutes les localités où on le ren- contre, les individus, en quantité considérable, présentent tous la monophyllité, qui est son caractère spécifique. J'ajoute encore que Ce caractère se produit également dans les cul- tures, et que, jusqu’à ce jour, il n’en est aucun, que je sache du moins, de ceux qu'on a obtenus, qui ne soit pas mono- phylle. Lorsque le P. Fremontiana est très-buissonneux et com- pacte, ce qui arrive souvent, ses rameaux Courts, garnis de feuilles raides et très-pointues, lui donnent un cachet presque épineux. Un de nos collègues le comparait même à un Ajonc, comparaison qui, bien qu'inexacte, donne néan- moins une idée de ce que sont les plantes lorsqu'elles sont un peu fortes. 69. Pinus Pinceana. Gordon. Pinus PinceanA, Gord. Pinet. 204. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 89. D’après M. Gordon : Très-bel arbre, atteignant 20 mètres de bauteur, Branches longuement défléchies ou presque pendantes, PINUS. 465 relativement faibles. Rameaux grèles, allongés , pendants. Feuilles séminées, plus souvent ternées, très-grosses, trigones, raides, assez pointues, longues de 8-10 centim., non serrulées, d’un vert glaucescent. Cônes fortement pédonculés, longs d’environ 8-10 centim., larges d’au moins 3, coniques, atténués, obtus au som- met , luisants, de couleur brune, à écailles de forme irrégulière, rhomboïdales.ou subquadrangulaires ; arrondies à la partie supé- rieure ; apophyse élevée-pyramidale ; protubérance saillante , al- longée én une sorte de carène , mucronée. Graines grosses, non ailées, longues de 12-15 millim. Habite au Mexique, où il fut découvert en 1844 par Ghies- brecht, près de la Hacienda del Potrees, dans le ravin de Mestilan, sur la route de Mexico à Tampico. Observé plus tard par C. Ehren- : berg sur une montagne près de la route de Mexico, à Quermavaca, à une altitude de 2,500 à 3,000 mètres. : TriBu VI. — PINASTER. Pnus, sect. PINASTER, Endl. Syn. Conif. 166. P. D. Dict. univ. d’'Hist. nat. X. 194. Carr. Man. des PI. IV. 354. —- Tr. gén. Conif. 359. ‘ Feuilles géminées, très-rârement ternées. Gaînes persis- tantes. Cônes obliques ou pendants, très-exceptionnelle- ment dressés (1), sessiles ou très-courtement pédonculés, _ ne s'ouvrant, en général, qu’à la troisième année de leur apparition. Apophyse plus ou moins saillante. Protubérance centro-terminale. Graines ailées. 0. Pinus Pinaster, Solander. PINUS MARITIMA ALTERA, C. Bauh. Pin. 492. Duham., Arbr. II. 125. 15229 PINUS SYLVESTRIS MARITIMA, CONIS FIRMITER RAMIS ADHÆRENTIBUS, J. Bauh. Hist. I. 345. Tourn. Inst. 586. Gérard, F1. Gall. prov. 546. (1) Le Pinus Banksiana a les cônes très-petits, presque toujours dressés, mais c’est probablement le seul de la section qui a ce caractère. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 30 466 PINUS. Pinus SYLVESTRIS $, L. Spec. 1418. Pinus syLvestris, Mill. Dicé. n. 1. Pinus PINASTER, Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 367. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 17. t. 9-10. Loud. Arbor. IV. 2213. f. 2100-2101. — Encycl. of Trees, 961. f. 1781-1782. Ant. Conif. 18.t. 6. f. 1. Forb. Pinet. Wob. 29. Link, in Linnæa, XV. 498. Schouw, Ann. Sc. nak. 3° sér. III. 235. Endl. Syn. Conif. 168. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217 (excel. syn. Massoniana). Knight, Syn. Conif. 27. Pinus MARITIMA, Lamb. Dicé. V. 337. DC. F1. Fr. III. 273. Duham. Arbr, Il. t. 29. n. 4. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 72. Spach, Hisé. Vég. phan. XI. 382. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 251. pl. II et pl. V. 1. Carr. Man. des PI. IV.355.— Tr. gén. Conif. 365. Gord. Pinet. 176 (excl. syn. Lamb.). J. E. Nelson, Pinac. 123. (?) Pinus Japonica, Hort. alig. Pinus NEpaLENsis, Royle, ex Lindl. et Gord. £. c. Pinus SyrTica, Thore, Promen. en Gascogne, 161. Pinus LaTtert, Madden, ex Gord. L. c. Pinus Cainensis, Knight, ex Gord. Pineé. L, c. Pinus Novz-HoLLzaANDiÆ, Lodd. D Pinus Nova-ZELANDICA, Horé. Pinus SancTa-HELENICA, Loud. ex Gord. Z. c. Pinus NEGLECTA, LOw. PIN MATITIME, PIN DE BORDEAUX. Arbre de 15-25 mètres, quelquefois plus, de hauteur, droit ou parfois un peu tortueux , à cime conique. Branches nombreuses, étalées ou défléchies, assurgentes ; les supérieures dressées, toutes verticillées, en général relativement faibles. Feuilles lon- gues de 12-20 centim., larges, grosses, luisantes, souvent tordues- chiffonnées ; celles des jeunes rameaux dressées, celles des vieilles branches étalées, souvent pendantes. Cônes portés sur de gros et courts pédoncules ligneux, persistant très-longtemps même sans s'ouvrir, réunis par 2-3, plus rarement solitaires, étalés ou plus souvent obliquement pendants, ovoides-coniques, atténués et presque pointus au sommet, longs de 8-12 centim., larges de 5-6. Écailles très-serrées, fortement appliquées , solides, jaune- roussätre, luisantes ; apophyse très-élevée, à angles aigus, pointue; protubérance centrale, sallante, quelquefois légèrement déprimée et blanchâtre ; toujours distincte de l’apophyse, Graines noirâtres, luisantes, ovales ou oblongues, longues de 6-8 millim., à aile lancéolée, cultriforme , d'environ 2 centim., d’un roux pâle. Habite toutes les parties maritimes de l'Europe, mais aujour- d'hui, par suite des exportations qu'on a faites de ses graines, ï PES. 1... LR TT TS PINUS. 467 on le tyouve dans presque toutes les parties du monde, de sorte qu'on en rencontre dans l’Inde , en Chine, au Japon, etc. Dans ces dernières années on en a découvert sur divers points de l’AI- cérie, notamment dans la forêt de l'Édough. | Pinus Pinaster variegata, Aort. Carr. Tr. gén. Conif. 366. -PiNus PINASTER FOLHIS VARIEGATIS, Loud. Encycl. of Trees, 963. Plus délicate que l’espèce, cette variété s’en distingue encore par ses feuilles panachées de blanc jaunâtre. Pinus Pinaster minor, Loud. Encycl. of Trees, 963. Carr. Tr. gén. Conif. 366. Loisel. Nouv. Duham. V. 242. t. 72 bis. f. 1. Endl. Syn. Conif. 169. PINUS PINASTER ABERDONIÆ, Loud. /. c. Gardn. Magas. XV. 128. PINUS MARITIMA MINOR, Duham. Pinus DETRITIS, Hort. Ang. PINUS MARITIMA TROCATA, Hort. | Pinus EscARENA, Risso, Hist. nat. Eur. mér. IT. 459. Pinus PINASTER EScARENA, End. Z. c. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Pinus MassonIANA, Gord. Pinet. 176 (non Zucc.). Arbre en général grêle et délicat dans les cultures, où il atteint 12-15 mètres de hauteur. Branches verticillées, grèles, s’épuisant promptement; coussinets largement aplatis. Écorce des jeunes rameaux jaune-rougeâtre. Feuilles glaucescentes, souvent moins tourmentées que celles de l'espèce. Cônes courtement pédonculés, pendants, ordinairement réunis, plus rarement solitaires, droits ou à peine érés-légèrement arqués, longs de 4-5 ceutim. , larges de 30-35 millim., atténués aux deux bouts, obtus. Écailles très- solides, à apophyse saillante dans foutes les parties du cône, à peu près droites, carénées-aiguës transversalement; protubérance saillante, distincte de l’apophyse et de couleur gris-cendré, à peine mucronée. 1 Ogserv. Cette variété est des plus distinctes par ses cûô- nes , qui ne sont guère plus gros que ceux du Pinus Pumilio. Elle paraît délicate à en juger par les indiviaus qui existent au Muséum. Gette délicatesse est-elle due au sol ou aux mau- vaises conditions dans lesquelles elle se trouve placée? Le fait est possible, Uh 31 2 468 PINUS. Le nom de Pin à trochet qu'on donne parfois à cette variété ne lui est pas particulier ; on le donne aussi non-seulement aux diverses formes du P. Pinaster, mais je l’ai même vu ap- pliquer soit à des P. Laricio, et plus souvent encore soit à des P. sylvestris, soit même à des P. uncinata. J'ajoute que ce nom ne convient même pas à cette variété, puisqu'elle ne donne que très-peu de cônes. Pinus Pinaster Hamiltonii, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. Ye ele Cette variété est peu distincte du type. De même que celui-ci elle est susceptible de présenter un aspect et des dimensions très- différentes. Pinus Pinaster major, Duham. Arbr. 2. 133. t. 28. n° 2. ex DC. F1. Fr. I]. 273. Pinus HAMILTONIT, Tenore, Cat. Neap. 1845. p. 90. PINUS PINASTER ALTISSIMA, Lamb. PIN DE CORTÉ. Très-grand arbre à branches étalées, assurgentes, grosses , les supérieures dressées. Feuilles très-fortes, raides, canaliculées, épaisses , longues de 18-25 centim., d’un vert foncé. Cônes or- dinairement solitaires, cylindriques, atténués au sommet, longs d'environ 20 centim. ; apophyse très-élevée , pyramidale , aiguë , droite; protubérance rugueuse-striée. «Arbre très-élevé. Branches étalées - assurgentes, longtemps persistantes. Feuilles géminées, acéreuses, raides , canaliculées , légèrement épaissies, flexueuses, longues de 8-10 pouces, d’un vert noir. Cônes solitaires, cylindrico-coniques, longs de 8-10 pouces. Écailles pyramidales , étalées ; protubérance cristo-cuspi- dée. » TEN. /. c. Habite plus particulièrement en Espagne et en Portugal , dans la province de l’Estramadure, dans la Gaule méditerranéenne, dans l'Italie supérieure, principalement en Corse, dans les Apennins , etc. Osserv. C’est à tort qu’on confond cette variété avec celle qu’on nomme Hamillonii, qui diffère à peine du type, et qui, presque toujours, est plus ou moins buissonneuse. La variété PINUS. 469 major, au contraire, forme un grand arbre vigoureux, dont la tige, qui pousse droit, est élancée, presque de la même srosseur dans toute sa hauteur. C’est très-probablement à cette dernière variété qu'il faut rapporter ce passage du Pon Jardinier (1854, page 152 :) «On cultive, sous le nom de Pin de Corté, un Pin trouvé en 1834, par M. Vétillart (Marcelin), aux environs de Corté (Corse). C’est un grand et bel arbre, d’une végétation vigoureuse, à tige verticale et bien nourrie, rappelant quelquefois par son port le P. Laricio. On a cru reconnaître le P. ma&ritima major de Duhamel, dont l'existence paraissait assez problématique. » Le P. Pinaster, désigné assez généralement par les noms de Pin inarilime, Pin de Bordeaux, est une espèce très-précieuse pour quelques parties de la France; il est principalement cultivé dans quelques-uns de nos départe- ments méridionaux, dont il fait la plus grande richesse. Quant à celui que l’on rencontre dans le commerce sous le nom de Pin de l’'Édough , ce n’est pas autre chose que le P. Pinaster, qui croît en grande quantité dans la forêt de lÉdough, près Bone (Afrique française), d’où il nous a été envoyé. | Suivant les conditions dans lesquelles il croît, le P. Pinas- ter présente un aspect particulier. Ainsi, dans les terrains pauvres des montagnes du midi de la France, j’en ai vu dont les feuilles ténues, en général très-courtes, se confondaient pour ainsi dire par leur facies soit avec le P. Halepensis, soit avec le P, Laricio, et, comme leur végétation était aussi à peu près la même, on aurait pu s’y tromper en ne tenant pas compte des cônes. Je dois toutefois faire observer qué, dans ces conditions défavorables, les cônes du P. Pinaster sont aussi beaucoup moins gros, mais qu’ils conservent tous leurs caractères, ce qui permet de les distinguer. La facilité qu’a le P. Pinaster de pouvoir croître tout près de la mer, et les avantages qu’on peut en retirer, expliquent comment il se trouve aujourd’hui répandu dans presque tou- tes Les parties du monde, d’où les graines reviennent en Eu- rope sous des noms particuliers, souvent locaux, ainsi qu’on a pu le voir dans la synonymie ci-dessus. 0 PINUS. 1. Pinus Lemoniana, Bentham. Pinus PINAsTER LEMONIANA, Endl. Syn. Conif. 169. Gord. Pinet. 178. Loud. Encycl. of Trees, 963. f. 1783-1784. : Pinus LEMONIANA, Benth. in Hort. Transact. 2° sér. I. 512. t. 20. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 400. Carr. Man. des PI. IN. 355. — Tr. gén. Conif. 368. Arbre diffus, buissonneux , dépassant rarement 8-10 mètres, à cime largement arrondie ou déprimée. Branches nombreuses, grosses, étalées, éparses et irrégulières. Rameaux gros; coussi- nets tres-larges et trèes-plats, unis,. bruns. Feuilles glaucescentes, d'un vert foncé, luisantes, très-raides, grosses et larges, épaisses, arrondies en dessous, concaves en dessus, étalées ou pendantes, souvent contournées-chiffonnées. Cônes solitaires, longs d'environ 6-8 centim., larges de 3-4, atténués aux deux bouts, d’un roux luisant; apophyse saillante, aiguë, carénée transversalement; protubérance gris-cendré, très-distincte, ob- tuse. #2, Pinus pungens. Hichaux. Pinus PUuNGENS, Mich. fil. Arbr. for. I. 65. t. 5. Lamb. Pinet. éd. 2. 129. t. 54. Loud. Arbor. IV. 2177.f. 2077-2080.— Encycl. of Trees, 971. f. 1804-1805, Forb. Pinet. Wob. 17. t. 5. Ant. Conif. 18. t. 5. f. 4. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 387. Loisel. Nouv. Duham. Y. 236. t. 67. f. 5. Endl. Syn. Conif. 166. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Tr. gén. Conif. 359. Gord. Pinet. 181. Nutt. Sylv. North Amer. II. 184. Henk. etHochstt. Syn. der Nadelh. 21. é Arbre ne dépassant pas 20 mètres de hauteur, mais restant souvent beaucoup plus petit, tortueux, buissonneux. Branches irrégulières, nombreuses, diffuses. Gaïnes très-courtes. Feuilles géminées , longues de 3-7 centim., rapprochées, épaisses, souvent tordues, finement serrulées sur les bords: coussinets saillants, décurrents , très-longtemps visibles. Chatons mâles cylindrico- coniques, violacés. Cônes sessiles, groupés, très-rarement Soli- taires, longs de 7-9 centim., larges de 45, ovoïdes , atténués vers le sommet ; apophyse transversalement élevée, légèrement aiguë: protubérance terminale, assez allongée, comprimée , plus rarement subcylindrique , raide , pointue , infléchie. PINUS. | 471 Habite très-communément , dans le nord de la Caroline, les Alléghanys, les montagnes de la Table, et dans la Virginie les montagnes Bleues. — Introduit en 1804. — Très-rustique. 23. Pinus inops., Solander. Pinus ViRGINIANA, Mill. Dict. n. 9. Du Roï, Obs. Bot. 43.— Harbk. éd. Pott. II. 47. Wangenh. Beitr. 74. Pinus iops, Soland. ex Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 367. Willd. Baumz. 208. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 21. t. 14. Loud. Arbor. IV. 2192. f, 2068-2071. — Encycl. of Trees, 971. Î. 1801-1802. Forb. Pinet. Wob. 15. t. 4. Desf. Hist. Arbr. IT. 611. Loisel. Nouv. Duham. Y. t. 69. f. 1. Hook. F1. Bor. Amer. II. 161. Bong. Veg. Sitch., 45, ex Hook. 7. c. Ant. Conif. 17. t. 5. f. 3. Link, in Linnæa, XV. 500. Mich. fil. Arbr. for. I. 58 (cum ic.). Spach, Hist. Vég. phan. XI. 386. Endl. Syn. Conif. 167. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Tr. gén. Conif. 361. Gord. Pinet. 167. Pnus vARïrABILis, Lamb. Pinet. éd. 2. I. 25. t. 16. Forb. Pinet. Wob. 0 ra AE Pinus RUTHENICA, Hort. aliq. PIN PAUVRE, PIN CHÉTIF. Arbre de 8-15 mètres, souvent beaucoup moins grand dans nos cultures, où il est ordinairement tortueux et très-diffus. Bran- ches irrégulières , distantes , les unes très-grosses, étalées-assur- gentes. Rameaux grêles, très-allongés, couverts d’une écorce glabre, violacée, souvent glaucescente. Feuilles géminées, parfois ternées dans les jeunes sujets, assez épaisses, raides, un peu tordues, d’un vert gai, longues de 6-10 centim. Cônes étalés, souvent obliquement pendants, longs de 5-7 centim., larges de 20-25 millim., souvent groupés par 2-3, plus rarement solitaires , droits ou quelquefois légèrement courbés, courtement pédonculés, un peu atténués vers le sommet, qui est obtus; apophyse peu saillante, large, aiguë-carénée transversalement ; protubérance terminale, prolongée en un mucron fin, aigu, souvent légère- ment courbé. Habite, dans l’intérieur de l’Amérique, depuis le rivage de la baie d'Hudson jusqu’à la Caroline, c’est-à-dire dans la Virginie, le New-Jersey , le Maryland, etc., dans les sols arides et sablon- neux., — Introduit en 1739. — Très-rustique. 4172 PINUS. Ogserv. Les noms de Pin pauvre, Pin chétif, que l’on donne vulgairement à cette espèce, en donnent une idée assez exacte; c’est un arbre généralement grêle et tortueux, se dégarnissant promptement et de courte durée dans nos cultures. Très-voisin du P. milis, il s’en distingue à ses feuilles plus grosses et plus contournées , enfin à ses cônes un peu plus gros, à écailles plus fortement mucronées. Pinus inops excelsa. Pinus TURBINATA, Bosc, ex Loud. Encycl. of Trees, 975. Arbre atteignant 25-30 mètres de hauteur, droit. Branches longues, grosses, irrégulières, souvent éparses. Rameaux dif- fus, irréguliers, à écorce rougeàtre. Bourgeons à écorce glau- cescente - violacée. Feuilles géminées, très-rarement ternées, excepté sur les jeunes individus, longues de 4-5 centim. sur les sujets adultes, légèrement tordues, larges, planes, d’un vert foncé, luisant. Gaines très-courtes, à peu près nulles sur les vieilles feuilles. Cônes solitaires, droits, obliquement pendants , courtement pédonculés, très-régulièrement atténués de la base au sommet, longs de 6-7 centim., larges d'environ 3. Écailles minces, à apophyse peu développée, roux-cendré, striée-veinée; protu- bérance petite, régulière, légèrement élevée transversalement , terminée par un mucron assez long, grêle, pointu, parfois un peu courbé vers la base du cône. OBserv. Un individu de cette variété, qui est très-vigou- reuse, se trouve planté dans le parc de Trianon, à Versailles. L'arbre a près de 30 mètres de hauteur sur 50 centim. de diamètre ; il est très-droit, et tout dénote une grande vigueur, bien que ses caractères généraux soient à peu près les mêmes que ceux que présente le Pinus inops. 24. Pinus mitis, Jichaux. .PINUS VARIABILIS, Pursh. Fl. Bor. Amer. 643. Pinus TÆDA y vARIABILIS, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 363. Pinus ECHINATA, Mill. Dicé. n. 12. Wangenh. Beitr. 74. Marsh. Arbor. 100. Du Roi, Obs. Bot. 44. — Harbk. éd. Pott. IT. 51. Pinus miris, Mich. F1. Bor. Amer..Il. 204. Loud. Arbor. IV. 2195. f. 2072-2076. — Encycl. of Trees, 974. Î. 1809-1813. Forb. Pinet. PINUS. 473 Wob. 37. Ant. Conif. 16.t. 5. 1. Mich. fil. Arbr. for. I. 52 (cum ic.). Spach, Hist. Vég. phan. XI. 386. Endl. Syn. Conif. 167. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Tr. gén. Conif. 361. Gord. Pinet. 170 (excl. syn. Lindl.). Pinus LUTEA, Lodd. Pinus INTERMEDIA, Fischer, ex Gord. Pinel. L. c. Arbre de 15-20 mètres, chétif et rabougri dans les cultures. Branches étalées, inégales et irrégulières. Gaïncs très-courtes, presque nulles sur les vieilles feuilles. Rameaux grèles, souvent tortueux. Feuilles géminées sur les sujets adultes, souvent ternées chez les jeunes individus, assez ténues, d’un vert gai, longues de 7-10 centim., irrégulièrement triquètres, serrulées sur les bords ; coussinets saillants, décurrents, longtemps visibles. Cônes ovoïdes-oblcngs, légèrement atténués au sommet, d'environ 5-6 centim. de longueur ; apophyse saillante, carénée-aigué trans- versalement ; protubérance légèrement saillante, terminée par un mucron court, subulé , légèrement infléchi. Graines petites, à aile assez large, longue d’environ 15 millim. Habite très-fréquemment, dans l'Amérique septentrionale, Ia Nouvelle-Angleterre, le Massachusets, le Nouveau-Jersey, le Maryland , la Floride , etc. Comme le précédent , avec lequel il a certains rapports, il semble rechercher particulièrement les sols pauvres. — Introduit vers 1739.— Très-rustique. OgsErv. Le Pinus mitis, désigné dans quelques endroits de l’Amérique par le nom de Yellow Pine (Pin jaune), dans d’autres par celui de Spruce Pine (Pin Sapin), est, d’après Michaux, bien supérieur au P. inops pour la qualité du bois. Débité en planches ou en madriers, le P. maitis fait la base d’un commerce assez important. Dans la partie maritime des États du centre, les planches des appartements et les diffé- rents ouvrages de menuiserie sont presque entièrement faits de son bois. Malgré cette assertion de Michaux, je n’en persiste pas moins à regarder ces deux espèces (P. inops et P. mitis) comme très-voisines ; l’une n’est probablement qu’une forme de l’autre. Dans les cultures on les confond presque toujours. Lorsque les plantes sont jeunes il est à peu près impossible de distinguer ces deux espèces. 474 PINUS. 55. Pinus contorta, Douglas. Pinus coNTortTA, Dougl. ex Loud. Encycl. of Trees, 975. Î. 1814- 1815. Endl. Syn. Conif. 168. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. (excel. syn. Banksiana). Carr. Tr. gén. Conif. 164. Gord. Pinet. 165 (excel. syn. Boursieri). Nutt. Sylv. North Amer. Il. 176. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 24 (excl. syn. Boursieri). Pinus Mac-INtTosrANA, Laws. ex Gord. Pinet. l. c. Carr. Tr. gén. Conif. 358. «Bourgeons bruns, arrondis, obtus, couverts de résine. Gaïnes très-courtes , à écailles imbriquées, noirâtres. Feuilles au nombre de 2 dans chaque gaïne , longues de 2 pouces. Cônes de 2 pouces à 2 pouces 1/2 de longueur et de 3/4 de pouce à 1 pouce de cir- conférence. Écailles marquées au sommet et latéralement d'une légère dépression, terminées en une pointe obtuse, accompagnées d'un mucron caduc. Les jeunes rameaux sont régulièrement cou- verts avec les feuilles de la même manière que ceux du Pénus Pumilio, avec lequel ils ont une grande ressemblance. « Cette espèce fut trouvée par Douglas dans le nord-ouest de l'Amérique, où elle croit dans les lieux humides ou sortes de marais, sur le bord de la mer; elle est très-abondante près des caps Désappointement et Look-Out. » Loup., L£. c. D’après M. Gordon : Arbre de 4-6 mètres de hauteur, d’un aspect buissonneux et tortueux, ressemblant beaucoup soit au P. inops, soit au P. Banksiana, quand il est vieux. Branches horizontalement étalées, très-tourmentées, grêles. Feuilles gémi- nées, quelquefois ternées. Gaines très-courtes, à écailles lâches, brun foucé, ridées , résineuses. OBsERv. Cette espèce, peu connue, n’est certainement pas le Pinus Boursieri, auquel l’a rapporté M. Gordon sans l'avoir . jamais vue. Quant à MM. Henkel et Hochsttetter, ayant, comme à peu près toujours, copié M. Gordon, ils ont dû faire les mêmes fautes. , Le P. contorta figuré-par Loudon n'est pas non plus le même que le P. Banksiana : la figure qu’a donnée Loudon paraît se rapporter au P. mitis. J'ajoute que cette figure ne s’accorde même pas avec la description qu’il en a donnée, puisque, d’a- près celle-ci, le cône devrait avoir à peine 3 centim. de circon- férence, tandis que celui qu’il a représenté en a neuf. PINUS. 475 96. Pinus Boursieri, Carrière. (?) Pinus RoyLEAnA, Lindl. Journ. Hort. Soc. IX (cum ic.). — Gardn. Chron. 28 janv. 1854. Pinus Boursier1, Carr. Rev. hort. 1854. p. 225 (cum ic.). p. 333. — Tr. gén. Conif. 398 (non Gord. nec Henk. et Hochstt.). Arbre atteignant, d’après M. Boursier de la Rivière, qui l’a dé- couvert en Californie, 20 mètres et plus de hauteur, rappelant par son aspect général le Pinus sylvestris. Feuilles géminées, parfois ternées dans les jeunes individus de semis, longues de 3-6 centim. dans les individus adultes, lisses, luisantes, raides, épaisses. Cônes de 4-6 centim., larges d'environ 3 à la base, droits, plus rarement très-légèrement courbés, cylindriques , obtus, atténués au som- met ; apophyse un peu épaissie-arrondie, légèrement bosselée ; protubérance centrale, saillante, obtuse, mutique ou mucronulée. (Dans les écailles de la base du cône l’apophyse est presque plane , et la protubérance , moins élargie , non rhomboïdale, est presque réduite à un point tuberculiforme plus coloré que l'apo- physe.) Graines ovales-oblongues ou irrégulièrement rhomboïdales, d’un gris-jaunâtre, plus ou moins striées, tiquetées de brun, longues de 4 millim., larges d'environ 3, à aile.mince, cultriforme, de 9-12 millim, à partir du sommet de la graine. Habite dans la Californie , où il fut découvert par M. Boursier de la Rivière , vice-consul de France en Californie. — Introduit de graines en 1853. Ogserv. Ce n’est pas par amour-propre d'auteur, mais par amour de la vérité scientifique, que je conserve à cette espèce le nom de Pinus Boursieri et que je ne me range pas à l'avis de M. Gordon, qui le considère comme synonyme du P. contorta, Dougl., espèce peu connue, et qui, d’après les auteurs, ne, dépasse pas 4-6 mètres de hauteur. Je le croirais volontiers le même que le P. Royleana, Lindl. C’est donc au P. Boursieri qu’il faudrait rapporter comme synonyme le _P. Royleana, et non au P. mitis, ainsi que l’a fait M. Gordon. Quant à MM. Henkel et Hochstetter, il était tout naturel qu’ils fissent la même erreur qu'a faite M. Gordon, puisqu'ils l’ont copié. Comme complément de cette observation, et afin d’éclai- PET 4 RE La 476 PINUS. rer la question, j'ajouterai que le P. Boursieri est extrême- ment rare, peut-être même est-il réduit aujourd’hui à un seul individu bien authentique, existant sur le domaine d’Har- court, où l’a planté M. Pépin. Cet arbre, voisin des Laricio et du P. sylvestris, est intermédiaire entre ces deux groupes. Voici les caractères qu'il présente : Tige droite, très-grosse , ro- buste. Branches assez fortes, relativement courtes. Écorce gris-cendré ; coussinets peu saillants, non décurrents. Boutons gemmaires cylindriques, coniques, résineux, à écailles rou- geâtres, fortement appliquées. Gaînes extrêmement courtes, bientôt nulles. Feuilles géminées, grosses, plates, légèrement tordues, très-larges, longues de 4-7 centim., très-brusque- ment rétrécies au sommet en une pointe courte, aiguë, blanc- jaunâtre. Ce qui vient encore augmenter les probabilités que le P. Royleana est le même que le P. Boursieri, c’est que celui-là n'est pas, comme on l'avait cru, originaire de l'Inde, maïs d'Amérique. %, Pinus Pumilio, Zznke. PINAsTER Pumirio, Clus. Pannon. 15. PINASTER QUARTUS AUSTRIACUS, Clus. Hist. I. 32. PINASTER CONIS ERECTIS, C. Bauh. Pinet. 492. Tourn. Inst. 586. Pinus Supericus ou CaARPATHICUS, Ungrisch, Magaz. WI. 38. Pinus TATARICA, Mill. Mss. in Herb. Banks. Pinus Mueuus, Scopol. FI. Carn. II. 242. Du Roi, Harbk. éd. Pott. IT. 41. Willd. Baumz. 206. Wahlenb. F{. Carp. 311. Koch, Syn. 767 (excl. var. a). PINUS SYLVESTRIS y MONTANA, Ait. Hort. Kew. éd. 1, III. 366. Pinus Pumir10, Hænke, Rise in das Riesengeb. 68. Waldst. et Kitaib. Plant. rar. Hung. II. 160. t. 149. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 5. t. 2. Loisel. Nouv. Duham. V. 234. Desf. Hist. Arbr. II. 610. Loud. Encycl. of Trees, 955. f. 1764-1765. Forb. Pinet. Wob. t. 1. Ant. Conif. t. 3. f. 1. Link, in Linnæa, XV. 490. Schouw, Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 232. Endl. Syn. Conif. 171. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Man. des PL. IV. 355. — Tr. gén. Conif. 369. Gord. Pinet. 180. Pinus CARPATHICA, Hort. Pinus Mucuo HumMILIS, Neal. ex Gord. Pinef. L. c. PINUS. 477 Arbrisseau dépassant rarement 4 mètres, souvent buisson neux, étalé. Branches très-nombreuses, longuement étalées et comme rampantes , souvent relevées à leur extrémité; les su- périeures ordinairement dressées. Gaines persistantes, blanches, soyeuses, longues de 6-10 millim. sur les feuilles jeunes, finale- ment brunâtres , très-courtes. Feuilles géminées, longues de 3-5 centim., très-rapprochées, souvent un peu contournées. Cônes longs de 3-4 centim., parfois larges de plus de 2, ovoïdes-obtus, très-courtement pédonculés, d’abord dressés, puis à peu près horizontaux ou obliques ; apophyse un peu élevée, déprimée au sommet ; protubérance légèrement saillante , mucronulée. Habite les Alpes de l’Europe centrale, principalement dans les sols calcaires ; dans les Carpathes, où il s’élève au-dessus de la limite des Picea. On le trouve aussi dans les Pyrénées et dans presque toutes les parties alpines et subalpines de l’Europe occi- dentale. - Pinus Pamilio uncinata. Pinus UNGINATA, Ram. in DC. F1. Fr. III. 726. Ant. Conif. t. 3. f.3. Desf. Hist. Arbr. II. 610. Endl. Syn. Conif. 170. Carr. Man. des PI. IV. 355. — Tr. gén. Conif. 370. Pinus Mueno, Poir. Dict. V. 336. Loisel. Nouv. Duham. Y. 223. t. 68. Forb. Pinet. Wob. 4. t. 2. Loud. Arbor. IV. 2187. f. 2059-2060. — Encycl. of Trees, 956. f. 1766-1767. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. Gord. Pinet. 172. Pnnus syLvestTris MuGno, Gord. /. c. | Arbrisseau très-variable pour le port et les dimensions, attei- gnant parfois 4-6 mètres, mais formant le plus souvent un buisson étalé, plus ou moins compacte. Cônes souvent réunis par 2-3, ovoïdes-obtus , longs de 5-7 centim. ; apophyse, surtout celle des écailles de la base du cône, très-développée , pyramidale , tétra- sone, comprimée transversalement, largement tronquée au som- met, renversée vers la base du cône, excepté dans les écailles supérieures ; protubérance terminale, peu saillante , légèrement rugueuse, obtuse, déprimée-tronquée comme l'apophyse, mutique ou mucronulée. _ Finus Pumilio rotundata, Carr. Man. des PI, IV. 355. PINUS MONTANA, Du Roi, Obs. Bot. 42. Hoffm. F1. Germ. I. 340. PINUS SYLVESTRIS MONTANA, Wahlenb. F4. Helv. 180. Pinus Mueuus, Hegetschw. F1. Helv. IL. 342. 478 -PINUS. PINUS ROTUNDATA, Link, Abhandl. der Berl. Akadem. 1827. p. 171. PINUS PUMILIO ROTUNDATA, Hort. | Pinus SYLVESTRIS HUMILIS, Link, in Linnæa, XV. 488. PINUS SYLVESTRIS BREVIFOLIA, Link, in Linnæa, XN. 487. Pinus oBLiquA, Sauter, in Reichenb. F1. excurs. 159. Pinus uLiIGINOsA, Wimmer , in Arbeilen der Schleis. Gessellsch. 1837. p. 95-98. Weber, ibid. 1838. p. 135-136. Elsner, FL. Cer- vimont. 23. Schauer. in F1. 1840. p. 41. Pinus PYRAMIDALIS, Reum. PINUS SYLVESTRIS vel ULIGINOSA, Link, in Linnæa, XV. 488. Pinus MuGHO ROTUNDATA , Gord. Pinet. 173. PINUS SYLVESTRIS MONTANA, Wahlenb. F1. Helvet. 180. PINUS UNCINATA ROTUNDATA , Endl. Syn. Conif. 170. Ant. Conif. 12. Carr. Tr. gén. Conif. 370. Pinus Fiscaeri, Hort. Loud. Encycl. of Tree$, 956. Arbrisseau ordinairement élancé bien que buissonneux, diffus, atteignant parfois 3-4 mètres de hauteur, quelquefois presque étalé, arrondi. Branches étalées. Cônes petits (4 centim. ), assez nombreux, courtement ovales, très-arrondis et très-obtus aux deux bouts ; apophyse assez développée , parfois comme tronquée, finement mucronée, Cette forme , assure-t-on , est commune en Styrie. Pinus Pumilio rostrata, Pinus SYLVESTRIS MuGno, J. Bauh. Mist. I. 2. 246. Pinus uNGINATA, Cook-Wridding, Voyage en Espagne, II. 236. Koch, Syn. 767. Link, in Linnæa, XV. 492. PINus MoNTANA, Baum. Cat. Bolwill. - PINUS FCHINATA, Hort. Pinus Mucuaus, Gusson. PI. rar. Sicil. 259. PINUS MONTANA, Baum. (P) Pinus MAGeLLeNsis, Hort, (?) Schouw, Ann, Sc. nat. 3° sér. IL, 233. : Pinus Mucxo NANA, Loud. Æncycl. of Trees, 956, Pinus MüGxo RoSTRATA, Gord. Pinel. L, c. PINUS UNCINATA ROSTRATA, Ant. Conif. 13. Endl. Syn. Conif. L, c, Carr, Tr, gén, Conif. 370. Piñus LARICIO MONTANA, Carr. Tr. gén: Conif. 385, Pinus sANGUINEA, Lapeyr. ex Gord. Pineé. l, c. Pinus Pumicio RUBRÆFLORA, Loud. Encycl, of Trees, L. c. Arbrisseau buissonneux , en général très-nain. Cônes courte PINUS. 479 ment ovales , subpendants, à écailles minces ; apophyse allongée, surtout celles qui sont sur les écailles de la base du cône ; protu- bérance mucronée. « Arbrisseau différent du Pinus Pumilio des Alpes, ayant, comme ce dernier, des branches courbées et couchées, et des feuilles raides, légèrement courhées et serrées; le cône, subglo- buleux , est encore plus petit que dans le P. Pumilio. Bourgeons très-obtus. Écailles gemmaires très-grandes, membraneuses et noires à la base, persistant longtemps après le développement’ des feuilles. Feuilles raides, un peu courbées et serrées , souvent au nombre de 3 dans chaque gaïne. » Scrouw. /, c. Habite la partie supérieure du mont Amaro. Ogserv. D’après cette description il n’est guère douteux que la variété à laquelle elle se rapporte appartienne au Pi- nus Pumilio et non au P. Laricio, auquel l’a rapportée Endli- cher, ce que moi-même j'ai fait dans mon 7raité des Coni- fères, p. 385. Mais, dans un cas comme dans l’autre, ce qui ne concorderait pas, c’est que les feuilles « seraient souvent réunies par {rois dans chaque gaîne, » fait que je n’ai jamais .vu chez le P. Laricio ni chez le P. Pumilio. Serait-ce une forme locale, ou serait-ce une exception qu'aurait rencontrée M. Schouvw ? Le P. Pumilio est une forme essentiellement montagnarde, et par cela même susceptible de revêtir des caractères de végétation très-différents suivant les conditions dans lesquelles elle croît, ce qui explique la quantité considérable de noms qu'il a reçus. Par tous ses caractères on peut considérer le P. Pumilio comme une espèce transitoire, intermédiaire entre le P. syl- vestris et le groupe des Laricio; ce qui explique encore com- ment des hommes exercés, des botanistes même, de ses formes ont fait, les uns des variétés du P. sylvestris, les autres des variétés du P. Laricio, c’est qu’en effet cette espèce se rattache à ces deux types : au premier par la forme générale de ses cônes, au second, par ses feuilles et son aspect vert sombre (tous les Pins sylvestres, ou toutes ses variétés, ont les feuilles d’un vert clair, presque toujours glaucescentes, ce qui n’a lieu pour aucune espèce du groupe des ZLaricio). Les boutons 480 PINUS. semmaires ressemblent aussi à ceux des espèces du groupe des Laricio. La végétation du P. Pumilio ou de ses formes le relie à ces derniers; comme eux il s’accommode très-bien des sols calcaires. 38. Pinus sylvestris, ZLinné. TæpA, Plin. Hist. nat. XVI. 19. PINASTER VULGARIS PRIOR, Clus. Panon. 16. PINUS SYLVESTRIS VULGARIS GENEVENSIS, J. Bauh,. Hist. 1-2. 253. PINUS SYLVESTRIS VULGARIS, C. Bauh. Pinel. 491. Pinus syLvEsTRIs, L. Spec. 1418 (excl. var.). Lamb. Pine. éd. 2. I. t. 1. Rich. Conif. t. 11. Loud. Arbor. IV. 2153. f. 2043-2044. — Encycl. of Trees, 951. f. 1759-1760. Ant. Conf. 9. t. 4. f. 53. Schouw, Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 331. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 376. DC. F1. Fr. NI. 271. Desf. Hist. Arbr. Il. 610. De Chambr. 7r. prat. des Arbr. résin. 142. pl. 1. f. 78 et pl. 5. f. 2. Eudl. Syr. Conif. 171. LindI. et Gord. Journ. Hori. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Man. des PI. IV. 355, — Tr. gén. Conif. 372. Gord. Pinet. 184 (excl. syn. Fisch. et Don). PINUS SYLVESTRIS GENEVENSIS, Hort. Pinus sYLVESTRIS À communis, Endl. Syn. Conif. 172. Carr. Tr. gén. Conif. 372. Pinus SYLVESTRIS COMMUNIS, Loud. Encycl. of Trees, 952. Pinus SYLVESTRIS HAGUENENSIS, Loud. Z. c. 953. PINUS SYLVESTRIS SQUAMOSA, Bosc, Nouv. Cours d'Agric. art. Pin PINUS SYLVESTRIS SCARIOSA, Lodd. PIN SYLVESTRE , PIN DE HAGUENAU, PIN DE GENÈVE, PIN D'ÉCOsse, PIN ROUGE. Arbre pouvant atteindre 25 mètres et plus de hauteur, très- variable de port, de facies et de dimensions suivant les localités et les conditions dans lesquelles il croît. Branches étalées, nom- breuses, verticillées, souvent éparses et irrégulières. Boutons gemmaires allongés, coniques, pointus, très-résineux, de là blanchâtres. Feuilles géminées, longues de 5-8 centim., parfois plus sur les jeunes individus vigoureux, d’un vert clair, glauces- cent, parfois d’un gris argenté. Cônes solitaires ou réunis par 2-3, souvent presque pendants, longs d'environ 4-5 centim., élargis à la base, acuminés, presque pointus au sommet, HE ment courbés, à écailles élargies-épaissies à la base, rétrécies et PINUS. 481 atténuces presque en pointe au sommet; apophyse presque plane dans les écailles du sommet du cône, plus saillante dans celles de la base ; protubérance saillante, obtuse, parfois un peu enfoncée, souvent gris-cendré. Graines très-petites , irrégulièrement ellip- soïdes ou subtrigones, d’un gris-cendré ou roux, à aile très-mince, presque transparente , longuc de 15-16 millim. à partir de la base de la graine , finement striée de brun-roux, se détachant très- facilement. Habite dans toute l'Europe centrale et boréale, où il s’avance presque jusque sous le 70° degré, et dans le nord de l'Asie jus- qu'au 63°. Pinus sylvestris rabra, Zorf. Carr. Tr. gén. Conif. 373. PINUS SYLVESTRIS UNCINATA, Loud. Encycl. of Trees, 953. Î. 1762. Pinus RiGensis, Desf. Cat. Hort. Par. Arbr. II. 61. Pinus RuBRA, Mill. Dict. n. 3. Loisel. Nouv. Duham. V.t. 67. f. 1. DC FA Pr. NE /272. Pinus Scorica, Willd. PINUS SYLVESTRIS LATIFOLIA, Gord. Pinet. 186. Pinus syLvesTRis B RuBRA, Endl. Syn. Conif. L. c. Pinus ErzERouMICA, Calvert, ex Gord. L. c. PINUS SYLVESTRIS HAMATA, Steven. Pinus Caucasica, Fischer, ex Gord. Pinus aALTiIssiMA, Ledeb. ex Gord. L. c. Pix de RiGa, PIN D£ Russie, PIN DE MATURE. Feuilles longues de 4-8 centim., souvent très-glauques, parfois un peu contournées. Cônes longs de 4-6 centim. , rarement soli- taires, pédonculés, obliques ou subdressés, finalement pendants, courbés, coniques, pointus au sommet. Écailles à apophyse élevée, arrondie au centre, obtuse et comme tronquée ; celles de la base du cône et du côté supérieur ou convexe à apophyse plus déve- loppée, renversée, et parfois presque semblable à celle du Pinus Pumilio uncinata ; protubérance terminale, presque cylindrique, un peu plus colorée que l’apophyse. Onserv. Cette forme, qui est plus particulière à certaines parties du nord de l’Europe, se reconnaît à l’écorce des ar- bres, qui est relativement unie et rougeâtre; les arbres qu’elle produit sont en général élancés et atteignent parfois plus de 30 mètres de hauteur. TRAITÉ DES CONIFÈRES. 31 2 j 482 PINUS. Pinus sylvestris argentea, Stev. in Ann. Sc. nat. 2e sér. I. 1839. p. 60. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 377. PINUS SYLVESTRIS INTERMEDIA, Loud. Encycl. l. c. PINUS SYLVESTRIS HORIZONTALIS, Hort. PINUS SYLVESTRIS TORTUOSA, Hort. Pinus syLVESTRIS C ARGENTEA, End]. Syn. Conif. 172. Carr. Tr. gén. Conif. 373. Arbre buissonneux, souvent diffus. Branches horizontales , parfois défléchies-assurgentes. Feuilles courtes , écartées, parfois tourmentées, plus ou moins glauques ou d’un gris-argenté suivant les conditions dans lesquelles croissent les individus. Cônes très- petits, solitaires, à apophyse en général peu développée , mucro- nulée. Pinus sylvestris nana, Carr. 77. gén. Conif. 373. PINUS SYLVESTRIS PYGMÆA, Hort. Petit buisson atteignant à peine 50 centim. de hauteur. Bran- ches très-nombreuses, éparses, très-courtes, dressées. Feuilles distantes, longues d'à peine 3 centim., droites, glauques. Pinus sylvestris variegata, /Jort. Carr. Tr. gén. Conif. 373. Plus naine et plus délicate que l’espèce, cette variété s'en dis- tingue encore par ses feuilles panachées de blanc jaunûtre. Pinus sylvestris monophylla, Hodgins, ex Loud. Encycl. of Trees, 953. Carr. Tr. gén. Conif. 374. Feuilles courtes, appliquées dans toute leur longueur et parais- sant n’en former qu’une; mais, lorsque les plantes sont un peu vigoureuses, on voit, soit la première, soit la deuxième année, les feuilles se séparer et reprendre leur caractère normal. Cette variété, peu vigoureuse, naine et délicate, se retrouve parfois dans les semis. Ainsi, déjà signalée par Loudon, elle a été obte- nue plus tard par M. Chatenay, pépimiériste à Tours, et plus récemment je l'ai obtenue de nouveau dans un semis de graines de l’espèce (Pinus sylrestris). Pinus sylvestris fastigiata, Branches assez fortes, sirictement dressées. Cônes ovales, PINUS. 483 obtus, petits ou à peine de moyenne grosseur, à apophyse sail- lante, mutique. Pinus sylvestris compressa. Branches strictement dressées , presque appliquées sur la tige, ténues. Feuilles courtes. Cônes très-petits, pendants, un peu allongés, légèrement arqués, à apophyse très-développée , celle des écailles de la base des cônes souvent renversée. Cette variété est à la précédente ce que le Jyniperus Hybernica compressa est au J. Hybernica. Pinus sylvestris conglomerata,. Cette variété, que j'ai rencontrée chez M. À. Sénéclauze, est surtout remarquable par la quantité considérable de cônes qu’elle donne , disposés par paquets. Ainsi j'en ai compté jusqu'à 68 sur une seule agglomération. Cette variété a été trouvée dans les bois, à quelques lieues de Bourg-Argental. Pinus sylvestris saxatilis. PINUS SYLVESTRIS PYGMÆA, Hort. Arbuste couché , étalé , presque rampant. Tige nulle. Rameaux excessivement nombreux (se touchant presque), grèles. Feuilles longues de 12-25 millim. Cette variété, des plus remarquables, que j’ai vue chez M. Séné- clauze, est malheureusement délicate; elle ne s’élève pas et tend à ramper sur le sol, où elle forme une sorte de gazon. — Variété très-curieuse. Pinus sylvestris spiralis, Carr. Rev. hort. 1859. p. 12 (cum ic.). Variété vigoureuse , remarquable par ses feuilles assez grosses, contournées-chiffonnées , formant autour des rameaux une sorte de spirale. Le pied mère, haut d'environ 8 mètres, est venu natu- rellement. Lorsque je l’ai vu il y a quelques années, il était encore très-beau. — Elle n’est pas constante. Pinus sylvestris Altaica, Ledeb. ex Gord. Pinet. 186. PINUS sYLVESTRIS URALENSIS, Fisch. ex Gord. Pinet. 1, c. Pinus PADuri1A, Ledeb. ex Gord. /. c. D’après M. Gordon : Arbre de moyenne grandeur, formant une ®) ) 484 PINUS. pyramide compacte qui atteint parfois 45 mètres de hauteur. Feuilles plus courtes et plus raides que celles vie type. Habite les montagnes de l’Altaï. Cette variété est-elle la même que celle que j'ai décrite ci-dessus sous le nom de fastigiata ? Le fait est douteux, car, d'après M. Gor- don, il semblerait que c’est une forme locale, qui se trouve en assez grande quantité sur les montagnes de l’Altaï, tandis que la variété que j'ai décrite est accidentelle ; j’en ai trouvé 5-6 individus seule- ment dans un bois qi en contenait plusieurs milliers. Osserv. Suivant les localités et les terrains dans lesquels - il croît, le Pinus sylvestris varie considérablement dans sa forme et ses dimensions. Quelquefois grand arbre de 30 mè- tres et plus sur au moins 1 mètre de diamètre, 1l forme une pyramide élargie ou une cime allongée conique. Parfois, au contraire, il est rabougri, diffus, à branches étalées, grêles. Ses feuilles ne paraissent pas moins variables; elles sont tan- tôt longues, dressées, tantôt courtes, étalées, vertes ou glau- ques. Même variation à l'égard des cônes, quelquefois très- petits, droits, coniques-pointus; à apophyse plane ou presque plane, quelquefois, au contraire, à apophyse élevée, saillante - ei réfléchie vers la base du cône, comme dans la variété ou forme rubra, par exemple. Aussi rien n'est-il plus difficile que de caractériser ces races dites de Haguenau, de Genève, de Riga; elles paraissent même dues à des circonstances lo- cales, car des graines venues de ces divers endroits, et semées dans des contrées et des climats différents, produisent ordi- nairement des plantes qui n’ont déjà plus le même caractère. Je ne serais pas éloigné de croire que la plupart des arbres rabougris, tortueux, diffus, que l’on rencontre dans les cul- tures, sont, en grande partie, dus au peu de soin qu’on ap- porte dans le choix des graines, et que, si on récoltait ces dernières sur des sujets vigoureux, élancés, on obtiendrait aussi des individus beaucoup plus beaux. Du reste, en géné- ral, les arbres s’élancent d’autant plus qu'ils sont plus serrés; dans ce cas ils filent, tandis que, isolés, les branches devien- nent très-grosses, la cime s’élargit, et les arbres restent d’au- tant plus petits. Le P. sylvestris fournit un bois très-solide, recherché pour PINUS. 485 l'industrie, principalement pour la marine; on en extrait dans le Nord divers produits résineux, et son écorce, qui est astringente, est quelquefois substituée à celle du Chêne pour le tannage des cuirs. La décoction des jeunes bourgeons pos- sède des propriétés antiscorbutiques qui les a fait, dans cer- tains cas, employer à la fabrication de la bière, en remplace- ment du Houblon. 29. Pinus Banksiana, Lambert. Pinus CANADENSIS, FOLIIS CURTIS ET FALCATIS, CONIS MEDIO INCURVIS, Duham. Arbr. II. 176. n. 10. PINUS SYLVESTRIS à DIVARICATA, Ait. Hort. Kew. éd. III. 366. Pinus Hupsonica, Lam. Dict. V. 339. Pinus ruPEsTRIs, Mich. fil. Arbr. for. I. 49. €. 2. Pinus BANKSIANA, Lamb. Pinet. éd. 2. I. 7.t. 3. Desf. Hisf. Arbr. IT, : 611. Forb. Pinet. Wob. 13. t. 3. Loud. Arbor. IV. 2190. f. 2064- 2067. — Encycl. of Trees, 969. f. 1798-1799. Hook. FI. Bor. Amer. IT. 161. Loisel. Nouv. Duham. V. 234. t. 67. f. 3. Link, in Linnæa, XV. 491. Ant. Conif. 8. t. 4. f. 2. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 379. Endl. Syn. Conif. 177. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218 (excel. syn. contorta). Knight, Syn. Conif. 26. Carr. Man. des PI. IV. 356. — Tr. gén. Conif. 381. Nutt. Sylv. North Amer. II. 182. Gord. Pinet. 163. PINUS DIVARICATA, Hort. Arbre de 8-10 mètres, le plus souvent beaucoup moins élevé, toujours grèle et tortueux, diffus. Branches courtes, irrégulières, srêles, étalées ou défléchies, parfois assurgentes. Feuilles très- rapprochées, longues de 2-4 centim., presque planes, divergentes, souvent contournées, comme chiffonnées, d’un vert très-foncé , sombre. Cônes géminés, plus rarement solitaires, sessiles, dressés ou subdressés, rarement pendants, courbés vers l’axe du rameau, qu'ils touchent souvent par leur sommet, à écailles gris-cendré ou jaunâtres ; apophyse très-épaissie-arrondie du côté convexe du cône, principalement vers sa base, presque plane du côté opposé, luisante, transversalement et très-finement carénée ; protubérance centrale, un peu enfoncée, blanchâtre, portant au centre un mu- cronule fin, aigu, courbé vers la base du cône. Graines assez sem- blables à celles du Pinus sylvestris, dont il est probablement une forme ; le dernier représentant boréalien du genre Pinus. Habite les parties froides de l'Amérique boréale, où il s’avance Jr AN AR RE M ER qe AR CU RER M ER RTE CEE ER PATIO 8 à AC D ORNE CNE re 486 PINUS. jusqu'à 68° de lat, Se trouve aussi dans le district du Maine, dans la Nouvelle-Écosse , dans les rochers du Labrador. — Introduit en 1785. — Très-rustique. Ogserv. D’après le docteur Richardson, il formerait un bel arbre lorsqu'il se trouve dans des positions abritées, et, d’après Douglas, il atteindrait une très-grande hauteur dans certaines parties de la vallée des montagnes Rocheuses. Ce fait me paraît mériter confirmation et semblerait dé- montrer que, sous ce nom de Banksiana, on a confondu des plantes distinctes. En effet j'ai vu des Pinus Banksiana VRAIS dans beaucoup de conditions, toutes très-favorables à la vé- gétation de cette espèce, et partout ils présentent le même caractère, un tronc grêle, tortueux, des branches très-faibles, éparses, peu nombreuses et presque toujours défléchies. Dans une situation tout à fait favorable aux espèces alpestres ou arctiques, chez M. A. Sénéclauze, sur le versant d’une mon- tagne où, pour ainsi dire, toutes les espèces de Conifères (même celles du Mexique; viennent très-bien, le P. Banksiana, qui s’y porte à merveille, n'en présente pas moins les carac- tères que je viens d'indiquer. Les plus forts ne dépassent guère 2 mètres, et c'est à peine s'ils peuvent se maintenir debout. SO. Pinus densiflora, Sieboldt et Zuccarini. (?)-Pnus Japonica, Ant. Conif. 23. Forb. Pinet. Wob. 34. Pinus DENSIFLORA, Sieb. et Zucc. F1. Jap. II. t. 112. Endl. Syn. Conif. 172. Carr. Man. des PI. IV. 356. — Tr. gén. Conif. 376. Gord. Pinet. Suppl. 58 (non Pinet. 179). A. Murr. Pines and Firs of Jap. fig. 55 à 68. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 31. Pinus RuBRA, Sieb. ex Gord. Pinet. Suppl. L. c. SEKI-SJ0, Chin. ME-Marsu (Pinus fœmina) et Aka-MaTsu (Pinus rubra), Japon. Arbre atteignant 12-15 mètres de hauteur. Tronc droit, cylin- drique, à écorce lisse, brun-cendré. Ramules scabres, rugueux par suite de la persistance de la base des écailles. Boutons gemmaires nombreux , verticillés au sommet des ramules , ovoïdes-aigus, composés d’écailles lancéolées, acuminées, sphacélées. Feuilles DR ORNE PET © TERMS Ne PINUS. 487 géminées, longues de 8-10 centim., ténues, raides, très-finement serrulées. Chatons mâles sessiles, ovales, raccourcis. Chatons femelles terminaux, solitaires ou subverticillés, densement recou- verts par des écailles membraneuses , lancéolées-aiguës, ovoïdes ou subglobuleux, de la grosseur d’un Pois avant la fécondation. Cônes courtement pédonculés, ovoïdes-coniques, atténués aux deux bouts, mais davantage au sommet, longs d'environ 45 millim., larges de 25 au milieu, à écailles oblongues, épaissies au sommet ; apophyse rhomboïdale - tronquée. Graines elliptiques, petites, tronquées au sommet, à aile cultriforme , obtuse , blanchatre. Ogserv. Les jeunes plantes ont les feuilles ténues, lon- oues et tourmentées; elles sont un peu buissonneuses; mais bientôt elles changent de caractères ; voici alors ceux qu’elles présentent : | Branches verticillées, relativement grêles, étalées, ascen- dantes, plus rarement dressées, assez longues. Écorce de la tige gris cendré, marquée par les coussinets saillants, très-étroits, presque linéaires transversalement; celle des jeunes rameaux jaune fauve ou jaune ferrugineux, légèrement glaucescente. Boutons gemmaires très-petits, à écailles rou- geâtres, fimbriées, très-ténues, puis brunâtres, réfléchies. Gaines courtes, soyeuses, blanchâtres, bientôt nulles; cous- sinets à peine saillants, très-petits, plus larges que longs. Feuilles très-ténues, droites, lisses, d’environ 10 centim. Habite très-communément dans tout le Japon, notamment dans les provinces centrales, où, mélangé avec le Pinus Mas- soniana, il constitue des forêts, s’élevant, à partir de la plaine, jusqu’à environ 1,200 mètres d'altitude; mais, à cette éléva- tion, il ne forme plus qu'un arbrisseau buissonneux. — In- troduit vers 1862. — Très-rustique. S1. Pinus Massoniana, Sieboldt et Zuccarini. Pinus syLvÈsrTRiIs, Thunb. F{. Jap. 275 (excl. syn.). Pinus MassoniANA, Lamb. Pinet. éd. 2.1. 16.t. 8. Sieb. et Zucc. F1. Jap. M. 24. t. 113-114. Loisel. Nouv. Duham. V. 243. Endl. Syn. Conif. 174. Carr. Tr. gén. Conif. 378. Gord. Pinet. Suppl. 60 (non Pinet. 176). A. Murr. Pines of Firs of Jap. 23. fig. 29 à 54. Willd. 488 PINUS. Spec. pl. IV. 97. ex A. Murr. L. c. Laws. Man. 348. ex À. Murr. L. c. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 28. pro parte (excl. syn. Lamb. Paxt. Royle). | Pinus RUBRA, Sieb. in Verhandl. van het. Batav. Genotsch. XII. Pinus PINASTER, LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. Gord. Pinel. 176 (non Lamb. nec alii auctor.). Wo-Marsu, id est Pinus Mas et Kuro-MaATsu, id est PINUS NIGRA, Japon. Kox-s30, id est PINUS NIGRA, Chin. Sso, vulgo Maais, Kæmpf. Amæn. exot. 883. Grand arbre atteignant 15-20 mètres et plus de hauteur, Bran- ches étalées, souvent assurgentes. Rameaux scabres par les cous- sinets saillants-décurrents. Bourgeons verticillés, ovoïdes-aigus. Gaines persistantes, soyeuses, brunâtres. Feuilles géminées, lon- oues de 8-15 centim., raides, ou le plus souvent tombantes, brus- quement aiguës, serrulées, convexes en dessous, concaves en dessus, glauques suriles deux faces. Chatons mâles sessiles, cylin- driques, d'environ 3 centim. Chatons femelles terminaux, soli- taires ou subfasciculés. Cônes longs d’environ 5 centim., arrondis à la base , sensiblement atténués vers le sommet , portés sur un pédoncule court, réfléchis, à écailles ligneuses, oblongues, légère- ment épaissies supérieurement, obliquement rhomboïdales au sommet, aréolées, de couleur brun-marron. Graines subrhomboï- dales, à aile membraneuse, cultriforme, d’un blanc roussâtre , légèrement striée, trois fois plus longue que la graine. Cotylédons 6, courts, oblongs , obtus. Dans nos cultures : Plante robuste, élancée. Branches courtes, verticillées, étalées- assurgentes. Écorce gris-cendré, blanchâtre. Boutons gemmaires allongés , soyeux , blanchâtres et comme feutrés, non résineux, à écailles fortement appliquées, fimbriées , soyeuses ; rameaux longuement dénudés à la base, par suite de l’élongation rapide des bourgeons, conservant seulement les écailles foliaires, qui persistent et qui rendent l'écorce sca- bre; coussinets très-plats, longuement décurrents, accompagnés d’écailles gemmaires, qui persistent très-longtemps à la base des gaines quoique sèches. Gaines courtes. Feuilles géminées, très- rapprochées , raides , grosses, d’abord très-dressées, puis étalées, parfois défléchies, longues de 6-10 centim., rarement plus, d’un vert foncé , luisantes, parfois tordues , à peine légèrement serru- lées , très-courtement et brusquement terminées au sommet en un mucron très-aigu, scarieux, blanchâtre. Gaines soyeuses , blanchâtres , d'environ 6 millim., bientôt nulles. PINUS. 489 Habite au Japon , où, d’après Sieboldt, il est extrèmement abon- _ dant, soit à l’état sauvage, soit cultivé. — Il parait qu'on le trouve aussi en Chine. — Introduit vers 1862. — Très-rustique. Pinus Massoniana monophylla, Sieb, et Zucc. /. c. Carr. Tr. gén. Conif. l. c. A. Murr. /.c. Frrots-MATsu, Japon. Moins vigoureuse que le type, cette variété s’en distingue surtout : par les feuilles, qui, soudées dans chaque gaine, semblent alors n’en former qu'une. Habite avec l'espèce. Pinus Massoniana variegata, Sieb. et Zucc. /. c. Carr. Tr. gén. Conif. l. c. À. Murr. /. c. SIRAGA-MATSU, Japon. Diffère du type d’abord par ses dimensions qui sont plus petites, ensuite par ses feuilles, dont beaucoup sont panachées de blanc jaunâtre. Habite avec l'espèce. OBserv. Par suite d’erreur dans l'étiquetage des graines, il arrive assez souvent que cette espèce est confondue avec la précédente, et qu’alors on lui donne son nom. Il y a alors renversement dans l’application des noms spécifiques. Dans l'intérêt de la science et de la vérité je dois faire observer que les synonymies données à cette espèce par Henkel et Hochstetter du P. Sinensis, Lamb., Cavendishiana, Paxt., et Keseya, Royl., sont tout à fait inexactes. Ces noms se rapportent au P. Sinensis, Lamb., espèce qui n’a rien de commun avec le P. Massoniana, Lamb. S2. Pinus Merkusii, /unghuhn et De Vriese. Pinus FINLAYSONIANA, Wall. Cat. n. 6062. Blum. Rumph. II. 216. Pinus SUMATRATA, Jungh. Mss. Botanische Zeit. 1846. p. 698. Pinus syLvEsTRiIs, Herb. Finlays. Loureir. F1. Cochinch. (éd. Willd.). - 709 (excl. syn.). Pinus Merkusnr, Jungh. et de Vriese, in Plant. Nov. Ind. Batav. 5. t. 2. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Endl. Syn. Conif. 176. Carr. Man. des PI. IN. 356. — Tr. gén. Conif. 380. Gord. Pinet. 169. Henk. et Hochstt. Syn. der Nadelh. 43. 490 PINUS: «Arbre de 30-33 mètres de hauteur. Branches inférieures ré- fléchies, ascendantes, marquées, après la chute des feuilles, par les bases persistantes des coussinets, à cicatrices dilatées, légère- ment épaissies au sommet, prolongées en dessous en forme de carène décurrente, sensiblement affaiblies dans les plus gros rameaux, puis disparaissant tout à fait. Bourgeons folifères allongés, linéaires, presque incurvés, composés d’écailles subulées, apprimées, blanchâtres. Gaines d'environ 1 centim. de longueur, composées d’écailles brunâtres, les plus extérieures caduques, les intérieures persistantes, étroitement adhérentes, lacérées au sommet, transversalement rugueuses. Feuilles géminées, acé- reuses, d'environ 20 centim. de longueur sur les arbres adultes, presque lisses en dessous , un peu scabres sur le bord supérieur lorsqu'on les regarde à la loupe. Chatons mâles de 2 centim. de longueur, rameux , obtus, munis de bractées à la base. Bractées allongées-lacérées, quelquefois aussi naviculaires, comprimées, imbriquées, presque égales, brun foncé ou brun obscur au milieu, luisantes, blanches, membraneuses sur les bords, lacérées- ciliées au sommet. Anthères distiques, sur un pédicule court, inséré sur un rachis commun , étroites à la base , plus larges au sommet, membraneuses dans la partie supérieure , presque lui- santes. Loges 2, largement ouvertes en dedans, à cloison inter- médiaire longuement saillante en avant. Pollen globuleux, d’un jaune d’or. Cônes subovoïdes à la maturité, presque dressés, de 7 centim. de longueur sur 30-35 millim. de diamètre au milieu, courtement pédonculés , atténués à la base et au sommet, à pé- doncule infléchi. Écailles carpellaires oblongues, de 23 millim. de longueur sur presque 4 centim. de largeur, ligneuses, brunâtres, légèrement convexes à l’extérieur, épaissies au sommet, luisantes et marquées au milieu d’une aréole striée du centre à la circon- férence. Graines 2, triangulaires, placées vers les bords et près de la base de la nervure de l’écaille. Aïle très-mince, de plus de 1 centim. de longueur, d'environ 5 millim. de large au milieu, jaunes, ténues, luisantes, en forme de Samare. Embryon à coty- lédons peu développés. » (DE VRIESE, L. €.) Habite , dans l'ile de Sumatra, la région des Batarmes ; dans les montagnes Tanna-Huring et Tobah , de 1,000-1,330 mètres d'’al- titude (JüxGH.); la Cochinchine, Bornéo, et, probablement, les iles de l'archipel Indien (Bcum., /. c.). Ogserv. N'ayant pu examiner cette espèce, qui est peu connue et qui probablement n’a Jamais été introduite, j'ai PINUS. 191 préféré reproduire la description qu’en a donnée De Vriese, qui à pu l’étudier vivante là où elle croît à l’état sauvage. 83. Pinus Larieio., Poire. PINASTER, Plin. Hisé. nat. XVI. 17. PINUS SYLVESTRIS € MARITIMA, Ait. Hort. Kew. éd. 1. IIL. 366. Pinus Lanicio, Poir. Dict. V. 339. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 6 et t. 71.1. 2. Lamb. Pinef. éd. 2. I. 9. t. 4. Forb. Pinet. Wob. 23. Loud. Arbor. IV. 2206. f. 2081-2084. — Encycl. of Trees, 957. f. 1768-1769. DC. F1. Fr. III. 274. Desf. Hist. Arbr. II. 611. Ant. Conif. 3. t. 2. f. 1-2. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 245. pl. HT. f. 12-13 et pl. V. f. 6-7. Link, in Linnæa, XV. 494. Schouw, Ann. Sc. nat. 3° sér. IIT. 234. Spach, Hisé. Vég. phan. XI. 384. Endl. Syn. Conif. 178. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knigbt, Syn. Conif. 27. Carr. Man. des PI. IV. 357. — Tr. gén. Conif. 384. Gord. Pinet. 168. PiNUS MARITIMA, Ait. Hort. Kew. éd. 2. V.315 (non Lamk. nec Lamb.). Pinus LARICIO POIRETIANA, Hort. Pinus LaRicio CEBENENSIS, Hort. ex Gord. L. c. Pinus Laricio Corsica vel CorsicANA, Hort. Pinus LARICIO ALTISSIMA, Hort. aliq. LARICIO DE CORSE. Arbre de 30-40 mètres , formant, lorsqu'il croit isolément, une pyramide élancée-conique, garnie de branches de la base au som- met. Tronc droit, à écorce épaisse, fortement fendillée, rugueuse dans les vieux individus. Branches verticillées-étalées , parfois défléchies-assurgentes. Feuilles longues de 10-15 centim., étalées, très-souvent chiffonnées-diffuses. Cônes solitaires, plus souvent réunis par 2-3, longs de 6 à 7 centim., larges d'environ 3, or- dinairement un peu courbés, atténués, obtus au sommet; apophyse élevée, légèrement épaissie transversalement, carénée, à carène souvent aiguë; protubérance saillante, rougeâtre, muti- que, ou mucronulée dans la partie supérieure du cône. Graines ovales , à testa grisâtre , longues d'environ 6-7 millim. Habite dans presque toute l’Europe australe et orientale, et mème dans plusieurs parties de l’Asie ; dans la Corse, la Calabre, la Sicile , l'Espagne, etc. — Très-rustique. Pinus Laricio Pallasiana, Loud. Encycl. of. Tres. 959. f. 1774 à 1777. End]. Syn. Conif. 179. Pinus PALLASIANA, Lamb. Pinet. éd. 2. I. 11.t. 5. Forb. Pinet. 492 PINUS. Wob. 21. t. 7. Loud. Arbor. IV. 2206. f. 2086-2087. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Man. des PI. IV. 357.— Tr. gén. Conif. 389. Gord. Pinet. 175. Pinus TAURICA, Hort. : Pinus CARAMANICA, Hork. Pinus LaRicio CARAMANICA, Spach, Hist. Vég. phan. XI. 383. Gord. Pinet. 169. Pinus LaRicio RoMANA, Hort. Pinus TATARICA, Hort. Pinus Hazepensis, Bieb. Suppl. III. 623 (non Mill). Pinus PINEA, Hablitz, Taur. 97. PINUS MARITIMA, Pall. Index Taur. (non Lamb. nec Lamk.). PIN DE CARAMANIE, LARICIO DE CARAMANIE. a Arbre de l'aspect général du précédent, dont il diffère par ses branches plus longues et plus grosses , par ses cônes un peu plus longs, presque toujours réunis par 3-4. Ses feuilles aussi sont en général plus longues et plus grosses. Comme le type, l'écorce de cette variété s’épaissit promptement et devient ligneuse, crevassée. En raison des dimensions que prennent les branches latérales: la flèche s’allonge d'autant moins; aussi l’arbre monte en général peu, mais s'étend beaucoup en largeur, ce qui, au point de vue de l'exploitation , est un désavantage. Habite les montagnes calcaires de la Tauride. — Introduit vers 1790. Pinus Laricio stricta, Carr. 77. gén. Conif. 385. Pinus Laricio CALABRICA, Hort. PIN DE CALABRE, LARICIO DE CALABRE. Arbre atteignant 25-30 mètres de hauteur. Tronc élancé, droit et très-régulièrement conique. Branches verticillées, courtes , grèles , étalées, puis promptement redressées. Rameaux effilés, dépourvus de feuilles dans une grande partie de leur longueur. Feuilles géminées , d'un vert pâle ou grisâtre , droites , distantes, à peine contournéess, plus ténues et plus maigres que celles du type. Habite particulièrement la Calabre. — Introduit vers 1819. Osserv. Cette forme est très-vigoureuse, et, en raison du peu de volume que prennent ses branches, qui le plus sou- vent s’épuisent et meurent à mesure que les arbres s'élèvent, elle est très-avantageuse à cultiver au point de vue de l’ex- PINUS. 493 ploitation, et cela d'autant plus qu’elle se reproduit assez bien de graines. On voit aujourd’hui un bon nombre de Pinus La- ricio stricta dans diverses parties de la France, notamment à Harcourt (Calvados), dans les terrains de la Société d’Horti- culture; aux Barres, près Nogent-sur-Vernisson (Loiret), dans la propriété de M. Vilmorin, et à Ris (Seine-et-Oise), dans l’ancienne propriété de Soulange-Bodin. Pinus Laricio contorta, Carr. 77. gén. Conif. 385. Branches grosses, longuement étalées, assurgentes. Feuilles géminées , grosses et longues , ramassées vers l'extrémité des ra- meaux, d'un vert très-foncé, luisantes, chagrinées-contournées. — Variété buissonneuse, à branches diffuses, très-remarquable et mème jolie lorsque les arbres sont vigoureux. Pinus Laricio pyramidata, Carr. Tr. gén. Conif. 385. Branches dressées-assurgentes ou subfastigiées. Feuilles assez longues , presque droites. Cônes longs de 8 centim., arqués, acu- minés au sommet, presque pointus. Pinus Laricio pendula, /Zort. Carr. Tr. gén. Conif. 386. Variété vigoureuse, à branches verticillées-étalées, promptement pendantes. Pinus Laricio variegata, /Jor/. Distincte par des feuilles panachées de blanc jaunâtre. — N'est pas constante. Pinus Laricio Bujotii. PINUS SYLVESTRIS BusorTn, Zort. aliq. Tige simple. Branches nulles. Rameaux et ramilles excessive- ment nombreux, courts, formant une masse compacte qui couvre toute la tige. Feuilles très-rapprochées, contournées, d’un vert gai, très-foncé. — Cette variété, souvent buissonneuse et rabou- orie, a été obtenue par M. Bujot, pépiniériste près de Château- Thierry. Pinus Laricio pygmæa, Rauch. Arbrisseau très-nain et très-buissonneux. Rameaux et ramilles 2 494 PINUS. très-courts, excessivement rapprochés , densement couverts de feuilles contournées-diffuses. Pinus Laricio monstrosa,. Bourgeons gros et très-courts, souvent largement fasciés et agglomérés comme des sortes de broussins. Feuilles très-rappro- chées , d’un vert foncé. Cette variété, très-cufieuse et accidentelle, existe chez M. A. Sé- néclauze. L'arbre sur lequel elle s’est montrée a environ 6 mètres de hauteur. Toute sa partie inférieure ne présente rien de parti- culier. La monstruosité qu’il présente est apparue seulement au sommet de l'arbre au bout d’un assez grand nombre d'années; jusque-là cet arbre n'avait montré rien d’anormal. Rien n’est plus curieux que ce sommet, lorsqu'il est vu à vol d'oiseau. — C’est un fait très-remarquable de dimorphisme, qu’on pourra perpétuer par la greffe. S4. Pinus Saltzmanni, Dunal. Pinus MonsPELIENSsIs, Saltzm. Pinus LaAricio MonsPELIENSIS, Hork. Pinus PyRENAICA, Hort. alig. (non Lapeyr.). Pinus SALTZMANNI, Dun. Mém. Académ. Montpell. (cum ic.). Carr. Man. des PI. IV. 357. -— Tr. gén. Conif. 390. Arbre de 15-20 mètres, parfois plus. Branches nombreuses, grosses, étalées-assurgentes, les supérieures dressées. Rameaux allongés-étalés, à écorce jaune-orangé ou rougeàtre, dénudés à la base, portant, à partir du tiers environ de leur longueur, des feuilles dressées, ou couchées sur les rameaux, qu’elles dépassent. Gaines persistantes, longues de 8-15 millim. Feuilles d'environ 12-15 centim., droites ou à peine contournées , assez ténues, d'un vert clair; coussinets imbriqués, larges et plats, très-long- temps visibles. Cônes longs de 7-9 centim., légèrement courbés, très-atténués au sommet , obtus , à écailles jaune-roussàtre , lui- santes ; apophyse irrégulièrement rhomboïdale, élevée-dilatée vers le sommet de l’écaille, transversalement aiguë; protubérance presque terminale, saillante, plus colorée que l’apophyse, obtuse, mutique , très-rarement mucronulée. Habite particulièrement, dans le midi de la France, le départe- ment de l'Hérault; dans la forêt de Saint-Guilhen-le-Désert , où PINUS. 495 il est très-abondant , mais où, constamment battu par les vents, il est le plus souvent brisé ou réduit à l’état d’arbrisseau buis- sonneux, presque gazonnant. Très-commun aussi sur le versant des Pyrénées qui regarde l'Espagne, dans la vallée de la Plau, de la Pez, etc., où il forme un grand arbre. Ogserv. J’ai cru devoir adopter le nom de Pinus Saltz- manni, donné par Dunal, pour deux raisons : la première, parce que cet auteur est le premier quienait donné une bonne description et une figure ; la deuxième, parce que le quali- ficatif Pyrenaica à été donné par Lapeyrouse à une espèce toute différente, qui se trouve à la fois presque .dans les mêmes localités, ainsi que dans l'Asie Mineure. Il est à regretter que M. Gordon (Pinet. 182), qui a parlé de cette espèce sans la connaître, l’ait confondue avec deux au- tres qu’il ne paraît pas connaître davantage : le P. Pyrenaica, Lapeyr., et le P. Fenzlü, Ant. et Kotschy, dont il a même doublement mal orthographié le nom en écrivant l’un Zear- leyi, l’autre Frenzleyi. Le premier (P. Pyrenaica), qui rentre dans le groupe des Halepensis, est très-voisin du P. Brutia ; le deuxième (P. Fenzlii), au contraire, appartient au groupe des Zaricio, et n’est probablement qu’une forme asiatique du P. Saltsmanni. L'observation que je fais ici s'applique éga- lement à MM. Henkel et Hochstetter, qui, ne connaissant pas davantage les plantes dont ils ont parlé, ont, comme presque toujours , copié M. Gordon. Considéré par quelques personnes comme une forme du P. Laricio, le P. Saltzmanni, Dun., est cependant bien dis- tinct de ce dernier; il est constant dans sa reproduction. Ré- pandu aujourd'hui soùs le nom du P. Pyrenaica, il est très- différent de celui à qui Lapeyrouse a donné cette même qualification, espèce qui est très-voisine du P. Halepensis. M. Dunal, professeur de botanique à Montpellier, qui à publié un Mémoire, accompagné de figures, sur le P. Salizmanni, dit «que cet arbre S’écime toujours et que son tronc n’est jamais entier. » Ce fait, qui n’a pu encore être constaté chez nous, est dû à certains coups de vent fréquents dans le midi de la France, et probablement encore n’a-t-il 496 PINUS lieu que sur des arbres adultes. Une excursion à Saint-Guil- hen-le-Désert, où cette espèce occupe plusieurs centaines d'hectares, m'a en effet démontré que, lorsque les arbres sont à l’abri des vents qui règnent constamment dans ces contrées, ou qu’ils ne sont pas rongés par les animaux, ils s'élèvent davantage, et même que, lorsqu'ils se trouvent placés dans des conditions favorables, ils forment de beaux, et, parfois même, de grands arbres. 5 S3. Pinus Fenzlii, Arioine et Kotschy. Pinus HELDREICHH, Hort. Catal. Vilmor. 1864. — Rev. hort. 1864. p. 259. Grand arbre vigoureux, appartenant au groupe des Laricio, dont il a l’aspect général , frés-voisin du Pinus Saltzmanni; les jeunes individus sont souvent un peu buissonneux, diffus. Branches longuement étalées-assurgeutes. Feuilles plus distantes, plus lâches et un peu plus tourmentées que celles du P. Sal{zmanni; cous- sinets plats, largement décurrents. Écorce des jeunes rameaux jaune ou plutôt rouge-brun clair. Gaïnes courtes, gris-cendré, fimbriées, écailleuses, nulles sur les parties adultes ou vieilles. Cônes légèrement arqués , longs de 6-7 centim., très-atténués au sommet; apophyse légèrement élevée, transv érsalement —.— ; ee peu élevée, mutique. Habite dans l'Asie Mineure vers le mont Taurus, d’où il fut envoyé en 1856 sous le nom spécifique Fenzlii, par M. Ballansa. Se trouve aussi sur le mont Olympe, en Thessalie, à une altitude d’environ 1,500 mètres. — Très-rustique. Ossenv. Le Pinus Fenzlii est, je le répète , trés-voisin du P. Sallzmanni, dont il n’est qu’une forme ou une variété locale; c’est son représentant asiatique, fait qui est analogue à celui que fournit le P. Pyrenaica, Lapeyr., qui, lui aussi, se retrouve dans diverses parties du midi de la France, dans les Pyrénées, en Espagne, et dans l’Asie Mineure. 86. Pinus rubra. Michaux. Pinus CANADENSIS BIFOLIA, CONIS MEDIIS OYATIS, Duham. Arbr. II. 125. n. 8. Pixus ruBRA, Mich. fil. Arbr. for. 1. 45. t. 1. De Chambr.. Tr. prat. PINUS. | | 497 Arbr. résin. 344. Forb. Pinet. Wob. 19 (excl. ic.). Carr. Tr. gén. Conif. 401. Pinus Laricio y RuBRA, Spach, Hist. Vég. phan. XI, 385 (excl. syn.). (?) Pmus resinosA, Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 367. Willd. Baumz. 267. Lamb. Pinet. éd. 1. I. 20. t. 14. éd. 2. I. 27. t. 13. Forb. Pinet. Wob. 19. t. 6. Loud. Arbor. Brit. IV. 2210. f. 2094- 2097. — Encycl. of Trees, 972. Î. 1807-1808. Link, in Linnæu , XV. 501. Ant. Conf. 7. t. 4. f. 1. Endl. Syn. Conif. 178. Carr. Man. des PI. IV. — Tr. gén. Conif. 401. Gord. Pinet. 183 (excl. syn. Carr.). « Arbre de 22-25 mètres de hauteur sur 50-60 centim. de dia- mètre. Feuilles d’un vert sombre, longues de 13-14 centim., ras- semblées en paquets vers l'extrémité des branches, comme dans les Pinus Australis et P. Pinaster. Chatons femelles bleuûtres lors de l’apparition. Cônes longs de 3 centim., élargis-arrondis à la base, promptement acuminés-pointus au sommet, laissant échapper leurs graines la première année. | « Get arbre fournit un bois excellent, d’un grain fin, serré et compacte, lorsqu'il est travaillé; il est même assez pesant à cause de la grande quantité de résine qu'il renferme; aussi est-il très- estimé à la Nouvelle-Écosse et dans le district du Maine, où on le recherche pour les constructions navales, particulièrement pour le pont des vaisseaux, parce qu'il est d’une longue durée et qu'il peut fournir des planches de 12-13 mètres de longueur sans aucun nœud. C'est également avec ce bois que fut fait le grand mat du vaisseau le Saint-Laurent, construit à Québec par les Français. - «Il n’y a aucun doute qu'il ne puisse très-bien réussir en France et dans tout le nord de l'Europe, et je pense que les bonnes qualités de son bois, ainsi que les matières résineuses qu'il est susceptible de fournir, doivent engager à en propager la culture. Je suis donc loin de partager à cet égard l'opinion de Lambert, qui dit qu’il ne peut donner du bois que de qualité Imférieure. » MicHaUx, /. c. Habite dans l'Amérique septentrionale entre 40 et 48° (Lat.). Oserv. L'examen des cônes du Pinus rubra qu'a rap- portés Michaux démontre que cette espèce appartient sans aucun doute au groupe des Zaricio, fait qui, du reste, est mis hors de doute par les quelques individus obtenus de graines rapportées par Michaux, plantés aux Barres (Loiret), TRAITÉ DES CONIFÈRES, 39% 498 PINUS. dans la propriété de M. Vilmorin. Ces arbres; en effet, ont l’aspect général du P. Laricio; seulement les feuilles sont “un peu plus ténues et moins contournées. Quant au principe résineux, il ne m'a pas paru plus abondant que chez le P. Laricio. J'ajoute que tous les individus que j'ai obtenus par graines sont irès-délicats et difficiles à élever; que, sous ce rapport, ils ressemblent à certaines autres espèces de l’Amé- rique du Nord, telles que les P. rigida, mitis, inops, Tæda, etc. Je ne suis pas éloigné de croire que le P. resinosa, Soland., que tous les auteurs considèrent comme synonyme du P. ru- bra, Mich., et que je porte aussi comme tel, avec un point de doute pourtant, est une autre espèce; ce qu'en dit Lambert relativement au bois semble justifier le doute que j’émets ici. Quant à être synonyme avec le P. Loiseleuriana, Carr., ainsi que le rapporte M. Gordon, je puis affirmer qu'il n’en est rien, et que, au contraire, ce sont deux choses complétement différentes. MM. Henkel et Hochstetter, en copiant M. Gordon, ont donc commis la même erreur. Si. Pinus Austriaea. A6ss. Pinus AUSTRIACA, Hôss, Anleit. 6. — Monogr. der Scharwz-Fxhre (Vienne, 1831. fol.). Loud. Arbor. IV. 2205. De Chambr. Tr. prat. Arbr. résin. 327. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Man. des PI. IV. 357. - Tr. gén. Conif. 387. Gord. Pinet. 162. De Vibraye, Broch. Reims, 1855, p. 3. Pinus NIGRICANS, Hôss, F1. Austr. IT. 628. Link, in Linnæa, XV. 491. Pinus niGrA, Link, in Abhandl. der Berl. Akadem. 1827, p. 173. Pinus LaRicio AusTRIACA, Loud. Encycl. of Trees, 958. f. 1772-1773. Henk. et Hochstt., Syn. der Nadelh. 48. Endl. Syn. Conif. 179. Pinus syLvesTRIs, Baumg. F1. Transylv. II. 203. Pinus Pinasrer, Besser, F1. Gallic. IT. 294. Rochel. PZ. Ban. rar. 79. t. 38. f. 81. Bluff. et Fingerh. F1. Germ. IT. 540. PIN NoIR D'AUTRICHE. Arbre de 20-25 mètres de hauteur. Branches souvent excessive- ment rapprochées, grosses, un peu étalées, promptement relevées, très-ramifiées. Feuilles longues de.8-12 centim., d’un vert sombre, tirant sur le noir (d'où les noms Pinus nigra, nigrescens, Pin noir d'Autriche), très-nombreuses; celles des branches étalées, presque PINUS. 499 droites , jamais aussi chagrinées que dans le P. Laricio ; celles des jeunes rameaux dressées, épaisses, arrondies en dessous, luisantes , lisses ou à peine denticulées ; coussinets plats, larges, longuement décurrents. Cônes longs de 6-7 centim., larges de 3-4, atténués au sommet, solitaires ou réunis autour des branches, étalés ou horizontaux, à écailles d'un gris-cendré ; apophyse un peu élevée-arrondie , transversalement aiguë ; protubérance cen- trale, terminale, rougeûtre, légèrement creusée au milieu, mucronulée. Habite très-fréquemment dans les montagnes calcaires de la Carinthie, de la Styrie et de l'Autriche inférieure; dans la Moravie, la Gallicie, le Banat et la Transylvanie. Pinus Austriaca variegata, Lawson. Diffère par ses feuilles panachées de blanc jaunâtre. Ogsenv. Le Pinus Austriaca, bien que très-vigoureux et rustique, à néanmoins un grand inconvénient, au point de vue de l'exploitation, du moins : c’est d’avoir les branches ex- cessivement rapprochées et très-grosses, ce qui rend son bois très-noueux et difficile à travailler. Par cette même raison l’arbre file moins; il faut donc l’élaguer fréquemment, avant que les branches ne soient encore très-fortes, ou mieux planter les arbres érès-prés les uns des autres et éclaircir au fur et à mesure du besoin. | ; Cette espèce, difficile à différencier du P. Laricio dans une description, en est cependant très-distincte au point de vue de la végétation ; ses branches, beaucoup plus nombreuses et à verticilles plus rapprochés, sont moins étalées, plus rami- fiées, relevées à leur extrémité. Les feuilles sont plus denses, plus dressées le long des rameaux; elles sont aussi plus raides, moins contournées et moins longues, d’un vert plus foncé. L'arbre paraît aussi plus rustique et supporte mieux la trans- plantation. Pour la grande culture, et à ce point de vue, le P. Austriaca est une espèce précieuse. J’ajoute encore que, en général, et jusqu’à ce jour, il est moins attaqué par les Sco- lytes que plusieurs autres de ses congénères. 900 PINUS. ss. Pinus Brutia, Zenore. Pinus BrurTi4, Ten. F1. Neap. Prodr. 69. — Syn. éd. 2. 66. — F1. Neap. t. 200. Lamb. Pinet. éd. 2. III. 125. t. 52. Loud. Arbor. IV. 2234. f. 2114-2116. — Encycl. of Trees, 969. f. 1795-1796. Forb. Pinet. Wob. 27. t. 9. Ant. Conif. 1. t. 1. f. 2. Link, in Linnæa, XN. 497. Schouw, Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 238. Endl. Syn. Conif. 181. Lindi], et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Man. des PI, IV. 358. — Tr, gén. Conif. 396. Gord. Pinet. 164. Arbre de 20 à 25 mètres de hauteur, très-rameux, souvent buis- sonneux-diffus dans nos cultures. Écorce gris-cendré , brunâtre , lisse, plus tard grise, fendillée. Branches grosses et longues, assurgentes. Boutons gemmaires assez gros, renflés, arrondis, très-courtement acuminés au sommet. Gaînes d'environ 10 millim., à peu près nulles sur les vieilles feuilles. Feuilles géminées, quelquefois ternées , étalées ou tombantes, longues de 10-18 cen- tim., très-fortement serruléees ; coussinets larges, peu saillants. Cônes très-nombreux, agglomérés, très-rarement solitaires, dres- sés, rougeâtres, puis étalés, verdâtres, finalement roux foncé, longs de 7-10 centim., larges de 4-5, ovoïdes-coniques, obtus, droits ou légèrement courbés, à écailles luisantes, d’un rouge- brun , quelquefois légèrement striées; apophyse légèrement élevée au centre, plus rarement presque plane, transversalement et légèrement carénée-aiguë , arrondie sur les bords; protubérance centrale, gris-cendré ou blanchâtre , concave, mutique. Habite, dans la Calabre, le mont Fab FF 800 à 1,200 mètres d'altitude, et RER RE aussi sur quelques autres points de la région méditerranéenne. Bois de bonne qualité. — Introduit vers 1812. — Très-rustique. 89. Pinus Loiseleuriana, Carrière. Pinus RESINOSA, Loisel. Nouv. Duham. V. 237. f. 5 (non Soland. nec alii auctor.). Pinus LoISELEURIANA, Carr. Tr. gén. Conif. 382 (excl. syn.). PINUS RESINOSA D'ALFORT, Hort. Arbre atteignant environ 12 mètres de hauteur, très-buisson- PINUS. 501 neux , à cime très-largement arrondie, subsphérique. Branches rapprochées, étalées-assurgentes, très - promptement dégarnies de feuilles. Rameaux et ramules courts, étalés ou diffus, très- nombreux. Gaines soyeuses, de 10-12 millim., presque nulles sur les vieilles feuilles. Écailles gemmaires courtes, très-fimbriées, révolutées, très-caduques. Feuilles géminées, très-rarement ter- nées, longues de 8-12 centim., quelquefois plus sur les jeunes sujets, étalées, souvent contournées, finement denticulées ; coussinets plats, légèrement saillants, décurrents. Cônes exces- sivement nombreux, pédonculés, réunis par 2, plus souvent verticillés par 4 ou par 3 au sommet de courts ramules, ovoïdes- coniques, persistant pendant très-longtemps sur l'arbre et ne s’ouvrant presque jamais seuls ; d’abord dressés, finalement étalés, jamais pendants, longs de 3-5 centim., larges d'environ 3, à écailles gris-cendré ou rougeâtres, plus ou moins foncées; apo- physe rhomboïdale, légèrement épaissie, arrondie et non angu- leuse, à peine carénée transversalement; protubérance centrale, petite, enfoncée, non mucronée. Ogserv. Cette forme qui, par son port, son facies et sa végétation, est très-voisine du Pinus Brutia, en est néanmoins très-différente et distincte par ses cônes; l’arbre s’élance aussi beaucoup moins et tend à Pine une cime largement arrondie (une tête de Pommier); elle n’a aucun rapport avec le P. resinosa, Solander, qui est un grand arbre à bois très- résineux, du groupe des Zaricio. Le bois du P. Loiseleuriana est blanc, très-cassant et pres- que complétement dépourvu de résine, toutes qualités abso- lument contraires à celles qu’on a assignées au P. resinosa, Solander. J'ajoute que les arbres, malgré la quantité consi- dérable de cônes qu'ils portent, donnent en général peu de bonnes graines (c’est également ce que fait le P. Brutia). Ces cônes, en effet, sont tellement nombreux que les arbres en sont laids. — Origine inconnue. Est probablement une forme ou une variété à petits cônes du P. Brutia. — Très-rustique. L’arbre d’aprèslequel Loiseleur a fait sa discription est planté dans le jardin botanique d’Alfort, près Paris, et il présente, aujourd’hui encore, absolument la même forme que celle qu'il présentait lorsque cet auteur l’a décrit. Il est regrettable que, sans connaître le P. resinosa, Soland., Loiseleur ait rap- % 502 PINUS. + 7 porté sa plante comme synonyme de ce dernier; le fait est d’autant plus regrettable que ces plantes n’ont rien de com- mun. En effet, tandis que l’une est originaire d'Amérique, l’autre appartient à un groupe qui, jusqu’à présent, semble exclusivement propre à la région méditerranéenne et dans lequel rentrent les P. Persica, Strangw.; Pyrenaica, Lapeyr.; Halepensis, Aït.; Abasica, Carr.; Pilhyuza, Strangw. Il est très- regrettable que M. Gordon, sans le connaître, ait rapporté le P. Loiseleuriana comme synonyme du P. Rubra, Mich., qu'il n’a pas connu davantage. Quant à MM. Henkel et Hochstetter, comme toujours ils ont suivi leur modèle. 90. Pinus Persica, Sirangwuys. Pinus Persica, Fox Strangw. Gardn. Mag. XV. 130. Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Tr. gén. Conif. 330. Gord. Pinet. 175. Arbre pyramidal , ayant le facies du Pinus Halepensis, dont il parait être voisin , d’une croissance assez lente, ne paraissant pas devoir dépasser 8-10 mètres. Écorce gris-cendré, lisse. Boutons gemmaires petits, obtus, non résineux, à écailles soyeuses, imbri- quées, Branches verticillées, dressées-étalées, courtes. Feuilles nombreuses, géminées, parfois ternées, très-rarement quater- nées , souvent inégales sur le mème rameau, les unes longues de 6-8 centim., les autres de 4 , irrégulièrement triangulaires par la carène saillante, qui, ainsi que les bords, est fortement denticulée- serrulée ; quelquefois, et surtout lorsqu'elles sont géminées , ces feuilles sont presque planes en dessus, épaisses-arrondies en dessous, très-lisses et alors serrulées seulement sur les deux bords latéraux ; coussinets peu saillants , à peine décurrents. — Je n'ai pas vu les cônes. — D’après M. Gordon : Cônes ovales , coniques, atténués en pointe au sommet, arrondis à la base, longs de 5 pouces , larges de 3 dans le plus grand diamètre , souvent réunis autour de la tige ou des principales branches, mais fréquemment aussi solitaires et pendants, de couleur brun sale. Habite la Perse australe. — Introduit vers 1825. — Rustique. OBserv. Cette espèce, contrairement à ce que dit M. Gor- don, paraît ne devoir atteindre que de faibles dimensions, PINUS. 503 Le plus fort individu que j'aie vu, âgé d’au moins 20 ans, n’a- vait guère que 4-5 mètres, bien qu’il soit placé dans de bon- nes conditions et qu’il soit, du reste, très-bien portant. Elle est voisine du Pinus Halepensis, bien qu’elle en soit néan- moins distincte ; ses branches, subdressées, sont très-courtes et relativement fortes. — Je ne suis cependant pas éloigné de croire que le P. Persica n’est qu’une forme du P. Halepensis. 91. Pinus Pyrenaica, Zapeyrouse. PINASTER TITI Hispanicus, Clus. Hist. PI. 33. : 128 Pinus PYRENAICA, Lapeyr. Suppl. 63. Loud. Arbor. IV. 2209. f. 2090- 2093. Ant. Conif. 3. t. 3.f. 4. Lindi. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219 (excl. syn. Monspeliensis). Endl. Syn. Conif. 180. Knight, Syn. Conif. 27. David, Rev. hort. 1852. p. 416. Carr. Man. des PI. IV. 357. — Tr. gén. Conif. 391 (non Hort.). Pinus PAROLINIANUS, Webb. Mss. Pinus PENIcCILLUS, Lapeyr. Hisé. PI, Pyr. 63. Pinus HispanicA, Cook. Sketches in Spain, II. 337. Pinus HALEPENSIS MAJOR, Ann. Soc. royale d'Hort. Par. 1838. p. 186. Pinus PINASTER HisPAnNIcA, Roxas. PiNUS MARITIMA, Lamb. Pinet. éd. 2. 13.t. 6. fig. F-G (excl, fig. A) Pinus HALEPENSIS MARITIMA, Hort. Pinus Laricro PyRENAIcA, Loud. ÆEncycl. of Trees, 961. f. 5779- 1780. Pinus HALEPENSIS CARICA, Horé. Pinus CARIcA, Don. PINUS PSEUDOHALEPENSIS, Dehenht. Carr. Tr. gén. Conif. 400. PIN NAZARON, Espugn. Grand arbre , très-buissonneux dans les cultures , ressemblant assez dans sa jeunesse aux Pinus Brutia et Halepensis. Écorce oris-cendré, légèrement rugueuse par les cicatrices foliaires. Branches étalées, promptement relevées, nombreuses, relative- ment grèles. Rameaux verticillés, grêles. Gaines membraneuses , écailleuses , presque nulles sur les vieilles feuilles. Feuilles gémi- nées, très-rarement ternées, longues de 8-12 centim., droites, étalées ou dressées, raides, finement, mais très-sensiblement serrulées; coussinets décurrents , largement aplatis sur les bran- ches vigoureuses, plus saillants sur les ramules. Cônes longs de 1-10 centim., larges de 4-5, légèrement courbés, rarement droits, 504 PINUS. r quelquefois un peu gibbeux sur la partie convexe, fortement pé- donculés, atténués vers le sommet, qui est arrondi-obtus; d'abord dressés , finalement obliques, horizontaux ou un peu défléchis, jamais pendants; apophyse largement arrondie -convexe, peu saillante, rouge-fauve luisant, plus rarement cendrée, rugueuse ou fortement veinée-radiée ; protubérance large , subellipsoïde, plane ou légèrement concave, d’un gris-cendré, faiblement mais visiblement carénée. Graines ellipsoïdes ou obovales-comprimées, longues de 8-9 millim., larges de 5-6, rétrécies aux deux bouts, à aile rousse ou brunâtre , longue d'environ 24 millim. à Habite diverses parties du midi de la France. Commun dans le département du Gers, sur le versant des Pyrénées espagnoles ; abonde dans diverses parties de l'Asie, notamment vers le mont Taurus , d’où il a été envoyé, vers 1856, par M. Ballansa. Il en existe de très-beaux exemplaires dans le pare de Lapeyrouse , à quelques lieues de Toulouse ; j'en ai mesuré là qui avaient presque 1 mètre de diamètre. — Se rencontre aussi dans diverses parties de l'Espagne. Ogserv. Cette espèce est voisine du Pinus Brutia, dont elle a tous les caractères de végétation; elle est également voi- sine du P. Halepensis, auquel elle ressemble beaucoup dans sa jeunesse; mais bientôt elle s’en distingue par sa taille, et scn port seul alors suffirait même pour la différencier; car, au lieu de la forme arrondie qu'affecte toujours le P. Halepensis, le P. Pyrenaica s’élance et devient beaucoup plus haut. Ses cônes aussi sont moins effilés, plus courts et plus obtus, d’a- bord dressés, puis étalés, jamais tout à fait pendants. Les bourgeons aussi sont plus gros, moins grêles et moins allon- gés, et les feuilles, plus grosses, plus raides, séparées par des intervalles dénudés, sont réunies par petits faisceaux en forme de pinceaux, d’où le nom spécifique de penicillus, que lui avait donné Lapeyrouse. Cette espèce est donc compléte- ment différente du P. Salt:manni. Je dois de nouveau faire observer que la synonymie de cette espèce qu'a faite M. Gor- don est très-mauvaise, car elle confond deux plantes très- différentes, qui, même, appartiennent à des groupes diffé- rents. Ainsi les synonymies Dunal, Vilmorin et Hort., qu’a in- diquées M. Gordon, se rapportent au P. Saltzmanni, Dunal. Il va sans dire que l’observation que je fais ici relativement à PINUS. 505 ce qu'a écrit M. Gordon s'applique à MM. Henkel et Hoch- stetter, puisque ici encore ils ont répété ce qu'avait dit M. Gordon, qui, presque toujours aussi, m’a copié sans me comprendre ni me citer. Toutefois, et relativement au P. Pyrenaica, Lapeyr., je ferai observer qu'il est très-voisin des P. Pithyuza, Strangw., Abasica, Carr., qui ne sont que des formes parfois peu dis- tinctes du P. Halepensis, dont, très-probablement, il n’est non plus qu’une variété. 92. Pinus Halepensis, Aji/on. Tisucus, Plin. Hist. nat. XVI. 17. PINUS MARITIMA PRIMA, Math. Pinus GENUENSIS, Cook. Pinus HiEROSOLYMITANA, Duham. Arbr. II. 126. Pinus HALEPENsis, Mill. Dicé. n.8.— 1c. t. 216. Lamb. Pinet. éd. 2. I. 14. t. 7. Willd. Baumz. 267. Desf. Hist. Arbr. Il. 611. Forb. Pinet. Wob. 25. t. 8. Link, in Linnæa, XN. 496. Loisel. Nouv. Duham. V. 238. t. 70 (excel. syn. maritima). Griseb. Spicileg. FI. Rumel. II. 348. DC. F1. Fr. 274. Spach, Hist. Vég. phan. XI. 383. Schouw, Ann. Sc. nat. 3° sér. III. 237. Loud. ÆEncycl. of Trees, 967. f. 1790-1793 (excl. syn.). End. Syn. Conif. 180. Lindi. et Gord. Journ. Hort.-Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Carr. Man. des PI. IV. 358. — Tr. gén. Conif. 393. Gord. Pincé. 165. Pinus HALEPENSIS GENUENSIS, Loud. Encycl. of Trees, 968. Arbre de 15-16 mètres, souvent buissonneux, diffus dans nos cultures. Tronc incliné ou tortueux , à écorce gris-cendré, lisse et unie, finalement épaisse, rougeâtre, fendillée. Branches nom- breuses, dressées-étalces, relevées au sommet. Rameaux et ramules très-rapprochés , élancés , grêles , à écorce gris-cendré, glauces- cente. Gaines soyeuses, à peu près nulles sur les vieilles feuilles. Feuilles souvent ternées , parfois quaternées dans les jeunes indi- vidus issus de graines, plus tard géminées, très-rarement ternées, longues de 8-16 centim., ténues, presque triquètres, lisses ; cous- sinets plats, décurrents. Boutons gemmaires petits, allongés. Cônes pédonculés, pendants, solitaires, plus rarement réunis, longs de 6-12 centim. , généralement un peu arqués, cylindrico- coniques , régulièrement atténués vers le sommet, qui est presque pointu , jaune-fauve ou rougeâtres , luisants ; apophyse rhomboï- 306 PINUS. dale, plane, très-légèrement épaissie vers son milieu, transversale- ment carénée-aiguë; protubérance centrale, légèrement saillante, blanchätre, quelquefois un peu pointue, mutique. Graines noirà- tres, ovales-oblongues, longues de 7 millim., à aile roussäâtre, d'environ 25 millim. Habite très-fréquemment, sans intérruption, pour ainsi dire, toute la partie méridionale de l'Europe , à partir du Portugal Jusqu'en Asie , où il s'avance jusque dans la Géorgie et la Perse. En Europe il caractérise cette zone qu'on nomme région médiler- ranéenne où région des Oliviers. D'après M. Schouw on le trouve aussi en Sicile et dans les Apennins ; se trouve aussi dans presque toutes les parties du midi de la France. — Gèle à Paris. Pinus Halepensis Fithyuza, Stev. ex Gord. Pinet. 166. Pints mamrTiMa, Lamb. Pinet. éd. 2. I. 13. t. 6. f. A (excl. F-G). Sibth. F1. Græc. X. 39. t. 949. Link, in Linnæa, XN. 495. Endl. Syn. Conif. 181. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219 (non Lamb). Pxus Prrayusa, Fox Sirangw. ex Gardn. Magaz. 1840. p. 658. Carr. Tr. gén. Conif. 395. Pinus HarEepensis Prrayusa, Knight, Syn. Comif. 27. Pinus HALEPENSIS MARITIMA, Loud. Encycl. of Trees, 968. Pinus HaLepensis GENUENSIS, Loud. Z. c. Pinus HacrPensis minor, Loud. L. €. 967. Pinus HaLepensis Syrlaca, Rauch, ex Gord. L. c. Pxvs Aragica, Sieber, ex Spreng. Syst. IIL. 886. Endl. Syn. Conif. 183. Carr. Tr. gén. Conif. 409. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Gord. Pinet. 187. Pinus CoLcica, Hort. Ârbre très-rameux et buissonneux, atteignant 7-10 mètres de hauteur. Branches étalées, promptement relevées à l'extrémité , irès-nombreuses, diffuses. Rameaux et ramilles effilés, grêles. Gaïnes très-courtes, nulles ou presque nulles sur les vieilles feil- les. Feuilles d'environ 12 centim. de longueur, subtriquètres , très-fines , lisses ou à peine serrulées , confuses , tordues-chiffon- nées. Cônes très-petits, pédonculés , légèrement courbés, ovales , à surface à peu près unie , lisse et luisante. Graine à aile grande , sécuriforme. Habite en Grèce, dans les montagnes de l’Attique, vers Isthmum ; dans l'Achaïe, depuis le Littoral jusqu’à 400 mètres d’alütude. Se rencontre aussi dans diverses parties de l'Asie Mineure , notam- ment en Géorgie. — Introduit vers 1840. — Très-rustique. LS PINUS. 507 Ogserv. Cette forme est très-buissonneuse, très-peu fruc- tifère, et ne donne des cônes — toujours en très-petite quan- tité — que lorsque les arbres sont déjà très-âgés. Le plus fort individu que j'aie vu, et qui très-probäblement est le plus fort de tous ceux qui existent en France, est planté chez M. Dau- vesse, pépiniériste à Orléans. Il avait, lorsque je l’ai vu en 1866, 14 mètres environ de hauteur sur 45 centim. de diamètre. Ses branches, excessivement nombreuses, courtes et diffuses, forment un buisson très-compacte. Ce n’est que très-excep- tionnellement que cet arbre a produit quelques cônes qui, très-petits, rappellent un peu ceux du Pin sylvestre, dont ils diffèrent cependant. Pinus Halepensis Abasica. Pinus ABasicA, Carr. Tr. gén. Conif. 352. Pinus ABcHasicA, Fisch. ex Gord. Pinet. 166. Arbre tortueux. Branches très-rapprochées, diffuses. Rameaux nombreux -effilés, grèles, promptement dénudés dans la partie inférieure. Feuilles géminées, ténues, d'environ 10 millim. de longueur. Cônes intermédiaires entre ceux du Pinus Halepensis et du P. Brutia. Graines subellipsoïdes, comprimées , longues de 7-8 millim., larges d'environ 5, à testa osseux, roux, souvent tiqueté ou légè- rement strié de gris-brun, lisse, parfois côtelé sur l’une des faces. Cotylédons 7-9, le plus communément 8, longs de 3-4 centim., irrégulièrement trigones , élargis-arrondis en dessous, presque aigus en dessus. Gaines membraneuses , minces, très-courtes. Feuilles caulinaires, chez les jeunes sujets, rapprochées, d’un vert glauque ou bleuâtre, longues de 2-3 centim., légèrement triquètres ou presque rhomboïdales, lisses ou à peine serrulées, brusquement terminées en une pointe blanchâtre. Feuilles (toujours dans les jeunes sujets) ternées, très-rarement géminées, longues de 7-10 centim. , très-ténues , flexibles, légèrement contournés, subtri- quètres par la proéminence de la carène, finement denticulées sur les bords , d’un vert gai , luisantes. Habite dans l’Asie Mineure , dans l’ancienne province d’Abasie, qui est aujourd'hui la Géorgie russe. — Introduit en 1851. — Très-rustique. OBsery, Bien qu'aujourd'hui on regarde comme identiques 508 PINUS. 4 les différentes plantes qu’on rencontre dans le commerce sous les noms de Pinus Pithyusa, Strangw., Pyrenaica, Lapeyr., avec le P. Abasica ; je n’ai pas moins cru devoir faire de ce dernier une variété particulière, parce que les échantillons authentiques que j'ai eu occasion d'examiner m'ont présenté des différences dans la nature des graines. Aïnsi, tandis que toutes celles que l’on reçoit aujourd’hui ont le testa mince et tendre, celles des échantillons types étaient osseuses, côte- lées et extrêmement dures. J'ajoute que les individus que l’on rencontre aujourd’hui, qui sont passablement forts, sont aussi suffisamment distincts pour constituer une variété. Pinus Halepensis brevifolia, Hort. Branches nombreuses, grèêles, un peu tortueuses. Feuilles maigres , très-inégales. Pinus Halepensis variegata, Æort. Distincte par ses feuilles panachées de blanc-jaunâtre. — Peu constante. Pinus Halepensis rotundata. PIN D’ALEP BOULE, Hort. Branches très-courtes, excessivement rapprochées, ténues. Feuilles courtes. Cette variété, très-curieuse , au lieu de s'élever, constitue un très-petit buisson rond, très-compacte. On pourrait la croire issue d'un broussin. OBsERY. De toutes les espèces de Pins qui peuvent croître dans le midi de la France, il n’en est, pour ainsi dire, aucune qui vaille le Pinus Halepensis. En effet, non-seulement cette espèce pousse bien dans le voisinage de la mer, mais encore elle vit là où aucune autre ne pourrait se maintenir : sur des rochers où la terre fait presque complétement défaut, où sou- vent aucune herbe, même celles qui sont indigènes, ne pour- rait vivre. En outre, lorsque les conditions sont à peu près bonnes, les arbres acquièrent de belles dimensions; j'en ai vu qui n'avaient guère moins de 25 mètres de hauteur sur 1 mètre de diamètre. PINUS. 509 Le P. Halepensis, originaire de l’Orient, où il abonde, est depuis un temps immémorial répandu dans la région médi- terranéenne, où il s’est naturalisé et a produit des variétés ou des formes particulières qui, pour la plupart, ont des repré- sentants en Asie, ce qui explique la confusion synonymique qui existe dans les variétés qui sortent de cette espèce. Bien que généralement ses cônes soient solitaires , j’ai souvent.re- marqué des individus sur lesquels ils étaient agglomérés, un peu gibbeux, plus gros et plus obtus que ceux du type, et dont l’apophyse des écailles, plus renflée et plus arrondie, donnait à ces cônes une certaine ressemblance avec ceux du P. Pyrenaica, Lapeyr. Espèces douteuses ou peu connues. 93. Pinus Royleana, Zindley. Pinus RoyYLEANA, Lindl. Journ. Hort. Soc. IX. 52 (cum ic.). — Gardn. Chron. 28 janvier 1854. Carr. Tr. gén. Conif. 399. Feuilles géminées, ténues, canaliculées , tordues, divergentes. Cônes petits, oblongs , obtus. Apophyse étroitement rugueuse. Protubérance mucronée , à mucron recourbé. « Quoique nous ne possédions encore en Europe que quelques graines , cônes et feuilles détachés de cette plante, il n’y a aucun doute que c’est une espèce tout à fait inconnue jusqu’à présent. Les feuilles sont semblables , dans la plupart de leurs caractères, à celles du Pinus sylvestris, excepté qu’elles sont plus minces et plus courtes. Les cônes, de la grosseur de ceux du P. sylvestris, sont d’une forme entièrement différente ; ils sont lisses et comme s'ils avaient été à moitié polis; les écailles , aplaties , portent au sommet un mucron fin, pointu, dur et très-distinctement recourbé en arrière. Tout ce que nous connaissons de son histoire , c’est que les fragments dont nous venons de parler ont été reçus par la Compagnie des Indes, en 1853, du docteur Jameson, comme appartenant à un bel arbre qui croît au Népaul, à 8-9,000 pieds d'altitude , et par conséquent parfaitement rustique. Nous possé- dons dans le jardin de la Société un très-petit nombre de plants provenant de ces graines ; ils paraissent, dans leur état de semis, tout à fait distincts de toutes les espèces cultivées jusqu'à présent. D ; < 3 ne # e _ “4 310 PINUS. Elle est certainement nouvelle dans nos collections, car Jusqu'à ce jour nous n’avions pas d'espèces ayant seulement 2 feuilles à la gaine et de très-petits cônes. » LivpL., L. c. Habite l'Himalaya, d'après Lindley. D'après M. Hooker, cette espèce , dit-on, serait étrangère à l'Himalaya. Osserv. Je ferai remarquer deux choses : d’abord que ce qu’a dit Lindley de la grosseur des cônes du Pinus Royleana n’est pas exact, puisque, indépendamment du P. sylvestris, qui les a souvent plus petits que ceux de cette espèce, ceux du P. Banksiana ont des dimensions infiniment moindres. L'autre remarque porte sur la synonymie qu’en a donnée M. Gordon, synonymie d’après laquelle le P. Royleana serait le même que le P. mitis, qui est une espèce américaine, fait qui est loin d’être démontré. Inutile d’ajouter que MM. Hen- kel et Hochstetter ont fait de même. 94. Pinus tabulæformis., /ort. Arbre nain, buissonneux, très-robuste. Branches verticillées , très-rapprochées, grosses. Écorce lisse, jaunâtre. Feuilles gémi- nées , plus rarement ternées, vertes, longues de 10 centim., droites , raides, acuminées au sommet, qui est jaunâtre, scarieux. Gaïines très-courtes ou presque nulles. Bourgeons gemmaires exces- sivement nombreux, à écailles rougeûtres , très-fimbriées. Habite la Chine. — Introduit de graines en Angleterre vers 1862. Ogserv. Cette espèce est très-remarquable et distincte par la grosseur et le nombre de ses branches; elle monte peu, s’étale beaucoup et forme, assure-t-on, une masse plate qu'on a comparée à une table. Elle est encore remarquable parce qu’elle conserve ses feuilles pendant longtemps et qu’elle ne se dégarnit pas aussi vite que, en général, le font la plupart des autres espèces. On dirait une forme mons- trueuse du Pinus densiflora. J'ajoute qu’elle se reproduit très- bien par graine, et que, dans la quantité considérable des plantes issues de graines provenant de la Chine, aucune n’est assez distincte pour constituer une variété. Carriere, Elie A UE CHAN 057 2683 its Re ; Geo 1 7 2 SLA # se vs CAR Aus nt ados 2 + #5 os (Q + » ne cu ” SR +) + te AS ÿ LR 1 ” art eh = ni : PRTOU vêr s, 7, "0 h é fs ‘ie es PS Yi LEA HQE KE re 2 ea ua Len COMICS ge a Corte D Am pans, Pot regret pa 2e ACT: Da ep eme