Lt ne 2e Eee ( + TRAITÉE ÉLÉMENTAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. TOME I. AVIS AU RELIEUR, POUR LE PLACEMENT DES PLANCHES. TOME L 2°. Les V planches de Minéralogie, en regard de la page 54. 2°. Les VIIL planches de Botanique, en regard de la page 246. FOME IT 5, Les V planches des Insectes , en regard de la page 102. 4, La planche des Crustacés, en regard de la page 110. 5°. Les II planches des Poissons , en regard dc la page 176, 6°. La planche des Reptiles, en regard de la page 206. 7°. Les V planches des Oiseaux, en regard de la page 160. &. Les VI planches des Mammifères, en regard de la page 326. "TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, PAR A. M. CONSTANT DUMÉRIL, Docteur en “AIO Professeur d’ Anatomie et de Physiologie à l'Ecole spéciale de Médecine de Paris, &c. &c. OUVRAGE COMPOSÉ PAK ORDRE DU GOUVERNEMENT, pour servir à l'técinement dans les Lycées. SECONDE ÉDITION, avec 33 planches qui représentent plus de 50o objets. TOME I, CONTENANT LA MINÉRALOGIE ET LA BOTANIQUE. \; À PE AA DE L’IMPRIMERIE DE CRAPELET, A PARIS, Chez Derervizees, Libraire, rue Hautefeuille, A au coin de celle des Poitevins. 1807. D | F3 +4} $s cœurs ÉPYTRE DÉDICATOIRE ‘06 DE LA PREMIERE ÉDITION. A MONSIEUR G. CUVIER, Secrétaire perpétuel} ide là première Classe de l'Institut national de France, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle , au Collége de France, &c. &c. Mix CHER AMI, Il est sans doute bien naturel de dédier ses ouvrages aux hommes qui peuvent le mieux les juger ; maisil Vest encore plus que l’attachement et la reconnoissance saisissent avec empressement l’occasion de se manifester. C’est à ce double titre de mon meilleur ami et de savant naturaliste, que je vous offre ce Traité d’His- toire Naturelle. Va «1: ÉPITRE DÉDICATOIRES Vous n'ignorez pas dans quelles circonstances il à été composé; mais il est utile pour moi-même que les autres l’apprennent. Chargé d’une mission très-impor- tante pour l'instruction publique, vous ne pouviez alors écrire des Elémens dont le Gouvernement n’auroit pas confié la rédaction à un autre qu'à vous , sans la promptitude avec laquelle il desiroit qu’ils fussent publiés. Déjà vous aviez bien voulu associer mon nom à vos travaux , en me permettant de rédiger vos leçons À tél d’anatomie comparée ; vous aviez favorisé mon instruc- tion par vos conseils, par les moyens d’étude que vous aviez mis à ma disposition , Par les leçons publiques dans lesquelles vous m'aviez permis de vous suppléer : j'étois votre élève , et voilà Sert qui m'aura fait choisir. Je me suis efforcé Me mettre ce Eraité au niveau des connoiïssances iodernes. Vos travaux m'ont été, à cet effet , si utiles, que j’aurois été obligé de Les citer à chaque page , si je ne m'étois réservé de déclarer ici que la plupart des idées qui paroîtront nouvelles , m'ont élé suggérées par vos conversalions , OU par vos leçons, auxquelles j'ai constamment assisté depuis près de huit années. J'ai donné peu de détails sur les corps bruts , cette parlie étant Pobjet des Traités élémentaires de Chimie et de Minéralogie dont ont été chargés MM. Adet et Alexandre Prongniart : j'ai cependant. consulté les ouvrages de MM. Fourcroy et HER dont je m'ho- nore d’avoir été le disciple. Ne pouvant pas donner à ee naturelle des végétaux tous les développemens qu ‘elle auroil exigés, ÉPITRE DÉDICATOIRE vi je me suis principalement attaché à faire connoître leur organisation, leurs particularités et leurs usages. J'ai néanmoins exposé les divers moyens qu’on emploie pour arriver à leur connoissance , et spécialement la méthode naturelle de M. de Jussieu. Dans l’histoire des animaux , jai toujours eu soin d'indiquer les mœurs, et je me suis efforcé de les faire , pour ainsi dire, deviner d’avance par le tableau succinct dé l’organisation. J’ai adopté pour chacune des classes les méthodes ou les systèmes que jai cru les meilleurs. Je parle des mammifères dans l’ordre naturel que vous avez publié en commun avec M. Geoffroy. Les oiseaux sont aussi disposés par familles, à-peu- prés comme dans les"tableaux synoptiques de votre Anatomie comparée , pour lesquels nous avions con- sulté celui que M. de La Cépède avoit publié TE demment. Ees reptiles offrent les quatre familles mdiquées par M. Alexandre Brongniart ; les genres sont ensuite ANS d’après quelques vues qui me sont propres , ou d’après celles que M. de La Cépède a consignées dans quelques Mémoires. particuliers publiés dans ces der- niers ira J'ai aussi adopté entièrement et analysé le grand travail de ce savant naturaliste sur la classe des pois- sons. Vous savez les bontés dont il m’honore , et les facilités qu'il m’a procurées pour étudier ces animaux. Les mollusques et les crustacés sont rangés d’après la méthode que vous avez proposée dans votre tableau élémentaire. Cependant j'ai beaucoup profité, pour viij ÉPITRE DÉDICATOIRE. celte partie, de l’ouvrage de M. de pr sur les animaux invertébrés. " J'ai distribué les insectes en familles naturelles , presque dans le même ordre que celui que nous avions précédemment indiqué dans le tableau placé à la fin du premier volume de vos leçons d’anatomie compa- rée , pour lequel nous avions alors consulté l'ouvrage de M. Latreille. Enfin, l’histoire des vers et des zoophytes est exposée à-peu-près comme vous l'aviez tracée à cette même époque, en faisant une olasse à part des espèces chez lesquelles il existe une circulätion. ci D'après ce que je viens d'exposer, ce Traité, quant à la méthode , ne doit pas être regardé comme entié- rement de moi. Il montre l’état actuel de l’histoire naturelle en France, et ses grands progrès sur-tout dans ces dernières années, où un Gouvernement bienfaisant , en s’occupant de protéger les sciences , en . honorant ceux qui s’y livrent avec succès, les a fait cultiver davantage. | Je souhaite que cet ouvrage puisse servir de guide aux Professeurs , et qu’il excite au moins, dans les élèves , le desir d’une instruction plus complète. Je viens de leur indiquer les sources principales où ils pourront puiser comme moi. Puissé-e, en considération de la personne à ph 4 je dédie ces Elémens , obtenir quelque part de la faveur que le monde savant accorde à ses travaux ! \ Votre sincère ami, C. DUMÉRIL. AVERTISSEMENT SUR CETTE ÉDITION. 5 y a deux ans que cet Ouvrage a été publié, et quoiqu’on en ait imprimé un très - grand nombre d'exemplaires, l'édition étoit tout-à-fait épuisée. à | L'Auteur aété honorablement encouragé par ce succès , qu'il n’avü’t pas lieu d’espérer dans ‘un travail dont la prompte rédaction, ordonnée par le Gouvernement , lui avoit à peine laissé le temps de choisir et de mettre en ordre quel- ques-unes des notes qui avoient servi, pendant plusieurs années, de texte à ses leçons publiques dans les écoles centrales et dans les autres éta- blissemens où il a encore l'honneur de professer. Plusieurs circonstances l'ont obligé de revoir ce Traité élémentaire dans tous ses détails, et d y: mettre plus d'ordre et de méthode. Ayant publié, pendant cetintervalle, un grand nombre d'articles dans le Dictionnaire des Sciences naturelles , dont il est un des rédacteurs ; ayant aussi i fait : imprimer un ouvrage RFPEURSE Cr}; (1) Foie ANALYTIQUE, OU Matte MAR ÈTE 22 dire cation des animaux , rendue plas facile à l’aide de tableaux synop- tiques ; un vol, ir8°. chez ALLAIS ; Libraire, quai des Augustins ; n° 3g. Lg x AVERTISSEMENT. qu'on peut regarder comme le complément nécessaire de ce Traité , et dans lequelil a éssayé de disposer tous les genres d'animaux suivant une méthode naturelle et à l’aide de l'analyse, il a eu occasion de perfectionner cette portion de son travail. Il a profité en outre des obser- vations extrêmement ] udicieuses qui lui ont été adressées par plusieurs hommes éclairés sur la forme de l'ouvrage et sur quelques faits en par- ticulier. 11 doit, à cette occasion , témoigner publiquement sa reconnoissance à M. Charles Dumont, son parent et son ami, naturaliste zélé et littérateur habile, qui a bien voulu l’aider de ses conseils en revoyant en détail toutes les parties du manuscrit de ces deux éditions. _ Loin d’avoir été arrêté par l’objection que son Traité contenoit trop de choses, l'Auteur s'est vu dans la nécessité d'y ajouter encore des faits indispensables à connoïtre : c'est le tort de la science, dont il étoit chargé de développer les élémens, et il s'est efforcé de les exposer de la manière la plus succincte. | La partie de cet Ouvrage où l’on traite des corps bruts, est celle qui a éprouvè le moins de changemens. L’Auteur n’a qu'à se féliciter, au reste, de ne point avoir publié les Elémens de minéralogie dont la rédaction lui avoit été d’abord confiée, puisqu'ils vont paroître beau... coup plus complets et plus parfaits par les AVERTISSEMENT. %*j soins de son ami, M. Alexandre Brongniart, qui avoit fait une étude plus spéciale de cette bran- che de l’histoire naturelle. Peut-êtrecependant, ‘pourra-t-on considérer encore le peu de miné- ralogie et de physique que ce Traité renferme, comme une introductionutile à celui de M. Bron- gniart, qui a bien voulu communiquer la presque totalité du premier volume de son ouvrage, im- primé à cette époque. L'analyse très-bien faite du grand et savant ouvrage de M. Haüy, que M. Lucas fils vient dé publier sous le titre de Tableau des espèces minérales , à fourni aussi quelques:secours à l’Auteur , qui en a emprunté plusieurs faits nouveaux. La botanique offre ici beaucoup plus de détails que dans la précédente édition. L’Au- teur croit y avoir exposé les élémens de Îa -science, de manière à mettre l’étudiant dans le cas de se servir facilement de tous les ou- vrages systématiques et méthodiques , et à lui faire connoître ce que les végétaux offrent de plus utile, de plus curieux et de plusintéressant. La nouvelle édition de la Flore française , de MM. de Lamarck et Decandolle , et les conseils éclairés de ce dernier , en particulier, lui ont été extrêmement utiles dans la rédaction du chapitre qui traite des fonctions des végétaux. _ La zoologie a été revue avec les mêmes soins, et sur-tout dans les dernières classes des ani- xi] AVERTISSEMENT. maux : les principaux changemens sont dus aux recherches infatigables et éclairées de - M. Cuvier , ainsi que l’Auteur a eu le soin de l'indiquer principalement en traitant des mol- lusques et des vers. Quoiqu'on y ait ajouté un très-grand nombre de faits nouveaux, le style en a été serré de manière que la méthode y a beau- coup gagné pour la clarté et l'évidence. L’Au- teur se plait à avouer ici qu'il doit plusieurs de ces avantages aux soins apportés à la partie typographique de l'ouvrage, qui en a rendu la marche beaucoup plus facile à suivre. Les trente- trois planches qui ornent cette édition, et quireprésentent plus de cinq cents objets , la plupart gravés au simple trait, et auxquels le texte renvoie, sont les mêmes que celles du nouveau Dictionnaire d'Histoire natu- relle. On y a seulement ajouté des figures de cristaux et d'instrumens de minéralogie qui ont été copites ou réduites d'après celles que ren- ferment les savans ouvrages de M. Haüy. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUVES DANS CE PREMIER VOLUME. CHAPITRE PREMIER. PF ur de l'Histoire naturelle ; ses rapports avec plusieurs autres sciences ; manière de l’étudier... (.1— 8. CHAPITRE II. Division de la Nature en corps bruts ou inorganiques ; . el en Corps VIVAnS OU OrSANISÉS. . sos Q— 17e NEUGCALARITRE TIT Des Corps bruts ou inorganiques en général ; de leur classification , et de leur histoire en particulier... ....... HE sa Nr eme au 18 — 136. 1. Fluides incoërcibles............... 19— 24. 2. Fluides aériformes................ 27— 40. 3. Corps solides simples, combustibles... 43— 86. — non métalliques... .:.......... 44 — 55, — métalliques... ...,............... 56— 86. 4, Corps solides simples, noncombustibles. 87 — 97. TOR LS de boule dite vien A 88 — 94, MAD Lessons + NM 95 — 907 5. Corps solides composés | + + LR .. 98— 135, Sels où Substances acidifères....... 98— 115. xiv | TA BL EN Pierres ou Mélanges de terres. ..... 16 — 135. 6. Fossilest. 5 Rar. AAE .L'ES 130. CHAPITRE IF. Thés de la Vie ; différences entre les animaux et les végé- ZE Un AN AS AN A AM ESS 137 — 146. 4 en ’ .. CHAPITRE F. Des Végétaux en général ; de leurs formes, de leur structure eb de leurs fonctions.......... 147 — 226. Organes de la nutrition. . :.,./.:44420) 155 — 195. Organes de la génération. ........... 197 — 228. GA APT R EL FE Dr la manière d’étudier les végétaux ,et des Systémes de POLONLYUE a es ale tee ete 0e NN 229 — 320e Systéme de Tourrmert. .......1.,... 01 241 — 209. Systéme de Linné, AK: 14.000200 08 8 MER Me 271 — 206. Systéme analytique de M. de Lamarck..... 289 — 320. CHAPITRE VIE. Dr la Méthode naturelle de M. de Jussieu... 321 — 435. Acotylédones ut...) ut Peee . 327 — 334. . Mopocotylédones,.:.......:.. 11H 335 — 354. Digotylédones)i.:. in..." ur *.. 3006— 430. CHAPITRE FTEL. Usages principaux et singularités des plantes. 436 — 503. Acoëylédenes.. 41440000; 433 22808 4386 — 440. Monocotylédones .......,........ sé RAP ASA. Dicotylédones.......,..,,,......,.. 455 = 3084 MÉTHODIQUE. ee APPENDICE. Dr la forme cristalline des minéraux, de l'estimation de leurs angles et de leur pesanteur spécifique, page 256. Théorie de la Cristallisation................ 240. Mesure des cristaux. . .... D A Ie ... 244, TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. CHAPITRE PREMIER. But de l'Histoire Naturelle; ses rapports avec plusieurs autres sciences; manière de l’étudier. Sie : L'ibsrorz NATURELLE est une science qui a pour but la connoissance complète des objets existans sur la terre, ou des êtres qui peuvent frapper nos sens, et que nous appelons des corps. 2. L'Histoire naturelle , considérée comme science , est une division de la PHILOSOPHIE NATURELLE ou de da connoissance de la nature, qui comprend quatre autres parties : savoir; la physique proprement dite, laquelle expose les phénomènes qui se passent sur ce globe , et les | propriétés des corps qui les produisent; la chimie, qui fait connoître la composition des corpset l’aciion réci- proque de leurs élémens ; la physiologie, qui, après avoir A, È vai ï “MANTERE D'ÉTUDE CUS développé la structure de certains corps, expose les fone- tions qu’ils exercent ; enfin , l’œséronomie , qui s'occupe des corps situés hors de la terre et dans l’immensité des cieux. Toutes ces parties de la science de la nature ou de. la connoiïssance des corps ont avec l’histoire naturelle les relations les plus intimes. ÿ. Le naturaliste ou celui qui s'occupe de l'étude de la nature , lorsqu'il veut connoître un objet, doit éprouver d’abord ses qualités , ou expérimenter les manières diffé- rentes dont ce corps agit sur les sens lorsqu'il se fait re- connoitre et qu’il se désigne tel qu’il est ; ensuite 1l doit remonter, s’il se peut, à l’origine de ce corps , suivre son développement, découvrir sa structure, rechercher sa manière d’agir sur les autres êtres, ou l’action qu'il en éprouve, étudier enfin tout ce qui est propre à ce corps et intimement attaché à son existence ; c’est-à-dire ses propriétés. ! 2 Il faut que tous les êtres de la nature soient doués de propriétés ou de qualités diverses, pour que nous les considérions comme distincts : la seule maniere de connoître les corps , est donc d'étudier leurs pro- priélés et leurs qualités, afin de les comparer et de les distinguer par un caractère ou par une note précise qui en indique la différence. Ainsi quand , pour faire connoître le mercure, nous disons que c’est un métal qui reste liquide et coulant à la température ordinaire dans laquelle nous vivons, nous avons indiqué l'un des carac- tères qui distinguent ce corps de toutes les autres sub- stances métalliques : de même quand , en parlant du rhi- nocéros, nous le distinguons de tous les autres animaux Li DS! S2PE MANIÈRE D'ÉTUDIER. ee à mamelles en disant qu il n’a que trois sabots à chaque pied , nous avons exprimé l’une des particularités de conformation qui caractérisent cet être vivant. 5. Le nombre des corps naturels est, à la vérité , si consi- \ dérable , qu’il eût été impossible d'exprimer leurs carac= ières et de se reconnoître dans leur étude, si onu ny avoit mis le plus grand ordre. On a trouvé un moyen assuré de se tirer de ce labyrinthe ; c’est le même qu'emploieroit un gouvernement s'il vouloit obtenir des renseignemens sur un individu confondu parmi plusieurs millions d'hommes. On a établi des divisions successives, lesquelles en comprennent d’auires qui leur sont subordonnées; comme les départemens se composent de sous-préfectures, de cantons, de municipalités, de domiciles ; et de même qu’une armée est produite par des régimens, des bataillons, des compagnies, des pelo- tons , des individus, &c. Cette distribution en histoire na- turelle se nomme ou un système ou une rmaéthode. 6. On appelle systéme un arrangement des êtres de la nature, formé d’après certaines considérationsarbitraires, à-peu-près comme dans un dictionnaire. Ce recueil est effectivement une sorte de système dans lequel des mots, qui expriment des idées très-différentes , se trouvent pla- cés les uns à côté des autres, seulement d’après la dispo- siion respective des lettres qui les composent ; ainsi le mot Pois est trés-voisin des termes Poison et Poisson , avec les- quels il n’a aucune sorte de rapports. Te Une méthode, au contraire, n’est point donnée par 4 MANIÈRE D'ÉTUDIER. V'art; c’est une disposition qui suppose la plus grande analogie entre les objets qu’on rapproche le plus : telle seroit une grammaire raisonnée et complète; mais on con- çoit que cet arrangement ne peut être établi que lorsque les corps sont déjà parfaitement connus. 8. Tous les êtres de la nature, dans ces sortes de disposi- tons, ont été distribués par groupes qui en renferment successivement plusieurs autres. Ces divisions prennent les noms de règnes, de classes, d'ordres , de genres, d'espèces et de variétés dans les systèmes. Les méthodes admettent à-peu-près les mêmes dénominations ; mais elles ont adopté celle de familles , qui groupent les genres et qui correspondent à-peu-près aux ordres. DIVISION DES CORPS DE LA NATURE. ÿ CHAPITRE IT. Division de la nature en corps bruts ou inorganiques , et en corps vivans où organisés. 9. UOIQUE tous les corps de la nature se ressemblent par leurs qualités les plus générales, si nous les observons avec attention , nous remarquons bientôt qu’ils peuvent être rangés dans deux grandes secticns ; et il suffit, pour cela, d'étudier leur origine (10), leur développement(11), leur fin (12): ils différent encore par leur forme (13), leur structure (14), leur composition (15); enfin, par toutes leurs autres propriétés. | IO. Nous voyons en effet, que certains êtres, comme les animaux et les planies, ont fait nécessairement partie d’autres individus semblables à eux, qu’ils en ont été sépa- rés à une cerlaine époque, sous la forme d'œufs, de germes ou de petits vivans , et que leur existence est due évidemment à cette génération : ils sont nés. D’autres, au contraire , comme les pierres, les sels, l’eau , peuvent être formés par cerlaines circonstances , et même par nous , à volonté. Ils n’ont pas fait nécessairement partie d’autres corps semblables: leur existence paroît dépendre de certaines circonstances fortuiles qui ont produit le rapprochement de leurs principes constituans , et leur origine pourroit être rapportée à l’atéraction : ils se sant formés. d'u tite " }: 0 EU, PS A A à) F4 15e Le à 6 DIVISION DES CORPS DE LA NATURE. te TL: Les végétaux et les animaux, en augmentant de gros- seur, ne font que se développer. Quelle que soit leur peti- iesse , en les examinant soigneusement, nous les voyons déjà tout créés avec leurs parties, qui ne font que se dérouler. Cet accroissement s’opère du dedans au-dehors par intus-susception. Les pierres et beaucoup d'autres corps n’augmentent que de la même manière qu'ils sont produits ; leur accroissement se fait toujours au-dehors par une sorte d’agrégation. 12, Comme l'accroissement n’est pas semblable dans ces deéhx grandes sections, 1l doit en résulter une durée très- différente. En effet, les minéraux peuveni s’accroîfre in- définiment ; leur fin n’est jamais déterminée ; elle est vague, et lient aux circonstances dans lesquelles ils se trouvent placés : les plantes et les animaux doivent, par cela même qu'ils se développent , s’arrêler lorsqu'ils ont porté leur extension au plus haut degré; de sorte que la fin ou la mort de ces êtres est fixée et nécessaire. 1 6 Les masses sous lesquelles s'offrent en général les pierres ei les autres corps analogues, sont anguleuses , isolées , ires-variables dans leur volume. Les individus que nous nommons plantes ou animaux, ont toujours, et néces- sairement , une forme constante, le plus souvent arrondie et symélrique, et leur étendue est limitée jusqu’à un cer- iain point. 14. I] y a celte grande différence enire les corps, que ceux DIVISION DES CORPS DE LA NATURE, 7 qui s’accroissent par agrégation peuvent être divisés en molécules ou parties infiniment petites, à-peu-près sem blables à la masse dont elles ont été tirées; tandis que dans ceux qui se développent, aucune portion ne peut en être distraite et exister par elle-même, à moins qu'il ne s’y développe de nouvelles parties qui remplacent celles qui lui manquent. 15. Les corps qui ne se développent pas, sont en général formés de fluides ou de solides qui restent constamment dans les mêmes points; ils sont composés de très-peu d’éle- mens, qu’on peut séparer et réunir ensuite : les corps qui se développent, au contraire, sont essentiellement com- posés de solides et de fluides qui se changent en d’autres et se renouvellent : ils ont toujours, et nécessairement, plus ou moins de consistance ; ils sont abreuvés et aug- mentés par des fluides ; jamais, après les avoir décom- pe: on ne peut les nor tels qu'ils ont été. 16. Puisqu’il y a des propriétés si différentes parmi les corps de la nature , on peut les considérer isolémentet les diviser en deux grandes sections, qu’on nomme RÈGNES. Les uns doivent leur origine à la génération, les autres à une sorte d'attraction ; les uns se développent par intus- susception , les autres croissent par agrégalion : les uns cessent d'exister par une véritable mort , les autres n’ont point de fin déterminée ; les uns sont des individus d’une forme constante et d’une composition compliquée, les autres sont des masses de forme variable et d’ une 7 NA RRS sition très-simple. 17. On a nommé l’une de ces sections le RAÉGNE oRGANI- QUE (158), on appelle l’autre le RA£GNE INorcaNIQuEz. SOA IAT AS FR 6 NT ENS ONE ER IS ee 1e Je Le ao D PO ANR DA) ARC APE ? : : ; M0) WA 4 » } | & G DES CORPS BRUTS PTE « CHAPITAR EE IAE Des corps bruts ou inorganiques en général ; de leur classification et de leur histoire en particulier. 16. Le corps bruts peuvent être distingués des êtres vivans par les caractères généraux que nous venons d’exposer dans le chapitre précédent ; ils différent encore enir’eux par la manière dont ils affectent nos sens , et par les pro- priétés qui les font agir les uns sur les autres. C’est en les étudiant ainsi, en les comparani , qu'on parvient à les connoîlre. T0. Les uns, comme le calorique, la lumière, ne mani- festent leur existence qu’au moment où ils sont arrêtés par d’autres corps, qu’ils y sont unis, ou qu’ils s’en séparent. On ne peut les saisir, les coërcer : souvent même ils n’affectent qu’un seul de nos organes , tels que celui du act ou de la vue; de sorte que certains paralyliques , les aveugles, ne peuvent reconnoître la qualité d’un corps que nous nommons chaud ou coloré. D’autres matières, au contraire, comme le cuivre, l’alun, &cc. agissent sur plusieurs de nos sens à-la-fois par leur consistance, leux saveur, leur odeur, leur son, leur couleur. 20. _ Les corps dont nous ne pouvons pas éprouver toutes les qualités , sont en petit nombre. On ne peut pas même assurer que ce soient des êtres maiériels; car on ne les a un, EN GÉNÉRAL, 9 jamais vus isolés, et ils ne deviennent sensibles que lorsqu'ils se combinent avec d’autres matiéres, ou lorsqu'ils les abandonnent : tels sont en particulier le calorique , la lumière, le magnétique , V'électrique. On les désigne souvent sous le nom de fluides incoërcibles ; et ce mot de fuides est un terme de convention pour indiquer que leurs molécules , ou les petites parties qu’on suppose les former, sont très-peu liées entr’elles, et qu’elles se meuvent avec une grande facilité. 21. On ne peut étudier ces fluides, presque toujours invi- sibles et impalpables , que par leurs propriétés, ou par l’action qu’ils exercent sur les autres substances ; aussi sont-1ls essentiellement du ressort de la physique. Cepen- dant , comme il en est un qui joue un très-grand rôle dans la nature, parce qu'il se combine avec plusieurs matières, dont il altère alors les formes et les qualités, il est indispensable de le connoîïtre ,au moins d’une manière générale , par ses propriétés. C’est le calorique. 22. On croit que le calorique est répandu dans l’espace, qu'il tend continuellement à pénétrer les corps, et que quand il est placé entre leurs molécules, il les éloigne les unes des autres, les rend plus mobiles, et qu’ainsi il “ail augmenter ces corps de volume, en diminuant leur solidité. On nomme froid la sensation qui nous indique le défaut de calorique dans les corps, tandis que la sen- sation contraire est appelée chaleur. Mais ce jugement dépend toujours de la disposition actuelle de notre corps, et pourroit tenir lui-même à l’état de dilatation ou de condensation de nos parties. AE. . 10 Me DES CORPS BRUTS DT Cette cause de la chaleur, ou le calorique, paroît jouer le plus grand rôle dans la nature, puisque son excès ou son défaut peuvent également détruire les êtres organisés, et faire passer alternativement les corps bruts ou les matières par les états que nous nommons solides , ou fluides, en se plaçant entre leurs molécules , ou en les abandonnant. 2 4, Quand les parties dont un corps se compose sont telle- ment unies ou rapprochées, qu’il faut une force exté- rieure pour les séparer , on nomme ce corps un solide ; il est fluide au contraire, quand ses parties sont liées entr’elles si foiblement , qu’elles se séparent et semblent glisser les unes sur les autres , lorsqu'elles sont abandon- nées à elles-mêmes. 25. On dishingue encore les fluides en deux ordres: les uns nous présentent une surface unie et distincte lorsqu'ils sont en repos, et que nous pouvons les toucher; on les appelle ordinairement liquides : tandis qu’on nomme fluides élastiques ou aëriformes , ceux qui sont semblables à l’air dans lequel nous vivons , et que nous ne pouvons toucher et voir que dans certaines circonstances. Souvent le fluide élastique peut repasser à l’état liquide par la seule diminution du calorique ; il prend alors le nom de va- peurs : mais lorsqu'il conserve son élasticité à toutes les températures , on le désigne sous le nom de gaz. 96. L'eau, avec peu de calorique, par exemple, est un RRNT 7/52 RSS à ( EN GÉNÉRAL out solide dont toutes les parlies sont rapprochées, et qu'on nomme glace : si on soumet cetle glace à l’action du calo- rique , il la pénètre ; et comme äl en écarte lés molécules ’ qui ne se soutiennent plus , elles glissent les unes sur les autres, et la masse , de solide qu’elle étoit, devient liquide ou de l’eau. Enfin , si l’action augmente , l’eau se pénetre davantage du calorique; ses parties, à un certain degré de pénétration , deviennent aussi légères que l'air qui les environne ; elles se volatilisent. On dit alors que l’eau est réduite en vapeurs. En approchant de cette vapeur un corps privé de calorique , elle devient aussi-lôt plus sen- sible ; elle prend les qualités de l’eau ; elle passe même à l’état de glace , lorsqu'on produit un froid très-considé- rable. 27. Il est plusieurs corps de la nature qui , à la température de l’atmosphère dans laquelle nous vivons , restent conti- nuellement pénétrés d’une quantité suflisante de calo- rique pour conserver la forme de gaz. Îls ne peuvent même prendre létat solide qu’autant qu'ils s'unissent ou se combinent à d’autres substances: tels sont en parti- culier l’oxicène, l'Aydrogène et l'azote, dont nous croyons devoir parler ici parce qu'ils se retrouvent dans une grande quantité de corps bruts dont ils composent un des élémens. 28. L’'oxisène est une matière très-répandue dans la na- ture; on ne l’a pas encore vu dans son état de corps simple ; il ne devient sensible que lorsqu'il est uni avec d’autres substances. Le minium, par exemple, est du . f , e. A 3 4 plomb combiné avec l’oxigène. C’est une matière rouge, friable , très-pesante : si on lui enlève cet oxigène (etil y a plusieurs moyens pour cela), la couleur rouge dispa- 29 DES CORPS BRUTS roit, les parties se rapprochent, se confondent, se réu- nissent en un corps bleuâtre , ductile , et plus compacte. C’est un mélal ou un corps simple qui pèse moins que le minium. : ; 29: La matière pesante qu’on ne retrouve plus dans le plomb, s’est échappée, pendant l'opération , sous la orme d'air. C’est un gaz qu’on croit être le produit d’une nouvelle combinaison de l’oxigène avec le calorique. On le retrouve en grande quantité dans l’air que nous respi- rons: la proportion en est à-peu-près de vingt-une parties sur soixante - dix - neuf. C’est cette partie de l’air qui sert à la combustion. Au reste, ce n’est pas seulement avec la matière de la chaleur que l’oxigène peut se com- biner ; il s’unit avec plusieurs autres corps, comme on vient de voir qu’il étoit combiné avec le minium. 30. Le gaz oxigène, lorsqu'il s’unit à un grand nombre d’autres substances, pour lesquelles il paroît avoir beau- coup d'affinité, abandonne le calorique avec lequel 1l éloit combiné , et il passe à un état plus solide. Très- souvent , au moment de cetie union, il se développe de la lumière et de la chaleur ; c’est ce qu’on nomme com- bustion. Par suite, les corps qui peuvent se combiner avec l’oxigène , sont dits combustibles ; et quand ils y sont combinés, des corps brülés ou oxigénés. 51 Certains corps , en se brülant ou en se combinant avec beaucoup d’oxigène, perdent toutes leurs qualités et leurs propriétés, pour en prendre d’auires, telles qu’une saveur aigre, la propriété de rougir certaines couleurs bleues, EN GÉNÉRAL. 13 de s'unir avec plusieurs matières. Ceux-là sechangent ainsi en acides; tel est le soufre, qui forme l’acide sulfuri improprement appelé huile de vitriol dans le commelce; D’autres, en se brûlant, ne prennent aucune de ces pro- priélés ; on les appelle des oxides. Ainsi le minium est un oxide de plomb. 32. On a observé que l’oxigène , quoique combiné avec quelques substances, pouvoit en être retiré lorsqu'on lui en présentoit une autre, qu'il paroissoit choisir de préfé- rence; de sorte que pour débräler un corps il falloit en brûler un autre ; et c’est-là une découverte qui a fait reconnoître beaucoup de corps simples qu'on n’avoit vus auparavant que brülés. Telle est en particulier l’eau dans laquelle on a trouvé une matière, qui y paroît véri- tablement brülée , et réduite à l’état d’oxide. 33; Eu présentant à l’eau, dans certaines circonstances, une substance extrêmement combustible, on en sépare les élémens , et voici le procédé : on fait chauffer de l’eau, de manière que , réduite en vapeurs, elle puisse passer, dans un espace circonscrit , sur des lames de fer rougies par l’action d’un feu violent : aussi-tôt le fer se brûle, s’oxide , devient plus pesant en prenant à l’eau un de ses élémens. L’autre principe de l’eau reste combiné avec le calorique. C'est un gaz qu'on nomme improprement air inflammable et mieux gaz hydrogène. 34. dE Le gaz hydrogène est treize fois plus léger que lair dans lequel nous vivons, de sorte qu’il peut être conienu dans des vases ouverts, dont on renverse l’onifice. Il V7 DES CORPS BRUTS enlève avec lui des corps pesans quand ils ne surpassent l'effet de sa légereté ; voilà pourquoi on l’enferme les machines aérostatiques. Lorsqu'il est seul et pur, e peut servir ni à la respiration des animaux , ni à la combustion. Il forme l’eau en se combinant avec le gaz oxigène, dans la proportion de deux à un, à-peu- près ; mais ces deux corps abandonnent alors leur calo- rique ; ils développent aussi beaucouptde chaleur et de lumière, souvent avec explosion , et ils forment de l’eau. 1 95. On a dit que certains orages éloient le produit de cette COM DRASS C 10 uelle les ds seroient l'effet N 4 combinaison. Cepeñ S tous ainsi. | és. à ° De même qu’on a irouvé dans l’eau , en la débrülant, ou en lui retirant son oxigène, un élément particulier ou un corps simple , on a reconnu que notre atmosphère ou l'air qui est autour de nous et qui s'étend à plus de treize lieues en hauteur, dépouillé du principe qui sert à la combustion , étoit composée presqu’entièrement d’un gaz particulier, dans la proportion d'environ soixante- dix-neuf parties sur cent. Nous allons indiquer comment on est arrivé à celie découverte. ol L'air que les hommes et les animaux respirent n’est plus le même lorsqu'il sort de leur corps que quand il y est entré. On a observé qu’il se passoit dans cette cir- constance (l'acte de la respiration } un phénomène ana- * d L ms ee 2 À en 1 RU à FU WEV “ WP ! PYANEE L''e L k Pier 7 AN 2e A RATE 4 à \ MS d l À F : . ; Pa EN GÉNÉRAL. 15 logue à celui de la combustion. Car quand on brûle, dans un vase qui contient une cerlaine quantité d’ ar, un corps très-susceptible de se combiner avec l’oxigène, comme un morceau de phosphore , il arrive un moment où ce phosphore s'éteint, et ne peut plus brûler. L'air dans lequel l’opération s’est faite a diminué de poids et de volume, et ce qu'il en reste dans le vase éteint tous les corps enflammés qu’on y plonge ; les animaux qu'on force de respirer dans cet air y meurent bienlôt étouffés. Voilà pourquoi on le désigne sous le nom d'azote, c’est- à-dire qui n’est point propre à la vie; de sorte que l’air que nous respirons est un mélang oxigène. des deux gaz, azoie et Quoique ces deux gaz: mêlés lorsqu'ils composen sphère , ils peuvent cependant, dans quelques Cäs,$e combiner entr'eux et changer de qualités et de propriétés. IL faut pour cela que leurs quantités soient déterminées dans les propor- tions à-peu-près de sept parties d’oxigène sur trois d’azote, et qu’il y ait en outre un concours de circonstances que nous observons rarement ; comme dans les grandes commotions électriques , ou lorsque le gaz azote se sépare des matières animales dans la putréfaction. ène , restent ainsi | 59. Dans cette combinaison, le gaz azote est brülé, oxi- géné : 1l abandonne son calorique et devientun acide(31) particulier ; et comme on le relire le plus souvent du mnitre, espèce de sel dont nous parlerons dans la suite {108), on lui a donné le nom d’acide ir bi On l’emploie souvent dans les arts. Les graveurs s'en servent lorsqu'il est étendu d’eau , et sous le nom d’eau nt pour:tracer 16 DES CORPS BRUTS des traits sur le cuivre; et l’eau régale, que les orfèvres emploient pour dissoudre l’or, est un mélange de ce même acide avec un autre qu’on retire du sel de cuisine, Aussi l’appelle-t-on mieux acide ritro-muriatique. 40. Nous venons de voir que le gaz azote, uni à l’oxigène , devient un acide; mais lorsque ce gaz se combine, à-peu- près dans les mêmes circonstances (38) , avec cinq parles de gaz hydrogène, il forme une substance âcre, d’une saveur urineuse , verdissant les couleurs rouges et bleues onde tendance pour s'unir avec Souvent il a la forme d’uri ing-temps a/cali volatil : ordinairement de la dé- qu’on emploie beaucoup sert pour former ce sel, on végétales, ayant la pl les acides ; c’est ali gaz ; aussi l’a-t-@ et comme on l’ob composition du se dans les arts, ou qu'ofr? lui en a donné le nom, et on l’a appelé ammoniaque. Ainsi une parle d'azote et cinq d'hydrogène paroissent former l’ammeniaque. | 41. | Tous les autres corps bruts iombent sous plusieurs de nos sens à la fois. On les désigne ordinairement par le nom de matières ou de substances minérales. En cher- chant à distinguer ces corps, on est parvenu à recon- noître dans plusieurs, des parties constituantes plus sim- ples , qu’on a nommées principes ou élèmens ; tels sont les sels, les pierres, appelés , à cause de cela, corps com- posés ; et par opposition, on a désigné sous le nom de corps simples , ou mieux de non décomposés, les sub- stances dans lesquelles on n’a trouvé jusqu'ici que des … élémens absolument semblables ; tels sont les métaux 4 Ne EN GÉNÉRAL . 17 purs , le diamant, le soufre, le phosphore , les terres, et plusieurs alcalis. 42. Les substances qu'on nomme indécomposées ne se rencontrent pas dans la nature sous cet état de simpli- cité ; maison peut les y ramener à l’aide de certains pro- cédés. On a reconnu que les unes pouvoient se combiner avec l’oxigène , et on les a nommées corps combustibles ; quant à celles qui ne paroissent pas susceptibles de cette combinaison , on les a appelées terres (87) ou alcalis (40). 43. On doit mettre à la première “ligne des corps combus- tibles l'hydrogène (34) et 'agote:( (36- -37), qui forment par leur combinaison avec prigène , l'eau et l’acide nitrique ; viennent ensuite le. carbone (48), le dia- mant (50), le phosphore ( 5r1),le soufre ( 53 ) et les métaux (56). 4. L'eau , qu'on peut regarder, ainsi que nous l'avons in- diqué, comme de l’oxide d'hydrogène, est une substance très-abondante dansla nature sous lestrois états, 1°. defluide élastique et de vapeur dans l'air, les nuages, les brouil- lards ; 2°. de liquide , dans les mers, les lacs, les fleuves, les rivières, les ruisseaux, les fontaines ; 3°. de solide, sous la forme de neige, de grêle et de glaces. Elle se retrouve dans tous les êtres organisés, et sert essentiellement à leur développement. Elle est aussi partie constituante de beau- coup de minéraux. 45. L'eau dissout un grand nombre de matières; mais lors- I. | | 2 15 DES CORPS BRUTS SIMPLES. qu'elle s'évapore, elle n’entraîne pas avec elle ces substances. C’est ainsi qu’on l’obtient artificiellement irès-pure dans les opérations chimiques : on la nomme alors eau distillée. On a cru pouvoir expliquer par cette volalilisation naturelle dans l’atmosphère comment l'eau de la mer, après s’être élevée en vapeur, retomboit en pluie avec les qualités d’un liquide doux et sans saveur salée. On a calculé qu’il tomboit en France à-peu-près huit décunètres d’eau sur la surface de la terre dans une année. Ces eaux pluviales sont les plus pures, toutes vont définitivement se rendre dans les mers ou dans les lacs. 46, On trouve dans la nature des sources d’eau chaude , qu’on nomme eaux thermales ; telles sont celles d’Aix , de Balaruc, de Dax, de Bourbon, de Vichy, de Ba- gnères, &c. On appelle eaux minérales celles qui tiennent quelques substances en dissolution, telles que du fer, du soufre , du charbon, différens sels, &c. Les eaux chaudes sont presque toutes en même temps minérales. On em- ploie la plupart de ces eaux. comme médicamens , soit à l'intérieur , soit à l’exlérieur, et on retire aussi de plu- sieurs Les matières salines qui y soni en dissolution. ÆT. L’acide nitrique, dont nous avons indiqué les élé- mens (39), ne se rencontre pas isolé dans la nature; car à peine est-il formé, qu'il se combine avec les terres. et les alcalis, et compose avec eux des sels dont nous parle- rons par la suite (104-108). Lorsqu'on Len retire par la décomposition el à l’aide du feu, on obtient d’abord un gaz transparent, non acide, nommé gaz nitreux, mais qui absorbe bientôt l'oxigène de l’air, et qui prend la forme de # À DES CORPS BRUTS SIMPLES. 19 vapeurs rouges acides, lesquelles se précipitent, s’unissent à l’eau, et forment l'acide nitreux ; puis, par une plus grande oxigénation, l'acide nitrique. Aussi se sert - on _ avec succès de ce gaz nitreux pour mesurer la qualité d’un air plus ou moins propre à la combustion et à la respi- ration ; c’est ce qu'on nomme un moyen éudiométrique. 11 FA On ne connoît pas encore le carbone pur : on croit que cette matière a une si grande attraction pour l’oxigène et le calorique, qu’elle s’y unit aussi-tôt qu’elle devient libre, en formant un acide qui reste sous la forme d’un gaz nommé acide carbonique , qui est trèsabondant dans la nature. On retrouve aussi cette matière dans le charbon, mais elle y est oxidée ; enfin on la retire de l'acier et de plusieurs autres composés. Aussi-tôt qu’elle se dégage, elle s’unit à d’autres corps. 40. On trouve souvent l'acide carbonique , sous la forme de gaz, dans l’air que nous respirons , et dans la pro- portion d’un centième : souvent il est combiné avec des eaux minérales et quelques liqueurs fermentées : il est alors liquide. Dans quelques circonstances, il est solide ‘et forme des sels ou des pierres avec les alcalis et les terres pour lesquels il paroît avoir beaucoup d’affinité. Comme gaz, 1l est plus pesant que Pair : il existe dans quelques cavités souterraines, dans les lieux où l’on fait brûler du charbon : il ne peut pas servir à la combustion, ni à la respiration. Il éteint les corps enflammés, et fait périr par une véritable asphixie les animaux qui le respirent. | bo. Le diamant est la substance la plus dure que l’on con- 20 DES CORPS BRUTS SIMPLES. noisse dans la nature; aussi ne peut-on le polir qu'avec sa propre poussière : chauffé très-fortement il se volati- lise en un gaz qui est de l’acide carbonique pur, et il ne reste rien. De sorte que les chimistes le regardent comme du carbone pur. Le plus ordinairement les diamans sont sans couleur, cristallisés en octaèdres réguliers ( PL. 117, fig. 5 ) et comme composés de feuillets à leur surface. Ils viennent des grandes Indes, princi- palement des royaumes de Golconde et de Visapour : on en à aussi trouvé au Brésil; ils sont toujours épars. On recherche les diamans à cause de leuréclat. Le plus beau qui soit en France est celui qui orne l’épée Impériale ; il est carré, taillé en brillant; il pèse près de trois déca- grammes ; 1l est estimé plus de six millions. Les vitriers se servent d’une pointe de diamani pour couper le verre. Sr. Le phosphore est une matière si combustible, qu’on ne l’a point encore rencontré pur dans la nature. Aussi-tôt qu'il se trouve exposé au contact de l’atmosphère , 1il de- vieni lumineux. C’est même là ce qui lui a fait donner son nom, qui signifie porte-lumière. Il se combine alors avec le gaz oxigène: 1l se brûle et devient un acide. Cet acide a tant d’aflinités avec les terres et les métaux , qu’il s'y unit et forme avec eux des sels. De sorte que pour obtenir le phosphore , il faut commencer par décomposer les sels qui le contiennent, afin d’en retirer la base et d’avoir à part l’acide phosphorique, qu’on débrüle ensuite à l’aide du charbon et sans le contact de l'air. 52, Le phosphore qu’on obtient par ce procédé , est une DES CORPS BRUTS SIMPLES. 21 nee : à demi transparenle, molle comme de la cire et devenant plus solide par le froid; se cassant alors faci- lement , et présentant une surface vitreuse , au point de la séparation ; portant une odeur toute particulière , ana- logue à celle de l'ail. On le trouve combiné , ou on l’unit artificiellement avec plusieurs corps combustibles, comme avec l'hydrogène, les métaux, les huiles volatiles : on les nomme alors phosphorés. 53. Le soufre est la première substance simple que l’on trouve pure dans la nature. Sa couleur est jaune , quel- quefois transparente, mais le plus souvent opaque. Quand il est bien pur et cristallisé , 1l prend la forme d’un octae- dre à bases rhombes ( Voyez PI. 1v, fig. 8): sa fragilité est extrême. Il porte , lorsqu'on le frotte ou qu’on le fait brûler lentement, une odeur particulière, en se réduisant en une vapeur suffocante, qui est un acide foïble nommé sulfureux. Quand il brûle plus rapidement , il se conver- tit en acide sulfurique. On le trouve combiné avec plu- sieurs corps combustibles , principalement avec les mé- taux, qu’on nomme alors sulfurés. On le rencontre aussi dans quelques eaux minérales, dites pour cela sulfureuses. 54. Comme le soufre brüle facilement, on s’en sert pour mettre le feu à d’autres corps ; c’est pour cela qu’on l’em- ploie dans les allumettes , dans la poudre à canon , qui est un mélange de salpètre, de charbon et de soufre (109). On fait usage de sa vapeur, un peu acide, pour blanchir la soie et les étoffes de laine. L'acide plus caustique qu’il produit en se brülant avec le salpêtre ou le nitre , est sou- PR Les À 16 7 (DES CORPS BRUTS SIMPLES. vent employé dans la teinture , sous le nom d'huile de vitriol, ou mieux, d'acide sulfurique. 5a, - Le soufre se fond facilement ; on le verse, liquide, sur les métaux, sur les pierres gravées, pour en avoir des empreintes. Coulé, et refroidi dans des moules de bois, dont il prend la forme, on le vend dans le commerce sous le nom de canons de soufre. Quand on l’exploite par la vaporisation , et qu’on le fait condenser sous forme de poussière, c’est ce qu'on nomme improprement fleurs. de soufre. On s'en sert en médecine pour guérir quelques maladies de la peau. 54: Les métaux semblent former une classe de corps sim- ples combustibles. Quoiqu’on ne les trouve pas tous dans leur état de simplicité ou de pureté, on peut les y réduire, et alors ils ont des caractères communs. On les reconnoît à une sorte de brillant qui leur est propre, à une opacité complète , et sur-tout à leur pesanteur spécifique (1), qui paroît dépendre d’un très-grand rapprochement des par- ties constituantes sous un même volume. (1) On nomme pesanteur, ou poids spécifique , la différence rela- tive qui existe entre un corps , d'un volume ou d'une étendue déter- minée , et un pareil volume d’eau distillée. C’est une sorte d’estima- tion relative, Les minéralogistes se servent souvent de ce caractère ; mais comme il offre toujours des fractions de nombre , il est difficile de les confier à la mémoire. Voilà ponrquoi nous n’en avons pas fait mention dans le courant de cet ouvrage. Il est bon cependant d'indi- quer le procédé que l’on suit pour reconnoître on apprécier ce poids relatif, C'est pourquoi on trouvera des détails à ce sujet dans un article paiticilier que nous Jui avons cousacré, et que nous avons ajouté en appendice à la suite de la théorie de la cristallisation. Ü (à ji DES CORPS BRUTS SIMPLES. 25 4 y À Les métaux s'offrent sous cinq élats différens dans la nature. Les uns sont purs et jouissent de toutes leurs pro- priélés mélalliqnes ; on les nomme natifs. Quelques-uns sont mélangés ou amalgamés avec d'autres mélaux. Sou- vent ils sont brûlés ou combinés avec l’oxigène sous l'état d’oxides ou d’acides ; d’autres fois on les trouve unis à un corps combustible, comme avec le soufre, ou enfin, com- binés avec un acide et formant des sels. Les métaux se rencontrent naturellement à la surface de la terre ou dans son intérieur :quand ils sont combinés avec d'autres substances, dont H faut les séparer , on les nomme des mines ou du minerai. On distingue les mines entr’elles, suivant que la glèbe métallique est disposée en filons, en couches ou en amas. ( J’oyez la cinquième planche de la minéralogie.) Les filons (fig. 1 ) ont beau- coup d'étendue et peu d'épaisseur : ils semblent couper les montagnes, ou former avec leurs couches des incli- naisons telles qu'ils en auroient rempli des fentes. Quel- quefois ces filons sont obliques, comme déviés, ainsi qu’on l’a représenté en O,N,F(fg.r}). Les mines en couches (fig. 3, 4.5) sont parallèles entr’elles et à celles des montagnes. Celles en amas ou en rognons (fig. 2) sont des masses irrégulières comme déposées par las dans le terrein , ainsi qu'on le voit encore dans la fig. 6. On appelle gangue, la masse des matières qui enveloppe et qui pénètre mème quelquefois dans le filon. 59. L'art d'essayer les mines, ou de recannoïtre, par de 2/ DES CORPS BRUTS SIMPLES. petits essais , la nature et la quantité de métal que renferme un minerai, se nomme docimasie : la métallurgie est l’art de traiter les mines en grand, pour en extraire les métaux. Go. Les métallurgistes emploient des procédés très-différens, suivani la nature des mines. Cependant en général ils for- ment des lots ou font le triage des minerais, suivant la quanüté du métal que les morceaux du filon paroissent contenir : puis ils les font chauffer, afin de vaporiser les substances qui en sont susceptibles , et de les réduire plus facilement en fragmens qu'on soumet ensuite à l’action d’un feu violent , après les avoir unis à des alcalis et à des subsiances très-combustibles, comme du charbon, du nitre, du sel de cuisine, &c. lesquels réduisent le métal qu’on est ensuite obligé de purifier. La docimasie emploie tous les procédés chimiques qui servent aux analyses. G1. | On a remarqué que certains métaux, lorsqu'ils étoient exposés à l’action de l’air , s’unissoient à l’oxigène et le retenoient si fortement, que pour les en priver totalement, 1l falloit Les débrüler ou les faire chauffer avec des matières grasses très-combuslibles : que d’auires, au contraire, quoique s’oxidant facilement, pouvoient aisément être réduits ou ramenés à l’état métallique ; enfin, qu’il y en avoit plusieurs qu’on cbservoit irès-rarement oxidés. On en a fait trois sections. 62. Dans la troisième section sont compris les métaux faci- lement oxidables et difficiles à réduire. On les distingue sn.” DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 25 en malléables , lesquels forment, après cette réduction , une masse ductile, laquelle peut être alongée , soit sous le marteau, soit sous le cylindre , comme le plomb (71), le nickel (73), le cuivre (74), le fer (76), l’étain (79), _ Le zinc (80) ; et en non ductiles, ou qui se brisent sous l'instrument qui pourroit les alonger ; tels sont, entr'au- tres, le bismuth (81), le cobalt (82) , l’arsénic (83), le manganèse (94), l'antimoine (85), et plusieurs autres Î moins connus. 63. On a placé dans une seconde section , le mercure (69), qui est le seul dont l’oxide se réduise en métal par le sim- ple etfet de la chaleur. Enfin la première section ren- ferme les métaux les plus précieux, ceux qui ne sont jamais oxidés, à moins que la chaleur ne soit exirême ; tels sont le platine, l'or (65) et l’argent(67),qu'on irouve le plus souvent natifs. S 64. Le platine est le métal le plus pesant et le moins fu- sible : sa couleur est blanche. On ne peut le dissoudre que dans l’acide nitro-murialique , qui est l’eau régale des orfèvres. On le trouve au Pérou, en petits grains, dans un sable mêlé de paillettes d’or. Pour travailler le platine, on le fond avec l’arsénic. On en a fait quelques vases pour les chimistes, comme des creusets, des capsules; on en fabrique des bijoux, des miroirs d'optique, et des instru- mens de mathématiques et d’horlogerie très-parfaits, parce qu'ils ne se rouillent pas, et qu’ils s’alongent très-peu par l’effet de la chaleur. 65. L'or vient immédiatement après le platine pour la MCE CLASS Cor ' AR (le ENVIE CARAITT eut EAN TURN \ x LG eue! ARTE, AR F À RAT F 2h RE | 26 DES CORPS BRUTS. MÉTAUX: pesanteur ; mais il est jaune, plus facile à fondre que le cuivre; moins dur que l'argent, beaucoup plus que l’élain. C’est le plus ductile de tous les métaux. Il n’est point dissous par l'acide nitrique pur ou l’eau-forte. On le trouve principalementidans l'Amérique méridionale, au Mexique et au Pérou; mais on en exploite aussi des mines en Europe, comme en Hongrie, en Transylvanie. On en rencontre des paillettes dans le sable de plusieurs rivières, même en France. Il s’amalsame avec le mercure, qui l'abandonne lorsqu'on le fait chaufler ; c'est un moyen de l'obtenir pur, ou de le séparer de toutes les substances avec lesquelles il peut être mêlé. On le trouve rarement cristallisé : 1l a quelquefois la forme de lames, de branches, de filamens. On l’a rencontré aussi allié naturellement à l'argent et au fer. | 66. L'or est devenu le signe représentalif des richesses, sous [a forme de monnaie. On en fait des bijoux. Il sert a recouvrir la surface des autres métaux, pour les pré- server de l’action de l’oxigène. T'antôt on l’emploie en feuilles, qu'on applique sur leur surface ; tantôt on se sert d’une amalgame avec le mercure qu’on étend sur la p'èce qu’on veut dorer : on la présente ensuite à l’action d’un feu assez fort pour vaporiser le mercure. C’est ce qu'on nomme dorure en or moulu sur le cuivre, et ver- meil sur l'argent. Un décigramme d’or peut être tiré en un fil de cent mètres de longueur, et cinq grammes peuvent recouvrir entièrement un fil d'argent de près de deux cents myriamètres de long ; aplati en feuiiles, un décigramme peut couvrir un espace carré de plus de trente-huit mètres, ou occuper un espace 65,690 fois plus grand que celui qu'il occupoit d’abord. On relire aussi PACE CAE à | NACRE ’ 4 + DES CORPS BRUTS. MÉ DAUX. 27 de l’or, par des procédés chimiques , un oxide qui four- nit en le vitrifiant avec d’autres substances, de belles nuances de lilas, de rose, de rouge et de violet. Or. L'argent est un métal d’ane belle couleur blanche, moins pesant que le plomb ; il est plus dur que l'or, et presqu’aussi ductile ; il est dissous entièrement par l'acide milrique, même à froid. 11 se volatilise par l’action d’une trés-forte chaleur , après être devenu fort brillant. On le trouve nalif, uni au soufre et à d’autres métaux, et même combiné avec un acide. Pour l’obtenir pur, on fait chauffer foriement la mine, afin de volatiliser certaines substances combustibles, avec lesquelles 1l est combiné ; on mêle ensuile le métal avec du plomb ; on fait chauffer la masse; le plomb se change en une sorte de verre ap- pelé Zütharge , et l'argent reste pur. On appelle cette opé- ration, coupellation, et par suite on a nommé l'argeni pur, argent de coupelle. 68. On emploie à-peu-près l'argent comme l'or pour faire des ustensiles, des bijoux, des timbres qui rendent uu son particulier. On l’unit presque toujours au cuivre, qui lui donne la roideur et la consistance nécessaire pour être utile daus les arts. C’est un fil d'argent doré qui revêt la soie dans les galons d’or. Un décigramme peut être iiré en un fil de éent cinquante mètres de longueur. L'argent dissous dans l’eau forte, rend cet acide beaucoup plus caustique, et quand on bi évaporer cette dissolution, on obtient un sel très-corrosif que les chirargiens ie pour détruire les chairs baveuses, sons Je nom de pierre infernale ou de nitrate d’argent fondu. 28 DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 69. Le mercure, qu’on a aussi nommé vif-argent, est une substance métallique qui, à la température dans laquelle nous vivons, est toujours sous la forme liquitie. Sa cou- leur est blanche, très-brillante ; il se change en vapeurs à la chaleur d’une bougie, et ne prend la forme solide que par l'effet d’un froid excessif. Sa fluidité est si grande , qu'on peut le faire passer en globules au travers des issus, même les plus serrés, comme la peau de cha- mois. C’est un moyen de le purifier ou d’en séparer les corps qu'il ne dissout pas. On le trouve sous divers élais, pur ou nalif, amalgamé avec l’argent, oxidé et combiné avec le soufre, formant alors le cinabre et le vermillon. Les mines de mercure sont très-faciles à réduire, parce que ce métal se volallise par une sorte de distillation , et qu'il abandonne facilement à d’autres substances com- bustibles le soufre qui le minéralise le plus ordinairement. 70. On se sert beancoup de ce métal dans les arts en l’'amalgamant avec l'or, l'argent, l’étain, pour dorer, ar- genter, élamer les métaux et le verre; en l’unissant à certains acides pour teindre des éloffes, feutrer le poil des chapeaux. On l’enferme dans des tubes de verre pour en faire des baromètres et des thermomeèires, c’est-à-dire pour apprécier et reconnoîlre, par les changemens que ce métal éprouve comme fluide liquide , 1d pesanteur et la chaleur de l’air , etc. Il est fréquemment employé en médecine et en peinture, et principalement sous les divers états d’oxides et de sels. Le sublimé corrosif est du muriale de mercure sur-oxygéné. DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 29 à ÉA Le plomb est un métal d’un gris bleuâtre et livide, si mou que l’ongle peut le rayer, peu sonore, très-flexible, se fondant à une chaleur modérée, colorant en gris les corps blancs sur lesquels on le frotte. On ne le trouve que fort rarement dans la nature sous la forme métallique. Le plus souvent il est combiné avec le soufre, c’est ce qu’on nomme galène, on le rencontre aussi uni à l’arsé- nic , et à plusieurs acides. Il est facile de le réduire , en le brülant avec des malières qui contiennent du charbon. 72. On emploie beaucoup le plomb dans les arts dont les produits ne doivent pas servir pour la préparation des alimens. Ses alliages avec d’autres métaux sont propres à divers usages ; uni au zinc, il sert à faire des balles de fusil et à giboyer; allié à l’étain , il donne la soudure ; huit parties de bismuth, trois d’étain et cinq de plomb, forment un alliage triple, très-précieux dans les arts et connu sous le nom de Darcet qui l’a inventé , il se fond à la chaleur de l’eau bouillante et sert à tirer des em- preintes sur le plâtre et sur le bois par le clichage. On étend le plomb en lames, afin d’en couvrir les édifices. On en fabrique des tuyaux, des réservoirs. On fait en peinture un grand usage de ses oxides, tels que la céruse, le massicot, le minium, la litharge, eic. On lunit au verre qu'il rend plus fusible, plus dur et plus transpa- rent. La matière qu’on nomme improprement mine de plomb, et dont on se sert en crayons, ne contient pas du tout de plomb ; c’est du fer carburé ou uni à une petite quantité de charbon. s\ … | D 50 DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 79. Le nickel est un métal encore très-peu connu. Il est d’une couleur blanche grisâtre, et paroît avoir quelques rapports avec le fer. Comme ce métal, il est très-attirable par le barreau aimanté On a trouvé le nickel sous l'état d’oxide ; mais il est ordinairement combiné dans la nature avec du fer et de l’arsénic. Ii est difliciie de l’obte- nir pur. 74. On appelle cuivre un métal rougeâtre, presqu'aussi ductile que l'argent , extrêmement sonore, plus brillant que l’élain, ayant une odeur particulière fort désagréa- ble ; il produit, en se brülant, une flamme de couleur verte. On trouve le cuivre natif combiné avec le soufre , et c’est la mine la plus ordinaire qu’on nomme pyrite de cuivre;allié à l’arsénic, on l’appelle alors cuivre gris. On le rencontre aussi oxidé el uni avec plusieurs acides. Ce mé- tal exige beaucoup d'opérations pour être amené à son état de pureté. On commence par allumer les morceaux de la mine, quand ils contiennent du soufre ; puis on les grille deux ou trois autres fois pour les diviser; après quoi, en trêlant le minerai plusieurs fois consécutives avec du charbon, on obtient un oxide noir et terreux de cui- vre, qu'on allie avec trois parties de plomb : on en fait une pâte qu’on dispose en pains pour les placer de champ dans des fourneaux, sur des plaques de fonte, qu'on fait rougir lentement. Le plomb se vitrifie et enlève les autres métaux ; il reste une sorte de mie on d’éponge métallique que l’on fond , qu’on rafine et qui se débiie en petites pla- ques”arrondies, auxquelles on donne le nom de rosettes. mb. Le cuivre esisouventemployé dansles arts pour faire des DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 34 \ ustensiles, des chaudières, des alambics, des instrumens à vent. des timbres. Lorsqu'il est pur, on le nomme cuivre rouge ou de rosette ; uni avec le zme, on l'appelle cuivre jaune , laiton, similor,tombac. On fait avec ces alliages les épingles, l’oripeau ou clinquant, le fil de laiton, les ga- lons faux, les rouages des machines , d’horlogerie, etc. ; allié à l’étain , 1 forme l’airain ou le bronze, dont on fait des canons, des statues, des cloches. Son oxide, verdet gris, sert beaucoup en peinture et dans l’art du teintu- rier, ainsi que ses combinaisons avec plusieurs acides ou les sels de cuivre, comme le vitriol bleu ou le sulfate de cuivre. 70. Le fer pur est d’un gris bleuâtre, assez brillant; très-dur, infusible, moins pesant que presque tous les autres mé- taux, et soluble dans tous les acides. Il jouit de la pro- priélé magnétique, que lui seul a d’abord fait connoître. ‘On le trouve le plus souvent oxidé, combiné avec le sou- fre, le carbone et l’arsénic, et formant des sels avec beaucoup d’acides. y Aucun métal ne présente, dans sa réduction, autant de difficultés à l’homme, que celui-ci. Lorsqu’on le dé- soxide, 1l s’unit aussi-tôt avec le carbone, forme une masse fusible qu’on nomme fer de fonte, fer de sueuse , fer coulé. Il est alors très-cassant ; il faut l’affiner, ou lui enlever ce carbone et le peu d’oxigène qu'il contient, à VPaide d’un grand feu et par l’action d’un marteau, lequel en resserrant davantage ses parties, lui communique cette ductilité, qui fait le mérite du fer forgé, battu ou affiné. Dans cet élat, 1l s’'amollit bien au feu ; mais 1l ne se fond plus, à moins qu’on ne lui fournisse du carbone ; avec LAURENT ARMES ART AIMA EE F TR 14 1 ni KY L AR OA TOUR 32 DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. cette addition il forme l'acier, quand il y a beaucoup de fer ,-et de la plombagine ou du crayon noir, quand il y a irès-peu de fer et beaucoup de charbon. 76. On ne peut remplacer le fer par aucun des métaux. On l’emploie sous les trois états de fonte, de fer baitu et d’acier , pour donner la forme à tous les autres. Ses usages soni si nombreux, qu'il n’est aucun artisan qui n’en ait le besoin le plus absolu. Ses oxides, tels que le vitreux ow les paillettes de fer et l’aimant, sont aussi d’une grande né- cessité dans plusieursarts, ainsi que les sels qu'il forme, tels que le sulfate, la couperose ou le vitriol vert, qui est ,sous ces irois noms, la base de l’encre à écrire et de toutes les teintures noires , à l’aide de l’infusion de noix de galle ou de tout autre principe astringent ; le prussiate de fer ou bleu de Prusse, dont on se sert en peinture, etc. 79; L’étain est un métal blanc, un peu moins brillant que l'argent, plus dur que le plomb, très-fusible, et qui fait entendre, lorsqu'on le plie, un craquement qu’on nomme cri. On le trouve sous l’état d’oxide, et combiné avec le soufre. On le ramène facilement à son premier type. Il préserve les autres métaux de la rouille ou de l’oxidauion ; c’est pour cela qu’on en recouvre le fer et le cuivre ; amalgamé avec le mercure, il se colle intime- ment au verre et sert pour faire des miroirs; c’est ce qu’on nomme mettre les glaces au tain. Les acides qui üennent ce mélal combiné, sont très-employés en tein- ture ; tel est en particulier le nitro-muriaie d’étain , qui sert à aviver les couleurs rouges sur les étoffes de matière animale et végétale. La substance qu’on nomme potée DES CORPS BRUTS. MÉTAUX. 33 d’étain, qui sert à faire l'émail blanc de la faïence et à polir les pierres sur la meule des lapidaires, est un oxide d’étain fondu avec du verre qui devient très-dur par ce mélange. 80: Le zinc est d’un blanc bleuâtre. Son tissu semble être le produit de la réunion de lames, qui se divisent et de- viennent très-friables quand on fait chauffer leur masse, Il brûle avec une flamme blanche irès-brillante, et se réduit en vapeurs et en flocons blancs comme lanugi- neux, au moment où il se fond. On le trouve dans la na- ture sous l’état d’oxide, et on le nomme alors calamine ou pierre calaminaire ; combiné avec le soufre, ce qu’on nomme blende ; et enfin uni avec quelques acides. Il se volalilise aussi dans les cheminées des fourneaux où l'on lraite des gangues qui le contiennent, et il forme un oxide connu sous le nom de éuthie. On se sert princi- palement du zinc pour faire des alliages, comme le lai- ion. Son oxide forme le blanc de zinc, qu’on emploie en peinture. Les belles flammes desfeux d'artifice sont dues à la combustion rapide du zinc par le nitre. On emploie des plaques de zinc et de cuivre, entre lesquelles on place des disques humides pour produire les phénomènes du galvanisme ou les effets de l'électricité agissant d’une ma- nière continue. 81. Tous les métaux dontil nous reste à parler , ne peuvent être alongés ni sous le marteau, n1 sous le cylindre, de sorte qu’on ne les emploie guère sous leur état métallique ; mais plusieurs servent beaucoup dans les arts. Le bismuth, qu’on a nommé long-temps éfain gris, étain de glace, est d’un blanc jaunâire, et comme formé I. 3 } ra 1,2 LUN" c'A d 4 : ) / \ Ke "4e 34 DÉS CORPS BRUTS. MÉTAUX. de lames polies, si fragiles, qu’elles se réduisent en pous- sicre sous le choc du, marteau : 1l se fond presqu'aussi fa- cilement que le plomb. On le trouve souvent natif, oxi- dé, ou uni au soufre. On en fait des alliages qui donnent beaucoup de dureté aux mélaux combinés. Son oxide sert pour les émaux, ainsi que pour les couvertes de por- celaine et de faïence, et celui qui est précipité de l’acide nirique produit le blanc de fard. | 62. Le métal qu'on nomme cobalt est d’un blanc irisé. Sa cassure est grenue, serrée. Il ne porte ni saveur ni odeur. Il est extrêmement difhcile à fondre. On le trouve ordi- nairement uni à l’arsénic. On n’emploie guère que son oxide, nommé safre, qui donne une couleur bleue aussi belle que celle de l’outre-mer; fondu avec des matières vitreuses, 1l fait un émail bleu , qui, finement pulvérisé, porte le nom d’azur , et sert aux blanchisseuses pour don- ner une teinte particulière au blanc de certaines étoftes. Dissous dans l'acide nitro-muriatique, puis étendu dans de l’eau , le cobalt forme une encre de sympathie invisible tant qu’elle n’est pas chauffée; mais qui, en exposant le papier ou l’étoffe à une légère chaleur , fait paroître à vo- lonté, d’une belle couleur vert-céladon, les caractères qu'on a iracés avec elle. 63. Quand l’arsénic est sous la forme de métal, sa couleur est grise, brillante; mais elle se ternit rapidement à l’arr. Lorsqu'il est exposé an feu, il se volatilise, et alors 3 exhale une vapeur dont l’odeur est analogue à celle de l’ail. On le trouve natif, oxidé et allié au soufre et à d’autres mélanx. Le sulfure d’arsénic jaune se nomme orprment, el le rouge réalgar ou orpin rouge ; on les emploie comme ES COPPS BRUTS MÉTAUX. 35 couleurs. La mort aux mouches, ou cette poudre grise qu'on vend pour faire périr ks mouches, est de l’arsénic natif pulvérisé. Le poison qu'on nomme arsénic , est un oxide blanc. Il sert en teinture et dans la fabrication de certains verres. 84. ï Il est très-difficile de voir le mangañèse sbus sa forme métallique ; car il se brûle lorsqu'il est en contact avec l'air. Quand on l’a réduit , on le tient sous l’huile, On le trouve principalement sous forme d’oxides, dont les cou- leurs varient , mais qui donnent une teinte violelte ou purpurine au verre, ainsi qu'aux émaux et aux couvertes “des poteries. On s’en sert sous le nom de suyon des ver- riers. On en relire aussi l’oxigène par le seul effet de la chaleur ; et c’est avec son oxide qu’on rend l’acide mu- riatique plus oxigéné (112). 85. On a regardé long-temps comme un métal pur la combinaison naturelle de l’antimoine avec le soufre ; on le trouve aussi natif et oxidé. On le réduit irès-facilement. C’est alors un métal bleuâtre, lamelleux, dont la surface présente une sorte d’herborisation ; le choc du marteau le réduit en poussière : 1l s’évapore à un grand feu. On emploie l’antimoine allié avec d’autres métaux pour les caraclères d'imprimerie, et dans la fabrication des pote- ries d’étain. L’émétique , l’un des principaux remèdes de la médecine, est une combinaison d’antimoine avec un sel qu’on nomme tartrile de potasse. Uni avec le soufre, il forme encore un médicament fort actif, qu’on appelie kermeès. 66. : Nous ne faisons qu’indiquer ici le nom des métaux 56 DES CORPS BRUTS. TERRES. nouvellement découverts, et qui ne sont pas encore assez connus; tels sont l’urane, le molybdène, le titane, le schéelin ou tungstène , le chrome, dont les oxides donnent de belles couleurs pour les émaux ; le tellure , le tantale, le cerium, le colombium, l’iridium, le rhodium, l’os- mium, le palladium, etc. 87. On ne peut pas assurer que les autres substances suñ- ples qu’on appelle non combustibles (42), ne soient pas brüûlées. Ce qu’il y a de certain , c’est qu’on n’a pu jus- qu'ici en reconnoître les élémens, ni les unir avec l’oxi- gène. On les désigne , avons-nous dit, sous les noms de’ terres et d’alcalis (40); mais ces substances ont entr’elles les plus grands rapports. Les terres forment la base de toutes les pierres. La plupart sont peu dissolubles et sans saveur. Elles sont sèches au toucher, inaltérables au feu , quand elles sont pures et non décomposables par les réac= fs. Les terres sont au nombre de quatre principales, la silice , l'alumine, la magnésie, la chaux ; et de trois moins connues , que l’on nomme zircone , glucine et yttria. On a placé parmi les alcalis [a baryte , la potasse , la soude et la strontiane. 80. La matière minérale qu’on nomme silice est une subs- lance sèche, aride, insipide, très-dure, usant les mé- taux, et indissoluble dans l’eau. Elle est la base de pres- que toutes les pierres qui font feu avec le briquet. On la trouve presque pure dans le sable, le cristal, le quartz, les cailloux ; unie aux alcalis, elle se fond en verre. Elle n’est soluble que dans un seul acide qu’on nomme //uo- rique (102). DES CORPS BRUTS. TERRES. 37 89. C'est dans les argiles et l’alun que se rencontre l’a/w- mine ; mais elle y est combinée avec d’autres terres on avec un acide. Quand elle est purifiée, c’est une poudre blanche, onctueuse, happant à la langue, faisant pâte avec l’eau, portant une odeur particulière, donnant l’ap- parence feuilletée aux minéraux avec lesquels on la _ trouve combinée. L’alumine fait la base des poteries, des morliers, des laques des peintres ; elle se serre et se dur- cit par l’action du feu où elle semble se cuire ; elle est dis- _ soute par beaucoup d'acides. 0. Plusieurs acides sont combinés naturellement avec la magnésie , et c’est des sels qu’elle forme par celte union qu’on l’a obtenue pure sous l’apparence d’une poudre très-légère , très-blanche , semblable à de l’amidon , et d’une saveur fade. Elle verdit quelques couleurs bleues végétales liquides, et forme avec les acides des sels amers : on ne l’emploie qu’en médecine. | 91. Quoique la terre qu’on nomme la chaux soit tres-abon- dante dans la nature, on ne l’y trouve jamais pure, parce qu’elle se combine très-facilement avec l’acide carbonique qui est contenu dans l’air, et c’est sous la forme d’un sel pierreux, que nous la retrouvons dans les pierres à bà- ür, dans le marbre. Pour l'avoir pure , il ne s’agit que de faire chauffer fortement les mêmes pierres ou de vapo- riser l’acide. Elle se présente alors sous la forme d’une masse grisâtre, d’une saveur âcre, désagréable ; elle ver dit les liqueurs colorées en bleu par les végétaux ; elle 58 DÉS CORPS BRUTS. TÉRREÉS. s'échauffe, se fendiile, se pulvérise et blanchit dans l’air humide. Pure, elle est dissoluble dans l’eau en petite quantité. On l’emploie principalement dans la composi- on des mortiers et des cimens. 92. Le nom dé la terre qu’on a nommée sireone est tiré de celui d’une pierre précieuse dans laquelie les chimistes l’ont reconnue. Lorsqu'elle est pure, c’est une poudré blanche, très-fine, sans odeur ni saveur, formant avee l’eau une sorte de gelée tremblante et plusieurs sels par- hüculiers avec les divers acides. Elle entire naturellement dans la composition de l’hyacinthe et du jargon de Ceylan. 99. La glucine et l'yétria sont aussi peu connues. Le nom de la première provient de la saveur sucrée que cette terre donne aux sels qu’elle forme avec les acides. On la irouve dans l’émeraude, le béril. La seconde a reçu sa dénomination d’Yéterby en Suède, lieu où se trouve le minéral qui la contient et qu'on a aussi nommé gado- linite. 94 Parmi les terres que nous venons d'indiquer, plusieurs avoient une saveur âcre et verdissoient les couleurs bleues végétales, mais ces propriétés étoient foibles. Elles sont beaucoup plus fortes dans les substances suivantes : voilà ce qui les a fait appeler alcalis (40) par quelques auteurs, quoique plusieurs aient l'apparence de terres et qu’elles forment même des pierres très-solides par leur union avec les acides; telles sont la baryte et la strontiane : au- cun alcali n’est pur dans la nature. 108 de. pa DES CORPS BRUTS. ALCALIS. 39 95. ni: | Le nom de baryte signifie lourd; cet alcali est en effet très-pesant. On ne le trouve jamais pur dans la nature. Il est même difficile de l'obtenir et de le conserver sous cet état. La baryte se dissout à froid dans vingt fois son poids . d’eau distillée, et dans deux parties à chaud. Elle forme une sorte de verre lorsqu'elle est fondue avec la zircone, la silice ou l’alumine. La baryie simple ressemble un peu à la chaux, mais elle attire l'humidité de l’air ; elle est beaucoup plus caustique ; elle dissout les malières ani- males. On la trouve unie avec les acides sulfurique et car- bouique, sous la forme d’un sel insoluble. Elle n’est pas encore employée dans les arts, parce qu'il est trop dispen- dieux de l’obienir pure. C’est un poison lorsqu'elle est prise à l’intérieur. 06. La strontiane a les plus grands rapports avec la baryie ; mais unie avec les acides, elle produit d’autres sels. Pour l’obtenir pure el la séparer des acides sulfurique et carbo- nique quken font un sel insoluble, on dissout ces pierres dans 4e niltrique. Elle colore en rouge la flamme de alcool , et les sels qu'elle forme ne sont pas vénéneux. Si de La potasse et la soude sont deux alcalis très-caustiques ou trés-dissolvans des matières animales. On trouve la première sous forme de sel dans les matières végétales ; on l’obtient par l’incinéralion , et on la purifie à l’aide de la chaux et de l'alcool. Lorsque la chaleur est extrême, elle se volatilise. Exposée à l'air, elle attire l’humidité et l'acide carbonique ; elle s’échaufle et augmente de poids. 40 DES CORPS BRUTS.:4LCALIS. La seconde se rencontre principalement dans les hu- meurs des animaux ei dans l’eau de mer, où elle est unie à un acide particulier. Elle shumecte d’abord lorsqu'elle est exposée à l'air; mais combinée avec l’acide carbo- nique , elle s’eflleurit ou se boursoufle en se desséchant. On se sert beaucoup de ces deux alcalis pour le blanchis- sage el dans les arts du savonnier, du verrier, elc. OS. On est convenu de nommer sels , ou substances acidr- féres, toutes les matières minérales dans lesquelles on reconnoil la présence d’une ou plusieurs terres, ou alca- Hs réunis à un acide, La plupart cristallisent (1) d’une manière régulière ; et on en a fait autant de genres qu'il y a de terres ou d’alcalis. On les a distingués en deux or- dres, les sels terreux et les sels alcalins , suivant la base à laquelle est uni l’acide ; mais les caracières ne sont pas irés-saillans et sont indiqués seulement par l'analyse chi- mique. Îl est aussi des sels à base métallique. Nous n’in- diqueronsici que les principales espèces formées par la chaux, la baryte, la magnésie, la potasse, la soude et l’alumine. à. 99. La chaux carbonatée ou la pierre calcaire est l’espece la plus remarquable du premier genre , et celle qu’on trouve (1) Les minéralogistes étudient la forme de ces cristaux et indi- quent leur figure , comme l’un des priacipaux caractères. Pour bien concevoir les différences qu’offrent ces caracières, il est nécessaire d’avoir une idée exacte des loix de la cristallisation. Maïs comme ce sujet assez difficile tient absolument à la physique et demande quel- ques développemens, nous avons cru devoir le traiter en abrégé dans un petit appendice qu'on trouvera à Ja fin de ce volame. { UN | DES CORPS BRUTS. SELS. 41 en plus grande quantité sur la terre ; on la reconnoit à la facilité que l’on a d’en séparer l’acide carbonique par l’action de tout acide ou de la chaleur, et d’en faire ainsi de la chaux pure. On la trouve dans la nature tantôt cris- * tallisée, plus ou moins transparente et régulière, comme le spath d'Islande, qui a la forme d’un rhomboïde à som- met obius (Joyez PI. 111, fig. 1): tantôt informe ou en masses ; tels sont les marbres, qu’on distingue en saccha- roides ou salins , qui sont homogènes dans leur structure * et employés de préférence par les sculpteurs; en brèches qui semblent formés de morceaux anguleux , réuni$ par une sorte de pâle ou de gangue ; en veinés ; en coquilliers ou Zumachelles, etc. : tels sont encore la pierre à bâtir, . les stalactites, la craie, le blanc d’Espagne, le tuf, etc. Ce sel pierreux se trouve principalement à la surface de la terre; il paroît être, dans beaucoup de circonstances, le produit de la décomposition d’un grand nombre d'animaux. On le trouve tout formé dans les coquilles des mollusques et dans le test des crustacés. 100. On emploie cette matière comme pierre à bâtir; on en retire de la chaux en faisant rougir jusqu’au blanc les pierres qui la contiennent, et qui sont encore humides. On en fait des vases, des statues, des crayons, des pein- tures communes. 101. La chaux phosphatée vient ensuite : on la trouve pres- que pure dans les os des animaux qu’on a fait brûler ; mais elle se rencontre aussi, soit en cristaux qu’on a nom- més long-lemps apatites , chrysolites, qui cristallisent en prismes hexaëdres réguliers (Voyez PL 117, fig. 2), soit en masse lerreuse, comme dans l’Estramadure en Es- 42 DES CORPS BRUTS. SELS, pagne. On reconnoit la chaux phosphatée en ce qu’elle ne fait pas effervescence avec les acides, et que ses frag- mens deviennent lumineux ou phosphorescens lors- qu'ils sont fortement chauffés, C’est principalement des os et de l’urine des animaux qu’on relire l’acide phos- phorique, et par suile le phosphore, à l’aide d'autres acides, de la chaleur et du charbon (51, 52). 102, On a découvert dans une pierre nommée long-temps spath fluor , la chaux unie à un acide qu’on peut en dé- gager sous la forme d’ün gaz acide nommé fluorique, en employant l’acide du soufre. Ce gaz jouit de la singulière propriété de ronger le verre en dissolvant la silice, comme l’eau-forie dissout le cuivre; de sorte qu’on s’en est servi pour graver sur verre, et imprimer ensuile sur le papier. Cette chaux fluatée cristallise régulièrement en un solide qui a huit faces régulières ou denx pyramides quadran- gulaires adossées base à base (7. PI. xr1, fig. 3); elle forme de ires-belles masses colorées en bleu, en violet, en vert, qu’on travaille fort bien en Angleterre pour en faire des bijoux, des vases. 108. On nomme chaux sulfatée le sel terreux qui est pro- duit par la combinaison d’un peu d’acide sulfurique avec beaucoup de chaux. Le gypse, la sélénite, ou la pierre à plâtre est de cette nature. On la trouve pure et cristallisée ; elle est alors en prismes à quatre pans dont la base est un quarré alongé et obliquangle { Voyez PI. x1x, fig. 4): mais ordinairement elle est combinée avec la chaux carbona- iée et en masse terreuse. Cetle malière, privée de son eau de cristallisation par l’action du feu, réduite en poussière ét mouillée ensuite, redevient solide ainsi que l’eau qu’on DES CORPS BRUTS. SELS. 43 y a mêlée. C’est ainsi que l’on coule les stalues et que lon s’en sert comme d’un morlier. Quand on mêle à l’eau des matidres gommeuses ou gélatineuses colorées, on oblient des plätres de diverses teintes et plus solides, qu’on ap- pelle stucks, sur-tout quand on y a introduit quelques morceaux de marbre, qu’on polit ensuite sur place. 104, On a observé encore de la chaux nitratée et de lachaux muriatée, maïs elles forment des sels très-déliquescens -ouù qui attirent très-facilement l'humidité de l'air, et qui par conséquent ne se rencontrent qu’en dissolution dans certaines eaux, On a aussi décrit depuis peu de la chaux arséniatée, qu'on a découverie en Allemagne et dans les Vosges. 105. La baryte n’a encore élé trouvée dans la nature que combinée avec les acides du soufre et du carbone. Celle qu'on nomme sulfatée est beaucoup plus commune. C’est une sorte de pierre extrêmement pesante ; lorsqu'elle est crisiallisée, on la nomme spaëth pesant, spath de Bo- logne. Ses cristaux sont des prismes à quatre faces sur des bases en rhombes ( Foyez PL. ri, fig. 5). On ne les em- ploie pas dans les arts. Peut-êlre un jour trouvera’t-on un procédé moins dispendieux pour retirer de la baryÿte sulfatée l’alcali très-caustique qu’elle contient, et qui pourroit être substitué à la potasse et à la soude" qui sont cheres, 106. La strontiane est à-peu-près dans le même cas que [a baryie ; on en trouve de sulfatée el de carbonatée dans la nature. Ce sont deux sels pierreux, sur lesquels on wma 404 \ G « ‘Ke N ER À ù LINE " . LAON # a ‘ PA l Vans ° j ON PNA # ST V l xE DES CORPS BRUTS, SELS. encore fait que quelques épreuves de chimie afin d’en À L connoîire la nature (96). 107: Le principal sel du genre de la magnésie est celui qu’on nomme su/faté, qu'on trouve dissous dans plusieurs fon- taines d'eaux minérales ; aussi l’a-t-on long-temps appelé sel d'Epsom, de Sedlitz. Quand il est cristallisé, 1l repré- sente des prismes à quatre pans portés sur des bases quar- rées ( Voyez PI. xxx, fig. 6). Il est d’une saveur très amère. I! se fond sur le feu en laissant évaporer l’eau de cristal- lisation , et il se réduit à l’état de sulfure. On s’en sert en médecine comme d’un purgatif : on en retire aussi la magnésie en umissant sa dissolution à celle d’un alcali. 108. Ce qu'on nomme ordinairement sel de nitre ou sal- pêtre (sel des pierres ) est de la potasse nitratée , c’est-à- dire la combinaison d’un alcali particulier avec l'azote oxigéné ou avec l'acide nitrique (47). On reconnoît ce sel à la propriété qu'il a de faire brûler avec un très-grand éclat et beaucoup de chaleur les corps combustibles échauffés fortement sur lesquels on le place, parce qu'il contient beaucoup d’oxigène. Quand il est pur, il cristal- lise en octaëèdres à base rectangle ( PI. 111, fig. 8 ). IL existe naturellement dans les humeurs de quelques plan- ies, comgme dans la pariétaire, la bourrache ; mais on l’oblient ordinairement par l’art en enlevant l’acide à un autre sel à base de chaux. On le retire , par le lavage, des terreset des pierres sur lesquelles 1l se dépose sponta- nément, après s'être formé, à ce qu'il paroît, dans l’at- _mosphère. On en produit aussi artificiellement en faisant pourrir sous des hangards des matières végétales et ani- & 2 DES CORPS BRUTS. SELS. 45 males, mélangées avec des platras. On lessiveensuite ceux-ci pour en tirer le nitre, qu’on est souvent obligé de faire changer de base ; car il est uni à la chaux, à la magnésie, à la soude, dont il faut le débarrasser. Lorsqu'il est ainsi purifié , on s’en sert dans la fabrication des poudres à ca- non, de l’acide nitrique ou des eaux-fortes ; et un peu en médecine, comme propre à agir sur les reins et la vessie. 109. Pour faire la poudre à canon, on pulvérise, avec le plus grand soin , du charbon , du nitrate de potasse et du soufre , qu'on mélange ensuite avec de l’eau , afin d’en former une pâte bien pétrie, dans la proportion de quinze parties du premier ingrédient , soixante-seize du second et neuf du troisième. On fait même une poudre dont les effets sont plus dangereux, et qu'on nomme à cause de cela fulminante , en unissant trois parties de nitre en poudre, deux de soude ou de potasse et une de soufre , qu'on mélange bien et qu’on présente ensuite au feu. Mais cette poudre ne fait explosion que lorsqu’elle commence à entrer en fusion. On retire assez facilement l'acide nitrique du nitre, en distillant ce sel avec de l'acide sulfurique ou avec de l'argile. Chacune de ces substances s’unil à la potasse, et l’acide libre se vola- tilise. 110,7 La soude se présente dans la nature unie à deux acides particuliers, appelés muriatique et boracique; elle forme ainsi des sels qui sont de la plus grande utilité dans les arts : on la trouve aussi combinée avec l’acide du carbone et avec celui du soufre. On la nomme alors soude mu- riatée, boratée, carbonatée et sulfalée, PAU TEEN à" ARS ‘ ; à La | KI CP N CMP AN r . L* + ‘ TS DES CORPS BRUTS. S£LS. TLT. L’eau de la meret celle de plusieurs lacs,qu’on nomme salés , tiennent en dissolulion un sel, qu’on trouve aussi dans laterre sous forme solide. C’est de la soude muriatée, sel marin ou sel de cuisine , qui cristallise en cubes (PL rx, fig. 7 ). Presque tout le sel dont on se sert enr France provient de l’eau de la mer qu’on a fait évaporer , soit naturellement dans des fosses préparées exprès ou par la chaleur artificielle. Le plus blanc est le plus pur. Le sel gris doit sa couleur à la terre qu'il contient. On s’en sert pour assaisonner el conserver les viandes, pour détermi- ner la fonte de la parte siliceuse des poteries communes à cause de _ la soude qu'il contient, et pour en retirer l'acide muriatique , qu’on a nommé long-temps esprit de sel, et que nous allons faire connoitre ici. 112, Lorsqu'on verse de l'acide sulfurique sur de la soude muriatée , il s’en dégage une vapeur acide, nommée muriatique, qui a des caracières particuliers, et qu’on croit être le résultat de la combustion d’un radical encore inconnu avec l’oxigène. Cette vapeur éteint les bougies, après avoir coloré leur flamme en vert. Elle enlève l’oxigène à plusieurs oxides métalliques , et jouit alors de propriélés parliculières, sous le nom d'acide muriatique oxigéné, dont on se sert beaucoup dans les arts pour blanchir les étoffes de substances végétales et détruire les odeurs des lieux infects. ; 114; On a long-temps appelé borax on chrysocolle le sel provenant de l'union de la soude avec un acide particu- lier nommé Doracique, qui a la singulière propriété de se € LE ÿ % mn: i | à [] dv ! ‘ # “ "ep 146 MC # k PAT > CRAN ; ! * \ dd p F » f ” , pe \ | ‘0 4 DES CORPS BRUTS. SELS. à7 = fondre par la chaleur en un verre qui nese volatilise pas, et que les orfévrés emploient lorsqu'ils veulent souder l'or et l'argent. La soude boratée a une saveur analogue à celle du savon : elle verdit le sirop de violettes. Elle cristal- lise en prismes à quatre pans obliques sur des bases rec- tangles ou en octaèdres réguliers ( PL. xx, fig. 9 et 3). Celle qu’on emploie ordinairement dans les arts pour souder les métaux précieux, est apportée des Indes en Europe : on la nomme tirkal en Perse ; on la purifie en France et en Hollande. 114. On n’a encore rencontré la soude carbonatée sous forme solide que dans l'Egypte, d’où on en lire une lrèsgrande quantité sous le nom de natron. Mais elle se retrouve dans un grand nombre de plantes marines, et dans le genre des soudes, plantes dont on cultive exprès plu- sieurs espèces pour l'en extraire par l’incinération ; on l’a aussi observée en dissolution dans certaines eaux, et en efflorescence à la surface de la terre et dans quelques lieux humides. Quand elle est pure, elle est très-soluble dans l’eau ; ses cristaux sont des octaëedres à base rhomboïdale (PI. 1v, fig. 8 ); sa saveur est désa- gréable, elle verdit le sirop de violettes et devient blanche à l'air. Lorsqu'on verse dessus quelque acide, il s’en dégage une grande quantité de gaz acide carbonique. On s’en sert beaucoup dans les arls , principalement dans ceux du verrier, du savonnier, du blanchisseur. La soude sulfatée, qu’on a aussi nommée sel de Glauber, se trouve rarement solide dans la nature : on l’a observée le plus souvent en dissolution dans les eaux, ou en efflo- rescence sur les murailles. On l’emploie en médecine comme purgalive. 48 DES CORPS:BRUTS. SZ LS: 115. L’alun, ce sel si connu par ses usages multiphiés dans les arts, se trouve quelquefois naturellement , mais en pe- tite quantité. On a reconnu dans ce sel de l’alumine sul= Jatée et une petite quantité d’alcali , de sorte qu’on le re- garde comme un sel triple ou formé de trois substances. Il cristallise en prismes à quatre angles droits sur des bases à angles droits (PI. 1v, fig. 4.) Il est ordinairement transparent, comme vitreux ; sa saveur, quoique dou- celre d’abord , est ensuite astringente , ou resserre beau- coup les parties de la bouche. On fabrique ordinaire- ment ce sel. On s’en sert beaucoup , comme mordant, dans la teinture des éloffes; pour en obtenir l’alumine colorée qu'on nomme /aque et stil de grains en pein- ture; pour en imprégner le papier à écrire; pour cha- moiser les peaux ; pour décaper les métaux, donner le mat à l'argent ; et en chirurgie, lorsqu'on en a retiré par le feu l’eau de cristallisation , pour dessécher les chairs baveuses. 116. Les minéraux qu'on appelle pierres sont des mélanges de terres combinées entr’elles et avec d’autres substances sans aucun acide ; elles ne sont pas solubles dans l’eau. On n’a pu jusqu'ici reformer les pierres telles qu'on les trouve dans la nature, lorsqu'on est parvenu à en séparer les élémens ; car l’analyse chimique ne les a point fait encore connoître toutes. Cette classe de corps renferme ceux dont les hommes ont retiré le moins d’utilité. [ls sont en très-grand nombre : on.en a fait deux ordres; les péerres dures , ou qui rayent le verre à vitre; et les pierres ten- dres,qui sont souvent douces au toucher, et qui se laissent rayer par le verre blanc. Mi 4 DES CORPS BRUTS, PIERRES. 49 117. La plupart-des pierres dures contiennent de la silice : elles sont scintillantes ; c’est-à-dire qu’elles font feu lors- ‘qu’on les frappe avec le briquet. Nous ne parlerons 1c1 que de celles qui sont employées dans les arts ou pour les objets de luxe , comme les zircons , les quartz, les feld- spaths, V'émeril, les grenats, et la plupart des pierres | qu'on nomme gemmes. 118. Les zircons, auxquels appartiennent le jarson de Cey- lan , qu’on trouve quelquefois cristallisé en prisme tétraë- dre terminé par des pyramides semblables ( /”oyez PL. rv, fig. 2}, ainsi que les Ayacinthes, proprement dites, qui sont moins estimées , et qui paroissent n’en êlre que des variétés, sont un mélange de silice et de la terre nommée zircone , coloré par un peu de fer (92). 110. Le quartz est une pierre très-dure qui raye le fer et l'acier sur lesquels on la frotte, même en poussière : on la nomme ordinairement cristal de roche ou hyalin quand elle est transparente. Le quartz, lorsqu'il cristallise , prend la forme d’un prisme à six pans, terminé par deux pyramides à six faces souvent adossées base à base (Voyez PL 1v, fig. 1). On y a trouvé beaucoup de silice, un peu d’alumine et plusieurs oxides métalliques qui lui donnent diverses couleurs. Le sable pur est une sorte de quarizen grains plus ou moins grossiers. Lorsque ces grains sont - réunis , ils forment une pierre, qu’on nomme grès, et dont on distingue beaucoup de variétés, suivant leur consistance , leur couleur. Les agates, les calcédoines, les ï. À 56 DES CORPS BRUTS. PIERRES. sardoines , les jaspes, les jades , les pierres à fusil, les cailloux et les pierres meulières sont des mélanges de quartz diversement colorés , auxquels on a donné long- temps le nom de silex. Les #ripolis semblent aussi être des fragmens de quariz excessivement divisés. ne 120. Le plupart de ces pierres, quand elles sont transpa- rentes ou colorées, sont polies pour servir d’ornemens et d'objets de luxe. On faitavec lesgrès des meules trés-dures propres à aiguiser l’acier, à broyer les couleurs, à polir les agaies. On s’en sert aussi pour bâtir, et l’on pave les routes principalement avec celui qui contient de la chaux car- bonatée. On fait avec le sable et la chaux les cimens et les mortiers des édifices; quand le quariz est pur, on Punit aux alcalis pour en fondre le verre ; les meilleures meules des moulins à blé, sout des quartz poreux ; comme ea- riés , qu'on nomme pierres meulières. 121. La pierre qu'on nomme jeld-spaih fait la base des roches appelées granits; elle est comme lamelleuse, et on la trouve souvent crisiallisée en un paralléipipède obliquangle, dont deux côtés sont toujours ternes et les autres brillans { Voyez PI. 1v, fig. 6). Le feld-spath varie beaucoup pour la couleur. L’avanturine, l'œil de poisson, la pierre de Labrador sont des espèces de feld- spath. Il forme souvent à lui seul'des rochers entiers : on le trouve aussi dans les porphyres : réduit en poussière impalpable, il entre dans la composition de la porcelaine sous les noms clhunois de pétuntzé et de *kaolin. C'est ün œélange naturel de silice, d’alumine et de chaux. DES CORPS BRUTS. PIERRES. 51 122, On a regardé long-temps l’émeril comme un oxide de fer uni à du quarlz, parce qu’en effet 1l attire l'aiguille aimantée ; mais il paroît contenir beaucoup d’alumine. C’est une sorte de pierre très-dure, d'un gris foncé ou noi- râtre, qu'on broie el qu’on fait successivement déposer dans Peau, de manière à en obtenir de divers degrés de finesse , dont on se sert pour user, polir et donner le fil aux métaux , et en particulier à l’acier dont on fabrique des instrumens tranchans. 123. Les grenats sont des pierres très-dures qu'on trouve erdinairement crislallisées en des solides à douze faces chacune de figure rhomboïdale ( Voyez PL 1v, fig. 5 ), et dont la couleur la plus ordinaire est d’un rouge fort éclatant. Ces pierres, dont le volume est en général assez petit, se fondent assez facilement à un feu irès-vif, et pro- duisent un émail noir. On ne les emploie que comme des objets de luxe. 124. Il en est à-peu-près de même des béri/s , auxquels on rapporte l’émeraude et l’aigue-marine , des éopazes, des corindons, des péridots, et de toutes les autres pierres qu'on nomme gemmes , et dans lesquelies l'analyse chi- mique a montré beaucoup de silice. On rapporte encore à cet ordre de pierres siliceuses, la lazulite ou laps lazuli qui donne l’outremer dont on se sert en peinture , les rubis ou spinelles, et même les asbestes, parmi lesquelles on range l'amiante ou lin incombuslible, dont on a fait du papier et des toiles, dans lesquelles on dit que les anciens brüloient les corps pour en conserver les cendres, + : . e : = 2 + ee Ba DES CORPS BRUTS. PIERRES. 120. Le second ordre des pierres, celles qu’on nomme ten- dres, par opposilion aux pierres dont nous venons de par- ler , et parce qu’elles ne rayent point le verre à vitre, sont en général onctueuses, ou comme grasses sous le doigt. Elles paroissent contenir beaucoup d’alumine et de ma- gnésie, T'els sont en particulier le mica, le tale, la macle, et quelques autres pierres voisines , ainsi que l’argile, les marnes , les schistes, &c. 126. Le mica est une pierre qui peut être divisée en feuillets ou lames excessivement minces el élastiques, dont la sur- face imite souvent l’éclat des métaux. Tantôt il est en grandes feuilles minces , qu'on peut employer comme vitraux : on le nomme alors improprement éalc de Mos- covie. On s’en sert sur-tout pour-les fenêtres des vaisseaux eu Russie. Celui qui se trouve mêlé avec le sable est tantôt d’une couleur jaune; on le nomme alors poudre d’or, tantôt il est blanc, et on l’appelle poudre d’argent. On s’en sert pour absorber l’encre, qui ne se sèche pas assez promptement sur le papier. 127. Le talc est une pierre dont la couleur varie , mais qui s'offre sous l'apparence nacrée qu’elle communique à tous les corps sur lesquels on la frotte. Elle est extrême- ment grasse sous le doigt , et irès-facilement divisible. Réduite en poudre, on l’emploie souvent pour composer le fard ou le rouge de la ioiletie en le colorant avec le carmin , ou le rose qu'on retire du carthame. La craie de Briänçon paroît être une sorte de talc : Les tailleurs d’ha- bits l’emploient pour tracer des lignes dans la coupe des DES CORPS BRUTS. PIERRES. 53 draps; on s'en sert aussi pour enlever les taches de graisse sur la laine. L 28. La mnacle est une sorte de pierre tendre qu’on trouve HT cristallisée naturellement en prismes dont la couleur exté- rieure est grise et dont la coupe transversale offre ordi- nairement la figure d’une croix noire; ce qui l’a encore fait nommer pierre de croix. On attribuoit autrefois , par préjugé, beaucoup de propriétés à cette pierre, qu'on portoit en amuletle. | 120. L’argile est un mélange naturel de silice et d’alumine dont les proportions respectives varient beaucoup, ainsi que la couleur grise , qui est due ordinairement au fer. Cette pierre répand une odeur particulière lorsqu'on l’hu- mecte; alors elle est grasse et onclueuse sous le doist. Elle forme une pâte qui, desséchée lentement et exposée à un feu violent, devient très-dure et perd la qualité qu’elle avoit auparavant de se délayer. L’argile un peu sèche a tant d’affinité pour l’eau, qu’elle happe fortement à la langue quand on l’approche de cet organe. Lorsqu’elle est humide, elle se polit sous le doigt , et se laisse couper par tranches très-minces. | 130: On distingue beaucoup d’espèces d’argiles : le kaolin ( dont nous avons parlé (. 121), la glaise à potier , la terre à foulon, la pierre à détacher, la terre à pipe, toutes les espèces d’ocres, comme la sanguine, dont on fait des crayons rouges ; l’ocre jaune, la terre de Sienne, la terre sigillée, et la plupart des terres qu’on nomme boës, pourroient être rangées sous celte A oc générale d'argile. Ë4 DES CORPS BRUTS. F1ERRES. lo, cn Cest avec les argiles communes qu'on fait la brique, Jes fourneaux, les carreaux d'appartement, les tuiles et toutes les poteries rouges ou communes et la vaisselle blanche, comme la faïence, la porcelaine. On se sert- encore des argiles pour enlever aux fils des éloftes de laine la graisse ou lhuile dont on les avoit enduits ou froités avant de les travailler. La glaise dont on garnit le fond des bassins et des citernes y arrête l’eau et ja conserve. Les ocres servenl principalement en pein- iure , soit avec leur couleur nalurelle, soit après les avoir calcinées ou exposées à l’aclion d’un feu très-violent. |A 159: Les marnes sont des espèces d’argiles uniesau carbonate calcaire. On les distingne en crayeuses où ce dernier sel terreux abonde, qui ne font point pâte avec l’eau, et qui se délitent ou se divisent en pelits fragmens lorsqu'elles sont exposées à l’air humide, et dont on se sert pour fertliser les champs ; ef en marnes tres-argileuses qu’on emploie comme base de beaucoup de faïences et même de la porcelaine tendre. 1. On est convenu d'appeler scuistes des pierres argileuses qui se divisent par lames ou grands feuillets parallèles entr'eux,qui ne se délayent point du tout dans l’eau, et qui donnent facilement par la raclure une poussière grise, la- quelle a l'odeur de l’argile. C’est à ce genre de pierres qu’on rapporte les ardoises doni on couvre les bâtimens , le schisie ou crayon noir dont se servent les charpentiers et les tailleurs de pierre; les pierres à rasoir, blanches d’un côté et noires de l’autre. qu = LEE DU "a S o Q ( NON TT a = RE TN dE + 2 ES = À 1 1 L-1 + re ES = :. Ya; SE aan ” Lg Le - + D < Li ; 2 = 2 -2 ” 5 TFÆ 4 LS: ; ; nb es de à he SAR à VE Res s sadgf Te £ Ê ï + # A 2e à PLIS ET “ È e | Fe : ke | À j | = Fa Model à fines dpi ee-ds-cene- .- me _— — E à _e - gp = - à . = — —_— lai C = = À S: à t ; Fe à “+ do x PQ 3 É = "d ail . * “ ] J Î - LES À put dtup , MINERALOGIE . n (| vu ee + SAS NÉE FEAR . IT I LE EE ET . an - (0): E | es “oO! Le ® 48 LAS ONE S S, ; - à È = NÈ Ke) ù EE - © OS NS : UN =. Ÿ © $ À ù x. = à à A : . N È = hp ; = e SN < | | NS = © = a. Rs ù o (Se) & Fi R Ÿ È RS NÈ GIE À ù Ê Ÿ > e NS LLD : à . S |lE————_— 5 # 3 à a À À À Le à - S | S S und S D = È Re. esse … "* :. A IT. MINÉRALOGIE . MOLÉCULES INTÉGRANTE S | 1, 2. &,. Le Tétraedre, Le Privme briangulaire ÿ FORMES PRIMITIVES , - fs D. cs Le Peralblpipède : L'Octaedre reguler , Le Télkractre , = 7. 8. 9: ; D re 1 e p ; ; (Ze Prime hexaedre regler, ZeDodecaedre rhomboidl, Le Dotecacdre Bipyramrda Choguet Sup, LA \# A RALOGIE 2, na Zexacdre Lerd J. ! , , Octredre regule te 6. Ladre do Lrisme ttracdre droit rhombes , ô . Oetacdre F es rec langles j ! 4 (74 bases ca'z'ees ? ; 9. Prisme ktraedre oblique a bases rectangles II. MINÉRALOGIE 1. 2, 2. Lomboi € P rome ex aedre Ocbredre regule dr) ‘ Pr a sonunetr oblus , réguler 0 fn. 9. 6. Lrisme letrae, ke rot, Lrume tlraedre droit Lrisme ktracdre droit a bases apraléioremmer a bases rhombes a bases carrées : ob, lung le (708 7 8. 9: Cube À Oetaedre Lrisme ktraedre oblique F ! ! & bases rectangles ; a bases rectangles 5 yet ru. AU x at ALI ï ’ ##/ ptnieiiaat rnb 4 mére bn Ag ap ae 7 * : il = } Nue Ash af 4 * PART ÉRALOGIE. ‘ANNEES A Octaedre Rhomboide ! , : LR , (14 bases CcaTr'ecs 14 Sommels uqus ; 4. Wie Dodecaedre Prisme letraedre oblique rhomboidal, à bases paralelogrammes 0 quang 8 9 Mécbare Toekraedre requler à ' 74 N2 =\ RE 2 Sur a IV MINÉRALOGIE ï, DR » Dodecadre Octaedre Rhomboide NT : , : ! ’ ! Ô li -pyranidal . æ Oafes CaTeeSs æ sonynels qua A 5 4. 5. 6, Prime tetraedre droit Dodecacdre Lrisvme tetraedre oblique 22 : ) ; a baves rectangles, rhomboital , à Faso Dre oblquangler . ; 8. 9 : Prisme ttraedre oblique Oetredre Teltracdre reguler ’ re a bares rhombes a bases rhombes , LUE { Ro - L. AIEALT à 4) on 4 LR Mes tu !,8 CORAN SEE À # #, \ # à ÿ'2 x Au n i ERALOGIE DESSERTS N KES SN ES NS FO S à NN SE RRN NN SX? RES A i) NT À RS À à ù ps SNS RS } RQ S à NN NRA LR R Leù = D , Dr PS D 2 <= L'eer — CRE CR ee PI ii a === . | L | EN ssetrs nn TS | al Wa ë | CPOFLL PU Qd: sn CT TERRES ( | il il | | il jf mL TR | fl sl ph REA cn js jure] ee ji M DE à L na — s! RENE i | 7 À a ss ÿ A cn DÉCRET S 7 El no lil \ ee —_—. SK V7 fl \j au 7 L) 7 4 A . k ne . . LÉ ji (NS et 2 ln ï HD << . h 8e L& CAN : FA Ye Ÿ sE F2 à we eu AL ne EE Fe . oh UT MN - 8} Lex 2-1 Ps PES TE = na Eu ses tn SN 5 = = ESS ü TONI ï RE Re Hu SA, TT LD Fun RES NOTE D SE y CAN Teyrant Jeu. 4. Couches de foule en UyXag « Le & 4. Couches de foule en batau. “lg À Ë r'OInpued. 6. Pepols de Minerat. SRI PAIE EE NUE l | fl PR . pl : al nn le pi (| 1 ! 1 Dereve. del. Téyrant Jeutp ) 7 5 : à 12. Mine en Lion. 4. Couches de houle en yXag . À < : © Ê 2. Wine en ana. 8. Coucher de houle en bateau. ; 3. Mine en couches tuenrornpues. 0. Dopotr de Minerat. DES CORPS BRUTS. PIERRES. 55 134. Pour terminer celte étude des corps bruts, nous dirons qu'il existe dans la terre des masses considérables de minéraux mélangés des diverses substances dont nous venons de parler : on les appelle roches, et on les distingue par des noms qui indiquent la substance qui les forme en majeure partie: ainsi il en est de qguartzeuses, de feld-spathiques, de micacées, d’argileuses. Souvent on les nomme granites, porphyres , cornéennes , suivant leur texture et leur couleur. 155. De même encore il faut savoir qu'il y a des pierres produites par les volcans: c’est-à-dire des substances miné- rales qui ont élé exposées à l’aclion de grands feux sou- terrains, qui se sont fondues et ont formé des masses plus ou moins considérables, le plus ordinairement disposées par couches qu'on nomme aves, et qu’on distingue aussi par la nature des élémens qu’on y retrouve ou par leurs textures ; on leur a donné les noms particuliers de basadles, de pierres obsidiennes ou vitreuses, de pierres ponces où poreuses, de pouzzolanes, &c. 150. Enfin les minéralogisies ont dû étudier les substances organisées qui ont élé enfouies dans la terre , et qui ont éprouvé des altérations de quelque nature qu'elles soient. T'elles sont les pétrifications des animaux et des végétaux, à quelque classe qu’ils appartiennent, et quelle que soit la nature de la substance qui a emprunté leur forme ou celle de leurs parties; tels sont encore les Aouilles ou charbons fossiles , les biéumes, l'asphalte , le succin ou ambre jaune. 4 56 DIFFÉRENCES ENTRE LES ANIMAUX CHAPITRE IV Idée de la vie ; différences entre les animaux et les végétaux. 197. | dE se passe sur la lerre des phénomènes constans, dont les effets sont bien connus; mais dont les causes ignorées, sont cependant supposées exister et désignées sous le nom de forces ou de loix de la nature. Ainsi, par exemple , certains corps disiincts et séparés paroissent s’altirer et tendre à se rapprocher , comme le fer attire loxigène en se rouillant, et comme le mercure s’unit à l’étain en s’y amalgamanti. Quelques fluides, comme celui qui cause la chaleur, pénètrent plusieurs corps placés dans les mêmes lieux , d’une manière à-peu-près égale ; d’autres corps , abandonnés dans l’espace, paroissent être entraînés vers le centre de la terre, &c. Aucun n’a le pouvoir de ré- sister à ces forces ; 1ls sont soumis à ces loix et à plusieurs autres: voilà pourquoi on les nomme corps inertes. 130. Les êtres vivans (17), au contraire, paroiïssent doués d’une force intérieure qui semble combattre, arrêter, ou au moins modifier l'action de ces phénomènes géné- raux. Les instrimens au moyen desquels ils jouissent de cetle faculié, ont élé nommés organes, mot qui rend Ja même idée. L:se corps ainsi construits ont reçu, par suite , le nom d’éfres organisés. 1 \ LR \ % ) 1h Ms y #% ET LES VÉGÉTAUX. . 57 139. f Cet ensenible de forces qui distinguent certains corps de la matière inerte et qui leur donnent la faculté de résister aux forces constantes de la naiure, lesquelles tendent con- üinuellement à les détruire et à faire rentrer les malériaux qui les composent dans la masse commune des élémens, a élé appelé la sie ou la force vitale; de sorte que la vie est un mot de convention qui exprime une suite de phéno- mènes trés-diflérens les uns des autres. Ce n’est qu’autant que les corps organisés jouissent de cette faculié, qu’ils sont appélés êtres vivans. 140. Nous avons vu dans le second chapitre de cet ouvrage, que les règnes de la nature partagent les corps en deux séries bien distinctes , les corps bruts et les êtres organisés ; mais 1l est impossible, dans l’état actuel de nos connois- sances , de déterminer d’une manière aussi exacte si quel- ques êtres organisés doivent être rangés dans l’un ou l’au- tre des deux sections qu’on a cru pouvoir établir parmi eux, quoique le plus grand nombre se classent facile- ment , ainsi que nous allons essayer de le prouver. 141. Les êtres vivans sont doués de plusieurs facultés qui les distinguent des corps inertes. Les deux principales sont d’abord la fonction par laquelle ces êtres s’accroissent et se développent en s’incorporant d’autres substances, où la nutrition ; et ensuite celle qui leur fait reproduire d’autres êtres semblables à eux, qu’on nomme la 2énéra= tion. C’est: principalement dans la manière dont ces deux fonctions vitales s’exercent , que consiste leur diflé- AE .* 58 DIFFÉRENCES ENTRE LES ANIMAUX rence; car elles sont modifiées par deux autres faculies qui ne se mamfestent que chez certains êtres. 142, L'une de ces facul'és donne à l’être qui en est pourvu le pouvoir de changer de lieu à volonté, en tout ou en parie ; c’est ce qu’on appelle la motilité, ou la faculté de se mouvoir. L'autre est nommée sensibilité : l'être vivant qui en est doué , perçoil ou éprouve l’action que les corps peuvent exercer sur lui par leurs qualités. Ces deux facul- tés, qui animent un grand nombre de corps organisés en les mettant en relation avec tous les objets qui les en- tourent, sont désignées sous le nom de fonctions ani- males ; elles ont une très-grande influence sur les organes de la nutrition et de la génération. | 149. Les êtres locomotiles et sensibles, ou en un mot, les ANIMAUX, peuvent découvrir et reconnoitre leurs ali- mens ; ils vont au-devant, les porient çà et là et intérieu- rement (les digèrent) (1) ; ils les font pénétrer dans leurs corps au moyen de racines intérieures. Dans cette sorle de nutrition, ou avec celte manière de se nourrir, 1] Y a toujours une cavité intérieure ou digestive, dans laquelle les alimens sont introduits, afin que la faculté de se mouvoir ne nuise point à la réparation et au développement du corps qui doit s’opérer dans tous les temps. (1) Le mot digérer est pris ici dans le sens de son étymologie. 1] est en effet composé de la préposition di, qui indique le mouvement, et de gerere, qui signifie porter. Digérer est donc, dans son acception propre, à-peu-près synonyme de transporter. 4 | # 4 ‘ ;! ETULER UN EGET LUX.. 59 143. Les autres corps vivans, au contraire, qui restent el se développent dans le lieu où leur germe a été reçu, qui y végèlent (les VÉgéraux), ne peuvent point aller à la recherche des alimens. Ils absorbent ou attirent, par des pores extérieurs , les fluides qui les environnent, princi- palement au moyen des feuilles et des racines. Ainsi dans les animaux la nutrition s'opère au-dedans par des ra- cines intérieures : il y a une digestion ; dans les plantes celle nulrilion s’opère au moyen de racines extérieures ; par absorption. 145. Cette influence de la vie de rapport on des organes animaux, s'exerce aussi sur ceux de la génération. Car les plantes ne pouvant changer de lieu, c’est l’air, l’eau Vatmosphère qui transportent les molécules fécondantes des fleurs sous la forme d’une poussière. Ces organes se flétrissent et tombent après la fécondation ; tandis que dans les animaux celte matière est presque toujours li- quide, et porlée directement sur des germes contenus dans des organes qui durent autant que la vie. ’ 140. Les animaux se reconnoissent, à la vérité, par les fa- cultés qu'ils ont de changer de lieu, de percevoir les ob- jets, de porter en eux une cavité digestive, d’être fécon- dés par une liqueur ; tandis que les végétaux sont immo- biles ,insensibles , se nourrissent par le dehors, et sont fé- condés par une poussière ; mais il est une classe d’ani- maux dans lesquels les caractères que nous venons d’ex- primer sont irès-peu apparens, et qui, par conséquent, 6o DIFFÉRENCES ENTRE LES ANIMAUX, &c se rapprochent beaucoup des végétaux. Aussi leur a-t-on donné le nom d’animaux-plantes (zoophytes). Quelques plantes, d’un autre côté, paroiïssent douées de la faculté de se mouvoir en partie et d’être sensibles à la présence de certains corps. De sorte que ces deux sections des plantes et des animaux, quoique bien distinctes par les- extrêmes, comme entre les arbres et les oiseaux , se con- fondent cependant par lanalogie de certains êtres, comme jes conferves et les noslochs avec les éponges et les corallines. 04 dut 1 AFS UE PU NTE ATTE K4 L 41 v TN ". £ ‘OE". sf * 4 18 ANT 2 1 SATRRORE WA A RAT Ve ei pi à NY ÿ ANS HOME A # UE L F \ x ï ) hs LL 8 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, &c. 81 CHAPITRE V. Des végétaux en général, de leurs formes, de leur structure et de leurs fonctions. 147. Ok appelle VÉcÉTAUx ou PLANTES, les êtres vivans sans organes des sens et sans mouvement volontaire, qui se nourrissent et se développent par une succion ou ab- sorplion exercée à l’extérieur et qui n’ont jamais de ca- vité digestive. On nomme BoraniQuE ou PHYTOLoOGIE la science des végélaux, que nous allons exposer ici d’une manière abrégée, en étudiant successivement leurs formes générales , la structure et les fonctions de leurs organes en particulier , les différens moyens employés actuellement pour les connoître , ainsi que les propriétés et les singula- rités les plus remarquables que les plantes peuvent offrir. 148. Tout végétal provient d’un individu semblable à lui- même :1l s'accroît en tirant du dehors, et principalement des substances non organisées, les élémens qui le com- posent : il perpètue son espèce par une véritable généra- lion, à la suite de laquelle ses parties isolées se déve- loppent de la même manière que l'être qui lui a donné naissance : enfin le plus ordinairement il périt ou meurt à une époque fixe et déterminée. 140. La semence qu'on nomme un haricot, par exemple, * s’est formée dans le fruit d’un végétal. Cette graine con- MAT go à 62 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, tient sous ses enveloppes une irès-petile plante sembla- ble, en miniature, à celle dont elle est provenue. Qu'on place ce haricot dans une terre humide el un peu échauf- fée , bientôt l’action de la vie se manifeste : la graine ab- sorbe l’eau ; etelie se gonfle si fort, que la peau qui la recouvroit se déchire. Il sort par la rupture qui s’est faite, une partie blanche , pointue, qui s'enfonce verticalement dans la terre : c’est une pelite racine qu’on nomme une radicule (A, fig. 25, Pi. vrr). 150. Quand la racine s’est un peu développée, elle soulève toute la masse du haricot qui se sépare alors en deux lobes, qu on nomme souvent feuilles séminales ou mieux cotylédons (C, C, fig. 22 et 23, PI. vi). On voit au mi- lieu une parlie d’abord jaunâtre, qui s’alonge, verdit, présente de petites feuilles ; enfin c’est une petite plante qu'on nomme plantule (B, fig. 22 et 23, PI. vu), et dont la parlie supérieure est appelée plumule. 151. Pendant cet accroissement , les Iobes ou les cotylédons du haricot se desséchent et tombent : la radicule et la plumule continuent de se développer. L'une se prolonge en filamens déliés dans l’intérieur de la terre pour en ab- sorber l'humidité ; c’est ce qu’on appelle le chevelu : l’autre s'élève dans l'air ; elle est composée d’une #ige qui supporte des lames vértes, aplaties, qu’on nomme feuilles , et d’autres parties qui, paroissant plus tard, se dessèchent quelques jours après s’êlre épanouies. Ce sont les fleurs. | j dE. Ces fleurs contiennent les organes de la genéralion, ET DE LEURS FONCTIONS. 63 Quand elles sont flétries, 11 leur succède un fruit qui s’alonge, se gonfle et se flétrit à son tour. Enfin la plante se dessèche et meurt tout-à-fait. Mais dans chacun des fraits qu’on nomme légumes (216), on trouve sept à huit graines ou haricots absolument semblables à ceux dont nous venons d'indiquer le développement. 13. Le plus grand nombre des végétaux a la même ori- gine ; ils croissent, se propagent et périssent : mais comme tous présentent quelques particularités dans ces diverses périodes de leur existence , on s’est servi des ob- servations auxquelles le nombre, la forme et la position de leurs organes ont donné lieu pour les distinguer entre eux et pour leur assigner des caractères. De sorte que la première élude à faire en botanique, c’est celle des fonc- tions des plantes et des organes ou instrumens qui leur sont destinés. 104. On ne connoiît encore dans les végétaux que les ficul- tés de se développer et de se reproduire, ou les organes de l’absorption et de Ja génération. Encore n’a-t-on que des idées bien incomplètes sur la nutrition des plantes, quoiqu’on sache en général comment se fait leur déve- loppement, comment elles respirent, et qu’on connoisse assez bien les matières qu’elles sécrétent où qu’on re- trouve dans quelques-unes de leurs parties, ainsi que nous allons l’exposer. + ‘r66 : Une jeune plante qui germe, peut être considérée eomme un moule organisé et jouissant de la faculté d’at- tirer les élémens qui l'entourent, de les forcer à s’intro- à tt a \ 64 DES VÉGÉTAUX EN GÉ NÉRAÉ, + duire dans des interslices préparés d'avance , ri Jui donner la forme que la plante doit avoir et pour la faire croître en tous sens. Mais comme cet être est dans l’im- possibilité de changer de lieu, 11 falloit que ses organes absorbans fussent situés au-dehors : c’est en effet par les racines et par les feuilles que Îles plantes se nourrissent. 156. La racine est toujours la partie la plus inférieure de la plante ; celle qui la fixe, soit dans la terre, soit sur d’au- tres végétaux. Sa forme varie beaucoup (1); en général elle consiste en une infinité de petites fibrilles qui se ter- minent par des poils très-déliés , à l'extrémité desquels on présume qu’il y a des pores ou petits trous qui commu niquent avec l'intérieur de la plante. to Ces pores sont autant de petites bouches qui sucent les fluides qui les avoisinent. On prouve cela par plusieurs expériences : ainsi toute plante placée dans la terre la plus propre à sa végétation, y péril si on lui coupe les racines, ou bien elle languit jusqu’à ce que de nouvelles se soient développées. Quelques plantes qu’on avoit arrosées avec de l’eau colorée ont absorbé ce liquide, qui a par-là indiqué son passage. Enfin il est d'expérience que des plantes isolées, placées dans des pois dont on oublie de mouiller la terre, périssent en très-peu de temps, et si l'on examine alors la terre qui environne les racines, on (1) Ona donné des noms divers aux différentes sortes de racines, Ainsi la pomme-de-terre ( PI. 1, fig. 1 ) est une racine tubéreuse ; l'oignon (fig. 2 )est un bulbe ; le die grand nombre des plantes et des arbres ont des racines froreuses (fig. 8 ), | ET DE LEURS FONCTIONS. 65 ul éinie entièrement desséchée. Aussi les plantes qui poussent le mieux sont-elles celles qui végélent dans un sol humide. 1 58. Mais ce n’est pas l’eau pure que Îles pores radicaux as- Dirent ; on a prouvé par des expériences positives que l’eau distillée, par exemple, ne peut servir au développe- ment des végétaux , et qu'il faut, pour qu’une plante se nourrisse bien , que l’eau qu’elle pompe soit chargée d'acide ER C’est en effet la source principale de la substance solide qu’on retrouve en grande quantité dans les plantes, et ce qui forme le bois. 159. On appelle sève on suc séveux les humeurs aqueuses que l’on trouve dans les végétaux, et qui paroissent ser- vir à leur nourriture. On a remarqué que ce fluide étoit abondant dans les jeunes plantes, ét qu’il disparoissoit dans les vieilles. On a vu aussi que la sève étoit plus abon- dante dans le lissu des bois en certains temps de l’an- hée, comme au mois d'août, époque à laquelle, dans otre climat, les bourgeons des feuilles de l’année sui= vante commencent à poindre sur les arbres, et sur-tout au printemps où res mêmes feuilles se développent. Quand on coupe alors un sarment à la vigne, la sève en découle fort abondamment. C'est ce que les jardiniers connoissent sous le nom de pleurs. En Aliemagne on recueille ainsi la sève du bouleau , dont la quantilé est, dit-on, à cette époque égale à celle du poids de l'arbre entier: c’est une liqueur vineuse qui sért de boisson. Celle d’un érable d'Amérique contient beaucoup de sucre , et l’on emploie divers procédés pour l’obtenir, Les vins, les eaux-de-vie et les sucres de palmiers, pro- 1. M. DE" | De LA ' l 4 J'00A ‘ L 2 D. DANRAUTTAAN PER" ME: # ” st 7 ñ, | + L0 ï D è de 6 d Ê 1 ; p [+ 66 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, viennent aussi de la sève de ces végétaux, très-abondans dans les Indes et en Amérique. . 160. On avoit cru que cette absorption de l'humidité de fa terre par les racines des plantes, s’opéroit par l’action mécanique des vaisseaux capillaires, et par la différence de chaleur et de dilatation qu’éprouvent d’abord la sève elle-même, et ensuite pendant le jour et la nuit, l’air et la terre dans lesquels les végétaux sont en même temps placés. Mais on s'accorde aujourd’hui à penser qu'il y à dans le végétal une action propre et dépendante de la vie qui le fait ainsi sucer. On a cru remarquer en effet que les racines cherchent les terres faciles à remuer ; qu’elles semblent même se détourner pour aller s’enfoncer dans celles qui sont plus humides. Si l’on plante un végétal entre deux terrains, dont l’un soit gras ou humide el l’au- tre sec, les racines se porteront vers le premier, elles tra- verseroni même des murs, des fossés , pour y parvenir. Enfin on a reconnu que des racines mises à découvert dans les parties les plus flexibles, faisoient , en une journée, un demi-cercle sur elles-mêmes pour suivre un linge ou une éponge mouillés qu'on changeoit de place peu à peu. 161. t La porlion de la plante plongée dans l'air, que. porte les feuilles, qui tend toujours à s'élever dans la direcüon perpendiculaire, et qu’on nomme la éive, paroît aussi jouir de la faculté absorbante, au moins dans quel- ques-unes de ses parlies. Mais avant de faire connoîlre comment s'exerce cette fonction dans l'air, 1l convient d'exposer la structure de la tige dans le plus grand nom- bre des végélaux. » Lu GE SR “2 L l'e4 M i n F Le à t ‘4 er Lu FEU ET DE LEURS FONCTIONS. 67 162. On appelle épiderme ou surpéau la membrane mince qui recouvre la surface de toutes les parties du végétal, comme pourroit le faire une couche de vernis. Elle pa- roît être produite par le dessèchement des parlies exté- rieures du végélal qui sont plongées dans l'air, car il n’y a point d’épiderme dans les plantes qui vivent sous l’eau. On trouve au-dessous de l'épiderme une substance diver- sement colorée, mais le plus souvent verdâtre, qu'on nomme matière colorante ; elle est ordinairement conte- nue dans une sorte de Ussu en réseau, formé par des fibrilles très-lâches, mais qui se rapprochent, se serrent vers le centre de la tige pour constituer ce qu’on appelle l'écorce ou les couches corticales. 103. Cette écorce devient d’un tissu plus lâche du côtéle plus intérieur ; elle se détache quelquefois paï lames, comme les feuillets d’un hvre, ce qui lui a fait donner le nom de livret ou de liber. Par suite de son développement, ce livret se change en bois ou corps ligneux, d’abord mou, peu serré, de couleur moins foncée, qu'on nomme à cause de cela aubier. Ce tissu se durcit quelquefois davan- tage ; ses fibres se serrent d'autant plus qu’elles se rap- prochent du centre, dans lequel on observe une sorte de canal rempli d’une matière beaucoup moins solide, quel- quefais blanchâtre, qu’on nomme la moelle ou le tissu médullaire, Ç 164. Quand on examine une tige nouvellement coupée en travers, on observe autour de la moelle une rangée cir- culaire de petits trous qui indiquent la position des vais- RE K dc PA Fe ot F v V4 rs f ‘he s - v J 68 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, seaux séveux principaux : on y remarque aussi des pro- longemens d’un tissu cellulaire plus serré , qui s'étendent en tous sens , de la moelle à l’écorce , au travers du corps ligneux , et qui s'appellent raÿons médullaires. 165. | Cette organisation n’est pas absolument semblable dans tous les végétaux. On ne la retrouve point, par exemple, dans la tige du blé, des fougères et de plusieurs autres plantes qu'on nomme monocoiylédones, comme nons allons l'indiquer par la suite ; on ne peut pas l’observer complètement dans les herbes qui ne vivent qu’une seule année ou deux seulement ; mais il est facile de la recon- noître dans plusieurs arbres et arbrisseaux, tels que le sureau, le noyer , le chène et dans le plus grand nombre des plantes ligneuses de notre pays. 106. Les tiges des plantes dites monocotylédones, comme les palmiers , les roseaux , n’ont jamais de moelle n1 de corps ligneux. Elles soni, pour ainsi dire, entièrement composées d’écorce , dont les couches extérieures sont les plus âgées et celles qui sont en dedans les plus nouvelles, de sorte que la partie fa plus molle des tiges est en dedans; et si la moelle existe, elle est interposée au milieu des fibres ou des filets ligneux. 107. Dans la plante en général, et quelle que soit sa struc- ture , la partie qui est placée au -dessus de la racine , ordi- naiïrement à la surface de la terre, se nomme le collet ; c’est une sorte de point intermédiaire entre la tige, qui tend toujours à monter, ei la racine qui pivote. Ce collet, qu'on a aussi nommé r2œud vital, estune partie très-impor- bé MT # At ET DE LEURS FONCTIONS. 69 tante dans les végétaux, puisqu'il en représente pour ainsi dire le corps, et que souvent la vie s’y conserve comme on le voit dans les taillis qu’on coupe périodiquement, et comme on l’observe encore dans les plantes vivaces. 168. On distingue les tiges d’après leur consistance en - gneuses et en herbacées. On leur donne aussi des noms particuliers, suivant leurs formes. Ainsi on les appelle chaumes dans les graminées, comme dans le blé, dont la tige est creuse en dedans, noueuse et garnie de feuilles qui lui forment des gaînes ( PL. 1, fig. 9); ampe, comme dans le muguet de mai, lorsqu'elle ne se divise pas et qu'elle porte à son sommet une ou plusieurs fleurs (fig. 8); séipe, comme dans les palmiers, lorsqu’elle est couronnée de feuilles à son sommet et formée par la base de leurs pétioles (fig. 10). On distingue aussi les tiges par leur position : ainsi 1l en est de couchées (fig. 4), de flexueuses ( fig. 5), de dichotomes ou de fourchues régu- lièrement (fig. 6), d’articulées (fig. 7), etc. 169. La tige qui s'élève verticalement dans l’air, se divise en branches, en rameaux, en ramuscules et en feuilles. Toutes ces parties varient beaucoup pour la consistance, le nombre et la forme. Aussi les étudie-t-on afin de distin- _ guer les végétaux entr'eux ; nous ne parlerons ici que des feuilles, et nous traiterons principalement de celles des arbres et des arbustes, sur lesquels on peut facilement suivre le développement de ces parties. 170. Les feuilles d’un arbre, comme celles du pommier, 70 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, sont une année à se développer. Si l’on examine avec at- tenlion, au printemps, l'endroit de la branche sur lequel est attachée la queue de la feuille, qu'on nomme le pé- ttole , on observe dans l’angle rentrant ou dans l’aisselle , uu pelit tubercule qui continue de grossir jusqu’en au- tomne ; c'est ce qu’on appelle un œil. Tant que dure le froid, cet œil ne change pas du tout de forme ni de vo- Jume ; mais au premier printemps il se gonfle, et prend le nom de bouton on mieux de bourgeon. Les écailles qui le recouvroient à l’extérienr tombent ; on voit paroître une partie verle entourée de duvet, qui se développe et forme une petite branche, dont les extrémités s’étalent bientôt en pelites lames aplalies, qu’on nomme Jeuilles, lesquelles étoient roulées ou pliées sur elles-mêmes dans l'intérieur du bourgeon, de marères très-différenties selon les espèces. 171. Presque toutes les feuilles sont composées d’une lame et d’un pétiole. La lame est pour ordinaire disposée de manière que l’une de ses faces est supérieure ou tournée vers le ciel, tandis que l’autre est inférieure. La face su- périeure est ordinairement lisse et plus dure ; l’inféreure est moins foncée en couleur, quelquefois velue et plus molle. Très-souventon voit sur ce côlé inférieur des ner- vures qui aboutissent au pétiole , et qui, en se divisant, laissent entr’elles de pelites mailles, dans lesquelles la ma- tière colorante, verte, se dépose en grande quantité. Tan- iôt ces nervures sont parallèles ; tantôt elles sont rami- fiées. J/épiderme des feuilles qu'on nomme aussi cuticule est percé d’un grand nombre de pores, principalement sur la face inférieure, au moins dans les plantes qui vivent dans l’air. ET DE LEURS FONCTIONS. "T 172. Les feuilles varient heaucoup dans les plantes : on a étudié leurs formes diverses, auxquelles on a donné des noms particuliers, afin d'exprimer par un seul mot des dispositions dont on s’est servi pour indiquer le caractère des espèces. Ainsi, par exemple, il est des feuilles conti- nues ou adhérentes ;/celles-là ne tombent qu'avec le ra- meau qui les porte , et souvent elles sont sessiles ou sans pétiole : et il en est d’articulées, qui tombent nécessaire- ment chaque année et qui ont le plus souvent un pétiole. De même on nomme feuilles simples (Pl. x, fig. 1,2, NN 0m) 8 0, 105 11,12,13,14,19,100147,18) celles qui sont supportées par un seul pétiole, et on ap- pelle feuiiles composées celles qui sont partagées natu- rellement en plusieurs pièces (PL. 11, 17, 18, 20 ; PI. 115, 19, 20, 21 ). 179. On distingue encore les feuilles d’après le lieu de leur insertion : ainsi il en est qui viennent de la racine, qu’on nomme radicales; sur la tige, on caulinaires; sur les rameaux (PL. rx, fig. 10), ou raméales ; avec les fleurs, ou floréales, comme dans la fritillaire. On les dit conjuguées , quand elles sont réunies deux à deux ( PI. 11, fig. 5,7 et 8) ; dé- currentes, quand elles se prolongent sur le pétiole (PI. 1r, fig. 8); digutées, quand leurs lobes représentent les doigis de la main (PLur, fig. 5, 6,9; et 1v, 2,3,6); fla- belliformes, ou en éventail (PL. rv, 2 et 3); en fer de lance, ou hastées (PI. rt, 15, 16; 1V, 17) ; tronquées (iv, 25); en violon, ou panduriformes (ur, 7); en bouclier , on peltées (ar, ret2); percées ou perfoliées (iv, 7 et8); pinnées, ailées, ou en plume (11, 2-8). #9 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, 174. La plupart des figures symétriques (comme rondes, rhomboïdes , ovales, etc.), ant été aussi employées pour désigner la forme de feuilles, qui sont tantôt linéaires, tanlôt réniformes , lunulées, etc. On les a aussi distinguées par leur épaisseur : 1l en est de grasses, comme celles de la joubarbe ; de sèches, comme celles du laurier. La seule inspection des planches dans lesquelles on a gravé au trait les formes principales, indiquera la grande variété de formes que présentent les feuilles, quoiqu’on n'ait tracé que les plus remarquables. 174 *, Il y a encore dans les végétaux plusieurs organes qui paroissenl tenir de la nature des feuilles. T'els sont, 1°. les bractées ou feuilles florales qui accompagnent les fleurs ; 29, les séipules qui se trouvent à la base du pétiole des feuilles ; 5°. les vrilles , cirrhes ou mains, appendices fila- menteux à l’aide desquels les plantes s’accrochent aux corps voisins , el qui paroissent dépendre de l'avortement du pédoncule , du pétiole ou de la feuille elle-même ; 4°. les épines ou les aiguillons, qui sont des espèces. d'armes destinées à protéger certarnes plantes ; 5°. enfin les poils et les glandes, dont les uns sont des filamens déliés , de forme diverse , qui se remarquent sur toutes les parties des plantes ; et les autres des parties saillantes arrondies comme vésiculeuses. 175. 11 paroît que les pores qu’on observe sur les tiges et sur les feuilles, sont destinés à l’absorption et à la transpira- tion des plantes; plusieurs observations portent à le faire 4 :_ ET DE LEURS FONCTIONS. 73 eroire. Souvent dans les grandes chaleurs les feuilles d’un arbre se trouvent flétries pendant la journée , et l’humi- dité de la nuit suffit pour leur redonner la fraicheur, quoique la terre dans laquelle ils végètent soit entièrement desséchée. Les plantes fanées, portées dans une cave hu- mide, y reverdissent bientôt; enfin les feuilles flétries qu'on place à la surface de l’eau en absorbent une grande quantité, et s’y conservent long-temps, sur-tout si elles sont posées sur la face inférieure ou sur celle qui est la plus garnie de pores, 176. On s’est aussi assuré que les plantes transpirent, en les pesant à diverses époques de la journée , en les couvrant d’une cloche de verre , sous laquelle l’eau se rassemble en goutteleltes. On croit même qu’une partie de la rosée est le résultat de-cette transpiration, qui est très-abondante dans le temps de la plus grande végétation, et dans un lieu chaud et sec, sur-tout lorsque la plante est exposée au soleil. L’eau que rendent les végétaux par cette transpira- tion est une véritable excrétion ; elle paroît être la même que celle qui s’est introduite par les racines; mais lors- qu’elle sort, elle est privée de tous les alimens nourriciers qu’elle avoit charriés avec elle. Cette excrétion est si abon- dante , qu’on s’est assuré par des expériences exactes, qu’un pied d’hélianthe ou de soleil rendoit près d’une livre et demie d’eau (612 grammes) par jour. 177. | ie Des expériences ont appris que les plantes périssent bientôt quand elles sont privées d’air, ou quand elles sont renfermées dans une trop petite quantité d’air altmosphé- rique qu’on ne renouvelle pas. On a acquis la preuve que \ mA DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, toutes les parties vertes des plantes exposées à la lumièr® du soleil, exhalent du gaz oxigène; que pendant la nuit, et lorsqu'elles sont exposées à l’obscurité, elles absorbent ce même gaz et vicient l'air. On a remarqué aussi que, dans les mêmes circonstances, elles absorbent le gaz acide carbonique sous l’élat de fluide liquide ou dissous dans l’eau. On a cru pouvoir expliquer ce phénomène en disant que l’acide carbonique absorbé avec l'eau qui le tenoit dissous, est décomposé par les parties vertes de la plante. On pense que le carbone qu’il contient est fixé, retenu , et entre dans la composition du végétal, que le gaz oxigène ainsi devenu libre , se manifeste alors avec toutes ses propriélés. De sorte que la respiration des plantes tient à leur nutrition et consiste, 1°. dans la dé- composition du gaz acide carbonique ; 2°. dans l’absorp- üon du carbone par le végétal; 3°. dans le dégagement de l’oxigène pendant le jour , et 4°. à l’absorption du gaz oxigène pendant la nuit. | 178. Non-seulement la lumière agit ainsi évidemment sur la respiration des végétaux , mais elle paroît encore pro- duire la couleur , la saveur et l’odeur des feuilles et des fruits. Tout le monde sait que les plantes privées de la lumière restent ou deviennent blanches, fades et aqueu- ses. C’est un procédé que les jardiniers emploient tous les jours pour rendre nos légumes plus agréables. Il suffit de citer ici les feuilles de céleri, de fenouil, de pissenlit, de chicorée, de salsifis, qu’on fait ainsi blanchir en les cou- vrant de terre ou en les enfermant pendant une huitaine de jours dans des caveaux obscurs. Ce qu’on appelle faire pommer les choux, les salades, est un procédé analogue, days lequel les feuilles extérieures de la plante privent le (4 ET DE LEURS FONCTIONS. 7° centre ou le cœur du contact de la lumière. Toutes les plan'es, même les plus amères, sont blanches et insipides lorsqu'elles sortent de terre ; telles sont les tiges d’asperges , de houblon , de gentiane, de raiponce, qu’on peut seule- ment alors manger avec plaisir, Cet état de la plante se nomme éfiolement, Lies végétaux étiolés sont réellement malades ; ils souffrent d’une sorte de chlorose et d’hy- _dropisie : quoiqu’absorbant l’eau propre à la végétation , ils ne décomposent point l'acide carbonique, et ceux qui présentent sur leurs feuilles des taches blanches, qu'on nomme panachures, sont aussi dans un état de maladie qui ne se perpélue que par les boutures ; telles sont quiel- ques variélés de sureau, de buis, de rue, ni roseau , et beaucoup d’auires. 179. Toutes les plantes paroissent chercher l'obscurité par leurs racines, et la lumière par leur tige; ainsi les pommes de terre, qu’on abandonne dans des lieux humides, où Ja lumière ne pénètre que par un soupirail, dirigent au printemps leurs jeunes pousses étiolées vers l'ouverture extérieure, quelquefois jusqu’à sept mètres de distance (environ vingi-un pieds), tandis que les jeunes racines se portent à quelques centimètres seulement, et en sens apposé. C’est encore à cette sorte d'attraction pour la lu- mière, qu'on doit rapporter le mouvement que les plantes-manifestent dans leur tige lorsqu'on les tient en- fermées dans des appartemens où la lumière ne pénètre que d’un seul côté. On voit bientôt toutes les fleurs et les feuilles se pencher comme pour aller au-devant des rayons lumineux. Si on dérange le vase, la tige se contourne sur elle-même pour reprendre une pareille situation. 76 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, 180. Un autre mouvement bien remarquable, qui se ma- mifesie dans les feuilles, est celui qui a lieu lorsque la face supérieure d’une feuille vivante, encore allachée sur sa tige, a élé tournée vers la ierre; alors elle fait un effort, afin , pour ainsi dire. de se replacer dans sa situation na- iurelle ; elle se tord sur la petite queue qui la supporte, de manière, par exemple, que les feuilles d’une branche qu'un accident a retournée, sont toutes dirigées le len- demain dans leur situation première. 1681. L'action des feuilles n’est point continue. Le plus grand nombre des végétaux éprouve, pendant l’obscu- rilé, une sorte de sommeil. C'est principalement sur les, feuilles composées et sur celles des plantes légumineuses que ce sommeil est bien sensible ; car pendant la nuit les folioles prennent une position tout-à-fait différente de celle qu’elles avoient dans la journée. On dit même que ce phénomène a lieu pendani les éclipses de soleil. Dans l’acacia, par exemple, les folioles entrent dans une sorte de contraction par laquelle elles se renversent en dessous en s'appliquant les unes contre les autres ; aussi l’arbre est-il alors très-dificile à reconnoître. On observe une autre disposition le soir dans les feuilles de la sensitive, de la morgeline des oiseaux, du sainfoin, du pois odorant, du mélilot, de la pomme épineuse, etc.; enfin, chaque plante a, pour ainsi dire, une manière propre de se cou- cher pour dormir. Les fleurs éprouvent aussi un sommeil analogue. On peut reproduire tous ces phénomènes avec une lumière ou une obscurité artificielle qui changent bientôt l'habitude des plantes. ET DE LEURS FONCTIONS. 93 182. Presque toutes les plantes dont les semences sont à deux lobes et qui vivent plus d’une année, éprouvent, dans notre climat , une sorte de mort apparente, un véritable sommeil d'hiver. Leurs feuilles changent d’abord de cou- leur : ainsi dans la vigne , le sorbier, le sumac, etc., elles se teignent du plus beau rouge ; dans le tilleul, le poi- rier , etc., elles passent au jaune citron ; dans le chêne, le hêtre, elles sont couleur de rouille et comme dessé- chées ; enfin elles tombent presque vertes dans le ceri- sier et le frêne, et l’arbre reste dépouillé. Cependant il est dessvégétaux, comme les arbres verts, les pins, les génévriers, le lierre, le buis, qui ne perdent pas leurs feuilles, et d’autres, tels que les charmes, les hêtres, sur lesquels ces organes se dessèchent seulement sans tomber, 183. On ne sait pas encore positivement comment les fluides gazeux et liquides, absorbés par les feuilles et les racines, circulent dans l’intérieur des végétaux. Quelques obser- vations portent à croire que la sève monte, pendant le jour , des racines vers les branches, au moyen des tubes qu’on a principalement apperçus dans certains arbres (164) autour du canal de la moelle : beaucoup d’expériences semblent prouver que c’est toujours au travers du corps ligneux et de l’aubier que s'opère cette ascension de la sève , tandis qu'elle descend au contraire constamment par l'écorce. Cependant il faut avouer que l’organisalion des plantes n’a point été suffisamment étudiée sous ce point de vue. Seulement on a fait sur les arbres quelques observations qui ont FREE comment s'opère leur aç- groissement. EE 78 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, 194. Dans les arbres, la couche de l'aubier (163) qui s’est durcie où qui a passé à l'état de bois, ne croît plus du tout. Si on a enfoncé un clou à une distance mesurée, dans la partie hgneuse d’un tronc, ilreste fixé au même endroit, puisque ses parties n’augmenteni chaque année qu'en grosseur ou qu’en diamètre. C’est par la couche la plus intérieure du livret que paroït être produit cetaccroissement,quis’arrête, pencant l'hiver, en formant autour du tronc des cercles concentriques qu’on apperçoit très-bien dans les troncs d'arbres sciés en travers. Le nombre des lignes circulaires correspond à-peu- près à celui de l’âge de l'arbre: Lo. C’est aux dépens de la couche extérieure du livref que l’écorce augmente d'épaisseur. Quand on enfonce un clou dans le tronc d’un arbre, de manière que la partie large appuie surle livret, l’écorce se forme au-dessous, et le chasse dehors ; tandis que si ia tête du clou pénètre plus profondément, l'écorce la recouvre et il se forme même au-dessus de nouvelles couches de hoïs. Cet accroissement en diamètre est donc le plus remarquable sur le ironc des arbres; voilà pourquoi les noms qu'on écrit sur les écorces deviennent illisibles au bout d’un certain temps, car les lettres s’élargissent considérablement, tandis que Jeur hauteur reste la même, 186. Non-seulement les plantes se développent et se ré- parent par les moyens que nous venons d'indiquer ; mais même elles sécrètent certaiñis sucs ou des humeurs parti- culières, comme les huiles grasses el volatiles (187-189), ET DE LEURS FONCTIONS. 79 _ les résines (190),les gommes (1g1),les sommes résines (192), le sucre (193), l’'amidon (194), certains acides (196), etc. 197. L'huile grasse ou fixé est presque toujours contenue dans les fruits des végétaux, et principalement dans les semences dont on l'extrait assez facilement par le broie- ment et l’expression. La plupart des huiles fixes sont li- quides à la température dans laquelle nous vivons, mais elles se concrètent par le froid ; telles sont celles d'olives, d'amandes, etc. : on dit alors qu’elles se figent. Exposées a l'air, quelques-unes se dessèchent , sur-tout lorsqu'elles sont étendues en couches très-minces ; on les nomme alors huiles grasses siccaiives ; telles sont celles de noix, de lin, de pavois, improprement nommées d’oeillet. C’est avec les huiles grasses qu’on fait les savons et la plupart des peintures diles à l'huile. Elles servent aussi à l’assaisonne- ment de beaucoup de mets, à la combustion pour l’éclai- rage, pour les lampes domesliques, pour ramollir les cuirs, etc. 108. Dans quelques circonstances les huiles fixes semblent sortir des pores de la plante, et exposées à l’air en très- petites gouttelettes, elles s’épaississent et se changent en une matière qui a la plus grande analogie avec la cire. Cela est sur-tout remarquable dans certaines espèces de plantes , dans la plupart des fleurs où les abeilles vont la recueillir et principalement dans la poussière des étamines. _ Toutes les propriélés de la cire des végétaux sont à-peu- près les mêmes que celles des huiles fixes; mais elles brûlent plus facilement : elles se volatilisent par la cha- leur, et elles forment aussi des espèces de savons avec les alcalis. * * ‘ £ d Le ” RIT La "he A à Ha k L'Ab £e DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, 169. Les huiles volatiles , qu’on a aussi a ppelées essences où huiles essentielles, se déposent naturellement dans de pêtites vésicules qu’on observe dans toutes les parties à l'exception de l’intérieur des semences, Ainsi on en trouve dans les racines de l'iris, dans le corps ligneux du sapin , dans l'écorce de la cannelle, dans les feuilles de la rue, dans les fleurs de la lavande , dans les enveloppes du fruit des citrons, des oranges. Souvent on les obtient par des incisions, par la simple expression ou par la distillation. Elles varient beaucoup par la consistance, l’odeur et la couleur. En général leur saveur est âcre. Elles s’enflamment très-facilement et donnent beaucoup de fumée. On les emploie ordinairement comme parfums ou comme peintures. “ 190. Les résines sont à-peu-près aux huiles volatiles ce que la cire est aux huiles fixes, On les regarde comme des huiles épaissies par la dessication. La plupart proviennent des tiges ou des troncs des végéiaux. T'elles sont la féré- benthine,la poix blanche ou de Bourgogne, la colophane : l’arcançon, le mastic, le sandaraque, V'élémi,la copale, &c. La résine extraite par le feu , de certains arbres verts, porte le nom de goudron quand elle est liquide, et de poix noire lorsqu'elle a plus de consistance. Toutes ces résines se dissolvent dans l’esprit-de-vin ; elles servent ainsi beaucoup dans les arts pour faire des vernis. La poix et le goudron servent de même de peinture pour préser- ver les bois et les cordages des vaisseaux de l’action de l’eau. Le camphre est une sorte de résine qui est retirée le plus ordinairement d’une espèce de laurier , maisqu’on ME f à # ET DE LEURS FONCTIONS: 51 retrouve dans plusieurs huiles volatiles et qu ’on en oblient par la distillation. | ANRT On nomme gomme une matière muqueuse, une sorte de mucilage sans odeur ni saveur, mais qui laisse dans la bouche une certaine viscosité. Elle ne se dissout pas dans l’esprit-de-vin, mais très-bien dans l’eau. On l’observe dans diverses parties des végétaux, tantôt à la surface des graines, comme dans les fruits à pepin , les graines de lin, de melon; dans les racines du lys; dans les tiges de la mauve, de la consoude; sous l'écorce de la plupart des jeunes branches au printemps; à l'extérieur des troncs, des branches et des fruits des arbres à noyaux. On s’en sert principalement dans les arls pour donner du lustre aux étoffes et du liant aux couleurs qu’on emploie à l’eau comme pour la miniature et la gouache. 102. Les gommes résines sembleat aussi participer des pro- priélés des gommes et des résines, car elles sont en partie solubles dans l’esprit-de-vin et en partie dans l’eau. On ne les observe j jamais que dans l’intérieur des végétaux. Souvent elles découlent des tiges ou des rameaux des plantes sous forme d’émulsion. Elles portent des noms différens selon qu’elles proviennent de telle ou telle plante : telles sont la scamonée , l'opopanax, l’euphorbe, le galbanum , l'aloës, l'assafætida. La plupart sont em- Ts en médecine. hd | 109, Le sucre dont le nom seul rappelle la saveur, se ren- contre dans beaucoup de parties très - différentes des végélaux, telles que les fleurs, les fruits, les racines, nr 6 on cd RP v” D, oi 82 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, les liges; mais on le retire le plus ordinairement de la canne à sucre. Lorsqu'il est bien pur, il cristallise d'une manière régulière; c’est ce qu’on nomme sucre candi. Il est blanc ou plutôt transparent et sans couleur. Ce n'est que lorsque sa cristallisation est confuse qu'il paroît blanc. Les usages du sucre sont bien connus. La *“ manne est une sortie de sucre, ee I O4 e On retrouve aussi l’amidon ou la fécule dans beau- coup de parties des végétaux, comme dans les racines, les tiges, mais principalement dans les graines, sur-tout dans celles dites céréales. On l’en extrait par la simple trituration dans l’eau; car il se dépose au fond sous la forme d’une poudre blanche sans saveur ni odeur. Exposé au feu avec de l’eau, la fécule se dissout et forme ce qu’on nomme la colle ou l’empois, qui est une sorte de gelée qui a beaucoup d’analogie avec la matière mu- queuse. L’amidon paroît être la base de la substance nutritive du blé : on le retrouve dans le manioc ou la cassave, dans la pomme de terre, dans le sagou, le riz, le sarrazin , l'orge, l’avoine , etc. : 195. On à encore reconnu dans les plantes certains acides qui s’y développent naturellement et qu'on nomme acides végétaux. T'antôt ils existent dans les fruiis, comme dans les pommes. les cuirons; el on les appelle acides ma- ligue, citrique : dans les feuilles de l’oseille et de l’alle- luia, ainsi que dans les poils qui couvrent les feuilles des pois chiches; c’esi alors l'acide oxalique : dans le tamarin , le sumac, l’épine-vineite, le raisin ; et on le nomme acide tartareux , &ec Mais ces malières soni en- tièrement du ressort de la chimie. . « L ÿ MEL. 67 | ; TRE à AE ‘à ( ‘ ET DE LEURS FONCTIONS. 83 190. Nous venons de voir comment les végétaux se déve- loppent , s’accroissent, se nourrissent ; comment ils res- Pirent et sécrètent quelques humeurs ou substances particulières. Il faut étudier maintenant les diverses ma- aières dont ils peuvent perpétuer leur espèce. 197. Les végétaux se reproduisent de deux manières diffé- rentes : par propagation ou par la séparation de quelques- unes de leurs parties déjà toutes formées , soit au moyen de leurs racines ou de leurs branches, soit par le déve- loppement de leurs bourgeons ; mais la manière la plus ordinaire est celle qui a lieu par les semences , et qu’on nomme la génération des plantes. 198. Tous les jours on voit au pied des arbres de jeunes pousses qui sont provenues des racines , el nos forêts nese perpétuent le plus souvent ainsi que par les racines des gros troncs qu’on laisse dans la terre, afin qu'ils donnent des re- jetons. Des branches d’autres arbres ou de plantes vivaces produisent aussi des racines lorsqu'elles sont couchées dans la terre. Au bout d’un certain temps , on peut les séparer du tronc qui leur a donné naissance ; et elles continuent de végêèter : c’esi ce qu’on appelle provigner. Quelquefois des plantes, comme le fraisier , la violette, fournissent des branches qui rampent à la surface de la terre pour prendre racine à quelque distance. On nomme ces sortes de branches des drageons. 109: Ce mode de propagation a fait naître l’idée de se servir sp 8, DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, de procédés analogues pour obtenir constamment des re- jélons , semblables à certaines variétés de plantes , comme celles de l’œillet. On couche dans la terre des branches de ce végétal, après avoir fait une petite plaie ou une hgature sur l’une des articulations de la tige (Voyez PL. vu, fig. K), ou après avoir fait une section transver- sale et circulaire sur l'écorce, ou l'avoir liée fortement, il se forme en cet endroit un bourrelet autour duquel on re- tient de la terre humide, et il s’y développe des racines. On a soin d’y entretenir l'humidité : on couvre de mousse la superficie de la terre, et on place à quelque distance un vase plein d’eau, dans lequel trempe un fil ou une lisière de laine, dont l’autre bout vient aboutir au vase où esl la terre. ( Voyez PI. virx, fig. L.) C'est ce qu'on appelle marcotter ou faire des marcottes. D'autres végé- taux, comme les saules, les peupliers, les girofliers jaunes, &tc. se propagent d’une manière beaucoup plus simpie encore ; une de leurs branches fichée dans un ierrein convenable , donne bientôt des racines, et s’y dé- veloppe parfaitement. On nomme cette opération une bouture en lerme de jardinage. | 200. On a dit que les bourgeons ou les gros boutons des arbres se développoient quelquefois lorsqu’après s'être sé- parés de la branche, 1ls tomboient sur une terre conve- nable ; mais il paroît que le fait est fort rare. Les plantes qui ont des oignons ou des bulbes, comme les échalottes , la tulipe , le lys, &c. produisent en terre par leurs racines de petits bourgeons qu’on nomme caïeux , el qui perpé- tuent l'espèce comme les bourgeons des arbres. 2017, On a üré le plus grand part dans l’art du jardinage de L | ET DE LEURS FONCTIONS. 85 getie faculté qu'ont les bourgeons de se développer, même après avoir été séparés de la branche sur laquelle ils sont nés ; mais, au lieu de les mettre en terre, on les applique contre l'écorce d’autres arbres, sur laquelle on a pratiqué quelques incisions; c’est ce qu’on nomme greffer. 202, Les jardiniers emploient cinq ou six procédés différens pour obtenir le développement du bourgeon ou de la greffe sur l’écorce des autres arbres qu'ils nomment alors sujets. C’est ce qu’on appelle greffer par approche, en fente(204), par juxta-position (205) et. en écusson (206). Ed « 209: Pour opérer une greffe par approche, il faut que les deux arbres soient voisins et puissent se toucher. On peut alors les réunir par les troncs en les croisant ( PI. vurr, fig. A); mais on ne se sert guère de ce procédé que lorsqu'on veut conserver la tête d’un arbre utile dont le | ne p CE 7 LAVAL » tronc est vicié, ou lorsqu'il à éprouvé quelque grand accident. Alors encore on peut en approcher deux sau- vageons qui servent mutuellement d’étais ( PI. vi, fig. B}): ou bien enfin on croise plusieurs branches et on les applique les unes sur les autres comme pour former une haie qui ne laisse que des intervalles en lozance (fig. C }. 204, On pratique la greffe en fente de plusieurs manières. Ainsi les jardiniers nomment grefle à l’anglaise (fig. D), l'application d’un rameau à double entaille sur un sujet de même grosseur auquel on l’assujélit solidement :1lsappellent grefler en poupée (Hg, E), lorsqu'ils coupent en travers 86 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, la branche ou le tronc du sujet dans une partie où il n’y à pas de nœud, et qu'ils fendent ensuile ou soulèvent légèrement l'écorce correspondante à l’entaille, pour y insinuer, de l’un et de l’autre côté , une petite branche taillée en biseau , de manière que les parties correspon- dantes du livret et de l’aubier se touchent (1). Ce qu’on nomme les greffes en couronne ou à six bourgeons (fig. F) sont des greffes placées entre le bois et l'écorce, sans fendre le corps ligneux. 20. La greffe par juxta-position se fait principalement sur les noyers, les châtaigniers. Le plus ordinairement elle s’opcre en anneaï (fig. G); c’est-à-dire , qu'après avoir coupé la tête d’un sauvageon , on cerne circulairement une partie de Pécorce de la hauteur d’un pouce, et qu'on applique sur cette partie de l’aubier mise à nu, un autre cerceau d’écorce absolument pareil tiré d’une branche de même grosseur, qu’on relient à l’aide de filasse et d’une sorte d’emplâtre composée d'argile , de boue et de bouse de vache. 206. La grefke en écusson ( fig. H) consiste en un morceau (x) L'art de faire des entes ou des greffes, est fort ancien. Pline, Viigile, Columelle , et beaucoup d’autres auteurs, l'ont déerit avee détail. Voici comment M. Delilie a traduit les beaux vers des Géor- giques : / « Taniôt dans l’endroit même aù le bouton vermeil » Déjà laisse échapper sa feuille prisonniére, » On fait avec l’acier une fente légère ; » Là, d’un arbre fertile on insere un houton » De l’arbre qui l’adopte utile mourrisson. » Tanlôt des coins aigus entr’ouvrent avec force » Un tronc dort aucun nœnd ne hérisse l’écorce », ete. 2 > + ET DE LEURS FONCTIONS. 67 d’écorce taillé en V, au centre duquel est placé l'œil M le jeung bourgeon qu’on insinue dans la fente verticale d’une incision double en forme de T, pratiquée sur l'écorce du sujet. La greffe en chevron brisé À (fig. I ) est une modi- fication de la précédente , et s'emploie principalement pour les arbres résineux. 207. Il paroît constant aujourd’hui que les greffes ne réus- sissent qu'autant qu'on les applique sur des arbres avec lesquels elles ont quelque analogie , principalement par la consistance du bois, par la quantité de sève que l’un et Vautre absorbent, par la structure du fruit, et sur-tout par l’époque. où leur seve monte dans le tronc. Tous les fruits à noyaux , comme les cerisiers, les abricotiers, les pruniers, les amandiers, les pêchers, peuvent servir réci- proquement de greffes et de sujets. Il en est de même des fruits a pepins, comme les poiriers, coignassiers, pom- miers, néfliers, et de plusieurs autres. 208. La seconde sorte de reproduction des plantes est celle qui s'opère par des semences ou par graines. C’est une véritable génération dans laquelle de petits œufs ou germes , contenus dans des organes particuliers, reçoivent vraiment la faculté de vivre par eux-mêmes à la suite d’une opération naturelle, que l’on nomme fécondation , sans laquelle ils ne peuvent germer ou se développer. 200. Presque toutes les plantes ont des organes destinés à la fécondation ; mais ils ne se développent qu’à une époque f AIT { MU 00 Ce DM ; AO) | 88 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, et déterminée pour chaque espèce. C’est ce qu’on be. & t ; ; ; Li 4 LS nomme la fleuraison, I] ÿ a la plus grande diversité à cet, égard entire les végélaux. Les uns fleurissent Buvent dans la même année qui les a vus naître, et ne donnent du fruit qu'une fois : d’autres sont deux ou trois ans, ù Ca el quelquefois même jusqu’à vingt, avant de produire des fleurs qui se succèdent ensuite sans interruption d'année en année jusqu’à la fin naturelle de lindi- vidu. Quelques plantes semblent même avoir une époque fixe dans le mois et dans le jour pour donner leurs fleurs. On a relevé des tables de ces particularités sous les dénominations de Calendrier de Flore, et d’Hor- loge de Flore. Dans notre climat, par exemple, 1ily a des fleurs nocturnes, et d’autres qu’on nomme diur- nes. Parmi les premières , une espèce de ficoïde qu’on nomme nocliflore , s'épanouit à sept heures du soir, et se ferme à la même heure le malin : le silène noctiflore s’ouvre vers cinq heures du soir; le liseron pourpre, à dix heures ; la belle-de-nuit,vers huit heures. De même, parmi les fleurs diurnes , qui sont en beaucoup plus grand nom- bre, on en observe qui s’'épanouissent entre trois et cinq heures du matin, comme le salsifis ; à sept heures, comme le nénuphar ; à onze, comme le pourpier ; à midi, comme le plus grand nombre des plantes grasses. 210: Nous avons déjà vu que tous les êtres organisés jouissent } | de la faculté de reproduire des êtres absolument sembla- bles à eux (141). Ce sont les fleurs qui sont les organes de. la génération dans les végétaux. On y distingue des parties mâles et d’autres femelles, qui sont quelquefois séparées, mais le plus souvent réunies. Les organes mâles ont reçu le nom d’étamines ; ceux de la femelle s'appellent pjstil. Ïls sont ordinairement entourés d’une enveloppe appelée a ET DE LEURS FONCTIONS. : 8g périanthe ou périsone, qui est double quelquefois ; alors l'intérieure se nomme corolle, et l’exlérieure calice. La queue des fleurs se nomme pédoncule : on le distingue en partiel et en commun , suivani qu’il supporte une ou plusieurs fleurs. On le désigne encore par sa situalion sur la racine, la tige et les rameaux, et par sa figure, sa direction, sa superficie : ainsi il en est de ronds, de courbés , d’évailleux, etc. ‘ 211T,. à Tout le monde connoît les primevères (1), ces jolies fleurs odorantes et jaunes qui ornent au premier prin- temps la verdure des prairies. Elles nous offrent toutes ces parties d’une manière bien distincte. La portion la plus extérieure de chacune des fleurs, celle qui est d’un vert pâle, marquée de cinq lignes saillantes et qui forme une sorte de tube garni de cinq dentelures à l’entrée , est ce qu’on nomme le calice. Il reste toujours attaché à la üge. L’enveloppe intérieure, de couleur jaune et en forme d’entonnoir, qu'on voit ensuite et qui se détache irès- facilement , est la corolle. Si l’on fend avec la pointe d’une épingle cetle corolle dans le sens de sa longueur, et si l’on en écarte les bords de manière à voir l’intérieur du canal, on y apperçoit cinq pelites saillies libres, arron-. dies , couvertes d’une poussière verdâtire. Ce sont les éfa- mines. Enfin il esresté au centre de la fleur une petite colonne , alongée , appuyée sur une petite sphère, et ter- minée par une pelite boule ; c’est le piséil. 273, En général le pistil occupe le centre des fleurs : on y distingue souvent trois parlies à-peu-près disposées comme (r) Qu'on appelle aussi primerolles ou {leurs de coucou, go DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, , dans la fleur que nous avons choisie pour exemple. La base ou le point par lequel il fait continuité avec la plante, se nomme ovaire, germe ou fruit. C’est là que sont contenus comme dans une matrice, les pelits œufs ou les graines non fécondées, Quelquefois cet ovaire se prolonge en un ou plusieurs filets, que l’on regarde comme des tubes ou canaux qui communiquent avec l'extérieur, mais dont la forme et l'insertion varient beaucoup ; c’est ce qu'on appelle séyle. Cette partie manque quelquefois : enfin dans lous les cas possibles, que le style existe ou n'exisie pas dans les fleurs, l'ovaire n’en présente pas moins un ou plusieurs orifices extérieurs, souvent évasés, presque toujours humectés d’une liqueur sucrée ou vis- queuse , et dont la forme varie beancoup; c’est ce que l’on appelle le séismate, que nous avons vu globuleux dans la primevère. L’ovaire est la partie essentielle des organes femelles ; 11 porte seul le nom de pisul quand il n'y auroit pas de style, ou quand le stigmate seroit à peine visible. ED L'étamine est la principale partie mâle : elle consiste essentiellement en une ou deux pelites bourses ou loges appelées anthères, qui renferment une poussière ou un amas de petits globules ou corpriscules jaunes, blancs ou verdâires, qu’on désigne sous le nom delol/en ou de pous- sière fécondante. C’est encore le cas de la primevère ; mais le plus souvent , comme dansle lys (PI. v, fig. 12), dans l’œillet (PL. vr, fig. 10), etc. ; l’anthère est portée à l'extrémité d’un filament plus ou moins alongé, qu’on nomme filet : ce qui conslilue évidemment la présence des étamines, ce sont loujours les anthères, qu’elles soient supportées ou non par des filets. À-I TR ue ui" 4 V4 NN ET DE LEURS FONCTIONS. oi 214. Il est maintenant hors de doute que ce sont véritable- ment là les organes de la génération des plantes. Au mo- ment où la fécondation doit s’opérer, la petite bourse ou l’anthère qui contient le pollen se déchire , souvent avec une foible explosion, la poussière s’en bsines mAIS bientôt chacun des corpuscules se trouve arrêté par la viscosité dont le stigmate est enduit à cette époque. C’est la liqueur que renferment les corpuscules qui féconde l'ovaire : on croit qu’elle y pénètre par les canaux ou tubes dont on suppose que ke style est creusé, et que les germes se trouvent ainsi fécondés. . 215 f La plupart des fleurs sont hermaphrodites, c’est-à-dire qu'elles portent à-la-fois des organes mâles et femelles ; mais il en est d’unisexuelles ou monoclines, qui n'ont qu’un seul sexe. Ces fleurs mâles ou femelles sont tantôt monoiques où androgynes, c’est-à-dire portées par une même plante, comme dans les noisetiers, les melons ; et tantôt elles sont dioiques ou diclines , c’est-à-dire que les femelles sont placées sur d’autres iiuidé que les mâles, ainsi qu'on l’observe dans le saule , le chanvre, le houblon. Enfin il est des plantes dont les fleurs et par conséquent le mode de génération sont tout-à-fait in- connus. 216. Il paroît que le calice et la corolle des fleurs ne font que protéger les organes de la généraiion , quelquefois ils serveni d'enveloppe aux graines. L’une ou l’auire de ces partie: , et mêine loutes les deux, peuvent manquer aux fleurs ; en général, elles présentent plusieurs variétés + 92 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, dans le nombre et la disposition des pièces qui les com- posent. Les botanistes ont beaucoup étudié ces parties : ils s’en sont servis pour distinguer les plantes entr’elles, et. ils les ont désignées par des noms particuliers. 217. Il y a des calices qui sont persisians, c’est-à-dire qui restent loujours autour de la graine ; tel est celui de la primevère : il en est d’autres qu’on appelle caducs ; c’est ce qu'on peut observer dans le pavot. T'antôt le calice est formé d’une seule pièce, comme dans le premier exemple; tantôt de deux, comme dans le second ; tantôt de trois et même de plusieurs centaines de petites lames: on l'appelle alors monophylle, diphylle, polyphylle, etc. Quelquefois ce calice est soudé avec l’ovaire, qui paroît inférieur, comme dans le fenouil, la carotte, le pommier, la rose ; tantôt 1l est placé au-dessous comme dans la pri- mevére, le chou, la violelte, et dans le plus grand nombre des autres plantes; on dit alors l’ovaire supérieur. On a donné aussi des noms particuliers à cerlaines espèces de calices. Ainsi les braciées des ombelliféres (PI v, fig. 1) portent le nom d’involucre , el on le distingue en univer- sel, partiel tou propre qui est le calice, suivant qu'il enveloppe les premières, secondes ou troisièmes divi- sions de l’ombelle. On nomme glume ou balle (fig. 25) le calice des graminées qui est composé de deux ou trois valves ou paillettes minces , oblongues, lesquelles se terminent souvent par une ariste ou barbe terminale, comme dans l’orge. On appelle chaton (fig. 6) une sorte d’épi qui soutient les fleurs mâles des peupliers, des saules ; sputhe, l'enveloppe membraneuse qui s’observe autour des fleurs non épanouies de l’oignon, du nar- cisse, et qui est encore une sorte de bractée. ET DE LEURS FONCTIONS. 93. _o18. Ïl en est à-peu-près de même de la corolle: tantôt elle est formée d’une seule pièce plus ou moins régulière ; on la dit alors monopétale , et on enlève toujours avec elle les étamines, comme on le voit dans la primevère , dans ie lamier blanc, vulgairement nommé orlie blanche : tantôt il ÿ a deux, trois, quatre, cinq, six ou plusieurs de ces pièces qu’on nomme pétales : ainsi une fleur qui n’a pas de corolle est dite apétale (PI. v, fig. 23). On l'appelle di, tri, tetra—, penta-, a JPA POSER , Fr qu'on y voit tel ou tel nombre de pétales. 210. Quand les pétales sont égaux entr’eux, la corolle est dite régulière (PI. v, fig. 12, 13, 14,19 ,16,91,922); elle est appelée irrégulière , quand les pétales varient entre eux pour la forme, la grandeur ou la direction (P1. v, fig. 17,18, 20). Parmi les corolles polypétales régulitres on distingue les cruciformes ou crucifères (fig. 21), lorsqu'il y a quatre pétales disposés en croix, comme dans le chou, la giroflée ; les caryophyllées ou en oœillet (fig. 22), qui ont cinq pétales réguliers dont les on- glets sont fort longs ; les rosacées (fig. 13), ou en rose , dont les onglets sont courts. Les polypétales irréguhères sont nommées anomales (fig. 19), quand il est difficile d’en caractériser la forme, comme dans la pensée ; on les appelle papilionacées (fig. 20),,quand il y a quatre pétales irréguliers, savoir, deux latéraux nommés ailes, un supérieur appelé étendard et un infe- rieur ou carène, comme dans le pois odorant et toutes les légumineuses. 220. _ Les corolles monopétales sc distinguent de même en o4 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, régulières et en irrégulières. Parmi les premières, on a donné beaucoup de noms à leurs formes ‘diverses : on appelle campanulées ou en cloche (PI. y, fig. 15), celles qui ont celie forme de cloche, comme la campanule : de même glubuleuses ou en grelot, comme le muguet (fig. 16); infundibuliformes ou en entonuoir, comme le lilas ; éx:bu- lées (fig. 11); kypocratériformes ou en soucoupe, lorsque la corolle s’élargit subitement vers l’orifice, comme la primevère ( fig. 14) ; en roue, lorsqu’elle n’a pas de tube bien sensible , comme la véronique , la bourrache. 231, Parmi les corolles monopétales irrégulières, on donne aussi à quelques-unes des noms particuliers : ainsi il en est de labiées ou en lèvre (fig. 17), lorsque leur limbe ou leurs bords forment deux divisions principales, écartées, comme dans la sauge ; et personnées ou en gueule (fig. 16), quand les deux divisions soft rapprochées, comme dans le muflier. 222, Les fleurs qui sont composées, c'est-à-dire chez les- quelles beaucoup de fleurs sont réunies dans un même calice, ont reçu des noms particuliers suivant les formes qui résullent des aggrégations diverses des fleurons ou des petites fleurs monopétales. Ainsi on les a nommées ligulées ou en demi-fleurons (fig. 8), comme la laitue : flosculeuses ou à fleurons tubuleux (fig. 9), comme le chardon , et radiées ou à fleurons au centre et à demi- fleurons à la circonférence (fig. 10), comme la paque- relle. 223. Enfin les fleurs ont offert d’autres caractères d’après leur disposition générale autour des tiges et sur leurs ET DE LEURS FONCTIONS. 95 pédoncules. On nomme fleurs en ombelles on ombelli- Jères (PI. v, fig. 1 }, celles dont tous les pédicules partent d’un même point et s'élèvent à la même hauteur, comme dans la caroite; en corymbe ou corymbifère (fig. 2 el 34, lorsque ne partant pas d'un même point, les fleurs ar- . rivent à la même hauteur; en bouquet ( fig. 4), lorsque les pédoncules branchus, inégaux, sont insérés sur diffé- rens points; en cthyrse (fig. 7), quand le pédoncule commun porle d’autres pelits pédoncules ramilés ; en grappe (fig. 5, 6), lorsqilé pédoncule commun porte des pédoncules propres nOMr Wamifiés ; en céée, quand les pédoncules sont très-courts et les fleurs ramassées ; enfin en épi, lorsque les fleurs sont sessiles le long d’un axe commun,qu'on norme le rachus. 294. Après avoir indiqué les organes qui préparent, enve= loppent et prolègent les jeunes embryons destinés à reproduire l’espèce , il est bon de faire connoître com- ment les germes, une fois fécondés , se conservent et se développent. Le plus ordinairement à peine la féconda- tion est-elle opérée , que lés étamines privées de leur pol- len, se flétrissent el tombent : bienlôt aussi les pièces qui composent la corolle se fanent , et se détachent de la plante, ainsi que celles du calice, qui se sont même quelquefois séparées plutôt. II n’est pas rare que le stig- mate et le style viennent aussi à quitter Povaire. 225. Quelquefois la graine est à nu dans l'intérieur du ca- lice, mais le plus souvent elle est recouverte d’une enve- loppe, dont la consistance ei la forme varient beaucoup ; c’est ce qu’on nomme, en géuéral, un péricarpe. Ordinai- 96 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, rement celte enveloppe plus ou moins épaisse est parta- gée intérieurement par des cloisons qui forment autant de cavités qu’on nomme loges. On distingue ces péricarpes sélon le nombre des graines qu’ils contiennent : ainsiilen est de mono-, di-, tri-, poivspermes, selon qu'ils ren- ferment une, deux, trois ou beaucoup de semences. Les piéces qui les composent sont nommées valves, et les parties solides qui ch LE loges du fruit sont appe- lées cloisons. ; On a donné des noms particuliers au péricarpe ; l’en- veloppe sèche des graines de la primevère, du pavot, du nénuphar (PI. vir, fig. ret2) est une capsule: Île fruit à enveloppe ligneuse qui ne s'ouvre qu’au moment le la germination , comme celui du coudrier, est une noix (Pi. vri. fic. 3 . Le léocume ou gousse est une HS , 5 8 capsule qui s'ouvre en deux valves, qui n’a ordinaire- meñt dans l’intérieur qu’une seule loge sans cloison, et dont les graines adhèrent loutes du même côté, mais alternalivement à l’une et à l’autre valve , comme celle du haricot, de la vesse (PL vir, fig. 14). La silique ou silicule est un fruit plus long que large, ou plus large que long, sur les côtés duquel on voit deux sutures, séparées par une cloison intérieure, et dont les graines adhèrent toutes de file à la même valve, comme dans les graines du thlaspi-bourse-à-pasieur, qui est une silicule (PI. vir, fig. 12), et dans la silique du chou (PI vir, fig. 13). On nomme drupe un fruit charnu , qui renferme un noyau, comme la cerise , la noix revêlue de son brou (fig. 5); baie, l'enveloppe et le jus de la groseille, du raisin, de la morelle (Pi. vrr, fig. 6); dans ce cas les semences ne soul poini renfermées dans un noyau; elles sont placées au milien de la pulpe : enfin on appelle # ru | re ET DE LEURS FONCTIONS. 97 cône les fruits du sapin (PL. vit, fig. 7), dans lesquels les semences sont cachées par des écailles entuilées. 297. On donne encore différens noms à certaines espèces de fruits ou de péricarpes de formes diverses. Aïnsi on ap- pelle follicule, la capsule des asclépiades ou apocyns (PL vis, fig. 15), qui n’a qu’une seule suture longitudi- nale. La pomme (fig. 16 et 17) est un fruit charnu qui contient dans son intérieur des loges le plus ordinaire- ment au nombre de cinq, où se développent les semences ou graines, qu'on nomme pepins. Le gland (fig. 20) est une espèce de noix revêtue en tout ou en parlie d’une enveloppe calyciforme. La samare (fig. 10 el 24) est aussi une sorle de noix ailée ou terminée par une languette membraneuse, comme dans l’érable. On a donné les noms d'abène (fig. 8 et 18) aux graines des fleurs composées, comme le pissenlit ; de polakène (fig. 21 ) à celles des om- bellifères, comme la carotte; de cariopse (fig. 19), à la graine des graminées, comme le blé, l’avoine. 228. On distingue toujours dans les graines l’enveloppe propre ou les deux éésumens, l’amande ou le pelit em- bryon et très-souvent une substance intermédiaire, dont la consistance , la nature et la couleur varient beaucoup, qu'on nomme le périsperme. Ainsi dans le haricot la partie blanche extérieure est le tégument, formé de deux couches ou membranes, et la partie jaunâtre farineuse, qui se trouve au-dessous, est l'embryon. La coque d’un grain de café, qui ressemble à de la corne, est le périsperme. Cette partie ne se trouve que dans les grai- nes de quelques familles. Dans le blé, c’est le périsperme qui I. : 7 98 DES VÉGÉTAUX EN GÉNÉRAL, &c. donne la farine. Nous avons vu que l'embryon du haricot contient deux feuilles séminales et une plantule; mais toutes les graines ne sont pas conformées ainsi. Il en est, comme celles du blé, des oignons, des iris et beaucoup d’autres , qui n’ont qu’une seule feuille séminale. Les botanistes nomment les unes plantes dicotylédonées ou bilobées (PL. vrr, fig. 22, 23), et les autres monocotylédonées ou unilobées (fig. 19). Presque toutes les plantes dont les graines sont connues, appartiennent à l’une ou à l’autre de ces divisions (310-311); et la considéralion de ces premiers organes, qui ont toujours les plus grands rap- ports avec la structure intérieure des végétaux, a offert aux botanistes les bases les plus solides de la science , ainst que nous aurons occasion de l’exposer bientôt. SYSTÈMES DE BOTANIQUE. 99 v CHAPITRE VI. De la manière d’étudier les végétaux , et des systèmes de Botanique. 220. O connoît maintenant à-peu-près trente mille espèces de plantes différentes. Pour apprendre à distinguer cette grande quantité de corps organisés, il a fallu les comparer entr’eux. On a en conséquence imaginé divers moyens que nous allons indiquer, et qui sont à-peu-près les mêmes que ceux qu’on emploie dans l'étude de toutes les autres parties de l'Histoire naturelle. | “2930: Nous avons vu, par le chapitre précédent, qu'il y a dans les végétaux des organes particuliers destinés au développement, à la nutrilion , aux sécrétions et à la reproduction, et qu’on leur a donné des noms divers qui en rappellent l’idée ou représentent à la mémoire leurs formes et leur disposition. Il est né de-là une sorte de langage propre à la botanique, et qui exprime, à l’aide d’un irès-petit nombre de mots convenus, toutes les parties des plantes et les varialions dont elles sont sus- ceplibles. C’est une des divisions de ce qu’on appelle la nomenclature. L'autre partie de cette nomenclature con- siste aussi dans la désignation des plantes elles-mêmes avec des termes de convention. Elle comprend la con- noissance des expressions particulières à l’aide desquelles on représente à l’esprit toute espèce de végétal. On a cru Lé 100 SV s TE MES nécessaire de soumettre celle partie de la science à des règles fixes qui facilitent beaucoup le travail de la mé- moire. | DO. Si toutes les plantes portoient un nom particulier , il faudroil à-peu-près trente mille mots différens pour les désigner, et par conséquent 1l seroit nécessaire que le bota- niste les livrât à sa mémoire, pour que le mot püt lui rappeler l'idée de la plante, et réciproquement que la vue ou le souvenir de la plante représeniät Le nom à son esprit. On conçoit que ces noms, qui ne sont que des accessoires ou des moyens de transmission de la science, excéderoient déjà les bornes de la mémoire : on a donc dû recourir à un procédé qui en diminuât le nombre, et on en a imaginé un tres-commode pour cela. 292, On avoit remarqué que beaucoup de plantes offroient entr’elles une multitude de rapports, soit dans la forme à et dans le nombre des parties de la fleur ; soit dans la structure du fruit. On s’appliqua donc à reconnoître ces ressemblances ; et quand on fut assuré qu'il y avoit un cerlain nombre de végétaux absolument analogues par les organes de la fructification, on les considéra comme formant un groupe , et l’on désigna cette réunion d’indi- vidus semblables , sous certains rapports, par un terme commun et collectif, qu’on rendit substantif et qu’on appela nom générique , pour exprimer qu’il correspon- doit à la collection qu’on désigna elle-même par le nom de genre. | | 295. Puisque toutes ces plantes semblables par les organes DE BOTANIQUE. I1O1I de la frucufication porloient un nom commun et sub- stanlif, ou en un seul mot un nom générique , 1l ne s’agissoit plus, pour les désigner elles-mêmes et les dis- tinguer entr’elles, que d’ajouter au nom de genre, un adjectif qui indiquât quelqu’une de leurs particularités ou de leurs manières d’êlre pour les spécifier. Cet adjec- tif s’appela donc un nom spécifique, et chacun des in- dividus du genre prit le nom d'espèce. 234. On conçoit que cette invention dut tout-à-coup dimi- nuer considérablement le nombre des mots consacrés à chaque plante en particulier. Il est certains genres en effet qui renferment seuls , et sous un nom commun, plus de cent espèces ; mais en supposant que chacun des genres ne comprenne que dix espèces, on voit de suite que la mémoire n’aura à relenir que trois mille mots, au lieu de trente mille; et même dans l’état actuel de la science, les noms de genres ne s'élèvent guère au-delà de deux mille. | 295. Un autre avantage qui résulte de cette nomenclature, c’est que les noms des espèces , étant toujours considérés comme des adjectifs, peuvent être employés plusieurs fois sans prêter à la confusion, puisqu'ils sont toujours joints à des substantifs ou aux noms de genre, dont ils ne font qu'indiquer une modification. Ce nom est ordi- nairement emprunté du port de la tige, de la con- formation des feuilles, de l’époque de la floraison, de l'habitation dans telle partie du monde ou telle sorte de terrein , &c. &c. Ainsiil peut y avoir à-la-fois des Géra- nions et des Séneçons qui portent le même nom spéci- 102 | SV ST EN ES : Nat: fique de sans-tige, crépu, printannier , de la Caroline , des-prés, &c. et il n’y a aucun inconvénient à ce que ces noms spécifiques se reproduisent , puisqu'ils soulagent la mémoire en rappelant une particularité. Voilà pour- quoi on les a encore appelés des noms triviaux. 2306. D’après ce que nous venons de dire, chaque plante porte toujours un nom botanique composé de deux mots qu’il faut confier à la mémoire. Le premier, ou celui qui indique le genre, est souvent consacré au souvenir des bolanistes, des voyageurs ou des autres hommes qui ont rendu quelques services à la science. T'eis sont Îles suivans: Gesneria, Coesalpinia , Bauhinia ,'T'ournefortia, Plumieria, Vaillantia, Linnea, Jussiea, Fontanesia, &c. qui rappellent les noms des principaux fondateurs de la Botanique. Le plus ordinairement le nom du genre est emprunié de certains mois grecs ou lafins qui font con- noître quelque propriété, quelque forme singulière dans les organes , ou que l’on croit avoir élé employés sous le même sens par les anciens. C’est ainsi que le nom de Géranion indique la ressemblance des graines avec le bec d’une grue , et que celui de Séneçon , employé par Pline, fait connoître les aigrettes ou la barbe qu! surmonte les semences des espèces de ce genre. 237. Ce n’étoit point assez d’avoir ainsi élagué lés mots de la science et d’ en avoir combiné l’arrangement : il falloit arriver à leur connoissance par celle des plantes, et les disposer de manière qu’on püt parvenir , en éludiant un végélal en particulier, au nom qui le distingue, et réci- proquement qu’on reconnüût la plante en lisant la des. _ DE BOTANIQUE. 103 cription jointe au nom.On a atieint ce double but, en con- sidérant, par une suite d'observations comparatives, toutes les ressemblances et les différences que les genres présen- ioient entr’eux ; et l’on s’est servi des unes et des autres pour opérer des coupes ou des sections plus ou moins arbitraires ou naturelles, dans lesquelles on a rangé toutes les plantes connues jusqu’à ce jour. C’est ce que les bota- nistes ont appelé la disposition systématique ou métho- dique. | 238. Dans ces arrangemens, les genres qui se conviennent, ou qui ont entr’eux quelque analogie , sous certains rap- ports, sont réunis en un groupe qui leur est, à-peu-près, ce qu’ils sont aux espèces qu'ils comprennent; c’esl-à- dire , un assemblage de genres sous un nom commun que tantôt on nomme famille, iantôt sous-ordre. Ces sous-ordres ou ces familles elles-mêmes se ressemblent encore fort souvent par un caractère commun que l’on peut exprimer, et ils forment un autre groupe plus élevé qu’on nomme erdre, lequel est une division de la classe ou de la première section que présente la science. 259, En résumé, la Botanique reconnoît des classes ou premières réparlitions ; des ordres ou des partages secon- daires: des sous-ordres , nommés encore des Jamilles ou des distributions tertiaires; des genres ou des divisions quaternaires : viennent ensuite les espèces , qui com- prennent quelquefois des variétés. De sorte que toute espèce de plante doit être nécessairement rapportée à ces cinq divisions successives, dont les deux dernières seules entraînent la nécessité du nom qui les indique. | 104 SYSTÈMES 2/0. Quelle que soit la marche que suive le botanisie pour arriver à la connoissanee de l’espèce , il faut qu’il étudie successivement les divers organes qui constituent le carac- tère des cinq divisions principales. Avec presque tous les procédés imaginés jusqu'ici en botanique , on considère les organes de la frucüfication. C’est en effet la seule fonction que l’on connoisse bien dan: les végétaux, etelle a produit en général des rapprochemens très-naturels. Nous allons faire connoître ici d’une manière générale les trois principaux systèmes de botanique ; ceux établis par Tournefort, par Linné et par M. de Lamarck. Nous exposerons, avec beaucoup plus de détails, la méthode de Jussieu dans un chapitre particulier ( 321 ). 2:+1. Joseph Pition de Tournefort, né à Aix en Provence, publia ses Elémens de Botanique en 1694. Il établit Les fondemens de sa méthode sur ce qu’on appeloit alors la fleur , mais essentiellement sur la corolle qui, frappant davantage la vue, fournissoit de suite un grand nombre de caracteres. À cette époque , l’auteur ne connoissoit guère que dix mille espèces de plantes qu’il rapporta à environ sept cents genres ; de sorte que la marche qu'il a iracée n’est plus maintenant au courant de la science. 249. Il divisa d’abord le règne végétal en deux grandes sec- tions. Il rangea dans la première toutes les Aerbes, et:ïl comprenoit sous ce nom les plantes annuelles ou vivaces qui perdent en hiver leurs tiges, dont la consistance est médiocre, et qui ne sont jamais ligneuses. Les arbres (265) DÉ BOTANIQUE : 105 formoient la seconde seclion, avec les arbrisseaux. Il réunissoit ainsi toutes les plantes de consistance ligneuse quis’élèvent en général à la hauteur du corps de l’homme, qui ont des bourgeons, et qui vivent le plus souvent au- delà de deux années. Cette division étoit fautive, mais 1l croyoit suivre l’ordre de la nature en rapprochant ainsi les grands végétaux, et en les rangeant par la taille. 243. Le second examen portoit sur la fleur, ou plutôt sur fa corolle , dans l’une et dans l’autre seciion des herbes et des arbres. Ainsi les herbes sont avec ou sans corolle. Quand il y a une corolle (1), ou elle est simple, c’est-à- dire que chaque organe de la fructification est renfermé dans un calice qui lui est particulièrement destiné ; ou elle est composée (259), c’est-à-dire qu’il y a plusieurs corolles dans un même calice. | 24/4. Les herbes à fleurs simples ont la corolle d’une seule pièce, et on les nomme monopétales ; ou elles en ont plu- sieurs, et ces planies sont dites polypéiales (250). Les fleurs à corolle d’une seule pièce l'ont régulière ou irré- gulière (247). C’est à la première de ces divisions qu’appar- tiennent les deux premières classes, les campaniformes (245) et les imfundibuliformes (246). 245. La classe des campaniformes ou en forme de cloche (PL v, fig. 14,15, 16) comprend toutes les fleurs évasées $ (1) il faut se rappeler que la corolle est toujours nommée la fleur * dass cet arrangement de Tournefort. .# 106 SYSTÉMES en forme de bassin, de clochelte et de grelot, comme dans le liseron , le muguet de mai, la campanule. Les fruits viennent! ensuite former des ordres : ianlôt ce sont des baïes qui succèdent aux fleurs ; tantôt une ou plusieurs capsules. 246. Les infundibulifurmes ou les fleurs monopétales en entonnoir ( PI. v, fig. 11), comprennent les plantes her- bacées , à corolle en roue, comme la bourrache, la véro- nique; celles en coupe aplalie, comme la primevère ; celles en entonnoir ; comme la pervenche ; et la considé- ration du fruit élablit de nouveaux ordres. Tantôt le fruit est distinct du calice et forme une capsule ; tantôt 1l y est adhérent. Souvent il y a quatre semences nues au fond du calice ; quelquefois une baie, etc. 247. Les herbes à corolle monopétale irrégulière sont aussi comprises dans deux classes , 1°. suivant que les fleurs’ ont une sorte de ressemblanceavec quelques parties de l’homme ou des animaux, et que leurs fruits sont renfermés dans une capsule; etc’est alors la troisième classe sous le nom de personnées (235) : 2°. ou selon que leurs semences sont'au nombre de quatre à une, et visibles au fond du calice; et c'est ce qu'il nommoit les /abiées (249). 246. La classe des personnées comprenoit alors cinq sections. Dans ia prémière il rangeoit improprement les aroïdes, ’ dont le spathe en forme d’oreille ou de capuchon,lui paroissoit une corolle ; à la seconde seclion appartenoient les fleurs en languette, comme celles des aristoloches ; à la troisième, les corolles à lube très-ouvertinférieurement, DE BOTANIQUE. 107 comme celles de la digitale, du catalpa ; à la quatrième, les fleurs en mufle (PI. v, fig. 18\, comme celles du muflier, de la pédiculaire ; et à la cinquième , les fleurs terminées à la base par un anneau , comme on l'observe dans les corolles de l’acanthe. ’ 240. Les labiées présentoient quatre sections. Dans les lrois premières, la lèvre supérieure dela corolle ressemble tantôt à une faucille ou à un casque , comme dans les sauges ; tantôt à une cuiller, comme dans l’ortie blanche (PI. v, fig. 17); tantôt elle est tout-à-fait droite, comme dans le romarin , l’hysope : dans la quatrième , la lèvre supérieure n'existe pas, comme dans la germandrée. 250. Les herbes à fleurs simples polypétales, sont aussi ou régulières ou irrégulières (256). Il y a cinq classes parmi les régulières , savoir : 1°. les cruciformes (251), dont la corolle est composée de quatre pétales disposés en croix, et dont le fruit ne tient pas au calice ; 2°. les rosacées (252), qui ont le plus souvent cinq pétales ou davantage disposés en rose ; 3°, les ombellifères (253), qui ont aussi des pétales en rose, mais dont les fleurs sont disposées en parasol, et auxquelles succèdent deux semences réunies ; 4°. les caryophyllées (254) ou fleurs en ocillet, dont les corolles sont confposées de pétales à onglets alongés, cachés dans un calice d’une seule pièce ; 5°. enfin les Zilia- cées (255), qui ont un, trois ou six pétales sans calice, et dont le fruit est une capsule à trois loges. 251. Les cruciformes (PI. v, fig. 21) éloient. divisées par Tournefort en neuf sections, d’après la forme du fruit ; 108 SYSTÈMES mais il ne metloit pas une très-grande précision dans les caractères qu'il assignoit à chacune d'elles. Aïnsi les sili- cules (226) formoient trois divisions: les rondes, comme la cameline ; les plates, divisées par une cloison dans le sens de la largeur , comme la lunaire ; ou dans celui de la longueur, comme la bourse-à-pasteur ; les siliques (PI. vrr, fig. 13) , articulées, comme le radis ; simples à deux loges, comme sur le chou , et sans cloisons, comme dans la ché- lidoine. Il réunissoit dans cette classe et dans des ordres paruculiers les potamogétons, qui ont les semences réu- nies en tête , et la parisette, qui a une baie. 252, Les rosacées (PJ. v, fig. 15) offroient aussi neuf sections : dans la première éloient rangées les capsules isolées du calice , s'ouvrani en travers comme une boite à savonetle, telles qu’on les observe dans le pourpier : venoiïent en- suite les capsules à une seule loge, comme celle du pavot; puis celles à deux loges, comme dans la saxifrage ; celles à plusieurs loges, comme dans les cistes , les mille- pertuis ; celles à semences nichées dans des alvéoles, telle que dans le caprier ; celles à plusieurs capsules réunies, isolées du calice, comme dans la pivoine; celles à semences à nu sur le réceptacle, comme dans la fraise, les renoncules ; celles qui ont des baies , ou des fruits secs. 206. Les ombellifères (PI. v , fig. 1), ou les fleurs en om- belles, présentoient aussi neuf sections d’après la forme des semences pelites et striées, comme dans la carotte ; oblongues et épaisses, comme dans le fenouil, angélique ; arrondies, comme dans la coriandre ; aplalies, comme dans l'impératoire , etc. terminées par une pointe très-longue, comme dans le scandix peigne-de-Vénus: dans la der- DE BOTANIQUE. 109 nière section, les fleurs sont ramassées en tête, comme ù Q] NN e dans le chardon roland ou panicaut, la sanicle , etc. 254. Les caryophyllées (PI. v, fig. 22) n’offrent que deux sections. Dans l’une, la capsule est tout-à-fait séparée du calice, comme dans l’œillet, le lin, etc. : dans le gazon d'Olympe ou stalice, au contraire, le calice est (ou plutôt semble (1)) adhérent. 255. Les diliacées (PL. v, fig. 12) sont partagées par Tour- nefort en cinq sections. T'antôt les six divisions de la fleur tiennent ensemble , et alors ou le fruit provient du pistil seul, comme dans la jacinthe, ou il tient au calice, comme dans les iris : tantôt les pétales, au nombre de six, sont tout-à-fail séparés, et ils offrent les deux mêmes seclions, come la iulipe, la perce-neige : tantôtenfin1iln'ya que trois pétales bien distincts à la fleur ; ce qu’on observé dans les éphémérines. 256. Les plantes herbacées à fleurs simples polypétales irré- gulières ne composent que deux classes : les papilionacées ou légumineuses , dont le fruit est une gousse ; et les ano- males (258), dont les pétales ne sont pas réguliers comme dans l'autre classe, | 257. Les papilionacées (PI. v, fig. 20) se divisent en cinq sections, d’après la forme de leur légume, qui tantôt est - (1) Ce que Tournefort prenoit pour le calyce est la corolle dessé- chée, is 110 SYSTÈMES | court sans division, comme dans la lentille, le sainfoin ; tantôtalongé, comme dansle pois, la fève ; lanlôt articulé, comme dans le fer à cheval ou hippocrépide. Il ya encore deux autres sections ; l’une renferme les plantes dont le légume paroit à deux loges, comme dans les astragales ; autre est absolument arüficielle , et comprend toutes les légumineuses dont les feuilles sont disposées trois par trois ou lernées, comme le trèfle, la luzerne, etc. 298. La classe des anomales (PI. v, fig. 19) est peu nom- breuse, et renferme des plantes trés-diflérentes les unes des autres, distinguées en trois sections par leur fructifi- cation. Quelquefois c’est une seule capsule séparée du calice avec un seul pistil, comme dans la violette; chez d’autres plantes à fleurs anomales, ces capsules ou ces pisuls sont en grand nombre, comme dans l'ancolie, le pied-d’alouette ; enfin le calice s’unit souvent à la capsule, comme dans les orchidées. 259. Les herbes à fleurs composées renferment plusieurs corolles dans un même calice ; aussi les nomime-t-on des fleurettes. [Il est rare que chacune d’elles ait son calice parliculier ; leur semence est ioujours libre, distincte, nue ou garnie d’une sorte de parachute ou de couronne de poils plus ou moins divisés, qu’on nomme aigrette. Elles constituent trois classes : les /losculeuses, c’est-à-dire dont les fleureltes, semblables à un petit entonnoir, ont le bord à-peu-près régulier, et qu’on appelle des fleurons : les demi-flosculeuses (261), ou celles dont toutes les petites corolles sont terminées par une languette ; et les radiées (262), dont la partie centrale de la fleur com- mn +" HN "0" Le DE BATAINL QUE. 1ri mune , ou ce qu’on nomme le disque, est composée de fleurons, et le pourtour ou la circonférence garni de fleurettes disposées en rayons. 260. Les fleurs flosculeuses (PI. y, fig. 9) sont rangées dans cinq sections : on remarque parmi elles des fleurs composées de fleurons stériles et d’autres fertiles séparées, comme le genre Xanthium ou Lampourde, et d’autres qui, ayant le fleuron fertile, ont les semences aigret- tées, comme le chardon , ou non aigreltées, comme la santoline. Quelquefois chaque fleur a son calice parlicu- lier, comme l’échinope, dont la corolle est découpée également , tandis qu’elle l’est inégalement dans les autres fleurs agrégées, comme la scabieuse, le chardon à foulon, qui forment la cinquième section. 261. Les demi-flosculeuses ( PI. v, fig. 8) ne renferment que deux sections, suivant que leurs graines sont sur- montées d’une aigrette, comme dans le pissenlit, lesalsifis ; ou qu'elles sont nues, comme dans la chicorée. 262. Les fleurs en soleil ou radiées (PI. v, fig. 10), sont réparties en cinq sections, d’après la forme de leurs semences. Elles sont ou aigrettées, par exemple, le tussi- lage; ou garnies d’arêtes membraneuses, le soleil ; ou abso- Jument nues, la paquerette ; ou elles semblent former une capsule par leur disposition en manière d’écailles du calice , le souci ; ou enfin le disque est entonré par les écailles du calice en forme de feuilles, Les carlines, 112 SYSTÈMES h.: 203. Toutes les autres herbes n’ont pas de pétales, même quand elles ont des fleurs: sur les unes, à la vérité, on voit des élamines; mais il n’y a pas de pétales, ou les parties qui en tiennent lieu , subsisient après la floraison : ce sont des apétales à étamines. Une autre classe de plantes apélales porte des fruits sans fleurs ; et dans une der- nière sont rangées les plantes dans lesquelles on ne con- noît mi les fleurs ni les fruits. | 204. C'est à la classe des apétales à élamines ( PI. v, fig. 23), qu'appartiennent, sous le nom de céréales ou de grami- nées, le blé , l’avoine, &c. dont les fleurs sont herma- phrodites , et la masse d’eau , le maïs, la mercuriale, le chanvre, dont les fleurs mâles et femelles séparées sont dans quelques cas réunies, et dans d’autres sur deux pieds différens ; et l’oseille, la pariétaire, la bette, dont les fruits sont inhérens au calice. 565. Les arbres sont à-peu-près dans le même cas que les herbes : les uns n’ont point de pétales à leurs fleurs ; mais parmi ceux-là il en est , comme le buis, le figuier , dont les fleurs mâles ne sont point séparées des femelles ; et d’autres , au contraire, comme le coudrier , le bouleau, le saule, dont les fleurs mâles sont disposées isolément sur un pédoncule alongé qui supporte beaucoup de fleurs sans pétales : l’ensemble se nomme chaton (PI. v, fig. 6), et les arbres eux-mêmes sont appelés amentacés ou à cha- tons. Les arbres qui ont des pétales, ou n'en ont qu’un seul, comme le lilas, le laurier rose , le sureau, ou ar nl $ DE BOTANIQUE. 113 en ont plusieurs, tantôt réguliers, comme le poirier , la vigne ; lanlôt irréguliers , come l’acacia , le baguenau- _ dier, le genèêt. On partage les végétaux en CLASSES. TOURNEFORT. éoulièr formes, (ver a 2. Infundibuli- monopétales € formes. . LA . a 4 db à sa “ées ie 4. Labices, simples< . 5, Cruciformes. 6. Rosacées. 9. Liliacees. pétalées . Anomales. 5! LA 1 r liere TYegULIET ++ de Flosculeuses. composées : plusieurs corolles dans | :3, Demi-floscu- un calice leuses. . Radiees. . À étamines. s . Sa sans petales.... ns fléurs. . Sans fleurs , ni graines, sans pétales . Ka, . Sans pétales. . À chatons. un seul pétale ..:/::,..440 à . Monopetales. pétalees régulières 21. Rosacees. | plusieurs pétales ... { On voit par ce tableau que les classes qui correspondent à la division des arbres et arbustes pourroient être rap- portées naturellement aux précédentes ; que la quin- zième , par exemple , doit réclamer la dix-huitième et la dix-neuvième ; que les arbres de la vinglième appar- tiennent aux deux premières; que ceux de la vingt- ik e régulières 7. Ombellifères. |! 8. Caryophyllees. |# polypétales ro, Papilionacées, |! , , 1 CR Te L4 F irrégulières 22. Papilienacees. | } 114 SYSTÉMES unième sont de la sixième ; et qu’enfin ceux de la vingt- deuxième sont de la dixième. Voilà pourquoi nous ne sommes pas entrés dans plus de délails sur ces dernieres classes. 268. Supposons mainienant qu’on veuille connoître le pied d’alouette, et le rapporter à sa classe et à son genre d’après la marche indiquée par Tournefort. Il s’agit de savoir d’abord si cette fleur provient d’une herbe ou d’un arbre. Elle vient d’une herbe. Y a-t-il des pétales ou non? Il y en a. Les fleurs sont-elles simples, ou y en a-t-il plusieurs réunies dans un même calice? Elles sont simples. La corolle est-elle d’une seule pièce ou de plusieurs ? IL y en a plusieurs. Sont-elles régulières ou non ? Elles ne le sont pas. Est-ce une papilionacée ? Non. Donc c'est une ano- male. Au bout de ces six questions, je suis parvenu à connoître la classe qui est la onzième. Je vois bientôt que la capsule est séparée du calice. Ce n’est donc pas. une orchidée. IL y a plusieurs pistils. Elle appartient donc à la seconde section de la classe. Il y a six genres de plantes dans cette section ; mais ceux de la fraxinelle et de l’aconit n’ont pas d’éperons ou de partie saillante, pointue à la fleur ; tandis qu’il y en a cinq dans l’ancolie, et un seul dans les autres. Parmi les trois derniers genres, le mé- lanthe n’a que quatre pétales ; les deux autres en ont au moins cinq. Mais dans la capucine, l’enveloppe extérieure de la fleur est d’une seule pièce : elle est de plusieurs dans la dauphinelle. Donc la plante que j’examine est une dauphinelle. 269. J'étudie alors le genre dauphinelle. J’en reconnois tous les caractères. Je range la plante que j’ai observée parmi DE BOTANIQUE. 110 les espèces qui n’ont qu’une seule capsule, et j'apprends que c’est celle qu’on nomme fleur d’Ajax, parce qu’elle a la tige simple et non divisée, et qu’on remarque sur le plus grand de ses pétales des lignes de couleur plus ou moins foncée, représentant à-peu-près les leitres AI A. Fap- prends aussi que la fleur que j’ai sous les yeux est celle en laquelle on dit qu’Ajax fut transformé après s'être donné la mort (1). Je sais donc que le pied-d’alouette est la dau- phinelle d’Ajax ; qu’elle est commune dans les jardins, et qu'on lui donne encore le nom de béquette. 270. Après avoir ainsi donné une idée du système de Tour- nefort, qui est une sorte de méthode imparfaite, parce qu’à l'époque où cet auteur écrivoit, on ne connoissoit _pasencore assez de plantes pour saisir leurs rapports, voir leur analogie, et former des coupes plus distinctes et plus nombreuses. Nous allons essayer de faire connoïtre le système botanique de Linné. 271. Charles de LinNÉ ou Linnzæus , né en Suède en 1707, est le savant qui a vu et décrit le plus grand nombre d’objets d'histoire naturelle. Il a publié ses recherches et son système de botanique depuis l’année 1737 jusqu’en 1777. Cet auteur, pour établir son système, n’a considéré dans les plantes que les organes de la génération mâles et femelles ; aussi appelle-t-on cet arrangement le système sexuel. (1) Dic quibus in terris énscripei nomina Regum Nascantur flores.......... VIRGIL. Eclog, I11 j\v. 105, Ecce suos gemitus foliis inscripsit et AT A. 116 SYSTÈMES #\ pas 272. Dans cette manière d'étudier, on a fait vingt-quaire classes de toutes les plantes, suivant le nombre, l’inser- tion, la longueur respective, la réunion ou la séparation des étamines. C’est à la dernière classe, appelée erypto- gamie, qu'appartiennent les plantes sur lesquelles on ne voit point de fleurs, comme les champignons, les fou- gères, les mousses, les varecs, et beaucoup d’autres. On a observé des fleurs ou des organes de frucüfication bien distincts sur tous les autres végétaux. 4 273, Chez les uns, les fleurs contiennent en même temps les organes mâles et femelles, c’est-à-dire qu'il y a des éta- mines et des pislils réunis : on les nomme Lermaphrodites ; les autres, au contraire , n’ont que des élamines ou des pis- tils séparés ; ils sont dits unisexuels, et ils forment les trois avant-dernières classes. T'aniôt les étamines et les pistils sont situés dans des fleurs diférentes , mais sur un même pied ; c’est le cas de la vingt-unième classe qu’on nomme monoécie. Nous en avons des exemples dans le blé de Turquie, la citrouille, le noyer, etc. Taulôt les fleurs mâles sont situées sur un pied de plante différent de celui qui porte les femelles ; cette disposition constitue la classe de la dioécie, le chanvre, le houblon, le saule, elc. sont dans ce cas ; ou enfin l’on observe sur un même végétal des fleurs mâles, d’autres femelles, et quelques-unes qui ont tout à-la-fois des élamines et des pistils. Tel est le caractère de la vingi-troisième classe, qu’on désigne sous Je nom de polygamie , et dont la pariétaire , l’arroche , le frêne, etc. peuvent être cités comme exemples, « 4 DE BOTANIQUE. 117 274. Quatre considéralions principales ont fait ensuite ran- ger les plantes à fleurs hermaphrodites dans les vingl pre- mières classes ; savoir , 1°. d’après le nombre des élamines quand elles sont isolées, à-peu-près de même longueur, et qu'il n’y en a pas plus de douze ; ce qui forme les onze premières classes ; 2°, quand il y a plus de douze éta- mines , on recherche le lieu de leur insertion, si on les enlève avec le calice ou non, ce qui constitue les deux classes suivantes; 3°. s'il y a quatre ou deux étamines, dont deux plus longues ou de proportion inégale, cetie particularité détermine les quatorzième et quinzième classes : 4°. si les élamines ont quelque connexion, soit entr’elles , soit avec le pistil, ces plantes constituent les cinq autres classes. 275. Linné a composé pour chacune de ces classes, des noms qui tous indiquent le caractère essentiel ; ainsi pour les treize premières classes , il a donné aux mots grecs qui expriment les nombres, la désinence andrie, qui signifie mâle ou étamine ; de sorte que monandrie ( Voyez PI. vr, fig. 1 ) veut dire une élamine; diandrie, deux (fig. 2); triandrie , trois (fig. 3) ; éétrandrie, quatre (fig. 4) ; pen- tandrie, cinq (fig. 5); kexandrie, six (fig. 6); keptandrie, sept (fig. 7) ; octandrie, huit (fig. 8); ennéandrie, neuf (fig. 0); décandrie, dix (fig. 10); dodécandrie, douze (fig. 11); icosandrie, vingt ( fig. 12) ; et polyandrie (fig. 13) beaucoup d’étamines. Mais ces deux dernières classes sont plutôt distinguées par l'insertion des étamines que par leur nombre précis. En effet , le caracière de la douzième classe réside dans cetle particularité, qu'on ne peul pas enlever le calice de la fleur sans arracher en OS UE ARE, pes de 118 SYSTÈMES mème tempsles élamines qui sont quelquefois au nombre de vingt. Le caractère opposé ou la non adhérence des élamines au calice, est le propre des plantes polyandres de Linné. Le nombre est donc peu important, quand 1k excède celui de douze. 276. Les quatorzième et quinzième classes ont pris la termi- naison dynamie,quisignifie puissance, parce qu'il y a alors deux ou quatre étamines plus longues : ainsi l’une s’ap- pelle didynamie (fig. 14), comme l’ortie blanche ; l’autre tétradynamie (fig. 15), comme le chou , la giroflée. Les trois classes suivantes ont aussi reçu des noms de nombre, auxquels Linné a joint le mot wdelphie, qui signifie pa- renté ou venant d’une même tige. La seizième classe s'appelle donc monadelphie (fig. 16 ) , telles sont les mauves : la dix-seplième , diadelphie ( fig. 18), comme les pois ; et la dix-huitième, polyadelphie (fig. 19). dont l’oranger, le millepertuis sont des exemples. 473 La dix-neuvième classe se nomme syngénésie (fig. 26, 21), ce qui signifie génération simultanée, parce qu’en eflet toutes les anthères des étamines s'ouvrent ensemble, T'elles sont les plantes composées, comme le pissenlit, le bluet, &c. Enfin par le mot gynandrie (fig. 22,23), qui signifie femelle et mâle, Linné désigne la vingtième classe, dans laquelle les anthères des élamines sont portées par le pistil, comme dans les orchidées, la fleur de la Passion ou grenadille. 276. Linnéa lui-même dressé un tableau du système sexuel : en voici à-peu-pres la traduction en français ; c’est ce qu'il nomme la clef de la botanique. DE BOTANIQUE. 119 nd CLASSES. LI N N É, M dt . monandrie. diaudrie, Trois. , . triandrie. pentandrie, a 3, Quatre. 4. tétrandrie. Cinq. .: 5: 6, uniquement :etalors...,.....,.< Six... hexandrie. Sept... hcptandrie, < Huit... . octandrie, Neuf... , ennéandrie, Dix. . +. decandrie. Douze. . dodceandrie, sur le calice : et plus de douze. ... icosandrie, non sur le calice : alors insertion ( plus de vingt. polyandrie. proportion inégale quatres... . didynamie. SR ee ae dt tctradynamie.|} po RSR A TER . monadelphie, double........... 17. diadelphie. filets; en corps : éviule au moins... polyadelphie. |} reunion par les RER, ARRETE |, Le Nana à ya se de syngenésie, pistils.. ..,. 4, ue, . gynandrie, sur un même pied,,..+. 21, monoécie. séparation des pistils. ..< sur deux plantes, ..,.,4. . dioécie. avec des fleurs à deuxsexes. 23. polygamie . dl £a = do qe | M 2 ei D« x S IT (2) (2) . IR Pl Su SO Œ . re u = © © a ui (B] [e E Œ Fe) Sd an Sd rm] absence ou leur invisihilité..-...:....:....... cryptogamie. | PA Ces vingt-quaire classes ne sont que le premier pas de l'étude du système sexuel; il y a encore cinq ou six degrés à descendre avant d'arriver à la connois- sance du genre: c’est à-peu-pres de même que si l’on vouloit chercher le mot ARBRE dans un dicüonnaire : il ne suflit pas de savoir que ce nom appartient à la, pre- mière classe, celle de l’A ; il faut faire une nouvelle recherche parmi les mots compris dans celte division, pour arriver à ceux qui commencent par AR—, puis parmi ceux qui sont formés aussi des lettres ARB. Juste 120 SYSTÈMES ment celui-là se trouve le premier de ceux qui COoNM- mencent par ARBR — ; il en est à-peu-près de même du système de Linné : chaque plante présente son carac- tère inscrit dans sa fleur ; il faut l’y épeler, pour ainst dire , et amener successivement la fleur dans sa classe , son ordre, son genre, son espèce, et pour cela,onest oblige quelquefois de faire huii où neuf recherches successives. 280. Dans les treize premières classes ,quisont fondées prin- cipalement sur le nombre des étamines , Linné a établi ses orûres d’après le mombhre des pisüls, en donnant à chacun un nom formé de deux mots grecs, dont l’un, gyrie, signifie femelle, pistil, et l’autre indique le nom- bre , comme mono, di, tri, poly -gynie, &c. De sorte qu’une fleur qui a, comme la primevère, cinq étamines et un pisil, est de la classe pentandrie et de l’ordre monogynie. R 201. Dans les classes suivantes , les pistils ne sont plus em- ployés pour caractériser les ordres; ainsi dans la qua _torzième, ou les graines sont à nu , comme dans l'ortie blanche , ou elles sont enveloppées par une capsule , comme dans ie muflier. On nomme le premier ordre Gymnospermie ; ce qu signilie semence nue: et l’autre Angiospermie ; Ce qui indique que la graine est dans un vase ou cachée. | 202, Dans la quinzième, qui correspond au plus grand rombre des cruciformes de Tournefort, enveloppe du fruit devient le caractère de l’ordre. C’est tantôt une siique { PI. var, fig. 13 }, quand celle sorte de capsule est plus longue que large; et tantôt une sélicule (lg. 12}, lors- : DE 3OTANIQUE. 121 qu’elle est plus large que longue : de sorte que les plantes télra-dynamiques sont siliqueuses ou siliculeuses. 203. Pour les trois classes dont les étamines sont jointes par les filets, c’est le nombre des anthères qui détermine l'ordre ; ainsi il y a des monadelphes , des diadelphes et des polyadelphes , de l’ordre de la monandrie, de la diandrie, de la triandrie, &c. et de la polyandrie : 1l en est de même dans les quatre avant-dernières classes. [l n’y a que la dix-neuvième classe qui ait des ordres ou des sous- divisions beaucoup plus compliquées, et que nous allons exposer parliculièrement. 264. La syngénésie ou la dix-neuvième classe est celle dont les ordres sont les plus différens suivant la disposition des petites fleurs, qui , tantôt sont réunies dans un même calice , tantôt dans des calices particuliers. Dans le pre- mier cas, on nomme les ordres polygamie , et on les distingue en égale , en fausse, en superflue, en frustra- née , en nécessaire , en séparée, suivant le sexe de cha- cune de ces petites fleurs, et leur disposition respective. Comme ces ordres sont un peu plus difficiles que les autres, à concevoir, nous allons entrer à leur égard dans quelques détails. T'antôtles fleurs dessyngénèses sont composées(260), c’est-à-dire qu’un même calice renferme beaucoup d’au- tres peliles fleurs monopélales en fleurons ou en languette; tantôt elles sont distinctes, c’est-à-dire qu’elles ont chacune leur calice particulier, comme dans la violette, et c’est ce que Linné nomme l’ordre de la monogamie, pour les dis- linguer de toutes les autres plantes de la même classe qui présentent une disposilion pts, et qu'il a nomimées polygames. 129 SYSTÈMES 285. Il y a cinq ordres qui portent le nom de polygamie, Qui signifie beaucoup de noces, parce qu’en elfet lorsque Ja fécondation du pistil a lieu , toutes les étamines lancent a-la-fois leur pollen, qui doit se porter indistinctement sur tous les stigmales. Le premier ordre se nomme po/y- gamie séparée ou parlielle, parce que plusieurs fleurettes sont réunies dans un seul calice, qui est lui-même con- tenu avec d’autres dans un calice commun et universel ; tels sont le sphéranthe , l’'échinope : le second ordre com- prend toutes les fleurs composées dont les fleurettes ou les demi-fleurons sont toutes fertiles et hermaphrodiites, comme dans le chardon (PI. v, fig. 9 }; c’est la polygumie égale : le troisième ordre, sous le nom de polygamie superflue, renferme les composées à fleurettes herma- phrodites et femelles séparément ; la plupart sont radiées, comme la paquerette (PI. v, fig. 10 ) : le quatrième ordre porte le nom de polygamie inutile, parce que les fleurettes du centre sont hermaphrodites et donnent de la graine, tandis que celles de la circonférence sont femelles et stériles ; tel est le soleil : enfin le cmquième ordre s’ap= pelle polygamie nécessaire, parce que les fleurettes du .centre sont mâles et celles de la circonférence femelles ; tels sont le souci et le filago. 2806. Linné et les autres botanistes qui ont adopté cetle clas- sificalion , ont décrit et disposé toutes les plantes connues d’après ce système. Leurs ouvrages sont devenus des’ espèces de dictionnaires, dans lesquels ôn va chercher maintenant le nom , la description , l’histoire et les usages des végétaux. DE BOTANIQUE. 123 287. _Je suppose, par exemple, que je veuille étudier, d’après ce système , la fleur qu’on nomme ordinairement pois de senteur ou pois odorant,que je vois pour la première fois,et don! j'ignore encore le nom botanique. Je cherche d’abord à quelle classe cette fleur appartient, et pour cela je dois observer les élamines. Je vois les étamines réunies entre elles par les filets formant autour du pistil une sorte de tuyau composé de deux pièces (Pi. vi, fig. 18) ; la plante appartient donc à la dix-neuvième classe ou diadelphie : Je compte les anthères , et j’en observe dix; elle est donc de l’ordre décandrie. Mais il y a dans celte division plu- sieurs sous-ordres ; Je vois que le caractère de l’un d’eux est d’avoir le stigmate velu; or, c’est ce qui existe dans la fleur que j’observe. Il n’y a que sept genres de plantes qui soient dans le même cas; j'en lis successivement les caracières qui sont exprimés chacun en cinq ou six mols, et je m'arrête à celui-ci, qui paroît convenir parfaitement à ma plante : séyle plane et velu en dessus. Je trouve en marge du livre le nom GE£ssEe : c'est celui du genre. 208. Ce mot gesse n’estqu’uneindicalion du nom sous lequel la plante est décrite dans l'ouvragé. Je cherche cette des- cription et je lis : Calice.en cloche, à cinq dents; les deux supé- rieures courtes. Gesse. { Etendard plus grand que les aïles ei la carène. Style plane, à extrémité large; stigmate velu. Légume alongé, contenant plusieurs semences. T'el est le caracière du genre ; mais il comprend trente espèces, de sorte qu'on a élé obligé d'établir enir'elles 124 SYSTÈMES deux divisions : les unes ont des fleurs isolées ; chez d’au- tres elles sont disposées deux à deux ; je ne vais pas plus loin, car Je vois que la plante que j’eiudie doit être ran- gée là. Justement la première espèce est celle que j ’ob= serve, puisque je lis ce caractère : feuilles ovales,oblongues, disposées deux par deux, légumes velus. Je vois ensuile par les détails quelle est la forme des parties de la plante, et j'apprends en outre qu’elle vient naturellement dans les climats chauds; que ses fleurs varient pour la couleur rouge, Violelte, rose où blanche, et qu'on la cultive dans les Jardins à cause de l’odeur agréable qu’elle y répand le soir. En marge je trouve celte épithète, odorante. La plante que j'ai observée, 7 Géo de senteur , est donc la gesse odorante des boianistes. \ 289: M.J.B. pe Lamarckx, de l'institut national de France, professeur au museum d'histoire naturelle de Paris, vou- lant joindre à la marche systématique , qui conduit si faci- lement à la détermination des plantes, les avantages de la méthode qui les dispose suivant l’ordre naturel, a ima- giné un procédé tel que toutes les plantes connues peurant être rangées dans des divisions successives, de manière à laisser toujours le choix entr: deux proposi- tions absolument opposées. C’est ce qu’il a nommé la méthode ou le système analytique ; et il a exécuté ce grand travail d'analyse pour touies léé” plantes de la France, dans un ouvrage quia pour titre: La FLORE FRANÇAISE (1), dont la première édition a paru en 1778. Nous allons essayer d'en faire connoilre la marche. (1) Cet ouvrage, dont la troisième édition en quatre gros volumes in-&°. a paru sous le nom de MM. DE LAMARCK et DECANDOLLE, porte aussi pour titre : ?escriptions succinctes de toutes les péiaues quuë % DE BOTANIQUE. 192$ 200. Il s’agit de conduire au nom d’une plante, et de la distinguer de toutes les autres , afin d’en apprendre les caractères et l’histoire. Or il est impossible que l'élève puisse faire de lui-même cetle distinction, puisque pour reconnoître un obiet 1l faut nécessairement l’avoir connu auparavant. On ne peut donc arriver par cette méthode qu’au nom des plantes observées par d’autres personnes, qui ont dressé, d’après leurs caractères, des tableaux analyliques où l’étudiant est forcé d’obser- ver successivement diverses parlies , et de choisir entre deux propositions contradictoires jusqu’à ce qu'il par- vienne d’abord au genre , puis à l'espèce qu'il a sous les yeux. 20T. Supposons, par exemple, qu’on nous présente à-la- fois , et dans un élat de fructitication assez avancé, les six plantes dont les noms suivent : 1°. le froment, 2°. le seigle , 3°. l'orge, 4°. l'avoine, 5°, le riz, 6°. le maïs ; mails dont nous ne sommes su pposés connoitre que ie numéros. À l'aide de l’analyse générale, nous serons for- cès de voir par une suite d'autant de propositions succes- croissent naturellement en [France , disposées suivant une nouvelle méthode d’analyse. La moitié du premier volume est consacrée aux principes élémentaires de la Botanique : on ÿ trouve des notions simples , exactes et claires sur les formes, la structure et les fonc- tions des plantes, C'est , nous ne craignons pas de le dire , le travail le plus complet et le plus savant, dans l'état actuel de la science, sur l’or- ganisation des végétaux. Nous nous plaisons à répéter ici que nous en avons beaucoup profité pour la rédaction du cinquième chapitre de ce traité, ainsi que nous l’avons déjà annoncé dans notre avertisse» ment sur cette édition. ” Re # - F Re c 4 126 SYSTÉMES sives, que toutes ces plantes ont des fleurs ; qu’elles sont disjointes, c’est-à-dire non réunies dans une enveloppe commune à plusieurs fleurs ou ayant les anthères libres ; mais déja à la troisième question , nous voyons que, dans le n° 6. il va des fleurs unisexuelles, c’est-à-dire 9 Y 2 n'ayant que des étamines ou des pistils. Nous laissons donc ce numéro de côté pour y revenir par la suite (305), c’est le maïs. 292: Dans les cinq autres numéros, les fleurs sont herma- phrodites, c’est-à-dire munies d’étamines et de pistils : elles sont incomplètes, c'est-à-dire munies d’un calice ou d’une corolle seulement : elles ont six étlamines ou moins : leur calice est membraneux ou écailleux : ce sont des herbes : mais on demande s1 elles ont trois élamines ou six. Le n° 5 est le seul dans lequel on observe six étamines. Nous le mettons donc encore de côlé pour l’examiner à part (304) ; c’est le riz. 209: Les quatre premiers numéros que nous continuons d'analyser n’ont donc que trois étamines seulement : leurs feuilles sont engaînantes ; leurs fleurs glumacées ou com- posées d’un calice membraneux dont les valves se nom- ment des balles : leur tige esf noueuse , et les gaînes des feuilles sont fendues en long. Nous apprenons que ces quatre plantes appartiennent à l'ordre des GRAMINÉES. 204. A près avoir lu et reconnu les caracteres des graminées, sur lesquelles l’ouvrage entre dans beaucoup de détails, nous poursuivons notre analyse. T'ous les épiliets de nos ous DE BOTANIQUE, 127 plantes sont composés de fleurs hermaphrodites ou entre- mélés de fleurs mâles et femelles, disposés en‘épis simples ou non rameux : ici se présente encore une séparation ; car trois des numéros ont les épillets enfoncés à leur base dans des cavités creusées dans l’axe ; tandis que Île n° 4 porte des épillels sessiles sur l’axe de l’épi, qui n’est pas creusé : en outre ces épillets sont composés de deux ou plusieurs fleurs sans bractées à la base, et les valves externes des balles sont entières au sommet garnies d’une arète dorsale (300); c’est l’avoine. jar Les trois numéros restans et semblables entr’eux, parce que leurs épillets sont enfoncés à la base dans des cavi- tés creusées sur l’axe de l’épi, offrent de suite une divi- sion ; car deux ont l'épi disposé de manière que chaque dent de l’axe porte des épillets solitaires ; tandis qu'un seul, qui est le n° 3, porte deux ou trois épillets réunis sur chaque dent de l’axe ; mais les épillets sont uni- flores : telle est l’orge (303). 296. LU Il ne s’agit plus que de trouver les caractères opposés qui distingueront entr’eux les deux premiers numéros doni les épillets sont solitaires sur chaque dent de l’axe. Mais le n° 2 n'offre qu’une ou deux fleurs fertiles dans chaque épillet ; c’est le seigle (302), qui porte en outre une arète au sommet de la valve externe des balles : tandis que le n°1 ,qui est le froment (301), a plus de deux fleurs fer- tiles dans chaque épillet, et les valves de la glume égales éentr’elles el opposées à l’axe. 297- Nous allons figurer ici la marche que nous auroit pré- É- N'74mE ù j ; a. : FT EUN e 128 SYSTÈMES sentée la méthode d’analyse, en ne nous arrêtant qu'aux seuls caractères offerts par nos six plantes. distinctes.sor issus ste at eenes 1, | & non-distinctes où nulles... ee 2e eee @ 5 vi disjointes OU SÉPATÉES. sreseetsrene ss 8 » Distinctes.. >v09e06#e conjointes. est. vence Eten Q hermaphrodites..................r..  LI ualsexnelles.: . 0 in ST TU ST en le 2 ë, Disjointes, À complètes , avec calice et corolle,..... (e) 4. Hermaphredites. .... P incomplètes... ........sssveresrsese 5 nues ou tout-à-fait sans enveloppes.... © enveloppéeé., . 4. see ns cs ss ose nes | à plus de six étamines...........sss..: o 6, Enveloppées. ....... ; : : six étamines OU mOÏinS:. 44 20m dome LE Q@ & 7, À six étamines arbres... ... 0e 00 es 6veeer oe em es ° 5, Incomplétes...,,... { MOINS. L'or ver do ete Herbes ten 0660080800, Ja six étamines.:, Ho Mae EE 8o 8. Herbes. issue rue de 4 Ê , n a trois étamines.., 000060. G [feuilles engdinantes, . 4.4 esmuensts 20 o. À trois étamines,.... f À feuilles non-engainantes.......s.ges. © tige noueuse : GRAMINÉES (298)..... 11 10, Feuilles engainantes..4 . tige non-noueuse.. 2. 0% 8000 0 ee ee © Q épillets hermaphrodites., ,.........,, 22 11. GRAMINÉES...ronre 4, | épilets narsexuels.. HAN. ee-e te À six étamines.. / 222,000 ON AN Se 14. Flermaphromites,,..: Ne | A trois étamines . 6. Mae NE à , axe de l'épi non-g#reusé..........0... 1 13, À trois éremimes.… . À P j ' axe del'épi creusée, 4 m4 nn 16 A: Axe de Pépi QE FAT RS Men à 00 (e) Les: Lt ONE base sans bractée. : 5240080 TS 15 { balles entières, arète dorsale : (300) Avornx. 15, Épi se sans bractées. ... 1 balles échancrées , arète terminale... oO : rs Ë un seul épil } L ÉREE +6. Axe de l'épi creusé... FF Fes en Sn if “dé deux ou trois épillets sur chaque dent.. 2@ ONE TUE dar VERRA { À Li é DE BOTANIQUE 129 17. Un seul épillet à cha- (une ou deux fleurs fertiles à chacun.... 18 que dent.......... | plus de deux fleurs fertiles dans chaque. 19 18, Une ou deux 20 au sommet de la balle. (302). SEIGLE. fertiles ...... point d'arète, en 0 ue SO valves de la glume égales. (301). FRo- 19. Plus de deux fleurs MENT. fertiles, 99% ( valves inégales..,......,........::. © »”“ à chaque dent ns d’une fleur à chacun............ 9 MONOÏQUES, ess seen 22 *21, Unisexuelles, .... dioiques .........ssesrssovssssssse © arbres. AE PAPE AN D AS EE D A AS O 20. Deux ou trois a chacun composé d’une fleur. (303). ORGE. 22, Monoïques..... “a ie à ji dt aa pl co 0e 10 en fa feurst PE (or mies 4, oi "0 27, Herbes... :.:.. ** | à fleurs enveloppées................. 24 ne mers éfamines. Lui dite 0 8 24. Enveloppées. C4 s 64 , plus de six étamines...... ea Na ee ; feuilles à vrilles. ..... Ne ne CE NOR 25, Une à six étamines... feuilles sans vriles:, .......:...7.. 26 étamines au nombre de trois......,... 27 26, Feuilles sans vrilles.. Uplus ou moins de trois étamines . 20 feuilles à nervures parallèles... ....... 28 27. Troisétamines..... ? feuilles à nervures rameuses,.,...,.,.., 0 28. Feuilles simples. he A gaines éntières.. su ne dit ae ss \ mâles, femelles. hermaphrodites réunis. o 29. Unisexuelles, ... mâles en panicule terminale, (305). Mais. à feuilles engâinantes simples...,.,.".. 31 30, Six étamines. ....,. feuilles non- engainantes. Se SR Une se bal] ] fl (3 1 31. Feuilles engaiînantes.. alle à deux valves, uniflore . (304). Rrz À gaines fendues en long, GRAMINÉES. 10 balle à plus de deux valves. .,...,:..,. 0 OT À l’aide de ces trente et une questions ou proposi- tions contradictoires, on est donc parvenu au nom des [C a) 1130 SYSTÈMES six plantes. Cela ne suflit pas : il faut en apprendre maintenant le caractère avec plus de détails L’ou- vrage servira de même et pour celte étude et pour celle des espèces qui peuvent appartenir au genre. Car, ainsi que les genres se distinguent enti’eux par ces tableaux d'analyse, chacun d’eux renvoie à d’autres tables où les espèces sont de même opposées par leurs caractères. Mais pour plus de simplicité, nous supposons qu’on a présenté les espèces les plus communes , ou celles qui sont les plus utiles dans chacun des six genres; et nous allons emprunter dans l’ouvrage même les articles qui les concernent. 298. « Les GRAMINÉES ou gramens sont des herbes dont la tige , nommée chaume , est cylindrique, ordinairement creuse, toujours marquée, d'espace en espace, de nœuds solides : chaque nœud émet une feuille dont la base en- toure la tige par une gaine fendue laléralement et dans la longueur, et doni Le limbe est étalé , entier , marqué de veines parallèles et longitudinales : les fleurs sont dispo- sées en épis ou en panicules, presque toujours herma- phrodiies , quelquefois unisexuelles ou stériles par avor- temeni, toujours composées d’écailles un peu foliacées , disposées sur un ou plusieurs rangs ; l’écaille extérieure, qui a reçu le nom spécial de glume ou de calice ,,et qui joue le rôle de spathe, est ordinairement divisée profon- dément en deux valves opposées, et renferme une ou plusieurs fleurs dont l’assemblage se nomme épillet ; l'écaille intérieure ou l'enveloppe immédiate des organes sexuels, qui a reçu le nom de balle , et qui remplit l’em- ploi d’un vrai calice , est souvent bivalve et assez sem- blable à la glume : les étamines sont le plus souvent au A + DR AR MOUDNE. 7, 4191 M nombre de trois et ont des anthètes oblongues, fouychues aux deux extrémités ; l'ovaire est unique, libre, souvent entouré à sa base de deux petites écailles analogues à une corolle , et surmonté d’un$style simple presque toujours fendu en deux stigmates plumeux. Le fruilest un cariopse nu ou recouvert par la balle : l'embryon est petit, attaché à la base d’un périsperme farineux, plus gros que lui, &c.» 209. « Quelques graminées, savoir le froment , le seigle et l'orge, naissent avec trois radicules ; tandis que touies les plantes connues n’en ont qu'une. Le nombre des nœuds du chaume est presque constant dans chaque espèce. Les racines des graminées sont toujours fibreuses ou rampanies ; et si quelques-unes paroiïssent bulbeuses, celle apparence est due au renflement des nœuds infé- rieurs. Le périsperme farineux des graminées fournit à l’homme la plupart des farines qui font la base de sa subsistance: leurs tiges et leurs feuilles servent comme fourrages à la nourriture des animaux domestiques : le suc des tiges, sur-tout dans leur jeunesse, est un mucilage ordinairement sucré, comme on le voit dans le maïs eë la canne à sucre. L’épiderme et les nœuds des sramens contiennent beaucoup de terre siliceuse ». 300, Lavoine a pour caraclèresessentiels les dispositions que nous répélons 1c1 : La glume esl bivalve , et elle renferme deux ou plusieurs fleurs, le plus souvent loutes herma- phrodites, ou dont quelques-unes sont mâles par avorte- ment ; la balle est à deux valves pointues , dont l’extés rieure porte sur le dos une arête genouillée. L'espèce dite cultivée (avena sativa) a la tige droite, feuillée, 132 SYSTÈMES haute de huit à dix détimètres; ses feuilles sont larges de douze à quinze millimètres, glabres et un peu rudes lorsqu'on les glisse entre lés doigts: la panicule est très- lâche, quelquefois unilatérale et longue de deux déci- mèlres ; ses épillels sont inclinés où pendans sur leurs pédoncules, et on! leur glume composée de deux valves lisses, striées, verdâtres, blanches en leurs bords , poin- iues , et plus longues que les fleurs ; les valves des balles sont chargées de barbes fort longues, roussâtres à leur base , et qu'elles perdent souvent par la culture; les semences sont alongées, lisses et noires ou blanches, selon les variélés. Celte plante qui est annuelle, est cultivée dans les champs. Ses graines servent à la nourriture des chevaux , el même en plusieurs pays à celle de l’homme. La décoction de l’ayoine noire donne aux mets l’odeur de vanille. Les balles servent à remplir les paillasses. On fait un fort bon gruau avec l’avoine blanche séchée au four, et privée de sa pellicule sous les meules des mou- lins tenues un peu espacées. Dans quelques pays, on fait avec l’avoine de la bière, et on extrait de l’eau-de-vie. 301, Te froment porte sur chaque dent de l’axe des épiilets solitaires et opposés à cet axe ; sa glume est à deux valves, et renferme plusieurs fleurs dont la balle est bivalve. On distingue quatre races parmi les variétés du froment cul- uvé ( 7riticum Æstivum ), savoir : 1°. les épis slabres et dépourvus de barbes : deux dits d'automne, l’un à épis blancs, l’autre à épis dorés ; celui à grains de riz; le tonzelle, le trémois sans barbes ; et ceux de Phalsbourg et d'Alsace : 2°, les épis glabres munis de barbes, comme celui à barbes caduques d'Anjou ou de la Providence ; à barbes divergentes , serrées ; à grains ronds d’Iialie, de DE BOTANIQUE. 153 Sicile : 3°, à épis velus, dépourvus de barbes, comme le froment grisâtre du pays d’Auge 9, enfin la race à épis _velus, garnis de barbes, comme lé gris de souris, la péta- trielle rousse de Gascogne, le blanc, autrement ditmoutin ou blé d’abondance d'Avignon, et le froment de Barba- rie. On ignore la patrie du froment; on soupçonne qu'il est originaire d'Asie. On le sème soit en aulomne soit au printemps, et dans ce dernier cas on le désigne sous le nom de marsais ou de trémois. Le froment à épis rameux ou blé de miracle, l’épeautre , le locular, sont des espèces distinctes. 302. Dans le seigle les épillets sont solitaires sur chaque dent de l’axe, et diffèrent de ceux des fromens en ce qu'ils ne renferment que deux fleurs, qui portent une arèle au sommet de la valve externe de leur baile : on trouve quel- quefois Le rudiment stérile d’une troisième fleur. L'espèce cultivée ( secale cereale ) a les tiges garnies de feuilles assez étroiles. Elles s'élèvent jusqu'a deux mètres, environ ; leur épi est grêle, long de 12-18 centimètres, et chargé de barbes assez longues. Les épillets sont biflores ; leurs. valves garnies de cils rudes, accompagnés chacun de deux pailleties calycinales sélacées, dont la longueur ne surpasse pas celle des fleurs. On cultive cetle plante an- nuelle dans les champs : sa farine fait un pain nourrissant, mais un peu lourd, qui sert de nourriture aux habilans du nord. La paille sert à faire des liens , à rempailler les chaises, à couvrir les chaumières , etc. 300: L'orge porle {rois épillets sur chaque dent de l’axe. Les deux latéraux sont souvent mâles el pédicellés, et celui du milieu sessile el hermaphrodite : les slumes sont à deux NAT » ae 134. SYSTÈMES | 4 valves, qui par leur réunion jouent le rôle d’involucre à six feuilles ; chaque glume renferme une seule balle à deux valves. L’orge commune { hordeum vulgare) a touies les fleurs hermaphrodites, munies de barbes longues et droites : ces fleurs sont réellement disposées sur six rangs; : mais deux rangées sont plus proéminentes que les autres : l’épi est long de 9 à 12 centimètres ordinairement. Cette planie annuelle, originaire de la Russie et peut-être aussi de Sicile, est cultivée dans toute la France, principale- ment dans les montagnes ou elle réussit mieux que les autres céréales, à cause de la promptiitude de sa végéla- tion. On la coupe en vert pour la donner aux bestiaux : son grain nourrit les chevaux, la volaille. On en relire Jamidon: on en fait de la bierre, de l’eau-de-vie et une sorte de pain : on la monde, ou on lui enlève son écorce dans des moulins préparés exprès comme pour raper le grain, en li donnant en même temps la forme sphérique; ce qui l'a fait appeler encore orge perlée. L'orge à six rangs ou escourge, celle à deux rangs .ou pamelle , l'orge pyramidale , sont d’autres espèces qu’on emploie aux mêmes usages, 5o4. ae e Le rt panicules ; leur glume est à deux valves aiguës, uniflores : z cultivé (oriza sativa) a les fleurs disposées en leurs balles sont en nacelles, inégales ; l’extérieure striée est terminée par une arête: l'ovaire a deux écailles à la base ; il est surmonté de deux styles : chaque fleur a six étamines : le grain est oblong, obtus, strié, renfermé dans la balle interne : le chaume, haut de huit déci. mètres environ, porte des feuilles un peu épaisses. Celle plante annuelle ne réussit que dans les pays très-chauds : elle exige des terres submergées, On ne la cultive guère DE BOTANIQUE. 135 qu’en Espagne aux environs de Valence; en Piémont; en Sicile : les niarais où se fait celte culture sont mal- sains. Le riz forme la principale nourriture des Orien- taux ; il remplace le blé. On est obligé de le monder ou de lui enlever la balle intérieure. La paille de riz est fine _et solide; on en fait des tresses qui servent à la fabrication de chapeaux très-légers. Li 05. Le mais, blé de Turquie ou blé d’Inde ( mais zea) , est monoïque. Ses fleurs mâles sont disposées en panicule CN terminale, et leurs glumes renferment deux fleurs ; les fleurs femelles sont disposées en épis axillaires et cachées sous de grandes gaînes foliacées. Leurs glumes sont un:- flores ; le style est filiforme, extrêmement long ; les graines sont arrondies, lisses et crustacées à la surface, nues, dis- posées en épi serré et cylindrique, rangées par séries lon- gitudinales et comme incrustées dans l’axe de l’épi. Cette plante aime les terreins gras et légers ; elle craint la séche- resse el les exposilions trop froides. On la sème au prin- temps ; on coupe la sommité de la tige après la floraison, afin de forcer les sucs à se jeter sur les graines; on récolte celles-ci à l’enirée de l'automne ; leur farine est très-saine ettrès-nouïrrissante , peu propre à faire du pain ; mais Cx- cellente sous la forme de soupe ; de bouillie ou de gâteau. Le maïs paroît originaire de l’Amérique méridionale ; il y était cultivé lorsque les Européens en firent la conquêle. : | 306. Telle est la marche analytique employéoli Lamarck. On conçoit que c’est un moyen tout-à-fa Larti- ficiel ; mais 1l a le grand avantage de pouvoir s'appliquer à la méthode naturelle , en tenant compte de toutes les LA TARN 156 SYSTÈMES dur anotualies, de touies les aberralions que les espèces d’un genre , d’ailleurs très-naturel, peuvent cependant pré- senter ; et en indiquant ces espèces autant de fois que leurs caractères semblent en apparence opposés au genre et quelquefois même à la famille auxquels elles appar- tiennent ; de sorte qu’il est plusieurs de ces genresquise trouvent répélés jusqu’à trois fois et même plus. Il y a, par exemple, des espèces de frêne parmi les plantes mo- fi à noïques , dioïques et hermaphrodites , et l’on trouve ce e . f e e s e 0 A genre indiqué dans ces trois divisions : il en est de même de ceux de la salicaire, de la pimprenelle, de la vérveine, du trèfle, qui s'offrent autant de fois que les espèces pré- sentent entr’elles de différences essentielles ; et ce double ou triple emploi ne produit aucun inconvénient. 307. A l’aide du tableau que nous présentons ici, on pourra se faire une idée de l’analyse , en supposant que chacun des numéros corresponde aux divisions naturelles des familles que l’on trouvera indiquées dans le chapitre suivant, où nous exposons la méthode de Jussieu ; de sorte que cetle table servira très-avantageusement à l'élève qui, au moyen de l'analyse, desireroit se familiariser avec les distributions des végétaux en familles. C’est dans cette vue que toutes les fois qu’une famille se irouve indiquée, nous avons eu soin de faire connoître , par un numéro correspondant, l’article de cet ouvrage où le genre est nommé, et quelquefois même où il est décrit suffisamment pour eliionner une idée exacte. Fe. 157 DE BOTANIQUE. n = pe + 4 FLE TABLEAU distinctes nôn-distinctes : » , se ess eos eo ve ee immo cree cn tresses rene des nve ren essostes disjointes conjointes asbl eue ÉD Ps «ne Du eve uen CCR TS Le en va me 5 Li à 7 DES PRINCIPALES DIVISIONS DE L'ANALYSE DES GENRES, d’après la FLORE FRANÇAISE. D de régulière... x! une a cinq :corolle..d , ?7 libre ou supérieur: étamines irréguliere.. 2. DIUR dE-CIMT . nos ee sésres “di sédhéredt ou inférieut, . . 4: 4 66200 denses sue som sir À. monopetale : OVaire.…, complètes : corolle.. De Le res dix au moins. 5. régulière : etamines un: Cor. | plus de dix.. 6. libre ou supérieur EPST LEE ne. à Doc cher ss 2 JS polypétale : rodites : hermaph ovaire... plusieurs. ,.....,. +... ressneree 8. 3 en je dix au moins, 9. adhérent ou inférieur: étamines, ...e.....4 onze au plus. 10, incomplètes. . ee se dec sg is d'OCÉ EL ae 55:90 To e D' on ns er ee ve er Le à 50 0e AT NS pm See AE II, : f monoïques.......,.:.....,...,....,,,..,.e..... serres unisexuelles,..12 Ldioiques ....,.,,,.,.4...... demi-flosculeuses, Sr TE: tt gs re Sr ts a ester cet %e era rt tr se es 13, (318.) ER S Tree ee OR a 0 es. » 9.0 a 8 nerve, ds GNT que 0,00 5e be RS ve: 0 eg 0% eo VU Poe art ? ne 14, TN TS C9) La Le] + © LR oo see TS TNT 3 se 19: (320.) tédibes. 55 4 dh - st San ol Ven s eue eg D) 0 7 Aero SEC R eu 0 Fe LE en pe gr oo e re 0 © 135 | SYŸSTEMES 308. Le n° ; correspond à quelques espèces de plantes qui ont moins de cinq étamines, et dont plusieurs et quel- quefois mêmele genre entier, peuvent, à cause d’un grand nombre d’autres caractères, être placées dans d’autres fa- milles. C’est toujours à cette section qu’appartienneni les Primuracées (368), qui ont une capsule à une loge, avec un placenta central , sur lequel les graines sont attachées; les SozanÉEs (375), qui ont une baie ou une capsule à plusieurs loges, et les feuilles alternes ; les Borracr- NÉES (376), dont les semences sont au fond du calice; les GENTIANÉES (370), qui ont toujours une capsule et les feuilles opposées ; les Arocynées (380), dont Le fruit est loujours composé de deux follicules réunis. 300. Le n° 2 mène par une division très-simple, aux plantes dont les fleurs ont quatre étamines au moins, et dont les graines sont tantôt dans une capsule, comme dans les RHiINaNTHACÉES (369), les PERSONNÉES (374); tanlôt à nu et au nombre de quatre au fond du calice, comme dans les Lazrérs (373). C’est dans les embran- chemens successifs que se trouvent rangées plusieurs autres plantes à çorolle irrégulière, qui ont cinq éta- mines, comme la vipérine, la grassette, l’utriculaire, [a gratiole, &c. 310. Le n° 3 ne conduit qu’à quelques espèces de plantes singulières dans leur genre, lesquelles se trouvent d’ail- leurs indiquées chacune dans leurs familles respectives : telles sont quelques azalées, lédons, airelles, bruyeres, rosases , arbonsiers, &e. À DE-BOTANIQUE. ” 1139 ÿ 311. A l’aide du n° 4, on parvient aux plantes qui ont cinq élamines, commeles CamPpANULACÉES (385),dont la corolle est insérée sur le calice,et les RuBracÉéEes (393)quiontcette parte de la fleur placée sur le pislil et des feuilles en verti- cille. On arrive aussi aux Drrsacées (392), dont les fleurs sont en outre agrégées ou réunies en têle avec quaire éla- mines , etaux VALÉRIANÉES qui ont moins de quatre étamines. Il se trouve là aussi quelques plantes anomales, comme plusieurs espèces d’airelles, le cyünet, la linnée, &c. 312. Le n°5 comprend les Crucirëres (401), qui ont quatre pélales et six élamines; les CARYOPHYLLÉES (414), qui ont cinq filiales au moins et dix élamines, ainsi que plusieurs espèces de genres très-différens , tels que le houx, le frêne, la buflonie, la sagine, le rossolis, le stafice , la rue, la camérine, &c. | Le n°6 fait arriver au pourpier, au pavot, à la chéli- doine , aux euphorbes, à la salicaire et à quelques rosacées. 313. Avec le n° y on détermine plusieurs fleurs anomales, comme la capucine, la balsamine, la violelte , le mar- ronier d'Inde, le réséda, les géranions, le polygala, la fumeterre et la famille des Lécumineusrs (423), qui offre de suile une division secondaire en espèces muries ou dépourvues de vrilles. 014. Le n° 8 distingue les espèces qui, outre les caractère: précédemment annoncés, offrent des sipules à la Lasc 140 SYSTÈMES | we des feuilles, au moins dans leur jeunesse. Ce sont, d’une part, les Marvacées (409), dont les étamines sont mona- delphes; et de l’autre, des plantes qui ont les étamines libres , comme l’aigremoine , la sanguisorbe et quelques autres Rosacées (422). Les plantes qui n’ont pas de stipules, sont tantôt des CRassuLACÉES (417) quand on observe des glandes à la base des ovaires, et tantôt des RenoncuLacées (399) quand il n’y en a pas. 315. Le n°9 exige que l’on compte d’abord le nombre des étamines. La circée n’en a que deux ; le cornouiller et la macre, quatre ; le lierre, le groseiller et les OMBELLI- YÉRES (396) cinq; l’épilobe et l’onagre huit : le genre des saxifrages dix. | Le n° 40 sépare de suite le pourpier, qui n'a que deux valves au calice, de toutes les autres plantes qui ont un calice à plus de deux lobes. Il fait observer aussi la sali- caire, le seringat, le myrte, le grenadier, qui ont les feuilles opposées d’avec les cierges, qui n’ont pas de feuilles , et d'avec les Rosacées (422), qui ont des feuilles alternes et cinq pétales le plus ordinairement. 316. Le n° #1, qui comprend toutes les fleurs incomplètes, les divise en plantes dont les fleurs sont tout-à-fait nues, ou munies seulement d’une enveloppe commune à un grand nombre de fleurs ; mais dont les unes vivent dans l’eau , comme quelques naïades; tandis que les autres sont terrestres,comme quelques espèces de figuier, d’euphorbe; les goueis, les calla. Les auires plantes ont les fleurs munies chacune d’une enveloppe propre : tantôt celte enveloppe est colorée, et alors on y comple trois élamines, DE BOTANIQUE. 141 comme dans les IRIDÉES (348) ; OU six élamines, comme dans les Lirracées (347); ou une ou deux élamines pla- cées sur le pistil, comme dans les Orcxinérs (350 } : tantôt cette enveloppe est membraneuse et ressemble à un calice, et alors la tige est noueuse et la gaîne des feuilles fendue en long comme dans les GRAMINÉES (33), ou la tige n’est pas noueuse comme dans les Cyr£RAcÉESs (540); dans ces deux familles les étamines sont au nombre de trois et le fruit est une semence unique ou un cariopse, tandis que dans les Joncées (346), qui ont avec ces plantes les plus grands rapports, on compte six étamines , et que leur fruit est une capsule. 317. Toutes les plantes monoïques correspondent au n° 2, qui les distingue en arbres et en herbes. C’est à la pre- miere division qu'appartiennent les ConIFÈREs (431), dont les feuilles sont ordinairement linéaires , persistantes et les fruits en cône ; ainsi que les AmenTacées (430), qui ont des feuilles souvent dentées, ordinairement ca- duques, et les fruits variables. Les CucurBrTAcÉES (427) renferment la plupart des herbes monoïques, au moins celles qui ont une vrille à l’aisselle des feuilles, et plus de six étamines ; car la mercuriale, le volant-d’eau, l’arroche , l’épinard, la pariétaire, l’ortie , le maïs, la masselle , la sagittaire, le ricin et beaucoup d’autres herbes sont aussi monoïques. D10. s Le n°43 ne conduit qu'à des plantes dioïques réparties dans un grand nombre d’autres familles. I les distingue d’abord en arbres, en arbrisseaux et en herhes. C’est dans la première seclion que viennent se ranger quel- ques espèces de frêne, le guy, le nerprum, le sumac, f # do | SYSTÉMES le caroubier, le pistachier,, le laurier; et dans la seconde, le chanvre, la pimprenelle, la bryone, le houblon, une espèce de lychnis, d’ortie, &c. 819. Le n° #4 comprend , ainsi que les trois suivans, des plantes à fleurs conjointes, c’est-à-dire, réunies plu- sieurs ensemble dans un même calice ou dans une enve- loppe générale, et ayant les anthères soudées; mais ici sontrangées plus particulièrement les CHicoracées (358) ou les fleurs demi-flosculeuses , c’est-à-dire dont les petites corolles forment de trés-petits tubes à la base, et se pro- longent d’un côté en une languelte ou en une lanière alongée , comme le pissenlit, la laitue, le salsifix, la chicorée. 520: Sous le n° 45 on trouve les flosculeuses, dont les petites fleurs ont les corolles toutes en cornet ou en tubes régu- liers, à quatre ou cinq dents, comme le chardon , le séneçon , le tussilage , l’artichaut, &c. Le n°6 comprend des corolles de deux sortes, dont celles de la circonférence sont en languettes, et forment une couronne autour des fleurons du centre qui sont en cornet ; telles que la paquerette, le soleil, la reine-mar- guerite ou chrysanthème, le souci, &c. 320 *. L Enfin, le n° ;7, qui correspond à la cryptogamie de Linné et aux acotylédons des familles naturelles, pré- sente neuf divisions. 1°. Les Hépariques(333), qui ont des feuilles sur lesquelles naissent des espèces de capsules globuleuses et distinctes; 2°. les Mousses (334), dont le DE BOTANIQUE. 145 fruit est distinct des feuilles , solitaire et recouvert d’une sorte de coiffe ou par un couvercle qui peut se séparer à la maturité ; 3°. les RuizosPeRMEs (330), dont les fruits n’ont pas de coiffe et viennent des racines, comme l’indique leur nom ; 4°. les Foucères (337) , dont le fruit naît dans ou sur la substance même des feuilles qui sont roulées en crosse à leur naissance ; 5°, les Naïapes, dont les fruits sont sessiles à l’aisselle des feuilles , et dont les plantes sont toutes aquatiques ; 6°. les Accus (331), dont les plantes sont aussi aquatiques, mais dont les fruits ne paroissent pas, et dont les racines et les feuilles ne sont pas bien distinctes ; 7°. les CHaAmpicnons (328), qui n'ont pas non plus de racines n1 de feuilles , qui sont charnus, coriaces ou gommeux, et qui ne déviennent pas verts lorsqu'on les frolie ; 8°. les Hyp?oxyrons(330), qui ne sont que des Ho de taches ou de plaques incrustées sous l'épiderme , où elles vivent en parasites ; 9°. enfin , les LicHEens (332), qui sont des plantes sèches, pulvérulentes ou coriaces, lésquelles deviennent vertes à l’intérieur lorsqu'on les frotte , et dont les graines sont placées sous une sorte de disque ou d’écusson., 7 144 MÉTHODE NATURELLE CHAPITRE VIL De la méthode naturelle en Botanique. 391. Nov s venons de voir, par des exemples, que les systèmes sont des moyens imaginés pour parvenir facile- ment à la déterminalion du nom des plantes. Ces pro- cédés ressemblent toujours à une sorte d’échafaudage , dont les pièces deviennent inutiles quand une fois on est arrivé à connoître le genre auquel l’espèce doit se rap- porter; mais quelques-uns de ces systèmes, et en parti- culier l'analyse , peuvent être commodément appliqués à la méthode naturelle qui, n’empruntant pas constam- ment les caractères des mêmes parties, range tous les végélaux dans un ordre tel, que ceux quise conviennent par le plus grand nombre de rapports, se trouvent né- cessairement groupés et réunis en familles. Nous allons essayer d'exposer l’histoire et les principes de cette mé- thode naturelle. 322. Césalpin , médecin italien, publia en 1583 la première méthode de botanique : il distribua en quinze classes les huit cents plantes parvenues à sa connoissance , en con- sidérant successivement la disposition de l’embryon et la structure du fruit. Morison , médecin écossais, perfec- tionna un peu celte méthode, en ajoutant à l’étude du fruit, celle du port de la planie et de la forme de la fleur. Rai, prêtre anglais, publia à-peu-près dans le même temps ,en 1602, une méthode dans laquelle les caractères | DE M. DE JUSSIEU. 145 sont tirés de diverses parlies des plantes; et si Tournefort s’étoit moins exclusivement attaché à la considération des corolles ou des parties extérieures de fleurs, sa méthode eût été moins systématique, et par conséquent plus natu- relle. Linné en avoit indiqué quelques apperçus de 1737 à 1791, lorsqu Adanson, naturaliste français, publia en 1763 ses Familles des plantes, au nombre de cinquante- huit , qui comprennent seize cent quinze genres disposés dans l’ordre qui lui parut le plus naturel. 323, Déjà en 1759, Bernard de Jussieu avoit disposé les plantes du Jardin Botanique de Trianon suivant une méthode par- ticulière et d’après l’ordre naturel; mais il n’avoit rien publié de ses motifs et des vastes connoissances qui l’avoient guidé dans cette disposition. Heureusement que son élève et son neveu, Antoine-Laurent de Jussieu , après avoir rangé le Jardin des Plantes de Paris suivant cette méthode, fit connoître les bases de cet arrangement dans un ouvrage latin sous le titre de Genera Planta- rum, &cC. (Les genres des plantes rangés suivant les ordres naturels. ) | 32/1. Dans cette méthode, toutes les plantes ont été d’abord rangées par groupes ou familles naturelles , d’après des caractères tirés des parties les plus importantes, telles que la forme de l'embryon , la disposition des étamines par rapport au pistil, ou la situation respective des organes sexuels ; enfin les variétés qu'offre le périanthe : c’est-à- dire d’après des caractères tirés de parties diverses ; de cette manière on trouve rapprochées naturellement toutes les plantes qui se ressemblent par un plus grand nombre de parties. L. 19 - (a À NS AS TRE HUMAN CRUE é We A ANT ENEN" L %, R PR | t ; \ 146 MÉTHODE NATURELLE D 20 La forme ei la structure de l’embryon (228) ont fourni les premières divisions ; et l’observation prouve d’ailleurs que la semence étant le végétal réduit à sa plus simple expression , offre des caractères très-uniformes dans les plantes les plus voisines. D’après cetle considération géné- rale , il y a trois divisions principales: 1°. les plantes dont on ne connoît pas les cotylédons ou les graines, et par conséquent sur lesquelles on n’a pu observer les feuilles séminales pendant la germination ; celles-là sont dites ACOTYLÉDONES ou NON-LOBÉES (327): 2°. comme on connoit bien les semences des autres végétaux, on a pu observer la manière dontellesse développent: ainsiles unes n'’offrent lorsqu'elles germent, qu’une seule feuille sémi- nale; on les nomme MONGCOTY LÉDONES ou UNILOBÉES (335) ; et 3°. toutes les autres graines contiennent l'embryon entre deux lobes : on les nomme DICOT YLÉDONES ou BILOBÉES (354). 326. Il seroit certainement difficile de déterminer à l'aspect d’une plante en végétation , si elle s’est développée avec un, deux ou sans colÿlédons; hais l'observation apprend bientôt à faire celle distinction. D'abord les acotylédones ne portent jamais n1 fleurs n1 fruits perceplibles à l'œil nu. On connoit très-peu leur structure ; on sait seulement qu’elles n’ont n1 vaisseaux ni pores corticaux (175). Ensuite parmi les unilobées, on observe toujours et constamment, d’après les belles découvertes de M. Desfontaines , la structure suivante : la tige, lorsqu'elle est fendue suivant sa longueur, ne présente jamais ni moelle , ni prolonge ment médullaire, ni ecorce bien distincte (166); coupée SAR DE M DE JUSSIEU. 147 tn travers, on y remarque le plus souvent un ou plu- sieurs canaux distincis, vides, fistuleux ou en tuyau. Il y à des pores corticaux et des vaisseaux, mais ceux-ci ne sont pas disposés par couches concentriques : les feuilles n’ont presque jamais de nervures branchues; etlorsqu'on _en voit, elles sont disposées sur la longueur et parallèle ‘ment. “à fleurs sont presque toujours enveloppées par un périanthe unique. Enfin les bilobées offrent dans leur intérieur la moelle, les corps ligneux et l’écorce. Elles ont des vaisseaux autour du canal médullaire et des pro- Jongemens rayonnés (164) : leurs feuilles ont des ner- vures ramifées; elles sont le plus souvent pétiolées et ar ticulées. A l’aide de ces divers caractères, il est donc facile de distinguer éette première division de la méthode naturelle. ; 327. Les plantes ACOTYLÉDONES de Jussieu corres- pondent aux herbes sans corolle , sans éiamines et sans fruits de Tournefort, aux cryptogames de Linné, aux agamiques de M. de Lamarck. Elles n’ont ps de carac= ières communs, par cela même que leur réunion est produite par un défaut de parties, Leur structure est ce pendant différente de tous les végétaux quiont des feuilles séminales , et dans lesquels on a observé des vaisseaux ; tandis qu’icion n’a reconnu que des cellules ou aréoles, ow une substance semblable dans toutes ses parties. Elles forment cimq familles. Les champignons ( 328 }, les alues (331), les lichens (332), les hépatiques (333) et les mousses (334). 526. Les CHAMPIGNONS n’ont jamai: de feuilles ni aucun organe qui y ressemble. Leur substance paroïît homo: 148 MÉTHONE NATURELLE gène , tantôt semblable à du bois, à du liège ; tantôt molle, comme charnue:, gélatineuse ou mucilagineuse. Ils varient beaucoup pour la forme. Il en est de simples qui ressemblent à des filamens, à des membranes dont les deux surfaces sont semblables ou différentes ; l’une lisse , et l’autre garnie de pores ou de lames. Les uns sont portés sur un pied, ou pivot cylindrique ; les autres sont sessiles. 11 en est qui sont garnis d’un chapeau, ou sur- montés d’une partie élargie plus ou moins orbiculaire ; d’autres qui sont hérissés de pointes ou d’écailles. On ne connoît pas très-bien encore les organes de leur repro- duction. Comme la plupart offrent, à une certaine époque, une sorte de poussière , tantôt à l’intérieur, tan- iôt à l'extérieur, et que celte poussière, composée de globules, reproduit au bout d’un certain temps des es- pèces semblables, on la regarde comme la semence; ‘mais on ignore encore comment s’en fait le développe- ment. On trouve des champignons sur les parties des plantes mortes ou vivantes, où ils vivent en parasites; plu- sieurs croissent dans la terre et à sa surface ; quelques- uns même se développent dans l’eau. 52.0. On a divisé les champignons en deux grands ordres. Le premier , sous le nom de gymnocarpes, comprend toutes les espèces dont les globules reproducteurs sont placés à la surface. Le second renferme les angiocarpes, ou les espèces dont les capsules séminales sont renfermées à l’intérieur. C’est au premier ordre qu'on rapporte, 1°. les champignons filamenteux , comme les bysses ; 2°. les plats à surfaces semblables, comme les pézizes, les trémelles, les auriculaires ; 3°. les plats à faces difie- rentes , comme les bolets, les mérudes , les agarics x TA ON del. ie DE M. DE JUSSIEU. 149 les morilles. Le second ordre comprend d’autres cham- pignons, dont la plupart sont parasites, comme les puccinies, les urédos, improvrement appelés rouille, charbon, carie, nielle , &c. les æcidium , les moisissures ; d’autres croissent ou sur la terre , comme les vesseloups, ou dans son intérieur, comme les truffes. 350. On a aussi rapproché de cette famille des champignons, d’autres plantes parasites qui vivent ordinairement sur les troncs d’arbres , et qu’on a nommées à cause de cela HyroxyLons. Les uns ressemblent à des racines, et on les appelle rhizomorphes ; d’autres offrent des parlies arrondies très-dures , et prennent le nom de sphéries, de verrucaires ; leurs graines sont renfermées dans une sorte de mucilage. 33t. Les Arcuess de Jussieu comprennent aussi les LicHENs ou les espèces coriaces et crustacées à fructification dis- tincie, que nous examinerons à part. Les algues propre- ment dites n’ont pas de fructification connue: elles vivent dans les lieux hunudes, le plus souvent sous l’eau douce ou salée ; elles attirent l’humidité , et s’imbibent facile- ment de l’eau dans laquelle on les plonge. Plusieurs se reproduisent par la division naturelle ou accidentelle de leurs parties ; d’autres paroïssent avoir des globules sémi- nifères semblables à ceux des champignons. C’est parmi les algues qu'on range les nostochs, que quelques auteurs regardent comme une sorte de polypier terrestre; les rivulaires, les conferves, les batrachospermes , les vau- cheries , qui vivent dans les eaux douces; les zlves, les varecs où fucus, el les céramions qui ne se développent que dans les eaux salées de la mer ou des lacs, 350 MÉTHODE NATURELLE. 332. Les LicHens ne vivent pas dans l’eau : leurs formes varient beaucoup ; leur caractère essentiel consiste dans Jes boucliers ou les sortes d’écussons qui portent les organes de la reproduction. On les a distingués en fépreux qui forment une croûle très-adhérente et peu épaisse ; en Joliacés, et en filamenteux ou fistuleux, suivant qu'ils ressemblent à des feuilles , à des lames minces, ou à des tiges plus ou moins hérissées de poils et de filamens. 233, Les HÉPATIQUES croissent dans les lieux très-hunnides : elles ont des espèces de racines, et forment des plaques membraneuses verles analogues à des feuilles ; les organes de la reproduction varient : chez les unes, on remarque une capsule qui offre des valves longitudinales , et dans laquelle on observe des filamens contournés en spirale : autres n’ont pas celle disposition. Les marchanties, les jongermannes, les riccies appartiennent à celte famille. 534. Les Mousses sont de pelites plantes vertes à feuilles éparses ou embriquées, qui se trouvent ordinairement réunies par groupes sur la terre, les pierres et d’autres végélaux , principalement sur les troncs des arbres. Hedwig a reconnu leurs organes de la génération : on savoit déjà qu’elles portoient une capsule pourvue d’une opercule ou d’une urne et d’une coïffe ; maïs il a observé qu’il yen avoit d’hermaphrodiies, de monoïques et de dioïques , et que la situation des fleurs varioit beaucoup. On a semé des mousses , en répandant sur des éponges humides la poussière qui se trouve dans les capsules. La Ride Fr — S " ” ee DEM. DE SUSSIEU. 152 plupart sont vivaces : elles donnent des drageons : dessé- chées, elles peuvent reverdir, et revivre lorsqu'on les” humecte. Ceite famille renferme un graud nombre de genres, comme les phasques , les sphaignes, les Lypnes, les bryes, les polytrichs, les fontinales, &c. 555. Sous le nom de MONOCOTYLÉDONES ou d'UNILOBÉES, sont comprises toutes les plantes dont les semences, confiées à la terre , se développent avec un seul lobe ou cotylédon, lequel renferme et absorbe les sucs destinés à alimenter la plantule dans son premier âge , et avant que la radicule puisse absorber les liquides nécessaires à la nutrition (156). D’après de nouvelles ob- servalions , on a reconnu que les plantes de la famille des fougères donnoient des graines qui levoient avec un coty- lédon latéral petit et en forme de rein ou de haricot ; de sorte qu'il se trouve ici un léger changement dans la méthode de M. de Jussieu , et un ordre de plus dans la classe des monocoiylédones. 356. On peut donc , d’après cette nouvelle découverte, faire deux grandes sections des plantes monocotylédones : les unes ont des étamines bien distinctes ; dans les autres , si ces organes existent , ils sont cachés et recouverts par des membranes. On a fait un ordre à part de celles-ci, et on y a rangé la famille des Foucires et quelques autres plantes qui en sont voisines. Parmi les unilobées à étamines dis- tincles, l’auteur de la Méthode naturelle, considérant que la plupart des fleurs sont hermaphrodites , et que celles qui n’ont quun sexe ne sont ainsi diclines que par avor- tement, a considéré la manièro dont les élaminess’insèrené Ad 252 MÉTHODE NATURELLE par rappert au pistil. Au reste, toutes ces plantes ont des fleurs incomplètes avec un seul périgone ou périanthe, qu’on a nommé tantôt calice , tantôt corolle : elles sont rangées dans trois ordres. 1°. Les kypogynes ( 338 ), dont les étamines sont atiachées sur le réceptacle et au-dessous du pistil. 2°. Les périsynes (343), qui n’oni les étamines altachées n1 dessus, nl sous les organes femelles, mais autour, sur le périgone. 3°. Enfin, les épigynes (349), dont lePélamines sont portées par le pistil. 397: Les FoucÈREs, qu’on peut regardercomme des mono- cotylédones cryptogames, sont pour la plupart herba- cées. Leurs üiges restent souvent sous la terre: leurs feuilles se développent ordinairement en se déroulant et formant une crosse; rarement elles sont simples, presque toujours divisées à la manière des plumes. Les organes sexuels sont placés sur les nervures de la feuille. On découvre äu- dessous des petites membranes qui les recouvrent , des points pulvérulens qu’on regarde comme des étamines, et de petites coques ou capsules de formes diverses, rem- plies de petites graines dont on a vu sortir l'embryon, accompagné d’un très-pelit lobe latéral. C’est à ceite famille qu’on rapporte les adianthes , dont les graines sont situées par lignes inlerrompues, sous le bord replié des feuilles ; les péérides, dans lesquelles ces lignes sont continues; les scolopendries, qui offrent en dessous des lignes saillantes parallèles , disposées par paires et à angles droits avec la nervure principale; les doradilles ou as- pténies,chez lesquelles le centre de la feuille estoccupé par la fructificalion ; les osmondes, dont les feuilles fructifères semblent se changer en grappes, &c. On a rapproché auss: de cette famille les /ycopodes , dont les graines sont « | k dl DE M. DE JUSSIEU. 193 placées à l’aisselle des feuilles ; les rkizospermes, comme la pilulaire ; les préles à tiges articulées , creuses , garnies de feuilles verticillées et à fructifications en épi, &c. &ec. 338. Quatre familles appartiennent à l’ordre des plantes monocotylédones à étamines distinctes, et attachées au- - dessous du pistil. Ce sont, 1°. les Graminées (339) à chaume ou lige arliculée , à gaîne des feuilles fendues en long, à. glume ou calice à deux valves ; 2°. les cÿypéracées (340) à tiges presque lisses, à feuilles non fendues à la base , et à glumes à une seule valve ;86°. les éyphacées (341), sem- blables aux cypéracées par la tige el par les fleurs toujours monoïques, qui ont un calice de trois pièces, et dont les mâlessont ioujours placées au-dessus des femelles disposées en chaton ; 4°. les aroides (342), qui ont aussi les fleurs en chaton, le plus souvent protégées par une spathe colorée , et dont les fruits sont des baies. 839. Les GRAMINÉES #dont nous avons déjà indiqué les | principaux caractères en exposant le système analytique de M. de Lamarck (295), sont des herbes dont les fleurs sont disposées en épi ou en panicule, le plus souvent her- maphrodites, à étamines au nombre de irois , et dont Ja graine est un cariopse. Le nombre des styles, des éta- mines, des fleurs de chaque épillet, a servi à distin- guer les divers genres qui composent cette famille. Nous nommerons seulement ici, avec les six principaux précédemment décrits, la flouve, le vulpin ou queue de renard, la phléole , le phalaris ou alpiste, le panie, dont une espèce donne le nil ou millet, V'agrostis, la canne à sucre, la canche , le roseau , la fétuque , le AC y CAR 10 LALRN r- { 22 n 4 ww EU CRE EL et va UN ES a 4 \ LEO RL EN e 44 ‘ \ HA ESA he LS S EN à AS M Pr 14 y A Ÿ y Foi 4 * ÿ ; Ÿ LE Ve PNREENA "À : « \ ru $ Ce LE FAINIOE à C' ? 7” A MR. tt ’ % : \ ÿ - 4 F. CM 154 MÉTHODE NATURELLE paturin , la brise, le brome, le coix ou larme de Job , &c. &c. 340, La famille des souchets, cypéroïdes ou CyPÉrRAcÉrs, a beaucoup de rapports avec celle des graminées, par la graine et par la conformation générale des fleurs et de Ja tige : mais le plus ordinairement l'ovaire est surmonté d'un stismate fendu en irois parties. La plupart végètent dans les terreins humides , et sont de mauvais pâturages. On range 1c1 les carex ou laiches, dont les fleurs , dispo- sées par épis d’un seul sexe , sont portées quelquefois par des plantes différentes, ainsi que la Zinaigrette , les scirpes et les souchets. 344. Les masseltes, typhoïdes ou TyPHAcÉES, sont pour la plupart des plantes aquatiques dont les fleurs sont dispo- sées en épis ou en châtons d’un même sexe ; leurs tiges ne sont Jamais fistuleuses, mais semblables à celles des joncs. On n’a encore rapporté que deux genres à cette famille ; celui des éyphes ou masse$ d’eau , et celui des rubaniers ou rubans d’eau dont les graines sont réunies en boule. 342, Les Aroïpes sont très-différentes de toutes les plantes de celte classe, par la disposition de leurs fleurs sessiles autour d’un châton situé à l’extrémité de la tige , ou sur une hampe qui provient de la racine; pour l'ordinaire, elles sont entourées d’une sorte de corolle ou de spathe colorée. On range dans cette famille les goueés ou arumb , et les callas ; on en a aussi rapproché les zoséères. BAT 7 07 24% Mat £ DNS VA Ce LL V E TLAUIRINN ET ANR A LU UE Ne HAUTE } SH aG A ÿ MA À char du Me)" dar DE M DE IUSSIEU. 155 Les monocotylédones à étamines distinctes, situées autour du pistil, offrent des fleurs à sexes réunis et dis- tincts, toujours incomplètes, mais quelquefois accom-= pagnées d’une spathe; il leur succède des capsules ou des baies. Ces plantes constituent un ordre très-nom- breux en genres. On les a distribuées en cinq familles, qui même ne sont pas encore fort distinctes, d'apres les rapports’très - naturels qui semblent lier tous ces groupes les uns aux autres. La première comprend sous le nom de palmiers (344), les plantes dont le siüipe porte des baies à une loge ou des drupes, dans les- quelles sont renfermées des graines dont le périsperme est très-volumineux et devient dur comme de la corne. La seconde renferme les asparagées (345), qui ont des tiges branchues , des fleurs hermaphrodites et des baies à trois loges. La troisième comprend les joncées (3,6), dont les fleurs ordinairement à six étamines, sont enve- loppées dans des sories de glumes réunis en épis, en pa- nicules ou en corymbes, et produisent des capsules à trois valves. La quatrième famille comprend , sous ie rom de liliacées (347), toutes les plantes qui ont quelques rap- ports avec les lys par les six divisions du périgone, les six élamines , le style unique souvent à trois sligmates, la capsule à trois valves : elle se divise en plusieurs familles secondaires, eomme les asphodéles, les narcisses, ec. Les éridées (348) composent la cinquième grande famille facile à reconnoîire par leursfleurs à trois étamineset par la forme de leurs feuilles, qui soni le plus souvent engaînantes. 544. La famille des PArMrErs est composée d’arbres et d’ar- brisseaux, dont les fleurs de sexes différens sont quelqu e 56 : MÉTHODE NATURELLE fois portées par deux plantes. Leurs feuilles sont placées au sommet de la tige qui tient lieu du plateau qu’on re- trouve à la base des bulbes ; elles varient par la forme. Les étamines, presque loujours au nombre de six, sont reunies à leur base. On divise commodément pour l’étude cette famille en deux seclions, suivant que les feuilles sont ailées, ou qu’elles sont disposées en éventail. On les distingue plus naturellement encore en hermaphrodites, polygames, monoïques et dioïques. On y rapporle les rotangs, le chamærops, l'aréca, le cocos , le sagou, le dattier , le lontar , etc. 345. Les AsPARAGÉES ou asparaguides ont tiré leur nom de asperge, qui a été regardée comme le chef de cette tribu. La plupart des plantes qui consituent cette famille portent des baies : les fleurs n’ont qu’un périgone. Leur racine n’est Jamais bulbeuse : la plupart sont herbacées ; quelques-unes sont des sous-arbrisseaux grimpans. On a distingué les espèces en hermaphrodites, comme les genres dracæne, asperge , parisette, convallaria ou mu- guel; et en dioïques, dont on a fait même une petite famiile sous le nom de SmiraAcéEs, où l’on range le fra- gon, le smilax, le iamme ou laminier. 540. Les joncs,joncacées ou JoncÉEs, ont quelques rapports avec les scirpes de l'ordre précédent et les lys qui com- posent la famille suivante ; et si les genres de ces trois groupes étoient disposés par ordre nalurel dans un jar- din , il faudroit en faire trois groupes limitrophes, comme trois départemens se touchent dans une carte séographique. Ce sont des herbes à feuilles engaînantes, DE M DB IUSSTEU.:. . 157 au moins vers la racine ; leurs fleurs sont le plus souvent hermaphrodites à six divisions au périgone. T’ovaire est libre , surmonté de trois stigmates et forme une capsule, qui s’ouvre par trois valves. Les genres de cette famille ont été distribués en quatre sections : 1°. ceux qui ont le calice en forme de glumes, comme les jones, les acores et les aphyllanthes ; 2°. ceux chez lesquels les divisions inté- rieures du calice ressemblent à une corolle, comme la coms meline, l’'éphémère ; 3°, ceux qui ont un calice dont toutes les pièces ressemblent à des pétales, qui ont ordinairement trois ovaires , et qu’on a aussi désignés sous le nom de CoLcicacÉées, comme les fofieldies, les varaires , véra= tres ou hellébores, les colchiques ; 4°. enfin les genres qui ayant aussi plusieurs ovaires toujours au-delà de trois, dont chacun se change en une capsule, ont été nouvel- lement désignés sous le nom d’ALrsMAcÉESs, comine les potamogétons , les fluteaux ou plantains d’eau, les sagit- éaires ou flèches d’eau, Les butomes ou joncs fleuris, elc. 547. La famille des Licracees est remarquable par la beauté des fleurs toujours divisées en six parties et garnies de six étamines. L’ovaire est simple et forme une capsule à trois valves et à trois loges dont chacune renferme deux piles de graines souvent aplaties. On a subdivisé cette famille en plusieurs autres : telles sont, 1°. les Liriacées propre- ment dites, quiont l'ovaire libre et trois stigmates ; comme la éulipe, la fritillaire, la glorieuse ou méthonique, le Zis , etc. : 2°, les AsPHODÉLÉES, qui avec l’ovaire libre n’ont qu'un sligmate, comme les asphodèles , les héméro- calles, les jacinthes, les anthérics, le phormium, les scilles, les ormthogales , les aulx ou oignons, etc. : 3°. les Nar- cisséEs, dont l'ovaire est adhérent, comme l’amaryllis, F5 158 MÉTHODE NATURELLE. le pancrace, les narcisses, la perce-neige ou galanthine, la éubéreuse, l'ananas , l'agave, etc. | 548. Les IrIDÉES, qu’on a aussi nommées T'riaires, parce que les organes de leur frucüfication sont disposées par trois ; comme trois élamines ; trois siigmates; capsule à trois loges, à trois valves ; périgone à trois divisions ex- ternes et à irois internes ; ont une tige ordinairement comprimée, à laquelle les feuilles sont souvent parallèles par leur plan. C’est-là qu’on range les iris, les 1xias , les glayeuls , le safran ou crocus, etc. 349. Les monocotylédones épigynes ne comprennent que quatre petites familles faciles à distinguer les unes des autres par le nombre des étamines et la forme du fruit. Ainsi certains genres n’ont qu’une seule étamine et tantôt une capsule uniloculaire, comme les orchidées (350); tantôt trois loges, comme les drymyrrhizées (351). Les autres genres ont plus de deux étamines ; tantôt six avec un fruit à trois loges, comme les sciéaminées (352), tantôt neuf étamines ou plus et un fruit à beaucoup de loges, comme les Lydrocharidées (353). 550. $- La famille des OrcHipéEs est composée de plantes herbacées, à fleurs disposées en épi ou en grappe, gar- nies chacune d’une bractée ordinairement de forme irré- sulière et anomale. Elles sont gynandres, c’est-à-dire que les anthères sessiles sont supportées par le pistil, qua est quelquefois percé d’un stigmate sur le côté ou à la base du stile ; leur capsule est à rois valves, et contient des. Ex et Le 4 EE « LM JA À ñ re ja 4 DE M. DE JUSSIE U. 159 graines. excessivement menves. On rapporte à celle fa- mille les orchis , les sérapies , les ophris , la vanille, &c. À à FA, Les balisiers où DRYMYRRHIZÉES ont reçu ce dernier nom de l'odeur agréable que répandent la plupart de leurs racines. Ce sont des herbes à feuilles engaînantes, dont les fleurs ont un périgone le plus souvent irrégu- lier, quoique composé de six pièces, maïs inégales : telles sont la canne d'Inde ou le balisier , le gingembre ou amo- mum , le zédoaire, le galanca , le curcuma. So Deux petits genres de plantes se rapportent à la famille des bananiers ou Sciraminées. Ils ont beaucoup de res- semblance. avec .ceux de la famille précédente, dont ils différent o cependant par le nombre des étamines et par le fruit, comme nous venons de l'indiquer. Le bananier ou le figuier d'Adam, et la strelitzia, sont encore les seules plantes connues de cette tribu. 995. | Les HynrocHARIDÉES ou les morrènessont des plantes aquatiques qui fleurissent à la surface de l’eau, et chez lesquelles Les organes de la fructificalion sont ordinaire- ment portés sur une hampe ou sur un pédoncule isolé. La plupart se perpéluent par drageons : tanlôt elles ont une capsule à six loges, comme les kydrocharis , les stra- tioles ; tantôt la capsule est à une seule loge, comme la valisnérie. C’est à tort qu’on avoit rapproché de cette fa- mille deux genres de plantes dicotylédones, le nénuphar et le nélombo (1). _G) M. Decandolle , Bulletin des Sciences, Tome 1x1, page 72 Sig. 5, n° 57, Me NT Te fre CIN a EN A dan OP, T RPAC NE CN RENE PRES ÿ de Cri NT AT vs | id Si 4 DUR A NAT, NES ke A", LU î LA ROUTEURS DA 5 20 Hu: MT RE SEU TEMPS * 4 160 MÉTHODE NATURELLE 524. M. de Jussieu, pour donner plus de facilité dans l’étude des plantes qui germent avec deux cotylédons, a établi des sous-classes d’après la considération des fleurs, qui sont tantôt unisexuelles , tantôt hermaphrodites , avec ou sans corolie d’un seul ou de plusieurs pétales ; cha- cune de ces sous-classes se partage ensuite en ordres, s’il est nécessaire , d’après la considération de l'insertion des élamines. 555. Le tableau suivant donne une idée exacte de la mé- thode naturelle de Jussieu, dont nous allons continuer l’exposition. JUSSIEU. ORDRES. | | acotylédones, ou dont la fleur etles graines sont peu connues. I, monocotylédones : à éta- ( cachées TAINES 4... 00 0,0 OÙ» 008 « hyposynes distinctes. ..4 perigynes l épygines apétales : épigynes étamines, . .{ périgynes hypogynes bypugyne périgyne corolle. re pi fe dicotylé- epigyne : te dr: A PRES à anthères } distinctes. XIL à monopetales : monoclines et our polypétales: fépigynes étamines... hypogynes, périgynes diclines irrégulières ou unisexuelles vraies 350. On voit par cette table que les plantes dont les graines DE M DE SUSSIEU 1Gt wni deux cotylédons, forment beaucoup plus d'ordres que les autres végétaux. En général, leurs fleurs sont her- maphrodites : il n’y a même que le quinzième ordre qui comprenne des plantes véritablement unisexuelles. Quand on lrouve parmi les autres quelques végétaux dans ce cas , cela provient ordinairement de l'avortement des étamines dont on retrouve presque toujours les rudimens ; voilà pourquoi on a donné aux unes le nom de r1on0- clines, ou dont les organes mâles et femelles se trouvent sur la même plante, el aux autres le nom de diclines. 353. Fe à” . ir se Les plantes dicotylédones, à fleurs monoclines apétales _ el à élamines épigynes, ont le périgone d’une seule pièce, et un ovaire unique, adhérent, à plusieurs loges; elles L: _ sont toutes comprises dans une seule famille, sous le à 7e d’ Lol d’A sn fl _ nom d'usaroïdes ou RISTOLOCHES; leurs fleurs, pres- ; ne M | ; « é - que toujours solitaires, sont d’une forme bizarre: tels she ._ sont les aristoloches proprement diles, l’asare£ ou caba- ret, le cyéinet. 358. Le septième ordre, qui réunit toutes les planies apé- tales, mais à fleurs monoclines et périgynes, est formé de six familles bien distinctes. Trois d’entr’elles portent leurs étamines sur le sommet du calice : ce sont, 1°. les éléagnées (359), qui ont en même temps l'ovaire inférieur ou adhérent; la graine unique que renferme leur fruit est le plus souvent enveloppée d’un périsperme charnu; 2. les thymelées (360), dont l'ovaire est libre, les étamines en nombre égal aux divisions du périgone, et la graine sans périsperme; 3°. les protées (360), dont les étamines sont 4 11 162 MÉTHODE NATURELLE Je plus souvent 4 ombre double dé celui des divisions du périgone , et l'ovaire libre. Dans les trois autres fa- milles, les étatuines sont altachées à la base du calice : tels sont, 4°. les lauriers (360), qui sont des arbres et arbrisseaux aromatiques, dont les fleurs ont des étamines au nombre de six ou de douze : ils ont pour fruit un drupe où une baie dont la semence n’a pas de péri- sperme; D°. les polygonées (361), plantes herbacées, à base des pétioles élargie, à fleurs hermaphrodites, dont les anthères sont marquées de quatre sillons, dont le fruit est un cariopse à périsperme très-farineux ; 6°. en- fin , les arroches (361), qui sont aussi pour la plupart cles herbes , ayant quelquefois des baies pour fruits, maïs dont la graine est toujours recouverte par un périsperme farineux. 359. Les chalefs ou ÉLcéacnies sont des arbrisseaux à feuilles disposées en quinconce, dont le pérygone, sou- vent d’une couleur remarquable en dedans , ressemble à un tube très-évasé et régulièrement découpé en deux ou cinq lobes. Ils renferment peu de genres: les uns ont cinq étamines , comme le éhésion , le tupelo et le chalef proprement dit, ou olivier de Bohême; d’autres n’en ont que trois, comme l’osyris, qui est en même temps divique : 1l en est qui en ont quatre, comme l’Aippophaë ou argousier. 360. La famille des THYMÉLÉES ou daphnoïdes comprend eussi des arbrisseaux dont les fleurs sont le plus souvent hermaphrodites , et dont les boutons des feuilles sont re- couverts d’écailles avant leur développement. Tels sont DEA DE PUSS LIEU. 103 les daphne, le lagetto ou bois de dentelle , la passerine, la onidie. | Les PROTÉES ou protéoides sont des arbrisseaux étran- gers, dont le feuillage est très-beau. On ne connoit que deux genres de cette famille : les proéées et les banksies. Les lauriers ou LAURINÉES, done nous avons indiqué plus haut les caractères, ne comprennent encore que le genre laurier , et peut-être celui du muscadier. 561. Les PorYceoNÉEs ou Persicaires renferment les renouées ou bistortes, les rzmex, dont l’oseille et la patience sont des espèces, la rhubarbe , le raisinier , &c. Les ARROCHES ou chénopodées donnent taniôt des baies, comme le phytolacca, le rivinia, le bosea , &c. lantôt des capsules, comme la petiverie , la camphrée ; tantôt des semences recouvertes par le calice, comme les soudes, l’épinard, la bette, la blète , l’ansérine, les arroches, la salicorne, &c. 562. L'ordre huitième à élamines hypogynes dans des fleurs apétales el monoclines, comprend quatre familles qui toutes ont l’ovaire unique, simple et une senle semence ou une capsule distincte du calice, qui est libre, et qui porte souvent des écailles en forme de pétales. Ce sont, 1°. les amaranthacées (363) ; 2°. les plantaginées (364) ; 39, les ryctaginées (365), el les plombaginées (366). 364 Les AMARANTHACÉES sont des herbes à feuilles sou- vent accompagnées de stipules , dont les fleurs générale 164 MÉTHODE NATURELLE ment petites et bisexuelles à cinq élamines, sont ramassces et produisent des capsules à une loge : elles comprennent les genres suivans; amaranthe, paronique, herniaire, amaranthine, cadelari. | 364. Les PLANTAGINÉES sont aussi de nature herbacée ; leurs fleurs sont le plus souvent disposées en épis ou en tête ; elles semblent être munies d’un double périgone dont l’intérieur esi d’une seule pièce membraneuse ; sur laquelle sont allachées les étamines au nombre de quatre: la capsule est libre ; elle s'ouvre circulairement comme une boîle à savonnette. On n’a encore placé dans cetle famille , que les trois genres pulicaire , littorelle et plan- dain. 365. Les NYCTAGINÉES ont reçu , à ce qu’il paroît, ce nom de l'habitude qu'ont les fleurs de la plupart des genres, de s'épanouir pendant la nuit. Il y a parmi elles des espèces herbacées et d’autres ligneuses : le périgone de la plupart esi coloré, et ressemble d’autant plus à une co- rolle en entonnoir , que souvent 1l est garni à sa base de feuilles ou de bractées qui ont l’apparence d’un calice. Le fruit est une semence nue. T'outes les plantes de cetle famille sont exotiques ; mais plusieurs ont éié acclimatées en Europe. On y rapporte les nyclages proprement dits ou faux jalaps, l’abronia, et d’autres encore moins con- nues, comme la Boerhaavia , V Allionia , la Pisonia, &c. 566. Les PLOMBAGINÉES ou Dentelaires sont aussi des plantes hermaphrodites dont la consistance de la tige DEF M. DESS ÜSSLEU, 165 varie. Le périgone paroît double ; mais quoique l’intérieur, qui tient lieu de corolle , soit d’une seule pièce, les éta- mines n’y sont pas insérées : elles portent une capsule non adhérente qui ne contient qu’une semence, On rap- porte ici les genres denéelaire et statice. 567. Nous sommes arrivés presque insensiblement à l’étude des plantes monocotylédones monoclines , à corolle mo- nopélale. Mais comme les étamines sont toujours portées par la corolle quand celle-ci est d’une seule pièce, il faut examiner l'insertion de la corolle qui détermine celle des organes mâles. Ainsi les étamines hypogynes supposent que l'ovaire est libre, supérieur, ou dans la corolle. Presque toujours alors 1l est unique , et le calice ou le périgone extérieur est aussi d’une seule pièce. La plus ou moins grande régularité de la corolle ; la propor- tion et le nombre des étamines ; les différences que pré- sentent les fruits , ont servi à subdiviser cet ordre en quinze familles , dont nous allons d’abord indiquer les noms , pour les faire connoître ensuile avec un peu plus de détails. 1°. Les primulacées (368); 2°. les rhinantha- cées(369); 3°. les acanthacées (370); 4°. les jasminées(371); 5°. les pyrénacées (372); 6°. les Zabiées (373); 7°. les personnées (374); 8°. les solanées (375) ; 9°. les borragi- nées (376); 10°. les convolvulacées (377); 11°. les polémo- niacées; 12°. les bisnognées (378); 13°. les gentianées (374); 14°. les apocynées (380) ; 15°. les sapotilliers (381). Re 368. Les PrimuLacées ou Lysimachies sont en cénéral des herbes à racines vivaces, à fleurs le plus ordinaire- ment régulières, et portées tantôt sur une hampe ou pédon- 4 : PTS 24 CRAN DORE of TE ” / DA Ag DAC 0 1 166 MÉTHODE NATURELLE | L :) ( cule commun et disposées comme en ombelie; tanlôtsur des pédoncules qui naissent dans l’aisselle des feuilles et sur la tige. Ces fleurs ont un calice persistant; une corolle tu- bulée, dont le limhe offre autant de lobes qu’elle renferme intérieurement d’étaminesquise trouvent placéesau-devant de chacun d’eux : le fruit est le plus ordinairement une capsule qui s'ouvre de diverses manières. La disposition des fleurs a fait partager les senres de cette famille en deux sections : 1°. ceux à tige feuillée , comme les centenilles ÿ le mouron, les lysimaques , l'hottone ou plumeau, &c. 2°, Ceux à hampe, comme les primevères , la giroselle ou dodécathéon, le ciclrme ou pain de pourceau, l’andro- sace, On a aussi rapproché de cetle famuile le samoe, dont l'ovaire est un peu adhérent, et les globulaires dont les fleurs en tête sont réunies par un involucre, et placées sur un réceptacle pailleux. Les espèces de ce genre au- roient quelque analogie avec les dipsacées, si leur ovaire n'éloit libre; ces dernieres différent d’ailleurs des primu- lacées, parce qu’elles n’ont pas de capsules, mais une seule graine dans chaque calice. 509. Les RHINANTHACÉES, qu'on a encore nommées pédi- culaires , ont la tige le plus souvent herbacée , à feuilles unples, dont les supérieures portent ordinairement des feurs axiHaires, quelquefois en épis ; leur corolle, presque toujours irrégulière , renferme des étamines en nombre pair, deux, quatre ou huii : le fruit est une capsule à deux ioges et à deux valves. Of les a partagées en deux sec üons: 1°. les rhinanthacées proprement dites, qui ont les valves de la capsule soudées par leur nervure, comme les polycalas, les séroniques , les euphraises, les pédicu- laires, les cocrètes ou rhinanthes, les mélampyres ou DE M. DE JSUSSIE U. 167 blés de vache ; 2°. les orobanchées, dont on a même fait une famille, parce que les valves de leur capsule sont libres. La plupart sont des plantes parasites, sans feuilles, dont les tiges sont de la couleur des fleurs, comme les orobanches , les kyobanches, les lathrées ou clandestines. 570. Les AcanTHACÉEs ou Acanthoïdes ressemblent beau- coup aux plantes comprises dans la famille précédente , dont elles ne diffèrent essen!iellement que par la cloison de leur capsule qui se trouve opposée aux valves, et qui se parlage élastiquement en deux, parties où l’on voit les graines retenues par des filamens crochus. Le plus sou- vent leurs fleurs sont opposées entr’elles, ainsi que les feuilles ; elles ont ordinairement des bractées. On dis- lngue les génres qui ont quatre étamines didynames, comme l’'acanthe, la barrelière , la crustole, de ceux qui n’ont que deux élamines seulement , comme la justr- cie ou carmantine. 971. Les JAsMINÉES sout' des arbrisseaux ou des arbres qui ont le calice et la corolle en tube , disposés en corymbe ou en panicule , el deux étamines seulement. Leur fruil est une capsule, un drupe ou une baie. Leurs branches et leurs feuilles sont le plus ordinairement opposées. Les genres qui ont une capsule ou une sa- mare (227), forment un premier groupe dont on a même fait une famille sous le nom db Lrrracées: tels sont le lilas, le fréne, la fontanésie. Le second groupe com- prend les jasminées vraies , comme le jasmin, l'olivier, Je philaria, le troëne , &c., dont le fruit est un drupe ou rune baie. \ [2 à AC re AUS M CON / v r 165 MÉTHODE NATURELLE 572. : Les gattiliers, nommés encore PYRÉNACÉES, parce que leur fruit est une baie , semblent lier la famille précé- dente à celle qui suit. Ce sont des herbeset des arbrisseaux à feuilles opposées , à fleurs en corymbe ou en épis, dont les étamines sont quelquefois au nombre de deux ou de six, mais le plus souvent de quatre. La plupart des plantes de celte famille sont exotiques, à l'exception du gattilier commun et des verveines. On ÿ range aussi les cytharexylons ou bois de guiiarre, les lantanas, &c. *, 575. La famille des Lagiées est si naturelle, que presque tous les auteurs systématiques ont été forcés de la conser- ver dans leurs arrangemens. Elles correspondent aux didynames gymnospermes et aux verticillées de Lanné ; aux gymnoiétraspermes d’Hermann. Toutes sont odo- rantes. Leur tige est quadrangulaire ; à rameaux et à feuilles opposés; à fleurs provenant de l’aisselle des feuilles: à corolle irrégulière offrant cinq divisions , dont les deux supérieures, souvent réunies, sont séparées des trois autres ; à quatre ou à deux élamines. Leur fruitest composé de quaire cariopses , qui n’ont qu'un siyle commun à stigmate fourchu. Cette famille est si nombreuse, el les genres ont tant de rapports entlr'eux , que pour les dis- tinguer , on a été obligé d'emprunter des caractères de peu d'importance : les divisions premières sont établies d’abord sur le nombre des étamines. Les uns n’en ont que deux fertiles, comme le /ycope, la monarde , le romarin , la sauge: les autres genres ont quatre étamines; mais iantôt la lèvre supérieure de la corolle est presque nulle , comme dans la bugle, la germandrée ; lantôt la DE M DE JUSSIE U. 169 corolle est à lobes presqu’égaux et les étamines sont lrès- * écartées, comme dans la sarriette, les menthes, les thyrns ; tantôt la corolle est tout-à-fait à deux lèvres et le calice à cinq dents distinctes , comme dans l’hyssope , la cataire, la Zavande , le lierre terresire ou glécome, le lamier ; la bétoine , le marrube, le phlomis , la molucelle , &c.:ou le calice est lui-même à deux lèvres, comme l'origan, la mélisse, le basilic, la brunelle, la toque, &c. 374, Les PERSONNÉES correspondent aux fleurs en masque : ou en gueule, de Tournefort (248); ce sont des plantes herbacées qui ont beaucoup de rapport avec celles de la famille précédente ; mais leur fruit est une capsule à une ou deux loges : la plupart ont une odeur et une saveur désagréables. Ce groupe est encore très-naturel ; mais les genres en sont moins nombreux , et se distinguent par conséquent avec plus de facilité. Les uns n’ont que deux élamines, comme l’u/riculaire, la grasselte ou pinguiculée, la pæœdérote , &c. Les autres en ont quatre; et tantôt on ne trouve à l’époque de la maturité qu’une seule loge dans la capsule , comme dans la Zimoselle, la lindernie , tantôt il y a deux loges bien distinctes, comme dans les scro- phulaires, les linaires , les mufliers, les digitales ; les gratioles , &c. 375. La famille des SocanÉEs, que Linné appeloit les. tristes ou les blêèmes , comprend des plantes qui ont une odeur désagréable el un aspectsombre. Ce sont des herbes ou des arbrisseaux dont les fleurs , ordinairement régu- lières, ont le plus souvent un calice à cinq divisions, cinq angles à la corolle, cinq étamines, un siyle unique qui se F. Je 4 : KE ef rend à une capsule ou à à une baie. _Csf 170 MÉTHODE NATURE LL presque constamment b hors des aisselles ne € l les a divisées en deux sections. Dans la SR à de fra u t est une capsule, comme dans la famille ane les genres dilfèrent par leurs cinq élamines. 8 sera celsies , les verbasques ou molènes, les jusquiames , es. tabacs ou nicotianes, et les datura ou stramoines. Dans la seconde sont compris les genres dont le fruit est une baie, comme la ane l’atropa , le coqueret, lès morelles qui comprennent les tomates, les aubergines . les pommes-de-terre, les pimens , et les lyciets ou jasmi- noïdes. | 870. Les BorraciNées, Borragines, ou Aspérifoliées, ont reçu ce dernier nom , parce que la plupart des espèces ont les feuilles couvertes d’aspérités et de poils roides. Dans cette famille, les fleurs ou toutes leurs PRES divisées en cinq: l'ovaire est à quatre lobes , el n’a qu’un siyle. Dans quelques genres , l'ouverture de la corolle est libre, comme dans le r1elinet, l’héliotrope , la vipérine , le grémil, la pulmonaire; chez d’autres , cet orifice est fermé par cinq écailles, comme dans la consoude, la scor- pione, la buglosse , la bourrache , la cynoglosse , la vapeile. DATE Les Liserons on ConNvozvuracées, les campanacées . de Linné, dont on a trouvé des espèces dans tous les cli- mas, ont des feuilles toujours alternes et simples, et la tige très-souvent grimpanle. Leurs fleurs sont en cloche, à cinq étamines alternes avec les lobes du limbe,quand il y en a ; l'ovaire est simple, surmonté d’un ou plusieurs styles ; c’est une capsule à deux ou trois loges au plus. Les } 48 ke a RENE TA 8 er " sh HORS EM. DE3 TS S I E Ü. 171 grain sont osseuses avec un ombilic distinct ; on trouve faut 1 eur intérieur < cotylédons conlournés dans un ra Fi rx périsperme mucilagineux. Il y a deux sections dans cette c *: famille. La première comprend les genresquin ’ontqu'un % Bio Kr. 1 seul siyle , comme les Ziserons , les ipomées ; la seconde, nr. les genres qui ont plusieurs styles et les stigmales simples, ’ comme les évolvules , la cresse, la cuscute. À Ne NUE fi 976. Les Por.émonracées ou les Polémoines sont, pour la A . , plupart, des plantes étrangères qui onl beaucoup d’ana- par la capsule dont le réceptacle central porte des cloisons qui correspondent, non à la suture des valves, mais avec une côte ou une arêle saillante qu’elles offrent vers leur milieu : c’est-là qu’on rapporte les pAlox, les polémoines, et le cobœa, cultivés dans nos jardins à cause de la beauté de éurs fleurs. | Les Bignognes ou Bienonées, qui forment la famille suivante, portent aussi de très-belles fleurs dont les co- rolles sont le plus souvent irrégulières, disposées en pani- cule avec quatre étamines didynames ei une stérile, aux- quelles succède un fruit à deux loges. Les genres de ce groupe sont les sésames, les catalpas, les bignognes, les marlynias. 379. Les Gentianes ou GENTIANÉES ont les feuilles oppo- sées, le plus souvent sans pétiole, et entières : elles portent de belles fleurs, dont la corolle se sèche sans tomber : leur fruit est une capsule simple ou profondément divisée en deux lobes, contenant beaucoup de graines qui ont ; un périsperme charnu. Les genres dont la capsule est simple soni la gentiane , la chlora et le ményanthe , &cc.: Jogie avec celles de la précédente famille : elles en diffèrent LÉ 172 MÉTHODE NATURELLE. ceux dont la capsule présente deux lobes profonds sont | la spigélie et l’ophiorrhiza. 380. Les ArocyNÉES ont beaucoup de rapport avec la seconde section des Gentianées : ce sont des plantes , la plupart ligneuses, qui se contournent de droite à gauche à l'inverse de la plupart des autres plantes grimpanies. Leur corolle est souvent accompagnée d’appendices particuliers de forme bizarre. Leurs semences , ordinai- rement couronnées par des poils, sont renfermées dans deux follicules accolés, plus gros ou plus larges dans leur parte moyenne. C'est-la qu’on rapporte la pervenche , le taberné, le frangipannier , le laurier rose ou nerium , les apocyns. 881: Enfin la famille des SaroriLLiERs ou des Hilospermes, ainsi nommés parce qu on observe sur leurs semences un ombilic très-prononcé, comprend des arbres et desarbris- seaux exotiques dont le suc est laiteux, les feuilles simples, alternes , tes fleurs petites en faisceaux et les fruits des baies ou des drupes. On place ici les jacquiniers, les sy déroxylons ou argans, les mimusopes , les CARO TAIES, les sapotilliers, &c. 382. Le dixième ordre des familles naturelles correspond aux plantes dicotylédones, monoclines, monopétales et à élamines insérées autour du pisul. Elle ne comprend que quatre familles dont les fruits ont indiqué très-bien la dis- tinction, quoiqu'ils soient toujours multiloculaires. Ainsi dans les ébénacées (353), les loges ne renferment qu’une semence : dans les rhodoracées (333), elles en contiennent # DE M DE JUSSIEU. 173 beaucoup attachées à un placenta central, et ces loges sont formées par les rebords rentrans des valves. Cette disposilion esi à-peu-près la même dans les éricacées (354%); _ mais les cloisons proviennent de la partie moyenne des valves. Enfin dans les campanulacées (365), la capsule s'ouvre sur le côlé par des trous qui semblent avoir élé ménagés exprès pendant le développement de la graine. 203. Les ÉBéNacées ou Plaqueminiers sont des arbres ou arbrisseaux pour la plupart exotiques; ils comprennent les diospyros , parmi lesquels se trouve le bois d’ébène. Les RHonopracées ou Rosages sont aussi des arbris- seaux dont les feuilles, pendant leur développement, ont souvent leurs bords roulés en dessous , et dont les fleurs sont disposées en corymbe. Les uns ont une corolle bien évidemment monopélale, comme les talmies, les rosages ou rhododendrons et l’azalée ; d’autres ont la corolle presque polypétale, comme le r£odora , les lédons , &c. 284. Les Bicornes ou ErIcACÉES sont aussi des arbrisseaux à très-petiltes feuilles souvent opposées ou disposées en verlicilles : leurs corolles se dessèchent ordinairement sur la tige et changent peu de couleur ; les anthères sont ordinairement fourchues à la base. Les unes ont l'ovaire bien libre, comme les bruyères, les andro- mèdes , les arbousiers , les pyroles ; d’autres ont l’ovaire presqu’adhérent, comme l’airelle ou myrtille. 5 Les CAMPANULACÉES sont pour le plus grand nombre des plantes gr > dont la tige renferme un sue # 174 MÉTHODE NATURELLE laiteux : leurs feuilles sont simples, souvent dentelées ; le calice tient à l'ovaire et fait corps avec lui , ainsi que la base des filets des élamines qui persiste après la féconda- tion. Les genres rangés dans cette famille se partagent en deux sections: les uns ont les anthères distinctes et libres, comme les campanules , les raiponces, &c.; d’autres ont, les anthères réunies, comme les lobélies, les jasiones. 980. Les ordres onzième et douzième comprennent tous les genres de plantes à corolle monopétale insérée au-dessus du pistil, comme les composées et beaucoup d’autres. Or la réunion des anthères, qui fait le caractère de la syngé- nésie dans le système sexuel, ayant montré une division très-naturelle, M. de Jussieu a cru devoir la conserver en admettant même la distinction de .Tournefort (259); ül n’en a cependant pas emprunté les noms;ila préféré ceux de le Vaiilant, qui sont , 1°. les chicoracées (388); 2°. les cynarocéphales (389) ; 35°. les corymbifères ( 3go). T'outes les autres plantes analogues, mais à anthères distinctes, ont élé aussi distribuées en trois familles : savoir les dip- sacées (392), les rubiacées (303), et les caprifoliacées (394). 587. Les plantes com posées sont ainsi nommées , parce que toutes leurs fleurs renferment un grand nombre de petites corolles entourées d’un calice commun, ou plutôt par des braciées qui semblent en constituer une seule fleur. Toutes les fleurettes ou fleurons (2:2) des composées renferment cinq étamines , dont les filets naissent de la corolle , en- tourent le DA et se soudent par les anthères; l’ovaire est toujours dora mais quelquefois le stylé se termine par deux stigmates : il lui succède une abèñe | ( NA k DE M DE JUSSIEU. 175 souvent surmontée d’une aigrelle ou d’une houppe de poils tantôt simples, tantôt ramifiés et garnis de poils latéraux entrecroisés, très-hygrométriques. La portion cen- trale de la fleur commune sur laquelle sont placées les graines, se nomme le réceptacle , qui est tantôt nu , tan- lôt garni de paillettes ou de soies. 568. Les CuxiCoRACÉES correspondent aux semi - floscu- leuses ou aux ligulées ; ioutes leurs fleurettes, qu’on nomme demi-fleurons, sont hermaphrodites, tubulées et en languelte : leur réceptacle a peu d'épaisseur ; la plu- partoffrent un suc laiteux lorsqu'elles sont jeunes, et leurs feuilles sont alternes. Dans le plus grand nombre des es- pèces, les fleurs s’épanouissent le malin et se ferment vers midi. 11 ya beaucoup de genres compris dans cette famille; on les distingue entr’eux d’après diverses considéra- tions. Les uns ont le réceptacle nu, et les semences tantôl nues ou sans aïgrelles, comme la /ampsane, la rhagadiole ; lanlôt avec une aigrette , soit simple, comme dans la chondrille, la laitue, le laitron, l’épervière, la crépide, le pissenlit ; soit plameuse , comme le Zondent , la scorzonère, le salsifix. Les autres genres ont un réceptacle pailleux ou soyeux, et des aigreiles simples ou plumeuses, comme la cupidone, la chicorée , le sco- lyme, le géropogon , l'andriala, Ecc. 589. Les CYNAROCÉPHALES, autrement capilées ou fleurs en, tête, ont toutes les fleurs flosculeuses , c’est-à-dire composées de fleurettes tubulées et non en languettes. La plupart sont herma phrodites : il en est cependant quelques-unes de neu: tres. et de femelles ; la plupart ont un réceptacle pailleux LA à UN + 176 MÉTHODE NATURELLE ou velu; les semences sont couronnées d’une aigrette sessile de poils simples ou plumeux ; leurs feuilles , tou- jours alternes, sont souvent épineuses. Les genres de cette famille ont souvent les écailles du calice ou les bractées épineuses. Ceux-là forment une section ; tels sont ceux dont les noms suivent: atractylis, cnicus, carthame , carline,cardon où artichaut, onoporde, chardon, cir- sium , bardane, chaussetrape ; une seconde section com- prend les genres qui n’ont pas le calice épineux: tels sont les jacées, les bluets , les centaurées , les serratules ; enfin, dans une troisième section , sont compris quel- ques cynarocéphales anomales , qui ont les fleurs en tête, et dont chaque fleur a un petit involucre particulier : tels sont l’échinope, le sphéranthe, la gondélie. 590. Les CorYMBIFÈRES, discoidées ou radiées, ont reçu ces trois noms successivement pour indiquer leurs ma- nières d’être. Toutes, en effet, ont les fleurs disposées en corymbe (223), dans lesquelles le disque ou le centre est souvent moins élevé que ia circonférence dont les corolles en langueites représentent des rayons ; mais leur principal caractère réside dans la disposition des fleurs, tel que le nom de corymbi/ères l'indique. Cette famille nom - breuse offre deux divisions : 1°. les genres à réceptacle nu , à semences aigrellées, à fleurs flosculeuses , soit qu’ils aient les écailles du calice luisantes où membranenses , comme les /ilagos, les-argyrocomes, les antennaires ; soit que ces écailles ne soient pas luisantes, comme les cacalies , les eupatoires, les conyses , les tussilages, les sénecons , les cinéraires , les chrysocomes, &c. 2°. Les genres à réceptacle pailleux , à semences presque nues, à écailles du calice très-souvent membraneuses, soit DE M. DE JUSSIEU,. 177 qu'ils n'aient que des fleurs flosculeuses, comme les genres gnaphalium, xeranthemum , armoiïse, santoline, atha- nasie ; soit qu'ils aient des fleurs radiées, comme la camomille , la müillefeuille, les buphithalmes, les zinnies, les Zélianthes , &c. 301. Les autres monopétales à corolle épigyne et à anthères distinctes, ont toutes un calice particulier ; souvent elles sont agrégées ou rassemblées en ièle dans une sorte de faux calice commun , formé par des feuilles florales. Les unes n’ont qu’une seule semence couronnée par le calice intérieur qui persiste après la fécondation , et les feuilles de celles-ci sont toujours opposées : telles sont les dipsa- cées. D’autres ont deux semences à nu, ou plusieurs renfermées dans un péricarpe ; celles-là ont tantôt la corole tubulée , les feuilles verticillées ou opposées, réu- nies par des stipules ; ce sont les rubiacées (593): tantôt la corolle fendue très-profondémeni presque polypétale , et ces plantes n’ont jamais les feuilles garnies de stipules : ce sont les caprifoliacées (394). 502. Les Drrsacées ou agrégées ont beaucoup d’analogie avec les plantes composées : elles ont,comme elles,les fleurs portées sur un récepliacle commun, ordinairement cou- vert de paillettes. C’est une famille peu nombreuse, composée des genres cardère, scabieuse et knautie. On en a rapproché les va/érianes, dont quelques auteurs ont fait une famille à part. Leurs fleurs, ioujours dis- tinctes , sont le plus souvent disposées en panicule ou en corymbe. Le nombre de leurs étamines varie, et leur fruit est une capsule qui ressemble à une graine nue: on en a fait même plusieurs genres, sous le nom de valé- rianelle ou mâche, de fedia, de centranthe. I. 12 [a LR Pt a PE SN RL COR a CE ed Noter Sabre MN 61 Ti 4 pi ÿ ù 178 MÉTHODE NATURELLE 393. Les Rusracéss, les étoilées ou aparines forment une très-crande famille, dont les genres sont la plupart exotiques. Les unes sont des herbes à tiges anguleuses, noueuses ; à feuilles disposées en couronne autour des articulations , le plus souvent rudes au toucher , toujours entières , linéaires ou ovales; leur fruit est composé de deux graines accolées et enveloppées par une tunique sèche : celles-ci sont européennes. Les genres étrangers , au contraire, ont pour la plupart la tige ligneuse ; les feuilles opposées deux à deux , souvent avec des stipules : leur fruit est le plus généralement une baie à deux loges. C’est à la première division qu'appartiennent les genres aspérule, gaillet, crucianelle, vaillantie , garanee ; on rapporte à la seconde les quinquinas , les génipayers, les gardénies, les psychotria , les cafeyers , et plus de trente autres genres. | | 994. La famille des chèvrefeuilles où CAPRIFOLIAGÉES , semble faire le passage naturel des plantes monopélales à celles dont la corolle est composée de plusieurs pièces ; ce sont, pour la plupart, des arbrisseaux à feuilles oppo- sées , quelquefois sessiles et engaînantes , ou comme per- foliées, c’est-à-dire percées d’outre en outre. Leurs fleurs sont quelquefois composées de pétales si profondément divisés, qu'ils ne tiennent plus ensemble lorsqu'on les sépare du calice qui adhère à l’ovaire, et qui se change en une baie ou une capsule. Cette famille, peu nom- breuse, es cependant divisée en quatre sections. La première comprend les genres qui ont un calice entouré de bractées , la corolle d’une seule pièce et un seul style, tels que la Zinnée, les chèvrefeuilles, qu’on a distingués LUN DE M DE SUSSIEU. 179 en plusieurs sous-genres, suivant le nombre de leurs baïes et Celui de leurs loges ; la deuxième , les genres qui, avec des bractées au calice, le style unique, ont une co- rolle presque polypétale, comme le Zoranthus, le guy, le rhyzophore ; la troisième , les genres qui, ayant aussi des bractées et la corolle monopétale , offrent trois stig- males , comme les siornes, les sureaux ; la quatrième en- fin, ceux qui ont le calice simple , un seul style et la corolle presque polypétale, comme les cornouillers , les lierres. 595. Les plantes dicotylédones, à fleurs monoclines et poly- pétales, qui constituent une des grandes divisions de la méthode naturelle, se parlagent, comme nous l’avons vu (355), en trois grands ordres, suivant l’insertion de leurs étamines au-dessus , au - dessous on autour du pistil Les épigynes, quoiqu’en très-grand nombre, ne sont rapportées qu'à deux familles, dont l’une même ne renferme que les genres qui ont les fruits dans une capsule ou dans une baie : telles sont les aralaciées, qui ne comprennent encore que les genres aralia et gen- seng ou panax, tous deux exoliques et dont les fleurs ont plusieurs styles. L’autre famille porte le nom d’om- bellifères. | | 396. Les ombelles ou OMBELLIFÈRES ont reçu ce nom de la disposition de leurs fleurs en ombelle (223). La plu- part sont des herbes qui mettent deux années à se dévelop- per. Leur tige est ordinairement cannelée, fistuleuse ou remplie d’un tissu lâche, cotonneux. Les fleurs sont le plus souvent hermaphrodites, à cinq étamines , à cinq pétales ; leur fruit est composé de deux akènes (227) réunies. On distingue les ombelles en simples , quand 180 MÉTHODE NATURELLE les pédicelles ou les pédoncules particuliers ne se subdi- visent pas el ne porlent qu’une seule fleur ; et @h com- posées, quand chaque pédoncule primitif, qui provient de l’irradialion générale, se subdivise lui-même en om- belles secondaires,qu’on nomme alors ombellules. Souvent, au point de départ des pédicelles, il se trouve des feuilles florales ou bractées, dont l’ensemble se nomme col/erette ou znrvolucre. Quand cette collerette se reproduit au- dessous de l’ombellule , on la nomme involucelle. = | DOTs On a établi parmi les ombellifères des divisions ou seclions artificielles, pour se reconnoître dans le grand nombre de genres que cette famille renferme ; et quoique la marche qu'on a employée éloigne des végétaux très- rapprochés par leur ressemblance, elle est commode pour l'étude. Ainsi, 1°. 1l y a des ombellifères dont les divisions ne sont jamais garnies de collerettes à leur base: tels sont les genres boucage, carvi, persil, fenouil, panais ; 2°, d'aulres ont les ombelles nues; mais les involu- celles existent à la base des ombellules, comme le seseli, l’impératoire , le cerfeuil, la coriandre, la phellandrie. 3°. On trouve des collerettes et des involucelles dans les gen res œnanthe , cumin, berle, angélique , livéche, laser, berle, férule, ciguë, carotte, caucalide , bupièvre ; 4°. enfin, on a placé parmi les ombellifères anomales ou fausses, dés genres dont les fleurs paroissent être réunies en tête, quoiqu'’en effet elles partent d’un point central, et qu’elles aïent d’ailleurs les autres caracières de la fa- mille. On compte parmi celles-ci les échinophores, les astrances , les sanicles, les panicauts, &c. 398. Les dicoiylédones monoclines polypétales , à étamines HAUT PARUS "x da D AMOR # | DE M. DE JUSSIEU, 101 situées au-dessous de l'ovaire, sont en très-grand nombre, et forment l’ordre qui comprend le plus de familles ; car on en a fait vingt-deux dont nous allons d’abord indiquer les noms: 1°. les renonculacées (309) ; 2°. les papavéra- cées (400) ; 3°. les crucifères (401); 4°. les capparidées et 9°. les saponacées(4o2); 6°. les érables et 7°. les malpi- ghiacées (403) ; 8°. les kypéricées el 9°. les guttiers (404); 10°. les hespéridées (405); 11°. les méliacées (406); 12°. les vinifères (407) :; 13°. les géraniées (408); 14°. les malva- cées, (409) ; 15°. les éulipiféres et 16°. les glypstoper- mées (410); 17°..les ménispermées et 19°. les berbert- dées(411); 19°. les tiliacées (41 2); 20°. les cistes et 21°. les rutacées (413) ; 22°. les caryophyllées (414). . 399: La famille des renoncules ou_ les RENONCULACÉES, ont une corolle résulière , le plus ordinairement com- posée de quatre pétales au moins. Leurs élamines, le plus souvent au-dessus de vingt, sont insérées sur le ré- ceplacle , et ne tiennent ni au calice ni à la corolle. Les ovaires sont ordinairement en grand nombre; la plupart sont herbacées , à feuilles alternes, souvent découpées comme engaînantes , mais sans slipules. On a partagé les genres de cette famille en quatre sous-divisions. La pre- mière comprend ceux qui ont beaucoup de capsules, dont chacune ne contient qu’une seule semence , et ne s'ouvre pas ; de sorte que les graines paroissent nues, comme les clématites, les pigamons , les anémones , les adonis , les renoncules. La seconde renferme les genres dont les capsules, réunies aussi en grand nombre, contiennent chacune plusieurs semences, et s'ouvrent du côté intérieur par une fente longitudinale. Leurs pétales sont souvent irréguliers; tels sont les Lellébores, 182 MÉTHODE NATURELLE les nigelles , les garidelles , les ancolies , les dauphinelles, les aconits. A la troisième section apparlienneni les genres qui offrent les mêmes fruits que les précédens , maïs dont les pétales sont réguliers, comme les populages ou caltha, les pivoines, les cimicifuges, &c. Enfin, dans la qua- irième section , on a rangé l’actée, le podophylle, lesquels n’ont qu’un ovaire simple qui se change en une baie à plusieurs loges. 400. Les PaPAvERACÉES ont le plus souvent un calice caduc, composé de deux pièces seulement. Leur corolle est formée par quatre pétales. Elles n’ont qu’un seul ovaire sans siyle , qui se change en une capsule à une seule loge. Leurs feuilles sont alternes, et presque toutes ont un suc propre, coloré en jaune ou en blanc. Les unes ont des élamines en très-grand nombre, comme les nénuphars, les pavots , les chélidoines ; d’autres ont les étamines en nombre déterminé, le plus souvent au-dessous de six, comme l’£ypécoüm , les corydales , les fumeterres. O1. Les CRUCIFÈRES , ou les cruciformes de Tournefort (250), ont toujours quatre pétales disposés en croix, le calice de quatre pièces, six élamines tétradynames, l'ovaire simple se changeant en silique ou en silicule (226), les tiges herbacées, les feuilles aliernes. La division éta- blie par Linné (282) estires-commode pour distinguer les genres de celte nombreuse famille. Ainsi, parmi les sili- queux , les uns offrent une sorte de languette ou de corne à l'extrémité du fruit, comme les radis ou raiforts, les moulardes ou senevés, les roquettes ; les autres n’ont pas de languette à l’extrémité de la silique , ou cette corne | est très -courte : tels sont les choux , les judiennes, les l NEA » 2) as OR 2 DE M DE JUSSIEU. 183 girofées , les vélars, les sisymbres, les arabettes , les car- damines , &c. Les genres qui ont des silicules sont Îles lunaires, les lunetières , les peltaires, les alyssons, Îles draves , les cransons ou cochléaires, les zbérides, les passerases , les tabourets ou thlaspis, les camelines, les bunies , les crambès et les pastels ou guèdes. 402. \ Les câpriers ou CAPPARIDÉES sont des herbes ou des arbrisseaux dont les fleurs sont composées d’un calice à plusieurs folioles, de quatre à cinq pétales, d’étamines nombreuses , d’un ovaire simple porté sur un pédicelle alongé , qui se change en une silique ou en une baie à une seule loge , et dans la pulpe de laquelle les graines sont logées. Celle fanulle comprend les c/éomés , les cä- priers , et quelques genres qui paroissent voisins de ceux-ci, comme les résédas , les parnassies, les rossolis. Les savoniers ou SApoNAcCÉESs sont des arbres ou des arbrisseaux exotiques, à feuilles alternes ; à fleurs pres- que semblables à celles des câpriers ; le plus souvent à huït élamines; à ovaire sessile, auquel succède un drupe ou une capsule, dont les divisions ou loges ne com- prennent chacune qu’une semence : tels sont les car- diospermes, les savoniers , les euphories , les melicoccas. 403. Les deux familles comprises sous les noms d’'ErAgzes et de MALpriGHracées ont entr elles les plus grands rap- ports; ce sont des arbres et des arbrisseaux à calices d’une seule pièce, souvent à cinq divisions profondes, qui persistent après la chute de la corolle, composée de cinq pétales. Les étamines sont distinctes, et il y a deux stismales au plus dans la première famille ; elles sont mo- PRET THON of OA Eu EPS pi D £ MÉTHODE NATURELLE nadelphes, et il y a trois sligmates dans la seconde, qui contient les genres banisteria , triopteris , malpighia. C’est à la première famille qu’on rapporte les érables , ie marronier d'Inde et le pavia. 404. La famille des milleperluis ou HypéricÉrs est com- posée de plantes herbacées ou de sous-arbrisseaux à feuilles simples ; opposées, ponctuées ou remplies de petites vésicules à demi transparentes, que l’on veit de part en part lorsqu'on les observe .à contre - jour, et qui ont les fleurs de couleur jaune, en corymbe, composées de quatre à cinq pièces pour le calice et la corolle ; les étamines sont polyadelphiques (276) , l'ovaire est simple, à plusieurs sivles; tels sont les genres andro- sème , millepertuis. Les GuTrTiers ou guttifères sont des arbres et arbustes exotiques, dont presque touies les espèces fournissent un suc gommeux ou résineux , lorsqu'elles sont vivantes et qu'on incise leurs racines, leur tronc ou leurs bran- ches. Ils ont ordinairement quatre pétales, un grand nombre d’étamines et un ovaire simple, qui donne une capsule à une seule loge. Les uns n’ont pas de siyle du tout ; iels sont les mangoustans, la clusia, les grias.: d’autres ont un siyle distinct, comme le mammea, le mesua , le calophyllum , &c. 405. Les Hespérinées sont la famille à laquelle appar- tiennent les citronniers. Leur üge est toujours ligneuse , leurs feuilles alternes, d’un beau vert, souvent ponc- inées ou vésiculeuses ; leurs fleurs hermaphrodites, odo- ranies, à ovaire simple , auquel succède un fruit mou, M l ’ 7. FT d'A eo LE 2 ED A ANA AE AERR ARE ? FANET ND OAMNRE RON LE AE PONT + un +! LR. ' 4 À : È Du A cost SR L - \ Î DE M DE JUSSIEU. 185 à une ou plusieurs loges. Les genres qui n’ont qu’une seule semence dans le fruit , et les feuilles non ponctuées, sont le sëmenia, l’'heisteria ou bois de perdrix. Ceux à fruits contenant plusieurs semences, et à feuilles parsemées de points transparens , sont le citronnier , le limonier , le coo- kia ou wampi. Enfin, le #hé a pour fruit une capsule à plusieurs loges , et les feuilles non ponctuées, 400. Les MÉLIACÉEs comprennent aussi des arbres el des arbrisseaux étrangers, agréables et utiles, remarquables par leurs fleurs à étamines monadelphes, dont les an- thères sont placées au sommet ou sur la face interne du tube que forment les filets par leur réunion. La corolle est composée de quatre ou cinq grands pétales ; l'ovaire est simple ; 1l lui succède une baie ou une capsule. Les uns ont les feuilles simples , comme les canneliers, l'aitonte ; d’autres ont les feuilles composées, tels que le sandoricum ou hantol, le melia ou azédarach, l’aquilicia. On a rap- proché de cette famille le sswcetenia et le cedrela. 407. Les VINIFÉÈRES ou sarmentacées sont des arbrisseaux grimpans , à feuilles alternes , garnies de stipules; à l'op- . posé de ces feuilles naïssent les grappes et les vrilles, qui paroissent êlre des pédoncules avoriés. Leurs fleurs sont hermaphrodites, à quaire ou six pélales et étamines ; l'ovaire est simple, le siyle unique. Le fruit est une baie, les graines sont osseuses : tels sont la vigne, le cissus. 4086. La famille des GÉRANIÉES a reçu ce nom du genre all des géranions , dont les semences sont lerminées par une 186 MÉTHODE NATURELLE pointe alongée, qui les a fait comparer au bec d’une grue. Les feuilles varient beaucoup par la disposilion et la forme ; elles sont garnies de stipules. Les pédoncules portent souvent plusieurs fleurs qui naissent à l’opposile des feuilles alternes, et dans leur aisselle lorsqu’elles sont opposées. Leur corclle est formée de cinq pétales, sou- vent inégaux ; il y a de cinq à dix étamines, le plus sou- vent soudées par les filets. Les genres compris dans celte famille sont les érodions et les géranions; on en a rapproché la capucine, V'impatiente ou balsamine, et l’oxalide ou alléluia : ces trois genres de plantes diffèrent d’ailleurs beaucoup des caractères de la famille, 409. Les Marcvacéss ou les mauves nous offrent des plantes herbacées, des arbres et des arbrisseaux quelquefois dans le même genre. On les reconnoît aisément à leur calice et à leur corolle simple ou double, de cinq pièces ; à leurs élamines monadelphes, et à leur fruit simple, composé de plusieurs loges ou de plusieurs capsuies. Leurs feuilles sont le plus souvent simples, alternes. Les genres nombreux de cette famille forment deux sec- tions. Les uns ont le fruit composé de plusieurs capsules , comme le malope, la mauve, la guimauve, la lavatère, le sida, la stésie ; d’autres ont le fruit simple, mais à plusieurs loges, tels que les anodas, les solandra, les hi- bisques, les cotoniers, les fromagers ou bombax , les adan- sonia ou baobab, les cacaos ou theobroma, &c. &c. 410. Les tulipiers, magnoliers ou TuLIPIFÈRES sont une famille d’arbres et d’arbrisseaux dont les fleurs solilaires sont grandes, belles et odorantes. Leurs feuilles sont DE M. DE JUSSIEU. 197 alternes, avec des stipules caduques qui protègent seu- lement le bourgeon. Les fleurs, dont les élamines varient pour le nombre , ont toujours plusieurs ovaires : tels sont les genres euryandra, badian , magnolicr , tulipier. Les GLyprosPsrMes sont aussi des arbres ou arbris- seaux étrangers , qui ont reçu ce nom parce que leurs semences sont sillonnées en travers. Leurs feuilles alternes n'ont pas de stipules; leurs fleurs sont composées d'un calice à trois lobes, d’une corolle à six pétales, dont trois internes plus pelits 4 les élamines sont nombreuses, ainsi que les ovaires qui donnent des capsules ou des baies : tels sont les trois genres añnone, uvaire et xylopie. A11. Les MÉNISPERMÉES ont pris ce nom de la ressem- blance de leur fruit avec un croissant. Ce sont encore des planies exotiques et ligneuses, ordinairement con- iournées ou grimpantes, à feuilles alternes non stipulées, à petites fleurs axillaires, souvent unisexuelles par avor- tement, et disposées en grappe ou en épi. Le genre Aar- dizabala a des baies ; celui des ménispermes a des drupes: ce sont les deux seuls que renferme cette famille. Les BERBÉRIDÉES ou vineltiers sont des plantes her- bacées ou ligneuses, dont le principal caractère consiste dans l'insertion des anthères sur leurs filets par la sur- face externe, et en ce qu’elles s’ouvrent de la base au sommet. On range dans cette famille les vinettiers, les léontices, les epimedium et l'hamamelis. 412. La famille des tlleuls, ou les Ticracées, n'offre qu’un seul genre européen ; tous les autres sont, comme celui-là, des arbres à écorce souple , fibreuse, à feuilles 188 MÉTHODE NATURELLE | alternes stipulées. Leurs fleurs sont le plus ordinaire- ment hermaphrodites, les étamines nombreuses ou mo- nadelphes ; le fruit est une baïe ou une capsule. Les genres monadelphes sont la waltheria, l'hermannia ; ceux à étamines libres sont le corchorus ou corèle, l’heliocar- pos, le lappulier ou triumfetta , la sparmannia , la sloan- nea , le muntingia ou bois de soie, le zilleul, On a aussi réuni à cette famille plusieurs genres qui ont avec elle quelques analogies , comme le bixa qui donne le roucou. 413. Les CisTes ou cistoïdes sont des plantes ligneuses ou herbacées, à feuilles simples, très-souvent opposées; à fleurs grandes, disposées en grappe ou en corymbe, mais de peu de durée; à cinq pétales ; à cinq pièces au calice ; à étamines nombreuses ; à ovaire simple, for- mant une capsule. T'els sont les cistes , les Aélianthèmes. On en a rapproché les violettes, dont la corolie est irré- guère , les étamines syngénésiques , au nombre de cinq seulement. Les rues ou Ruüracées ont dix élamines et un fruit mulliloculaire ; elles ressemblent d’ailleurs à la famille précédente : les unes ont des stipules, comme les Lerses, le fagonia , le zygophillum, le gayac, le mélianthe ; d’autres n’ont pas de stipules , comme [a rue, la fraxi- nelle. 414. Enfin, la derniére famille de cet ordre nombreux est celle des oeillets, ou CarYoPHYLLÉES de Tonrnefort (254). Elle comprend des herbes à tiges arrondies, ramifiées; à feuilles le plus souvent opposées, simples et non dentées; à fleurs axillaires, quelquefois terminales, Celles-ci ont un calice persistant , d’une seule pièce ; une corolle com- DE M DE SUSSIEU. 180 posée de pétales à longs onglets, et correspondant, pour le nombre, aux dentelures du calice ; les étamines le plus souvent au nombre de dix ; un ovaire simple for- mant une capsule. On a établi dans cette famille quatre divisions. La première comprend les genres qui ont le ca- lice divisé et trois étamines seulement, comme l’ortegia , l’holosteum, le molluso, la minuartia ; la seconde, ceux qui ont quatre étamines, comme la bufonie, la sagine ; la troisième , ceux qui eh ont cinq ou huit, comme la mor- geline , la moerhingoie , l’élasine ; enfin, dans la qua- irième section , sont compris les genres vraiment décan- driques, comme la spargçoutte, le céraiste, la sabline ou arénaire, la stellaire, la gypsophile , la savonière , l’œillet, le silène, le carniilet, la lampette, la nielle. Le lin en a été rapproché, quoiqu'il n’ait que cinq étamines. 415. L'ordre quinzième, qui correspond aux plantes à deux lobes, dont les fleurs, à plusieurs pétales, sont le plus souvent hermaphrodites, ou du moins portées par la même plante, el dont les élamines sent insérées autour du pistil ,comprend tous les végélaux don le calice est d’une seule pièce, ordinairement découpé sur les bords, Leur corolle est le plus souvent composée de plusieurs pièces qui ne portent pas les étamines , et leur ovaire est tantôt libre , tantôt adhérent. Treize familles sont rapportées à cet ordre : savoir , les portulacées (416), les Jicordées et les crassulacées (417),les saxifragées et les cactiers (418), les salicartées (419), les onagraires (420), les myrtes et les mélastomées (421), les rosacées (422), les lécumi- neuses (423) , les térébinthacées (424) ; enfin, les frangu- lacées (425), | 100 MÉTHODE NATURELLE 416. La famille des PorTuLacÉEs ou dés pourpiers réunit des herbes et des sous-arbrisseaux, à feuilles souvent épaisses et succulentes , munies de stipules ou de poils . axillaires. Leur fruit est une capsule libre, à une ou plu- sieurs loges. Les genres dont la capsule n’a qu’une seule loge, sont le pourpier, la montie, la corriviole, la gna- velle ou scléranthe, le télèphe. Ceux dont le fruit con- tient plusieurs loges, sont la érianthème, la linnée, le gisek. | Ar. Les Ficoïpées et les CRAsSULACÉES ou succulentes, que l’on comprend ordinairement sous le nom de plantes grasses, ont entr’elles les plus grands rapports par la nature de leurs feuilles, qui sont épaisses et charnues. Les premières ont des fleurs garnies d’un grand nombre de pétales étroits, qui leur donnent quelque ressemblance avec les chicoracées. Leur fruit est une capsule à plu- sieurs loges. Les unes ont l'ovaire libre, comme la reau- muria, V'aizoon , la glinole ; d’auires ont l’ovaire adhé- rent: tels sont les ficoides ou mésembryanthèmes, la éétra- gonie. Les CrassuLaAcÉEs ont moins de pétales ; leur nombre, ainsi que celui des élamines et des ovaires, correspond aux divisions du calice ; quelquefois cependant il est double. On place ici la #1/læa , les crassules, les cotylé- dons , la rhodiole, les sédons ou orpins, les joubarbes. 410. Les Saxifrages ou SAXIFRAGÉES n'ont pas toules, les feuilles charnues : ce sont des herbes et des arbrisseaux dont le principal caractère consiste dans deux cornes pro- DE M DE SJUSSIEU. 191 duites sur l'ovaire par le dessèchement et le racornisse- ment des siyles. Les unes ont une corolle dont les pétales sont tout-à-fait séparés , comme les saxifrages , les tia- relles , les heuchères ; d’auires ont la corolle polypétale , comme les zydrangea , les hortensia , les tanruuges , &c. On a aussi rapproché de cette famille la dorine, la mos- catelle qui n’ont pas de corolle. Les Cierges ou CacriErs ou Cactoïdes ne renferment qu un seul genre dont les. espèces dépourvues de feuilles sont ordinairement munies de faisceaux d’épines , dont _ les fleurs sont solitaires et les fruits pulpeux : on en a rap- proché le genre groseiller , qui n’a que cinq étamines, cinq pétales , un calice à cinq divisions. 419. La famille des Salicaires, SaLicarRréEs ou Calycan- thèmes , comprend des herbes et des sous-arbrisseaux à fleurs hermaphrodites ; à calices persistans , d’une seule pièce qui portent les pélales dans l’intervalle de leurs lobes, ainsi que Îles étamines, dont le nombre est égal ou double. Leur fruit est une capsule non adhérente au calice. Tels sont la salicaire , le glaux, la henné ou lawsonia ; la suffrénie , la péplide, la cornifle ou cérato- phylle. ! 420. Les ONAGRAIRES ou EPILOBIENNES sont des herbes quiont beaucoup de rapport avec les plantes de la précé- dente famille ; mais leur ovaire est adhérent. Les unes en ont plusieurs , comme le volant d’eau ou miriophyllum ; d’autres n’en ont qu’un seul, comme la cirrée, la macre, l'isnarde , l’'onagre , l’'épilobe , la jussiée ; on a aussi re- gardé comme ayant quelques affinités avec cetie famille, … 192 MÉTHODE NATURELLE d'une part, le callitriche , les vesces ; el d’une autre, la _ fuschia. | @ | | 421. La famille des MyrTes ou Myrtoïdes est composée d’arbres et d’arbrisseaux la plupart étrangers , mais dont on cultive plusieurs espèces dans nos jardins , à cause du parfum agréable que répandent leurs fleurs. Tous ont les feuilles et les rameaux opposés ; ces feuilles sont sim- ples , sans stipules, quelquefois vésiculeuses ; leur calice est d’une seule pièce , collé à l'ovaire ; 1l porte les pétales el les étamines qui sont nombreuses : tels sont les argo- Lans, les eucalyptes , les mélaleucas, les métrosidéros, les leptospermes , les syringas, les myrtes , les jambosiers , les girofliers , les grenadiers. | Le petit groupe des MÉLAsTOMÉEs semble tenir le milieu entre les cierges, doni ces planies différent par leurs pétales au nombre de quatre ou de cinq, et les salicariées dont elles se distinguent par leur ovaire adhérent. On n’a encore inscrit ici que les genres mélastome et osbékie, 422, Les Rosacées sont ainsi nommées à cause de l’ana- logie que la plupart des genres présentent avec les rosiers: ce sont des plantes ligneuses ou herbacées à calice persis- tant , et à limbe toujours divisé en lobes, dont le nombre est le même ou la moilié de celui des pétales. On voit le plus souvent cinq pétales adhérens au calice , ainsi que les étamines, lesquelles sont ordinairement au-delà de vingi. Cette famille nombreuse a été divisée en six sec- tions : savoir, 1°. les pomacées, doni l’ovaire est simple, adhérent, à plusieurs styles, et dont le fruit est une pomme à plusieurs loges , couronnée par le calice. Tels sont les genres pommier, poirier, Coignassier, néfller, alisier, SOr- DE M DE JUSSIEU. 195 bier; 2°, Les rosiers, dont le fruit est un péricarpe formé par le calice renflé et resserré à son orifice, par lequel pénètre un grand nombre de slyles correspondans à chaque semence : tel est le genre rosier ; 3°. les agrimo- niées à ovaires en petit nombre cachés par le calice, à fleurs souvent sans pétales etunisexuelles : tels sontla pirmi- prenelle, la sanguisorbe , Vaigremoine , l'alchimille , le percepier; 4°. les dryadées à ovaires nombreux, portés à nu par un réceptacle commun: tels sont la £ormentille , la potentille , le fraisier, la benoîte , la dryade , la ronce ; 5°. les ulmaires , dont les ovaires sont libres aussi, mais en pelit nombre, et forment de peliles capsules, comme les spirées; @. enfin, les drupacées onu amygdalées, dont le fruit est un drnpe (226), comme le crysobalane , les ceri- siers où pruniers, les abricotiers, les amandiers ou les pêchers. 4935.. Les planies de la famille des LécumINEUSES ou Papi lionacées de T'ournelort, ont reçu ces deux noms par rap- port à la disposition de leurs fruits et de leurs fleurs(257); Ja plu part des espèces correspondent aux diadelphiques de Linné (276). Comme nous avons déjà indiqué dans les deux articles ci-dessus, la disposition de ces plantes, nous ne ferons connoîlre ici que leurs subdivisions. 1°. Les genres qui'ont la corolle presque régulière, les étamines distinctes , les gousses ou légumes à cloisons transversales ou à loges contenant chacune une graine, sont les mimoses, les gleditsia, les casses , les schotia ; 2°. les genres qui, ayant à-peu-près les mêmes fleurs, n’ont qu'une seule loge dans la gousse , tels que le ben ou moringa , le cañipéche , le bonduc , le courbaril , la bauhinie ; 3°. les vraies légumineuses à corolle irrégu- lière , à légume uniloculaire , à étamines distinctes, Te 19 194 MÉTHODE NATURELLE. ’ t comme le cercis ou gaînier , l’anagyris ou La bol “L sophora ; 4°. les genres qui , avec le caractère de la divi- sion précédente, ont les éiamines diadelphes ou mona- delphes , tels que les ajoncs, les genéts, les cyéises , les erotallaires , les lupins, les bugranes, les arachides, les vuinéraires , les psoralea , les trèfles, les luzernes, les jénugrecs , les lotiers, les doliques, les haricots , les robi- aiers , les astragales , les baguenaudiers , les réolisses , les indigotiers ; 5°, les vraies légumineuses, dont les pélioles communs sont terminés par une vrille, comme les vesses, les pois, les orobes , les vesces, les lentilles, les chiches ; 6°. les genres dont les gousses ou légumes offrent des arliculalions bien distincles dans chacune desquelles on irouve une semence, comme la scorpioide , l’ornithopus, l'hippocrépide, la coonille, le sainfoin , &c. &c. 24. Les TérÉBINTHACÉES sont des arbres aromatiques résineux qui fournissent, par l’incision de leurs troncs ou de leurs branches, des gommes résines ou des baumes : la plupart des espèces sont élrangères; leurs feuilles sont alternes, sans shpules, ordinairement ter- nées ou ailées. Leurs fruits varient beaucoup. Les unes ont l'ovaire simple, Hbre ,et leur fruit ne contient qu'une semence unique , comme l’acajou, l’'anacarde , le man- guier, le sumac ; d’autres ont un fruit à plusieurs loges, comme la camélée , le baumier ou amyris , les térébinthes ou pistachiers , le toluifère ; enfin il en est dont l'ovaire est adhérent, comme le noyer, qui est en même temps monoïque et porte un drupe. 425, La farilie des FRANGULACÉES, qu'on a aussi nommée DE M DE JUSSIEU. 105 Nerpruns ou Rhamnoïdes; comprend des arbrisseaux à feuilles simples , garnies de stipules ; à fleurs petiles, com- plètes pour l’ordinaire; à étamines en même nombre que les pétales ; à ovaire libre,entouré par le centre du calice, qui se change en une bate ou en une capsule. Les genres qui ont une capsule et les étamines allernes avec les pétales sont, le nez coupé ou séaphylée, le fusain, la polycardie , le célastre. Ceux qui ont aussi les étamines alternes, mais dont le fruit est une baie ou un drupe, sont la ryginde, la cassine, le soux, l’'apalachine : les genres dont les élamines sont opposées aux pétales, ont tantôt un drupe, comme les nerpruns , les jujubiers , les paliures ; tantôt un fruit à irois coques, comme la col/é- tie ,.le céanothe, la philica. Enfin on a rapproché de cetie famille l’aucuba , la plectronia, &c. 490. Le dernier ordre de la Méthode naturelle renferme les planies à deux lobes , à étamines séparées du pistil, avec un seul oa sans périgone. Leur ovaire est ordinairement libre. On l’a partagé en cinq familles : savoir, 1°, les cucurbitacées (427), qui ont une baie à écorce solide ; 2°. les exphorbiacées (428), dont le fruit est formé de deux ou plusieurs coques accolées ; 3°. les réicées (420), dont les semences sont à nu , ou couvertes seulement par le calice ; 4°. les amentacées (430), dont les fleurs sont en chaton; 5°. enfin , les conifères (431), dont les fruits sont des cônes et les feuilles toujours veries, 427. La famille des CucurgiTacéEs ou Bryones ren- ferme des plantes herbacées , grimpantes ou rampantes ; à tiges rudes au toucher ; à feuilles alternes , pétiolées , lobées ; à vrilles axillaires , ainsi que les fleurs, qui sont Me 1 à C4 Hz. re 196 MÉTHODE NATURELLE rarement hermaphrodites , quelquefois dioïques , le plus souvent monoïques. Leur périgone est double : l’intérieur est évasé en forme de cloche et persistant. Les étamines sont ordinairement au nombre de trois ou de cinq, à _anthères marquées de lignes saïllantes sinueuses. Parmi les genres compris dans cette famille, on remarque la bryone , V'elaterium , la momordique , les concombres, les courges. On en a aussi rapproché les grenadilles, le papayer. 428. Les Euphorbes ou EurPHoRBIACÉES, qu’on a encore nommées Tithymaloïdes , forment une famille de plantes de toutes les tailles, herbacées et ligneuses , dont le suc propre, ordinairement laiteux, est très-âcre. Elles sont re- marquables par leurs capsules égales en nombre à celui des siyles, formant des coques monospermes qui s'ouvrent avec élasticité par le dessèchement. C’est dans ce groupe que sont placés les genres suivans : Wercuriale, euphorbe, plyllanthe, clutie , buis , ricin , croton, acalypha, glut- tier, mancenillier, sablier, &c. &c. 429. Les Orties ou les UrTICÉES comprennent des arbres, des arbrisseaux et des herbes, dont la plupart ont un suc propre, âcre et corrosif. Leurs fleurs sont solitaires ou en grappe, pelites , verdâtres et peu apparentes. On distingue dans celle famille, les genres dont les fruits sont charnus et les fleurs posées sur un réceptacle com- mun, comme les figuiers, le tamboul, la dorsténie, le märier ; et ceux dont les fleurs solitaires ou réunies en épis ne donnent jamais de fruits charnus , comme les houblons , les orties, les pariétaires, les chanvres ;, Vam- brosie , la lampourde. On a rapproché aussi de cette fa- n # $ à Lu " l nf À oi FAN \ \ \ b E M. DE JUSSIEU. 197 mille les poivres , les cécropies , l’arctocarpus ou fruit à pain. 430. Les plantes à chatons , ou AMENTACÉES , sont, pour la plupart , ‘des arbres à feuilles caduques , non résineux, à écorce épaisse , à feuilles allernes , à fleurs mâles dispo- sées en chatons et sans corolles, dont les fruils varient beaucoup. Le plusgrand nombre des genres de cette famille vivent dans nos climats : els sont l’orme, le micocoulier, les saules, les peupliers, les auines, les bouleaux , les cou- driers ou noisetiers , les chénes, les charmes, les êtres, les chätaigniers , les platanes : tels sont aussi, parmi les étrangers, les genres galé, liquidambar , fotergille. 431. Enfin , la dernière famille de ce dernier ordre est celle des Pins ou des ConIFÈREs, qui comprend ious les arbres verts résineux , à fleurs monoïques ou dioïques, dont les mâles sont disposées en chaton et les femelles quelquefois solitaires, mais le plus souvent réunies en un cône ou dans un épi, recouvertes par des écailles solides, serrées, entuilées, et dont le fruit est un cariopse osseux ou membraneux; comme les genres ephedra, casuarina , if, génévrier , cyprès, thuya, sapin et pin. 432, T'elle est la disposition des végétaux , suivant la Mé- thode naturelle. D’après les détails dans lesquels nous venons d'entrer , on voit que la marche analytique (507) n’a été indiquée que pour aider un peu la mémoire ; cur les groupes sont formés à part et sans but de liaison absolue , à moins que la nature ne l'ait réellement fait elle-même. Quoi qu'il en soit, ces divisions successives VOOR ? PORC AR | AN 4 14 4 » i \ 4 1 MG 198 MÉTHODE NATURELLE soni renfermées dans trois classes, qui comprentient ad ordres, lesquels se divisent à-peu-près en cent familles formées par la réunion de dix-sept cent soixante genres ; mais il y a environ cent cinquante aulres genres qu# n’ont pas encore été assez bien observés pour être distri- bués dans les familles précédentes. M. de Jussieu les avoit disposés d’abord d’après une autre méthode, et dans. une classe qu’il désignoit sous le nom d’incertaine. Nous avons eu soin, dans l’exposé rapide que nous venons, de faire des Det d indiquer les genres qui ont avec. elles quelque afinité. Voila pourquoi on ne trouve pas ici de classe incertaine. 495. Supposons qu’à l’aide de cette méthode on veuille connoître la plante que nous appelons vulgairement pri- merolle , voici la marche à suivre par l'observateur. Celte plante a des fleurs et des graines: ce n’est donc pas une acotyiédone ; sa tige n’est pas fistuleuse : ses feuilles ont des nervures branchiues non parallèles ; le périgone ou périanthe est double : tout annonce que sa graine doit étre à deux lobes. On cherche donc la fleur parmi les dicotylédones : bientôt on reconnoît qu’elle est monopé- tale, que l’ovaire est dans la corolle, et que par consé- quent celle-ci est insérée au-dessous ou hypogyne. On est donc parvenu à reconnoître que la plante appartient au neuvième ordre de la méthode (367). 154. 4 Il y a quinze familles dans cet ordre : en lisant le. caractère de la première , on irouve : — Corolle régn- sv ra e | N'à 0 e e . hère ; étamines opposées aux divisions de la corolie et en. , mom bre égal à ses divisions ; capsule ou baie à uue loge, ! D'EM DE SUSSTEU.,:"" 199q graines nombreuses attachées à un axe ou placenta cen- tral. En tête est écrit: Les Primuracées. La primerolle à laquelle tous ces caractères conviennent , est donc de la famille des primulacées, qui se compose d’une quin- zaine de genres , parmi lesquels on trouve deux sections. Les uns ont les fleurs portées sur une tige feuillée ; les autres sur une hampe , les feuilles provenant alors des ra- cines. C’est donc là qu’on doit chercher la plante. On étudie d’abord le caractère du genre qui se présente le premier sous le nom d’androsace. La description de la fleur seroit assez d'accord âvec celle qu’on examine , si ou ne lisoit, ouverture du tube de la corolle rélrécie., On passe done au genre suivant : on voit à-peu-près les mêmes carac- ières ; mais celui-ci , ouverture du tube de la corolle Libre, prouve que c’est la plante qu’on observe. En effet, on trouve inscrit le nom de PRIMEVÈRE. A35. Le caractère des primevères est ainsi exprimé : Périan- the double, tubulé , à cinq lobes ; orifice du tube de la corolle libre , sans glandes ; cinq étamines ; stigmate glo- buleux; capsule à beaucoup de semences , recouverte par le calice, s ouvrant par dix trous. La première espèce est celle des herboristes ou l’ofécinale. On la reconnoit à ses feuilles ridées, deniées, obtuses ; à ses fleurs d’une odeur agréable , disposées en ombelle. La racine, lors- qu’elle est séchée , a l'odeur de lPanis; râpée el intro- duite dans le nez, elle fait éternuer. Dans quelques. pays, on mange les feuilles étiolées en salade : les mou- tons et les chèvres recherchent ces feuilles ; les chevaux n’y touchent pas. Telle est l’histoire de la plante et dela marche qu'on a suivie pour l’apprendre. 200 USAGES DES PLANTES. CHAPITRE VIIE Usages principaux et singularités des plantes. 436. à S: la famille des CHaMPreNons fournit à l’homme plu- sieurs végétaux très-agréables à manger , comme le boéet, plusieurs agarics , la morille comestible, le genre des cla- vaires , la truffe noire ; elle en renferme aussi d’extrême- ment vénéneux : tels sont la plupart des agarics et des bolets qui donnent un lait blanc lorsqu'on les incise. JL est à remarquer qu’on ne mange aucune des espèces de celte famille qui poussent sur les arbres. Les principaux remèdes indiqués contre cette sorte d’empoisonnement, sont d’abord l’émétique , lorsqu'il n’y a pas très-long- temps que les champignons ont été avalés ; et ensuite les acides végétaux , comme le vinaigre, le jus de citron. L'’amadou el l'agaric des chirurgiens proviennent de deux espèces différentes de bolets , auxquels on fait subir quel- ques préparalions. L’agarice des médecins, qui est un violent purgalif, appartient au même genre ; il croit sur le mélèse. Dans l'économie générale de la nalure, ces végétaux paroissent appelés à détruire les restes des corps organisés , afin de rendre plulôt à la masse commune des élémens, ceux de leurs principes qui avoient été pour quelque temps soumis à des forces particulières , ou aux loix dépendantes de l’orgauisalion. 487. Parmi les Arcues, les varecs, où plantes marines, fournissent , lorsqu'on les brüle , une grande quantilé de USAGES DES PLANTES. 201 soude impure ; qui sert aux savoniers , aux blanchis- seuses et aux verriers. Plusieurs espèces d’ulres offrent aux malheureux habitans des bords des mers du Nord, une nourrilure assez saine , lors squ ‘elles ont été soumises à l’action du feu. On emploie souvent comme engrais, le fucus que la mer rejette. On a proposé de se servir de portions de varecs comme d’un très-bon moyen hygro- métrique, à cause de la grande affinité que plusieurs espèces ont pour l’eau. La mousse de Corse, qu’on em- ploie en décoclion pour faire périr les vers intestinaux , est composée de plusieurs espèces de varecs et de céra- mions , qu'on recueille dans la mer , principalement sur les rochers de l'ile de Corse. | 438. L'orseille , avec laquelle on teint la soie en violet, provient des Zichens appelés parelle et roccelle, qui crois- sent en France, principalement dans les départemens méridionaux. On les prépare avec l’urine corrompue, dans laquelle 1l se développe beaucoup d’ammoniaque. Beaucoup d’autres lichens contiennent aussi des prin- cipes colorans : ; Cependant on les emploie peu en tein- ture. On mange en Islande et au Canada , des espèces de ce même genre qui se réduisent par la cuisson en une sorte de gelée très-nourrissante. Les rennes de la Laponie vivent principalement d'une espèce qui porle leur nom. 439. En général la famille des Mousses offre peu de végé- taux utiles. Grrnen on se sert indifféremment de pres- que loutes les espèces à tiges un peu alongées, pour les introduire dans les intervalles que laissent entr’elles les planches des bateaux ; et comme ces matières occupent USAGES DES PLANTES. pode a été employée contre le ver solitaire : le capillgire / ; pen de place lorsqu'elles sont sèches; comme elles se _ renflent beaucoup par l'humidité qu elles absorbent et conservent, elles deviennent ainsi une “excellente ma- tière pour calfeutrer les fentes des maisons , et pour cal- fater les baieaux qui ne doivent servir qu'une seule fois. comme moyen de transport. On se sertencore des mousses pour emballer les objets fragiles, pour envelopper les plantes vivantes qu’on fait voyager , et autour desquelles elles conservent l’humndiié. Considérées dans leur utilité plus générale, les mousses protègent de l’intempérie des climats, abritent du froid violent , et préservent du con- tact de la glace, les plantes qu’elles recouvrent, ainsi que le tronc et les racines des arbres qu’elles revêtent. Les sphagnes, qui se développent dans les marais submergés, y produisent la tourbe flottante , laquelle augmentant cha- que année d'épaisseur, prend plus de consistance, el forme un espace solide où commencent d’abord à se dévelop- per quelques plantes herbacées, puis des arhrisseaux ; enfin des arbres dont les racines atteignant le fond de l’eau , consolident et affermissent ce nouveau terrein. 440. . ”. On emploie quelques espèces de Foucires en méde- cine, entr’auires , la poudre de /ycopode pour en sau- poudrer les excorialions de la peau, sur-iout chez les enfans. Les pharmaciens s’en servent pour y rouler les pilules : c'est une poussière jaune, très-fine et très-com- bustible , qu'on croit destinée à la fécondation des graines, et qu’on recueille encore pour produire une flamme irès- vive et très-brillante dans les feux d'artifice et sur les | théâtres , où elle ne répand aucune mauvaise odeur. | l cle quelquefois soufre végétal. infusion de poly "12e à Amérique, qui esl une espèce d' adianthe, es, dit-on, a “ai Enfin les doreurs, les menuisiers , les tour- neurs , se servent avec le plus grand avantage de la tige rude d’une espèce de prêle , vulgairement nommée queue de cheval, pour donner un très-beau poli à leurs ouvrages. d ha. C’est dans la famille des GRAMINÉES qu'on trouve les planies les plus utiles. Il suffit de nommer le blé, le seigle , l'orge, l’'avorne, le riz, le millet ou panie le mais ou blé de Turquie, dont nous avons déjà exposé l’histoire avec détail (293-506 ), lesquels servent à la nourriture de l’homme et de ious les animaux qu’on élève en état de domeslicité; et ensuiie les feuilles desti- nées aux fourrages , ielles que celles de mélique, de fes- tuque, d’ivrate, de flouve, de paturin, qui font la prin- cipale nourriture des chevaux, des vaches , des brebis, des chèvres; le séype tenace, le lygée sparthe, avec les- quels on fait des naltes, des cordages ; le roseau des sables, qui affermit par ses racines les sables mouvans de nos dunes ; la canne à sucre, le bambou à tabaxir , et beau- coup d’autres. 442, L'espèce de canne qui donne le sucre paroît originaire de la Chine et des Indes; elle fut transportée en Amé- rique, et d’abord à Saint-Domingue en 1506. Elle ne donne plus de graines ; on ne la perpétue qu’en pro- poncnt les De à C° si ns la ige qu’on va GRÉRRSE Ke. Ca re 204 USAGES DES PLANTES, y mêle certaines substances alcalines qui lui enlèvent des malières muqueuses d’une odeur fade : elle prend alors une lésère consistance , et se nomme moscouade brune ou sucre lerré ; en l’affinant davantage , on lui enlève la matière colorante ; on fait passer ce sucre à l’état de cas- sonade blanche, et enfin de sucre en pains qui ont con- servé la forme des vases dans lesquels on les raffine en Europe. La partie du sucre qu’on ne peut pas faire cris- talliser , se nomme mélusse. Le tafia et le rhum sont des sortes d’eaux-de-vie préparées avec le vesou, qu’on laisse fermenter et qu’on disliile ensuite. (45: Le bambou est le genre de graminées dont les espèces atleignent à de plus grandes hauteurs ; on en a vu de plus de treize mètres d’élévation. Il croît naturellement aux Indes. Lorsqu'il est jeune, ses pousses contiennent une substance médullaire fort tendre el très-agréable au goût, que les habitans du pays préparent à leur manière, et dont ils sont très-avides ; c’est ce qu'ils nomment l’achars. Ï1l découle naturellement de leurs arliculations , une li- queur sucrée, qu’on croit être le sucre d'Arabie dont parle Pline. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le éabaxtr. Les tiges, lorsqu'elles ont acquis toute leur consistance, servent à faire des meubles et à consiruire des édifices. On en fait aussi de petits ustensiles de ménage, comme des paniers, des nattes , des corbeilles. Les jets bien filés servent de cannes en Europe. 444, Les tiges des CyrPÉRACÉES et des T'YPHACÉES, qui vé- gètent dans l’eau des marais et des étangs , sont ordinaire- ment très-solides. Ou les emploie pour couvrir les mai- En AC TE SOA RE li Li had 5 Ut à LATE 9 N à 1 $ USAGES DES PLANTES. 205 sons el pour faire des nalles, des paillassons, des fonds de chaises. Le papier des anciens , ou le papyrus, éloit fa- briqué avec l’écorce de souchel-papyrier , dont on col- loit les extrémités, en les appliquant bout à bout. Ces écorces venoient d'Egypte , et elles éloient préparées à Rome avec beaucoup de soins. Une autre espèce de sou- chet, nommée esculent ou comestible, et qu’on cultive principalement en Espagne , aux environs de Va- lence, offre dans les tubercules de sa racine , une émulsion amylacée, avec laquelle on fait une espèce d'orgeat. Les poils alongés et soyeux qui enveloppent les semences de la Zinaigrelte, ont servi à faire une sorte de oualle , et on les a aussi employés mélangés avec le coton dans le tissu de certaines étoffes, auxquelles 1ls donnent beaucoup de lustre, mais aux dépens de leur solidile. On en fait encore des coussins. 44. On retire une très-bonne farine de la racine de plu- _sieurs espèces de gouets ou pieds-de-veau, de la famille des Aroïpes, quoique le suc de la plante soit extrême- ment caustique , âcre et brülant. C’est une sortie de fécule qu’on obtient par le lavage à grande eau , ou par la tritu- ration , après avoir desséché la racine. La cale des ma- rais offre aussi dans ses racines une nourriture fort saine aux Lapons et aux habitansdu golfe de Bothnie. Lesfleurs de ces plantes, el en particulier celles du gouet d’Itahe, présentent un phénomène curieux à l’époque de la fé- condation : leur température s'élève à plusieurs degrés au-dessus de la chaleur de l'atmosphère. Quelques-unes répandent une odeur très-suave, comme la calle d’Ethio- pie ; tandis que d’autres , comme les gouets serpentaire et gobe-mouche, corrompent l'atmosphère par les émanations ‘206 USAGES DES PLANTES. infectes et comme cadavéreuses qu’elles y répandent, et var lesquelles les mouches de la viande et les autres in- sectes qui vivent dans les matières corrompues, sont al- tirés de loin, et viennent y déposer leurs œufs, ainsi que nous l'avons vu plusieurs fois. | 446. Les PazMiers sont des arbres ou des arbrisseaux ex- trêmement utiles, dont les tiges , la sève , les fruits servent à la nourriture et à la conservation de la santé de l’homme, Ïls sont presque tous originaires des pays chauds, prin- cipalement de l'Afrique et de l'Amérique : les bâtons que nous nommons ordinairement cannes de roseau ou joncs à cannes , sont les liges souples et tenaces d’une sorte de rotans des (hdes, qui acquierent souvent près de deux cents metres de longueur. On fait avec les morceaux de ces tiges, des cordages, des nattes , des sièges, des cor- beilles. Leurs fruits contiennent une pulpe acide et agréa- ble, recouverte par des écailles entuilées. Une autre es- pèce de ce genre offre dans ses fruits une sorte de résine d’un rouge noirâire, qui exsude de sa surface, et qui porte dans le commerce le nom de sang de dragon. Le sagou , substance farineuse qui nous vientdes iles méridionales de l'Asie, principalement des Moluques , est retiré dans ce pays s de la moelle d’un arbre de cette famille. Les dattiers qui croissent natur ellement en Syrie , mais qu’on cultive aussi jusqu'en Espagne , donnent des fruits très-nourris- sans. Ce sont les feuilles étiolées de ces arbres qu’on vend ordinairement sous le nom de palmes. Le chou palmiste est le bourgeon des feuilles d’une espèce du genre arèque, qui croit naturellement en Amérique. Le coco, dent on mange l’amande, et dont on boit le lait ou lespèce. d'émulsion que l’on trouve au milieu de l’amande lors à ui! FER ñ " n° USAGES DES PLANTES. 207 qu'elle n’est point encore très-müûre, croît naturellement aux Indes. On en retire de l’huile. La sève qui découle de l'extrémité itronquée des spathes, est une liqueur vi- neuse qui, par la distillation , donne une sorte d’eau-de- vie connue sous le nom d’arracka ou de rack. L'huile de palmes , qui vient de la Martinique , est extraite de l’en- veloppe du drupe d’une espèce d’élais, qui paroît origi- naire d'Afrique. Lie /ontar des Séchelles dans la mer des Indes, produit les fruits singuliers qu’on recueille sur le rivage des îles Maldives, où le flux de la mer les apporte. On a cru long-temps, et à tort, qu’ils étoient produits par des plantes sous-marines. 447. Nous avons quelques plantes remarquables fournies par la famille des ASPARAGINÉES. Ainsi l’une des espèces de résine dont on se sert en médecine sous le nom de sang de dragon , est le suc dessèché d’un végétal qui croît dans les Indes orientales, et qu'on nomme dracène en botanique. Tout le monde connoît les asperges, dont on mange les jeunes pousses au printemps. Les chats re- cherchent beaucoup ce végélal, quoiqu’en général ils aient de la répngnance à manger toute autre plante. Les racines de salsepareille qui nous viennent d'Amérique, et dont on fait un si grand usage en médecine comme d’un sudorifique D Pos em ppar tonte à une es- . pèce de smilax qu’on cultive principalement à la Ja- maïque. Celles de l’igname, ou dioscorée ailée , contien- nent une si grande quantité de fécule, qu’elles font la principale uourriture des habitans des îles de la mer du. Sud , et des colomies occidentales, 448. Beaucoup de plantes de la famille des Joncées offrent (18 # Ÿ 208 USAGES DES PLANTES. dans leurs tiges une substance flexible, et qui se pourrit difficilement ; c’est pour cela qu’on les emploie pour faire des liens dans le jardinage, des couvertures de toits, des paillassons, des naites. Les oignons du cochique d’au- tomne, qui porlent une odeur fort désagréable lorsqu'on les écrase, deviennent cependant un remède fort éner- gique dans les hydrepisies, lorsqu'on fail prendre aux ma- lades l’infusion de cette racine dans le vinaigre , ou lors- qu'on les écrase et qu’on les applique en cataplasmes mêlés avec de la mie de. pain. Les racines des Lellébores blancs ou varaires sont employées en poudre pour faire vomir; quand on fait prendre celte poudre en guise de tabac, elle produit de violens éternuemens. 449. Parmi les T1irrACÉES, les oignons de scille sont em- ployés en médecine, comme ceux ducolchique, pour faire couler les urines, et même pour purger. Ceux du Æs, qui renferment beaucoup de matière mucilagineuse , sont appliqués avec grand succès en cataplasme sur les inflammations externes afin de détendre la peau et de la conserver humide comme dans le panaris. Les plus belles fleurs qui ornent nos parterres, apparlennent à celte famille: c'est là qu’il faut ranger la couronne impériale ou TA fritillaire , le lis, l'amaryllis, le narcisse, la jacinthe , la se tubéreuse , &c. Parmi les plantes utiies, nous y irouverons les oignons, les aulx, les échalottes, le poireau , et sur- tont l’ananas , dont on mange le fruit formé par la réu- nion d’un grand nombre de baies ressemblant au cône du sapin, mais couronné de feuilles ; l’aloës, qui fournit des gommes-résines ameéres, très-employées comme mé- dicamens. Cette dernière plante etquelques espèces d'agase d'Amérique, présentent en outre dans leurs feuilles, des USAGES DES PLANTES, ä0û Âls ou fibres très-solides, avec lesquels on fait des étofles, *# des cordages, des hamacs. Celui qu’on appelle f7 dé pitte, est fourni par une plante de ce genre; et par une espèce d’yxcea. Une autre, très-voisine, donne des fila- mens plus déliés et plus solides encore, c’est le phormion de la Nouvelle-Hollande. Lo | Les iris, les ixies et les glayeuls se font principalement femarquer par la beauté de leurs fleurs, qui'sont er général moins odorantes que celles des deux précédentes familles. Leurs racines portent une odeur fort suave , comme on le remarque dans l'iris de Florence, qui sent la violette. Plusieurs sont légèrement purgatives. Le sa- fran du commerce est le stigmate d’une fleur très-voisine de celle des iris. Cette matière est employée principale- ment comme assaisonnement, sur-tout aux Indes, à cause de l’arome particulier qu’elle communique aux mets. En France , on ñe s'en sert guère qu’en médecine et dans la teinture. Elle fait l’objet d’un commerce considérable , sur-tout dans le département du Loiret (ci-devant la proz vince du Gâtinois). Ê 45t. Ce sont les racines bulbeuses , palmées et charnues, de certaines OrcHIDÉES , qui forment le salep , substance farineuse très-nourrissante qui nous vient de la Perse et de la Turquie. Les épidendres , ainsi nommées parce qu’elles se développent et vivent en parasites sur les arbres, ont pour la plupart la faculté singulière de fleurir, lorsqu’à l’époque de leur pleme végétation , on les suspend dans les appartements sans les arroser ; ce qui les a fait encore appeler fleurs du vent. L’aromate qu’on nomme #anille est la graine de l’une de ces planies parasites, qui croît k 4 Ayr 1. Sbdal frs voû € à. fe jee Loue de. La fs Jaçavs. … S Lonté Saut Fe. d- la. PT | aug jaqa'à bupied3 de haut # 210 USAGES DES PLANTES, naturellement sur les palmiers, mais qu’on cultive aussi dans l Amérique méridionale, principalement au Mexique et dans les Antilles. On lui fait subir quelques prépara- tions. On s’en sert principalement pour parfumer le cho- colat, 459. Parmi les SciTAMINÉES, se trouvent les bananiers, originaires des Indes orientales , et qui sont maintenant cultivés dans tous les pays voisins de la zône torride ; ils offrent aux peuples de ces contrées une nourriture saine et abondante dans leurs fruits, un fl sclide dans leur tige , une sorte de papier naturel, une toiture légère dans leurs larges feuilles , enfin une boisson agréable dans leur sève fermentée. Ce sont ces plantes qu’on nomme encore figuiers d'Adam. La strélitsie, remarquable par la singu- larité et la beauté de ses fleurs semblables au bec d’une cigogne , à pétales exiérieurs d’un jaune aurore qui en recouvrent d’autres d’un beau bleu d’outre-mer , donne une sorte de sucre semblable à celui du bambou. 455. Les DryMyrRuH1IZÉES offrent, comme leur nom l'in- dique , des plantes dont les racines sont très-aromatiques. Aussi est-ce dans cetie famille que viennent naturellement se ranger le cardamome, le galanga et le gingembre, assai- sonnemens qu on substitue très-souvent au poivre , et qui sont les racines de diverses espèces de balisiers , lesquels croissent naturellement dans les Indes. Le curceuma on terre mérite, el le zédoaire, substances qu’on emploïe en teinture et en médecine, sont encore des racines de plantes analogues et des mêmes contrées. Presque toutes ces racines dore par la distillation , de l’huile vola- le, exemple presque unique dans les végétaux. F4 USAGES DES PLANTES. 21 54. Quoique la famille des HYDROCHARIDÉES soit peu nalurelle , et que les plantes qu’elle renferme n'aient entr’elles d’autres rapports que celui de se déve- lopper dans l’eau, à la surface de laquelle elles viennent souvent étaler leurs feuilles ou leurs fleurs , nous croyons devoir indiquer ici la singularité remarquable que nous offre le genre valisnérie. Cetle plante est-dioïque ; elle porte des fleurs femelles solitaires à l'extrémité de longues hampes contournées en spirale, qui restent tou- jours sous l’eau avant l’époque de la fécondation ; alors seulement la spirale se détord et s’alonge jusqu’à ce que la fleur soit arrivée à la surface. Les mâles , qui sont por- tés par une autre plante, et qui sont réunis en un épi chargé d’un grand nombre de fleurs, ont une hampe très-courte, qui les force de rester au fond de l’eau. A l’époque de la fécondation, les petites fleurs se détachent de la tige , elles montent à la surface de l’eau , où elles trouvent les femelles épanouies ; arrivées auprès d’elles, elles s’ouvrent avec élasticité , et opèrent ainsi le grand œuvre de la génération. Alors les hampes des femelles se tordent de nouveau, se raccourcissent, et ramènent au fond de l’eau les ovaires fécondés qui deviennent des capsules, dans l’intérieur desquelles s'achève la maturité des graines (1). | (1) L'auteur du Poëme des Plantes a décrit ce singulier phénn- mène d’une manière si exacte et si intéressante , que nous ne pou- vons résister au plaisir de citer ici ce passage. Le Rhône impétueux, sous son onde écumante, Durant dix mois entiers , nous dérobe une plante Dont la tige s’alonge en la saison d’amour, Monte au-dessus des flots et brille aux yeux du jour. 213 À USAGES DES PLANTES. "2 455. On emploie beaucoup en médecine les racines d’Akrrs- TOLOCHE. La serpentaire de Virginie est une espèce de ce genre. On l’emploie contre la morsure des serpens et comme sudorifique. L’aristoloche ronde et l'espèce dite clématite , sont de légers vomiifs. Les racines fraîches de l’'asaret ou cabaret, font aussi vomir ; et avant la décou- verte des propriétés du tartrite de potasse antimonié , ou de l’émétique, on les employoit beaucoup pour produire les mêmes efleis. Le suc épaissi du cytinet est un peu acide et astringent ; on s’en sert contre la diarrhée. 456. La famille des EcéAGnéEs nous offre plusieurs plantes remarquables : 1°. le grisgnon de Caïenne , dont l’écorce remplace ceile du chêne par le suc propre à tanner les cuirs, qu'il contient ; 2°. l’argousier des dunes, dont les baies sont très-astringentes ; 3°. les badamiers des Mo- luques, dont les Indiens mangent les amandes, et dont on exprime une huile qui ne rancit pas. D’auires espèces du même genre donnent , l’une du benjoin , et une autre fournit , à ce qu’on croit, la matière résineuse de la laque chinoise ou du beau vernis de la Chine. Les mâles jusqu'alors dans le fond immobiles, De leurs liens trop courts brisent les nœuds débiles, Voguent vers leur amante , et, libres dans leurs feux, Lui forment sur le fleuve un cortége nombreux. On diroit une fêt: où le dieu d’'Hyÿménée Pronène sur les ilots sa pompe fortunéc. Mais les temps de Vénus une fois accomplis, La ‘tige se retire en rapprochant ses plis, Et va mürir sous l’eau sa semence féconde. CASTES: ( ne , ; Le USAGES DES PLANTES. 457. Presque toutes les plantes des familles suivantes ne croissent point naturellement dans nos climats; c’est à la famille des THyMÉLÉES qu'il faut rapporter le /agetto ou bois de dentelle , dont le livret est formé de fibres làches qu'on peut étendre comme une gaze légère. Cet arbre croît à Saint-Domingue. L’écorce du diria sert à faire des cordes semblables à celles qu’on retire du tilleul. Les daphnés , qu’on trouve en Europe, ont une sève âcre et caustique : appliquée sur la peau , leur écorce y fait lever des ampoules comme un vésicaioire ; aussi emploie-l-on quelquefois en médecine celle du gnidion pour cet usage, sous le nom de garou. Les protées sont de très-beaux arbres qui poussent naturellement en Afrique, et dont plusieurs fournissent des fruits et des liqueurs sucrées fort agréa- bles. C’est à ce genre qu’on rapporte l’arbre d’argent du cap de Bonne - Espérance , dont les feuilles sont d’un blanc saliné très-éclatant. | 458. Les Lauriers sont des arbres odorans, toujours verts, qui fournissent les substances aromatiques les plus con- nues. La cannelle est l'écorce d’un arbre de celte famille, originaire de Ceylan. Le camphreest une résine blanche, transparente, très-volatile, et par conséquent très-odo- rante, qu'on obtient par la distillation des diverses parties d’un arbre qui croît aux Indes, à Sumatra et au Japon, et qu’on nomme laurier camphrier. Le sassafras esi en- core une espèce de laurier , dont le bois aromalique est principalement employé en médecine, comme un puis- sant sudorifique. Le fruit qu’on nomme avocat en Amé- rique , : | omme une sorte d’abricoi, croi ue, et qu'on regarde comme u te d’abricoi t 214 USAGES DES PLANTES. aussi sur une espèce de laurier. La liqueur laiteuse que contient le noyau de l’avocat, devient rouge lorsqu'elle est exposée à l'air , el elle tache le linge d’une manière presqu'indélébile. Le Zaurier noble, qui végète très-bien en Europe, offre dans ses feuilles un arome trés-agréable, que nos cuisiniers emploient comme assaisonnement. Ses baies donnent une huile grasse, dont on se sert princi- palement dans la médecine vétérinaire. La muscade est une sorte de noix dont le brou très-odorant se nomme mactis. L'arbre qui porte ce fruit est originaire des Indes. On en cultive beaucoup à Java. Le suif végétal de Caïenne et de la Guiane, avec lequel on fait des chandelles dans ces coiomies , provient des graines de la virole sébifère. 459. LS C’est à la famille des Poryceonérs qu'il faut rapporter les raisiniers d'Amérique , dont les calices se changent, par la maturité , en des fruits rouges ou blancs , el aigre- lets, analogues à nos groseilles ; le sarruzin ou blé noir, qui sert de nourrilure principale aux habitans de plu- sieurs de nos dépariemens de l’ouest ; l’oseille, dont les feuilles acides fournissent un aliment sain el rafraîchuis- sant; la patience, dont les racines amères sont employées comme dépuratives; la rhubarbe , originaire de la Tar- iarie et de la Chine, dont la racine est un médicament amer, légèrement purgalif et tonique. On cultive main- tenant celle plante en Russie, en Moscovie, et même avec succés dans les environs de Paris. 460. Les épinards, la bette ou poirée, la bonne-dame, la salicorne , sont des plantes de la famiile des ARROCHES , dont on mange les feuilles cuites, ou confites dans l’eau 2" ply 050 LIEN TANCUE AE 2e VEN ESSENCE Se PA LME RER MNT A 1e 4" b Cat USAGES DES PLANTES. 215 salée; mais il est un genre plus important, dont les cendres fournissent beaucoup de cet alcali de commerce qu'on nomme la soude. Ces noms de Æa/li ou de soude paroissent avoir été tirés des végétaux dont nous parlons. C'est principalement dans les régions méridionales , en Espagne et en Barbarie, qu'on extrait cette soude, sur- tout aux environs d’Alicante. Plusieurs plantes de cette famille portent des odeurs très-différentes ; ainsi l’an- sérine fétide en exhale une analogue à celle du poisson pourri ; la camphrée sent le camphre, et la pétiverie rap- pelle l’odeur des oignons. Les racines dela betterave con- üennent une grande quantité de sucre; on les mangé”. cuiles au four et marinées au vinaigre. On prépare dans nos cuisines les grosses nervures des feuilles de la beite blanche, sous le nom de cardes. 4Gt. Il n’y a guëre de plantes très-utiles à l'homme dans les familles suivantes ; mais on en remarque plusieurs dans celle des RHINANTHAGÉES : ainsi les polygales sont en général employés en médecine, comme de légers purga- tifs amers ; plusieurs espèces de véroniques servent aussi dans les mêmes indications, ainsi que les euphraises ; mais les pédiculaires passent pour vénéneuses. 469. Parmi les JASMINÉES , les /ilacs et les jasmins se font connaître par le parfum agréable de leurs fleurs. Ce sucre, légèrement purgatif, qu'on appelle manne, esi fourni par une espèce de fréne qui croît naturellement en Sicile et dans la Calabre. Tout le monde connoït les olives, dont on retire l'huile à manger. C’est un fruit à noyau, dont la partie charnue ou le brou ne prend de saveur 216 USAGES DES PLANTES. agréable qu’autant qu’on a détruit son âcreté par la ma- cération dans les alcalis. Le liquide que les parfumeurs vendent sous le nom d'huile de jasmin, ne provient pas, comme on pourroit le croire, du fruit de cet arbris- seau ; c’est de l’huile de ben, dans laquelle on a mis macérer des fleurs de jasmins, qui lui ont communiqué leur odeur agréable. 463. Presque touies les plantes de la famille des LaBi£es sont aromatiques et amères : on les emploie beaucoup en médecine. La plupart fournissent du camphre. On s’en sert comme de ioniques puissans. On en extrait des huiles volatiles, comme celle d’aspie, qui provient de la lavande en épi ; celles de romarin, de sauge, qui sont très-fluides ; celles de thym , de marjolaine, de menthe, qui cristallisent par le repos. La plupart s'unissent à l'alcool, et forment les odeurs spiritueuses qu’on trouve dans l’eau de mélisse, Veau de Cologne, l'eau-de-vie de lavande , Veau de ro- marin , &c. quelques-unes même sont miscibles à l’eau, et donnent par la distillation des liqueurs très-aroma- tiques. La sarriète, le thym, la sauge, enirent comme assaisonnement dans nos mets. C’est dans cetie famille qu'il faut ranger encore l’Aysope, la mélisse, le basilic, la menthe , l'origan, le lamier, la bétoine, el beaucoup d’autres. : 464. La famille des PERSONNÉES réunit , au contraire, des planies dont l’odeur est en général désagréable et les pro- priétés dangereuses. Nous pouvons citer ici le muflier , la digitale , la gratiole et les scrophulaires , qui sont âcres et virulentes Cependant lambulie du Malabar porte une odeur poivrée assez agréable, sa saveur est aromatique; ‘1e LS USAGES DES PLANTES. 217 on mange au Chili le mimule jaune , comme noirs oseille. 465. Par un contraste bien singulier , on trouve parmi les SOLANÉES des plantes vénéneuses en très-grand nombre, et d’autres végétaux extrêmement utiles. C’est entre les premiers qu’on peut ranger les jusquiames, la siramoine , la belladone , la mandragore , la morelle noire, dont les fruits et les feuilles contiennent un suc vénéneux, narco- tique quand il est pris en petite quantité , maïs qui pro- voque un délire furieux lorsque la dose en est trop forte. On mange les fruits de l’a/kékenge , de la mélongène, de Ja pomme d'amour , de l’aubergine, sur-tout lorsqu'ils sont cuits : ils sont presque tous acides. On sait quels sont les usages des feuilles du fabac, cette plante originaire d'Amérique, qu’on a irouvée près de J'abascoau Mexi- que, et qu’on cultive maintenant dans presque toute l'Europe. Le fruit du piment d’Inde ou du poivre de Guinée , qu’on emploie comme assaisonnement, appar< tient encore à une plante de cetie famille, Nous devons sur-iout ne point oublier la pomme-de-terre, celle racine précieuse qui fournit une nourriture si saine el si abon- danie. Cette planie est originaire du Chili : elle a été trans- portée de là en Anglelerre, puis en Hollande, etenfin en France. On ne l’employoit d’abord qu’à la nourriture es besliaux , et c’est de la table du riche qu’elle est passée sur celle du pauvre. Elle étoit connue en Virginie sous Je nom d’apeñant. | 466. Les BoRRAGINÉES, ou les planies voisines de la bour- rache, contiennent presque ioutes un suc mucilagineux, une sorle de gomme dont on se sert en médecine comme DE 218 USAGES DES PLANTES. d’un adoucissant, sur-tout dans la toux. T'elles sent la buglosse , la cynoglosse, la vipérine, la consoude , la pul- rionaire et le grémil. La plupart de ces plantes con- diennent dans leurs sucs une grande quantité de ni- trate de potasse, qui fuse lorsqu'on fait brûler ces végé- taux , après les avoir desséchés. On cultive l’Léliotrope du Pérou, à cause du parfum agréable que répandent ses fleurs. La racine de l’orcanette donne une couleur rouge peu solide, mais d’une teinte très-agréable, qui s’unit irés-bien au beurre, aux graisses, aux huiles et à l'alcool dont on remplit le tube des thermomèires. 467. La famille des Zliserons, ou des CoONVOLYULACÉES, éludiée sous le rapport économique, est à peu-près dans le même cas que les solanées. Le plus grand nombre des espèces contient un suc purgatif dont on fait beaucoup d'usage en médecine. T'elles sont les résines, qui pro- viennent des racines de la scamonée des Indes, celle cu méchoacan ; et la racine loule entière du jalap , qui croît au Mexique et dans presque loute | Amérique.Cependant la racine de la patate fournit une substance farineuse à tous les peuples qui habitent entre les tropiques; elle pro- vient d’une plante du genre même des liserons, dont la plupart des espèces sont des poisons. Le bois de Rhodes, qui porte une odeur de rose, el que les parfumeurs emploient souvent, paroît apparlenir aussi au genre hiseron. LE 468. Presque toutes les GENTIANÉES sont amères et em- ployées en médecine, principalement conire la fièvre. Leurs diverses parties sont amères, sur-lout les racines. La petite centaurée est de celte famille, Dans quelques FER, ÿ à e pe 07 RU PO RREU À ï ' , À w A : ae \4 * U #7 4 gr » b, k £ 4 174 LA À { K ”; \ WA y } À LA pli ! 4 su | # # « L 1 * “à | MIRE" r " USAGES DES PLANTES. “#19 pays, on substitue d’autres genres voisins à celui de la gentiane proprement dite: telles sont la chirone d’Afri- que , la coutoubée blanche, la villarsie ; on attribue à la _spigélie, ainsi qu’à l’ophiorhize , la propriété vermifuge à un irès-haut degré. 69. { Les ArocynÉées renferment un grand nombre de plantes purgalives, et même vénéneuses. Dans la plu- part des espèces, on trouve un suc laiteux âcre, caus- ligue, et très-abondant. C’est une sorte d’émulsion gomimo - résineuse qui, par le desséchement, devient souvent analogue à la gomme élastique. D'auires sont employées comme émétique. T'elles sont en particulier une sorte d’?pécacuanha de l'Isle-de-France, qui pro- vient des racines de deux espèces de plantes différentes d’un périploca et d’un cynanchum, ainsi que des fruits d’un sérychnos, que l’on désigne sous le nom de noix vomique des Grandes-[ndes. [len est quise font remarquer par la beauté ou par l’odeur de leurs fleurs, comme les pervenches , le laurier-rose , les frangipanniers de l Amé- rique. 470. C’est parmi les SAPOTILLIERS que se trouvent rangées beaucoup de plantes exotiques remarquables par leur port, l'agréable odeur que répandent leurs petites fleurs réunies en faisceaux, et la douceur de leurs fruits qui sont des baies; cependant la plupart ont le suc laïteux. Plusieurs sont liées däns nos serres, comme planies d'agrèmens: telles sont les caënutiers ou chrysophylles de #n Saint-Domingue, dont les belles feuilles ovales sont fermes , lisses et d’un beau vert foncé supérieurement, tandis que le dessous est recouvert de poils jaunes, soyeux 220 USAGES DES PLANTES. et comme dorés. Les sapotilliers proprement dits , dont on recherche tant les fruits en Amérique; les jacquiniers,. dont les Caraïbes enfilent les baies rouges pour leur servir de bracelets; les mimusopes, dont les fleurs jaunes dorées et irès-odoranies servent aux mêmes usages. 47x. La famille des Erénacérs renferme l'arbre qui donne le bois appelé ébène, dont la couleur est noire , et le tissu si dense qu’il peut recevoir le plus heau poli. Il appar- tent au genre diospyros. Il croît aux Indes, principale- ment sur la côte de Coromandel. C’est là que se trouvent aussi rangés les alibousiers d'Amérique , des Indes et d'Europe, qui fournissent les diverses résines odorantes dont on se sert en médecine et dans les arts, sous les noms deséyra x ou storax, et mêine le benjoin. a? La petite famille des ErICACÉES renferme le genre nombreux des bruyères, remarquables par la verdure et la beauté de leur feuillage, et par la couleur et la permanence de leurs fleurs. Plusieurs servent de litière et de pâturage aux animaux, de bois de chauffage, de balais et de vergettes. On mange les baies de plusieurs espèces d’arbousters et de l’airelle ou vaccinion , dont le bois est très-astringent, et sert à lanner les cuirs. | 473. On cultive la plupart des CAMPANULACÉES comme plantes d’ornement , à cause de feur corolle brillante, monopétale et en forme de clochette. On mange en salade D. les jeunes pousses de la raiponce, el les racines de la phyteuma. Plusieurs espèces du genre Zobélie , et entré USAGES DES PLANTES 291 autres celle qui croît au Chili , sont des poisons tres-actifs ; on dit même que la seule odeur des fleurs fait souvent vomir. D’autres espèces sontemployées avec le plus grand succès comme sudorifiques dans quelques maladies. Ln&, La famille des Caircoracées est tres-nombreusé ; pres- . que tous les genres renferment des plantes que nous em- ployons comme alimens. Ainsi nous mangeons en salade les feuilles de la chicorée , de la scarole, de la laitue, du chicon, du laitron , du pissenlit, du éragopogon ; nous faisons cuire les racines des scorzonères et des salsifix. En général , toutes les parties de ces plantes, privées du con- tact de la lumière , sont assez douces et agréables au goût : elles sont , au contraire, d’une amertume insupportable, lorsque ces végétaux ne sont pas étiolés, quelquefois même elles produisent l’eflet des poisons narcoliques, 475. Dans la famille des CYNAROCÉPHALES , nous trouvons l’atructyle porte-gomme d'Afrique, qui fournit une sorte de glu ; lPartichaut , dont on mange le réceptacle ; et le cardon, dont on fait cuire les pétioles. On emploie les parties de plusieurs de ces plantes en médecine, parce qu’elles sont amères ; telles sont , entr’autres, la bardane, le chardon bénit , le chardon marie. l 476. Les CoRYMBIFÈRES sont presque toutes en même temps amères et résineuses : aussi les emploïe-t-on sou- vent en médecine : nous ne citerons ici que l’aurone, la santoline , la matricaire , l'armoise et l'absinthe ; d’autres servent d’assaisonnement à nos mels, comme l’estragon , 555 USAGES DES PLANTES. le spilanthe, la pyrèthre ; on mange les racines tubé- reuses du éopinambour , qui est une espèce de soleil ; mais elles ne sont pas très-nourrissantes. A la Chine , on cultive la madia sativa , dont les graines fournissent beaucoup d'huile fixe, très-douce: enfin il en est qui sont employées en teinture, comme les corolles séchées du safranum ou du carthame, qui donnent la belle couleur de rose , avec laquelle on teint la soie ; la serra- fule et plusieurs autres, qui fournissent une couleur jaune solide. Ann. Le chardon à bonnetier et les valérianes sont les plantes les plus connues de la famille des Dirpsacées. On sait que les calites de la première plante présentent des cardes naturelles, avec lesquelles on tire la laine des éloffes qui ont été foulées. Les racines des valérianes sont employées en médecine. On mange les feuilles de plusieurs espèces en salade ; telles sont, entr’autres , les mâches , autrement dites salade de poule , ou coquilles. 478. Un très-grand nombre de Rugracérs sont employées st en médecine ; telle est, entr’autres, l’aspérule muguet , qui ne porte son odeur que lorsqu'elle est fanée ; l’espèce dite à l’esquinancie et le grateron, dont on fait princi- palement usage dans les maux de gorge. C’est à des arbres qu’on doit ranger dans cette famille, qu'est enlevée cette écorce précieuse, appelée quinquina, qui est employée avec tant de suceës pour la guérison des fièvres. On en distingue de plusieurs espèces ; l’orangé , le rouge, le jaune, sont les principales. Ces arbres croissent naturel- lement dans l’Amérique méridionale, au Pérou et au Chili. En teinture , on obtient de la racine de garance, USAGES DAS PLANTES. 233 sur la laine et sur le colon, une couleur rougeälre qui devient la base de l’écarlate, du ponceau et du rouge amaranthe. L’ipécacuanha du commerce provient le plus souvent des racines de plantes de celte même famille , dont l’une nous arrive du Pérou , et appartient au genre psychotria, et l’autre, qui croît au Brésil , est un cal/icocca. Nous n’oublierons pas le café; ce fruit, originaire de l'Arabie , est maintenant cultivé en Amérique ; ses graines sont toujours accolées deux à deux, et recouvertes par un petit péricarpe charnu, rouge comme une cerise. C’est de Paris que sont prove- nues toutes les plantations de café du Nouveau-Monde. Plusieurs pieds de ces arbrisseaux avoient été transportés par les Hollandais de Moka à Batavia, et de cette île à Amsterdam ; de là il en parvint quelques individus aw Jardin des Plantes de Paris, où on les cultiva avec soin dans les serres ; c’est de là qu’il fut envoyé à la Mart- nique. 479. Dans la famille des CarriFoLraAcÉESs, nous trouvons le lierre et les aralies, dont le suc propre fournit une gomme résine amère et aromalique ; le gui et le loranthe, dont les baies contiennent une matière visqueuse très- singulière, analogue à la gomme élastique, et connue sous le nom de glu, avec laquelle on prend les petits oiseaux. C’est même un fait très-curieux, que les semences du gui , enveloppées dans une baie dont le suc visqueux semble enchaïner la graine , puissent cependant se pro- pager en parasites sur des arbres souvent très-éloignés. On attribue cette dissémination aux grives: on prétend que ces oiseaux sont très-friands des fruits du gui; qu’ils les avalent; mais qu'ils n’en digèrent que la pulpe. La semence , en sortant du corps, conserve la faculté Ve ' 294 USAGES DES PLANTES, de germer, de sorte que, retenue dans les résidus de la nourriture, elle se trouve déposée avec eux sur les bran- ches où elle doit se développer: par ce moyen, ces oiseaux sèément eux-mêmes l’instrument de leur mort. A80. On emploie principalement les racines , les feuilles et lès graines des plantes Omrerrirères. Parmi les pre- mières, on mange celles du panais, de la carotte, de la terre-noix ; dans le persil, le céleri, le cerfeuil, le fenoutii el l’angélique , on recherche principalement les jeunes feuilles ; enfin , parmi les graines les plus usitées, nous devons indiquer lanis vert, fourni par une espèce de boucage , la coriandre et le cumin. Plusieurs espèces sont vénéneuses, entr'autres, la ciouë , l’œthuse, l’œnanthe, On emploie en médecine, trois sortes de ommes-résines , qui proviennent aussi des ombellifères ; on les nomme opopanax, galbanum et assa-fœtida ; cette dernière substance, dont l'odeur nous est si désagréable qu’on la nomme en Europe sétercus diaboli, est cependant flairée avec beaucoup de plaisir par les peuples d'Asie, et prin- cipalement par les Persans, qui la désignent sous le nom de mets des dieux. On l'obtient de la racine d’une espèce de férule. / 481. Les plantes de la famille des ReNoncurAcÉESs peuvent être rangées en deux groupes, d’après leur emploi : pres que toutes sont remarquables par la beaulé et la variété de leurs fleurs à plusieurs pétales, agréablement colorées , comme les anémones , les renoncules , les pivoines, la nielle ou barbiche , Vadonis, le pied d’alouette , V'ancolie ; d’autres sont très-âcres : appliquées sur la peau, elles y font élever des pustules : prises à l’intérieur, ce sont des USAGES DES PLANTES. 225 purgalifs violens, tels que la c/ématite des haies ou l'herbe aux gueux ; l’anémone pulsatile ; les renoncules appelées douve, vénéneuse , scélérate ; Y hellébore , le sta physaigre où herbe aux poux , l’aconit, le napel, l’actée ou herbe de Saint-Christophe. 62. Les sucs propres des plantes PAPAvÉRACÉES sont principalement employés en médecine; ceux de l’argé- mone et de la chélidoine purgent fortement; l’opium et ses diversés préparations,que les médecins ordonnent comme calmans et soporifiques , proviennent d’une espèce parti- culière de pavot, qui croît naturellement en Asie eten Afrique; on la nomme somnifère. On cultive en France cette plante, sur-tout dans les départemens du nord, _ pour extraire de ses graines une huile, qu’on appelle improprement Aule d’œillet ; elle sert principalement en peinlure, et on la mange quelquefois en salade. La fumeterre, plante très-amère dont on fait des tisanes, appartient encore à cette famille. _ 483. C'est de la famille des CruCIFÉRES, qu'on obtient peut-être le plus de parties utiles ; on mange les racines des radis , des raves, qui sont des espèces du genre raifort ; des navets, des furneps ; la tige du chou de Siam ; les feuilles du chou, du cresson, de la cardamine; les fleurs du brocolis et du choufleur : on retire de l'huile des graines du senevé, du colsa, de la navette et de la cammeline : on emploie en médecine le cochléaria, le creseon , le raifort, la moutarde ou senevé, principale- ment contre le scorbut. Les teinturiers obtiennent plu- sieurs couleurs des tiges et des graines du pastel ou I. ; 19 = 296 _ USAGES DES PLANTES. guède. Les violiers , les giroflées , les juliennes, les cor- beilles d’or ou alyssons, sont en outre l’ornement de nos jardins par la couleur de leurs fleurs , et le parrits agréa- ble qu’elles y répandent le soir. 484. La famille des CAPPARIDÉES nous offre un très-petit nombre de végétaux utiles, si nous en exceptons le cé- prier, dont on mange les boutons de fleurs confits dans le vinaigre , sous le nom de cäpres ; le réséda odorané, originaire d'Egypte, qu’on cultive dans les jardins à cause de l’odeur suave qu’il y répand , et le jaune, nomméaussi la gaude, qui fournit une couleur jaune très-belle, sur- tout pour le coton, et qu'on sait lier aussi à la craie eu la Æ précipitant de l’eau alumineuse , dans laquelle on a fait bouillir la plante; ce qui produit la couleur nommée styl-de-grain jaune. A85. Parmi les végétaux utiles de la famille des Marpt- curAcÉEs, nous citerons : le bel arbre appelé marro- nier d'Inde, dont le premier individu apporté en France a élé planté en 1615 à l'hôtel de Soubise ; les érables, dont une ou deux espèces core contiennent dans leur sève un sucre abondant, qu’on en exirait el pif ’on vend dans le commerce. Les familles suivantes ne renferment que peu dè plantes remarquables par leurs usages : nous citerons cependant le camboge des Indes orientales ; c’est un grand arbre qui produit la gomme-gutte , substance un peu résineuse qu'on emploie en médecine contre Îles vers, et qui fournit, pour la peinture en détrempe , une couleur jaune dorée solide ; les mangoustans, cultivés dans les mêmes pays à cause de l’utilité de leur ombre — 1 - USAGES DES PLANTES. 227 et de la saveur délicieuse de leurs baies, que l’on compare à celles du raisin , de l’orange , de la fraise et de la cerise : le mamei ou abricotier d'Amérique, dont les baies ont une chair ferme , sucrée et parfumée, analogue à celle des drupes de l’abricotier. 486. La plupart des arbres ou arbrisseaux de la famille des” HssPÉRIDÉES fournissent des feuilles, des fleurs et des , à : ; \ ‘fruits très-aromatiques. C’est parmi eux qu’on range les végétaux qui donnent les oranges, les citrons , les limons et les pampelmousses, dont les fleurs ont une odeur si agréable. Enfin les /hés sont des feuilies desséchées et roulées , qui proviennent de pelils arbrisseaux qu’on cultive principalement à la Chine et au Japon. On ne fait usage en Europe de l'infusion de celte plante que 487. La vigne est le végétal le plus intéressant de la famille depuis l’année 1666. peu nombreuse des SARMENTACÉES. Cet arbrisseau , dont on connoît maintenant beaucoup de variétés , se propage principalement par marcottes. Il est originaire d’Asie. Son fruit , qu’on nomme raisin, mürit en automne. On lé recueille pour en obtenir, par l'expression , des liqueurs quisont appelées vins, quand on les laisse fermenter jus- qu'à un certain point où le sucre se fait encore recon- noître par sa saveur; et vinaigres, quand cette saveur est devenue très-acide. Lorsqu'on distille le vin, on en obtient une liqueur spiritueuse , qu’on nomme eau-de-vie quand elle est foible , et a/coo! lorsqu'elle est distillée plu- sieurs fois et qu'elle est ainsi devenue plus inflammable , pluslégère et plus forte ; on la nomme aussi ésprié-de-vin. 228 USAGES DES PLANTES. 483. On cultive la plupart des GÉRANTÉES , à cause de Ia beauté de leurs fleurs, et très-souvent de leur feuillage. Toutes ces plantes offrent une élasticité très-singulière dans les enveloppes de leurs graines. Chez plusieurs géra- nions , par exemple , chacune des cinq semences est pro- longée par un appendice qui, avant la malurité, reste collé au style avec lequel il forme une pointe unique; mais par le dessèchement, ces longues arêtes se détachent, se roulent en spirale avec force, et lancent au loin la graine à laquelle elles adhèrent. Dans la balsamine, la capsule qui contient les graines s'ouvre à l’époque de la maturité, en cinq valves qui se contractent et se roulent en dedans. Ce petit phénomène s’opère souvent au moin- dre contact ; de sorte qu'il paroîtroit que la plante n’attend que le moment où on la touche, pour le produire. C’est probablement à cause de celte particularité , qu'on l'a encore nommée l’ëmpatiente. On observe quelque chose d’analogue dans les fruits de la capucine. C’est une plante voisine de cette famille , et appartenant au genreoxalide, qui fournit principalement l’acidule oxalique , qu’on vend dans le commerce sous le nom de se! d’oseille. La plante est appelée surelle ou alléluia : 11 y a deux espèces de ce genre, dont les feuiiles et les fleurs se flétrissent instantanément sous le doigt, lorsqu'on vient à les tou- cher. 489. Presque toutes les MarvacÉEs contiennent un suç mucilagineux , qu’on emploie beaucoup en médecine ; on l'extrait des racines , des tiges et des fleurs, principa- lement des mauves et guimauves. C’est à cette famille qu’il faut rapporter les cofonniers, originaires rique pour PTE OA 448 ‘ | | | j | USAGES DES PLANTES. 220 la plupart ; le duvet laineux qui entoure les graines, se vend sous le nom de coton, et dont on fabrique diverses élofles. Le plus fin et le plus estimé est'celui de Chypre ; celui de Siam est naturellement de couleur marron. Le. bombax ou fromager fournit aussi un coton semblable à celui de Siam , même plus soyeux; mais dont le duvet est trop court, trop lisse, el n’a pas assez de ténacité pour être filé ds et supporter de longs fr ottemens. Le bao- * bab du Sénégal est voisin des deux genres précédens. C’ est de tous les arbres connus celui qui atteint les plus grandes dimensions. Adanson a vu des troncs de dix-huit à vingt mètres de circonférence , et des fleurs de quarante-huit centimètres de pourlour. Le cacao, espèce d’amande qui fait la base du chocolat lorsqu'elle est réduite en pondre après avoir élé lorréfiée , provient d’un arbre de cette famille des malvacées. On le cultive principalement au Mexique et dans les Antilles. go. Tous les arbres de la famille des TuririrèRres sont- remarquables par la beauté et la grandeur de leurs fleurs et de leur feuillage. L'anis étoilé de Ia Chine provient des capsules des badians ou ilicions , dont l'écorce est aussi irès-aromatlique. Les magnoliers de la Floride et de Ia Caroline , qu’on cultive dans nos orangeries à cause de la beauté de leurs feuilles toujours d’un vert foncé , et de leurs fleurs très-srandes et d’un blanc de neige. Les tuli- piers de Virginie, acclimatés dans nos jardins, remar- quables par leurs feuilles tronquées, garnies de stipules caduques , et par leurs fleurs vertes , jaunes et rouges, comme panachées. Les racines de simarouba ) qu'on emploie souvent en médecine contre les dyssenteries, appartiennent à une espèce du genre guassi : toutes les autres sont aussi très-amères. wi û RAS Bo. USAGES DES PLANTES. 491. LS Les végétaux les plus utiles parmi les plantes qui viennent ensuite dans la méthode de Jussieu, sont, parmi les ANNONÉES, les corossoliers qui fournissent en Amérique des fruits délicieux, comme la pomme ean- nelle , la cherimoya qu’on cultive maintenant avec succès en Espagne. Parmi les MÉNiIsPERMÉES, nous citerons la coque du Levant, qui est la baie desséchée d’une espèce du genre même des ménispermes , dont les fruits fournissent un remède contre certains insectes qui s’atta- chent à la peau de l’homme, et sont aussi employés comme appât pour enivrer le poisson. Dans la famille des BERBÉRIDÉES , nous ne trouvons guère que les vine- tiers, dont les fruits acides, connus sous le nom d’épine- vinette, sont confits avec le sucre; dans celle des 'TiL1a- cées, les étlleuls, dont le bois léger se coupe en tous sens, et sert à faire des statues , et dont les fleurs sont employées en médecine. Un arbre de l'Amérique méri- dionale, voisin des tilleuls, qu’on nomme bixa orel- lana , présente , dans la pulpe qui recouvre ses graines, une matière rouge qui sert en leinture sous le nom de rocou. A92. Plusieurs espèces de Cisres fournissent un médica- ment fort énergique, qui est la gomme résine, connue sous le nom de labdarum on ladanum. La violette odo- _rante , la pensée, et une espèce d’ipécacuanha , sont voi- sins de cette famille ; et parmi les RuTAcÉES , se trou- vent le gayae d’ Amérique , dont le bois, très-dur , est employé dans les arts et en médecine ; la fraxinelle, la rue, dont l'odeur est très - désagréable ; la mélianthe USAGES DES PLANTES. | AL d'Afrique , qui a reçu son nom de la liqueur miellée que 405. C’est à la famille des CARYoPHYLLÉES , qu'appartien- nent les œillets, qui présentent beaucoup d'espèces et de variélés trés-agréables par leur parfum et la couleur de leurs pétales; ainsi que le lin , désigné par les bolanistes sous le nom dé #rés-usité. Il croît naturellement dans le midi de l’Europe ; nous en avons tiré un irès - grand paru par la culture. C’est dans les tiges de cette plante qu'on trouve les filamens déliés, fermes et soyeux dont on fait les toiles si employées parmi nous. Les graines de lin fournissent une huile siccative, qui sert principa- lement dans la peinture des bâtimens. _distillent ses fleurs. 494. La plupart des plantes désignées sous le nom de Suc- CULENTES , ou de plantes grasses, comme les joubarbes, les saxifrages , les cactiers, les pourpiers , les ficoides, ne sont remarquables en général que par la beauté de leurs fleurs ou par la singularité de leurs tiges. On mange les fruits de quelques espèces, après les avoir privés des épines qui les protègent ; et c’est dans l’une de ces familles que se trouvent les groseilliers. | On trouve parmi les MyYrTÉESs, plusieurs plantes très- agréables, comme les syringas, les grenadiers , les myrtes, et larbre qui donne les girofles. On nomme ainsi des boutons de fleurs desséchées qui prennent la forme d’un clou. Ce végétal est cultivé principalement à Amboine, à Ternate et à l’Isle de France. C’est encore à cette famille qu'on rapporte l’angolan du Malabar, dont on dit les baies d’une saveur délicieuse , ainsi que celles du goyavier d'Amérique et d'Asie. AR 3 VA Le NES k  A 2% USAGES DES PLANTES. 495. C’est dans la famille des RosacÉes que se trouvent rangés la plupart des arbres et des plantes qui nous fournissent les fruits les plus agréables : les uns portent des fruits à pepins , comme les pommiers , les potriers, les coignassiers, les nèfliers, les alisiers, les sorbiers ; d’autres ont des baies succulentes , comme la ronce, le Jramboisier, le fraisier : un plus grand nombre, des drupes ou fruits à noyau, comme les cerisiers, les pru- niers, les abricotiers, les amandiers ; les péchers ; enfin, c'est encore là qu'il faut ranger les rosiers, dont les fleurs sont si agréables par leur parfum et leur couleur. Les usages de ces plantes sont trop connus pour que nous nous y arrêlions. | 496. Les graminéessontlesseules plantes quioffrent à l’homme plus d’alimens que la famille des Lécumineusss, laquelle est très-importante à connoître. Nous y trouvons des racines , des tiges , des feuilles et des graines trés-utiles, comme nourrilure, comme médicament, et comme sub- stances propres aux arts; 1l suflira de les nommer. C’est en graines propres à la nourrilure de l’homme et des ani- maux, les haricots , les fèves , les pois, les lentilles, les garvanches ou pois chiches , les caroubes, les pistaches de terre ou arachides, et beauconp d’autres ; en fourrages pour les bestiaux, les érèfles, les saënfoins , les vesces, les luzernes ; en fleurs agréables , l’acacia de Farnèse, la gesse odorante ou pois de senleur, le genéé d'Espagne ; en racines nutrilives, celles de la gesse tubéreuse qu'on cuilive en Hollande, et celles de plusieurs espèces de hari- cots dont on fait usage dans l’Inde; en substances propres à la leinlure, les brésillets des Indes, de Fernambouc et L ADR NE 1 UD PEN USAGES DES PLANTES. | .233 de Campêche, qui donnent une couleur violette; les fécules des divers anils ou indigos, qui es mriou sous la zône torride, et qui donnent la plus belle et la plus solide lents bleue. Nous y trouvons en médecine, le séné , la casse, le éamarin, l'huile de ben, le baume de Copahu , la résine animée du courbaril ou kyménée , la gomme laque del'érythryna , la gomme arabique ou du Sénégal qui est fournie par un acacia, ainsi que le ca- chou , substance très-astringente, analogue au tannin ; la racine et le suc de réglisse , la gomme adragante , qui provient d’une espèce d’astragale ; enfin , en plantes cu- rieuses et singulières par le mguvement instantané de leurs feuilles , les sensitives, le sainfoin oscillant, A97- Les plantes de la famille des TÉRÉBINTHACÉES four- nissent des matières résineuses, connues sous le nom de baumes ; elles sont presque toutes étrangères à notre cli- mat ; tels sont la résine élémi , l’opobalsamum ou baume de la Mecque , celui de Tolu , de Copahu , le mastic, qui sont principalement employés en médecine; c’est encore à ce groupe qu'appartiennent le noyer, l’anacarde dans les fruits desquels on trouve une amande huileuse pro- tégée par une écorce qui contient un suc âcre et causlique; la pomme d’ acajou , fruit du cassuvium HARAS les mangas des Indes, et enfin le sumach, qui sert à tanner les cuirs. 11 est remarquable que la plupart des arbres de celte famille contiennent des sucs très-astrin- ens. ù 498. Parmi les FRANGuLACÉES, les baies de plusieurs espèces de nerpruns servent dans la teinture et dans la peinture; la graine d'Avignon et le vert de vessie proviennent de Len 2" 2 Fos À TT 23% USAGES DES PLANTES. ces arbrisseaux ; on en fait aussi un syrop purgatif; c’est avec les nerpruns qu’on range l’arbre qui donne les juju- bes ; le Aoux, dont l'écorce fournit la glu, et dont les tiges séchées au four et bien dressées, servent à faire des verges ou des manches de fouets irès-solides ; le fusain et la pouine ou boursène, dont les bois fournissent un excel- lent charbon pour le dessin et pour faire la poudre à canon. 499. Toutes les plantes de la famille des EUPHORBIACÉES, sont suspectes ; elles contiennent un sucre âÂcre, cor— rosif, qui, pris à l’intérieur, produit quelquefois la mort. C'est là qu’on range les #ithymales, le mancenilier des Indes, dans la sève duquel on dit que les sauvages trem- pent leurs flèches pour les empoisonner. Cependant on trouve quelques végétaux très-utiles dans celte même famille ; tels sont , entr’autres, cette espèce de médicinier, dans le suc empoisonné duquel on va chercher la farine appelée manioc , dont on fait la cassave ; le croton de la Chine, dont les graines fournissent une sorte de graisse avec laquelle on fait des chandelles ; l’hévée de la Guiane, dont le suc épaissi se change en ceite matière élastique , appelée caout-chouc , ou gomme élastique ; le tournesoë du Languedoc, avec lequel on fait une teinture bleue ; le buis , dont le bois jaune, dur et très-pesant, est suscep- üble d’un beau poli; le ricin , dont les graines fournissent une huile purgative , mais qu’on peut priver de celte: propriété, et rendre beaucoup plus douce. 500. Ce sont principalement les péricarpes des plantes Cu- CURBITACÉES qui servent comme aliment, à cause des sucs abondans et sucrés qu’ils contiennent. Il sun LA DS SA RTE Ac) DRE NE D PARA TOR El ANT nt 0 97 au fl LOS APA EUR (PACA TU j net PAT ' ef] { d'A À A ET Ve Mt BAL) ÿ) $ ÿ LON UNE à i à | | USAGES DES PLANTES. 235 eiter ici les melons , les pastèques, les crpn ie ou poti- rons , les concombres , dont les jeunes fruits, confits dans le vinaigre , sont mangés sous le nom de cornichons. Quelques-uns de ces fruits ont une enveloppe ligneuse qui peut servir dé vase lorsqu'on l’a privée de sa pulpe intérieure ; telles sont les diverses espèces de courges ou de bd: On relire de la racine de bryone une fécule ou farine très-nourrissante, analogue au manioc; le suc du papayer des Indes est employé contre les vers, et l’on en mange les fruits. Sort. Parmi les UrrTicées, nous remarquerons les fisuiers et les mériers, qui nous donnent des fruits mucilagineux et sucrés. C’est dans ce dernier genre que se trouvoit placée l'espèce qui fournit des fibres dont on fait à la Chine une sorte de papier ; elle est maintenant naturalisée en Eu- rope, et l’on en a fait un genre sous le nom de Brous- sonnetie. L'un des végétaux le plus remarquable de cette famille, est le jaquier ou arbre à pain (arcéocarpe dé- coupé), dont les fruits, très-gros et charnus, servent de principale nourriture aux habitans des iles de la mer du Sud. Les orties et le chanvre, qui fournissent des fils très- solides, avec lesquels on fait des cordages et des loiles grossières,; la graine du chanvre , appelée chénevis , sert de nourriture aux oiseaux, et donne une huile propre à brüler. C’est encore là qu’on rapporte le Aoublon , plante cullivée principalement dans les départemens du Nord, pour en obtenir les graines qui entrent dans la composi- tion de la bière ; et enfin , le poivre , qui ne se tronve point en Europe, mais dans les régions les plus chaudes des autres parties du monde, et dont les fruits ou les pelites baies, séchées et réduites en poussicre, servent - + ST ‘ Au © 336 USAGES DES PLANTES. à aux assaisonnemens : le meilleur vient des Indes, prin- élpalement de Java et de Sumatra. bo2. Presque tous les arbres qui servent à notre chauffage et à la construction de nos édifices, appartiennent aux plantes à chatons ou aux AmEenTacéess; il suffira de citer les peupliers, les érembles, le platane, le hétre, le charme, Vorme , le chéne , le micocoulier. D'autres nous fournissent des graines nourrissantes , des huiles, de la cire, des boissons agréables ; tels sont les noisetiers ou coudriers, les hétres, dont les fruits se nomment faînes ; les châtaigniers qui produisent les marrons , les liqui- dambars d'Amérique et du Levant qui donnent des ré- sines très-odorantes , et l’arbre à cire verte de la Loui- siane, qu'on nomme cirier. Quelques-unsservent de lien, comme les saules, les osiers, les bouleaux ; c’est la sève d’une espèce de ce dernier genre , qui fournit une sorie de vin , et dont l'écorce est employée par les habilans du Kamtschatka et du Canada, pour faire des barques ou pirogues. Enfin, le £an ou les écorces de plusieurs espèces de chêne, contiennent un suc asiringent qui préserve les matières végétales et animales de la pourriture ; c’est ce qu’on nomme le éannin, et la macération de ces substances avec l’infusion du tan , est appelée £annasge. C'est ainsi qu'on prépare les cuirs dont on fait les sou- liers. Enfin le Zége , cette substance légère et élastique, employée à divers usages dans l’économie domestique , est l'écorce d’une autre espèce de chêne qui croît dans leg contrées méridionales de l’Europe. Les fruits des chênes se nomment glands ; les cochons en sont fort avides. 503. Presque tous les arbres qui conservent leur feurilag: | USAGES DES PLANTES. 237 pendant l'hiver, et dont les fruits forment un cône, sont de plantes en général odorantes , et dont le bois Lolide et résineux est extrêmement utile, sur-tout dans les char- pentes. On en retire des huiles volaliles, connues sous le nom de térébenthine, d'huile ou d’essence de térében- thine; des poix où résines plus ou moins solides et colo- rées , suivant qu’on emploie ou non l’action du feu pour les extraire. Les principales espèces sont l’zf, le cyprès, les éuyas, les pins, les sapins, les mélèzes, les cèdres, les genévriers ; les fruits d’une espèce de ce dernier genre ressemblent à des baies ; ils sont très-odorans; on en retire par la fermentation une boisson très-aromatique et peu estimée. L’eau-de-vie de genièvre est de l’alcool de grains aromatisé avec les fruits de cet arbrisseau. D on @ APPENDICE. De la forme cristalline des minéraux; de lestimation de leurs angles, et de leur pesanteur spécifique. Ex comparant l'accroissement des êtres organisés et celui des corps inerles, nous avons vu que ces derniers augmentent de volume par une sorte d’agrégalion. Cette | aûgmentation des minéraux s'opère par l'application de couches successives sur leurs surfaces à l’aide de l’attrac- tion (6.19 , 11, 13), ou d’une sorte d’affinité que les molécules de même nature semblent avoir entr’elles , soit par la ressemblance des élémens qui les composent , soit par la similitude de leurs parties intégrantes. On distingue donc dans les corps inorganisés, leurs molécules élémentaires qui sont du ressort de la chimie, et leurs molécules intégrantes , ou les plus petites parties dans lesquelles on puisse diviser un solide sans le décom- poser chimiquement. Les premières résultent conslam- ment de l’union des élémens entr’eux dans les mêmes proportions. Ainsi dans cent parties de potasse nitra- tée (108), les particules élémentaires sont, d’après l'ana- lyse faite par Bergman : Potasse.,.:. 148-440 )panies ame 0120 ONE NUE TEE Acide nitrique.. .. 33 On sait en outre que l'acide nitrique lui-même est composé de 20 parties d’azote et de 80 d'oxygène, Quelle APPENDIC E. INC ESS que soit la quantité que l’on prenne de ce sel, on y trouve les mêmes principes et dans des proportions sem- blables; mais comme la potasse nitraiée offre constam- ment les mêmes variétés de formes lorsqu'elle est pure ; comme les masses solides qu’elle constitue présentent des angles qui sont toujours les mêmes(95) ; on a dû recher- cher la cause de cette régularité. On l’a trouvée dans la forme des molécules intégrantes, c’est-à-dire dans les plus pelits fragmens du sel examinés avec soin; car ils ont offert, même au mucroscope , de petits solides à quaire faces irrégulières ou de pelits tétraèdres ( PL. 1, fig. 1 }), dont la réunion s’opère de manière à produire d’autres solides plus gros , qui ont pour base une figure primitive conslanie appelée aussi r20oyau; savoir , deux pyramides à quatre pans, appliquées base à base , où elles forment un rectangle ; en d’autres termes , un octaèdre à bases rectangles ( PI. ux, fig. 8), parce qu’en effet c'est un solide à huit faces dont Ia partie moyenne et saillante offre des lignes qui se joignent à angles droits (A ,B, F). La preuve que ces fragmens sont semblables à la masse totale , c’est qu'on peut les réunir de nouveau et obtenir la même forme primitive dans tous les cristaux qu'ils produisent. Ainsi en prenant du nitre en poudre, en le faisant fondre dans l’eau distillée, en laissant vaporiser lentement celle eau , on remarque d’abord à sa surface de petites parlies solidés ; d’autres particules se collent en même temps aux parois du vase; celles-ci semblent en attirer d’autres et successivement , de manière à former des solides très-gros et ressemblant au noyau primitif ( PL. x, fig. 2) , ou à l’octaèdre dont les bases sont reclangles dans toutes les parties qui ont été libres et plongées dans l’eau saturée des molécules du nitre. Ce phénomène , dans lequel les molécules intégrantes se 2,0 APPENDICE. | réunissent autour d’un noyau ou d’un cristal (1) primitif, pour former ensuile différens solides à beaucoup de faces et d’angles ou polyédriques , a été nommée cristallisa- Éton. " Il faut nécessairement, pour que la cristallisation puisse s’opérer, que les molécules intégrantes soient libres , mo- biles les unes sur les autres ; que la cause qui les a tenues ainsi écarliées vienne à cesser lentement ,afin que l’attrac- tion de contact l'emporte sur celle de composition. Plusieurs causes générales peuvent déterminer les cir- conslances propres à la cristallisation ou à la réunion géo- métrique et régulière des molécules qui constituent les minéraux. La première et la plus ordinaire est l’action de l'eau, qui a la propriéié de dissoudre une quantité déterminée de certains corps à des températures différentes. Ainsi, dans l’exemple du sel que nous avons cité, l’eau distillée à l’état d’ébulliion , dissout le double de son poids de potasse nitratée , tandis que lorsqu'elle est froide elle ne peut en liquéfier que le tiers ou le quart. Or, si la tempé- raiure ou la quantité de l’eau vient à diminuer , on con- çoit que les parties dissoutes, n’élant plus soumises à l'attraction de composition ou à l’affinité , céderont à l’at- irac'ion mutuelle des molécules intégrantes vers le point le plus solide. La seconde cause de la cristallisation dépend de la soustraction seule du calorique où de la matiere de la chaleur , quand celle-ci, après s’être insinuée entre les molécules intégrantes et les avoir tenues à distance , vient (1) Ce nom de cristal est grec. Il a été donné, dit Pline, à “eer- taines pierres qui proviennent de l'eau congelée, ( Liv, XXXVII, chap. 11,) ÀAPPENDICE. 241 à les quitter lentement. C’est ainsi que des masses irrégu- lières de phosphore, de soufre , de plomb, de éuivre et d’autres métaux; mises en fusion dans un creuset, vien- nent à se cristalliser , si, après les avoir lentement laissé refroidir, on fait écouler le métal ou la matière restée fluide au centre de la masse nommée culat. Les produits de l'oxygène avec les corps combustibles, la combinaison de ces nouveaux corps où de ces acides avec les terres , les alcalis et Îles métaux , deviennent une troisième cause de cristallisation , sur-tout quand elles sont aidées par le calorique. On peut donc dire en _ général , que l accumulation du calorique prépare les cristaux en fluidifiant leurs molé- cules intégrantes, de même que sa soustraction en dé- termine la formation, en laissant rapprocher ces parti- cules similaires, qui obéissent alors à la loi générale de l'attraction moléculaire ou de contact. Quoique la cristallisation de tous les solides polyèdres s'opère constamment sur un noyau semblable pour chaque espèce de minéral, puisque leurs molécules inté- grantes ont une forme identique , il ne s'ensuit pas que tous les cristaux d’une même substance minérale doivent être semblables à eux-mêmes. Il arrive souvent au con- traire , que sur le noyau primitif il se produit dans l'acte de la cristallisation, beaucoup de formes secondaires Ainsi la potasse nitratée prend six formes constantes dont les angles ou les inclinaisons des plans sont détermi- nablés; outre d’autres formes indélerminables, comme celles d’aiguilles isolées , de fibres réumies, &c. : et la chaux carbonatée est, comme le dit M. Haüy, un Prolée minéral dont le rhomboïde obtus constitue la molécule intégrante, et le noyau donne naïssance à plus de soixante formes diverses observées et décrites. I. | 10 242 APPENDICE. Pour avoir une idée Lie d’un cristal , il faut Fu en rechercher la structure , en faire l’anatomie , le disséquer, afin d'observer le noyau ou la forme primitive sur la- quelle est construit tout l’édifice de ce solide. On peut faire ces recherches d’une manière méca- nique. Ainsi, en frappant légèrement et avec attention un crislal; en introduisant entre les lames qu'il présente de petits instrumens d’acier fort minces, on parvient à séparer les unes des autres les moléculesintégrantes à-peu- près daus l’ordre où elles s’étoient jointes au solide ; e& l'on. reconnoit que celte séparation s'opère réellement dans les joints naturels, quand les nouvelles faces du cristal, mises ainsi à découvert, sont lisses et bien polies, comme si elles avoient été usées par la meule du lapi- daire. Quand , au contraire, elles sont ternes, c’est qu’il y a eu fracture ou une division irrégulière. Avant de pénétrer plus loin dans l’exposé des lois de la cristallisation , et puisque nous voyons ioutes les formes primitives ou les noyaux dépendre de la réunion des molécules intégrantes dans un sens déterminé; il faut indi- quer la forme de celles-ci. * Or , comme tout intervalle ou tout espace doit être au moins limité par quaire plans ou lames principales, le solide le plus simple que l’on puisse imaginer sous ce rapport, sera le tétraèdre (PL 11, fig. 1 ), lequel est une pyramide qui a pour base un triangle et pour sommet la réunion des trois triangles élevés sur cette base. La se- conde figure élémentaire sera le prisme triangulaire (Pi. 11, fig. 2 )},ou un solide terminé par des bases trian- gulaires et parallèles supportées par des parallélogrammes. La troisième figure élémentaire des molécules intégrantes peut être le parallélipipède ( PL 15, fig. 3 ), ou un solide ANA ONE DE MADOARNET AT ANR SE PO ET RAA AU L ACEAN 197 Ç | APPENDICE. 2h3 terminé par six faces en parallélogramme à plans opposés parallèles. | | Ces trois formes élémentaires peuvent produire toutes les espèces de cristaux ; et c’est toujours par leur réunion _et par la diversité des angles que chacune de ces molé- cules intégcrantes présente dans chaque espèce de cristal, que sont formés les noyaux ou les formes primitives. Ces dernières sont au nombre de six ; savoir , 1°. le parallé- lipipède (fig. 4), soit cubique, ou à quatre angles égaux, soit rhomboïdal ou à deux angles aigus et à deux obtus ; 2°. l’octaèdre (fig. 5), dont la surface présente huit triangles, tantôt équilatéraux , tantôt à trois côtés inégaux ou scalènes, tantôt enfin à deux côtés inégaux ou isocèles ; 3°. le tétraëdre régulier (fig. 6) ; 4°. le prisme ‘Aexaëdre régulier ( fig. 7); 5°. le dodécaèdre rhomboidat ( fig. 8 ), ou un solide présentant douze faces carrées à deux angles aigus et deux obitus ; 6°. enfin , le dodécaëdre Dipyramidal (fig. 9), ou une figure à douze plans trian- gulaires, ou bien encore composé de deux pyramides à six pans, opposées par la base. 4 Maintenant, pour nous faire une idée exacte, mais gros- sière , de la manière dont les molécules intégrantes pro- duisent un solide dodécaëdre à plans rhombes (fig. 8), qui, quoique forme primitive pour le grenat parexem ple, devient forme secondaire dans la chaux fluatée, le fer oxidulé , le spinelle, &c.; supposons avec M. Haüy (5}, qu’on puisse enlever six des angles solides de manière à mettre à découvert six faces carrées qui seront les pans du cube ; nous aurons isolé six petites pyramides qua- drangulaires ou vingt - quatre triangles dont chacun ne comes (1) Traité de Physique , Tomer, paze 75 , Parag, 98. Traité de Minéralogie , Tome 1, page 55. ‘244 APPENDICE. | appartenoil à la moitié d’une face rhomboïdale, et 1] noùs restera un cube ( PI 11, fig. 5 ) qui formoit le noyau du crislal , et dont une des faces se voit en EE’0O O’ (PE 1, fig. 3). Supposons ensuite pour plus de simplicité j que trois de ces faces seulement soient chargées de pyra- mides dont les sommels sont en #', s ,#, el que chacune soit formée de lames décroissantes, composées de petits cubes chacun dépassant le suivant d’une quantité égale à une rangée de ces mêmes cubes , en formant ainsi des lames de superposition, disposées en huit escaliers ou gra- dins successivement décroissans : on comptera donc les cubes d’après cette série de nombres 1, 3, 5,7, 9,11, 13,15, puisqu'il y a toujours une rangée soustraile à chaque extrémité de la lame de superposition. C’est ce qu’on nomme le décroissement sur les bords. Il arrive dans d’autres cristaux des décroissemens réguliers enñ largeur seulement, en hauteur , sur les angles ; des dé- croissemens 72ixées , ou en même temps en largeur et en hauteur; des intermédiaires , &c. ; À la vérité, nous n’appercevons pas dans les cristaux , à la simple vue, ces lignes saillantes, ces lames, ni ces enfoncemens ; mais c’est que les parties constituantes ou les molécules intégrantes que nous figurons ici très-grosses pour les rendre sensibles, sont réellement d’une pelitesse infinie , et quelquefois même impercepiibles , excepté au microscope. Ilne suflit pas au minéralogiste de connoître la forme des noyaux primihfs ou des cristaux secondaires qu'ils produisent ; il faut, pour plus de précision, que les angles formés par l’incidence des plans soient estimés à leur valeur réelle, comme avec un graphomètre ordinaire. Cet instrument n'étant pas propre à donner de petites mesures, M. Carangeau en a inventé et figuré un qui APPENDICE. 245 le remplace et qui est plus précis. ( Voyez PI. 1, fig. 4.) On le nomme gonyomètre. Soit ABC un demi-cercle divisé en degrés portant deux règles mobiles ou alidades DE, FG, dont la pre- mière est évidée de manière à formerune coulisse, excepté. au point I ; ce qui donne à l’alidade plus de solidité. Cette première règle est retenue en K et en c par de petits pivols qui sont dépendans du demi-cercle gradué. La seconde alidade F G est également évidée , mais seu- lement dans sa portion B c, où elle est retenue par le même pivot au-dessus de la ou évidée DE. Les pivots cet K sont des vis reçués dans des écrous, où elles peu- vent se serrer et se lâcher facilement. Quand la vis K est lâchée , l’alidade DE peut se mou- voir horizontalement dans le sens du diamètre , et entrat- neravec elle la règle F G. Mais celle-ci n’est mobile qu’au point c, et par conséquent dans le centre du cercle au- que! correspond le bord aminci de son prolongementcF, qu’on nomme done de foi. Pour se servir du gonyomètre, on le dispose de ma- nière que les deux extrémités D F des alidades puissent s'appliquer exactement contre les deux plans du cristal qui font angle. On serre alors la vise, et la ligne de foi donne la valeur de l’angle mesuré. " En terminant cet Appendice , nous iraiterons ici de lestimation de la pesanteur spécifique, comme nous Pavons annoncé dans la note du paragraphe 56, où nous parlons des mélaux en général. Il est reconnu que si Pon pèse d’abord dans L air el en suite dans l’eau un corps plus pesant que ce [qui s le corps perdra une partie de son poids égale à celle du volume d’eau déplacé. T'elle est l'observation qu’on cr où - avoir été faite at la première fois par Archimède, 246 VA RPENDrIcEN On a profité de ce fait pour déterminer à l’aide de l’eaw la pesanieur spécifique ou relative de différens corps. NY On se sert pour cela d’une balance dite Hydrostatique où de Nicholson, du nom de son inventeur. ( Voyez PI. x, fig. 5.) : | C’est un tube de fer-blanc , d’argent ou de laiton A, vide intérieurement , et qui porte à ses deux extrémilés deux plateaux : l’un B , est destiné à rester dans l’air : il est supporté par une tige mince D, sur laquelle est tra- cée une ligne circulaire au point E : l’autre plateau C, plonge dans l’eau distillée , et se trouve lesté de maniére à y soutenir le grand tube A dans une position verticale. Pour employer celte balance, en commence à placer le ‘corps ou le fragment du corps à peser dans je pla- teau supérieur ; puis on ajoute la quantité de poids néces- saire , ahin que la balance s'enfonce jusqu’au point E. Quand on a obtenu cette sorte d'équilibre ou de iare , on relire le corps du plateau supérieur, en y laïssant les poids, et on le met dans le plateau inférieur C, afin de le faire plonger. Ou ce corps est plus fourd que le même volume d’eau qu’il déplace, et on eslime cet excès de pesanteur par la quantité de poids qu’il faut relirer du plateau supérieur, afin que le niveau se rétablisse au pointE;, oual est plus léger, et alors 1l faut ajouter dans le plateau supérieur une quantité de poids déterminée qui donne la légèreté spécifique , comme dans l’autre cas on avoit obtenu le résultat de la pesanieur. (Voyez, pour plus de détails, le Traité de Physique de M. Haüy, page 47, paragr. 64.) ag ’ LIRE CT CS R IS \ > el Cr'av e Par Pewebe : NN MA N NN CL SE NT LA & <: K 3 'Act 4 à Ÿ \ SK KR \K N à S £ EXD SUET SSS- & nr FFE He JS YEÉ NY L Fr. = ANT, MLALÉSZ ' 8 : CE L Ce î Sr f. = AIRE | ; “AE AUX — ; Wl AU LÉ 12 NE IANER ÈS BOTANIQUE. IKKS ù \. = I / À S Devrine et Grave Par Peweve Developpenens ds Caracteres une el Crave Par PDeseve . | 1 HN 4 emens des Car acleres : IL. BOTANIQUE. Devvie el Grave par Deseve . s 2 ! J Debeloppemens des Caracteres. } } D TU ÿ à Xe: pP ST ù F (OTANIQUE. e el Crabe Par Desedve , e Lens des (agua CleT'lS er, BOTANIQUE. 1 K S7K ) | D AR Z (D N V0) À ANA Z ET È SZ, 27 ENAES CN l\% NT EVA 272 = K S NS MSN Ÿ NZ WE EL A Z NE TH IF ( à 71 = ZJN \TTe \ ae el Crarr Jar Deseve Develop) V0/1t CS des 4 77 CUITS. $ OTANIQUE. ‘et Grave Par Pesreve. 4 L'ACLES ES . Ca vens des Er nas « 1 voie F0 pren fi | roses à < 4 IV. .# BOTANIQUE. : Desvine et Grave par Dereve. Devcloppemens des Caracteres. EL sine. et Crabe par Peseve’, ptens des Carucleres ER “ex æ : % cp 4 a ‘BOTANIQUE. Desstne el Crabe V ZA Deseve. Deoeloppenens des 4 aracteres , 0 E] » = rene el Grave par PDeseve , \ | L cé emens des Uar'acler'es VI. BOTANIQUE. ——— 2 209 \ ) SE : 30 D À 33 ne 2. 20) Le ) Deswtae et Grave par Deseve , > ! Develop emens des Ua'acler'es. PP EN ele des" tu # Crave Par Deseve , a 4 4 Fe B OTAN NIQUE... ) DT A | ons des Caracleres. WT | D Yu e el ee TE EUR ur ibr CUS 2 SSSR | BOTANIQUE... Dertne et Crave par Dewebe / : ! Developpenens des Caracteres. Sd “ar à 8 | 7° Thrdieu. Jeu Puel, G rj'effe, en fente ert Couronne’. Eu. 6 6 "PC Ci anneau, ange. WW, Greffe en ecaursor «& ur oel AA RS fe eh ecusrso à Chepron bre . re... K. a Fa a cœutallet . l'apparel inds 1% L'agr 85 AE : VUL. BOTANIQUE. Fe a ? -FlTrrdeu Jeub. A Greffe par approçhe mple. E.. Ojeff, en, fente en couronne. D. Gréfe Par approche en elacr. Ge Greflè cn anneau , ; CC. Greffe JL approche en large... Crée en LCHPEOR ur ol, D. Cie ‘en jette a d'anglane. LL Créffe en ecurren à chwbron brére. D CrEpfe ei Jénte cn poupee. K. Mafrole à aaxallet . Le Varcollé wvoe L appareil cadet V2 85 TABLE ALPHABÉTIQUE DU PREMIER VOLUME. (Les chiffres renvoient aux paragraphes). ( À 8RICOTIER » 422, 495. Abronia ; 365. Absinthe, 390, 476. Acacia, 425, 496. _ Acajou , 424, 497» Acalypha, 428. Acanthacées, 370. Achillée , 390. Acides eu général , 31. : boracique, 113. carbonique , 40. fluorique , 102. muriatique , 112. nitro-muriatique ; 47: nilrique, 39. phosphorique, 51. sulfurique, 54. végétaux, 195. Acier ,77. Aconit, 599, 481. Acores, 346. A cotylédonées , 326. Actée, 399. Adianthe , 337 , 440. Adonis, 399, 481. ET ETES Adraganie ( gomme ), 496. Agarics, 329, 490. Agale, 119. A. + Agave, 346, 449. Agrégation, 11. Agrosiis, 339. Aigremoine , 422. Aigrettes des semences, 259. Aiïguillons , 174. Ailes (de la coroile), 219. Aimant, 78. ; Airain , 95. Airelle, 384,472. Aüïtonie , 406 Aizoon, 417. Ajonc, 423. Akène, 227. ÂAlcalis en général, 40, Alcali volatil , :b:d. Alchimille, 422.. Alcool , 487. Algues, 351, 437. Alibousier , 471. Alisier , 422, 499. Alismacées, 346. Alkekengse , 375, 465. Alléluia, 408 , 488. Allionie, 365. Aloës, 192, 347, PACE Alumine, 8g. — sulfalée, 115, % # 218 . Alun, 115. Alysson , 401, 483. Amadou , 436. Amandier , 422, 499. Amaranthacées, 563. Amaranthine, z6:d. Amaryilis, 347 , 449- Ambre jaune, 156. A mbrosie, 429. Ambulie, 4064. Amentacées, 265, 430 , 502. Amianthe, 124. Amidon, 194. Ammoniac (sel), 40. Ammoniaque, chid. Amomum, 350. Aimyris, 424. Anacarde, 424, 497. Anagyris, 429. Analyse, 289. Ananas, 346, 449. Andriala, 588. Androgynes, 215. Androsace, 368. Androseme , 404. Anémone , 599, 481. Angélique, 397, 480. Angivospermie , 281. Angolan, 421, 494- Anil, 423 , 496. Auimaux en général, 143. Anis étoilé , 490. Anis vert, 460. Anoda, 409. Anomales , 219 , 258. Anonées , 491: Ansérine , 361, 400. Anlennaire, 390. Anthéres, 213. Anthérics, 347. Antimoine, 85. Apalachine , 425. _ Apalile, 101. Apenant, 469. Apélale, 218, 263. Aphyllanthe , 346. PAP BIENS Apocyn, 380. Apocynées, 380 , 469. Aquilicie, 406. | Arabetle , 401,483. Arachides , 423, 496. Aralie , 479. | Arbousier, 384, 472: Arcançon, 190. Arclocarpe, 42y, 5o1. Ardoises, 133. Arègne, 344. ÂArénaire , 414« Argan, 381. Argemone , 482. Argent , 67. Argile, 129. Argousier , 359 , 456. Ariste 217. Aristoloches , 357 , 455. Armoise, 390, 476. Aroïdes, 342 , 449. Arracka, 446.4. Arroches , 561 , 460. Arlichaut, 389, 475. Arsénic, 83. Asaret, 357, 455. Asaroïdes , zbid. ibid. Asbeste, 124. Asparagées, 345, 447. Asperge, 345 , 447. Aspérule, 593, 478. Asphalle, 136. Asphodélées, 347. Aspic, 403. Asplénies, 337. Assa fœlida, 192, 480. Asiragale, 423, 490. Astrance , 597. . Astronomie , 2. Atractyle, 389 , 475. Alropa, 375. Aliraclion , 10. Aubergine, 375, 468. Aubier, 163. Aucuba, 425. Aulne, 450, 502. / ALPHABÉTIQUE. Aulx, 347, 449. Auriculaires, 329. Aurone, 390, 476. Avanturine, 1921. Avocat, 458. BADAMIER, 4b6. Badiane, 410 , 490. Baguenaudier , 423. Baie, 226, Balance hydrostatique,page 245. Balisier, 351 , 453. Halle , 217. Balsamine, 408 , 488. Bambou, 359, 443. Bananier, 552, 452. Banisierie, 403. Banksie, 360. Baobab, 409 » 489. Barbiche, 461. Bardane, 389, 475. Barreliere, 370. Baryte , 99. — sulfatée, 105. Basalte, 135. Basilic, 373, 463. Batrachosperme , 351. Bauhinie, 423. Baume de copahu, 497. — de la Mecque, 1bid. — de tolu, :bid, Baumier , 424. Bec de grue, 488. Belladone, 375 ;, 465. Ben (huile de), 496. Benjoin , 471. Bénoîte, 422. Béquette, 269. Berbéridées, 411, 491. Beril, 124. Berle, 397. Berse, bd. Béluine, 373. Avoine, 300. Azalée ; 200% Azédarac, 406. Azote, 37. Azur, 82. Bette, 361, 460. Belterave, zbid. 1bxd, Bicornes , 384. Bignones , 578. Bilobées , 228, 354. Bismusth, 81. Bixa, 412, 491. Blanc de fard , 81. — d'Espagne, 99. Blé , 301. — de Turquie, 305. Blende, 80. Bleu de Prusse, 78. Bluet, 589. Boerhavie, 365. 249 Bois ou Corps ligneux , 163. Bois de dentelle, 457. Bol , 130. Bolet, 529 , 436. Bombax , 409, 489. Bonne-Dame , 400. Borax, 113. ; Borraginées, 376, 466. Botanique , 147. Boucage , 397 , 480. Bouleau, 40 , 5o2. Bourgène , 408. Bourgeon, 170. Bourrache, 576, 466. Braclées , 174 *. Brèches, 99. Bresillet , 496. Brize , 339 Brocolis , 452. Brome , 530. Bronze, 75. Broussonuéetie, 501. *« 250 Brunelle, 373. Bruyère, 384, 472. Brye, 334. | Bryone, 427, 500. Bufonie, 414. Bugle , 3753. Buglosse, 376, 466. : Bugrane, 423. CABARET, 557, 455. Cacalie, 390. Cacao, 409, 489. Cachou, 496. Cactier , 404. Cafe, 302) 478. Caieux , 200. Caillou , 119. Caïmitier , 470. Calamine, 80. Calcaire ( pierre) , 99. — (spath }, sbid. Calcédoine , 119. Calebasse, 500. Calicanthème , 419. Calice , 210, 217. Calle, 342, 449. Calhiriche , 420. Calophyle , 404. Calorique, 22. Caltha, 399. Camboge , 485. Camélée, 424. Cameline , 401 , 483. Campaniformes, 245. Campanulacées, 38b, 475. Campanule, 585, 473. Campanulées, 220. Campèche ( bois de }, 496. Camphre, 190, 458. Camphrée, 361, 460. Canche, 339. Canne à sucre , 339 , 442. Canne d'Inde, 551. TABLE Buis , 428, 499. Bulbe , 157. Bunie , 401. US Buphtalme , 390. Buplèvre, 397. Butomes , 346. Bysses , 329. 1C. Cannelier , 406. Cannelle, 360 , 458. Caout-chouc, 499. Capparidées, 402, 8. Capres , 484. Caprier , 402, 484. Caprifoliacées, 394, 479: Capsule, 226. Capucine, 408, 456. Caractère, 4. Carbone, 48. Cardamine, 401. Cardamome , 453. Cardère, 392, 477- Cardes, 460. Cardiosperme, 402. Cardon , 479. Carène , 219. Carex , 340. Cariopse, 227. Carmantine, 370. Carnillet, 41%. Carotte, 397, 480. Caroube, 423, 496. Carthame, 589. Caryophyllées , 219, 254, 414, 493. Œi Cassave , 409. Casse, 423 , 496. Cassine, 425. Casuarine, 431. Cataire, 373. Catalpa , 376. Caucalide, 597. ALPHABÉTIQUE. Céanothe , 425. Cécropie , 429. Cèdre , 431 , 503. Cédréle, 406. Céleri, 480. Celsie, 375. Centaurée , 389. Ceniranihe, 392. Céraiste , 414. Céramion , 531, 437. Cératophylle, 419. Cerfeuil, 397 , 480. Cerisier , 422, 495. Céruse , 72. | Chalefs, 359. Chaleur , 22. Chamærops, 3544. Champignons, 528, 436. Chanvre , 429 , 5oi. Charbon , 48. — de terre, 136. — des plantes, 329. * Chardon, 389, 475... — à bonnetier , 477. Charme, 430, 5o2. Châtaignier , 2bid. ibid. Chaton , 217, 265. Chaume , 168. Chaussetrape , 389. Chaux, 91. — carbonatée, 99. — fluatée, 102. Chélidoine, 400, 482. Chêne, 430, 502. Chévrefeuille, 392, 477: Chiches, 423, 496. Chicoracées, 388, 474. Chicorée, zbid. sbid. Chimie , 2. Chironie , 468. Chlora, 379. Chocolat, 489. | Chondrille , 388. Chou , 401, 483. Choufleur , 482. Chou palmiste, 4406. Chrysobalane , 422. - Chrysocolle, 113. Chrysolithe, 101. Chrysophylle , 381, 470. Ciclame , 368. Cigue, 597, 480. Cinabre , 69. Cinéraire, 390. Circée , 420. Cirier , 5o2, Cirrhes, 174 *. Cistes, 413, 402. Citrique (acide), 195. Citronnier, 405 , 480. Citrouille, 500. Clandestine , 569- Clématilte, 599, 481- Clevmé , 402. Clou de girofle , 494e Clutie, 428. Cobalt, 82. Cobæa , 378. Cochléaria, 401 , 483. Cocotier , 344 , 440. Cocrête , 36y. Coignassier , 422 ; 499. Coix , 539. Colchicacées, 340. Colchique, zbid. Collet ( de la racine), 167. Collétie, 425. Colophañe, 190. Colsa , 482. Combustion, 50. Commeline, 340. Concombre, 427, 500. Cône , 226. Conferves , 331: Coniféres; 431, bo3. Consoude, 376 , 460. Convallaria, 345. Convolvulacées, 377, 467%. Conyse, 300. Copahu (baume de) ,423. Copale , 190. Coque du Levant, 494. 251 252 0 ARE E Coqueret, 375. Corchorus, 412. Corele, 4bid. Doris > 397» 480. Corindon, 124. Cornichon, 500. Cornifle, 419. Cornouiller , 394, 47u. Corolie , 210, 218. Coronille , 423. Corossolier , 491. Corps ( en général }, 1. Corps inertes, 137. Corrigiole, 414. Corydale , 400. Corymbe , 223. Corymbifères, 390, 476. Cotonnier , 409 , 489. Cotylédone, 417. Cotylédons, 150. Coudrier , 450 , 502. Coupelle (argent de), 67. Couperose bleue , 75. — verte, 78. Courbaril, 423, 4906. Courge, 427. Craie, 99. Craie de Briançon, 127. Crambe , 401. Cransou, 401 , 485. DAPHNÉ , 300, 457. Daphnoïdes, 360. Dattier , 344, 440. Datura , 375. Dauphinelle, 268 , 399, 481. Décandrie, 275. Dentelaires , 366. Diadelphie , 276. Diamant , 50. Diandrie, 275. Diclines ( plantes), 215. Dicotylédonées , 228, 354. Crassulacées, 417, 494 x Crassule, zd:d. 1bid. Crayon blanc , 99. — noir, 77, 133. — rouge, 130. Crépide, 388. Cresse, 377. Cristal de roche, 119. Cristallisation , 240. Crocus , 348. Crotallaire , 423. Croton, 428, 499. Crucianelle, 39%, Crucifères , 219, 401, 483. Cruciformes , 251. Cryp'ogamie, 272. Cucurbitacées , 427 ; Boo. Cuivre, 74: Cumin, 597 ; 480. Capidone , 388: Curcuma , 351, 453. Cuscute, 377. Cuticule, 171. Cyÿnarocéphales, 389, 475. Cynoglosse, 376 , 466. Cypéracées, 340, 444 Cypres, 431, 503. Cytharexylon , 372. Cytinet, 357, 455. Cytse , 423. D. Didynamie , 276. Digestion , 145. Dioécie , 273. Dioïques (fleurs), 215. Diospyros, 471. Dipsacées, 392, 477. Diria , 497. Discoïdées, 390. Docimasie, 59. Dodécandrie, 27h. Dodécathéon , 36&. Dolique, 423. AN ET EAN Var MONET A Ve d RAS AU AOL (A ANT à Ne A PA #44 3 ARE LNONE 08 ALPHABÉTIQUE. 9255 Dorine , 418. _ Dorsténie, 429. Dorure, 66. diet , 34, 447: Drageons, 198. EAU , 44. — de-vie, 487. — forte, 39. — minérale , 46. — régale, 39. — thermale , 46. Ebénacées, 383, 471. Ebène, zbid. Echalottes , 449. Echinope , 389. Echinophore, 397. Eléagnées, 359, 456. Elémentaires (molécules),p.238. Elémi (résine ), 497. FEmbryon, 228. Eméril, 122. Emétique, 85. Encre de sympathie, 82. Ennéandrie, 275. Eperviére, 388. Ephèdre , 451. Ephémère , 346. Epi, 223. Epidendre, 350, 451. Epiderme des plantes, 162. Epigynes ( étamines), 336. Epilobiennes , 420. Drave, 401. Drupe, 226. Dryade, 422. - Drymyrrhizées . 551, 453. E, Epimédie, 411. Epine-vinelte, 491 ; Épiues, 174 *. Erable, 403, 485. Ericacées, 384. Erodion, 408. Érythryna , 496. Escourge, 303, Espèces, 233, 239. Esprii-de-vin , 487. Essences , 189. Estragon, 4706. Etain , 79. — gris, 81. — de glace, sbid. Etamines, 210, 215. Etendard , 210. Etiolement , 178. Eucalypte, 421. Eudiomèetré, 47. Euphorbe , 425. Euphorbe ( gomme }), 192. Euphorbiacées , 426 , 499. Euphories , 402. Euphraise, 369 , 461. Euriandre , 410. Evolvule, 377. \ F. FAGONIE, 415. Faines , ho2. Famille ( en général ) , 238, | 239. Fécule, 194. Fedia, 392. Feld-spath , 121. F'enouil , 397 , 480. Fénugrec, 423. Fer , 76. F'ernambouc (bois de), 496. Férule, 397, 480. k " La 1 LM +” au | 254 Fétuque, 339, 441. Feuilles, 170. Féve, 425 , 496. F'icoidées , 417 ; 494. F'iguier , 429 , O1. — d'Adam, 352, 452. Filage, 390. Fil de pitte, 449. Filets (des étamines), 213. Filons des mines, 958. Fléchières , 546. Flosculeuses ( plantes), 222, 259. Flouve, 339. F'luides en général, 20,24. Fluteau, 346. Follicule , 227. l'onctions animales , 142. Fontanaisie , 371. Fonte, 76. GAILLET, 303. Galanga , 495. Galauthine , 347 , 440. Galbanum, 192 , 460. Gale, 430. Galène, 71. Galvanismé, 80. Garance, 593, 4704 Gardénies |, 393. Garidelle, 399. Garou, 457. Garvanches, 496. Gattilier , 872. Gaude , 494. Gayac, 415, 492. Gaz, 25. ; Gemmes, 117. Génération, 10, 141. Générique (nom) , 232. Genres , 232, 259. Genêt, 425 , 496. Genévrier , 431, 205. TABLE Fontinale, 334. Force vitale, 13g. Fotergille, 450. Fougères, 337 , 440% Fragon , 345. Fraisier |, 422, 499. Framboisier , zbid. ibid. Fraugipannier , 380, 469. Frangulacées, 425 , 408. Fraxinelle, 413, 492.; Frêne , 371, 462. Fritillaire, 347, 449. Froid , 22. Fromager , 409 , 489. Froment , 301. Fuchsie , 420. Fucuüs, 557: 1} Fumeterre, 400, 482. Fusain , 425, 499. C Génipayer, 303. Gentianes, 379 , 468. Géraniées , 408 , 488. Germandrée, 373. Géropogon , 388. Gesse, 287, 423 , 496. Gingembre, 351, 455. Giroflées , 401 , 483. Giroflier , 421 , 494. Giroselle, 368. Gisek , 416. Glace, 26. Glaise, 130. Gland , 227, 502. Glandes , 174 *. Glaux , 419. Glayeuls , 348, 450. Glécome , 373. Gleditsia, 423. Glinole , 417. Globulaire , 368. Glorieuse , 347. ALPHABÉTIQUE... Glucine , 93. Glume , 217. Glypiospermes , 410. Gnaphalium , 390. Gnavelle, 416. Gnidion , 360 , 457. Gomme, > 191. — adragante | 496. — arabique , 496. — élastique , 499. —gulle, 585. — laque, 496. Gommes-résines, 192. Gonyomètre, page 245. Goudron, 190. Gouet, 3492 , 449. Gousse , 296. Goyarier 421,494. Graine d'Avignon , 498. Graminées, 298, 339, 441. Granit, Las HAMAMELIS , 411. Fiampe , 168. Hantol, 406. Hardizabala, 411. Efaricot, 423, 4906. Heistérie , 40. Hélianthe, 390, 476. Hélianthème, 413. Héliocarpe , 412. Héliotrope, 376, 466. Hellébore, 546, 399, 481. Hémérocales , 347. Henné, 419. Hépatiques, 333. Heptandrie , 275. Hermannie , 412. Hermaphrodites (plantes) , 273. Herniaire , 365. Hespéridées, 405, 486. Hètre , 450 , 502. Hévée, 428 , 499. Grappe, 225. Grassette , 374. Grateron , 477. -Gratiole, 374, 464. Greffes , 201. Grémil , 376, 466. Grenadier , 421, 494. Grenadille , 427. Grenat , 123. Grès, 119. Grignon , 496. Groseiller , 418 , 494. Gruau , 300. Guëde : , 401 ; 482 Gui, 39%; 479. Guttiers , 404, 485. Gymnospermie, 281. Gynandrie , 277. Gypsophylle, 414. 5. Hexandrie , 296. Hibisque , 409. Hilosperme , 381. Hippocrépide , 423. Hippophaé, 359. Histoire naturelle, 2 Holostée, 414. Hortensia , 418. Tottone , 368. Houblon , 429, bo. ._ Houille, 156. Houx, 425, 498. Huile d’œillet , 482. Huiles grasses ou fixes, 187 — volatiles, 18g. Hyacinthe , 118. Hydrangea, 418. | Hydrocharidées, 353, 454. Hydrogène , 34. : Hyménée, 435 : 496. Hyobanche, 309. 255 Grasses (plantes), 417 , 494. La) 256 TT AR IL Æ Hypécoon, 400. | Hypogynes (éiamines) » 336: Hypéricées , 404. Hypoxilons , 330. Hypnes , 334. Hyssope, 393,463. IBÉRIDE, 401. Intus-susception , 11: If, 451 , 5og. Involucelle, 396. Igname, 447. Involucre ,°217, 596. Tlicion, 410 , 490. Ipécacuauha, 412, 409,478. Impatiente , 438. Ipomée , 377. : Impératoire, 397. lridées , 348, 450. Indigo , 4y6. Iris , 348, 450. Indigotier, 423. Ixies , tbid. ibid. Intégrantes (molécules), p. 238. J. JACINTHES , 547 , 449. Joncs à canne , 446. Jacquinier , 581 , 470, bo1: Joubarbe, 417 , 494. Jalap , 407. Jujubier , 425 , 498. Jambosier , 421. Julienne, 401, 483. Jargon , 1164. Jungermannes , 333. Jasione, 385. Jusquiame, 375 , 465. Jasmin , 371, 462. Jussiée, 420. 48 Jasminées, zbid. ibid. Jussieu (méthode naturelle de}; Jaspe, 119. 321, 456. Joncées, 346 , 448. Justicie , 570. va Joncs , 346. K. Kazr, 561, 460. Kermés minéral, 85. Kalmie, 383. Knautie , 392. Kaolin , 121,150. L. LagBiéEs, 221 , 249,373, 463. Laitue, 388, 474. Lagetio, 360, 457. Lamarck (Méthode analÿtique), Laiche, 340. 289 + 320. Laiion, 75. Lamier , 573. Laitron, 388, 474. Lampette, 414. L G pe." à à7 RES Re ”_ ji D À D FER | Lampourde 429. Lampsane, 388. Lanitana , 372. Lappulier , 412. .Laque , 115. Larme de Job, 339. Lathrée, 369. Laurier-rose , 380, 469. Lauriers, 360 , 458. Lavande, 373, 463. Lavalère , 409. Laves, 135. Lawsonie, 410. Lazulite, 124. Lédon, 333. Légume , 226. Légamineuses, 423, 496. Lentille, zbid. ibid. Léontice, 411, Leptosperme, 421. Liber ou Livret, 163. : Lichens,: 33245438, ° Laiége, 502 | née 394 470: Lüerre terrestre , 373. Lagulées (fleurs), 222, 261. Eiläc >» 974 402 age RAS 4 2 LEE ef AR NS AG CITE PSE dt 2 A ANNE # À n Pr cl # A5 4 à r % } CARO: d F ÉTIQUE. 257 Liliacées, 255, 34%, ; 449. ‘Limonier , 405, 486. Lin, 41%, 495. ) Lanaigrette , 340 ; 444 Linaire, 374. Linné (système sexuel de Ex 270, 299. Linnée , 4136. Liondent, 388, 474 Liquidimbar, 430 , Bo. Liquide (corps), 25. Lis, 347 , 449. Laiserons , 377, 467. Laitharge , 67 ,72. Laitiorelle, 564. Livret ou Liber , 163. Lobélie , 3565 , 473. Lontar, 544, 4406. Loranthe , 394 , 479. Lolier , 423. Lunaire , 401, 483. Lunetière, :b1d. ibid. Lupin, 423. Luzerue, 423, 490. Liyciét , 375. Lycope, 375- Lysimachues , 368. M. En , MACHE, 392, LE | Macle ; 1 28+ Mâcre , 420.7 Magnésie > 89- — sulfatée , 107. Magnolier , 410, 490: Mains des plantes, 174 * Mais, 305. Mia (acide), 199- Malope, 400. Malpighiacées , 405 , 185. Malvacées , 409 , 489. Mameiï , 404, 48. Mancenilier , 428 , 499. I. Mandragore, 375, 465. Manganése!, 84. Mangas, 424 ; 497. Mangoustan , 404 ; 485, Manioc , 499. Manne, ms Marbres, 99. Marchanties , 333. Marjolaine , 4063. Marne , 132. Marronier , 403, 489. Marrons , 02. Marrube, 573. Marsais, 501. 17 258 ‘TANT LE Martynia , 378. Massico!l , 72. Mastic, 190, 497. Mairicaire , 500 , 476. Mauve, 409 ; 489. Mécoacau , 407. Médecinier , 428 , 499- Meélaleuca, 421. Mé'ampyre, 369. Melastome, 421. Méleze, 431, 503. Méliacées, 406. Mélianthe, 413, 492. Melicosia , 402. Melinet, 576. Melisse, 573, 463. Melon, 500. Mélongene, 375 , 465. Menianthe , 370. Ménispermées , 411, 491. Menthe, 393 , 163. Mercure , 69. Mercuriale, 429. Mérules , 329. Métallurgie, 59. Métaux, 56. — natifs, 57. — malléables , 62. Méthode en général, 6. Méthonique , 347. Métrosidéros , 421. Mica , 126. Micocoulier , 430 , 502. Mil ou Millet, 339 , 441. Mille-feuille , 390. Millepertuis , 404. Mimose, 423. Mimule , 464. Mine de plomb, 72,77: NARCISSÉES, 947; 449e Natron, 114. Navet, 482. Minerai, 55. Mines , 1bid. Minium, 72. Miriophyllon, 420. Moelle des plantes , 163. Moerhingie , 414. Moisissures, 32g. Molécules, page 238. — intégrantes, bd. — élémentaires, 2bid. Molucelle, 373. Monadelphie , 276. Monandrie, 27. Monarde, 373. Monoclines (plantes), 215. à Monocotylédonées, 228, 31g. Monoécie , 273. Monogamie, 284. Monoïques (fleurs) , 215. Montie, 416. Morelle, 375, 465. Morgeline, 414. Morilles , 329, 436. Moringa , 423. Moscatelle , 418. Motilité, 142. Mouron, 368. Mousse de Corse, 437. Mousses , 334, 439. Moutarde, 401, 483. Muflier , 374, 464. Mhuriaiique (acide), 112: Mürier, 429, 5o1. Muscade, 360, 458.” Myginde , 4925. Mymusope , 381, 470. Myÿrthées , 421 , 494 Myrülle , 472. | N. Navette, 482. Néflier , 422 , 495. | Néuuphar, 553, 400, 488. | ALPHABÉTIQUE. Nérion, 580, 469. Nerprun,425, 498. Nez-coupe , 428. Nickel, 73. « Nielle , 399,414, 481. Nielle (des plantes), 329. Nigelle , 390. Nitre, 266. Nœud vital > 167. Noisetier , 430 , 502. OCRE, 130. Octandrie, 275. Gillet, 414 , 495. Œuanthe , 397 , 480. Œihuse , 480. Oithons ; 347 » 449- Olive, 462. Olivier , 371 , 462. Olivier de Bohême , 359. Ombelles, 223 , 396. Ombellifères, 223, 253,396, 480. Ombellules , 396. Onagraire , 420. Onoporde, 589. Ophiorhize , 468. Ophris , 350. Opium , 482. Opobalsamum , 497: Opopanax, 192. Or, 65. Oranger, 405 , 486. Orcanelte, 466. Orchidées, 350 » 451: Orchis , 350. Pain (arbre à), 429, 5oa. Pain de pourceau, 1368. Paliure, 425. Palmes, 446. Nom générique, 232. — spécifique, 233. — trivial, 255. Nomenclature, 230. Nostoch , 331. 25 Noyau de cristal, page 239. Noyer , 424%; 4974 Nutrition, 141. Nyctaginées, 365. 0. Ordres (en genéral), 239- Organes , 138. Orge , 303. Origan 17.0 One aa. 5o2. Ornihorils > SAT > 449: Ornithope, 423. Orobanche, 369. Orobe, 423. Orpiment, 89. Orpin ( plante), 417: Orpin rouge, 83. Orseille , 438. Ortégie , 414. Ortie ,429, 501. : Osbékie , 421. Oseille, 361, 459. Osier , 602. Osyris, 359. Ovaire, 212. Oxalide, 408, 488. Oxalique (acide), 195. Oxides (en général}, 31. Oxigene, 28. P. Palmiers, 344, 446. Pamelle , 303. Pampelmouse, 486. Panachures , 178. 260 Panais, 397 , 480. Pancrace , 347. Panic, 359. Panicaut, 397. Papavéracées, 400, 482. Papayer. 427. buo. Papier (roseau à) , 444. Papilionacées, 219 , 257. Papyrus, 444. Parelle, 438. Pariétaire , 429, bor. Pariselie, 349. Parnassie , 402. Parouique, 563. Passerage , 401. Passérine . 360. Pasiel, 401, 483. Pastèque, oo. Patience , 561, 459: Paturin 35000 à Pavia, 485. Pavot, 400 , 481: Pécher. 422, 4qbx Pédiculaire, 469, 461. Pédoncule, 210. Pcltaire, 401, 483. Pensée, 492. Pentavdrie, 275. Pepin, 227. Péplide, 419. Perce-neige, 347 ; 449: Percepier , 422. Périanthe, 210. Péricarpe, 225. Péridot, 124. Périgone, 210. Perigynes (étamines ) , 536. Periploca, 469. Persil, 397, 480. Périsperme, 228. Personnées, 221, 248 , 374, 404. Pervenche, 380 , 469. Pétales , 218. Pétiole, 170. Pétivérie, 361, 460. », T'ATD'TE Pétunizé, 191. Peuplier, 430 , 502. Pézizes, 329. Phalaris, 330:..,4 +. Phasque, 334. Phellandrie , 397. Philaria, 371. Philica, 425. M Philosophie naturelle , 2. Phléole, 539. Phlomis , 373. Phlox, 378. Phormion , 347, 4494 Phosphore, 51. Phyllanthe, 428. Physivlogie > Physique, ibid. Phytologie, 147: Pierres, 116. — de croix, 128. — meulieres, 119. — de Labrador , 121. — jufernale , 68. — à rasoir, 133. — à détacher, 130. — obsidienne, 138. — à lailleur, 127. Pigamon, 399. Piment d'Inde, 375, 466. Pimprenelle, 422. Pin , 431, 503. Pisonie, 365. Pissenlit, 388, 474. Pisiache de terre, 496. Pistachier , 424 , 497. Pisuil, 210 , 212. Pivoine , 399, 481. Plantaginées , 364 Plantain , 364. Planiule , 150. Plaqueminier , 383. Platane , 430, bo2. Platine, 64. Plectronie , 425. Plomb, 71. Plombagine , 77. Plombaginées , 365. Plumeau, 368. Plumule, 150. Podophylle, 399. Pœdérote, 374. Poireau , 449. Poirée, 460. Poirier, 422, 495. Pois, 423, 406. Poivre, 429 , ol. Poix, 190. Polakène, 227. Polémonaciées , 378. Pollen , 213. Polyadelphie , 276. Polyandrie, 275. Polygale, 569, 461. Polygames (plantes), 284, 273. Polygonées , 861, 459. Polypode , 337 , 440. Polytrich , 334. Pomme, 227. Pomme-de-terre , 465. Pommier, 422, 499. Populage, 399. Portulacées , 416. Potamogéton , 346. Potasse , 97. ALPHABÉTIQUE. 26? Potasse nitratée , 108. Potée d’étain ; 79. Potentille , 422. . Potiron , 500. Porphyre, 121. Poudre à canon, 109. — d'argent, 127. — d’or, zbid. Pouine , 498. Pourpier , 416, 494. Pouzzolane, 135. Prêles, 337, 440. Primevères , 368. Primulacées, 1b1d. | Propriétés des corps, 3. Protées , 360 , 457. Provigner, 198. Prunier, 422, 495. Piéride , 337. Puccinie , 329. Pulicaire , 364. Pulmonaire , 376, 466. Pyrénacées , 372. Pyrèthre, 476. Pyrile , 74. Pyrole, 384. Psychotria , 595 » 478. Q. QuALITÉS des corps , 3. Quassi , 490. RACINE, 156. Rack, 4406. { Radicule, 149. Radiées ( fleurs), 222, 262, 300. Radis , 401 , 483. KRafort, cbid. ibid. Raiponce , 385 , 475. Raisin , 487. Raves, 482, Quinquina , 393, 478. R. Rayons médullaires, 164. Réalgar, 83. Réaumurie, 417. Kéglisse, 423, 496. Règnes de la nature, 16. Rejetons , 198. Renonculacées, 399, 482. Renoncule , sbid. 1bid. Réséda , 402 , 484 Résines , 190. 262 Rhagadiole, 388. Rhinanthacées, 369, 461. Rhizomorphes , 330. Rhizophore, 394, 479. Rhizosperme , 337. Rhodiole, 417. Rhododracées , 383. Rhubarbe, 361 , 459. Ricin, 428, 499. Riccins, 333. Rivulaires, 331. Riz, 304. Robinier , 4253. Roccelle, 458. Roches, 134. Hocou , 491. SABLIER , 428. Sabline, 414. | Safran , 348 , 450. Safre , 62. Safranum , 476. Sagine , 414+ Sagittaire, 346. Sagou , 344 » 440. Sainfoin , 425 , 496. Salade de poule, 477. Salep, 451. Salicaire , 419. Salpêlre, 108. Salsepareille , 447. Salsifix, 388, 474. Samare, 227. Samole , 368. Sandaraque , 190. Sandorique, 406. Sang-dragon , 440 , 447. Sanguine, 130. Sanguisorbe , 422. Sanicle , 397. Sapin, 431, 503. Sapotilier , 381, 470. Sardoines, 119. TABLE Romarin, 373, 465. Ronce, 422, 498. Roquette, 401 , 483. Rosacées, 219 , 252, 4922, 495. Rosage, 363. Roseau, 339. Rosier , 422, 495. Rossolis, 402. Rotang, 544, 446. Rouille ( des plantes), 32. Rubanier, 341. Rubiacées , 395 , 478. Rubis, 124. Rue, 413. Rumex, 3561. Rutacées, 415 + S, \ Sarmentacées, 407 ; 487 Sarrazin , 459. Sarriète, 373 , 463. Sassafras, 458. Sauge, 375, 463. Saule, 430, 502. Savonnier , 402. Savonnière , 414. Saxifrage, 418, 494 Scabieuse, 392. Scamonée, 192, 4674 Scarole, 474. Schistes , 133. Schotia , 423. Scille, 347 » 449. Scirpe, 340. Scitaminées, 352, 452. Scleranthe , 414. Scolopendrie , 337. Scolyme , 388. Scorpioide, 423. Scorzonère, 388, 474. Scrophulaire , 374, 464 Sédon, 417. Seigle , 302. Sel d'Epsom , 107. ALPHABÉTIQUE Sel th glauber SEL — de nitre, 108. — d’oseille , 488. — de Sedlitz, 107. Sels , 98. Séné , 423, 06: Sénoa 401 , 483. Sensibilité , 142. Sensilive, 425 , 496. Sérapie , 350. Serpentaire , 455. Serratule , 389. Sésame , 378. Séve , 1 Bo Sexuel (système), 27 ie Sida, 409. , Silène , 414. Silex , 119. Silice , 88. Silicule, 226. Silique , zbid, Simarouba, 490. Similor , 75. Sisymbre, 401, 483. Smilax , 345, 447. Solandra , 409. Solanées, 375, 465. Solide ( corps } , 24: Sophora, 423. Sorbier , 422 ; 405. Souchets, 340 , 444, Soude , 361 , 460. — (Alcali), 97. — Joratée, 113. — carbonatée , 114. — murialée , 111. — sulfatée , 114. Soufre, 53. — végétal , 440. Spargoule , 414. Spaih de Bologne , 105. — d'Islande , 99. Spaih fluor , 105. — pesant, 109. Spathe , 217. Spécifique (nom), 233. Sphaigne, 334, 439. Sphéranthe , 380. Sphérie, 330. , Soc, 379. Spilanthe, 476. Stalactites | 99. Staphylée, 425. Statice , 366. Stégie, 409. Stellaire , 414. Slercus diaboli , 480. Stigmaie, 212. Stipe , 168. Storax, 471. Stramoine, 375, 465. Stratiotes, 353. Strélitzie , 352 , 452. Strontiane , 96. — carbonatée, 106. — sulfatée , zbid. Styl de grain , 115, 484. Style, 212. SLYPe ; 44e SIyYrax , 471. Sublimé corrosif , 70. Succin , 136. Succulente , 494. Sucre ; 193. Suffrénie , 419. Sumach, 424 , 497. Sureau, 394; 479: Surelle, 488. Swietenie , 406. Syderoxylon, 381. Syngénésie 277 , 284. Syringa , 421, 404. Systême en général, 6. sexuel, 271. 263 AUX BRENT fes PR Ne" 4 264 TaBAc, 375, 465. Tabaxir, 445. Taberné , 380. Tabouret , 401. ain , 79- alc ,.197. — de Moscovie, 126. Tamarin, 496. Tamboul, 429. Tan, 5o2. T'anrouge, 418. .Tartareux (acide), 195. Télèphe, 414. Térébenthine, 190 ; 503. Térébinthacées , 424, 497. Téiradynamie, 276. « Tétrandrie, 275. Terre-mérite, 453. Térre-noix | 480. Terres, 87. — à foulon, 130. — à pipe, cbid. — à potier, ibid. — de Sienne, zb:d. — sigillée, zbrd. T'he , 405, 480. Théobroma , 409. Thésion, 359. Thlaspi, 401. Thuya, 431, 505. Fhym,973,403. Thymélées, 360, 47. V'ACCINION , 472. Vaillantie , 393. Vaisseaux sévenx, 164. Valisnérie, 353 , 454. Vanille, 550, 4951. . Vapeurs, 25. Varaire, 346. Thyÿrse, 223. Tige, 161, 169. Tiliacées, 412 , 49h T'illeul , 412, 491. Tinkal, 215,01 Tithymale , 428 , 409. Tofeldies, 346. | Tombac, 75. Topaze , 124. Toque, 373. Tormentille, 422. Tournefort (méthode de), 244; 270. Tournesol , 499. Trefle, 423, 496. Tremelles, 329. Triandrie , 275. Trianthème, 414. Trioptéride, 403. Tripoli, 119. Triumfelte, 412. Troëne , 371. Truffes, 329 , 436. Tubéreuse , 346 , 449. Tuf, 99. R Tulipe , 347 ; 449. Tulipier , 410, 490. Tulipifères , cbid, ibid. Tupélo , 359. T'urneps , 483. Tuthie, 80. T'yphacées , 341, 444: V. Varecs, 331, 437. Vauchérie, 331. Végétaux en général, 143,147: Velar , 401 , 485. Vératre, 346. Verdel-gris , 7h. Vermeil, 66. ALPHABÉTIQUE. Vermillon, 69. Véronique, 369, 461. Verrucaires, 330. Vert de vessie , 497. Verveine, 3572. Vesse-loup , 329. Vessie, 423, 496. Vie, 139. Vigne, 407 , 487. Villarsie, 468., Vin, 487, Vinaigre, 487. Vinetlier , 411, 491. Vinifères , 407 , 487. Uzves, 331, 437. Tutlubées. 298 , 31 9° Urédo , 329. XIMENIA, 405. (YTTRIA ; 95. Zévoaire , 3b1, 453. Zinc, 80. #innie , 390. Violette, 413,492. Viollier, 401 , 483. Vipérine, 376, 406. Virole, 458. Vitriol bleu, 75. — (huile de) , 54 — verl, 76. Volant d’eau, 420. Vrilles, 174 *. Vulnéraire, 423. _Vulpin, 339. Walthérie, 412. Wampi, 409. U. Urticées , 429, Hot. Utriculaire , 374. Uvaire, 410. X. Xylopie, 410. tv Z. Zircone , g2. Ziicons, 118. Zosières , 342. FIN DE LA TABLE. Page 57, $- 140, “ligne 6 165, $. 367, ligne 2, m Ne l L \ ; ns à À F7 h | in (14 LA DS 1 * + 1 i J ï k Lee ÿ 4 9 L K | a ' à w is * % \ à h Li e Ah CN UME RAT À N " { # \ 3 VA ( l ‘ \ A ÿ : F t û L' 1 #5). HR Ve ÿ LE RU c “ £ s * LA l LE & Le N ns , 4 / | [À \ " P ” [2] A \* o : “| 4 \ àf EN AL Lt VE l'A $ SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES 3 9088 00745 5728