‘ En ur ark, i nt \ : 1 ' - lS d Ö Ì vlee L + rab erge AAN n h nen ee el eet et hg \ E Ù …t d N ly EL rn ri edet D NHK f EN Ö E te den y KIN A BNR vet NOAA teld LEANN vete kantdt se De Me ARNE B A) vil fi J E k eh ‘ Ki LOE | p nj ' Ö 1 B gn, ff ‘ ï 4, N ' " 4 hi , Hi Wen st ° ‘ En « be if 4 a te EL El DE _ En _ M Pr Ï fi n â _ B Pa Ì N E Ni - _ _ _ Ne mn ä R NN n _ RS Ven _ Ek n In Dn F Or Ï eee s Ï E en : _ n 8 ä _ a _VERHANDELINGEN. KONINKLIJKE) AKADEMIE WETENSCHAPPEN. A/d Af IK JH / JZ AL | ‘ 13 DERTIENDE DEEL. AMSTERDAM, C. G. VAN DER POST, 1873. 5 ENH OE: D VAN HET DERTIENDE DEEL. P. HARTING, Rrcnerones DE MORPHOLOGIE SYNTHÊNQUE SUR LA PRODUCMION ARTIFICIELLE DE QUELQUES FORMATIONS CALCAIRES ORGANIQUES. C. M. VAN DER SANDE LACOSTE, Sprcirs NOVAE VEL INEDITAE MUSCORUM ARCHI- PELAGI INDICI. P. BLEEKER, RévisioN Drs ESPÈCES DE DENTEX, SYNAGRIS, GYMNOCRANIUS, GNATHODENTE X ET PENTAPUS. ee RÉVISION DES ESPÈCES INDO-ARCHIPELAGIQUES DES GENRES LUTIJANUS ET APRION, AVANT-PROPOS. Le titre de cet opuscule pourra paraître un peu présomptueux à quelques personnes. Mais qu'on me permette de rappeler que, lorsque M. Wöhler, il y a une quarantaine d'années, faisait la découverte que le cyanate d'’ammoniaque peut être transformé en un produit organique, l'urée, il mettait le premier pas sur la voie, qui a été suivie plus tard avec tant de succès par M. Berthe- lot et d'autres chimistes. La chimie synthétique compte déjà une longue série de corps organiques, produits artificiellement, c'est-à-dire sans l'agence de la vie. La morphologie synthétique n'en est encore qu'à ses premiers pas. Flattons-nous de lespoir que, après un nombre d'années égal à celui qui s'est écoulé depuis la découverte de la production artificielle de lurée jusqu’à nos jours, elle aura fait autant de progrès que sa seur aînée. Utrecht, ce ler Décembre 1871. NATUURK. VERH. DER KONINKL, AKADEMIE, DEEL XIV. arabe BCe ar ETE yi AET dit í Sid riot old. Asip Shsabpe dB to Ar Gak CEERD AIM 0e AA | r d Derde ah zaan, hal Od } Ves ol ait aait tempel Kor ie Ei at sr tirer apidae Et) rup. Eerten osn ludlr INTRODUCTION, Il y a déjà une trentaine d'années, que je m'occupai de quelques recher- ches sur les transformations que subissent les corps, quand ils passent de l'état fluide à l'état solide. Ces recherches ont été publiées dans quatre mémoires successifs *, J'avais déjà alors remarqué que quelques-uns des phénomènes qui accompagnent ces transformations, pouvaient servir à il- lustrer Vorigine de certains produits organiques. Plus tard je continuai encore pendant quelque temps ces études, en m’appliquant surtout à Fexamen des différentes formes qu’adopte le carbonate de chaux, sous l'in- fluence de circonstances différentes. Chacun sait que cette substance, vrai protée, se présente sous des formes extrêmement variées, tant dans le règne inorganique que dans les règnes organiques, Tantôt à l'état amorphe, tantôt à l'état cristallin, soit de spath calcaire, soit d’arragonite, il subit plusieurs modifications par linfluence des circonstances extérieures, surtout de la température, et des diverses substances qui sont présentes dans le liquide, au sein duquel il passe à l'état solide, J’'avais surtout en vue Vinfluence 1 Etude microscopiqgue des précipités et de leurs métamorphoses, appliquée à Vexplication de divers phénomènes physiques et physiologiques; dans le Bulletin des sciences physiques et naturelles de Néer- lande, 1840, p. 237. Gissingen betreffende de eerste vorming der cellen en derzelwer kernen in plantaardige en dierlijke weefsels, gegrond op het onderzoek van anorganische praecipitaten; dans le Tijdschrift voor natuur- lijke geschiedenis en physiologie, 1841, Dl. VII, p. 179. Over de wijze van ontstaan, den oorspronkelijken vorm en de opvolgende veranderingen der door praecipitatie voortgebragte organische en anorganische vaste stoffen, inzonderheid van de verschijnselen bij de vorming van kristallen; Ibid, 1843, Dl. X, p. 151. Over den invloed, welken de warmte uitoefent op de metamorphosen der praecipitaten, en beschrij- ving van eenen toestel om denzelven te meten; Ibid. Dl. X, p: 239. Ces recherches déjà anciennes n’étaient Évidemment pas connues à M. Traube, lorsqu’il publia son mémoire: Eeperimente zur Theorie der Zellenbildung und Endosmose; dans le Archiv f. Anat. u. Phys, 1867, p. 87. 1* 4 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. de diverses substances organiques, et quelques recherches m’avaient déjà conduit alors à des résultats très curieux. Cependant, n’ayant pas pu con- tinuer ces recherches, à cause de mon changement de domicile et d'occu- pations *, je m’abstins de les publier alors. Ge qui me les rappela, ce fut inspection des figures des singuliers corps calcaires, nommés coccolithes, cyatholithes, discolithes, publiées par plusieurs naturalistes distingués, qui pendant les dernières années se sont occupés de leur examen. Parmi ces figures j'en remarquai quelques-pues qui représentaient de très près la structure de quelques corps que j'avais obtenus par une précipitation très lente du carbonate de chaux au sein de l'albumine. Je résolus alors de reprendre le fil de ces recherches et de les étendre à un certain nombre de substances organiques, dont on avait lieu de eroire qu’elles pouvaient excercer une influence quelconque sur la forme adoptée par le*carbonate de chaux, soit par leur seule présence, soit en se combinant avec lui. Mais puisque dans les corps calcaires, faisant partie de Vorganisme animal, le carbonate de chaux se trouve ordinairement mêlé á des sels de magnésie et a des phosphates, il fallait aussi étendre les recherches à des mélanges de ces différents corps. C'est ce que j'ai fait, mais je me hâte d’ajouter qu'il s'en faut de beaucoup que j'aie examiné leffet de tous les mélanges dont on peut espérer des résultats instructifs. L'exposé suivant des faits observés ne saurait être considéré autrement que comme un premier pas dans une voie nouvelle, qui peut-être conduira à comprendre, mieux que nous ne le faisions jusqu'ici, comment les produits calcaires, qui jouent un rôle si remarquable dans lorganisme de plusieurs animaux, naissent pendant leur vie. Peut-être aussi que les résultats ainsi obtenus pouront servir à expliquer la formation d'autres produits organiques, qui ne contiennent pas de la chaux, mais dont la naissance implique aussi le passage de l'état fluide à l'état solide. Pour bien faire comprendre ce qui va suivre, il faut que je rappelle d'abord les transformations successives que subit le carbonate de chaux, lorsqu’à la température ordinaire, c'est-à-dire au-dessous de 54° C., il se précipite du sein d'une solution d'un sel calcaire soluble, tel que le chlorure 1 C'était en 1843, lorsque je passai de l'athénée de Franeker, qu'on venait de supprimer, et où j'étais chargé des cours de chimie et de botanique, à l'université d’Utrecht. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 5 de calcium, le nitrate de chaux ou l'acétate de chaux, par l'addition d’un carbonate de potasse ou de soude, Si les deux solutions sont très concentrées, le précipité qui se forme est à peine visible. Il est composé de membranes parfaitement diaphanes, qu'on reconnaît au mieroscope seulement aux plis qu'on y fait naître en le remuant d'une manière quelconque (PI. I, fig. 1 A). En faisant le mélange des deux solutions saturées et en proportions convenables dans une éprou- vette, le précipité constitue une masse gélatineuse, qui est tellement cohérente qu'on peut retourner l'éprouvette, sans qu'il s’écoule une goutte de liquide. Gest l'état parfaitement colloïde du précipité. Bientôt cependant la substance précipitée commence à se transformer. Elle perd sa diaphanéité; sous le microscope on y voit naître des molécules extrêmement petites (a) n’ayant pas de contours distinets et se confondant avec la matière gélatineuse environnante, où elles se trouvent incluses, Aussi ne montrent-elles pas le mouvement moléculaire, propre à tous les corpuscules assez petits qui se trouvent au milieu d'un véritable liquide. En même temps que la diaphanéité du précipité diminue, celui-ci com- mence à se contracter, c'est-à dire-que la place qu'il occupe devient de plus en plus petite. Les membranes, d’abord molles et flexibles, devien- nent raides et cassantes, de sorte que de nouveaux plis n'y prennent plus naissance. Après quelque temps une nouvelle transformation commence à se montrer. Les membranes à molécules deviennent floconneuses (B), puis disparaissent cà et là, et, au milieu de la substance redevenue liquide par portions, on voit naître d'autres corpuscules, d'abord extrêmement petits, mais ayant des contours distincts et réfractant fortement la lumière (G). Ges corpuscules ont un mouvement moléculaire très distinct. Hs grandis- sent à vue d'eil, et après un certain espace de temps toute la substance membraneuse et floconneuse a disparu, pour faire place à des corpuscules d'une certaine grandeur, ayant pour la plupart une figure irrégulièrement globuleuse (D). OQuelques-uns des plus grands contiennent un noyau, se distinguant de la substance environnante par un aspect granuleux. On y remarque aussi quelquefois une structure radiaire. Plusieurs de ces corpus- cules globuleux cohèrent ensemble, en s’aplatissant aux faces par lesquel- les ils se touchent.” Très souvent ils forment des corps doubles. Presque toujours on rencontre aussi parmi ces corpuscules un certain nombre de petits rhomboêdres de spath calcaire, Leur nombre augmente avec la tempé- 6 SUR LA PRODUCTION - ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, rature à laquelle la précipitation a lieu. Les corpuscules globuleux, quoi- qu’ils naissent et croissent au milieu du liquide, comme de vrais cristaux, s'en distinguent pourtant par leur figure. Ils appartiennent à celte classe intermédiaire de corps que M. Ehrenberg a depuis longtemps nommés des erystalloïdes, et auxquels M. Vogelsang * a récemment donné le nom de cristallites. Le temps, qui est nécessaire pour que la transformation du précipité soit complète, dépend des trois circonstances suivantes : fe, Il est d'autant plus long que les solutions employées sont plus con- centrées. En mélangeant des solutions diluées de beaucoup d'eau, la phase membraneuse ne s’obtient même pas, mais le précipité est tout de suite simplement floconneux. 2o, La transformation est accélerée par le mouvement et ralentie par le repos du liquide, au milieu duquel le précipité se forme. 59, La transformation est d’autant plus lente que la température est plus basse. *. Quand le précipité se forme dans des solutions concentrées, à 0° G. ou au-dessous, et dans un repos absolu, plusieurs jours s’écoulent avant que la transformation soit complète. En général, tout ce qui retarde la transformation du précipité a pour effet d'augmenter le diamètre des corpuscules et par suite de diminuer leur nombre, Mais, même dans les circonstances les plus favorables, leur diamè- tre ne surpasse pas 20 mmm., et il est ordinairement bien au-dessous de ce chiffre. Partant de [idée que c'était surtout l'état de viscosité du liquide, qui, en ralentissant la marche de la transformation, permettait aux corpuscu- les individuels de s’agrandir, d'autant plus qu’ils en ont plus le temps, je préparai des solutions de chlorure de calcium en y ajoutant du mu- cilage de gomme arabique, de salep ou d’amidon, et puis un carbonate alcalin. L’addition de ces mucilages avait peu ou point d'effet. La trans- formation du précipilé ne se trouvait pas retardée, et la figure ainsi que la grosseur des corpuscules étaient à peu prés les mêmes que dans les solu- tions aqueuses. Ll Archives Néerlandaises des sciences ezactes et naturelles, 18710, T. V,‚ p. 256. 2 L'influence de la température a été séparément étudiée par moi dans le dernier des mémoires cités. J'ai trouvé qu'elle pouvait être exprimée par une formule. J’y reviendrai à la fin de ce mémoire. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 1 Il en était tout autrement, comme on le verra bientôt, lorsque j'employais des substances animales au lieu de végétales. C'est qu’avec les premières, telles que l'albumine d’«euf, le sérum du sang, la bile, le mucus des mollusques, etc., il y a combinaison de la matière organique avec le carbo- nate calcaire. Des corps nouveaux naissent alors et affectent des formes diffé- rentes, tandis qu'en présence des substances végétales susdites le carbonate calcaire se dépose sans entrer en combinaison avec elles. CHAPITRE PREMIER. EXPÉRIENCE S. Les expériences, dont je vais rendre compte, ont été faites de plusieurs maniêres. Dans la plupart des cas il s'agissait de faire naître le précipité calcaire au milieu d'un liquide organique, par la double décomposition d’un sel calcaire soluble et d'un carbonate ou d'un phosphate alcalin. L’essentiel était que la rencontre et le mélange des solutions, qui précèdent la double décomposition, ne se fissent que très ientement. Pour atteindre ce but j'employai diverses méthodes. lo. La plus simple consiste à verser lalbumine d’un ou de deux ceufs dans un flacon, au fond duquel est placé un morceau de chlorure de cal- cium ou d'un autre sel calcaire soluble. Puis on y ajoute un carbonate alcalin, seul ou mêlé à un phosphate, soit en poudre soit en dissolution très concentrée, en ayant soin que l'addition se fasse très lentement, de sorte que les liquides se mêlent aussi peu que possible, 2o. En second lieu j'employai des éprouvettes, que je remplissais des mêmes substances ; puis, ayant fermé l’éprouvette avec un bouchon, elle était placée horizontalement sur un support convenable. 30. Afin de ralentir encore le mélange des solutions, je préparai aussi de petits appareils à diffusion, consistant en un tube de verre, large de 2 centimètres, fermé à l'un des bouts par une pièce de papier-parchemin, et en un flacon à large ouverture, muni d’un bouchon percé d'un trou pour recevoir le tube, qui y passe à frottement, Le flacon contenant le liquide organique avec le sel de chaux, et le tube la solution concentrée du sel alcalin, il est facile d'amener le bout du tube, recouvert de la pièce de papier-parchemin, jusqu'à quelques millimètres au-dessous du niveau du li- quide qui est contenu dans le flacon. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 9 Ao, La quatrième méthode est celle qui m’a donné les meilleurs résultats. Aussi je m'abstiendrai d'énumérer ceux que m'ont fournis les autres métho- des, à moins qu'elles n’aient conduit à quelque fait qui semble mériter une mention spéciale. Cette méthode n'a qu'un seul inconvénient, celui d'exiger lemploi d'assez larges quantités du liquide organique. Lorsqu’il s'agit d'albumine, de gélatine, de sang, de bile, etc., cette condition est assez facile à remplir; mais il peut arriver qu’on n’ait pas à sa disposition de. grandes quantités du liquide à éprouver, et alors une des méthodes précé- dentes peut servir. La méthode done, dont j'ai fait le plus d’usage, con-_ siste à verser le liquide organique dans un large plat de porcelaine ou de verre, de manière à y former une nappe, haute de 1 à 1,5 centimêtres; puis les deux sels, destinés à la double décomposition, sont placés, à l'état so- lide, Pun vis à vis de l'autre, près du bord du plat et immergés dans le liquide, de manière qu’ils se trouvent séparés par une certaine distance, la- quelle pour ces expériences a varié de 20 à 55 centimêtres. Le plat, étant ainsi préparé, est couvert d'une plaque de verre et placé sur une table horizontale, dans un endroit où il est à labri de tout mouvement, Les sels se dissolvent alors peu à peu et vont très lentement à la rencontre Fun de Pautre. Le précipité, commencant par un état colloïde, s’oppose par lui-même à une rencontre trop subite des portions de solutions qui se forment au fur et à mesure, On peut encore ralentir leur mélange en enveloppant les sels d'un morceau de papier brouillard, serré par une ficelle. Pendant les deux ou trois premiers jours, quelquefois pendant une période encore plus longue, rien ne manifeste au sein du liquide la formation de corps calcaires solides. Peu à peu, on voit apparaître à sa surface des petits points reflétant la lumière; ces petits points se réunissent et finissent par constituer une croùte, laquelle plus tard adhère au bord du plat, En même temps, une autre partie du précipité commence à se former au sein du li- quide et finit par gagner le fond du plat. Autour des deux endroits où les sels ont été placés, la formation de corps calcaires se fait encore d'une manière différente, ainsi qu'on le verra dans les descriptions des ex- périences; de sorte que dans le même plat plusieurs formes de corps cal- caires naissent en même temps, mais chacune à un endroit particulier. La durée de cette formation varie, selon la température, de deux à huit semaines. Le chlorure de sodium ou de potassium, qui naît par suite de la réaction réciproque des sels, empêche la pourriture du liquide organique. 2 NATUURK. VERH, DER KONINKL. AKADEMIF. DEEL XIV. 10 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. A la Sin, eependant, sa surface est envahie par des touffes de Penicillium, mais comme celles-ci ne commencent à se montrer que lorsque la transformation du précipité est déjà assez avancée pour qu’on puisse en faire l'examen, leur apparition est peu gênante pour lobservateur, Outre ces quatre méthodes principales, j'en ai encore employé d'autres pour produire la calcification de quelques tissus organiques. Je les décrirai à leur place. L'examen microscopique du précipité a été fait de deux manières : d’abord à l'état frais, pour ainsi dire, en le portant sur le porte-objet, tel qu'il se trouve dans le liquide, et y ajoutant simplement un peu d'eau. De cette manière, cependant, on ne parvient pas à bien voir les détails de la struc- ture, à cause de la forte réfraction de la lumière par les corps calcaires. Pour que ces détails deviennent clairement visibles, il faut d’abord laver les corps calcaires, à large eau, afin de les dégager, autant qu’il est possible, de la matière organique qui y adhère, puis les sécher et enfin les mettre dans un liquide d'un pouvoir réfringent plus fort. J'ai employé pour cela l'huile de térébenthine ou le baume de Canada. La plupart des figures des corps calcaires les représentent tels qu'on les voit dans un de ces deux liquides. Expériences avec Valbumine d'eeuf. Exp. 1. L’albumine d'un euf de poule fut mêlée, dans un flacon à un volume égal d’une solution très concentrée de chlorure de calcium. Puis on y ajouta lentement une solution également très concentrée de car- bonate de potasse. “Après dix jours la transformation du précipité était complète. Il se compose de corpuscules dont le diamètre varie de 4 à 55 mmm, quel- ques-uns étant isolés, d'autres réunis en groupes (PL. 1, fig. 2). Les corps isolés ont pour la plupart une figure sphérigue (a), mais souvent cetle forme est plus ou moins irrégulière , dans quelques-uns elle est celle d'un ellipsoïde (b). Plusieurs contiennent un noyau, environné de deux ou de trois ecouches concentriques, nettement déterminées (a, a’). Le noyau, lorsqu'il est présent, est tantôt rond et à contour bien défini, tantôt il affecte la figure d'une étoile. Dans ce dernier cas il se montre presque tout à fait opaque à la lumière transmise, et blanc à la lumière incidente. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 1 La surface des corps est ordinairement lisse, mais quelques-uns (c ec) ont la surface hérissée de petites éminences obtuses ou pointues. Ceux qui ont atteint un certain diamètre ont une structure radiaire (a). Plusieurs des corps composés sont simplement doubles (d, d’) et possè- dent alors encore des contours arrondis. D'autres sont réunis en lames, qui ordinairement ne sont composées que d'une seule couche de corpuscu- les à contours polyédriques, simulant des cellules (e e). Dans quelques-unes de ces lames chaque corpuscule a un noyau; dans d'autres, celui-ci fait dé- faut. La grosseur des corpuscules polyédriques dans les lames varie beau- coup. Dans les lames les plus ténues on ne distingue plus de corpuscules ; elles se montrent simplement granuleuses (f). En faisant dissoudre le précipité dans l'acide acétique, la substance al- bumineuse de chaque corpuscule, ainsi que celle qui compose les lames, conserve la même forme et le même diamêtre, que ceux des corpuscules et des lames. Seulement ces corps albumineux sont beaucoup plus trans- parents, parce qu’ils réfractent moins la lumière. La teinture d'iode les colore en jaune-brun foncé, En y ajoutant une solution de carmin dans l'ammo- niaque, tous les corps sont bientôt colorés en rouge foncé. Nous désignerons cette substance, qui n'est que de l'albumine modifiée, et sur laquelle nous reviendrons plus loin, par le nom de calcoglobuline. Exp. 2. Même mélange d’albumine et de chlorure de calcium dans un flacon, mais le carbonate de potasse remplacé par du bicarbonate de soude en poudre. Examiné après dix jours, le précipité se montre composé de corps qui sont pour la plupart des sphères parfaitement régulières, ayant un diamêtre de 5 à 55 mmm. (PI. 1, fig. 5). Dans plusieurs on remarque un très petit noyau central (bb), réfractant très fortement la lumière, et qui n'est peut-être qu'une petite bulle de gaz acide carbonique, devenu libre au moment de la décomposition du bicarbonate alcalin. D'autres (c,‚ c,‚ c) ont un noyau plus grand, soit finement granuleux, brun à la lumière transmise et blanc à la lumière incidente, soit composé de petites acicules rayonnant du centre. En quelques cas il n'y a que deux de ces acicules, réunies en croix. Ordinai- rement une, deux ou trois lignes concentriques environnent le noyau. Dans quelques globules des stries fines rayonnent du centre vers la circonférence. Plusieurs corpuscules sont doubles (d, d). Cette réunion de deux globules ge 12 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCATRES. en un seul corps présente encore beaucoup de gradations, ainsi que le montre la figure. Souvent les deux moitiés ne sont que faiblement unies, de sorte qu'elles se séparent aisément et se montrent alors comme des corps isolés, ayant la figure d'une lentille concavo-convexe (a). Quelquefois (en e) deux noyaux contigus sont contenus dans un globule simple. Lorsque l'acide acétique a dissous le carbonate de chaux, la calcoglobuline restante conserve encore parfaitement la forme des globules (Fig. 5’). Exp. 5. Mélange d'albumine, de nitrate de chaux et de carbonate de potasse dans un flacon. Après dix jours la transformation n'est pas encore achevée, puisqu'’il y a encore des flocons membraneux. Cependant la majeure partie du précipité est déjà composée de globules, à peu près pareils a ceux obtenus avec le chlorure de calcium dans l'expérience fre; mais les noyaux y sont rares, et lorsque les globules se réunissent ils forment rarement des lames, mais plutôt des groupes irréguliers, où souvent on ne reconnaît plus les limites des divers corpuscules qui les constituent. L'action de l'acide acétique est la même que dans les deux cas précédents. Exp. 4. Mélange d'albumine, de nitrate de chaux et de bicarbonate de soude. La transformation est complète après dix jours. Le précipité est com- posé des mêmes globules que dans le mélange correspondant, avec le chlo- rure de calcium (exp. 2me). Seulement ils sont plus petits, les plus grands n'ayant que 11 mmm. en diamêtre. Exp. 5. Mélange d'’albumine, d’acétate de chaux et de carbonate de potasse. Après onze jours le précipité se ecampose de corpuscules très petits, arrondis et réunis en masses peu transparentes. Les plus grands de ces cor- puscules, ayant un diamêtre de 12 mmm., ne se distinguent pas de ceux qui sont formés avec le chlorure de calcium (exp. fre). Exp. 6. Mélange d’albumine, d'acétate de chaux et de bicarbonate de soude en poudre. Après onze jours on ne voit encore aucun globule. La majeure partie SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 15 du précipité s'est déposée autour des grandes bulles de gas acide carboni- que, qui s'est dévéloppé pendant la réaction. Elle y forme des lames min- ces, membraneuses, mais raides et cassantes, ayant une épaisseur de 0,5 à 1 mmm. Ces lames ne sont pas constituées par un assemblage de cor- puscules, mais elles se montrent simplement finement granuleuses, eomme -f dans la fig. 2. Lorsqu’on les expose à laction de l'acide acétique, la sub- stance organique résiste et se conserve sous forme de membranes très ténues et diaphanes, dans lesquelles le plus léger mouvement fait naître des plis. Exp. 7. L'albumine de sept ceufs fut versée dans un plat ayant un diamêtre intérieur de 25 centim. On placa dans le voisinage du bord quel- ques morceaux de chlorure de calcium et au câté diamétralement opposé quelques morceaux d'une croûte cristalline de bicarbonate de soude. Après quelques jours une croûte mince commence à se former à la sur- face, partant des bords du plat et s'étendant lentement vers le milieu. Le premier examen a lieu deux semaines après le commencement de expérience. La croûte se compose entièrement de corps dont le diamèêtre varie de 10 à 150 mmm. Deux semaines plus tard leur diamêètre a encore augmenté et monte jusqu'à 150 mmm. Depuis ce temps-là jusqu'à l'époque où il fut mis fin à lexpérience, c'est-à-dire huit semaines après le com- mencement, leur diamêtre ne s'est plus accru. Ges corps (Pl. Ll, ig. 4) sont d’abord des sphères parfaitement régulières, mais lorsqu'ils augmentent en diamètre, cette forme se conserve rarement intacte. Même ceux qui se trouvent au-dessous de la croûte dans l'intérieur du liquide, et qui restent en partie isolés, acquièrent ordinairement une figure plus ou moins irrégulière. Cependant on en rencontre cà et là quelques-uns, qui, tout en ayant déja atteint un diamètre très grand, sont encore par- faitement sphériques (a). Quant à eeux qui composent la eroûte, ils ont tous perdu la forme ronde, en se soudant les uns aux autres, el sont deve- nus polyédriques (A, B, C, D, h). Un tel assemblage de polyèdres réunis dans une seule couche ressemble beaucoup, à première vue, à un tissu paren- chymateux de cellules, d’autant plus que plusieurs des corps qui les constituent contiennent un noyau. Cependant, ceux de ces corps qui ont atteint un certain dia- mêtre s'en distinguent ordinairement par la présence de plusieurs couches con— centriques (D, a), dont le nombre peut monter dans les globules les plus grands jusqu'à vingt-cing. Quelquefois ces couches ont des contours bien-circonscrits (a), 14 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCATRES. comme sil y avait une véritable interruption dans la substance, mais sou- vent elles ne se distinguent que par une légère différence dans la réfrac- tion de la lumière transmise, sans être bordées par des contours distincts (f). Dans tous les globules un peu gros on remarque des stries radiaires. Il y en a de deux sortes. Quelques-unes, en petit nombre, 5 à 5, et qu'on ne remarque que dans quelques-uns des globules qui ont atteint un certain diamêtre (en D et en f), sont très distinctes, noires à la lumière transmise et n’atteignent pas la circonférence. Ge sont évidemment de simples fissu- res superficielles. Les véritables stries radiaires, beaucoup plus nombreuses, s’'étendent dans le corps entier depuis le centre jusqu'à la surface, mais sont bien moins distinctes. Leur disposition est telle qu’on pourrait considérer chaque globule comme composé d'un très grand nombre de pyramides très allongées et à base très étroite. Aussi remarque-t-on que la surface de quelques-uns des plus gros globules est couverte de petits polygones, se touchant [un [autre et dont le centre s'élève un peu au-dessus de la sur- face générale (Pl. III, fig. 2). La plupart des globules sont parfaitement diaphanes, et, lorsqu’on les voit a la lumière incidente, ils reflètent la lumière à peu près comme le feraient des globules en verre de la même grosseur, dont la surface ne serait pas parfaitement lisse: c'est-à-dire que, vus sur un fond noir, ils ont la couleur blanche diffuse du verre mat. Plusieurs globules cependant montrent, à la lumière transmise, des couleurs irisées, telles qu'on les voit aussi dans certaines diatomacées, et qui sont le résultat de linterférence de la lumière par Veffet de la présence des fines stries radiaires, D'autres globules (k, k') contiennent un noyau semi-transparent, dont la couleur est d'un brun clair à la lumière transmise et d'un blanc très clair à la lumière incidente (k”). Quelques-uns de ces globules, dont le noyau est très grand par rapport au diamêtre du globule entier, ont le même reflet que la nacre, et ressemblent en effet tout à fait a de petites perles. La cause de ce reflet à couleurs irisées réside probablement dans la couche extérieure, qui est composée de petits prismes ou plutôt de petites pyramides tronquées, répondant aux fibres radiaires ordinaires. Parmi les corps calcaires qui composent la croûte à la surface du li- quide, il y en a un certain nombre qui ont une forme três singulière. La fig. 4 B et D en g' les représente, vus de la face supérieure; en ggg on les voit de côté. Dans la fig. 1 A et B de la Pl. II ces mêmes corps sont SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 15 représentés dans leurs diverses phases de développement. Ils sont composés de deux parties, Pune solide, l'autre concave. La première a la figure d'un segment de sphêre, exeédant ordinairement un peu la moitië de celle-ci. La structure de ce segment est tout à fait celle des globules, que nous venons de décrire. On y remarque également les stries radiaires et les lignes concentriques; plusieurs contiennent aussi un noyau. L’autre moitié a la figure d'un calice, dont la concavité représente un cône ayant son sommet au centre de la sphère dont la partie solide est un segment. La surface extérieure de ce calice fait immédiatement suite à la surface de la. partie sphérique, mais en s’évasant un peu, jusqu'au bord où les deux sur- faces, externe et interne, se rencontrent. Il en résulte que la paroi du calice va en s’amincissant depuis son insertion jusqu'a son bord, qui est tranchant et un peu sinueux. Les sinuosités qu’on y remarque répondent à autant de plis intérieurs, qui se rencontrent au sommet de la concavité conique intérieure. Le diamètre de l'ouverture du calice surpasse toujours un peu le diamètre de la partie sphérique solide, de sorte que, lorsqu’on regarde un de ces corps dans la direction de son grand axe, le bord semble environner le globule comme une espèce d’auréole (PI. IL, fig, 4 B, g en D et PL U, fig, 1 A). Ces corps se trouvent dispersés a la surface du liquide, tantôt isolés au milieu des autres corps sphériques qui les environnent (PL. L, D), tantôt róunis en groupes d'une certaine étendue (B). La partie solide est immergée dans le liquide, tandis que le calice, qui est vide, c'est-à-dire qui ne contient que de lair, surnage, sa partie supérieure s'élevant un peu au-dessus du niveau. Ces corps. sont par conséquent de petits appareils hydrostati- ques. Pour les indiquer plus facilement, nous leur donnerons le nom de conostats. Pendant la formation de la croûte on voit des econostats de toutes les grandeurs, depuis ceux qui n'ont qu’un diamètre de 10 mmm. jusqu'à d’au- tres dont le diamètre est de 120 mmm. On peut se rendre assez facile- ment compte de la manière dont ils prennent naissance. En plusieurs cas on y remarque un petit noyau sphérique. C'est là évidemment l'état par lequel tous ont débuté. Lorsqu’un tel globuie três petit est né dans le voisinage immédiat du niveau du liquide, et qu’il se trouve dans un repos parfait, sa petitesse et par suite son peu de pesanteur le tient suspendu dans Je liquide visqueux au milieu duquel il nage. Or, en continuant à s’accroître 16 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. par Fapposition de couches extérieures, il atteint bientôt la surface du liqui- de, et alors laccroissement ne porte plus que sur la partie qui se trouve en- core immergée dans le liquide, Le globule doit donc adopter en grandissant la figure d'un hémisphère ou d'une lentille plano-convexe, Mais, par suite de Padhésion du liquide au bord du corps naissant, celui-là s’élève un peu au-dessus du niveau général, et il se produit alors un commencement de calice au bord supérieur de ['hémisphêre, Une fois qu’ils ont commencé à se former, on peut se rendre facilement compte de la manière dont les conostats croiïssent par apposition CL externe. La figure ci-jointe, comparée à la fi- gure 1, PL Il, peut servir à lillustrer. Lors- que, en grandissant, leurs bords se rencontrent (PL. IL, fig. 4 B), ou qu’ils se trouvent inclus entre les globules (D), le bord du calice s’épais- sit un peu, les sinuosités deviennent pointues et les plis plus distincts, ce qui fait ressembler alors les calices à des fleurs de la famille des Composèes, par exemple à des Asters*, Arrivós à ce stade, les conostats servent encore de support à la croûte entière, dont la pesanteur s'est beaucoup augmentée par l'addition, à sa surface inférieure, de globules calcaires formant des prolongements qui ressemblent à de petites stalactites. n Cette agglomération des globules en stalactites. produit une grande variété de formes. Souvent, en s'empilant les uns sur les autres (î), ils s’apla- tissent aux surfaces par lesquelles ils sont réunis, de sorte qu’ils se présentent comme des disques d'une certaine épaisseur. Rarement on ren- contre des corps elliptiques (o). 1 Les corps que j'ai appelés conostats rappellent les pyramides quadrangulaires creuses, composées d'un assemblage de petits eubes, qu'on voit naître à la surface de la solution du chlorure de sodium pendant son évaporation. Il y a pourtant une notable différence entre ces deux formations. Les pyramides creuses du chlorure de sodium ne se forment que par suite de Y'évaporation du liquide, qui résulte de l'application de la chaleur. Les conostats au contraire naissent sans que l'évaporation ni une température élevée y prennent part. Aussi croissent-ils simultanément en bas et en haut, tandis que les pyramides du chlorure de sodium ne eroissent que par l'addition successive de nouvelles séries de petits cubes aux anciennes déjà existantes. Tout au plus ces pyramides représentent-elles l'expansion en forme de calice des conostats, mais non pas les eonostats entiers, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCATRES, 17 Au contraire les corps doubles ou jumeaux (f, }), qui sont le résultat de la réupion de deux globules, se présentent en grand nombre. Parmi ces corps doubles il y en a plusieurs qui ont un aspect singulier, rendu dans les figures m, m' et n. La dernière de ces figures indique un passage aux formes p‚ p‚ qui ressemblent déjà à des cristaux. Enfin on remarque cà et là des assemblages de cristaux prismatiques véritables (q). Examinés à la lumière polarisée, tous les globules, ainsi que les formes qui en sont dérivées, montrent une croix noire ou blanche, selon la posi- tion de l'analysateur (PL. II, fig. 2). Les intervalles sont occupés par des segments et des anneaux diversement colorés, passant insensiblement les uns dans les autres. Quelquefois on remarque entre les quatre bras de la croix, soit près du centre (en a), soit dans le voisinage de la circonférence (en c), encore un anneau â contours bien définis, qui est noir ou blanc, selon que la croix elle-même est noire ou blanche. En quelques cas, rares toute- fois, il y a deux de ces anneaux noirs ou blancs, dans le voisinage du centre (en d). Les stries radiaires se distinguent aussi dans la lumière polarisée par des couleurs souvent très vives. Ajoutons encore, une fois pour toutes, que tous les corps composés de calcoglobuline et de carbonate de chaux, obtenus de diverses manières, montrent à la lumière polarisée les mêmes phénomènes, que je viens de décrire. Lorsque les globules sont devenus polyédriques, ces phénomènes sont moins réguliers, c'est-à-dire que les bras de la croix ne sont pas exactement équidistants et à angles“droits, et que les anneaux colorés ont des distorsions, mais le caractère général des phénomènes est toujours iden- tique. Lorsque les lames calcaires sont très minces et qu'on n'y reconnaît plus une composition de corps polyédriques, les croix font défaut, et, au lieu d’anneaux colorés, toute la lame se montre colorée d'une couleur égale, seu- lement différente suivant lépaisseur de la lame et la position de l'analysateur. La calcoglobuline, qui reste après laction de lacide acétique, conserve en général la même forme que celle de sa combinaison avec le carbonate de chaux (PL. I, fig. 4). Dans les grands globules (a) on voit souvent quelques fissures partant d'un centre commun. Ce sont évidemment les mêmes fissures qu'on remarque déjà aux globes calcaires (fig. 4 en D et en f), mais élargies par le passage du gaz acide carbonique. C'est encore à Veffet mécanique du passage de ce gaz que je crois devoir attribuer l'ap- parence feuilletée de la partie superficielle de ces globules. Plusieurs con- 8 NATUURKe VERH. DER KONINKL. AKADEMIF, DEEL XIV. 18 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. tiennent un noyau et montrent encore des traces évidentes des couches concentriques, mais les stries radiaires, partant du centre, ont disparu. Les eonostats conservent aussì leur forme après laction de l'acide acétique. Ceux qui se présentent par le côté (b) montrent encore le calice, bien qu'il soit devenu extrêmement diaphane. En le voyant par sa face supé- rieure (b'), on y remarque encore les plis radiaux sinueux, qui cependant se sont affaissés sur le segment inférieur, en se contractant en même temps quelque peu. Tous ces corps de calcoglobuline sont colorés en jaune-brun par la tein- ture d'iode, et en rouge foncé par le carmin dissous dans l'ammoniaque. Ils sont très résistants. Même en séchant, ils conservent encore assez bien leur forme. Leur couleur à la lumière transmise acquiert alors une teinte brunâtre. Mais ils n’exercent plus aucune action sur la lumière polarisée. Une dissolution concentrée de potasse caustique, à froid, est presque sans action sur la calcoglobuline. Mèême après un séjour de vingt-quatre heures elle est peu changée. En y ajoutant de l'eau, la masse se goufle un peu, les globules disparaissent, mais le tout se change en une masse membra- neuse plissée, qui ne se dissout pas. Dans une solution bouillante du même alcali la calcoglobuline paraît se dissoudre en partie, mais elle finit par acquérir une couleur brun-noirâtre, sans se dissoudre entièrement. L'acide nitrique la colore en jaune citrin, qui devient orange par l'addi- tion de l'ammoniaque. C'est par conséquent toujours une substance albumineuse, mais qui est profondément modifiée et se rapproche de la chitine, ou encore plus de la conchyoline, c'est-à-dire de la matière organique contenue dans les coquilles des mollusques. Pour déterminer la quantité de la calcoglobuline qui se trouve combinée au carbonate de chaux dans les globules formés au sein de l’albumine, 0,510 gramm. de ces derniers, bien lavés et séchés, furent traités par un excès d'acide acétique. La substance insoluble, réunie sur un filtre et séchée à 100e C., pesait 0,059 gramm., ce qui revient a 7,65 pour cent. On pourrait inférér de ce qui précède que la formation de la calcoglobu- line dépend de sa combinaison avec le carbonate de chaux. Il n'en est ce- pendant pas ainsi, comme il est prouvé par le fait suivant. Autour de l'en- droit où le morceau de chlorure de calcium a été placé dans l’albumine, on SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 19 voit se former une masse blanche, cylindrique, dont le bord tranchant s'élêve jusqu'à 2—5 millim, au-dessus du niveau du liquide. L’expérience achevée, et le morceau de chlorure de calcium étant entièrement disparu dans la solution, on peut détacher ce cylindre ereux ou anneau du fond du plat, où il n’adhère que faiblement. On voit alors que ce n'est pas simple- ment un anneau, mais qu'à l'endroit où le morceau de chlorure de calcium a reposé sur le fond du plat par une base plane, il s'est formé une mem- brane mince, semi-transparente, qui ferme la partie inférieure du cylindre creux. Les parois de ce cylindre ont une épaisseur variant de 4 à 8 millim, Elle est la plus grande à la partie inférieure; son bord supérieur, s’élevant au-dessus du niveau, est presque tranchant. Ce bord a la dureté du car- tilage, les parties inférieures, moins dures, ont à peu près la résistance des tendons, En examinant cette masse singulière au microscope, je trouvai qu'elle ne contenait presque pas de carbonate de chaux. Le seul endroit où une cer- taine quantité de globules calcaires se trouvait enfouie dans la substance organique, était dans le voisinage immédiat du bord supérieur. Ces glo- bules se distinguent par la présence à peu près constante d'un grand noyau, brun à la lumière transmise et blanc à la lumière incidente, mais n’ayant pas des contours bien définis (PI. I, fig. 4 k). Le reste de la substance ne contient pas de carbonate de chaux et ne produit aucune effervescence avec les acides. On y remarque un grand nombre de petites cavités rondes, dont on peut voir les plus grandes à Peil nu (PL. IL, fig. 5). La masse environnante, étendue sous le micro- scope, se décompose assez facilement en lames membraneuses, qui ont une teinte brunâtre à la lumière transmise. Elles montrent des plis ou des fi- bres, parallèles en beaucoup d’endroits (PL. IL, fig. 4), ressemblant à celles de certains tissus conjonctifs, et réunies par des portions qui sont tout à fait sans structure et simplement très finement granuleuses. Cette substance présente toutes les réactions de la calcoglobuline. Elle est également insoluble dans la potasse caustique à froid et subit la même coloration en brun-noirâtre par son action à chaud, sans se dissoudre com- plètement. Elle est inattaquable par lacide acétique, se colore en jaune- par lacide nitrique, en brun par l'iode et en rouge par le carmin. Ce n'est aucunement de lalbumine simplement coagulée. Non-seulement son aspect au microscope est très différent, mais aussi sa solidité et sa résistance sont 3% 20 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, beaucoup plus grandes. En l'épluchant avec des aiguilles, on remarque que les lames membraneuses ont une certaine élasticité, comme le tissu tendineux. Cette substance, qui certainement mérite encore un examen chimique plus approfondi, paraît donc n’être autre que de la calcoglobuline, qui n'a pas passé par la phase de la combinaison avec le carbonate de chaux. Elle est née dans lalbumine au simple contact du chlorure de calcium, et — ce qui mérite surtout l'attention — en se formant elle s'est élevée au-dessus du niveau du liquide ambiant, comme si c'était une espèce d'excroissance ou de sécrétion d'une substance organisée, de la même manière que les substances extra=cellulaires, la chitine par exemple, sont sécrétées ou ex- erétées par le tissu cellulaire qui en forme la matrice. De l'autre côté du plat un phénomène semblable s'est passé, mais avec des résultats très différents. Autour de l'endroit où le morceau de bicar- bonate de soude cristallisé a été placé dans l'albumine, on voit aussi naître un anneau, qui après quelques jours atteint le niveau du liquide, puis le dépasse et s'élève jusqu'à 5 ou même 4 millimètres au-dessus de ce niveau. Cet anneau, dont la base repose aussi sur le fond du plat, est entièrement dur et cassant, et composé de lames calcifiëes, mais qui, en se formant, se sont pliées d'une manière extrêmement curieuse. Ces plis si- nueux se voient déjà à leeil nu au bord de l'anneau, qui n'est pas tran- chant, comme dans le cas précédent, mais qui a une épaisseur de 1 à 5 millim. La figure 5 de la PI. II, où A représente une portion de cet an— neau vu par sa face supérieure, et B vu par son côté, peut servir à en donner une idée. Entre les plis principaux, visibles à l'eeil nu, il y en a encore un grand nombre d'autres, beaucoup plus petits, qu'on ne reconnaît qu’au microscope. En effet, toute cette masse n'est composée que de lames minces plissées et contournées en différents sens, renfermant un dédale de cavités de toutes les formes. Les lames elles-mêmes sont composées pour la plupart de globules, soit ronds ou polyédriques, qui sont en général bien plus petits que les globules qui composent la croûte décrite plus haut. Presque tous contiennent un noyau, et lorsqu’on fait dissoudre le carbonate de chaux dans l'acide acétique, la calcoglobuline restante (PL. Il, fig. 6) ressemble cà et là tellement à un tissu organique d'une glande quelconque, que même un histologiste exercé pourrait s’y méprendre. Quelques-unes de ces lames plissées, surtout parmi celles qui s’élèvent SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 21 au-dessus du niveau du liquide, ne possèdent aucune structure et sont sim- plement granuleuses ou presque tout à fait diaphanes (fig. 7). Souvent les plis sont disposés en éventail (fig. 8 et 9), et quelquefois la lame qui les constitue est pourvue de stries régulières, parallèles et placées transversale- ment par rapport à la direction générale des plis (fig. 10 et 12). Parmi ees productions on en remarque aussi qui ont une figure arborescente (fig. 11). Toutes ces lames calcaires contiennent de la calcoglobuline, qui reste après laction de lacide acétique et conserve encore les mêmes plis qu’au- paravant, à moins que la lame ne soit trop mince. Ces lames ressemblent beaucoup aux lames plissées de l'os de Seiche. On peut encore faire naître la même formation de la manière décrite dans lexpérience suivante. Exp. 8. Un morceau de chlorure de calcium est mis dans un flacon à large ouverture, puis recouvert d'un jaune d'ceuf de poule, qu’on a séparé de Palbumine, en ayant soin de le conserver bien intact et de lui laisser sa membrane vitelline, afin qu'il ait une certaine résistance. Alors on pose sur sa sur- face un petit morceau mince d'une croûte cristalline de bicarbonate de soude ou, ce qui revient au même, un peu de poudre du même sel. Ce morceau ou cette poudre s'y enfoncent un peu, mais continuent pourtant à s’y main- tenir aussi longtemps qu’ils ne se sont pas dissous. Après deux ou trois jours un anneau commence à se montrer, entourant à une petite distance Pendroit où a été mis le bicarbonate. Cet anneau s’élève de plus en plus, en se plissant en même temps; bientôt son bord dépasse le niveau du li- quide. Il acquiert tout à fait la même composition que celui décrit dans Pexpérience précédente. Cependant il y a une notable différence entre les deux cas. Dans le premier, lanneau repose avec sa base sur le fond du plat, dans le second, il est simplement immergé par sa base dans le li- quide, sans atteindre le fond; il ne repose que sur la masse vitelline elle même, aidé peut-être par les bulles de gaz acide carbonique qui se déve- loppent pendant la réaction, mais qui disparaissent plus tard. Quoiqu’il en soit, cette manière de faire naître l'anneau à lames plissées ressemble en- core plus à une sécrétion ou exerétion que la précédente. Quant aux globules qui se forment ainsi, soit qu’ils participent à la con- stitution des lames, soit qu’ils en sont sóparés et gagnent le fond ou res- tent disséminés dans la masse, ils ont la même forme et la même structure 22 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. que les globules calcaires nés dans l'albumine. La substance granuleuse du vitellus ne participe aucunement à leur formation. Exp. 9. Afin d'examiner sì les couches concentriques, nettement définies et reconnaissables par leurs contours souvent très distincts, qui composent les globules calcaires, sont produites par l'effet des intermittences de la chaleur ou de la lumière pendant leur formation, les expériences suivantes furent instituées, Dans quatre plats on versa de lalbumine d'ceuf ; puis des morceaux de chlorure de calcium et de bicarbonate de soude y furent mis vis à vis l'un de l'autre, tout à fait comme dans lexpérience 7me, Ces plats furent alors placós deux à deux, sur des supports convenables, dans des bains d'eau contenus dans deux grands bassins en fer-blanc, munis de robinets, L'un de ces bassins était __soutenu par quatre pieds, de sorte qu'on pouvait porter une flamme de gaz sous son fond, afin de chauffer l'eau qui y était contenue. L'autre bassin, simplement destiné à maintenir une température à peu près constante, par le renouvellement de l'eau Àà mesure que cela était nécessaire, reposait sur la table, L'un des deux plats dans chaque bassin était couvert d'une plaque de verre, lautre d’un couvercle en fer-blanc noirci tant à l'intérieur qu'à Vextérieur, et pourvu d'une ouverture tubulaire, par laquelle passait un thermomêtre, dont la boule se trouvait ainsi immergée dans le liquide al- bumineux, Tous les matins l'eau contenue dans le premier de ces bassins fut chauffée jusqu'à ce que le thermomètre marquait 50° C. Puis, la flamme étant éteinte, on laissait l'eau lentement se refroidir; après quelques heures elle était revenue à la température de l'air ambiant, laquelle — c'était du 27 Octobre au 15 Novembre — variait dans le local non chauffé, où les bas- sins étaient placés, de 4o à 9o, L'eau dans l'autre bassin fut constamment tenue à une température de 7o à 80, en y faisant arriver de l'eau de puits, remplacant l'eau qui s’écou- lait par le robinet. Comme la température de l'eau de puits fraîchement extraite était d'environ 410o, il était assez facile de maintenir ainsi, avec un peu de soin, le bain d'eau à une température à peu près constante. Après un laps de seize jours, les corps calcaires, qui s’élaient formés à la surface du liquide dans les quatre plats, furent soumis à l'examen. Tous ces corps montraient également la composition de couches concentriques, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 25 lesquelles étaient tout aussi nombreuses et distinctes dans les globules nés dans les deux plats, où la température n’avait pas subi de variation sensible, que dans les deux autres, où la température avait journellement subi une variation moyenne de 24 degrés. [Il n'y avait aussi aucune différence entre les corps qui s’étaient formés dans lobscurité complète, et ceux qui pendant leur formation avaient été éclairés. par la lumière du jour. Ces expériences démontrent par conséquent que ce n'est ni linter- mittence de la chaleur, ni celle de la lumière, qui sont la cause de la nais- sance de ces couches concentriques si nettement définies. [l y avait pourtant une autre différence entre les corps calcaires, nés les uns à une température constante et peu êlevée, les autres à une tempéra- ture variant entre des limites assez larges. Ceux qui s’étaient formés dans le liquide porté journellement une fois à une température de 50o, ne différaient en aucun point de ceux décrits dans l'expérience 7me,. Remar- quons ici que cette dernière expérience avait été instituée en Juillet, par conséquent lorsque lair ambiant et par suite le liquide lui-mêrne avaient une température moyenne d'à peu près 20o à 25o. Les corps calcaires qui s'étaient formés dans le liquide constamment maintenu à 7o—8o, quoique ayant en général la même figure de globules, ainsi que celle que j'ai désignée par le nom de conostats, présentaient presque tous une surface hérissée de saillies coniques, ordinairement un peu courbées en forme de corne, et tou- tes se terminant en une pointe très fine (PI. II, fig. 18). Le nombre et la longueur de ces saillies varient beaucoup; en quelques cas celle-ci surpasse même le diamètre du globule qui les porte. Lorsqu’on fait agir lacide acétique sur ces corps, on voit qu’après que le carbonate calcaire en a été extrait, la substance organique restante conserve encore la même figure. Ges saillies en forme de corne ont par conséquent la même composition que les globules eux-mêmes. Exp. 10. A de lalbumine d’ceuf fat ajouté un tiers de son volume d'une dissolution concentrée de chlorure de calcium, puis le tout fut bouilli, jus- qu'à ce que la masse entière se fût coagulée, Des morceaux détachés de cette masse furent placés séparément dans deux flacons, Pun contenant une solution concentrée de carbonate de potasse, l'autre une solution également très concentrée de bicarbonate de soude. Après deux semaines l'examen eut lieu. Dans les deux cas un précipité 24 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. s'était formé, Celui qui était né dans le bicarbonate ne différait pas du pré- cipité ordinaire, qui se forme avec ce sel dans le chlorure de calcium seul, c'est-à-dire sans l'addition de l'albumine. Quant à celui dont la formation avait eu lieu avec le carbonate de potasse, la majeure partie consistait aussi en corpuscules de carbonate de chaux ordinaires, se dissolvant entièrement dans les acides; mais il s’y trouvait pourtant mêlé quelques globules plus grands, tels que ceux qui se forment avec les mêmes sels dans l’albumine liquide (expérience 1re). Ni dans lun ni dans l'autre cas, l'intérieur de la masse albumineuse coagulée ne contenait des globules calcaires. Il ressort de ces expériences que l'albumine coagulée ne se combine pas au carbonate de chaux à l’état naissant. La présence de quelques globules contenant de la calcoglobuline dans le précipité formé avec le carbonate de potasse s'explique par la propriété que possède ce sel de dissoudre l'albumine coagulée et de la changer ainsi de nouveau en albumine liquide. Exp. 11. L’albumine d'un ceuf fut mêlée à environ dix fois son volume d'eau de chaux ; puis le mélange fut porté dans un vase à large ouverture, pour que lair y eût accès et que lacide carbonique qui y est contenu pût se combiner avec la chaux. Après deux semaines le précipité, qui avait gagné le fond, fut soumis à examen microscopique. Il se montrait composé (Pl. II, fig. 15) de corps pour la plupart isolés, en général pareils à ceux qui se forment par la pré- cipitation ordinaire dans un mélange d’albumine et de chlorure de calcium avec le bicarbonate de soude (expérience 2me). Cependant le précipité ob- tenu avec l'eau de chaux se distingue par la présence d'un nombre beau- coup plus grand de corps doubles. D'autres sont triples ou quadruples. Exp. 12. Pour examiner l'influence de la présence de la magnésie, les expériences {re et 2me furent répétées, avec cette seule différence que le chiorure de calcium était additionné de # de son poids de chlorure de magnésium. Le seul effet que j'ai cru remarquer, c'est que Ìa transformation du pré- cipité s'en trouvait ralentie, car après deux semaines elle n'était pas encore complète, nonobstant que la température était plus élevée. Au reste le précipité se compose des mêmes corps, quant à la forme et la structure, que ceux qui se forment sans l'addition de la magnésie (Pl, Il, fig. 14). Je n'ai pas examiné si cette dernière substance entre dans la composition de ces corps. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES 25 Exp. 15. L’albumine de six ceufs dans un plat. Un moreeau de chlo- rure de calcium fut placé près du bord et quelques cristaux de phosphate de soude au côté opposé. Aprés huit jours un précipité s'est formé à peu près à distance égale des deux sels et occupe le fond du plat. Il se compose pour la majeure partie de cristaux de phosphate de chaux. Cependant on y rencontre aussi des eorpuscules d'une forme irrégulière, réunis ea lames. Lorsqu’on fait agir de lacide acétique sur ces lames, elles deviennent beaucoup plus trans- parentes et perdent leur rigidité. En même temps commencent à s'y montrer un grand nombre de petits cristaux, qui paraissent être du phosphate de chaux. _— Il paraît par eonséquent qu'en effet une portion du phosphate de chaux à l'état naissant se combine avec l'albumine, mais sans adopter ces formes ré- gulières qui distinguent la combinaison de l’albumine avec le carbonate de chaux. _En employant du phosphate d'ammoniaque au lieu de phosphate de chaux le résultat était le même. Exp. 14. Pour obtenir une certaine quantité de calcoglobuline ne conte- nant pas de carbonate de chaux, j'avais mis dans un plat rempli d’albumine d'euf quelques morceaux de chlorure de calcium. Après que ces morceaux eurent disparu, en se dissolvant dans le liquide, et que leur place eut été occupée par la calcoglobuline qui s’était formée, celle-ci fut enlevée, et je placai au milieu du plat un mélange de carbonate de potasse et d’une faible quantité de phosphate de soude, tous deux en poudre et enveloppés dans un morceau de papier brouillard, lié avec une ficelle. Le précipité, formé dans les environs de cette enveloppe, consistait en majeure partie en globules calcaires de grosseur différente et en membranes molles, qui même après quatre semaines n’avaient pas encore subi de trans- formation. A un certain. endroit, distant d’environ deux centimètres de l'enveloppe de papier qui avait contenu les sels, la substance précipitée s’élevait un peu au-dessus du niveau général du liquide. En l'examinant, je trouvai qu’autour de lamas de globules calcaires ordinaires s’étendait une lame assez large (Pl. III, fig. 5 a b), portant des stries doubles, qui n’indiquent pas de simples plis, mais de légères éminences. Ges slries, tantôt parallèles, tantôt se bifurquant, rappellent d'une manière 4, NATUURK. VERH, DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 26 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. singulière les stries concentriques de la surface supérieure des écailles des poissons malacoptérygiens et acanthoptérygiens. La ressemblance avec cel- les des derniers est encore rehaussée par la présence de saillies coni- ques; légèrement courbées en forme de corne, et se terminant en une pointe fine. Ces saillies sont cependant placées sans aucun ordre, tandis que les petites dents, dont une partie de la surface des écailles des acanthoptérygiens est pourvue, y occupent une place régulière. Il est évident que ce sont les mêmes saillies que celles que j'ai vues naître à la surface des globules et des conostats (Pl. IL, fig. 18) et dont il a déjà été fait mention à la p. 25. Ezxpériences avec la gélatine. La gélatine, dont j'ai fait usage, était celle dont se servent les patissiers. Elle était a peu près incolore et très diaphane. En faisant bouillir 40 grammes de cette gélatine avec 250 grammes d'eau, on obtient une solu- tion qui, en se refroidissant, se prend encore en gelée. Afin de lui donner assez de fluidité pour que la diffusion pût s'y faire facilement, on ajouta à la solution chaude encore un volume égal d'eau. C'est cette solution qui a servi dans les expérienees 14, 15, 17 et 19. Exp. 15. Mélange de la solution de gélatine avec des solutions concen- trées de chlorure de chaux et de carbonate de potasse, dans un flacon. L'examen du précipité, après deux semaines de repos, le montrait com- posé d'une grande diversité de corps, dont plusieurs ont une figure régu- lière (PL. II, fig. 15). D'abord il y a beaucoup de globules (a) d'une forme régulièrement sphérique, ressemblant de très près aux globules qui naissent, dans les mêmes conditions, dans l'albumine (exp. 1re, p. 10). Ils contiennent comme ceux-ci un noyau, et souvent on y remarque aussi des stries radiaires, Plusieurs (b) ont une surface hérissée de petites päpilles, telle qu’on la voit aussi quelquefois aux globules formés dans l'albumine. Gependant il y a une différence, qui n'est pas particulière à ce cas, mais qu'on peut dire générale. C'est que tous les corps calcaires qui se sont formés au sein de l'albumine refractent plus fortement la lumière que ceux qui sont nés dans la gélatine. Les derniers sont plus transparents et la partie qui avoisine le bord se montre moins obscure à la lumière transmise, Une semblable différence s'observe aussi quand les deux sortes de corps sont examinés à la lumière palarisée. Dans SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 27 les globules formés au milieu de la gélatine on remarque alors la même croix alternativement noire et blanche, ainsi que des anneaux colorés, mais les conleurs sont moins vives que dans ceux dont la calcoglobuline fait la base. Plusieurs de ces corps n'ont pas la forme de globules, mais celles de lentilles plano-convexes ou concavo-convexes (c c c). Ouelques-uus (d d d) sont réunis par leurs faces planes ou concaves, et forment ainsi des corps doubles ou jumeaux. D'autres ecorpuscules sont des ovoïdes (f) ou des ellipsoïdes. Souvent ceux-ci sont réunis en chaîne (e). Il y a aussi des lames composées d'une réunion de corps polyédriques de grandeur différente. Plusieurs de ces la- mes (g g) sont concaves et évidemment des fragments de bulles ou de tu- bes. Dans les lames les plus ténues (kh) on ne reconnaît plus une compo- sition de globules. Enfin on voit encore quelques groupes de cristaux prismatiques (i), mais pas de rhomboèdres. En traitant le précipité sur le porte-objet du microscope par lacide acétique, les groupes de cristaux se dissolvent, sans laisser de résidu ; mais les autres corpuscules contiennent une certaine quantité de gélatine, laquelle conserve pendant quelques minutes encore la forme du corpuscule, après que le carbonate de chaux a disparu. Ces restes gélatineux sont cependant extrêmement transparents; ils ne se distinguent qu’avee peine du liquide ambiant et finissent par disparaître bientôt complètement. Exp. 16, Dans une solution de gélatine à demi fluide, contenue dans un plat d'un diamêtre intérieur de 20 centim., un morceau de chlorure de cal- cium et un autre de bicarbonate de soude furent placés près du bord, l'un vis à vis de l'autre, __ Lorsque deux semaines se furenit écoulées, la quantité du précipité était encore relativement petite, bien moindre que dans l'albumine traitée de la même manière (expérience 7me). La plupart des corpuscules, décrits dans expérience précédente, s'y re- trouvent, mais le nombre de corpuscules ayant la forme de lentilles est moindre, et on remarque un grand nembre de cristaux rhomboédriques. Exp. 17. Une solution plus concentrée de gélatine, se prenant encore en une forte gelée par le refroidissement, fut mêlée à l'état chaud avec un tiers de son volume d'une solution concentrée de chlorure de calcium et puis versée dans 4% 28 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. une éprouvette. Le mélange s’étant refroidi, une certaine quantité de pou- dre de bicarbonate de soude fut mise sur la surface de la gelée, et le tout abandonné à lui-même. Peu à peu le chlorure de calcium absorba l'eau contenue dans lair; cette solution entraîna en même temps le bicarbonate, et celui-ci entra dans la geléc, de sorte qu’après quelques jours la poudre de ce sel avait disparu. L'entrée du bicarbonate ne se fit pourtant pas par toute la surface, mais seulement par une espèce de large fissure au milieu de la gelée. Cette fissure continua à s’'étendre lentement vers la partie inférieure. C'était dans cette fissure, que la réaction avait lieu et que le précipité se formait. Partout ailleurs la gelée conservait sa trans- parence. Le précipité ainsi formé diffère sous quelques rapports de ceux formés dans les deux expériences précédentes. On y retrouve les mêmes globules, mais en sus quelques autres formes, représentées dans la fig. 16 de la PI. II. Parmi elles se distinguent surtout quelques corps doubles (a), dont les deux moitiés s’enchevêtrent l'une dans l'autre en se touchant par des faces planes. Ce sont évidemment des corps cristallins, composés d’un grand nombre de pyramides. Il s'est formé aussi quelques lames composées de corps polyédriques (b). Ces derniers n'ont pas une structure radiaire, mais on remarque à leur surface des stries parallèles. Exp. 18. A une solution de gélatine presque ffuide fut ajoutée une so- lution de chlorure de calcium et puis une solution de phosphate de soude. Le précipité consiste uniquement en cristaux de phosphate de chaux. Exp. 19. La solution de gélatine (10 grammes sur 250 grammes d'eau) fut mêlée à un volume égal d'une solution concentrée de chlorure de cal- cium. A ce mélange on ajouta une solution passablement concentrée de bicarbonate de soude, dans laquelle on avait fait dissoudre auparavant autant de phosphate de soude que la solution en pouvait prendre. Le premier examen eut lieu après seize jours. Le précipité consistait presque entièrement — quelques rares globules exceptés — en membranes très tendres et molles, telles qu’on les rencontre dans des tissus organiques. Elles sont d’un blanc laiteux à la lumière incidente, mais presque entière- ment diaphanes à la lumière transmise, ne montrant que de faibles granu- SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 29 lations: peu distinctes, et des plis à contours sinueux. L’acide acétique dissout ces membranes avec une vive effervescence, en laissant cependant une matière membraneuse du même volume, mais encore plus diaphane et par eonséquent difficile à voir. Peu de temps après on voit apparaître cà et là des petits cristaux très nombreux de phosphate de chaux. Les mem- branes, dont la majeure partie du précipité est constituée, se composent par conséquent de carbonate de chaux, de phosphate de chaux et de gélatine. Pensant que peut-être, en dépit du temps écoulé, la transformation du- précipité n'était pas encore complète, je labandonnai à lui-même, pour Vexaminer de temps en temps. Mais même après deux mois il n’avait en- core subi aucun changement. Ce résultat est remarquable à plus d'un égard. En le comparant à ceux obtenus dans les expériences 15, 16 et 17, on remarque que le carbonate ou le bicarbonate à eux-seuls, quoique produisant d'abord un précipité membraneux, ne sont pas capables de lui faire conserver cette forme, qui se transforme bientôt en celle de globules et de corps cristallins. D’un autre côté le précipité, formé par le phosphate de soude seul (exp. 18me), adopte immédiatement la forme eristalline, sans passer par une phase col- loïde. Mais en combinant le bicarbonate et le phosphate, on fait naître un précipité qui conserve indéfiniment la forme membraneuse ou colloïde. Peut-être cela explique-t-il pourquoi, dans les productions organiques qui consistent en grande partie en phosphate de chaux, telles que les os et les dents, on trouve toujours aussi du carbonate de chaux. Exp. 20. Une solution de gélatine fut versée dans un plat; un fragment de chlorure de calcium y fut placé et vis à vis de lui un fragment d'une eroûte cristalline de bicarbonate de soude et quelques cristaux de phosphate de soude, enveloppés avec le bicarbonate dans un morceau de papier brouil- lard. La quantité du phosphate était d'environ +5. L'examen eut lieu après cinq semaines. Une croûte s'était formée autour de lenveloppe de papier. Les parties supérieures de cette croûte, s'étendant au niveau du liquide, se composent de corps polyédriques de grandeur différente, réunis en lame. Quelques-uns, épars entre les autres plus petits, atteignent un diamètre de plus de 200 mmm. La surface supérieure de ces corps (PL. IV, fig. 7 A) est en général 50 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. plane et lisse, l'inférieure convexe et couverte d'un grand nombre de cris- taux prismatiques (PI. IV, fig. 7 B). Tous ces corps se composent de fibres radiaires et de couches concentriques, lesquelles dans les corps les plus grands appartiennent à trois ou quatre systèmes, qui se sont rencontrés, comme le montre la figure. Dans quelques-uns- le nombre de ces couches concentriques s’élève jusqu’à 50 et plus. En faisant agir lacide acétique sur ces lames, les sels calcaires se dis- solvent avec une forte effervescence, mais en même temps les couches con- centriques se détachent les unes des autres, comme le font les feuillets qui composent un oignon. Lorsque les sels se sont dissous, on apercoit encore pendant quelques instants la matière organique qui y a été combinée, mais celle-ci cesse bientôt d'être visible. Les parties inférieures de là croûte sont aussi composées de lames, mais on n’y rencontre pas la structure régulière, qui distingue les lames de la couche supérieure. Quelques-unes cependant sont encore composées de pe- tits corps polyédriques, entre lesquels on remarque des. cristaux tétraédri- ques. Dans d'autres lames la structure est simplement granuleuse. Une partie de la substance précipitée recouvre le fond du plat. Elle se compose pour la majeure portion de três petits globules, de 2 à 5 mmm. en diamètre. Il s'y trouve cependant aussi quelques globules plus grands, ayant jusqu'à 35 mmm, et qui présentent des couches concentriques et la structure radiaire. Plusieurs se sont réunis pour former des corps doubles. Enfin on y rencontre aussi quelques eristaux prismatiques. Expériences avec un mêlange d'albumine et de gélatine. Exp. 21. Une solution presque fluide de gélatine (4 grammes dans 250 gram- mes d'eau) fut mêlée avec un volume égal d'albumine d’ceuf, en agitant fortement ensemble les deux liquides et en écartant ensuite l'écume qui se forme ainsi. Le mélange fut versé dans un plat large de 20 centimêtres. D'un côté on placa près du bord un morceau de chlorure de calcium, de l'autre côté vis á vis du premier une certaine quantité de bicarbonate de soude et de phos- phate de soude, tous deux en cristaux et en quantités à peu près égales. Après huit jours le précipité, réuni au fond du plat, fat trouvé en grande partie membraneux et d'une consistance très molle. Les membranes ont les SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 31 mêmes caractères que celles obtenues dans expérience 19me, Gependant il s'est formé aussi beaucoup de globules calcaires, dont la plupart ne se distinguent pas de ceux décrits dans lexpérience 7me (p. 15). Parmi eux se trouve aussi un certain nombre de conostats (Pl. II, fig. 1). La surface d'autres globules est couverte de petites saillies épineuses ou digitiformes (PL Il fig. 17). Un nouvel examen, à trois semaines de distance, ne fit connaître aucun changement dans le précipité. Sa majeure partie était encore toujours à état colloïdal, Exp. 22. D’une solution de 4 grammes de gélatine dans 250 grammes d'eau on prit 162 grammes, qui furent mèlés après le réfroidissement à 500 grammes d'albumine d’ceuf. Ge mélange fut versé dans un plat elliptique, dont le long diamètre intérieur était de 35 centimêtres. Puis aux deux bouts de ce diamètre furent placés, d'un côté: 17 grammes de chlorure de calcium et 0,5 gramme de sulfate de magnésie, de l'autre: 9 grammes de bicarbonate de soude et 1 gramme de phosphate de soude. | Les différences avec l'expérience précédente consistaient donc: fe, dans une quantité relative plus grande d'albumine, 20. dans une quantité relative beaucoup plus petite de phosphate soude, 5°. dans la présence d'un sel de magnésie et enfin 4°. dans une distance presque double des sels qui étaient destinés à réagir les uns sur les autres. Le premier ‘examen eut lieu après un laps de neuf jours. La majeure partie de la surface du liquide est couverte d'une croùte mince, dout la surface inférieure porte de nombreux prolongements en forme de petites stalactites. Toute cette croûte et ses prolongements inférieurs sont composés de corps calcaires, dont la majeure partie ne diffèrent pas de ceux qui se sont formés dans expérience 7me, c'est-à-dire avec le chlorure de calcium et le bicarbonate de soude dans l'albumine seule. Ge sont donc des globules ou des polyèdres, selon qu’ils sont isolés ou réunis en lames. Il y en a de tou- tes les grandeurs, mais pour la plupart le diamètre varie entre 20 en 80 mmm. Il n'y en a pas qui acquièrent un diamètre aussi grand que quelques globu- les dans lexpérience 7me, ce qui prouve que la distance à peu près double à laquelle les sels ont été placés n’exerce pas une influence notable sur les dimensions des globules. Quelques-uns des globules (PI. III, fig. 2), exa- minés dans Peau, montrent à leur surface, d'une manière très évidente, les petits polygones dont nous avons déjà fait mention à la p. 14. 52 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. Parmi les globules on remarque aussi un certain nombre de conostats. Au milieu de ces corps calcaires ordinaires, pareils à ceux qui se forment par la double décomposition du chlorure de calcium et du bicarbonate de soude au sein de lalbumine, il y en a d'autres, qui ont un caractère parti- culier (Pl. II fig. 1 a, a, a). Ces corps portent des saillies, qui, en se multipliant et en grossissant, leur donnent un aspect tout différent des sim- ples globules. On rencontre au reste un grand nombre de formes plus ou moins intermédiaires. Quelques globules n'ont qu'une seule saillie, comme une sorte de verrue; d'autres en portent deux, trois, ete, Puis il y en a dans lesquels la forme sphérique devient déjà difficile à reconnaître, à cause du grand nombre et de la grosseur de ces saillies. Enfin d'autres ont perdu tout à fait la forme sphérique et ressemblent alors aux corps, dits spicules ou sclérites, de divers Alcyonnaires. Quelques-uns de ces corps sont doubles ou triples (a). Les saillies sont coniques, verruqueuses ou digitiformes; quelquefois elles se bifurquent ou se trifurquent. Evidemment les globules à surface couverte de saillies pointues ou digitiformes, décrits dans l'expérience précédente, appartiennent à la même catégorie. Les corps décrits à la page 25, y ont aussi une certaine. ressemblance. Gependant ils en diffèrent, ainsi que le montre la comparaison des figures, par la forme des saillies. Or, puis- que ces corps singuliers ne s’ohtiennent ni avec l'albumine, ni avec la gé=. latine seule, en présence d'un carbonate et d'un phosphate (expérience Î 2me et 19me), il faut bien en conclure que le concours de ces substances diver- ses est nécessaire à leur formation, L'action de la magnésie est moins mani- feste, puisque dans l'expérience précédente, où celle-ci faisait défaut, il se formait aussi des prolongements digitiformes à certains globules, Gependant la figure irrégulière, en forme de sclérites, ne s'y observait pas, et on pourrait par conséquent être tenté d'attribuer cette forme à la présence d'un sel de magnésie. Nous verrons toutefois plus bas que des corps en forme de sclérites, quoique différents de ceux que je viens de décrire, peuvent aussi se former hors de la présence d'un sel de magnésie. IL y a encore d'autres globules (PI. III, fig. 1 b b), portant aussi des saillies, mais d'une forme très différente. C'est un commencement d’étalage: en lames, dont nous retrouverons bientôt d'autres exemples, où ces lames qui entourent les globules acquièrent une étendue bien plus grande. Trois jours plus tard le précipité fut examiné de nouveau, mais sans SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 55 qu'on put y remarquer quelque changement notable, ni dans la forme, ni dans les dimensions des corps qui le composent. Le fond du plat est recouvert d'une couche très dense, crayeuse, ayant environ un demi-millimètre d’épaisseur, et uniquement composée de grains extrêmement petits, de moins de Î mmm. Cette couche est très opaque, même sous une épaisseur très faible. Ezpériences sur Vabsorption des substances colorantes par les corps calcaires. Exp. 25. On sait qu'en beaucoup de cas les substances calcaires, faisant partie des corps animaux, sont colorées de diverses manières. La couche extérieure de la coquille des mollusques, tachetée et rayée de noir, de brun, de rouge, de jaune, de bleu etc., les spicules ou sclérites des Gorgonides, rouges, jaunes, brunes, violettes, suivant les espèces, en offrent les exemples les plus frappants. Il n'était par conséquent pas sans intérêt d'examiner si les corps calcaires produits d'une manière artiticielle absorbent aussi, en se formant, des substances pigmentaires prises dans le règne végétal ou animal. Quant à celui-ci, les expériences avec la bile et le mucus d’Arion rufus, relatées plas bas, répondent affirmativement à cette question. Pour ce qui regarde les substances colorantes végétales, il fallait répéter quelques-unes des expériences précédentes, en ajoutant au mélange une infusion d'une de ces substances. J'ai fait usage à cet effet du safran, du tournesol, du bois de Campèêche, du bois de Fernambouc et du curcuma. L'addition de ces substances n’ayant point d'influence sur la forme des corps calcaires, il sulfira ici d'énoncer, comme résultat général, que toutes ces substances colorantes sont absorbées par les corps calcaires en voie de formation. Toutefois, parmi ces substances, les trois premières, sont absor- bées beaucoup plus facilement que les deux autres. La figure 6 de la PI. III montre quelques-uns des corps calcaires, qui se sont formés dans un mélange d’albumine, de gélatine, de chlorure de calcium, de bicarbonate de soude et d'une infusion de safran. NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII, 54 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. Ezpérience avec un mêlange d'albumine, de gélatine et de sucre interverti ou caramel. Exp. 24. Une expérience préliminaire m’avait appris que le sucre inter- verti ou caramel — tel qu'on s'en sert pour faire des bonbons — ne_ se combine pas au carbonate de chaux à l'état naissant. Cependant il se pouvait que cette combinaison s'effectuàt sous la présence d'autres matières organiques, dont la tendanee à s’unir au sel calcaire est manifeste. C'est pour cette raison que expérience suivante fut instituée. Un mélange de 5 parties en volume d'albumine d'eeuf, de 2 parties d'une solution de gélatine (4 gr. sur 250 gr. d'eau) et de 1 partie d'une solution sirupeuse de caramel, légèrement coloré en jaune-brun, fut versé dans un plat. Un morceau de chlorure de calcium fat placé près du bord, et vis à vis de lui quelques morceaux de carbonate de potasse et une pe- tite portion de phosphate de soude, enveloppés dans un lambeau de papier brouillard. Une absence quelque peu prolongée fut cause que l'examen ne put avoir lieu qu’après un laps de cinq semaines, lorsque la surface du liquide avait déjà été envahie par une couche de mucor. Gependant je réussis à écarter celui-ci d'une manière suffisante, en quelques endroits, pour pouvoir enle- ver des porlions de la croûte qui s’était formée et les soumettre à lin- spection microscopique. Cette croûte se compose de corps polyédriques, qui se distinguent, de plus d'une manière, de ceux qui naissent dans l'albumine ou la gélatine seule, ainsi que le montre la fig. 8 de la Pl. IV. Ils en diffèrent d'abord par la rugosité générale de la surface de la plupart d'entre eux; puis il y en a quelques-uns, disséminés entre les autres et ayant une surface lisse, sans aspérités, lesquels sont colorés en jaune-brun, ce qui démontre que, si le sucre lui-même n’a pas été absorbé, son pigment au moins fait partie de ces corps calcaires. La portion du précipité, qui avait gagné le fond du plat, se compose de corps tout à fait semblables à ceux décrits dans Vexpérience dro, à l'ex- ception toutefois qu'il y en a aussi parmi eux un certain nombre qui sont colorés en jaune-brun. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 55 Expérience avec du sang. Exp. 25. Du sang frais de porc fut recu dans un plat, de manière à en recouvrir le fond jusqu'à 1,5 centim. de hauteur. A lun des côtés du bord fut placé un morceau de chlorure de calcium, à l'autre, vis à vis, un morceau d'une croùte cristalline de bicarbonate de soude. Déjà après quatre jours une croûte très mince commenca à se montrer dans le voisinage immédiat du bord du plat, et pendant les jours suivants celle-ci s'étendit de plus en plus vers le milieu. La partie de la croûte qui avoisine le bord a une composition différente de celle obtenue dans les expériences précédentes. On n'y trouve ni les globules, ni les polyêdres nés par la simple réunion de globules. La croùte montre en effet sous le microscope des aires polygonales (Pl. IL, fig. 4) très irrégulières pour la plupart; mais dans le voisinage du bord du plat, c'est-à-dire aux endroits où la croùte a commencé à se former et où par conséquent elle est le plus ancienne, ces aires sont occupées par des corps cristallins (a), composés de lamelles superposées, rarement cependant de manière à faire naître un assemblage qui ressemble à quelque forme de cristal véritable. Ges lamelles elles-mêmes se composent de fibres, c'est-à-dire de prismes longs et minces, parallèles, pour la plupart droits; mais quelque- fois un peu courbés. Elles partent ordinairement d'une espèce d’arête, en faisant un angle plus ou moins aigu. Quelquefois la superposition des la- mes est telle, que les fibres qui les composent s’'entrecroisent, en faisant tantôt entre eux des angles droits ou à peu près, tantôt des angles plus aigus. Les contours des aires polygonales sont très irréguliers, et les bords montrent les terminaisons des fibres cristallines. En passant du voisinage du bord vers le milieu, par conséquent aux en- droits où la croûte s'est formée plus tard (en b), on remarque que Vinté-, rieur des aires est d'abord occupé par un corps rond, autour duquel les lames à fibres se sont déposées. L’acide acétique dissout le carbonate de chaux contenu dans ces lames, mais en laissant intactes des membranes très ténues ayant encore três dis- tinctement la structure fibreuse (fig, 4’). Les fibres qui ont fait partie des lames ecristallines sont bien plus grosses que celles qui constituent les corps ronds centraux. Pour bien voir ces dernières, surtout celles qui composent la partie centrale de ces corps, il faut recourir à un fort système à im- 5% 56 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. mersion, en modifiant en même temps convenablement lincidence de la lumière, de manière à produire une déviation plus grande des rayons, On réussit alors (v. la fig. 5) à poursuivre les fibres jusque dans le voisinage du centre, où leur épaisseur n'est guêre plus de 0,5 mmm. Il était difficile de débarrasser la croûte eristalline de la substance du caillot sousjacent, qui y adhérait fortement en quelques endroits. Toutefois, par des lavages répétés j'y réussis assez bien, La substance devint alors à peu près blanche. En dissolvant 0,201 gramm. de cette substance, bien séchée, dans un excès d'acide acétique, 0,022 gramm. de substance sèche organique restait sur le filtre. Cette dernière entre donc pour 10,8 p. c. dans la composition de la croûte. Quant à la nature chimique de cette substance, elle se nada envers les divers réactifs employés de la même manière que la calcoglobuline. Ainsi que celle-ci elle résiste à l'action de la potasse caustique, comme aussi à celle de lacide nitrique, qui la colore en jaune, comme toutes les matières albumineuses. L'iode la teint en jaune-brun, le carmin dissous dans l'am- moniaque en rouge foncé. Il serait toutefois assez singulier que la même substance, en se combinant avec le carbonate de chaux, adopterait des formes si différentes, à moins que la cause en réside dans la différence de sa quan- tité relative dans les deux cas, ou dans les sels contenus dans le sérum du sang. Il paraît cependant plus probable que cette différence doit être attri- buée à la présence d'autres matières albumineuses dans le sérum, telles que la globuline. Peut-être un examen chimique plus approfondi les y fera re- connaître. En tenant compte de sa structure, on peut lui appliquer le nom provisoire de calcofibrine. A quelques centimètres du bord du plat, la eroûte devient moins compacte, et vers le milieu même du plat on ne voit que des corps épars, nageant à la surface du sérum. Parmi ces corps il y en a plusieurs qui ont la forme de globules, dont quelques-uns atteigneut un diamêtre de 150 mmm. Ils ne diffèrent pas par leur structure des globules nés, sous les mêmes condi- tions, dans l'albumine d'euf (expérience 7me). Cependant, en les dissolvant dans lacide acétique, la substance qui reste après son action, quoique ayant encore conservé la forme de globule, est beaucoup plus transparente que celle qu'on obtient en traitant les globules calcaires nés, de la même manière, dans albumine d'ceuf. On remarque encore plusieurs autres formes plus ou moins régulières, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 51 produites par la réunion des globules. Plusieurs corpuscules calcaires ont une teinte jaune-rouge, indiquant que P'hématine fait partie de leur com- position. A la lumière polarisée tous les globules et les autres corps, qui en sont dérivés, montrent la croix noire et les anneaux colorés, absolument de la même manière que les corps calcaires nés dans l'albumine (v. p. 17). Les corps cristallins à fibres prismatiques au contraire n'en montrent aucune trace. Ils se présentent entièrement noirs ou blancs, suivant la position de Panalysateur; seulement les bords des lames ont alors des couleurs. Dans l'intérieur du caillot on ne trouve aucune trace de corpuscules cal caires. Le fond du plat au contraire est couvert d'une couche de globules calcaires, tous très petits, n'ayant que 1 à 5 mmm. en diamêtre. Expérience avec la bile. Exp. 26. De la bile de beeuf fraîche fut versée dans un plat, jusqu’à la hauteur de 1,5 centim. Puis des morceaux de chlorure de calcium et de bicarbonate de soude y furent placés à une distance mutuelle de 20 centimèêtres. L'examen après deux semaines de repos montra que le précipité, qui s’était formé, avait en général beaucoup de ressemblance avec celui né dans Palbumine d'ceuf dans les mêmes circonstances (expérience 7me), à l'exceptiou pourtant que presque tous les corps (Pl. II, fig. 7), soit isolés ou réunis, étaient colorés en vert ou en rouge-brun, c'est-à-dire par la biliverdine ou la bilirubine. Il existe une notable différence dans la manière dont ces deux pigments entrent dans la composition des corps calcaires. La biliverdine est toujours distribuée également, comme si la substance colorante s’était dissoute dans la substance calcaire. La bilirubine au contraire n'en colore jamais qu'une partie et est toujours granuleuse. Souvent c'est le noyau central seul qui contient de la bilirubine à l'état de petits grains (a, a). En plu- sieurs cas cependant (b, b, b) les couches concentriques contiennent alter- nativement de la bilirubine ou de la biliverdine. La diversité des formes est aussì plus grande que dans lexpérience avec Palbumine d'eeuf. Parmi les globules il y en a qui ont atteint un diamêtre de 200 mmm. Quelques-uns montrent d'une manière très évidente leur com- position de pyramides. Les couches concentriques souvent très nombreuses se reconnaissent aussi plus facilement. En plusieurs endroits, les corps de- 58 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, venus polyédriques par leur juxtaposition ressemblent beaucoup aux cellules d'un tissu parenchymateux. On remarque cependant aussi quelques formes qu'on ne rencontre pas dans le précipité né au sein de lalbumine. Souvent on voit des globules ou des réunions de globules qui se sont étalés en lames, dont les contours présentent des incisions profondes (c), et qui sont quelquefois couvertes de petites excroissances verruqueuses. On remarque aussi des corps cristallins (d), quì sont incolores et parais- sent ne pas contenir du carbonate de chaux. En traitant le précipité par lacide acétique, celui-ci, tout en dissolvant le carbonate de chaux, dissout en même temps la substance colorante, de sorte que la substance qui reste après cette action, et qui conserve tout à fait la forme des différents corps, est à peu près incolore. En dissolvant 0,665 grammes du précipité, bien lavé et séché, dans Pacide acétique, la substance organique restante pesait 0,040 gramm., ce qui revient à 6,05 pour cent. Expériences avec le mucus d’ Arion rufus. Pour obtenir le mucus d'Arion rufus en assez grande quantité, je fis usage d'un moyen simple, qu'une observation de mon fils aîné m’avait fait connaître, En mettant un ou plusieurs de ces animaux dans un flacon où Pon suspend une petite éponge trempée de chloroforme, l'animal se con- tracte fortement, en se débarrassant en même temps de tout le mucus con- tenu. dans la glande mucipare. A ce mucus se trouve pourtant mêlé celui qui est sécrété par d’autres parties de l'épiderme, colorées en jaune-brun et en rouge, ainsi que le liquide que la contraction fait sortir du système aquifêre et vasculaire. C'est avec ce mélange de mucus et de liquide sorti du dernier système, que les expériences suivantes furent instituées. Exp. 27. Un morceau de chlorure de calcium, mis dans un petit flacon, fat couvert du liquide mugueux de trois Arions, après quoi on y ajouta une solution concentrée de carbonate de potasse. En examinant le précipité après deux semaines, il fut trouvé composé de globules de grandeur différente, ayant beaucoup d’analogie avec les globules SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCA IRES. 59 qui naissent dans les mêmes circonstances dans l'albumine de leeuf. Les plus grands ont un diamètre de 50 mmm. Plusieurs contiennent un grand noyau d'une couleur brun-noirâtre. C'est évidemment un reste du pigment jaune et rouge, qui avait disparu dans tout le liquide. La majorité des globules sont réunis en lames d’épaisseur différente, mais ordinairement composées d'une seule couche de corps polyédriques, ressemblant à des cellules. Exp. 28. Des Arions, au nombre de 61, et ayant ensemble un poids de - 528 grammes, furent distribués en quelques grands flacons, et puis exposés à Faction du chloroforme. Le liquide muqueux, ainsi obtenu, pesait 161 grammes, ce qui revient à presque un tiers du poids des animaux. Ge liquide fut versé dans un plat, après quoi on y introduisit des mor ceaux de chlorure de calcium et de bicarbonate de soude, en placant les deux sels, comme dans les autres expériences pareilles, Pun vis à vis de l'autre près du bord interne du plat. Dix jours plus tard, toute la surface du liquide était couverte d'une eroûte mince de couleur jaune-brunâtre. Gette croùte se compose en partie de lames simples, qui n’ont aucune structure, en partie de lames composées de corps polvédriques irréguliers de couleur jaune-orange, dont la plupart sont pourvus de stries radtaires partant du centre (PI. III, fig. 8 a). Ces corps ne sont pour la plupart pas des sphères entières, mais des segments de sphère, dont la convexité est immergée dans le liquide (b). Les bords de la surface plane sont ordinairement pourvus d'une couronne de petites dents. Plusieurs de ces corps ont des prolongements étoilés, de sorte que leur réunion (ec) constitue uue espèce de réseau, dans les mailles duquel on rencontre souvent des globules incolores. Quelques-uns (d), toujours libres, s'étalent en des lames larges, en partie plissées, montrant plus ou moins distinctement une structure fibrillaire, En faisant agir lacide acétique sur les corps qui composent la croûte, on remarque que les stries radiaires commencent par devenir plus distinctes, ce qui leur donne d'abord une plus forte apparence fibrillaire; mais lorsque le carbonate de chaux s'est entièrement dissous, la substance organique, quoique ayant conservé la même forme, est devenue très transparente, et Pon n'y observe plus qu'une ponctuation très fine. L'iode la colore en brun; le carmin en rouge. 40 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. En dissolvant 0,167 grammes de cette croûte, bien lavée et séchée, dans de lacide acétique, la partie non dissoute avait un poids de 0,022 grammes, ce qui revient à 15,2 pour cent. L'acide acétique dissout aussi la matière colorante et acquiert par là une belle couleur jaune-citrin. Cette couleur est détruite par l'addition de Pammoniaque en excès; l'acide hydrochlorique et lacide nitrique lui donnent une teinte brunâtre, mais sans la détruire, Au fond du plat se trouve encore une grande quantité de mucus, au mi- lieu duquel sont entassés une infinité-de globules. Ces globules sont en général plus petits que ceux qui se sont formés dans le voisinage de la surface du liquide. Mais ce qui les distingue surtout, c'est leur diversité de couleur, Beaucoup sont jaunes, d'autres oranges, d'autres encore pres- que rouges, et il n'est pas rare de rencontrer des globules (f) ayant un grand noyau, coloré en rouge-orange foncé, la couche superficielle étant jaune ou d'un orange beaucoup plus clair. En examinant ces globules, ainsi que les corps qui composent la croûte à la lumière polarisée, on obtient les mêmes effets qu’avec les globules cal- caires nés dans l'albumine (voyez p. 17). Eaxpériences avec la pulpe d’huitres. Exp. 29. Quinze huîtres fraîchement pêchées furent coupées en petits morceaux et réduites à une pulpe demi-liquide par la trituration. Dans cette pulpe, étendue dans un plat, furent placés un morceau de chlorure de calcium et un autre de bicarbonate de soude, lun vis à vis de l'autre. Après un laps de onze jours, lexpérience dut être interrompue, à cause d'un grard nombre de larves d'un diptêre, qui infestaient la pulpe. La formation du précipité calcaire était alors encore loin d'être complète. Ce- pendant on rencontrait en quelques endroits, tant à la surface qu’à Vinté- rieur de la pulpe, de petits amas de corps calcaires, dont les formes prin- cipales sont représentées dans la figure 6 de la Pl. IV. On y retrouve d'abord les mêmes globules que ceux qui apparaissent dans [albumine d'euf, soit isolés (a), soit réunis en corps doubles (c) ou en masses d'une certaine étendue (b). En quelques endroits on rencontre aussi des corps ayant un aspect plus cristallin (d), lesquels, bien que plus petits, ressemblent aux corps cristallins à lames fibreuses, qui naissent dans le sang de mammifère SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCATRES. 41 (expérience 25me). Outre ces corpuscules qui ressemblent à ceux déjà ob- tenus en d'autres cas, le précipité contient un grand nombre de petits corps allongés (e), ayant plus ou moins la figure de baguettes, avec un étrangle- ment au milieu. Quelques-uns de ces petits corps (€, f), dont les deux bouts se sont épaissis, ressemblent à un sablier. Enfin on observe aussi un certain nombre de corps doubles (g, 9), qui se distinguent des corps doubles ordinaires par la présence d'une petite pièce qui réunit les deux moitiés. Cette petite pièce ressemble en certains cas entièrement à un des petits corps en forme de baguette que nous venons de décrire. Ezxpérience avec la substance de Vombrelle de U’ Aurelia aurita. Exp. 50. Un morceau de chlorure de calcium, placé dans un flacon, fut couvert d'une pièce de l'ombrelle d'une grande Aurelia aurita, Puis on mit sur la surface supérieure de cette pièce un morceau de bicarbonate de soude. La pièce de l'ombrelle était déjà devenue tout à fait diffluente le jour suivant. Le précipité, examiné après huit jours, consistait pour la majeure partie en grains ordinaires de carbonate de chaux, entre lesquels se trouvaient quelques rhomboïdes. CGependant on y voyait aussi disséminés quelques glo- bules à noyau, qui, quoique très petits (n’ayant tout au plus qu'un diamè- tre de 10 mmm.), ne se distinguaient pas de ceux formés dans l'albumine. Aussi, en y ajoutant de lacide acétique, tous les grains et cristaux dispa- rurent entiêrement, tandis que la substance organique de ces globules demeura intacte. Evidemment la quantité de matière organique, contenue dans la pièce de Pombrelle, avait été trop petite par rapport à celle des deux sels ajoutés, et n’avait pu suffire à la combinaison avec le carbonate de chaux, né de leur réaction. Ezpériences sur la calcification du cartilage, de Vosséine et des tendons. Exp. 51. Ces expériences furent instituées de la manière suivante. Quelques petits morceaux de cartilage du larynx d'un boeuf et de tendons de muscles du même animal furent mis à tremper dans une solution très concentrée de chlorure de calcium. Il en fut agi de même avec quelques pièces d'un tibia de porc, qui avait élé entièrement débarrassé de ses sels 6 NATUURK. VERH. DER KONINKL,- AKADEMIF, DEEL XIII, 42 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. calcaires par laction de l'acide hydrochlorique et puis lavé dans l'eau jusqu'à cessation de la réaction acide, C'était done de losséine pure. Lorsque les morceaux de ces trois différentes substances eurent séjourné pendant trois jours dans le chlorure de calcium, je les lavai à grande eau pour les débarrasser du chlorure adhérent à la surface. Puis je les portai dans divers flacons, contenant des solutions concentrées fo, de carbonate de potasse, 2o, de bicarbonate de soude, 5o. de bicarbonate de soude, ad- ditionné d'une petite quantité de phosphate de soude. Ces premières expériences ne donnèrent aucun résultat. Les pièces, examinées de temps en temps, n’avaient encore subi aucun changement après un laps de dix semaines. Pensant qu'il était possible qu'un séjour de trois fois vingt-quatre heures n'eùt pas suffi pour l'imbibition du chlorure- de calcium, je résolus de réitérer lexpérience avec d'autres pièces, qui pendant tout le temps écoulé étaient restées immergées dans ce sel. Le résultat fut encore négatif pour la substance tendineuse et pour l'os- séine, mais il en était autrement pour le cartilage. Dans toutes les pièces mises dans les trois solutions déjà nommées, une calcification partielle avait eu lieu. Le périchondre (PI, IV, fig. la) était devenu tout à fait opaque, par la grande quantité de globules calcaires qui s'étaient déposés dans ses interstices. Dans la substance cartilagineuse elle-même, plusieurs des cavités sont remplies de corps calcaires, qui ont pris la place des cellules. La forme de ces corps se distingue de celle des globules calcaires naissant dans les substances albumineuses ou gélatineuses, par une moindre régularité, La figure des cavités exerce une certaine influence sur celle des corps qui y sont contenus. Dans les couches extérieures, où les cavités sont petites et elliptiques, chaque cavité ne contient ordinairement qu’un seul corps calcaire de la même forme (b). Les cavités situées plus à l'intérieur, qui sont plus larges et qui n'ont pas un diamêtre prépondérant, sont remplies d'un certain nombre de petits globules réunis en un seul corps. En quel- ques endroits (d) il paraît même que la calcification a dépassé les limites des cavités, et s'est avancée dans la substance hyaline intercellulaire, les masses calcaires qu'on remarque étant beaucoup trop grandes pour remplir les cavités seules. La description que je viens de donner est également applicable aux pièces de cartilage mises dans les solutions de carbonate de potasse et de SUR LA FRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 43 bicarbonate de soude. Quant à celles exposées à l'action de la solution de bicarbonate de soude additionné d'une petite quantité de phosphate de soude, elles indiquaient, de la part de ce dernier sel, une influence pareille à celle que nous avons déjà remarquée dans l'expérience 22me (p. 51). Plusieurs des corps calcaires contenus dans les cavités ont des saillies et des excrois- sances, qui les font ressembler tout à fait à des sclérites (Pl. IV, fig. 2 et 3). Ils se distinguent pourtant notablement des sclérites obtenus dans un mélange d'albumine et de gélatine (Pl. III, fig. 1 a, a, a, a), par le nombre plus grand et la forme des excroissances. Quelques-uns de ces sclé- rites ont jusqu'à un tiers de millim. en longueur, et dépassent par conséquent de beaucoup la largeur des plus grandes cavités à cellules. Il est donc évi- dent qu'en croissant ils ont empiété sur la substance même du cartilage. Aussi la substance hyaline, qui environne chaque sclérite jusqu'à une certaine distance, se distingue nettement du reste du tissu par une plus grande trans- parence, ainsi que le montre la fig. 2. Ezxpériences sur la restauration de la coque de Veeuf. Exp. 52. Les expériences, dont la description va suivre, ne sauraient, à dire vrai, être considérées comme une imitation de la formation véritable de la coque‚ celle-ci étant sécrétée par les glandes utérines et consistant par conséquent dans une formation et une déposition de sels calcaires tout à fait extérieures, tandis que dans les expériences suivantes l'albumine de Peeuf lúi-même était destinée à y prendre part, pour fournir la base organi- que qui se combine au carbonate de chaux. Aussi, dans aucun des cas dont je vais rendre compte, la coque artificielle obtenue n’a tout à fait la même structure que la coque naturelle. Gependant elle peut s'en rappro- cher; et de plus, quelques faits intéressants observés pendant ces expériences mêritent une mention spéciale. Six eufs de poule farent débarrassés de leur coque par l'acide hydro- chlorique et ensuite lavés dans un fort jet d'eau. Ces ceufs furent alors placés dans des flacons contenant une solution concentrée de chlorure de calcium, Après un séjour de trois jours dans ce sel, je les lavai, aprês quoi je les mis séparément dans d'autres flacons, contenant la solution con- eentrée des sels qui, avec le chlorure de calcium, devaient produire le sel calcaire insoluble, soit le carbonate de chaux seul ou celui-ci combiné 6% A4 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. au phosphate de chaux. Le chlorure de calcium, nécessaire à la réaction, ne pouvait done provenir que de l'intérieur de l'ceuf, dans lequel ce sel était entré par imbibition à travers la membrane très résistante qui environne albumine, et qu’il devait traverser de nouveau par l'effet de la diffusion qui s’établissait entre lui et le liquide ambiant, Quant à l’albumine, elle devait suivre la même voie, si elle voulait se combiner avec les sels calcaires. Il y a par conséquent quelque ressemblance entre ces expé- riences et celles qui avaient pour but de faire naître un précipité d’un sel calcaire au milieu de l'albumine. CGependant, on pouvait s’'attendre à ce que la diffusion plus difficile à travers une membrane tres résistante exercerait une certaine influence et modifierait ainsi les résultats. A cette difficulté se joignait encore un autre obstacle, que je n’avais pas pu prévoir en commencant ces expériences, puisqu'alors l'effet remarquable, que le chlo- rure de calcium exerce sur l’albumine (voyez p. 19), ne m’était pas encore eonnu. C'est. que albumine de l'eeuf, trempé dans une solution très con- centrée de ce sel, se coagule en grande partie. En deux des cas je trouvai même que cette coagulation s’était étendue jusqu'au vitellus. Il est clair que les résultats devaient être modifiés par cette solidification plus ou moins étendue. Aussi cela explique pourquoi ces résultats ont pu être différents pour des ceufs placés dans des conditions qui, au peer abord, paraissent à peu prês identiques. Trois de ces ceufs, dont deux avaient été immergés, l'un pendant trois, autre pendant dix semaines dans une solution de bicarbonate de soude, et le troisième dans une solution du même sel additionné d'une petite quantité de phosphate de soude, furent trouvés munis d'une coque nouvelle rugueuse, qui cependant ne recouvrait la surface qu'en quelques endroits. Toute cette croûte calcaire était composée de très petits cristaux prismatiques, enche- vêtrés les uns dans les autres. Ces cristaux ont la même forme que les eristaux, bien connus, qu'on trouve dans le canal médullaire des grenouilles. Ils consistent en une combinaison d'un rhomboèdre avec un prisme hexaédrique?, Il n’y avait aucune trace de globules ou d'autres corps contenant de l'albumine. Deux autres ceufs, tous deux immergés pendant dix semaines dans une solution concentrée de carbonate de potasse, s’étaient couverts d'une croûte 1 Jen ai donné une figure dans mon Traité sur le microscope, 2de édition allemande, T. II, p. 175, fig. 69 E, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DRS FORMATIONS CALCAIRES. 45 calcaire, qui s’étendait ‘dans Pun sur la moitié, dans l'autre sur plus des trois quarts de la surface, et qui fut trouvée composée entièrement de grands corps calcaires, semblables à ceux qui se forment dans l'albumine extraite de Peeuf, lorsqu’on y fait naître le précipité de carbonate de chaux. La plupart de ces corps calcaires sont semi-transparents, et contiennent un grand noyau à contours peu définis. La surface de quelques-uns est lisse, mais chez d'autres elle est couverte de petites éminences, qui sur les bords font effet de dentelures, La figure 4 B de la PL. IV représente quelques-uns de ces corps encore attachés à la membrane fibreuse sous- jacente. Le sixième ceuf‚ enfin, se distinguait de tous les autres. Il avait sé- journé pendant dix semaines dans une solution concentrée de carbonate de potasse, additionné d'une faible quantité de phosphate de soude. Pendant ce temps il avait augmenté un peu de volume, car lorsqu'on avait mis dans la solution il avait passé très facilement par le col du flacon, landis qu’après ee séjour prolongé on ne pouvait len faire sortie qu’avec un certain effort. Environ les trois quarts de la surface s’étaient recouverts d'une coque nou- velle, mais dont l'épaisseur et laspect varient beaucoup dans les diffé- rents endroits. Tantôt c'est une couche compacte uniforme, s’appliquant immédiatement contre la surface de la membrane de lceuf, tantôt c'est une masse aréolaire, composée de lames se pliant en sens ‘divers et formant ainsi une couche calcaire bien plus épaisse, mais moins compacte, que la coque naturelle. Aux premiers endroits elle ne diffêre pas par sa composition de celle obtenue dans le cas précédent. Toute la couche s’y compose de grands globules calcaires ordinaires, parmi lesquels il y en a cependant plusieurs qui contiennent des noyaux très grands, blancs à-la lumière inci- dente et parfaitement opaques à la lumière transmise (PL. IV, fig. 4 C). Mais aux endroits où la substance calcaire s'est épaissie davantage, en deve- nant aréolaire, les corps calcaires prennent une autre forme. Plusieurs ont un aspect mamelonné (fig. 4D), et contiennent des noyaux opaques ou semi- transparents. D'autres corps très grands (fig. 4 Aa), à contours arrondss, dont la surface est divisée en petits polygones irréguliers, sont blancs à la lumière incidente et bruns à la lumière transmise. De ces corps, comme des grands noyaux, partent des lames (b) plissées en sens divers, qui ont uue structure fibrillaire extrêmement régulière. Dans une partie de ces la- mes (c) les fibres sont interrompues par des lignes doubles concentriques, 46 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIEILLE DES FORMATONS CALCAIRES. se bifurquant en quelques endroits. Gette structure ressemble beaucoup à celle que nous avons déjà décrite à la page 25. Les fibres sont en général parallèles ou divergentes, mais leur direction dévie souvent de la ligne droi- te. En quelques endroits elles sont d'une finesse extrême, de sorte qu'il faut un fort grossissement pour les bien distinguer (fig. 5). Les lames fi- breuses se contournent en des sens divers, en laissant entre elles des inter- valles libres, et constituent ainsi une masse aréolaire et spongieuse. L'acide acétique, en dissolvant le sel calcaire, laisse la matière organique intacte. Gelle-ci conserve toute sa forme. Seulement, les grands corps et les lames qui en partent sont devenus très transparents, mais on y voit encore très bien la structure fibrillaire. Bien que cette structure remarquable semble au premier abord très diffé- rente de presque toutes celles décrites jusqu’ici, la différence ne me paraît pas essentielle, puisqu’on peut ramener cette structure à d'autres formes plus simples. Le dichroïsme des grands noyaux se rencontre aussi souvent dans les noyaux beaucoup plus ‘petits des globules ordinaires, qui se for- ment dans lalbumine. Quant aux lames, elles représentent, pour ainsi dire, les couches extérieures des globules, qui, au lieu de s’accroître dans toutes les directions, ne se sont étendues qu'en largeur. C'est, en définitive, la même structure des lames déjà mentionnée aux pages 25, 52, 58 et 59, mais qui a pris dans ce cas-ci un développement excessif. CHAPITRE SECOND. CONSIDÉRATIONS SUR LES OBSERVATIONS PRÉCÉDENTES- Lorsqu'on entre dans une voie nouvelle, on y procède toujours par tâton- nement, et c'est presqu'une bonne fortune d’y rencontrer quelque résultat sérieux. Aussì s'en faut-il encore de beaucoup que les expériences, dont je viens de rendre compte, aient la précision nécessaire pour en tirer tou- tes les conséquences que ce genre de recherches semble promettre. Les expériences doivent encore être reprises et modifiées de plusieurs maniè- res, en employant des liquides et des sels en quantité déterminée, en ob- servant leffet de la température et d'autres circonstances qui peuvent avoir une influence quelconque sur les résultats, On peut espérer de prendre ainsi la nature sur le fait, en limitant dans la grande variété de ses condi- tions. Gertainement, parmi ces conditions il y en à quelques-unes qu'on ne saurait imiter tout à fait, mais on peut s'en approcher autant que possible. En effet, les résultats obtenus sont déja tels, que l'espoir, de parvenir tôt ou tard à reproduire toutes les formations calcaires qu'on rencontre dans les organismes vivants, ne saurait plus être considéré comme entièrement ehimérique. Avant d’aborder ce sujet, en montrant à quel point on y a déjà réussi dans les expériences instituées dans ce but, je dirai quelques mots sur les résultats généraux qui en découlent. , Les liquides organiques d'origine animale, en se combinant aux sels cal- caires insolubles, au moment où ces sels prennent naissance, leur impriment une tendance marquée à adopter certaines formes, qui sont propres à ces combinaisons. Ces formes naissent absolument de la même manière que les eristaux, c'est-à-dire, qu'on les voit apparaître au milieu d'un liquide comme de petits points, qui s’agrandissent par apposition, en s’appropriant la sub- 48 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, stance cristallisable existant dans le liquide ambiant, sans qu’on puisse voir comment cela se fait. Chacun de ces petits points est un centre d’attraction, dont la sphère s'étend jusqu’à la circonférence d'autres sphères semblables, entourant les centres d’attraction voisins. Pour les eristaux véritables, cette action attractive s'exerce plus dans un sens que dans l'autre, et il en ré- sulte des corps à faces planes, limitées par des angles ayant une grandeur fixe propre à la substance, et pourvus d’axes déterminés. Il n'en est plus tout à fait ainsi, lorsqu’un liquide organique intervient. Gelui-ci, en se combinant au sel calcaire naissant, par exemple au carbonate de chaux, doit aussi passer de l'état fluide à l'état solide, mais dans ce passage il exerce une influence très marquée sur la forme définitive qu’a- dopte la substance nouvelle qui résulte de cette combinaison. Il n'est pas très facile d'observer comment cette formation se fait, puisque le liquide où elle a lieu doit être dans un repos parfait, et que, pour la voir, il faut que le précipité, d’abord tout à fait amorphe, soit entré dans la période de la transformation. Gependant, en s'armant d'un peu de pa- tience, el en faisant naoître le précipité sur le porte-objet du microscope dans une cellule en verre peu profonde, telle que celles dont on se sert pour la conservation des préparations microscopiques, et qu’on recouvre d'une lamelle de verre très mince, on parvient assez aisément à voir comment les globules de carbonate de chaux se forment au milieu de lalbumine. Lorsque la transformation commence, on voit apparaître cà et là des points noirs, aussi petits que le grossissement employé permet d'en découvrir. Avec un fort système à immersion de Hartnack ou de Gundlach, on les re- connaît lorsque leur diamêtre n'excède pas 0,5 mmm. Un peu plus tard, ces petits points noirs se manifestent comme des globules, ayant un centre par lequel“la lumière passe. Ges globules continuent à s'accroître en tous sens, jusqu'à ce que la matière eristallisable contenue dans le liquide soit épuisée. Or il est évident que la grosseur à laquelle les globules peu- vent ainsi parvenir dépend de deux circonstances: d'abord de la quantité de la matière cristallisable, produite par la transformation du précipité passant de l'état colloïdal à l'état cristallin, et puis du nombre des globules apparaissant dans le liquide et dont chacun est un centre d’attraction pour la matière cristallisable qui se trouve dans le liquide environnant. Tout ce qui ralentit cette transformation a pour effet de diminuer le nombre des globules et d'augmenter eu même temps les dimensions de ceux qui se forment. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 49 Les expériences avec divers liquides organiques ont prouvé qu’aussitôt que le carbonate de chaux naissant se combine avec la substance organique qui y est contenue, cette tendance à la formation de corps sphériques se manifeste. A vrai dire, la plupart des liquides qui ont servi à ces expé- riences, tels que le sang, la bile, le mucus des mollusques, contiennent de Palbumine, et on pourrait par conséquent attribuer la formation des corps sphériques à la combinaison avec cette substance, mais l'exemple de la gé- latine, qui, en se combinant au carbonate de chaux, produit aussi des corps sphériques, prouve que cette forme n’apparlient aucunement d’une manière - exclusive à la combinaison du carbonate de chaux avec l’albumine. Pour la plus grande facilité de l'expression, nous donnerons le nom de calcosphérites à ces globules de carbonate de chaux à base organique. On peut alors distinguer des calcosphérites à base albumineuse, à base gélati- neuse, etc. La formation des calcosphérites parfaitement réguliers suppose un équi- libre parfait. Ordinairement on peut encore suivre la marche de cette for- mation au moyen des couches concentriques, qui font rarement tout à fait défaut, et dont le nombre en quelques cas peut monter jusqu'à vingt-cinq, trente el même plus. Ces couches concentriques ont souvent des contours nettement circonscrits ; quelquefois cependant elles ne se font remarquer que par une légère différence dans la densité et le pouvoir réfringent des parties intérieures el extérieures de chaque couche. Ges couches constituent, pour ainsi dire, autant de lignes d’accroissement. La partie centrale du globule se dislingue très souvent par son apparence granuleuse, qui la rend moins transparente que les parties environnantes, et lorsque cette partie centrale est bien circonscrite, ce qui arrive souvent, elle se présente comme une espèce de noyau, contenant encore souvent un corpuscule plus pelit, qu'on pourrait appeler un nucléole. ll est très difficile de donner une explication pleinement satisfaisante de Papparition de ces couches concentriques, Elles indiquent certainement que Paccroissement des calcosphérites ne se fait pas d'une manière absolument égale et sans aucune interruption. Mais quelle peut être la cause de ces intermittences, lesquelles, — à en juger par les contours souvent nettement définis des couches, et par la différence de couleur qu'elles peuvent présenter (Pl. HIL, fig. 7 b, fig. 8 f) lorsqu'il y a plus d'un pigment dans la disso- lution, — sont parfois très brusques? Je ne saurais le dire. NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE DEEL XIII, 50 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. J'avais cru d’'abord qu'elles étaient produites par lalternance de la cha- leur ou de la lumière pendant le jour et la nuit. Mais lexpérience 9me (p. 22), expressément instituée pour examiner cette question, y a répondu négativement. Pnisque ce n'est donc ni la chaleur ni la lumière qui sont ici en jeu, il faut qu’il y ait une autre cause a ces intermittences. C'est tout ce que je puis en dire pour le moment, car je ne vois pas d’hypo- thèse plausible, capable d'en donner lexplication et méritant par conséquent un examen sérieux. Remarquons seulement en passant que les calcosphérites ne sont pas les seuls corps qui montrent une telle composition de couches superposées, mais qu'on la retrouve aussi assez souvent dans des cristaux véritables. Les calcosphérites ne sont pas seulement composés de couches concentri- ques, mais on y remarque encore des stries radiaires partant du centre, ce qui, joint à lapparition de petites aires polvgonales à la surface de quel- ques-uns (PL. III, fig. 2), indique qu’ils consistent en un assemblage de py- ramides groupées autour d'un centre commun. Chaque pyramide s’accroît par sa base, et c'est ainsi que la sphère entière augmente en volume. Ces stries radiaires ne sont pas toujours également distinctes ; souvent même, surtout dans les calcosphérites très petits, on n'en reconnaît aucune trace, même à un três fort grossissement. Il ne faudrait pourtant pas en conclure que dans ces cas la structure est parfaitement homogène et amorphe. Les fibres radiaires sont souvent d'une ténuité extrême, surtout dans le voisinage du centre, et puisqu’elles augmentent en diamètre vers la circonférence, au fur et à mesure que le corps calcaire lui-même augmente en volume, on comprend aisément qu'elles soient très difficiles a reconnaître lorsque le calcosphérite est très petit, sans qu'on puisse en inférer qu'elles n’y existent pas en effet. Quant aux cas, toujours exceptionnels, où on ne les reconnaît pas dans des calcosphérites d'un grand volume, ils s'expliquent soit par la ténuité vérita- ble des fibres radiaires, soit parce que leur agglutination est si intime que les rayons lumineux, en les traversant, ne subissent plus de déviation appré- ciable par nos moyens microscopiques actuels. Les fibres radiaires pyramidales ne sauraient être considérées comme de simples crislaux, réunis autour d'un centre commun. S'il en était ainsi, il faudrait que langle sous lequel les faces se rencontrent au sommet des pyramides, c'est-à-dire au centre du calcosphérite, eût une grandeur con- stante et uniforme, Or il n’en est pas ainsi, puisque les fibres dans des SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. st caleosphérites de volume égal, sont tantôt plus grosses, tantôt plus fines. Aussi les petits polygones, qu'on remarque parfois à la surface (Pl. UI, fig. 2), et qui sont les bases des pyramides, diffèrent beaucoup en diamêtre pour des calcosphérites de dimensions égales, et sont loin d'avoir cette ré- gularité que comporte la structure ecristalline ordinaire. Toutefois, si les ealeosphérites ne sont pas des assemblages de cristaux, il faut convenir qu’ils s'en rapprochent tellement, tant par le mode d'origine et d’accroisse- ment que par leur pouvoir biréfringent, mis en évidence par l'examen à la lumière polarisée (voyez la page 17 et les figures Pl. II, fig. 2), qu'on ne. manquerait pas de leur appliquer le nom de eristaux, s'il n'était pas en quelque sorte convenu que les eristaux ne sont jamais sphériques. Or cela me paraît être un de ces préjugés scientifiques qui doivent être abandonnés. Un minéralogiste posera peut-être la question: est-ce que le carbonate de chaux, faisant partie des calcosphérites, est du spath calcaire ou de l'ar- ragonite? On sait que plusieurs naturalistes ont tâché de résoudre cette question pour les substances calcaires organiques. Le comte de Bournon *, puis Necker °, M. Leydolt *, enfin surtout M. Gustave Rose * s'en sont oc- eupés. Le dernier, se fondant de préférence sur le poids spécifique différent du spath calcaire (2,72) et de larragonite (2,99), et sur le poids spécifique different des substances calcaires organiques, lequel s'approche tantôt de celui du spath calcaire, tantôt de celui de larragonite, eo concluait que les coquilles de quelques Lamellibranches (Ostrea, Pecten, Spondylus) seraient composées de spath seul; celles d'autres Lamellibranches (Pectunculus, Arca), et cel- les des Gastéropodes en général, d'arragonite seule ; dans celles de Pinna, Mytilus, Unio, Anodonta, Avicula la couche extérieure serait du spath, la couche intérieure (celie du nacre) serait de l’arragonite. Le test des Echi- nides serait composé de spath. La plupart des otolithes, peut-être tous, seraient de l'arragonite. Javoue que je ne partage pas cette manière de voir. Il me paraît qu'on ne saurait considérer la substance organique elle-même, qui est combinée aux sels 1 Dans son Traité complet de la chauw carbonatée et de l'arragonite. Londres, p. 820. 2 Ann. des scienc natur. Zool., T. XI, p. 52. 3 Sitzungsber. der mathem, naturwiss. Klasse d, Kais. Akademie, 1856, XIX, p. 10. 4 Ueber die heteromorphen Zustände der kohlensauren Kalkerde, in Abhandl. d. Berl. Akademie, 1858, p. 63. 7 52 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. calcaires, comme n’exercant aucune influence sur la forme cristalline et comme n’étant qu'une espèce de glu amorphe entre les parties eristallines véritables. Son influence sur la forme est manifeste, et, bien que sa com- binaison avec le carbonate de chaux puisse par ses propriétés physiques, telles que son poids spécifique et sa dureté, s’approcher tantôt plus du spath, tantôt plus de l'arragonite, c'est pourtant toujours un corps nouveau, qui n'est identique ni à lun ni à l'autre. Cependant j'ai ecru qu'il n’était pas sans intérêt de déterminer le poids spécifique de celle de ces combinaisons qu'on peut le plus facilement se procurer à l'état pur. G’est la combinaison du carbonate de chaux avec Palbumine, obtenue de la manière qui a été décrite dans lexpérience 7me, Après lavoir bien lavée et lavoir réduite en une poudre fine, qui fut dé- barrassée de l'air, qui y adhérait fortement, en la triturant longtemps dans un mortier avec de l'eau distillée, je trouvai que son poids spécifique était de 2,66, c'est-à-dire un peu moindre que celui du spath calcaire, ce qui ne saurait sur- prendre puisque lalbumine entre pour 7,65 p.c. dans la combinaison (p. 18). La plupart des autres corps qu'on rencontre dans les liquides organiques, lorsqu’on y fait naître un précipité de carbonate de chaux, peuvent être dérivés des calcosphérites, dont la forme se modifie aussitôt que l’équilibre parfait, lequel est nécessaire à leur formation, n'existe pas. ‚Ges modifications sont très variées et se rencontrent à tous les degrés. Quelquefois le calcosphérite n'est pas une sphère, mais un ellipsoïde ou un ovoïde, ayant un noyau excentrique (Pl. II, fig. 14 c et fig. 15 f). C'est la même forme et presque la même structure que celles des grains de fécule de quelques plantes, tels que ceux de la pomme de terre. En d'autres cas, les calcosphérites ont la figure d'une lentille plano- convexe ou concavo-convexe (Pl. II, fig. 15 ec, c‚ Pl. III, fig. 8 b). Sou- vent de tels corps lenticulaires appartenaient primitivement à un corps dou- ble, dont les deux moitiés se sont détachées lune de l'autre. CGependant ils peuvent aussi naître séparément, lorsqu’un calcosphérite se forme dans le voisinage d'une surface qui est limitée par de l'air, soit au niveau du liquide, soit autour d'une bulle de gaz qui y est enfermée. Ces formes lenticulaires conduisent aux corps singuliers, décrits à la page 14, qui servent de petits appareils hydrostatiques, et auxquels j'ai donné le nom de conostats, à cause de la cavité conique de espèce de calice SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 55 dont le calcosphérite, ou plutôt son segment inférieur, est surmonté (Pl. II, fig. 1). La manière dont ces calices s’accroissent en hauteur et en ópais- seur (voyez la p. 16) indique que le liquide, contenant la matière cristalli- sable, monte un peu au-dessus du niveau général, en adhérant à la surface extérieure de la partie surnageante du calice. Cela explique à son tour la formation des lames plissées, très minces, qui se forment autour du bicarbonate de soude dans albumine contenant du chlorure de calcium (expériences 7me et 8me, page 20 et 24, fig. 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12 de la PI. II). Ces lames s'élêvent jusqn'à 5—4 millim. au-dessus du niveau du liquide, et on pourrait croire que c'est effet d'une espèce de croissance de bas en haut, c'est-à-dire que des parties nouvelles, naissant dans l'intérieur du liquide même, soulèvent les parties anciennes et les poussent en haut. Il me paraît au contraire plus probable que ces lames naissent simplement par l'addition de matière à leurs bords déjà existants, et que cette matière est fournie par le liquide, montant par la force capil- laire entre les plis des lames elles-mêmes, et s'élevant ainsi à une certaine hauteur au-dessus du niveau général. Les stries transversales, souvent très régulières (fig. 10 et 12), qu’on y observe en certains endroits, sont alors autant de lignes d’aceroissement. Quant à Yorigine première de ces lames minces, elle est encore douteuse. La structure fibrillaire y fait absolument défaut, et il ne paraît pas qu'on puisse les considérer comme s’étant formées de la même manière que d’au- tres lames, qui \naissent au milieu du liquide et qui, ayant toujours un ou plusieurs calcosphérites pour point de départ, montrent plus ou moins claire- ment une composition fibrillaire. Il paraît aussi que la naissance de cette dernière espèce de lames exige la présence de lacide phosphorique, car elles ne se forment pas dans lalbumine, ni dans la gélatine, ni dans le mélange des deux liquides, avec un carbonate alcalin seul, mais elles apparaissent lors- qu'on ajoute une petite quantité d'un phosphate. Nous y reviendrons bientôt. Dans la plupart des cas la surface des calcosphérites est lisse, et il paraît qu’ils la conservent telle aussi longtemps que la matière cristallisable existe autour d’eux en abondance. Vers la fin de lexpérience toutefois, lorsque la matière eristallisable commence à diminuer, leur surface se recouvre quelque- fois de petites aspérités (Pl. 1, fig. 2 c, Pl. II, 15 d, PI. IV, fig. 8). La surface peut même acquérir des saillies beaucoup plus grandes, coniques, légérement courbées en forme de corne, et se terminant en une pointe o4 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. très fine (PI. II, fig. 18). Ajoutons cependant que je n'ai vu naître ces sin- gulières saillies que dans albumine à une température basse et constante (exp. Ime, p. 25). La cause la plus influente d'une modification de la forme des calco- sphérites, c'est lenr réunion, qui a pour effet nécessaire de mettre un terme a leur accroissement aux endroits où les surfaces se touchent, tandis que Paccroissement continue encore là où ces surfaces sont libres. Les formes les plus diverses sont ainsì produites. _ Le cas le plus simple consiste dans la formation de corps doubles ou jumeaux. On les rencontre en grand nombre dans tous les précipités de carbonate de chaux naissant dans un liquide organique. La figure ci-jointe explique les phases successives (a—e) de leur Ô 8 $ 3 formation. Ordinairement les deux moiliés 8 @ 683 (@) ont une grandeur égale. Quelquefois ce- pendant les deux calcosphérites, qui com- posent le corps double, diffèrent en gran- deur, ce qui s'explique par lapparition non pas simultanée, mais successive des deux noyaux voisins. Les corps triples et quadruples sont beaucoup plus rares. Quelquefois les calcosphérites sont réunis en simples séries (Pl. 1, fig. 4 ì, Pl. IIL, fig. 6 d, fig. 8 9). Leur figure est devenue alors discoïde. Lorsqu’un grand nombre de calcosphérites naissent dans un certain es- pace et qu’ils continuent à y croître en tous sens, jusqu'à ce qu’ils se touchent les uns les autres, la matière cristallisable continuant à se dé- poser sur les parties encore libres de leurs surfaces, ils finissent par deve- nir des polyêdres. On en rencontre de toutes les grandeurs, constituant tantôt des lames d'une certaine étendue, tantôt des amas irréguliers. Les lames formées par ces polyèdres naissent soit à la surface du liquide, où ils constituent une espèce de croûte, soit autour des bulles d'air ou d'acide carbonique qui se trouvent dans son intérieur. Ge dernier cas se présente surtout dans un mélange d’albumine et de gélatine (PI. II, fig. 15 g, PI. III, fig, 6 e). Ces lames se composent toujours d'une seule couche de polyèdres; mais lorsque d'autres calcosphérites s'y ajoutent, ceux-ci ne eonslituent pas une couche régulière, mais des amas irréguliers, qui par la figure, ressemblent quelquefois à de petites stalactites, quoiqu’il soit presque superflu de dire qu’ils naissent d'une toute autre manière que celles-ci. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 55 En comparant les corps polvédriques aux calcosphérites, on reconnaft dans la plupart des cas facilement leur identité. S’ils ont atteint un cer- tain volume, on y remarque en effet ordinairement les couches concentriques et la structure fibrillaire radiaire. Evidemment la matière cristallisable, encore présente dans les environs au moment où les calcosphérites com- mencaient à se rencontrer par leurs surfaces, n’a fait que remplir les intervalles, en faisant croître les pyramides radiaires de la même manière qu'elles lauraient fait, si les calcosphérites avaient été tout à fait isolés. Les fibres radiaires continuent donc simplement à s’accroître dans la même direction, jusqu'à ce que celles des corps voisins se rencontrent, et qu'il soit mis ainsi un terme à toute croissance ultérieure. Cependant il y a des exceplions à cette règle, comme le démontre [expérience 25me, p. 55, avec le sang. Dans ce cas les corps polyédriques, qui se forment à la surface du sérum, ne sont évidemment pas de simples calcosphérites, puisque les fibres cristallines, qui constituent les lames superposées aux calcosphérites intérieurs, n'ont pas la figure de pyramides mais celle de prismes (Pl. III, fig. 4 a), ce qui leur donne un caractère cristallin encore plus prononcé. Les causes de ces modifications, ainsi que de quelques autres qu'on ren- contre soit dans les calcosphérites naissant dans le même liquide, mais à des endroits différents, soit dans ceux qui se forment dans des liquides di- vers, sont pour le moment impossibles à indiquer. Peut-être que des re- cherches futures mettront sur la voie. Ce qui est certain, c'est que le caractêre général des calcosphérites et de leurs réunions varie dans chaque liquide ayant une composition chimique différente. C'est pour ainsi dire toujours le même type, mais qui se modifie sous linfluence des circon- stances différentes, parmi lesquelles il faut certainement énumérer aussi le degré de viscosité, la température etc. Nous n’avons considéré jusqu'ici que le cas où les corps calcaires, formés au sein des liquides organiques, ne contiennent que du carbonate de chaux. En faisant aussi entrer du phosphate neutre de chaux dans leur composition, ils subissent des changements très remarquables. L'inftuence des phosphates neutres de soude ou d’ammoniaque, telle qu'elle résulte des expériences 15, 18, 19, 21, 22 et 52, est en effet très marquée et pré- sente un haut intérêt à plus d'un égard. Il résulte de ces expériences, que le phosphate neutre de chaux, naissant 56 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. au sein d'un liquide qui contient de lalbumine, peut entrer en _combinaison avec celle-ci, mais que cette combinaison est tout à fait amorphe. Quant à la gélatine, elle ne se combine même pas au phosphate de chaux nais- sant; il faut, pour cela, que le carbonate de chaux lui serve d'intermé- diaire. Aussi sait-on que ce dernier sel accompagne toujours le phosphate de chaux qui entre dans la composition des parties dures animales à base gélatineuse, telles que les os. Lorsque le carbonate de chaux et le phosphate de chaux naissent simul- tanément en présence de [albumine ou de la gélatine, ils s'y combinent, mais la forme que cette combinaison est destinée à adopter, varie extrême- ment, selon que la quantité relative du phosphate est petite ou grande. Aussitôt que le phosphate alcalin ajouté surpasse une certaine mesure, le précipilé ne passe plus de l'état colloïdal à l'état cristallin et la formation des calcosphérites se trouve empêchée. Une quantité relativement petite de phosphate produit au contraire un simple changement de forme dans les calcosphérites, changement qui est le résultat de parties surajoutées à ceux-ci. Ces parties surajoutées sont de deux sortes. A la surface de quelques calco- sphérites s’'élèvent des saillies, quelquefois pointues, et ressemblant alors à celles qui naissent avec le carbonate de chaux seul à une température basse et constante (p. 25), mais ordinairement verruqueuses, souvent se bifurquant ou se trifarquant et présentant encore de nombreuses différences, telles qu’on les voit dans les figures (Pl. III, fig. 1 a,a, PI. IV, fig. 2 et 5). ‘Plusieurs de ces corps finissent par ressembler tout à fait aux spicules ou sclérites des Alcyonaires. D'autres calcosphérites, en présence d'un phosphate, cessent de s'ac- eroître dans tous les sens, mais s'étalent en lames étoilées plus ou moins régulières et souvent plissées (Pl. Ill, fig. 1 b, 5 a, b, PL, IV, fig. 4). On rencontre cependant aussi des formes analogues dans le précipité qui est né au sein de la bile (Pl. III, fig. 7 ec), ainsi que dans celui qui s'est formé avec le mucus d’Arion (Pl. III, fig. 8 d), sans qu'un phosphate y ait été ajouté. Probablement, en ce cas il faut attribuer la naissance de ces formes à la présence d'une petite quantité d'un phosphate dans le liquide. Parmi ces lames, il y en a qui montrent encore très distinctement dans leur composition les fibrilles radiaires propres aux calcosphérites, ainsi que des couches concentriques, qui quelquefois constituent de légères éminences. Lorsque des calcosphérites à expansions lamellaires étoilées se SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 57 rencontrent, ces dernières se soudent lune à l'autre, et il en résulte une espèce de réseau, dont quelques-unes des mailles sont occupées par des calco- sphérites ordinaires (PL. IL, fig. 8 c), mais plus petits que les premiers. L'influence très manifeste, qu'exeerce l'addition d'un phosphate neutre sur la figure des corps calcaires, fait supposer que les autres états de Pacide phosphorique et de ses sels amêneront encore d'autres modifications méritant d'être étudiëes. Il en est de même du fluor, qu'on rencontre dans certains corps calcaires organiques. Quant a la magnésie, sa présence (expériences 12me et 22me) ne m'a pas paru produire un effet bien sensible sur la forme des corps calcaires. Gependant de telles expériences doivent encore être répétées de diverses mmaniêres, avant qu'on puisse se prononcer avec certitude. Les diverses substances organiques, en se combinant aux sels calcaires, et en passant ainsi de l'état liquide à l'état solide, subissent en même temps un changement, à l'exception toutefois de la gélatine, qui conserve les mêmes propriétés qu’auparavant. Les autres substances employées, lorsque le sel calcaire a été dissous dans lacide acétique, sont devenues non seulement insolubles dans l'eau, mais résistent aussi à l'action pro- longée de la potasse caustique et des acides nitrique et hydrochlorique. Elles ont par conséquent acquis des propriétés qu'on a la coutume de con- sidérer comme caractéristiques pour les substances chitineuses. Au reste, depuis les analyses de C, Schmidt * et de M. Schlossber- ger °% les recherches de M. Fremy * et de M. G. Voit *, sur la substance organique des coquilles, la conchyoline, eelles de M Péligot °, de M. Ber- thelot * et de M. de Luca ’ sur la chitine des insectes (laquelle serait un mélange d'un corps albumineux et d'une substance appartenant à la série des amyloïdes), on sait que les substances dites chitineuses sont elles-mêmes très variées, et que, quoique toutes contiennent une substance albumineuse, 1 Zur vergleichender Physiologie der wirbellosen Thiere, 1865, p. 55. 2 Erster Versuch einer allgemeinen und vergleichenden Thierchemie. Leipzig u. Heidelberg, 1856 Bd. 1. 3 Ann. de Chim. et de Phys, 1855, 3me sér., XLIII, p. 96. + Zeits. f. wissensch. Zool, X, p. 679. 5 Compt. rendus, XLVII, p. 1035. 5 Ann. de Chim. et de Phys, 1859, Juin, p. 149. 7 Compt. rendus, LIJI, p. 102. NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE, DEEL XT, 58 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. la part de celle-ci est tantôt plus grande, tantôt plus petite, puisque la quantité de l'azote qu'on obtient par l'analyse élémentaire de ces substances varie entre des limites assez larges. Les substances, auxquelles j'ai donné les noms de calcoglobuline (p. 11) et de calcofibrine (p. 56), ne sont par con- séquent pas de la chitine véritable, mais on peut admettre, avec beaucoup de vraisemblance, qu'elles sont identiques avec la substance albumineuse contenuc dans celle-ci. Faisons encore remarquer que la production de cette matière n'exige aucunement une combinaison préalable avec le carbonate de chaux, puisqu’elle se forme également, sans se calcifier, lorsqu'on place un morceau de chlorure de calcium au milieu de lalbumine seule, c'est-à-dire sans y ajouter un carbonate alcalin (p. 19). Peut-être réussira-t-on à combiner aussi une substance de la série des corps amyloïdes avec cette substance albumineuse, L'expérience 24me (p. 54) avait été entreprise dans ce but, et, bien qu'elle soit peu concluante, il en ressort pourtant avec quelque vraisemblance, que le sucre interverti peut entrer dans la combinaison de [albumine avec le carbonate de chaux. J'ajoute encore ici, qu'en placant un morceau de chlorure de calcium dans de lalbumine d’ceuf où j'avais fait dissoudre environ le tiers de son poids de sucre interverti, légèrement coloré en jaune, j'obtins une sub- stance tout à fait semblable à celle qu'on obtient avec [albumine seule, mais présentant une légère coloration, ce qui semble indiquer que le sucre y était entré. Gertainement les substances ainsi obtenues méritent un examen plus approfondi de la part des chimistes *, 1 Mon collègue, M. le professeur P. J. van Kerckhoff, a eu la bonté de faire exécuter, par son aïde M. van der Star, une analyse chimique élémentaire de ces deux substances. La première avait été obtenue en faisant séjourner pendant quelques jours un morceau de chlorure de calcium anhydre, pesant 22,6 grammes, dans 75,7 grammes d’albumine d’ceuf de poule. Bien lavée et séchée à 109° C,, cette substance, en faisant abstraction de arties minérales (8,7 p. c.), était composée de 1. 2. Moyenne. Cc. 54,7 54,7 54,70 H, 7,1 1,4 1,25 N. 14,2 14,0 14,10 8. 0,9 1,0 0,95 O0. 23,1 22,9 23,00 La différence entre ce résultat et celui que fournit l'albumine est telle, qu’”il faut en conclure que SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 59 La calcoglobuline absorbe les substances pigmentaires qui se trouvent en sa présence, non seulement les pigments animaux (expériences 26me, 28me), mais aussi les pigments végétaux, tels que celui du safran, du cur- euma, du tournesol, des bois de Fernambouc et de Campèche (exp. 25me). Parmi les résultats généraux de ces recherches, il y en a encore un qui mérite d'être signalé. C'est que la calcification des substances organiques n’a lieu que lorsqu'elles sont à l'état fluide. Aucune des expériences, — si l'on en exeepte toutefois la calcification du cartilage, — entreprises pour trans- former en tissu calcifié un tissu déjà formé, quoique encore mou, n’a réussi. Non seulement losséine et la substance tendineuse y ont résisté (exp. 51 me), mais aussi lalbumine coagulée (exp. 10me), ainsi que la gélatine, pour peu que sa solution en se refroidissant se prenait encore en gelée. Même dans le caillot du sang il ne se forme aucun globule calcaire, alors pourtant que le sérum, dans lequel il nage, en est rempli (exp. 25me). L'état fluide de la substance organique paraît donc absolument nécessaire pour quelle puisse se combiner avec le sel calcaire. On peut en conclure, albumine subit un changement notable par l'action du chlorure de calcium. La substance ob- tenue se rapproche en effet, par la perte d'environ 1,5 p. c. d’azote, des substances chitineuses, auxquelles elle ressemble aussi par ses propriétés physiques et chimiques. La seconde substance, remise par moi à M. v. Kerckhoff, avait été obtenue en plagant 17,1 gram- mes de chlorure de calcium et 12,3 grammes de sucre interverti ou caramel dans 87,2 grammes d'albumine d'ceuf. Après avoir été bien lavée et séchée à 111° C., sa composition, abstraction faite des parties minérales (3.9 p. c.) fut trouvée être: Le N Moyenne. C 54,7 55,1 54,90 H. 6,3 11 6,95 N 16,4 == 16,40 8. ze 0,8 0,80 O0. 20,95 DN C'est à peu près la composition de la globuline. Il mérite certainement d'être remarqué que la présence du sucre dans ce cas n’a eu aucunement pour effet d'amoindrir la quantité de l'a- zote, laquelle excède même celle qui se trouve dans l'albumine ordinaire Bien loin de se rap- procher, plus que la première de la composition des substances chitineuses, la seconde des deux substances analysées s'en éloigne davantage. Faisons observer toutefois, que la différence entre les deux cas ne consistait pas seulement dans la présence du sucre, mais aussi dans la quantité relative du chlorure de calcium, qui était bien plus petite dans le second cas. 8% 60 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIEILLE DES FORMATONS CALCAIRES. avec beaucoup de vraisemblance, que lorsqu’on rencontre par exemple un tendon dit ossifië, ce n'est pas le tendon qui s'est transformé en os, mais que la place du tendon a été oecupée par une nouvelle substance osseuse, qui s'est formée de la même manière qne celle de tout autre os véritable, c'est-à-dire par la sécrétion du périoste. Quant au cartilage, il en est autrement, puisqu’il résulte de l'expérience déerite à la p. 42, que les corps calcaires, quoique commencant à se for- mer dans les cavités cellulaires, empiètent plus tard sur la substance hya- line environnante. Il me paraît pourtant extrêmement probable, que dans ce cas il n'y a pas combinaison directe du sel calcaire avec la sub- stance hyaline, mais que celle-ci commence par se liquifier, pour passer ensuite à l'état combiné. CHAPITRE TROISIEËEME, COMPARAISON ENTRE LES PRODUITS ARTIFICIELS ET OUELQUES SUBSTANCES ORGANIQUES NATURELLES. Dans les pages qui précèdent, j'ai eu déjà plusieurs fois l'occasion d'in- diquer des ressemblances entre les produits calcaires obtenus artificiellement et quelques-unes des substances calcaires qui font partie de l'organisme animal. Le sujet méritant toutefois une attention spéciale, j y consacrerai un dernier chapitre, où je passerai rapidement en revue les principales sub- stances calcaires, sans m’arrêter pourtant à des détails déjà bien connus par les recherches d'autres naturalistes. On désigne ordinairement sous le nom de concrétions les corps calcaires qui se déposent, soit dans les liquides organiques, tels que la bile, Purine, la salive etc. de divers animaux, soit dans les tissus et les organes, comme le sable de la glande pinéale et des plexus choroïdes, les parties ealcifiées, — dites à tort ossifications, — des artères, des valvules du ceeur, des fausses membranes pêritonéales et pleurales, les tubercules dits erétacés des poumons, etc. On pouvait s'attendre d’avance à ce que la reproduction artificielle réussi- rait le mieux pour ces sortes de formations calcaires, qui, bien que n’étant aucunement toutes des produits morbides, ne sauraient pourtant être mises sur un même rang avec les autres formations calcaires organiques, qui sont plutôt le produit d'une sécrétion véritable. Aussi suffit-il de comparer les figures que j'ai données des corps calcaires qui se forment dans albumine (PL. 1, fig. 2, 5, 4), dans le sang (PI. III, tig. 4), et dans la bile (PI, III, fig. 7), aux excellentes figures de corps constituant plusieurs de ces con- crétions, publiées déjà en 1855 par MM. Ch, Robin et F. Verdeil dans Atlas de leur Traité de chimie anatomique et physiologique, Pl. UI, IV, 62 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES V, XIII et XV, pour se convaincre de lidentité parfaite qui existe entre ces produits nés au sein de l'organisme vivant et ceux qu'on obtient en opérant sur"des liquides organiques auxquels on a ajouté les sels nécessaires à la naissance de ces formations calcaires. Parmi les concrétions qui se forment pendant la vie des animaux, il y en a une qui mérite une mention spéciale. Ce sont les perles. L'examen _ mieroscopique a depuis longtemps appris que les perles se composent de lames concentriques autour d'un noyau central. Les perles, en effet, ne sont autre chose que des calcosphérites réguliers. Les grands globules calcaires qui se forment dans l'albumine ou dans un mélange d’albumine et de géla- tine y ressemblent tellement, qu’on peut les considérer comme étant en effet de petites perles. On compte quelquefois jusqu'à vingt-cinq ou même trente lames concentriques dans un seul globule, dont le diamètre atteint jusqu'à $ de millimêtre. C'est déjà beaucoup pour une perle microscopique, bien que ce soit encore peu pour une perle véritable. Mais les perles de grande dimension mettent plusieurs années à se former, tandis que ces pe- tites perles artificielles se sont formées en quelques semaines. Ce n’est cependant pas la grandeur seule qui détermine la valeur des perles. On sait que les perles sont composées de la même substance que celle qui compose la couche intérieure de la coquille. Seulement si cette couche est composée de nacre véritable, comme dans l’Avicula margaritifera, les Unio, les perles sont aussi des perles véritables dans l'acception ordinaire du mot. Gependant les conerétions globuleuses qu'on rencontre souvent chez d'autres Lamelli- branches, tels que les huîtres, les solens etc., sont aussi des perles dans le sens morphologique, quoique n’ayant pas ce beau reflet de couleurs iri- sées qui appartient à la nacre et aux perles véritables, et qui est produit par une infinité de petits plis très rapprochés les uns des autres dans les lames superposées. Parmi les produits artificiels obtenus, il y en a bien quelques-uns qui montrent une légère irisation ; mais, en général, ces produits appartiennent aux substances calcaires qui reflètent simplement la lumière blanche en la rendant diffuse. Pourtant il ne me paraît nuilement invraisemblable, qu'en variant les procédés on puisse parvenir à imiter la nacre, et par conséquent aussi les perles véritables. Gelles-ci_ contiennent ordinairement un corps étranger SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, 65 comme noyau central; c'est tantôt un grain de sable, tantôt un reste de quelque animal parasite, etc. *. Quoique un tel noyau étranger ne soit aucunement indispensäble pour la formation des couches calcaires, 1l leur fournit un premier appui, autour duquel elles peuvent s’accumuler. Il localise, pour ainsi dire, l'action. Pour obtenir des perles artificielles plus grandes, on pourrait imiter la nature aussi sur ce point. Il y a encore une autre classe de formations calcaires naturelles, qui, bien que parfaitement normales et nécessaires à une formation vitale, ’approchent _pourtant des conerétions. Ce sont les otolithes. On sait qu’on appelle ainsi des corps calcaires de grandeur très différente, qui se trouvent dans lorgane de ouïe des Vertébrés, des Mollusques et de quelques autres animaux. Mais ce n'est pas seulement leur grandeur qui varie beaucoup, leur forme, leur structure et leur nombre présentent aussi des différences très notables. Quant à leur forme et leur structure on pourrait les distribuer en deux classes, savoir les otolithes qui ont encore une forme évidemment cristalline, tels que ceux des mammifères, des oiseaux, des repliles, des poissons plagiostomes, et ceux qui ont une forme sphérique ou irrégulière, tels que ceux des poissons os- seux, des mollusques et de quelques vers. Les derniers acquièrent aussi souvent un diamètre plus grand, mais leur nombre est ordinairement plus petit. Les otolithes eristallins me paraissent être en général du spath cal- caire, ayant adopté la forme qui résulte de la combinaison du rhomboèdre et du prisme hexaédrique; les autres otolithes ont en général la structure des calcosphérites nés dans lalbumine. Quelquefois ils leur ressemblent tout à fait ; tels, par exemple, ceux de plusieurs Lamellibranches (Unio, Anodonta, Cyclas), des Hétéropodes (Carinaria) et des Turbellaires. Toujours ils en ont la structure; ils montrent les couches concentriques et les stries ra- diaires, alors même qu’ils atteignent de grandes dimensions et des formes irrégulières, tels que ceux des poissons gadoïdes et sciénoïdes, Signalons encore parmi les produits calcaires naturels, qui adoptent la 1 Les perles et leur origine ont fait le sujet de nombreuses recherches. On en trouve un excellent apergu dans louvrage de M. Theodore von Hessling, Die Perlmuscheln und ihre Perlen. Leipzig, 1859, p. 289—320. Il suffira d’y renvoyer ici. 64 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. forme et la structure des calcosphérites, les globules qu'on rencontre sou- vent dans le parenchyme des Trématodes et des Gestoïdes, dans le voisinage des vaisseaux sécréteurs, ainsi que ceux qui se trouvent dans les glandes qui entourent loesophage du Lombric *. Les corps calcaires, qui composent la coque de l'eeuf des oiseaux, ont déjà été décrits par Purkinje®. M. H. Landois® les a considérés comme étant les glandes de l'utérus, imprégnées de sels calcaires. M. B. Blasius“, en les dé- crivant de nouveau, a appliqué à la couche qui les contient le nom de »couche à noyaux (Kernschicht)”, pour indiquer que dans chacun de ces corps se trouve un noyau d'une substance organique. (Ges corps ne sont évidemment autre chose que des calcosphérites, dont la figure est devenue polyédrique et plus ou moins irrégulière par leffet de leur proximité. Ceux qu’on fail naître artificiellement à la surface de Veeut, après l'avoir débarrassé de ses sels calcaires par un acide, de la manière déerite dans lexpérience 52me, p. 45, contiennent aussi presque tous un noyau d'une substance plus dense et plus opaque que la partie périphérique. Gependant la composition de la partie calcaire de la coque n'est pas tout à fait aussi simple que MM. Landois et Blasius l'ont représentée. Cela résulte des recherches de M. W. v. Nathu- sius °. Selon lui la coque se compose de corps calcaires, auxquels il a donné le nom de mammilles. Je n'entrerai pas dans la discussion de ces vues diverses, ce qui m'entrainerait trop loin pour le moment; qu’il me suffise d'indiquer ici sommairement, en m'appuyant. aussi sur quelques recherches qui me sont propres, que lincrustation de l'oeuf commence par la formation de calcosphérites passablement gros. Ge sont les boutons des mammilles de M. Nathusius. Ces calcosphérites peuvent plus tard devenir les points de départ de lames plus ou moins épaisses à couches concentri- ques, lorsque la ecoque atteint une certaine épaisseur, comme dans l'ceuf de l'Aatrache. Une partie de la coque se compose cependant toujours de caleosphérites superposés, dont la réunion constitue une masse très opaque, 1 V, le mémoire d'Edouard Claparède, Histologische Untersuchungen über den Regenwurm. Zeits. f. wiss. Zool. 1869, XIX, p. 604. 2 Symbolae ad ovì avium historiam ante incubationem. Läpsiae, 1830, 3 Zeitschrift für wissenschaftliche Zoologie, XV, p. 1. * Ibid. XVII, p. 480. 5 Zeits. f. wiss. Zool. 1868, XVIII, p. 225; XIX, p. 322; XX, p. 6; XXI, p. 109, 330, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRKS, 65 surtout dans les parties moyennes de la coque‚ ce qui s'explique aisément par lopacité de la plus grande partie des corps calcaires, telle qu’on l'ob- serve aussi aux corps artificiels (Pl. IV, fig. 4 C et D); mais vers la surface cette opacité diminue, ce qui me paraît résulter de la réunion plus intime de petits caleosphérites, ne laissant plus entre eux que des inter- valles très petits. f Faisons cependant observer que cette simplicité de l’élément structural de la coque de lceuf, savoir sa composition unique de calcosphérites et de leurs prolongements lamelleux, n'implique aucunement une identité absolue de structure. Il existe au contraire d’assez grandes différences, mais qu’on retrouve à un degré au moins égal dans les substances calcaires, obtenues soit par la précipitation au sein de lalbumine, soit en faisant naître une coque nouvelle de la manière déerite dans lexpérience 52me, A ce qu'il paraît, c'est surtout lépaisseur de la coque,‚ et par conséquent le temps qu'elle a mis à se former, qui exeercent l'influence la plus grande sur la forme des éléments calcaires. En 1858 M. Huxley découvrit, dans la vase crayeuse qui couvre le fond de la mer Atlantique, des petits corps calcaires ronds ou elliptiques, aux- quels il donna le nom de coccolithes. Deux années plus tard, en 1860, le doeteur Wallich y trouva des corps sphériques plus grands, qu’il nomma coccosphères, et qui paraissaient composés de petits coccolithes. Ges mêmes petits corps avaient déjà antérieurement été remarqués dans la craie par M. Ehrenberg *, et indiqués par le nom de Discoplea. Plus tard les coccolithes y furent aussi retrouvés par M. Sorby. Un intérêt tout spécial s’attacha à ces petits corps, lorsque M. Huxley®,en 1868, découvrit qu'une grande partie de la vase du fond de la mer était composée d'une substance muqueuse, proto- plasmatique et vivante, à laquelle il donna le nom de Bathybius. Or au sein de cette substance se trouvaient les coccolithes, dont il distingua encore deux formes principales, les discolithes, quì ont la figure de disques ou de lentilles concavo-convexes, et les cyatholithes, qui sont des corps doubles, c'est-a-dire composés de deux corps concavo-convexes, réunis par une pièce l Dans sa Microgéologie, qui parut en 1854. ? Quarterly Journal of Microscopical Science, 1888. Vol. VIII, pl. NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 66 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. centrale, à peu près comme les boutons doubles dont on se sert pour les manchettes. Leur présence dans le Bathybius paraissait indiquer qu’ils yap- partenaient comme pièces d'une espèce de squelette, de la même manière que les spicules calcaires ou siliceuses qui composent le squelette de la plupart des éponges. Cette idée cependant recut une forte atteinte, lorsque M. Haeckel * trouva dans les bras du singulier Radiolaire, nommé par lui Myzo- brachia, des corps ressemblant beaucoup aux coccolithes. Il publia en même temps une description détaillée des coccolithes du Bathybius *, à la- quelle il ajouta un grand nombre de figures. Peu de temps après, parut un mémoire de M. Oscar Schmidt * sur le même sujet. M. Schmidt, qui a eu occasion de les examiner dans la vase de la mer Adriatique, ne croit pas que les coccolithes appartiennent au Bathybius. Selon lui, ces corps, ainsi que d'autres corps calcaires qui les accompagnaient, et qu'il nomme rhabdolithes, seraient plutôt des organismes, ayant une existence propre. Plus récem- ment encore, M. H. J. Carter *, qui rencontra les coccolithes aussi à de petites profondeurs, a émis une idée pareille. Il eroit que les coccolithes sont des algues unicellaires, et en distingue deux espèces, qu’il nomme Me- lobasia wnicellaris et Melobasia discus. Enfin, pour compléter ce rapide exposé historique, ajoutons encore que M. Gümbel * a découvert des eocco- lithes dans presque toutes les roches calcaires anciennes, à partir de l'épo- que triasigue jusqu'à l'époque tertiaire. J'ai déjà dit au commencement de ce mémoire (p. 4), que c'était lin- speclion des figures des coccolithes, publiées par divers auteurs, qui, en me rappelant d’'anciennes recherches interrompues, me porta à en reprendre le fil. En effet, si l'on compare ces figures, surtout celles données par M. Haeckel, à celles qui sont ajoutées à ce mémoire, on reconnaîtra de suite la grande ressemblance d'un grand nombre d'entre elles. Les formes analogues se retrouvent surtout parmi les petits calcosphérites simples et doubles nés dans lalbumine (PL. IL, fig. 2, 5, 4, PL. II, fig. 15) 1 Jenaische Zeitschrift, 1810. Bd. V, p. 519; aussi dans ses Biologische Studien, Leipzig 1870, p: 106. 2 Biol. Stud. p. 91. 3 Sitzungsber. d. kais. Akad. 1870, Bd. LXII, p. 669. * Ann. a. Magaz. of Natural History, Ath ser, T. VII, p. 184. $ Neues Jahrb. f. Mineral., Geol. u Palaeont. 1810, p. 153. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 67 et dans la gélatine (PI. II, fig. 15), mais on les retrouve aussi dans tous les autres précipités qui se sont formés au sein d'autres liquides organiques. En plusieurs de ces corps on remarque les zones, que Haeckel a indiquées par les noms d'anneau extérieur, d'anneau granulaire, d'aire médullaire et de grain central. Les singuliers corps doubles à pièce intermédiaire entre les deux moitiés, qui naissent dans la pulpe d'huîtres (Pl. IV, fig. 6 9), ressemblent beaucoup à des boutons de manchettes. Peut-être les petits corps en forme de baguette (e), qui naissent en même temps, peuvent-ils être assimilés aux rhabdolithes de M. O. Schmidt. Toutefois, n’avant pas eu l'occasion d'examiner les coccolithes naturels, tels qu’ils se trouvent dans la vase des mers profondes, je ne saurais as- surer leur concordance parfaite, Je crois même, en lisant les descriptions, remarquer que certaines formes de coccolithes ne se retrouvent pas parmi les corps obtenus jusqu’ici par la précipitation du carbonate de chaux au sein d'un liquide organique. Pourtant la ressemblance dans un grand nom- bre de cas est assez grande pour nous rendre circonspects, lorsqu’il s'agit de la présence de ces corpuscules calcaires et des conclusions peut-être prématurées qu'on en tire. Peut-être n’est-il pas superflu de rappeler ici que des corpuscules semblables naissent aussi dans la substance de l'ombrelle des Méduses (expérienee 50me, p. 41). Or on peut se demander, sil n'est pas ‚vraisemblable qu’ane telle formation puisse aussi avoir lieu au fond de la mer dans la substance même des corps des innombrables animaux morts, dont les cadavres s'y accumulent sans cesse, et parmi lesquels il y en a beaucoup dont le corps abonde en matières albuminoïdes et gélatineuses. Le carbonate calcaire et lacide carbonique abondent aussi ‘dans ces lieux, et il me paraît done qu'il est permis de croire à la possibilité de la for- mation de calcosphérites, tels qu’ils naissent, par exemple, dans Yalbumine mélangée à l'eau de chaux et exposée à l'action de lacide carbonique de Pair (expêrience 14me, p. 24). Le test calcaire des Foraminifères, si remarquable par la manière régu- hiêre dont les petites chambres, qui le composent, s’ajoutent les unes aux autres, n'est en définitive que le moule de la substance protoplasmatique par laquelle il est sécrété. Ce test se compose toujours d'une substance amorphe en forme de lames plus ou moins diaphanes, dans lesquelles on n’observe pas de structure ultérieure, les petits trous qui existent en Q% 68 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. beaucoup d'espèces n’étant que les endroits de passage des pseudopodes. Davs quelques espèces (des genres Calcarina, Orbulina) * les pseudopodes s'entourent à leur base d'une gaîne calcaire, formant ainsi des petits tubes pour le passage de la substance sarcodique. Une semblable formation de lames calcaires extrêmement minces et diaphanes, tout à fait amorphes, c'est-à-dire qui ne sont pas constituées par la réunion de calcosphérites, s'obtient aussi très souvent par la précipitation * Dans lexpérience 6me tout le précipité en consistait. Les lames peas représentées dans les figures 7, 8, 10 et 12 de la PL IL, et dont j'ai décrit la naissance a la p- 20, y appartiennent aussi. M. Carpenter * a remarqué que le test de certains Foraminifères, savoir de ceux où la paroi du test n'est pas percée de petits trous, est brun à la lumière transmise, quoique blanc, comme celui des autres Foraminifères, à la lumière incidente. Je n’ai pas observé un tel dichroïsme aux lames obtenues par la précipitation, mais cette propriété, que parlagent au reste d'autres substances calcaires organiques, telles que l’émail des dents et la substance interne des coquilles de beaucoup d’espèces de mollusques, s’observe pourtant très souvent, et on en trouve plusieurs exemples dans la description des expériences (p. 14, 14, 45). Partout, où ce dichroïsme existe, la couleur blanche à la lumière incidente est plus vive et rappelle le reflet de la porcelaine. Il en est de même des Foraminifêres imperforés, comparés aux Foraminifêres perforés. Le squelette des Alcyonaires est ordinairement composé de petits corps calcaires d'un aspect particulier, auxquels M, Milne-Edwards a donné le nom de sclérites ou de sclérodermites. Ges petits corps, qui naissent dans l Jen ai donné une figure à la page 1594 de mon Leerboek der Dierkunde, 'T. III, lre partie. 2 M. Vogelsang (Archives Néerlandaises, V, p. 170) a déjà signalé la ressemblance de certai- nes formes du précipité de carbonate de chaux dans la gélatine, avec ’Eozoon, Certainement tout ceci touche aussi à la question si débattue, de savoir sì l'Eozoon doit être considéré comme étant le test calcaire d'un Foraminifère, ou bien si l'on doit y voir simplement un produit calcaire mi- néral. Faisons cependant remarquer ici que, même s’il était prouvé qne ces productions singu- lières n'ont pas appartenu à un Foraminifère, mais qu'elles sont le résultat d'une formation in- organique, il faudrait pourtant y voir une preuve que la vie animale existait alors, puisqu’il faut, pour que le carbonate calcaire adopte une telle forme, qu’il y ait un liquide d'origine animale contenant des substances albumineuses ou góélatineuses, auxquelles il se puisse combiner. $ Dans son Zntroduction to the study of the Foraminifera, London, 1862, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 69 le ceenenchyme, restent ordinairement épars (Alcyonium, Gorgonia etc.), mais ils peuvent aussi se réunir en une masse compacte (Corallium). Leur sur- face est toujours couverte d’éminences en forme de verrues obtuses ou pointues, souvent se bifurquant ou se trifurquant. Leur figure au reste varie beaucoup, voire dans la même espèce. Cependant cette variation est renfermée entre certaines limites, de sorte que les sclérites d'espèces différentes sont souvent reconnaissables à certaines qualités particulières, qui appartiennent soit à leur figure soit à leur couleur, laquelle est tantôt rouge, tantôt jaune, tantôt brune ou violette, et fait rarement entièêrement défaut. Pour plus de détails je renvoie au mémoire de M. Kölliker *, où un grand nombre de ces petits corps calcaires, appartenant à plusieurs espê- ces, sont décrits et figurés. Des corps calcaires tout à fait semblables, quoique présentant entre cux de légères différences, sont obtenus de diverses manières par la précipita- tion. Je les ai vus naître dans un mêlange d’albumine et de gélatine (Pl. UI, fig. 1 a a a) et dans le cartilage (Pl. IV, fig. 2 et 5). Les calco- sphérites à saillies très pointues en forme de corne (PI, II, fig. 18), qui naissent dans l'albumine, à une température basse et constante, par la sim- ple présence du chlorure de calcium et du bicarbonate de soude (p. 25), y ressemblent bien aussi quelque peu; mais, pour que la ressemblance soit parfaite, il faut encore la présence d'une petite quantité d'un phosphate. Quant à la couleur que possèdent la plupart des sclérites naturels, on peut l'imiter facilement, en ajoutant au mélange quelque substance pigmen- taire, telle que le safran, une décoction de bois de Gampêche etc. Les pièces, qui composent le squelette tégumentaire des Echinodermes, diffèrent tellement des autres corps calcaires faisant partie de l'organisme des animaux, qu'il est presque toujours très facile de les reconnaître comme telles, même dans de petits fragments. Le caractère général de ces pièces est qu'elles se composent de trabécules dont l'ensemble constitue une espèce de réseau. Au reste, les dimensions des mailles, leur figure ainsi que leur disposition, tantôt très régulière, tantôt irrégulière, peuvent varier à Pinfini; Jamais on ne reconnaît dans les trabécules une composition ! Zones histologicae, 2te Abtheilung, p. 119, Taf. XVIII. 70 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, soit de globules, soit de fibres; il paraît que leur substance est tout à fait homogène. Lorsqu’ils commenecent à naître, — ce qu'on voit le mieux dans les appendices des larves d'Ophiures et d'Echinoïdes, — ce sont d’abord des barres petites et minces qui apparaissent; de ces barres naissent des petites traverses; les mailles d’abord ouvertes se ferment, et il en résulte un ecorpuscule calcaire en forme d’échelle, qui bientôt, le même procédé se répétant, acquiert une figure plus compliquée. Cette formation a lieu au sein du plasme à demi-liquide, et laccroissement des pièces se fait de la même manière que celui des eristaux, — ainsi que des corps calcaires tels que les calcosphérites et leurs derivés, — au sein d'un liquide contenant de la matière cristallisable,. En observant au microscope les pièces calcaires con- tenues dans le derme des Holothuries ou les plaques qui constituent le test d'un Echinide, on voit toujours des incisions aux bords, lesquelles ne sont autre chose que des commencements de mailles nouvelles, destinées à se fermer plus tard, sì laccroissement continue. Il résulte de cet apercu de la formation des pièces calcaires dans les téguments des Echinodermes, qu'il y a une certaine analogie, quant au mode de formation, entre ces pièces et les corps calcaires produits par la précipitation. Mais quant à la forme et la structure de ces pièces, il est difficile de leur trouver quelque chose d’analogue parmi ces productions artificielles. Les seules qui y ressemblent un peu, ce sont les réunions de corps étoilés, dont les rayons, en se soudant les uns aux autres, constituent une espèce de réseau (Pl. III, fig. 8 e). Mais il s'en faut de beaucoup que cette ressemblance soit assez grande pour faire naître lespoir qu'on produira bientôt des structures aussi nettes et régulières que les ancres des Synapti- des avec leurs plaques, ou les petits corps en forme de roue des Chirodotes. La structure de la coquille des Mollusques est bien connue, surtout de- puis les recherches très étendues de M. Carpenter *. En faisant abstraction de la cuticule externe ou faux épiderme, qui est souvent absente et ne contient presque pas de carbonate de chaux, elle est constituée de deux couches principales, savoir la couche extérieure, qui est sécrétée par le l On the microscopic structure of shells; Reports of the British Association, 1844, p. 1, et 1847, p. 93. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 71 bord du manteau, et la couche intérieure, qui est le produit de la sécrétion de la surface du manteau, à ses parties postérieures. La couche exlérieure est le siége principal des substances colorantes ; la couche intérieure est ordinai- rement blanche comme de la porcelaine, ou irisée, comme la nacre. En plusieurs cas, surtout chez quelques Lamellibranches, tels que les Pinna, les Ostrea, etc., la couche extérieure a une structure très: différente de celle de la couche intérieure. Elle se compose de prismes, placés les uns à côté des autres, de telle manière que, lorsqu’on regarde la couche du coté de la base des prismes, elle se présente tout à fait comme un tissu cellulaire composé de cellules polyédriques. En examinant les faces lon- gues des mêmes prismes, on y remarque des stries transversales, indiquant que chaque prisme est constitué d'un certain nombre de disques prismati- ques courts, empilés les uns sur les autres. L'idée que ces disques pris- matiques sont de véritables cellules, qui se sont remplies de substance cal- caire, est tellement naturelle, qu'on ne saurait s'étonner qu'elle compte plusieurs partisans. Gependant elle n'a pas d'autre fondement qu'une simple ressemblance des plus superficielles. Les disques prismatiques sont évidem- ment des calcosphérites, qui ont adopté cette forme par effet des mêmes causes qui modifient la figure des calcosphérites produits par la précipitation (voyez la p. 54) *… Aussi cette réunion en prismes ne se rencontre-t-elle pas partout. Cela dépend évidemment de l'épaisseur de la couche et de la régularité de se sécrétion par les cellules épithéliales du manteau. La grosseur des calco- sphérites, qui constituent la couche, varie aussi beaucoup. Ainsi j'ai trouvé, par exemple, que ceux qui composent les lamelles calcaires tapissant les parois des galeries, que les tarets forent dans le bois, n'ont qu’un diamètre de 2 à 4 mmm, tandis que ceux dont se compose la petite coquille interne du Limav agrestis, sont larges de 50 à 90 mmm. Gette différence, au reste, est en accord parfait avec un des résultats généraux des expériences, savoir, que les calcosphérites acquièrent un diamêtre d’autant plus grand que le liquide, au sein duquel ils naissent, est dans un état de repos plus 1 M. Fr. Leydig (Lehrbuch der Histologie des Menschen und der Thiere, Frankfurt, 1857, p. 109) Pa déjà observé, en disant: „An jüngeren Individuen von Solen siligua sehe ich am noch weichen Schalenrand, dass der Kalk in Kugeln sich absetzt, die sich vergrössern und zusammen-= fliessend an die bereits fertige verkalkte Partie sich anschliessen…’’ 72 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES, complet : car il est clair que le liquide sécrété par la surface du manteau d’un taret maintenu toujours en mouvement, n'est pas dans la même condition que celui qui remplit le petit intervalle entre la coquille d'un Limaz et la sur- face intérieure de la cavité palléale qui la contient. Cette grande différence de la largeur des corps calcaires, infiniment plus grande que la différence existant entre les diamêtres des cellules épithéliales, suffit à elle seule pour donner la preuve que ces corps calcaires ne sauraient être des cellules calcifiées. Qnant à la substance intérieure, elle est toujours formée de lames super- posées les unes aux autres. En quelques cas ces lames sont amorphes ; Ordinairement cependant elles sont composées de fibres, soit parallèles, soit divergentes. Les fibres appartenant à deux lames superposées se croisent or=- dinairement sous des angles de grandeur différente. Ces lames sont souvent plissées, ce qui fait qu'en examinant une coupe, prise dans une certaine di- rection, on voit souvent les deux systèmes de fibres en même temps, for- mant ensemble une sorte de treillis. Au reste, la structure de ces lames fibreuses, qui constituent à elles seules la coquille de la plupart des Gasté- ropodes ainsi que de plusieurs Lamellibranches, présente encore certaines différences, sur lesquelles cependant je n’insisterai pas ici. Faisons seule- ment remarquer que parmi les lames obtenues par la précipitation des sels calcaires, on en retrouve dont la structure est parfaitement identique. Celle des lames plissées et superposées, qu’on obtient en faisant séjourner un «euf de poule dégarni de sa coque et imprégné de chlorure de calcium dans un mélange de carbonate de potasse et d'une petite quantité de phosphate de soude, et dont la finesse est telle que les figures 4 et 5 de la PI. IV n'en peuvent donner qu'une idée très imparfaite, ressemble en quelques en- droits tout à fait à celle des lames fibreuses de plusieurs Gastéropodes, tels que les Oliva, les Cyprwa etc. La propriété de se plisser, Le possèêdent toutes ces lames caleaires na- turelles et artificielles, mais qu’on remarque surtout dans celles qui sont entièrement amorphes, est poussée à l'excès dans les lames transversales très minces de l'os de Seiche; ces lames, placées entre les lames beaucoup plus fortes qui s’étendent dans la direction de l'axe, constituent ainsi un tissu rempli de grandes cavités méandriformes. Swammerdam a dêjà émis lopinion, — quoique à titre de simple hypothèse, pour expliquer pourquoi cel os nage à la surface de l'eau — que ces cavités sont remplies d'air, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 15 pendant la vie de l'animal. M. P. Bert * a en effet constaté le fait de la présence d'un gaz dans les interstices des lamelles, contenant 2 à 5 p. c. d'oxygène et des vestiges d'acide carbonique. Il mérite certainement d'être remarqué que les lames minces fortement plissées, ressemblant tout à fait à celles de l'os de Seiche, et qui sont reprósentées dans les figures 7, 8, 10 et 12 de la Pl. [fl ne se sont pas formées au sein du liquide, mais à quelques millimêtres au-dessus de son niveau, c'est-à-dire dans l'air (com- parez les pages 20 et 53). Les écailles des poissons osseux se composent de deux couches princi- pales. La couche extérieure, toujours très mince et d'une épaisseur égale, est entièrement calcifiée et porte à sa surface des stries concentriques pa- rallèles, quelquefois bifurquées, s'élevant un peu au-dessus de la surface générale; chez la plupart des Acanthoptérygiens et chez les Pleuronectes une partie de la surface porte encore des petites dents pointues, disposóées d'une manière plus ou moins régulière. Il suffira d'indiquer la figure 5 de la Pl. III, pour faire voir que des lames calcaires, ayant les mêmes caractères, naissent aussi en dehors de organisme. La manière, dont de telles lames se forment, est décrite à la p. 25. Quant à la couche inférieure des écailles,, elle est composée de plusieurs lames, dont le nombre augmente avec l'âge, chaque lame nouvelle occupant un espace plus grand, de sorte que le centre de l’écaille est son endroit le plus ancien et en même temps le plus épais. Toutes ces lames sont consti- tuées d'une substance organique fibreuse ; les fibres des lames superposées se croisent. La calcification est ordinairement partielle, et les parties calcifiées sont composées de globules calcaires réunis en amas irréguliers, c'est-à-dire de calcosphérites. L'ossification du cartilage est un phénomène beaucoup plus compliqué que les calcifications dont nous venons de passer la revue. L’apparition des points osseux va de pair avec unc espèce de liquéfaction de la substance }_ Mémoires de la Sociëté des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, V. — Je ne connais ce mémoire que par extrait, qu’en a donné M. Troschel dans PArchif f. Naturgeschichte, 1868, L, p. 129. 10 NATUUEK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIF. DEEL XIII. 74 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. hyaline et avec lapparition de cavités où pénètrent les vaisseaux sanguins et le tissu conjonctif. On ne peut par conséquent pas s’attendre à limiter tout à fait. Gependant lexpérience (p. 41) a prouvé qu'on peut limiter jusqu'à un certain point, puisqu’on peut faire naître non seulement des petits amas de calcosphérites dans les cavités cellulaires (Pl. IV, fig. 1 et 2), mais que ces amas en grandissant empiètent bientôt sur la substance hya- line, et qu'il faut par conséquent bien admettre qu'il y a aussi dans ce cas-ci une liquéfaction de cette substance. Je n'ai pas réussi, ni avec la gélatine (expériences 14me à 24me), ni avec losséine (expérience 51me, p. 42), à produire une substance calcaire, imitant celle qui constitue le tissu osseux des Vertébrés. Cet insuccès s'explique d’ailleurs facilement. Los des Vertébrés contient la chaux pour la majeure partie à l'état de sesqui-phosphate. Or je n’ai expérimenté jusqu’ici qu’avece des phosphates neutres. Gependant il y a un fait qui mérite d'être signalé, parce qu’il montre influence réciproque qu’exercent les carbonates et les phosphates les uns sur les autres, lorsque leurs sels de chaux se combinent aux substances organiques; c'est qu’une portion plus ou moins grande de la matière précipitée, qui pourtant est constituée d'une combinaison des deux sels avec la substance organique, reste à l'état col- loïdal et ne passe pas à l'état cristallin, ainsi que cela résulte de plusieurs des expériences précitées (p. 25, 28, 29). Peut-être cela explique pourquoi Pos et toutes les autres substances organiques contenant du phosphate de chaux centiennent toujours aussi du carbonate de chaux. Le dernier s’oppose pour ainsi dire à la tendance du premier à adopter la forme cristalline et le rend apte à entrer en combinaison avec la substance organique, avec laquelle il ne se combine pas lorsqu'il est seul. Quant à la manière dont la substance solide de l'os se forme, tout in- dique qu'elle naît par une sécrétion à la surface de petites cellules déjà préexistantes, auxquelles M, Gegenbaur * a donné le nom d’ostéoblastes. Il en est de même de la dentine, laquelle naît autour des prolongements filiformes des cellules qui se trouvent à la surface de.la pulpe dentaire, les odontoblastes de M. Waldeyer, On peut comparer ces formations diver- 1 Jenaische Zeitschrift f. Medicin und Naturw. 1864, Bd. I, Hft. 3: SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 75 ses à celle des petits tubes calcaires autour des pseudopodes de certains Foraminifêres (voyez p. 68). La seule différence, — si on en excepte toutefois la composition chimique, — c'est que ces tubes calcaires peuvent rester isolés, tandis que dans l'os et dans la dentine la substance sécrétée se confond en une masse intercellulaire commune. Dans lun et dans l'au- tre cas c'est du protoplasme à prolongements filiformes, qui joue le rôle d'organe sécréteur, et qui fournit le moule de la substance calcaire. Ce moule peut varier à linfini, et souvent l'on ne reconnaft sa figure qu’à celle des cavités qui restent après la solidification de la substance sécrétée. - Il en est par exemple ainsi des cellules osseuses, surtout de eelles des mam- mifères, dont les prolongements étoilés sont souvent d'une finesse extrême. Cependant en les comparant à d'autres formations, telles que la dentine, où les prolongements des cellules à l'état protoplasmatique peuvent plus facilement être suivis à l'intérieur des canaux dentaires*, il ne me semble pas douteux, que chaque cellule osseuse, avec tous ses prolongements même les plus minces, répond à une cellule préexistante, ayant tout à fait la même forme. C'est simplement la réfraction plus forte de la substance osseuse qui nous fait reconnaître aisément ces prolongements, lesquels au- paravant ne se montraient que très indistinctement ou point du tout, à cause non-seulement de leur ténuité extrême, mais aussi parce que la sub- stance de ces prolongements a à peu près le même indice de réfraction que le milieu environnant. Au moment de sa sécrétion la substance osseuse est à état ecolloïdal, semi-fluide, ce qui facilite non-seulement l'agglutination de ses diverses parties, qui sont le produit de la sécrétion des cellules voi- sines, mais ce qui explique aussi comment elle peut acquérir une certaine épaisseur, ou, en d'autres termes, comment il se peut qu’il existe des dis- tances assez notables parfois entre les cellules, lesquelles au début se tou- chaient presque. La solidification de la substance secrétée est toujours un phénomène secondaire, qui exige un certain espace de temps, pendant le- quel la sécrétion continue *. Ì Pour ne pas encombrer ce mémoire de citations concernant un sujet qui a si souvent été traité, je me contente de renvoyer le lecteur au mémoire de M. J, Kollmann sur l'évolution des dents dans le Zeitschrift f. wissenschaftliche Zoologie, 1870, XX, p. 145. 2 En quelques cas, rares toutefois, la substance sécrétée par les ostéoblastes, ne contient presque pas de sels calcaires et ne se solidifie par conséquent pas. Le tisseux osseux de l’Or- 10% 76 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. Il résulte de plusieurs des expériences que j'ai décrites, que le même mélange d’albumine ou de gélatine et de sels calcaires à l'état naissant peut produire une substance calcaire lamelleuse, pour ainsi dire amorphe, et en même temps des corps globuleux calcaires semi-cristallins à couches econcentriques. Or, dans les formations calcaires artificielles, la première de ces deux substances ne s’obtient que difficilement; elle naît toujours en certains endroits particuliers; la plus grande partie du précipité consiste en calcosphérites de forme et de grandeur diverses. C'est sous le première de ces formes que se présente la substance des os et des dents. Gependant elle peut aussi adopter la seconde de ces formes en des cas exceptionnels, pathologiques, ainsi qu'il résulte des recherches,’ publiées il y a qeelques années par feu M. H. J. Halbertsma * sur la structure anormale qu'on ob- serve parfois dans les dents. | Les prismes, qui composent |’émail des dents des mammifères, ne sont évidemment que des piles de calcosphérites très petits, qu'on peut comparer — ainsi que d'autres l'ont déjà fait — à ceux dont la couche externe de la coquille des Lamellibranches est souvent constituée, sauf toutefois la composition chimique, qui diffère sous plus d'un rapport. En effet, lor- gane de l’émail étant une production épidermique, ainsi qu'il a été indi- qué par M. Kölliker * et confirmé par les recherches de M. Kollmann, on peut lassimiler, quant à la fonction, à l'épiderme du bord du manteau de ces mollusques. Ce ne sont pas seulement les imitations artificielles des substances cal- caires qui méritent de fixer l'attention. Les substances albumineuses elles- mêmes peuvent aussi être portées à adopter des formes et une structure thragoriscus en fournit un exemple très remarquable. Dans ce cas les prolongements des ostéo- blastes continuent à croître au sein de lostéine, et acquièrent ainsi un développement excessif. Voyez mes Notices zoolog'ques, anatomiques et histiologiques sur lOrthragoriscus ozodura, suiv'es de- consid?rations sur ostiogénèse des Teléostéens en g’néral, publiées en 1863 par l'Académie Royale des Sciences à Amsterdam. Bijdrage tot de ziektekundige ontleedkunde der tanden. Uitgegeven door de Koninklijke Aka-- demie van Wetenschappen. Amsterdam, 1855. 2 Zeits. f. wiss. Zoologie, XII, p. 405. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 11 qui rappellent celles qu'on a coutume de considérer comme étant unique- ment le produit des fonctions vitales. J'ai déjà fait remarquer (p. 57), que la caleoglobuline et la calcofibrine, lesquelles ne sont que des modifi- cations de [albumine elle-même, acquièrent des propriétés qui les rappro- chent de la conchyoline et même de la chitine. Ges substances, loin de rester tout à fait à état amorphe, peuvent acquêrir une structure fibreuse d'une très grande finesse et extrêmement régulière, laquelle imite d'une manière singulière la structure de plusieurs membranes chitineuses, telles que celles qui composent la cuticule des vers nématoïdes et chétopodes. Il est vrai cependant que, pour qne cette structure fibreuse se développe pleinement, la calcogtobuline doit passer par son état de combinaison avec le carbonate de chaux, ce qui dans l'état naturel n'est pas nécessaire. Toute- fois il faut bien admettre que la tendance à cette structure réside dans la calcoglobuline elle-même à l'état naissant, puisque le carbonate de chaux à lui seul ne Padopte jamais. Qu’il en est réellement ainsi, c'est ce que prouve la structure que la même substance adopte lorsqu’elle se forme par le simple contact de Falbumine avec le chlorure de calcium (p. 19), c'est-à-dire sans entrer en combinaison avec le carbonate de chaux. Bien que les fibres qu'en y rencontre soient loin d'être aussi régulières et fines que celles qu'on observe dans quelques calcosphérites et leurs expansions lamellaires, la pré- sence de ces fibres suffit pour démontrer que la tendance à leur formation réside dans la calcoglobuline elle-même. Or si Fon regarde les calcosphérites et les formes qui en sont dérivées comme des cristaux (voyez la p. 51), je ne vois pas pourquoi on n’appelle- rait pas aussi cette formation d'une substance fibreuse une espèce de cristal- lisation. Je n’ignore pas que cela ne s'accorde guêre avec les idées recues, mais il me semble qu'il est fort difficile de tracer une autre limite entre les corps ecristallisables et les corps non-cristallisables que celle-ci: que dans les premiers il y a une tendance des molécules à se grouper régulièrement d'ane certaine manière qui est propre à la substance, tandis que dans les autres cette tendance n'existe pas. Or une telle tendance peut exister à tous les degrés. Les grains d'amidon, qui par la forme, la structure et action sur la lu- mière polarisée se rapprochent beaucoup des calcosphérites, sont à mes yeux des corps cristallisés. 76 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. Il résulte de plusieurs des expériences que j'ai décrites, que le même mélange d’albumine ou de gélatine et de sels calcaires à l'état naissant peut produire une substance calcaire lamelleuse, pour ainsi dire amorphe, et en même temps des corps globuleux calcaires semi-cristallins à couches concentriques. Or, dans les formations calcaires artificielles, la première de ces deux substances ne s’obtient que difficilement; elle naît toujours en certains endroits particuliers; la plus grande partie du précipité consiste en calcosphérites de forme et de grandeur diverses. C'est sous le première de ces formes que se présente la substance des os et des dents. Gependant elle peut aussi adopter la seconde de ces formes en des cas exceptionnels, pathologiques, ainsi qu'il résulte des recherches, publiées il y a qeelques années par feu M. H. J. Halbertsma * sur la structure anormale qu'on ob- serve parfois dans les dents. | Les prismes, qui composent |’émail des dents des mammifères, ne sont évidemment que des piles de calcosphérites très petits, qu'on peut comparer — ainsi que d'autres l'ont déjà fait — à ceux dont la couche externe de la coquille des Lamellibranches est souvent constitue, sauf toutefois la composition chimique, qui diffêre sous plus d'un rapport. En effet, lor- gane de l’émail étant une production épidermique, ainsi qu'il a été indi- qué par M. Kölliker * et confirmé par les recherches de M. Kollmann, on peut l'assimiler, quant à la fonction, à l'épiderme du bord du manteau de ces mollusques. Ce ne sont pas seulement les imitations artificielles des substances cal- caires qui méritent de fixer l'attention. Les substances albumineuses elles- mêmes peuvent aussi être portées à adopter des formes et une structure thragoriscus en fournit un exemple très remarquable. Dans ce cas les prolongements des ostéo- blastes continuent à croître au sein de lostéine, et acquièrent ainsi un développement excessif. Voyez mes Notices zoolog'ques, anatomiques et histiologiques sur VOrthragoriscus ozodura, suiv'es de- consid?rations sur ostiogénèse des Téléostéens en g’néral, publiées en 1863 par l'Académie Royale des Sciences à Amsterdam. Bijdrage tot de ziektekundige ontleedkunde der tanden. Uitgegeven door de Koninklijke Aka-- demie van Wetenschappen. Amsterdam, 1855. 2 Zeits. f. wiss. Zoologie, XII, p. 405. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 11 qui rappellent celles qu'on a coutume de considérer comme étant unique- ment le produit des fonctions vitales. J'ai déjà fait remarquer (p. 57), que la caleoglobuline et la calcofibrine, lesquelles ne sont que des modifi- cations de [albumine elle-même, acquièrent des propriétés qui les rappro- chent de la conchyoline et-même de la chitine. Ges substances, loin de rester tout à fait à l'état amorphe, peuvent acquêrir une structure fibreuse d'une très grande finesse et extrêmement régulière, laquelle imite d'une manière singulière la structure de plusieurs membranes chitineuses, telles que celles qui composent la cuticule des vers nématoïdes et chétopodes. Il est vrai cependant que, pour qne cette structure fibreuse se développe pleinement, la calcogtobuline doit passer par son état de combinaison avec le carbonate de chaux, ce qui dans l'état naturel n'est pas nécessaire. Toute fois il faut bien admettre que la tendance à cette structure réside dans la calcoglobuline elle-même à l'état naissant, puisque le carbonate de chaux à lui seul ne ladopte jamais. Qu’il en est réellement ainsi, c'est ce que prouve la structure que la même substance adopte lorsqu’elle se forme par le simple contact de albumine avec le chlorure de calcium (p. 19), c'est-à-dire sans entrer en combinaison avec le carbonate de chaux. Bien que les fibres qu'en y rencontre soient loin d'être aussi régulières et fines que celles qu'on observe dans quelques calcosphérites et leurs expansions lamellaires, la pré- sence de ces fibres suffit pour démontrer que la tendance à leur formation réside dans la calcoglobuline elle-même. Or si Fon regarde les calcosphérites et les formes qui en sont dérivées comme des ecristaux (voyez la p. 51), je ne vois pas pourquoi on n’appelle- rait pas aussi cette formation d'une substance fibreuse une espèce de cristal- lisation. Je n’ignore pas que cela ne s'accorde guêre avec les idées recues, mais il me semble qu'il est fort difficile de tracer une autre limite entre les corps ecristallisables et les corps non-cristallisables que celle-ci: que dans les premiers il y a une tendance des molécules à se grouper régulièrement d'ane certaine manière qui est propre à la substance, tandis que dans les autres cette tendance n'existe pas. Or une telle tendance peut exister à tous les degrés. Les grains d'amidon, qui par la forme, la structure et action sur la lu- mière polarisée se rapprochent beaucoup des calcosphérites, sont à mes yeux des corps cristallisés. 78 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIEILLE DES FORMATONS CALCAIRES, Les globules d'inuline, que M. J. Sachs * a fait naître par laction de alcool sur des solutions de cette substance, ressemblent tellement aux calcosphérites dont j'ai donné la description, qu'on pourrait substituer les figures des uns à celles des autres. Or on ne saurait douter que ces corps globuleux d'inuline sont de véritables cristaux. Tous ces exemples démontrent que des corps cristallisés peuvent acquêérir des surfaces courbes ou même sphériques, tout aussi bien que d'autres corps, qu'on considère ordinairement comme n’étant pas cristallisés. IL y a déjà bien longtemps que M. Th, Schwann * émit l'idée que la formation des cellules est aussi une espèce de cristallisation. Cette idée ne pouvait être admise au temps où elle fut énoncée; elle était alors prématu- rêe. Aussi longtemps qu'on regardait la cellule comme une vésicule mem- braneuse, toute comparaison avec des cristaux était impossible, Mais les re- cherches faites depuis lors, et parmi lesquelles il faut citer surtout celles de M. Max Schultze, ont modifié de fond en comble nos idées sur la nature de la cellule. Nous savons maintenant que la membrane cellulaire est une formation secondaire, et que toutes les cellules jeunes, et souvent celles qui sont déjà anciennes, sont uniquement constituées de la matière semi- fluide, qu'on appelle le protoplasme, et au sein de laquelle est ordinairement enfermé un noyau, qui à son tour peut contenir un ou plusieurs nucléoles. Ce noyau et ces nucléoles se rapprochent déjà un peu plus des corps so- lides que la matière protoplasmatique environnante. Or on ne saurait mé- connaître qu’il existe une certaine analogie entre les calcosphérites et les cellules. D'abord c'est la ressemblance de forme, non-seulement des corps isolés, mais aussi de leurs réunions; puis la présence de noyaux et souvent de nucléoles en beaucoup de calcosphérites. Cette ressemblance augmente encore, lorsque le carbonate de chaux a été enlevé par laction d'un acide. En voyant comment naissent les lames qui sont le résultat de la réunion d'un grand nombre de calcosphérites, et comment ensuite d'autres s'y ajou- tent en amas simples ou en séries irrégulières, il est impossible de ne pas se rappeler le blastoderme de l'ceuf, tandis que d'autres parties, où il existe l Ueber die Sphaerokr stalle des Inulins und dessen makroskopische Nachweisung, dans le Botan. Zeitung, 1864, N°, 12 ct 13. 2 Mikroskopisehe Untersuchungen über die Uebereinstimmung in der Structur und dem Wachsthum der Thiere und Pflanzen. Berlin, 1839, p. 239, SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 79 un système de cavités, qui communiquent les unes avec les autres et qui sont bordées de corps sphériques, comme si c'étaient des cellules épithólia- les, donnent Pimage d’un tissu glandulaire quelconque. Certainement il faut bien se garder de se laisser séduire par ces appa- rences trompeuses. Ni les calcosphérites, ni leurs restes composés de calco- globuline ou de quelque autre matière organique, ne peuvent être considérés comme des cellules véritables. Les calcosphérites, soit qu’ils fassent partie d'un organisme quelconque, soit qu’ils naissent par la réaction de sels au milieu d'un liquide, sont des corps inactifs, sans vie, s'accroissant par l'ap- position successive de couches nouvelles à l'extérieur, et tout à fait in- capables de se multiplier, tandis que les cellules sont des corps aclifs, vi- vants, — c'est-à-dire le siége d'un travail intérieur, d'un renouvellement incessant de matière, — s’accroissant par intussusception et capables de se multiplier. Mais pourtant il y a une certaine analogie dans le mode de formation des deux espèces de corps. La formation de nouvelles cellules se fait par la division de celles déjà existantes. Le fractionnement du vitellus n'est autre chose qu’une telle formation successive, la matière protoplasmatique se réunissant autour d'un certain nombre de centres d'attraction, nombre qui va en augmentant jusqu'à ce que le fractionnemeut soit complet. En même temps il y a contraction; les noyaux sont composés d'une matière plus dense que le reste; les cellules occupent un espace plus petit qu’au début du frac- tionnement. Or lorsqu’on se représente ce qui doit avoir lieu au milieu d'un liquide maintenu dans un repos et un équilibre parfaits et contenant les matières capables de produire des calcosphérites, il faut bien admettre que là aussi il se fait une espèce de fractionnement autour de centres d’attrac- tion apparaissant successivement; là aussi a lieu une contraction, car les calcosphérites occupent beaucoup moins d'espace que le précipité primitif à Pétat colloïdal, Ce que je viens de dire des calcosphérites s'applique aussi, au moins en partie, aux cristaux véritables. Tous naissent au sein d'un liquide autour d'un certain nombre de centres d’attraction. Ges centres d'’attraction exis- tent pour les cellules comme pour les cristaux, bien que lattraction ne s'exerce pas d'une manière égale dans toutes les directions. Entre la formation des cellules et celle des calcosphérites, il y a encore une autre analogie, qui mérite d'être notée. Gest linfluence identique de 80 SUR LA PRODUCTION ARTIFICLELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. la température. En thèse générale, on peut dire que le froid retarde et que la chaleur accélère la formation des cellules. Il en est de même des calco- sphérites et, en général, des corps qui naissent par la transformation d’un précipité colloïdal queleonque, ainsi qu'il résulte des recherches sur lin- fluence de la température sur la métamorphose des précipités, que j'ai pu- bliées il ya déjà bien longtemps *. Ces recherches m’ont conduit alors à un résultat général, savoir: que l'accélération produite par augmentation de la température suit une progression géométrique, lorsque l'augmentation de la temperature, indiquée en degrés, suit une progression arithmétique. En nommant le temps, qui est nécessaire à la transformation pour un certain degré de température, im, celte température t, et le coefficient de Paccélération r, le temps m' qui suffira à la transformation à la température plus élevée !', sera — _” Dans cette formule r est une constante, qui ebk, doit être détermine par lexpérience. Une longue série d'expériences sur la transformation des précipités colloïdaux de carbonate de chaux et d’'oxyde de cuivre m’a alors conduit au chiffre de 1,151275, comme représentant la valeur de la constante r. Ayant une fois déterminé pour une certaine température la durée de la transformation, depuis la première naissance du précipité á l'état eolloïdal jusqu'à ce qu'il se soit complètement transformé en corpuscules semi-cris- tallins, il est donc facile de calculer, au moyen de cette constante, la durée de cette transformation pour une température plus élevée ou plus basse. Une différence de 10e C. équivaut à peu près à un coefficient d'accélé- ration exprimé par 4, c'est-à-dire que, si par exemple la transformation se fait à la température de 40e en 20 minutes, il y faudra environ 80 minutes pour une température de Oo, landis qu'à une température de 20o 5 minutes y sultiront. Pour le précipité de carbonate de chaux seul, résultant du mélange de so- lutions peu concentrées d'un sel soluble de chaux et d'un carbonate alcalin, cette durée peut assez facilement être déterminée, puisque la transformation se fait dans un espace de temps qui n'est pas trop long pour qu'on puisse main= tenir aisément le liquide, au sein duquel elle a lieu, à une température à peu 1 Tijdschrift der natuurlijke geschiedenis en physiologie, 1843. Dl, X, p. 239. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCATIRES. St prés constante. Mais il n’en est plus ainsi, lorsque le précipité naît dans des circonstances, telles que celles dans lesquelles les expériences que j'ai décrites ont été faites. Mème au milieu de l'été, lorsque le thermomêtre montait chaque jour à 20e GC, et plus, la transformation du précipité, qui se formait au fur el à mesure par la rencontre des solutions des sels, exi- geait plusieurs jours, et en répétant ces mêmes expériences pendant l'au- tomne, lorsque la température était beaucoup plus basse, de 4o—80, il y fallait autant de semaines. Il était par conséquent très difficile de main- tenir une température parfaitement constante pendant une période aussi longue, et même si j'y eusse réussi les résultats n’auraient pas été tout à fait comparables à ceux obtenus auparavant, parceque la rencontre des sels se faisait par une lente diffusion et non par un simple mélange. Je ne saurais par conséquent pas dire si linfluence de la température sur la for- mation de la combinaison du carbonate de chaux avec l'albumine et la trans- formation du précipité colloïdal en un amas de calcosphérites suit absolu- ment la même loi que linfluence de la différence de température sur la formation du carbonate de chaux seul. Cela me paraît pourtant assez pro- bable, puisque cette loi s'exprime par la même formule pour deux substan- ces aussi différentes que le carbonate de chaux et loxyde de cuivre. Or sil en est ainsi, cette inflaence de la température sur la transformation du précipité différerait de linfluence que la température exerce sur la formation des cellules, dans un point capital, savoir que cette dernière ne commence à se manifester qu’à une certaine température initiale, propre à l'espèce à laquelle la plante ou animal appartient. La germination des semences et ineubation des eufs en fournissent des exemples bien connus. Cependant, une fois celte température initiale passée, il paraît qu'en général la forma- tion de nouvelles cellules s’accélère lorsque la température s’'élève et se ralentit lorsqu’elle s’abaisse, pourvu toutefois que la substance, dans laquelle le protoplasme puise sa nutrition, ne fasse pas défaut. En exceptant les ceufs des oiseaux, qui exigent une température à peu près constante, pendant un nombre de jours également à peu près constant, Pévolution du blastoderme dans leuf des autres animaux ovipares s’accélère ou se ralentit suivant que la température s’élève ou s’abaisse. Il en est de même des semences pendant leur période de germination et des parties végétales en général, aussi longtemps qu'elles continuent à croître surtout par Veffet de augmentation du nombre des cellules. 11 NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADFMIE. DEEL XIII, 82 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. On pourrait demander si la multiplication des cellule. s’accélère aussi dans une progression géométrique, lorsque la température augmente suivant une progression arithmétique. S'il en est ainsi, cela constituerait une ana- logie de plus entre la transformation d'un précipité colloïdal en des corps semi-cristallins et la formation des cellules. Mais je ne connais pas de faits propres à répondre avec quelque certitude à cette question difficile. Qu’il me soit permis toutefois de rappeler des observations déjà anciennes, que j'ai instituées sur la croissance des plantes *, Il en résulte clairement que pendant la première période de cette eroissance, lorsqu’en même temps la température suit en général une marche ascendante, il existe aussi une accélération de la croissance suivant une progression géométrique. Cepen- dant j'avoue que ce fait à lui seul ne prouve aucunement que l'inftuence de la température soit identique dans les deux cas, puisqu'en mesurant augmentation en longueur d'une tige d'une plante queleonque, on obtient un résultat compliqué, auquel la croissanco des cellules déjà existantes a même plus de part que la formation de cellules nouvelles. En résumé done on peut dire, qu'il y a certainement quelques points d'analogie entre les deux formations, lune subissant l'influence de la vie, autre n'obéissant qu’aux simples lois physiques, telles qu'elles se mani- festent hors des corps vivants. Mais, quoique cette analogie mérite certai- nement d'être signalée, il faut pourtant se garder de l'exagérer. Une différence capitale, c'est que le protoplasme qui constitue les cellules, même quand il se contracte autour d'un centre d’attraction, conserve toujours les propriétés d'un corps colloïdal, ayant la faculté de s’imbiber d'eau. C'est là une des conditions essentielles de la vie et des changements incessants qui Yaccompagnent. Ni les calcosphérites, ni les cristaux véritables ne possèdent cette faculté. Ge sont des corps devenus stables, tandis que le protoplasme est par sa nature même un corps instable. Gependant il y a aussi des substances minérales, obtenues par la préci- pitation, quì restent à l'état colloïdal, sans subir la transformation eristalline. L'alumine par exemple est dans ce cas. Il est aussi cerlainement très re- marquable que deux sels, tels que le carbonate de chaux et le phosphate de chaux, qui chacun pour soi deviennent cristallins lorsqu’ils naissent au milieu … Waarnemingen over den groeì der planten, en de omstandigheden, die daarop invloed hebben, publié en 1842 dans le Zijdschrift der natuurlijke geschiedenis en physiologie, Dl. 9, p. 296. SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. 85 de l'albumine ou de la gélatine, conservent l'état colloïdal aussitôt qu’ils se trouvent mêlés en une certaine proportion (exp. 19me et 21me). Geci mérite d'autant plus d'intérêt que ces deux sels se retrouvent presque partout dans les organismes vivants. H y a encore un autre corps, qui, tout en ètant moins largement distribué dans les êtres vivants que le carbonate et le phosphate de chaux, s'y ren- contre pourtant en un très grand nombre de cas, c'est la silice. Cette sub- stance, obtenue par la précipitation soit du silicate de potasse ou de soude par un acide, soit en faisant passer le gaz fluo-silicique par l'eau, est aussi à l'état colloïdal, et cet état ne passe pas à l'état cristallin. Cependant il s'y manifeste, pour ainsì dire, un commencement de transformation. La substance précipitée, d'abord très molle et flexible, gélatineuse ou membra- neuse à plis irréguliers, et très volumineuse, se contracte lentement ct de- vient en même temps plus raide et dure. Une partie de l'eau, dont elle s’était imbibée, est éliminée, mais là s’arrête la transformation. Il en est évidemment autrement dans les organismes vivants, dont la silice fait une des parties constituantes, tels que la plupart des éponges, les radiolaires, les diatomées. Les spicules des éponges siliceuses notamment naissent tout à fait de la manière des cristaux au sein du protoplasme. Il y a quelques années, M, Max Schultze * a fait Pobservation inté- ressante que les lames siliceuses, qui se forment en faisant passer le gaz fluo-silicique dans l'air humide, possèdent une structure d'une régularité vraiment surprenante, imitant d'une manière trompeuse celle de la carapace siliceuse de certaines diatomées, quoiqu'elle s'en distingue, ainsi que M. Max Schultze la montré lui-même, en quelques points essentiels. J'ai répété cette expérience avec un plein succès. Remarquons cependant que les lames siliceuses qui se forment au sein de l'eau, c'est-à-dire les parois des tubes siliceux qui naissent par suite du passage du gaz à travers l'eau, ne montrent aucunement cette structure régulière. On ne la voit qu’aux parois des petites bulles, qui se rassemblent en une sorte d’écume fine à Vorifice du tube, par lequel le gaz s'échappe dans l'air. La formation de cette structure régulière a par conséquent lieu en des circonstances tout a 1 Die Structur der Diatomeinschale verglichen mit gewissen aus Fluorkiesel kiünstlich darstellbaren Kieselhäuten, dans les Verh, d, naturhist. Vereins d. pr. Rheinlande u. Westphalen, 1863, Jahrg. XX, p. 1. ' j 84 SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DES FORMATIONS CALCAIRES. fait différentes de celles dans lesquelles naissent les carapaces des diato- mées et d'autres productions siliceuses organiques, qui toutes se produisent au sein d'une substance contenant de l'eau. Toutefois elle démontre que la silice a une certaine tendance à adopter les formes régulières, qui imi- tent en quelque sorte celles qu'on rencontre dans les organismes vivants. M. Vogelsang *, en examinant au miecroscope certains verres artificiels, y a observé des petits corps en forme d’aiguilles, qu’il a nommés longu- lites, et qui, d'après la figure qu'il en a donnée, rappellent d'une manière singulière certaines formes de spicules d'éponges. L'un des bouts se ter- mine ordinairement en une pointe fine, l'autre en un petit bouton, c'est-â- dire qu’ils ont la figure d’épingles. Souvent le bouton est étoilé. Or, bien que ces petits corps ne soient pas simplement composés de silice, mais de silicates à base métallique, et qu’ils doivent de plus leur origine à la fusion ignée, ils indiquent aussi une certaine tendance de quelques pro- duits artificiels à adopter la forme de produits organiques naturels. Tout cela corrobore l'espoir, qu'en modifiant et en variant les manières de sópa- rer la silice de ses composés, et en la faisant naître au sein des liquides organiques, on réussira peut-être à imiter aussi pour elle les produits natu- rels, non-seulement quant à la forme et la structure, mais aussi quant à la manière dont ils prennent naissance. C'est encore un champ bien large, qui s’ouvre à lexplorateur, et sur lequel on vient à peine de mettre les premiers pas. 1 Archives Neerlandatses, V‚, p. 119. EXPLICATION DES PLANCHES, La description des figures est toute contenue dans le Chapitre Premier, Afin d’éviter les redites inutiles, je me borne par conséquent à renvoyer le lecteur aux pages, où il la trouvera. PLANCHE LL A EEEN AE Er OE BigelDen eene eetlepels EEM te MEE NN RPT Pe Vr EE SEN onse en et rd Beel ER Et AE ai EM PLANCHE IL dae Beo Ted 4 Big OEP he Ae reset Rage 21 ae. 17 MD nee RS SN de ern RT Le ene, SAR oe ee Teer in AL eee e ie 3 LO Bel kbn MEE „ 24 . . . 20 A Ln Ri B So „ 24 Te Ie MEP AEN „ 20 ET EN BN OENE „ 26—27 ER re jes! A ERR AE „ 28 RE ME TOA sa SL rt ERE RBT ER ERTL SA ee sr afia NSCA „ 23 ni . . . . . IN id hd emapnPerr h $ 8 p 3 PLANCHE III. ee Te sore e PAze à8 rj COK Bree EER wo cgat Ue SL BONE oe WR ele „ 33 Beele ee „05 1 „ 3738 EE EN „ 35 558 SES DE Bie EON hd aen ’ 4 PLANCHE IV. WEBER ae ee ve ie hel Page 43 Mig ADE tete oe Aere zor Page 46 OEE Ee tor Vld 5 „ 42 Pe A NDE SE „ 46 a Pt AR „ 42 HRO iten nee ten 8 EE | ENE A dn A „ 2930 Er EE oe ve 4 „ 45 BEE Ra ret AIR ld ne ee „ 29—30 EO Drs HEt EDE NRE U 7 ANNEN BREE A ie Ginder ernot de. Setieit. seb cöïiqipest al enl cortisntb gltA. dormorl ettigsd) 4: és \ zals AE Sone, : Â ’ el heb fl “xn. Tuedoak al Ig FORNO £ FEN PAIEKOD TEC ki bden Oft A3 ë . NS « Ad 1 dn KEN ee Ves Nlet 5 ent geene Ù \ « « . . e « « DK: zl n : 4: ï í p bais De Î < k at PENS st 5 N VEEN Tr Ber ed 4 ; ee cie Dj, Ef u + + eek: ACN Ee ö c ei AE hp - ” . à 4 ‘ Fe „Je 57 ja ë . - . aL eK ble NT û te AR. . fi fi PLL NTHÉTIQUE. OLOGIE SY hd … EN _ P HARTING. MORPH | A | SL he) | F - Le \ Î a : / ! j ) hee /\ zak 1 I Steend. PW vd. WEER. Utrecht, 4 300K--- Lig 1 Jd | Lig3 TMK \ z Del se bj | S / | A5 1 NS Nd A A, VERHAND. D. KON. AKAD. AFD. NAT. D. XIIL. P. RAET igprnoroen SYNTHÉTIQUE. PLIL « Ed Lig. JF 100 x Lig 4300 x ve WT 7 \ Deer | Fa OAN | 0 400 X Fig 7100 5 0e Ei Figl2300 x we P. HARTING del. Bteend P Wv d.WEIJER Utrecht VERHAND. D. KON. AKAD. APD. NAT. D, XIII P. HARTING. MORPHOLOGIE SYNTHE TIQUE. Lig {300 x Lig7300x Í Î | | | 248 - PHARTING. del. R : “__ Steenad. PW vd. WEILER. Utrecht “_ VERHAND. D KON AKAD AFD NAT D XIII “P HARTING MORPHOLOGIE SYNTHETIQUE Fig 4A.300 x Figl 150 X | Fig 2 150 X 6 EEE | rn es hok od van , NS SAN E Wa … Fig ZA 300x B DP Badde ee ” ARES ian Sn 8, ine rarsast®, EE id NEED P HARTING. del. VERHAND. D KON. AKAD. AFD. NAT. D XII PN dak ae „git, formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam, lingualibus in thurmas 2 posteriore oblonga anteriore majore dispositis ; praeoperculo squamis in series 9 vel 10 transversas dispositis, limbo ex parte squamato, margine libero postice et angulo denticulato dentibus angulo ceteris majoribus, supra angulum incisura superficiali vel sat profunda valde aperta ; squamis in- teroperculo biseriatis; fascia squamarum temporali non distincta, cum squamis occipitalibus et supraocularibus confluente ; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineem lateralem in series 80 circ. transversas, infra lineam lateralem in series 70 circ. trans- versas dispositis; squamis 55 ad 55 in serie transversali anum inter et pin- nam dorsalem, 10 vel 11 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam me- diam, 17 cire. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem ; late ríbus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte Libera paulo altiore quam longa ad aeque longa ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa alepidota parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis medioeribus mediis ceteris longioribus 2$ ad 5 in altitudine corporis, spina postica spina penul- tima et radio 1° breviore ; dorsali radiosa dorsali spinosa non ad vix humi- liore, multo ad duplo fere tongiore quam alta, obtusa, rotundata ; pectoralibus analem non vel vix attingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus ; anali spinis-validis 2*et 5° subaequalibus radio 1° multo brevioribus, parte radiosa dorsali radiosa paulo altiore, paulo altiore quam longa, oblique quadratiuscula, antice quam medio et postice altiore margine inferiore convexa; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite paulo breviore; colore corpore su- perne pulchre dilute coeruleo, mediis lateribus inferneque coerulescente-mar- garitaceo ; iride flava vulgo roseo tincta; vittis utroque latere longitudimalibus 6 ad 8 juvenilibus aurantiaco-fuscis aetate provectis aurantiacis vel flavis ; vitta superiore fronto-dorsali lineae dorsali approximata sub spinis dorsalibus posterioribus desinente; vitta 2* rostro-supraoenlo-dorsali mediam basin dor- galis radiosae attingente; vitta 3*oculo-dorsali supra lineam lateralem decur- rente et ante radios dorsales posteriores desinente ; vitta 4* suprascapulo-dorsali 24 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. lineam lateralem secante radios dorsales posteriores attingente ; vitta 5* oculo= caudali lineam lateralem postice secante et basin caudalis attingente ; vitta 6* maxillo-thoracico-caudali junioribus a vitta 5* conspicue magis quam vitta 5* a vitta 4* remota; vittisa 7*et 8* maxillo-caudalibus cauda infcriore desinentibus (frequenter deficientibus) ; pinois pulchre aurantiacis vel flavis, pectoralibus basi vittula transversa vel basi superne macula triangulari nigricante B. 7. D. 1015 vel 10/16. P. 2/14, V. 1,5. A. 5/9 vel 5/10. CG. 1/15/t et lat. brev. Syn. Mesoprion chrysotaenia Blkr, N. bijdr. Percoid., Nat. T. Ned. Ind. [I p. 170; Act. Soc. Scient. Ind Neerl. Ll, Beschr. vischs. Manado p. 40; Günth., Cat. Fish. 1 p. 192. Hab. Sumatra (Telokbetong); Nias; Singapura; Bintang (Rio) ; Bangka (To- boali); Biliton ; Java (Batavia) ; Bali (Boleling); Celebes (Macassar, Badjoa); Timor ; Batjan (Labuha); Obi-major ; Amboina ; in mari. Longitudo 15 speciminum 85” ad 505”. Rem. Je commence la nombreuse série des Lutjans indo-archipélagiques à rangées d'ècailles suslatérales montant obliquement en arrière vers le profil dorsal, par un groupe d'espèces,- dont le caractère le plus essentiel se trouve dans V'écaillure de la tête. Le dessus de la tête, c'est-à-dire le front et le vertex jusqu'à la nuque, denué d’écailles dans la plupart des Lutjans, sont, dans les espèces de ce groupe, plus ou moins squammeux et les écailles dans quelques espèces s’étendent même jusque entre le bord antérieur des orbites. « A ce groupe appartiennent les Lutjanus chrysotaenia, vitta, lutjanus, erythro- pterus, bigultatus bengalensis, quinquelineatus, amboinensis, et quelques espê- ces extra-archipélagiques. Les cinq premiers ont teus des dents linguales, le groupe des dents vomériennes quadrangulaire ou triangulamre et le préo- percule à échancrure nulle ou fort superficielle. — Le chrysotaenia parmi ces espèces est des plus faciles à reconnaître par les dix épines dorsales et par les formules. des écailles qui, dans toutes les directions, sont plus nombreuses que dans les espèces voisines. A l'état frais il se fait distinguer aisément par les bandes longrtudinales dorées sur un fond bleuâtre dont les supérieures se dirigent obliquement en haut et en arrière. L'espèce n'est connue jusqu’ ici que de l’Imsulinde, où cependant elle n'est pas rare. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 25 Lutjanus vitta Blkr, Onz. notic. ichth. Ternate, Ned. T. Dierk. Ip. 255. Lutj. eorpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 5 in ejus longitudine absque-, 55 ad 4 in ejus longitudine cum pinna caudali ; latitudine corporis 2 ad 2} in ejus altitudine ; capite acuto 2$ ad 5 fere in longitudine corpo- ris absque-, 3% ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1 et paulo, latitudine capitis 2 ad 2} in ejus longitudine; vertice et fronte usque inter iridum partem posteriorem squamatis; regione supra-oculo- temporali dense squamata; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula ; - oeulis diametro 5 ad 55 in longitudine capitis, diametro $ ad ? distantibus ; rostro acuto, apice ante vel vix infca oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad paulo longiore; naribus distantibus anterioribus brevivalva- tis posterioribus oblongis vulgo minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad minus duplo humiliore, ubique alepi- doto; maxillis subaequalibus superiore sub pupilla desinente 24 circ. in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice eaninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inaequali- bus inframaxillaribus mediis ceteris multo longioribus; dentibus vomerinis in thurmam A vel )- formem, palatinis utroque latere in vittam gracilem, lin- gualibus media lingua in thurmam oblonga-ovalem dispositis; palato aetate provectis linea media vulgo denticulis scabro; praeoperculo squamis in series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo ex parte squamato, margine libero pos- tice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra an- gulum juvenilibus incisura nulla vel subnulla aetate provectioribus incisura valde superficiali et valde aperta; squamis interoperculo bi- ad triseriatis ; fascia squamarum temporali non distincta eum squamis occipitalibus et su- pra-ocularibus confluente ; squamis corpore angulum aperturae branchialis su- periorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 ad 70 transversas, infra lineam lateralem in series 59 vel 60 transversas dis- posilis; squamis 22 vel 25 in serie transversali anum inter et pinnam dor- salem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 14 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; lateribus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis infra lineam latera- lem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa cire. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa non squamata parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus sat gracilibus 3° 4* et 5* ceteris lougiori— 25 ‘NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 26 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. bus 22 ad 22 in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa hbumiliore, multo ad plus duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata ; pectoralibus analem non attingentibus capite absque rostro longioribus ; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis subaequalibus vel 2° 5* vel 5* 2* paulo longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, paulo altiore quam longa, quadratiuscula, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore rectius- cula vel convexa; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro paulo ad non longiore ; colore corpore superne roseo, in- ferne roseo-margaritaceo vel margaritaceo; iride flava rubro tincta; vitta oculo-caudali pupilla vulgo graciliore fusca vel nigricante-fusca sub pinna dorsali radiosa lineam lateralem secante et cauda dimidio superiore ad basin—- pinnae caudalis desinente; vittulis dorso aureis vel fuscescente-violaceis oblique postrorsum adscendentibus, lateribus flavis vel aureis horizontalibus ; pinnis flavis, dorsali superne, pectoralibus et anali inferne et ventralibus postice albicantibus. B. 7. D. 10/15 vel 10/14 (specim. un. stat, abnorm. spin. 9 tant). P. 2/15 vel 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. C. 1/5/1 et lat. brev. Var. Ophuyseni. vitta oeulo-caudali sub initio dorsalis radiosae in maculam oblongam fuscam vel nigricante-fuscam desinente, post maculam non vel vix conspicua. Syn. Serranus vitta Q.G., Zool. Voy. Uranie p. 515 tab. 58 fig. 5, CV, Poiss. II p. 178, VI p. 580; Rich, Rep. ichth, Chin., Rep. 15° meet. Brit. Assoc, p. 254, Diacope vitta Schl., Faun. Japon. Poiss. p. 15 tab. 6 fig. 1. Mesoprion enneacanthus Blkr, Verh. Bat. Gen. XIL Perc. p. 40 (specim. spin. dors. 9); Günth., Cat. Fish. [ p. 209. Mesoprion phaiotaeniatus Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 45. Mesoprion vitta Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 44; Günth., Cat. Fish. 1 p. 207; Kner, Zool. Reise Novara Fisch. p. 37. Mesoprion Ophuysenii Blkr, Act. Soc. Scient. Ind. Neerl. VIII, Achtste bijdr. vischf. Snmatra p. 74. Tanda-tanda, Djambian Mal. Hab. Sumatra (Benculen, Padang, Ticu, Priaman); Singapura; Bangka (Ka- rang-hadji, Tandjong-berikat, Muntok) ; Biliton (Tiratjup) ; Java (Ba- ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 27 tavia) ; Bali (Boleling); Celebes (Macassar, Bulucomba) ; Ternata ; Am- hoina; Ceram (Wahai); Waigiu ; Rawak, Nova-Guinea, in mari. Longitudo 22 speciminum 112” ad 262”. Rem. Le Lutjanus vitta, par sa physionomie générale, est fort voisin du chrysotaenia, mais son système de coloration est diftérent. Il est reconnaissable, outre la bandelette oculo-caudale brune, aux formules des écailles du corps et du préopercule et aux dix épines dorsales. Gest une des espèces les plus communes et qui s’étend, hors l’Insulinde, jusqu'àux Seychelles, la côte nord-ouest de la Nouvelle Hollande, larchipel des Louisiades et les mers de Chine et du Japon. Le Lutjanus Ophuyseni n'est à considérer que comme une varieté ou va- riation du vitta à bande latérale brune s’arrêtant vis-à-vis la région anale avee une dilatation en forme de tache oblongue. Dans quelques individus la bande se continue aussi en arrière de cette tache. Lutjanus lutjanus Bl, Ausl. Fisch. IV p. 107 tab. 265; Bl. Schn., Syst. p. 524; Atl. ichth. Tab. 514 Perc. tab. 56 fig. 5. Lutj. eorpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 5 in ejus longitudine abs- que-, 33 ad 5% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 eire. in ejus allitudine; capite acuto 2% ad 3 in longitudine corporis absque-, 5} ad 4 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1 et paulo ad 413-, latitudine capitis 2 fere ad 2 in ejus longitudine ; linea rostro— - frontali rectiuseula ; vertice et froute usque inter pupillaram partem posterio— rem squamatis; regione supraoculo-temporali squamata; oculis diametro-5 fere ad 34 in longitudine capitis, diametro 5 ad ?# distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante oculi marginem inferiorem sito, oculo multo ad paulo breviore ; naribus distantibus rotundis vel oblongis anterioribus brevissime vel non valvatis posterioribus minoribus; osse suborbitali sub oculo oeuli diametro longitudinali duplo ad quadruplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis aequa- libus, superiore sub pupilla desinente 2 et paulo ad 24 in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris multo longioribus ; dentibus vomerinis in thurmam -formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam-, lingualibus media lingua in 25% 28 ESPÈCES [NDO-ARCHIPELAGIQUES DE LUTJANUS. thurmam oblongam dispositis ; praeoperculo squamis in series 6 transversas dispositis, limbo plus minusve squamato, margine libero postice inferneque denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura nulla vel valde superficiali ; squamis interoperculo biseriatis; fascia squama- rum temporali non distincta, cum squamis oceipitalibus et supraocularibus con- fluente; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 ad 67 transversas, infra lineam lateralem in series 52 circ. transversas dispositis; squamis 19 vel 20 in serie transversali, 5 vel 6 lineam lateralem inter et dorsalem sp1- nosam mediam, 12 circ. in serie longitudinali occiput inter et pimnam dor- salem ; lateribus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera aeque longa ac postice alta ad paulo longiore quam alta; pinna dorsali parte spinosa ale- pidota, parte radiosa basi sat late squamata; dorsali spinosa spinis gracilibus 5° 4 et5° ceteris longioribus 24 ad 2} in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore ; dorsali radiosa dorsali spinosa humi- hore, duplo fere ad duplo longiore quam alta, obtusa, convexa; pectoralibus analem non attingentibus capite absque rostro non ad sat multo longioribus ; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus ; anali spinis validis 2*et 83° subaequalibus vel 2*3° paulo longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa paulo altiore, paulo altiore quam longa, quadra- tiuscula, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore rectiuscula vel concaviuscula ; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro non ad vix longiore; colore corpore superne roseo vel violascente-roseo, inferne roseo-margaritaceo ; iride ffavescente ; vittulis corpore numerosis longitudinalibus fuscescente-aurantiacis, aurantiacis vel flavis supra lineam lateralem obliquis infra lineam lateralem horizontalibus, quarum vitta lineae laterali approximata ceteris latiore; pinnis ventralibus albidis, ceteris flavis vel aurantiacis, pectoralibus inferne, anali antiee albidis. B. 7. D. 10/13 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Luijanus Blochii Lac., Poiss. IV p. 178, 210. Mesoprion lutjanus CV., Poiss. IL p. 363. Mesoprion olivaceus CV., Poiss. Il p. 565 ? Mesoprion madras CV., Poiss. VII p. 555?, Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Pere. p. 44; Günth., Catal. Fish. 1 p. 200 ; Day, Fish. Malab.p.14. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 29 Lutjanus olivaceus Blkr, Not. ichth. Waigiou, Versl. K. Ak. Wet. Nat. 2° Reeks II p. 296 ? Djambian Mal. Hab. Sumatra (Benculen, Trussan, Priaman); Singapura; Bangka (Muntok, Gussong-assam) ; Java (Batavia, Bantam) ; Duizend-ins. ; Bawean ; Bali (Boleling) ; Celebes (Bulucomba, Badjoa, Manado) ; Ceram (Wahai) ; Amboina; Waigiu ?; in mari. Longitudo 55 speciminum 65” ad 210”. Rem. Je ne doute pas que le Luutjanus act uel soit de espèce type du genre Lutjanus de Bloch, et je crois aussi y avoir retrouvé le Mesoprion madras CV. Le Mesoprion olivaceus CV. pourrait bien être, lui-aussì, de la même es- pèce. Les caractères distinctifs du lutjanus se trouvent dans les nombres d’en- viron 65 rangées tranversales d’écailles au-dessus et de 52 de ces rangées au-dessous de la ligne latérale, de 19 ou 20 écailles sur une rangée trans- versale dont 5 vu 6 au-dessus de la ligne latérale, et puis dans les dix épi- nes dorsales et dans le système de coloration. L'espèce est fort commune à Batavia, mais peu estimée. Jamais je n'en ai vu d’individus de plus de 220" de long. Hors \Insulinde elle habite les côtes de Malabar et des Seychelles. Lutjanus erythropterus Bl, Ausl. Fisch. IV p. 115 tab. 249; Bl. Schn , Syst. p. 525; Lac., Poiss. IV p. 178; Atl, ichth. Tab. 298 Perc. tab. 20 fig. 2. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 5 ad 5 et paulo in ejus lon— gitudine absque-, 53 ad 4 m ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 13 ad 2 fere in ejus altitudine; capite acuto 5 fere ad 5 in longi- tudine corporis absque-, 53 ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali ; altitudine capitis 1 et paulo ad 13-, latitudine capitis 2 circ. in ejus longi- tudine ; linea rostro-frontali rectiuscula vel convexiuscula; vertice et fronte usque inter oculorum partem anteriorem squamatis ; regione supraoculo—tem porali dense squamata; oculis diametro 5 fere ad 5 in longitud:ne capilis, diametro # cire. distantibus; rostro acuto non vel leviter convexo, apice ante pupillam sito, oculo multo breviore; naribus distantibus rotundis vel oblongis nou val- vatis anterioribus posterioribus minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali quadruplo ad quintuplo huwmiliore ubique alepidoto; maxillis aequalibus, superiore sub pupilla desinente 2 et paulo in longitudine 50 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel cam- noideis quorum canino intermaxillari sat magno, ceteris inaequalibus, infra- maxillaribus mediis ceteris multo longioribus; dentibus vomerinis in thurmam Ò formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam-, lingualibus media lingua in thurmam oblongam dispositis; praeoperculo squamis in series 6 transversas dispositis, limbo plus minusve squamato, margine libero postice anguloque denticulato dentibus angularibus ceteris conspicue majoribus, supra angulum incisura nulla; fascia squamarum temporali non distincta, eum squamis occipitalibus et supraocularibus confluente; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 60 ad 65 transversas-, infra lineam lateralem in series 48 ad 50 transversas dispositis; squamis 17 vel 18 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 4 vel 5 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 12 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; lateribus se- riebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; piona dorsali parte spinosa alepidota, parte radiosa basi sat late squamata; dorsali spinosa spinis gracilibus 5° 4° et-5° ceteris longioribus 2 circ. in alti- tudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° sat multo brevioribus 5 dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, multo ad duplo fere longiore quam alta, obtusa, convexa; pectoralibus analem non attingentibus capite absque rostro paulo longioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis mediocribus 2° et 3* subaequalibus vel 3° 2° paulo longiore, parte radiosa dorsali radiosa vix vel non altiore, paulo altiore quam longa, quadratiuseula, anticee quam medio et postice altiore, mar- gine inferiore rectiuscula vel concaviuscula; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro paulo longiore ad paulo breviore ; colore‘corpore superne roseo vel purpurascente, inferne flavescente-margaritaceo vel roseo-margaritaceo; iride flava; vittis corpore longitudinalibus aurantiacis vel flavis, dorso numerosis obliquis, lateribus 5 ad 9 horizontalibus quarum vitta oculo-caudali unica ceteris multo latiore cauda lineam lateralem secante ; Ban pulchre flavis vel aurantiacis, ventralibus frequenter roseis. B. 7. D. 14/14 vel 11/12 vel 11/15. P. 2/14 vel 2/15. V. US A. 3/8 vel sio. G. 1/15/1 et lat. brev. Svn. Karooi Russ, Corom. Fish. IL p. 19 fig. 125, Serranus nouleny CV., Poiss Il p. 184; Günth., Cat. Fish. 1 pn. 126. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 51 Mesoprion erythropterus CV., Pois. Il p. 562; Blkr, Verh. Bat, Gen. XXII Perc. p. 47. Mesoprion caroui CV., Poiss. II p. 570; Cant., Cat. Mal, Fish. p. 16. Diacope lineolata Rüpp, Atl. R. Fisch. p. 76 tab. 19 fig. 3; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh, z. b. Ges. Wien XX p. 698 (nec Mesoprion lineolatus Blkr, ol). Mesoprion xanthopterygius Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 46. Mesoprion erythropterus et lineolatus Günth., Cat. Fish. [ p. 205. Djambian Mal. Hab. Sumatra (Telokbetong, Siboga); Nias; Pinang; Bangka (Blinju); Java (Batavia); Gelebes (Macassar, Bulucomba); Sumbawa (Bima); Am- boina; in mari. Longitudo 26 speciminum 86” ad 2027. Rem. Le Lutjanus erythropterus Bl, le premier figuré par Bloch, a depuis èté reproduit par Russell dans une figure incorrecte mais fort bien reconnais- sable, sous le nom de Karooi et par M. Rüppell dans une excellente figure sous le nom de Diacope lineolata. On pourrait le confondre au premier aspect avec le Lutjanus lutjanus dont il a les formes et les couleurs, mais on le reconnaît aisément aux onze épines dorsales. Les écailles aussi sont un peu moins nombreuses, tant les rangées transversales au-dessus et au-dessous de la ligne latérale, que les rangées longitudinales, dont il n'y a que 4 ou 5 au-dessus de la ligne latérale. A l'état frais on remarque encore que les stries ou bandelettes longitudinales dorées des flancs sont plus larges et moins nombreuses que dans le lutjanus. L'erythropterus n'est connu jusqu’ici, hors |’Ínsulinde, que de la Mer Rouge et des côtes de Zanzibar et de Coromandel. Le Mesoprion argenteus Hombr. Jacq. (Zool. Voy. Pôle Sud. p. 59 tab. 2 fig. 4) pourrait bien n’être point distinct de lerythropterus, mais la figure montre la dorsale et lanale molles plus hautes, l’échancrure préoperculaire profonde et étroite et la seconde épine anale beaucoup plus longue que la troisième. Ce qui me paraît plus sur, c'est que le Serranus nouleny CV. n’est autre que Pespèce actuelle. On sait que Valenciennes n’était pas toujours heureux à distinguer les Lutjanus de ses Serrans, parmi lesquels il placa aussi le Lutjanus vitta, le Lutjanus biguttatus (Mesoprion Bleekeri Günth.) et un Lutja- nus voisin du flavipes (Serranus limbatus CV.). 52 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Lutjanus biguttatus Blkr. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 54 ad 4 fere in ejus longitudine absque—, 4} ad 5 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine cor- poris 13 ad 1, in ejus altitudine; capite acuto 5 fere ad 53 in longitudine corporis absque-, 53 ad 4 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitu- dine capitis 1£ ad 1%, latitudine capitis 2 fere ad 2f in ejus longitudine; linea rostro-frontali recta; vertice et fronte usque inter pupillas squamatis; regione supra-oculo-temporali squamosa; oculis diametro 5 circ. in longitudine capitis, diametro ; ad 1 fere distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante pupillam sito, oculo non multo breviore; naribus distantibus parvis rotun- diusculis non valvatis anterioribus posterioribus minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali quintuplo cire. humiliore, ubique alepi- doto; maxillis aequalibus, superiore sub pupilla desinente 2 et paulo ad 24 in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris multo majoribus; dentibus vomerinis in thurmam A-formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam-, lingualibus media lingua in tharmam oblongam dispositis; praeoperculo squamis in series 5 vel 6 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postiee anguloque denticulato denticulis angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura nulla vel valde superficiali et valde aperta; fascia squamarum temporal vix distincta, eum squamis occipitalibus et supraocularibus confluente; squamis corpore an- gulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 circ. transversas-, infra lineam lateralem in series 52 circ. transversas dispositis; squamis 20 circ. in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 5 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 15 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; la- teribus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem valde obli- quis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa alepidota, parte radiosa basi sat late squamata; dorsali spinosa spinis gracilibus 3* 4* et 5* ceteris lon- gioribus 12 ad 2 fere in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° multo brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, multo sed minus duplo longiore quam alta, obtusa, convexa; pectoralibus analem non attingentibus capite absque rostro paulo longioribus; ventralibus acutis ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 55 analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis medio eribus 2° et 35° subaequalibus vel 5* 2° paulo longiore, parte radiosa dorsali radiosa vix vel non altiore, altiore quam longa, quadratiuscula, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore rectiuscula vel concaviuscula; cau- dali extensa truncata angulis acuta capite absque rostro non ad vix longiore; eolore corpore superne violascente vel griseo-violaceo, lateribus et inferne margaritaceo vel griseo vel flavo-aurantiaceo; iride flava vel rosea; vitta rostro-oculo-caudal: recta sat lata fusca vel nigricante-violacea (non semper bene conspicua); dorso guttis 2 margaritaceis lineae dorsali sat approxi- matis, anteriore sub spina dorsi 7* vel 8*, posteriore, sub radiis dorsali- bus 5°, 6° et 7°; pinnis flavis, pectoralibus basi superne vulgo macula parva fuscescente. B. 7. D. 11/11 vel 11/12 vel 11/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Serranus biguttatus Val, Poiss. VL p. 581; Günth., Cat. Fish. Ip. 155. Mesoprion lineolatus Blkr, Verh. Bat. Gen, XXIi Perc. p. 46. Mesoprion Bleekeri Günth., Cat. Fish. 1 p. 208. Lutjanus Bleekeri, Trois. mém. ichth. Halmah., Ned. T. Dierk. Ip. 155. Djambian Mal. Hab. Sumatra (Telokbetong, Siboga); Nias; Java (Batavia); Bali (Boleling); Celebes (Macassar); Sumbawa (Bima); Haimahera (Sindangole); Ter- nata; Batjan (Labuha); Amboina; in mari. Longitudo 57 speciminum 101” ad 206. Rem. Le Lutjan actuel est la seule espèce du groupe à front et vertex squammeux où le limbe du préopercule est dénué d'écailles. De toutes ces espèces aussi elle a le corps le moins trapu et les épines dorsales les plus faibles. A l'état frais on la reconnait aisément à la couleur violâtre du dos, à la bande oculo-caudale brune ou noirâtre et aux deux taches nacrées du dos, Pune sous le milieu de la dorsale épineuse, l'autre sous le milieu de la dor- sale molle. J'ai ecru autrefois lespèce identique avec le Diacope lineolata Rüpp. mais c'est bien une espèce distincte comme l'a indiqué M. Günther, quoiqw’elle ne fut pas inédite. Valenciennes |avait déjà décrite sous le nom spécifique de biguttatus, mais c'est à tort qu'il l'a placée parmi les Serrans. On sait, par cette description, qne lespèce habite aussi les côtes de Ceylon. 26 NATUURK. VERH. DER KONINKL., AKADEMIE. DEEL XIII. 54 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Le Mesoprion elongatus Hombr. Jacq. est fort voisin de l'espêce actuelle et présente la même physionomie générale du corps et des nageoires et une même bande noire oculo-caudale, mais sur la figure (Voy. Pôle Sud, Poiss. tab. 2 fig. 5) on ne voit mi les taches nacrées du dos ni la tache au haut de la base de la pectorale. Les écailles aussi, surtout celles áu-dessus de la ligne latérale, y sont représentées beaucoup moins nombreuses, la dorsale êpineuse fortement squammeuse, la dorsale molle plus haute,etc. On ne pour- rait pas y voir une même espèce qu'en supposant toutes ces différences des inexactitudes du dessinateur. Je note encore que le Lutjanus aurorubens (— Gentropristes aurorubens CV. — Mesoprion aurorubens Günth. — Rhomboplites aurorubens Gill.) de PAmérique orientale tropicale, appartient au groupe à vertex et à occiput squam- meux. C'est une espèce assez voisine par les formes, par la dentition de Vintérieur de la bouche et par la formule des rangées transversales d'écail- les, du lutjanus et de lerythropterus mais à formules D. 12/12 ou 12/15, et rang. transv. &, rang, longit. &?, et à caudale fort concave. Outre les 12 épines dorsales il se distingue encore du groupe actuel par la direction ondulée et oblique des rangées longitudinales d’écailles au-dessous de la ligne latérale. Lutjanus bengalensis Blkr, sur les espèc. confond, sous le nom de Genyoroge bengalensis, Versl. Kon. Ak. Wet, Natuurk. 2° reeks III p. 14; Atl. Ichth. Tab. 502 Perc. tab. 24 fig. 3. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 5 in ejus longitudine absque-, 55 ad 4 in ejus longitudine cum pinna caudali ; latitudine corporis 2 ad 23 in ejus altitudine; capite acuto 24 ad 3 in longitudine corporis absque-, 5 ad 52 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis Î' ad 15-, latitudine capitis 2 fere ad 2 et paulo in ejus longitudine; linea rostro-frontali recti- uscula; vertice et fronte usque inter medios oculos vel usque inter oculorum marginem anteriorem squamatis; regione supra-oculo-temporali dense squamata; oculis diametro 5 ad 53 in longitudine capitis, diametro 4 ad ; distantibus; rostro acuto, apice ante oculi marginem inferiorem sito, oculo breviore ad paulo longiore ; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxilla superiore maxilla inferiore vix ad non longiore, sub pupilla vel vix ante pupillam desinente, 24 ad 28 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 55 in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequa- libus, inframaxillaribus mediis ceteris sat multo majoribus ; dentibus vomerinis in vittam A formem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula; praeoperculo squamis in series 6 ad 8 transversas dispositis, limbo postice alepidoto antice squamato, margine libero postice inferneque den- ticulato dentibus angulo ceteris conspicue majoribus valde juvenilibus ex parte spinaeformibus, supra angulum incisura valde juvenilibus;subnulla aetate provec- tioribus profunda et angusta tuberculum interoperculare coniceum resipiente ; squamis interoperculo bi- ad triseriatis ; fascia squamaram temporali non distincta, eum squamis occipitalibus et supraocularibus conffuente; squamis corpore an- gulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 80 ad 85 transversas, infra lineam lateralem in series 68 ad 70 transversas dispositis; squamis 28 ad 50 in serie transversali anum inter et pimnam dorsalem, 8 vel 9 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 44 vel 12 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem ; lateribus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa cire. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinaram plurium tan- tum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus 5* Á° et 5° ceteris longioribus 2 fere ad 2? in altitudine corporis, spinis 2 pos- tieis subaequalibus radio 1° paulo brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, duplo fere ad plus duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem non ad vix attingentibus capite paulo brevioribus; ven- tralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis validis 2* 3° longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa vulgo altiore, paulo ad non altiore quam longa, antice quam medio et postice altiore, quadratiuscula, margine inferiore convexa vel rectiuscula; caudali extensa leviter emarginata vel truncatiuscula angulis acuta capite absque rostro paulo longiore; colore eorpore superne lateribusque aurantiaco-flavo vel pulchre flavo, inferne roseo-margaritaceo; capite superne rostroque rubro-violascente; iride flava su- perne fusca; vittis utroque latere 4 longitudinalibus coeruleis superne el inferne violaceo marginalis; vitta superiore fronte incipiente et basi spinae dorsalis 8* vel 9 desinente; vitta 2° orbita .superne incipiente et basi media dorsalis radiosae desinente; vitta 3* operculo superne vel praeoperculi margine superne incipiente lineam lateralem secante et dorso caudae sub radiis dorsalibus pos- 26* 56 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. terioribus desinente; vitta 4* osse suborbitali incipiente sub oculo et supra axillam decurrente et media cauda ante basin pinnae caudalis et infra lineam lateralem desinente; macnla lateribus postice nigra vel fusca nulla; pinnis pulchre flavis, dorsali caudalique plus minusve fusco arenatis. B. 7. D. 10/45 vel 40/16 vel 11/14 vel 11/15, P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 8/9. CG. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Strepeling Ruysch, Coll. nov. pisc. Amb. p. 4 tab. 2 fig. 12. Ikan Galoega Valent., Amb. fig. 16. Marack, Streepeling ou Poisson rayé de Hyla Ren. Poiss. Mol. [ tab, 20 fig. 110; II tab. 17 fg. 82. Sciaena kasmira Forsk., Deser. anim. p. 46P Holocentrus bengalensis Bl, Ausl. Fisch. IV p. 102 tab. 246 fig. 2; Bl. Schn., Syst. p. 516; Lac., Poiss. IV p. 550. Perca polyzonias J. R. Forst. Mss. ap. Bl. Schn. Syst, p. 516; Descr. anim. cur. Lichtenst. p. 225. Diacope octolineata GV., Poiss. II p. 315 (ex parte); Rüpp., Reise N. Afr. Atl. p. 75; Schl., Faun. Jap. Poiss. p. 12 tab. 6 fig. 2, Perca vittata Parkins ic. ined. sec. CV., Poiss. II p. 318. Diacope octovittata CV., Poiss. VI p. 597. Mesoprion pomacanthus Blkr, Zesde bijdr. ichth. Amb., Nat. T. Ned. Ind. VIIL p. 407; Günth., Cat. Fish. [ p. 210 (ex parte). Genyoroge bengalensis Günth., Cat. Fish. 1 p. 178 (ex parte). Genyoroge octovittata Günth., Cat. Fish. 1 _p. 180. Hvoplites pomacanthus Gill, Rem. gen. Cuban Fish, Proc. Ac. nat. sc. Philad. 1862 p. 234. | Diacope kasmira Klunz, Syn. Fisch. R. M., Verh. zool. bot. Ges. Wien XX p. 695 (nec var.). Tanda-tanda Mal; Gorara-ticus Ternat; Gorara-siang Manad.; Gorara Amb. Hab. Sumatra (Telokbetong, Ulakan, Priaman); Java (Batavia, Karangbollong, Prigi); Gelebes (Macassar, Manado); Timor (Atapupu); Ternata ; Hal- mahera (Sindangole); Batjan (Labuha) ; Buro (Kajelij ; Ceram (Wahai); Amboina; Waigiu; in mari. Longitudo 29 speciminum 43" ad 265’. Rem. Trois des espèces insulindiennes de Lutjan à dessus de la tête ESPRCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 57 squammeux, ont les dents vomériennes disposées en forme de /, le préoper- cule à forte échancrure et à limbe squammeux, et la langue lisse; sav. le bengalensis, le quinquelineatus et amboinensis. De ces espêces le benga- lensis a les écailles les plus petites et les plus nombreuses sav. 80 à 85 rangées transversales au-dessus, et 68 à 70 au-dessous de la ligne latérale et 28 à 30 sur une rangée transversale dont 8 à 9 au-dessus de la ligne latérale, caractère que je n’avais pas encore remarqué lorsque je constatar la doplicité spêcifique du Genyoroge bengalensis Günth. et qui vient d’aflirmer encore la valeur comme espèces des Holocentrus quinquelineatus et berigalensis - de Bloch. Du reste le bengalensis se distingue encore du quinquelineatus par absence d’écailles sousorbitaires, par son profil plus pointu, par les quatre bandes bleues du corps et par labsence de tachie latérale. Le nombre de onze épines dorsales parait être normal, mais j'ai observé aussi quelques individus à dix épines seulement, chiffre qui paraît etre constant pour le quinquelineatus. Le benga- lensis s’étend, à l'ouest de [Inde archipélagique, jusqu’aux îles Maurice et de Bourbon, les côtes de Mozambique et de Zanzibar et dans la Mer rouge. Lutjanus qguinguelineatus Blkr, Sur les espèc. confond. sous le nom de Genyoroge bengalensis, Versl. Kon. Ak. Wet. Natuurk. 2° Reeks UI p. 72. Lutjan. corpore oblongo compresso, altitudine 24 ad 23 in ejus longitudine absque-, 55 ad 54 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 ad 2} in ejus altitudine; capite acutiusculo 24 ad 3 in longitudine corporis absque-, 53 ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 14 ad 13-, latitudine capitis 2 fere ad 2 et paulo in ejus longitudine; linea rostro-frontali juvenilibus rectiuscula aetate proveclis convexiuscula; vertice et fronte usque inter oculorum marginem anteriorem squamatis ; regione supra- oeulo-temporali dense squamata; oculis diametro 3 ad 34 in longitudine capi- tis, diametro 3 ad 3 distantibus; rostro obtusiusculo, apice ante vel infra oeuli marginem anteriorem sito, oculo multo ad non breviore; naribus distan- tibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad duplo cire. humiliore media altitudine aetate provectioribus squamis in seriem longitudinalem obliquam dis- positis; maxilla superiore maxilla inferiore vix longiore sub pupilla desinente, 2 et paulo ad 2% in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque 58 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris sat multo majoribus; den = tibus vomerinis in vittam —A-formem vel in thurmam A formem, palatinis ntroque latere in vittam gracillimam dispositis; lingua edentula; praeoperculo squamis in series 6 ad 8 transversas dispositis, limbo toto fere squamato, margine libero postice inferneque denticulato dentibus angulo ceteris conspicue_ majoribus valde juvenilibus ex parte spinaeformibus, supra angulum incisura valde juvenilibus subnulla aetate provectioribus profunda et angusta tuber- eulum interoperculare conicum recipiente; squamis interoperculo bi- ad tri- seriatis; fascia squamarum temporali non distincta, eum squamis occipitalibus et supra ocularibus confluente; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 68 ad 70 transversas, infra lineam lateralem in series 55 ad 60 transversas dispositis; squamis 25 circ. in serie transversali anum inter et pinnam dor- salem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 10 vel 11 in serie longitudinal: occiput inter et pinnam dorsalem; lateribus seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam late- ralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ, ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum plarium tantum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus 5* 4* et 5° ceteris longiori- bus 2 ad 23 in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° paulo brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa paulo humiliore multo ad duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; peetoralibus analem non ad vix attingentibus capite non ad paulo brevioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro non ad paulo brevioribus; anali spinis validis 2° 5° longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, conspicue altiore quem longa, obtusa, convexa ; caudali extensa truncatiuscula vel paulo emarginata angulis acuta capite absque rostro longiore; colore corpore superne lateribusque citrino-flavo, inferne roseo-margaritaceo; capite superne rostroque. rubro-vio- lascente; iride flava roseo vel fuseescente tincta; vitlis utroque latere 4 vel 5 longitudinalibus dilute coeruleis marginibus quam medio profundioribus; vitta superiore nucha incipiente et basi spinae dorsalis 8* vel 9 desinente; vitta 2* regione temporali incipiente et media basi pinnae dorsalis radiosae desi- nente; vitta 3* praeoperculo superne vel operculo superne incipiente lineam lateralem secante et dorso caudae desinente; vitta 4* genis incipiente regionem supra-axillarem secante et cauda postice sub linea laterali desinente; vitta 5* ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 59 vulgo minus conspicua, interdum nulla, regione subthoracica incipiente et cauda inferne desinente; capite vittam 3" inter et 4” interdum vitta ejusdem coloris oeulo-operculari postice cum _ vitta 4* vulgo confluente; macula utroque latere fusca vel nigricante oblongo-rotunda, vulgo diffusa, interdum deficiente, dorso sub initio dorsalis radiosae maxima parte supra lineam lateralem sita; pinnis pulchre flavis, dorsali spinosa superne albicante. B. 7. D. 10/14 vel 10/15 vel 10/16. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9, G. 1/15/1 et lat brev. Syn. Ambonesche baars Ruysch, Coll. nov. pisc. Amb. p. 19 tab. 10 fig. 14. - Hab. Ikan koening moeda Valent, Amb. fig. 24. Klipvisch, Poisson des roches Ren., Poiss. Mol. Il tab. 55 fig. 235. Holocentrus quinquelinearis et quinquelineatus. Bl, Ausl. Fisch. IV p. 84 tab. 259; Lac., Poiss. IV p. 529. Grammistes quinquelineatus Bl. Schn., Syst. p. 187. Diacope octolineata CV., Poiss. Il p. 515 (ex parte). Mesoprion etaapee Less., Zool. Voy. Coq. Il p. 229. Diacope decemlineata CV, Poiss. IV p. 597. Mesoprion octolineatus Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 40; Act. Soc. Scient. Ind. Neerl. Enum. pisc. Arch. ind. p. 22 (nec syn. omn.). Mesoprion pomacanthus Blkr, Zesde bijdr. ichth. Amb., Nat. T. Ned. Ind. VIJL p. 407 (ex parte). Genyoroge bengalensis Günth., Cat. Fish. I p. 178 (ex parte). Mesoprion bengalensis Kner, Zool. Reis. Novar. Fisch. p. 51. Tanda-tanda Mal. ; Gorara-tikus Tern.; Gorara-siang Manad.; Gorara Amb. Sumatra (Telokbetong, Ulakan, Priaman); Nias; Cocos (Nova-selma) ; Java (Batavia, Bantam, Karangbollong, Prigi, Banjuwangi); Duizend- ins.; Bawean; Bali (Boleling); Flores (Larantuca); Timor (Atapupu); Celebes (Macassar, Bulacomba, Badjoa, Manado, Tanawanko); Halma- hera (Sindangole); Ternata; Batjan (Labuha); Buro (Kajeli); Ceram (Wahai); Amboina; Banda (Neira); Nova-Guinea (ora septentr.), in mari. Longitudo 26 speciminum 45’ ad 252. Rem. Je ne connais que deux espèces de Lutjanus à écailles de la tête s’étendant sur le sousorbitaire (où elles sont disposées sur une rangée 40 ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. longitudinale), sav. espèce actuelle et le Lutjanus octovittatus (Labrus octo- vittatus Lac.) de I'île de Bourbon. Ce dernier se distingue du quinquelineatus par les sept bandelettes rose-violet qui ne commencent qu’en arrière de la tête. Le seul individu que j'en ai observé avait aussi le limbe du préopercule dénué d'écailles. Son nombre normal des épines dorsales paraît être de onze. — Le quinquelineatus a été trouvé, hors l'Insulinde, dans la Mer rouge, sur les côtes de Maurice, de Ceylon, de |’Hindoustan, des Louisiades et des îles Feejee. Le Mesoprion quinquelineatus GV., décrit d'après le Mungi mupudee de Russell (Fish. (orom. fig. 110), est une espèce distincte, à lignes bleues supérieures parallêles au profil du dos, et se continuant jusqu'à la base de la eaudale. Cuvier en dit qu'il en a été envoyé deux individus de Java au Musée royal des Pays-Bas, mais je n’ai pas réussi à les y retrouver et je pense plutôt que ees individus fussent de l'espèêce actuelle. Lie Mungi mupudee a besoin d'être examiné de nouveau. M. Rüppell suppose qu'il pourrait bien être de Pespêce du Lutjanus coeruleolineatus (Diacope coeruleolineata Rüpp.) mais dans ce dernier les bandelettes bleues supérieures montent obliquement en arrière comme dans le Lutjanus quinquelineatus. Le coeruleolineatus me paraît être voisin de lespèce actuelle mais il a la tête plus pointue, le préopercule presque sans échancrure, une ou deux bandelettes bleues de plus, la troisième bandelette d'en haut passant non au-dessous mais au-dessus de la tache laté- rale noire, etc. — M. Rüppell ne parle pas de l’écaillure de la tête en ne donne pas non plus la formule des écailles. Lutjanus amboinensis Blkr, Onz. not. ichth. Ternate, Ned. T. Dierk. l p. 282; Au. ichth. Tab. 518 Pere. tab. 40 fig. 2. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 28 ad 2% in ejus longitudine absque-, 54 ad 3% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 ad 2 et paulo in ejus altitudine; capite acutiusculo 24 ad 3 in longitudine corporis absque-, 34 ad 34 in longitudine corporis cum pinna caudali; alti- tudine capitis 1 ad 1 et paulo-, latitudine capitis 2 circ. in ejus longitudine ; linea rostro-frontali rectiuscula vel convexiuscula; vertice et fronte usque supra vel ante medios oculos squamatis; regione supra-oculo-temporali dense squa- mata; oculis diametro 3 ad 3} in longitudine capitis, diametro 3} ad $ distan- tibus; rostro acutiusculo non vel vix convexo, apice ante vel vix infra oculi ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 41 marginem inferiorem sito, oculo multo ad non breviore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali triplo ad duplo circ. humiliore media altitu- dine et postice superne squamato; maxilla superiore maxilla inferiore vix lon- giore sub pupilla desinente 24 ad 2} in longitudine capitis; maxillis denti= bus serie externa ulroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari medioeri, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris multo majoribus; dentibus vomerinis in vittam A-formem, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula; praeoperculo squamis in series 8 circ. transversas dispositis, limbo toto sqnamato, margine libero pos- tice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra an- gulam incisura profunda angusta aetate provectis tuberculum interoperculare conicum recipiente ; squamis interoperculo tri- ad biseriatis; fascia squama- rum temporali vix vel non distincta cum squamis oceipitalibus et supraoculax ribus confluente ; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 circ, trans- versas, infra lineam lateralem in series 55 circ. transversas dispositis ; squamis 24 vel 25 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 7 vel 8 Ii- neam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 12 vel 15 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum lon- gitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizon- talibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa non vel basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata ; dorsali spinosa spinis mediocribus sat validis mediis ceteris longioribus 2 ad 25 in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa non ad paulo humiliore, multo ad duplo lon- giore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem attingentibus vel sub- attingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis analem non altin- gentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis validis 2* 3* longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, sat multo altiore quam longa, obtusa, rotundata ; caudali extensa truncatiuscula vel leviter emarginata angu=- lis acuta, capite absque rostro non ad vix breviore; colore corpore superne roseo vel violascente-roseo, inferne flavescente-roseo vel flavo; iride flava vel rosea ; vittis corpore sat numerosis longitudinalibus aurantiaco-rufis vel flavis dorso obliquis infra lineam lateralem horizontalibus ; macula laterali nigricante violacea vel fusca rotunda (frequenter inconspicua) sub dimidio dorsalis ra- 27 NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 42 ESPDCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. diosae anteriore max'ma parte supra lineam lateralem sita; pinnis roseis vel flavescentibus, B. 7. D. 11/15 vel 11/14 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/14 ad 2/16. V. 1/5. A. 5/7 vel 3/8 vel 3/9. GC. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Diacope rufolineata CV., Poiss. VI p. 599? Diacope vitianus Hombr. Jacq., Zool. Voy. Pôle Ind. Poiss. p.57tab.2 fig. 2? Mesoprion amboinensis Blkr, Bijdr. ichth. Moluksche eil., Nat. T. Ned. Ind. IL p. 259. Mesoprion melanopilos Blkr, Derde bijdr. ichth. Geleb., Ibid. p. 750. Genyoroge amboinensis et melanospilos Günth., Cat. Fish. 1 p. 183. Hab. Bali (Boleling); Celebes (Bulucomba, Badjoa, Manado); Ternata; Obi- major ; Buro (Kajeli) ; Ceram (Ora merid.); Amboina ; Waigiu ; Nova- Guinea (Doreh); in mari. Longitudo 56 speciminum 76” ad 220". Rem. Six seulement des 52 individus de mon cabinet n'ont que dix épines. dorsales, ce qui paraît indiquer que le nombre normal de ces épines soit de onze. La tache noirâtre des flanes manque dans la plupart de ces _individus. Mon Mesoprion amboinensis d’autrefois repose sur des individus sans tache latérale et à onze épines dorsales et le Mesoprion melanospilos sur un indi- vidu à tache latérale et à dix épines dorsales. Le Diacope rufolineata GV. de la Nouvelle Guinée est probablement de la même espèce et fut établi sur un petit individu à onze épines dorsales et à tache latérale, et le Diacope vitia- nus Hombr. Jacq. pourrait bien être lui-aussi n’être point distinct. Si ces suppositions venaient d'être prouvées justes la dénomination de » rufolineatus”” devrait remplacer celle d'amboinensis. L'espèce est fort voisine des bengalensis et quinquelineatus et surtout du dernier, mais elle se distingue par quelques rangées transversales d’écailles de moins, par le sousorbitaire dénué d’écailles et parle système de coloration différent, lequel est celui des Lutjanus lutjanus et Lutjanus erythropterus. Lutjanus chirtah Blkr, Au. Tab. 501 Perc, tab. 25 fig. 1. luutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2 ad 2% in ejus longitudine absque-, 2% ad 34 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corpo- ris 22 ad 2} in ejus altitudine; capite obtusiusculo 2$ ad 5 in longitudine ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 45 corporis absque-, 55 ad 4 in longitudine corporis cum pinna caudali ; altitu- dine capitis 1 ad 1 et paulo, latitudine capitis 2 circ. in ejus longitudine; vertice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; linea rostro-fron- tali. recta vel econcaviuscula; oculis diametro 5 ad 4 in longitudine capitis, diametro $ an 1 distantibus ; rostro obtiusiusculo non convexo, apice ante oculi partem inferiorem sito, ceulo sat multo ad non breviore ; naribus distantibus, anterioribus valvatis posterioribus oblongis vel rimaeformibus minoribus ; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad multo minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxilla superiore maxilla inferiore paulo ad non breviore, sub oculi dimidio anteriore desinente, 25 ad 22 in longitudine capi- tis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoi- deis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaeqaalibus inframaxilla- ribus mediis ceteris conspicue majoribus ; dentibus vomerinis in vittam /for- mem-, palatinis utroque latere in vitlam gracilem dispositis ; lingua edentula ; praeoperculo squamis in series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris ma- joribus, supra angulum valde juvenilibus incisura nulla aetate provectioribus incisura subnulla vel valde superficiali et valde aperta ; fascia squamarum tem- perali valde distincta gracili, squamis longitudinaliter 6 vel 7 seriatis, trans- versim 1 ad 5-seriatis ; squamis corpore angulum aperturae branchialis supe- riorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 74 ad 80 transversas, infra lineam lateralem in series 65 ad 70 transversas dispo— sitis; squamis 52 ad 54 in serie transversali anum inter et pinnam dorsa- lem, 9 vel 10 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 15 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squa- marum longitudinalibus supra et infra lineam lateralem obliquis postrorsum adscendentibus; cauda parte libera paulo breviore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa et parte radiosa basi valde squamosa; dorsali spinosa spinis mediocribus 5 anterioribus ceteris brevioribus ceteris subaequalibus vel Á* 5° et 6* celeris longioribus 2 et paulo ad 2; in altitudine corporis; dor- sali radiosa dorsali spinosa altiore, non ad sat multo longiore quam alta, ob- tusa, rotundata, radiis mediis ceteris longioribus ; pectoralibus analem non vel vix altingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis juvenilibus ana- lem attingentibus aetate provectioribus vulg> ante anum desinentibus, capite absque rostro paulo brevioribus ad paulo longioribus ; anali spinus validis 2° et 5* valde juvenilibus aequalibus aetate provectioribus 5* 2° longiore, parte 27% A4 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. radiosa dorsali radiosa non altiore, multo altiore quam longa, obtusa, rotundata, radijs mediis ceteris longioribus; caudalt extensa truncata vel leviter emargi- nata angulis acuta capite absque rostro longiore; colore corpore superne vio- laceo-roseo vel fuscescente-rubro vel roseo, inferne dilutiore vel margaritaceo ; iride flava roseo tincta; pinnis roseis juvenilibus plus míinusve fuscescenti- bus; corpore juvenilibus (specim. long. 50” ad 95) dorso vittis pluribus obliquis, lateribus vittis 6 ad 9 horizontalibus fuscis vel rubro-fuscis ; regione oculo-nuchalt frequenter fascia lata obliqua fuscescente; cauda parte libera macula maxima nigricante-fusca vel fusca dorsum caudae amplectente antice postice et inferne margaritaceo vel pallide roseo subannulata ; corpore adoles- centibus (specim. long. 150” ad 175”) ut in juvenilibus sed macula caudali magis diffusa et antice et postice superne tantum margaritaceo vel pallide ro- sea limbata; corpore aetate provectioribus singulis seriebus squamarum longi- tudinalibus vittula fuscescente-aurantiaca vel fusca, vittulis omnibus plus mi- nusve obliquis postrorsum adscendentibus, frequenter ex guttulis distinctis compositis; adulfis macula caudali profunda evanescente sed dorso caudae antice macula albida- vel pallide rosea. B. 7. D. 11/15 vel 11/14 vel 11/15. P. 2/15, V. 1/5. A. 3/9 vel 5/10. CG. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Chirtah Russ., Fish. Corom. [ p. 74 fig. 93. Mesoprion chirtah CV., Poiss. II p. 570; Day, New Fish. of India, Proc. Zool. Soc. 1868 p. 150. Mesoprion annularis GV., Poiss. II p. 566; III p. 566; Rich, Rep. ichth. Chin. Rep. 15" meet. Brit. Assoc. p. 229; Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 47, Ibid. XXVI, N. nalez. ichth. Japan p. 65; Cant., Catal. Mal. Fish. p. 14; Gönth,, Cat. Fish. [ p. 204; Kner, Zool. Reis. Novar. Fisch. p. 55. Diacope annularis Rüpp, Atl. Reise N. Afr. Fisch. p. 74; N. Wirbelth, Fisch. p. 91 tab. 24 fig. 2; QG, Zool. Voy. Astrol. Poiss. p. 666, tab. 5 fig. 4; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh. zool. bot. Ges. Wien, XX p. 697. Diacope metallicus K. V. H. Icon ined.; Blkr, Topogr. Batav., Nat. Gen. Arch. Ned. Ind. H p. 525. Mesoprion sanguineus Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII, Perc. p. 48. Lutjanus annularis Blkr, Deux. not. ichth. Obi, Ned. T, Dierk. I p. 240. Tembola, Kakap-mejrah, Tambak-mejrah Mal. Batav. ; Kelellet Ind. Che- ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 45 rib. ; Banbangan Sundan.; Sarongan, Sepah, Passopah, Tambangan Jav.; Moros, Dolossi Batjan.; Dawon lisseh Manad. ; Delis Amboin. Hab, Sumatra (Tandjong, Benculen, Padang, Ulakan, Ticu, Siboga); Nias; Pinang; Singapura; Bintang (Rio); Bangka (Muntok, Karanghadji, Toboali) ; Biliton (Fjirutjup) ; Java (Batavia, Bantam, Tjiringin, Che- ribon, Tjilatjap, Samarang, Patjitan, Surabaya, Pasuruan, Probolingo, Bezuki) ; Madura (Kammal); Bali (Boleling) ; Gelebes (Macassar, Bu- lucomba, Badjoa, Manado); Batjan (Labuha) ; Obi-major ; Amboina; in mari. Longitudo 55 speciminum 50” ad 280". Rem. Le Lutjanus chirtah et les quatre espèces suivantes appartiennent à une série d'espèces caractérisées par des rangées longitudinales d’écailles dont celles au-dessous de la ligne latérale montent aussi bien en arrière et sont par conséquent obliques, que celles qui se trouvent au-dessus de la ligne latérale. Toutes ces espèces ont la langue lisse et le corps rose, mais el- les diffèrent encore notablement les unes des autres par plusieurs caractères fort essentiels. Le chirtah se distingue surtout tant par les nombreuses ran- gées transversales d'écailles au-dessus et au-dessous de la ligne latérale, que par le nombre supérieur des rangées d'écailles longitudinales, et puis encore par les onze épines dorsales, par la forme arrondie de la dorsale molle et par le système de coloration. M. Day eroit le chirtah identique avec le Lutjanus malabaricus mais il s'en distingue fort essentiellement par plusieurs caractêres et surtout par Pécaillure. Le malabaricus a le corps moins trapu, le profil plus poin- tu, une formule fort différente des écailles et la partie molle de la dor- sale et de l'anale plus haute et plus pointue. Jamais aussi les jeunes du malabaricus ne possèdent la grande tache caudale brune ou noirâtre qui, bordée qu'elle est de nacrée ou de rose, est si caractéristique pour les jeunes du chirtah. Le chirtah est fort commun à Batavia et y est pêché de temps en temp : en individus assez nombreux et assez grands, mais sa chair est peu recher- chée. Il est connu habiter, hors \’Insulinde, la Mer rouge, les côtes de Mo- zambique, de Coromandel, de Ceylon, de la Nouvelle Hollande et les mers de Chine et du Japon. 46 ESPÈCES [NDO-ARCHIPELAGIQUES DE LUTJANUS. Lutjanus butonensis Blkr, Trois. mém. ichth. Halmah., Ned. T, Dierk 1 p. 155; Atl. ichth. Tab. 515 Perc. tab. 57 fig. 5. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 33 in ejus longitudine absque-, 5 et paulo ad 5% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 ad 2f in ejus altitudine; capite acuto 2} ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 53 ad 3% in longitudine corporis cum pinna caudal; altitu- dine capitis 1 et paulo-, latitudine capitis 2 ad 2 et paulo in ejus tongitudine ; vertice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula; oculis diametro 2% ad 4 fere in longitudine capitis, diametro 2 ad % distantibus; rostro acuto non convexo apice ante ad longe infra oculi marginem inferiorem sito, oculo sat multo breviore ad econ- spicue longiore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus rimae- formibus vel oblongis minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali quadruplo ad vix humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequa- libus, superiore juvenilibus sub pupilla aetate provectis sub oculi margine anteriore desinente, 2 et paulo ad 3 fere in longitudine capitis; maxillis den- tibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris conspicue majoribus; dentibus vomerinis in vittam A formem, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula; praeoperculo squamis in series 5 vel 6 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice inferneque denticulato, angulo dentibus ceteris majoribus valde juvenilibus (spec. long. 58” ad 46") spina sat magna, supra angulum incisura valde juvenilibus nulla aetate provectioribus valde profunda et angusta processum interopereculi coni- cum vel spiniformem recipiente; squamis interoperculo uni- vel biseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, squamis longitudinaliter 7- ad 9-seriatis, transversim 2- ad Á-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 70 ad 75 transversas, infra lineam lateralem in series 64 vel 65 trans- versas dispositis; squamis 26 vel 27 in serie transversali anum inter et pin- nam dorsalem, 7 vel 8 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 14 cire. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum supra et infra lateralem obliquis postrorsum adscendentibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum, parte radicsa basì late squamata; dorsali spinosa spinis sat validis ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 47 53° 4* 5* ceteris longioribus 2} ad 2% in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 14° paulo brevioribus; dorsali radiosa junioribus dorsali spinosa paulo humiliore aetate valde provectis dorsali spinosa altiore, multo ad duplo longiore quam alta, junioribus obtusa rotundata, aetate provectis postice angulata radiis subposticis ceteris longioribus; pectoralibus analem at- tingentibus vel subattingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis vel acute rotundatis analem non attingentibus capite absque rostco brevioribus; anali spinis validis 2* 3* vulgo longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa vulgo paulo altiore, paulo ad multo altiore quam longa, juvenilibus adolescen- tibusque obtusa rotundata, aetate magis provectis angulata, radiis mediis ceteris longioribus; caudali extensa vix ad sat conspicue emarginata angulis acuta vel acute rotundata capite absque rostro longiore; colore corpore superne roseo vel violascente, inferne roseo- vel violascente-margaritaceo; iride flava; dorso postice superne, cauda parte libera et basi pinnae caudalis junioribus prae- __sertim nigricante-fuscis vel purpureo-violaceis, aetate provectis autem frequenter coloribus non distinctis; dorso lateribusque superne singulis seriebus squama- rum lengitudinalibus vittula aurantiaco-fusca vel violaceo-fusca obliqaa postrorsum plus minusve adscendente; pinnis roseis vel violascente-roseis vel violaceis. pectoralibus iuterdum aurantiacis; dorsali radiosa superne, anali radiosa inferne, caudali postice flavo marginatis. B. 7. D. 10/14 vel 10/15. P. 2/15. V. 1/5. A. 3/8 vel 3/9. CG. 1/15/1 et lat. brev. zi Holocentrus boutton Lac., Poiss, IV p. 551, 567. Diacope bottonensis GV., Poiss. Il p. 328. Diacope axillaris CV., Poiss. VI p. 400? Diacope melanura Rüpp., N. Wirbelth. Fisch. p. 92 tab. 25 fig. 1? Mesoprion bottonensis Blkr, N. bijdr. Percoid., Nat. T. Ned. Ind. IÌ p. 170; Kner, Zool. Reis. Novara Fisch. p. 52 tab. 2 fig. 5. Mesoprion janthinurus Blkr, Bijdr. ichth. Halmah., N. T. Ned. Ind. VIp. 52. Genyoroge bottonensis et melanura Günth., Cat. Fish. I p 181, 185; Günth. Playf., Fish. Zanzib. p. 16. Hab. Sumatra (Padang, Ulakan); Batu; Bali (Boleling); Timor (Kupang, Ata pupu); Letti; Gelebes (Macassar Bulucomba, Badjoa, Manado, Tana- wanko, Tombariri); Buton; Sangir; Halmahera (Sindangole); Ternata; Batjan (Labuha); Obi-major; Buro (Kajeli) ; Ceram (Wahai) ; Amboina; 48 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Goram; Banda (Neira); Aru; Nova-Guinea; in mari. Longitudo 71 speciminum 38” ad 520”. Rem. Les affinités du bottonensis sont celles des Lutjanus chirtah et dodecacanthoides. A l'âge un peu avancé lespèce se distingue par la pro- fondeur de l'échancrure préoperculaire et par le tubercule fort prononcé conique ou en forme d'épine de l'interopercule, mais on ne voit rien ni de cette échancrure ni du tubercule dans les individus du fort jeune âge. Elle se distingue plus essentiellement par les dix èpines dorsales, par la forme arron- die et obtuse de la dorsale molle qui est beaucoup plus longue que haute, et par les huit rangées longitudinales d’écailles au-dessus de la ligne latérale. La diagnose est facilitée encore par la couleur brun-violatre ou noirâtre de la partie postérieure du dos, de la partie libre de la queue et de Îa base ou de la moitié antérieure de la caudale, mais cette couleur se perd souvent par une conservation prolongée dans la liqueur, surtout dans les individus d'un âge avancó. — Je crois reconnaître la même espèce dans le Diacope axillaris GV. et dans le Diacope melanura Rüpp. L'espèce a été trouvée aussi sur les côtes de Zanzibar, et si en effet le Diacope melanura Rüpp. n'est point différent, elle habite aussi la Mer rouge. MM. Rüppell et Klunzinger cependant ne voient dans le Diacope melanura qu'une variété ou que le jeune âge du Lutjanus gibbus Bl.Schn., espèce qui est dite n’avomr que 50 écailles dans la ligne latérale et par conséquent fort différente du butonensis. Lutjanus dodecacanthoides Blkr, Enum. poiss. Amboine, Ned. T. Dierk. IL p. 278; Au. ichth. Tab. 296 Perc. tab. 18 fig. 2. Lutj. corpore oblongo compresso altitudine 23 ad 2% in ejus longitudine absque-, 5 et paulo ad 5% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2# ad 2} in ejus altitudine; capite acuto 2% ad 2# in longitudine corporis absque-, 34 ad 3% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capius 1 fere- ad 1 et paulo-, latitudine capitis 2ad 2 et paulo in ejus lon- gitudine ; linea rostro-frontali recta vel concaviuscula; vertice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 3 ad 3; in longitudine ca- pitis, diametro # ad 3 distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante vel paulo infra oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad paulo lon- giore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minoribus ; ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LULJANUS. 49 osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali duplo ad sat multo minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus superiore sub pupilla vel vix ante pupillam desinente 24 ad 24 in longitudine capitis ; maxillis denti- bus serie externa utroque latere anticis caninis vel caninoideis, ceteris mediocribus inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris conspicue majoribus; dentibus vo- merinis in viltam A formem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem disposi= tis; lingua edentula ; praeoperculo squamis in series 6 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice et inferne denticulato dentibus angulo ceteris majoribus, supra angulum juvenilibus incisura nulla aetate provectioribus incisura valde superficiali et valde aperta ; fascia squamarum temporali.valde distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis transversim 9 ad 11 seriatis longitu- dinaliter 2 ad 3 seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis supe- riorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 64 ad 66 transversas, infra lineam lateralem in series 56 ad 58 transversas dispo- sitis; squamis 25 cire. in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 12 vel 13 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem valde obliquis, infra lineam lateralem parum obliquis; cauda parte libera breviore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata ; dorsali spinosa spinis validis mediis ceteris longioribus 2 ad 2$ in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° paulo brevioribus; dorsali radiosa dor- sali spinosa nvn altiore, sat multo sed multo minus duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata, radiis mediis ceteris longioribus corpore plus duplo humilio- ribus; pectoralibus analem attingentibus capite non ad paulo brevioribus; ven- tralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro paulo brevioribus; anali spinis validis spina 2° spina 3* paulo longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa non vel vix altiore, altiore quam longa, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore convexa vel rectiuscula; pinna caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro non ad paulo longiore; colore corpore superne roseo, inferne pallide roseo vel margaritaceo ; iride flavescente; viltis corpore utroque latere 5 ad 7 obliquis postrorsum adseendentibus aurantiaco-fuscis vel fuscis, vittis 2 superioribus nucho-dorsa- libus basin dorsalis spinosae attingentibus (quarum superiore aetate prevectio- ribus inconspicua), vittis 5* 4* et 5° operculo-dorsalibus basin dorsalis radiosae altingenlibus, vitta 6* operculo-caudali cauda postice superne desinente, vitta 28 NATUURK. VERI. DER KONINKL, AKADEMIE, DEEL XIII. 50 ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 7* (aetate provectis inconspicua) thoraco-caudali cauda postice inferne desi nente ; dorso caudae medio (juvenilibus tantum) macula fuscescente-aurantiaca; pinnis flavis vel aurantiacis, dorsali spinosa margaritaceo nebulata. B. 7. D. 12/13 vel 12/14. P. 2/15. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Mesoprion dodecacanlhoides Blkr, Vijfde bijdr. ichth. Amboina, Nat. T. Ned. Ind. VL p. 489 ; Günth., Catal. Fish. 1 p. 206. Hab. Sumbawa (Bima); Amboina; in mari. Longitudo 4 speciminum 110” ad 220”, Rem. Je ne continue à lespêce actuelle le nom mal choist que pour ne pas augmenter inutilement les synonymes. Elle est voisine par les formes géné- rales, du malabaricus, mais s'en distingue essentiellement par plusieurs détails de Vécaillure du corps et du préopercule, par la forme de la bande des dents vomériennes et par la forme anguleuse et pointue de la dorsale molle qui est plus haute que longue. A état frais on la reconnaît au premier aspect aux cinq bandelettes longitudinales brun—orange qui montent obliquement en arrière, mais qui disparaissent ordinairement par une conservation prolongée dans la liqueur. Elle paraît être assez rare puisque je n'en ai vu que les quatre individus de mon cabinet. Lutjanus malabaricus Blkr, Atl. ichth. Tab. 295, Perc. tab. 15 fig. 1. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 23 ad 2% in ejus lopgitudine absque-, 5 ad 5% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 25 ad 2° in ejus altitudine; capite acutiusculo 2} ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 33 ad 54 in longitudine corporis cum pinna caudali, aeque alto circ. ae longo; latitudine capitis 2 et paulo ad 24 in ejus longitudine ; linea rostro-frontali recta vel concaviuscula; vertice, fronte et regione supra- oculari posteriore alepidotis; oculis diametro 5 ad 4 et paulo in longitudine capitis, diametro 3 ad 1 fere distantibus; rostro acutiusculo non convexo, apiee ante vel vix infra oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad multo longiore ; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblon- gis minoribus; osse suborbitali sub oeulo oculi diametro longitudinali paulo plus duplo ad non humiliore ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, supe- riore sub pupillae parte anteriore desinente 2} ad 25 in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque later anticis caninis vel caninoideis quorum. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 5t canipo intermaxillari parvo, ceteris medioeribus inaequalibus inframaxillaribus me- diis ceteris conspicue majoribus; dentibus vomerinis in thurmam triangularem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis ; lingua edentula ; prae- opereulo squamis in series 7 ad 9 transversas dispositis, limbo alepidoto, mar- gine libero subrectangulo angulo rotundato postice et inferne denticulato den- tieulis angulum versus ceteris fortioribus, supra angulum incisura superficiali valde aperta; fascia squamarum temporali valde distincta non cum fascia la- teris oppositi unita, squamis transversim 8- ad 10-seriatis, longitudinaliter 2- ad 5-seriatis ; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 64 ad 66 trans- versas, infra lineam lateralem in series 52 ad 55 transversas dispositis; squa- mis 26 ad 28 in serie transversali anum inter et basin pinnae dorsalis, 7 vel 8 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 15 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem valde obliquis, infra lineam lateralem parum obliquis ; cauda parte libera non ad paulo longiore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis validis 5* 4*et 5* ceteris longioribus 24 ad 5 in altitu- dine corporis, spinis posticis subaequalibus radio 1° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa multo altiore, paulo ad sat multo altiore quam longa, acutan- gula, radijs mediis radiis ceteris longioribus 13 ad 13 in altitudine corporis; pectoralibus initium analis attingentibus vel superantibus capite paulo ad non brevioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis validis 2° et 5* subaequalibus, parte radiosa dorsali radiosa non altiore, duplo fere ad plus duplo altiore quam longa, vulgo acutangula radiis mediis radiis ceteris longioribus; caudali extensa truncata vel vix emarginata angulis acuta capite absque rostro paulo lon- giore ad paulo breviore; colore corpore pinnisque roseo; iride rosea vel flavescente; seriebus squamarum longitudinalibus dorso lateribusque singu- his vel plurimis vulgo vittula aurantiaca, vittulis dorso valde obliquis vit- tulis lateribus param obliquis; cauda parte libera antice macula rubro-violacea vel pallide rosea (conservatione in liquore protracta albescente vel marga- ritacea) dorsum caudae cingente adultis non vel vix conspicua ; pinnis, aetate minus provectis, dorsali radiosa superne et caudali postiee fuscescente margi= natis, anali radiosa fascia intramarginali fusca vel violacea margine libero an= tice albida, ventrali margine anteriore albida. 28% 52 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. B. 7. D. 11/14 vel 11/15 vel 12/45 vel 42/14. P. 2/14 vel 2/15. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. CG. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Sparus malabaricus Bl. Schn., Syst. p. 278. Diacope timoriensis QG., Zool. Voy. Freycin. p. 506 tab. 57 fig. 1? Diaecope Calveti CV., Poiss. II, p. 524 P; Schl., Faun. Jap. Poiss. p. 14? Mesoprion malabaricus CV, Poisse II, p. 564; Blkr, N. tient. beschr, vischs. Sumatra. Nat. T.N. Ind. V. p. 497; Günth., Cat. Fish. I p. 204. Mesoprion dodecacanthus Blkr, Derde bijdr. ichth. Amb. Nat. T. Ned. Ind, IV p. 104; Günth., Cat. Fish. [ p. 206. Mesoprion timoriensis Günth., Cat. Fish. [ p. 205 ? Lutjanus dodecacanthus Blkr, Enum. espèc. poiss. Amb., Ned. T. Dierk. IT p. 278; Atl. ichth. Tab. 502, Pere. tab. 24 fig. 2. Hab. Java (Batavia); Sumatra (Padang, Ulakan); Buro (Kajeli); Amboina; Timor? ; in mari. ) Longitudo 8 speciminum 101” ad 4707. Rem. Bien que le nombre normal des épines dorsales, dans cette espèce, paraisse être de onze, trois de mes individus en montrent douze. La der- nière épine cependant, s’il y en a douze, est toujours plus grêle que les autres et elle n'est manifestement qu'une transformation du premier rayon mou. — J'ai déjà indiqué ci-dessus les caractêres qui distinguent la malabaricus du chirtah. Jamais on ne voit, dans le malabaricus, la grande tache noirâtre de la queue qui caractérise le chirtah. La tache naerée ou rose sur le haut de la queue près du dernier rayon dorsal se dessine très nettement, tant dans les individus d'un âge assez avancé que dans les jeunes, mais elle n’est presque plus visible dans les individus de plus de 400” de long. Je crois reconnaître le malabaricus dans la figure citée du Diacope timoriensis. L'espêce n'est connue, hors |’Insulinde, que des côtes de Malabar et du Japon, bien que cette dernière localité soit un peu incertaine. Le Diacope tiea Less. (borensis CV), de \'fle de Borabora, espce a dix épines dorsales, doit être fort voisin du malabaricus, et pourrait bien n’en pas être distinct. ì Parmi les espèces américaines le Luutjanus vivanus (Mesoprion vivanus Günth.) a beaucoup d'affinités avec le malabaricus par la dorsale et l'anale molles an= guleuses et pointues, par l’absence de dents linguales, par la direction un peu oblique des rangées longitudinales d'écailles au-dessous de la ligne latérale, ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUFS DE LUTJANUS. 55 et par la formule des écailles (rang. transv. $; rang. long. %55°); mais il est en- core fort distinct par la formule de ln dorsale (10/14 ou 10/15), par le pro- fil qui est beaucoup plus obtus, par les angles beaucoup plus pointus de la caudale, etc. Lutjanus Sebae Blkr, Six. notic. ichth. Siam, Ned. T, Dierk. Il p. 175. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2 ad 2# in ejus longitudine absque-, 23 ad 5 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine cor- - poris 23 ad 23 in ejus altitudiue ; capite acutiusculo 2% ad 2% in longitu- dine corporis absque-, 52 ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali ; aeque alto circ. ac longo; latitudine capitis 23 ad 2 et paulo in ejus longi- tudine ; linea rostro-frontali recta vel concaviuseula; vertice fronte et regione supraoculari” posteriore alepidotis; oculis diametro 4 ad 4% in longitudine ca- pitis, diametro 3 ad # distantibus; rostro acutiusculo non convexo, apice infra ocult margine inferiore sito, oculo paulo ad multo longiore; naribus distan- tibus anterioribus valvatis posterioribus rimaeformibus minoribus; osse subor- bitali sub oeulo oculi diametro longitudinali paulo altiore, ubique alepidoto ; maxilla superiore maxilla inferiore paulo longiore, sub oculi dimidio anteriore desinente, 24 ad 23 in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere anticis 2 caminis parvis vel caninoideis, ceteris medioeribus inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris non multo majoribus; dentibus vomerinis in thurmam triangularem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula; praeoperculo squamis in series 6 transversas disposi- tis, limbo alepidoto, margine libero postice et inferne denticulato denticulis angu- lum versus ceteris fortioribus, supra angulum incisura superficiali ad sat profunda et sat angusta ; fascia squamarum temporali valde distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, gractllima, squamis transversim 5- ad 7-seriatis longitudinali- ter Î- ad 2-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superio = rem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 64 circ. transversas, infra lineam lateralem in series 60 cire. transversas dispositis ; squamis 51 vel 52 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 8 circ. lineam lateralem inter et basin dorsalis spinosae mediam, 14 vel 15 in serie longitudinali oceiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem valde obliquis, infra lineam latera- lem leviter obliquis; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; leed 54 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. pinna dorsali basi parte spinosa leviter parte radiosa late squamata; dorsali spinosa spinis validis 1* ceteris breviore, 2* etl 3* vel 2° 5* et 4* ceteris longioribus 2 ad 5 in altitudine corporis, spina postica spina penultinra lon giore radio f° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa multo altiore, conspicue altiore quam longa, acutangula, radiis mediis ceteris longioribus 14 ad 2 in altitu- dine corporis; pectoralibus initium analis superantibus capite paulo breviori— bus ad paulo longioribus; ventralibus acutis vel acute rotundatis anum attin- gentibus vel superautibus, capite absque rostro non ad paulo brevioribus; anali spinis validis 5* ceteris et oculo longiore radio {° breviore, parte radiosa duplo ad plus duplo altiore quam longa, acutangula, radiis mediis radiis cete- ris longioribus et radiis dorsalibus longissimis non vel vix brevioribus ; caudali extensa leviter emarginata angulis acuta, capite absque rostro paulo ad non longiore; colore corpore flavescente, albido-roseo vel roseo, pinnis flavescente vel roseo; iride flava vel rosea ; fasciis corpore transversis rubro-fuscis vel fuscis 3 aetate provectis dilutioribus, fascia anteriore nucho-oculo-supramaxil- lari oeulo paulo latiore, fascia media dorso-postaxillo-ventrali fascia ante- riore latiore pinnam dorsalem spinosam intrante margineque ejus superiore de- sinente, fascia 5* dorso-caudali spinis dorsalibus posterioribus incipiente cur- vatura magna caudam versus descendente et radios caudales inferiores tegente ; squamis corpore singulis basi vulgo guttula margaritacea ; pinnis, dorsali radi- osa margine superiore, anali radiosa margine anteriore late purpureis vel ni- gricante-fuscis albido limbatis; ventralibus apicem versus et interdum totis purpureis vel fuscis; caudali apices versus purpurea vel nigricante-fusca ex- tremis apicibus alba. B. 7. D. 11/16 vel 11/17. P. 9/14 vel 215. V. 1/5. A. 5/10 vel 3/11. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Perca mamillis aequalibus lineis utringue duabus transversis nigriean- cantibus Art. in Seb, Thes. II p. 77, tab. 27 fig. Ml. Botlawoo champah Ross: Corom. Fish, fp. 77 fig. 99. Diacope Sebae et siamensis CV., Poiss. Il p. 510, VI p. 394 ; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh, zool. bot. Ges. Wien, XX. p. 692. Mesoprion Sebae Blkr, Verh. Bat. Gen. XXIL Perc. p. 45. Genyoroge sebae Günth., Catal. Fish. Ll p. 176. Djenanah Mal. ab. Sumatra (Telokbetong, Siboga); Singapura ; Biliton (Tjirutjup) ; Java (Ba- tavia); Bali (Boleling); Celebes (Macassar, Bulucomba, Manado) ; Batjan ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 55 (Labuha) ; Amboina ; Waigiu ; Nova-Guinea ; in mari. Longitudo 14 speciminum 145” ad 260”. Rem. Je possède, outre les individus décrits, un individu du fort jeune âge de 55” de long, où les nageoires dorsale et anale molles sont encore arrondies et où les bandes transversales foncées du corps sont relativement plus larges en sorte qu’on pourrait dire la couleur du dos brunâtre traversée par deux bandes blanchâtres ou jaunâtres grêles. Passées cependant ce fort jeune âge la dorsale molle et l’anale molle deviennent anguleuses el pointues et beaucoup plus hautes que longues. L'espèce est des plus faciles à distinguer, non seulement par la distribu- tion particulière des couleurs, mais aussi. par les 16 ou 17 rayons mous de la dorsale et par les 10 ou 11 rayons de l'anale, caractères auxquels se joignent encore ceux de la formule des écailles du corps et du préopercule. A Batavia le Sebae est assez commun, mais peu recherché, comme presque toutes les espèces de Lutjanus. — Hors l'I[nde archipélagique il habite les côtes d'Aden, de Zanzibar, de Mozambique, de Coromandel et de Siam et Archipel des Louisiades. Lutjanus semicinctus QG, Zool. Voy. Freycin. p. 505 ; Blkr, Enum. esp. poiss. Amb., Ned. T. Dierk. [Ll p. 278. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 24 ad 5 fere in ejus longitu- dine absque-, 54 ad 33 in ejus longitudine cum pinna caudali ; latitudine cor- poris 1Â ad 25 in ejus altitudine; capite acutiusculo 2% ad 5 fere in longi- tudine corporis absque-, 3 et paulo ad 53 in longitudine corporis cum pinna caudali, paulo longiore quam alto; latitudine capilis 2 fere ad 23 in ejus lon- gitudine ; linea rostro-frontali recta vel concaviuscula; vertice, fronte et re- gione supraoculari posteriore alepidotis ; oculis diametro 54 ad 4$ in longitu- dine capitis, diametro 3 ad # distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante vel infra oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad con- spicue longiore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblon- gis vix minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali duplo ad non humiliore ubique alepidoto; maxillis aequalibus, superiore sub pupilla desinente 2 et paulo ad 2% in longitudine capilis; maxillis dentibus serie éxterna utroque latere antieis caninis mediocribus vel caninoideis, cete- ris mediocribus inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris conspicue ma- joribus; dentibus vomerinis in thurmam triangularem-, palatinis utroque 56 ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. latere in vitlam gracilem dispositis; lingua medio antiee denticulis sca- bra; praeoperculo squamis in series 8 circ. transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato denticulis angulari- bus celeris fortioribus, supra angulum incisura subnulla vel valde superfi- ciali et valde aperta; squamis interoperculo bi- ad uniseriatis ; fascia squama- rum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis valde inaequalibus transversim 7 ad 12 seriatis longitudinaliter 2 ad 5 se- rialis ; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter ct ba- sin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 64 cire. trensversas, infra lineam lateralem in series 52 circ. transversas dispositis; squamis 25 cire. in serie lransversali anum inter et basin pinnae dorsalis, 6 lineam lateralem inter etl dorsalem spinosam mediam, Al circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa non vel vix, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus sat validis mediis ceteris lougioribus 24 circ. in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa non altiore, multo ad duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata ; pectoralibus analem non vel vix allingentibus capite brevioribus; ventralibus acutis vel acute rotun- datis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis validis 2* quam 3* paulo longiore et fortiore, parte radiosa non multo altiore quam longa antiee quam medio et postice altiore obtuse rotundata dorsali ra- diosa non humiliore; caudali extensa truncata vel vix emarginata angulis acuta capite absque rostro non ad paulo breviore ; colore corpore superne olivaceo, inferne viridescente vel flavescente-margaritaceo ; iride viridescente vel flaves- cente ; fasciis corpore superne transversis 8 subaequidistantibus fusco-violaceis vel fusecis inferne gracilescentibus vix infra media latera descendentibus ; cauda postice macula magna rotunda nigricante-fusca basin pinnae caudalis plus mi- nusve intrante; pinnis roseis vel aurantiacis, dorsali spinosa fusco marginata. B. 7. D. 10/15 vel 10/14. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 3/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Mesoprion semicinctus CV, Poiss. Il p. 367; Blkr, Vierde bijdr. ichth. Amboina, Nat. T. Ned. Ind. V p. 381; Günth., Cat. Fish. 1 p. 209. Hab. Batjan (Labuha); Obi-major ; Amboina ; Goram; Waigiu; Rawak; Nova= Guinea ; in mari. Longitudo 7 speciminum 62” ad 252’, ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 57 Rem. Le Lutjanus semicinctus et toutes les espèces suivantes ont le front el le vertex dénués d'écailles, les rangées longitudinales d'écailles au-dessus de la ligne latérale obliques et celles au-dessous de cette ligne horizontales. Ce groupe est plus riche en formes que les groupes précédents. Celles qui font partie de la Faune insulindienne ont toutes dix épines et de treize à seize rayons à la dorsale et huit ou neuf rayons à anale, le limbe préoperculaire nu et la dorsale molle obtuse et arrondie. Lsa distinction des espèces de ce groupe n'est plus aussi facile que celle autres espèces, mais je ne doute point qu'on n'y parvienne à leur diagnose nette et sure en employant, outre les cou- leurs et les caractêres usités généralement par les auteurs, les formules de Vécaillure et les particularités de la dentition, surtout de celles du vomer et de la langue. Pour ce qui regarde les 14 espèces insulindiennes, quatre d'entre elles ont les dents vomériennes disposées en groupe triangulaire ou quadrangulaire et un groupe de dents sur la langue, et elles ont encore de commun un nombre de 64 ou 65 rangées transversales d'écailles au-dessus-, et de 52 à 54 au- dessous de la ligne latérale. Ge sont les Lutjanus semicinctus, bohar, ran gus et fulvifl_amma. Les deux premiers se distinguent du rangus et du fulvi- flamma par les 8 rangêes d’écailles préoperculaires et par les 25 ou 26 écailles sur une rangée transversale, et le semicinctus se fait reconnaître par son préopercule à échancrure presque nulle, par les 6 rangées longitu- dinales d'écailles au-dessus de la ligne latérale, et surtout par les bandes transversales brunâtres du corps et par la grande tache noirâtre de la queue. Le semicinctus ne paraît habiter que les mers des Moluyues et de la Nouvelle- Guinée. Lutjanus bohar Bl. Schn., Syst. p. 525. Lutj. eorpore oblongo compresso, altitudine 23 ad 2% in ejus longitudine absque-, 5 ad 53 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 ad 2} in ejus altitudine ; capite acuto 23 ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 55 ad 52 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine ca- pitis 14 circ-, latitudine capitis 2 et paulo ad 23 in ejus longitudine ; linea rostro-frontali rectiuscula; vertice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 5% ad 5% in longitudine capitis, diametro ? ad 3 distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad paulo longiore ; naribns distantibas anterioribus 29 NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 58 ESPRCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. valvatis posterioribus oblongis vel rimaeformibus minoribus; osse suborbitali sub oculo- oculi diametro longitudinali triplo ad duplo humiliore ubique alepi- doto; maxillis aequalibus, superiore sub pupilla desinente 2 ad 24 in longi- tudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere anticis caninis vel caninoideis quarum canino intermaxillari magno, ceteris inaequalibus, in- framaxillaribus mediis ceteris multo majoribus; dentibus vomerinis in thurmam triangularem-, palatinis utroque latere in vittam sat gracilem-, lingualibus in thurmas 2 oblongas inaequales dispositis ; praeoperculo squamis in series 8 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura sat profunda et sat aperta tuberculum interoperculare aetate provectis co- nieum recipiente; squamis interoperculo bi- vel uniseriatis; fascia squa- marum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squa- mis transversim 7- vel 8-seriatis, longitudinaliter 1- ad 2Z-seriatis; squa- mis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 circ. transversas, infra lineam la- teralem in series 52 circ. transversas dispositis; squamis 25 circ. in serie transversali anum inter el pinnam dorsalem, 7 lineam lateralem inter et dorsa- lem spinosam mediam, 15 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem ; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera paulo longiore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa non vel vix-, parte radiosa basi late squamata ; dorsali spinosa spinis validis mediis ceteris longioribus 2 ad 2% in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore ; dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, multo ad duplo fere longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem attingentibus vel fere attingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus ecapite absque rostro brevioribus ; anali spinis validis crassis 2° et 5* subaequalibus radio 1° brevioribus, parte radiosa dorsali radiosa altiore, sat multo altiore quam longa, quadratiuscula, margine inferiore convexa; caudali extensa sat emarginata lobis acutis capite absque rostro longioribus; colore corpore su- perne rubro-violaceo, inferne roseo vel roseo-margaritaceo ; iride flavescente, rubro tincta; seriebus squamarum dorso lateribusque singulis vittula violas- cente-fusca, vittis dorso obliquis lateribus horizontalibus ; dorso maculis 2 ro- tundiusculis margaritaceis vel flavescentibus anteriore sub spinis dorsalibus subposticis, posteriore sub radiis dorsalibus posticis; dorso caudae postice ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 59 linea mediana vulgo macula margaritacea vel flava ; pinnis roseis, dorsali spi- nosa membrana majore parte fuscescente, dorsali radiosa et anali antice fuscis, caudali superne et inferne fascia longitudinali intramarginali fusca; ventrali- bus radium 1” inter et 5° vel 4” fuscis ; axillis fuscescentibus. B. 7. D. 10/14 vel 10/15. P. 2/14 vel 2/15. V. 1/5. A. 3/8 vel 5/9. C 1/15/1 et lat. brev. Syn. Sciaena bohar Forsk., Descr, anim. p. 40 ; L. Gm., Syst. Nat. ed. 13° p. 15300. Sparus lepisurus Lac., Poiss. III p. 404 tab. 15 fig. 2. Diacope bohar CV., Poiss. Il p. 327; Rüpp., Atl. R. N. Afr. Fisch. p. 13; N. Wirb. Fisch. p. 103; Klunz., Syn. Fisch. R. M. Verh. z. b. Ges. Wien. XX p. 699. Diacope quadriguttata CV., Poiss. Il p. 322; VI p. 401 ; Rüpp., Atl. R. N. Afr. Fisch. p. 75. Mesoprion quadriguttatus Blkr, Bijdr. ichth. Banda, Nat. T. N. Ind. II p. 255. Mesoprion bohar Günth., Catal. Fish. I p. 190. Hab. Sumatra (Priaman) ; Batu; Celebes (Macassar, Bulucamba, Manado) ; Timor (Atapupu); Batjan (Labuha); Amboina; Banda (Neira); Nova- Guinea (Or. septentr.) ; in. mari. Longitudo 7 speciminum 86" ad 247". Rem. D'après les vues de Cuvier-Valenciennes le bohar serait un Diacope et d'après celles de M. Steindachner un Mesoprion. C'est une espèce à échan- crure préoperculaire profonde et à dents tinguales, voisine par plusieurs rap- ports du semicinctus, mais elle s'en fait aisément distinguer par labsence de bandes transversales et de tache caudale noire, par les stries longitudinales bru- nâtres du corps et par les deux taches nacrées ou jaunâtres sous la fin de la dorsale épineuse et de la dorsale molle. J'y trouve aussi une rangée lon- gitudinale d'écailles de plus au-dessus de la ligne latérale. Le bohar fut découvert par Forskaol dans la Mero rouge, et retrouvée depuis, hors l’Insulinde, dans les mers de Mozambique, de Madagascar, de I’île Maurice et des Seychelles. Lutjanus rangus Blkr, Derde bijdr. ichth. Bali, Nat. T. Ned. Ind. XVII p. 154; Atl. ichth. Tab. 299 Perc. tab. 21 fig. 5 Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 5 fere ad 5 in ejus longitudine 29% 60 ESPÈCES I[NDO-ARCHIPELAGIQUES DE LUTJANUS. absque-, 53 ad 38 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 circ. in ejus altitudine; capite acuto 2% ad 28 in longitudine corporis absque-, 54 ad 52 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 14 circ.-, latitudine capitis 2z ad 25 in ejus longitudine; vertice, fronte et regione su- praoculari posteriore alepidotis; occipite postice plus minusve squamato; linea rostro-frontali concaviuscula; oculis diametro 5 et paulo ad 54 in longitudine capitis, diametro # ad # distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante eculi marginem inferiorem sito, oculo paulo ad non breviore; naribus distan- tibus anterioribus brevi-valvatis posterioribus oblongis minoribus ; osse suborbi- tali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad duplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus superiore sub pupilla desinente 2; circ. in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari sat magno, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris conspicue majoribus; dentibus vomerinis in thurmam formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam-, lingua- libus media lingua in thurmulam rotundiusculam dispositis; praeoperculo squamis in series 6 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice an- guloque denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum iucisura superficiali et valde aperta; squamis interoperculo bi- ad triseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 11- vel 12-seriatis, longitudinaliter 2- ad 4- seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 circ. transversas; infra lineam lateralem in series 52 ad 54 transversas dispositis; squamis 22 vel 23 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 6 vel 7 li- neam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 13 circ. in serie longi- tudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudina- libus supra lineam lateralem obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum non vel leviter squamata, parte radiosa basi late squamata dorsali spinosa spinis sat gracilibus mediis ceteris lougioribus 24 ad 2% in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio t° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa vix humiliore, duplo fere ad duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem fere attingentibus capite absque rostro longioribus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis 2* et 5* subaequalibus, parte radiosa dorsali raduwosa ESPRCES INDO-ARCHIPÊLAGIQUES DE LUTJANUS. 61 altiore, non multo altiore quam longa, quadratiuscula, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore rectiuscula; caudali extensa truncata vel vix emarginata angulis acuta capite absque rostro longiore ; colore corpore superne roseo, inferne roseo-margaritaceo;s iride flava roseo tincta; dorso singulis seriebus squamaruws longitudinalibus vittula aurantiaca vel fuscescente-aurantiaca oblique postrorsum adscendente; vittis utroque latere sub linea laterali flavis 5 vel 6 horizontalibus; pinnis flavis, ventralibus et anali albo marginatis. B. 7.D. 10/15 vel 10/14. P. 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 5)9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Rangoo Russ, Fish. CGorom. Ll p. 74 fig. 94. Mesoprion rangus CV, Poiss. Il p. 365; Cant, Cat. Mal. Fish. p. 14; Günth., Catal. Fish. IT p. 199 (nec Day). Hab. Pinang; Singapura; Java; Bali (Boleling); Sumbawa; in mari. Longitudo 2 speciminum 180” et 205”. Rem. Le rangus et le fulvillanma se séparent du semieinctus et du bohar par un nombre moindre des écailles sur une rangée transversale et des rangées d'écailles préoperculaires et par leur corps rose à raies longitudinales dorées. Très-voisins l'un de Yautre ils sont cependant suffisainment distinctes. On reconnait le rangus à sa tête plus pointue et à profil concave, aux 22 ou 25 écailles sur une rangée transversale dont 6 ou 7 au-dessus de la ligne latérale, au bord inférieur droit de lanale et à labsence de tache latérale noire, Il n'est connu jus’qu’ici, hors l’Inde archipélagique, que de la Péninsule Malaie, de Coromandel et de Ceylon. Le Mesoprion rangus Day me paraît devoir être rapporté au Lutjanus ar- gentimaculatus. Lutjanus fulviflamma Blkr, Trois. mém. ichth. Halmah., Ned. Tijdschr. Dierk. [ p. 155. Lutj. corpore oblongo compresso altitudine 2% ad 3 in ejus longitudine abs- que- 35 ad 5# in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 15 ad 2 in ejus altitudine ; capite acutiusculo 2 ad 5 iu longitudine corporis absque-, 55 ad 4 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis ad 1 ad 15-, latitudine capitis 13 ad 2 in ejus longitudine; linea rostro-frontali rectiuscula vel convexi- uscula ; vertice fronteque alepidotis; occipite juverilibus lateribus tantum ae- tate provectis etiam medio postice squamato; regione supraoculari posteriore 62 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. omni aetate alepidota; oculis diametro 5 ad 5% in longitudine capitis, dia- metro 3 ad 4% distantibus; rostro acutiusculo non vel leviter convexo, apice ante vel vix infra oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo ad non bre- viore ; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minori- bus ; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali duplo ad minus duplo humiliore, ubique alepidoto ; maxillis subaequalibus superiore sub pu- pilla desinente 2 et paulo ad 2% in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino inter- maxillari medioeri, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris multo majoribus ; dentibus vomerinis in thurmam A vel {) formem-, palatinis utro- que latere in vittam gracilem-, lingualibus aetate provectioribus (spec. long. 80" ad 120” nullis) media lingua in thurmam oblongam dispositis; praeo- perculo squamis in series 6 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine postice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura juvenilibus nulla aetate provectioribus valde superficiali et valde aperta ; interoperculo zsquamis uni- ad biseriatis; fascia squamarum tem- porali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequa- libus transversim 12- ad 16-seriatis, longitudinaliter 2- ad 5-seriatis ; squa- mis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 57 ad 60 transversas, infra lineam lateralem in series 48 ad 50 transversas dispositis; squamis 20 vel 21 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 5 vel 6 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 12 vel 15 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum valde adscendentibus, infra lineam lateralem borizontalibus ; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa alepidota, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus sat gracilibus 3° 4* et 5° ceteris longioribus 2 ad2£ in alti- tudine corporis, spina ultima spina penultima paulo et radio 1° conspicue bre- viore ; dorsali radiosa dorsali spinosa juvenilibus non-, aetate provectioribus paulo humiliore, multo ad duplo longiore quam alta, obtusa, convexa ; pectoralibus ana- lem subattingentibus capite vix brevioribus; ventralibus acutis anum non vel vix attingentibus capite absque rostro non „longioribus ; anali spinis validis 2* et 5° subaequalibus vel 2° quam 5* longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, con- spicue altiore quam Jonga, obtusa, convexa, aetate provectioribus antice quam medio et postice altiore ; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 65 acuta, capite absque rostro non multo ad non longiore ; colore corpore superne olivaceo, violascente vel roseo, inferne flavescente-vel albido-roseo ; iride flava vel rubra ; singulis seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam latera- lem vittula obliqua aurea vel flava ; lateribus vittis 6 vel 7 horizontalibus au- reis ; lateribus sub anteriore parte dorsalis radiosae macula magna oblongo- rotunda nigra vel profunde fusca vulgo annulo flavo cincta media ejus altitudine linea laterali percursa ; pinnis roseo-flavis vel aurantiacis, pectoralibus basi superne macula parva carmosina. B. 7. D. 10/13 vel 10/14. P. 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 5/9. G 1/17/1 et lat. brev. Syn. Hab. Sciaena fulviflamma Forsk., Deser. animal. p. 45 ; Bonn, Eneyel. Ichthyol. p. 120; L. Gm., Syst. nat. ed. 15° p. 1259. Perca fulviflamma Bl. Schn., Syst. p. 90. Centropeomus hober Lac., Poiss. IV p. 255. Variété du Labre unimaculé Lac., Poiss. IV tab. 17 fig. 1 Diacope fulviflamma Rüpp., Au. Reis. N. Afr. Fisch. p. 72 tab. 19 fig. 2; N. Wirb. Fisch. p. 94; CV., Poiss. II p. 519; Klunz., Syn. Fisch. R. M. Verh. zool. bot. Ges. Wien XX p. 700. Mesoprion monostigma Cuv., Regn. anim. ed. 2* (ed. Brux.) p. 447; CV, Poiss. II p. 337? Mesoprion dondiava QG., Zool. Voy. Astrol. p. 665 tab. 5 lig. 5. Mesoprion fulviflamma Blkr, N. bijdr. ichth. Amb., Nat. T. Ned. Ind. HI p. 555; Günth , Catal. Fish. I p. 201 ; Day, Fish. Malabar p. ‚15; Kner, Zool. Reis. Novar. Fisch. p. 35. Mesoprion aurolineatus Day, Fish. Malab. p. 14 tab. 5? (an et CVP). Djenahah Mal. Batav., Tanda Bint. ; Nonda, Gorara Bat. ; Gorara-furo Ternat. ; Gorara Amboin. Sumatra (Telokbetong, Tandjong, Benculen, Padang, Ticu, Priaman, Siboga) ; Nias; Singapura; Bintang (Rio); Bangka (Tandjong berikat, Muntok) ; Biliton (Tjirutjup); Java (Batavia, Bantam, Prigi, Banju- wangi) ; Bawean; Celebes (Macassar, Bonthain, Badjoa, Manado) ; Sangir; Timor (Kupang, Atapupu); Halmahera (Sindangole); Ternata; Bat- jan (Labuha); Buro (Kajeli) ; Geram (Wahai) ; Amboina ; Nova-Guinea (Or. septentr.) ; in mari. Longitudo 33 speciminum 85” ad 286”. Rem. L'espèce actuelle est une des plus communes dans l’Inde archipélagi- 64 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. “que et se fait aisément reconnaître, narmi les espèces voisines, par son profil droit ou plus ou moins convexe, par la forme arrondie de l'anale et par la tache latérale noire et ordinairement oblongue sous la partie antérieure de la dorsale molle. — Elle habite hors, Archipel des Indes, la Mer rouge, les côtes d'Aden, de Zanzibar, de Mozambique, des Seychelles, de Malabar et de Chine. Le Mesoprion aurolineatus Day (Fish. Malabar p. 14 tab. 5) me semble avoir besoin d'être comparé de nouveau à l'espèce actuelle, dont peut-être il n'est pas distinct. Lutjanus lunulatus BlSchn., Syst. p. 529; Lac., Poiss. IV p. 180, 213; Atl. ichth. Tab. 295 Perc. tab. 17 fig. 1. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 23 ad 5 fere in ejus longitu- dine absque-, 3% ad 5% in ejus longitudine eum pinna caudali; latitudine cor- poris 2} circ. in ejus altitudine; capite acuto 2$ ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 5% ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali; alti- tudine capitis 14 ad 14-, latitudine capitis 25 circ. in ejus longitudine; ver- tice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula; oculis diametro 35 ad 54 in longitudine capitis; diametro £ circ. distantibus; rostro acuto, apice ante vel vix infra oculi mar- ginem inferiorem sito, oculo non ad vix longiore; naribus distantibus, ante- rioribus brevi-valvatis posterioribus chlongis minoribus; osse suborbitali sub oeulo oculi diametro longitudinali multo sed multo minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, superiore sub pupilla desinente 24 circ. in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere anticis caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris in- aequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris sat multo majoribus; dentibus vo- merinis in vittam A formem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua lateribus anticeque medio denticulis scabra; praeoperculo squamis in series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura subnulla vel valde superficiali et valde aperta ; squamis interoperculo biseriatis; fascia squamarum temporali valde distincta, non cum fiscia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 8- vel 9- seriatis, longitudinaliter 2- ad 4-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchia- ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 65 lis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 vel 66 transversas, infra lineam lateralem in series 52 ad 54 transversas dispositis; squamis 27 circ. in serie transversali anum inter et pinnam dor- salem, 7 vel 8 lmneam lateralem inter et pinnam dorsalem, 14 vel 15 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squama- rum longitudinalibus supra lineam lateralems obliquis, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum aliquot tantum, parte radiosa basi late squamosa; dorsali spinosa spinis validis 5°, 4* et 5* ceteris longioribus 22 ad 3 in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa vix humiliore, duplo fere ad duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem fere attingentibus capite paulo brevioribas; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis mediocribus 2°* 5* vix longiore et crassiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, non multo altiore quam longa, quadratiuscula, margine inferiore convexa; caudali extensa truncata medio leviter emarginata, angulis acuta capite paulo breviore; colore corpore superne violascente-roseo, inferne flavo vel margaritaceo; capite superne rostroque rubro=violaceo; iride flavescente-rosea margine pupillari aurea; dorso seriebus singulis squamarum longitudinalibus vittula rubro-violascente oblique postrorsum adscendente ; pinnis dorsali et caudali roseis, dorsali radiosa albido diffuse marginata; caudali di- midio basali fascia lata transversa semilunari nigricante-violacea convexitate antrorsum spectante cornubusque angulis pinnae desinente ; pinnis ceteris flavis. B, 7 D. 10/13 vel 10/14. P. 2/15. V. 1/5. A. 5/8 vel 3/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Perca lunulata Mungo Park, Descr, Fish. Sumatra, Trans. Linn. Soc. III p. 55 tab. 6. Mesoprion lunulatus GV, Poiss. Il p. 56; Blkr, Act. Soc. Scient. Ind. Neerl, Vill Achtste bijdr. vischf. Sumatra p. 75. Diacope bitaeniata GV. Poiss. VI p. 405; QG., Voy. Astrol. Poiss. p. 664 tab. 5 fig. 2. Mesoprion bitaeniatus Günth., Cat. Fish. L. p. 191. Hab. Sumatra (Benculen Priaman); Celebes; in mari. Longitudo 2 speciminum 174” et 181”. Rem. Je connais maintenant dix espèces archipélagiques aux caractères combinés de rangées d'écailles longitudinales obliques au-dessus et horizontales au-dessous 80 NATUURK, VERH, DER KONINKL, AKADEMIE. DEEL XIII. 66 ‘ESPRCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. de la ligne latérale, d'un vertex et front dénués d’écailles, et de dents vomé- riennes ne formant point un groupe mais une bandelette en forme de /\. On peut en former trois petits groupes d'après ce que le nombre des rangées transversales d’écailles au-dessus de la ligne latérale va de 65 à 70, où n'est que de 60 ou bien reste plus ou moins au-dessous de 60. Les Lutjanus lu- nulatus, melanotaenia, flavipés et lineatus appartiennent au premier de ces groupes, les marginatus, lioglossus, Russelli et decussatus au second; et le rivulatus et l'argentimaculatus au troisième. — Les espèces du premier groupe ont encore de commun le nombre de 25 à 27 écailles sur une rangée trans- versale et de 6 ou 7 rangées transversales et obliques d'écailles préopercu- laires, mais ils sont aisénient à distinguer les unes des autres par le nombre des rangées transversales d’écailles au-dessous de la ligne latérale, par la nature de la langue et par le système de coloration. Le lunulatus s'y fait reconnaître par les 52 à 54 rangées transversales d’écailles au-dessous de la ligne latérale, par les 7 ou 8 rangées longitudinales d’écailles au dessus de cette ligne, par lâpreté de la langue et par la large bande noire transversale et sémilunaire sur le milieu de la caudale. Lutjanus melanotaenia Blkr, Deux. not. ichth. Obi, Ned. T. Dierk. I p. 245; Atl. ichth. Tab. 285 Perc. tab. 7 fig. 2. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 5 fere in ejus longitudine abs- que-, 54 circ. in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine- corporis 2 et paulo in ejus altitudine; capite acuto 22 circ. in longitudine corporis absque-, 5 et paulo in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1} ad 13 in ejus longitudine; vertice fronteque alepidotis; linea ros- tro-frontali recta; oculis diametro 3% circ. in longitudine capitis, diametro & cire. distantibus ; rostro acuto non convexo apice ante oculi marginem infe- riorem sito, oculo non vel vix breviore ; osse suborbitali sub oculo oculi dia- metro longitudinali triplo circ. humiliore; maxillis subaequalibus, superiore paulo ante medium oculum desinente 2} cire. in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ce- teris longioribus ; dentibus vomerinis in vittam A-formem-, palatinis utroque latere in vittlam gracilem dispositis ; lingua edentula; praeoperculo margine ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 67 libero postice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura valde superficiali; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra liueam lateralem in series 65? circ. transversas, infra lineam lateralem in series 55? circ. transversas dispositis ; squamis 25 ? circ. in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 8 circ. lineam lateralem inter et dorsalem spinosam me- diam; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali spinosa spinis mediocribus 4° ceteris longiore 23 circ. in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° breviori- bus; dòrsali radiosa dorsali spinosa vix altiore, multo minus duplo longiore quam alta, obtusa, convexa ; pectoralibus et ventralibus acutis analem non at- tingentibus capite absque rostro non longioribus; anali spinis validis 2*3* longiore et crassiore, parte radiosa dorsali radiosa vix altiore, altiore quam longa, obtusa, eonvexa, radiis mediis ceteris longioribus ; caudali extensa trun- cata angulis acuta capite absque rostro non longiore ; colore eorpore superne violascente-olivaceo, medio argenteo, inferne margaritaceo; vittis corpore 2 longitudinalibus nigris, superiore latiore rostro-oculo-caudali mediam pinnam eaudalem intrante el paulo ante marginem caudalis posteriorem desinente, in- feriore graciliore maxillo-thoraco-postanali cauda inferne post basin pinnae analis desinente; pinnis aurantiacis, dorsali caudalique fusco plus minusve arenalis. B. 7.D. 10/15 vel 10/14. P. 2/15. V. 1/5. A. 5/8 vel 3/9. C, 1/15/1 et lat. brev. Syn. Serranus lemniscatus GV., Poiss. Il p. 178 ; Günth., Gat. Fish. Ip. 155 ?? Hab. Obi, in mari. Longitudo speciminis unici 74”. Rem. Je n'ai pu étudier cette espèce que sur un seul individu probable- ment d'un âge encore fort peu avancé. Les dents linguales ne se dévelop- pant ordinairement dans les Lutjans qu’après la première adolescence, il se pourrait bien qu'on en trouvât dans des individus plns âgés. L'espèce est du reste Éminemment caractèrisée par les deux bandelettes noires, dont la su- périeure traverse l'oeil et va droit jusque près le milieu du bord postérieur de la caudale tandis que l'inférieure occupe la partie inférieure de la tête, passe sous la base de la pectorale et s’arrête près des dernièrs rayons de lanale. Valenciennes a brièvement indiqué, sous le nom de Serranus lemniscatus, 30% 68 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. une espèce de Ceylon, qu’il dit être voisine du Serranus vitta QG. (Lutjanus vitta Blkr), marquée de deux bandes longitudinales longeant les flancs et à formule de la dorsale = 10/15, Je ne m’étonnerais pas si l'examen nouveau de cette espèce prouvât qu’eile n'est point distincte du melanotaenia. Le nom de lemniscatus devrait alors lui être conservé. Lutjanus flavipes Blkr. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 22 ad 2% in ejus longitudine absque-, 5 et paulo ad 54 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 et paulo in ejus altitudine; capite acutiusculo 3 fere in longitudine corporis absque-, 53 ad 5f in longitudine corporis cum pinna caudali; alti- tudine capitis 1 et paulo-, latitudine capitis 2 et paulo in ejus longitudine; linea rostro-frontali rectiuscula; vertice, fronte regioneque supraoculari pos- teriore alepidotis ; occipite postice medio squamulis parcis; oculis diametro 53 ad 34 in longitudine capitis, diametro 3 ad 4 distantibus; rostro acutiusculo non convexo apice paulo infra oculi marginem inferiorem sito, oeulo non bre- viore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minori- bus; osss suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali multo minus duplo humiliore. ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, superiore sub pupilla vel vix ante pupillam desinente 2} ad 23 in longitudine capitis ; maxillis denti- bus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis, quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris ma- jeribus ; dentibus vomerinis in vittam Aformem-, palatinis utroque latere in viltam gracilem dispositis ; lingua edentula ; praeoperculo squamis in. series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine-libero postice inferne- que denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura sat profunda et sat angusta tuberculum interoperculare conicum recipiente ; squamis interoperculo bi- vel uniseriatis; fascia squamarum temporali valde distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus trans- versim 15- ad 15 seriatis, longitudinaliter 2- ad 5-seriatis ; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 65 ad 68 transversas, infra lineam lateralem in series 50 ad 52 transversas dispositis; squamis 25 vel 26 in serie transver- sali anum inter et pinnam dorsalem, 8 vel 9 lineam lateralem inter et dor- salem spinosam mediam, 12 vel 15 in serie longitudinali occiput inter et ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 69 pinnam dorsalem; seriebus squamarui longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum valde adseendentibus, infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera aeque longa cire. ac postice alta; pinna dorsali parte spi- nosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata ; dorsali spinosa spinis medioeribus sat validis 35° 4*5* et 6* ceteris longioribus 24 circ. in al- titudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 41° brevioribus ; dorsali radiosa dorsali spinosa non altiore, duplo fere longiore quam alta, obtusa, roa tundata ; pectoralibus analem attingentibus capite vix brevioribus; ventralibus analem non. attingentibus capite absque rostro vix longioribus; anali spinis validis 2*3* fortiore et paulo longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, multo altiore quam longa, obtusa, rotundata, radiis mediis ceteris longioribus ; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro longiore ; colore corpore superne violascente vel roseo, lateribus dilu- tiore, inferne flavescente ; iride flava vel rosea; singulis seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem vittula aurantiaco-fusca vel profunde violacea obliqua; lateribus vittis 4 longitudinalibus horizontalibus subaequidis- tantibus aureis; pinaa dorsali dimidio inferiore rosea vel aurantiaca, dimidio superiore nigricante-violacea; caudali nigricante-violacea vel fusco-violacea pos- tice flavo vel albido marginata ; pinnis ceteris roseis vel flavis vel aurantiacis. B. 7. D. 10/14 vel 10/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 3/9. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Diacope flavipes, analis et aurantiaca CV., Poiss. VI p. 401, 402, 405? Hab. Amboina ; in mari. Longitudo 2 speciminum 183" et 190”. Rem, L'espèce actuelle est fort voisine, par les formes et par les couleurs, du Lutjanus lineatus, mais se distingue essentiellement par la formule des écailles dont les rangées transversales au-dessous de la ligne latérale sont moins nombreuses. Elle est reconnaissable aussi à la profonde échancrure du préopercule, à ce que la langue est denuée de dents, et à ce que, dans le lineatus, les dents linguales et la tuberosité interoperculaire sont déjà fort bien développées dans les individus beaucoup plus petits que les deux que je pos- sède du flavipes. — Je suppose que les Diacope flavipes (de Vanicolo), ana- lis (de V'île Maurice) et aurantiaca CV. (de Vanicolo) ne soient point distincts de lespêce actuelle, mais les descriptions de ces espèces étant trop succinc- tes et trop peu essentielles une comparaison des individus types serait in- dispensable pour bien juger de leurs véritables rapports. 70 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Le Serranus limbatus GV. (Poiss. Il p. 228) de Guam, brièvement décrit sur un individu de deux pouces de long, pourrait bien être un Lutjanus et voisin des flavipes, lineatus et marginatus. Lutjanus lineatus Blkr, Énum. espèc. poiss. Céram, Ned, T, Dierk. II p. 187; Atl. ichth. Tab. 504 Perc. tab. 26 fig. 4. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 24 ad 2% in ejus longitudine absque-, 5 et paulo ad 54 in ejus longitudine cum pinna caudali ; latitudine corporis 2 et paulo ad 2£ in ejus altitudine ; capite acuto 2% ad 5 in lon- gitudine corporis absque-, 2% ad 2% in longitudine corporis cum pinna cau- dali ; altitudine capitis 1 et paulo-, latitudine capitis 2 ad 24 in ejus longi- tudine; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula; vertice, fronte et regione supra-oculari posteriore alepidotis; oculis diametro 3 et paulo ad 44 in longitudine capitis, diametro # ad 1 fere distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante ad conspicue infra oculi marginem inferiorem sito, oculo paulo breviore ad multo longiore ; naribus distantibus posterioribus valvatis an- terioribus oblongis minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro lon- gitudinali duplo humiliore ad conspicue altiore, ubique alepidoto; maxillis sub- aequalibus, superiore sub pupilla ad vix ante pupillam desinente 2 et paulo ad 2% in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri vel magno, eteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris longioribus ; dentibus vo- merinis in vittam /formem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dis- positis; lingua junioribus (specim. long. 80” ad 155") edentula, aetate pro- vectioribus (spec. long. 160” ad 355") medio thurma denticulorum oblonga scabra; praeoperculo squamis in series 7 transversas dispositis, limbo alepi- doto, margine libero postice inferneque denticulato dentibus angularibus ce- teris majoribus, supra angulum incisura juvenilibus nulla vel subnulla aetate provectioribus valde superficiali et valde aperta; squamis interopercularibus bi- ad uniseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fas- cia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim Î1- ad 15 seriatis, longitudinaliter 2- ad 5 seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 70 c.rc. transversas, infra lineam lateralem in series 60 circ. transversas dispositis; squa- mis 25 vel 26 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 8 vel 9 lineam ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 71 lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 13 vel 14 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum adscendentibus, infra lineam lateralem ho- rizontalibus ; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta ; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata ; dorsali spinosa spinis medioeribus validis mediis ceteris longioribus 24 ad 2} in al- titudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa paulo altiore ad paulo humiliore, sat multo ad multo sed minus duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem attingentibus vel subattingentibus capite paulo ad non brevioribus; ventrali- bus acutis analem non attingentibus capite absque rostro non ad paulo longio- ribus ; anali spinis validis junioribus 2*5* longiore aetate provectis 2* et 3* subaequalibus, parte radiosa dorsali radiosa altiore, conspicue altiore quam longa, margine inferiore convexa, radiis anterioribus ceteris longioribus ; cau- dali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro longiore ; colore corpore superne olivascente-roseo vel violascente-roseo, in= ferne roseo vel flavescente-margaritaceo ; iride flavescente ; vitta oculo-caudali sat lata fuscescente vel vinlascente juvenilibus adolescentibusque valde conspicua, aetate magis provectis non vel vix conspicua; genis, operculis lateribusque sub linea laterali striis pluribus horizontalibus rufis; squamis dorso lateribusque singulis macula parva fuscescente vel aureo-fusca strias transversas efficientibus; pinnis dorsali et caudali violascentibus, dorsali superne et caudali postice ni= gricante vel fusco-violaceis; pinnis ceteris roseis vel flavis. B. 7. D. 10/15 vel 10/14. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 3/9. CG. 1/15/1 et lat. breve Syn. Diacope lineata QG. ; Zool. Voy. Freycin. p. 509. Diacope striata CV., Poiss. II p. 524. Mesoprion striatus Blkr, Verh. Bat. Gen. XXI Pere. p. 44. Mesoprion janthinuropterus Blkr, Derde bijdr. ichth. Celebes. Nat. T. Ned. Ind. III p. 751. Mesoprion lineatus Günth., Catal. Fish. 1 p. 195. Tanda tanda Mal.; Nona sosal, Gorara furu Batjan. ; Guraja, Gorara- siang Manad.; Gorara Amb. Hab. Sumatra (Benculen, Trussan, Padang, Ticu) ; Singapura ; Java (Batavia, Karangbollong, Prigi); Gelehes (Macassar, Bulucomba, Badjoa, Ma- nado) ; Timor (Kupang); Batjan (Labuha); Buro (Kajeli); Ceram (Wahai) ; Amboina ; Obi-major; Waigiu; in mari. 12 ESPÈCES- INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUIJANUS. Longitudo 16 speciminum 80” ad 555". Rem. Le Lutjanus lineatus a de commun, avec les Lutjanus marginatus et flavipes, une large bordure noirâtre à la dorsale et une caudale d’un violâtre plus ou moins profond. Ces trois espèces sont aussi fort voisines par la physionomie générale mais le lineatus se distingue encore nettement par les 60 rangées transversales d'écailles au-dessous de la ligne latérale, par l’échan= crure presque nulle du préopercule et par les dents linguales. Les individus peu agés du lineatus se font reconnaître par.une bandelette brunâtre assez large entre l'oeil et la base de la caudale. Lutjanus marginatus Blkr, Troisième mém. ichth. Halmah., Ned. T. Dierk. I p. 155. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 23 ad 2% in ejus longitudine absque-, 5 ad 5% in ejus longitudine cum pinna candali; latitudine corporis 2 ad 2} in ejus altitudine ; capite acutiusculo 2% ad 5 in longitudine cor- poris absque-, 34 ad 4 in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1 et paulo, latitudine capitis 2 ad 2 et paulo in ejus longitudine; linea rostro-frontali rectiuscula vel convexiuscula; vertice et fronte alepidotis; regione supra-oculari posteriore alepidota vel leviter squamata ; occipite pos- tice medio interdum squamulato; oculis diametro 5 fere ad 54 in longitu- dive capitis, diametro 5 ad 2 distantibus; rostro acutiusculo non convexo, apice ante vel conspicue infra oculi marginem inferiorem sito, oculo multo ad non breviore ; naribus sat distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblongis minoribus; osse suborbitali sub oeulo oculi diametro longitudinali plus triplo ad minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequali- _ bus, superiore sub pupilla desinente 24 ad 23 in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis eeteris longioribus ; dentibus vomerinis in vittam A-formem-, palatinis utro- que latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula ; praeoperculo squa- mis in series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris longioribus valde juvenilibus (specim. long. 45” ad 50”) ex parte spinaeformibus spina unica majore, supra angulum incisura valde juvenilibus nulla adolescentibus ct aetate ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 15 provectis medioeri vel valde superficiali et parum ad valde aperta; squamis interopereularibus- bi- vel uniseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 10- ad 13 seriatis, longitudinaliter 2- ad 5-seriatis; squamis corpore angulum aper- turae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam late- ralem in series 60 circ. transversas, infra lineam lateralem in series 48 circ. transversas dispositis; squamis 22 vel 25 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam me- diam, 11 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; se- riebus squamarum longitudivalibus supra lineam lateralem obliquis postror- sum valde adscendentibus, infra lineam Jateralem horizontalibus; cauda parte hbera aeque longa circ. ac postice alta ; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus mediis ceteris longioribus 24 ad 25 in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore; dorsali radiosa dorsali spinosa non ad vix altiore, multo ad duplo fere longiore quam alta, obtusa, rotundata ; pectoralibus analem attingentibus vel subattingentibus, capite non ad paulo brevioribus; ventra- libus acutis analem non attingentibus capite absque rostro non ad vix bre- vioribus; anali spinis validis 2* 5* longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, multo altiore quam longa, radiis 5° et 4° ceteris longioribus, margine inferiore obtuse rotundata; caudali extensa truncata vel leviter emar- ginata angulis acuta capite absque rostro non ad paulo longiore; colore corpore superne roseo vel violascente-roseo, inferne dilutiore; iride ffavescente; corpore singulis seriebus squamarum longitudinalibus vulgo vittula flava vel aurea, vit- tulis supra lineam lateralem obliquis postrorsum adscendentibus infra lineam lateralem horizontalibus; pinnis roseis, dorsali, pectoralibus caudalique roseis vel violascentibus, ceteris flavis vel aurantiacis; dorsali spinosa late fusco vel nigri- cante marginata; dorsali radiosa superne, anali radiosa inferne et caudali postice marginem versus profunde violaceis vel fuscis margine ipso flavescentibus. B. 7. D. 10/15 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 3/9. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Diucope waigiensis QG., Zool. Voy. Freycin. p. 507? (nec Mesoprion waigiensis Günth.). Diacope marginata GV., Poiss. Il p. 520. Diacope immaculata CV., Poiss. II p. 525? Diacope zanthopus GV., Poiss. III p. 565. 31 NATUURK. VEBH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII, 74 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Diacope azillaris GV., Poiss. VI p. 400? Mesoprion marginatus Blkr, N. bijdr. ichth. Amboin., Nat. T. Ned. Ind. V p. 555. Mesoprion Gaimardi Blkr, Act. Soc. Sc. Ind. Neerl. VI, Enum. Pisc. p. 23. Genyoroge marginata Günth., Gatal, Fish, I p. 181. Tambak Mal. Bantam; Gadja-kuning Batj., Tern. Hab. Sumatra (Benculen, Trussan, Padang, Priaman); Gocos (Nova-selma) ; Java (Bantam, Tjiringin, Batavia); Bali (Boleling); Gelebes (Badjoa, Manado, Gorontalo); Sangir; Timor (Kupang); Halmahera (Sindangole); Ternata; Batjan (Labuha); Obi-major; Buro (Kajili); Ceram (Wahai); Amboina; Banda (Neira); Waigiu; Nova-Guinea (or. septentr.); in mari, Longitudo 45 speciminum 50” ad 240”. Rem. Le marginatus est le plus voisin, par \’écaillure, par le système de colo- ration et par l’absence de dents linguales du Lutjanus flavipes, mais il se distingue par un nombre moindre de rangées d’écailles dans toutes les directions et par Yéchancrure et la tuberosité interoperculaire beaucoup moins développées. — Fort commun dans PInde archipélagique, il habite aussi les mers de Mozambique, de Zanzibar, de Ceylon, de Goromandel et des îles Oualan et Vanicolo. Lutjanus lioglossus Blkr. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 5 fere ad 3 in ejus longitudine absque-, 34 ad 4 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine cor poris 2 ad 2$ in ejus altitudine; capite acuto 23 ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 54 ad 33 in longitudine corporis cum. pinna caudali ; altitu- dine capitis 1 et paulo-, latitudine capitis 24 ad 2; in ejus longitudine ; linea rostro-frontali concaviuscula; vertice, fronte et regione supra-oculari posteriore alepidotis; oculis diametro 34 ad 4 in longitudine capitis, diametro 3 ad Ee distantibus; rostro acuto non convexo apice ante vel vix infra oculi margi- nem inferiorem sito, oculo paulo longiore ; naribus distantibus anterioribus val- vatis posterioribus rotundis vulgo paulo minoribns ; ; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali multo (sed multo minus duplo) ad vix humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, superiore sub pupilla desinente 24 ad 2} in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere an tice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inac- ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 15 qualibus inframaxillaribus mediis ceteris multo longioribus; dentibus vomerinis in vittam Aformem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; lingua edentula ; praeoperculo squamis in series 6 vel 7 transversas disposi- tis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura subnulla valde superfi- ciali et valde aperta; squamis interoperculo uniseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inae- qualibus transversim 8- ad 10-seriatis, longitudinaliter 1- ad 5-seriatis ; squa- mis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 60 circ. transversas, infra lineam lateralem in series 50 circ. transversas dispositis ; squamis 20 vel 21 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 6 lineam lateralem inter et dor- salem spinosam mediam, 12 vel 13 in serie longitudinali occiput inter et pin- nam dorsaleu ; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum valde adscendentibus, infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spi- nosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis gracilibus 35° 4* et 5* ceteris longioribus 2 ad 2f in altitudine corpo- ris, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° conspicue brevioribus ; dorsali ra- diosa dorsali spinosa paulo humiliore ad vix altiore, multo ad duplo fere longiore quam alta, obtusa, convexa ; pectoralibus analem non attingentibus capite paula brevioribus ; ventralibus aculis analem non attingentibus capite absque rostro paulo brevioribus; anali spinis validis 5° 2* longiore, parte radiosa dòrsali ra- diosa altiore et altiore quam longa, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore rectiuscula ; caudali extensa truncata vel vix emarginata, angulis acuta capite absque rostro paulo longiore; colore corpore superne roseo-olivascente, inferne flavescente vel margaritaceo ; iride flavescente ; rostro fronteque violascentibus; macula rotunda vel oblongo-rotunda nigra vel fusca sub initio pinnae dorsalis radiosae, medio linea laterali percursa ; pinnis, dorsali violascente, caudali roseo-violascente, ceteris flavis. B.7. D. 10/15 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 5/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Mesoprion monostigma CV.P Blkr, Verh. Batav. Gen. XXIL. Perc. p. 42 (nec. syn). Lutjanus monostigma Blkr, Troisième notic. ichth. Halmaheira, Ned. T, Dierk. 1 p. 155, sl* 76 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Diacope monostigma Klanz., Syn. Fisch. Roth. M., Verh. zool. bot. Ges: Wien. XX. p. 702, Djenahah Mal. Hab. Bintang (Rio) ; Java (Batavia) ; Gelebes (Macassar) ; Halmahera (Sindang- ole) ; Amboina ; in mari. Longitudo 5 speciminum 215” ad 520", Rem. Cette espèce a de nombreuses affinités avec le Lutjanus Russelli, dont elle se distingue cependant essentiellement par une rangée d'écailles de moins au-dessus de la ligne latérale et par l’absence de dents linguales, dont aucun de mes individus ne montre de vestiges, tandis que ces dents sont déjà bien développées dans les individus du Russelli beaucoup moins âgés. Elle se fait reconnaître aussi par un corps moins trapu et par [absence de bandelettes dorées, qui ne manquent jamais dans le Russelli, quoiqu’elle s se perdent assez vite dans la liqueur, Plusieurs localités qu’autrefois j'ai eitées comme habitées par le lioglossus ont rapport au Russelli. La lioglossus- est en effet beaucoup plus rare que le Russelli, mais passant en revue les nombreux individus qui se trouvaient dans uu même bocal sous le nom de espèce actuelle, plusieurs se trouvaient être des Russelli. Hors I’Insu- linde lespèce n'est positivement connue que de la Mer rouge, où- elle- fut trouvée par M, Klanzinger. Lutjanus Russelli Blkr, Atl. ichth. Tab. 500 Perc. tab. 22 fig. 2. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 2# in ejus longitudine- absque-, 53 ad 3% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 14 ad 25 in ejus altitudine; capite acuto 2% ad 3 in longitudine corpóris absque-, 3% ad 4 fere in longitudine corporis eum pinna caudali; altitudine- capitis 14 circ.-, latitudine capitis 2 ad 23 in ejus longitudine; linea rostro-- frontali rectiuscula vel concaviuscula; vertice, fronte regioneque supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 53 ad 4 in longitudine capitis, diametro- 3 ad 1 fere distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante vel vix infra oculi marginem inferiorem sito, oculo breviore ad paulo longiore; na- ribus distantibus, anterioribus brevivalvatis posterioribus oblongis vulgo mi- noribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali duplo ad multo’ minus duplo humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus -superiore sub» ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 17 pupilla desinente 24 ad 2} in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis qnorum canino intermaxil- lari magno, ceteris inaequalibus inframaxillaribus mediis ceteris multo longio- ribus; dentibus vomerinis in vittam A formem vel A formem, palatinis utro- que latere in vittam gracilem, lingualibus aetate provectioribus media lingua in thurmam oblongam dispositis (lingua specim. longit. minus quam 100” edentula) ; praeoperculo squamis in series 7 vel 8 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice et inferne denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra angulum incisura juvenilibus nulla vel subnulla aetate provectioribus valde superficiali et valde aperta; squamis interoperculo uni- vel biseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 8- ad 10-seriatis, lon- gitudinahter 2- ad 5-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 60 cire. transversas, infra lineam lateralem in series 50 circ. transversas dispo- sitis; squamis 22 vel 25 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 7 vel 8 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 13 vel 14 in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; lateribus seriebus squa- marum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum valde adscen- dentibus, infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera vix breviore- quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis gracilibus 5* 4* et 5* vel 4* 5* et 6* ceteris longioribus 24 ad 3 in allitudine corporis, spinis 2 posticis. subaequalibus radio 1° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa non altiore, multo ad duplo longiore quam alta, obtusa, convexa; pectoralibus analem non attingentibus capite absque rostro non ad paulo longioribus; ventralibus acutis. analem non attingentibus capite absque rostro brevioribus; anali spinis validis juvenilibus 2* quam 5* aetate provectioribus 5*quam 2* longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, conspicue altiore quam longa, antice quam medio et postice altiore, margine inferiore convexa vel rectiuscula; caudali extensa truncata vel leviter emarginata capite absque rostro non ad paulo longiore; colore corpore superne violascente-olivaceo vel roseo, inferne dilutiore; iride flavescente; vittis eorpore utroque latere 6 vel 7 aureis (conservatione liquore prolongata vulgo plane evanescentibus) longitudinalibus, superioribus 4 orbita incipien- tibus, 1* basi media dorsalis spinosae, 2* 5* et 4* basi dorsalis radio= sae desinentibus, 5* suboeulo-caudali, 6* et 7* maxillo-caudalibus;- macula 78 ESPÈCES I[NDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. magna nigra vel fusca rotunda vel oblongo-rotunda sub anteriore parte dor- salis radiosae in vitta aurea 4* el vulgo dimidio inferiore a linea laterali per- cursa; pinnis flavescentibus vel roseis, caudali basi frequenter violascente. B. 7. D. 10/15 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/15 vel 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 5/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Antika doondiawah Russ., Fish. Gorom. 1 p. 76 fig. 98. Mesoprion Russelli Blkr, Verh. Bat. Gen. XXII Perc. p. 41; Day, On New Fish. of India, Proc. Zool. Soc. 1867 p. 701. Genyoroge notata Cant, Catal. Malay. Fish. p. 12; Günth., Cat. Fish. 1 p. 181; Fish. Zanzib. p. 15; Day, Fish. Cochin. Proc. Zool. Soc. 1865 p. 8; Fish. Malab. p. 8 (nec Diacope notata CV, Poiss. Il p. 518). Lutjanus notatus Blkr, Onz. not. ichth. Ternate, Ned. T Dierk. 1 p. 233. Djenahah Mal. Batav.; Gorara Amb. Hab. Sumatra (Tandjong, Benculen, Trussan, Padang, Ticu, Priaman); Nias; Pinang; Bintang (Rio); Singapuras Bangka (Karanghadji, Tandjong-beri- kat, Muntok); Biliton (Tjirutjup); Java (Batavia); Cocos (Nova-selma) ; Bali (Djembrana); Celebes (Macassar); Sangir; Ternata; Halmahera (Sindangole) ; Ceram (Piru, Wahai); Amboina; Goram; in mari. Longitudo 33 speciminum 90” ad 551”. Rem. Mes individus sont sans aucun doute de l'espèce de l'Antika doondia- wah de Russell. L'espèce déerite sous le nom de Diacope notata et à laquelle Cuvier et Valenciennes rapportent la figure 98 de Russell, doit être distincte puisqu’il en est dit qu'elle a onze épines dorsales et l'échancrure et la tube- rosité du système operculaire très-marquées. Ge notata est plutôt voisin du quinquelineatus et de l'amboinensis, mais la description ne dit rien par rap- port à lécaillure. — Le Russelli est du reste une espèce nettement carac- térisée. Dans le groupe où il appartient, il se distingue par les environ 60 rangées transversales d'’écailles au-dessus de la ligne latérale, par les 22 ou 23 écailles sur une rangée transversale, dont 7 ou 8 au-dessus de la ligne latérale et par la présence de dents linguales. A l'état frais on le reconnaît au premier coup-d’oeil aux 6 ou 7 bandelettes longitudinales et obliques dorées dont la quatrième d'en haut croise un grande tache latérale noirâtre située sous la partie antérieure de la dorsale molle, mais ces bandelettes se perdent ordinairement après une conservation prolongée dans la liqueur. ESPRÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 79 L'espèce est fort commune dans |’Inde archipélagique et habite aussi les mers de Zanzibar, de Coromandel et du Japon. Parmi les espèces extra-archipélagiques du groupe actuel et à dents lingua- les, je trouve une même formule des rangées transversales d’écailles dans len- decacanthus de la Côte de Guinée, mais cette espèce est du reste fort distincte par ses onze épines dorsales, par la dorsale molle qui est presqu’aussi haute que longue, par un ou deux rangées longitudinales d’écailles de moins au- dessus de la ligne latérale, par les couleurs, etc. Lutjanus decussatus Blkr. Onzième notice ichth. Ternate, Ned. T. Dierk. 1 p. 253. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 5 fere in ejus longitu- dine absque-, 34 ad 33 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine cor- poris 2 ad 2% in ejus altitudine; capite acuto 23 ad 3 fere in longitudine corporis absque-, 3; ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali; alti- tudine capitis 44 ad 13-, latitudine capitis 2 ad 2 et paulo in ejus longitu- dine; linea rostro-frontati rectiuscula vel concaviuscula; vertice, fronte regione- que supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 3 ad 4 in longitadine capitis, diametro 3% ad f fere distantibus; rostro acuto non convexo, apice ante vel paulo infra oeuli marginem interiorem sito, oculo paulo breviore ad paulo longiore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus rotundis vel oblongis paulo ad non minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali triplo fere ad paulo tantum humiliore, ubique alepridoto; maxillis subaequalibus, superiore sub pupilla. vel sub iridis parte anteriore desinente 2 et paulo ad 2: in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa utro- _que latere antice caninis vel caninoïideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris conspicue longioribus ; den- tibus vomerinis in viltam /formem, palatinis utroque latere in vittam gra- eilem dispositis; lingua juvenilibus et adolescentibus edentula, aetate provec- tioribus antice dentieulis in thurmam parvam et interdum sed rarissime medio linea mediana denticulis insuper in vittam gracilem brevem dispositis ; prae- operculo squamis in series 7 vel 8 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato dentibus angularibus ceteris ma- joribus, supra angulum incisura subnulla vel valde superficiali et valde aperta; squamis interoperculo uni- vel biseriatis; fascia squamarum temporali bene 80 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. conspicua non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transver- sim 8- ad 12-seriatis, longitudinaliter 2- ad 4-seriatis ; squamis corpore an- gulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 60 circ. transversas, infra lineam lateralem in se- ries 52 circ. transversas dispositis; squamis 21 vel 22 in serie transversali anum inter ét pinnam dorsalem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 11 circ, in serie longitudinali occiput inter et pinnam dor- salem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis postrorsum valde adscendentibus, infra. lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera aeque longa circ. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa alepidota vel basi spinarum *tantum, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus 3°4*5* et 6* ceteris longioribus 24 ad 23 in altitudine corporis, spina postica spina penultima et radio 1° breviore ; dorsali radiosa dorsalt spinosa paulo altiore ad paulo humiliore, sat multo ad duplo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem vix vel non attingentibus capite paulo brevioribus; ventralibus acutis analem non. attin- gentibus capite absque rostro paulo brevioribus; anali spinis validis 2* 5* longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, conspicue altiore quam longa, antice quam medio et postice altiore margine inferiore convexa; caudali ex- tensa truncata vel leviter emarginata, angulis acuta, capite absque rostro paulo breviore ad paulo longiore; colore corpore superne olivaceo. vel flavescente- viridi, inferne margaritaceo; iride flava roseo tincta; vittis corpore sat latis longitudinalibus horizontalibus subaequidistantibus 5 fuscis vel lateritiis om- nibus vel (aetate provectis) superioribus tantum vittis vel fasciis 6 ejusdem coloris transversis aequidistantibus cruciatis; cauda macula- magna nigricante-violacea vel fusca mediam basin pinnae caudalis tegente ; pinnis roseis vel rubescentibus, dorsali radiosa superne, ventralibus antice, anale radiosa inferne et caudali postice vulgo albido marginatis. B.7. D. 10/15 vel 10/14. P. 2/15 vel 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. CG. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Ikan warna warna roepanja Valent., Amb. fig. 25. Prique Ren., Poiss. Mol. I tab. 29 fig. 159. Mesoprion decussatus (K. V. H.) GV, Poiss. IL p. 569; Blkr, Verh, Bat. Gen. XXII. Perc. p. 45 ; Günth., Catal. Fish. Ì, pi 210; Kner, Zool. Reis. Novara, Fisch. p. "34. Tembola Mal. Bat. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 81 Hab. Sumatra (Benculen, Frussan, Padang, Ulacan, Priaman, Siboga) ; Nias; Biliton (Tjirutjup) ; Java (Batavia, Bantam, Djungkulon, Prigi); Duizend- ins ; Bali (Boleling) ; Celebes (Macassar, Bulucomba, Badjoa, Manado, Tanawanko, Gorontalo); Flores (Larantuca); Timor (Atapupu); Ce- ram (Wahai); Amboina; Aru; Ins. Philippin.; in mari. Longitudo 52 speciminum 54" ad 255". Rem. M, Kner cite cette espèce parmi celles à langue dénuée de dents, mais le fait est que les dents linguales sont constantes dans les individus adultes ou presque adultes et qu'elles ne manquent que dans les jeunes et quelquefois aussi dans les individus d'une adolescence assez avancée. Le de- cussatus a beaucoup d'affinités avec le Russelli et presque la même formule des écailles. On ycompte cependant une rangée longitudinale d’écailles de moins au-dessus- de la ligne latérale et le système de coloration est fort différent. On le reconnaît aisèment tant aux bandes longitudinales brunâtres du corps dont les supérieures sont croisées par des bandes continues ou interrompues de la même couleur, qu’à la grande tache noirâtre sur la fin de la queue. Comme habitation extra-archipélagique du decussatus je trouve cité »India” (Günther). Lutjanus rivulatus Blkr. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 24 ad 23 in ejus longitudine absque-, 23 ad 3 et paulo in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2# ad 2% in ejus altitudine; capite obtusiusculo 24 ad 5 in longi- tudine corporis absque-, 5% ad 3% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1 circ.-, latitudine capitis 2 fere ad 2 in ejus longitudine; vertice, fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula; oculis diametro 3 ad 4 in longitudine capitis, diametro & ad 1 fere distantibus; rostro obtusiusculo non convexo, apice ante ad sat multo infra oculi marginem inferiorem sito, oculo sat multo breviore ad paulo longiore; naribus distantibus anterioribus valvatis posterioribus oblon- gis vel rimaeformibus multo minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi dia- metro longitudinali quadruplo ad vix humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, superiore sub pupilla desinente 2} ad 2% in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere anticis caninis vel caninoideis 82 NATUURK. VERII. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII, 82 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. ‘quorum canino intermaxillari mediocri, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris conspicue majoribus; dentibus vomerinis in vittam Aformem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam dispositis; lingua edentula ; prae- operculo squamis in series 6 vel 7 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice anguloque denticulato dentibus augularibus ceteris majoribus (valde juvenilibus, specim. long. 58", dente magno spinaeformi), supra an- gulum incisura valde juvenilibus nulla, adolescentibus aetateque provectis pro- funda et angusta; squamis interoperculo uni- vel biseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis in- aequalibus transversim 10- ad 14-seriatis, longitudinaliter 2- ad 5-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pin- nae caudalis supra lincam lateralem in series 54 ad 56 transversas, infra fineam lateralem in series 50 ad 52 transversas dispositis; squamis 25 circ. in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 8 lineam lateralem: inter et dorsalem spinosam mediam, 40 vel 11 serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis infra lineam lateralem horizontalibus; cauda parte libera aeque longa cire. ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa basi spinarum tantum-, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis validis 5* 4* et 5* ceteris longioribus 25 ad 5 in altitudine corporis, spinis 2 posticis sub- aequalibus radio 1° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa altiore, non ad non multo longiore quam alta, obtusa, rotundata; pectoralibus analem attin- gentibus capite non ad vix brevioribus; ventralibus acutis analem non vel vix attingentibus capite absque rostro paulo ad non longioribus; anali spinis vali- dis 2* 5* longiore et fortiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, duplo ad plus duplo altiore quam longa, obtusiuscule rotundata vel acutangula radiis mediis ceteris longioribus; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis acuta capite absque rostro non ad paulo longiore ; colore corpore superne violascente, rubro-violaceo vel roseo, inferne margaritaceo-roseo; iride fla- vescente-viridi margine pupillari aurea; capite vittulis sat numerosis coeruleis rostro, fronte verliceque transversis, genis operculisque longitudinalibus; cor- pore superne lateribusque singulis squamis guttula margaritacea; fasciiscorpore 7 cire. transversis nigricante-violaceis paulo tantum infra lineam lateralem deseendentibus (non semper conspicuis) et fascia anteriore (nucho-scapulari) ceteris vulgo profundiore; macula laterali oblonge-rotunda margaritacea vel flavescente sub radijs dorsalibus subanterioribus tola fere supra lineam late-_ ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 85 ralem sita et macula nigricante vel fusca cincta; pinnis roseis vel violascen= tibus, dorsali spinosa membrana superne flavo limbata. B. 7. D. 10/15 vel 10/16. P. 2/15. V. 1/5. A. 3,8 vel 3/9. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Kallee maee Russ., Fish. Gorom. Ll p. 75 fig. 96. Diacope rivulata CV, Poiss. Il p. 512 tab. 38; Klunz., Syn. Fish. R. M., Verh. zool. bot. Ges. Wien. XX p. 694. Diacope goeruleopunetaia et alboyuttata CV, Poiss. Il p. 320, VII p. 55. Mesoprion coeruleopunctatus Blkr, N. bijdr. Pessid., Nat. T. Ned. Ind. IL p. 169. Lutjanus coeruleopunctatus Blkr, En. poiss. Amb., Ned. T. Dierk. Ip. 218. Genyoroge rivulata et coeruleopunctata Günth. … Catal. Fish. Ll p. 182; Day, Fish. Malab. p. 7. Genyoroge alboguttata Day, Fish. Malab. p. 9. Goga Batjan. Hab. Sumatra (Benculen, Padang, Ulacan, Tieu, Priaman); Java (Prigi); Bawean; Bali (Boleling); Gelebes (Macassar, Bulucomba, Badjoa, Manado) ; Timor (lipang)é Batjan (Labuha); Buro (Kajeli); Amboina; Waigiu; in mari. Longitudo 16 speciminum 38" ad 255”. Rem. Dans cette belle espèce le nombre des rangées transversales d’écailles au-dessus de la ligne latérale n'est plus que de 54 à 56, mais celui des rangées en-dessous de cette ligne va eneore à 52, caractère qui suffirait à lui seul à la faire reconnaître parmi les espèces insulindiennes du groupe dont elle fait partie. Elle se fait aisément distinguer aussi par la forme trapue du corps, par la force des épines dorsales, par la profonde échancrure préo- perculaire, par l'absence de dents linguales, par la hauteur de la dorsale molle et par le système de coloration, qui est fort différent de celui des autres espèces connues. Le rivulatus s’étend par toute la mer des Indes où il a été trouvé sur les côtes de Zanzibar, de Malabar et de Coromandel. Il habite aussi la Mer rouge et les côtes de Chine. Je trouve une même formule des rangées transversales d'écailles dans une espèce du même groupe de la Côte de Guinée, le Lutjanus eutactus, mais celui-ci est du reste une espèce fort différente à corps beaucoup moins trapu, à dents linguales, à 6 (54) rangées longitudinales d’écailles seulement au-dessus 32% 84 ESPECES- INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. de la ligne latérale, à 10 rangées d'écailles préoperculaires, à coloration fort différente, etc, L'eutactus est plus voisin de lespêce suivante que du rivulatus, La même observation est à faire par rapport aux espèces américaines, les Lutjanus uninotatus et ecynodon, où les rangées longitudinales au-dessus de la ligne latérale sont aussi au nombre de 55 ou 56, mais celles au-dessous seulement au nombre de 47 ou 46. Lutjanus argentimaculatus RES Atl, ichth. Tab. 524 Perc, tab. 46 fig. 3. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2% ad 2$ in ejus longitudine absque-, 3 ad 52% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 fere ad 2$ in ejus altitudine; capite obtusiusculo vel acutiusculo 24 ad 5 fere in longitudine corporis absque-, 5 ad 5% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitud.ne capitis 1 et paulo-, latitudine capilis 2 ad 23 in ejus longitudine; linea rostro-frontali rectiuscula vel concaviuscula; vertice, fronte regioneque supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 54 ad 45 in longitudine capitis, diametro } ad 1 distantibus; rostro acutiuseculo non convexo, apice ante ad conspicue infra oculi marginem inferiorem sito, oculo breviore ad longiore; naribus non longe a se invicem distantibus, anterioribus valvatis posterioribus oblongis vulgo minoribus; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus duplo ad vix humiliore, ubique alepidoto; maxillis subaequalibus, superiore sub oculi dimidio anteriore (adultis) vel sub “oeculi dimidio posteriore (juvenilibus) desinente, 2 ad 28 in longitudine capitis ; maxillis dentibus serie externa utroque latere antice caninis vel caninoideis quorum canino intermaxillari magno, ceteris inaequalibus, inframaxillaribus mediis ceteris longiaribus; dentibus vomerinis in vittlam A formem vel in t(hurmam A vel Q formem-, palatinis utroque latere in vittam sat latam vel in thurmam oblongam dispositis; lingua valde juvenilibus (specim. long. 50” ad 75") vulgo edentula, adolescentibus medio vitta vel thurma oblonga den- ticulorum scabra, aetate provectioribus medio et antie denticulata; pracoper- culo squamis in series 8 transversas dispositis, limbo alepidoto, margine libero postice el angulo denticulato dentibus angularibus ceteris majoribus, supra anguluin incisura subnulla vel valde superficiali et valde aperta; squamis in- teroperculo uniseriatis; fascia squamarum temporali bene distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 8- ad 10 se. ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 85 riatis longitudinaliter 1- ad 4 seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 50 circ. (47 ad 52) transversas, infra lineam lateralem in series 41 ad 44 transversas dispositis; squamis 20 circ. in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 6 vel 7 lineam lateralem inter et dorsalem spi- nosam mediam, 12 circ. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dor- salem; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis- postrorsum valde adscendentibus, infra lineam lateralem horizontalibus; cau- da parte libera aeque longa vel fere aeque longa ac postice alta; pinna dorsali parte spinosa alepidota vel basi spinarum tantum leviter squamata, parte radiosa basi late squamata; dorsali spinosa spinis mediocribus 3* 4* ct 5* ceteris longioribus 2 et paulo ad 25 in altitudine corporis, spinis 2 posticis subaequalibus radio 1° brevioribus; dorsali radiosa dorsali spinosa altiore, paulo ad sat multo ‚longiore quam alta, obtusa, rotundata radiis mediis ceteris lon- gioribus; pectoralibus analem vix ad non attingentibus capite paulo breviori- bus; ventralibus acutis analem non attingentibus capite absque rostro brevio- ribus; anali spinis validis juvenilibus 2* 3* longiore aetate provectioribus 2* et 5* subaequalibus vel 3* 2° longiore, parte radiosa dorsali radiosa altiore, multo altiore quam longa, obtuse rotundata radiis mediis ceteris longioribus; caudali extensa truncata vel leviter emarginata angulis obtusiuscula vel acu- tiuscula capite absque rostro paulo breviore ad vix longiore; colore corpore superne profunde olivaceo vel fuscescente-viridi, inferne dilutiore, pinnis auran- tiaceo vel roseo-viridi; squamis corpore singulis basi macula profundiore ; iride flavescente vel viridis juvenilibus (spec. long. 47” ad 145") corpore vittis transversis argenteis 9 ad 11 verticalibus subaequidistantibus; genis vittulis 2 vel 1 longitudinalibus coeruleis vel viridescentibus; dorsali superne-, ventra- libus et anali antice late nigris; aetate provectioribus coloribus ut in juveni- libus sed diffusis; aetate provectis (specim. long. 200'" ad 455") vitis corpore nullis sed marginibus squamarum vulgo nitente viridibus vel margaritaceis. B. 7. D. 40/15 vel 1014 vel 10/15. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8 vel 5/9. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Sciaena argentimaculata Forsk., Descr. animal, p. 47 n°. 50. Sciaena argentata L.Gm., Syst. nat. ed 15° p. 1500. Perca argentata Bl. Schn., Syst. p. 86. Alphestes gembra et sambra Bl.Schn., Syst. p. 236 tab. &1. Bodianus fasciatus Bl.Schn., Syst. tab. 65. 86 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJÁNUS. Labrus argentatus Lac., Poiss. III p. 426, 467. Diacope argentimaculata CGV., Poiss. II p. 326; Rüpp., Atl. Reis. N, Afr. Fisch. p. 71 tab. 19 fig. 1; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh. zool. bot. Ges. Wien XX p. 699. Mesoprion gembra GV., Poiss. II p. 368; Cant., Cat. Mal, Fish. p. 15; Blkr, Diagn. n. visa Sumatr., Nat. T. Ned. Ind. IV p. 216. Mesoprion taeniops GV., Poiss. VI p. 408. Mesoprion immaculatus Cv. P Blkr, V, Bat. Gen. XXI Pere. p. 45 (nee Cv. Mesoprion yapilli Rich., Ann. Nat. Hist. 1842 p. 26 (nec CV). Mesoprion argentitnacutnd Günth., Cat. Fish. Ll p. 192. Lutjanus sambra Blkr, Enum. poiss. Géram, N. T. Dierk. Il p. 187. Mesoprion rangus Day, Fish. Malab. p. 10 (nec GV). Djambian, Djenahah Mal. Batav.; Somassi Manad. Labuh.; Laubidi, Laubini, Lawabini Batjan. Hab. Sumatra (Benculen, Padang, Priaman); Pinarg; Singapura; Biliton; Java (Batavia); Bali (Djembrana, Boleling); Borneo (Pontianak) ; Celebes (Macassar, Manado, Lagusi); Timor; Batjan (Labuha); Ceram (Wahai) ; Amboina; Waigiu; Nova-Guinea; in mari et aquis flavio-marinis. Longitudo 25 speciminum 50” ad 455”. Rem. Dans largentimaculatus, comme dans le rivulatus, les ranges longi- tudinales d’écailles au-dessus de la ligne latérale sont moins obliques que dans les autres espèces du même groupe. Les écailles elles-mêmes y sont plus grandes et on n'en compte plus que de 47 à 52 rangées transversales au-dessus, et que 44 rangées seulement au-dessous de la ligne latérale ; et les écailles sur une rangée transversale ne sont qu’au nombre de 20. Les bandelettes sousoculaires bleuâtres ou verdâtres disparaissent dans la liqueur. Les bandes transversales du corps, nettement dessinées dans les jeunes, n'existent plus dans l'âge un peu avancé. La tache violette ou brune sur la base de chaque écaille du corps se voit encore très-bien dans les adultes. Hors [Insulinde espèce est connue de la Mer rouge, de Zanzibar, du Bengale, de la côte Malabare et de la côte nord-ouest de la Nouvelle-Hollande. Lutjanus macolor Blkr. Lutj. corpore oblongo compresso, altitudine 2f ad 23% in ejus longitudine absque-, 5 ad 5% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 87 23 ad 23 in ejus altitudine; capite obtuso convexo 2$ ad 54 in longitudine corporis absque-, 5% ad 4$ in longitudine corporis cum pinna caudali, valde juvenilibus paulo longiore quam alto aetate provectioribus vulgo paulo altiore quam longo; latitudine capitis 2 circ. in ejus longitudine; linea rostro-fron— tali ante oculos praeserlim convexa; vertice fronte et regione supraoculari posteriore alepidotis; oculis diametro 2% ad 33 in longitudine capitis, dia- metro 3 ad Î et paulo distantibus; rostro obtuso convexo, apice ante oculi par- tem inferiorem vel vix sub oculo sito, oculo duplo fere ad paulo breviore; naribus distantibus anterioribus brevicirratis posterioribus minoribus ; osse sub- orbitali sub oculo oculi diametro longitudinali plus triplo ad minus duplo hu- miliore, ubique alepidoto; maxilla superiore maxilla inferiore paulo breviore, sub pupilla desinente, 2# circ. in longitudine capitis; maxilla superiore den- tibus serie externa antrorsum directis utroque latere antice caninis 2 ad 4 parvis conicis parum curvatis medio et poslice medioeribus 12 ad 15 ; maxilla inferiore dentibus serie externa sursum directis utroque latere antice caninoi- deis 5 ad 5 conicis parum curvatis medio et postice parvis inaequalibus 15 ad 20 ; dentibus vomerinis in thurmam triangularem vel in vittam A formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam dispositis ; lingua edentula; prae- operculo squamis in series 6 ad 8 transversas dispositis, limbo alepidoto, mar- gine libero postice et inferne denticulato denticulis angulum versus ceteris for- tioribus, supra angulum incisura profunda angusta tuberculum interoperculare conicum recipiente ; fascia. squamarum temporali sat distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, squamis inaequalibus transversim 5- vel 6-seriatis, lon- gitudinaliter 1- ad 5-seriatis; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra lineam lateralem in series 70 circ. transversas, infra lineam lateralem in series 65 circ. transversas dispo- sitis; squamis 28 ad 50 in serie transversali anum inter et basin pinnae dorsalis quarum 8 circ. lineam lateralem inter et basin dorsalis spinosae me- diam, 15 cire. in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem ; seriebus squamarum longitudinalibus supra lineam lateralem obliquis pos- trorsum valde adscendentibus, infra lineam lateralem horizontalibus ; cauda parte libera paulo longiore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa et parte ‚radiosa basi valde squamosa; dorsali spinosa spinis mediocribus, 1* ceteris bre- viore, 2* et 3° vel 2* 5* et 4* ceteris longioribas 2 ad 24 in altitudine cor- poris, spina postica spina penultima longiore radio 1° breviore ; dorsali radiosa dorsali spinosa multo altiore, paulo ad multo altiore quam longa, acutangula, 88 ESPECES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. radijs mediis radiis ceteris longioribus 1 et paulo ad 14 in altitudine corpo- ris; pectoralibus mediam basin pinnae analis attingentibus vel superantibus capite paulo ad sat multo longioribus; ventralibus juvenilibus et adultis ob- tusiusculis vel acutiusculis analem non ad vix attingentibus adolescentibus et aetate provectioribus acutissimis initium analis longe superantibus; anali spinis mediocribus 85° ceteris et oculo longiore radio 1° breviore, parte radiosa multo altiore quam longa, acutangula, radijs mediis radiis ceteris longioribus radiis dorsalibus longissimis non ad paulo brevioribus; caudali valde juvenilibus con- vexa, adolescentibus et adultis paulo ad sat profunde emarginata angulis acuta vel obtuse rotundata capite longiore ad non multo breviore ; colore corpore dorso lateribusque superne nigro vel fusco, inferne albo vel flavescente-mar- garilaceo ; pinnis nigris vel fuscis; juvenilibus (spec. long. 75” ad 150”) fusco vel nigro vix infra lineam lateralem descendente maculis 2 ad 5 rotun- diusculis albidis ; capite majore parte albido fasciis 2 transversis nigricante- fuscis anteriore rostro-inframaxillari posteriore oculo—postmaxillari oculo multo latiore; lateribus inferne fascia longitudinalt nigricante-fusca ; pinnis nigricante- fuscis, dorsali medio et postice, caudali medio et angulis, anali postice. al- bidis vel flavescentibus; — adolescentibus (spec. long. 160” ad 195’) fusco vel nigro longe sub linea laterali desinente maculis rotundis et oblongis 8 ad 10 albidis vel pallide roseis; capite majore parte nigricante-fusco -fascia praeo- _perculo-inframaxillari et regione operculari inferivre macula angulata. maxima albidis vel pallide roseis; pinnis ut in juvenilibus ; —uetate provectioribus (spec. long. 220" ad 280”), coloribus capite, corpore pinnisque ut in adolescenti- bus sed dorso maculis interdum parcioribus et pinna dorsali parte posteriore excepla tota fusca vel nigricante-fusca ; — iride omni aetate fusca margine pu- pillari vulgo rubra. B. 7. D. 10/15 vel 10/14 vel 10/15. P. 2/15. V. 1/5. A. 5/10 vel 5/14 vel 3/12. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Bruine Kakatoevisch, Groote Moorvisch Ruysch, Goll. nov. Pisc. Ambom. p. 10 tab. 6 fig. 4; p. 16 tab. 9 fig. 1. Roelat vel Rolat, Ikan Roelat jang merah, Ile laoet Valent., Amb. fig. 1, 156, 517. Macolor Kakatoe Ren., Poiss. Mol. 1, tab. 9 fig. GO; II, tab. 7 fig. 30; tab. 20 fig. 95. Diacope macolor GV., Poiss. Il, p. 513; Less., Mém. Soc. Hist. Nat. IV p. 409; Zool, Voy. Coquille IL p. 830 tab. 22, fig. 2, ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 89 Mesoprion macolor Blkr, Derde bijdr. ichth. Geleb., Nat. T. Ned. Ind. II p. 753. Genyoroge macolor Günth., Catal. Fish. Ll p. 170; Playf. Günth., Fish, Zanzib. p. 14. Macolor typus Blkr, Enum. poiss. Amboine, Ned. T. Dierk. IL p. 277. Hab. Celebes (Macassar); Buro (Kajeli) ; Ternata ; Amboina ; Haruko ; Banda (Neira) ; Waigiu ; Nova-Guinea; in mari, Longitudo 8 speciminum 75” ad 280”. Rem. Descriptioni addenda : »Corpore pinnisque adultis fuscis vel nigrican- tibus, maculis vel fasciis uullis”. MM. Playfair et Günther (Fish. Zanzib. p. 14) assurent que le Sciaena nigra Forsk. ou le Diacope nigra CV, Rüpp. n'est que ladulte de lespèce actuelle. La synonymie de ladulte serait donc comme suit. Sciaena nigra Forsk., Deser. anim. p. 47 ; L. Gm., Syst. Nat. ed. 15° p. 1500. Lutjanus niger Bl. Schn., Syst. p. 526. Diacope nigra CV, Poiss II p. 526; Rüpp, N. Wirb. Fisch. p. 93, tab. 24 fig. 1 ; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh, zool. bot. Ges. Wien XX p. 696. Genyoroge nigra Günth., Gat. Fish. [ p. 176. Proamblys niger Gill, Proc. Ac. Nat. Sc. Philad. 1862. p. 236. La figure de Rüppell, prise sur un individu de 15 pouces de long, pré- sente une pliysionomie fort différente de mes plus grands individus, et je n'adopte Pidentité spécifique du Diacope nigra CV. avec le Lutjanus macolor que sur l'autorité des auteurs des »Fishes of Zanzibar.” Le macolor est une des espèces les plus remarquables du genre Lutjanus, et on a même cru devoir en faire un genre distinct sous le nom de Macolor ou de Proamblys. Son profil obtus et convexe, la large base squammeuse de la dorsale êpineuse et le nombre de 10 à 12 rayons à lanale, bien qu’excep— tionnels dans les Lutjans, ne pourraient point motiver une séparation généri- que, et ce n'est que la dentition des mâchoires où l'on pourrait voir un ca- ractêre d'une valeur plus que spécifique. En eflet, les canines droites et petites de lavant des mâchoires, la direction en avant des dents intermaxil- laires de la rangée externe et les petites et nombreuses dents latérales ex- ternes de la mâchoire inférieure, font aisément distinguer le macolor de tou- tes les autres espèces connues du genre, mais si l'on considère que cette dentition se diversifie infiniment dans ces espèces, que dans plusieurs quel- 33 NATUURK, VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 90 ESPÈCES INDO-ARCHIPELAGIQUKS DE LUTJANUS. ques unes des dents intermaxillaire postérieures sont tout aussi bien cour- bées en avant, et que, dans l'âge avancé du macolor, les dents inframaxillai— res de la rangée externe, quoique restant petites, sont inégales et les média- nes plus fortes que les antérieures et que les postérieures, tout comme dans Jes autres espèces, on ne sent pas la nécessité d'une séparation générique. Je n’ai jamais regu le macolor des mers de la Sonde, mais il habite aussi la Mer rouge et les côtes de Zanzibar. Aprron CV. — Apsilus GV. — Chaetopterus Schl. = Pristipomoides Blkr = Sparopsis Kuer — Platyinius Gill. Corpus oblongum compressum squamis ctenoideis mediocribus vel parvis veslitum. Caput regione temporali ossibusque opercularibus omnibus squama- tum, rostro maxillisque alepidotum. Maxillae subaequales, superior vix pro- tractilis alepidota. Dentes acuti pluriseriati maxillis, vomerini, palatini. Os suborbitale edentulum. Praeoperculum et os suprascapulare (aetate minus pro- veclis) denticulata. Operculum spinis veris nullis. Pinnae, dorsalis et analis alepidotae, dorsalis unica integra non emarginata spinis gracilibus 10 et ra- diis 10 ad 12, analis spinis 5 et radiis 7 ad 9, pectorales acutae, caudalis profunde incisa lobis gracilibus acutissimis. Pseudobranchiae. B. 7. Vesica aërea simplex. Rem. Depuis longtemps en connaît plusieurs espèces d'un type générique fort voisin du Lutjanus, qui ont beaucoup embarrassé les naturalistes. Ge sont l'Aprion virescens, l'Apsilus fuscus, le Chaetopterus Sieboldi, le Pristi- pomoides typus et le Ghaetopterus microlepis. Toutes ces espèces me paraissent maintenant ne pas se distinguer gónéri- quement les unes des autres et c'est tout au plus qu'on aurait droit de voir une coupe sousgénérique dans lApsilus fuscus, caractérisé par l'absence de dents canines. Ce genre, auquel je conserve le nom d'Aprion puisqu’il a été indiqué le premier sous cette dénomination, ne se distingue essentielle- ment du genre Lutjanus que par les nageoires dorsale et anale dénuées d'é- cailles. Toutes les espèces connues ont la caudale profondément échancrée et à lobes pointus, mais ce caractère se retrouve aussi dans quelques espèces de Lutjanus (chrysurus et aurorubens). ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 91 L’Insulinde nourrit au moins trois espèces d'Aprion. Je les ai décrites sous les noms de Pristipomoides typus, Chaetopterus microlepis et Mesoprion mi- erochir, mais le dernier, qu’autrefois je croyai inédite, n'est point distinct de PAprion virescens. Les espèces insulindiennes sont aisément à reconnaître aux caractères dont exposé va suivre. I. Canines aux deux mâchoires. Dorsale non échanerée (Aprion). A. Rangées longitudinales d'écailles horizontales, non obliques. Front et vertex dé- nués d'écailles. Membrane dorsale peu échancrée entre les épines. D. 10/11- ou 10/12, a. Pectorales deux fois dans la longueur de la tête. Environ 50 rangées trans- versales d'écailles au-dessus et au dessous de la ligne latérale. 25 écailles sur une rangée transversale dont 6 ou 7 au-dessus de la ligne latérale, Canines fortes aux deux mâchoires. Hauteur da corps 4 fois dans sa longueur sans la caudale. Dorsale à taches brunes ou violettes entre les épines. 1. Aprion (Aprion) virescens Blkr. b. Pectorales en forme de faux et presqu'aussi longues que la tête, Canines fortes à la mâchoire supérieure, faibles à la mâchoire inférieure. 22 ou 23 écailles sur une rangée transversale dont 6 ou 7 au-dessus de la ligne latérale. Corps et nageoires roses; dorsale Àà ocelles ou bandelettes longitudinales jaunes. Der- nier rayon de la dorsale et de l'anale plus ou moins prolongé en soie. Hau- teur du corps 3 Àà 33 fois dans sa longueur sans la caudale. aa. Environ 60 rangées transversales d'écailles au—dessus et au-dessous de la ligne latérale. Lobe supérieur de la caudale non prolongé en soie, Hauteur de la tête 1} fois dans sa longueur, 2. Aprion (Aprion) microlepis Blkr. bh. Environ 50 rangées transversales d'écailles au-dessus et au-dessous de la ligne latérale. Lobe supérieur de la caudale prolongé en soie. Hauteur de la tête 13 fois dans la longueur. 3. Aprion (Aprion) pristipoma Bkr. Je note encore que le genre Aprion est fort voisin non seulement du Lut- janus mais aussi du genre Etelis GV. (—= Elastoma Swns, = Hesperanthias - 83 92 ESPÈCES [NDO-ARCHIPELAGIQUES DE LUTJANUS. Lowe = Macrops Dumér.), genre longtemps méconnu quant à ses aftinités naturelles et qui ne se distingue, à en juger d'après les descriptions, de l’Aprion que par la profonde échancrure entre la dorsale épineuse et molle etl par Pécaillure de l'os supramaxillaire. C'est par erreur qu’autretois j'ai placé ce genre dans le groupe des Anthianini. Je suis de l'avis de M. Gill que le genre Klastoma Swns. ne soil pas point distinct du genre Etelis GV, Aprion (Aprion) virescens Gi Poiss. VI p. 409 tab 168 ; Günth, Cat. Fish. lp. 81. Apiion (Apr.) corpore elongato vel subelongato compresso, altitudine 4 fere ad 4 in ejus longitludine absque-, 5 fere ad 53 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 13 ad 18 in ejus altitudine; capite acutiusculo 3 ad 4 fere in longitudine corporis absque-, 4 fere ad 5 in longitudine corporis cum _pinna caudali; aititudine capitis 14 ad 12, latitudine capitis 13 ad 2 in ejus longitudine; fronte et vertice alepidotis; oculis diametro 3 ad 44 in longitudine capitis, diametro # ad 14 distantibus; linea rostro-frontali rostro aetate provectis praesertim convexa; fronte inter oculos plana; rostro convexo oeulo non ad duplo fere longiore; osse suborbitali anteriore sub oculo oculi diametro longitudinali quadruplo ad non humiliore; naribus approximatis ante- rioribus valvatis posterioribus minoribus; maxillis subaequalibus superiore in- feriore paulo breviore, sub oculi parte anteriore desinente, 2 et paulo ad 2% in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa seriebus ceteris multo majoribus, utroque latere antice caninis magnis curvatis externis quam internis econspicue longioribus, medio et postice dentibus inaequalibus intermaxillaribus anterioribus sequentibus, inframaxtllaribus mediis ceteris fortioribus (caninis in- framaxillaribus speeimine valde juvenili nondum evolutis); dentibus vomerinis et palatinis param evolutis, vomerinis in vittam / formem-, palatinis utroque latere in vittam gracilem dispositis; squamis praeoperculo in series 7 vel 8 obliquas-, operculo cum suboperculo in series 10 circ. obliquas-, interoperculo in series 5 obliquas-, temporalibus in series 5 vel 6 obliquas transversas dispositis; praeoperculo angulo obtuse rotundato, margine posteriore imci- sura nulla angulo junioribus dentibus parvis scabro, limbo alepidoto; fascia squamarum temporali sat distincta non cum fascia lateris oppositi unita, duplo circ. longiore quam lata, squamis transversim 6 ad 7 seriatis, longitudinaliter 3- vel 4- seriatis; osse suprascapulari juvenilibus denticulato aetate provectis ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LULJANUS. 95 edentulo; linea laterali parum curvata singulis squamis tubulo simplice notata ; squamis corpore junioribus ctenoideis aetate provectis non ciliatis, angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra et infra lineam lateralem in series 50 circ. transversas dispositis; squamis 25 in serie transversali quarum 6 vel 7 lineam lateralem inter et pinnam dorsalem, 13 vel 14 in série longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squama- rum Kngitididelibus supra et infra lineam lateralem horizontalibus non obli- quis; cauda parte libera duplo vel plus duplo longiore quam postice alta; pinna dorsali spinis gracilibus flexilibus 5°, 4* et 5* ceteris longioribus 2 ad 2 in altitudine corporis, membrana inter singulas spinas leviter emarginata; dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, duplo circ. longiore quam alta, radio postico aetate proveclis radio penultimo multo longiore juvenilibus non pro- ducto; pectoralibus 2 ad 2 et paulo-, ventralibus 13 ad 2 fere in longitadine capitis; anali caudae parte libera breviore spinis gracilibus flexilibus 5* ceteris longiore, parte radiosa altitudine 44 ad 2 in ejus longitudine radio postico aetate proveclis radio penultimo multo longiore juvenilibus non producto; caudali profunde emarginata lobis gracilibus acutis capite paulo brevioribus ad paulo longioribus; colore corpore superne olivascente vel fuscescente-olivaceo basi squamarum profundiore, inferne flavescente vel roseo-margaritaceo; iride flava roseo tincta; pinnis flavis vel aurantiacis, dorsali basi inter singulas spinas vel inter ed 5 vel 4 posteriores tantum macula rotunda fusca vel fusco-violacea, superne fuscescente vel rubro marginata. B. 7. D. 10/11 vel 10/42. P. 2/15 vel 2/16. V. 1/5. A. 3/8 vel 3/9. C. 1/15/1 et lat, brev. Syn. Mesoprion microchir Blkr, Vierde bijdr. ichth. Amboina, Nat. Tijdschr. N. Ind. V p. 555; Günth., Cat. Fish. 1 p. 186. Lutjanus microchir Blkr, Onz. not. ichth. Ternate, Ned. T. Dierk. Lp. 255. Chaetopterus microchir Blkr, Descr. esp. Chaetopt. Amb., Versl. Kon. Akad. 2° Ser. III p. 85; Atl. ichth. tab. 295, Perc. tab. 45 fig. 5. Sparopsis elongatus Kner, Folg. v. Fisch. Mus. Godeffr. Sitzb. K. Akad. Wiss. 1868, Vol. 58 p. 303 tab. 3 lig. 6. Hab. Celebes (Macassar); Ternata; Amboina; in mari. Longitudo 5 speciminum 91”, 156”, 570", 520", 720”. Rem. L'Aprion virescens se fait reconnaître du premier coup-d’oeil de toutes les espèces voisines, par les petites pectorales dont la longueur mesure environ A ESPRÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. deux fois dans la longueur de la tête, par les fortes canines aux deux mâchoi- res et par les taches brunes entre plusieurs épines de la dorsale. L'espèce fut établie en l'an 1830 sur des individus adultes à bord préo— perculaire lisse, caractère purement d'âge mais sur lequel les auteurs fondè- rent le genre Aprion. En lan 1855 j'en observai un individu de 136” de long, à écailles assez fortement ciliées et à préopereule dentelé. Je publiat cette espèce sous le nom de Mesoprion microchir. — M. Kner, en l'an 1868, ne reconnaissant pas non plus espèce Cuviérienne, en fil un nouveau genre et la publia sous le nom de Sparopsis elongatus. Il y trouva le palais sans dents, mais il est à remarquer que les dents vomériennes et palatines du virescens, déjà fort peu développées dans les jeunes et les adolescents, s'usent avec l'âge et peuvent bien finir à n’être plus perceptibles dans quelques individus d'âge avancé. G'est tout comme les denticulations du préopercule, du sursca- pulaire et des écailles, dont ont ne trouve plus de vestiges dans les adultes quoiqu’elles soient nettement marquées dans les jeunes. M. Kner ne parle aussi que de deux épines anales mais la belle figure qu'il publie du Sparopsis elongatus en montre distinctement trois. L'observation de M. Kner que son Sparopsis doive être rapproché des Synagris (Dentex) et des Pentapus est parfaitement juste. Ces genres sont de vrais Lutjaniformes et ont été fort à tort placés dans une famille distincte des Percoïdes. L'Aprion virescens habite, hors PInsulinde, les Seychelles et I'île de Candavu, x Aprion (Aprion) microlepis Blkr. Apr. (Apr.) corpore oblongo-subelongato compresso, altitudine 54 ad 5% in ejus longitudine absque-, 44 ad 4% in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 fere in ejus altitudine; capite acutiusculo 5 et paulo ad 53 in longitudine corporis absque-, 4 et paulo ad 44 in longitudme corporis cum_ pinna caudali; altitudine capitis 1& circ, latitudine capitis 2 cire in ejus longitudine; fronte et vertice alepidotis; oculis diametro 3 circ. in lon- gitudine capitis, diametro | cire, distantibus; linea rostro-frontali rostrocon- vexa; fronte inter oculos plana; rostro convexo oculo non multo breviore; osse suborbitali anteriore sub oeulo oculi diametro longitudinali triplo circ. humiliore; naribus approximatis anterioribus valvatis posterioribus minoribus; maxillis subaequalibus, superiore inferiore paulo breviore sub iridis parte ante- riore desinente, 25 circ. in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 95 seriebus ceteris multo majoribus, maxilla superiore utroque latere antice ca- nivis 2 sat magnis curvatis externis quam internis conspicue longioribus, me- dio et postiee dentibus inaequalibus anterioribus sequentibus longioribus ; maxilla inferiore utroque latere antice caninoideis 4 parvis, medio et _postice dentibus inaequalibus mediis ceteris fortioribus : dentibus vomerinis bene evo- latis in thurmam triangularem postice concavam dispositis, dentibus posterioribus fortioribus; dentibus palatinis utroque latere in thurmam elongatam gracilem dispositis; squumis praeoperculo in series 8-, operculo cum suboperculo in series 9 ad 11-, interoperculo in series 3-, temporalibus in series 6 obliquas trans- versas dispositis; praeoperculo subrectangulo angulo rotundato, limbo alepidoto;, margine posteriore non vel vix emarginato, angulo et inferne denticulato den- tibus angularibus ceteris majoribus; fascia squamarum temporali sat distincta, non cum fascia lateris oppositi unita, minus duplo longiore quam lata, squa- mis transversim 6- vel 7-seriatis, lougitudinaliter 3 vel A-seriatis; osse su- prascapulari denticulato; linea laterali mediocriter curvata singulis squamis tubulo simplice notata; squamis corpore ‘angulum aperturae branchialis supe- riorem inter et basin pinnae caudalis supra et infra lineam lateralem in series 60 transversas dispositis; squamis 22 vel 25 in serie lransversali quarum 6 vel 7 lineam lateralem inter et pinnam dorsalem, 16 vel 17 in serie longitudi- nali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudinalibus supra et infra lineam lateralem horizontalibus non obliquis; cauda parte libera minus duplo ad duplo longiore quam postice alta; pinna dorsali spinis gra- eilibus flexilibus 4* ceteris longiore 2} circ. in altitudine corporis, membrana inter singulas spinas leviter emarginata; dorsali radiosa dorsali spinosa paulo humiliore, duplo circ. longiore quam alta radio postico radio penultimo multo longiore ; pectoralibus capite paulo brevioribus ; ventralibus capite absque rostro non longioribus; anali caudae parte libera breviore, spinis medioeribus non flexilibus 5* ceteris longiore, parte radiosa multo minus duplo longiore quam alta radio postico radio penultimo multo longiore ; caudali profunde emarginata lobis acutis gracilibus non productis capite non vel vix brevioribus; colore corpore superne roseo, inferne roseo-argenteo; capite superne et roslro vio- lascente-roseo; iride flava; pinnis roseis vel roseo-hyalinis, dorsali vitta lon- gitudinali mediana flava et basi inter singulas spinas et radios ocello marga- ritaceo; linea laterali fuscescente-aurantiaca. B. 7. D. 10/11 vel 10/12. P. 2/15 vel 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 3/9. GC. 1/15/1 et lat, brev. 96 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS,. Syn. Chaetopterus microlepis Blkr. Descr. esp. inéd. Chaetopt. d'’Amboine, Versl. Kon. Akad. Wet. Afd. Natuurk. 2e Reeks, III p. 80. Hab. Amboina ; Borbonia; in mari. Longitudo 2 speciminum 167” et 251”. Rem. L’Aprion actuel et FAprion pristipoma se distinguent éminemment du virescens par la longueur des pectorales et par la forme plus raccourcie du corps. Fort voisins un de l'autre ils se distinguent principalement par l’é- caillure, le microlepis ayant environ dix rangeés transversales d'écailles de de plus que le pristipoma. J’y compte aussi une rangée longitudinale d'écailles de plus au-dessus de la ligne latérale et deux rangées d'écailles de plus au préopercule. Le microlepis se fait reconnaître en outre par sa tête relative- ment moins haute et par l'absence de filet caudal. Les deux individus décrits, les seuls que j'ai vus de l'espèce, proviennent des mers d'Amboine et de l'île de Bourbon. Aprton (Aprion) pristipoma Blkr. Apr. (Apr.) corpore oblongo-subelongato compresso, altitudine 5% ad 54 in ejus longitudine absque-, 45 ad 43 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitudine corporis 2 circ. in ejus altitudine ; capite acutiusculo 54} ad 54 in longitudine corjoris absquc-, 44 ad 4% in longitudine corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 1} circ.-, latitudine capitis 2 circ. in ejus longi- tudine; fronte et vertice alepidotis; oculis diametro 34 fere in longitudine capitis, diametro f circ. distantibus; linea rostro-frontali rostro convexa; fronte inter oculos plana; rostro convexo oculo non multo breviore; osse suborbitali sub oculo oculi diametro longitudinali minus triplo humiliore; naribus approxi- matis anterioribus valvatis posterioribus paulo minoribus; maxilla superiore maxilla inferiore paulo breviore, sub pupillae parte anteriore desinente, 2% eire. in longitudine capitis; maxillis dentibus serie externa seriebus ceteris multo majoribus, utroque latere antice caninis sat magnis curvatis externis quam internis conspicue longioribus, medio et postice dentibus inaequalibus intermaxillaribus anterioribus sequentibus-, inframaxillaribus mediis ceteris fortioribus; dentibus vomerinis et palatinis minimis, vomerinis in vittam A formem-, palatinis utroque latere in vittam gracillimam dispositis; squa- ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. 97 mis praeoperculo in series 6-, operculo cum suboperculo in series 8 ad 10-, interoperculo in series 3-, temporalibus in series 4 obliquas transversas dis- positis; praeoperculo subrectangulo angulo rotundato, limbo alepidoto, margine posteriore non emarginato anguloque leviter denticulate denticulis angulo ceteris majoribus; fascia squamarum temporali bene distincta, duplo longiore quam lata, squamis transversim 6- vel 7-seriatis, longitudinaliter 5- vel 4-seriatis; osse suprascapulari crenato-denticulato; linea laterali parum curvata, singulis squamis tubulo simplice notata; squamis corpore angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalissupra et infra lineam lateralem in series 50 circ. transversas dispositis; squamis 22 vel 23 in serie transversali quarum 6 lineam lateralem inter et pinnam dorsalem, 14 circ, in serie lon- gitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; seriebus squamarum longitudina- libus supra et infra lineam lateralem horizontalibus non obliquis; cauda parte libera sat multo minus duplo longiore quam postice alta; pinna dorsali spinis gracilibus flexilibus 4*, 5* et 6* ceteris longioribus 2 circ. in altitudine cor- poris, membrana inter singulas spinas vix emarginata; dorsali radiosa dorsali spinosa humiliore, duplo circ. longiore quam alta, radio postico radio penultimo multo longiore; pectoralibus capite paulo brevioribus; ventralibus capite absque rostro non ad vix brevioribus; anali caudae parte libera vix breviore, spinis gracilibus non flexilibus 5* ceteris longiore, parte radiosa minus duplo longiore quam alta radio postico radio penultimo multo longiore; caudali profunde incisa lobis gracilibus acutis superiore inferiore multo longiore in setam producto capite multo longiore; colore corpore pinnisque roseo, capite superne profun- diore; iride flava; pinna dorsali basi, margine superiore et vitta mediana longitudinali plus minusve interrupta viridescente-flavis; linea laterali fuscescente- aurantiaca. B. 7. D. 10/11 vel 10/12. P. 2/14. V. 1/5. A. 3/8 vel 5/9. C. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Pristipomoides typus Blkr, Diagn. vischs. Sumatra, Nat. T. Ned. Ind. HI p. 575; Gönth., Catal. Fish. [ p. 380. Dentex pristipoma Blkr, Vijfde bijdr. ichth. Celeb, Nat. T. Ned. Ind. VII p. 246. Mesoprion dentex Blkr, Act. Soc. Sc. Ind. Neerl. Vl Enum. Pisc. p. 20. Lutjanus dente Blkr, Enum. esp. poiss. Amb., Ned. T. Dierk. Il p 278. Chaetopterus pristipoma Blìkr, Descr. n, esp. Chaetopt., Versl. Kon. Akad. Wet. Afd. Nat. 2° Reeks [Il p. 85. 34 NATUURK. VERH. DER KONINKL. AKADEMIE. DEEL XIII. 98 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. Hab. Sumatra (Siboga); Celebes; Nova-Guinea; in mari. Longitudo 2 speciminum 275" et 295”. Rem. L'histoire de cette espèce est à peu près celle de l'Etelis virescens. Après l'avoir érigée en genre distinct je la placai tour à tour parmi les Dentex et les Lutjanus. Depuis j'ai reconnu les vrais caractères du genre actuel et pouvoir constater que le type du genre Pristipomoides soit en effet d'un genre distinct du Lutjanus et du Dentex, mais qui ne peut pas êlre séparé du genre Aprion. APPENDICE. APHaREUS CV. Corpus oblongo-elongatum compressum squamis mediocribus ctenoideis vesti- tum. Caput regione postoculo-temporali ossibusque opercularibus tantum squa- matum, squamis praeoperculo pluriseriatis, limbo praeoperculari nullis. Maxil- lae, superior non protractilis ore clauso magna parte sub osse suborbitali recondita, inferior elevata superiore longior. Labia gracilia. Dentes maxillis pbaryngealesque pluriseriati minimi acuti ; vomerini, palatini et linguales nulli. „Os suborbitale inerme. Praeoperculum edentulum. Operculum spina vera nulla. Mentum poris magnis vel fossula mediana nullis. Pinnae, pectorales et ven- trales acutae, dorsalis indivisa et analis alepidotae, dorsalis spinis gracilibus 10 et radiis 10 vel 11, analis spinis 5 et radiis 8. Caudalis biloba. Pseu- dobranchiae. B. 7. Apertura branchialis usque ad mentum fere sese extendens. Vesica aërea simplex. Rem. Les affinités du genre Aphareus tant avec les Dentex qu’avec les Aprion et les Apsilus, lui assignent une place entre ces deux types. Les Aphareus sont pour ainsi dire des Apsilus sans dents au palais, Ils ne s'en distinguent du reste essentiellement que par la conformation des mâchoires, les intermaxillaires étant fort minces et se cachant en partie (la bouche étant ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES- DE LUTJANUS. 99 elose) sous le sousorbitaire fort développé, et les branches de la mâchoire inférieure étant beaucoup plus hautes qu’ils ne sont dans les types voisins. On ne saurait même point distinguer un Aphareus d'un Aprion, en n’ayant sous les yeux des deux genres que des individus sans museau et sans mà- choires. Aphareus furcatus Günth, Catal. Fish. 1. p. 586. Apbar. corpore oblongo-elongato compresso, altitudine 3% ad 43 in ejus_ longitudine absque-, 4? ad 6 in ejus longitudine cum pinna caudali; latitu- dine corporis 1} ad 2 in ejus altitudine; capite acuto 5 ad 55 in longitudine corporis absque-, 4 ad 45 in longitudine corporis eum pinna caudali; altitu- dine capitis 14 ad 13-, latitudine capitis 2 ad 2 et paulo in ejus longitudine ; linea rostro-frontali junioribus rectiuscula aetate provectioribus rostro convexa ante oculos concava; oculis diametro 5 ad 53 in longitudine capitis, diametro $ ad 1 et paulo distantibus; rostro acuto juvenilibus oculo breviore aetate provectioribus oculo paulo longiore; naribus parvis approximatis sat longe ante medium oculum perforatis; osse suborbitali ad angulum oris pupillae diametro plus duplo ad non humiliore; maxilla superiore sub oculi dimidio posteriore desinente 2 cire. in longitudine capitis; maxilla inferiore maxilla superiore conspicue longiore antice truncata margine dentali rectiuscula; dentibus maxil- lis minimis antice bi- ad tri-seriatis postice uniseriatis; labiis, superiore gra- eillimo, inferiore gracili sed postice quam antice multo latiore; fascia squa- marum temporali minus duplo longiore quam lata, squamis in series 8 circ. transversas dispositis; squamis praeoperculo in series 8 vel 9 transversas cur- vatas dispositis; praeoperculo angulo obtuse rotundato plus minusve crenulato limbo alepidoto parte squamata minus duplo graciliore; squamis interoperculo tri- ad quadriseriatis; operculo angulo non pungente; osse suprascapulari denticulato; squamis corpore ciliatis, supra et infra lineam lateralem in series horizontales dispositis ; squamis angulum aperturae branchialis superiorem inter et basin pinnae caudalis supra et infra lineam lateralem in series 70 circ. transversas dispositis; squamis 25 in serie transversali anum inter et pinnam dorsalem, 8 lineam lateralem inter et dorsalem spinosam mediam, 20 cire. in serie lon- gitudinali occiput inter et pinnam dorsalem; linea laterali parum curvata sin- gulis squamis tubulo simplice notata; cauda parte libera duplo circ. longiore quam postice alta; pinna dorsali parte spinosa parte radiosa non vel vix lon- 34* 100 ESPÈCES INDO-ARCHIPÉLAGIQUES DE LUTJANUS. giore, spinis 3°, 4* et 5° ceteris longioribus 2 ad 2 et paulo in altitudine corporis, parte radiosa parte spinosa humiliore radio postico ceteris paulo ad multo longiore aetate provectioribus basin pinnae caudalis attingente vel sub- attingente ; pectoralibus falcatis capite non ad vix brevioribus, aetate provec- tioribus radiis subinferis radiis mediis longioribus; ventralibus capite absque rostro brevioribus ; anali spina 5° ceteris longiore, parte radiosa antice quam postice altiore radio postico radium dorsalis posticum longitudine aequante; caudali valde profunde incisa lobis valde acutis capite non ad vix brevioribus; colore corpore superne roseo, inferne roseo-margaritaceo; iride flavescente vel rosea ; membrana maxillo-praeoperculari violascente-fusca; pinnis roseo- hyalinis, dorsali antice fuscescente, caudali apicibus fusca vel violacea. B. 7. D. 10/10 vel 10/11. P. 2/14. V. 1/5. A. 5/8. G. 1/15/1 et lat. brev. Syn. Waccom-laoet. Valent., Amb. fig. 115? ; Foetac Ib. fig. 129; Balante Ib. fig. 446. Toetase Moor Ren., Poiss. Mol. [ tab. 50 fig. 166. Labrus furcatus Lac., Poiss. Ill p.p 424, A77, tab. 21 fig. L Caranxomorus sacrestinus Lac., Poiss. V p. 682. Aphareus coerulescens CV., Poiss. VI p. 366, fig. 167%. Asphareus coerulescens Swns., Nat. Hist. Fish. IL p. 225. Aphareus rutilans CV, Poiss. VI p. 569; Rüpp, N. Wirb. Fisch. p. 121 ; Blkr, Act. Soc. Scient. Ind. Neerl., Achtste bijdr. vischf. Amb. p. 52; Au. ichth. Tab. 299, Perc. tab. 21 fig. 2; Günth., Cat. Fish Ip. 386; Klunz., Syn. Fisch. R. M., Verh. zool. bot. Ges. Wien, XX p. 768. Hab. Amboina, in mari. Longitudo 5 speciminum 115” ad 570”. Rem. L’Aphareus coerulescens GV, et l'Aphareus rutilans CV. ne constituent probablement qu'une seule espêce, opinion déjà émise par M, Rüppell et qui me semble mériter d'être adoptée jusqu'à ce que le contraire puisse être dé- montré. Le furcatus habiterait donc, hors l’Iosulinde, tant la Mer rouge que BM côtes de l'ile Maurice. On doit à M. Rüppell plusieurs détails curieux par rapport à [anatomie interne du furcatus. La Haye, Août 1872. Lutjanus nematophorus Blkr. . ” rÁ „ „ INDEX SPEGIERUM DESCRIPTARUM. fuscescens Blkr. oligolepis Blkr. Johni Lac. . chrysotaenia Blkr. vitta Blkr. lutjanus Bl. erythropterus Bl. . biguttatus Blkr. bengalensis Blkr. . quinquelineatus Blkr. amboinensis Blkr. . chirtah Blkr. . butonensis Blkr. . dodecacanthoides Blkr. malabaricus Blkr. Sebae Blkr. semicinctus QG. . bohar Bl. Schn. . rangus Blkr. fulviflamma Blkr. . Junulatus Bl Schn. . melanotaenia Blkr. flavipes Blkr. . Pag. 12 15. Tie 20. 22. 25. 27. 29. 82. 84. 87. 40. 42, 46, 48. 50. 58. 55. 57. 59. 61, 64. 66. 68. 102 fs Lutjanus lineatus Blkr.. . . .. ” lioglossus it Nee Nin Hee Russelli Blkr.. «… . . decussatus Blkr.. . . rivulatus Blkr. . . .. „ argentimaculatus Biker En pTamaoghor Blk, 2 Sente Aprion virescens CV. - … ..: „_ pristipoma Blkr.. . .. . SEEN Aphareus furcatus Ohe. 5 ne BINDING SECT. MAY 281971 REGEN ein ki _ je e fi NE. NANSEN ROAN ' Ay hadden lt hH) MAA alat RA î er KUS A Ms ip 4} ond PAR EI PE Wal AN NN AA ne | ’, HE id ROL Ne y h E Le, 4 a den Je PEPER HA dre E) 8 fy EOD hk MIT en EN BOOR ERN et fi fi in EERSTEN SPLEEN AN | dl Hi Hi 4 sE Gd Pt id A} Ni Or et KA: nn zen Kr ij NED Geh DEAN jh fe vl k ON ALINA PLE jg ij Bij 87 ES EE HE? A lj n rvd arl, lo 5 S BEND si EN ij) ï 4 Vr ë Shlfi net é \ ï Er e \ tl: | ACE A tik Û kl iN A8 sl fi F ï KA heit 4 zeer en At gsorh 5 k NOAR Tie « KM Rr OL AR _ \ À Aid Kn N vt k b … . KABINET IAN GRON ot he ins 1e EPE HA Jkt ï 5 NN Ni dei ss 5 RS (tetris ke NER AN NAS Men. SEREN pres