WUS. COMP. ZO0L LIBRARY SEP 171958 HARVARE ANVESITY E ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON NOUVELLE SÉRIE | 1. Sciences, Médecine. — Fascicule 26. ÉTUDE SOMMAIRE DES MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE PROPREMENT DITE BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARCON SAVIGNÉ-SUR-LATHAN PAR Le D' Lucien MAYET Ancien Interne des Hôpitaux. — Docteur ès Sciences, Chargé de cours à l'Université de Lyon. En collaboration avec la Comtesse Pierre LECOINTRE Avec 30 fiqures inlercalées dans le texte. LYON PARIS A REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR | LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS Rue Gentil, 4 Rue Hautefeuille, 19 1909 ANNALES DE L'UNIVERSITE DE LYON EN TVENFE A LYON Chez A. REY, Imprimeur - Éditeur 4, RUE GENTIL A PARIS Chez les Libraires spéciaux SUIVANTS La mention en chiffres romains qui précéde le numéro du fascicule indique, psur les ouvrages parus dans la Nouvelle Série, qu'ils appartiennent soit au groupe Sciences-Médecine (1), soit au groupe Droit-Lettres (11). Arthur ROUSSEAU, 14, rue Soufflot. Histoire de la Compensation en droit Romain, par C. APPLETON, professeur à la Faculté de droit. CPUSO PAT RER S USe AE 7: fr:50 Caractères généraux de la loi de 14884 sur les Syn- dicats professionnels; justification de cette loi; réformes possibles. Etude de législation indus- trielle, par R. GonNnarp, docteur en droit, licencié ès lettres, secrétaire à la Société d'Economie Po- litique, avec une Préface de M. P. Pic, professeur à la Faculté de Droit. (Fasc. 36) . . . S:fr. La Représentation des Intérêts dans les Corps élus, par Charles FRaNÇois, docteur en droit, LPS 2): TORRES FU ICRN NE AN OrIE Mélanges Ch. Appleton : ÆEtudes x’nistoire du droit, dédiees à M. Ch. APPLETON, professeur à la Faculté de Droit de I,yon, à l’occasion de son XXVe anni- versaire de professorat. (11, Fusc. 13). 45 fr. Physique sociale. — Emploi combiné du système du Quotient vrai et du système du Quotient fictif pour la répartition des sièges dans la Représen- tation proportionnelle, par le Dr MonoYERr, pro- fesseur de physique médicale à l’Université de lyon, avec 5 figures dans le texte. (II, Fasc. RS Re ren AU: DURE NS EE Félix ALCAN, 108, boulevard Saint-Germain. Lettres intimes de J.-M. Alberoni adressées au comte I. Rocca, ministre des finances du duc de Parme, et publiées d'après le manuscrit du collège de S. Lazaro Alberoni, par Emile BourG£ois, maîre de conférences à l'Ecole Normale, avec un portrait et deux fac-similés.{Fasc. 8) 40 fr. Essai critique sur l’hypothèse des atomes dans la science contemporaine, par Arthur HANNEQUIN, profes. à la Faculté des Lettres (Fasc. 14) "7 fr.50 Saint Ambroise et la morale chrétienne au 1ve siècle, par Raymond THAMIN, ancien maître de confe- rences à la Faculté des Lettres de Lyon, profes- seur au Lycée Condorcet. (Fasc 15). "7 fr. 50 La République des Provinces-Unies,la France et les Pays-Bas espagnols de 1630 à 1650, par A. Wap- DINGTON, professeur à la Faculté des Lettres. Tome I (1630-42). 1 vol. (Fasc. 18). 6 fr. Tome 11 (1642-50) avec deux portraits et une carte, L'voLAEOSe. 0 1) SR RES RES ne Le Vivarais. Essai de Géographie régionale, par Louis Bouropix, licencié ès sciences, diplômé d’Etudes supérieures d'Histoire et de Géographie, avec 20 gravures et 2 graphiques dars le texte, EC LTONS j'A0 É CORTE ENS RET D: LETTRES 6 fr. . Alphonse PICARD et Fils, 82, rue Bonaparte. La doctrine de Malherbe d’après son commentaire sur Desportes, par Ferdinand BRuNoT, maître de conférences à la Faculté des Lettres del'Université de Paris,avec 5pl. hors texte. (Fasc. 1er). 40 fr. Le Fondateur de Lyon, Histoire de L. Munatius Plancus, par M.JULLIEN, professeur à la Faculté des Lettres, avec une planche hors texte, (Fasc, 9). 5 fr. La Jeunesse de William Wordsworth (1770-1798). Etude sur le « Prélude », par Emile Leaouis, prof. à la Faculté des Lettres. (Fasc. 22) 7 fr. 50 La Question des Dix Villes impériales d'Alsace, depuis la paix de Westphalie jusqu'aux arrêts de « Réunions » du Conseil souverain de Brisach (1648-1680), par Georges Barpor, docteur ès let- tres, professeur au Lycée et chargé de conférences à l'Université de Grenoble.(Il, Fasc. 1er). 7 fr. 50 EzÉCHIEL SPANHEIM. — Relation de la Cour de France en 4690, nouvelle édition, établie sur les manuscrits originaux de Berlin, accompagnée d'un commentaire crilique,de fac-similés, et suivie de la Relation de la Cour d'Angleterre en 1704, par le même auteur, publié avec un index analytique par Emile BourGEoiïs, maître de conférences à l'Ecole Normale supérieure, professeur à l’Kcole libre des sciences politiques. (II, Fasc. 5) 40 fr. Histoire de l'Enseignement secondaire dans le Rhône de 1789 à 1900, par CHABOT, professeur de science de l'éducation à l'Université de Lyon, et S. CHAR- LÉTY, maître.de Conférences à la Faculté des Lettr. de l'Université de Lyon. (Il, Fasc. 7). 6 fr. Bibliographie critique de l'Histoire de Lyon, depuis les origines jusqu’à 4789, par Sébastien CHARLÉTY, professeur adjoint à la Faculté des lettres de l'Uni- versité de Lyon. (II, Fasc. 9) .'.'. "7 fr. 50 Bibliographie critique de l’histoire de Lyon, depuis 1789 jusqu'à nos jours. par Sébastien CHAKLÉTY, professeur adjoint à la Faculté des Lettres de l'Université de Lyon. (II, Fasc. 11) . ‘7 fr. 50 Pythagoras de Rhégion, par Henri LEcHAT, ancien membre de l'Ecole d'Athènes, chargé de cours à l'Université de Lyon, ouvrage contenant dix-huit figures dans le texte (II, Fasc. 14). . 4 fr. Les Philosophes et la Société Française au xvirie siè- cle, par M. RousrTAN, agrégé des Lettres, docteur ès leitres, professeur de rhétorique supérieure au Lycée de-Liyon. (IL; Fasc. 16) 22 0067000 Documenti per la Storià dei rivolgimenti politici del Comune di Siena, dal 1354 al 1369; pubblicati con introduzione ed indici da Giuliano LUCHAIRE, Incaricato nell’ Università di Lione. (IT, Fase. A RES ES EE PE 7 fr. 50 Bibliographie de la Syntaxe du français, 1840-1905, par Pierre HorLuc et Georges MARINET, agrégés de grammaire, professeurs au Lycée de Lyon (II, Fast 80) EE a le RL SELS TORRES Etude sur les Relations de la Commune de Lyon avec Charles VII et Louis XI (1417-1483), par L. CaILLET, archiviste-paléographe, élève diplômé de l'Ecole des Hautes-Etuües, ancien élève de l'Université de Lyon, ancien attaché à la Bibliothèque Nationale, membre de la Société Française d'Archéologie. (Ouvrage honoré de la médaille d'or de l’Académie d'Arras, le 22 octobre 1908), (II, Fasc. 21). 40 tr. A. FONTEMOING, 4, rue Le Goff. Onomasticon Taciteum, par Ph. FaBia, professeur de Philologie classique à la Faculté des Lettres de l'Université de Lyon. (II, Fasc. 4) 45 fr. L’« Agamemnon » d’Eschyle, texte, traduction et commentaires, par Paul REGNAUD, professeur à l'Université de Lyon. (II, Fasc. 6). G fr. Notes critiques sur quelques Traductions allemandes de poèmes français au moyen âge, par J. Fir- MER Y, professeur de Laitiérature étrangère à l'Uni- versité de Lyon. (Il, Fase. 8) . . . ch ÉTUDE SOMMAIRE MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE PROPREMENT DITE EXEMPLAIRE N° LE] he (4 CZ Les x \ s ce ME er d'u br g EE EE - 2 Dr AL0ù Lies LE ë $ La É al * Lu ; 1 2 È "A #7, Fe à De j Su pu Ar ete * v , . ta é ? RE SEE 9 sk 4 : UE ; ah 1 Fe JE A" E BE d fl pé ii &= 4 à SEE LA #, APTE, t Ps L DES MÈMES AUTEURS de la Touraine. par le D' Lucien Mayxer, ancien Interne de Hôpitaux, Docteur ès Sciences. UÂ volume in-8° de 340 pages, avec 100 figures dans le texte et 12 planches hors texte comprenant 18426 figures, Collection des « Annales de l'Université de Lyon ». Pas is À J.-B. Baillière et fils, Far 1908. Faluns de la Touraine, par la Comtesse Pierre Lecoinrrs. Un volume in-4°, de 115 pages, avec nombreuses photographies, figures et cartes dans le texte. Tours, Alfred Mame et fils, éditeurs, 1908 ; et Paris, Klincksieck, libraire, 3, rue Corneille. | re ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON ;; NOUVELLE SÉRIE I. Sciences, Médecine. — Fascicule 26. ÉTUDE SOMMAIRE MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE PROPREMENT DITE BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARCON SAVIGNÉ-SUR-LATHAN PAR LE D' Lucien MAYET Aucien Interne des Hôpitaux. — Docteur ès Sciences, Chargé de cours à l'Université de Lyon. En collaboration avec la Comtesse Pierre LECOINTRE Avec 30 figures intlercalées dans le lexte. LYON à PARIS A. REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS Rue Gentil, 4 | Rue Hautefeuille, 19 1909 D 4 AAA AZ ET 1 FLANARENES 1 AT 12 MUS. COMP. ZO0L . LENS FES LIBRARY # Ed Hi C1 : F- | Re À 4 À à | . è LA , . k DE List 4°: A el SE Er Const ÉTUDE SOMMAIRE DES MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE PROPREMENT DITE BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARÇON SAVIGNÉ-SUR-LATHAN Au cours de l’époque helvétienne s'est produite, dans l’ouest de la France, une transgression marine qui a fait avancer assez rapidement les eaux de la mer miocène moyenne dans la vallée actuelle de la Loire jusqu'un peu au delà de Blois, dans la direction d'Orléans — les lignes de rivage les plus éloignées se retrouvant sur la rive droite de la Loire, à Villebarou, la Chapelle-Saint-Martin, Morvilliers, Mulsans (Loir-et-Cher). Il se forma un golfe de grandes dimensions, réuni à la pleine mer par deux larges ouvertures : l’une au nord-ouest, entre Dol et Dinan; l’autre au sud-ouest, correspondant aux dépar- tements de la Loire-[nférieure et de la Vendée. La Breta- gne se trouvait donc former une île séparée du continent par un assez large bras de mer". La région recouverte par les eaux de l'Océan fut, en certains endroits, profondément remaniée et les couches superficielles qui en constituait le sol, se trouvèrent ravinées, entrainées 1 Cf. G.-F. Dollfus, Les derniers mouvements du sol dans les bassins de la Seine et de la Loire (VIIIe Congrès géologique international, janvier 1900. C. R., p. 544). G.-F, Dollfus, Les Faluns de la Touraine (Annales de géographie, 1900, p. 324). 6 LES FALUNS DE LA TOURAINE par les courants sous-marins ; en d’autres endroits elles furent simplement recouvertes par des dépôts sableux très impor- tants amoncelés sur les rivages du golfe : les faluns". L’un de nous a retracé, dans un ouvrage récent, l'historique des faluns et nous n y reviendrons que pour rappeler quelques points sur lesquels l'attention nous paraît devoir être plus par- üculièrement attirée au cours du présent travail. Fic, r. — Le golfe des Faluns, d'après les travaux les plus récents, (M. G.-F. Dollfus.) C'est un naturaliste Tourangeau, A. Duvau (1771-1831) qui donna la première étude scientifique d'ensemble sur les faluns, dans les Mémoires de la Société Linnéenne du Calvados, à Caen, en 1825. 1 Il est au moins curieux que l’on n'ait pu se mettre d'accord sur l'étymologie du mot falun qui, à l'heure actuelle, reste encore inconnue — à moins qu'on n'adopte pour origine de ce mot le qualificatif anglais fallow, couleur fauve, gris cendré..…. répondant assez bien à la teinte des dépôts faluniens, F7 TA ÉTUDE GÉOLOGIQUE 1 Peu d'années après, J. Desnoyers étudia à son tour et plus complètement la même formation géologique”. Puis ce sont les publications de Deshayes, de Dujardin, de Lockhart.... pour arriver aux travaux contemporains, déjà tout à fait classiques de M. G.-F. Dollfus, soit personnellement, soit en collaboration avec M. Ph. Dautzenberg. De ce que l’on peut savoir de la mer des faluns de ses hignes de rivage, de ses dépôts littoraux, il semble que la transgression marine se soit faite assez brusquement. Les faluns du Blésois et ceux de la Touraine représentent — toute part faite à l'érosion qui à entraîné depuis une grande partie des sédiments marins — les plages formées au moment de l'extension maxima de la mer et sont les plus anciennement déposés. Les faluns de l’Anjou, du Maine, de la Bretagne, du Cotentin sont, soit de même âge que ceux de la Touraine (rivages d'îles ou bas-fonds de la mer des faluns), soit plus récents (étapes de la régression marine, terminée au début du Phiocène.) C'est l'éfage Falunien, d'Orbigny (1851), dont il est regret- table que le nom ait disparu de la terminologie scientifique. Les dépôts faluniens sont formés d'éléments variés et d’or1- gine multiple: 1° Sables granitiques, siliceux — grains de quartz, grains de feldspath, de mica, d'amphibole, de tourmaline, etc. — provenant du remaniement sur certains points, par la mer des faluns, des sables fluviatiles, dits «sables de l'Orléanais », qu'elle était venue recouvrir el, pour une plus grande partie, d’élé- ments sableux fluviatiles apportés pendant la durée de la transgression marine par le grand fleuve des sables granitiques burdigaliens, provenant de la région du Plateau Central faible- ment surélevée, et que la mer des faluns était venue capturer sur les limites actuelles de la Sologne. La direction sud-nord du cours de ces eaux douces fut dès lors modifiée dans le sens 1 J. Desnoyers, Observations sur un ensemble de dépôts marins plus récents que les terrains tertiaires du bassin de la Seine et constituant une formation géologique distincte (Annales des Sciences nalurelles, XVI, 1829, p. 17r et 402). 8 LES FALUNS DE LA TOURAINE de la Loire actuelle et toute liaison avec le bassin de Paris se trouva désormais rompue (G.-F. Dollfus). 22 Eléments calcaires très abondants : a) Coquilles marines dans un état de parfaite conservation; b) Débris de coquilles de mollusques, de bryozoaires, de polypiers : c) Galets et fragments de calcaire arrachés au sous-sol ou amenés de plus loin. | 3° Des débris de roches ayant la même provenance : silex crétacés, quartzites primaires, schistes anciens, etc. Deux facies pourtant se distinguent nettement dans l'étage Falunien : « Un facies sableux grossier, à gastéropodes et à coquilles roulées, innombrables, en lits obliques, avec des débris d’ordre divers — cailloux, bois flottés, ossements de mammifères — ayant son type à Pontlevoy, Manthelan, Ferrière-Larçon, type dit Pontilévien; et un facies marin profond, calcaire, à débris fins et nombreux de Bryozoaires, Polypiers, Echinides, Pectinidés, souvent durci, facies qui occupe longitudinalement les points les plus profonds du solfe falunien et qui a son type à Savigné-sur-Lathan — d’où . le nom de Savignéen donné à cet aspect, — venant de Contres, Sambin et se dirigeant vers Beaugé, Rennes, Dinan. » (G.-F. Dollfus). Sans stratification bien nette à leur base, les éléments du falun diminuent de grosseur à mesure qu’on s'élève dans l'épaisseur du dépôt. « Les matériaux demi-fins ou fins se stratifient en présentant souvent des lits obliques, inclinés en divers sens et la formation prend tous les caractères offerts par les dépôts marins actuels, accumulés par des courants sous- marins, littoraux, rapides. Cette stratification manque rare- : ment, même dans les dépôts supérieurs les plus fins qui s’agglo- mèrent en tablettes, un examen attentif permet de la cons- tater. Le ciment calcaire qui a consolidé les plaquettes paraît ürer son origine d’infiltrations anciennes dues à la migration de la chaux dans l'épaisseur même du dépôt, la dis- Th ce : ÉTUDE GÉOLOGIQUE 9 solution des couches supérieures ayant pu solidifier les couches plus basses , » = Les faluns de la Touraine se présentent sous des aspects très différents. Sur le plateau de Bossée, 1l faut creuser profondé- ment et dans l’eau pour trouver un sable meuble souvent mêlé de terre. À Ferrière-Larçon, ce’ même sable, tout à fait pur et très sec, forme de grandes carrières à fleur de terre. A Savigné-sur-Lathan, on trouve des moellons plus ou moins agglutinés et poreux, etc. Le facies Pontilévien est donné par des dépôts littoraux, formés à une faible profondeur, en mer calme ; Le facies Savignéen correspond à des amas de débris calcai- reux d'animaux inférieurs, tels qu'il s’en forme dans les fonds de 20 à 50 mètres. ‘ L'exploitation du falun pour les besoins de l'agriculture se fait dans l’Indre-et-Loire sur une large échelle et la recherche des fossiles n’en est que plus aisée. Voici la liste des principales falunières de la Touraine . 19 AU SUD DE LA LOIRE : Canton de Preuilly. COMMUNE DE CHARNIZAY. Limeray. Canton du Grand-Pressigny. COMMUNE DE FERRIÈRE-LARCÇON. La Croix-de-Fer, la Placette, les Peupliers ?, le Petit-Fresne, la Grande-Varenne, Boutrie, la Ches- naye. COMMUNE DE PAULMY. Pauvrelay, les Sablonnières, la Nauraye. ? G.-F. Dollfus, Notice sur les gisements fossilifères du Miocène typique de la Touraine (Congrès de la Société française de géologie, 1900). ? Les falunières dont le nom est en italique ont, à notre connaissance, donné des débris de mammifères LES FALUNS DE LA TOURAINE 10 "099 ‘AWNEY ‘UOSIET-AQUHO A 9p UOLBIA E[ op SOIQIUNLE} Sojedourg — *& ‘O1 HAS NEA US 2 4 TUDE GEOLOGIQUE É 11 A 4 010 6 ououerg-oppodeun eT ‘oossog ‘UBIOUJUEIN 9P UOISP1 EI 9P SOIelUN[E] soedouug — ‘e LP DLL oi A à We “OI A ET" AT CO ds 2x ANT \ HT 2 Lu ï à = = 1 LL LLCRELD D y DA cn AUD TT] Univ. DE Lyon, — Mayer. LES FALUNS DE LA TOURAINE Canton de La Haye-Descartes. COMMUNE DE GUssAY. La Simbauderie, le Bossard. COMMUNE DE SEPTMES. Rainceron, la Jaltière. FiG. 4. — Principales falunières de la région de Louans, de Louroux. Canton de Ligueil. COMMUNE DE LA CHAPELLE-BLANCHE. La Houssaye, la Métairie Neuve. CommMuxE DE MANTHELAN. Raimbault, la Placière, Launay, la Ternière, la Baronnerie, la Bretonnière, le Clos, le Petit-Clos, les Prênes. Commune pu Louroux. Le Petit-Brayv, la Garenne, le Grand-Bray, Beau- ÉTUDE GÉOLOGIQUE 13 vais, les Courseulles, la Gitonnière, les Girardières, le Buisson. COMMUNE DE BOSSÉE. Toute une série de falunières depuis longtemps abandonnées : la Renauderie, la Laudière, l’'Arman- dière, etc. Quelques autres actuellement exploitées de façon intermittente : /a Pantochère, la Bulottière, le Carroi, la Renauderie. Fic. 5. — Principales falunières de la région de Sainte-Catherine-de-Fierbois. COMMUNE DE LoOUANS. Grande Rue, Petite Rue, les Grands Prés. Canton de Sainte-Maure. COMMUNE DE SAINTE-MAURE. Nombreuses falunières abandonnées : la Retar- dière, le Grand-Houteau, etc. Ouvertes : les Maunils, la Crôneraie. COMMUNE DE SAINTE-- CATHERINE-DE-FIERBOIS. La Tinnelière, la Pagerie, les Jaux. (COMMUNE DE SAINT-KPAIX. Les Berthelonnières, 14 LES FALUNS DE LA TOURAINE : ° AU NORD DE LA LOIRE : "3 Canton de Langeais. COMMUNE DE SAINT-MicHEL-sur-LOIRE. è La Galerie, la Guériverie. 4 EUR ET et € F1G. 6. — Principales falunières de la région d’Avrillé. COMMUNE D'AVRILLÉ. Le Boullay, la Davière. COMMUNE DE CLÉRÉ. La Picardie, la Berthelière, la Fosse-Sèche, la Sablière, les Cormiers. | < Canton du Chateau-La-Vallière. COMMUNE DE SAVIGNÉ-SUR-LATHAN. . Les Beillaux, les Maridonnaux, le Beaugis, les Bernaux. ÉTUDE GÉOLOGIQUE Î je Ur +. Re Re 7 la Le: 2 fÈ are TU RARE 17: j AAA EC 1: AN TE) z D ee | ? AT Sue ns à Je FiG. 8. — Principales falunières de la région de Savigné-sur-Lathan, de Courcelles, etc, 16 LES FALUNS DE LA TOURAINE COMMUNE DE HoMmMeEs. Le Haut-Bois. COMMUNE DE COURCELLES. Château de Chantilly, château de la Briche. COMMUNE DE CHANNAY. Le Mortier. COMMUNE DE SAINT-LAURENT-DE-LiN. La Place, la Guillonnière. Ces différents gisements sont de richesse très différente en fossiles marins et la conservation de ceux-c1 est fort variable suivant les localités et même suivant les niveaux d’une même falunière. Les débris de mammifères ne se rencontrent que dans quelques-unes d’entre elles, surtout dans la région de Bossée- Manthelan et à Savigné-sur-Lathan. Encore sont-ils très peu abondants, infiniment moins que dansle falun de Pontlevoy, par exemple, où l'abbé Bourgeois, le D' Houssay, etc., ont réuni de superbes séries d’ossements fossiles de mammifères. C'est que plus on s'éloigne de la ligne de rivage, plus ces ossements d'animaux terrestres entraînés par les eaux des rivières venant se jeter dans la mer des faluns ou ayant péri au bord de cette même mer se trouvent dispersés, par les conditions mêmes de leur dépôt ou disséminés par les courants sous-marins plus ou moins violents dès qu'on quitte le voisinage immédiat de la côte. Il se peut que certains de ces fossiles terrestres proviennent du remaniement de sables de l’'Orléanais, mais nous pensons que dans la Touraine cette hypothèse a beaucoup moins de chances de se vérifier que dans le Blésois. Les conditions géo- logiques sont sensiblement différentes, 1l n y a pas de contact immédiat du falun avec la couche sableuse qui, si elle a existé en cette région, a été ravinée, entraînée dès le début de l'inva- sion marine. Les caractères spécifiques des fossiles eux-mêmes ÉTUDE GÉOLOGIQUE 17 vont contre cette hypothèse d’une ancienneté remontant au Burdigalien ; nous n’avons pas, en présence de nos pièces de la Touraine, les hésitations que fait naître l'examen attentif de quelques-unes de celles trouvées dans les falunières de Thenay, et les affinités de cette faune helvétienne des faluns d’'Indre-et- Loire avec la faune de Sansan sont de toute évidence. L'étude des documents paléomammalogiques extraits des faluns de la Touraine proprement dite, confirme nettement lindividualité de la faune qu'ils représentent et c'est ce qui nous a surtout engagé, malgré le nombre restreint de maté- rlaux que nous avons pu réunir, à lui consacrer cette courte monographie. Au Musée de la ville de Tours, existent, enfouis dans la poussière d’une vitrine délaissée, un petit nombre de débris de mammifères fossiles des faluns de la Touraine qui, à travers les glaces, nous ont paru offrir quelque intérêt. Nous aurions été heureux de joindre leur description à celle de ceux que nous possédons personnellement. Communication de ces pièces a été demandée au nom de M. le Doyen de ia Faculté des Sciences de Lyon pour le Laboratoire de Géologie-paléontolo- gie de l’Université de Lyon, mais tandis que les directeurs des Musées de l'étranger, comme ceux de presque tous les Musées français, se font un devoir agréable de favoriser les travaux scientifiques, quand ils le peuvent — nous avons eu le regret de ne recevoir aucune réponse favorable, notre étude ayant cepen- dant pour objet les environs immédiats de Tours. Il s’imposait de signaler le fait. Toutefois ne voulant mettre personne en cause, nous nous abstenons ici de tout commen- taire. DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES ORDRE DES SIRENIENS Genre HALITHERIUM Kaup. Halitherium fossile P. Gervais. 5. Hippopotamus medius. Cuvier, Ossements fossiles, 2° édit., &. F, p499% pLVIl fS.'0,. 10 ax; . Manatus fossilis. Id.,t. V, p. 266. MPROCA AOSSTLIS. Ed VND: 299; M7AMorse"tossile: Idi;tNV, p.527, . Manatus fossilis ou Guvieri. De Blainville, Osféographie, G. Manatus, p. 81. 5o. Metaxytherium GCordieri de Christol, in Blainville, Ostéogra- phie, G. Manatus, p. 130. 50. Metaxytherium Beaumontii de Christol, in Blainville, Ostéo- graphie, G. Manatus, p. 130. . Halitherium fossile. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie fran- cases fo édit:- pA28r. . Halitherium Beaumontii. Id.,p. 281. ). Halitherium fossile.,L. Flot, Bulletin de la Société géologique de France, 3° série, XIV, p. 483. . Halitherium (Metaxytherium) Beaumontii. Depéret, Recher- ches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes de la vallée du Rhône, in Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, t. IV, p. 229. Mammifères aquatiques de forte taille, vivant dans la mer, au voisinage des côtes, ou dans le cours inférieur des grands fleuves, se nourrissant exclusivement de varechs et autres plantes aquatiques (Zittel), les siréniens (Lamentins actuels) sont représentés dans les faluns de la vallée de la Loire par de nombreux débris du genre Halitherium (Metaxytherium). Univ. DE Lyon. — MaAverT. NS: 20 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE On les trouve surtout dans les faluns de l’Anjou et c’est de la région de Doué que provenaient ceux envoyés à Cuvier en 1809 (Cuvier, Annales du Muséum, XIII, 1809). Dans les Faluns de la Touraine comme dans ceux du Blésois, l’Halithe- rium est plus rare. Blainville (Os{éographie, G. Manatus) signale quelques débris provenant de la Touraine. P. Gervais Zool. ef Pal. franc., 2° édit., p. 281), cite le falun de Sainte- Maure comme gisement d’Halitherium. Les collections de fossiles provenant des faluns du Blésois — collections de l'abbé Bourgeois, du D' Houssay, à Pontlevoy; collection de la Société d'Histoire naturelle du Loir-et-Cher, à Blois — renferment de l’'Halitherium, plus particulièrement des côles et de vertèbres. Il y a quelques années, M. L. Flot a FiG. 9. — Halithe- rium fossile. Fa- cru devoir attirer l'attention (Bull. Soc. lun de Manthelan. } - - Moinférieuré Col 9éol. de France, 17 mai 1866, p. 483) sur lection Lecointre, Je bassin falunien de Chazé-Henry, entre Grillemont. Gran- k Apt: - En deur naturelle. Pouancé et Renazé (Maine-et-Loire) dans les couches inférieures duquel on trouve des restes nombreux et bien conservés d’'Halitherium mélangés à des débris de Dinotherium, de Mastodon, etc. L'un de nous a pu recueillir dans les faluns de Manthelan- Bossée un certain nombre de pièces provenant d'animaux de ce genre, pièces d'ailleurs sans grand intérêt et en fort mau- vais état — consistant surtout en débris squelettiques et frag- ment de côtes, comme pierreuses, pleines, sans cavité spon- gieuse dans leur intérieur (Gervais). Les côtes d’lalitherium en sont les débris les plus fréquemment rencontrés, comme le remarquait déja Desnoyers en 1829. Nous signalerons ici seulement une molaire inférieure — M: —, très usée, ne permettant guère de reconnaître les crêtes et les tubercules des molaires normales d'Halitherium. Elle garde cependant bien marquées des lignes d’émail repré- sentant le contour des deux larges collines transversales de la HALITHERIUM FOSSILE 21 couronne dentaire; le talon postérieur est faiblement déve- loppé. Les dimensions de la couronne dentaire — 26 milli- mètres pour la longueur et 21 millimètres pour la largeur. La dent est bi-radiculée. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'Halitherium fossile du falun de Manthelan est cerlainement contemporain de celui des faluns de l'Anjou, comme de celui de la mollasse helvé- tienne du bassin du Rhône (de Christol, P. Gervais, Depéret), d'après lesquels a été établie la distinction spécifique de l'Halitherium Beaumonti de Christol, sans toutefois que des caractères bien précis en aient été donnés de cette dernière espèce. L'Halitherium fossile se place entre les /lalitherium de l'Oligocène et ceux du Pliocène et les différentes espèces constituant leur rameau phylétique paraissent se succéder ainsi : Ébeene 2 ot MX Taltheriumy (Prolotherium ) :veronense, Zigno. Oligocène.… . . . Halitherium Schinzi, Kaup (= 1. Guet- {ardi, Blainville). NliogeneS "7 1,7. Halitherium fossile, P. Gervais (— Metaxy- | {herium Beaumonti, de Christol). Pliocène . . . . . Halitherium {Melaxytherium) Serresi, P. | Gervais. poque actuelle. . . Lamentins. MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 40 19 ORDRE DES ONGULES IMPARIDIGITÉS Famille des RHINOCÉRIDÉS Les faluns de la Touraine proprement dite nous ont fourni des débris de diverses espèces de Rhinocéros, mais ces débris ne sont pas très nombreux. Ils consistent en dents isolées et en fragments de squelette plus ou moins brisés et incomplets. Sans insister sur les difficultés de la détermination spécifique des dents isolées de Rhinocéros, et en faisant toutes réserves sur l'exactitude rigoureuse de nos déterminations, nous avons rapporté les pièces que nous possédons aux espèces suivantes : 1° Aceralherium letradactylum Lartet. mut. pontileviensis. 2° Teleoceras brachypus, Lartet. 3° Rihinoceros, (Cerathorhinus) cf. simorrensis, non encore signalé dans les Faluns. Sous-FAMILLE DES ACERATHERINÉS. Aceratherium tetradactylum Lartet, mutation pontileviensis. 1842. Rhinoceros tetradactylus. Lartet. C. R. hebd. de l’Académie des Sciences, t. IV, p. 88. 1908. Aceratherium tetradactylum mut. pontileviensis. Mayet, Etude des mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et des faluns de la Touraine, p. 271. L’Aceratherium de très grande taille décrit sous le nom de À. tetradactylum mut. pontileviensis, d’après de nombreuses pièces des faluns du Blésois, ne nous a paru être représenté dans ceux de la Touraine que par un fragment d'arrière- molaire supérieure, provenant de Savigné-sur-Lathan. ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS 23 C'est une colline antérieure d’arrière-molaire supérieure gauche, dont les dimensions indiquent une dent au moins aussi forte que celle découverte à Pontlevoy, par le D' Fr. Houssay, que nous reproduisons ici à titre de comparaison et comme indication de la taille énorme acquise par les animaux de cette espèce, Fi. 10. — Aceratherium tetradaclylum, mutation pontileviensis. Kalun de Pont- levoy. M, supérieure gauche. Collection du D'F. Houssay, Pontlevoy. Grandeur naturelle. | En plus de la grandeur dépassant celle de tous les autres Rhinocéros miocènes, l'identification du fragment trouvé à Savigné-sur-Lathan est confirmée par la présence d'un bour- relet basal bien développé, comme cela est la règle chez les Aceratherium. Enfin, la colline postérieure n’a été brisée qu’un peu au-des- sus de son amorce dans la vallée médiane, ce qui permet de juger que celle-ci était largement ouverte, comme dans la pièce de Pontlevoy. 2% MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Nous rappelons, avec Osborn', que le rameau des Acerathe- rinés, représenté par des Rhinocéros dolichocéphales avec nez étroit, allongé, à surface lisse ou avec cornes latérales rudi- mentaires à son extrémité — apparaît dans les Phosphorites de Quercy (Stampien) avec Aceratherium Filholi Osborn; se continue dans l'Oligocène supérieur de Saint-Gérand-le-Puy par À. lemanense Pomel; dans le Burdigalien de la vallée du Rhône par A. platyodon Mermier, et des sables de l’Orléanais par A. aff. fefradactylum; dans l'horizon de Sansan, par À. tetradactylum, Lartet, dont une mutation de grande taille se retrouve dans les faluns du Blésois et de la Touraine À. tetradactylum, mutation pontileviensis ; enfin le rameau se termine par Aceralherium incisivum, Kaup, du Miocène supérieur d Eppelsheim. SOUS-FAMILLE DES BRACHYPODINÉS Teleoceras brachypus sp. Lartet. 1837. Rhinoceros brachypus. Lartet, C.R. de l'Académie des Sciences de Paris. 1851. Rhinoceros brachypus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, D? 20. 1859. Rhinoceros à grandes incisives (p. part.). P. Gervais, Zoo!, et paléont. franç., 2€ édit., p. 98. 1887. Rhinoceros brachypus. Dépéret, Recherches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes de la vallée du Rhône (Archives du Muséum d'Histoire naluelle de Lyon, IV). 1900. Teleoceras brachypus. Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe (Bull. of the American Museum of natural IHis- tory, XIII, p. 229-267). 1908. Teleoceras brachypus. Mayet, Etude des mammifères miocènes des sables de l'Orléanais el des faluns de la Touraine, p.267, pl. XD p14 el ro DUR ME. ele Nous rapporterons au T. brachypus : T pre k a 1° Une M; supérieure gauche ayant appartenu à un vieil { Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe (Bull, of the American Museum of natural History, XIII, p. 229. 1900). TELEOCERAS BRACHYPUS rie) Qt animal et fortement usée. Elle provient d'une falunière de la région de Bossée-Manthelan. La forme triangulaire de cette dent, est bien accentuée et ses caractères morphologiques sont les suivants : vallée large- ment ouverte ; crochet postérieur bien marqué; crochet anté- rieur à peine indiqué par une légère courbure de la face posté- rieure de la colline antérieure; crête (crista) petite; bourrelet Fi. 11. — Teleoceras brachypus. FiG. 12 — Teleoceras brachypus. Falun de Manthelan. M; supérieure Falun de Sainte-Maure. M3 supé- gauche. Collection Lecointre, à Grille- rieure, Paris, Museum. Grandeur mont. Grandeur naturelle. naturelle. basilaire bien indiqué sur les faces antérieure et interne, réduit à peu de chose sur la face postérieure. Comme dimensions : longueur maxima—51 millimètres : largeur — 59 millimètres. 2° Une M, supérieure gauche du falun de Sainte-Maure con- servée au Muséum de Paris. Cette dent est encore plus usée que la précédente et un peu moins forte (longueur — 45 millimètres; largeur —53 milli- mètres) sans que soient dépassées sensiblement les limites des variations possibles, individuelles ou sexuelles. Le bourrelet basal est ici bien marqué ; le crochet postérieur 26 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE est représenté par le vestige d’une double colonnette d’émail ; crête effacée par l’usure ; le crochet antérieur se trouve à peine indiqué. 3° Une P, supérieure — Manthelan — en mauvais état et par suite, sans grand intérêt. 4° Une première prémolaire inférieure gauche d’un jeune individu, comme en témoigne sa très faible usure — trouvée dans le falun de Manthelan. Les dimensions de cette P, sont les suivantes : Longueur — 17 millimètres ; largeur — 10 millimètres; hauteur (au niveau du den- ticule principal) — 16 millimètres. C’est une dent uniradiculée, formée d’un denticule principal, en forme de pointe assez enlevée avec, en avant, un petit talon anté- ns Tecra rieur; celui-ci est limité à sa base par un ypus. Man thelan. P,inférieu- repli d’émail qui, sur une longueur ne dépas- ds et sant pas quelques millimètres, se prolonge Grillemont. Gran- sur les faces interne et externe de la cou- deur naturelle. ronne. En arrière, existe un talon postérieur plus développé que l’antérieur avec bourrelet externe bien marqué et séparé du denticule principal par une ébauche de vallée, largement ouverte sur la face interne de la couronne. La face externe de celle-ci se présente convexe et lisse. Nous avons cru devoir attirer l'attention sur cette pièce à cause de sa rareté relative, même dans les séries dentaire les mieux conservées, où elle est souvent absente, peut-être parce que ne persistant pas durant toute la durée de l’âge adulte. M. Filhol dans un tableau des mesures relatives à la denti- tion inférieure du À. sansantensis, indique pour P, : Longueur — 15 millimètres; largeur — 10 millimètres ; hau- teur — 15 millimètres ; soit des dimensions un peu inférieures à celles de notre P, de la Touraine, surtout si on veut bien remarquer qu'il s’agit d’une dent jeune, non encore complète- ment développée. TELEOCERAS BRACHYPUS | 27 Le Rhinoceros (Ceratorhinus) sansantensis n'a pas, jusqu à présent, été retrouvé dans les faluns et 1l nous semble plus probable, sinon certainement plus logique, de rapporter cette P, au 1. brachypus, assez abondant dans cet horizon hel- véltien, 5° Une M;inférieure gauche du falun de Sainte-Maure (Paris, F1G. 14. — Teleoceras brachypus. Falun de Sainte-Maure. M inférieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturelle. Muséum), provenant d'un animal de taille relativement forte. Longueur— 61 millimètres; largeur —27 millimètres. 6° Une M, inférieure droite, trouvée à Savigné-sur-Lathan, F16. 19, — T'eleoceras brachypus. Falun de Savigné. M3 inférieure droite. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. indiquant une bête de taille un peu moindre que celle ayant fourni la dent précédente. Cette molaire présente la structure habituelle des molaires inférieures de Rhinocéros : deux collines en croissant, la posté- rieure s’attachant en dehors de l’antérieure. Univ. DE LYON. — Mayer. I1-4 28 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Ebauche de bourrelet à la base de la couronne, sur la face externe de celle-ci. Elle mesure : longueur —54 millimètres ; largeur — 28 mil- limètres. 7° Un fragment de molaire inférieure avec bourrelet externe peu marqué est également à rapporter au 1. brachypus. Son mauvais état ne permet pas de le décrire. Il provient de Bossée. Les Brachypodinés forment un groupe bien différent du rameau précédent des Acérathérinés. On en sait les principaux caractères sur lesquels a insisté Osborn : Rhinocéros brachycéphales, à crâne court et large, avec corne bien développée à l'extrémité du nez, pattes élargies el raccourcies, tridactyles par réduction probablement précoce du doigt latéral. Ils apparaissent dans nos régions au début du Miocène, venus par migration, peut-être d’origine africaine, comme les mastodontes avec lesquels 1ls sont arrivés en Europe occi- dentale. Aux différents horizons miocènes, le rameau phylétique se présente ainsi : Sables de l'Orléanais. . :. . . . Teleoceras brachypus. SANSAN 2 TT 0 ur MEN . . . Teleoceras brachypus. La Grive-Saint-Alban . . Teleoceras brachypus. Faluns du Blésois et de la Touraine. T'eleoceras brachypus. “Æppelsheim, 7, mr En Peléaceras Goldfasse: SOUS-FAMILLE DES CERATORHINÉS Rhinoceros (Geratorhinus) cf. simorrensis Lartet. Il est intéressant de retrouver dans les faluns de la Touraine une petite espèce Rhinoceros. Celle-ci est représentée par une M; supérieure droite, assez usée, découverte à Manthelan. RHINOCÉROS CF. SIMORRENSIS 29 Dimensions : longueur — 38 mm. 5 ; largeur — 43 milli- mètres. Cette dent provient d’un animal adulte et même assez âgé si on considère le degré d'usure de la couronne. Vallée profonde et relativement étroite ; crochet postérieur large et bien développé, pas de crista n1 de crochet antérieur ; bourrelet basilaire, faible sur la face antérieure de la colline anté- rieure, relevé en arrière en se déta- chant bien de la dent et en don- nant l'impression d'une ébauche de talon postérieur triangulaire. Nous avons eu connaissance également d'une autre pièce pou- vant être rapprochée de la précé- dente et que nous ne saurions NOUS silence ue malgré F1G. 16. — Rhinoceros (Ceratorhi- qu'elle provienne d'une falunière nus) simorrensis. Faluns de la Touraine. Manthelan. M3; supé- de Pontlevoy. rieure droite.Collection Lecointre, C'est une Iincisive inférieure, de à Grillemont. Grandeur naturelle. la collection du D' Fr. Houssay. Les dimensions concordent assez bien avec celles que devait avoir la mâchoire de l'animal possédant la M; précédente mais, pas plus que celle-c1, cette incisive ne peut permettre une détermination spécifique certaine. Ces deux pièces permettent toutefois d'établir avec certitude l'existence dans l'horizon de la Touraine-Blésois de Rhinocé- ridés de petite taille, qui peuvent représenter la suite directe du rameau du Ceratorhinus tagicus race ligericus, signalé par l'un de nous dans le Burdigalien de la vallée de la Loire. Malgré la pénurie des matériaux dont nous pouvons dispo- ser, 11 nous paraît cependant possible de rapprocher ce Rhino- céros de petite taille, découvert dans l'Helvétien de Manthe- lan et de Pontlevoy, de deux formes, ayant entre elles une très grande ressemblance, sinon peut-être identiques: l’une est 30 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE ù le Rhinoceros austriacus Peters, décrit d'après des prémolai- fe FT FiG. 17. — Rhinoceros (Ceratorhinus) cf. si- morrensis. Faluns du Blésois. Pontlevoy. In- cisive inférieure. Col- lection du Dr Houssay. Grandeur naturelle, res supérieures et une incisive infé- rieure provenant des lignites d’'Eibis- wald, en Styrie (étage Helvétien !); l'autre, espèce de l'Helvétien de Si- morre ((rers), est le Hhinoceros simor- rensis Lartet. L'incisive inférieure figurée par Peters est fort voisine de celle de Pont- levoy, mais l'absence de M; empêche de pousser plus loin la comparaison, D'après une belle série dentaire supérieure P,-M; de À. simorrensis conservée au Muséum de Lyon et déterminée par Lartet lui-même, la dernière molaire de cette espèce est de la même taille que la M; de Man- thelan: sa vallée largement ouverte et son crochet postérieur bien déve- loppé confirment ce rapprochement qui mérite toutefois d'être établi d’une manière plus précise et sur de nou- velles pièces. Pour le moment, nous ne pouvons qu'émettre celte hypothèse — très plausible — de l'existence dans Ja faune des faluns de la Touraine d’un Rhinoceros de taille relativement petite ayant la plus grande affinité avec le R. simorrensis Lartet, et le À. austria- cus Peters, tous trois du même niveau géologique. 1 Karl F. Peters, Zur Kenntniss der Wirbelthiere aus den Miocänschichten von Eibiswald en Steiermark III. Raixocéros, ANCHITHERIUM. Denkschriften d. K. Aka- demie d. Wissenschaften, Wien, avril 1869. MACROTHERIUM GRANDE 31 Famille des GHALICOTHÉRIDÉS Genre MACROTHERIUM Lartet. Macrotherium grande Lartet. 1837, Macrotherium grande (— Grand Anoplotherium — Pan- golin gigantesque). Lartet, C. R. Académie des Scien- ces, IV, p. 88 et go. 1837. Macrotherium gigantesque. Lartet (fide Blainville C. R. Aca- démie des Sciences, V. p. 418. 1848. Anoplotherium grande. Blainville, Os{éographie G. Anoplothe- rium, pl. VIT 1851. Macrotherium sansaniense. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p. 22. 1851. Anisodon magnum. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, Gervais, p. 30. 1878. Macrotherium sansaniense, Gaudry, Enchaînements....., Mam- mifères tertiaires, p. 194. 1889. Chalicotherium magnum. Filhol, Etudes sur les Mammifères de Sansan, p. 294, p. XLIII, XLIV, XLV, XLVI. 1892. Macrotherium grande. Lartet, race Rhodanicum. Depéret, Faune de Mammifères miocènes de la Grive-Saint-Alban. Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, V. Apr Gt. 1908. Macrotherium grande. Mayet, Elude des Mammifères miocènes de l’Orléanais et des Faluns de la Touraine, p. 280, pl. X, fans Aux deux pièces signalées jusqu'ici — un fragment de man- dibule avec P, et M, et une phalange unguéale, provenant du falun de Pontlevoy — comme établissant l’existence du Ma- crotherium grande dans la faune des faluns, nous ajoutons une phalange trouvée dans une falunière de Bossée-Manthelan, et faisant partie de la collection Lecointre, à Grillemont. Il s'agit d'une seconde phalange ou phalangine, probable- ! A consulter pour la synonymie, M MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE ment du membre antérieur. Probablement... parce qu'on ne peut l’affirmer en l'absence de termes de comparaison. La face antérieure ou dorsale est occupée en 1 grande partie par une tubérosité assez volumineuse. La face postérieure ou palmaire forme supérieurement une forte saillie transversale qui servait de poulie de renvoi au tendon perforant. Les faces latérales, à peu près planes, semblables l’une à l’autre, présentent une forte empreinte ligamenteuse un peu plus accentuée d’un côté que de l’autre. La face supérieure ou proximale offre une surface articu- laire allongée d'avant en arrière, constituée comme d'habitude par deux cavités glénoïdes séparées par une arête antéro-posté- rieure qui se termine, en avant, à une forte pointe pyramidale. En arrière de cette surface articulaire, on remarque une légère rainure d'insertion surmontant la saillie de réflexion du perforant. La face inférieure ou distale montre une surface articulaire en forme de trochlée, c’est-à-dire présentant une gorge et deux lèvres dirigées d'avant en arrière. Ces dernières tiennent lieu des condyles que l’on observe d'ordinaire. Cette phalangine, comme la phalange, se retournaient vers les métacarpiens (ou vers les métatarsiens), de telle sorte que l’ongle énorme supporté par la phalangetle ne gênât pas la mar- che (Gaudry). RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Macrotherium grande est une espèce du Miocène moyen de Sansan, La Grive-Saint- Alban, Steinheim, etc., qui fait partie du groupe encore assez confus des Chalicothéridés. M. grande ne doit pas toutefois être confondu avecles Chalicotherium Kaup, du Miocène supé- rieur et du Pliocène. Il est possible que le genre Macrotherium soit le prédécesseur immédiat du genre Chalicotherium. C'était un lourd plantigrade pouvant employer ses membres antérieurs à fouir et à saisir (Zittel), pouvant peut-être grim- MACROTHERIUM GRANDE 33 per, encore qu'on puisse douter que cette énorme bête trouvât souvent des arbres où elle eût la possibilité de monter commodément (Gaudry). Quant aux affinités que certains auteurs (Gervais, Lartet, Gaudry, etc.), avaient cru pouvoir établir entre le Macrothe- rium grande et les Pangolins actuels, elles ne sont plus admis- sibles, ces derniers animaux appartenant à l’ordre des Edentés assez éloigné de celui des Imparidigilés parmi lesquels se place le Macrotherium. + 34 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Famille des ÉQUIDÉS Genre ANCHITHERIUM Hermann von Meyer. Anchitherium aurelianense H. v. Meyer, sp. Cuvier. En 1825, M. Duvau signalait dans les grandes falunières à l’est de Sainte-Maure, des ossements de Mastodontes et de Palæothères. En 1829, J. Desnoyers (loc. cif., p. 466) ayant étudié les faluns dans la même région signalait parmi les « mammifères plages maritimes de Touraine... un Palæotherium Des. magnum ». Nous n'avons pas en notre possession de débris fossiles d'Anchitherium de la Touraine proprement dite. Mais c’est très certainement l'Anchitherium aurelianense qui correspond au « Palæothère » de M. Duvau et au « Palæotherium » de J. Desnoyers'. C’est done d'après ces auteurs que nous citons cet Equidé parmi les espèces représentant la faune des faluns de la région de Tours. Nous le faisons d'autant plus volontiers que dans les faluns du Blésois, les débris squelettiques et les dents d'Anchitherium ne sont pas une rareté *. 1 Palæotherium aurelianense. Cuvier, Ossements fossiles, 1825, t. LIT. ? Cf. Lucien Mayet, loc. cil., p. 281-282 : Anchitherium aurelianense, race blesense. FAMILLE DES CERVULIDÉS 35 ORDRE Des ONGULES PARIDIGITES Famille des CERVULIDÉS Cette famille comprend deux groupes : L'un, dépourvu de bois et comprend les genres Dremo- therium Geoffroy, Amphitraqulus Pomel, Palæomeryx H. von Meyer, et Micromeryx Lartet ; L'autre, dont le crâne porte une ramure plus ou moins déve- loppée, avec les genres Procervulus Gaudry, et Dicrocerus Lartet. Quelques fragments de ramure frontale représentent seuls dans la collection Lecointre les Cervidés à bois des faluns. Il semble bien que ces animaux, si fréquemment rencontrés dans les faluns du Blésois, soient dans ceux de la Touraine proprement dite, presque une rareté. Leur présence — rare ou fréquente — n'en présente pas moins un réel intérêt, car elle montre avec évidence les affi- nités de la faune spéciale des faluns avec celle de Sansan où les Cervidés à bois caducs sont si abondants. Nous ne saurions aborder ici, avec le nombre restreint de pièces que nous avons en mains, la discussion des problèmes soulevés par la présence et, probablement même l'apparition, de Cervidés à bois caducs dans le Miocène moyen de la Tou- raine. Du moins l'existence du Dicrocerus elegans Lartet, est-elle un argument de grande valeur pour séparer la faune de mammifères des Faluns de la Touraine de celle des sables de l'Orléanais, avec laquelle on l’a si longtemps confondue. UN1Iv,. DE Lyon. — Mayer. II-5 SO MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Genre DICROCERUS Lartet. Dicrocerus elegans Lartel. 1851. Dicrocerus elegans. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 1891, p. 34. 1809. Gervus dicrocerus. P. Gervais, Zoologie et Paléoniologie fran- çaises, 2° édition, p. 151. 1809. Pros furcatus. Hensel, Zeitschrift d. deutsch. géol. Gesellschaft , 1099, XL p.201 pl Fet Xl 1870. Cervus(Palæomeryx)furcatus.Fraas, Die Fauna von Steinheim, pl. XI:et XII. 1887. Dicrocerus elegans. Depéret, Recherches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes de la vallée du - Rhône. Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, IV, 1857, p: 215. 1891. Cervus dicrocerus. Filhol, Etude sur les mammifères de Sansan. Annales des Sciences Géologiques, XXI. Nous nous bornons à figurer un fragment de bois bifur- qué de Dicrocerus eleqans trouvé à Bossée. Cette pièce est en mauvais élat. brisée, roulée, mais elle montre avec ia plus grande netteté la surface de séparation de ce bois caduc d'avec la portion persistante de la ramure frontale. Ce caractère est suffisant pour la détermination spécifique du fossile. Ed. Lartet, dans sa Notice sur la colline de Sansan en signalait toute l’importance lorsqu'il indiquait que le Dicrocerus elegans était « un Ruminant caractérisé par des bois pédonculés, qui se sont jusqu'à présent montrés inva- riablement composés de deux pointes simples disposées en fourche, la plus courte en avant. Il y a quelquefois, au point de jonction du pédoncule avec la bifurcation, une sorte de renflement ou bourrelet froncé, lequel rappelle jusqu'à un certain point la couronne de pierrures qui surmonte la meule de nos cerfs vivants. « La forme toujours simple de ces bois, même chez les sujets adultes m'a fait penser que les appendices frontaux du Dicrocerus étaient persistants, ou du moins que leur DICROCERUS ELEGANS 37 renouvellement n'y déterminait point de nouvelles compli- calions comme cela a lieu dans la plupart de nos espèces actuelles. » L'apparition d'une ramure frontale chez les Cervidés qui jus- qu'au Miocène n'en présentaient pas trace, sa persistance totale chez le Procervulus aurelianensis, sa caducité partielle chez le Dicrocerus elegans, puis sa caducité totale chez les espèces ultérieurement apparues, entraîneraient à d'intéressantes considérations générales, mais 1l nous faut redire que le petit nombre de pièces que nous possédons ne nous autorise pas à les aborder 1c1. Fic, 18. — Dicrocerus elegans. Faluns de la Touraine. Bossée. Fragment de bois. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle, Ruminants divers. Nous avons réuni huit astragales et divers débris d'astragales de ruminants provenant des falunières de Bossée-Manthelan. Ces astragales de dimensions très voisines les unes des autres se rapportent très probablement au G. Dicrocerus, sinon au G. Palæomeryx, encore que ce dernier soit en voie 38 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE d'extinction et faiblement représenté dans la faune paléomam- malogique des faluns de la Touraine-Blésois. Signalons encore un fragment de mandibule provenant de Manthelan. Mauvais état. Aucune dent. Mais les alvéoles des trois P. occupent une longueur de 30 nullimètres, répondant assez sensiblement aux dimensions du Cervus dicroceros de Sansan, figuré par Filhol, pouvant néanmoins tout aussi bien être rapportée à un l’alæ@omeryx ou à un Amphimoschus. BRACHYODUS ONOIDEUS, MUT. TURONENSIS 39 Famille des ANTHRACOTHÉRIDÉS Genre BRACHYODUS Depéret. Brachyodus onoideus mut. turonensis sp. Gervais. 1850 (?) Anthracotherium magnum de l'Orléanais. Blainville, Ostéo- graphie G. Anthracotherium, pl. TT. 1859. Anthracotherium onoideum. P. Gervais, Zoologie el Paléonto- logie françaises, re édit., t. I, p.96; 2° édit. t, l, p. rgo, 1883. Hyopotamus Neumeyr, Hyopotamus Reste von Eggenburg, Verhandlungen Geologischen Reichsantalt, p. 2835. 1895. Brachyodus onoideus, sp. Gervais in Depéret, Ueber die Fauna von Wirbelthieren aus der ersten Mediterraneanstufe von Eggenburg (Silzungberichten d. k. Akademie de Wissen- schaflen in Wien, April, 1895). 1907. Erachyodus onoideus, sp. Gervais, in Roman, Néogène conti- nental dans la basse vallée du Tage {Service géologique du Portugal. Lisbonne, 1907). 1908. Brachyodus onoideus. Mayet, Mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et des faluns de la Touraine {Annales de l'Université de Lyon, fase, 24, p. 172, pl. V, fig. 26, 27, 28, MODERNE Une A No 6660 7 pla VISE x, 2), La présence du Brachyodus onoideus' dans le falun de Savi- gné-sur-Lathan — et cette présence n’est pas contestable, la pièce que nous figurons ici ayant ses racines encroûtées de débris de coquilles marines — est un fait important à signaler. Cette arrière-molaire supérieure est — croyons-nous — la seule pièce actuellement connue du Brachyopus des faluns. C’est pourquoi 1l a pu être indiqué dans la récente mono- graphie consacrée par l’un de nous à la faune paléomammalo- gique des faluns du Blésois, que le B. onoideus ne dépassait pas l'horizon géologique des sables de l'Orléanais (Burdigalien). { Le genre Brachyodus a été créé par M. Depéret pour un animal d'assez forte taille — voisine de celle d’un âne actuel — du Burdigalien d'Autriche (Eggenburg) et de France (sables fluviatiles de l'Orléanais), le Brachyodus onoideus. 40 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Il vient naturellement à l'esprit qu'il puisse s'agir 1c1 d'un fossile amené dans le falun par remaniement des sables flu- viatiles préexistants lors de la (transgression marine helvé- tienne. Nous rapportons plus volontiers. cette pièce à la faune propre des faluns, comme il sera indiqué plus loin. Il s’agit d’une première arrière-molaire supérieure droite de Brachyodus onoideus, trouvée dans une falunière de Savigné- sur-Lathan. Cette dent est assez fortement usée, mails pas assez pour qu'on n'y puisse retrouver les principaux caractères des molaires de Z.onot- deus : Couronne presque quadrangu- : lire, toutefois un peu moins lon- FiG. 19. — Brachyodus onoideus De mut., {uronensis. Faluns de la que que large (ici, longueur == Touraine, à Savigné M, supé- a A ] 4e il rieure droite, Collection Lecoin- 97 MI imètres, argeur — 4°: MlI- tre, à Grillemont. Grandeur na- |;mètres turelle. : Denticules au nombre de cinq — deux sur la rangée postérieure, trois sur la rangée antlé- rieure — (ici, l'usure a fusionné le denticule interne avec le denticule intermédiaire). Les deux denticules externes sont (rès crescentoïdes, avec muraille externe fortement refoulée en dedans, d’où formation entre les deux denticules, sur la face externe de la couronne, d’une colonnette médiane ou méso- style. Les denticules internes sont moins en forme de crête que les précédents. Le denticule intermédiaire de la rangée antérieure est le plus petit des cinq ; Sillon transversal, séparant les deux lobes antérieur et pos- térieur, peu profond ; Bourrelet basal continu, se détachant à l'angle antéro-ex- terne en un parastyle très accentué (même sur cette pièce de Savigné, fortement usée). Comparée aux molaires de B. onoideus des sables de lOr- BRACHYODUS ONOIDEUS, MUT. TURONENSIS 41 léanais, cette M, ne présente pas de différence de structure notable. Ses dimensions sont cependant plus fortes. M, de Chilleurs-aux-Bois mesure seulement: longueur — 34 millimè- tres, largeur — 37 millimètres, et nous figurons 1c1 — comme élément de comparaison — une M, supérieure provenant de la même formation des sables de l'Orléanais et conservée au Muséum de Paris. Les dimensions en sont les suivantes : Parastyle Mésostyle D PS externe 3 ——Bourrelet basal Denticule antéro- externe FE $ Denticule Denticule ÿ postéro-externe intermédiaire À x Ë ". SET | " ” « Denticule Denticule À Sr À LS à à | : Û Te - | \ ROME. postèéro-interne antero-interne CA. ‘ANT > Le ET Li Led re À V7} 5 j NE Z an - à PRIT ; Bourrelet basal | | Sillon transversal-médian FiG. 20. — Brachyodus onoideus. Sables del'Orléanais. M3 supérieure gauche. Paris, Muséum. Grandeur naturellet, longueur —- 39 millimètres, largeur — 43 millimètres. Mais on sait que M, est, dans cette espèce, la plus forte de la série dentaire. | | Il est très désirable que d’autres pièces viennent confirmer cette mutation de taille et individualiser définitivement le }. onoideus des faluns de la Touraine, que nous désignons pro- visoirement sous le nom de Brachyodus onoideus, mut. luronensis. | Le rameau du genre Brachyodus, ayant débuté dans l'Eocène ! Cette pièce a été figurée déjà par un de nous (L. Mayet, loc. cil., p. 177), mais une erreur typographique l'avait fait désigner droite. 42 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE moyen par des formes minuscules {Catodontherium Depéret) est représenté, du Sannoisien à l'Helvétien, par une série con- tinue d'espèces, à taille progressive, dont, avec M. Depéret, nous établirons ainsi la succession : 1° B. porcinus Gervais, du Sannoisien de l’île de Wight et du Stampien du Cereste et de Digoin ; 2° B. borbonicus Gervais, du Stampien supérieur de Saint- Pourçain et de Marseille : 3° B. hippoideus sp. Rülimeyer, de l’Aquitanien d’Aar- wagen ; 4 B.intermedius Mayet, du Burdigalien de Chitenay ; 5° B. onoideus Gervais, du Burdigalien de l'Orléanais ; 6° BP. onoideus Gervais, mut. furonensis, de l'Helvétien des des faluns de la Touraine ; 7° B. giganteus Lydekker, des Siwaliks, forme géante par laquelle s'éteint le groupe‘. 1 Cf. Depéret, l'Histoire géologique et la phylogénie des Anthracothéridés (C. R. hebd. de l'Académie des Sciences CVLVI, p. 158, 27 janvier 1908). MASTODON 43 OrpREe DES ONGULES PROBOSCIDIENS Famille des ÉLÉPHANTIDÉS Genre MASTODON Cuvier. Les Mastodontes sont un des trois groupes de mammifères qui, avec les Dinotherium et les Rhinoceros, caractérisent la faune des mammifères des Faluns. Ceux connus à ce niveau géologique se rangent dans le sous-genre Trilophodon (rpsts, trois ; A6:0ç, crête ; ‘o3wv, dent), c'est-à-dire ceux chez lesquels les dents intermédiaires — dernière molaire de lait, première et deuxième molaires, dont la couronne présente toujours le même nombre de divisions en collines ou rangées de mamelons — ont trois rangées trans- versales de mamelons (quatre à M:)'. Ils sont représentés dans les faluns de la région de Tours par deux espèces : 4) M. anqustidens Cuvier: b) M. turicensis Schinz ; — et dès 1825, Adrien Duvau signalait l'existence des 1 Par opposition aux Mastodon tetralophodontes (Tésoapés quatre ; }690s et ’oûwv) Mastodontes chez lesquels les mêmes molaires ont toujours quatre rangées lrans- versales de mamelons (cinq à M3). Cf. pour plus de détails : Falconer, Fauna antiqua sivalensis, being the fossil Zoology of the Siwalik Hills in the North of India; Londres, 1846-1819, Paleontolo- gical Memoires, 2 volumes, in-8, 1868, Londres. Edouard Lartet, Sur la dentition des Proboscidiens fossiles (Dinotherium, Masto- dontes, Eléphants), et sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe (Bulletin de la Société géologique de France, 2° série, XVI, 2 mars 1859). Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes ét sur les faunes mammalo- giques qui les accompagnent (Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon; ul r678%p. 268, preVIILetpLIX, fig. 1, 204,9, 6). Albert Gaudry, les Enchaînements du monde animal dans les temps géologiques, Mammifères tertiaires, Proboscidiens, p. 168. Paris, 1878. Univ. DE LYON. — Mayer. I1-6 #4 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Mastodontes dans les faluns de la région de Sainte-Maure- Bossée, Manthelan. A. — MASTODONTES A MAMELONS ARRONDIS (TYPE BUNODONTE) Mastodon angustidens Cuvier. 185, Mastodon angustidens. Cuvier, Ossements fossiles, t. I, p. 200. 1825. Mastodon minutus. Cuvier, Id., p. 267, pl. IT, fig. 11. 1801. Mastodon Simorrense. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, p- 24. 1801. Mastodon Gaujaci. Lartet, Id., p. 24. 1804. Mastodon Cuvieri. Pomel, Catalogue méthodique, p. 76. 1859. Mastodon angustidens. Lartet, Note sur la dentition des pro- boscidiens vivants et fossiles {Bulletin de la Société géolo- gique de France, 1859, p. 469, pl. XVI, fig. 1-4; pl. XX, fig. 6). 1859. Mastodon angustidens. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, 2° édit. | 1870. Mastodon arvernensis. Kraas, Die Fauna von Sleinheim, Stutt- gart, 1870. 1887. Mastodon angustidens. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône (Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, LV 1898. Mastodon angustidens. Mayet, Mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et des faluns de la Touraine Annales de l’Universilé de Lyon, fase. 24) ; == des sables de l'Orléa- nais, p. 140, pl. VIL, fig. 5, 4, 5,6; «= des faluns du Blésois, p.207: plat, Mere): Desnoyers, en 1829, citait le Mas{odon angqustidens comme existant «dans le falun des grandes falunières, à l’est de Sainte- Maure, en Touraine », c’est-à-dire dans celles de Bossée- Manthelan. Comparé aux autres débris de mammnfères fossiles que l'on peut y découvrir actuellement, ceux de M. angustidens sont loin d’être abondants. Parmi les pièces que nous avons recueillies dans les falu- nières exploitées en ces dernières années dans la région de Manthelan, nous nous bornerons à signaler un fragment de M; 1 Cf. cet ouvrage pour la bibliographie complète de l'espèce. MASTODON TURICENSIS 45 (extrémité postérieure de la dent). C’est un talon multima- melonné et ces mamelons nombreux, bien détachés, paraissent indiquer une véritable transition des mastodontes trilopho- dontes avec les espèces tétralophodontes, d'âge plus récent, comme nous avons pu le constater également sur les superbes pièces trouvées dans les faluns du Blésois. Quelques autres débris, sans aucun intérêt, proviennent de Savigné-sur-Lathan, c'est-à-dire des faluns situés au nord de la Loire. ; B. — MASTODONTES A MAMELONS DISPOSÉS EN CRÊTES TRANSVERSALES (TYPE LOPHODONTE) Mastodon turicensis Schinz. 1825, Mastodon tapiroïdes. Cuvier, Ossements fossiles, t. 1, p. 267, pl. IT, fig. 6. Cf. aussi Guettard, Mémoires, t. VI, 10° m., pl: VIF, fe. 4. 1827. Mastodon turicensis. Schinz, Naturqg. und Abbild. d, Säuge- thiere, 1827, p. 243. 1842. Mastodon turicensis. H. von Meyer, Palæontologica zur Geschi- chte der Erde und ihrer Geschopfe, Francfort. 1800. Mastodon tapiroïdes. Blainville, Ostéographie, G. Eléphant. 1899. Mastodon Borsonii. G. Gervais (p. part.), Zoologie et Paléonto- logie françaises, 2° éd., p.68. 1878. Mastodon affinis. Jourdan, Archives du Muséum de Lyon, t. IT. 1878. Mastodon tapiroïdes. Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes {Archives du Muséum de Lyon, t. IT, p. 285. pl. VII et IX). 1887. Mastodon turicensis. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône {Archives du Muséum de Lyon, t. IV, p.131). 1908. Mastodon turicensis. L.Mayet, Mammifères miocènes des sables de l’'Orléanais et des faluns de la Touraine (Annales de l'Université de Lyon, fase. 24); == des sables de l’Orléanais, p. 194, pl. VIII, fig. r et 2; = des faluns du Blésois p.298, pl. XI, fig. 4 et 5. Le Mastodon turicensis est caractérisé par la largeur relative de ses molaires ; la disposition {apiroïde en crêtes transver- sales, presque tranchantes, des collines de celles-ei ; la largeur et la profondeur des vallées qui séparent les collines, s’éten- dant librement d’un bord à l’autre de la couronne dentaire. 46 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE L'âge géologique de cette espèce comprend tout le Miocène, Elle est assez abondamment représentée dans la faune paléomammalogique des faluns du Blésois et de la Touraine, Nous signalerons comme pouvant se rapporter à cette espèce une première prémolaire supérieure découverte à Savigné-sur-Lathan. P, supérieure est une dent presque carrée, de faibles dimen- sions comparativement aux énormes arrières-molaires du M. turicensis : Longueur — 45 millimè- tres; largeur — 44 millimè- tres. Elle est formée de deux collines tranchantes, extrè- mement tapiroïdes, s’éten- dant sur toute la largeur de la couronne, Fi. 21, — Mastodon turicensis. Faluns de la Touraine, Savigné. P; supérieure. Une profonde vallée sé- Collection Lecointre, à Grillemont. Gran- . Site Me RUE pare la colline antérieure de | la colline postérieure — val- lée complètement ouverte et absolument lisse — dans le fond de laquelle les deux collines se rejoignent en formant un angle aigu. R Un sillon des mieux tracés échancre en leur milieu les deux collines, donnant presque à la dent l'aspect d'une pré- molaire formée de quatre denticules. La base de la couronne est entourée d’un bourrelet assez épais au bas de Ja crête transversale antérieure, réduit à rien ou presque rien sur les faces externe et interne, épaissi sur la face interne et très développé en arrière, de façon à former un talon crénelé appliqué contre la base de la crête posté- rieure. Cette prémolaire et quelques fragments d’arrière-molaires nous font affirmer la présence de M. {uricensis dans les MASTODON TURICENSIS 47 faluns de la Touraine — encore qu’on ne trouve pas dans ces gisements de la Touraine des pièces aussi belles que celles livrées par le falun de Pontlevoy, pièces que se disputent les collectionneurs et qui forment dans les collections de l’abbé Bourgeois, de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, du D' Houssay, etc., de superbes séries — mais ne nous per- meltent guère d'insister sur le M. {uricensis. Nous nous bor- nons à rappeler que cette espèce apparaît dès le début du Miocène, continue à se développer pendant toute la durée de cette époque géologique, remonte jusque dans l'horizon mio- cène le plus récent (faune de Pikermi, Eppelsheim, Mont- Luberon, etc. — Pontien), et se trouve remplacé dans le Plio- cène par son congénère, le Mastodon Borsont Hays.) Pour de nombreux paléontologistes, les Mastodontes — aussi bien le M. angustidens que le M. luricensis — représenteraient dans nos régions les premiers ancêtres des éléphants et M. Gaudry, dans le chapitre qu'il a consacré aux Proboscidiens dans ses Ænchainements, s'est eïforcé de mettre en évidence une série de transitions nombreuses qui conduiraient graduellement des Mastodontes trilophodontes des horizons miocènes dont nous nous occupons 1c1, aux Éléphants les plus récents. C’est là une simple hypothèse qui est bien loin d'être démontrée. Il faut en paléontologie, surtout en paléo- mammalogie, se méfier des filiations artificielles faisant descendre les uns des autres des genres d'animaux n'ayant entre eux aucun lien généalogique réel, avec une absence totale de formes de passage entre les genres faussement grou- pés; 1l faut également se persuader de l'extrême longueur des rameaux phylétiques naturels des Mammifères et qu'une erreur très répandue réside dans la durée trop courte attribuée à l'évolution des groupes". 1 Cf. Depéret, les Transformations du Monde animal, Paris, E. Flammarion édi- Leur, 1908, 48 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Famille des DINOTHÉRIDÉS Genre DINOTHERIUM Kaup. Les débris de Dinotherium sont nombreux parmi les osse- ments fossiles extraits des faluns de la région de Tours. Desnoyers — 1l y a près d’un siècle — les citait déjà dans cette formation marine et depuis, leur fréquence relative a été véri- fiée par tous les chercheurs. Il faut en effet remarquer la moins srande abondance des mammifères fossiles du faluns de la Touraine comparativement à ceux du Blésois. En particulier, il serait impossible de réunir dans ceux-là, les belles séries dentaires que l'abbé Bourgeois avait retirées des amas faluniens de Pontlevoy et de Thenay. Parmi les débris squelettiques existant dans la collection Lecointre, nous figurerons quelques pièces qui peuvent être regardées comme intéressantes el qui se rapportent aux deux espèces signalées par l’un de nous dans la faune des faluns : Dinotherium Cuvieri, Dinotherium bavaricum. Dinotherium Guvieri Kaup. 1812. Tapir gigantesque. Cuvier, Mémoire sur quelques dents et os trouvés en France qui paraissent avoir appartenu à des ani- maux du genre Tapir, p. 17. 1825. Tapir gigantesque. Cuvier, Ossements fossiles, 1825, pl. IT, ARR PA 1832, Dinotherium Guvieri. Kaup, Description des ossements fossiles de mammifères inconnus jusqu'à présent qui se trouvent au Muséum grand-ducal de Darmstadt, 1832-1839, 1°" cahier, [SAT AE 1850. Dinotherium Guvieri., Blainville, Ostéographie, G. Dinotherium pl tel At 1 Cf pour la bibliographie du G. Dinotherium : Zittel, Paléosoologie, IV, p. 448 el 459. DINOTHERIUM CUVIERI 49 1809. Dinotherium Cuvieri. Lartet, Sur la dentilion des Proboscidiens fossiles (Dinotherium, Mastodontes et Eléphants) et sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe {Bulletin de la Sociélé géologique de France, 2° série; t. XVI, 21 mars 1899, p. 488, pl. XI, fig. 1, a, .b, fig 2 REC DIE La formule dentaire du 1). Cuviert est la suivante : D 2 7M DE O O D Seconde dentition : — Inc. — Can. — L S oO 2 3 Nous décrirons : une P supérieure gauche trouvée dans FiG. 22. — Dinotherium Cuvieri. P; supérieure gauche. Faluns de la Touraine, Manthelan. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. une falunière de Manthelan — une M, supérieure gauche des faluns de Bossée-Manthelan — une P, inférieure de même provenance. P; supérieure est une dent de forme quadrangulaire plus large que longue : Longueur — 53 mm. 5; largeur — 60 millimètres. Elle est formée de deux collines transversales, à concavité 90 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE tournée en arrière, et d’une muraille externe à laquelle vien- nent se souder les deux crêtes transversales. À leur extrémité interne, celles-ci sont terminées chacune par un tubercule arrondi assez volumineux et se trouvant séparées à ce niveau par un profond sillon qui se prolonge par une vallée intermé- diaire aux collines et aboutit à un second sillon échancrant Jargement la muraille externe. Un bourrelet assez épais court à la base des faces antérieure, interne et postérieure de la couronne dentaire, plus épais au niveau de cette dernière où 1l dessine une ébauche de talon postérieur. P, supérieure du D. Cuviertest encore représentée dansnotre série par une pièce provenant d’une falunière de la région de Bossée-Manthelan et ayant appartenu à un jeune animal. Cette dent mesure : longueur — 50 millimètres, largeur — 52 millimètres. La muraille externe et les tubercules terminant du côté in- terne les crêtes transversales sont très accentués; en revanche, celles-ci sont à l’état d’ébauche. M, supérieure est plus allongée que la dent précédente et, d’ailleurs, que les autres molaires, car, seule, elle présente trois collines transversales, tapiroïdes, lranchantes, à légère concavité tournée en arrière. Voici ses dimensions : Longueur — 68 millimètres et demi. Largeur appr Largeur du lobe postérieur — 45 millimètres. La couronne est sensiblement rectangulaire, on plus exacte- ment, trapézoïdale par suite de l’étroitesse de son lobe posté- rieur. Le lobe antérieur comprend : a) un talon antérieur formé par le bourrelet basal épaissi et déjeté en avant; b) la colline antérieure dont la portion externe se recourbe en arrière vers DINOTHERIUM CUVIERI a la portion correspondante de la colline médiane, donnant ainsi une ébauche de muraille externe. Le lobe moyen est représenté par la colline transverse médiane que deux vallons, profondément creusés, séparent des deux collines antérieure et postérieure et isolent à la partie externe en échancrant l’ébauche de muraille externe formée par le retour en arrière des crêtes transversales. Le lobe postérieur est notablement plus étroit que les deux FiG, 23. — Dinotherium Cuvieri. M, supérieure gauche. Faluns de la Touraine, Bossée. Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. précédents. Il est constitué par la colline postérieure, forte- ment diminuée aux dépens de sa portion interne, et par un talon assez épais, légèrement canelé, formé par l'élargisse- ment du bourrelet basal. Le bourrelet basal est peu marqué sur la face interne de la couronne ; l'émail étant brisé sur la portion externe de celle-ci, nous ne pouvons indiquer ce qu'était le bourrelet à ce niveau. P; inférieure gauche est assez rarement rencontrée en bon état de conservation et c’est ce qui nous engage à figurer celle trouvée dans le falun de Manthelan-Bossée. Univ. DE Lyon, — Mayer. è | à MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE (LI + C'est une dent nullement usée, provenant d'un animal jeune. Elle a comme dimensions : Longueur — 44 millimètres : Largeur — 33 millimètres ; Hauteur, au niveau du lobe antérieur — 31 millimètres. La couronne est de forme triangulaire et présente à consi- dérer : Un lobe antérieur formé d’un talon antérieur très réduit que représentent trois petits tubercules mamelonnés et d’une A B . F1G. 24. — Dinotherium Cuvieri. P; inférieure gauche. Faluns de la Touraine, Bossée-Manthelan. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. A. Vue d’en haut. B, Face externe. pointe principale qu'un sillon vertical antérieur tend à rendre bifide et qui apparaîtrait probablement telle sur une dent moyennement usée ; | Un lobe postérieur, équivalent d’un talon postérieur, très développé, élargi, constitué par deux tubercules : l’un externe, relié au lobe antérieur par une crête épaisse, véritable ébauche de muraille externe; l’autre interne, séparé de la pointe prin- cipale par un profond sillon. Pas de bourrelet à la base de la couronne. Les dimensions de cette prémolaire sont également celles de P; du D. Cuviert d'autres gisements: sa forme est un peu spéciale, mais 1l faut tenir compte de l'absence d'usure et, d'autre part, 1l semble que la forme de P, présente des difté- rences sexuelles et individuelles très variées. 1 73 TT à F- DINOTHERIUM BAVARICUM D3 Dinotherium bavaricum Hermann von Meyer. 1831, Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Jahrbuch f. Mineralogie, p. 246. 1831. Dinotherium medium et secondarium. Kaup, Description des ossements fossiles de mammifères inconnus jusqu à présent, qui se trouvent au Muséum grand-ducal de Darmstadt, pl. IL, fig. 9, pl. V, fig. 1 à 4. 1832.Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Das Dinotherium Bava- FIGUN: (Nova acta physico-medica Academiæ Cæsaræ Leopoldino Carolinæ naturæ curiosorum, t. XVI, 1831-1833, p. 487-516, pl. XXXIV-XXXVI, fig. 10-17). 1850. Dinotherium intermedium. Blainville, Ostéographie, G. Dino- therium, pl. [ {D. giganteum intermedium),pl. UT D. In- termedium ). 1859. Dinotherium bavaricum. Lartet, Sur la dentition des Probosci- diens fossiles (Dinotherium, Mastodontes et Eléphants) et s sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe {Bulletin de la Sociélé géologique de France, 21 mars 1859, p. 481). 1875. Dinotherium bavaricum. Bachmann, Beischreiben eines Unter- kiefers von Dinotherium bavaricum, aus der Berner Jura (Abhandlungen der Schweiserischen paläontologischen Ge- sellschaft, II, 1875, pl. I). Le Dinotherium bavaricum paraît être aussi fréquent que le D. Cuvieri dans les faluns de la région de Tours. Les caractères odontologiques des deux espèces sont très sensiblement les mêmes. Une taille plus forte — et par suite les dimensions plus considérables de la série dentaire — est le principal élément de différenciation de la mutation représentée par le D. bavaricum. Nous figurons, de cette espèce, une M, supérieure gauche provenant de Bossée-Manthelan. La forme de cette dent est presque carrée : Longueur — 71 millimètres; largeur — 73 millimètres au niveau de la colline antérieure et 68 millimètres au niveau de la colline postérieure. Ces dimensions sont un peu faibles, l'émail ayant complète- ment disparu. Elle est tapiroïde, avec deux collines transversales tran- JE MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE chantes {légèrement crénelées, l'émail existant), presque per- pendiculaires à l'axe longitudinal de la dent et un peu con- vexes en avant, se renflant à leurs extrémités en tubercules peu saillants et séparées par une profonde vallée transversale, Sur- face d'usure oblique du côté antérieur des collines transver- sales (Zittel). La vallée médiane est incomplètement fermée sur le côté F1G. 25. — Dinotherium bavaricum. M, supérieure gauche. Faluns de la Touraine, Bossée-Manthelan., Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. externe par une crête récurrente de la colline antérieure, reliant celle-ci à la colline postérieure ; elle est, au contraire, largement ouverte du côté interne. Un bourrelet bien dessiné, crénelé, encercle la base de la couronne sur ses faces antérieure, postérieure et interne. Incomplet sur cette dernière, le bourrelet forme un talon très accentué à la base de la colline antérieure et s’épaissit en arrière pour former un talon postérieur bien développé, DINOTHERIUM BAVARICUM DD Cette dent est notablement plus grande que la dent homolo- gène du D. Cuvieri (longueur — 60 millimètres); elle est beaucoup plus petite que M, du D. giganteum, qui atteint 90 millimètres de longueur ; elle correspond assez bien comme dimensions à une M, supérieure de D. bavaricum du falun de Pontlevoy, conservée dans la collection du D' F. Houssay à Pontlevoy. Une M; supérieure droite, de Savigné-sur-Lathan, appar- tient également au D. bavaricum. Elle est — comme d'ail- leurs généralement M; — un peu plus petite que M, venant d'être décrite : longueur — 68 millimètres ; largeur anté- rieure — 72 mm. ÿ; largeur postérieure — 66 millimètres. Sa colline postérieure est de dimensions relativement réduites, le talon postérieur est bien développé. Ce sont les seules différences que l’on remarque entre ho de Manthelan, et M;, de Savigné. Provenant également de Savigné-sur-Lathan, nous signa- lerons encore un fragment de P,; supérieure gauche (n° 135 de la collection Lecointre) que ses fortes dimensions font rapporter sans hésitation au D). bavaricum. Ces trois pièces sont les seules sur lesquelles nous pensons devoir attirer l'attention, les débris squelettiques de Dinothe- rium rencontrés dans les faluns de Manthelan-Bossée, de Savigné, etc., déjà très difficiles à distinguer génériquement de ceux de Mastodontes, ne sauraient être déterminés spéci- fiquement et la description de fragments plus ou moins roulés en mauvais état, n’offrirait aucun intérêt, 96 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE ORDRE DES RONGEURS Famille des ARVICOLIDÉS Nous avons recueilli un certain nombre de débris d'incisives et de frag- ments de molaires de petits rongeurs, provenant du falun de la région de Manthelan et trouvés dans la falunière du Grand-Bray, au Louroux. Cette falunière, une des plus riches de la région en fossiles, est aussi la seule où on puisse dégager ceux-c1 à la surface d'une coupe entamant verticalement le falun. Dans la plupart des autres falunières de la région, le falun est sous l’eau, dans de véritables mares, et on ne peut affirmer la situation exacte de tel ou tel débris fossile. Les dents de rongeurs que nous signalons ici paraissaient absolument en place et faire partie intégrante du falun. Elles ont donc été conservées et placées dans la collection Lecointre. Mais un examen attentif nous fait cependant mettre en doute leur fossilisation, d'autant plus qu'un certain nombre de ces dents, en mauvais état, appartiennent au genre Arvicola (Campagnols) Lacépède, apparu seulement dans le cours du Pliocène. -1 (DA. SINGES ANTHROPOMORPHES ORDRE DES PRIMATES SINGES ANTHROPOMORPHES Les singes anthropomorphes (ou anthropoïdes) sont actuel- lement représentés par les genres et espèces suivantes : 1° G. Troglodytes E. Geoffroy. (— G. Simia Linné). Troglodytes gorilla (Anthropopithecus gorilla) Savage et Wyman, Gorille. Afrique tropicale occiden- tale. Troglodytes niger E. Geoffroy. Chimpanzé. Afrique tropicale. 29 G. Pithecus E. Geoffroy. Pithecus salyrus E. Geoffroy. Orang-Outang. Bornéo et Sumatra. 3° G. Hylobates, Illig. Hylobates leuciscus Kubl. Gibbon gris. Hylobates syndactylus Cuvier. Gibbon Siamang. Hylobates aqilis Linné. Gibbon Woutwou. Hylobates Lar Ilig. Gibbon Lar. Etc., etc. Les Gibbons atteignent une taille d'environ 1 mètre; ils ont les bras très allongés; ils vivent dans les îles de la Sonde, à Sumatra, à Java, aux Célèbes, etc., ; on les rencontre aussi dans la région de Malacca, au Siam, au Cambodge. Les anthropomorphes fossiles sont d'une grande rareté et jusqu'icr deux espèces seulement ont été retrouvées : st MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Le Dryopithecus Fontant Lartet, du Miocène moyen de Saint-Gaudens, représenté par deux mandibules et un humé- rus, dont les dimensions correspondent à un animal de la taille du Chimpanzé ; | Le Pliopithecus antiquus P. Gervais, du Miocène moyen de Sansan, de Güriach, de la Grive-Saint-Alban, des Faluns de la Touraine et du Miocène inférieur des Sables de l’'Orléanais, singe de taille plus petite que celle du Dryopithèque, plus éloigné de l'Homme que celui-c1 et très voisin des Gibbons actuels. À ces deux espèces du Miocène de l’Europe centrale et occi- dentale, peuvent être ajoutés : Une mâchoire fossile des Monts-Siwaliks — puissante for- mation continentale s'étendant au pied du versant sud de l'Himalaya et représentant une longue série de périodes géo- logiques embrassant tous les horizons depuis l'Oligocène inclus jusqu'au Pliocène le plus récent! — qui se distingue nettement de l'Orang-outang (Simia salyrus) par la petitesse relative de ses prémolaires et qui a été décrite par Lydekker comme appartenant à Simia (Palæopithecus) sivalensis; Une molaire isolée, provenant des mèmes couches, qui ressemble au contraire à celles de l'Orang-outang (Zattel) ; Enfin le Pithecanthropus erectus Dubois, représenté par une calotte cranienne. un fémur et deux dents, débris ne provenant peut-être pas d'un même individu et découverts à Trinil (Java) dans des cendres volcaniques d'âge plhiocène, sinon — et plus probablement — d'âge quaternaire (Volz)?. Les rameaux phylétiques des Anthropomorphes actuels ne sauraient guère être tracés avec des éléments aussi incomplets. Seuls les Gibbons remontent au Miocène moyen et inférieur, 1 Cf. F, Major, C. R. de l'Académie des Sciences de Paris, 16 novembre, 189r. Ch. Depéret, les Animaux pliocènes du Roussillon, Mémoires de la Société géologique de France, 1892. 2 W. Volz, l’Age géologique du gisement du Pithecanthropus près de Trinil, Java, Neues Jahrbuch f. miner. géol. u. Paläontologie, Stuttgart, 1907. — Cf. J. Deniker, l’Age dü Pithécanthrope (l’Anthropologie, 1908, p. 260-270). PLIOPITHECUS ANTIQUUS 09 où 1ls sont représentés par le genre Pliopithecus. Les carac- tères actuellement connus de la dentition des représentants de ce dernier genre, ne permettent guère de les séparer des Æylo- bates et la filiation paléontologique de ceux-c1 peut être établie présentement de la façon suivante : ÉPoque ACER CC OR NE e te Li Lee LYIODAES, PLiocÈne ? MIiOcÈNE MOYEN a Ë re be Gôriach, Faluns de la Touraine. . . . . Plopithecus. PHOGENELINÉÉMIEUR NM AR ture ue. Pliopithecus. 1037. 1899. 1849. 1801. 1803. 1079. 1887. 1891. 1893. Genre PLIOPITHECUS P. Gervais. Pliopithecus antiquus P. Gervais. Pliopithecus antiquus. Lartet, Note sur les ossements fossiles des terrains tertiaires de Simorre, Sansan, etc. dans le département du Gers et sur la découverte récente d’une mâchoire de singe fossile {C. R. hebhd. de l'Académie des Sciences de Dane. L'IVSD:85, pes. Pithecus antiquus. Blainville, Osiéagr aphie, Pithecus Fu europeus, pl. XI. Pliopithecus antiquus. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, 1° éd. 1848-1852, p. 5; 2 éd. p. 8. Protopithecus antiquus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, P- 11. l Pliopithecus platyodon. Biedermann, Petrefacten aus den Um- gegend von Winterthur, 11, Heft, Die Braunkohlen von Ellg.. Id W, Heft, pl. I Pliopithecus antiquus. Gaudry, ÆEnchainements... Mammifères tertiaires, p. 237, fig. 309. Pliopithecus antiquus. Depéret, Recherches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes dans la vallée du Rhône (Archives du Museum d'Histoire nalurelle de Lyon, t. IX, purs DE ITR ST NE; a) Pliopithecus antiquus. Filhol, Mammifères fossiles de Sansan (Annales des Sciences géologiques, XXI, 1891, p. 14.) H ylobates antiquus. Hofmann, Die Fauna von Gôriach {Abhand- lungen d. k: k. geologischen Reichsantall, XV, Heft, 6, p:160%pls, D): L" { Ce mémoire est à consulter pour la synonymie complète et l’historique du Pliopithecus antiquus. Univ. De Lyon. — Mayer. II-8 60 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 1908. Pliopithecus antiquus. Mayet, Mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et des faluns de la Touraine, p. 247, pl. IX, fig. 13a, 13 b, p. 311. En décembre 1836, Ed. Lartet découvrait à Sansa, et peu de temps après, signalait le premier débris fossile connu d’an- thropoïde : une mandibule d'un singe voisin des Gibbons © do HUE RARE al ù à © REA ER CAR = © 5 2 5 a ES o A Si et Fr o à #1 ' [= | 1 En er A «4 SE IT UETS HUE = [>| = BED ya 5 2 ERA ; : EH & + SR7 A+ Alvéole Alvéole 3 al 2 = de M1 : de P; : Creux ) médian —— fé fl | | | | Tubercule postéro-externe Tubercule antéro-externe Tubercule impair-postérieur Tubercule postéro-externe Tubercule Bourrelet basilaire La] = el 1 D — Led L°b} ' [e] ee °O — æ [æ| a Tubercule impair-postérieur Fic. 26. — Pliopithecus antiquus. Faluns de la Touraine, Manthelan. Fragment de mandibule droite. M;, M, et alvéoles de M, et P;. Collection Lecointre, à Grillemont. Agrandissement — trois fois la grandeur naturelle. actuels, que P. Gervais dénommait quelques années plus tard, Pliopithecus antiquus. L’authenticité du singe fossile de Sansan a été confirmée plus tard par la découverte successive d’une seconde demi-mâchoire inférieure et de quelques os des extrémités (Lartet). Les pièces mises au jour depuis sont peu nombreuses. Ce sont celles trouvées à : PLIOPITHECUS ANTIQUUS 61 EzLe, canton de Zürich, Lignites de la mollasse d’eau douce (— Horizon de Saint-Gaudens). Fragment de mâchoire supé- rieure. BIEDERMANN. ARTENAY. Loiret. Sables de l'Orléanais. Extrémité su pé- rieure d'humerus. NOuEL. Ponrzevoy, Loir-et-Cher. Faluns du Blésois. M; inférieure droite. BourGEoïs. La Grive-SainT-ALBAN, Isère. Gisement sidérolithique (— Horizon de Simorre). Fragment de mandibule, côté droit, portant les trois dernières molaires. DEPÉRET. GôrracH, au nord-ouest de Turnau, en Styrie. Lignites (— Horizon de Sansan). Divers débris de mâchoires supérieures et inférieures provenant de neuf individus avec dentition à peu près complète, et comprenant, notamment deux mandi- bules avec des dents de lait. Découverts depuis 1882. HorMaANnN!. À ces pièces nous ajoutons un fragment de mandibule droite découvert dans les faluns de la Touraine, à Manthelan. Cette pièce présente en place M; — incomplètement sortie de son alvéole, ce qui indique un individu adulte, mais encore jeune Ma, les alvéoles de Met de P;. L'alvéole de P, mesure 4 millimètres de longueur. L'alvéole de M; correspond à une dent bi-radiculée, comme la précédente, mais avec racines plus écartées. Longueur — 6 millimètres. M: est une dent subquadrangulaire, à deux racines. La cou- ronne — très peu élevée comme d’ailleurs chez tous les anthro- pomorphes, — mesure 7 millimètres de longueur et 6 milhi- mètres de largeur maxima. Elle présente deux denticules (tuber- cules) internes, deux denticules externes opposés aux précé- dents et un troisième denticule externe, plus petit, situé en arrière des autres, sur le bord postérieur de la couronne. 1 Hoffmann, Fauna von Güriach (loc. cit., pl. I, fig. 1-11). 62 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE Les quatre denticules principaux sont en forme de pyramide triangulaire, bien enlevée, mais à pointe émoussée et se trou- vent séparés par des sillons nettement tracés. L’entre-croise- ment de ces sillons a pour effet la formation d’une dépression médiane assez étendue et assez profonde, limitée par les denticules situés sur le bord de la couronne : le creux médian. Le denticule impair, postéro-externe, est un peu plus petit que les autres ; il se relie par une crête d’émail au bord interne de la couronne. La parle antéro-externe de celle-ci est entourée d’un petit B F1. 27. — Pliopithecus antiquus. Faluns de la Touraine. Manthelan, Fragment de mandibule droite M;, M, et alvéoles de M1-P,;. Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. A. Vu par la face interne, — B. Vu d'en haut, bourrelet d'émail, à peu près complètement absent sur le reste du pourtour de la couronne, En avant des deux denticules antérieurs, le bourrelet s’élar- git el s'épaissit, formant ainsi une ébauche de talon antérieur. Sur la face externe de notre M, de Manthelan, 1l se trouve à peu près complètement effacé. M est de forme ovalaire et plus allongée que M, : longueur — 7 millimètres pour une largeur maxima de 5 millimètres, Il faut remarquer toutefois que cette dent n’a pas encore atteint ic1 tout son développement. Comme M, elle possède quatre denticules principaux et un creux médian bien accusé. Le denticule postérieur forme un talon représentant Le tiers de la longueur de la couronne. Sur cette dent, nullement usée, il forme une pointe saillante et enlevée. Alors que le denticule PLIOPITHECUS ANTIQUUS 63 impair de M, est dans l’axe de la dent, ou si l’on préfère, sur la ligne médiane de la couronne, mais avec tendance évidente à se déjeter sur le côté externe de celle-c1 — le denticule pos- térieur de M; est plus nettement sur le bord externe, de telle sorte que — comme l’a fait remarquer Hofmann pour le Plio- pithèque de Gôüriach — les trois denticules externes de M; paraissent placés sur une ligne légèrement courbe et parallèle au contour de la dent. Le bourrelet basal antéro-externe est moins développé que F1G. 28. — Pliopithecus antiquus. Sansan. Mandibule. D'après la photographie { du {ype, conservé au Muséum de Paris. A. Vue d'en haut. — B. Vue par la face externe gauche. Grandeur naturelle. celui de M: et moins épaissi en avant des denticules anté- rieurs, mails 1l se prolonge sur la face externe, nettement visible jusqu'à la base du denticule impair postérieur. Le fragment d'os mandibulaire est épais, mesurant 9 milli- mètres au miveau du talon de M. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Les différentes pièces connues { Nous remercions très sincèrement M. le professeur Boule qui a bien voulu nous autoriser à photographier cette pièce rarissime et connue seulement par les des- sins de Gaudry, de Zittel. 64 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE représentant le Pliopithecus antiquus, ne présentent pas entre elles de différences bien considérables et dépassant ce qu'il est permis de rattacher à de simples variations individuelles ou sexuelles. M. Depéret, en étudiant la pièce de la Grive Saint-Alban a d'ailleurs discuté les rapports de celle-ci avec le type et indiqué leurs caractères communs et différentiels de façon telle qu'il serait superflu de les envisager de nouveau 1c1. Aussi nous F1G. 29. — Pliopithecus antiquus. La Grive-Saint-Alban. Fragment de mandibule M1-M3. D’après la pièce originale conservée au Muséum de Lyon. A, Vue d’en haut. — B. Vue par la face interne, nous bornons à donner dans le tableau suivant les dimensions comparées de M, et M; du Pliopithecus antiquus de Manthelan avec celles provenant d’autres gisements et avec les dents correspondantes d’'Hylobates actuels : Dimensions comparées de M, et de M; du Pliopithecus antiquus. PLIOPITHECUS ANTIQUUS HYLOBATES H. leuciscus H. Lar Manthelan Sansan La Grive Güriach Kubl. Ilig 1 Longueur de M,. 0,007 0,006 0,007 0,0073 0,009) 0,0098 Largeur de M, . 0,006 0,006 0,006 0,006 0,006 0,006 Longueur de M. 0,007 0,0076 0,007 0,007 0,009) 0,000 Largeur de M, . 0,00 0,006 0,006 0,006 0,006 0,0062 Il est très intéressant de rapprocher le Pliopithecus anti- quus des Gibbons actuels. Il y a entre eux une parenté si 1 H. Lar. Mesures citées d’après Hoffmann. ? Moulage du type. Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. PLIOPITHECUS ANTIQUUS 65 étroite que si l’on n’avait pas la notion de fossilisation et de gisement, il pourrait être parfois fort malaisé de les distinguer avec certitude. Quelques caractères différentiels se révèlent cependant : C'est tout d’abord l’aspect plus grêle, plus «anthropoïde » des Hylobates actuels, comme on peut le vérifier sur la mandibule d’/. leuciscus figurée ci-contre. Voici d'ailleurs les dimensions comparatives de l'épaisseur au niveau du talon de M, : Manthelan — 9 millimè- tres. La Grive — 9 millimèe- tres. Sansan — 9 millimètres. Enleuciscus — 7. mulimè- tres. C’est également une hau- teur moindre de la mandi- bule à mesure qu’on se rap- | proche des Hylobates RÉ Pre te Hylobates leuciscus. Iles de la tuels : 17 millimètres pour Sonde. Photographie d'une mandibule l ae = ; de Gibbon actuel, conservée au Muséum a piece de Sansan, 19 mil- de Lyon. Grandeur naturelle, limètres pour celle de la Grive, 14 millimètres pour celle de Manthelan [un peu usée et légèrement roulée), 11 millimètres pour l'/1. leuciscus. À l'examen des M, on remarque que : Le bourrelet basal, relativement bien développé sur la partie antéro-externe de notre P. antiquus des faluns ne se rencontre pas sur les M des Hylobates comme d’ailleurs sur celles des autres anthropoïdes et de l’homme. Le denticule impair des M. au lieu d’être placé sur le bord postéro-externe de la dent f/Pliopithecus) est médian (Hylobates). Ce cinquième denticule des M chez les Gibbons est d’ailleurs réduit à peu de chose, d'où diminution de la longueur des M, plus particulièrement de M;, et raccourcis- sement relatif de la rangée dentaire. 66 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE On a voulu voir un élément de différenciation nette entre le Plopithèque et les Gibbons dans ce fait que chez ceux-ci M; serait plus large que longue, tandis que chez le premier, M; serait plus longue que large. Ce caractère est inconstant, comme l'a remarqué également Hofmann chez un 1. Lar et : sur une mandibule de Plopithecus. | Il n'est pas besoin d’insister davantage pour indiquer ces deux genres comme extrêmement voisins el, en attendant que des pièces plus nombreuses, mieux conservées, de Pliopithecus soient découvertes, on pourra s'appuyer pour les différencier sur les caractères suivants : Hylobates : Longueur relative plus faible de la rangée den- taire inférieure ; absence de bourrelet aux M ; denticule impair postérieur peu développé et médian ; M; subquadrangulaire et courte. Pliopithecus : Série des M allongée ; bourrelet basal bien développé sur la face antéro-externe ; denticule impair situé sur le bord postéro-externe de la couronne, très développé sur M; qui présente par suite une grande longueur ; direction plus oblique des incisives. CONCLUSIONS ET TABLEAU COMPARATIF L'étude sommaire qui vient d’être faite des débris de mam- mifères recueillis dans les faluns de la Touraine proprement dite, nous a permis de remarquer que : Cette nouvelle série de documents paléomammalogiques — provenant d’une région différente et assez éloignée du Blésois où l’un de nous avait pu récemment séparer la faune de mam- mifères des Faluns de celle des sables de l'Orléanais et infirmer l'opinion, jusque-là classique, que les débris de mammifères des faluns étaient uniquement des ossements fossiles remaniés des sables de l’Orléanais — confirme l’individualité et les carac- tères propres de la faune des faluns. Si nous n'avons pas retrouvé dans les faluns de la Touraine toutes les espèces découvertes dans les faluns du Blésois, cela tent aux difficultés de réunir des séries suffisamment nom- breuses de fossiles, les débris de mammifères étant beaucoup plus rares dans la région de Manthelan, Bossée, Sainte-Maure, etc., et dans celle de Savigné-sur-Lathan, qu'à Pontlevoy. En revanche, toutes les espèces que nous avons signalées en Touraine existent également dans les faluns du Blésois. Il n’y a d'exception que pour le Brachyodus onoideus. Il pouvait être regardé comme s éteignant en Europe au cours de l’époque Burdigalienne. Si, comme nous en avons la conviction, la pièce trouvée de Savigné est bien falunienne (c’est-à-dire ne UNiv. DE Lyon. — Mayer. I1-9 68 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE provient pas d’un remaniement des sables fluviatiles burdiga- liens par la mer des faluns), 1l est intéressant de voir le rameau DBrachyodus des Anthracothéridés persister jusqu’au Miocène moyen. ù Il est probable qu'au fur et à mesure de la découverte de nouveaux matériaux d'études, des espèces se retrouveront dans les faluns de la Touraine, qui sont déjà connues dans ceux du Blésois ou qui représenteront la continuation de rameaux dont un des segments se trouve déjà représenté dans la faune des Sables de l’Orléanais. Nous ne pouvons qu'attirer une fois de plus l'attention sur l'intérêt que peut présenter l’étude approfondie de la faune de Mammifères des faluns, qui se place parmi celles ayant plus directement précédé l'apparition de l'Homme sur notre sol français. TABLEAU COMPARATIF 69 TABLEAU COMPARATIF DES FAUNES PALÉOMAMMALOGIQUES LOCALES ACTUELLEMENT CONNUES DANS LE MIOCÈNE MOYEN DU CENTRE DE LA FRANCE Mammifères des Faluns du Blésois. Mammifères des Faluns de la Touraine proprement dite. FALUNS | FALUNS ; du de la ESPECES Blésois Touraine (Pontlevoy [proprement Thenay) dite Singes anthropomorphes. PAT eds antique, Je L'HEMN + a Carnassiers. DR AMCUONR gIganÉeus 20e. 5 TON AN de Amplhicyon major. QUE EE SRE 77 IS EU Ki 2e D TO ANUS STTRALES. UN DE DUAL LM LIN" 2 Trochictis zibethoides, Mut. Florancei . + Lutra, sp. é JL NS NERO ? RO US SD NEA ner, MODEM à eu Viverra sansaniensis . 7 Insectivores. A Ur on. Vs tn == Rongeurs. DMPNeo Der SUDDUTERQICUS) 50e 1, Heu + D re en Nu da IE “ Proboscidiens. Mastodon angustidens. Maslodon turicensis Dinotherium Cuviert . ET ÈRE de Dole DAivanieum js 0 00 EC 70 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE FALUNS FALUNS de la ESPÈCES ‘sois | Touraine (Pontlevoy [proprement Thenay) dite Anthracothéridés. Brachyodus onoideus, mut. {uronensis . Suidés. Palæocherus aurelianensis Listriodon Lockharti . Listriodon latidens. Listriodon splendens . Cervidés. Hyæmoschus crassus . Palæomeryx Kaupi. Palæomeryx, sp. Paleomerye, SDL Amphimoschus pontileviensis Procervulus aurelianensis Dicrocerus eleqans. Dicrocerus anocerus Antilope clavata. Equidés. Anchitherium aurelianense . Chalicothéridés. Macrotherium grande. . . . Rhinocéridés. Aceratherium tetradactylum, mut. pontileviensis. Teleoceras brachypus. Rhinocéros {Ceralorhinus) cf. simorrensis . Sirénidés. Halitherium fossile TABLE DES MATIÈRES PRÉAMBULE 1 DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES. Ordre LS SIRÉNIENS. Genre Harrrnerium Kaup. . . . Halitherium fossile P. Gervais. Ordre des ONGULÉS IMPARIDIGITÉS. MANILLE DES RAINOCÉRIDÉES NS 0 7 ORNE ot À Sous-famille des Acérathérinés . Aceratherium tetradactylum Lartet, tion cena, Sous-famille des Brachypodinés. Teleoceras brachypus sp. Lartet . Sous-famille des Ceratorhinés. . .. . . . Rhinoceros (Ceratorhinus) cf. simorrensis. FAMILLE DES CHALICOTHÉRIDÉS . Genre MAGROrTHERrOM LATLeR eus LEURS - EC 4 Macrotherium grande Lartet. . . FAMILLE DES ÉQUIDÉS. + 4 <./ « El LOIS RE Genre ANcHITHERIUM Hermann von Meyer. . , . . . . . Anchitherium aurelianense H. v. Meyer, sp. Cuvier Ordre des ONGULÉS PARIDIGITÉS FAMILLES DES CERVULIDÉS. Genre Dicrocerus Lartet. Dicrocerus elegans Lartet . : . Ruminants divers PARMI LLE. DENAIN TER ACOPRERIDES OS SAM sn Tire PR CNE Heures Braicamonus/Dépérelt she M se 7 -ASEDIC Brachyodus onoideus, mut, {uronensis sp. Re UNS der 72 TABLE DES MATIÈRES Ordre des ONGULES PROBOSCEDIENS. 2 OPEN MERE 43 FAMILLE DES ÉLÉSHANMDES" | 1/20 CAD ONCE RER ES 43 Genre Masropon Cuvier. . . ; +74 A) Maslodontes à eines RErGb te 65 pe unvdonte ENS | Mastodon angustidens Cuvier . . FA RE B) Mastodontes à mamelons ao en crétés ions ah (Eype lophodonte). 2.4, RUN LA TNT NS RARES Mastodon:turieensis: Bchinz ets. 10 MSIE RARES FAMILLE DES DINOTHÉRIDÉS. 20" PR EN SERRES Genre Dinorasmtrun' Kanps, 2:20. Lo SR ONE DR Dinorherium \Cuviers Kaup 0% SAONE NES Dinotherium bavaricum Hermann von Meyer. . . . . . 53 Ordre des RONGEURS. | ER RE SNS RE MEN CALE Ordre des PRIMATES, \, 4.11% 4 5= Dinres anthropomorphés 10200, AUTRE CESR RS Genre Prioprrnecus P, Gervais . s' CÉGIO MES Pliopithecus-antiquus P'NGeérvais "LS ONE CONCLUSIONS ET. TABLEAU.COMPARATIF, 5 7. 1 ON RES Tableau comparatif des faunes paléomammalogiques locales actuellement connues dans le Miocène moyen du centre de la France, . . . . 69 AS. 0 Lyon. — Imprimerie A. REY et Of, 4, rue Gentil. — 54285 } J | tr nl Au musée de l’Acropole d'Athènes. — Études sur la sculpture en Attique avant la ruine de l'A cro- pole lors de l'invasion de Xerxés, par Henri LECHAT, ancien membre de l'Ecole d'Athènes, chargé de cours à l'Université de Lyon avec 47 fivnres dans le texte et 3 planches hors texte (II, Fasc. 10). (Epuisé) . . . . 8 fr. Cultes militaires de Rome. Les Enseignes, par Ch. RENEL, professeur adjoint à la Faculté des Lettres de Lyon, avec 61 gravures dans le texte. (I, Fasc. 12) > 7 fr. 50 Sophocle. — Etude sur les ressorts dramatiques de son théâtre et la composition de ses tragédies, par F. ALLÈèGRe, professeur à l'Université de Lyon. (Il, Fasc. 15). 8 fr. Ernest LEROUX, 28, rue Bonaparte. Phonétique historique et comparée du sanscrit et du zend, par P. REGNAUD, professeur à la Faculté des Lettres. (Fasc. 19) . rule S fr. L'évolution d’un Mythe. Açvins et Dioscures, par Charles RENEL, maître de conférences à la Faculté des Lettres de Besançon. (Fasc. 24) . 6 fr. Études védiques et post-védiques, par Paul REGNAUD. professeur de sanscrit et de grammaire comparée à l'Université de Lyon.(Fasc. 38). 7 fr. 50 Bhäratiya-Naätya-Çastram, Traité de Bharata sur le théâtre, texte sanscrit, avec les variantes tirées de quatre manuscrits, une table analytique et des notes par Joanny GrossEer, ancien boursier d’études près la Faculté des Lettres (Fasc. 40). 15 fr. Recherches sur l’Origine de l’Idée de Dieu, d’après le Rig-Véda, par A. GuérinorT, docteur ès lettres, CORP POP RE Du d'u diert ae) 4 fr. 50 Dictionnaire étymologique du latin, et du grec dans ses rapports avec le latin. d'après la méthode évolutionniste (Linguistique indo -européenne appliquée), par Paul REGNauD, professeur de Sanscrit et de Grammaire comparée à l'Univer- sité de Lyon. (II, Fasc. 19) 40 fr. GAUTHIER-VILLARS, 55, quai Gds-Ausustins. Sur la théorie des équations différentiel 2s du premier ordre et du premier degré, par Léon AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chausséet,, chargé de cours à la Faculté des Sciences. (Fasc 6) 9 fr. Recherches sur l'équation personnelle dans les observations ‘astronomiques de passages, par F. GONNESSIAT, aide-Astronome à l'Observatoire, chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté des Sciences. (Fasc. 7) . : e Sfr. Recherches sur quelques dérivés surchlorés du phénol et du benzène, par Etienne BARRAL, prof, agrégé à la Faculté de médecine.{Fasc. 17) 5 fr. Sur la représentation des courbes gauches algé- briques, par L. AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chaussées, maître de conférences à la Faculté des Sciences. (Fasc. 20) 3 fr. Sur le résidu électrique des condensateurs, par L. HouLiEviIGuE, maître de confér. à la Faculté des Sciences. (Fasc. 32). 3 fr. Synthèse d’aldéhydes et d’acétones dans la série du naphtalène au moyen du chlorure d'aluminium, par L. Rousser, docteur ès sciences, chef des trav. de chimie génér. à la Faculté des Sciences, fe LION 15 DORE TR 3 fr. Recherches expérimentales sur quelques actino- mètres électro-chimiques, par H. RiGoLLor, doc- teur ès sciences, chef des travaux de physique à la Faculté des Sciences. (Fasc. 29), . . 5fr. De la constitution des alcaloïdes végétaux, par X. Causse, docteur ès sciences, chef des Travaux de Chimie organique à la Faculté de Médecine de l'Université de Lyon. (I, Fase. 2) . 3 fr. Etude sur les occultations d'amas d’étoiles par la lune, avec un catalogue normal des pléiades, par Joanny LAGRUuLA, docteur ès sciences, préparateur d'astronomie à la Faculté des Sciences de Lyon. EN TT TS RS EE CSA RE ‘ 5 fr. Sur les combinaisons organomagnésiennes mixtes et leur application à des synthèses d’acides, d’al- cools et d'hydrocarbures, par Victor GRIGNARD, docteur és sciences. (1, Fasc. 6) .. 3 fr. 50 Sur la décomposition d’une substitution linéaire, réelle et orthogonale en un produit d'inversions, par Léon AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chaussées, maître de co:férences de mathématiques à l’Université de Lyon. (1, Faxc. 12) SE RP gl 6 fr. Quelques considérations sur les groupes d’ordre fini et les groupes finis continus, par LE VAVASSEUR, maître de conférences de mathématiques à la Fa- culté des Sciences de l'Université de Lyon. (1, POS. TL PILE | RE Le D a og 0 ie fe Sur les Formes mixtes, par Léon AUTONNE, Ingé- nieur des Ponts et chaussees, Maître de Confé- rences de Mathématiques à la Faculté des Sciences de l'Usiversité de Lyon. (I, Fasc. 16). Sfr: Recherches expérimentales sur les contacts liquides, par A.-M. CHanoz, docteur ès scieuces physiques, docteur en médecine, ex-préparateur de Physique à la Faculté des Sciences de Lyon, chef des Tra- vaux de Physique à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lyou (l, Fasc. 18). = NUE Quelques démonstrations relatives à la théorie des nombres entiers complexes cubiques. — Pro- p'iétés de groupes d'ordre fini, par Raymond Le Vavasseur. professeur à la Faculté des Scien- ces de l'Université de Lyon (I. Fasc. 21). 3 fr. Sur es Groupes de matrices linéaires non invertibles, par Léon AUTONNE, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, Professeur-adjoint honoraire à la Faculté des Sciences de l'Université de Lyon. (1 Fasc. 25) Ù Ste. J.-B BAILLIÈRE et Fils, 19, rue Hautefeuille. Recherches anatomiques et expérimentales sur la métamorphose des Amphibiens anoures, par E. BATAILLON, professeur à la Faculté des Scien- ces de l'Université de Dijon, avec 6 pl. hors texte. (Fasc. 2) ES SUR EE ES 0 4 fr. Anatomie et Physiologie comparées de la Pholade dactyle. Structure, locomotion, tact, olfaction, gustation, action dermatoptique, photogénie, avec une théorie générale des sensations, par le Dr Raphaël Dugois, professeur à la Faculté des Sciences, 68 fig. daus le texte et 15 pl. hors texte. (Fasc. 3) . s 18 fr. Sur le pneumogastrique des oiseaux, par E. Cou- VREUR, docteur ès sciences, chef des travaux de physiologie à la Faculté des Sciences, avec 3 pl. hors texte et 40 fig.dans le texte (Fasc. 4). 4 fr. Recherches sur la valeur morphologique des ap- pendices superstaminaux de la fleur des Aris- toloches, par Mlle À, Maxoux, élève de la Faculté pes Sciences, avec 3 pl. horstexte. (Fusc.5). & fr. Etude stratigraphique sur le Jurassique inférieur du Jura méridional, par Attale Rice, docteur ès sciences, chef des travaux de géologie, 2 pl. hors texte (Fasc. 10). ni Re oi a TT Etude expérimentale sur les propriétés attribuées à la tuberculine de M. Koch, faite au laboratoire de médecine expérimentale et comparée de la Faculté de Médecine, par M. le professeur ARLOING, M. le D: Roper, agrégé, et M. le D'CourMonrT, agrégé, avec 4 planches en couleurs. (Fasc. 11), 40 fr. Histologie comparée des Ebénacées dans ses rap- ports avec la Morphologie et l’histoire généalogique de ces plantes, par Paul PARMENTIER, professeur de l’Université, avec 4 planches hors texte. A A 5 06 à EEE ns a bi & fr. Recherches sur la production et ls localisation du |! Tanin chez les fruits comestibles fournis par la famille des Pomacées, par Mile A, Mayoux, élève de la Faculté des Sciences, 2 planches hors texte. CIMSC/ AS) TROP EE Re = Li 1 Etude surle Bilharzia Éneidpe et la Biüharziose, par M. Lorrer, doyen de la Faculté de médecine, |. et M. VIALLETON, professeur à la Faculté de mé- decine de l’Université de Montpellier, 8 plan- ches hors texte et 8 AguDeé dans le texte. (Fast To) ETS Te 40 fr. Monographie de la Faune ESS de l'Eocène moyen, par Frédéric Roman, docteur ès sciences, préparat. de géologie à l’Université de Lyon,avec 3 fig. et3 pl. horstexte. (I, Fasc. 1er) 5 fr. Etudes sur le Polymorphisme des Champignons, in- fluence du milieu,par Jean BeauveriE, docteur ès sciences, prépar. de botan. Faculté des Sciences de Lyon,;avec T5gr.dansletexte.(l, Fasc. 3). "7 fr.50 L'Homme quaternaire dans le Bassin du Rhône, Etvude géologique et anthropologique, par Ernest CHANTRE, docteur ès sciences, sous- directeur du Muséum, avec 74 figures dans le toute. (Pas) ee ER RTS La Botanique à Lyon avant la Révolution et l’histoire du Jardin botanique municipal de cette ville, par M. GÉRaARD, professeur à la Faculté des Sciences, avec 9 fig. dans le texte et 1 pl. hors texte. (Fasc. 23) : A: 3 fr. 50 Physiologie comparée de Fe Moto par le Dr Ra- phaël Dusois, professeur à la Faculté des Sciences. avec 119 figures et 125 PANeRrE hors texte, (Fasc. 25). Pre RS 20. Etudes sur les terrains its du Dauphiné, de la Savoie, et de ïa Suisse occidentale, par H. Douxami1, docteur ès sciences, professeur au Lycée de Lyon, avec 6 planches hors texte et 31 figures. (Fasc. 27) EU » 6 fr. Recherches physiologiques sur l’appareil respiratoire des oiseaux, par J.-M. Soum, docteur ès sciences, professeur au Lycée de Bordeaux, avec 40 figures dans le texte. (Fasc. 28) à 3 fr. 50 Résultats scientifiques de la campagne du « Caudan» dans le golfe de Gascogne (août-septembre 1895), par R. K&uLer, professeur de zoologie à la Faculté des Sciences. (Fasc. 26). Fascicule I. 1 vol. in-80 avec 6 pl. . . . , 6 fr. Fascicule IT. 1 vol. in-&o avec 11 pi. 6 tr. Fascicule III. 1 vol. in-8° avec 21 pl. 20 fr. Anatomie pathologique du système lymphatique dans la sphère des néoplasmes malins, par le Dr C. Recaup, chef des travaux, et le Dr F, Bar- JON, préparateur d'anatomie générale et d’histo- logie a la Faculté de médecine (Mémoire couronné par l’Académie de oi avec 4 pl. hors texte. fPase, 23) 5 78. À CA PONME Recherches stratigraphiques F1 Éontaseins dans le Bas-Languedoc, par Frédéric Roman, docteur ès sciences, préparateur de géologie à la Faculté, avec 40 figures dans le texte et 9 plan- ches hors texte. (Fasc. 34). . . . . 8 tr. Etude du champ électrique de l'atmosphère, par Georges Le Caper, docteur ès sciences, assistant à l'Observatoire de Lyon, 3 fig. et 10 pl. dans le texte" {(fasc sp) x RS SCORE. Les Formes épitoques et l’Évolution de Cirratuliens par Maurice CauLLERY, maître de confér. à la Faculté des Sciences, et Félix MEsniz, chef de. Laboratoire à l’Institut rl 6 pl. hors texte. (Fasc. 39). . Nr +-4r. DD Etude Es et ir du Carbonifère inférieur du Mâconnais, par A. VAFFIER, docteur en médecine et docteur ès sciences, avec {1 figures et 12 planches hors texte. (I, Fasc. 7). 8 fr. Contributions à l’Embryologie des Nématodes, par Conre, docteur ès sciences, prépar. de Zoo- logie à l'Université de Lyon. (1, Fasc. 8). 5 fr. Contributions à l’étude des larves et des métamor- phoses des diptères, par (C. Vaney, docteur ès sciences, agrégé des sciences naturelles, chef des travaux de Zoologie à Se de Iyon. (L'Fase DEEE Re Contribution à l’étude de la us des Nymphéinées, par J.-B.-J. CmirFLor, docteur ès sciences natu- relles, licencié ès sciences physiques, chef des Travaux de Botanique à la Faculté des sciences, sous-directeur du Jardin botanique de la Vüle, 214 figures dans le texte. (I, Fasc. 10). "7 fr. 50 Monographie géologique et paléontologique des Cor- bières orientales, par Louis Doncisux, docteur ès sciences, Coilaborateur auxiliaire au service de la carte géologique de France, avec 69 figures dans le texte, 7 planches hors texte et une “earte géologique. (1, Fasc. 11) . . 8 fr. Contribution à l’étude des composés diazoamidés, par Louis MEUNIER, docteur ès sciences, chef des tra- vaux de chimie ? la Faculté des sciences de l'Uni- versité de Lyon, (1, Fasc. 13) . . 5 fr Etude stratigraphique et paléontologique sur la Zone à Lioceras concavum du Mont d’Or lyonnais, par Attale R1icHE, docteur ès sciences, chargé d'un cours complémentaire de Géologie à la Fa- culté des sciences de l'Université de Lyon, avec 7 figures dans le texte et 11 planches re texte (1; Fast, 14) >: £ 2 % fr. 50 Catalogue descriptif des Fossiles Re de l’Aude et de l'Hérault — PREMIÈRE PARTIE : Montagne Noire et Minervois, par Louis DoNciEux, docteur ès sciences, préparateur-adjoint au La- boratoire de géologie de la Faculté des sciences de Lyon ; en collaboration avec MM J. MiqueL et J. LAMBERT, avec 3 figures dans le texte et 5 planches hors texte (1, Fasc. 17) . . Gfr. DEUXIÈME PARTIE (fasc. I) Corbières septentrio- nales, par Louis DoxciEux, docteur ès Sciences, préparaleur-adjoint au Laboratoire de Geologie de la Faculté des Sciences de Lyon; en colläboratiou avec M. Maurice LERICHE, maître de Conférences de Géologie à l'Université de Lille, avec 1 fig. daus le texte et 13 pres hors texte. I, Fasc. 45; EME RE c . . fr. 50 Minéralogie des départements du Rhône et de la Loire, par Ferdinand GonNaRp», ingénieur des Arts et Manufactures, avec 31 figures intercalées dans le texte. (L, Fascicule 19). 5% EE Recherches sur l’anatomie comparée et le dévelop- pement des Ixodidés, par Amédée Bonner, docteur es £ciences, préparateur de zoologie à la Faculte des Sciences de l'Universite de Lyon, avec 104 fisures dans le texte et 6 di De hors texte (Lise DO) PT EUX Du 6 ei Fe RE Les Oiseaux des phosphorites . Quercy, par C. GAILLARD, docteur es sciences, chef des travaux au Muséum de Lyon, avec 37 figures dans le texte et 3 planches hors texte (I, Fasc. 23). 6 fr. Etude des Mammifères miocènes des Sables de l’Or- léanais et des Faluns de la Touraine, par le D’ Lu- cien Mayer, ancien interne des Hôpitaux de Lyon, docteur en médecine, docteur ès sciences, avec 100 figures dans le texte et 12 planches hors texte comprenant 184 figures. (1, Fasc. 24) . 40 fr. Etude sommaire des Mammifères fossiles des faluns de la Touraine proprement dite. ae Le Lou- roux, Manthelan, La Chapelle-Blanche, Sainte- Maure, Paulmy, Ferrière-Larçon, Savigné-sur- Lathan, par le D° Lucien Mayer, ancien interne des Hôpitaux, docteur ès sciences, chargé de cours à l'Université de Lyon; en collaboration avec la comtesse Pierre LECOINTRE, avec 30 fig. intercalées dans le texte. (I, Fasc. 26) 3 fr. Ë Lyon. — Imprimerie A. REY, 4, rue Gentil — 51585.