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Accession No.

Added 187

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Memoranda.

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COPIE

D'UNE LETTRE

UN RELIGIE UX

DE LA CI-DEVANT ABBAYE

mÊÉ

S. GERMAIN-DES-PREZ,

Nouvellement publiée.^

xîstoit dans la BibllolHéque de S. Germain-cîes- un ancien Manuscrit contenant environ 5o à 6o 3S de vélin , dont récriture étoit extrêmement diffi- lire,et qui par cette cause étoit inconnu à la plupart leligieux. Ayant été employé long - tems à cette 3theque , et versé dans la lecture des anciennes ires, je m'attachai à cet Ouvrage. Je reconnu qu'il t pas d*un seul auteur; mais qu'on avoit réunis les de trois Religieux; le premier, sans date, est un é latin de VInfluencs des Astres : le second est ua Poème en l'honneur de S®. Marthe ; Tun et l'autre nom d'auteur ; et le troisième, que je présente ici, est par le Frère Jérôme. Cet Ouvrage me frapa dès le 5 qu'il me tomba entre les mains ; mais j'étois alors l'^yo ) fort éloigné de le regarder comme une Pro- e. Le coinraencement de la Révolution Française me ppelia ; je le communiquai à quelques Religieux uiîs , qui le trouvèrent dans son commencement nli au fidèle des suites de l'hérésie de Calvin et de Luther; i, comme moi, admirèrent la beauté et la majestueuse licite de cet écrit. Nous fûmes curieux de savoir ce oit le Frère Jérôme ; et après bien des recherches , le 'ôloge de l*Abbaye upiia ea iastruisit ; il porte « le iQ

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succès de cette conjuration étoit confié

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h pevîidie el de la sceltiafcsse poi?r coiribîer nos nii.^eiTs, perpé!»:er notre esrlav^ire^ et -liO's 5e;Mnr^îr dans (les calamités elenieHes : des r(M]:;irs , des fo rhre.s , dos îraî:r(\« , de^j forupiia e-'^s, doiveat-iîs éfre aux cnt^s de.> ])o ^.ip;c^s in >>>;ts, délicats, vt'ridi(}r.cs et in- rcrmpiiiUes. Vous avez vonin cîjaajicr Mai'aT ,■ vt h ialie pi'nirreh bien! Marat esf le majtro (le \ oiKs iradiiire devant îc tribunal révoliilioiî-''] iia're , la eiihte les mains votre condamnation :i Vos mandauires ne venlent plus que voua les lepréseatiez , n'âtiendez-donc pas quils en envoient d'autres pour vous remplacer : ren- dez nous 710S dix-huit francs , et foutez- vous le camp bien cite ^ il est tems , les dé- j^Li] teniciis ne i^eulent plus de vous.

Signe LE BOIS.

Lejjois à ses Concitojens,

En xoïlw d'un décret de Passeaiblée consfeihiante , qui acr<'rà ' ia iLoertë de la presse et des opiràons » j'ai cru '.;:.:'!i ^.-.i'e.Lois per;nis v^e jnanitester les miennes» qui sont .- -Y.'è de Ui •:.•> vraL-' républicains -, contre lés îiaandataires în- 'i ; Is de la ricluon. Je me suis étrangement trompé ; ven-^ ■dr .■•4'-'' c;^ mois» le coiniïùssTiire de police de la section :d:s G^i'- i. s rriiL-iç-.tU.fS vint de nuit pour me p'-endre dans ivAMi \:i\ ; etois absent; il lut de suite à la Mairie» pour y cor;.iiL;a" t.4-; sieurs' feinines qui avoient colporte ledit écrit ; ïe i\;? c;{c'-\é pendant trente-six heures > et je me présentai ;:.', c conl'iarxe d^^Vcini; mes juges » les administrateurs de r'.'LC. •. :[Vii. . après a^oir examiné l<=-dit 'écrit > et n'y ayant il; n uou\ e de ,ccut! r.ire aux sentimens dort tout républi- , cni-^ doit être pénétré» me. renvoyèrent en liberté»- iiiiioi que ceux qni eLoient détenus'pour la même cause.

Signé LEBOIS.

Deriraprimerie deDuFouR , rue Saint-André^

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"iÏÏS

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(OUVRES

DE. LA CITOYENNE

E GOUGES

^

£2^ àciix volumes , formant h recueil de ses

ouvrages dramatiques et politiques , se trouvent

che^ le JAY j père ^ rue neuve des Petits-

Cham.ps , et che?^ les marchands de nouveautés.

PRIX SIX LIVRES.

DÉDIÉES A PHILIPPE.

HîLIPPE, mes jours sont menacés. Je m'adresse à roi pour les protéger = .... Et cepen- dant je ne crains pas la mort 5 tu le sais : mais je veux mourir glorieusement ; er si je le puis , je servirai ma patrie encore dans mes derniers momens.

En 5735), dans le mois de juillet , j'eus le courage de t'avertir des conspirations qu'on tra-

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moît sous ton nom. On t'impatoîr de ne servir le peuple ^ue pour res seuls intérêts , et non pour la patrie et pour les Français, qui avoicnc juré de mourir libres. Dieu m*est témoin que mon dessein n'étoit pas de t'offenser ; mais de t'éclairer sur l'abîme que des scélérats ce creusent depuis long-remps.

J.e 5 octobre 1789^ des émissaires vinrent en foule chez moi , affectant de dire des horreurs sur toîi compte ; mais mes réponses rurent si éner- giques en ta faveur, et j*étois si bien entourée dans ce moment , que ces assassins sortirent sans que je pusse deviner la cause qui les avoit ame nés Mes soupçons se partagèrent entre ta faction et celle de la cour. J'avois conseillé â Louis XVI, dans un ouvrage intitulé : la Séance Royale , d'abdiquer sa couronne ^ s'il vouloir la conserver a ses enfans. En un mot , je lui disois de demander un conseil à l'assemblée consti- tuante , et d'abandonner le fardeau de la royauté. La cour alors me crut de concert avec toi , e: alcernativemenc je me suis trouvée en bute aux deux partis homicides qui ont fait couler tant de sang , sans compter celui qui coulera encore. O Bourbons ! les! rinçais sont^ils donc nés pour être vos victimes et le jouet de votre ambition ! Va, Philippe , si je dois périr par vos poignards, rje vous vendrai cher mes derniers momens.

'( 3 )

Je ,suîs née avec un caractère républicain j tt je mourrai avec ce caractère. Si dans quel-^ qu'un de mes écrits patriotiques , j'ai paru défendre la monarchie constitutionnelle , c'est que j'ai redouté tous les malheurs qu'entraîneroit la chute de cette monarchie. La faction Cromveliste qui se cache depuis si long-temps sous le masque du plus brûlant patriotisme , cherche , par la voie de tous les crimes, à nous* réduire au plus aCFreux esclavage ; cette faction incendiaire , féroce et désorganisatrice , on la met sous ton nom : elle a fait massacrer les royalistes; elle veut â présenc massacrer Iqs républicains. Ce n'est plus un fan- tôme que ce parti ; tous les yeux sont ouverts; Frémis , PHILIPPE , si tu coopères â cqs odieux projets ! Dusse- tu me préparer mille morts , je t'avertirai. Si tu n'a rien à te reprocher , tu me saura gré de ce que je vais mettre sous tes yeux. Je suis loin de te croire coupable des crimes qu'on te prête. Tant de perversité dans un homme bien élevé , ne me paroît pas vraisem- blable. Un brigand j un assassin, digne du plus cruel supplice , n'auroit pu commettre la moitié des atrocités dont renommée t'a déclaré l'auteun Mais si je remontois à ton glorieux exil , combien je reconnoîtrois mon erreur , je te retrouverois îilors tel que je t'avois vu ayant, et tel que je te

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vois..au)Qurd'hui ! Je t'ai vu akernaLÎvemenc tîâtter la cour ei le peupie ; je te vis abandonner ton respeccable exil pour courir au milieu d'une cour dépravée, qui te donnoit l'espérance d'un mariage qui flarroit ton ambition ; je te vis rempli de; ces espérances 5 voler en Angleterre et abandonner la cause du peuple. Et enfin, ton ambition dé- trompée laissa d ta vengeance une libre carrière. Je" puis y réfléchir sans en frémir d'horreur;' qire de forfaits l'histoire amasse sur ta vre ! Ec ce qui paroîtra plus étonnant^ c'est que ton parti même affecte de te mépriser en te servant. C'est sous le masque spécieux du républicanisme que ces odieux Cromvelîstes jettent la terreur et parlent dîassàsiner tous ceux! qui ont voté pourTexil de Louis Gapet. Cependant depuis quelques temps ^^ j'ëtois revenue sur ton compte ; j'ai même fait Véloge de ton fils dans P Entrée de Dumourie-^ à B riiteîles ; et d'après cet élog-e,tu dois sentir-com- bien je suis impartiale à ton égard.

Lorsque je t'ai vu , en votant la mort de Louis XVI , faire le .serment d'immoler de ta inain celui qui voudroic nous assujétir de Jiou-^ veau , et de mourir en défendant le gouverne* ment républicain , j'ai cru , quelle que fût l'iior-^ reur que ton vote eût produit dans mon âme, que je m'éîois trompée sur ton compte.

(5 ) croîs que j'aurois pris ta défense , lorsque par une de ses renconires bizarres , je me trouve aller loger dans la même maison d'un homme qui a été dix ans ton lecteur. Dans plusieurs conver- sations que j'ai eue avec lai , il a été question de toi. Suivant lui , tu dois monter sur le trône, ou arriver à la dictature. Me trouvant moins indisposée contre toi, il a essayé de me mettre dans tes intérêts. Il m'a assuré même que lors- que tu serois tout- puissant, je te verrois d'un autre œil. Cette injure grossière m'a révoltée , je te Tavone : mais j'ai voulu l'entendre jusqu'à la fin» J'ai voulu connoître les moyens qui pour- voient te conduire au rang suprême de roi ou de dictateur ou de régent , et comment il re seroic possible de changer les esprits et les opinions. Que vous êtes simple, m'a dit cet homme ! Les grands meneurs de ce projet n'ont aucun doute sur la réussite, et celui qui est à la tête a une expé- rience profonde des révolutions. Il saiî comme on conduit les hommes , et depuis quatre ans il m'a instruit d'avance de tout ce qui s'est passé. Cet homme m*a tenu cette conversation avanc la disette du pain, et ce qu'il appelle la pro- menade civique qui s'est faite chez les épiciers, est arrivée au moment précis il me l'avoic annoncée. Il m'avoit prédit aussi I2 massacre

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du 9 au 10 Mars, qui heureusement n'a pas été consommé : mais il m'assure que cette affaire n'est qu'ajournée.

Enfin tu dois régner, PHILIPPE , par le crime j Laclos le veut. Et Ton sait si l'auteur des Liaisons dangereuses y est un odieux machiaveliste. Tout ce que je t^avance, je puis le prouver; mais, s'il est vrai que la soif de régner te domine , pourquoi ne présenterois-tu pas plutôt aux Fran- çais la nécessité d'un gouvernement monarchique , s'ils sont nés pour servir sous les tyrans, que de vouloir monter sur le trône par la plus sanglante des révolutions? Crois-moi ^ Philippe, les scé- lérats ne réussissent pas toujours , et quand ils croyent triompher , ils sont souvent massacrés à la tête de leur parti ; voilà la catastrophe que je t^ai prédite il y a long- temps.

Ces conversations vagues ^ quelle que fût ma défiance à ton sujet , ne m'avoient point encore persuadée; mais, queUe fut ma surprise , lorsque je te vis garder le silence sur la dénonciation du sieur Lajouskj! îl n'étoit connu que sous la désignation d'un Polonnois : qui pouvoir mieux que toi , rendre compte de cet homme à la convention ? C'est ton ingénieur , un de ceux qui ont ta confiance. En rentrant chez moi ^ je parle de cette dénonciation à celui qui nlavoit

(7) fait l'éloge pompeux de tes moyens pour égarer le peuple , et pour te placer â la rête du gou- vernement. Le citoyen d'Arbesse , député à la convention,, a été souvent témoin de ces con- versations, et je lui rends la justice de croire qu'il est assez bon citoyen pour ne pas démentir ces faits. Au reste, j'ai d'autres témoins qui pour- roienc venir à l'appui de ce que j'avanre. Je reviens à cet homme et au sieur Lâjousky.

Vous voyez 3 me dit-il , si on l'a niis en état d'arrestation ; et changean: tout-â-coup de lan- gage , il m'assura qu'il ne connoissoic pas le sieur Lajouslci ; qu'à peine il lavoit entrevu; que s'il le voyoit^ il ne le reconnoîtroir pas. Trois jours après cette explication , il m'engagea a rester chez moi , me disant qu'il avoit beaucoup de choses à me dire. Je le lui promis ; mais je fus obligée de sortir pour une heure , et revenant chez moi je le rencontrai avec le sieur Lâjousky , au bas du Pont-Neuf. Quelle fut ma surprise ez celle de cet homme'. Le sieur Lajoasky, que je connoissois de longue dare , puisque mon fils étoit dans ton corps d'ingénieurs qu'il commandoir, détourna le visage. Je laissai cet homme qui m'en avoit si horriblement imposé. Dans sa con- fusion, je vis le crime , je reconnus tout enfin. Je continuai mon chemin avec assez d'agitation*

( 8 ) Je me dctourne pour voir leur marche; je hs vis arrêtés avec une troupe de coupe-jarret , à laquelle ils me désignoient ; un enti'autues me suit , vctii d'une veste et d'un pantalon de cou- leur de ramoneur , tenant un gros baron qu'il agîtoic dans sa main. 11 me suivoit pas-à-pas. Je m'arfêrai trois fois pour le laisser passer : mais suivant tous mes mouvemens , il s'arrêtoit de même. Arrivé sur la place des Quarre-Nations , je pris le parti d'entrer dans une boutique de papetier; j'instruisis les marchands de la dé- marche de cet homme; il eut l'audace de se promener devant la boutique et d'attendre ma sortie. Les marchands me conseillèrent de tra- verser la boutique et de sortir par une porte de derrière. Je suivis cet avis , et trouvant à la porte une sentinelle , je l'instruisis de cet évé- nement. On me fit entrer dans le corps -de-garde ; les citoyens qui composoient la garde , après avoir examiné ce: homme _, me proposèrent de me suivre de loin sans armes ; ce qui fut fait. Je sortis par le passage de la rue de Seine sur le quai. Ce quidam, qui igîîoroic ma précaution^ continua de suivre. Quand je fus en face d'un second corps-de-garde , je m'arrêtai. Je lui de- mandai,, avec un ton ferme , ce qu'il me vouloic pour me suivre ainsi : il me répondit , n'êtes-^

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vous pas de Boi'tleaux ? Cette question , lui 6\s^ je, est bien r.iidive. Les citoyens qui m'accom- pagnoicnt survinrent, et d'apiès ses réponses équivoques , je demandai que Ton nous menât à la section ', je fus conduire à celle qqs Quatre- Nations. On lui demanda sa Carre de citoyen , il n'en a jamais eue; et quoiqu'audacieux dans SQs réponses , il dit qu'il étoit assez connu pour n'en avoir pas besoin. On lui demanda s'il n'avoit personne qui pût répondre de lui. Il dit que oui , il nomma la citoyenne et citoyen Salignac , député a la convention. Quand ii fallut aller aux informations ^ il se rétracta; il dit qu'on ne le connoisoit pas assez pour répondre de lui. A chaque instant ce furent mensonges sur mensonges. Jusqu'à son extrait de baptême, tout étoit en c-ontradictjon avec ses discours. Les membres de la section le confondirent plusieurs fois ; mais le sieur Lajousky étoit connu et avoit des amis dans cette section. On feignoir de me regarder comme aristocrate , m'étant pro- posée pour défenseur officieux de Louis Capet. Mon assassin fut simplement renvoyé h sa section pour y êîre reconnu , et tout resta-la. Je joins ici la lettre que j'ai écrire a cette ssctîon > et le procès-verbal de cette importants affaire.

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Je me détourne pour voir leur marche; je 1^5 vis arrêtés avec une troupe de coupe-jarret , à. laquelle ils me désignoienc ; un enti'autres me suit , vctii d'une veste et d'un pantalon de cou- leur de ramoneur 5 tenant un gros baron qu'il agicoit dans sa main. II me suivoit pas-à-pas. Je m'arrêrai trois fois pour le laisser passer : mais suivant tous mes mouvemens , il s'arrêtoit de même. Arrivé sur la place des Quatre-Nations , je pris le parti d'entrer dans une boutique de papetier; j'instruisis les marchands de la dé- marche de cet homme; il eut l'audace de se promener devant la boutique et d'attendre ma sortie. Les marchands me conseillèrent de tra- verser la boutique et de sortir par une porte de derrière. Je suivis cet avis , et trouvant à la porte une sentinelle , je l'instruisis de cet évé- nement. On me fit entrer dans le corps-dc-garde ; les citoyens qui composoient la garde , après avoir examiné ce: homme ^ me proposèrent de me suivre de loin sans armes ; ce qui fut fait. Je sortis par le passage de la rue de Seine sur le quai. Ce quidam, qui ignoroit ma précaution^ continua de suivre. Quand je fus en flice d'uîi second corps-de-garde , je m'arrêtai. Je lui de- mandai^ avec un ton ferme , ce qu'il me vouloic pour me suivre ainsi : il me répondit , n'êtes-

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vous pas de Bordeaux ? Cette question, lui dis'^' je, est bien tardive. Les citoyens qui m'accom- pagnoicnt survinrent, et d'après ses réponses équivoques , je demandai que l'on nous menât à la section j je fus conduire à celle dçs Quatre- Nations. On lui demanda sa carre de citoyen , il n'en a jamais eue; et quoiqu'audacieux dans ses réponses , il dit qu'il étoit assez connu pour n'en avoir pas besoin. On lui demanda s'il n'avoit personne qui put répondre de lui. Il dit que oui , il iiomma la citoyenne et citoyea Salignac, dépuré a la convention. Quand il fallut aller aux informations j il se rétracta; il dit qu'on ne le connoisoit pas assez pour répondre de lui. A chaque instanc ce furent mensonges sur mensonges. Jusqu'à son extrait de baptême, tout étoit en crontradicrion avec ses discours. Les membres de la section le confondirent plusieurs fois ; mais le sieur Lajousky étoit connu et avoir des amis dans cette section. On feignoit de me regarder comme aristocrate , m'étant pro- posée pour défenseur officieux de Louis Capet. Mon assassin fut simplement renvoyé à sa section pour y être reconnu, et tour resta-la. Je joins ici la lettre que j'ai écrire a cette sgction ^ et le procès-verbal de cette importante afFaire.

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V_>lTOYENS, personne n'ignore que j*ai épuisé ma fortune pour la révolution. Je suis femme et j'ai servi ma patrie en grand homme. Ma récompense a été la plus atroce calomnie et la plus noire ingratitude ; les poignards des assas- sins sont levés sur ma tête. Je n*ai que la loi pour ma sauve - garde , et vous Tavez fait taire à mon égard. Vous avez renvoyé un scélérat équivoque dans toutes ses réponses y vous en avez reconnu vous-même l'imposture, et j'ignore ce qu'il est devenu. Je me suis présentée deux fois à la section pour prendre le procès -verbal ; et quoique ma position fut délicate , le temps ne vous a pas permis » m'avez-vous dit , de me le remettre/j'ai entendu , de mes propres oreilles ^ que des membres de votre section me traitoient <l'aristocrate et de défenseur de Louis Capet; cruels et mauvais citoyens! est-ce ainsi que vous récompensez le plus pur civisme ? Non , vous ne me croyez pas capable de vous imiter, de trahir mon pays. L'humanité est la cause du peuple.

J'en appelle a vos consciences, si une erreur aveugle ne les égare pas sur mon compte.

J'en appelle aux bons citoyens qui composent la section ; qui ont entendu ces affreux propos.

( I> )

et je leur demande le procès - verbal au nom de

Ja loi et de la patrie.

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Procès-verbal de la section des QjLatre-Naùons,

V>.E jourd^hui 20 mars, l'an second de la répu- blique , le citoyen Prevot, caporal de garde au poste de la rue de Seine, a conduit au comité un citoyen et une citoyenne, pour lesquels la force armée a été requise, pour les conduire pardevanc nous , afin d'être statué ce que de raison , et a signé , PREVOST.

Et à l'instant est comparue la citoyenne Marie Olympe de Gouges ^ laquelle a dit 5 que passant sur le Pont-Neuf, elle a rencontré les citoyens Allion et Lajouski , auxquels elle a parlé ; qu'en les quittant; un jeune homme vêtu en matelot , a rejoint ces citoyens et leur a parlé un instant; qu'ensuire ce jeune homme les a quittes et s'est attaché à la suivre; qu'elle est entrée dans différentes maisons pour éviter d'être suivie par ce jeune homme ; que par-tout où' elle s'est arrêtée , ce particulier s^^est aussi arrêté, et l'a constamment suivie. Que cette con- duite lui a donné de l'inquiétude ^ et ce jeune- homme lui paroissant suspect, elle a pris le parti^ de le faire arrêter par la garde du poste de la rue de Seine 5 et l'a fait conduire pardevant nous.

â TefTet que nous sachions de lui les motifs qui Vcm porté a la suivre et à lui faire la quescion , si elle n'etoit pas de Bordeaux ; ayant d'ailleurs des sujets d'inquiétudes delà part des sieurs Allion et Lajousky , qu'élit; se réserve d'expliquer en temps et lieu , et à signé ,

Marie- Olympe DE GOUGES.

Est aussi comparu Pierre-Etienne Boysse , compag'^^n orfèvre, demeurant à Paris , chez le citoyen Coruier , rue Saint-Jacques de la Bou- cherie , natif de Limoges 5 âgé de vingt-quatre ans.

A lui demandé s'il connoîc les sieurs Allion et 'Lajousky, ainsi que la dame de Gouges?

A répondu que non.

A lui demandé pour quel motif il a suivi cons- tamment la dame de Gouges , et pourquoi il Ta attaqué pour lui demander si elle n'étoit pas de Bordeaux ?

A répondu qu'ayant cru reconnoître cette citoyenne , et l'avoir vu a Bordeaux , et que venant sur le quai de Voltaire chez le citoyen Salignac , député , et que suivant la même route que cette citoyenne , il l'a suivie et pris la hardiesse de s'informer si elle n'étoit pas de Bordeaux ; que^ sa conduite envers cette citoyenne n*avoic rien de malhonnête , et n'étoit que pur objet de curiosité.

( ^3 )

A lui demandé qu'il nous représente sa carte civique ?

A répondu qu'il n'en a pas.

A lui demande s'il peut nous indiquer quel- qu'un en crac de répondre de lui ?

A répondu qu'on peut le reconduire à sa section , ou que le citoyen Salignac répondra <3e lui.

A lui demandé si ses réponses contiennent vérité, ec s'il veut signer ?

A répondu sur le tout, oui, et a signé ^

De BOY s SE

Sur quoi^ nous commissaires de police, disons que ledit Etienne Boysse sera conduit , sous bonne et sure garde, a sa section pour y être reconnu , et néanmoins qu'expédicicn du pré- sent sera remis à la citoyenne de Gouges pour lui servir ce que de droit. Fait et arrêté les jour et an que dessus.

Le GAGNEUR, et Thomas.

Pour copie conforme , THOMAS , secrétaire greffier.

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ES faits ne sont point ^qs visions de femme , un événement ordinaire ; ce sont les ennemis de la liberté , les Cromvelistes . les assassin^

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qui me poursuivent ouvettemetit ; qu'ils vîètinenc me percer le sein. Que ferois-je actuellement dans ce monde? J'ai épuisé infructueusement ma fortune pour le salut public ; je vois ma patrie déchirée ^ un frère mort sur les frontières, lais- sant sa fille sans fortune , sans secours j mon fils, mon malheureux fils^ mort peut-être dans cette deinièr^ affaire , puisqu'on s'obstine au bureau de la guerre à ne m'en point donner des nouvelles y enfin, ce dernier coup manquoit à mon infortune, si le ciel m*a voulu priver de la seule consolation qui pouvoit me dédommager de tous mes sacri- fices. Je n'ai plus rien sur la terre , plus rien à mé- nager , et je demanderai la mort aux assassins , comme un bienfait qui récompensera mon civisme d'une couronne éternelle. O PHILIPPE ! O Bour- bons ! noms à jamais exécrables; puisse la ven- geance, de Dieu et des hommes, vous forcer à vous détruire vous-mêmes les uns par les autres ! Puissiez-vous payer par votre sang , tout celui que vous avez fait couler ! Puissent les Français, plus dignes un jour d'un gouvernement républicaia , charger votre mémoire de tous les forfairs qui ont souillé la révolution , qui , sans les Bourbons , se seroit opérée sans tache et sans meurtres. Juste ciel ! et ces Bourbons trouvent encore des Français pour esclaves; ces Français divisés en deux factions , ne veulent qu'un Bouiboi;i pour

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maître, et la niasse imposante des bons citoyens, timide , indécise, flotte entre ces deux partis homicides î On parle ouvertement de la contre- révolution , et l'on désire déjà un chef. O Français ! jeTavois prévu; je voulois vous épargner la honte éternelle de votre lâcheté et de vos inconsé- quences ; moi seule, je me scrois montrée digne de la révolution d'un peuple vertueux. Si un jour on me considère comme une seconde Cassandre^ on reconnoîtra que ce n'est point dans une ima- gination exaltée que j'ai puisé mes prédictions, mais plutôt dans la dépravation de vos mœurs. Oui , dans la dépravation de vos mœurs. C'est a la suite des excès qui abrutissent le plus l'espèce humaine , que des hommçs ont pris le nom de législateurs , ont tracé les massacres ec Je pillage. Ces massacres ont servi Taristocratie, ont fait frémir tous les peuples ^ et tons les peuples se sont levés contre la France. Voilà , Philippe , le résultat de ce parti féroce. Que fera-t-il si les puissances étrangères sont victorieuses .? Qu'en- treprendra-t-il de nouveau si elles sont vaincues? Dans quelle affreuse alternative les bons citoyens ne se trouvent-ils pas! des chaînes , ici des poignards. Quel Dieu turélaire , quel homme assez grand nous sauvera! quel génie bienfaisant veillera sur la France , et quelle force divine pourra détourner les coups dont elle esc menacée

( i6 )

de toutes parts ! Si à peine ayant connu le gou- vernement républicain , les Français en sont déjà facigués , qu'ils frémissent sur le choix qu'ils vonc faire. Un roi , un dictateur , sont le fléau des hommes? Pour moi , qui ai défendu pour vous seuls ia monarchie que vous paroissez désirer actuellement , j'avois vu arriver avec enthousiasme la constitution républicaine qui conrenoic , dès mon enfance, à mon caractère fier et indépen- dant, je vois avec un profond regret cette cons- titution anéantie, avant même sa naissance. JRentrez sous le joug , foibles Français , puis- que vous n'avez pas le courage de repousser l'étran- ger et de vous défaire des traîtres du dedans. Je finirai, PHILIPPE, par retirer l'hommage que je t'ai fait, dans ton exil, de mes œuvres. Ces .œuvres renferment mon portrait 3 et tu sais que lîîon portrait n'est pas un hommage ordi- naire de femme. Je n'ai eu rien de particulier avec toi , c'éroit le talent aui accordoit un tribuc à la demande d'un prince patriote. Le nom de monseigneur , celui de grandeur, y sont tracés à ta honte et à la mienne. Rends-moi ces œuvres j je veux avant ma mort expier ces erreurs anti- républicaines , ouvrage du préjugé et de l'ha- bitude.

Marie, Olympe de' GOUGES.

.S.:< V. nr,3.

10

COMPTE

RENDU

A NOS COMMETTANS.

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A N Ç A I s 5

Lorsque la représentation nationale cesse d'être libre, et que la véi'ité est étoufiee , le temple des loix doit être fermé; et alors , ne pouvant remplir notre mandat , le premier de nos devoirs est celui de vous instruire. Nous nous bornons à des faits évidens, et nous vous laissons le soin d'en tirer les conséquences.

Une loi avoit ordonné , dans les sections de Paris, la formation de comités de surveillance sur les étran- gers et gens suspects. Cette loi a été éludée : au- lîieu de comités de surveillance, on avoit créé, de- la manière la plus illégale , dc?s comités révolution- naires , qui étoient contraires à l'intention et à la llettre de la loi.

Les comités révolutionnaires ont créé un comité [central , composé d'un membre de chaque comité section. Cette commission centrale a délibéré secrè- tement; ensuite elle a suspendu les autorités cons- tituées 3 elle a pris le nom de Comell révolu: io-inairt

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