î w HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY LlBRARY OF SAMUEL GARMAN •■*** CWA KVL- Lu i, ic] af. jj'l'l II m m II Il NI M 11! ! 911 ; il II III II I 3 2 044 093 331 858 o«L*-yvv_aj»v_ SEP 1 1928 ÉTUDES SLR LKS SCINCOÏDES. IMPRIMERIE DE TERZUOI.O. ETUDES SUR LES SCINCOIDES PAU J. T. COCTEAU, D. M. C'est le genre qui a le plus besoin d'une monographie. G. Ccvier, Règne animal, t. ir, p. 63; 1829. PARIS. 1836. \& rstîis lP us» LA MÉMOIRE DE GEORGES CUVIER. DESCRIPTION PARTICULIERE DES ESPECES. ùnapypi)GY)Ç TviS îerropiaS zrii neol skocutov. API2TOTEAH2, Ilspt Z&iwv la-opial. zo A. •/). La détermination précise des espèces et de leurs caractères distinctifs fait la première base sur laquelle toutes les recherches d'histoire naturelle doivent être fondées. G. Ci'viEit, Recherches sur les Ossements fossiles, t, v, 2' part., p. ili; 1835. IIe Tribu. — SCINCOIDES OPHIOPHTHALMES. Ier Genre. — ABLÉPHARIDES. I Groupe. — ABLEPI1ARIS. i.TLIiKS SIR LES SCINCOIDBS. ABLKPHARIS DE KITAIBEf. Autant que j'en puis juger par les individus de cette espèce que j'ai pu voir, ce sciocoïde ne dépasse pas une taille minime et fort au dessous de celle de nos plus petits lézards; sa forme générale cylindroïde, d'une même venue, se rapproche de celle des anguis, et les membres semblent moins proportionnés à la masse totale du corps que dans la plupart des scincoïdes conopsides. La tête est ovoïde, légèrement déprimée en dessus et comprimée sur les côtés; le museau est court, obtus, arrondi à son extrémité; le cant/tus rostinlisesl mousse, Vasserculum légèrement sensible; l'œil est médiocrement grand, nu, et dépourvu de paupières apparentes, mais effectivement muni d'une paupière antérieure rudimen- taire, en forme de croissant, recouvrant à peine le quart du globe de l'œil, et habituelle- ment repliée sous le bord antérieur de l'orbite ; les narines sont grandes, simples et li- bres, ou vertes sur les côtésde l'extrémité du museau sur une légère saillie de l'écaillé q u i les porte; le tympan est ouvert à l'extérieur, mais peu apparent et abrité en grande partie par les écailles voisines ; la bouche petite est légèrement sineuse; la lèvre su- périeure dépasse à peine l'inférieure; les dents maxillaires sont nombreuses . peti- tes, presque égales, augmentant à peine et insensiblement d'avant en arrière dans les deux premiers tiers des mâchoires, décroissant en arrière, uniformes, simples, coniques, pointues, à peine recourbées en dedans, très-rapprochées l'une de l'autre; leur nombre est de vingt et une à vingt-quatre de chaque côté; l'on trouve quel- ques petites dents à peine sensibles sur le bord interne des hérisseaux ; la langue plate . large . mince , est à peine incisée à sa pointe , elle est écailleuse à sa surface comme chez les autres scincoïdes; l'occiput est peu renflé, et le cou à peine marqué. Le corps esta peu près cylindrique et se continue d'une manière insensible avec la queue, qui est un peu plus longue que la totalité du corps de l'animal. Les pieds sont très-peu développés, peu robustes, très-distants l'un de l'autre; les antérieurs plus courts de près de moitié que les postérieurs , offrent un avant-bras un peu plus long que le bras; les cinq doigts qui le terminent sont petits, grêles, arrondis, insérés sur un même plan circulaire; le premier est très- court, le cinquième est un peu plus long; puis vient le second pour la longueur; le quatrième est à peu près de la même taille que le doigt du milieu. Les pieds posté- rieurs, plus développés, offrent les jambes de grandeur et de grosseur à peu près égales aux cuisses; les doigts plus longs ici et plus inégaux sont implantés sur la même ligne, à l'exception du cinquième qui est inséré plus en arrière sur le tarse; lèpre- niier doigt est très-court, le cinquième est un peu plus développé, le second vient ensuite, puis le troisième, et le quatrième qui est le plus long de tous; chacun des doigts est armé d'un petit ongle court, comprimé et légèrement crochu. DIMENSIONS. cuil mill. Longueur totale 9 » de la tête » 6 de la queue h 2 Largeur de la tête » 5 du thorax » S du bassin » à Longueur du membre antérieur 8 — du 1" doigt » 1 du 2e — » 1 7, du 3' — » 2 du A" — » 2 — du 5e — » 1 '/, Longueur du membre postérieur. . , 1 1 du 1" doigt » 1 du 2° — » 2 du 3e — » 3 du Zie — » 4 du 5' — » 2 7, Distance de l'insertion du 5" doigt . » 1 '/, d'un membre à l'autre 2 8 Rostrale conoïde à sommet mousse et arrondi, à contour octogone irrégulier, articu- lée sur les côtés avecles premières labiales d'abord, avec les nasales ensuite, et en des- sus du museau, par un bord droit, avec l'internasale. Internasale assez développée, eptagonale irrégulière ; le côté antérieur droit est en rapport avec la rostrale ; les bords latéraux antérieurs sont articulés avec les nasales, les suivants avec la première maxil- laire ; les postérieurs réunis et formant un angle presque droit s'articulent avec les frou- tonasales. Frontonasales grandes, irrégulièrement pentagonales , articulées en avant, et en dedans avec l'internasale, en avant et en dehors avec la première maxillaire, en dehors avec la seconde, en dedans et en arrière avec la frontale, contiguës entre elles par l'angle interne, contiguës avec la première susorbitaire par l'angle postérieur. Fron- tale très-grande, rhomboïdale inéquilatérale; les bords antérieurs plus courts, légère- ment concaves, réunis, à angle très-obtus, sontarticulés avec la froutonasale ; les bords postérieurspluslongs, légèrement convexes, réunis, à angle plus aigu, sont successive- ment eu rapport avec lapremière,lasecondesusorbitaireset les frontoparié taies; l'angle antérieur est contigu à l'interpariétale, les angles externes avec les préorbilaires supé- 3 Heures antérieures. Susorbitaires au nombre de deux seulement de chaque côté; la/?m««m?quadrangulaire, irrégulière, articulée en dedans avec la frontale, en avant avec la frontonasale et l'une des préorbitaires, eu arrière avec la seconde susorbi- taire; le côté externe l'ait partie du bord supérieur de l'orbite; la seconde est qua- drilatère, allongée transversalement en dehors et en arrière, articulée en dedans avec la frontale, en dehors avec une des postorbitaires, en arrière avec la frontopa- riétale et la pariétale. Frontopariétales assez développées, irrégulièrement peuta- gonales, articulées en dedansavecla frontale puis entre elles, en avant avec la seconde susorbitaire, en arrière avec l'interpariétale , en dehors avec les pariétales. L'Inter- pariétule de grandeur moyenne, à peu près moitié de la grandeur delà fontale, rhom- boïdaleàcôtés peu inégaux, les antérieurs un peu plus courts, légèrement concaves, réunis à angle obtus, sont articulés avec les frontopariétales ; les postérieurs un peu plus longs, réunis, à angle plus aigu , sont articulés avec les pariétales. Pariétales grandes , allongées obliquement en avant et eu dehors, irrégulièrement peutagonales , articulées en dedans avec l'inlerpariétale et plus en arrière entre elles, dans un court espace; en rapport eu avant avec la seconde susorbitaire et la fronto- pariétale , en dehors avec la temporale et en arrière avec les premières écailles, des premières séries très-dilalées transversalement. Nasales grandes, irrégulièrement quadrilatères, articulées en avant avec la rostrale, en arrière avec la première zigo- matique, eu haut avec l'internasale, en bas avec la première labiale supérieure; la nasale porte en arrière et en bas la totalité de la narine. La première Maxillaire est assez dilatée, quadrilatère, allongée de haut en bas, articulée en avant avec la nasale, en arrière avec la frontonasale et la seconde zigomatique, en haut avec rinternasale, et en basavecla seconde et la première labiale. Laseconde Maxillaire est moins déve- loppée que la première, elle est à peu près quadrilatère, articulée en haut avec la fronto- nasale, en avant avec la première maxillaire, en arrière avec la préorbitaire inférieure, en bas avec la seconde labiale, elle est contiguë par son angle postérieur supérieur avec la préorbitaire postérieure. Les Préorbitairessont au nombre de trois de chaque côté, savoir, une supérieure triangulaire, peu développée, articulée en avant avec la fronto- pariétale, en arrière avec la première susorbitaire et la préorbitaire postérieure, en bas avec la préorbitaire inférieure; l'angle inférieur antérieur est contiguavec la seconde maxillaire; une préorbitaire inférieure peu considérable, quadrilatère, articulée en hautavec la préorbitaire supérieure, en bas avec la troisième labiale, en avant avec la seconde maxillaire;en arrière sa partie supérieure fait partie de l'orbite, l'inférieure est articulée avec une petite sousorbitaire rudimentaire; elle est contiguë parsonangle supérieur postérieur, avec la préorbitaire postérieure ; une préorbitaire postérieure petite, triangulaire, articulée, en avant avec la préorbitaire supérieure, en dedans avec la première susorbitaire ; en dehors elle fait partie du contour de l'orbite. Sousorbitaires petites, rudimentaires , quadrilatères, articulées en avant avec la préorbi taire inférieure, en arrière avec la quatrième labiale, en bas avec la troi- sième labiale; le bord postérieur fait partie du contour de l'orbite. Au devant du globe de l'œil, une plaque transparente, hémisphérique , de grandeur médiocre , fixée au contour de l'orbite. Derrière l'orbite on trouve de petites écailles granu- lées, rangées en chapelet sur un ou deux rangs; après elles on trouve deux Post- orbitaircs superposées plus ou moins distinctes ; la supérieure quadrilatère , légè- rement arrondie en arrière , semble commencer les écailles de la seconde série . et se trouve en rapport en avant avec la seconde susorbitaire et des postorbitaires indéterminées, en arrière elle s'articule avec la pariétale et la mastoïdienne, elle est contiguë par son angle inférieur avec la postorbitaire inférieure , et par le pos- térieur avec une temporale assez marquée ; la Postorbitaire inférieure est petite . arrondie en arrière et paraît constituer la première écaille de la troisième série. De chaque côté la Temporale, grande, dilatée, triangulaire, arrondie en arrière, cons- titue la secondeécaiHc de la seconde série ; elle est articulée en haut avec la pariétale , en bas avec la mastoïdienne , et en arrière avec les troisièmes écailles de la seconde et de la troisième série. La Mastoïdienne n'est à proprement parlera droite et à gauche que la seconde écaille de la troisième série , plus dilatée que la première et que la suivante. Les Labiales sont au nombre de sept à huit de chaque côté, petites, inégales, et de forme différente. La première, quadrilatère, est articulée en haut avec la nasale, en avant avec la rostrale, en arrière avec la seconde labiale, et contiguë par l'angle su- périeur postérieur avec la première maxillaire. La seconde , un peu plus grande, également quadrilatère, s'articule en haut avec la première et la seconde maxillaire. en avant avec la première labiale, en arrière avec la troisième. La troisième , de grandeur et de forme égale à la précédente , est articulée en haut avec la préorbi- taire inférieure, en avant avec la seconde labiale, en arrière avec la quatrième. La quatrième labiale est dilatée d'avant en arrière , et quadrilatère ; le bord supérieur, légèrement échancré, fait partie du contour de l'orbite, l'antérieur s'ar- ticule avec la troisième labiale, le postérieur avec la cinquième; les angles supé- rieurs sont tronqués, et s'articulent, l'antérieur avec la sousorbitaire, le postérieur avec les écailles granulées de la partie postérieure de l'orbite. La cinquième labiale est assez développée, pentagonale, articulée en haut avec la postorbitaire inférieure et la mastoïdienne, en avant avec la quatrième labiale, et en arrière avec la sixième. La sixième, la septième labiales, ont à peu près la même forme , mais décroissent progressivement de grandeur; la dernière protège par son bord postérieur l'orifice du méat auditif, à peine sensible à l'extérieur. Mentonnière courte, quadrilatère, à bord postérieur droit articulé avec la sousmaxillaire moyenne, les bords latéraux sont en rapport avec les' premières labiales inférieures. Sousmaxillaire moyenne grande pentagonale; le bord antérieur est articulé avec la mentonnière, les bords latéraux sont en rapport avec la première et la seconde labiale, les bords postérieurs réunis entre eux à angle obtus, sont articulés avec les sousmaxillaires latérales. Les Sousmaxillaires latérales sont au nombre de trois de chaque côté : les deux premières sont grandes, dila tées, jla troisième est beaucoup plus petite et à peine sensible; la première, peniago- nale, irrégulière, est articulée en avant avec la sousmaxillaire moyenne , en arrière avec la seconde latérale, en dehors avec la seconde et la troisième labiale, on dedans avec l'opposée d'abord, et plus en arrière avec les bords antérieurs de la jugulaire moyenne ; la seconde, hexagonale, irrégulière, est articulée en avantavec la première, en arrière avec la troisième sousmaxillaire latérale, en dehors avec la quatrième la- biale, en dedans successivement avec la première jugulaire moyenne, la seconde et la première écaille delà seconde série inférieure. La troisième Sousmaxillaire latérale est arrondie eu arrière, et passe à la Corme générale des écailles jugulaires; ses rap- ports n'offrent rien de notable. La Jugulaire, à peine sensible, n'est que la première écaille de la série impaire inférieure , un peu dilatée, irrégulièrement pentagonale, articulée en avant avec les secondes sousmaxillaires latérales, sur les côtés avec les troisièmes, et par son bord postérieur arrondi avec la seconde écaille de la série mé- diane, qu'elle recouvre eu partie. Les Labiales inférieures sont au nombre de cinq à six de chaque côté, les premières de grandeur à peu près égale et uniformément quadrilatères, les dernières plus ou moins décroissantes et arrondies pour passer à la forme des écailles communes. Les écailles sont proportionnellement assez grandes, généralement hexagonales, mais variables pour la disposition particulière; toutes sont lisses, couchées et ser- rées étroitement les unes sur les autres. Les premières écailles des séries dorsales moyennes sont fort allongées transversalement, surtout sur le cou, et semblent résul- ter dans ce point delà confusion de deux écailles entre elles; sur le dos, leur largeur diminue et prend peu à peu une disposition moins particulière. Autour de la partie postérieure du tympan, les écailles sont très-petites; celles delà région jugulaire ont leurs diamètres à peu près égaux. L'on compte au tronc onze, treize ou quatorze séries d'écaillés, les séries dorsales moyennes se dédoublant pour ainsi dire vers la partie moyenne du tronc, et la série jugulaire moyenne se divisant à l'origine de la poi- trine en deux séries qui se prolongent pâmes jusqu'au limbe de l'anus , où elles se terminent par deux grandes plaques en forme de quart de cercle, qui constituent la lèvre antérieure de la valvule du cloaque. Sur les membres, les écailles diminuent de grandeur dans tous leurs diamètres; mais sur les doigts, elles prennent une dis- position allongée transversalement , analogue à de petites lamelles. La paume des pieds antérieurs, et la plante des pieds postérieurs, est garnie de tubercules écail- leux coniques. Sur la queue , les écailles prennent peu à peu , surtout en dessus , une forme allongée d'avant en arrière ; mais elles diminuent aussi peu à peu de gran- deur, et prennent enfln des dimensions et une disposition propres aux écailles cau- dales des scincoïdes en général. On n'observe pas, à la série impaire souscaudale. 6 de ces écailles dilatées en lamelles qui se rencontrent chez un grand nombre d'espèces. Les parties supérieures de l'animal sont d'un vert cuivreux clair uniforme, à légers reflets métalliques. Sur les côtés du museau , et vers la narine , com- mence en pointe insensible une bande brune marron, qui va le long des plaquesmaxil- laires, passe au-dessus du tympan et des membres antérieurs, s'imprime sur les quatrième et cinquième séries d'écaillés, marche le long des flancs, passe au-des- sus des membres postérieurs, et se perd sur l'origine de la queue. Le bord supé- rieur de cette bande et son bord inférieur sont liserés d'une ligne blanche très- étroite , plus ou moins nette , plus ou moins sensible. Les parties inférieures sont d'un blanc jaunâtre chlorotique; cette teinte se marie insensiblement, et d'une ma- nière imagée, sur les côtés du tronc, des membres et de la queue, avec la cou- leur des parties supérieures. Lorsqu'on examine les écailles des parties supérieures avec soin , l'on voit qu'elles sont finement striées de noir et liserées de brun , mais ce dessin est peu sensible, et ne mérite d'être mentionné que pour l'exactitude ri- goureuse d'observation. La figure de l'individu de cette espèce que M. Gravenhorst, directeur du Mu- séum de Breslau, a eu l'obligeance de me communiquer , offre sur les parties su- périeures une teinte d'un gris ardoisé sans reflets irisés. Je ne possède aucun renseignement particulier sur les moeurs et les habitudes de cette espèce. L'on doit , à ce qu'il paraît , la découverte de cette espèce , en Europe , à Kitaibel, professeur à Pesth (Hungarn), botaniste célèbre dans la science, surtout par la publication de la Flore de sa patrie. En 1813, il en adressa, sous le nom de Laccrla nitida, deux individus vivants à Schreibers, directeur du Muséum de Wien. et l'on put les observer pendant plusieurs années. A l'envoi étaient joints un croquis et une légère description de ces animaux ; mais ni l'un ni l'autre ne furent publiés. Schreibers donna à cette espèce , qu'il rapporta aux scincoïdes , le nom de Scincus Pannonicus; mais ce nom était restreint à la collection du Muséum de Wien, lorsqueM. Fitzinger, à même d'examiner aussi cette espèce, en fitlesujetd'un Mémoire qu'il inséra dans le recueil des travaux de la Société des Naturalistes de Berlin, et la désigna sous le nom plus caractéristique de Ablepharus Pannonicus. (Ferhandiungen derGescllschaftNaturforscfienderFreutid in Berlin,m-à, Berlin, 1854, p. 297, pi. XIV.) La description de Fitzinger, à laquelle j'ai emprunté cette Notice historique, est assez détaillée, et renferme quelques observations intéressantes sur les habitudes de cet animal : « Il se trouve, dit-il, en Hungarn, du côté d'Offen, près du lac de Plattensée, » en Syrmien , sur les coteaux gazonneux, et ne sort de son trou que dans les chaudes «journées d'été, pour se chauffer au soleil comme les autres lézards; du reste il est » rare. Il mange de petits scarabées, des cousins, des larves, etc. » 7 Au Mémoire est jointe une ligure d'exécution médiocre, mais que les détails as- sez exacts des plaques de la lête rendent suffisamment intelligible. L'on trouve, dans l'indication des plaques de la tète de l'individu ligure par M. Fitzinger, quelques différences de forme et de disposition avec l'individu représenté ici; mais elles pa- raissent tenir à une légèreté de l'artiste, car le dessin très-correct de l' Ablepharus Pannonicus , que M. Graveuhorst m'a communiqué, rend ces plaques de la tête en conformité la plus grande avec la figure que j'ai donnée; seulement la frontale est tronquée en avant et les frontonasales sont disjointes, différences de peu de valeur. Déjà, en 1823, M. Lichtenstein avait failmention de ce scincoïde dans le Catalogue des doubles du Muséum de Berlin ( Vcrzeichniss dcr donblctten des Zoologischen Mu- séum zuBerlin, in-4, Berlin, 1823, p. 103, n. 59) , sous les nomsde Scincus Pannoni- cusetà.' A blepâarus Pannonicus, dernier nom qu'il avait emprunté à M. Fitzinger, dont il connaissait le travail encore manuscrit. 111e donna comme de Bucharie, parce qu'en effet il l'avait reçu parmi les reptiles rapportés du voyage du comte Meyendorff etdu docteur Edward Eversmann, d'Orenburg à Buchara. Aussi M. Lichtenstein en fit-il de nouveau mémoire et sous les mêmes noms, dans l'Appendix de la Relation de ce Voyage (Reisevon Orenburg nacliBuchara im Jalire 1820, in - /i , Berlin , 1825. p. 165; et traduction française par A. Jaubert et Barrez, in-8, Paris, 1826, p. hQli). Il dit à son sujet dans ce dernier ouvrage : « Cette espèce fut trouvée en abondance dans la terre, et pendant l'hiver, par » M. Eversmann , près de Buchara. » C'est sous ce nom iY Ablepharus Pannonicus qu'on retrouve cette espèce notée, mais sans autres détails, dans la classification des Reptiles de M. Fitzinger (Neue Classification dcr Reptilien, in-4, Wien, 1826, p. 26) ; dans celle de J. Wagler (Na- lurliches System der Amphibien, in-8, Munchen, 1830, p. 156); et dans le Ca- talogue des Reptiles du Muséum deBreslau, par M. Graveuhorst {Dus Zoologische Muséum der Universitat Breslau, in-8, Breslau, 1832, p. 25, n. 27-1). M. Wiegman , à l'occasion des Reptiles rapportés d'un voyage autour du monde par F.-J.-F. Meyen, a ajouté, dans les Actes des curieux de la Nature, quelques ob- servations intéressantes sur les caractères distinctifs de cette espèce avec les espèces du genre voisin, auquel il a imposé le nom de Cryploblepharus ; il a fait remarquer la forme particulière et anguiforme du corps, et surtout la disposition de la paupière, plus courte encore ici que chez les Cryptoblepharis, mais que l'on retrouve pourtant à l'état rudimen taire. ( Beytrage zur Zoologie Gesammet auf einer Reise, etc. Amphibien. — Nova Acta Academiœ Natures Curiosorum, t. XVII, p. 183.) Enfin M. G. Bibron a décrit ce scincoïde sommairement sous le nom , 8 de la queue 4 „ Largeur de la tête » 4 du thorax » h 'U du bassin » 3 y2 Longueur du membre antérieur 1 1 du 1er doigt » 1 2 Longueur du membre antérieur » 6 du 1" doigt » 1 du 2e » 2 du 3e » 2'/, du 4e » 1 '//, Longueur du membre postérieur > 9 du 1" doigt » 1 '/2 du 2e » 2 '/, du 3' » 3'/; du k' » 5 du 5e ■ » 3 Distance des membres antérieurs aux postérieurs .... 1 8 Rostrale conique , assez développée , à sommet arrondi ; sou bord postérieur est droit supérieurement et articulé avec l'internasale , sur les côtés il est incliné en bas et s'articule avec les anténasales et les premières labiales supérieures. Internasale très-développée , de forme pentagonale , le bord antérieur est droit et s'articule avec la précédente; les bords latéraux sont inclinés en avant et s'articu- lent successivement avec l'antéuasale et la première maxillaire, la portion en rap- port avec cette dernière est un peu inclinée en arrière ; les bords postérieurs se réunissent en formaut un angle très-obtus et à peine saillant en arrière ; ils s'articu- lent avec les frontonasales. Les deux Frontonasalcs, assez développées, sont hexagona- les; leur bord antérieur, droit, s'articule avec l'internasale, le bord interne antérieur avec la frontonasale opposée , l'interne postérieur avec le bord antérieur de la fron- tale, le bord externe antérieur, court, avec la première maxillaire, le bord externe postérieur avec la susorbitaire , le bord postérieur avec la frontopariétale. Fron- 3 taie très-petite, égalant à peine la moitié de la longueur de l'interpariétale, pen- tagonale régulière, presque équilatérale ; les bords antérieurs, réunis en formant un angle peu aigu , saillant en avant, s'articulent avec les frontonasales; les bords ex- ternes, un peu plus longs que les autres , sont légèrement inclinés en arrière et s'articulent avec les frontoparié taies ; le bord postérieur est droit et s'articule im- médiatement avec l'interpariétale. Frontoparié ta le s très-grandes, irrégulièrement hexagonales; elles s'articulent en avant avec la frontonasale correspondante, en de- hors avec la première susorbitaire et les deux susorbitaires rudimentaires; en de- dans elles sont eu rapport avec le bord externe de la frontale et le bord externe antérieur de l'interpariétale; en arrière elles s'articulent avec la pariétale et une temporale. Premières Susorbitaires grandes, allongées, ont une forme triangu- laire; tronquées eu avant, elles sont par ce point en rapport avec la préorbitairc et l'angle de la deuxième maxillaire , elles sont aussi tronquées en arrière , et s'ar- ticulent avec les deuxièmes susorbitaires ; de leurs bords , l'antérieur s'articule avec la frontonasale, le postérieur avec la frontopariétale, et l'inférieur ou l'externe fait immédiatement partie du bord de l'orbite. Deuxièmes et troisièmes Susorbitaires petites, rudimentaires, situées l'une au-devant de l'autre, en haut et en arrière de l'orbite , à la suite de l'angle postérieur de la précédente. lnterpur létale plus grande que toutes les autres plaques, dépassant de beaucoup la longueur de la frontale ; sa forme est celle d'un hexagone régulier dont deux des côtés parallèles ont plus d'étendue; le bord antérieur, court et droit, est articulé avec la frontale ; les bords externes antérieurs inclinés en avant, s'articulent avec les frontopariétales; les bords externes postérieurs , plus longs de près de moitié que les précédents , sont inclinés en arrière et s'articulent avec les pariétales; le bord postérieur, lé- gèrement convexe , s'articule avec la première écaille de la série rachidienne im- paire et une petite portion des premières écailles des séries voisines. Pariétales très-grandes, irrégulièrement quadrilatères; le côté antérieur est articulé avec la frontopariétale, en dedans les pariétales sont en rapport avec l'interpariétale, en de- hors avec une des susorbitaires postérieures et une temporale; le bord postérieur, qui est le plus long , courbé et incliné en dehors , s'articule avec les premières écailles des trois séries paires supérieures de la région dorsale. L'Jnténasale, com- parativement très-grande , est à peu près pentagonale et s'articule en avant avec la rostrale, en haut avec l'internasale , en arrière avec la première maxillaire, en bas avec la première et la seconde labiale; elle porte vers sa partie moyenne la totalité de l'ouverture de la narine. Maxillaires antérieures : cette paire de plaques est peu développée; chaque maxillaire antérieure a une forme hexagonale, elle s'ar- ticule par le côté supérieur en devant avec l'internasale , au milieu avec la fronto- nasale, et en arrière avec la susorbitaire ; le bord antérieur s'articule avec l'anténa- sale , le postérieur avec la seconde maxillaire et l'inférieur avec la seconde et la h troisième labiales supérieures. Maxillaires postérieures très-petites, moins déve- loppées que les précédentes , quadrilatères , articulées en haut avec la susorbitaire, en avant avec la première maxillaire , en bas avec la troisième et la quatrième la- biale supérieures, et en arrière avec la préorbitaire ou bourrelet d'encadrement de l'œil. Préorbitaires étroites, irrégulières, articulées en haut avec la susorbitaire antérieure, en avant avec la seconde maxillaire, en bas avec la quatrième labiale; en arrière elles font partie de l'orbite , si ce n'est intérieurement où elles s'articulent avec la cinquième labiale , qui remplit ici les fonctions de sousorbi- taire. Postorbitaires : une de chaque côté, pentagonale, articulée en haut avec la troisième susorbitaire rudimen taire , en bas avec la sousorbi taire, en arrière par le côté supérieur avec la première écaille de la quatrième série , par le côté inférieur avec la sixième labiale; en avant elle fait partie de l'orbite. L'on ne trouve autour de l'œil aucune des petites écailles si nombreuses en cet endroit chez les espèces plus ou moins analogues , telles que les surcilières , etc. L'œil est recouvert d'une grande plaque cornée , hémisphérique, lisse, analogue à celle que l'on observe au devant des yeux chez les Ophidiens. Temporales petites, quadrilatères, situées en arrière des susorbitaires rudimentaires , et d'autre part dans l'angle rentrant formé par la réunion des bords contigus de la frontopariétale et de la pariétale. Labiales supérieures au nombre de neuf de chaque côté, en gé- néral petites et de taille peu inégale ; la première est à peu près quadrilatère , et s'articule avec la rostrale, l'anténasale et la seconde labiale; la seconde est à peu près pentagonale , s'articule avec la première et la troisième labiale, et par le côté supérieur en avant avec l'anténasale , en arrière avec la première maxillaire. La troisième Labiale, un peu plus développée que la précédente, a la même forme pen- tagonale et s'articule en haut et en avant avec la première maxillaire , en arrière avec la seconde ; en avant elle est en rapport avec la seconde labiale , en arrière avec la quatrième. Celle-ci a bien à peu près la même forme pentagonale, mais avec une disposition plus allongée ; elle s'articule avec la seconde maxillaire et la préorbitaire d'une part, et la troisième et la cinquième labiale d'autre part. La cinquième Labiale est située au-dessous de l'orbite , sa forme est allongée et à peu près quadrilatère ; elle fait partie de l'orbite par son côté supérieur, de la bouche par l'inférieur ainsi que toutes les autres labiales; en avant elle s'articule avec la quatrième labiale et la préorbitaire , et en arrière avec la postorbitaire et la labiale suivante. La sixième labiale reprend un peu plus de volume dans tous ses sens et la forme pentagonale de la plupart des labiales; il en est de même des septième, huitième labiales, et de la neuvième, qui parvient au tympan sans diminuer de volume d'une manière no- table. Mentonnière peu aiguë à son extrémité antérieure, à bord postérieur droit , articulé avec la sousmaxillaire moyenne ; ses bords latéraux, légèrement inclinés en arrière, s'articulent avec les premières labiales inférieures. Sousmaxillaire moyenne o impaire très-grande , quadrilatère , un peu plus étroite eu avant qu'en arrière , articulée par son bord antérieur avec la mentonnière, en arrière par un bord droit avec les premières sousmaxillaires latérales , sur les côtés avec les premières , les secondes labiales inférieures et le commencement des troisièmes. Premières Sousmaxillaires latérales paires , très-grandes , quadrilatères , plus étroites en avant qu'en arrière, à bords droits; l'antérieur s'articule avec la maxillaire impaire , l'interne avec celle du côté opposé dans toute son étendue ; l'externe est en rapport avec la troisième labiale inférieure et une portion de la quatrième ; le postérieur est uni dans toute son étendue avec le bord antérieur des sousmaxillaires suivantes. Secondes Sousmaxillaires latérales grandes, à peu près demi-circulaires, articulées en avant avec les précédentes, en dehors avec les quatrième et cinquième labiales inférieures, en dedans avec celle du côté opposé , et par leur bord postérieur con- vexe, plus ou moins ondulé, avec les quatre séries internes des écailles de la région jugulaire. Labiales. On compte sept plaques labiales distinctes de chaque côté, les quatre premières sont à peu près quadrilatères , les suivantes s'arrondissent de plus en plus eu arrière et en dedans et se confondent enfin avec les écailles communes de la région jugulaire. On trouve à la région rachidienne une série longitudinale d'écaillés im- paires rhomboïdales , dont le diamètre antéropostérieur ne dépasse guère le dia- mètre transversal ; de chaque côté de cette série, l'on en trouve une autre formée d'écaillés plus grandes et sensiblement allongées dans le sens transversal, particula- rité assez notable dans la famille des Scincoïdes. Viennent ensuite de chaque côté sept séries d'écaillés , dont les proportions se rapprochent davantage de celles des autres espèces de Scinques ; néanmoins elles sont comparativement plus grandes, et comme on le voit leur nombre est comparativement aussi moins considérable. A l'ab- domen, l'on trouve quelquefois une série moyenne impaire d'écaillés, mais elle n'est pas constante et n'est pas toujours continue ; à la partie inférieure du cou , l'on voit d'abord une série paire, vers la naissance des épaules cette série paire est interrompue par une série impaire qui se prolonge jusqu'au thorax; là, on voit une écaille impaire plus dilatée que les autres, de forme rhomboïdale ou en écusson. qui termine cette série; à sa suite naît une série paire, qui après s'être conservée plus ou moins nettement le long de l'abdomen, se termine par une série impaire qui se prolonge jusqu'à la marge de l'anus; le limbe de cette ouverture est bordé d'é- cailles semblables à celles du reste du corps. Mais, à l'exception de l'écusson tho- rachique, les écailles de la région inférieure du corps sont à peu près de même grandeur et de forme semblable, ainsi que cela s'observe chez la plupart des Scin- coïdes. Les écailles qui avoisinent le tympan sont petites, mais leur forme et leur disposition ne diffèrent pas essentiellement de celles des écailles voisines. Toutes ces écailles tant du dessus que du dessous du corps sont lisses, leur bord postérieur est G arrondi, et, comme dans le reste de la famille des Scincoïdes, elles sont imbriquées alternes, et elles passent à une forme hexagonale apparente. Mais les écailles de la queue présentent une disposition particulière : d'abord semblables à celles du reste du corps, elles s'élargissent dans certaines séries déterminées; leur bord arrondi, moins courbe et moins prolongé en arrière , finit par donner aux rangées d'écaillés l'aspect d'une disposition verticillée, analogue sous quelque rapport avec ce que l'on observe chez les Lézards proprement dits , où l'écaillé rachidienne impaire supé- rieure est recouverte sur les côtés de son bord libre par les voisines, et où l'impaire inférieure fait pour ainsi dire l'office de faîtière et s'appuie sur les collatérales. L'impaire rachidienne conserve sa proportion primitive, tandis que la première sé- rie paire . en conservant aussi ses diamètres relatifs, semble s'être dilatée; les qua- trième et cinquième séries paires disparaissent à la naissance de la queue , ainsi que la sixième et la septième; la troisième s'élargit peu , la septième s'agrandit da- vantage , moins pourtant que l'impaire inférieure , dont le bord devient presque droit ; cet aspect subverticillé se continue très-loin, et jusqu'à ce que les séries in- termédiaires disparaissant dans l'ordre indiqué ailleurs, les écailles des séries car- dinales reprennent vers la terminaison de la queue la disposition imbriquée alterne ordinaire dans la famille des Scincoïdes. Dans l'âge adulte toutes ces écailles de la queue semblent se replier sur elles-mêmes et sur les muscles subjacents . comme cela arrive chez les Lézards, disposition qui leur donne un aspect caréné et qui fait paraître la queue comme cannelée , surtout à sa naissance. Les écailles des doigts prennent par une semblable dilatation transversale inégale, l'aspect des écailles verticillées; la plante des pieds antérieurs et postérieurs paraît garnie de papilles rugueuses. Les individus de cette espèce sont d'un vert bronzé brunâtre sur les parties supé- rieures du corps, de la tête, des membres et de la queue; sur les côtés du corps la teinte brune est plus foncée et forme une sorte de bande noirâtre; le rachis est aussi lavé d'une teinte obscure dans l'âge adulte , et le centre de chaque écaille dorsale est marqué d'un point noir plus ou moins arrêté. Les côtés du corps sont parcourus parquatre lignes d'un jaunepâle, atténuées à leurs extrémités, et d'un demi-millimètre à un millimètre de largeur à leur summum. Les supérieures, confondues sur le museau , où elles naissent en pointe , sont d'abord imprimées sur la rostrale , elles passent ensuite successivement sur l'internasale, les frontonasales, les susorbitaires. les frontopariétales et les pariétales, s'insèrent ensuite sur les bords contigus des deuxième et troisième séries d'écaillés paires, et finissent insensiblement sur les cô- tés de la naissance de la queue, au moment où les écailles de la seconde série se terminent et où les écailles caudales prennent l'aspect imbriqué vcrticillé. Les lignes inférieures prennent naissance sur les seconde ou troisième labiales . pas- sent au-dessous de l'œil, en acquérant plus de caractère et de largeur, traversent 7 en sortant des labiales le bord antérieur du tympan, passent au-dessus des membres antérieurs, et s'impriment, mais d'une manière peu correcte , sur les flancs et sur la partie moyenne de la cinquième série latérale d'écaillés; elles se terminent un peu avant de parvenir aux membres postérieurs; ces raies inférieures sont en gé- néral moins intenses et moins arrêtées que les supérieures. Le dessous du corps et toutes les parties inférieures sont d'un blanc jaunâtre. Les couleurs du dessus et du dessous du corps et des membres se mélangent d'une manière saccadée sur les parties latérales et donnent à ces régions un aspect légèrement piqueté. La cou- leur brune foncée uniforme de la queue, atténuée par un épidémie plus ou moins transparent, prend dans quelques circonstances une teinte ardoisée bleuâtre, comme cela arrive chez beaucoup d'autres espèces de Scincoïdes. Sur les membres l'on trouve des taches linéaires jaunâtres, qui sont trop interrompues pour dire que ce sont les lignes du dessus du corps, qui s'y continuent. Le bord postérieur libre de chacune des écailles du dos et des autres parties du corps, proportionnellement plus clair et plus transparent que la partie moyenne, leur donne un aspect frangé. Dans le jeune âge, la couleur verte bronzée a une teinte sensiblement plus claire, les lignes jaunes latérales sont plus nettes. Avec l'âge les raies inférieures et même les supérieures deviennent parfois de moins en moins circonscrites et marquées; les inférieures paraissent même pou- voir s'oblitérer quelquefois. Toutes ces couleurs, par le séjour des individus dans l'alcool, prennent une teinte brune foncée uniforme. A. Séba a fait connaître assez bien cette espèce de Scincoïde {Lociipletissinù Thesauri Historiœ Naturalis Descriptio , in -fol., Amstelodami, 1735, t. II. p. US, pi. XLI, n° 6), sous le nom de Petit Lézard de Ceylon orné de bandes, Lacerta Ceilonica minor lemniseata. Dans sa description il ne fait pas mention , il est vrai, de l'absence des paupières ni du nombre particulier des doigts, mais quant au premier point la planche paraît ne pas présenter de paupières, et quant au dernier point la planche offre distinctement quatre doigts aux pieds de devant; elle semble aussi en indiquer quatre aux pieds de derrière , ce qui est probablement une faute du dessinateur ou du graveur mal dirigé. Il est encore dans cette figure de Séba une autre inexactitude, assurément de même nature; on dirait que ce Saurien a trois doigts dirigés en avant et le quatrième inséré en arrière du tarse, comme cela s'observe chez certains oiseaux; mais cette disposition n'existe chez aucun rep- tile connu, et le doigt externe situé ici comme chez tant d'autres Sauriens, un peu hors de rang, a probablement causé cette inadvertance. Du reste, la grandeur, les proportions et les couleurs de l'individu ne laissent guère de doute sur son identité; les couleurs en particulier distinguent nettement le Gymnophthalme des Hétéropodes , qui connue lui ont quatre doigts aux pieds antérieurs et cinq aux pos- térieurs : aussi Von Linnaeus, Merrem et plusieurs autres erpétologistes, s'accordent- ils pour rapporter la figure et la description du Petit Lézard de Ceylon orné de bandes de Séba à cette espèce, malgré l'indication fausse de la patrie donnée par Séba, as- sez sujetàce genre d'erreur, conimconl'a d'ailleurs souvent remarqué. Ce qui me con- firme dans cette opinion que la figure et la description du Lacerta Ceilonica minor lemniseata de Séba se rapportent à cette espèce, c'est que le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris possède , je crois, l'individu qui précisément a servi à Séba. Le bocal dans lequel était contenu l'échantillon dont je veux parler portait en effet, avant les derniers rangements de la collection , des numéros d'ordre analogues à ceux de la collection du Stathouder, qui comme l'on sait renfermait les originaux de Séba. et a passé en vertu de traités politiques au Muséum de Paris; et l'individu a la teinte brune marron que la plupart des reptiles de la collection balaye ont prise par leur long séjour dans l'alcool affaibli. C. Von Linnaeus, dans la description du Muséum du roi Adolph Friedrik, in- diqua cette espèce d'une manière plus précise que Séba , sous le nom de Lacerta li- neata {Muséum Rcgis A dotphi Friderici, in-fol. Holmiae, 1754, p. /16). Le nom- bre et la disposition presque caractéristiques des doigts, la grandeur exacte de l'in- dividu et le système de coloration, sont mentionnés d'une manière positive. Von Linnaeus rapporte à son Lacerta Lineata la figure et la description de Séba; seule- ment il se laisse entraîner évidemment par Séba, lorsqu'il donne comme lui Ceylan pour patrie de ce Scincoïde, et un examen trop superficiel lui fait dire que les écailles du Ironc sont verticillées. Dans les dernières éditions du Système de la Nature ( Systcma Naturœ, in-8, Holmiae, 1766-68, éd. 12% t. I, p. 371,""*n° 46). Von Linnaeus modifie le nom qu'il avait d'abord donné à cette espèce ; il l'appelle Lacerta h-lineata, nom plus approprié sans doute. Il lui donne alors, toutefois avec doute, l'Amérique septen- trionale pour patrie; mais on est surpris de voir cette espèce identique avec le La- certa Hneata du Muséum Adolph Friedrik, comme le prouve le rappel et la citation de Von Linnaeus, rangée ici dans une section à laquelle cet illustre naturaliste assigne entre autres caractères d'avoir le corps nu et sans écailles, lorsque dans l'ouvrage précédent il avait dit positivement que le tronc était revêtu d'écaillés verticillées. J.-N. Laurenti [Spécimen medicum exhibais Synopsin Reptilium, in-8°, Wien, 1768. p. 60) donna cette espèce sous le nom de Seps Lineatus, se guidant sur la description de Séba, sur celle donnée par Von Linnaeus dans la description du Mu- séum Adolph Friedrik , et adoptant sans examen l'indication de l'île de Ceylan pour sa patrie. P.-L.-S. Muller, dans sa réimpression du Système de la Nature de Von Linna?us, jil de cette espèce une Salamandre, trompé par la transposition que présentent les 9 dernières éditions de Von Linnams qu'il copiait; quant à la figure qu'il a ajoutée, elle est calquée sur celle de Seba, qu'il a diminuée des deux tiers (JSatur-System. in-8°; Nurnberg, 1774, t. III, p. 117, u°46; Der vierfacâ gestreifte Salamandcr, tab. III, f. 7). Daubenton (Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares., — Encyclopédie métho- dique , in-4°; Paris, 1771, t. II„ p. 668et647), sous l'indication de Lézard rayé t traduisit en partie les phrases du Système de la Nature de Von Linuacus , et s'ef- força d'accorder les différences apparentes qui existent entre la description de Von Linnams et celle de Seba par rapport au système de coloration ; mais il laissa pas- ser une faute typographique qui aurait pu avoir des suites graves en toute autre circonstance : l'article porte en effet : « De longs doigts au nombre de cinq pour » les pieds de devant et de quatre pour ceux de derrière, » inverse de ce qui est en effet chez le Lacerta quadrilineata. Daubenton , à l'exemple des dernières éditions du Systema Nalurœ, fit également du Rayé une Salamandre. J. Ilermann (Tabula? Affinitatum Animalium, in-4° ; Argentorati, 1783, p. 151) copia également Von Linnanis, et M uller surtout; pour lui le Lacerta quadrilineata fut par conséquent aussi une Salamandre. De La Cépède ( Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares, m-h" ; Paris, 1 788. t. I, p. 492) crut aussi devoir sacrifier à l'idée régnante, et l'abbé Bonnaterre ( Tableau encyclopédique des trois Règnes, in-4°; Paris, 1789., Erpétologie , p. 61 . n. 1 ) suivit toujours de trop près De La Cépède dans sa compilation pour rien changer aux idées de son guide. Lenz (Thicrgeschiclit, p. 243, n° 4) paraît avoir aussi rangé le Lacerta quadrili- neata parmi les Salamandres. Gmelin (Caroli a Linné, Systema Naturœ, in-8° ; Lugduni , 1789, 1. 1, part, m, p. 1076, n. 46) se contenta, au sujet du Lacerta quadrilineata, de transcrire le passage du Système de la Nature sans modifier en rien sa position. J.-A. Donndorf (Antphibiologische Beytragc, zur XIII, Ausgabe des Lin- neischen Natur-Systetn, in-8°; Leipsig, 1798, p. 124 ) réintégra enfin le Lacerta quadrilineata parmi les Lézards. Suckow (Aufgr. der Naturgesc/iic/ite, t. III, p. 153 et 56) et Meyer (Synopsis Reptilium, p. 30, n. 10) adoptèrent à ce qu'il paraît la rectification de Donndorf. J.-M. Bechstein, dans la traduction de l'ouvrage de De La Cépède ( Herrn De La Cépède, NaturgeschichtederAmphibien, in-8° ; Weimar, 1800, t. II, p. 290, n" 13 ) , ne profita pas de la remarque de Donndorf et laissa ce Sauricn parmi les Salamandres, se contentant d'ajouter quelques noms à la liste des auteurs cités par De La Cépède à son sujet. P. -A. Lalreille (Histoire naturelle des Reptiles, in-18; Paris, anX, t. II, p. 252 ) copia aussi De La Cépède, mais cependant, dans le tableau méthodique ETUDES SUR LES SCISCOÏTES. 10 place à la fin de sou ouvrage , il dit au sujet de la Salamandre à quatre raies : « Je présume que ce reptile n'appartient pas à cet ordre. » G. Shaw (General Zoolog y, in-8°; London, 1802, t. III, part. 1 , p. 239) , qui semble copier trop souvent Gmelin , ne plaça pourtant pas le Lacerta quadrilineala parmi les Salamandres, et le restitua, ainsi que Donndorf, parmi les Lézards. F. M. Daudin, sur la disposition des écailles indiquée par Von Linnaeus et sur la petitesse des ongles, transporta le premier le Lacerta lineata dans la division que Laurcnti et après lui Gmelin avaient établie parmi les Lézards sous le nom de Scin- ques (Scinci) ; mais en cherchant ( Histoire naturelle des Reptiles , in-8°; Paris, 1802, t. IV, p. 266 ) à interpréter le texte de la description du Muséum Àdolph Fiecîrick , il donna aux mots de Von Linnaeus truncus sqnamis verlicillatim tectus une signification qui leur est tout-à-fait étrangère. « Son corps est, dit-il, revêtu d'écaillés verticillées ou plutôt disposées de même que celles du Scinque à cinq raies; » contresens manifeste, qui par une singulière bizarrerie se trouve redresser insciemment une erreur d'observation. M. Oppel put à ce qu'il paraît examiner par ses yeux cette espèce , ce que depuis Von Linnaeus les naturalistes n'avaient pas pu faire sans doute, car non-seulement il rangea ( Die ordumngen der Reptilien, in-4°; ÎMunchen, 1811, p. 38) le Scincus quadrilineatus dans sa famille des Scincoïdes , mais il vit ce qui avait échappé à ses devanciers , que la queue seulement a comme par exception dans le genre Scincus les écailles verticillées; c'est au moins l'apparence qu'elle offre effectivement au premier coup d'oeil. B. Merrem ( Tentamen Systcmatis Ampkibiorum , in-8°; Marburg, 1820, p. 74. 21) , considérant le nombre particulier des doigts, fit du Scincus quadrili- neatus de Daudin un genre particulier. Mais à même sans doute d'observer aussi par lui-même ce Scincoïde , il indiqua la forme des dents maxillaires , donnant à entendre par sou silence l'absence des dents palatines; il donna la forme de la langue , nota la présence de plaques sur la tête , et enfin mit en doute la pré- sence des paupières. D'après cette circonstance il donna au genre qu'il constituait le nom de Gymnophthalmus (yupôî , nu, et ôyScàpôs, œil), indiquant au surplus l'espèce comme de l'Amérique Septentrionale. Le prince Maximilian Von Wied Ncu Wied avait rapporté lui-même ce Sauroïde de sou voyage au BrésU, dans les années 1815-1817. H. R. Schinz en eut commu- nication, mais communication assez incomplète, puisqu'il décrivit séparément le Gymnop/U/talinus quadrilineatus de Merrem en copiant pour ainsi dire le passage de cet auteur, et qu'il constitua avec ce même animal rapporté par le prince Maximilian , et qui avait, à ce qu'il parait, servi de type aux notes de Merrem, une espèce particulière de Scinque qu'il désigna sous le nom de Scincus cyannrus à cause de la couleur bleuâtre de la queue , particularité qu'il crut spécifique. ( Das 11 Thierreich von dcn Hcrm Ritter von Cuvier ubèrsezt von 11. R. Schinz, Tubingcn und Stuttgard, in-8% 1822 , t. II, p. 89-87.) A cette espèce, dont il note exactement le nombre des doigts , il rapporte YJmcricinuiAc Marcgrav en faisant remarquer que c'est à tort que Daudin a rapporté ce dernier au Sctncus quinquelineatus , bien qu'au contraire Daudin ait combattu sur ce point l'opinion de Schneider. Le prince Maximilian Von Wied Neu Wied publia bientôt après les observations zoologiques qu'il avait recueillies dans son voyage , et dans le premier volume ( Bcy- trage zur Naturgeschictite von Brczil , in-8°; Weimar, 1825, t. I, p. 109) de ses matériaux pour l'histoire naturelle du Brésil il donna une description exacte et détaillée de ce Saurien sous le nom que Merrem lui avait donné, y rapportant également le Lacerta quadrilineâta de Von Linnaeus, X Amcricima de Marcgrav , et aussi le Scincus cyanuvus de Schinz. La description du prince Maximilian dissipa les doutes élevés sur la présence des paupières , apprit quelques détails sur la dis- position des plaques de la tête et sur celle des écailles du corps , des membres et de la queue. La description des plaques de la tète ne paraît pas en harmonie complète avec la disposition des plaques des individus que j'ai observés , et chez lesquels elle m'a paru constante, ce qui tient sans doute à la nomenclature différente des plaques et à une manière de voir plus ou moins rigoureuse. Le prince -Maximilian dit que l'on compte quatre séries d'écaillés entre les raies blanchâtres du dos; or, la présence de la série rachidienne moyenne, qui existe constamment chez le Gymnophthal- mus quadrilincatus , doit toujours fournir un nombre impair de séries intermé- diaires , ce qui ne peut dépendre que d'une légèreté d'observation , car il est au reste presque impossible de douter de l'identité de l'espèce décrite par le prince Maximilian et les individus que j'ai observés. L'aspect caréné des écailles termi- nales de la queue , qu'il indique avec raison , me paraît tenir comme je l'ai dit au plissement des écailles plutôt qu'à un état primitif essentiel , et à la présence d'une carène proprement dite. Le prince Maximilian n'indique que deux raies blanches chez l'individu qu'il a décrit; le Gymnophthalme en a ordinairement quatre, ainsi que l'indique le nom spécifique que les auteurs s'accordent à lui donner, et comme on les rencontre sur plusieurs individus du Muséum de Paris , et sur tous ceux de Berlin . au rapport de M. le professeur Lichtenstein ; mais comme le disent M. Lich- tenstein et le prince Maximilian , les raies inférieures sont parfois oblitérées avec l'âge. Le prince Maximilian dit que ces raies sont rougeàlres; ce n'est pas préci- sément ce que j'ai pu observer, et cette différence peut être individuelle. Le prince Maximilian donna encore quelques renseignements sur les habitudes de ce Sau- rien. jusqu'alors iuconnues, en remarquant que , d'après le nom que lui donnent aujourd'hui les naturels du pays , les Brésiliens ne paraissent pas le distinguer des autres Sauriens. Ils l'appellent en effet Lagarto. Le prince Maximilian publia presque en même temps une figure assez bonne de 12 cet animal, mais malheureusement d'après un échantillon peu développé , et d'après un individu de cette variété accidentelle où les deux raies inférieures manquent; aussi cette figure laisse-t-elle à désirer le sentiment de détails intéressants et plus ou moins importants que les descriptions même les plus minutieuses ne peuvent donner qu'imparfaitement et que l'on aime toujours à vérifier par soi-même. (Abbildungen zur Naturgesc/iichte von Brazilien, in-fol; Weimar, 1822, et suiv. ) Quant à l'identité de Y Americima avec cette espèce, G. Marcgrav a décrit comme on sait, et figuré dans son Histoire Naturelle du Brésil (Historia Naluralis Brasilia * in-fol. ; Amstelodami , 1648, lib. IV, p. 238) sous le nom (Y Jmericimdj, un Saurien qui , d'après sa forme générale, les proportions et la disposition des écailles, paraît appartenir aux Scincoïdes. G. Pison, dans son Histoire naturelle des Deux-Indes (De Indice utriasque Re Naturali et Medica, in-fol. ; Amstelodami, 1658, p. 283), reproduisit la figure et la description de Y Americima de Marcgrav. J. Ray ( Synopsis mcthodica Animalium, in-S°; London, 1693, p. 267) copia également la figure et la description de X Americima de Marcgrav sous l'indication $ Americima Lacerta fasciata Brasilia1. J. Petiver transcrivit aussi la figure et la description de Y Americima de Marc- grav, mais en lui donnant les surnoms de Bluetail'd Brasile-Lizzard , Lacerta fere quadrangula ( Gazophilacii Naturœ et Artis3 in-fol.; London, 1702; t. I, pi. LIX,fig. 4.) II. Ruysch ( Theatrum Animalium, in-fol. ; Amstelodami, 1718, De Quadru- pedibus, lib. IV, punct. 1 1 , t. II , p. 136 , pi. LXXVII ) répéta , mais sans y rien changer, la figure et la description de Marcgrav à l'article Americima. G. Von Lhmaeus, frappé sans doute par la coloration bleue de la queue del' Ame- ricima, le rapporta ( Systema Naturœ , XIP édit. , t. I, p. 309, n° 40; Lacerta fasciata) au lézard à queue bleue , décrit et figuré par Catesby ( ThenaturalHistory of Carolina, etc. , in-fol. ; London, 1731-54, t. II, 369-67, pi. LXVII, Lacerta couda cœrulea). C'était, U est vrai, un Saurien également d'Amérique, mais le nombre particulier des doigts des pieds antérieurs indiqué dans la figure de Y Americima donnée par Marcgrav, et le nombre des raies signalées sur le dos du Blue tailcd Lizzard de Catesby, ne permettaient pas de confondre ces deux espèces de Scincoïdes. Néanmoins cette manière de voir de Von Linna?us eut quelques partisans. Ainsi De La Cépède copia ( Hist. Nat. desQuadr. ovip. , t. I, p. 360), dans la des- cription de la La Queue bleue , l'erreur synonymique de VonLinnseus, mais en expri- mant toutefois quelque doute sur la réunion de Y Americima de Marcgrav et de llay au Lacerta fasciata. D'autres Erpétologistes de celte époque ne partagèrent pas le sentiment de Von 13 Linuanis sur la réunion de X Americima de Marcgrav avec le Lacerta fasciata, ou du moins évitèrent l'erreur en ne parlant pas de Y Americima. C'est ce que firent Daubenton (Dict. Encycl. ; — Hist. Nat., t. II , p. 665, ail. Queue bleue), Mùller (Syst. Nat., t. III , p. 112; Lacerta fasciata), Shaw (Gen. Zool., t. III, p. 241; Lacerta fasciata) , et quelques autres. Bonnaterre (Tab. Encycl. ; — Erp. , p. 50) s'éleva le prernierjcontre la possibi- lité de réunir X Americima de Ray avec le Lacerta fasciata de Vou Linnaeus. J. G. Schneider (Historiée A mphibior uni, fasciculus II, in-8°; Jena, 1801, p. 291), frappé aussi de cette considération de la queue bleue du Scincus quinquc- lineatus, indiquée dans la notice sur l'individu qu'il avait observé chez le pharma- cien Heyer, à Brunswick, crut devoir émettre le soupçon qu'il pouvait être le même Saurien que X Americima de Pison (p. 283) et Marcgrav (p. 238), et représenté, à ce qu'il paraît, sous le nom de Amcriyuaya, t. I, fol. 431, dans la collection des des- sins du prince Maurice de Nassau, et que le Lacerta fasciata de la Caroline de Von Linna?us pouvait en être voisin. Daudin (Hist. nat. des Rept., t. IV, p. 272) réunit avec raison le Lacerta couda cœrulea de Catesby (Lacerta fasciata de Von Linnœus) avec le Scinque à cinq raies, ou Lacerta quinquelineata de Von Linnaeus (Syt. Nat. , XIIe édit. , t. 1 , p. 366, n°24), comme simple variété; mais il ne rapporte qu'avec doute et hésita- tion ( p. 277 ) à cette espèce X Americima Brasiliœ de Ray, de Pison et Marcgrav. Daudin ajoute même (p. 276), eu parlant de la variété du Scinque à cinq raies, dont Schneider a fait mention d'après la notice adressée à Heyer : « Comme la » queue de ce reptile est bleue , la plupart des naturalistes modernes ont cru devoir » y rapporter le Saurien nommé Americima du Brésil par Pison ( p. 283) et par « Marcgrav ( p. 238). Schneider croit aussi qu'on pourrait y joindre également celui «qui est peint sous le nom d'Amcriguaya dans le Recueil des animaux peints au » Brésil pour le prince Maurice de Nassau (t. I, p. 431). Cependant ce Saurien a » seulement deux lignes jaunes sur le dos , ce qui le rapproche plutôt du Scinque »à deux raies (Scincus interpunctatus, Lin.).» Merrem (Tent. Syst. Amphib. , p. 72), en partageant l'opinion de Daudin sur la réunion du Lac. fasciata de Vou Linua?us, comme simple variété avec le Scinque à cinq raies , ne parla pas de X Americima de Marcgrav. H. Lichtenstein, dans un Mémoire publié dans les actes de l'Académie de Berlin (Abhandlunyen der Académie der Wissenschaft zu Berlin, jahre 1620-1821, in-4°; Berlin, 1822, p. 244), à l'occasion de la découverte des dessins originaux de l'ouvrage de Pison et de Marcgrav sur l'histoire naturelle du Brésil (peut-être ces mêmes dessins du prince Maurice de Nassau cités par Schneider) , rejeta, sans les motiver, les déterminations que Von Linuœus, Schneider et Daudin avaient données de VAmericimade Marcgrav, et, sans donner de plus amples raisons , il 14 rapporta X Americima de Marcgvav à un jeune individu du Scincus auratus signalé par Schneider sous l'indication particulière de Exempter médium Musei Bloc/u'a ni (Ilist. ampli., fasc. II, p. 180). Le prince Maxiniilian releva ces déterminations comme des erreurs, et M. le professeur Lichtenstein , lorsque depuis il connut mieux le Gymnophthalmus qua- diïliiicatus, adopta à ce qu'il paraît l'opinion du prince Maxiniilian. La grandeur et la grosseur de ï Americima , indiquées par la description de Marcgrav et parla figure qu'il a donnée , s'accordent très-bien avec la grandeur et la grosseur du Gym- nophthalmus quadrilineatus de Merrem; il en est de même de la longueur et de la proportion des membres. La ligure offre effectivement quatre doigts seulement aux pieds antérieurs, comme cbez le Gymnophthalmus quadrilineatus; mais Marcgrav dit en opposition avec la figure : « Tôt diyitos ut Senembi. » Or, le Senembi ou Iguana de Marcgrav, qui est certainement l'Iguane des auteurs modernes, a cinq doigts à chaque pied. Marcgrav dit aussi : » Totum dorsum squamulis vestitur.... caput ilidem, » et la figure indique aussi cette disposition. Or, la tète du Gymno- phthalmus est couverte de plaques qui ne peuvent simuler de petites écailles sem- blables à celles du corps, et l'on ne peut s'expliquer cette différence qu'en supposant une erreur de graveur, et en rapportant le mot itidcm de la description, au système de coloration et non à la forme et à la disposition des écailles ou des plaques. Marc- grav dit : « Ocellos habet ; » le prince Maximilian dit au contraire en parlant du Gymnophthalmus : « Les yeux sont grands. » La coloration offre aussi quelques difficultés; Marcgrav ne fait aucune mention des quatre raies longitudinales blanches que l'on voit sur les parties supérieures du corps du Gymnophthalmus quadri- lineatus ; la figure n'indique rien à ce sujet, et n'offre qu'une teiute brune des flancs dont parle la description : « Totum dorsum squamulis vestitur leucopœis latera autcm fuscis. » Le mot leucopœis n'est pas lui-môme bien applicable au Gymno- phthalmus quadrilineatus , à moins de penser que Marcgrav décrit un individu dont l'épiderme était ancien ou décoloré par un séjour prolongé dans l'alcool. Néanmoins il faut convenir que de toutes les déterminations de X Americima de Marcgrav et de ses copistes , celle du prince Maxiniilian est sans contredit la plus vraisemblable , et que probablement les incorrections de la description ou de la gravure de Marc- grav l'empêchent seules d'être parfaite. M. Gray (Anna/s of Pkilosophy , in-8"; London, 1825, t. X, p. 352) adopta dans la classification des Reptiles qu'il donna en 1825 le genre Gymnophthalmus de Merrem ; mais, ne connaissant pas encore, à ce qu'il paraît, l'ouvrage du prince Maximilian , il établit en question la présence des pores fémoraux , n'entrant du reste dans aucun détail sur le compte du Saurien qui constitue ce genre, ni sur les questions de sa synonymie. L.-J. Fitzinger, dans un Mémoire au sujet de X Ablepharus Pannonicus ( Ver- 15 handlungen derGescllschaftNaturforschenderfreundin Berlin, in- 4°; Berlin, 1824, p. 297) , donna une synonymie assez détaillée du Gymnophthalmus quadrUineatus. 11 passe en revue les auteurs qui jusqu'à Merrem ont parlé du Lacerta lineata et du Lacerta quadrilineata de Yon Linnaeus; mais il ne parle pas de X Americima de Maregrav, ni du Lacerta fasciata Brasilia de Ray , ni du Lacerta ferc quadrangula de Petiver, etc. 11 décide négativement la question de la présence des pores aux cuisses , élevée par Gray , et celle de la présence des paupières avancée par Merrem ; mais il indique entre autres caractères génériques la présence des dents au palais, ce qui me semble une inexactitude. Dans une classification des Reptiles qu'il publia l'année suivante (Nette Classi- fication der Reptilien, in-h" ; Wien, 1826 , p. 26. ) Fitzinger fait encore mention du Gymnophthalmus, mais sans parler cette fois de la présence des dents palatines et sans entrer au reste dans quelques détails sur ce Saurien. Dans le catalogue des Reptiles du Muséum de Wien , qu'il donne à la suite de cette classification , le Gymnophthalmus n'est pas mentionné , ce qui fait présumer que Fitzinger n'a pu décrire ce Saurien que sur des relations étrangères ou des notes prises plus ou moins à la hâte dans des Musées étrangers. Le Gymnophthalmus quadrUineatus est simplement nommé parmi les Reptiles de la collection du Muséum de Leyden ( note communiquée au Bulletin des Sciences par M. de Férussac , in-8°; Paris, 1826, t. IX, p. 233 ). Cette espèce se trouve aussi mentionnée par M. Gravenhorst parmi les reptiles du Muséum de Breslau (Das Zoologische Muséum der Univcrsitat Breslau, in-8°; , Breslau , i 832, p. 25, n°28 1 ). J. YVagler (N aturliches System derAmphibien, in-S"; Munchen, 1830, p. 157) l'ait aussi mention du genre Gymnophthalmus et du Gymnophthalmus quadrUineatus de Merrem sur lequel U est fondé. Dans sa phrase caractéristique , il indique entre autres particularités la position de la narine sur le milieu d'une plaque fendue au- dessous des narines; il ajoute : « Squamœ Ablephan ',» erreur sensible, qui donne à penser que YVagler n'a pas non plus examiné suffisamment par lui-même le Saurien dont il parle. 11 laisse (p. 362) encore en doute l'absence des dents palatines. On retrouve encore cette espèce mentionnée brièvement dans le Synopsis des Reptiles donné par M. Gray à la suite de la traduction anglaise de la deuxième édition du Règne animal de M. Cuvier, par MM. Pidgeon et Griflîlh (Animal Kingdom, in-8"; 1831 , Synopsis ofthe Species of the class Rcptilia, t. IX . p. 71). M. Gray y indique seulement la figure de Seba et la description du prince Maximilian comme exemple. L'on voit, par le Catalogue du Muséum de Paris et par la relation du prince Maximilian , que cette espèce est propre à l'Amérique. Elle y représente le genre Hcteropus sous le rapport de la disposition des doigts, et le genre Ablepharis sous celui de la conformation des yeux. Je ne puis dire si cette espèce se trouve dans 16 l'Amérique du Nord, ainsi qu'on l'a avancé autrefois d'après Von Linnaeus; mais du moins l'on voit , par l'envoi de M. Plée au Muséum de Paris, qu'on la rencontre sous la même latitude que certaines parties tempérées de cette subdivision géogra- phique , dans les Antilles , à la Martinique par exemple. 31. le prince Maximilian l'a trouvée au Brésil, au Mucuri, à la villa de S. Joao do Porto Allègre. Il est évident dès lors que l'indication de la patrie donnée par Seba est entièrement erronée. Le prince Maximilian nous apprend que ce Saurien courait très-vite sur le sable . ce qui est ordinaire aux Scincoïdes; il ajoute qu'il vit dans les buissons et les planta- tions , et qu'd monte même au haut des troncs d'arbres , ce qui s'observe rarement chez les Sauriens de cette famille. Cet animal paraît tout-à-fait innocent. Voilà tout ce que l'on peut dire de positif à l'égard des mœurs et des habitudes de cette espèce. Le nom de Gymnophthalmus quudrilineatus , sous lequel on désigne généralement aujourd'hui ce Scincoïde , étant défectueux , puisque parfois cet animal n'a que deux raies blanches, comme chez l'individu mentionné par le prince Maximilian , et les autres épithètes qu'on lui a attribuées pouvant causer erreur par leur peu de pré- cision , j'ai cru devoir modifier son nom spécifique. Merrem a tant contribué à la connaissance exacte de ce Scincoïde, que j'ai pensé bien faire en lui donnant son nom , et en l'appelant Gymnophthalme de Merrem. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1 GYMXOPHTHALME DE MERREM, jeune âge. 2 adulte. a Plaques du dessus de la tête grossies. b des côtés. c du dessous. d Écailles de la région préanale grossies. e Proportion des doigts aux pieds antérieurs. i postérieurs. g Écailles de la région thoracique grossies. h du dessus de la queue. i du dessous. / / y . / . f Wt'S'tYS.l, Ar/t"' i''fi'. \t I TY 4A USA / y / \ > ./*■/ '? //////r/'//'f///,/'/'/v' ' ''' ' &?*&7t ■ ■ r A USA / ■' ■. ■ y v /y/ . CAMBRIC . ^7 r w 7/yfm