HARVARD UNIVERSITY ail ES) LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology # ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON NOUVELLE SÉRIE 1. Sciences, Médecine. — Fascicule 24. ÉTUDE DES MAMMIFÈRES MIOCÈNES DES SABLES DE L'ORLÉANAIS ET DES FALUNS DE LA TOURAINE PAR Le D' Lucien MAYET Ancien Interne des Hôpitaux de Lyon, Docteur en Médecine, Docteur ès Sciences. Avec 400 figures dans le texte et 12 planches hors texte comprenant 184 figures PARIS LIBRAÏRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS Rue Hautefeuille, 19 LYON A. REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR 4, Rue Gentil 1908 ANNALES DE L’UNIVERSITÉ DE LYON EN VENTE A LYON Chez A. REY, Imprimeur -Éditeur 4, RUE GENTIL La mention en chiffres romains qui précéde le numéro du fascicule indique, pour les ouvrages parus danse la È Nouvelle Série, qu'ils appartiennent soit au groupe Scientes-Médecine (L,, soit au groupe Droit-Leltres (Il). Arthur ROUSSEAU, 14, rue Soufflot. Histoire de la Compensation en droit Romain, par C. APPLETON, professeur à la Faculté de droit. (Hasc te) ere : à 7 fr. 50 Caractères généraux de la loi de 1884 sur les Syn- dicats professionnels; justification de cette loi; réformes possibles. Etude de législation indus- trielle, par R. Gonnarp, docteur en droit, licencié és lettres, secrétaire à la Société d'Economie Po- litique, avec une Préface de M. P. Pic, professeur à la Faculté de Droit. (Fasce. 36) . . . Sfr. La Représentation des Intérêts dans les Corps élus, par Charles François, docteur en droit, CSRasc te) MER ae ee ner Mélanges Ch. Appleton : Etudes d'histoire du droit, dédiées à M. Ch. APPLETON, professeur à la Faculté de Droit de Lyon, à l’occasion de son XXVe anni- versaire de professorat. (II, Fusc. 13). 145 fr. Physique sociale: — Emploi combiné du système du Quotient orai et du système du Quotient fictif pour la répartition des sièges dans la Représen- tation proportionnelle, par le Dr MonoyER, pro- fesseur de physique médicale à l'Université de Lyon, avec 5 figures dans le texte. (II, Fasc. Fe) SE Sr CR EC D TC ee NC CSC DE 1 ca Félix ALCAN, 108, boulevard Saint-Germain. Lettres intimes de J.-M. Alberoni adressées au comte I. Rocca, ministre des finances du duc de Parme, et publiées d'après le manuscrit du collège de S. Lazaro Alberoni, par Emile BourG#ois, maître de conférences à l'Ecole Normale, avec un portrait et deux fac-similés.(Fasc. &) 40 fr. Essai critique sur l’hypothèse des atomes dans la science contemporaine, par Arthur HANNEQUIN, profes. à la Faculté des Lettres (Fasc. 14) 7 fr.50 Saint Ambroise et la morale chrétienne au ive siècle, par Raymond THAMIN, ancien maître de confé- rences à la Faculté des Lettres de Lyon, profes- seur au Lycée Condorcet. (Fasc 15). "7 fr. 50 La République des Provinces-Unies,la France et les Pays-Bas espagnols de 4630 à 1650, par A. Wan- DIN@TON. protesseur à la Faculté des Lettres. Tome I (1630-42). 1 vol. (Fasc. 18) . 6 fr. Tome II (1642-50) avec deux portraits et une carte, Aévol CFascs 4) Ë See 6 fr. Le Vivarais. Essai de Géographie régionale, par Louis Bouroin, licencié ès sciences, diplômé d’Etudes supérieures d'Histoire et de Géographie, avec 20 gravures et 2 graphiques dars le texte. (PASC AT) UE Tee OIL Alphonse PICARD et Fils, 82, rue Bonaparte. La doctrine de Malherbe d’après son commentaire sur Desportes, par Ferdinaud BruNoT, maître de conférences à la Facultédes Lettres del'Université de Paris,avec5pl. hors texte. (Fasc. 1er). 40 fr. A PARIS Chez les Libraires spéciaux SUIVANTS Le Fondateur de Lyon, Histoire de L. Munatius Plancus, | par M.JuLLIEN, professeur à la Faculté des Lettres, avec une planche hors texte. (Fasc. 9). 5 fr. La Jeunesse de William Wordsworth (1770-1798). Etude sur le « Prélude », par Emile Lecouis, | prof. à la Faculté des Lettres, (Fasc. 22) 7 fr. 50 La Question des Dix Villes impériales d'Alsace, depuis la paix de Westphalie jusqu'aux arrêts : de « Réunions » du Conseil souverain de Brisach (1648-1680), par Georges BaroorT, docteur ès let- tres, professeur au Lycée et chargé de conférences àl'Université de Grenoble. (Il, Fasc. 1er). 7 fr. 50 EzéÉcniez SPANHEIM. — Relation de la Cour de France en 1690, nouvelle édition, établie sur les manuscrits originaux de Berlin, accompagnée d'un . commentaire critique, de fac-similés, et suivie de la Relation de la Cour d'Angleterre en 1704, par le même auteur, publié avec un index analytique par Emile BourGEo!s, maître de conférences à l'Ecole Normale supérieure, professeur à l'Ecole libre des sciences politiques. (II, Fasc. 5) 40 fr. Histoire de l'Enseignement secondaire dans le Rhône de 1789 à 1900, par CHABOT, professeur de science de l'éducation à l'Université de Lyon, et S. CHAR- LÉTY, maître de Conférences à la Faculté des Lettr. de l'Université de Lyon. (II, Fasc. 7). 6 fr. Bibliographie critique de l'Histoire de Lyon, depuis les origines jusqu’à 1789, par Sébastien CHARLÉTY, professeur adjoint à la Faculté des lettres de l'Uni- versité de Lyon. (II, Fasc. 9) . . . 7 fr. 50 Bibliographie critique de l’histoire de Lyon, depuis 4789 jusqu'à nos jours, par Sébastien CHARLÉTY, professeur adjoint à la Faculté des Lettres de l'Université de Lyon. (II, Fasc. 11) . "7 fr. 50 Pythagoras de Rhégion, par Henri LEcHAT, ancien | membre de l'Ecole d'Athènes, chargé de cours à | l'Université de Lyon, ouvrage contenant dix-huit figures dans le texte (II, Fasc. 14). . . Æfr.! Les Philosophes et la Société Française au xvirie siè- | cle, par M. RousrTan, agrégé des Lettres, docteur | ès lettres, professeur de rhétorique supérieure au ! Lycée de Lyon. (II, Fasc. 16) . . . . Gfr.! Documenti per la Storià dei rivolgimenti politici del | . Comune di Siena, dal 4354 al 1369; pubblicati con . introduzione ed indici da Giuliano LuCHAIRE, Incaricato nell Università di Lione. (II, Æaxc. 17). De NRA SL 0 7 fr. 50. Bibliographie de la Syntaxe du français, 4840-1905, | par Pierre HorLuc et Georges MARINET, agrégés de grammaire, professeurs au Lycée de Lyon (If, Fast A2 0) PRES Pa ne A GATE A. FONTEMOING, 4, rue Le Goff. Onomasticon Taciteum, par Ph. FagrA, professeur de Philologie classique à la Faculté des Lettres de l’Université de Lyon. (II, Fasc. 4) 45 fr. L’« Agamemnon » d’Eschyle, texte, traduction et commentaires, par Paul REGNAUD, professeur à l'Université de Lyon. (Il, Fasc. 6). . . 6 fr. ÉTUDE DES MAMMIFÈRES MIOCÈNES DES SABLES DE L'ORLÉANAIS ET DES FALUNS DE LA TOURAINE sa : : à 4 ; . Lyon. — A. REY, Imprimeur de l'Université, 4, rue Gentil. — 4908) À ; 1" l | : = y A À \ A } PLAIRE N = "1 ; 1 DS ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON F NOUVELLE SÉRIE 1. Sciences, Médecine. — Fascicule 24. DATANT DES MAMMIFERES MIOCENES DES SABLES DE L'ORLEANAIS ET DES FALUNS DE LA TOURAINE PAR Le D' Lucien MAYET Ancien Interne des Hôpitaux de Lyon, Docteur en Médecine, Docteur ès Sciences. Avec 100 figures dans le texte et 42 planches hors texte comprenant 184 figures LYON PARIS A. REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS 4, Rue Gentil Rue Hautefeuille, 19 1908 BCUND MAR 1 Q 1910 TT LIBRARY | JUL = 1 1958 : | Hit MURS me AUTANT NOCI00S C0 EU M D UR CHARLES DEPÉRET Re ir Hommage profondément reconnaissant. 4 RUE M Page ERRATA 19, ligne 21, au lieu de des calcaires, lire du calcaire. 141, Amphimoschus Artenensis, au lieu de pl. IV, fig. 16, lire DIEM EMEA no es ve 143, Procervulus aurelianensis, au lieu de pl. IV, fig. 17, lire fou A7 TO 292, ligne 28, au lieu de fouille, lire feuille. 254, fig. 80, au lieu de Cloudron au Pontlevoy, lire au Cloudron (Pont- levoy). 256, fig. 81, 2, au lieu de pigmenté, lire fragmenté. 299-261, titre courant, au lieu de Tenay, lire Thenay. 263, ligne 7, au lieu de Les collections ainsi formées sont, lire étaient. 283, titre courant, au lieu de Palæmeryx, lire Palæomeryx. 283, Ajouter le litre Famille des Cervulidés. 87, ligne 14, au lieu de un cinquième de la longueur, lire un cinquième de moins que la longueur. 289, ligne 9, représentant la dentition, ajouter et le squelette. 292, ajouter le titre Famille des Antilopidés. © ÉTUDE DES MAMMIFÈRES MIOCÈNES DES SABLES DE L'ORLÉANAIS ET DES FALUNS DE LA TOURAINE Il a fallu un concours de circonstances tout particulier pour que l'étude de l’importante faune de mammifères miocènes des sables de l’Orléanais et des faluns de la Touraine n'ait pas été faite pendant le dernier siècle, au cours duquel la géologie et la paléontologie ont pris un si merveilleux essor. Non que les espèces représentées dans cette faune aient été ignorées Jusqu à présent, mais au contraire parce que, Jugées très connues, elles ne paraissaient pas justifier une monogra- phie exclusivement consacrée à elles. Il y avait certainement, de ce fait, une lacune dans la connais- sance du Burdigalien et de l’Helvétien du Centre de la France, Le présent travail n’a pas la prétention de la combler entière- ment : 1l représente simplement quelques matériaux réunis en vue d’une étude plus complète des deux faunes importantes révélées par les débris de mammifères découverts dans les sables de l'Orléanais, dans les faluns de la Touraine ou, plus exactement, du Blésois. En l’entreprenant, j'ai cherché unique- ment à fournir une base aux discussions dont elles pourront être l’objet dans l’avenir. Univ, DE Lyon. — Maver 1 Au commencement de cette étude, je regarde comme le plus agréable des devoirs de dire toute ma reconnaissance à ceux qui m'ont aidé dans l’accomplissement d’une tâche laborieuse et difficile. Le véritable promoteur de mon modeste travail est bien M. le professeur Depérer, doyen de la Faculté des Sciences de Lyon. Avec une amicale sollicitude, 1l m'a laissé mettre à contribution,sans compter, son inépuisable bienveillance et son érudition si étendue. Si l'ouvrage de l'élève a quelque valeur, au maître éminent qui a guidé son effort revient tout le mérite. L'Association française pour l’Avancement des Sciences, en subventionnant mes recherches, m'a permis de donner à la partie matérielle de celles-ci une ampleur que Je n'espérais pas pouvoir réaliser lorsque j'en traçais le plan. Que le Conseil de l'Association, et en particulier MM. Dsserez et J. Tissier, veuillent bien recevoir ici l'expression de ma vive gratitude. À chacun de ceux dont je vais avoir à rappeler le nom, Je voudrais exprimer un remerciement personnel..…, malheu- reusement les mots traduisent mal la pensée émue et recon- naissante. Chacun de ces noms représente pour moi un concours savant et précieux, une collaboration utile, une amitié dévouée. Je remercie donc de tout cœur : M. Marcellin Bourr, professeur de Paléontologie au Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; M. Armand Trévenin, assistant de Paléontologie au Muséum ; H. Henri Douvizré, professeur à l'Ecole nationale des Mines; M. André LaviLze, préparateur à l'École des Mines; M. SainJow, conservateur du Musée d'Orléans ; Le D' GarsonniN, conservateur adjoint du Musée d'Orléans ; M. Daniel OEurertr, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Laval : 3 M. Gustave Dozzrus, collaborateur principal au service de la Carte géologique, à Paris ; M. Frorance, président de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, à Blois ; Le D' François Houssay, de Pontlevoy ; M. l'abbé Wacxer, directeur de l'Ecole ecclésiastique de Pontlevoy ; Le D' Max Bernarpeau, de Pontlevoy ; M. Guru, de Neuville-aux-Bois ; M. F.-X. LesBre, professeur d'anatomie à l'Ecole natio- nale Vétérinaire de Lyon; M. Attale Ricue, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Lyon ; M. Rowax, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Lyon ; M. Doxcrux, préparateur à la Faculté des Sciences de Lyon ; Le Comité des Annales de l’Université de Lyon, en votant la publication de cet ouvrage, lui a valu une édition tout parti- culièrement soignée, dont je remercie très sincèrement M. le professeur LAMEIRE, agent exécutif du Comité. L'exécution matérielle en a été assurée par M. À. Rey, le maitre-imprimeur lyonnais, pour le texte ; par M. L. Maxsar, de Paris, pour le clichage des figures dans le texte ; par . M. Somier, de Champigny-sur-Marne, pour les planches en phototypie. PREMIÈRE PARTIE ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DU BURDIGALIEN DE L'ORLÉANAIS APERÇU SOMMAIRE SUR L'HISTOIRE MIOCÈNE DE LA RÉGION D'ORLÉANS ET DE BLOIS Burdigalien. — Sables de Chitenay et Calcaire de Montabu- zard; marnes el sables de l’'Orléanais ; sables de la Sologne. Vers la limite des temps oligocène et miocène, le centre de la France s’est trouvé recouvert par les eaux du lac de Beauce, au fond duquel se sont déposées lentement les différentes assises de la formation dite du Calcaire de Beauce : calcaire du Gâtinais ou d’Etampes, mollasse du Gâtlinais calcaire à hélices de l’Orléanais ou calcaire de Pithiviers et de Monta- buzard. Après le dépôt du calcaire miocène de Pithiviers, un mou- vement de régression a eu pour effet d'assécher, en grande partie, la vaste surface du lac de Beauce, où se forme alors une vaste vallée fluviale, assez sensiblement perpendiculaire à celle de la Loire actuelle au niveau d'Orléans et alimentée par les eaux de la région granitique du Plateau Central, d'ailleurs encore faiblement surélevé. Les eaux de ce grand fleuve miocène et de ses affluents char- rient et déposent tout d’abord l'énorme quantité de graviers que représentent les sables de l’Orléanais. Encore ceux-e1 ont-ils été, depuis cette époque, érodés en grande parle el, pour une autre partie, recouverts par la formation un peu plus récente des sables de la Sologne. 8 HISTOIRE MIOCÈNE Les sables de la Sologne sont également de nature granitique et très vraisemblablement de même origine que les sables de l'Orléanais. Seules les conditions dans lesquelles ils ont été formés et entraînés paraissent un peu différentes. Aussi est-il souvent malaisé, même à un examen attentif, de distinguer avec certitude l’une ou l’autre formation, à tel point que M. Dollfus a cru devoir — dans un travail récent — les réunir en une assise unique. Voici, sommairement indiqués, les principaux caractères lithologiques qui m'ont servi à les différencier sur le terrain. SABLES DE L'ORLÉANAIS SABLES DE LA SOLOGNE — Eléments assez fins avec quelques cailloux disséminés dans la masse. Blancs, jaunâtres, rouillés. Eléments en général plus gros- siers, de la grosseur d’un grain de riz, d'un pois et plus. Gris ou rougeûtres. Eléments calcaires mélangés aux Sables granitiques et quartzeux, éléments granitiques. Sables quelquefois marneux ou agglomérés par un ciment cal- sans trace de calcaire. Sables plus ou moins argileux, véritable boue sableuse dont la caire. pâte argileuse englobe les grains de quartz. Stratification peu nette ou nulle en apparence, Stratification ordinairement vi- sible. Souvent on rencontre des strates horizontales; souvent aussi une stratification oblique ou entrecroisée, enchevêtrée, très spéciale et pour ainsi dire caractéristique quand on peut l’'observer. Nombreux débris d'ossements de mammifères. Sables non fossiliferes. Ces caractères des sables de l’Orléanais se retrouvent plus ou moins nets dans toute leur étendue. Il convient toutefois de remarquer qu'à leur sommet les sables de l’Orléanais sont souvent altérés et décalcifiés, prenant ainsi l'aspect clas- sique des sables de la Sologne et qu’à la périphérie de la for- DE LA RÉGION D'ORLÉANS ET DE BLOIS 9 mation, ces caractères se modifient. A l’est, vers Le Gâtinais, leur épaisseur augmente graduellement pour atteindre plus de 20 mètres à Boiscommun; leur teneur en calcaire dimi- nue, l'argile prend une place importante parmi les éléments des sables, et l’on voit apparaître de véritables couches d'argile exploitées pour la fabrication des tuiles; en même temps, les ossements fossiles disparaissent complètement (Douvillé). Le Burdigalien du Centre de la France n'est pas seulement représenté par les sables granitiques avec éléments calcaires de l'Orléanais. D'autres formations s’y rattachent très étroite- ment : le calcaire de Montabuzard, les sables de Chitenay et Le niveau marneux inférieur aux sables de l’Orléanais. Je dési- gnerai Ce niveau marneux inférieur sous le nom de marnes du Blésois — où 1l est particulièrement bien visible — pour éviter toute confusion avec le niveau marneux supérieur aux sables, auquel doit être réservé le nom de marnes de l’Orléanais. Le calcaire de Montabuzard doit être placé à la base du Burdigalien, à un niveau ne différant peut-être pas beau- coup de celui des sables de Chitenay. Peu de questions géolo- giques ont été aussi discutées que la position stratigra- phique du calcaire de Montabuzard, placé par les uns au- dessous — par d’autres, au-dessus — par d’autres encore, au milieu — de la formation sableuse. Ces discussions seront sommairement indiquées dans le chapitre consacré à Montabuzard. Les marnes du Blésois ont été tantôt réunies au cal- caire de Beauce supérieur (— C. de Pithiviers), tantôt aux sables de l’Orléanais. Ces marnes de couleur claire, blan- châtre ou grisätre, avec traînées verles en maints endroits, sont farineuses ou noduleuses. L'élément calcaire prend, en certains points, plus d'importance, et au lieu de simples no- dules calcaires, on se trouve en présence d’une véritable transformation en calcaire compact (Chevenelles, par exemple), qui ressemble étrangement au calcaire de Monta- Te HISTOIRE MIOCÈNE buzard. Ce calcaire a été retrouvé récemment à Suèvres par M. Dollfus, à la base des marnes qui ont fourni quelques mammifères fossiles. Mollusques des marnes du Blésois : Helix Tristant Brongn. ; Helir Moroguesi Brongn.; Bithinia, Planorbis, Limnea, Neritina, etc. (Dollfus). Les sables de Chitenay, un peu au sud de Blois, me paraissent représenter les tout premiers dépôts sableux de la formation et, par conséquent, le niveau le plus inférieur du Burdigalien du centre de la France. Cette position stratigra- phique inférieure est — comme 1l sera indiqué plus loin — confirmée par une faune très sensiblement différente de celle des sables de l'Orléanais proprement dits. Sables de l'Orléanais. — L'extension des alluvions eranitiques du Burdigalien a certainement été beaucoup plus considérable que l’indiquent aujourd’hui les sables qu'il est possible de repérer, parce qu'ayant échappé à l'érosion et aux envahissements de la mer des Faluns. Il me paraît très exact de les regarder avec M. Dollfus comme formés aux dépens des roches granitiques du Plateau Central et comme entraînés dans la direction sud-nord par le grand fleuve de Beauce, qui, après avoir traversé ou côtoyé ce qui pouvait rester de l’ancien lac, allait se jeter dans quelque golfe correspondant au centre de la Manche actuelle. La délimination respective du niveau inférieur des sables granitiques — sables de l’Orléanais — et de leur niveau supé- rieur — sables de la Sologne — est difficile. Les caractères différentiels que j ai indiqués plus haut sont rarement au com- plet et même dans les coupes où l’on peut arriver à voir la superposition des deux formations, il est loin d’être aisé d'indiquer exactement la ligne de contact entre les sables sans calcaire et les couches des sables calcaires décalcifiés. Il est possible que les sables de l’Orléanais se prolongent en Sologne sous les sables de la Sologne, bien qu'ils ne paraissent pas franchir le cours actuel de la Loire au sud d'Orléans. Il DE LA RÉGION D'ORLÉANS ET DE BLOIS 11 semble, en effet, y avoir eu, au sud d’une ligne passant par Orléans et Montabuzard, un affaissement des couches du calcaire de Beauce qui a dénivelé cette formation et celles la recouvrant au nord d'Orléans (126-130 mètres), et a eu pour conséquence la production de la basse altitude des marécages actuels de la Sologne (8o mètres). Ce curieux phénomène a favorisé le dépôt sur une grande épaisseur des sables de la Sologne et enfoui d'autant ce qui pouvait y exister des sables de l'Orléanais. Il faut toutefois remarquer, avec M. G. Dollfus, que les forages profonds faits en Sologne, dans les synclinaux au sud d'Orléans, n'ont jamais fait rencontrer les sables de l’Orléanais, encore que ce point demande à être vérifié. La mer des Faluns, envahissant assez rapidement l’Anjou, la Touraine, le Blésois, est venue entraïîner les alluvions grani- tiques déposées sur les régions qu'elle recouvrait, alluvions dont seuls quelques lambeaux ont été respectés par les sinuo- sités de la ligne de rivage de cette mer Helvétienne, ainsi qu'on peut le constater dans la zone de contact des faluns et des sables, dans la région de Thenay, Contres, etc. Actuellement les sables de l’Orléanais non recouverts par les sables de la Sologne, ou non détruits par la mer des Faluns, se répartissent de la façon suivante : A l’ouest de Blois, ils s’étalent sur une longueur d'environ 25 kilomètres, au nord de la Loire et d’Amboise. Cette forma- tion sableuse est peu fossilifère. Au Giez, toutefois — à 20 kilo- mètres de Blois — entre Mesland et Santenay, ces sables ont livré quelques débris de la faune classique du Burdigalien (Dinotherium et Mastodon). Plus importants sont les sables de l'Orléanais, au sud de Blois, tant par leur étendue que par l'intérêt de leur faune. C’est en effet à Chitenay, à mi-chemin entre Blois et Pontle- voy, qu'ils se sont le plus anciennement déposés ; à Thenay, Chevenelles, Cour-Cheverny, etc., que de nombreux ossements de mammifères fossiles ont été recueillis par l'abbé Bourgeois, 12 HISTOIRE MIOCÈNE l'abbé Delaunay, le D' Maindrault, le D' François Houssay, M. Filiozat, M. Florance, etc. Les sables de l'Orléanais se rapprochent alors de la Loire, sont coupés par elle au niveau de Suèvres, remontent dans la direction d'Orléans en fournissant les gisements de d'Avaray, de Tavers, de Beaugency...…. Ce ne sont là que des lambeaux tardivement formés, rapidement démantelés pour leur plus grande partie. En approchant d'Orléans, la formation sableuse devient plus compacte et plus homogène. Elle s'étend sous la forêt d'Orléans et la périphérie de celle-ci, sans interruption sérieuse et se montre limitée par une sorte de demi-circonfé- rence qui passerait par Saint-Péravy-la-Colombe, Chevilly, Artenay, Ruan, Neuville-aux-Bois, Chilleurs-aux-Bois, Bois- commun, Lorris.. C’est la zone des sables de l'Orléanais classiques dont la faune de mammifères est une des plus riches, des plus intéres- santes qui existent dans le Miocène d'Europe. Les marnes de l'Orléanais recouvrent à peu près partout le dépôt sableux, qui sur de nombreuses coupes se trouve placé entre deux niveaux marneux. Ce niveau marneux supérieur est formé de marnes noduleuses ou farineuses, bariolées d’ar- gile verdâtre et de parties calcaires blanches. J'ai divisé cette première partie, ayant trait au Burdigalien, en deux chapitres distincts : 1° Etude stratigraphique des différents gisements et de leur faune ; 2° Monographie paléontologique des mammifères des sables de l’Orléanauis. Pour éviter toute confusion au cours de l’un et de l'autre chapitre j'admettrai le parallélisme suivant des différentes assises de l’Orléanais et du Blésois tel qu'il est indiqué par le tableau ci-contre : DE LA RÉGION D'ORLÉANS ET DE BLOIS 13 Parallèlisme des différents niveaux du Burdigalien du Centre de la France. ORLÉANAIS BLÉSOIS Sables de la Sologne, Sables de la Sologne. Marnes de l'Orléanais. (Manquent). : Sables de Beaugency-Tavers. Sables de l'Orléanais. Sables de l’Orléanais. (Chevilly, Neuville-aux-Bois, Sables de Thenay, Choussy. Fay-aux-Loges, etc.). , | Marnes du Blésois. Marnes du Blésois (Suèvres, Che- Ê (Représentées par le niveau venelles...). a maAcNneux Jen de la ré- Sables de Chitenay. Ù gion d'Orléans). A . . . . . : . . . Ë Calcaire de Pithiviers. Calcaire de Pithiviers. ( . (= Galcaire de Beauce supé- (= Calcaire de Suèvres, de Blois, rieur. de Pontlevoy.) — Calcaire à hélices de l'Or- Jéanais. — Calcaire de Montabuzard.) Marnes du Gâtinais à Helix au- Niveau marneux. reliänensis. EE — ——_—_— _ _ — _ _— _— — _ _ —_— — — — … — — _ …"…"”"……— Calcaire d Etampes. Calcaire d'Etampes. (= Calcaire de Beauce infé- (= Calcaire de Beauce inférieur) rieur.) Selles-sur-Chert ? 1 Selles-sur-Cher — Saint-Gérand-le-Puy, probablement. Donc — Calcaire gris de l'Agenais et Faluns de Bazas Il faut dire cependant que, dans un travail récent, M. G. Dollfus considère le calcaire de Selles-sur-Cher comme le prolongement du calcaire de Pithiviers. C’est là une question encore à l'étude. 14 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES CHAPITRE PREMIER ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DES DIFFÉRENTS GISEMENTS DE L'ORLÉANAIS. — FAUNE DE CES GISEMENTS, - Les matériaux utilisables actuellement pour l’étude des différents gisements de l’Orléanais et de la faune de chacun d'eux ont été recueillis surtout dans la seconde moitié du sièele passé et sont conservés dans un assez grand nombre de collec- tions. Dès la fin du xvr siècle cependant, M. Defay, d'Orléans, recueillait de nombreux débris de mammifères fossiles dans le calcaire de Montabuzard et dans les sables des environs d'Orléans. Cuvier eut ces pièces entre les mains et en figura quelques-unes. Elles ont été perdues depuis. Il en est de même d'un assez grand nombre de fossiles envoyés à Cuvier par divers collectionneurs ou amateurs et provenant de Chevilly, d'Avaray, etc. Ces pièces existaient encore à Paris, au Muséum, vers 1850, époque où de Blainville, P. Gervais ont pu les étudier à leur tour. J’en ai retrouvé seulement quelques-unes dans les collections actuelles du Muséum. Le Musée d'Orléans a eu la bonne fortune de pouvoir recueil- lir une grande partie des fossilles de l'Orléanais réunis par le D' Thion, par Ch.-F. Lockhart, par Amédée Nouel, par M. Sainjon et le D' Garsonnin, les conservateurs actuels du Musée d'Orléans. Charles-François Lockhart, né à Valenciennes en 1780, DE L’'ORLÉANAIS 15 appartenait à une famille écossaise, de Lee. Au xvr° siècle, une branche de cette famulle, pour fuir la persécution d'Eli- sabeth contre les catholiques, vint s'établir en France, d’abord dans le Nord, puis à Paris, enfin dans l'Orléanais. Ch.-F. Lockhart entra à l'Ecole Polytechnique en 1800. En 1809, 1l est secrétaire à l'état-major de l'armée de Hollande. En 1805, par suite de son mariage ave Mlle de Tris- tan, 1l se fixe à Orléans. Dès lors, 1l s'occupe d’a- griculture et ses premiers travaux à la Société des Sciences d'Orléans, sont relatifs à des questions agricoles. Vers 1819, 1l commence à étudier la géologie. « Mon goût particulier pour la pein- ture, a-t-1l écrit, m'’en- traînait ordinairement vers les points les plus élevés de la côte (falaises déMDieppe)-\Ges lieux étaient aussi les plus favorables aux observa- F1G. 1. — Charles-François Lockhart tons et à l'étude de la FRS géologie. » Je signale à l'Index bibliographique les principales publications de Lockhart et me borne à indiquer ici, qu’en 1826 il fonda le Musée d'Histoire naturelle d'Orléans dont il aban- donna la direction en 18641. 1 Un arrèté municipal du 30 décembre 1823 avait décidé la formation d'un Musée et Cabinet d'histoire naturelle dont la direction fut confiée, le 29 mars 1824, au comte de Bizemont, avec M. Lockhart comme conservateur-adjoint. Les collections prirent une extension rapide et, dès l’année 1826, il devint nécessaire d'instituer, pour le Cabinet d'histoire naturelle, une direction spéciale dont M. Lockhart fut le Der titulaire, M. Nouel le second, de 1864 à 1887, M. Sainjon le troisième depuis I È à 16 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES L'année suivante, le 25 janvier 1865, 1l mourait à Mézières (Loiret), ne laissant que deux filles, dont l’une, Mme la vicom- tesse d’Orsanne, vit encore. Lockhart avait rassemblé une importante collection de débris des mammifères fossiles de l’Orléanais. Elle fut continuée et considérablement développée par Amédée Nouel qui lui succéda comme conservateur du Musée d'Histoire naturelle d'Orléans. Il faut dire qu'au moment de la construction des principales lignes de chemin de fer et de l’exécution de travaux nombreux, l'exploitation des sa- blières de l'Orléanais était pous- sée avec une activité qui ne s’est pas renouvelée depuis et semble à jamais disparue. Né à Montrouge, près de Paris, en 1801, Amédée Nouel entra en 1821 à l'Ecole Polytech- nique, quitta l’armée quelques années plus tard et accepta les fonctions de professeur de ma- thématiques au Collège de Pont- levoy. De Pontlevoy, il vint a de ou en 1847 au Collège royal d'Or- 1801-1887. léans également comme profes- seur de mathématiques. En 1864, il succédait à Ch.-F. Lockhart comme directeur du Musée d'Histoire naturelle d'Orléans. Vers 1802, son fils Ernest et lui avaient commencé la collec- tion des ossements fossiles de l’Orléanais dont une partie fut acquise, après la mort d' Amédée Nouelsurvenuele 31 décembre 1887, par le Muséum de Paris et dont l’autre partie resta au Musée d'Orléans. La collection Nouel est le fonds le plus important pour ‘étude de la faune des sables de l’Orléanais, bien qu’elle ne comprenne pas un certain nombre de pièces, trouvées à Suè- DE L'ORLÉANAIS 47 vres, à Beaugency, etc., et qui se trouvent à Pontlevoy. Mais jusqu'à ce que la collection de l’abbé Bourgeois ait passé entre les mains de propriétaires moins hostiles à toute idée scientifique que ceux actuels (M. le marquis de Vibraye, M. le comte de la Roche-Aymon), ces pièces sont inutilisables. Les séries anciennes du Musée d'Orléans ont été augmentées en ces dernières années de nombreux fossiles acquis par le conservateur actuel, M. Sainjon, dont l’activité est habilement secondée par la collaboration de mon excellent et savant ami, le D' Garsonnin, conservateur adjoint. Henri-Pierre Sainjon, né à Prémery (Nièvre) le 9 septembre 1829, est, comme ses prédécesseurs, un ancien polytechnicien. Il sortit de l'Ecole en 1846 et fit dans le Loiret toute sa car- rière d'ingénieur des Ponts et Chaussées. Il prit sa retraite comme inspecteur général en 1886. En 1887, il succéda à M. Nouel au Musée d'Histoire naturelle d'Orléans!'. M. Sain- jon est officier de la Légion d'honneur. Au Muséum de Paris, une importante série des fossiles de l’'Orléanais provient de la collection Nouel et de la collection de Vibraye. Elle a été complétée par plusieurs pièces fort in- téressantes recueillies par M. Thévenin dans diverses localités des environs d'Orléans. Le Musée de Laval possède également, provenant des sables de l'Orléanais, un certain nombre d’ossements de mam- miferes que M. OËhlert a bien voulu mettre très aimablement à ma disposition. Depuis quelques années enfin, M. Stehlin a organisé un vé- ritable service d'exportation des pièces découvertes par les ouvriers sablonniers dans les divers gisements. À Chitenay, à Baigneaux-en-Beauce, etc., tout est acheté d'avance pour le Musée de Bâle. On ne peut que déplorer le départ pour 1 Les Mémoires de la Sociélé d'agricullure, sciences et arts d'Orléans, année 1899, contiennent la liste des publications de M. Sainjon. En outre, il a fait en 1880, à l’Académie des sciences, une communication sur la Loire, le Loiret, et les souler- rains du Vai d'Orléans (imprimée en 1888, à Orléans, chez Herluison), qui fait toujours autorité en la matière. Univ. De Lyon. — Mayer 2 18. STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES l'étranger de matériaux d'étude tout particulièrement pré- cieux pour nos collections françaises et plus spécialement pour le Musée d'Orléans où devrait être centralisé tout ce qui touche à l’Orléanais. MONTABUZARD Le calcaire d’eau douce de Montabuzard est bien une des formations qui, parmi celles faisant l’objet du présent ouvrage, ont été les plus discutées et certainement celle qui a soulevé les plus vives polémiques. C'est à la fin du xvirt siècle, vers 1778, que M. Defay, d'Orléans, a recueilli dans les carrières de Montabuzard les premiers débris fossiles de mammifères auxquels Cuvier devait plus tard faire une large place dans ses Recherches sur les ossements fossiles. Les figures des anciens fossiles de Montabuzard données par M. Defay' sont inutilisables. Mais Cuvier eut en mains une partie des pièces originales : d’après elles et d’après divers autres matériaux recueillis par lui, il a décrit et figuré une faune assez nombreuse dont je donnerai plus loin l’énuméra- tion. La faune de Montabuzard, dès cette première descrip- tion de Cuvier, apparaît très particulière et différente de la faune des sables de l’Orléanais proprement dits (sables de Neuville- aux-Bois, Artenay, Chevilly, Avaray, etc.). Cuvier regardait le calcaire fossilifère de Montabuzard comme étant le niveau supérieur du calcaire de Beauce. Ch.-F. Lockhart, qui a étudié de près les dépôts marneux et calcaires de Montabuzard, confirme cette opinion de Cuvier : « Toutes mes observations, dit-il, me font persister à consi- dérer les marnes ossifères de Montabuzard comme dépendant 1 Defay, la Nalure considérée dans plusieurs de ses operations, Paris, 1783. MONTABUZARD 19 de la grande formation des calcaires lacustres tertiaires de l’Orléanais ! ». Il est en contradiction sur ce point avec M. J. de Tristan qui a cru pouvoir émettre, en 1824, celte opinion que la formation du calcaire de Montabuzard est plus nouvelle que celle de la grande formation orléanaise*. Ces deux opinions ont été reprises l’une et l’autre lors de la discussion soutenue dans ce dernier quart de siècle par MM. Douvillé, Dollfus, de Grossouvre, etc., et résumée plus loin. Montabuzard est un hameau de la commune d’Ingré, à un peu plus de 4 kilomètres à l’ouest d'Orléans, à 3 kilomètres de la Loire, à 600 ou 700 mètres de la route d'Orléans à Châteaudun. Le plateau ou mamelon calcaire sur lequel est bâti ce hameau marque une des limites du dénivellement existant entre la Loire (gr m.) et la plaine de la Beauce (125-130 m.). Il a 2 ou 3 kilomètres de circonférence. Ses pentes descendent à l’est jusqu'au chemin qui va d’Ingré à la route de Châteaudun ; au nord et au nord-est, le calcaire est rapidement recouvert par les sables qui s'étendent vers Chevilly, Artenay, etc., à un niveau supérieur de quelques mètres aux affleurements des calcaires à Montabuzard. Les anciennes carrières ouvertes au xvui® siècle étaient une exploitation en partie souterraine et sont aujourd’hui comblées. M. Douvillé en signale l'emplacement comme tout proche de la jonction actuelle de la route de Châteaudun et du chemin reliant cette route au village d'Ingré. Ch.-F. Lockhart indique que les couches ossifères se trouvaient dans des carrières ouvertes très près des maisons du hameau; en 1859, elles étaient déjà remblayées depuis longtemps et mises en culture. Cette incertitude actuelle de l'emplacement précis de la zone 4 Lockhart, Description du dépôt d’'ossements fossiles de Montabuzard, com- mune d'Ingré (Loiret) (Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, t. III, 1859). 2 J. de Tristan, Observations sur les dents fossiles trouvées à Montabuzard, près Orléans (Annales de la Sociélé royale des sciences, belles-leltres et arts d'Orléans, t. VI, p. 35 et 56, 2 avril 1824). 20 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES fossilifère de Montabuzard est d'autant plus regrettable que les diverses exploitations de pierre ouvertes dans le calcaire de Montabuzard et les fouilles pratiquées à diverses reprises dans ce même calcaire n ont plus jamais amené la découverte d’osse- ments fossiles. Ce sont les anciennes pièces recueillies qui seules peuvent être étudiées, et encore un petit nombre d’entre elles seulement, la plupart ayant été dispersées. Voici comment était la carrière de Montabuzard lorsque Cuvier la visitait «On y exploite des bancs d’une pierre marneuse ou sorte de marne durcie, pénétrée de toute part de coquilles d’eau douce et surtout de lymnées et de planorbes. « Cette couche marneuse de 5 à 6 pieds de puissance (1 m. 75 à 2 m.) est dite reposer sur un lit d’une sorte de craie qui pourrait bien n'être qu'une autre variété de marne ; elle estirecouverte de m2 a obpieds (4m atom) detpiense semblable à elle, mais divisée en petits fragments et d’une couche de terre végétale mêlée à ces mêmes fragments et épaisse de 2 à 3 pieds (7o centim.à 1 m.). : « C’est dans le plein banc de pierre que se trouvent les os d'animaux terrestres, en sorte qu'ils sont à une profondeur d'environ 18 pieds (6 m.). Je ne doute guère que ces bancs de calcaire d’eau douce ne passent sous les immenses lits de sable et de grès sans coquille qui constituent le fond de toute la plaine de Beauce. » En résumé, la coupe visible au commencement du siècle dernier était : J\Perre végétale. 4 NES No 7 RAR EE DRE 2 Calcaire fragmentaire. . . LOS NMAMAMOMMeLReS 1 Banc de pierre marneuse lost (sorte de marne durcie), pénétré de toutes parts de coquilles d’eau douce et sur- tout de Limnées et de Planorbes. C'est dans ce banc de pierre qu’on a trouvé les ossements. . . ©! ;1N2"meètres. Marne crayeuse au-dessous. MONTABUZARD 21 Jusqu'au moment où M. Douvillé, revisant les contours de la feuille de Gien de la Carte géologique de France, reprit l'étude de la question des formations miocènes de l’Orléanais et du calcaire de Montabuzard, on rattachait celui-ce1 au calcaire de Beauce. | M. Douvillé ayant remarqué qu'autour de Chitenay (Loir- et-Cher) les calcaires paraissaient régulièrement superposés aux sables; que dans une sablière de Chevenelles, près de Chitenay, il existait une superposition directe des calcaires aux sables ; que dans un puits creusé dans la même localité, on avait dû traverser un banc de calcaire solide avant de rencon- trer les sables fossilifères, eut des doutes au sujet de la position véritable du calcaire de Montabuzard. D'autant plus que la faune de vertébrés trouvée dans ce dernier calcaire était nota- blement différente de celle qu'on connaissait dans le calcaire de Beauce, à Selles-sur-Cher, à Blois, par exemple, en même temps qu'elle présentait les plus grandes analogies avec celle des sables de l'Orléanais. La conclusion del’exploration faite alors par M. Douvillé de la colline de Montabuzard et des sables de l'Orléanais qui l'entourent fut la suivante : « Le calcaire de Montabuzard occupe un niveau plus élevé que les sables de l’Orléanais et la ligne séparative est une courbe de niveau ; 1l en résulte que la surface de séparation des deux formations est un plan horizontal; que, comme à Che- venelle et à Chitenay, le calcaire est régulièrement superposé aux sables de l’Orléanais : la position respective des deux assises est donc inverse de celle qu'on avait admise jusqu'ici. « Les marnes, signalées par Cuvier au-dessous du banc fossilifère paraissent être la continuation des marnes blanches, farimeuses ou noduleuses, plus ou moins bariolées de gris ou de verdâtre, qui constituent les marnes de l'Orléanais pro- prement dites... » En interprétant — non peut-être sans idée préconçue — les documents paléomammalogiques de la faune de Montabuzard, R2 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES M. Stehlin s’est tout récemment rangé à cette opinion de M. Douvillé! et l’a même exagérée en disant qu «1l se pourrait bien que la faune de Montabuzard soit plus récente (que les sables) et date de l’époque de Sansan et des Faluns ». Revenant sur cette question, à l’occasion d’une discussion dont les sables de la Sologne avaient été le point de départ, M. G. Dollfus* exprime une opinion tout à fait différente. Dressant pour la Carte géologique de France la feuille de Beaugency, M. Dollfus a toujours rencontré la succession sui- vante : . Sables de la Sologne. . Sables de l’'Orléanais. Calcaire de Montabuzard. Argile et marnes vertes à nodules farineux. . Calcaire de Beauce. > Words Les sables auprès d'Orléans ne montrent aucune intercala- üon de calcaires et marnes, ils ravinent profondément toute la série À, B, C, dépendante du calcaire de Beauce. Les sables ravinent si profondément les calcaires qu’à Mon- tabuzard (commune d’Ingré), aux Ormes, à Bucy-Saint-Li- phard et dans quelques points à l’ouest d'Orléans, ils paraissent hypsométriquement comme bien inférieurs au niveau des cal- caires. Ils semblent passer sous les collines, mais c’est uneillu- sion, les puits dans les diverses localités déjà mentionnées, et aussi à Saran, Cercottes, Chevilly, n'ont jamais rencontré de sable sous les calcaires ou sous les marnes. Une coupe faite pour l'établissement du chemin de fer, à Montabuzard même, tranche la difficulté en laissant voir, dès la base de la colline, la présence du calcaire de Beauce et des marnes vertes, contre lesquelles les sables sont adossés. D’autres coupes à Bricy, à Boulay, m'ont montré les sables comme appliqués contre Îles 1 H.-G. Stehlin, Notices paléomammalogiques sur quelques dépôts miocènes des bassins de la Loire et de l'Allier (Bullelin de la Societé géologique de France, 4e s., t. VII, décembre 1907, p. 525). ? G. Dollfus, Sur la géologie de l’Orléanais, réponse à M. de Grossouvre, etc. (BAS GT, XXW, pu731, 24 janvier 1895). MONTABUZARD 23 divers niveaux du calcaire de Beauce, paraissant souvent plus bas que les calcaires, mais seulement par ravinement. Dans cette situation inférieure, ils peuvent être couverts par des éboulis calcaires et marneux et c'est ce qui paraît avoir trompé autrefois Lockhart, mais c’est une circonstance tout à fait accidentelle... « Ainsi donc la formation sableuse, dans son ensemble est nettement au-dessus de la formation calcaire et marneuse de l’'Orléanais. » Ce que M. Dollfus résume en indiquant, pour la stratigraphie de la région d'Orléans, la succession suivante : E. Sables et argiles de la Sologne (sables granitiques grossiers). D. Sables de l’Orléanais (sables calcaires fins, fossilifères. Ravinement tres important / Dinotherium). CG. Calcaire de Montabuzard à Anchitherium. B. Marnes vertes à nodules blancs /{ Melania aquilanica). A. Calcaire de Beauce, dur, à Lymnea. M. de Grossouvre! a contesté l'opinion de M. Dollfus et maintenu l'hypothèse de M. Douvillé sur la superposition du calcaire aux sables et son intercalation au milieu des formations sableuses. Considérant celles-ci — sables de l’'Orléanais et sables de la Sologne — comme appartenant au delta lacustre d’un fleuve dans lequel l'élément calcaire n’aurait pu se déposer qu’à une certaine distance du point d’arrivée des sédiments détritiques, M. de Grossouvre conclut que : « Les sables de la Sologne et les sables de l'Orléanais ne sont au fond que deux facies latéraux équivalents, de sorte que, sur un point donné, on peut observer des sables de la Sologne de même âge que des sables de l'Orléanais rencontrés en un autre point. «Au milieu de cette formation sableuse, s'isole par places l'élément calcaire, soit sous forme de bancs solides, soit sous 1 De Grossouvre, Tertiaire de la Sologne (Bulletins du service de la Carte géol. de France, 1897, IX, p. 58). 24 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES forme de nodules farineux au milieu d'une argile ver- dâtre... » Un forage ou un puits, suffisamment profond pour traverser le calcaire de Montabuzard et atteindre le calcaire de Beauce, pouvait seul — au milieu d'opinions aussi contradictoires — donner une preuve décisive pour ou contre la présence des sables de l'Orléanais sous les calcaires de Montabuzard. Or. l'ouverture d’un tel puits, au même niveau (120 mètres) et à 150 mètres de l’ancienne carrière ayant très probable- ment fourni les ossements étudiés par Cuvier, a permis à MM. Dollfus et Gauchery' de confirmer la communication faite en 1897 par M. Dollfus. « Le calcaire du haut du puits, comme nous avons pu nous en assurer par l'examen des débris qui en avaient été sortis et qui étaient encore disposés en amas, est semblable à celui de la carrière; c’est un calcaire noduleux, blanc jau- nàtre, fragile : 1l a été traversé sur une épaisseur de 14 mètres, puis on a trouvé une marne verte, argileuse, avec nodules blanchâtres, farineux, sur une épaisseur de 1 mètre et offrant tous les caractères de la marne classique de l’'Orléanais. Au- dessous, on est entré dans un calcaire très dur, gris Jaunâtre, celluleux, d'un caractère très distinct, semblable à celui exploité à Montpatour, chargé souvent de lits de silex et appar- tenant au calcaire de Beauce, épais de 15 mètres. Le proprié- taire, son fils qui a aidé aux travaux, le puisatier Rousseau, habitant d’Ingré, nous ont répété et confirmé ces détails et nous ont affirmé l'absence complète de sables dans ce puits. Cependant, les sables sont visibles à une altitude très supé- rieure à celle du fond du puits, les sablières de la Levrette sont à une altitude de 111 mètres, celle de Montabuzard est à 116 mètres, celle de Bout-de-Coudes à 110 mètres. Le sable renferme dans cette dernière carrière des galets d'argile verte, 1 G. Dollfus et Gauchery, Etude géologique de la Sologne (Feuille des jeunes naturalistes, XXIII, 1°° mars 1893, carte et figure); id. (B. S. G. F., 3e série, XXIII, 1°r mars 1898). MONTABUZARD 29 provenant des marnes de l’'Orléanais situées au-dessus vers l'altitude 115 mètres, témoignant d’un ravinement intense. « Le niveau d’eau s'établit à 28 ou 29 mètres de profondeur, en plein calcaire de Beauce, à une altitude absolue de 98 mètres qui est celle de l’étiage de la Loire, au pont d'Orléans. « Tous les puits des environs ont donné des résultats iden- tiques. « Au Bout-de-Coudes, un puits de 8 mètres a rencontré : a) calcaire tendre, 3 mètres; b) marnes vertes argileuses, 1m. 2; c) calcaire très dur, 3 m. 75. «Nous en avons vu un autre à Ingré, près de l’église; un autre à Champgelin, puits de 40 mètres, à l'altitude de 132 mètres, resté entièrement dans la couche calcaire. « Nous en avons vu un autre à Villeneuve-d'Ingré; nous avons questionné les deux maçons et entrepreneurs du pays et ils nous ont confirmé partout la même succession. L’eau se trouve vers 30 mètres de profondeur dans le calcaire : il n'y a aucune intercalation sableuse dans la succession des couches. Dans le fond d'Ingré, un puits ouvert dans les sables a ren- contré seulement des alternances de sable et d’argile sans trouver aucun calcaire, et le niveau d’eau s'est établi à une profondeur semblable sans changement de nature du terrain. Deux petites carrières ouvertes, 1l y a peu d'années, vers l’alti- tude de 132 mètres et situées un peu au-dessous de l’ancien télégraphe, sur le penchant nord-ouest du coteau, montrent un calcaire noduleux, fragile, fournissant des matériaux d'ordre tout à fait secondaire et faisant suile au calcaire de Montabuzard qui est bien celui de l’Orléanais, car différents fossiles que nous y avons trouvés en précisent la position stratigraphique : Helix Tristant Brongn., Helix Moroquesi Brongn. « Ajoutons que des carrières assez importantes de calcaire oris, celluleux, dur, de calcaire de Beauce ouvertes à Mont- patour, en contre-bas de la cote 107, nous ont fourni des co- 26 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES quilles bien différentes : Planorbis solidus Thomæ, Limnæa Noueli Desh. » A mon tour, je suis allé à Ingré, Montabuzard, Villeneuve- d’Ingré, Ormes, Champgelin, le Bout-de-Coudes, etc. Une première fois, en août 1906; une seconde fois en mai 1907 avec M. Depéret. La colline calcaire de Montabuzard est entourée par les sables dont elle semble émerger. Ce premier point ne prête à aucune discussion. Au sud de cette butte de Montabuzard sont ouvertes une série de sablières — ou plutôt de trous de plus ou moins grandes dimensions d’où l’on tire du sable — sur les bords du chemin qui relie la partie sud d’Ingré à la route d’Orléans- Châteaudun, en longeant le bas de la pente du plateau calcaire (112-118 d'altitude). Les sables quartzeux sont ici nettement en contre-bas de celui-ci et — autant que j'ai pu en juger dans la plus profonde des sablières — reposent sur un lit de marne. Il en est de même à Bel-Air, plus au sud d’Ingré. Vers la Justice, au nord-est de Montabuzard (126 mètres), on peut voir les sables affleurer et reposer sur le calcaire dont seule une couche marneuse de faible épaisseur les sépare. C’est également à ce même niveau de 125-130 mètres d'altitude qu’on peut suivre les sables dans la direction de Chevilly. À la cote 126, sur la partie nord-ouest du sommet de la colline de Montabuzard, les couches les plus élevées du cal- caire de celle-ci sont exploitées, mais les matériaux que repré- sente ce calcaire supérieur ne sont guère résistants. Je n’y ai rencontré, non plus que M. Depéret, aucun fossile. En allant vers Champgelin, le Bout-de-Coudes, l'Orme-au- Chat, on voit le calcaire de Montabuzard faire place au calcaire de Beauce compact et dur, assez largement exploité pour la construction. La coupe de la colline de Montabuzard, dans une direction sensiblement nord-sud m'a paru se présenter comme suit : MONTABUZARD 2 A. Au niveau le plus inférieur, 116 mètres, sables granitiques reposant sur une couche de marnet. B. Emergeant de ces sables, le calcaire recouvert d’une faible épaisseur d'argile et de terre végétale mélangée de fragments blancs de calcaire. Autant qu'on en peut juger dans les petites carrières ouvertes actuellement, la stratification du calcaire de Montabuzard ne serait pas horizontale, mais quelque peu irrégulière et oblique dans la direction sud. GC. Au niveau le plus élevé du calcaire (126 mètres), reparaissent les sables qui atteignent la cote de 130 metres et se continuent à cette altitude dans la direction de Chevilly. ME nan CNRS 1 Calchire dè Monpabuzara en DE EN Terre vogétale DU pere IE UT EN FrG. 3. — Coupe dans la direction Nord-Sud passant par Montabuzard. 1/2 schématique, Cette situation stratigraphique des sables peut s’interpréter de deux manières également plausibles : 1° Par un ravinement du calcaire de Montabuzard avec entraînement d’une partie de la formation sableuse ; 2° Par un système de fractures ayant abaissé par échelons le calcaire de Montabuzard dans la direction de la vallée de la Loire?. Cette dernière interprétation m'a été suggérée par M. Sain- jon. Sur le terrain, Jai été personnellement — ainsi que M. Depéret — plutôt favorable à l'hypothèse du ravinement. ! La même constatation avait été faite par Lockhart lors du creusement d’un puits dans ces sables : la marne fut rencontrée sous le sable. 2 MM. Dollfus et Thévenin ont, d’ailleurs, retrouvé le calcaire de Montabuzard avec ossements de vertébrés à la Chapelle-Saint-Mesnin, à Saint-Ay, etc. Il nest donc pas spécial au hameau de Montabuzard. Le musée d'Orléans possède quelques ossements d'un Rhinoceros de petite taille et d’un Ruminan( provenant de ces localités et concordant assez bien comme taille avec ceux du calcaire de Monta- buzard proprement dit. 28 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Mais ce qu'il importe d'affirmer, c'est que, dans l'une et l’autre hypothèse, la position du calcaire de Montabuzard reste toujours inférieure à l’ensemble de la formation sableuse. Le forage des divers puits, que j'ai rapporté ci-dessus d’après M. Dollfus, est une confirmation de fait qui me paraît tout à fait décisive. Est-il nécessaire d'ajouter que cette interprétation de la position du calcaire de Montabuzard est celle donnée par Cuvier, par Lockhart!, qui avaient l’un et l’autre si attentive- ment étudié cette localité? Faut-1l rattacher le calcaire de Montabuzard au calcaire de Beauce ? Il me paraît difficile de regarder — toute question de fos- siles mise à part — ces deux calcaires comme deux niveaux d'une même formation. La transition du premier — blanc, peu compact, peu résis- tant — au second — gris, très dur et fort résistant — se fait par une formation marneuse qui les sépare netlement. Ce sont deux horizons géologiques différents. A la suite de la revision de la feuille de Fontainebleau qu'il a terminée récemment, M. Dollfus? en fait une subdivision du calcaire de Beauce, qu'il regarde comme séparé en deux masses isolées l’une de l’autre, dans l’est, par une couche argi- leuse dite mollasse du Gâtinais, et dont 1l résume la succession par le tableau suivant : COUCHES TERTIAIRES DE LA BEAUCE 5 m° Sables el argiles de la Sologne, sable et marnes de l’Orléanais. 4 m'b Calcaire de Pilhiviers. — Calcaire de Beauce supérieur, calcaire à Hélix de l'Orléanais (Aurélien, G. Dollfus, 1879), calcaire de Montabuzard, commune d'Ingré, de Villeromain, ete. Type à Pithiviers (Pontournois), Loiret. 1 Au bas du plateau règne une petite vallée dont le sol est en sable quartzeux; ce sable, quoiqu’en apparence inférieur au plateau calcaire, me paraît d’une forma- tion supérieure et plus récente (Lockhart). ? G.-F. Dollfus, Feuille de Fontainebleau (Bull. du service de la Carte géolo- gique de France, XVII, n° r15), = ve LT MONTABUZARD 29 3 mt? Marne du Gälinais. — Mollasse du Gâtinais, sables calcaires de Ladon, argile d'Auxy, type à Beaumont-en-Gâtinais, Réunie au Pare de Beauce RUE par M. Douvillé; pas de fossiles Jusqu'ici. 2 m1 Calcaire d'Elampes. — Calcaire de Beauce inférieur, Meulères de Montmorency (Firmitien, G. Dollfus, 1879, la Ferté-Alais). Calcaire de Fontainebleau, Girauville, Rambouillet, etc. Type à Etampes (Seine-et-Oise). 1 my] Sables et grès de Fontainebleau. Ce démembrement définitif du calcaire de Beauce — depuis si longtemps déjà subdivisé en calcaire de Beauce inférieur et en calcaire de Beauce supérieur — paraît répondre à la réalité des faits, et 11 me semble indiquer très exactement la situation du calcaire de Montabuzard, simple facies local du calcaire de Pithiviers. Faune. Au Musée d'Orléans et au Muséum de Paris, j'ai pu exami- ner attentivement les pièces qui représentent à l'heure actuelle la faune de Montabuzard. Cuvier, P. Gervais en ont figuré un certain nombre d’autres, aujourd'hui perdues. Mais 1l n'entre pas dans le plan du présent travail de décrire ces pièces existantes ou figurées. Je me limite donc, pour le moment, à donner 1c1 simplement une énumération sommaire des mammifères fossiles de Montabuzard, cette faune ayant été souvent indiquée de façon incomplète ou erronée par la plupart des paléontologisies qui ont eu l’occasion de la citer. Faune. RHINOCÉRIDÉS. Rhinoceros {Aceratherium?) de petite taille. Empreintes et débris de molaires de lait. Musée d'Orléans, 202. — P: sup. No 29 millimètres). {d,, 206. — P. inf. (longueur, 32 mil- limètres). /d., % Bi ment de ous Musée d'Orléans, 215. ? Fragment d'humérus, d’après Cuvier, ne moindre de Monta- buzard, t. III, p. 407; pl. LXXXI des Ossements fossiles. 30 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Les pièces ci-dessus paraissent provenir de jeunes individus; les pièces suivantes ont appartenu soit à des animaux adultes de la même espèce, soit à des animaux d'une autre espèce de taille un peu plus grande. Portion inférieure de tibia. Ce fragment est actuellement à Paris, au Muséum 11.561. Il a été figuré par Cuvier, Lophiodon giganteum de Montabuzard (pl. X, fig. 18 des Ossements fossiles), et par BLaiNvizze (Ostéographie, G. Lophiodon, pl. 1). Astragale, d’après Cuvier (pl. EXXXI, fig. 1 et 2 des Ossements fossiles). C'est peut-être à ce même Rhinocéros que pourraient être rapportés les deux fragments de mâchoire signalés et figurés par M. J. de Tristan en 1824. Equipés. Anchitherium aurelianense. Divers fragments de mâchoires et dents isolés communiqués par M. Defay à Cuvier * et figurés par lui planche CXLIIT, 2-14. Mandibule droite avec trois molaires. Ps = 18 millimètres de longueur; P; brisée; P;— 19 millimetres de longueur. Musée d'Orléans, 204. Mâchoire supérieure gauche avec trois arrière-molaires. La seule molaire intacte, quadrangulaire, mesure 20/20 millimètres. Musée d'Orléans, 207. Empreintes de molaires inférieures. Cette pièce est celle figurée par Brawvirre (Ostéographie, G. Palæotherium, pl. VIT). Elle est actuelle- ment à Paris, Muséum, 3010. Deux métatarsiens. Musée d'Orléans, 272. Moitié de l'extrémité supérieure d’un'tibia. Paris, Muséum. ? Scaphoïde du pied de devant, Paris. Muséum, 3031. Figuré par Bzainvizce, planche VIII de l'Ostéographie, G. Anchitherium. ? Portion de fémur. /d., 3010. Figuré par Cuvier planche LXVII, figure 15 des Ossements fossiles. TRAGULIDÉS. Hiyaemoschus, sp. Fragment de mandibule gauche. P,-P;. Musée d'Orléans. 1 J. de Tristan, Observations sur les dents fossiles trouvées à Montabuzard (Annales de la Société roy. des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, VI, nos 5 et 6,2 avril 1824). 2 Palæotherium d'Orléans. 3 Je n’ai pu retrouver — soit au Muséum, soit à Orléans — trace de ces pièces. 4 Débris dont il est difficile de tirer quelques renseignements. MONTABUZARD 91 Canine supérieure. Musée d'Orléans, 227. Fragments de mâchoires supérieures avec P; — M; droites et M; — M, vauches et débris de P;, P;, P,. Cette pièce importante est actuellement à Paris, au Muséum 6.495. Elle a été figurée par Cuvier, Ossements fossiles, planche 169, figure 6 (cf. t. IV,p. 1038). CERVIDÉS. Palæomeryx ? (Micromeryx?) de petite taille. Mandibule droite. Musée d'Orléans, 203. — Débris de dents. /d., 215. Débris d'os longs. /d. 217-218. — Astragale. /d., 219. — Trois pha- langes, /d., 217. Procervulus Aurelianensis. à , Deux fragments de ramure frontale, figurés par Cuvier, Ossements fossiles, planche CLXIX, figures 3 et 4. Fragment de mandibule M, — M:, également figuré par Cuvier, 1hid., figure 5. ? M, et M; inférieure droite‘, Musée d'Orléans, 304. SUIDÉS. Listriodon Lockhartr. J'ai pu — au Muséum de Paris — comparer la figure très exacte de P. Gervais {Sus Belsiacus in Zoologie et Paléontologie françaises, pl. XXXIIL, fig. 7) à la pièce originale. C'est un fragment de mâchoire inférieure encore appliqué sur sa gangue et sur lequel on constate les doubles alvéoles de trois molaires intermédiaires et deux arrière-molaires à couronne quadri-mamelonnaire. La dernière dent, qui paraît être la pénultième de la série complète, est longue de 18 millimètres; celle qui la précède est longue de 10 milli- mètres. Dans leurs alvéoles, on voit P:, P3, P:. ANTHRACOTHÉRIDÉS. ? Brachyodus sp. On pourrait peut-être reconnaître dans la mauvaise figure donnée par Cuve (pl. LXXVIII, fig. 8; t. IV, p. 4o1) un débris de mandibule de Brachyodus — encore que la place des P manque et que la dent de Brachyodus usée ne donne pas cette apparence. M. H. Filhol a attribué cette figure à un Aceralherium, ce qui est mani- 1 Cette molaire a un talon très marqué. 32 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES festement inexact. (Cf. Lophodion d'Issel, Mémoires de la Société Géolo- gique de France, V, 1888, p. 138 et passim.) Il serait préférable de ne pas tenir compte de cette pièce, depuis longtemps disparue, comme le proposait déjà P. Gervais en 1859. RoxGEURS. Titanomys sp. Fragment de mandibule avec quatre molaires et incisive. Musée d'Orléans 277!. 77 Pièces NON DÉTERMINÉES. , 1 , Au Musée d'Orléans : Incisive, 208. Extrémité inférieure de fémur, 221. Calcanéum, 220. Fragment de vertèbre-axis, 206, Extrémité supérieure d'un humérus, 224. Fragment de mandibule, 209. Au Muséum de Paris : Molaires supérieures, 6495. CHITENAY Commune du canton de Contres (Loir-et-Cher), Chitenay se trouve à peu près au centre de la formation sableuse du Blésois, située au sud de la Loire. Les sables se prolongent au sud- ouest de Chitenay, vers Ouchamps et Thenay; au sud, dans la direction de Feings, Choussy; à l’est, jusqu’à Cour- Cheverny, etc. Les sables de l'Orléanais dans le sud du Blésois sont sili- ceux, presque sans calcaire, originellement ou parce que décal- cifiés; de couleur grisâtre généralement, rougeâtres, rouillés en certains points (Cheverny, Thenay...); stratifiés en couches obliques, souvent entre-croisées, avec lits d’argile intercalés; 1 Cf. P, Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, 2° éd., p. 5r. CHITENAY 33 débris d’ossements assez nombreux en certains points. Ces caractères, j'ai pu les vérifier dans de nombreuses sablières. Il faut toutefois remarquer que si les sables du Blésois (— sables de l'Orléanais) sont très fossilifères à Thenay, ils n'ont, en beaucoup d'endroits, Jamais livré le moindre ossement et, à Chitenay en particulier, la faune de mammifères découverte se réduit à un assez petit nombre d'espèces. L'intérêt des sables de Chitenay réside surtout en ce qu'ils MAOT'CROUUETe RE Te Ke] 2) ee DL TL DT ES CI : FiG. 4. — Chitenay (sablières aux Etangs. aux Chapelles, à la Coudraye, à Musorelle, etc.). Chevenelles. paraissent représenter tout à fait le début de la formation arénacée de l’Orléanais. Cette hypothèse me semble acceptable. Les sables de Chitenay se seraient déposés dans « une sorte de bassin ou de golfe » creusé dans le calcaire de Beauce (Dou- villé!) au commencement de leur dépôt dans la région asséchée par le lac de Beauce en voie de disparition, antérieurement à la masse des sables du Blésois et de la région d'Orléans. Les sables de Chitenay sont recouverts, par places, de cal- caire marneux que Je regarderais comme équivalent des dépôts marneux et calcaires de Suèvres. Ce calcaire se retrouve mieux différencié à peu de distance de Chitenay : à Chevenelles. ! Douvillé, Note sur les assises supérieures du terrain tertiaire du Blaisois (Bulletin de la Société géologique, 3° série, t. VII, p. 52, décembre 1878). Univ. DE Lyon. — Maver 3 94 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Ce niveau calcaire, supérieur aux sables de Chitenay, a été appelé par M. Dollfus calcaire de Chevenelles. Il me semble — à cause des caractères lithologiques de ce calcaire — que la dénomination marnes de Chevenelles serait à préférer. C'est un facies local des marnes du Blésois. Ces marnes séparent les sables de Chitenay des autres dépôts sableux formés ulté- rieurement. Elle ne sont pas seulement un accident local, mais se prolongent assez loin dans la direction de la Sologne. M. Dollfusles a retrouvées « dans les vallons de Bracieux et de Neuvy, dans ceux de Chambord et de Crouy-sur-Cosson; ceci est une donnée nouvelle très importante, car nous n’arrivions pas, antérieurement, à expliquer l'absence des formations de l'Orléanais dans la dépression solognaise. Sous le vaste man- teau des sables de la Sologne, les formations de l’Orléanais existent donc, mais amincies, et sous un aspect qui n’a pas permis de les reconnaître aisément jusqu'ici! ». À Suèvres, M. Dollfus m'a dit avoir — tout récemment — relevé la coupe suivante : [ 5 Sable (— sables de l'Orléanais, type Chevilly). 4 Marne de Suèvres, 3 Sable à Melania aquitanica (— sable de Chitenay). : 2 Calcaire à Helix Luchardezensis (— calcaire de Mon- tabuzard). 1 Marne (— molasse du Gâtinais). BURDIGALIEN Cette intercalation de marne entre deux assises sableuses se rencontre également dans la région de Chitenay. Je l'ai notée aux Chapelles. À quelque distance de Chitenay, entre cette localité et Chevenelles, j'ai relevé la coupe ci-contre. Je signale cette coupe parce qu'elle intéresse les sables de la région de Chitenay supérieurs de quelques mètres au niveau des sables de Chitenay proprement dit (sablière de M. Renot- ton, aux Etangs, par exemple, qui a fourni d'assez nombreux 4 G.-F. Dollfus, Feuille de Bourges au 320.000° (Bulletin du service de la Carte géologique de la France, X, 1898-1899). ï sie Der CHITENAY 39 débris de mammifères) et de caractères lithologiques quelque peu différents. Elle montre bien la transition des sables de l'Orléanais partiellement, puis totalement décalcifiés, aux sables de la Sologne sans calcaire. 0,45 à 0,00 — Terre végé- tale. 0,30 — Sable siliceux, fin, blanc jaunâtre, sans trace de calcaire. 0,40 — Sable à stratification enchevêtrée, formé d'élé- ments fins mélangés à un gravier plus grossier. 0,20 — Sable siliceux à élé- ments fins, granitiques et calcaires. 0,25 — Gravier formé d'élé- ments grossiers avec cal- caire. Marne à la base des sables. Fic. 5. — Coupe près de Musorelle (région de Chitenay). Il me paraît donc possible d'établir comme suit le paral- lélisme des différents niveaux du Burdigalien du Blésois et du Burdigalien de l’Orléanais, et d'indiquer ainsi la position stra- tigraphiques des sables granitiques de Chitenay. BLésois ORLÉANAIS (Région de Chitenay) . (Région d'Orléans) Sables de la Sologne. Sables de la Sologne. Manquent. Marnes de l’Orléanais. Sables de Beaugency, Tavers. Sables de Thenay, Choussy, etc. Sables de l'Orléanais. Marnes de Suèvres, de Chevenelles. k Me à ? Niveau marneux inférieur de l'Or- Sables de Chitenay. : léanais — Marnes du Blésois. Marne passant au calcaire. Calcaire de Beauce supérieur — Calcaire de l’Orléanais — Calcaire de Montabuzard — Calcaire de Pithiviers. 36 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Faune. (Les notes relatives à la faune de Chitenay sont page 38). RuHINOCÉRIDÉS. Rhinoceros, sp., de moyenne taille. [Une molaire supérieure de Rhinocéros se rapprochant du À. gannaten- sis, de Duvernoy t|. Ceralorhinus tâgicus, race ligericus. Incisive inférieure. Paris, Muséum. Collection de Vibraye. Fragment de mandibule avec P; — M: en place (PI. I, fig. 7). Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. [Un fragment de mandibule droite de Rhinoceros minulus pourvu de la troisième et de la quatrième prémolaires et de la première molaire 1-?|. [Côte de Rhinoceros minutus ??|. Equipks. ? Anchitherium aurelianense. Rangée dentaire supérieure. Collection Bourgeois, à Pontlevoy. CERvIDÉSs. Micromeryx Flourensianus. Petit fragment de mandibule avec M; en place. Paris, Muséum, collec- tion de Vibraye (PI. III, fig. 8). ? Caïnotherium medium. [Un fragment de mâchoire inférieure droite pourvu de ses deux der- nières molaires. M. Lartet considère ce débris comme appartenant au Caï- noltherium medium de la Haute-Auvergne, de Saint-Gérand-le-Puy 1?|. Palæomeryx, sp. Divers fragments de mandibule et un calcaneum provenant d'un Palæomeryx de petite taille. Blois, collection de la Société d'histoire naturelle de Loir-et-Cher. Trouvés dans la sablière de M. Renotton, aux Etangs. M. Renotton a envoyé récemment à M. Stehlin une canine cultriforme appartenant probablement au mâle de cette même espece. Palæomeryx Kaupi. Calcaneum. Paris, Museum, collection de Vibraye (pl. IV, fig. 14) CHITENAY 37 Procervulus aurelianensis. ? Trois mandibules de la collection de Vibraye. Paris, Muséum. M; sur un fragment d’os mandibulaire /d. (PI. IV, fig. 18). SUIDÉS. : ? Palæocherus aurelianensis. Mandibule avec molaires en place. Cette pièce trouvée aux Etangs, dans la sablière de M. J. Renotton, serait actuellement entre les mains de M. Stehlin*. ANTHRACOTHÉRIDÉS. Brachyodus intermedius, n. sp. Fragment de mandibule droite, M,-M3, conservé à Pontlevoy, collec- tion Bourgeois. J'avais tout d'abord regardé cette pièce comme représentant un animal très voisin du Brachyodus onoideus du niveau de Neuville aux-Bois, Chilleurs, etc., et je l'avais signalée comme une simple mutation locale de B. onoideus. En y réfléchissant davantage, il me semble s'imposer de le distinguer spécifiquement, car cette pièce de Chitenay se place entre les Brachyodus de l'Oligocène et le Brachyodus du Miocène, établissant entre eux une transition qui n’a pas encore été signalée jusqu'ici. J’inscris donc cette mandibule sous le nom de B. intermedius. [Astragale (d'Anthracotherium), collection de Vibraye!|. RonGeurs. Steneofiber Deperetr. Fragments de mandibule. Blois, collection de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher. Il s'agit d'animaux représentant une mutation de taille sensiblement plus petite que celle des sables de l’Orléanais proprement dits, mais toutefois très différente du S{. viviacensis de Saint-Gérand-le-Puyÿ. CANIDÉS. ? Amphicyon. [Un premier os du carpe d'Amphicyont|. Cette faune de mammifères découverte à Chitenay et carac- térisée par des mutations de taille inférieure à la faune des 38 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES sables de la région d'Orléans, est certainement antérieure à cette dernière. On n’y a pas rencontré de Proboscidiens. Les genres Prachyodus, Steneofiber, Palæeomeryx sont représentés à Chitenay par des animaux de petite taille. Le Rhinoceros qu'on y a découvert est également de la plus petite espèce des sables de l’Orléanais. Si l’on rapproche cette importante notion d'évolution moins avancée des données stratigraphiques relevées sur le terrain, on est amené tout à fait logiquement à regarder les sables de Chitenay comme formés immédiatement avant le dépôt des sables de l’Orléanais proprement dits et comme représentant l'extrême début de l'apport des alluvions granitiques miocènes sur l'emplacement du lac de Beauce. En un mot, le Miocène — Burdigalien — du centre de la France débute avec le calcaire de Mortabuzard et les sables de Chitenay, dont le dépôt est immédiatement consécutif à la fin de l’'Oligocène (calcaire lacustre de Saint-Gérand-le-Puy). Cette opinion vient d’être adoptée par M. Stehlin dans son récent mémoire sur les dépôts miocènes du bassin de la Loire, et pour lui aussi les sables de Chitenay correspondent à une époque intermédiaire entre le calcaire à Phryganes et les sables de l'Orléanais proprement dits. ! Je n'ai pu retrouver cette pièce présentée à la Société géologique de France, le 5 mars 1860 (Cf. Bulletins, t. IX VIII, p. 413), par M. de Vibraye. ? Je ne serais pas très étonné que cette pièce soit la même que celle conservée à la Faculté des sciences de Lyon. On sait qu'une partie de la collection de Vibraye a été dispersée chez divers marchands et c’est probablement par une série d'intermé- diaires qu'elle est parvenue à notre collection lyonnaise. 3 Je crois pouvoir exprimer la certitude que ce fragment de mandibule de Caïno- therium et celui que je viens de signaler sous le nom de Micromeryx ne sont qu'une seule et même pièce. Seulement une des dents a été perdue au cours des déména- gements dont elle a été l’objet. 4 M. Stehlin vient de signaler cette pièce ainsi : Palæocherus, sp. De la taille du P. Meissneri ou des plus forts individus du P. aurelianensis. 5 M. Stehlin vient de signaler, probablement d'après une pièce achetée par lui à M. Renotton, cette même taille plus petite du Steneofiber de Chitenay. Il n'hésite pas à déclarer cet animal exactement intermédiaire entre celui du calcaire à Phryganes et celui des sables de l'Orléanais. Il me semble plus exact de regarder, comme je l'indique, le Steneofiber de Chitenay comme une simple variété du St. Depereti, dont il ne diffère que par une taille un peu moindre, SUÈVRES 39 SUÈVRES A Suèvres, on a la succession suivante : 4. Sables de l'Orléanais (type Chevilly). 3. Marne de Suèvres (marne verte mélangée d'éléments sableux, à Mela- noides {Escheri) aquitanicus Brongn.). 2. Sables de l'Orléanais (type Chitenay). 1. Calcaire de Pithiviers (calcaire à hélices de l'Orléanais avec Helix Nouel, H. Luchardezensis). Ce dernier niveau paraît raviné par la formation sablo-mar- neuse. Déjà signalée par l'abbé Bourgeois — qui a tout particulière- ment étudié Suèvres et devait publier le résultat de ses recherches lorsque la mort est venue le surprendre — la cou- che argilo-sableuse fossilifère de Suèvres a été retrouvée tout récemment par M. Dollfus et quelques-uns de mes collègues de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, en faisant une fouille spéciale dans une dépendance de la gare de Suèvres!. Elle se place entre deux couches sableuses appartenant aux sables de l’Orléanais et ravinant le calcaire lacustre. M. Dollfus m'a confirmé verbalement que la faunule accom- pagnant le Melanoïdes Escheri est nettement burdigalienne et ce fossile acquiert une grande importance pour l'étude stati- graphique du Burdigalien. La faune des marnes de Suèvres est remarquable par la taille moindre et les caractères un peu spéciaux des espèces qui la composent. Elle se rapproche beaucoup — comme l'indique l’énumération ci-après — de celle des sables de Chi- tenay, immédiatement sous-jacents et renfermant comme les marnes de Suèvres, le Melanoïides Eschert. 1 G. Dollfus, Sur la position straligraphique du Melanoïdes Escheri Brongniart, dans le bassin de la Loire, B. S. G. K., p. 151, 1907. 40 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES La faune de Suèvres n'est encore représentée que par quel- ques rares échantillons. Voici ceux que Je connais Faune. RHINOCÉRIDÉS, Ceralorhinus lagicus, race ligericus. Incisive supérieure, Paris, Muséum, collection de Vibraye. — Incisive inférieure, /d. Calcaneum, en très mauvais état, /d. — Astragale, Id. CERVIDÉS. Palæomeryx, sp. Mandibule droite, Paris, Muséum. ? Amplutragulus, sp. Patte postérieure droite d'un petit ruminant qu'on peut rapporter au genre Amphitraqulus. Comme les autres débris de ruminants trouvés à Suèvres, cette patte indique un animal de taille exiguë (calcaneum — 60 millimètres), Paris, Muésum. ? Hyæmoschus, sp. Canon de métalarsien, Paris, Muséum. Ruminants divers, de petite taille. Plusieurs débris d'ossements, RoxGeurs. Sleneofiber Deperet. Fragment de mandibule. Musrécinés. Lulra, sp. Humérus droit (cf. Gervais, Zool. et Pal. gén., pl. XIIL, fig. 6). Stenogale aurelianensis. Demi-mandibule gauche, type de l'espèce. Palæoqale Gervarst. Demi-mandibule gauche, type de l'espèce. CHEVILLY A1 CHEVILLY Chevilly, à 15 kilomètres au nord d'Orléans, est un gise- ment fossilifère des sables de l’Orléanais très souvent cité. Le nom de cette localité est devenu classique en paléontologie dès l'étude faite par Cuvier d'un assez grand nombre d'ossements fossiles en provenant. Les sablières entamant les sables fossilifères étaient à Monchéne, à l’est de la station actuelle du chemin de fer. Depuis longtemps elles ne sont plus exploitées. La sablière du Château a aussi donné quelques ossements fos- siles (Listriodon). Aux Chapelles de nouvelles sa- blières peu importantes sont actuellement ouver- tes, mais elles n’ont donné : LA : FiG. 6. — Chevilly (sablières du Château, de Jusqu à présent aucun fos- Mouchëne, du Glorieux, etc.). sile. Celles des (Glorieux ont livré quelques débris sans grand intérêt et aux Chälelliers, 1l n’a Jamais été rien trouvé. Entre les Glorieux et Monchëne existe, au bord du chemin qui passe devant la ferme du Monchèêne, la sablière Cassegrain qui a fourni de nombreuses pièces à M. Nouel. A Monchêne se dessine un véritable plateau sableux d’envi- ron un kilomètre carré. M. Lockhart le décrit ainsi!. 1 Ch.-F. Lockhart, Mémoire sur un terrain meuble fossilifére du département du Loiret et description des fossiles qu'il contient (Mémoires de la Societé des sciences, belles-lettres el arts d'Orléans, t. I, 1837). 42 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES « L'épaisseur du sable varie d’un décimètre à huit mètres. La coupe du terrain donne l’ordre suivant : 1° Terre végétale cultivée. 2° Terrain meuble (sable) à ossements fossiles. 3° Marnes calcaires d’eau douce. « Le terrain meuble se compose de plusieurs lits d’un sable quartzeux et d’une argile ferrugineuse de diverses couleurs, ne conservant pas d’horizontalité n1 de parallélisme; il s'en trouve de très fins, presque purement granitiques ; ces lits varient du blanc au jaune, au brun, au rougeûtre; 1l y en a qui sont composés de grains de quartz roulés de la grosseur d’un grain de chanvre à celle d’un pois, et de petits fragments de silex de diverses couleurs à arêtes arrondies; il s’y trouve plus rare- mennt quelques petits cailloux de feldspath et quelques par- celles de mica; 1ls contiennent encore des fragments plus gros et plus rares de calcaires et de silex anguleux. Les lits de sables dans la partie supérieure passent quelque- fois à une argile brune, compacte, fragmentaire, et contiennent dans leur intérieur des veines et noyaux de la même argile ; à la partie inférieure, ces sables deviennent plus grossiers et contiennent beaucoup de fragments calcaires peu roulés. Enfin, le caractère distinctif de ce terrain est de renfermer un grand nombre d'os et de dents fossiles qui se trouvent particulière- ment à la partie inférieure la plus rapprochée des marnes cal- caires et appartiennent à des animaux de diverses espèces!. Les fouilles que fit exécuter à Monchène M. Lockhart lui ont donné : 1° Plusieurs molaires de Mastodonte à dents étroites. Leurs couronnes sont garnies de leurs pointes uniques et ont con- servé un émail très épais ; elles varient de 16 centimètres de longueur sur 8 centimètres de largeur à 10 centimètres de lon- gueur sur 8 centimètres de largeur. Dans quelques-unes les pointes coniques sont usées en disque. 2° Une mâchoire de même espèce portant les racines des dents molaires ; CHEVILLY 43 3° Des fragments de défense, de même espèce ; 4° Une tête de fémur, de même espèce; 5° Un astragale, de même espèce; 6° Une molaire entière du petit Mastodonte ou Mastodonte d Europe. Elle a 10 centimètres de longueur sur 5 centimètres de largeur. 7° Une très petite molaire qui appartiendrait à un très petit mastodonte ou mastodonte inconnu et non décrit. La couronne n'a que 35 millimètres de longueur sur 25 millimètres de lar- oeur. Pour la distinguer je la nommerai provisoirement petit Mastodonte d'Orléans. 8° Un grand nombre de mâchelières supérieures de Rhino- céros de diverses espèces. Les couronnes sont plus ou moins usées par la détrition ; elles sont carrées et leur grandeur varie de 6 centimètres à 4 centimètres: l'émail en est parfaitement conservé. 9° Un côté entier de mâchoire inférieure de Rhinocéros por- tant encore deux dents molaires très bien conservées, dont les couronnes usées en double croissants, ont aussi conservé leur émail. Elles ont 10 millimètres de longueur sur 25 millimètres de largeur. La mâchoire a 30 centimètres de largeur et n’est nullement roulée par le transport; 10° Une grande quantité de molaires inférieures de même espèce, plus ou moins usées en double croissants, ayant l'émail très bien conservé: leur couronne varie de 3 centimètres à 6 centimètres. 11° Un humérus et un calcaneum de même genre, d’une crande espèce. 12° Un métatarsien du même genre, d’une petite espèce. 13° Un grand nombre de molaires de diverses grandeurs du Tapir gigantesque ou d’un animal voisin des tapirs, dont les couronnes carrées varient de 6 centimètres à 4 centimètres; plusieurs présentent trois rangs de collines transverses plus ou moins usées par la détrition; leur émail est parfaitement con- Servé ; 44 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES 14° Un radius, de même espèce: 15° Une tête de fémur, de même espèce ;: 16° Un métatarsien, de même espèce; 17° Un fragment de mâchoire inférieure, côté gauche, garni de trois molaires, du genre Cerf. 18° Un métatarsien, du même genre; 19° Un astragale, du même genre; 20° Enfin une molaire d'un animal inconnu à couronne carrée de 2 centimètres entourée d’un rebord plissé à quatre pointes non usées. La distance du collet à l'extrémité des pointes est de 15 millimètres. Cette dent pourrait être une dernière molaire inférieure de Chéropotame ou d’un animal voisin du Chéropotame. Dans un second mémoire sur le même sujet, Ch. F. Lockhart indique encore : 1° Une belle pointe de défense de Dinotherium ; la longueur de ce morceau remarquable est de 60 centimètres de longueur sur 15 centimètres de largeur; 1l est garni de son émail; l'extrémité est unie en biseau ; il est légèrement cannelé dans son milieu. 2° Des molaires de Dinotherium ; 3° Des molaires du Mastodon angustidens, de Cuvier : 4e Un humérus entier et bien conservé de Rhinocéros; 5° Un fragment de mâchoire du même animal; 6° Un calcaneum de Cerf. J'ai cité un peu longuement l'étude faite par Lockhart des sables de Chevilly et l’'énumération des pièces qu'il y a recueillies, autant parce qu'elle concerne un gisement aujour- d'hui et depuis longtemps épuisé, que par l'intérêt même de cette étude. Le savant naturaliste d'Orléans avait déjà su dis- tinguer divers caractères importants de cette faune de l’Orléa- nais sur lesquels j'aurai à insister au cours du présent travail. 1 Ch.-F. Lockhart, Description des fossiles de l'Orléanais (Mémoires de la Societé des sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, t. VIT, 1848). CHE VILLY ES Qt Faune RuINOCÉRIDÉS, T'eleoceras aurelianensts. Les pièces suivantes proviennent pour la plupart de la collection Nouel et sont actuellement au musée d'Orléans. Mâchoire supérieure avec dentition de lait, 24. — Incisives supérieu- res, 176, 177, 178. — PA supérieure droite, 444. — P1 supérieure gauche, 458. — P3 supérieure droite, 144. — P; supérieure droite, 31, 32. — P; supérieure gauche, 30 — M; supérieure droite, 29. — M2, M; supé- rieure gauche, 445!. Mandibule droite P4 — M3, 39. — M» inférieure droite, 492. — Astra- ‘gale droit, 432. — Scaphoïde, 256, 257. — Métatarsiens, 46, 476, 493. A ces pièces, il faut ajouter celles signalées par Cuvier et par Lockhart pièces que Je n'ai pu retrouver. Equinés. Anchitherium aurelianense. Mandibule droite, P2 — M3; musée d'Orléans, 440; fragment de man- dibule avec M3, Paris, Muséum. Astragale droit, Paris, Muséum. — Calcanéum droit, id. TRAGULIDÉS. Hyæmoschus, sp. Teste Stehlin, pièces au musée de Bâle. CERvIDÉS. Procervulus aurelianensis. Fragment de bois, collection Nouel, 405. Fragment de mandibule droite My — M3, musée d’Orléans, 406. Ruminants divers. Les débris en sont conservés au musée d'Orléans: 465, 59, 62, 455, 503. SUIDÉS. Listriodon Lockhartr. Canine supérieure, collection Nouel, 428. — M: supérieure Paris, Muséum. — M; supérieure, 1d. — M3 supérieure, collection Nouel, 30, — M; supérieure droite, musée d'Orléans, 233. 1 Une note de M. Nouel signale que ces deux dents de Rhinocéros surpassent en srosseur toutes celles de sa collection et toutes celles du musée d'Orléans. 16. STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES ANTHRACOTHÉRIDÉS, ? Brachyodus onoideus. Deux métacarpiens latéraux, musée d'Orléans, 435, 436. — Extré- mité supérieure de fémur, 1d., 44 (ces pièces avec réserves, peut-être Rhinoceros). PROBOSCIDIENS, Maslodon angustlidens. P> supérieure droite, musée d'Orléans, 439. — Mi supérieure droite Id., 5, 12. — Mi supérieure gauche, collection Nouel, 441. — M3 supé- rieure gauche, Paris, Muséum. — M3 supérieure gauche, musée d'Orléans, 19. — M: inférieure gauche, collection Nouel, 477. — Extrémité supé- rieure de défense, musée d'Orléans, 421, 452. Extrémité supérieure de péroné, musée d'Orléans, 393. — Astragale gauche (d'un jeune), id., 698. — Métacarpiens, id., 422, 423, 424. Mastodon turicensis. M; supérieure gauche à quatre lobes, Paris, Muséum. — M; supérieure gauche, musée d'Orléans, 12. — Mo inférieure gauche, collection Nouel, 447. — Fragment de défense supérieure, musée d'Orléans. Dinotherium Cuvierti. Mi supérieure gauche, musée d'Orléans, 57. — M; supérieure gauche, collection Nouel 369. — M2 supérieure gauche, id., 244. — M: sup. gauche, musée d'Orléans, 54. — M2 supérieure droite, {d., 36, 72. — M2 supérieure gauche, Paris, Muséum (collection du D' Rousseau). — Cinq molaires supérieures, id. (collection des D" Vincent et Gassot). Mandibule, type de l'espèce, Paris, Muséum (Cf.pl. VIII. fig. 3 et 4). Fragment de mandibule droite, collection Nouel, 109. — M1 inférieure droite, musée d'Orléans, 35, 80, 81. — M inférieure droite, Paris, Mu- séum (coll. D' Rousseau). — M3 inférieure droite, musée d'Orléans, ro1. Vertèbre atlas, musée d'Orléans, 278. — Métacarpien, 1d., 40. ? Dinotherium bavaricum. À cette espèce appartiennent peut-être quelques-unes des pièces précé- dentes, le ]). bavaricum et le D. Cuvieri ne différant guère que par la taille plus faible de celui-ci. Féuiés. Pseudælurus quadridentatus. Fragment de mandibule gauche P3 — M4, Paris, Muséum (pl. IX, fig. -11 a, 11 D. Fragment de mandibule gauche avec Mi, cd, (pl. IX, fig. 12 a, 12 D). = ARTENAY 47 ARTENAY Artenay, au nord de Chevilly (feuille de Châteaudun) est une des localités où les sables de l’'Orléanais se sont mon- trés très fossihfères. La faunule locale d’Arte- nay comprend plus spéciale- ment des Cervidés, des Sui- dés, des Carnassiers. M. A. Thévenin y a relevé, en octobre 1893, la coupe suivante, que j'ai retrouvée dans les sablières ouvertes sur le chemin allant d’Autro- che au château d'Auvilliers. Deux de ces sablières ont sectionné des sables particu- lhèrement riches en fossiles : l’une — sablière Pierre Bour- sier — est proche du château Terre végétale. 0,75 Sable rou- geâtre — sables de la Sologne. 1,90 Marnes blan- ches et verdà- tres — marnes de l'Orléanais. : 1,25 Sables blancs avec ossements et graviers cal- caires à la base. Calcaire de Pithi- An viers. d'Auvilliers ; l’autre — sa- ; ZA US se FIG. 7. — Sablière à Artenay, sur le chemin shèse Haquet est plus JPITÉE d’Autroche au Château d’Auvilliers, à en- utroche. viron 600 mètres d'Autroche, d'Autroch iron 600 mètres d'Autrocl Faune. RuINOCÉRIDÉS. Diceratherium Douviller. Je rapporte au D. Douviller les quelques pièces suivantes provenant d'un animal de taille plutôt petite : 1 Les pièces énumérées sans indication spéciale sont conservées, pour la plu- part, au Musée d'Orléans; elles proviennent soit de la collection Nouel, soit d’ac- quisitions faites depuis l'entrée au Musée d'Orléans d'une partie de la collection Nouel. 48 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES M2 supérieure droite, 274. — Mandibule gauche, 467. — Mandibule gauche, Mi — M3, 148. : : s T'eleoceras aurelianensis. P2 supérieure gauche, 281. — P2 supérieure droite, 281 his. — P4 supé- rieure droite 222, — Incisives supérieures, 334, 87. MB inférieure droite 289. — Incisive inférieure, 48. Vertèbres, 181, 604, 605, 615, 616, 656, 657, 688. D UC p, ANOLRON —{ 7 - 2%, \ 4e Perou MCD ES Den N 4 IEC Pa 11) 4 2 f) D li ANA) Pr gs E TT — FiG. 8, — Artenay (sablières Pierre Boursier, Haquet, etc. à Autroche), Ruan et Trinay (sablière Félix Legrand, sablière de Belassie...). Fragment d'humerus, 32. — Radius, 602, 619. — Pyramidal droit, 191, 192, 617. — Semi-lunaire, 618. — Métacarpiens, 278, 601. 613, 697. | Fémur et fragments de fémur, 253, 77, 64, 78. — Tibia, 326. — Péroné, 198, 188. — Astragale, 178, 659. — Calcanéum, 35, 181. — Scaphoïde, 47, 237. — Cuboïde, 180. — Trapézoïde, 165. — Métatarsiens, 25, 132, 187, 614, 697. — Phalanges, 65, 66. Ces os du squelette indiquent une espèce de très grande taille et parais- sant répondre au maximum de l'évolution du 7”. aurelianensis. Ceratorhinus {agicus, race ligericus. Dernière molaire supérieure (Teste Stehlin). a x ARTENAY 49 CEeRvIDÉS. Amphilragulus aurelianensis n. sp. Dentition supérieure, P2 — M3 droite P3 — M3 gauche. Paris, Muséum. _ Demi-mandibule gauche, P3 — M3 et alvéoles de Pi et P2. Type de l'espèce. Paris, Muséum (PI. II, fig. 9 et 10). Palæomeryx Kaupi. Canine cultriforme. Paris, Muséum, 387. Molaires, inférieures, 505, 506, 507. — M3 inférieure gauche, 227. — Mandibule P2 — M3. Paris, Muséum (PI. VI. fig. 9 et 10). — Mandi- bule droite, M1 et M3, 409. Tibia. Paris, Muséum. — Tibia, 189, 528. — Astragale, 603, 529, 550. — Calcanéum droit, 28, 327. — Métatarsien, 550. — Phalanges, 538, 540, 541, 543. Amphimoschus Artenensis, n. sp. Mandibule droite, 294. ? Double série de molaires supérieures. Paris, Muséum. Ruminants : Amphitraqulus, Palæomeryx, de diverses tailles, Amphimoschus, etc., etc., non déterminés spécifiquement. I. — Vertèbres, 65, 146, 147, 545, 548. — Omoplate, 549. — Fémur, 134, 189. — Tibia, 189, 528. — Astragale 529, 603. — Métatarsiens, 523, 550. — Phalanges, 128, 539. II. — Au musée d’ Dee provenant de la sablière an der à Autroche : _ Rotule gauche, 653. — Astragale gauche, 620, 659. — Métatarsiens, 622, 623, 654. — Phalange, 621. IL, — Divers débris de petits Cervidés, pièces non déterminables, 512, 513, D14, 15. IV. — Dents isolées des mâchoires ta et inférieures, 511, 516. — Canine supérieure. Paris, Muséum. — Fragment de mandibule droite, P2 — P; et Mo — M3. /d., collection Nouel. — Mandibule gauche. Id. — Mandibule gauche, P; — M3. /d. — Mandibule droite, P3 — M3. Extrémité inférieure de radius, 331. — Métacarpien, 530. — Tibia, 332. — Astragale, 534. — Calcanéum, 525. — Métatarsiens, 536. — Phalanges, 546. V. — Série de molaires inférieures d’un Ruminant, moins P1, 692. SUIDÉS. Chœrotherium pygmæum. Demi-mandibule gauche avec les sept molaires. Paris, Muséum, collec- tion Nouel, 216. — Molaires isolées. /d., 385. Univ. pe Lyon. — Mayer.  90 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES ? Hyotherium sômmeringi. Teste Stehlin, sans indication de pièces. Palæocherus aurelianensis. Deux fragments de mâchoire supérieure gauche M, — M3 et droite P;— M3. Paris, Muséum. — Quatre molaires supérieures isolées. /d. — M3 supérieure. Paris, Ecole des Mines. Mandibule gauche avec dents très usées. Musée d'Orléans, 696. — Mandibule droite, Mo —- M3. Musée d'Orléans, 517. — Mandibule droite, Mi — M3. /d., 207. — Mandibule gauche, P; — M3. Collection Nouel, 381. — Mandibule droite. /d., 168. — Mandibule gauche, Mi— M3, Paris, Muséum. — Diverses molaires inférieures, Musée d'Orléans, 518. ANTHRACOTHÉRIDÉS. Brachyodus onoideus, sp. Gervais. M, supérieure gauche (de lait). Collection Nouel (je n'ai pu retrouver cette pièce, mais la détermination qui a été faite par M. Kowalewsky peut être tenue pour exacte). Phalange. Paris, Muséum. RowGezurs. Steneofiber Depereti. Fragments de mandibules droites avec les quatre molaires. Paris, Muséum. Fémur. Musée d'Orléans, 81, 182. CANIDÉS. Amplhicyon sp. (de petite taille). Fragment de première tuberculeuse. Paris, Muséum, collection Nouel, mo Cubitus. Musée d'Orléans, collection Nouel, 204. Deux phalanges. Paris, Muséum, collection Nouel. MusrTÉLIDÉS. ; Mustela Sainjont n. sp. Deux fragments de mandibule 2...) P; —M,; b...)P;. Paris, Muséum, collection Nouel, 295 (cf. pl. IX, fig. 6 a, 6 b, 7 a, 7 b). Trochictis zihethoïdes, var. Noueli. Demi-mandibule gauche C, P; — M. Paris, Muséum, collection Nouel, 206 (cf. pl. IX, fig. 8 a, 8 b). RUAN-TRINAY o1 Lutra sp. Deux humérus. Paris, Muséum, collection Nouel, 57. Fragments des os iliaques d'un même bassin. /d., 252. — Radius et cubitus de la même patte, Paris, Muséum. Hyzænælurus sp. Teste Stehlin, Musée de Bâle SINGES. Pliopithecus anliquus. Extrémité supérieure d'humerus. Paris, Muséum (cf. pl. IX, fig. 13 a, 13 D). Il est à remarquer qu'on n’a pas — jusqu’à présent — trouvé P Jusqu à P de débris de ProBoscipreNs dans les sables d'Artenay!. RUAN — TRINAY Ruan est situé au nord-est d’Artenay à 7 kilomètres de cette dermière localité. Trinay est à 5 kilomètres environ à l’est d'Artenay. sui Un certain nombre de débris de mammifères fossiles y ontété trouvés vers 1982-1889 par M. Nouel, dans une sablière assez étendue atteignant la base des sables de l'Orléanais : celle de Félix Legrand, au bois du Coudray, entre Ruan et Trinay. IL est intéressant de distinguer — comme l'avait déjà remarqué M. Nouel — deux niveaux dans la formation sableuse entamée par l'exploitation F. Legrand : 1° Une zone inférieure à Rhinoceros, Hyotherium, Palæome- ryx, burdigalienne. 2° Une zone supérieure, de caractères lithologiques et d’as- pects peu différents, mais ayant donné une molaire d’éléphant et un astragale de bovidé, zone pliocène supérieur ou même pleistocène. 1 M. Stehlin, Dépôts miocéènes de la Loire... cite le M. angustidens, dans la faune d’Artenay, mais sans indiquer sur quelles pièces il appuie sa citation. Ot & STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Cette constatation est un argument en faveur de cette hypo- thèse : les sables de la Sologne ne sont pas toujours le niveau le plus récent de la formation sableuse de la région d’Orléanais. Un peu au sud-est de Trinay, sur la direction de Neuville- aux-Bois, au lieu dit Bélassie, les sables de l'Orléanais sont également fossilifères. Faune. RuHINOCÉRIDÉS. ? Diceratherium Douviller. P, supérieure droite très usée, provenant d’un animal de petite taille T'eleoceras aurelianensis. M, inférieure droite Collection Nouel, 463. CERVIDÉS. ? Palæomeryx Kaupi. Molaire supérieure. Collection Nouel, 508. SUIDÉS. Hyotherium sôämmeringt. M; inférieure droite sortant de l’alvéole. Collection Nouel, 430. Ces pièces, représentant la faune Ruan, sont actuellement à Paris, au Muséum (430) et au Musée d'Orléans. BAIGNEAUX-EN-BEAUCE La sablière Riché, à Baigneaux-en-Beauce (canton d’Orgères, Eure-et-Loir), a fourni en 1883-1885, d'assez nombreux osse- ments fossiles. La plus grande partie en a été dispersée. Ceux recueillis par M. Nouel sont conservés actuellement au musée d'Orléans et au Muséum de Paris. Pour les besoins de quelques entrepreneurs, l’exploitation des sables de l’Orléanais a été reprise, en ces derniers temps, à Baigneaux. M. Stehlin y a organisé — comme en beau- coup d'autres gisements — un véritable service d'exportation des pièces découvertes dans les sablières. Tout récemment, le BAIGNEAUX-EN-BEAUCE D3 le D' Garsonnin a cependant pu assurer quelques- unes de cel- les-ci au musée d'Orléans. M. Stehlin a cité parmi les gisements de l’'Orléanais, À uneau près d'Orgères. M. Stehlin paraît s'être laissé tromper par une citation erronée de M. A. Laugel! disant qu'à Auneau, près d'Orgères, auraient été trouvées, dans les sables de l’'Orléanais, des dents de Mastodon l(apiroïdes. Je ne crois pas qu'il s'agisse de Lumeau, où les sables de l’Orléanais sont assez abondants en coquilles d’eau douce, mais bien que le nom d'Auneau (qui est celui d’un chef-lieu de canton de l'arrondissement de | Chartres) a été imprimé pour celui d'Anneux, hameau de Baigneaux- | TS Ne à en-Bauce, dont les sa- Fi fr e Ü e RL bles ont, en effet, fourni des débris de M. Turi- ë FiG. 9. — Baigneaux, Anneux, Lumeau, Censis. Tillay-le-Peneux. Faune. RHINOCÉRIDÉS, ? T'eleoceras aurelianensis. Rotule. Musée d'Orléans, collection Nouel, 163 Equipés, Anchitherium aurelianense. Fragments de molaires. Musée d'Orléans, collection Nouel, 501. ! À. Laugel, Mémoire sur la géologie du département d’Eure-et-Loir (Bulletin de la Société géologique de France, 27 février 1860, p. 330). D4 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES TRAGULIDÉS. Hyæmoschus sp. Teste Stehlin. CERVIDÉS. Palæomeryx Kaupi. Teste Stehlin. Palæomeryx sp. Deux molaires inférieures. Musée d'Orléans, 509. Métatarsiens. /d., 510. SUIDÉS. Listriodon Lockharti. Teste Sthelin, Hyotherium sômmeringu. Teste Stehlin. PROBOSCIDIENS. Mastodon turicensis. M, inférieure droite d’un jeune animal. Paris, Muséum, collection Nouel, 460.(Cette dent mesure 92 millim. sur 46 millim.) Symphyse mandibulaire avec fragment de défense trouvée en contact avec la pièce précédente Musée d'Orléans, collection Nouel, 487. CANIDÉS. ? Amphicyon aurelianensis. Carnassière inférieure. Musée d’Orléans!, TIIECAYCESRENEUX M. Sainjon m'a signalé qu’à Tillay, les sables de l’Orléanais 1 Pendant que le présent travail était en cours d'impression, M. le D' Garsonnin m'écrit s'être rendu tout dernièrement à Baigneaux-en-Beauce et en avoir rapporté une vingtaine de pièces, entrées au Musée d'Orléans : Mastodon, Rhinoceros de petite espèce, À mphicyon? Cynodyclis ? Cervidés, ete. A Lumeau, dans une couche d'argile d'environ 30 centimètres d'épaisseur, placée au milieu de la sablière, M. Garsonnin a trouvé en grande abondance des coquilles lacustres (Unio, Helix, Melanoïdes..….). NEUVILLE-AUX-BOIS 5h) auraient donné divers débris de mammifères fossiles, notam- ment des bois de Cervidés. Je n'ai pu vérifier le fait, n1 retrouver les pièces provenant de cette localité. NEUVILLE-AUX-BOIS Les sablières de Neuville-aux-Bois — chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Orléans — sont avec celles toute voisines de FrG. 10. — Neuville-aux-Bois (sablières Gouet, Rousseau, au Cas Rouge; Nepveu, à Laleu; Laroche, à Rouvillé; Gurlie, à Rouville, etc.) Chilleurs et celles de Baigneaux, de Fay-aux-Loges, à peu près les seules où l’on puisse actuellement recueillir des ossements fossiles des sables de l’Orléanais. La formation sableuse fossilifère s'étend sous forme d'une bande irrégulière, large d’environ 2 kilomètres {dans la direction nord-sud) et longue d’un peu plus de 6 kilomètres — sables de Chilleurs compris — {dans la direction ouest-est). Les sables sont ici assez homogènes et d’une épaisseur variant entre 3 et 8 mètres. Ils sont constitués par des éléments siliceux fins, de couleur claire, irrégulièrement stratifiés avec minces lits argileux intercalés. L'élément calcaire existant primitivement dans ces sables est aujourd’hui disparu en grande partie et, par suite, la décalcification des sables se trouve à peu près complète. 95 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES A la base de la formation, les sables deviennent marneux et c’est au niveau de cette base des sables, que se rencontre le niveau fossilifère dont l'épaisseur ne dépasse guère quelques centimètres. Les exploitations de sable s’échelonnent sur la route de Neu- ville à Chilleurs — au Cas Rouge, à Rouville, etc. On n’ex- trait plus annuellement qu'une faible quantité de sable, limitée à la seule consommation des maçons du pays, et le procédé d’abattage sur toute la hauteur de la coupe, employé actuel- lement, ne laisse déblayer qu'une minime surface de Ja couche ossifère. C'est dire que les belles séries d’ossements fossiles, rassemblées par Nouel, ont bien peu de chances d’être renouvelées. Faune. RuHiNocÉRIDÉS. Diceratherium Douvrller. Incisives supérieures, collection Nouel, 220, 307. — P, supérieure droite. /d. 311. — P; supérieure gauche. /d. 148. — M; supérieure gauche, Musée d'Orléans, 87r. Mandibule. Collection Nouel, 391. — Fragment de mandibule gauche, M; —M;. Musée d'Orléans, 329. — P, inférieur. Collection Nouel, 308. M, inférieur. /d., 308 bis. — M; inférieur. /d., 308 ter. Cubitus gauche. Musée d'Orléans, 208. — Radius droit. /d., 152. — Rotule. Collection Nouel, 234. — Tibia. Musée d'Orléans, collection Nouel, 113, 185. — Astragale. Collection Nouel, 114. Teleoceras aurelianensis. Tête osseuse, type de l'espèce. Paris, Muséum (cf. pl. IT, fig. x). Tête osseuse avec dentition supérieure. Paris, Ecole des Mines. Maxillaire supérieur droit avec P, — P;. Musée d'Orléans, 306. — Maxillaire supérieur droit, P,. — M:. /d , 318. Incisives supérieures. Collection Nouel, 10, 361; Musée d'Orléans, 802, 808. Prémolaires supérieures. Musée d'Orléans et collection Nouel, 88,384, 674, 872. Molaires supérieures. Musée d'Orléans et collection Nouel, 83, 84, 85, 158, 193, 869. 870, 888, 626, 552, 660, 661, 662, 663, 664, 665, 666, 667, 668, 669, 670, 671, 672, 673, 676, 677, 678, 679, 682. NEUVILLE-AUX-BOIS 07 Mandibule complète. Musée d'Orléans, 807. — Mandibule gauche, P; — M;. /d., 401. — Mandibule droite. /d., 740. — Mandibule. /d., 229, 116, 366. — Mandibule gauche, P; — M3. Musée d'Orléans, 369. — Fragments de mandibules. /d., 398, 352, 392. — Plusieurs mandibules. Paris, Ecole des Mines. —- Fragments de mandibules, Collection Nouel, 141. Incisives inférieures. Musée d'Orléans et collection Nouel, 332, 70, 72, 48, 454, 400, 366, 347. Prémolaires inférieures. Musée d'Orléans et collection Nouel, 456, 457. Molaires inférieures. Musée d'Orléans et collection Nouel, 627, 628, 808, 889, 700, 701, 702, 302, 680,681, 683, 684, 685, 686, 687, 688, 689. Vertèbres. Musée d'Orléans et collection Nouel, 45, 3or, 73, 300, 328, MD RO 0 TO, LIU T12,,124, 190; 89, 971, 410. Omoplate. Musée d'Orléans, 556. — Humérus droit et gauche. /d., 107, 741, 759, 38. — Radius droit et gauche. Collection Nouel, 11, 197. — Cubitus. Zd., 98. — Métacarpiens. Musée d'Orléans, 303, 305, 364. Moitié gauche du bassin, os iliaque gauche. Musée d'Orléans, 19, 155. — Patte de derrière. Paris, Muséum (cf. pl. IT, fig. 3 et 4). — Fémur. Paris, Ecole des Mines. — Fémur. Collection Nouel, 95, 116. — Rotule. Id., 316. — Tibia droit. /d.. 96, 164. — Péroné droit. /d., 151. — Astra- gale. /d., 97, 313. — Calcanéum gauche. Musée d'Orléans, 20, 120. — Scaphoïde. Collection Nouel, 305. — Cuboïde droit. /d., 209. — Grand os. 1d.. 254. — Trapézoïde. /d., 418. — Pyramidal. /d., 304. — Métatar- siens. /d., 144. — Phalanges. /d., 129, 758. Jeunes animaux : Fragments de mandibules et molaires de lait inscrits sous les numéros suivants de la collection Nouel : 150, 173, 353, 354, 390, 399, 455, 472. Equipés. Anchitherium aurelianense. Fragment de mâchoire inférieure gauche. Musée d'Orléans, 93. — Fragment de mâchoire supérieure droite. Collection Nouel, 94 bis. — Fragment de mandibule droite, P; — M;. /d., 211. CERVIDÉS. Palæomeryx Garsonnini. Mandibule M, — M:. Paris, Ecole des Mines. — Quatre molaires iso- lées. /d. Palæomeryx sp. Trois molaires supérieures gauches. Musée d'Orléans, 504. — Frag- D8 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES ment de mandibule, M, — M. Collection Nouel, 408. d'Orléans, 297. Astragale. Musée Amphimoschus artenensis. Mandibule gauche (sablière Gouet, 1865). Collection Nouel, 220. SUIDÉS, Chœrotherium sp. Teste Stehlin. ANTHRACOTHÉRIDES. Brachyodus onoïdeus. Canine supérieure. Paris, Muséum, collection Nouel, 34, 362. — P; supérieure droite. Collection Nouel, 236. — P, supérieure droite. Paris, Muséum, 235, 235 his. — M, supérieure gauche. /d., 183. — M, su- périeure gauche. Musée d'Orléans, 29. — M, supérieure droite. Id., 375. Canine inférieure gauche. Musée d'Orléans, 56. — P, inférieure. /d., 562. Fragment de mandibule droit. Collection Nouel, 142. — Fragment de mandibule gauche. M, —M;. Musée d'Orléans, 345. — M, inférieure droite. /d., 310. — M, inférieure droite Paris. Muséum, 68. — M; infé- rieure gauche. Musée d'Orléans, 357, 358. Vertèbre dorsale. Musée d'Orléans. ? Humérus. Collection Nouel, 291, 292. — Radius. /d., 334. — Astra- gale. Musée d'Orléans, 363 his, 411, 690, 760. — Calcanéum. Collection Nouel, 360, 102; Musée d'Orléans, 625, — Phalange (première). Collec- tion Nouel, 75. CaAxIDÉs. Amphicyon sp. ? Canine, 69. — Carnassière inférieure droite, 228. — Cubitus, 204. — Fémur, 226. Ces pièces, provenant de la collection Nouel, sont à Paris, au Muséum (226) ou au musée d'Orléans, Les Rhinocéridés et le Brachyodus onoideus sont de beau- coup les éléments dominant dans la faune de Neuville-aux-Bois. Les Suidés y sont rarissimes et les Proboscidiens n’y ont pas encore été rencontrés. CHILLEURS-AUX-BOIS 09 CHILLEURS-AUX-BOIS Les sablières de Chilleurs-aux-Bois, à 15 kilomètres au sud-ouest de Pithiviers, sur la route d'Orléans à Fontainebleau, ont donné en ces dernières années, un assez grand nombre d'ossements fossiles des sables de l’'Orléanais. Quelques pièces du Muséum de Paris en proviennent ; quel- ques autres ont été recueillies et conservées par M. Gurlie, pharmacien à Neuville- aux-Bois ; le plus grand nombre est au musée d'Orléans. Elles provien- nent surtout des sablières Marlet et du Grand- Orme. Tout récemment, M. Stehlin à signalé l’Am- phicyon cf. major comme (trouvé à Santeau, à quel- He. 11. — Chilleurs-aux-Bois (sablières Marlet, que distance de Chil- du Grand-Orme, etc.), Santeau. leurs dans la direction de Pithiviers. On ne m'a point signalé de sablière fossilifère à Santeau. Faune. RuHINOCÉRIDÉS. Diceratherium Douviller. M: supérieure droite. Collection Nouel, 344; M; inférieure gauche. Musée d'Orléans, 880. — Incisives supérieures très usées, /d., 747. — Incisives supérieures. /d. T'eleoceras aurelianensis. Au Musée d'Orléans : Incisives supérieure droite et gauche, 879.— P, supérieure droite, 716. — P; supérieure droite et gauche, 649, 714. — M, supérieure droite, 272. — M, supérieure gauche, 645. — M, supérieure droite, 643, 648. — 60 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES M, supérieure gauche, 644. — M; supérieure droite et gauche, 638, 639, 646, 647, 715. Fragment de mandibule, 703, 772. — Incisives inférieures droite et gauche, 704, 705, 773. — M, inférieure gauche, 640. — M; inférieure gauche, 642. Humérus droit, 745. — Métacarpiens, 748, 878. — Tibia gauche, 795. — Astragale, 877. Vertèbres, 635, 717, 718, 719, 720, 876. Equipés. Anchitherium aurelianense. Molaires supérieures. Musée d'Orléans, 767,882. — P, — P, supérieure. Collection Gurlie, à Neuville-aux-Bois (Cf. pl. IV, fig. 2 à, 2 b) — P, supérieure. /d. — Fragment de mandibule gauche avec trois molaires et débris d’une quatrième. /d., 790. — Mandibule, P; — M:./d., 798. — Fragments de mandibule. /d., 633. Vertèbre cervicale. /d., 751. Phalanges. Paris, Muséum, collection Nouel, 345 (Cf. pl. IV, fig. 8 à, BD 80) CERVIDÉS. Palæomeryx Kaupi. Fragment de mâchoire supérieure et cinq molaires isolées. Musée d'Or- léans, 801. — Mandibule gauche. /d., 766. — Trois M et une P inférieure. Id., 774. — M; inférieure gauche, 650. Palæomeryx sp., de diverses tailles. Au Musée d'Orléans : M, — M; supérieure droite, 787. — Canine supérieure, 753. — M, supé- rieure gauche, 788. — Mandibule droite, 755. — D; inférieure droite, 651.— M, — M; inférieure, 775. Ruminan(s divers, de petite taille. Au Musée d'Orléans : Mandibule gauche, sauf P;, 707.— Fragment de mandibule droite, M}, — M;, 886. — Fragment de mandibule et quatre molaires séparées, 797. — Fragment de mandibule gauche, 713. — Molaires isolées, 708, 710, 798, 799. — M; inférieure droite, 709. Astragale, 712, 743. SUIDÉS. Palæocherus aurelianensis. Au Musée d'Orléans : CHILLEURS-AUX-BOIS 6 Mandibule gauche avec dents de remplacement (P; de lait, M, — M), 754. — Fragment de mandibule droite, M; — M;, 866. — Fragment de mandibule gauche, M, — M:, 762. /d.; P; — M3, 761. — Mandibule wauche d'un jeune animal avec les trois dernières molaires de lait, 794. — M, inférieure gauche, 881. — M; inférieure gauche, 652. A Paris, au Muséum : Fragment de mandibule. ANTHRACOTHÉRIDÉS, Brachyodus onoideus. Au Musée d'Orléans : P; supérieure, 771. — P; supérieure, 728.— M, supérieure droite, 749. — M: inférieure droite; 770, M; inférieure, 730. Astragale gauche, 634. — Calcanéum, 768. RoNGEurs. Sleneofiber Deperelr. Au Musée d'Orléans : : Mandibules droite et gauche, 764-765. Fragments de mandibules droite et gauche, avec chacune quatre molaires. Mandibule droite avec incisive et trois molaire, 742. Tibia droit 763. Canipés. Pseudocyon Depereti. Demi-mandibule gauche, type de l'espèce. Musée d'Orléans, 785 (Cf. pl. IX, fig. 4a, 4b). Fragment de mandibule gauche avec C et P,. Id., 757. Amplhicyon, sp. Fragment important de tête osseuse. Musée de Pithiviers. Deux incisives. Musée d'Orléans, 885. — Molaire supérieure. /d., 884. — Fragment de mandibule droite. /d., 765. MusTÉLDÉS. Mustela Sainjont. Fragment de mandibule gauche, P;— M,, type de l'espèce. Musée d'Or- léans, 800. (Cf. pl. IX, fig. 5.) FéLipés. Pseudælurus transitorius. Fragment de mandibule droite, P; — M;. Musée d'Orléans, 756. 2 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Il est à remarquer que les sablières de Chilleurs n’ont encore donné aucun ossement fossile de Proboscidiens {Mastodon Dinotherium) si abondants, dans la plupart des gisements fossihifères de l'Orléanais. REBRÉCHIEN Rebréchien est à 16 kilomètres d'Orléans, entre Orléans et Neuville-aux-Bois. Les sables de l'Orléanais y présentent leurs caractères Loi CCR Let nr Z SANS py $ LS ÿ in = SSSR E NA FiG. 12. — Loury, Rebréchien. classiques et sont de couleur grisätre, formés d'éléments plu- tôt fins. J'ai relevé à Rebréchien un certain nombre de sablières, en réalité simples trous servant à l'extraction temporaire du sable et abandonnés ensuite, mais je n’ai pu retrouver la sablière du Chène-Bourdon, d’où proviennent les pièces recueillies par Nouel, actuellement conservées au musée d'Orléans. Ces pièces sont les suivantes : Faune. RHINOCÉRIDÉS. Diceratherium Douvillei (très probablement). Fragment de mandibule, P:-P;-M:. — Fémur droit. REBRÉCHIEN-LOUR Y 63 T'eleoceras aurelianensis (très probablement). ? Extrémité inférieure d'un tibia de petit ruminant, 537. Collection Nouel.' ? Fragment d'un radius de petit ruminant, 403. Collection Nouel. CERVIDÉS. PROBOSCIDIENS. Mastodon angustidens, très probablement. Astragale droit, 389 bis. Collection Nouel. Dinotherium Cuviert. M, inférieur gauche, 335. Collection Nouel!. LOURY Le Loury est au nord-est de Rebréchien. Les sables de l’Orléanais ont donné, à Loury, la faune suivante : Faune. RHINOCÉRIDÉS. Diceratherium Douviller. Je crois qu'à cette espece de petite taille on peut rapporter les dents suivantes provenant de Loury : M1, M2, M; supérieures gauches — M, inférieure droite. Teleoceras aurelianensis. Fragments de molaires supérieure, 481. — Dents isolées de la mandi- bule gauche, 485. Collection Nouel. — Mandibule droite, 486. Collection Nouel *. MARIGNY Marigny est limitrophe de Rebréchien. 1 Ces pièces sont actuellement au Musée d'Orléans. ? Cette pièce provient de la sablière de la Poterie, au nord de Rebréchien. 64 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Les sables de l’Orléanais y sont décalcifiés et recouverts par les sables de la Sologne. La légende de la carte géologique signale que de nombreux débris de mammifères auraient été trouvés à Marigny. Or, sur le terrain, je n'ai pu me faire indiquer que deux sablières — n'ayant d'ailleurs jamais donné d’ossements — et seules quel- A » FiG. 13. — Marigny. ques pièces indiquées par Lockhart et Nouel témoignent que les sables se sont montrés fossilifères à Marigny. Faune. Rhinoceros. Quelques fragments de molaires. Collection Nouel. Procervulus aurelianensis. Petit fragment de bois. Musée d'Orléans, 108. ? Astragale (Teste Lockhart). FAY-AUX-LOGES À Fay-aux-Loges — commune du canton de Châteauneuf- sur-Loire, située à un peu plus de 20 kilomètres d'Orléans — les sables de l’Orléanais ont été fortement érodés lors du creuse- ment de la dépression où coule actuellement le Cens et qu'em- FAY-AUX-LOGES 65 prunte le canal d'Orléans. Ils reposent sur le calcaire de Pithi- viers (calcaire de Beauce supérieur) dénudé et affleurant sur une largeur de 5 ou 600 mètres, recouvert ensuite par les sables de l'Orléanais. Ceux-ci se décalcifient rapidement et passent aux sables de la Sologne, constituant ainsi le sol de la vaste étendue de la forêt d'Orléans. Le calcaire de Beauce est largement exploité comme pierre de taille à Fay-aux-Loges, au sud-est du bourg. Pour arriver à FiG. 14. — Fay-aux-Loges. l’'aborder, on déblaie les sables qui le recouvrent et qui forment d’ailleurs une couche peu épaisse. C’est dans ces découverts de carrière qu ont été recueillis un certain nombre de débris de mammifères, actuellement rassemblés au musée d'Orléans. Ils proviennent à peu près exclusivement de la carrière Jacquet, non loin de Fay-aux-Loges, dans la direction de Châteauneuf. La coupe en est la suivante : CRE ESC tale areileuse Ne A NS En SN UNE) #90 4. Sable quartzeux et calcaire, décalcifié en grande partie , . . 1" 3. Sable de coloration grise ou jaunâtre avec éléments calcaires honda RNA A ee A AS PE En ART EnENRES calcaires HN ANT MS ET mao 1. Calcaire dur en exploitation. Univ. pe Lyon. — Mayer 5 66 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES En suivant le canal d'Orléans, dans la direction de Vitry- aux-Loges, j'ai pu étudier d'importantes sablières situées à gauche de celui-ci, à environ 3 kilomètres de Fay-aux-Loges. Le sable y est à peu près complètement décalcifié et d’origine alluviale relativement récente. Faune. RHINOCÉRIDÉS. Rhinoceros, sp., de petite taille {. Fragments de mandibule gauche. Musée d'Orléans, 814, 874. — Extré- mité supérieure d’humérus, 817. T'eleoceras aurelianensis. Toutes ces pièces sont au Musée d'Orléans : Molaires supérieure isolées, 813, 856. — [ncisives supérieures, 815. — Mandibule droite, P;, — M,, 855. Humérus gauche, 875. — Radius gauche, 823. — Fragment de fémur, 837. — Astragale droite, 818. CERVIDÉS. Procervulus aurelianensis. Fragment de ramure frontale (cf. pl. VI, fig. 17). SUIDÉS. Palæocherus aurelianensis. Fragment de mandibule, 83: !. ? PROBOSCIDIENS. Des débris de Mastodon et Dinotherium auraient été rencontrés à Fay-aux-Loges, mais je n'ai pu en vérifier l'existence. ? Caninks. Amplucyon cf. major. Teste Stehlin. BOISCOMMUN Boiscommun, à 20 kilomètres au sud de Pithiviers, marque la limite des sables de l'Orléanais au nord-est. 1 Je n'ose dire Diceratherium Douvillei. BOISCOMMUN. — LES AUBRAIS 67 Ils y atteignent leur maximum d'épaisseur et peut-être leur plus grande pauvreté en fossiles. PNR A0 2: (pe ù N S EE % je F1G. 15. — Boiscommun. De Boiscommun, je ne connais qu'un débris de mâchoire inférieure de Teleoceras aurelianensis. Faune. Teleoceras aurelianensis. Fragment de mandibule. Paris, Ecole des Mines. LES AUBRAIS Une marnière située aux Aubrais, non loin du nouveau cimetière, a livré divers ossements sans intérêt — fragments de défense de Mastodontes, divers ossements de Rhinocéros, de Cervidés, etc. — dont la coupe est cependant intéressante, parce que montrant l'intercalation des sables de l'Orléanais fossili- fères entre deux couches marneuses. Voici cette coupe, relevée, lorsqu'elle était encore visible, par M. Sainjon. 63 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMNMALOGIQUES Ê Terre végétale. Marne tendre. — Marnes de l'Orléa- naïis. Sables à ossements — Sables de l'Orléa- nais. Marne dure avec nodules calcaires à la basse. — Marnes du Blésois. Calcaire de Pithiviers. FiG. 16. — Marnière des Aubrais. Coupe communiquée par M. Sainjon. La marnière du faubourg Saint-Vincent, à Orléans, citée par M. Douvillé, présentait la même succession des couches : 3. Glaise verte bariolée de marne farineuse blanche . . . . :1"50 2. Sable siliceux grisâtre, peu argileux, distinctement stratifié, plus grossier à la partie inférieure et présentant par places, à la base, une couche de petits galets calcaires, fossihifère (Rhinoceros). Fe 12 1. Marne blanche tachée de vert. Faune. Rhinoceros. — Ruminants. — Mastodon. LES AYDES Le gisement d'ossements fossiles dans les sables de l'Or- léanais des Aydes, à environ 2 kilomètres au nord d'Orléans, a été signalé par Lockhart. Il s'agissait d'une sablière, aujourd’hui comblée, coupant les sables de l'Orléanais — graviers à grains de quartz, de silex, arrondis et fragments de calcaire anguleux, entrecroisés avec des lits de sable fin, de coloration variée, blanche, jaune, ferru- gineuse, fossiifères surtout à leur base. LES AYDES. — FLEURY-AUX-CHOUX. — INGRÉ 69 La coupe était la suivante : 3. Terre végétale. 2. Sables et graviers. 1. Marnes et calcaire d’eau douce. Quelques débris de Rhinocéros ont été extraits de la couche fossilifère. Faune. Rhinoceros, sp. FLEURY-AUX-CHOUX A Fleury-aux-Choux, 5 kilomètres au nord-est d'Orléans, les sables de l'Orléanais se sont montrés fossilifères en divers endroits. Une seule pièce parmi celles qui ont élé recueillies dans les sablières de cette localité, est conservée au Musée d'Orléans : un scaphoïde de Rhinocéros. Faune. Rhinoceros, sp. Scaphoïde, Musée d'Orléans. INGRÉ La localité d’Ingré est plus connue par son hameau de Mon- tabuzard et la formation calcaire de ce nom, que par les sables de l'Orléanais qui forment une partie de son sol. Ceux-c1 sont cependant fossilifères et d'assez nombreux ossements de mammifères auraient été retirés d’une sablière située à 500 mètres au sud du bourg d’'Ingré, près de la jonction de la route basse et du chemin allant vers Chivache. Les sables (112 mètres) y sont en contre-bas de la butte calcaire de Mon- tabuzard (122 mètres) et des sables de la plaine de la Beauce fossilifères à Chevilly, Artenay, etc. (126-130 mètres). 70 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Quelques pièces seulement parmi celles trouvées à Ingré ont été conservée et se trouvent au musée d'Orléans. Faune. Rhinoceros, sp. Fragment de mandibule, 631. Extrémité inférieure d'humérus gauche, 629. Radius gauche, 630. Brachyodus onotdeus. Astragale droit, 738. On peut, avec une quasi-certitude, regarder comme prove- nant des sables d’Ingré le fragment de molaire de Mastodonte tapiroïde figuré par Cuvier, comme trouvé dans le calcaire d’eau douce de Montabuzard. F1G. 17. — Ingré, Montabuzard, Ormes, Champgelin, etc. ORMES Ormes est entre Boulay, les Barres et Ingré. Une sablière ouverte en 1878 a donné quelques ossements fossiles recueillis par M, Nouel, sui ORMES. — BOULAY. — LES BARRES 71 Faune. Mastlodon angustlidens. M; inférieure droite. Collection Nouel, 426. — Astragale. Musée d’Or- léans, 327. Dinotherium Cuvieri. M; inférieure gauche. Collection Nouel, 425. BOULAY. — LES BARRES Le hameau des Barres dépend de la commune de Boulay. Il se trouve à un peu plus d’un kilomètre au sud de ce village, sur la route de Saint-Péravy-la-Colombe. Les sables fossilifères de l'Orléanais y forment une lentille Fic. 18. — Boulay, les Barres, Bricy, Chêne, Saint-Péravy-la-Colombe. d'environ 200 mètres de diamètre, profonde de 6 à 8 mètres et reposent directement sur le calcaire, aujourd'hui invisible, mais quiesttrès probablement le calcaire de Pithiviers. La sablière des Barres, actuellement comblée, a donné à 72 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Ch.-F. Lockhart, au D' Thion, etc., de nombreux débris de mammifères. M. Sainjon l’a visitée à différentes reprises et a bien voulu me communiquer la coupe qu'il vérifia en 1870 et qui avait été relevée sensiblement pareille en 1829, par le D' Thion. om8o Terre végétale. — Sables de la So- logne et Marnes de l'Orléanais. 1M20 Sable argileux et marne. OLA LR v . , OP der) Cu * PCARNEUESS 2M75 Sable blanc, gris, ou ferrugineux, très diversement stra- tifié, ossifère à sa partie supérieure, — Sables de l'Or- léanais. 1 Sable rougeâtre, HUE: mélangé de graviers RAS > calcaires, avec os- SAS : CAREETEl L : FO 5 AU Cd sements fossiles et RTS SL ETES débris de coquilles tres friables. om8o Sable fin, gris. | Calcaire d'eau douce.) ci Calcaire Leur { thiviers. FiG. 19. — Sablières des Barres, à Boulay, sur la route de Saint-Péravy. Coupe inédite relevée en 1829 par le Dr Thion, vérifiée par M. Sainjon, RME LES BARRES 19 Comme il est facile de le remarquer, cette coupe montre les sables de l'Orléanais reposant immédiatement sur le calcaire d'eau douce, présentant une stralification tantôt horizontale, tantôt enchevèêtrée, représentée par une succession de couches sableuses de coloration variée (blanche, grise, rougeûtre, fer- rugineuse) et de genre assez différent, fossilifères à leur base avec ossements disséminés dans un lit de gravier formé d’élé- ments relativement volumineux, comme c’est la règle dans toute l'étendue de l'Orléanais; fossilifères également à un niveau supérieur au précédent, fait intéressant qu'il serait utile de pouvoir vérifier et étudier dans ses détails; fortement mélangés de marne à leur partie supérieure immédiatement sous-jacente à la terre végétale. Ces sables de Boulay sont tout à fait analogues à ceux de Chevilly. C’est vers 1830, que Lockhart y recueillait un certain nombre de pièces, dont il nous a laissé une liste qui permet d'énumé- rer aujourdhui : une molaire de Mastodonte, plusieurs molaires supérieures et inférieures, une rotule de Rhinocéros, un radius et un fémur d'un animal quil rapprochait du Lophiodon, un fragment de bois, divers ossements et dents de Cervidés, une molaire d'un petit Suidé, une mandibule de Steneofber. La faune des Barres est aujourd’hui représentée par une série de pièces qui toutes sontau Musée d'Orléans. J'ai pu y reconnaître les espèces suivantes : Faune. RHINOCÉRIDÉS. T'eleoceras aurelianensis ? Fragment de mandibulegauche M, —N, 161.— Incisive supérieure, 173. CERVIDÉS. ? Ruminant d'assez grande taille, représenté seulement par un fragment de mandibule drroite, P4—M:, 66 {Palæomeryx Garsonnini ?). ? Ruminants de petite taille, très nombreux. Mandibule droite, 74 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES P; — M,, 69. Dents isolées, 68-134. — Extrémité inférieure d'humérus, | 90. — /d. d'un tibia, 92. — Calcanéum, 104. — Astragale, 89. PROBOSCIDIENS. Mastodon angustidens. M; inférieure gauche, 1. — M; inférieure gauche, 2. Mastodon turicensis. M; supérieure. Musée d'Orléans. Dinotherium Cuviert. M; supérieure droite, 53, — P, inférieure gauche, 18. — M, infé- rieure droite, 73. — M; inférieure gauche, 146. RowGEuURs. Steneofiber Deperel. Molaires et incisives, 239, 241. Je n’ai nulle part trouvé trace de l’Anthracotherium onot- deum (Brachyodus onoideus) indiqué par la légende de la Carte géologique comme faisant partie de la faune de Boulay- les-Barres et je ne retrouve pas sur mes carnets de notes le Listriodon Lockharti, signalé par M. Stehlin. SAINT-PÉRAVY-LA-COLOMBE Au hameau de Chéne, à environ 1.800 mètres du village de Saint-Péravy, entre celui-ci et Coinces, la coupe des sables de lOrléanais est la suivante : 1. Terre végétale (— altitude de 130 m.). . Gravier quartzeux, ferrugineux, légèrement agglutiné. . Marnes de couleur grise et jaune. & Cp . Sables fossilifères en lits quartzeux, jaunâtres, blanchâtres, sans stra- tification horizontale nette. Provenant de cette localité, je connais : Faune. Mastodon angustidens. Un beau fragment de défense. Musée d'Orléans, 212. BRICY. — COULMIERS. — LA CHAPELLE. 75 BRICY A Bricy, village situé non loin des précédentes localités de Boulay et de Saint-Péravy, les sables de l'Orléanais n'ont donné que de rares ossements fossiles et une seule pièce existe au Musée d'Orléans provenant de Bricy : Faune. Dinotherium Cuviert. COULMIERS Un petit ilot de sables de l'Orléanais fossilifères, à Coulmiers (Loiret), sur la route d’Or- léans, à Ouzouer-le-Mar- ché, a donné divers débris de Mastodon et de Rhi- nocéros, actuellement au musée d'Orléans. Faune. Rhinoceros, Sp. Fic. 20. — Goulmiers. Mastodon angustidens ? LA CHAPELLE. — SAINT-MESMIN À un peu moins de 10 kilomètres à l’ouest d'Orléans, une sablière ouverte pour la construction du chemin de fer d'Or- léans à Tours, à Maigreville, commune de {a Chapelle (Loiret) a donné divers ossements de Rhinocéros. Ces pièces, signalées par Lockhart, sont aujourd’hui dispersées. Faune. Rhinoceros, sp. Teste Lockhart. 76 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES BEAUGENCY:. — TAVERS Les lambeaux des sables de l'Orléanais que l’on rencontre à Beaugency (entre Orléans et Blois) et à Tavers, près de Beau- gency n'offrent pas un grand intérêt stratigraphique. À Beaugency, les sables ont été remués sur une assez grande étendue lors de l'établissement du chemin de fer d'Orléans à 2) 2 JE LI Fi. 21. — Beaugency, Tavers. Tours. C’est au niveau de la gare actuelle qu’un certain nombre des ossements fossiles provenant de Beaugency ont été découverts ; d’autres ont été mis à jour 1l y a quelques années lors du creusement des fondations d’une maison s’élevant non loin de la station du chemin de fer, dans la direcuon de Rou- gemont. Personnellement, je n’ai relevé aucun gisement fossi- lifère à Beaugency. À Tavers, existent des sablières, mais elles sont exploitées de façon irrégulière. Des matériaux paléontologiques assez nom- breux y ont été découverts 1l y a une quinzaine d’années et antérieurement. J'en ai retrouvé un certain nombre à Paris, au »É3I BEAUGENCY. — TAVERS ff Muséum, où ces pièces sont parvenues par les collections de Vibraye, Delaunay, Nouel, etc. Ces deux localités m'ont paru devoir être réunies ici non seulement par ce que très voisines, mais aussi parce que dépendant de la même formation sableuse. Les sables de l'Orléanais présentent dans l’une et l’autre des caractères identiques, une même coloration jaune rouillée très spéciale permettant d'affirmer l'origine des pièces les ayant eus comme gangue. Les sables de l'Orléanais de Beaugency-Tavers me paraissent être moins anciennement déposés que ceux de la région d'Orléans (CGhevilly, Artenay, Neuville-aux-Bois, etc.). Sans doute leur faune est celle de ces dernières localités, mais en faisant avec des matériaux ME nombreux une ne plus approfondie que celle qu il m'a été possible de poursuivre, on arriverait certainement à meltre en évidence une évolution plus avancée, sinon des mutations, de certains groupes de mammi - fères, Rhinoceros, Mastodon en particulier, dans le niveau des sables de l’Orléanais existant à Beaugency-Tavers. Voici le tableau de la faune qui y est actuellement connue : Faune. RuINOCÉRIDÉS. Diceratherium Douvillei. Dentition supérieure gauche, P:— M, type de l'espèce. Paris, Ecole des Mines (Cf. pl. III, fig. 3). ? Fragment de mandibule droite, M2 — M3 Musée d'Orléans, 154. ? Aceratherium cf. tetradactylum!. M; supérieure droite. Paris, Muséum. — JIncisive supérieure. Musée d'Orléans, 158, Fragment de mandibule droite, P;— M3. Musée d'Orléans, 153. — Ibid. gauche, M1 — M3. /d., 630. — Diverses molaires inférieures. /d. Fémur droit. Musée d'Orléans, 290. 1 Il s’agit d'une espèce de très grande taille que je rapprocherais volontiers du srand Aceralherium de la faune des Faluns. 78 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES T'eleoceras aurelianensis. Incisives. Musée d'Orléans, 156, 157. — Fragment de mandibule, M1 — M2. 1d., 155, — Diverses molaires inférieures. /d., 159, 167. ? Canine. Paris, Ecole des Mines !. Humérus droit. Musée d'Orléans, 197. Equipés. Anchitherium aurelianense. M: inférieure droite. Paris, Muséum. CERVIDÉS. Diverses molaires et fragments de mandibule de ruminants. Paris, Muséum. SUIDÉS, Listriodon Lockhart. Canine supérieure. Paris, Muséum, collection de Vibraye. PROBOSCIDIENS. Maslodon angustidens. Po supérieure gauche. Musée d'Orléans, 24, 22. — M: supérieure gauche. /d., 3, 22, 23; M: supérieure gauche. Paris, Muséum. — M; supé- rieure droite ?. /d. — M4 inférieure gauche. /d. Ma inférieure droite. Col- lection Nouel, 451. Fragments de défenses. Musée d'Orléans, 448, 606. — Fragment de mandibule gauche. /d., 607. Fragment important de tête osseuse avec les mâchoires inférieure et supérieure. Musée d'Orléans. Mastodon turicensis. P2 supérieure droite. Musée d'Orléans, 14. — Mo supérieure droite. Id., collection Nouel, 242. Mandibule droite d’un jeune, avec D3 — M1. /d. — M; inférieure gau- che, Paris, Muséum. Dinotherium Cuvieri. Fragment de maxillaire supérieur avec M; — M2. Musée d'Orléans, 52. £ Cette canine inférieure suggère — dit une note de M. Osborn — l'idée d'une relation avec le D. Diceratherium pleuroceros. ? Cette molaire est formée de quatre lobes, plus un talon volumineux. 4 — P2 supérieure gauche. /d., 58 pb} supérieure droite .…/d.,"77.1— M supérieure droite. Collection Nouel, 450. — M2 supérieure gauche. Musée d'Orléans, 37. M inférieure gauche. Collection Nouel, 63. Six molaires isolées (Tavers), Paris, Muséum. Collection de Vibraye. AVARAY 79 Dinotherium bavaricum. Teste Stehlin. AVARAY Les sables d'Avaray, dans le département de Loir-et-Cher, entre Mer et Beaugency, à 9 kilomètres de cette dernière loca- lité, en descendant le cours de la Loire, représentent unf'des FiG. 22. — Avaray. gisements les plus anciennement connus des mammifères des sables de l'Orléanais. M. Chanteau, d'Avaray, découvrit, au commencement du siècle dernier, les premiers débris d’ossements fossiles de ce gisement, sur lesquels Cuvier', puis Lockhart? attirèrent l’at- tention. 1 Cuvier, Ossements fossiles, t. IL, p. 493 t. III, p. 176; t. IV, p. 466. 2 Lockhart, Mémoire sur les ossements fossiles d'Avaray (Annales de la Société royale des sciences, hbelles-lettres el arts d'Orléanais, t. IIL, p. 116, 5 janvier 1821); id., Notice sur les ossements fossiles d'Avaray (thid., t. VIII, p. 105, 23 juin 1826); 1, Description des ossements fossiles d'Avaray (ihid.,t. IX, 1829). 80 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES Le gisement est situé entre la grande route d'Orléans à Angers et le village d’Avaray, non loin de celui-c1. Les sables reposent sur le calcaire d’eau douce. Le lit sableux fossiifère est formé d'éléments gramtiques avec petits fragments de calcaire; 1l contient des rognons marneux, des silex ; sa coloration est grise dans l’ensemble Terre végétale ar- el par larges places gileuse. rouillée. La ligne de Sables delOné Séparationmentrentes nais fossilifères. À sables et la terre vé- gétale qui les recou- vre est nette. de Dès 1820, Ch.-F. de Beaucesupe. Lockhart ydécous RER vrait les restes des trois grands mammi- fèressiabondamment _ représentés dans les sables de l'Orléanais: Fié, 23, — Coupe à Ayaray. Rhinoceros, Masto- don à dents étroites, Dinotherium. Pendant retonre années, 1l vint à diverses reprises explorer le gisement d'Avaray et voici la description sommaire de la faune découverte alors par Lockhart. Eboulis Rhinoceros. — 1° Plusieurs molaires supérieures d’un Rhinocéros de forte taille, mesurant 73 et 55 millimètres sur le grand côté de la base de la couronne. 2° Plusieurs autres molaires supérieures d’un Rhino- céros de moindre grandeur (30 millimètres sur le grand côté de la base de la couronne). « Ces molaires par leurs dimensions peuvent se rapporter à la quatrième espèce fos- sile décrite par M. Cuvier sous le nom de Rhinoceros minutus. » 3° Une molaire supérieure de Rhinocéros, plus petite encore que les précédentes (côté de la base — 20 millimètres). EL AVARAY 81 4° Plusieurs molaires inférieures de Rhinocéros de diverses erandeurs. 5° Plusieurs incisives de Rhinocéros de la grandeur de l’es- pèce décrite par M. Cuvier sour le nom de À. incisivus. 6° Divers débris du squelette (12 pièces). Brachyodus (— Anthracotherium). — Une dernière mo- laire inférieure d'un animal d’un genre de pachyderme nou- veau, que M. Cuvier a nommé Anfhracotherium. Longueur, 5o millimètres; largeur, 20 millimètres. La couronne est hérissée de deux paires de pointes opposées et d’une pointe impaire; ces pointes sont à peu près uniques ; les faces intérieures des pointes sont un peu aplaties, en sorte que leurs extrémités, légèrement usées par la détrition, présentent des figures un peu triangulaires ; les faces extérieures sont au contraire, un peu arrondies. Listriodon. — 1° Fragment creux de dent incisive, cylin- drique et aplatie, ayant un diamètre de 35 mullimètres. Cette dent est creusée longitudinalement et sur deux faces opposées par deux larges sillons dont l’un est plus profond que celui qui lui est opposé. Email très mince. 20 Fragment d’incisive, conique, un peu recourbée, offrant des cannelures à arêtes tranchantes. {o millimètres de dia- mètre. 3° Une incisive inférieure (d’Hippopotame?). Elle a, avec sa racine, 140 millimètres de iongueur, elle est striée longitudi- nalement, arquée légèrement et usée en biseau du côté con- cave ; l'émail est très mince; son diamètre est de 30 milli- mètres. 4° Un fragment d’une autre incisive antérieure, 32 milli- mètres de diamètre. 5° Une canine supérieure (d'Hippopotame?) très courbée en arc, offrant un large sillon longitudinal à face convexe; son extrémité est usée obliquement en la même face; diamètre, 30 millimètres. Ces dimensions sont celles du sanglier com- mun. Univ. DE Lyon, — Maxzr 6 82 . STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES 6° Molaire supérieure d’un genre nouveau que M. Cuvier a nommé Chéropotame, ou d’un genre voisin de celui-ci. La cou- ronne est rectangulaire; sa base a 8 millimètres de largeur, sa hauteur est de ro millimètres. Cette dent porte quatre tuber- cules principaux à pointes coniques, mousses et, en outre, deux petits tubercules adossés à ceux-c1; un collet à petites échan- crures entoure la couronne; l’émail est noir, bien conservé ; les pointes ne sont pas usées par la détrition. 7° Une incisive supérieure gauche paraissant avoir ap- partenu au même animal; cette dent présente une face ovale à bords tranchants, marquée circulairement d'un dessin creusé dans l'émail et d’un sillon pareil dans le milieu. La longueur totale de cette pièce est de 15 millimètres, sa longueur de 8 millimètres. Cervidés? — Une molaire de ruminant, très bien conser- vée ; un humérus droit; un métarsien gauche ; un tibia. Mastodon. — Molaire et fragments de molaires de Masto- donte à dents étroites. L'une d'elles estentière et mesure à sa base 170 millimètres de longueur sur 75 millimètres de largeur. Une autre molaire entière de 65 millimètres de longueur, 36 millimètres de largeur d’un côté et 30 millimètres de lar- geur à l’autre bout; elle a quatre collines formées de plusieurs pointes coniques, réunies entre elles et, en outre, un petit talon à l'extrémité la plus étroite. Fragments de défenses. Nombreux os des membres (sca- _phoïde du tarse, cunéiforme du tarse, calcanéum gauche, etc.). Dinotherium. — Plusieures molaires entières du « tapir gigantesque » à peu près de la même grandeur que celles de Chevilly. Dimensions de quelque-unes de ces dents : a) 55 nullimètres de longueur sur 50 millimètres de largeur. b) 4o millimètres de longueur sur 48 millimètres de largeur. c] 60 millimètres de longueur sur 48 millimètres de largeur. EE. + - £ . mensions de cette dent sont doubles de AVARAY 83 Steneofiber. — 1° Une molaire supérieure gauche de Castor (largeur — 7 millimètres.) 2° Une incisive inférieure droite de Castor (largeur — 7 mil- limètres.) ? — Plusieurs petites dents qui paraissent être de rongeurs. Amphicyon. — 1° Une molaire du genre Cants : la base de la couronne a 28 millimètres de longueur sur 20 millimètres de largeur; elle a dû appartenir à une espèce un peu plus grande que le loup ordinaire. 2° Une seconde mâchelière d’un ani- mal du même genre, mais beaucoup plus grande que la précédente. La base de la couronne a 35 millimètres sur 25 millimètres. 3° Une troisième mâchelière encore plus grande que la précédente : 48 mul- limètres sur 32 millimètres. Les di- Fic. 24. — Amphicyon gi- ganteus. Avaray. M1 su- périeure, type de l'espèce. celles du loup commun (20 millimètres D'après Cuvier, grandeur naturelle. sur 15 millimètres). 4° Une très grande canine d’un animal du même genre; elle a 40 millimètres de diamètre. Carnassiers?. — Un fragment de mâchoire d’un petit animal carnassier, garni de plusieurs dents à couronne tranchante. Denombreux ossements, vertèbres, côtes, calcanéum, os des membres, omoplates, etc., non déterminables, auxquels il faut ajouter : une vertèbre cervicale, une extrémité inférieure d'hu- mérus, une portion de la tête inférieure d’un fémur, un astra- gale gauche que Ch. F. Lockhart avait isolés sous la dénomi- nation Lophiodon. Je ne vois pas à quel animal peut se rapporter cette dénomination. J'ai insisté un peu sur la description sommaire faite par Lockhart des fossiles recueillis par lui à Avaray parce que cette description, assez exacte, se rapporte à des piècesintéressantes, 84 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES pour la plupart disparues aujourd’hui, et parce qu'il est extré- mement difficile de pouvoir lire toutes les communications ori- ginales de M. Lockhart à la Société des Sciences d'Orléans, les Annales de cette Société étant devenues rarissimes‘. Il n'a pas été ajouté à la faune d’Avaray d'éléments autres que ceux signalés par Lockhart, comme on pourra en juger par l’énumération suivante. Faune. RHiINOCÉRIDÉS. ? Ceratorhinus tagicus, race ligericus. Espèce de petite taille, tout à fait voisine de celle de Suèvres. Trois molaires en mauvais état. Paris, Muséum. — M; supérieure droite. /d. T'eleoceras aurelianensis. Espèce de grande taille ?. M2 supérieure droite et M3 supérieure droite. Paris. Muséum*°. — Incisives supérieures. Musée d'Orléans, 174, 175. — Extrémité supé- rieure d'un radius droit. Musée d'Orléans, 335 — /d., gauche, 356. CERVIDÉS. Teste Lockhart. SUIDÉS. Listriodon Lockharti (— Chéropotame d'Avarai, Lockhart; (= Sus Lockhart, Gervais). Canine supérieure droite. Musée d'Orléans, 231.— Arrière-molaire supé- rieure gauche — M2 supérieure droite. /d., 266. — Arrière-molaire infé- rieure droite. /d., 262. ANTHRACOTHÉRIDÉS. ? Brachyodus onoideus, Canine inférieure gauche (cf. Cuvier, pl, 195, fig. 21). 1 Les exemplaires que j'ai eu en mains m'ont été procurés, non sans peine et difficultés, par mon excellent confrère et ami le D" Garsonnin, qui m'a donné, en cela, une nouvelle preuve de son extrême dévouement. ? Cuvier (Ossements fossiles, t. III, p. 176) signale de cette espèce plusieurs molaires supérieures dont une — 3° ou 4° droite — mesurant : largeur, 02045; lon- gueur, 0%040. Ces molaires, ajoute-t-il, ont à la base de leur face interne un gros bourrelet saillant (T. Brachypus ?). 3 Figurées par Blainville. AVARAY-CHEVERNY 8) PROBOSCIDIENS. Mastodon angustidens. Teste Lockhart, Cuvier. M. pyrenaicus. M3 supérieure gauche. Musée d'Orléans, 4. Dinotherium Cuviert. Prémolaires inférieures droites. Musée d'Orléans, 74, 75. RonGEuRrs. Steneofiber sp. et rongeurs divers. Teste Lockhart. Canipés. Amphicyon giganteus. Première tuberculeuse supérieure gauche, type de l’espèce. Musée d'Orléans, 35. — Deuxième tuberculeuse supérieure droite. /d., 232, — ? Canine, figurée par Cuvier. CHEVERNY A Cheverny, commune du canton de Contres (Loire- et-Cher), les sables de l'Orléanais sont recouverts sur la plus grande partie de leur étendue par une forte épaisseur de sables : de la Sologne. Les fossiles connus provenant de cette localité se réduisent à peu de chose. | Faune. RHINOCÉRIDÉS. Rhinoceros de grande taille. Fragments de molaires supérieures et inférieures sans possibilité d'iden- tification (Paris, Muséum, collection de Vibraye). CERVIDÉS. ? Deux molaires supérieures, deux calcanéum, neuf phalanges prove- nant de ruminants de taille moyenne, Paris. Muséum. 86 STRATIGRAPHIE ET FAUNULES PALÉOMAMMALOGIQUES SANTENAY. — LE GIEZ Les sables de l’'Orléanais du Blésois, n’ont guère été recon- nus fossilifères au nord de la Loire qu'au Giez, commune de Santenay, canton d'Herbault, à environ 20 kilomètres de Blois. Une carrière y est ouverte dans le calcaire de Beauce infé- rieur (calcaire d'Etampes) pour-alimenter un four à chaux. C’est dans les sables granitiques formant le découvert de cette carrière que M. l’abbé Delaunay découvrit en 1876-1878 de nombreux ossements fossiles de mammifères, parmi lesquels dominaient les débris de Mastodon, Dinotherium, Rhinoce- ros. Je ne sais ce que sont devenus ces ossements signalés par l'abbé Delaunay et je n’ai pu retrouver qu'une rotule de Rhino céros (Musée d'Orléans, collection Nouel, 489). Faune. Mastodon. Dinotherium. Rhinoceros. MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 87 CHAPIPRENNT MONOGRAPHIE PALÉONTOLOGIQUE DES MAMMIFÈRES DES SABLES DE L'ORLÉANAIS ORDRE pEs ONGULES IMPARIDIGITES Famille des RHINOCÉRIDÉS Comme il a été précédemment indiqué à diverses reprises, les débris de Rhinoceros constituent, avec ceux de Mastodon et de Dinotherium, la plus grande partie des ossements fossiles de mammifères qu’on a pu recueillir jusqu’à maintenant dans les sables de l’Orléanais. Malheureusement leur étude est rendue assez délicate par - ce fait qu'à part de rares pièces relativement complètes, on ne peut guère utiliser que des dents isolées. Encore la majorité d’entre elles ont appartenu à des mâchoires inférieures et, par suite, ne permettent pas de préciser aussi exactement qu'on pourrait le désirer, les espèces de Rhinocéros contribuant à former l'horizon paléontologique de l'Orléanais. Il faut remarquer encore combien la diversité des noms créés par les nombreux paléontologistes qui ont abordé l'étude des Rhinocéros fossiles complique l'exposé de la question. Aussi l'important mémoire de M. Osborn! doit-il être particulière- ! Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe (Bull. of the American Museum of natural history, XIII, p. 229-267, 1900). 88 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS ment apprécié pour la simplification qu'il a apportée dans la succession phylogénique des Rhinocéros fossiles d'Europe. On sait que les caractères principaux sur lesquels M. Osborn se fonde pour séparer les divers groupes de cette importante famille et établir l’évolution des divers rameaux phylétiques, sont les proportions de la tête osseuse (courte ou allongée) en corrélation avec la grandeur du corps et la présence ou l’ab- sence de cornes. Pour lui, ces caractères sont beaucoup plus importants que ceux tirés de la forme des dents molaires. Des six familles établies par Osborn : Diceratherinæ, Ace- ratherinæ, Brachypodinæ, Ceratorhinæ, Atelodinæ, Rhino- cerotherinæ, les deux dernières n'ont pas à nous préoccuper ici, puisqu'elles n'apparaissent que dans le Miocène supérieur (Pontien — Pliocène inférieur, pour Osborn). Les quatre autres familles ont des représentants dans le Miocène du centre de la France et la succession de leurs espèces est la suivante : RAMEAUX PHYLÉTIQUES DES RHINOCÉROS MIOCÈNES Étages Diceratherinæ | Aceratherinæ | Brachypodinæ Ceratorhinæ Pontien Aceratherium| Teleoceras | Ceratorhinus Niocène incisivum Goldfüssi Schleierma- ; cheri supérieur Tortonien Aceratherium | Teleoceras | Ceratorhinus tetradactylum| brachypus | steinheimen- sis Helvétien Aceratherium Ceratorhinus 1152 tetradactylum sansaniensis Miocène moyen 5 Ceratorhinus simorrensis Miocène Burdiga- | Dicerather. | Aceratherium Teleoceras | Ceratorhinus inférieur lien Douvillei platyodon |aurelianensis tagicus Oligocène Aquita- Dicerather. |Aceratherium supérieur nien asphaltense lemanense Dicerather. » pleuroceros DICÉRATHÉRINÉS 89 SoUs-FAMILLE DES DICÉRATHÉRINÉS Marsh! a donné des Dicérathérinés les caractères suivants, établis d'après divers débris de Rhinocéros éteints d’Améri- que : Une paire de cornes placées transversalement comme celles de nos ruminants modernes; larges protubérances osseuses sur la partie antérieure du squelette nasal répondant à l’implanta- tion de ces cornes très développées et leur servant de support ; le reste du crâne, les dents, comme aussi ce qu'on connaît du squelette, ressemble beaucoup au crâne, dents et squelette des Aceratherium ; Le crâne est de faible longueur ; La formule dentaire est la suivante : = Incisives © Canine - Prémolaires : arrière-Molaires. En 1900, M. Osborn, dans son important mémoire sur la Phylogénie des Rhinocéros d'Europe*, a précisé et complété les caractères de ce groupe en les énumérant comme suit : Rhinocéros dolichocéphales, avec paire de cornes nasales: à dentition bien développée; taille relativement élancée et stature élevée au-dessus du sol. Pied antérieur tridactyle de façon précoce (espèces améri- caines) en relation avec une marche rapide. Cornes formant une paire dont les deux éléments s’insèrent de chaque côté du nez. Canines inférieures à section subtriangulaire, aplaties sur leurs faces supérieure et externe, légèrement convexes sur leur face inférieure (animaux de l’'Oligocène d'Amérique et d Europe). 1 O. C. Marsh, Notice of new Tertiary Mammals (The American Journal of science, IV, 1875). ? Bull. of. the American Museum of natural hislory, vol. XIII, art, XIX, P. 229-267, 190, 90 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’'ORLÉANAIS Première prémolaire inférieure de bonne heure caduque ou absente. Les autres prémolaires sont très molariformes (type homæodonte). Molaires quadratiques, avec bourrelet formant fréquemment une sorte d'épaississement conique ou de pointe à l'entrée de la vallée médiane!. Les Diceratherium sont de petits Rhinocéros surtout oligo- cènes : Diceratherium Gaudryi Rames, de Brons (Cantal) : Diceratherium asphaltense Depéret, de Pyrimont ; Rhinoceros (Diceratherium) pleuroceros Duvernoy, de Moissac. Une espèce est miocène, le Diceratherium Douville: Osborn, des sables de l'Orléanais, Diceratherium Douvillei Osborn (Planche III, figures 2, 3, 4, 5.) 1900. Diceratherium Douvillei. Osborn, Phylogeny of Rhinoceroses of Europe (Bull. of American Museum of Natural History, XIII, 1900, p. 239). Le Diceratherium Douvillei représente une espèce de taille plutôt petite, infiniment moins répandue dans l'Orléanais que le Teleoceras aurelianensis,, espèce beaucoup plus forte et plus trapue. Dans la première partie de ce travail, j'ai indiqué pour les divers gisements ayant fourni des débris de Rhinoceros, les 1 Dans la description de la dentition des Rhinocéros, j'ai employé, soit la termi- nologie ancienne de Cuvier, Blainville, Gaudry, etc., soit celle récente d'Osborn. Voici leur synonymie : Denticule interne du premier lobe — Protocone. Denticule interne du premier lobe — Paracone. Denticule interne du second lobe — Métacone. Denticule interne du second lobe — Hypocone. Crête externe — Ectolophe. Crête en lobe antérieur (seconde colline) — Protolophe. Crête ou lobe postérieur (troisième colline) — Métalophe. Vallon oblique — Anterior Valley. Fossette postérieure — Posterior Valley. Crochet — Crochet. Crochet — Crochet antérieur. Crochet antérieur — Ante-crochet. Ante-crochet — Crista. Bourrelet — Cingulum. DICERATHERIUM DOUVILLEI 91 pièces qui, à un examen attentif ou rapide, m'ont paru pou- voir être rapportées au 1). Douviller. Voici la description sommaire de quelques-unes de ces pièces : 1° M. Osborn a établi cette espèce d'après un fragment de mâchoire supérieure gauche provenant des sables de l’Orléa- nais, à Beaugency (Collection Delaunay) et conservé actuelle- ment dans les collections de l'Ecole des Mines (pl. IIT, fig. 3). Ce fragment comprend la série P, — M; et mesure d’une extrémité à l’autre de celle-ci, 183 millimètres ; la longueur de Fic. 25. — Diceratherium Douvillei. Beaugency. Dentition supérieure gauche P2 — M2. Pièce type. Paris, Ecole des Mines, 1/2 grandeur naturelle. P, — P,— 92 millimètres; celle de M, — 49 millimètres au niveau de la muraille externe ; celle de M; — 53 millimètres. Les prémolaires ont le bord antérieur de la colline posté- rieure crénelé et un crochet antérieur réduit. La vallée médiane s'ouvre largement entre les deux lobes antérieur et postérieur, bien développés. La muraille externe est ondulée avec un parastyle assez fort en avant du tubercule externe antérieur. Un bourrelet d'émail entoure la base de la couronne sur les faces antérieure, interne et postérieure et s’épaissit légèrement à l'entrée de la vallée médiane. Les molaires supérieures ont un crochet et un ante-crochet (crista) assez largement développés. Le tubercule antérieur et 92 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS son denticule accessoire sont plus accentués que sur les P. Un autre caractère est à signaler comme plus apparent sur les M : c'est la contraction de la colline postérieure en dedans de la = muraille externe produisant en quelque sorte le rejet de celle-ci en arrière sous forme d’une sorte d'apophyse postérieure rejoignant le parastyle de la dent suivante. Le bourrelet basillaire déjà réduit sur P,, est, sur les M, à peu près effacé sur la face interne et faible- ment indiqué sur les faces anté- rieure et postérieure. 2° Une mâchoire du Musée d'Orléans, trouvée à Neuville-aux- Bois, offre des rapports très étroits avec la pièce précédente et me semble pouvoir être rapportée au D. Douvillei. Les dents en sont assez usées, surtout les P, bien qu'il s'agisse d’un animal jeune. Mais cette pièce est intéressante malgré son mau- vais état de conservation par ce Fic. 26. — Diceratherium Dou- 2 Ê villei. Neuville-aux-Bois. Denti- Chg elle : des plus complètes. tion supérieure gauche Po — Ms A droite, la série dentaire d'un jeune animal. Musée d’Or- d P NE F léans. 1/2 grandeur naturelle. compren 2°: VE EH REAUIONE Pan La longueur de la série dentaire P ; — M: — 164 nullimè- tres, soit une longueur un peu moindre que la pièce type de l'Ecole des Mines où la longueur P, — M; — 183 milimètres. La largeur du palais, mesurée au niveau du lobe antérieur de M; — 67 millimètres. Je n’insiste pas sur la description de la dentition de cette pièce dont la figure 6 permet de vérifier les principaux caractè- DICERATHERIUM DOUVILLEÏ 93 res. Je place dans le texte cette figure simplement comme élé- ment de comparaison, la photographie ayant été faite oblique- ment et la série dentaire étant vue en perspective de droite à gauche, ce qui fait paraître les M plus grosses etles P plus petites. 3° Je n’ai pas rencontré d’incisives supérieures qui puissent être rapportées avec certitude au D. Douviller. Fic. 27. — Diceratherium Douvuillei. Neuville-aux-Bois. Mandibule. Musée d'Orléans. 1/4 de grandeur naturelle. 4° Un mandibule du Musée d'Orléans, provenant de Neu- ville-aux-Bois, me semble correspondre tout à fait à la pièce précédente (pl. III, fig. 4). | La formule dentaire est bien celle donnée par Marsh pour le genre Diceratherium, soit trois P et trois M à la mâchoire inférieure. À gauche, la série P, — M; est complète ; à droite P, est représentée par son alvéole double. La longueur de la série — 94 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 174 millimètres, dont 110 millimètres pour les M et 64 milli- mètres pour les P. Les dents n’offrent pas de caractères spécifiques nets. Fic. 28. — Diceralherium Dou- ville. Chevilly. Métatarsien latéral. Musée d'Orléans, Gran- deur naturelle. La mandibule, est mieux diffé- renciée : son apophyse coronoïde est beaucoup plus large et moins di- vergente que dans les autres espèces de Rhinocéros; son échancrure sous- condylienne est plus accusée que dans les autres espèces et notam- ment que dans le T. aurelianensis. L'espace intra-maxillaire estlarge, se terminant par un angle symphy- saire aussi peu aigu que possible ; comme conséquence, les branches maxillaires sont très divergentes. Au niveau de l'extrémité postérieure M;, l’écartement des branches maxil- laires — 85 millimètres et la longueur de la perpendiculaire reliant le plan passant par M; à l'angle symphysaire — 150 millimètres. Chez le T. aurelianensis, au ni1- veau de M;, l’espace intermaxillaire — 85 millimètres également, mais la distance de l’angle symphysaire — 202 millimètres. Il y a là un caractère spécifique : la faible longueur proportionnelle de la mâchoire inférieure, qu'il importe de signaler tout spécialement. 59° La pièce précédente est brisée au niveau de la symphyse et ne possède pas d’incisives. Mais on peut sans hésitation rap- porter au 1). Douvillei un certain nombre d'’incisives inférieures isolées existant dans les collections. On ne saurait confondre DICERATHERIUM DOUVILLET 95 ces incisives de petite taille, à section nettement triangulaire, avec les volumineuses et puissantes incisives du T. aurelia- nensis qui ont été longtemps le principal caractère spécifique du « Rhinocéros à grandes incisives de l’Orléanais ». L'incisive que je figure (pl. IT, fig. 2) mesure, comme lon- gueur de sa couronne : 35 millimètres et comme largeur de celle-ci : 25 millimètres. Parmi les os des membres qui peuvent être rapportés au D. Douviller, je retiendrai trois métatarsiens (Musée d'Orléans, 432, 439, 476) provenant de Chevilly. Ces métatarsiens étroits et allongés ne peuvent appartenir au T. aurelianensis. Ils indiquent un animal à membres relativement élevés et dégagés. Le médian mesure 123 millimètres de longueur et 30 milli- mètres de largeur à sa partie médiane. Je figure ci-contre (fig. 28) un métatarsien latéral long de 112 millimètres et large de 25 millimètres. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Bien qu'avec M. Osborn, on puisse regarder la place du D. Douvillei parmiles Rhinocéros comme un peu incertaine, 1l se rattache cependant aux Dicera- therium par : a) Sa formule dentaire comprenant seulement trois prémo- laires à la mâchoire inférieure ; b) Le bord antérieur crénelé du lobe postérieur (metalophe) des P supérieures; c) La ressemblance de la dentition avec celle des Acerathe- rium. Dans les sables de l’'Orléanais, 1l a été, jusqu'au mémoire d'Osborn, confondu avec le T. Aurelianensis. Aujourd'hui encore, certains paléontologistes regardent le D. Douviller comme n'ayant avec les pièces types du T°. aurelianensis, que des différences d’âge ou de sexe. Il me paraît difficile d'admettre cette dernière opinion. Les pièces que J'ai signalées plus haut n’appartiennent pas à des animaux très Jeunes et, malgré leur âge adulte, ont une taille 96 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS beaucoup plus faible que le T. aurelianensis, qui était un Rhinocéros de grande taille. Les caractères de la mandibule sont très différents : le D. Douvillei a une mandibule relativement courte en regard d’une mâchoire supérieure relativement allongée; une mandi- bule très élargie alors que celle du T. aurelianensis est longue et étroite. Le D. Douvillei élait un animal relativement haut sur pattes comme tous les Diceratherium el comme en témoigne le méta- tarsien que je figure (page 94) et qui, par sa longueur, par sa minceur, est absolument différent des métatarsiens courts, épais, massifs du T. aurelianensis. Le D. Douvillet se rapprocherat plutôt de Rhinocéros du oroupe des Ceratorhinés et au lieu de le placer à la termi- naison du rameau des Diceratherium, on pourrait peut-être le placer à la base du rameau phylétique des Ceratorhinus et le regarder comme un ancêtre du C. sansantensis. Mais 1l semble bien que cette hypothèse soit un peu hasardée et que le groupe des Ceratorhinés soit représenté dans l’'Orléanais par la très | petite espèce que je décrirai plus loin sous le nom de Cerato- rhinus tagicus Roman, race ligericus, et, avec M. Osborn, je regarderai le D. Douvillert comme le dernier représentant, dans le Burdigalien, des petits Rhinocéros de l’Oligocène par les- quels a été constituée la sous-famille de Diceratherinés. SOUS-FAMILLE DES ACERATHÉRINÉS Aceratherium aff. tetradactylum Lartet. (Planche IIL, fig. 7 et 8). 1838. Rhinoceros tetradactylus. Lartet, C. R. hebd. de l’Académie des Sciences, t. IV, p. 88. 1859. Rhinoceros tetradactylus. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, 2° éd. 1900. Aceratherium tetradactylum. Osborn, Phylogeny of the Rhino- ceroses of Europe (Bull. of the American Museum of Natu- ral History, XIII, p. 229). J'ai été frappé de rencontrer dans les collections du Muséum ACERATHERIUM TETRADACTYLUM 97 et dans celles du Musée d'Orléans un certain nombre de mo- laires ayant appartenu à un Rhinoceros de très grande taille et notablement différentes de la seule espèce de grande taille existant dans les sables de l’Orléanais : le T. aurelianensis. Ces pièces sont malheureusement en trop petit nombre pour que la description spécifique puisse en être faite de façon précise. Je me bornerai à les signaler ici, en émettant l'hypothèse de leur attribution à l'Aceratherium tetradactylum, espèce de forte taille du Miocène moyen, dont un certain nombre de débris ont été trouvés dans les Faluns du Blésois. Les sables de Beau- gency-Tavers étant le niveau immédiatement inférieur aux Faluns, il ne me paraît pas illogique d'admettre l'apparition de l'A. éetradactylum au moment de leur formation, c’est- à-dire à la fin du Miocène inférieur‘. Voici l'indication sommaire des pièces pouvant être rap- portées à ce grand Aceratherium de l'Orléanais : 1° Un fragment de mandibule (Musée d'Orléans, 153, Beau- gency), avec, en place, les quatre dernières molaires. Les trois M occupent une longueur de 164 millimètres. (T. aurelia- nensis — 144 millimètres.) La dernière P — 39 millimètres. (T. aurelianensis — 34 millimètres.) Ces M inférieures ne pré- sentent pas l’aplatissement relatif de la face externe des dents du T. aurelianensis et ont un fort bourrelet basilaire. . 2° Une M inférieure gauche (Musée d'Orléans, 163, Beau- gency) dont la longueur — 60 millimètres. 3° Une volumineuse incisive supérieure assez fortement usée (Musée d'Orléans, 158). ! Duvernoy cite : « Deux septièmes molaires supérieures d'un animal de grande taille envoyées par le Dr Thion. Il y a deux plis ou deux crochets dans le val- lon : le postérieur est plus interne, l'antérieur est plus externe. « Comparées à une septième molaire de Tetradactyle d'Eppelsheim, celles-ci leur ressemblent pour la forme et pour l'existence des deux crochets du vallon ainsi que pour leur position relative. » Je n'ai pas retrouvé ces M3 de Duvernoy, mais je tiens à remarquer qu’à Avafaÿ, à quelques kilomètres de Beaugency, Duvernoÿ constatait la présence d’uñ Acera- therium de grande taille. Univ, DE Lyon. — Maxer 1 98 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 4° Plusieurs volumineuses molaires inférieures et quatre molaires supérieures (Paris, Muséum, collection de Vibraye) provenant également de Beaugency-Tavers (pl. IL, fig. 7 et 8). 5° Fémur droit (Musée d'Orléans, 290, Beaugency). Ces pièces demandent à être étudiées de façon plus complète qu’il ne m'a été possible de le faire et il serait fort dési- rable que de nouveaux débris puissent être découverts de ce Rhinocéros de très grande taille qui ne paraît avoir été ren- contré jusqu’à présent que dans le seul gisement de Beau- gency-Tavers. SOUS-FAMILLE DES BRACHYPODINÉS Teleoceras aurelianensis, sp. Nouel APE rte 0 4 CONS ee CIE 1804. Rhinoceros incisivus (de l'Orléanais). Duvernoy, Nouvelles études sur les Rhinocéros fossiles {Arch. du Muséum de Paris, 1854-1855, t. VII); Id., P. Gervais, Zool. et Pal. franç., 2° édition, 1859, n. 98. 1859. Rhinoceros brachypus. Lartet, p. part., Id. P. Gervais, id., DE 1866. Rhinoceros aurelianensis. Nouel, Un nouveau Rhinocéros fos- sile. (Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles- Lettres et Arts d'Orléans, 16 février 1866. t. VIII. HisroriQue. = La détermination spécifique des débris de Rhinocéros de grande taille trouvés en nombre considérable dans les sables de l'Orléanais et plus spécialement dans ceux de Neuville-aux-Bois, Chilleurs, etc., n'a pas été sans embarrasser longtemps les paléontologistes et leurs hésitations ont duré jus- qu'au moment où Nouel fit connaître la tête osseuse type de son À. aurelianensis. Cette pièce remarquable fut découverte dans une sablière de Neuville-aux-Bois, en août 1865. M. l'abbé Badinier, informé de cette trouvaille, prévint M. Nouel qui s’en rendit acquéreur, non pour le compte du Musée d'Orléans dont 1l était le direc- teur, mais personnellement. A la mort de M. Nouel une partie de sa collection de mammifères des sables de l’Orléanais re- TELEOCERAS AURELIANENSIS 99 vint au Musée d'Orléans ; une autre partie fut vendue au Muséum de Paris, dont le crâne du 1°. aurelianensis. Entre temps, 1l avait été complété par une mandibule appartenant à un animal plus âgé, mais trouvée dans la même localité, en août 1876, et de dimensions suffisamment concordantes. En outre de la tête type, des centaines de dents isolées, de nombreux fragments de mâchoire supérieure, des mandibules plus ou moins bien conservées, des débris d’os du squelette, ont été découverts dans les sables de l’Orléanais, que l’on peut rapporter au Teleoceras aurelianensis!. Il ne saurait être question ici d'en donner la description dé- taillée : cette description exigerait une véritable monographie qu'il n'entre pas dans le plan du présent travail d’esquisser et je me bornerai à résumer les principaux caractères du T. au- relianensis d'après quelques pièces m'ayant plus particulière- ment frappé. DescripTiox. — 1° Type : Tête osseuse trouvée à Neuville- aux-Bois, en 1865 (pl. IL, fig. 1) et actuellement à Paris, au Muséum. Cette pièce a fait ranger par Osborn le T, aurelianensis parmi les Rhinocéros brachycéphales. Au sens élymologique de ce dernier mot, le savant paléontologiste américain a raison, mais dans le langage anatomique, le mot brachycé- phale ne s'applique qu'à la partie crânienne de la lête osseuse et nous verrons que le crâne du 7°. aurelianensis loin d’être brachycéphale est remarquablement étroit et allongé. L’élar- gissement de la tête osseuse est dû à la forte convexité des arcades zygomatiques, dont le très grand écartement frappe d'autant plus que la tête est d’une brièveté relative. Elle mesure 49 cm. à de la crête occipitale à la pointe du nez — 32 cen- 1 Dans la collection de l'abbé Bourgeois, j'ai vu également un certain nombre de dents de T. aurelianensis provenant de Neuville-aux-Bois, je n'ai pu établir la liste de ces pièces d'ailleurs obtenues par échange avec des Faluns et sans grand intérêt. DT LORS Ÿ HYT TUE NES 47 EAN PANNE 7 Fic. 29. FiG. 29. — T'eleoceras aurelianensis. Dentition supé- rieure gauche, P2 — M3. Paris, Muséum, 1/2 sché- matique. Grandeur naturelle. FiG. 30. — Diceratherinm Douvillei. Beaugency. Den- tition supérieure gauche, P2 — M, de la pièce type. Paris, Ecole des Mines. 1/2 schématique. Grandeur naturelle. FiG. 3r. — Brachyodus onoideus. Neuville-aux-Bois. Dentition inférieure, P> — M3, de la mandibule type. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. D'après de Blainville. , aurprute( (TAUPE 4x en pe a RE SAS Le Wowiuu - — pans 102 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS timètres de la suture fronto-nasale à la crête occipitale — 26 em. 5 comme largeur maxima de la face nuchale et 35 cen- timètres de largeur entre les surfaces extérieures des arcades zygomatiques. La région nasale et la région frontale sont des plus caracté- ristiques. La première est étroite, dépourvue de cloison. Les os qui la constituent sont séparés l’un de l’autre sur une longueur d’en- viron 19 centimètres par une scissure médiane fortement prononcée, tandis qu'ils sont soudés dans le restant de leur étendue. Leur extrémité hibre s’épaissit jusqu'à atteindre plus de 4 centimètres, sans toutefois s’élargir, ni présenter de tubérosités bien accentuées. On voit seulement quelques rugosités marquant l'insertion d’une corne à base d'implantation étroite et par suite, qui, devait être de dimensions relativement fables. La région frontale, très relevée en arrière, de façon à donner lieu à un profil antérieur fortement concave, ne doit sa largeur qu'à l'ampleur de ses fosses temporales, la boîte crânienne étant elle-même fort étroite. Les crêtes qui limutent en dedans les fosses temporales se rapprochent à 10 centimètres l’une de l’autre. Si on compare cette faible distance à l'extension des arcades zygomatiques, on juge de la place occupée par les muscles crotaphites et de la puissance de la mandibule. La lon- gueur et la saillie des crêtes zygomatiques témoignent de mas- séters non moins considérablement développés. En bas du front, dans l'intervalle des yeux, un léger renfle- ment rugueux autorise à soupçonner l'existence d'une deuxième corne. La pointe nasale est extrêmement allongée : la longueur de la tête osseuse de la crête occipitale à l'angle naso-incisif — 37 centimètres et la longueur du nez, de l’angle naso-incisif à son extrémité — 16 centimètres, soit presque le tiers de la longueur totale de la tête osseuse, passant par l'angle naso-inci- sif. Cette même pointe nasale est relevée et, de plus, à peu près TELEOCERAS AURELIANENSIS 103 droite, rappelant un peu la disposition des Aceratherium, avec lesquels le T. aurelianensis n’est pas sans avoir quelques res- semblances, tandis que chez les autres Rhinocéros, cette pointe est plus courte, en même temps que recourbée inférieurement de manière à faire voûte de support pour la corne plus ou moins puissante de ces espèces. La ligne courbe supérieure joignant la protubérance occipitale à l’apophyse mastoïde, est très saillante et à peu près verticale lorsque la tête repose par sa base sur un plan horizon- tal. Je remarquerai en terminant cette description sommaire de la tête osseuse type du T. aurelianensis, combien l’areade zygomatique est non seulement très écartée, mais encore large et remarquablement forte, beaucoup plus que dans la plupart des Rhinocéros. Tous ces caractères contribuent à donner au T'. aurelianensis une individualité des plus nettes. La dentition de cette pièce type est assez bien conservée. Chaque série comprend quatre prémolaires et trois molaires, P, n'étant représenté de chaque côté que par un petit alvéole. La longueur de la série, y compris l’alvéole de P, — 245 millimètres, dont 102 millimètres pour les P et 145 pour les M. L’extrémité de la mâchoire supérieure, y compris les inci- sives, se trouve détruite sur la pièce. Cette dentition supérieure est trop usée pour permettre de préciser les caractères odontologiques du T. aurelianensis et c’est surtout par les caractères de la tête osseuse que cette pièce de Neuville-aux-Bois est intéressante. La mandibule qui lui a été annexée (collection Nouel, 397) est en mauvais état et ne donne que des renseignements insuf- fisants pour l’étude de la dentition inférieure. Elle comprend la moitié gauche de la mandibule, la symphyse et la parte antérieure de la moitié droite de la mandibule. 2° Incisives supérieures : Les incisives supérieures du T'. aure- e 104 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS lianensis ne sont pas rares à l’état isolé dans les sables de l'Orléanais. Elles se présentent sous des aspects assez diffé- rents suivant leur degré d'usure et l’âge de l’animal qui les possédait. La figure 4 de la planche I représente une très forte incisive supérieure provenant de Neuville-aux-Bois et la figure 32, d’après une pièce de la collection Nouel, montre également une des formes fréquentes de ces incisives. Fic. 32, — Teleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Incisive supérieure. D'après Nouel. Grandeur naturelle. 3 Une autre tête osseuse — découverte comme les pièces précédentes, à Neuville-aux-Boïis et conservée dans les collec- tions de l'Ecole des Mines — permet de confirmer quelques-uns des caractères indiqués d’après la pièce type. Cette tête osseuse de l'Ecole des mines est celle d’un animal jeune, dont la dentition est très peu usée et dont P; et M; sont à peine sorties de leur alvéole. La partie supérieure du crâne et du nez manquent. Vue par en-dessous, cette pièce montre bien l'écartement extrême des arcades zygomatiques et l’étroitesse de la base du crane. ne cond nn ee ss once TELEOCERAS AURELIANENSIS 105 La face occipitale de celui-ci se distingue par sa grande hau- teur (19 centimètres) presque égale à sa largeur (23 centi- mètres), d'où une forme approchant du carré (fig. 34). F1c. 33. — Teleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Tête osseuse d'un animal adulte, mais jeune. Paris, Ecole des Mines. 1/4 de gran- deur naturelle. La protubérance occipitale est extrêmement large etles lignes courbes supérieures très saillantes. Le trou occipital a comme caractère assez spécial d’être très étendu transversalement et les condyles sont écartés en pro- portion. Ce caractère paraît moins accentué dans la plupart des autres Rhinocéros. 7h 106 ; MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS La série dentaire, de P; à M3 — 22, 5 centimètres de lon- gueur, sur laquelle les M occupent 138 millimètres. Le premier caractère qui frappe à l'examen de la dentition du T. aurelianensis, est l’aplatissement de la face externe des prémolaires supérieures. Ce caractère est d’ailleurs bien mar- qué sur les molaires inférieures. Je ne connais pas P; d’en haut, mais à en juger par son alvéole, c'était une dent petite, très réduite et pro- bablement rapidement ca- duque. PP; PP sontaldeus lobes transversaux réunis par une muraille externe assez forte. La surface de celle-c1 est plate, avec une simple ondulation indi- quant l’ébauche d’un den- ticule antérieur externe et d’un parastyle. Un épais FiG. 34. ce Teleoceras aurelianensis. Neuville- bourrelet basilaire entoure aux-Bois. Face occipitale du crâne. Paris, : Ecole des Mines. 1/4 de grandeur naturelle. la couronne des P; et chez certaines prémolaires 1s0- lées, le développement de ce bourrelet est tel qu’on pourrait à un examen superficiel les confondre avec des dents d'Acera- therium. Les P supérieures sont larges. P; par exemple mesure sur la pièce de l'Ecole des mines, 36 millimètres de longueur sur 45 millimètres de largeur au niveau de son lobe antérieur. Le crochet antérieur est très réduit, sinon absent et la vallée médiane, assez profonde, est moyennement ouverte. Les M diffèrent des P par leur longueur plus grande et leur largeur proportionnellement moindre. M, a 53 millimètres de longueur et 51 millimètres de largeur au niveau de son lobe antérieur ; par le grand développement simultané du crochet TELEOCERAS AURELIANENSIS 107 et de l'ante-crochet; par l'absence de bourrelet basilaire interne qui se réduit à un simple pli d'émail surles faces antérieure et postérieure. Tous ces caractères sont également bien visibles sur une rangée dentaire conservée au Muséum de Paris, P;— M, et provenant des graviers de l'Orléanais, probablement de Neuville-aux-Bois (pl. I fig. 1). 4° Une mandibule du Muséum de Paris, provenant des sables de l'Orléanais,. sans indication précise de localité, mais très probablement de Neuville-aux-Bois ou de Chilleurs, à en juger par sa patine, peut être regardée comme donnant bien les carac- tères de la mâchoire inférieure du T. aurelianensis (pl. II, Head, 2 D). Au point de vue osseux, on peut remarquer que l’angle de la mâchoire est peu saillant en même temps que remarquable- ment arrondi. Plus que chez les autres Rhinocéros fossiles, on constate le grand éloignement de l’apophyse coronoïde et du condyle, ainsi que la direction divergente de la première, qui constituent presque un caractère générique des Rhino: céridés. Cette mandibule présente en place les trois M, les trois P, P; étant représentée par son alvéole bi-radiculée et la volumi- neuse incisive caractéristique du T°. aurelianensis. La distance de l’extrémité de cette incisive au bord posté- rieur de M; — 37 centimètres. La longueur de la série dentaire inférieure — 24 centimètres, sur lesquels 142 millimètres sont afférents aux M. La face externe des molaires inférieures présente une ébau- che de bourrelet basal; en plus, elle est aplatie, de telle façon et à un degré tel que cet aplatissement peut être indiqué comme un caracière spécifique. 5° Une autre mandibule de Neuville-aux-Bois (Musée d’Or- léans, 807) permet de constater un autre caractère important de la mâchoire inférieure du T. aurelianensis : la longueur de celle-c1 proportionnellement au faible écartement des branches 108 . MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS maxillaires. Au niveau de M,, cet écartement est de 85 muilli- mètres et la distance séparant l'extrémité postérieure de la série F1G. 35. Teleoceras aurelianensis- Neuville-aux-Bois. Mandibule. Musée d'Orléans. 1/4 de grandeur naturelle. dentaire de l’angle symphysaire atteint 202 millimètres. Comme conséquence, l'angle symphysaire est très aigu. TELEOCERAS AURELIANENSIS 109 Les autres caractères d’aplatissement de la face externe des molaires, de volume des incisives, sont également bien visibles sur cette pièce. 6° Isolément, je figure un incisive inférieure du T°. aure- lianensis de volume moyen, à couronne de section triangulaire et mesurant de l'extrémité à la base de la couronne 70 milli- mètres. La face supérieure de cette incisive a été fortement usée en formant üne surface plane, par le frottement avec l'in- eisive supérieure correspondante (pl. IT, fig. 1 a, 1 D). 7° Les os des membres de Rhinocéros sont très abondants dans les sables de l'Orléanais, mais leur étude ne présentant pas de caractères bien spéciaux, j indiquerai simplement quel- ques pièces qui mont paru devoir être plus particulièrement signalées. ; a) Un cubitus droit de la collection Nouel (Neuville-aux- Bois) conservé au Musée d'Orléans se présente épais et fort, avec un olécràäne très renversé en arrière et terminé par une tubérosité fortement développée. Le bec de l’olécrâne est extrêmement saillant et la grande échancrure sigmoïde se trouve d'autant plus accentuée. b) Un membre postérieur droit, provenant comme les pièces précédentes de Neuville-aux-Bois, et actuellement monté dans la galerie du Muséum de Paris, prête à diverses considérations intéressantes (pl. IT, fig. 3 et 4). Il met tout d’abord bien en évidence que le T. aurelianensis était un animal particulièrement bas sur pattes ettrapu, forme qui se trouvera encore plus accentuée chez les T. brachypus et Goldfüssi continuateurs du rameau phylétique dans le Miocène moyen et supérieur. Il faut remarquer encore que cette brièveté des membres est le fait du segment inférieur du membre et plus particu- hèrement de la faible longueur des métatarsiens. Conformé- ment à la loi de Cuvier, à ce métatarse court correspond un fémur relativement allongé. Le fémur se présente robuste et large, avec des insertions 110 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS musculaires très accentuées. La gorge sus-trochléenne de la face ‘antérieure est fort peu accentuée, surtout par comparaison avec l'espèce de Sansan. F1G. 36. — Teleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Fémur. Paris, Ecole des Mines. 1/4 de grandeur naturelle. Comme dimensions : Largeur maxima (trochanter-tête articulaire) — 165 milli- mètres. Largeur minima (au-dessous du troisième trochanter) — 60 millimètres, Longueur — 43 centimètres. Rapport de la longueur à la largeur maxima — 2,60. TELEOCERAS AURELIANENSIS 111 Les divers fémurs de T. aurelianensis que j'ai pu examiner soit à l'Ecole des Mines, soit au Musée d'Orléans, tout en pré- sentant d'assez fortes variations de taille, avaient ce rapport de la longueur à la largeur maxima sensiblement constant et “oscillant entre 2,50 et 2,75. Le tibia est massif, à très large extrémité supérieure, à tubé- rosité externe très développée, abritant et surplombant l’extré- mité supérieure du péroné, de longueur faible proportionnel- lement à son épaisseur et relativement au fémur (longueur du tibia — 27 centimètres ; longueur du fémur — 43 centimètres.) La crête tibiale est effacée. L’extrémité inférieure de l'os s'articule avec le péroné par une forte sallie déterminant un écartement considérable des deux os à leur partie moyenne. Le péroné se termine par une volumineuse malléole. Plus encore que les os de la jambe, le métatarse traduit l'architecture basse et massive du squelette du T. aurelianensis. Les métatarsiens sont ici fusionnés avec les os du tarse par un processus d’ostéite déformante qui a provoqué la soudure des divers éléments du squelette du pied et la formation d’exosto- toses. Mais ce caractère de brièveté et de largeur se retrouve sur les nombreux métatarsiens isolés existant dans diverses collections. Il peut être regardé comme constant et spécifique. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Caractérisé par son squelette trapu, à membres courts et massifs — par sa tête osseuse large et de faible longueur, avec une ligne fronto-nasale fortement concave, un nez très allongé, non recourbé en forme de voûte à son extrémité qui ne présente que de faibles rugosités pour l'insertion d’une petite corne nasale — par la présence d'une surface d'insertion pour un rudiment de corne frontale — par sa dentition aux P inférieures aplaties sur leur face externe ; aux deux dernières P supérieures plus courtes que les Met sans crochet antérieur, à muraille externe aplatie, à bourrelet basilaire bien développé ; aux M plus longues et moins larges que les P avec crochet et ante-crochet bien développé ; sans ae MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS crista, sans bourrelet basilaire interne aux incisives inférieures longues et fortes — le Teleoceras aurelianensis est probable - ment arrivé par migration, comme de nombreuses autres espè- ces de la faune de l’Orléanais et on ne lui trouve aucun ancêtre direct parmi les Rhinocéros de l’Oligocène de nos régions. Fic. 37. — Teleoceras aurelianensis. Chilleurs-aux-Bois. M2 supérieure droite. Musée d'Orléans, 668, Il a été en partie confondu Jusqu'ici avec le Rhinoceros (Teleoceras) brachypus Lartet, de l'horizon de Sansan. Il ne paraît pas douteux que ce dernier représente la mutation Hel- vétienne du T°. aurelianensis, son prédécesseur immédiat. Les deux espèces ont entre elles la plus grande ressemblance au point que Lartet les regardait comme identiques. M. Osborn indique, au seul point de vue de la dentition, les notables différences suivantes : T. aurelianensis. T. Brachypus. Prémolaires larges. Prémolaires larges. Ante-crochet très développé in Ante-crochet réduit ou manque. P3 et pe Metalophe de P; allongé. Metalophe de P; long. Bourrelet manque sur la face in- Bourrelet bien développé autour terne des M. de la face interne des M. Il n'en reste pas moins certain qu’en présence de molaires isolées, la distinction des deux espèces est parfois à peu près 1m- possible. La M; supérieur que je figure c1- contre (p. 112) pourrait par exemple être rap- portée tout aussi bien à un T. brachypus qu'à un 1. aurelianensis de grande taille. La taille beaucoup plus faible du Dicera- therium Douvillei; sa mandibule courte et élargie, aux incisives de faibles dimensions ; le bord antérieur dentelé de la colline posté- rieure de P;,et de P,; ses M de structure très simple, etc., ne permettent plus de le con- fondre avec le T. aurelianensis. Sous-FAMILLE DES CERATORHINÉS Rhinoceros (Geratorhinus?) tagicus, Roman, 1907 Rhinoceros (Geratorhinus ?) tagicus. CERATORHINUS TAGICUS, RACE LIGERICUS 115 race ligericus. Fic. 38. — Ceralorhi- DE nus lagicus, race li- Re ne De gericus. Suèvres. In- cisive inférieure. Pa- Roman, le Néogène continental dans la basse ris, Muséum. Gran- vallée du Tage, Lisbonne, 1907, p. 42, pl. III. deur naturelle. FiG. 39. — Cera- torhinus lagi- cus, race lige- ricus. Suévres, Incisive supé- BICULE- Paris, Muséum. Gran- deur naturelle. Tout récemment, mon excellent confrère et ami, M. Roman a décrit, dans le Burdigalien des environs de Lisbonne (Horta das Tripas), un Rhinocéros de très petite taille, qu'il a nette- ment différencié du Rhinoceros (Acerathe- rium) minutus de Cuvier. C'est à cette espèce de vrai Rhinocéros du Portugal que je rapporterai un petit nombre de pièces indiquant actuellement la présence d'un très petit Rhinoceros dans la faune du Burdi- galien de l’Orléanais. On le rencontre tout d'abord dans les niveaux les plus inférieurs de l’Orléanais, à Suèvres et à Chitenay. Uxiv. DE Lyon. — Maver. 2 3 114 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 1° Provenant des marnes de Suèvres, j'ai vu à Paris, au Muséum, deux incisives, l’une supérieure, l’autre inférieure, de minimes dimensions el dont je donne ci-contre le contour. Accompagnant ces incisives, un astragale et un calcanéum en assez mauvais état. 2° De Chitenay, est conservé dans les collections de la Faculté des Sciences de Lyon, un fragment de mandibule droite avec trois molaires en place, probablement P;, M, M. Ces molaires mesurent : LoxcuEur ÉPAISSEUR Havreur JE RS TE API 15 mm. 17 MM. NE 0 2 RO ARE 18 — NO — Moteur CSM Cu 18 — 16 — Elles présentent un léger repli d'émail formant une ébau- che de bourrelet basilaire, à peu près continu tout autour de la couronne. Le lobe antérieur de chaque dent est sensiblement plus fort que le lobe postérieur ; un sillon assez profond les sépare en creusant la face externe qui se trouve présenter ainsi une série de reliefs assez accusés (pl. I, fig. 7). 3° Chitenay a encore fourni une incisive inférieure (Paris, Muséum. Collection de Vibraye) un peu plus forte que celle de Suèvres (celle-ci vient d’un jeune animal), mais de dimensions répondant assez bien aux molaires de la pièce précé- dente. 4° Montabuzard.— Les dents de lait de Rhinocéros, existant au musée d'Orléans et provenant de cette localité, me parais- sent pouvoir être rapportées à cette espèce. Les niveaux plus récents de la formation sableuse de l’Or- léanais ont livré également quelques débris de ce même Rhinocéros. 5° Avaray : trois molaires en mauvais état (Paris, Muséum) et une M;, également conservée au Muséum. 6° Neuville-aux-Bois : P; supérieure gauche (Musée d'Or- CERATORHINUS TAGICUS, RACE LIGERICUS 115 léans, 148). M; et M: en place sur un fragment de maxillaire (Paris, Muséum). 7° Chilleurs, Sablière Marlet : incisive supérieure très usée (Musée d'Orléans). La plus grande lar- geur de la couronne — 33 millimètres. 8 Des graviers de l’Orléanais, sans localité indiquée (Paris, Muséum) : une P, supérieure de fort petite taille, moyen- nement usée! . De ces différentes pièces je figure — pl. Il, fig. 5 et 6 — les suivantes : P; mesurant 23 millimètres de longueur, 29 de largeur au niveau de son lobe antérieur. Elle a un bourrelet basilaire assez bien marqué, une muraille externe avec denticule externe et para- style volumineux. M, mesure 33 millimètres de longueur sur 29 de largeur. M» a 36 millimètres de longueur sur 33 de largeur. Ces deux dents dernières sont construites comme P;, mais moins usées. Elles permettent de constater en outre la profondeur de la vallée médiane, la complexité assez grande de la ligne d'émail qui forme un crochet et un ante-crochet bien développé; le crochet surtout est volumi- neux, ramifié et occupe une large place dans la vallée. Comme pour P:, denticule externe et parastyle bien développés, formant un relief im- portant à la surface de la muraille externe. M3 (d'Avaray) provient d’un animal un peu plus grand que ceux ayant eu les molaires pré- F1G. 40. — Ceralorhinus lagicus, race ligericus. Chitenay.]Incisive infé- rieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. cédentes — sans toutefois que la différence de taille dépasse les varia- tions individuelles qui peuvent être observées pour une même espèce, 1 M. Stehlin (loc. cit., 1908) indique le Rhinoceros (Ceratorhinus) lagicus repré- senté dans les sable de l’Orléanais par une dernitre molaire supérieure d’Artenay. [M3 supérieure largeur du lobe antérieur, 0,36 (?)] Je ne sais quelle pièce est ainsi citée par M. Stehlin, 116 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Assez usée, cette dent ne présente pas dés caractères bien spéciaux (pl. II, Ho noie 0): Rapports ET DIFFÉRENCES. — Notre très petit Rhinocéros de l'Orléanais a beaucoup de ressemblance avec le C. £agicus, des environs de Lisbonne, et leur air de parenté frappe dès le premier examen. Toutefois l'espèce du Portugal est de taille encore un peu moindre (longueur M; — M; — 61 millimètres au lieu de 69 millimètres); les molaires ont un bourrelet basilaire moins apparent, l’entrée de leur vallée un peu moins ouverte, ete. — toutes différences qui justifient la distinction d’une mutation particulière pour l'espèce de l’Orléanaus. Fi. 41. — Rhinoceros sp. Selles-sur Cher. Molaires supérieures et inférieures. Paris, Ecole des Mines, Grandeur naturelle, Un autre Rhinocéros — dont les caractères spécifiques n’ont pas encore été décrits, mais dont ] j'ai pu examiner plusieurs pièces à l'Ecole des Mines — est le petit Rhinocéros de Selles- sur-Cher. Il n’y a pas à établir de parallèle entre celui-ci et le C. tagicus race ligericus : on peut dire qu'il y a identité de l’une et l’autre espèce. Il y a quelques années, le petit Rhinocéros de l’Orléanais aurait été décrit sous le nom de Rhinoceros minutus, Cuvier — c'est d’ailleurs ainsi qu'ont été étiquetées les pièces le repré- sentant dans les collections — car alors le À. minutus était ANCHITHERIUM AURELIANENSE 117 une espèce souvent citée depuis l’Oligocène jusqu’au Miocène supérieur. En réalité, on avait confondu, sous le nom de À. minulus, des formes naines se rapportant non seulement à diverses espè- ces, mais à divers rameaux et n'ayant guère que leur petite taille comme lien commun. | M. Osborn regarde le À. minutus type de Cuvier, ainsi que le À. pleuroceros, type de Duvernoy, comme apparte- nant au genre Diceratherium. Les molaires des Dicerathe- rium et en particulier celles du À. minutus ont leur vallée beaucoup plus simple, moins étroite, leur bourrelet plus accen- tué. que celles du C. tagicus race ligericus. Famille des ÉQUIDÉS Genre ANCHITHERIUM Hermann von Meyer. Anchitherium aurelianense H. V. Meyer, sp. Cuvier. (Planche IV, figures 1, 2a, 2 b, 3, 4, 5, 6, 7, 8 a, 8 b, 8c.) 1825 Palæotherium aurelianense. Cuvier, Ossements fossiles, 3° éd., 1825, t. LIT, p. 234, pl. LXVII, fig. 2-17. 1834. Palæotherium aurelianense. H. v. Meyer. Die fossilen Zähne und Knochen und ihre Ablagerung in der Gegend von Geor- gensmünd in Bayern, 1834, pl. VII et VIII. 1844. Anchitherium aurelianense. H. v. Meyer, in Jahrbuch für Mineralogie, 1844. 1847. Hipparitherium. De Christol, C. R. hebd. de l’Académie des Sciences, XXIV, p. 374. 1800. Palæotherium aurelianense et Palæotherium hippoiïdes. Blainville, Ostéographie, G. Palæotherium, pl. VI. 1891. Palæotherium hippoïdes. Lartet. Notice sur la colline de Sansan. 1873. Anchitherium aurelianense. W. Kowalewsky, Mém. de l’Aca- démie imp. des Sciences de Saint-Pétersbourg, 8° série. 1887. Anchitherium aurelianense. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône, p. 169, pl. XXV, fig. 1-8. L'Anchitherium aurelianense! — équidé fossile de la taille 1 ’Ayx. auprès, Bnpioy, animal : auprès des Palæotherium et auprès des Hipparion et des Paloplotherium. 118 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS d’un âne — est une des espèces les plus caractéristiques de la faune miocène européenne. C'est un des premiers mammifères connus de la faune de l'Orléanais. Dès La fin du xvim siècle, M. Defay, d'Orléans, recueillait dans les carrières de Montabuzard et très probable- FiG. 42. — Anchilherium aurelianense. Quatre des pièces de M. Defay, d'Orléans. Montabuzard. D'après Cuvier, pl. LXVII. ment aussi dans les sables de l'Orléanais avoisinant la butte calcaire, un certain nombre de fragments de mâchoires portant une, deux, trois dents. Quelques-unes de ces pièces furent communiquées à Cuvier, qui les figura sur la planche LX VII deses Ossements de fossiles en les rapportant au Palæotherium de l'Orléanais. Cuvier figura aussi /thid., fig. 13) un fragment de mandibule portant d'un côté P; — M, et de l’autre P; — P2. 1 Cf. Defay, la Nalure considérée dans plusieurs de ses opérations, Paris, 1783, p. d0. DE ANCHITHERIUM AURELIANENSE 119 Je reproduis ci-contre quelques-unes de ces figures, en remarquant que souvent les dessins de Cuvier ne reproduisent pas très exactement la grandeur naturelle et les dimensions relatives des pièces correspondantes. F1G. 43. — Anchitherium aurelianense. Fragments de mandibule, de Montabuzard. D’après Cuvier, pl. LXVIT. En 1834, H. von Meyer, décrivant la faune de Georgens- münd, figurait de nombreux débris fossiles de ce gisement et les rapportait au Palæotherium aurelianense, puis, dix ans plus tard, il créait pour eux le genre Anchifherium. L’unique espèce européenne de ce genre, l'Anchitherium aurelianense, arrivée par migration au début du Burdigalien se retrouve dans les divers gisements miocènes d'Europe — avec des mutations assez sensibles, surtout si on envisage la taille — et se montre un des mammifères les plus carac- téristique de l'Orléanais, de Sansan, de Simorre, de la Grive-Saint-Alban, de Georgensmünd, de Steinheim, de Gôriach, etc. Dans la région qui fait plus particulièrement l’objet du pré- sent travail, Je l’ai retrouvé dans la faune de Montabuzard, dans celle des Sables de l'Orléanais et au niveau plus récent des Faluns de la Touraine. Il y est assez abondamment représenté pour être regardé comme un des principaux mammifères de ces faunes locales. 120 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Descriprion. — Principales pièces examinées : Montabuzard. — Un fragment de mâchoire supérieure gauche avec trois molaires (Musée d'Orléans, 2o1) ; un frag- ment de mandibule droite avec trois prémolaires (Musée d'Or- léans, 204), empreintes de molaires inférieures! (Paris, Muséum, 3010), etc. Sables de l'Orléanais. — 1° Une nombreuse série de pièces actuellement réunies au Musée d'Orléans et provenant de Neuville-aux-Bois, de Chilleurs-aux-Bois, de Chevilly; 29 Une série des molaires P, — M, de la collection de l’abbé Bourgeois, provenant probablement de Chitenay (?) 3° Quelques dents, communiquées par M. Gurlie (de Neu- ville-aux-Bois) provenant de Chilleurs ; 4° Un fragment de mâchoire supérieure droite P; —M, de Neuville-aux-Bois; un autre fragment avec P, — P;, de même provenance; un fragment de Ronan de Tavers, etc. etc. Ces pièces faisant partie des collections du Muséum de Paris. La formule dentaire du genre Anchitherium est la sui- 4 3 vante : — — Incisives, — Canines,— 7 Prémolares, 3 Molaires. I ab supérieure. — des pièces provenant de l'Orléanais que j'ai eues en mains ne présentait d’incisives supérieures, n1 de canine supérieure. Par contre, j'ai pu étudier la série des molaires sur les pièces suivantes : 1° Une série dentaire* provenant des sables de l'Orléanais du Blésois (probablement de Chitenay) comprenant les trois dernières P et les trois M gauches. Cette pièce est tout parti- culièrement intéressante par les dimensions relativement faibles de ses dents, encore qu'elles aient appartenu à un sujet bien adulte. Je n’ai pu avoir communication de cette rangée dentaire, 1 Pièce figurée par Blainville, loc. cit., pl. VIII. 2 Collection de l'abbé Bourgeois. Ecole ecclésiastique de Pontlevoy. ANCHITHERIUM AURELIANENSE 121 mais le schéma ci-dessous (fig. 44) dessiné hâtivement à Pont- levoy en donne les dimensions. Ces dimensions sont : » Longueur de la série des prémolaires . . . . . 46 millimètres. Longueur de la série des arrière-molaires . . . 57 — P; manque. P, est remarquablement courte d'avant en arrière, différant des autres P par un parastyle assez saillant à l’angle antéro- externe. Fi. 44. — Anchitherium aurelianense, sables de l’'Orléanais du Blésois (Chitenay?). Rangée dentaire supérieure gauche P2 — M3. Collection Bourgeois. Grandeur naturelle. P>, P; et P, vont en augmentant de taille d'avant en arrière, P, étant la dent la plus large de la série des molaires et des prémolaires. Les trois molaires vont en diminuant de taille de M, à M. Leur structure, qui est à peu près celle des prémolaires, peut être résumée de la manière suivante. Les racines de ces dents sont au nombre de quatre, les deux internes étant soudées l’une avec l’autre. Leur couronne est de forme carrée. Sa muraille externe est en W, composée de deux denticules réunis et inclinés en dedans comme chez les Palæotherium. Il se forme au niveau de leur union, un pli — mésostyle — très accentué. De cette muraille externe, se détachent deux collines trans- verses qui se dirigent en dedans et en arrière, sous forme de lignes saillantes, courbes, un peu sinueuses, délimitant entre elles une vallée médiane et aboutissant à deux denticules internes, arrondis et séparés. En arrière de la colline transverse postérieure et vers son 122 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS milieu, on voit, en outre, un petit îlot d'émail isolé, de forme triangulaire, sorte de tubercule ou denticule accessoire. Un bourrelet d'émail, presque continu, embrasse la base de ces molaires supérieures sur le côté interne et se trouve parfois renforcé d'un tubercule interlobaire au niveau de la vallée transverse. 20 Un fragment de maxillaire supérieur de Chilleurs-aux- Bois, avec P, — P;t (pl. IV, fig. 2 a, 2 b). P, est ici de forme allongée, très différente de celle de la pièce précédente qui est rectangulaire à grande dimension transversale. Parastyle très fort et saillant en avant. La struc- ture générale est la même. Les denticules intermédiaires se détachent bien, formant une crête transversale étroite, cela à cause du peu d'usure des dents. 3° Un fragment de maxillaire supérieur droit P; — M; de Neuville-aux-Bois* et un autre fragment avec P; et P; Ces deux pièces sont surtout intéressantes par ce qu’elles ont P, en place (pl. IV, fig. 5 et 4). P, estune dent petite (longueur — 12 millimètres ; Pe — 19 millimètres) triangulaire, avec pointe externe allongée et petit tubercule interne. P, est étroitement accolé à P, dont le lobe antérieur semble se déprimer pour recevoir le tiers posté- rieur de P;. Cette disposition est bien visible sur la figure 3 de la planche IV. Cette même pièce, provenant d'un animal adulte et présen- tant un degré d'usure moyenne, permet de vérifier les détails de structure que j'ai donnés plus haut des prémolaires et des molaires. Sur M, le denticule accessoire est particulièrement bien visible, Comme dimensions : la longueur de la série des prémolaires — 64 millimètres ; P, — 12 nullimètres en longueur et 7 milli- mètres en largeur ; P;, — 18 millimètres en longueuret 21 mm.5 en largeur ; M; — 17 millimètres sur 20. 1 Collection Gurlie. ? Paris. Muséum. Collection Nouel, 94 bis. ANCHITHERIUM AURELIANENSE 123 4° Un fragment de mâchoire supérieure gauche avec trois molaires, de Montabuzard'. La seule molaire intacte de cette pièce est quadrangulaire et mesure 20 millimètres sur 20 milli- mètres. Les caractères de la série des prémolaires et des molaires inférieures sont donnés par les pièces suivantes : 1° Une mandibule complète de Chilleurs-aux-Bois, sablière Marlet (musée d'Orléans 633) avec P, — M; à gauche et P, — M; à gauche. Je figure ci-après (fig. 45) la moitié droite de cette mandibule. 20 Une demi-mandibule de Chevilly, sablière Cassegrain (musée d'Orléans. Collection Nouel 440 et 440 bis) P; — M; BEN, fig. 1). P;, est une dent le plus habituellement absente sur Îles mandibules qu'on peut étudier. Celle de la mandibule de Chilleurs se montre uniradiculée, de très petites dimensions (longueur de P, — 4 millimètres; de P; — 16 millimètres ; de P; — 18 millimètres). Comme les supérieures, les autres molaires sont d’un type uniforme. Elles ressemblent beaucoup aux molaires inférieures de Palæotherium. La couronne est formée de deux croissants arrondis en dehors, à concavité ouverte en dedans, les deux pointes médianes s’accolent l’une à l’autre sans se confondre, de ma- nière à faire saillie comme une pointe double vers le milieu du bord interne de la couronne. On peut ainsi compter sur ce bord interne trois crêtes verticales, dont la médiane est double. C’est là une différence importante avec les Palæotherium. Le bord externe présente seulement deux saillies formées par le côté convexe des croissants. Il existe, en outre de ce côté externe, un bourrelet basal fort et continu P, est le plus fort élément de la dentition de la mandibule. La dernière molaire, M;, est la plus petite de la série. 1 Musée d'Orléans, 201, 124 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Elle a un troisième lobe ou talon beaucoup moins développé que dans les Palæothéridés. Une mandibule gauche des sables de l'Orléanais (Paris, Muséum) m'a donné comme longueur de la série des trois arrière-molaires 54 millimètres ; la mandibule gauche de Chil- leurs donne cette même longueur — 53 millimètres ; celle de Chevilly — 57 millimètres. Le squelette de l'A. aurelianense a été étudié par Kowa- lewski de façon très complète! et la description qu'il en a donnée ne saurait être complétée par les quelques pièces en plus ou moins bon état trouvées dans les sables de l'Orléanais. Je figure toutefois un astragale droit et un fragment de métatarsien médian des graviers de l'Orléanais (Paris, Muséum); un.calcanéum, de Chevilly (Paris, Muséum, Collection Nouel, 343) et trois phalanges, de Chilleurs (Paris, Muséum. Col- lection Nouel, 345). Ces pièces sont représentées planche IV, figures 5, 6, 7,8 a, 8 b,8 c. Rapports ET DiFFéRENCES. — Le genre Anchitherium n'a aucune racine dans les terrains oligocènes ou éocènes d'Europe. Je n'ai donc à comparer l’animal de l'Orléanais à aucune forme ancestrale existant antérieurement dans nos régions. En revanche, cet Anchitherium des sables de l'Orléanais est à comparer aux formes helvétiennes de Sansan et des Faluns du Blésois; à celles de Georgensmünd (Helvélien) et de la Grive-Saint-Alban (Tortonien). Les divers schémas (fig. 44, 46, 47 et 48) donnent les dimensions comparées de ces divers A nchitherium. ConcLzusioNs. — L'Anchitherium aurelianense des sables de l’Orléanais se rapporte à deux formes distinctes : 1 Kowalewsky, Sur l’Anchitherium aurelianense et sur l'histoire paléontologique des chevaux. (Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg, 8° série, 1873). 9) À nl ("££9 ‘SueoriO.p 29SNN) ‘erpoanqeu IN2pUBIT) EN —rd 9J101p opnqipueu &/1 ‘Joe o191qes ‘siog-Xne-simo]pryn) "2SUOUPIJOUNE WEIEIUYFIYIUY — ‘Cÿ ‘OL LIANENSÉ HITHERIUM AURE "| 4 AN( Ê Æ Ÿ = e ss = % S A À 2 Eu Sansan elianense aur : ; d’après Filhol, pl. XV. Fic. 47. — Anchitherium relianens heim, d'après 9 pl. IX. La Gri- F1c. 48. — Anchitherium au ve-Saint-Alban, d'après Depéret, pl. XXV. relianense. ANCHITHERIUM AURELIANENSE 127 1° Une petite forme des sables de l'Orléanais du Blésois (Chitenay ?) caractérisée par des dimensions plus faibles que celles des Anchitherium de la région d'Orléans, par ses prémolaires remar- quablement élargies, courtes et peu développées par rapport à la série des molares : Anchitherium aure- lianense, race blesense ; 20 La forme des sables des environs d'Orléans, caractérisée par une taille un peu plus grande que la précédente, quoique de dimensions encore infé- - reures à celles des animaux de Sansan ou de la Grive-Saint-Alban. Malgré cette différence de taille, il me semble logique de continuer à réserver le nom d'A. aurelianense à cette forme, qui est du reste celle que Cuvier avait prise pour type lorsqu'il distingua cette espèce nouvelle, d’après les pièces recueillies, vers 1780, par M. Defay dans la région d'Orléans. D’après ces données, nous pouvons établir la série des mutations de l’'Anchitherium aurelianense de la ma- nière suivante, en allant de bas en haut : F1G. 49. — Anchitherium aurelianense de Georgensmünd, d'après H. von Meyer. Fragments de mandibule gauche, P4 — M3, vue par sa face interne. 1° Anchitherium aurelianense — race blé- sense — des sables de l'Orléanais du Blésois, Taille faible, prémolaires larges et courtes, Dimensions : P2 — P; — supérieure — 46 millimètres ; M, — M; supérieure — 57 millimètres. 2° Anchitherium aurelianense — type de l'espèce — des sables de l’'Orléanais dela région d'Orléans. Taille plus forte que celle de l’espèce précédente; prémolaires quadrangulaires. Dimensions : P2 — P,; supé- rieure — 52 millimètres, 128 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 3° Anchitherium aurelianense — mutation helvétienne — de Sansan et des Faluns. Dimensions Pz — P; supérieure — 58 millimètres. 4° Anchitherium aurelianense — mutation tortonienne — de la Grive- Saint-Alban. Dimensions Po — P; supérieures — 67 millimètres, Une place à part doit être faite à la forme helvétienne de Georgensmünd' qui ne rentre pas dans cette série de tailles progressivement croissantes. Les dimensions plus faibles des dents s’y rapportant la rapprochent de la mutation du Blésois, dont l'espèce de Georgensmünd diffère par le développement en longueur de ses prémolaires. On peut regarder cette Anchitherium de Georgensmünd comme une race régionale de plus petite taille que la mutation helvétienne (type Sansan). __ ORDRE pEs ONGULÉS PARIDIGITEÉS Famille des TRAGULIDÉS Genre HYÆMOSCHUS Gray. Hyæmoschus, sp. Dans la faune de l'Orléanais, je ne connais, représentant le genre Hyæmoschus, qu'un fragment de mandibule droite P2 — P; et des em- preintes des deux premières molaires (Musée d'Orléans, 203) provenant de Montabuzard. Peut-être pourrait-on aussi rapporter à un /yæmoschus la dentition supérieure figurée par Cuvier (pl. 169, fig. 6) et comprenant à droite la série Po — Mo, à gauche, Pe — P3 et Mo — M3. Cette pièce provient également de Montabuzard et se trouve actuellement à Paris, au Muséum (fig. 5o). Parmi les Cervidés fossiles des sables, je n'ai rencontré aucune pièce qui puisse être regardée avec certitude comme ayant appartenu à un ani- mal du genre Hyæmoschus, je veux dire présentant les prémolaires tres allongées, comprimées latéralement, tranchantes.. qui caractérisent ce genre. 1 Cf. H. von Meyer. Die fossilen Zäühne, etc., 1834, pl. VII et VIII, 27 HYÆMOSCHUS 129 M. Stehlin a été plus heureux et il m'a dit posséder au Musée de Bâle plusieurs débris d'Hyæmoschus provenant surtout de Baigneaux. M. Stehlin ne m'ayant pas communiqué ces pièces, je me borne à signaler la présences du genre yæmoschus dans les sables d'après cette courte note de M. Stehlin: Hyæmoschus sp. I. — Sensiblement moins forte que l'A. crassus du miocène moyen, comparable aux 1. Gunlianus H. v. M. et Vindo- mensis H. v. M., espèces insuffisamment caractérisées du Miocène moyen FiG. 5o. — Hyæmoschus sp., Montabuzard. D’après Cuvier. de l’Allemage méridionale M3 — P1 (— P;) inférieure — 0.0465 ; M3 —Mi inférieure — 0.0365. Hyæmoschus sp. II. — Encore plus faible que la précédente, exacte- ment de la taille du 7. aquatilis actuel, M3 — D; inférieure — 0.029. Famille des CERVULIDÉS Cette famille comprend deux groupes : L'un, dépourvu de bois et représenté par les genres Dre- motherium Geoffroy, Amphitraqulus Pomel, Palæomeryx H. von Meyer, et Micromeryx Lartet. L'autre, dont le crâne porte une ramure plus ou moins dé- Univ. DE Lyon. — Maxxr 9 130 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS veloppée, avec les genres Procervulus Gaudry, et Dicrocerus Lartet. A. — ANIMAUX DÉPOURVUS DE BOIS Genre AMPHITRAGULUS Pomel. Le genre Amphitraqulus a été établi par Pomel! pour plu- sieurs espèces de Saint-Gérand-le-Puy qui ne peuvent guère être distinguées des Dremotherium que par la présence de quatre prémolaires inférieures au lieu de trois. Ce genre a vécu à l’époque de la formation des sables de l’Orléanais, comme l'indique une mandibule d’'Artenay (Loiret), où l’on observe très nettement la trace d'une première prémolaire rudimen- taire. Ambphitragulus aurelianensis, n. sp. (Planche III, figures 9 et 10.) L'espèce nouvelle que je propose d'établir aura pour type une demi-mandibule gauche, trouvée à Artenay et actuelle- ment à Paris, au Muséum ?, mandibule sur laquelle on observe en place les trois M et les deux dernières P, enfin les deux alvéoles de P, et un tout petit alvéole pour P;, qui devait être uni-radiculée et très petite. Les molaires offrent tous les caractères des Amphitragulus et des Dremotherium : un fût assez élevé, des denticules sail- lants, un bourrelet basilaire assez bien développé du côté externe et s’élevant dans l'intervalle entre les deux croissants sous forme d'une colonnette interlobaire courte et triangu- laire; on observe sur la paroi postérieure du croissant anté- rieur le pli oblique caractéristique du groupe (pli palæomeryx). Les deux prémolaires en place sont de forme assez allongée, avec une pointe médiane principale précédée et suivie d’un ! Pomel, Catalogue méthodique, p. 100. 2 ? Collection Nouel, 225 b. AMPHITRAGULUS AURELIANENSIS 1e) talon antérieur et d’un talon postérieur, celui-c1 plus épais et prolongé en dedans. La pointe principale est renforcée en de- dans par une seconde pointe de même hauteur et presque aussi forte. La deuxième prémolaire devait être également assez forte et allongée, comme le montrent les deux alvéoles persistant sur ce fragment de mandibule et dont le postérieur est le plus pro- fond comme le plus allongé. La première prémolaire n'est indiquée que par un tout petit alvéole, peu profond, ayant à peine : millimètre de longueur et situé à 3 millimètres en avant du premier alvéole de P.. La longueur de la série des sept molaires, en y comprenant - les alvéoles de P, et P;, est de 68 millimètres. Sur cette lon- oueur, les quatre prémolaires occupent 31 millimètres et les trois molaires 37 millimètres. J’attribue à la même espèce un autre fragment de mandibule gauche,avec P,-M, en place, également découvert à Artenay, qui offre une identité presque complète avec la pièce précé- dente sauf une taille un peu plus faible ; la longueur des trois arrière-molaire étant de 35 millimètres au lieu de 37. Il n’est peut-être pas impossible de rapporter à l'Amphitra- gulus aurelianensis une série presque complète des molaures supérieures — trois P et trois M à droite, deux P et trois M à gauche — appartenant à un très vieux sujet. Les dimensions - de cette série dentaire s'accordent bien avec celles des mandi- bules dont je viens de parler et qui, comme elle, proviennent du même gisement d’Artenay. Je figure cette pièce planclie IT, figure 10, mais il faut recon- naître que ces dents pourraient tout aussi bien être attribuées à un Palæomeryx. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Comparé aux différentes espèces d’Amphitragulus de la faune de Saint-Gérand-le-Puy?, 1 Paris, Muséum, collection Nouel, 225 a. ? Amphilragulus elegans, lemanensis, Boulangeri, gracilis, meminoïdes. 7 FER 132 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS c'est-à-dire d'une faune ayant immédiatement précédé celle des sables de l’Orléanais — l’A. aurelianensis s'accorde assez bien au point de vue de la taille avec l'A. elegans. M. Filhol mesurant diverses mandibules de sujets bien adultes, a obtenu comme limites extrêmes de la série des sept molaires 73 et 65 millimètres pour cette espèce! ; la série des molaires infé- rieures de la pièce d’Artenay — 68 millimètres. Mais l’A. elegans possède une P, à deux racines, ce qui indique une dent beaucoup plus développée que P; uniradicu- lée — et si faiblement radiculée — de l'espèce des sables de l’Orléanais, dent qui restait certainement très au-dessous de la longueur de 4 millimètres présentée par P, de l'A. elegans. L’A. lemanensis, espèce un peu plus petite que l'A. elegans : pourrait également être rapprochée de l'espèce de l'Orléanais au point de vue de la taille. Mais la première prémolaire infé- rieure est biradiculée et les autres prémolaires ont un talon plus faible, un développement transversal bien moindre que les prémolaires de la mandibule d’Artenay. Quant aux molaires, elles ne peuvent guère apporter de caractères différentiels entre les deux espèces. L'Amphitraqulus Pomeli Filhol est une espèce de taille beaucoup moindre que l'A. aurelianensis (longueur de la série dentaire — 42 millimètres), mais dont les dents rappellent beau- coup par leurs formes celles de ce dernier. La tendance à la réduction des prémolaires commence à s’accuser par l’uniradi- culation de P;, qui était très petite et comme accolée au bord antérieur de la dent suivante, par le raccourcissement des trois dernières prémolaires et des molaires en comparaison de celles de l’A. elegans. Il semble donc possible, étant donné ce caractère évolutif de réduction des prémolaires commencé dans l'A. Pomeli de Saint-Gérand-le-Puy et continué dans l’A. aurelianensis, de considérer ces deux espèces comme étroitement apparentées 1 Deux maxillaires inférieurs des collections du Muséum de Lyon donnent une longueur de la série dentaire égale à 0,065-0,069. "0 AMPHITRAGULUS AURELIANENSIS 133 et représentant deux mutations successives d’un même rameau, dans un genre en voie d'extinction. Les autres espèces d'Amphitragulus de Saint-Gérand-le-Puy ne donnent lieu à aucune remarque comparative intéressante avec l'espèce de l’Orléanais, en raison même de leurs dimen- sions beaucoup plus petites. Si maintenant nous recherchons le genre Amphitraqulus dans les faunes qui ont suivi celle de l'Orléanais, nous ne le trouvons plus représenté : il est probable que les caractères distinctifs d'avec les Palæomeryx se sont effacés rapidement et que certains Palæomeryx sont un résultat de l'évolution des Amphitraqulus et de l'A. aurelianensis en particulier. A Vordersdorf, près Wies, en Styrie, M. A. Hofmann a signalé sous le nom d'Amphifraqulus Boulangeri Pomel, une mandibule d'un Amphitragulus de taille beaucoup plus petite que celui de l’'Orléanais. LoNGuEUR EN P1 P2 P3 PX M1 Me M3 SÉR. Pi — Mo Drleanais : . . » » FONDU T2 Dr2 500) 56 mill. Dead dont0%2,5 5,01 6,4 6,8 :7.0: 1 9 » HO Cet Amphitragulus de Styrie, trouvé avec des débris de Palæomeryx eminens H. V. Meyer, de Mastodon anqustidens, etc., dans le Miocène moyen, représente à ce niveau, probable- ment la terminaison d’un rameau phylétique latéral, de plus faible taille, ayant évolué plus lentement que le rameau prin- cipal qui a abouti à l'A. aurelianensis. 1887. MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Genre MICROMERYX Lartet. Micromeryx Flourensianus Lartet. (Planche III, figure 8). . Micromeryx Flourensianus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p. 36. . Micromeryx Flourensianus. Pictet, Trailé de Paléontologie. P: 392. . Micromeryx Flourensianus. P. Gervais, Zoologie et Paléon- tologie françaises, p. 152. . Palæomeryx (Micromeryx lLartet), Flourensianus. Fraas, Die Fauna von Steinheim, p. 270, pl. XI, fig. 18, 2o et 24. . Micromeryx Flourensianus. L. Rütimeyer, Beiträge zu einer naturl. Geschichte der Hirsche. — Abhandl. d. Schweize- rischen paläontologischen Gesellschaft, 1883, p. 92, pl. X, fig. 14-17. Dremotherium (Micromeryx) Flourensianus. Ch. Depéret, Recherches sur les faunes de Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône (Arch. du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, t: IN, p. 257). . Micromeryx Flourensianus. H. Filhol, Etudes sur les mammi- fères de Sansan, p. 236, pl. XXV, fig. 1-16. . Micromeryx Flourensianus. Ch. Depéret, la Faune de mammi- fères miocènes de la Grive Saint-Alban (Arch. du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, t. V, p. 92). . Micromeryx Flourensianus. A. Hofmann, Die Fauna von Gôriach. Abhandl., d. k. k. geolog. Reichsanstalt XV, 6. Lartet a créé cette espèce pour de très petits ruminants de la faune de Sansan. «Il y a parmi eux des individus tellement petits, dit-il, que leur taille ne dépasserait pas celle d’un lapin de garenne. » J'ai vu à Paris, au Muséum (collection de Vibraye) une M; inférieure gauche que l’on peut rapporter à cette espèce, malgré qu’elle provienne de Chitenay, c'est-à-dire d’un hori- zon bien inférieur à celui de Sansan, de Gôüriach, de la Grive Saint-Alban, etc. Cette M;, encore en place sur un fragment de mandibule, est longue de 7 millimètres. Elle présente trois lobes. Les deux MICROMERYX KLOURENSIANUS 135 premiers sont représentés chacun par un croissant externe fermé, dont les extrémités viennent appuyer sur les extrémités des pointes internes qui leur sont opposées. On peut noter aussi un pli d’émail à la face postérieure du lobe antérieur ou pli Palæomeryx. Le troisième lobe forme un talon à deux pointes, l’une externe, l’autre interne également bien dévelop- pées. Ce talon ressemble à un lobe normal d’arrière-molaire. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le Micromeryx Flourensia- nus est une espèce surtout abondante dans le Miocène moyen (Sansan, Simorre, Villefranche d’'Astarac, la Grive Saint- Alban, Steimheim, Güriach). Son existence dans le Burdigalien n'a pas été, je crois, signalée jusqu’à présent. Il est probable que la pièce de Chi- tenay représente l'apparition du genre Micromeryx, arrivé par migration, dans le centre de la France, à l'extrême début du Miocène inférieur. On ne le connait pas en effet dans l’'Oligocène, malgré Pabondance des ruminants à cette période et plus parliculière- ment à Sant-Gérand-le-Puy, dont la faune précède immédia- tement celle de l’Orléanais. Il n’a pas été signalé au-dessus de l'horizon de Steinheim et de Güriach. Le M. Flourensianus de Chitenay et celui de Sansan sont, d'après M;, tout à fait semblables, sauf une légère différence de grandeur en plus pour les animaux de Sansan. M. Depéret avait pensé pouvoir considérer le Micromeryx comme une simple section du genre Dremotherium. Etudiant des pièces nombreuses de Sansan, M. Filhol a mon- tré la nécessité de maintenir le genre Micromeryx, surtout à cause des caractères fournis par P;, inférieure et par le talon de M: inférieure. 136 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Genre PALÆOMERYX H. von Meyer. Palæomeryx Kaupi H. v. Meyer. (PI. IV, fig. 9 a, 9 b, 10, 11, 12, 13). 1834. Palæomeryx Kaupii. H. von Meyer, Die fossilen Zäühne und Knochen und ihre Ablagerung in der Gegend von Geor- gensmünd in Bayern, p. 92, pl. X, fig. 77 et 58. 883. Palæomeryx Kaupi, Rütimeyer, Beiträge zu einer natürlichen Geschichte. der Hirsche. — Abhandl. d. Schweizerischen paläontologischen Gesellschaft, p. 79 et passim. Le Palæomeryx Kaupi, décrit en 1834 par H. von Meyer d’après divers débris de la faune burdigalienne de Georgens- Fi. 51. — Palæomeryxz Kaupi. Georgensmünd. Fragment de mandi- bule gauche P;— M3. D'après H. von Meyer, loc. cit., pl. X, fig. 77. Grandeur naturelle. münd, était un animal de la taille de notre cerf élaphe ou du renne actuel. | Je rapporterai à celte espèce les pièces suivantes provenant des sables de l’Orléanais. 1° Un fragment de mandibule gauche P, — M, trouvé à Artenay, en 1865, et figuré pl. IV, fig. 9 a, 9 b'. 1 Paris, Muséum, collection Nouel, 333. PALÆOMERYX KAUPI 137 La dentition de ce fragment de mandibule peut être regar- dée comme tout à fait semblable, malgré une taille légère- ment plus grande, à celle du P. Kaupti type, de Georgens- münd : mêmes molaires relativement basses, avec pli palæo- meryx bien marqué et bourrelet d’émail à la base de la couronne, etc. Les prémolaires, à colline postérieure bien développée, sont relativement larges et peu allongées. La longueur de la série des trois P — 45 millimètres. Les molaires sont proportionnellement plus longues que les prémolaires et mesurent, pour l’ensemble de M; — M;, 61 mil- limètres. M; possède un talon très développé, constituant presque un troisième lobe à cette dent. 2° Un fragment de mandibule gauche supportant les trois dernières molaires et provenant également d’Artenay!. (Pl. IV, fig. 10.) Ces dents offrent les mêmes caractères que celles corres- pondantes de la mandibule précédente, avec toutefois des dimensions un peu plus grandes Longueur de M1 — 17 millimètres. — deM2= 1:19 — — de M3 — 29 — soit pour la série de trois molaires, 65 millimètres. A cette pièce était joint un autre fragment de mandibule M; —M;, ayant comme dimensions : Longueur de Mi — 17,5 millimètres. — de M2 — 19,8 — 3° Au Musée de Laval — sables de l’Orléanais, sans dési- gnation de localité — existent encore deux fragments de man- dibule de P. Kaupi et une M; isolée. a) Le premier a appartenu à un animal très âgé et com- prend la dernière P et les deux premières M. ! Paris, Muséum, collection Nouel, 409. 138 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS b) Le second présente en place M: et M;. M, a 26 millimètres de longueur; M, 19. c) M, isolée est un peu plus petite 26 millimètres de lon- longueur. 4° Deux molaires supérieures isolées — P‘et M? — ‘ trou- vées à Neuville-aux-Bois (pl. IV, fig. 11 et 12). P, est de petites dimensions — longueur — 14 millimètres, largeur — 17 millimètres — trapézoïdale avec muraille externe bien développée. M, est une dent beaucoup plus forte — lon- gueur — 20 millimètres, au niveau de la mu- raille externe; largeur — 22 millimètres au niveau du lobe antérieur. 5° Une canine cultriforme d’Artenay. Paris, Muséum *?. 6° Calcanéum trouvé à Chitenay (pl. IV, fig. 13). Ce calcanéum peut être rapporté au P. Kaupi sans que cette détermination puisse prêter à des objections sérieuses. Comme les Fic. 52. — Palæo- art dent L 2h Ê t meryr Kaupi, dents précédentes, 1l indique un ruminan Artenay.Canine d'assez forte taille, mais à membres plutôt supérieure cul- 2 2 triforme, Paris, trapus qu élancés. Muséum, 387. Grandeur natu- ; relle. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Palæomeryx Kaupi diffère seulement par sa taille du P. Bojani. H. von Meyer a établi ces espèces sur un petit nom- bre de pièces et les a distinguées simplement parce que les unes se rapportaient à un animal de plus grande taille {P. Bojani) et les autres à un animal de plus petite taille /P. Kaupi.) Rütimeyer ayant eu l’occasion d'étudier quelques pièces du P. Kaupi, de l'Orléanais, rapproche celui-ci des autres grands Palæomeryx, de la taille du renne et du cerf noble (p. 90.) 1 Paris, collection paléontologique de l'Ecole des Mines. 2 Paris, Muséum, collection de Vibraye. PALÆOMERYX GARSONNINI 139 ESPÈCES. LONGUEUR, M infér. P infér, M3 infér, P. eminens H. v. Meyer. OEningen. Steinheim . . . . 90 mm. 60 mm. 40 mm. P. Bojani H. v. Meyer. Georgensmünd, Engelswies, San- san — (Dicroceros magnus Lar- tet), La Grive Saint-Alban . . 80 — » — 30 — P.-Kaupt H. v. Meyer. (Si toutefois on le sépare de l'es- pèce précédente ?) Georgens- münd, Artenay, Neuville-aux- BOISER NE NU EU ER 60 051 45 — 24-27 — Les autres Palæomeryx connus sont de taille beaucoup plus faible et ne peuvent prêter à confusion avec le P. Kaupi. Le P. Meyeri, de la faune de Gôriach, a comme longueur de M; —M;, 32-35 millimètres. (M3— 13,3 à 15 mullimètres.) Le P. Escheri, également de Gôriach — 27 millimètres pour la longueur de M, — M. Palæomeryx Garsonnini, n. sp. (PL IV, fig. 15,16) Je crois devoir rapporter à une espèce nouvelle, Palæomeryx Garsonnini, un fragment de mandibule droite provenant de Neuville-aux-Bois et conservé à l'Ecole des Mines. Cette pièce présente en place les trois dernières molaires. Leur grandeur indique un animal sensiblement moins grand que le P. Kaupi, mais notablement plus grand que les autres Palæomeryx connus. LONGUEUR DE P. GARSONNINI P. Kauwurr NPA. 14 miliimètres 17 millimètres NS MEME 16 — 19 — I fe” NES SREn 22 _ 29 — Série id. 52 — 65 _ Ces arrière-molaires sont basses, relativement peu allongées, - E avec pli palæomeryx bien marqué, large colonnette interlo- baire, arrondie et talon de M, bien détaché en un troisième lobe. Elles ont appartenu à un animal adulte et sont moyennement usées. Une canine supérieure provenant de Chilleurs et conservée au musée d'Orléans, paraît appartenir à la même espèce. 140 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — J'ai cru devoir séparer du P. Kaupi, auquel sa taille relati- vement forte pourrait le faire rattacher ce grand Palæomeryx de l'Orléanais, non pas seulement parce que la différence de taille moins grande dépasse l'écart que pourrait présenter une va- riation individuelle ou sexuelle, mais surtout par l'aspect différent à première vue des arrière- molaires du P. Garsonnini. JS RE ee Ce sont des dents de faible hauteur, élargies, meryr Carson relativement courtes, ayant un aspect massif, nini, Chilleurs. Canine supé- ramassé, très spécial ; leur bourrelet basal est rieure ; Musée Tone à peine indiqué ; en revanche, les colonnettes interlobaires sont d’un remarquable volume, surtout celle de M, — tous caractères qui sont loin de se retrouver au même degré dans le P. Kaupi. En énumérant les Palæomeryx par ordre d’accroissement de leur taille, on a la succession suivante : P. Escheri, de Güriach, longueur M1 — M3 = 27 millim. P. Meyeri, de Güriach, — — —34 — P. Garsonnini, de Neuville-aux-Bois, — — — 52 — P. Kaupi, d'Artenay, — — — 65 — P. Bojani, de Georgensmünd, — — — 80 — P. eminens, de Steinheim, _— — — 90 — La présence du P. Garsonnini dans les sables de l'Orléanais diminue un peu l'écart qui séparait les Palæomeryx de taille plutôt petite de ceux de très grande taille, en introduisant dans AMPHIMOSCHUS ARTENENSIS LA la série une espèce de taille moyenne, dont 1l est évidemment difficile de préciser définitivement les caractères d’après seule- ment quelques molaires inférieures. Genre AMPHIMOSCHUS Bourgeois Amphimoschus artenensis, n. sp. (PL. IV, fig. 16). Pseudomoschus. Lartet, in Kowalewsky, notes manuscrites. ° L'abbé Bourgeois a donné le nom d'Amphimoschus! à un cervidé de Pontlevoy qui se caractérise assez bien: Par ses molaires, au fût plus élevé que dans les Palæomeryx et se rapprochant à ce point de vue des cervidés modernes ; Par l’absence du pli palæomeryx ; Par des colonnettes interlobaires fortes et surtout élevées. Le genre Amphimoschus a donc été créé par Bourgeois pour l'A. pontileviensis, espèce des Faluns. Il me semble qu'on peut le regarder comme comprenant aussi des Cervidés de l'Orléanais et je lui rapporterai, notam- ment,une demi-mandibule droite d'Artenay chsée d'Orléans, Be ction Nouel, 294.) Cette pièce fut examinée par Kowalewsky et désignée par lui, dans une note manuscrite, sous le nom de Pseudomoschus, que je regarderai comme synonyme d'Amphimoschus. C’est une demi-mandibule droite ayant en place les trois M et les deux dernières P. Elle diffère de l’A. pontileviensis des Faluns par ses molaires au fût sensiblement moins élevé, ses colonnettes un peu plus basses et triangulaires, enfin par une taille notablement plus petite. J'ai pu mesurer un certain nombre de dents d'A mphimoschus 1 Journal de Zoologie, t. ÎL, 1873, p. 265. 142 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS pontileviensis, de la collection Bourgeois et des collections de l'Ecole des Mines. | La série des trois M, en moyenne, — 5o millimètres. La même série de la mandibule d’Artenay — 42 millimètres. A côté de ces différences, je dois signaler certaines analogies consistant dans l’absence de pli palæomeryx et dans l’allonge- ment des prémolaires qui est beaucoup plus marqué propor- tionnellement que dans les autres Cervidés miocènes {Palæo- meryx, Dicrocerus). 2° Nouel avait réuni dans sa collection, à la pièce précédente, une double série de molaires supérieures. Il attribuait au Pseudomoschus ( — Amphimoschus) ces molaires supérieures par suite de leur concordance exacte avec les molaires infé- rieures de la pièce précédente (294) et d’une autre mandibule provenant de Neuville-aux-Bois et que je n'ai pas revue (224). Ces molaires supérieures sont semblables à celles figurées par l’abbé Bourgeois (Journal de Zoologie, t. IT, pl. X, fig. 4 à). Je rapporterai donc à un Amphimoschus de plus petite taille que celui des Faluns, les pièces de l’Orléanais que je viens de signaler et 1l me semble possible de regarder cette nouvelle espèce, À. arlenensis, comme le prédécesseur immédiat de l'A. pontileviensis. Genre PROCERVULUS' Gaudry. Le genre Procervulus a été créé par M. Gaudry pour des bois de Cervidés qu’avaient recueillis dans la région de Pont- levoy-Thenay (sables de l’'Orléanais? Faluns de la Touraine ?) l'abbé Bourgeois et l’abbé Delaunay et qui sont caractérisés par un long pédicule osseux auquel fait suite la partie ramifiée 1 Du genre Procervulus, doit être rapproché le genre Palæocervus, établi par M. Filhol pour des bois de Cervidés de Sansan absolument comparables à certains fragments de bois attribués au Procervulus aurelianensis. Il y a certainement une ressemblance étroite entre cette dernière espèce et le Palæucervus sansaniensis, encore que cette dernière désignation s'applique très probablement à des bois de Dicrocerus. PROCERVULUS AURELIANENSIS 145 du bois, sans qu'on aperçoive aucune trace de la meule, ou cercle de pierrures, marquant l'endroit où le merrain du bois de cerf se détache de son pédicule. Ce cercle de pierrures existe normalement chez toutes les espèces de Cervidés à bois caducs. Son absence a fait supposer à M. Gaudry qu’il avait existé à l’époque du Miocène inférieur ou moyen des cerfs dont le bois conservait pendant l’état adulte les caractères de durée ou de pérennité perdue depuis cette époque. D'autres paléontologistes, entre autres Zittel, ont supposé avec plus de vraisemblance qu'il s'agissait de bois provenant de jeunes individus et ont proposé de réunir le genre Procer- vulus au genre Dicrocerus. Entre ces deux hypothèses ilme paraît difficile de seprononcer complètement à l'heure actuelle, bien que l'hypothèse de Zittel semble mieux en rapport avec ce que nous connaissons du développement des Cervidés en général et de l’évolution de leur bois. Je conserverai provisoirement le genre Procervulus, surtout pour cette raison que Jusqu'à présent on n'a pas encore découvert — soit dans le calcaire de Montabuzard, soit dans les sables de l’Orléanais — des bois de cerf présentant une meule ; s1l en était trouvé un jour, il faudrait considérerle Procervu- lus comme étant un Dicrocerus jeune. Le genre Procervulus est représenté par une espèce unique, le Pr. aurelianensis Gaudry. Procervulus aurelianensis Gaudry. (PI IVe try), Chevreuil de Montabuzard. Cuvier, p. parte, Ossements fossiles. 1899. Cervus aurelianensis. P. Gervais, Zool. et Paléont. franç., p. 162. 1878. Procervulus aurelianensis. Gaudry, les Enchaïnements... — Mammifères tertiaires, p. 87. Le Procervulus aurelianensis est surtout représenté dans la région de Pontlevoy et je signalerai au cours de la deuxième partie de ce travail les pièces types d’après lesquelles M. Gaudry a créé la présente espèce. 144 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Provenant du Burdigalien de l’'Orléanais je ne connais que trois pièces représentants à ce niveau de Pr. aurelianensis. a) Les deux fragments de bois figurés par Cuvier, comme provenant de Montabuzard. b) Un fragment de bois provenant de Fay-aux-Loges et F1G, 54. — Procervulus aurelianensis. Monta- buzard. Fragments de ramure frontale. Grandeur naturelle, d'après Cuvier. conservé au Musée d'Or- léans (pl. IV, fig. 17). Cette pièce est l’ex- trémité supérieure de la ramure frontale d'un cervidé de petite taille, brisée un peu au-des- sus de sa bifurcation, au niveau d'un petit andouiller inférieur et probablement postéro- externe. Elle rappelle tout à fait la pièce de la collec- tion Bourgeois, figurée par M. Gaudry(Enchai- nements.., III, fig. 100, b), si on suppose cette dernière pièce section- née au niveau de son andouiller infé- rieur. Il va sans dire qu'on ne peut trouver à cette hauteur trace d’un cercle de pier- rures, c) Un petit fragment de bois, trouvé à Marigny (Musée d'Orléans, 108). d) Un fragment de bois d’un Cervidé de petite taille décou- vert dans la sablière du Glorieux, à Chevilly. Cette pièce qui faisait partie de la collection Nouel {n° 405) est aujourd'hui PROCERVULUS AURELIANENSIS 145 perdue, je crois. Rütimeyer avait vu cette pièce et avait écrit sur l'étiquette « Bois de Palæomeryx ». La dentition du Procervulus ne peut être découverte qu'en cherchant, parmi les dentures appartenant aux divers ruminants signalés dans les sables de l'Orléanais, les pièces indiquant une {aille plutôt petite, en rapport avec celle que l’on peut supposer au Procervulus aurelianensis d'après les bois. Il n'existe en effet aucun caractère générique absolu per- mettant de différencier entre elles les molaires des Palæo- meryz, celles des Dicrocerus et celles des Procervulus de l'Orléanais. Tout au moins provisoirement, et en me basant sur leurs dimensions, je crois devoir rapporter au Procervulus. 1° Une demi-mandibule gauche, provenant de Chilleurs-aux- bois et conservée au Musée d'Orléans. Cette pièce présente en place les deux dernières P et les trois M. Ces dents possèdent tous les caractères de celles du groupe Palæomeryx — Dicrocerus, c'est-à-dire : molaires au fût peu élevé, avec pli palæomeryx bien marqué, avec colonnettes interlobaires triangulaires et assez développées. Les P sont de proportions plutôt raccourcies avec une muraille externe divisée en deux par un sillon vers le tiers antérieur et un côté interne présentant quatre plis transverses dont deux en arrière et deux en avant plus petits. Les dimensions de la rangée dentaire de cette mandibule sont les suivantes : Longueur de P2 (représentée par son alvéole bi-radiculée) — P; — 27 millimètres. Longueur de M1 — M3 — 40 millimètres. Longueur de M3 — 18 millimètres. 2° Je rapporterai à la même espèce des sables de l'Orléanais des dents isolées et un fragment de mandibule, actuellement dans les collections de la Faculté des sciences de Lyon et pro- venant de Neuville-aux-Bois. Ce sont : . Univ. DE Lyon. — Mayer 10 146 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS a) M3 inférieure gauche. Longueur — 17 millimètres et demi. b) M2 inférieure droite. c) P;4 — M3 en place, gauches. Les caractères de ces dents sont les mêmes que ceux présen-. tés par la pièce précédente, avec une taille sensiblement égale. 3° Je rapporterai encore à la même espèce plusieurs mandi- bules de la collection de Vibraye (Paris, Muséum) sans pro- venance indiquée, mais découvertes très probablement dans la région de Chitenay. Une de ces mandibules (moitié gauche), est celle d'un jeune animal avec la dernière prémolaire de lat. Les deux autres sont de même grandeur : P3 P: Mi M2 M3 1e mand ie AS) lONneUEUR— 1000) Nr 11,9 16 millimètres 1/2 mand. g. B...), =»: NO TO D RTE 15,5 — Je figure la pièce À présentant en place les trois M et les trois dernières P, P, étant représentée par son alvéole. La dentition de ces mandi- bules est entièrement conforme à celle de la pièce de Chilleurs, mais indique une taille un peu moindre. 4° Une M; en place sur un fragment d'os mandibulaire. FiG. 55. — Frocervulus aurelianensis, Cette dent provient de Chitenay Montabuzard. Mi — Ms inférieures (Paris, Muséum, collection de gauches, d’après Cuvier. De 2 Vibraye). Sa couronne : lon- gueur — 16 millimètres; largeur — 8 millimètres ; hauteur — 7 millimètres (PI. IV, fig. 18). 5° Enfin, un fragment de mandibule gauche M; — M, figuré par Cuvier (Ossements fossiles, pl. 169, fig. 5). RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Procervulus aurelianensis est le plus ancien Cervidé à bois du Miocène. PROCERVULUS AURELIANENSIS 147 Il n'est précédé dans l’Oligocène d'aucune espèce portant une ramure. En elfet, les Amphitragulus et les Dremotherium sont dépourvus de bois; il en est de même des Palæomeryx miocènes. On peut donc regarder l'apparition des Cervidés à bois comme étant vraisemblablement le résultat d’une migration, d’origine encore inconnue, ayant amené simultanément au début du Miocène, les Mastodontes, les Anchitherium, les Singes, etc., sans que rien vienne rattacher ces diverses bran- ches aux formes oligocènes qui les ont précédées en Europe. Cependant, 1l faut reconnaître que si l'on avait en mains seulement des molaires, il serait très difficile, sinon impossible de faire une dr entre les Dremotherium, les ue. tragulus, etc. et les premiers Cervidés à bois. C'est sans doute pour cette raison que l'étude systémalique en est restée si longtemps confuse et a donné lieu à la nomen- clature si extraordinairement variée que traduisent les déter- minations de pièces faites par les paléontologistes les plus éminents. à Je ne peux comparer le Procervulus qu'avec des formes du Miocène moyen qui correspondent à des stades jeunes de bois ultérieurement plus développés, mais restant néanmoins sim- plement bifurqués. Les bois du Palæocervus de Sansan, figu- rés par M. Filhol, me paraissent représenter le début de la ramure frontale des Dicrocères. Leur aplatissement, l'absence d'andouiller inférieur, leur terminaison arrondie, etc., les font différer profondément des bois du Procervulus de l'Orléanais qui d’ailleurs ne paraît pas avoir existé à Sansan où le Dicroce- rus eleqans est si abondant. On est bien obligé de rapporter ceux-c1 à des individus adultes tant à cause de leurs caractères propres que du fait de l’absence — parmi les fossiles des sables de l'Orléanais — de toute trace de bois de Dicrocerus, très abon- dans au contraire dans l'horizon des Faluns de Pontlevoy. 148 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Famille des SUIDÉS Genre CHŒROTHERIUM Lartet Lartet a créé en 1851 le genre Chœrotherium! pour des petits Suidés de Sansan qu'il répartissait en trois espèces : C. Duput, C. Nouleti, C. sansaniense. Dans la première édition de son livre Zoologie et Paléonto- logie françaises, en 1848, P. Gervais a employé le nom géné- rique de Chœromorus pour les mêmes Suidés de Sansan auxquels 1l a donné le nom de Chœæromorus mammillatus et de C. simplex. Le même savant a montré plus tard/Bull. Soc. Géol kde France, 2séne tt 0853) lIquetdetdeuenmes étaient identiques. En 1859, dans la deuxième édition des Zoologie et Paléontologie françaises, P. Gervais a essayé d’éta- blir la synonymie des noms spécifiques de Lartet avec les siens. Toutefois le genre Chærotherium n'était pas encore nette- ment défini. C'est à Kowalewsky que revient le mérite d’avoir établi plus tard les caractères du genre dans le grand mémoire qu'il a publié en 1875 sur les Antracotherium, et d’avoir signalé sa présence dans l'Orléanais. Filhol, dans son Etude des mammifères de Sansan (1891) a, de son côté, précisé les caractères de ces animaux pour le nom générique desquels 1l a repris le terme de Chæromorus. M. Depéret à pu réunir à la Grive-Saint-Alban quelques débris d'un petit Suidé très voisin du Chæromorus sansantensis Lartet, mais de taille d'un tiers plus petite que celle de ce dernier et nommé par lui Chæromorus pygmaeus. À mon tour, Je rapporte au genre Chærotherium une demi- mandibule gauche provenant d’Artenay et que j'ai pu étudier à Paris, au Muséum {Collection Nouel, 216, juin 1863). 1 Notice sur la colline de Sansan, p. 32. Le nom de Chæœrotherium, employé d'abord par Lartet comme nom de collection dès 1838, a été imprimé ensuite par Blainville en 1847 (Osléographie, fasc. 22, 1847). CHOEROTHERIUM PYGMÆUM 149 Mais 1l semble que le nom de Chæromorus doive être aban- donné — comme le propose M, Stehlin — pour celui de Chœro- therium. Le nom de Chæromorus peut en effet être réservé à des Suidés de l'Eocène et son application à des animaux mio- cènes aurait pour effet d'entraîner de regrettables confusions. Les caractères du genre Chærotherium peuvent, en partie d’après les précédents auteurs, être résumés de la façon suivante : 1° Canines inférieures relativement très fortes par rap- port à la taille de l'animal et dans la forme de celle des porcins actuels ; 2° Prémolaires hautes, à pointe principale enlevée et tran- chante, plus comprimées par leurs faces externe et interne que dans le genre très voisin des Palæocherus ; ces prémolaires présentent, en outre, un talon rudimentaire; 3° Arrière-molaires relativement allongées, avec vallée intermédiaire large : 4° Divers caractères crâniens : bord supérieur de l’occipital dirigé transversalement en dehors ; crête sagittale bien déve- loppée ; apophyse zygomatique remarquablement haute, épaisse, très déjetée en dehors à son origine, etc. Chœrotherium pygmæum sp. Depéret. CALME MES OIL 1870. Golobus grandævus. Fraas, Die Fauna von Steinhein. 1875. Chœrotherium (de l'Orléanais). Kowalewsky, Monographie der Gattung Anthracotherium Cuvier, und Versuch einer naturlichen Classification der fossilen Huftiere Paleonto- graphica, 1873, p. 190-191-261-262. PI. VII, fig. 77. 1889. Gebocherus suillus. Fraas, Beiträge zur Fauna von Steinheim (Jahreshfte des Vereins für Vaterlandische Naturkunde in Wäürtemberg, XXI, 1885, p. 313-321). 1892 Chæœromorus pygmæus. Depéret, la Faune des mammifères de la Grive-Saint-Alban, p. 87, pl. I. fig. 32-34. 1899. Ghœrotherium pygmæum, sp. Depéret, in Stehlin, Ueber Geschichte des Suiden-Gebisses (Abhandlungen des Schwei- rischen paläontologischen Gesellschaft, XXVI, 1899, p. 79). La pièce quime permet d'indiquer la présence dans les sables 150 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS de l'Orléanais du Chœrotherium pygmæum — signalé jus- qu'ici seulement dans les niveaux plus récents de Sansan, de Steinheim, de la Grive-Saint-Alban — est une moitié gauche de la mandibule d’un sujet, adulte comme en témoigne l'usure des dents et plus particulièrement de M, (pl. V, fig. 6, 7 }. Cette demi-mandibule possède la série complète de molaires soit quatre P et trois M. C’est, je crois, un fragment de cette pièce qui a été figuré, par Kowalewsky, cet auteur s’en étant servi alors qu’elle était entre les mains de M. Nouel pour préciser les caractères du type; c'est elle que M. Stehlin a décrite sommairement, l’ayant vue au Muséum de Paris. Prémolaires inférieures. — La longueur occupée par la série des quatre P — 37 millimètres. Un espace vide, de 2 mil- limètres, sépare P, de P, et un intervalle plus petit, d'un peu moins de : millimètre, P; de P;. Leurs dimensions sont les suivantes : DeExrs LoxGuEur LARGEUR HAUTEUR RAA Ten el 0,007 0,003 0,008 HSE ee MER 0,009 0,0039 0,008 PE EEE TE 0,010 0,004 0,008 ER ENS ON UE 0,009 0,009 0,0085 Ces prémolaires sont allongées dans le sens antéro-postérieur étroites et comprimées d'autant plus qu’on se rapproche de P;, présentent un denticule principal à peu près central et en forme de pointe P, est la dent la plus pointue et la plus étroite de la série, et ressemble presque à une prémolaire de carnassier. P; est un peu moins haute, un peu plus allongée, moins étroite aussi que P,. P; présente un talon postérieur, formé d’un denücule externe à direction oblique et se prolongeant en dedans par un bourrelet épais. CHOEROTHERIUM PYGMÆUM 151 P, est la plus volumineuse de la série. Son bord antérieur est presque vertical, à peu près sans aucune obliquité en arrière. Le talon postérieur est beaucoup plus développé que celui de P; etse compose de deux petits denticules l'un, prin- cipal, en arrière et en dehors; l’autre, plus petit, en dedans et allongé d'avant en arrière. M. Kowalewsky regarde ce talon de P, comme un important caractère générique. Arrière-molaires inférieures. — Comme les prémolaires, les arrière-molaires sont ici de structure assez simple. Leur longueur est sensiblement plus étendue, ce qui tient à la lar- geur de la vallée transversale séparant les deux lobes antérieur et postérieur. Chacun de ces deux lobes est formé d’une paire de mamelons, ceux des paires internes étant régulièrement coniques, tandis que ceux des paires externes tendent à s'apla- tir un peu en travers pour former un demi-croissant qui embrasse le denticule interne correspondant. Dans le fond de la vallée qui sépare ces deux lobes, anté- rieur et postérieur, des M, est placé un petit mamelon inter- médiaire peu développé. M; possède un talon relativement simple pour un Suidé ; il se compose d'un denticule unique, triangulaire, très simple, à la base duquel se place, du côté interne, un très petit tubercule en triangle qui se rattache au bourrelet basilaire. Ce bourrelet, assez peu développé sur les faces externe et interne des trois M, se relève au contraire en avant et en arrière de leur couronne en un petit talon aplati, simple en avant de M; et de M, dédoublé en deux tubercules en avant de M.. Les dimensions des molaires sont les suivantes : Dexrs Loxcueur LarGzeur Havreur lg VMS OUR 0,009 0,006 0,0045 IS) IE) SNS 0,010 0,007 0,005 Mile 2 NEA 0,0129 0,0075 0,009 ren At ‘4 Le fragment de mandibule gauche de C. pygmæum d’Arte- nay, dont je viens de décrire les molaires, ne présente m1 canines, nl InCIsIves. Un fragment de mandibule, P, — M:, de Chœærotherium pygmæum, provenant de Neuville-aux-Bois, est conservé dans la collection de l'abbé Bourgeois, à Pontlevoy. Je n’ai pu 152 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS l’étudier. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le Chœrotherium pygmaæum des sables de l'Orléanais présente une telle ressemblance par ses arrière-molaires tout au moins, avec ceux de la Grive- Saint-Alban et de Steinheim, qu'il ne paraît pas possible en l’état actuel des choses, de séparer ces animaux et d'établir une distinction spécifique entre eux. Il faut attendre, pour discuter cette différenciation, que la découverte de dents plus nom- breuses et comparables (prémolaires, canines, incisives), apporte des caractères distinctifs que ne donnent pas les pièces actuellement existantes, malgré la différence des niveaux où elles ont été recueillies. Le C. pygmæum ne saurait guère être confondu qu'avec le C. sansaniensis, figuré par M. Filhol *. Or, il en diffère par des caractères assez importants : a) Taille notablemement plus petite, comme l'indique la longueur comparative de la dentition des Chæromorus de : ARTENAY SANSAN LA GRIVE-SAINT-ALBAN RARE RE EI 0,007 » » ER en Ale OU me 0,009 » » PT tte x te 0,010 0,012 » LES RE RENE SET 0,009 0,011 » NTARR a ae 0,009 » » NOR ee 0,010 » 0,010 UE “ASSISES 0,0129 0,016 0,012 1 H, Filhol, Eludes sur les mammifères fossiles de Sansan, Paris, Masson, 1897, DE NOJUINEN EME CHOEROTHERIUM PYGMÆUM 153 b) Talon de M; beaucoup plus simple dans l'espèce d’Arte- nay, que dans celle de Sansan. M. Depéret a insisté également sur ce caractère en différen- ciant le C. pygmæum, de la Grive-Saint-Alban, du C. sansa- niensis. . Ce talon, remarque t-il, est plus grand, plus allongé, formé d’un plus grand nombre de tubercules dans l’animal de Sansan, tandis que, dans le type de la Grive, ce talon est réduit, étroitement appliqué contre la base de la couronne et de structure très simple, étant formé d’un, ou au plus, de deux petits tubercules. « Dans le C. sansaniensis, la pointe principale du talon se réunit en dehors et en dedans à un petit tubercule latéral. » Les deux Chœærotherium, figurés par Gervais (Zoologie et Paléontologie françaises), rapprochés de ceux décrits par M. Filhol, indiquent un certain degré de variations indivi- duelles du talon de M; chez les animaux de Sansan. Ce talon reste toujours plus développé que dans la pièce d’Artenay. Je dois remarquer toutefois que M. Stehlin a exagéré un peu (Cf., p. 81), la petitesse du talon de M; en disant qu'il n'existe pour ainsi dire pas et que cette dent ressemble à une M, non usée sur son bord postérieur. J'insisterai encore sur la différenciation très particulière de prémolares du C. pygmæum de l'Orléanais. Ces prémolaires hautes, tranchantes, terminées par une pointe aiguë semble- raient répondre à une alimentation plus carnée que ne l'in- dique la dentition habituelle des suidés. Au C. pygmæum, on peut rapporter avec M. Depéret, un petit Suidé de Steinheim, décrit par Fraas en 1870, sous le nom de Cebocherus suillus. L'extension du Chœrotherium pygmæum est donc assez grande puisqu on le trouve avec des caractères sensiblement constants et des variations de taille très faibles, ce qui n'est pas fait pour surprendre chez un Suidé, dans des gisements d'âge très notablement différents : Burdigalien de l'Orléanais, 154 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’ORLÉANAIS Helvétien de Georgensmünd, Tortonien de la Grive-Saint- Alban et de Steinheim. Hyotherium Sômmeringi H. von Meyer. 1841. Hyotherium Sômmeringi. H. von Meyer, Brief in neues Jahr- buche, {. Mineralogie, etc., p. 1or et 459. 1899. Hyotherium Sômmeringi var. medium, Stehlin, Ueber die Geschichte des Suiden-Gebisses. /Abhandlungen der Schweizerischen paläontologischen Gesellschaft, XXNI). Je n'aurais pas cité ici le genre Ayotherium si M. Stehlin n'avait pas cru pouvoir rapporter à l'Hyotherium Sümmeringi les plus grosses molaires de Suidés qu'il a rencontrées, provenant des sablières de Ruan, près d'Artenay. J’ai vu, en effet, au Muséum de Paris, une Mo inférieure droite moitié sortie de l’alvéole (Ruan, sablière Félix Legrand, collection Nouel, 430), dont les dimensions sont supérieures à celles des molaires correspon- dantes de Palæocherus aurelianensis. Cette pièce me paraît insuffisante pour établir d’une manière indiscutable la présence du genre Ayotherium dans les sables de l’Orléanais. Je ne le cite ici que d’après les seules indications de M.Stehlin,quim'a confirmé verbalement posséder au Musée de Bâle quelques pièces établissant de façon indubitable la présence de l’ÆHyotherium Sümmeringi dans la faune des sables de l’Orléanaist. Genre PALÆOCHERUS Pomel. Je maintiendrai la distinction entre les Hyotherium et les Palæocherus, ainsi que l'ont admis MM. Depéret et Stehlin. Sans doute, ces deux genres sont très voisins, mais les Palæocherus se caractérisent par des molaires plus simples, moins compliquées de mamelons secondaires, plus nettement bunodontes... que celle des /yotherium. 1 Dans sa note récente sur la faune de l'Orléanais, M. Stehlin cite à nouveau l'H. Sümmeringi : Hyotherium, cf. Sômmeringr et H. Sümmeringi, var. medium. H. v. M. Muta- tion intermédiaire entre les Palæocherus de l'Aquitanien supérieur et l'Hyothe- rium Sômmeringi du Miocène moyen. J'en connais une canine supérieure masculine, malheureusement mutilée, qui est plus épaisse que celle des Palæocherus les plus progressifs, mais beaucoup moins hypsilodonte que celle de l'A. Sümmeringi de Georgensmünd. M3 sup. : 0,0185 — 0,0225, M3 — P: inf. : 0,069. Les grands individus atteignent les dimensions du Æ. Sômmeringi typique : M1 — P1 inf. 0,047. PALÆOCHERUS AURELIANENSIS 159 Palæocherus aurelianensig Stehlin. GAL NE TEEN, ni, en ) 1869. Palæocherus typus. In Gervais (non Pomel), Zoologie et Paléon- tologie générales. 1869. Palæocherus pusillus. Ibid. 1896. Chœromorus sansaniensis. Studer. Die Säugetierreste aus den Marinen Molasseablagerungen von Bruttelen (Abhandlun- gen der schweiserischen paläontologischen Gesellschaft, XXII, 1896, p. 18, pl. INT, fig. 5 et 6). 1899. Palæocherus aurelianensis. Stehlin, Ueber die Geschichte des Suiden-Gebisses {Abhandlungen der Schweiserischen pa- läontologischen Gesellschaft, XXVNI, 1899, p. 42, 132-133). Sous le nom Palæocherus aurelianensis, M. Stehlin a isolé parmi les Suidés une espèce de petite taille, burdigalienne, paraissant descendre directement du Palæocherus typus de l'Oligocène. Avec le savant paléontologiste de Bâle, je la regar- de comme très caractéristique des sables de l'Orléanais, où elle se rencontre avec une grande fréquence. Diverses pièces me permettront d'en résumer brièvement les caractères. 1° La première pièce sur laquelle j'attirerai l'attention, est une mandibule trouvée dans les sables de l’Orléanais, à Artenay, et conservée au Muséum de Paris. Cette pièce est la plus complète de celles que j'ai pu examiner: elle comprend un frag- ment de la moitié gauche, la symphyse et la moitié droite de la mandibule; on y voit en place les trois M et les trois der- mères P, plus l’alvéole de P; et celui de la canine gauche, ce dernier alvéole petit et par suite indiquant probablement un sujet femelle (PI. V, fig. 8). Les particularités des arrière- molaires sont les suivantes : $ Ce sont des molaires du type bunodonte, avec quatre denti- cules principaux assez bien détachés, mais ayant une cerlaine tendance à s'aligner en crêtes transverses. Une large vallée sépare les deux lobes antérieur et postérieur. Dans cette vallée on peut remarquer un tout petit denticule supplémentaire qui se relie au denticule postéro-externe. Le bourrelet basilaire se 156 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS montre surtoutdéveloppé en avant et enarrière de la couronne; c'est en arrière de celle-ci qu'il forme un petit talon crénelé. lei élargie, mais sur d’autres mandibules, comprimée et étroite, M; est remarquable par les caractères de son talon qui se compose de deux denticules alignés sur la ligne médiane et bordés à droite et à gauche de denticules beaucoup plus petits. Le talon de M; est, sur cette pièce, extrêmement déve- loppé et se montre à peine un peu plus court que le reste de la couronne. Il convient d'indiquer dès à présent que sur la plu- part des autres pièces que j'ai examinées, le talon de M, s’est montré moins développé, mais a toujours présenté les mêmes éléments réduits ou atrophiés. Les prémolaires sont ici bien conservées, à l'exception de P; disparue. P, porte une colline principale formée de deux pointes dont l’externe est la plus forte et l’interne, plus petite, occupe une situation légèrement postérieure par rapport à la précédente. Le talon antérieur se réduit à un simple bourrelet basal tandis que le talon postérieur est plus large et se relève de manière à former une assez grosse pointe externe. P; est plus étroite, plus comprimée que la dent précédente, la pointe principale est simple. P; est encore plus réduite et se compose d’un denticule principal élancé, suivi, en arrière, d’un tout petit talon très bas et comprimé. 2° La pièce portant le N° 381 de la collection Nouel, (Paris, Muséum) est une demi-mandibule gauche avec les trois arrières molaires, la quatrième prémolaire et un fragment de P:. Il s’agit d'un sujet jeune, dont les dents n’ont pas encore été altérées par l'usure; M, est à peine dégagée complètement de son alvéole. Cette mandibule provient d’Arthenay (PI. V, He 2, TU D): On retrouve sur cette pièce les caractères dentaires indiqués sur la précédente, avec quelques modifications. Le caractère bunodonte des M est très accentué : les mamelons se détachent 7 PALÆOCHERUS AURELIANENSIS 157 sous forme de cônes bien isolés en deux lobes par une large vallée transverse. Le sillon qui, dans chaque lobe, sépare les mamelons interne et externe est bien moins profond que cette vallée transverse et 1l y a comme l’ébauche d’une crête ten- dant à réunir les deux mamelons. Cela, surtout pour M.. Le talon de M, et celui de M, est formé par un épaississe- ment triangulaire du bourrelet basal, étroitement appliqué contre le bord postérieur de la couronne. P; a les deux pointes de son denticule principal bien isolées. L'interne, située un peu en arrière de l’autre, est un peu plus haute; le talon postérieur forme un gros mamelon arrondi sur le bord externe de la couronne; le talon antérieur n'est re- présenté que par un simple épaississement du bourrelet basal. 3° La pièce que je figure pl. V, fig. 9 (Paris, Muséum, gra- viers de l'Orléanais) est une demi-mandibule droite, ayant ap- partenu à un sujet plus âgé que la pièce précédente. Comme celle-e1 elle comprend P; — M. Le détail des caractères dentaires est 1c1 très atténué: les mamelons de chaque lobe sont réunis en une épaisse colline transverse; la vallée qui sépare les deux lobes se (trouve en par- tie remplie par le mamelon accessoire ici fusionné avec le mamelon postéro-externe. P; a ses deux pointes antérieures bien séparées et le talon, brisé sur la pièce, devait être très volumineux. 4 Une autre mandibule droite (Artenay, Musée d'Orléans, coll. Nouel, 207) (pl. V, fig. 10) donne la série P; - M3. M; n’est pas encore sortie de l’alvéole; 1l s'agit pourtant d’un animal adulte comme en témoigne l’usure des autres dents. M> à un talon postérieur bien développé et dans la vallée transverse, deux denticules accessoires: l’un se fusionne avec le mamelon postéro-externe, comme dans les autres pièces, l’autre, avec le mamelon antéro-interne. P, a sa pointe interne très diminuée par l’usure et son den- ticule principal se trouve réduit à une seule pointe externe tres développée et au talon; presque aussi long que le reste de la 158 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS dent et formé de deux mamelons, l’un externe plus élevé, l’au- tre interne plus arrondi et bas. P; est de faibles dimensions, à pointe unique et à talon bien développé. 5° Le fragment de mandibule droite de Fay-aux-Loges que je figure (pl. V, fig. 12) est actuellement au Musée d’Or- léans, 831. Il porte en place M, et M:, avec l’alvéole de P;. Je signale cette pièce surtout à cause du développement du talon (devenu un véritable mamelon). L'apparition de plu- sieurs tout petits mamelons dans la vallée transverse, l’efface- ment du sillon séparant les mamelons interne et externe de chaque lobe... indiquent une évolution évidente du P. aure- lianensis vers le genre Hyotherium et les Suidés plus récents. Je n'ai pas retrouvé au Musée d'Orléans la pièce d’après laquelle M. Stehlin {Suiden-Gebisses..…) a figuré une P, et une P, du P. aurelianensis. P, est une dent jeune, avec crénelures très accentuées, que l'on rencontre plus chez les sujets plus âgés. Les dimensions comparatives des différentes mandibules que J'ai examinées, sont les suivantes : Prèces PANNES PSP: Mi Me M3 Artenay. . DES » H] OR O von 12000 Artenay. Coll. Nouel, A » » » 8 10,0 12 19 Gravier de Orne NU » » » GE IT 12 18 Artenay. Coll Nouel, 207, de. » DC O0 10 11 12 14 Artenay. Coll. Nouel y CS » » » » » 12 16 Fay-aux-Loges. Orléans, 813 . » » » » 10 12: 0) Chilleurs. Orléans, 761 . . . » » » » 9,9 11 17 Chilleurs. Orléans, 762 . . » » » » » 12 16,5 Artenay. Paris, Muséum . . » » » » 10 12,9 18 Artenay. Paris, Muséum . . » » » » » 12,9 16,9 Artenay. Orléans, 517. . . » » » » » 12 19 Dentition supérieure. — La dentition supérieure du Palæo- cherus aurelianensis est représentée — à ma connaissance — exclusivement par quelques pièces d’Artenay qui sont les suivantes : | PALÆOCHERUS AURELIANENSIS 159 1° Quatre molaire isolées — P ,;-M;, — de la mâchoire supé- rieure droite (Paris, Muséum, collection Nouel, 383"). 2° Un fragment de maxillaire supérieur gauche avec M, — M; en place (Paris, Muséum?) ; 3° Un fragment de maxillaire supérieur droit avec P; —M; en place (Paris, Muséum); 4° Une M, figurée par Stehlin (Suiden-Gebisses.…, pl. I, fig. 13), également d'Artenay et conservée à l'Ecole des Mines. Cette dent ne répond pas à l’une des trois M; des pièces précé- dentes et je n'ai pu la retrouver; 5° Je n'ai également pas retrouvé la canine supérieure gauche d’un Palæocherus mâle, de Clhilleurs, citée par M. Stehlin, comme étant au Musée d'Orléans. P; affecte sur les deux exemplaires trouvés dans les sables d'Artenay une forme subtriangulaire. Le denticule interne est suivi d’un assez fort talon, dont le volume est loin d’être atteint par le bourrelet situé en arrière du denticule interne de P; chez le P. typus, de Saint-Gérand-le-Puy. Les deux denticules externes sont assez rapprochés et presque fusionnés; ils sont beaucoup plus écartés sur P, du P. typus figurée par P. Gervais (Zool. et Pal. franc., Atlas, pl. XXXIII), dont l'original est la pièce type de l'espèce, au Muséum de Lyon. M. Filhol a fait remarquer que ce caractère n'avait pas une valeur spécifique absolue, et que tantôt on observait une seule pointe externe, tantôt deux. Comme dimensions : longueur — 8 millimètres; largeur — 10 millimètres. M; et M> occupent sensiblement la même longueur sur les trois séries dentaires d’Artenay : 22 millimètres. Ce sont des dents quadrangulaires, dont la couronne est formée de quatre denticules moins nettement isolés que chez le P. typus et groupés en un lobe antérieur et en un lobe posté- 1 Cf. pl. V, fig. 13. CO DUR EN ITIE TE 3 Cf. pl. V, fig. 19. 160 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS rieur. Une vallée moyennement profonde sépare ces deux lobes. Entre les deux denticules postérieurs, en arrière de ceux-c1, le bourrelet basal s’épaissit et forme un petit talon triangulaire. M, est plus intéressante. Comme les M précédentes, la cou- ronne est formée de quatre mamelons groupée en deux lobes; elle présente en plus un talon assez développé. Ce talon est constitué par un denticule pyramidal qui se prolonge du côté externe par une série de très petits denticules en forme de perles. La direction du talon de M; est très variable. Alors que M. Stehlin l’a constaté régulièrement droit sur la dent qu'il a étudiée et figurée, 1l est plus où moins déjeté sur le côté interne dans les trois autres pièces sur lesquelles je m'appuie ici. Il semble bien que les varia- ons individuelles soient habituelles à ce point de vue chez le P. aurelianensis et qu'il y ait une tendance à la régularité du talon, mais non une acquisition définitive de ce caractère spécifique. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le P. aurelianensis paraît être le descendant directdu P. fypus de l’'Oligocène. Comme celui- c1, c'est un Suidé de petite taille, et les débris trouvés à Artenay sont à peine un peu plus grands que ceux découverts dans l’Aquitanien de l'Allier. Sur la mâchoire supérieure type du P. {ypus, la longueur de P; — M; —31 millimètres; pour le P. aurelianensis, on a 30 et 32 millimètres, c’est-à-dire sensiblement la même dimen- sion. Toutefois, les deux espèces diffèrent par des caractères d'évolution plus avancée chez le P. aurelianensis : présence constante d’un talon à M, d'en haut, tendance à la rectitude du talon de cette même M;, isolement moindre des denticules interne et externe de chaque lobe qui tendent à se réunir, coalescence des deux denticules externes de P,, isolement constant des quatre racines des molaires supérieures. PALÆOCHERUS AFF. WATERHOUSI 161 Ce dernier caractère existe également pour les molaires inférieures. On sait que divers paléontologistes ont proposé de réunir en un seul genre les Palæwocherus et les Hyotherium. Cette opinion me semble très exagérée s1 on rapproche l'H. sôm- meringt du P. {ypus; elle serait moins Imadmussible avec le P. aurelianensis dont la dentition indique une transition du Palæocherus aquitanien à l'Ayotherium helvétien. Mais 1l me semble plus exact de penser que l'Hyotherium s’est détaché d’un grand Palæocherus oligocène et que le rameau du P. aurelianensis s’est éteint sans laisser de descendant. On aurait ainsi les deux rameaux phylétiques : Miocène moyen . » H. sümmeringi. ÉÉlveten EP Vo ureltanenses H. sümmeringi. Burdigalien. . . ?. aurelianensis ? A. sümmeringtr. Clisvcene en er y pus * Palæocherus, sp. (de grande taille). Palæocherus aff. Waterhousi Pomel. (Planche V, figure 16). La collection Nouel (Paris, Muséum, 473), contient — pro- venant de Baigneaux-en-Beauce —- une dernière molaire infé- rieure droite d'un Suidé dont les dimensions dépassent de beau- coup celles du Chærotherium pygmæum ou du Palæocherus aurelianensis et sont presque identiques à celles du grand Palæocherus Waterhousi, de l’Aquitanien de Saint-Gérand- lets Longueur de M; à la base de la couronne : Sant-Gérand-le-Puy (d’après Filhol). Baigneaux-en-Beauce . . Oo 022 millimètres . 0,024 — La structure de cette dent s'accorde assez bien. par sa sim- plicité, avec les Palæocherus plutôt qu'avec les /lyotherium. Chacun des deux lobes principaux étant formé de deux denti- cules bunodontes en forme de pyramide triangulaire. Le Univ. pe Lyon. — Mayer 11 162 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS petit denticule accessoire développé dans la vallée transverse séparant les deux lobes est peu élevé et laisse cette vallée lar- gement ouverte. Le talon de cette M; est remarquablement développé, un peu plus même que dans le P. Waterhousi de Saint-Gérand-le-Puy. Il comprend deux tubercules médians entourés par un bourrelet épais, élevé, crénelé sur ses côtés interne et externe. Je rapporterai — provisoirement tout au moins — cette molaire à un Palæocherus de taille à peu près égale à celle du P. Waterhousi de l'Oligocène, mais en indiquant qu'elle représente probablement une espèce nouvelle que des maté- riaux et des documents nouveaux permettront peut-être d’éta- blir un jour. Genre LISTRIODON H. von Meyer. Listriodon Lockharti Pomel. COMENT NITO (20-121, 22,29, 0247 20) 1829. Ghéropotame d’Avarai. Lockhart, Bulletins et mémoires de la Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1848. Sus Lockharti. Pomel, Observations paléontologiques sur les Hippopotames et les Cochons. (Bibliothèque universelle de Genève, t. VIII, p. 155). 1850. Chæropotamus. Blainville, Ostéographie, t. IV, p. 147 et 154. 1800. Sus antediluvianus de l'Orléanais. Id., G. Sus, p. 205. 1850. Sus antiquus. Îd., p. 182 et 207. 1799. Sus Lockharti. P. Gervais, Zoologie el Paléontologie françaises, 2ÉS ID: 170- 1859. Sus Belsiacus (de Montabuzard). Zd., p. 174, pl. XXXIII, fig. 7. 1887. Hyotherium sômmeringi. Pr. part., Depéret, Vertébrés Mio- cènes du bassin du Rhône, { Arch. du Museum de Lyon). 1899. Listriodon Lockharti. Stehlin, Ueber die Geschicte des Suiden- Gebisses. {/Abhandl. d. Schweizerischen paläontologischen Gesellschaft, t. XXVI, p. 83, 171, 284). Hisrortque. — Dans son mémoire consacré à la dentition des Suidés, M. Stehlin a indiqué l'existence de deux rameaux de Listriodon évoluant parallèlement au cours du Miocène : à LISTRIODON LOCKHARTI 163 côté de l’ancien groupe du Listriodon splendens à molaires tapiroïdes, 1l a isolé le groupe des Lis{riodon bunodontes — molaires élargies avec mamelons très arrondis — où se placent le ZL. latidens Biedermann, de la mollasse d’eau douce supérieure de Suisse (Miocène moyen) et le L. Lockharti, Pomel, du Burdigalien et plus particulièrement du niveau des Sables de l’Orléanais. Celte dénomination de Listriodon Lockharti réunit un F1G,. 56. — Sus antediluvianus. Orléanais. Arrière-molaires supérieures et inférieures. D'après de Blainville. certain nombre de pièces qui ont jusqu'ici fort embarrassé les paléontologistes. Tout d’abord, elles avaient été rattachées au genre Sus etles espèces créées d’après elles étaient nombreuses. C’est ainsi qu’en 1859, (P. Gervais, Zool. ef Pal. france., 2° éd., p. 178- 180) décrivait isolément et avec une synonymie déjà très fournie : SUS CHOEROILES — Sus chœroides Pomel. — Sus chœæroïides P. Gervais. — Sus larvalus? de l’Anjou, Blainville. Sus LocxnarT: — Chœropotame d’'Avaray Lockhart. — Chœropolamus Blainville. 164 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Sus LockHarti — Sus antediluvianus, de l'Orléanais, Blainville. — Sus Lockharti Pomel. SUS CHOEROTHERIUM, de Sansan et d'Avaray, Blainville. Sus Bezsracus, de Montabuzard, P. Gervais. On pouvait se demander s'il ne serait pas possible de trouver les caractères d’une espèce unique réunissant toutes ces mul- tiples espèces établies d’après de rares débris et, par suite, en accordant probablement une importance trop grande à de sim- ples variations individuelles d’âge ou de sexe. C’est ainsi que M. Depéret a tout d’abord été amené à séparer ces animaux du genre Sus, en remarquant que, dans ce dernier genre, les denticules principaux sont moins simples, moins distincts qu'on pouvait l’observer sur les pièces consi- dérées. Celles-ci se rapprochent bien plus de Pécaris (Dico- tyles) actuels que des sangliers (Sus). Aussi, dans son étude des mammifères de la Grive-Saint-Alban, M. Depéret a-t-1l cru devoir les réunir — mais avec un point d'interrogation — à l’Hyotherium Sômmeringt. M. Stehlin a ensuite eu cette conception, véritablement ori- ginale et très juste, de montrer les affinités de ces animaux avec les Listriodon et de les regarder comme des Lis(riodon bunodontes. La distinction faite par M. Stehlin est à conserver et c'est sous le nom de Zistriodon Lockharti que je range les pièces que J ai pu étudier et qui proviennent d’Avaray (1), de Chevilly, de Beaugency-Tavers, de Montabuzard. Ces pièces. sont actuellement pour la plupart à Paris, au Muséum, au Musée d'Orléans, à Pontlevoy (2). Le Listriodon Lockharti apparaît dès le début du Miocène : c'est le Sus Belsiacus P. Gervais, du calcaire de Montabuzard. 1 C'est le Chéropolame, d'Avaray, de Lockhart. 2 Dans la collection de l'abbé Bourgeois, à Pontlevoy, j'ai pu remarquer que le Listriodon Lochkharti — étiqueté Sus Belsiacus — comprenait des pièces de cette espèce provenant des sables de l’Orléanais (de Beaugency) des dents de L. Latidens de plus grande taille et — si mes souvenirs sont exacts — quelques autres recueillies par l'abbé Bourgeois lui-même dans les Faluns et ayant les caractères tapiroïdes du Listriodon splendens. Je n’ai pas à redire que la possibilité d'étudier ces pièces ne m'a pas été laissée. LISTRIODON LOCKHARTI 165 J'ai revu à Paris, au Muséum, la pièce dont cet auteur avait fait le type du Sus Belsiacus et qu'il a figurée pl. XXXIII, fig. 7, de son ouvrage Zoologie et Paléon- tologie françaises”. Cette même pièce avait permis à Blain- ville de citer le Sus anliquus comme fai- sant partie de la faune de Montabuzard. Au Listriodon Lock- harti doit encore être rapporté le Ché- ropotame d'Avarai, de Lockhart (1829), devenu le Sus Lock- hammadenPomel (1848), le Sus antedi- luvianus de l’Orléa- nais, de Blainville et aussi le Chœropo- tamus de l'Orléanais du même auteur (1850). P. Gervais a conservé le nom de Sus Lockharti (1859) pour ces dents fos- siles trouvée à Ava- ray dans le calcaire F1G. 57. — Sus Belsiacus, de Montabuzard. D'après P. Gervais. 1 Cf. p. 179 : « Du Sus Belsiacus, le Musée d'Orléans posséde un fragment de mâchoire inférieure encore appliqué sur sa gangue et sur lequel on constate les doubles alvéoles de trois molaires intermédiaires et deux arrière-molaires à couronne quadrimamelonnée, les quatre mamelons étant bien séparés les uns des autres...; la dernière dent paraît la pénultième de la série complète; elle est longue de 0,018 et celle qui la précède est longue de o,oro. 166 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS d'eau douce (horizon de Montabuzard) et à Chevilly (horizon moyen des sables de l'Orléanais). Le Listriodon Lockharti englobe enfin les pièces considérées par divers paléontologistes comme représentant le genre Hyotherium dans les sables de l'Orléanais. Ce dernier genre se développe seulement plus tard, dans le Miocène moyen d'Eibiswald, de Sansan, de Simorre, de la Grive-Saint- Alban, etc. Aussi concluerai-je avec M. Depéret que les grands Suidés de l'Orléanais ne doivent pas être rappportés au genre Sus et, avec M. Stehlin, je les regarderai comme étant des Listriodon bunodontes. Descriprion. — Les pièces pouvant être regardées comme appartenant au Listriodon Lockharti et provenant des sables de l’Orléanais, sont loin d’être abondantes. J'ai cependant pu examiner un certain nombre de dents conservées dans les diverses collections que j'ai visitées et étudiées au cours de la préparation du présent travail. Ce sont notamment : 1° Trois spécimens de M; supérieure : une droite et une gauche‘, des graviers de l'Orléanais, sans localité précisée (Musée d'Orléans, 260 et 266); une droite?, de la sablière Cassegrain, à Chevilly (Musée d'Orléans, 233). Ces dents montrent bien les caractères mis en lumière par M. Stehlin : à savoir, la hauteur des quatre mamelons, le bourrelet basilaire très développé et fortement crénelé, enfin le talon, comparable par son faible développement, à celui des Hyotherium, mais présentant un développement assez variable suivant les sujets. Dans la pièce (fig. 18. Graviers de l’Orléa- nais) ce talon est réduit à un seul tubercule très simple situé en arrière de la couronne ; envisagé sur les deux autres { Une de ces deux pièces est peut-être le type du Chéropotame d'Avarai, de’ Lockhart. 2 Cf. pl. NV, fig. 17, 18, 19. LISTRIODON LOCKHARTI . 167 M; (fig. 17 et 19) 1l est plus complexe et comporte, sur la pièce de Chevilly, quelques denticules secondaires placés de chaque côté de son denticule principal, alors que sur la pre- mière M;, le denticule unique du talon est simplement situé en arrière d'un fort bourrelet basilaire plus ou moins crénelé. Une vallée transverse assez profonde sépare la couronne en deux lobes, formés chacun d’un mamelon interne et d’un mamelon externe; plusieurs mamelons intermédiaires encom- brent cette vallée médiane. M; supérieure est toujours quelque peu rétrécie au niveau de son lobe postérieur, la dent reste cependant massive et sub- quadrangulaire et le talon garde un aspect tout à fait primitif. Au Musée d'Orléans, du temps de Blainville, se trouvait une M3 de L. Lockharti qu'il a figurée (pl. IX, Sus antediluvianus de l'Orléanais, figure inférieure) et qui présente un talon petit, entièrement hbre en dehors du bourrelet basal. Dans d’autres cas, le bourrelet s’épaissit en une colline-talon. Les dimensions de M, sont les suivantes : Longueur. . . . . . — a28 milliim. 31 milhim. ce 30 millim. Largeur (lobe antérieur). — 24 — 25 — 21 — Largeur (lobe postérieur). = 20 — 20 — 19,9 — 2° M; d’en haut est représentée par une pièce du Muséum de Paris (407), provenant de Chevilly. Celte dent, dont les dimensions concordent bien avec celles des M, précédentes, est de forme carrée, avec deux lobes séparés par une vallée au milieu de laquelle se trouve un petit mamelon accessoire moyennement large et pas très profond. Chaque lobe est formé d’un denticule externe et d’un denticule interne, ces denticules ou mamelons sont coniques, bien séparés et justi- fient remarquablement le caractère spécifique de « bunodonte » donné au Listriodon de l'Orléanais (Cf. pl. V, fig. 20). 3° Je ne connais pas de M; des sables de l'Orléanais. 4° Je rapporte au même animal une P;, supérieure prove- nant de Chevilly (Musée d'Orléans), de structure beaucoup 168 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS plus simple que les M, sub-iriangulaire et rappelant les pré- molaires des /yotherium. Cette dent mesure 16 millimètres de longueur (pl. V, fig. 21). | 5° J'ai retrouvé dans les collections du Muséum, à Paris, (collection de Vibraye, provenant de Tavers, avec la patine jaune caractérisant les sables de Beaugency-Tavers) la canine supérieure droite figurée par Blainville sous la dénomination FiG. 58. — Chæropotame? de l'Orléanais, d’après de Blainville. Grandeur naturelle. Chæœropotamus? de l’Orléanais, décrite et figurée aussi par M. Stehlin (p. 284, pl. V, fig. 5) comme appartenant à un Listriodon Lockharti femelle. À mon tour je figure cette canine (pl. V, fig. 22) qu a l'aspect d'une dent homologue de L. splendens, mais avec des dimensions beaucoup plus faibles et avec une division de sa racine très apparente. Le bord postérieur est concave, creusé d'une gouttière longitudinale qui aboutit, par sa termi- naison inférieure, à un petit denticule formant talon. Le bord antérieur est convexe ; il s’infléchit de telle façon que, comme pour les prémolaires supérieures, l'usure est tou- jours moindre sur la face interne. LISTRIODON LOCKHARTI 169 Les deux faces interne et externe sont arquées, tout à fait comme chez le L. splendens, mais à un moindre degré. Par le développement de son arête antérieure, et aussi par son épaisseur plus grande, celte canine se distingue de la canine supérieure de l'Ayotheriur Sümmerinqgi femelle (Stehlin). DENTITION INFÉRIEURE. — 1° M, a été figurée avec M: par Blainville {Sus antedilavianus, pl. IX et Chœropotamus ? de l'Orléanais, pl. L) d'après une pièce qui lui avait été communi- quée par le D' Thion, d'Orléans. Comme beaucoup d’autres, cette pièce est devenue introuvable; toutefois j'ai pu en voir un moulage au Muséum de Paris. Une pièce analogue, provenant de Beaugency, existe dans la collection de l'abbé Bourgeois, à Pontlevoy, comprenant M; et ME pl NV, fig. 23). Je peux encore signaler une M, inférieure du musée d’ Dilcan Gravier de l’ ces figurée pl. V, fig. 24. Ces pièces montrent que la dernière molaire inférieure du L. Lockhart est allongée, plus étroite que M3 d’en haut. Longueur : 33 (Dr. Thion) 34 mm. (Beaugency) 34 mm. (Chilleurs) Lace core) 20,9 (Id.) 20 (Id.) M; inférieure est une dent à trois lobes : Le lobe antérieur comprend deux forts denticules coniques, bien détachés, séparés par un sillon longitudinal assez profond ; le bourrelet basilaire est particulièrement apparent sur le côté antérieur et sur le côté interne de ce lobe; il est épais et crénelé. Le lobe moyen est également formé de deux denticules ou mamelons un peu moins forts et un peu moins élevés que les deux antérieurs, reliés l’un à l’autre par une crête transver- sale, mais sans toutefois affecter une disposition tapiroïde. Le bourrelet basilaire du lobe antérieur se continue sur le côté interne de ce lobe moyen. 1 Mesurée au niveau du lobe antérieur, 170 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Entre les deux lobes antérieur et moyen, existe une vallée transversale large et profonde, mais dont le fond se soulève en son milieu pour former un mamelon accessoire relativement volumineux. Ce mamelon se relie au denticule interne du lobe moyen. | Le lobe postérieur forme le talon. Ce talon très développé, beaucoup plus grand que celui de M; supérieure, est con- stitué par un volumineux denticule sub-conique, qui serait séparé du lobe moyen par une vallée assez large, si cette vallée n'était interrompue en son milieu par une sorte de crête reliant le mamelon postérieur de la dent à la portion médiane du lobe moyen. Le bourrelet basilaire fait le tour du talon, mais s’il est très marqué du côté interne, il est à peine indiqué du côté externe. 2° M, inférieure est représentée par la pièce du D' Thion figurée par Blainville (moulage au Muséum de Paris) el par une dent du musée d'Orléans provenant d’Avaray. Ces deux dents sont semblables, quadrangulaires, allongées dans le sens antéro- postérieur. Elles mesurent : longueur — 23 millimètres ; largeur — 18 millimètres. | M: inférieure, cet allongement mis à part, est construite sur le même plan que M2 supérieure, c’est-à-dire qu’elle com- prend quatre mamelons coniques groupés en deux lobes et un cinquième mamelon accessoire situé dans la vallée médiane et relié, comme celui de M;, au denticule postéro- interne. | Le bourrelet basilaire est fortement crénelé sur le côté interne où il est particulièrement développé. 3° Avec quelques réserves je rapporte au L. Lockharti, une M; de petites dimensions, très usée, d’Avaray (musée d'Orléans, 262) figurée pl: V, fig. 25. Autant qu’on en peut juger, cette dent était assez semblable à M, mais avec son lobe antérieur plus développé par rapport au lobe postérieur et un bourrelet basilaire réduit. LISTRIODON LOCKHARTI 171 4° Je n'ai pu étudier ni prémolaire, ni défense inférieure, ni incisive, du Listriodon Lockharti de l'Orléanais. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le groupe des Listriodon bu- nodontes est apparu brusquement — très certainement par migration — au début du Burdigalien, antérieurement par conséquent au groupe des Listriodon lophodontes qui n’appa- raissent qu'avec l'Helvétien : ceux-ci existent dans les Faluns de la Touraine, mais non dans les sables de l’'Orléanais. Cette hypothèse d'arrivée par migration des Lis(riodon bunodontes explique leur absence d’ancêtres dans l’Oligocène de nos régions. De même, ils disparaîtront après extinction du L. latidens de la Mollasse d'eau douce supérieure de Suisse, sans laisser de descendants — car il semble difficile d'établir une filiation entre ces deux groupes assez différents des Listrio- don bunodontes et lophodontes — dès le milieu du Miocène. Je dois reconnaître que M. Stehlin ne partage pas cette opi- nion etregarde le Z. Lockharti comme l'ancêtre commun de du L. latidens (bunodonte) et du L. splendens (lophodonte) du Miocène moyen. On ne peut rapprocher le L. Lockharti des Palæocherus, de taille beaucoup plus faible, avec molaires dont les denticules sont à la fois moins éleves et plus isolés. Les molaires du L. Lockharti sont à peine à comparer avec celles des Ayotherium, tellement elles sont plus grandes et ont des mamelons plus élevés. Avec les espèces du genre Sus, la ressemblance est certaine- ment plus marquée et jusqu’à ce que M. Stellin l’ait isolé, le groupe des Listriodon bunodontes était placé parmi les vrais Sus. Il y a, eneffet, la plus grande ressemblance entre les mo- laires du L. Lockharti et celles du Sus Palæocherus, dont il a la taille. Mais toute la dentition antérieure, y compris les pré- molaires présente nettement les caractères du genre Listrio- don (Stehlin). Avec le Listriodon splendens, la parenté est encore plus 172 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS marquée : 1l s’agit certainement de deux rameaux parallèles voisins. M. Stehlin a étudié avec de grands détails (Suiden- Gebisses.…, p. 87) les relations existant entre les deux groupes de Listriodon. J'en retiendrai seulement, comme différences principales, la structure bunodonte des molaires et la moindre largeur de la première incisive supérieure. Dans le groupe même des Listriodon bunodontes, on peut rapprocher le L. Lockharti du L. latidens — découvert par Biedermann dans la Mollasse d’eau douce de Veltheim et con- servé à la Bibliothèque municipale de Wintherthur — dont M. Stehlin différencie le L. Lockharti par la non-suppression de la troisième incisive inférieure. Le L. lalidens paraît être le descendant direct du L. Lock- hart qu'il continue dans la faune des Faluns, où on le retrouve avec le L. splendens. Famille des ANTHRACOTHÉRIDÉS Genre BRACHYODUS Depéret. Le genre Brachyodus a été créé par M. Depéret! pour un animal d'assez forte taille — voisine de celle d’un âne actuel — du Burdigalien d'Autriche (Egcenburg) et de France (sables fluviatiles de l'Orléanais), le Brachyodus onoideus. De Blainville avait isolé déjà cette même espèce dans la famille des Anthracothéridés sons le nom d’Anthracotherium ma- gnum de l’Orléanais (Cf. Ostéographie, pl. IIT°, des Anthrac.). P. Gervais lui donna le nom d'Anthracotherium onoideum. Ces deux paléontologistes appuyaient leur description sur le même fragment de mandibule trouvé dans les sables de lOr- léanais, à Neuville-aux-Bois. Cette pièce type est actuellement { Ch. Depéret, Uber die Fauna von miocänen Wirbelthieren aus der ersten Medi- terranstufe von Eggenburg (Sitzungsberichten d. k. Akademie d. Wissenschaften in Wien, avril 1895). GENRE BRACHYODUS 178 conservée au Musée d'Orléans, où j'ai pu, à mon tour, l’étudier (GS pI NT, fig: 1). Le B. onoideus du Miocène inférieur (Burdigalien) est l’es- pèce européenne la plus grande, comme la plus récente, du genre Brachyodus, mais est loin d’être dans ce genre une espèce isolée. La filiation de cet important rameau a pu être établie ainsi par M. Depéret ‘ : Miocène inférieur. . . Burdigalien B. onoideus P. Gervais. Oligocène supérieur . . Adquitanien B. borbonicus P. Gervais. — HOME CS AN DIE B. borbonicus P. Gervais. 2 LS 2e ( 2. porcinus P. Gervais. — inférieur . . Sannoisien ; t B. Cluai Depéret. Eocène supérieur . . . Ludien D. crispus. La fihation se continue dans l’Eocène moyen — Bartonien — par le Cafodontherium Robiacence Depéret, et dans le Luté- cien, par le Catodontherium Rütimeyeri Depéret?. Ce rameau phylétique — fait remarquer M. Depéret — que nous possédons du Lutécien supérieur au Burdigalien et qui va du Catodontherium Rütlimeyeri au Brachyodus onoideus de l’'Orléanais et au B. qiganteus Lydekker, des Sivaliks, est un des plus longs de ceux qu'on puisse reconstituer à l'heure actuelle dans l’histoire des mammifères tertiaires. Il n’est pas représenté au-dessus des sables de l'Orléanais, dans la faune desquels le B. onoideus est une des espèces les plus intéressantes et des plus répandues. Malheureusement, les débris du squelette en sont le plus habituellement confondus avec ceux des Rhinocéros, plus abondants encore que le Bra- 1 Ch. Depéret, Los vertebrados del Oligoceno inferior de Tarrega (Memorias de la R. Academia de ciencas de Barcelona, avril 1906). 2 Ilest à signaler l'augmentation régulière de la taille à mesure que le genre Bra- chyodus s'élève dans la série des niveaux aux tertiaires : B. crispus. . . . . .: M2 supérieure — 13 millimètres. 155 CUT EME EE — —705 — BÉSDOTCULUS CNE — — 10 — B'borbonicus "Mo inférieure — "21 — B. intermedius. . . . — — 29 = B. onoideus . . . . . M2 supérieure — 39 — 174 | MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS chyodus à ce même niveau et, somme toute,les matériaux d'étude sont assez difficilesà rassembler. Fi. 59. — Brachyodus intermedius, n.sp. Chitenay. Fragment de mandibule gauche Mi — M3. Collection de l'abbé Bourgeois. Grandeur naturelle. Brachyodus intermedius, n. Sp. Sous le nom de Bra- chyodus intermedius!, je crois devoir distinguer spécifiquement du B. ono1- deus de l’Orléanais un ani- mal qui, sans doute, en est très voisin mais dont la taille plus petite dépasse de beaucoup les varia- ons individuelles pos- sibles. Le type de cette espèce nouvelle est un fragment de mandibule droite dé- couverte dans le niveau le plus inférieur des sa- bles de l’Orléanais de la région de Chitenay. Cette pièce est actuellement à Pontlevoy dans la col- lection de l'abbé Bour- geols. Cette mandibule pré- sente en place les trois arrière-molaires, Les di- mensions en sont les sui- vantes : 1 Inlermedius — Intermédiaire aux petites formes de l'Oligocène (B. borbonicus, B. hippoideus) et à la grande espèce du Burdigalien, le B. onoideus. BRACHYODUS INTERMEDIUS ET ONOIDEUS 175 Longueur de Mi — 0,025 mm. — M2 — 0,029 0,096 millimètres. — M3 = 0,042 Largeur de M; — 0,018 = Mb — 0,020. — M3 — 0,022 (1*lobe), 0,020 (2° lobe), 0,013 (talon). Je regrette de ne pouvoir donner de cette pièce si intéres- sante une meilleure figure que la mauvaise photographie e1- contre, prise dans les conditions déplorables qui m'étaient imposées par l'examen rapide de la collection Bourgeois. Les caractères odontologiques sont ceux du B. onoideus que Je vais décrire. L'intérêt de cette espèce vivant à l'extrême début du Mio- cène, tient surtout à ce qu’elle établit la transition entre les Brachyodus de l’Aquitanien ({B. borbonicus) du Stampien (B. borbonicus) du Sannoisien (B. porcinus) et l'espèce classique de l’Orléanais (B. onoideus). J'ai déjà indiqué les dimensions comparatives de l’a vant- dernière molaire et ses espèces. Longueur de M, -M; estde 96 millimètres pour le B. inter- medius, de 117 millimètres pour le B. onoideus. Brachyodus onoideus, sp. Gervais. (PI. V, fig. 26, 27, 28, 29; pl. VL, fig. 1, 2, 5, 4, 5, 6a,6 b, 7; pl. VII, fig. 1, 2.) 1850(?) Anthracotherium magnum de l'Orléanais. Blainville, Ostéo- graphie, G. Anthracotherium, pl. II. 1869. Anthracotherium onoideum. P. Gervais, Zoologie et Paléonto- logie françaises, 1'e éd., t. I, p. 96; 2e éd., t. I, p. 190. 1883. Hyopotamus Neumeyr, Hyopotamus Reste von Eggenburg, Verhandl. Geol. Reichsanstall, p. 283. 1899. Brachyodus onoideus, sp. Gervais in Depéret. Ueber die Fauna von Wirbelthieren aus der ersten Mediterraneanstufe von Eggenburg (Sitzungberichten d. k. Akademie d. Wissen- schaften in Wien, April, 1895.) 1907. Brachyodus onoideus, sp. Gervais, in Roman. Néogène conti- nental dans la basse vallée du Tage (Service géologique du Portugal. Lisbonne. 1907). Je décrirai cette espèce d’après un certain nombre de pièces 176 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS provenant de divers gisements des sables de l'Orléanais : Neu- ville-aux-Bois, Chilleurs-aux-Bois, Chitenay. DenrirIoN. — Comme les autres Brachyodus, le B. onoideus a des molaires peu élevées (type brachyodonde) et en même temps crescentiformes; ce dernier caractère le distingue bien des Anthracotherium, dont les molaires sont beaucoup plus bunondontes. Le système dentaire est ici complet pour les molaires quatre prémolaires supérieures et inférieures et trois arrière- molaires supérieures et inférieures. Il existe à la surface de l’émail une ornementation chagrinée, formée de nombreuses stries fines, onduleuses. Cette orne- mentation est à remarquer parce que constante chez le B. onoideus, elle fait défaut ou bien est à peine ébauchée sur les dents d’Anthracotherium et d'Ancodus. Arrière-molaires supérieures. (Planche V, fig. 26; pl. VIT, fig. 1). — Les molaires supérieures sont du type habituel des Anthracothéridés,avecune couronnede forme presque quadran- gulaire, un peu plus étendue dans le sens transverse que dans le sens longitudinal (M> — 44 mm. sur 39 mm. ; M, — 57 mm. sur 34 mm.). Par cette forme de leur couronne, les arrière- molaires supérieures du B. onoideus se rapprochent de celles du B. Cluai dont elles diffèrent, toutefois, en ce qu'elles sont infiniment plus volumineuses et bien moins trapéziformes. La couronne de chaque M porte cinq denticules : trois sur la rangée ou colline antérieure, deux sur la rangée postérieure. La base de la couronne est entourée d’un bourrelet épais, à peu près complètement continu, contribuant pour une large part à donner aux molaires leur aspect quadratique. Ce bour- relet apparaît plus développé sur le côté interne de la dent. À l'angle antéro-externe, le bourrelet basilaire s'épaissit et se détache en un parastyle très fort et crescentoïde. Les deux denticules externes sont très crescentoïdes, avec muraille externe fortement refoulée en dedans, comme chez BRACHYODUS ONOIDEUS 177 les Ancodus. Ce refoulement détermine entre les deux den- ticules la formation d’une colonnette médiane (mésostyle), quelque peu pincée et plus étroite que chez les Ancodus. Les denticules internes sont moins en forme de crête que les denticules externes et la partie médiane se détache mieux en une pyramide à trois pans. Le denticule intermédiaire du lobe antérieur est plus petit que le denticule interne, mais présente la même forme. Le sillon de séparation entre les deux lobes antérieur et posté- rieur est peu profond. La pièce qui vient de me per- mettre de décrire les molaires du B. onoideus' ne présente pas M; en place. Je peux, toutefois, dé- crire cette dernière molaire d’après une dent isolée, provenant du même gisement de Chilleurs-aux- Bois” et figurée pl. V, fig. 26. : Fic. 60. — Brachyodus onoideus. Cette dernière arrière-molaire Sables de l'Orléanais. M2 supé- diffère de M; et de M, par sa forme noue M MUSSUe plus étendue dans le sens longitu- dinal (diamètre antéro-postérieur — 47 mm., prédominant sur le diamètre transverse moyen — 41 mm.). Elle en diffère encore par le développement moindre de l’ensemble de la couronne qui est beaucoup plus trapézoïdale. Prémolaires supérieures (pl. V, fig. 28, 29). — P, (de Chilleurs, Musée d'Orléans) porte deux denticules en forme de demi-croissant — l’un, externe, crescentiforme, avec muraille un peu refoulée en dedans; l’autre, interne, de même forme. De plus, entre les deux denticules principaux et du côté posté- rieur de la couronne, existe un troisième denticule tout petit 1 Musée d'Orléans, 304. Fragment de maxillaire supérieur droit avec M1 et Mo, provenant de Chilleurs-aux-Bois. Cf. pl. VII, fig, 1. 2? Musée d'Orléans, 79. Univ. De Lxon. — Mayer 12 178 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS et subconique, relié aux deux autres. Ce denticule accessoire ne peut être regardé que comme un rudiment du lobe posté- rieur bien développé dans les arrière-molaires. P; (de Chilleurs, Musée d'Orléans) diffère de P,; par sa forme plus triangulaire; elle a un denticule externe bien développé, un denticule interne plus faible et un denticule intermédiaire, par contre, mieux développé que dans P:. Je n'ai pu avoir aucun spécimen des deux prémolaires anté- rieures. Canine supérieure (pl. VII, fig. 1). — Avec quelques réser- ves, Je crois pouvoir rapporter au B. onoideus une volu- mineuse canine supérieure (de Neuville-aux-Bois, sablière Gouet. Paris, Muséum, collection Nouel, 362) à émail strié. M. Nouel avait communiqué cette pièce à M. Kowalewsky, et ce savant paléontologiste l'avait attribuée à l’Anthraco- therium de l'Orléanais. Je ne connais pas d’incisives supérieures du B. onoideus de l’Orléanais. Mandibule. — 1° Type de l'espèce : demi-mandibule droite P; — M; (de Neuville-aux-Bois, Musée d'Orléans). La pièce type du B. onoideus est une demi-mandibule droite, trouvée dans les sables de l'Orléanais de Neuville-aux-Bois, dans un gisement où le Brachyodus est relativement abondant et qui est également le gisement classique du Teleoceras aurelianensis. Blainville a rapporté cette moitié de mandibule au genre Anthracotherium et l’a figurée en demi-grandeur sous le nom d'Anthracotherium magnum de l'Orléanais. Gervais a étudié à nouveau cette même pièce et s’en est servi pour séparer de l'A. magnum, son Anfhracotherium onoideum remarquant que la mandibule d'A. magnum de la collection Croizet était d’un bon tiers plus grande que celle de l'Orléanais. Celle-ci provient d'un animal âgé, les molaires sont très usées et ne permettent guère de voir les meilleurs caractères PP BRACHYODUS ONOIDEUS 179 de la dentition inférieure du PB. onoideus. J’étudierai celle-ci en utilisant des dents isolées provenant de divers gisements de l'Orléanauis. Arrière-molaires inférieures. — Sur la pièce type, les trois M occupent une longueur de 114 millimètres. M; de la mandibule du Musée d'Orléans mesure 50 mulli- mètres de longueur sur une largeur moyenne de 29 mulli- mètres. Une autre M; isolée provenant de Chilleurs (pl. IV, fig. 27) m'a donné une longueur de 55 millimètres sur une largeur de 31 millimètres. Cette dernière molaire est donc une dent étroite et allongée. Cette forme lui est donnée en partie par un fort talon conique à base régulièrement arrondie, formant en quelque sorte un troisième lobe un peu plus étroit que les deux lobes antérieurs, mais presque aussi long (16 mm.) que ceux-ci. | Les deux lobes principaux sont formés chacun de deux denticules, l’externe en V, passablement comprimé; l’interne presque conique; la branche antérieure du V postérieur se bifurque en avant en deux branches, dont l'une rejoint le denticule interne qui lui fait face, tandis que l’autre se prolonge jusqu'à la base du denticule antéro-interne : cette bifurcation est, d’après M. Depéret, caractéristique du Brachyodus. M; mesure — d'après une dent du côté droit trouvée à Neu- ville-aux-Bois, Musée d'Orléans, 310 — longueur — 40 mil- limètres; largeur, en avant — 26 millimètres; largeur, en arrière — 29 millimètres. Cette dent ne permet guère de description, étant très usée. M, de la mandibule type a 35 millimètres de longueur et M,, de la même pièce, 33 millimètres. Ces deux M antérieures se composent de deux lobes. C’est tout ce que l’usure des pièces existant actuellement permet de dire. Prémolaires inférieures. — Sur la mandibule de Neuville- aux-Bois, les trois dernières prémolaires occupent une lon- 186 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS gueur de 80 millimètres. P; n’est représentée que par l’alvéole de sa racine postérieure. Ces trois P sont bi-radiculées. Leur couronne se compose d'un denticule unique, en forme de pyramide triangulaire assez élancée et rapprochée du bord antérieur. En avant de la pointe principale se montre une sorte de pointe basse, formant un talon antérieur. En arrière, la couronne s’élargit et constitue un talon bas et légèrement concave. En dedans de P, et de P,, la couronne présente une sorte de renflement situé près de la base du denticule principal. P;, et P; sont presque semblables, P, étant seulement un peu plus large en arrière. P, est une dent plus étroite que les deux précédentes et ses talons antérieur et postérieur sont presque effacés. P, devait être — à en juger par les dimensions de l’alvéole — une dent petite, probablement bi-radiculée et en série conti- nue avec les trois autres prémolaires. SQUELETTE DES MEMBRES. — 51 la dentition du Brachyodus onotdeus commence à être bien connue, on ne saurait dire la même chose du squelette de cette bête dont les ossements sont le plus souvent confondus avec ceux des Rhinocéros et rejetés sans attirer spécialement l'attention. d’où leur rareté dans les collections. Ils paraissent d'ailleurs très peu abondants et sont le plus habituellement mal conservés au gisement même. Il me semble donc y avoir un réel intérêt à donner quelques détails sur les pièces que j'ai eues entre les mains. Cubitus droit (pl. VI, fig. 2). Cette pièce! provient de Che- venelles et se trouve en assez bon état de conservation, malgré l'absence d’un morceau de la partie antérieure du sommet de l'olécrâne. ! Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. BRACHYODUS ONOIDEUS 181 Les dimensions en sont les suivantes: longueur Lotale — 305 millimètres ; longueur du bec de l’olécräne à l'extrémité inférieure de l’os — 285 millimètres. Ce cubitus est un os assez court, massif, robuste, un peu arqué, très sensiblement différent du cubitus de l'Anfhracothe- riumi. Le corps de l'os est 1ci très nettement prismatique, triangu- laire. La face antérieure est un peu plus large que les faces latérales (40 millimètres). Les deux bords latéraux se montrent presque rectilignes, avec de fortes impressions musculaires. Le bord postérieur est épais, concave dans le sens de sa lon- gueur. L’extrémité supérieure présente tout d'abord à considérer son olécrâne. Je prends ici l’olécrâne dans l’acception généra- lement admise en anatomie comparée, c’est-à-dire répondant à toute la portion de l'os qui dépasse l’articulation humérale. Cet olécrâne, très renversé en arrière, forme avec le corps de l'os un angle de 145 degrés environ ; il se trouve sensiblement dans l’axe de l'os et se montre presque plan sur ses deux faces. Comme longueur du bec au sommet de l’olécrâne : 127 milli- mètres. La tubérosité de ce sommet très renflée, avec insertions musculaires très apparentes, indique des extenseurs de l’avant- bras extrêmement vigoureux, et vue la direction de leur inser- tion, agissant normalement sur ce puissant bras de levier. Le bec de l’olécräne est fort, très surplombant relativement à la grande échancrure sigmoïde à sa base. Celle-ci se prolonge inférieurement de manière à compléter la surface d’articula- ton humérale du radius. Largeur de la grande échancrure sigmoïde à sa base, au-dessus du niveau de la surface humérale du radius — 39 nullimètres. La petite échancrure sigmoïde est occupée par une fosse assez profonde recevant assez bien l'extrémité du pouce, fosse dans laquelle devait s’insérer un volumineux ligament réunis- 1 Cf. Kowalewsky, Monographie der Gattung Anthracotherium (Paleontogr.. XXII, 1876, pl. X, fig. 26-27). ù 182 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’ORLÉANAIS sant d’une manière très solide les os de l’avant-bras et leur interdisant tout mouvement de supination. L'extrémité inférieure, relativement rétrécie (33 millimètres) en forme de condyle, légèrement déprimée en trochlée d'avant en arrière; du côté radial, fosse d'insertion ligamenteuse qui empiète sur la face antérieure de los. De l'examen de ce cubitus on peut conclure à l'absence à peu près complète de mouvements de supination de l’avant- bras, mais sans soudure des os de l’avant-bras. Le développe- ment du levier olécranien, l’impression de robustesse donnée par l'os dans son ensemble, semblent indiquer un membre anté- rieur ayant un rôle plus actif que celui de simple pilier de sus- tentation et indiquent peut-être un animal nageur ou fouisseur, vivant plus particulièrement dans les marécages ou sur le bord des fleuves. Calcanéum gauche (pl. VI, fig. 3). — Ce calcanéum! est en assez bon état de conservation ; 1l lui manque toutefois le condyle répondant au péroné. Son origine est Chevenelles. Il présente les dimensions suivantes: longueur maxima — 225 millimètres ; largeur maxima — 74 millimètres ; distance du sommet au sustentaculum tali— 134 millunètres ; largeur supéro-inférieure prise en avant du sommet — 55 millimètres, épaisseur au même endroit — 37 millimètres. Le sustentaculum figure ici une sorte d'expansion allongée transversalement, épaissie, recourbée en arrière; creusée en arrière d'une coulisse tendineuse; présentant en avant une surface articulaire unique, concave en dehors, convexe en dedans pour l'articulation de l’astragale. Cette surface est taillée obliquement relativement à l'axe de l'os; elle limitait, avec l'extrémité inférieure de l'os, une profonde échancrure où se trouvait encastrée l’astragale. En dehors existait une surface articulaire — en grande partie détruite ici, bien conservée sur 4 Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. BRACHYODUS ONOIDEUS 183 une autre calcanéum (pl. VI, fig. 4) conservé au Musée d'Or- léans — pour répondre au péroné. L'extrémité inférieure du calcaneum est coupée en biseau de manière à former une sorte de pointe en avant. Elle présente HAUT Trochlée tibiale \ Trochliée FiG. 61. — Brachyodus onoideus. Neuville-aux-Bois. Astragale droit, face dorsale, Paris, Muséum, 1/2 schématique. Grandeur naturelle. une surface articulaire demi-elliptique pour répondre au cuboïde. À cette surface, est contiguë une autre surface articu- laire tout à fait analogue (— astragale, partie inférieure). Les deux faces de la partie post-astragalienne de los sont l’externe, plane; l’interne, légèrement arrondie; leurs bords 184 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS sont épais, rugueux, avec importante insertion de liga- ments calcanéo-métatarsiens qui devaient être extrêmement résistants. Le sommet du calcanéum est irrégulièrement circulaire Trochlée tibiale Fic. 62. — Brachyodus onoideus. Neuville-aux-Bois. Astragale droit, face plantaire. Paris, Muséum, r/2 schématique. Grandeur naturelle, (diamètre — 60-65 millimètres). Au-dessous, de lui existe une légère coulisse marquant le passage du fléchisseur perforé. En avant de cette coulisse, rugosités d'insertion du gastro-cné- mien. L'impression qui se dégage de l'étude de ce calcanéum est BRACHYODUS ONOIDEUS 185 qu'un tel os formait un bras de levier remarquablement puis- sant sous l'action de muscles perforé el gastro-cnémien très développés. Astragale droit. — Get astragale de B. onoideus' (fig. 61 et 62) est allongé de haut en bas, aplati d'avant en arrière, déjeté en dedans et aminci à sa partie inférieure. a) La face antérieure ou dorsale montre deux grandes surfaces articulaires superposées, qui se prolongent sur les extrémités de l'os : l’une supérieure, en forme de trochlée pour répondre au tibia ; l’autre inférieure constituée du côté interne par une trochlée répondant au scaphoïde; du côté externe, par un condyle s’opposant au cuboïde. Ces deux surfa- ces articulaires sont séparées par une légère crête transversale rugueuse contre laquelle s’adossent deux fosses digitales où aboutissent respectivement les deux trochlées tibiale et sca- phoïdienne. b) La face postérieure ou plantaire s'articule avec le calca- néum au moyen d’une trochlée allongée dans l’axe de l'os et bordée de deux lèvres très inégales, l’externe étant plus longue et la plus saillante. Cette troisième trochlée astragalienne vient buter supérieurement contre un bord à pic terminant la trochlée tibiale. Elle se joint à la surface articulaire inférieure par l’in- termédiaire de deux fossettes. c) La face interne, légèrement déprimée montre en haut et en bas deux fortes empreintes ligamenteuses. d) La face externe s'articule avec le calcanéum et le péroné et présente à cet effet trois surfaces articulaires : une supé- rieure sur le flanc de la lèvre externe de la trochlée tibiale: une moyenne contiguë à la précédente, concave, sculptée der- rière l’apophyse qui termine la lèvre externe deladite trochlée ; enfin,une inférieure contiguë au condyle de la grande surface articulaire inférieure. La première de ces trois surfaces articu- laires répond au péroné, les deux autres, au calcanéum. 1 Pièce provenant de Neuville-aux-Bois, actuellement à Paris, au Muséum, 186 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Cuboïde qauche. — Le cuboïde gauche de B. onoideus que je figure ici (pl. VI, fig. 5) provient de Chilleurs-aux-Bois (Musée d'Orléans, 787). L'étude en est assez malaisée et je lui décrirai, un peu sché- matiquement, une face supérieure, une face inférieure, une face Surface articulaire pour le calcaneum. Surface arti- culaire pour l’astragale. Facettes articulaires Facette articulaire pour le scaphoïde. pour le cunéiforme. Fic. 63, — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. Cuboïde gauche, face supéro-interne. Musée d'Orléans, 781. 1/2 schématique, grandeur naturelle. antérieure, une face postérieure, une face externe, une face interne. | a) La face supérieure se relève en arrière en une pointe postérieure culminante, et présente deux surfaces articulai- res contiguës : l’une interne, concave d’avant en arrière, répondant à l'astragale ; l’autre externe, convexe, oblique de haut en bas et d’arrière en avant et répondant au calcanéum. BRACHYODUS ONOIDEUS 187 Cette dernière descend sur la face antérieure de l'os en for- mant une sorte d’échancrure. j b) La face inférieure, planiforme, présente en dedans et en arrière une grande rainure d'insertion; elle est articulaire dans le restant de son étendue. c) La face interne montre quatre faceltes articulaires, une inférieure pour correspondre au premier cunéiforme, les trois autres pour correspondre au scaphoïde. d) Les faces antérieure, externe, postérieure, sont libres et parsemées d'empreintes d'insertion ligamenteuses ou muscu- laires. Ce cuboïde, par ses dimensions et la disposition de ses surfa- ces articulaires correspond bien aux pièces précédentes et ne saurait être attribué à un autre animal que le B. onoideus. Au Brachyodus onoideus, je rapporterai encore : A. — Un fragment inférieur d'humérus, en mauvais état, mais dont les surfaces articulaires sont assez nettes (Paris, Muséum, graviers de l’Orléanais). Les dimensions de cet os indiquent un animal de forte taille : largeur de l’extrémité inférieure dans laxe de l'articulation — 135 nullimètres; diamètre de la diaphyse, à 30 centimètres de l'extrémité, — 80 millimètres (pl. VI, fig. 6 a et 6 b). .B. — Une phalange provenant également des sables de l’Or- léanais, sans localité indiquée, et conservée au Muséum de Paris. Ses dimensions cadrent bien avec la taille du B. onoi- deus : longueur — 60 millimètres ; largeur à l'extrémité supé- rieure — 32 millimètres; largeur à l'extrémité inférieure — 27 millimètres (pl. VI, fig. 7). RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Dans une toute récente commu- nication à l'Académie des sciences!, M. Depéret a montré l’importante famille éteinte des Anthracothéridés se divisant 1 Ch. Depéret, l'Histoire géologique et la phylogénie des Anthracothéridés (C. R. hebd. de l'Académie des sciences, CXLVI, p. 158, 27 janvier 1908). 188 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS en deux groupes d'après la tendance bunodonte ou, au con- traire, sélénodonte des molaires. Le grand genre Anfhracotherium est le type du premier groupe, comprenant cinq rameaux phylétiques, qui tous s’éteignent avant la fin de l'Oligocène. Le type du groupe sélénodonte est le genre Ancodus, rameau limité au Sannoisien supérieur et éteint sans descen- dants. Le rameau du genre Brachyodus Depéret, aux molaires brachysélénodontes et dont le type est de B. onoideus P. Ger- vais, a une très longue évolution. « Il débute brusquement, sansancêtres connus, dès l’Eocène moyen, par des formes minuscules, distinctes des vrais Pra- chyodus par des prémolaires plus allongées, en série continue, et des M encore plus basses ; elles méritent d’être séparées sous le nom de Catodontherium n. 8.(—catodus Depéret). L'espèce la plus ancienne est le C. Rütimeyeri Depéret, du Lutécien de Lissieu, auquel fait suite, dans le Bartonien de Mauremont et de Robiac, une espèce plus forte, le C. Robiacense Depéret. L'espèce mal connue de l’Eocène supérieur de Gargas, l'Hyo- potamus crispus Gervais, est déjà peut-être un Brachyodus. À partir du Sannoisien, les Brachyodus forment une série conti- nue à taille progressive : 1°. B. porcinus G. du Sannoisien de l’île de Wight et du aber du Cereste et de Digoin; 20 B. borbonicus G. du Sd supérieur de Saint- pos çain et de Marseille : 3° B. hippoideus sp. Rütimeyer, de l’Aquitanien d’Aar- wangen ; 4° B. onoideus G. du Burdigalien de l'Orléanais; 5° B. giganteus Lydeker des Siwaliks, forme géante par laquelle s'éteint le groupe! ». Le B. onoideus est donc la plus grande et dernière espèce { Dans cette série prend place, immédiatement avant le B. onoideus, le B.inter- medius n. sp. de Chitenay. GENRE MASTODON 189 européenne du G. Brachyodus, dont le rameau phylétique débute au niveau du Lutécien supérieur. OrprE pes ONGULES PROBOSCIDIENS Famille des ÉLÉPHANTIDÉS Genre MASTODON Cuvier Mammifères essentiellement néogènes dans notre pays, les Mastodontes représentent un des genres caractéristiques de la faune Burdigalienne des sables de l’Orléanais, où ses débris se montrent mélangés à ceux des Dinotherium, Amphicyon, Rhinoceros, etc., et sont très abondants dans certains gisements — Chevilly, Beaugency-Tavers, les Barres, Baigneaux-en- Beauce, etc., — ou complètement absents dans d’autres — Neuville-aux-Bois, Chilleurs, par exemple. La dentition des Mastodontes est trop bien connue depuis les travaux de Falconer, de Lartet, de Lortet et Chantre, etc.!, pour que ses caractères généraux soient à résumer 1C1. J’indiquerai seulement que les Mas{odon de l'Orléanais se rangent dans lesous-cenre Trilophodon (:peis, trois ; 20006, crête: uw, dent), c'est-à-dire ceux chez lesquels les dents intermé- diaires — dernière molaire de lait, première et deuxième molaires, dont la couronne présente toujours le même nombre de divisions en collines ou rangées de mamelons — ont trois rangées transversales de mamelons (quatre à M3). 1 Falconer, Fauna antiqua sivalensis, being the fossil Zoology of the Siwalik Hills in theNorth of India, in-folio, Londres, 1846-1849, Paleontological Memoires, 2 volumes, in-8, 1868, Londres. | Edouard Lartet, Sur la dentition des proboscidiens fossiles (Dinotherium, Masto- dontes, Eléphants), et sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe (Bulletin. de la Société géologique de France, 2° série, XVI, 2 mars 1899). Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes et sur les faunes mammalo- giques qui les accompagnent (Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, t. 11, 1878, p. 285, pl. VIII et pl. IX, fig. r, 2, 4, 5, 6). 190 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLANAIS On rencontre dans les sables de l’Orléanais, trois espèces de Mastodon : a) M. angustidens Cuvier; b) M. turicensis Schinz; c) M. Pyrenaicus Lartet. A. — MASTODONTES À MAMELONS ARRONDIS (TYPE BUNODONTE) Mastodon angustidens Cuvier. (Planche VII, figures 3, 4, 5, 6.) Mastodon angustidens. Cuvier, Ossements fossiles, t. I, p. 250. Mastodon minutus. Cuvier, 1d., p. 267, pl. IL, fig. rr. 1851. Mastodon Simorrense. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, P: 24. 1801. Mastodon Gaujaci. Lartet, Id., p. 24. 1854. Mastodon Cuvieri. Pomel, Catalogue méthodique, p. 76. 1899. Mastodon angustidens. Lartet, Note sur la dentition des pro- boscidiens vivants et fossiles (Bulletin de la Société géolo, gique de France, 1859, p. 469, pl. XVI, fig. 1-4; pl. XX- fig. 6). 1899. Mastodon angustidens. P. Gervais, Zoologie et Paléontogie fran- çaise, 2° édit. 1870. Mastodon arvernensis. Fraas, Die Fauna von Steinheim, Stutt-. gart, 1870. Le Mastodon anqustidens des sables de l’Orléanais est actuellement représenté par des pièces suffisamment nom- breuses pour que les caractères dentaires principaux puissent être indiqués de façon exacte. Je les résumerai en utilisant les matériaux suivants : 1° Une très remarquable pièce du Musée d'Orléans — provenant de Baugency — quicomprend, en connexion, la mandibule, la mâchoire supérieure et une partie du crâne d’un M. angustidens de moyenne taille. Cette pièce permet de noter : La longueur de la symphyse mentonnière, très allongée en avant des molaires ; L'étroitesse des molaires ; La taille relativement faible des molaires ; Le type trilophodonte des molaires et la disposition de leurs MASTODON ANGUSTIDENS 191 collines qui sont obtuses, à mamelons alternants et à vallées interrompues par des mamelons secondaires ; La présence de quatre incisives ou défenses, deux à chaque mâchoire ; La formule dentaire qui est : I n D ; 3 — Incisives — Prémolaires 3 Molaires I » 2° De nombreuses pièces de diverses origines qui repré- sentent les divers éléments de la dentition du M. angustidens. DENTITION SUPÉRIEURE. — Încisives : Principales pièces examinées (au Musée d'Orléans, provenant ou non de la collec- tion Nouel) : fragments de défenses supérieures de M. anqus- tidens découverte à Chevilly, 421 ; à Beaugency, 606, 448; à Saint-Péravy, 312, etc. Les défenses supérieures étaient — d’après ces fragments — cylindriques à leur origine, comprimées et presque prisma- tiques à leur extrémité, légèrement contournées en spirale avec une bande d’émail sur la face concave servant de surface de frottement. P; (du miocène de l'Orléanais, Paris, Muséum) est une dent à deux collines formées chacune de deux tubercules et séparées l'une de l’autre par une vallée avec tubercules plus petits ; elle a un talon antérieur et un talon postérieur, celui-ci étant étroitement appliqué contre la colline postérieure. P, (Beaugency, Musée d'Orléans, 24, 25 ; Chevilly, td. 439, cette dernière dent récemment sortie de l’alvéole) est construite sur le même plan que P, ; elle est plus grosse avec tubercules ou mamelons plus élaneés, plus distincts. M; (Chevilly, Musée d'Orléans, 5 et 441) a une couronne rectangulaire, assez large, avec trois rangées de mamelons. Chaque colline est formée de quatre à six mamelons, les deux mamelons interne et externe sont plus forts que les intermé- diaires ; les mamelons accessoires, moins élevés que ceux des 192 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS collines, encombrent les vallées transversales, mais sans les interrompre complètement. Deux talons antérieur et postérieur non détachés des collines. M; (Beaugency, Musée d'Orléans 23; Chevilly, id., 477) est tout à fait semblable à la précédente molaire, un peu plus grande toutefois. M; est la dent la plus caractéristiques de la série. J'ai pu en étudier un certain nombre qui provenaient notamment de Chevilly (Musée d'Orléans, 19; Paris, Muséum, collection Nouel, 404; de Beaugency, Paris, Muséum et collection de l’abbé Bourgeois, à Pontlevoy), d’Avaray (Musée d'Or- léans). M; est une dent à quatre collines, dont les deux premières sont les plus grandes et les plus élevées. Le talon postérieur apparaît tantôt réduit à un simple bourrelet crénelé appliqué contre la dernière colline, tantôt mieux détaché et formé de mamelons relativement élevés. DENTITION INFÉRIEURE. — Jncisives : Comme défenses infé- rieures, J'ai vu quelques fragments importants de celles-ci dans la collection Bourgeois à Pontlevoy et au Musée d'Orléans, provenant de Baigneaux-en-Beauce. Une symphyse trouvée ns cette dernière localité montre l’im lon dans cette d localit tre | lantation profonde des défenses inférieures qui sont aplaties et présentent une dé- pression longitudinale sur leur bord externe ; pas de bande d’émail comme aux défenses supérieures. Je n’ai pas rencontré de P;, ni de P, d'en bas. M, (de Baigneaux-en-Beauce, Musée d'Orléans) est allongée, plus longue et plus large que M, d'en haut. La couronne est formée de trois rangées de mamelons, le plus volumineux du côté externe. De nombreux tubercules intermédiaires inter- ceptent en grande partie les vallées transversables. Il y a un talon antérieur appliqué contre la première colline, un talon Ï je Ù postérieur plus fort et mieux détaché. M (de Beaugency, Paris, Muséum ; Musée d'Orléans 21 ; 4 o 9 1 1 ?) MASTODON ANGUSTIDENS 193 de Tavers, Muséum, collection de Vibraye) est plus volumi- neuse, mais construite de semblable façon que M. M; est représentée par les pièces suivantes : les Barres, Musée d'Orléans 1, 2, 143, 146; Beaugency, Musée d'Orléans, 491; Beaugency, collection Bourgeois, à Pontlevoy; Tavers, Paris, Muséum, etc. Comme M, supérieure, elle est à quatre collines. Le talon est des plus variables, tantôt très réduit, tantôt isolé et formant une cinquième colline à peine plus petite que les autres. Les tubercules intermédiaires sont également de nombre et de volumes fort différents suivant les pièces. Ce sont là certaine- ment des différences individuelles ou sexuelles en même temps qu'un caractère d'évolution, la molaire tendant à se compli- quer chez les animaux plus récents. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Mastodon angustidens des sables de l’Orléanais est bien caractérisé par : L’étroitesse et la taille relativement faible de ses molaires ; La largeur réduite des vallées séparant les collines et la pré- sence de mamelons accessoires dans ces vallées : Sa dentition construite sur le type trilophodonte ; La longueur de la symphyse mentonnière, qui m'a paru plus allongée en avant des molaires, sur les pièces du Musée d'Orléans, que sur le type de Sansan. Il est intéressant de signaler dès maintenant que le M. angus- tidens de Faluns est quelque peu différent de celui de l'Orléa- nais. Celui-ci est en général plus petit, avec mamelons acces- soires moins nombreux, moins volumineux. Il semble que plus l’évolution de l'espèce avance, plus la complexité des molaires augmente et c’est ainsi que la molaire de Steinheim figurée par Fraas (214 mm. de longueur ; go mm. de lar- geur) comprend près de trente mamelons principaux ou secondaires ; son talon ajoute une cinquième rangée de ceux-ei aux quatre collines normales et la dent se termine par un épais bourrelet crénelé. Univ. DE Lyon. — Mayer 13 194 MANMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Dans l'Orléanais, les molaires sont plutôt petites, parfois même très petites. On peut rappeler à ce propos que Lockhart et Lartet ont établi sur les molaires de M. angqustidens — des premières molaires, 1l est vrai — la distinction de leur très petite espèce de Mastodonte. Le Burdigalien de la vallée du Rhône a fourni également des débris de M. angustidens de petite taille. Dans les collections de la Faculté des Sciences de Lyon existe une M; provenant des Angles (Burdigalien du Gard) tout à fait semblables à certaines dents de l’Orléanais. B. — MASTODONTES A MAMELONS DISPOSÉS EN CRÊTES TRANSVERSALES (TYPES LOPHODONTE) Mastodon turicensis Schinz. (ME Es boe)e Mastodon tapiroïdes. Cuvier, Ossements fossiles, t. 1, p. 267, pl. I, fie. 6. Cf. aussi Guettard, Mémoires, t. VI, 1o° m., pl. VII, fig. 4. 1827. Mastodon turicensis. Schinz, Naturg. und Abbild, d. Säuge- thiere, 1827, p. 243. 1842. Mastodon turicense.H.von Meyer, Paläontologica zur Geschichte dèr Erde und ihrer Geschopfe, Francfort, 1800. Mastodon tapiroïdes. Blainville, Ostéographie, G. Eléphant. 1899. Mastodon Borsonii. G. Gervais (p. part.), Zoologie et Paléonto- logie françaises, »° éd., p. 68. 1859. Mastodon affinis. Jourdan, Archives du Muséum de Lyon. 1878. Mastodon tapiroïdes. Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes (Archives du Muséum de Lyon, t. IT, p. 285, pl. VII et IX). 1887. Mastodon turicensis. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône, Archives du Muséum de Lyon, p. 131. Cuvier avait créé cette espèce sous le nom de M. tapiroïdes d’après un fragment de molaire qui aurait été trouvé par M. Defay, d'Orléans, dans une carrière ouverte dans le calcaire de Montabuzard. Mais comme le remarque P. Gervais (Zool. el Pal. franç., 1859, p. 68) il ne paraît pas bien certain que ce morceau de dent vienne bien réellement du calcaire d’eau iii mit MASTODON TURICENSIS 195 douce de Montabuzard ; il provient beaucoup plus vraisembla- blement des sables de Chevilly ou d’Ingré. D'un autre côté, plusieurs auteurs pensent que Cuvier aurait créé le type M. fapiroïdes sur des molaires de lait de M. an- ‘qustidens”. Je n'ai pu retrouver soit à Paris, soit à Orléans, les pièces étudiées par Cuvier et toute la discussion ne peut porter que sur celle qu'il a figurée, réduite de moitié? et que je reproduis ramenée à sa grandeur naturelle. Cette dent est évidemment très petite et peut parfaitement être resgardée comme une dent de lait. Mais la figure de Cuvier, Fic. 66, — Mastodon lapiroïdes (— turicensis), région d’Ingré-Monta- buzard. Fragment de molaire, d'après Cuvier. Grandeur naturelle, pour imparfaite qu'elle soit, montre suffisamment les carac- tères essentiels du M. tapiroïdes, molaires à collines éle- vées, plutôt crénelées que divisées en mamelons, séparées par de larges vallées, sans mamelons intermédiaires, pour qu'il S Ù ) JD fût possible à la rigueur de conserver le nom spécifique de P 5 q M. lapiroïdes donné par Cuvier. Schinz a proposé de l'appeler M. turicensis, du nom de IP 112 Turicum — Zurich, localité qui a fourni de beaux et nombreux 1 Cf. Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes (Archives du Museum d'histoire naturelle de Lyon, t. II, 1879. p. 308). 2 Ossements fossiles, t. 1, pl. IT, fig. 6. 196 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS spécimens de ce Mastodon. Ce nom a l'avantage de supprimer toute confusion possible et, malgré la priorité de Cuvier, je crois préférable de suivre l’exemple de la majorité des auteurs en adoptant le nom de M. {uricensis pour désigner l'espèce de l’Orléanais à dents tapiroïdes. DENTITION SUPÉRIEURE. — Încisives : représentées par quelques fragments avec bandes d’émaïl sur les faces convexes; un fragment de défense trouvé à Chevilly ne présente pas trace de bande d’émail et pourrait être rapporté à la variété pyre- naicus, de Lartet, Prémolaires el arrière-molaires : Je ne connais qu'une P;, supérieure droite de Beaugency, en mauvais état. De Beaugency, également provient une M; supérieure droite (Musée d'Orléans, collection Nouel, 242) à cou- ronne rectangulaire, vallées assez profondes avec quelques petits tubercules accessoires, talons antérieur et postérieur crénelés. M; est représentée pardes pièces plusimportantes {les Barres, musée d'Orléans; Avaray, Musée d'Orléans 4; Chevilly, Paris, Muséum). Comme chez les autres Mastodon trilopho- dontes, M, est à quatre collines transversales nettement sépa- rées par trois vallées libres; un bourrelet circulaire rejoint le talon à crénelures et à tubercules fortement saillants. DENTITION INFÉRIEURE. — Je n'ai pas vu de fragments de défense pouvant être rapportés avec certitudes aux incisives inférieures du A. {uricensis. Ces incisives sont cependant constantes, sauf peut-être chez le M. pyrenaicus. Je n’ai pas non plus de P;, ni de P>, provenant de l’Orléa- nais, à décrire. M, n’est représentée que par une dent d’un jeune animal, provenant de Baingeaux-en-Beauce (Paris, Muséum, collection Nouel, 460). M, a une couronne rectangulaire, un peu rétrécie en avant, avec trois collines légèrement obliques et un bourrelet à peine indiqué. MASTOTON TURICENSIS 197 Une M, inférieure gauche (Musée d'Orléans, collection Nouel 447) provient de Chevilly. Elle a une disposition semblable à la dent précédente et ressemble également beaucoup à la dent supérieure correspondante. Je figure un fragment de M, infé- rieure trouvée dans les sables de l’Orléanais du Blésois et ap- partenant au D' Houssay (pl. VITE, fig. 1 et 2). En résumé, le Mastodon turicensis est très peu abondant dans les sables de l'Orléanais et je devrai en compléter la description en étudiant la faune de la région de Pontlevoy-Thenay où les Faluns en ont fourni de belles pièces. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le Mastodon luricensis ne sau- rait être confondu avec le M. angustidens, dont 1l diffère par sa taille plus forte, ses molaires moins étroites, la disposi- tion des collines de celles-ci en crêtes transversales, presque tranchantes, la largeur et la profondeur des vallées qui sépa- rent les collines s'étendant librement d’un bord à l’autre de la couronne dentaire et dont les parois se rencontrent à angles plus ou moins aigus. Il n’est pas à différencier dans l'Orléanais d'avec le M. Bor- sont, espèce du Pliocène qui continue à ce niveau le rameau des Mastodon à molaires tapiroïdes apparus dans le Burdiga- lien. Le M. pyrenaicus que l’on trouve représenté dans les sables de l’'Orléanais, se sépare assez nettement du M. {uricensis par ses molaires mi-partie tapiroïdes, mi-partie bunodontes pour que je n'hésite pas à maintenir distincte cette espèce créée par Lartet, d’après un certain nombre de pièces provenant de la région pyrénéenne (Saint-Frajou, Castelnau-Magnoac, Mon- camp, etc.). L'âge géologique du A. {uricensis eomprend tout l'ensemble du Miocène. On le voit apparaître, comme je viens de l'indi- quer, dans le Burdigalien de l’Orléanais. On le retrouve pen- dant tout le Vindobonien et il se montre assez abondant dans la faune des Faluns de la Touraine. 198 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Il continue dans le Pontien et se trouve remplacé dans le Pliocène probablement par le M. Borsoni. Mastodon pyrenaicus Lartet. 1857. Mastodon pyrenaicus. Lar Feb in Falconer Quarterly Journal, XIII, 1857. 1859. Mastodon pyrenaicus. Lartet, Surla dentition des Proboscidiens fossiles / Bull. Soc. Géol., °° série, t. VIII). On peut, sans grande difficulté, maintenir la distinction spé- cifique — établie par Lartet — du M. pyrenaicus, que cer- tains auteurs considèrent, non comme une espèce distincte, mais comme une simple variété du M. furicensis. Dans la présente étude 1l y a quelque intérêt à insister sur cette espèce représentée par quelques pièces de la faune bur- digalienne de l’Orléanais. La dentition du M. pyrenaicus diffère par quelques détails de celle du M. turicensis, au moins à l’état adulte. Les mame- lons des molaires ont conservé sur la moitié antérieure de cha- que dent la forme arrondie des Mastodontes omnivorés, tels que le M. anqustidens. De telle sorte que M. Gaudry” est dis- posé à admettre que les dents de M. pyrenaicus seraient des molaires de M. angustidens qui tendent à devenir des dents de M. turicensis. J'ai retrouvé les principaux caractères indiqués par Lartet comme spécifiques du M. pyrenaicus sur quelques pièces découvertes dans les sables de la région d'Orléans : Un fragment de défense supérieure (Chevilly, sablière Cassegrain, collection Nouel) est de coupe sensiblement ova- laire, sans la moindre trace de bande longitudinale d’émail ; Une M; supérieure gauche (Avaray, musée d'Orléans) dé- terminée par M. Lartet lui-même, est à couronne très large, supportant quatre collines dont les deux premières ont leurs ! Enchainements.…., Mammifères tertiaires, p. 175 x MASTODON PYRENAICUS 199 vallons partiellement interceptés par un tubercule accessoire ; les deux collines postérieures, plus comprimées, presque tapi- roïdes, sont séparées par des vallons libres ; le talon postérieur est en forme de crête crénelée ; Une M: supérieure droite du musée d'Orléans, (14) prove- nant de Beaugency et déterminée par M. Lartet; Une M, inférieure (musée d'Orléans, sans localité indiquée) est à trois collines, avec, en arrière, un assez fort talon tuber- culé. | Je n'ai pas vu de dernière molaire inférieure provenant de l'Orléanais. | | Le M. pyrenaicus avec sa dentition à caractère mixtes — buno-lophodonte — se rapproche à la fois du M. angusti- dens et du M. furicensis. Il marque peut-être le début de l’ap- parition des Mastodontes à dents tapiroïdes au commencement du Miocène et ne paraît pas dépasser les horizons supérieurs du Miocène moyen. Famille des DINOTHÉRIDÉS Genre DINOTHERIUM Kaup. Les dents et les ossements de Dinotherium sont des plus abondants dans l'Orléanais. Leur volume, leur résistance aux agents d’une destruction complète, ont rendu plus facile leur conservation; elles figurent en nombre dans toutes les collec- üons. Mais il faut remarquer l'absence de pièces squelettiques un peu importantes. Ce ne sont partout que dents isolées, fragments d’os longs, etc. La mandibule découverte à Chevilly _ par les D'S Vincent et Gassot et conservée actuellement à Paris, au Muséum, est une rare exception. Même avec des fragments plus importants, découverts dans d'autres régions, la séparation des différentes espèces que 200 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS les paléontologistes ont proposé d'établir dans le genre Dino- therium, est chose difficile autant qu'incertaine. Son assez longue extension géologique — Burdigalien-Pon- tien — a certainement dü entraîner de notables variations. Ces variations ont-elles abouti à des espèces différentes ou simplement à des variétés ou mutations d’une même espèce? Il est difficile de le dire. Mais sans discuter 1c1 la question de la détermination spéei- fique du genre Dinotherium, on peut remarquer qu’à côté d'espèces de très grande taille — J). giganteum Kaup, D. levius Jourdan — 1l existe au moins une espèce ou race beaucoup plus petite, le Dinotherium Cuvieri. Cette espèce est celle des sables de l'Orléanais. Dinotherium Cuvieri Kaup. QG VAE TER 7e SX 0 1812. Tapir gigantesque. Cuvier, Mémoire sur quelques dents et os trouvés en France qui paraissent avoir appartenu à des ani- maux du genre Tapir, p. 17. 1825. Tapir gigantesque. Cuvier, Ossements fossiles, 1825, pl. HT, fo ARE 0e 1831. Dinotherium Cuvieri. Kaup, Description d’ossements fossiles du Musée grand-ducal de Darmstadt, 1°* cahier, p. 14. 1800. Dinotherium Cuvieri. Blainville, Ostéographie G. Dinotherium, DIEAPE LA 1858. Dinotherium CGuvieri. Lartet, Bull. de la Soc. géologique, 2e série, t. XVI, p. 481, pl. XIII, fig. c. a, b, fig. 2. A; GS D? La pièce type du D. Cuvieri est une mandibule découverte à Chevilly, actuellement à Paris, au Muséum et dont 1l existe des moulages à Lyon (collection de la Faculté des Sciences) et au Musée d'Orléans. Cette mandibule, presque entière, pré- sente des deux côtés, la série complète des trois M. et du côté gauche, P, ; les autres dents ne sont indiquées que par leurs alvéoles. J'ai pu également avoir en mains un très grand nombre de dents isolées, conservées à Paris — au Muséum, à l'Ecole des DINOTHERIUM CUVIERI 201 Mines —, au Musée d'Orléans, etc., qui provenaient de Che- villy*, de Bricy, de Boulay, de Saint-Péravy, de: Coulnuers, d'Avaray, de Fay-aux-Loges, de Marigny... Je n'insiste pas sur l’énumération de ces pièces, qui a été faite en indiquant sommairement la faune de chaque gisement. Ces pièces permeltent de reconstituer la série dentaire. Prémolaires et arrière-molaires supérieures et inférieures, incisives inférieures du Dinotherium Cuvieri, dentition trop connue pour qu'il soit nécessaire d’insister 1c1 sur sa descrip- tion, mais dont je résumerai brièvement les caractères prinei- paux en les rapprochant de ceux des autres Dinotherium : D. Bavaricum H. v. Meyer; D. levius Jourdan; D. gigan- teum Kaup. Je n'ai pas rencontré ces dernières espèces parmi les mamnufères des sables de lOrléanais — sauf peut-être le D. bavaricum — mais comme un certain nombre de pièces appartenant au À. Cuviert ont été désignées par quelques auteurs comme s’y rapportant, 1l me paraît ulile d'indiquer dans le tableau suivant (p. 202-203) les caractères différentiels de ces espèces. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le tableau suivant résume les principaux caractères différentiels des quatre grandes espèces de Dinotherium. À Dans les sables de l’Orléanais, le D. Cuvieri paraît être la seule espèce existante. Toutefois, on pourrait peut-être rapporter quelques rares molaires au Dinotherium bavaricum, déjà signalé par Lartet comme existant à ce même niveau. Il n'y a très vraisembla- blement qu'une simple mutation entre les deux espèces, le D. Cuvieri étant caractérisé par sa taille plus petite et le D. Bavaricum par sa taille plus grande. Les caractères den- 1 Chevilly est le gisement qui a fourni les plus nombreux débris de Dinotherium. C'est d’ailleurs à Chevilly qu'a été trouvée la mandibule signalée à l'Académie des Sciences en 1838, par M. Bourgeot; c’est à Chevilly également que les Drs Vincent et Gassot ont trouvé dans la sablière de Monchêne, cinq molaires et prémolaires de D. Cuvieri, actuellement au Muséum de Paris, D. CUVIERI BURDIGALIEN-HELVÉTIEN Dinotherium de taille relativement petite, attei- gnant à peine la moitié de celle du D. gigan- teum. Dentition supérieure. Concavité des collines tournée en arrière. Sauf M1 à trois collines, couronne moins large que longue. P1 P2 Trois collines transverses, légèrement con- caves en arriere, la dernière diminuée de largeur aux dépens de sa portion interne. Longueur : 72 millimètres. Deux collines transverses incomplètement réunies l’une à l’autre par leur partie interne, La colline postérieurs est un peu plus étroite que l’antérieure. Longueur : 6o millimètres. M3 Longueur : 62 millimètres. Dentition inférieure, concavité des collines tournée en avant. Molaires plus longues que large. P1 Lobe antérieur épais et divisé en deux pointes. Longueur : 43 millimètres. Pe Longueur : 48 millimètres. M4 Atrophie et étroitesse de la colline posté- rieure, Longueur : 60 millimètres. Me Simple épaississement du bourrelet représen- tant le talon. Longueur : 59 millimètres. M3 Talon épais, étroit, triangulaire, bien détaché de la couronne et déjeté en arriere. Longueur : 71 millimètres. Défenses assez courtes et trapues. Trou mentonnier au niveau de P». D. BAVARICUM (BURDIGALIEN ?) HELVÉTIEN Taille sensiblement plus grande que celle au Cuvieri, mais moindre que celle du D: vius et surtout du D. giganteum. pour le D. Cuvieri. Pi Pe M1 Comme pour le D. Cuvieri. Me (Cf. pl. VIII, fig. 6). Comme le D. Cuvieri. Longueur : 732 millimètres. Largeur du lobe antérieur, 69 millimètres. Largeur du lobe postérieur, 66 millimètres. M3 . - . La . A É. Dentition inférieure. Mêmes remarques ques pour le D. Cuvieri. P1 Lobe antérieur, épais et bifide. Mi Troisième colline plus étroite que les deux antérieures. Longueur : 73 millimètres. M2 Talon très réduit. Longueur : 63 millimètres. M3 Talon triangulaire, contracté (comme danse D. Levius), bien détaché de la couronne et déjeté en arrière, Longueur : 72 millimètres. Défenses ? Trou mentonnier au niveau du milieu de P2. D. LEVIUS HELVLTIEN le un peu moindre que celle du D. gigan- feum. 1 entition supérieure. Mèmes remarques que pour le D. Cuvieri. biRétrécie en dedans et un peu triangulaire, “Longueur : 66 millimètres. Longueur : 70 millimètres, MuDiminution très marquée de la largeur de la crète postérieure, d'où courbure en dehors du bord interne à partir de la base de la deuxième colline, plus prononcée que dans les autres espèces. Longueur : 8; millimètres. M.Lobe postérieur plus étroit que le lobe anté- rieur. Longueur : 73 millimètres. M3 Deux lobes plus inégaux que ceux de M2; le lobe postérieur est le plus petit. “Longueur : 77 millimètres. Dentition inférieure. Mèmes remarques que -pour le D. Cuvieri. Pilobe antérieur, comprimé, à pointe unique, “triangulaire, formé d’un denticule antérieur, “allongé d'avant en arrière et relié à une crête “transverse postérieure ; petit talon postérieur. Longueur : 55 millimètres. P Deux collines transverses légèrement concaves en avant et un peu reliées entre elles du côté «externe. Talon antérieur et talon postérieur peu développés. Longueur : 7o millimètres. MMAtrophie de la troisième colline qui est plus - étroite que les deux autres. Longueur : 58 millimètres. Talon moins large, plus détaché que sur M2 du D: giganteum. Longueur : 73 millimètres. \B Talon étroit, triangulaire, bien détaché en “arrière de la base de la couronne se présen- — tant sous forme d'une saillie triangulaire très apparente. Longueur : 80 millimètres, Défenses plus courtes, plus épaisses, à pointe ter- minale moins effilée que chez le D. gigan- . leum. Drou mentonnier plus antérieurement situé en “avant du bord antérieur de P1 ou à la hau- - teur de celui-ci. À D. GIGANTEUM HELVÉTIEN-PONTIEN Très grande taille. Dimensions dés dents fort variables. Dentition supérieure. Mêmes remarques que pour le D. Cuvieri. P1 Forme subcarrée. Longueur : 80 millimètres. P2 Longueur : 78 millimètres. Mi Trois crêtes transversales, légèrement con- caves en arrière; crête postérieure moins forte et moins large que les deux autres. Longueur : 95 millimètres. M: Deux collines transverses et talon crénelé. Longueur : gr millimètres. M3 Deux lobes à peu près égaux. Longueur : gr millimètres. Dentition inférieure. Mêmes remarques que pour le D. Cuvieri. P1 Lobe antérieur simple, étroit, à pointe unique. Longueur : 63 millimètres. P2 Deux collines transverses. Longueur : 70 millimètres. M1 Trois collines transverses, subégales, la der- nière étant à peine plus étroite que la mé- diane. Longueur : 104 millimètres. M2 Deux crêtes t(ransverses. Longueur : 83 millimètres. M3 Talon large, presque autant que la colline postérieure, crénelé, étroitement appliqué côntre la base de la colline postérieure. Longueur : 95 millimètres. Défenses longues, à pointe effilée. Trou mentonnier au niveau de P14 ou de l'inter- tervalle entre P1 et P2, 204 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS taires sont les mêmes, sauf les dimensions plus fortes des molaires du 1). bavaricum. Les caractères dentaires des D. levius et giganteum sont au contraire notablement différents et leur taille est beaucoup plus élevée. C’est ainsi que M; a 95 millimètres de longueur chez le D. giganteum, 8o chez le 1). levius et 72 seulement chez le D. Cuvierti. Le D. giganteum dont le niveau stratigraphique est la fin du Miocène moyen et surtout le Miocène supérieur n’a pas été rencontré dans les sables de l'Orléanais. Dans l’Orléanais et le Blésois ne paraît également pas avoir existé le D. levius”, séparé du D. gigantéum par le professeur Jourdan, qui en a recueilli une remarquable série de pièces (actuellement au Muséum de Lyon) dans le Miocène moyen du bassin du Rhône et plus spécialement à la Grive-Saint- Alban. ExTENSION. — Le Dinotherium Cuvieri apparaît brusque- ment au début de la formation des sables de l’Orléanais, se retrouve dans les Faluns du Blésois et semble disparaître ensuite, remplacé par le D. bavaricum, mutation de plus orande taille, dont l'existence est incertaine dans les sables de l’Orléanais, mais que l’on rencontre déjà très abondant dans l’Helvétien que représente l'horizon des Faluns de la Tou- raine. 1 Jourdan, Sur les terrains sidérolithiques (C. R. de l’Académie des Sciences, 1861, LIII, p. :009). , Depéret, Recherches sur les mammifères miocènes de Ja vallée du Rhône (Arch. du Muséum de Lyon, t. IV, 1887, p. 151). DINOTHERIUM BAVARICUM 205 Dinotherium bavaricum Hermann von Meyer. (PI. VII, fig. 6). 1831. Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Jahrbuch f. Mineralogie, p. 246. 1831. Dinotherium medium et secondarium. Kaup, Descriplions des ossements fossiles du Musée grand-ducal de Darmstadt, pl'IILfis. 9, pl VW, fio.rras 1832. Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Das Dinotherium Bava- CUT (Nova acla physico-medica Academiæ Cæsaræ Leopoldino Carolinæ naturæ curiosorum, t. XVI, 1832- 1833, p. 487-016, pl. XXXIV-XXXVI, fig. 10-17). 1800. Dinotherium intermedium. Blainville, Osféographie, G. Dino- therium, pl. I (D. giganteum intermed.), pl. HI (D. Inter- medium). 1809. Dinotherium bavaricum. Lartet, Sur la dentition des Probosei- diens fossiles {Bull. de la Société géologique de France, 1858-1859, p. 481). 1879. Dinotherium bavaricum. Bachmann, Beischr. eines Unter- kiefers von Dinotherium bavaricum, aus der Berner Jura (Abhand. d. Schweizerischen paläontologischen. Gesell- schaft, II, 1875, pl. I). Hermann von Meyer a établi l'espèce du D. bavaricum d’a- près un fragment de mandibule et quelques molares de Gmünd, en Bavière. Ces pièces indiquent qu'il s’agit d’un Dinotherium de taille moyenne, intermédiaire comme gran- deur à l'espèce beaucoup plus grande qu'est le D. giganteum et celle notablement plus petite qu'est le D. Cuvieri. Les caractères odontologiques du D. bavaricum sont les mêmes que pour cette dernière espèce dont il ne diffère que par sa taille plus grande. Le tableau comparatif des pages 202-203 me dispense d'entrer 1c1 dans le détail de ces caractères. Dans la faune des sables de l'Orléanais, je ne connais qu’une 1 À titre documentaire, voici quelques mensurations données par H. V. Meyer : Longueur de la rangée des cinq dernières molaires inférieures, 310 millimètres. onaueuride Mb tt RSR ET EN REG — ONCE MEANS et UE RE A 70 — Larsenridle 6 MN R LnE PE MUR SRRE I Sa A NET — Largenr cle JU NL NRA PRE MER ne RE OR QE = 206 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS seule pièce y représentant le D. Bavaricum. C'est une M, supérieur droite, découverte à Chevilly par D' Emmanuel Rousseau et envoyée par lui au Muséum de Paris, où elle se trouve actuellement. Cette dent a une longueur de 72 millimètres. Elle comprend un lobe antérieur plus large (69 nullimètres) que le postérieur (66 millimètres), lobes représentés chacun par une colline avec talon. Les deux collines sont réunies incomplètement par un rudiment de muraille externe. Le D. bavaricum ne saurait être confondu malgré une taille assez voisine avec le À). levius, dont les caractères odontolo- giques ont beaucoup plus d’affinités avec le D. giganteum qu'avec le D. bavaricum. Celui-ci est tout-à-fait semblable au D. Cuvieri dont il repré- sente une mutation de grande taille, rare dans les sables de l’Orléanais, beaucoup plus abondante dans l'horizon des Faluns de la Touraine. ORDRE DES RONGEURS Famille des CASTORIDÉS. Genre STENEOFIBER Geofjroy. Steneofiber Depereti, n. sp. (PL. IX, fig. 1, 2 a, 2 b.) 1559. Steneofiber subpyrenaicus, Gervais, pro parte, Zoologie et Paléontologie françaises, »e édit., p. 21. 1869. Id., Zoolagie et Paléontologie générales, atlas, pl. XXI. Cette espèce est assez fréquemment rencontrée dans divers gisements des sables de l’Orléanais, notamment à Artenay, Chilleurs-au-Bois, Avaray, les Barres, etc., mais elle n’y est guère représentée que par des fragments de mandibule et des fémurs plus ou moins complets. STENEOFIBER DEPERETI 207 Des nombreuses pièces que j'ai pu examiner, je me borne à figurer une demi-mandibule droite et un fémur droit (pl. IV, He 02 0) D). | La mandibule porte en place la série des quatre molaires dont une P et trois M. Ces dents, qui vont en décroissant de grandeur d'avant en arrière, présentent les caractères habituels des Steneofiber, sur lesquels il me paraît inutile d’insister 1c1. Cette mandibule provient d’Artenay' (Musée d'Orléans, 136). Le fémur ne présente rien de bien spécial à signaler au point de vue descriptif. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le S{eneofiber Depereti, de l'Orléanais, me paraît descendre directement du Sf. viciacen- sis Gervais, de l’Aquitanien. Les collections de la Faculté des Sciences de Lyon possèdent divers débris de cette dernière espèce, provenant de Saint-Gérand-le-Puy (Allier) qui m'ont paru ne présenter avec le Sf. Depereli que de simples diffé- rences de taille. La forme et la structure des molaires sont tout à fait comparables; la disposition des sillons latéraux comme celle de l’îlot d’émail existant sur chacun des deux lobes est semblable..., mais 1l convient de remarquer la diffi- culté d'établir des rapprochements exacts entre deux espèces de Rongeurs, simplement en utilisant des débris isolés. Voici quelques mensurations : ST-GÉRAND-LE-Puy ARTENAY Longueur des quatre molaires inférieures. 20 millim. 25-28 millim. — du fémur (trochanter-condyle). 66 — 91 — Le Sfeneo/fiber de Saint-Gérand est donc d’un tiers plus petit que celui de l’Orléanais. 1 Une demi-mandibule gauche, d’un sujet adulte (Paris, Muséum, collection Nouel, 17), provenant également d'Artenay, mesure 23 millimètres pour la longueur Pi — M3. J’ai encore vu au Muséum de Paris, quatre calcanéun, de Steneofiber de lOrléa- nais (Artenay), qui mettent bien en évidence la taille relativement faible du Sé. Depereli. 208 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Sous le nom de Castor subpyrenaicus, P. Gervais a réuni l'espèce de l'Orléanais, de plus petite taille et celle des Faluns, de plus grande taille. La figure donnée par P. Gervais (Zool. et Pal. franc., pl. XXVI) répond non pas au Sf. subpyrenat- cus, mais bien au Sf. Depereti. Il me paraît s'imposer de conserver à l'espèce de plus forte taille des Faluns et de l'horizon de Sansan le premier de ces deux noms. C’est d'ailleurs pour des animaux de Sansan que Lartet a créé cette espèce du S£. pyre- nalcus. Le Sf. Depereti diffère du Sf. Jae- gert du Miocène Fi&. 67. — Sleneofiber Depereti, n. sp. (— St. sub- ne pyrenaicus P. Gervais), d'après P, Gervais, 1869. moyen el superieur (Helvétien de Gü- riach; Tortonien de la Grive-Saint-Alban) par la forme plus arrondie et didyme de la couronne de ses molaires inférieures, par sa taille notablement plus faible, par sa prémolaire beau- coup moins volumineuse — tous caractères qui rapprochent le S£.Jaegeri du Sf. pyrenaicus, avec lequel Schlosser l’a d’ailleurs identifié, mais le séparent de l'espèce des sables de l'Orléanais. Voici quelques dimensions comparatives de la série dentaire ‘inférieure. LonGuEur STENEOFIBER de P1-M3 de P; de M1-M3 Viciacensis (pièces de la Faculté des SCIENCES dE EyON) NS CP ERA T0 0,006 0,013 Depereli (moyenne de diverses pièces de FO ÉTAT) RERO EE OO 0,008 0,018 Subpyrenaicus a) Faluns . . . … . o;oir 0,010 0,021 DIU NS ee 0 OA OS: 0,011 0,023 Jaegeri (Miocène supérieur de Soblay) o,o2gt 0,010 0,019 1 Le Castor du Pliocène de Chagny (Muséum de Lyon) est notablement plus fort. Se if GENRES ARCHÆOMYS, CRICETODON 209 La filiation de rameau Sleneofiber me paraît donc devoir être établie ainsi en allant de bas en haut : 4. Steneofiber Jaegeri de Goriäch, Steinheim (Helvétien) et de la vallée du Rhône (Tortonien). 3. — subpyrenaicus des Faluns et de Sansan (Helvétien). D — Depereti de l’Orléanais (Burdigalien). ie — viciacensis de Saint-Gérand-le-Puy (Aquitanien). Cette série aboutit aux premiers Castors du Miocène supé- rieur, qui font survivre les Stenceofiber à la disparition de la plupart des Rongeurs des temps tertiaires et les ont en quelques sorte continué chez nous, jusqu’à notre époque, par les Castors actuels. EE lle des THÉRIDOMYIDÉS Genre ARCHAEOMYS Laizer et Parieu. P. Gervais indique ce genre comme. existant dans les sables de l'Or- léanais. Je n'ai rencontré aucune pièce pouvant lui être rapporté et, comme d’ailleurs à Schlosser, la présence de ces animaux de l’Aquitanien de la Limagne dans le Burdigalien de l'Orléanais me semble, a priori, très douteuse. | Famille des MURIDÉS Genre CRICETODON Lartet. Comme le genre Archaeomys, le genre Cricetodon a été signalé dans les sables de l'Orléanais par P. Gervais et, à sa suite, par Schlosser, Depéret, etc. Je n'ai pas eu entre les mains de pièce pouvant être regardée comme appartenant au Cricetodon medium Lartet, cité par les auteurs précédents. Famille des LAGOMYDÉS Genre TITANOMYS H.tron Meyer. P. Gervais a signalé /Zool. et Paléont. franç., 2° éd., p. 51), comme Univ. DE Lyon, — Mavyet 14 210 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS appartenant à un Lagomys, un fragment de mandibule trouvé à Monta- buzard par le D'Thion. Cette pièce est actuellement au Musée d'Orléans, 277, Où Je l'ai examinée très sommairement, n'ayant pas en vue l'étude de la faune du calcaire de Montabuzard. Elle m'a paru pouvoir être rapportée au genre Tilanomys. Genre M YOLA GUS Hensel. Zittel signale une espèce de ce genre — Myolaqus Meyer: Tschudi — Lagomys sansaniensis Lartet — comme très fréquente dans le Miocène moyen de Sansan et de l'Orléanais. Je n’ai vu aucune pièce pouvant être attribuée à cette espèce. ORDRE DES INSECTIVORES Famille des TUPAJIDÉS Galerix exilis Pomel. P. Gervais indique comme faisant partie des mammifères représentés dans les sables de l’Orléanais, un petit Insectivore, Galerix exilis Pomel (— Galerix viverroïdes Pomel, Parasorex socialis H. von Meyer, Viverra exilis Blainville, etc.), très commun dans la faune de la Grive- Saint-Alban et dans celle de Sansan, où il acquiert la taille d’un gros rat ou d’une hermine, Je n'ai rien vu qui puisse permettre de vérifier cette indication de P. Gervais, ORDRE DES GARNIVORES Famille des CANIDÉS Amphicyon giganteus Laurillard. (PI. VII, fig. 7 et 8.) 1825, Canis d'une taille gigantesque. Cuvier, Ossements fossiles, t., IV, pl. 193, fig. 20. 1848. Amphicyon giganteus, Laurillard. 1850. Amphicyon major. p. parte Blainville, Ostéographie, G. Subur- sus, pl. XIV. 1854. Amphicyon giganteus. Pomel, Catalogue mélhodique, p. 72. té AMPHICYON GIGANTEUS 211 1856. Amphicyon giganteus. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises., p.215. 1887. Amphicyon giganteus. Lyddeker, Catalogue of the Fossil Mam- malia onthe Brislih Museum, p. 156. L’'Amphicyon giganteus est actuellement représenté dans le Burdigalien de l'Orléanais par les pièces suivantes, conservées au Musée d'Orléans : 1° Une première tuberculeuse supérieure gauche — M; — qui est la pièce type de l'espèce, celle trouvée à Avaray et Fic. 68. — Amphicyon giganteus, Fi. 69. — Amphicyon giganteus. Frag- Première tuberculeuse supérieure ment de canine inférieure. D’après gauche — Mi — Pièce type, Cuvier. d’après Cuvier. figurée par Cuvier (Oss. foss., pl. 193, fig. 20) (cf. pl. VIII, fig. 7). La couronne de cette dent est triangulaire, arrondie ou émoussée sur ses angles. Elle présente deux gros denticules externes subconiques, l’antérieur étant le plus fort. A la base de celui-ci, existait un bourrelet (parastyle) en partie disparu sur la dent qui est endommagée à ce niveau. En dedans, existe une crête interne en croissant très sail- lant, dont les deux branches antérieure et postérieure viennent se joindre à la base du denticule externe correspondant. En dedans de cette crête semi-circulaire, un talon épais, semi- circulaire également, l'enveloppe d’un bourrelet très accentué. Ce bourrelet basal de la couronne dentaire est peu marqué 212 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS en dehors et s’épaissit seulement un peu à l’angle postéro- externe de celle-ci. Les dimensions de cette dent sont : largeur — 42 millimè- tres ; longueur — 32 millimètres. 20 Une seconde tuberculeuse supérieure droite — M; — provenant, comme la précédente, d'Avaray (Musée d'Orléans, 232) et que je figure pl. VIII, fig. 8. Cette dent a une forme très voisine de la précédente. Elle est subtriangulaire, avec deux denticules externes, un denticule ou colline interne semi1- circulaire et un talon avec fort bourrelet basal. Elle en diffère toutefois par les caractères suivants : a) Sa forme un peu moins triangulaire, la partie interne de la couronne étant largement arrondie ; b) Le croissant formé par la colline interne est sectionné en trois parties distinctes, celle du milieu étant sensiblement plus forte et les deux autres en sont séparées au point de former presque des denticules indépendants. c) Le bourrelet interne large, épais, entoure complètement en forme de talon la moitié interne de la dent. Le bourrelet basilaire est encore bien développé sur le bord externe de la couronne, ce qui contraste avec le faible développement qu'il présente sur M. La longueur de cette dent — 24 millimètres, sa largeur — 56 millimètres. 3° Une M, supérieure gauche, également au Musée d'Orléans, jointe à la précédente sans autres indications et présentant des . dimensions sensiblement égales : longueur — 24 nullimètres; largeur — 35 millimètres. Rapports ET DIFFÉRENCES. — L’Amphicyon qiqanteus d'Ava- ray était un animal dont la taille très élevée dépassait certaine- ment celle de nos plus grands carnassiers actuels ; pour choisir un terme de comparaison plus récent et bien connu, je le rapprocherais volontiers, au seul point de vue de la taille, de l'Ursus spelæus. AMPHICYON GIGANTEUS 213 Cette taille considérable différencie immédiatement l'A. giganteus de l’Orléanais des nombreuses espèces d’Amphicyon de l'Oligocène — A. lemanensis, À. gracilis, A. leptorynchus, etc., — qui sont toutes plus petites. Il convient toutefois de remarquer que l’A. crassidens Pomel, de l’Aquitanien de Langy, était une bête d'assez forte taille, mais d’après la forme trapue et raccourcie de la seule pièce connue, Je suis disposé à rapporter plutôt l’A. crassidens au genre Pseudocyon qu'à un Amphicyon. ‘Parmi les représentants du genre Amphicyon dans les niveaux plus élevés que les sables de l’Orléanais, on ne peut guère rapprocher l'A. giganteus que de l'A. major Blainville, de Sansan. Les tuberculeuses offrent une disposition du bourrelet basal très sensiblement différente. i M, de l'A. major a un bourrelet interne très réduit et déve- loppé à peu près exclusivement sur la partie postérieure de la couronne tandis que dans l'A. giganteus, ce bourrelet est semi-circulaire, continu, embrassant toute la convexité de la moitié interne de la couronne. Le bourrelet externe de la même première tuberculeuse, à peine indiqué sur la pièce type d'Avaray, est au contraire assez épais chez l'A. major de Sansan à la base des deux denticules externes, surtout du denticule antéro-externe. Le bourrelet externe de M, est très peu développé dans l'A. major et s’y réduit à un petit parastyle appliqué contre le den- ticule antéro-externe. M; d'A. giganteus présente au contraire son bourrelet externe bien développé à la base des deux denticules externes. Ces différences dans le bourrelet donnent aux tuberculeuses d'A. giganteus une forme plus triangulaire et plus quadran- gulaire à celles d'A. major. Il faut remarquer enfin que la taille de l'A. major était moindre que celle de l'espèce de l'Orléanais : Longueur de M, — 27 millimètres au lieu de 32. 214 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Largeur de M, — 35 millimètres au lieu de 42. P. Gervais [Zool. et Pal. franc., p. 215) signale, d’après les pièces ci-dessus indiquées, l’A. giganteus dans «le terrain miocène lacustre d’Avaray »; il indique également sa pré- sence à Chevilly, mais je n'ai vu aucune pièce provenant de Chevilly pouvant lui être rapportée. Etant donné les différences de taille et les détails de struc- ture des molaires, 1l me paraît difficile de regarder l'A. major de Sansan comme un descendant direct de l’A. giganteus des sables de l'Orléanais. Ce dernier semble représenter une branche latérale du senre Amphicyon, éteinte sans laisser de descendants. Amphicyon aurelianensis, n. sp. (PI. IX, fig. 3). A côté de l'Amphicyon giganteus, on rencontre dans les sables de l’Orléanais un Amphicyon de plus petite taille que celui-ci, ayant un certain nombre de caractères communs avec l'A. major de Sansan, dont 1l est peut-être le prédécesseur immédiat, mais en différant suffisamment pour être regardé comme une espèce nouvelle de la faune burdigalienne du centre de la France. La pièce type d’après laquelle j'établis l'existence de l'Am- phicyon aurelianensis est un fragment de mandibule droite provenant des sables de l’Orléanais (sans localité indiquée) et conservé au Musée de Laval. Sur cette demi-mandibule existent : les alvéoles des deux tuberculeuses, la carnassière, le quatrième prémolaire et les alvéoles de P; et de P. L'espace occupé par les trois M (alvéoles de deux tubercu- leuse et carnassière en place) est de 66 millimètres ; pour P;, de 17 millimètres, pour les alvéoles de P; et P;, de 13 millimètres. S1 on rapproche ces dimensions en longueur de la hauteur de la carnassière au niveau de sa pointe principale, on constate AMPHICYON AURELIANENSIS 215 que l'A. aurelianensis élait un animal de grande taille et de dentilion puissante, très voisin en cela du Pseudocyon Depe- reli que J'étudierai plus loin. La carnassière de l’A. aurelianensis présente une pointe principale médiane, un lobe antérieur, un lobe postérieur ou talon. La pointe principale est très enlevée, acérée, haute de 20 millimètres et longue de 15 millimètres à sa base. Elle pré- sente un petit denticule postéro-interne, qui lui est étroitement accolé et atteint à peine la moitié de la hauteur de la pointe principale. Le lobe antérieur est d’assez faibles dimensions : 11 millimè- tres de longueur et 13 millimètres de hauteur, celle-ci mesurée sur le bord externe. Comme la pointe principale, cette pointe antérieure est subconique, assez dégagée. Un sillon sépare les deux pointes, échancrant assez profondément le bord externe de la dent. Le talon présente une pointe externe plus élevée que le bord interne, celui-ci n'étant que légèrement surélevé, l’une et l’autre assez fortement usés. La hauteur du talon — 11 milli- mètres au niveau de sa pointe externe et 6 millimètres seule- ment au niveau de son bord interne; la surface d'usure du talon est donc oblique de dehors en dedans, oblique aussi en arrière; en avant, tout contre le côté postérieur de la pointe principale, elle se creuse en une dépression ovalaire. La base de la couronne s’épaissit et déborde la surface d'im- plantation des racines, mais il n'existe pas de bourrelet à proprement parler. La quatrième prémolaire est une dent assez forte, formée d’une seule pointe, enlevée, en forme de cône pointu assez régulier. Sur le bord postéro-externe de la pointe principale, existe un tout petit denticule accessoire que l’on peut regarder comme l’ébauche d’une seconde pointe non développée. Cette P, présente un petit bourrelet basal, surtout visible à la face interne et se relevant à l’extrémilé postéro-exlerne de la 216 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS couronne, juste au-dessous du denticule accessoire, pour for- mer un talon postérieur légèrement surélevé. Comme dimen- sions de P, : longueur — 17 millimètres; hauteur de la pointe principale — 10 millimètres; hauteur du denticule accessoire — 6 millimètres. M, était une dent à deux racines, celles-ci se trouvent repré- sentées par deux larges alvéoles, qui mesurent ensemble 23 millimètres et sont immédiatement contigus à M. L'alvéole de M3, beaucoup plus petit, mesure 11 milli- mètres ; l'existence de deux dépressions dans le fond de cet alvéole en assez mauvais état semble indiquer que M était bi-radiculée. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'espèce à laquelle l'Amphi- cyon aurelianensis se relie le plus étroitement est l’A. major de Sansan. Il y a entre l’un et l’autre un air de proche parenté qui ne _s'atténue que par l'examen attentif des divers détails de la dentition. Comme celle de l'A. major, la carnassière de l'espèce de l'Orléanais est une dent allongée, étroite. Voici leurs longueurs réciproques : ORLÉANAIS SANSAN Eonsueur ee CSS mille 35-36 millim. — du talon Mon 15 — Il apparaît nettement que l’A mphicyon de l'Orléanais était un peu moins grand que celui de Sansan. P, confirme celte taille moindre de l’A. aurelianensis en ayant une longueur de 17 millimètres au lieu de 20 milli- mètres qu'a P, de l'A. major. P, présente aussi ce caractère différentiel important d’avoir une seule pointe, pointe principale unique accompagnée d'un minuscule denticule accessoire, tandis que la quatrième pré- molaire de l'A. major comprend une pointe principale AMPHICYON AURELIANENSIS 215 massive, assez élevée, à bord antérieur arrondi, à bord posté- rieur tranchant, suivie de deux autres petites pointes se succédant toutes les trois suivant une ligne antéro-posté- rieure, la dernière est la plus réduite (Filhol, Mammifères de Sansan, p. 101). Dans l’A. major, les prémolaires étaient, exception faite pour P,, très réduites et séparées par d'assez larges intervalles, Autant qu'on en peut juger par les alvéoles du débris de man- dibule du musée de Laval, P* et P° n'étaient pas extrêmement petites et de plus formaient avec les P'et les molaires une série sensiblement continue. Il y a là un caractère évolutif sur lequel il importe d'insister et que M. Filhol avait déjà remarqué sur les Amphicyon des Phosphorites du Quercy : chez les espèces plus anciennes les prémolaires sont plus rapprochées et plus développées. La plupart des espèces d’Amphicyon décrites dans la faune de Saint-Gérand-le-Puy sont de taille trop inférieure à celle de l'A. aurelianensis pour qu'il puisse y avoir confusion et entre celui-ci et celles-là. L’A. crassidens de taille presqu'égale à celle de l’A. aurelia- nensis me paraît être un Pseudocyon et c'est des Pseudocyon qu'il convient de différencier l'A. aurelianensis. La carnassière de ce dernier est plus allongée, plus étroite, que celle du Pseudocyon Depereli qui, comme il sera indiqué plus loin, est une dent pa trapue, plus massive, avec talon plus épais. L'Hemicyon sansaniensis Lartet se distingue de l’A. aure- lianensis par la structure très simple de sa P, qui ne présente aucun tubercule, aucune pointe accessoire sur le bord posté- rieur de la pointe principale. Elle s’en distingue aussi par sa carnassière inférieure qui est sensiblement plus massive, avec lobe antérieur moins élevé, moins détaché de la pointe prin- cipale; une pointe interne basse et refoulée sur le bord postéro-interne et un talon lisse, très large, peu élevé. 218 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Amphicyon, sp. (de petite taille). Deux espèces d'Amphicyon, autres que l'A. giganteus et l’A. aure- lianensis, ont été citées comme faisant partie de la faune des sables de l’Orléanais. 1° C'est ainsi que Schlosser y signale l'A. Sfeinheimensis Fraas, animal qui se rapproche par la taille de l'A. major de Sansan, mais je ne saurais rapporter à cette forme aucune pièce de l’Orléanais. 2° Gervais a signalé dans sa liste générale de l'Orléanais (comprenant, on ne saurait trop le rappeler, la faune des Sables et celle des Faluns mélangées), l’A, lemanensis Pomel, espèce de taille assez petite. Il n’est pas impossible qu'une espèce de petite taille ait existé dans l'Orléanais. On pourrait peut-être lui rapporter les pièces suivantes que j'ai pu examiner sommairement : 1° Deux extrémités supérieures de cubitus (Paris, Muséum, graviers de l’Orléanais) ; 2° Un mauvais fragment de tuberculeuse (Paris, Muséum, collection Nouel, 115), pro- venant d'Artenay; 3° Une M: supérieure (?) provenant de Chil- leurs-aux-Bois (Musée d'Orléans) : Es CRUE d 4° Une canine provenant de Neuville-aux- Canine inférieure. Bois (Musée d'Orléans, collection Nouel, 69). Toutefois, ces pièces ne me semblent pas très probantes et je ne saurais affirmer d’après elles la présence de l'A, lemanensis dans les sables de l’Orléanais, Genre PSEUDOCYON Lartet. Pseudocyon Depereti n. sp. (PL. IX, fig. 4 a, 4 b). 1869. Pseudocyon, sp. (de l'Orléanais), Bourgeois, in Gervais, Zoologie et Paléontologie générales, p. 156. Le genre Pseudocyon a été assez mal défini par Lartet dans les quelques lignes qu’il lui a consacrées dans sa Notice sur PSEUDOCYON DEPERETI 219 la colline de Sansan. Il regardait le Pseudocyon comme un carnassier digitigrade très voisin du chien, fondant son opinion sur l'examen d’un seul fragment de mandibule trouvé à Sansan. On ne connaît d’ailleurs du Pseudocyon sansaniensis que la mâchoire inférieure. M. H. Filhol a repris l'étude de la pièce de la collection Lartet et en a établi les caractère spécifiques de façon plus détaillée. La formule dentaire de cette mâchoire inférieure était : 3 incisives, 1 canine, 4 prémolaires, 1 carnassière, 2 tuber- culeuses. J'étudierai iei une demi-mandibule gauche des sables de l'Orléanais trouvée à Chilleurs-aux-Bois (Musée d'Orléans, 78). Elle porte la carnassière et la première tuberculeuse. Ces dents ont la plus grande ressemblance avec celles de -Sansan, figurées par M. Filhol ; elles en diffèrent toutefois suffisamment pour justifier la création d’une espèce nouvelle pour ce Pseudocyon de l'Orléanais. Carnassière. — La carnassière du Pseudocyon Depereti est une dent relativement courte, élargie, différant déjà par ces deux caractères généraux de la carnassière d’Amphicyon major auquel on pourrait la rapporter par un examen super- ficiel; elle en diffère plus encore par les détails de sa structure, Elle présente une pointe principale médiane, élevée, de forme conique, située sur le côté externe de la dent. À la partie postéro-interne de la pointe principale, est annexée une pointe interne ayant à peu près la même hauteur que la pointe principale et se trouvant étroitement accolée à celle-ci. On pourrait presque regarder le lobe principal de la carnassière comme formé de deux pointes très peu dégagées l’une de l’autre. Le lobe antérieur est court, en forme d’aile, séparé du lobe principal par une échancrure qui a environ la moitié de la hau- teur de ce denticule. 220 F MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’ORLÉANAIS Le talon ou lobe postérieur est formé d’un denticule externe en forme de crête ayant sensiblement la même hauteur que le lobe antérieur et d’un denticule interne également beaucoup plus bas, de sorte que la surface du talon est oblique de dehors en dedans, tout en présentant, comme le remarque M. Filhol pour les pièces provenant de Sansan, une surface de trituration un peu creusée. J'ai dit que la carnassière du Pseudocyon de l’Orléanais pré- sentait la plus grande ressemblance avec celle de Sansan. Elle ressemble également beaucoup, comme il sera indiqué plus loin, à la carnassière d'Amphicyon crassidens. DiMENsioNs SANSAN Caizreurs ST-GERAND Longueur . ACTES CEE 0,029 0,029 0,030 — dulobe antérieur, . . . 0,007 0,007 0,008 — du lobe principal, à sa base 0,013 0,013 0,013 — du lobe postérieur . . . 0,008 0,009 0,009 Epaisseur de la pointe principale . . 0,012 0,0145 0,014 Epaisseur du talon NN CNT TRE 0,013 0,016 0,016 Le Pseudocyon de Chilleurs a donc sa carnassière notable- ment plus large et son talon plus trapu que celle de Sansan. Il ne s’agit pas là seulement d’une minime variation individuelle et on ne saurait dire qu'il y a identité des dimensions, identité de structure, de ces deux dents. La première {uberculeuse est formée de deux lobes, anté- rieur et postérieur. Le lobe antérieur comprenddeux denticules, l’un de beaucoup le plus important par ses dimensions, exter- ne ; l’autre interne, plus petit et un peu moins élevé; un petit sillon longitudinal sépare les deux tubercules et partage le lobe antérieur en deux moitiés inégales, l’externe mesurant 11 mil- limètres, l’interne, 55 millimètres. En dehors du tubercule principal, le bourrelet basal se détache en un très petit para- style. Le deuxième lobe ou talon estcomme celui de la carnassière assez développé et comme lui également, présente un bord PSEUDOCYON DEPERETI 221 externe plus élevé, usé à sa partie supérieure, et un bord pos- téro-interne, ovalaire, plus bas et à peine entamé par l'usure. DIMENSIONS SANSAN CHiLLEurs Longueur de M; . . . . 0,018 0,018 anseurrneslobel0.u501 0,013 0,016 — 2NODe PA RQEE 0,010 0,013 Comme la carnassière, la première tuberculeuse de Chilleurs est donc plus trapue, plus large que celle de Sansan. Les autres dents M3, P,, P:, P, sont représentées seulement par leurs alvéoles. M, était bi-radiculée et son alvéole était situé en contiguïté immédiate avec celui de M. Fic. 71. — Pseudocyon Depereli. Chilleurs. Fragment de mandibule C et Pi Musée d'Orléans. 1/2 grandeur naturelle. Il en est de même pour les alvéoles de P, et P:. Le P. san- saniensis avait, au contraire, ses prémolaires séparées par des intervalles de 4 à 5 millimètres. Sur la mandibule de Chilleurs, il n’existe d'intervalle qu'entre les alvéoles de P; et de P2. Au Pseudocyon Depereli, je rapporterai: 1° Un fragment de mandibule gauche, provenant du même gisement de Chilleurs-au-Bois (Musée d'Orléans, 357) et por- tant la canine et la première prémolaire (fig. 71). Cette pièce est en trop mauvais état pour qu'il soit possible d'en donner une description exacte. 222 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS 2° Une extrémité supérieure de fémur (Paris, Muséum, col- lection Nouel, 226) provenant de Neuville-aux-Bois, c’est- à-dire sensiblement du même gisement que les pièces précé- dentes — où 1l a été trouvé en octobre 1865. Ce fémur comparé aux fémurs d'Amphicyon présente une grande analogie avec ceux-c1, 1l n’a toutefois pas les dimensions de l'Amphicyon major de Sansan, à plus forte raison ne sau- rait correspondre à l'A. giganteus de l'Orléanais. Par contre, il dépasse de beaucoup la grandeur que pourrait avoir un fémur d'A. lemanensis, petite espèce dont on peut suspecter la pré- sence dans les sables de l’Orléanais. En effet, l'A. lemanensis ne dépasse pas sensiblement la taille d’un très gros chien. Or le fémur que je signale ici, comparé à celui d’un chien de grande taille, donne le rapport de 9 à 4. Il appartenait donc à un animal d’une taille dépassant deux fois celle d’un très grand chien. La distance du sommet de la tête fémorale à la face externe du trochanter — 95 millimètres. Rapports ET DIFFÉRENCES. — La demi-mandibule de Ps. De- pereli que je viens de signaler ne peut se comparer qu’à celle de Ps. sansaniensis découverte à Sansan par M. Lartet?. Il y a entre ces deux pièces une identité presque complète et il n’eût pas été possible de séparer les deux espèces — surtout n’ayant comme éléments de comparaison qu'un fragment de mandibule de l’une et de l’autre — si la carnassière n’était pas plus trapue, plus raccourcie dans le Ps. Depereli; si, d'autre part, les prémolaires de celui-ci ne se présentaient pas comme tassées les unes contre les autres, alors que les prémolaires du Ps. sansaniensis sont espacées les unes des autres par de larges intervalles. D'autre part, je trouve une très grande ressemblance entre la carnassière inférieure du Pseudocyon de l’Orléanais et la car- 1 Cf. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p. 16. — H. Filhol, Etude sur les Mammifères de Sansan, p. 193, pl. X, fig. 1-3. STENOGALE AURELIANENSIS 223 nassière inférieure de Saint-Gérand-le-Puy conservée au Muséum de Lyon, indiquée par Pomel, figurée par Gervais (Zool. et Paléont. franc., atlas, pl. XXVIIT, fig. 12 à et 12 b) et signalée par Filhol sous le nom d'Amphicyon crassidens. Cette dent, qui est la seule carnassière jusqu'ici connue de cetle espèce, est remarquable par sa forme courte et épaisse, particulièrement par la largeur du talon qui atteint 16 mulli- mètres. Etant donné que l’épaississement de la carnassière inférieure et des tuberculeuses inférieures est un des principaux carac- tères de la dentition du genre Pseudocyon, je serais assez dis- posé à penser que l'espèce de Saint Gérand-le-Puy doit appar- tenir à ce dernier genre. S1 cette hypothèse est acceptée dès maintenant et se vérifie plus complètement un jour par la découverte de nouvelles pièces, on devrait considérer le genre Pseudocyon : Comme débutant dans l’Oligocène supérieur par le Pseudo- cyon crassidens ; Comme se continuant par le Pseudocyon Depereti du Bur- digalien ; Comme se terminant enfin par la forme type du Pseudocyon sansaniensis, de l'Helvétien. Famille des MUSTÉLIDÉS Genre STENOGALE Schlosser. Stenogale aurelianensis Schlosser. 1869. Plesictis. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie générales, t, I, p. 157, pl. XVIIL, fig. 5. | P. Gervais avait figuré sous le nom de Plesictis une demi- mandibule gauche d’un petit Mustélidé de Suèvres avec P; et M; en place. Je n'ai pas retrouvé cette pièce. Schlosser en a fait une espèce de son nouveau genre Sfeno- 224 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS gale, en s'appuyant sur les caractères fournis par cette man- dibule qui est le type de l'espèce. Elle est courte, ramassée, avec quatre molaires (P; et alvéoles de P;, P>: et P:) et deux arrière-molaires (M, et alvéole de M, probablement). La série dentaire était continue et les prémolaires assez serrées. P,est élancée, avec une pointe principale acérée, un petit Fi. 72. — Stenogale aurelianensis. Suèvres. Mandibule type de l'es- pèce, a); Grandeur naturelle; b), grossie deux fois, c); P1 et Mo vues par leur face interne, d’après P. Gervais. denticule antérieur et un denticule accessoire postérieur assez fort. Longueur — 4 millimètres et demi. M; a un lobe antérieur plus développé que P,; une pointe principale construite sur le même type que celle de P, et une pointe interne haute, bien dégagée, située sur un plan un peu postérieur à l’axe de la pointe principale ; un talon de grandeur moyenne. Comme Gervais n’a pas figuré la pièce vue par en haut, on ne peut dire si le talon était tranchant et creusé en fossette. La longueur de la carnassière — 5 millimètres. Si l’on en juge par la courte distance séparant M, de la bran- che montante de la mandibule, M, devait être très petite. La longueur de la série dentaire — environ 19 millimètres. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On peut remarquer avec MUSTELA SAINJONI 225 Schlosser que la Mustela sp., de Filhol, provenant de la Grive- Saint-Alban est probablement identique avec la Sf. aurelia- nensis ; elle a tout au moins les mêmes dimensions. Le genre Stenogale débuterait donc dans les Phosphorites du Quercy avec la Sfenogale (Plesiogale) qracilis; Filhol, continuerait dans le Miocène inférieur avec la Sf. aurelianensis Schlosser, de Suèvres, et se terminerait avec la S{enogale (Mustela) sp. Filhol, de la Grive-Saint-Alban — allant ainsi du Stampien au Miocène moyen. Genre MUSTELA Cuvier.(— Mustela, Lin.) Mustela Sainjoni, n. sp. CINE TS AO 2 O0ND 7457 D) Sous ce nom, Je signalerai : 1° Un fragment de mandibule gauche provenant deChilleurs- aux-Bois (Musée d'Orléans, 800). Cette mandibule présente en place M, (carnassière), P, et P:. 2° Deux fragments de mandibule provenant d'Artenay(Paris, Museum, collection Nouel, 295, avril 1866). a) Le plus grand — mandibule droite — présente, en place, M; et P;, plus l’alvéole de M, et celle de P;. b) Le plus petit — mandibule gauche — se réduit à un débris osseux supportant LD Ces deux pièces sont absolument comparables à celle de Chilleurs : les dents de celle-ci et de celles-là ont des caractères identiques. M; est basse, allongée, à trois lobes. Le lobe antérieur est formé d’une pointe moyennement déve- loppée, dirigée en avant, bien détachée de la pointe principale. Le lobe moyen comprend la pointe principale en forme de cône surbaissé et une pointe interne relativement volumineuse, peut-être un peu plus développée sur la pièce de Chilleurs que sur celle d’Artenay. Univ. DE Lyon. — MaAxEeT 15 (Ql a MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’'ORLÉANAIS Le lobe postérieur ou talon se montre assez grand, en fos- sette, comme d’ailleurs chez les autres Mustélidés. Les dimensions de la carnassière inférieure de cette espèce sont les suivantes : Longueur — 11 millimètres. — Largeur — 4,5 millimètres. — Hauteur (de la pointe principale) = 5 millimètres. M, représentée par son alvéole, était petite et uniradiculée. P; est de forme très simple, formée d’un denticule unique représenté par une pointe principale épaisse, peu élevée. La base de la couronne est entourée d’un bourrelet qui se relève légèrement en arrière pour former un petit talon postérieur. Longueur de P;, — 7 millimètres sur les trois pièces. P; est semblable à P,, simplement un peu plus petite. Lon- gueur — 5,5 millimètres. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — La faible élévation des denti- cules des molaires de cette Mustela pourrait faire penser qu'il s’agit peut-être d'un animal du genre Palæogale. Mais on ne peut rapporter à ce dernier genre les pièces dont 1l vient d’être question pour les raisons suivantes : P; n’a pas de denticule accessoire postérieur ; M; présente une pointe interne bien développée. On pourrait songer aussi à regarder ces pièces comme appartenant à un animal du genre Trochictis. Mais si les Tro- chiclis, du fait de leur dentition basse, de la simplicité de leurs prémolaires, de leur petite taille, etc., peuvent être un instant rapprochés de la Mustela Sainjoni, les caractères spécifiques fournis par l'examen de la carnassière inférieure indiquent que celle-c1 est, chez les Trochictis, très basse ; qu’elle a sa pointe interne placée dans une position relativement antérieure; qu'elle a un talon creux très allongé et présentant deux échan- crures au niveau de son côté externe — tous caractères qui ne se retrouvent pas sur les pièces de Chilleurs et d’Artenay. Il s’agit donc bien d’une espèce du genre Mustela, en prenant toutefois ce terme dans son acception la plus large, car la diffi- TROCHICTIS ZIBETHOIDES MUT. NOUELI 2R7 cullé de préciser les caractères génériques d’après les seules car- nassières inférieures ne me permet pas une assimilation étroite. Je comparerais assez volontiers la Mustela Sainjoni à la Martes Filholi décrite par M. Depéret parmi les mammifères de la Grive-Saint-Alban. La taille de cette Wartes n’est pas différente de celle indiquée par les échantillons de l'Orléanais : Longueur de la carnassière de l'Orléanais . . 11 millim. _— _ de la Grive-Saint- Aa. ir — Longueur de P;-M, de l’Orléanais. . . ME et TE — — de la Grive-Saint- An PEER MN = Mais on peut remarquer chez la Martes Filholiune P, moins simple — avec un petit denticule accessoire sur Le bord posté- rieur de la pointe principale — que chez la Mustela Sain- Joni dont P, ne présente pas ce petit denticule accessoire. Ce rapprochement entre les deux espèces offre d’autant plus d'intérêt que les Martes n'étaient pas connues jusqu'ici au- dessous de l'horizon de Sansan. Le rameau phylétique de la M. Filholi helvétienne remon- terait donc peut-être jusqu'à la Mustela Sainjont du Burdigalien. Genre TROCHICTIS, H. von MEYER Trochictis zibethoïdes, Blainville, sp. mut. Noueli. (Planche XIII, figures 8 a, 8b). 1850. Viverra zibethoïdes. Blainville, Ostéographie, Viverra, p. 75, pl. XIII. 1801. Viverra zibethoïdes. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, P-. 18. 1809. Amphicyon zibethoïdes. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, p. 215, pl. XXVII, fig. 13. 1888. Amphicyon zibethoïdes.Schlosser, Die Affen, Lemuren, u. s.w.…. des europäischen Tertiärs, I, p. 75. 1891. Mustela zibethoïdes. H. Filhol, Etudes sur les mammifères fos- siles de Sansan, p. 98, pl. VI, fig. 1-19. La pièce que je désigne ici comme appartenant au genre 228 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Trochictis est une des plus curieuses de la faune des sables de l'Orléanais. Je remarquerai tout d'abord qu'elle est extrêmement voisine par ses caractères dentaires du petit carnassier de Sansan dont Blainville a, sous le nom de Viverra zibethoïdes, figuré quelques débris de mandibule. C’est dire — comme la synonynue le laisse pressentir — que son attribution au genre Trochictis n’a pas été des plus aisées. Il s’agit ici d'une demi-mandibule gauche, trouvée à Artenay, en 1860 (Paris, Muséum, coll. Nouel, 296). Le corps de la mâchoire est élevé, et de longueur faible relativement à sa hauteur. Le foramen antérieur correspond à la racine postérieure de P, ; le foramen postérieur, à la racine postérieure de P;. L'un et l’autre sont à 8 millimètres du bord alvéolaire et du bord inférieur du maxillaire. La formule dentaire s'établit ainsi : une canine, quatre prémolaires, deux molaires. La longueur de la série dentaire en arrière de la canine — 51 millimètres. Celte série dentaire est représentée par la canine et immé- diatement en arrière de celle-c1 par un petit alvéole arrondi où s'insérait P,; P, et P, sont en bon état de conservation; P, se trouve réduite à ses racines ; M, {carnassière) est brisée à sa pointe et M; en place. La canine — dont la couronne est en grande partie disparue — se présente arrondie, volumineuse, rectiigne, s’élevant assez haut — 12 millimètres environ — au-dessus du plan d'insertion du reste de la série dentaire, On ne peut qu'être frappé de la ressemblance de cette canine avec celle du fragment de mandibule de Trochictis carbonaria, de Käpfnach, près Zurich, figuré par Schlosser (Die Affen, Lemuren*etc, DÉS AEm62)) P, représentée par son alvéole arrondi était uniradiculée et devait être très petite. P, est bi-radiculée. Elle est formée d’un denticule unique- TROCHICTIS ZIBETHOIDES MUT. NOUELI 229 allongé dans le sens antéro-postérieur, s’élevant pour former une pointe conique dont l’axe répond à la racine antérieure, tandis que le bord postérieur de cette pointe s’abaisse plus bas qué la base de la pointe et forme un petit talon que supporte la racine postérieure de la dent. P;est bâtie sur le même plan, mais l'axe de la pointe correspond à l'intervalle des deux racines et le bourrelet basal est plus apparent. Longueur de P, — 6 millimètres ; de P; — 7 millimètres. P;, représentée seulement par un débris de couronne et ses racines, élait beaucoup plus forte que les autres P, et sa longueur atteignait 11 millimètres. M, (carnassière) est de beaucoup la plus forte dent de la série. Elle est massive, peu élevée, longue et épaisse comme l'indiquent d’ailleurs ses dimensions | Longueur — 17 millimètres; largeur — 7 mullimètres ; hauteur {lobe antérieur) — 5 mullimètres ; hauteur (pointe principale restaurée) 8 ou 9 millimètres. La face externe de M, est convexe et le lobe antérieur se trouve dirigé obliquement vers le bord interne de la mandibule ; il est formé d’une pointe massive avec faible bourrelet basal. La pointe principale et une pointe interne épaisse, non détachée de la pointe principale, située dans l’axe transverse de celle-c1, constituent le lobe moyen. Le talon ou lobe postérieur est fort développé : 1l représente le quart de la longueur de la couronne ; 1l est épais, arrondi sur son bord externe par l’usure et creusé en fossette obliquement sur sa surface supéro interne. M; (tuberculeuse) est petite, à couronne arrondie, usée ; elle est uniradiculée. Longueur — À millimètres et demi. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le petit carnassier auquel se rapporte la pièce que je viens de décrire, connu tout d’abord par des fragments très incomplets, s’est vu placer dans des groupes fort différents. 230 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Blainville en a fait un Viverridé. Mais la dentition des Viverridés est beaucoup plus haute, beaucoup moins simple et, sur notre pièce d'Artenay, on ne retrouve ni la canine acérée, ni les molaires élancées, mi le talon à pointes tranchantes des Viverridés. Nous nous trouvons au contraire en présence d’une dentition basse, massive, avec carnassière inférieure n'ayant guère d’affinités avec celle des Civettes, en ayant davantage, au contraire, avec celle des Mustelins. Les mêmes débris incomplets ont fait commettre à P. Gervais et à Schlosser l'erreur de rapporter à un Amphicyon la Viverra zibethoides de Blainville. Véritablement il a fallu forcer un peu la comparaison pour attribuer à un Canidé les les pièces figurées par Blainville et, en présence des matériaux plus complets de la faune de Sansan apportés par M. Filhol, comme de la mandibule de l’Orléanais que je figure ici, l'Am- phicyon zibethoides doit disparaître : la Trochictis sibethoï- des (— Viverra Blainville — Mustela Filhol) a — en effet — une tuberculeuse unique. M. Filhol en a fait avec raison un Mustélidé en s'appuyant sur divers échantillons découverts à Sansan et, tout en l'appelant Mustela zibethoïdes, ne croit pas qu’on puisse le placer dans le genre Mustela. Il aurait plus d’affinités avec les Trochiclis, aux- quels il faudrait le réunir, à moins d’en faire un genre spécial. Les caractères du genre Trochiclis, créé par H. von Meyer, en 1842, pour un petit carnassier de Käpfnach, près Zurich, me paraissent répondre trop bien aux animaux décrits par M. Filhol et à celui étudié ici, pour qu'il soit utile d’en créer un nouveau genre. Sur la pièce d’Artenay se vérifient en effet les caractères génériques suivants des Trochictis : Dentition {inférieure) de structure simple et de faible hau- LEUNE M, très basse, avec pointe interne occupant une situation relativement antérieure ; talon de M; très allongé, creusé en fossette, présentant sur son côté externe deux échancrures. re PALÆOGALE GERVAISI 231 Quant à réunir l'espèce de l’Orléanais à celles de la faune immédiatement postérieure de Sansan, cela ne peut soulever aucune objection. On relève toutefois quelques différences de détail de l’une à l’autre, ei la première a une laille sensiblement plus faible — caractères suffisants pour signaler, par le nom de Nouel, la mutation plus ancienne de l'Orléanais par rapport à la forme type de Sansan. Les longueurs comparatives, en millimètres, des deux muta- tions sont les suivantes : LONGUEUR DES MOLAIRES PANNE RE P:4 Mi Me Mrochethissubelthoides Mut.-Nouëli. V0 20 UGN7 nr Mi 4: = Nutella) de Sansant a ON So CT 50 = — De ROM IO AS MENU Longueur de la série dentaire en derrière de la canine : Tzibethoides, Mut. Moueli — 51 mm. P —35 M — 21 millim. — (= Mustela) de Sansan — 57 — P — 34-36 M — 21-23 — Ce rameau de Trochictis de grande taille semble apparaître brusquement au moment du Burdigalien et se continue par une mutation à peine un peu plus forte dans le T'orlonten de Käpfnach. Genre PALÆOGALE, H. 5. MEYER (=PLESTIOGA LE, \Pomel). Palæogale Gervaisi, Schlosser, 1859. Plesictis, P. Gervais, Zoologie et Paléontologie générales, p. 158, HR CAEN 1888. Palæogale Gervaisi, Schlosser, Die Affen, Lemuren, elc.des euro- päischen Tertiärs, p. 156. Je n'ai pas retrouvé la demi-mandibule gauche bien conser- vée provenant de Suèvres, figurée par Gervais. On ne peut conserver le nom de Plesictis donné par Gervais, 232 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS la carnassière inférieure des animaux de ce genre ayant une pointe interne haute, alors que M, de la P. Gervaisi n’a pas de pointe interne. La mandibule de Suèvres, mince et allongée, présente en place : une canine, trois prémolaires et deux molaires. Cest plutôt forte et moyennement concave en arrière. P;, P;, P; n'ont qu'une faible hauteur et sont massives; les deux premières P sont à pointe unique, P,;, a une petite pointe accessoire sur le bord postérieur — qui est légèrement concave — de la pointe principale. M; (carnassière) est aussi basse que les P. Elle a une pointe FiG. 73. — Palæogale Gervaisi Schlosser (Plesictis, Gervais) Mandibule type. D'après P. Gervais, pl. XXVI, fig. ra et r. Grandeur naturelle, antérieure bien développée — une pointe principale en forme de pyramide quadrangulaire et sans pointe interne accessoire — un talon postérieur tranchant, bien détaché. | M; est une très petite dent, mais malgré ses dimensions exigues, elle n’est pas encore arrivée à la fusion des deux ra- cines. Ce caractère de M, d’être bi-radiculée a une réelle va- leur spécifique. La taille de la P. Gervaisi devait se rapprocher beaucoup de celle de la Foina Martes. Les dents de la mandibule de Suèvres ont la longueur sui- vante M1 = 9 mm. 5. Les trois P et les deux M ensemble — 27 millimètres. La P. Gervaisi se place donc — si on envisage la longueur de la série dentaire — parmiles espèces les plus fortes du groupe des Palæogale. PALÆOGALE GERVAISI — LUTRA 233 LoNGuEuUR Loxaueun EsPices DE Mi INF. DES P er E 1Nr. no busia Pomel :\ 2)... 14; 8,5 mm. 34 mm. (quatre P.) Saint-Grérand-le-Puy. P. angusthfrons, P. Gervais. . 9,2 31 Saint-Gérand-le-Puy. PAGervaisr,.Schlosser. 9,5 27 Suêvres. Plemanensis Filhol. "10" 8 » 27 Saint-Gérand-le-Puy. PANNE TerRoust, Pomel rue 6 » 29 (quatre P.) Saint-Gérand-le-Puy. MÉSeCionta in. Gervais 2. 5,5 19 (quatre P.) Phosphorites du Quercy. | Bételtna NS Enhole AU. 4,4 15 (quatre P.) Phosphorites du Quercy. Pifecunda) H. v. Meyer. : . 4,2 14 (quatre P.) Saint-Gérand-le-Puy. PMU CreRVAISe 2 4. 4 »: 12 Saint-Gérand-le-Puy. Il semble quela P. Gervaisi qui représente la terminaison du rameau phylétique des Palæogale, allant du Stampien (phosphorites du Quercy) au Burdigalien de l’Orléanais, pré- sente une réduction des prémolaires. P, absente dans l'espèce de l’Orléanais comme dans la P. angustifrons de Saint-Gérand est rapidement caduque chez la P. robusta et chez la P. lema- nensis — autres espèces de grande taille de Saint-Gérand. La première prémolaire est au contraire persistante chez les Pa- læogale des Phosphorites. Genre LUTRA ÆErxleben. Lutra, sp. Il existe, dans les sables de l'Orléanais et dans les marnes de Suèvres, une loutre paraissant intermédiaire à Lutrictis Vale- tonti de Saint-Gérand-le-Puy et à Lutra dubia de Sansan. Cette loutre est d'une taille sensiblement égale à celle de la loutre commune actuelle, 234 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Je lui rapporterai les pièces suivantes : 1° Humérus droit, de Suèvres (Paris, Muséum). Cette pièce a été figurée par de Gervais sur la planche XIII de son Aflas de Zoologie et de Paléontologie générales, fig. 6 et 6 a, sous le nom de Potamotherium. Cet humérus est moins grêle que celui de la loutre actuelle et moins massif, moins élargi que celui de L. Valetoni. Comme longueur : Suèvres — 70 millimètres : Sant-Gérand — 65 millimètres ; Loutre commmune — 73 millimètres. Toutes proportions gardées entre la Lutra dubia de San- san figurée par Blainville et la Loutre commune, l’humé- rus de Z. dubia atteindrait une longueur de 9 centi- mètres (un peu plus grand que la Loutre, mais moins grand que le Renard, indique Lartet {Notice sur la colline de Sansan, p. 171). 2 Deux humérus pro- venant d'Artenay, où ils ont été trouvés en mai 1863 (Paris, Muséum, collection Nouel, 57). Ces deux os, un peu plus longs que la pièce précé- FiG. 74. — Lutra sp. Suëvres (Polamo- dente, répondent assez bien therium). Humérus droit. D'après P. Ê . d l' CR aux dimensions de l'hu- mérus de la loutre commune, ce dernier étant toutefois plus grêle. 3° Un cubitus et un radius de la même patte (Paris, Mu- 1 Humcrus de ZLutriclis Valeloni, des collections de la Faculté des Sciences de Lyon. HERPESTES AFF, LEMANENSIS 235 séum, sables de l’Orléanais, sans localité indiquée, mais, Artenay, probablement). Ces deux os, incomplets, correspondent comme taille, aux humérus d’Artenay et, comme eux, indiquent une Loutre sen- siblement plus grande que celle de Suèvres. 4° Deux fragments des os iliaques du même bassin, prove- nant d'Artenay (mai 1864) et conservés au Muséum de Paris. Comme grandeur, ils sont semblables aux os iliaques de la Loutre vulgaire et un peu plus grands que ceux de L. Valetoni. Ces divers débris du squelette sont trop incomplets pour per- mettre une détermination spécifique. Ils indiquent toutefois l'existence dans l'Orléanais d’une Loutre un peu plus petite à Suèvres, un peu plus grande à Ar- tenay qui n'est pas la Lutra Valetoni, mais peut-être une muta- tion de celle-c1, qui n’est certainement pas la Lutra dubia de Sansan, animal beaucoup plus grand — .un tiers au moins — que la Lutra vulgaris de la taille de laquelle se rapproche beaucoup l'espèce de l'Orléanais. La Luïtra dubia Lartet, signalée par l'abbé Bourgeois et P. Gervais dans les Sables de l'Orléanais, n’y est représentée — à ma Connaissance — par aucune pièce. Famille des VIVERRIDÉS Genre HERPESTES, Ilig. Herpestes aff. lemanensis, Pomel. (Planche IX, figures 9 a, 9 b), 1854. Herpesies lemanensis. Pomel, Catalogue méthodique..., p. 65. 1879. Herpestes lemanensis. Filhol, Etude des mammifères fossiles de Saint-Gérand-le-Puy {Annales des Sciences géol., X p. 166, pl. 23, fig. 1-12. 1885. Herpestes lemanensis. Lydekker, Catalogue, V, p. 317. 1890. Herpestes lemanensis. Schlosser, Die Affen, Lemuren, etc., des europäischen Tertiärs, HI, p. 17. J Je rapporte au genre erpestes un petit Viverridé dont J'ai 246 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS vu à Paris, au Muséum, un fragment de mandibule droite provenant des graviers de l’Orléanais. Ce fragment présente en place la carnassière inférieure et P,; en arrière de M;, l’alvéole de M, assez grande mais umi- radiculée; en avant de P;, les alvéoles doubles de P:, P, et l’al- véole simple de P;. Toutes ces dents sont en série continue. M; est à deux pointes externesalignées un peu obliquement dans le sens antéro-postérieur, l'antérieure étant la plus in- terne. Ces pointes internes sont en tranchants divergenls. Cette carnassière inférieure peut être regardée comme consti- tuée par trois lobes: Un lobe antérieur représenté par la pointe antérieure assez forte et enlevée : Un lobe moyen comprenant la pointe principale, élancée, plus haute que la précédente, légèrement recourbée en arrière etune pointe beaucoup plus petite, en forme de pyramide trian- gulaire, placée en dedans et un peu en arrière du denticule principal ; Un lobe postérieur formé par un talon assez volumineux, bien détaché et portant, sur ses deux bords, des pointes élancées comme cela est la règle dans la famille des Viverridés. Loneueurn de NM Sinm )larceur— "mme P, est formé d’une pointe principale, brisée à son extrémité, avec un petit talon antérieur et un talon postérieur plus grand, surmonté d’une forte pointe accessoire postérieure. Le bourre- let basal est bien développé. ; Ponsneurde Re Anim RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Les caractères des deux dents du fragment de mandibule ci-dessus décrit et leurs dimensions sont tellement semblables à ceux de l'Herpestes lemanensis Pomel, de l’'Oligocène de l'Allier, que je crois devoir — tout au moins provisoirement — les rapporter à cette espèce. Les deux faunes de Saint-Gérand-le-Puy et des sables de l'Orléanais sont d’ailleurs assez voisines pour qu'on puisse GENRE PSEUDÆLURUS R3T admettre le passage d’une espèce de celle-là, dans celle-c1. Peut- être des pièces plus complètes permettront-elles un jour de préciser des caractères indiquant une mutation entre les deux formes, mutation qui ne peut être prouvée présentement. Famille des FÉLIDÉS Genre PSEUDÆLURUS, P. Gervais. Deux caractères principaux de la dentition de ces animaux ont permis à P. Gervais d'isoler le genre Pseudælurus dans la famille des Félidés : a) L'absence de tuberculeuse ; b) La présence à la mâchoire inférieure d’une petite prémo- laire de plus que dans les /'elis ordinaires. La carnassière inférieure — M, — est également très carac- téristique du genre Pseudælurus. Elle présente la conformation ordinaire des dents de F'elis, avec en plus un fort talon posté- rieur. « Celui-ci, fait remarquer M. Depéret, se compose d’un petit denticule tranchant placé à peu près sur l'axe de la molaire et suivi d'un bourrelet mousse peu distinct. On peut considérer ce denticule postérieur comme un reste de la pointe interne des Mustélidés, ayant pris une situation tout à fait reculée de la partie principale et dont la disparition deviendra définitive dans les Felis proprement dits ». | Formule dentaire : IE OR On connaît actuellement quatre espèces de Pseudælurus : Ps. Ediwardsi Filhol, établi d’après une mandibule provenant des Phosphorites du Quercy; Ps. (ransitorius, Depéret, du Miocène moyen de la Grive-Saint-Alban; Ps. quadridentatus P. Gervais, de la faune Miocène de Sansan; Ps. Lorteti Gail- 238 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS lard, représenté par divers débris répondant à un squelette presque entier de la Grive Saint-Alban. Dans les sables de l'Orléanais ont été trouvés jusqu’à présent deux Pseudælurus : l’un de taille moyenne, que je rattacherai au Ps. transitorius ; l’autre, beaucoup plus fort, le Ps. quadri- dentatus, de l'Orléanais, très voisin de la grande espèce de Sansan. Pseudælurus transitorius, Depéret. (Planche IX, figure 10). 1892. Pseudælurus transitorius. Depéret, les Mammifères miocènes de la Grive-Saint-Alban (Archives du Museum d'Histoire naturelle de Lyon, t. V, p. 21, pl. I, fig. 5 et 6). 1907. Pseudælurus transitorius. Roman, le Néogène continental dans la basse vallée du Tage. Lisbonne, 1707, p. 52, pl. II, fig. 7, 7 a, 7 b). M. Depéret a établi cetle espèce d’après deux fragments de mandibule de la Grive-Saint-Alban (étage Tortonien) c’est- à-dire pour un animal faisant partie d’un horizon plus élevé que celui des sables de l’'Orléanais. La pièce sur laquelle je m'appuie pour citer le Pseudælurus transitorius dans la faune de mammifères de ceux-ci, est un fragment de mandibule droite (Musée d'Orléans, 756, prove- nant de Chilleurs-aux-Bois) qui porte la carnassière et la troi- sieme prémolaire. Je n'insiste passur les caractères de la carnassière inférieure qui présente la conformation habituelle de cette dent chez les Félidés : deux pointes externes tranchantes et divergentes, pointe interne faible ou absente avec, en plus, comme je l’ai indiqué en citant le genre Pseudælurus, un talon postérieur. Ce talon se compose d’un tout petit denticule tranchant sup- porté par un bourrelet basal semi-circulaire. P; est une dent sensiblement plus petite que la carnassière ayant une structure assez analogue, mais avec cette différence d’une augmentation notable du talon postérieur. Elle présente donc une pointe principale, élevée, aiguë, légèrement oblique PSEUDÆLURUS TRANSITORIUS 239 d'avant en arrière. En avant, 1l y a comme une ébauche d’un lobe antérieur représenté par un petit denticule se détachant de la base de la pointe principale. Le talon postérieur est plus volumineux ; 1l est formé par un épaississement du bourrelet basal, réduit à très peu de chose pour le reste de la dent et, sur ce talon épais, s'élève un denticule accolé par sa base à la base de la pointe principale et formant un véritable lobe posté- rieur. | Les dimensions de ces deux dents sont les suivantes. Loxcuzur Haureur ÉPAISSEUR NP Em nn ee 0,010 0,0065 0,0039 JP RE NEA 0,0070 0,006 0.003 RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — J’ai rapproché le Pseudsælurus de Chilleurs de celui décrit à la Grive-Saint-Alban par M. Depéret sous le nom de Ps. (ransitorius parce que leur identité est presque complète. On peut toutefois remar- quer que le Ps. transitorius de la Grive a des dents un DEL dues, indiquent AO Ron re pu une taille sensiblement plus M:. D'après Filhol. grande, ce qui est dans l'or- dre régulier de l’évolution de l’espèce et indique peut-être une mutation de celle-ci comparativement à ce qu'elle était à l'époque burdigalienne. Cette mutation pourrait être caractérisée encore par la réduc- tion plus grande du talon de la carnassière chez l'animal de la Grive. On sait que ce talon est plus développé chez les Pseu- dælurus anciens, tel par exemple le Ps. Edwardsi des Phos- phorites {cf. Filhol, Ann. Sc. géol., IIT, fig. 1-10) et que son atrophie marche de pair avec l'évolution des Pseudælurus vers les vrais l'elis. Or, ce talon est déjà très réduit sur la pièce de 240 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Chilleurs; 1l l’est bien davantage encore sur celle de la Grive- Saint-Alban. Il semble que le Ps. transitorius représente un rameau aberrant du genre Pseudælurus, rameau évoluant parallèle- ment à la branche principale qui paraît se terminer par le Ps. quadridentatus, des sables de l’Orléanais de Sansan, de la Grive-Saint-Alban (— Ps. Lorteti, Gaillard. Pseudælurus quadridentatus, P. Gervais. 1839. Felis à tendance hyénoïde. Lartet, C. R. de l'Académie des Sciences, 1839, p. 166. 1851. Felis hyenoïdes. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p. 18. 1852. Felis pardus (de Sansan). Blainville, Ostéographie, genre Felis, PI ÆXNE 185°. Felis quadridentata et tetraodon. non Blainville, Ostéographie, genre Felis, p. 156-157, pl. XVI — Machairodus palmidens. 1854. Megantheron hyenoïdes. Pomel, Cataloque méthodique... p. 57. 1859. Pseudælurus quadridentatus. P. Gervais. Zoologie et Paléon- tologie françaises, 2€ éd. p. 232. 1899. Pseudælurus Lorteti. Gaillard. Mammifères de la Grive-Saint- Alban, (Archives du Museum des Sciences naturelles de Lyon, 1899). J'ai eu à ma disposition deux fragments de mandibules gauches provenant de Chevilly, le gisement classique des sables de l’'Orléanais, et conservés au Muséum de Paris. L’un de ces deux fragments (pl. IX, fig. 114, 11h), sup- porte la carnassière (M,), les racines et une partie de la cou- ronne de P;, l’alvéole de P, et la cicatrice osseuse de l’alvéole de P;. dent de très pelit volume et rapidement caduque. La partie postérieure de ce fragment de mandibule indique une robuste insertion massétérienne. L'autre, plus exigu, présente la carnassière en excellent état de conservation et l’alvéole de P,; (pl. IX, fig. 12a, 192 b). La carnassière inférieure du Ps. quadridentatus — carnas- sière de chat, bi-ailée, avec deux pointes divergentes — pos- sède un tout petit tubercule interne indiquant la pointe interne PSEUDÆLURUS QUADRIDENTATUS 241 et un léger prolongement postérieur qui doit être interprété comme un talon très réduit. Les dimensions en sont les suivantes : longueur, 14 milli- mètres; hauteur, 8 mm. 5; épaisseur, 5 millimètres. L’état des deux pièces de Chevilly permet difficilement de vérifier la présence de la toute petite prémolaire supplémen- taire, caractéristique du genre Pseudælurus. Seule, une très minime dépression osseuse en reste la trace sur la plus grande des deux pièces. L'absence de tuberculeuse est, au contraire, nettement visible. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Ps. quadridentatus des sables de l'Orléanais est une espèce sensiblement plus petite que celle de Sansan. Si on compare la hauteur de la mandibule de ces deux ani- maux, on trouve, au niveau de la carnassière, 21 millimètres pour l’une et 18 millimètres pour l’autre. Les dimensions réciproques de la carnassière sont : LoxcuEur Haureur ÉPAISSEUR Che EUres 0,014 0,0085 0,00 Sansan: 1h, su 0,016 0,009 0,007 Le talon de la carnassière se montre un peu plus accentué sur les deux carnassières de Chevilly — caractère confirmant l'évolution un peu moins avancée du Ps. quadridentatus de cette localité. FiG. 76. — Pseudælurus quadridentatus. Sansan, 1/2 mandibule gauche C3, P3 — M1. D’après Filhol, Mais les caractères généraux de la dentition se ressemblent trop entre ces Pseudælurus de deux niveaux voisins pour qu'il Univ. DE Lyon. — Mayer 16 242 MAMMIFÈRES FOSSILES DE L’ORLÉANAIS me paraisse possible d'isoler celui de l’Orléanais en une espèce nouvelle. Il me semble préférable de le regarder comme ayant une simple variation de taille par rapport à celui de Sansan. On pourrait rapprocher le Ps. quadridentatus de l'Orléanais du Ps. Lorteti, de la Grive-Saint-Alban. Les dimensions comparées de ces deux espèces sont : LONGUEUR HAUTEUR EPAIssEuR Che ARRET 0,014 0,0085 0,005 La Grive-Saint-Alban . 0,013 0,009 0,005 Le Ps. Lorteli me paraît être une simple variation 1ndivi- duelle des deux espèces précédentes et le Pseudælurus quadri- dentatus aurait par suite une assez grande extension dans le Miocène : horizons de l'Orléanais, de Sansan, de la Grive- Saint-Alban. Drepanodon palmidens Blainville. 1800. Felis palmidens. Blainville, Ostéographie G. Felis, pl. XVIII. 1899. Machairodus palmidens. P. Gervais, Zool. et Pal. fr., p. 237. 1869. Machairodus palmidens. Id., Zool. et Pal. gén., p. 53, pl. XI. Ce Félin était de la grandeur d’un Guépard avec ce caractère très par- ticulier de deux énormes défenses formées par les canines supérieures. Cette espèce découverte à Sansan, par Lartet, a été indiquée par Schlosser et par P. Gervais comme faisant partie de la faune des Sables de l’Orléanais. Je n’en ai pas rencontré de débris dans les matériaux que j'ai eus à ma disposition et c'est d'après ces auteurs que je cite ici le Dre- panodon palmidens. Hyænælurus, sp. Je n'ai pas vu de pièce pouvant être rapportée à ce genre, créé en 1863, par Biedermann, pour le Hyænælurus Sulzeri, carnassier géant des lignites d'Elgg!. Mais M. Stehlin a été plus heureux et vient d’en signaler {loc. cut.) la présence parmi les fossiles des sables de l’Orléanais, dans les termes sui- vants. 1 W.-G.-A. Biedermann, Pelrefacten aus der Umgegend von Wäintherthur, 11, Hyainailouros Sulzeri, 1863. SINGES ANTHROPOMORPHES 243 Hyænælurus, sp. Forme légèrement plus petite que l'Hyænælurus Sulzeri Biedermann, du Miocène moyen de Veltheim (canton de Zurich), et à cône principal de la P, supérieure, moins épaissi. Cette pièce serait actuellement au Musée de Bâle, ORDRE DES PRIMATES SINGES ANTHROPOMORPHES L'apparition des singes anthropomorphes est essentiellement miocène. Leur existence a été révélée en 1837 par Edouard Lartet qui découvrit, à Sansan, une mâchoire inférieure d’un animal se rapprochant beaucoup des Gibbons (Hylobates) et d’après cette pièce fut établie l’espèce : Pliopithecus antiquus'. Les caractères de cet anthropoïde sont tellement voisins de ceux des Gibbons qu'il est difficile d’en faire un genre à part; il apparaît nettement comme leur ancêtre immédiat. C'est d'ailleurs l'opinion adoptée par Schlosser qui donne des quatre groupes formés des Chimpanzés, des Gorilles, des Orangs et des Gibbons, la filiation suivante : Epoque actuelle Hylobates Gorilla Orang Chimpanzé Troglodytes Pliocène. AUTO ME Re Dryopithecus Miocène moyen . . Pliopithecus ? LL Miocène inférieur. . D D UN on A la même époque existait aussi le Dryopithecus, trouvé à Saint-Gaudens, avec les débris d’une faune semblable à celle de Sansan, mais de plus grande taille que le Pliopithecus. 1 IDerov, plus, xtônuoc, pithécien, c'est-à-dire plus voisin des anthropomorphes que les autres singes. 24% MAMMIFÈRES FOSSILES DE L'ORLÉANAIS Il n'est pas à insister sur l'intérêt qu'il peut y avoir à cons- tater la présence de tels singes anthropoïdes dans le Miocène du centre de la France. Genre PLIOPITHECUS P. Gervais. Pliopithecus antiquus P. Gervais. (Planche IX, figures 13 à, 13 b). 1839. Pithecus antiquus. Blainville, Ostéographie, Pithecus fossilis euro- peus, pl. XI. 1848. Pliopithecus antiquus. P. Gervais, Zool. et Paléont. françaises, 116 éd., 1848-1852, p. 9; 2° éd. p. 8. 1801 Protopithecus antiquus. Lartett, Notice sur la colline de Sansan, Pier. 1878. Pliopithecus antiquus. Gaudry, Enchaïnements.. Mammifères tertiaires, p. 237, fig. 309. 1887. Pliopithecus antiquus. Depéret, Recherches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes dans la vallée du Rhône (Archives du Muséum d'Hist. naturelle de Lyon, t. IV, p. 121, . DUT EEE 1891. Pliopithecus antiquus. Filhol, Mammifères de Sansan, p. 14. 1893. Hylobates antiquus. Hofmann, Die Fauna von Güriach (Abhandl. d. k. u. geol. Reichsanstalt, XV, pl. 6 ?. Il est logique d'admettre que la migration des singes anthro- poïdes s’est faite en même temps que celle des grands mam- mifères précédemment étudiés : Dinotherium, Mastodon, An- chiterium, etc... etc'est la preuve qu'elle apporte de cette conception théorique, qui fait l'extrême importance d’une extrémité supérieure d'humérus de singe découverte dans les sables d’Artenay et actuellement conservée au Muséum (col- lection Nouel, 212). 1 Cf. aussi a) Notes sur les ossements fossiles des terrains tertiaires de Simorre, de Sansan, etc. dans le départementt du Gers et sur la découverte récente d'une mâchoire de singe fossile (Lartet, C. À. Académie des Sciences, 183;, p. 85). b) Nouvelles observations sur une mâchoire inférieure fossile d'un singe fossile voisin du Gibbon (Jbid., p. 583). 2 A consulter pour la synonymie complète. 3 P. Gervais et à sa suite plusieurs auteurs, dont Zittel, citent le Pliopithecus comme faisant partie de la faune de l'Orléanais. Cette indication est donnée d'après la liste communiquée à P. Gervais par l'abbé Bourgeois et dressée pour PLIOPITHECUS ANTIQUUS 215 J'ai comparé très attentivement cette pièce à plusieurs extrémités supérieures d’humérus de petits Gibbons actuels des îles de la Sonde, au Muséum de Lyon, et 1l y a une telle similitude entre elles et la pièec d’Artenay, que je n'hésite pas à la rapporter à l'ancêtre des Gibbons, le Pliopithecus. La tête articulaire de cette extrémité supérieure d'humérus est dirigée obliquement en haut en arrière. Elle est sensible- ment sphérique dans sa partie libre, articulaire (5/5 d'une sphère). Son diamètre mesure 11 millimètres. Le col anato- mique est bien marqué et sépare nettement la tête humérale des tubérosités. La grosse tubérosité s'élève presque aussi haut que le rebord supérieur de la tête articulaire. Elle limite, avec la petite tu- bérosité, une coulisse bicipitale assez large. : Ces caractères se retrouvent chez les Gibbons que j'ai pu examiner. Bien qu'étant de petite taille, ils avaient une extré- mité humérale notablement plus forte que celle d’Artenay. On peut en inférer que le singe anthropoïde existant au niveau paléontologique représenté par les sables de l’Orléa- nais, était très voisin des Gibbons actuels et, conséquemment, doit être considéré comme appartenant au genre Pliopithecus; que ce Pliopithèque de l'Orléanais était de très petite taille, ce qui s'accorde bien avec la loi d'évolution des rameaux phylé- tiques au point de vue de la taille. Enfin, cette pièce unique ne permettant pas la constatation de caractères plus précis, je crois devoir — tout au moins provisoirement — la rapporter au Pliopithecus antiquus de l'Helvétien de Sansan et des Faluns, dont le singe anthropoïde d’Artenay se trouve être, dès lors, le prédécesseur immédiat. la faune de la région de Thenay-Pontlevoy, c'est-à-dire le mélange des fossiles pro- venant des sables de l'Orléanais et des Faluns, Or l'abbé Bourgeois a établi la pré- sence du Pliopithecus d’après une dernière molaire trouvée dans les Faluns. SECONDE PARTIE SABLES DE L'ORLÉANAIS ET FALUNS DE LA TOURAINE DANS LE BLÉSOIS La transgression marine de l’époque Helvétienne a fait avancer les eaux de l'océan jusque dans le Blésois, où elles ont raviné, entraîné, remanié ou simplement recouvert selon les endroits, les sables granitiques déposés pendant l’époque bur- digalienne. Dans le sud du Blésois — à Pontlevoy, Thenay, Choussy, Contres, etc. — les sables de l'Orléanais entrent en contact avec la formation marine des Faluns. La transgression ayant abouti au développement de la mer des Faluns paraît s'être faite assez brusquement et la ligne de rivage semble avoir atteint rapidement la région de Tours et de Blois. Les Faluns du Blésois, comme ceux de la Touraine, représen- tant les plages formées au moment de l'extension maximum de l'invasion de la mer, sont les plus anciennement déposés. Les Faluns de l’Anjou, du Maine, de la Bretagne, du Cotenün, sont soit du même âge que ceux de la Touraine (rivages d'îles de la mer des Faluns) soit plus récents (étapes de la régression marine, terminée au début du Pliocène). Les Faluns sont des dépôts de graviers marins, formés d’élé- ments siliceux plus ou moins grossiers, plus ou moins fins, selon les niveaux, associés à un élément calcaire très abon- dant et représenté par de nombreux fossiles (coquilles, débris 0] 218 FALUNS DE LA TOURAINE de Polypiers, de Bryozoaires) et quelques fragments de craie dre . SR EPRUP — vyogne C199. \ EÆ Fi. 77. — Carte des Faluns de la Touraine (Sainte-Maure, Manthelan, le Louroux, Sainte-Catherine-de-Fierbois, Paulmy, Ferrière-Larçon, etc.) (1 : 320.000). ou de calcaire lacustre arrachés au sol sous-jacent. FALUNS DE LA TOURAINE 249 D'après la définition donnée en 1825 par Auguste Duvau, le I POULE DIRE A 24 ; o ; À L . #| Hrliper | Pare pile Shen re Ô AS cs se raÉ LLPLRIPNTS à is Fi. 78. — Carte des Faluns du Blésois (Contres, Soings, Oisly, Thenay, Pontlevoy, les Bordes, Sambin, etc., au sud de la Loire. Ville- barou, au nord de Blois. (1 : 320.000.) Falun sert à faluner, c'est-à-dire à diviser, à marner, à amen- der les terres argileuses trop fortes. Comme le décrit M. G. Dollfus « c’est, au point de vue fon- damental, un sable quartzeux, auquel vient se mêler une pro- 250 FALUNS DE LA TOURAINE portion plus ou moins considérable de grains calcaires. Les grains de quartz, laiteux ou hyalins, d’origine granitique, sont émoussés sans être complètement roulés, ils sont accompagnés de grains de feldspath rose ou blanc, de mica, et de débris plus fins de couleur noire attribuables à l’amphibole, à la tourma- line, au fer, etc. Les grains calcaires sont le plus souvent d’o- rigine organique... On y rencontre enfin, surtout à la base, des galets et blocs de nature variée, généralement empruntés au sous-sol: silex crétacés, calcaire de Beauce, quartzites primaires, schistes anciens. Plus haut, dans l'épaisseur du dépôt, les élé- ments diminuent de volume, les matériaux demi-fins ou fins se stratifient en présentant souvent des lits obliques, inclinés en divers sens et la formation prend tous les caractères offerts par les dépôts marins actuels, accumulés par des courants sous- marins, httoraux, rapides. Cette stratification manque rarement, même dans les dépôts supérieurs les plus fins quis’agglomèrent en tablettes, un examen attentif permet de la constater. Le ciment calcaire qui a consolidé les plaquettes paraît tirer son origine d'infiltrations anciennes dues à la migration de la chaux dans l'épaisseur même du dépôt, la dissolution des couches supérieures ayant pu solidifier les couches plus basses ». Les cartes ci-contre (figures 77 et 78) indiquent sommaire- ment la distribution géographique actuelle des principaux faluns du BLésors — Pontlevoy, Thenay, Oisly, Contres, Soings, Sassay® — et de la Touraine — Manthelan, Louans, Bossée, Sainte-Maure, le Louroux, Sainte - Catherine - de- Fierbois, la Picaudière-Saint-Epain, Paulmy, Ferrière l’Ar- çon..., sur la rive gauche de la Loire. | Je ne m'occuperai ici que des seuls faluns du sud du Blésois, car ce sont ceux renfermant les plus nombreux débris de mammifères fossiles. Incidemment, j'aurais à indiquer quel- 1 G. Dollfus, Notice sur les gisements fossilifères du Miocène typique de la Tou- raine (Congrès de la Société Française de Géologie, 1900). 2 Sur la rive droite de la Loire, le lambeau falunien de Villebarou reste le seul témoin de l'extension de la mer des Faluns au nord de Blois. FALUNS DE LA TOURAINE 201 ques pièces signalées comme provenant du Falun de Sainte- Maure ou de ceux de l’Anjou. C’est en effet sur la ligne de rivage, ou à une faible distance de celle-ci que les débris de mammifères entraînés par les eaux des rivières venant se jeter dans la mer des Faluns ou ayant péri dans cette même mer, se sont déposés et fossilisés. C’est dans les faluns correspondant à cette ligne de rivage que l’on pourra trouver les éléments de la détermination de la faune des mammifères helvétiens du cen- tre de la France. Dans les faluns déposés lors de la régression marine, les ossements seront plus rares. La détermination des espèces constituant cette faune n’est pas chose aisée. En effet, les faluns très fossilifères (mammifères) dans la région de Pontlevoy-Thenay, reposent transgressivement sur les terrains plus anciens : argile à silex, calcaire de Beauce, sables de l’Orléanais. Ces derniers sont dans cette même région très fossilifères aussi, les ossements se trouvent dans la couche la plus inférieure du falun, en contact avec les sables de l'Orléanais lorsque ceux-e1 existent encore. Ces sables de l’Orléanais ont une faible épaisseur, réduite parfois à quelques centimètres. On conçoit la difficulté, sinon l'impossibilité de distinguer, parfois même entre les mains des ouvriers venant de les découvrir, les ossements provenant du falun et ceux provenant des sables. La patine ocreuse fréquente donnée par ces derniers, tou- jours absente dans le falun ; la présence de coquilles marines adhérent au débris de mammifère permettent dans quelques cas (très rares de reconnaître avec certitude l’origine de la pièce. C’est l'exception. Dans la collection de l'abbé Bourgeois, dans celle de la Société d'histoire naturelle de Loir-et-Cher, dans celle du D' Houssay, etc., la confusion est la règle. Une autre difficulté de l'étude de cette faune provient de ce que le mélange des fossiles des deux niveaux Helvétien et Bur- digalien, exécuté par la pioche des ouvriers contemporains a été réalisé aussi par les vagues et les courants de la mer des 252 FALUNS DE LA TOURAINE Faluns. Celle-ci a très largement raviné et remanié les Sables de l’Orléanais qu’elle venait recouvrir. La constatation évidente de ce fait a jusqu à présent servi de base à l'opinion classique : « Les faluns de Pontlevoy sont depuis longtemps connus par l’abondance et la belle conservation de leurs coquilles, au milieu desquelles on trouve, à l’état remanié, des ossements de mammifères empruntés aux sables de l'Orléanais!. » « Les coquilles marines des faluns sont associées à des osse- ments de mammifères tantôt contemporains (Halitherium),- mais le plus souvent roulés et provenant du remaniement des sables de l’Orléanais? ». L'étude que j'ai faite dans la première partie de cet ouvrage des mammifères des sables de l’Orléanais non entamés par la mer des Faluns permettra de constater que la faune de ceux-ci renferme des espèces différentes ou plus évoluées que les sables et à côté de la faune burdigalienne de mammifères du centre de la France, il est à signaler et à décrire une faune helvétienne de mammifères. Ce sont les mammifères provenant de ce mélange des faluns et des sables que j'envisagerai sommairement dans celte seconde partie. Comme la première partie, elle sera divisée en deux chapi- tres : étude stratigraphique des deux principales localités de Pontlevoy et Thenay ; monographie paléontologique som- maire des divers genres et espèces. 1 A. de Lapparent, Trailé de Géologie, 4e éd., p. 15-16. 2 Douvillé, Légende de la fouille de Blois. Carte géoiogique de France. <' EE STRATIGRAPHIE 253 CITAPITRE PREMIER ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DE LA RÉGION DE PONTLEVOY ET DE THENAY (SABLES DE L'ORLÉANAIS ET FALUNS DE LA TOURAINE) PONTLEVOY Il n'entre pas dans le plan du présent travail de présenter une étude complète du Falun de Pontlevoy. Commençant au nord apr É 27 nn + CT TENTE "EE A A DURE e TA. J 4 fe. À, © & AA C1\ RE dd EE ES A : D AP" a | FO AR 3 À æ Se : 7 L rh 4 \ Fr e ! ÉUTO ! ' Fic. 79. — Carte de la région de Pontlevoy, Thenay, Phage, Choussy. du bourg de Pontlevoy, cette formation se continue vers l’est, dans la direction de Thenay, de Choussy, etc. Elle est tout par- üculièrement intéressante par la remarquable conservation et 254 STRATIGRAPHIE l'abondance des coquilles qui constituent le principal élément 6. Terre végétale. 5. Alluvions quaternaires. 4. Sable gris des faluns, co- quilles. 3. Gravier falunien et ses élé- ments avec cailloux, coquilles et ossements én mammifères. 2, Sables de l'Orléanais avec ossements de mammifères. 1. Calcaire de Beauce. * Niveau d’eau variable, ‘ FiG. 80. — Carrière Souchet, Cloudron au Pontlevoy. du Falun. M. G. Dollfus en a donné l'indication des principaux gisements, avec des listes très complètes. Je n'envisagerai ici le Falun de Pontlevoy qu’au point de vue RÉGION DE PONTLEVOY-THENAY 255 exclusif de ses rapports stratigraphiques avec les sables de l’Orléanais et de la faune de mammifères qu’on a pu recueillir à sa base. La carrière Souchet, au lieu dit Cloudron, m'a donné deux coupes qui peuvent être regardées comme des coupes-lypes, car elles présentent très nettement la succession des couches rencontrées un peu partout dans les diverses exploitations du calcaire de Beauce existant à Pontlevoy-Thenay. La première de ces deux coupes montre une mince couche de Sables de l’Orléanais fossilifères supportant 80 centimètres à 1 mètre de Falun fossilifère à sa base, immédiatement au-dessus de la mince couche sous-jacente de sables. J’ai suffisamment insisté sur la difficulté de reconnaître l’origine exacte des ossements fossiles trouvés dans l’une et l’autre de ces deux for- mations, pour n'y pas revenir. | La figure 8o donne le détail de cette première coupe, celle de la carrière Souchet. La seconde, relevée sur la même paroi de la carrière, à 20 mètres plus à droite, montre le Falun ayant raviné et entrainé les sables de l’'Orléanais et entrant en contact immédiat avec le calcaire à hélices de l’Orléanais (ou calcaire de Pithi- viers). Coupe à Pontlevoy, carrière Souchet. 0,70 Terre végétale et sable limoneux. 0,80 Falun fin, coquiller. 0,60 Falun grossier, avec ossements rares. Calcaire de Beauce, visible sur 3 mètres. Entre Pontlevoy et Thenay, j'ai revu la coupe donnée par M. Dollfus! : Coupe à Pontlevoy (route de T'hen ay). 0,10 Terre végétale. 0,40 Argile verte avec poupées calcaires. 1 G, Dollfus. Congrès de la Société géologique, 1900. 290 STRATIGRAPHIE 0,60 Sable calcareux, jaune, fossilifère. 0,20 Argile verte et blanche avec poupées. 4. Terre végétale . . . o%30 3. Alluvions quaternaires 145 2. Calcaire de Beauce altéré et pismenté MAP EU Bo 1. Calcaire de Beauce compact, dur, visible sur . . . 2m60 * Eboulis reposant sur le cal- caire. * — Niveau d'eau variable. F1G. 81. — Carrière Sainsot, près du vieux cimetière de Thenay, entre Pontlevoy et Thenay. 0,15 Sable calcareux jaune à Ostrea crassissima. 0,40 Argile verte avec panachures blanches, RÉGION DE PONTLEVOY, THENAY 257 0,35 Sable calcareux fin avec cailloux à la base, nombreux fossiles, débris roulés. 3m. Calcaire de Beauce, dur, perforé au sommet par des lithophages. Base invisible, Niveau d’eau. Cette succession de lits argileux et sableux ainsi que la pré- sence d’une couche de graviers à Ostrea crassissima se retrou- vent très fréquemment dans la coupe des faluns du Blésois. M. Dollfus donne l'interprétation la plus vraisemblable de ces niveaux argileux, verdâtres, en les considérant comme des points d’arrêt d'anciens niveaux d'infiltration dans lesquels les sels des eaux calcaires ont été précipités et agglutinés en poupées. Ces infiltrations avaient tout d’abord traversé la parte supérieure du falun, aujourd’hui disparue en laissant à décou- vert ou presque le sommet des couches argileuses. Les phénomènes d’érosion ont été assez intenses en certains points pour entraîner toute la formation falunienne, dont quelques éléments peuvent à peine être retrouvés dans les alluvions quaternaires à grains quartzeux et lits argileux qui l'ont remplacée et qui sont aujourd’hui en contact avec le calcaire de Beauce. La carrière Sainsot, entre Pontlevoy et Thenay, près du cimetière, est un bon exemple — me semble-t-1l — de cette érosion intense du falun. Coupe à Pontlevoy (carrière Sainsot). 0,30 Terre végétale. 1,45 Alluvions quaternaires à éléments quartzeux et siliceux, avec lits argileux. 1,80 Calcaire de Beauce, altéré, effrité. 2,60 Calcaire de Bauce, compact, dur. Cette coupe est représentée par la figure 8r. En pareil cas, la partie supérieure du calcaire est fragmentée, altérée. Lorsque le falun repose directement sur le calcaire de Univ. DE Lyon. — Mayxér 17 258 STRATIGRAPHIE Beauce, celui-c1 est généralement poli et perforé sur presque toute sa surface par les mollusques lithophages, dont il est fréquent de trouver la coquille (pholades) en place, dans le trou que l’animal avait creusé. Ces perforations qui criblent le calcaire confirment quil s’agit 1c1 d’un ancien rivage. Je signale simplement les faluns de Sambin et des Bordes, proches de Pontlevoy, dont la faune marine est des plus intéressantes, mais qui n ont pas fourni, jusqu'ici, d'ossements de mammifères. THENAY Thenay est limitrophe de Pontlevoy, à l’est de cette localité. J'ai relevé à Thenay de nombreuses coupes intéressant les sables de l'Orléanais et les faluns. Quelques-unes viennent compléter celles de Pontlevoy. La sablière Leloup, sur le chemin qui va de Thenay à Sambin, montre les sables de l’Orléanais atteignant 5 à 6 mètres d’épaisseur et reposant sur une épaisse couche de marne (niveau marneux de Chévenelles). En cet endroit, les sables ne se sont pas montrés fossilifères. A cette coupe correspond la figure 82. Au lieu dit «le Pont », sur la route de Choussy, j'ai noté : Coupe à Thenay (le Pont). 0,90 Terre végétale. 0,80 Falun : sable avec ostrea crassissima, 0,30 Sables de l'Orléanais : gravier rouillé, à gros éléments, ayant donné quelques débris de Dinotherium. 0,50 Sables de l'Orléanais : gravier fin, à stratification entre-croisée avec lits de couleurs différentes (gris, blanc, ocreux). Marne visible sur 1 mètre. Cette coupe — comme celle de la carrière Souchet, à Pontlevoy — montre la succession régulière des niveaux ; RÉGION DE PONTLEVOY, TENAY 259 Marne (reposant sur le calcaire de Beauce supérieur), sables de ent meme * Terre végétale. Sables de l'Orléanais, visibles sur 3m°o. Sol de la sablière. Le sable, non fossilifére, et la couche marneuse sur laquelle il re- pose, plongent jusqu’à environ 3 mètres au-dessous du sol. Fig. 82. — Sablicre Leloup, à Thenay, sur le chemin allant de Thenay à Sambin. l'Orléanais, falun, ce dernier certainement érodé à sa partie supérieure. 260 STRATIGRAPHIE : L'abbé Bourgeois avait pu relever une coupe analogue au bourg de Thenay, à l'entrée du chemin conduisant à Choussy{. Voici cette coupe : Coupe au bourg de T'henay. 0,50 Falun blanc, composé de sable et de coquilles brisées (assise dénu- dée). 0,40 Sable et grosses coquilles ; galets siliceux d'origine crétacée; blocs roulés de calcaire lacustre et de grès falunien perforés par la Pholas dimidiala et le Lithodomus Lyellianus. 2,50 Sable de l’Orléanais, généralement rouge, présentant des lits minces et irréguliers de marne argileuse verdâtre, avec de nombreux ossements à la base /{Mastodon, Dinotherium, Rhinoceros, Amphi- cyon, etc.). Calcaire de Beauce compact. La carrière Audan montre le falun recouvert par des allu- vions quaternaires : Coupe à Thenay (carrière Audan). 0,40 Terre végétale. 0,30 Argile. 0,50 Falun coquiller avec ossements à la base. 4m. Calcaire très dur, à surface polie et perforée, visible sur 4 mètres Au lieu dit « les Gaudes » le falun affleure, recouvert seulement par une mince couche de terre végétale qu'il con- tribue à former en grande partie. La figure 83 donne le détail de cette coupe telle que je l'ai relevée. M. G. Dollfus, à peu de distance, a observé la succession suivante : 1 L. Bourgeois, Sur la prétendue contemporanéité des sables ossifères de l’'Orléa- nais et des faluns de la Touraine ({{. R. hebd, de l'Académie des Sciences, LXIV 1867, p. 429). ee RÉGION DE PONTLEVOY, TENAY 261 6. Terre végétale. 5, Sable gris des faluns, coquil- ler, avec plaquettes agglo- mérées par un cimen( calcaire. 4. Gravier avec cailloux et silex, fossiles roulés, Ostrea cras- sissima nombreuses, 3. Sable fin, blanc, très. fossili- fère (coquilles) avec lits mar- neux à la base. 2. Calcaire de Beauce. r. Marne grise, avec nodules calcaires. Fi. 83. — Sablière Niçois. Les Gaudes à Thenay, Coupe à Thenay {les Gaudes). 1,50 Sable gris, calcareux, fossilifère, en affleurement naturel. 0,60 Sable jaune en lits obliques. 0,20 Sable très grossier, avec débris coquillers roulés, gros blocs 262 STRATIGRAPHIE à la base, soit calcaires, soit argileux ; Osfrea crassissima abon- dantes. 0,15 Bancs de grès calcaire fin. 0,20 Sable gris, grossier avec galet de silex et Ostrea roulées. 0,30 Sable blanc très fin avec coquilles très fragiles. 0,40 Sable grossier, avec grès remanié, cailloux, Ostrea. 0,20 Sable blanc, fin, gréseux, avec Unio abondants, mais très friables. Ces coupes sont suffisantes pour donner une idée de la stratigraphie du Miocène de Pontlevoy et Thenay. Je signalerai pour mémoire les sablières que j'ai visitées à Phage, entre Sambin et Choussy (remaniement évident des couches supérieures du falun) ; au « signal de Thenay » (cote 112) ; au-dessus du Moulin (cote 107) ; à quelque distance de l'étang du Roger, au sud-est de Thenay ; à l'entrée du village de Choussy ; à Oisly (8 kilomètres à l’est de Thenay); à Contres, où le falun atteint son maximum d'épaisseur (plus de 15 mètres), etc. | MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS 203 CHAPITRE Il MAMMIFÈRES FOSSILES DE LA RÉGION DE PONTLEVOY ET DE THENAY L'abondance relative des débris fossiles de mammifères dans les couches meubles recouvrant le calcaire de Beauce exploité dans la région de Thenay-Pontlevoy a suscité, de tout temps, de nombreux collectionneurs de ces ossements : défenses de Dinotherium, molaires de Mastodonte et de Rhinocéros ont été particulièrement recherchées. Les collections ainsi formées sont sans importance et ont été dispersées, perdues. Une des plus importantes d’entre elles — celle du D' Main- drault, de Montrichard — a été achetée à la mort de celui-ci par la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, qui l’a installée au Musée de Blois et mes Collègues de cette société ont bien voulu la mettre très obligeamment à ma disposition. Une autre collection plus récente est celle de mon excellent ami, le D' Fr. Houssay, de Pontlevoy. Les pièces qui la com- posent sont moins nombreuses que celles de la collection Main- drault, mais le soin et la compétence avec lesquels elles ont été recueillies, classées, déterminées, lui donnent une très grande valeur et un haut intérêt. La collection de l'abbé Bourgeois, conservée à l'Ecole ecclésiastique de Pontlevoy, permettrait à elle seule une étude complète des mammifères des faluns, si elle était rendue plus accessible par ses détenteurs actuels. Nul n’a jamais été admis à l’étudier — quels que fussent ses litres — et le temps extré- 264 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS mement limité pendant lequel 11 m'a été possible de l’entrevoir grâce à l’obligeance de M. l'abbé Wagner rendra mon énu- mération de la faune des faluns très sommaire et forcément incomplète. L'abbé Bourgeois est plus connu par les silex qu'il a attribués à l'Homme tertiaire que par ses autres recherches. Il était | pourtant un géologue et un paléontologue de premier ordre. Je rappellerai brièvement que Louis-Alexis Bourgeois naquit le 28 avril 1819 aux Moulins d’Artins, en Ven- dômois. Il fut élevé au séminaire, y devint prêtre, puis pro- fesseur d'histoire. En 1851, il était appelé à la chaire de philosophie de l'Ecole de Pontlevoy. La direction de celte école lui fut confiée en 1869. Il y mourut en1 878. On imaginera difficilement le labeur écrasant auquel dut faire face l’abbé Bour- geois, partagé entre la lourde charge de l’école de Pontlevoy, les exigences de son ministère et les recherches scientifiques qui le passionnaient. On ne déplorera jamais assez cette mort qui l’enleva à cinquante-neuf ans, au moment même où :l allait réunir, condenser, publier les matériaux qu'il avait amassés pendant plus de trente années. La liste envoyée par l’abbé Bourgeois à Paul Gervais des Mammifères enfouis dans les terrains tertiaires moyens de Fic. 84. — Louis-Alexis Bourgeois, 1819-1878. 1 Pour plus de détails, se reporter à l'Œuvre de l'abbé Bourgeois, pat le Dr François Houssay. Paris, A. Maloine, 1904. LISTE DE L’ABBÉ BOURGEOIS 265 l'Orléanais! est à reproduire ici, malgré les erreurs de déter- nation qu’elle contient et malgré qu'elle soit déjà ancienne. Cette liste énumère — mélangées — les espèces de mammifères des sables de l’Orléanais et des faluns, M. Bourgeois exprimant cette opinion, reproduite depuis par tous les auteurs, sans plus ample information, que « les animaux d’espèces terrestres que l'on trouve dans les faluns de la Touraine seraient identiques, par leurs espèces, à ceux des sables de l’Orléanais, et c’est à des remaniements qu'il faut attribuer l’origine des débris leur appartenant, que l’on rencontre dans les faluns..….. » Voici la liste dressée par l'abbé Bourgeois : Pliopithecus antiquus P. Gervais. Steneofiber viciacensis P. Gervais. Castor subpyranaïcus Lartet. Cricetodon medium Lartet. Archæomys sp. Tilanomys visenoviensis H. de Meyer. Dinotherium bavaricum H. de Meyer. D. Cuvieri Kaup. Mastodon angustidens Cuvier. M. tapiroïdes Cuvier. M. pyrenaicus Lartet. Rhinoceros brachypus Lartet. Rhinoceros gannatensis Duvernoy. Rhinoceros minutus Cuvier. Rhinoceros simorrensis Lartet. Rh. tetradactylus Lartet. Galerix viverroïdes Pomel. Talpa petite espèce. Amphicyon giganteus Laurillard. Amphicyon lemanensis Pomel. Amphicyon major Blainville. Pseudocyon sp. Plesictis P. Gervais. Lutra dubia Lartet. Machairodus palmidens P. Gervais. Anchitherium aurelianense H. de Meyer. 1 P. Gervais, Zoologie et Paléontologie générales, 1867-1869, p. 156. 17 b 266 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS Dremotherium sp.? Dicrocerus eleqans Lartet. Palæomeryx Kaupu H. de Meyer. Hyæmoschus crassus Lartet. H. minor Lartet. Amphimoschus pontileviensis Bourgeois. Caïnotherium medium Bravard. Anthracotherium onoideum P. Gervais. Anthracotherium ?, deux espèces plus petites, Chalicotherium grande P. Gervais. Sus belsiacus P. Gervais. Sus Lockharti Pomel. Sus chærotherium Blainville. Chæromorus, sp. Palæocherus pusillus Pomel. Palæocherus typus Pomel. Listriodon splendens H. de Meyer. J'insiste encore sur le fait que, dans cette liste, l'abbé Bour- geois n’a pas énuméré soit la faune des sables de l'Orléanais, soit celles des faluns, mais le mélange de ces deux faunes. ORDRE DEs ONGULÉS IMPARIDIGITES Famille des RHINOCÉRIDÉS La faune helvétienne de la région de Pontlevoy est riche en débris de Rhinocéros, et la collection Bourgeois, la collection Maindrault, la collection Houssay, etc.,en possèdent un nombre considérable de pièces. | Deux espèces de l'Orléanais n'y sont pas représentées : le Diceratherium Douvillei et le très petit Rhinocéros que j'ai rapporté au Ceratorhinus tagicus, race ligericus. Au Teleo- ceras aurelianensis on peut rapporter quelques pièces peu nombreuses et confondues avec des débris d'espèces plus récentes. À regarder d’un peu près, sur un certain nombre TELEOCERAS BRACHYPUS 267 d’entre elles, on reconnaît les traces de la gangue formée par les sables de l’Orléanais purs, sur aucune ne se constate la présence de débris de coquilles, signature du falun, et je me crois auto- risé à dire que l’extension géologique du T°. aurelianensis n'a pas atteint l'horizon des faluns, où l’on trouve 1l est vrai une espèce très voisine, probablement descendant directement de celle de l'Orléanais : le Teleoceras brachypus. On rencontre également à ce dernier niveau et abondamment représenté un Rhinocéros de très grande taille, dont l’appari- tion paraît s'être faite à la fin du Burdigalien (sables de Beau- gency) et dont l'extension helvétienne a été rapide : l’Acera- therium tetradactylum. SOUS-FAMILLE DES BRACHYPODINÉS Teleoceras brachypus Lartet. (PL. IX, fig. 14 et 15, pl. X, fig. r et 2). 1834. Rinoceros Goldfüssi. Kaup, Description des ossements fossiles de Darmstadt. 1801. Rhinoceros brachypus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, P. 29. 1859. Rhinoceros à grandes incisives (p. part.). P. Gervais, Zool. et Paléont. franç., 2° éd., p. 98. 1887. Rhinoceros brachypus. Depéret, Recherches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes de la vallée du Rhône (Archives du Muséum d’'Hisi. nat. de Lyon, IV, 1887). 1900. Teleoceras brachypus. Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe (Bull. of the American Museum of natural His- tory, XIII, p. 229-267). Parmi les centaines de dents de Rhinocéros que contient la collection Bourgeois, j'ai vu de très belles pièces appartenant sans aucun doute au T. brachypus. Je n'ai pu les examiner autrement que par un rapide coup d'œil. Elles m'ont toutefois permis de vérifier les caractères donnés par Osborn du T°. bra- chypus, d’après les beaux exemplaires existant au Muséum de Lyon et provenant de la Grive-Saint-Alban : Dentition supérieure. — P, simple ; P;et P; sans antecro- chet (qui est au contraire bien développé chez le T. aurelia- ASYRTE Fic. 85. — Aceratherium platyodon Saint-Nazaire-en-Royans., Denti- tion supérieure droite. P3 res- taurée d’après la dent homologue - gauche, qui est en bon état. Col- lection de la Faculté des Sciences de Lyon. QU PR Fic. 86. — Aceratherium tetradac- fylum. Falun de Pontlevoy. Dentition # supérieure gauche, P — M3, d'après des dents isolées du Musée de Blois. MG. 87. — Aceratherium incusi- vum. D'après Kaup. | 270 © MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS nensis); P, et P; avec crista de faible dimension et crochet; P, avec crista et crochet bifurqué. M; avec crista à peine apparente, crochet puissant, ante- crochet réduit (en comparaison avec le T'. aurelianensis). M, M; et M; avec bourrelet basilaire plus ou moins accentué sur la face interne et se prolongeant sur les côtés. Dentition inférieure. — Les prémolaires inférieures ne sont pas aplaties sur leur face externe, mais ont celle-ci arrondie, ce qui les distingue des prémolaires du T. aurelianensis. Je peux figurer, appartenant à cette espèce deux M, supé- rieures, l'une gauche et l’autre droite, provenant du Miocène de Pontlevoy-Thenay. M; supérieure gauche est actuellement dans les collections de la Faculté des Sciences de Lyon; M: supérieure droite est à Paris, au Muséum, où se trouvent quelques autres molaires du T. brachypus des Faluns (pl. X, le, 1160) Leur longueur au niveau de la muraille externe — 60 milli- mètres et 60 mm. 5 ; leur largeur au niveau du lobe antérieur — 59 millimètres; au niveau du lobe postérieur — 5o et A8 millimètres. Le denticule antéro-externe et son parastyle très accentués, le bourrelet basilaire crénelé, la largeur profonde de la vallée médiane complèlent les caractères spécifiques de ces molaires. Je figure encore (pl. IX, fig. 14 et 15), en les rapportant au T1. brachypus, deux autres molaires provenant du falun de Sainte-Maure : une M; supérieure, appartenant à un indi- vidu de taille moyenne, assez fortement usée et une arrière- molaire inférieure provenant d’un animal de taille beaucoup plus forle que celle indiquée par la pièce précédente (lon- gueur — 61 millimètres; largeur — 27 millimètres). Ces deux dents sont à Paris, au Muséum (1903-20). Les débris de mammifères, découverts dans le falun de Sainte-Maure étant des plus rares, 1l m'a paru intéressant de signaler l'existence de ces deux molaires de Teleoceras bra- chypus provenant de cette localité. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS Pol Rapporrs ET DIFFÉRENCES. — Le Teleoceras brachypus con- tinue, dans le Miocène moyen, le rameau phylétique commencé dans le Burdigalien par le 7”. aurelianensis, son précurseur immédiat. | Je n'insiste pas sur les caractères odontologiques qui sépa- rent ces deux espèces : chez le T. aurelianensis, antecrochet très développé de P, et de P,; bourrelet basilaire non déve- loppé sur la face interne des M; face externe des P inférieures aplatie, etc. On pourrait se demander s1 des liens de parenté n’existent pas entre le T. brachypus et les Aceratherium, et cela en remarquant combien ses molaires simples, entourées ‘à leur base d’un bourrelet bien marqué, ayant une vallée médiane largement ouverte... rappellent celles des Aceratherium. Ces caractères sont encore plus accentués chez le Teleoceras Goldfüssi qui succède dans le Miocène supérieur (Pontique) au T. brachypus et que nombre de paléontologistes ont dési- gné sous le nom d’Aceratherium Goldfüssi Kaup. Ces mêmes caractères des molaires se retrouveront en partie sur celles que je crois devoir rapporter à l’Aceratherium tetradactylum des Faluns. Ils me semblent traduire non pas des liens réels entre des rameaux phylétiques différents, mais une similitude des caractères primitifs de la dentition chez ces Rhinocéridés miocènes. SOUS-FAMILLE DES ACERATHERINÉS Aceratherium tetradactylum Lartet, mutation pontileviensis. 1834. Aceratherium incisivum. Kaup,Ossements fossiles de Darmstadt. 1842. Rhinoceros tetradactylus. Lartet, C. R. hebd. de l'Académie des Sciénces, t. IV, p. 88. À Pontlevoy, soit à la partie inférieure du Falun, soit dans la couche des Sables de l’Orléanais en contact avec le niveau falunien inférieur, on trouve des débris ossements très altérés en général et des dents, celles-ci inutilisables pour la plupart, 272 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS bien conservées pour le plus petit nombre et par suite docu- ments précieux, d’une très grande espèce de Rhinocéridés. Les dents isolées que j'ai eu à ma disposition m'ont permis de reconstituer la double série d'une mâchoire supérieure, de façon assez homogène pour qu’on puisse la regarder comme étant d’une seule et même espèce. L’usure de la couronne de ces dents doit les faire rapporter à des sujets adultes. Un assez grand nombre de dents isolées (arrière-molaires surtout) indépendantes de cette double série permettent de confirmer les caractères que je vais indiquer. La succession dentaire est la suivante. Côté droit "Pi nonwretrouvee) MP: PP NN EN ER Côté gauche . Pi (nonretrouvée) P, P3 P; M M M Les premières remarques faites en jetant les yeux sur les trois arrière-molaires permettent facilement de constater : Vallée largement ouverte: Crochet à peine indiqué par une simple ondulation de la paroi de la colline antérieure ; Antecrochet plus marqué, situé très haut dans la vallée de la dent, à la base de la colline postérieure ; Absence de crista que nous avons vue bien développée dans le Teleoceras aurelianensis ; Denticule accessoire très accentué en avant du tubercule externe antérieur (parastyle, d’'Osborn) ; Notable bourrelet d’émail basilaire : La dernière molaire, M;, est triangulaire non par suppression du lobe postérieur comme chez tous les vrais Rhinocéros miocènes, pliocènes, quaternaires et actuels, mais plutôt sub- quadrangulaire avec lobe postérieur assez développé; crochet et antecrochet faiblement indiqués comme à l’origine. Les prémolaires présentent un bourrelet d’émail beaucoup plus marqué que celui des arrière-molaires. Ce bourrelet est surtout prononcé à la base de la face interne et de la face anté- rieure. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS 213 Ces caractères indiquent bien qu’ils’agit d’un Acerathertum!. Fan Fic. 88. — Aceralherium tetradactylum. Mutation pontileviensis. Pontle- voy. Dentition supérieure P3 — M3. 1/2 grandeur naturelle (Cf. pl. X, fig. 3). 1 Duvernoy cite également (Nouvelles études sur les animaux fossiles, Arch. du Muséum de Paris, 1854-1859, t. VII, p. 95) diverses pièces connues de lui pouvant Univ. DE Lyon. — Mayer 18 274 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS L’Aceratherium lemanense (Pomel, Duvernoy) — bien connu par les remarquables pièces existant à Paris, Lyon, Munich, Stuttgard — de l’'Oligocène supérieur (Saint-Gérand- le-Puy, Gaillac, Gannat, Randan, etc.), n’est pas à envisager ici. Sans parler de ses caractères spécifiques, il appartient trop nettement à un niveau trop inférieur pour qu’une confusion soit possible. S'agit-il de l'Acerafherium platyodon décrit par Elie Mer- mier ‘ d'après un tête osseuse trouvé dans la mollasse burdiga- lienne supérieure des environs de Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) et dont cette pièce type de l'espèce est actuellement dans la collection paléontologique de la Faculté des Sciences de Lyon, c’est-à-dire d'un animal caractérisant l’horizon géo- logique auquel appartiennent les sables de l’Orléanais ? S'agit-il de l'Aceratherium tetradactylum du Miocène moyen et dont l'existence paraît également se poursuivre dans le Mio- cène supérieur?. La distinction est loin d'être sans importance. J'ai déjà eu l'occasion de dire que, d’après l'opinion classique, les ossements des faluns de la Touraine seraient simplement ceux des sables de l’Orléanais remaniés et roulés par la mer des Faluns. La constatation d'une espèce de Rhinocéros nettement helvétienne serait un précieux argument ajouté à ceux sur lesquels je m’appuie pour démontrer la présence d’une faune de mammifères terrestres indépendante et propre aux faluns. Comparons donc les caractères dentaires que l’on peut rele- ver sur les dents que J'ai réunies avec ceux relevés par M. Mermier sur la tête d’Aceratherium platyodon découvert par M. Depéret et lui. contribuer à prouver l'existence d’un Aceratherium de grande taille dans les faluns. « … Nousavons des faluns de la Touraine deux secondes molaires supérieures, une de chaque côté, quiressemblent beaucoup à celles correspondantes de notre grande tête d'Aceratherium gannatense, sauf une petite différence dans la dimension transversale. « Nous avons encore deux molaires supérieures du côté gauche, la seconde et la troisième, qui correspondent exactement au morceau figuré dans l'Os{éographie, pl. XII. Ce sont des molaires de lait d'Aceratherium. « Quelques os des membres se rapportent à l’une de ces espèces de grande et forte taille. » 2 Élie Mermier, Annales de la Socièlé Linnéenne de Lyon, 1896. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS 279 Aceralherium plalyodon. de Saint-Nazaire-en-Royans. Dents de dimensions relativement faibles. Longueur occupée par les sept molaires : 230 millimetres. Longueur occupée par les quatre P — 110 millimètres. Par les trois M—110 millimètres. Les deux collines transversales se réunissent par leurs bouts in- ternes, bien que l'usure de ces bouts ne soit pas très avancée. Une dépression isolée, arrondie, recouverte d'émail s’observe sur chacune des prémolaires. Bourrelet d'émail prononcé sur faces antérieure, interne et pos- térieure, se relevant fortement vers cette dernière face et se prolongeant plus ou moins sur la muraille externe. M4 et M, sont presque aussi lon- gues que larges; crochet assez saillant, et antecrochet nais- sant. M; sub-triangulaire ; pas de cro- chet n1 d’antecrochet. Vallée largement ouverte. Tubercule externe très sallant. Bourrelet d'émail netsur les faces antérieure et postéro-externe. Aceratherium ? des Faluns de Blésois. Dents de fortes dimensions. L = 290 millimètres !. L = 142 millimètres. L — 148 millimètres. P; n'existe pas dans notre série. P: P; P; sont sub-rectangulaires, allongées transversalement. Les deux collines transversales restent séparées par une vallée large de plusieurs millimètres même sur les dents très usées. Absence de ce caractère. Un bourrelet d'émail assez pro- noncé se voit à la base des faces interne et antérieure et se re- trouve indiqué sur la partie postérieure de la muraille ex- terne. M, et M, sont presque aussi lon- gues que larges; crochet à peine indiqué et antecrochet bien développé sur M, et M. M; subtriangulaire, pas de cro- chet; antecrochetindiquésur les dents demi-usées. (Le pli qui le forme n'apparaît, en effet, qu'à la partie moyenne de la hauteur de la dent.) Vallée largement ouverte. Tubercule externe très saillant. Bourrelet d'émail net sur les faces antérieure et postéro-nterne. 1 En tenant compte de la longueur probable de P1 non existante dans notre série 276 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS On ne peut espérer avoir des différences très accentuées dans les caractères dentaires de deux espèces voisines d'un même rameau, du moins les différences de détail qui viennent d’être signalées — surtout l’écart considérable des dimensions des dents — ne laissent place à aucun doute. Il ne s’agit pas de l’Aceratherium plalyodon. En revanche, à première vue, on a l'impression d'une réelle parenté avec l’Aceratherium tetradactylum de Sansan (Lartet) dont voici les caractères dentaires. L'Aceratherium tetradactylum est une grande espèce pou- vant acquérir une taille considérable. Le grand Aceratherium des faluns de Touraine que j'étudie ici était certainement tel, les dimensions de ses molaires supérieures dépassant de beau- coup celles indiquées par M. Filhol pour l'A. fetradactylum (incisivum) de Sansan!. MESURES PRISES SUR LES MESURES PRISES SUR LES MaxizLaire Aceralherium DE SANsaN Aceratherium pes FALUuNS A SUPÉRIEUR LonGuEur LARGEUR LonGuEur LARGEUR PAST 0,016 0,014 » » PATES 0,029 0,030 0,036 0,49 Pr ER 0,091 0,045 0,037 0,008 JEANNE AR 0,033 0,099 0,040 0,059 Meet 0,040 0,055 0,045 0,062 NE Re 0,044 0,055 0,049a 0,066 b M; . : 0,042 0,091 0,092 0,062 a) Jusqu'à o, 058 sur certaines M2, — b) Jusqu'à 0,071 sur certaines M2. Sans revenir sur les caractères déjà énumérés à propos de la détermination du genre Aceratherium et de la différenciation avec l’Aceratherium platyodon, on remarque que : 1° P:, P; et P, supérieures ont un bourrelet d’émail bien développé sur leur face interne. 2° Le lobe postérieur présente une troisième fossette lorsque l'usure de couronnes est fort avancée (Gervais), ce qui se voit 1c1 sur P;, droite et sur P* gauche. 1 H. Filhol, Etudes sur les mammifères fossiles de Sansan, Paris, Masson 1891. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT, PONTILEVIENSIS 271. 30 Les prémolaires et les arrière-molaires supérieures ont un crochet à peine indiqué et un vigoureux antecrochet, placé tout près de la muraille externe. 4 Crista visible sur les prémolaires et les arrière-molaires non usées. ErG. 89. — Aceratherium tetradactylum. Thenay. Incisive supérieure y ÿ gauche vue par sa face interne. Grandeur naturelle. Incisives. — J’ai pu utiliser, parmi un assez grand nombre de débris et de dents plus ou moins bien conservées, une inci- sive inférieure et une incisivesupérieure gauches, sensiblement correspondantes. L'incisive supérieure — provenant de Thenay, collection du D' Houssay — assez usée (couronne haute de 18 millimètres seulement) mesure 72 millimètres de longueur et 25 millime- tres de largeur. La figure 89 en indique la forme générale. L'incisive inférieure — provenant de Thenay (musée de Blois) — présente également une assez forte usure ; la partie inférieure de la racine manque. Comme dimensions : Circonférence moyenne de la racine — 123 nullimètres ; longueur — 135 millimètres ; lon- 278 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS gueur de la surface d'usure de la couronne — 65 milli- F1G. 90. — Aceratherium tetradactylum. Falun de Thenay. Incisive inférieure gauche et section transversale de cette dent à trois niveaux différents. À. au niveau de la racine, B. à la base de la couronne, C. au milieu de la couronne. Musée de Blois. Grandeur naturelle. mètres ; largeur de la même surface — 55 milhimètres. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS 279 Elle est, moins en forme de lance que celle des autres espè- ces d'Aceratherium; elle a sa portion interne élargie et sa portion externe aplatie. Avec M. Mermier! on peut accorder une réelle utilité, au point de vue de la détermination des espèces d’Aceratherium, aux caractères tirés de la section des incisives inférieures. Au point de vue de leur forme, M. Mermier distingue : Premier type : Aceratherium à incisives inférieures ovales, à double tranchant fAceratherium de l'Aquitanien). Ex. A. Lemanense. Deuxième type : Aceratherium à incisives inférieures ova- les, aplaties, à triple tranchant (Aceratherium du Burdigalien), Ex. À. platyodon. | Troisième type: Aceratherium à incisives inférieures trian- gulaires, équilatérales, à un seul tranchant {Aceratherium du Miocène moyen et supérieur). Ex. À. incisivum de Sansan et d'Eppelsheim, remarquables l’un et l’autre par les très for- tes dimensions de leurs incisives. | Les sections relevées sur la volumineuse incisive inférieure gauche de l’Aceratherium des Faluns présentent — malgré une usure très prononcée de la dent ayant appartenu à un ani- mal âgé — les caractères du troisième type de Mermier, d'où D on que cet Aceratherium appartient bien au niveau de l’Helvétien. Rapports ET DIFFÉRENCES. — L'Aceratherium tetradactylum des faluns dépasse en grandeur tous les autres Rhinocéros du Burdisalien et de l’Helvétien. Ses caractères odontologiques — vallée largement ouverte, absence de crochet, antecrochet peu développé, absence de crista, parastyle très accentué, notable bourrelet basilaire sur les M et plus encore sur les P — sont assez nets pour qu'il ne 1 Elie Mermier, Etude complémentaire sur l’Aceralherium platyodon de la molasse burdigalienne supérieure des environs de Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) (Annales de la Sociéle Linnéenne de Lyon, XLHII, 1896). 280 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS soit pas possible de le confondre avec le T. aurelianensis des sables de l'Orléanais. En décrivant la série dentaire de l’A. fetradactylum des Faluns, j'ai suffisamment insisté sur les différences qu'elle présentait avec celle de l'A. platyodon pour n'y pas revenir. Avec l'A. fetradactylum de Sansan, il n'y a qu’une simple différence de taille, plus forte chez l'A. tetradactylum du Blé- sois. Je ne crois pas qu'il s'agisse là simplement d’un carac- tère individuel, mais bien plutôt d’une variété régionale. L’A. incisivum. d'Eppelsheim, présente des caractères den- taires très voisins, mais sa taille, malgré le niveau plus élevé du gisement d'Eppelsheim, est plus faible, se rapprochant plus de l'espèce de Sansan que de celle des Faluns. Il me semble donc nécessaire non pas de créer pour le très grand Aceratherium des Faluns une espèce spéciale — ses carac- tères odontologiques ont trop de similitude avec ceux de l'A. tetradactylum type pour l'en séparer — mais de le regarder comme une mutation de très forte taille. À cette mutation, je donne le nom de Pontileviensis. Famille des CHALICOTHÉRIDÉS Genre MACROTHERIUM Lartet. Macrotherium grande Lartet. 1837. Macrotherium grande. (— Grand AnoploiheR nes Lartet. C. R. Acad. des Sciences, IV. 1948, Anoplotherium grande. Blainville, Ostéographie, G. Anoplothe- rium, pl. VII. 1801. Macrotherium sansaniense. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, P. 22. 1801. Anisodon magnum. Lartet, Notice sur la col. de Sansan, p. 30. 1889. Ghalicotherium magnum. Filhol, Etudes sur les mammifères de Sansan, p. 294, pl: XLIII, XLIV, XLV, XLVI.: La collection Bourgeois possède, provenant du Falun de 1 Pour la synonymie, cf. Depéret, Mamm, de la Grive-Saint-Alban, 1892, p. 63, ANCHITHERIUM AURELIANENSE 281 Pontlevoy, un fragment de mandibule avec P, et M; et une phalange unguéale de Macrotherium grande. M; inférieure est une dent assez forte, formée de deux crois- sants qui se réunissent du côté interne par deux pointes séparées, à peine épaissies. Cette dent, comme la prémolaire qui la précède, est en assez mauvais état et fort usée. La phalange unguéale est tout à fait caractéristique. Elle est recourbée, avec surface articulaire profondément creusée en son milieu, et extrémité unguéale présentant également une profonde entaille. Cette phalange mesure 120 millimètres de longueur. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Les deux pièces précédentes, témoignant avec évidence la présence du Macrotherium grande dans la faune des Faluns, sont des plus intéressantes. Il s’agit là, en effet, d’une espèce dont on n'a trouvé jusqu'ici aucun débris dans les Sables de l’Orléanais et qui, en fait, ap- partient au Miocène moyen de Sansan, la Grive Saint-Alban, Steinheim, etc. Le M. grande ne doit pas être confondu avec les Chalicothe- rium, du Miocène supérieur et du Pliocène. Il est possible que le genre Macrotherium soit le ÉnÉtétes ser immédiat du genre Chalicotherium. Famille des ÉQUIDÉS Anchitherium aurelianense I. v. Meyer. (A. aurelianense, de l'Orléanais, p. 117). L'Anchitherium aurelianense est représenté dans la faune des Faluns par des restes assez nombreux. La collection Bourgeois réunit sous l'étiquette « Anchithe- rium » une série de pièces provenant des deux niveaux — Sa- bles et Faluns — mélangées de telle sorte qu'il est bien difficile 282 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS de faire un choix rapide de ce qui peut avec certitude être rap- porté à l’un ou à l’autre de ces deux horizons paléontologiques. À Pontlevoy, j'ai noté: Dents isolées — prémolaires et arrière-molaires supérieures et inférieures: Une série dentaire comprenant M; — M; d’en haut ; Os du carpe; Métacarpiens ; Astragale: Métatarsien latéral :; 1° phalange de doigt médian ....…. Il va sans dire que je n'ai pu étudier d'un peu près ces pièces. Toutefois l'examen sommaire que j'en ai fait m'a permis de juger certaines d’entre elles notablement différentes et surtout Fi. gr. — Anchitherium beaucoup plus fortes que celles homo- aurelianense. Falun de : >: : 5 Pontlovos MMolaire ane lOgues Mexistantiaus MuséencdiOnleanee MU ee di À Paris, au Muséum (collection de Vibraye), provenant de Thenay, existe: Une M; supérieure droite, longue de 23 millimètres, large de . 20 millimètres — c’est-à-dire de dimensions assez voisines de M; de Sansan. Deux prémolaires supérieures, de Thenay, dont la gangue paraît indiquer les sables de l'Orléanais comme origine. Un astragale, un fragment de métatarsien, deux phalanges. Ces dernières pièces, sans grand intérêt. L'Anchitherium aurelianense fait donc partie de la faune des Faluns comme de celle des sables, mais 1l s’agit certainement de deux mutations qui ne doivent pas être confondues l’une avec l’autre. La molaire inférieure figurée ci-dessus (fig. 91) indique que la taille de la mutation helvétienne était notable- ment plus forte que l'A. aurelianense race blesense. D PEL ES HYÆMOSCHUS CRASSUS. PALÆMERYX KAUPI 283 ORDRES DE ONGULES PARIDIGITES Famille des TRAGULIDÉS. Genre HYÆMOSCHUS Gray Hyæmoschus crassus Lartet. Il existe dans la collection de l'abbé Bourgeois plusieurs pièces dont la détermination et l'attribution à Æyæmoschus crassus ne sont pas douteuses. J'ai vu trop sommairement ces pièces et mes notes les con- cernant ont été prises trop à la hâte pour essayer d’en donner une description. Du moins les caractères et les dimensions des prémolaires particulièrement tranchantes et allongées m'ont-ils paru identiques à ceux de l'1. crassus de Sansan. L'abbé Bourgeois note sur sa liste l’Hyæmoschus crassus et distingue même une espèce plus petite : Z. minor Lartet. M. Stehlin m'a également confirmé la présence de l’'Hyæ- moschus crassus dans les Faluns. Il n’y a d’ailleurs rien que de très normal à ce que cette espèce très répandue dans le Miocène moyen d'Europe se rencontre dans les Faluns helvétiens de la vallée de la Loire comme à Sansan, Simorre, Georgensmünd, Steinheim, Güriach, la Grive-Saint-Alban el autres gisements du même âge. Palæomeryx Kaupi, H. von Meyer. (P. Kaupi de l'Orléanais, p. 196) J’ai rapporté au Palæomeryx Kaupi, de la faune Miocène de Georgensmünd, diverses pièces de l’Orléanais appartenant à un Palæomeryx de grande taille et dont les caractères odon- tologiques correspondaient exactement à ceux des pièces figu- rées par H. von Mayer. Dans les faluns, ont été trouvés également un certain 284 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS nombre de dents et de fragments de mandibule du P. Kaupri. Il présente ici les mêmes caractères et la même grandeur que dans l’Orléanais et que les pièces types de Georgensmünd. Je peux signaler plus spécialement une mandibule gauche de la collection Bourgeois présentant en place la dernière pré- molaire et les trois dernières molaires. Voici la longueur de ces dents : 3— 24 millimètres ; M — 16,5 millimètres ; M, — 15 mil- limètres ; P, — 15 millimètres. Au Muséum de Paris (1873), provenant de Thenay, est une mandibule de dimensions un peu plus faibles, mais qui peut également être rapportée au P. Kaupi, car l'écart ne dépasse pas la limite des variations individuelles possibles. Ce fragment de mandibule a appartenu à un animal âgé et comprend M,-M:. La longueur des arrière-molaires est, pour M:, de 22 millimètres; pour M;, de 16 mullimètres; pour M,. de 13 millimètres. Parmi les 400 et quelques pièces de Cervidés de la région de Pontlevoy-Thenay que comprend la collection Bourgeois, jai noté l'existence d’un certain nombre d’autres débris se rapportant incontestablement au P. Kaupi. J'ai également le souvenir de quelques molaires de très fortes dimensions, tout à fait comparables à la très grande espèce de Georgensmünd, le Palæomeryx Bojant. Je ne peux malheureusement apporter, pour l'instant d’autres preuves à l'appui de ce souvenir relatif à la présence du P. Bojanti dans les Faluns. C'est seulement lorsqu'on pourra faire l'étude systématique de la collection de l'abbé Bourgeois que l'on pourra affirmer l'existence de cette dernière espèce dans la faune helvétienne du Blésois. Palæomeryx sp. À côlé des différents Cervidés que je vais avoir à signaler, existent parmi les éléments de la faune de Pontlevoy-Thenay un nombre considérable de débris de Palæomeryzx de diverses tailles. AMPHIMOSCHUS PONTILEVIENSIS 28) Mais dans l'état actuel des choses, toute distinction spéci- fique serait prématurée et, pour tenter la détermination de ces débris, 1l conviendra d'attendre la possibilité d’étudier les pièces si nombreuses de la collection Bourgeois comparative- ment aux Cervidés des autres faunes miocènes, qu'à ce point de vue on sera certainement conduit à reviser de façon com- plète. La monographie des Cervidés fossiles est encore à écrire el représentera un des chapitres les plus importants et les plus délicats de la paléomammalogie. ; Genre AMPIHIMOSCHUS Bourgeois. Amphimoschus pontileviensis Bourgeois. (PL. X, fig. 5 et 6). Amphimoschus pontileviensis. Bourgeois, Journal de Zoologie, t. II, DlX D: 205 L'abbé Bourgeois a isolé parmi les Cervidés des Faluns, une espèce d'assez grande taille, — elle atteint presque celle du Palæomeryx Bojant — caractérisée par : Ses molaires inférieures hypsodontes, ressemblant bien plus en cela aux Cervidés modernes qu'aux Palæomeryx ; L'absence de pli palæomeryx ; Leur émail assez profondément ridé. L. Bourgeois a figuré trois molaires supérieures et plusieurs fragments de mandibule qui mettent bien en évidence les caractères précédents de l’A. pontileviensis et cet autre carac- tère sur lequel il insistait tout particulièrement : Le talon de la dernière molaire inférieure formé d’un double croissant. J'ai pu examiner, appartenant à la même espèce, divers autres fragments de mandibule provenant de Pontlevoy et conservés à l'Ecole des Mines (collection Delaunay). Ils sont exactement semblables aux pièces types de Bour- geois et de même grandeur. 286 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS Voici la longueur comparative des molaires de quelques- unes de ces pièces : a) Maridibule gauche M, (brisée) — M, : longueur de M, — 15 millimètres; de M3 — 21 millimètres. b) Mandibule droite M, — M;. Longueur de M, — 18 milli- mètres; de M — 19 millimètres; de M; — 23 millimètres. c) Mandibule droite P,—M:. Longueur de P,— 12 milli- mètres ; de M; — 14 millimètres ; de M — 15 millimètres. FiG. 92. — Amphimoschus pontileviensis. Pontlevoy. Dentition inférieure. D’après l'abbé Bourgeois. Grandeur naturelle, d) Mandibule droite P;— P;. Longueur de P3 — 11 milli- mètres; de P,— 12 millimètres. e) Série dentaire figurée par l’abbé Bourgeois. Longueur de P; = 13 millimètres; de P, — 13 mm. 5; de M, — 14 mil- lhimètres; de M, — 15 millimètres; de M3 — 22 millimètres. Il est intéressant de retrouver dans la région de Pontlevoy, mais appartenant au niveau précis des sables de l’Orléanais, l’'Amphimoschus arlenensis (cf. page 141) que J'ai signalé à Artenay, à Chevilly — et qui est de taille plus petite, avec des PROCERVULUS AURELIANENSIS 287 molaires un peu moins élevées, aux colonnettes interlobaires plus basses et plus triangu- laires. Je figure comparativement à l’Amphimoschus pontilevien- sis du Falun de Pontlevoy, l'A. arlenensis des Sables de l'Orléanais de Pontlevoy (cf. Dior) MOelte pièceest a Paris, au Muséum. La longueur | de MM, 42 millimètres “ue Ponleoy Molaires aupé. exactement celle des trois ar— rieures. D'après l'abbé Bourgeois. : : : Grandeur naturelle. rière-molaires d’Artenay, soit un peu plus d’un cinquième de la longueur M, — M; de l’A. Pontileviensis. l Procervulus aurelianensis Gaudry. (P. aurelianensis, de l'Orléanais, p. 143) Le Procervulus aurelianensis dont la présence est indiquée dans les Sables de l’'Orléanais par quelques rares fragments de sa ramure frontale non caduque, est représenté par un très grand nombre de débris de bois dans la faune de la région de Pontlevoy. La plupart proviennent du Falun de Pontlevoy. La collection de l'abbé Bourgeois en possède toute une vitrine. C’est avec quelques-uns de ces bois que M. Gaudry a créé son espèce : Procervulus aurelianensis. On retrouve les formes qu'il en a représentées : À. — Bois à merrain élevé, se terminant simplement par une bifurcation dont les andouillers ne devaient pas être très longs. J'ai dessiné ci-contre un de ces bois, qui me paraît être le même que celui utilisé par M. Gaudry pour sa figure 100 a. (fig. 94 à). B. — Bois plus ou moins ramifiés, reproduits par M. Gau- dry d'après les pièces existant encore dans la collection Bour- geols (fig. 94 D, c, d). | ist." rc *oppoinqeu amopuears ç/a (‘oor 87 ‘Lapne) ‘4 aed soan8y 979 quo ‘9 ‘q ‘e) ‘stoo8mog 2qqu.[ op uo17201100 ‘oseq e] v Soanmord sues Steut ‘opte o[ejuouy 2antuer ‘p ‘9 ‘q {ad ojequouy oantuex ‘8 ‘AOAO[JJUOA ‘SISUQUVIPIUNC SHJNALIIOUT — *ÿ6 “O1 P MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS 288 DICROCERUS ELEGANS F0) Tous ces bois ont pour caractère commun de ne présenter à leur base aucune pierrure et n'étaient certainement pas ca- dues, ils diffèrent absolument par ce caractère du Dicrocerus elegans qui est représenté en même temps que le Procervulus aurelianensis dans la faune des Faluns. FiG. 95. — Procervulus aurelianensis. Falun de Pontlevoy. Fragments de ramure frontale. Collection Bourgeois. 2/3 grandeur naturelle. Il n’est pas douteux que lorsqu'il sera possible d'étudier la collection Bourgeois, on retrouvera, parmi les quatre cents et quelques pièces représentant la dentition des ruminants des Faluns dans cette même collection, un certain nombre de mandibules et mâchoires supérieures se rapportant au Pre- cervulus aurelianensis. Dicrocerus elegans Lartet. (= Cervus dicroceros Lartet.) 1891. Dicrocerus elegans. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 1891, p. 34. 1859. Cervus dicrocerus. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie fran- Cases 2 RÉEION Ip TO 1809. Pros furcatus. Hensel, Zeitschrift d. deutsch. géol. Gesellsch., 1859, XI, p. 251, si MCE AE 1870, Gervus (Palæomeryx)furcatus. Fraas, Die Fauna von Stleinheim, pis UNE UE 1887. Dicrocerus elegans. Depéret, les Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône (Arch. du Muséum de Lyon), p. 215. Le Dicrocerus elegans est HEn reste dans la faune des Fa- Univ. DE Lyon, — Mavxet 19 290 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS luns par quelques fragments de bois bifurqués d'assez fortes dimensions avec cercle de pierrures à la base. Ces fragments de bois sont d’ailleurs en nombre beaucoup plus restreint que les débris de ramure frontale du Procer- vu lus. Leur présence dans les Faluns est des plus intéressante et con- firme bien les relations de la faune de cet horizon avec celui de Sansan où le D. elegans est si abondant. Fi. 96. — Bois de Dicrocerus elegans? avec rudiment de pierrures? Collection Bourgeois. Grandeur naturelle, On peut se demander ici quels liens unissent le Dicrocerus au Procervulus. S'agit-il de deux espèces ayant évolué parallèlement ? S'agit- il au contraire, d’une même espèce à deux phases de son exis- tence, la partie supérieure du bois ne devenant caduque qu'à l’âge adulte ou même à une période plus avancée de la vie ? Zittel reproduit cette dernière opinion : « On rencontre par- tout, avec des ramures complètes, périodiquement caduques et pourvues de roses bien développées, de petits bois évidem- à PE DICROGERUS ELEGANS 291 ment persistants, sans rose, quise bifurquent à l'extrémité distale en deux ou plusieurs courtes dents. Ils proviennent ap- P parement de jeunes individus et ont été nommés par Gaudry, Fic- 97. — Dicrocerus anocerus. Faluns de l’Anjou. Fragment de bois. D'après Gaudry. Procervulus, par Filhol, Palæo- CeETvUs. » Personnellement, je ne serais pas éloigné de me rallier à cette identité des deux espèces, mais en regardant le Procervulus comme un licrocerus moins évo- lué que l'espèce à bois caducs, et le Dicrocerus comme une mutation du Procervulus. Les premiers Cervidés à bois seraient F1G. 98. — Dicrocerus anocerus. Falun de Pontlevoy. Fragment de bois. Collection Bourgeois. Grandeur naturelle, apparus dans le Burdigalien de l’Orléanais au stade Procer- vulus et au niveau de l’Helvétien des Faluns, ils seraient beaucoup plus nombreux en même temps qu'en pleine évolu- 292 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS tion, avec transformation des bois persistants des premières générations en bois caducs qui les rapprochent de nos cerfs actuels. Dicrocerus anocerus Kaup. M. Gaudry a figuré (cf. Enchaînements... Mammifères ter- tiaires, fig. 94) sous le nom de Dicrocerus anocerus, un bois provenant des Faluns, de l’Anjou ayant les plus grandes ressemblances avec la ramure frontale du Procervulus, et consistant comme celle-ci en un merrain allongé, terminé par une simple fourche. Mais un cercle de pierrures à la base du merrain indique la caducité de la totalité du bois. Je crois pouvoir rapporter à un animal semblable un frag- ment de bois de la collection Bourgeois. Il est probable que le 2). anocerus des Faluns est l'ancêtre des petits Chevreuils pliocènes. Capreolus australis de Serres, Capreolus cusanus Croizet, etc. Antilope clavata P. Gervais. (PL X, fig: 9), 1891. Antilope clavata, Filhol, Mammifères de Sansan, p. 291, pl. XL, fig. 3; XLI, fig. 12. Je ne connais des Antilopes des Faluns de la Touraine, qu'une cheville osseuse de corne, sans indication de localité (Paris, Muséum). Ce noyau osseux mesure : Hauteur — 60 millimètres : Diamètre antéro- ocre 23 millimètres. Ces dimensions sont sensiblement celles données par M. Fi- lhol pour l’Antilope clavata de Sansan. La forme générale du noyaux osseux des cornes de cette espèce est également la même que celle indiquée par la pièce de la Touraine. Les noyaux osseux de l'Anfilope Martiniana, de Sansan, sont plus grèles, plus élancés ; ceux del” Antilope Sansianensis s'élèvent presque eat en PALÆOCHERUS AURELIANENSIS 293 Les différences fondées sur les caractères du noyau osseux des cornes d’Antilope doivent être un peu variables, le facteur sexuel devant modifier ces caractères dans une certaine mesure et, en l'absence de toute autre pièce, je retiendrai simplement le fait de l'absence d’Antilope dans les Sables de l’Orléanais et de leur présence dans la faune des Faluns de la Touraine. Famille des SUIDÉS Palæocherus aurelianensis Sethlin. (PI. X, fig. 11 a, 11 b; XII, fig. reto). (P. aurelianensis de l'Orléanais, p. 155). La région de Thenay-Pontlevoy — et surtout le Falun de ces localités — est pauvre en Suidés. Les petites formes prin- cipalement y sont des plus rares et ne sont guère représentées que par le Palæocherus aurelianensis. J'en connais les pièces suivantes : 1° M, supérieure; M; supérieure gauche. Collection Bourgeois, à Pont- levoy (Falun probablement); 2° Trois fragments de mandibule (des sables de l'Orléanais du Blésois). Collection Delaunay, à l'École des Mines : 3° Une mandibule inférieure gauche avec dentition mixte, du Falun de Pontlevoy (Collection du D' Houssay). Cette dernière pièce (pl. XII, fig. s et 2) montre la dernière molaire encore dans son alvéole, M, en place et D. M: est en tous points semblable à M, de la mandibule de l’Orléanais que j'ai figurée planche IV, figure 12 a, 12 b (Arte- nay, Muséum de Paris). Comme elle, c'est une molaire buno- donte, à deux lobes, antérieur et postérieur, que sépare une vallée médiane large et relativement profonde. Chaque lobe a deux denticules bien détachés, séparés l’un de l’autre par un petit sillon étroit sectionnant la crête qui tend à réunir ces lobes externe et interne. Dans le fond de la vallée médiane 294 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS commencent à se dessiner deux petits denticules accessoires. En avant du denticule antérieur, un rudiment de talon est formé par le bourrelet basal ; en arrière du lobe postérieur, le talon est mieux caractérisé, formant un cinquième denticule étroit et de faibles dimensions. Longueur de M = 14%*5; largeur — 10 millimètres. P, est à trois lobes, assez usée et prête à être remplacée par la molaire définitive. Longueur — 17 millimètres. Au P. aureltanensis on pourrait peut-être rapporter encore deux canines inférieures de la collection Bourgeois, l’une droite, l’autre gauche, que je figure planche X, figure 11 a et 11 D. Ces canines sont de forme conique, à une seule pointe, aplatie en arrière. Le Palæocherus aurelianensis des Faluns est sensiblement le même que celui des Sables de l’Orléanais, toutefois, si on tient compte de ce que la pièce de la collection Houssay est un fragment de mandibule appartenant à un Jeune animal, on sera amené à attribuer au P. aurelianensis adulte des Faluns une taille sensiblement plus forte que celle du Palæocherus des Sables. Peut-être même, la découverte d’autres pièces conduira-t-elle à en créer une espèce ou tout au moins une variélé distincte pour le Palæocherus des Faluns. Listriodon Lockharti Pomel. (PENSE nre). (L. Lockharti de l'Orléanais, p. 162). 1850? Sus larvatus? de l'Anjou. Blainville, Ostéographie, G. Sus, pl. 9. 1899. Sus chœroïdes. G. Gervais, Zool. el Pal. franç., 2e édit., p. 178. Provenant de la région de Thenay-Pontlevoy, existent quelques débris de Listriodon Lockharti découverts en partie dans les sables de l’Orléanais du Blésois, en partie dans les Faluns, où 1l est incontestablement beaucoup plus rare. En dehors de quelques pièces de la collection Bourgeois actuellement inutihsables, je rapporterai au L. Lockharti : LISTRIODON LOCKHARTI 295 a) Une M, inférieure gauche, trouvée à Pontlevoy (Paris, Ecole des Mines, collection Delaunay). Cette dernière molaire est de même grandeur et de même structure que celles des Sables de l'Orléanais provenant de Beaugency, Chilleurs, etc. (pl. X. fig. r2). Il me semble toutefois que les mamelons accessoires aient quelques tendances à se multiplier et à rapprocher ainsi — en comblant les dépressions, qui isolent les mamelons princi- paux — le Z. Lockharti du genre Sus avec lequel il était FiG. 99. — Sus larvalus, des Faluns de l’Anjou. a, germe d'une molaire inférieure; b, M3; c, M2 communiqués à de Blainville par M. Des- noyers. D’après Blainville. Grandeur naturelle. confondu en grande partie jusqu'aux publications de M. Stehlin. b) De Thenay (Paris, Muséum) une prémolaire mesurant 13 millimètres sur 20 millimètres. c) Le Sus larvatus, de l’Anjou, figuré par de Blainville. Plusieurs pièces trouvées dans les Faluns miocènes de l'Anjou, aux environs de Doué, en avaient été communiquées à de Blainville par Desnoyers. P. Gervais pense que le fragment de mandibule publié par Blainville, mais avec doute, comme recueilh à Avignon, est également de Doué. (Cf. Ostéographie, CRSus pl IX) Le nombre extrêmement réduit des débris de L. Lockharti découverts dans l’Helvétien du bassin inférieur de la Loire ne permet pas d'autre conclusion que la constatation de l'existence de cette espèce au niveau de cet horizon géologique. Il s’y trouve avec le Listriodon latidens et avec le L. splen- dens, comme d’ailleurs dans les sables à Dinotherium de Stätzling près Augsburg. 206 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS Listriodon latidens Biedermann. (PL. XI, fig. 1). 1873. Sus latidens. Biedermann, Petrefacten aus der Umgegend von Winterthur, t. IV, 1873, pl. IL et VII. Un certain nombre de volumineuses molaires bunodontes conservées dans la collection Bourgeois doivent être rapportées au L. latidens. On sait que M. Stehlin admet, dans son important mémoire sur la dentition des Suidés, l’existence de deux formes de Listriodon évoluant parallèlement pendant le Miocène. Le premier groupe qu’il désigne sous le nom de groupe des Listrio- don bunodontes, comprend le L. Lockharti Pomel, du Burdi- galien et le L. lafidens Biedermann, caractérisés surtout par la forme de leurs molaires inférieures à mamelons très arrondis. Le deuxième groupe dans lequel il place le L. splendens H. v. Meyer, possède au contraire des molaires lophodontes dont les denticules tendent à se réunir par des crêtes transverses comme dans le type tapiroïde. M. Stehlin m'a confirmé verbalement l'existence du Z. lati- dens dans les Faluns. A cette espèce, je rapporte, sur les indications du même savant paléontologiste de Bâle une volumineuse canine supé- rieure (pl. IX, fig. 1) provenant du Falun de Pontlevoy. Listriodon splendens H. von Meyer. 1846. Listriodon splendens. H. v. Meyer, Ueber die Tertiärreste von la Chaux-de-Fonds {Neues Jahrbuche, 1846, p. 464). 1848. Listriodon Larteti. G. Gervais, Zoologie et Paléont. francç., 1HÉRÉ dE p.100: 1859. Listriodon splendens. Id., 2° éd., pl. XX, fig. 2-4, p. 200-201. 1887. Listriodon splendens. Depéret, Vertébrés fossiles de la vallée du Rhône, (Arch. du Muséum de Lyon, t. IV, p. 186). 1899. Listriodon splendens. Stehlin, Ueber die Geschichte des Sui- den-Gebisses (Abhandl. d. Schweizerischen paläontoloqi- schen Gesellschaft, p. 13-85 et passim). Le groupe des Listriodon bunodontes n’est pas seul représenté dans MASTODON ANGUSTIDENS 297 les Faluns. On peut y trouver quelques débris du Zistriodon à molaires tapiroïdes, le L. splendens. Je ne saurais l’affirmer, mais si mes souvenirs sont exacts, la collection de l'abbé Bourgeois renferme quelques pièces pouvant être rapportées à cette espèce. Lorsque sera levée l'interdiction dont cette collection est l'objet, on pourra probablement confirmer l'existence du grand Listriodon lophodonte du Miocène moyen et supérieur d'Europe dans les Faluns. P. Gervais a également indiqué qu'on trouvait le L. splendens « dans quelques dépôts d’origine marine, soit dans les Faluns situés sur le cours de la Loire et du Rhône, soit dans la molasse suisse ». « J’ai vu des dents qui provenaient du Falun de Manthelan, près de Tours, dans la collection de Brimont. » L'abbé Bourgeois a également inscrit dans sa liste de la faune de la région de Pontlevoy, le L. splendens. ORDRE DES ONGULES PROBOSCIDIENS Mastodon angustidens Cuvier. (PL. XI, fig. » et 3). (M. angustidens, des Sables de l’'Orléanais, p. 190.) Des nombreuses pièces! appartenant au Mastodon angusti- dens découvertes dans le Falun de Pontlevoy, je figure deux dernières molaires supérieures, l’une appartenant à un animal d'âge moyen, l’autre à un animal très âgé. Ces deux dents présentent les caractères généraux des M; de M. angustidens, mais elles diffèrent des dents correspon- dantes trouvées dans l’Orléanais, surtout par la disposition assez spéciale de leur talon. Celui-ci — par ses mamelons nom- breux et bien détachés — paraît indiquer une véritable transi- tion avec les espèces tétralophodontes. Ce caractère est bien visible sur la figure 3 de la planche XI. 1 La collection Bourgeois comprend à elle seule 55 pièces de la dentition du M. angustidens de la région de Pontlevoy, non compris 35 pièces se rapportant aux défenses et de très nombreux débris du squelette. La collection de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, à Blois, com- prend un nombre de pièces presque aussi grand. 298 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS La grandeur des molaires trouvées dans les Faluns indiquent également une espèce plus évoluée que dans les Sables et peut-être sera-t-on amené un jour — lorsqu'on étudiera plus complètement cette faune des Faluns — à différencier deux mutations du M. angustidens : l’une propre aux Sables de l'Orléanais, l’autre aux Faluns du Blésois. Mastodon turicensis Schinz. (PL. XI, fig. 4 et 5). (M. turicensis, des Sables de l’Orléanais, p. 194.) Le Mastodon turicensis des Sables de l'Orléanais se retrouve dans les Faluns du Blésois : les collections du Muséum de Paris, du Musée de Blois, de l'abbé Bourgeois', du D' Houssay, de M. J. de Bodard, etc., à Pontlevoy, renferment d’assez nom- breux débris de ce Mastodonte à dents tapiroïdes. Je figure une dernière molaire inférieure gauche, provenant de Pontlevoy (Paris, Muséum 1695-13) et montrant bien les caractères spécifiques de ce Mastodon aux collines des mo- laires disposées en crêtes transversales, presque tranchantes et séparées par des vallées larges, profondes et libres, à l'entrée desquelles toutefois existe un petit mamelon accessoire particulièrement bien visible 1c1. Longueur de M; — 145 millimètres. Largeur maxima — 70 millimètres. Je citerai encore parmi les pièces que j'ai pu examiner plus ou moins complètement : Plusieurs arrière-molaires de la collection Bourgeois. Un fragment de M; inférieure de la collection Houssay ; Une molaire inférieure des collections du Muséum de Paris ; Quelques fragments de molaires de la collection Main- drault (Musée de Blois). 1 La collection Bourgeois comprend 35 pièces de M. luricensis (1° et 2° denti- tions complètes et quelques fragments de défenses confondues avec celles du M. angustidens). DINOTHERIUM CUVIERI 299 Ces pièces ne paraissent pas présenter de différences bien notables avec celles du M. {uricensis des Sables de l'Orléanais. Leur plus grande abondance dans les Faluns est seule à signaler. ? Mastodon pyrenaicus Lartet. (M. pyrenaicus, des Sables de l’Orléanais, p. 198). Sept pièces représentent le Mastodon pyrenaicus de la région de Pontlevoy, dans la collection Bourgeois. _ Je n’ai pu étudier ces pièces, ni même vérifier si elles se rap- portent bien au M. pyrenaicus. Je n’en connais pas d’autres provenant des Faluns et c’est donc avec les plus grandes réserves que je signale cette espèce dans la faune du Blésois. Dinotherium Cuvieri Kaup. PE) (D. Cuvieri, des Sables de l'Orléanais, p. 200). Très largement représenté dans la faune des Sables de l’Or- léanais, le D. Cuviert continue à être une des espèces les plus nombreuses de l'horizon des Faluns du Blésois. Je ne connais pas de collection paléontologique qui n'en possède quelques pièces. Les plus importantes sont toutefois conservées à l'Ecole des Mines et à Pontlevoy. L'abbé Bourgeois a pu reconstituer avec des dents isolées, la première et la deuxième dentitions complètes, soit environ cinquante pièces. Sa col- lection comprend aussi une nombreuse série de défenses et d'importants fragments de mandibule. Je figure, provenant des Faluns : 1° P, supérieure droite (Pontlevoy, collection du D:' Hous- Sa pl XL ie): 2° M; inférieure droite (Musée de Blois, pl. XII, fig. 5): 3° M: inférieure droite (Musée de Blois, pl. XII, fig. 6); 4° Une extrémité de défense (pl. XII, fig. 7). Le Dinotherium Cuvieri des Faluns et celui des Sables de l’Orléanais ne présentent aucune différence dans leur denti- tion et leur taille paraît être exactement la même. 300 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS Dinotherium bavaricum H. v. Meyer. (PL. XII, fig. 3) (Dinotherium bavaricum, des Sables de l'Orléanais, p. 205). Le D. bavaricum, représenté par quelques pièces seulement parmi les fossiles découverts dans les Sables de l’Orléanais, est très abondant dans les Faluns. L'abbé Bourgeois a pu réunir les éléments d’une première et d’une deuxième dentitions complètes — soit 41 pièces du plus haut intérêt. Comparativement à la deuxième arrière- molaire supérieure de Chevilly, représentée pl. VIII, fig. 6, je figure (pl. XIT, fig. 3) une M, supérieure droite du Falun de Pontlevoy (collection du D' Houssay). Cette dent mesure 75 millimètres de longueur et 73 millimètres de largeur. Elle est donc un peu plus forte et surtout un peu plus large que celle de Chevilly. C’est la seule différence que l’on puisse trouver entre ces deux pièces. ORDRE DES RONGEURS Famille des CASTORIDÉS Genre STENEOFIBER Geoffroy. Steneofiber subpyrenaicus Lartet. (PI. XI, fig. 6 et 7, pl. XII. fig. 8 et 9). (St. Depereti, des Sables de l’Orléanais, p. 206). 1801. Casior subpyrenaicus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan. 1859. Steneofiber subpyrenaicus (p. part.), P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, p. 21. 1586, Steneofiber (Ghalicomys), Jægeri (p. part.), Schlosser, Die Nager des europäischen Tertiärs, p. 23. Les débris de Steneofiber que l’on rencontre en abondance dans les Faluns appartiennent tous à l'espèce décrite créée par STENEOFIBER SUBPYRENAICUS 301 Lartet pour des dents de Stencofiber de Villefranche-d’As- tarac : le S{. subyprenaicus. Cette espèce est différente de celle des Sables de l’Orléanais, que j'ai isolée sous le nom de Sé. Deperett. La collection Bourgeois ren- ferme une dizaine de mandibules et fragments de mâchoire supé- rieure de Sf. subpyrenaicus, un grand nombre de dents isolées et une pièce des plus intéressantes — une tête osseuse presque com- plète. Mais je n’affirmerai pas que cette pièce n'ait pas appar- tenualun St Deperetr et ill m'a semblé qu'elle avait la patine des Sables de l’Orléanais et non celle des Faluns. J'en donne une photographie faite dans de très mauvaises conditions et à la hâte. A l'Ecole des Mines, le Sf. Subpyrenaicus de la région de Pontlevoy est représenté par quel- ques mandibules. À Paris également, au Muséum (collection de Vibraye), j'ai noté plusieurs mandibules de S£. sub- pyrenaicus. Je figure l’une d'elles, provenant de Pontlevoy, qui me FiG. 100. — Stencofiber sub- pyrenaicus. ? Pontlevoy. Frag- ment de tête osseuse et dentition supérieure. Collection Bourgeois. Grandeur naturelle t, paraît tout à fait caractéristique (pl. XII, fig. 8 et 9). Cette mandibule présente en place une incisive bien déve- loppée et la rangée des quatre molaires, mesurant 30 millimè- 1 Peut-être légère réduction lors du clichage en simili. 302 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS tres de longueur (une autre mandibule du Muséum m'a donné également 30 millimètres ; une autre, appartenant à un sujet très âgé, 34 millimètres). Je n'insiste pas sur les rapports et différences de cette espèce, les ayant indiqués en étudiant le Sf. Depereti (cf. p- 207). Famille des LEPORIDÉS Genre MYOLAGUS Myolagus, sp. M. Stehlin m'a dit avoir au Muséum de Bâle quelques dents d’un Lagomys (—Myolagus) trouvées par lui-même dans le Falun de Pontlevoy. M'appuyant sur la haute autorité de M. Stehlin, je signale donc le genre Myolaqus dans la faune des Faluns. L'abbé Bourgeois avait également trouvé quelques débris de cet animal qu'il a étiquetté Lagomys sansaniensis. ORDRE DES INSECTIVORES Famille des TALPIDÉS Genre TA LPA Talpa, sp. J'ai vu dans la collection Bourgeois deux humérus fossiles de taupe provenant des Faluns. Ces humérus courts, aplatis, très larges, permettent d'affirmer la présence d'animaux du genre Talpa dans l’Helvétien du Blésois. Peut-être s'agit-il de la Talpa telluris Pomel, du Miocène moyen de Sansan, Steimheim, la Grive-Saint-Alban, Vermes ? Il ne m'a pas été possible d’étudier ces deux humérus et de les déterminer spécifiquement. AMPHICYON MAJOR 303 ORDRE Des CARNIVORES Famille des CANIDÉS Amphicyon major Blainville. (PRE En) 1841. Amphicyon major. Blainville, Ostéographie, G. Surbursus, p. 78, pl. XIV-XV. 1851. Amphicyon major. Lartet, Notice sur la colline de Sansan. 1887. Amphicyon major. Deperet, Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône, p. 96, pl. XIII, fig. 5 et 7. 1891. Amphicyon major. Filhol, Mammifères de Sansan, p. 160 pl. XI et XII. 1 La collection de l'abbé Bourgeois renferme un assez grand nombre de restes d’un grand Amphicyon de Faluns : canine, incisive supérieure, fragments de mandibule, dents isolées, tibia, extrémité inférieure d'humérus, calanéum, etc. Je peux figurer — d’après une assez mauvaise photographie — une de ces pièces (pl. XII, fig. 11). C’est un fragment de mandibule gauche vu par sa face interne, avec la carnassière la première tuberculeuse et l’alvéole de la seconde tubercu- leuse. La carnassière est une dent extrêmement forte, à trois lobes. Le lobe antérieur, bien détaché, a sa pointe dirigée en avant ; la pointe principale forme la plus grande partie du lobe moyen et sur elle s’insère près de son sommet une partie interne assez forte ; Le lobe postérieur consiste dans un talon beaucoup plus élevé en dehors qu’en dedans. Les dimensions de cette dent sont les suivantes : Longueur — 58 nullimètres. Longueur du talon — 13 millimètres. La première tuberculeuse — M;—est, comme la carnassière, très volumineuse, mesurant 27 millimètres de longueur. Elle est pourvue de deux lobes, l’antérieur formé de deux pointes disposées sur le même plan transversal; l’externe plus forte, 304 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS plus développée que l'interne comme l'indique M. Filhol pour l’A. major de Sansan. Le second lobe, presque aussi développé que le premier en longueur — 12 millimètres — mais moins élevé, forme un talon à double pointe, l’externe plus développée. La deuxième tuberculeuse — M; — était une dentencore de fortes dimensions, mais un peu plus petite toutefois que M2. Elle est représentée par son alvéole qui indique une longueur de 21 millimètres. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Les dimensions de ces deux arrière-molaires d'A. major des Faluns concordent assez exactement avec celles de l'A. major de Sansan. PoxTLEvoY SANSAN PonsueurideN EEE EEE SOS 0,035 — duttalonde NT eee o ons 0,013 — EME A PAP ES ORAN 0,027 0,029 — De MS EN en OR ER OR OT 0,020 Le léger écart des dimensions comparatives peut parfaitement tenir à une variation individuelle. Les détails de structure sont les mêmes sur les pièces de Sansan et celle de Pontlevoy. Je me crois donc fondé à regarder comme appartenant à la même espèce que l'A. major de Sansan le grand Amphicyon de Pontlevoy. On pourrait peut-être songer un instant à l'A. giganteus. Mais, si on veut bien remarquer qu'aux arrière-molaires inférieures de la dimension de celles décrites ici, correspon- dent des tuberculeuses beaucoup moins grandes que celles de l'A. giganteus, on ne rapportera pas à cette espèce si spéciale des Sables de l’Orléanais, l’Amphicyon de Pontlevoy. Les autres Amphicyon connus sont de taille naturellement plus petite que l'A. major et ne sauraient être confondus avec cette dernière espèce de si grande taille. MUSTELA DISSIMILIS 305 Je n’aipas signalé l’A. major dans les Sables de l'Orléanais el je me suis cru autorisé lcf. page 212) à rapporter à l’A. qi- ganteus, la M; supérieure gauche d’Avaray (Musée d'Orléans, 232), que certains paléontologistes ont attribué à l'A. major et que notamment M. Stehlin a cru devoir citer comme telle. Famille des MUSTÉLIDÉS Mustela dissimilis, n. sp. (PI. XIL, fig. 12). La pièce type de cette espèce nouvelle est une demi-mandi- bule gauche provenant de Thenay, où elle était enfouie dans les Sables de l’Orléanais, comme en témoigne la gangue sableuse dont elle est à peine dégagée. (Paris, Muséum, collection de Vibraye). _ Cette mandibule est incontestablement celle d’un animal du groupe des Mustélidés, dont sa dentition de faible hauteur présente la carnassière inférieure grande, à talon en fossette très développé, avec la muraille externe tranchante plus haute que la muraille interne... mais je ne peux la rapporter à aucune espèce connue. C'est une mandibule longue — 50 millimètres de l’extrémité de la canine à l’alvéole de M; — et relativement basse — 14 millimètres de la base M,, au bord inférieur du maxillaire — qui présente en place, mais dans un mauvais état de conservation : C, P,, P:, P;, Mi. P:, manque et M, est repré- sentée par son alvéole. La canine est forte, acérée. P, de dimensions fort réduites — 5 millimètres de longueur — est formée d’une pointe unique et basse. P; devait mesurer 6 millimètres de longueur; comme la dent précédente, elle était bi-radiculée. P,; est longue de 6 millimètres et demi. Elle est formée d’une pointe unique, avec léger épaississement basal antérieur pou- Univ. DE Lyon. — Mayer 20 306 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS vant être regardé comme une ébauche de talon antérieur et avec un talon postérieur qui n'est pas beaucoup mieux déve- loppé. P, est de plus fortes dimensions, en même temps que de structure un peu différente. Longueur : 8 millimètres et demi. Elle est formée d'une pointe principale, d’un talon antérieur et d'un talon postérieur, très développé, constitué par un den- ticule conique qu'entoure un bourrelet basal peu développé. M; — carnassière inférieure — est longue de 11 millimètres et demi, basse, à trois lobes : un lobe antérieur, en mauvais état sur cette pièce de conservation très défectueuse ; un lobe moyen formé d’une pointe principale en forme de pyramide et d’une pointe interne située au même niveau que la pointe principale; un lobe postérieur formant un talon volumineux, bien détaché du lobe précédent, à bord externe élevé et tranchant. M2, uniradiculée devait être de petites dimensions. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — On peut, tout d'abord, songer à rapprocher cette Mustela dissimilis des Sables de l’Orléanais de Thenay de la Mustela Sainjont que j'ai décrite dans les Sables de l’Orléanais de Chilleurs et d’'Artenay. C'est évidemment l'espèce à laquelle elle ressemble le plus. Mais chez la M. Sainjoni, la taille est peut-être un peu plus faible, la partie osseuse de la mandibule notablement plus grêle, les prémolaires moins allongées et P;, de forme beau- coup plus simple avec talon bien moins développé. Je n’ai pas retrouvé non plus sur cette mandibule la grande simplicité des prémolaires n1 les échancrures existant sur le côté externe du talon de la carnassière inférieure des Trochictis. La M. Filholi décrite par M. Depéret à la Grive-Saint- Alban, se rapproche beaucoup de l'espèce de Thenay dont elle a presque les mêmes dimensions. On pourrait placer les deux Mustela des Sables de l'Or- TROCHICTIS ZIBETHOIDES, MUT. FLORANCEI 907 léanais — région d'Orléans et Blésois — à la base du rameau phylétique se continuant dans le Tortonien par la M. Filholr pour aboutir aux espèces actuelles. Genre TROCHICTIS H. von Meyer Trochictis zibethoïdes, mut. Florancei. (PI. XII, fig. 13 et 14.) (tre: zibethoïdes, mut. Noueli, de l'Orléanais, page 225). Le genre Trochictis me paraît représenté dans la région de Pontlevoy-Thenay par une demi-mandibule gauche de la collection de Vibraye, actuellement au Muséum de Paris, avec, en place, la canine très bien conservée, P, et la carnas- sière, les autres dents étant représentées par leurs alvéoles. Cette mandibule offre la plus grande ressemblance avec celle que j'ai décrite dans la faune de l’Orléanais sous le nom de Trochictis zibethoides, mut. Nouel:. Klle en a la même formule dentaire — quatre prémolaires commençant immédia- tement en arrière de la canine, une carnassière et une tuber- culeuse petite, uniradiculée — et des dimensions à peine supé- rieures : Longueur de la série dentaire en arrière de la canine : — 48 millimètres. | Longueur de M, — 17 millimètres. Longueur de P?— 10 nullimètres La carnassière a la même structure que celle de la pièce d’Artenay. C'est une dent massive, peu élevée, longue et épaisse, avec pointe interne en parie disparue, talon allongé présentant une double échancerure sur son bord externe. Elle en a sensiblement les mêmes dimensions (v. page 226). P, détruite sur la pièce d’Artenay, est ici en parfaitétat de con- servation. C'est une dent conique, dont le sommet de la pointe principale correspond à la portion médiane de la couronne. 308 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS En avant, existe un bourrelet basal en forme de talon anté- rieur et pareil caractère se retrouve en arrière, où existe un talon postérieur, d’ailleurs relativement fable. Le bord posté- rieur est interrompu par une pointe accessoire bien développée. P; et P, représentées par leurs alvéoles étaient des dents bi-radiculées ; l’alvéole de P,, située immédiatement contre la canine, est au contraire uniradiculée. La canine remarquablement conservée a une racine volumi- neuse, comme dans la variété Noueli. La couronne continue d’abord la direction de la racine, puis se relève en une pointe aiguë, recourbée en arrière avec des rainures latérales très accentuées sur toute la hauteur. Cette hauteur — 16 milli- mètres. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Malgré les nombreux carac- tères communs que cette mandibule présente avec celle d'Artenay, Je crois devoir la regarder comme une variété différente, en me fondant surtout sur la hauteur moindre de la partie osseuse de la mandibule qui est ici moins massive, proportionnellement moins raccourcie et qui, tout en indi- quant un animal à face courte, répond à un profil un peu plus allongé. La canine est peut-être aussi plus élancée, plus acérée que ne devait l'être celle de la mutation Moueli. Il me paraît bien difficile d'identifier le T. zihbethoides de Thenay à l’un des divers Trochictis de Sansan. Ils sont de taille notablement plus faible et leur dentition diffère par divers détails. Le T. hydrocyon P. Gervais, avait M, longue de 17 mulli- mètres et une P, sans pointe accessoire. Le T. (axodon Lartet, était encore plus petit. M; = 11 mil- limètres. Il n'existait également pas de tubercule sur le bord postérieur de la couronne de P.. Le T. Gaudryi, Filhol, avait ce denticule accessoire bien développé, mais une taille plus petite que de T. zibethoïdes mut. lorancei; 1l avait ses prémolaires espacées. PROPUTORIUS 309 La Mustela zibethoïdes ( — Trochiclis sibethoïdes), type de l'espèce de Sansan, avait un petit espace libre entre P, et P;, une P, très puissante, très large à sa partie postérieure, enfin une taille plus forte avec une série dentaire longue de 57 mil- limètres en arrière de la canine et une carnassière inférieure longue de 18 millimètres — tous caractères qui ne se retrouvent pas sur la mutation Florancet de cette même espèce. Le Trochiclis sibethoides me paraît avoir été un carnassier très voisin des Loutres. La remarque en a été faite déjà, pour le T. hydrocyon, par M. Filhol. On ne peut guère le confondre pourtant avec la Loutre actuelle portant trois prémolaires seulement. La Lutra Valetoni, de Saint-Gérand, est de taille beaucoup plus faible, avec une carnassière plus courte, à talon moins développé. Le talon est encore moins développé chez la Lutra Lorteti Filhol, de la Grive-Saint-Alban, dont la forme d'ensemble de la carnassière est également différente. Le T. zibethoïdes m. Florancet représente une simple muta- tion de ce rameau des Trochictis de grande taille apparus, comme Je l'ai déjà fait remarquer, dans le Burdigalien et se continuant à travers le Miocène par des mutations n'ayant que de faibles écarts entre elles au point de vue de la taille, ne différant que par des détails de structure odontologique. Genre PROPUTORIUS H. Filhol. Proputorius, sp. (PI. XII, fig. 15). M. Filhol a créé le genre Proputorius pour un Mustelin de Sansan, intermédiaire par la structure de ses dents aux Putois et aux Moufettes, le P. sansaniensis, caractérisé par de très petites prémolaires ‘et une carnassière fort allongée, celle-ci 510 MAMMIFÈRES FOSSILES DU BLÉSOIS présentant une pointe accessoire interne opposée à la pointe principale et un talon fort et large. J'ai retrouvé ces caractères sur un fragment de mandibule droite P;-M, de la collection Bourgeois, qui me paraît devoir être rapportée au genre Proputorius. La dernière prémolaire et une dent basse, de faible longueur, — 6 millimètres —, de structure simple : une pointe princi- pale conique avee un tout petit talon antérieur, un bord postérieur descendant assez bas et se relevant de manière à former un petit talon postérieur. Les dimensions minimes de P, contrastent avec le dévelop- pement de la carnassière. Celle-c1 est une dent également de hauteur réduite, allongée, 13 millimètres, en tous points com- parables à celles de Sansan — P. sansaniensis var. crassa — mais de dimensions un peu plus fortes : Ponrrevoy SANSAN à SAnsAN b Longueur de M3 . . 0,013 millim. 0,010 millim. 0,010 millim. Hauteur de MA EM NO 006 5 0,004 — 0,009 — Longueur de P3 . . o,007 — 0,009 — 0,009 — Je n insiste pas sur les rapports et différences, longuement discutés d’ailleurs par M. Filhol, du genre Proputorius et je me borne à remarquer que l’espèce des Faluns, signalée 1c1, est un peu plus forte que celle de Sansan et que P, de celle-e1 possède une pointe accessoire qui ne se retrouve pas sur la pièce de Pontlevoy. Peut-être s'agit-11 d’une particularité individuelle ? peut-être une pièce plus complète donnerait-elle des caractères spéci- fiques différents et c’est pourquoi je ne précise pas autrement que par le nom générique de Proputorius, ce Mustélidé du Blésois. PLIOPITHECUS ANTIQUUS 311 Famille des VIVERRIDÉS Viverra sansaniensis E. Lartet. 1851. Viverra sansaniensis. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p. 18. Inscrit sous le nom de Viverra sansantensis dans la collection Bour- geois, j'ai vu un fragment de mandibule d'un petit Viverridé. Cette pièce présente en place la dernière prémolaire et la carnassière infé- rieure. N'ayant pu l’étudier, il m'est impossible d'en donner une détermination plus exacte et encore moins une description sommaire. ORDRE DES PRIMATES SINGES ANTHROPOMORPHES Genre PLIOPITHECUS Pliopithecus antiquus Blainville. (P. antiquus, de l'Orléanais p. 244). La collection de l'abbé Bourgeois, renferme une dernière molaire inférieure droite, éliquetée Pliopithecus (Hylobates) antiquus et provenant du Falun de Pontlevoy. Je n'ai pu examiner attentivement celte pièce et encore moins la photographier. Mais l'abbé Bourgeois, qui la regar- dait comme la plus précieuse de sa collection, l'avait soumise à d’éminents paléontologistes — P. Gervais, entre autres — et sa détermination ne reste pas douteuse. Cette M; a sa couronne constituée par quatre tubercules émoussés, arrondis, surbaissés et un talon postérieur moyen- nement développé. Elle est tout à fait semblable à celle de la mandibule Lype de Sansan. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS Au cours du présent travail, j'ai étudié successivement : Les Sables de l'Orléanais ; La faune de mammifères de ces sables ; Les Faluns de la Touraine et surtout ceux du Blésois ; La faune de mammifères des Faluns. Il me paraît nécessaire, en terminant, de jeter un coup d'œil d'ensemble sur les résultats auxquels a conduit cette étude et de dégager les principales notions pouvant être regar- dées comme désormais acquises. Les sables de l'Orléanais ne sont pas une formation géolo- gique ayant la remarquable unité qu’on lui a longtemps attri- buée. À priori, il était à supposer que cette masse énorme d'alluvions granitiques qui couvre encore actuellement une partie du centre de la France, avait exigé un temps fort long pour être formée, charriée, déposée. Les renseignements stratigraphiques et les données paléomammalogiques me paraissent confirmer cette induction. On peut distinguer dans le Burdigalien de l’Orléanais, dont l'expression « Sables de l’'Orléanais » est pour ainsi dire synonyme, plusieurs facies locaux, d’âge très probablement différent. En allant de bas en haut, J'énumérerai successivement : le calcaire de Montabuzard, les sables de Chitenay, les marnes du Blésois, les sables de l'Orléanais proprement dits, les marnes de l’Orléanais et le début de la formation sableuse de la Sologne. 314 MAMMIFÈRES MIOCÈNES DE L'ORLÉANAIS ET DE LA TOURAINE Le Burdigalien du centre de la France a débuté au moment où se déposait au fond du vaste lac de Beauce, en voie d’assè- chement, les couches les plus supérieures du calcaire d’eau douce auquel ont été donnés les noms de : calcaire de Beauce supérieur, calcaire de l'Orléanais, calcaire de Pithiviers, etc. Le Calcaire de Montabuzard est un facies local de cette formation, sans caractères stratigraphiques ou lithologiques bien spéciaux ; tout son intérêt — et surtout les discussions dont il a été l'objet — repose sur les ossements fossiles de mammifères qui furent découverts en ce point et signalés par Cuvier. La position stratigraphique du calcaire de Montabuzard me parait devoir être tranchée dans le sens du calcaire inférieur aux sables. La question paléontologique est un peu plus complexe, mais semble bien confirmer cette donnée géolo- gique. J'avoue ne pouvoir me rallier à la toute récente opinion de M. Stehlin qui regarde le calcaire de Montabuzard comme contemporain de l'horizon de Sansan et des Faluns et à l'in- terprétation qu'il donne de la faune de Montabuzard, pour étayer son opinion. L’énumération de cette faune montre : deux ÆRhinoceros — de taille à peine moyenne et de petite taille — que les carac- tères pouvant être saisis sur Les pièces très insuffisantes du Musée d'Orléans, indiquent plus proches du groupe indigène des Aceratherium que du groupe immigré des T'eleoceras ou des Ceratorhinus ; le Brachyodus, trop douteux 1ci pour que je veuille faire un argument de ce rameau très ancien ; l’Anchi- therium, une des premières espèces arrivées en masse dès le début du Miocène ; l'Hyæmoschus, venu peut-être par migra- tion, mais représentant peut-être aussi l’évolution sur place des Tragulidés dont il est le dernier représentant en Europe; le Palæomeryx de petite taille {Micromeryx?), le Procervulus, le Listriodon Lockharti, sont des genres ou des espèces immigrés, mais arrivés dès le début du Miocène et n'impliquant nullement RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 315 un rapprochement avec la faune de Sansan. Le principal argu- ment de M. Stehlin paraît être les fragments de bois qu'il attribue au Dicrocerus, genre incontestablement helvétien, non encore rencontré au-dessous de l'horizon de Sansan. Mais cette assimilation est bien incertaine et ces bois me paraissent répondre bien mieux à la ramure élancée et persistante d'un Procervulus qu’au bois relativement épais et caduc d'un Dicrocerus. | Les Sables de Chitenay marquent aussi presque le début du Burdigalien dans le Blésois et ont été entraînés par le grand fleuve miocène ou l’un de ses affluents venus du plateau cen- tral dans les bas-fonds existant à l’une des extrémités du lac de Beauce, à peu près à la même époque où, à 60 kilomètres‘ de là, achevaient de se déposer les derniers éléments du calcaire, plus ou moins mélangé de marne, de Montabuzard. La faune de Chitenay, comme celle de Montabuzard, est représentée par des animaux de petite taille, les uns indi- quant l’évolution sur place de groupes déjà abondamment représentés dans l'oligocène, à Saint-Gérand-le-Puy par exemple, — Palæocherus, Sfeneofiber, Brachyodus, Palæo- meryz — les autres pouvant être regardés comme les avant- coureurs de la masse des immigrants venant peupler les vastes étendues laissées libres par la disparition du lac de Beauce — Ceratorhinus, Micromeryx, Procervulus. Les Marnes du Blésois Marnes de Suèvres, de Cheve- nelles, niveau marneux inférieur de l’Orléanais — se sont déposées soit en même temps, soit immédiatement après les sables de Chitenay. Les éléments de leur faune sont en étroite corrélation avec ceux de Montabuzard et de Chitenay. Je rap- pellerai, parmi les genres ayant évolué sur place : Brachyodus, Stenogale, Palæoqale ?, Amphitraqulus, Ruminants de petite taille — et parmi ceux arrivés par migration : Cerato- rhinus. 316 MAMMIFÈRES MIOCÈNES DE L'ORLÉANAIS ET DE LA TOURAINE La faune des Sables de l'Orléanais proprement dits est d’ori- gine assez complexe et certainement d'âge sensiblement diffé- rent suivant les gisements. Mais 1l me semble que chercher à établir, avec les pièces dont on peut disposer actuellement, une succession dans le temps des faunes particulières à chaque gisement, serait faire œuvre d'imagination, incertaine et pré- maturée. J'ai la certitude qu'il y a entre la formation des sables de certains gisements de l’'Orléanais et celle de certains autres, des écarts de temps considérables, mais avec nos élé- ments d’étude actuels, on ne peut établir l’ordre de leur succes- sion. L’essai qu'en a tenté M. Stehlin est la meilleure démons- tration de ce qu'il peut y avoir pour l'instant d’artificiel dans la distinction des faunules locales de l’Orléanais et l’impor- tance trop grande qu'on pourrait être tenté de donner à leurs variations !. Il me paraîl n’y avoir qu'une seule exception : les sables de Beaugency-Tavers qui me semblent marquer la transition du Burdigalien de l’Orléanais à l'Helvétien du Blésois — et encore convient-il de faire les plus grandes réserves. J'indiquerai done en bloc les deux groupes d'animaux — indigènes et immigrés — des Sables de l'Orléanais. Dans le premier groupe —évolution sur place — se placent les genres : Diceralherium, Aceratherium (à Beaugency) A m- phitragqulus, Palæomeryx, Amphimoschus, Palæocherus, ? Hyotherium, Brachyodus, Steneofiber, Archæomys, Crice- todon, Myolaqus, Galerix, Talpa, Amphicyon, Pseudocyon, Mustela, Lutra, Herpestes, Pseudælurus, ? Drepanodon, ? Hyænælurus. Dans le second groupe — migration — se trouve l’Anchithe- rium, équidé venu par migration probablement nord-améri- 1 I s’agit là d'une constatation facile à faire dans toutes les régions fossilifères. M. Pomel signalait pareil fait pour le bassin de l'Allier, il y a un demi-siècle : « Les divers gisements un peu importants ont eu un facies particulier et possédent de petites faunes locales, connexes entre elles; à la vérité, mais cependant difit- rentes par l'absence de certaines espèces et la fréquence d’autres qui leur paraissent spéciales ». (Catalogue, p. 151.) RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 317 caine, et les nombreux genres arrivés par les très importantes migrations africaines ou africano-asialiques : les Proboscidiens, Mastodon, Dinotherium, et certains Rhinocéridés, Teleoceras, Ceratorhinus, qui caractériseraient à eux seuls la faune burdi- galienne de l’'Orléanais dont ils sont leséléments les plus abon- dants et les plus anciennement connus ; puis ce sont les genres : Hyæomoschus, Micromeryx, Procervulus, Chœrotherium, Listriodon (bunodonte) Pliopithecus. La découverte par M. Andrews dans l’Oligocène d'Egypte du Palæomastodon, ancètre direct des Mastodontes miocènes d Europe, est la signature de l’origine africaine d’une partie de la faune mammalogique des sables de l’Orléanais. Les Marnes de l'Orléanais et les Sables de la Sologne sont à signaler ici simplement au point de vue stratigraphique, car ces deux niveaux ne sont pas encore révélés fossiifères. La faune de mammifères terrestres des Faluns de la Tou- raine et plus particulièrement du Blésois, a: été Jusqu'à main- tenant confondue avec celle des Sables de l'Orléanais. L'opinion, exprimée par l'abbé Bourgeois, que les débris de mamnufères des Faluns n'étaient autres que ceux des Sables de l’Orléanais érodés par les vagues de la mer Helvétienne, a été acceptée sans contrôle et a fait foi depuis dans les ouvrages classiques. Il en est résulté que dans la liste des mammifères fossiles de la région de Pontlevoy-Thenay, envoyée à P. Gervais par l'abbé Bourgeois, celui-ci les a énumérés en attribuant sans hésitation aux seuls Sables de l'Orléanais, la lotalité des débris recueillis indistinctement dans les sables et dans les Faluns, tels qu'ils sont encore mélangés dans sa collection. On ne saurait donc faire état de cette liste (cf. p. 265) car, maloré les obstacles apportés à mon étude des pièces de la collection Bourgeois, je crois avoir isolé dans la faune des Faluns un nombre d'espèces suffisant pour affirmer son indi- vidualité. : Sans doute, elle comprend un certain nombre d'espèces 318 MAMMIFÈRES MIOCÈNES DE L'ORLÉANAIS ET DE LA TOURAINE continuant celles des sables burdigaliens qui l’ont pré- cédée, mais elle renferme aussi un certain nombre d’autres espèces qui n’ont jamais été rencontrées dans les sables, et, de plus, certains mammifères de l'Orléanais ne me paraissent pas avoir été trouvés encore dans la région de Pontlevoy-Thenay (Sables pour une très petite part, Faluns surtout). Dans ces trois groupes, je placerai : 1° Mammifères non retrouvés à Pontlevoy : Diceratherium Douvillei, ? Teleoceras aurelianensis, Ceratorhinus tagicus race ligericus, ? Hyæmoschus sp., Amphitraqulus aurelia- nensis, Palæomeryx Garsonnini, Micromeryx Flourensia- nus, Amphimoschus artenensis, Chœrotherium pygmæum, ? Hyotherium Sômmeringi, Palæocherus aff. Waterhousi, Brachyodus intermedius, Brachyodus. onoideus, ? Mastodon pyrenaicus, Steneofiber Depereli, ? Archæomys, sp. ? Criceto- don, sp. ? Titanomys sp., Galerix exilis, Amphicyon giqanteus, Amphicyon aurelianensis, Amphicyon sp., Pseudocyon Depe- retit, Stenogale aurelianensis, Mustela Sainjoni, Palæogale Gervaisi, Herpestes aff. lemanensis, Pseudælurus transito- rius, Pseudeælurus quadridentatus, ? Drepanodon palmidens, ? Hyænælurus. Il est bien certain, lorsqu'on connaîtra mieux la faune des Faluns, que plusieurs de ces espèces y seront retrouvées, mais il est non moins certain que nombre d’entre elles ne dépassent pas le Burdigalien de l'Orléanais. 2° Mammifères communs aux sables et aux Faluns : Acerathe- rium cf. tetradactylum, Anchitherium aurelianense, Palæo- meryx Kaupi, Palaeomeryx sp., Procervulus aurelianensis, Palæocherus aurelianensis, Listriodon Lockharti, Mastodon anqustidens, Mastodon turicensis, ? Mastodon pyrenaicus, Dinotherium Cuvieri, Dinotherium bavaricum, Myolagus sp., ? Amphicyon major, Trochictis zibethoïdes, Pliopithecus antiquus. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 319 Il faut remarquer que si je n’ai pas cru devoir établir de distinction spécifique entre animaux presque 1dentiques des Sables et des Faluns, j'ai du moins été dans l'obligation pour quelques-uns d’entre eux, de signaler des mutations ou variétés évidentes. 3° Mammifères propres aux Faluns : Aceratherium tetra- dactylum, Teleoceras brachypus, Macrotherium grande, Hyæmoschus crassus, Amphimoschus pontileviensis, Dicroce- rus elegans, Dicrocerus anocerus, Antilope clavata, Listriodon latidens, Listriodon splendens, Steneofiber subpyrenaicus, ? Talpa, Amphicyon major, Mustela dissimilis, Proputo- rius, sp., ? Viverra sansaniensis. De ces listes se dégage avec évidence celte constatation que la faune des Faluns n'est pas la même que celle des Sables et a des affimités tont à fait différentes : celles de la faune des Sables de l’Orléanais vont vers Saint-Gérand-le-Puy et les autres gisements aquitaniens ; celles des Faluns, vont aux hori- zons du Miocène moyen de Sansan, de la Grive-Saint-Alban, de Simorre, de Villefranche d’Astarac, de Steinheim, etc. Les sables de l’'Orléanais, au point de vue paléomamma- logique comme au point de vue stratigraphique, d’après lequel ils ont été rattachés tour à tour à l'Oligocène ou au Miocène, marquent la transition de l’'Oligocène supérieur au Miocène moyen nettement caractérisé ou étage Vindobonien : ils repré- sentent le Burdigalien dans le centre de la France. Les Faluns de la Touraine {et plus spécialement du Blésois) représentent l'Helvétien dans la même région de la vallée de la Loire. 320 MAMMIFÈRES MIOCÈNES DE L'ORLÉANAIS ET DE LA TOURAINE TABLEAU COMPARATIF DE LA FAUNE DE MAMMIFÈRES DES SABLES DE L'ORLÉANAIS ET DE LA FAUNE DE MAMMIFÈRES DES FALUNS DE LA TOURAINE (BLÉSOIS) ESPÈCES SABLES | FALUNS |CF. PAGES Singes anthropoïdes. Pliopithecus antiquus . ee == 244-811 Carnassiers. Amphicyon giganteus eu à 310 Amphicyon major ALT er ? Te 303 Amphicyon aurelianensis, n. sp. + 214 Amphicyon, sp. RON Eu en 218 Pseudocyon Depereti, n. sp. ne 218 Stenogale aurelianensis —+- 223 Mustela Sainjoni, n. sp. —+ 220 MUSLeLTRdiSSUMILIS TS D EE A 909 * Trochictis zibethoïdes, mut. Noueli. —- 227 * Trochictis zibethoïides, mut. Florancei. <= 307 Polæogale Gervaisi = 291 L'UTIA SSD EE a à Le ? 233 PAPTODULOTIUS SD = 309 Herpestes aff. lemanensis SE 235 Viverra sansaniensis è 11 Pseudælurus transitorius = 238 Pseudælurus quadridentatus Su 240 Drepanodon palmidens LE A de ? 242 NÉE R EUUTUS SD EI SENS Ÿ 242 Insectivores. Galeris) Ne Titi D'AMENER HELENE RRTeRE Ÿ 210 ADS EE SDS PSE ARS IS PNR En PEER ER a. — T'eleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Demi-mandi- bule gauche. P, — M:. Paris, Muséum. 1/4 de la grandeur naturelle, $ 2 b. — Id. vue d'en haut. 3. — T'eleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Fémur droit. Paris, Muséum. 1/4 de la grandeur naturelle. 4. — Teleoceras aurelianensis. Neuville-aux-Bois. Tibia, péroné, tarse, métatarse, phalanges. Paris, Muséum. 1/4 de la gran- deur naturelle. 5. — Ceratorhinus tagicus, race ligericus. Graviers de l'Orléanais. P,—M,;. Musée d'Orléans et collection Gurlie. Grandeur naturelle. à : 6. — Id. M, — M, vues par leur face externe. Sim it PET sh j “anbatg st sh " miuèa M HE M 4 halte 4% Hiosb destb Aiofi- ion Rata & Sonia mebaésà eat Ar rbne note Aidil éfbminelliens tt udsriloren (4 Vers sl sb br reéau M vu" 'soNfalid Ml ET & aléate À daniel ab-assitént) ARR SA QE Eur tuababtr) .oifttri) abitaaflos hs dur ÿ: Le de ie ; .8{ Planche III. éanais MAYET. Mammifères des Sables de l'Orlée IS Fc. D © 10. PLANCHE III Teleoceras aurelianensis. Sables de l'Orléanais (probablement Chilleurs-aux-Bois). Incisive inférieure. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle, Diceratherium Douvillei. Chilleurs-aux-Bois. Incisive infé- rieure, Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. Diceratherium Douvillei. Beaugency. Rangée dentaire supé- rieure P; — M, type de l'espèce. Paris, Ecole des Miries. Grandeur naturelle. | Diceratherium Douviller. Neuville-aux-Bois. Rangée dentaire inférieure P; — M;, d’un animal relativement jeune. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. Diceratherium Douviller. Chevilly. M, supérieure gauche. Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. Aceratherium cf. tetradactylum. Beaugency. M; supérieure droite. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Id. M, supérieure droite. Micromeryx Flourensianus. Chitenay. M; inférieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Amplhitraqulus aurelianensis. Artenay. Demi-mandibule gauche P;— M; et alvéoles de P, et de P:, type de l'espèce. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Amphitraqulus aurelianensis. Artenay. Dentition supérieure Pe2— M; à droite, P;3—M; à gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle, a (4 decor) art AO hd AAC A LEE FAR tr CU Mr (eïut sie WE > 25 set: Ar tous tale) ET frtes ir La ML ,Suus( hréatedieter focgtit dll Me 2. ra su DE ae se oem u rabat) 20e d j + ñ nl : RE LE" t* a ISO Marne 0e CHAR EE too so tshter ani totuden trébréier tonrElé 20 so tes n 1 7 1 ; 5 FARMER a he) “EN ) 5hpntsi +3 RIRAAGATS rase ——" re ; este aout) ciubeuil sent tab «ny é dicths CUT LÉKÇUA h ! 4 Rue + AUVUBSE MAGIE 1 MATERENT AT TARA D A 21 HAE OA sn MS alivuiisnt +45) FébRu Ê HARD TETE 3 SEULLTEM TEl fs] à ABIETE TS MATAL TR AL tWaU: ina LS T ! £ r{ ‘ É d Lt , FA LL is tshb oqet. ah of ralobrhg fo Ne 4 ÉD ; : ns 4 t … # : gp f. s À: Sue) wusauM AUTRE noirs GOUTIuSE AREA honsihisaun 0 Lisp nf ls — % ANS art dousg MST of M allait EE LE # : ' 2 PS qi & ee ; É 1 1 c { ÿ 1 À ï ce | ’ £ : À ” 2 Planche IV. L. MAYET. Mammifères des Sables de l’'Orléanais. PLANCHE IV Fig, 1. — Anchitherium aurelianense. (Chevilly. Demi-mandibule droite, Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 2. — Anchitherium aurelianense. Chilleurs-aux-Bois. Po — Pa supérieures. Collection Gurlie, à Neuville-aux-Bois. Gran- deur naturelle. 3. — Anchitherium aurelianense. Neuville-aux-Bois. Fragment de mâchoire supérieure droite. P1 —- M1. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 4. — Anchitherium aurelianense. Neuville-aux-Bois. P4 — P» supérieures. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 5. — Anchitherium aurelianense. Graviers de l'Orléanais. Astra- gale droit. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 6. — Anchitherium aurelianense. Gravier de l'Orléanais. Frag- ment de métatarsien médian. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 7. — Anchitherium aurelianense. Chevilly. Calcanéum. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 8. — Anchtherium aurelianense, Chilleurs-aux-Bois. Phalanges. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 9. — Palæomeryx Kaupi. Artenay. Demi-mandibule gauche Po — M3. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 10. — Palæomeryx Kaupi. Artenay. Fragment de mandibule gauche. Mi — M3. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 11, — Palæomeryx Kaupi. Neuville-aux-Bois. P; supérieure. Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 12. — Palæomeryx Kaupi. Neuville-aux-Bois. Mo supérieure, Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 13. — Palæomeryx Kaupti. Chitenay. Calcanéum. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 14. — ? Procervulus aurelianensis Chitenay. Demi-mandibule gauche, Po (alvéole) P3 — M3 (cf. p. 145). Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Fic. 15. — Palæomeryx Garsonnini. Neuville-aux-Bois. Fragment de mandibule droite M1 — M3.Paris, Ecole des Mines. Gran- deur naturelle. 16. — /d. Vue d'en haut. 17. — Procervulus aurelianensis. Fay-aux-Loges. Fragment de ramure frontale. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 18. — Procervulus aurelianensis. Chitenay. M3 inférieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 19. — ? Palæomeryx sp. Graviers de l'Orléanais. Fragment de man- dibule droite, Paris, Muséum. Grandeur naturelle, Planche V. L. MAYET. Mammifères des Sables de l’Orléanais. PLANCHE V Fic. 1 et 2 —? Procervulus aurelianensis, Chilleurs-aux-Bois. Frag- ment de mandibule gauche P3 — M3. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle, 3 et 4. — Amphimoschus arlenensis. Artenay. Fragment de man- dibule droite P3 — M3. Musée d'Orléans. Grandeur natu- relle, 5 — ? Amphimoschus arlenensis. Artenay. Dentition supérieure reconstituée avec des dents isolées, Paris, Muséum. Gran- deur naturelle. 6 et 7. — Chœrotherium pygmæum. Artenay. Demi-mandibule gauche P4 — M3. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 8. — Palæocherus aurelianensis. Artenay. Mandibule droite. Po — M3. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 9. — Palæocherus aurelianensis. Graviers de l’Orléanais. Frag- ment de mandibule droite P; — M3. Paris, Muséum, Gran- deur naturelle, 10. — Palæocherus aurelianensis. Artenay. Fragment de mandi- bule droite P3 — M3. Musée d'Orléans. Grandeur natu- relle. 11, — Palæocherus aurelianensis. Artenay. Fragment de mandibule gauche P; — M3. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 12. — Palæocherus aurelianensis. Fay-aux-Loges. Fragment de mandibule droite M1 — Mo. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 13. — Palæocherus aurelianensis. Artenay. P; — M3 isolées de la mâchoire supérieure droite. Paris, Muséum, Grandeur naturelle. 14. — Palæocherus aurelianensis. Artenay. Fragment de mâchoire supérieure droite Mi — M3. Grandeur naturelle. 15. — Palæocherus aurelianensis. Artenay. Fragment de mâchoire supérieure gauche P; — M3, Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Fi. 16. — Palæocherus aff. Walerhousi. Baigneaux-en-Beauce. M3 inférieure droite. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 17. — Listriodon Lockharli. Graviers de l'Orléanais. M3 supérieure gauche. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 18. — Listriodon Lockharti. Graviers de l’Orléanais. M3 supérieure sgauche. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 19. — Listriodon Lockharli. Chevilly. M3 supérieure droite. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 20. — Listriodon Lockharli. Chevilly. M2 supérieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 21. — Listriodon Lockharti. Chevilly. P3 die Musée d'Or- léans. Grandeur naturelle. 22, — Listriodon Lockharti. Beaugency-Tavers. Canine supérieure droite, d'une femelle. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 23. — Listriodon Lockharli. Beaugency. M: — M3 inférieures. Collection Bourgeois, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 24. — Listriodon Lockharti. Graviers de l'Orléanais. M3 inférieure. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 25. — Listriodon Lockharli. Avaray. Mi inférieure. Musée d'Or- léans. Grandeur naturelle, 26. — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. M3 supérieure droite. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 27, — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. M3 inférieure. Musée d'Orléans, Grandeur naturelle. 28, — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. P; gauche. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 29. — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois, P3 droite, Musée d'Orléans. Grandeur naturelle, L. MAYET. Mammifères des Sables de l’Orléanais Planche VI @* Pc. 1 PLANCHE VI — Brachyodus onoideus, sp. Gervais. Neuville-aux-Bois. Demi- mandibule droite P, — M, type de l'espèce. Musée d'Or- léans. Grandeur naturelle. — Brachyodus onoideus. Chevenelles. Cubitus droit (face anté- rieure). Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. Un peu moins que 1/2 grandeur naturelle. — Brachyodus onoideus. Chevenelles. Calcaneum gauche. Col- lection de la Faculté des Sciences de Lyon. 1/2 grandeur naturelle. — Brachyodus onoideus. Neuville-aux-Bois. Calcaneum droit. Musée d'Orléans. 1/2 grandeur naturelle. — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. Cuboïde gauche (face supéro-interne). Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. . — Brachyodus onoideus. Graviers dé l'Orléanais, sans localité indiquée. Fragment inférieur d’humérus. Paris, Muséum. 1/3 de grandeur naturelle. . — Brachyodus onoideus. Graviers de l'Orléanais, sans localité indiquée. Phalange. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. "matt . Mioël-us-aflirue A aime, .-é jets aubogdosit 108 sbeulMi .994d49"l sb squ) é — Tehioib sludibæst, La rene ï JE A susbnett) aneàl tan sosi} ha assidu astlsnsved) .snébionc inboyhosnt ol Jb #90 80h Auonl 4£ sb aoïsollo) Jsrmatr Sllorisrs suabarà e\1 sppationr #84 Être] ‘adouns moamsls ssflonuavbnir .ausbiond ambhoudsattt Ÿ 3 Muobners sie Aogl 5h #nsis# #5b aus ñË 5h naiss Ée ui. K; ; callétotans 2000 : fie be ai o-xue-sllivus/ susbiose RE = ARE Sue collentsa suebaers er ans her a né bios: J, æioét-208-100/0) asslions 26e | olfontan ausbaanrh. so buseulf (ensolut-218g6 8.038100" 5 Wiool ass alens8hOl 4h #isiret:) xsshsoste agi En “à caades M, sis euuud'b svoilur Jtsiwmy6sl 2S284pIbAE TA A € | HHsniiea +u8busrg sb Êx dtiissol 2nse ,aicesbhO ll ob aie) onelions rbogihasrél Nr olts AUDE obus} . roues #48 .senefedd Soupe S Î L. MAYET. Mammifères de l'Orléanais. | 1 Planche VII. PLANCHE VII Fic. 1. — Brachyodus onoideus. Chilleurs-aux-Bois. Fragments de maxillaire supérieur droit M, —M:. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. Brachyodus onoideus. Neuville-aux-Bois. Canine supérieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 3. — Mastodon angqustidens. Chevilly (sablière Cassegrain, au Glo- rieux, août 1877). Dernière molaire supérieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 4. — Mastodon angustidens. Tavers, près Beaugency. Dernière molaire supérieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur natu- relle. — Mastodon angustidens. Chevilly. Dernière molaire supérieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 6. — Maslodon angustidens. Sables de l’Orléanais du Blésois. Der- nière molaire supérieure. Collection Houssay, Pontlevoy!. ot 1 Les indications de gisement et collection des figures 5 et 6 sont données sous toutes réserves, les feuillets du manuscrit les concernant ayant été accidentellement détruits au moment d’être remis à l’imprimeur. TANE sh Manet Dial one) ER sie — ÿ x CAT LA Me M Hoïb: EDEN atisllikeh à | sentant nsbnene) | Huoique io siobl- 2ur-8l {vert cbatiené euboydssst | Stbsiuler a Vrent). use M AT à AR Ml ne ,migiuasse") sida) piivedit ano bites pre nobelash ipidoiés Hasta ialout Sat (KE 0 08. ,eusie » | solar ruabaért) .Aéeuté etre Hbc - hoieitf HAT mir T enibiisgne aobouslt — cos LIITICSES USER tunes RUB sabaique CUITE IT SRE +5Ehy. 0 que etisloin sigrrra( net J'ansbitenens Hobotehé a Tr bRtr «nobnert) tab. RÉSE DM MCE Lehoeo ET nb ins iO't sfreslde cnsbaspné SENS Mborobrot yet o H rofoslfos? DAUDENOTE sul srgin ae Abe aok : Inos D hi € yo esé aolisalloé js 1dsraadig sh so tits Momoll]osbioie 515 fncqe none as as! Hipéonnn af atollieat al bee: : CRACGILEEUTE CEA COS AURAI O TS AEUA & ENCEINTES 7 M a Planche VIII. éanais. r Mammifères de l’Orl L. MAYET. NE PLANCHE VIII Fig. r. — Mastodon turicensis. Sables de l'Orléanais du Blésois. Frag- ment de molaire inférieure. Collection du D' Houssay, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 2. — Jd. vue d'en haut. 3. — Dinotherium Cuvieri. Chevilly. Mandibule, type de l'espèce. Paris, Muséum. 1/4 de la grandeur naturelle. 4. — Dinotherium Cuvieri. Rangée dentaire gauche de la pièce précédente. Grandeur naturelle. 5. — Dinotherium Cuvieri. Chevilly. M, supérieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle, 6. — Dinotherium bavaricum. Chevilly. M: supérieure droite. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 7. — Amphicyon giganteus. Avaray. Première tuberculeuse supé- rieure gauche — M, — type de l'espèce. D’après un mou- lage de l'original au Musée d'Orléans. Grandeur naturelle, 8. — Amplhucyon giganteus. Avaray. Deuxième tuberculeuse supé- rieure droite — M; — Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. A soit àb sect 0 ah dns AVENANT robots Le none ‘CE 38 ue siege. aribloe Jde de 1 cos tale HSE vovaBrot. à HystË MONET ie sel gb re (nf RE ed rise) PATES ES ; others osent sf sfr Eu “nrub all Eee PUS | soi fé ‘sh ddruity hibinob basé a): PR Lsllsr vise wsbnèrtt nbsp: é: ul dus stusique hé 3! Hrodo aan sans mtle | lotte soboda) mb Me T2 arts À. sien piusisque Mt at. uses sono, É dedans bete} re NE ee que ous at. prié os ie on _ Late dur agi 808448 T alr >qui M PTIOTICP AT ETS CNRS ét nüsbridi ans O6 sôec M 8 laide’ leb Sant Haus vecahrrmdut saizugCh éme pain Ere sors — atlérutinsuslranne) aae3 150) B she: +: =" shot GE | gs mnrng ape péter : p | L. MAYET. Mammifères de l’Orléanais et de la Touraine. À lanche IX Le”: nr: MS Eee $ PLANCHE IX Fig. 1. — Steneofiber Depereti. Artenay. Fragment de mandibule droite P — M;. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. >. — Steneofiber Depereti. Chevilly (?). Fémur droit. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 3. — Amplucyon aurelianensis. Sables de l'Orléanais. Fragment de mandibule droite P;— M, face interne). Musée de Laval. Grandeur naturelle. 4. — Pseudocyon Deperet. Chilleurs-aux-Bois. Fragment de man- dibule gauche M; — M,. Musée d'Orléans. Grandeur natu- relle. 4 a, vue par la face externe ; 4 b, vue par en haut. 5. — Mustela Sainjoni. Chilleurs-aux-Bois. Fragment de mandi- bule gauche P;—M,. Musée d'Orléans. Grandeur natu- relle. 6. — Mustela Sainjoni. Artenay. Fragment de mandibule droite. P,— M,. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 6 a, vue par la face externe ; 6 b, vue par en haut. 7. — Mustela Sainjoni. Artenay. Fragment de mandibule avec P4. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 7 a, vue par la face externe; 7 b, vue par en haut. 8. — Trochiclis zibelhoïdes mut. Nouelr. Artenay. Demi-mandibule gauche Ci Ps — M, Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 8 a, vue par la face externe, 8 b, vue paren haut. 9. — Herpestes aff. lemanensis. Graviers de l'Orléanais. Fragment de mandibule droite P;-— M,. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 9 a, vue par la face externe; 9 b, vue par en haut. 10. — Pseudælurus transitorius. Chilleurs-aux-Bois. Fragment de mandibule droite P,—M,. Musée d'Orléans. Grandeur naturelle. 11. — Pseudælurus quadridentatus. Chevilly. Fragment de mandi- bule P; — M,. Paris. Muséum. Grandeur naturelle. 11 à, vue par la face externe, { { b, vue par en haut. Fig. . — Pseudælurus quadridentalus. Chevilly. Fragment de mandi- bule M;. Paris, Muséum. Grandeur naturelle, 12 a, vue par la face externe ; /2 b, vue par en haut. — Pliopithecus antiquus. Artenay. Extrémité supérieure d'hu- mérus. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. — Teleoceras brachypus. Falun de Sainte-Maure. M; supé- rieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. — Teleoceras brachypus. Falun de Sainte-Maure. M, inférieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. L. MAYET. Mammifères des Faluns de la Touraine. É Planete we F s y LA pe £ : À PLANCHE X Fig. 1. — T'eleoceras brachypus. Faluns du Blésois. M, supérieure droite. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 2. — T'eleoceras brachypus. Faluns de la Touraine. M; supérieure gauche. Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. Grandeur naturelle. 3. — Aceratherium tetradactylum, mutation pontileviensis. Falun de Pontlevoy. Rangée dentaire supérieure gauche, recon- stituée avec des dents isolées, P, — M;. Grandeur natu- relle. 4. — Aceratherium tetradactylum, mutation pontileviensis. Falun de Pontlevoy. M, supérieure gauche, collection du D' Hous- say, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 5. — Amphimoschus pontileviensis. Falun de Pontlevoy. Fragment de mandibule droite M, —M:. Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 6. — Id. P; — P:. 7. — Amphimoschus artenensis, n. sp. Sables de l'Orléanais, à Thenay. Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 8. — Procervulus aurelianensis. Gaudry. Falun de Pontlevoy. Fragment de ramure frontale. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 9. — Anlilope clavata. Faluns de la Touraine. Cheville osseuse de corne. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 10. — Ruminants des Faluns du Blésois. Canines cultriformes. Paris, Muséum et Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 11. — Palæocherus aurelianensis. Falun de Pontlevoy. Canines inférieures droite et gauche. Collection Bourgeois.Gran- deur naturelle. 12. — Listriodon Lockharti.Falun de Pontlevoy. M; inférieure gauche. Paris, Ecole des Mines. Grandeur naturelle. 13. — Macrotherium grande. Falun de Pontlevoy. Fragment de mandibule P; — M,. Collection de l'abbé Bourgeois. Gran- deur naturelle. ‘HN Fe Mr di sé saute pp not sb rasnaisé +3b CITOTAIS sf Le AFANe AE “mile AU moitediret (duNsdbest ss 2hongt. sfr un rusbque oniiesb not prete ou wshasu) M LE 281 0ef he 491 neve"sal aniA. andisath na Roi dir SATA à 4 ‘ .enrott & 4h ofisaliée sdiusy caustique ME ar alias 7400 … életiiée rush vont, à NIDIOCS Horsbiaust sé eula't hits phG es MSN MAC TI) LANC SIP CES ent al + M Biorb -sladibase at bn ns Du HrismaahClt af aides «qe en derttalts +4 oUantien vob) :coilf 86h atout Mr Hoishaot 46 arte yrbiasr instal apironon ASbugus) mu ER nel start sh biomgett 4 .Gfle tt “à saura slirsd) .guis90t jl ob PATES ns pshls saut otfaraden anobéent, mue 81641606 Maunralnilus 2s4ianc) .aioebté vb venue tb. nant Sales susbosi) ssaiM 0h afosl ie orsag Mama SR povolteot "98: autel densnRtsu: eooom nt: pret aiogsotl uoibale .sfsusg te shioth ‘erhramlie, ve L. ofleibien 10608 goes ha M svovalino® 6h auf naioo nobort allées suabrt 1} den 25h aff 2 f adoueat a gel 076080 sb AE RARE sivimtioraehfé nr séosethott Sddit 5h aobafoc nu shine “louer tuok | Do A Planche XI. L. MAYET. Mammifères des Faluns. N crosse Ne * « % : : # { à À PLANCHE XI . — Listriodon lalidens. Falun de Pontlevoy. Canine supérieure. Collection Bourgeois. Grandeur naturelle. . — Mastodon anqustidens. Falun de Pontlevoy. Dernière molaire, supérieure. Communiquée par M. Jean de Bodard, Pont- levoy. Grandeur naturelle. . — Maslodon angustidens. Falun de Pontlevoy. Dernière mo- laire supérieure. Collection du D' Houssay,- Pontlevoy. Grandeur naturelle. . — Mastodon turicensis. Pontlevoy. Dernière molaire inférieure. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 10 /dNue den haut: . — Sleneofiber subpyrenaicus. Falun de Pontlevoy. Fémur. Collection Bourgeois. Grandeur naturelle. 0 Stuortique dnixs) XovoHno sh rufut an sl aboi 16530 TOC EN load MoBAR ,a108 at Et Jets l(e® CSST LITE ETTTTETE ER tovaHris sh uilb analsihu à scie nobole at ant brsboil 65 “ssh M pires) s'Hia ia Sen EN PAR Liu “ten tree) MOI 0 tee “aobiler ges robes u foutolfes) PTE NAS LE dt CE A ETES HE | sabemitess aubbasiés. | ” -DHOindlt guinlore Aégigaset USAGE rasta ko bo MEN NÉE ER See ; | Alert taf webs) DUTECNE (4 A ÉTFTNE Le due -dah 5uy UE Ml ennisastugadus. HAN L LERET ERP ré és ad tro bn a€) #oggi4oËl nôodssl to} si LP td arott st 26: Fe ovslrnot Xeno CE ets DE toire S 4 TOVEUITOE af: subit L. MAYET. Mammifères des Faluns de la Touraine. * : Planche XII. à PLANCHE XII Fig. 1. — Palæocherus aurelianensis. Pontlevoy. Demi-mandibule inférieure gauche avec dentition mixte M; — D:. Collec- tion du D' Houssay. Pontlevoy. Grandeur naturelle. — Id. vue d'en haut. 27 3. — Jinotherium bavaricum. Falun de Pontlevoy. M, supérieure. Collection du D' Houssay, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 4. — Dinotherium Cuvieri. Falun de Pontlevoy. P: supérieure. Collection du D' Houssay, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 5. — Dinotherium Cuvieri. Faluns de la Touraine. M, inférieure. Musée de Blois. Grandeur naturelle. 6. — Dinotherium Cuvieri. Faluns du Blésois. M: inférieure. Col- lection Maimdrault. Musée de Blois. Grandeur naturelle. 7. — Dinotherium Cuvieri. Kalun de Pontlevoy. Extrémité de défense (incisive inférieure), musée de Blois. Grandeur naturelle. 8. — Sieneofiber subpyrenaicus. Falun de Pontlevoy. Mandibule gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 9. — Îd. vue d’en haut. 10, — Steneofiber Depereti. Sables de l'Orléanais, à Thenay. Frag- ment de mandibule droite. Paris, Muséum. Grandeur naturelle, 11. — Amphicyon major. Falun de Pontlevoy. Fragment de man- dibule gauche M; — M, vu par sa face interne. Collection Bourgeois, Pontlevoy. Grandeur naturelle. 12. — Mustela dissimilis. Sables de l'Orléanais, à Thenay. Demi- mandibule gauche. C. P,, P; — M,, type de l'espèce. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 13. — T'rochichis zibethoïdes, mut. Florancei. Falun, à Thenay. Demi-mandibule gauche. C. P;—M,. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. : 14. — Îd. vue d'en haut. 15. — Proputorius sp. Falun de Pontlevoy. Fragment de mandibule droite P; — M. Coliection Bourgeois. Pontlevoy. Gran- deur naturelle. se RE Ÿ bain ï Rent dE CRE ï SAONE ME sixierte GO crea oc ler RER aline eu so vohnd fran 1 tail. di A uit met ire | ion Pi JR tie a BTE VAL art DAS \ oiée ausbarasr No ue RRAMTE ê jose #4 xp Has "h) LEE mr RTE à lee ren euY qe 446 : ARAROE 1h 40 stunt ispl N/A Ash rot UT PAU EU hi sé QiNt DE AO TRE MT 48 seal hi hsunaiui ML sieste (nr Sail li ANT E AN | also gobre pie sb De EAU Rae toire | sh tb net céralhantt. #! EE MORALE - ki ali eue AL (OOUSEAS An D Dev AR ETES sud dE. br ah PU /849 RER xd e seMotertin ms at sprsèènr M LMP LSE PA | | Hu Bih RPMENCITE bot bone designs À 31 20144 Ho sa e Ve SD. ASE ares sion sfdifasat dfr, INT lala, At 35 brel. Leraltée ‘ah "trute: 1 AQU OEM ins Lot oise qualit CM NE UNE ARTE tee Me ten t8 bte) eat a HAOËR D | cols aa à RAR Ten star n te “ht; site HAN aa tt DL A 410 Le té 4 55 | 34 JrUSS audi ces cée | nus M Un dada M5 TR ove re. Ni 10 vob rot ENT LEE At sd 4 LTD IN ONE ee ne HOME RS TT dia anin13€E | | Hg rh ALT LCEN v M ITU M: CRM DATA NS D diBtnét dacis HS CURTIS ! ob adlatt LL ERA ee FEAR to Affn et #0 Ne À re AM OES M : des it fera | | nas hrs Notes critiques sur quelques Traductions allemandes de poèmes français au moyen âge, par J. Krr- MERY, professeur de Littérature étrangère à l'Uni- versité de Lyon. (11, Kasc. 8) . . . . Sfr. Au musée de l’Acropole d'Athènes. — Études sur la sculptureen Attique avant la ruine de l'Acro- ole lors de l'invasion de Xerxés, par Henri ECHAT, ancien membre de l'Ecole d'Athènes, chargé de cours à l'Université de Lyon, avec 47 figures dans le texte et 3 planches hors textes Fasc 10)": 4 Ana 8 fr. Cultes militaires de Rome. Les Enseignes, par * Ch. ReNEL, professeur adjoint à la Faculté des Lettres de Lyon, avec 61 gravures dans le texte. RAR) MORE TEE UP 0 7 fr. 50 Sophocle. — Etude sur les ressorts dramatiques de son théâtre et la composition de ses tragédies, par F. ALLÈGRE, professeur à l'Université de ÉNODAUIS AR OSCN 15). + RE fr. Ernest LEROUX, 28, rue Bonaparte. Phonétique historique et comparée du sanscrit et du zend, par P. ReGNauD, professeur à la Faculté des Lettres. (Fasc. 19) . . . , . HAS L'évolution d’un Mythe. Acvins et Dioscures, par Charles RENEL, maître de conférences à la Faculté des Lettres de Besançon. (Fasc. 24) . . Gfr. Etudes védiques et post-védiques, par Paul REGNAUD, professeur de sanscrit et de grammaire comparée à l'Université de Lyon.(Fasc. 38). . "7 fr. 50 Bharatiya-Natya-ÇGastram, Traité de Bharata sur le théâtre, texte sanscril, avec les variantes tirées de quatre manuscrits, une table analytique et des notes par Joanny Grosse’, ancien boursier d’études près la Faculté des Lettres. (Fasc. 40). 145 fr. Recherches sur l'Origine de l’Idée de Dieu, d’après le Rig-Véda, par A. Gugrinor, docteur ès lettres. (TR ROSE SN) ER et ee ir 50 Dictionnaire étymologique du latin, et du grec dans ses rapports avec le latin. d'après la méthode évolutionniste (Linguistique appliquée), par Paul ReGNau»D, professeur de Sanscrit et de Grammaire comparée à l'Univer- sité de Lyon. (II, Fasc. 19) 10 fr. GAUTHIER-VILLARS, 55, quai Gds-Augustins. Sur la théorie des équations différentielles du premier ordre et du premier degré, par Léon AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chaussées, chargé de cours à la Faculté des Sciences. (Fasc. 6) 9 fr. Recherches sur l'équation personnelle dans les observations astronomiques de passages, par F. GONNESSsIAT, aide-Astronome à l'Observatoire, chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté des Sciences. (Fasc. 7). . . . . . . 5 fr. Recherches sur quelques dérivés surchlorés du phénol et du benzène, par Etienne Barraz, prof. agrégé à la Faculté de médecine.{Fasc. 17) 5 fr. Sur la représentation des courbes gauches algé- briques, par L. AUTONNE, ingénieur des Ponts et _ Chaussées, maître de conférences à la Faculté des Sciences. (Fasc, 20) 3 fr. Sur le résidu électrique des condensateurs, par L. Houzrevicus, maître de confér. à la Faculte des Sciences. (Fasc. 32). 3 fr. Synthèse d’aldéhydes et d’acétones dans la série du naphtalène au moyen du chlorure d'aluminium, par L, Rousser, docteur ès sciences, chef des trav. de chimie génér. à la Faculté des Sciences. (LOS CS ORAN ie EL eee ts Recherches expérimentales sur quelques actino- mètres électro-chimiques, par H. RicozLor, doc indo - européenne : 3 fr. teur ès sciences, chef des travaux de physique à la Faculté des Sciences, (Fasc. 29). . . Gfr. De la constitution des alcaloïdes végétaux, par X. Causse, docteur ès sciences, chef des Travaux de Chimie organique à la Faculté de Médecine de l'Université de‘Lyon. (I, Fasc. 2) . . 8 fr. Etude sur les occultations d’amas d'étoiles par la lune, avec un catalogue normal des pléiades, par Joanny LAGRULA, docteur:ès sciences, préparateur d'astronomie à la Faculté des Sciences de Lyon. (Last he ND NEA IT PEN EE es is ILE, Sur les combinaisons organomagnésiennes mixtes et leur application à des synthèses d’acides, d’al- cools et d'hydrocarbures, par Victor GRIGNARD, docteur ès sciences. (1, asc. 6) . . 8 fr. 50 Sur la décomposition d’une substitution linéaire, réelle et orthogonale en un produit d'inversions, par Léon AUTONNE, ingénieur de Ponts et Chaussées, maître de conférences de mathématiques à l'Université de Lyon. (I, Faso, 12) 0 0060 Quelques considérations sur les groupes d’ordre fini et les groupes finis continus, par LE VAVASSEUR, maître de conférences de mathématiques à la Fa- culté des Sciences de l'Université de Lyon. (I, OS CLONE EP RUN SM ONtre Sur les Formes mixtes, par Léon AUTONNE, Ingé- nieur des Ponts et chaussées, Maître de Confé- rences de Mathématiques à la Faculté des Sciences de l'Université de Lyon. (I, Fasc. 16). . 8 fr. Recherches expérimentales sur les contacts liquides, par A.-M. CHaAnoz, docteur ès sciences physiques, docteur en médecine, ex-préparateur de Physique à la Faculté des Sciences de Lyon, chef des Tra- vaux de Physique à la Facullé de Médecine et de Pharmacie de Lyou (I, Fasc. 18). . . . 5 fr. Quelques démonstrations relatives à la théorie des nombres entiers complexes cubiques. — Pro- priétés de groupes d'ordre fini, par Raymond LE Vavasseur, professeur à la Faculté des Scien- ces de l'Université de Lyon (I. Fasc. 21). 3 fr. J.-B BAILLIÈRE et Fils, 19, rue Hautefeuille. Recherches anatomiques et expérimentales sur la métamorphose des Amphibiens anoures, par E. BATAILLON, professeur à la Faculte des Scien- ces de l'Université de Dijon, avec 6 pl. hors texte (FOSC ONE PRO RE Re Este Anatomie et Physiologie comparées de la Pholade dæctyle. Structure, locomotion, tact, olfaction, gustation, action dermatoptique, photogenie, avec une théorie générale des sensations, par le Dr Raphaël Dugois, professeur à la Faculté des Sciences, 68 fig. dans le texte et 15 pl. hors tele ASC. PRE NE . 48 fr. Sur le pneumogastrique des oiseaux, par E. Cou- VREUR, docteur es sciences, chef des travaux de physiologie à la Faculté des Sciences, avec 8 pl. hors texte et 40 fig. dans le texte (Fusc. 4). & fr. Recherches sur la valeur morphologique des ap- pendices superstaminaux de la fleur des Aris- toloches, par Mle À. Mavoux, élève de la Faculté des Sciences, avec 3 pl. hors texte. (Fusc. 5). & fr. Etude stratigraphique sur le Jurassique inférieur du Jura méridional, par Attale Rice, docteur és sciences, chef des travaux de géologie, 2 pl. hors fextei (Has LO)R EN UOTE SANTE qOSEne Etude expérimentale sur les propriétés attribuées à la tuberculine de M. Koch, faite au laboratoire de médecine expérimentale et comparée de la Faculté de Médecine, par M. le professeur ARr- LOING, M. le D' Ropgr, agrécé, et M. le D' Cour- MONT, agrégé, avec 4 planches en couleurs. CHASCAANEEE Re certe AU RIT: Histologie comparée des Ebénacées dans ses rap- ports avec la Morphologie et l’histoire généalogique de ces plantes, par Paul PARMENTIER, professeur de l’Université, avec 4 planches hors texte. (RACE) RSR ère & fr. Recherches sur la production et la localisation du Tanin chez les fruits comestibles fournis par la famille des Pomacées, par Mlle A. Mayoux, élève de la Faculté des Sciences, 2 planches hors texte. (CHASCAAO) ES TS Se re es re Etude surle Bilharzia hæmatobia et la Bilharziose, par M. Lorrer, doyen de la Faculté de médecine, et M. ViALLETON, professeur à la Faculté de mé- decine de l’Université de Montpellier, 8 plan- ches hors texte et 8 figures dans le texte. CRGSC TO) ER RE RE ER ne O fr. Monographie de la Faune lacustre de l’Eocène moyen, par Frédéric RoMAN, docteur ès sciences, préparat. de géologie à l’Université de Lyon,avec 3 fig. et3 pl. hors texte. (I, asc. 1er) 5 fr. Etudes sur le Polymorphisme des Champignons, in- fluence du milieu,par Jean BEAUVERIE, docteur ès sciences, prépar. de botan. Faculté des Sciences de Lyon,avec 19gr.dansletexte.(Il, Fasc. 3). 7 fr.50 L'Homme quaternaire dans le Bassin du Rhône, Etude géologique et anthropologique, par Ernest CHANTRE, docteur ès sciences, sous- directeur du Muséum, avec 74 figures dans le + texte (le Mas c AL) ES CS PRG fr. La Botanique à Lyon avant la Révolution et l’histoire du Jardin botanique municipal de cette ville, par . M. Géranp, professeur à la Faculté des Sciences, avec 9 fig. dans le texte et 1 pl. hors texte. (FOSC HOS NAN IEEE ENT ir::50 Physiologie comparée de la Marmotte, par le Dr Ra- phaël Dugors, professeur à la Faculté des Sciences. avec 119 figures et 125 planches hors texte, CHESC LED) RE ee sn Ni ASIE. Etudes sur les terrains tertiaires du Dauphiné, de la Savoie, et de la Suisse occidentale, par H. DouxaMr, docteur ès sciences, professeur au Lycée de Lyon, avec 6 planches hors texte et 31 figures. (Fasc. 27) . : 6 fr. Recherches physiologiques sur l’appareil respiratoire des oiseaux, par J.-M. Soum, docteur ès sciences, professeur au Lycée de Bordeaux, avec 40 figures dans le texte, (Fasc. 28) . 3 fr. 50 Résultats scientifiques de la campagne du « Caudan» dans le golfe de Gascogne (août-septembre 1895), par R. KœuLer, professeur de zoologie à la Faculté des Sciences. (Fasc. 26). Fascicule I. 1 vol. in-80 avec 6 pl. . 00 Fascicule IH. 1 vol. in-80 avec 11 pl. 6 fr. Fascicule III. 1 vol. in-8 avec 21 pl. . . . 20 fr. Anatomie pathologique du système lymphatique dans la sphère des néoplasmes malins, par le Dr GC. Recaup, chef des travaux, et le Dr F,. Bar- JON, préparateur d'anatomie générale et d'histo- logie à la Faculté de médecine (Mémoire couronné par l’Académie de médecine), avec 4 pl. hors texte. (FASC SDS) ie 0. ee re le Recherches stratigraphiques et paléontologiques dans le Bas-Languedoc, par Frédéric ROMAN, docleur ès sciences, préparateur de géologie à la Faculté, avec 40.figures dans le texte et 9 plan- ches hors texte. (Hasc. 34). . . . . . 8fr. Etude du champ électrique de l’atmosphère, par Georges Le CapxT, docteur ès sciences, assistant à l'Observatoire de Lyon, 3 fig. et 10 pl. dans le texte PSC 50) RER RAR Ur Les Formes épitoques et l’Evolution des Cirratuliens par Maurice CauLrery, maître de confér. à la Faculté des Sciences, et Félix MEsniz, chef de Laboratoire à l’Institut Pasteur, 6 pl. hors texte. (asc, 39). LL. Rue ho: s CN OEERS Etude géologique et paléontologique du Carbonifère inférieur du Mâconnais, par A. VArFIER, docteur en médecine et docteur ès sciences, avec 11 figures et 12 planches horstexte. (1, Fasc. 7). 8 fr. Contributions à l’Embryologie des Nématodes, par A. Conte, docteur ès sciences, prépar. de Zoo- logie à l'Université de Lyon. (I, Fasc. 8). 5 fr. Contributions à l’étude des larves et des métamor- phoses des diptères, par C. Vaney, docteur ès sciences, agrégé des sciences naturelles, chef des travaux de Zoologie à l'Université de Lyon. (1, Fasc 9). Fer SUR SRE 6 fre Contribution à l’étude de la classe des Nymphéinées, par J.-B.-J. CairrLor, docteur ès sciences nabu- relles, licencié ès sciences physiques, chef des Travaux de Botanique à la Faculté des sciences, sous-directeur du Jardin botanique dela Viile, 214 figures dans le texte. (I, Fasc. 10). ‘7 fr. 50 Monographie géologique et paléontologique des Cor- bières orientales, par Louis DonciEux, docteur ès sciences, Collaborateur auxiliaire au service de la carte géologique de Franee, avec 69 figures dans le texte, 7 planches hors texte et une carte géologique. (1, Fasc. 11) . «+ + + + : 8 fr. Contribution à l'étude des composés diazoamidés, par Louis MEUNIER, docteur ès sciences, chef des tra- vaux de chimie à la Faculté des sciences de l'Uni- versité de Lyon. (I, Fasc. 13) . .« + . 5 fr Etude stratigraphique et paléontologique sur la Zone à Lioceras concavum du Mont d’Or lyonnais, par Attale Ricxr, docteur ès sciences, chargé d'un cours complémentaire de Géologie à la Fa- culté des sciences de l'Université de Lyon, avec î figures dans le texte et 11 planches hors texte (1, Fasc. 14). .: . . ARE . fr. 50 Catalogue descriptif des Fossiles nummulitiques de l'Aude et de l’Hérauit — PREMIÈRE PARTIE : Montagne Noire et Minervois, par Louis DoNcieux, docteur ès sciences, préparateur-adjoint au La- boratoire de géologie de la Faculté des sciences de Lyon ; en collaboration avec MM. J. Miquer et J. LamBerr, avec 3 figures dans le texte et 5 planches hors texte (I, Fasc. 17) . 6 fr. DeuxièME PARTIE (fasc. L) Corbières septentrio- nales, par Louis Doncreux, docteur ès Sciences, préparateur-adjoint au Laboratoire de Geologie de ja Faculté des Sciences de Lyon; en collaboration avec M. Maurice LERIcHE, maître de Conférences de Géologie à l'Université de Lille, avec 1 fig. dans le texte et 13 planches hors texte. I, Fwsc. DD) dc des ne M ne ie D Minéralogie des départements du Rhône et de la Loire, par Ferdinand GonNarp, ingenieur des Arts et Manufactures, avec 31 figures intercalées dans le texte. (1, Fascicule 19). . . . . : 4 fr. Recherches sur l'anatomie comparée et le dévelop- pement des Ixodidés, par Amedée Bonner, docteur es sciences, préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences de l'Université de Lyon, avec 104 figures dans le texte et 6 planches hors texte (L/ Fase. 20) Ne Re Ne RAR 8 tr. Les Oiseaux des phosphorites du Quercy, par C. GAILLARD, docieur es sciences, chef des travaux au Museum de Lyon, avec 37 figures dans le texte et & planches hors texte (I, Fasc. F6)o 6 fr. Etude des Mammifères miocènes des Sables de l’Or- léanais et des Faluns de la Touraine, par le D' Lu- cien Mayer, ancien interne des Hôpitaux de Lyon, docteur en médecine, docteur es sciences, avec 100 figures dans le texte et 12 planches hors texte comnrenant 184 figures. (1, Fasc. 24) . 40 fr. Lyon. — Imprimerie A. REY, 4, rue Gentil — 49089. ” PR os 4 l eu ( (a TANT DAME 4 pre of QE881 .M46 Etude des mammiferes nuocencs des s Il] )) | ALNS662 3 2044 062 409 834 Date Due