JOHN M. KELLY LIDDADY

Donated by The Redemptorists of the Toronto Province

from the Library Collection of Holy Redeemer Collège, Windsor

University of St. Michael's Collège, Toronto

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in

UNE GERBE D'OR.

RECUEIL DE BONNES PENSEES ET DE MAXIMES,

par le P. BISCHOFF, Rédemptoriste.

SOCIETE DE ST-AUGUSTIN, DESCLÉE, DE BROUWER et O.

MDCCCXCIX.

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APPROBATIONS.

Imprimi potest.

Bruxellis, in festo Purificationis Beatae Mariae Virginis, 2 februarii 1899.

J. R. Van Aertselaer, C. SS. R. Sup. prov. Belg.

Imprimatur.

Brugis, in festo Purificationis Beatae Mariae Virginis, 2 februarii 1899.

J. ISACQ, Can. Libr. Cens.

A NOS LECTEURS.

CE livre, chers lecteurs, ri aura pas de peine sans doute à conquérir vos sympathies : il ne contient, d'un bout à l'autre, que de « bon- nes pensées et d'excellentes maximes ».

Puissiez-vous, en lisant cette petite « mo- saïque », réaliser la double pensée qui l'a inspi- rée ! Oui, il est tout naturel que votre premier but soit d'accorder à votre esprit un légitime délassement par la variété et la beauté des sen- tences et des maximes. Mais profitez en même temps de cette lecture pour fortifier votre âme et stimuler ses heureuses inclinations. Lors donc qu'une de ces pensées parlera à votre cœur, commencera peut-être à émouvoir votre pieuse sensibilité, oh ! ne vous hâtez pas de passer outre ! ne refoulez pas ces bons mouvements ! Qui sait si ce n'est pas alors pour vous le moment de la grâce ? Combien de pécheurs ri ont point été convertis en lisant ou en en- tendant une bonne pensée, une belle maxime ! Dieu se sert de tous les moyens pour se frayer une voie jusqu à notre cœur.

A nos lecteurs.

Ainsi, chers lecteurs, nous comptons sur vos bonnes dispositions. C'est vous-mêmes qui, par la 7nise en pratique des conseils semés dans notre recueil, justifierez ce proverbe si connu :

« Semons de bonnes pensées et nous re- cueillerons de bonnes actions. »

UNE GERBE D'OR.

La rose qui parfume croît avec les épines qui blessent. (S. Grégoire.)

Comme plus on porte ses yeux pour regar- der le soleil, moins on le voit, de même plus on s'efforce de raisonner sur les vérités de la religion, et moins on les connaît par la foi.

(Bienheureux Jean- Baptiste de la Salle.)

Notre-Seigneur, qui veut que nous soyons toujours humbles, met la prière comme la con- dition indispensable de toutes ses grâces ; il pourrait nous les donner sans que nous les lui demandions ; mais il ne le veut pas, afin de nous obliger à reconnaître que tout vient de lui. Pour que la porte s'ouvre, il faut tirer la sonnette ; sans cela on reste dehors. Or la sonnette, c'est -la prière. Jésus ouvre à celui qui prie. (Mgr de Ségur.)

La crainte de Dieu nous est aussi néces- saire pour nous maintenir dans le bien, que la crainte de la mort pour nous retenir dans la vie. (Joubert.)

io Une gerbe d'or.

Quiconque est riche a tout, disait un vieux lettré. Mais dans l'esprit des gens pratiquant la sagesse, Ce proverbe commun n'est pas encore entré; Pour eux la probité vaut mieux que la richesse.

(L.-J. Trousse.)

L'honneur est mal gardé quand la religion n'est pas aux avant-postes.

Pour être goûtés, les plaisirs doivent être un délassement ; c'est le travail qui leur donne tout leur arôme. (Bélouino.)

On s'amuse tant à parler de soi, qu'on ne s'aperçoit pas combien on ennuie les autres.

(E. de C.)

Ne plaisantez jamais ni de Dieu, ni des saints ; Laissez ce vil plaisir aux jeunes libertins.

Les maladies purifient lame ; elles sont un puissant moyen de rappeler à la vertu ceux qui la négligeaient ; elles rouvrent aux mala- des un vaste champ pour pratiquer la foi, l'espérance, la soumission à la volonté de Dieu et toutes les autres vertus.

(S. Vincent de Paul.)

Une gerbe d'or. il

Soyez toujours fort modeste et très respec- tueux dans l'église : n'y parlez jamais que pour des choses absolument nécessaires ; et, en ce cas, faites-le à voix basse et en peu de mots. (Bienheureux J.-B. de La Salle.)

Il n'y a de véritable amitié que celle qui est cimentée par Dieu. (S. Augustin.)

Il n'y a que trois sortes de personnes : les unes qui servent Dieu, l'ayant trouvé ; les autres qui s'emploient à le chercher, ne l'ayant pas trouvé ; les autres qui vivent sans le cher- cher ni l'avoir trouvé. Les premiers sont rai- sonnables et heureux ; les derniers sont fous et malheureux ; ceux du milieu sont malheu- reux et raisonnables. (Pascal.)

Non, le Dieu qui m'a fait ne m'a point fait en vain Sur le front des mortels il mit le sceau divin. Je ne puis ignorer ce qu'ordonna mon maitre : 11 m'a donné sa loi, puisqu'il m'a donné l'être.

Un cœur parfaitement droit n'admet pas plus d'accommodements en morale qu'une oreille juste n'en admet en musique.

(De Lévis.)

12 Une gerbe d'or.

Laboure, fume, sème, arrose, sarcle ton champ, disaient les anciens, et demande ta moisson comme si elle devait tomber du ciel.

(Maxime chinoise.)

Assieds-toi au banquet de la vie ; ne t'y accoude pas. Les Romains de la décadence s'y couchaient.

Que votre piété soit sincère et solide, Et qu'à tous vos discours la vérité préside. Soyez officieux, complaisant, doux, affable, Poli, d'humeur égale, et vous serez aimable.

Obtenez-moi, ô douce Vierge, une charité véritable avec laquelle j'aime de tout mon cœur votre Fils très saint, et vous-même après lui, par-dessus toutes choses, et enfin le pro- chain en Dieu et pour Dieu.

(S. Thomas d'Aquin.)

Ayez souvent cette bonne pensée, que nous cheminons en ce monde entre le paradis et l'enfer'; que le dernier pas est celui qui nous mettra au logis éternel ; que nous ne savons lequel sera le dernier, et que pour bien faire le dernier, il faut s'essayer à bien faire tous les autres. (S. François de Sales.)

Une gerbe d'or. 13

Nous devons considérer nos frères morts comme les membres vivants de Jésus- Christ, animés par sa grâce et assurés de participer un jour à sa gloire ; c'est pourquoi nous devons les aimer, les servir et les assister de tout notre pouvoir.

(Bienheureux J.-B. de La Salle.)

Rien ne nous sépare moins que la mort de ce que nous avons pieusement aimé.

(Mme Swetchine.)

Celui-là est un fou qui veut être heureux ici-bas ; qu'il pense à l'autre vie, qu'il se pré- pare une éternité bienheureuse, et il marchera avec indifférence dans cette vallée de larmes chaque arbre abrite un tombeau, chaque joie couvre une peine. (Desprez.)

Je sens que je quitte la terre, mais non pas la vie. (Bernardin de Saint-Pierre à son lit de mort.)

Ce qui tourmente une âme au déclin de la vie, Ce n'est plus ou l'orgueil, ou la crainte, ou l'envie ; C'est un désir ardent et plein d'anxiété De se juger soi-même en toute vérité. Aucun homme, aucun roi, jusqu'au fond de son être Ne descend tant qu'il vit ; mourir c'est se connaître.

(H. de Bornier.)

14 Une gerbe d'or.

Songe à la mort tous les matins en revoyant la lumière, et tous les soirs en rentrant dans l'ombre. (Alexandre Dumas.)

Petit enfant, tu entres dans la vie en pleu- rant, lorsqu'on sourit autour de toi: efforce-toi de vivre de manière à pouvoir t éteindre en souriant, pendant qu'autour de toi on pleurera.

(Maxime hindoue.)

Tenez votre parole inviolablement

Mais ne la donnez pas inconsidérément.

Du pauvre qui vous doit, n'augmentez pas les maux.

Payez à l'ouvrier le prix de ses travaux.

Il faut mêler avec l'huile de l'humilité le baume du saint amour et considérer d'abord la gloire que donnent à Dieu les actes d'hu- milité. (S. Ignace de Loyola.)

Êtes-vous malheureux ? recourez à Marie, et ayez la certitude que cette bonne Mère vous obtiendra infailliblement ce qui vous est avan- tageux. (S. Bernard.)

Tout chrétien est grand, parce qu il est pour le ciel. ( Massillon.)

Une gerbe d'or. 15

Une âme qui aime Jésus doit toujours avoir un œil fixé sur lui et un autre sur elle-même et sur sa propre bassesse.

(Vénérable Marie de l'Incarnation.)

La piété est une sagesse sublime, qui sur- passe toutes les autres d'une espèce de génie, qui donne des ailes à l'esprit. Nul n'est sage, s'il n'est pieux. (Joubert.)

Avez-vous résisté jamais à la bonté? Vous l'avez aperçu maintes fois dans la vie Ce charme, qui se peint sur la physionomie : C'est le plus beau reflet de la Divinité.

(Ary Steider.)

Il faut se garantir du tourment des petites choses : c'est la maladie des gens heureux.

(Mme Necker.)

Si c'est belle vertu de savoir bien parler, elle n'est pas moindre de savoir bien se taire.

(Charles V.)

Le vin est l'ennemi de l'ivrogne et l'ami de l'homme sobre.

A petite dose, c'est de l'antidote ; à forte dose, c'est un poison. (Maxime persane.)

i6 Une gerbe d'or.

Bon père, bon époux, bon maître sans faiblesse, Honorez vos parents, surtout dans leur vieillesse.

Voyez par le petit nombre de ceux qui cherchent leur salut, comment la doctrine de Jésus-Christ est repoussée, ses exemples mis en oubli et le prix de son sang perdu en quel- que sorte pour nous.

(S. Alphonse de Liguori.)

Je crois à l'atmosphère de la grâce autour du Très-Saint-Sacrement et des lieux qu'il habite. . . Aussi, vous, jeunes gens chrétiens,qui demandez une conversion chérie, ah ! commu- niez, emportez Jésus chez vous ! C'est un feu qui, en transperçant votre cœur, ira réchauffer autour de vous ; on respirera ï Eucharistie. La douceur que vous puiserez dans la commu- nion et qui en rejaillira sur votre conduite vous fera aimer d'abord, et puis celui que vous portez. (R. P. Eymard.)

Celui qui communie n'a rien à craindre. II peut affronter sans pâlir la tempête. Il porte le Christ avec lui... et le Christ c'est la vic- toire !

J'ai cherché le bonheur dans la vie élégante des salons, dans les festins somptueux, dans

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Une gerbe d'or.

18 Une gerbe d'or.

les étourdissements des théâtres. J'ai été de toutes les fêtes. Je l'ai cherché encore dans la possession de l'or, dans les émotions du jeu, dans les illusions des romans merveilleux, mais vainement. Tandis qu'il a suffi d'une heure passée à visiter un malade, à consoler un affli- gé, à soulager un infortuné, pour me procurer une jouissance plus délicieuse que toutes les délices. {Cité par le R. P. Féiix.)

Quand l'astre du matin ramène la lumière, J'admire son éclat, je bénis son retour, Et le front incliné, j'adresse ma prière Au Créateur du jour.

(De Jussieu.)

Je me ferais un crime de lire un livre qui outragerait mon père ; et, à plus forte raison, celui que je saurais injurieux à mon Dieu.

(Marie Leckzinska. )

L'occasion est un oiseau qu'il faut tirer au vol. (Joseph de Maistre.)

Celui-là seul qui n'aurait jamais commis une faute aurait le droit d'être un censeur sévère de la conduite des autres, mais un homme de tant de vertus aurait certainement celle de l'indulgence.

Une gerbe d'or. 19

Semblable à la glu, les biens temporels em- pêchent l'âme de s'envoler vers Dieu.

(S. Bonaventure.)

Du bien qu'on vous a fait soyez reconnaissant ; Montrez-vous ge'néreux, humain et bienfaisant.

Les richesses et les prospérités doivent être toujours suspectes ; la pauvreté et la tribula- tion, acceptées avec patience, sont des signes du salut de l'âme.

La pauvreté est une pierre précieuse dont le monde ne connaît pas l'éclat, mais qui, aux yeux de Dieu, est plus brillante que tout l'or du monde. (S. François de Sales.)

Notre-Seigneur a dit trois paroles concer- nant l'enfance une parole dajjecticn : Lais- sez venir à moi les enfants ; une parole de louange : Bienheureux ceux qui leur ressem- blent ; une parole de protection : Malheur à ceux qui les scandalisent !

Si vous ne repoussez pas l'ennemi dès le premier assaut, bientôt il entrera en vainqueur clans votre âme et la chargera de chaînes hon- teuses. (Vénérable Louis de Blois.)

20 Une gerbe d'or.

Que rien ne te trouble, que rien ne t'épou- vante. Tout passe, Dieu ne change point. La patience obtient tout : Quand on a Dieu, rien ne manque, Dieu seul suffit.

(Ste Thérèse.)

O Cœur de mon Jésus transpercé par la lance,

Vous qui pour moi brûlez d'amour, Donnez-moi d'accepter et d'aimer la souffrance, Pour mériter le ciel, un jour.

(M. T.)

La raison qui veut se passer de la révéla- tion ou de la foi est un enfant qui veut battre sa nourrice. (Joseph de Maistre.)

Il faut aimer les autres malgré leurs défauts, comme on s'aime soi-même, malgré les siens.

(Eugène Marbeau.)

L'ennui est la maladie des gens inutiles,des paresseux et des sots. (Charles Nodier.)

Marie est appelée Mère de Miséricorde, parce que dans le ciel, elle prie pour les pau- vres pécheurs ; et toi aussi, prie pour les pécheurs.

De même que la rosée tempère la chaleur et que la lumière chasse les ténèbres; de même

Une gerbe d'or. 21

la tempérance apaise les instincts mauvais et dissipe les ténèbres de l'intelligence.

Vous êtes.ô Marie, la Reine de miséricorde, la lumière des aveugles, la gloire des justes, le pardon des pécheurs, l'espérance des déses- pérés, et le salut de l'univers.

(S. Bernard.)

Nous sommes heureux d'avoir Marie pour Souveraine. Elle est si libérale que tous nous pouvons recourir avec confiance à sa protec- tion. (S. Bonaventure.)

Pleins de la foi de l'Église, glorifions-nous de notre zèle pour Marie, et comme Jésus- Chkist lui-même n'a pas dédaigné d'être son fils, tenons à honneur d'être du nombre de ses fidèles serviteurs. (Bourdaloue.)

La religion est une mère ; on la quitte au premier succès, elle nous attend à la première larme. (Montalembert.)

Évite, enfant, le mal, fuis ses charmes trompeurs. Dans le plus pur ruisseau, le limon se dépose, Le serpent vit dans l'herbe et le ver dans la rose, Le noir péché dans tous les cœurs.

(Lys des Champs.)

22 Une gerbe d'or.

Disons-le bien haut : personne n'aura injus- tement ni inutilement souffert. La loi du monde moral, c'est l'équité. Dieu se trouve à la fin de tout. Ne l'oublions pas et enseignons-le à tous ; il n'y aurait aucune dignité à vivre et cela n'en vaudrait pas la peine, si nous devions mourir tout entiers. (Victor Hugo.)

Le travail qui fournit le nécessaire, la philo- sophie qui apprend à se passer du superflu : voilà les véritables richesses.

Les inventions utiles, ainsi que les semen- ces des végétaux, croissent et mûrissent sans bruit: les fruits en sont cueillis sans peine, et le vulgaire en jouit sans s'informer comment ni d'où elles viennent, et sans s'imaginer ce qu'elles ont coûté. (Bailly.)

La patience est un bouclier contre toutes les peines. (S. Alphonse de Liguori.)

Le bien ne fait pas de bruit, et le bruit ne fait pas de bien.

Vous aurez la charité parfaite, quand vous commencerez à désirer le jour de la mort.

(S. Augustin.)

Une gerbe d'or. 23

La passion fait faire et dire mille choses regrettables... Elle enfante les discussions amères, les paroles aigres et blessantes; elle fait sortir l'âme de cette sainte paix de Dieu, qui est la marque des vrais chrétiens et qui seule garde nos intelligences et nos cœurs en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

( Mgr de Ségur.)

Dieu a voulu qu'aucun bien ne se fît à l'homme qu'en l'aimant, et que l'insensibilité fût à jamais incapable, soit de lui donner la lumière, soit de lui inspirer la vertu.

(Lacordaire.)

Gardez-vous d'une foi stérile Qui croit tout et qui ne fait rien ; Mais vivez selon l'Evangile ; Croyez-le tout ; faites le bien.

(Montfort.)

Le temps nous est donné pour préparer l'éternité, et l'éternité ne sera pas de trop pour regretter la perte du temps, si nous en avons abusé.

Un bon caractère n'est pas la sainteté, mais il fait aimer celle que l'on a. Ne dire jamais de bon mot qui ne puisse être une bonne pa- role. Qu'importe quelques jeux d'esprit de

24 Une gerbe d'or.

plus dans votre répertoire, si vous vous pri- vez des joies de la bonté ?

(R. P. Caussette.)

Tenez votre âme en état de désirer qu'il y ait un Dieu, et vous n'en douterez jamais.

(J.-J. Rousseau.)

Ne pas honorer la vieillesse, c'est vouloir démolir le matin la maison l'on doit cou- cher le soir. (Alphonse Karr.)

La libéralité consiste moins à donner beau- coup qu'à donner à propos.

(La Bruyère.)

Au retour de l'église, repassez tout bas et répétez tout haut ce que vous avez entendu et surtout mettez tout en pratique.

L'espérance présomptueuse du pardon a perdu bien des âmes.

(S. Alphonse de Liguori.)

Tu t'abuses, chrétien, si tu penses donner à la pénitence d'autres bornes que celles de ta vie. (Bossuet.)

Une gerbe d'or. 25

La croix embrasse le monde. La croix de Jésus est notre loi, il faut bien se le dire d'avance, afin de n'être ni scandalisé ni décou- ragé quand l'heure arrive de la subir. Si nous étions hors de cette loi, nous serions hors de la vie, hors de l'amour. (Mgr de Ségur.)

Il y a un homme, dont une portion consi- dérable de l'humanité reprend les pas sans se lasser jamais; il y a un homme flagellé, tué, crucifié, qu'une inénarrable passion ressuscite, « de la mort et de l'infamie pour le placer dans « la gloire d'un amour qui ne défaille jamais, « et cet homme, c'est vous, ô Jésus. »

(Lacordaire.)

Allons à Joseph, nous trouverons en lui l'humanité qui attire, la bonté qui accueille, la puissance qui exauce.

Ne vous exagérez pas les maux de la vie et n'en méconnaissez pas les biens si vous vou- lez vivre heureux. (Joubert.)

Le bien qu'on nous fait sans cesse nous touche moins qu'un bienfait exceptionnel: on songe peu à admirer le soleil, parce qu'on le voit tous les jours. (E. Laboulaye.)

26 Une gerbe d'or.

Pourquoi et comment sont des questions si utiles qu'on ne saurait trop les faire.

(Napoléon Ier.)

Oui pourrait faire cas de la langue hu- maine, qui loue ce qui est blâmable et blâme ce qui est louable; qui élève les mé- chants jusqu'aux cieux et ravale les bons jus- qu'aux enfers ?

Vivre sans vivre en saint, c'est vivre en insensé !

Oui refuse à son frère le pardon, se le refuse à lui-même.

Prenez le véritable chemin du ciel, qui est celui des souffrances; elles en sont la porte étroite. Faites vos efforts pour y passer; Jésus- Christ ne manquera point de vous donner la main pour vous y faire entrer.

(S. Vincent de Paul.)

Nous pouvons juger de notre avancement dans la vie spirituelle par les progrès que nous faisons dans la vertu de la mortification. (Bienheureux J.-B. de La Salle.)

Une gerbe d'or. 27

En mettant l'homme aux prises avec l'infor- tune, Dieu le purifie de ses fautes passées, le met en garde contre les fautes futures, le mû- rit pour le ciel. (J. de Maistre.)

O Chrétien, souviens-toi que tout, en ce bas monde, Ne s'ensevelit point dans la nuit du tombeau ; Comme l'an qui finit et descend dans la tombe, Nous renaissons aussi dans un nouveau berceau.

(F. A.)

La sagesse prépare le plaisir par le travail, et elle délasse du travail par le plaisir.

(Fénelon.)

Tirer vanité de son rang, c'est avertir qu'on est au-dessous. (Marie Leczinska.)

Certaines personnes sont méchantes, uni- quement par besoin de parler. Leur conversa- tion, causerie dans le salon, bavardage dans l'antichambre est comme les cheminées qui usent vite le bois ; il leur faut beaucoup de com- bustible, c'est le prochain.

(Victor Hugo.)

Mesure dix fois, mais ne coupe qu'une.

(Proverbe russe.)

28 Une gerbe d'or.

Obéir par amour pour Dieu, c'est la meil- leure obéissance.

Donnez de bonne grâce, une telle manière ajoute un nouveau prix au présent qu'on veut faire.

Une volonté résolue triomphe de tout,avec l'aide de Dieu qui ne lui manque jamais.

(S. Alphonse de Liguori.)

Il est ennemi de sa chair, celui qui, par le péché mortel, l'expose aux éternels supplices.

A quoi vous sert-il de répéter si souvent le doux nom du Sauveur, si vous n'avez pas soin de conformer votre conduite à sa sainte doc- trine ? (S. Bernard.)

Peu d'enfants se dérèglent par la malice de leur cœur ; mais la plupart se corrompent par le mauvais exemple et par les occasions dan- gereuses qu'ils rencontrent.

(S. Vincent de Paul.)

L'âme la plus sainte est toujours la plus paisible, la plus sereine et la plus joyeuse.

(Mgr de Ségur.)

Une gerbe dor. 29

Le bonheur est en Dieu. Il commence ici- bas par la pratique des vertus que son amour inspire, et s'achève dans une vie meilleure, par la vision des choses qu'on a crues, et par la jouissance de l'Etre infini qu'on a aimé. On devient heureux en faisant son salut, et on ne peut le devenir autrement, parce que toutes les autres voies nous éloignent de notre fin.

(Charles Sainte-Foi.)

Celui à qui Dieu tient l'échelle monte facile- ment. (Proverbe allemand.)

Le défaut de soin et de surveillance fait plus de tort que le défaut de savoir. (Franklin.)

L'exaltation est la note fausse et criarde de l'enthousiasme.

Aux commençants est promis le royaume de Dieu, mais aux loyalement persévérants sera donnée la couronne.

Je regarde comme un mérite non moins grand de savoir se taire à propos, que de savoir bien parler.

Le bienfait qu'on reproche est un bienfait perdu. Rappelez rarement un service rendu.

30 Une gerbe d'or.

Plus tard ! Plus tard le temps vous man- quera pour reconnaître vos fautes, et le courage pour les expier. Vous ferez de vains et stériles efforts, et vous traînerez au tombeau un corps affaibli par de vieilles blessures. On ne peut pas espérer de vaincre quand on ne s'est point dès longtemps aguerri. Au contraire, la vic- toire ne coûte plus à qui est souvent sorti de l'arène chargé de couronnes.

(S. Chrysostome.)

Vivre et mourir c'est la même chose si notre volonté est unie à la volonté de Dieu.

(S. Augustin.)

N'écoutez pas la nature, car elle vous four- nira assez de motifs pour vous mettre au large et dans le chemin de la perdition,mais pensez à la mort qui est proche.

[(Bienheureux delà Salle.)

Hélas! on ne parle que de passer le temps! Le temps passe en effet, et nous passons avec lui ; et ce qui passe à mon égard, par le moyen du temps qui s'écoule, entre dans l'éternité qui ne passe pas; et tout se ramasse dans le trésor de la science divine qui subsiste tou- jours. (Bossuet.)

Une gerbe d'or. 31

Si nous avons la conscience pure, nous ver- rons en paix venir la mort : elle sera changée pour nous en un commencement de vie im- mortelle. Bien loin de nous dépouiller, elle nous revêtira de tout, comme saint Paul.

(Fénelon.)

Créature d'un jour qui t'agites une heure, De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ? Ton âme t'inquiète, et tu crois qu'elle pleure ! Ton âme est immortelle et tes pleurs vont tarir !

(Alfred de Musset.)

La vie est une plante dont le fruit mûrit pour l'éternité. (Mme Swetchine.)

Plusieurs beaux esprits essayaient, dans une réunion, d'établir qu'il n'y a rien après la mort : «Messieurs, messieurs,dit un architecte, ne vous y fiez pas ; la mort évidemment est une porte, et, voyez-vous, les portes ouvrent toujours sur quelque chose. »

(Abbé Grange.)

Un seul « Dieu soit béni » dans l'adver- sité, en vaut cent dans la prospérité.

(S. Alphonse.)

Rien ne condamne tant le pécheur orgueil- leux que la patiente humilité du Christ.

32 Une gerbe d'or.

Ne publiez jamais les grâces que vous faites ; Il faut les mettre au rang des affaires secrètes.

Celui qui, le pouvant, n'écarte pas le pré- judice du prochain,est aussi coupable que celui qui le commet. (S. Ambroise.)

C'est en vain qu'on dessèche le ruisseau d'un vice quelconque, si on ne ferme et tarit sa source. (S. Pierre Fourier.)

Celui qui souffre avec impatience d'être re- pris et corrigé, est dans un état déplorable et bien éloigné de celui des saints, qui se réjouis saient lorsqu'on découvrit les petits défauts qui se trouvaient en eux.

(Bienheureux de la Salle.)

L'instruction sans éducation est un torrent sans digue, et l'éducation sans religion un foyer sans feu. (Augustin Cochin.)

Avant de satisfaire un plaisir, un caprice Qui, désiré la veille, est oublié demain, Avant d'avoir rêvé jouissance, délice, Il faut, en tout, considérer la fin !

(M. Chavaray.)

Une gerbe d'or. 33

La faim regarde à la porte de l'homme laborieux, mais elle n'ose pas y entrer.

(Franklin.)

Ne coupez pas ce que vous pouvez dé- nouer. (Joubert.)

Si tu ne veux pas qu'on le sache, ne le fais pas. (Proverbe oriental.)

Ne considérons pas ce que font ou com- ment font les autres ! car il en est peu qui tra- vaillent véritablement à leur sanctification. (S. Alphonse de Liguori.)

Garde-toi bien de faire ce qui te déplaît dans les autres.

Prêtez avec plaisir, mais avec jugement ; S'il faut récompenser, faites-le dignement.

Il n'y a pas de plus puissant motif pour nous animer à craindre le péché, à vivre sain- tement et à entreprendre des choses grandes par-dessus la nature, que d'avoir Dieu présent devant les yeux. (S. Pierre Fourier.)

Une gerbe d'or. 3

34 Une gerbe d'or.

On n'a pas besoin de tant parler pour bien prier ; on sait que le bon Dieu est là, on lui envoie son cœur. C'est la meilleure prière que celle-là. (Le Curé d'Ars.)

On ne parviendra jamais à admirer un beau tableau tant qu'on sera dans un faux jour. L'orgueil est le faux jour qui nous empêche d'entrevoir la beauté de Dieu.

(Georges Chevillet.)

Cœur imprudent trop vite au bonheur s'accoutume. La douceur est plus douce après quelque amertume. L'ambition de l'homme en détruit le repos. La conscience fait le sang riche et dispos.

(J. de Gères.)

Quand on ne veut pas dire franchement ce qu'on pense, il faut se taire.

(Abbé Perreyve.)

Ne pas savoir supporter la pauvreté est une chose honteuse ; ne pas savoir la chasser par son travail est une chose plus honteuse encore.

(Périclès.)

La modestie est au mérite ce que les om- bres sont aux figures dans un tableau : elle lui donne de la force et du relief.

(La Bruyère.)

Une gerbe d'or. 35

La littérature était jadis un art, et la finan- ce un métier ; aujourd'hui, c'est l'inverse.

Ne vous arrêtez pas à examiner le mal que font les autres, mais songez seulement au bien que vous devez faire. (S. Jérôme.)

O mon âme, veux-tu chercher quelque chose en dehors de Dieu ? Que désires-tu ? Que veux-tu ? Que cherches-tu ? Entre dans ton Dieu, tâche de le posséder uniquement et tu trouveras toutes choses en lui.

(S. Pierre Fourier.)

Dieu fait un journal de notre vie ; une main divine écrit ce que nous avons fait et ce que nous avons manqué de faire, écrit notre his- toire, qui nous sera un jour représentée et sera représentée à tout l'univers. Songeons donc à la faire belle. (Bossuet.)

De nous-mêmes, nous ne pouvons rien, nous demeurons stériles ; mais avec vous, Seigneur, qui habitez et vivez en nous, nous devenons cet arbre mystérieux qui, planté par vous dans l'Eden, s'appelait l'arbre de vie et ne produisait que des fruits de vie.

(Mgr de Ségur.)

36 Une gerbe d'or.

Quelque chose est plus beau que cette voûte immense ; Quelque chose est plus doux que la nature en fleur, C'est votre voix, mon Dieu, parlant dans le silence, C'est vous dans notre cœur.

(Marie Jenna.)

Soyons hommes avec les hommes et tou- jours des enfants devant Dieu, car nous ne sommes, en effet, que des enfants à ses yeux.

(J. Joubert.)

Les hommes ne gagnent pas à être connus, mais on gagne à les connaître.

Observe, tais-toi et agis. (A. Tournier.)

Si l'on parle mal d'autrui, mets un cadenas à ta bouche et du coton dans tes oreilles.

(Proverbe grec.)

De même que l'ancre arrête le navire pour qu'il ne se brise pas contre les récifs : de même le souvenir de ta mort empêche que lame ne succombe au péché.

Il n'y a rien sur la terre où. nous mettions notre appui, qui, non seulement ne puisse manquer, mais encore nous être tourné en une amertume infinie. Et nous serions trop no-

Une gerbe d'or. 37

vices clans l'histoire de la vie humaine si nous avions besoin que l'on nous prouvât cette vérité. (Bossuet.)

En adorant Jésus-Christ sur l'autel et sur- tout en le recevant dans la communion, nous prenons notre part de la grâce qui découle de chacun de ses mystères, comme les petits oiseaux prennent leur part des eaux rafraîchis- santes, toutes les fois qu'ils s'en approchent, qu'ils s'y baignent et y plongent leur petit bec.

(MgrdeSégur.)

Voulez-vous rester fleurs et résister au vent ? Soyez des porte-DiEU '. Prenez le Pain vivant ! Mais prenez-le surtout quand l'ennemi s'approche, Et portez-le sans peur pour vivre sans reproche.

Il faut des années de repentir pour effacer une faute aux yeux de l'homme : une seule larme suffit à Dieu. (Chateaubriand.)

La conscience ne doit ses comptes qu'à Dieu. On y pénètre par la persuasion et non par la force. C'est une fleur qui s'ouvre aux rayons du soleil et qui se ferme aux vents orageux. (Bernardin de Saint-Pierre.)

38 Une gerbe d'or.

Celui qui veut une chose en vient à bout ; mais la chose la plus difficile dans le monde, c'est vouloir. (J. de Maistre.)

On perd ce que l'on tient quand on veut gagner tout.

(Florian.)

La langue d'un muet vaut mieux que celle d'un menteur. (P7'overbe turc.)

Qui méprise les pauvres, méprise Jésus- Christ ; qui les repousse, commet un crime contre Dieu.

Je me dois à Dieu parce qu'il m'a fait, mais encore plus parce qu'il m'a refait (racheté).

(S. Bernard.)

Tout le monde a ses défauts, et on les porte partout ; ce n'est donc qu'en se supportant mutuellement qu'on peut entretenir la paix et l'union dans les sociétés, même les mieux assorties. (S. Vincent de Paul.)

Il est de notre piété, si nous sommes vrais enfants de l'Église, non-seulement d'obéir aux commandements, mais de fléchir aux moindres signes de la volonté d'une Mère si bonne et si sainte. (Bossuet.)

Une gerbe d'or. 39

Etre fidèle à son devoir, quelle grande chose ! mais y être fidèle quand il ne rapporte que des douleurs, quand il entrave l'avance- ment, quand on sait bien qu'il nuira à l'établis- sement des enfants, c'est chose si grande que nulle récompense humaine n'est à la hauteur d'un tel sacrifice. (Mgr Bougaud.)

O Seigneur, exaucez et dictez ma prière, Vous la pleine Sagesse et la toute Bonté, Vous sans cesse anxieux de mon heure dernière, Et qui m'avez aimé de toute éternité.

(Paul Verlaine.)

Dites ce qui est vrai, faites ce qui est bien. Ce qui importe à l'homme est de remplir ses devoirs sur la terre, et c'est en s'oubliant qu'on travaille pour soi. L'intérêt particulier nous trompe ; il n'y a que l'espoir du juste qui ne trompe point. (Jean-Jacques Rousseau.)

La gaieté est la mère de toutes les vertus.

(Gœthe.)

Une cervelle sans jugement est une voiture mal suspendue, et qui verse en route.

Le diable est facile à inviter, mais il est dif- ficile à renvoyer. (Proverbe italien.)

40 Une gerbe d'or.

Le démon offre maintenant des plaisirs aux amateurs du monde, mais un jour il n'aura pour eux que des tourments.

Il faut tout faire pour le prochain, excepté se damner.

Inclinez-vous vers moi, ô Mère de miséri- corde, et prêtez une oreille clémente à mon humble prière. Soyez pour moi, dans tous mes besoins, une tendre médiatrice. Je vous confie mon corps et mon âme, afin qu'à toute heure, à tout instant, vous daigniez être ma fidèle gardienne et ma puissante avocate auprès de Dieu. (S. Edmond.)

Marie est l'amie de ceux qui n'ont plus d'amis, la joie de ceux qui n'ont plus de bon- heur ; et quand elle n'est plus l'asile de notre innocence, elle est toujours le paradis de notre repentir. (Blasius.)

Notre bonne Mère n'est qu'amour et misé- ricorde. Le Fils a sa justice ; mais la Mère n'a que son amour. (M. Vianney, curéd'Ars.)

Prends mon cœur, le voilà, Vierge, ma bonne Mère, C'est pour se reposer qu'il a recours à toi ; Il est las d'écouter les vains bruits de la terre, Ta secrète parole est si douce pour moi !

Une gerbe d'or. 41

On ne peut trop se le redire, l'état normal de la vérité sur la terre est le combat. Le triomphe final, complet et incontesté n'est point de cette terre, champ de bataille préparé aux persévérants et aux courageux.

(Mme Swetchine.)

Dans les choses difficiles, il ne faut pas s'at- tendre à semer et à recueillir tout à la fois ; mais il faut travailler à faire mûrir pour mois- sonner un jour. (Le chancelier Bacon.)

On aime à vivre avec des gens contents ; chacun peut se donner ce bonheur en s'ou- bliant pour les autres. (Franklin.)

Il n'y a pas de meilleur miroir qu'un vieil ami. ( 'Proverbe espagnol.)

Dieu a ses secrets quand il veut multiplier les mérites d'une âme : heureux qui tend gaie- ment la main pour recueillir ces perles du ciel.

L'âme n'a pas d'oreiller plus doux ni plus moelleux pour se reposer, qu'une bonne con- science. (S. Grégoire le Grand.)

42 Une gerbe d'or.

J'avoue que la vertu a deux vices à ses côtés, le défaut et l'excès, mais l'excès est louable en comparaison du défaut et doit être plus sup- porté.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Quand l'amour, ô Jésus, me transporte au Calvaire, Et que, sur votre cœur, je porte mon regard, Sa blessure s'entr'ouvre et m'offre un sanctuaire, Refuge du pécheur, du pauvre et du vieillard.

(P. Gay.)

Seigneur, nous sommes tes enfants prodi- gues; mais nous sommes tes vieux chrétiens... Viens en aide à notre cause, et nous revivrons, et nous t'aimerons. (Mistral.)

L'islamisme périra par la corruption, le fa- natisme et la violence, tandis que le christia- nisme, s'étendant toujours par la douceur, la pureté de l'âme et la charité, achèvera de con- quérir le monde et ne finira qu'avec lui.

(Abd-el-Kader.)

Toute la science de la vie et tout l'art de la bonté tiennent dans deux lianes : se mettre à la place des autres et se souvenir de soi-même.

(Karl.)

Une gerbe d'or. 43

Les conseils agréables sont rarement des conseils bons et utiles, et ce qui flatte la vanité est souvent contraire au bien et au bonheur.

L'arbre se redresse quand il est jeune.

(Proverbe grec.)

La vertu de pénitence est comme une plan- che après le naufrage ; il ne faut point l'aban- donner avant d'avoir abordé au port, si l'on ne veut être submergé ; et tout le temps de la vie ne nous a été donné que pour faire péni- tence. (S. Pierre Fourier.)

Le Carême est l'automne de la vie spirituelle, auquel on doit recueillir les fruits et les ramas- ser pour toute l'année. Faites-vous riches, je vous supplie, de ces trésors précieux que rien ne peut ni ravir ni gâter. Souvenez-vous que nous ne ferons jamais bien un Carême tant que nous penserons à en faire deux. Faisons donc celui ci comme ledernier,et nous le ferons bien. (S. François de Sales.)

Dieu nous fait une grande grâce, s'il nous prive de tout ce qui peut nous rendre dissem- blables à Jésus-Christ.

(S. Vincent de Paul.)

44 Une gerbe d'or.

Lorsque les jeunes gens n'ont pas de reli- gion, ils envoient la morale à tous les diables.

(D'Alembert.)

Faites tout en union de cette pure intention et de ce parfait amour, avec lesquels Notre- Seigneur faisait tout pour la gloire de Dieu et le salut du monde. (Ste Mechtilde.)

Qui ne veut obéir qu'à soi, obéit à un bien sot maître. (S. Bernard.)

Un trait caractéristique de Notre-Seigneur, c'est l'esprit de sacrifice, d'anéantissement et d'amour des souffrances. Le palais de Jésus dans 1 ame de ses fidèles n'est bâti que de croix, de renoncements et de sacrifices. Le Cœur de Jésus est tout entier dans le sacrifice.

(Mgr de Ségur.)

O Cœur sacré, pour nous blessé sur le Calvaire, . Je veux toujours vers vous élever mon regard, En vous me reposer comme en un sanctuaire, Vivre pour vous, enfant, adolescent, vieillard.

(Amans.)

La religion est le bien du peuple ; elle est le bien de l'Etat. Douter de la vérité de la religion, c'est une erreur personnelle ; la com- battre, c'est un attentat social.

(Montesquieu.)

Une gerbe d'or. 45

Se dévouer, c'est mettre son cœur dans son devoir, et rien de grand ne se fait dans la vie si le cœur n'y est pas. (Chesnelong.)

Nous aimons toujours ceux qui nous ad- mirent, et nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons.

C'est en réunissant les petits efforts qu'on arrive aux grands résultats ; chacun de nos doigts est peu de chose, mais, réunis, ils for- ment la main avec laquelle on élève des mai- sons et on perce des montagnes.

(E. Souvestre.)

La vraie dévotion à la très sainte Vierge consiste dans ces trois choses : l'honorer, mais l'honorer judicieusement ; l'invoquer efficace- ment, l'imiter courageusement.

(S. Bernard.)

Prenez pour guide et pour avocate la sainte Vierge, mère de Dieu, adressez-lui tous les jours quelques louanges et prières, comme le chapelet, les litanies, et jetez-vous entre ses bras avec une grande dévotion et confiance.

(S. Pierre Fourier.)

46 Une gerbe d'or.

O fleur d'amour et d'innocence, Sainte Vierge, priez pour moi ; Je m'agite dans l'impuissance, Je suis sans vigueur et sans foi... Je ne sais plus comment on aime, Et j'ai si grand besoin d'aimer ! Priez, priez, Vierge puissante, Pour que mon cœur longtemps fermé S'ouvre à la chaleur bienfaisante D'un nouvel avril embaumé.

(Paul Vrignault.)

Soyez chrétien ! ce n'est pas assez ; soyez

catholique ; il n'y a de solide dans ce monde,

que les idées religieuses. Ne les abandonnez

pas, ou si vous en sortez, rentrez-y.

{Paroles de Royer Collard, mourant, à son

petit-fils Paul Andral.)

La flatterie est comme la mauvaise monnaie, elle appauvrit celui qui la reçoit.

(Mme E. Voïart.)

La douleur qu'on éprouve en quittant ses amis est proportionnée à l'amour qu'on leur porte. (S. Jérôme.)

Nous cheminons en ce monde, et le dernier pas sera celui qui nous mettra au logis éternel. (S. François de Sales.)

Une gerbe d'or. 47

Dans toutes choses, prenons toujours le parti que nous prendrions au moment de la mort. (S. Alphonse de Liguori.)

Aimons la volonté de Dieu dans toute son étendue, sans aucune exception. Acceptons tout ce qu'elle nous apporte avec la persuasion invincible que Dieu nous aime souverainement et qu'il veut tout pour notre plus grand bien.

(Abbé Perreyve.)

Marcher dans la voie de Dieu, lui appartenir, être ce qu'il a voulu que nous fussions et nous perdre en lui un jour, voilà nos seuls vœux raisonnables. (Mme Swetchine.)

La pensée de l'éternité console de la rapi- dité de la vie. (Malesherbes.)

On est injuste envers la mort en la peignant comme on le fait : on devrait la présenter sous les traits d'une femme grande, belle, auguste, douce et calme, les bras ouverts pour nous recevoir. C'est l'emblème du repos éternel après la malheureuse vie inquiète et orageuse.

(Prince de Ligne.)

48 Une gerbe d'or.

La fuite du temps.

J'ai vu l'eau du torrent passer dans la prairie : L'onde poursuivait l'onde et ne revenait plus... Et j'ai dit en pleurant : Ainsi passe ma vie : C'est un flot qui m'emporte et n'a point de reflux. C'est au pied de la croix que l'âme se réveille qu'elle entend Jésus, ô douceur sans pareille ! Qu'elle apprend à l'aimer et qu'elle comprend bien Que, hormis son amour, tout ce monde n'est rien.

Si nous sommes affligés, invoquons Jésus, et II nous consolera ! Si nous sommes tentés, invoquons Jésus, et II nous donnera la force de résister à tous nos ennemis ! Si, enfin, nous sommes arides et froids dans l'amour divin, invoquons Jésus, et II nous enflammera! Heu- reuses les âmes qui auront toujours à la bouche ce nom si saint et si aimable !

(S. Alphonse de Liguori.)

Puissions-nous tellement employer nos an- nées en l'amour divin que nous ayons l'éter- nité. (S. François de Sales.)

Il faut que les bons vous aiment, que les méchants vous craignent, et que tous vous estiment. (Fénelon.)

Une gerbe d'or. 49

Jésus se communique à chacun de nous dans une mesure plus ou moins abondante, suivant sa volonté divine d'abord (car II est le maître de ses dons), puis en proportion de notre fidélité à correspondre à ses desseins d'amour. (Mgr de Ségur.)

Si Dieu n'était que grand, puissant, aimable, auguste. Je dirais que c'est peu. Je t'adore, ô Dieu juste !

(P. Vrignault.)

La première connaissance qui soit essen- tielle à la jeunesse est la religion, qui est l'uni- que base de la morale. Oue la religion soit donc la première leçon, la leçon de tous les jours. (Diderot.)

Il est aussi difficile de faire de orandes

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choses sans beaucoup de sacrifices, que de faire bonne chère avec peu d'argent.

(G. N. Valtour.)

Qui te parle mal d'un autre parle mal de toi.

Dieu ne prend point plaisir à nos tourments, mais il guérit les blessures des pécheurs par des remèdes efficaces.

(S. Grégoire le Grand.)

Une gerbe d'or.

50 Une gerbe d'or.

La résignation courageuse à la volonté de Dieu est un trésor d'apaisement, un remède souverain pour nos blessures.

(S. Ambroise.)

La foi donne en trois mots le secret de toute existence; c'est un devoir à accomplir, une douleur à porter, un apostolat à exercer.

(Mgr Mermillod.)

Ange, mon protecteur fidèle,

Si je m'égare ou je chancelle, .

Ne m'abandonnez pas ;

Eclairez mon esprit

Et dirigez mes pas. Durant le jour, pendant la nuit, A chaque rencontre et dans toute affaire, Inspirez-moi le désir de bien faire.

(C. Deshommes, curé de Servilly (Allier.)

Il suffit d'un grain de vanité pour empoi- sonner un océan de bonnes œuvres.

Les situations sont comme les échevaux de fil ou de soie; pour en tirer parti, il suffit de les prendre par le bon bout.

(Mme Swetchine.)

Si la mauvaise habitude est encore jeune, hâtez-vous de la déraciner.

Une gerbe d'or. 51

Rien ne console autant les pécheurs que la dévotion à Jésus crucifié. (S. Alphonse.)

Que le chrétien porte la croix volontiers, avec plaisir, et non pas seulement patiem- ment, comme un simple philosophe.

(S. Bernard.)

Dieu a fait de la croix un pont pour passer de la terre au ciel.

(Ste Catherine de Sienne.)

Chacun veut avoir des vertus éclatantes attachées au haut de la croix et qu'on voit de loin: très peu se pressent à cueillir celles qui, comme le serpolet et le thym, croissent au pied de cet arbre divin.

(S. François de Sales.)

J'ai bu de la science et de la poésie ; J'ai bu des flots d'orgueil, j'ai bu des fleuves d'or: J'en étais enivré, mais j'avais soif encor... Las enfin, à la croix je me suis adressé : J'ai bu ton sang, Seigneur, et ma soif a cessé.

P. Vrignault.

Le travail en lui-même est salubre pour le corps et pour l'âme; il est, pour l'un et pour l'autre, la meilleure des disciplines. Loin de dégrader celui qui s'y livre, il le grandit et l'honore. (Jules Simon.)

52 Une gerbe d'or.

C'est déjà être à moitié vertueux que de vouloir le devenir. (Sénèque.)

Il faut faire ce qui est juste et noble, sans s'embarrasser de l'avenir. (J. de Maistre.)

Il y a un proverbe espagnol auquel je trouve beaucoup de sens et de noblesse; le voici: « Fais bien, tu auras des envieux. Fais mieux, tu les confondras. » (De Prémontcal. )

L'adoration des adorations c'est de faire la volonté de Dieu.

Qui vit sans croix, vit sans Jésus; qui prend la croix, trouve Jésus. O bonne croix chère à Jésus, fais que ma croix me soit Jésus!...

Soyons petits, et réjouissons-nous d'être pauvres ; sans cela nous ne serons pas de par- faits disciples de Jésus-Christ.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

La félicité des hommes du monde est com- posée de tant de pièces, qu'il y en a toujours quelqu'une qui manque, et la douleur a trop d'empire dans la vie humaine pour nous laisser jouir longtemps de quelque repos.

(Bossuet.)

Une gerbe dor. 53

Les bons chrétiens sont comme certains oiseaux qui font leurs nids sur la pointe des rochers, sur le toit des maisons, dans les lieux élevés. De même, le chrétien doit toujours être sur les hauteurs. Dès que nous rabais- sons nos pensées vers la terre, nous sommes pris. (Le curé d'Ars.)

Ainsi soit-il! Ainsi soit-il! Qui croirait qu'un refrain si court est si difficile à apprendre par cœur! Mais on y vient avec de l'application et le bon usage de la raison. (Louis Veuillot.)

L'homme doit à son Dieu, car il est son ouvrage; Il doit à ses parents, qui le rendent heureux: Il doit à ses pareils, s'il veut vivre avec eux. Tel est de nos devoirs le nombre et le partage.

Au physique, la force employée avec adresse vient à bout de tout:au moral, des prin- cipes inflexibles et un caractère liant prennent sur les hommes un grand ascendant. Ce sont ceux dont il est dit: « Heureux ceux qui sont doux, parce qu'ils posséderont la terre. »

(Vicomte de Bonald.)

La législation d'un peuple ne peut être une insurrection contre la volonté de Dieu.

(Jules Simon.)

54 Une gerbe d'or.

Quand la Providence veut qu'une idée em- brase le monde, elle l'allume dans l'âme d'un Français. (Lamartine.)

A la religion soyez toujours fidèle,

On ne sera jamais honnête homme sans elle.

Pour un chrétien fidèle à méditer son Dieu,

La croix est tout un livre et la souffrance un jeu.

Qui sait souffrir peut tout oser.

Vouloir la croix, c'est vouloir le ciel.

En rompant souvent sa propre volonté, on acquiert une grande facilité à dompter les pas- sions, et l'on possède en toutes sortes d'occa- sions l'impassibilité de l'âme, dans laquelle consiste la haute perfection.

(S. Vincent de Paul.)

Les maux qui nous arrivent par nécessité portent toujours avec eux quelque espèce de consolation. (Bossuet.)

Le sacrifice pour Dieu est toujours récom- pensé par une joie surnaturelle qui le suit. L'accomplissement d'un désir ne laisse sou- vent que tristesse et déception.

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56 Une gerbe d'or.

La vertu seule produit l'amour, parce que seule elle produit le dévouement.

(La Chaussée.)

Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée, Pour vivre et pour sentir l'homme a besoin des pleurs ; La joie a pour symbole une plante brisée, Humide encor de pluie et couverte de fleurs.

(Alfred de Musset.)

O Pauvreté, tu es une rude institutrice ! Mais à ta noble école j'ai reçu plus de pré- cieuses leçons, j'ai appris plus de grandes véri- tés que jamais je n'en trouvai dans les sphères de la richesse. (Xavier Marmier. )

Aucune puissance sur la terre n'est illimi- tée, ni celle du peuple, ni celle des hommes qui se disent ses représentants... La volonté de tout un peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste. (Benjamin Constant.)

Une chandelle devant les yeux éclaire davantage qu'une torche derrière le dos.

(Proverbe italien.)

Quand on combat peu, on obtient peu.

Quand on combat beaucoup, on obtient beaucoup.

Quand on combat sans cesse, on obtient tout.

Une gerbe d'or. 57

Il faut choisir.

La chair crie :

J'empoisonne ceux qui me flattent.

Le monde dit : J'abandonne ceux qui me suivent.

Le démon dit : Je trompe ceux qui m'écoutent.

Jésus-Christ dit : Je console ceux qui me suivent.

Il y a toujours quelque chose à renouveler en nous, au commencement de chaque année, et il serait fâcheux de ne point croître en sagesse, à mesure que nous croissons en âge.

(Fléchier.)

Je vous souhaite detre, durant le cours entier de cette nouvelle année, comme ces petits oiseaux dont parle le bon saint François de Sales, qui bâtissent leurs nids au milieu des ruisseaux.de telle sorte que le mouvement des vagues ne fait que les bercer sans les faire jamais chavirer : une seule petite ouverture leur donne de l'air et du soleil, et elle se trouve toujours tournée du côté du ciel.

(Mgr de Ségur.)

La joie de ce monde n'est qu'un tissu à jour, bien frêle, et nos espérances ne sont guère qu'une parure qui se déchire.

(Mgr Gerbet.)

58 Une gerbe d'or.

L'école est le champ de bataille se déci- dera la question de savoir si la société restera ou non chrétienne. (Léon XIII.)

Il est pour les mortels deux chemins à choisir : L'un des deux nous séduit, nous paraît sans épine, C'est le chemin fleuri de l'attrayant plaisir, Mais c'est aussi celui qui mène à la ruine.

Que tous les chrétiens de nom soient des chrétiens défait, et il n'y aura plus de question sociale. (Clemenceau.)

La calomnie est comme le charbon : si elle ne vous brûle pas, elle vous salit.

(Proverbe russe.)

Les hommes qui louent toujours sont sans intelligence et sans dignité ; ceux qui ne louent jamais sont des imbéciles ou des jaloux.

(Balmès.)

Dieu courbe ses élus jusque dans la poussière, Mais c'est pour les ravir au sein de la lumière. Détestez et l'impie et ses dogmes trompeurs ; Ils séduisent l'esprit, ils corrompent les mœurs.

Nous n'avons pas perdu ceux qui sortent d'un monde dont nous devons sortir nous- mêmes ; mais nous les avons envoyés devant

Une gerbe d'or. 59

nous dans cette autre vie ils nous seront d'autant plus chers qu'ils nous seront plus connus. (S. Augustin.)

Implorez pour les âmes du purgatoire le secours de Dieu avec le plus de ferveur et d'instance qu'il vous sera possible, afin d'avoir l'honneur d'être les coopérateurs de Jésus- Christ dans la rédemption de ces âmes cap- tives. (S. Vincent de Paul.)

Chrétien, n'aie pas peur, la mort n'est qu'un sommeil plus long que de coutume. Comme on brise une statue rongée par la rouille, pour la jeter dans le creuset, afin de lui rendre sa beauté, ainsi la mort pulvérise nos corps et les jette dans le creuset de la tombe, pour qu'ils y prennent une nouvelle forme.

(S. Jean Chrysostome.)

Le bonheur est en Dieu. Il commence ici- bas par la pratique des vertus que son amour inspire, et s'achève dans une vie meilleure, par la vision des choses qu'on a crues, et par la jouissance de l'être infini qu'on a aimé. On devient heureux en faisant son salut, et on ne peut le devenir autrement, parce que toutes les autres voies nous éloignent de notre fin.

(Ch. Sainte-Foi.)

6o Une gerbe d'or.

En songeant à la mort, je sens battre mon cœur ; Mais ce n'est pas de crainte, à l'instar de l'impie : Pour le sage, la mort est la clef du bonheur ; C'est le jour de naissance à l'éternelle vie !

(Sabinus.)

Ainsi qu'une gracieuse mosaïque est faite par le mélange et la réunion habiles d'un nombre infini de petites pierres, ainsi une sainte vie est composée d'une chaîne non in- terrompue de petits actes de vertus.

Toutes choses entrent continuellement dans l'abîme du passé, d'où elles ne sortiront plus, si ce n'est à l'heure de l'universel juge- ment. (Lessing.)

Soyez hommes d'honneur et ne trompez personne. A tous ses ennemis un cœur noble pardonne.

Il ne faut négliger aucune parole capable d'édifier, de porter à la vertu et aux bonnes mœurs; car ce sont autant de chemins par lesquels vient à nous le salut de Dieu.

(S. Bernard.)

Nous engageons vivement tous les chrétiens à s'appliquer, soit en public, soit dans leur de- meure particulière et au sein de leur famille, à réciter le Rosaire et à ne pas cesser ce saint exercice. (Léon XI II.)

Une gerbe d'or. 61

Les Ave Maria du Rosaire sont comme autant de roses apportées par les anges du ciel sur la terre.

La Reine du Rosaire vous couronnera dans le ciel, si vous êtes fidèles à la couronner sur la terre. (Mgr de Ségur.)

Il est essentiel, pour être heureux, de se te- nir enfermé dans la volonté divine. Dans cette volonté est notre paix. La volonté de Dieu est cette mer vers laquelle se précipite tout ce qu'elle a créé et tout ce que fait la nature.

(Dante.)

De la tendre amitié, pour goûter les délices, Il faut par la vertu que les cœurs soient unis ; L'homme vertueux seul peut avoir des amis ; Les amis du méchant ne sont que ses complices.

On brille par le soin qu'on prend de soi- même, on est véritablement aimable par le soin qu'on prend des autres.

(Baronne de Menainville.)

Le travail chasse la misère, l'économie l'empêche de revenir. (De Jussieu.)

Quand vous êtes enclume, prenez patience; quand vous êtes marteau, frappez droit et bien.

(Proverbe arabe.)

62 Une gerbe d or.

Ne vous informez pas des affaires des autres, Sans air mystérieux, dissimulez les vôtres.

La simplicité dirige nos actions et ne nous laisse agir que pour Dieu, soit dans les affai- res temporelles, soit dans les œuvres et dans les exercices de piété ; elle en bannit tout mé- lange d'hypocrisie, d'artifice et de vaine pré- tention. Oui, pourvu que Dieu soit servi et glorifié, ne faisons aucune attention à ce que peuvent dire ou faire les hommes.

(S. Vincent de Paul.)

Faites honneur à votre dévotion ; rendez-la fort aimable à tous ceux qui vous connaîtront, et faites que chacun en dise du bien.

(S. François de Sales.)

Il vaut mieux faire moins bien une chose que de se complaire de l'avoir bien faite. (Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Il faut être religieux avec naïveté, abandon et bonhomie, et non pas automatiquement, gravement, mathématiquement. (Joubert.)

Si quelqu'un nous blesse et nous nuit, Quelque grande que soit l'offense, Laissons l'espace d'une nuit Entre l'injure et la défense.

Une gerbe d'or. 63

N'oublie jamais que les autres compteront sur toi, et que tu ne dois pas compter sur eux.

(Alexandre Dumas.)

Il y a des gens dont la haine et le mépris font plus d'honneur que les louanges et l'ami- tié. (Oxenstiern.)

Voulez-vous perdre un livre ? prêtez-le. Voulez-vous perdre un ami ? prêtez-lui.

Jamais ne parlez mal des personnes absentes. Badinez prudemment les personnes présentes.

Consultez volontiers, évitez le procès ; la discorde règne, apportez-y la paix.

C'est par Marie que Dieu est descendu sur la terre, c'est par elle que les hommes méritent de monter au ciel. (S. Augustin.)

Les grandes vertus et les grands sacrifices ne sont pas toujours en notre chemin, mais nous en rencontrons de petits, à toute heure, que nous pouvons pratiquer et accepter.

(S. François de Sales.)

Un excellent courrier très connu à la Cour céleste, c'est la Prière. Elle sait aller la nuit

64 Une gerbe d'or.

et par des routes secrètes, à travers les mu- railles et les bataillons ennemis. Elle arrive avec la rapidité de l'éclair aux portes de la nouvelle Jérusalem. Elle se glisse jusqu'aux pieds du Roi et de la Reine des d'eux, et obtient le secours pour ceux qui attendent protection. (S. Bernard.)

Ne faites de mal à personne, pas même à votre ennemi, et faites le plus de bien que vous pourrez; alors vous serez content de vous-même, votre sommeil sera plus paisible, vous respirerez librement, et Dieu vous récompensera. (Simon de Nantua.)

C'est être bien avancé dans la science de la vie que de savoir souffrir.

(Mmede Maintenon.)

La politesse esta l'esprit Ce que la grâce est au visage ; De la bonté du cœur, elle est la douce image Et c'est la bonté qu'on chérit.

Ne parle que lorsqu'il le faut, et ne dis que la moitié de ce que tu penses ; n'écris que ce que tu peux signer ; ne fais que ce que tu peux dire. (Alexandre Dumas.)

Une gerbe d'or. 65

Ce n'est qu'avec les yeux des autres qu'on peut bien voir ses défauts.

(Proverbe chinois.)

Avec les inconnus usez de défiance,

Avec vos amis même ayez de la prudence.

Le chemin que je suivrai dès mes jeunes années, je ne le quitterai pas aisément dans la suite et les habitudes de ma jeunesse me sui- vront ordinairement dans la vieillesse.

Chérissez particulièrement la pureté, vertu favorite du divin Sauveur, afin qu'il vous aime tendrement et qu'il se fasse un plaisir d'être avec vous ; car ses délices sont d'être avec les âmes pures. (S. Vincent de Paul.)

La solitude sans Dieu est une mort, et la compagnie sans lui est plus endommageable que désirable. Partout il fait bon avec Dieu, nulle part sans lui. (S. François de Sales.)

Si jamais tu es tenté d'abandonner ta foi, songe que tu n'as éprouvé ce désir que depuis le jour tu as abandonné la vertu.

(Lacordaire.)

I'n« gerbe d'or. e

66 Une gerbe d'or.

Quel mal peut-il arriver à celui qui sait que Dieu fait tout, et qui aime d'avance tout ce que Dieu fait? (Mme Swetchine.)

Quand la conscience parle, il ne faut que l'écouter et la suivre, tant pis si le chemin par elle vous mène n'est pas toujours sans épi- nes et sans douleurs. (Albert Duruy.)

Tout ce qu'on dit, faut le penser, Il n'est rien qui nous en dispense ; Mais on peut bien se dispenser De dire tout ce que l'on pense.

(Quatrain normand.)

L'ordre a trois avantages : il soulage la mémoire, il ménage le temps, il conserve les choses. (Clavel.)

Les faux amis ressemblent à l'ombre d'un cadran, qui se montre quand le ciel est pur, mais qui disparaît au premier nuage qui cou- vre le soleil.

Une des grandes portes de l'enfer, dit saint Alphonse de Liguori, c'est l'impureté, qui est l'abomination de la désolation de tout chrétien.

Jeunes gens : sans la pratique régulière des sacrements, point de chasteté, de piété et de bonheur possibles.

Une gerbe d'or. 67

La charité est le ciment qui lie les chrétiens à Dieu et les personnes entre elles.

(S. Vincent de Paul.)

Quand on veut entrer dans le cœur de Jésus, il suffit de s'adressera Marie ;on reçoit audience à l'instant même.

(S. Alphonse de Liguori.)

Le Cœur de Jésus est un modèle très par- fait des vertus les plus sublimes ; c'est la source inépuisable des plus riches trésors du ciel. Tous trouvent en lui la paix du cœur, le soulagement dans les épreuves, la bénédiction dans leurs entreprises, un doux refuge dans le cours de la vie et surtout à l'heure de la mort. Ainsi nous le dit et nous l'assure l'héroïne du Sacré-Cœur, la bienheureuse Marguerite- Marie. (Léon XI II.)

Dans le jardin de la vie, il est une fleur né- cessaire, c'est celle de la foi ; ne croît pas cette plante céleste, bien d'autres fleurs se dessèchent rapidement, surtout celle du vrai bonheur. (Mgr Landriot.)

Nous verrons un jour au ciel des mystères de miséricorde dans ce que nous appelons les rigueurs de Dieu. (Noris.)

68 Une gerbe d'or.

L'aurore à nos yeux rend moins noir Le mal qu'on nous a fait la veille ; Et tel qui s'est vengé le soir En est fâché lorsqu'il s'éveille.

Nous sommes presque toujours plus mal- heureux par ce que nous prévoyons que par ce que nous éprouvons. (Mmedu Deffand.)

Quiconque s'occupe grandement des petites choses ne peut s'occuper que très petitement des grandes. (Diderot.)

Un seul mauvais camarade est plus à crain- dre que mille démons. (S. Alphonse.)

Sobre pour le travail, le sommeil et la table, Vous aurez l'esprit libre et la santé durable.

Il y a de la grandeur à s'acquitter constam- ment du moindre devoir. (Fléchier.)

Celui qui aune vraie dévotion envers Marie peut être appelé bienheureux même en cette vie, et regardé comme assuré du Paradis.

(S. Alphonse de Liguori.)

Dieu a divisé son empire : il conserve la puissance, mais il cède la miséricorde à sa mère. (Gerson.)

Une gerbe d'or. 69

La sainteté est en raison directe de la dévo- tion à la très sainte Vierge. (R. P. Faber.)

Quand je suis inquiet d'un malade, quand je trouve la médecine impuissante, je récite aussitôt une ou deux dizaines de chapelet.

(Dr Récamier.)

Après un long hiver, la nature s'éveille, La terre reverdit et se couvre de rieurs ; A la voix de ton Dieu, pécheur, prête l'oreille, Du printemps des vertus, goûte enfin les douceurs.

(P. Allard.)

Sans la religion, il n'y a pas d'individu de valeur. (Général Chanzy.)

Se venger d'une offense, c'est se mettre au niveau de son ennemi ; la lui pardonner, c'est se mettre fort au-dessus de lui.

(Proverbe.)

Les gens qui n'ont jamais su que s'ennuyer ne peuvent supporter que les autres s'amu- sent. (A. d'Houdetot.)

Arrière la prudence quand elle fait obstacle au devoir. (Hannut Moore.)

70 Une gerbe d'or.

Qu'on soit aigle, colombe ou linotte qu'im- porte ! L'important c'est d'avoir des ailes et de s'en servir pour tirer ses pieds de la boue ter- restre, respirer l'air pur et s'approcher du ciel.

On ne doit rien craindre, on ne doit avoir honte de rien quand on porte le signe de la croix sur le front. (S. Augustin.)

Répétez souvent dans les contradictions : Dieu le veut ainsi, ainsi je le veux.

(S. Alphonse de Liguori.)

La sagesse n'a rien d'austère ni d'affecté ; c'est elle qui donne les vrais plaisirs ; elle seule sait les assaisonner pour les rendre purs et durables ; elle sait mêler les jeux et les ris avec les occupations graves et sérieuses ; elle prépare le plaisir par le travail, et elle délasse du travail par le plaisir. La sagesse n'a pas de honte de paraître enjouée quand il le faut.

(Fénelon.)

Bien loin de lui Jésus rejette Les cœurs flottants, les cœurs étroits ; Par le combat le ciel s'achète : Point de victoires sans la croix.

(R. P. Delaporte.)

Une gerbe d'or. 71

Nous sommes pleins d'ignorance et d'er- reurs, et rien ne nous coûte plus que de dire: Je me suis trompé. (Nicole.)

La probité est comme la vertu : moins on en parle, plus on en a. (Voltaire.)

On ne sent bien le prix du savoir que lors- qu'on le possède, et le prix du bien-être,comme de la santé, que dès qu'on les a perdus.

(Franklin.)

Écrivez les injures sur le sable et les bien- faits sur le marbre. (Maxime orientale.)

L'instruction sans la religion, c'est le torrent sans la digue, le feu sans le foyer.

Mon âme, aime Dieu et va ton chemin.

(Devise d'un zouave pontifical.)

Nous mortifier pour Dieu, c'est la marque la plus sûre de notre amour pour lui.

(S. François d'Assise.)

La prière et la pénitence sont les deux pa- ratonnerres qui protègent le monde.

72 Une gerbe d'or.

il n'y a pas de sacrifice, il n'y a pas de vertu. (Léon XIII.)

O mon Dieu ! vous êtes le Dieu des méta- morphoses : nous jetons dans votre sein la douleur, nous en retirons la paix; nous y jetons le désespoir, c'est l'espérance qui surnage.

(Mme Swetchine.)

Ne dites jamais : A demain, Pour adoucir une blessure ; Donnez aux pauvres du chemin, Donnez sans compter : Dieu mesure.

Nous consacrons à la folie le temps que nous avons, et nous destinons à la sagesse le temps que nous espérons. (Lessing.)

Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit. (La Rochefoucauld.)

L'égoïsme est comme l'embonpoint ; plus on en a, plus on est gêné par celui des autres.

(Jules Lemaître.)

Ne demandez à Dieu ni grandeur ni richesse ; Mais pour vous gouverner demander la sagesse.

Une gerbe d'or. 73

Quand nous sommes seuls, veillons sur nos pensées ; Quand nous sommes en famille, veillons sur notre humeur; Quand nous sommes en société, veillons sur notre langue.

Travaillez hardiment la semaine pour vous reposer le dimanche ; le repos du septième jour est la loi de la nature. Il n'est point de machine si solide qui ne doive chômer.

Jetez-vous dans le sein de Dieu comme sur un lit de repos. (S. Augustin.)

Que nous serions heureux si'nous pouvions nous accoutumer à faire cette réponse à nos cœurs, lorsqu'ils sont en souci de quelque chose : Notre-Seigneur y pourvoira !

(S. François de Sales.)

Il n'y a rien de plus saint, rien d'une per- fection plus éminente, que la résignation à la volonté de Dieu, qui nous établit dans un dépouillement total de nous-mêmes et dans une indifférence parfaite pour tous les états nous pouvons nous trouver.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Je connais deux moyens infaillibles pour se ruiner : le vol et le travail du dimanche. (Vénérable curé d'Ars.)

74 Une gerbe d or.

Le sourire d'un pauvre à qui l'on a donné Quelques haillons de plus pour couvrir sa détresse, Est comme un avant-goût de la pure allégresse Dont un jour dans les cieux on sera couronné.

(L. G.)

La vraie politesse est franche, sans apprêt, sans étude, sans morgue, et part du sentiment intérieur de l'égalité naturelle : elle est la vertu d'une âme simple, noble et bien née.

(D'Alembert.)

La santé comme la fortune retirent leurs faveurs à ceux qui en abusent.

(S.-Evremond.)

Celui qui ne se lève pas assez tôt est tout le jour en retard pour ce qu'il doit faire.

(Franklin.)

Le cabaret est le chemin de l'hôpital : pré- férez l'église qui est le chemin du ciel.

Soyez doux, complaisant, d'un caractère affable ; On est toujours aimé quand on est sans humeur; L'esprit ne suffit pas, lecteur, pour être aimable Il faut y joindre encore l'indulgente douceur.

Si l'amour de Dieu est un feu, le zèle en est la flamme, si l'amour est un soleil, le zèle en est le rayon.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Une gerbe d'or. 75

J'ai le signe de la charité, si je demande une chose à Dieu et que Dieu ne la faisant pas, je l'en aime davantage, et que Dieu fai- sant le contraire, je l'en aime deux fois plus. (Bienheureux Jacopone de Todi.)

•— ie trouve en adorant votre Saint-Sacrement,

espérance du ciel et bonheur sur la terre ;

cour terre en quel endroit irai-je sûrement ?

Cn bonheur, quel qu'il soit, s'achève promptement

coi l'on ne met en vous sa confiance entière.

(G. de Morlet.)

La modeste et douce bienveillance est non seulement une vertu, un devoir, un sentiment, un plaisir ; elle est encore, souvent, une puis- sance, qui donne plus d'amis que la richesse, et plus de crédit que le pouvoir.

(Mgr de Ségur.)

Si l'on regarde bien sur cette terre Dieu semble si parfaitement oublié, c'est encore pour lui, après tout, qu'il y a le plus de fidélité et le plus d'amour. (Mme Swetchine.)

Il y a d'excellentes actions qui ne rappor- tent rien, il y en a qui rapportent des chagrins. Mais Dieu tient les comptes, et il est bon payeur. (Marie Th. Alph. Karr.)

76 Une gerbe d'or.

Le sage se demande à lui-même la cause de ses fautes, l'insensé la demande aux autres.

(Confucius.)

De la plus douce raillerie à l'offense, il n'y a qu'un pas.

A celui qui n'observe pas le dimanche.

Le matin, pas de messe, Le soir, ivresse, Le lendemain paresse, Jamais richesse.

Un livre sans préface est un chemin sans indicateur, un voyageur sans guide, une cas- sette achetée sans savoir ce qu'elle contient.

Ce n'est pas perdre les siens que de les laisser entrer dans le sein de Celui que l'on ne perd jamais. (S. Augustin.)

Mourir n'est pas un mal, mais mourir mal est le pire des maux.

(S. Jean Chrysostome.)

Il n'est point de plus véritable interprète, ni de plus fidèle miroir des choses humaines que le tombeau. (Bossuet.)

Une gerbe d'or. 77

Le Ciel est trop beau, l'enfer trop terrible ; la vie est trop courte, l'heure de la mort trop incertaine et son arrivée trop sûre, pour que nous hésitions à nous mettre sans délai au service de Dieu. (J. P.)

Nul effort L'inhumaine

Ne peut faire Nous emmène

Qu on diffère Au hasard.

Notre sort.

Le plus fort ~, ,

t-. J . Chacun tombe

Est sur terre

Tributaire De la mort.

Dans la tombe Tôt ou tard.

(X. de la P.)

Le Purgatoire, c'est l'infirmerie le bon Dieu envoie les âmes malades.

(Curé d'Ars.)

Notre vie présente est le creuset d'où doit sortir notre vie future. (Lacordaire.)

Parfois l'homme voudrait renouveler ses impressions de bonheur, mais l'aiguille ne revient pas à l'heure qu'il voudrait ramener.

(Chateaubriand,)

Le rire du méchant ne dépasse pas la gorge.

La prière du matin n'a jamais retardé l'ou- vrage.

78 Une gerbe d'or.

Le travail non nécessaire du dimanche n'a jamais enrichi personne.

Dieu nous fait une grande grâce s'il nous prive de tout ce qui peut nous rendre dissem- blables à Jésus-Christ, qui ne posséda rien en propre ; pourrions-nous nous trouver dans une situation plus avantageuse et plus agréable à sa divine Majesté ?

(S. Vincent de Paul.)

Tous les hommes sont nés pour la grandeur, parce que tous sont nés pour posséder Dieu ; car, comme Dieu est grand parce qu'il n'a besoin que de lui-même, l'homme aussi est grand lorsqu'il est assez droit pour n'avoir besoin que de Dieu. (Bossuet.)

On avait assez considéré la religion comme un besoin de l'homme, les temps sont venus de la considérer comme une nécessité de la société. (De Bonald.)

Des champs aux cieux reluit l'universelle chaîne. Dieu par la terre entière en silence est nommé. Dans le germe du gland, dans le cœur du vieux chêne, Partout le nom divin s'aperçoit imprimé.

(J. de Gères.)

Une gerbe d'or. 79

Les peuples pardonnent quelquefois aux pouvoirs qui les oppriment, jamais à ceux qui les trompent. (Montalembert.)

La noblesse la plus belle est celle des sen- timents. (Zeller.)

Le paradis, ce serait les parents toujours jeunes et les enfants toujours petits.

(V. Hugo.)

C'est degré par degré qu'on monte en haut de l'escalier. (Proverbe oriental.)

Le blasphème porte malheur.

Un enfant rebelle et sans cœur pour ses parents est puni tôt ou tard et presque tou- jours en cette vie.

La haine est un cancer; elle dévore le cœur de celui qui la nourrit.

C'est le propre des saints de se refuser quelquefois ce qui est permis, pour éviter d'autant plus facilement ce qui ne l'est pas. (S. Grégoire le Grand.)

80 Une gerbe d'or.

Il y a dans le monde dix grands désordres : un vieillard sans religion, un jeune homme sans obéissance, un riche ne faisant pas l'aumône, une femme sans modestie, un maître sans énergie, un chrétien ami des procès, un pauvre orgueilleux, un^ roi injuste, un peuple sans mœurs, un État sans lois. (S. Cyprien.)

La vanité au dehors est la marque la plus évidente de la pauvreté au dedans.

(Bossuet.)

Une religion qui a pour ennemis mortels les plus mortels ennemis de toute morale, de toute vertu, de toute humanité, est nécessaire- ment amie de la morale, de la vertu, de l'hu- manité, elle est donc bonne. (La Harpe.)

Je reconnais Dieu à ses œuvres comme j'ai reconnu ma mère à ses caresses.

(De Gérando.)

Au soleil s'entr'ouvrait une rose odorante : Un insecte la pique, et la splendide fleur Aussitôt dépérit et s'incline, mourante. Le péché, c'est le mal qui flétrit notre cœur.

Au chagrin présent, il y a toujours remède. Tant que tu souffres, espère, (L. Scheffer.)

Une gerbe d'or. 81

La politesse est une monnaie destinée à enrichir celui qui la dépense.

(Proverbe persan.)

Le bien volé n'a jamais prospéré.

L'aumône et les bonnes œuvres n'ont jamais conduit personne à l'hôpital.

On paye bien cher dans la vieillesse les sottises du jeune âge.

Plus on fait le brave contre Dieu durant la vie, plus on tremble à l'heure delà mort.

Les médecines sont amères, et les plus dou- ces font bondir le cœur, même avant que de les prendre ; cependant on ne laisse pas de les avaler volontiers, parce qu'on aime la santé qu'elles procurent ; aussi devons-nous accepter les afflictions qui, d'elles-mêmes, sont désa- gréables, mais qui contribuent au bon état de l'âme. (Bienheureux J.-B. de La Salle.)

Un contre-temps, une contradiction, un murmure, une importunité, une parole injuste reçue et soufferte dans la vue de Dieu valent bien une demi-heure d'oraison. (Fénelon.)

Une gerbe d'or. 6

82 Une gerbe d'or.

Pendant que les hommes délibèrent, il ne s'exécute que ce que Dieu résoud.

(Bossuet.)

La religion est le vêtement intérieur de l'homme. Il y en a qui s'arrachent des lam- beaux de ce vêtement, d'autres qui le souil- lent ; mais il y en a peu qui se l'ôtent jusqu'à ne pas conserver quelque haillon, et ce mor- ceau, tel quel, suffit pour qu'ils ne soient pas nus de la divinité. (Lacordaire.)

Au commencement de la vie, nous jouis- sons, sans y penser et sans le savoir, du bon- heur que les autres mettent en nous ; à la fin, on ne jouit plus que du bonheur qu'on fait aux autres. Au début, on est heureux de ce qu'on reçoit ; au terme, on ne l'est plus que de ce qu'on donne, et ainsi la vie humaine est un sacrifice. (Colonel Paqueron.)

Le jour le plus lointain n'est jamais éloigné. L'oisif, de l'heure lente est l'inutile proie ; Qui perd le temps bientôt par lui sera gagné. La paresse est chagrin, mais le travail est joie.

(J. de Gères.)

Le mal triomphe souvent, mais il ne vainc jamais.

Parler, c'est semer ; écouter, c'est recueillir.

(Confucius.)

Une gerbe dor. 83

Avec l'amour envers Marie, on vit heureux et on meurt bienheureux.

Les hommes qui ignorent leurs devoirs sont rares ; sur cent qui font des sottises, il y en a à peine deux qui ne les aient pas vues et voulues. Il est faux de dire que l'ignorance est la plus grande plaie sociale ; c'est la fai- blesse de volonté. « Connaître le bien, c'est peu de chose ; c'est le vouloir qui est tout. »

Chacun trouve l'humilité belle et aimable. D'où vient donc qu'il y en a si peu qui l'em- brassent et encore moins qui la possèdent ?

(S. Vincent de Paul.)

Laissons-nous entre les mains de Dieu. Il nous fera ce qui est le meilleur. Disons de tout cceur : Je suis sûre de Dieu. Pour moi, j'en suis sûre ; j'en réponds. Je veux que mon assu- rance aille à son Cceur. Je veux que cette assu- rance lui aille dire en gros caractères : Je compte sur vous sans savoir comment, mais je compte sur vous.

(Vénérable Marie de Sales Chapuis.)

La prière est la porte du ciel, le chemin qui y mène tout droit. (Mgr de Ségur.)

84 Une gerbe d'or.

Que ta pensée, ouvrant ses deux ailes de feu, Vole au Seigneur ; l'âme est l'unique voyageuse Qui connaisse du ciel la route lumineuse ; Et c'est le seul oiseau qui vole jusqu'à Dieu.

Qu'est-ce que se résigner ? C'est mettre Dieu entre la douleur et soi.

(Madame Swetchine.)

Ne nous attristons pas de ce qui n'attriste pas Dieu. (Mathilde Veuillot.)

La timidité est bien plus souvent l'effet de l'amour-propre que d'une modeste défiance de soi-même, et ceux-là ne doivent point se sen- tir embarrassés dans le monde, qui y vont avec une simplicité et une bienveillance natu- relles, sans prétention et sans ambition, n'ayant rien à demander et ne voulant être que ce qu'ils sont réellement. (Xavier Marmier.)

Qu'est-ce que la médisance ? Un verdict de culpabilité prononcé en l'absence de l'accusé, à huis-clos, sans défense ni appel, par un juge intéressé et passionné. (Jos- Roux.)

Quand un homme dit: «Je ne crois pas aux dogmes de la religion », soyez sûr que cela signifie : Je ne veux pas pratiquer les comman-

Une gerbe d'or. 85

déments de la religion, ils sont trop difficiles. Bien entendu que cela ne s'avoue pas. On se dit athée, on n'oserait pas se vanter d'être immoral.

Celui qui a reçu du ciel le don de penser souvent avec amour à la bienheureuse Vierge, possède un grand signe de prédestination.

(S. Anselme.)

Considérez avec attention combien il y a d'inconstance dans les affections des hommes et combien peu il est facile de s'y fier. Ainsi donc, établissez votre confiance en Dieu seul, qui ne change point. (Ste Thérèse.)

L 'Ave Maria est une prière qui ne lasse jamais. Lorsque nos mains ont touché des aromates, elles embaument tout ce qu'elles touchent ; faisons passer nos prières par les mains delà très sainte Vierge, elle les embau- mera. (Le vénérable curé d'Ars.)

Mère, ce mois pour toi réveille notre amour. Laisse-nous te bénir, te chanter, ô Marie, Donne à nos coeurs la foi, l'espérance qui prie, Guide nos pas tremblants vers l'éternel séjour.

Il ressort toujours quelque bien du mal que Dieu permet ici-bas. (R. P. Faber.)

86 Une gerbe d'or.

L'observation du devoir est la condition du bonheur. (Kant.)

Si l'on se jugeait aussi sévèrement qu'on juge les autres, nul ne pourrait se supportersoi- même. (Eugène Marbeau.)

La paresse est une rouille qui détruit toutes les vertus. (Dupont de Nemours.)

La jeunesse est la plus belle fleur qui soit au monde, mais la vieillesse est le plus savou- reux fruit. Il y a plus de sucre dans le fruit mûr que dans le fruit vert.

Celui qui se réjouit avec le démon, n'est pas digne de se réjouir avec Dieu.

Tous ceux pour qui la sainte Vierge prie seront sauvés.

Tu ne peux rien m'offrir de plus agréable que de supporter patiemment, en mémoire de ma Passion, toutes les peines intérieures ou extérieures qui pourront t'advenir.

[Paroles de Notre-Seigneur

à sainte Gertrude. )

Une gerbe d'or. 87

Toutes les fois qu'il nous survient quelque événement inattendu, soit des afflictions, soit des consolations spirituelles ou corporelles, nous devons tâcher de les recevoir avec égalité d'esprit, en pensant que tout vient delà main de Dieu.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Nous t'implorons, Seigneur: tes bontés sont nos armes: De tout péché rends-nous purs à tes yeux ;

Fais que, t'ayant chanté dans ce séjour des larmes, Nous te chantions dans le repos des cieux.

(Jean Racine.)

Considérez la profanation du dimanche. Vous y trouverez comme racines l'inhumanité envers les pauvres, l'âpre soif du gain, l'avarice, et, comme conséquence, Ja foule innombrable de désordres que le vice produit.

(Louis Veuillot.)

Vous êtes un voyageur qui cherche la patrie, ne marchez pas la tête baissée : il faut lever les yeux pour reconnaître la route.

(Lamennais.)

En reprenant les autres, on n'est pas toujours sûr de les rendre meilleurs ; en les supportant, on se rend meilleur soi même.

88 Une gerbe d'or.

La force seule connaît le combat : la faiblesse est au-dessous de la défaite même: elle est née vaincue. (Mme Swetchine.)

S'il est vrai que nos joies sont courtes, la plupart de nos afflictions ne sont pas longues.

(Vauvenargues.)

Voulez- vous être purs ? Soyez charitables.

Soyez calmes comme des morts dans les cho- ses heureuses et contraires.

Les belles paroles sans les actions sont vaines.

Les lâches, pour ne pas vouloir combattre contre eux-mêmes, ne jouiront jamais, ou très tard seulement, de la véritable paix de l'âme, et de la possession de quelque vertu; les fer- vents et les courageux arrivent en peu de temps à l'une et à l'autre. (S. Ignace.)

Vivez toujours dans la certitude que tout ce

qui vous arrive est un effet de la Providence

divine; car rien de dur ni de pénible ne vous

surviendra sans que le Seigneur l'ait permis.

(Vén. Louis de Blois.)

Une gerbe d or. 89

Tout ce que l'Église a dit sera reconnu vrai : tout ce qu'elle a fait sera reconnu bon ; toutes les promesses qu'elle a reçues seront accom- plies. Le monde n'est que la preuve de l'Eglise, et tout ce que vous ferez avec l'Eglise et pour elle triomphera de la fourbe, de la folie et de la force du monde.

(Louis Veuillot.)

Au Seigneur.

Que dès notre réveil notre voix te bénisse ;

Qu'à te chercher notre cœur empressé T'offre ses premiers vœux; et que par toi finisse

Le jour par toi saintement commencé.

(Jean Racine.)

Quand on n'a pas travaillé jeune, on ne sait rien, on n'est rien, on ne peut rien.

(Lacordaire.)

L'homme ne vaut qu'en proportion de ce qu'il a su souffrir, comme la lame d'acier ne vaut qu'en proportion de la trempe qu'elle a subie.

Entre l'erreur et la vérité qu'y a-t-il donc ? La cloison de l'orgueil.

(Raymond Hrucker.)

90 Une gerbe d'or.

Penser toujours ce qu'on dit est un devoir, mais dire toujours ce qu'on pense est un tra- vers. (De Stassart.)

Que le soleil ne vous voie jamais en co- lère.

C'est un grand défaut de parler des vices des autres et d'oublier les siens.

C'est sur Jésus-Christ étendu et mourant sur la croix que nous devons régler toute notre vie.

A l'heure de la mort que voudrions- nous avoir fait ?... Faisons-le maintenant.

Ne nous contentons pas de garder quel- ques dehors de piété, tandis que l'ennemi s'empare du corps de la place.

(S. François de Sales.)

Ce n'est pas assez de faire la volonté de Dieu, il faut la faire avec amour dans l'intérieur, et de bonne grâce extérieure- ment. (Vénérable Marie de l'Incarnation.)

Que je vois dans le monde de ces vies mêlées! On fait profession de piété, et on aime encore les pompes de ce monde ; on est des

92 Une gerbe d'or.

œuvres de charité et on abandonne son cœur à l'ambition ; le christianisme n'est en vos mœurs qu'à demi : nous cousons à cette pour- pre royale un vieux lambeau de mondanité.

(Bossuet.)

Nulle famille ne prospère davantage, et surtout ne prospère plus longtemps en ce monde, que celle qui pratique largement l'au- mône. (Cardinal Pie.)

Qu'importe qu'ici-bas nous vivions dans les larmes, La douleur n'est qu'un mot quand il s'agit des cieux. Pour le chrétien fervent souffrir même a des charmes, Et l'on trouve souvent, au milieu des alarmes,

Un trésor précieux. (A. Besson.)

Les choses longtemps désirées sont presque toujours au-dessous de l'idée qu'on s'en était faite.

Tout est amer à qui a du fiel dans la bouche. (Proverbe japonais.)

Ne suivons jamais notre propre volonté, et n'enseignons rien aux autres avant de l'avoir pratiqué nous-mêmes.

La science la plus nécessaire à la vie hu- maine, c'est de se connaître soi-même : il vaut

Une gerbe d'or. 93

mieux savoir ses défauts que de pénétrer tous les secrets des États et des empires et de savoir démêler toutes les énigmes de la nature.

(S. Augustin.)

Il y a toujours en nous quelque chose que lage ne mûrit point ; et c'est pourquoi les fai- blesses et les sentiments de l'enfance s'éten- dent toujours bien avant, si l'on n'y prend garde, dans toute la suite de la vie.

(Bossuet.)

Je suis entré ce matin dans une église... Quel beau sujet de méditation, l'autel, le taber- nacle et l'ostensoir! l'autel Jésus s'immole, le tabernacle Jésus se cache, l'ostensoir Jésus se manifeste.en trois mots. la vie entière du Sauveur. (Mgr de la Bouillerie.)

La morale est le fruit de la religion : vouloir celle-là sans celle-ci, c'est vouloir une orange sans un oranger. (Joseph Roux.)

Plus l'homme grandit, plus il doit croire. L'enseignement religieux lui est plus néces- saire que jamais. En supprimant Dieu, de ce qui est la souffrance, on fait le désespoir.

(Victor Hugo.)

94 Une gerbe d'oru

La foudre, tout le jour, dans les airs, a fait rage, Le lendemain, le ciel est souriant et bleu. Image de la vie ! Ici-bas, c'est l'orage, Là-haut, c'est le beau temps, le temps béni de Dieu.

(M. T.)

Le bonheur est de sentir son âme bonne ; il n'y en a point d'autre à proprement parler, et celui-là peut exister dans l'affliction même.

(Joubert.)

En toute chose, il faut se défier des résul- tats trop prompts. Le peuplier pousse vite, mais c'est du bois tendre ; le chêne y met du temps.

J'ai toujours fait comme le bon Samaritain, qui ne peut passer près d'un affligé sans s'ar- rêter pour le consoler, et j'ai toujours versé de l'huile et du vin sur les plaies de l'âme qui souffrait. (S. François de Sales.)

De tous les moyens de conserver l'union et la charité avec le prochain, le plus efficace et le meilleur, c'est la sainte humilité, c'est de se mettre au-dessous de tout le monde, et de se regarder comme le plus méchant et le plus vil de tous.

(Bienheureux J.-B. de la Salle.)

Une gerbe d or. 95

Les princes de la terre ont leurs heures et leurs moments qu'il faut étudier avec soin et souvent attendre avec une patience infatiga- ble. Il n'y a qu'un Maître aussi bon que notre Dieu, avec qui l'on n'ait pas tant de mesure à garder. (Bourdaloue.)

Le bonheur, comme le monde l'entend, est un oiseau de passage i saisir au vol quand il se présente dans notre vie: mais c'est un oiseau auquel il est impossible de couper les ailes peine l'avons-nous aperçu qu'il disparaît.

\i. P. de Ravignan).

Donnez à qui prie et demande, Car, au seuil de ! éternité, Il n'est qu'un m >t que Ton entende Et qui fasse ( rir : Charité.

Le travail est 1 i du monde ; sans lui, rien ne peut naître ni lurer. L'humanité.cour- bée sous cette ine\ »i ible nécessité, ne peut s'en affranchir corn} ;ment ; il lui est permis seulement de cher les combinaisons les

plus favorables poi léger sa chaîne.

(Léopold Duval.)

On pense trop à ins les grandes villes;

dans les petites on cupe trop des autres.

(E. Dubay.)

ç6 Une gerbe d'or.

La parole n'est pas une flèche, mais elle porte davantage. (Proverbe japonais.)

Craignez un Dieu vengeur, et tout ce qui le blesse, C'est le premier pas qui mène à la sagesse.

Nous ne devons avoir nulle curiosité de savoir ce qui ne nous regarde pas.

(S. Basile.)

Jésus-Christ a voulu naître pauvre, rece- voir en sa compagnie des pauvres, servir les pauvres, se mettre à la place des pauvres, jusqu'à dire que le bien et le mal que nous ferons aux pauvres, il le tiendra fait à sa per- sonne divine.

(Bienheureux J.-B. delà Salle.)

L'Église n'est jamais plus forte que lors- qu'elle parle par la voix du sang répandu.

(Bossuet.)

Naître, passer, mourir, voilà l'humanité ;

Nos quelques jours s'en vont pleins de misère et d'ombre.

De nos ans toutefois en vain croîtrait le nombre :

A notre soif de vivre, il faut l'Éternité !

(C. Ducrot.)

La vie, c'est un moment d'exil. L'accepter comme une punition, ne pas chercher le bon-

Une gerbe d'or. 07

heur en la parcourant, s'armer de courage et de résignation, voilà la sagesse et la sainteté.

(Desprez.)

L'absence est une pierre de touche pour les vrais attachements. (R. P. Lacordaire.)

Pardonne à l'avance à tout le monde, pour plus de sûreté ; ne méprise pas les hommes, ne les hais pas davantage, et ne ris pas d'eux outre mesure, plains-les.

(Alexandre Dumas.)

On connaît les bonnes sources dans la sé- cheresse, et les amis dans l'adversité.

(Mabire.)

Y a-t-il rien de plus ingrat que de vivre contre la volonté de Dieu, qui nous a donné la vie, et de refuser d'obéir à celui qui ne com- mande que pour avoir sujet de récompen- ser notre obéissance ?

(S. Jean Chrysostome.)

Pauvre serviteur, celui qui ne sert Dieu qu'autant qu'il éprouve des consolations ! (Vénérable L. de Blois.)

Une yerU: d 7

08 Une gerbe d'or.

Soyez toujours bien doux et bien humble ; tout se répare avec ces deux vertus ; rien ne répare leur absence. (R. P. Lacordaire.)

Heureux celui qui peut échapper au naufrage s'effondre à jamais l'illusion du cœur. Enfant, garde ta foi pendant tout le voyage. C'est la joie et la paix, la force et le bonheur !

(Paul Véron.)

La raison supporte les disgrâces ; le cou- rage les combat ; la patience et la religion les surmontent.

Il ne faut pas que la crainte de faire des ingrats dispense de faire des heureux.

(d'Houdetot.)

Bien aimer son pays, c'est désirer qu'il soit plus intelligent que les autres,mieux défendu, plus riche, mieux administré, qu'il excelle dans les arts, dans les sciences, dans les lettres ; qu'il ait cette haute culture morale, sans la- quelle tout le reste n'est rien ; c'est faire ce qu'il faut pour qu'un tel but soit atteint.

(A. Dumont.)

La bonne grâce est au corps ce que le bon sens est à l'esprit. (La Rochefoucauld.)

Une gerbe d'or. 99

Quand la convoitise vous tente par ses char- mes, ne pensez pas seulement aux courts moments de la jouissance, mais aussi aux longs regrets qui la suivront.

(S. Bernard.)

Voici la règle de notre obéissance écrite en grosses lettres : « Il faut tout faire par amour et rien par force ; il faut plus aimer l'obéis- sance que craindre la désobéissance. »

(S. François de Sales.)

La foi seule donne le vrai courage, parce qu'elle fait marcher devant elle deux vertus qui sont sœurs : l'espérance et la patience, sans lesquelles il n'y a ni héros, ni martyrs.

(Abbé Pinard.)

Il n'y a que Dieu qu'il faille aimer avec excès pour l'aimer assez.

« Comment ! déjà sur le retour. « Ce matin même à peine éclose ! <L Pauvre fleur, tu ne vis qu'un jour, » Irisait le buisson à la rose. « Je n'ai pas vécu sans honneur, « Un parfum me métamorphose ; •( Je laisse après moi bonne odeur : C Puis-je regretter quelque chose ? >>

(Le Kailly.)

ioo Une gerbe d'or.

Il y a trois sortes d'ignorances : ne rien savoir, savoir mal ce que l'on sait, et savoir autre chose que ce que l'on doit savoir.

(Duclos.)

Les manières sont la parodie de la grâce.

(Champfort.)

Un bon pasteur tond ses brebis, mais ne les écorche pas. (Tibère.)

Les jours s'écoulent, les années finissent, j'ai déjà fait une grande partie de mon chemin ; ma vie approche de son terme, le jugement de Dieu est à la porte : ne m'y présenterai-je pas les mains vides ?(S. Jean Chrysostome.)

Pour peu que l'on recherche ce qui satisfait la nature, on affaiblit la grâce.

(S. Vincent de Paul.)

L'homme se fait Dieu par orgueil ; Dieu se fait homme par humilité. (Bossuet.)

Tout homme, quelle que soit sa condition, doit faire en ce monde l'œuvre du jardinier, semer le germe d'une bonne action, d'une bonne pensée, et répéter aussi : « Je te semai, Dieu te bénit. » (Xavier Marmier.)

Une gerbe d'or. 101

L'année en s'enfuyant par l'année est suivie. Encore une qui meurt, encore un pas du temps, Encore une limite atteinte dans la vie, Encore un sombre hiver jeté sur son printemps.

(Victor Hugo.)

Il y a trois degrés dans la patience : le pre- mier consiste à souffrir avec résignation ; le second à souffrir volontiers ; le troisième à souffrir avec joie.

Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous. (Montesquieu.)

Le devoir ne fronce le sourcil que tant que vous le fuyez ; suivez-le, il vous sourit.

(Carmen Sylva.)

Le monde est la mer ; la vérité est le navi- re ; il faut vivre sur le navire ou périr sur les flots. (L. Veuillot.)

Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécutions et de haine que nos bon- nes qualités. (La Rochefoucault.)

Faisons peu de cas de ce monde, sinon en tant qu'il nous sert de planche pour passer à un monde meilleur. (S. François de Sales.)

102 Une gerbe d'or.

Il faut s'endurcir aux absurdités. Il y aurait trop à souffrir dans le monde, si l'on y portait la douloureuse susceptibilité du bon sens.

(F. de la Mennais.)

Un gentilhomme consultait un jour saint Pierre d'Alcantara sur ce qu'il y avait à faire contre le désordre de la société. Saint Pierre répondit : Mettez de V ordre dans votre pro- pre maison, dans vos propres affaires ; traitez comme il convient à un chrétien ceux qui dépen- dent de vous, et vous aurez fait ainsi votre de- voir. Si tous les chrétiens faisaient ainsi, il en résulterait un bien énorme pour la société. »

Combien de gens bien intentionnés répètent de nos jours: Que faire ? Que faire ? Ils rêvent des entreprises, des ligues contre le mal, pour le bien ; le Saint leur répond : Pas de rêves ! tâchez seulement de savoir quel est le bien que vous-mêmes devez faire, et faites-le. C est par qiiil faut commencer.

Lorsque Dieu veut châtier un peuple, il lui enlève ses prêtres, et quand il le veut relever, il les multiplie. (Mgrdi Rende, Nonce apostolique à Paris.)

Fais le bien et jette-le dans la mer de l'ou- bli : si les poissons et les hommes l'avalent, Dieu s'en souviendra.

Une gerbe d'or. 103

Combien de parents, qui se disent prudents et même chrétiens, abandonnent leurs enfants sans aucune surveillance à des domestiques qu'ils connaissent à peine, ou dont la valeur morale ne leur est point démontrée ! Combien d'enfants, victimes de cette négligence aveu- gle, ont été pervertis, dès leur âge le plus tendre, par des paroles mauvaises et de dé- plorables exemples! (Mgr Turinaz.)

Loin de Dieu tout est vain, passager et trompeur ; Seul il peut assouvir la faim de notre cœur.

Considérer avec des yeux indifférents les troubles dont l'Église est agitée, c'est une disposition qui marque une foi éteinte, ou au moins bien languissante. Tout homme est sol- dat dans une cause commune à tous. Un lâche tempérament est cette sagesse de la chair qui est ennemie de Dieu, selon saint Paul. « Celui, dit la Vérité, qui n'est pas avec moi est contre moi; et qui n'amasse pas avec moi, dissipe. >>

Ouand la foi des fidèles est en danger, il n'y a point de ménagement à garder à l'égard de l'erreur. La politique humaine peut en con- naître ; mais le vrai zèle veut qu'on appelle les choses par leur nom, qu'on expose l'erreur avec toute sa difformité sous les yeux des

104 Une gerbe d'or.

peuples. Que le sectaire s'offense, qu'il mur- mure, qu'il tonne, qu'il tempête, peu importe, pourvu que le fidèle ne soit pas séduit.

La vue en la présence de la vertu des Saints et de leurs œuvres produit, au sein de l'Église, chez les ennemis de Dieu, une irri- tation antireligieuse inconnue chez les nations totalement infidèles. (Card. Dechamps.)

L'esprit humain est pendu à l'infini par sa racine. (Flatons.)

La meilleure apologie de la Religion, n'est- ce pas de la montrer, telle que Dieu l'a faite, dans sa pure et parfaite beauté ? (Bougaud.)

L'Enfant et le Noisetier.

Pourquoi cacher tes fruits sous tes feuilles ? disait Au noisetier la petite Eudoxie. Le noisetier répond : C'est Pour t'enseigner la modestie.

(Villefranche.)

Blasphémateurs, que feriez-vous si votre fils vous maudissait vingt fois tous les jours ?

Ce que le corps perd, l'âme le prend, et ce que le corps prend, l'âme le perd.

(Le Vén. curé d'Ars.)

Une gerbe d'or. 105

Le succès des hommes apostoliques est ordinairement proportionné à leurs humilia- tions.

Xe comptez jamais sur le bon service de ceux que vous aurez obligés au détriment de ce que vous devez à Dieu et à votre conscien- ce ; ne comptez pas même sur leur estime.

(P. Vercruysse.)

Ayez confiance en Dieu de tout votre cœur et ne vous appuyez point sur votre prudence.

(Prov ., m, 5.)

L'homme pour devenir meiljeur.doit s'adres- ser, non au théâtre, mais à l'Eglise.

(Bossuet.)

A chacun sa part de force et de faiblesse. Il est peu d'hommes, il n'en existe point, on peut l'affirmer, qui parviennent à une égale supériorité en toutes choses. (Balmès.)

A la Sainte Église catholique.

Je t'aime, comme on aime une mère affligée, Belle de sa vertu, belle de ses douleurs, Je t'aime, comme on aime une reine outragée, Plus grande sous les coups de ses persécuteurs,

N'ayant, dans ses nobles malheurs, Ou a voir ses ennemis pour se sentir vengée, Qu'à regarder ses fils pour essuyer ses pleurs.

(R. P. Longhaye, S. J.)

ioô Une gerbe d'or.

Ne faisons pas le jeu de nos adversaires par une modestie mal entendue. Pas plus que toute autre égalité, l'égalité devant la mort n'est réelle, témoin les cimetières. Il se déploie là, au détriment de la liturgie catholique, un luxe déraisonnable et presque païen. Tel qui a marchandé à son curé le coût d'un enterre- ment convenable, ne regarde à rien lorsqu'il s'agit d'acheter une concession perpétuelle,de creuser un caveau et d'édifier un monument se mêlent les meubles rares, les métaux précieux et une coûteuse main-d'œuvre.

Il y a des couronnes flétries au bout de vingt-quatre heures qui dépassent cent fois l'honoraire d'une messe.

Nous nous laissons, sans y réfléchir, entraî- ner par le torrent.

Je crois qu'il faut le remonter.

Moins de dépenses au cimetière et plus de messes, de prières liturgiques et de services solennels à l'église.

Les vivants et les morts n'ont qu'à en bé- néficier. (Jean Grange.)

Un auteur ecclésiastique de notre temps a écrit cette pensée qui est bien propre à encou- rager les personnes qui fondent des bourses dans les séminaires ou qui contribuent, par leurs prières et leurs offrandes, à l'œuvre si belle dite des Douze-Apôtres :

Une gerbe d'or. 107

« Si j'étais homme du monde, contre tous mes péchés je voudrais avoir, comme un bou- clier sur ma tête et sur celle de mes enfants, un prêtre qui me devrait son éducation, son sacerdoce, et qui, debout, chaque matin à l'autel, me servirait de paratonnerre. »

Tous les hommes peuvent vous être utiles, Dieu seul vous est indispensable.

Vous utiliserez les hommes et vous les dirigerez avec succès, si vous savez vous occu- per bien plus de leurs qualités que de leurs défauts.

Qu'importe la croix sur les épaules, quand l'Eucharistie est dans le cœur.

(Mgr Mermillod.)

Rarement l'objection contre la foi procède de réflexions calmes et approfondies.

(R. P. de Ravignan, S. J.)

La légèreté empêche les réflexions qui feraient souvent garder le silence.

(Fénelon.)

io8 Une gerbe d'or.

Un profond penseur écrivait, en 1819, ces lignes qui semblent tracées pour l'époque actuelle :

« 3 février. En rentrant chez moi, hier soir, j'ai lu un petit livret intitulé : Le bonheur du peuple, destiné à l'instruction des dernières classes. Quelles illusions, quels préjugés funes- tes dans les hommes influents d'aujourd'hui, qui se persuadent qu'ils rendront le peuple plus heureux par l'esprit, par l'instruction, en cherchant à exciter ses passions haineuses contre les personnes élevées, en lui apprenant à mépriser les ancêtres comme ignorants, en développant ainsi, dans les basses classes de la société, l'esprit de rivalité, de cupidité, d'ambition, sans chercher pour elles aucun contre-poids, aucune compensation dans les sentiments religieux et moraux, dans les espé- rances d'une autre vie !

(Maine de Biran, Sa vie et ses pensées!)

Un joli mot : Certains parents, vraiment dénaturés, en plaçant leurs fils dans les lycées de Paris, recommandent expressément aux proviseurs de veiller soigneusement à ce que ces pauvres petits restent étrangers à toute notion religieuse, à tout culte.

Sait-on comment les camarades désignent ces malheureux ? les incultes !

Une gerbe d'or. 109

Voici une courte mais frappante démon- stration de l'excellence de la religion.

Un pieux aumônier de prison dit un jour à ses paroissiens :

« Mes bons amis, quand vous étiez dans le monde, vous avez entendu dire beaucoup de mal de la religion, et il vous est peut-être arrivé d'en parler mal vous-mêmes. Il y a pourtant une chose certaine : c'est que si vous aviez toujours pratiqué ce que la religion vous commandait, vous ne seriez pas ici. »

La chaudière découverte perd sa chaleur ; ainsi le cœur perd sa dévotion, si la bouche n'est close par la porte du silence.

(S. Bernard.)

Pour savoir si vous aimez Dieu, n'interro- gez pas seulement votre cœur, mais encore vos actions. (S. Grégoire le Grand.)

Est bien puissant quiconque veut toujours ce que Dieu veut. (Ste Mechtilde.)

Ouand vous devrez user de sévérité, gardez- vous d'y mêler du fiel. (Vén. L. de Blois.)

La petitesse de l'esprit fait souvent l'opi- niâtreté. (La Rochefoucauld.)

no Une gerbe d'or.

L'indifférence est pour les cœurs ce que l'hiver est pour la terre.

(Mme Deshouillères.)

Conseil est bon, mais aide est bien mieux.

( Vie?ix proverbe. )

L'Église porte tellement sur le Pape qu'on ne prie jamais mieux pour elle qu'en priant pour lui.

(Mgr Mermillod, Lettre past. sur l'avènement de Léon XIII. )

La vertu est en quelque sorte la vérité du cœur, et la vérité est en quelque sorte la vertu de l'esprit. (R. P. Ventura, Essai sur le pouvoir public,

p. 189.)

Le droit est la face égoïste du devoir. L'Evangile n'a créé que des devoirs : de son universalité et son immutabilité ; mais le droit est consacré en même temps. Ainsi la loi du repos du dimanche est un devoir ; mais sous son égide, se place le droit du pauvre à la santé, à la liberté, aux bonnes mœurs, droit que viole celui qui le fait travailler.

(R. P. Lacordaire.)

Une gerbe d'or. ni

Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs, par les mœurs et les usages, mais nous devons juger des usages et des mœurs, par les devoirs et les règles. Donc, c'est la loi de Dieu, qui doit être la règle constante des temps, et non la variété des temps qui doit devenir la rèode et la loi de Dieu.

(Bourdaloue, Pensées.) .

Le bien-être est dans le cœur et dans l'esprit. Il consiste dans le repos de la conscience, dans l'affection de la famille et des voisins, et sur- tout dans l'espérance des choses qui ne mour- ront pas.

Quand nos paysans sont réunis autour de leur indigent foyer, au milieu de leurs amis, ils ne songent guère à la fumée qui les incom- mode, à la bise qui pénètre à travers les ais mal joints de la porte rustique, ils s'aiment, ils sont en paix avec Dieu, ils attendent la vie éternelle : le bonheur est là.

(L. Veuillot.)

Soyons hommes avec les hommes, et tou- jours enfants devant Dieu; car nous ne som- mes, en effet, que des enfants à ses yeux. La vieillesse même, devant l'éternité, n'est que le premier instant d'un matin.

112

Une gerbe d'or.

Le prie-Dieu est un meuble indispensable au bon ordre ; il n'est pas, il n'y a point de pénates, point de respect.

La nuit disait au phare :

A quoi sers-tu ? Vois, la mer est calme, aucun danger ne menace le navire. Le pilote dort.

Le phare répondit :

Le pilote est libre de veiller ou de dor- mir. Mon devoir, à moi, est de lui montrer à toute heure les écueils et le port dans les ténèbres.

Ainsi la vérité brille d'un éternel éclat au- dessus de nos têtes. Si nous fermons les yeux et si nous nous égarons, n'accusons que nous- mêmes.

N'appelez jamais l'importunité prévenance, l'agitation activité, le mouvement progrès, la susceptibilité sensibilité, la préoccupation pré- voyance.

Le Rosaire est particulièrement propre à honorer Dieu et la Vierge Marie, et à écarter du monde les périls qui le menacent.

(Sixte IV.)

On doit moins songer à orner l'esprit des enfants qu'à former leur raison ; cette méthode,

Une gerbe d'or. 113

il est vrai, fait moins paraître le savoir et l'ha- bileté des maîtresses ; une jeune fille qui sait mille choses brille plus en compagnie et satis- fait plus ses proches que celle dont on a pris soin seulement de former le jugement, qui sait se taire, qui est modeste et retenue, et qui ne paraît jamais pressée de montrer son esprit... (Mme de Maintenon.)

La plaie du peuple est à l'âme ; elle est profonde, envenimée, épouvantable. Les con- stitutions y feront peu de chose, les coups de fusil n'y feront rien. La société est menacée d'une ruine totale, si elle ne vomit le poison dont elle s'abreuve depuis un siècle. La ques- tion italienne, la question européenne, la question humaine, est de savoir si le genre humain obéira au diable ou à Jésus-Christ. Il n'y a de question qu'entre Jésus-Christ et Satan. Notre besogne, la besogne de l'Eu- rope, est de donner le monde à Jésus-Christ ; si nous ne faisons pas cela, Satan gardera tout ce qu'il possède et prendra le restf.

(L. Veuillot.)

Un prince allemand disait au comte de Stolberg, en apprenant sa conversion : Je n'aime pas ceux qui changent de religion. Ni moi non plus, répondit le comte, car si nos ancêtres n'en avaient pas changé il y a trois

gerba d'or. 8

114 Une gerbe d'or.

siècles, je ne serais pas obligé d'en changer aujourd'hui.

Ce qui allège la souffrance, ce qui sanctifie le travail, ce qui fait l'homme bon, fort, sage, patient, bienveillant, juste, à la fois humble et grand, digne de l'intelligence, digne de la liberté, c'est d'avoir devant soi la perpétuelle vision d'un monde meilleur, rayonnant à tra- vers les ténèbres de cette vie.

(Victor Hugo.)

L'effet propre des grandes crises, qui met- tent la foi, la civilisation même en péril.' est d'étendre à tous les chrétiens le devoir de la lutte. Dans les temps ordinaires, chaque fidèle peut s'affirmer dans le soin de son propre salut et de ses intérêts personnels ; à l'heure des grands dangers, défendre l'Eglise et empêcher nos frères de se perdre, c'est la mission de tous les vrais disciples de l'Evangile.

(Cardinal Guibert.)

Les dogmes qui sont proposés à notre foi, impossibles à contempler en Dieu ils nous éblouissent, il suffit de rentrer en nous-mêmes pour les y retrouver. (Bougaud.)

La dévotion embellit l'âme, surtout l 'âme des jeunes gens.

Une gerbe d'or. 115

Il ny a d'heureux que les bons, les sages et les saints ; mais les saints le sont plus que tous les autres, tant la nature humaine est faite pour la sainteté.

Plus le mal est grand, plus le zèle est néces- saire. (P. Olivaint.)

Je ne trouve que l'Eglise qui a retenu le nom et le caractère de la catholicité et ces exemples éminents de vertus héroïques et de vie intérieure qui sont fréquents chez elle.

(Leibnitz.)

Entre nous et la vérité que nous avons cessé de croire, il n'y a souvent qu'une habitude coupable.

Tu as deux oreilles et tme bouche. Pourquoi te plaindre ? Tu dois beaucoup entendre et parler peu.

Tu as deux yeux et tme bouche. Tu dois voir beaucoup de choses et en taire un grand nombre.

Tu as deux mains et une bouche. Apprends à compter. Tu as deux organes pour travail- ler, un seul pour manger.

(F. Ruckert.)

n6 Une gerbe d'or.

On aime Dieu autant qu'on éprouve de peine de ne pas l'aimer.

(Rme Père Passerai.)

Demandons chaque jour à Dieu la grâce de pratiquer un acte de charité. Id.

Que la religion est belle dans ses maximes ! Le plus grand c'est le plus humble. Je puis donc être grand, non aux yeux des hommes, mais aux yeux de la très sainte Trinité et de la cour céleste. Id.:

Comment pouvons-nous tant nous inquiéter de l'approbation des hommes, et si peu penser à ce que le ciel pense de nous ? Id.

Pour arriver promptement à la sainteté : Il faut prier, et demander à Dieu un direc- teur selon son cœur. Il faut faire ce qu'il dit. Id.

Ceux qui se conduisent d'après leurs idées, n'ont pas besoin de démon pour les tenter.

Id.

Ceux-là se damnent qui n'ont pas de crainte de se damner. Id.

Une gerbe d'or. 117

Dans toutes nos tentations et nos peines, allons au ciel, et nous y verrons toute la cour céleste attentive à notre combat. Id.

Dans les maladies, il faut se résigner, se reposer sur la croix, et vouloir mourir si Dieu le veut. Id.

Un exercice d'un prix inappréciable est celui de se disposer à chaque instant à quitter la vie. Id.

Que produiront toutes ces éducations vio- lemment prématurées, de serre chaude, fausses, menteuses, qui ont l'air de se faire et ne se font point ? Des fruits hâtifs, sans saveur, sans honneur, sans force : « Petits prodiges à quinze ans et vrais sots toute leur vie, » écrivait Mnie de Sévigné. (Mgr Dupanloup.)

Celui qui prie est un aigle intrépide qui plane dans l'air et toujours veut se rapprocher du soleil : voilà le bon chrétien sur les ailes de la prière. (Curé d'Ars.)

( ) Bienheureuse Trinité, donnez aux maîtres l'esprit d'un perpétuel dévouement ; aux ser- viteurs, un cœur fraternel, une obéissance joyeuse ; aux pauvres et aux petits, la patience

u8 Une gerbe d'or.

et quelque consolation ; aux riches et aux puis- sants, la compassion et la miséricorde ; aux uns et aux autres une charité mutuelle !

Tout homme que Dieu a fait naître au sein des classes privilégiées et qui ne s'applique pas à cultiver son esprit, n'est pas digne de la position que le ciel lui a faite.

(Cardinal Pie.)

Ce serait une terrible épreuve pour certai- nes personnes, si leur cœur devenait tout à coup transparent comme le verre.

C'est l'effet d'une grande raison de suppor- ter dans autrui les choses qui sont contre la raison.

Oh ! qu'une âme qui aime les mépris est agréable au Cœur du Sauveur ! Elle devient le cœur même de Jésus-Christ. (S. Paulin.)

Le cœur de l'homme est un calice d'or que Dieu veut que nous remplissions du vin du sacrifice.

Toutes les âmes nobles et belles ont, dans la jeunesse, une prédilection marquée pour tout ce qui est élevé, un besoin insatiable de

Une gerbe d'or. 119

dévouement et de sacrifices ; une sorte de seconde vue, dirai-je, qui leur fait voir le ciel sans nuages, la perfection accomplie, l'horizon sans bornes et les roses sans épines.

Souffrir sert à tout ; souffrir apprend à souf- frir ; souffrir apprend à vivre ; souffrir apprend à mourir.

Sainte Madeleine de Pazzi vit un jour au milieu de la mer une barque qui servait de refuge à tous les serviteurs de Marie, et la Reine du Ciel, leur servant de pilote, les con- duisait sans accident au port. Par cette vision il fut donné à comprendre à la Sainte que ceux qui vivent sous la protection de la Mère de Dieu n'ont point à redouter le double naufrage du péché et de la damnation éternelle.

(Vén. Boudon.)

Nul doute que les prières des saints ne soient puissantes auprès de Dieu ; mais com- bien les prières de Marie sont plus puissantes encore ! Les prières des saints ne sont jamais que des prières de serviteurs ; mais celles de Marie sont des prières de Mère. Saint Anto- nin disait que « la prière de Marie a sur le Cœur de J Ésus la force d'un commandement. . . Impossible, disait-il, que la Mère de Dieu ne soit pas exaucée. (S. Alphonse de Liguori.)

120 Une gerbe d'or.

. Dieu seul, par la doctrine catholique, fait les humbles ; toutes les doctrines humaines, sans exception, depuis Platon jusqu'à Kant, toutes enfantent l'orgueil. Vous les reconnaî- trez à cet infaillible critérium. Ouand l'orgueil montera dans votre cœur, en lisant un livre ou en écoutant une parole, dites-vous : il est possible que la vérité soit là, mais c'est une vérité que l'homme a dite. Et toutes les fois, au contraire, qu'en lisant un livre ou en écou- tant une parole, vous sentirez l'humilité des- cendre dans votre cœur, fût-ce le dernier des mendiants qui ait signé ce livre ou prononcé cette parole, dites-vous : c'est Dieu qui com- munique avec moi.

Cette règle n'a pas d'exception.

(R. P. Lacordaire.)

Une parole imprudente, un acte passager qui laisse voir dédain, mépris sera l'étincelle qui met le feu aux poudres et provoque une terrible explosion.

Un sou donné avec un joli sourire donne cinq francs de plaisir au pauvre.

Les gens qui s'écoutent parler dispensent de les écouter.

122 Une gerbe d'or.

Accomplir son devoir avec la certitude d'aller à la mort, et cela volontairement, sans exaltation, sans espoir de célébrité, c'est le plus grand des héroïsmes.

Une fleur que personne n'est pressé de cueillir, c'est la fleur de l'âge.

L'espérance met obstacle à la résignation.

Les mauvais payeurs sont des demi -voleurs.

Celui qui s'examine bien pardonne beau- coup aux autres.

Toute affectation dans notre langage, nos gestes, ou notre costume, est comme une lu- mière qui fait aussitôt découvrir en nous une absence de goût de bon sens, ou de sincérité.

Il ne faut pas marchander avec Jésus- Christ. S'il demande l'échantillon, donnons- lui la pièce tout entière. (Mme Barat.)

Le plus grand bienfait du ciel sur une na- tion, sur une famille, sur un cœur, c'est d'y répandre l'esprit de prière.

(Montalembert.)

Une gerbe d'or. 123

Allez voir au cimetière ce qu'on aime quand on aime son corps. (Curé d'Ars.)

Nous quittons l'Église au premier succès, et l'Église nous attend à la première larme.

(Aug. Cochin.)

Le Décalogue a fait beaucoup plus d'incré- dules que le Symbole. (P. Delcourt.)

L'attention multiplie les forces de l'esprit d'une manière incroyable ; elle allonge les heures. (Balmès.)

La foi est une lumière que la prière allume et que l'orgueil éteint. (P. Delcourt.)

C'est par le journal, aucun ne l'ignore, c'est par le journal bourré de mensonges que les francs-maçons s'efforcent de corrompre l'esprit et le cœur de nos populations, c'est par le journal et le journal bourré de vérités que nous devons les conserver, les soutenir et les fortifier.

On devrait trainer devant les tribunaux les parents qui envoient leurs enfants aux écoles sur la porte desquelles on écrit : Ici, on n'en- seigne pas la religion. (V. Hugo.)

124 Une gerbe d'or.

La flatterie est la plus fausse des monnaies, et c'est peut-être la seule qui ne cessera pas d'avoir cours. (O. d'Haussonville.)

Les chrétiens ont leurs racines dans les catacombes. Mettre un chrétien en prison, c'est le retremper dans l'air natal.

(Louis Veuillot.)

L'esprit qui brille sans échauffer n'est qu'un soleil peint à fresque. (Comte de Nugent.)

Nos principes nous paraissent irrésistibles quand ils ne font qu'un avec nos passions.

(Villemain.)

L'on espère de vieillir et l'on craint la vieil- lesse, c'est-à-dire que l'on aime la vie et que l'on fuit la mort. (La Bruyère.)

L'homme vain ne s'avise jamais de se mesu- rer à son cercueil qui seul le mesure au juste.

(Bossuet.)

Que d'esprits chicaniers et mal faits ressem- blent à ce chevalier de Navarre qui avait pris pour devise : Que si, que non ; pour signifier que. si vous dites d'une manière, je dirai d'une autre.

Une gerbe d'or. 125

Le cœur a sa nourriture dans l'esprit ; il s'épuise faute d'idées: il est rare qu'il y ait des affections constantes dans les âmes vides.

(Bonstetten.)

L'obéissance à la loi soumet la volonté sans l'affaiblir, tandis que l'obéissance à l'homme la blesse ou l'énervé.

Abstenez-vous de mal faire,c'estune aumône que vous ferez à vous-même.

Quand l'homme juste n'aurait autre récom- pense que le contentement que lui apporte la bonne vie, et l'injuste n'aurait autre peine, tourment et supplice que sa mauvaise con- science, ce serait assez pour encourager perpé tuellement lun au bien et détourner l'autre du mal. (Le chancelier l'Hospital.)

La science consiste, non pas à savoir beau- coup, mais à bien savoir ce qu'on sait et ce qu'on doit savoir. On peut la définir: une suite de connaissances rassemblées avec ordre pour conduire les hommes à leurs devoirs, à leur bonheur, à leur fin. Quand on sait ce qu'on doit savoir dans son état, on est plus solidement savant que les docteurs qui igno- rent quelque chose de ce qu'ils ne devraient pas ignorer. (P. Buffier.)

126 Une gerbe d'or.

C'est à la façon dont un homme commande à ceux qui sont sous ses ordres que l'on recon- naît qu'il est bien né; l'homme de naissance commune commande à ses serviteurs, seul l'homme bien élevé leur parle. (Goncourt.)

La véritable modestie n'est pas tant celle que l'on conserve au milieu des éloges que celle qui demeure impassible devant les atta- ques de la malveillance. (J. P. Richter.)

L'école la plus nécessaire pour les enfants est celle de la patience. (Richter.)

Dans la plupart des disputes, on a tort, plus ou moins, des deux côtés. Une dispute peut être comparée à l'étincelle produite par le choc de l'acier et de la pierre: substituez à l'acier ou à la pierre un morceau de bois, et vous n'aurez pas d'étincelle. (Gouth.)

Nul homme ne peut donner plus grande marque d'amour, que de mourir pour ses amis.

Si les hommes sonc inconséquents, l'huma- nité ne l'est pas, et la logique, cette nécessité de l'esprit, suit imperturbablement son chemin.

(Vinet.)

Une gerbe d'or. 127

L'esprit est comme un atelier : il y faut d'abord beaucoup d'ordre. Toutes les pensées secondaires doivent obéir à l'idée principale qui est comme le chef de l'atelier.

(H.Perreyve.)

La société se berce dans le rêve des libertés nécessaires, quand il faudrait songer aux véri- tés nécessaires. ( Bougaud. )

Le bonheur est un état d'âme indépendant des choses extérieures. Dieu le donne quand il veut; les pauvres et les affligés peuvent le connaître: il est tout entier dans un seul acte d'amour. (H. Perreyve.)

Notre siècle aune plaie au cœur; il souffre: il lui a manqué Dieu. (Bougaud.)

Le catholique modéré n'est souvent qu'un homme modérément catholique.

(Barthélémy Du Mortier.)

Les lumières ne font qu'éclairer la route, mais ne donnent point aux hommes la force de la parcourir. (Benjamin Constant.)

L'escargot, l'écho, l'horloge de la ville. Il y a, dit un auteur anglais, trois choses aux-

128 Une gerbe d'or.

quelles une femme doit ressembler et aux- quelles aussi elle ne doit pas ressembler:

D'abord, elle doit ressembler à X escargot, qui garde constammentsa maisonjmais elle nedoit pas, comme l'escargot, mettre sur son dos tout ce qu'elle possède;

En second lieu, elle doit ressembler à un écho, qui ne parle que lorsqu'on l'interroge: mais elle ne doit pas, comme l'écho, chercher à avoir toujours le dernier mot.

Troisièmement, enfin, elle doit être, comme X horloge de la ville, d'une exactitude et d'une régularité parfaites; mais elle ne doit pas, comme l'horloge, faire assez de bruit pour être entendue de toute la ville.

Il y a une vertu (la chasteté) qui est comme le fil auquel tiennent toutes les autres vertus : quand ce fil est brisé, toutes les perles tom- bent.

Les faiblesses retardent, les passions éga- rent, les vices exterminent. (S. Martin.)

J'aspire au vrai bonheur; les choses d'ici-bas M'éblouissent un jour, ne me satisfont pas.

Seul, ô mon Dieu, mon Tout, tu peux combler le vide Du pauvre cœur humain, de ton amour avide.

Une gerbe d'or. 129

L'art de gouverner sa langue.

Préférer écouter que parler, Car mieux vaut se taire que parler; Et parler moins que plus, Et bien que beaucoup, Et à propos que souvent.

Réfléchir avant de parler.

Savoir parler par son silence.

Retenir sa langue quand le cœur est ému.

Se taire quand on se sent trop d'envie de parler.

Parler après les autres, Jamais contre les autres, Toujours bien des autres, Jamais pour s'excuser, Toujours avec mo- destie, — Jamais contre la vérité, Toujours avec discrétion, Jrmais par humeur.

Quand la vanité s'y mêle, purifier son inten- tion.

Xe parler ni trop haut ni trop bas.

Ne s'informer de rien par curiosité.

Laisser au monde parler du monde.

Ne se plaindre de rien, ni des personnes, ni des choses.

Ne point parler de soi ni des siens; Peu de ses œuvres, peu de ses peines, Et en- core à peu de personnes.

La tolérance pour ce qu'on condamne est un commencement de dépravation ; c'est la preuve que notre cœur s'acclimate dans les atmosphères impures. On a beau envelopper

130 Une gerbe d'or.

sa froideur des beaux noms de patience et de charité ; qui ne hait plus beaucoup le mal a déià cessé d'aimer assez le bien.

Eh bien ! ô superbe, ô petit dieu, voici le grand Dieu vivant qui s'abaisse pour te con- fondre ! l'homme se fait dieu par l'orgueil, et Dieu se fait homme par condescendance.

(Bossuet.)

La sainte Vierge est la belle fleur, embau- mée de la grâce divine, dont le parfum se répand sur toute la terre, et dont le fruit est le saint Enfant Jésus notre Dieu et notre Sauveur. (Mgr de Ségur.)

Il y a deux demeures rien ne passe : l'une humaine, dans le cœur de ceux qui aiment et qui espèrent ; l'autre divine, dans le sein de l'éternel amour. (Mgr Gerbet.)

Noël, chantez Noël, petits enfants de France ; Oubliez, pour Jésus, un instant, vos ébats ; Espérez que peut-être un jour par la clémence La victoire viendra couronner nos combats.

(A. d'Orcival de Peyrelongue.)

Pendant la moitié de notre vie, nous dépen- sons la santé pour avoir la fortune. Pendant

Mgr DE SÉGUR.

132 Une gerbe d'or.

l'autre moitié, nous dépensons la fortune pour avoir la santé.

On ne fait son bonheur qu'en s'occupant de celui des autres.

A mesure que ce jeu de la vie avance, le tapis reste, il est vrai ; mais les joueurs chan- gent, et ce n'est pas une des moindres afflic- tions de la vieillesse que d'être toujours obligé d'achever la partie avec d'autres que ceux qui la commencèrent avec vous.

(Beaumarchais.)

Le sage se demande lui-même la cause de ses fautes : l'insensé la demande aux autres.

(Confucius.)

Toute connaissance qui ne tourne pas à l'amour de Dieu n'est que de la pourriture et du fumier. (Abbé Bonnel.)

L'homme pense dans l'infini, dit Lacordaire, il parle de même. Toute parole est une affir- mation, une certitude ; toute parole exprime ou suppose qu'il y a une vérité absolue, néces- saire, éternelle. Toute parole repose donc sur Dieu, car la vérité c'est Dieu.

Une gerbe d'or. 133

La vérité est comme certains astres, elle est voilée sur notre horizon ; elle ne brille de tout son éclat qu'au ciel-

La beauté créée des êtres est un reflet de la beauté incréée.

Toute parole humaine est exposée à l'er- reur et va à l'oubli. Elle est faillible comme l'intelligence de celui qui la prononce ; elle est corruptible comme son cœur. Après l'éclat d'un jour, elle pâlit dans les souvenirs et va sommeiller dans les pages fermées de l'his- toire. C'est une lueur éteinte, un glaive usé. Oui s'occupe aujourd'hui des doctrines an- tiques? Qui va demander la lumière et le bon- heur aux écoles d'Alexandrie, d'Athènes ou de Rome païenne ? Non, à moins qu'elle n'ait reçu le souffle de X Esprit ou le Fiat lux de Dieu, la parole humaine est comme le chaos et restera éternellement vaine et vide comme lui.

Le progrès n'est ni la plénitude de la vérité reçue, ni la perfection acquise, il n'est qu'un mouvement vers elles.

Le cœur est le siège de la sensibilité : plus il est délicat, plus est vive la douleur que lui

134 Une gerbe d'or.

font ressentir les vulgarités et les misères de la vie.

Quel cœur n'a pas eu à souffrir des défail- lances, peut-être des trahisons de l'amitié !

La littérature n'est que le reflet des mœurs : plus celles-ci s'abaissent, plus les lettres s'avi- lissent.

Quand une lecture vous élève l'esprit et qu'elle vous inspire des sentiments nobles ec courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage : il est bon et part de main d'ouvrier. (La Bruyère.)

C'est une bien mauvaise et indiscrète vanité que de déprécier la position, l'éclat, le bien des autres pour rehausser ce que nous avons.

L'insensé ne craint pas ce qui est vraiment à craindre : le jugement de Dieu ; le sage ne craint pas ce que craint l'insensé : le jugement des hommes.

Si vous avez des conseils à donner, donnez- les sérieusement. En vous emportant, vous ferez rire ou vous ferez pitié. C'est le propre de la faiblesse de tempêter et de menacer L'homme sage et fort parle doucement et agit avec vigueur. Rara est avis ista !

Une gerbe d'or. 135

L'homme doit vivre dans la vérité, penser comme il vit, parler et agir comme il pense.

Si la vérité s'attache à ceux qui font le bien, le péché poursuit ceux qui font le mal, avec d'autant plus d'opiniâtreté qu'un péché appelle l'autre et qu'une faute commise rend plus faible contre les tentations subséquentes.

La maturité dans la conduite est une imi- tation de la sublime patience de Dieu, qui est patient parce qu'il est éternel. (S. Augustin.)

Quand l'homme a commis une faute qu'il suppose irréparable, l'orgueil lui fait chercher un abri, dans cette faute même. Cette persis- tance volontaire dans le mal attire et explique l'éternité du châtiment.

Les gens chargés de leur propre misère sont ceux qui entrent davantage par la com- passion dans celle d'autrui. (La Bruyère.)

Celui qui traite bien ses envieux, leur jette au visage des charbons embrasés.

Secret de deux, secret de Dieu ; Secret de trois, secret de tous.

136 Une gerbe d'or.

Dévoile ton secret à un sur mille, même si beaucoup désirent ton amitié.

Il n'y a point de règle si générale qui n'ait son exception, sinon celle-ci : « Rien contre Dieu. »

Parler et offenser, pour certaines gens, est précisément la même chose ; ils sont piquants et amers ; la raillerie, l'injure, l'insulte leur découlent des lèvres.

La vérité a les pieds carrés et solides. Le mensonge les a pointus et instables. La vérité se tient, le mensonge ne se tient pas.

Ce qui fait la longueur et la valeur des jours, ce sont les bonnes actions qui les rem- plissent.

On peut guérir d'un coup d'épée, mais guère d'un coup de langue.

Sois comme un homme qui possède à la fois la science et le don de savoir se taire.

Il y a peu d'hommes qui puissent se passer de louanges, et il est rare qu'un homme puisse

Une gerbe d'or. 137

être loué impunément... Il y a des gens qui peuvent se passer de la louange des autres, parce qu'ils sont constamment à s'applaudir eux-mêmes. Leur vanité les met à même de se contenter de cela... Il faut de la louange à presque tous les hommes. Quand on nous loue, c'est toujours aux dépens de quelqu'un, et ce quelqu'un c'est nous.

C'est la pénalité qui donne à la généralité des hommes l'idée la plus efficace de la gran- deur du crime.

Un insensé fait plus de questions que dix sages ne peuvent faire de réponses.

L'enfant et l'or gagnent à être battus.

La conversation de l'homme est comme un crible dans lequel reste visible tout ce qu'il y a de mauvais en lui.

Rien de plus préjudiciable que l'amitié de l'indiscret et du médisant.

La libéralité consiste moins à donner beau- coup qu'à donner à propos.

138 Une gerbe d'or.

Il vaut mieux s'exposer à l'ingratitude que de manquer aux misérables.

La crainte du méchant ne se réalise pas toujours sur la terre, et le désir du juste n'est pas pleinement rempli ici- bas. Les philoso- phes ont avec raison invoqué ces désirs de notre nature pour prouver la nécessité d'une survivance de l'âme après la mort.

Pour juger sainement d'une chose, on la considère non dans un point isolé, mais dans l'ensemble.

Les deux plus sensibles consolations de la vie humaine sont de trouver dans ses em- barras un ami fidèle à qui l'on puisse demander un bon conseil ; 20 de trouver dans ses affaires une oreille patiente à qui on puisse déduire toutes ses raisons.

Si les hommes poussaient les principes qu'ils professent jusqu'à leurs dernières conséquen- ces, ils seraient tous des saints ou des démons de l'enfer, selon que leurs principes seraient bons ou mauvais. C'est par l'inconséquence que les bons ne sont qu'à demi bons et que les mauvais ne sont qu'incomplètement mauvais.

Une gerbe d'or. 139

On demandait à un magistrat pourquoi il y avait plus d'hommes que de femmes dans les prisons.

« C'est, répondit-il. qu'il y a plus de femmes dans les églises. »

Une âme dans une famille ou dans une communauté sans un ennemi qui la fait plus ou moins souffrir, est comme un enfant gâté ; elle ignore le dévouement et le sacrifice, les deux plus grandes choses qui grandissent une âme.

Il y a dans le monde trois espèces d'hommes introuvables :

Un homme laborieux qui manquât de pain.

20 Un homme sobre qui ait été enlevé par une mort prématurée.

30 Un homme assidu à écouter la parole de Dieu qui n'ait vécu chrétiennement.

Un conseil donné et reçu au milieu d'un sourire n'en laisse pas moins tomber ses fruits.

Dieu nous a semés il faut savoir fleu- rir!

140 Une gerbe d'or.

L'ennui est une maladie dont le travail est un remède, le plaisir n'est qu'un palliatif.

Le travail est un bon riche qui donne tou- jours à celui qui va lui demander.

Ne remettez jamais rien à demain.

Demain est le destructeur de tous les bons projets ;

Demain fuit toujours devant nous et n'arrive jamais ;

Demain trompe, en la tranquillisant, la con- science du paresseux.

Demain est le cri du démon qui se moque de nous.

L'ordre a trois avantages : il soulage la mémoire, il ménage le temps, il conserve les choses.

Le désordre a trois inconvénients: il amène l'ennui, - il porte à l'impatience, il vole le temps.

Agir sans réfléchir, c'est se mettre en voyage sans préparatif.

Les diamants ont leur prix; les bons conseils n'en ont point.

Une gerbe d'or. 141

Les places éminentes sont comme les cimes des rochers, seuls les aigles et les reptiles peu- vent y atteindre.

Nous croyons plus volontiers les menson- ges qui nous plaisent que les vérités qui nous déplaisent.

L'amour-propre est fait d une étoffe qu'il est très facile de froisser, mais dont on ne par- vient jamais à faire disparaître le froissement.

Deux choses sont inséparables du men- songe, beaucoup de promesses et beaucoup d'excuses.

Si Dieu nous éprouve c'est pour nous rendre plus compatissants aux maux des autres. Le cœur est comme ces arbres qui ne donnent leur baume pour guérir les blessures, qu'après avoir été blessés eux-mêmes.

Pour être assez bon, il faut quelquefois l'être trop.

Voulez-vous savoir comment il faut donner? Mettez-vous à la place de celui qui reçoit.

On chérit tendrement les heureux que l'on fait.

142 Une gerbe d'or.

Les ennemis ont leur utilité; ils nous mon- trent nos fautes et nous disent des vérités que, sans eux, nous ne saunons jamais peut-être.

La prière finit toujours par avoir raison: raison de nos passions, de nos habitudes, de notre légèreté, de notre caractère, de notre orgueil, raison de tout! La terre et le ciel sont remplis des conquêtes de la prière.

La prière finit toujours par conduire au ciel. Elle nous obtient la contrition de nos fautes, le courage et l'humilité pour con- fesser nos fautes, la force pour ne plus faire de fautes.

On dit que la société périt par l'indulgence des juges. Mais d'où vient cette indulgence? De la même source d'où proviennent les cri- mes. C'est l'affaiblissement du sentiment du devoir, l'effacement de la croyance en Dieu, le scepticisme et l'indifférence substitués aux fortes croyances d'autrefois qui arment le bras des assassins et désarment le bras de la justice.

J'aime mieux élever l'homme que le châtier. Le remords me rassure plus que le bourreau, Ce n'est pas un bourreau qu'il faut donner à l'humanité pour la guérir: c'est une conscience.

(Jules Simon.)

Une gerbe d or. 143

La bourrasque rend l'air plus pur et plus calme, et les sombres nuages répandent les bénédictions du Seigneur: ainsi les souffrances et les luttes intérieures purifient et améliorent les enfants de la terre, et leur apprennent à produire de meilleures œuvres.

Les joies d'ici-bas, pour devenir plus du- rables et mieux appréciées, ont besoin de changement: ce qui prouve suffisamment leur nature défectueuse et terrestre

Quand tous les privilèges de classes tombe- ront, seul restera le privilège du travail, diplôme de véritable noblesse pour l'ouvrier.

Le monde est fait comme une échelle : les uns descendent, les autres montent: le travail, l'industrie et l'économie sont les échelons qui montent; l'oisiveté, la prodigalité, le luxe, ceux qui descendent.

Dans la jeunesse, faites vos provisions pour la vieillesse; dans la santé, pour les jours vous serez infirme, et rappelez- vous que le soleil du matin ne dure pas toute la journée, et que le temps est le capital qui a le plus de valeur.

Le temps est monnaie; qui le dissipe est toujours pauvre.

144 Une gerbe d'or.

Pour vouloir acquérir le superflu, on n'a pas tardé à vendre le nécessaire.

Oh ! bénis les enfants ! Dieu les mit sur la terre Comme les messagers de ses douces faveurs : Le foyer qui n'a point ce trésor de deux cœurs, Est un avril sans fleur au sein de son parterre.

Il n'appartient qu'à la religion d'avoir fait deux sœurs de l'innocence et du repentir.

(Chateaubriand. )

La Providence gouverne du moins en par- tie les hommes par les hommes; il y a toujours des hommes providentiels, seulement ils vien- nent pour le châtiment ou pour la miséricorde.

(Veuillot.)

Comme le temps perdu ne se rattrape jamais, le moyen le plus sûr est d'être toujours quel- ques minutes en avance. Une minute de retard a causé la perte de bien des occasions favora- bles, outre que le manque de ponctualité est un affront pour la personne qui compte sur votre présence.

Il n'y a de plus grand danger, ni de mal plus redoutable dans la vie domestique que l'habi- tude trop générale de s'abandonner à des actes passagers de mauvaise humeur. Les membres

Une gerbe d'or. 145

de la famille considèrent qu'ils sont liés l'un à l'autre trop intimement pour qu'une séparation provienne de petits différends; ainsi les petites discordes dégénèrent en grandes. C'est une profonde erreur; partout, dans les relations domestiques, il faut avoir de la courtoisie, de la politesse et savoir se modérer.

11 n'y a point d'amour égal à celui d'une mère pour ses enfants. Bien que nous fassions tout notre possible pour les rendre heureuses, nous ne pouvonsjamais assez récompenser nos mères de leurs soins pour nous quand nous étions des êtres impuissants. Nous devons soigneusement éviter de faire ou dire quoi que ce soit qui puisse les attrister ou leur causer du chagrin, ne fût-ce même que pendant un moment.

L'avenir d'un enfant est toujours l'ouvrage de la mère. ( N apoléon. )

Il est plus facile de bâtir une ville dans les airs qu'à un peuple de vivre sans religion.

(Platon.)

L'orgueil est une folie de l'esprit, et je crois qu'il peut être une cause de démence même physique (De Bonald.)

10

146 Une gerbe d'or.

User bien de la santé est un bien; en user mal est un mal ; user bien de la maladie, c'est un bien; en user mal, c'est un mal.

(Epictète.)

Les astres sont les prédicateurs les plus éloquents et les plus constants de la divinité. (S. Jean Chrysostome.)

L'incrédulité est la grande route du despo- tisme; pour résister à quelqu'un, il faut croire à quelque chose. (P. Félix.)

Hier, aujourd'hui, demain.

Hier c'était l'épreuve et son triste cortège De douleur, d'amertume et d'anxieux combats ; Mais tout mal, ici bas, passe, et la Foi l'allège : Son mérite demeure, et ne passera pas. Aujourd'hui, c'est Jésus se donnant à notre âme Pour nous aider à vivre, à prier, à souffrir ; C'est le travail présent que le devoir réclame C'est le bien à semer, le ciel à conquérir.

Demain Nul ne connaît son mystère insondable,

Sera ce le bonheur, ou le deuil, ou la mort?... Compter sur l'inconnu, c'est bâtir sur le sable ; Mais qui compte sur Dieu ne craint rien pour son sort.

(Laval, 1807.)

De la Conversation.

Pour converser saintement, il faut d'abord régler ses pensées, ses paroles et ses actions. Votre conversation doit être utile à tout le

Une gerbe d'or. 147

monde et ne pas être nuisible à vous-même. Elle sera telle si vous vous rappelez votre con- dition et celle de ceux avec qui vous parlez.

Que tout soit réglé et modeste dans votre extérieur, votre maintien, vos yeux, vos ges- tes et le ton de votre voix. Ne perdez pas de vue la présence de Dieu.

20 Montrez plus de douceur que d'austérité. Vous y parviendrez surtout en étant affable, modeste, humble et plein d'égards pour les personnes avec lesquelles vous conversez. Soyez grave, sans légèreté ni affectation.

30 Conformez-vous autant que possible au caractère de ceux avec qui vous vivez. Ne pleurez pas avec ceux qui sont dans la joie, ne riez pas avec ceux qui sont dans le chagrin, si ce n'est parfois afin de consoler ceux qui sont dans l'affliction.

40 Dans la manière dont vous traitez tout le monde, même les domestiques, ne paraissez mépriser personne.

50 Dans les récréations, les repas, les jeux, conservez surtout une grande vigilance sur vous-même et remettez-vous de fois à autre

148 Une gerbe d'or.

en la présence de Dieu. Car il est bien diffi- cile de s'y maintenir dans de justes bornes.

Si vous êtes obligé de traiter une affaire un peu difficile, pesez d'avance vos paroles : adressez-vous à votre bon Ange gardien et à celui de cette personne. Si néanmoins elle ne laisse pas de se montrer peu traitable ne per- dez pas aussitôt courage.

70 Gardez-vous de tout ce qui peut porter atteinte en quelque manière à la réputation du prochain et blesser la charité.

Supportez avec patience les défauts d'au- trui et ne fuyez pas les gens qui vous impor- tunent : car vous triompherez de votre carac- tère et vous leur serez à eux-mêmes d'une grande utilité; votre condescendance les adou- cira ou les corrigera.

90 Recherchez la compagnie de ceux qui aiment à s'entretenir de piété et des choses de Dieu. Mais pendant que vous en parlez, ne vous rendez pas à charge aux autres et prenez garde que votre conversation n'ait plutôt l'air d'un avertissement.

io° Si quelqu'un commet une faute que vous soyez obligé de redresser, faites-le de

Une gerbe d'or. 149

manière à ne paraître ni trop indulgent, ni trop emporté.

1 C'est un grand art que de savoir détour- ner une conversation futile ou dangereuse pour la rendre meilleure : mais rarement on y par- vient sans faire de la peine aux autres : pour éviter ce mal, implorez le secours de Dieu.

12° Lorsque les choses ne réussissent pas au gré de vos désirs, gardez- vous de faire retomber sur les autres votre mauvaise hu-

meur.

1 30 Fuyez comme la peste ces plaisanteries peu délicates qui dégénèrent en bouffonnerie ; rien ne nuit davantage à la vraie piété.

140 Que votre joie soit tellement modérée que vous ne vous échappiez jamais en grands éclats de rire.

1 50 Si vous êtes obligé par devoir à quel- que visite, faites-le comme il convient à un chrétien, n'y employez pas plus de temps que n'exige la politesse ou la nécessité.

16° Enfin, enfin, évitez les amitiés suspectes :i dangereuses.

150 Une gerbe d'or.

Rien ne te doit troubler, ô mon âme: ni le monde, ni tes amis, ni le bonheur, ni l'adver site, ni le présent, ni le passé, ni l'avenir, ni toi-même, ni tes semblables.

(B. Henri Suso.)

Rien de créé n'a jamais pu satisfaire plei- nement le cœur de l'homme. Dieu seul est capable de le rassasier et au delà infiniment.

(S. Thomas d'Aq.)

Pourquoi rester ainsi triste et sans rien faire? Pourquoi t 'épuiser dans les angoisses de la mélancolie? Du courage : lève-toi, fais-toi violence, médite la Passion de J.-C, et tu surmonteras ta douleur. (B. Henri Suso.)

Mon médecin dit que je ne puis jeûner. Pourquoi sommes-nous si disposés à croire ce que nous dit le médecin? Supposons qu'il nous dise : « Il vous faut renoncera tel ou tel plaisir, » nous n'en ferions rien. Mais s'il nous dit: « Il faut que vous renonciez à aller si souvent à la messe, à sortir le matin de bonne heure; vous ne pouvez jeûner; » sans hésiter, nous croyons à sa parole comme à l'Evangile. Et pourquoi? Parce que nous sommes escla- ves de notre mollesse. Nous ne pouvons nous passer de viande un seul jour!... Cela nous

Une gerbe d'or. 151

rend malades : cela nous abat. Cependant la moitié des hommes ne font jamais usage de viande. Ne sommes-nous point pétris du même limon?

« Nous cherchons à nous mettre à la mode, afin que le monde nous compte au nombre des siens et pourtant nous nous croyons chrétiens. » (Cardinal Manning.)

Le Dimanche.

Quand l'aurore renaît avec sa robe blanche, La cloche dans les airs chante son chant pieux ;• Sonnez, cloches du temple, annoncez le dimanche, Sonnez pour le vieillard et pour l'enfant joyeux. Que celui-là qui veut que sa maison prospère Travaille et se prosterne au pied du saint Autel ! Sonnez, cloches du temple, annoncez le prière : Qu'importe le travail sans la grâce du Ciel ! Si las de son labeur, sur la terre il se penche, Voici le samedi qui revient l'égayer ; Sonnez, cloches du temple, au matin du dimanche : Le Seigneur se souvient de l'honnête ouvrier.

(Frederick Schiller) (Poésie.)

Il n'y a que deux sortes d'hommes rai- sonnables. Ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur, parce qu'ils le connaissent, ou bien ceux qui le cherchent de tout leur cœur, parce qu'ils ne le connaissent pas. (Pascal.)

Les biens du monde sont des sources de corruption et comme des instruments de mort

152 Une gerbe d'or.

entre les mains des méchants, qui s'y attachent ou qui en abusent. (Fléchier.)

Chose admirable! il y a dans le cœur deux pôles : celui par lequel on jouit et celui par lequel on souffre. De ces deux pôles, il y en a un qui est fait pour durer toujours, que nous emporterons dans l'éternité; c'est celui par lequel on jouit. Mais ici-bas, sur cette triste terre, il faut à peine en user. Il est périlleux. Il n'est ni grand, ni fécond. Si vous aspirez à la gloire, au génie, à la sainteté, laissez ce côté du cœur, ce côté divin, ce côté céleste, par lequel on jouit. Son heure n'est pas venue. Il ne fait ici-bas que des choses vulgaires. Toujours la couronne de lauriers a reposé sur des fronts meurtris, et l'auréole de la sainteté n'a jamais ceint que des cœurs crucifiés. (Abbé Bougaud.)

Une dame du grand mondedemandaunjour au doux et indulgent saint François de Sales, si, par complaisance pour son mari qui sem- blait l'exiger, elle ne pourrait pas aller quel- quefois au bal.

Voici ce que le saint lui répondit: je vous permets d'y aller à une condition, c'est que pendant tout le temps que vous y serez, vous penserez continuellement à la mort.

Une gerbe d'or. 153

Profession de foi catholique.

Je n'adore qu'un Dieu, maître de l'univers, Sous qui tremblent le ciel, la terre et les enfers : Un Dieu qui, nous aimant d'une amour infinie, Voulut mourir pour nous avec ignominie, Et qui, par un effort de cet excès d'amour, Veut pour nous en victime être offert chaque jour.

(Corneille, Polyeucte.)

Mon Dieu, donnez-nous des saints.

(C'était le cri poussé par le P. Lacordaire à la fin d'une conférence : c'est ce cri sous doute qui a inspiré cette belle prière que vous allez lire.)

Ah ! demandons des saints, il en faut à cette heure, Pour apaiser de Dieu le trop juste courroux, Votre Père est captif, et notre M ère pleure ; Cœur de Jésus, pitié pour nous.

Qu'allons-nous devenir ? Déjà gronde l'orage, Les peuples et leurs chefs affectent d'ignorer Que de l'enfer contre eux se déchaîne la rage, Et que le bras de Dieu seul peut les délivrer.

Faut-il désespérer et faiblir sous l'étreinte ? Faut-il douter du ciel et perdre tout espoir, Laisser nos pauvres cœurs oppressés par la crainte, Gémir et soupirer du matin jusqu'au soir?

Ah ! donnez tions des saints ! Qu'ils nous fassent connaître I )i ce Cœur adoré l'inconcevable amour, Et, par lui réchauffés, nous sentirons renaître La foi, la charité, la paix des anciens jours.

154 Une gerbe d'or.

Ah ! donnez-nous des saints ! A l'âme chaste et pure, D'un immuable amour aimant le Dieu Sauveur, Renonçant, pour lui plaire, à toute créature, Croissant comme des lis à l'ombre de son Cœur !

Ah ! dofinez-nous des saints ! enfants d'obéissance, Dans ce siècle chacun aspire à gouverner : Nous verrons aussitôt renaître l'espérance, Et, devant le devoir, tous les fronts s'incliner.

Ah ! donnez-nous des saints ! des mères admirables, Anges de dévouement, de douceur et d'amour, Qui cherchent en Dieu seul le secret d'être aimables, Pour le faire aimer seul et servir sans retour !

Ah ! donnez-nous des saints ! des âmes pénitentes, Prêtes à tout souffrir pour sauver le pécheur, Immolant à Jésus, victimes innocentes, Même les purs désirs de l'esprit et du cœur !

Ah ! donnez-nous des saints .' comme autrefois nos pères En eurent par milliers, des docteurs, des martyrs, Des chevaliers du Christ ou d:humbles solitaires, Pour la patrie et Dieu sachant vivre et mourir.

Oui ! donnez-nous des saints ! pour servir votre Église, Des saints au cœur vaillant, résolus, s'il le faut, A tout sacrifier, à leur noble devise : Mourir ici !... Vivre là-haut !...

FIN.

Imprimé par Desclée, De Brouwer et Cie, Bruges.

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