N I è = ‘y PURCHASED 1923 FROM GENEVA BOTANICAL GARDEN * = — à n SI À EE: Aa TS a) 0 - = 3 à (HE x == ) (EN I STRA 1 17 SENO D "Sepken.b 1399 ER Ww=Gibson: nu ed) m Ie RER D eni) Lala NET Ce “ i tal 1 TX A r i À M | 1 i n î fi | / i \ \ ; 7 “Re € i A È : SA De, i Ù i NER UE: | ti i, i ng en DES SCIENCES NATURELLES — «VO | Verhandlungen | Schweizerischen - Naturforschenden Gesellschaft | 76. Jahresversammlung dem? 4,5, 6 September 1893 zu Lausanne. A LAUSANNE Buchdruckerei Corbaz & Co. 1893 ACTES DE LA A vi vr ; E ae Uli HELYELIQUE — - | | JV Sl 400 È DES SCIENCES NATURELLES © | i 76° SESSION j du 4 au 6 septembre 1893 n A LAUSANNE È NE RARE SW YORK 1 BOTANICAL GARDEN LAUSANNE 1 IMPRIMERIE CORBAZ & COMP. 1893 TREE DESCNA FIRRES Cc sene==== Pages. Adresse présidentielle, sur la Géologie des Préalpes de la SHUOte Dot RENENIER NEO Le cd NT 1 Protocoles. 3 COMMISSION préparatoire sms we. a nr 295 Délibérations . . È se 1290 2 II. Assemblées générales. Bei raso. E 206 4 Seconde assemblée . . . ae 88 fo II. Assemblées annuelles des Sociétés iù ENI AA E) È MAS OCIéLE zeolosique 2:7. mr. 399 4 Speieteähotaniquend ar. 2 NE ON NE CAM IV. Conférences spéciales . . . dpi ire AD Dr M. Durour. Physiologie des edles TEE) 3 $ Prof. Em. Yung. Psychologie de l’escargot. . . . 45 4 V. Séances des sections: A. Section de physique . . . 49 È Bseelion.decchimie tee aan, 58 4 @seetiondeleeologie, 0. na. 2.56 4 D. Section de botanique . . . ARE ne oO) i E. Section de médecine et de Sonlogie eier OS Excursion zoologiqueisur le lac .... .72...6 3 PARSECHOMAASTONOIMNIENE RE MEN IO be Rapports. È IMRapporiduComite central Ne RER IE È: Annexe A. Lettre au Conseil fédéral . . . . . 82 à » B. Affaire du glacier du Rhône . . . . 8 4 » CG. Résumé des comptes de 1892-93 . . . 9 HRRAapportduibibliothécaire ME 7796 Pages II. Rapports des (COMMISSIONS © 2 22 vr NE IUT A. Commission des Memoires , 7. men B. Commission du prix Schläfli .. =, 23 220 0109 @ Gomamissionsgeologique 7 21. 7 o D. Commission gseodesique Seo EX CommissioNsismo 0% UR ee e KS Commission imnol0gique 7 2 I Gr Commission desztourbieres 7 nen H: Rapport sur-les bloes’du>Stenhof 7 Er 7 or IV: Rapports des Soeietes auxilares 7 222277 2772923 A. Soeiete seolegique suisse 2 u ar a B- Societe botanique suisse 2 2 Wr Ü=Societe-zoologique susse 2 m mar 136. VRapportst des Sociétés cantonales 2, rn 1. Argovie... 2 RSR EE o] 9. Bales ee ia er ers MO) 3.. Berne: nie A I) 4 Rriboure e, Do GENEVE: RE ee ee RARE 6. Glaris "0e AR ESS e a JAGTISONS (i e Va 8: Lucernes a en ee Re Rat TE RME 9. Neuchâtel: ae AT SN ES a ere] 10. Saint-Galli5o 2.20 mr ae ea 11.Schaffhouse . ae 5 12.,Soleure -.. u. Wr. a may N a 43, Tessin... ee o 14.-Thurgovie un. en a ee 15. Valais. er an een ee A 7 16, Vaud. i e en lol 17>Zurichn e RR ES Etats nominatifs. I. Partieipants à la session de Lausanne ee. 107 Il. Mutations dans le personnel de la Société el) II. Fonctionnaires 1 e sa a ee Commissions |. e I) Necrologies. ; | Pags. Tean=DaniellGOELADON Fee e 183 Dr Hermann CUSTER, questeun ci 198 PNENONSEIDENCANDOLEE, en e er 2083 Camille IG er a o ee RO) LIE DINI OE, BOO MIS ORAVRAD I I au pe III AVIS Une analyse plus étendue des travaux présentés à la session de Lausanne a paru dans les Archives des sciences, n de Genève (N°s d'octobre, novembre et décembre). Ces articles, tirés à part et réunis en un fascicule, sont expédiés gratuitement à tous les membres de la Société helvétique - des sciences naturelles. > LIBRARY NEW YORK - BOTANKAL | GEOLOGIE GARDEN 00 DES | PREALPES DE LA SAVOIE ADRESSE PRESIDENTIELLE | présentée à la 76e session de la | SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES È PAR : Be | E. RENEVIER, Professeur à l'Université de Lausanne. Messieurs, chers confrères et collaborateurs! | Au nom de la Société vaudoise des sciences naturelles, je #2 | suis heureux de vous souhaiter la bienvenue — pour la Pi 5 5° fois dans la ville de Lausanne — pour la 6° sur terre i | vaudoise ! Appele par votre bienveillance à ouvrir et à diriger cette _ Lal 76° session de nos assises scientifiques suisses, je ne sau- 4 È rais mieux faire, me paraît-il, que de choisir pour sujet de mon adresse présidentielle ce qui a fait l’objet de mes étu- des spéciales pendant ces 13 dernières années : La géologie des Préalpes de la Savoie. # Mais craignant de ne pouvoir condenser suffisamment un sujet aussi étendu, je recours d'avance à votre indulgence ; > et laissant à d’autres moments les paroles de regret aux = amis que la mort nous a ravis cette année, en nombre 1 rs inusité, jentre directement en matière. TR CS Acr. urıv. Lausanne 1893 1 rem | et : rd | INS) ADRESSE PRESIDENTIELLE Cette contrée de Savoie, dont la partie septentrionale s’étale sous vos yeux, sur l’autre rive de notre beau lac Léman, était presque terra incognita au point de vue géologique. Il est vrai qu'ALpHonse Favre lui avait consacré le cha- pitre XVII de ses Recherches géologiques dans les Alpes, mais quand on lit ces 140 pages on y trouve plutôt le récit d’une série de courses, qu'une étude systématique de la région. Quant à sa Carte géologique de la Savoie septen- trionale, publiée en 1862, à l'échelle du 150 millième, c’est une ébauche, très remarquable pour son époque et ses proportions, mais qui n’était plus du tout au niveau de la cartographie géologique moderne. Je dois dire toutefois en commençant, et c’est intention- nellement que j'insiste sur ce point, que bien loin de dé- précier, comme d’autres l’ont fait, les travaux de cet aima- ble collègue, dont la figure sympathique est encore pré- sente à l'esprit de beaucoup d’entre vous, je reste sous Vimpression très vive de la justesse de ses vues d’ensemble, aussi bien que de ses observations de détail, quelque in complètes que soient nécessairement ces dernières. Chargé en 1881 par M. Jacquor, alors directeur du ser- vice officiel de la Carte géologique de France, des levés géologiques de la Feuille de Thonon, au 80 millième (N° 150 du Dépôt de la guerre), j'ai dû y joindre dès 1891, sur la demande du directeur actuel, M. MicHeL Lévy, les tracés de-la partie septentrionale de la Feuille d'Annecy (N° 160 dis), jusqu’à la vallée du Giffre. Vous avez sous les yeux les premières épreuves de ces deux feuilles, qui vous donnent une vue d'ensemble sur cette vaste région, encer- clée par : le lac Léman, les vallées de l’Arve et du Giffre, le val de Golèze et le val d’Illiez, et enfin la vallée du Rhône jusqu’au lac. POST ANTE TA SUR 7 retata ano 4 me LE SRE Diner sO a reis i GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 3 Avec un périmètre aussi étendu, et les difficultés nom- breuses que présentent cette contrée montagneuse, sou- vent très boisée, en présence aussi de la diminution de mes forces avec l’âge, je n'aurais pas pu venir à chef d'un pareil travail, sans le concours précieux de mon assistant, M. Maurice Luceon. Celui-ci s’est chargé plus spécialement de la région de la Brèche, si ardue à explorer. Il a le mé- rite d’avoir distingué, dans cet énorme complexe brèchi- fère, des horizons stratigraphiques distincts, que je lui ai laissé le soin de délimiter sur la carte. C’est à lui aussi que vous devez, Messieurs, ces 10 profils coloriés à l'échelle du dix millieme, qu'il a bien voulu reprodure en grand, à votre intention, pour faciliter l'intelligence de mon exposé. Ces profils, reproduits en grande partie d’après mes minutes, sont du reste sujets à revision, car plusieurs tronçons ont dû être dessinés avant l'achèvement de nos études. Dans ces profils nous avons appliqué la gamme interna- tionale des couleurs géologiques, tandis qu’au contraire, dans les cartes au 80 millième , les terrains sont repré- sentés par les teintes conventionnelles admises dès long- temps pour la carte de France. De là un fâcheux disparate. J’expose également à vos regards mes feuilles-minutes au 50 millième, teintées au crayon de couleur, au fur et à me- sure des levés accomplis, d’après une gamme opportuniste personnelle, qui se rapproche beaucoup plus de la gamme internationale. ‘Une des grandes difficultés de la région étudiée provient de l’extréme rareté des fossiles. Une autre de la complica- tion des plissements et d’autres accidents tectoniques. C'est ce point de vue, tectonique et orographique, qui donne à cette contrée son plus vif interet; interet qui s’est accru de plus en plus pour nous, au fur et à mesure de nos études. Avec les Préalpes vaudoises, fribourgeoises , ADRESSE PRESIDENTIELLE et bernoises, celles du Chablais forment un systeme montagneux sui generis, bien different par sa stratigraphie des Hautes-Alpes calcaires, en avant desquelles il cons- titue une protubérance geographique, empietant sur le plateau mollassique. C'est comme une chaîne à part, dont le plissement s'est fait dans d’autres conditions, et dont les terrains présentent un facies généralement plus pélagal. Les Préalpes chablaisiennes sont constituées par une série de plis concentriques, à peu près semicirculaires, allant de la vallée du Rhône à celles de l’Arve, et entourant un nucleus central, la région de la Brèche, qui chevauche comme un champignon par dessus son auréole! Les axes de ces plis sont donc bien loin d’être rectilignes. Dans le Bas-Valais leur direction est E-W. Dans les vallées d’Abondance et du Biot l’axe des plis devie de plus en plus au S, pour devenir N-S dans les vallées de Belle- vaux, des Habères, etc. et enfin NW-SE dans la vallée du Giffre. Il en résulte que pour donner à mes 10 profils une direction généralement transverse aux plis, Jai dû les dis- poser en éventail, les premiers allant du SSE au NNW et les derniers presque E à W. Pour faire comprendre les relations stratigraphiques et tectoniques de cette curieuse contrée, je dois la subdiviser en régions naturelles, disposées plus ou moins concentri- quement, du lac Léman jusqu’au bord des Hautes-Alpes. le Région. Plaine erratique. Quei Région mollassique. > Chaines des Prealpes exterieures. Ans > Region de la Breche. GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 5 I. Plaine erratique. Je n’ai rien de bien nouveau à dire sur la région basse, qui entoure les Préalpes du Chablais, suivant d’abord le littoral du Léman jusqu'au pied des Voirons, puis se pro- longeant au sud dans la vallée de l’Arve. À part quelques collines mollassiques plus où moins saillantes, le sol est entièrement formé de matériaux erra- tiques, charriés par les anciens glaciers alpins. Ces maté- riaux sont plus souvent du glaciaire remanié, à éléments arrondis, que du glaciaire anguleux, directement moraini- que. Mais ces deux sortes d’erratique s’enchevetrent, sur certains points, d'une manière très complexe. Ges interca- lations démontrent avec évidence les oscillations répétées du front de l’ancien glacier. Cette disposition est surtout remarquable à l'entrée des gorges de la Drance, près de Thonon. C’est aussi autour de Thonon que les terrasses intergla- ciaires sont les mieux accusées, sur le flane W du grand cöne alluvial de la Drance, aux altitudes approximatives de 435”, 450%, 540", 640", et même jusqu'à 700" au pied de l’Armöne. Il faudrait pouvoir tracer les limites exactes de ces diverses terrasses, mais les cartes actuelles sont pour celà tout à fait insuffisantes. Je legue ce travail à M. l’in- génieur Delebecque , ou à quelqu'un de ses successeurs. Les Alluvions interglaciaires de la Drance sont habituel- lement si solidement agglutinées, qu’elles constituent un vrai poudingue à gros éléments, formant d'énormes parois abruptes, qu'on croirait beaucoup plus anciennes. Près de la sortie S de ces gorges, vers Bioge, au pont dit Pont-de-lEglise, on voit ces Alluvions poudingoïdes, hori- zontalement stratifiées, reposer très nettement sur la tran- v 6 ADRESSE PRESIDENTIELLE che des bancs triasiques, de cornieule et calcaire dolomi- tique. A la base des Alluvions, et comblant les anfrac- tuosites du Trias erode, apparait une Breche a elements calcaires anguleux, parfois de tres grande taille, vestige probable d’une moraine locale du premier envahissement des glaciers, avant le depöt de la grande nappe alluviale. ALPHONSE Favre avait déjà signalé, sur le Gypse d’Armoy, un lambeau de lignite interglaciaire (Rech. I, p. 80). Je n’ai pas pu le retrouver. II. Région mollassique. ‘ Au sud-ouest de Thonon, la plaine erratique est bordée par quelques chainons arénacés, qu’Alph. Favre avait en partie attribués au Flysch éocène et que je me vois con- traint de rapporter au miocène inférieur, soit à la base de notre Mollasse. En outre, quelques monts isolés, percant la nappe erratique, ont été consideres les uns comme du Flysch (Allinges), les autres comme formés de Mollasse. Le mont de Boisy est dans ce dernier cas. Son abrupt N montre la tranche des bancs de Mollasse, qui plongent au SE; tandis que son versant S, beaucoup plus doux, est entierement recouvert d’erratique, sauf dans la gorge du Foron, où l’erosion a denude la Mollasse jusqu’a deux kilo- metres en amont. Sous le village de Sciez, on voit, dans ce torrent, les bancs plongeant inversement au NW. Get affleurement de l’anticlinal mollassique a déjà été signalé par Alph. Favre (Rech. I, p. 227), qui le considère, avec raison, comme un prolongement de celui du Salève. Je ne puis plus étre d’accord avec cet auteur, quand il attribue le Grès des Allinges au Macigno éocène. Ce mon- ticule isolé, au S de Thonon, qui supporte les ruines de l'ancien château des Allinges, a une conformation très Lat RER STREITEN et GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 7 semblable au Mont de Boisy. Son abrupt NW offre les têtes des bancs de gres, qui plongent 50° SE. Son versant opposé plus doux est aussi revetu d’erratique. La roche, parfois poudingoide, a une grande analogie avec la Mollasse du Mont de Boisy, et plus encore avec celle de la Tour-Langin, dont les Allinges paraissent être une continuation directe. La colline de la Tour-Langin forme dans la carte d’Alph. Favre l’extremite N d’une bande mollassique, qui s’etend jusqu’à Lucinge, bordant à l’ouest le Mont des Voirons. Les Voirons constituent un anticlinal déjeté à l’ouest, à axe N-S, dont la voûte arénacée est plus ou moins profon- dément rompue, jusqu'au Flysch, au Néocomien, ou même jusqu’au Malm. Aux Hivernages, on voit encore un anti- clinal secondaire rompu également jusqu’au Neocomien. Prcrer et pe Lorior ont décrit les fossiles de ces deux anti- clinaux néocomiens; ERNEST Favre ceux des pointements de Malm; l’existence de ces affleurements est ainsi incon- testable. Ce que je puis ajouter, c'est que les affleurements neocomiens y sont beaucoup plus étendus qu’on ne le croi- rait, d’apres la carte Favre. De nature marno-schisteuse, le Neocomien forme aux Voirons des combes allongees, ordinairement gazonnées. Dans l’anticlinal principal, le plus grand de ces affleurements néocomiens constitue une boutonnière d’environ 3 kilometres, percée par 4 poin- tements de calcaire jurassique, qui, par leur nature plus compacte, y forment des arêtes rocheuses alignées. Dans le même anticlinal, à 1 kilomètre plus au nord, j'ai constaté, près de la Juillette, une seconde boutonnière néocomienne, avec pointement de Malm ; plus au nord encore, au-delà de la Servette, une troisième boutonnière néocomienne, sans Malm, et enfin à E de la Tour-Langin, des indices d'un quatrième affleurement néocomien. Dans les interval- les de ces boutonnières, à peu près rectilignes, la voûte n’est rompue que jusqu’au Flysch. AREA Sr Mc 8 ADRESSE PRESIDENTIELLE Dans l’anticlinal secondaire des Hivernages, on ne voit que du neocomien, sans Malm. Quant au Flysch de cet anticlinal des Voirons, il s’etend du N au S sur une longueur d’environ 9 kilometres, de- puis les Granges (Langin) jusque pres de Bonne. Mais comme la roche se desagrege facilement, il est d’ordinaire recouvert de végétation, et ne s’observe qu’en petits af- fleurements, d’ailleurs assez nombreux. Sa nature petro- graphique consiste en schistes grisätres, avec beaucoup d’intercalations de banes de gres, souvent par minces pla- quettes, parfois aussi en bancs de 3 ou 4 décimètres d’é- paisseur, rarement plus. Dans son introduction stratigra- phique a la Monographie paléontologique de Pictet et de Loriol, M. GasrieL pe MortILLET avait déjà distingué ce Flysch schisteux (F) du Macigno superpose (P) et y avait signale des « Fucoides du Flysch » (Néoc. d. Voirons p- 10, pl. A.). Je n’ai pas eu la chance d'y retrouver ces fossiles, mais la nature pétrographique est tellement con- forme à celle de notre Flysch habituel, que je n’hesite pas a lui assimiler ces schistes. Enfin les deux flancs de l’anticlinal des Voirons sont for- mes de grès, plus ou moins poudingoides, assez sem- blables de part et d’autre. Là Alph. Favre me paraît avoir commis une erreur, en assimilant a la Mollasse les grès du flanc W renversé ; tandis qu’il mettait dans le Flysch ceux du flanc E, normalement superposé aux schistes. Il se basait pour cela sur la découverte de préten- dues Nummulites, dans le gres-poudingue de l’arète des. Voirons. Mais d’une part on n’a jamais pu retrouver ces échantillons dans sa collection; d’autre part aucun autre observateur n’a constaté des Nummulites dans ce grès. M. Duparc et moi les y avons vainement cherchées ! Comme d’ailleurs on rencontre dans le poudingue des cail- loux de tous les terrains antérieurs , il est fort possible dii atei di x IE +: i inn i EE A era GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE o que Alph. Favre ait été induit en erreur par la rencontre d’un galet nummulitique, erratique dans le poudingue. Malheureusement, soit au N soit au S, la nappe gla- claire empêche de constater la fermeture de la voûte par continuité des deux flancs arénacés. Mais l’inspection du terrain et de la carte rend cette continuité souterraine très probable, surtout du côté sud, où se trouvent des affleure- ments intermédiaires de grès-poudingue, dans la prolon- gation de la boutonnière du vrai Flysch (Bonne, Malan). Quant au versant E des Voirons, il présente dans son milieu une sorte de dépression longitudinale N-S, qui re- présente à mes yeux l’axe du synclinal mollassique, au- quel succède le flanc renversé d’un nouvel anticlinal, com- prenant le Mont-Vouan et sa prolongation N jusqu'au col de Saxel, puis de là, avec une légère déviation à E, bor- dant la plaine erratique jusqu’au-dessus de Lully. A cette 3° bande de grès-poudingue succède à l'Est un 9me anticlinal de Flysch schisteux, superposé à la Mollasse renversée, et s’etendant sur une longueur d’au moins 12 kilometres, depuis le Mont-Vouan au S, jusqu’a La Foge sur Lully au N. Mais ici la boutonnière de Flysch se re- ferme, et la bande mollassique l’enveloppe, en se contour- nant à E. Elle devient à partir de Targaillan le flanc normal du second anticlinal, lequel se continue au S jusqu'au vil- lage de Burdignin, avec un pendage E ou SE de 50 à 60°. En résumé, cette seconde région, qu’Alph. Favre coloriait presque tout entière en Eocène, se compose essentielle- ment de 2 anticlinaux déjetés à W, qui ne montrent le Flysch que dans la rupture des voûtes, et dont la charpente est à mon avis entièrement mollassique. Si je me suis trop allongé sur ce sujet, j'ai pour excuse l'importance de ces constatations, si récentes qu'elles ne figurent pas encore sur les épreuves au 80 millième. * RON, I ILLE ROTA SI ILE MO EL PSE | 10 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE III. Chaines des Préalpes extérieures. A l’est de la Région mollassique surgissent des chaînes plus élevées, à courbure très caractéristique et formées essentiellement de terrains secondaires. Ces chaînes sont constituées par une serie de plis antielinaux et synelinaux, normaux ou plus ou moins déjetés, parfois très aigus, qui tantôt s’anastomosent entre eux, tantôt se continuent pa- rallèlement sur une grande longueur. Comme vous pouvez en juger par les profils et par la carte, c'est ici que les dis- positions sont les plus variées et les zones les plus multi- pliées. Aussi suis-je obligé de subdiviser cette région com- plexe en 3 bandes concentriques, ayant chacune ses caractères propres. Je les désigne par le terrain qui en forme principalement l’ossature. 1. Zone du Lias. 2. Zone du Malm. 3. Zone du Flysch. 1. Zone pu Lias. Cette première zone est séparée de la Region mollassique par une faille oblique, dirigée à peu près N-S, et observée sur une quinzaine de kilomètres au moins, le long des- quels la Cornieule triasique se trouve habituellement en contact avec le Flysch. Vers le S la faille se traduit en un vaste chevauchement, par suite duquel d'importantes colli- nes de Cornieule se superposent au Flysch (La Tremplaz près Bogève, Les Aulx sur Viuz). La presence de Lias sur la Gornieule montre que ces lambeaux ne sont point ren- versés, mais refoulés sur le Flysch. Le long du ruisseau des Crêts, au N de Viuz, on voit, sur rive gauche, une fa GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 11 falaise abrupte de Cornieule, tandis que la rive droite abaissée est formée d’erratique, recouvrant le Flysch. La zone liasique commence, à proprement parler, au bord du Lac Léman, à Meillerie, et c'est de là que, grâce aux carrières, nous en avons les plus nombreux fossiles, constatant les étages suivants : Rhetien, Hettangien, Siné- murien, Toarcien, Opalinien, Bajocien. Mais cette zone est recouverte par l'énorme nappe d’al- luvions glaciaires, qui forme le plateau de St-Paul et Vinzier. Elle ne réapparaît que dans les gorges de la Drance. Elle est jalonnée toutefois, aux environs de Vin- zier, par trois affleurements de Cornieule alignés, qui pointent au travers de l’erratique. Au S. de la Drance, la zone du Lias comprend les Monts de l'Armône, du Forchet, de Coux, de Targaillan, de Tar- ramont, etc.; puis elle disparaît de nouveau sous l’erratique de la Vallée des Haberes, pour ne plus se presenter que par lambeaux isolés, aux environs de Villard et de Viuz. Dans le troncon médian, où elle est le mieux développée, la zone liasique ne présente que 3 anticlinaux : celui d’Ar- moy - Col-de-Coux, celui de l’Epine-Armòne-Forchet, et en- fin celui de Bioge-Tarramont. Ges anticlinaux offrent, sur divers points, du Rhetien fossilifère ; ils sont fréquemment rompus jusqu'au Trias, parfois jusqu'au Gypse (Armoy, Epine, Bioge, Coux); mais c’est la Cornieule qui en est le principal noyau. La charpente des plis est formée de Lias calcaire. Enfin les flancs et les synclinaux consistent en schistes toarciens (gisement fossilifère des Moises), Opa- liniens (gisements de Meillerie, de Vailly) et bajociens. 9. Zone pu Mar. Cette seconde zone est beaucoup plus allongée et plus importante. Elle commence déjà dans le Bas-Valais, entre 19 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE Bouveret et Vionnaz , atteint sa largeur maximum dans la vallée d’Abondance, entre Chevenoz et Abondance, et va se rétrécissant dans les vallées du Biot et de Bellevaux. Les plis de cette première section de la zone sont habi- tuellement déjetés au NW; ils ont, en général, passable- ment d'amplitude et de continuité. Leur charpente est for- mée par le calcaire blanc du Malm, occasionnellement grumeleux et rougeätre, qui donne le cachet principal à la contrée, et forme en particulier les beaux massifs des Cornettes, Oche, Ouzon, Billat, Nifflon, etc. Aux carrières de La Vernaz et à Bellevaux, il a fourni quelques fossiles mal conserves, Belemnites et Ammonites. Un des niveaux les plus fossiliferes de la contrée est le Dogger à Mytilus, calcaire noir, souvent schistoïde, à faune littorale, qui se rencontre immédiatement à la base du Malm, à Darbon, aux Cornettes, au Mont-Chauffé, etc. (Voir les travaux de MM. pe Lorior, SCHARDT et GILLIERON.) Les anticlinaux sont souvent rompus jusqu’à la Cor- nieule, presque jamais jusqu'au Gypse. Le Lias y est habi- tuellement spathoïde (Lumachelle à Crinoïdes).Le Toarcien ne peut pas se distinguer du Dogger, qui est plus ou moins schisteux, assez étendu, et. montre sur divers points des Zoophycos. Suivant les places on peut constater, dans cette première moitié de la zone, de 2 à 5 anticlinaux, dont les principaux sont : celui d’Oche-Taverolle-Forclaz, et ce- lui, plus profondément rompu, de Lovenet-Antau-Vache- resse-Nicodez, qui dans la première partie de son parcours se-traduit en pli-faille très chevauche. Les synelinaux sont beaucoup mieux accusés que dans la zone liasique, et occupés par des terrains beaucoup plus récents, ce qui indique une émersion plus tardive. On y constate les horizons suivants : Le Néocomien, beaucoup plus calcaire que celui des Voi- WITT FF di AS ar GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 13 rons et très rarement fossilifère ; il est surtout distinct dans les chaines exterieures. Le Crétacique superieur, calcareo-marneux, assez va- riable d’aspect, mais caractérisé par ses Foraminiferes. Il est plutöt grisätre à sa partie inférieure, où il passe insen- siblement au Neocomien. Plus haut, il est ordinairement panaché, rouge et vert. Parfois c'est un calcaire blanc, qu’on confondrait facilement avec le Malm, n’etaient les Foraminiferes. On y a trouve une grande dent de Squale et quelques Inocerames. Enfin le Flysch, schisto-arénacé, avec- Fucoides et Hel- minthoides, qui occupe parfois le centre des synelinaux, et se reconnait facilement à ses plaquettes de grès, empiri- quement aussi au sol marécageux. Au sud de Bellevaux, la zone du Malm devient beaucoup plus irrégulière. Elle se bifurque, et chacune des deux bran- ches dévie plus ou moins promptement au SE, comprenant entre elles les vallées de Megevctte, d’Onion, etc. Les plis, formés des mêmes terrains qu’au nord, deviennent beau- coup plus accentués, comprimés, morcelés, et présentent de nombreux accidents, plis-failles, renversements, etc. La branche W comprend les massifs d’Hirmente, de Miribel, des Braffes, formés chacun d'un faisceau de plis aigus, en éventail, avec déjet divergeant sur les deux flancs. Puis, déviant de plus en plus à E, et déversant de plus en plus au S, elle forme le flanc E du Môle et les chaînons avoisinants, traversés par les gorges du Giffre. Cette branche finit au bord de la vallée de ’Arve, aux environs de Marignier. La branche E plonge sous la zone du Flysch, puis repa- rait à l’est de celle-ci, dans le massif sì compliqué de Haute- Pointe. Celui-ci se rétrécit de plus en plus au S, au contact de la Breche, qui l’envahit par chevauchement. Sur Ma- E SMI 2 BE 3) 14 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE tringe, dans la vallée du Giffre, un plis-faille, dont le plan parfaitement visible plonge 65° NE, met en contact immé- diat le Malm renversé avec le Trias normal (Gypse, Cor- nieule, Marnes rouges), recouvert par le Rhetien fossilifere et le Lias. Un peu plus loin cette branche, toujours plus amincie, traverse le Giffre au Roc de Suet, et vient finir à la Pointe d’Orchez, en stratification absolument renversee. Après un divorce momentané, les deux branches de la zone du Malm, s’unissent de nouveau sur la rive gauche du Giffre pour venir mourir ensemble sur le flane droit de la Vallée de l’Arve. La zone du Malm a parcouru ainsi le demi-cercle presque complet, des bords du Rhône, où l’axe des plis est dirigé E-W, jusqu'au bord de l’Arve, où il est presque W-E. 3. ZONE DU FLyscH. La troisième zone des Préalpes extérieures n’est, à pro- prement parler, qu'une dépression médiane des chaînes ju- rassiques, envahie par le Flysch transgressif. Mais ce Flysch prédomine à tel point dans le centre du Chablais, qu'il y forme une véritable zone orographique, où les vallées sont plus évasées et les sommets plus arrondis et moins élevés. Cette zone du Flysch commence au NE dans le Bas- Valais, près de Vionnaz, où elle est fort étroite. Elle va en s’elargissant au SW jusqu'à la vallée d’Abondance. Elle ne mesure encore que 1 % kilometre a La Chapelle et un peu plus dans le val de Charmy. Puis elle s’annexe les synclinaux éocènes de Ferrier, d’Ubine, de Bonnevaux, et atteint une largeur de 5 kilometres entre les vallées d’A- bondance et du Biot, dont elle forme l’aréte séparative, avec les sommets de Pointe-du-Mont, Pointe-de-Gercle, Equellaz, ete. La largeur maximum de cette zone (6 4 kil.) se trouve dans la contrée de Seytroux et sur l’aréte qui sépare celle-ci de la vallée supérieure de Bellevaux. i GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 15 Ensuite la zone du Flysch se rétrécit de nouveau, en- jambe la branche E de la zone du Malm, entre les Rochers d’Ombre et de Haute-Pointe, s'annexe le synclinal crétaci- que et éocène de Megevette, puis, de plus en plus étroite, descend dans la vallée du Giffre, en s’inflechissant à l'Est, pour finir sous la Pointe-d’Orchez, en un simple petit syn- - clinal d'environ 200 mètres de large. Comme on le voit, la zone du Flysch est beaucoup moins arquée que celle du Malm, avec laquelle elle chevauche. Au milieu de ce vaste synclinal ondulé de Flysch, specia- lement sur les arétes, on voit apparaître un certain nom- bre de pointements crétaciques ou jurassiques, qui for- ment parfois de singulieres Klippes, et qui jalonnent le prolongement souterrain des chaînes envahies. Presque partout le Flysch repose sur le Crétacique su- périeur, ou en est recouvert par renversement. Dans quel- ques cas cependant on le voit en contact direct avec le Malm, le Néocomien ou la Breche; d’où je conclus qu'il est venu recouvrir transgressivement un sol déjà ondulé, en partie même érodé. Le Flysch de cette région est essentiellement schisteux, mais contient aussi fréquemment des intercalations gré- _seuses, en petits bancs ou plaquettes et, à la base surtout, des bancs calcaires assez développés, qui présentent de remarquables lithoclases, se croisant dans 3, 4 et même 5 directions différentes. Un autre facies particulier de cet étrange terrain, c’est le Flysch rouge, qui paraît pro- venir de la trituration du Crétacique rouge, mais qui s’en distingue par sa nature plus argilo-schisteuse. Autant que j'ai pu en juger il se présente toujours vers la base du Flysch, et si parfois ces deux niveaux de couleur rouge risquent de se confondre, l'erreur ne serait pas bien grave, puisque l’un et l’autre diagnostiquent les couches pro- fondes. SN e a i A 16 ADRESSE PRESIDENTIELLE Sur quelques points, La Chapelle, Seytroux, etc., nous avons trouvé de nombreux Fucoides, parfois assez bien conservés, mais le fossile le plus habituel et le plus carac- teristique du Flysch ce sont les Helminthoides, que nous n’avons jamais rencontres a un autre niveau. IV. Region de la Breche. Il ne s’agit plus ici d’une zone, mais d’une region ova- laire d’environ 14 sur 30 kilomètres, en apparence beau- coup plus uniforme que les précédentes, qui sépare les Prealpes exterieures des Hautes-Alpes calcaires, depuis le Bas-Valais a la vallée du Giffre. La roche caractéristique prédominante, qui lui a valu son nom, est une brèche à ciment calcaire et à fragments anguleux de toutes dimensions, depuis un simple gres grossier, Jusqu'à une accumulation de blocs énormes, par- fois de la taille d’une maison. T'antôt la brèche occupe de grandes épaisseurs, tantôt elle n’existe qu’en bancs d’un ou plusieurs mètres, intercalés au milieu des schistes ou des calcaires. Les cailloux de la brèche sont habituelle- ment calcaires, mais on y trouve aussi des blocs de quar- trite blanc ou rosé, qui prédominent sur certains points. Dans la carte Favre de 1862, toute cette étendue est teintée en Lias. Il en est de même dans la feuille XVI de la Carte géologique suisse au 100 millième, où M. Jaccard n'avait fait que reproduire Alph. Favre, pour ce qui concerne le Chablais. Il en est tout autrement dans la feuille XVII (Vevey-Sion), où M. Ernest Favre a annexé au Flysch toute la Brèche du Chablais et du Bas-Valais. De là, entre ces deux feuilles contiguës, un disparate étrange, que la Commission géologique fédérale a voulu faire disparaître dans la carte assemblée, exposée à Paris et ailleurs, en vr GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 1174 étendant la teinte du Flysch, à toute la région de la Brèche du Chablais. C'est là le point de vue dont M. Schardt s’est fait le défenseur, dans la livraison 22 des Matériaux pour la Carte géologique suisse, et jusqu’à ces derniers temps il a main- tenu que la Brèche du Chablais appartenait à l’Eocene. Maintenant il reconnaît son erreur! Lorsque, il ya quelques années, j'ai abordé l'étude de cette region, je me suis bientôt rendu compte qu’elle n’é- tait pas aussi uniforme qu'on le croyait, mais présentait au contraire des niveaux géologiques variés : Trias, Lias, Brèche, Crétacique supérieur, Flysch. Puis, d’après la po- sition qu'y occupe la Brèche par rapport aux autres ter- rains, je suis arrivé de bonne heure à la conviction qu’elle y représente le Jurassique dans son ensemble, y compris une partie du Lias, peut-être même encore du Néocomien, en d’autres termes qu’elle n’est en somme qu'un facies jurassique J'ai trouvé une confirmation de cette idée dans la grande analogie que présentent certains schistes de la partie infé- rieure de cette brèche avec le Dogger des Préalpes exté- rieures, ainsi que certains calcaires gris de sa partie supé- rieure avec le Malm de cette même région. Puis j'ai trouvé des points intermediaires, où les roches jurassiques des chaînes extérieures deviennent un peu bréchiformes (So- man, Treveneuse, etc.). Jai surtout été frappé de la nature des éléments clasti- ques de la Breche, qui m'ont paru pouvoir se rapporter tous à des terrains antérieurs au Jurassique. C’est ainsi que j y ai constaté beaucoup de cailloux de calcaire spathoïde gris ou violacé, dus évidemment au Sinémurien supérieur (calce. d’Arvel); beaucoup de calcaires noirs, qui ont dû appartenir au Lias-calcaire habituel; de calcaires gris ou ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. i 2 ADRESSE PRESIDENTIELLE blonds, que nous retrouvons frequemment dans l’Hettan- gien de la contrée; enfin, et surtout, de calcaires et de brè- ches dolomitiques du Trias. Les cailloux de quartzite blanc ou violacé, que j'y ai assez souvent rencontrés, pro- viennent , à n’en pas douter, des quartzites triasiques; et les fragments de schistes rouges que M. Schardt attribuait au Crétacique rouge, sont bien plus probablement du Permien, ou des schistes rouges du Trias, comme à Matringe. Enfin je trouvais le terrain bréchifère constituant l’ossa- ture des plis, comme le font le Dogger et le Malm dans les chaînes extérieures. J'avais aussi remarqué, particulièrement dans le massif du Sex-de-Grange, que la Brèche est fréquemment sé- parée du Flysch par des banes de Crétacique rouge, et dans ces cas-là je trouvais parfois le Flysch par dessous, et la Brèche par dessus le Crétacique. Je m’expliquais ainsi par des interversions, si naturelles dans les Alpes, les superpositions de Brèche sur le Flysch, invoquées par M. Schardt. En revanche, dans le centre de la région de la Brèche, javais constaté une vaste étendue de Flysch, reposant, normalement, de droite et de gauche, sur la Brèche (pla- teaux d’Arvoriaz et des Gets), et formant ainsi un vaste synelinal, analogue a celui de Seytroux. Les choses en étaient là en 1891, lorsque M. le directeur Michel Lévy ajouta à ma täche le nord de la feuille d’An- necy. Désirant activer les travaux, il m’autorisa à confier une partie des leves, sous ma surveillance, a mon assis- tant, M. Maurice Lugeon. Apres avoir fait quelques courses avec M. Lugeon dans la contree de la Breche, et l’avoir mis au courant de mes observations anterieures, je lui confiai plus specialement GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 19 l'achèvement de cette région, me consacrant plutôt moi- même aux chaînes extérieures. Depuis ce moment M. Lugeon a parcouru en tout sens cette contrée. Après être arrivé au même résultat que moi sur l’âge de la Brèche du Chablais, prise en bloc, il a réussi à la subdiviser en 4 niveaux distincts, qu'il a reconnus d’abord dans la contrée de Taninges, et qu’il a poursuivis ensuite tout au travers de la Région. J’ai eu l’occasion de vérifier sur plusieurs points la réalité de ces niveaux. Malheureusement l'absence presque totale des fossiles ne permet pas de leur attribuer une date géologique précise. Ces quatre niveaux du terrain brechifere sont de haut en bas : a) Brèche supérieure, ordinairement à éléments moins gros, interstratifiée de nombreux bancs calcaires gris- blanchâtres. Elle forme plusieurs sommets importants : Sex-de-Grange, Pt de Nantaux, Roc-d’Enfer, Pte des Nions. J'ai trouvé sous la Pt° d'Uble, qui en fait aussi partie, un gros fragment d’Ammonite (Perisphinctes?) qui parais- sait en provenir. — Nous assimilons ce niveau au Malm presque sans hésitation. b) Schistes ardoisiers, grand complexe schisteux, exploité pour ardoises à Morzine, Montriond et dans la vallée de l’Essert, près Châtel. Vers le haut se trouvent fréquemment des schistes feuilletés rouges, verts, noirs parfois, plus ou moins siliceux , qui fournissent un bon horizon géologique. Dans ce niveau, M. Lugeon a trouvé des Fucoïdes, mais jamais d’Helminthoides. — Il l’assimile au Jurassique moyen, si souvent schisteux dans les Alpes. c) Brèche inferieure, sousjacente aux Schistes ardoi- siers, a éléments généralement plus gros, et avec moins de banes calcaires que dans la Brèche supérieure. Elle forme aussi quelques-uns des plus ‘hauts sommets de la contrée, mais seulement du côté des Hautes - Alpes : Hautforts, * TC MUR RTE KA Era à VR # LP ERE ar 30 ADRESSE PRESIDENTIELLE Pte d’Angolon, Pte de Marcelly, Pt de Hautfleury. Au Coi de Brion elle est presque entierement composée de blocs de Quartzite, détachés d'un pointement triasique assez rapproché. — Niveau assimilé au Dogger. d) Schistes inférieurs, probablement liasiques, au moins en partie. Les bancs de brèche intercalés deviennent de plus en plus rares et moins épais. Cet horizon joue un rôle important au-dessus de Taninges et surtout aux confins des Hautes-Alpes. Il y repose constamment sur la Cor- nieule et le calcaire dolomitique, par dessous lequel on voit, à Taninges, pointer le Carbonique. Un autre mérite de M. Lugeon est d’avoir découvert que, sur tout son pourtour, la Région de la Brèche empiète sur le Flysch, ete., des contrées avoisinantes; soit par de grands plis fortement déjetés, soit par de vastes chevau- chements, à plan très oblique, parfois couché presque horizontalement, ou même replongeant. Puis tout autour, il a découvert de nombreux lambeaux de recouvrement, isolés de la région mère par les érosions. Mais je ne veux pas m’etendre sur ce sujet, je tiens à laisser à mon élève l'honneur et le plaisir de vous l’ex- poser lui-même plus en détail. La Région de la Brèche présente ainsi grosso-modo une disposition concentrique. Le centre déprimé est occupé par le Flysch en repos normal. Tout autour le terrain bréchi- fère, relevé extérieurement, et reposant sur le Trias, ou même sur le Lias fossilifère (Morgins), qui lui forment comme une auréole, interrompue ici et là par le che- vauchement. Elle produit ainsi l'impression d'un vaste champignon ovalaire, déprimé au centre, et se déversant sur la périphérie. Cette disposition remarquable ne peut guère être réalisée que par un massif souterrain, opposant résistance à la él GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 21 poussee tangentielle de la Lithosphère, ce qu’on a nommé un horst. Cette hypothèse aurait le merite d’expliquer en même temps la forme semi-circulaire des chaînes exté- rieures, aussi bien que de celles des Hautes-Alpes; d’ex- pliquer aussi l’abondance des brèches et la grosseur de leurs elements, par demantelement graduel du horst. Enfin les pointements cristallins disséminés au milieu du Flysch de la dépression centrale (Protogine, Porphyrite, Ophite), se présenteraient à nous comme quelques - uns des sommets de la chaîne démantelée, envahie par le Flysch avant l’époque du plissement maximum. | Que tes œuvres sont grandes, ò Eternel! Tu les as toutes faites avec sagesse ! Je déclare ouverte la 76° session de la Société helvétique des sciences naturelles. MM. MM. PROTOGCOLES Commission préparatoire. Séance du 3 septembre, à 3 heures après-midi, au Palais de justice fédéral. CONSTITUTION DE LA COMMISSION (Statuts, $ 19.) Les membres présents sont désignés par un astérisque (*). A. Membres du Comité annuel. *E. RENEVIER, prof., a Lausanne, président. 4 *CH. Durour, prof. id. vice-président. sv *D: En. Buenion, prof., id. secrétaire. br *A. Nicati, pharm., id. id. al J. CHavannes, bang, id. caissier. 8 *Dr J. LARGUIER. prof., id. assesseur. Va *Ct Rosset, directeur des Mines de Bex, id. B. Membres du Comité central. *F.-A. ForeL, prof. à Morges, président. *Hri Durour, prof. à Lausanne, vice-président. *Hi GoLLIEZ, prof. id. secrétaire. D' H. Custer, à Aarau, questeur (décédé). C.-Ep. CRAMER, prof., à Zurich, president de la Commission des mémoires. 94 PROTOCOLES C. Délégués. a) Soc. géologique. MM.* RexeviER, prof., Lausanne. * Ars. Hem, prof., Zurich. 5) Soc. botanique . _ __ CHopar, prof., Genève. * D* Ep. FiscHER, prof., Berne. eo) Arzovien 2... Vacat. baleine * K. von DER MiHL, prof. D: C. ScHmipT, prof. ec) Berne pe: * J.-H. GRAF, prof. * Dr Ep. FiscHER, prof. PE * H. Cuony, pharm. * R. HorxER, prof. g) Genève. . . . * D: Ep. SARASIN. * Marc MicHeLi. beast CPS Yyacar, DR GLISonSe 2 0 Vacat. krEueerne - . . Orto SumTer, pharm. | * Dr E. SCHUHMACHER-KoPP. l) Neuchâtel. . . * P. GopET, prof. * O. BILLETER, prof. m) Saint-Gall. . . Vacat. n) Schaffhouse . . * J. MEISTER, prof. * J. NurscH, prof. o) Soleure = De RR. Bane Ip) bless Vacar. q) Thurgovie. . . D' CL. Hess, prof. PA Rev. Besse, chanoine. 5) Vaud * J. Durovur, prof. = FE: BLANC. prof Dez ehi sei * D: Arn. Lang, prof. % D: C. SCHRÖTER, prof. COMMISSION PREPARATOIRE 95: : D. Présidents des Commissions. Comm. des Mémoires. . MM. DC. Cramer, Zurich. — géologique . * D: Fr. Lane, Soleure. — géodésique. > DIR. Wous, Zurich. — sismologique D' R. BiLLwiLLer, Zurich. — limnologique D' F. ZscHokke, Bâle. — des tourbieres. D: J. Früs, Zurich. — du Prix Schläfli . * D: Ars. Hem, Zurich. D’ J.-H. Grar, Berne. Bibliothécaire . . . . = E. Anciens membres du Comité central. MM.* Prof. D' Ep. HagengacH-BiscHorr, à Bâle. Prof. D' L. RüTIMEYER, id. * Prof. D: Frirz BURKHARDT, | id. D’ Vicror Fario, à Genève. * Prof. D: Tn. STUDER, à Berne. J. Coaz, insp. forest., D’ E. pe FELLENBERG, id. id. Prof. D' Ep. ScHzr, à Strasbourg. F. Anciens présidents annuels. MM. Louis pe CouLon, président en 1866, à Neuchâtel. * D Fr. Lane, D' G. STIERLIN, Prof. L. RüTIMEYER, J.-B. SCHNETZLER, C. BRUNNER DE WATTENWYL, C. REHSTEINER, O.-F. WoLF, 1569 et 1888, à Soleure. 1873, a Schaffhouse.. 1876, a Bäle. 1877, a Bex. 1575, a Berne. 1879, a St-Gall. 1880, a Sion. Ù 26 PROTOCOLES MM. F. Münuserg, president en 1881, a Aarau. F. KONIG, 1882, a Linthal. D’ C. CRAMER, 1883, à Zurich. O. SUIDTER, 1884, à Lucerne. * A. JAGCARD, 1885, au Locle. U. GRUBENMANN, 1877, a Frauenfeld. C. FRASCHINA, < 1889, à Lugano. J. Havrr 1890, à Davos. * M: Musy, 1891, à Fribourg. * Ep. HAGENBACH-BIScHOFF, 1892, à Bale. DELIBERATIONS 1. M. le president annuel ouvre la seance en souhaitant la bienvenue aux membres du Comité central et aux dele- gués presents; il procède ensuite à la constitution de l’as- semblée. 2. Le rapport du Comité central, présenté par M. F.-A. ForEL, est approuvé ainsi que celui des commissaires vé- rificateurs. La Commission préparatoire discute ensuite et adopte les préavis suivants à faire à l'assemblée generale: 3. Le Club alpin ayant renoncé à s’occuper de l'étude du glacier du Rhône, le Comité central propose que la So- ciété helvétique continue l'étude des glaciers, en deman- dant l'appui du bureau topographique fédéral et qu'elle charge l’ancienne Commission des glaciers de poursuivre les travaux commencés. 4. La Société helvétique a été invitée à se faire repré- senter dans la Commission suisse de l'exposition nationale de Genève en 189,6. Cette offre a été acceptée avec remer- ciements. Le Comité central a délégué un de ses membres. EST COMMISSION PREPARATOIRE at 5. M. le professeur Lane, de Soleure, présente le rapport ‘et le projet d’acquisition du bloc du Steinhof; il propose d'y faire graver une inscription. Si les frais dépassent le reliquat de la somme votée pour ce poste, M. Lang devra s'entendre avec le Comité central. 6. M. le prof. D' Grar donne lecture du rapport de ges- tion de notre bibliothèque, lequel est approuvé. Le credit demandé de 1200 fr. est accordé. 7. Après avoir entendu le rapport de la Commission des mémoires, l’assemblée approuve les propositions du Comité central accordant à cette commission les 2000 fr., subside de la Confédération, plus le produit de la vente des mémoi- res. M. le professeur C. CRAMER, de Zurich, démissionnaire, est remplacé comme président par M. le professeur Arnold Lang, de Zurich. M. le prof. Rexevier, de Lausanne, est désigné comme membre de la Commission en remplace- ment de feu M. Kaurmann, de Lucerne. 8. Les rapports de la Commission géologique, de la ‘Commission géodésique et de celle du Prix Schlæffli sont approuvés sans observations. 9. Un crédit de 200 fr. est accordé à la Commission sis- mologique. 10. Le crédit de 200 fr., accordé à la Commission limnolo- gique, n'ayant pas été utilisé en 1892-93, est reporté sur l'exercice prochain. 11. Le erédit de 300 fr., demandé pour la Commission des tourbieres, est approuvé. M. Stebler s’est retiré de cette commission. Il ne sera pas remplacé pour le moment. 12. Le Comité central écrira au Conseil fédéral pour at- tirer son attention sur la grande valeur de la collection archéologique et anthropologique du Schweizerbild, ap- , 28 PROTOCOLES partenant à M. le D' Nuesch, et sur l’intérét scientifique- qu'il y aurait pour la Suisse à la conserver. 13. L'assemblée approuve la liste de présentation de- 7 membres honoraires et de 27 membres effectifs. (Voir la liste aux annexes.) 14. M. le professeur Rexevier fait une proposition ten- dant à la revision des statuts, pour donner à la Commission préparatoire une compétence plus grande, et décharger. ainsi les assemblées générales. Après discussion, cette pro- position est retirée, sur la promesse du Comité central d'é-- tudier la question et de consulter les personnes compé- tentes de la Société. 15. La ville de Schaffhouse est choisie comme lieu de- réunion de la session de 1894, ensuite d’une invitation de- la Société cantonale. M. le professeur MæIsTER, désigné- comme président, remercie l’assemblée de l'honneur qui. est fait à son canton et à lui-même. i . a dr À PROTOCOLES II _ Assemblées générales. Première assemblée générale. Lundi 4 septembre 1893, à 9 heures du matin, dans la salle du Grand Conseil. 1. M. Renevier, président annuel, ouvre la session en souhaitant la bienvenue aux membres de la Société helvé- tique et à tous les assistants, puis il fait lecture de son adresse présidentielle, consacrée à la Géologie des Préalpes «de la Savoie. 2. M. F.-A. Forez, president central, présente le rapport «du Comité central sur l’année écoulée ; il rend hommage à la mémoire de notre vénéré caissier, M. le D' CustER, aux obsèques duquel le Comité central était représenté. Ce rapport est approuvé, ainsi que celui des commissaires-vé- rificateurs des comptes. 3. La ville de Schaffhouse est choisie pour recevoir la Société helvétique en 1894, et M. le prof. MEISTER est ap- pelé à la présider. M. Meister adresse des remerciements à l'assemblée. 4. Le Club alpin ayant renoncé à s'occuper des études du glacier du Rhône, l'assemblée décide de continuer les recherches scientifiques concernant les glaciers et d’en 2 balsa Pr a Un ER, Pa 30 PROTOCOLES charger l’ancienne commission, composée de MM. Ed. HacexBacx et Louis Rürimeyer, à Bâle; Coaz, inspecteur forestier en chef, à Berne; Albert Hem, à Zurich ; Ed. Sarasin, à Genève; puis, comme membre nouveau, M. Léon DuPasquier, à Neuchâtel. Devenu président cen- tral, M. F.-A. Forel s’est retiré de cette commission. Un appel sera adressé au bureau topographique fédéral pour le prier de continuer à s'intéresser à ces études. 5. Le rapport de la Commission geologique,"ainsi que celui concernant l’acquisition du bloc erratique du Stein- hof, présentés par M. le prof. Lang, sont adoptés. (Voir aux annexes.) 6. M. le prof. Hem donne lecture du rapport sur la Fondation ScHL&rLı, lequel est approuvé. (Voir aux an- nexes.) 7. M. F.-A. Forez communique à l'assemblée ‘le préavis du Comité central, relatif à la collection paléontologique et anthropologique provenant des fouilles du Schweizerbild. M. le D’ Nuesch, propriétaire de cette magnifique collec- tion, a reçu des offres de l'étranger, et comme il y aurait un grand intérêt scientifique à la conserver en Suisse, le Comité central s’adressera au Conseil fédéral pour le prier d'y vouer son attention. 8. M. Raoul Picrer ‘, de Genève, expose les résultats de: ses recherches relatives à l'influence des basses tempéra- tures sur les phénomènes vitaux. Une question se pose tout d’abord : En quoi consistent les phénomènes vitaux. La définition de la vie a été tentée: bien souvent, mais personne n’a réussi à la donner. Il faut remplacer ici la définition simple par un ensemble de faits généraux donnant le tableau de ces phénomènes. Le phé- 1 Extrait, avec quelques modifications, de la Gazette de Lausanne du 5 septembre 1893. PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE nomene vital se passe toujours dans l’organisme de l’in- dividu, et c’est de la reaction de cet organisme contre le milieu qui l’entoure, que naît l’idée de la vie. L’individu, conscient ou inconscient, cherche à se sauve- garder contre les influences qui tendent à le détruire ; ce caractère distinctif de l'être vivant s’observe du haut en bas de l'échelle, jusqu'aux êtres infiniment petits, réduits à une cellule. Tant que cette lutte entre l'organisme et le milieu ambiant se poursuit dans certaines conditions, l'équilibre est maintenu, la vie ne cesse pas ; mais où cet équilibre est troublé, les phénomènes vitaux sont modifiés et ces mo- difications constituent les maladies. Comment les basses températures agissent-elles sur l’or- sanisme vivant? L'étude de cette question comprend un ensemble énorme de faits, dont il n’est possible de donner qu'un court aperçu. Les expériences de M. Pictet ont porté d'abord sur les mammifères. Les bains, qui avaient été employés jusqu’iei comme agents réfrigérants, présentent l’inconvénient d'agir trop subitement, à cause de la grande absorption de cha- leur due à la conductibilité de l’eau. L'auteur se sert, pour ses expériences, d'un cylindre de cuivre rempli d'air, long de 1 mètre sur 35 em. de diamètre ; les parois de ce réci- pient peuvent être portées à des températures variant de 0100" Plaçons un chien dans l’appareil refroidi à — 80° ; nous allons assister à un spectacle saisissant, à un véritable drame, c'est la nature qui lutte pour tenter de sauver l'animal ; aussitôt la respiration s'accélère, la circulation devient plus rapide ; le chien mange avec avidité des aliments qu'il re- fusait tout à l'heure; il sent qu'il doit se pourvoir de com- bustible. Fait remarquable : pendant les premières 10 mi- nutes, la température s'élève d’un demi-degré, tant est énergique la résistance de l’organisme. 52 PROTOCOLES Bientôt la lutte devient inégale. Le froid continuant à agir, l'organisme se trouve dans la situation d’un capitaine qui veut à tout prix sauver son navire, il jette par-dessus bord tout ce qui n’est pas indispensable. Le sang reflue vers l’intérieur du corps; les extrémités se refroidissent, elles se congèlent même, tandis que la température centrale se maintient; au bout d’une heure et demie, la tempéra- ture du chien n’a baissé que d’un degré. Enfin arrive un moment où la lutte n’est plus possible ; la température, qui s'était maintenue jusque-là, tombe tout d’un coup à 39°; l’a- nimal s’affaisse, il devient inerte et ne peut dès lors plus être ramené à la vie. M. Pictet a fait des expériences sur lui-même, en plon- geant son bras dans l'appareil réfrigérant. Pendant les pre- mières 5 minutes, l'impression n’est pas trop désagréable, on perçoit seulement le refroidissement du bras tout en- tier; mais bientôt survient une vive douleur qui n’est pas rapportée à la peau comme dans les circonstances ordi- naires, mais semble siéger dans le périoste. Lorsque le bras est retiré de l'appareil, on constate que la mobilité west pas influencée; il n'y a pas d’engourdissement, mais la douleur persiste quelque temps dans l’intérieur du membre et l’on ressent une chaleur intense, due à la réac- tion très vive qui succède au refroidissement. Il arrive souvent dans ces expériences que l’on recoive des brûlures par le froid, surtout si l’on touche par mé- garde les parois du récipient ; la sensation que l’on éprouve est semblable à celle d’une piqûre de guèpe. Dans le pre- mier degré de brûlure, on sent une vive douleur, mais la peau n’est pas désorganisée ; il se produit seulement une tache violette. Dans les brûlures du second degré, l’épi- derme est enlevé et les tissus paraissent profondément altérés, car il se forme une ulcération qui met fort long- temps à guérir. BRATEN PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE 33 Les poissons opposent une resistance extraordinaire aux basses temperatures; on peut les congeler dans un bloc de glace au point de les rendre cassants comme des glacons et les voir revivre après le degel; il ne faut cependant pas descendre au-dessous de — 35°. Les grenouilles supportent très bien un froid de — 28°; toutefois, à partir de — 35°, leur sort devient problématique. Les orvets ont résisté à — 25° et sont morts à — 35°. Des scolopendres ont sup- porté — 50°; des escargots — 110° à — 120°, à condition que leur opercule soit intact. Les œufs d'oiseaux, par contre, sont très sensibles, surtout s'ils ont été pondus depuis un ou deux jours; au-dessous de — 2° ou — 3°, ils périssent. Les œufs (cocons) de fourmis sont encore plus délicats, tandis que les œufs de grenouilles supportent sans dom- mage — 60°. Les œufs de vers à soie résistent à des tempé- ratures assez basses ; s’ils viennent d’être pondus, ils résis- tent à — 40° et éclosent très bien le printemps suivant ; ce refroidissement s’opposant au développement des germes infectieux, il y a là un moyen de préserver la chenille des maladies, qui causent dans les établissements de séricicul- ture de si grands désastres. Les infusoires vivent encore à — 60°, mais à — 90° ils meurent tous. Quant aux microbes, M. Pictet a constaté que même en les soumettant à une temperature de — 213°, dans de l’air atmosphérique soli- difié, on ne parvenait pas à les tuer, bien que toute action chimique ait cessé dejà à — 110°. Résumant les faits acquis, l’'éminent conférencier arrive, par des considérations philosophiques de l’ordre le plus élevé, à des conclusions franchement spiritualistes. 9. M. Brückner, prof. de géographie à l’Université de Berne, présente une étude sur l’action érosive des torrents (Geschwindigkeit der Abtragung des Landes durch die Flüsse). ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 8 34 PROTOCOLES Après avoir constaté qu'il se produit des exhaussements du sol, atteignant en Suede et en Finlande jusqu’a 15 milli- metres par an, l’orateur analyse les causes qui abaissent le niveau des continents et qui contribuent à la « denuda- tion » du sol. Celle-ci peut être appréciée par la quantité de matériaux charriés par les cours d’eau. Ces matériaux sont de trois catégories : les substances dissoutes, les particules en sus- pension, les graviers roulés. La valeur de ces divers fac- teurs n’a été étudiée que pour un petit nombre de rivières, notamment en Suisse: au cône de déjection de la Reuss à Fluelen, par le prof. A. Heim; puis à l'embouchure de la Kander dans le lac de Thoune, par MM. Steck et Brückner. Tenant compte également des substances solubles et des particules en suspension, entraînées par le courant, ces auteurs ont constaté que la quantité de matériaux en- levée par la Reuss et la Kander représente, si on la ré- partit sur le bassin entier de ces rivieres, un abaissement du sol d’un demi-millimetre par an. La denudation causee par les fleuves de plaine est infiniment moindre et n’at- teint qu’une valeur tout à fait minime. 10. Sur la proposition de M. Brückner, vu l'intérêt de la question traitée, l'assemblée décide la création d’une Com- mission des rivières. Cette commission sera composée de MM. Brückner, professeur à Berne; Duparc, professeur à Genève, et Hem, professeur à Zurich. 11. M. le Président soumet au vote de l'assemblée la liste de presentation de 27 candidats , proposés pour deve- nir membres de la Société, et de 7 savants étrangers, pré- sentés comme membres honoraires. Cette liste est distribuée à tous les membres présents et le dépouillement est effec- tué pendant la séance. Toutes ces présentations sont acceptées à l’unanimité. (Voir aux annexes.) SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 35 12. M. Fr. Lane donne lecture du rapport de M. Worr sur les travaux de la Commission de geodesie, lequel est approuve. (Voir aux annexes.) 13. Le rapport de la Bibliothèque, presente par M. le pro- fesseur GRAF, bibliothécaire en chef, est adopté. Un crédit de 1200 fr. est accordé. (Voir aux annexes.) 14. Le rapport de la Commission sismologique est ap- prouvé et un crédit de 200 fr. accordé. MM. Louis GAUTHIER, à Lausanne, et Aug. Jaccarp, au Locle, entrent comme membres nouveaux dans cette Commission, en remplace- ment de M. F.-A. Forel. Seconde assemblée générale. Mercredi 6 septembre, à 8 heures du matin, dans la salle du Grand Conseil. 1. Il est accordé à la Commission des tourbières un crédit de 300 fr., ensuite de la lecture de son rapport, qui est approuve. (Voir aux annexes.) 9. Le rapport de la Commission limnologique est approuve. Le credit de 200 fr., demandé par elle, lui est accorde. (Voir aux annexes.) 3. L’assemblee procède ensuite a la réception de trois nouveaux membres ordinaires. 4. M. Henri GorLırz, professeur a Lausanne, entretient l’assemblée de ses recherches sur les plissements anciens du massif de Morcles. Les schistes cristallins de cette région peuvent se subdiviser en deux groupes: l’un plus jeune, celui des cornes vertes; l’autre plus ancien, celui des mica- schistes. Ces groupes dessinent trois anticlinaux et quatre synclinaux. Dans l’un de ces derniers repose le grand syn- clinal connu du Garbonique; enfin le tout est recouvert en r 36 PROTOCOLES discordance par le grand pli couché, si bien décrit par M. Renevier. | L’auteur montre qu'il faut voir, dans les plissements du soubassement cristallin, les restes de la vieille chaîne calé- donienne, tandis que le synclinal carbonique est d’äge her- cynien et qu’enfin le grand pli couché est d’äge alpin. M. Golliez fait voir encore, sur une coupe a grande échelle, que ces ridements d’äges différents se sont repro- duits dans les mêmes plis anciens, ceci à l’appui des idées de M. Bertrand sur cette question. Enfin M. Golliez annonce la découverte, au pont de Do- rénaz, d'un poudingue plus ancien que les poudingues car: boniques, dans un des complexes de cornes vertes. Cest la première fois qu'on signale une telle trouvaille dans nos Alpes. 5. M. J. Prccarp, professeur de chimie à Bâle, entretient l'assemblée des expériences qu'il a faites aux entonnoirs de Bonport (vallée de Joux). On admettait depuis longtemps que l’eau du Lac Bre- net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n’avait ja- _ mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique. Ré- cemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la four- nir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une solution de violet d’aniline acide; après quoi ils attendirent vaine- ment, pendant quatre heures et demie, que l’eau sortit co- lorée aux sources de l’Orbe. Le résultat négatif de cet essai provenait de ce que la matière colorante employée avait été décomposée dans le sol calcaire. En outre, le temps d'observation aux sources de l’Orbe avait été in- suffisant. M. Piccard a répété l'expérience, en employant une solu- tion de fluorescéine, substance qui possède un pouvoir SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 37 colorant considérable et ne présente pas les inconvénients du violet d’aniline. N’ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla sans attendre le résultat de son experience. Ge furent les jour- naux qui lui en apprirent le brillant succès ; ils racontèrent que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pendant 18 heures. D’après les observations faites, l’eau a commencé à ressortir colorée 50 heures après l'introduction de la fluo- rescéine. La durée du passage peut être évaluée à 12 heu- res. Chose curieuse, si elle se confirme, on prétend que le Nozon s’est aussi coloré en vert!. Comme le liquide colo- rant n’a pas été versé dans le lac, mais seulement dans l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe de vastes chambres souterraines alimentant à la fois les deux rivières. M. Piccard tient à rassurer la population des bords de l’Orbe, que la coloration inusitée de la rivière avait vive- ment inquiétée. La fluorescéine n’est pas vénéneuse; elle se trouvait d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel, qu’elle ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les poissons ?. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude, bien plus concentré que ne l'était ’Orbe au moment de l'expérience. Une discussion s’engage à la suite de cette communica- tion. M. Forez était persuadé depuis longtemps de l’origine lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses va- 1 D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colora- tion du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard). 2 Le degré de dilution de la fluorescéine pendant le passage maxi- mum peut être évalué à 0,000 000 006, le volume du canal souterrain à 200 mille mètres cubes. PROTOCOLES riations de température, coincidant avec celles du lac, en étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et Aubert avaient déjà essayé en 1865, sans succes d’ailleurs, d’en fournir la preuve directe. L’orateur félicite M. Piccard du brillant résultat de son expérience. M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ, que l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable à ce- lui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice de son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujourd’hui. Il félicite également M. Piccard. 6. Le rapport de la Commission des memoires est lu et adopté. Son président, M. le prof. C. CRAMER, démission- naire, est remplacé comme tel par M. le prof. Arnold Lang, de Zurich, qui devient ainsi membre du Comité central; puis M. le prof. RenEviER est désigné comme membre de la Commission. Conformément aux propositions du Comité central, la Commission de publication disposera du subside fédéral de 2000 fr., et, en outre, du produit de la vente des mémoires. (Voir aux annexes.) 7. M. Marc MicHeLI propose de voter de vifs remercie- ments aux autorités cantonales vaudoises, ainsi qu'à la Municipalité de Lausanne, pour l’aimable réception qu’elles ont faites à la Société helvétique. — Adopté avec enthou- siasme. Sur la proposition du même membre, l’assemblee ex- prime sa reconnaissance au Comité annuel et à ses Com- missions, pour la maniere distinguée dont ils ont organise et dirige la session de Lausanne. PROTOCOLES 39 III Assemblées annuelles des Sociétés auxiliaires. A. Zwolfte Jahresversammlung der Schweizerischen geologischen Gesellschaft. 5. September 1893, 8 Uhr Morgens. 1. Der Herr Präsident Renevier eröffnet die Versamm- lung und ersucht, in Abwesenheit des Actuars, Herrn Prof. Heim das Protokoll zu führen. 9. Verlesung des Protokolls der letzten Jahresversamm- lung wird nicht verlangt, da dasselbe schon in den Eclogæ gedruckt worden ist. 3. Der Präsident verliest den Jahresbericht des Comité. (Voir aux annexes.) 4. Herr Golliez berichtet als Rechnungsrevisor über die Rechnung: « Les soussignes ont examine la comptabilite de la » Société geologique et l’ont trouvee parfaitement con- » forme aux écritures et aux pieces justificatives. Ils pro- ‘» posent à l'Assemblée générale d’en voter l’approbation, » avec remerciements au caissier. » Lausanne, le 14 août 1893 : Henri GoLLiez, prof. » Berne, le 16 août 1893 : D' HS Frey, P. D. » Die Discussion über Jahresbericht und Rechnung wird nicht benützt, die Abstimmung ergibt einstimmige An- nahme von Jahresbericht und Rechnung. 40 PROTOCOLES 5. Das Budget für nächstes Gesellschaftsjahr, wie es im Jahresbericht enthalten ist, wird gesondert zur Discussion gebracht und ohne Abänderung angenommen. 6. Herr Golliez hat als Rechnungsrevisor schon seit 2 Jah- ren funktionnirt. An seine Stelle wird für die zwei folgen- den Jahre Herr Schardt gewählt. Herr Frey bleibt noch ein Jahr neben demselben. 7. Der Präsident legt das Excursionsprogramm der ita- lienischen und der französischen Geologischen Gesell- schaften vor. S. Herr Schardt frägt an, wie es die Gesellschaft nächstes Jahr in Beziehung auf ihre Generalversammlung und ihre Excursion wegen dem internationalen Congress halten soll. Es wird darauf nach einer kurzen Discussion be- schlossen : Die Schweizerische geologische Gesellschaft hält im Sommer 1894 keine Extraexcursion ab. Für die Jahres- versammlung der Schweizerischen Naturf. Ges. wählt sie ihre Delegirten ; die Jahresversammlung aber soll in Zürich gelegentlich des internationalen Gongresses statt- finden. Das Comité soll noch prüfen, ob den internationalen Excursionen eine solche durch den Randen unter Leitung von D: Schalch anzufügen sei. Weitere individuelle Anregungen werden nicht gemacht. 9. Für die wissenschaftlichen Verhandlungen, die Sec- tionssitzung für Geologie, wird das Bureau wie folgt be- stellt: = Präsident: Herr Cotteau; Vizepräsident : Heim; Sekre- täre : Wehrli und Lugeon. Schluss der Sitzung 9. Uhr. Prof. Alb. Hem. cash sa PROTOCOLES 41 B. Vierte Jahresversammlung der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft. 5. September 1893, 8 Uhr Morgens. 1. Der Vizepräsident C. ScHRÖTER eröffnet die Sitzung mit einigen Worten in denen er der Waadtländischen Botaniker und insbesondere L. Favrat’s gedenkt. 9. Die sämmtlichen bisherigen Vorstandsmitglieder werden auf neue Amtsdauer von 3 Jahren wiedergewählt. 3. Bezüglich der Frage der Herstellung einer Flora der Schweiz waltet eine belebte Discussion. In einer Abstim- mung erklärt die Versammlung, es sei die Herstellung einer. Kryptogamenflora wünschbar. Der Vorstand wird mit dem weitern Studium der Angelegenheit beauftragt. 4. Auf Antrag des Vorstandes wird beschlossen : es seien in den «Berichten» künftig nur noch solche kleinere Origi- nalarbeiten aufzunehmen, welche die Flora der Schweiz betreffen, es sei ferner daselbst die Rubrik : « Fortschritte der Floristik » bis auf weiteres auf die Phanerogamen zu beschränken, und habe nur alle zwei Jahre zu erscheinen. 5. Bezüglich des Antrages auf Abfassung und Heraus- gabe eines schweizerischen botanischen (resp. naturwis- senschaftlichen) Reisehandbuches, erklärt die Versamm- lung, es sei ein solches Unternehmen mehr Sache privater Initiative. 6. Auf Antrag des Vorstandes beschliesst die Gesell- schaft eine Sammlung von Photographien merkwürdiger Bäume anzulegen. x N x dus ni sign ie ei NS à IN eee > ia rigo: BR ENRR, ne N ZA I he MORE ANR RS PAUSE» i OO PCR 49 PROTOCOLES IV Conférences spéciales. A. Conférence du lundi 5 septembre, a 4 heures. La physiologie des Aveugles par M. le prof. D Marc DUFOUR!. L’aveugle est-il égal à un voyant sur les yeux duquel on aurait mis un bandeau ? Peut-il y avoir une suppléance de fonctions, comme on en voit si souvent dans la série ani- male ? Telle est la question que M. Dufour se pose après avoir cité quelques exemples dans lesquels l’organe ocu- laire disparu est remplacé par les organes tactiles. Répon- dant affirmativement à cette question, il établit qu’il y a une physiologie spéciale des aveugles, physiologie dont la suppléance des sens, due au développement spécial de cer- tains centres cérébraux, est le trait caractéristique. En effet, le jeune aveugle normal marche, court avec précaution, contourne un arbre, marche sur un mur, court après son cerceau, joue aux billes, à la toupie, tout cela par la sup- pléance de trois sens : l’ouie, l’odorat et le toucher. Par l’ouie l’aveugle signale les petits arbres à 2 mètres de distance, les tiges de becs de gaz à 1 mètre; il constate les portes devant lesquelles il passe, les maisons à 20 1 Compte rendu du Nouvelliste Vaudois, du 5 septembre, revu et complété par l’auteur. PREMIÈRE CONFÉRENCE 43 mètres. Cela vient du changement qui se produit dans le bruit des pas ou du bâton, ensuite de la réflexion des on- des sonores par l'obstacle interpose. C’est l'extrême dimi- nution d’un phénomène que nous apprécions très bien quand nous sommes en wagon et que, les yeux fermés, nous disons si le train longe un mur, s’il passe sous un pont ou sur un remblai. L’aveugle a-t-il une réelle augmentation de l'audition ? Entend-il des bruits plus faibles que le voyant ? Les expériences faites à l’Asile des aveugles ont montré que si trois hommes normaux avaient une audition moyenne de 110, trois jeunes filles voyantes en avaient uné moyenne de 160, et cinq jeunes aveugles une moyenne de 208. L’attention exercée peut expliquer cette différence. Quant à l'appréciation de la direction du son, les aveu- gles ont fait une erreur moyenne de 6° d’angle, les voyants en ont fait une de 13°. Un jour, un bateau à vapeur tout près de la côte de Savoie était dans un épais brouillard et ne pouvait avancer, car une cloche sonnait en Savoie et l'équipage ne put s’accorder pour dire si c'était à droite ou à gauche. Un aveugle exercé aurait pu le leur dire, et dans ce cas particulier il manquait un aveugle pour diriger le bateau. L’aveugle apprécie très bien les particularités de la voix; celle-ci a pour lui une physionomie très personnelle : il juge d'après la voix siune personne a bonne façon; il sait quelle est sa taille, quel est son âge. Il reconnaît, bien mieux que nous ne le ferions nous-mêmes, une personne de sa con- naissance au son de sa voix. L’odorat et le toucher lui donnent encore bien des ren- seignements utiles, et cela d'autant plus que la quantité de choses préalablement acquises par ces sens est plus grande. L'Arte a CIS 44 PROTOCOLES M. Dufour indique par des exemples combien la somme des choses déjà enregistrées par un sens donne de clarté aux constatations nouvelles que nous faisons par ce sens. Les aveugles sont ainsi tout naturellement au bénéfice de cette loi pour les renseignements fournis par l’ouie, l’odo- rat et le toucher. Si l’on cherche à apprécier la somme de malheurs hu- mains qui résultent de la cécité, il faut distinguer 3 cas: 1° l’homme adulte qui perd la vue ; 2° l’enfant devenu aveugle tôt dans la vie ; 3° l’aveugle-ne. L'homme adulte qui perd la vue a le sentiment absolu de sa perte, sa souffrance est entière. Pour l'enfant devenu aveugle, la suppléance partielle s'établit et il est moins fortement éprouvé par la lacune de la sensation. Quant à l’aveugle-né, il lui est très difficile de se rendre compte de ce qui lui manque, malgré les récits des voyants. Les cen- tres visuels du cerveau n'ayant jamais fonctionné, n’ont pas non plus le besoin de la sensation qu'ils ne connaissent point. Peut-être nos récits ne lui causent-ils pas beau- coup plus de regrets que ne le feraient à nous-mêmes les récits d'un homme doué d’un 6° sens. A cet égard, les opérations heureuses pratiquées sur des aveugles-nés donnent des renseignements péremptoires. Au moment où ils reçoivent la vue, ils ne savent qu’en faire, n'ayant pas le développement nécessaire des centres cérébraux pour élaborer et interpréter les excitations spé- cifiques de la lumière. L'arrivée de la première image ré- tinienne chez un homme de 20 ans, par exemple, peut être comparée à une première dépêche télégraphique passant par un fil établi depuis longtemps, mais qui n'aurait jamais fonctionné. La dépêche passe par le nerfoptique, arrive aux cellules de l’écorce du lobe oceipital qui sont en quel- que sorte le bureau de réception, et trouve là... un télégra- i SECONDE CONFÉRENCE 45 phiste dans l'enfance; non que ce telegraphiste soit jeune, mais parce qu'il n'a encore rien enregistré On peut done admettre qu’ensuite du defaut de déve- loppement de l’organe central, l’absence des sensations visuelles n’est pas si vivement ressentie par l’aveugle-né qu'il semblerait au premier abord. Quoi qu'il en soit, conclut M. le D' Dufour, et malgré la suppléance des sens, que j'ai cherché à vous démontrer, la lutte pour la vie est äpre et dure à l’aveugle ; il l’aborde avec une arme de moins, et il a droit ainsi à notre plus affectueux intérêt. B. Conférence du mardi 6 septembre, à 4 heures. La Psychologie de l’escargot par M. le prof. Emize YUNG. L'auteur commence par justifier le titre qu’il a donné a son entretien. Puisque les animaux inférieurs sentent, se souviennent, font des distinctions entre les choses, raison- nent en une certaine mesure, éprouvent des sentiments d'amour, de haine, de plaisir, etc., puisque ces phénomè- nes sont irréductibles aux lois de la mécanique, et qu'ils supposent chez ces animaux le principe de la conscience, il est indiscutable que leur étude fait partie du domaine de la psychologie. A ce propos M. Yung fait remarquer que l’histoire na- turelle, telle que nous la comprenons aujourd'hui, est beaucoup trop confinée dans l'étude de la morphologie. 46 PROTOCOLES Nos musees ressemblent trop à des cimetières, nos labo- ratoires à des boucheries. M. Yung aspire à une histoire naturelle vivante. Tout en reconnaissant la haute portée des recherches anatomiques, il lui semble que l’on com- mence à se lasser de couper en tranches des noyaux cellulaires, de colorer minutieusement les particules du protoplasme. On reconnaît la nécessité de se préoccuper davantage des manifestations vitales. C’est en complétant nos observations anatomiques, par des investigations sur la physiologie et la psychologie des animaux à tous les degrés de la série zoologique, que nous arriverons à com- prendre la physiologie et la psychologie de l’homme. L'auteur montre ensuite que la méthode objective. des sciences naturelles est parfaitement applicable aux recherches psychologiques, en vertu de la concomitance- qui existe entre les faits psychiques et les faits physiques. Tout phénomène mental est accompagné d'actes, c’est-a- dire de mouvements, qui le révèlent à l'observateur suffi- samment sagace pour en trouver la vraie signification. A l’appui de cette thèse, le conférencier expose le résul- tat de ses recherches sur les fonctions psychiques de l’es- cargot, accompagnant son récit de projections d’escargots. vivants et de photographies instantanées. M. Yung a porté d'abord son attention sur les sensations qui sont les matériaux premiers de tout travail mental. Les organes sensoriels ne sont pas encore différenciés chez. l’escargot au même degré que chez les animaux supé- rieurs. Les sens du toucher, du goût, de l’odorat sont en- core confondus à la surface entière du corps, de sorte que le mollusque perçoit les odeurs, par exemple, par le bord de son pied, en même temps que par ses tentacules. Il est vrai que le sens olfactif atteint à l'extrémité de ces der- niers son maximum d’acuité, mais l’ablation des tentacu- SECONDE CONFÉRENCE 47 les n'empêche nullement l'animal de distinguer les divers parfums. Le sens gustatif, bien que plus délicat dans le voi- sinage des lèvres, existe également sur les tentacules infé- rieurs et sur le pied. Le sens tactile est très développé partout, mais plus particulièrement aussi vers l'extrémité des ten- tacules. L’escargot recueille les moindres souffles de l'air, les plus légères trépidations du sol; son extrême impres- sionnabilité pour les différences de température rend les expériences fort difficiles. Quant à l’ouïe, la situation pro- fonde des otocystes laissait prévoir que ces organes sont peu sensibles. En effet, toutes les expériences prouvent que l’escargot est très « dur d’oreille ». Il ne paraît sen- sible qu'aux sonorités très basses ou très aiguës, mais de- meure sourd à la plupart des sons que nous percevons nous-mêmes. M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis- tence de la fonetion dermatoptique chez l’escargot. Il en- tre dans quelques détails sur son extrême myopie. Les experiences relatives à la perception des couleurs ont donné des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus sensible aux variations d'intensité lumineuse qu'aux diffé- rences de réfrangibilité; une lumière trop intense lui est désagréable. L'auteur a étudié les faits et gestes de l’escargot cher- chant sa nourriture et observé ses préférences à cet égard. La gourmandise que manifestent ces animaux pour les fraises, les champignons, etc., a servi à instituer des expé- riences sur leur mémoire. Cette faculté est rudimentaire, mais elle peut être développée par l'exercice. M. Yung montre un escargot qui, après un exercice de huit jours, avait appris à retrouver le lieu où des fraises étaient pla- cées; après en avoir été éloigné, il y revenait sponta- nément , à travers un chemin compliqué de plus de 15 me- tres de longueur. Les fraises ayant été enlevées du lieu * 148 PROTOCOLES en question, il ne pouvait être guidé que par ses souve- nirs. Un autre individu retrouvait sa demeure après une absence de trois jours; il avait donc une représenta- tion mentale de sa situation et des particularités de la route qui y conduisait. Toutefois le souvenir d’une sensa- tion ne se manifeste que lorsque celle-ci a été souvent renouvelée. Les faits, relatifs à la reconnaissance des escar- gots entre eux, prouvent aussi en faveur de leur mémoire. En terminant, M. Yung cite des preuves de l'intelligence des escargots, qui se manifeste par la spontanéité et l’ori- ginalité de certains de leurs actes, et il montre les attitudes qui traduisent chez ces mollusques les sentiments de plai- sir et de peine. PROTOCOLES 49 y Séances des Sections. A. Section de physique. Séance du 5 septembre 1893, à l’auditoire de physique. Président d'honneur: M. Gariel, professeur à Paris. Président : M. Henri Dufour, professeur à Lausanne. Secrétaire : M. Bührer, pharmacien à Clarens. La séance est ouverte à 8 X heures, par M. le professeur Henri Durour, qui rappelle par quelques mots le souvenir de M. Louis Dufour, l’éminent physicien de l’Académie de Lausanne, dont le portrait orne la salle. 1. M. AwsLer-Larron, de Schaffhouse, décrit un limni- mètre enregistreur transportable, de son invention, au moyen duquel on évite les erreurs des limnimètres stables qui donnent souvent des cotes trop élevées. M. Amsler ayant apporté l'appareil, le fait fonctionner et explique les détails de l’ingénieux mécanisme. 2. M. L.pe LA Rive, de Genève, fait une expérience sur la transmission de l'énergie par un fil élastique. Deux poids de 5 kilogr., formant pendules, suspendus à des fils de fer de 3,5 mètres de longueur, à 4 mètres de distance, sont re- _ lies entre eux par un fil élastique. Un seul pendule mis en oscillation communique son mouvement à l’autre, dont les oscillations augmentent à mesure que celles du premier ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. ; 4 50 PROTOCOLES diminuent. Le second pendule ralentissant ses oscillations, met de nouveau en mouvement le premier, et ainsi de suite. Le fil élastique sert de conducteur à l’énergie trans- mise d’un poids à l’autre, suivant les conditions de dilata- tion et de vitesse des deux sections terminales. 3. M.le prof. Charles Durour indique un moyen de déter- miner le grossissement des lunettes en utilisant le procédé bien connu, qui consiste à regarder un objet avec les deux yeux. Avec l’un des yeux, on regarde l’objet directement, avec l’autre œil on le regarde dans la lunette et l’on com- pare la grandeur des deux images. M. GarIEL, répondant à M. Dufour, fait entrer en ligne de compte dans cette ques- tion fort complexe, la puissance d’accommodation de l'œil. 4. M. le prof. KLEINER, de Zurich, parle de l’échauffement des diélectriques. 5. M. le prof. Albert RiecenBacH, de Bâle, expose les con- ditions des précipitations atmosphériques dans le canton de Bâle. La quantité moyenne des précipitations des sta- tions qui n’ont pas une situation ou une exposition excep- tionnelles, peut être exprimée par la formule : R=a+b.h4c.tge. h est la hauteur de la station au-dessus du niveau moyen de la contrée ; z la moyenne de l’inclinaison du terrain ; ab c des constantes, soit a la moyenne annuelle des preei- | pitations atmosphériques de la hauteur initiale, d l’aug- mentation des précipitations pour un mètre d’elevation et c l'augmentation provoquée par l’inclinaison du terrain à 15°. Les valeurs des constantes sont: a, 199,3 (elim = Sie, Les résultats des observations pluviometriques de cinq années, a Cham, au Gubel et au Righi, ainsi que de huit an- nées à Gäbris et au Santis, concordent parfaitement avec cette théorie. SECTION DE PHYSIQUE 51 A 11 heures, la section de chimie se réunit à celle de physique. 6. M. le prof. KanLBAUW, de Bâle, expose les résultats de ses laborieux travaux de distillation des métaux dans le vide. Les cornues en verre de Bohême et en verre d’Iéna, que l’orateur fait circuler, étaient plongées dans un bain d'huile et ne sont nullement déformées, quoiqu’ayant sup- porté des températures allant jusqu’à 900 degrés. Le vide à peu près complet dans lequel les distillations ont eu lieu permet aux métaux de se volatiliser à une température de beaucoup inférieure à celles constatées jusqu'à présent. Les métaux présentés par M. Kahlbaum se distinguent de ce fait par leur grande pureté. 7. M. Raoul Pıcrer parle des phénomènes chimiques aux basses températures et accompagne ses exposés de quel- ques expériences, renouvelées en partie le lendemain en- suite d'un petit accident. Les démonstrations du manie- ment de l'acide carbonique à l’état liquide et gazeux étaient © faites surtout en vue des membres de la Société qui se vouent à l’enseignement. À 1 heure, la séance est suspendue ; reprise des travaux à 2 heures. 8. M. le prof. Ch. GaLoPIN, de Genève, expose les résultats que fournit le calcul pour les modifications du son, lorsque le corps sonore a un déplacement rapide. Dès que la vi- tesse du mobile dépasse celle du son, l'observateur reçoit simultanément deux sons, d’abord tous deux plus aigus que le son naturel, puis l’un aigu et l’autre grave. Si la vi- tesse du mobile surpasse le double de celle du son, ily a une dernière période où les deux sons sont graves. 9. M. Durorr, professeur, à Orbe, présente un nouveau baromètre anéroïde de son invention. L'appareil se compose d'une boîte d’aneroide portant au fond une glace noire. * PROTOCOLES Une lentille convexe peut étre rapprochée de cette glace au moyen d’une vis micrometrique, qui porte un limbe divisé permettant de lire le nombre des tours et des fractions de tours. En rapprochant la lentille de la glace, on voit appa- raître au point de contact les anneaux colorés de Newton. Un tube vertical placé au-dessus de la lentille, portant une loupe à son sommet et à l’intérieur une glace sans tain, fai- sant un angle de 45° avec l’axe du tube, facilite l’observa- tion; de même une ouverture latérale qui éclaire le point de contact. Le baromètre est gradué à la façon ordinaire, par com- paraison avec un baromètre à mercure. 10. M. Crraïs, de Menton, parle de la formation des cli- mats de localités. Les conditions géographiques et géolo- giques ne suffisent pas, comme on l’admet généralement, à constituer le climat d’une région; il faut en chercher la raison dans le seul facteur atmosphérique à grande varia- bilité, la vapeur d’eau. Dans une atmosphère humide, la chaleur du sol se perd difficilement par rayonnement et la température réelle du lieu devient supérieure à la tempé- rature de latitude. 11. M. Guys, privat docent à Zurich, expose le parti que l’on peut tirer de la connaissance de la moyenne distance géométrique de tous les éléments de la section d’un con- ducteur, dans le calcul des coefficients d’induction. 12. M. le prof. Henri Durour présente divers appareils de son invention, exécutés par son assistant, M. Möhlenbrücke, et construits dans le laboratoire de physique de Lausanne ; entre autres, les diverses installations électriques de l’audi- toire, celles qui servent à produire l’air comprimé, un ap- pareil enregistrant la vitesse et la direction des vents, fone- tionnant à l’observatoire météorologique du Ghamp-de- l'Air, enfin un ingénieux petit appareil qui permet de me- surer le bleu du ciel par comparaison directe. Ge dernier SECTION DE CHIMIE 53 se distingue par une disposition qui fait voir la couleur type par transparence, à côté de celle du ciel réfléchie par un petit miroir. La séance est levée à 4 heures. B. Section de chimie. Séance du 5 septembre 1898, à l’auditoire de chimie. Président d'honneur : M. Friedel, de l’Institut de France. Président: M. Brunner, prof., à Lausanne. Secrétaire : M. W. Robert, à Lausanne. 1. M. O. BiLLeter, professeur, à Neuchâtel, entretient l'assemblée de la desmotropie des thiurées. L'auteur estime qu'il ne faut pas considérer les thiurées comme des corps tautomériques. Ce n’est que par comparaison avec les urées qu’on leur a attribué une formule symétrique, mais toutes leurs réactions s'accordent avec une constitution asymétri- que. « M. Billeter a démontré récemment que par l’action des chlorures thio-carbamiques disubstitués sur les thiu- rées tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution asymétrique désignées sous le nom de pseudo-dithiobiurets qui, sous l'influence de la chaleur, se transforment en di- thiobiurets penta substitués à constitution normale. » L’ex- périence a montré que les thiurées réagissent sous la forme asymétrique et donnent des produits instables. On peut conclure que, dans le cas particulier, ces corps ne présen- tent pas de desmotropie. Il faut donc s'attendre, en opérant sur des thiurées mono ou disubstituées à ce que l’attaque se fasse directement sur l’azote. 04 PROTOCOLES Des essais, tentés dans ce but, n’ont pas encore donné de - résultats définitifs. 2. M. le D' Amé Prcrer, de Genève, présente quelques observations sur la phénanthridine. Il indique d’abord quel- ques-unes des synthèses de cette base, soit à partir de la benzilidène-aniline, soit à partir des dérivés du biphényle. Il parle ensuite de sa transformation en phénanthridone par oxydation au moyen d’une solution de chlorure de chaux en présence d’un sel de cobalt, et il termine par quelques considérations théoriques sur la constitution des hydrates d’ammonium derivant de la phenanthridine. 3. M. SCHUMACHER-KopP, chimiste cantonal, à Lucerne, décrit un cas d’empoisonnement occasionné par la poussière des moulins (Mühlenstaub) employée comme nourriture pour les bestiaux. L'analyse n’ayant fait constater aucune trace d’alcaloide ou de ptomaine, l’intoxication doit être considérée comme purement bactériologique. M. SCHUMACHER parle d'un autre empoisonnement dû à un mélange d’arsenic et de chaux répandu par vengeance sur un champ et développe les faits qui, après le meurtre de Keller, à Lucerne, ont amené ce dernier à faire des aveux. 4. M. le D' W. Marckwatp, de Berlin, a étudié la consti- tution des anneaux de carbone et la position des liaisons simples et doubles dans la naphtaline et la quinoline. M. FriepeL fait remarquer l’importance que présente la stéréochimie dans l’etude des corps organiques et dans celle qui occupe M. Marckwald, en particulier. _ 5. M. FrIEDEL, de Paris, fait part de ses dernières recher- ches sur un nouveau corps obtenu par l’action de l’oxy- chlorure de phosphore sur la méthylacétanilide. C’est une poudre brune, à reflets bleus, soluble dans l’alcool avec SECTION DE CHIMIE 53, une belle coloration rouge de fuchsine, qu’on peut consi- derer comme le monochlorhydrate d’un ether chlorhydrique du carbinol. M. Friedel developpe la constitution de cette combinaison et decrit ses proprietes ainsi que celles de quelques-uns de ses sels. 6. M. GLADsToNE, de Londres, parle de « l’âge du cuivre » qui a précédé l’âge du bronze. Il a examiné plusieurs outils formés d’un metal rouge et rapportés d’Egypte par M. Flin- ders Petrie. « Ils sont de cuivre, mais ils contiennent tou- jours de petites quantités d’antimoine, d’arsenic, ou même d’étain. » On a aussi trouvé une bague d’étain et des orne- ments qui, d'après l'analyse, paraissent être de l’antimoine métallique. L'auteur a aussi constaté que les outils décou- verts par M. Bliss à Lachish, sont en cuivre très dur et renferment beaucoup d’oxyde cuivreux. On a encore trouvé à Lachish des objets en plomb très pur et des bra- celets d'argent. 7. M. W. RogerT, de Lausanne, lit quelques extraits d’une notice sur les travaux’de Samuel Baup, chimiste vau- dois peu connu. 8. M. BRuNNER, empêché par la communication de M. R. Prarer à laquelle chacun comptait assister (voir Section de physique), renonce à présenter ses travaux sur les nilro- prussiates, sur l’action du chloroforme sur la phenylhydra- zine et sur un nouvel hydrate de carbone, identique à la dextrose au point de vue chimique, mais qui en diffère par ses propriétés physiques. 56 PROTOCOLES C. Section de géologie. Séance ouverte a 9 heures dans la salle du Grand Conseil, après l’Assemblée générale de la Société géologique suisse. Président : M. G. Cotteau, d’Auxerre. Vice-president: M. le prof. Albert Heim. Secrétaires : MM. Wehrli et Lugeon. 1. M. Gozriez rend compte de l’excursion géologique en Chablais, du 29 aoüt au 2 septembre. Il releve combien cette region a été scrupuleusement etudiee par MM. Rene- vier et Lugeon, dont les participants a la course ont pu admirer l’oeuvre. Les points les plus importants ont été vérifiés. Le recouvrement par la Brèche du Chablais, sous forme d’un grand pli couché, chevauché, a été très nette- ment prouve. L’etude des pointements cristallins du pla- teau des Gets a convaincu la plupart des excursionistes que les schistes, dans lesquels ces pointements sont pinces, ne sont en tout cas pas du flysch, mais probablement du trias. Le Trias rouge de Matringe a été également admis, ainsi que la réapparition de la chaîne de la Chevasse der- riere Taninges, sous forme d’un lambeau de flysch et de crétacé reposant sous le carbonique. 2. M. Maurice Lueron a étudié, sous la direction de M. Renevier, la région de la Brèche du Chablais. Celle-ci est jurassique. Elle représente les niveaux du lias au malm. Partout cette région chevauche sur les zones avoisinantes, tantôt sur les Préalpes, tantôt sur les Hautes-Alpes, ce qui lui donne la forme d’un champignon (double renverse- ment anticlinal dans tous les sens). Le renversement, tourné 5 SECTION DE GEOLOGIE 57 du côté des Hautes-Alpes, reproduit, dans le val d’Illiez, un phenomene analogue au double pli glaronnais, avec des complications analogues à celui-ci. i Au cours de la discussion M. Hem, après avoir félicité MM. Renevier et LuceoN des beaux résultats obtenus, cons- tate que par ceux-ci la géologie des Alpes occidentales et orientales se sont rapprochées d’un grand pas, et qu’ainsi ilya une très grande ressemblance entre les phénomè- nes de ces deux régions (champignon chablaisien, double pli glaronnais). | MM. pe MarerRıE, RENEVIER, SCHARDT, JACCARD, PENCK entrent en discussion sur le m&me sujet. 3. M. le Dr Beum, de Fribourg en Brisgau, présente de splendides polypiers du silurien de Gotland, nettoyés par ‘l’acide chlorhydrique. M. Baum présente encore une belle serie de fossiles cré- taciques du Frioul (Italie). Plusieurs exemplaires sont d’une rare beauté, surtout les rudistes, que M. Boehm a étudiés avec beaucoup de soin. Il considère ces couches comme équivalant au cénomanien supérieur. 4. M. DeLEBECQUE, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Thonon, présente son bel atlas des lacs français, dont il fait hommage à la Bibliothèque de la Société helvétique. 5. M. DeLEBEcQUE donne aussi les résultats d’une nou- velle exploration au glacier de la Tête-Rousse, lequel pro- voqua en 1892 le terrible sinistre de St-Gervais. Il soutient l'opinion de la crevasse de fond. Pour lui l'accident se re- produira tôt ou tard. La vallée est donc à jamais menacée. 6. Le massif du Simplon excite toujours la curiosité bien justifiée des géologues. M. le Dr ScHarpT, de Montreux, a fait une étude absolument neuve de cette région, en s’oc- cupant particulièrement de la nature du gneiss d’Antigo- 58 PROTOCOLES rio. M. Schardt interprète la coupe du Simplon d’une facon bien différente qu'on ne l’avait fait jusqu'ici. Il y trouve des plis remarquables, dont un dans le flane méridional de la chaîne. Le gypse de la vallée de la Cherasca est triasique et les couches sous-jacentes probablement jurassiques. M. Hem ne voit pas de preuve que ces différentes cou- ches se relient. Pour lui les gneiss correspondent à la partie inférieure des gneiss du Tessin. M. Renevier, au contraire, est disposé à admettre de nombreux plis dans cette chaîne. Il en avait vu des in- dices, mais sans pouvoir les prouver. M. Gozurez, de Lausanne, en cherchant à introduire dans le cristallin du Simplon les divisions françaises, est arrivé aux mêmes constatations de plis intenses. Il montre un profil qu'il avait construit antérieurement. Il pense que’ les anciens plis seront plus faciles à trouver lorsqu'on assi- milera les zones du Simplon aux divisions si clairement établies dans le Plateau central. = 7. M. Corteav, par ses études sur les Æchinides du Liban, rapporte les terrains de cette montagne au cenoma- nien et non pas au jurassique ou au crétacique inférieur, comme on l’a fait jusqu'ici. Il y signale la présence du ra- diole de l’Echinus glandarius. Il décrira prochainement quinze espèces nouvelles d’échinodermes de cette région. M. pe LorioL est d'accord. 8. M. le prof. Pexcx, de Vienne, fait une communication sur les lacs de barrage, au nord du lac de Constance. Il a trouvé des deltas torrentiels bien typiques, à une hauteur qui dépasse beaucoup les moraines de la dernière période glaciaire. Ces moraines auraient dû combler ces lacs. C’est donc la glace de l’ancien glacier du Rhin qui a formé le barrage, de sorte que les eaux furent forcées de faire un SECTION DE GEOLOGIE 59 contour, de la Bregenzer-Aach jusqu'au lac d’Ueber- lingen, pour rejoindre le Rhin ou les anciens thalweg, aux environs de Stein. MM. Hem et Forez prennent part à la discussion. 9. M. Meister, de Schaffhouse, a trouvé au sud du Schweizerbild, près de Schaffhouse, un cône de déjection interglaciaire, qui aujourd'hui est creusé par des vallées. 10. M. Früx, de Zurich, a envoyé à M. Renevier une lettre concernant un bel exemple de polissage éolien, sur un ro- cher en place près de Laufenburg. M. Früh attire l’atten- tion des géologues sur ce phénomène, probablement plus fréquent qu'on ne se le figure. Il se réserve du reste de poursuivre cette étude. 11. M. le prof. Renevier présente, au nom de M. le pro- fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé, colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel, réimprimé récemment à Paris, à l'échelle du 1 :2000°, par M. l'ingénieur James Lapame, sous la direction duquel ces tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a été de faire servir ce beau profil à l’enseignement technique et géolo- gique, aussi le remet-il au tiers du prix de revient, soit pour la somme de 5 francs. 12. M. le prof. D' Ave. Jaccarp montre la seconde édition de sa feuille XI de la carte géologique de la Suisse, et fait quelques remarques concernant le texte qui va paraître. 13. M. ScHarpT a exploré le Mont-Catogne en Valais. La protogine du Mont-Blanc traverse la vallée de la Dranse et va se perdre sous les schistes au Mont-Chemin. Les series stratigraphiques établies par M. Schardt sont nettement définies par d’assez bons fossiles. Il signale le Rhétien au Catogne, et une brèche, probablement jurassique, à la Pierre-à-Voir. 60 à PROTOCOLES 14. M. Gorztez présente une machine à faire les coupes minces, d'un type nouveau, établie par lui et M. MonLen- BRÜCKE, assistant mécanicien du laboratoire de physique. La machine à scier permet d’avoir, en une demi-minute, des lames de moins d’un millimètre d'épaisseur et de 4 à 5m de côté, que l’on coupe dans l'échantillon de roche lui-même et non dans ses débris. La machine à polir est formée par 3 meules tournant entre pointes. La première, avec laquelle on fait le dégros- sissage, est faite en cuivre,avec du diamant serti; la seconde est un alliage spécial, on y travaille à l’amorce; la troi- sième, pour le finissage, est en verre. On obtient avec ces appareils de très grandes plaques, et très rapidement. Des accessoires très simples servent à la confection des coupes orientées. Interrompue un moment à midi, la séance est levée à 4 heures du soir. D. Section de botanique. Seance du 5 septembre 1893. VICOLO ( M. le prof. Schnetzler, Lausanne. i M. le prof. Radlkofer, Munich. Président: M. Mare Micheli, Genève. Secrétaire: M. le prof. Wilezek, Lausanne. 1. M. le prof. J. Durour présente un raisin à grains pana- chés en vert et en blanc. 2. Il fait ensuite une conférence sur la sélection des vignes américaines et passe en revue les résultats obtenus SECTION DE BOTANIQUE 61 quant à la production, le greffage et la resistance au phyl- loxéra. La société fait une visite aux cultures de vignes ameri- caines et a la collection ampelographique organisée au Champ-de-!’Air. 3. Herr Prof. RapLkorer, aus München, spricht über den anormalen Stammbau der Sapindaceen. Diese anormale Structur ist den Sapindaceen eigenthümlich und bis jetzt in einer einzigen, einer anderen Familie angehörigen Pflanze, aufgefunden worden. Es ist dies wahrscheinlich eine mit der Gattung Dauhinia verwandte Leguminose. 4. Derselbe spricht über neue Kaoutschouk führende Pflanzen und citirt solche aus den Familien der Celastri- neen, Hippocrateaceen und Tiliaceen. 5. M. le prof. MüLLer, de Genève, donne un aperçu de ses études sur les lichens exotiques depuis le mois d’aoüt 1892. 6. Herr Prof. Fiscxer, aus Bern, bespricht einen neuen Ascomyceten, die Sclerotinia Rhododendri Fischer, seine Unterscheidungsmerkmale von den 4 von Woronin unter- suchten nahe verwandten Arten und seine Entwicklungs- geschichte. 7. M. le prof. Wizczex, Lausanne, présente un cas de prolifération chez les cônes du mélèze. 8. M. P. Jaccarp, Lausanne, présente un travail sur le développement de l’endosperme des corpuscules et de l’embryon, ainsi que sur la germination du pollen de l’Ephedra helvetica, G. A. Mey. 9. Herr Prof. ScareTER, Zürich, bespricht einen Fall von wahrer « Cleistogamie » bei Molinia serotina. Die « chasmogamen » Blüthen sind immer steril, die « cleisto- gamen » sind zwischen Halm und Blattscheide einge- schlossen. | , HEREIN RE Zani 62 PROTOCOLES 10. Derselbe bespricht, an der Hand einer Karte, die pflanzengeographischen Verhältnisse des St. Antönier- thales, im Prättigau , mit besonderer Berücksichtigung der Wiesentypen. 11. M. le prof. Martin, de Genève, présente un travail sur les Ayménomycètes genevois, accompagné de nombreu- ses planches peintes. 12. M. le prof. ChopaTt, Genève, présente le 2° volume de son travail sur les Polygalacées, contenant le genre Polygala. M. Chodat insiste sur les questions d’affinités et sur les melhodes propres à les decouvrir. Par une étude des « tendances » du groupe persicæfolia d'Asie et d’Afri- que, il arrive à la conclusion que le groupe entier est d’ori- gine monophylletique. A i 13. M. le prof. ChopaT présente, au nom de Me Ropri- Gue, de Genève, un travail sur les semences des Polyga- lacées, qu'elle a étudiées a partir de la formation de l’ovule. Quelle que soit la difference dans l’aspect des grai- nes, quand elles appartiennent au même groupe, les tégu- ments ont la même structure. | 14. M. Jaccarp, d’Aigle, présente des échantillons de Hierochloa borealis des Mosses et de Hypericum Richeri des Alpes de St-Maurice, ainsi qu’un cas teratologique de l’inflorescence du Quercus sessiliflora. M. GAILLARD, d’Orbe, présente une série de roses nou- velles pour le canton de Vaud. 14. M. VETTER présente des plantes de Costa-Rica en- voyées par M. Tonduz à M. Barbey de Valleyres s/Rances. Il lit quelques remarques qui s’y rattachent. ta a (TT nt HAE Ecran ee tai iii Be PROTOCOLES _65 E Sections de médecine et de zoologie (fusionnées). President d’honneur : M. le prof. J. Kollmann, de Bale. President : M. le prof. Th. Kocher, de Berne. Secretaire: M.le prof. E. Bugnion, de Lausanne. La séance est ouverte à 8 % heures dans l’auditoire de l’Institut anatomique, par M. le prof. Larguier. 1. M. le prof. J. KoLımann décrit, sous le nom de pseudo- recessus intraperitonealis, une poche du péritoine due à la soudure du mésocolon dans la période fœtale. Le mésen- tère du colon ascendant, du colon transverse et du colon descendant formait une poche à large ouverture, dans laquelle la moitié du jejunum pouvait s’engager. Cette anomalie a été observée chez une femme de 40 ans envi- ron, dont les organes abdominaux offraient a d’autres égards encore une disposition irreguliere, résultant de troubles du développement. Une description de ce cas, accompagnée de figures, a été publiée dans l’ Anatomischer Anzeiger, léna, 1883. 2. M. J. KoLLmann fait une autre communication relative au spina bifida et au canal neurentérique. L’embryologie experimentale est arrivee à produire arti- ficiellement, chez les animaux, des monstruosites qui jet- tent une vive clarté sur les premières origines du spina bifida. On a vu se produire une fissuration de la moelle 64 PROTOCOLES épinière, rachischisis anterior et posterior, ainsi que des adhérences anormales entre le canal vertébral et la cavité pleuropéritonéale, semblables à celles que l’on observe chez l’homme dans certains cas pathologiques. L'auteur présente plusieurs blastodermes de poulet, chez lesquels on peut constater les premiers commencements de ce genre d’anomalie. Le canal neurentérique, qui existe aussi chez l'embryon humain, paraît être le siège primitif de la lésion. Pour plus de détails, voyez: Anatomischer Anzeiger, Iena, 1893. 3. M. le D' F. UrecH, docent à Wurzbourg, parle de la coloration des écailles du tégument chez les Lépidoptères et les Coléoptères. Ses recherches ont porté sur 100 espèces environ de ces insectes. Les couleurs ont été étudiées à la lumière trans- mise et à la couleur réfléchie. Les unes sont de véritables pigments, séparables sous forme d’extraits, les autres sont des couleurs « physiques », dues à des phénomènes d’in- terférence. Les pigments ont été traités tour à tour par l'eau, l'acide chlorhydrique, l'acide nitrique, l’ammonia- que, etc., et leurs principales propriétés indiquées en ré- sumé dans un tableau d'ensemble. (Voir aux Archives et au Zool. Anzeiger, dans lequel les recherches de M. Urech seront prochainement publiées.) 4. M. le prof. pe CÉRENVILLE fait part des résultats qu'il a obtenus avec l'acide carbonique liquéfié, employé comme révulsif contre la sciatique. 5. Dans une seconde communication, M. DE CÉRENVILLE rend compte des observations qu'il a faites sur la fatigue du coeur. Gelle-ei est surtout caracterisee par la dilatation de l’organe et se rencontre le plus souvent chez les per- sonnes qui se livrent à des travaux violents, sans s’y être e SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 65 suffisamment préparées. C’est ainsi que chez des alpinistes non « entraînés » il suffil parfois d’une ascension rapide, ou un peu prolongée, pour que l’on voie se produire une dila- tation considérable du cœur, accompagnée d’essoufflement, faiblesse et autres symptômes plus ou moins alarmants. Après une interruption d’une heure, la séance est re- prise dans la salle d’histologie. 3 6. M. Hrrzen, professeur, constate, à propos d’un récent travail de M. Vanlair, l’innocuité de la section bilatérale des récurrents, et conclut que ce n’est pas à la paralysie de ces nerfs que la section des pneumogastriques doit sa gravité ; cette dernière opération n’est d’ailleurs pas infail- liblement mortelle : M. Herzen a observé un chat qui a vécu trois mois en parfaite santé, après la section simulta- née du vago-sympathique des deux côtés, sans trace de régénération de ces nerfs. M. Krehl ayant prétendu que la mort des animaux était due à la suppression de la sécré- tion de l’acide par la muqueuse gastrique, M. Herzen a établi chez deux chiens, il y a six mois, une fistule gastrique destinée non seulement à faire quelques études sur la di-. gestion, mais à permettre l'injection directe dans l’estomac d'HCI dilué, afin de contrôler l’assertion de M.Krehl; il n’a cependant pas voulu faire l'expérience avant le Con- grès, afin de pouvoir présenter ces chiens, qui offrent un autre intérêt. Ces deux animaux, jeunes et vigoureux, ont subi, il y a trois mois, la section d’un sciatique, suivie immediate- ment de la suture des deux bouts du nerf, faite avec le plus grand soin. Il n'y a plus de forte congestion de l’ex- trémité opérée; la peau est parfaitement saine; dans la marche les deux animaux se servent assez habilement de la patte ; mais celle-ci est encore tout à fait insensible. Chez un troisième chien, qui a subi le même jour la même ‚ ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. 5 66 PROTOCOLES opération, la patte opérée est encore très fortement con- gestionnée ; l’animal marche sur le dos de la patte, dont la peau est excoriée et ulcérée. 7. M. Herzen présente ensuite un chat qui a subi l’extir- pation profonde des soi-disant centres moteurs corticaux de l’extremite antérieure gauche ; l’animal marche, court, saute et grimpe parfaitement; l’anesthésie tactile est encore complete, après trois mois, dans l’extremite ante- rieure; elle a disparu dans l’extremite postérieure, qui n’est cependant pas tout à fait indemne : elle est insensible au froid, ce que M. Herzen démontre par une experience evidente. 8. Enfin, les conclusions de M. Semrr et de M. Herzen au sujet de l'influence exercée par la rate sur la production de ia trypsine dans le pancréas, ayant été tout récemment mises en doute, M. HERZEN montre des éprouvettes conte- nant, dans l'alcool, les restes d'une quantité constante d’albumine et de fibrine soumise à la digestion artificielle. La diminution de ces deux substances est beaucoup plus considérable lorsqu'elles ont été exposées au mélange d’in- fusions pancreatique et splénique, que lorsqu'on emploie la première seule. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 9. M. le prof. Ep. BéRANEGK, de Neuchâtel, expose, en s’ai- dant de nombreux dessins, le mode de développement et les transformations successives de l’épiphyse des amphi- biens. Après avoir suivi le processus par lequel l’organe frontal ou corpus epitheliale des anoures se détache de l’épiphyse, l’auteur conclut que ce corps représente certai- nement un organe visuel ancestral, mais qu'il n’est pas l’homologue de l'œil pariétal des sauriens et répond à l’'é- piphyse seule de ces derniers. Aïnsi les ancêtres des ver- tébrés ont dû posséder deux yeux médians, l’un épiphy- saire, l’autre pariétal. SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 67 Pour plus de details, voir Revue suisse de zoologie, Ge- neve, 2° fasc., 1893. 10. M. le prof. C. Emery, de Bologne, parle des poils de mammiferes, au point de vue de leur homologie et de leur développement phylogenetique. D’accord avec O. Hertwig et Beard, il admet que sc poils dérivent des dents cutanées des poissons primitifs. Ces dents étant portées par un socle de cément qui cons- titue la base des écailles placoides, nous pouvons voir dans la papille du derme, souvent ossifiée, qui est recouverte par l’épiderme corné des écailles des reptiles, ’homologue de la plaque de cément. M. Emery discute à ce propos les opinions émises par M. Max Weber dans son remarquable travail sur les téguments du pangolin (Manis). Si l'on ad- met que les mammifères primitifs étaient couverts d’écail- les, leurs poils devaient &tre implantés sur les écailles elles-m&mes, et non pas derrière elles, comme le suppose cet auteur. 11. M. Every parle en outre des glandes sébacées et su- doripares et de leurs connexions avec les poils. Il arrive à la conclusion que les écailles, les poils et les glandes sont trois sortes d'organes cutanés également anciens, remon- tant aux premiers âges des vertébrés, mais qui se sont développés et différenciés inégalement dans les trois clas- ses des amniotes. (Voir Archives des sc. ph. et nat. et Ana- tom.-Anzeiger, 1893, p. 731.) 12. M. le prof. N. LòwentHAL fait une communication sur le lobe olfactif du lézard. Il distingue les couches sui- vantes : a) épithélium edu ventricule; D) couche assez épaisse de cellules ressemblant à des grains; c) couche médullaire, essentiellement formée de fibres nerveuses à myéline ; d) couche gélatineuse renfermant les grandes cellules du lobe olfactif ; e) couche des glomérules ; f) cou- * 68 PROTOCOLES che des fibres du nerf olfactif. L’auteur a réussi, grâce à la methode de Golgi modifiée, a observer les connexions des elements et a decouvrir des details de structure encore inedits. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 13. M. le prof. Th. Sruper parle de la formation des gal- les chez les Alcyonnaires. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 14. M.le prof. Ep. Bugnion présente une série de prépara- tions montrant le développement des muscles chez l’em- bryon de l’axolotl. 15. M. Harry J. BarBER présente quelques aberrations de lépidoptères diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) captu- rés en Suisse pendant l’ete de 189. Il montre ensuite un exemplaire femelle de Thais ru- mina, var. medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 pres de Tarasp (Basse-Engadine), entre le chäteau et le Kurhaus. C’est la première fois qu'on signale en Suisse l’existence de cette espèce, dont l'habitat ordinaire est limité a la France méridionale et à la péninsule ibérique. Get insecte sera déposé au musée de Lausanne, auquel M. Barber a bien voulu en faire don. 16. M. H. Got, de Lausanne, signale l'existence du véron ‘Phoxinus lœvis) dans le lac du Grand-St-Bernard, et donne quelques détails sur la «variété alpine» de cette espece. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 17. M. le D' O.-E. Imnor, empêché d’assister à la séance, nous a fait parvenir les travaux suivants, destinés à la section de zoologie : Beitrag zur Kenntnis der Fauna der Gewässer (Seen) des Gebietes der Rhône. : Notiz über die Rotatorien der Schweiz. (Voir Archives des sc. ph. ct nat.) : L | SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 69 ANNEXE Excursion zoologique sur le lac Leman. Conformément au programme, le lundi 4 septembre, à 1 % heure de l’apres-midi, par un temps splendide et un lac très calme, vingt-cinq membres de la Société helvétique étaient recus à bord du Little Prince, par MM. A. Kohler et M. Auckenthaler, propriétaires du gracieux vapeur, qu'ils avaient, pour la circonstance, généreusement mis à la dis- position de l'organisateur de l’excursion. En quelques minutes, Messieurs les zoologistes, auxquels se sont joints quelques paléontologistes et botanistes, sont transportés du port d’Ouchy en plein lac. Là, par une pro- fondeur d’environ 120 mètres, le professeur H. Blanc opère en canot et démontre les appareils qu'il emploie pour re- cueillir les êtres pelagiques et ceux du fond. Le filet de gaze fine traîné pendant cinq minutes à 40 mètres de profondeur, est ramené à la surface, renfermant une masse considérable d'organismes pélagiques. A lœil nu se voient des myriades de Copépodes (Diaptomus gra- cilis, lasciniatus, Cycloptus brevicauda), des Cladocères (Daphnia hyalina, Bosmina longispina, Sida cristallina , Bytothrephes longimanus, Leptodora hyalina). Le soleil est si éclatant, qu’à 20 mètres, le filet traîné ne ramène qu'une très petite quantité de matériel. La drague est ensuite jetée entre 50 et 60 mètres de fond; en quelques minutes elle est remplie, et son contenu tamisé , 70 PROTOCOLES à la surface, à l’aide de deux tamis. Le premier, le plus grossier, retient les nombreux vers Oligochètes qui vivent dans le limon du fond (Saenuris velutina, Bythonomus Le- mani), des larves d’un Chironomus, quelques valves de Pisidium Foreli, etc.; le second tamis, plus fin, retient le sable avec les Difflugies, et on remarque, à l’ceil nu déjà, de nombreuses Gromia Brunmneri. A 3 heures, le Little Prince rentre à Ouchy, où M. H. Blane fait voir, sous le microscope, tout un monde d’or- ganismes aux formes les plus variées, provenant de ce qui vient d’étre récolté en plein lac et dans la faune profonde. Cette excursion d’un nouveau genre a paru vivement in- teresser les membres de la Société qui y ont pris part. F. Section d’agronomie. Séance du 5 septembre, à 8 heures du matin, à l’Institut agricole. Président : M. S. Bieler, directeur de l’Institut. Vice-président : M. Chuard, professeur. Secrétaire : M. Borgeaud, inspecteur. 1. M. BieLER ouvre la séance par un discours dans lequel il constate que si c’esl la première fois que des membres de la Société, s'intéressant aux questions agricoles, forment une section spéciale, ce n’est pas la première fois que la So- ciété helvétique des sciences naturelles entend des travaux se rapportant directement à l’agriculture. En 1817, A.-P. de Candolle établissant le programme des questions à étu- dier, disait, entre autres: « La physiologie végétale est un champ bien digne d'occuper les botanistes ef les agricul- teurs. » Il mentionnait diverses questions spéciales propres CAP sil A SECTION D’AGRONOMIE 71 a éveiller l’attention des uns et des autres. En 1819, a Lau- sanne, M. de Trey présenta un travail sur la culture du tabac. En 1820, la Société s’occupa de l’amelioration des alpages, de la culture du froment, etc. C’est dire que les fondateurs de la Société avaient compris l’importance des sciences naturelles pour l’agriculture ; il ne paraîtra donc pas déplacé de former aujourd'hui une section agronomique. 9. M. MarTINET, directeur de la station laitière, présente un travail fait avec la collaboration de M. Paccaup, chimiste de la station, sur la nature du ferment de l’azi. Diverses considérations, basées sur des faits pratiques, ont engagé M. Martinet à faire l'étude de l’azi au point de vue des fer- ments organisés qu'il peut contenir. Deux ferments ont été isolés : 1° une bactérie ; 2 une levure. La bactérie obser- vée, qui ressemble au ferment lactique de Pasteur, n’est pas identique à celui-ci, quoiqu'elle soit également un fer- ment lactique ; elle joue probablement un rôle important dans la maturation des fromages. La levure observée est morphologiquement différente des levures elliptiques ordi- naires ; elle fait fermenter la lactose et empêche, en modi- fiant le milieu, la pullulat ion de germes qui provoqueraient des fermentations accessoires peu désirables. C’est proba- blement elle qui occasionne la formation des yeux dans le fromage. La station laitière continue ces recherches, qui réclament beaucoup de soins et de persévérance. 3. M. Brecer, qui cède momentanément la présidence à M. Chuard, présente le résultat de deux séries d’experien- ces relatives à l’action du chlorate de potasse sur la produc- tion du lait. En 1888, un Anglais prétendit avoir obtenu une augmentation de lait sur des vaches auxquelles il adminis- trait de fortes doses de ce sel. Il résulte d'expériences faites sur une vache de l’et able d’experimentation du Champ-de- l'Air, que des doses de 95 à 30 gr. par jour produisent une Ù 79 PROTOCOLES augmentation de lait, mais celle-ci ne se maintient pas. Les analyses de M. Paccaud montrent, en outre, que le lait est modifié d'une manière défavorable. Dans la discussion qui suit, M. SEILER, chimiste cantonal, dit que, non prévenu, on considérerait les laits obte- nus comme des laits falsifiés. M. pe RIEDMATTEN demande si l’on s’est assuré que les variations observées provenaient bien de ce qu’on avait administré du chlorate de potasse. M. Bieter répond qu'il a été fait plusieurs analyses prélimi- naires, pour déterminer la composition normale du lait de la vache qui a servi aux expériences ; du reste, les varia- tions observées sont trop fortes pour provenir de simples troubles passagers. 4. M. Cauarp, professeur, parle des levures sélection- nées et de leur emploi dans la vinification. Ses conclusions sont les suivantes : Les levures sélectionnées ont une action évidente sur les vins, qui sont modifiés, mais le changement qu'ils subissent ne peut être taxé d’amélio- ration. M. Chuard a observé quelquefois la formation d’un bouquet très marqué, mais celui-ci a disparu pour ne plus revenir. Les levures ont une action amélioratrice évidente sur les hydromels ; on pourra utiliser les levures pour ob- tenir une fermentation régulière des vins et une augmen- tation de la teneur en alcool. M. Chuard a l’impression qu'on a lancé l’affaire trop tôt dans le commerce. Dans la discussion qui suit et à laquelle prennent part MM. Dusserre, SeiLer et MARTINET, on insiste sur l’impossi- bilité, où l’on se trouve actuellement, de différencier les levures de divers crus au simple examen microscopique. Il serait pourtant important qu’on püt le faire. M. BoRGEAUD croit qu'on pourrait y arriver en examinant au microscope non pas les levures elles-mêmes, mais les colonies qu’elles forment sur la gélatine. SECTION D’AGRONOMIE 73 5. M: SeiLeR, chimiste cantonal, présente le résultat d'analyses de foins du canton de Vaud. M. Seiler a employé des méthodes un peu différentes de celles qu'on applique d'ordinaire à ce genre de recherches, aussi ses résultats sont-ils assez differents de ceux que l’on obtient avec les méthodes habituelles. Il a trouvé que le foin renferme en moyenne 12% d’eau, 7 à 9 %, de matières protéiques (maximum 19 %), 3-4 % de matières grasses et de 300 à 400 gr. de chlorure de sodium par 100 kilos. Le foin de plaine contenait plus de sel que le foin de montagne. Les ma- tières grasses des foins, par le fait qu'elles renferment des principes volatils, exercent une influence sur la qualité du lait et du beurre. Les beurres de cette année ont présenté des anomalies, dues probablement à ce que le bétail a reçu beaucoup de fourrages artificiels. A propos de cette communication, M. Dusserre demande s’il a été constaté à l’analyse une différence en faveur du foin des prairies bien fumées, ou améliorées au moyen d’en- grais chimiques. M. SEILER répond qu'il n’a pas été fait de recherches dans ce sens. M. BieLER observe que la na- ture des corps gras des plantes a une action marquée sur la production du tissu adipeux des animaux. Un porc nourri avec des glands aura un lard plus dense qu’un porc nourri avec des faînes. 6. M. Dusserre, chimiste, à Fribourg, a observé um cas particulier de stérilité d’une terre arable. Le cas a été ob- servé en Valais; il est dû à des efflorescences, à la surface du sol, d’un sel nuisible aux plantes; l'analyse a démontré que ce sel était du sulfate de magnésie. Comme remède, M. Dusserre a préconisé un bon labourage et le chaulage. M. Cauarp a observé un cas analogue, également dans le Valais ; le sulfate de magnésie agit en cassant les tiges par formation de cristaux au collet de la plante. 74 PROTOCOLES 7. M. Cauarp expose les résultats qu'il a obtenus, dans son laboratoire, avec son assistant M. Jaccarp, sur la dispari- tion de l'acide sulfureux dans les vins brantés. Cette dispa- rition a lieu assez rapidement, soit par évaporation, soit par oxydation, l'acide sulfureux étant transformé en acide sulfurique ; il paraîtrait qu’il se forme également un acide aldéhyd-sulfureux qui doit avoir une action favorable sur les vins. La tolérance accordée par certains cantons de la Suisse allemande n’est pas suffisante ; les vins, renfermant par litre jusqu'à 100 milligrammes d’acide sulfureux, de- vraient être considérés comme sans danger pour le con- sommateur. 8. M. Bieter présente une pomme, qui a crü à proximité immédiate d'un poirier et qui, probablement par suite d’hybridation, a pris la forme d’une poire. Hate iii i opéré ue pc nn LÉ Se = À î A ao. its di Label an ini ai Hi ade nta ina Le SD). u nd RAPPORTS Rapport du Comité central pour l’annee 1892-93. Le Comité central de Lausanne, auquel l’année dernière vous avez confié la direction de la Société, doit tout d’abord rendre hommage à la bonne administration et ges- tion de ses prédécesseurs, et en particulier à celle du Co- mite de Berne, présidé avec distinction et devouement par M. le prof. D' Th. Studer. Conformément aux règlements, les pouvoirs nous ont été remis à la fin de la session de Bâle, et nous sommes entrés de suite en fonction. Nous avons reçu les titres du cautionnement statutaire de M. le questeur et nous les avons déposés chez M. le notaire Et. Garrard, de la maison Monay, Carrard et Cie, à Morges, sous la responsabilité du président du Comité central. La gestion financière a suivi son cours normal, sous l’ex- cellente direction de notre cher questeur, M. le D' H. Cus- ter, d’Aarau, auquel nous adressons nos remerciements les mieux mérités. Le rapport du questorat nous donne les détails de cette gestion et nous dit que les comptes soldent 76 RAPP ORTS par un boni de 295 fr.; si les sommes prévues par les cré- dits ouverts à la commission de publication des mémoires et à la commission des blocs erratiques du Steinhof avaient été réclamées dans le cours de l’année comptable (elles devront être payées sur le budget de cette année), ce boni se serait changé en un assez fort déficit de 1475 fr. 50. C'est vous dire que notre situation financière est loin d’être brillante, que nous devons être économes des fonds sociaux et ne pas nous laisser entraîner à des dépenses extraordi- naires au-dessus de nos moyens; que nous devons avant tout travailler à augmenter notre capital inaliénable, de manière à ce que des revenus plus élevés nous mettent à même de satisfaire aux besoins toujours croissants de notre activité scientifique. Nous vous recommandons, en particu- lier, de ne pas oublier notre Société dans vos dispositions testamentaires ; que ceux qui le peuvent songent aux né- cessités de l'étude scientifique et mettent nos successeurs en mesure de remplir plus facilement la noble tâche qui s'offre chaque jour à nos ambitions. Nos relations avec les sociétés confédérées qui compo- sent notre association, sociétés cantonales des sciences physiques et naturelles et sociétés générales de géologie et de botanique, ont été cordiales et sans incidents. Nous avons, entre autres, recu de la Société botanique une de- mande de chercher avec elle les moyens d'assurer une belle entreprise qu’elle projette, l'établissement d’une flore suisse à la hauteur de la science moderne. Nous avons sa- lué avec plaisir ces ouvertures et nous aurons sans doute à vous en parler de nouveau dans d’autres rapports. Une des affaires les plus importantes que nous ayons eu à traiter et pour laquelle nous allons vous demander des décisions formelles, est l’etude du Glacier du Rhône. Cette grande entreprise scientifique, exécutée grâce au concours actif et désintéressé du Bureau topographique fédéral, a COMITÉ CENTRAL 77 été commencée en 1874 par le Club alpin suisse et notre Société, associés ensemble depuis 1863 pour l’etude des glaciers des Alpes; continuée par le Club alpin seul depuis 1881; puis largement subventionnée par notre Société dans les trois dernières années ; mais elle est menacée d’une fin prematuree. Le Club alpin suisse, par des motifs légitimes sans doute, refuse de continuer a la diriger et a y contri- buer. Or le Gletscher-Collegium, la commission qui préside à ces recherches, estime qu’une interruption ou une cessa- tion des travaux en cours d'étude serait un grave échec pour la science suisse, et une grande perte pour la science glaciaire en général. Il nous a fait partager cette opinion, et, sur sa demande, nous avons cherché les moyens de sau- ver l’entreprise d’un naufrage déplorable. Malheureuse- ment, l’état de nos finances ne nous permet pas de nous y lancer sans réflexion; nous ne serions pas en mesure de nous charger de nouvelles dépenses sans augmenter con- sidérablement la cotisation annuelle des membres, ou sans réclamer un contingent d'argent des sociétés confédérées. Nous nous sommes donc adressés par circulaire aux mem- bres de la Société et aux amis de la nature alpine pour ob- tenir d'eux les subsides nécessaires. Nos espérances n’ont pas encore reçu une satisfaction suffisante. Il nous fallait une somme minimale de 8500 fr.; nous n'avons jusqu’à présent encaissé que quelque 3500 fr. Nous faisons un appel pressant à la générosité des membres fortunés de notre association, les suppliant de ne pas nous laisser dans l'embarras. Vous allez avoir à décider des mesures à prendre dans cette occurrence. (Voir annexe B.) Les autorités de la Confédération, en particulier le haut Conseil fédéral, nous témoignent une bienveillance dont nous sommes tous reconnaissants. Les Chambres fédé- rales nous ont alloué l’année dernière, et nous espérons qu'elles voudront bien continuer à nous accorder, les sub- 78 RAPPORTS sides importants qui permettent a nos commissions de géologie, de géodésie et de publication des mémoires, de remplir leur täche utile et feconde. Nous avons été heureux de satisfaire a une demande du Conseil fédéral, d’etudier une question interessante soule- vee par la Societe vaudoise des ingenieurs et des architectes, a savoir la recherche en Suisse de nouvelles carrieres de ciment prompt. La commission géologique a fait un pre- mier rapport sur cette affaire et s’est mise aux ordres du Conseil fédéral pour une étude ultérieure, si celle-ci de- vient nécessaire. Dans la Session de Bale, vous nous aviez chargés de de- mander aux Autorités federales et cantonales de s’inte- resser aux études des variations des glaciers, études qui sont d’importance capitale pour l’economie alpine, en même temps qu'elles cherchent à résoudre l’un des pro- blèmes les plus difficiles et les plus compliqués de la science de la nature. A notre demande, adressée au Conseil fédéral en janvier 1893 (voir annexe A), nous avons recu de M. le conseiller fédéral Deucher, chef du département de l’In- dustrie et de l'Agriculture, une réponse des plus favora- bles. Nous lui en exprimons ici notre vive reconnaissance. Le département, après avoir consulté les gouvernements cantonaux et obtenu leur promesse de concours, a chargé de cette question l’administration forestière fédérale, que dirige avec tant de distinction notre collègue M. J. Coaz. Dès cette année, l’ensemble des glaciers suisses seront surveillés par les administrations forestières cantonales, et leurs rapports seront transmis à l'Autorité fédérale, qui nous a promis de nous les communiquer. Sur une invitation formelle des Autorités fédérales, nous avons chargé notre président de représenter la Société dans la commission nationale de l’exposition suisse de Ge- nève de 1896; la première séance a eu lieu à Berne le 22 COMITÉ CENTRAL 79 juin de cette année. Nous saluons avec joie cette grande entreprise nationale que nos confédérés de Genève, ap- puyes par l’unanimité des représentants de l’industrie, du commerce, des arts et des sciences, sauront mener à bonne fin, pour l'honneur et la prospérité de la patrie. Nos collègues MM. F. Lang et E. de Fellenberg avaient demande en 1892 que des mesures fussent prises pour sauver de la destruction les biocs erratiques du Steinhof pres Soleure. Vous leur avez ouvert un credit dans ce but. M. le professeur Fr. Lang, qui a reussi dans ses tractations, nous présentera un rapport spécial à ce sujet. Dans l’assemblee préparatoire de la session de Bâle, une question interessant les Mémoires a été renvoyée à l’etude de la commission de publication et du Comité central. Il s’agissait de la motion faite l’année précédente, a Fribourg, de régler à nouveau, en l’augmentant si possible, le nom- bre des exemplaires gratuits à donner aux auteurs. Après discussion attentive, et après avoir entendu le rapport de M. le questeur sur les effets financiers de la modification demandee, la commission propose de s’en tenir aux pres- eriptions actuelles du reglement. Le Comité central préavise dans le même sens. Pour les mömes raisons d’économie, la commission de publication et le Comité central ont dù, à leur grand re- gret, ne pas agréer une demande spéciale qui leur était adressée par M. le prof. D' A. Riggenbach, de Bâle, con- cernant la cession à prix réduit d’un nombre d’exemplaires de son mémoire sur les pluies de Bâle. Dans l’état difficile de nos finances, nous sommes obligés de les défendre con- tre toute mesure qui pourrait leur être nuisible. La Société des sciences naturelles de Zurich nous a ren- dus attentifs à un lapsus de l'édition allemande des statuts publiés à Genève en 1886. Au $ 19, qui établit les ayants droit à l'assemblée préparatoire, il a été négligé d’intro- 80 RAPPORTS duire un n° 5, portant: « Aus den Präsidenten der in der Gesellschaft eingesetzten Commissionen », ainsi que cela avait été résolu dans la session de Genève, et ainsi que le porte correctement l’édition francaise de la même année. Nous avons paré à cette erreur en faisant inviter person- nellement, par le Comité annuel, les présidents des com- missions à assister à cette séance, et nous veillerons, lors d’une prochaine réimpression des statuts, à ce que cette omission soit reparee. — Nous avons cru bien interpréter ce paragraphe, en invitant M. le bibliothécaire de la So- ciété à prendre part également à l’assemblée préparatoire. Il présente un rapport à la Société et il doit pouvoir en dé- fendre les conclusions. Voici les changements que nous avons à signaler dans le personnel des commissions. Nous avons perdu, par la mort, un membre utile et fidèle de la commission des Mémoires, M. le professeur F.-J. Kaufmann, de Lucerne, qui y avait été associé déjà en 1880 ; rappelons qu'en 1875, il avait pré- side notre Société dans la session d’Andermatt, et gardons- lui un souvenir reconnaissant. D'autre part, l’année der- nière, M. le prof. D' C. Gramer, de Zurich, avait accepté la présidence de la commission des Mémoires seulement pour la durée d’une année ; malgré nos instances, il a persisté à vouloir se retirer de la présidence, tout en restant mem- bre de la commission. Le Comité central, qui perd en lui un de ses meilleurs membres, lui exprime les regrets de sa décision. Il sera procédé au remplacement de ces collegues. — Pour cause d’incompatibilité, M. Forel s’est retiré des commissions sismologique et limnologique. Con- formement aux pouvoirs que vous nous avez donnés à Bale, ila été remplacé à la présidence de la commission limnologique par M. le prof. D: F. Zschokke à Bâle, et dans la commission des tremblements de terre, par MM. L. Gauthier à Lausanne, et A. Jaccard au Locle. COMITÉ CENTRAL 81 Nous avons, pendant l’année passée, envoyé au nom de la Société, des adresses de sympathie à M. L. Pasteur, à Paris, qui fetait le jubilé de ses 70 ans, le 27 décembre 1892; à M. H. Wild, a St-Pétersbourg, qui fêtait le 22 mai 1893 son jubilé de 25 ans en qualité de directeur de l’Obser- vatoire physique ; à la Société des naturalistes de Danzig, à l’occasion de son jubilé de 150 ans, le 2 janvier 1893; à la Société américaine de philosophie, à Philadelphie, pour son jubilé centenaire, le 12 mai 1893; au Naturhistorischer Verein für Rheinpreussen, Westphalen und Osnabrück, pour son cinquantenaire, le 28 mai 1893. _ Terminons ce rapport par une bonne nouvelle. La So- ciété d'histoire naturelle de Schaffhouse invite notre So- ciété à siéger dans sa ville l’année prochaine, en 1894 ; elle propose comme président annuel, M. le professeur Meister, à Schaffhouse. Vous accepterez avec reconnaissance ces ouvertures et propositions. Au nom du Comité central : Le Président, Le Secrétaire, F.-A. Forez. H. GoLLiez. P.-S. Le rapport ci-dessus avait été présenté aux mem- bres dispersés du Comité central et avait été approuvé par eux, lorsque nous avons reçu la douloureuse nouvelle de la mort de notre excellent et cher questeur, le D' Hermann Custer, décédé à Aarau, le 27 août ,- dans sa 71° année. Il ne nous est pas possible de dire ici tout ce que notre ami a fait pour la patrie et pour la science dans sa longue et laborieuse carrière ; une autre plume s’en chargera plus à loisir. Mais nous devons relever les services précieux qu'il a rendus à notre Société. Nommé en 1880 à la fonction de questeur, pour succéder à feu J. Siegfried, de Zurich, de- puis cette époque, c'est-à-dire pendant treize années, M. ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 6 89 RAPPORTS Custer a dévoué à nos intérêts tout son cœur, toute son ac- tivité, toute son intelligence ; sachant mieux que personne les traditions de la Société helvétique, il les conservait et les entretenait avec enthousiasme ; sa gestion était un mo- dèle de correction et de précision. Il était la cheville ou- vrière de notre administration et le Comité central perd en lui un collègue aimé et vénéré dont l'expérience lui fera longtemps defaut. La Société helvetique tout entière s’as- sociera au deuil de sa famille, de St-Gall, son canton d’ori- gine, et de la ville d’Aarau dans laquelle il a passe la plus grande partie de sa carrière. ANNEXE A. — Lettre au Conseil tédéral en vue d’une étude des variations des glaciers. Au Departement de U Industrie et de 0 Agriculture du haut Conseil fédéral. Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs, La Société helvétique des sciences naturelles, après avoir entendu le rapport presente par l’un de ses membres, sur l’étude des variations des Glaciers des Alpes, a chargé son Comité central de s’adresser aux Autorités federales pour solliciter leur intervention dans les recherches qui inté- ressent à un haut degré l’économie publique des hautes régions. Nous prenons la liberté de vous exposer ce qui suit : Les glaciers sont soumis à des variations périodiques, de périodicité irrégulière, qui font varier notablement leurs dimensions, tellement que leur longueur peut s’accroître ou se raccourcir de centaines et même de milliers de mè- tres. Ces variations de taille ont une grande action sur la météorologie des contrées montagneuses, et suivant que les glaciers sont longs ou courts, étendus ou diminués, l’é- m EM IL RE! COMITÉ CENTRAL conomie alpestre, les cultures forestières ou agricoles, la climatologie des hautes vallées en sont sensiblement in- fluencées. D’une autre part, l'étude historique du pheno- mene a prouvé que la plupart des grandes catastrophes qui ont ravage les hautes vallees des Alpes sont dues à ces variations des glaciers, C’est en temps de crue ou d’exten- sion maximale des glaciers qu'ont eu lieu les catastrophes de Saas en 1633, 1680, 1772 ; de Bagne en 1545, 1605, 1818; de Randa en 1636, 1819; de Tæsch en 1892; de St-Bar- thelemy pres St-Maurice en 1560, 1635, 1636, 1835; et en dehors de la Suisse, de St-Gervais en 1892; de la Plima en 1887, 1888, 1889, 1891; du Vernagt à diverses époques; du Defdoraki, etc. Ges variations des glaciers interessent donc grandement la prospérité publique des régions alpestres. Les naturalistes, et en particulier les naturalistes suisses, n'ont pas négligé l’étude de ce phénomène et ils ont réuni des documents nombreux qui décrivent les variations gla- ciaires et qui essaient d’en faire la théorie. Mais ils sont arrêtés par une circonstance particulière, c’est la grande durée de ces.oscillations. D’apres les faits connus, la durée de chaque periode des glaciers serait d’un tiers de siècle ou même d’un demi-siècle; dans le XKX®° siècle, il y a eu de grandes crues des glaciers vers 1820, vers 1850; ac- tuellement, les glaciers commencent à croître dans quel- ques massifs de montagnes, mais la crue n’est pas encore générale. Ce phénomène dépasse done, par sa durée, la moyenne de la vie humaine ; il dépasse done le pouvoir d’observa- tion de l’homme isolé. Les Sociétés de naturalistes et les Clubs alpins se sont intéressés à ces questions et des com- missions nommées par eux surveillent les glaciers et enre- gistrent des observations. Mais là encore le phénomène dépasse par sa durée les forces de ces associations. 84 RAPPORTS Il nous paraît qu’un seul organisme de nos sociétés humaines est égal, par sa persistance, à la majestueuse len- teur de ce phénomène naturel: c’est l'Etat ; l'Etat qui se renouvelle sans cesse, et qui dure plus que les individus, que les associations de naturalistes, autant que la société humaine. L'Etat peut avoir des vues plus étendues, et re- cueillir pour les. générations futures des matériaux dont celles-ci bénéficieront. Nous nous permettons donc respectueusement de solli- citer le concours de l'Etat. Il nous paraît que les adminis- trations forestières sont le mieux placées pour se charger de la surveillance des glaciers et de l’étude de leurs varia- tions. Ce sont elles, du reste, qui sont le plus directement intéressées à ces recherches. Un membre de notre Société s’est déjà adressé directe- ment au gouvernement du Valais qui, par un arrêté du 16 février 1892, a bien voulu prendre en considération cette demande et a chargé l’Inspectorat forestier du canton d’or- ganiser cette surveillance qui fonctionne actuellement à satisfaction. Mais il nous paraît désirable que cette mesure soit étendue à tous les districts alpins qui renferment des glaciers, et nous espérons que votre haute Autorité voudra bien intervenir auprès des Administrations cantonales pour leur recommander ces études. Le programme général de cette surveillance est très sim- ple ; il peut se formuler en deux phrases: 1° Surveiller avec assez d'attention les divers glaciers du pays pour préciser, pour chacun d’eux, l’année du maxi- mum d'extension, et l’année du minimum, dans chacune des variations successives ; 2° Surveiller spécialement les glaciers dangereux et avertir l'administration des menaces qu'ils peuvent causer en prenant des dimensions exagérées dans leur phase de crue. COMITÉ CENTRAL Quant aux details d'exécution de cette surveillance, c’est aux hommes compétents à les indiquer ; ils sont, du reste, très simples et faciles à organiser. Il va sans dire que les naturalistes ne se désintéresseront pas de cette question, et que, s'ils obtiennent de l'Etat et des administrations forestières des documents sur ces phé- nomènes, ils voueront d'autant plus d'attention à l'étude théorique de ces problèmes difficiles. Nous ajouterons qu’en prenant cette initiative auprès de votre haute Autorité, nous ne sommes guidés que par des considérations d'intérêt supérieur, pour la prospérité des populations de nos cantons alpestres et pour les questions scientifiques que nous avons à résoudre. - Agréez, Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs, les hommages de notre respectueux dévouement. Lausanne, 2 janvier 1893. _ Le President, Le Secrétaire, F.-A. Forez. H. GoLLIEZ. ANNEXE B. — Affaire du glacier du Rhône. a) Circulaire du Comité central. Vous savez que depuis l’année 1874 le Club alpin suisse a entrepris, dirige et subventionné des recherches et tra- vaux importants sur le glacier du Rhòne, dans le Haut- Valais. Ces travaux ont été exécutés par le bureau topo- graphique fédéral qui a bien voulu consacrer à cette entre- prise les forces de ses meilleurs ingénieurs. Les travaux du glacier du Rhône ont compris deux par- ties essentielles. L’une est terminée, c’est le lever topogra- phique d’une carte à grande échelle du glacier et de son 86 RAPPORTS névé d'alimentation. L’autre est, par sa nature, une recher- che de plus longue haleine et est encore loin d’avoir fourni des résultats définitifs. En effet, à côté des travaux d’ordre cartographique, le Club alpin ordonnait des observations d'ordre experimental; il faisait étudier, en particulier, la direction et la vitesse des courants dans lesquels se meut le fleuve glaciaire, et les relations qui existent entre la vi- tesse d'écoulement et les variations de longueur des gla- ciers. Ces études importantes, dont l'intérêt est capital pour la connaissance de la physique du glacier, et pour l’établis- sement d’une théorie des variations périodiques des gla- ciers, ont été continuées méthodiquement, année après an- née, de 1874 à 1892. Malheureusement elles sont menacées d'interruption. La commission des glaciers du Club alpin (Gletscher-Colle- gium) s’est adressée à nous, pour demander à la Société hel- vétique des sciences naturelles de prendre la succession du Club alpin dans la direction de l’entreprise du glacier du Rhône. Le président du Gletscher-Collegium, M. le profes- seur Ed. Hagenbach-Bischoff, de Bâle, nous a exposé que par suite de votations, décisions et engagements antérieurs, le Comité central du Club alpin l'avait avisé que les crédits annuels allaient être supprimés, et que le Club cesserait de s'intéresser à l’entreprise. Dans ces conditions le Glet- scher-Collegium, estimant que ces recherches ont une haute importance scientifique, nous demande de les prendre en main et de pourvoir à leur continuation. Au reçu de cette demande, nous nous sommes adressés au Comité central du Club alpin pour connaître directe- ment ses intentions. Nous ne voulions pas qu'on püt nous accuser d'être intervenus dans les affaires d’une société amie, avec laquelle nous avons entretenu jusqu'ici les meil- leures relations. Par lettre du 27 janvier 1892, M. le pas- teur Baumgartner, de Brienz, président central du Club u de A 1 K: À Er un So RT LE COMITÉ CENTRAL © 87 alpin, nous a confirmé que la société qu’il dirige cesserait à l’avenir de subventionner les travaux du glacier du Rhöne. Cela etant, et libres de scrupules de ce còté, nous avons étudié attentivement la proposition du Gletscher-Collegium et la situation qui nous était faite. Nous avons tout d’abord constaté que les travaux du glacier du Rhône sont de va- leur scientifique de premier ordre; qu'ils sont d’un intérêt capital pour la compréhension de la théorie des glaciers ; que c’est une nécessité à la fois patriotique et scientifique de les continuer sans interruption pendant quelques années encore, tout au moins jusqu'à ce que la crue du glacier, qui s’est déjà manifestée dans plusieurs glaciers du Valais, et dont le glacier du Rhône donne depuis quelque temps des signes préparatoires, se soit développée et ait fourni à l'étude les résultats importants qu’elle promet. Il est donc nécessaire pour l'honneur de la science suisse que nous nous occupions de cette affaire. D'une autre part, nous avons dû reconnaître que nos res- sources actuelles ne nous permettent pas d'ouvrir les cré- dits nécessaires à une telle entreprise ; celle-ci exige une dépense annuelle de près de 2000 fr. Les subventions relati- vement considérables que nous avons données à cette en- treprise pendant les trois dernières années, ont achevé d’é- puiser nos ressources disponibles. Dans cette situation, nous avons cru pouvoir nous adres- ser individuellement aux membres de notre société et à nos amis en leur demandant de venir à notre aide. Nous vous prions de nous accorder par souscription volontaire les moyens d'action qui nous font défaut. Que ceux qui le peu- vent, que ceux qui s'intéressent à la science en général, à la science des glaciers, à la nature alpine, à l'honneur scien- tifique de la Suisse, veuillent bien répondre à notre de- mande en nous apportant les moyens pécuniaires dont nou + - POELE 88 RAPPORTS avons besoin. Nous vous invitons à souscrire sous l’une des deux formes suivantes : ou bien une souscription payée une fois pour toutes, ou bien une souscription ferme pour 6 années, durée d’un traité que nous espérons pouvoir nouer avec le bureau topographique fédéral. Si, comme nous avons le droit de l’espérer, nous obtenons de vous les fonds indispensables, notre intention est : 1° D'instituer une commission des glaciers de la Société helvétique des sciences naturelles, composée des mêmes hommes que le Gletscher-Collegium qui a dirigé les études du Club alpin, cela afin d'assurer la continuité des travaux suivant le même plan et avec le même esprit. Elle est com- posée actuellement de MM. Ed. Hagenbach-Bischoff, pro- fesseur, à Bâle, president; A. Heim, professeur, a Zurich, secrétaire ; L. Rütimeyer, professeur, à Bale ; J. Coaz, di- recteur des eaux et forêts de la Confédération, à Berne; Dr Ed. Sarasin-Diodati, de Genève, ce dernier remplaçant M. F.-A. Forel, empêché par ses fonctions de president central de faire partie d’une commission de la Société ; 9° De nouer avec le bureau topographique federal un traité sur les mêmes bases que les précédents traités du Club alpin suisse ; 3° De publier chaque année un rapport qui sera imprimé dans les actes de notre société et expédié à tous les sous- cripteurs de l’entreprise. Nous vous prions instamment, Messieurs, de faire bon accueil à notre demande et de nous mettre en mesure de suivre à la tâche qui nous incombe ; nous vous assurons, en même temps, de nos sentiments très distingués et dé- voués. Le Président, Le Secrétaire, F.-A. FOREL. H. GoLLIEZ. + So dea COMITÉ CENTRAL 89 b) Rundschreiben des Gletschercollegiums des schweizerischen Alpen-Clubs. Dem Schreiben des Centralcomites der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft hat das unterzeichnete Glet- schercollegium nur wenige Worte beizufügen, um den Entwicklungsgang, den diese Gletscherbeobachtungen ge- nommen haben, wieder in Erinnerung zu bringen und zu zeigen, wie wir notgedrungen dazu geführt werden, au unsere Freunde mit der Bitte um finanzielle Unterstützung zu gelangen. Im Jahre 1868 hat der verstorbene Professor RAMBERT, der für alles, was zur Hebung von Wissenschaft und Kunst in unserem Vaterlande beitrug, ein warmes Herz hatte, an der Jahresversammlung des Schweizerischen Alpen- elubs beantragt, die Initiative zu ergreifen für eine wissen- schaftliche und systematische Erforschung der Gletscher. In Folge dessen wandte sich das Centralcomité des Alpen- clubs an die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft, um gemeinschaftlich die Aufgabe zu übernehmen. Mit Freuden nahm die Naturforschende Gesellschaft das Aner- bieten an, hauptsächlich getragen von dem Gefühle, dass wesentlich aus ihrem Schosse die wichtigsten wissenschaft- lichen Untersuchungen über die Gletschererscheinungen geboren waren ; leider war sie aber genötigl, gleich zu er- klären, dass es ihr unmöglich sei, finanziell an das Unter- nehmen etwas beizutragen, da ihre knappen Mittel für andere Zwecke ‘schon vollauf in Anspruch genommen waren. Der verhältnissmässig reiche Alpenclub war ganz einverstanden mit dieser durch die Not gebotenen Rück- haltung seines ärmeren Bruders und es kam unter der Voraussetzung, dass die Naturforschende Gesellschaft nur den Rat, der Alpenclub aber auch noch die Geldmittelgeben werde, zur Aufstellung der aus Mitgliedern beider Vereine x 90 RAPPORTS gemeinschaftlichzusammengesetzten Gletschercommission. Unter dem Präsidium des verstorbenen Professor DEsoR, stellte dieselbe das Programm der Arbeiten auf und kam nach längerer einlässlicher Beratung zu der Ueberzeugung, dass ein gründliches Studium der in mancher Hinsicht noch rätselhaften Gletschererscheinungen nur möglich sei, wenn eine möglichst genaue topographische Aufnahme einstweilen eines Gletschers ausgeführt und dann an diesem regelmässig die Veränderungen studirt würden. Aus ver- schiedenen Gründen wurde der Rnonegletscher als zweck- entsprechendes Untersuchungsobject erkoren. Eine solche Arbeit verlangte nun aber nicht nur bedeutende Geld- mittel, sondern auch vor Allem einen leitenden Ingenieur, der mit Liebe und Sachkenntniss die grosse Aufgabe an die Hand nahm. Hier kam nun zu Hilfe einerseits der Alpen- club, der in freigebiger Weise die grossartigen Kredite be- schloss, und anderseits das eidgenössische topographische Bureau, dessen damaliger Chef, Herr Oberst SıEGFRIED, sich lebhaft für das Unternehmen interessirte, und einen seiner tüchtigsten Ingenieure, Herrn Gosser, mit der Aufgabe betraute, und ausserdem einen grossen Theil der Kosten übernahm. Wohl selten ist mit solcher Energie die rich-: tig und klar aufgefasste wissenschaftliche Untersuchung einer grossen Naturerscheinung an die Hand genommen worden wie diese Vermessung des Rhönegletschers, und die wertvollen selbst einem Laien in die Augen springenden Resultate über die Bewegung dieses grossartigen Eisstromes haben mit Recht im Inlande und Auslande die vollste An- erkennung gefunden. Einige Missverständnisse haben den ruhigen Fortgang dieses schönen Unternehmens etwas getrübt aber nicht unterbrochen. Während zwanzig Jahren war es möglich, regelmässig die Beobachtungen über Wachsthum und Bewegung des Gletschers auszuführen und dadurch ein Beobachtungsmaterial zu sammeln, das COMITÉ CENTRAL 91 in seiner Art einzig dasteht. Die Gunst des eidgenössischen topographischen Bureaus ist uns vollkommen erhaljen ge- blieben, und die Nachfolger des Herrn Oberst SIEGFRIED, die Herren Oberst Dumur und Oberst Lochmann sind mit gleichem Eifer fortwährend für die Förderung unseres Unternehmens eingetreten, und in der Person des jetzt die Vermessungen leitenden Herrn Ingenieur HeLp haben wir einen Mann gefunden, der mit vollem Verständniss, mit ruhiger Sicherheit und seltener Ausdauer die oft mühevolle Aufgabe thatkräftig fortführt. Auch das freundschaftliche Zusammenwirken des Alpenclubs und der Naturforschen- den Gesellschafft ist noch dasselbe wie vor zwanzig Jahren; die beidseitigen Gentralcomites verständigen sich über die gemeinsame Fortführung des Unternehmens und im Alpen- club so gut wie in der Naturforschenden Gesellschaft finden sich warme Freunde dieser grossartigen wissenschaftlichen Untersuchungen. Nur in einem Punkte haben sich die Ver- hältnisse geändert. Während vor zwanzig Jahren der Alpen- club bereit war, alle Kosten zu übernehmen, und sogar in der Gewährung der Kredite weiter ging, als die damalige Gletschercommission beantragte, möchte er jetzt das Spen- den der Geldmittel auf die nun nahe bevorstehende Publi- cation der Beobachtungen beschränken. Da diese Leistung eine bedeutende ist, und da in zuvorkommender Weise vom Alpenclub auch die durch die Umstände gebotene Vermehrung der Kosten über den ursprünglichen Voran- schlag hinaus übernommen worden ist, so finden wir diesen die verschiedenen Ansichten der Clubmitglieder berück- sichtigenden Standpunkt gerechtfertigt und begreifen es gut, wenn man erwartet, dass nun für die Fortsetzung der Beobachtungen die Naturforschende Gesellschaft eintrete. Die regelmässigen jährlich zu gleicher Zeit auszuführenden Messungen und Beobachtungen jetzt einzustellen, nachdem mit grossen Opfern die topographische Aufnahme durch- x 99 RAPPORTS geführt und dadurch der Rhonegletscher zu einem förm- lichen Beobachtungsinstrumente von kolossaler Grösse ge- worden ist, und das noch zu einer Zeit, wo sehr wahrschein- lich ein neues Vorrücken des Gletschers interessante und wichtige Daten uns liefern wird, wäre nach dem Urtheile aller, die sich mit Gletscherfragen befassen, geradezu un- verantwortlich. Hätte die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft eigenes Vermögen wie die nach ihrem Muster gegründeten Gesellschaften Englands und Frankreichs, so würde sie gerne aus ihren Mitteln den nötigen Kredit aus- werfen. Allein der schweizerischen Naturforschenden Ge- sellschaft, dienun während mehr als DreiviertelJahrhundert Vieles zur Hebung des wissenschaftlichen Lebens in unse- rem Vaterlande beigetragen hat, war es nicht vergönnt erhebliche Geldmittel für wissenschaftliche Zwecke anzu- sammeln. Da ferner der Bund durch Vermittlung des topo- graphischen Bureaus und der geologischen Commission in höchst verdankenswerter Weise das Seine an die Rhöne- gletschervermessung beiträgt, so bleibt uns zur Aufbringung des noch fehlenden Theiles nichts übrig, als unsin Gemein- schaft mit dem Gentralcomite der Naturforschenden Gesell- schaft direkt an unsere Gönner zu wenden, mit der Bitte, uns mit Geldmitteln zu unterstützen, und wir haben die feste Hoffnung, dass es so möglich sein werde, ein grosses wissenschaftliches Unternehmen, das sich auf eine der wichtigsten Naturerscheinungen unseres Vaterlandes be- zieht, in würdiger Weise weiterzuführen. Indem wir uns zum Voraus allen Gebern zu Dank ver- pflichtet erklären, zeichnen achtungsvollst Das vom schweizerischen Alpenclub aufgestellte Gletscher-Collegium : HAGENBACH-BiscHorFF, Präsident. — J. Coaz. — F.-A. Forez. — Aus. Hem. — L. RÜTIMEYER. COMITÉ CENTRAL Annexe GC. — Résumé des comptes. Exercice du 1° juillet 1892 au 30 juin 1893. 65. Rechnung. — Questeur: D' H. Cusrer A. Central-Cassa. Vermögensbestand am 30. Juni 1892 QE Verhandl. 1892, 93 PASO RE RSR RE ar i PSC NO AGE Bonne uiihmesebuhrent 3... EE 198 — Jahresbeiträge . ._. . ORO Von 3525 40 Bundesbeitrag für Dea ag pra 2000. MerkaufkvonDenksehriften fe 435 45 Zinsgutschrift und bezogene Zinze . . . . . . » 510 85 Erlös für Bödelibahn Obligationen . . . . . . . » 2 412 — To NP EU NT ri 78 E Ausgaben. Jahresversammlung in Basel . . . . . . . . . Fr. 132 73 LOR ie Te LIT MO Ne OS 1 220 — Denkschriften . . . Aie (3 582 35 Verhandlung Comptes- "nare ina Dr uelaschen I Er? 1 606 90 Commissionen . . SAS RE LS ER 1 300 — Ankauf von Gotthard- Onieationen A SR 3142 — MO CIS ESE E ER de ds à > 803 07 dale RE OR M STE OS SARO RS a PAR ae pi Rte ST 4401 094 Fr. 13278 14 B. Unantastbares Stamm-Capital. Bestand am.30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel p. 82) . Fr. 10550 — Zuwachs durch 3 neue Mitglieder auf Lebenszeit . . » 450 — Bestand’ am 30. Juni 1893 M Er. 11.000. — nämlich : ‘Gotthard-Obligationen, Nennwert , . . . . . . Fr. 700 — ‘Centralbahn » » AE » 2000 — ‘Guthaben bei der allgem. aargau. cp i RI 2000 — Total (Inbegriffen Fr. 500 Bibliothek-Fonds). Fr. 11000 — 94 RAPPORTS C. Bibliothek-Rechnung. Einnahmen. Saldo vom 30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel, p.82) . . Fr. 139 15 Beiträge der Central-Cassa (inclus Fr. 40 Zins pro 1892 und 1893 des Koch’s Legats.) . . . 5 » 1240 — Beitr. d. bern. nat. Gesellsch. Zins d. Leg. pro Qu. 98 » 35 — RACRVELRCUUNE EN RE RI 135 20 i TOtaL SCR 1549 33 Ausgaben. Bücher-Auschaffung nnd Ergänzung . . . . . . Fr. 427 99 Buchbingerarbeivenzen ner ee 334 — rokalmieterd ne na Ne ne RE Re 200 — Salaize AURAS NUIT EN ana 2a ee > 300 — Bort Hrachtenus Verschiedenes un 2.2002 232 55 Totali. 0e seien SATA OS RA A EI AA Me N EVER 54 79 Fr. 1549 33 D. Rechnung der Schläfli-Stiftung. I. Stamm-Capital. Bestand und Art der Anlage wie letztes Jahr: Fr. 10000 Centralb.-Obligationen und Fr.4000 neuen Stahlbadesist-Moritz .. . e E 000 II. Laufende Rechnung. Einnahmen. Saldo vom 30. Juni 1892 (vide Verhandl. Basel, p. 8). Fr. 593 52 Zinse der Centralbahn-Obligationen . . i SIERO 400 — » der Obligat. des neuen Stahlbades St- Moritz a > 170 — Zinsgutschrift bei derallg.aargau. Ersparniss-Cassa . >» 32 90 Total der Einnahmen . . Fr. 1196 42 Ausgaben. Druckund Adressirenndes Oirenlarsı 2 EN ea 49 — Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften .. . . . » 14 — POLE a NR ED 16 56 Total der Ausgaben . . Fr. 79 56 Sal OF Be N SE n ee PO 1116 86 Er 1 196 42 COMITÉ CENTRAL 95 _ E. Gesammt-Vermògen der Gesellschaft. 30. Juni 1982. | 30. Juni18%. Vena Bassarı n Fr: 4196.94 4491 09 Stamm Capitale 0 2.2.0... 0550 — 11 000 -— ipliothelk=Cassa li et. 22...» 139 13 54 79 Schlafli-Stiftung, Stamm-Capital . . »- 14000 — | 14000 — » laufende Rechnung. » 593 52. 1116 86 He 29279059 Vermehrung auf 30. Juni 1893 . . . » 1 183 15 IE Fr. 30662 74 30 662 74 La comptabilite de la Societe helvetique des sciences naturelles, tenue par M.le questeur pour l’année 1892- 1893, a été examinée par les soussignes et trouvee en concordance avec les pièces justificatives; en conséquence, ils ont l'honneur d’en proposer l'adoption. Lausanne, le 25 août 1893. Les Vérificateurs des comptes : Ch DappLES, professeur. . Louis Gonim, ingenieur. ET. GUuILLEMN, ingénieur. 96 RAPPORTS Il bericht über die Bibliothek | der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft für das Jahr 1892-93. vi Hochgeehrter Herr Präsident! Im Berichtsjahr — 1. Juli 1892 bis 30. Juni 1893 — wur- den neben den gewöhnlichen Bibliothekgeschäften von ‚ler Verwaltung der Bibliothek folgende Spezialarbeiten ausgeführt: In unsere Autographensammlung ist-das gesammte vorhandene Material eingereicht und in jedem Band ein vollständiges Verzeichnis der darin enthaltenen Autogra- phen angelegt worden. Wir geben uns ferner der Hoff- nung hin, dass die Tit. Mitglieder der Schweiz. Naturfor- schenden Gesellschaft dem Beispiel des Herrn Prof. Dr R. Wolf in Zürich folgen und uns Briefe oder Portraits berühmter Naturforscher alter und neuer Zeit zur Dispo- sition stellen werden. Jede solche Zusendung wird mit Dank angenommen. Für die Bibliographie der schweiz. Landes- kunde wurden sämmtliche auf die Naturwissenschaft der ‚Schweiz bezügliche Arbeiten sowohl aus den « Denk- BIBLIOTHEQUE 97 schriften » oder auch aus den « Verhandlungen» und « Comptes-rendus » ausgezogen; ebenso werden für die nämliche Publikation die Periodica der kantonalen Natur- forschenden Gesellschaften, soweit dies nicht von den letztern selbst besorgt wurde, excerpirt; bereits sind die bern. und die aargau. naturforschende Gesellschaft in dieser Hinsicht erledigt. Die Benutzung der Bibliothek gestattete sich fol- gendermassen (die eingeklammerten Zahlen beziehen sich auf 1891/92) : Expediert wurden 47 (26) Pakete an aus- wärtise Mitglieder, 120 (140) Briefe, 40 (71) Postkarten, 39 (34) Mitglieder haben die Bibliothek an Ort und Stelle benutzt. wi Wir haben folgende neue Erwerbungen zu ver- zeichnen: A. Durch Tausch : Düsseldorf. Naturwissenschaftl. Verein, Mitteilungen, Heft 2. Düsseldorf 1892, 95 S. 8°. Torino. R. Accad. delle scienze. Osservazioni meteorolo- giche fatte nell’ anno 1891 all’ osservatorio della R. univer- ‘sità, calcol. dal Dott. G. B. Rizzo. Torino, 1892. 54 S. 8° Petersburg. K. R. Mineral. Gesellschaft, Verhandlungen. Bd. 20-28. Petersburg 1885-1891, 8°. — Register 1866-1884, Petersburg 1885, 8°. Reusch, H. Bömmelöen og Karmöen med omgivelser. Kristiania 1988. 422 S. 4° mit 3 Karten. Kansas Univ. Quarterly, Vol. I., N° 1. Lawrence 1892. 47 S. 8° mit Tafel. El Instructor, periodico cientifico y literario, anno IX. Aguascalientes, 1892, gr. 8°. Memorial of Joseph Lovering. Cambridge 1892, 40 S. 8. Imperial Univ. of Japan The Calender for 1891-02. Tokyo 1892. 279 S. kl. S’ Mit Karte und Tabellen. ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. ; 7 BORN ch PA en BAND BR 98 RAPPORTS Daday, J. Literatura zoologica Hungarica 1881-1890 (Ungarisch). Budapest 1891. 305 S. gr. 8°. Herman, O. Petenyi, der Begründer der wissenschaftl. Ornithologie in Ungarn. Pest 1891. 137 S. 4. Pungur, G. Gryllodea regni Hungariae (Ungarisch). Budapest 1891. 79 S. 4° mit Tafel. Simony, Fr. Das Schwinden des Karlseisfeldes nach 50 Jahr. Beobachtungen und Aufnahmen. Wien 1891, 33 S. kl. 8°. | Holm, Theo. The flora of the Dakota group (Separat- abdruck) 4 S. 8°. Autun. Societe d’histoire nat. Bulletins 1-4. Autun et Paris 1888-91. gr, 8°. Societe Belfortaine d’emulation. Bulle tin 11. Belfort 1892. SDS AS Nantes. Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la France. Bulletin, année II, 1-2. Nantes. 1892, 8°. Congrès périodiques des naturalistes et médecins russes. Photogr. mit Text. 10 S. 4°. Moscou 1892. Congrès international d’archéologie prehistorique et d’anthropologie. T. I. Moscou 1892. 268 S. 8°. Congrès international de zoologie. 1" partie. Moscou, TSI 202 CP. Beneden , J., van. La Mer noire et ses cétacés vivants et fossiles. 48 S. 8° Moscou, 1892. Bogdanov, A. Quelle est la race la plus ancienne de la Russie centrale ? Moscou, 1892, 24 S. 8°. Société scientifique du Chili. Actes. Tome II, livr. 1.San- tiago, 1592, 248 S. 40. Seeliger, Hugo. Ueber allgemeine Probleme der Mecha- nik des Himmels (z. Feier des 133. Stiftungstages der k.b. Akad. d. W. zu München). München 1892. 29 S. 4°. Indiana Academy of Science, Proceedings, 1891. Brook- ville, 1892. 1795. 80. BIBLIOTHEQUE 99 Anuario del Observatorio astron. y meteorol. del Sal- vador, 1893. S. Salvador, 1892. 93 S. kl. 8°. The Bacteriological world and modern medicine. Vol. I. Battle Creek, 1892. 8°. Boletin de la Riqueza publica de los estados unidos de Venezuela. Ano II. Tome III Nos 41-44. Caracas, 1899, 4° Jentzsch, A. Führer durch die geolog. Sammlungen des Provinzialmuseums der Physik.-Oekon. Gesellschaft zu Königsberg. Königsbere i/Pr. 1892. 106 S. 8°. Sarasın, Ed. Rapport du prés. de la Soc. de physique et d’hist. nat. de Genève pour l’année 1892. Petersburg. Geogr. Ges. Iswestija (Nachrichten) T. 28 (1592). Petersburg 1892. 3° Teichmann, L. Elephantiasis Arabum. Text mit Tafeln. Krakau 1892. 51 S. Text. 4° und 1 Mappe mit 5 Taf. fol. Nebraska University. Bulletins. Annual report. 8°. Lin- coln, 1892. Mülhausen. Indust. Gesellsch. Bulletins. 8°. — Catalog. Mülh. 1874. 124 S. 8°. — 22 Suppl Mall 1887.91 5. 8. — Verzeichnisse der Preisaufgaben. 8°. Kharkow. Annales de l’Univ. Impériale. 1893. Kharkow, SIRO Upsala. Bulletin of the Geolog. Institution of the Univ. of Upsala. Upsala, 1893. 8°. Centralblatt für die Mähr.-Landwirte nebst Notizen-Blatt. Brünn 1899. 4°. B. Durch Kauf: Bibliotheca mathematica. Herausgegeb. von G. Eneström. Jahrgg. 1884 und 1885. 4°. — 1887-92. 8°. Stockholm. Ohm, G. 5. Gesammelte Abhandlungen. Leipzig 1892. 885 S. 8°. 100 RAPPORTS Wilh. Weber’s Werke. 3 Bde. 595, 316.und 671698282. Berlin 1892 u. 1895. Portraits berühmter Naturforscher. 48 Bilder mit biogr. Text. Wien u. Leipzig. Fol. Reye, Th. Die Geometrie der Lage. Abtl. 1-3. 3. Aufl. 3 Bd. v. 248, 330 u. 224 S. 8° Leipzig 1892. Geograph. Nachrichten. 9 Jahrg. Basel 1893. 8°. Bibliographie der Schweiz. 1893. Schweiz. paläontol. Gesellsch. Abh. Vol. XIX. Richthofen, Ferd. v. Führer für Forschungsreisende. Berlin 1891. 745 S. 8°. Leydig, Fr. Naturgeschichte der Daphniden. Tübingen 1860. 252 S. 4°. mit 10 Kupfertafeln. Vejdorsky , Fr. System u. Morphologie der Oligochaeten. Prag 1884. 166 S. Fol. mit 16 Tafeln u. 5 Holzschnitten. Scrope, G. P. The geology and extinct volcanos of cen- tral France. 2° ed. London. 1858. 258 S. 8. With maps, views and sketches. C. Als Geschenke : Enquete betr. die Gründung einer schweiz. National- bibliothek. Bern 1893. 232 S. 3°. Forel, Aug. Die Ameisen Neu-Seelands, 24 S. 8°. Sepa- rat Abdr. — Notes myrmecologiques. 6 S. 8°. Sep. Abdr. — Die Ameisenfauna Bulgariens. 14 S. 8° mit 1 Tafel. Sep. Abdr. — Les formicides. 243 S. 4° mit Taf. Sep. Abdr. — Nouvelles espèces de formicides de Madagascar. Sepa- rei Albers dee serie. 1892. 2115. 80% — Quelques fourmis de la faune mediterraneenne. Sepa- rat Abdr. 1892. 6 S. 8°. pia 1 li eni A = BIBLIOTHEQUE 101 — Le male des Cardiocondyla et la reproduction consan- guine perpétuée. 1892. 5 S. 8°. Sep. Abdr. — Hermaphrodite de l’Azteca instab. Smith. Sep. Abdr. 3 5. 8° mit Taf. — Die Nester der Ameisen. Zürich 1892. 36 S. 4° mit Tafel. — Les Formicides de l’empire des Indes et de Ceylan. Part I. with a plate. 1892. 27 S. 8°. Part II. » > Dr Graf, J. H. Das Leben und Wirken des Physikers und Astronomen Joh. Jak. Huber. Bern 1892. 75 S. 8° mit Taf. — Notice sur la plus ancienne carte connue du Pays de Neuchätel. Sep. Abdr. Neuchätel 1892. 30 S. 8° mit Karte. — Ueber den gegenwärtigen Stand der Einführung der mitteleuropäischen Zeit in der Schweiz. Sep. Abd. 2 5. 4° — Beiträge zur Topographie u. Geographie der Schweiz. Bern 1893. 17 S. 8°. Sep. Abdr. — Die Karte v. Gyger u. Haller aus d. Jahre 1620. Sep. Abdr. Bern 1893. 15 S. 8°. Holm, Theo. Notes on the flowers af Anthoxanthum od. L. Sep. Abdr. Washington 1892. 5 S. Se mit Taf. Coville, FE. V. The Panamint Indians of California Was- hington 1892. 11 S. 8°. Woeikof, A. Klima des Puy de Dome in Centralfrank- reich. 19 S. gr. 8°. 1892. Sep. Abdr. Landolt, H. Ueber die Einwirkung der Halogene auf Chloranilsäure u. Bromanilsäure. Diss. Zürich 1892. 50 5. 8°. kössler, @. Untersuchungen üb. die Magnetisirung des Eisens. Diss. Zürich 1892. 58 S. 8°. Girard, O. Ueber die wässerigen Lösungen v. Disdiazo- salzen etc. Diss. Zürich 1892. 76 S. 8°. Schmid, E. 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Auszug aus der Forst-Statistik des Kantons Bern. Bern 1867. 70 S. 42. Klimatol. u. phänolog. Beobachtugen im Kanton Bern 1875. Bern 1876. 39 S. 4. Wild, H. Ueber Wetterprophezeiung. Sep. Abdr. Bern 1867. 14 S. 4°. — Bericht über die Arbeiten zur Reform der schweiz. Urmaasse. Zürich 1868. 170 S. 4e. ER + ssi hai CLP LI I A FETO GEL: uk = DE ET RE EPA O ZII BI OE SEE Mr de RL RE ida n A nt Per ER I SIT es re STO un "È ci = 104 RAPPORTS Rickli. Was ist der Krapp? Was ist die Garancine ? Bern 1860. 12 S. 8°. Munk, Ph. Offenes Schreiben an Hrn. D* Th. Huse- mann in Göttingen. Sep. Abdr. Bern 1866. 15 S. 8°. Hoppe-Seyler, F. Ueber die Processe der Gährungen und ihre Beziehung zum Leben der Organismen. ?17S.8. Arata, P. N. El Clima y los condicione higienicas de la cindad de Buenos Aires. B. A. 1889. 133 S. gr. 8°. — y Fr. Canzoneri. La Corteza de Quina morada. Bue- nos Aires 1888. 15 S. 8° — — Sobre la goma de la Clareta. Buenos Aires 1889. 89.8. — Relacione de los trabajos practicados por la oficina quimica municipal de Buenos Aires 1887. Buenos Aires 1888. 66 S. 8°. Valentin, G. Histiologische und physiologische Studien. Die Giftwirkungen des Kombi. 43 S. 8°. Kräuter-Buch. Beschrieben durch J. 7. Tabernaemon - tanus, Casp. u. Hier. Bauhin. Basel 1731. 660 S. fol. Gruner, Paul. Die Werte der Weber’schen Strahlungs- constanten b? verschiedener Kohlenfäden. Diss. Zürich 1893. 64 S. 8°. Riggenbach,, A. Die mitteleuropäische Zeit und ihre Vor- geschichte. Sep. Abdr. Basel 1893. 34 S. kl. 8°. Wolf. Handbuch der Astronomie, 4. Halbband. Zürich 18932698 8.83% Soweit die aussergewöhnlichen Erwerbungen; eine Auf- zählung des Zuwachses der Bibliothek in Folge des ge- wöhnlichen Tauschverkehrs wurde zu weit führen. Wir stehen mit 325 (312) ausländischen Gesellschaften, Aka- demien etc. u. mit 23 (22) schweizer. Vereinen in Verbin- dung und es gelang uns mit 17 ausländischen und 1 schweizer. Gesellschaft Verbindungen zum Tauschverkehr BIBLIOTHEQUE 105 anzuknüpfen. Dagegen ist mit 4 Gesellschaften der Verkehr abgebrochen: Wien, K. K. geograph. Gesellschaft. Wien, K. K. anthropolog. Gesellschaft. Firenze, Società toscana di scienze naturali. Stuttgart, Verlag des « Ausland. » o Von den im vorjährigen Bericht erwähnten Gesellschaf- ten, von denen damals gesagt wurde, es werde der Tauschverkehr ihrerseits nicht erwiedert, haben folgende Gesellschaften denselben wieder erneuert: Brookville, Soc of. nat. history. ‘ Dresden, Verein für Erdkunde. Görlitz, Naturf. Ges. Halle Q » » Offenbach, Verein für Naturkunde. Venezia, Istituto veneto di scienze. Kharkow (Section med. nicht, dagegen Univ. Imperiale.) Es bleiben immer noch folgende übrig: Agram, Societas hist.-nat. croatia. Altenburg, Naturf. Gesellschaft des Osterlandes, Amsterdam, Genootschap van Kunsten en Weten- schappen. Bruxelles, Observatoire. Cambridge, England, University. Caracas, Soc. di ciencias fisicas y naturales. Colmar, soc. d’histoire naturelle. Dijon, Soc. d'Agriculture et d’Industrie de la Côte d'or. Elberfeld, Naturw. Verein. Fulda, Verein fùr Naturkunde. Guadalajara, Sociedad de Ingenieros de Jalisco. Kharkow. Dagegen Univ. Impériale. Lisboa, Commissao permanente de Geographia. St. Louis, Academy of Science. Modena, Soc. dei naturalisti. a ae 106 RAPPORTS Neisse, Philomathie. Newport, Nat. hist. Society. Nijmwegen, Soc. bot. néerland. Pisa, scuola normale. Salem, Mass., Peabody Acad. of Science. Sondershausen, Irmischia. Toulouse, Soc. d’hist. naturelle. Ulm, Verein für Mathem. und Naturw. Utrecht, K. nederlandsch meteorol. Institut. Valencia, Instituto. Die Bibliothekrechnung zeigt mit dem vorjährigen Saldo von 139 Fr. 13 Ct. ein Einnehmen von 1549 Fr. 33 Ct., so- dann ein Ausgeben von 1490 Fr. 79 C.; der verfügbare Saldo ist somit 58 Fr. 54 Ct. Unter den Ausgaben figuri- ren 427 Fr.99 Ct. für Bücher anschaffungen, 334 Fr. Buch- binder, Miethe und Aushülfe 500 Fr., Porto und Spedition 228 Fr. 40 Ct. In den Einnahmen erscheinen zum ersten Mal 75 Fr. Reinertrag pro 1891-92 und 1892-93 des Koch- fundus der allgemein. schweizer. Naturf. und der bern. Naturf. Gesellschaft. Da die Verhältnisse der Bibliothek sich im Jahr 1893-94 vollständig gleich bleiben werden, so sind wir im Fall an das Tit. Central-Comité das höfliche Ge- such zu richten : Es möge der Bibliothek auch für das Jahr 1893-94 ein Kredit von 1200 Fr. gesprochen werden. Zum Schlusse gereicht es mir zum grossen Vergnügen dem H. Quästor D' Custer in Aarau, wie auch meinem Unterbibliothekar H. D’E. Kissling in Bern und der Biblio- thekgehülfin, Frau A. Kräuter-Lauterburg, für alle Unter- stützung meinerseits den wärmsten Dank auszusprechen. Bern, den 30. Juni 1893. Der Oberbibliothekar: Prof. D: J. H. Grar. COMMISSION DES MEMOIRES 107 III Rapports des Commisssions. A. Bericht der Denkschriften-Commission für das Jahr 1892-93. Es sind im Lauf des Jahres 1892-93 zwei Abhandlungen zur Publication durch die Denkschriften-Commission ge- langt, nämlich die schon im vorjährigen Bericht berührte posthume Arbeit unseres grossen Zürcher Botanikers C.von Nägeli : « Ueber oligodynamische Erscheinungen an leben- den Zellen», mit einem Vorwort von S. Schwendener, und einem Nachtrag von G. Cramer, dann eine Serie neuer Untersuchungen über die Phalloideen mit drei Tafeln in Farbendruck, von Herrn D' Ed. Fischer in Bern. Die Drucklegung der ersten Arbeit wurde Ende Dez. 1892 vom Central-Comité bewilligt, im April 1893 vollendet; woge- gen die im April 1893 vom Central-Comité genehmigte Veröffentlichung der Fischer’schen Arbeit ihren Abschluss erstim Laufe dieses Monates erreichen wird. Immerhin darf man hoffen, dass der 1* Halbband von Band XXXIII der Denkschriften, umfassend die Arbeit von Herrn D' Emden über das Gletscherkorn und die zwei vorstehend genannten Schriften noch vor Eröffnung der diesjährigen Versammlung der Schweiz. Naturforscher zur Ausgabe gelangen wird. SINO 108 RAPPORTS Der ebenfalls schon im letztjährigen Bericht erwähnte «Catalogue de la flore valaisanne» von Herrn Prof. H. Jaccard in Aigle wird zur Zeit von dem Herrn Verfasser noch einmal durchgesehen, resp. vervollständigt, um ohne Zweifel nächstes Jahr, als Band XXXIV, Aufnahme in den Denkschriften zu finden. Andere Arbeiten, die der Denkschriften-Commission eingereicht oder angekündigt worden sind, ohne dass bis jetzt auch nur bei dieser Instanz eine Beschlussfassung in positiven Sinne möglich geworden wäre, müssen hier na- türlich übergangen werden. In Betreff der Rechnungsverhältnisse der Denkschriften- Commission sei Folgendes bemerkt: Die Einnahmen der Denkschriften-Commission beliefen sich laut Rechnungsauszug unserer verehrten Herrn Quä- stors und unter Einbezug von 2000 Fr. Bundesbeitrag auf 2413 Fr., die Ausgaben auf nur 582 Fr. 30 Ct. (nämlich 288 Fr. 20 Ct. Nachtragszahlung für die Arbeit Emden, 250 Fr. Miete für das Denkschriftenlocal, 24 Fr. Feuerasse- kuranz und 20 Fr. 10 Gt. Commission für den Denkschrif- tenverkauf). Doch kommen zu diesen Ausgaben noch 306 Franken Druckkosten für die Arbeit von C. von Nägeli und mindestens 883 Fr. 30 Ct. für die Phalloideenarbeit von D' Ed. Fischer, so dass die Gesammtsumme der Aus- gaben auf 1771 Fr. 60 Ct. ansteigt und ein Einnahmenüber- schuss von 641 Fr. 40 Gt. resultirt, der freilich in Folge der kaum ausbleibenden Ueberschreitung der Kostenanschläge für die Fischer’sche Arbeit in Wirklichkeit merklich klei- ner ausfallen dürfte. Da die pro 1893-94 jetzt schon so viel als sicher in Aus- sicht zu nehmenden Auslagen der Denkschriften-Commis- sion (Arbeit Jaccard) auf 2500-2600 Fr. zu veranschlagen sind, bei Einreichung weiterer druckwürdiger Arbeiten aber leicht eine wesentliche Erhöhung erfahren, sieht sich COMMISSION DES MÉMOIRES 109 die Denkschriften-Commission veranlasst die Schweizer. Naturforschende Gesellschaft abermals um Bewilligung eines Credites von unbestimmter Höhe zu ersuchen. Verschiedene im Schooss der Denkschriften-Commission gepflogene Beratungen über andere Obliegenheiten der Commission führten zu Anträgen, welche das Central- Comité der Naturf. Gesellschaft vortragen wird und die daher in diesem Bericht übergangen werden mögen. Auch an dieser Stelle nicht unerwähnt bleibe dagegen der schmerzliche Verlust, den die Denkschriften-Commis- sion imvorigen Spätjahr durch den Tod ihres langjährigen ebenso verdienten als bescheidenen Mitgliedes Herrn Prof. D" Fr. Jos. Kaufmann aus Luzern erlitten hat. Die Denkschriften-Commission wird dem Verewigten ein dank- bares Andenken bewahren. Mit vorzüglicher Hochachtung und Ergebenheit. Zürich, 2. August 1893. | Namens der Denkschriften-Commission, deren derzeitiger Präsident : Prof. Dr C. Cramer. B. Bericht der Commission für die Schläflistiftung für das Jahr 1892-93. Auf den 1. Juni 1892 war als Preisaufgabe ausgeschrie- ben : « Monographische Bearbeitung der schweizerischen Repräsentanten irgend einer grösseren Abteilung der Al- gen, Pilze oder Moose.» Da die eingegangenen Arbeiten sich als viel zu unvollständig erwiesen, wurde kein Preis 110 RAPPORTS erteilt, sondern die gleiche Preisaufgabe nochmals auf 1. Juni 1594 ausgeschrieben. Für die Frage « Ueber den Einfluss der äussern Lebensbedingungen auf den Bau und die biologischen Verhältnisse der Fauna von Alpenseen » ist auf 1. Juni 1893 keine Lösung eingetroffen. Auch diese Frage ist zum zweiten Male auf 1. Juni 1895 in der be- stimmten Hoffnung ausgeschrieben worden, dass bis dann eine Lösung möglich sei, welcher eventuel der Doppel- preis zuerkannt werden könnte. Besondere Ereignisse sind aus dem abgelaufenen Be- richtsjahre keine zu verzeichnen. Der Personalbestand der Commission ist unverändert geblieben. Zürich-Hottingen, 97. Juni 1893. Namens der Schläflistiftungs-Commission, deren Präsident : D’ Alb. Hem, Prof. C. Bericht der geologischen Commission für das Jahr 1892-93. In diesem Berichtsjahre sind folgende Commentare zur geologischen Karte der Schweiz zum definitiven Ab- schlusse gelangt: 1. Die Lieferung XXI zu Blatt XVIII, bearbeitet von D: Edmund von Fellenberg und D’ Casimir Mösch. Der Text von Fellenberg umfasst 46 Bogen mit sechs. eingedruckten Zinkographien und zwei lithographischen Tafeln nebst petrographischen Beiträgen von Professor D: Carl Schmidt. Dieser Text ist begleitet von einem reich 111 ausgestatteten Atlas, welcher 4 Profil- und 5 Lichtdruck- tafeln, 9 Tafeln geologischer Landschaftsbilder mit Detail- skizzen und eine instruktive Excursionskarte im Maasstab von 1: 100 000 enthält. Der Text von Mösch begreift 6 Bo- gen mit einer Doppeltafel von Profilen in Toro nale und 6 in den Text gedruckten Holzschnitten. Die gesammte wertvolle Publikation über das Hochal- pengebiet des Berner Oberlandes hat in Fachkreisen die verdiente Anerkennung gefunden und wurde von der geo- logischen Commission den Autoren gebührend verdankt. COMMISSION GEOLOGIQUE 9. Das von Prof. D' Aug. Jaccard in zweiter Auflage bearbeitete Blatt XI ist fertig erstellt und der dazu gehö- rige Text, der als Lieferung VII Supplement 2, eingefügt wird, ist vollendet. Diese Druckschrift mit der Karte wird im Laufe des Monates September publizirt werden. 3. Herr Karl Burkhardt von Basel hat seine Diplom- arbeit über die Contactzone von Kreide und Tertiär am Nordrande der Schweizeralpen vom Boden- bis zum Thu- nersee im Auftrage der geologischen Commission dem Drucke übergeben. Diese Arbeit ist ebenfalls vollendet und wird in nächster Zeit als Lieferung XXXII der Beiträge mit 2 Karten und 7 Tafeln geologischer Profile zur Ver- öffentlichung gelangen. Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung : 1. D" Casimir Mösch ist mit der Redaktion des Manu- skriptes für die Lieferung XXIV, 3, zu Blatt XII weit vor- gerückt und eine grosse Zahl geologischer Profile ist bei der topographischen Anstalt in Winterthur bereits erstellt, so dass man der Publikation dieses Werkes im künftigen Winter entgegensehen kann. 9. Herr Pfarrer G. Ischer wird das Manuskript mit Pro- filen zu Blatt XVII, Lieferung XXI, 2, der geologischen Commission einliefern. Im Einverständniss mit dem Autor » 1119) - RAPPORTS wird dasselbe durch Professor D! Schardt revidirt und zur Drucklegung vorbereitet. 3. Herr D' Léon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung des Textes zur Gletscherkarte von Alphonse Favre, Lie- ferung XXVIII, beschäftigt. 4. Professor D' C. Schmidt in Basel wird den unter den geologischen Beiträgen fehlenden Textband für die Lie- ferung XXIV zu Blatt XXIII redigieren und zugleich auf Grundlage der Karte von 1:250000 eine zusammenhän- sende und übersichtliche Beschreibung des östlichen Wal- lis und westlichen Tessin ausarbeiten. Im Anschluss an diese Abhandlung wird Professor D* Hans Schardt als separaten Band zu Lieferung XXIV, 2, eine Monographie über den Antigorio-Gneiss des Wallis publizieren, welche im Laufe des künftigen Winters er- ' scheinen soll. 5. Professor D' A. Baltzer hat das Manuskript zur geo- logischen Karte der Umgebung von Bern vollendet und dasselbe kann in nächster Zeit dem Drucke übergeben werden. Die dazu gehörige Karte ist bereits durch den Buchhandel zu beziehen. Diese Arbeit wird als XXX. Lie- ferung der Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz erscheinen. 6. Die Herren Professoren A. Jaccard, E. Renevier und H. Schardt sind mit der Erstellung der zweiten Auflage von Blatt XVI (Umgebung von an) das vollstän- dig vergriffen ist, beschäftigt. Als neue Publikationen sind folgende Arbeiten in Angriff genommen: 1. Herr Louis Rollier hat mit dem Druck seines Manu- skriptes : « Structure géologique du territoire compris entre le lac de Bienne, le Doubs, le val de Délémont et le Weissenstein » begonnen. Diese Arbeit wird als Lieferung COMMISSION GEOLOG IQUE 113 È VII, Supplement 1, mit den geologisch illuminirten 4 Siegfriedblättern Chaux-de-Fonds, St-Imier, Chasseral È und Weissenstein nebst 12 geologischen Profilen und einer à photolitographischen Tafel zur Publikation gelangen. 3 9. D E. Kissling in Bern, welcher mit der Bearbeitung 2 des Diluviums und der Molasse auf Blatt VII südlich der 3 Aare und Zihl betraut wurde, hat das Gebiet westlich der i Emme kartirt und ist gegenwärtig mit der Aufnahme des à sudöstlichen Ecke von Blatt VII beschäftigt. à 3. Die Arbeiten von Professor F. Mühlberg über Unter- suchung und Kartirung der anormalen Lagerungsverhält- nisse im nördlichen Jura nehmen ihren regelmässigen Fortgang. | Var SIE RESTI ee ar ae, Frame a Enz MEO 4. Herr Quereau aus Canada hat sich mit dem Spezial- studium der Umgebung von Iberg im Kanton Schwytz be- fasst. Daselbst hat er die Frage der Klippen und der exo- tischen Blöcke im Flysch eingehend untersucht und eine geologische Karte im Maastabe von 1: 25000 entworfen. Nach Beschluss der geologischen Commission, soll diese fertige, werthvolle Arbeit als Lieferung XXXHI unter die Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz aufgenom- men werden. x Di ASSI PARTO en PINI RL Se TÀ, tag PRE, 8, 5. Die kleine geologische Uebersichtskarte der Schweiz im Maassstab von 1 : 530 000 ist in Arbeit und wird recht- zeitig für den internationalen Geologenkongress erschei- nen. 6. Die Farbenskala für die Herausgabe einer geologi- schen Karte der Schweiz im Maasstabe von 1: 250 000 ist von Professor Heim ausgearbeitet. Die Publikation dersel- ben wird später erfolgen. 7. Die von Louis Rollier übernommene Redaktion der schweizerischen geologischen Bibliographie, die als Lie- ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 8 BA LA iatale a A 114 RAPPORTS ferung XXIX erscheinen soll, nimmt ihren regelmässigen Fortgang. Den 13. April 1893 ist ein Schreiben des Präsidenten des Central-Comité der Schweiz. Naturforschenden Gesell- schaft an die geologische Commission gelangt, worin an die Letztere das Gesuch gestellt wurde, ein Gutachten über das Vorkommen von Rohmaterial in der Schweiz zur Fabrikation von rasch ziehendem Romancement (Ciment de Grenoble) abzugeben. Es geschah diess in Folge einer Eingabe des waadtländischen Architekten- und Ingenieur- vereines an das eidgenössische Departement des Innern. Die Beantwortung dieses Gesuches ist den 11. Juni 1893 an den Präsidenten D! F. A. Forel abgegangen und gipfelt in folgenden Schlusssätzen : | 1. Eine allgemeine Enquéte über das Vorkommen der mergeligen Gesteine in der Schweiz ist, soweit durchführ- bar, schon gemacht und in den Publikationen der geolo- gischen Commission enthalten. 9. Die Hauptarbeit in der vorliegenden Frage fällt natur- semäss der eidgenössischen Materialprüfungsstation zu, die in dieser Beziehung kräftiger Unterstützung bedarf. 3. Die Geologen können mit Nuizen nur im einzelnen Falle berathen werden und wir zweifeln nicht daran, dass dieselben der Materialprüfungsstation oder den einzelnen Cementindustriellen gerne zu Diensten stehen. Der Tauschverkehr mit mehr als 40 auswärtigen, wis- senschaftlichen Instituten wird regelmässig fortgesetzt und ist in angemessener Weise erweitert worden. Die Tausch- exemplare werden an die Bibliothek des eidgenössischen Polytechnikums abgeliefert. Aus diesem kurzen Abriss geht hervor, dass die geolo- gische Commission stetig die Aufgabe verfolgt, die Com- mentare zu den einzelnen Blättern der geologischen Karte COMMISSION GÉOLOGIQUE 115 successive zu vervollständigen und die im Buchhandel ver- griffenen Blätter in zweiter verbesserter Auflage zu er- setzen. Nachdem die geologischen Grundlinien durch das sanze Schweizerland gezogen sind, ist die geologische Commission bestrebt, einzelne wichtige Lokalitäten durch jüngere, strebsame Fachmänner geologisch aufnehmen zu lassen und die Resultate dieser Studien in monographi- schen Spezialarbeiten zu veröffentlichen, wobei die Blätter des Siegfried-Atlas wesentliche Dienste leisten. Durch Lö- sung dieser Probleme und bei der Fortdauer der bisheri- gen Opferwilligkeit unserer eidgenössischen Behörden wird das nationale Werk immer mehr an Vollständigkeit sowie an tieferm Inhalt gewinnen und wir dürfen das Be- wusstsein hegen, dass dasselbe mit den geologischen Fort- schritten anderer Kulturvölker im Einklange steht. Solothurn, im August 1893. Der Präsident der schweiz. geologischen Commission : D: Fr. Lane. D. Bericht der geodätischen Commission. für das Jahr 1892-93. Die geodätische Commission konstatirte in der Sitzung, welche sie am 7. Mai 1893 zu Bern abhielt, mit Vergnügen dass: 1° Der von ihr angestellte Ingenieur, Herr D' Messer- schmitt, mit Hilfe des ihm zeitweilig beigeordneten Herrn D' Hilfiker, im Sommer 1892 die ihm in der Sitzung vom 15. Mai 1892 aufgetragenen und bereits im vorhergehen- den Jahresberichte, als bereits ausgeführt oder wenigstens Dent a N Bar Ne. nl ER IN DEE ER wen È b IR Br RP: # e i a SA D A LS RR RU on he bd nl ap te P PRE VED an A EE ET DORE RE EIG. A ER WERTEN! 116 RAPPORTS projektirt, namhaft gemachten Arbeiten wirklich bewälti- gen konnte — mit einziger Ausnahme der Station Hörnli, welche theils wegen vorgerückter Jahreszeit, namentlich aber darum zurückgelegt werden musste, weil sich die Kosten für die schwierige Station auf der Dent-de-Naye bedeutend höher beliefen als im Voranschlage angenom- men worden war — dass ferner : 2 Die gemeinschaftlich mit dem eidgen. topographi- schen Bureau und unter dessen Leitung unternommenen Aufnahmen zur Verbindung unsers Höhennetzes mit dem- jenigen Frankreichs, und damit auch noch die Anschlüsse unsers Nivellement de précision an die Nachbarländer beendigt, somit überhaupt die seiner Zeit der geodätischen Commission übertragenen Nivellements- Arbeiten zum Abschlusse gebracht worden sind — und dass endlich : 3° Im Winter 1892-93 Herr Ingenieur Messerschmitt auch seine Bureau-Arbeiten so weit zu fördern wusste, dass der Druck von Band VI der Publication « Das schwei- zerische Dreiecksnetz » begonnen werden konnte. Angesichts dieser Sachlage beschloss sodann die Com- mission dass im laufenden Sommer theils auf den Statio- nen Herzberg, Hohentwiel und Hörnli die Polhöhen- und Azimut-Bestimmungen vorgenommen, theils sowohl auf diesen Stationen als auf passenden Zwischenpunkten die Beobachtungen mit dem Sterneck’schen Pendel ausgeführt werden sollen, und es ist diesem Beschlusse schon in erheblichem Maasse Folge gegeben worden. Nicht nur ist die Station Herzberg ganz, die Station Hohentwiel nahezu absolvirt, ferner die Schwerebestimmung in Konstanz beendigt und in Schaffhausen vorbereitet — sondern es sind auch, zur Verbindung mit unsern Arbeiten in den früheren Jahren und mit denjenigen der Nachbarstaaten, in Zürich, Neuenburg und München die nöthigen Serien COMMISSION GEODESIQUE az mit dem Sterneck’schen Apparate bereits ausgeführt, so dass alle Hoffnung vorhanden ist das diesjährige Arbeits- programm in allen Theilen vollständig abwickeln zu können. Zum Schlusse bleibt anzuführen, dass es sowohl für un- ser Land als für die Wissenschaft von der höchsten Wich- tigkeit ist, die Ergebnisse der mit vieler Arbeit und grossen Kosten ausgeführten Triangulation und Höhenmessung auch für die Folge dadurch zu erhalten, dass die Dreiecks- und Höhenpunkte revidirt und hinlänglich versichert wer- den — eine umfangreiche Arbeit, welche das eidgenössische topographische Bureau bereits begonnen und für welche dasselbe von der geodätischen Commission die Zusi- cherung einer namhaften Betheiligung an den Kosten nachgesucht und erhalten hat. Zürich, 17. Juli 1893. Für die geodätische Commission : Prof. Rud. Worr. E. Bericht der Erdbebenecommission. für das Jahr 1892-93. Die Convention, welche der leitende Ausschuss der Erdbebencommission mit der meteorologischen Central- anstalt getroffen, dass nämlich das Archiv der erstern in den Räumlichkeiten der meteor. Gentralanstalt (eidg. Phy- sikgebäude in Zürich) untergebracht werde und dass die Zusammenstellung und Bearbeitung der Erdbebenberichte in den « Annalen der Schweiz. Meteorolog. Centralanstalt » publicirt werden sollen, wurde in der Sitzung der eidg. 118 RAPPORTS meteorolog. Commission von 3. Juni d. J. genehmigt und dabei festgesetzt, dass die Erdbebencommission einen Dritteil der durch den Druck ihrer Berichte veranlassten Kosten zu übernehmen habe, wofür ihr jedoch 100 Sepa- ratabzüge für ihre Bedürfnisse gratis geliefert werden sollen. Die im letzten Jahresbericht erwähnte Bearbeitung der Erdbebenbeobachtungen der Jahre 1888-91 durch unsern Aktuar D' Früh ist im Jahrgang 1891 der meteorolog. Anna- len begleitet, von kartographischen Darstellungen, erschie- nen. Ausserdem hat derselbe, auf Anregung des leitenden Ausschusses der Commission sich der verdankenswerthen- Aufgabe unterzogen, einen für das Publikum bestimmten Bericht, über die Thatigkeit der Erdbebencommission, sowie über die hauptsächlichsten Ergebnisse der bisherigen Beobachtungen abzufassen. Derselbe wurde zu Anfang des Jahres an ca. 20 der grössern schweiz. Journale behufs Publikation mitgetheilt. Es sollte durch diesen Bericht das Interesse des Publikums an den Erdbebenbeobachtungen wach gehalten und dasselbe zu ferneren zahlreichen Mit- theilungen der Wahrnehmungen über. Erdstösse ermun- tert werden. Im Laufe des Jahres 1892 wurden 16 zeitlich getrennte Erdstösse innerhalb der Schweiz wahrgenommen, wovon 6 sich als Beben von mehr oder weniger grossen Ausdeh- nung erwiesen haben, nämlich: 1. Das Beben vom 1.Jan.7 % Uhr p. (Localbeben im Rhein-Plessurgebiet). 2. id. v. 5. Jan. 4 Uhr 50 M. p. im Bergell (als Ausläufer eines lombardo-vicentinischen Erdbebens). 3. id. v. 9. Febr. 4 Uhr a. Rambach-Addabeben. 4. id. v. 5. März 6 Uhr 5 M. p. in Grächen (Wallis), wahrgenommen als Ausläufer eines gros- sen piemontesischen Bebens. COMMISSION SISMIQUE 119 5. Das Beben vom 1. April 11 Uhr 15 M. a. in Bergünn (locales: Querbeben). Glidiv:4: August 4 Uhr 58 M. a. das grosse alpin- jurassische Längsbeben. Die Bearbeitung des gesammten Beobachtungsmaterials über diese Beben, sowie einiger Nachträge aus den Jahren 1889-91 hat wieder in verdankenswerthester Weise D' Früh übernommen und es wird seine Arbeit noch im Laufe des Jahres im Jahrgang 1892 der meteorol. Annalen zur Publi- kation kommen. Zu erwähnen bleibt noch, dass unser Mitglied Professor F.-A. Forel in Folge seiner Wahl zum Präsident des Cen- tral-Comité der Schweiz. Naturforsch. Gesellschaft seinen Austritt aus der Commission nahm. An seine Stelle haben wir Herrn Louis Gauthier, chef de service au Departement de l’Instruction publique , als Mitglied cooptirt und als weiteres Mitglied Herrn Prof. Aug. Jaccard (Repräsentant für den Kanton Neuenburg). Beide Herren haben das Mandat in verdankenswerther Weise angenommen. Zur Bestreitung unserer Kosten pro 1893-94 ersucht Sie der leitende Ausschuss wieder um einen Kredit von 200 Franken. Zürich, im August 1893. R. BILLWILLER. F. Bericht der limnologischen Commission über das Jahr 1892-93. Dem diesjährigen Bericht der limnologischen Commis- sion dürfen wir mit freudiger Genugtuung eine für die schweiz. Seenkunde höchst bedeutungsvolle Thatsache et DO VOTRE LT ER De, Fe A SIRO, TIR LARE SRI rg x x a er 120 RAPPORTS voranstellen : das Erscheinen des ersten Bandes von F. A. Forel’s grosser Monographie des Leman. In diesem für alle Zukunft fundamentalen Werk verei- nigt der Verfasser die Resultate langjähriger und hinge- bendster Arbeit über die geographischen, hydrographi- schen und geologischen Verhältnisse des Genfersees; weitere grosse Abschnitte sind der Climatologie und Hydrologie des genannten Wasserbeckens gewidmet. Wir erfüllen eine einfache Pflicht, wenn wir Herrn Forel, dem bisherigen Präsidenten der limnologischen Commission, an dieser Stelle die aufrichtigsten Glückwün- sche und gleichzeitig den wärmsten Dank ausdrücken. Ueber die kleineren Arbeiten auf dem Gebiete der schweiz. Limnologie werden wir alle zwei bis drei Jahre zusammenhängend berichten ; wir begnügen uns diesmal mit der Berichterstattung über die Thätigkeit der Com- mission selbst. Herr Prof. X. Arnet in Luzern hat sich der Arbeit unter- zogen die Daten über das Gefrieren der centralschweize- rischen Seen für den Winter 1892-93 zu sammeln (siehe Beilage). Wir hoffen entsprechende Beobachtungen nach und nach für die ganze Schweiz organisiren zu können und schon für den nächsten Winter neue Mitarbeiter zu gewinnen. | Herr D' Ed. Sarasin-Diodati setzt seine interessanten Studien über die « Seiches» des Neuenburgersees, über die er an der letzten Jahresversammlung in Basel gespro- chen, weiter fort. Er hofft vielleicht schon in Lausanne Näheres über seine Untersuchungen mittheilen zu können. Der Unterzeichnete hat im Sommer 1892 die Hochge- birgsseen des Rhätikon von Neuem zoologisch durchsucht und wird in nächster Zeit eine letzte grössere Excursion in das betreffende Gebiet unternehmen. me die COMMISSION LIMNOLOGIQUE 958], GG | S68T II L -JPUIS "nuwunmyog 'Y -JOUI9ZNT (D | | | 90819}}PISPIBAUOIA "T *“SUNIOTIJON) IOITOIZICA JIUL USOS ‘II IEEE € 61 SM « 6 « ‘III 8 « ‘IJ@I uouaeg Top] ‘Hd 9QOSIQUIVG ‘9 LICE INC CRC Ss SCH. 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Indem wir Sie bitten vorstehenden Bericht genehmigen zu wollen verbinden wir damit das ergebene Gesuch: Der limnologischen Commission für ihre eventuellen Bedürfnisse für das nächste Rechnungsjahr einen Kredit von 200 Fr. eröffnen zu wollen. Basel, 2. August 189. Der Präsident der limmologischen Commission : Prof. D: F. ZscHokke. G. Bericht der Moorcommission für das Jahr 1892-93. 1. Der Untersuchung und Sichtung der im Sommer 1891 gesammelten Materialen wurde im verflossenen Winter durchschnittlich jede Woche 1 Tag gewidmet. Mikrosko- pische Präparate, Pflanzen- und Torfproben bleiben vor- läufig als Eigenthum der Commission aufbewahrt. Herr D: Warnstorf in Neu Ruppin übernahm gütigst die Be- stimmung der Torfmoose, Herr Apotheker Ammann in Da- vos diejenige der Laubmoose, Professor Godet in Neuenburg diejenige der Gonchylien. Die Untersuchung der Fichtelit- proben ist im Gange. 2. Zur Untersuchung kleinerer Moore’speziell im Kanton Luzern, sind weitere 25 Mitarbeiter gewonnen worden. COMMISSION DES TOURBIERES 195 3. Von Commissionsmitgliedern wurden 17 Excursionen ausgeführt, vor allem in die Gletscherlandschaft des zürcherischen Glattthales, dann nach Ruswil (Luzern), in’s Thal der Broye und Orbe, Vallée de Joux, Gotthardgebiet. Spezielle Aufmerksamkeit wurde der Verlandung des Grei- fensees und Pfäffikersees, theilweise auch des Murtner- und Neuenburgersees, geschenkt. Wir erkannten dabei die volle Bestätigung eines schon im letzten Jahr gefunde- nen Gesetzes, worüber Stebler und Schröter eine vorläufige Mittheilung bereits veröffentlicht haben (cf. St. u. Schr., « Beiträge zur Kenntniss der Matten und Wiesen der Schweiz» im Landwirth. Jahrb. d. Schweiz 1892 S. 69-90, speziell S. 72-73). Wir behalten uns eine eingehende Be- schreibung dieser Verhältnisse für die Gesammtpublika- tion vor. EN, 2 41 SC 2A 3 = i DE È 1% SR 7 À 4 o - fr i < CAL ET + NID ES IR NS ST LE OT NE En 4. Die Mannigfaltigkeit der Moortypen, ihre vielen Eigenthümlichkeiten und gegenseitigen Beziehungen erfor- dern eine einheitliche Darstellung, wesshalb wir auch dieses Jahr von einer Zusammenfassung der Ergebnisse abstrahiren müssen. Nurin Kürze möge einiger Thatsachen i erwähnt werden. Der warme Sommer gestattete einen Einblick in die fast tropische, energische Entwicklung von i Wasserpflanzen in unsern Breiten. È In 3 Mooren des Vallée de Joux wurde Betula nana À gefunden, in einem Torfstich am Greifensee der für die ù Fauna helvetica so seltene Planorbis corneus L. Im Unter Wetzikerried (Zürich) trafen wir auf Lebertorf von 0.55% à CO . . . . . al 4 Mächtiskeit ; im Gebirge lernten wir den Typus der Ge- È hängemoore kennen. 5. Die Korrespondenzen überstiegen auch dies Jahr die È Zahl 100 erheblich. à { 6. Leider sah sich Herr D' Stebler veranlasst, aus der % Commission zu treten. Wir glauben, immer unter Vorhe- ol ER RAA FR 124 RAPPORTS halt des Cooptationsrechtes, vorläufig auf die Wahl eines Nachfolgers verzichten zu sollen. 7. Rechnung: a) Einnahmen : Saldo vom letzten Jahr . . Fr. 27.75 Kredit pro 1892-3 2.°...72°7 >» 9300 7Rr 22745 b) Ausgaben für Excursionen, Porti, Karten, ein Thermomet., verschiedene Utensilien Fr. 306.05 Saldo pro 1893-94 Fr. 21.70 Unter günstigen Witterungsverhältnissen ist es nicht unmöglich, wenigstens die Hauptarbeiten im Terrain innerhalb der nächsten zwei Jahre zu beendigen. Zur Fortsetzung derselben erbitten wir auch pro 1893-94 einen abermaligen Kredit von Fr. 300 Zürich, 16. August 189. Für die Commission: D: J. FRUB. H. Bericht über die Erhaltung der erratischen Blöcke d. Steinhoî (Solothurn) von Prof. D' Fr. Lang. An der letzten Versammlung der naturforschenden Ge- sellschaft in Basel wurde in der vorberathenden Commis- sion auf den Antrag von Dr Ed. von Fellenberg und Pro- fessor Lang beschlossen, zu besserm Schutze des grossen erratischen Blockes auf dem Steinhof, sowie zum Ankauf eines anliegenden kleinen Blockes einen Credit bis 300 Fr. auszusetzen, der nöthigenfalls vom Gentralcomite auf400Fr. BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 195 erhöht werden kann. Dieser Antrag der Delegirtenver- sammlung wurde in der allgemeinen Sitzung der Gesell- schaft vom 7. Dezember zum Beschluss erhoben. Im Auftrage des Centralcomité wurden die sachbezüg- lichen Unterhandlungen eingeleitet und haben zu folgenden Resultaten geführt: 1. Der dritte erratische Block wurde von Alt-Gemeinde- ammann J. Widmer auf Steinhof um die Aversal- summe von 225 Fr. erworben. 9. Der Servitutsvertrag mit der Gemeinde Steinhof vom 12. August 1869 wurde auch auf den neu erworbenen Block erweitert und im Hypothekenbuch der Ge- meinde eingetragen. (Vide Beilage). 3. Die Vermarkung des neuen Areals wurde von Kantons- oberförster J. von Arx vorgenommen und der sach- bezügliche Plan ausgefertigt. (Vide Plan.) 4. Die Rechnung für Vermarkung, Plan und Servituts- Errichtung beträgt Fr. 14. 10. Die Gesammtkosten belaufen sich auf Fr. 239. 10, somit bedeutend weniger als der ausgeworfene Credit vorsah. Dadurch ist die Erhaltung der Blockgruppe für alle Zu- kunft gesichert. Es bleibt nur noch übrig, eine passende Inschrift auf dem grossen Blocke anzubringen. Als die naturforschende Gesellschaft von Bern im Laufe dieses Sommers dieser erratischen Blockgruppe einen Besuch ab- stattete, wurde die Nordseite des grossen Blockes für das Anbringen einer Inschrift auf schwarzer Marmortafel mit vergoldeten Lettern in Aussicht genommen, welche lauten soll. « Diese Blockgruppe steht unter der Obhut der schwei- « zerischen naturforschenden Gesellschaft und ist dem « Schutze des Publikums empfohlen. » Vertrag von 1869 und 1893. » 196 RAPPORTS Es sind für Herstellung dieser Inschrift bereits Schritte gethan worden. Gleichzeitig wird auch auf der Oberfläche des Blockes ein neues trigonometriches Signal errichtet, welches ohne Anzeige an die obere Behörde nicht verän- dert werden darf. Auf diese Weise wird das interessante Denkmal aus der Glazialzeit unverändert auf Jahrhunderte den kommenden Generationen erhalten bleiben. Vertrag. Zwischen : a, 1. Löbl. Bürgergemeinde Steinhof, vertreten durch den Statthalter Johann Josef Hofstetter auf Steinhof mit Vollmacht der Gemeindeversammlung Steinhof vom 6. Juli 189. 2. Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, ver- treten durch Herrn Professor Dr. Franz Lang in Solothurn und 3. Josef Widmer, alt Ammann auf Steinhof. RARE Die Bürgergemeinde Steinhof als Eigenthümerin der Liegenschaft Hypothekenbuch Steinhof N° 181 mit einem Flächeninhalt von 2 Aren 85 m°, auf welcher sich drei er- ratische Blöcke in unmittelbarer Nähe von einander und in der Richtung von Nord nach Süd gelesen, befinden, hat mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, welche damals schon durch den heutigen Bevollmächtigten vertreten war, am 12. August 1869 einen (aus fünf Para- graphen bestehenden) Servituts-Vertrag abgeschlossen, welcher nach den $$ 778 und 933 des alten C.G.B. bei der Liegenschaft (damals alte Kataster-Nummer 3807), einge- tragen worden ist. BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 127 Dieser Vertrag wird hiemit neuerdings in vollem Um- fange als auch heute noch in Rechtskraft bestehend erklärt und bestätigt. Art. 2. Entgegen der Eintragung im Hypothekenbuch, welche er als theilweise unrichtig bezeichnete, hat Herr alt Am- mann Widmer auf Steinhof behauptet, die beiden südlich gelegenen von den drei erratischen Blöcken, auf Hypo- thekenbuch Nr. 181 befänden sich auf seinem Grundeigen- thunı. Um nun keine Veränderungen im Katasterplan und Hypothekenbuch vornehmen zu müssen, erklärt Herr Widmer, er überlasse hiemit der Bürgergemeinde Steinhof die beiden erwähnten Blöcke nebst Grund und Boden zu vollem Eigenthum, so dass alle drei Blöcke der in Art. 1 bezeichneten Gruppe nunmehr Eigenthum der Gemeinde sind. Art. Die Bürgergemeinde Steinhof ihrerseits verpflichtet sich gegenüber der Schweizerischen Naturforschenden Gesell- schaft, den ganzen Inhalt des Vertrages vom 12. August 1869 fortan auf den Gesammtinhalt der Liegenschaft Nr. 181 anwenden zu lassen, welcher Vertrag ursprünglich nur in. Betreff des grössten nördlichen der drei erratischen Blöcke abgefasst war, und es gelten demnach dessen Bestimmun- sen von jetzt an in der ganzen Blockgruppe. Aa Ar Als Entgelt für die von der Bürgergemeinde Steinhof der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft durch den gegenwärtigen Vertrag eingeräumten Dienstharkeiten be- - 128 RAPPORTS zahlt letztere an Stelle der Gemeinde Steinhof dem Josef Widmer für die endgültige Verzichtleistung auf das Eigen- thum am mittlern und südlichen Stein der Blockgruppe, in baar 225 Fr. (zweihundertfünfundzwanzig Franken), wofür derselbe hiemit quittirt. | Aue D. Dieser Vertrag ist als Originalakt im Aktienprotokoll der Amtschreiberei Kriegstetten einzutragen und bei der Lie- genschaft Hypothekenbuch Steinhof Nr. 181 nach $ 500 C.G.B. vorzumerken. Urkundlich dessen unterzeichnen Solothurn, den 7. Juli 1893. Joh-Jos. HoFSTETTER. D: Fr. Lane. Josef WIDMER. Für getreue, dem im Aktenprotokoll Nr. 114 Fol. 151 vom 7. Juli 1893 eingetragenen Originalakte gleichlautende Ab- schrift, sowie die Anmerkung des Vertrages im Hypotheken- buch Steinhof sub Nr. 178 und Nr. 181 test. Solothurn, den 24. Juli 1895. Der Amtschreiber von Kriegstetten : J.-J. RerscHi, Not. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 199 IV - Rapports des Sociétés auxiliaires. A. Société géologique suisse. Rapport du Comité à l’Assemblée annuelle du 5 sept.1893. Messieurs , Votre Comité, absorbé par la préparation du Congres géologique de 1894, n’a point eu de séance cette année. Les rares décisions à prendre ont été traitées par corres- pondance. Comme d’autre part votre président, est en même temps président annuel de la Société helvétique des sciences naturelles, dès lors excessivement chargé en ce moment, vous ne lui en voudrez pas d’être très bref cette fois. Nous n'avons d’ailleurs que fort peu d'événements à mentionner. Nous avons perdu deux membres par décès, MM. Syzvius CHavannes et KARL BERTSCHINGER, plus un par démission à cause de son grand âge, M. Louis DE CouLon. Il ya, d’autre part, deux adhesions nouvelles: MM. Leo Weurui, d’Aarau. ALF. ToRCAPEL, ing. à Avignon (Vaucluse). Comptabilite. — Voici le resume fourni par notre caissier M. le prof. F. MùnLBERG : ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. h 9 CEREA a mar sa 130 RAPPORTS Recettes. 8 cotisations arriérées . 10107 » 1892-1893 . 6 » anticipées . 3 finances d’entrée : Vente de numeros des Ecloge . Bonification d’intéréts . Recettes de l’exercice Reliquat au 30 juin 1892 Total disponible Dépenses. Ecloge geologice Helvetie Frais de ports . Dépenses effectuées . Excédent des recettes Total égal 989 — 5 — 52 25 28 60 ; . 750 85 150 93 - . 901 78 . 528 50 13 19 > . 941 69 560 09 : 201578 Notre excédent doit couvrir diverses notes arriérées. D’autre part, le capital inalienable, provenant des coti- sations à vie, s’eleve à 800 fr. Nous vous proposons de voter le même budget des dé- penses que l’an dernier, savoir : Ecloge geologice ; Frais de courses du dani x Ports el frais de bureau Eventualites. (Collection de hholoss in nice. o Total 600, 1502 50 — all) — ehe. EL — sla NE NANI Ei SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 131 Dons et échanges. -- Les listes suivantes de notre archiviste M. Epm. pe FELLENBERG, vous feront connaître les ouvrages reçus, et serviront d’accusé de réception : © A. Ouvrages offerts. (Dons des auteurs, sauf indication contraire.) . Dr RowserG, in Berlin. Stratigraphische Untersuchungen an argen- tinischen Graniten (Separ. Abdr. Neues Jahrbuch fùr Min. Geol. und Paläont. 1892.) . Wizziam Morris Davis. Geographical Illustrations. (Published by Harward University. Cambridge. March 1892) . Pauz CnorrAr. Description de la faune jurassique du Portugal. Mollusques lamellibranches , 1°* ordre. Siphonides. (Direct du trav. géolog. du Portugal. 189?.) . Idem. Sur les niveaux ammonitiques du malm inférieur dans la contrée de Montejunto, en Portugal. (Comptes-rendus de 1° A- cadémie de Lisbonne. 1893.) . F. M. Sraprr. 1. Taraspit, ein neuer Ornamentstein. 2. Nickelmagnetkies. (Zeitschrift für praktische Geologie. Heft 5. 1893.) . Idem. Eine zerbrochene Fensterscheibe. (Separ. Abdr. aus der Zeitschrift Glückauf.) . Idem. Ueber Daubrée’s Versuche über die mechanische Wirkung heisser Gase auf Gesteine (Zeitschrift für praktische Geologie, Heft 7. 1893.) . Idem. Ueber die Zunahme der Dichtigkeit der Erde nach ihrem Innern. (Sep. Abdr. aus den Verhandlungen der physikalischen Gesellschaft in Berlin. Jahrg. Il. 1893.) . Harward University. General Account of the Instruction and Equipment in the Department of Geology 8.°. Cambridge. March 1890. 10. W. Morris Davis. The subglacial Origin of certain Eskers. 8° broch. (Boston. Proceedings of Society of Natural History. 1892.) 11. Actes de la Société scientifique du Chili. 2° année. Santiago 1892. 8°. 12. Archives des sciences physiques et naturelles. Tome XXVIII, N° 11. Val (Don de M. Brun, pharmacien.) PIE pg e ei ARA LIE PAR EE pos Gates i RE FERIE ST TIE PRIA RALE 132 RAPPORTS B. Cartes, photographies i etc. 1. A. DELEBECQUE. Atlas des lacs francais. In folio. 6 planches. (Don de l’auteur.) C. Périodiques, etc. (Recus en échange.) 1. United States. Geological Survey. —D. T. Day. Mineral Resources of the United States in 1889 and 1890. Washington. 1892. 2. The American geologist. Minneapolis. Vol. X., 3, 4, 5, 6. Vol. XI 1,23, 4,05) 6. 1892-93. 3. Bulletin of the geological Society of America. Vol. III. Rochester. 1892. 4. Mémoires du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. IN. N° 1. A. Sarrzew Geologische Untersuchungen im Nicolai Pawdin- schen Kreise uud Umgebung im Gebiet des Central-Ural. 1892. 5. Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. X1. Nos 1. et 2. St-Pétersbourg. 1891-92. (Russe). 6. Annales de la Société geologique de Belgique. Tome XVIII 3° livr. Liège. 1891-92. Idem. Tome XIX, 3° livr. Tome XIX, 4° livr. 1892. 7. Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hy- drologie. Bruxelles. Tome V, fascicule II, 1891. Tome VI, fas- cicules I (1892), II (1893). 8. Annales de la Société géologique du Nord. Tome XX. Lille, 1892. 9. Archives des sciences physiques et naturelles. Compte-rendu des travaux scientifiques présentés à la 78° session de la Soc. helv. des Sc. nat. à Bâle. 1892. 10. Viertel Jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich. Red. von R. Wolf. 37. Jahrgang, 2., 3. und 4. Heft. 38. Jahr- gang, Heft 1 (1892-93). — 11. Mittheilungen aus dem mineralogischen Institut der Universitàt Kiel. Redig. von D: J. Lehmann. Band I. Heft 1-4. 12. Bericht über die Thätigkeit der St-Gallischen Naturforschenden Be Gesellschaft wärend des Vereinsjahres 1890-91. È i 13. Jahreshefte des Vereins für Naturkunde von Würtemberg. 45- po Jahrgang. Stuttgart. 1892. “a 14. Bericht der Central-Commission für die Bibliographie der schwei- bi. zerischen Landeskunde. V. Mittheilung. Bern. 1893. Di 15. Enquéte betreffend Gründung einer National-Bibliothek. Bern: 1893. (Auf Auftrag des eidgen. Dep. des Innern.) SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE SUISSE 133 16. General Register der Publikationen der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich. 1892. 17. Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. 1392. 18. Mittheilungen der Thurgauer Naturforschenden Gesellschaft. 10. Heft. Frauenfeld. 1892. Excursion annuelle. — Nous avons choisi cette annee pour champ d’excursion le nord de la Savoie, que votre president explore depuis 13 ans pour la Carte geolo- gique de France. Vous avez recu le programme de ce petit voyage géologique de 5 jours, qui devait avoir lieu du 29 août au 2 septembre, sous la conduite de MM. Rexe- VIER et Lueron, et dont il sera question tout à l'heure, dans la partie scientifique de notre assemblée. Publications. — Les N° 3 et 4 du troisième volume des Ecloge, ont seuls paru pendant ce dernier exercice. Le Récit de l’excursion de 1892 dans le Jura, qui doit clore le tome II, paraîtra prochainement. Nous avons, en outre, plusieurs mémoires en composition pour le N°1 du vol. IV. En terminant nous signalons à votre attention le 19° vo- lume de nos Mémoires paléontologiques suisses, paru au printemps, ainsi que la livraison 21° des Matériaux pour la Carte géologique suisse, avec son magnifique Atlas, fai- sant connaître les explorations de notre collègue M. DE FeLLENBERG dans le massif de l’Aar. Pour le Comité de la Société géologique : Le president, E. RENEVIER, prof. 134 RAPPORTS B. Schweizerische botanische Gesellschaft. Vorstand : Herr D' H. Christ in Basel, Präsident. » Prof. D C. Schröter in Zürich, Vizepräsident. » Prof. D' Ed. Fischer in Bern, Secretàr. » Prof. Dr R. Chodat in Genf. » Prof. F. 0. Wolf in Sitten. Kassier : Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern. Bibliothekar : Herr Prof. J. Jäggi in Zürich. Redactionscommission : Herr M. Micheli in Genf. » Prof. D' ©. Schröter in Zürich. » Prof. D' Ed. Fischer in Bern. Zahl der Mitglieder (am 5. September 1893) : > Ehrenmitglieder : 3. Ordentliche Mitglieder : 125. Jahresbeitrag : 5 Fr. Auszug aus dem Jahresberichte des Vorstandes. Im Jahre 1892-93 sind 5 neue Mitglieder in die schwei- zerische botanische Gesellschaft eingetreten, 4 dagegen ausgelreten. In die Reihen der Ehrenmitglieder sind emp- findliche Lücken gerissen worden durch den Hinscheid von Alph. de Candolle und Louis Favrat. Die wichtigste Frage welche den Vorstand in seinen drei Sitzungen (am 19. Juni in Bern, am 3. und 4. September in Lausanne) beschäftigt hat, ist die Herstellung einer Flora der Schweiz. Es ist in der letzten Zeit die Frage ausge- worfen worden, ob nicht der Zeitpunkt gekommen sei, die Publication einer grösseren, die Phanerogamen und Kryp- togamen umfassenden Schweizerflora an die Hand zu neh- N PRESI SIT N ER N OR RAT rs En RA sn SG RR CRI SOCIÉTÉ BOTANIQUE SUISSE 159 ; men. Bei der Prifung dieser Frage kam der Vorstand zu 1 dem Resultate, dass eine solche Publication in der That, a und zwar in erster Linie für die Kryptogamen, sehr e wünschbar sei, dass dieselbe aber für die meisten Grup- ; pen nicht mittelbar an die Hand genommen werden könne, sondern dass vorerst mit Vorarbeiten begonnen werden müsse. Letztere würden in der Veröffentlichung von mono- graphischen Bearbeitungen einzelner schweizerischen Pflanzengruppen (Familien oder grössere Gattungen) be- stehen , wobei also vor Allem die Kryptogamen ins Auge zu fassen wären, aber die Phanerogamen nicht ausge- schlossen sein sollen. Diese Monographien müssten unter besonderem Titel, getrennt von unseren « Berichten », erscheinen. Späterhin könnte dann auf Grund dieser Vor- arbeiten eine eigentliche Flora publieirt werden. Der Vor- stand hat sich zur finanziellen Beihülfe bei diesem Unter- nehmen an das Centralcomité der Schweizerischen Na- turforschenden Gesellschaft gewandt; dieses hat unsern Plan begrüsst und uns einige Vorschläge gemacht, über welche weitere Verhandlungen zu pflegen sein werden. Im Fernern hat der Vorstand des Centralcomité der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft gebeten, es möchte durch Vermittlung des eidg. Departements des Innern dem hohen Bundesrath von der Existenz der bota- nischen Gesellschaft in Kenntniss setzen, damit vorkom- mendes Falls, z. B. bei der Wahl von Delegirten für inter- nationale Congresse etc. die Vorschläge der botanischen Gesellschaft eingeholt werden können. Die Einladung, welche auf Beschluss der Jahresver- sammlung in Basel an die « Société botanique de France » ergangen ist sich nächsten Sommer mit uns zu einer Ses- sion extraordinaire und zu einer Excursion ins Wallis zu vereinigen wurde wärmstens verdankt und angenommen. aa È. St ne En RAPPORTS C. Société 6 zoologique suisse. es : me Les zoologistes presents ont décidé de se constituer en Société auxiliaire, ayant essentiellement ous but l'étude de la faune suisse. Président : M. le prof. D: Th. Studer, à Berne. Secrétaire : M. le D'M. Bedot, Mus. d'hist. nat. à Genève. ; TI Per ER en ei ES RO SV TON PET ET TR I a È r TE PERI AS i SOGIETES CANTONALES 137 i V Rapports des Sociétés cantonales. 1. Argovie. Naturforschende Gesellschaft des Kantons Aurgau. Vorstand für 1893 : Präsident: Herr D' F. Mühlberg, Professor. Vice-Pràsident : SONDE P. Diechü, Brot. Aktuar : » H. Kummler , Kaufmann. Bibliothekar : » S. Döbeli , Bezirkslehrer. Kassier: » A. Schmuziger , Fabrikant. Ehrenmitglieder : 2. Ordentliche Mitglieder : 126. Jahresbeitrag : 8 Fr. Vorträge und Mitteilungen: Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration der Ent- wicklungstadien des Kamm-Molchs. Die Entwicklung und ‚Nester der Wespen. Herr Wüest, Rektor: Die Anwendung des Doppler’schen Prinzips in der Astrophysik. Herr D' Hofer, Bezirkslehrer in Kulm : Die Fischfauna der Schweizer-Seen. (ii DARA PR LE ER RE Ta EN ERNIA Pia PRESSIONE VALI Ps ACE 158 RAPPORTS Herr Keller-Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Die Gift- schlangen der Schweiz. Herr Ed. Greppin, Chemiker in Basel: Geschichte und Demonstration der von ihm der aargauischen naturfor- schenden Gesellschaft zu Handen des naturhistorischen Museums käuflich abgetretenen paläontologischen Samm- lung. Herr Prof. D' E. Zschokke in Zürich : Die Statik und Mechanik des Knochen-Skelettes. Herr Keller - Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Das Viperngift. Herr Leo Wehrli, stud. phil., von Aarau, in Zürich: Die Bedeutung der Färbung der Pflanzen. Herr Prof. Conrad Zschokke : Die Entleerung und Des- infection der Kanalisirungen in Städten. Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration seltener schweizerischer Spinnen und amerikanischer Schmetter- lings-Puppen. Herr D' F. Mühlberg: Angebliche Kohlenlager am Heu- berg bei Laufenburg. Herr D' F. Mühlberg : Das Steinsalzlager bei Koblenz. Herr S. Döbeli , Bezirkslehrer : Die Blattwespen. Herr D" À. Häusler in Aarburg : Neu-Seeland und die Maori. Herr D' Graf, Prof. in Bern : Die Einführung der mittel- europäischen Zeit. Ausserdem unternahm die Gesellschaft am Sonntag den 30. April eine geologische Excursion von Olten über Erli- moos auf den Wisenberg, Ramsach, Homberg und Läufel- fingen unter Führung des Herrn D' E. Mühlberg. SOCIETES CANTONALES 2. Bale. Naturforschende Gesellschaft in Basel. Vorstand für 1892-94 : Präsident: Herr D: A. Gutzwiller. Vize-Präsident: » Prof. D' F. Zschokke. Secretär : » Prof. D' A. Riggenbach. Bibliothekar : » Prof. D' G. Kahlbaum. Ehrenmitglieder : 4. Korrespondirende Mitglieder : 33. Ordentliche Mitglieder : 200. Jahresbeitrag : 12 Fr. In 12 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten: -1892. Nov. 2. Herr Prof. D' K. Von der Mühl : Die Theo- rie der « Seiches. » | Nov. 16. Herr Prof. D' @. K/ebs : Die Ernährungsweise der niedersten Tiere. Dez. 7. Herr Prof. D' M. von Lenhossek : Das Nerven- system des Regenwurms. Dez. 21. Herr D' J. Balmer : Die Wirkung des Oeles zur Besänftigung der Wasserwellen. 1893. Jan. 11. Herr Prof. D' J. Kollmann : Der Embryo der Affen. Jan. 25. Herr Prof. D' C. Schmidt : Der geologische Bau des Kaiserstuhls und seine Beziehungen zu Schwarzwald und Vogesen. Febr. 8. Herr D' E. Zollinger : Diluviale Flussverschie- bungen. März 1. Herr Prof. D' E. Hagenbach- Bischoff : Die Kraft- übertragung durch Drehstrom. 140 RAPPORTS März 15. Herr Prof. Dr F. Mühlberg in Aarau : Der geo- logische Bau des Jura. Mai 3. Herr Apotheker E. Steiger : Die einheimischen Florideen. Juni 7. Herr Prof. D' F. Miescher : Die physiologischen Wirkungen des Hohen-Klimas. Juli 5. Oeffentliche Schluss-Sitzung. Herr Prof. D' H. Heussler : Der Kampf um den Zweck. Am 14. Mai führte die Gesellschaft eine geologische Excursion in den Kaiserstuhl aus. 3. Berne. Naturforschende Gesellschaft in Bern. Präsident: Herr Prof. D’ A. Tchirch. Vize-Präsident : » Prof. D' E. Fischer. Sekretàr : » D' E. Kissling. Kassier : » B.Studer-Steinhäuslin, Apotheker. Redaktor der Mitteilungen : Herr Prof. D' Graf. Bibliothekare : Herr Prof. D' Graf. » D' E. Kissling. Geschäftsführer des Lesezirkels: H. D' Th. Steck, Cons. Mitgliederzahl auf 1. August 1893: Korrespondierende Mitglieder : 24. Ordentliche Mitglieder : 173. Jahresbeitrag : 8 Fr. Zahl der Sitzungen : 12. 1592. Nov. 5. Herr Prof. D' Studer : Ueber 2 fossile Krebse aus der Molasse des Belpberges. Nov. 5. Herr Prof. Dr Ed. Fischer : Einige Pflanzen- formen der Steinkohlenperiode. SOCIETES GANTONALES 141 Nov. 26. Herr D' Bannwarth : Mikrophotographien ana- tomischer Präparate. Nov. 26. Herr J. Fankhauser : Einfluss der Scheitelzelle auf die rückwärts liegenden Punkte der Pflanze. Dez. 17. Herr Prof. Guillebeau : Ueber Coccidium ovi- forme. Dez. 17. Herr D' Steck : Ueber nordamerikanische Schmetterlinge. Dez. 17. Herr Prof. D' Sidler : Ueber den 5. Jupiters- mond. 1895. Jan. 14. Demonstrationsabend. Febr. 4. Herr D' Gruner : Ueber Licht und Warmestrah- lung fester Körper. Febr. 4. Herr Prof. D' Tehörch : Kautschuk- und Gutta- perchagewinnung in Indien. Febr. 11. Herr Prof. D" Flückiger : Bemerkungen über Manna. Fehr. 11. Herr D' Beer: Ueber das Leben der Vögel, mit besonderer Berücksichtigung der Accomodation. Fehr. 25. Herr Prof. D' Bruckner: Die Schwerkraft im Gebirge. Feb. 25. Herr E. Jordi : Warum erstickt man in ge- schlossenen Räumen ? März. 11. Demonstrationsabend. April. 29. Herr D' Kaufmann : Marine Kruster in Schwei- zerseen. April. 29. Herr Apotheker Studer : Das Genus Amanita. Mai. 13. Herr Prof. D' Drechsel : Ueber die Beziehungen des Harnstoffes zum Eiweiss. Mai. 13. Herr Prof. D' Tchirch : Ueber die Harzbildung in den Scheidewänden der Frucht von Capsicum annuum, L. und über das Capsaicin. Juni. 10. Herr D' Kissling : Nachweis der obern Süss- wassermolasse im Seeland. 9 BEER REN URL ACT Mo J DE. AR a Drta CRE IR ; Pesto ( RU EEE STR RER PMU TR SRE Cl a ETES 149 RAPPORTS Juni. 10. Herr D' H. Frey : Das Gypslager von Ossasco. Juli. 2. (Auswärtige Sitzung.) Herr Prof. D' Studer : Die: Zugstrassen der Vögel in der Schweiz. Juli. 2. Herr Prof. D' Fischer : Ameisen und Pilze. Juli. 2. Herr Prof. D' Tehirch : Ueber die Stickstoffer- nährung der Pflanzen und ihre Bedeutung? für die Land-. wirtschaft. 4. Fribourg. Société fribourgeoise des sciences naturelles. Président : M. Musy, professeur. Vice-Président et Caissier : M. l'abbé Ch. Remy. Secrétaire : M. Derset, Ant., expert agricole. Membres honoraires : à. Membres internes (cotisation annuelle 5 fr.) : 69. Membres externes (cotisation 3 fr.) : 20. La Société a tenu 20 séances du 3 novembre 1892 au 1° mai 1893. Principaux travaux : M. Castella D'. De l’enseignement de l'hygiène dans les écoles. — L’hygiène infantile dans les écoles primaires de Fribourg. M. Chardonnens, exp. agr. L'industrie du lait stérilisé. M. Boéchat D'. Le lait stérilisé dans l'alimentation des enfants. — Les procédés de stérilisation du lait. — La mor- talité infantile à Fribourg. — Choix d’une écriture au Doi de vue de l'hygiène des enfants. M. Gremaud, ingenieur. Etude géologique des nouvelles. carrières de Marsens. — La géologie des rives du Léman. — Le tramway électrique de Fribourg. M. Dusserre, chimiste. Culture de la myoctaline. TO AE SOCIETES CANTONALES 143 M. Horner, prof. Sur de nouveaux bancs scolaires hygie- niques. M. Jeanrenaud, chimiste. Un nouveau acidobutyromètre. M. Musy, prof. Formation et origine du pétrole. — La Myoctaline. M. Remy, J., prof. Les ondulations électriques calorifi- ques et lumineuses. M. Remy, Ch., curé. Observations météorologiques de 1892— Les différents emplois de la tourbe dans l’industrie. M. D' Weck. Le lait stérilisé dans l'alimentation des en- fants. — Les maladies infantiles à Fribourg. M. Wilezek, prof. Sur un palmier de la carrière de Mar- sens. 5. Genève. Société de Physique et d'Histoire naturelle. Comité pour 1892 : Président : M. Ed. Sarasin. Vice-président : » le Dr d’Espine. Secrétaire : » P. van Berchem. Trésorier : » le D' 4. Wartmann. Secrétaire du comité de publication : M. Alb. Rilliet. Nombre des membres en décembre 1892 : Membres ordinaires : 59. » emerites : 5. » honoraires : 57. Assoeies libres : 46. Cotisation annuelle : Fr. 20. Seances : 18 (janvier 1891-decembre 1892). M. ©. de Candolle, président sortant : Rapport annuel pour 1891 (paraîtra dans le T. XXXI, seconde partie, des Mémoires de la Société). Da ere IC il er a a 5 cadi x DÈ cela ALA Le Ba Pe kn re pre Be Be ar sn a are En alzi 2 tea 4 fie eur usi 144 RAPPORTS Sciences physiques et mathématiques. M. Ph. Plantamour. Hauteurs moyennes du lac Leman en 1891. | M. Raoul Pictet. Sur la production des grands froids. — Expériences diverses à basses températures. M. Dussaud. Indices de réfraction du chlorate de soude. M. Delebecque. Appareil de sondage portatif à fil d'acier. — La Fata Morgana (mirage). — Lacs du Jura français. — Lac de la Girotte. — Entonnoirs du glacier de Gorner. — Carte hydrographique du Léman. MM. Delebecque et L. Dupare, prof. Composition des eaux et des vases de différents lacs de Savoie et du Jura. — Causes de la catastrophe de St-Gervais. — Composition des eaux des lacs francais. MM. Delebecque et E. Ritter. Exploration des lacs du Bugey. — Sondages exécutés sur le lac des Sept-Laux. MM. Delebecque, Vallot et Duparc. Catastrophe de Saint- Gervais. M. L. Dupare, prof. Orientation des matériaux déposés par la débâcle du glacier de Tête-Rousse. — Ravin sous- lacustre du Rhòne. MM. L. Duparc, prof., et Chavannes. Cristaux de hyalo- phane. i M. C.-E. Guye. Probleme du pont de Wheatstone appli- qué au bolometre. MM. C. Soret, prof., et C.-E. Guye. Polarisation rotative du quartz aux basses températures. M. C. Soret, prof. Sur la conductibilité de la chaleur dans les cristaux. MM. A. Pictet et G. Krafft. Valence maxima de l’atome d’azote. i M. F.-A. Forel, prof. Variations saisonnières et locales de la transparence des eaux du Léman. SOCIETES CANTONALES 145 M. À. Gautier, prof. Correspondance de Le Verrier avec Emile Gautier.— Sur la découverte d’un cinquième satellite de Jupiter. — Résumé des recherches sur la variabilité de la iatitude. — Coup de foudre. MM. C. Friedel et Edouard Sarasin. Sur la production artificielle de divers minéraux. M. C. Friedel. Constitution de l’acide camphorique. M. A. Haller. Formule et format. de l’acide camphorique. M. E. Nelting. Sur la triazine. M. L. Maquenne. Quelques propriétés des métaux alca- lino-terreux. M. Ph.-A. Guye, prof. Détermination du poids molécu- laire d’un corps qui se trouve au point critique.-- Tensions de vapeur en fonction des constantes critiques. — Emploi de la stereochimie pour l’étude de la dissociation des ions. M. A. Brun. Spectre d’absorption des grenats almandins rouges de Ceylan. MM. À. Le Royer et P. van Berchem. Expériences sur les courants alternatifs à haute tension. MM. Ed. Sarasin et L. de la Rive. Production de l’etin- celle de l’oscillateur de Hertz dans un diélectrique li- quide. — Interférences des ondulations hertziennes. M. Ed. Sarasin. Seiches du lac de Neuchàtel. M. J. Pidoux. Mouvement périodique du sol. Me Schipiloff. Moyen de purification de l’eau pour usa- ges domestiques. M. Thury, prof. Nouveau modèle de densimètre. — Ca- thétomètre à crémaillère. M. F.-L. Penot. Indices de réfraction d’une série isomor- phe de cristaux à deux axes. Sciences naturelles. M. E. Chaix. Carte de l'Etna. — Eruption de l'Etna. M. H. de Saussure. Sur la dernière éruption de l’Etna, ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 7 10 146 RAPPORTS M. Penard. Premiers jours de la vie d’un échinoderme. MM. V. Fatio et Th. Studer. Catalogue distributif du ré- seau de la Suisse. M. E. Chodat, prof. Structure anormale de certaines Malpighiacées. — Effets de l’électricité statique sur la ve- gétation. — Nouvelles recherches sur l’origine des tubes criblés dansle bois. — Nouveau procédé de double coloration. MM. À. Chodat, prof., et Zollikofer. Corpuscules qui exis- tent sur les poils du Dipsacus. — Filaments vibrants des poils capités. MM. R. Chodat, prof., et Hochreutiner. Oxalate de chaux contenu dans des cellules. MM. A. Chodat, prof., et de Jackzewski. Préparation des champignons. MM. R. Chodat, prof., et Ch. Roulet. Structure anormale de la tige de Thunbergia laurifolia. M. R. Chodat, prof., et M® 0. Malinesco. Structure cellu- laire des Cyanophycées. M. le Dr Sulzer. Travail de M. le D' Trousseau sur la con- sanguinité en pathologie oculaire. — Théorie des surfaces réfringentes de l'œil. M. A. de Candolle. Jardin botanique de Stockholm. M. L. Dupare, prof., Structure de la protogine. — Struc- ture des Voirons. — Roches filonniennes dans les schistes encaissants du Mont-Blane. MM. L. Duparc, prof., L. Mrazec. Protogine du Mt-Blane. —Bombes de l’Etna.—Recherchessur le massif du M*-Blane. MM. L. Duparc, prof. et E. Ritter. Pointements graniti- ques du massif de Beaufort. M. A. Brun. Microcline de la protogine du Mont-Blane. — (Couronnes d’amphibole brune qui entourent les peridots d’un gabbro erratique. — Echantillon erratique d'un schiste a ottrelites. — Echantillons de microcline. — Pegmatite du Mont-Blanc. SOCIETES GANTONALES 147 M. Ch. Sarasin. Roches exotiques que l’on trouve dans le Flysch. M. C. de Candolle. Analyse de divers travaux. — Plante du genre Senecio. — Actions des rayons ultra-violets sur la formation des fleurs. M. Th. Flournoy, prof. Temps de réactions aux impres- sions auditives. — Temps de réaction simple chez un sujet du type visuel. - L’audition colorée. MM. le D: d’Espine et le Dr de Marignac. Stréptocoque retire du sang d’un malade atteint de scarlatine. — Note sur une espèce de stréptocoque. M. le D'd’Espine. Observation de purpura hemorrhagica avec œdème étendu de la peau. M. M. Micheli. Sur diverses espèces d’Iris. M. le D' À. Hartmann. Travail de M. Plateau sur la res- semblance protectrice de animaux. M. le D: P. Binet. Toxicité comparée de métaux alcalins et alcalino-terreux. Me Cath. Schipiloff. Etude sur les fonctions des nerfs de la vine paire. — Irrégularité florale des Légumineuses. M. P. Chaix. La patrie du café. M. Schiff, prof. Suc intestinal des mammifères comme agent de la digestion. — Respiration des poissons. M. le D" W. Marcet. Nouvelles études sur la respiration chez l’homme. M. M. Bedot. Répartition géographique des animaux de la faune pélagique. M. le D Girard. Recherche sur la fonction des canaux semicireulaires de l’oreille chez la grenouille. Le compte rendu de ces communications a paru dans les Archives des sciences physiques et naturelles et a été réuni en un tirage à part : Bulletin pour 1892. - 148 RAPPORTS 6. Gilaris. Naturforschende Gesellschaft des Kantons Glarus. Präsident: Herr Gottfr. Heer, Pfarrer in Betschwanden. Aktuar: » J. Weber, Sekundarlehrer in Netstall. Quästor u. Bibliothekar: Herr J. Oberholzer in Glarus. Ehrenmitglied: 1. Ordentliche Mitglieder : 53. Jahresbeitrag: 2 Fr. Verzeichniss der in 1892-1893 gehaltenen Vorträge : I. In den Hauptversammlungen : Herr Pfr. E. Heer und D* Fritsche: Sterblichkeit und Todesursachen im letzten Drittel des XVIII. Jahrhunderts. Herr büscher, Kantonschemiker : Gifte und deren Nachweis. Herr Dr Wegmann : Ueber Algen und Meeralgen insbesondere. II. In den Sektionsversammlungen : Herr Brändli, Erzieher : Die Biene und ihr Haushalt. Herr Hafner, Hauptmann : Die Schmetterlinge des Kantons Glarus. Herr Pfr. Heer : Die Pflanzennamen im Volksmund. Herr Pfr. Heer ; Heinrich Pfändler, ein Naturkundiger des XVII. Jahrhunderts. Acht Tage in Rom. Herr Heinrich Blesi-Tschudi: Die Pflanzen als Heilmittel. Herr Wire, Sekundarlehrer: Die Holzgewächse des Kan- tons Glarus. | ; i | \4 5 È SOCIETES CANTONALES 149 7. Grisons. Naturforschende Gesellschaft Graubünden’s in Chur. Präsident: Herr D: P. Lorenz. Vize-Präsident: » Dr F. Kaiser. Aktuar: » Lehrer Fl. Davatz. Kassier : » Ratsherr Pet. Bener. Bibliothekar : » Rud. Zuan-Sand. Assessoren : » Prof. D' Chr. Brügger. » Oberingenieur Fr. von Sales. Ordentliche Mitglieder : 133. Ehrenmitglieder : 9. Korrespondierende Mitglieder : 44. Jahresbeitrag : 5 Fr. In den 12 Sitzungen sind folgende Vorträge gehalten worden: Herr Prof. D Kreis: Ueber Butteruntersuchungen. Herr Davatz, Lehrer: Ueber Mus Poschiavinus Fatio. Herr D' E. Köhl: Ueber Phrenologie und die moderne Localisation der Gehirnfunktionen. Herr Imhof, Seminarlehrer : Ueber die Err-Gruppe und die Piz-Plattagruppe. Herr D' P. Bernhard: Ueber Sehen und Sehtäuschungen. Herr Welhelm Jäger, Architect: Reisebilder aus Süd- frankreich. Herr J. L. Caflisch, Rechtsanwalt: Ueber Farbenano- malien bei Schmetterlingen. Herr Prof. D" C. Tarnuzzer: Ueber einige Mineralien des Oberhalbsteins. Herr D' F. Egger, von Arosa: Ueber Bergkrankheit. « 150 RAPPORTS Herr D' P. Lorenz: Aus der neuesten Literatur zur bùnd - nerischen Landeskunde. Herr D' P. Lorenz: Ueber Städte-Reinigung mit beson- derer Berücksichtigung von Chur. Drei Vorträge. 8. Lucerne. - Naturforschende Gesellschaft in Luzern. - Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker. Aktuar : » D' Schumacher-Kopp, Kantonschemiker. Kassier : » Karl von Moos, Förster. Mitgliederzahl : 78. Jahresbeitrag : 2 Fr. Vorträge : 1. Herr Otto Suidter : Monographie des Krebses. 9. Herr Prof. Bachmann : Zur Physiologie der Algen und Pilze. 3. Herr Burri, Kreisförster : Das Leben der Ameisen. I. Teil. 4. Herr Burri, Kreisförster: Das Leben der Ameisen. II. Teil. 5. Herr D' Schumacher-Kopp : Der Hurimerfang auf Helgoland. — Die Papyrus in Sicilien. 6. Herr Otto Suidter : Monographie der Falltürspinne. 7. Herr » Ueber Lössmännchen im Gotthard- gebiet. 8. Herr Burri, Kreisförster: Monographie des Pappel- hartskäfers. 9. Herr Prof. Bachmann : Pflanzenparasiten. 10. Herr Prof. Ribeaud: Metamorphosen d. Nitrocellulose. 11. Herr Prof. Amberg : Stundenzonenzeit und Weltzeit. asa SOCIETES CANTONALES 9. Neuchatel. Société neuchäteloise des sciences naturelles. Président honoraire : M. L. Coulon, direct. des musées. Président : » P. Godet, professeur. Vice-président : » 0. Billeter, professeur. Secretaires : » L. Du Pasquier. » P. de Meuron. Rédacteur du Bulletin: » F. Tripet, professeur. Caissier : » J. de Perregaux. Membres actifs : 120. Membres correspondants : #1. Membres honoraires : 22. Cotisation annuelle : 8 Fr. La Société a eu 15 séances pendant l'exercice 1892-1893, qui s’est prolongé cette année jusqu'au 15 juin. Liste des communications scientifiques. M. O. Billeter, prof: Analyse des vins de Neuchâtel 1892. — Sur la constitution des thiurées. — L’ebulliometre de Salleron. — Nouvelle balance de Sartorius pour la mesure de la densité des liquides. M. Aug. Jaccard, prof. Sur l’urgonien supérieur des en- virons d’Auvernier. — Sur les differents niveaux de Spon- gitaires dans le Crétacé du Jura. — Sur le minerai de fer des Brenets. — Sur l’opale du Locle. — Sur les Polypiers des terrains crétacés dans Je Jura. — Les eaux souterrai- nes, introduction à l’hydrologie da Jura. — L’hydrologie du Jura (partie générale). — Note sur le gisement de fos- siles de l’Astartien coralligene de la Chaux-de-Fonds. — 159 RAPPORTS Sur le Corallien de Gilley (Doubs). — Sur le relevement des couches glaciaires au Champ-du-Moulin. — Echantil- lons de vivianite formée sur des débris de bois carbonises récents. — Sur la houille tertiaire de Marsens (Fribourg). M. Ad. Hirsch, prof. Sur la comète découverte par Hol- mes le 6 novembre. — Courbes des variations de latitude observées à Berlin, Prague, Strasbourg et Honolulu. — Notice nécrologique sur le D Matthias Hipp, ancien direc- teur de la fabrique de télégraphes à Neuchâtel. M. P. Godet, prof. Monstruosités du type scalaris chez l’escargot des vignes.— Sur les déformations de la coquille des bivalves d’eau douce. — La collection d'œufs d’oi- seaux de M. Samuel Robert, donnée au Musée d'histoire naturelle par M. Alfred Borel. — Notice biographique sur M. Eugène Mauler. — Sur un cas de monstruosité dans la tige et l’inflorescence d’un Taraxacum officinale. M. P. de Meuron, D* ès sc. Sur la grande Salamandre du Japon (Cryptobranchus japonicus). M. R. Weber, prof. Présentation de deux modèles nou- veaux de câbles téléphoniques. — Sur la constante diélec- trique. — La prévision du temps pour Neuchâtel de 1885 à 1892, par le bureau météorologique central. M. G. Borel, D'-méd. Sur l'extraction de corps étrangers de l’intérieur de l’œil. M. L. Isely, prof. Sur les propriétés harmoniques des miroirs et des lentilles. M. F. Borel, ing. Sur un moteur électrostatique. M. L. Favre, prof. Compte rendu d’un cas d’empoison- nement par l’Amanita phalloides à Jurancon pres Pau. — Sur le gisement de houille de Marsens (Fribourg). M. H. Albrecht, D'-méd. Une visite au Sanatorium de Leysin. M. S. de Perrot, ing. Les divers systemes d’appareils frigorifiques. … 2 NET) WE © ALTRI RES. POOR PROSE TEORIE I Léd & "+ | * h À 4 2 i) | SOCIÉTÉS CANTONALES 153 M. H. Ladame, ing. Sur une disposition de plaque tour- nante ayant un diamètre inférieur à l’ecartement des essieux extrêmes d’une voiture. M. L. Du Pasquier, D'-phil. Rapport de la commission chargée de s'occuper de la conservation des blocs errati- ques. — Sur les seiches du lac de Neuchâtel, d’après les recherches de M. Ed. Sarasin. M. G. Ritter, ing. Sur les sources de Gorgier. | M. Ed. Cornaz, D'-méd. Sur la presence aux environs de Neuchâtel de la Rosa Sabine (Woods). La Société a adopté un nouveau règlement, qui entrera en vigueur avec le prochain exercice. 10. St-Gall. Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen. Präsident: Herr Prof. D' Wartmann , Mus. Dir. Vice-Präsident: » Dr Ambühl, Kantonschemiker. Kassier: » J.J.Gschwend, Kassier der Kreditanst. Bibliothekar: » H. Schmid, Reallehrer. Korresp. Aktuar: » Th. Schlatter, Gemeinderat. Protok. Aktuar: » À. Ulrich, Reallehrer. Beisitzer: » J. Brassel, Reallehrer. » Stein, Apotheker. » Wild, Forstverwalter. » Brüschweiler, Adjunkt. » Dr Vonwiller, Director. Ehrenmitglieder : 35. Ordentliche Mitglieder : 688. Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr. » Auswärtige 5 Fr. Zahl der Sitzungen: 15. 154 . RAPPORTS Vorträge und Mitteilungen : Herr D' Ambühl: Die Verhandlungen der schweizerischen naturforschenden Gesellschaft in Basel. Herr D' Ambühl: Die chemische und bakterielle Unter- suchung des Trinkwassers, mit spezieller Berücksichtigung der Untersuchung des Bodenseewassers. Herr Brassel, Reallehrer: Mein Besuch der zoologischen Station in Neapel. Herr Brassel, Reallehrer: Mitteilungen über die Vögel in Italien. | Herr Professor Jäggi von Zürich : Der Hahnenfuss mit Massliebchenblüten (Ranunculus bellidiflorus) des F. Gess- ner, eine botanische Mystification aus dem vorigen Jahr- hundert. Herr Kast, Reallehrer, Wattwil: Die wichtigsten Kultur- pflanzen im alten Aegypten. Herr Kehl, Secundarlehrer : Die wichtigsten Parasiten des Menschen. Herr D: C. Keller, Professor, Zürich : Das Genossen- schaftsleben (Symbiose) im Tierreiche. Herr Kelchmann, Ingenieur : Die Wasserversorgung aus dem Bodensee für die Stadt St. Gallen in technischer und finanzieller Hinsicht. Herr D' Lang, Professor, Zürich : Das Regenerationsver- mögen der Tiere. Herr D: Leuthner : Die Beziehungen der Fauna und Flora Chili’s zu derjenigen von Europa an der Hand der von Phi- lippi gezogenen Schlüsse. Herr Rehsteiner, Apotheker: Der heutige Stand der Cho- lerafrage. Herr D' Guido Rheiner: Die gesundheitlichen Gefahren einzelner Berufsarten. 2 Teil. Herr D' O. Roth, Docent, Zürich: Die bakteriologische be ri 07 CR Pre PRE PAL CITI SOCIETES GANTONALES 155 È i BRIT ica Wasseruntersuchung mit besonderer Rücksicht auf das Bodenseewasser. Herr Schawalder, Secundarlehrer : Aus dem Seelenleben der Tiere. Herr Th. Schlatter, Gemeinderat:Die Temperaturverhält- nisse des Bodensees mit Rücksicht auf Wasserversorgung. Herr Schmid, Reallehrer: Die Fische des Bodensees. Herr D’ Steiger, Professor : Die Induktionswage von Hug- - hes und ihre praktische Anwendung insbesondere zum Nachweis metallischer Fremdkörper im menschlichen Or- ganismus. Herr Ulrich, Reallehrer: Naturgeschichte der Schnecken und ihre Verbreitung in den Kantonen St. Gallen und Ap- penzell. Herr D' Vonwiller, Director: Demonstration des Cholera- bacillus. Herr D' Wartmann, Director: Vorweisung zoologischer Objekte aus dem naturhistorischen Museum mit erlàutern- den Notizen. ; Herr D' Wartmann, Director: Reptilien und Lurche aus dem Tessin, gesammelt von D' Vinassa in Lugano. Herr D' Wartmann, Director: Blühende Orobanche gran- diflora kultiviert auf Vicia faba, etc. Herr Zollikofer, Präparator: Vorweisung einer Collection selbstgesammelter nordischer Seevögel mit darauf bezüg- lichen Reisenotizen. ata i Er CT RINO TT, x PUS PS CORI TE DI VII Le MP PRE ern BEER eh x BE: GR TORE et ae sul De a et ie a TA een. 44. Schaffhouse. deri (Al, - 3 2 È à A N à € de I mi ni tiri ARI lA ri rami Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen. Präsident : Herr D' @. Stierlin, Bezirkarzt. Vice-Präsident : » D' Emil Joos, Regierungsrath. > Aktuar.: » D'J. Nuesch. Anzahl der Mitglieder : 63. Jahresbeitrag : 3 Fr. ME 156 RAPPORTS In den 8 Sitzungen wurden folgende Vorträge nebst einer Reihe kleinerer Mittheilungen gehalten: 1. D" Schaad : Ueber mitteleuropäische Zeit und Ein- heitszeit nach Stundenzonen. 9. D Stierlin : Ueber den Höhlenfund bei Büsserach. 3. D' J. Nuesch : Ueber den Fund von Mammuthzähnen in Schleitheim. 4. DJ. Nuesch : Ueber die diesjährigen Ausgrabungen beim Schweizerbild. 5. D' von Mandach sen’ : Ueber die Gibbonaffen, ihre geistigen Fähigkeiten und ihre Stellung im Thierreich. 6. Dr Stierlin : Ueber die Feldmäuseplage in Griechen- land und über das Mittel zur Bekämpfung derselben. 7. D' von Mandach sen": Ueber die Immunität gegen- über septicämischen Krankheiten. 8. D! Gysel, Director : Ueber den elektrischen Dr dia 9. Prof. Amsler-Laffon : Ueber Wind und Wolken. 10. Prof. J. Meister : Ueber Gletscherbildungen um Schaffhausen. i 12. Soleure. Naturforschende Gesellschaft in Solothurn. Präsident : Herr D’ Fr. Lang, Prof. Aktuar : » A. Strüby, Prof. » J. Ene, prof. Cassier : » B. Reinert, Negt. Mitglieder : 235. Jahresbeitrag : 3 Fr. Vorträge : Herr Oberst Brosi : Christoph Columbus und seine Vorgänger. SOCIETES GANTONALES 197 Herr D' Kottmann, Spitalarzt : Ueber Ermüdung. » >» > > » » > J. Enz, Prof.: Isaac Newton und das Gravitations- gesetz. Wiswald, Zahnarzt : Geschichte der Cholera. P. Felber , Gasdirektor : Neuere Bauwerke in Bern. D' Lang, Prof.: Die Katastrophe von St. Gervais. D' Barbieri, Prof., Zürich : Die Entwickelung der Photographie. . B. Huber, Reallehrer : Die Luftschifffahrt. D: 0. Gresly, Arzt : Laienhülfe in Notfällen. J. Walter, Prof.: Atome und ihre Beziehungen. A. Strüby, Prof.: Alpwirtschaftliche Rundschau. E. Bodenehr, Kantonsingenieur : Eine Besteigung des Gspaltenhorn im Kienthal. D' Michel, Arzt : Ueber seine Reise als Schiffsarzt nach Batavia. J. Enz, Prof.: Interferenz, Beugung und Polarisa- tion des Lichtes. Schlatter , Stadtingenieur : Tiercrematorien. D' Lang, Prof.: Ein Besuch beim Schweizersbild. Spielmann , Ingenieur : Falbs kritische Tage. D' Lang, Prof. : Das Erdbeben auf Zante, den 312. Jam. 1891. 15. Tessin. Società Ticinese delle Scienze naturali. Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano. Segret.-cassiere : » Zug. Defilippis, in Lugano. Membri : 32. Tassa annuale : 3 Fr. 158 RAPPORTS Communicazioni. Sig. Dott. Calloni, Silv. Sopra una nuova Campanula della specie glomerata, di straordinaria picolezza, che de- nomina uniflora. Sig. Ferri, G. Sopra la nuova colonna meteorologica sta- bilita di recente in Lugano. 14. Thurgovie. Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thürgau. Präsident: Herr Prof. D' Grubenmann. Quästor: >», Prof? DPless- Aktuar: » Prof. Wegelin. Bibliothekar : » Prof. Zimmermann. Ehrenmitglieder : 12. Ordentliche Mitglieder : 94. Jahresbeitrag :5 Fr. Vorträge im naturwissenchaftliche Kränzchen in Frauenfeld im Winter 1892-98 : Herr Kantonschemiker Schmid : Einrichtung des kan- tonalen Laboratoriums und Besuch desselben. » D' Elias Haffter : Die Errungenschaften der mo- dernen Chirurgie und ihre Zielpunkte. >» Zahnarzt Brodbeck : Ueber Stiftzähne, Kron- und Brückenarbeiten, mit Demonstration. » Prof. Grubenmann : Ueber die Umwandlung (me- tamorphose) der Gesteine, mit Demonstration. » Prof. Hess : Ueber electrische Kraftübertragung, mit Demonstration. » Prof. Wegelin : Ueber Blitzschlag in Weinberge. sii SOCIETES CANTONALES 159 - Herr D' Debrunner : Zur Frage der Anschaffung eines Desinfectionsapparat für Frauenfeld. » Dr Isler und Zahnarzt Brodbeck : Ursachen und Folgen kranker Zähne, mit besonderer Berück- sichtigung der Resultate einer Zahnuntersuchung bei Schulkindern. » Dr Albrecht : Ueber die Frage der Absonderung, Canalisation und Abfuhr in Frauenfeld, mit Be- rücksichtigung der Massregeln gegen die Cholera. Apotheker Schzlt : Mitteilungen über Kolibris und Paradiesvögel mit Demonstration ; sowie über einen anormalen Rehfuss. » Prof. Wegelin : Mitteilungen über eine Seidenbie- nencolonie in der Nähe von Frauenfeld. NA 15. Valais. La Murithienne: Société valaisanne des sciences naturelles, fondée en 1861 ; section de la Société helvétique depuis 1890. Comité pour 1892-93 : Président: M. F-0. Wolf prof. à Sion. Vice-président: » Em. Burnat, a Nant s. Vevey. Secrét.-caissier : » Rev. Besse, prof. à l’école agr. d’Ecòne. Bibliothécaire : » Oggier, secr. au départ. milit. a Sion. Membres adjoints pour la rédaction du Bulletin : M. H.Jaccard, professeur, à Aigle. M. Fr. Tripet, professeur, à Neuchâtel. Membres adjoints pour les stations botaniques : M. le D' Beck, député, à Monthey. M. Em. Burnat, à Nant sur Vevey. Membres actifs : 120. Membres honoraires : 12. Cotisation annuelle : 5 Fr. 160 RAPPORTS La XXXIII° Reunion générale a eu lieu le 31 juillet 1893, a Sion, dans une des salles du nouveau college. Gette séance, honorée de la présence de M. L.-L. von Roten, vice-president du Conseil d’Etat du Valais, et de M. Ch. de Rivaz, president de la ville de Sion, a été fréquentée par 38 sociétaires de Vaud, de Genève, de Bâle, du Valais, d’Allemagne et d'Italie. Communications : M. Wolf, président, rappelle dans son discours d’ouver- ture differents souvenirs et progres réalisés par la Société depuis sa dernière réunion à Sion, 1875, date dès la- quelle il se trouve à la tête de la Murithienne. M. le D' Frey-Gessner, de Genève, donne la suite de ses tables analytiques sur la determination des Hyménoptères du Valais, c’est-à-dire des familles: Sapygidæ, Scolia- dide, Mutillide et Trigonalyde. M. Em. Burnat, de Vevey, presente une boite-presse de botanique perfectionnée, en aluminium, et a propos de son travail sur les plantes des Alpes maritimes il parle des difficultes a surmonter pour le monographiste d’une nouvelle flore locale. M. Besse, G. R. du Grand-St-Bernard, présente un tra- vail sur les Potentilles et les Alchémilles du Valais, et indi- que de nouvelles stations de plantes rares du canton. M.le D' Cornaz père, de Neuchâtel, retrace les souvenirs d'une excursion botanique aux vallées de la Viège, il y a un demi-siècle (1842), avec MM. Jean Muret, Georges Reuter et Victor Ruffy. Le 1° août, une vingtaine de membres partirent pour une excursion de trois jours au col du Sanetsch. Aux stations botaniques de Zermatt et du Grand-Saint- Bernard, on en a ajouté en 1893 une troisième , située de- vant le nouveau collège de Sion. SOCIETES CANTO NALES 161 16. Vaud. Société vaudoise des sciences naturelles. Président : _ Vice-président : Membres du Comité : Secrétaire : _ Bibliothécaire : Editeur du Bulletin : _ Caissier : Vérificateurs : M. Dufour, Henri, professeur. » Palaz, A., professeur. M. Gonin, L., ingénieur. » Nicati, A., pharmacien. » Gauthier, L., chef de serv. M. Welczek, E., professeur. » Mayor, L., professeur. » Roux, F., directeur. = » Pelet, L., professeur. M. Chenevière. » Dapples, colonel. » Robert, W. Membres ordinaires au 21 juin 1893: 226 » honoraires Membre émérite » 50 » 1 _ Cotisation annuelle des membres lausannois : 8 fr. ge Id. » » forains : 6 fr. Pendant l’exercice 1891-99, la Société a tenu 17 séances, dans lesquelles ila été présenté les communications sui- vantes : M. H. Badoux, forestier : Les dégâts causés par la nonne dans les forêts de la Bavière et du Wurtemberg. ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. - 11 162 RAPPORTS M.S. Bieler, directeur : Le cuir du fameux porc « John», de Payerne. — Le Poligonum cuspidatum comme plante fourragère. M. H. Blanc, prof. : Cas remarquables de mimetisme. — Travail de M. Ducret, sur le développement des nageoires chez la truite. — Mélanges zoologiques. — La truite arc- en-ciel. M. H. Brunner, prof. : Travail de M. L.-C. de Coppet, sur la temperature du maximum de densité des solutions aqueuses.— À propos de la réaction entre la phenylhydra- cine et le nitroprussiate de sodium.—-Sur latheobromine et la cafeine (en collaboration avec M. Leins). — Sur la cycla- mine et la primuline (en collaboration avec M. Angelescu). M. E. Chuard, prof. : Contribution à la géologie agricole du canton de Vaud. — Présentation de gyps fibreux de Morges et de pierres précieuses de la fabrique Junod, à Lucens. — Action de l’acide sulfureux sur les carbonates et phosphates de calcium. — Découverte de Vivianite dans les travaux de correction de la Broie. M. Cruchet : Constatation de la tuberculose chez le bétail à l’aide de la tuberculine. M. Ch. Dufour, prof. : Le mouvement progressif du re- froidissement du 7 mai 189. M. H. Dufour, prof. : Sur la vitesse du son dans l’alumi- nium. — Presentation d’un miroir magique. — Les nou- velles expériences de MM. Sarasin et de la Rive, sur la ré- flexion des ondes électriques. — Projection de photogra- phies de nuages. M. J. Dufour, prof. : Supplement à la flore d’Aclens, par M. Corboz. — La nouvelle maladie de la vigne en Califor- nie. — Sur la destruction du ver de la vigne. M. E. Dutoit : La grotte des rochers de Naye. SOCIETES CANTONALES 163 M. F.-A. Forel, prof.: Présentation de graines d’une Euphorbiacee du Bresil, douées de mouvements curieux dus à de petites larves de Coléoptères, qui y sont renfer- mées. -— Expériences faites à l’entonnoir de Bon-Port. — Présentation des premières feuilles d’un atlas des lacs français, par M. Delebecque, ingénieur à Thonon. — Tra- vail de M. Bührer, sur l'importance du givre déposé sur différents objets. — Hache rapportée par M. Jemir de son voyage au Tonkin et en Assam. — Correction à apporter à la formule des seiches suivant la hauteur du lac. — La vitesse du courant dans le lac Léman. M. L. Gauthier : Acclimatation d'arbres fruitiers à La Vallée. — Résumé météorologique de 1891 pour la vallée de Joux. — Contribution à l’histoire du lac de Joux. M. H. Golliez, prof. : Le haut plateau et le grand Canion du Colorado.— Photographies de polis glaciaires, mis à nu sur la place du Château, à Lausanne. M. Gonin, cand. med. : Les métamorphoses des papillons. Dessins et préparations microscopiques. (Lab. du prof. E. Bugnion.) M. A. Herzen, prof. : Présentalion d'un exemplaire vi- vant de Phrynosoma du Pécos. M. P. Jaccard, préparateur : L'influence de la pression sur les plantes. — Le développement du pollen chez 1 £- phedra helvetica. G.-A. Mey. M. A. de Jaczewski : Champignons de la contrée de Mon- treux. — La methode de Herpell pour créer un herbier de champignons hyménomycètes. M. Kool, ingénieur : Mouvement d’un corps passant par un puits qui traverserait la terre par son centre. — Sur la définition du plan dans les traités de géométrie. — Tempé- rature à l’intérieur du globe. — Sur la détermination de la densité de la terre. A a Re NEA MESSE, 43 Ara RS LITE CE ES EN CTP a Ein Al el POI PMR SS E PARI CITI KS EE at - Sei ee vi i È AR Ann PRATO EPTO e PPS RO Br ne ANDE 164 RAPPORTS M. Lecoultre : Un nouveau chronographe. M. Lugeon, assistant de géologie: Geologie de la contrée comprise entre la partie moyenne de la vallée du Giffre et le haut des vallées de la Drance de Bellevaux et du Biot (Haute-Savoie). M. le D' Machon : Voyage au Paraguay. Projections. — Voyage dans la Pampa et la Patagonie. — L’äge de la pierre en Patagonie. MM. Möhlenbrücke et Dupuis : Projections de DIA phies d’etincelles électriques. M. Raoul Pictet : Utilisation des basses températures | en chimie. M. E. Renevier, prof. : Tectonique des Préalpes de la Savoie. — Notice du D' A. Jaccard, du Locle, sur les gise- ments fossilifères des terrains crétaciques des environs de Ste-Croix. — Découverte d'un fossile ressemblant à une Conularia dans les gisements néocomiens de Chdtel-Saint- Denis. — Les moraines terminales des environs de Sierre et quelques points de la stratigraphie valaisanne. M. W. Robert: Echantillons de galène artificielle obtenus par la fusion de plaques d’accumulateurs. — Cristaux de bismuth. M. F. Roux, directeur : Un curieux cas de justice chez les corneilles. M. Taillens, cand. méd. : Sur la glande de Harder. (Lab. du prof. N. Löwenthal.) M. Wilezek, prof. : Le gui sur le Pinus silvestris et au- tres végétaux OL SOCIETES GANTONALES 16 47. Zurich. Naturforschende Gesellschaft in Zürich. Präsident: Herr Prof. D' @. Lunge. Vize-Präsident: » Prof. D' A. Lang. Aktuar : » D' K. Fiedler. Quästor : » D' H. Kronauer. Bibliothekar : » Prof. D' H. Schine. Beisitzer : >» Prof. D' Kleiner. > Prof. Dr Rudio. Ehrenmitglieder : 12. Korrespondierende Mitglieder : 7. Ordentliche Mitglieder : 229. Jahresbeitrag : für Stadtbewohner : 20 Fr. » für Auswärtige : 7 Fr. Im Berichtjahre 1892-93 wurden in 9 Sitzungen 21 Vor- träge und Mitteilungen gebracht: Herr Prof. D' Bühler : Ueber das Wiederbegrünen der von der Nonne befallenen Fichtenwaldungen in Schwaben. Herr D’ K. Fiedler: Ueber eine Süsswasser-Nemertine. Herr Prof. D' Forel : Ueber den Nestbau der Ameisen. Herr Prof. Dr Goldschmid: Ueber die Lagerung der Atome im Raume. Herr Prof. D' Heim : Ueber eine geologische Profilma- schine. — Ueber die Blitzwirkungen an Gesteinen. Herr Prof. Dr Keller : Ueber die Uwadi- Akazie und ihre Ameisen. Herr Prof. D' Kleiner : Ueber die durch elektrische Po- larisation in Isolatoren erzeugte Wärme. EEE x 166 RAPPORTS Herr Prof. D' Lang: Ueber den Ursprung der Mollusken. — Der Nautilus und die Skelettbildungen der Gephal- opoden. — Demonstration des Skeletts eines afrikanischen: Strausses. Herr D' von Monakow : Demonstration eines Anence- phalus. Herr D' Overton: Ueber die Gentrosomem der Pflanzen. Herr Prof. D' Pernet : Die neueren Bestimmungen der Ausdehnung des Wassers. Herr Prof. Ritter : Der Fränkel’sche Dehnungszeichner und seine Anwendung. Herr D' Schall: Aus der Theorie der elektrolytischen Dis- sociation. Herr Prof. D' Schinz: Haastia pulvinaris, eine neuseelän- dische Polsterpflanze. Herr Prof. D' Schröter : Die Spörri’sche Bambussamm- lung. — Ueber die Pflanzengenossenschaften in den Alpen. Herr Prof. D' Stöhr : Ueber die Schleimzellen des Vogel- darms und die Lieberkühn’schen Krypten des Meerschwein- chendarms. Herr Prof. Dr 0. Wyss : Ueber die Erscheinungen bei Blitzschlägen beim Menschen. Der 37. Jahrgang der Vierteljahrsschrift enthielt 18. Bei- träge von 10 Verfassern, als Neujahrsblatt erschien der Vortrag von Herrn Prof. Forel. Ausserdem gab die Gesell- schaft ein von Herrn Prof. Wolf zusammengestelltes Ge- neralregister ihrer bisherigen Veröffentlichungen heraus. L 4. 3 . ETATS NOMINATIFS Participants à la session de Lausanne. A. Membres effectifs de la Société. (L’asterisque (*) designe les nouveaux adhérents). 1. Bale. MM. Burckhardt, F., prof., Bâle. Cornu, Félix, chimiste, Bale. . Hagenbach-Bischoff, E., prof., D’, Bale. Kahlbaum, Georg, prof. D', Bâle. Kollmann, J., prof., D', Bâle. Piccard, J., prof., Bale. Riggenbach-Burckhardt, prof., D', Bâle. Riggenbach-Stehlin, banquier, Bäle. Von der Mühll, K., prof., D', Bâle. 168 ETATS NOMINATIFS 2. Berne. MM. Brückner, E., prof., D', Berne. Fischer, Ed., prof., D', Berne. Graf, J.-H., prof., D’, Berne. Kocher, Th., prof., D', Berne. Reber, J., D', Berne. Studer, Th., prof., D', Berne. 3. Fribourg. MM. Cuony, pharmacien, Fribourg. Dusserre, chimiste, Fribourg. Horner, prof., Fribourg. Musy, prof., Fribourg. 4. Genève. MM. Barbier, Henri, D', Geneve. Bedot, M., conservat. Mus. hist. nat., Genève. Brun, J., prof., Genève. Chodat, Rob., prof. D", Genève. “de la Rive, Lucien, Genève. Favre, Ernest, Genève. *Flournoy, Edmond, étud., Genève. Flournoy, Th., prof., Genève. Galopin, Ch., Dr, Genève. *Guye, Ch.-Eugene, D’, Genève. Micheli, Marc, Genève. PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE 169 Muller, Jean, prof. D', Genève. Perrot, Louis, Genève. Pictet, Amé, D’, Genève. Pictet, Raoul, prof. à Berlin, Genève. Redard, prof., D', Genève. Rilliet, Alb., Genève. Sarasin, Edouard, Genève. Soret, Ch., prof., Genève. Sulzer, D.-E., D', Genève. Yung, E., prof., Genève. Mlle Schipiloff, Catherine, Genève. MM. D. Grisons. Amann, Jules, pharmacien, Davos. 6. Lucerne. Schuhmacher-Kopp, D', chimiste cantonal, Lucerne. 7. Neuchâtel. Béraneck, Ed., prof., D', Neuchâtel. Billeter, O., prof., Dr, Neuchâtel. Cornaz, Ed., D', Neuchatel. Favre, Louis, prof., Neuchàtel. Jaccard, Aug., prof., D', Locle. Godet, Paul, prof., Neuchâtel. *Rivier, Henri, assist. Lab. chim., Neuchätel. Tripet, Fritz, prof., Neuchätel. Weber, Rob., prof., D', Neuchâtel. « 170 ÉTATS NOMINATIFS S. Schaffhouse. MM. Amsler-Laffon, Schaff house. Meister, J., prof., Schaffhouse. Nuesch, J., D', Schaff house. 9. Soleure. M. Lang, Fr., prof., D', Soleure. 10. Valais. MM. *Besse, M., chanoine, prof., Ecòne. de Riedmatten, P.-M., prof., Sion. Wolf, F.-O., prof., Sion. 41. Vaud. MM. Bieler, S., Direct. Inst. agric., Lausanne. Blanc, H., prof., D', Lausanne. Brunner, H., prof., D', Lausanne. Bugnion, E., prof., D', Lausanne. * Bùhrer, C., pharmacien, Clarens. Chuard, E., prof., Lausanne. Dapples, Ch., ingénieur, Lausanne. de Cérenville, prof., D', Lausanne. * de Jaczewsky, Arthur, Montreux. root 1889. Rhyner, Ad., West Hoboken U. S. | &. 1848 1873 Spinelli, Erenn., Sagno (Tessin) ..|° 1846 1888 , Membres dont l’adresse est inconnue. . Bouvier, Ernest, D’, Berlin ? -Polari, Torquato, Rome ? È CA I PRE AC FONCTIONNAIRES 120 N III Fonctionnaires. 1. Comité central à Lausanne. Pour la période de 1892 & 1898. = Entrée. MM. Forel, F.-A., prof., D', président, Morges . . 1892 Dufour, Henri, prof., vice-president, Lausanne. 1892 Kollrezgklener, prof, Secretaire . .. ....189 Lang, Arnold, prof., D', president de la com- mission des mémoires, Zurich . . . . . 189 NB. La charge de questeur n’est pas encore repourvue. 2. Bibliothecaires à Berne. MM. Graf, J.-H., prof., D', bibliothécaire en chef . 1889 Kissling, E., D’, bibliothécaire . . . 21888 Moe collane i lince star 1889 180 ETATS NOMINATIFS 3. Comité annuel de 1894, à Schaffhouse. MM. J. Meister, Prof., Präsident. Stierlin, G., D’, Vice-präsident. Nuesch, G., D', Actuar. H. Wanner-Schachenmann, Actuar. H. Frei-Jezler, fabricant, Kassier. von Mandach, F., Dr, Beisitzer. Vogler, H., D', Beisitzer. NB. Pour le Comité de Lausanne en 1893, voir p. 23. MM. Lang, Arnold, prof., D’, president, Zurich MM. 4. Commissions. a) Commission des mémotres. Rutimeyer, L., prof., D’, Bâle Micheli, Marc, Genève 5 von Fischer, L., prof., D', Berne Bedot, Maurice, D', Genève Renevier, E., prof., Lausanne b) Commission geologique. Lang, Fr., prof., D', president, Soleure Favre, Ernest, secrétaire, Genève de Loriol, Perceval, Genève . Heim, Alb., prof., Dr, Zurich . Baltzer, A., prof., D', Berne . Entrée. 1892 1880 1582 1886 1892 1893 1872 1888 1865 1888 1888 \FONCTIONNAIRES c) Commission géodésique. MM. Wolf, Rud., prof., D", président, Zurich . Gautier, Raoul, prof., secrétaire, Genève Hirsch, H., prof., D", Neuchâtel . à Lochmann, J-J., chef du bureau topog., Berne . Rebstein, S., prof., Zurich Membre honoraire : Dumur, colonel du génie, Lausanne . d) Commission de la fondation Schléfli. MM. Heim, Alb., prof., D", president, Zurich . Rutimeyer, L., prof., D', Bâle Cramer, C.-Ed., prof., Zurich. Soret, Charles, prof., Genève . Schnetzler, J.-B., prof., Lausanne . e) Commission sismologique. MM. Billwiller, Robert, directeur de la station mé- teorologique centrale, president, Zurich Heim, Alb., prof., vice-président, Zurich Früh, J.-J., D’, secrétaire, Zurich Forster, A., prof., D', Berne . Amsler-Laffon, J., prof., Dr, Schalfhouse Hagenbach- Bischoff, E., prof., Dr, Bale de Torrenté, A., inspecteur forestier, Sion . Brugger, C.-S., prof., Coire Soret, Charles, prof., D", Genève Hess, Cl., prof., D', Frauenfeld Jaccard, Aug., prof., Locle rg Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne . MM. MM. MM. MM. ÉTATS NOMINATIFS f) Commission limnologique. Coaz, inspecteur fédéral des foréts, Berne . Zschokke, Fr., prof., D', Bale . Sarasin, Edouard, Genève . Duparc, Louis, prof., Genève . Arnet, X., prof., Lucerne 9) Commission des tourbières. Früh, J.-J., Dr, Zurich Schröter, C., prof., D', Zurich h) Commission des glaciers. Hagenbach-Bischoff., prof., D', Bâle Rütimeyer, Louis, prof., D', Bâle Coaz, inspecteur en chef des forêts, Berne . Heim, Albert, prof., D", Zurich . Sarasin, Edouard, Genève . Du Pasquier, Léon, Neuchâtel i) Commission des rivières. Brückner, prof. D', Berne . Heim, Albert, prof. D', Zurich -Duparc, Louis, prof., Genève . Entrée. 1887 1390 1892 1892 1892 1890 1890 1893 1893 1893 1893 1893 1893 1893 1893 1393 NECROLOGIES Jean-Daniel COLLADON, ingénieur. Jean-Daniel Colladon, né le 15 décembre 1802, mort le 30 juin 1893, descendait de Germain Golladon-Trembley, né en 1509, qui quittant Bourges en Berry pour fuir les persécutions contre les protestants vint se fixer a Genève où il se fit recevoir bourgeois. Le père de Jean-Daniel Colladon avait été nomme régent au College classique de Genève, a l’äge de 23 ans; il avait des goüts littéraires et avait épousé une demoiselle Gille- Marié, poète aussi à ses heures, et cependant Jean-Daniel Colladon montre de bonne heure des aptitudes pour les sciences naturelles et exactes tout en héritant de ses pa- rents une grande facilité pour écrire des vers badins ou sé- rieux adressés surtout à des membres de sa famille et sou- vent illustrés à la Töppfer. Il fit toutes ses études à Genève ; ses parents le destinaient au droit; il fut reçu avocat en 1824, mais tous ses moments de loisirs étaient consacrés à des études et des expériences de physique qu'il faisait avec son camarade de classe, Charles Sturm ; leur but, dit Gol- ladon dans son autobiographie, était surtout de devenir - 184 NÉCROLOGIES membres de l’Académie des sciences de Paris, sans se dou- ter qu'il fallait être Francais, ni de toutes les difficultés qu'il faut pour acquérir le droit de porter ce titre de mem- bre ; cependant, elles furent vaincues : Sturm se fit recevoir Francais et fut de l’Académie, et Colladon en fut nommé correspondant. Le premier mémoire de Colladon fut publié en 1824, dans la Bibliothèque universelle ; il relatait des expériences faites avec M. Darier, sur l’attaque des corps durs par des corps plus mous se mouvant avec une grande vitesse ; l’année suivante, la Société des sciences, de l’agriculture et des arts, de Lille, couronna un photomètre de son invention et lui envoya sa première récompense, une médaille d’or. A cette époque, il était déjà en relation avec Arago, Ampère, Du- mas, le baron Fourier, de Candolle, prof. Necker, de la Rive, qui l’encourageaient et l’aidaient de leurs conseils ; il publia bientôt avec le D" Prévost, des observations sur l’action exercée sur les aimants par quelques corps en mouvement; puis apprenant que l’Academie des sciences avait proposé, pour sujet du grand prix à décerner en 1826, la mesure de la compressibilité des principaux liquides, il se mit à étudier ce sujet d’abord seul, puis avec son ami Sturm ; mais les appareils manquaient à Genève, ils obtin- rent cependant les moyens d’aller travailler a Paris, après avoir recueilli déjà un grand nombre d’observations, entre autres sur la vitesse du son dans l’eau, que Colladon trouva etre de 1435 metres par seconde, expériences qui furent contrôlées et confirmées plus tard au moyen d’appareils plus perfectionnés et à des distances plus considérables. L'Académie accorda le grand prix de l’Institut, au travail des deux Genevois, en 1827. S'il n’enleva pas à Faraday la gloire de la découverte de l’induction électromagnétique, ce ne fut que par le fait qu’il opérait seul, faute d’assistant; en effet, ayant construit un JEAN-DANIEL COLLADON 185 galvanomètre de son invention, il faisait des recherches comparatives sur l'électricité atmosphérique, statique et dynamique ; il plaçait le galvanomètre dans une pièce et ses appareils magnéto-électriques dans une autre. Il ap- prochait l’aimant de l’hélice, puis «sans se presser », comme il l’avouait, il allait voir si l’index du galvanometre remuait, ne soupconnant pas que l’induction püt étre un effet seule- ment instantané; quoi qu'il en soit, déjà en 1896, il affir- mait énergiquement l’identité des phénomènes statiques, dynamiques et d’induction, car il avait obtenu la déviation de l’aiguille aimantée aussi bien par le courant d’une ma- chine électrique à frottement, que par la pile et que par l’électricité provenant des nuages. | Ses autres travaux ayant rapport à la physique ou à la météorologie sont nombreux: Sur la conductibilité des corps minces pour la chaleur. — Recherches expérimen- tales à la Rochelle, sur l'électricité des torpilles. — Des effets mécaniques de l'électricité dégagée par le frottement, dans les filatures et les papeteries. 11 étudia toute sa vie les phénomènes électriques atmosphériques et publia de nom- breuses observations ou expériences: sur les effets de la foudre sur les arbres, sur des orages de grêle, la formation du verglas, des trombes aspirantes, les origines du flux électrique des nuages, etc. Mais Colladon était moins électricien que physicien et plus encore, ingénieur éminent, inventeur et constructeur, il allait être professeur et collaborait déjà au Dictionnaire de l’industrie. C'est a Paris qu'il eut son premier deboire ; Ampère qui s’interessait beaucoup à lui, lui promit de le prendre comme préparateur, ce qui lui aurait permis de travailler au labo- ratoire du Collège de France, et cependant la place fut donnée a un autre malgré Ampere; cela n’empécha pas Colladon et Sturm de mener à bien leur travail sur la com- MOI RE RE), > 2 EN ai u re E ld 4 { co PEER DITES VERT ME DA ET ESILI Gt SE St PRONTE Le ii u 186 NEGROLOGIES pressibilite des liquides, gräce a Dumas, alors préparateur de Thenard, à l'Ecole polytechnique, qui leur ouvrit son laboratoire. En 1898, Colladon publie, entre autres, un mémoire sur les roues de navigation à aubes fixes ou mobiles de di- vers systèmes, qui lui vaut une mention honorable de l’Académie des Sciences de Paris. Le rapporteur avait ce- pendant déclaré que le système Colladon à palettes mobi- les, à mouvement réglé par un excentrique, était impropre à résister aux coups de mer, ce qui ne l’empêcha pas d’é- tre adopté peu après par les principaux constructeurs. Plus tard il mesura le travail réalisé sur l’arbre des roues à aubes et évalua la résistance des coques de navires à va- peur ; il installa en 1844, à l’arsenal de Woolwich, un dynamomèlre de son invention pour mesurer le pouvoir effectif des machines à vapeur pour la navigation jusqu'à 1000 chevaux , ce qu’on ne savait faire avant lui. Il mit ses inventions en pratique en construisant le pre- mier bateau en fer qui navigua sur le Rhône et la Saône, avec chaudières tubulaires et dispositions mécaniques nou- velles (1835). Ce ne fut que beaucoup plus tard, en 1858 qu'il inventa la roue hydraulique qui porte son nom. Quand l’utilisation du courant des fleuves et rivières sera plus employée pour la production à bon marché de cou- rants de force, à transporter au loin, cette roue, qui suit la baisse ou la hausse des eaux, jusqu'ici presque incon- nue encore, prendra une large place parmi les moteurs utilisant les forces naturelles. £ Colladon était un remueur d’idees, un inventeur fecond, mais trop désintéressé et trop ardent à des recherches nouvelles pour savoir tirer tout le parti possible de ses decouvertes. C’est en 1828 que l'Ecole Centrale fut fondée à Paris, avec Dumas, Benoit, Péclet et Olivier. Colladon, qui avait riti ER + JEAN-DANIEL GOLLADON déjà une grande réputation, y fut appelé comme profes- seur de physique, puis en 1831 on le chargea des cours de mécanique. Ayant étudié à fond les machines à vapeur, son cours très complet et très bien fait attirait beaucoup d'étudiants ; il aimait à présenter à ses élèves non pas des modèles ou des dessins, mais les machines elles-mêmes, lorsque cela était possible. Ainsi dans ses leçons sur les pompes, il amenait une dizaine de pompes qu'il faisait fonctionner en démontrant à ses auditeurs les avantages et les inconvénients de chaque système en démontant les piè- ces après essai. Il professa plusieurs années à Paris, et au moment du choléra, en 1837, son directeur, M. Lavallée, ayant été malade et l'Ecole désorganisée, ce fut lui, avec deux ou trois autres professeurs, qui la reconstitua. Il collaborait à cette époque au « Dictionnaire de l’indus- trie manufacturière, commerciale et agricole »; il fit un projet d'alimentation d’eau pour la ville de Mâcon, en 1835, qui fut couronné ; il dirigeait aussi un atelier de construc- tion de machines à vapeur à détentes perfectionnées et chaudières tubulaires. C’est en 1838 qu'il démontra la pos- sibilité de se servir de la vapeur d'eau pour éteindre les incendies, et depuis lors beaucoup d’usines ont installé des prises de vapeur sur le générateur pour disposer d'un jet de vapeur en cas de besoin. En 1839, Colladon revint à Genève, où il fut nommé professeur de mécanique théorique et appliquée, et ce fut en 1841 que, pour rendre visible à ses élèves les différen- tes formes que prend une veine liquide en sortant par des orifices variés, qu'il fut conduit à l’éclairer intérieure- ment; c'était le principe des fontaines lumineuses qui, avec l'éclairage électrique, devaient émerveiller le public des expositions de Glascow et de Paris; il s’occupa de réparer le pont des Bergues, à Genève, collabora à la réorganisation des mines de soufre en Romagne, introduisit « Er Em La lg 15e 188 NÉCROLOGIES des procédés nouveaux qui améliorèrent les rendements, installa des fours neufs et procura aux ouvriers un outil- lage qui leur permit de les décharger sans danger. Dès 1843, Colladon avait été chargé d'étudier l’installa- tion de l'éclairage au gaz à Genève ; il devint le fondateur de l'usine et le premier ingénieur de la compagnie. Il fut certainement l’homme le plus versé dans ces questions, s’en occupa toute sa vie et concourut à la fondation d’un grand nombre d’usines, entre autres celle de Naples. Il introduisit dans cette industrie de nombreux perfection- nements, une méthode de mise au gaz des gazomètres, un laveur-epurateur, etc. Mais le plus beau fleuron de la couronne scientifique de Colladon fut l’idée de ’emploi de l’air comprimé à une haute tension pour le transport de la force à de grandes distances. Déjà en 1826 , lorsque Brunel construisait son tunnel sous la Tamise, les eaux ayant fait irruption, le jeune ingénieur fit proposer à ce dernier d’employer l’air comprimé pour les refouler, ce moyen ne fut pas suivi alors; on se contenta de verser dans la Tamise de nombreux sacs de ciment, et pour cette fois le trou fut bouché. C'est en 1849 que Colladon fit les premiers essais sur la resistance qu’éprouvent les gaz circulant dans des condui- tes ; il se servit pour cela de gaz d’éclairage et d’une con- duite de la Société du gaz de Genève. Avant lui, Girard en 1819 et d’Aubuisson en 1825, puis Pecqueur avec Bon- temps et Zambaux en 1845, s’etaient déjà occupes de la question, mais ils avaient expérimenté sur des conduites d’un petit diamètre et avaient obtenu des chiffres peu con- cluants et que les expériences de Colladon ne confirmèrent pas. Maus, ingénieur belge, étudiait alors au Val d'Oc une per- foratrice de son invention et préparait un projet pour le percement du Mont-Cenis ; il comptait se servir d’un câble JEAN-DANIEL COLLADON 189 sans fin pour transmettre à sa machine la force extérieure des moteurs hydrauliques ; il comptait découper la roche et la faire sauter au moyen de leviers ; c'est à ce moment que l’idée vint à Colladon de transmettre la force, par l’air comprimé, qui pourrait en même temps aérer le tunnel et permettre l’emploi de la poudre. Il écrivit, en avril 1850, au comte de Santa-Rosa, gouverneur du Faucigny, qui lui répondit que Cavour et lui s'empresseraient de lui être utile quand il présenterait sa demande de brevets, qui devaient faciliter le percement des Alpes. Mais il n’avait pas parlé de son idée, et l’exposition de Londres, en 1851, où il était envoyé comme commissaire de la Confédération, devait retarder d’un an et demi ses essais sur l’air com- prime; ce fut un grand sacrifice pour lui. Il les reprit sur une conduite de gaz de 17 % centimètres, en octobre 1851, et constata que la resistance des gros tubes était de pres de moitié plus faible que celle qu'on aurait pu déduire des expériences de Girard et d’Aubuisson. Au commencement de décembre 1852, il présenta, à Turin, un mémoire à l’appui du brevet qu’il demandait pour l’emploi de l'air comprimé dans le percement du tunnel. Menabrea le mit en rapport avec Maus, qui ne voulut pas croire qu’on püt refroidir suffisamment l’air comprimé pour pouvoir s’en servir et tenait à sa machine mue par câbles. Le 19 janvier 1853, le journal officiel du duché de Savoie inserait une lettre de M. Menabrea, membre de la commis- sion du Mont-Cenis, où il annonçait que le gouvernement sarde avait retardé la discussion au sujet de l’adjudication des travaux du Mont-Cenis, pour pouvoir examiner les pro- jets de M. Colladon, « qui a inventé un nouveau mécanisme et proposé de nouveaux et puissants moyens de nature à abreger considerablement l’operation et à la rendre beau- coup moins coûteuse.» La commission de l’Académie de We ET LE PE PTE i PE AV ren bai pat fa) Da hé Dur 190 NÉCROLOGIES Turin chargée d’examiner le mémoire et la demande de brevet envoya son rapport le 13 février 1853, dans lequel elle loue le projet sans restriction d'aucune sorte, disant : « La commission reconnaît de quelle importance peuvent. être les inventions de M. Colladon pour hâter la construc- tion du chemin de fer destiné à franchir les Alpes. » Ainsi, dès le commencement de 1853, son système était du domaine public, et aucune proposition faite au gouverne- ment sarde ne reposait sur l'emploi de l’air comprimé. Ge n'est qu’en automne 1853 que Sommeiller, Grandis et. Grattoni prirent un brevet pour comprimer l'air par un bélier hydraulique ; nommés ingénieurs du Mont-Cenis en 1857, leurs béliers ne purent pas fonctionner. Pour se mettre en règle avec une nouvelle loi sarde, exi- geant que les brevets soient essayés en Piémont ou en Sa- voie, Colladon fit des essais pratiques à Etrembières, près Genève, à la fin de 1857. Ses installations furent visitées par un grand nombre d'ingénieurs étrangers, le roi Léopold de Belgique et M. de Cavour; mais ce dernier étant mort en 1861, Colladon perdit en lui son principal soutien contre les agissements des trois ingénieurs italiens; il lui aurait fallu faire un procès à l'étranger ; il y renonça. Ce fut un grand chagrin pour lui de ne pas pouvoir appliquer ses. inventions au percement du Mont-Genis. Mais on lui ren- dit justice à l'ouverture du tunnel, où M. Victor Lefranc et M. de Rémusat, ministres français, représentaient la France; le premier s’exprima ainsi : « Je me suis demandé si les travaux des trois ingénieurs qui ont dirigé ce travail n'avaient pas eu des antécédents; à cela la Belgique. répond : Maus, et la Suisse : Colladon; après eux sont. venus les noms des trois ingénieurs directeurs du Mont- Cenis. » Et bien tard, en 1871, le ministre Sella, en lui envoyant la décoration de commandeur de l'ordre des. Saints Maurice et Lazare, lui écrivait : « Le gouvernement JEAN-DANIEL COLLADON 191 italien ne peut faire moins que de s’empresser de montrer sa reconnaissance à ceux qui ont facilité cette entreprise colossale par leur génie et leurs études. » En 1885, l’Académie des Sciences n'ayant pas reçu de mémoires pour la question proposée pour le prix Fourney- ron : étude théorique et pratique sur les accumulateurs hydrauliques et leur application, la commission chargée de rapporter se livra à des recherches sur les travaux déjà publiés rentrant dans ce programme général, et son atten- tion se porta sur ceux de Colladon, et lui décerna le prix, en en portant exceptionnellement la valeur à trois mille francs, et termine son rapport en disant : « Il résulte de cet exposé que Colladon est le véritable créateur des com- presseurs et qu'il a apporté, au Saint-Gothard, des amé- liorations considérables aux anciens appareils du Mont- Cenis. » Tout le monde sait, en effet, la part qu'il a prise au per- cement du Gothard, et ce n’est pas dans les Actes de la Société helvétique qu'il est besoin d’en parler ; ses com- presseurs furent adoptés par le comité directeur du tunnel sous la Manche et employés à l’Arlberg. On pourrait encore citer une foule de travaux impor- tants de Colladon: ses mémoires sur les terrasses lacus- tres du lac de Genève, ses études météorologiques, sur les effets de la foudre sur les arbres et les plantes ligneuses, sur les cerfs-volant conjugués, sa théorie de la grêle et des trombes aspirantes, son audiphone destiné aux sourds, et son cornet acoustique , dont il fat le premier à se servir, car sa surdité était grande, mais n’entravait en rien son activité et n’influait aucunement sur sa bonne humeur. Grand travailleur, mangeant et dormant quand il en avait le temps, très serviable, il ne cessa d'étudier et de pro- duire que fort peu de temps avant sa fin; en 1885, à 83 ans ,il se trouvait encore trop jeune pour être nommé. 199 NÉCROLOGIES membre honoraire de la Société des ingénieurs civils de France, et voulut être compté parmi les membres actifs. Les études de Colladon sur les difficultés et les inconvé- nients d’un tunnel sous le Mont-Blanc et les avantages du Simplon méritent encore d’être signalées, pour la clarté avec laquelle les faits sont exposés. C'était un citoyen dévoué, un patriote autant qu'un savant, ayant en lui cette modestie innée qui est la mar- que du vrai mérite; pendant toute sa carrière, il fut le meilleur conseiller des jeunes ingénieurs ; il se faisait un plaisir d'accorder son appui à ceux qui venaient le consul- ter. Colladon porta haut et loin le nom de Genève, il fut une des gloires de notre patrie, et son nom restera gravé dans le livre d’or des illustrations de notre Helvétie. HERMANN CUSTER 193 Dr Hermann Custer Quastor der Schweizerischen Naturforsch. Gesellschaft 1880-1893. ! Johann-David-Hermann Guster wurde geboren am 19. April 1823 in seiner Vaterstadt Rheineck, von wo aber schon im folgenden Jahre die Eltern mit ihren zwei Kin- dern nach St. Gallen übersiedelten. Hier brachte Custer seine Jugend- und Schuljahre zu bis er 1837 die Gewerbe- schule in Aarau bezog. St. Gallen besass damals noch keine derartige Anstalt, während die aargauische auch aus vielen andern Kantonen, ganz besonders auch aus Glarus Schü- ler besass. Unter den vortrefflichen Lehrern Bolley, Flei- scher, Rytz wurde schon damals ganz besonders Custer’s Interesse an den Naturwissenschalten geweckt, und da um diese Zeit das väterliche kaufmännische Geschäft, für das Custer als einziger Sohn bestimmt war, aufhörte, wurde er freiin der Wahl des Berufs und entschied sich für denjenigen des Apothekers, als breiter Basis für das Weiterstudium der Naturwissenschaften. 1841-43 machte Custer seine Lehrzeit in Bern und besuchte während der- selben Vorlesungen und das Praktikum bei Prof. Brunner ! Grösstentheils nach eigenen Aufzeichnungen des Verstorbenen und seines Sohnes Herrn Emil Custer, Fabrikant in Aarau. I ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. - 1 194 NÉCROLOGIES Chemie, bei Prof. Trechsel Physik, und bei Prof. Wydler Botanik. Als Gehülfe hielt sich Custer sodann in Freiburg i. U., Genf und Frankfurt a. M. auf, in seiner freien Zeit fleissig botanisierend. Das pharmazeutische Institut an der Universität Jena, damals von Apothekern aus vielen Thei- len Deutschlands und auch aus der Schweiz besucht, zog ihn im Herbst 1846 nach dort. Schleiden war damals auf der Höhe seines Ruhms. Nach einem Jahre wurde Guster die Assistentur im jenem Institute angeboten, was ihn veranlasste, auf die Absicht zu verzichten, seine Studien in Liebig’s Laboratorium fortzusetzen, und in Jena noch den Doktor-Titel zu erwerben. Im Herbst 1848 kehrte Custer nach Hause zurück, be- stand das aargauische Staatsexamen mit Erfolg und begab sich hierauf Anfang 1849 nach Paris, wo er bis Ende des Semesters die Vorlesungen bei Dumas besuchte und bei Chevreuil, Balard, Pelouze, Péligot, Payen, Orfila, Elie de Beaumont, G. St. Hilaire, Regnault, Gl. Bernard so weit möglich hospitierte. Im Sommersemester las Wurtz zum ersten Mal anstatt Dumas an der Ecole de Medecine organische Chemie, und Custer wurde auf Empfehlungen des erstern hin Assistent (Preparateur) für diese Vorle- sungen. Seine Mussestunden widmete er einem eingehen- den Studium der französischen Landesausstellung und sandte hierüber einige Artikel in den von Prof. Bolley und Möllinger herausgegebenen « Verbreiter gemeinnütziger Kenntnisse. » Von Paris aus wurde D' Custer 1850 durch den h. Bundesrath auf den neu geschaffenen Posten des eidgenössischen Münzwardeins berufen, auf welchem er die Uniformung des alten Münzsystems in die neue einheit- liche Schweizerwährung leitete. Anlässlich der Einschmel- zung der kantonalen Münzen, die mehrere Jahre in An- spruch nahm, gab D' Custer ein Büchlein heraus : « Die Gewichte, Gehalte und Werthe der alten Schweizer Mün- HERMANN CUSTER 195 zen», eine der Seitenzahl nach kleine, in Wirklichkeit sehr grosse Arbeit, deren Grindlichkeit um so verdienstlicher ist, als der Münzwardein so mit laufenden Geschäften überladen war, dass er die Nachtstunden für diese wissen- schaftliche Studie zu Hülfe nehmen musste. Die Anerkennung seiner grossen Verdienste blieb denn auch dem fleissigen Beamten nicht aus, die Ernennung zum eidgenössischen Münzdirektor (1855) schien ihm eine ebenso ehrenvolle wie sorgenfreie Zukunft zu sichern. Indessen wurde ihm seine ohnehin höchst verantwortungs- volle Stellung durch unerwartete Schwierigkeiten und unerquickliche Verhältnisse bald verleidet, und er ent- schloss sich Ende 1856, seine Demission einzugeben. Gleichzeitig fand D* Custer ein neues, wenn auch sach- lich weit abgelegenes Arbeitsfeld, indem ihn seine Ver- wandten mütterlicherseits einluden, in ihre Seidenband- fabrik einzutreten, worin auch sein eigener Vater thätig war. So siedelte denn die Familie Custer im Januar 1857 von Bern nach Aarau über. Mit Feuereifer machte sich unser Herr Custer an seine neue Aufgabe und bald treffen wir ihn als Associe in der Firma J.-F. und J. Frey, wo er freilich statt der gehofften finanziellen Vortheile nur schweren Schaden und bittere Enttäuschung erfuhr , indem der amerikanische Bürger- krieg die Firma im Jahre 1862 zu einem Accommodement nôthigte. Da die frühern guten Jahre sich auch nachher nicht wieder einstellen wollten, so gründete schliesslich D' Custer Ende 1866 eine Mineralwasserfabrik in Aarau, die anfänglich rasch aufblühte, bald aber trotz allem Fleiss sich als nicht weiter ausdehnungsfähig erwies und hauptsächlich die Erwartungen eines raschen Aufschwun- ges der eigentlichen künstlichen Heilwasser, um deren Einführung sich die Firma D.-H. Custer besonders be- mühte, nicht auf die Dauer erfüllte. 196 NÉCROLOGIES So sah es denn D'Custer als eine höhere Fügung an, abermals einen Theil seiner Zeit der Textilbranche zu widmen, als im Sommer 1870 sein früherer Mitassocié und Jugendfreund Julius Frey, Seidenbandfabrikant, starb. Er führte dessen Geschäft während einer Reihe von immer schwierigeren Jahren weiter, bis ein Sohn seines Freun- des die Zügel in die Hand nehmen konnte, worauf er sich nach besorgter Liquidation der alten Firma ganz in sein eigenes Geschäft zurückzog, in welchem er rastlos und unermüdlich weiter arbeitete, bis ein erster Schlaganfall ihm anfangs September 1888 die Feder aus der zitternden Hand riss und ihn hülflos auf das Schmerzenslager warf, von welchem er erst nach Monaten — körperlich invalid, mit gelähmtem rechtem Arm, geistig ungebrochen — sich wieder erhob, um sich nie mehr ganz zu erholen. In der Folge legte D' Custer die Leitung des seit Eintritt seines Sohnes vergrösserten Geschäftes ganz in die Hände dieses letzteren nieder, bewahrte jenem aber nach wie vor sein ungeschmälertes Interesse, wie er denn auch in persön- lichem Verkehr mit manchem Geschäftsfreund blieb. Als Hauptbeschäftigung galt dem nunmehr Verstorbe- nen seit seiner Invalidität neben meist wissenschaftlicher Lectüre die Weiterführung des ihm im Jahre 1880 anver- trauten verantwortungsvollen Quästorates der Schweizeri- schen Naturforschenden Gesellschaft, das er, von seiner Tochter unterstützt (alle kürzeren Correspondenzen übri- gens mit der linken Hand ausführend) bis zu seinem Todestage mit höchster Gewissenhaftigkeit bekleidete, wodurch er gleichzeitig mit vielen der angesehensten Naturforscher des In- und Auslandes in Verkehr gebracht und überhaupt so aussergewöhnlich geistesfrisch erhalten wurde. Ueber die bezügliche Thätigkeit Custers schreibt Herr Professor D' F.-A. Forel, Präsident des Centralcomité, folgendes: HERMANN CUSTER 197 « Das Quästorat der Naturforschenden Gesellschaft ist ein wichtiges Amt; es erfordert grosse Hingebung und Sorgfalt. Durch die Hand des Quästors gehen naturgemäss alle Geschäfte unserer bedeutenden Gesellschaft und ihrer zahlreichen Commissionen, welche mit dem Studium ver- schiedener die Naturgeschichte unseres Landes betreffen- der Fragen betraut sind, mit deren Bestrebungen und Arbeiten sich noch diejenigen von 17 kantonalen Gesell- schaften vereinigen, welche zusammen mehr als 2700 Mit- glieder zählen und neben welchen noch eine schweizerische Geologische und eine Botanische Gesellschaft bestehen. » Der Quästor besorgt nicht nur den Einzug der Jahres- beiträge, sondern er führt auch das Mitgliederverzeich- niss; es ist seine Aufgabe den Personalbestand der Gesell- schaft festzustellen, dieneuen Mitglieder einzutragen, die Adressen der Mitglieder, welche ihren Wohnsitz wechseln, zu ermitteln und gelegentlich solche Mitglieder , welche fahnenflüchtig werden wollen, durch passende Zuschrift der Gesellschaft zu erhalten, sowie auch die Verluste, welche der Tod oder die Gleichgültigkeit Einzelner der Gesellschaft verursachen, zu registriren. Der Quästor ist das einzige Mitglied des Vorstandes, welches mit allen anderen Mitgliedern der Gesellschaft in direkter Verbindung steht ; Herr D' Custer hat diese Verbindung jeweilen in zutreffendster Weise zu erhalten gewusst. » Als eines der wichtigsten Mitglieder des Centralcomités hat der Quästor sein Gutachten über alle die verschie- denartigen Fragen abzugeben, welche die Finanzen der Gesellschaft betreffen. Während der Sitz des Gentraleomites und also auch die einzelnen Mitglieder desselben sta- tutengemäss alle 6 Jahre wechseln, ist einzig der Quästor wieder wählbar und kann also die Aufgahe erfüllen, den hergebrachten Geschäftsgang der Gesellschaft weiter fort- zuführen ; er wird auf solche Art die stabile Achse der- selben. er 198 NÉCROLOGIES Mit Bezug auf alle diese Aufgaben war Herr D* Custer das Muster eines Quästors. Als Mann der Ordnung und der getreuen Pflichterfüllung liebenswürdig und zuvorkom- mend, war sein Rath stets geschätzt und den Interessen - der Gesellschaft förderlich. Sein Andenken wird von der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft stets in Ehren gehalten werden. » Schon bald nach seiner Niederlassung in Aarau trat Herr Custer als Mitglied der Aargauischen Naturforschen - den Gesellschaft bei, in welcher er sich 36 Jahre lang in mannigfacher Weise bethätigte. Allerdings ist die Zahl der wissenschaftlichen Vorträge, welche er in der Gesell- schaft namentlich über chemische und betanische The- mata hielt, nicht gross. Dagegen stellte er seine geschickte Feder in den Dienst der Gesellschaft , indem er einige Zeit das Actuariat besorgte. Da er mit den verschiedenen naturwissenschaftlichen Disciplinen wohl vertraut und im persönlichen Umgang sehr gewandt und gefällig war, wurde er bald als Präsident der Gesellschaft erkoren. Zur Würdigung seiner bezüglichen Thätigkeit ist die Schwie- rigkeit wohl zu beachten, welche die Erhaltung und För- derung der Thätigkeit einer wissenschaftlichen Gesellschaft an einem so kleinen Orte wie Aarau darbietet, wo natur- gemäss nur wenige Kräfte vorhanden sind, welche selb- ständig weiter arbeiten und wo daneben noch alle die vielen Vereine für gesellige, militärische, gemeinnützige Zwecke wie anderwärts auf die Theilnahme der relativ geringen Zahl der Einwohner Anspruch erheben. Es darf mit Rücksicht hierauf als ein Verdienst des Verstorbenen bezeichnet werden, dass während seiner Präsidentschaft von 1863 bis 1875 die Thatigkeit der Gesellschaft ihren normalen Verlauf nahm. Er wusste stets in passender Abwechslung für die nöthigen Vorträge in den reglemen- tarischen Sitzungen und Jahresversammlungen zu sorgen 2 rd N HERMANN CUSTER 199 und die Jahresversammlungen und Excursionen bestens in Scene zu setzen. Einen besonderen Glanzpunkt in seiner präsidiellen Thätigkeit bildete die Feier der 500. Sitzung der Naturfor- schenden Gesellschaft im Jahre 1869, bei welchem Anlasse die Gesellschaft zum ersten Male eine selbständige Druck- schrift veröffentlichte. In derselben schrieb Herr Custer die Geschichte der Aargauischen Naturforschenden Gesell- schaft und er setzte seine Thätigkeit als Historiograph derselben auch noch einige Zeit fort, als die Gesellschaft begann, wissenschaftliche Arbeiten in zwangloser Folge unter dem Titel von « Mittheilungen » zu publicieren. Alle Anregungen zum Zweck der Förderung wissen- schaftlicher Bestrebungen fanden bei ihm energische Unterstützung. Wiederholt trat er auch noch in späteren Jahren gelegentlich in die Lücke, um irgend eine Arbeit für die Gesellschaft z. B. vorübergehend das Actuariat zu übernehmen. Wesentlich ihm verdankt die Aargauische Naturforschende Gesellschaft die Ausführung des Be- schlusses, ein Album der Photographien ihrer Mitglieder, auch der früheren, anzulegen. Er liess sich keine Mühe reuen, um die Photographien (zum Theil nach Bildern) längst verstorbener oder in die weite Ferne gezogener verdienter Mitglieder beizubringen. So lange seine Gesundheit es gestattete, fehlte Herr Custer sozusagen in keiner Sitzung der ihm lieb geworde- nen Naturforschenden Gesellschaft und betheiligte sich jeweilen lebhaft an den Discussionen sowohl wissen- schaftlicher Themata als der administrativen Geschäfte. Man konnte stets auf ihn zählen, wenn es galt, die Gesell- schaft oder auch Private durch Subscriptionen zu einem Opfer für wissenschaftliche Zwecke z. B. für das Naturhis- torische Museum zu veranlassen. Die Anerkennung seiner Treue und seines Eifers für die Interessen der Gesellschaft 200 NÉCROLOGIES sowie die Anhänglichkeit an ihn als eines der ältesten Mitglieder fand im Jahre 1891 ihren Ausdruck durch die nur seltene Auszeichnung als Ehrenmitglied der Aargaui- schen Naturforschenden Gesellschaft. In ähnlicher Weise wie zur aargauischen stund Herr Custer auch treu zur Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft. Er fehlte womöglich an keiner Versammlung, um alte Bekanntschaft aufzufrischen, neue anzuknüpfen und dem bildungsbedürftigen und wissensdurstigen Geiste neue Nahrung und Anregung darzubieten. Wie freute es ihn nicht, auch an der Jahresversammlung der Bernischen Naturforschenden Gesellschaft (deren eorrespondierendes Mitglied er geblieben war) im Sommer 1893 in Langenthal auf ergangene Einladung. hin theilzunehmen zu können. Die Hoffnung, auch der diesjährigen Versammlung in Lausanne beiwohnen zu können, sollte leider nicht in Erfüllung gehen; die Parzen schnitten ihm kurz vorher den Lebensfaden ab, während er gewissermassen in der Vorfreude schwelgte und bezeichnend gerade in dem Moment, da er mit dem Studium einer naturwissenschaft- lichen Zeitschrift aus der Lesemappe der Aargauischen Naturforschenden Gesellschaft beschäftigt war. Es ist wohl hier auch am Platze der mannigfaltigen Beteiligung des selbstlosen Mannes an andern Werken der Cultur und der Nächstenliebe zu gedenken, ohne dabei erschöpfend sein zu können oder zu wollen. Der protestan- tische kirchliche Hilfsverein verliert in D' Custer seinen langjährigen Bezirkseinzüger zuletzt Vicepräsidenten, der Verein für Sonntagsheiligung einen eifrigen Förderer ; die reformierte Kirchenpflege zählte ihn früher zu ihren Mit- gliedern, ebenso der Vorstand der Culturgesellschaft. Im Schulwesen hat sich der Verstorbene als Mitglied der Wahlfähiskeitsbehörde für Bezirkslehrer und besonders als langjähriger Kantonsschulinspektor (1860-1878) An- HERMANN CUSTER 201 spruch auf bleibenden Dank erworben. In seiner Eigen- schaft als Inspektor des naturwissenschaftlichen Unter- richts an der aargauischen Kantonsschule trat er stets aus voller Ueberzeugung und mit Entschiedenheit dafür ein, dass die naturwissenschaftlichen Disciplinen und speziell die Naturgeschichte nicht nur an der Gewerbeschule, son- dern ganz besonders auch am Gymnasium mit entspre- chender Stundenzahl bis in die obersten Klassen durchge- führt werden, indem er diese Fächer für den übrigen sleichwerthig hielt und sie zu einer harmonischen Geistes- bildung neben den sprachlich-historischen Fächern für unentbehrlich erachtete. Als Inspektor des kantonalen Naturhistorischen Mu- seums befürwortete er jederzeit die angemessene Dotie- rung dieses Institutes für Verbreitung naturwissenschaft- licher Kenntnisse und Förderung der naturhistorischen Landeskunde ; überhaupt war er der Ansicht, der moderne Culturstaat habe unter Anderm auch die Aufgabe , durch Unterstützung wissenschaftlicher Bestrebungen nicht nur das materielle Wohl des Einzelnen zu heben, sondern auch zur geistigen Entwicklung der Gesammtheit beizutragen. Herr Custer verehelichte sich im Jahr 1852 mit Fräu- lein Fanny Fueter, der ältesten Tochter des angesehenen Berner Arztes und Professor Ed. Fueter. Die glückliche Ehe wurde mit einem Sohn und einer Tochter gesegnet denen der Verstorbene ein vortrefflicher Vater war. So lange D’ Custer sich einer guten Gesundheit erfreute, d. h. bis in’s hohe Mannesalter, hatte er reichlich Gelegen- heit, seine kräftige Gonstitution zu beweisen, indem er, — zwar ohne (zu seinem Bedauern)als Militär activ zu sein, — Strapazen genug erlebte auf zahlreichen Fussreisen in der engeren und weiteren Heimat und auf längeren Ge- schäftsreisen , welche ihn im Jahre 1860 sogar bis nach Russland führten. ud ET SE, er RETTE VP UT ST | en i PARISI PRE RE RENT SRI A NE PETS Ria ES MAE? eh ET EU RT cu x ITA ASTRA II 202 NEGROLOGIES Am 19. April d. J. konnte D’ Custer noch seinen sieben- zigsten Geburtstag im Kreise seiner Lieben munter und geistesfrisch begehen, durch wohlverdiente Ovationen und seltene Besuche gefeiert. Seither ging es, dem Jubilar wohl bewusst, mit seinen Kräften deutlich abwärts, doch rüstete er sich noch voll Freude zur Begehung des Jahres- festes der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, zu dem er mit seiner Tochter nach Lausanne reisen wollte. Er zeigte auch an seinem Todestage Sonntag den 97. Au- gust 1893 keine beängstigenden Symptome von Unwohl- sein ; er sass vielmehr mit seinen Hausgenossen wie sonst am Mittagsmahl und brachte den Nachmittag mit wissen- schaftlicher Lectüre zu. Auf einmal, nach 6 Uhr abends, sank der rastlose Greis beim Lesen von einem zweiten Hirnschlag getroffen leblos zurück und in wenigen Augen- blicken hatle das müde Herz schon völlig zu schlagen auf- gehòrt. So ging der sehnliche Wunsch des Verstorbenen in Erfüllung , von einem langen Siechtum in gezwungener Unthätigkeit verschont zu bleiben ; friedlich nahte sich der Todesengel dem reifen Manne, fast verklärt lag seine irdische Hülle da, in die prachtvollen Blumen gebettet, die dankbare Liebe in überreichem Masse spendete. An seinem Grabe bezeugen wir ihm : Gewissenhaf- tigkeit, Gesinnungstreue, warme, werkthälige Liebe zu allem was wahr, gut und schön ist, herzliche Fürsorge für seine Familie und für die Interessen der Gemeinde und des Staates, herzliche und gewandte Umgangsformen und besonders auch Bescheidenheit waren die Hauptzüge sei- nes Wesens. PE PAIN CS Da TEILE ig a de Si | Ir vo) i u ; PPT) Reti «pont RINO RO Kr Dan ALPHONSE DE CANDOLLE 203 Alphonse de Candolle. Notice biographique par M. Gaston Bonnier !. Alphonse de Candolle vient de s’éteindre, le 4 avril 1893, a Genève, en pleine possession de toutes ses facultés et dans la parfaite conservation de son caractère, malgré son _ grand age. Il était universellement-connu par ses travaux de botanique et aussi par ses autres publications touchant aux sujets les plus variés. D'origine genevoise, il est né le 27 octobre 1806 à Paris*, où ses parents se trouvaient en séjour temporaire. De 1808 à 1813, son enfance s’est écoulée à Montpellier, pendant le professorat de son père; en 1814, il revint à Genève avec ses parents et y fit ses études classiques jusqu’en 1824, date de son admission au baccalauréat. Il étudia ensuite la ju- risprudence et fut reçu docteur en droit en 1829, après la soutenance brillante d’une thèse très remarquable sur le droit de grâce. En 1831, Alphonse de Candolle était nommé professeur honoraire à l’Université de Genève, chargé d'aider à l'administration du jardin botanique et de diriger les excursions des élèves. En 1835, il devenait professeur ordinaire, en remplacement de son père. En 1850 il donna sa démission, en même temps que beaucoup de ses collè- gues, au moment où la politique de James Fazy fit consi- 1 Cette notice a paru dans la Revue scientifique (29 avril 1892). 2 Et non pas le 18 octobre, comme on l’a imprimé par erreur dans plusieurs articles, 204 i NÉCROLOGIES derer l’Académie de Genève comme un centre d’opposition. Toutefois, on ne voulut pas lui laisser quitter son ensei- gnement, sans lui conserver le titre de professeur émérite. . Membre de la plupart des sociétés savantes du monde, il a été élu correspondant de l’Académie des sciences en 1851. Il a été choisi comme président des Congrès interna- tionaux de botanique à Londres, et à Paris en 1867. En 1874, il était nommé associé étranger de l’Institut de France en remplacement de son compatriote Agassiz, temoignage le plus important de sa haute valeur scientifique, et auquel il a ete le plus sensible. Alphonse de Candolle était fils de !’illustre botaniste Au- gustin-Pyrame de Candolle, l’un des fondateurs de la clas- sification des végétaux. En 1832, il épousa Jeanne-Victoire- Laure Kunkler, d’une ancienne famille saint-galloise, fixée à Genève; il en eut deux fils, Casimir et Lucien, et une fille, Madame Pictet. M. Casimir de Candolle continue la tradi- tion de sa famille et a publié depuis 1860 d'importants mémoires d'anatomie, de physiologie et de botanique sys- tématique. L'esprit d’Alphonse de Candolle, qui s’est appliqué à tant de sujets, s’est toujours porté vers les travaux de statistique, mais d’une statistique où le raisonnement joue le rôle pré- pondérant, et qui s'appuie sur des observations directes ou même sur des expériences. Un de ses mémoires n’est ja- mais une accumulation de chiffres et de documents sans contrôle; c’est un travail où tous les faits sont examinés et pesés avec soin, groupés avec méthode; de leur comparai- son résultent toujours d'importantes conclusions au point de vue des grands problèmes de la science. Il était aidé dans ce genre de recherches, par son instruction générale, par sa connaissance des langues et par la somme des ma- tériaux recueillis pendant ses séjours prolongés en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, ou provenant de ses nombreux correspondants. ALPHONSE DE CANDOLLE 205 C’est surtout dans l’une des branches de la botanique, peu développée jusque-là, qu’Alphonse de Candolle a fait preuve de ce don d'observation qui s’alliait chez lui à un savoir profond et à une érudition incomparable. Etablir les lois de la géographie botanique, tel a été le principal but que s’est proposé le savant genevois. Beaucoup de ses mé- moires si divers et qui semblent, au premier abord, dispa- rates, si l’on ne fait qu’en lire les titres, sont reliés par un même fil conducteur, et se rattachent plus ou moins à ses études de prédilection. On vient de voir que les cours qu'il suivit d’abord à l’Université semblaient le porter vers une autre voie, mais dès sa première jeunesse sa préférence était déjà marquée. « Un penchant naturel, dit-il, m’a toujours entraîné vers » les études de géographie physique et botanique. A l’äge » de dix-sept ans, mes lectures favorites étaient les ouvra- > ges de Humboldt. J’admirais la justesse de ses idées sur » la distinction des climats, et son talent pour grouper à » un point de vue général une quantité considérable de » faits empruntés à toutes les sciences. J'aurais voulu m'é- > lancer sur les traces de lillustre voyageur et parcourir » après lui ces régions immenses du nouveau monde qu'il » a si bien décrites. Je l’aurais fait, probablement, si des » circonstances de famille ne m’avaient imposé le devoir de » rester en Europe. » Par un bonheur singulier, cette même cause qui aurait » pu me décourager, devint au contraire pour moi un sti- > mulant, à des études géographiques dont la direction seule » fut changée. Je trouvai, en effet, chez mon père, non seu- > lement le maître le plus zélé et le plus aimable, mais en- » core un des botanistes qui avaient le plus de goût pour » les questions de botanique géographique et l’un de ceux » qui s’en étaient le plus occupés. » Aussi, dès qu'il fut nommé professeur titulaire, Alphonse de Candolle entreprit la rédaction d’un important ouvrage, de ing ET ARE EN ch # Ji PE Ve lr iene Darth a 206 i NÉCROLOGIES qui devait faire époque dans la science, sa Géographie bo- tanique raisonnée, qui parut en 1855. C’est l’œuvre princi- pale de sa carrière scientifique, c’est aussi celle qui lui est le plus personnelle Comment rendre compte d’un pareil travail, où les ques- tions les plus variées sont chacune abordées à plusieurs points de vue ? C’est là un genre de recherches qui ne sau- rait se résumer. J’essaierai seulement de donner une idée de la méthode suivie par l’auteur, en citant quelques-uns des problèmes qu'il a abordés. Et d’abord, de Candolle n’entend pas s'occuper de la géographie botanique à la manière des grands voyageurs. Il ne se propose pas de décrire la végétation des divers pays ou les différentes zones botaniques; c’est à un point de vue tout nouveau qu'il envisage cette partie de la science. En considérant la distribution des végétaux, il se demande en quoi elle dépend des conditions actuelles du climat, et en quoi elle se relie aux conditions géographi- ques antérieures, qui nous sont révélées par la géologie. La géographie botanique cesse de devenir une accumulation de faits, et la question ainsi posée est de l’ordre scientifique le plus élevé. Elle concourt alors à la recherche de l’un des plus grands problèmes de la science et de la philoso- phie modernes: établir la succession des êtres organisés sur le globe. En effet, on conçoit facilement que la flore actuelle pro- venant des flores anciennes, les documents géologiques sont très utiles à l'étude de la distribution des plantes vi- vantes. Mais, réciproquement, cette dernière vient aider puissamment à la connaissance des conditions physiques au milieu desquelles se trouvaient les végétaux dans les époques géologiques qui ont précédé la nôtre. Ces conditions physiques, dans lesquelles s'effectue l’évo- lution d’un végétal déterminé, ont attiré depuis longtemps Si re LS rn - +) im Aa ALPHONSE DE CANDOLLE 207 l’attention des savants. Adanson avait supposé qu'il y avait entre la croissance d’un végétal et la temperature une re- lation numerique très simple. Cette idée fut adoptée jus- qu’en 1855 par un grand nombre de botanistes. Boussin- gault lui avait donné une importance particuliere en fai- sant remarquer, pour un certain nombre de plantes culti- vées, que le nombre des jours pendant lesquels une espèce se developpe, multiplié par la temperature moyenne pen- dant cet espace de temps, donnait un produit sensiblement constant. _ C’est au moment où cette idée était le plus en faveur et où se fondait, sous le nom de phænologie, une fausse science basée sur ce seul rapprochement, que parut l’ouvrage d’Alphonse de Gandolle. Gelui-ci devait naturellement con- sacrer plusieurs chapitres de sa géographie botanique à l’examen de la théorie alors regnante. Il tait voir, par des expériences directes sur la germination comparée des mè- mes plantes dans diverses conditions, que la température n’est pas le seul facteur important dans le développement des végétaux ; il met en évidence le rôle considérable que jouent dans la croissance la lumière et l'humidité; il cher- che à tenir compte de ces conditions dans le moyen qu'il propose, et qui lui a servi à expliquer, par exemple, com- ment les espèces sont limitées vers le nord, ou sur les mon- tagnes élevées. Cette manière sommaire d'évaluer les con- ditions physiques dominantes, qui est désignée à tort sous le nom de méthode des intégrales de températures utiles, malgré les critiques exagérées qu’elle a soulevées, a rendu de nombreux services lorsqu'on a su l'appliquer avec dis- cernement, et a certainement contribué à faire peu à peu disparaître les anciennes erreurs, encore trop longtemps répandues sur cette question. La lecture de la Géographie botanique raisonnée a ins- piré bien des travaux, et l’on peut dire que son auteur 208 NEGROLOGIES — avait dans les differents pays de nombreux disciples, dont beaucoup correspondaient avec lui et soumettaient leurs recherches à son appréciation. Ils étaient sûrs d’obtenir une réponse pleine de bienveillance et d'encouragement, contenant en même temps un judicieux examen des ques- tions posées et les conseils les plus précieux. D'ailleurs, tous les écrits d’Alphonse de Candolle sugge- rent des aperçus nouveaux, ou des idées de recherches à faire. N'est-ce pas grâce à lui que sont précisés divers pro- blèmes, non seulement sur la distribution des végétaux, mais sur leur mode de vie et même sur la physiologie ex- périmentale ? Ainsi propose-t-il comme sujets d’études les questions qu'il n’a pas eu le temps de traiter : sur la vitalité des grai- nes, l’hérédité des formes, les effets des températures ex- trêmes, l'assimilation continue, l’importance de la lutte pour l'existence dans la distribution géographique des êtres, etc. De Candolle ayant été amené, par la façon même dont il envisageait la botanique, à traiter de l’origine des plantes naturelles, ses études se sont portées aussi sur l'origine des plantes cultivées. Sous ce titre, en 1883, il reprenait l’un des chapitres de son ouvrage de 1855, étendant les recherches à un nombre double d'espèces. C’est dans ce genre d’études délicates, qui exigent une profonde érudition, qu'il put mettre en œuvre, en la perfectionnant, cette méthode, qu'il avait admirée dans les œuvres de Humboldt. Pour recher- cher l’origine des plantes que l’homme cultive, de Gandolle s’est adressé non seulement à la botanique mais aussi à l'archéologie, à la paléontologie, à l’histoire et à la linguis- tique, en faisant ressortir la nécessité de combiner ces dif- férentes méthodes. Par cette réunion de documents con- cordants avec les faits de géographie botanique, l’auteur démontre, par exemple, l’origine américaine du maïs, ALPHONSE DE CANDOLLE 209 connu vulgairement sous le nom de blé de Turquie et qu’on croyait originaire de l’Orient. On peut citer encore l’origine du lin cultivé, à propos de laquelle une découverte d’Os- wald Heer est venue confirmer l’opinion de l’auteur, sur la pluralité des espèces de lin, qui ont dû être autrefois em- ployées pour tisser; car on a trouvé dans le limon de Ro- benhausen, les traces de l'emploi du lin, à l’époque préhis- torique, alors que les habitants de la Suisse orientale ne connaissaient encore que les instruments de pierre; ce lin n'était pas notre espèce cultivée, mais une espèce vivace du même genre, qu’on trouve actuellement à l’état sau- vage dans les Alpes méridionales. De Candolle avait indiqué, dès 1855, le pêcher comme originaire de la Chine, contrai- rement à l'opinion répandue; des documents plus récents ont fait voir que cette origine est incontestable. Et tou- jours, même en ces questions intéressantes, mais très spé- ciales, l’auteur sait grouper les faits et les rattacher à des questions générales. Pour les espèces cultivées qu'on n’a pu retrouver nulle part à l’état sauvage, il montre quelle est la proportion des espèces éteintes, ou en voie d’extinc- tion, depuis quelques centaines de siècles, et cette propor- tion pourrait atteindre un millier d’especes pour l’ensemble des végétaux phanérogames. En même temps qu'il poursuivait les études dont je viens de parler, Alphonse de Candolle continuait l’œuvre com- mencée par son père, cet immense répertoire du règne végétal, connu sous le nom de Prodrome. Il en dirigea la publication depuis le 8° volume jusqu’au 17° et dernier, qui terminait l’etude des Dicotylédones. Plus tard, en 1878, il reprit avec son fils Casimir de Candolle, la publication des suites au Prodrome, comprenant la description des Mo- nocotylédones. Son premier travail de botanique, paru en 1830, était déjà un mémoire de botanique descriptive, la Monographie des Campanulées. ACT. HELV. LAUSANNE, 1898. 14 De De UT ES # hé LT EIN sula vici in Zr PRO? y RIAPRE RS ES ES Tr AN ta PRESTI EUR FERN rieti i sn A | Eh 210 NÉCROLOGIES Dans la rédaction des descriptions botaniques, soit qu'il les fit lui-même, soit qu'il en dirigeät l'impression, Alphonse de Candolle a pportait un soin très grand, au point de vue de la correction des noms scientifiques, ou de l’ordre dans lequel on décrit les divers organes de la plante. C’est lui qui a rédigé les lois de la nomenclature, adoptées par le Congrès international de 1867. Il a exposé, dans un vo- lume intitulé la Phyfographie, paru en 1880, l’art de décrire les végétau x : i L'ordre parfa it avec lequel Alphonse de Candolle clas- sait toutes les observations, la sagacité qu'il apportait au contrôle des faits, enfin cette methode de statistique rai- sonnée, il ne les mit pas seulement au service de la bota- nique, il sut encore les appliquer à diverses questions qui intéressent tout le public intelligent. Dans son livre, dont ja premiere édition parut en 1873, sous le titre d'Histoire de la science et des savants depuis deux siècles, Alphonse de Candolle envisage la question de l’hérédité dans la société humaine. Par un nombre énorme d’observations recueillies et examinées soigneusement, il cherche à établir les lois de la transmission des qualités morales, des défauts, ou même des monstruosités dans l’ordre intellectuel. À ce propos, un curieux rapprochement : l’auteur trouve que l’heredite des aptitudes spéciales pour une science déterminée ne se rencontre presque jamais ; on pourrait dire que la famille de Candolle constitue une rerarquable exception à cette règle ! Cet ouvrage eut un grand succès ; ses conclusions furent souvent citées, et par le vif intérêt des questions traitées, il fit connaître le nom de son auteur au-delà du cercle res- treint des savants. D'ailleurs, l’activité d'esprit d’Alphonse de Candolle ne s’est pas limitée à cette incursion en dehors du domaine de sa science préférée, et l’on pourrait citer de lui plus de cinquante mémoires ou articles importants, ALPHONSE DE CANDOLLE le juridiques, économiques, statistiques ou politiques. Au sujet de ces derniers, il n’est pas inutile de mentionner le rôle qu'il a joué à plusieurs reprises dans la politique ge- nevoise libérale. De Candolle y a fait preuve encore de qualités remar- quables ; par la manière dont il a traité un grand nombre de questions, en apparence purement locales, elles se trans- formaient sous l'impulsion de son talent en notions politi- ques d'intérêt général. Il suffit de signaler qu'il combattit le systeme tyrannique des assurances obligatoires, et qu’il fut le premier à soutenir l'institution du referendum en matière politique. Alphonse de Candolle aurait pu se poser, à bon droit, comme un novateur dans une partie importante de la science: il n’en fit rien et ne crut jamais être un chef d'école. On ne voyait chez lui aucune trace de la morgue du professeur, et il ne prétendait pas planer au-dessus des simples mortels, dans les sphères élevées de la science. Non, dans ses lettres comme dans ses causeries, il était aussi simple qu’il était bon; loin de faire montre de son grand savoir, il préférait se servir de son interlocuteur pour chercher à apprendre encore quelque chose de plus. Encourageant pour les jeunes, toujours prêt à rendre service à ceux qui l’entouraient, sans aucune jalousie pour ceux de son temps, qu'ilsavait parfaitement apprécier, plein de courtoisie dans la discussion, Alphonse de Candolle laisse aux savants l'exemple bien rare de la vraie simplicité et de la modestie sans affectation. Ballen kg‘ 2412 NÉCROLOGIES Camille Pictet. Jules-Camille Pictet est né le 28 juin 1864. Il appartenait a une de ces familles dont Genève a le droit d’étre fiere et qui depuis plusieurs siecles a fourni de nombreuses gene- rations d'hommes, dévoués à la science et à leur pays. Son père, Edouard Pictet-Mallet, fut un entomologiste distingué auquel on doit, entre autres, d’importants mémoires sur les Nevropteres. Mais si le nom de Pictet est inscrit dans le livre d’or des sciences naturelles, c’est surtout au grand-père de Camille, à Francois-Jules Pictet - de la Rive, qu'il le doit. Nous n’a- vons pas à retracer ici les mérites de ce savant illustre qui eut une influence si considérable sur le développement scientifique de notre pays, et fut, pendant toute sa vie, l’une des autorités les plus incontestées de la paléonto- logie. Nous pourrions, en remontant plus haut, trouver dans la parenté de Camille Pictet, des noms de savants, tels que Charles Bonnet ou Horace-Bénédict de Saussure, mais nous n’avons pas besoin de cela pour admirer profondé- ment les traditions, qui tendent à perpétuer dans une fa- mille le culte et l'amour de la science. Personne n’etait plus attaché à ces traditions que Camille Pictet. Dès son plus jeune âge, il avait montré une passion ardente pour l’histoire naturelle. Tout enfant, il se plaisait à classer des fossiles dans le cabinet de travail de son CAMILLE PICTET 913 srand-pere. Pictet-de la Rive encourageait avec une joie bien comprehensible les goüts scientifiques de son petit-fils, mais il fut enlevé trop töt pour le voir entrer dans la car- riere. Après un séjour de trois années à Stuttgart, Camille Pic- tet entra à l’Université de Genève. Il suivit avec assiduité les cours de zoologie et d'anatomie comparée du profes- seur Carl Vogt, et travailla, sous sa direction, dans le labo- - ratoire de microscopie. En outre, il sut mettre son temps à profit pour fréquenter les laboratoires de chimie, et les connaissances qu'il acquit dans cette science lui furent plus tard d’une très grande utilité pour tous les travaux de tech- nique histologique. A la fin de ses études universitaires, Camille Pictet se rendit à la station zoologique de Roscoff. Le professeur de Lacaze-Duthiers y avait mis gracieusement une place à sa disposition, où il put, pour la première fois, se familiariser avec la faune marine. Puis il revint à Genève où Hermann Fol enseignait l’embryologie comparée. Camille Pictet tra- vailla sous sa direction et entreprit, en vue du doctorat, une étude générale de la spermatogénèse. Sur les conseils de Fol, il alla passer une année à l’Université de Fribourg- en-Brisgau, auprès des professeurs Weismann et Wieders- heim. A son retour, Hermann Fol, qui venait de fonder la station zoologique de Villefranche, l’emmena avec lui au bord de la mer. Son caractère sérieux et un peu timide cachait, sous une froideur apparente, une exquise délicatesse de sentiments. Tous ceux qui ont pu entrer dans son intimité ont appré- cié, chaque jour davantage, les qualités solides de cet ami fidèle et dévoué. Pictet profitait des vacances, que lui laissaient ses études, pour parcourir les Alpes. L’escalade des hautes cimes plai- sait à son caractère audacieux. L’Echo des Alpes de jan- 914 NÉCROLOGIES vier 1890 contient un récit très interessant de son ascen- . sion à l'aiguille du Géant. | Après trois hivers passés au bord de la Méditerranée, à Villefranche, à Nice et à Naples, Pictet résolut de com- pléter ses études zoologiques par un voyage dans les con- trées tropicales. Le 9 février 1890, il quittait le port de Marseille, à destination de Singapore, en compagnie d’un ami. Il visita les principales îles de l’archipel malais, Bornéo, Sumatra, Java, Célébès, Timor et les Moluques. La décision et l’énergie de son caractère, jointes à des connaissances générales très étendues, le rendaient parti- eulierement apte aux explorations scientifiques. Dans ce domaine, comme dans celui de la zoologie, il eût certaine- ment rendu les plus grands services à la science, si la mort impitoyable n’était venue faucher avant l'heure cette belle intelligence. Pendant un séjour de deux mois et demi aux Moluques, où il fit d’abondantes récoltes d'animaux marins, Camille Pictet étudia spécialement la faune des Hydraires de la baie d’Amboine, et continua ses observations sur la sper- matogénèse. Mais ce sujet était vaste et, à son retour de voyage, il dut se borner à rédiger les résultats, que l’étude de quelques types principaux lui avaient fournis. Ge me- moire fut présenté à la faculté des sciences de l’Université de Genève, où Camille Pictet obtint le grade de docteur, le 8 juillet 1891. Il publia ce travail dans les Mittheilungen de la station zoologique de Naples, sous letitre de: Recher- ches sur la spermatogenese chez quelques invertebres de la Médirerranée. Dans cet ouvrage, qui dénote chez son auteur de très grandes qualités d'observation et une connaissance appro- fondie de l’anatomie microscopique, Pictet s’est attaché surtout à l'étude de la genèse des différentes parties du spermatozoide. Il cherche, en outre, à élucider la question CAMILLE PICTET 25 fort controversée du röle que joue le noyau accessoire de la spermatide et montre qu'il faut le considérer comme | un corpuscule de rebut. Parmi les travaux manuscrits de Pictet, se trouve un Catalogue des Névroptères du Senegal; il devait faire par- tie d’une faune générale de ce pays, mais ne fut pas publié. Ses études terminées, Camille Pictet épousa Mie Marie Diodati, qui eut le mérite de s'intéresser aux travaux de son mari et devint bientôt pour lui un précieux colla- borateur. Après quelques mois de séjour à Naples, où il avait été chargé par la station zoologique de faire la monographie des Hydraires du golfe, Pictet revint à Genève et se mit à l’examen des materiaux recoltes dans l’archipel malais. Il venait de terminer le compte-rendu scientifique de son voyage et ses Etudes sur les Hydraires de la baie d’ Amboine, lorsqu'il fut pris d’une indisposition subite. Le mal s’ag- grava avec une rapidite effrayante, et il expira le 29 jan- vier 1893, après quinze jours de souffrances, sans avoir ja- mais proféré une seule plainte. La mort de Camille Pictet cause un deuil profond, non seulement à ses parents età ses nombreux amis, mais aussi à la science genevoise, qui voit disparaître avec lui un zoo- logiste d’un réel talent et d’un brillant avenir. 216 NÉCROLOGIES Louis Dufour, Notice biographique par le prof. Henri Dufour. Ce fut une bonne fortune pour la Société vaudoise des sciences naturelles, dit Eug. Rambert !, que de compter dans son sein un homme de cette valeur, un observateur aussi habile à interroger la nature et à pressentir ses réponses, sans jamais se laisser prendre aux illusions des esprits impa- tients de conclure : car chez lui, comme chez son frère — c’est. sans doute un don de famille — l'exactitude critique s’associait. toujours à l’ingénieuse pénétration de l’analyse. — Et quel charme quand il prenait la parole, quelle clarté, quelle facilité, quelle élégance! Tous ceux qui l’ont entendu et qui ont pu faire des comparaisons savent qu’il eût fallu chercher bien loin, pour trouver un savant aussi habile à captiver, par la simple et noble exposition de faits bien observés et de théories bien déduites. » Je demande pardon à M. Dufour, qui me lira peut-être, de parler de lui avec une si entière liberté; mais comment retracer l'histoire de la Société vaudoise des sciences naturelles sans évoquer des souvenirs toujours chers et vivants ? Pourquoi nous priver du seul et triste avantage que puisse avoir pour ses amis la retraite forcée à laquelle il s’est vu si brusquement condamné, celui d'apprécier son œuvre comme si déjà elle appartenait au passé? Pourquoi ne pas dire encore qu’au plaisir de l'entendre et au profit qu’il y avait à tirer de la moindre de ses communi- cations s’ajoutait un sentiment de fidèle reconnaissance ? Il lui eût été si facile de se faire au dehors une bien autre position 1 La Société vaudoise des sciences naturelles 1850-1860. — « Gazette de Lausanne » 23 et 24 juillet 1888. LOUIS DUFOUR Dr que celle qu’il pouvait avoir à Lausanne, de s’assurer des moyens de publicité plus efficaces. Mais, modeste enfant d’un pays mo- deste, il réserva toujours pour la Société vaudoise la primeur de ses beaux travaux; il ne trouva jamais que les vingt ou trente amateurs, alignés pour l’entendre sur les bancs d’une salle mal éclairée, fussent un auditoire insuffisant pour lui, et sa carrière de savant se lit, page à page, dans les cahiers du Bulletin vert. Pour quiconque voudra l’etudier, là est la source.» Qu'il soit donc permis a un homme, qui n’a d'autre titre pour le faire que celui d’ancien élève et d’assistant, d'essayer, en utilisant les cahiers du Bulletin vert et ses souvenirs per- sonnels, d’esquisser les caractères principaux de l’activité scien- tifique de ce maître vénéré, dont le nom n’eveille dans le cœur de ses amis que de beanx et doux souvenirs, ceux que laisse la science la plus élevée unie à une parole brillante, dirigée par un cœur chaud et bienveillant et ornée de la plus grande modestie. Louis Dufour naquit à Veytaux le 17 février 1832. C'est là qu'il passa les cinq premières années de sa vie et que le lac, qui fut plus tard l’objet de plusieurs de ses recherches, produi- sit sur lui ses premières impressions. Elles se continuèrent à Villeneuve où jusqu’à l’âge de douze ans il fut en rapport cons- tant avec cette belle contrée, toute de lumière et de poésie. Un séjour de dix-huit mois à Berthoud l’éloigna pour un temps des rives du Léman, mais au printemps de l’année 1846, il revenait, grand garçon de quatorze ans, prendre sa place sur les bancs du collège de Vevey. Le jeune collégien, avide de science, d’une intelligence peu commune, trouva bientôt en 1847, chez un jeune professeur, M. J.-B. Schnetzler, un ami autant qu’un maître, aussi enthousiaste que lui de la science et qui savait donner à ses élèves le feu sa- cré, parce qu'il le possédait lui-même. Auditeur attentif des il- lustres de la Rive et de Candolle, M. Schnetzler apportait à ses élèves les dernières découvertes de la science. Louis Dufour était particulièrement qualifié pour les apprécier, et son esprit de recherche se manifesta en plus d’une occasion, à la grande sa- tisfaction de son maître. En 1849, au mois d'avril, Louis Dufour va passer trois mois 4 918 NECROLOGIES chez son frère aîné, M. Charles Dufour, qui venait d’être nommé professeur de mathématiques à Orbe. Le savant astronome trouva dans le futur physicien un élève digne de lui. « Il devi- nait les mathématiques », nous disait-il. C’est à grandes coupes que les deux frères, l’un enseignant l’autre, abattaient les théo- remes de la géométrie et de l’algèbre. \ Apres ce stage a Orbe, âgé de dix-sept ans seulement, c’est à Lausanne que le futur professeur commenca l’apprentissage simultané de la vie du maître et de celle de l’étudiant : auditeur assidu des cours de l'Académie où enseignaient alors le mathé- maticien Jean Gay, le physicien et chimiste Emmanuel Kopp, le zoologiste Auguste Chavannes, il appliquait immédiatement les connaissances acquises en enseignant dans la pension Devrient, où ses talents lui donnèrent l’autorité que les élèves n’auraient pas accordée A son äge. Cette double vie d’eleve et de maître, si fatigante, mais si utile pour former celui qui veut enseigner, fut celle de Louis Dufour pendant toute la du- rée de ses études. En effet, en 1850, âgé de dix-huit ans, il par- tait pour Paris ou il trouvait dans l'école normale protestante, dirigée par A. Vulliet, les conditions nécessaires à un séjour prolongé dans la brillante et savante cité. Debout à quatre heu- res, le jeune professeur consacrait les premières heures de la journée à son enseignement, et celui-ci achevé, il passait son temps à suivre des cours au Collège de France, à l'Ecole poly- technique, où il était externe, et à l'Ecole de médecine. Il était de ceux qui veulent, à côté de solides connaissances spéciales, ces clartés de tout et cette culture générale que tant de savants ignorent aujourd'hui. Notons à cette occasion que le premier ouvrage qu'il publia avait pour titre : Les propriétés des végé- taux et leurs applications, et qu'il fut écrit en partie d’après les cours qu'il suivit en 1851, 52 et 53 au Muséum, au Conserva- toire des arts et métiers et dans les autres établissements supé- rieurs que nous avons indiqués. Ses principaux maîtres, à Paris, furent les savants les plus illustres de cette époque. Citons d’abord: V. Régnault, profes- seur au Collège de France, auprès duquel Dufour pouvait ap- prendre à la fois l’élégance de l’enseignement et l’habileté mer- veilleuse dans l’expérimentation ; puis Ste-Claire Deville, physi- LOUIS DUFOUR 919 ‘cien et chimiste, esprit original et fin, qui fit de l’étude du platine sa spécialité; Desains, le physicien auquel on doit tant de tra- vaux sur la chaleur; Lame, professeur de physique mathémati- que; Duhamel, l’algébriste; Puisieux, qui enseignait l’astrono- mie, et Balard, le chimiste. Il y avait de quoi satisfaire l’étudiant le plus avide de science et surtout un esprit original et clair, ca- pable de saisir et de s’approprier, non seulement les faits, mais l’esprit des maîtres. N’oublions pas d’ajouter à cette liste de noms illustres, celui de Walferdin, l’habile experimentateur, au- quel la thermométrie de précision dut alors ses plus grands pro- grès ; Dufour l’aidait souvent dans ses expériences, et le savant, Age déjà, sut apprécier la valeur de ce jeune assistant volontaire. Mais Dufour ne pouvait, avec sa nature ardente et avide des connaissances les plus variées, se confiner dans l'étude d’une science unique; aussi, pratiquant ce qu'il recommandait plus tard aux jeunes, il suivait à côté des cours de physique, de chi- mie et de mathématiques, ceux de Claude Bernard, d’Adrien de Jussieu, de Geoffroy-Ste-Hilaire, de Richard le botaniste; de Velpeau et de Nélaton, à l'Ecole de médecine; puis, avide de let- tres comme de sciences, nous le voyons aux leçons de Jules Simon, de St-Mare Girardin et d'Emile Saisset. A côté des rapports, parfois un peu lointains, d’élève à profes- seur, qu'il pouvait avoir avec ces célébrités de la science, il ne tarda pas à en avoir de plus intimes avec quelques-uns de ses maîtres, tels que Claude Bernard, Dumas, Ste-Claire Deville, Jamin, Léon Foucault, Leverrier, Régnault, etc., relations qu’il cultiva et entretint dans la suite et qui s’ötendirent avec sa ré- putation croissante; une correspondance active et étendue avec les principaux savants de l’Europe le maintint en contact avec ses collègues de tous pays jusqu’à la fin de son activité féconde. En 1853, la chaire de physique et de chimie de l’Académie de Lausanne, que Kopp avait occupée seul en 1851, fut mise au concours. Louis Dufour, après s'être assuré, avec une délicatesse charmante, que son maître, M.J.-B. Schnetzler, ne songeait pas à se présenter, posa sa candidature, et remit au juryune disser- tation des plus intéressantes, intitulée: Essai sur quelques points de l’état actuel de la physique et de la chimie. Le jury, 4 220 NÉCROLOGIES voulant attacher à l’Académie deux forces au lieu d’une, proposa que le dédoublement de la chaire de physique et de chimie, qui avait déjà eu lieu de fait en quelques occasions, fût consacré offi- ciellement, et Louis Dufour fut nommé professeur de physique, tandis que H. Bischoff conservait la chaire de chimie; en 1855, les deux savants devenaient professeurs ordinaires, en même temps qu’Eugene Rambert était nommé, après un extraordi- nariat d’un an, professeur ordiuaire de littérature française. Le 25 octobre 1855, quatre professeurs : E. Rambert, A. Pi- guet, H. Bischoff et L. Dufour, étaient solennellement installés par le recteur, M. Rogivue; ce fut Rambert qui parla au nom de ses collègues. Le sujet de son discours était : L’esprit critique et le doute consideres comme guides dans la recherche de la vérité à laquelle croit l’esprit humain. Louis Dufour dut trouver certainement que sur beaucoup de points Rambert était l’inter- prete de ses propres pensées, car l'esprit critique, dans ce qu’il a d’actif et de salutaire, fut l’une des forces de ces deux natures si précises et si droites, bien faites pour se comprendre et s’ap- précier. Rambert, le peintre et le poète de la montagne, décri- vait les Alpes avec une précision toute scientifique ; Dufour étu- diait la nature avec l’objectivité apparente du physicien, mais il ne sentait pas moins que son ami la poésie de la nature, car ce sentiment grandit à mesure qu’augmente la connaissance des procédés qu’elle emploie dans ses transformations. Les noms de Louis Dufour et d’Eugene Rambert resteront historiquement et scientifiquement liés, lorsqu'on parlera dans le canton de Vaud des Alpes et du Léman. Les deux amis d’enfance eurent le privilège de commencer ensemble leur œuvre à l’Académie; la distance les sépara pour un temps, mais leurs pensées demeu- rèrent unies. S'il ne trouvait à Lausanne aucune des brillantes ressources de Paris, le nouveau professeur de physique y trouva des collè- gues avec lesquels sa nature si franche, si précise et si modeste devait être promptement à l'aise. Plusieurs étaient ses anciens maîtres. Nous ne pouvons les nommer tous. Signalons seule- ment, parmi les hommes de science, les deux représentants des mathématiques Jean Gay et Jules Marguet; son collègue de pro- motion Henri Bischoff, le chimiste ; Auguste Chavannes, qui lui Lie ES LOUIS DUFOUR VD avait donné des lecons; E. Renevier, le géologue dont notre uni- versité s’honore, et son ancien maître de Vevey, J.-B. Schnetz- ler, que l’Académie s’attacha peu d’années plus tard, et qui con- sacra ses forces, jusques à tout dernièrement, à cette vieille Académie qu'il aimait tant, et qui est fière de le compter au nombre de ses professeurs honoraires. A côté de ses collègues dans l’enseignement, il trouva parmi les membres de la Société vaudoise des Sciences naturelles de nombreux amis. Tous étaient les admirateurs du jeune savant, qui apportait à la vaillante petite société sa haute science, sa grande capacité de travail et l’appui de sa parole claire et élé- gante. Aussi l’activité scientifique de Dufour put-elle s'épanouir librement à Lausanne, à la Cité, devant ses élèves ravis d’un en- seignement supérieur, et au À usée industriel, où il apportait les résultats des recherches originales, qu'il poursuivait dans son modeste laboratoire de l’Académie. Essayons d’indiquer en quelques lignes cominent s’est deve- loppée l’activité scientifique du savant et celle du professeur. C’est dans la séance générale du 16 novembre 1855, que Louis Dufour fut regu membre de la Société vaudoise des sciences na- turelles, et c’est dans l’assemblée generale du 16 juin 1875, à Yverdon, qu’il faisait, quoique souffrant déjà, sa dernière com- munication sur la diffusion à travers les coquilles d'œufs. C’est donc une période de vingt et un ans et demi que Louis Dufour à pu consacrer à un travail productif et fécond pour la science; pendant cette période, il à publié cinquante mémoires originaux; la plupart ont paru dans le Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles. En outre, il collaborait active- ment aux Archives des sciences physiques et naturelles, qui contiennent de nombreux articles bibliographiques et analyti- ques dus à sa plume. Ce savant sut admirablement tirer parti d’un matériel plus que modeste; car on n’était pas gâté, en 1855, en fait d'outillage et de confort à l’Académie de Lausanne. Nous sommes heureux de constater que les choses ont bien changé depuis, et c’est notre regret que notre cher maître n’ait pu jouir des ressources nouvelles de la jeune Université de Lau- sanne; elles font contraste avec ce qui existait alors. 209 è NECROLOGIES Le laboratoire, petite chambre ou cuisine, à laquelle on ne parvenait qu’en traversant un auditoire occupé successivement par plusieurs professeurs, servait d’antichambre à la collection, qui contenait elle-même moins que le strict nécessaire. Un jeune étudiant, débutant dans l'étude des sciences, portait le nom d’as- sistant, probablement parce qu'il était plus aidé par le profes- seur que ses camarades. Au bout d’un an ou deux, lorsqu'il pou- vait rendre quelques services, ses études étaient achevées à Lau- sanne et Passistant formé faisait place à un débutant. Les candidats manquaient rarement, car on savait l’avantage qu’on. retirait à être sous la discipline d’un maître de cette valeur. Les ressources matérielles étaient à l'unisson du dénûment de: la collection : pas de force motrice, cela va sans dire ; peu d’ou- tils, de l’eau tout juste ce que le concierge pouvait apporter dans une brante remplie à la fontaine voisine et surtout peu d’ar- gent. Voilà ce dont disposait à cette époque le professeur de physique. C’est avec ces ressources, si ce mot n’est pas une métaphore, s’ingeniant à vaincre et à tourner les difficultés, travaillant pres- que toujours seul dans un local inchauffable, que Louis Dufour a produit un nombre considérable de travaux dont plusieurs ont. exigé des mesures très précises. - Ce brillant résultat est dû en partie à la remarquable habileté: manuelle du savant et à l’ingéniosité de ses moyens de recher- che. Les travaux qui sont sortis de ia modeste cuisine de la Cité sont des modèles de précision et ont été exécutés au moyen d’ins- truments qui sont d’une extrême simplicité. Nous n’en citerons. qu'un exemple. En 1862, Louis Dufour imaginait une méthode simple pour déterminer la densité de certains corps qui ne peuvent étre pesés par les méthodes ordinaires. Il appliquait sa méthode tout d’a- bord & la glace et lui trouvait une densité de 0,9176. Neuf ans. plus tard, un des plus habiles expérimentateurs de l’Allemagne,, Robert Bunsen, faisait dans le laboratoire de Heidelberg une nouvelle détermination de cette densité en employant une autre méthode et trouvait 0,9167 ; ainsi, grâce à sa dextérité, le savant de Lausanne avait presque atteint à l'exactitude que pouvait obtenir, dans un grand laboratoire, un des premiers savants de l'Allemagne. EP PERS fe 104, LOUIS DUFOUR 993 Les travaux de Louis Dufour peuvent étre divisés en trois groupes: 1° Les recherches de physique pure effectuées au labo- ratoire ; 2° Les travaux de physique terrestre et de météorologie, où il utilisait les ressources si variées qu’offrent le bassin du Léman et les belles montagnes qui l’entourent ; 3° Les varia, re- cherches statistiques ou autres, provoquées parfois par une de- mande de renseignement, qui entraînait le savant béaucoup plus loin qu’il ne l'avait pensé d’abord. | Parmi les travaux du premier groupe, il en est plusieurs auxquels son nom restera exclusivement attaché, comme étant celui de l’auteur d’une découverte, en même temps inventeur de la méthode de recherche. Ainsi ses premières études sur la congélation de quelques dissolutions aqueuses, en 1860, suite de celles déjà commencées en 1855, ont été provoquées par une ob- servation faite a Rossinieres, sur l’emploi du sel dans les pom- pes à incendie pour en prévenir le gel. Ces recherches l’ame- nerent bientôt à l’étude de la congélation de l’eau pure et à la. détermination de la densité de la glace, par une méthode aussi élégante que simple, dont le principe était dû à Plateau, mais. que Louis Dufour perfectionna et généralisa ; puis passant de. la glace à d’autres corps, c’est l’etude générale de la solidifi-. cation, et des retards qu'elle subit parfois, qui succède à ces pre-. miers travaux. Cette question, à son tour, entraîne Louis Dufour dans l’étude. d’une autre anomalie, celle des retards d’ébullition, ou il a indi- qué d’une façon aussi complete que précise, les causes de ce: phénomène, si mal connu et qui paraissait si difficile à analyser. Ce travail lui valut de nombreuses lettres de félicitations des. savants de tous les pays; il restera classique et figure, à juste» titre, dans tous les bons traités de physique, comme un modele de recherche expérimentale et d’analyse. C’etait en même temps. un travail d'une utilité pratique, très grande pour les ingénieurs; car, son auteur le montra lui-même, la découverte des causes. des retards d’ébullition donnait simultanément l'explication des explosions de chaudières à vapeur, qui avaient attirés à plu- sieurs reprises, par le mystère qui les enveloppait, l'attention des praticiens ; aussi les ingénieurs apprirent-ils vite à connaître le mémoire classique de Dufour, et quelques-uns, par exemple: M. Emile Burnat, purent-ils fournir leurs observations techni- 994 NÉCROLOGIES ques et pratiques, qui confirmaient dans tous les détails les observations et les déductions du savant professeur. Après s’être occupé de questions diverses et en particulier des courants électriques terrestres et de la polarisation secondaire des conducteurs métalliques dans le sol, l’attention de Dufour fut attirée, pendant quelques années surtout, par les phénomènes de physique terrestre. C'est en 1868 que paraît la belle mono- graphie sur le Föhn du 25 septembre 1866, travail considérable par les recherches et la vaste correspondance qu'il a exigées, et travail important, parce qu’il indiquait aux météorologistes une voie, dans laquelle cette science n’entrait guère alors, celle de la monographie d’un phénomène pris dans des circonstances d’in- tensité particulière, C’est aussi à cette époque que commencent les intéressantes recherches sur la différence entre la pluie et l’évaporation, études poursuivies pendant dix ans. En 1870, Louis Dufour résume dans un mémoire étendu nos connaissan- ces, et ses opinions, sur la question si débattue de la variation du climat. En 1873, parait la belle étude sur la réflexion de la chaleur par la surface du lac Léman, étude aussi importante par ses résultats que par la méthode employée. Les deux der- nières années de son activité scientifique , 1874 et 1875, furent consacrées A une recherche, qu’il laissa inachevée, et sur les ré- sultats de laquelle il comptait beaucoup, c'était celle de la diffu- sion des gaz et en particulier de la diffusion hygrométrique. Ce travail, le dernier, fut interrompu par cette maladie tenace et pénible qui brusquement vint le condamner à une inactivité de dix-sept années, repos forcé, d’autant plus difficile à supporter que l'esprit conservait toute sa vigueur et sa puissance d'analyse, que le savant appliquait avec la même netteté à l'étude de son mal qu’à celle des phénomènes extérieurs. Nous n’avons parlé que des recherches scientifiques faites dans le laboratoire de la Cité et dans celui de la nature; à côté de ces recherches, un grand nombre de notes, sur les sujets les plus divers, figurent dans la liste de ses travaux, car tout l’inté- ressait; et c’est aussi pour cela que ses communications intéres- saient tous ses collègues de la Société des sciences naturelles. Il est, à cet égard, une partie de l’activité de Louis Dufour dont on ne peut se rendre compte, qu’en parcourant le détail des pro- LOUIS DUFOUR cès-verbaux des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles , c’est la place, si utile pour ses auditeurs, qu’il a oc- cupée dans les séances, en y apportant très souvent des comptes rendus scientifiques; lorsque le nombre des communications originales était insuffisant, nous l’entendions exposer, avec la clarté qu'il savait mettre en toute chose, une découverte nou- velle ou l’état actuel d’une question scientifique. Toujours au courant de la bibliographie française, allemande et anglaise, chacun de ses comptes rendus était complet, et donnait à ses auditeurs une idée parfaitement juste des préoccupations de la science. Mais l'intérêt que Louis Dufour portait à la Société des scien- ces naturelles se manifestait encore ailleurs que dans le domaine de la science; malgré des occupations multiples, il ne refusa ja- mais de répondre à la confiance que lui témoignaient ses colle- gues en l’appelant aux diverses fonctions administratives qui font partie de la vie d’une association. C’est ainsi que six mois après son entrée dans la Société, il fut appelé, le 3 mai 1854, aux fonctions de membre de la commission de rédaction du Bulletin ; le 15 novembre de la même année, il est appelé à la présidence pour l’année 1854-55. Au bout de ce temps la Société le nomme, le 21 novembre 1855, secrétaire du bureau. En 1860 il rentre dans le bureau encore comme secrétaire et en 1862 la Société l'appelle une se- conde fois à la présidence ; enfin pendant bien des années, jus- qu'au moment où la maladie vint l'arrêter, il s’occupa avec ac- ivite du Bulletin, ayant bien voulu se charger des fonctions, si délicates, d’editeur. En 1876 la Société vaudoise des sciences naturelles désigna Louis Dufour comme président annuel de la Société helvétique des sciences naturelles, qui devait avoir sa session annuelle à Bex en 1877; malheureusement la maladie était déjà là! Il ne put assister à cette fête de la science, dont il aurait contribué à rehausser l’éclat. Jusqu'ici nous n'avons parlé de Louis Dufour que dans ses rapports avec la Société vaudoise des sciences naturelles ; cette notice serait incomplète, si nous ne disions quelques mots aussi ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 15 996 NÉCROLOGIES de son activité comme professeur et de ses relations avec les savants et les sociétés savantes de son pays et de l'étranger. Louis Dufour fit quelques voyages; le premier, en 1851, avait pour but de visiter l'exposition universelle de Londres; en 1852 il parcourut le midi de la France; en 1856 il visita l'Allemagne, où il eut l’occasion de voir Humboldt à Berlin, et de là il visita l’Autriche. En 1870, enfin, il fit un voyage à Strasbourg, ou il arriva sept jours apres la reddition de la place. Ces quelques voyages, mais surtout ses travaux, portaient le nom du physicien vaudois au delà des frontières de son canton et de la Suisse. Aussi étaient-ils nombreux les sa- vants suisses et étrangers qui s’arretaient a Lausanne pour visiter ce collegue et ami. Plusieurs ne craignaient pas de monter à la Cité, pour voir dans le rustique laboratoire les ap- pareils employés. C’étaient de beaux jours pour Louis Dufour que ceux où il recevait ces visiteurs, avec lesquels il pouvait s’entretenir de sa science favorite. Et pour les élèves que leurs études ultérieures appelaient a l’étranger, c’étaient des jours utiles, car le maître ne les oubliait pas, mais profitait de ces occasions pour recommander à ses collègues des autres pays les etudiants qui allaient le quitter. — Ainsi l’activité du savant leur était indirectement utile, tandis que la parole du professeur les tenait sous le charme. L’enseignement de Louis Dufour est facile à caractériser : il était précis, clair, captivant et naturel. Ces qualités étaient dues pour une part à d’heureuses dispositions de l’esprit, mais la volonté et le travail en avaient beaucoup augmente la valeur. De bonne heure, il s’etait astreint à exprimer exactement sa pensée; il avait lutté contre le travers du Vaudois qui se con- tente de dire la moitié de ce qu’il veut dire et laisse deviner le reste. Il nous recommandait cette discipline de l’esprit qui con- siste & achever une phrase commencée. L’objectivite scientifi- que, qui le caractérisait, et qui en faisait un observateur impar- tial, de lui-même comme de ses appareils, avait eu pour consé- quence un soin particulier à éviter toute exagération et toute expression plus ou moins hyperbolique. Les superlatifs n’en- traient que rarement dans l’expression de sa pensée. Aussi la valeur d’un mot, une appréciation quelconque, de louange ov de blàme, avait-elle pour nous une importance particulière. LOUIS DUFOUR 997 Son enseignement avait une clarté speciale, la plus diffi- cile parce qu’elle était faite d’une scrupuleuse exactitude, non seulement du fond, ce qui est indispensable, mais de la forme qui traduit l’importance relative des faits. Chez lui l’expression rendait toutes les nuances du fait et de la pensée. Des mots qui pour d’autres sont synonymes, pour lui ne l’étaient jamais, car chacun d’eux pouvait exprimer une nuance de l’idée. Ce souci de l’exactitude n’excluait nullement le mot heureux, celui qui frappe l’esprit et attire l’attention, que l’expression de la nuance et le détail venaient ciseler. Ce fait nous frap- pait tous et l’un de nos condisciples, esprit fort ouvert et très paradoxal, nous disait : « Le seul reproche que je lui fasse, c’est qu’il est trop clair ; on ne se rend pas compte des difficultés de la question qu'il traite, et ensuite, à l'étude, on est déçu. » — Si c’est là une critique, nous souhaitons qu’on nous l’adresse. La diction élégante de Louis Dufour tenait, pour une part, à son séjour prolongé à Paris; il sut à son retour rester réfractaire à l’accent vaudois et il passait avec raison pour l’un des hom- mes de notre pays parlant le mieux le français. Aussi ses confé- rences étaient-elles fort appréciées du public lausannois ou étranger, cela d’autant plus que l’absence de toute prétention oratoire caractérisait ses exposés. Il réalisait cet idéal que de- vrait se proposer tout professeur : savoir ce qu’on veut dire, le dire clairement et d’une façon agréable. Mais si cela suffit pour enseigner certaines disciplines de l'esprit, cela ne suffit pas pour enseigner une science expéri- mentale. Il faut quelque chose de plus. Il faut que l’auditeur sente que le professeur a pratiqué personnellement l’étude expé- rimentale de la science qu'il enseigne; à cet égard les nom- breux travaux du savant donnaient au professeur cette autorité que possède l’inventeur et le chercheur, qui juge d’egal à égal la valeur des documents fournis par ses collègues, chercheurs comme lui. On sentait dans son enseignement une vraie impar- tialité d'appréciation des travaux de ses collègues. Il citait tou- jours leurs noms, rendant à chacun ce qui lui était dû. Ce respect du nom, il l'avait pour les autres, mais il oubliait le sien ; lors- qu'il nous annonçait qu’on avait trouvé... il ne nous fallait pas de longues recherches pour découvrir qui avait trouvé. Cette modestie parfaite n’était pas un des moindres charmes ni l’une 998 NEGROLOGIES des moindres leçons de notre maître, elle aura certainement été utile & plusieurs, mais elle n’a pas fait Ecole. Enfin l’adresse manuelle, qui lui était si utile pour ses recher- ches personnelles, était, on le devine, d’un grand secours pour le professeur; grâce à elle, les étudiants ne se doutaient pas trop de la pauvreté du laboratoire; il était habile à improviser une expérience de démonstration; des appareils précieusement conservés témoignent de cette ingéniosité à tirer parti de tout. La modestie de Louis Dufour ne pouvait empêcher que ses travaux et la supériorité de son enseignement ne fussent connus; aussi de nombreux témoignages de sympathie et d’admiration lui furent-ils donnés par des sociétés savantes, qui étaient fières de le compter parmi leurs membres honoraires ou associés. — Parmi nos sociétés vaudoises, citons la Société mdustrielle et commerciale, la Société d'étudiants la Stella, la Société du Musée de Montreux; à Genève, la Société de physique et d'histoire na- turelle, dans laquelle il comptait tant d’amis, se l’était attachée en lui conférant l’honorariat en 1864; l’Institut genevois l’avait élu correspondant de la section d'industrie et d'agriculture en 1856; la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel le comp- tait au nombre de ses membres correspondants, celle des Scien- ces naturelles à St-Gall Pavait nommé membre honoraire, celle de Bâle le comptait au nombre de ses correspondants, et J’Uni- versité de Bale lui avait conféré en 1874 le titre de docteur honoris causa. En 1869, le Conseil fédéral suisse l’avait nommé membre du conseil de l'Ecole polytechnique fédérale. En 1867 déjà, l’Ecole polytechnique l’avait appelé à succéder au savant Clausius, qui quittait Zurich pour Wurzbourg; un appel dans ces conditions était particulièrement honorable et tentant, les ressources scientifiques du laboratoire de l'Ecole | polytechnique devaient séduire un savant avide de recherches, qui avait souvent souffert de l'insuffisance du laboratoire de Lausanne; à Zurich il eut été le collègue, à côté de tant d’hom- mes distingués, du savant et sympathique Albert Mousson, nature fine et bonne, qui appréciait Louis Dufour à sa valeur; enfin il y aurait retrouvé son ami Rambert. Malgré toutes LOUIS DUFOUR 9929 les sollicitations, il refusa, au grand regret de l’Ecole polytech- nique, dont le directeur, M. Zeuner, lui écrivait: « Ich habe » Ihnen mündlich gesagt wie ich mir Vorträge über technische » Physik an einer Anstalt von der Stellung und dem Range der » unsrigen vorstelle, wenn sie unsern Bedürfnissen entspre- » chen sollen ; ich hatte und habe noch die Ueberzeugung dass » Sie von Allen es verstanden haben würden, diesen für uns so » wichtigen Spezialzweig der Physik mit entschiedenem und » segensreichem Erfolg hier zu lehren ; hätte doch schon Ihr » Name allein unserer Anstalt zur Zierde gereicht, ein Name, » der nicht blos unter den Männern der Wissenschaft als hoch- » geachteter genannt wird, sondern der auch unter den Inge- » nieuren, besonders den deutschen, mehr bekannt ist als sie es » vielleicht selbst wissen ! » Cette lettre, heureusement pour l’Académie de Lausanne, ne put le décider, et les étudiants purent joyeusement faire une sé- rénade à leur cher professeur, auquel le consul, M. G. Dubois, exprima la sympathie et l’affection que la jeunesse vaudoise lui portait. L’annee suivante, en 1868, nouvel appel de l'Université de Berne, qui, craignant un refus, lui délégua deux professeurs pour le décider à accepter; Louis Dufour fut très touché de cette nouvelle marque de sympathie et de haute estime, mais il refusa encore. Sa décision ne se modifia pas lorsque, en 1869, Rambert lui annonçait de Zurich qu’on songeait de nouveau à lui pour l’'E- cole polytechnique. Il resta, malgré tout, fidèle à son poste mo- deste, consacrant ses forces à cette vieille Académie, dont il fut le recteur, et au développement de laquelle il contribua pour une grande part. Ce qui le retint, malgré les tentants attraits des grands laboratoires et la vie scientifique intense des grands centres, ce fut son amour pour le canton qui l’avait vu naître et pour ce lac sur les bords duquel, comme Rambert, il avait appris le jeu des ricochets et qui exerce un si grand ascendant sur ses admirateurs; Louis Dufour aimait d’une affection vraie et intense la patrie suisse, mais à cette affection générale s’ajoutait, pour le canton de Vaud, cette sympathie particulièrement pro- 930 NECROLOGIES fonde qu’éprouvent tant de Vaudois, et qui les attache à cette belle portion de la terre helvétique. Puis Lausanne, petite ville sous bien des rapports, aimait et appréciait, avec trop de retenue peut-être, le savant qui l’hono- rait. Dufour rendait largement & ses concitoyens l’affection qu’on lui témoignait. C’est dans cette double affection pour son canton et pour la ville qu'il habitait qu'il faut chercher la cause de ces refus répétés de les quitter. Les sociétés scientifiques de France et d'Allemagne témoignè- rent aussi à Louis Dufour la haute estime qu'elles avaient pour ses beaux travaux. La Société d'encouragement pour l’industrie nationale l’appela, en 1876, au nombre de ses membres corres- pondants. La Société des sciences naturelles de Berlin l'avait, dès 1866, nommé membre honoraire, nomination qui lui fut an- noncée par une lettre des plus aimables et des plus sympathi- ques du savant Magnus. Tous ces honneurs si mérités, Dufour paraissait les ignorer, tant sa modestie était grande; il nous pardonnera si nous en avons parlé aujourd'hui, où hélas ! ils ne sont plus, pour ceux qui restent, que de précieux et touchants souvenirs de la sym- patkie et de l'admiration que cette belle nature avait inspirée. Il pardonnera également à un ancien élève d’avoir parlé de lui plus longuement peut-être que son maître ne le lui aurait per- mis, mais les souvenirs et les lecons que son enseignement a éveillés dans le cœur de tous ses disciples sont trop vifs, pour qu'il ne soit pas à la fois triste et doux de les rappeler à la mé- moire. Louis Dufour laisse par ses travaux des documents utiles, pour la science dont il avait fait sa spécialité ; il laisse à ses collegues de la Société vaudoise des Sciences naturelles de beaux et doux souvenirs d’une noble nature et d’une intelligence supé- rieure ; il laisse à ses élèves un exemple à suivre qui leur dit: Allez et faites de même. Lausanne, juillet 1893. LOUIS FAVRAT 931 Louis Favrat. Notice biographique par le D' Wilezek, prof. Le 27 janvier 1893 s’est éteint à Lausanne L. Favrat, le der- nier représentant de cette phalange illustre de botanistes vau- dois qui vivaient au milieu de ce siècle, les Muret, les Leresche, les Rapin, les Rambert. La Société vaudoise des sciences naturelles tient à honorer la mémoire de son cher membre émérite défunt, en publiant sa biographie dans le Bulletin qui doit paraître pour la 76° réunion de la Société helvétique des sciences naturelles à Lausanne. Entre temps, les amis de L. Favrat n’ont pas été inactifs; c'est avec plaisir que je signale la publication d’une excellente biographie du défunt, due à la plume de M. R. Buser , conser- vateur de l’herbier De Candolle, à Genève. Il ne m’appartient pas d'apprécier L. Favrat comme littéra- teur; d’autres, plus autorisés, l’ont fait *. Je tàcherai de montrer ce qu’il fut comme homme et comme savant. Né à Lausanne le 27 juillet 1827, L. Favrat fit ses études au college et à l’Académie de Lausanne. Il quitta sa ville natale en 1850 pour aller continuer ses études de philologie dans les uni- versités de Munich, d’Erlangen et de Leipzig. Rentré au pays il enseigna le francais, l’histoire, la géographie, le chant, l’écri- 1 R. Buser, Notice biographique sur L. Favrat. — Bulletin de l’herbier Boissier, N° 5, mai 1593. Genève, imp. Romet, boulevard Plainpalais, 26, ? Gazette de Lausanne du 30 janvier 1893. Revue _ » » » Nouvelliste Vaudois » » » TR ETTI LIE AIR at CAL nic e a ESTA, SEES FEN è TER V 7 > RN 3 n ri di da ch Cnn LI ae ine in ET TION ira. ata DI VIZI A EN 939 NÉCROLOGIES ture et le dessin, successivement aux collèges d’Orbe et de la. Chaux-de-Fonds, puis la langne française, de 1862 à 1887, à l'Ecole industrielle de Lausanne. A cette époque, fatigué par un travail incessant et consciencieux, il se retira de l’enseigne- ment, pour se vouer uniquement à la botanique. Voici en quels termes M. le syndic Cuénoud, ancien directeur de l’Ecole industrielle, caractérise L. Favrat, qui avait accompli 25 ans d’enseignement dans cet établissement : « Maître cons- ciencieux et laborieux, il avait à cœur de former ses élèves avec un soin scrupuleux. Il les captivait par sa diction nette et. concise et se faisait respecter et aimer bien plus par sa bonté et les qualités de son enseignement, que par des observations verbales. » En ceci, tous ses anciens élèves seront d’accord: on l’admirait pour le dévouement qu’il apportait à remplir sa tâche, souvent bien ingrate, et on l’aimait pour la bonté qu’il témoi- gnait aux jeunes gens, même quand ils lui rendaient la vie pénible en classe. Aussi ce n’est pas pour rien que chacun l’ap- pelait « papa Favrat. » Quelques années avant que L. Favrat se füt retiré de l’ensei- gnement, M. le professeur Schnetzler, désireux depuis longtemps de se décharger des courses botaniques de la Faculté des scien- ces et d’une partie du travail du Musée botanique, l’avait pro- posé au Conseil d’Etat comme suppléant. Il fut chargé des ex- cursions botaniques. Peu après, le Conseil d’Etat, tenant & montrer l’estime qu’il avait pour L. Favrat, l’aggregeat definiti- vement à la Faculté des sciences en lui conférant le titre de pro- fesseur extraordinaire. Il fut aussi nommé conservateur adjoint, puis conservateur en titre du Musée botanique; il pouvait donc dès 1887 s’adonner complètement à sa science bien-aimée. Dès sa première jeunesse, L. Favrat se fit remarquer par un esprit d'observation très fin, témoin les splendides études des mœurs et du pays vaudois, qu’il traça de main de maître dans ces ravissantes histoires et anecdotes, écrites en ce patois vaudois qu'il aimait tant. Cet esprit d’observation prit bientôt une direction déterminée. Grand admirateur de la nature, Louis Favrat avait appris à l’observer dans ses manifestations sous le rude climat du Jorat, où il avait passé une partie de sa jeunesse, et an ER va SU Ay 4 À x LOUIS FAVRAT 953 et de bonne heure il se sentit attiré vers l’étude de la scientia amabilis, la botanique. Il avait commencé à herboriser à l’époque ou il était encore étudiant à l’Académie, avec son ami Rambert. La botanique devint rapidement passion chez lui, après qu'il eut fait la con- naissance du D" Jean Muret, dont il fut l’élève et l’émule. Je ne puis m'empêcher de reproduire ici le passage écrit sur L. Fa- vrat par le correspondant de la Gazette, du 30 janvier : « Je ne sais d’où nous était venu le goût des herbes, à mon ami, M. Louis Favrat, et à moi; mais je me souviendrai toute ma vie de la première herborisation que le hasard nous fit faire avec Jean Muret. C'était un beau jour de mai. Nous allions aux Pierrettes, par le chemin de Boston et de Malley. Comme nous demelions quelque bryonia grimpante qui se fautilait dans une haie, nous vîmes venir Jean Muret, avec sa grande boîte blanche. Pour nous c’était l’idéal, le nec plus ultra de la botanique. L’espoir qu'il nous aborderait, peut-être, en confrère, nous fit battre le cœur. Nous tächions de regarder d’un autre côté, pour ne pas étre indiscrets, et nous ne perdions pas un de ses mou- vements. Il nous aborda, en effet, si cordialement que, dès les premiers mots, nous fümes à l’aise. Il allait aussi aux Pierrettes. Quelle moisson nous y fimes! Nos boites regorgeaient et nous portions à la main d’énormes paquets de plantes. Et que de jolies choses il nous avait dites, que d’encouragements, que d’in- dications précieuses, que de bons conseils! » Cette « srande boîte blanche », L. Favrat l’a héritée de Jean Muret, et combien de fois ne me l’a-t-il pas fait voir encore dans les dernières années de sa vie, en disant du ton qu’un amateur emploierait en parlant d’un tableau précieux : « C’est la boîte à Jean Muret! » Il fut rapidement l’ami fidèle et l’assidu compagnon de course de J. Muret. Les courts loisirs que les nombreuses leçons et les soucis du père de famille lui laissaient, il les consacra à l’étude de la splendide flore de notre pays. Le nom de L. Favrat est associé d’une manière intime, avec celui de J. Muret, à l'étude de la flore suisse. La puissante ori- ginalité de Muret, comme le fait si bien ressortir M. Buser, a un peu déteint sur Favrat; c’est à l’influence et à l’exemple de bi et y — = sont toujours = —1 el - + 1, aigu et grave, puisque - À Exemple : V = si u (projectiles, 500” environ). 2V 6 Vu 5 EP RE AI e ei) Alors Jr 1 n 1, vI@ 3 (plus u entre les deux sons V+u à : 1 asymptotiques devient > un de ces sons étant obtenu en divisant par —- (octave aiguë), l’autre en divisant par —- d'une octave), et le rapport (4 no (1 octave et 1 tierce au-dessous). Si A est en 0, le point critique se confondant avec 0, on entend en premier lieu le son parti de O, ou son naturel, puis simultanément le son antérieur, aigu, donné toujours par !/,, et le son postérieur, grave, donné par */,. 4me cas. V= U. a 2a y nn kan Il faut diviser le nombre réel de vibrations par On aura db = 2% V a+? (quantité plus petite que 1) avant le point critique, Zu 27 î ; 1 — __— aprés, et 1 — apres le point 0; V a? + x? V a? + a? on a donc toujours 2 sons simultanés tous deux aigus tant que le mobile n’a pas atteint O, l’un grave et l’autre aigu DES SCIENCES NATURELLES. 51 2V 4 après son passage en O. Ici — 1 devient —, Vu? = Nr È V—u DER ’ t A Vw o, È _ devient (intervalle de l’ut au la) e ve, de det, È e vient 3° intervalle d’une octave et une quinte. Si À est en 0, le point critique est en 0; les deux sons Vv simultanés sont l’un le son naturel (i 1), l’autre le | V son d’une octave et une quinte au-dessous ” +1). Bre cas. V > 2. Alors l’inégalité —1>1 ou uy a+ x? V?x? — Lux? > ha?u? à 2au est possible et donne æ > ————; pour toute valeur VV: — mw de x répondant à cette condition, le son est grave. Donc après avoir entendu deux sons aigus, on aura un son aigu et un grave, puis deux sons graves. V—u 2 Le rapport von entre les deux sons asymptotiques aug- mente avec V depuis 0 pour V=u, jusqu’à 1 pour V= =; dans le premier cas, en effet, un des sons est infiniment aigu, dans le dernier ils se confondent. a 3a V 8 Vis” 2a À i c'est lorsque x > —— que le son antérieur devient grave. 5 Pour V= 3u (réalisable), d’où è = , c= Moie. gi br , on a (comme au 3"° cas) Re 3 1 a 1 i An CINE er +1) Po 77 at (E =) 52 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE AO ALE u on aura y = 4 1 Fe Ma ( a Ar 2) 3 nz 016006102 a 730060 gii De même la seconde valeur de y’ surpasse la première, et la seconde de y” surpasse numériquement la première. Si cette valeur de # surpasse l’autre de 1 ae la différence des temps est environ "/,,, de seconde : dans cette hypothèse on entendrait le premier son environ '/, de seconde après le passage au point critique, puis durant '/,, de seconde les deux sons aigus, et !/,3, de seconde un aigu et un grave, ensuite les deux graves. Les tons finaux, les seuls produits si A est en 0, sont l’oc- tave grave et l’octave sous-grave. Des deux sons simultanés, le postérieur est toujours plus intense, venant de moins loin. L’angle des deux directions augmente et tend vers 180°. Tout se passe dans un temps très court quand V est grand. Ainsi que nous l’avions annoncé, les résultats qui pré- cèdent échapperont sans doute, pendant longtemps en- core, à toute constatation expérimentale. Ils n’en sont pas moins dignes d’attirer l'attention des physiciens, d’autant plus que des caleuls analogues appliqués aux vibrations lumineuses qui proviennent des étoiles et à leurs change- ments de couleur, surtout pour les étoiles doubles, peuvent servir à déterminer les vitesses dont celles-ci sont animées, et par suite, leurs distances à la terre. M. C.-E. Guye de Genève expose le parti que l’on peut tirer de la connaissance de la moyenne distance géométrique de tous les éléments de la section d’un conducteur, dans le calcul des coefficients d’induction. DES SCIENCES NATURELLES. 53 C’est dans le but de faciliter ce genre de calcul qu'il a exprimé d’abord la moyenne géométrique a des distances de tous les éléments d’un ensemble de surfaces s, s, ...5, en fonction des moyennes distances (a, a,...a,) de chaque surface et des moyennes distances (a,,...@n-,.n) des sur- faces considérées deux à deux. On obtient ainsi une rela- tion tout à fait générale qui trouve particulièrement son application dans le cas très fréquent où la section des conducteurs est circulaire; en effet la moyenne distance de tous les éléments d’un cercle se calcule aisément, elle est égale à 0,7788r (r — rayon); la moyenne distance de deux cercles est égale à la distance des centres. Dans le cas d’un système de n conducteurs égaux dont les sections circulaires sont réparties à égale distance les unes des autres sur le pourtour d’une circonférence de rayon È, la relation prend la forme très simple los (Goti) or n (1) loga Cette formule permet de calculer les moyennes dis- tances géométriques et par suite les coefficients d’induc- tion d'un certain nombre de systèmes conducteurs qui présentent une grande analogie avec les cables électriques (concentriques ou simples.) Comme on pouvait s’y attendre, les valeurs des coeffi- cients d’induction ainsi calculés concordent bien avec les valeurs déduites directement de l’expérience. La détermination expérimentale a porté 4° sur un système conducteur de forme carrée formé de 3 fils égaux paralleles et équidistants; 2° sur un semblable système formé de 6 fils. L’accord entre les résultats experimentaux et le calcul 54 SOCIÉTÉ HELVETIQUE s’est montré très satisfaisant; les coefficients de self-in- duction calculés et observés n’ont différé que très peu l’un de l’autre (‘/,,, à ‘/,,, de la valeur absolue.) M. Curais, de Menton, a étudié quelle est la raison des climats de localité? On a cherché la raison des climats de localité dans les conditions géographiques et dans les conditions géologiques des lieux étudiés. Ces deux élé- ments n’expliquent point à eux seuls les climats de loca- lité. Il est des climats dont la moyenne thermique est supérieure à la moyenne thermique géographique et qui sont ouverts en plein Nord: tels sont les éléments de la Gascogne. La géographie et la géologie d’un lieu ne donnent pas la raison suffisante des climats de localité. Il faut en chercher la raison d’être dans la composition spéciale de l'atmosphère de chaque localité. Des 9 autres éléments gazeux qui entrent dans la composition de l'atmosphère, trois sont invariables ou à très peu près dans leur rapport quantitatif. Le quatrième, au contraire c’est- à-dire l'élément vapeur d’eau, est très variable comme quantité absolue et comme quantité relative de localité à localité. Or, à sérénité égale, quand la tension de la vapeur d’eau s'élève, la température monte parce que la chaleur lumineuse du soleil devenue obscure en s’accumulant dans le sol a perdu de son pouvoir de pénétration à travers l’at- mosphère ; elle se perd difficilement par rayonnement, et elle se perd avec d’autant plus de difficulté que l’atmos- phère est plus chargée de vapeur d’eau: la chaleur du sol est donc concentrée dans les couches inférieures de l’at- mosphère et la température réelle du lieu devient supé- rieure à la température de latitude. Comment se forment ces atmosphères de localité ? La DES SCIENCES NATURELLES. 55 raison d’être des unes se trouve dans les courants chauds océaniens superposés aux courants chauds de la mer et qui se diffusent sur les iles et les continents; la raison d’étre des autres est donnée par les conditions géographiques et géologiques du lieu même. On pourrait appeler les atmosphères des premières localités des atmos- phères d'importation et les atmosphères des secondes des atmosphères autochtones. La distinction a son importance car avec les atmosphères autochtones les écarts négatifs sont toujours de faible amplitude; avec les atmosphères d'importation l’écart négatif est très considérable on a la conformation du tout en comparant les climats de la Gas- cogne aux climats des Alpes maritimes. M. C. Duroir décrit un nouveau barométre anéroide de son invention. Ce baromètre se compose en principe d’une boîte d’anéroïde fixé par l’un des fonds et portant sur l’autre fond une glace noire; au-dessus une lentille convexe peut être approchée de cette glace au moyen d’une vis micrométrique, portant un limbe divisé per- mettant de lire le nombre de tours et fraction de tour. En rapprochant la lentille de la glace on voit apparaître au point de contact les anneaux colorés de Newton. Pour observer facilement ces anneaux un tube vertical placé au-dessus de la lentille porte une loupe à son sommet et à l’intérieur une glace sans tain faisant un angle de 45° avec l’axe du tube est placé au-devant d’une ouverture latérale faite dans le tube et servant à éclairer le point de contact. Il suffit pour faire une observation de faire tourner la vis micrométrique jusqu'à l'apparition d’un anneau d’une couleur et d’un ordre donné ou mieux encore jusqu’à ce que l’un d’eux ait atteint une dimen- 56 SOCIÉTÉ HELVETIQUE sion déterminée qui est alors indiquée par un cercle tracé sur la lentille. Ce baromètre est gradué à la façon ordi- naire par comparaison avec un baromètre à mercure. Chimie. President d'honneur : M. C. FRIEDEL, membre de l’Institut, Paris. President: M. le Prof. Brunner, Lausanne. Secrétaire: M. W. RoserT, Lausanne. O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A. Pictet. Phénanthridine. — E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. — W. Marck- wald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel. Produit de con- densation de la méthylacétanilide. — J.-H. Gladstone. L’äge de cuivre. — W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois. — Raoul Pictet. Influence des basses températures sur les phénomènes chimiques. M. le Prof. O. BiLLETER, de Neuchâtel, parlant de la desmotropie chez les thiurées, pense que les faits connus jusqu’à présent n’autorisent pas à envisager les thiurées comme des combinaisons tautomériques. L’habitude qu'on a d'attribuer aux thiurées la constitution symé- trique n’a d’autre origine que leur comparaison avec les urées. Elle n’est nullement concluante. Si l’on considère la formation de dérivés de l’acide imidothiocarbamique à partir des thiurées comme une preuve de la présence dans ces dernières du groupe SH, alors toutes les réactions connues des thiurées s'accordent avec leur constitution asymétrique. Dans cette même supposition, la desmotro- pie des thiurées ne serait démontrée que si l’on réussis- sait à produire une substitution soit au soufre, soit à l’azote dans les thiurées tertiaires, c’est-à-dire dans celles DES SCIENCES NATURELLES. 57 qui ne présentent plus qu’un atome d’hydrogene mobile. L’auteur a démontré récemment que par l’action des chlorures thiocarbamiques disubstitués sur les thiurées tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution asymétrique désignées sous le nom de pseudodithiobiu- rets qui, sous l’influence de la chaleur, se transforment en dithiobiurets pentasubstitués & constitution normale. Toujours en supposant que cette réaction, ayant porté sur le soufre de la thiurée, implique la présence, dans cette dernière, d’un groupe SH, elle devra être formulée, par exemple, comme suit: N(CH;), N(CH;), sacd SIR El D + dh = Ge er A N nen. CAE NC, H,.C.H, ‚NICH,), ld = YNCH, S=C Les combinaisons finales et stables sont celles qui au- raient dù résulter directement si les thiurées étaient en- trées en réaction sous leur forme dite normale. Puisqu’en réalité elles ont réagi sous la forme asymétrique pour donner naissance à des produits instables, il est permis de conclure que la forme normale ne s’est pas présentée, que, par conséquent, il n’y a pas desmotropie, au moins dans les conditions de l'expérience. Si ce raisonnement était exact, il faudrait s'attendre à ce qu’en opérant sur des thiurées mono- ou disubstituées, l'attaque eût lieu directement à l’azote. Des essais tentés dans ce but n’ont pas encore donné de résultat définitif. 58 SOCIETE HELVETIQUE M. le D" Ams PicTET, de Genève, donne un résumé des recherches qu’il poursuit depuis deux ans sur la phé- nanthridine et ses dérivés. La plupart des résultats obte- nus ont déjà été consignés dans les Archives (XXIV, 598; XXVI, 370, 477; XXX, 89). Parmi les observa- tions nouvelles, il faut mentionner les deux suivantes: 1° En collaboration avec M. A. Hubert, M. Pictet a cherché à établir, pour les dérivés de la phénanthridine, un procédé de synthèse analogue à celui qui a fourni à MM. Bernthsen et Bender de si remarquables résultats dans la série de l’acridine. On sait que ces chimistes ont trouvé que tous les dérivés acides de la diphénylamine, chauffés avec du chlorure de zinc, donnent par perte d’une molécule d’eau les dérivés méso de l’acridine. Il était à prévoir que cette même réaction, appliquée à l’or- tho-amidobiphényle, conduirait à la série correspondante des dérivés de la phénanthridine. Les premiers essais ont répondu à cette attente. En chauffant à une haute température le dérivé acétylé de l’amidobiphényle avec du chlorure de zine, les auteurs ont obtenu la méso- méthylphénanthridine, une base qui par toutes ses pro- priétés se rapproche beaucoup de Ja phénanthridine elle- meme: UH 002 cn Chile CH CB, — NH CH, — N Cette réaction sera appliquée à d’autres dérivés acides de l’amidobiphényle. 2 MM. Pictet et E. Patry ont repris l’étude de l’oxy- dation de la phénanthridine, et cela principalement dans le but d’obtenir de cette manière la phénanthridone que MM. Græbe et Wander ont préparée récemment par voie DES SCIENCES NATURELLES. 59 synthétique. Après avoir constaté que les oxydants usuels sont sans action sur la phénanthridine, ils ont eu l’idée d’employer comme agent d’oxydation le chlorure de chaux en presence d’un sel de cobalt, lequel constitue, comme on le sait, une source d’oxygene a l’état naissant. Ce procédé, qui n’a pas encore été utilisé pour l’oxyda- tion des corps organiques, a, dans le cas présent, conduit rapidement au résultat cherché. Chauffée quelques ins- tants avec une solution de chlorure de chaux au dixieme à laquelle on ajoute peu à peu une petite quantité d’une solution de nitrate de cobalt, la phénanthridine se con- vertit complètement en phénanthridone : On peut, de la même manière, obtenir facilement l’acridone par oxydation de l’acridine. M. le D' ScHumacHER-Kopp, chimiste cantonal à Lu- cerne, décrit un cas d’empoisonnement du bélail par des résidus de meunerie. L'homme qui avait distribué cette nourriture dut être opéré au bout de quelques heures à la suite d'un empoisonnement du sang. L'analyse ne décou- vrit dans la matière suspecte aucune trace d’alcaloïde, et l’intoxication doit être regardée, dans ce cas particulier, comme de nature purement bactériologique. L’auteur cite un second cas d’empoisonnement pro- duit par un mélange de chaux et d’arsenic répandu par vengeance sur un champ. Il discute enfin les faits qui se sont produits à la suite du meurtre de Keller et qui ont amené ce dernier à faire des aveux. 60 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. le D' W. MArckwarp, de Berlin, s’oecupe de la constitution des composés cycliques. On sait que l’on a pro- posé dans ces derniers temps, pour exprimer la structure de ces corps (benzene, naphtalene, quinoline), les for- mules dites centriques. Pour le naphtalène, par exemple, i 4 la formule centrique se distingue de celle de Græbe- Erlenmeyer en ce que, dans cette dernière, les positions ortho 4, 2 et 3, 4 ne sont pas identiques à la position 2, 3, a cause des doubles liaisons que l’on admet entre les atomes de carbone, tandis que pareille différence ne saurait s'expliquer avec la formule centrique. Or on peut prouver expérimentalement que cette diffé- rence existe en réalité et que l’on doit par conséquent admettre que les atomes de carbone 2 et 3 ne sont réu- nis que par une simple liaison, tandis qu'il y a une liai- son double entre les atomes 1 et 2, et entre les atomes 3 et 4. Cela résulte en premier lieu de la particularité qu’offre le dioxynaphtalène 2, 5 de ne pas donner de quinone par oxydation, ainsi que du fait, connu depuis longtemps, que les 5-naphtols substitués en « ne peuvent pas se combiner avec les diazoiques, parce que dans cette réaction il devrait se former les hydrazones de la qui- none 2, 3. Une seconde preuve de la nature spéciale de la posi- tion 2, 3 repose sur l'incapacité des naphtylamines et des quinolines substituées de la formule générale DES SCIENCES NATURELLES. 68 R R | ex ATRIA N H, _N H, fi de donner naissance, lorsqu’on les soumet à la réaction de Skraup ou à celle de Doebner et Miller, à des dérivés renfermant un noyau pyridique de plus. Les quinolines amidées dans le noyau pyridique four- nissent cette réaction si le groupe NH, est dans la posi- tion y, mais non s'il se trouve en «. Il résulte du moins d'essais préliminaires que la y-amidoquinaldine peut être transformée, par les procédés usuels, en corps possédant les formules suivantes : N tandis que l’a-amidolépidine reste inattaquée dans les mêmes conditions. Ces faits parlent, en ce qui concerne la constitution de la quinoline, en faveur de la formule de Körner et contre celles de Riedel et de Bamberger. M. FRIEDEL, de l’Institut, dans l’intention d’examiner, dans certains cas particuliers, les condensations qui peuvent se produire avec perte d’eau aux dépens de molecules renfer- mant des groupes acétyle, a chauffé de la méthylacétani- 62 SOCIETE HELVETIQUE lide avec de l’oxychlorure de phosphore au bain d’huile aussi longtemps qu'il se dégage de l’acide chlorhydrique. Le mélange étant versé dans l’eau, donne une solution colorée en brun clair, qui, additionnée de carbonate de sodium jusqu’à ce que l’effervescence cesse, laisse déposer une poudre cristalline brune, dont la quantité augmente notablement par l'addition de chlorure de sodium. La liqueur s’est en même temps colorée en un rouge fuch- sine. La poudre brune, lavée au benzène, dans lequel elle est insoluble, et cristallisée à plusieurs reprises dans l’alcool, donne à l’analyse des nombres conduisant à la formule C*H"°Az'CI?. Ce corps ne se comporte pas comme le chlorhydrate d’une base biacide, mais bien comme le monochlorhy- drate d’une base monacide chlorée. Il forme en effet avec l’acide chlorhydrique et avec l’acide sulfurique des sels acides incolores ou peu colorés répondant au type C°°H?'Az’Cl’. En raison du changement de couleur, le nouveau composé peut servir très commodément comme indicateur alcalimétrique. Il perd assez facilement la mo- lecule d’acide supplémentaire pour que l’aniline la lui enleve et rétablisse la couleur fuchsine. La constitution de la matière colorante résulte de ce qui vient d'être dit et des faits suivants : Le benzène en- lève à la poudre cristalline un produit qui n’est autre chose que la monométhylaniline. Une partie de la mé- thylacétanilide a donc perdu l’acétyle qu’elle renfermait. Cet acétyle, sans doute à l’état de chlorure, n’a pu réagir que sur le groupe phényle d’une autre partie de la ma- tière première et fournir ainsi les 2 atomes de carbone, qui, avec ceux de 2 molécules de méthylacétanilide, for- DES SCIENCES NATURELLES. 63 ment les 20 atomes de carbone du produit. Il s’est ainsi formé un dérivé d’un amidomethylbenzoyle, qui a dü se condenser avec une deuxième molécule de méthylacéta- nilide en donnant un hydrol, en même temps qu'il y avait élimination d'eau aux dépens des deux groupes acétyle. Cette élimination s’est faite, suivant toute vrai- semblance, entre les acétyles et les méthyles rattachés chacun à un atome d’azote différent. On arrive ainsi à la formule CH* | CH? — COH — C°H* CH = C CH? qui rend très bien compte des propriétés du composé, en même temps que de son mode de formation. On en a préparé divers dérivés. Par l’ébullition avec du sulfite de sodium, on obtient une poudre en cristaux très ténus d’un beau jaune d’or ou de bronze, qui ren- ferme C*°H'°Az°SO?°. Cette poudre est insoluble et beau- coup moins altérable que le chlorhydrate. En faisant bouillir pendant longtemps soit le chlorhy- drate, soit le sulfite avec les acides chlorhydrique ou sul- furique étendus, on provoque une transformation du pro- duit; la solution étant saturée par un alcali, ne donne plus une coloration fuchsine, ni un précipité brun à reflets bleus, mais bien un précipité d’un beau rouge ponceau, 64 SOCIETÉ HELVÉTIQUE tirant d'autant plus sur l’orangé que la réaction est plus complete. Le nouveau produit est insoluble dans l’eau, mais soluble dans le benzène, d’où il cristallise en petits pris- mes orthorhombiques jaunes. Il renferme (C’’H'’Az?)’O et est l’&iher-oxyde de l’hydrol correspondant au chlorhy- drate. Il est facilement soluble dans les acides et donne avec l’acide sulfurique un beau sulfate cristallisé en pris- mes orthorhombiques. Ainsi qu’on le voit, il ya eu condensation, comme on s’y attendait; seulement la réaction a été compliquée par l'intervention d’un groupe acétyle supplémentaire. Le composé formé est très stable, sauf vis-à-vis des oxydants, qui le transforment en une matière colorante bleue. En distillant le chlorhydrate sur la poudre de zinc, ou même seul, on obtient une huile, qui paraît être la leuco- base correspondant à l’hydrol. On n’a pas réussi jusqu'ici à séparer les deux groupements qui semblent exister dans la molécule, celui de la benzophénone méthylée et celui d’une diméthyldiazine. Des expériences ultérieures sont encore nécessaires pour établir d’une manière plus solide la constitution qu’on à été amené à admettre pour la série de composés dont il vient d'être question. M. J.-H. GLADSTONE, de Londres, croit qu’il faut dis- tinguer un dge de cuivre qui aurait précédé l’âge de bronze des archéologues. Il a examiné un certain nombre d’ustensiles en métal rouge que M. Flinders Petrie a trouvés en Egypte et qui remontent à une très haute antiquité; ces objets sont en cuivre, mais renferment toujours de petiles quantités d’antimoine, d’arsenic ou d’étain. M. Petrie a trouvé aussi une bague d’étain et DES SCIENCES NATURELLES. 65 des ornements que l’analyse a montré étre en antimoine metallique. L’auteur a examiné aussi des outils découverts par M. Bliss a Lachish. L’outil le plus ancien est en cuivre contenant beaucoup d’oxyde cuivreux. On a trouvé égale- ment a Lachish des objets en plomb très pur et des bracelets d’argent. M. W. RoBERT donne lecture de quelques passages d’un travail sur Samuel Baup, chimiste vaudois peu connu (voir Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 3° série, XXIX, 185.) La section de chimie se réunit ensuite à celle de phy- sique pour assister à une expérience de M. Raoul Picrer concernant l'énfluence des basses températures sur les phéno- ménes chimiques. — M. Pictet montre que si dans de l'acide chlorhydrique refroidi à environ —80° on intro- duit un morceau de sodium suspendu à une tige de fer, il ne se manifeste aucune réaction. Si on laisse ensuite la température s'élever, le dégagement d'hydrogène se produit bientôt, mais, chose curieuse, les premières bul- les gazeuses qui se forment partent de la surface du fer, et ce n'est qu'à une température un peu supérieure que le sodium lui-même est attaqué. 66 SOCIETÉ HELVETIQUE Géologie. Président : M. CorteAv, d’Auxerre. Vice-Président : M. Hem, prof. à Zurich. Secrétaires : M. Luceon, de Lausanne. M. Wegrui, d’Aarau. E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres par les rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le lac des Brenets et les sources de l’Orbe. — H. Golliez. Compte rendu de l’excursion en Cha- blsis. — H. Golliez. Plissements anciens du massif de Morcles. — G. Boehm. Polypiers siluriens silicifiés du Gotland. — G. Boehm. Fossiles crétaciques du Frioul. — M. Lugeon. Région de la brèche du Chablais. — A. Heim, Remarques sur la communication précédente. — A. Delebecque. Glacier de Téte-Rousse. — H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. — H. Schardt. Profil du Mont Catogne. — F. Cotteau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de barrage glaciaire autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt inter- glaciaire à Schweizerbild. — J. Früh. Erosion par les vents. — L. Favre. Coupe à grande échelle des tunnels du Jura industriel.— A. Jaccard. Seconde édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez. Machine à scier et à polir les minéraux et les roches. Dans la première assemblée générale, à titre d’adresse présidentielle, M. le prof. RENEVIER résume les traits es- sentiels de la Géologie des Prealpes de Savoie, qu'il étudie depuis 13 ans, ayant été chargé d’en dresser la carte géologique pour le service officiel français. Il les subdivise en 4 régions, bien différentes les unes des autres, aux points de vue stratigraphique et tecto- nique. I. Plaine erratique le long du lac Léman, et contour- nant dans la vallée de l’Arve. Glaciaire et alluvions inter- glaciaires parfois très fortement agglutinées, et formant des berges abruptes dans les gorges de la Drance. DES SCIENCES NATURELLES. 67 II. Region mollassique, dans laquelle il fait rentrer les Voirons et le Mont-Vouan, qu’Alphonse Favre considérait comme éocènes et dans lesquels l’auteur reconnait deux anticlinaux déjetés à W, dont la voute est rompue, sui- vant les points, jusqu’au Flysch, au Néocomien, ou même jusqu’au Malm. HI. Chaines des Préalpes extérieures, formées d’une remarquable succession d’anticlinaux et synclinaux, plus ou moins normaux ou déjetés. Suivant le terrain qui y prédomine, et qui en constitue le principal caractere, M. Renevier distingue 3 zones. a) Zone du Lias, la plus extérieure et la moins con- tinue, formée de 3 anticlinaux, souvent rompus jusqu’au gypse triasique. b) Zone du Malm, plus large, plus variée, et plus cons- tante, arquée en demi-cercle depuis le Rhöne jusqu’a l’Arve, et comprenant les principaux sommets des chaînes extérieures: Cornettes, Oche, Billat, etc. Les nombreux anticlinaux, plus ou moins profondément rompus, sont habituellement déjetés au NW, ce qui est en rapport avec la courbure de leurs axes, dirigés d’abord E-W dans le Bas-Valais, puis N-S, et enfin NW-SE sur les bords de l’Arve. c) Zone du Flysch, qui n’est qu’une dépression médiane des chaînes jurassiques précédentes, disparaissant sous un immense amas de Flysch, qu’elles percent par ci par là en forme de Klippes. IV. Regions de la Breche, qui sépare les Préalpes exté- rieures des Hautes-Alpes calcaires. Contrée ovalaire très remarquable, simulant un immense champignon, dont le pourtour formé de jurassique bréchifère déborde sur les terrains circonvoisins, y laissant souvent de curieux lam- 68 SOCIÉTÉ HELVETIQUE beaux de recouvrement; tandis que le centre, déprimé, est occupé par le Flysch, au travers duquel percent les pointements cristallins du plateau des Gets, les uns de Protogine, les autres de roche basique. Cette singulière région a été particulièrement étudiée en dernier lieu par M. Maurice Lugeon, assistant de M. Renevier, qui attribue comme lui la brèche du Chablais au Jurassique, et non à l’Éocène ainsi qu’on l'avait fait précédemment. L’exposé de M. Renevier est accompagné d’une carte géologique, au 50 millième, et de 10 profils coloriés, au 10 millième, sur lesquels M. Lugeon fait des démonstra- tions pendant la lecture. L'hypothèse qui rend le mieux compte des curieuses dispositions de cette contrée est celle d’un massif local, opposant résistance à la poussée tengentielle de la litho- sphère, et motivant soit la forme semi-circulaire des chaînes, soit le chevauchement périphérique du terrain bréchifère, soit enfin la formation même des brèches, et la grosseur de leurs éléments, dus au démantèlement graduel du dit massif, dont les pointements cristallins sont peut-être les derniers vestiges. Ce travail figure in-extenso en tête des Acta de 1893, à titre d’adresse présidentielle. Dans la première assemblée générale, M. le prof. D' Ed. Brückner de Berne parle sur l’ablation des terres par les rivières‘. Il ne peut y avoir aucun doute ! Voir aussi l'essai de l’auteur paru sous le titre: « Ueber die Geschwindigkeit der Gebirgsbildung und der Gebirgsabtragung » dans le journal Himmel und Erde, VIme année (Berlin 1893), p. 1-25. > dti di DES SCIENCES NATURELLES. 69 que la formation des montagnes ne continue encore ac- tuellement; les tremblements de terre tectoniques le montrent assez clairement. En outre on trouve en maint endroit des récits populaires qui semblent indiquer des mouvements du sol. On raconte que des objets qui, il y a peu d’années, n’etaient pas visibles, le sont devenus et réciproquement. Bien que ces récits ne doivent souvent étre accueillis qu’avec réserve, ils sont parfois si positifs que l’on ne peut guère douter de la réalité des mouve- ments du sol, comme par exemple dans les environs de Doucier, dep. de l’Ain. Néanmoins nous n’avons actuellement aucune donnée sur la rapidité de ces mouvements; la seule chose certaine, c’est que nulle part en Europe ils n’atteignent une rapi- dité considérable, comme par exemple À m. par an; car des changements aussi rapides n’auraient pu rester ina- percus. Les seules données quantitatives que nous ayons a cet égard nous viennent des bords de la mer Baltique. Les observations exacies montrent clairement un sou- levement des cötes de la Suede et de la Finlande, de 1522 par an au maximum. Nous sommes un peu plus au clair sur la rapidité de la destruction des montagnes, provenant à la fois du délitement des roches et de l’ablation par les eaux. Le premier disloque les masses rocheuses et les prépare au transport dans le fond des vallées et hors des montagnes. Ce transport se produit presque exclusivement par les eaux courantes qui emportent les matériaux désagrégés, dénudent ainsi de nouvelles couches de roches et les rendent accessibles aux influences atmosphériques. On a désigné cette ablation superficielle des terrains par le mot peu heureux de dénudation, et réservé le mot d’éro- 70 SOCIETE HELVETIQUE sion à l’ablation produite dans le lit des rivières, c’est-à- dire à l’excavation des vallées. Comme, abstraction faite des poussières qui ne jouent un rôle essentiel que dans les déserts, toutes les matières enlevées passent par les rivières, on devait songer à déterminer la masse de roches qui traverse en un an le profil d’un cours d’eau. Cette voie a été suivie par tous ceux qui se sont occupés de la question, par Lyell, Archi- bald Geikie, Mellard Reade, etc. Quelque intéressants que soient les chiffres obtenus, ils présentent cependant malheureusement une grande incertitude et cela par di- verses raisons. Ils reposent souvent seulement sur les observations de quelques mois, ou même de quelques semaines. Or l'entraînement des matières en suspension varie avec la masse d’eau et souvent beaucoup plus que celle-ci. On ne peut guère conclure le transport annuel total d’après des observations de peu de durée. Mais même d’après des observations d’une année entière on ne peut pas tirer des valeurs ayant une signification géné- rale. Car la masse d’eau subit d'une année à l’autre des variations qui influent aussi plus fortement sur le trans- port. Il peut arriver que dans une année il ne passe à travers le profil des fleuves qu’une petite fraction de ce qui a passé dans l’année précédente. D'après Penek, par exemple, les boues entraînées dans la mer par le Danube ont été de neuf à treize fois plus abondantes dans les années humides 1870 et 1871 que dans les années sèches 1863 et 1865. Il faut donc pour fixer le charriage annuel moyen disposer d'observations poursuivies sans interruptions pendant plusieurs années. Or de telles séries d'observations sont rares. Les masses rocheuses qu’une rivière emporte de son DES SCIENCES NATURELLES. 71 territoire descendent sous trois formes, au fond du fleuve comme cailloux roulés et sables, en suspension à l’état de boue, et en dissolution dans l’eau. Pour mesurer leur quan- tité totale, trois déterminations différentes sont donc néces- saires. Ce n’est que pour les grands fleuves des plaines que l’on peut se contenter de deux déterminations parce que le transport des cailloux roulés est nul ou du moins sans importance. Ces trois mesures n’ont été faites ac- tuellement pour aucun cours d’eau. Le plus souvent on ne possède qu'une seule donnée, et ce n’est que pour un très petit nombre de points de la terre que l’on peut actuellement indiquer d’après des observations directes la valeur de l’ablation. Les masses qui sont emportées en suspension ou en dissolution sont relativement faciles à déterminer. On puise pendant plusieurs années régulièrement de l’eau de la rivière, on détermine par filtration la quantité de matière en suspension par litre d’eau, et par évaporation la quantité de matières en dissolution. Si l’on connaît en même temps le débit total du cours d’eau on peut en dé- duire la masse totale des matières entraînées. Malheureu- sement on ignore souvent les débits précisément pour les points où les déterminations ont été faites. Il faut alors déduire le débit annuel approximatif de la quantité de pluie tombée, ce qui est très peu précis. Sl est beaucoup plus difficile de tenir compte de l’en- trainement des cailloux au fond des cours d’eau. Les données à cet égard manquent presque complètement, car le déplacement des cailloux ne s’opère pas continùment mais par à coups dans les crues. Ce transport peut être obtenu d’une manière plus sûre par la mesure de l’accroissement des dépôts formés à l’em- 12 SOCIETE HELVETIQUE bouchure du fleuve. Il suffit d’établir tous les dix ou vingt ans une carte exacte de son delta au-dessus et au-dessous de la surface de l’eau et de mesurer l’accroissement. Cette méthode est malheureusement inapplicable sur les cötes de la mer parce que les courants entraînent des quantités de matières considérables; mais elle donne d’ex- cellents résultats dans les lacs. C’est ainsi que Heim a mesuré la dénudation du bassin de la Reuss au-dessus du lac des Quatre cantons. D’après l’accroissement du delta en 27 ans, il a trouvé une ablation de 0,182 mm par an. En ajoutant les masses suspendues ou dissoutes on arrive à une ablation de 0,3 à 0,4 millimètres. La Kander offre une excellente occasion de déterminer de cette manière la grandeur de l’ablation. Cette riviere tombait autrefois dans l’Aar un peu au-dessous du lac de Thoune. En 1714 elle fut conduite directement dans le lac et elle a déposé depuis lors un delta de 70 hect. Un de mes élèves, M. le D’ Th. Steck de Berne, a determine exactement la grandeur et le volume de ce delta et en a déduit l’ablation dans le bassin de la Kander'. Rien que par le dépòt du delta on trouve une ablation annuelle de 0,2802%, en y ajoutant par estimation la part des ma- tieres suspendues et dissoutes, on arrive à 0,9®® par an ou 5 cm. par siècle, soit environ 1 m. en 2000 ans. Je reproduis ici tous les chiffres sùrs, que je possede actuellement, sur la dénudation de diverses contrées. ! D’après Steck. Jahresb. d. Berner geog. Ges. 1893. DES SCIENCES NATURELLES. 73 Ablation annuelle dans le bassin de differents fleuves. Elbe! au-dessus de Tetschen (matières dissoutes et 0,012 mm. Seine! » de Paris suspendues) 0,024 >» Meuse! » de Liège » 0,050 » Danube!» de Vienne » 0,056 >» Rhöne? » de Villeneuve » 0,44 >» Arve? » de Genève > GALLES Reuss* » du Lac des 4 Cantons (accroissement 0,18 » Kander >» du Lac de Thoune du delta) 0,28 > Amudarja! (matières en suspension) 0,12 >» Indus! » O7 Gange! » 0,30 » Irawaddy! » 0,31 >» Yangtsekiang’ (mat. susp.) 0,07 » Mississipi! » 0,045 >» Nil! (mat. diss. et susp.) 0,015 » Aucun de ces chiffres — à l’exception du Nil, de la Seine et de la Meuse oü le transport des cailloux est probablement nul — ne donne la denudation com- plète ; ils nous donnent cependant une idée des grandeurs dont il s’agit, d’autant plus que d’après les données exis- tantes nous pouvons conclure approximativement celles qui nous manquent. Le résultat général que l’on peut déduire de ce tableau est que dans des plaines de latitudes moyennes la dénuda- tion annuelle est souvent de 0,022 seulement et n’atteint nulle part 0,1%. Dans les grands bassins des Alpes elle va à ‘/,"n et il paraît en être de même pour les grands fleuves de l’Inde. ! Je dois ces dates à l’amabilité de M. le professeur Penck qui les a décrites de nouveau. 2 D’après Forel. ® D’après Baëff. # D’après Heim. 5 D’après Steck. 74 SOCIETE HELVETIQUE Nos données se rapportent à des bassins de grandeurs très différentes. Mais plus un bassin est grand, plus il y aura de différences de dénudation entre les différents points. Même dans les districts relativement sans impor- tance de la Reuss et de la Kander, nous trouvons de larges vallées où la rivière dépose ses cailloux aussi bien que des sommets où l’ablation est intense. Nos chiffres ne donnent que la moyenne du district entier ; cette moyenne est forcément dépassée de beaucoup en certains endroits; le chiffre maximum de 0,5®® par an trouvé ci-dessus est donc seulement une limite inférieure des plus grandes dénudations possibles. Dans de telles circonstances on ne peut malheureusement savoir si la dénudation suffit à compenser le soulèvement des montagnes, en abaissant un district autant que celui-ci est soulevé dans le même temps. Nous en sommes encore aux premières tentatives pour mesurer les forces qui déterminent la forme de la surface de la terre. Pour aller plus loin, il faut étudier les régions où agissent le plus rapidement les actions qui forment les montagnes, et celles qui les détruisent. Aucun pays ne se prête mieux à cette étude que la Suisse. Pour mesurer les changements que notre sol subit sous l’action des forces qui forment les montagnes, une série de travaux préparatoires sont déjà faits. Un réseau de triangulation est établi, de nombreux nivellements sont conduits au travers du pays. Une répétition de ces me- sures après quelques dizaines d'années montrera sans doute d’intéressants changements dans la situation de differents points. Aussi ne faut-il qu’attendre. Au contraire l’ablation peut étre observée et mesurée directement des maintenant. Il n’y a qu’a suivre exacte- DES SCIENCES NATURELLES. 75 ment le travail de nos rivieres. Il faut d’abord établir des observations exactes de l’accroissement des deltas dans les nombreux lacs de la Suisse. Comme depuis vingt ans tous les grands lacs ont été sondés par le bureau topo- graphique fédéral, une répétition de ces sondages dans le voisinage de l'embouchure des rivières donnera directe- ment l'accroissement des deltas. Il faudrait ensuite puiser régulièrement de l’eau en des points convenablement choisis de diverses rivières et dé- terminer les quantités de matières en dissolution et en suspension qu’elle contient ei en même temps les débits, aux mêmes points et aux mêmes moments. Car ces dernières mesures manquent complètement en Suisse sauf pour l’Aar près d’Aarau et pour le Rhône au-dessus du lac Léman et près de Genève. Ces observations continuées pendant quelques années fourniront des données des plus importantes permettant de calculer l’ablation totale en Suisse et ses relations avec les altitudes, avec l’inclinaison du sol, la nature des roches, l’abondance des pluies, etc. Une telle tàche est au-dessus des forces d’un travail- leur isolé, elle mérite d’être entreprise par la Société helvétique. M. J. PıccArD, professeur de chimie à Bâle, a entre- tenu la 2% assemblée générale des expériences qu'il a faites aux entonnoirs de Bonport (vallée de Joux). On admettait depuis longtemps que l’eau du lac Bre- net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n'avait ja- mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique. 76 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Récemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la fournir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une solution de violet d’aniline acide; après quoi ils atten- dirent vainement, pendant quatre heures et demie, que l’eau sortit colorée aux sources de l’Orbe. Le résultat négatif de cet essai provenait de ce que la matière colo- rante employée avait été décomposée dans le sol calcaire. En outre, le temps d'observation aux sources de l’Orbe avait été insuffisant. M. Piccard a répété l'expérience, en employant une solution de fluorescéine, substance qui possède un pou- voir colorant considérable et ne présente pas les incon- vénients du violet d’aniline. N'ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla sans attendre le résultat de son expérience. Ce furent les journaux qui lui en apprirent le brillant succès; ils racon- terent que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pen- dant 18 heures. D’après les observations faites, l’eau a commencé à ressortir colorée 50 heures après l’introduc- tion de la fluorescéine. La durée du passage peut être évaluée à 12 heures. Chose curieuse, si elle se confirme, on prétend que le Nozon s’est aussi coloré en vert. Comme le liquide colorant n’a pas été versé dans le lac, mais seulement dans l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe de vastes chambres souterraines alimentant à la fois les deux rivières ‘. M. Piccard tient à rassurer la population des bords de l’Orbe, que la coloration inusitée avait vivement inquié- tee. La fluorescéine n’est pas vénéneuse ; elle se trouvait ! D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colo- ration du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard). DES SCIENCES NATURELLES. Hel d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel, qu’elle ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les pois- sons’. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude, bien plus concentré que ne l'était l’Orbe au moment de l'expérience. Une discussion s’engage à la suite de cette communi- cation. M. ForEL était persuadé depuis longtemps de l’origine lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses variations de température, coïncidant avec celles du lac, en étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et Aubert avaient déjà essayé en 1865, sans succès d’ail- leurs, d’en fournir la preuve directe. L’orateur félicite M. Piccard du brillant résultat de son expérience. M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ, que l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable à celui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice de son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujour- d’hui. Il félicite également M. Piccard. M. GoLLiez donne un compte rendu de l’excursion de la Société géologique dans le Chablais. Ce compte rendu doit nécessairement être court afin de ne pas entrer ici dans des détails qui seront mieux à leur place dans la communication de M. Lugeon sur cette région. M. Golliez s'exprime à peu près comme suit : 1" journée. Le premier jour employé à parcourir en voi- ture la distance qui sépare Thonon de St-Jean d’Aulph, ‘ Le degré de dilution de la fluorescéine, pendant le passage maximum, peut être évalué à 0,000,000,006; et le volume du canal souterrain & 200 mille mètres cubes. 78 SOCIETE HELVETIQUE nous a permis, gràce a de nombreux arréts, de constater l’exactitude de la coupe que nous avions en mains. Nous rencontrons d’abord la belle et classique région des allu- vions de la Dranse. Plus loin les relations du flysch re- couvert par le trias (gypse) d’Armoy sont des plus nettes et nous montrent en ce point d’une façon éloquente le phénomène de grand recouvrement des Préalpes sur Féo- cène. Ce que nous appellons la grande écaille ou le pre- mier anticlinal. De là nous pénétrons dans la zone du lias puis dans celle du malm en touchant du doigt, pour ainsi dire, chaque anticlinal et synclinal de cette région. Les barres de malm si caractéristiques du paysage géologique des Préalpes nous permettent en outre de suivre encore à d’assez grandes distances les accidents relativement sim- ples et que les profils À et 2, dont nous sommes tous munis, rendent fidèlement. Accessoirement nous visitons er passant au Jotty les belles gorges de la Dranse qui coule entre deux parois très rapprochées de malm, à une grande profondeur. Au pont de Couvaloup nous entrons dans la zone du flysch, dont le paysage est aussi rond que le précédent était hérissé de pointes et orné de parois sauvages. La route nous permet d'atteindre encore des anticlinaux cré- taciques, puis une dernière klippe de malm derrière laquelle nous entrons dans le bassin de St-Jean d’Aulph. Notre première journée s’arrétait là et nous avons fini d’utiliser notre temps en faisant une petite visite aux ro- chers voisins, escarpements de brèche du Chablais et de dolomie triasique occupant une position très complexe dans le flysch et dont le lendemain nous réservait l’expli- cation. DES SCIENCES NATURELLES. 79 2° journée. Notre itinéraire était combiné pour nous montrer le bord de la région de la brèche du Chablais, en un point du reste très compliqué de son contaet avec le flysch. Rien de plus intéressant au point de vue tecto- nique que cette course par le Mont-Dévian, Lesse d’A- mont, les chalets et le col de Brion, le col et les chalets de Lens, le lac de Montrion. Le profil que nous avons en mains nous montre sans interprétation ce que nous rencontrons dans la montée, savoir: Flysch renversé (plong‘. SE), brèche supérieure, schis- tes ardoisiers (verticaux), dolomie du trias, quartzite (plong‘. SW 60°), permien (SW 40°), crétacique et flysch (plong. SW 30°) puis par deux alternances de flysch et de crétacique on va dans le torrent de l’Essert tomber sur le malm. On voit donc le crétacique rouge et le flysch passer sous le permien, entre le malm et le permien. De l’autre côté de la coupe, du torrent de l’Essert à la pointe de Nantaux, on voit de bas en haut : malm, cré- tacique, brèche inf., schistes moyens, brèche sup. Nous trouvons même comme dessert au point où nous avons déjeuné, de la cornieule pincée entre le crétacique et la brèche inf. Ainsi tout nous présage ici un très considé- rable accident. En tout cas le massif de la brèche est ren- versé par-dessus le crétacique et le flysch. Ce trias et ce lambeau de permien (l’un des rares qu’on connaisse dans le Chablais) nous indiquent des chevauchements et des étirements très grands. Tous les participants à la course sont convaincus qu'on est en face d’un grand anticlinal faillé, étiré et renversé sur les régions voisines. On entend alors les explications de MM. Renevier et Lugeon (ce 80 SOCIETÉ HELVETIQUE dernier surtout a étudié la region de la breche), d’où il ressort que ce faciès curieux des terrains jurassiques pré- sente sur tout le bord de son ellipse de tels renversements, ce qui donne à cette nappe de brèche la disposition que ces Messieurs ont appelé du terme très pittoresque de champignon de la brèche. Plus tard, dans les semaines qui ont succédé à la course, M. Golliez, reprenant les observations faites au cours de l’excursion, a proposé l’interprétation suivante de cet accident si considérable. Il faut interpréter le cré- tacique qui pointe dans le flysch des chalets de Brion, comme des anticlinaux venus des couches crétaciques qui sont sous la pointe de Nantaux, et paraissent par consé- quent dans la coupe comme des synclinaux de crétacique dans le flysch. Dès lors M. Lugeon, dans d’autres cour- ses, a vérifié l’exactitude de cette manière de voir, en ce qu'il a pu constater le bas d’un de ces faux synclinaux et l’a trouvé noyé dans le flysch. On a donc le dessin sui- vant du profil. sar D ev eta, DES SCIENCES NATURELLES. 81 su - BEN re wi i DoS Bed aa MS Ip N Liar CADI N ER; ata Du col de Brion au col du Lens nous continuons à nous pénétrer de la réalité de cet accident, en même temps que nous prenons connaissance de la subdivision de la breche du Chablais en ses trois groupes, la brèche inférieure et la brèche supérieure séparées par le groupe des schistes moyens de la brèche ou schistes ardoisiers. Cette ingénieuse division due à M. Lugeon paraît ici très nette. En outre nous entrevoyons combien une explica- tion satisfaisante des conditions d’origine de la brèche va être difficile à donner. Le caractère anguleux des débris, la nature polygénique des galets, aspect régulièrement lité des bancs de brèches quelquefois peu épais, la pré- sence de schistes à petits lits et très limoneux, tout cela constitue un ensemble de conditions si diverses, qu’elles laissent en la plupart d’entre nous à peine soupçonner comment ce complexe a pris naissance. Aux chalets du Lens une pluie persistante nous force a nous dévaler rapidement jusqu’à l’hôtel du lac Mont- riond où nous trouvons auprès de M. et M" Michel-Lévy le plus aimable accueil. 82 SOCIETE HELVETIQUE Entre Montriond et Morzine l’état de nos individus ne ne nous a plus permis de faire assez de géologie pour juger de cette region où la breche et surtout les schistes ont un immense développement et où le flysch vient recou- vrir la brèche. 3e journée. Question brùlante des klippes cristallines du flysch au plateau des Gets. Le plateau des Gets, compris entre la Dranse et le Giffre, de Morzine à Taninges, serait un vulgaire plateau de flysch ondulé, s’il n’y apparaissait, pour en relever l'intérêt, de nombreux pointements de roches cristalli- nes éruptives tant acides que basiques : des pointements de protogine, de granulite, de diabases. Il serait un peu long de donner ici la description de chaque pointement, mais il importe en tout cas de fixer autant que possible les résultats généraux de la journée. Les pointements sont à différents degrés entourés de brèches diverses ou de schistes rouges lilas et noirs, le tout est entièrement noyé dans le flysch environnant. Notre première constatation c’est que les pointements avec leurs brèches et leurs schistes sont pincés dans du flysch. En second lieu, comme il s’agit de fixer l’äge des schistes rouges lilas ou noirs dans lesquels les pointe- ments sont inclus et que ces schistes sont sans fossiles, c’est plutôt de l’impression personnelle, à l’œil, que doit ressortir cet âge. Or l’ensemble des participants à la course inclinent à croire que ces schistes ne sont pas éocènes. La majorité sinon tous pensent que c'est du trias qu'ils se rapprochent le plus. Cela donnerait donc un appui à ceux qui pensent que ces roches éruptives sont anciennes et non contemporai- DES SCIENCES NATURELLES. 83 mes du flysch. Il est certain que le pointement de proto- gine de la Rosière par exemple, qui représente une lame «de près d’un kilomètre de longueur prend une importance peu commune dans cet ordre d'idées, C’est au prix de bien des discussions que ces conclu- sions ont été élaborées; il serait fastidieux de les rappeler ici car elles n’avaient d'intérêt qu’en face même des lieux en litige. 4me journée. Cette journée dans la vallée du Giffre devait nous montrer d’une part le contact anormal de la brèche et des Préalpes extérieures à Matringes, de l’autre le contact anormal de la brèche et des hautes Alpes à Samoëns. C'est-à-dire que nous parcourions ainsi tout le champignon. A Matringes on trouve dans la montée par la Chapelle ‘de Saint-Gras et Geblu le grand anticlinal étiré et ren- versé du bord du champignon, avec un petit accident secondaire de lias entre deux trias. On a donc la succes- sion : crétacique, malm, faille trias, lias, trias breche. Le pli est versé vers le N. W. Les profils de cette excursion, ‘tant le profil général de M. Renevier que les intéressants profils de détail de M. Lugeon rendent mieux compte de ces faits qu’une description. J’insisterai icì seulement sur le fait que les schistes d’apparence flyscheuse accompa- gnant le gypse à Geblu, ainsi que les couches rouges, que d’autres avaient confondues avec du crétacique, sont bien triasiques et pincées dans le premier antielinal de trias, ce que Alph. Favre avait déjà vu en partie. Le réthien qui surmonte ce trias est remarquablement fossilifère. En chemin pour rentrer à Taninges, M. Lugeon qui connait très bien cette région nous a montré des détails très curieux du renversement et chevauchement du cham- 84 SOCIETE HELVETIQUE pignon, ainsi que, derrière Taninges, l’indice de l’exis- tence dans la profondeur du synclinal de la Chevasse, sujets très captivants de tectonique que M. Lugeon déve- loppera dans le mémoire qu'il prépare en ce moment. A Samoëns les relations sont plus simples. On accoste derrière le village le nummulitique qui est par-dessus le gault, ces facies haut-alpins sont surmontés de flysch qui supporte la cornieule, le lias et les brèches. L’ensem- ble forme donc un grand anticlinal dejete vers le SE, c’est l’autre bord du champignon de la brèche qui recouvre les hautes Alpes, lesquelles passent donc sous les Préal- pes. Ces points sont très bien mis en lumière par les ex- plications de nos intéressants guides. Ve journée. Le rapporteur de la course n’a pas pu assister a la promenade de la pointe d’Orchez. M. de Mar- gerie, qui a bien voulu compléter ce compte rendu, a constaté que les indications données dans le programme et les profils se sont trouvés conformes aux faits observés par les excursionnistes. La pointe d’Orchez qui avait paru si difficilement explicable, semble être maintenant dé- brouillée par les travaux de M. Lugeon. Les excursion- nistes, rentrant sur Genève par la vallée du Giffre, ont encore pu admirer l'exactitude des profils de M. Rene- vier dans les Préalpes extérieures, zone du malm, zone du lias et région mollassique. Le synclinal de mollasse entre les Voirons et le mont Vouan a terminé dignement cette course dans cette belle région. Outre les deux guides MM. Renevier et Lugeon, les participants à la course étaient : MM. Michel-Lévy, direc- teur du service de la carte de France, Marcel Bertrand, de Margerie, Kilian, Haug, Delebecque, Duparc, Ritter, Sarasin, Vionnet, Grandjean, Wehrli, Porschnew et Golliez. Ils ont DES SCIENCES NATURELLES. 85 exprimé par l’intermediaire de M. Golliez leur admiration pour les belles et consciencieuses études de MM. Rene- vier et Lugeon et ils félicitent le service de la carte de France, son directeur surtout, de n’avoir rien négligé pour permettre à ces deux messieurs de mener à bien, à très bien plutôt, l’étude de cette contrée si compliquée. M. le prof. GoLLIEZ entretient la section de sa décou- verte des anciens plissements précarbonifères qu’on peut nettement remarquer dans les schistes cristallins qui for- ment le soubassement de la Dent-de-Moreles. Ces schistes cristallins forment deux groupes distincts, les deux mêmes groupes que M. Michel Lévy a distingués dans la vallée de Chamonix. En empruntant aux notations de la carte française la manière de dénommer ces couches, nous appellerons les plus jeunes : groupe des cornes vertes ou (X), et les autres: groupe des micaschistes ou (Z,). Les uns et les autres sont abondamment parcourus de filons de granulite, granite, pegmatite, tantôt en filons bien indi- vidualisés comme les remarquables filons des gorges du Trient, tantôt en filons minces et injectés entre les feuil- lets des couches, formant ainsi de faux gneiss. Sur la section comprise entre Lavey-les-Bains et Fol- laterres on voit le groupe des cornes vertes se répéter quatre fois, formant par conséquent quatre synclinaux laissant entre eux trois anticlinaux de micaschistes. Les couches ont une direction environ NNE.-SSO. et plon- gent presque partout de 60-80° ESE. Ce qui donne à ces plis une très grande ampleur. C'est sur les anticlinaux et synclinaux rasés que repo- sent les autres terrains avec de remarquables discordan- ces. On voit entre autres le carbonique formant un grand 86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE synclinal dont le flanc oriental repose sur les cornes vertes, tandis que l’autre flanc coupe entre Dorenaz et ’Haut-d’Arbignon à travers un anticlinal de schistes micacés jusqu'au nouveau synclinal de cornes vertes. Cette discordance du carbonique n’a jamais été démontrée: aussi bien jusqu'ici. Une discordance plus nette encore, c’est celle du trias sur les schistes anciens et sur le car- bonique. Ce fait, qui est constant dans toute notre région, a déjà été signalé plus d'une fois, mais il a ici un intérêt de plus, puisque la même bande de trias empiète sur le carbonique et sur les schistes cristallins à la fois en dis- cordance. Cette discordance est telle qu’elle met parfois. le trias et les schistes presque à angle droit l’un sur l’autre. Donc, sous le grand pli couché, qui n’interesse que les terrains supérieurs au trias, on voit en discordance un puissant synclinal de carbonique, et sous ce synclinal et le pli couché une série de quatre synclinaux anciens. M. Golliez, après avoir rappelé les généralités sur les mouvements anciens huroniens, calédoniens, etc., pense que l’on doit maintenant interpréter la série des plisse- ments de la Dent-de-Morcles de la façon suivante : Les plissements des schistes représentent la vieille chaîne précarbonique à laquelle on a donné le nom de chaîne calédonienne. Le carbonique s’est déposé en dis- cordance sur elle en provoquant des dénudations énormes qui ont mis à nu même les granulites profondes. Ensuite vient le mouvement hercynien qui a fourni la discordance entre les terrains carboniques et le trias. Enfin, le grand pli couché qui va du jurassique au flysch représente le plissement alpin. Il est en outre intéressant de constater que ces plisse- DES SCIENCES NATURELLES. 87 ments se sont reproduits aux mêmes points. Ainsi, le syn- clinal hercynien des terrains carboniques repose dans un synclinal calédonien de schistes cristallins, et le grand synclinal du pli couché alpin repose dans le synclinal car- bonique. Ceci justifie les vues récentes de M. Marcel Ber- trand sur la permanence des plissements aux mêmes lieux. M. Golliez expose les vues contradictoires de M. Heim, qui pense que les plissements des schistes ne sont qu’un foisonnement profond de ces masses. M. Golliez insiste sur la nouvelle interpretation qu’il donne maintenant de ces phénomènes, car pour lui la coupe de la Dent-de- Morcles paraît démonstrative. L’auteur ajoute qu’il a trouvé dans les cornes vertes un poudingue ancien plus vieux que le carbonique. C’est la première fois qu’on trouve un tel poudingue dans nos Alpes. Les éléments en sont fort grands, quelquelois céphaliques, et sont des granulites et des quarzites ci- mentés par une pâte excessivement métamorphique. Ce poudingue nous prouve combien le ruissellement devait être grand, déjà avant ie carbonique et avait dû être long, pour que l'érosion ait pu déchausser les masses des gra- nulites profondes. Par conséquent, combien aussi les montagnes précarboniques (soit calédoniennes) ont dû être grandes. M. Renevier, prof., et M. Termier, le savant directeur adjoint de l’École des mines de St-Étienne, qui tous deux ont parcouru cette région en compagnie de M. Golliez, ont été convaincus de la justesse des vues exposées par lui, tant au sujet des plissements calédoniens qu’à celui du poudingue ancien. 88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. le prof. BorHm de Fribourg en Brisgau présente à la société des coraux de l’espèce Syringopora fascicularis, remarquablement conservés, provenant des calcaires silu- riens de Grogarn dans l’île de Gotland. Ces calcaires contiennent en grand nombre des Pleurotomaria planor- bis et des Stromatopores sur lesquels sont presque tou- jours fixés les coraux mentionnés. Ceux-ci sont silicifiés ce qui permet de les dégager très facilement par l’acide chlorhydrique. M. BoEHM montre ensuite des fossiles provenant des calcaires à Rudistes du Col dei Schiosi près du Monte Gavallo et de Calloniche sur le lac de Santa Croce (ces deux localités sont dans le Frioul). L’on pou- vait encore, il y a peu de temps, hésiter pour l’âge de la faune du Col dei Schiosi entre le Cénomanien supérieur et le Turonien. D’une part en effet on y trouve des Caprines que M. Douvillé considère comme limitées exclu- sivement au Cénomanien supérieur; d’autre part, M. Pi- rona a décrit un Hippurites hirudo de la localité en ques- tion et les Hippurites ne commencent que dans le Turonien. Mais M. Boehm qui a retrouvé de ces prétendus Hippurites munis cette fois de leur opercule, les considère comme n’etant certainement pas des Hippurites ; peut-être sont- ce des Monopleures. Rien n’empéche donc maintenant de considérer la faune du Col dei Schiosi comme du Céno- manien supérieur. A Calloniche sur le lac de Santa Croce M. Boehm a trouvé, il y a quelques années, un second affleurement de calcaire à Rudistes très riche en fossiles. Les Actæonelles y abondent et paraissent devoir s'identifier avec l’Actæo- nella gigantea. L’Hippurites Oppeli s’y trouve admirable- DES SCIENCES NATURELLES. 89 ment conservé. L'on n’y retrouve pas une seule forme du Col dei Schiosi et les fossiles mentionnés prouvent qu’on a affaire ici aux véritables couches de Gosau. M. Maurice LUGEON, assistant de géologie à l’Univer- sité de Lausanne, fait une communication sur la Région de la brèche du Chablais, son rôle vis-à-vis des Préalpes inté- rieures el vis-à-vis des Hautes-Alpes calcaires. La région de la Brèche du Chablais s’étend de la vallée du Giffre à celle du Rhône. Elle a la forme d'une grande ellipse d'environ trente-cinq kilomètres de longueur; sa plus grande largeur atteint quatorze kilomètres (seize si l’on considère un lambeau de recouvrement sur le Mont Chauffé). Bien caractérisée par la singularité de ses faciès juras- siques, la région de la brèche l’est encore par son indépendance absolue vis-à-vis des régions voisines. Les subdivisions possibles dans ce complexe bréchifère ont été indiqués précédemment. L’äge jurassique de ces dé- pôts a été établi sans conteste dans la Pointe-de-Grange par M. Renevier. Là, sur quatre kilomètres, le crétacique, accompagné de flysch, repose normalement en synclinal, sur la brèche supérieure. M. Jaccard, de son côté, leur attribuait aussi l’âge jurassique. M. Schardt reconnaît maintenant que la brèche n'est pas éocène, qu'elle n'est pas un faciès particulier du flysch. L’äge des brè- ches est donc nettement déterminé. Cette détermination certaine était de la plus haute importance: on n'aurait sans elle pas osé donner les conclusions tectoniques étranges auxquelles amène l'étude très détaillée de cette curieuse region. Partout, le long du»pourtour de l’ellipse bréchifère, 90 SOCIETE HELVETIQUE les terrains de celle-ci se déversent sur les regions voisines. Au nord-ouest, ils se déversent vers les Préalpes extérieu- res, au sud-ouest sur le flysch de la vallée du Giffre. Au nord-est, c’est contre la vallée du Rhône, et au sud-est, ce deversement se produit contre les Hautes-Alpes cal- caires, et par conséquent a l’inverse de celui de la Dent- du-Midi. Autrement dit, la région de la brèche se déverse suivant un anticlinal décrivant une ellipse, et quelle que soit la direction d’une coupe tracée à travers la région, cette coupe offre le phénomène du double renversement anticlinal divergeant. La region de la breche du Chablais a donc la forme d’un gigantesque champignon. Le pied du champignon se réduit à 4 kilomètres sous la Pointe de Grange. L’éloquence des coupes naturelles de la vallée de Charmy et des environs de Morgins ne permet pas d’en douter. Là les déversements de part et d’autre ont une intensité de 6 kilomètres. Dans les environs de St-Jean d’Aulph, des plissements postérieurs à celui du chevauchement rendent le phéno- mène extrêmement complexe. La Société géologique suisse a pu s’en assurer dans son excursion. L'étude du deversement au sud-est est excessivement importante. Les déversements des Hautes-Alpes et ceux de la région de la brèche vont à la rencontre l’un de l’autre; le phénomène du double renversement synclinal convergent se manifeste ici dans toute sa splendeur : le Val d’Illiez est l’axe d’un double pli analogue à l'exemple classique des Alpes de Glaris, découvert par Escher de la Linth et complété par M. Heim. Les actions de refoulement sont moins grandioses. Des accidents singuliers les accompagnent. Le flysch, sur lequel s’exercent les chevauchenfents, est moins tour- menté que celui du double pli glaronnais. DES SCIENCES NATURELLES. 9 La découverte d’un nouveau double-pli, qui ne peut étre mis en doute, puisque deux séries de facies diffé- rents se superposent, tranche en faveur de M. Heim le differend célèbre qui existait entre lui et M. Vacek. Ce sont les Hautes-Alpes qui passent sous la région de la brèche, ce qui justifie l’hypothèse émise l’an dernier par MM. A. Michel-Lévy et Lugeon, d’un noyau de résis- tance sous la région de la brèche, noyau qui, par poussée postérieure, fit ployer les chaînes des Préalpes à son extré- mité nord-ouest. Le facies des Hautes-Alpes, sur lequel chevauche la. région de la brèche, présente à Collombey (Vallée du Rhöne) les mömes plis déversés a l’ouest que M. Heim indique dans ses coupes. Par place, comme au-dessus de Matringe (Vallée du Giffre), la structure en écailles est bien nette. Quelquefois plusieurs plans de chevauchement se confondent en un seul, par disparition des parties intermédiaires. En d’autres lieux, un phénomène remarquable, de chevauchement transgressif à la direction des plis exté- rieurs, fait disparaître ceux-ci obliquement dans la profon- deur (Chevasse, Tréveneuse). Le faciès bréchiforme chevauche toujours. Les faciès habituels des Préalpes extérieures ne participent pas au chevauchement. D'où l'hypothèse à déduire, que d’ancien- nes conditions orogéniques (phénomène de la continuité du plissement) ainsi que l’hétérogénéité des faciès de pas- sage ont préparé l’action d'aussi formidables et extra- ordinaires dislocations. Le double pli du Val d’Illiez se prolonge de la Vallée du Giffre à la Vallée de l’Aar. Un anticlinal en ellipse (cham- pignon) doit probablement exister dans les Préalpes ber- 92 SOCIETE HELVETIQUE noises, comme la torsion des chaînes l’indique, d’où l’exis- tence, la aussi, d’un noyau de résistance. Les recouvre- ments des Préalpes sur les Hautes-Alpes sont, en tout cas, très évidents au Pillon comme entre Gsteig et la Lenk. A la suite de cet exposé, M. ScHARDT tient à témoigner, que les belles observations faites par M. Lugeon l'ont entièrement convaincu que la formation de la brèche du Chablais est bien jurassique. Il est heureux de pouvoir maintenant se rallier à l’opinion exprimée par MM. Rene- vier et Jaccard et si bien démontrée par M. Lugeon. Tout en félicitant ces géologues de leur succès, il tient à signa- ler les progrès incessants, que fait la constatation du phénomène des recouvrements dans les Préalpes, dont il a été le premier a montrer des exemples il y a peu d'années. M. le prof. Hem, de Zurich, exprime le plaisir qu'il éprouve à voir des phénomènes tectoniques, semblables à ceux que Escher et lui ont relevés à l’extrémité orientale du massif de l’Aar, constatés aussi vers l’ouest avec exactement les mêmes caractères. L’on reconnaîtra bien- tôt d’un bout à l’autre des Alpes ces grands plis couchés. L'étude du Chablais a révélé l’existence de toute une série de plis couchés déjetés vers le sud, contre la règle habituelle. Or la possibilité de ce phénomène a été et est encore souvent contestée par des auteurs qui se ba- sent sur un point de vue théorique faux. Il faut, en effet, admettre avec certitude que la direction absolue de la poussée n’influe pas nécessairement sur le sens dans lequel les plis sont déjetés. Si l’on ne veut pas reconnai- tre qu’une voûte s’est déjetée dans le sens inverse de la DES SCIENCES NATURELLES. 93 poussée vers le sud, il faudra dire : un synclinal couché a été refoulé vers le nord sous l’anticlinal suivant. L’on evite ainsi une contradiction apparente, et l’on peut ad- mettre que le refoulement se fait toujours dans le sens de la poussée, vers la profondeur s’il affecte les synclinaux, vers la surface s’il affecte les anticlinaux. M. Heim fait ensuite une courte comparaison entre les plis couchés du Chablais et ceux de Glaris, et constate que différents phénomènes de détail se retrouvent dans les deux régions, ainsi les lambeaux pincés du flanc mé- dian renversé, la réduction de ce flanc, les paquets en- traînés le long du plan de recouvrement, la structure laminée du flanc médian, ete., etc. C’est le poids de la brèche jurassique dans le Chablais, du Verrucano avec ses 700 mètres de puissance dans le canton de Glaris, qui a permis la formation d’un grand pli couché. Dans le Chablais, ce sont surtout les couches comprises entre le trias et l’éocène, qui sont affectées par le plissement ; dans la région de Glaris, le carbonifère l’est déjà. Évidemment, les recouvrements sont beaucoup plus considérables dans cette dernière contrée, mais les for- mes de dislocations elles-mêmes sont tout à fait sembla- bles dans les deux cas. M. A. DELEBECQUE présente à la Société de nou- velles photographies du glacier de Téte- Rousse et insiste sur le danger que présente l’état actuel de ce glacier dans lequel le lac intérieur tend à se reformer. Il offre également à la Société un certain nombre de cartes de lacs francais. M.H.ScHARDT, professeur à Montreux, présente à la 94 SOCIÉTÉ HELVETIQUE section les résultats de ses études géologiques et péirogra- phiques sur le gneiss d’Antigorio. Le gneiss d’Antigorio apparait sur le versant sud du massif du Simplon dans une situation qui l’a fait envisa- ger pendant longtemps comme formant le noyau d’une voûte régulière, c’est-à-dire la partie la plus profonde du massif du Simplon. C’est ainsi qu’il a été figuré dans les profils publiés par MM. Renevier, Heim et Lory en 1870 et 1882, bien qu’au-dessous de ce gneiss ont eüt constaté la présence de micaschistes et de roches dolomitiques, calcaires et gypseuses. Ce dernier fait avait été reconnu auparavant déjà par Gerlach. Dans son profil du Monte Cistella-Alta, Gerlach montre nettement le gneiss d’Anti- gorio sous forme d’un pli renversé vers le nord, reposant sur les micaschistes inférieurs et recouvert par des mica- schistes avec bancs calcaires, supportant à leur tour du gneiss schisteux. Les études entreprises en 1890 m’avaient fait adopter primitivement la manière de voir de MM. Renevier et Heim. Mais, depuis lors, deux nou- veaux voyages au Simplon m'ont convaincu que les ob- servations de Gerlach étaient justes. Le gneiss d’Antigorio n’a pas de racine du côté du nord ; il ne forme pas une calotte continue autour des mica- schistes à bancs calcaires qui lui sont inférieurs, mais il semble s’avancer comme une langue au milieu de la masse de micaschistes et de gneiss schisieux de la partie nord du massif. On peut faire cette constatation en re- montant la vallée de Devero. Sur le versant sud, par contre, le gneiss d’Antigorio s’enfonce certainement dans la profondeur. La route du Simplon et le val d’Antigorio en montrent des profils très compleis. Par sa position et par sa structure, le gneiss d’Antigo- DES SCIENCES NATURELLES. 95 rio offre un contraste assez frappant avec les gneiss schisteux et fibreux qui composent le reste du massif du Simplon (gneiss du Monte-Leone, gneiss de Strona, etc.). Ceux-ci forment, comme les schistes lustrés bordant la vallée du Rhône, une série de plis accusés par des répéti- tions de zones de bancs calcaires et dolomitiques. Avec ceux-ci apparaissent des micaschistes granatiferes gris, couleur de plomb, qui sont surtout caractéristiques. M. le prof. C. Schmidt est tenté de les identifier au terrain jurassique. Le gneiss d’Antigorio ne forme qu’une seule masse et tranche d’autant plus avec son entourage schisteux que sa structure est celle d’un gneiss granitoide. Ce dernier carac- tere est particulièrement prononcé dans la gorge de Gondo. Dans le val d’Antigorio cependant, et plus à l’est, la texture schisteuse est plus prononcee, si bien que sur la feuille XIX de la Carte géologique de la Suisse, ce gneiss a été confondu avec les gneiss du Tessin. Mais certains gneiss du massif du Tessin offrent également un aspect massif et granitoide. L'étude pétrographique spéciale a conduit aux consta- tations suivantes : Même dans les parties les plus granitoïdes du gneiss d’Antigorio, on constate toujours une structure parallèle assez accusée, indiquée par l'orientation des paillettes de mica. Cette structure correspond à la définition d’un « gneiss ordinaire granitoide. » La roche typique se compose des minéraux suivants : Minéraux essentiels : feldspath (microcline et plagioclase), quartz, biotite vert foncé; accessoirement : apatite, tita- nite; minéraux secondaires : muscovite, rutile (dans la chlorite résultant du biotite décomposé), épidote, etc. 96 . SOCIÉTÉ HELVETIQUE Le feldspath se montre parfois en cristaux assez grands (mäcles de Carlsbad de 2-3 cm.); alors c’est toujours du microcline. Il n’a méme pas été possible de constater cer- tainement la présence de l’orthose. Le plagioclase corres- pond à la composition An, Ab, (poids spécifique 2,641). C’est donc un oligoclase assez basique. Les deux feldspaths sont fréquemment entourés de zones ou houppes à structure micropegmatitique (feld- spath granophyrique). Il est cependant rare de voir des cristaux complètement entourés de cet enchevêtrement de quartz et de feldspath, vu que les divers minéraux sont toujours brisés, accusant une forte compression. Le quartz surtout est partoul réduit en grains souvent polyé- driques ou s’enchevétrant, le feldspath de même. Ce der- nier paraît avoir résisté plus longtemps à la compression et ses cristaux sont souvent entourés d’une zone de tritura- tion, dont les débris, en se mêlant localement aux grains de quartz comprimé, donnent l'illusion d’une pâte à grain fin de quartz et de feldspath. Cette cataclase a même fait sentir ses effets sur la biotite, dont les paillettes sont transpercées et lacérées proportionnellement à ce travail mécanique; dans les gneiss les plus schisteux elles sont déchirées en petits lambeaux. Il n’en est pas de même du mica blanc, ce qui atteste l’origine secondaire de ce dernier. Le quartz, comme le feldspath, montre dans les frag- ments un peu grands toujours le phénomène de l’extinc- tion onduleuse. Les inclusions liquides, à libelles mobiles, que renferme le quartz, sont alignées en traînées irrégu- lières. . La texture de la roche, déduction faite des effets de la cataclase, est celle d’une roche granitoide; l’analyse citée par Gerlach ne lui donne que 65,6 °/, de SiO,. DES SCIENCES NATURELLES. 97 Comparé avec la protogine, le gneiss d’Antigorio s’en distingue nettement par la fraîcheur de tous ses compo- sants. La séricitisation et l’Epidotisation du feldspath, si générales dans cette dernière roche, y font presque tota- lement défaut. Le feldspath est presque aussi transparent que le quartz, même lorsqu'il est brisé et fragmente. Mais ce gneiss ne forme pas une masse homogène. En faisant abstraction du fait que le haut comme le bas de la nappe, épaisse de 1000-1500 m., offre une struc- ture schisteuse beaucoup plus accusée que le milieu, ce qui est attribuable aux dislocations, on trouve dans son milieu des intercalations qui ne sont pas sans signification. J'y ai constaté : a) Intercalations micacées schisteuses, formant des traî- nées ou lentilles parallèles à la schistosité du gneiss et pouvant atteindre 4-5 m. d’epaisseur sur 500-1000 m. de longueur. Ces intercalations sont particulièrement riches en mica (le méme biotite vert foncé que dans le gneiss), en titanite, apatite et épidote. Le feldspath est du microcline ou de l’oligoclase, peu de quartz. Dans une certaine variété le feldspath est combiné avec le quartz et offre la structure micropegmatitique. Une autre variété est riche en amphibole verte. b) Intercalations acides, formant également des traînées, ou des veines souvent ramifiees, soit paralleles, soit obli- ques à la schistosité du gneiss, attestant que celle-ci a été imprimée à la roche postérieurement au remplissage de ces veines acides. Celles-ci ne sont pas des filons, car elles s’effilent ordinairement. Si l’on supprime par la pensée l’effet de la compression, leur texture est celle des aplites. Ces intercalations acides contiennent peu de mica, ou seulement du muscovite. 98 SOCIETE HELVETIQUE c) A partces deux variétés de roches qui tranchent net- tement avec le gneiss, on trouve dans celui-ci souvent des traînées plus riches en mica, parfois aussi des zones lenti- culaires, bien délimitées, auxquelles l'abondance du mica donne une teinte plus foncée, bien que la structure soit celle du gneiss. Elles rappellent dans une certaine mesure les segregations basiques si caractéristiques pour les gra- nites. Tous ces caractères du gneiss d’Antigorio indiquent une nature absolument différente des roches sédimentai- res métamorphiques. On est amené à conclure que le gneiss d’ Antigorio résulte de la consolidation d’un magma primitivement fondu. Les intercalations micacées et les traînées basiques s’expliquent par la tendance des maté- riaux de même nature a s’accumuler pendant la cristal- lisation, tandis que les intercalations acides paraissent étre des craquelures formées pendant la consolidation et remplies par du magma non encore consolidé, consé- quemment plus acide. La structure gneissoide résulte essentiellement de la com- pression qu'a subie la roche aprés la consolidation. Il est probable cependant qu’une certaine tendance à une struc- ture parallèle a préexisté; elle est indiquée par la dispo- sition des traînées micacées; c’est parallèlement à celles- ci que la schistosité a dû se produire. Il n’est pas possible de dire s’il s’agit d’une masse intrusive, ou si ce gneiss appartient à la croûte de conso- lidation primitive de la terre. La position actuelle de ce terrain au milieu des micaschistes et gneiss schisteux est certainement le résultat de dislocations énergiques. Ces dislocations se sont probablement produites à une grande profondeur et en présence d’une haute température, ce DES SCIENGES NATURELLES. 99 qui expliquerait pourquoi le feldspath n’est presque jamais décomposé, malgré la fragmentation et l’écrasement qu'il a subi dans presque tout le massif. M. ScHARDT rend compte de quelques observations qu’il a faites au Mont-Caiogne et au Moni-Chemin, au- dessus de Martigny, particulièrement à propos des ter- rains sédimentaires qui s’adossent contre le flanc S.-E. de ces montagnes. C'est entre le Mont-Catogne et le Mont- Chemin que se termine le massif granitique (protogine) du Mont-Blanc. Près de Champex la protogine accuse encore une grande largeur, mais à l'approche de la vallée transversale de la Drance, cette zone se rétrécit subite- ment. Gerlach la fait s'arrêter au Clou, sur la face NE. du Catogne. Cependant M. Schardt a encore reconnu la protogine sur plusieurs centaines de mètres de largeur au Mont-Chemin, quoique extrömement comprimée. Cette roche y forme des bancs peu épais (1-2 m.) séparés par du schiste séricitique et épidotifère. La première pensée est celle de filons injectés, lits par lits, entre ces couches schisteuses. Cependant l’examen attentif conduit aussi à la supposition que ces faibles couches schisteuses peuvent tout aussi bien être des plans d’écrasement et de glisse- ment formés de débris triturés de granit, particulièrement de feldspath transformé en séricite. Cette supposition semble attestée par le fait que des cristaux de feldspath brisés et usés sont souvent entourés d’une auréole de séricite issue du produit de leur trituration. Sur le flanc SE. du massif de protogine succède une zone de schistes traversée par d’innombrablesfilons de por- phyres quartziferes (granit-porphyre) qui pénètrent aussi la zone marginale de la protogine; ils sont accompagnés 100 SOCIETE HELVETIQUE d’autres filons de roches basiques et amphiboliques. Ces terrains ont déjà fait l’objet d’une étude de M. le profes- seur Græff, et M. Schardt n’insiste pas spécialement sur leurs relations possibles avec la protogine, laissant à ce savant le soin d’élucider cette question. Quant aux terrains sédimentaires, ils s'appliquent sur une surface presque absolument plane, inclinée au Mont- Catogne de 50° et au Mont-Chemin de 40° au SE. Dans les schistes injectés de filons de porphyre, le plongement est généralement voisin de la verticale. Les schistes les plus rapprochés de la surface de contact sont extrêmement semblables à des schistes carbonifères, c’est sur ceux-ci que repose en discordance le trias; il en est séparé par- fois par une couche de conglomérat ou grès grossier et se compose de calcaire dolomitique gris ou jaune très homogene, ou bien décomposé à l’état de cornieule. Ce terrain représente indubitablement la zone des cornieules du trias. M. Schardt a constaté au-dessus : Schiste et schiste calcaire avec un banc de lumachelle contenant des débris de fossiles, dans lesquels on eroit reconnaître des Modiola, des Placunopsis, des Cardium, etc. Ce terrain correspond probablement à l'étage rhétien. 20-30 m. Grès arkose de couleur grise. 20 m. Hettangien (9). Schiste ardoisier exploité au-dessus de Sembrancher et vis-à-vis, au Mont-Chemin, sous Vence. Nodules et fos- siles pyriteux, Aegoceras planicosta et Schlotheimia angulata, indiquant le lias inférieur. Un niveau calcaire (brèche échinodermique), un peu supérieur renferme des Ammonites indéterminables et d'innombrables Bélemnites (B. cf. paxillosus); ce serait le lias moyen. DES SCIENCES NATURELLES. 104 Une épaisse zone schisteuse, avec alternances de bancs calcaires grenus, représente le lias supérieur et le dogger ; elle est surmontée d’un puissant massif de calcaire gris compact (malm). C’est sur ce malm que se place la zone des schistes lustrés, qui occupe sur plus de 4 kilomètres de largeur la dépression entre le massif du Mont-Blanc et le Mont-Combin. Ce sont d'innombrables alternances de schistes, de grès en dalles, de zones calcaires, etc. interrom- pues dans leur milieu par des dolomies, des cornieules et du gypse. Le bord SE de cette zone offre, en contact avec le carbonifère renversé par-dessus, des lits de calcaire spathi- que, de brèche à échinodermes et des lits bréchiformes très semblables à la brèche du Chablais ainsi que de la cor- nieule et du gypse. Dans leur ensemble ces couches représentent indubitablement les divers étages du jurassi- que. Les dolomies et le gypse sont identiques à ceux du trias. La Pierre-à-Voir est un lambeau de roche dolomitique et de calcaire-brèche, reposant comme un lambeau de recouvrement au-dessus des schistes lustrés. M. Correau d’Auxerre fait une communication sur le Cidaris glandaria du Mont-Liban. Les piquants de cet our- sin avaient déjà été rapportés par les croisés, et avaient été identifiés, dans les premiers ouvrages de paléontologie, avec un oursin commun en France, en Allemagne et en Suisse dans le jurassique. Il y a quelques années M. Fraas fit un voyage au Liban et distingua nettement le Cidaris glandaria de l’espèce européenne à laquelle il donne le nom de Cidaris glandifera. Dernièrement enfin M. Cot- teau a eu entre les mains de nouveaux échantillons de cette espèce et de celles qui l’accompagnent, et a établi 102 SOCIETE HELVETIQUE que la faune à Cidaris glandaria est sans contredit Cenomanienne. M. de Loriol est arrivé aux mêmes con- clusions. M. le prof. Penck, de Vienne, rapporte sur les lacs de barrage glaciaire de l'ancien glacier du Rhin. L’ancien glacier du Rhin remplissait, lors de sa troi- sième et dernière extension, le bassin du lac de Constance, jusqu’à la ligne de séparation entre les bassins du Rhin et du Danube, qui est formée sur de grands espaces par ses moraines terminales. Lorsque ensuite le glacier se retira et aussi longtemps qu'il occupa l'emplacement du lac, la pente de ces hauteurs tournée vers lui ne put pas déverser ses eaux dans les conditions naturelles, et chaque cours d’eau y forma un lac de barrage qui modifia son développement et son niveau à mesure que le glacier se retira davantage. Cette retraite s’effectua par phases suc- cessives et fut interrompue par des arrêts prolongés. Un premier arrêt eut lieu lorsque le glacier se fut retiré de 15 à 20 kilomètres; un grand nombre de petits lacs en- : fermés entre la glace et la dernière moraine terminale dans le Desgentausener Thal, le Pfrungener Ried et le Weibachthal s’&coulerent dans le bassin du Danube, tandis que d’autres, situés plus à l’ouest dans la région d’Engen, s’écoulèrent par le Biberthal directement dans le Rhin. Pendant le second arrêt dans la retraite du gla- cier, lorsque celui-ci ne recouvrait plus que le lac de Constance, pris dans le sens le plus restreint du mot, c'est-à-dire sans le lac de Zell ni celui d’Ueberlingen, s’etendait vers le nord jusque dans la region de Mecken- beuren au sud de Ravensburg, et ne pénétrait plus dans le Bregenzer Wald, un système important de lacs de bar- DES SCIENCES NATURELLES. 103 rage glaciaire s’établit. Un de ces lacs se forma dans la région du Bregenzer Ach et trouva son écoulement è 650 mètres de hauteur, à Rothenbach, au-dessus du Roth- achthal, vers l’Argenthal. Là se trouvait à 535 mètres, de hauteur un lac de barrage qui s’écoulait par une vallée serpentante et occupée par d'importantes tourbières vers le large bassin d’Emmelsboden. Celui-ci était lui-même occupé par un lac dont le niveau s'élevait à 522 mètres et qui s’écoulait par le Grenzbach dans l’ancien lac de Ravensburg. Ce dernier occupait le Schlussenthal jusqu’à 520 mètres de hauteur et s’écoulait au nord de Gören- berg par de petits ihalwegs aujourd’hui desséchés vers l’ouest, dans les bas-fonds de Salem. Un quatrième lac recouvrant ces bas-fonds et relié directement au lac d’Ueberlingen, était limité vers le sud par le glacier et s’elevait jusqu'à 440 mètres, une hauteur considérable- ment supérieure à celle du lac de Constance après le retrait complet du glacier. Enfin, c’est par le passage de Stahringen, entre Radolfzell et Stockach, que le lac d’Ueberlingen se deversait dans celui de Zell, qui s’écou- lait è son tour dans le Rhin vers Stein. Nous avons ainsi un système complet de cours d’eau depuis le Bregenzer- wald jusque dans le Hegau, tout autour du lac de Cons- tance, qu'on peut appeler système de l’Ach. Il est très probable, d’après les hauteurs de séparation des vallées de la Sitter, de la Thur et de la Tôss, que des phénomènes analogues devaient exister aussi au sud du lac de Constance. On peut prouver l'existence du système glaciaire de l’Ach grâce à de nombreux et très nets dépôts de deltas qui nous permettent d'établir le niveau des lacs de bar- rage. Ce niveau correspond en gros à la hauteur actuelle 104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE de l’ancien lieu d'écoulement; les vallées de déversement ont perdu leur fonction. Le développement assez considé- rable des deltas permet d'admettre une durée, relativement longue, de l’arrêt dans le retrait du glacier. M. le prof. J. MEISTER, de Schaffhouse, fait une com- munication sur un poudingue interglaciaire des environs de Schaff house. Depuis longtemps déjà l’on considère le conglomérat poreux du Hohlfirst, du Geissberg et de la Hohfluh près de Schaffhouse, comme un depöt correspondant au Deckenschotter. De plus, on a mentionné au Geissberg des cailloux de la seconde et de la troisiéme période gla- ciaire, et enfin M. le prof. Penck a reconnu les tufs cal- caires de Flurlingen pour des formations de la seconde période interglaciaire. La série de ces depöts diluviaux est encore complétée maintenant gräce a de nouveaux affleurements sur le plateau du Geissberg, qui montrent, reposant directe- ment sur le conglomérat poreux, un amas de cailloux de Malm du Jura, avec quelques rares échantillons de ro- ches alpines. Cette formation, à l’extrémité nord du pla- teau, a environ 1",5 de puissance, et s’amincit vers le sud; elle se continue sur le flanc méridional du Längen- berg, qui est séparé par une profonde vallée du Geiss- berg. Ce dépòt est encore recouvert par des matériaux d’origine alpine, avec quelques rares cailloux de la zone calcaire, qui appartiennent évidemment, d’après leur position (500 mètres), à la seconde période glaciaire. De cette série de constatations, il résulte que, à cette place, se trouve un cône de déjection interglaciaire an- cien dont l’origine doit être cherchee au Längenberg. DES SCIENCES NATURELLES. 405 M. le D: Frün, de Zurich, rend compte à la Société d’une étude qu’il a pu faire de surfaces polies, remarqua- blement belles, le long du cours du Laufen, près de Lau- fenburg, gräce au niveau exceptionnellement bas des eaux cet été. Apres deux visites successives (le 22 mai et le 10 juin 1893), il a reconnu que ces surfaces polies des gneiss et des granits de la Forét-Noire, et d’autres roches encore se retrouvent principalement au-dessus du niveau d’eau le plus élevé sur les parois de rochers; il réus- sit même à en retrouver des traces sur les parties les plus élevées et par conséquent les plus anciennes des parois, où pourtant elles ont en grande partie disparu par suite de la decomposition des roches et du développement des cryptogames. Quoique l’auteur se réserve d’étudier encore la question, il croit pouvoir émettre l’hypothèse que, en bien des points de notre patrie suisse, des surfaces polies, œuvre de l’érosien éolienne, pourraient être ren- contrées, ainsi sur les arêtes particulièrement exposées des contreforts avancés des Alpes. Pour continuer main- tenant cette étude, il faut fixer tout particulièrement son attention sur les roches siliceuses. Puis, une fois l’œù bien formé aux surfaces polies par les vents, l’on pourra aisément reconnaître les phénomènes du même ordre, et les distinguer de surfaces polies par d’autres agents (animaux, traînaux, etc.). En terminant, M. Früh recommande ce sujet d'étude à ses collègues. M. le prof. RENEVIER présente, au nom de M. le pro- fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé, et colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel, 106 SOCIÉTÉ HELVETIQUE réimprimé récemment à Paris, à l’échelle du 1: 2000°, par M. l’ingénieur James Ladame, sous la direction de qui ces tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a été de faire servir ce beau profil à l’enseignement tech- nique et géologique, aussi le remet-il au tiers du prix de revient, soit pour la somme de 5 francs. M. Jaccarp, du Locle, présente la seconde édition de la feuille XI de la carte géologique de la Suisse, qui va parai- tre prochainement, accompagnée d’un volume de texte. Il indique en quelques mots les principaux changements introduits dans le coloriage de la carte, ensuite des obser- vations recueillies depuis la publication de la première édition. Les plus importantes se rapportent au territoire du plateau d’Echallens ei du Jorat où la molasse consti- tue presque absolument la surface du sol, sans étre recou- verte par les depöts quaternaires comme l’indiquait la première édition. La partie NO. de la feuille, restée en blanc, a été complétée par le report de la feuille d’Ornans de l’état-major français, levée par M. Marcel Bertrand, etc. Le texte se compose de deux parties. La première, sous le titre de Géologie du Jura central, renferme une biblio- graphie de toutes les publications, tant de la Suisse que de la France, se rapportant aux territoires des feuilles VI, XI, XVI et partie des feuilles VII et XII, rangées par ordre chronologique et au nombre de plus d'un millier, dispersées dans un grand nombre de Revues, Bulletins, Mémoires, etc. Tous ces matériaux sont analysés, par ordre de matiè- res, dans un résumé historique dont l’utilité sera recon- nue par tous ceux qui, dans l’avenir, auront à s’occuper des formations et des terrains caractéristiques de cette région, l’une des plus intéressantes de notre pays. DES SCIENCES NATURELLES. 107 La seconde partie est le texte explicatif de la feuille XI. L’auteur résume les connaissances acquises à ce jour sur les terrains, divisés en systèmes et en groupes, n’atla- chant qu’une importance secondaire aux subdivisions en étages dont les limites deviennent de plus en plus diffici- les à établir. La distribution géographique dans les diffé- rentes régions de la carte fait l’objet d’un chapitre spécial. Enfin, l’histoire de la formation du sol, présente un aperçu des phénomènes de la sédimentation et de l'évo- lution organique, de l’époque triasique à la nôtre. Le volume est accompagné de quatre phototypies et de planches explicatives, figurant la structure géologique des environs du Locle et des Brenets. M. GoLLiez présente une machine à scier et à polir les minéraux et les roches, dont on veut faire des coupes minces. La scie se compose de disques de cuivre diamantés, montés sur un tour donnant 2500 tours à la minute. Un dispositif particulier permet de placer devant la scie, soit l'échantillon lui-même de la roche, soit un minéral. Le dispositif pour les minéraux peut d’abord être installé sur le goniomètre, pour orienter le cristal à couper. Les lames que l’on obtient au sciage ont elles-mêmes déjà une épaisseur de '/, à */, de millimètre, et ont l’avan- tage d’être à faces parfaitement planes et parallèles. Les meules, au nombre de trois, sont mues par un même axe. Une meule en cuivre sertie de diamants sert au dégrossissage, une meule en alliage de zinc et étain sert au polissage à l’émeri, une meule en verre dépoli sert au finissage. Cette machine a comme avantage sur celles que livre habituellement le commerce d’être plus solide, et de faci- liter énormément le travail. 108 SOCIETE HELVETIQUE Botanique. Président d'honneur : M. le Prof. Raprxorer, de Munich. Président: M. Marc MicHÙeLI, de Genève. Secrétaire: M. le Prof. WıLczek, de Lausanne. Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de raisin panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radlkofer. Struc- ture anormale de la tige d’une Légumineuse voisine des Bauhinia. Quel- ques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. — Müller. Résumé de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur le Sclerotina Rhodo- dendri Fisch. — Wilezek. Cônes anormaux de Larix Europea. — Paul Jaccard. Développement de l’endosperme, de l’embryon et du pollen d'Ephedra helvetica. — Schröter. Fleurs cleistogames de Diplachne sero- tina. Géographie botanique de la vallée de St-Antonio dans le Prättigau. — Martin. Monographie des Hyménomycètes genevois. — Chodat. Poly- . galacées d’Afrique et d'Asie. — Chodat et Mlle Rodriguez. Sur les semences de Polygalacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles pour la vallée du Rhône inférieur. — Georges Gaillard. Quelques roses nouvelles pour le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de Costa-Rica. A l'ouverture de la section de botanique, la Société de botanique suisse tient, sous la présidence de M. le prof. Schrôter de Zurich, sa quatrième assemblée générale con- sacrée uniquement à la lecture des rapports officiels. M. Jean Durour, directeur de la station viticole, monire d'abord une grappe de Chasselas (fendant) pana- chée aux couleurs vaudoises. Une partie des grains sont verts, d’autres sont d’un blanc de cire, enfin quelques grains présentent des stries vertes sur fond blanc. Cette grappe singulière a été trouvée dernièrement à Lavaux par M. G. Palaz, qui l’a envoyée à la station viticole. — DES SCIENCES NATURELLES. 109 Les autres grappes du méme cep étaient parfaitement normales. M. J. Durour fait ensuite une communication sur la sélection des vignes américaines. Il décrit spécialement la méthode employée au Champ de l’Air pour obtenir des vignes résistant au phylloxera et s’adaptant facilement à nos terrains. La multiplication des vignes américaines pouvait se faire par boutures ou par semis. C’est ce dernier mode qui a été choisi à la station viticole, car il offrait la pos- sibilité d'obtenir des plants robustes et résistants, en écar- tant absolument tout danger d’introduction du phyllo- xéra. Plus de douze mille jeunes vignes ont été élevées, par semis, au Champ de l'Air. Une première sélection rigou- reuse a écarté tous les plants dont la vigueur paraissait insuffisante. On a éliminé également tous ceux dont le tronc ne s’accroissait pas assez rapidement en épaisseur, ceux à bois mal aoùté ou à feuillage peu résistant aux maladies cryptogamiques. Un grand nombre de semis qui présentaient des caractères d’hybridation avec le Vitis vinifera et le V. labrusca ont été également mis de côté. Cette première sélection n’a pas été faite en une année, cela va sans dire, les caractères définitifs des semis se manifestant seulement à la troisième ou quatrième feuille. Les types obtenus sont au nombre d'environ trois cents. Ils appartiennent soit à des espèces pures (Riparia, Rupestris, Berlandieri, Cinerea, etc.) soit à des hybrides (Riparia x Rupestris, York X Rupestris, Solonis x Othello, etc.) On les cultive sur perches, au Champ de l’Air, et on les multiplie par boutures ordinaires et boutures à un 110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE œil. Pour chacun de ces trois cents types, on étudie ac- tuellement: 4° la resistance au phylloxéra (dans deux champs d’essai phylloxérés, à Veyrier et Talloires, dans la Haute-Savoie), 2° l'adaptation aux divers terrains à vignes du canton de Vaud, 3° la reprise de boutures, 4° l’affinité au greffage avec les Chasselas ou Fendants. C’est une étude de longue haleine, qui est loin d’être terminée. Un autre essai est poursuivi au Champ de l’Air depuis trois ans, dans le but d’obtenir par sélection naturelle des plants américains très vigoureux et croissant dans les terres fortement argileuses. On a réuni dans un espace très restreint, en sol argileux, un grand nombre de plants d’espèces diverses et on les laisse se développer librement, dans l’idée que les forts étoufferont les faibles et annon- ceront ainsi d'eux-même leurs qualités exceptionnelles de vigueur et d'adaptation aux terres fortes. Après cette communication, M. J. Dufour montre aux membres de la Section les résultats obtenus jusqu'ici, en leur faisant visiter les collections de vignes américaines du Champ de l’Air. M. le prof. RapLKoreR de Munich montre la tige d’une liane du Brésil qui esi probablement une Légumineuse voisine du genre Bauhinia. Elle présente un intérêt parti- culier étant le seul exemple connu jusqu’à ce jour, en dehors de la famille des Sapindacées, d’un corps ligneux dit composé. Il consiste en un anneau ligneux central et deux anneaux périphériques qui se prolongent jusque dans le bourgeon terminal ainsi que l’indique la distribu- tion des trachées dans la moelle. Cette structure est ana- logue à celle qui a été observée dans les genres Serjania DES SCIENCES NATURELLES. 411 et Paullinia de la famille des Sapindacées. (Voir à ce sujet les remarques de l’auteur dans le supplément à la mono- graphie des Serjania 1886, p. 7.) Le même auteur parle encore de la présence de cellules renfermant du caoutchouc dans des plantes appartenant à des familles chez lesquelles on n’en avait pas encore observé et il les démontre sur des échantillons. On en reconnaît facilement la présence dans la tige et jusque dans les feuilles de plusieurs espèces de Wimmeria (Célas- trinée), de Salacia (Hippocratéacée), de Plagiopteron (Ti- liacée-Prockiée.) On n’en trouve, au contraire, pas chez le Tripterygium (genre voisin de Wimmeria), ni chez les Prockia, Hasseltia (voisin de Plagiopteron). M. Oliver a déjà fait au sujet l’Eucommia ulmoides, genre d’affinite douteuse, originaire de Chine (Hook. lc. 1950), des observations analogues qui pourraient peut-être aider à trouver sa véritable place naturelle. (Radlkofer in Bot. Gaz. XVIII, n° 6, juin 1893, p. 199.) M. le prof. MüLLER, de Genève, présente un rapport sur ses études lichénographiques faites depuis le mois d’aoüt 1892 jusqu’en août 1893. 1° 67 Lichens de l'Australie occidentale, de Helcus, envoyés par le baron F. v. Muller, donnaient 54 espèces, dont 12 nouvelles. Le tout a paru dans l’Hedwigia. 2° 76 Lichens de l'Australie orientale, surtout de Hartmann, communiqués par l’Herb. imper. de Vienne, ont présenté 55 espèces, dont une seule nouvelle. Le ré- sumé du total a paru dans les Annal. d. Naturhist. Hof- museums in Wien. | 3° Une petite serie de Lichens saxicoles, de Lechler, des Andes du Pérou et du Chili, envoyés par l’Herbier de 112 SOCIETE HELVETIQUE Kew, ont fourni 3 esp. nouv. publiees dans le Hedwigia. 4° 45 Lichens du Yömen, de Schweinfurth, avec 2 esp. nouv. (dont l'une forme un genre nouveau), publiées dans le Bulletin de l’ Herb. Boissier. 5° 237 Lichens crustacés du Sud de l’Australie (Vic- toria) du Rev. Wilson, contenaient 214 espèces, dont 80 nouv. Toute cette collection, remarquablement riche en especes saxicoles, est récapitulée dans le Bulletin de l Hb. Boissier. 6° Une serie de Lichens crustacés de divers pays exo- tiques, de l’Herbier de Kew, a fourni 20 esp. nouv. pu- bliées dans l’ Hedwigia. 7° 42 Lichens du détroit de Magellan, communiqués par M. Husnot, ont donné 4 esp. nouv. 8° 195 especes du Queensland, de Bailey et Shirley, contenaient 22 esp. nouv. publiées dans les Lichenes Exotici. 9° 46 Lichens africains, de la region du Zambese, collectés par Menyhardt, et communiqués par l’Herbier de l'Université de Vienne, ont fourni 9 espèces nouv. La collection est résumée dans les Verhandlungen der Zoolog. Botan. Gesellschaft in Wien. En méme temps M. Muller mentionne les publications qui ont paru dans cette même période et qui se rapportent à ses travaux immédiatement antérieurs. Ce sont: Lichenes Persici, de Stapf. Lichenes epiphylli Spruceani, de la région des Ama- zones (Hb. Kew.) Lichenes africani, aus Deutsch Ostafrika (Hb. de Berlin.) Revision der Steinschen Uebersicht d. Lich. Ostafrika’s (Hb. Berlin.) Lichenes Amboinenses, de Cam. Pictet. DES SCIENCES NATURELLES. 113 Lichenes Chinenses, de Henry (Hb. Kew.) Lichenes Scottiani, de la Sierra Leone. Lichenes Neo-Caledonici, de Balansa (Muséum de Paris.) Le même auteur annonce aussi que son Conspectus Lichenum Nova. Zelandiæ est terminé et qu’il contient 730 espèces, 115 genres et 39 tribus. M. le prof. Ed. Fischer (Berne) a étudié le dévelop- pement d’un nouveau parasite du Rhododendron ferrugi- neum et hirsutum, le Sclerotinia Rhododendri Ed. Fischer, qui forme ses sclérotes dans les fruits des deux espèces indiquees. (Les details de ces recherches seront publiés dans le Bulletin de la Société botanique suisse, vol. IV.) M. WicczEK présente un cas de prolifération de l’axe des cônes d’un meleze croissant à Marly, canton de Fri- bourg. Cette anomalie a été constatée depuis plusieurs années sur ous les cônes de cet arbre. Les cônes, très nombreux, occupent la position normale sur les rameaux longs. Ils sont de grandeur ordinaire, mais au lieu d’être tronqués ou obtus au sommet, ils s’atténuent petit à petit en un rameau couvert de feuilles vertes, aciculées, décur- rentes, disposées en spirale et munies en partie de bour- geons axillaires comme celles des rameaux longs. Ce prolongement de l’axe atteint 5 a 6 cm. chez les cònes cueillis au mois d’aoùt. Quelquefois il continue à se développer la 2% année et devient ainsi un rameau long normal, portant sur des rameaux courts des rosettes de feuilles. Les feuilles du prolongement absolument sem- blables à celles qui recouvrent les pousses de l’année, correspondent aux bractées du cône. Ces dernières com- mencent à s’allonger et à perdre leur mucron des la 8 1414 SOCIÉTÉ HELVETIQUE moitié supérieure du cône. Cependant la transition aux feuilles vertes se fait très brusquement. Les carpelles sont de forme normale, les derniers se trouvent à l’aisselle des feuilles vertes. La plupart des ovules sont vides, on ne trouve de l’endosperme que dans un petit nombre d’entre eux. M. Paul Jaccaro présente des Recherches embryolo- giques sur l’Ephedra helvetica C. A. Meyer. Ce travail comprend trois parties: I. Naissance et développement des fleurs femelles et de leurs divers organes. II. Fleurs mäles. Développement du pollen. III. Pollinisation, fécondation et modifications qu’elle entraine dans les divers organes floraux; développement de l’embryon. Les résultats principaux de ce travail peuvent se résu- mer de la façon suivante. I. La fleur femelle de l’Ephedra helvetica est constituée par un ovule sessile à l'extrémité d’un rameau secondaire. II. Cet ovule est unitégumenté. IH. Il est entouré par une coque qui résulte de la sou- dure de la première et unique paire de bractées transver- sales du rameau secondaire fertile et qui n’est concrescente avec la base de l’ovule que pendant son jeune äge. IV. Au point de vue morphologique la coque n’est donc pas un ovaire. V. Le sac embryonnaire résulte de l’accroissement de la plus inférieure des 3-4 cellules provenant de la division d’une cellule-mère primordiale. VI. Le développement du sac embryonnaire et de l’en- dosperme comprend 4 périodes nettement caractérisées : DES SCIENCES NATURELLES. 115 1° La première allant de la naissance du sac jusqu’à la formation des plaques cellulaires et comprenant toutes les phases de la division des noyaux avant l’apparition des corpuscules pourrait s’appeler la periode nucleaire. 2° La seconde comprend la formation des alvéoles et leur premier cloisonnement jusqu’à l’apparition des cor- puscules; elle donne naissance à l’endosperme primaire. 3° La troisième qu’on pourrait appeler période corpus- culaire, s'étend jusqu’à la formation de la cellule embryo- nale ou germinative (Keimzelle); elle est caractérisée par la formation des corpuscules et de leur enveloppe ainsi que par les modifications qui surviennent dans le nucelle et le tégument ovulaire. 4° Enfin la quatrième période comprend la formation de l’endosperme secondaire et s’étend jusqu’à la maturité de la graine. VII. Les noyaux libres du sac embryonnaire entrent en division tous en même temps et, dans le même sac, présentent toujours tous à la fois la même figure karyo- kinétique. Le phénomène s’accomplit donc avec une re- marquable unité. VIII. Le nombre des segments chromatiques des noyaux est moindre dans l’endosperme que dans les autres tissus (probablement une fois moindre.) IX. Les archégones proviennent de {cellules d’endo- sperme primaire semblables à toutes les autres. X. L’accroissement des archégones et de l'enveloppe corpusculaire coïncide presque toujours avec la formation de la chambre pollinique. XI. La naissance de l’enveloppe corpusculaire est pré- cédée d’un isolement des cellules de l’endosperme qui facilite leur groupement autour des archégones. 116 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le même phénomène se reproduit lors de la formation de l’endosperme secondaire. XII. Avant la fécondation, l’epiderme du nucelle dans sa partie libre se transforme en une couche de réserves transitoires. Ses cellules grossissent, épaississent leurs parois et persistent jusque dans le tégument de la graine. XIII. Le grain de pollen de l’Ephedra helvetica contient à la maturité 3 noyaux‘: un gros noyau central entouré de protoplasme représentant la cellule anthéridiale de MM. Belajeff et Strasburger et deux noyaux polaires végé- tatifs dont l’un est le noyau du tube pollinique (Pollen- schlauchkern), tandis que l’autre peut être considéré soit comme l’homologue des cellules prothalliennes des coni- fères soit comme un noyau séparé de la cellule anthéri- diale, homologue par conséquent à la Stielzelle des auteurs allemands. XIV. Il ne se forme pas de cloisons cellulosiques entre ces divers noyaux. (L’Ephedra helvetica est jusqu'ici la seule gymnosperme connue dont le pollen présente cette analogie avec celui des angiospermes.) XV. Le noyau de la cellule anthéridiale se divise en deux noyaux générateurs dont un seul est actif dans la fécondation. XVI. Après la fécondation, l’archégone se remplit d’amas de protoplasme condensé et de noyaux protéiques provenant de la désorganisation des cellules de l'enveloppe corpusculaire; ces noyaux qui présentent souvent une ressemblance parfaite avec les noyaux sexuels se forment ordinairement dans l’intérieur d’une vacuole. ! Pour plus de détails sur le développement du Pollen, voir le premier compte rendu paru dans les Archives des sciences phy- siques et naturelles de Genève, octobre 1893. DES SCIENCES NATURELLES. 417 XVII. L’oeuf fécondé donne naissance dans l’intérieur des archégones à un petit nombre de cellules embryonales qui s’entourent d’une enveloppe cellulosique. XVIII. Après cette formation, l’archégone et l’enve- loppe corpusculaire achèvent leur désorganisation ; à leur place se développe un tissu lignifié que nous avons appelé « la columelle. » XIX. Il ne se forme pas de prosuspenseur ou suspen- seur primaire à la suite de la premiere division des cellules embryonales. (Jusqu'ici l’Ephedra helvetica est la seule gymnosperme qui serait privée de cet organe; il paraît être remplacé du reste ainsi que nous allons l'indiquer.) XX. La columelle va en se rétrécissant vers le milieu de l’endosperme et porte toujours à son extrémité l’em- bryon favorisé (celui qui se développera à l'exclusion de tous les autres.) XXI. La columelle joue donc le rôle de suspenseur primaire. XXII. Les embryons transitoires (ceux qui avortent) n'arrivent jamais au centre de l’endosperme, ainsi que cela a lieu chez les conifères et la plupart des Guetacées. Ce fait doit provenir de l’absence de prosuspenseurs. XXIII. Le suspenseur secondaire est très développé et résulte de la transformation des cellules les plus âgées de l'embryon qui se vident de leur contenu, cessent de se diviser et s’allongent considérablement. XXIV. Par suite de l’allongement de ses cellules, le suspenseur, appuyé par son sommet sur l'extrémité de la columelle, pousse forcément l’embryon vers l'extrémité chalazienne. XXV. Le suspenseur cesse de s’accroître lorsque le cône végétatif de la radicule commence à fonctionner. Il 118 SOCIÉTÉ HELVETIQUE est dès lors refoulé au sommet du sac, avec les restes de la columelle. XXVI. Dès les premières phases du développement l’endosperme secondaire se différencie très nettement en une zone centrale (endosperme transitoire destiné à nour- rir l'embryon) dont l’amidon figuré disparaît et qui pré- sente la réaction de l’amylose et en une zone externe (endosperme définitif qui persiste autour de l'embryon) dont les cellules sont bourrées de globules d'huile et de grains d’amidon. XXVII. L’embryon ne digère done pas l’endosperme de proche en proche, mais absorbe le contenu d’une zone nourriciere toute préparée, dont les ceilules s’aplatissent autour de lui au fur et à mesure qu'elles se vident. XXVIII. L’enveloppe definitive de la graine est formée 1° par une pellicule membraneuse provenant à la fois du tégument et du nucelle, 2° par la coque lignifiée qui per- siste jusqu'à la germination. De tous ces résultats les plus remarquables et les plus inattendus sont d’une part l’absence de cloisons cellulo- siques dans le grain de pollen, d’autre part l'absence de suspenseur primaire et le mode de formation singulier du suspenseur secondaire. L'absence de cloisons cellulosiques dans le grain de pollen est d'autant plus frappante que ces cloisons existent dans le pollen d’une espèce voisine : l’Ephedra altissima, étudiée par MM. Juranyi et Strasburger. Par ce caractère ainsi que par l’absence probable de cellule prothallienne proprement dite le pollen de l’Ephe- dra helvetica se rapprocherait de celui des angiospermes. Il serait intéressant de constater si toutes les autres espèces d’ Ephedra sont à pollen cloisonné ou si quelques- DES SCIENCES NATURELLES. 119 unes d’entre elles se rapprochent de l’Ephedra helvetica sous ce rapport. Quant à l'absence de suspenseur primaire tubuleux, elle est non moins curieuse. Les autres genres des Gneta- cées le possèdent et il est également figuré par M. Stras- burger chez l’Ephedra altissima. D’une façon générale, l’œuf de toutes les gymnospermes actuelles se développe en suspenseur tubuleux qui enfonce l’embryon dans l’in- térieur de i’endosperme. Chez l’Ephedra helvetica ce résultat est obtenu par une disposition toute particulière, par une lignification des cellules centrales de la partie supérieure du sac embryonnaire constituant un cône étroit et résistant que l’auteur appelle « la columelle » et qui présente toujours à son extrémité l'embryon favorisé, le seul qui se développera à l’exclusion de tous les autres, et qui finalement se trouve porté au centre de l’endo- sperme. Quant au mode de formation du suspenseur secondaire, il diffère de tous ceux que mentionne M. Van Tieghem dans son « Traité de Botanique, » édition de 1891. Le suspenseur ne se différencie que lorsque l’embryon pos- sède déjà 10-12 cellules. On voit alors les cellules du pôle radiculaire s’allonger, se vider de leur protoplasme et se transformer ainsi de proche en proche sans plus jamais se cloisonner en un long suspenseur qui ne cesse de s’accroître que lorsque la radicule commence à fonc- tionner. On pourrait rapprocher ce mode de formation du sus- penseur secondaire chez l’Ephedra de ce qui se passe au début chez les Pinus, Abies Picea, Juniperus, etc., où l'œuf secondaire se cloisonne à deux reprises dans l’arché- gone, en formant ainsi trois cellules superposées dont les 420 SOCIETE HELVETIQUE deux supérieures donneront en s’allongeant et en se re- cloisonnant le suspenseur définitif. Cette ressemblance n’est cependant qu’assez vague puisque chez l’Ephedra helvetica, l'œuf secondaire est d’abord amené au centre de l'embryon avant de commen- cer à se cloisonner; il se développe alors en embryon comme s’il ne devait pas produire de suspenseur, et ce n'est que plus tard que certaines cellules qui ne se cloi- sonneront plus se différencient en suspenseur. La naissance de l’endosperme s'effectue suivant une marche qui doit être générale chez les gymnospermes mais qui n'avait pas encore été signalée avec la netteté qu'elle présente chez cette espèce. La division karyokinétique des noyaux primaires du sac est d’une beauté rare chez les symnospermes et le fait de trouver dans un même sac embryonnaire jusqu’à 420 noyaux, tous au stade de la plaque nucléaire, prouve que ce phénomène de division se passe avec une grande soudaineté et un remarquable ensemble. Une brève analyse des autres conclusions du travail de M. P. Jaccard serait un peu difficile à faire sans les figures qui sont absolument nécessaires pour la bonne compréhension du texte. Cette étude embryologique de l’Ephedra helvetica montre une fois de plus que les phé- nomènes biologiques les plus constants sont susceptibles de présenter dans leur marche d’importantes variations même entre espèces et genres voisins, et qu'il faut se garder de considérer comme absolument généraux pour un groupe de plantes les procédés employés par quelques- unes d’entre elles. Le Prof. SCHRÔTER (Zurich) a étudié les fleurs cleisto- DES SCIENCES NATURELLES. 424 games de Diplachne serotina Link, qui restent enfermées dans les gaines des feuilles et sont les seules fleurs fertiles de la plante, les fleurs chasmogames de la panicule termi- nale étalée restant stériles. Il a constaté que c’est un cas de vraie cleistogamie : les glumes restent fermées, les an- thères sont petites, contiennent peu de pollen, ne s’ou- vrent jamais ; et le tube pollinaire perce la paroi de l’an- {here pendant qu'elle est accollée au stigmate et entre directement dans celui-ci. Le même auteur donne ensuite un aperçu de la végé- tation de la vallée de St- Antönien (Prættigau, Grisons), en s'appuyant surtout sur la composition et la répartition des « Formations de plantes,» c’est-à-dire des associa- tions régulières et constantes. Il montre une grande carte de la région (échelle 1: 6250), sur laquelle sont indiquées par des couleurs et d’autres signes les associations de plantes. Le travail sera publié dans le Landwirthschaft- liche, Jahrbuch der Schweiz, année 1893. M. le prof. MARTIN montre une série de planches colo- riées d’Hyménomycetes récoltés dans les environs de Genève et soigneusement étudiés par lui. M. le prof. CHODAT présente le second volume de sa Monographia Polygalacearum (genre Polygala). Il expose ses vues sur la notion de l’espece et la géographie botanique de ce groupe. Pour plus de détails, voir: Chodat, Mono- graphia Polygalacearum, II®® partie (genre Polygala) in Mem. Soc. phys. et d’hist. nat. Genève, 1893. Vol. XXXI, 26 partie. M. JaccaRD, d’Aigle, présente quelques plantes nouvelles ou interessantes pour la vallee du Rhone. 429 SOCIÉTÉ HELVETIQUE La premiere est un représentant de la flore arctique, le Hierochloa borealis R. Sch., connu jusqu'ici en Suisse seulement dans les marais tourbeux d’Einsiedeln, et trouvé passagerement dans une île de la Limmat, où les graines étaient descendues avec la Sihl. La nouvelle station, où cette rare graminée est assez abondante, se trouve sur le Col des Mosses (Alpes d’Aigle) derrière les petits bouquets de sapins qui sont en face de l’auberge de la Preise, altitude 1430 m. environ. Le 10 juillet la plante était en jeunes fruits. Sans doute qu’une recherche attentive fera découvrir cette espèce intéressante dans d’autres marais tourbeux, en particulier ceux de la haute Gruyère‘. La seconde est au contraire une plante de la flore mé- ridionale, l’Hypericum Richeri Vill, qui des Alpes du Dau- phiné et de la Grande-Chartreuse s’avance vers le nord dans deux directions, d’un côté dans le Jura méridional, Reculet, Dôle, ete., pour s’arrêter au Chasseron, de l’autre au N-E, à travers les chaînes calcaires de la Savoie jus- qu’aux sommités qui limitent le Valais, aux Dents d’Oche, Hauts-Forts. M. J. Briquet, dans sa notice sur les Alpes Lémaniennes (1889), en constatant sa présence au Col de Chésery, fait remarquer que cette station empiète sur le territoire suisse et fait de l’H. Richeri une espèce nou- velle pour le Valais. Or M. Jaccard a trouvé cette espèce dans deux stations plus en avant sur le territoire valaisan, quoique toujours dans les limites des Alpes Lémaniennes de M. Briquet; le 22 août, il l’a rencontrée en petit nombre dans les Alpes de St-Maurice, sur l’aréte fort es- 1 Depuis la séance, M. le prof. Wolf, de Sion, l’a également trouvé en Valais, et m’en a envoyé un échantillon, se réservant de publier lui-m&me la station plus tard. DES SCIENCES NATURELLES. 123 carpée qui sépare les vallons de St-Barthélemy et de Mauvoisin, au-dessus de l’alpe de l’Haut de Mex à lE. du point 2215 et le 29 août, à la même altitude, sur l’aréte de la Dent de Valère. La seconde station est à peu près sur la ligne qui relie la première au col de Chésery. Il est à supposer qu’on pourra retrouver l'espèce sur les eimes intermédiaires (Pointe de l’Haut, Tovassière) qui séparent le val d’Illiez de Morgins et du col de Chézery. M. Jaccard présente encore un Acer platanoides inié- ressant par l’altitude à laquelle il l’a récolté, à 1630 m. au-dessus des chalets de Joux brûlée sur Fully. M. Christ (Pflanzenleben der Schweiz, p. 156) ne l’a nulle part ob- servé au-dessus de 1000 m. Enfin, un Quercus sessiliflora, cueilli également à cette altitude exceptionnelle, en com- pagnie de l’Acer. Les échantillons qu'il a récoltés offrent une particularité curieuse, la féminisation partielle des cha- tons mâles. Quelques glomérules d’étamines sont entière- ment transformés en pistils, et d’autres à moitié, montrant des pistils à côté d’étamines plus ou moins modifiées. M. GEORGES GAILLARD présente quelques roses hybri- des du Jura rares ou nouvelles, soit deux formes d’alpina X tomentosa; six formes d’alpina x glauca; une forme d’alpina X rubrifolia; une forme de rubrifolia X omissa. M. VETTER, d’Orbe, présente une collection de plantes sèches de Costa-Rica, envoyées par M. Tonduz. 424 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Agronomie. Président : M. le prof. BreLer, Lausanne. Secrétaire: M. le Dr BorGEAUD, » Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. — Martinet. Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures sélectionnées. — Chuard et Jaccard. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un cas de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans le canton de Vaud. M. BieLER,directeur de l’Institut agricole de Lausanne, parle de l’influence du chlorate de potasse sur la production laitière des vaches; il conclut que si, comme médicament, cette substance peut produire une augmentation momen- tanée du lait, elle n’agit que d’une manière irrégulière sur les matières grasses, le sucre et la caséine”. M. MARTINET, directeur de la station laitière de Lau- sanne, fait une communication sur l’action de l'azi* (li- quide formé de cuite aigrie qui sert à faire trancher le petit-lait pour obtenir le séré dans la fabrication du fro- mage). Cette étude encore assez nouvelle et peu avancée a porté sur le rôle de la bactérie renfermée dans l’azi qui transforme le sucre du lait de la cuite en alcool et en acide carbonique et qui agit directement sur le fromage‘. 1 Voy. pour plus de détails. Chronique agric. vaudoise, VI, p. 370. 2 En collaboration avec M. Paccard. > Voy. Chronique agricole vaud. VI, p. 369. DES SCIENCES NATURELLES. 125 M. G. CHUARD, prof. à l’Université, communique les résultats obtenus en 1891 et en 1892 par l’emploi des levures cultivees pour la vinification des vins vaudois. Des essais effectués dans la pratique et contròlés par des ana- lyses au laboratoire de la station viticole, il résulte qu’en general les levures cultivées ont provoqué une légère augmentation du degré alcoolique, augmentation variant de 0,2 à 0,8 ‘/, au maximum, chiffres bien inférieurs on le voit à ceux indiqués par diverses publications, qui vont de 1 à 2°/,. Quant à la proportion de sucre dans les vins levurés elle n’est pas inférieure à celle des vins non levurés, c’est-à-dire qu’elle est normale et d'environ 0,350 gr. Ce n’est done pas à proprement parler une fermentation plus complète, mais plutôt une meilleure utilisation du sucre en vue de la production de l'alcool, qui a été provoquée par des levures, sans cependant que l'amélioration ainsi constatée dépasse des limites assez étroites, comme on le voit. Quant à la production d’un bouquet caractéristique dans les vins levurés, M. Chuard ne l’a pas constaté dans ses essais. Quelques faits cependant donnent à penser que la nature de la levure n’est pas sans relation avec le ca- ractère général du vin produit. En particulier dans des essais de fermentation avec l’hydromel, on a constaté la production d'un arome très accentué, que les hydromels sans levure ne présentaient pas. D'autre part dans quel- ques essais de laboratoire et même dans ceux de la prati- que, on à observé à un certain moment de la fermenta- tion, avant la fin de la fermentation tumultueuse, la pro- duction d’un bouquet agréable, assez nettement accusé, qui a disparu plus ou moins vers la fin de la fermenta- tion et complètement au premier transvasage. L'espoir 126 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE qu’on avait conçu de le voir réapparaitre peu à peu, à la suite des phénomènes d’oxydation qui succèdent aux réactions réductrices de la fermentation tumultueuse, ne s’est pas réalisé. Il importe donc de se tenir encore sur la réserve dans l’emploi des levures, de ne les utiliser que pour des vins de moindre valeur, jusqu'à ce que de nou- veaux essais, tendant à la production de levures sélec- tionnées indigènes, aient donné des résultats positifs. MM. E. Cauarp et JACCARD ont entrepris l’étude des modifications que subit l'acide sulfureux dans les vins où il a été introduit par l'opération du soufrage (méchage). Ils ont soufré un vin, au moyen du liquide R. Pictet, de façon à l’amener à une teneur de 0,102 gr. d’acide sul- fureux par litre. Voici sous forme de tableau les modifi- cations observées : SO, SO, 21 février, avant soufrage...... 0,003 0,107 22» apres soufrage...... 0,102 0,139 Skala ne en, 0,082 0,151 25 » aprèstransvasage...... 0,080 ZU a 0,062 AIR ere Te POI 0,050 0,251 Donc en trois mois et demi, la teneur d’acide sulfu- reux s’est abaissee de 0,102 à moins de la moitié. soit 0,050, et c’est principalement par oxydation que s’est faite cette élimination. D’autres essais ont permis à MM. Chuard et Jaccard de vérifier les constatations de Schmidt, concernant l'existence dans le vin, un certain temps après le soufrage, d’une partie de l’acide sulfureux à l’état de combinaison avec l’aldéhyde, sous forme d’acide aldéhyde sulfureux. DES SCIENCES NATURELLES. 127 M. DussERRE, chimiste à Fribourg, signale un cas de stérilité du sol observé près de Saxon (Valais) dû à la pré- sence d’une quantité anormale de sulfate de magnésie qui en trop forte proportion est nuisible à la végétation‘. M. SEILER, chimiste cantonal à Lausanne, présente un travail fort important d'analyses de foins dans le canton de Vaud’. Cette étude commencée, dans le but, d'établir une comparaison précise et méthodique entre les foins récoltés à différentes altitudes vient d’être publiée in extenso dans la Chronique agricole du canton de Vaud. Elle démontre que le foin de montagne est sous tous les rap- ports supérieur à celui des plaines. La seule infériorité porterait sur le chlorure de sodium plus abondant dans la plaine, mais il est facile d'y remédier, et la consom- mation des produits de pâturages élevés sera toujours un grand bénéfice pour le bétail. Zoologie et Médecine. Président honoraire : M. le prof. KoLımann, Bâle. Président : M. le prof. Kocher, Berne. Secretaire : M. le Dr E. Bvenıon, Lausanne. Yung. Psychologie de l‘Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intraperi- tonealis.— Kollmann. Spina bifida et canal neurentérique.— E. de Cérenville. L’acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique®. — F. Urech. Sur les couleurs des ailes de iépidoptères et de coléoptères. — Béraneck. Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse. Extirpation d'une région = Chron. agric. vaud. 1. c. p. 373. 2 En collaboration avec MM. Alf. Fontannaz et Adr. Évéquoz. ® Nous n’avons reçu aucun extrait de cette communication. Red. 128 SOCIÉTÉ HELVETIQUE dite motrice. Section bilatérale des nerfs vagues. Influence de la rate sur la sécrétion pancréatique. — Émery. Sur les poils des mammifères. — Löwenthal. Lobe olfactif du lézard. — Studer. Faune du lac de Champex. Sur le genre Calyptérinus Wright et Studer. — Bugnion. Formation des muscles chez l’Axolotl. — Monstre double syncéphalien chez le poulet. — H.-T. Barber. Sur divers papillons capturés en Suisse. — H. Goll. Sur la présence du Véron dans le lac du St-Bernard. — D° Imhof. Faune des lacs de la région du Rhône. Sur les rotifères de la Suisse. M. Emile Yung, professeur à l’Université de Genève, a fait une conférence sur la Psychologie de l’Éscargot (Helix pomatia). Il a commencé par justifier le titre qu'il a donné à son entretien. Puisqu'il est établi que les animaux inférieurs sentent, se souviennent, font des distinctions entre les choses, raisonnent en une certaine mesure, adaptent leurs actes aux circonstances extérieures en vue d'atteindre un but déterminé par avance; comme il est certain, d’autre part, qu’ils éprouvent des sentiments de plaisir et de peine, de haine et d’amour, etc., tous phé- nomènes irréductibles aux lois de la mécanique et qui supposent chez eux le principe de la conscience; il est indiscutable que l’étude de ces phénomènes fait partie du domaine de la psychologie. A ce propos, M. Yung fait remarquer combien l’histoire naturelle beaucoup trop confinée dans l’étude de la morphologie est une science de mort. Il compare nos musées à des cimetières, nos laboratoires & des boucheries. Nous connaissons assez bien le cadavre, mais très insuffisamment l’animal vivant. Nos cours de zoologie sont trop des procès-verbaux d’au- topsie. Tout en reconnaissant la haute portée des recher- ches anatomiques, il semble à M. Yung que l’on com- mence un peu à se lasser de couper en tranches des noyaux de cellules et à reconnaître, d’autre part, la néces- sité d'étendre nos conceptions de la vie en complétant DES SCIENCES NATURELLES. 129 les observations anatomiques par des investigations sur la physiologie et la psychologie des animaux à tous les degrés de la série zoologique. M. Yung montre ensuite comment la méthode objec- tive des sciences naturelles est parfaitement applicable aux recherches psychologiques, en vertu de la concomi- tance entre les faits psychiques et les faits physiques. Tout phénomène mental est accompagné d’actes qui le révè- lent à l’observateur suffisamment sagace pour en trouver la vraie signification. Observons donc les actes des ani- maux. La psychologie comparée rendra à la psychologie de l’homme autant de services que l’anatomie des ani- maux a rendus à l’anatomie humaine. A l’appui de cette thèse M. Yung expose le résultat de ses recherches sur les fonctions psychiques de l’escargot, accompagnant son récit de projections d’escargots vivants et de photographies instantanées. M. Yung a porté d’abord son attention sur les sensations qui sont les matériaux premiers de tout travail mental. Les organes sensoriels ne sont pas encore différenciés chez l’escargot, au point où nous les trouvons chez les animaux supérieurs. Les sens du toucher, du goût et de l’odorat sont encore con- fondus è la surface entiere du corps, en sorte que l’escar- got sent les odeurs, par exemple, par le bord de son pied aussi bien que par ses tentacules. Toutefois, il est évident que le sens olfactif atteint à l’extrémité de ces derniers son maximum d’acuite, mais leur ablation n’empéche nullement l’animal de distinguer les divers parfums. Le sens gustatif plus délicat dans le voisinage des lèvres existe également sur les tentacules inférieurs et le pied. Le sens tactile est très développé partout, mais plus par- ticulièrement aussi vers l’extrémité des tentacules. Il 9 130 SOCIÉTÉ HELVETIQUE recueille les moindres souffles de l’air, les plus légères trépidations du sol; son extréme finesse pour les diffe- rences de température rend les expériences fort diffi- ciles. Quant & l’ouîe, la situation profonde des otocystes laissait prévoir que ces organes sont peu sensibles. En effet, toutes les expériences témoignent que l’escargot souffre d’une grande « dureté d'oreilles. » Il ne paraît sensible qu’aux sonorités très basses ou très aiguës, mais demeure sourd à la plupart des sons perceptibles pour notre oreille. M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis- tence de la fonction dermatoptique chez l’escargot. Il entre dans quelques détails sur son extrême myopie. Les expé- riences relatives à la perception des couleurs ont donné des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus sen- sible aux variations d'intensité lumineuse qu’aux diffe- rences de réfrangibilité, une lumière trop intense lui est désagréable, etc. M. Yung a étudié les faits et gestes de l’escargot cher- chant sa nourriture et marqué ses préférences à cet égard. Sa gourmandise pour les fraises, les champignons, etc., a servi à instituer des expériences sur la mémoire. Cette faculté est très rudimentaire, mais elle peut être développée par l'exercice. M. Yung montre un escargot qui, après un exercice de huit jours, avait appris à retrou- ver le lieu où des fraises étaient placées; il y revenait spontanément après en avoir été éloigné à travers un chemin compliqué de plus de 15 mètres de longueur. Les fraises étant enlevées du lieu en question, il ne pouvait être guidé que par ses souvenirs. Un autre individu re- trouvait sa demeure après une absence de 3 jours, il avait donc une représentation mentale de sa situation et DES SCIENCES NATURELLES. 131 des particularités de la route qui y conduisait. Toutefois le souvenir d’une sensation ne se manifeste que lorsque celle-ci a été souvent renouvelée. Les faits relatifs à la reconnaissance des escargots entre eux prouvent aussi en faveur de leur mémoire. En terminant, M. Yung cite des ‘faits relatifs à l'intelligence des escargots qui se manifeste par la spontanéité et l'originalité de leurs actes et il mon- tre les attitudes qui trahissent chez ces mollusques les sentiments de plaisir et de peine. Prof. D’ J. KoLLMANN. Pseudorecessus intraperitonealis. — L'auteur décrit sous ce nom une poche péritonéale qui a pris naissance à la suite d’inflammation pendant la vie intrautérine. Les mésentères du gros intestin ont été transformés en une grande poche présentant une vaste porte d'entrée et dont le pourtour était si considérable que la moitié de l'intestin grêle s’y trouvait englobée. L’etat anormal du mésentère avait eu pour effet de mo- difier le parcours du gros intestin, car la direction du cô- Jon ascendant et du côlon descendant était devenue obli- que et ils se trouvaient raccourcis. Indépendamment de ‘cette anomalie il s’en présentait encore quelques autres : l’estomac occupait la même situation que chez l’embryon; le lobulus quadratus du foie faisait défaut; on ne voyait que des traces de l’omentum majus; le duodenum était libre dans sa moitié supérieure, et ainsi de suite. Toutes ces anomalies doivent étre rapportées à un arrét de dé- veloppement qui s’est produit à la suite d’un processus inflammatoire pendant le second mois de la vie fœtale. Ni ces modifications, ni une occlusion partielle du côlon transverse, n'ont eu d'influence sensible sur la santé de l’individu, car les anomalies décrites ont été découvertes chez une femme de 60 ans environ. 132 SOCIETE HELVETIQUE Prof. Dr J. KoLLMANN. Spina bifida et canal neurenté- rique. — Plusieurs découvertes récentes dans le champ de l’embryologie expérimentale jettent un peu de lumière sur la production de ces sortes de spina bifida dans les- quelles la moelle épinière ou bien est séparée, ou bien est transformée en une cavité richement vascularisée (area medullo-vasculosa), ou chez lesquelles la colonne verté- brale est fendue et où des portions d’intestin ont pénétré par cette fente de la cavité abdominale dans le canal vertébral. On a déjà souvent observé un dedoublement de la moelle épinière dans l’embryon du poulet. 0. Hert- wig a remarqué dernièrement chez des amphibiens (œufs. de grenouilles) non seulement une séparation de la moelle, mais une séparation de la chorda dorsalis avec hernie de l’entoderme à travers le blastopore. L’auteur présente des préparations d’embryons de canards chez lesquels, par l'accroissement du canal neurentérique et du sillon primitif, dont l’ensemble correspond au blasto- pore, il s’est formé une fissure longitudinale accompa- gnée d’une hernie de l’entoderme et d’une hyperplasie des lamelles médullaires. Depuis qu'on a pu dernière- ment établir la preuve que l’homme possède aussi un canal neurentérique ainsi qu’un sillon primitif se réunis- sant à lui en arrière, l’hypothèse qu'il faut chercher la cause primitive de la spina bifida (c’est-à-dire des formes graves mentionnées ci-dessus) dans des perturbations du canal neurentérique, ne semble plus arbitraire. Les irri- tations, qui, dans les animaux dont nous avons parlé, ont amené de si profondes modifications sont, à notre avis très faibles. Pour les embryons de poulets et de ca- nards elle a consisté seulement en une élévation de tem- pérature de 6 à 7° R. dans la couveuse; pour les amphi- DES SCIENCES NATURELLES. 133 biens une fructification exagérée et une trop grande ma- turité des œufs ont suffi. Quelles irritations sont la cause de la spina bifida chez l’embryon humain, c’est ce que l’on ignore encore entierement. L’examen d’une spina bifida chez un embryon humain à terme, de même que tous les cas semblables, tendent à confirmer l’opinion que l’irritation exerce son influence modificatrice dans les tout premiers temps de la vie intra-utérine. Les embryons de poulets provenaient d’une couvée de 48 heures: l’irritation due à une trop grande élévation de la température a donc agi dès le commencement du développement, de même que la fructification exagérée ou la trop grande maturité pour les œufs des amphibies. Une spina bifida en forme de myélocystocèle chez la- quelle les deux moitiés de la lame médullaire étaient très séparées l’une de l’autre et se contournaient pour former un sac arrondi n’a bien pu provenir aussi que des premiers jours du développement de l’embryon humain, car la fermeture du canal médullaire est déjà complete des le 12°-14° jour. Nous estimons que ces observations, dans leur ensem- ble, apportent une lumiere nouvelle sur ces cas si com- pliques, et cela tant par rapport au moment oü ils pren- nent naissance que sur leurs causes, qui, d’apres toutes les expériences faites sur les animaux, peuvent être très insignifiantes'. F. Urecx, Dr ès sc. : Contribution à la connaissance 1 Une description détaillée et avec planches des cas rapportés ici a paru dans les Anatom. Anzeiger 1893 (comptes rendus du congrès des anatomistes de Göttingen). 134 SOCIÉTÉ HELVETIQUE des couleurs des écailles sur les organes du vol des lépidop- tères et des coléoptéres. Les couleurs des écailles (de même que toutes les couleurs) sont le résultat d’une action. réciproque entre la matière et l'énergie rayonnante (c’est-à-dire l’éther en mouvement). Elles se présentent sous deux formes différentes : 1° Des couleurs, dont la partie matérielle peut être enlevée et transportée sur d’autres corps sans qu’on détruise la couleur. Ce sont, les pigments, ou couleurs chimiques. Elles conservent leur constitution aussi longtemps qu’on ne détruit pas leurs molécules; c’est pour celà qu’elles peuvent supporter la réduction en poudre, la solution et souvent même la fu- sion. 2° Des couleurs disparaissant aussitôt qu'on veut ter leur partie matérielle qui résulte de la structure de: le surface de la matière. Ici nous avons affaire à des cou- leurs physiques soit, par exemple, des couleurs par inter- ference. 3° Il existe des couleurs d’ecailles qui résultent d'une combinaison des couleurs chimiques et physiques. C'est ce que l’on appelle des phénomènes dichroitiques et pléochroitiques. M. le D" Urech les rencontra surtout sur les écailles des coléoptères. — Une écaille isolée soumise à un examen microscopique est presque toujours plus riche en couleurs que lorsqu'on la regarde à l’œil nu à sa place naturelle au milieu de beaucoup d’autres. Ainsi une écaille noire de la face inférieure de l’aile de Vanessa atalanta, ou une écaille pâle d’une Noctuelle nous offre un éclat de couleurs plus brillant et plus bigarré qu’une aile entière; les petites fentes de la couche pigmentée présen- tent des couleurs par interférence très jolies. Les pigments ne sont pas également répartis sur l’écaille. Ils sont plus abondants à l’extrémité libre et diminuent peu à peu vers la base où ils font souvent défaut. En regardant une aile DES SCIENCES NATURELLES. 135 de lépidoptère, on ne voit pas la couleur des pigments mais des couleurs reflétées de l’extrémité libre des écail- les. Pour voir la vraie couleur du pigment on est obligé d'enlever les écailles et de les examiner par transparence. On voit alors que les pigments sont presque toujours obscurcis et que leur couleur diffère le plus souvent des couleurs de reflets. Les recherches de M. Urech ont été faites sur une cen- taine d’espèces de lépidoptères et une trentaine d'espèces de coléoptères. Les lépidoptères fournissent des écailles appartenant à 300 types bien caractérisés. Toutes ces écailles ont été soumises d’abord à un examen micro-phy- sique, puis à un examen micro-chimique pour distinguer les couleurs de nature chimique des couleurs de nature physique, pour rechercher si les matières colorantes se lais- sent identifier avec d’autres qu’on rencontre dans la nature et dont la constitution chimique est connue (par exemple les matières colorantes des plumes d'oiseaux) enfin pour établir leur mode de classification lorsque ces identifica- tions sont impossibles. Jusqu’a présent M. Urech n'a pu qu’enregistrer des faits concernant la solubilité des pig- ments dans l’eau, dans les acides et dans l’ammoniaque ainsi que les changements de couleur qu’ils subissent en se dissolvant. De plus il employait la réaction du murexide de Hopkins qui indique l’acide urique et des corps voi- sins comme des bases du xanthine. Parmi les Piérides M. Urech a obtenu la réaction du murexide non seule- ment avec Rhodocera Rhamni mais aussi avec Anthocharis cardamines, Colias; par contre la réaction ne réussit pas avec les écailles également jaunätres des Papilionides. Chez Papilio machao on obtient une coloration verdätre comme c'est le cas avec l’acide du kynurene. Chez Par- 136 SOCIETE HELVETIQUE nassius apollo et sur les pigments blanchätres des Nympha- hdes, Arctides, Saturnides la réaction du murexide est sans succès. Il s’ensuit que les pigments des Pierides sont derives de corps du groupe de l’acide urique, savoir des bases de nucléine comme le xanthine, l’hypoxanthine et l’adénine, car ces bases d’après Rossel sont avec Pal- bumen et l’acide phosphorique les produits de la décom- position de la nucléine des cellules. Les pigments de la même couleur dans les différentes familles n’offrent pas tous ies mêmes caracieres en présence de l’acide. Ainsi les pigments rougeätres des Nymphalides ne changent pas de couleur et sont solubles dans l’eau; par contre, ceux des Arctides, Sphingides, Noctuelles, ete., deviennent jaunes ; l’ammoniaque les change en rouge et ils sont insolubles dans l’eau. M. Urech résume ses observations comme suit : 1. La couleur blanche se trouve comme pigment et en grande quantité surtout parmi les Pierides. Ce pigment est soluble dans l’eau, dans l’acide et dans l’ammonia- que. Le pigment blanc des autres familles est plus diffi- cilement soluble dans l’eau. 2. Le pigment jaune des Piérides est encore soluble dans l’eau; celui de beaucoup d’autres familles est soluble seulement dans l’acide et dans l’ammoniaque, surtout si ce pigment est une couleur mixte dont le jaune forme un composant, comme isabelle, jaune d’ocre, roux de noi- sette, couleur de fumée, etc. Ces pigments se trouvent surtout chez les Bombycides, chez les Noctuelles et sur la face inférieure des ailes des Rhopalocera. Les pigments solu- bles dans l’acide muriatique se dissolvent plus vite dans l'acide nitrique; ils sont le plus souvent solubles dans l’ammoniaque. Un pigment non soluble dans l’acide mu- riatique est encore soluble dans l’acide nitrique. DES SCIENCES NATURELLES. 137 3. Le pigment orange a les mêmes qualités que le blanc et le jaune qui se trouvent sur la méme espèce ou sur des espèces de la méme famille. Ainsi le pigment orange d’Anthocharis cardamines est facilement soluble dans l’eau; celui de quelques autres familles (Papilionides) ne l’est pas, tandis que celui des Nymphalides l’est de nouveau, même s'il passe au rouge ou au brun roux. Les pigments de couleur de terre d’ombre ne sont pres- que jamais solubles dans l’eau. 4. Le pigment rouge et brun roux des Nymphalides (Vanessa urticæ, To, atalanta) est facilement soluble dans l’eau froide, ce qui est rare pour les pigments des écailles. Les pigments rouges des Sphingides, Bombycides et Noc- tues (Katocala) se dissolvent à peine, chez beaucoup d’es- pèces. Dans l’écaille même ils deviennent jaunes par l'acide et se changent en rouge par l’ammoniaque. L’acide concentré les transforme à un tel point que l’am- moniaque ne peut plus les ramener au rouge. 5. Les pigments de couleur terre d’ombre, brun de suie et autres couleurs semblables ne sont solubles dans l'eau chez aucune espèce, mais chez quelques-unes ils sont solubles dans l'acide muriatique ou dans l’ammo- niaque. Dans l'acide nitrique concentré ces pigments sont toujours solubles, souvent très facilement; mais ils chan- gent parfois en isabelle, roux de noisette ou couleur de fumée. 6. Les écailles paraissant toutes noires sur l’aile sont sous le microscope de couleur terre d’ombre ou brun de suie. Leur pigment se dissout difficilement et pour cela, il faut souvent bouillir les écailles à différentes reprises avec le réactif. 7. Les pigments verts sont assez rares. D’après leur 138 SOCIÉTÉ HELVETIQUE solubilité ils se placent a la suite du jaune. Chez les Géo- métrides ce pigment fournit avec l’acide muriatique une solution jaune verte. 8. Les écailles bleues ne donnent jamais de solution. Ces couleurs sont le plus souvent des couleurs par inter- ference. Le pigment bleu se trouve seulement en traces. Ce résumé nous apprend, qu'à peu d’exceptions près la solubilité des pigments dans l’eau diminue à mesure que l’on passe du blanc, au jaune, au rouge et au brun. On ne peut pas établir de relation entre la forme des écailles et leur couleur. Les pigments sont une acquisi- tion phylogénétique. Ils servent avant tout d'ornement, ce qui explique que chez les coléoptères les écailles ne se trouvent que sur la face supérieure des élytres et non pas sur la face inférieure. Les écailles des coléoptères ont fait il ya dix ans le sujet de recherches microphysiques très détaillées (G. Dimmok, « Psyche » Vol. IV. N° 105 à 112). On les trouve beaucoup plus rarement que chez les lépidoptères. Néanmoins M. Urech a réussi à en trouver encore chez d’autres espèces que celles mentionnées par Dimmok. Chez quelques genres, par exemple Saperda il a découvert un pigment soluble dans l'acide. Les pigments des coléop- teres comme ceux des lépidoptères ne sont pas solubles dans l'alcool, l’éther ni dans les autres dissolvants orga- niques dont on se sert ordinairement. M. BeRANECK, de Neuchâtel, fait une communication sur l’Embryogénie de la glande pinéale des amphibiens. Comme ce travail va paraître in extenso dans le second fascicule de la Revue suisse de zoologie (Genève), nous n'en donnerons qu'un court résumé. DES SCIENCES NATURELLES. 139 L’auteur a surtout étudié le développement de la glande pinéale chez les anoures, en particulier chez Rana; et chez Bufo. Il relève, entre ces deux genres d’Am- phibiens, des divergences assez marquées dans le proces- sus d’après lequel le corpus epitheliale ou organe frontal se différencie du diverticule épiphysaire primitif de la larve. Cet organe frontal a le mieux conservé ses carac- tères ancestraux dans le genre Bufo. Cependant, d’après sa structure histologique actuelle, il est impossible de déterminer le ròle que cet organe a dù jouer chez les Amphibiens des anciennes périodes géologiques. En se basant sur des considérations tirées de l’em- bryogénie comparée, l’auteur soutient que le corpus epi- theliale des anoures constitue un œil dégénéré. Mais cet organe n’est pas l’homologue de l’œil pariétal des sau- riens ainsi que l’affirme de Graaf ; il doit être assimilé à l’epiphyse seule de ces reptiles. M. Béraneck montre, en effet, que chez les anoures (Bufo), le diverticule pinéal primitif se détache du thalam- encéphale pour devenir le corpus epitheliale, tandis que chez les sauriens l’œil pariétal ne dérive pas de la glande pinéale mais prend naissance aux dépens d’un diverticule spécial du cerveau intermédiaire. Ce diverticule pariétal s’observe aussi chez les Cyclostomes, les Poissons propre- ment dits et même chez les anoures (Bufo) où il est très rudimentaire et ne tarde pas à disparaître durant l’onto- génie de ces Amphibiens. Les Vertébrés ancestraux ont donc dû posséder deux organes visuels procédant du thalamencéphale : l’un pariétal, l’autre pinéal. Chez les Amphibiens, l'œil pinéal seul s’est conservé, mais très dégénéré; chez les sauriens au contraire l’œil pariétal a persisté avec des caractères histologiques assez bien défi- 140 SOCIETE HELVETIQUE nis alors que l’oeil pinéal beaucoup plus degenere est devenu l’épiphyse. M. Bugnion félicite M. Béraneck des intéressants résul- tats de ses recherches et donne à ce propos quelques détails sur l’organe pariétal de la Raie. Observé sur un embryon de cette espèce long de 3 '/, cm., le dit organe se compose d’une vésicule arrondie, revêtue à l’intérieur d’un bel épithélium cylindrique et portée sur un pédi- cule creux, relativement allongé. En arrière de ce pédicule se voit une seconde évagination beaucoup moins déve- loppée, correspondant vraisemblablement au diverticule postérieur de Béraneck. M. Löwenthal demande à M. Béraneck ce que devient le second diverticule du cerveau intermédiaire ? Il recom- mande l’emploi de la méthode de Golgi, pour rechercher s'il y a réellement des fibres nerveuses à l’intérieur du pédicule et pour démontrer les connexions de ces fibres avec les éléments de l’organe sensoriel. Répondant à la question posée, M. Béraneck explique le rôle des deux diverticules chez les sauriens, les amphi- biens et les cyclostomes. Voir Revue suisse de zoologie 1893. M. HERZEN, professeur à Lausanne, parle des e/fets de la paralysie des nerfs vagues. Dans une récente communication à l’Académie des sciences à Paris, M. Vanlair, bien connu pour ses belles recherches sur la néoformation des nerfs, soutient que la section bilaté- rale des deux nerfs vagues au cou est infailliblement mor- telle chez les mammifères, et n’est supportée que si on laisse s’écouler un long intervalle de temps entre les deux sections; d’après M. Vanlair, il faudrait, dans la plupart DES SCIENCES NATURELLES. 441 des cas, un intervalle d'environ six mois, afin d’assurer la survie, car il faut laisser au premier nerf coupé le temps de se « régénérer ; » la condition essentielle serait l'intégrité ou la régénération du nerf laryngé inférieur ou récurrent. Cette dernière affirmation est certainement inexacte ; pourvu qu’on ne s’adresse pas à des chiens trop jeunes, chez lesquels la section simultanée des deux récurrents produit une forte gêne de l'inspiration, et qui peuvent succomber à l’asphyxie, on peut couper les deux récur- rents en une seule séance, sans que les animaux en soient en aucune façon incommodés ; ils deviennent seulement aphones, mais ne trahissent aucun autre trouble, et sur- vivent indéfiniment, sans aucune régénération des nerfs coupés ou arrachés. D’ailleurs, les chiens auxquels on coupe le vague gau- che au cou et le vague droit au-dessous de l’origine du récurrent, périssent exactement comme ceux qui ont subi la section des deux vagues au cou, — bien que l’un des récurrents ait été épargné. Une autre preuve de l’innocuité de la suppression des récurrents est fournie par les suites d’une opération beaucoup plus difficile et plus grave, à laquelle les ani- maux (le chat est l'animal d’élection dans ce cas) survi- vent pourtant indéfiniment, lorsqu'ils surmontent le traumatisme : c’est l’avulsion du spinal. On détruit ainsi, si l'extraction du nerf, avec tout son panache de racines, est complète, non seulement le récurrent, qui provient de la branche interne du spinal, mais encore toutes les fibres accélératrices et inhibitrices du cœur, qui appartien- nent toutes à la XI° paire; le cœur adopte alors un rythme immuable, qu'aucune influence centrale (réfiexe), 142 SOCIETE HELVETIQUE ne peut plus ni précipiter ni ralentir ‘. Dans le cas de la section bilaterale simultanée des vagues au cou, ce n’est donc sùrement pas la lésion (paralysie) des récurrents, ni celle des fibres cardiaques du spinal, qui rend l’opéra- tion mortelle; c’est la section des fibres propres de la X° paire, et précisément des filets pulmonaires du vague; les animaux succombent à la pneumonie qui ne tarde pas à se déclarer. Mais cette pneumonie ne survient pas infailliblement dans tous les cas. J’ai observé dans mon laboratoire le cas suivant : chez un chat, le vago-sympathique est sec- tionné, des deux côtés, après avoir été à plusieurs repri- ses irrité par des secousses induites, dans un but purement didactique; on excise environ 1 cim, de chaque nerf, et on ferme la plaie avec trois points de suture; guérison par première intention ; symptômes classiques de la para- lysie du sympathique cervical; aucun autre trouble appré- ciable; l’animal, nourri de pain trempé dans du lait, vit en parfaite santé pendant 3 mois; il meurt de pneumonie deux jours après avoir mangé des os de pigeon ; à l’au- topsie on constate que les bouts central et périphérique des deux nerfs ne se sont pas rejoints; il y a quatre mas- sues cicatricielles ; celles des deux bouts céphaliques sont ! La fixité du rythme cardiaque dans ces conditions est une preuve que même les fibres accélératrices qui se rendent au cœur par le grand sympathique appartiennent au système du spinal; la preuve que la plus grande partie de ces fibres se trouvent dans le tronc du pneumogastrique au cou est fournie, entre autres, par le fait que si on coupe ce nerf des deux côtés chez un animal dont les pulsations sont accélérées pour cause centrale, elles se ralentissent au lieu de s’accélérer encore. En coupant les deux vagues chez un chien qui avait une forte fièvre et un pouls très rapide, j’ai observé une diminution de quarante-deux pulsations par minute. DES SCIENGES NATURELLES. 143 beaucoup plus grosses que celles des deux autres bouts. La section bilatérale simultanée des vagues, bien qu'elle soit généralement mortelle, ne l’est donc pas « infailliblement. » M. HERZEN parle ensuite des soi-disant centres « mo- teurs » corlicaux. Voici un chat qui a subi, il y a trois mois, une extir- pation des soi-disant centres moteurs corticaux de l’ex- trémité antérieure gauche, substance grise et substance blanche sous-jacente: l’extirpation est très profonde, en forme de còne à base corticale. Les premiers jours il semblait atteint d’une hémiplé- gie complete, et offrait une hémianopsie évidente; l’hé- miplégie s’est vite dissipée; l’animal a commencé à se lever et à marcher ; mais ses extrémités gauches fonction- naient imparfaitement : l’antérieure se renversait souvent et restait indéfiniment appuyée sur la face dorsale du carpe; la postérieure, poussée par le poids du corps, glissait souvent en arrière ou en avant; au bout d’une quinzaine de jours l’animal marchait, courait, sautait et grimpait fort bien, démontrant ainsi l’absence de toute paralysie ou parésie des muscles de ses extrémités; seuls les mouvements d'initiative, qui doivent être voulus et contrôlés dans tous les détails de leur exécution, ne com- mencaient jamais par la patte antérieure gauche; la patte postérieure gauche ne laissait plus que difficilement recon- naître un léger émoussement de la sensibilité tactile. L’hemianopsie, après avoir persisté dans toute son intensité pendant une vingtaine de jours, finit par se dissiper peu à peu, si bien qu’au bout de deux mois, on ne peut plus en déceler une trace. 144 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Mais l'animal offre encore un symptôme, sur lequel j'ai attiré l'attention il y a quelques années, et que je désire vous montrer : c’est la suppression de la sensibilité pour le froid, évidente à l'heure qu'il est même pour la patte postérieure, qui semble pourtant s'être presque complètement rétablie de son anesthésie tactile ‘. Le chat, soulevé en l’air par le thorax, laisse pendre ses extrémités postérieures; on l’abaisse lentement au- dessus d’une cuvette remplie d’eau froide; à l'instant même où ses paites viennent en contact avec l’eau, la droite se retire vivement et reste un bon moment fléchie, tandis que la gauche pénètre dans l’eau froide et s’y maintient sans que l’animal s’en apercoive. Je pense qu'avec le temps les symptômes offerts par ce chat diminueront encore d'intensité; mais je doute qu’ils disparaissent jamais complètement, du moins dans l’ex- trémité antérieure, la seule à laquelle corresponde une vraie destruction de substance cérébrale; on ne voit guère de restitution complete de la fonction après de telles extir- pations que chez les animaux très jeunes; et encore cette restitution n'est-elle qu’apparemment complète : rien dans le maintien habituel de l’animal ne trahit plus aucun trouble; les trucs de laboratoire, au moyen des- quels nous reconnaissons ces troubles, ne révèlent plus rien; et, néanmoins, si on fait à l'animal l'injection hypo- dermique d’une petite dose de morphine, les symptômes autrefois produits par l’extirpation cérébrale réapparais- ! Le hasard m’a fourni en 1885 un cas de séparation complète de la sensibilité tactile d’avec la sensibilité pour le froid; cette dernière se trouva abolie à la suite d’une lésion corticale, qui laissa subsister la première; l’extirpation, dans ce cas, était très superficielle. (V. Arch. des sciences physiques et naturelles, T. XV, p. 580, et Rec. zoologique suisse, T. IV. Genève, 1886). DES SCIENCES NATURELLES. 145 sent. Il ya donc quelque chose qui manque, et qui man- que en permanence; mais quoi? il serait difficile de le dire; le cerveau de ces animaux, qui, dans les circonstan- ces ordinaires, suffit à sa besogne, n’est plus adéquate à celle-ei lorsque la présence d’un narcotique rend indis- pensable la coopération de toutes les énergies centrales. Et — chose curieuse — ces mêmes symptômes, appa- remment disparus, une fois évoqués de nouveau par la morphine, ne se dissipent pas en même temps avec les effets habituels de la dose injectée, mais se maintiennent bien plus longtemps, quelquefois plusieurs jours, pour ne disparaître que très graduellement; cela montre combien est profonde la perturbation que des substances telles que la morphine apportent au fonctionnement des centres nerveux, et notamment du cerveau. M. Herzen parle enfin de l'influence de la rate sur la sécréfion pancréatique. I y a maintenant 30 ans que M. Schiff a découvert l'influence exercée par la rate sur la digestion pancréatique des albumines; chez les ani- maux privés de la rate, le pancréas, qui, en tant qu’or- gane peptonisant, ne fonctionne que périodiquement, se comporte Zoujours comme le pancréas d'animaux nor- maux à jeun. Il ya bientôt 15 ans, j'ai fourni la preuve que la rate contient une substance qui favorise éminem- ment la transformation de la protrypsine en trypsine active; ma méthode consistait à mélanger une infusion de pancréas relativement inactif à une infusion de rate en pleine activité; ce mélange digérait toujours plus vite et plus que l’infusion pancréatique seule; j'ai fait à ce sujet une communication dans notre réunion à Linththal, en 1882. Plus tard j'ai montré par de nouvelles expé- 10 146 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE riences, que le sang splénique veineux, sortant d’une rate en congestion fonctionnelle exerce cette même influence au plus haut degré. Je renvoie ceux que cette question intéresse à mon récent article dans les C. R. de la Société de Biologie de Paris, séance du 29 juillet 1893 et aux publications qui y sont citées”. Mais je tiens à vous montrer les 6 flacons que voici : N° 1 : Quantité primitive et constante d’albumine mise en digestion. N° 2: La même quantité réduite d'environ ?/; par 12 heures de digestion à 40° dans l’infusion pancréatique seule. N° 3 : La même quantité réduite d’environ ?/, par 12 heures de digestion dans le mélange des infusions pan- créatique et splénique. N° 4 : Quantité primitive de fibrine. N° 5 : La même quantité réduite environ à la moitié par 3 heures de digestion à 40° avec l’infusion pancréa- tique seule. N° 6: La même quantité réduite à moins d’un quart par 3 heures de digestion avec le mélange d’infusions pancréatique et splénique. Vous voyez qu’il ne s’agit point de finesses, mais de différences énormes. Mes recherches prouvent : 1° qu'il se produit dans la rate une substance qui favorise à un haut degré la transformation de la protrypsine en trypsine définitive; 2° que cette substance quitte la rate avec le sang splénique veineux. Ces résultats n’infirment en rien les récentes consta- tations de M. Dastre relativement au ferment saccharifiant 1 Un nouvel article sur le même sujet, paraîtra dans le nu- méro de janvier des Archives de Brown-Séquard. DES SCIENCES NATURELLES. 147 du pancréas; je ne me suis occupé que du ferment pep- tonisant de cette glande. M. C. ÉmeRy (Bologne) fait une communication sur des poils des mammiferes et leurs rapports morphologiques avec d’autres organes cutanés. Le poil est un organe carac- téristique de la peau des mammifères. L’élude de la phy- logénie de ceux-ci ne saurait être séparée de celle de la phylogenie du poil. L’on regarde ordinairement les poils, les plumes et les écailles des reptiles comme des forma- tions équivalentes, dérivées les unes des autres. Cette théorie rencontre des difficultés considérables, si l’on tient compte du mode de développement du poil, dans ses pre- miers stades. Récemment Maurer a supposé que les poils dérivent des organes sensitifs de la ligne latérale des am- phibiens. Cette nouvelle hypothèse paraît n’avoir pas ren- contré jusqu'ici beaucoup d’adherents. Max Weber qui, dans son beau travail sur le genre Manıs el dans d’autres publications postérieures, a traité la question de l’origine des poils la rejette : il pense que les mammifères primi- tifs avaient des écailles cornées, derrière lesquelles se for- mèrent les premiers poils, d’abord peu nombreux. C’est à M. Weber et à son élève De Meijere que nous devons la découverte de faits de la plus haute importance, dans la distribution des poils qui forment, chez beaucoup de mammifères, des groupes caractéristiques, ordinairement de trois poils chacun, disposés en ordre assez régulier. Chacun de ces groupes comprend un poil médian qui se forme le premier et deux poils latéraux qui se dévelop- pent plus tard. O. Hertwig et après lui Beard ont remarqué la ressem- blance frappante qu’ofirent, d’une part, les rapports de 148 SOCIÉTÉ HELVETIQUE l’ébauche épithéliale du poil avec sa papille et, d’autre part, le rapport du germe épithélial dentaire avec la pa- pille dentaire. Je pense que cette ressemblance a une grande importance et repose sur une véritable homolo- gie. Elle révèle l’origine primitive du poil. Si nous ad- mettons que les poils dérivent des dents cutanées des poissons primitifs, comme ces dents sont portées par un socle de cément qui constitue la base des écailles placoï- des, nous pourrons voir, dans la papille du derme, souvent ossifiée, qui est recouverte par l’épiderme corné des écail- les des reptiles, l’homologue de la plaque de cément. Et si l’on admet que les mammifères primitifs étaient couverts. d’écailles, leurs poils devaient alors être implantés sur les écailles mêmes et non pas derrière elles, comme le suppose M. Weber. Les préparations que je fais passer sous les yeux de l'assemblée montrent qu'il en est ainsi pour la peau des membres d’embryons de Dasypus. De larges écailles por- tent chacune ordinairement un groupe de trois poils, rarement un à deux poils seulement. J’ai observé un fait analogue chez Centetes : ici !’adulte n’a pas d’écailles et les poils ne sont pas disposés par groupes. Chez l’em- bryon, l’on voit, à un éclairage oblique convenable, de légers reliefs de la peau que je considère comme des ru- diments passagers d’écailles, portant chacun un groupe de trois poils. Ce fait vient à l’appui de ia thèse de M. Weber que les mammifères primitifs étaient revêtus d’écailles, comme les reptiles. Mais ces écailles portaient des poils situés primitivement dans leur milieu. Lorsque les poils sont implantés vers le bord postérieur de l’écaille ou derrière elle, cette disposition est, à mon avis, le résultat d’un déplacement secondaire. DES SCIENCES NATURELLES. 149 Tandis que les écailles des reptiles et les plumes des oiseaux peuvent étre regardées comme des derives plus ou moins hautement différenciés de simples papilles cu- tanées, il n’en est pas de méme des poils qui sont con- stamment en rapport avec des organes glandulaires de deux sortes : glandes tubulaires (sudoripares, etc.) et glandes folliculaires (sébacées). Les premières débou- chent ordinairement dans le follicule même des poils, plus rarement directement à la surface de la peau, comme c’est le cas chez l’homme. Dans le cuir chevelu des em- bryons humains les groupes de trois poils sont très mar- qués. Le follicule du poil médian (poil primaire de Unna) possède, à un certain moment de son développe- ment, une évagination qui disparaît plus tard et qui man- que aux poils latéraux. Cet appendice qui a été décrit par Unna, je le regarde comme un rudiment de glande tubu- laire, débouchant dans le follicule. J’appuie cette inter- prétation sur le fait que, chez le fœtus à terme, chaque groupe de trois cheveux ne possède ordinairement que deux glandes sudoripares, correspondant aux poils laté- raux du groupe. L'association des poils avec les glandes cutanées est à mon avis un fait très ancien et typique pour les mammi- feres; son origine remonte même probablement au delà du tronc mammalien. S’il en est ainsi, les glandes asso- ciées aux poils proviennent de glandes de l’épiderme qui étaient en rapport avec les dents cutanées. Écailles, poils et glandes seraient donc trois sortes d'organes cutanés également anciens, dans leur forme primitive, mais qui se sont développés et différenciés inégalement dans les trois classes des amniotes. Leur ori- gine remonte aux premiers âges des vertébrés ; les mam- 150 SOCIETÉ HELVETIQUE miferes seuls ont conservé les trois scrtes d’organes; il est toutefois probable qu’une étude plus complete de la peau des reptiles et des batraciens jetterait quelque jour sur leur phylogenie'. M. N. LoewENTHAL, prof. fait une communication sur le lobe olfactif du lezard. La structure intime de ses élé- ments constituants, leurs connexions, n'apparaissent que sur des pièces traitées par la méthode de Golgi modifiée. On retrouve alors dans le lobe olfactif du lézard les mé- mes traits fondamentaux qui caractérisent les gloméru- les olfactifs chez les mammifères. Les filaments du nerf olfactif aboutissent dans les glomérules à des arborisa- tions à branches déliées; aux mêmes glomérules se ren- dent également des prolongements fournis par les grandes cellules du lobe olfactif. Ces cellules ne forment pas de couche aussi bien délimitée que chez les mammifères; leur corps est plutôt fusiforme et aplati dans le sens hori- zontal (encore une différence par rapport aux mammifè- res); les prolongements protoplasmatiques sont particu- lièrement longs et s’étalent horizontalement; ils aban- donnent des rameaux qui se perdent au niveau des glo- mérules dans des arborisations à branches serrées et bien plus variqueuses que celles des arborisations du nerf olfactif. Le prolongement cylindraxile se dirige dans la profondeur. Les grains du lobe olfactif du lézard sont de petits éléments à peu de prolongements très grêles, épi- neux, et s'étendant tous vers la surface du lobe; impos- sible de reconnaître un prolongement cylindraxile bien caractérisé. La couche des grains touche à l'épithélium ! Pour plus de détails, voyez Anatom. Anzeiger 1893, p. 731. DES SCIENCES NATURELLES. 154 du ventricule, encore une différence par rapport aux mammifères. Le lobe olfactif du lézard présente, en ré- sumé, les couches suivantes : a) épithélium du ventri- cule; b) couche assez épaisse des cellules ressemblant à des grains; c) couche médullaire (fibres nerveuses à myé- line); d) couche gélatineuse contenant les grandes cellules du lobe olfactif; e) couche des glomérules, entourés, sur- tout vers la profondeur, de petites cellules nerveuses extrêmement réfractaires à l’imprégnation; f) couche des fibres du nerf olfactif. D' Th. Sruper, prof. Faune du lac de Champex, Canton du Valais, 1460" s. m. Le lac de Champex remplit un vallon de 4-5= de profondeur, situé dans la vallée de ce nom entre le mont Catogne et le massif de la Pointe d’Orny et de la Pointe des Ecandies. Il s’étend sur une longueur de 500" et une largeur de 200" dans la direction de la vallée, c’est-à-dire du nord-ouest au sud-est. Son extrémité inférieure est formée par une haute moraine, la supé- rieure se perd dans un terrain marécageux qui est limité au nord-ouest par un haut rempart formé de blocs de rochers. Au delà de ce rempart la vallée de Champex descend au nord-nord-ouest vers la vallée de la Drance; à l'ouest débouche la vallée d’Arpette. Les bords méri- dionaux et septentrionaux sont formés par des pentes es- carpées, boisées, qui descendent directement dans le lac, surtout au sud. Le lac est actuellement alimenté par un ruisseau venant par une pente rapide de la vallée d’Ar- pette et causant un courant continuel dans le lac. L’&cou- lement de l’eau se fait par une brèche dans la moraine à l'est. L’entrée de l’eau ainsi que son écoulement ont été 152 SOCIETE HELVETIQUE faits artificiellement. Il est probable que le lac rece- vait autrefois l’eau de quelques sources et l’eau de neige des pentes environnantes; celle-ci est d’une extrême limpidité de sorte que la lumière pénètre facilement jus- qu’au fond. Au mois d'août l’eau avait une température de 10-12° C. Au fond se trouve un limon gris vert, qui au bord septentrional se change en sable fin provenant des débris des roches cristallines de la contrée, telles que le felsite, le porphyre, le gneiss. Vers l'extrémité supérieure, au nord-ouest, le fond prend peu à peu le caractère de la tourbe tandis qu’au bord méridional il est couvert de blocs de rochers. Les endroits peu profonds du bord sep- tentrional sont couverts de joncs et de roseaux, que l’on trouve aussi, quoique plus rarement, sur le bord méri- dional et entre lesquels on trouve des algues vertes, sur- tout les Spirogyra et Ulothrix. En somme les circonstances ne sont guere favorables au développement de la faune. Le ruisseau charrie surtout du sable de quartz; le courant va jusqu’au fond du lac et nettoie sans cesse le lit; l’absence complète de chaux empêche le développement de tous les animaux qui for- ment des coquilles. On comprend done que la pêche faite à la surface avec le filet fin, à différentes heures du jour et de la nuit, ne peut avoir qu’un résultat peu satisfai- sant. Un petit Copépode : Cyclops affinis?, Sars; une Cladocere : Alona quadrangularis: O. F. Müller; des Roti- feres : Polyarthra platyptera ; Ehrbg. assez nombreux, et plus rarement 4nurea cochlearis ; Gosse; des Péridinées : Ceratium hirundinella, O.F. Müller, sont les seuls ani- maux que j'ai pu capturer pendant le jour, alors que la lumière du soleil pénêtrait jusqu’au fond du lac. Pendant les nuits sombres la faune est plus riche quant au nom- DES SCIENCES NATURELLES. 153 bre des individus. La Polyarihra platypiera est surtout très abondante et l’on rencontre souvent Bosmina longirostris ; (O. F. Müller), qui n’a jamais été prise de jour. Tandis que l’eau claire ne contient que peu d'espèces représentées par un petit nombre d'individus, les places occupées par les roseaux ont une faune riche, dans la- quelle manquent cependant les animaux à coquilles cal- caires. Ainsi je n’ai pas réussi à découvrir un seul mol- lusque. Par contre les Amoebes à squelettes sont très fréquents. Partout où il y a les Spirogyra et les Ulothrix entre les tiges des joncs, les Diatomées et les Desmidiacées fourmillent. J'ai constaté ia présence de Diatoma, Gom- phonema, Pediastrum, Navicella, Frustulia, Pinnularia no- bilis, Rbch., Euastrum oblongum, Rifs., Bolbochete setigera. Ag., et de tout un monde microscopique de Rotifères, Cladoceres, Copépodes, Sarcodinées et Infusoires. J'ai pu déterminer les formes suivantes : VERTEBRATA. — (Pisces.) Les poissons sont repré- sentés par deux espèces et se tiennent seulement dans le voisinage du bord qui leur fournit seul la nourriture suf- fisante. Phoxinus levis, Cuv. dans la zone à fond limoneux parmi les jones et les roseaux et dans les fossés remplis d’eau qui traversent le terrain marécageux. Squalius cephalus, L (Chevaine) atteignant un poids de 1 kg., au bord septentrional et surtout à l'extrémité supérieure du lac où il y a de la végétation et par consé- quent une faune microscopique plus riche. On sait que la première de ces espèces se trouve dans presque tous les lacs de hautes montagnes. Quant à la seconde, je n’ai pas pu savoir si elle est autochtone ou si elle a été apportée par l’homme. 154 SOCIETE HELVETIQUE La faune pélagique étant si peu développée, il est évi- dent qu’il ne pourra guère être question d’établir des truites dans le lac. Des recherches plus étendues permettront sans doute d’augmenter cette liste incomplete que je donne, certain que la faune de nos lacs élevés offre un grand intérét. En comparant la faune du lac de Champex avec celles d’autres lacs d’une altitude égale ou supérieure et qui ont été explorés par Asper, Heuscher, Imhoff et Zschokke, on est frappé de la pauvreté de la faune pélagique pro- prement dite et du manque complet de mollusques. Le faible développement de la faune pélagique semble tenir à ce que l’état de choses actuel date seulement de l’épo- que où le ruisseau de la vallée d’Arpette a été conduit dans le vallon. Autrefois il y avait probablement un ma- rais à la place du lac. De plus, le ruisseau et son écoule- ment artificiel occasionnent un fort courant qui va tou- jours dans la même direction et nettoie le lit du lac jusqu’au fond. Il est, en outre, certain que le soleil qui éclaire entièrement le lac, n’est pas favorable au dévelop- pement des animaux pélagiques qui, le plus souvent, craignent la lumière. — Le manque de mollusques s’ex- plique facilement par le fait que le lac se trouve dans une contrée où les roches calcaires font tout à fait défaut. La faune des mollusques terrestres démontre aussi lin- fluence qu’exerce le caractère minéralogique des roches. Dans tout le territoire du val de Champex je n’ai trouvé que quelques individus dispersés d’Helix pomatia, L. M. le Dr P. Godet a trouvé en outre une Hyalina au bord méri- dional du lac. A la sortie de la vallée, vers Orsière, on trouve les premières roches calcaires et avec elles une faune de mollusques avec de nombreux individus d’ Helix DES SCIENCES NATURELLES. 155 sylvatica, L; H. arbustorum, L; H. ericetorum, L; H. ser- vicea drp. var. depilata. L; H. lapicida, Buliminus detritus Müll., montanus drp. Pupa avenacea Brug. M. le prof. StupER parle ensuite du genre calyptérinus, Wright et Studer. A l’occasion de notre travail sur les Aleyonaires de l’expédition de « H. M. S. Challenger » nous avons décrit, M. Wright et moi, sous le nom de Calypterinus, une Gorgo- nacée appartenant aux Primnoides et qui se distingue par les caractères suivants : autour de la tige simple, dont nous avions seulement un fragment sous les yeux, se trouvent des calices disposés en verticilles, peu distants les uns des autres et rappelant par leur forme ceux du genre Stachyodes. Les calices sont très serrés mais n’occu- pent pas tout le pourtour de la tige. Comme cela se répète à chaque verticille, on voit le long de la tige une zone qui est dépourvue de calices. Les écailles des cali- ces limitant la zone libre se dilatent énormément et for- ment un toit complet au-dessus de cette zone qui est ainsi transformée en canal. Les alcyonaires provenant de l’exploration de l’« Albatros » dans l’océan Pacifique, et dont M. A. Agassiz a bien voulu me confier l'étude, présentent deux cas analogues appartenant à deux gen- res différents : Calyptrophora, Gray et Stachyodes, Wright et Studer. Dans les deux cas les verticilles de calices sont interrompus en un point et la lacune est couverte par les écailles dilatées des calices voisins. Dans le canal ainsi formé se trouve un ver de la famille des Eunicides dont la présence a sans doute causé cette sin- gulière déformation. Le ver a empêché le développement des calices à la place où il est attaché à la tige et a causé 156 SOCIETE HELVÉTIQUE en möme temps la deformation des calices voisins. Cette déformation lui est favorable en ce qu'elle finit par former un canal protecteur. Nous avons donc affaire à une sorte de galle semblable à celles que l’on a obser- vées parmi les Alcyonazres, les Madrépores et les Hydro- corallines. Toutes ces galles sont provoquées par une irritation permanente causée par un parasite externe. Le genre Calypterinus était donc basé sur un caractère pathologique et doit être supprimé. L’unique espèce qui en faisait partie, le C. Almani, Wright et Studer se range maintenant parmi les Stachyodes. PROTOZOA. RHIZOPODA AMOEBÆA. Ameeba proteus, L. Surtout dans le limon près de l’établisse- ment des bains. TESTACEA. Difflugia acuminata, Ehbg. Nombreuse. Difflugia pyriformis, Perty. Difflugia corona, Wall. Assez nombreuse. Difflugia globulosa, Leid. Très nombreuse. Lesquereusia spiralis, Ehbg. Dans le limon propre et sablon- neux, surtout dans la partie sud-ouest du lac. Centropyxis aculeata, Ehbg. Peu nombreuse dans la partie supérieure du lac. Nebela collaris, Leid. Rare, dans un petit ruisseau du ter- rain marécageux. . Eugiypha alveolata, Ehbg. Rare. Dans le limon de la blan- chisserie. Arcella vulgaris, Ehbg. Abondant partout. INFUSORIA. Lionotus anser, Ehbg. Très abondant. Lacrymaria sp. Paramecium aurelia, L. DES SCIENCES NATURELLES. 157 Stentor cœruleus, Ehbg. Surtout à l’extrémité supérieure du lac, dans les détritus des aiguilles de sapins. Stentor polymorphus, Ehbg. Extremement abondant sur tout le bord, et parfois jusqu'au milieu du lac. Cet Infusoire est rempli d’une espèce de Zoochlorella et visible à l’ceil nu. COELENTERATA. HyDROZOA. Hydra rubra, Lewes. Relativement peu nombreuse dans le limon vert. Les spécimens étaient tous petits et d’un rose pâle. VERMES. Je n’ai pas trouvé des Turbellariées NÉMATODES. Des larves de Nématodes ne sont pas rares. Quelques indivi- dus à l’état parfait appartiennent au Dorylaimus stagnalis, Duj. ROTIFERA. Salpina eustala, Huds. Gastropus Ehrenbergi, Imh. Philodina aculeata, Ehbg. Ces trois espèces se trouvent le long dn bord parmi les algues vertes et les Diatomées; Ph. aculeata plus nombreuse dans les detritus à l’extrémité su- périeure du lac. Comme espèces pélagiques J'ai trouvé : Polyarthra platyptera, Ehbg. ) Ces deux espèces se trouvent Anurza cochlearis, Gosse. ) aussi pres du bord. CHÆTONOTINE. Ichthydium larus, Müll. Dans le détritus; surtout à l’extré- mité supérieure du lac. ANNELIDA. Hirudinei. Clepsine bioculata, Sav. Rare Sur des pierres, surtout au bord septentrional. Oligochætæ. 158 SOCIÉTÉ HELVETIQUE A6losoma sp. Disseminee dans le detritus. Remarquable par ses gouttelettes d’huile rouge. On la trouve aussi dans le limon du fond, à une profondeur de 4". ARTHROPODA. CLADOCERA. Pleuroxus nanus, Baird. Dans le limon des places couvertes de joncs et de roseaux. Pleuroxus truncatus, O. F. Müller. Partout en abondance dans le limon. Alona quadrangularis, (0. F. Muller). Pélagique, rarement près du bord. Chydorus sphæricus, (0. F. Müller). Seulement dans un petit ruisseau se jetant dans le lac. Acroperus striatus, Lièv. Rarement dans le limon à l’extré- mité inférieure du lac. Bosmina longirostris, (0. F. Müller). Pélagique. COPEPODA. ? Cyclops affinis, Sars. Pélagique, et parmi les algues vertes. Très rare. ? Canthocamptus Zschokkei, Schmeil. En petit nombre dans les détritus à l’extrémité supérieure du lac. La forme de la fourche rapproche ce Copepode de l'espèce décrite par Schmeil. AMPHIPODA. Gammarus pulex, L. et G. fluviatilis, Rœsel, se trouvent rarement sous des pierres d’un petit ruisseau à fort courant; non pas dans le lac. TARDIGRADA. Macrobiotus macronyx, Du). Abondant dans les détritus. A la fin d’aoüt J'ai trouvé des mues avec des œufs. ACARINA. Dans le limon près de la blanchisserie et dans le détritus à l'extrémité supérieure du lac j'ai trouvé par-ci par-là une Oribatide d’un rouge de rouille qui offrait une ressemblance frappante avec Halacarus, Brady DES SCIENCES NATURELLES. 159 et qui est probablement identique a l’espece du lac de Genève que Duplessis a décrite (Essai sur la faune profonde des lacs de la Suisse; Mem. Soc. Helvet. des Sc. Nat. Vol. XXIX (1885) p. 51). Cet animal n’est guère visi- ble à l’œil nu; il marche très lentement dans le limon Les larves à six pattes ressemblent beaucoup aux adultes, mais sont incolores ; leur manière de vivre paraît être la même que celle des adultes. M. le prof. E. Busnion présente une série de prépara- tions montrant le développement des muscles chez l'embryon d’axolotl (pris au sortir de l’œuf). Les fibres musculaires qui apparaissent dans les larves ventrales, étant complètement isolées et séparées des myotomes dorsaux par les corps de Wolff et les canaux qui en dépendent, l’auteur conclut de ses observations que ces fibres se forment indépendamment des myoto- mes et quelles se développent sur place aux dépens d'éléments mésodermiques préexistant dans les lames ventrales. M. le prof. Kollmann, fait remarquer que sur les em- bryons d’axolotls d’environ vingt segments primitifs, on peut encore facilement distinguer la connexion de la couche musculaire ventrale avec la couche dorsale. La séparation a donc lieu plus tard, et comme on l’a démon- tré, le développement des reins primitifs y joue un rôle essentiel. M. Bugnion reconnaît que ses observations devraient être complétées à l’aide de coupes pratiquées sur des em- bryons plus jeunes. M. Buenion a également montré un monstre double chez le poulet. 160 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. Harry T. BARBER, présente quelques aberrations de Lepidopteres diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) capturés en Suisse pendant l’été de 1893. Il montre ensuite un exemplaire © de Thais rumina, var. Medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 entre le château et le Kurhaus de Tarasp (Basse-Engadine). C’est la première fois qu’on signale en Suisse l’existence de cette espèce dont l'habitat est limité à la France méridio- nale et à la péninsule ibérique. L’insecte est offert au musée cantonal, à Lausanne. M. H. Got (Lausanne) signale lexistence du véron (Phoxinus lævis) dans le lac du Grand-Saint-Bernard, à une altitude de 2500". Les exemplaires observés par lui, ne le cèdent en rien quant à la taille au véron de la plaine, mais se distinguent cependant de ce dernier par quelques caractères spéciaux. Outre qu'elle lui a paru moins cylindrique, plus aplatie bilatéralement, la forme alpine a des couleurs moins vives, elle est d’un ton plus grisàtre et sans bande noire traversant les flancs. M. Th. Studer a signalé également la présence du véron dans le lac du Grimsel. Au Saint-Bernard il est assez abondant, pour que les religieux aient pu le servir en fri- ture aux membres de la Société Murithienne, lors de la réunion qui eut lieu à l’hospice en 1886. M. le D' O.-E. ImHor étudie les organismes inférieurs des lacs de la région du Rhône. Les documents sur ce sujet sont rares et en dehors de ceux qui traitent du lac de Genève se limitent aux recherches d’Ehrenberg sur les Rotateurs et Tardigrades du Weissthor, et celles de Perty sur les microorganismes du Haut-Valais. DES SCIENCES NATURELLES. 161 Les lacs alpins du canton de Vaud sont : An-dessus de la mer. L’Avare, 1766 m., vallée de l’Avencon. Lac Rettau, 1720 m., Col de Pillon. Lac de la Case ) aux Tornettaz et Lac Lioson 1870 m.\ Tête de Moine. Lac de Perche 1788 m. Lac des Chalets 1782 m. i DENG 1719 m. | Chamossaire. Lac des Chavonnes 1695 m. Lac de la Tour de Mayen Lac de la Tour d’Aï | È Lac Pourri 1484 m. , Au pied des Tours d’Ai. Lac de Nerveau 1479 n.| Lac d'Eau froide 1476 m. | La région inférieure de la vallée du Rhòne est riche en petits lacs dont les suivants ont été spécialement étu- dies. Rive droite : Todtensee, 2144 m., et d’autres petits étangs sur le plateau du Grimsel. Plusieurs petits lacs sur le versant méridional du Sidelhorn. Bettmersee, 1991 m. et plusieurs autres sur la chaîne de l’Eggischhorn. Le Märjelensee 2367 m. Petits lacs sur Montana. Lacs du col Cheville, de Derborence. Lac de Fully au pied de la Dent de Morcles. Rive gauche : Lac de Matmark, vallée de Saas. Quel- ques petits lacs à Zermatt, au Borterhorn et à Bella-Tola. Lac bleu d’Arolla, lac de Chanrion et lac Trofferay (Ba- gne). Lac aux Becs de Bosson et à Sasseneire, au Grand Saint-Bernard, au Mont Gele; lacs de Champex, de Tan- ney. Au fond de la vallée, petits lacs du Bois de Finge (Sierre), lac Géronde; lac de Luissel près Bex. Les premiers résultats obtenus sont résumés dans les pages suivantes : 11 162 Protozoa. Vermes. Arthropoda. Protozoa. Coelenterata. Vermes. SOCIETE HELVÉTIQUE Mastigophora. Intusoria. Rotatoria, Crustacea. Todtensee. Flagellata. Artasia margaritifera, Schmrd. Holotricha. Prorodon vorax, Pri. Glaucoma scintillans, Ebg. Dileptus anser, Djr. Rhizota. Stephanops glacialis, Prt. Bdelloidea, Philodina roseola, Kbe. Ploima. Loricaia. Rattulus lunaris, Ebe. Kuchlanismacrura,Ebg. Cathypna luna, Ebg. Colurus uncinatus, Ebe. Entomostraca. Ostracoda. Cypris, spec. Copepoda. Cyclops, spec. Lacs du Bois de Finge. Sarkodina. Mastigophora. Infusoria. Porifera. Rhizopoda. Amoeba radiosa, Djr. Difflugia, spec. Arcella vulgaris, Ebg. Centropyxis aculeata, Ebg. Flagellata, Dinobryon sertularia, Ebg. Dino-Flagellata. Peridiniumta bulatum, Cl. Lch. Ceratium cörnutum, Ebg. Ciliata. Peritricha. Vorticella, spec. Cothurnia, spec. Fibrospongize. Spongilla, spec. Némathelminthes. Nématodes. Rotatoria. Anguillulidze. spec. Bdelloidea. Philodina aculeata, Ebg. Ploima. Mastigocerca bicornis, Ebg. Loricata. Coelopsus porcellus,Gss. Euchlanis dilatata, Ebg. Arthropoda. Protozoa. Vermes. Arthropoda. DES Urustacea Cladocera, Copepoda. Lacs de Lens. Sarkodina. Rhizopoda. Testacea, Mastigophora. Dino-Flagellata. Ploima. Illoricata. Rotatoria. Loricata. Scirtopoda. Crustacea. Cladocera. Copepoda. SCIENCES NATURELLES. 163 Pierodina patina, Ebg. var. Anuraea aculeata, Ebg. Brachionus Bakeri, Ebg. Monostyla nov., spec. Entomostraca. Daphnia, spec. Pleuroscustruncatus, 0. F. MII. Chydorus sphaericus, O. F. MII. Cyclops, spec. Diaptomus denticornis, Wrz. + Difflugia, acuminata, Ebg. constricta, Kbg. Centropyxis aculeata. Arcella vulgaris, Ebg. Peridinium tabulatum, CI. Lech. Ceratium cornutum, Ebe. Polyarthra Ebg. platyptera, Euchlanis, spec. Monostyla, spec. Colurus obtusus, Gss. Salpina brevispina, Ehg. Anuraea aculeata rega- lis, Imh. Pedalion mirum, Hds. Entomostraca. Ceriodaphnia, spec. Pleuroxus exiguus, Lig. Diaptomus denticornis. Wrz, 164 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Lac du mont d’Orge. Protozoa.. Sarkodina. Rhizopode. Testacea. Difflugia constricta, Ebg. globulosa, Djr. Arcella vulgaris, Ebg. Euglypha, spec. Heliozoa. Aphrotheraca. Actinosphærium Eich- horni, Ebg. Mastigophora. Dino-Flagellata. Ceratium hirundinella, O. F. Mül. Vermes. Némathelmint. Nematodes. Anguillulide. spec. Arthropoda. Crustacea. Entomostraca. Cladocera. Simocephalus vetulus, O. E. MII. Pleuroxus truncatus. O. F. MII. Alena quadrangularis, O. F. MII. Copepoda. Cyclops, spec. Diaptomus denticornis, Wiz. Arachnoidea. Artiscoidea. Insecta. Hemiptera. Nepa ciuerea, i. Lace de Derborence. Pas de résultats. Lacs du Chamossaire. Lacs des Chalets. Protozoa. Sarkodina. Rhizopoda. Testacea. Difflugia pyriformis, Bru8 Mastigophora. Flagellata Synura uvella, Ebg. Dino-Flagellata.Peridinium tabulatum. Clp. Leh. Vermes. Rotatoria. Ploima. Illoricata. Asplanchna helvetica, Imh. Polyarthra platyptera, Ebg. Arthropoda. Vermes. Arthropoda. Vermes. Arthropoda. Protozoa. Vermes. Arthropoda. DES SCIENCES NATURELLES. 165 Hydatina scuta, Ebg. Loricata. Salpina spinigera, Ebg. Euchlanis macrura, Ebg. Anuraea aculeata, rega- lis, Imb. Crustacea. Entomostraca. Cladocera. Chydorus sphæricus, O. F. MII. Copepoda. Cyclops, spec. Diaptomus denticornis, Wrz. Lac des Chavonnes. Rotatoria. Ploîma. i Illoricata. Asplanchna helvetica, Imh. Loricata. Anuraea longispina, KII, Crustacea. Entomostraca. Copepoda. Diaptomus denticornis, Wrz. Lae Noir. Rotatoria. Ploîma. Loricata. Anuraealongispina, Kl. Crustacea. Entomostraca. Copepoda. Diapiomus denticornis, Wrz. Lac de Tunney. Mastigophora. Flagellata. Dinobryon elongaium, Imb. Dino-Flagellata. Peridinium tabulatum, Clp. Lech. Rotatoria. Rhizota. Conochilus volvox, Ebg. Crustacea. Entomostraca. Cladocera. Lynceid. Les résultats les plus interessants de ces recherches sont les suivants : Protozoa. Dinobryon elongatum, Imh. Lac de Tauney. Trouvé seu- lement dans les lacs alpins plus éloignés. Coelenterata. Un petit Spongilla assez rare dans les lacs du Bois de Finge. le 166 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Vermes. Rotatoria. Conochilus volvox. Lac de Tanney. Polyarthra platyptera. » de Lensetdes Chalets. Asplanchna helvetica. » des Chalets et de Cha- vonnes. Anuraea longispina. » de Chavonnes et Lac Noir. Pedalion mirum. » de Lens. Arthropoda. Crustacea. Copepoda. Diaptomus denticornis. Bois de Finge, lac de Lens, lac du Mont d’Orge, lacs des Cha- lets et de Chavonnes, lac Noir. M. O. E. Imior communique une étude des Rotiferes en Suisse et spécialement du groupe des formes eurhyalines qui se rencontrent soit dans les eaux douces soit dans les eaux saumâires salées. Il a publié en 1892 dans le Biologischer Centralblatt une énumération de se groupe comprenant 40 espèces. L'existence de ces Rotifères dans les lacs alpins, ainsi qu'elle ressort de la tabelle suivante, est particulièrement intéressante : Régions en mètres au-dessus de la mer. 650-1200 4200-1650 4650-2100 2100-2520 2520-3009 . Conochilus volvox Ebg. sur 2 lacs l — + — — 6 2. Philodina citrina Ebg. — — Il — — 1 3. Rotifer vulgaris Ebg. 1 — 3 — — 4 4. Synchaeta pectinata Ebg. 5 — 1 2 — 8 5. Polyarthra platyptera Ebg. 7 6 6 Y — 26 6. Triarthra longiseta Ebg. 1 — 1 — — 2 7. Diglena forcipata Ebg. — AA — — 1 8. » catellina Ebg. — — 1 — — 1 9. Euchlanis dilatata Ebg. — 1 2 1 — 4 10. Cathypna luna Ebg. = = 1 — 1 11. Colurus uncinatus Ebg. — — 1 1 à 12. Anuraea aculeata Bbg. il 4 2 1 — 8 3. » cochlearis Gfs. 0) 9) 5 1 — 16 14. Notholca longispina Kll. 3 4 17 10 2 41 15. » scapha Gts. — — — 1 Ì Nombre des especes de la region 8 OZ 9 1 Désignation des régions montagne subalpine alpine subnivale nivale Total Nombre des lacsde chaque région 12 8 20 16 2 58 Pr _e Ces régions sont conformes à celles qu’a établies O. Heer DES SCIENCES NATURELLES. 167 dans sa Faune des Coléopteres suisses, sauf que la region « montagneuse » a été abaissée de 100 mètres afin de pouvoir y comprendre les lacs de Lungern, de Seelisberg, d’Aegeri et de Poschiavo. Les trois espèces les plus répandues sont Polyarthra platyptera, Anurœa cochlearis, Notholca longispina, respec- tivement dans 26, 16 et 41 lacs alpins. D’autre part, c'est la région alpine qui possède le plus grand nombre d’especes (12 sur 15) mais aussi le plus grand nombre de lacs explorés (20 sur 58). Quelques espèces n’avaient pas encore été signalées en Suisse; Floscularia regalis Hds; Melicerta Taxus Hds; Notholca scapha Ggs. Celte dernière considérée comme exclusivement marine jusqu’à aujourd’hui, a été récoltée «dans le Daubensee sur la Gemmi (2714 mèt.)! TABLE DES MATIERES ISTRIA MEET er a ev OA 3 Physique. R. Pictet. De l’emploi méthodique des basses températures en biologie. — Amsler-Laffon. Niveau à pression d'air. — L. de la Rive. Trans- mission de l’énergie par un fil élastique. — C. Dufour. Mesure du grossissement des lunettes. — Gariel. Même sujet. — Kleiner. Developpement de chaleur dans les diélectriques sous l’action des courants alternatifs. — Riggenbach. Relations entre la chute de la pluie dans une station et le relief du terrain. — Kahlbaum. Distil- lation des métaux dans le vide, — C. Galopin. Déplacement d'un corps sonore. — C.-E. Guye. Calcul des coefficients d’induction. — Chiais. Climats de localité, — Dutoit. Nouveau baromètre anéroide. oO Chimie. O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A Pictet. Phénanthridine. — E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. — W. Marekwald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel. Produit de condensation de la méthylacélanilide. — J.-H. Gladstone. L’äge de cuivre. — W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois. — Raoul Pictet. Influence des basses températures sur les phenu- mOn es CHAN UBS RI OO Ne ea ee eds se ae 56 470 TABLE DES MATIÈRES. Géologie. Pages E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres par les rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le lac des Brenets et les sources de l'Orbe. — H. Golliez. Compte rendu de l’excursion en Chablais. — H. Golliez. Glissements anciens du massif de Morcles. — G. Boehm. Polypiers siluriens silicifiés du Gotland. Fossiles crétaciques du Frioul. — M. Lugeon. Région de la brèche du Chablais. — A. Heim. Remarques sur la commu- nication précédente. — A. Delebecque. Glacier de Téte-Rousse. — H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. Profil du mont Catogne. — F. Cot- teau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de barrage glaciaire autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt interglaciaire à Schweizerbild. — J. Frih. Erosion par les vents. — L. Favre. Coupe à grande échelle du Jura industriel. — A. Jaccard. Seconde édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez. Machine à scier et à polir les minéraux et les roches. ............ 66 Botanique. Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de raisin panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radl- kofer. Structure anormale de la tige d’une légumineuse voisine des Bauhinia. Quelques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. — Müller. Résumé de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur le Selerotina Rhododendri Fisch. — Wilezek, Cônes anormaux de Larix Europaea. — Paul Jaccard. Développement de l’endosperme, de l'embryon et du pollen d'Æphedra helvetica. — Schröter. Fleurs cleistogames de Diplachne Serotina. Géographie botanique de la vallée de S. Antonio dans le Prättigau. — Martin. Monographie des Hyménomycètes genevois. — Chodat. Polygalacées d’Afrique et d'Asie. — Chodat et Mile Rodriguez. Sur les semences de Polyga- lacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles pour la vallée du Rhône inférieur. — G. Gaillard. Quelques roses nouvelles pour le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de Costa-Rica. 108 Astronomie. Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. — Martinet. Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures sélectionnées. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un cas de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans l'el'cantonsde Van de RA IO O VIII SNA RIPA az TABLE DES MATIERES. 171 Zoologie et médecine. Pages Yung. Psychologie de l’Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intrape- ritonealis. Spina bifida et canal neurentérique. — E. de Cérenville. L'acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique. — F. Urech. Sur les couleurs des ailes de lépidoptères et de coléop- tères. — Beraneck. Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse. Extirpation d'une région dite motrice. Section bilatérale des nerfs vagues. Influence de la rate sur la sécrétion pancréatique. — Emery. Sur les poils des mammifères. — Löwenthal. Lobe olfactif du lézard. — Studer. Faune du lac de Champex. Sur le genre Calypterinus Wright et Studer. — Bugnion. Formation des muscles chez l’Axolotl. Monstre double chez le poulet. — H.-T. Barber. Sur divers papillons capturés en Suisse. — H. Goll. Sur la présence du Véron dans le lac du St-Bernard. — Imhof. Faune des lacs de la région du Rhône. Durslesjrotiföreshden suisse. an ee ce CC 127 RAP TE be N EU Er TER N TN 19 we, d À N it N GENÈVE — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARD hr fügt u ne mo _PÉLISSERIE, en} Verhandlungen Schweizerischen Naturforsehenden Gesellschafi bei ihrer Versammlung zu Schaffhausen Sen SON SL. Jul Une LT. -Zzenist 1894. TT. Jahresversammlung, Jahresbericht 1893 —94. SCHAFFHAUSEN. | Buchdruckerei Stôtzner & Comp. 1894. ) SE Ser r< Mes a ara vo | | | | | | | | | | MA MT LR Priolo. RIGORE 4 RR Oo SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES. MATURELLES REUNIE A SCHAFFHOUSE LES 30 ET 31 JUILLET ET 1 AOÛT 1894. 77. SESSION. Compte-Rendu 1893—94. e SCHAFFHOUSE Imprimerie Stötzner & Comp. 1894. Verhandlungen der Sehweizerisehen Naturforschenden Gesellschaft bei ihrer Versammlung zu Schaffhausen den SO und SI Juli und 1. August 1894. 71. Jahresversammlung, Jahresbericht 1893 — 94. —— D — SCHAFFHAUSEN. Buchdruckerei Stötzner & Comp. 1594. Mr zn i Inhaltsverzeichnis, Du gin ‘ Seite Kröffnumgsrede des Jahrespräsidenten Herrn Prof. Meister 3 Protokolle. I. Sitzung der vorberatenden Kommission . . . . . 37 II. Erste allgemeine Sitzung . . RUE 45 IH. Oeffentlicher Vortrag von Prof DO A Tune SMR 48 MN Zweite alleemeine Sitzung... . A V. Protokolle der Sektionssitzungen : Mathematisch-physikalische Sektion . . . .... : 59 Sektion für Geologie und Mineralogie . .. . ... 69 Botanische Sektion . . . MASSEI ar TIRA 72 Schweizerische botanische Cube COAT Nee 79 Sektion tur Zoologie und. Medizin (Ne 82 ZoolosnschesGesellschatt 2. a. e le‘ Beilagen. A. Berichte der Kommissionen. I. Rapport du Comité. Central . . . . . O II. Le Comité Central au haut 6 onseil federal oo MERE IN Bechnunesauszue . . 2. RE en a NND IV. Bericht der een ion EE a I III V. Bericht der Denkschriftenkommission . . . . . . 14 VI. Bericht der Kommission der Schläfistiftung . . . . 145 VI. Bericht der geologischen Kommission . . . . ROMINA EST; VII. Rapport de la commmission géodésique . . . . . 158 û ES bBerieht der’ Erdbebenkommission. 2... NON NOTES So bericht der Gletscherkommassion i di XI. Bericht der limnologischen Kommission . . . . . 175 NUT Dericherder, Moonkommiesionn u en NUN Bericht dennkllusskommassion u INTIMES) B. Personalbestand der Gesellschaft. I. Verzeichnis der Teilmebmer an der 77. Versammlung in Schaffhausen 3 II Veränderung im A et Caio. HI. Senioren der Gesellschaft IV. Verzeichnis der Mitglieder auf ii V. Beamtungen und Kommissionen C. Jahresberichte der kantonalen naturforschenden Gesellschaften D. Nekrologe. Prof. Dr. Rudolf Wolf Jean Charles Gallisard de Matignac Louis de Coulon . Bernhard Schenk Seite 185 190 195 196 197 201 237 250 257 265 Eröffnungsrede ‘bei der siebenundsiebenziesten Jahresversammimo der Schweizerischen Naturiorschenden Geselsehatt : in Schaffhausen gehalten von dem Präsidenten Prof. J. Meister 30. Juli 1894. Si Hochgeelirte Versammlung ! Aıs Sie im September des vorigen Jahres in Lausanne beschlossen, Ihre diesjährige Versammlung in Schaffhausen abzuhalten, sprach ich Ihnen im Namen unseres Kantons, dieser Stadt und der hiesigen Natur- forschenden Gesellschaft den Dank aus für die Ehre, die Sie denselben mit Ihrem Besuche erweisen und in meinem persönlichen Namen dafür, dass Sie mich mit der Leitung Ihrer Versammlung betrauten; und heute habe ich die Freude, Sie bei Ihrem Erscheinen am Fusse des Randens, an den Gestaden des herrlichen Rheines herzlich will- kommen zu heissen. Möge es uns gelungen sein, die Vorbereitungen für Ihren Empfang so zu gestalten, dass Ihnen diese bei uns zu verbringenden Tage eine bleibende angenehme Erinnerung zurücklassen. Sie kehren heute zum vierten Male in Schaffhausens Mauern ein, nachdem Sie bereits in den Jahren 1824, 1847 und 1873 hier getagt unter der Leitung der Herren Oberst Fischer, Apotheker Laffon und Dr. Stierlin. Die beiden erstern sind längst nicht mehr unter den Lebenden, während Herr Dr. Stierlin auch an den Anordnungen für die heutige Versammlung wieder mithalf, sich dagegen nicht mehr zur Uebernahme der ihm selbstverständlich in erster Linie angebotenen Leitung entschliessen konnte. RR Das wissenschaftliche Thema, welches der Jahres- präsident jeweils in Ihrer Versammlung behandelt, be- steht in der Regel darin, dass er ein allgemein gehaltenes Bild entwirft von der Naturgeschichte des Versammlungs- ortes nach ihren verschiedenen Disciplinen. Ich kann hierauf um so eher verzichten, als meine Vorgänger Ihnen bereits eine solche Darstellung vorgeführt haben. Ich beschränke mich desshalb darauf, in kurzen Zügen hinzuweisen auf die Resultate, welche die naturwissen- schaftliche Forschung in den letzten 20 Jahren hier ge- zeitigt hat, um dann auf mein eigentliches Thema ,,das Schaffhauser Diluvium‘“ näher einzutreten. Aus der Tierwelt haben namentlich Vögel und In- sekten immer ihre fleissigen Beobachter gefunden. Die Liste der für unsere Fauna neu aufgefundenen Käfer hat sich nach Angabe von Herrn Dr. Stierlin um circa 40 Arten vermehrt, und aus der Gruppe der Po- duriden hat Herr Dr. Vogler unlängst eine neue Art: Achorutes pluvialis beschrieben. Auch unsere Flora hat ein sehr einlässliches Studium erfahren, an dem sich besonders die Herren O. Appel, Th. und E. Bahnmaier, Dr. Bührer, Dr. Sulger-Bühl, Dr. Probst, Dr. Vetter, Th. Ziegler u. A. beteiligten. Für bereits bekannte Arten wurden neue Standorte auf- gefunden und eine stattliche Zahl von Species, Varietäten und Formen sind erst jetzt bekannt geworden. Die von Apotheker Schalch i. J. 1868 erwähnte, seither aber nicht wieder gefundene Ophioglissum vulgatum ist von Herrn Prof. Dr. Stebler 1887 auf dem Rumelenbuck bei Hallau angetroffen worden und verschiedene Schüler des hiesigen Gymnasiums haben in den letzten Jahren an mehreren Stellen des Randens die für uns neue Gattung Epipogon entdeckt. - a aan ARD An einheimischen Mineralarten ist unsere Gegend bekanntlich nicht eben reich. Mit um so grösserem Intresse verfolgten wir daher die Funde, welche der nunmehr verstorbene Herr Schenk in Ramsen seit Anfang der achtziger Jahre am Rosenegg zu Tage förderte. Von grösster wissenschaftlicher Bedeutung waren dabei allerdings nicht die Mineralien in ihrer ursprünglichen Krystallgestalt, sondern die zahlreichen und manigfaltigen Pseudomorphosen. Leuze hat die meisten derselben ein- lässlich untersucht und die Resultate dieser Untersuchungen in seiner Inaugural- Dissertation: „Die Mineralien und Pseudomorphosen der Roseneggs‘‘ veröffentlicht. Bis in die letzte Zeit hatte Herr Schenk jedes Frühjahr eine schöne Anzahl solcher Afterkrystalle aus dem verwitterten Tuffe herauslesen und die Sammlungen in weitem Um- kreise damit versehen können. Auch die Welt der ausgestorbenen Organismen hat aus unserer Gegend manchen neuen Repräsentanten ge- liefert. Am Randen sind die verschiedenen früher schon von Mösch untersuchten Abteilungen des Jura, sowie die tertiären Bildungen von Dr. Schalch paläonto- logisch durchforscht worden, und wir müssen es in hohem Grade bedauern, dass er verhindert war, seine reiche und vollständige Sammlung von Randenpetrefacten für unsere Jahresversammlung auszustellen. Randenpetre- facten sind ferner auch durch Herrn Schenk seit Jahren in grosser Anzahl nach den verschiedensten Museen gewandert und heute noch liest eine schöne Auswahl derselben in Ramsen zum gelegentlichen Verkaufe bereit. Von grösster Bedeutung sind aber in Schenks ausge- dehnter Sammelarbeit die zahllosen Versteinerungen aus den Oehninger Süsswasserkalken. Wie kaum ein zweiter hat Schenk es verstanden, die manigfaltigen Einschlüsse aus dem Steine heraus- UR ne zulösen und hat in dieser Beziehung wohl das beste ge- leistet in der Art, wie er den jetzt in Bern befindlichen Pfeifhasen (LagomysMeyeri) blossleste. Aber Schenk war nicht bloss ein findiger Sammler, er verfügte auch über ein ausserordentlich reiches Wissen, das ihn z. B. befähiste, sich so vollständig in die formenreiche Flora und Fauna von Oehningen einzuarbeiten, dass er im Stande war, das meiste, was er fand, auch selbstständig zu bestimmen. Noch Ende September des letzten Jahres setzte mir der damals Schwerkranke mit sichtlicher Freude und Hoffnung auseinander, wie er für unsere Gäste von der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft eine Samm- lung seiner schönsten Funde auszustellen gedenke; doch diese Freude sollte ihm nicht mehr beschieden sein; am 10. Oktober erlöste ihn der Tod von schwerem Leiden. Von Allen, welche Schenk genauer kannten, war nur das eine Urteil zu vernehmen: Wir haben in ihm einen hochbegabten, unermüdlich und gewissenhaft arbeitenden, bescheidenen Mann verloren, der sich um die Kenntnis der Naturgeschichte unserer Gegend grosse Verdienste erworben hat. Leider sind dieselben nur in allzuengen Kreisen gewürdigt worden. Die Erforschung der ältern Sedimente unserer Ge- send ist vor Allem durch die Arbeiten des Herrn Dr. Schalch: Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz, Blatt IV.; die Gliederung der Liasformation des Donau- Rheinzuges etc. gefördert worden und nächstens haben wir auch eine specielle Bearbeitung des braunen Jura aus seiner Hand zu erwarten. . Wie anderwärts, so bot auch bei uns das Studium des Diluviums ganz besonders grosse Schwierigkeiten. Allerdings haben Merklein und Schalch (Vater und Sohn) unsere Kiesgruben in den Tälern und die zerstreuten alpinen Gesteine auf den Höhen eifrig durchmustert. EN is Namentlich hat Herr Schalch (Vater) in sehr anerkennens- werter Weise viel Zeit und Mühe auf die Conservirung unserer erratischen Blöcke verwendet und die Aussicht auf den Besuch unserer Schweizerischen Naturforschenden ‘Gesellschaft hat wesentlich dazu beigetragen, dass diesen Sommer die Sammlung solcher Blöcke im Fäsenstaub sruppirt, bestimmt, um einige charakteristische Stücke vermehrt und mit Tafeln versehen worden ist. Dr. Schalch hat schon im Jahre 1873, als er bei Gelegenheit Ihrer Jahresversammlung eine geologische Karte von Schaft- hausen und Umgebung bearbeitete, unsere pleistocaenen Ablagerungen unterschieden in: Höhendiluvium, lòchrige Nagelfluh und Terrassendiluvium — aber immer fehlte noch das leitende Prinzip, nach welchem eine sichere Einteilung dieser ungleichaltrigen Gebilde hatte durchgeführt werden können. Diese Grundzüge im Baue unseres Diluviums mussten Männer erschliessen, welche Gelegenheit hatten, das glaciale Phenomen auf grossen Territorien zu studiren und welche im Stande waren, den Zusammenhang zwischen den diluvialen Gebilden verschiedener Gebiete festzustellen. So erschienen in den letzten Jahren rasch nach einander eine Reihe von Arbeiten, welche sich mehr oder weniger einlässlich mit dem Schaffhauser Diluvium befassten. Ich nenne hier nur die diesbezüglichen Pub- likationen von Du Pasquier, Penck, Brückner, Gutzwiller und Wehrli. Ferner werde ich hier auch der prähistorischen Stationen zu gedenken haben, deren Ausbeutung in die Zeit von der letzten bis zur heutigen Jahresversammlung der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Schaffhausen fällt. Es sind: das Kesslerloch bei Thayngen, eine Höhle im Freudental, eine solche am Dachsbühl und das Schweizersbild. CANA SA, Die Ausgrabungen in der Freudentalerhöhle wurden von Herrn Reg.-Rat Dr. E. Joos, diejenigen am Dachsbühl von Herrn Dr. von Mandach sen., selbstständig durch- geführt und die erlangten Funde sind z. T. heute noch in den Händen dieser Herren. Herr Merk, damals Real- lehrer in Thayngen, begann die Grabungen im Kessler- loch im Spätjahr 1873 und führte sie dann in Ver- bindung mit der schaffhauserischen naturforschenden Ge- sellschaft durch. Die eine Hälfte der Funde kam dem Museum in Schaffhausen zu, die andere gehörte Herrn Merk. Leider haben die weiteren Unterhandlungen zwichen Herrn Merk und der Gesellschaft Schaffhausen, nach welchen auch die zweite Hälfte für unser Museum hätte erworben werden sollen, sich zerschlagen und so wan- derte sie nach Constanz, eine Tatsache, welche heute erst recht wieder lebhaft bedauert wird. Die Entdeckung der Niederlassung im Schweizersbild durch die Herren Dr. Nüesch und Dr. Häusler erfolgte im Oktober 1891. Die Resultate derselben werden in einem späteren Vortrage zur Sprache kommen und ich will an dieser Stelle nur hervorheben, dass die Schaff- hauserische naturforschende Gesellschaft diesen Aus- srabungen von Anfang an grosses Intresse entgegen- brachte. Sie erachtete es als ihre Pflicht, ihr Möglichstes. zu tun, um dafür zu sorgen, dass auch von den cha- rakteristischen Funden wenigstens ein Teil dem hiesigen Museum erhalten bleibe. In mindestens 12 Sitzungen befassten Comite und Gesellschaft sich laut Protokoll mit diesem (egenstande; doch muss ich hier auf nähere Mitteilungen darüber verzichten. Leider blieben unsere Bemühungen ohne Erfolg und unsere Gesellschaft hat also keine Ursache sich über den Ausgang der ganzen Angelegenheit zu freuen. Sie a n tröstete sich damit, dass die Funde wenigstens dem Vaterlande erhalten bleiben konnten. Damit gehe ich über zu meinem eigentlichen Thema: „Das Schaffhauser Diluvium“. Durch fortgesetzte Beobachtung der manigfaltigsten Aufschlüsse suchte ich das bisher gewonnene Bild von unsern fluvioglacialen Ablagerungen zu vervollständigen und es ist mir auch gelungen, da und dort Eigentüm- keiten zu konstatiren, welche von allgemeinerem Intresse sein dürften. A. Die älteste Vergletscherung. Die gewaltigen Dislokätionen, welche gegen Ende der Tertiärzeit die Aufstauung der Alpen herbeiführten, kamen auch im Gebiete unseres Jura zur Geltung. Sie brachten eine weite Einsenkung zu Stande, welche in der Richtung vom Bodensee her dem Jura entlang sich hinzog und das Flussbett für den damaligen Rhein bildete. In diese Zeit fällt auch das Vorrücken des ältesten Rheingletschers und man nimmt an, dass diese früheste Vergletscherung ihr Ende erreicht habe auf einem weiten Bogen, der von der Schrotzburg am Untersee über den Stammheimerberg vielleicht bis gegen den Irchel reichte. Tatsache ist, dass man an der Schrotzburg, ferner in einer östlich vom Dorfe Schienen, am Wege von diesem Ort nach dem Oberbühlhof, gelegenen Kiesgrube und endlich am Stammheimerberge in diesen alten Schottern zahlreiche gekritzte Geschiebe findet. Die Talvertiefung, welche während des Vorrückens des Gletschers stetig A TS zunahm, erreichte immerhin keinen sehr bedeutenden Betrag, und wir müssen annehmen, dass um Schaffhausen die Erosion nirgends tiefer als 480 m. über Meer ging. Der nun folgende Gletscherrückzug brachte dann veränderte Gefällsverhältnisse mit sich, so dass an Stelle der bisherigen Erosion eine mächtige Aufschüttung der vom Gletscher abgespülten Geschiebe eintrat. Vergleicht man die Höhenlage der so entstandenen Schotter an ver- schiedenen Punkten des Gebietes: Schrotzburg 680 bis 690 m., Wolkenstein 570—600 m., Stammheimerberg 600 bis 625 m., Berg bei Thayngen 520-540 m., Kohlfirst 495—560 m., Geissberg 500—520 m., Hohfluh 490 bis 510 m., so führt dieser Vergleich zu der Annahme eines starken Gefälles gegen Nordwesten, so dass man die sanze Ablagerung wohl direkt als einen von der Linie Schrotzburg-Stammheimerbergs-Kohlfirst nach Nordwest abfallenden Schuttkegel aulfasst. Es scheint damit auch die Neigung der Schichten, sowie die Druckrichtung der Geschiebe übereinzustimmen. Man geht darin jedoch wohl zu weit, dass man diesen Schottern eine so wesentlich andere Entstehungs- weise zuschreiben will, als den jüngern Terrassenschottern. Als Grund hiefür nenne ich das bis jetzt so ziemlich unbeachtet gebliebene Auftreten von alpinen Schottern auf der Höhe des Neuhauser Waldes bei 568 m. Man muss dieselben ihrem ganzen Habitus nach diesen alten fluvioglacialen Bildungen zuweisen. Dann stimmt zwar ihre Höhe mit derjenigen des Kohllirst sanz gut überein, nicht aber mit derjenigen der nur 1,5 km. öst- lich gelegenen Hohfluh. Man wird demnach richtiger die ganze Schottermasse als eine normale Flussbildung an- nehmen, deren Niveau im Osten gegen 700 m., in der Nähe von Schaffhausen noch circa 570 m. Höhe erreichte und deren Mächtigkeit hier etwa 70 m. betrug. Da sie a ia sich zugleich auf eine sehr bedeuiende Breite erstreckte und so eine mächtige Decke über ein ausgedehntes Gebiet bildete, so wird man die von Penck für dieselbe einge- führte Bezeichnung ,,Deckenschotter* als eine sehr pas- sende gelten lassen. Von diesen Schottern sind spätern, mächtigen Aus- schwemmungen nur wenige Reste entgangen. Es blieben nur vereinzelte Stöcke dieser löchrigen oder diluvialen Nagelfluh erhalten, wie Sie dieselben in der Ihnen vom Jahresvorstand überreichten Karte von Schaffhausen und Umgebung angedeutet finden, also am Nordost- und Südostrande des Geissbergs, am Rundbuck südlich vom Geissberg, am Kohlfirst, an der Hohfluh, auf dem Neu- hauserwald und am ‚Bere‘ bei Thayngen. Ich will hier keine einlässlichere allgemeine Beschrei- bung der löchrigen Nagelfluh geben; wir finden eine solche genau genug bei Gutzwiller, Schalch, Du Pasquier, Penck u. A. Dagegen will ich auf diejenigen Merk- male hinweisen, durch welche sich diese Ablagerung von jüngerer Nagelfluh und jüngern Schottern unterscheidet. Vor Allem muss uns auffallen, dass sie so vorwiegend aus miocenen Sandsteinen, Quarziten und Hochgebirgs- kalk besteht, während die glimmerarmen krystallinischen Gesteine wie Amphibolit und Diorit sehr zurücktreten und das glimmerhaltige Urgebirge, nämlich Granit, Gneiss etc. ganz fehlt. Dann ist für diese Nagelfluh unserer (Gegend charakteristisch, dass sie sehr arm ist an Weiss- jurakalk des Randens. Diese Gerölle fehlen jedoch nicht ganz; sie sind aber immer klein, gewöhnlich nicht mehr als nussgross. Dann findet man grau bis graugelb gefärbte Kalkeinschlüsse in einem sehr weit vorgeschrittenen Zer- setzungszustande. Sie sind oft fast förmlich mulmig, sehen aber sonst einem verwitterten Weissjurakalk durch- aus ähnlich. Ich nehme an, dass eine ziemliche Anzahl der durch Auflösung von Geröllen entstandenen Lücken in unserer löchrigen Nagelfluh ursprünglich Randenkalk enthielten. Phonolithe sind bis jetzt im Deckenschotter der nächsten Umgebung Schaffhausens nicht gefunden worden. Als eine Eigentümlichkeit unserer löchrigen Nagel- fluh wird ferner angegeben, sie zeige ein deutliches Fallen ihrer Schichten gegen Nordwest; doch darf man diesem Merkmale keine zu grosse Bedeutung beilegen, weil die oft sehr mächtigen Bänke z.B. am Kohlfirst nicht selten vollständig horizontal gelagert erscheinen. Ebenso schwierig wird in den meisten Fällen die Ermittlung einer bestimmten Druckrichtung. Immerhin ist in der Regel der ganze Habitus dieser Ablagerungen der Art, dass man ihre Natur jeweils mit Bestimmtheit feststellen kann. Dass ihnen ein relativ hohes Alter zukomme, hat Penck für verschiedene Stellen in seiner ‚Vergletscherung der deutschen Älpen“ daraus gefolgert, dass die Ober- fläche dieser Nagelfluh mit Gletscherschrammen versehen ist. Auch hiefür bietet unsere Gegend ein recht schönes Beispiel auf dem Geissberg, welches ich im Mai 1893 auffand. Dort liest am nordöstlichen, dem Schweizers- bild zunächst gelegenen Rande eine Kiesgrube, deren Sohle von dem geschrammten Deckenschotter gebildet wird. Er ist zum Zweck einer etwaigen Besichtigung durch unsere heutigen Gäste von Herrn Forstmeister Steinegger so hergerichtet worden, dass die Schrammen auf eine grössere Fläche vollständig blossgelegt sind. B. Vorletzte Vergletscherung. Nachdem die oben beschriebene älteste Schotter- decke jedenfalls schon sehr lange bestanden hatte, und ge E: ein Teil derselben bereits zur festen Nagelfluh verkittet war, so trat wieder eine stetige Vergrösserung des Gletscherareales ein; die Gletscher rückten wieder vor. Damit wurden aber auch die Gefällsverhältnisse wieder andere und zwar der Art, dass die Erosion ihr Werk neuerdings beginnen konnte. In einer Höhe von ungefähr 570 m. durchströmten die Gewässer von Osten her unsere Gegend, um allmählig immer tiefer in die Unterlage ein- zuschneiden. Vermutlich teilten sie sich am Geissberg in zwei Arme. Der eine floss in der Richtung der Fulach. der andere wandte sich durch die Buchwiesen dem Mühlen- tale zu. Auch an der Enge müssen die Gewässer dieser Periode zu verschiedenen Zeiten einen sehr ungleichen Lauf genommen haben. Anfangs mochte der grösste Teil derselben durch den Klettgau abgeflossen sein. Später drängte ein Arm immer mehr südwärts und schnitt südlich vom Neuhauserwald ebenfalls immer tiefer ein. So kam die auf letzterem gelegene Deckenschotterinsel zu Stande. Die Tiefe, bis zu welcher diese Gletscherflüsse sich einar- beiteten, wird nicht leicht angegeben werden können. Nach Penck reichte sie im deutschen Voralpenlande nirgends bis zur Sohle der heutigen Flüsse. Damit stimmen auch unsere Verhältnisse überein, wenn die ältern Nagelfluh - reste am Nordfusse des Felsens der Teufelsküche (470 m.), am östlichen Eingang in’s Felsentäli, südlich vom grossen Steinbruch im Loch am Aufstieg auf den Geisshof, beim Bellevue (auf der Breite), im „‚Berg‘“ bei Löhningen und am Rundbuck westlich von Neuhausen als Hochterrassen- schotter zusammengehören. Dann kann man annehmen, dass diese Einschnitte für die nächste Umgebung von Schaffhausen eine Tiefe von 450—440 m. erreichten. Sind aber auch die bei 360 m. gelegenen Nagelfluhfelsen zwischen der Aluminiumfabrik und dem Schlösschen Wörth gleichen Alters und ebenso die Kiesmassen. in la denen der Pfeiler der neuen Eisenbahnbrücke in Fischer- häusern bis zu 9 m. unter der heutigen Sohle eingesenkt ist, ohne das Liegende zu erreichen, dann hätte aller- dings schon die Sohle des damaligen Rheines tiefer ge- legen, als die des heutigen. Auch dieser Erosion folgte in gesetzmässiger Weise das Vorrücken des Gletschers und beim Stillstand und allmähligen Rückzug desselben die Aufschüttung. Die scharfe Abgrenzung derjenigen Geschiebemassen, welche durch diese Phase der Ereignisse bei uns abge- lagert wurden, hält schwer. Penck nimmt an, dass öst- lich von der Enge nur in ganz beträchtlicher Höhe Spuren dieser Vergletscherung zu suchen seien, während Gutz- willer z. B. die Grundmoräne auf dem grossen Stein- bruch im „Loch‘ und die Nagelfluh im Mühlental als zu dieser Zeit entstanden annimmt. a) Was die Grundmoränen anbetrifft, so stimme ich mit Penck überein. Man vergleiche nach einander die Lehmmoränen im Emmersbergtunnel (410—418 m.). im Steinbruch bei der Sennerei (430 m.), in der Langer- seten (Gennersbrannerwald) (470 m.), im Geissbergwald (470 m.), auf dem grossen Steinbruch im Loch (480 m.) und die Sandmoränen auf dem Geissberg (510 m.), in der Klus (530 m.), etc. so wird man mit Hilfe der gegen- wärtig bekannten Kriterien nicht im Stande sein, eine Grenze zu ziehen zwischen letzter und vorletzter Ver- gletscherung. Am ehesten wäre ich noch geneigt, die zuletzt aufgezählten Sandmoränen als ältere allen anderen serenüber zu stellen und ihnen dann noch Grundmoränen- reste im Hauental (500 m.) und im Orserntal anzureihen, Wir finden desshalb diese sog. äussern Moränen auf unserer Karte nirgends angedeutet, während sie nur 3:5 Kilometer vor deren Westgrenze am Schmerlat zwei- fellos nachgewiesen sind. di IH b) Die mit der vorletzten Vergletscherung zusammen- hängenden Schotter liegen zumeist auf den obern Partien der unsere Täler begrenzenden Hänge und finden sich oft nur in zerstreuten Geschieben, seltener in mächti- seren Anhäufungen. Im letztern Falle sind sie bald mehr (Klushau) bald weniger (Gretzengraben) gut ver- kittet; die Verwitterungsschicht ist sehr mächtig: 1 m. und mehr; eine grosse Zahl der Gerölle selbst ist sehr stark zersetzt. Es herrschen Hochgebirgskalke und Sand- steine vor; Amphibolite sind zahlreich, Diorite selten, ebenso selten die glimmerreichen krystallinischen Gesteine. An den meisten Stellen treffen wir diese Schotter wohl nicht mehr an ursprünglicher Lagerstätte ; sie haben alle Anzeichen starker Verschwemmung, wie z. B. an einem durch Herrn Fortmeister Vogler auf dem Rändli ge- öffneten Profile zu sehen ist. Gekritzte Geschiebe fehlen sanz oder sind äussert selten (Gretzengraben). Ich war daher eine Zeit lang im Zweifel, ob ich sie als Moränen oder als Flussgebilde kartiren solle. Aber schon um die Karte nicht allzu complizirt werden zu lassen, konnte ich mich nicht entschliessen, für diese Gebilde eine andere Farbe anzuwenden, als für den Rundbuck bei Neuhausen, den ich für ebenso unzweifelhafte Hochterrasse halte, wie sie im gleichen Niveau im Klettgau bei Löhningen ansetzt und über den Schmerlat sich hinzieht. Die untere Höhen- srenze für diese Schotter auf der Enge und östlich von derselben liegt bei ungefähr 540 m., so am nördlichsten Ende des Wirbelberges und an mehreren Punkten des sanzen Hanges, mit welchem der Randen ostwärts abfällt. Eine obere Grenze konnte ich nicht ganz sicher feststellen ; man findet eben nur zerstreute Nester von unzusammen- hängenden Geschieben, unter denen nur Hochgebirgskalk und Amphibolit die alpine Herkunft verraten. In der Regel sind sie mit tertiären Quarziten und Sandsteinen, mit Geröllen der Juranagelfluh und mit Randenkalk- fragmenten so vermischt, dass man nicht leicht zu scharfen Grenzen kommt. Sicher ist, dass diese Ge- schiebe in unserem Gebiete die Höhe von 600 m. voll- ständig erreichen, so auf Griesbach. Es hat den An- schein, als stehen sie zu der eigentlichen Hochterrasse im Klettgau in einer ähnlichen Beziehung, wie die jungen Terrassenschotter östlich von der Enge zu der Nieder- terasse westlich derselben. Hier sind auch die in Blöcken, Bänken und Stöcken vorhandenen Nagelfluhgebilde zu erwähnen, welche am Nordfusse des Geissberg, in der Terrasse östlich vom Wirbel- berg. am östlichen Eingang in die Schlucht zwischen Platte und Wirbelberg (Felsentäli), am rechten Hang des Mühlentales vom Loch bis zum städtischen Krankenhaus und gegen die Enge hin beim Belair und Wiesli vor- kommen. Penck fasst sie entschieden als Ablagerungen der dritten Vergletscherung auf, und Gutzwiller rechnet sie ebenso entschieden zur vorletzten. Für die Penck’sche Auffassung spricht die enge Verbindung dieser Nagelfluh mit den jungen Terrassen und der im allgemeinen frische Zustand der Gerölle, für diejenige von Gutzwiller dagegen das starke Zurücktreten von Urgebirge und die ausser- ordentlich feste Verkittung. Was mich zuerst bewog, dieser Nagelfluh ein höheres Alter als jüngste Terrasse zuzuschreiben, war das ‚Vorkommen derselben in mächtigen Blöcken bis zu 1 m. und mehr Durchmesser in einer grossen Auswaschungsmulde des weissen Jura im sog. „Loch“. Die Blöcke haben alle Anzeichen davon, dass sie ge- rollt wurden und liegen neben ebenfalls transportirten Weisjurablöcken inmitten eines verschwemmten Moränen- schotters, der petrographisch von diesen Blöcken stark abweicht und sicher der letzten Vergletscherung an- SOA eu gehört. Für die ähnlich zusammengesetzte und ebenso fest verkittete Nagelfluh beim Belair und Wiesli kommt ferner in Betracht, dass sie auch namhaft höher liegt, als die ihr zunächst abgelagerte junge Terrasse. — Nach alle dem komme ich dazu, diese Ablagerung jeden- falls nicht als letzte Vergletscherung anzusprechen, und wenn noch triftige Gründe dafür gefunden werden, dass sie nicht Hochterrasse sei, so muss man sie mit der von Steinmann für den oberbadischen Schwarzwald nach- gewiesenen Mittelterrasse parallelisieren. Bei dem grossen Intresse, welches die heutigen Glacialgeologen dem Schafl- hauser Diluvium entgegenbringen, ist anzunehmen, dass auch diese Frage von andern in nächster Zeit einlässlich geprüft werden wird und ich habe desshalb diesen von Penck angelegten Teil der Karte nicht ändern wollen. Aber auch die bereits erwähnten, tief gelegenen Kiese im Rheine, oberhalb der alten Rheinbrücke und die alten Nagelfluhmassen am Rheinfalle müssen als Gebilde der vorletzten Vergletscherung berücksichtigt werden. Penck hat vor einem Jahre schon die Ansicht ausgesprochen, dass diese Schotter zusammenhängen und demjenigen frühern Rheinlauf angehören, der ungefähr von der alten Rheinbrücke an mehr südlich gerichtet war, als der heu- tige Fluss und seinen Weg zwischen Kohlfirst und Rhein- fels über Flurlingen und Neuhausen gegen die Stelle nahm, die zwischen der jetzigen Aluminiumfabrik und dem Hötel Beilevue liest. Uebrigens hat sich schon Leopold Würtem- berger in seiner Arbeit ‚Ueber die Entstehung des Schafl- hauser Rheinfalles‘ in „Neues Jahrbuch für Mineralogie und Geologie‘ und „Untersuchungen über die Bildung des Rheinfalles‘ im „Ausland 1871 und 1872“ in ähnlichem Sinne geäussert. Jedenfalls gehört die Nagelfluh zwischen Aluminiumfabrik und Schlösschen Wörth nicht einer jungen Terrasse an. Sie stimmt nach der Art ihrer Zu- 2 sammensetzung und namentlich mit ihrer äusserst festen Verkittung vollkommen mit den bereits erwähnten Nagel- fluhen im Mühlenthal, am besten mit derjenigen am Aufstieg vom grossen Steinbruch im Loch gegen den Geisshof überein. Aber auch die Ablagerungen zwischen Kohlfirst und Rheinfall dürften hieher gehören. Sie stehen im Zusammenhange mit den noch genauer zu besprechenden Flurlinger Kalktuffen. C. Letzte Vergletscherung. Der mächtigsten Vereisung folste wieder eine ge- waltige Ausschwemmung beim Herannahen derjenigen Eismassen, welche die letzte Vergletscherung des Landes herbeiführen sollten. Verschiedene Beobachtungen weisen darauf hin, dass auch die jetzigen Wasserläufe wieder eine sehr bedeutende Ausfurchung der Talsohle zu Stande brachten. Namentlich im Klettgau muss sie sehr tief gelegen haben, worauf die auch von Merklein in seinem ,,bei- trag zur Kenntniss der Erdoberfläche um Schaffhausen“ erwähnten Brunnen hinweisen, von denen z. B. einer bei Oberneuhaus 47 m. tief in den Kies getrieben werden musste. Oestlich von der Enge ist der tiefste Einschnitt, den diese Erosion zu Stande brachte, durch die Sohle der circa 8 m. mächtigen Grundmoräne begrenzt, welche bei Anlage des Emmersbergtunnels durchschnitten werden musste. Sie enthält Sand- und Kieseinlagen und ist von Schotter überdeckt, so dass auf und in ihr das Wasser aus einem recht ansehnlichen Sammelgebiet zusammenfliesst. Dieses Wasser hat bekanntlich dem Tunnelbau ganz ungewöhnlich grosse Schwierigkeiten bereitet. Der allmählig bis in unsere Gegend vorgeschobene Gletscher reichte, wie aus der Karte hervorgeht, bis SIG $i ziemlich weit in den Klettsau hinunter, eine Tatsache, welche erst in den letzten Jahren, vor Allem durch Gutz- willer festgestellt wurde, während man noch vor zehn Jahren angenommen hatte, er sei nur bis in die Gegend von Singen vorgedrungen. Man schrieb damals also consequenterweise alle Schottermassen um Schaffhausen der vorletzten Vergletscherung zu. Die letzte Vereisung hatte sicher nicht die Mächtig- keit der vorletzten erreicht, aber sie behielt unsere Gegend sehr lange besetzt und lagerte in dem bereits sehr stark coupirten Terrain gewaltige Massen von Geröll ab, welche dem Gletscher auf dem langen Wege von den Bergen Bündens und Voralbergs bis an den Randen zur Verfrachtung zufielen. Der Habitus dieser jüngsten Kiesablagerungen ist im Ganzen ein ziemlich gut bestimmter und wenn man durch längere Beobachtung sein Auge an die charakter- istischen Merkmale gewöhnt, so wird man auch in den höher gelegenen (Grenzgebieten allmählig im Stande sein, diese jüngern Kiesgruben als solche zu erkennen. Die sie bedeckende Verwitterangschicht wird 40 —60 cm. mächtig sein, selten mehr; ihr Aussehen ist durch die ganze Tiefe gleichmässig gelbbraun, wenn nicht, wie dies in bewaldeter Gegend der Fall ist, das reiche Wurzelwerk der Bäume eine vermehrte Oxydation be- dingte und der ,,Verwitterungslehm' mehr oder weniger tief hinein dunkel rostfarben aussieht. Die rein fluvia- tilen Terrassenschotter sind in der Regel gar nicht ver- kittet, während man in den verschwemmten Schotter- moränen im Hauenthal, am Aufstieg zwischen dem grossen Steinbruch im Loch und dem Geissberg (nördlich von der ältern Nagelfluh) und im vordern Mühlenthal am linken Hang oberhalb der Fischer’schen Werke einen Anfang zur Nagelfluhbildung wahrnimmt. Das Korn weist alle LA woher Grössen auf, von dem einen Bruchteil eines Millimeters messenden Kiessplitter im Sand und Lehm der Talsohle bis zum erratischen Blocke von 0,5 bis 6 Kubikmeter Inhalt. In dem von der Endmoräne abgespülten Fluss- schotter findet man die denkbar vollkommenste Schich- tung, bald horizontal als Absatz in rinnendem Wasser, bald schräg, da wo die Ablagerung in ein gestautes Wasser erfolgte, so im Hauental, Riedt, besonders aber in „Gruben“, wo die Deltabildung eine recht umfangreiche ist, wenn sie auch nicht verglichen werden kann z.B. mit dem gewaltigen Delta bei Ravensburg. Im Fluss- schotter sowohl als in der verschwemmten Schotter- moräne kann man die Richtung, in welcher das Wasser floss, gewöhnlich deutlich erkennen. Die Gerölle sind wenig verwittert; die Grube sieht, wenn sie nicht schon allzu lang verlassen ist, recht frisch aus bis ganz nahe an den Verwitterungslehm oder den Humus. Die Gesteine selbst bilden eine wahre petrographische Musterkarte, so nördlich von Thayngen am Eingang ins Bibertal, aus welcher besonders die verschiedensten krystallinischen Urgebirgsarten hervortreten. Unter diesen sind dann die ziemlich leicht kenntlichen Albulagranite und Roffna- gneisse charakteristisch, sofern sie nämlich einigermassen zahlreich vorkommen; denn sie fehlen eben doch auch den Geschieben der vorletzten Vergletscherung nicht ganz. Ferner spricht das häufige Vorkommen von Dioriten und grünen Sernifiten für Ablagerungen der letzten Eis- zeit. Randenkalke und Phonolithe sind reichlich in allen Grössen und in den verschiedensten Graden der Abrundung vorhanden. Immerhin bleiben Hochgebirgskalke und Sandsteine neben Amphibolit doch die häufigsten Gerölle. Die Grundmoränen weisen als vorherrschendes Material bald einen heller oder dunkler grauen Lehm, bald eine feine Sandmasse auf, in welcher die Gerölle eingebettet a. MD ae sind. Die Zahl der geschrammten Hochgebirgskalke wechselt dabei ausserordentlich. Im Allgemeinen sind hier die petrographischen Merkmale weniger sicher, als in den verschwemmten Schottermoränen und den Fluss- terrassen. Die glimmerreichen, krystallinischen Gerölle sind ausserordentlich stark zersetzt, so dass man an- nehmen muss, die meisten derselben werden vollständig zerfallen sein und so einen Teil des Grundmateriales aus- machen. Vielleicht wird es möglich, bei noch genauerer Vergleichung ein Kriterium herauszufinden in dem mehr oder weniger weit vorgeschrittenen Verwitterungszustande der Kalkgerölle. Die Endmoränenwälle, von denen wenigstens einige in der Karte durch ein intensiveres Rot angegeben sind, fallen leicht auf durch ihren Blockreichtum und als unmittelbar mit ihnen zusammenhängend wird man auch die Blockfelder ansehen müssen, welche den jungen sandigen Lehm und lehmigen Sand in der Talsohle der Fulach, auf dem Geisshof etc. bedecken. Der Gletscher, welcher dieses bunte Chaos von Ge- steinsmaterial hier aufhäufte, das die Oberflächengestalt des Terrains um Schaffhausen nicht unwesentlich beein- flusst, stand also im Klettgau, am Lauferberg (der Ost- grenze unserer Karte) und am Eingang ins Rafzerfeld. Während seines Rückzuges füllte sein Schmelzwasser die kurz vorher gebildeten Talfurchen zum Teil wieder auf, es entstand die Niederterrasse im Klettgau. Sein Rückzug erfolgte aber nicht gleichmässig, sondern etap- penweise und als der Gletscher östlich von der Enge auf der Linie Hauental-Riet-Galgenbuck stand, so nahm der Gletscherstrom, wie sich aus der Druckrichtung der Ge- schiebe dort überall ergibt, eine südwestliche Richtung an und verlegte allmählig sein Bett südlich vom Neu- hauserwald. Seit jener Zeit hat der Klettgau nie mehr als Abflussrinne eines bedeutenden Gewässers gedient. So kamen denn nach und nach die von Penck in unserer Karte als Terrassenschotter von Schaff hausen bezeichneten Ablagerungen zu Stande. Die ebenso geistreiche als überzeugende Darstellung, welche Penck in seinem Be- richte über die geologischen Verhältnisse vom Schweizers- bild!) ausführt, muss im Original nachgelesen werden. Ich hatte daher im Sinne mich gar nicht weiter auf die- selbe einzulassen, aber da ich glaube, dass die umfassen- den Erdbewegungen, die in jüngster Zeit um Schafl- hausen vorgenommen wurden, Aufschlüsse geliefert haben, welche die Penck’sche Theorie noch wesentlich begründen helfen, so will ich ihrer doch mit einigen Worten gedenken. Penck ordnet die jungen Schotter im untern Tal der Durach, der Fulach und des Rheines östlich von Schaff- hausen in 4 Terrassen, von denen jede entstanden ist durch Ausfurchung während des Stillstandes und Auf- schüttung während des Rückzuges des Gletschers. Er zeigt ferner, wie in der Tat der Zusammenhang einer jeden Terrasse mit einem besondern Endmoränengebiete zu erkennen ist. Diese selbständige Entstehung mehrerer, sewissermassen in einander geschachtelter Terrassen wird meiner Ansicht nach durch folgende Profile bestätigt: Bei der Erweiterung des Bahnhofes Schaffhausen wurde der Bach fast quer unter der neuen Anlage durch- geführt, was zur Folge hatte, dass man einen Einschnitt von 8 m. Tiefe anbringen musste. Dieser zeigte unter der Vegetationsdecke: !) Herr Professor Penck hatte die Freundlichkeit, mir diese Arbeit, deren Publikation sich nun unerwartet lange verzögert, seiner Zeit zur Einsicht zu überlassen, nachdem er mir vorher die verdankenswerte Gelegenheit geboten, an verschiedenen seiner Ex- cursionen in diesem Gebiete Teil zu nehmen. LO a 1 m. | Verwitterungsschicht. 2 m. | Vorherrschend mageren oder auch fetten Lehm mit Sandeinlagen ; zahlreiche Ge- rölle und Blöcke von 1—2 chm. Inhalt; keine gekritzten Geschiebe. 0,4 m. | fetten, hellgelblichen Lehm. 0,6 m. | sandigen Lehm. 0,3 m. | fetten, hellgelblichen Lehm. 0,2 m. | fetten, grauen Lehm mit Sand. en Sand. 0,3 m. | fetten Lehm. 1,2 m. | ziemlich zarten Flusskies, z. T. zur Nagelfluh verkittet; nicht vollständig durchbrochen. Der Einschnitt liegt zwischen 411 und 403 m. über Meer. 2) Am Geisshof, hinterhalb der Fischer’schen Werke, wird seit einiger Zeit ein Steinbruch betrieben, dessen Decke folgende Zusammensetzung besitzt: 0.4 m. | Humus. 1,5 m. | abwechselnde Schichten von fettem und sandigem Lehm. | È: È Sin da eil ao Pri IRA 1 m. | ziemlich zarten Flusskies. | Plattenkalk. Etwa 3 bis 4 m. höher, südlich vom Wohnhause z. Geisshof, wurde unlängst ein neues Gebäude erstellt. Das Fundament desselben steht in einem blockreichen Schotter, von dem man wohl annehmen darf, dass er als Liegendes die eben genannten Schichten von fettem und sandigem Lehm enthält. Wir finden also hier ungefähr zwischen 457 und 463 m. über Meer genau in derselben Reihenfolge wieder dieselbe Ablagerung, wie zwischen 403 und 411 m., und doch kann unmöglich das Fluss- gebilde in der Sohle des Fulachtales gleichzeitig abge- lagert worden sein, wie das 50 m. höher gelegene am Geisshof. Mit der Bildung dieser Terrassen hängen ohne Zweifel auch die mächtigen Lehmablagerungen südwest- lich von Flurlingen und östlich von Neuhausen zusammen. Die Vorgänge, welche diese Aufschüttungen herbeiführten, sind wahrscheinlich nicht einfacher Natur. Darauf weist zunächst der schroffe Uebergang von gut geschlemmtem Flusskies zu feinem Sand und Lehm. Aber noch schwerer verständlich ist das Vorhandensein von grobem Schotter vermischt mit einer Unzahl von Blöcken, welche in den obern Partien sich finden. Jedenfalls hat das Wasser, welches Sand und Lehm aufschwemmte, nicht zugleich auch diese Blöcke mit sich geführt und man wird fast gezwungen sein, anzunehmen, das Eis habe nach Auf- schüttung der Schaffhauser Terrassen noch einmal einen Vorstoss gemacht, bei dem es das ganze Gebiet mit Blöcken übersäte. Allerdings könnte man diese Block- facies auch auffassen wollen als ,, Uebergangskegel‘ in dem Sinne, wie ihn Du Pasquier in seinen „fluvio- glacialen Ablagerungen der Nordschweiz“ definirt, und in der Tat wird man in der Oberklettgauer Niederterrasse einen solchen erkennen, weil hier grober Kies und Blöcke in der Oberfläche der Aufschüttung nach der Tiefe all- mählig in weniger groben Kies übergehen. Bei Aufschüttung des Blockfeldes über die Schafi- hauser Terrassen hätte also auch Eis wieder wesentlich Seo A mitgewirkt. Doch konnte auch die Tätigkeit des Wassers: nicht ausgeschlossen sein, wenigstens habe ich weder im Ausgang des Mutzentäli nach dem Fulachtal, wo Blöcke und Schotter dem weissen Jura direkt aufliegen, noch an einer andern der genannten Stellen gekritzte Geschiebe finden können. Der endgiltige Rückzug des Gletschers mochte jetzt ziemlich gleichmässig erfolgen und als sein Ende die Gegend östlich von Stein erreicht hatte, wurde nun auch das Fulachtal als bisherige Fortsetzung der Biber in ähn- licher Weise ausser Funktion gesetzt, wie dies früher schon für das Klettgau der Fall war. So blieb uns als stärkere Wasserader ausser dem Rhein nur die Durach. D. Interglaciale Bildungen und die Randentäler. Der bisherigen Erörterung über die diluvialen Ab- lagerungen müssen sich noch solche über die intergla- cialen Gebilde und den Zusammenhang der Randentäler mit den verschiedenen Perioden der Vergletscherung anreihen. Als aenterglacialen Schuttkegel beschrieb ich an der letztjährigen Versammlung in Lausanne eine Ablagerung von Randengeschieben auf dem Plateau des Geisshergs, welche hier dem Deckenschotter unmittelbar aufliegen und überlagert werden von sehr stark verwittertem alpinem Ge- rölle. Penck fasst die Ablagerung als lokale Facies der letzten Vergletscherung auf, indem der auf die Höhen des Randens ansteigende Gletscher dieses Schottermaterial aufgearbeitet hätte. Die Frage bedarf indessen noch wei- terer Prüfung, wenn später auch noch bessere Aufschlüsse zur Verfügung stehen werden. Ich habe nämlich seither an andern ganz benachbarten Stellen gekritzte Hoch- CALO gr gebirgskalke vermischt mit Sand gefunden, deren Be- ziehung zu den Weissjurageröllen aber noch genauer untersucht werden muss. Ferner erkannte Prof. Penck zuerst das interglaciale Alter der Kalktuffe oberhalb Flurlingen. Auf seine Ver- anlassung beantragte ich der hiesigen naturforschenden Gesellschaft, sie möchte die Untersuchung der organischen Einschlüsse des Tuffes an Hand nehmen. Herr Wehrli in Zürich übernahm es, die Untersuchung durchzuführen und die Gesellschaft hatte die Beschaffung des Materials zu besorgen. Heute liegt uns der vollständige Bericht über die äusserst mühsame, mit grösster Sorgfalt be- triebene Arbeit vor. Ich will aus demselben nur wenige Punkte herausgreifen. Einmal waren die in Unzahl vor- handenen, sehr oft unvollkommenen Pflanzenabdrücke sanz ausserordentlich monoton. Immer und immer fand sich nur Acer Pseudoplatanus L.; Herr Wehrli schreibt: „Wohl 95°/, aller Pflanzenabdrücke gehören hierher.‘ Ausserdem fanden sich Buxus sempervirens L., Fraxinus excelsior L., Abies pectinata D. C. und ungefähr 4 weitere, weniger sicher bestimmbare Arten. An Tierresten sind Schnecken und Wirbeltiere ge- funden worden. Von jenen erwähnen Wehrli und Penck nach der Bestimmung Sandbergers die Gattungen : Hyalina, Helix, Clausilia, Succinea und Limnaeus, und ausserdem führt Gutzwiller noch Daudebardia, Patula und Planorbis an. Unter den Wirbeltierresten, welche teils von mir, teils von Wehrli gefunden wurden, bestimmte Herr Prof. Dr. Th. Studer die Gattung Rind und zwar von den Di- mensionen einer Torfkuh und den ZHörsch. Sicher ist, dass alle pflanzlichen und tierischen Einschlüsse, die bis jetzt von dieser Stelle bekannt geworden sind, postgla- cialen und nicht interglacialen Formen angehören und so steht man vor dem eigentümlichen Widerspruche, dass DER Dre NL, die Flurlinger Kalktuffe der Lagerung nach interglacial, der Fauna und Flora nach aber alluvial sind. Um nun womöglich zur Lösung dieses Widerspruches beizutragen, beschloss die hiesige Naturforschende Gesellschaft zu Anfang dieses Monats auf meinen Antrag, im Bruche selbst einen Schacht abzuteufen, um zu erfahren, was das Liegende des Tuffes sei. Es können nämlich, wie Sie aus der Karte ersehen, Weisser Jura, Molasse und Schotter in Betracht kommen. Die Grabungen verliefen sehr günstig; schon 3 m. unter dem Boden des Bruches oder 13 m. unter der Oberfläche der ganzen Tuffab- lagerung war der Tuffsand durchsetzt und nun folgt eine etwas lehmige Sandmasse mit sehr zahlreichen Geröllen, also eine diluviale Bildung. Die Gerölle sind vorzugs- weise: Hochgebirgskalk, grauer und rotbrauner Sandstein und Quarzite. Die Kalkgeschiebe sind meist mit einer mehrere Millimeter dicken Verwitterungskruste versehen; auch die Sandsteine sind sehr stark verwittert. Amphi- bolite sind vorhanden, aber selten; andere krystalli- nische Gesteine habe ich nicht finden können. Einen hellgrauen Kalkstein halte ich für Randenkalk. Faust- erosse und grössere Stücke Nagelfluh haben dieselbe Zu- sammensetzung, wie das lose Gerülle; sie sind höchst wahrscheinlich an Ort und Stelle entstanden und stammen nicht vom Deckenschotter. Gekritzte Geschiebe sind, wie zu erwarten war, nicht gefunden worden; denn auf den so stark verwitterten Geröllen wären Schrammen in keinem Falle mehr sichtbar. Nach Alle dem glaube ich dieses Liegende des Kalktuffes für Hochterrasse, resp. Grundmoräne der vorletzten Vergletscherung ansehen zu müssen, und damit hat die bereits erwähnte Ansicht Penck's über einen alten Rheinlauf an dieser Stelle jedenfalls an Wahrscheinlichkeit gewonnen. Es verdienen aber auch die Lagerungverhältnisse noch genauere Beachtung: Penck nimmt an, der Rhein, an dessen Ufer der Tuff abgesetzt wurde, sei nördlich oder südlich an ihm vorbeige- flossen. Mir will scheinen, dass er nicht südlich an ihm vor- beifliessen konnte, da der Tuff stets in Verbindung mit dem Kohlfirst gewesen sein muss. Dann sind die Kalkmassen zwar schlecht geschichtet, sie zeigen aber doch ein deut- liches Fallen gegen den heutigen Rhein und ebenso zeigt die neueste Grabung wieder, dass auch die Sohle des Tufi- sandes von Westen her stark ansteigt. Man wird dem- nach die Bildung des Tuffes in Verbindung bringen müssen mit derjenigen Erosion, welche die Entstehung einer der „schaffhauser Terrassen“ einleitete. Die bis zu ungefähr 470 m. ansteigende Hochterrasse wurde immer stärker angeschnitten und abgetragen und zwar an unserer Stelle durch einen Flusslauf, welcher ungefähr die Richtung des heutigen Rheines hatte. Ihr gehören wahrscheinlich auch die Schotter an, welche gegenwärtig in einer Kiesgrube südlich neben dem Kalktuffe aufgeschlossen sind. Eine Wasserader aus dem Kohlfirst stellte nach und nach die Böschung der heutigen Kalktuffsohle her. Der Vorgang muss sich auf eine sehr lange Zeit erstreckt haben, was aus dem hohen Verwitterungsgrad der Gerölle hervorgeht und wahrscheinlich begann der Tuffabsatz erst gegen das Ende dieser „‚interstadiären‘‘ ') Epoche der letzten Vergletscherung. Der nochmals vorrückende Gletscher selbst schüttete dann die Moräne auf und erst auf den definitiven Rückzug des Gletschers folgte allmählig der gegenwärtige Zustand. Der Löss: Jene Decke von sandigem Materiale, wie sie im Klettgau, überhaupt im ganzen Rheingebiete und anderwärts vor Allem der Hochterrasse aufliegt und als 1) S. Dr. A. Penck, Dr. Ed. Brückner und Dr. Léon Du Pasquier: „Le Systeme glaciaire des Alpes“ 1894. a gi no Löss bezeichnet wird, fehlt auch unserem Gebiete nicht ganz. Er dürfte sich aber in der Regel nicht mehr an ursprünglicher Lagerstätte finden und bietet nur an we- nigen Stellen gute Aufschlüsse. Am bekanntesten ist das auch schon von Merklein in seinem „Beitrag zur Kenntnis der Erdoberfläche um Schaffhausen“ erwähnte Vorkommen am Wege über die Enge nach dem Engebrunnen. Hier finden sich Lösskindchen, aber auch Gerölle ; das Material braust mit Säure noch stark auf, ist also noch nicht in Leimen übergegangen. Wahrscheinlich haben wir es auch am Wege von der Klus nach dem Lahnbuck!) mit ungelagertem Lösse zu thun; am mächtigsten aber ist er im Hauenthal, am Aufstieg gegen das Rändli. Eine ge- nauere Untersuchung dieser Ablagerungen habe ich bis jetzt nicht vorgenommen und zwar schon deshalb, weil ich eben vermuthe, dass sie an ihrer jetzigen Lagerstätte nicht besonders charakeristisch sind. Die Randentäler. Während im Tale Wasser und Eis abwechselnd das Regiment führten und Erosion und Auf- schüttung mehrmals einander ablösten, so nahm die Mo- dellirung des Randens während des ganzen Pleistocäns einen viel gleichmässigeren Verlauf. Immerhin scheinen Rückwirkungen der Vorgänge im Gletschergebiete auch hier hervorzutreten und zeigen sich am deutlichsten im Durachtale. Hier dürften die einzelnen Phasen der Tal- bildung mit den verschiedenen Vergletscherungen auf folgende Weise zusammenhängen : Die ältesten Terrassenreste finden sich in Form von kuppenförmigen Aufsätzen auf der Gräte, dem Buchberg, dem Randenhorn, der Thüle, dem Osterberg etc. Ihre Isolierung würde zeitlich bis zu derjenigen Stauung 1) Wo jetzt das zweite Reservoir der städtischen Wasser- versorgung angelegt wird. men reichen, welche der Ablagerung des Deckenschotters entspricht. Die intensive Erosion, welche die Vorläuferin der zweiten Vergletscherung bildete, verursachte auch ein kräftiges Einschneiden der Durach. Während die vorhin genannten Köpfe um Merishausen einem weiten, flachen Talgrund von 780—760 m. mittlerer Meeres- höhe entsprechen, in welchem wir keine Wasseradern mit bestimmtem Bette mehr erkennen, so tritt uns jetzt ein scharf umgrenztes Bachgebiet entgegen. Die mitt- leren Schichten des weissen Jura wurden abgetragen und dasselbe hätte dann auch im Gebiete des Osterbergs und der „Barmen‘ mit seinen untersten Lagen und dem braunen Jura geschehen sollen. Diese Tieferlegung und sleichmässige Ausweitung des Tales hätte hier sogar ziemlich rasch erfolgen können; denn bekanntlich be- stehen die Birmenstorfer Schichten im weissen Jura, sowie die Ornaten- und Makrocephaluschichten des brau- nen Jura auch am Randen zum grossen Teil aus Mergeln. (Gerade in diesem Niveau aber finden wir hier statt einer sleichmässigen Böschung eine ausgezeichnete Terrassen- bildung. Ich denke mir diese Verminderung des Gefälles als eine Folge der mächtigen Stauung, welche die auf der Linie Lohn—Längenbers—Rändli—Griesbach steh- enden Eismassen der vorletzten Vergletscherung her- vorrufen mussten. In der Tat bildete der Bach nach Beseitigung des Hindernisses und Wiederherstellung des ursprünglichen Gefälles einen fast grabenartigen Einschnitt, und brachte sein Bett in Einklang mit der tiefen Tal- sohle bei Schaffhausen. Aber auch die Wirkung der letzten Vergletscherung spiegelt sich im Durachtale wieder. Zunächst lagerte der Gletscher selbt eine Grundmoräne vom Schweizers- bild her durch die Buchwiesen gegen das „Birch“ hin ab; sie wurde jedoch später wieder vom Gletscherwasser BU ON RR weggespült bis auf einen kleinen Rest am Nordfusse des Geissberg und durch den Schotter der höchstgelegenen der „Schaffhauser Terrassen‘ ersetzt, welche Penck als „Breiteterrasse‘‘ bezeichnet. Sie ist noch erhalten in den Kiesmassen der Längenberger Ziegelhütte und des Birch. Bis zu dieser Zeit hat vermutlich die Durach ihren Weg durch das Mühlental genommen. Er muss ihr später aber der Terrasse entlang an irgend einer Stelle verlegt worden sein, so dass sie sich durch die Buchwiesen, am Schwei- zersbild vorbei. wandte. Gleichzeitig lagerte sie im „Engesties“ (der Längenberger Ziegelhütte gegenüber) eine bis Sm. mächtige Lehmmasse ab, die wohl zum grössten Teil dem Randen entstammt und sich noch weiter talaufwärts verfolgen lässt. Sie entspricht dem- nach der Niederterrasse, resp. einer der ,,Schaffhauser Terrassen‘, in welche der Bach bis heute nur unbe- deutend eingeschnitten hat; er hat also bei weitem noch nicht die frühere Talsohle erreicht. Dies war der Lauf der Durach zu einer Zeit, als sie noch eine bedeutend grössere Menge Wasser führte als heute; denn man wird wohl annehmen dürfen, dass damals, als der Gletscher noch im Lande stand, die Niederschläge reichlicher waren, als gegenwärtig. Sie räumte jetzt den Terrassenschotter in den „Buchwiesen‘ srösstenteils wieder aus, um später bei verminderter Wassermenge und vermindertem Gefälle ihre eigenen Schotter in dem Tale abzulagern. Heute sehen wir daher Randenbachschotter in der Talsohle liegen und auf ihr lagen auch die prähistorischen Funde des Schwei- zersbildes, wie Penck u. A. dies bereits schon dargestellt haben. Gerne hätte ich zur sichern Feststellung dieser Auffassung an einem oder an mehreren Punkten des Tales Probegräben öffnen lassen; aber nachdem mir unsere naturforschende Gesellschaft mit grösster Bereitwilligkeit aa NOEL im Laufe dieses Jahres die Mittel bewilligte zur Aus- führung der in Ihrer Hand befindlichen Karte. für die. Grabungen im Flurlinger Steinbruch, für die Vermehrung der Zahl der erratischen Blöcke im Fäsenstaub und deren Bezeichnung, endlich für die Erstellung von Herbarien cha- rakteristischer Schaffhauserpflanzen zu Handen Ihrer bo- tanischen Sektion, so mochte ich sie für einmal nicht zu noch weiteren Opfern veranlassen. Im Ganzen wird die vorgetragene Anschauung richtig sein und beweist, dass Penck Recht hat, wenn er sagt: die prähistorischen Funde von Thayngen und Schweizersbild sind ,,postglacial in Bezug auf das Maximum der letzten Vergletscherung‘“; sie wären somit jünger als die Spuren menschlichen Da- seins, die man aus dem ältern Löss im Rheintal kennt. Nach Ablagerung der Schotter in den Buchwiesen hat die Durach wieder freie Bahn durchs Mühlental gefunden. Zu ganz ähnlichen Resultaten führt die Untersuchung der kürzeren Täler wie: das Freudental, Orserntai, Hemmenthalertal und Eschheimertal, von denen das Orserntal und das Freudental nur ganz unbedeutende Rinnsale darstellen, und das Eschheimertal schon durch die Schotter des vorletzten Gletschers abgedämmt wurde. Besonders deutlich ist die Beziehung dieser jungen, in Folge der letzten Stauung aufgeschwemmten Bach- ‘schotter zum Profil des heutigen Baches im Hemmen- thalertal, und hier liegt der Gedanke nahe, die Dauer dieser Stauung, also der letzten Vereisung, durch Rech- nung ermitteln zu wollen. Einen Anhaltspunkt hiezu dürfte die von Herrn Ingenieur Spahn auf 400 cbm. berechnete Menge Geschiebe geben, welche die Durach, mit dem Hemmenthalerbach jährlich dem Rheine zuführt ; doch sind offenbar noch weitere Messungen und Beobachtungen notwendig. A O A US Es verhält sich eben mit der Erforschung des geo- logischen Werdens für irgend einen Punkt unseres Erd- körpers wie mit jedem anderen Zweige der naturwissen- schaftlichen Forschung überhaupt. Jeder Schritt, den es uns auf dem Wege des Erkennens zu thun gelingt, eröffnet uns die Aussicht auf neue Probleme. Das Ar- beitsfeld wird immer grösser; aber gerade unsere vater- ländische Naturforschende Gesellschaft beweist, dass es nie an Männern fehlen wird, welche solche Probleme weiter verfolgen und welche mit Freude und Gewissen- haftigkeit ihre Arbeitskraft in den Dienst der Wissen- schaft stellen. Ich erkläre damit die 77. Jahresversammlung der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft für eröffnet. ww I Sitzung der vorberatenden Commission Sonntag den 29. Juli 1894, Abends 5 Uhr, im Grossratssaale. Anwesend : A. Vom Jahresvorstand: Herr Professor Meister, Präsident. Dr. Nüesch, Sekretär. "„ Wanner-Schachenmann, Sekretär, „ Dr. Vogler, Refer. d. Rechnungsprüfungskommission no) B. Vom Centralcomité : Herr Professor Dr. F. A. Forel, Präsident. „ Professor Dr. A. Lang, Zürich. C. Frühere Jahrespräsidenten, ehemalige Mitglieder des Centraleomites, Präsidenten der Commissionen und Delegirte der Gesellschaften: Aargau: Herr Fischer-Sigwart. Basel: „ Professor Dr. Hagenbach-Bischoff, Jahrespräsident 1892, ehemal. Präsi- dent des Centralcomités. „ Professor Dr. F. Zschokke. s Dr. Gutzwiller. Bern: Genf: Glarus: Luzern: Neuenburg: Freiburg: Solothurn: Thurgau: Waadt: Wallıs: Zürich : Herr Professor Dr. Ed. Fischer. Professor Dr. G. Huber. Professor Dr. Th. Studer, ehemal. Präsident des Centralcomités. Professor Dr. Graf, Oberbibliothekar. Dr. Ed. Sarasin, Dr. Vr. Fatio, Centralcomités. Apotheker Hefti. Sekundarlehrer Oberholzer. O. Suidter. Dr. Schumacher-Kopp. Professor Dr. Billeter. Professor Dr. J. de Kowalski. Professor Dr. Fr. Lang. A. Schmid, Kantonschemiker, Professor Dr. Ed. Bugnion. Professor Dr. A. Herzen. A. de Jaczewski. Professor Dr. Rudio. ehemal. Mitglied des Verhandlungen. 1. Der Jahrespräsident begrüsst die Anwesenden und eröffnet die Sitzung. 2. Der Sekretär verliest die Namen der angemeldeten Mitglieder der vorberatenden Commission. 3. Das Verzeichnis der neu aufzunehmenden 5 Ehren- mitglieder und 45 ordentlichen Mitglieder wird verlesen und in Plenarabstimmung der allgemeinen Versamm- lung vorzulegen beschlossen. 4. 1 Herr Prof. Dr. F. A. Forel, Centralpräsident, ver- liest den Jahresbericht des Centralkomites pro 1893/94. Derselbe wird mit Verdankung für die treffliche Ge- schäftsführung entgegengenommen. In Abwesenheit des provisorischen Quästors, Fräulein Fanny Custer von Aarau, verliest Herr Prof. Dr. Forel die Jahresrechnungen. Dieselben sind sowohl vom Centralvorstand, als auch einer vom Jahresvorstand bestellten Commission bestehend aus den Herren Dr. Vogler, Dr. Rahm sen. und Dr. Alfred Amsler geprüft worden. Centralvorstand und Commission beantragen Genehmi- sung und Verdankung der Rechnungen zu Handen der Hauptversammlung. Die Versammlung stimmt diesem Vorschlage bei. Herr Prof. Forel teilt mit, dass die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft eine Einladung erhalten habe, sich in der Gruppe 17 an der im Jahr 1896 in Genf stattfindenden Landesausstellung zu beteiligen. Das Centralcomite schlage vor, die Beteiligung im Prinzipe zu beschliessen, über die Art und Weise der- selben jedoch noch keine bestimmten Vorschläge zu machen, sondern zu diesem Zwecke eine Commission zu ernennen, bestehend aus den Herren Prof. Henri Golliez, Mitglied des Centralcomites in Lausanne und Casimir de Candolle in Genf. Beschluss: Diese Anträge sollen der allgemeinen Versammlung zur Annahme empfohlen werden. Das Centralcomite schlägt vor, die Jahresversammlung aufzufordern, den Bundesbehörden den Dank auszu- sprechen für den Ankaut der prähistorischen Samm- lung im Schweizersbild. Dieser Vorschlag wird genehmigt. 9. 10. Late plaie ze RO RME DT Herr Prof. Forel legt der Versammiung nochmals die Frage der Separatabzüge der Denkschriften zur endgültigen Beschlussfassung vor. Diese Frage sei schon öfters besprochen und letztes Jahr festgesetzt worden, dass es bei dem Worllaute des bezüglichen Reglements zu verbleiben habe. Allein der Sekretär habe vergessen, den Beschluss zu protokolliren, es sei deshalb nötig, denselben zu wiederholen und zu proto- kolliren. (Cf. Verhandlungen Fribourg S. 39, Basel S. 43, Lausanne S. 27, 38, 79.) Es wird beschlossen, die Frage als erledigt zu betrachten. Herr Prof. Forel möchte die Protokolle der vor- beratenden Commission und der allgemeinen Ver- sammlung nicht mehr, wie nach bisherigem Usus, durch die allgemeine Versammlung bestätigen lassen. Gewöhnlich seien die Protokolle, weil bis zur nächsten Sitzung nicht fertig, gar nicht bestätigt worden, Er schlägt deshalb, unterstützt von Herrn Prof. Hagen- bach, vor, dieselben seien, nachdem sie der Jahres- vorstand bestätigt, auch noch an den Präsidenten des Centralcomites zur Bestätigung einzusenden. Dieser Vorschlag wird gutgeheissen und soll der allge- meinen Versammlung zur Annahme empfohlen werden. Einem Vorschlage des Centralkomites beistimmend wird beschlossen, der allgemeinen Versammlung vor- zuschlagen, an Stelle des + Herrn Dr. Custer von Aarau, dessen Tochter, Frl. Fanny Custer, zum (Juästor der Gesellschaft zu ernennen. Herr Prof. Lang in Zürich legt den Bericht der Denkschriftenkommission vor. Derselbe wird be- stäligt und bestens verdankt. Herr Prof. Graf erstattet Bericht über die Bibliothek. Er klagt über die ungünstigen Lokalverhältnisse der Bibliothek und legt eine Anzahl von Postulaten vor, hergeben von Dr. W. Wächter _ Band 6 | Prof. Dr. H. Potonié una Dr. W. Gothan Mit je einem Beitrag von Dr. J. Stoller und A. Franke x » Mit 14 Abthlduhgen im Text =. ee ee 0000090000! oooo In Leinen geb. 4 Mk. 4 soooooosoooonooono \ D00000000000000000000000000 valsa von ebrider Borntraeger Fe ooanaonin | Berlin W 85 ooooooa Onnoooonnooomonnonnnannnoon ì. AI von intuskrustierten (echt \ una: a Resten DELI “ i Mineralkohlen — Inkohlte Diaz I Untersuchung rezenter a subfossiler Say see | Geologisch - ui... | Untersuchung von Mooren . I. Die Untersuchung im Felde. . à PA Moore - = Subf ssile und fossi und SH ui 2. Untersuchung für paliobota nische + und pflanzengeographische An a) Präparationsarbeiten . . _ b) Die Untersuchung der sveglio | Pflanzenteste di 1: an dot Seite der Palä obotanik . 2. Die geologische Seite der Paliobotanik i dì che Zeitschrift. ae von Professor Potonié, Kgl. Landesgeologen in Berlin. Band] ai mit zahlreichen Textabb. u. à Tafeln. on überhaupt wie des Torfs, der Braunkohle, es Petroleums usw. von Prof. Dr. H. Potonie, Königl. si Landesgeologen | in ‘Berlin. Fünfte, sehr stark er ci weiterte Auflage mit zahlreichen Abbild. Geb. 9 Mk. ch der Pflanzenpalaeontologie von Prof. Dr. È + Potonié, nalen Landesgeologen in Berlin. Zweite Dio Nebst a ih mit 730 Text. een. Größe der Wandtafel 170x120 cm. — | Preis auf Leinwand gezogen mit Stäben 25 Mk. 7 | Preis eines von Künstlerhand ausgeführten vini Le auf Leinwand gezogen mit Stäben 65 Mk. L el Fossilien. Ein Hilfsbuch bei der geologischen Arbeit Bin, der Sammlung und im Felde von Professor Dr. N | Georg Giirich. su TN A irste Lieferung: Kambrium und Silur. Text: È DOGS 1-76 und Tafel 1—28. | Subskriptionspreis 14 Mk. 80 Pig. ete Lieferung: Devon. Bogen 7—12 und Tafel a Subskriptionspreis 14 Mk. RI, von Dr. W. "Wächter. Band I: Praxis der Linsenoptik in einfachen Versuchen zur Erläuterung und Prüfung - optischer Instrumente ‘ von Dr. Wilhelm Volkmann. Mit 36 Textabbildungen | und 4 Tafeln. Taschenbuchformat. Geb. 3 Mk. a Pig. de * SE? È iS TAR Band Il: Anleitung Au praktischen Studium ae Tiere (Protozoa, Coelenterata, Vermes, Echinodermata) \ von Dr. W. Schleip, Privatdozenten an der Universit Freiburg i. Br. Mit 56 Textabb. Geb. 3 Mk. 50 Pig. Band III: Die praktische Bodenuntersuchung: Eine. Anleitung zur Untersuchung, Beurteilung und Ver- besserung der Böden mit besonderer Rücksicht auf die | Bodenarten Norddeutschlands von Professor E. Heine. Mit 25 Textabbildungen und einer geologisch-agrono- mischen Karte. _ Geb. 3 Mk. 50 Pfg. Pi Band IV: Praktikum der experimentellen Mineralogie di SD mit Berücksichtigung der kristallographischen und. Nat chemischen Grenzgebiete von Dr. Ernst Sommerfeldt, Professor an der Technischen Hochschule zu Aachen. Mit 61 Textabb. und einer Tafel. Geb. 4 Mk. 80 Pig. — Band V: Anleitung zur mikroskopischen Untersuchung ’ RR von Pflanzenfasern von Dr. G. Tobler-Wolff und Be. Professor Dr. F. Tobler. Mit 125 Textabbildungen. EEE LUE Geb. 3 Mk. 50 Pig. Da 0 0 0 0 2 2 Ausführliche Verlagsverzeichnisse kostenfrei 14. 16, SCIA NI die auf Abhülfe dieser Umstände zielen. Ausserdem wird der Bericht einer Commission verlesen, welche vom Centralkomite vorläufig für das Studium der die Bibliothek betreffenden Fragen ernannt worden war. Nach längerer Diskussion wird nach Antrag des Centralkomites beschlossen, der Versammlung vorzuschlagen: a) Der Bibliothekkommission einen Credit von 1200 Fr. zu gewähren. b) Zur Lösung der Lokalfrage die vom Gentralkomite vorläufig ernannte Commission, bestehend aus den Herren Professoren Th, Studer und Graf in Bern und Lang in Solothurn zu bestätigen. In die Geodätische Commission soll an Stelle des + Herrn Prof. Wolf in Zürich zur Wahl vorgeschlagen werden Herr Prof. Dr. A. Riggenbach-Burck- hardt in Basel. Zur Vergrösserung der Geologischen Commission sollen der Versammlung zur Wahl vorgeschlagen werden die Herren Prof. E. Renevier in Lausannne und Prof. Dr. U. Grubenmann in Zürich. Der Sismologischen Commission soll der verlangte Kredit von 200 Fr. bewilligt werden. An Stelle des austretenden Herrn Oberforstmeister Coaz soll der allgemeinen Versammlung zur Wahl in die Limnologische Commission empfohlen werden Herr Dr, Heuscher in Zürich. Der von dieser Commission verlangte Kredit von 200 Fr. soll eben- falls bewilligt werden. Ebenso soll der Torfmoorkommission ein Kredit von 300 Fr. eröffnet werden, mit dem Beifügen, dass es dem Ermessen des Centralcomites anheimgegeben sei, denselben nötigenfalls auf 400 Fr. zu erhöhen. bò bI SEG Die Gletschercommission stellt keine Begehren und Anträge. Ihr Bericht soll der Versammlung zur Ab- nahme empfohlen werden. Der Flusscommission soll der verlangte Kredit von 100 Fr. bewilligt werden. Auf ein Ersuchen der Schweizerischen Zoologischen Gesellschaft soll der allgemeinen Versammlung vor- geschlagen werden, genannte Gesellschaft als per- manente Sektion, analog der botanischen und geo- logischen, in die Schweizerische Naturforschende (Gesellschaft aufzunehmen. Einer Einladung der Société Murithienne folgend, schlägt das Centralkomite als Festort für das nächste Jahr Zermatt und als Jahresprisidenten Herrn Prof. P.-M. de Riedmatten in Sitten vor. Dieser Vor- schlag wird mit Applaus angenommen. Daran anschliessend ladet Herr Prof. Dr. A. Lang die Gesellschaft für das Jahr 1896 bei Anlass des Hundert- fünfzigjährigen Jubiläums der Naturforschenden Ge- sellschaft Zürich nach Zürich ein. Schluss der Sitzung um 6°/ Uhr. 5 et I. Erste allgemeine Sitzung Montag den 30. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr, in der Steigturnhalle. Der Jahrespräsident, Herr Prof. Meister, eröffnet nach Begrüssung der Anwesenden die Sitzung mit dem in den „Verhandlungen“ in extenso publizirten Vortrag über die diluvialen Ablagerungen um Schaffhausen. Der von Herr Prof. F. A. Forel verlesene Jahres- bericht des Centralcomites wird genehmigt. Die Jahresrechnungen pro 1893/94 werden vorgelegt und auf Antrag der vorberatenden Commission und der Rechnungsrevisoren abgenommen und verdankt. Auf Antrag des Centralkomites und der vorberatenden Commission wird als Festort für 1895 Zermatt und Herr Prof. P.-M. de Riedmatten in Sitten als Jahres- präsident bezeichnet. Die vom Centralcomite und von der vorberatenden Commission beantragte Beteiligung an der Ausstellung in Genf wird beschlossen und auch die mit der nähern Prüfung der Angelegenheit beauftragte Commission in den Herren Prof. Henri Golliez in Lausanne und Casimir de Candolle in Genf bestellt, Nach Antrag der vorberatenden Commission wird be- schlossen, die Protokolle in Zukunft nicht mehr während der Jahresversammlung durch diese selbst, sondern 9. LE SNA A RI erst nachher durch den Jahresvorstand und den Präsi- denten des Centralcomites bestätigen zu lassen. Centralcomite und vorberatende Commission schlagen vor, den Bundesbehörden den Dank auszusprechen ir den Ankauf der prähistorischen Sammlung vom Schweizersbild. Dieser Vorschlag wird angenommen. Der Oberbibliothekar, Herr Prof. Graf, verliest den Bericht über die Bibliothek. Derselbe wird bestens. verdankt und nach Antrag der vorberatenden Com- mission: a) Der Bibliothek ein Credit von 1200 Fr. eröffnet. b) Eine Commission eingesetzt zur Prüfung und Lösung der Lokalfrage der Bibliothek, bestehend aus den Herren Professoren Th. Studer und Graf ın Bern und Lang in Sololhurn. Schlaflistiftung. In Abwesenheit des Herrn Prof. Heim in Zürich verliest Herr Prof. A. Lang den Bericht der Schlaflistiftung pro 1893/94. Ueber die auf 1. Juni 1894 ausgeschriebene Preis- aufgabe: „Monographische Bearbeitung der schweiz. Repräsentanten irgend einer grössern Abteilung der Alpen, Pilze oder Moose“ seien drei Aufgaben ein- gelaufen. Die erste Arbeit mit dem Motto: „Felix qui potuit. rerum cognoscere causas* erhalte als schwache Dilet- tantenarbeit keinen Preis; die zweite Arbeit über die sPyrenomycètes suisses“, mit dem Motto „Fiat lux‘; sowie die dritte, betitelt .,Flore des mousses suisses‘ mit dem Motto: „Bien connaître la patrie, c’est bien Vaimer‘‘ sollen als Aufmunterung je einen Halbpreis. von 400 Fr. erhalten. Nach Genehmigung des Antrages werden die beiden Couverts vom Jahrespräsidenten geöffnet. Als Ver- fasser der Arbeit mit dem Motto: ..Fiat lux“ wird 10. we N a Herr Arth. de Jaczewski in Montreux und als Verfasser der Arbeit mit dem Motto: .,Bien connaître la patrie, c'est bien l’aimer‘ Herr Amann, phar- macien à Lausanne proklamirt und von der Ver- sammlung mit Acclamation beglückwünscht. Für den 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe aus- geschrieben: ‚Ueber den Einfluss der äussern Lebens- bedingungen auf den Bau und die biologischen Ver- hältnisse der Fauna von Alpenseen“. Zugleich soll auf den 1. Juni 1896 folgende Preis- aufgabe ausgeschrieben werden: „Die ungeheuren Lagerungsstörungen zwischen Vorderrheintal und Walensee, vom Calanda bis an den Vierwaldstätter- see reichend, sind bisher von Escher und Heim stets als eine Doppelfalte (Glarner Doppelfalte) aufgefasst worden. Bertrand und Suess haben die Hypothese ausgesprochen, dass diese beiden gegen einander ge- richteten Falten vielleicht als eine einzige grössere Faltenüberschiebung von Süden her angesehen werden müssten. Es werden neue Beobachtungen aus dem ganzen fraglichen Gebiete verlangt, welche diese Frage zur Entscheidung bringen können. Die Liste der von der vorberatenden Commission zur Aufnahme vorgeschlagenen Ehren- und ordent- lichen Mitglieder wird unter die Anwesenden ver- teilt. In geheimer Abstimmung werden sämmtliche 45 Kandidaten einstimmig von der Gesellschaft als Mitglieder aufgenommen. Ebenfalls einstimmig wird die Ehrenmitgliedschaft erteilt an die Herren Geheimrat Prof. Herm. Credner in Leipzig, Prof. Dr. Richard Hertwig in München, Prof. Dr. Nehring in Berlin, Geheimrat Prof. Dr. Friedrich von Simony in Wien und Prof. Dr. Julien Thoulet in Nancy. ARTE 11, Hierauf erteilt das Präsidium dem Herrn Prof. Ed. Fischer von Bern das Wort zu seinem Vortrag über ,,Neuere Untersuchungen über die Rostpilze“. Bei den Rostpilzen kommen Arten vor, die im Wesent- lichen fast nur in biologischer Hinsicht (Wahl der Nährpflanzen) von einander verschieden sind, während sie in morphologischer Beziehung (Form, Grösse, Skulptur der Sporen) kaum greifbare Unterschiede zeigen. J. Schröter hat solche Arten als Spezies sorores bezeichnet. Vortragender erläutert diese Verhältnisse spezieller für die Gattung Coleosporium. an der Hand seiner eigenen und Klebahn’s Unter- suchungen. — Die gleiche Erscheinung findet sich auch in andern Pilzgruppen, und ebenso weisen die Phanerogamen in gewissen Gattungen (Erophila, Hieracium u. a.) Arten auf, die durch constante aber sehr kleine morphologische Differenzen verschieden sind ; seltener kommen bei den Phanerogamen biolo- gische Verschiedenheiten hinzu (z. B. bei Anemone alpina und sulphurea die Auswahl der Bodenbeschaffen- heit). Nach heutigen Anschauungen werden wir diese Spezies sorores als beginnende Differenzirung neuer Spezies aus einer Stammart betrachten. Nachdem der Präsident den von der Versammlung mit grosser Aufmerksamkeit angehörten Vortrag bestens verdankt, wird 12. Zur Wahl eines Quästors geschritten. Der vom Centralcomite und von der vorberatenden Commission gemachte Vorschlag, an Stelle des + Herrn Dr. Guster, dessen Tochter Frl. Fanny Custer zum Quästor zu ernennen, wird lebhaft begrüsst und einstimmig angenommen. 13. Nachdem Herr Prof. Lang von Solothurn den Bericht der geologischen Commission verlesen und derselbe 14. von der Versammlung mit bestem Dank abgenommen worden, werden zur Vergrösserung der Commission die Herren Professoren Renevier in Lausanne und Grubenmann in Zürich in dieselbe gewählt. Hierauf erhält Herr Prof. Dr. Billeter in Neuen- burg das Wort über „Die neuern Gesetze der Lö- sungen“. Derselbe giebt eine kurze Uebersicht über die Entwicklung der Theorie von der electrolytischen Dissociation der Salzlösungen in ihrem Zusammenhang mit der Theorie von der Anwendung der Gasgesetze auf die Lösungen. Abgesehen von den Forschern, welche der neuen Lehre vorgearbeitet, sie indirect begünstigt und sie endlich klar ausgesprochen und ausgearbeitet haben, wie Clausius, Hittorf, Raoult, Van’t Hoff, Arrhenius u. A., hebt er die Verdienste Ostwald’s um die Ausbreitung der physicalisch- chemischen Forschungsresultate hervor. Den Be- mühungen Ostwald’s wird es zu danken sein, wenn die mit den hergebrachten Vorstellungen scheinbar im Widerspruch stehenden neuen Anschauungen sich rascher, als es sonst wohl geschehen wäre, unter den Chemikern allgemeine Anerkennung verschaffen werden. Die bis jetzt und namentlich in neuerer Zeit wieder auf Grund der neuen Lehren errungenen Erfolge erscheinen genügend, um jeden Zweifel an deren Berechtigung auszuschliesen und es darf daher mit Sicherheit darauf gerechnet werden, dass die noch bestehenden Widersprüche und ungelösten Fragen in der normalen Fortentwicklung der theoretischen Erkenntnis ihre Aufklärung finden werden. Nachdem der Präsident dem Vortragenden seine Arbeit bestens verdankt, wird die Sitzung geschlossen. Schluss der Sitzung um 12!/ Uhr. ILL Deffentlicher Vortrag, Montag den 30. Juli 1894, Nachmittags 4 Uhr, in der Steigturnhalle. Prof. Dr. Lang aus Zürich hält einen gemeinver- ständlichen Vortrag über die Ernährungsweise der fest- sitzenden Tiere und begleitet denselben mit der Demon- stration einer Anzahl grosser Tafeln. Der Vortragende spricht zunächst über die Verbrei- tung der festsitzenden Tiere. zeigt, dass sie in den ver- schiedensten Abteilungen des Tierreichs vorkommen und betont, dass sich diese Tiere, mögen sie in ihrem Habitus und durch ihre feste Verbindung mit der Unterlage noch so pflanzenähnlich sein, doch in echt tierischer Weise durch Aufnahme fester, organischer Substanzen ernähren. Die Wurzelauslàufer, die bei festsitzenden Tieren vor- kommen, dienen nicht zum Aufsaugen von Nahrung, sondern nur zur Befestigung und die frei vorragenden Teile des -oft in zierlicher Weise baum-, strauch-, moosförmig ver- ästelten Körpers enthalten kein Chlorophyll und vermögen nicht etwa unter dem Einfluss des Sonnenlichtes zu assi- miliren. Wie ernähren sich denn die festsitzenden Tiere ? Wovon leben sie? Der Vortragende führt aus, wie die sedentäre Lebensweise zu den allerbescheidendsten gehört. Die Nahrung besteht gewöhnlich aus mikroskopisch kleinen lebenden oder abgestorbenen Tieren und Pflanzen und ag Meut aus organischen Detrituspartikelchen, die von dem Zerfall und der Verwesung von Organismen oder von Excre- menten herrühren. Solche Nahrung ist überall im süssen und salzigen Wasser von der Oberfläche bis in die Tiefe vorhanden und der Vortragende weist dies eingehender nach. Die festsitzenden Tiere stammen gewiss alle von freilebenden ab, d. h. die sedentäre ist eine secundär erworbene, spezialisirte Lebensweise. Vergleicht man die freilebenden Tiere mit ihren sedentären Verwandten, so erkennt man sofort, dass sie, auf die Nahrung der letzteren angewiesen, in kürzester Frist sterben müssten. Ein frei beweglicher Krebs von der Grösse einer Entenmuschel würde mit der Nahrung dieser letzteren nicht lange aus- kommen. Das hängt eben damit zusammen, dass erstens das Nahrungsbedürfniss (und beiläufig bemerkt noch mehr das Sauerstoffbedürfniss) bei dem sedentären Tiere aus leicht ersichtlichen Gründen ein viel geringeres ist und dass zweitens das festsitzende Tier seine Organisation der spezifischen Lebensweise angepasst, die Chancen des Nahrungserwerbes durch zweckmässige Einrichtungen ver- srössert hat. Der Sprechende bemüht sich im ganzen Verlaufe seines Vortrages zu zeigen, wie interessant und lehrreich es ist, zu erforschen ‚wie sich die typische Organisation der verschiedenen Tierabteilungen mit der festsitzenden Lebensweise verträgt“, Ein grosser Ueberblick lehrt, dass zwei Hauptsysteme der vermehrten Nahrungszufuhr für sich oder combinirt vorkommen, 1) das Prltrirsystem und 2) das System der Vergrösserung der die Nahrungskörperchen auffangenden und zum Munde führenden Oberfläche. Das FPrltrirsystem besteht darin, dass durch die Tätigkeit von Wimperhaaren eine beständige Wasser- strömung unterhalten wird, derart, dass von aussen Wasser in den Körper hineingestrudelt wird, dass es die innere 4 N ee Oberfläche berieselt und an anderen Stellen wieder ab- fliesst. Die mitgeschwemmten Nahrungspartikelchen werden von den Darmepithelien zurückbehalten und der Verdauung unterworfen. Das Filtrirsystem ist ziemlich verbreitet. Schön aus- gebildet ist es bei den Schwämmen, wo das Wasser be- ständig durch die zahlreichen, feinen Poren an der Ober- fläche des Körpers in das innere Ganalsystem hinein- und dann, filtrirt, durch das einzige grössere Osculum oder die wenigen Oscula wieder nach aussen abfliesst. In ähn- iicher Weise ernähren sich die Muscheln, die einfachen, socialen und zusammengesetzten Ascidien. Der Vor- tragende weist besonders auf den lehrreichen Fall von Convergenzder Schwämme und zusammengesetzten Ascidien hin, die der Laie kaum voneinander unterscheidet, die die- selbe Lebensweise führen, sich in genau derselben Weise ernähren, wobei der Mund eines Einzeltieres der zusammen- sesetzten Ascidie dieselbe Rolle spielt wie ein Schwamm- porus. Es hat sich eben bei den Ascidien ein hoch- entwickelter Organismus der festsitzenden Lebensweise an- gepasst. Aber trotz ihren Nerven, Muskeln und Sinneszellen, trotz ihrem Herzen und den Blutgefässen, trotz der ganzen. Complication im Bau leistet eine zusammengesetzte Ascidie nicht mehr als ein Schwamm, der bloss aus Bindesubstanz und wenig differenzirten Epithelien zusammengesetzt ist, Das System der Vergrösserung der nahrungsauf- saugenden Oberfläche ist noch weiter verbreitet als das Filtrirsystem. Es erscheint gewöhnlich dadurch verwirk- licht, dass im Umkreise des nach oben gerichteten, dem festsitzenden Ende des Körpers gegenüberliegenden Mundes Fortsätze des Körpers (Arme, Tentakel) nach allen Rich- tungen auswachsen und indem sie sich häufig verästeln, eine stattlich ausgebreitete nahrungsauffangende Tentakel- krone bilden. Das Ganze ist einem Spinnennetz mit der Spinne in der Mitte vergleichbar, nur dass der Mund nicht, wie die Spinne, zur Beute hingeht, die sich in der Tentakelkrone verfangen hat, sondern dass vielmehr die Nahrung in dieser oder jener Weise von den Tentakeln zum Munde befördert wird. Diese Tentakelkrone ist bald als eine Neubildung zu betrachten, bald muss sie als aus einer Verästelung eines Paares von Kopftentakeln hervor- gegangen angesehen werden, welche schon bei den frei- lebenden Vorfahren vorhanden waren (z. B. bei den Röhrenwürmern). Der Vortragende führt eine Reihe von Beispielen für diese Art Nahrungszufuhr bei sedentären Tieren in Wort und Bild vor, indem er überall die festsitzenden Formen mit ihren freien Verwandten vergleicht. Er nennt dann eine Reihe von Hülfseinrichtungen der Nahrungszufuhr, eitirt die Klebrigkeit der Tentakel vieler Coelenteraten und ihre Ausstattung mit Nesselzellen, erwähnt die Borsten und Haare an den Tentakeln vieler festsitzender Räder- tiere, die den Tentakelapparat dieser Tiere zu einem Gitterkäfig machen, aus dem es für ein einmal gefangenes Tierchen keinen Ausgang mehr gibt, als in die Mund- öffnung des Rotators und beleuchtet die Bedeutung des an den Tentakeln so häufig vorkommenden Wimper- kleides. Er verweilt besonders bei der in so vollkommener Weise ausgebildeten stattlichen Armkrone der Crinoiden, wo mit einem wimpernden, sensiblen Epithel ausgekleidete Nahrungsfurchen an den letzten Enden der Armzweige beginnen, sich mit den Zweigen successive vereinigen, bis sie als Hauptfurchen auf die Kelchdecke übertreten und in deren Mitte sich in den Mund öffnen. In diesen Furchen werden die herunterfallenden Nahrungspartikelchen durch das Spiel der Wimpern mundwärts befördert. Ver- lasser vergleicht den Apparat mit einem System von Bächen, Flüssen und Strömen, welches sich in ein ge- N ne meinsames Becken ergiesst und demselben die unterwegs abgelösten Materialien zuführt. Im weiteren Verlaufe seines Vortrages kommt Prof. Lang auf die Ansiedelungsplätze der festsitzenden Tiere zu sprechen. Es sind entweder feste Unterlagen (als solche werden vielfach festsitzende Tiere selbst wieder benutzt) oder es sind lebende und freibewegliche Tiere. Die Vorteile, welche gerade diese ,,wandelnden Ansiede- lungsplätze‘“ darbieten, werden beleuchtet und die be- kannten Fälle von Symbiose zwischen Krebsen und Coelenteraten erläutert. Nach einer kurzen Excursion über eine mutmassliche Rolle der Leuchterscheinungen bei festsitzenden Tieren, bespricht der Redner die Er- nährungsweise der merkwürdigen festsitzenden Schnecke Vermetus und zeigt wie bei den fesisitzenden Krebsen, den Rankenfüsslern, die Organe, welche ursprünglich zur Locomotion dienten, dadurch dass sie sich zu dicht mit Borsten besetzten „Rankenfüssen“ verlängerten und ihre Beweglichkeit beibehielten in den Dienst der Nahrungs- aufnahme traten, indem sie zusammen einen sich beim Hervortreten aus der Schale öffnenden und beim Zurück- treten schliessenden Korb oder ein Netz bilden, mit welchem die im umgebenden Meereswasser suspendirten kleinen Organismen oder sonstige Partikelchen gefangen werden. Endlich wird die bei festsitzenden Tieren so häufig auftretende Stockbildung besprochen und ihre habituelle Pflanzenähnlichkeit beleuchtet (Moostierchen, Seelilien, Seeanemonen, Blumenthiere u. s. w.) Der Vortragende schliesst mit den Worten des grossen Dichters der zu- gleich Naturkundiger war: Also bestimmt die Gestalt die Lebensweise der Tiere. Und die Weise zu Leben, sie wirkt auf alle Gestalten mächtig zurück.“ IV. Zweite allgemeine Sitzung, Mittwoch den 1. August, vormittags 8 Uhr, in der Steigturnhalle. Es werden nacheinander folgende Berichte verlesen und behandelt: A. b. Der Gletschercommission , derselbe wird genehmigt und verdankt. Der Torfmoorcommission. Der Commission wird ein Credit von 300 Fr. bewilligt, doch erhält das Centralcomite die Befugnis, denselben nötigenfalls auf 400 Fr. zu erhöhen. Der limnologischen Commission. An Stelle des zurücktretenden Herrn Oberforstmeister Coaz wird Herr Dr. Heuscher in Zürich in die Commission gewählt. Der verlangte Credit von 200 Fr. wird bewillist. Der Flusscommission. Dieser wird ein Credit von 100 Fr. bewilligt. Der Erdbebencommission. Der verlangte Credit von 200 Fr. wird der Commission ebenfalls be- willigt. Der geodätischen Commission. An Stelle des ver- storbenen Herrn Prof. Wolf wird in die Commission 6. EN 17 ae gewählt, Herr Dr. Riggenbach-Burckhardt in Basel. g. Der Denkschriftencommission. Derselbe wird ge- nehmigt und verdankt. Nachträglich wird noch als ordentliches Mitglied auf- genommen Herr Graf Eberhard v. Zeppelin auf Ebersberg bei Constanz. Auf Antrag der vorberatenden Commission wird dem Ansuchen der schweiz. zoolog. Gesellschaft entsprochen und diese als permanente Section in die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft aufgenommen. Herr Centralpräsident Prof. F. A. Forel verliest eine Einladung der ‚deutschen Naturforscher und Aerzte‘ zu ihrer im September in Wien stattfindenden Jahres- versammlung und ladet die Mitglieder ein, derselben recht zahlreich Folge zu geben. Der Versammlung wird Kenntnis gegeben von einem schriftlich eingereichten Antrag des Herr Prof. Dr. Pernet in Zürich, dahingehend, die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft möge beschliessen, es sei alle zwei Jahre mit der Jahresversammlung eine Aus- stellung von physicalischen, chemischen, bacteriolo- gischen, physiologischen und chirurgischen Instrumenten zu verbinden zur Förderung der Präcisionsmechanik in der Schweiz. Dieser Antrag kann nicht zur Ab- stimmung gebracht werden, da er laut Reglement zuerst dem Centralcomite und der vorberatenden Commission vorgelegen haben muss. Herr Prof. Raoul Pictet ersucht die Mitglieder, alle Instrumente und Schriften über mechanische Wärmetheorie zu sammeln und an Herrn Dr. Paul Galopin, sein Verteter an der Landesausstellung in Genf, einzusenden. CAPE) nee Für diese im Jahr 1896 stattfindende Ausstellung ist nämlich im Pavillon Pictet eine besondere Samm- lung vorgesehen, welche dazu bestimmt ist, darzutun, welch wichtiger Anteil den Arbeiten schweizerischer Physiker an der Entwicklung dieser Theorie zukommt. Herr Dr. J. Nüesch von Schaffhausen hält einen Vortrag über die Resultate der Ausgrabungen beim Schweizersbild. Der Vortragende weist zunächst darauf hin, dass er seit 20 Jahren an mehr als 50 ver- schiedenen Orten im Schaffhauser Jura nach prä- historischen Fundstätten gegraben und dass er eine actengemässe Darstellung der Entdeckung der Nieder- lassung am Schweizersbild in der Publication über die Schweizersbildfunde geben werde. Die Nieder- lassung sei unzweifelhaft postglacial und nicht prä- oder interglacial. Durch die Einschlüsse der sieben übereinanderliegenden Schichten werden die paläo- lithische-, die neolithische-, die Bronce- und die Eisen- zeit repräsentirt. Die Mächtigkeit aller dieser Schichten zusammen betrage 2,5 Meter; diejenige der Humus- schicht, welche auf der neolithischen Schichte aufliest, sei nur 40 Centimeter, daraus ergebe sich ein Alter von circa 25,000 Jahren für die Niederlassung, bezw. für das erstmalige Auftreten des Menschen am Schweizersbild. In paläonthologischer Hinsicht sei die Station dadurch sehr interessant, dass Ueberreste von nicht weniger als 91 verschiedenen Arten von Wirbel- tieren und 16 Spezies von Schnecken gefunden worden seien und zwar enthalte die unterste Schichte eine typische Tundrenfauna, die weiter oben liegenden Schichten eine Steppenfauna und die obersten zwei Schichten die Waldfauna der Pfahlbauer und der Jetztzeit. In der neolithischen Schicht fanden sich QD N OR Skeletreste von 26 menschlichen Individuen, von 14 Erwachsenen und 12 Kindern; unter den Erwachsenen seien zwei verschiedene Rassen, eine grosse Rasse und eine Zwergrasse vertreten. — Das Schweizers- bild werde durch die Aufeinanderfolge der verschiedenen Kulturepochen, sowie durch das Vorhandensein einer Tundren-, Steppen- und Waldfauna, ferners durch das erstmalige Auffinden von Skeletresten von Pyg- mäen, welche wahrscheinlich die Ureinwohner Europas gewesen, für immer in der Urgeschichte des Menschen eine bleibende Stätte einnehmen. Herr Prof. Dr. Amsler von Schaffhausen entwickelt seine Theorie über das Alpenglühen. Bei klarem Wetter röten sich bei Sonnenuntergang die Spitzen der Hochalpen; nachdem sie erloschen sind, können sie sich bei ruhiger Luft nach einiger Zeit zum zweiten und öfters auch zum dritten Male röten. Man be- zeichnet diese Erscheinung (meist die zweite Rötung) als „„Alpenglühen“. Die rote Färbung ist mehrfach erklärt worden, nicht aber das wiederholte Auftreten derselben. Der Vortragende führt dieses darauf zu- rück, dass mit dem Sonnenstand Temperatur und Feuchtigkeitsgehalt und damit die brechende Kraft der Atmosphäre in verschiedenen Höhen sich ändern. Bei ruhiger Luft und klarem Himmel nimmt die Temperatur (und meist auch die Feuchtigkeit) der Luft, von der Erdoberfläche an bis zu einer gewissen Höhe ab, und die Brechkraft zu. Bei Sonnenunter- gang werden deshalb die Lichtstrahlen nach bekannten (resetzen nicht einen geraden Weg, sondern eine Curve verfolgen, deren concave Seite nach oben, gerichtet ist. In Folge davon werden sie die Bergspitze nicht mehr treffen, wo sich die Sonne in Wirklichkeit noch über ihrem Horizonte befindet (Ende des ersten Glühens). Wenn die nun eintretende Erkältung der tiefsten, nicht mehr von der Sonne erwärmten Luftschichten rasch nach der Höhe fortschreitet und die tiefsten Stellen der Lichtbahnen erreichen, treffen diese auf ein brechendes Medium, dessen Dichte und Brechkraft ‚nach abwärts nahezu constant ist, oder abnimmt; sie müssen also ihren Weg ändern, und eine annähernd serade oder abwärts gekrümmte Bahn einschlagen. Es beginnt deshalb unterhalb der Bergspitze eine zweite Rötung (Anfang des II. Glühens), die ziemlich rasch in die Höhe steigt und bei tieferem Sonnen- stand erlöscht. Steigen allmälig die tiefen gelagerten warmen Luft- schichten in die Höhe, so kann die dadurch veranlasste rasche Abnahme der Brechkraft mit zunehmender Höhe die Bahnen der Lichtstrahlen so stark abwärts krümmen, dass die Bergspitzen nochmals beleuchtet werden (IH. Glühen). Oefter schliesst sich das zweite Glühen ans erste an. Der Vortragende stützt seine Erklärung auf be- kannte phvsicalische Daten, sodann auf Beobachtungen, die über das Alpenglühen von Prof. Rud. Wolf in Bern, von Pfarrer Dumermuth auf St. Beatenberg und von ihm selber angestellt wurden. Beide Vorträge werden mit grosser Aufmerksamkeit angehört und vom Präsidium bestens verdankt. In seinem Schlusswort wirft der Jahrespräsident einen Rückblick auf die verflossenen Tage und constatirt, dass der Besuch ein befriedigender gewesen sei, trotz- dem die deutschen Naturforscher und die Geologen fast gänzlich gefehlt haben. Sowohl in den allge- gemeinen, als auch in den Sectionssitzungen sei rührig gearbeitet und vieles neue gelernt worden, so dass sich auch diese Jahresversammlung den frühern würdig 40. BEARS zur Seite stellen dürfe. Damit erklärt er die 77. Jahres- versammlung für geschlossen. Nachdem Herr Prof. F. A. Forel das Präsidium übernommen, werden von der Jahresversammlung auf Antrag des Herr Prof. Hagenbach-Bischoff von Basel folgende Anträge einstimmig und mit Accla- mation zum Beschluss erhoben. a. Die Jahresversammlung spricht ihren Dank aus dem Jahresvorstand, der Naturforschenden Gesellschaft Schaffhausen und den dem Jahresvorstand beigeordneten Comites. b. Der Jahresvorstand ist beauftragt, den cantonalen, städtischen und bürgerlichen Behörden ebenfalls den Dank der Gesellschaft auszusprechen. Schluss der Sitzung um 11'/» Uhr. NE Mathematisch-Physikalische Sektion. Sitzung Dienstag, den 31. Juli, Vormittags 8 Uhr in der Turnhalle zur Steig. Herr Direktor Dr. Gysel, Schaffhausen eröffnet die Verhandlungen. Als Präsident wird gewählt: Herr Prof. Dr. Hagenbach-Bischoff, Basel. Als Aktuar : Herr Prof. Dr. J. H. Graf, Bern. 1. Herr Prof. Dr. Kleiner (Zürich): a. Ueber das thermo- elektromotorische Verhalten einiger neuer Metall- kombinationen. Es wurden Messungen ausgeführt über die Abhängigkeit der elektromotorischen Kraft verschiedener Thermoelemente von der Temperatur- differenz der Lötstellen und es wurden namentlich untersucht Kombinationen anderer Metalle mit den Legierungen: Constantan, Thermotan, Manganin, den sogenannten Widerstandsmetallen. Eine Uebersicht über die Kurven, durch welche die thermoelektromotorische Kraft als Funktion der Temperaturdifferenz dargestellt wurde, zeigte nun, dass die Kurven für Metallkombinationen, welche b. NE aie Constantan enthalten, alle ungefähr parallel verlaufen, alle eine Konvexität gegen die Abscissenaxe auf- weisen und dass im Speziellen die Kurve für die Kombination Constantan-Eisen fast geradlinig ver- läuft. Diese Kombination eignet sich also vorzüglich zu Temperaturmessungen. Dass Constantan sich in der thermoelektrischen Spannungsreihe neben Wis- muth stellt, ist wegen der Grösse der Thermokrait und der vorzüglichen mechanischen Eigenschaften des Constantans auch von praktischer Bedeutung. Ueber eine merkwürdige Eigenschaft eines Dielectri- cums. An einem Kondensator, welcher als Dielectri- cum Paraffin enthielt, wurde die auffallende Beob- achtung gemacht, dass, nachdem derselbe mit Hülfe eines Kondensators von grosser Kapazität geladen worden war, seine Isolationsfähiskeit zuerst so redu- zirt war, dass er kaum geladen werden konnte. Durch abwechselndes Laden und Entladen (20—30 mal hintereinander) wurde der Widerstand des Die- lectricums immer grösser und schliesslieh wurde fast vollkommene Isolation erreicht, die Rückstände wurden sehr klein, das Dielectricum war zu einem: fast vollkommenen geworden. Ein ähnliches Ver- halten war 1883 von Hertz für Benzin beschrieben worden und ist in der technischen Praxis für Kabel- dielectrica bekannt. Bei dem untersuchten Paraffin- ‚kondensator waren die Veränderungen des Wider- standes ausserordentlich gross; sie konnten inner- halb weniger Minuten auf das 15—20fache des Anfangswertes gesteigert werden. Dies Verhalten eines festen Dielectricums erklärt einige, bisher rätselhaft gebliebene Erscheinungen der dielectrischen Hysteresis, insbesondere die Abnahme der letztern mit Zunahme der wechselnden dielectrischen Polarisation. & Herr Prof. Raoul Pictet (Berlin) spricht: Sur le rayonnement à basses températures et les applications en thérapeutique. Herr Professor Dr. Kahlbaum (Basel) berichtet über seine in Gemeinschaft mit Dr. von Wirkner vorgenommenen Spannkraftsmessungen an Benzol- derivaten. Während es sich sonst als eine wenn auch nicht schrankenlos, so doch ziemlich allgemein giltige Regel erwiesen hat, dass je höher der Siede- punkt eines Stoffes beim gewöhnlichen Barometer- druck ist, um so grösser auch die Siedetemperatur- abnahme für die gleiche Druckabnahme sich erweisst, findet bei den studierten Benzolderivaten diese Regel durchaus keine Anwendung. So ist z. B. die Siede- temperatur-Abnahme für die gleiche Druckabnahme von 760—35 mm beim Brombenzol etwa gleich gross als bei der Benzoësäure, während der Siede- punkt dieser Stoffe um fast 100° C. differiert. Aus diesem Verhalten der Benzolderivate ergibt sich nun, wie die Beobachtungen lehren, dass die Siedekurven eines grösseren Teiles der beobachteten Stoffe sich kreuzen, so dass nach der Höhe der Siedepunkte geordnet sich bei den Drucken 760 und 85 mm folgendes Bild ergibt: Sdp. bei 760 mm: Aethyalkohol 78° C., Benzol 80,3° C, Brombenzol 155,5° C., Benzaldehyd 18,32 4,4. Phenoly’ 181,497 Anilin? 183,9 C., Benzonitril 190,6° C., Benzylalkohol 205,0° C., Nitro- benzol 208,3° C., Benzoësäure 249,0° C. — Sdp. bei 33 mm: Benzol 4,4° C., Aethylalkohol 15,5° C., Brombenzol 63,3° C., Benzaldehyd 85,6° C., Anilin 92,8° C., Benzonitril 94,2° C., Phenol 95,8° C., Nitrobenzol 110,4° C., Benzylalkohol 115,4 C. Benzoösäure 157,6° C. — H> Bei noch niederern Drucken kreuzt sich auch noch die Siedekurve des Benzonitrils und Anilins. — Bekannt war das Kreuzen zweier Siedekurven ausser bei höheren Drucken für einige andere Stoffe schon am Benzol und Aethylalkohol, ohne dass man jedoch wegen der geringen chemischen Verwandt- schaft auf diese Tatsache besonderen Wert gelest hatte. Die angeführten Zahlen zeigen, dass das Durchschneiden der Siedekurven innerhalb einer Atmosphäre Druck zum mindesten bei gewissen Stoffsruppen keineswegs zu den Seltenheiten ge- hört; durchkreuzen sich doch von den neun unter- suchten Benzolderivaten fünf Siedekurven, die des Phenol, Anilin, Benzonitri], Nitrobenzol und Benzyl- alkohol. Dazu wird die des Benzonitrils sowohl von der des Anilins als des Phenols durchschnitten. Der Vortragende weist darauf hin, von welcher Bedeutung diese Beobachtungen für die Gesammtlehre von Regelmässigkeiten und Gesetzmässigkeiten der Siedepunkte überhaupt sind. Wie weit diese Beobachtungen die Ansicht des Herrn Ph. A. Guye bestätigen werden, dass nur Siedekurven von Stoffen mit Polymolekeln sich durch- schneiden sollen, bleibt abzuwarten : Ramsay s Be- stimmungen der Molekulargrösse des flüssigen Phenols würden allerdings für diese Ansicht sprechen. An der Diskussion beteiligen sich die Herren IR. Pictet, de Kowalski und der Vortragende. Herr Dr. Alfred Amsler (Schaffhausen) berichtet über den Rotations-Geschwindigkeitsmesser von J. Amsler-Laffon & Sohn, Schaffhausen: Eine Kugel K ruht zwischen den Scheiben A, B, C auf der Scheibe D. Letztere wird von einem Rähmchen setragen, das um eine durch den Kugelmittelpunkt MTA DET A gerichtete Vertikalaxe schwingen kann. Die Axe der Scheibe A wird von der Welle angetrieben, deren Rotationsgeschwindigkeit man messen will; die Axe der Scheibe B wird von derjenigen von A durch Friktion angetrieben und durch eine Chronometer- hemmung (schwingende Plattfeder) in genau con- stanter Umdrehungsgeschwindigkeit erhalten. Die Scheibe C drückt unter der Wirkung einer Feder die Kugel gegen die Scheiben A und B. A und B versetzen durch Reibung die Kugel in Drehung um eine horizontale Axe. Die Lage der momentanen Drehaxe der Kugel hängt vom Ver- hältniss der Umfangsgeschwindigkeiten der Scheiben A und B ab. Die Scheibe D wird durch Reibung von der Kugel stets in die Aequatorialebene ge- trieben; ein am Rähmchen der Scheibe D ange- brachter Zeiger, der vor einer Scala spielt, gibt mithin stets die Lage der Aequatorialebene resp. der momentanen Drehaxe an. Da diese von der relativen Geschwindigkeit der Scheiben A und B abhängt und letztere wiederum von der als bekannt vorausgesetzten Schwingungszahl der Feder der Chronometerhemmung, so gibt die Zeigerstellung auch die absolute Drehungsgeschwindigkeit der æi Zar Ne ane ut Scheibe A, also’ auch die zu messende Rotations- geschwindigkeit der Welle an. Die Rolle D folgt einer Veränderung der Lage der Aequatorialebene der Kugel nicht momentan, sondern nähert sich ihr nur asymptotisch, aber so rasch, dass die Einstellung in Praxi einer genauen instan- tanen Einstellung gleichkommt. Die asymplotische Annäherung hat den grossen Vorteil gegenüber Tacho- metern, bei welchen die Gentrifugalkraft verwertet wird, dass der Zeiger die richtige Stellung nie überschreitet. M. le prof. Dr. F. A. Forel (Morges) décrit le phénomène de réfractions optiques visible sur la nappe des lacs dans l’apres-midi des jours de printemps si connu sous le nom de Fata-Morgana. Herr Prof. Dr. Soret (Genf) weist Glasscheiben von Herrn Ch. Margot (Genf) vor und spricht „sur l’adhérence de VAluminimum pour le verre‘. An der Diskussion beteiligt sich Herr Kahlbaum. Herr F. Cornu (Basel) spricht über die Bewegung der Sonnenprotuberanzen. Der Vortragende weist eine kompendiöse Spectroskopeinrichtung vor (nach eisenen Angaben durch die optische Anstalt E. Suter in Basel konstruirt) mit welcher, ohne Ver- wendung eines Teleskops, aber mit Hülfe eines Helio- stats und einer Objektivlinse, ein durch letztere erzeugtes Bild der Sonne, bei radial oder tangential zum Rande desselben beliebig gestellter Spalte des Spektrokops, der Sonnenrand in seinem ganzen Um- fange leicht untersucht und die Chromosphäre sowie die darauf befindlichen Protuberanzen bequem be- obachtet werden können. Eine Anzahl mit Hülfe dieser Einrichtung ge- machter Zeichnungen vom Sonnenrande und von einzelnen Protuberanzen werden vorgewiesen. Liv MEET eni An diese Erläuterungen knüpft der Vortragende einige Betrachtungen an über die chemische Beschaffen- heit der Sonne. Es scheint ihm undenkbar, dass die Metalloide nicht ebensogut einen Bestandteil der Sonne wie unserer Erde ausmachen und er spricht die Ansicht aus, dass das Fehlen der, den Metal- loiden eigentümlichen Emissions- bezw. Absorbtions- linien im Spectrum der Sonne sich dadurch erklären lasse, dass in Folge der durch die hohe Temperatur sesteigerten Affinitäten, die Metalloide auf der Sonne und in der bis zur äussersten Grenze in glühendem Zustand befindlichen Atmosphäre derselben nicht frei sondern chemisch gebunden, an electro- positive Elemente, wie Wasserstoff, Erdalkali- und andere Metalle sich befinden und dass bei deren Aufsuchung durch’s Spektroskop dem Beobachter die gleichen Schwierigkeiten entgegentreten wie z.B. bei der Spektralanalyse einer glühenden gasförmigen Haloidverbindung eines Metalls, wobei bekanntlich nur die Spektrallinien des letzteren sichtbar sind und diejenigen des damit verbundenen elektronegativen Elementes nicht zum Vorschein kommen. An der Diskussion beteilist sich Herr Prof. R. Pietet. Um 12 Uhr wird die Sitzung für 2 Stunden unter- brochen. Herr Prof.. Dr. \H. F. Weber: (Zürich) . spricht „Ueber Strahlung“. An der Diskussion nehmen Herr Dr. Guillaume und der Vortragende teil. Herr Prof. Dr. G. Huber (Bern) macht eine Mit- teilung über die Photographie der Strahlen kleinster Wellenlänge, ausgeführt von V. Schumann in ) Egg i Leipzig, nach seinen Berichten an die Wiener Aka- demie vom Jahre 1893 und aus persönlichen Mit- teilungen. Durch Anwendung eines evacuirten Spektralappa- rates, von eigens präparirten photographischen Platten mit reinem Silberhaloidüberzug und durch Anwen- dung von farblosem Flussspath, statt Quarz, für den optischen Teil seines Apparates, gelang es Schumann, das ultraviolette Spektrum über die bis zum Jahre 1890 als äusserste bekannte Aluminium-Doppellinie No. 32 (À = 186 und 185, 2 « uw) hinaus um eine Strecke zu verlängern, die etwa 2'/ mal so lang ist, als die Strecke zwischen den Linien Hg bis Al. 32. Am weitesten lässt sich das ultraviolette Spektrum des Wasserstoffs verfolgen; dasselbe schliesst mit einer Linie ab, deren Wellenlänge von Schumann auf 100 « « geschätzt wird. Die Unter- suchungen sind noch nicht beendet. Her Prof. Dr. de Kowalski (Freiburg i/Ue. teilt seine Beobachtungen mit über Zerstreuung der Elektri- zität durch Kathodenstrahlen. Herr Direktor Billwiller (Zürich) spricht über die Entstehung der Talwinde. Er weist zunächst darauf hin, dass der tägliche Gang des Luftdruckes sich auf die Kombination einer einmaligen und einer doppelten täglichen Oscillation zurückführen lässt ‚und zeigt nun, dass die Amplitude der Phasenzeit der einmaligen täglichen Schwankung in hohem Grade von den Terrainverhältnissen beeinflusst wird. Aus den von ihm im Sommer 1893 im Oberengadin zu Maloja und zu Bevers (22 Kilometer talabwärts) durch Aufstellung zweier continuirlich registrirender Richard’scher Barographen erhaltenen Beobachtungs- reihen und ihrer Berechnung nach der für solche Bn, Cri Untersuchungen sehr empfehlenswerten Bessel’schen Formel ergibt sich für die einmalige tägliche Luft- druckschwankung eine merklich verschiedene Ampli- tude auf beiden Stationen, die in vollkommen ge- nügender Weise den bekannten Oberengadiner Tal- wind während der warmen Jahreszeit erklärt. Die bez, Untersuchung wird im Jahrgang 1893 der „Annalen der schweiz. metereolog. Centralanstalt“ ausführlich publiziert. Herr Dr. J. Gysel (Schaffhausen): Zur Konstruk- tion des Schwerpunktes einer ebenen Vielecksfläche. Der Vortragende erörtert zwei Methoden, um für eine homogene, ebene Vielecksfläche AıA2... An die- jenigen Punkte M, M’e,.... Mn zu finden — und zwar nur mit Hülfe von Lineal und Winkeldreieck — welche den Seitenmitten Mi, Ms,....Mn so ent- sprechen, dass sich die Verbindungsgeraden Mi M, Ma M’2,.... Mn Mn zugehöriger Punkte im Schwer- punkte S der Fläche schneiden und gegenseitig im Verhältniss 1:2 teilen. Beide Methoden vereinigt, führen zu einer Kon- struktion, die vor den bisher üblichen den Vorzug bedeutend grösserer Einfachheit besitzt, insbesondere bei Vielecken, deren Seitenzahl 5 übersteigt. Herr Prof. Hagenbach-Bischoff gibt zum Schluss einen ganz vorläufigen kurzen Bericht über noch nicht abgeschlossene Versuche, welche er über elektrische Entladungen von Leydner Flaschen und deren Induktionswirkungen angestellt hat, und die bis jetzt zu interessanten Erscheinungen haupt- sächlieh in Betreff der Quantitäten der bewegten Klektrizität sowie der Grösse der überwundenen Funkenstrecken geführt haben. An der Diskussion 14. re beteiligen sich die Herren R. Pictet, F. Weber, E. Sarasin und der Vortragende, Herr Dr. Schumacher-Kopp (Luzern) demon- striert die Schwerentzündlichkert verschiedener Dy- namite durch folgendes Experiment mit Nitroglycerin, das sich zu instruktiven Vorlesungs-Versuchen eignet. Wird Nitroglycerin auf rotglühende Metallplatten gegossen, so explodirt es nicht, sondern verbrennt, wahrscheinlich infolge des sich bildenden sphäroidalen Zustandes, ruhig ab. In einer Tropf-Pipette, welche durch einen Kautschukschlauch ein leichtes Regu- lieren der ausfliessenden Tropfen gestattet, wird Nitroglycerin aufgesogen. Man macht die Pipette so, dass das Gewicht eines Tropfens Nitroglycerin 5 mgr. beträgt. Nun wird eine Kupferscheibe rot- slühend gemacht. das aufgetropfte Nitroglycerin brennt ruhig ab; der Brenner wird weggenommen und in kurzen Intervallen mit dem Auftropfen fort- gefahren. Je kälter die Platte wird, desto rascher folgen sich Kleine Explosionen und bei ca. 185° er- reichen dieselben die grösste Intensität, so dass die Kupferscheibe eingebogen wird. Als Kupferscheiben dienen sehr gut die kleinen Rondellen, mit denen die Hülsen der Vetterlimunition hergestellt werden. Schluss der Sitzung um 4 Uhr Abends. Sektion für Geologie und Mineralogie. Sitzung am 31. Juli 1894 im Steigschulhause. Präsident: Herr Prof. Dr. F, Lang von Solothurn. Sekretär: Herr Prof. Dr. F. Mühlbers. 1. Le) Gemäss früherem Beschluss ist die sonst gleichzeitig mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft tagende Jahresversammlung der Schweizerischen Geo- logischen (Gesellschaft auf den Zeitpunkt der Ver- sammlung des internationalen Geologen-Kongresses in Zürich verschoben worden. Gleichwohl haben sich einige Herren zur Konstituirung der Geologischen Sektion zusammengefunden. Herr Prof. Dr. Fr. Lang referirt über die neue geologische Uebersichtskarte der Schweiz im Maass- stab von 1 : 500000. Nachdem die grosse geologische Karte in 21 Blättern des Dufouratlas nebst den vier Eckblättern erschienen war, machte sich das Bedürfniss geltend nach einer Exkursionskarte in kleinerem Maasstabe und die schweizerische geologische Kommission hat bereits Vorarbeiten eingeleitet, um die Karte im Maassstabe von 1:250000, welche in vier Blättern erschienen ist, geologisch zu illumiriren. Bei genauerer Prüfung dieses Pensum’s stellte sich jedoch heraus, dass zwischen den einzelnen geologisch kolorirten Blättern der Dufourkarte noch bedeutende Differenzen in der Da ol u Auffassung der Formationen vorhanden sind, welche vorerst durch ein eingehendes Studium der strati- graphischen Verhältnisse ausgeglichen werden müssen und die Lösung dieses Problems dürfte noch geraume Zeit in Anspruch nehmen. Um den Teilnehmern am internationalen Geologen- kongress eine geologische Uebersichtskarte der Schweiz in die Hand zu geben. welche ihnen als Führer auf den Exkursionen dienen kann, wurden von der geo- logischen Kommission die Professoren A Heim und C. Schmidt beauftragt eine solche Karte geologisch zu bearbeiten und dazu die Reise-Reliefkarte von Leuzinger im Maassstab von 1 : 500000 als Grund- lage zu nehmen. Gestützt auf das Material, welches in den Beiträgen zur geologischen Karte der Schweiz niedergelegt ist und unter ‘Mitwirkung der Geologen Rene vier MRollier Muse on Schamdr Mühlberg, Gutzwiller, Penck etc. wurde diese geologische Exkursionskarte auf den Zeitpunkt des internationalen Geologenkongresses fertiggestelit. Kin Probeabdruck dieser Karte wird von dem Referenten vorgewiesen. Diese Karte gewährt ein übersichtliches Bild der geologischen Formationen, welche das vielgestaltige Relief des schweizerischen Gebirgslandes durchziehen und in Uebereinstimmung mit der herrschenden Hebungsrichtung der Schichten in den Alpen und dem Jura trägt sie einen Beleuchtungston der Ge- birge in der Richtung von Südost. Die angewendeten Farben sind rein und durchsichtig und erzeugen einen wohltuenden Gesammteindruck. Die verschiedenen geologischen Horizonte, welche durch 17 Farbplatten und 3 Farbzeichenplatten hergestellt wurden. heben SME) O sich trotz dem kleinen Maassstabe scharf von ein- ander ab. Durch die Bemühungen der Autoren repräsentirt diese geologische Karte den neuesten Standpunkt geologischer Forschung im Schweizerlande. Sie wird den internationalen Exkursionisten treffliche Dienste leisten, aber auch den schweizerischen Fachgenossen erwünschte Anhaltspunkte bieten, durch gewissen- hafte Detailforschung Verbesserungen an derselben vorzunehmen, welche dann für die später zu er- stellende Karte in 1 : 250000 ihre gehörige Ver- wertung finden werden. Herr Prof. Dr. C. Schmidt hat zu dieser geologischen Uebersichtskarte einen instruktiven Kommentar bearbeitet, der in der Ver- lagshandlung von Schmid, Francke & Cie. in bern erscheinen wird. Botanische Section. Präsident: Herr Dr. Stitzenberger, Konstanz. Secretär: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer, Bern. Herr Prof. Meister (Schaffhausen) teilt mit, dass er, einer Anregung des Herrn 0. Appel in Sonneberg Folge gebend, durch seine Schüler ca. 50 für Schaff- hausen characteristische Pflanzenarten sammeln und einlegen liess. Er besorgte die Bestimmung des bei- gebrachten Materiales und Herr Appel übernahm die Revision desselben. So kamen 25 kleine Her- barien zu Stande, welche den Mitgliedern der botani- schen Section angeboten und später zugeschickt werden. Monsieur A. de Jaczewski (Montreux) présente une comunication sur l’Oidium Tuckeri. Les périthèces de ce champignon ont été retrouvés pour la première fois en Europe par M. Goudere en France dans le departement de l’Ardeche en 1892, Ils ont été constatés depuis en très grand nombre en 1893 dans différents départements par Viala, Ravaz et Boyer. Les échantillons examinés ont montré les caractères suivants: Périthèces globu- leux de 90—100 « de diamètre épars sur un mycelium floconneux conidifère, et munis d’appendices cuti- nisés à la base, de 300 sur 6—7 « hyalins et re- courbés en spirale au sommet. Asques au nombre SR © SRD de 4 le plus souvent, ovoides subglobuleux, briève- ment pédicellés, de 55 sur 45 « portant 6 spores ellipsoides hyalines de 16—20 sur 10—12 u. Les appendices recourbés en spirale au sommet, obligent de considérer le champignon comme un Uncinula. La cutinisation de ces mêmes appendices indique qu’on est en presence de l’Uncinula Ampelopsidis Peck, qui diffère précisément par ce caractère de l’Uncinula spiralis B. et C. Mais comme on trouve sur les mêmes feuilles des périthèces: à appendices plus ou moins cutinisés et d'autres à appendices complètement hya- lins, on est autorisé à conclure de la synonymie de l’Uncinula Ampelopsidis et de l’Uncinula spiralis, ce qui confirme l’opinion déjà émise autrefois par Viala de l'identité de l'Oidium Tuckeri avec l’Uneinula spiralis. Les conidies de ce champignon sont à tort signalées par certains auteurs comme ayant seule- ment 8 sur 5 w Toutes les mesures donnent 30 sur 12 w. Here Prof. G. Schröter (Zürich) spricht über die Ausstreuung der Früchte der kleistogamen Blüten von Diplachne serotina Link. Die kleistogamen Blüten dieser Art sind zwischen Halm und Scheide fest eingeklemmt ; der Halm bleibt nach der Frucht- reife noch lange (bis ins nächste Frühjahr) aufrecht; die Spreiten fallen ab, die Blattscheiden bleiben, sie sind anfänglich fest geschlossen, öffnen sich aber beim Austrocknen wie die Klappen einer Frucht und stehen vom Halme ab, so dass die Früchte ausfallen können. Die Ausstreuung der Früchte wird noch. (dadurch erleichtert, dass der fruchttragende Rispen- ast sich seinerseits aus der Scheide herausbiegt, am Halm vorbei, in entgegengesetzter Richtung wie die sich abbiegende Scheide. Bei Befeuchtung legen sich die Scheiden wieder an den Halm an und schliessen sich. Diese durch den Wechsel der Feuchtigkeit bedingte Bewegung der Blattscheiden ist, soviel dem Vortragenden bekannt, sonst nirgends beobachtet und steht ohne Zweifel im Zusammenhang mit dem Vorhandensein der kleistogamen Früchte. Derselbe spricht über Honigblüten bei Leontopodium alpinum. Bisher waren vom Edelweiss nur zweierlei Blütenformen bekannt: Männliche Blüten mit narben- losem Griffel, der nur noch als Fegebürste figurirt und weibliche Blüten mit abortirtem Androeceum. Vortragender fand an einem aus dem Versuchsfeld der schweizerischen Samencontrolstation in Zürich cultivirten Stock eine dritte Blütenform: Honigblüten, den männlichen Blüten ähnlich und aus diesen durch Verkümmerung der Staubgefässe hervorgegangen. Es fanden sich alle Uebergänge von normalen männlichen Blüten zu reinen Honigblüten, welche nur noch einen rudimentàren Griffel mit ganz kurzen Fegehaaren und gar keine Staubgefässe mehr besassen. Zu den drei schon von Kerner angeführten Formen des Edel- weiss, die sich durch die Verteilung der männlichen und weiblichen Blüten auf Mittel- und Randköpfchen unterscheiden, kommen durch das Auftreten der Honigblüten noch weitere; ihre Beziehungen zu den ‘obigen müssen durch weitere Untersuchungen ermittelt werden. Derselbe macht eine Demonstration über den Poly- morphismus des Blattes von Castanea vesca. GC. v. Ettinghausen hat im Jahr 1892 auf die ausser- ordentliche Vielgestaltigkeit der Blätter der essbaren Kastanie hingewiesen und dieselbe durch zahlreiche Abbildungen illustrirt. Vortragender hat durch die N E Güte von Prof. Mariani aus Kastanienwäldern bei Locarno eine Serie möglichst differenter Kastanien- blätter erhalten, welche die von Ettinghausen ‚aufgestellte Reihe noch erheblich erweitert; er hebt die Bedeutung solcher Blattserien einer Spezies für die Kenntnis der lebenden Art und namentlich für die Bestimmung fossiler Blattreste hervor. Derselbe weist Exemplare von Lathraca squamaria mit deutlich erhaltenen Haustorien auf den Wurzeln eines Apfelbaumes vor. Dieses Vorkommen wurde bei Oberrieden am Zürichsee beobachtet, ebendaselbst tritt L. squam. auch als Schädling der Reben auf (als sog. „böse Blume“). Derselbe demonstrirt Spiritusmaterial von Stamm- stücken einer Cecropia spec., dem botan. Museum des Polytechnicums von Dr. Göldi geschenkt. Monsieur V. Fayod (Paris) demontre a l’appui de ses precedentes expériences avec d’autres plantes, des coupes microscopiques de racines de U’ Himanto- phyllum loreum, qui ont vegété de 1 à 3 jours dans un limon composé d’indigo très finement pulvérisé et d’eau. La matière colorée, insoluble, se retrouve en quantité souvent même considérable dans l’intérieur du protoplasme de poils radiculaires intacts, et même en de certains points jusque dans les cellules du Ve- lamen de la huitième assise interne. Il en conclut que les parois cellulaires sort poreuses, non seulement pour des liquides, mais aussi pour des particules solides et qu'il n’est pas prouvé que la plante ne puise dans le sol que des aliments liquides ou gazeux. La forme fibrillaire que revêt souvent la poudre d’indigo dans le protoplasme, et surtout les autoimprégnations des cellules de Liliacées (on plonge des tronçons d’or- ganes pendant !/ à 3 minutes dans de la gélatine ENI N noircie au Ni S. et a 2!/2°/o; température environ 38 à 40°) démontrent que ce dernier est un tissu réticulé, composé de fibrilles évidées, spiralées à l’état de contraction ainsi qu'il l’a prétendu antérieure- ment en opposition à Mr. Butschli — Les spirofibrilles se montrent très souvent enroulées autour de fibres axes, soit autour de leurs sem- blables et constituent des spirospartes. — M. Fayod regarde l'injection automatique de la fibrille. ainsi que la contraction subséquente de celle-ci et qui se produit après injection abondante, comme un phéno- mène de capillarité qui provoque une augmentation considérable de la lumière de la fibrille spiralée, qui par consequent doit se raccourcir. Ce phénomène, ajoute a la nature colloidale du protoplasme, suffirait selon lui à expliquer complètement l’irritabilité et la contractilité de celui-ci. Herr„.Dr. Fr Davel (Zürich), spricht über) eme bBlattfleckenkrankheit des Kaffeebaumes, welche in den letzten Jahren in Costa-Rica viel Schaden an- gerichtet, und weist von Herrn A. Tonduz über- sandtes Materiai vor. Die Blattflecken werden von einem Pilz hervorgerufen, der von Cooke als Stil bum flavidum beschrieben und als Conidienform der Sphaerella coffeicola betrachtet worden ist. Er kann aber nach seinem ganzen Aufbau unmöglich ein ‚ Stilbum sein; vielmehr passt auf ihn genau die Diagnose von Physalacria stiboidea (Cooke) Sacc., eines Basidiomyceten, der zwar zu den Clavarieen gestellt wird, aber, wie Vortragender zeigt, der hohen Differenzirung wegen (Stiel, Köpfchen, Volva, Schleier) nicht gut dahin passt und seiner Verwandtschaft nach zweifelhaft bleibt, bis die Entwicklungsgeschichte besser bekannt ist. EN mg) ea 10. Derselbe lest grosse, aus Mexiko stammende Frucht- ju körper von Gantieria graveolens Vit. vor, an welchen deutlich Reste einer geschlossenen Rindenschicht zu erkennen sind, die vermutlich an jüngern Zuständen den ganzen Fruchtkòrper bedeckt. Herr Prof. Ed. Fischer (Bern) referirt über Nawa- schin’s Untersuchung der Sclerotinia Ledi n. sp., die in allen Punkten grösste Analogie mit Scl. Rhodo- dendri Ed. Fischer zeigt, deren Entwicklung Vor- tragender im letzten Jahre vorgelegt hatte. Herr Dr. E. Stitzenberger (Konstanz) macht eine mit Vorweisungen verbundene Mitteilung über die Zyphellen und verwandte Bildungen in der Gruppe der Grübchenflechten (Stictei). Nachdem er die Namen vorgeführt, mit welchen sie von Haller, Schreber u. s. w. bis Acharius, welcher den Namen ,Zyphellen‘ in die Lichenologie einführte, belest wurden, gibt er eine morphologische und anatomische Erläuterung über die ächten Zyphellen und die Pseudozyphellen und beleuchtet die Ver- wendung, welche sie in der beschreibenden Flechten- kunde gefunden haben. Als Gewebslücken in der Rindenschicht der Unterseite einer sehr grossen An- zahl von Grübchenflechten können und müssen ihnen die weissen Flecken an der Unterseite der von Ny- lander zu Lobaria und Lobarina gerechneten Sticta- Arten an die Seite gestellt werden, welche Flecken nach Andeutungen von Schwendener und nach den Untersuchungen des Vortragenden sich ebenfalls als Entblössungen der Markschicht entpuppt haben- Verwendet man, wie es ja so nahe liegt, diesen der Zyphellenbildung eng verwandten Fall ebenfalls in der Systematik, so wird künftig das Schema bei Einteilung der Stictei — abgesehen von der Unter- D A scheidung der letztern nach Massgabe der Gonidien- beschaffenheit — sich in folgender Weise gestalten: I. Rindenschichte der Unterseite mit Gewebslücken (Sticta und Stictina). A. Gewebslücken nahezu regelmässig umschrieben, kreisrund. a. Aechte Zyphellen. b. Pseudozyphellen (weiss oder gelb). B. Gewebslücken in Gestalt grösserer unregelmässiger Flecken (Lobaria und Lobarina). Il. Rindenschichte der Untenseite ohne Gewebslücken (Ricasolia). Schweizerische Botanische Gesellschaft. I. Personalbestand am 1. Aug. 1894. Vorstand: Herr Dr. Hermann Christ in Basel, Präsident. Professor Dr. C. Schröter in Zürich, Viceprisideni. Professor Dr. Ed. Fischer in Bern, Secretär. Professor Dr. R. Chodat in Genf. Professor F. O. Wolf in Sitten. Pal) Kassier: Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern. Bibliothekar: Herr Dr. F. v. Tavel in Zürich. Redactionscommission : Herr M. Micheli in Genf. Professor Dr. C. Schröter in Zürich. Professor Dr. Ed. Fischer in Bern. Mitglieder : Zahl der Ehrenmitglieder 3. der ordentlichen Mitglieder 115. 775) Il. Aus dem Bericht über die Tätigkeit des Vorstandes im Jahre 1895/94. Eines der Haupttractanden des verflossenen Jahres bildeten die Vorbereitungen zum Empfang der Société botanique de France in Genf, eine Arbeit die allerdings a Re weniger dem Vorstande der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft als vielmehr dem Genferischen Organisations comite unter dem Vorsitz von Prof. Chodat zufiel. — Die Studien betreffend die Vorarbeiten für die Flora der Schweiz sind seit dem letzten Jahre um wenig weiter- sediehen. Es wurden mit der Denkschriftencommission der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft Unter- handlungen angeknüpft, die aber noch zu keinem be- stimmten abschliessenden Resultate geführt haben. — Durch Vermittlung des Centralcomite der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft wurde der hohe Bundesrat von der Existenz der Schweizerischen Botanischen Gesell- schaft in Kenntnis gesetzt. Das eidgen. Departement des Innern hat von dieser Mitteilung Kenntnis genommen und zugesagt. vorkommenden Falls, z B. bei der Wahl von Delegirten für internationale Congresse die Vorschläge der Botanischen (Gesellschaft einzuholen. — Seit der letzten Jahresversammlung sind keine neuen Mitglieder beigetreten, dagegen. haben sechs Austritte stattgefunden und der Tod hat der Gesellschaft ihren Bibliothekar Herr Prof. 4. Jäggi entrissen. Il. Protecoll der V. ordentlichen Versammlung, Dienstag, den 31. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr im Schul- hause auf der Steig, in Schaffhausen. Vorsitzender: Herr Prof, C. Schröter. Secretär : Herrorr Bor Kirsicher Anwesend 9 Mitglieder. 1. Der Vorsitzende eröffnet die Sitzung mit einigen Worten des Nachrufes an Prof. J. Jäggi. 2. Der Jahresbericht über die Tätigkeit des Vorstandes wird verlesen und genehmigt. SB TR m 3. Der Vicepräsident richtet an die Anwesenden die Einladung, sich an der am 5. und 6. August in Genf stattfindenden gemeinschaftlichen Versammlung der Société botanique de France und der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft, sowie an der sich hernach anschliessenden botanischen Excursion ins Wallis zu beteiligen. — Er beglückwünscht ferner die Herren Amann und Jaczewski, deren Arbeiten über die schweizerischen Moose und Pyrenomyceten mit dem Schläflipreis bedacht worden sind. 4. An Stelle des verstorbenen Herrn Prof. J. Jäggi wird zum Bibliothekar der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft gewählt Herr Dr. F. v. Tavel in Zürich. 5, Der Antrag der Zürcherischen Botanischen Gesellschaft, es seien in $ 10 al. c. die Worte ‚Die letzteren tragen die Kosten für dieselben in der zur Ver- teilung an die Mitglieder der Schweizerischen Bo- tanischen Gesellschaft erforderlichen Anzahl“ zu streichen, wird aus finanziellen Gründen abgewiesen. Der Vicepräsident: Der Secretär: C. Schröter. Ed. Fischer. 6 Section de Zoologie et de Médecine. Mardi 31 Juillet 1894. Présidence de M. le Dr. de Mandach, senior. Secrétaires: M. Dr. Bérane ck, Neuchàtel et Dr. Vogt, Jena, 1. Monsieur le Prof. Herzen (Lausanne): Sur la survie après double section du nerf vague. Cette opération est considérée comme infailliblement mortelle à bref délai. Les causes de mort sont au nombre de trois: 1°la paralysie vasomotrice des poumons; 2° la paralysie de l’oesophage thoracique ; 3° la paralysie de la glotte. Cette dernière n’est pas dangereuse par elle-möme, mais elle le devient à cause de celle de l’oesophage, qui a pour conséquence de fréquentes régurgitations, pendant lesquelles des particules alimentaires peuvent pénétrer dans les voies respiratoires; ces particules provoquent alors une broncho-pneumonie xénogénique grâce à l'état de congestion neuroparalytique des poumons. . M. Herzen a réussi a conserver en vie, beaucoup plus longtemps qu’on n'avait pu le faire jusqu’à présent, des chiens auxquels il a coupé le 2°me vague plusieurs semaines après la section du 1” afin de ne pas produire d’emblée une forte congestion des poumons et qu'il a nourris pendant quelque temps après la seconde opération, exclusivement par une fistule sto- macale, établie ad hoc, afın d’éviter les régurgitations. CIO VA eni (Le mémoire paraîtra in extenso dans les Archives des Sciences Physiques et Naturelles de Genève.) In der Discussion über den Vortrag des Herrn Prof. Herzen ergreift Prof. Forel (Zürich) das Wort: Ein weiteres Funktionieren und Erhalten- bleiben des peripheren Nervenstückes findet nach Guddens und meinen Experimenten entgegen Schiffs Ansicht nicht statt. Dagegen findet — wie Ranvier es zuerst beschrieben — eine Regene- ration vom centralen Stumpf aus statt, Bei durch- schnittenen Nerven schlüpfen, wenn ihre Enden wieder vereinigt werden, die sprossenden centralen Enden der Achsencylinder direct in dieSchwannschen Scheiden des peripheren Stumpfes und würden im vorliegenden Falle auch der Krümmung des Recurrens folgen. Ich stimme mit Prof. Herzen darin überein, dass der Vagus wesentlich ein centrifugaler Nerv ist. Mich hat die Tatsache der Atrophie aller Zellen des Hauptkerns nach Durchschneidung des betreffenden Nerven zu dieser Ansicht geführt. Ich halte sie Kölliker gegenüber aufrecht. Die motorische Function des Recurrens kann man sehr schön bei der Katze beobachten. Ich vermute, dass es Prof. Herzen gelingen wird, auch nach gleichzeitiger Durchschneidung beider Vagi die Tiere am Leben zu erhalten, wenn er sie durch Magenfisteln ernährt, M. le Dr. V. Fatio parle sur le Deplacement de couleurs dans lespèce, en communiquant quelques observations relatives à la variabilité de la livrée chez certains oiseaux. Il présente plusieurs cas d’interversion dans la distribution des pigments à différents âges et montre SRI ngi le comment ces déplacements dans les couleurs inhérentes à une espèce peuvent avoir un grand intérêt dans la question de l’origine et de la fixité de celle-ci, alors qu’ils sont répétés par la persistance des agents modificateurs internes ou externes, dans un certain milieu, et plus ou moins héréditaires. Il cite de nombreux exemples de races, de sous- espèces locales ou de prétendues espèces qui semblent devoir leur distinction a des cas de cette nature. Il rappelle, à ce propos, la communication qu'il fit à la Société, en 1890 a Davos, relativement aux bizarres déplacements de couleurs observes chez la Perdix saxatilis, var. melanocephala Fatio, du Valais, ei présente plusieurs échantillons du Passer rufipectus Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Genève qui rap- prochent beaucoup les différents moineaux d'Europe : P. domesticus Lin, P. italiae Vieil. et P. hispanio- lensis Temm.; démontrant par là la fragilité des caractères tirés de la distribution ou de l’extension et de l’intensité des couleurs, alors qu'ils ne sont pas serieusement corrobores par des differences de formes ou de proportions. A ce sujet M. le prof. Forel de Zurich fait re- marquer que le Dr. Standfuss de Zurich lui aussi a constaté des transports de couleurs chez les papillons. M. le Prof. Emile Yung (Genève): Des phéno- mènes de la digestion chez les Poissons. L’auteur étudié diverses espèces carnassieres et herbivores, notamment, parmi ces dernières, quisont plus rares que les autres, le Vangeron ou Gardon (Leuciscus rutilus). Il a mené de front l'étude histologique des diverses régions de l'intestin et leur rôle physiologique et présente quelques critiques sur les recherches de ses devanciers, de Kruckenberg et de Richet en particulier. Voici les principaux résultats qu'il a obtenus. 10 30 4° 50 6° La muqueuse pharyngienne et celle de l’oesophage produisent un liquide visqueux capable de sac- charifier en quelques minutes l’empois d’amidon. Il n’existe generalement pas de limite tranchee entre l’oesophage et l’estomac, la structure histo- logique de ces deux régions du tube digestif est à peu près la même et les phénomènes digestifs commencent assurément dans l’oesophage, quoi- qu'ils y soient moins actifs que dans l’estomac. Ce dernier présente une réaction acide pendant la digestion, mais chez les Poissons à jeun la muqueuse est neutre ou devient même alcaline lorsque le jeûne s’est prolongé durant quelques semaines. L’acidite du suc gastrique est due à l’acide HCl comme chez les vertébrés supérieurs, mais la pro- portion de celui-ci est plus forte. Elle atteint jusqu’à 7 pour 1000 chez les poissons d’eau douce et plus du double chez les Squales. Le suc gastrique renferme un ferment analogue à la pepsine en ce sens qu’il n’agit sur les albumi- noïdes qu'en solution acide. Le suc gastrique pur et neutralisé ne saccharifie pas l’empois d’amidon. Il agit sur la fibrine pour la transformer en syn- tonine, puis en globuline et en parapeptone. De la peptone proprement dite n’a jamais été obtenue dans les digestions artificielles ; elle n’a pas non plus été rencontrée dans le contenu de l’estomac en pleine digestion. L’albumine et la caséine ne fournissent pas davantage de vraie peptone. 8° Contrairement à une assertion de Krukenberg, le suc gastrique ne renferme pas de trypsine, car il ne dissout pas les albuminoides en solution neutre. 9° Le pancréas, lorsqu'il existe, agit comme sacchari- fiant. C'est là sa fontion constante. En outre il dissout les albuminoides en solution neutre d’une facon intermittente. Les conditions de cette se- conde fonction sont encore obscures. Il semble que le ferment digestif pour les albuminoides ne préexiste pas dans le tissu pancréatique et ne se forme qu'au moment même du passage des ali- ments dans l’intestin. 10° La digestion de la chitine, admise par quelques auteurs, n’a jamais été constatée par M. Yung au cours de ses expériences. M. le prof. Herzen appuie l'opinion que le suc gastrique des Poissons est très acide. Cette acidité est nécessitée par la grande densité de ce suc, et sans elle la peptonisation se produirait avec beaucoup plus de difficulté M. Herzen est très surpris d’apprendre que la trypsine manque dans le suc pancréatique du vangeron, ce ferment se rencontrant déjà dans les liquides digestifs des animaux invertébrés. M. le Prof. Bugnion (Lausanne) traite du deve- loppement des Selaciens ou Elasmobranches, pois- sons cartilagineux qu'il a eu l’occasion d’étudier au laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne, gräce à l’amabilité de son directeur, M. de Lacaze-Duthiers, Ses observatlons ont porte plus specialement sur lAcanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux espèces de raie (Raya alba et clavata). Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours de l’été, on trouve généralement les deux oviductes Lal RENE distendus par la gestation et rayés longitudinalement de lignes rougeätres, dues a l’injection des vaisseaux sanguins. Chacun d’eux renferme trois ou quatre (plus rarement un ou deux) jaunes, environ deux fois aussi gros que le vitellus d’un œuf de poule et à chacun de ces jaunes est attaché un embryon en voie de développement. Au mois de juin l’embryon est encore petit, l’aire vasculaire peu développée, mais un peu plus tard, en juillet ou en août, les jeunes mesurent déjà 3 à 5 em. de longueur; chacun d’eux est appendu au vitellus par un cordon ombilical long de 1 ‘/2 cm. environ, renfermant une artere et une veine, et a la surface du jaune se voit un magnifique réseau vas- culaire, dans lequel on peut observer à la loupe la eirculation du sang. Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer convenablement aérée, à condition de rester attachés au vitellus par le cordon. Leur forme encore em- bryonnaire, leur couleur rose tendre et surtout la présence de belles houppes branchiales d’un rouge vif, dans lesquelles on peut voir circuler le sang, les rendent particulièrement remarquables. Le Scyllium (Roussette, chien de mer), quoique très semblable au premier abord à l’Acanthias, se déve- loppe d’une façon bien différente. La femelle pond des œufs brunâtres, aplatis, longs de 6 em. sur 2, du poids de 7'/2—7*/1 gr., revetus d’une coque chiti- neuse homogène et munis aux quatre coins de fila- ments ramifiés ou vrilles, qui servent à les rete- nir aux plantes marines. Les pêcheurs les rencontrent à environ 50 mètres de profondeur. SER AT) Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait un vitellus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm. sur 16 et enveloppé d’une sorte de gelée transparente de nature colloïde. A la surface du vitellus était fixé un embryon long de 12 mm., assez semblable a celui d’Acanthias, mais un peu plus gréle. L’aire vasculaire était richement vascularisée ; le cordon déjà nettement pédiculé, long de 3 mm. environ, renfermait une artère et une veine comme chez l’Acanthias. La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus aplatis, à coque brune, composée de filaments ag- glutinés, prolongée en pointes aux quatre coins. La partie de l’oviducte dans laquelle la coque doit se former offre un épaississement glandulaire (glande nidamenteuse), destiné sans doute à en sécréter les matériaux. A ce niveau la cavité de l'organe est dilatée, aplatie et offre quatre cornes ou prolonge- ments dans lesquels se moulent les quatre pointes de l'œuf. Il n’v a donc dans l’oviducte qu’un seul œuf en voie de développement. L’imprégnation des œufs devant s'effectuer dans la partie supérieure de cet organe (avant la formation de la coque), on observe chez la raie un accouple- ment véritable, aussi bien que chez les espèces vivi- pares. Ces poissons possèdent à cet effet au côté interne des nageoires ventrales un appareil copulateur spécial, supporté par des pièces cartilagineuses et muni de muscles puissants. L’euf fraîchement pondu ne renferme pas encore d’embryon, mais seulement une cicatricule assez semblable à celle de l’œuf de poule avant l’incubation. Le vitellus, d’une jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2,5; le reste de l'œuf est occupé comme chez Scyllium par une gelée transparente. age L’embryon (r. alba) le plus jeune qui ait été ob- serve, long de 4 mm. seulement, était attaché au jaune par un pédicule somatique fort large. Il n’avait encore ni yeux visibles a l’extérieur, ni bouche, ni fentes branchiales. La partie caudale relativement courte et épaisse, formait une proéminence arrondie en arrière de l'insertion du pédicule somatique. Un embryon (r. clavata) de 5!/ mm. observé le 19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien distinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois fentes branchiales ; le tube cardiaque était encore à peu près rectiligne. Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un embryon long de 7 mm. environ, avec cinq fentes branchiales et un tube cardiaque recourbé en forme d'anse. À ce moment la queue est déjà longue, effilée; mais plus tard cette partie s’allonge davan- tage encore, de manière que chez les embryons de 5 cm. elle forme à elle seule près de */; de la lon- gueur du corps. Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanthias, les embryons de raie sont en outre plus transparents et dès lors plus difficiles à observer à l'état frais. Ce n'est qu'après avoir traité la préparation pendant quelques minutes à l'acide osmique (1/4 °/o) que l’on parvient à distinguer les divers organes. Le développement des Sélaciens exige un temps relativement très long (11 mois pour le Scyllium d’après, des observations faites à Arcachon). L’exposé de M. Bugnion était accompagné de: nombreuses figures et de dessins de coupes micros- copiques, que l’auteur se propose de publier ultéri- eurement. 9: Herr Prof. Dr. Th. Studer (Bern) legt ein im Er- scheinen begriffenes Werk vor: Crania helvetica antiqua von Dr. Th. Studer und Dr. Bannwarth. 55 Seiten Text und 116 Lichtarucktafeln. Verlag von Ambros Abel, Leipzig. Das Werk verfolgt den Zweck, die bis jetzt be- kannten Schädelreste aus der Zeit der schweize- rischen Pfahlbauten in naturgetreuen Abbildungen zur Darstellung zu bringen. Es sind 35 mehr oder weniger gut erhaltene Schädel, die, aus der Kulturschicht der Pfahlbauten stammend, in natürlicher Grösse, jeder in 3 bis 5 verschiedenen Ansichten vorliegen. Die Untersuchung hat gezeigt, dass während der langen Periode der Pfahlbauten zwei Menschenrassen existirten. Die eine gehört dem kurzköpfigen, brach- cephalen Typus mit einem Schädelindex von 79 bis 81 an. Der Schädel war rund, ziemlich niedrig, mit stark vortretenden Scheitelhöckern. Das Gesicht war orthognath und breit (chamaeprosop). Soweit Extre- mitätenknochen vorkommen, finden sich schlanke Knochen mit sehr stark entwickelten Muskelleisten, in dem oberen Teil der Diaphyse abgeplattete Fe- mora und platyeneme Tibien. Die Körpergrösse be- rechnet sich auf 1,4—1,52 Meter. Die zweite Rasse gehört dem langk6pfigen dolicho- cephalen Typus. Der Schädel ist schön gewölbt und bildet in der oberen Ansicht ein langgestrecktes Oval. Der Index schwankt zwischen 68 bis 75. Das Ge- sicht ist orthognath, ziemlich breit zwischen Chamae- und Septoprosopie. Am Skelett war die Tibia nicht platyenem. Die Körpergrösse berechnet sich auf 1,62—1,65 Meter. Der erste Typus kommt in den Pfahlbauten der Steinzeit vor und zwar sowohl in denen der reinen Sc) Steinperiode, als auch zur Zeit, wo neben Stein- werkzeugen auch einige Metallinstrumente auftreten. Dolichocephale erscheinen mit dem ersten Auftreten des Metalls, kommen also in der späteren Stein- und Kupferzeit neben den brachycephalen Typen vor. In der Bronzezeit ist der dolichocephale Typus der vorherrschende, Der Umstand, dass zur Zeit des ersten Auftretens von Metall, zur sog. Kupferzeit, vom dolichocephalen Typus nur Schädelreste, aber keine Extremitäten- knochen gefunden werden, dass ferner die Schädel meist Spuren gewaltsamer, zur Zeit des Lebens zu- gefüster Verletzungen tragen, lässt vermuten, dass die dolichocephalen Schädel als Trophäen erschlagener Feinde in den Pfahlbauten aufbewahrt wurden, während die wahre Bevölkerung brachycephal war und dass erst zur Bronzezeit eine dolichocephale Bevölkerung die Seen bewohnte. Für weitere Be- gründung wird auf das Werk verwiesen. Derseibe spricht über die Tierreste vom Schweizers- bild bei Schaffhausen. Die Ausgrabungen, welche von Herrn Dr. Nüesch am Schweizersbild bei Schaffhausen ausgeführt wurden, sind interressant sowol in Bezug auf die Entwick- lung der Kultur, als auch auf die der Fauna. Es gelang Herrn Dr. Nüesch in den Ablagerungen am Fusse des Felsens verschiedenaltrige Schichten nach- zuweisen, die von unten nach oben in folgender Reihenfolge angetroffen werden. 1) Glacialschotter. 2) Gelbe Schicht mit zahlreichen Nagetierresten und spärlichen Spuren palaeolithischer Kultur. 3) Gelbe Kulturschicht, mit massenhaften Ueberresten von Knochen und Artefacten der Palaeolith-Periode. 4) Eine bis 80 cm. dicke Breccienschicht in der nur spärliche Reste von Nagetieren gefunden wurden. 5) Graue Kulturschicht mit Resten der Neolithischen Periode. 6) Humus. Wie die Ablagerungen ein Bild der Kulturwand- lungen von dem Beginn der postglacialen Zeit bis zur Jetztzeit geben, so illustriren die hinterlassenen Tierreste die Umwandlung der Fauna von einer rein arktischen zu der gegenwärtigen. Die zweite, gelbe Nagetierschicht enthält vorwiegend Reste von Nagern und zwar besonders vom Halsbandlemming (Lem- mus torquatus), Schneehaasen (Lepus variabilis), Pfeifhaasen (Zagomys) und nordischen Wühlmäusen, daneben spärliche Reste vom Renntiere und vom Pferde, Fuchs, Bär und Eisfuchs ( Vulpes lagopus) und Wolf. Hermelin und Vielfrass (Gulo borealis). Von Vögeln sind namentlich Knochen des Schneehuhnes (Lagopus albus und alpinus) häufig, neben solchen von Eulen, so der Habichtseule, (Surnia nisoria), Falken (Tinnunculus alaudarıus), u. A. Reicher sind die Tierreste in der gelben Kultur- schicht. Einige arktische Typen sind hier schon ver- schwunden, so der Halsbandlemming und der Eis- fuchs, dafür treten Typen auf, welche einer Fauna entsprechen, wie man sie an der Grenze von Tundra und Steppe in Sibirien antrifft. Folgende Tierformen sind dort besonders kon- statiert. Von Säugetieren: Spitzmäuse, Sorex vul- garis und araneus, Igel (Erinaceus europaeus), Wild- katze (Felis manul), Marder, Wiesel, Vielfrass (Gulo borealis), Fuchs, Vulpes vulgaris in einer grossen, schlanken Varietät, Wolf (Canıs lupus), Bär (Ursus arctos), Wühlmäuse (Arvicola ratticeps, arvalis und amphibius), Steppenhamster (Cricetus MINCE ne phaeus), Ziesel (Spermophilus Eversmanni), Pfeif- hasen Lagomys pusillus), Alpenhase (Lepus varia- bilis), Renntier sehr häufig, Hirsch, wohl Cervus marail, Steinbock, Bison (Bison priscus), Pferd (Equus caballus) Wildesel (Asinus heminonus). Von Vögeln: Adler (Aquila fulva), Rotfussfalke (Erythropus vespertinus), Uraleule (Strix uralensis), Sumpfohreule (Brachyotus palustris), Rabe (Corvus Corax), Wachholderdrossel (T'urdus pilaris), Alpen- lerche (Otocoris alpestris), Auerhahn und Birkhahn, Alpenschneehuhn (Lagopus alpinus) und Moorschnee- huhn (Lagopus albus), Rebhuhn (Perdix cinerea), Kiebitz ( Vanellus cristatus) u. A. Alles Tiere, welche offene, waldfreie Gegenden bevorzugen. Die Knochen sind grösstenteils von Menschenhand zerschlagen, viele, wie namentlich die des Renntiers und des Hasen zu Werkzeugen verarbeitet. Am häufigsten sind Reste des Renntiers, des Hasen und des Schneehuhns. Auffallend ist, das vom Renntier namentlich viele Reste jüngerer Tiere, selbst neugeborener Kälber, vorhanden sind und dass sich Knochen des ganzen Skeletts vorfinden, während Pferd, Esel, Bison nur Zähne und Fussknochen geliefert haben. Dieser Umstand lässt vermuten, dass das Renn- tier in der Nähe der Ansiedlung zahlreich vorkam und leicht erlest werden konnte, während die an- deren Tiere in weitem Umkreise gejagt wurden, so das nur Fleisch und Haut, in der noch Fussknochen und Kiefer staken, nach der Ansiedlung transportirt werden konnten. Mehrere Anzeichen sprechen da- für, dass die Renntiere in halbgezähmtem Zustande gehalten wurden. Von einigen Tieren, so vom Pferd, dem Wildesel und dem Renntiere sind uns auch au ae, „e eingeritzte Zeichnungen auf Knochen und auf einer Kalksteinplatte überliefert worden. Eine solche trägt die erkennbare Darstellung einiger Wildesel. Die 50—80 cm dicke Breccienschicht, welche die gelbe Culturschicht überlagert , lieferte nur wenige Nage- tierreste, welche als solche vom Ziesel und von Wühlmäusen erkannt wurden. In der grauen Culturschicht, deren Ablagerung der neolithischen Zeit angehört, ffndet sich die euro- päische Waldfauna wieder. Von jetzt ausgestorbenen, aber noch zur Zeit der Pfahlbauten existierenden Tieren, kommt vor der Urstier (Bos primigentus) und das Wildpferd, daneben in grossen Mengen der Hirsch (Cervus elaphus), dessen Geweihe zum Teil manigfach verarbeitet sind, das Reh, Wildschwein, von Raubtieren Dachs, Marder, Wildkatze, Fuchs, Bär, von Nagetieren Eichhörnchen und Feldhase. Auch Reste von Haustieren finden sich, so solche des Torfrindes, des Schafes und des Torfschweines. So zeigt das Schweizersbild die allmählige Um- wandlung der Fauna von derjenigen der arktischen Tundra, zu einer solchen, die mehr einen Steppen- Charakter besitzt bis zur Waldfauna des heutigen Mitteleuropas. Zwischen dieser und der Zeit, wo der Steppen-Charakter vorwiegte, musste aber ein ungeheuerer Zeitraum verflossen sein, in dem sich ‚die Breccienschicht ablagerte, welche eine grössere oder wenigstens ebenso mächtige Ablagerung dar- stellt, als diejenige ist, welche sich von der neoli- thischen Zeit bis zur Jetztzeit gebildet hat. Die Tierwelt der gelben Kulturschicht und der Nagetier- schicht existiert noch jetzt entweder unverändert oder wie Bison priscus in wenig veränderten Nach- kommen (Bison europaeus und Bison americanus), PRO ra aber sie ist jetzt teils auf die arktischen Tundren- gebiete, teils auf die asiatischen Steppengebiete zu- rückgedrängt oder gar auf die tibethanische Hoch- ebene beschränkt (Equus caballus ferus und Asinus hemionus) worden, nur wenige Arten, wie Lepus variabilis, Lagopus alpinus, Tetrao tetrix haben sich auf die Zinnen der Alpen, den zurückweichenden Gletschern nach, zurückgezogen. Herr Dr. Urech (Tübingen): „Ueber einige geringe Variationen im Farbenmuster des Papilio Machaon aus dem Aartale‘. Bei dieser Spezies kommen ausser den braunen Flecken des Oberauges auf beiden Seiten des Hinterflügels noch mehr Flecken von dieser Farbe auf der Unterseite des Hinterflügels vor, aber nicht constant an Anzahl, Grösse und Form selbst innerhalb eines Gebietes, das nicht srösser als eine Dorfmarkung ist, nicht. Dr. U. hat seine eigenen Beobachtungen darüber, sowie die Angaben in von ihm an Schmetterlingssammler sesandten und beantwortet zurückerhaltenen Frage- bogen in Tabellen zusammengestellt nach Anzahl, Form, Grösse und Stellung der Flecken sowie der Fundorte der betreffenden Schmetterlingsexemplare, weiter hat er das Vorkommen dieser variablen Er- scheinungen mit dem an exotischen Exemplaren so- wohl der neoarktischen als neotropischen Region, besonders Amerikas, in vergleichende Beobachtung gezogen, sowie auch mit dem an Spezies, die dem P. Machaon sehr nahe stehen. In heisserm Klima sind diese Flecken meist zahlreicher und weniger vari- irend. Wie bei anderen Gattungen z. B. Rhodoceras Rh. die Spezies und Subspezies der wärmeren Län- der zahlreiche Schuppen mit orangegelbem Farbstoff OÙ NE ca anstatt gelben haben, also einen gròssern orange- roten Flecken tragen als die Snbspezies in kälteren ‘Gegenden, so verursacht, nach der Meinung des Vor- tragenden, auch bei Papilio Machaon wärmeres Klima das Auftreten rotbrauner Flecken bildender Schuppen im gelbfarbigen Ober-Flügel-Felde. Schein- bare Widersprüche mit dieser Annahme lassen sich wohl durch okologische, die Isothermen nicht be- rührende Verhältnisse, in welchen einzelne Indivi- duen oder viele Generationen nach einander auf- gewachsen sind, erklären. (Ausführlicher im Bericht in „Archives des scien- ces physiques et naturelles Genève.) Monsieur le Dr. Jaquet (Genève): „La vessie nata- toire des Loches d’ Europe. Les Poissons connus sous le nom général de Loches ne comptent que trois genres vivant en Europe. Ce sont le Misgurnus fossilis ou Loche d’Etang, le Cobitis taenia ou Loche des rivieres et le Nemachilus barbatulus ou Loche franche. On les rencontre soit dans les cours d’eau limpide, soit dans les endroits ou l’eau est stagnante. Ces poissons dont la longueur oscille entre 10 et 35 centimètres rappellent à première vue les Silures et les Lottes. La peau lisse renferme de toutes petites écailles: des barbillons garnissent une partie du pourtour de la bouche. Ce qui frappe a première vue dans la dissection, c'est la petitesse de la vessie natatoire. Elle est placée immédiatement en arrière de la tête, et est entourée d’une capsule osseuse qui dépend des pre- mieres vertèbres. Cette capsule forme une boite presque ronde chez le Cobit:s taenia; chez le Mis- gurnus fossilis un leger étranglement antéropostérieur la divise en deux moitiés égales, communiquant large- ment l’une avec l’autre. Chez le Nemachilus barba- tulus l’étranglement est tellement prononcé, qu’il ne reste plus qu'un petit pont reliant chaque capsule. La vessie osseuse présente de chaque côté une ou- verture, il existe en outre chez le Misqurnus et le Cobitis un orifice postérieur. Par ce dernier fait saillie une hernie sphérique, produite par la vessie membraneuse qui tapisse intérieurement la capsule osseuse. Cette hernie possède une cavité centrale communiquant librement avec l’intérieur de la vessie. Chez le Nemachilus, ia vésicule est miscroscopique, elle est reliée au canal de communication des deux moitiés de la vessie par une tige plaine. En dessous de la vésicule, se place un cordon dont une des extrémités se soude à la vésicule et l’autre repose sur la paroi dorsale de l’intestin. Les auteurs qui ont vu ce cordon ou pédoncule ont pensé qu'il était comparable au conduit pneumatophore des Cypri- noïdes, et ont fait rentrer les Loches dans le sous- ordre des Physostomes. Jusqu'à présent les données des auteurs sont basées uniquement sur des observations faites après dissection. Les coupes menées dans différentes directions nous ont montré les faits suivants: Un peu recourbé en arc, le pédoncule de la vessie nata- toire du Misgurnus renferme une glande composée close, dont les nombreux acini s'étendent dans toutes les directions. Chez le Cobilus taenia, il existe dans le pédoncule un canal terminé en coecum à son extrémité supérieure, tandis que l’extrémité inférieure s’ouvre dans le tube digestif. Chez le Nemachilus, le canal qui est loge dans le pédoncule est fermé en coecum à ses deux extrémités. ti LA FORT) 2 Nous sommes autorisés à dire que dans aucun cas, il n'y a dans le pédoncule de la vessie nata- toire de nos Loches d’Europe un canal s’ouvrant en même temps dans l’intestin et dans la vessie. Il n’existe donc pas de conduit pneumatophore. En conséquence, les Loches d'Europe doivent être sorties du sous-ordre des Physostomes lequel est caractèrisé par la présence d’un conduit pneumatophore établis- sant une communication entre l’intérieur de la vessie et le tube intestinal. — M. Fatio demande à M. Jaquet s'il a étudié le rôle physiologique de la vessie natatoire des Loches. M. Fatio pense que cette vessie sert à renseigner cette espèce de Poisson sur les variations de pression du milieu ambiant et joue probablement aussi un rôle respiratoire. M. Lang ne pense pas que la vessie natatoire des Poissons puisse servir à la réspiration parceque les gaz contenus dans cette vessie proviennent du réseau vasculaire des parois de cet organe et ne sont pas respirables. M. Studer demande à M. Jaquet s'il a con- staté une relation entre la poche osseuse qui entoure la vessie natatoire des Loches et la capsule crônienne. Herr Prof. Dr. Lang (Zürich): Ambulacralfurchen, Nerven und Epineuralkanäle der Echinodermen. Er hält dafür, dass dieursprüngliche Einrichtungsweise der Echinodermen eine ähnliche war, wie bei den Crinoi- den. Die Ambulacralfurchen dienten als Nahrungs- furchen dazu, Nahrungspartikelchen dem Munde zu- zuführen. Ihr Epithelboden wurde zunächst zu einem empfindlichen Sinnesepithel, dann zu einer epitheli- 10. 22 1) EE alen Nervenleiste. Dies ist der Ursprung des radiär angeordneten, oberflächlichen oralen Nervensystems der Echinodermen. In einem ähnlichen Zustande wie bei den Crinoiden treffen wir die Ambulacral- furchen und die Nervenleisten noch bei den Asteroi- den, obschon hier die Nahrungsaufnahme in anderer Weise erfolgt. Bei allen übrigen Echinodermen, bei welchen die Nahrung direkt durch den Mund auf- genommen wird, haben sich die Ambulacralfurchen geschlossen, sind die epithelialen Nervenleisten zu subepithelialen Nerven (circumoraler Ringstrang, radiäre Nervenstränge) geworden und haben sich damit im Zusammenhang die Epineuralkanäle ge- bildet. Der ontogenetische Vorgang ist dabei nach den vorliegenden dürftigen Beobachtungen, demjenigen nicht ganz unähnlich, durch welchen bei den Wirbeltieren das Neuralrohr mit dem Ca- nalis centralis entsteht. Zur Erläuterung demon- striert der Vortragende eine Reihe von Tafeln, an welchen Querschnitte durch die Radien verschiedener Echinodermen dargestellt sind. Herr Prof. Forel (Zürich): Zinige interessante Ameisennester; Polymorphismus und Ergatomorphis- mus der Ameisen. Der Vortragende demonstriert die entsprechenden Tiere. Er unterscheidet beiden Ameisen folgende Formen des Polymorphismus: 1) Gewöhn- liche Weibchen (geflügelt); 2) ergatomorphe, unge- flügelte Weibchen; 3) Soldaten; 4) Grosse Arbeiter; 5) Kleine Arbeiter; 6) Ergotomorphe, ungeflügelte Männchen; 7) Gewöhliche Männchen (geflügelt). Unter Ergatomorphismus versteht Vortragender das Vorkommen von fruchtbaren Männchen oder — 100 — Weibchen, welche die Form der Arbeiter annehmen, sowohl durch die Bildung des Thorax, als durck diejenige des Kopfes, der Augen, der Fühler, durch die Flügellosigkeit etc. Er erklärt den Ergatomor- phismus beider Geschlechter als eine durch die unter- irdische Lebensweise hervorgerufene Convergenz- erscheinung. Zoologische Gesellschaft. Bei Gelegenheit der letzten Jahresversammlung der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Lau- sanne beschlossen die Mitglieder der zoologischen Sektion die Gründung einer zoologischen Gesellschaft zur Förderung des Studiums der einheimischen Fauna. In diesem Jahre wurde nun diese Gesellschaft definitiv con- stituirt und zugleich als Sektion der Schweizerischen Gesellschaft aufgenommen. Folgendes Programm wurde angenommen: 1. Es constituiert sich eine Schweizerische zoologische Gesellschaft, welche sich als nächste Aufgabe die Erforschung der Fauna der Schweiz stellt. 2. Mitglieder der Gesellschaft können nur solche wer- den, welche zugleich Mitglieder der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft sind. Ueber die Auf- nahme entscheidet das absolute Stimmenmehr der bei der Jahresversammlung anwesenden Mitglieder. 3. Jedes Mitglied ist bemüht, entweder selbst oder innerhalb seines Wirkungskreises die Kenntnis der schweizerischen Fauna zu fördern. In erster Linie ist eine Vervollständigung der Schweizerischen zoo- logischen Bibliographie erwünscht, 4. Die Versammlung der zoologischen Gesellschaft findet Jeweilen bei Anlass der Jahresversammlung der ox — 101 — Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft statt, deren zoologische Sektionssitzung mit dem wissen- schaftlichen Teil der Sitzung der zoologischen Ge- sellschaft zusammenfällt. Bei jeder Versammlung soll ein Bericht über die Fortschritte der Kenntnis unserer Fauna vom ver- flossenen Jahre gegeben und in den Verhandlungen der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft publiziert werden. Bezüglich der zoologischen Nomenclatur schliesst sich die Gesellschaft den Beschlüssen der inter- nationalen zoologischen Kongresse von den Jahren 1889 und 1892 an. Bureau: Ehrenpräsidenten: Professor Dr. L. Rütimeyer. si i (o WORK“ Präsident: È Cei Stud Vicepräsident: Des AVE Ino; Sekretàr: Dr. M. Bedot. Mitglieder : Professor Dr. F. A. Forel. A. Korel. n PAIE a „ Zschokke. La LONG, si „ Béraneck. Bi SR ums: H. Fischer-Sigwart. Th. Bühler-Lindemever. Dr. v. Mandach. „ C. Mösch. Ma Coen erst 22 x EN ur AR } O steel Er i Se ; ATENA TIA N “ti spia a A a 3 EAN n Jg dedi Mer DEL siasi di Di) i Beriehte der Kommissionen. ni EN NERE pr È È fd RL tr. I Rapport du Comité Central pour l'année 1893-1894. M. M. Nous pouvons constater en commençant ce rapport que notre société est prospère et active. [association la confédération de sociétés et d'hommes qui sont unis par un lien commun pour l'étude des sciences physiques et naturelles en Suisse, représente un ensemble important : Membres ordinaires de la société helvétique 133 Membres honoraires) 2 MUR Te TU 75 Membres des 17 sociétés cantonales . . . 2764 Membres des 2 sections permanentes . . 271 10 commissions de notre société travaillant à des tâches spéciales et diverses. Nos rapports avec les autorités fédérales et cantonales, les rapports de nos comités avec les sociétés cantonales, les sections permanentes et les commissions sont excel- lents. Nous pouvons regarder courageusement en avant en continuant notre mission intéressante et utile au bien et à la gloire de la patrie. La position financière de la société n'est pas aussi brillante. Malgré la scrupuleuse économie que nous avons maintenue dans notre gestion, nous n’avons pas pu éviter un déficit à la fin de cette année, Le compte de la caisse: centrale était . — 106 — au 30 quin ls OP ER ts AR) au 30) Un MIS JAN AN ONE 042309) Déficit de l’année courante frs. 251. 92 Si les crédits ouverts à deux de nos commissions avaient été employés, le déficit aurait dépassé 750 francs. Il est vrai que nous avons eu cette année 409 francs de dépenses extraordinaires pour la conservation des blocs erratiques du Steinhof près de Soleure, en suite d'un crédit ouvert par l’assemblee générale de Bâle. Vous le voyez, nous sommes loin d’être au large pour la situation financière. Nous devons continuer à être prudents et très prudents, jusqu'à ce qu'une bonne fortune nous soit échue par des legs, donations, présents ou autres recettes extraordinaires. Nous les sollicitons instamment des membres de la société et des amis de la science qui sont en mesure de le faire. Toute donation qui accroîtra le capital de notre fortune inaliénable sera de l’argent bien placé pour l'avantage de la sience na- tionale en nous permettant de doter plus libéralement celles de nos commissions qui travaillent et veulent tra- vailler. À ce propos nous mentionnons avec reconnaissance le don généreux qui nous a été fait par le comité annuel de la session de Lausanne; il a versé à notre capital inalienable la somme de frs. 92.40, le solde de son excellente gestion financière. Si la caisse centrale, c’est-à-dire la fortune immé- diatement à notre disposition pour les dépenses courantes, solde ainsi ses comptes par un déficit, il n’en est pas de même pour le compte d'ensemble de la société, ainsi qu'il résulte du résumé que notre questorat va présenter. Notre fortune générale s’est accrue de frs. 2233. 90 malgré les dépenses considérables que la commission géologique a eues à régler. Cette heureuse ‚position résulte essen- — 107 — tiellement du succès encourageant qu'a rencontré parmi les membres et les amis de la société la souscription ouverte pour l'étude du glacier du Rhône: le compte de la commission des glaciers solde par un actif de frs. 6189. 18. La gestion financière a été faite cette année, sous la direction du comité central, par M'e Fanny Custer, fille de notre regretté questeur, Dr. Hermann Custer à Aarau, décédé le 27 août 1893. D'après les pouvoirs que vous nous avez accordés, nous l'avons chargée à titre provisoire de cette gestion, après avoir obtenu de notre collègue M. le Prof. Dr. Mühlberg d’Aarau une promesse d'appui et de conseils, si elle en avait besoin. L'expérience que M! Custer avait des affaires de la so- ciété, par le concours donné par elle pendant nombre d'années à son père dont elle était le fidèle secrétaire, était pour nous une gage d’une bonne tenue de nos intérêts financiers et administratifs. Notre attente n'a pas été trompée, et nous n’avons que des éloges et des remerciements à donner pour la manière correcte avec laquelle Me Custer a accompli sa tâche compliquée. Après étude approfondie de la question, après avoir consulté les membres les plus compétents et les plus au- torisés de la société, nous vous proposons de mettre fin à l’état provisoire qui nous a régi l’année dernière, en nommant à titre définitif Me Custer questeur de la so- ciete. Les comités et commissions qui ont le plus d’affaires avec le questorat sont unanimes à appuyer cette proposition. Nos relations avec les sociétés cantonales et les sections permanentes ont été excellentes. Nous avons à statuer sur une demande de la société zoologique suisse qui s’est constituée l’année dernière sous la présidence ae M. le Prof. Dr. Th. Studer à Berne, d’être reçue à — 108 — titre de section permanente de la société, au même titre et avec les mêmes droits que les sociétés géologique et botanique, ses sœurs aînées. Nous avons eu à nous occuper de la Bibliothèque de la société. Sous la direction de la société cantonale ber- noise qui contröle les comptes établis par notre excellent bibliothécaire en chef, M. le Prof. Dr. J. H. Graf, notre collection de livres s’accroit sans cesse, et devient de plus en plus importante. Dans l’année courante son accroissement a été de plus de 900 volumes et bro- chures. Elle contient plus de 20000 volumes. Il est done temps de lui procurer des locaux plus convenables et plus commodes que l’agrégat compliqué des trois. salles éloignées les unes des autres qu’elle occupe à Berne; il est temps surtout de pourvoir à son utilisation plus facile pour les membres non bernois de la société en les fournissant d’un catalogue complet et à jour. Notre bibliothèque est logée, par suite d’un contrat entre la société cantonale bernoise et la bibliothèque de la ville de Berne, dans les salles de cette dernière in- stitution. Or la bibliothèque de la ville obtenant de nouveaux locaux laissés libres par le transport du musée archéologique dans son palais neuf, la société cantonale bernoise nous a demandé de nouer des tractations pour demander une extension des salles qui nous sont ré- servées. La question étant compliquée, nous avons cru devoir charger une commission d'étudier l'affaire dans son ensemble et de nous faire rapport. Le rapport et les propositions vont vous être présentés par MM. Th. Studer à Berne, F. Lang à Soleure et J. H. Graf notre bibliothécaire en chef à Berne et vous aurez à en délibérer. Vu le grand nombre d’affaires administratives qui touchent & la bibliothèque, pour soulager la responsabilité — 109 — de notre bibliothécaire, et sur la demande personnelle de celui-ci, nous vous proposons la création d’une com- mission de la bibliothèque et de lui continuer des pou- voirs pour les années à venir. Vous avez l’année dernière institué une commission des glaciers et vous l’avez chargée si les fonds né- cessaires pouvaient ètre réunis par souscription volon- taire de suivre à l’étude scientifique du glacier du Rhòne, telle qu'elle avait été commencée par le Club alpin suisse, autrefois associé pour cette entreprise à notre société. (Voir Actes de Soleure 1869 et actes de Lau- sanne 1893.) Le rapport de cette commission nous dira quel a été l’heureux résultat de la souscription que nous avons ouverte. Si tòt que la somme nécessaire pour le début des travaux a été réunie, en vertu des pouvoirs que vous nous aviez donnés, nous avons noue des trac- tations avec le bureau topographique fédéral, qui nous a promis son précieux concours. Nous avons signé avec ce bureau un traité en date du 16/20 février 1894 (voir Annexe au rapport de la commission des glaciers) qui nous assure la collaboration généreuse et dévouée de cet institut et de ses savants ingénieurs pour une durée de 6 ans, soit jusqu'en 1899. Pendant ce temps nous chercherons à recueillir des fonds plus étendus et à assurer après cette date la continuation d’une entreprise qui fait honneur à la science suisse et qui doit être néces- sairement poursuivie. La commission géodésique a subi une grande perte dans la personne de son président le Prof. Dr. R. Wolf décédé à Zurich le 6 décembre 1893. Nous n’avons pas à célébrer ici les services rendus à la science suisse par ce regretté collègue; ils sont dans notre mémoire à tous. Conformément aux statuts, la commission s’est constituée à nouveau et a nommé comme président M. le — 110 — Prof. Dr. A. Hirsch à Neuchatel qui nous présentera son rapport. Pour la commission de publication de mémoires, con- formement à vos décisions de l’année dernière nous avons maintenu à son credit le total actif de son compte sans rien diminuer aux recettes normales de l’année. De cette manière la commission saura de quels fonds elle peut disposer et pourra établir les devis et projets de publication d’après les sommes qu’elle aura écono- misées les années précédentes. Cette commission a appris avec émotion la mort de son ancien membre et président M. le Dr. Louis de Coulon, décédé à Neuchâtel le 13 juin 1894. Coulon avait réorganisé et présidé la commission des publications de 1836 à 1849, et lui était resté associé jusqu'en 1874. Nous lui garderons un fidèle souvenir. A propos de cette commission nous vous deman- derons de prendre une décision définitive au sujet des tirages à part à assurer aux auteurs des mémoires. L'assemblée préparatoire de Lausanne s’en était occupée, et avait fait un préavis favorable aux propositions de la commission et du comité central. Mais un lapsus du secrétariat a né- gligé de ténoriser les décisions. La commission sismologique avait négligé l’année dernière de nous présenter ses comptes pour l’époque 1892/93. Ces comptes nous ont été adressés en date du 10 avril 1894; ils soldaient par un reliquat actif de frs. 103.40. Nous les avons vérifiés et approuvés selon les pouvoirs qui nous avaient été donnés. L'exposition nationale que Genève prépare pour l’année 1896 est une œuvre qui intéresse toute la Suisse, et notre société en particulier. Nous avons pu, sans crainte d’être démentis, assurer nos confédérés de Genève de la sympathie que l’entreprise trouvera auprès des — 111 — naturalistes suisses. Nous avons chargé notre collègue M. le Prof. Golliez, du comité central. d'étudier la partici- pation éventuelle à l'exposition de notre société, de ses commissions, des sociétés cantonales, des sections per- manentes dont nous sommes l’organe. Nous vous pro- posons de créer une commission Chargée de préparer et d'organiser cette exposition des naturalistes suisses. En fait de nouvelles nominations dans les com- missions nous avons l'honneur de vous proposer. 1. Commission de la fondation Schläfli, en remplacement de MM. Schnetzler de Lausanne et Cramer de Zurich, démissionnaires : M. le Prof. Dr. L. de Fischer à Berne, M. le Prof. Dr. H. Blanc à Lausanne. 2. Commission de la Bibliothèque, création nouvelle: MM. Prof. Dr. F. Lang à Soleure, Th. Studer et J. H Graf à Berne. 3. Commission de l'exposition de Genève, création nou- velle : MM. H. Golliez à Lausanne et C. de Can- . dolle à Genève. 4. Commission géodésique en remplacement de M. R. Wolf décédé: M. le Prof. Dr. A. Riggenbach à Bâle. 5. Commission géologique, adjonction de 2 nouveaux membres: MM. Prof. E. Renevier à Lausanne et Prof. Dr. U. Grubenmann è Zurich. 6. Commission limnologique en remplacement de M. J. Coaz, démissionnaire: M. le Dr. J. Heuscher a Zurich. Nos rapports avec les autorités fédérales ont été excellents et nous avons à exprimer au haut Conseil fédéral et à la haute Assemblée fédérale notre reconnais- sance pour l’appui généreux et efficace qu'ils continuent à accorder aux études scientifiques que nous représentons en Suisse. Outre les credits ordinaires alloués à nos — 112 — ccınmissions géodésique, géologique et à notre com- mission des publications, la haute Assemblée fédérale a accordé à la commission géologique un credit supplé- mentaire de frs. 10000 pour régler les comptes des belles publications que vous avez admirées. Vous nous avez chargé l’année dernière de prendre auprès de la Confédération l'initiative d’une demande d'acquisition en faveur du musée national des collections importantes recueillies au Schweizersbild à Schaffhouse par notre collègue, M. le Prof. Dr. J. Nüesch. Appuyés par des rapports circonstanciés présentés par MM. Franz Lang de Soleure, Th. Studer de Berne et Alb. Heim de Zurich nous avons en date du 24 octobre 1893 adressé notre demande au haut Conseil fédéral (Voir annexe). Elle a été accueillie avec bienveillance par M. le conseiller fédéral Schenk, chef du Département de l'Intérieur qui a mené à bien les tractations de cette affaire et les votes de l’Assemblée fédérale en juin 1894 ont assuré à la Suisse la conservation de ces précieux monuments archéologiques et paléontologiques, qui sans cette intervention étaient menacés d’être enlevés par l’étranger comme tant d’autres trésors nationaux. Notre société saura exprimer aux hautes Autorités fédérales la reconnaissance des naturalistes suisses pour cette muni- licence intelligente et utile. Notre société a été invitée à se faire représenter aux XI° Congrès international de médecine à Rome en mars 1894. Nous y avons délégué notre collègue M. le Prof. Dr. M. Dufour à Lausanne. Tell est le tableau général de la marche de notre association pendant l’année écoulée. L'activité des di- verses commissions va être résumée dans les rapports spéciaux qui vous seront présentés. H. Golliez, secrét. F. À. Forel, prés. Il. Le Comite centrale de la Société au haut Conseil fédéral Suisse. Monsieur le President de la Confédération ! Messieurs les Conseillers fédéraux ! Nous avons été chargés par l’Assemblée générale de la Société helvétique des sciences naturelles, réunie à Lausanne le 6 septembre d'appeler Votre bienveillante attention sur l’importante collection archéologique et paléontologique que M. le professeur Dr. J. Nuesch a récoltée dans ses fouilles au pied du rocher du Schweizers- bild, près de Schaffhouse. En octobre 1891, M. Nuesch découvrit dans cette localité les traces d'habitation successive de diverses peuplades qui s’y sont établies, les unes après les autres, depuis les plus anciens âges de l'humanité en Suisse. Les hommes contemporains des grands glaciers de l’époque quaternaire, les chasseurs de rennes, d’abord, puis les hommes armés de pierres polies, contemporains des sta- tions lacustres, puis les hommes de l’âge du bronze, dans les époques préhistoriques; plus tard, dans les époques historiques, dans tous les siècles successifs, des tribus plus ou moins nomades ont planté leurs tentes au pied du Schweizersbild, et y ont séjourné plus ou moins long- temps. Dans chacun de ces séjours, ils ont laissé sur le sol quelques débris de leur industrie, de leurs armes, quelques tombes de leurs morts, ou les ossements des 8 — 114 — animaux dont ils se nourrissaient ; ces débris se sont super- posés en couches stratifiées dont M. Nuesch, avec une patience admirable, a pu déméler l’ordonnance, et dans lesquelles il a recueilli des milliers de pièces intéressantes. Au dessous de ces couches humaines il a su, en outre découvrir les fossiles d'une faune jusqu'ici ignorée en Suisse, et prouver que, pour un temps, notre pays a été habité par une population animale analogue à celle des steppes et des tundras de la Sibérie. Ces découvertes ont été un évènement scientifique qui a attiré sur notre patrie l'intérêt du monde instruit ; les recherches et les collections de M. Nuesch ont été admirée par les nombreux visiteurs compétents qu'elles ont appelés à Schaffhouse. Or nous sommes menacés de voir partir de Suisse cette collection unique au monde. Des offres d’achat ont été faites à M. Nuesch de divers côtés, par des parti- culiers et des musées de l'étranger. Nous avons obtenu que jusqu'à présent aucun marché n'ait été conclu. Nons avons porté cette question devant la Société helvétique des sciences naturelles, et après avoir entendu les rapports verbaux d'hommes compétents, MM. les professeurs Dr. F. Lang de Soleure, Dr. Th. Studer de Berne, Dr. A. Heim de Zurich, l’assemblée générale a décidé de s’adresser aux hautes Autorités de la Con- fédération, en les priant de bien vouloir veiller à ce que ces précieuses collections soient, si possible, conservées à la Suisse. La Société unanime nous a donné le mandat de faire dans ce sens une démarche auprès du haut Conseil fédéral. Nous avons demandé aux naturalistes les plus autorisés qui ont étudié la collection de M. Nuesch de nous donner un rapport écrit sur la valeur et l’impor- tance des découvertes faites par ce savant, et sur l’in- — 115 — térêt qu'il y aurait à en conserver les monuments dans dans un musée Suisse, dans le Musée national par exemple. Nous avons l’honneur de joindre à cette lettre les rap- ports, tous favorables, de MM. Lang, Studer et Heim. En exprimant l'espoir que Votre haute Autorité fédé- rale voudra prendre en considération l'initiative que nous avons la liberté de lui adresser, nous Vous prions, Mon- sieur le Président de la Confédération et Messieurs les Conseillers fédéraux d’agréer l’hommage ‘de notre respec- ‚tueux dévouement. Au nom du Comité central de la S. H. S. N. Le secrétaire : Le president: H. Golliez. F. A. Forel. Lausanne, le 24 octobre 1893. HI. Rechnungs-Auszug der 66. Rechnung pro 1893/94. A. Central-Kasse. Vermögensbestand am 30. Juni 1893 Einnahmen. Aufnahmegebühren . Jahresbeiträge 5 Zinsgutschrift und brain Ta Diverses O Total: Ausgaben. Auslagen des Central-Comités pro 1892/93 Jahresversammlung in Lausanne . Bibliothek . Verhandlungen, Canio man und Dida ; Erdbebenkommission . Erratische Blöcke auf Steinhof Diverses Total: Saldo B. Unantastbares Stamm-Kapital (inbegriffen Frs. 500. — Bibliothek-Fonds.) Bestand am 30. Juni 1893 . Zuwachs durch ein neues Mitglied IR heit ni » Saldo der une des J io in Lausanne end am 30. malt 1894 : . | 4491 Cts. Da ñ È RL ER ù pop | Fra. | Ch C. Bibliothek-Rechnung. | Einnahmen. | “alle Wan NOE E | Beitràge der Conigli MASSEI A en ae | 1200 | — PATES Hotte Re | 37 | 50 rs ersnlungen und tai von Rallbeen a | _388 | — Total: | 1680 | 29 Passiv-Saldo | 60 | 90 | 1741 | 19 Ausgaben. | | Bücher-Anschaflungen und i à E | 438 | 94 Buchbinderarbeiten . ; | 491 | 90 Lokalmiete und Salair für Anshülfe . | 545 | — Porti, Frachten und Verschiedenes . . | 265 | 35 [ra 19 D. Denkschriften-Konto. | | Einnahmen. i Bundesbeitrag pro 1894 . PINNA ae lie | 2000 | — Merken yon, Denksehriften.... ici ALES 997 | 85 i Total: | 2997 | 85 Ausgaben, | Bruck von Denkschritten a. EL ne 14860080 KurtessVersicherungiete.. 0 300.60 Total: | 1737 | 40 RD e ESEL RE N Nu a I DEIN VAS | | 2997 | 85 E. Rechnung der Schläfli-Stiftung. | | I. Stamm-Kapital. I Frs. 10000. — Centralbahn-Obligationen und i Frs. 4000. — Obligationen Neues Stahlbad St Moritz. | — 118 — Frs. Cts. II. Laufende Rechnung. Einnahmen. | Daldo; vom 30. Juni 1893720 ara. RR 2.2200 Mellon 56 Zinse und Zinsgutschrift rl 25 Total: 1822 | 21 Ausgaben. Druck und Adressieren der Cirkulare . . . . . . 37 | 50 Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften . . . . .| 1 | — PORGERE CAM AS LES Me Re en 164 115 Total GTA N65 Saldos nn RI e e o | 56 ua F. Commission geodesique. | | Extrait des comptes présentés par M. le colonel Loch- | mann, questeur de la Commission, le 1 janvier 1894. | Recettes. | Solde au sl décembre 1892 MSN CRCR ae | 50 | 86 Subside de la Confédération pour 1898 bias i Lau) | — NS SR AC CS RENE RES ES NE TES | CE 15216 | 91 Dépenses. | La Dépenses de la commission, honoraires, déplacements | CIE AIS O Si . | 8988 | 80 Nivellement de précision au bien ie | IO) Ro e Ro EV) — Imprimes 20: ol 20 Séances de la commission . . . . || 380 170 Conférences de l'Association i de aria | Bruxelles 1892 et Genéve 1893 . . | 1285 — Contribution de la Suisse à l’association iano | 178 | 75 Frais de bureau et divers . Ne | 179 | 70 Solde au 31, (décembre, 18930. 0 02... 2... | 2140756 _15216 | 1 G. Commission géologique. Einnahmen. Saldo am 81. Dezember 1892 . Bundesbeitrag für 1893 Bundesbeitrag, Nachtrag für 1893 Verkauf der Geologischen Mitteilungen Zinse Ausgaben. Honorar und Entschädigungen für die Geologen Druck und Lithographie, Text und Tafeln Diverses Saldo am 31. Dezember 1895 . : H. Rechnung der Gletscher-Commission. Einnahmen. Aversalbeitràge 3 Jahresbeiträge pro 1893 n) cp VISSE a Zinse und Zinsgutschrift . Ausgaben. Frankaturen Drucksachen . 2 Bruchzins der Oblig. Kt. Nn Saldo Cts. Gesamtvermögen der Gesellschaft. Aktiv-Saldo. Central-Kasse Stamm-Kapital . Denkschriften Bibliothek RES RAR Schläfli-Stiftung: Stamm-Kapital A = Kasse . Geologische Kommission Geodetische È Gletscher È Passiv-Saldo. Bibliothek INCARNA TE Vermehrung auf 30. Juni 1894 . 30. Juni 1894 130. Juni 1893 Frs cis | Frs. | Cts. | 4491 |09| 4239 | 17 11000 | — | 11242 | 40 — ||| 1260) 45 54 |79 | Ie 14000 | —| 14000 | — 1116 |86] 1754 | 56 6286 |43| 468 | 51 50 |86| 140 56 — |—| 6189 | 18 37000 |03| 39294 | 83 —_ |__| Golan 2233 |90 | 39233 |93|| 39233 | 93 ID PRE IV. Bericht über die Bibliothek der Schweiz. Naturforschenden Gesellschaft vom I. Juli 1893 — 30. Juni 1894. Die Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft hat sich im angegebenen Zeitraum ruhig und. normal weiter entwickelt, jedoch sind einige Punkte ganz besonders hervorzuheben. Was 1) die Benutzung anbetrifft, so haben 31 Mitglieder die- selbe an Ort und Stelle 206 Mal benutzt. An aus- wärtige Mitglieder wurden neben dem regulären Tauschverkehr 62 Postpakete expedirt und der Brief- verkehr belief sich auf 154 Briefe und 55 Post- karten. Ausgeliehen wurden im ganzen 325 Werke. 2) der Tauschverkehr. Wir sind mit 337 ausländischen (resellschaften und Akademien und mit 23 schweize- rischen Gesellschaften im Tauschverkehr. Denselben. erneuert haben: Altenburg, Naturforschende Gesellschaft des Osterlandes, Ulm, Verein für Mathematik und Naturwissenschaften. Neue Verbindungen wurden vielfach angeknüpft : Salem, Essex Institute. 1890. 1891. 1892. Ekaterinenburg, Société ouralienne d’amateurs des sciences naturelles 1891. 1892. Pisa, Il nuovo cimento, (Giornali per la Fisica e la Chi- mica Tom. 19- 34. Lübeck, Mitteilungen der Geographischen Gesellschaft und des Naturhistorischen Museums. po Lille, Revue biologique du Nord de la France. Lvon, Archives du Museum d’histoire naturelle. Tom. I— VI. (Genova, Museo civico. Berlin, Physikal-Techn. Reichsanstalt. sacramento, California State Mining Bureau. London, Geological Society. Von 1860 an. Alle diese Verbindungen wurden womöglich so ein- geleitet, dass wir immer zwei Exemplare erhielten, wovon das eine im Auftrage der bernischen Naturforschenden Gesellschaft an die Bernische Stadtbibliothek abgegeben wird. 3) Erwerbungen: Ausser denjenigen Bücheru, die wir auf dem üblichen Weg des Tauschverkehrs erhalten haben, erhielt die Bibliothek folgenden Zuwachs: NE Dune HyRauisich: Wien, Sonnblick Verein, Jahresbericht I, für das Jahr 1892 mit 4 Tafeln in Licht- druck. Wien 1893. 53 S. 4°. Prag, Böhm. Kaiserl. Fr. Jos. Akademie. Paläontographica Bohem. No. 1 u. 2. Pras 189227742, Rozprary, trida Il. Rocnik I. (1891/92). Prag 1892. 8°. 5 Theorie plnost&nuychnosuiku obloukorych o dron opêräch. Prag 1892. 196 S. 8°. Strouhal V., O zirotè a pusobeni D A. Seydlera. Prag 1892. 34 S. 8°. Caracas, Codigo de minas y vocabulario. Caracas ISIS US: f Gottingen, Königl. Gesellsch. d. Wissenschaften und _ d.Georg. Augusts-Universität-Nachrichten 1893. No. 1—10. Gött. 1893. 430 5. 8°. -Petersburg. Kaiserl. Mineral. Gesellsch. Materialien zur Geologie Russlands. Bd. XVI, Salem, Upsala, Mülhausen, Ekaterinburg, Petersburg, Siena, Pisa, Aguascalientes. — 123 — Petersburg 1893. 336 S. 8° mit 1 geol. Karte, 2 Taf. und 20 Holzschn: im Text. Essex Institute. Report of the An- nual Meeting. 1890, 91, 92. A. Rough, Subject Index to the Publications of the Essex Institute: Proceedings 1— 6. Bulletin 1—22, Historical Collections 1-27, 29 S. 8°. Historical Sketch of Salem 1626— 1879, by Chas. S. Osgood and H. M- Batchelder. Salem 1879, 280 S. 8°. In bjudningsskrifter till De Högtidligheter hvarmed Trehundraärsminnet af Upsala Möte, Kommer att Firas J Upala. 5. bis 7. September 1893. 8°. Société industrielle. Führer durch das Naturgeschichtl. Museum. Mühlhausen ST OS NS MEN Société ouralienne d'amateurs des scien- ces naturelles. Jahresbericht XXI. Bd. (ESS O DISSI (928115287 Ekaterinburg 1892. Geographische Gesellschaft. Bericht 1892. Petersburg 1893. 8°. R. Accademia dei Fisiocritici Processi Verbali delle Aduanze. Siena 1894. 8°. Il nuovo Cimento, Giornali per la Fisica e la Chimica. R. Felici—A. Batelli--V. Vollterra—Terza Serie. Tom. 19—34. Pisa 1886. 8°. In mordalidad del Alma — Dr. Diaz de Leon. Edicion especial de El Instructor. 240 S. Aguascalientes 1894. 12°. Melbourne, Amiens, Thorn, Stockholm, Mexico, Freiburg, Berlin, Lübeck, Lille, Lyon, oA eu Illustrated Offleial Handbook to the Aqua- rium, Picture Galleries and Museum Collections. Melbourne 1894. 119 S. 8°, Bulletin de la Société Linnéénne du Nord de la France. Tome XI. 1892—93. (No. 235-258). Amiens 1892. 8°. Die Grabdenkmäler d. Marienkirche in Thorn von Arthur Semrau, v. Mitgl. d. Copernikus-Vereins mit 11 Kunstbeilagen und 11 angehängten lith. Tafeln. Thorn 1892. 66 S. 4°. Carl von Linnes Brefvexling. Catalogue de la correspondance de Linné. Stock- holm 1885. 4115285 Boletin de Agricultura, Mineria é Indu- strias. Anna Ill, 1—6. Mexico 1893. 8°. Girard, R. d. Le Deluge devant la critique historique. I° Partie: l’ecole historique. Friburg 1893. 374 S. 8°. Deutscher Fischerei-Verein. Mitteilungen der Sektion für Küsten- und Hochsee- Fischerei. Jahrgang 1894, No. 1—6. Berlin 1894. 8°. Mitteilungen der Geographischen Gesell- schaft und des naturhistorischen Museums Lübeck. II. Reihe, Heft 4-6. Lübeck 1892. 8°. Jahresbericht des naturhistorischen Mu- seums Lübeck für das Jahr 1892. Lübeck 1893. 8°. Revue Biologique du Nord de la France 6m Année. No. 1-8. Lille 1893. 8°. Archives du Museum d’histoire naturelle de Lyon. Tom I—VI. Lyon 1876. fol. Genova, Berlin, Sacramento, Prag, London, — 125 — Museo civico di storia naturali. Separata aus den Annali. 424 Stück. Genova. 8°. Physikalisch - technische Reichsanstalt. Wissenschaftliche Abhandlungen. Bd. 1. Berlin 1894. 4°. California State Mining Bureau: State Mineralogist. Annual Report 8, 9, 11. Sacramento 1888—93. 8°. Böhm. Kaiser. Frz. Jos. Akademie. Bulletin International. Resume des tra- vaux présentés. Classe de sciences mathématiques et naturelles No. 1 avec 11 planches. Prag 1894. M5 8.1.80. Vesely, Dr. A. Medicinska Rus, Prag 1894. 168) 8,8%. Geological Society, Quarterly Journal, London 1860. 8°. No. 61—198. Catalogue of the Library 1880. 618 S. 8°, Ormerods Geological Index with supple- ments. London 1870. 8°. B. Geschenke: Forel, M. A. Histoire naturelle des hymenopteres, 2° partie; Les Formicides (Vol. XX, Supplement au 28° fasc.) 50 S, 4°. i == Sur la classification de la famille des formicides, Sep. Abdruck 6 S. 8°. 1893. — Observations nouvelles sur la biologie de quel- ques fourmis. Sep. Abdr. 3 S. 8°. Saint-Lager. La guerre des nymphes, suivie de la nouvelle incarnation de Buda. Paris 1891. 29051108 — La priorité des noms de plantes. Paris 1890, 31 S. 8%. — Considérations sur le polymorphisme de quelques espèce du genre Bupleurum. Paris 1891. 24 S. 8°. — Note sur le carex tenax. Paris 1892. 12 S. 8°. — Aire géographique de l’arabis arenosa et du cir- sium oleraceum. Paris 1892. 15 S. 8°. — Un chapitre de grammaire à l’usage des bota- nistes. Paris 1892. 23 S. 8°. Barbera, L. Teoria della integrabilità delle funzioni. Bologna 1890. 213 S. 8°. Fischer, Ed. Beiträge zur Kenntniss exotischer Pilze. Sep. Abanı 189302918) 1,8% mit al Ran Instruktionen für die Beobachter der meteoro- logischen Stationen der Schweiz. 2. Aufl. Zurich 18936 Au Se 007,82 Sarasin Ed. et De la Rive L. Interférences des on- dulations electripues par reflection normale sur une paroi metallique. (Extrait.) Geneve 1893. 66 S. 8° avec 4 pl. Oser, Wilh. Ueber eine neue Synthese von Pyrazol- derivaten und Phendihydromiazin. Diss. Zürich SO. 19) Sr 8% Forel, Aug. Les formicides de l’empire des Indes et de Ceylan. Part. Ill. 20 S. 8°. Sep. Abdr. Zürich, Schweiz. Apothekerverein, Festschrift z. Er- innerung an die 50 jährige Stiftungsfeier 1893. Zurich Megan 2097583 Fischer, Ed. Neue Untersuchungen zur vergleichenden Entwicklungsgeschichte und Systematik der Phal- loideen. Sep. Abdruck 1893. 51 S. 4° mit 3 Malz und Rue. Journal de Pharmacie et des Sciences Accessoires, contenant Le Bulletin de la Société de Phar- macie de Paris. Tomes IV a XXVII 1818 a 1841. 8° avec table analyt. 1831. — 127 — Pasteur, Jubilé de M. 1822—1892 (27 Decembre, Paris 18959275 Planches M 83LS 42) Forel Dr. A. Les Formicides de la province d'Oran (Algérie) extrait — avec 2 planches. Lausanne 1894. 45 S. 8°. Cobb N. A. Plante Diseases and their Remedies. Diseases of the Sugar-cane with over 70 Illu- strations. Sydney 1893. 56 S 8°. Forel Dr. A. Les Formicides de l’empire des Indes et de Ceylan. Part. IV, Adjonction aux Genres Camponotus et Polyrhachis. Rogel, Franz. 4 Brochuren mathem. Inhalts, 25 S. 8°. Wolfer A. Nekrolog von Rud. Wolf. Sep. Abdruck. TS MSN Forel, Dr. A. Quelques formis de Madagaskar, de Nou- velle Zélande, de Nouvelle-Calédonie, de Queens- land et de Perth, extrait 1894. 12 S. 8°. Vallot, J. Annales de l'observatoire météorologique du Mont-Blanc. I Vol. Paris 1893. 183 S. 4°. Studer Dr. Th. u. Dr. Fatio. Katalog der schweiz. Vogel. II. Lieferung: Eulen und Spaltschnabler mit 4 Kartenbeilagen. Bern 1894. 192 S. 8°. — Reports of the Dredging operations of the West Coast of Central America to the Galopagos in charge of Alexander Agassiz, Carried on by the U. S. Fish-Commission Steamer Alba- tross. Note préliminaire sur les Alcyonaires, par Th. Studer. — Zwei grosse Hunderassen aus der Steinzeit der Pfahlbauten. — Ueber die Bevölkerung der Schweiz. —- Faune du lac de Champex, — 1283 — Journal für Praktische Chemie von Otto Linné Erd- mann. Leipzig. Band VII bis XXIX, fehlt Band XV Se Dr. Th. Steck, Beiträge zur Kenntniss der Hymen- opteren Fauna. 1. Blattwespen, Sep. Abdr. Schaffhausen 1893. 45 S. 8°. Niederrheinische Gesellschaft in Bonn. Allgem. Sitzung am 2. Juli 1893. Feier des 75 jährigen Bestandes der Gesellschaft. 21 S. 8°. Wirz, Joh. Flora d. Kantons Glarus. 1. Holzgewächse, Im Auftr. d. Nat. Ges. d. Kt. Glarus. Glarus 1895. AUS. 122 Forel Auguste, nouvelles fourmis d'Australie et des Canaries. Extrait des Annales de la Société Entomologique de Belgique 1893. 13 S. 8°. Die Chemie und das Problem von der Materie, Rede gehalten am 31. Okt. 1893 von Joh. Ntsineemuis.!ıkemae Neger 2.3. Die wichtigsten Errungenschaften der Chemie im letzten Vierteljahrhundert. Rede gehalten am 12. Dez. 1892 zu Berlin von Joh. Wisli- cenus. Berlin 1392. 14 S. 8° Die Parallel-Perspektive, Studie v. A. Benteli. Sep. Abdruck. 8 S. 8. Dr. V. Stercki. Observations on Vallonia (From the Proceed of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, May 30% 1893). 45 S. 8°. Beiträge zur Flora des Cantons Aargau von Hermann Lüscher No 6 und 7 der deutschen botanischen Monatsschrift. E. Renevier, prof., Geologie des Préalpes de la Savoie, adresse présidentielle, présentée à la 76° session de la Soc. Helvét. des Sciences nat. Lausanne 1893, UD IS MEL — 129 — Delebecque A. Atlas des lacs francais. fol. Steck, Dr. Th. I. Die Wassermassen des Thuner- und Brienzersee’s. Il. Die Denudation im Kander- gebiet. Sep. Abdr. Bern 1892. 12 S. 8°. Schardt, Dr. Hans, Sur l’origine des Préalpes romandes Forel, (Zone du Chablais et du Stockhorn). Extrait. Veytaux p. Montreux 1893. 14 S. 8°. Dr. A. Formieides de l’Antille St. Vincent. Extrait. London 1893. 85 S. 8°. Abessinische und andere afrıkanische Ameisen. Sep. Abdr. 31 5. 8°. Water A. W. Quelques roches des Alpes Vaudoises, étudiées au microscope. Extrait 5 S. 8°. Influence of the weather on the body tempe- rature, as shown by figures collected in Davos, Sep. Abdr, 103. 82. Some Meteorological Conditions of Davos, Re- duced to Average Curves. Davos 1890. 6 S. und 2 Taf. 8°. On Peculiar Ice Torms. Extrait. 3 S. 8°. Preliminary remarks on observations made in Davos in the winter 1881—82. 28 S. 8°. Note from Davos Dörfli. Extrait. 12 S. 8°. Observations made in St. Moritz in the winter 1881—82. Extrait. 15 S. und 2 Taf. 8°. Certain Lines, observed in Snow Cristals. Extrait. kondon 1887. 10752 8% Original Communications, old and new alpine winter stations. Extrait. 1886. 6 S. 8°. On the use of the Avicularian Mandible in the determination of the Chilostomatus Bryozoa. Extrait. 6 S. und 1 Taf. 8°. — 130 — Freudenreich de, Ed. Les Microbes et leur röle dans la Laiterie. Avec 2 Figures dans le texte. Paris 1794. 1205. 8° Ritimeyer, Dr. L. Vom Meer bis nach den Alpen; öffentliche Vorträge gehalten in Bern 1854. Bern 1854. 307 S. 12°. Verzeichnis der Bücher, welche aus dem Nachlass des Herrn von May von Rued . der Bibliothek der Naturforschenden Gesellschaft zu Bern geschenkt wurden. (Nov. 1893.) = ne _— x I. Astronomie. NO. B 4184. Bode. Astronomisches Jahrbuch. Berlin. 8°. Jahrgänge 1781, 85 —88; 1790— 1801; 1804 bis 1840. B 4183, — Anleitung zur Kenntnis des gestirnten Himmels. Berlin 1777. 6788. 8°. B 4182. — Beiträge zu den neuesten astronomischen Entdeckungen. Berlin 1788. 288 S. 8°, B 4201. — Allgemeine Beschreibung und Nachweisung der Gestirne. Berlin 1801. 96 S. Fol. Mädler. Der Wunderbau des Weltalls. Berlin 1861.,66278.,8L. — Atlas dazu. Berlin 1861. — Die Centralsonne. Dorpat 1846. 47 S. 4°. — Beiträge zur physischen Kenntnis der himm- lischen Körper im Sonnensysteme. Weimar 1841. 1528. 4°. B 4186. — Der Mond nach seinen kosmischen und in- dividuellen Verhältnissen. Berlin 1837. 412 Sr No. P 4203. B 4179. B 4493. B 4192. P 4200. B 4199. er Mädler. Beobachtungen der kaiserl. Universäts- Sternwarte. Dorpat. XIV. Band. 354 S. 4°. — Untersuchungen über die Fixsternsysteme. 2 Teile. Mittau u. Leipzig 1847. Fol. *Schröter. Neueste Beiträge zur Erweiterung der Sternkunde. 3 Bände. Berlin 1788. 8°. Sammlung astronomischer Tafeln. 3 Bände. Berlin 1776. 8°. Littrow. Die Doppelsterne. Wien 1835. 174 Sn — Sterngruppen und Nebelmassen des Himmels. Wien 1835. 87 S. 8°. — Diastrik oder Anleitung zur Verfertigung der Fernrohre. Wien 1830. 494 S. 8°, geb. W. Struwe. Additamentum. Petropoli. 1840. 30 5. 80 — Etudes d’astronomie stellaire. Petersburg 1847. 578. 8°. — Stellarum dupplicum et multiplicium per magnum Fraunhoferi Tubum. Petropoli 1837. 331 S. Fol. geb. Doppler C. Beiträge zur Fixsternkunde. Prag 1846. 265. 8°. Heiss E. Die periodischen Sternschnuppen und die Resultate der Erscheinungen. Köln 1849. ADS MSN Nürnberger Dr. E. Astronomische Reisebe- richte. Kempten 1837. 3725. 12°. Gruithuisen Dr. Fr. Naturgeschichte des ge- stirnten Himmels. München 1836. 423 S. 8°. — Solonognotische Fragmente. DB 4198. B 4290. À 4205. I 585. — 133 — Gelpke. Algemeine Darstellung der Ober- flächen der Weltkòrper unseres Sonnenge- bietes. Leipzig 1811. 59 S. 8°. — Neue Ansicht über den merkwürdigen Natur- bau der Kometen. Leipzig 1829. 220 S. 12°, geh. Sachs Salomo. Das Sonnensystem. Berlin 1850. 202 S. 8°. Böhm Dr. S. G. Beschreibung des Uranuscops. Leipzig 1850. 24 S. 8°. Spörer Prof. Beobachtungen von Sonnen- flecken (II). Anclam 1863. 20 5. 8°. Schweigger. Über die Natur der Sonne. Halle 182973518. ‚87. Airy George. Sechs Vorlesungen über Astro- nomie. (Aus d. Engl. übers. v. Dr. H. Seebald.) Berlin 1852.. 2758. 12%. Rhode. Gedrängte Übersicht der Revolutionen der Erdkruste. Darmstadt 1842. 39 S. 12°. Adams. An Explanation of the observed irre- gularites in the Motion of Uranus. London 1846. 315. 8°. Clausius R. Akademische Vorträge. II. Über das Wesen der Wärme. Zürich 1857. 315. 8°. Benzenberg. Die Sternschnuppen. Hamburg 1839. 3378. 8°. Bernard de Fontenelle. Dialoge über die Mehrheit der Welten. Berlin 1798. 364 S. 12°. Schumacher. Jahrbuch für 1844. Stuttgart und Tübingen 1844. 254 S. 12°. Voigt S. H. Entwickelung der physischen Be- schaffenheit der Kometen. Rudolstadt 1808. 16.822.108 No B 4187. B 4185. B 4210. B 4206. B 4197. B 4191. — 134 — Jahn G. A. Anleitung zur genauen Bestimmung des Ganges und Standes der Uhren. Leipzig 1842. 239 S. 8°. Herschel erster Band: Ueber den Bau des Himmels. Dresden u. Leipzig 1826. 502 S. 8°. Haug. Auleitung zum Gebrauch eines Sextanten und dessen hiezu gehörigen Sonnenhöhen. Stutt- san 1792 Od 12. Schöpffer. Die Bewegungen der Himmelskörper. Braunschweig 1854. 52 S. 8°. „Die Erde steht nicht fest.“ Brief an Dr. C. Schöpffer. Wesel 1854. 34 S. 12° br. Kant J. Allgemeine Naturgeschichte und Theorie des Himmels. Frankfurt und Leipzig 1797. 129738 © Hofmann K. F. Der Himmel mit seinen Wundern und der Kalender mit seiner Deutung. Leipzig 1818. 122 geb. Hirzel. Astronomie de l’amateur. Genève 1820. 526 S. 8° br. Schröter. Lilientalische Beobachtungen der neu entdeckten Planeten Ceres, Pallas und Juno. Göttingen 1805. 378 S 8° br. Argelander. Neue Uranometrie-Sternverzeich- nis. Berlin 1843. 119 S. 8° br. — Atlas dazu. Berlin 1843. Schmidt S. F. Der Mond. Leipzig 1856. Möller. Beschreibung des Saturnringes. Altona Wolf Dr. R: Die Sonne und ihre Flecken, Vortrag. Zürich 1861. 30 S. 8° br. — 135 — II. Mathematik. No. B 4181. Hülsse Dr. S. A. Sammlung mathematischer Tafeln. Leipzig 1849. 839 S. 8° geb. Müller F. C. Theoretisch prakt. Abhandlung über das richtige Aufnehmen und Zeichnen der Situationskarten Münster 1773. 126 S. 12° geb. B 4180. Boudrot, cours de mathematiques a l’usage des écoles militaires. Paris 1813. 608 S. 8° geb. B4194 Schulze J. C Neue erweiterte Sammlung logaritmischer Tafeln. Berlin 1778. 319 S. 8° geb. B 4189. Fabisch. Leitfaden über Elementarmathematik. I. Band. Wien 1842. 405 S. 8° geb. III. Varia. À 4196. Schubert. Handbuch der Kosmologie. Nürn- berg 1825. 496 S. 8° geb. A 4212. Kurtz J. H. Bibel und Astronomie. Berlin und New-York 1853. 568 S. 12° br. Derham G. Théologie astronomique. Zürich #480, 28019. Siögeh: — Bessel F. W. Populäre Vorlesungen über wissenschaftl. Gegenstände. Hamburg 1848. 636 S. 8° br. B4208. Beer Dr. A. Grundriss des photometrischen Calcüls. Braunschweig 1854. 105 S. 8° br. B 4208. Richeres Dr. J. Natur und Geist. I Teil: die Grundprineipien der Materie. Leipzig 1854. 41625. Schr; — 136 — Hudorn Buttle. Geschichte und Gesetze des Schöpfungsvorganges. Erlangen 1860. 364 S. Schr. A 4188. Hermann C. Ramsson. Die Gestirnbewohnt- heit. Augsburg 1813. 8° geb. A505. Schärer JR. Gemeinnützige Unterhaltungen über die Himmelskörper. Bern 1785. 120 S. 12°. 74204. Atlas coelestis etc. Nürnberg 1742. CAD ur cheat Sacco Fed., I Molluschi dei terreni terziarit del Pie- monte e della Liguria. Parte MI. con 296 fig. Torıno2 18929, 3075.42: Bibliographie der schweizer. Landeskunde ases lie: W. Weber's Werke, Bd. V. Berlin 1893. 433 S, 8° mit 15 Tafeln. Verhandlungen der schweiz. Naturforschen- den Gesellschaft in den Jahren 1853, 1855 bis 1858, 1860 —69, 1871—77 brochirt Mittheilungen der Naturforschenden Gesell- schaft in Bern. Jahrgänge 1843 bis 1866, geb. (fehlt No. 356—360 und 439 -469 dasselbe, Jahr- sänge 1867 — 1891 (No. 619 — 1278) vollständig brochirt (fehlt 874 —877). Thompson S. Elementare Vorlesungen über Electri- citàt und Magnetismus. Tübingen 1887. 487 S. 8°. Budde-Lund G. (Crustacea Isopoda terrestria, per familias, et genera et species. Hauniae (Kopenh) 1889, 31905418 Bibliographie der schweizer. Landeskunde fase. VERS! ab. fase AV M 90 fase VAIO, oa — 0137 — W. Weber’s Werke. Bd. IV mit 4 Tafeln 638 S. 8°. Bd. VI mit 17 Tafeln 326 S. 8°, Berlin 1894. Joh. Walther. Einleitung in die Geologie als historische Wissenschaft. II. Teil. Die Lebensweise der Meeres- tiere. Jena 1893. 5305.0780. Sacco Fd. I Molluschi dei terreni terziari del Piemonte e delle Liguria, Parte XII con 9 Tavole. 450 fig. Hormo 1893. UNS. AL: Jahrbuch über die Fortschritte der Mathematik. XXI. Bd. Richthofen, Führer für Forschungsreisende. Veydovsky, Oligocheten. Leydig, Naturgeschichte der Daphniden. Scrope, Geology and volcanos of Central France. Deutsche Vierteljahrsschrift für Gesundheits- pfiege. Fortsetzung. Mémoires de la Société Suisse de paléontol. ON. Geographische Nachrichten 1894. Georg’s Bibliographie 1894. Botanische Zeitung 1894. Zeitschrift für Mathematik und Physik. Bd. XXXIX. Alle angeschafften Gesellschaftsschriften sind ein- fach Ergänzungen geschenkter oder geerbter Exemplare. Aus der Rechnung erzeigt sich, dass der grosse Katalog „Scientific Papers‘ der im Jahre 1889 für die Bibliothek für Frs. 160 angeschafft wurde, weil die Gelegenheit dazu ausserordentlich günstig war, an die Hochschulbibliothek Bern für die gleiche Summe abgetreten wurde. Aus der Entschädigung wurden selbstverständlich wieder Bücher, aber solche speziell naturwissenschaftlichen Charakters, wie z B. Veydovsky: Die Oligocheten, Leydig: Daphniden, Scrope, Vulkane: Richthoten: — 138 — Forschungsreisende und Walther: Einleitung in die Geologie angeschafft. Der Totalzuwachs der Bibliothek beziffert sich: A. durch im Jahr 1893/94 neu acceptierten Tausch 195 Bande und 424 Separate. B. Durch Geschenk auf 178 Bände und ca. 100 Separate €. Durch Kauf auf 23 Bände. Die ganze Vermehrung der Bibliothek pro 1893/94 beträgt somit ausser dem gewöhnlichen Tauschverkehr, der jährlich viele hundert Bände bringt, 396 Bände und mehr als 500 Separate; unter den 396 Bänden befinden sich ca. 140, welche durch Vermittelung des Oberbiblio- thekars von der Frau von Hallwyl-v. May aus der Erbschaft des Herrn von May von Rued geschenkt worden sind. Ausserdem überliess Herr Professor Dr. Valentin aus dem Nachlass seines Vaters, der ein grosser Liebhaber der Mathematik war, der Bibliothek eine stattliche Anzahl von mathematischen Broschüren. Angesichts dieses grossen Zuflusses dürfen wir mit Be- friedigung auf das verflossene Jahr zurückblicken. 4. Die Bibliothekrechnung. Dieselbe erzeigt an Ein- nahmen 1680 Frs. 29 Cts., an Ausgaben 1741 Frs. 19 Cts. so dass zu Gunsten des Rechnungsgebers sich ein Passiv- saldo von 60 Frs. 90 Cts. erzeigt. Die Einnahmen zer- fallen in den Kredit 1200 Frs., die Portovergütung von Seiten der bern. naturf Gesellschaft von 228 Frs., den Zinsen des Kochfonds mit 37 Frs. 50 Cts. und für 160 Frs. Entschädigung für die „Scientific-Papers“. Die Ausgaben betragen für Buchbinderarbeiten 491 Frs. 90 Cts. für Miete 200 Frs., Besoldung für die Aushülfe 345 Frs., Porto und Spedition 265 Frs. 35 Cts. und für Bücheranschaffungen und Ergänzungen 438 Frs. 94 Cts. In diesen 438 Frs. 94 Cts, sind die 160 Frs. von den scientific Papers“ inbegriffen, so dass thatsächlich Sa eigentlich normal für diesen Zweck blos 279 Frs. 44 Cts. verwendet worden sind. Darunter befinden sich unaus- weichliche Ausgaben und Ergänzungen, die im Interesse des Tauschverkehrs notwendig waren. 5. Die Bibliothekkommission. Das Central-Komite hat für die Angelegenheiten der Bibliothek eine Kom- mission ernannt, bestehend aus dem Präsidenten Prof Dr. Th. Studer in Bern, Prof. Dr. Lang in Solothurn. und dem Oberbibliothekar. Der letztere hat sich die Mühe genommen, an der Hand der Verhandlungen und Protokolle eine „Geschichte der Entwicklung der Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden Gesell- schaft“ abzufassen, was der neuen Behörde nur angenehm sein konnte. Die Kommission hielt Samstag den 16. Juni in Solothurn ihre 1. Sitzung ab. Das Ergebniss ihrer Beratung liegt in folgenden Postulaten: 1) Alle Rechnungen, Berichte, Anträge auf Neuan- schaffungen sollen in erster Linie vor die Kommission gebracht und von derselben genehmigt werden. 2) Die verfügbaren Mittel sollen in erster Linie zum Einbinden der Werke verwendet werden, für An- schaffungen nur in so weit als sich jährlich ein Deberschuss zeigt. 3) Von der Stadtbibliothek Bern sind grössere Lokali- täten zu erbitten, um die gesammte Bibliothek wieder zu vereinigen, was unbedingt im Interesse einer geordneten Bibliothekverwaltung liegt. 4) Die nächste Hauptaufgabe der Bibliothek ist eine gründliche Revision derselben, die Aufstellnng eines Zeddel- Katalogs und dadurch die Vorbereitung des Neudrucks eines Katalogs. 5) Vom Centralkomite und von der Jahresversammlung soll wie bisher ein Jahreskredit von Fr. 1200, — — 140 — für die Bibliothek verlangt werden, da die Ver- hältnisse absolut die gleichen geblieben sind. Die Tragweite dieser Postulate liest auf der Hand. Vorerst muss im Geschäftsgang eine gewisse Ordnung vorhanden sein, dann muss das Bestreben dahin gehen, die Bibliothek, die nun Mangels an Platz in drei getrennten Lokalitäten sich befindet, wieder zu vereinigen. Hierüber hat die bernische Naturforschende Gesellschaft, der in erster Linie die Verpflichtung aufliegt für genügende Räumlichkeiten zu sorgen, bereits von der Stadtbibliothek durch ein Schreiben der Kommission vom 24. Mai d. J. beruhigende Zusicherungen erhalten. Durch den Bau des. historischen Museums auf dem Kirchenfeld werden die historischen und ethnographischen Sammlungen aus der Stadtbibliothek dorthin verlest. Dadurch werden im eigentlichen Hauptgebäude Räume frei, von denen wir für unsere Bibliothek geeignete erhalten sollen. Endlich ist für sich klar, dass die Brauchbarkeit und Benützbar- keit einer Bibliothek von ihrem Katalog abhängig ist. Seit dem Supplement von 1882 ist nichts derartiges mehr erschienen; allerdings hat man in den letzten Jahren wieder angefangen die Zuwachsverzeichnisse zu publiziren, der Mangel eines Gesammtkatalogs der mehr als 20000 Bände zählenden Bibliothek macht sich aber geltend. Bei der bevorstehenden Neuordnung der Bibliothek ist nun (relegenheit vorhanden die Revision und Vorbereitung des Katalogs vorzunehmen, indem man einen Zeddel-Katalog erstellt. An diese Arbeit gehen wir aber erst, wenn die Bibliothek ihre definitiven Räumlichkeiten bezogen haben wird. 6. Bibliothekverwaltung. Herr Dr. E. Kissling hat als Unterbibliothekar wie bisher in gewohnter Weise den Unterzeichneten in allen Bibliotheksachen unterstützt. beider sah sich Frau Kräuter-Lauterburg, welche — 1411 — seit mehreren Jahren auf der Bibliothek ausgeholfen hatte, durch Gesundheitsrücksichten genöthigt von ihrer Stelle zurückzutreten; für ihre gewissenhaften und treuen Dienste sei ihr hier noch der wärmste Dank ausgesprochen. An ihre Stelle wurde gewählt Frl. Elise Stettler von Bremgarten, die sich seit dem 1. Sept. 1893 mit Eifer in ihre Obliegenheiten hineingearbeitet hat. Unser teurer Quästor Herr Dr. Custer ist nicht mehr, er hat der Bibliothek stets ein warmes Interesse und eine väterliche Fürsorge entgegengebracht, sein Andenken bleibe in Ehren. Fräulein F. Custer, welche seit dem Tode ihres Vaters das Quästorat verwaltet, hat uns in allem, was die Bibliothek angieng warm unterstützt, auch ihr sei hier der Dank dargebracht. Bern, den 20. Juni 1894. Der Oberbibliothekar: Prof. Dr. J. H. Graf. Der Präsident der Bibliothekkommission : Prof. Dr. Th. Studer. x. Bericht der Denkschriften-Kommission für das Jahr 1893/94. Tit. Es ist während des Berichtsjahres kein neuer Band der Denkschriften zur Publikation gelangt, dagegen ist mit dem Drucke der im letztjährigen Berichte erwähnten grösseren floristischen Arbeit des Herrn Prof. Jaccard in Aigle, betitelt: „Catalogue de la flore valaisanne‘ be- sonnen worden. Dieses Werk wird, als 24. Band der Denkschriften, noch in diesem Jahre zur Veröffentlichung gelangen. Was die Rechnungsverhältnisse der Denkschriften anbetrifft, so betrugen die Einnahmen inklusive Bundes- beitrag von 2000 Fr. laut Rechnungsauszug der stell- vertretenden Quästorin, Fräulein F. Custer in Aarau, im Berichtsjahre Fr. 2,997. 85 Cts., die Ausgaben Fr. 1,737. 40 Cts. nämlich für die Arbeit von Nägeli: ».Ueber oligodynamische Erscheinungen“ Fr. 306. —, für Tafeln zu der Arbeit von Prof. Dr. Ed. Fischer in Bern „Neue Untersuchungen über Phalloideen“ Fr. 650, —, Drucklegung dieser Arbeit Fr. 465. 80, Miethe des Denk- — 143 — schriftenlokals Fr. 250. - , diverse Auslagen Fr. 65. 60. Bleibt ein Aktiv-Saldo von Fr. 1,260. 45. Diese Summe wird zu ausschliesslichen Gunsten der Denkschriften-Kommission auf neue Rechnung zu über- tragen sein. Die Kosten der Drucklegung der Jaccard- schen Arbeit werden sich auf cirka Fr. 2,205. — be- laufen, die laufenden Auslagen auf 3—400 Franken. Der Ueberschuss der Einnahmen aber wird bei Seite gelegt werden müssen, damit die Denkschriften-Kommission im Stande sein wird, die Veröffentlichung des angemeldeten grossen Werkes über die Zundgegenstände beim Schweizers- bild in Schaffhausen in den Denkschriften zu ermög- lichen. Dieses Werk wird aus 13 Abhandlungen verschiedener Spezialforscher bestehen, cirka 280 Folioseiten umfassen und gegen 50 Tafeln Abbildungen erhalten. Die Kosten der Herstellung werden sehr beträchtlich sein. Fast alle Abhandlungen liegen dem Chef-Redaktor, HerrnDr. Nüesch in Schaffhausen, schon fertiggestellt im Manuskript vor. so dass die Denkschriften-Kommission in kürzester Frist in die Lage kommen wird, zu der Veröffentlichung des Werkes Stellung zu nehmen. Jetzt schon lässt sich voraussehen, dass selbst für den Fall, dass die Herstellungskosten auf verschiedene Büdgetjahre verteilt würden, die Veröffentlichung des Werkes nur mit Hilfe von Extra-Subventionen möglich sein wird. Was die Einnahmen der Denkschriften-Kommission anbetrifft, so werden die Klagen über geringen Absatz der Denkschriften sei es an Einzelkäufer, sei es an Abonnenten immer lauter und immer berechtigter, so dass sich der Unterzeichnete veranlasst gesehen hat, die ganze Frage der Publikationen der Schweizerischen Natur- forschenden Gesellschaft einer Diskussion zunächst im — 144 — Schoosse der Denkschriften-Kommission zu unterbreiten. Die Diskussion ist noch im Gange. Im Personalbestande der Denkschriften-Kommission ist im verflossenen Berichtsjahre keine Aenderung ein- getreten. Zaioli, cen 10, milk 1802 Hochachtungsvoll Namens der Denkschriften- Kommission, Der Präsident: Prof. Dr. Arnold Lang. So VI. Jahresbericht der Kommission für die Schlaflistiftung. Auf 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe ausgeschrieben: „Ueber den Einfluss der äusseren Lebensbedingungen auf den Bau und die biologischen Verhältnisse der Fauna ‘der Alpenseen“. Auf den 1. Juni 1894 sind drei Arbeiten eingelangt über die Aufgabe: ,,Monographische Bearbeit- ung der schweizerischen Repräsentanten irgend einer grösseren Abteilung der Algen, Pilze oder Moose“. Die Fachmänner, welchen diese Lösungen zur Prüfung vor- gelegt worden sind, haben uns eingehende Gutachten ge- liefert und vollkommen übereinstimmende Anträge gestellt. auf Grundlage welcher die Kommission ihre Beschlüsse gefasst hat. 1) Die Arbeit mit dem Motto „Felix pui potuit rerum cognoscere causas“ zeugt von vollständiger Unfähigkeit ihres Verfassers zur wissenschaftlichen Behandlung: eines solchen Gegenstandes und kann niemals auf einen Preis Anspruch machen. 2) Die Arbeit mit dem Motto „Fiat lux‘ behandelt „les Pyrenomycètes Suisses‘. 5) Diejenige mit dem Motto „bien connaître la patrie c’est bien l’aimer‘‘ behandelt ,,Flore des mousses suisses‘. Beiden dieser umfangreichen Arbeiten haften zwar noch grosse Mängel an und manchmal haben dieselben die nützlichsten Bahnen verlassen, um wenig fruchtbare zu betreten. Allein sie beruhen doch auf sehr reichen - Kenntnissen, vielen Beobachtungen, zeugen von vielem wissenschaftlichem Fleisse und gewissenhaftem Streben 10 — 146 — und sind Leistungen von wissenschaftlichem Werte. In Anerkennung dessen erteilt die Kommission jeder dieser beiden Arbeiten einen Nahepreis von je 400 Fr., immer- hin nur im Sinne eines Aufmunterungspreises, nicht in der Meinung, dass damit eine hervorragende wissen- schaftliche Leistung gekennzeichnet sein soll oder dass in der vorliegenden Form die Arbeiten als „gekrönte Preis- schriften‘* gedruckt werden könnten. Für den 1. Juni 1806 wird folgende neue Preisauf- gabe ausgeschrieben : „Die ungeheuren Lagerungsstörungen zwischen Vorder- rheintal und Walensee vom Calanda bis an den Vier- waldstättersee reichend. sind bisher von Arnold Escher v. d. Linth und Alb. Heim stets als zwei gegenein- andergerichtete liegende Falten (,Glarner-Doppelfalte‘‘) aufgefasst worden. Suess und Bertrand haben beide die Hypothese ausgesprochen, dass diese beiden Falten als eine einzige grössere Ueberfaltung von Süd her an- sesehen werden müssten. Es werden nun neue Beob- achtungen aus dem ganzen fraglichen Gebiete verlangt, welche diese Frage zur Entscheidung bringen können.“ Aus der Kommission für die Schläflistiftung haben auf dringenden Wunsch ihre Entlassung erhalten die Herren Prof. Dr. Schnetzler und Prof. Dr. GC. Kramer. Beiden sei an dieser Stelle für die der Sache geleisteten Dienste unser herzlichste Dank ausgesprochen. Ueberdies wird im Verlaufe des nächsten Geschäftsjahres eine Neu- konstituirung innerhalb der Kommission stattfinden müssen. Namens der Commission für die Schläflistiftung: der derzeitige Präsident: Alb. Heim. Zürich, Juli 1894. A PERTE VII. Bericht der geologischen Kommission für das Jahr 1893/94. Laut vorjährigem Bericht sind im Zeitraum 1892/93 folgende Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz erschienen: Die Lieferung XXI mit Atlas zu Blatt XVII, Lieferung VII, Supplement 2, nebst der zweiten Auflage von Blatt XI, Lieferung XXXII mit Karten und Profilen. Diese Publikationen, welche mit sehr wertvollen, artisti- schen Beilagen begleitet waren, hatten zur Folge, dass die finanziellen Hülfsmittel sehr in Anspruch genommen wurden. Die geologische Kommission sah sich deshalb genöthigt, sich durch Vermittlung des Centralkomites an das Eidgenössische Departement des Innern zu wenden, um einen Nachtragskredit für 1893 zu verlangen. Im Einverständniss mit dem Bundesrat wurde derselbe nach einigen Zwischenfällen von den eidgenössischen Behörden im Betrag von Fr. 10,000 auf sehr entgegenkommende Weise bewilligt. Das Centralkomite und die Kommission haben den obern Behörden den gebührenden Dank er- stattet. Im Laufe dieses Jahres werden folgende Kommentare zur geologischen Karte der Schweiz publiziert werden: 1. Die Lieferung VIII, Supplement 1, bearbeitet von Louis Rollier, ist unter dem Titel: „Structure è io ee et histoire geologiques de la partie du Jura central“ ist bereits an die wissenschaftlichen Institute des Inlandes versandt worden. Die Arbeit umfasst 36 Bogen Text, 2 geologische Karten der Umgebung von St. Imier, 4 geologische Profiltafeln und eine Tabelle mit Phototypien. Die von den Professoren Dr. A. Heim und Dr. C. Schmidt auf Grundlage der grossen Karte und den Spezialaufnahmen einiger Mitarbeiter entworfene geo- logische Uebersichtskarte der Schweiz im Maassstab von i :500,000 mit Südostbeleuchtung wird auf den Zeitpunkt des internationalen Geologenkongresses erscheinen. Diese Karte wurde mit grosser Sorgfalt und Gewissenhaftigkeit bearbeitet und meisterhaft ausgeführt. Der Verlag derselben ist laut Vertrag der Buchhandlung Schmidt, Francke & Cie. in Bern übertragen worden. Dr. Casimir Mösch hat sein Manuskript der Lieferung XXIV 3 zu Blatt XII ganz vollendet und der Druck dieses Textes ist bereits weit vorgerückt. Der dazu gehörige Atlas mit 35 geologischen Profil- tafeln und Ansichten, sowie einem geologischen Kärtchen der Umgebung von Meiringen ist erstellt, so dass die ganze Lieferung diesen Herbst zur Publi- kation gelangen wird. | Die Arbeit von Dr. E. C. Qereau „über die Klippen von Iberg* ist gedruckt. Das dazu gehörige geologische Kärtchen der Umgebung von Iberg ist lithographirt und die geologischen Profile sind in Arbeit. Diese Abhandlung wird als Lieferung XXXHI zur Versendung kommen. Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung: Pfarrer G. Fischer wird das Manuskript mit geo- logischen Profilen zu Blatt XVII, Lieferung XXI 2 — 149 — ‘ der geologischen Kommission einliefern. Prof. Dr. H. Schardt hat sich mit dem Autor desselben in Relation gesetzt und die beiden werden den rück- ständigen Text nach neuerem geologischen Stand- punkt durcharbeiten und zu einem befriedigenden Abschluss bringen. Dr. Leon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung des Textes zur (Gletscherkarte von Alphonse Favre, Lieferung XXVIII beschäftigt. Derselbe wurde ersucht, in Verbindung mit Dr. Schardt eine neue Klassifikation der Glacialbildungen der geologischen Kommission vorzulegen, um eine mehr einheitliche Kartirung der später zu publizierenden Blätter der geologischen Karte zu gewinnen. Prof. Dr. C. Schmidt, der die Redaktion des Textes zu Blatt XXIII übernommen hat, konnte wegen den Vorbereitungen zum internationale Geo- logenkongress seine geologischen Aufnahmen im Exkursionsgebiet nicht in gewünschtem Maasse aus- führen und hat dieselben für das künftige Jahr projektirt. Prof. Dr. A. Baltzer winscht sein Manuskript zu Lieferung XXX noch auszuarbeiten und wird dasselbe später der Kommission zur Drucklegung übergeben. Die dazu gehòrige geologische Karte der Umgebung von Bern ist bereits durch den Buchhandel zu be- ziehen. Als nene Publikationen sind folgende Arbeiten in Angriff genommen worden: Da das Blatt XVI (Umgebung des Lemanersee’s) voll- ständig vergriffen ist, haben die Professoren Jaccard, Renevier und Schardt die Bearbeitung einer zweiten Auflage dieser Karte übernommen. Prof. Schardt teilt mit, dass sein Manuskript künftigen Winter fertig werde und wenn bis dahin das Gebiet des Chablais auf der französischen Karte im Drucke erschienen sei, könne das Blatt XVI im nächsten Jahre erscheinen. Louis Rollier ist mit der geologischen Aufnahme von Blatt VII, das nur noch in wenigen Exemplaren vorrätig ist, beschäftigt. Die Kartirung geht dem Abschlusse entgegen. Derselbe Autor hat auch seine Arbeit über die geologischen Aufnahmen zwischen Biel und Pruntrut während den Jahren 1885— 1892 auf 32 Siegfriedblättern in 1 : 25000 der geologischen Kommission übergeben. Dieses wertvolle Dokument jurassischer Geologie wird im Archiv der geologischen Kommission, das sich in Bern befindet, für die Zu- kunft aufbewahrt. im Anschluss hat Dr. E. Kissling in Bern die diluvialen und tertiären Formationen auf Blatt VII südlich der Aare und Zihl fertig aufgenommen und ist gegenwärtig mit der Redaktion des Textes und mit der Eintragung des im Maassstab der Siegfried- blätter aufgenommenen Terrains in die reduzirte Dufourkarte beschäftigt. Demselben wurde auch von der geologischen Kommission Auftrag erteilt, seine Untersuchung der Diluvial- und Tertiärablagerungen auf das Emmental bis gegen Luzern auszudehnen. Die Arbeiten von Professor Mühlberg über Unter- suchung und Kartirung der anormalen Lagerungs- verhältnisse im nördlichen Jura wurden wegen den Vorbereitungen zum internationalen Geologenkongress einstweilen sistirt und werden im künftigen Jahre ihren regelmässigen Fortgang nehmen. Herr Dr. August Aeppli, Sekundarlehrer in Zürich, hat sich mit der Untersuchung der rückläufigen — 151 — Deckenschotter und der Molasseschichten von Wädens- wyl bis in’s Lorzetal beschäfligt und diese sorgfältigen Studien haben das interessante Resultat einer Ein- senkung des Alpengebirges nach der ersten Gletscher- zeit und die Bildung der Randsee’n bestätigt. Nach- dem der Kommission eine fertige Abhandlung mit Karte und Profilen vorgelegt wurde, hat die- selbe die sofortige Herausgabe dieser wertvollen. neuen Arbeit als Lieferung XXXIV der Beiträge zur geologischen Karte beschlossen. 6. Louis Rollier arbeitet laut Vertrag an dem Manuskript zur schweizerischen, geologischen Biblio- graphie, die als Lieferung XXIX erscheinen soll. Die Bibliographie des schweizerischen Jura ist bereits vollendet. Im Hinblick auf diese zahlreichen, in Vorbereitung liegenden Arbeiten hat die geologische Kommission be- schlossen, in einem motivirten Gesuche bei den eidge- nössischen Behörden um eine Erhöhung des Jahreskredites pro 1895 zu petitioniren. In Bezug auf das Studium des Vorkommens von Kohle in der Schweiz sind die Präliminarbestimmungen durch Vorlage und Annahme eines detaillirten Programmes mit der Aargauischen Regierung laut Schreiben vom 9. April 1894 zu einem definitiven Abschluss gelangt, so dass das Studium des Vorkommens von Kohle in Angriff genommen werden kann. Die eidgenössische Kohlen- kommission besteht aus den Herrn: Prof. Dr. F. Mühl- berg, Präsident, Prof. Dr. A. Heim, Vizepräsident, Leo Wehrli, Sekretär. Alljährlich soll über die ver- wendete Kreditsumme der Aargauischen Regierung zu Handen des betreffenden Stiftungsfondes Rechnung ab- gelest werden. an Im verflossenen Jahre wurden die verschiedenen Lieferungen der Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz an 57 inländische, eidgenössische und kantonale Anstalten abgegeben und an 45 auswärtige, wissenschaft- liche Institute versendet. Der Empfang wurde in sehr verbindlicher Weise verdankt. Die zahlreichen Tausch- exemplare wurden an die Bibliothek des eidgenössischen Polvtechnikum’s abgeliefert. Dieser summarische Rückblick auf die Tätigkeit der schweiz. geologischen Kommission gewährt einerseits die befriedigende Aussicht, dass die rückständigen Kommen- tare zur geologischen Karte der Schweiz successive dem definitiven Abschlusse entgegengehen, anderseits eròfinet er auch die erfreuliche Perspektive, dass jüngere Adepten mit neuen Forschungsresultaten in die Linien einrücken, um die Kenntniss unseres vielgestaltigen Gebirgslandes immer mehr zu erweitern und zu vertiefen. Auf diese Weise wird es gelingen. die geologische Forschung der engern Heimat mit den wissenschaftlichen Fortschritten anderer Kulturländer auf der richtigen Höhe zu erhalten und so wird durch einheitliches Zusammen- wirken von einsichtsvollen Behörden und tüchtigen Arbeits- kräften das nationale, wissenschaftliche Werk stetig an Vollständigkeit und Gründlichkeit gewinnen zum Wohle und zur Ehre unseres von der Natur so reich geschmückten: Heimatlandes. Der Präsident der schweiz. geologischen Kommision : Dr. Fr. Lang. Solothurn im Juli 1894. m 44 VII. Rapport de la commission géodésique pour l’année 1893/94. Pendant l’exercice dont nous avons à rendre compte aujourd'hui, la Commission géodésique a eu la douleur de perdre son ancien president, Monsieur Rodolphe Wolf, décédé le 6 décembre 1893. Si l’œuvre consi- dérable du savant astronome de Zurich explique les regrets universels que sa mort a provoques, non seule- ment en Suisse, mais dans le monde scientifique tout entier, la Commission géodésique, à laquelle il avait appar- tenu dès sa fondation en 1862, déplore en lui d’une manière particulière l'excellent et aimable confrère qui. depuis la mort du général Dufour, a présidé à ses tra- vaux avec une grande compétence et beaucoup de tact. Le souvenir de la noble et sympathique personnalité de Wolf continuera à inspirer la Commission et à soutenir ses efforts. La Commission géodésique a tenu sa séance annuelle le 27 mai 1894 à l'Observatoire de Neuchâtel. Le procès- verbal de cette séance paraîtra incessamment, de sorte que nous nous bornerons à rendre compte ici du pro- gres et de l’état actuel de nos travaux : 1) Le temps exceptionellement favorable de lété dernier a permis à notre ingénieur, M. le Dr. Messer- schmitt, d’executer complètement le programme des. travaux que nous avions établi pour la dernière campagne — 154 — ‚et d'y ajouter encore un certain nombre de stations de pendule, 17 en tout, pour la mesure de la pesanteur. L’ingenieur a pu d’abord jusqu'au 30 juin déterminer la latitude et l’azimut à la station de Hersberg, et jus- qu'au 24 juillet à celle de Hohentwiel, où il a mesuré aussi plusieurs angles pour assurer la jonction avec le réseau trigonométrique du Wurtemberg. Plus tard, il a ‘encore fait les stations astronomiques de Hornli, Aschen- berg et Egg. Enfin, il a déterminé la latitude à Bale, où M. le professeur Riggenbach a bien voulu ajouter, dans le courant de ce printemps, une seconde série de mesures de hautenr du pöle et des azimuts pour plusieurs directions. M. Riggenbach a également pris part aux observations de pendule à Bale. Pour les mesures relatives de l’intensité de la pesan- teur, au moyen du pendule Sterneck, M. Messer- schmitt a d’abord comparé son appareil à Munich, et a constaté entre autres que les longueurs absolues du pendule simple, obtenues par M. von Orff à Munich et par M. von Oppolzer à Vienne, rapportées a Zurich, donnent pour la longueur du pendule à Zurich une valeur identique. Au mois de septembre, notre ingéninur a rejoint M. von Sterneck dans la vallée du Rhin, où ces Messieurs ont fait ensemble des observations à Feldkirch et à Gotzis. Toutes ces mesures de pendule ont donné des résul- tats intéressants sur les variations de la pesanteur dans cette région, qui s'accordent assez bien avec les dévia- tions de la verticale, constatées par la combinaison des observations astronomiques et géodésiques. Dans un certain nombre de stations, par exemple à Schaffhouse, Hohentwiel, Singen et Eglisau, M. Messer- schmitt a fait en outre des observations de magnétisme > — 155 — terrestre, au moyen du magnétomètre de montagne de Meyer. Dans le courant de l’hiver, l’ingénieur a pu excécuter la plupart des calculs de réduction des observations dans la campagne de 1893. La Commission géodésique ayant fixé dans la séance du printemps le programme pour la campagne de cette ‘année, qui comprend surtout les études géodésiques et de la pesanteur dans la région du Gothard (entre autres la station du Gütsch près Andermatt) et dans un point approprié, soit Retschwand, soit Hornberg, à intercaler entre les lignes Lägern-Wiesenberg et Rigi-Napf, notre ingénieur, après avoir fait quelques reconnaissances, a commencé le 22 juin la campagne ; il est en ce moment a Escholzmatt et se rendra sous peu au Gothard. 2) Le Volume VI de la Triangulation suisse, dont l'impression avait commencé en 1893, a paru au prin- temps dernier et a été distribué, comme les volumes précédents, aux autorites, institutions seientifiques et savants de la Suisse et des pays de l’Association géo- désique internationale. Il comprend les études et travaux sur les déviations de la verticale dans la Suisse occi- dentale. essentiellement près du méridien de Neuchätel. dans les huit stations de Berra, Chasseral, Naye, Lüscherz, Portalban, Chaumont, Tête-de-Ran et Middes; partout les hauteurs du pôle ont été déterminées au moyen des distances zénitales et des observations au 1° vertical, et l’azimut d’une direction au moins a été mesuré, Les deux stations astronomiques de Chaumont et de Tète- de-Ran ont été rattachées géodésiquement au réseau trigonométrique principal. Les résultats qui donnent des déviations en latitude, allant de + 11”,6 (Berra) à — 15”,9 (Chaumont) et en longitude, allant de - 197,1 (Chaumont) à — 19”,9 — 156 — (Naye), montrent que les lignes d’égale déviation sont à peu près parallèles à la direction des chaines de mon- tagne et que les déviations du zénit sont dirigées nez pendiculairement aux massifs de montagne. 3) Si ces faits sont déjà conformes à l'attraction supposée des Alpes et du Jura, le travail considérable que M. Léon Du Pasquier, de Neuchâtel, a bien voulu exécuter à la demande de la Commission, et dont on trouve un résumé dans notre Procès-Verbal, savoir la détermination au dixième près environ de l'influence perturbatrice des masses visibles sur la déviation de la verticale dans les stations astronomiques situées près du méridien de Neuchâtel, a donné pour quatre de ces stations (Tête-de-Ran, Chaumont, Neuchatel et Portalban), entre les déviations observées et les valeurs calculées. en prenant 2,64 pour densité movenne des roches, un accord qu'on peut qualifier de parfait, car les écarts — quelques dixièmes de seconde — ne dépassent pas les limites d'incertitude des déterminations. Pour la station de Middes, la différence atteint 17,43, ce qui paraitrait indiquer une attraction du mastif alpin plus forte qu’elle ne devrait l'être, et qui ne s’explique pas suffisamment par l'hypothèse que la densité moyenne de ce massif serait supérieure à la densité introduite dans le calcul. On ne pourra se rendre compte de cette anomalie qu'après avoir obtenu les déviations pour deux autres points plus voisins des Alpes. Ces recherches délicates et difficiles offrent, surtout combinées avec les mesures d'intensité de la pesanteur, un grand intérêt non seulement pour la géodésie, mais aussi pour les géologues, à tel point que plusieurs Aca- démies d'Europe ont décidé d'envoyer des délégués à Innsbruck, où se réunira cet automne la Commission permanente internationale. afin de s'entendre avec elle — 157 — sur l’extension et l’organisation a donner à ces études de la pesanteur. La Société helvétique se convainera avec satisfaction que dans cette branche importante des travaux géodésiques, la Suisse occupe aussi un rang honorable. La Société apprendra également avec plaisir par les Comptes-Rendus qui viennent de paraître a Neuchatel et par le Rapport annexé à notre dernier Procès-Verbal, que la Conférence internationale. réunie en septembre 1893 à Genève, a parfaitement réussi sous tous les rapports, qu'elle a été utile pour l’avancement de l’œuvre inter- nationale, dont elle a constaté les progrès incessants et que, grâce à l’aimable hospitalité des autorités et savants de Genève, nos collègues étrangers ont été enchantés de leur séjour dans la belle ville da Léman. 4) Quant aux travaux du Nivellement de précision, qui se poursuivent depuis 1890 par les ingénieurs du Bureau topographique fédéral, avec le concours financier et sous le contröle de la Commission géodésique, on a exécuté un nivellement de vérification de la ligne Wein- felden-Wyl-Werdenberg (116 km); la section entre les repères NF 145 et NF 329 montrant encore des écarts trop forts, sera nivelee cette année une troisieme fois dans le sens inverse. On a continue avec beaucoup de soin le reperage «les points fixes, pour en assurer, mieux que par le passé, la conservation et l’invariabilité ; ces opérations ont été exécutées en 1893 sur les lignes de Geneve-Morses, Morges - Lausanne - Fribourg- Berne, Berne-Olten- Brugg- Zurich, Zurich-Rorschach-Rheineck. Dans le même but, le Bureau topographique a adressé une circulaire aux gouvernements cantonaux et aux directions des princi- paux chemins de fer pour leur recommander la surveil- lance des repères par leur ingenieurs et voyers. La plupart ont promis leur concours actif. — 158 — Pour faciliter ce travail, le Bureau topographique publie, par voie d’autographie. la liste des repères, avec plans de situation et cotes au-dessus de la Pierre-du-Niton. Les première livraisons de cette publication paraîtront cette année. Enfin, pour donner suite au désir exprimé par la Commission météorologique, les ingénieurs chargés des opérations du repérage ont recu l’ordre de rattacher les stations météorologiques situées dans le voisinage; celle de Schaffhouse sera reliée cet automne. Le programme de l’année 1894 comprend le nivelle- ment de contrôle des lignes de Werdenberg-Wildhaus, de Rheineck-Lindau, avec contrôle des points de jonction aux réseaux autrichiens et bavarois et rattachement des échelles du Rhin et du lac de Constance, le nivellement du lac supérieur de Zurich avec ses échelles, et enfin le repérage de plusieurs lignes. Le Président de la Commission géodésique : Dr. Ad. Hirsch. Neuchâtel, le 28 juillet 1894. 1 TE us Si IX. Bericht der Erdbebencommission über das Jahr 1893/94. Die von den Mitgliedern der Erdbebencommission und von der meteorologischen Centralstelle gesammelten Berichte über im Jahre 1892 wahrgenommene Erdstösse wurden vom Aktuar der Commission Herrn Dr. Früh verarbeitet und die verdankenswerte Zusammenstellung nebst kartographischer Darstellung und einigen Nach- trägen aus frühern Jahren im Jahrgang 1892 der meteoro- logischen Annalen publicirt. Im Jahre 1893 wurden an 13 Tagen 21 zeitlich getrennte Erdstösse wahrgenommen. Nördlich der Linie Avenches-Zweisimmen-Hätzingen (Glarus)-Chur-Guarda wurden keine Erschütterungen verspürt oder sind keine solchen zur Anzeige gekommen. Um irgendwie bedeutende Erdbeben handelt es sich hiebei nicht. Es fanden in diesem relativ ruhigen Jahre nur Lokalbeben von höch- stens 14 km. Ausdehnung statt. Diese waren allerdings zum Teil von grösserer 'Intensität und verteilen sich be- züglich Zeit und Art in folgender Weise: a) 13. Januar: Drei Erschütterungen in Zweisimmen. b) 23. März: Localbeben im Gebiete der Gyronne, Ct. Waadt, in zehn Ortschaften beobachtet. c) 21. Mai: Localbeben Guarda-Zanetz. d) 1. Juli: Localbeben im Broyetal (Payerne-Avenches). — 160 — e) 28.September: Localbeben Bettschwanden-Hätzingen (Ct. Glarus). f) 4.December: LocalbebenRomont-Daupierre-Seigneux zwischen Glenc und Osrove. Auch das hierauf bezügliche Material wird von Herrn Dr. Früh verarbeitet und die Zusammenstellung im Jahr- sang 1893 der Annalen der Meteorologischen Centralstelle publicirt werden. Das Rechnungsergebniss ist folgendes: Einnahmen: Saldo von voriger Rechnung Fr. 103. 40 Eredivy pro 898 944 200 Ausgaben: Druckkosten, graphische Dar- stellungen, Buchbinder, Porti . . . … , Saldo pro 1894/95 Fr. 303.40 Fr. 204. 70 Fr. 98.70 Zur Fortsetzung der Arbeiten stellt der leitende Aus- schuss der Commission das Gesuch, es möchte für nächstes Jahr wieder ein Credit von 200 Fr. eröffnet werden. Der Präsident der Commission : R. Billwiller. Zürich, 12. Juli 1894. x. Bericht der Gletschercommission vom Jahre 1893/94. Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft hat in der zu Lausanne gehaltenen Sitzung vom 4. September 1893 zur wissenschaftlichen Erforschung der schweize- rischen Gletscher folgende Commission aufgestellt: Hagenbach-Bischoff, Prof. in Basel, Rütimever, Ludw., Prof. in Basel, Coaz. J., Oberforstinspector in Bern. Heim, Alb., Prof. in Zürich, Sarasın, Rd., Dr. in Genf, Du Pasquier, Léon in Neuenburg. Das Präsidium wurde dem Unterzeichneten, und das Schreiberamt Herrn Du Pasquier übertragen; die Kasse wird vom Quästorat der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft besorgt. Für das Aufbringen der zur Fortsetzung der Mes- sungen am Rhonesletscher nötigen Mittel war vorgearbeitet worden durch das Centralcomite der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Verbindung mit dem vom Schweizerischen Alpenclub aufgestellten Gletscher- collesium ; dieselben hatten im Sommer 1893 an die Cantonalen Naturforschenden Gesellschaften und deren noli — 162 — Mitglieder, sowie an Freunde der Naturwissenschaft und der Alpenwelt ein Schreiben verschickt mit der Einladung, für die Fortsetzung der Beobachtungen am Rhonegletscher entweder einen einmaligen Beitrag oder einen Jahres- beitrag für sechs Jahre zu zeichnen. Diese Einladung hatte folgendes Resultat ergeben: A. Beiträge von Anstalten und Gesellschaften: Er! Fr. Von der eidgen. meteorologischen Centralanstalt: 6 Jahresbeiträge ANR os macht Eee 150. — Von der Section Davos des S.A. C. 6 Jahresbeiträge zu Fr, 50, macht 300. — Von der Naturforschenden Gesell- schaft in Luzern: 6 Jahres- beiträge zu Fr. 50, macht . . 300. — Von der Naturforschenden Gesell- schaft des Cantons Thurgau . 100. — Von der Société fribourgoise des sciences naturelles: 4 Jahresbei- trace Azure 90, n a che 20082 Zusammen von Anstalten und Gesellschaften: 1,050. — B. Beiträge von Privaten: Von Herrn L. de Coppet in Nizza 2,000. — 60 einmalige Beiträge mit . . , 3,441. 64 44 Jahresbeitràge für 6 Jahre: GemaleRıra 1700=macher ni . 2,820. — Zusammen von Privaten: _ 8,261. 64 Summe der gezeichneten Beitràge . . . . 9,311. 64 Ueber diese Summe kann nun unsere Commission verfügen, und sie wird ausreichen, um während sechs Jahren die Ausgaben zu bestreiten. Es erfordern nämlich — 163 — die Messungen am Rhonegletscher, wenn man sich auf das Allernotwendigste beschränkt, von unserer Seite einen jährlichen Beitrag von . . a pae 1200, Dazu kommen Ausgaben der Con Asset kursanderes,Zwecke. .. :. 1, vv... 303.00. Somit betragen die voraussichtlichen jähr- lichen Ausgaben . . . à Fr. 1,500. — und also die Ausgaben für sechs faire DS ze Wir benützen vor Allem diese Gelegenheit, unse unsern Gönnern im Ausland und in der Schweiz herzlichen Dank auszusprechen für die Unterstützung, die sie uns ge- währen, und die es möglich macht, das wissenschaftliche Unternehmen am Rhonegletscher, das für die Aufklärung der für die ganze Erde und ganz besonders für unser schweizerisches Alpenland wichtigen Gletschererscheinung von der grössten Bedeutung ist, einstweilen weiter zu führen. In erster Linie ist zwar nur für die nächsten sechs Jahre gesorgt; allein wir dürfen hoffen, dass auch über diese Zeit hinaus die Mittel sich finden lassen: unser Streben geht dahin, mit der Zeit einen Capitalstock zu sammeln, dessen Zinsen für die gewöhnlichen jährlich zu wiederholenden Messungen ausreichen; wir sind des- halb gerne bereit, weitere Beiträge in Empfang zu nehmen, und hoffen besonders, dass die höchst wichtige Veröffent- lichung der Vermessungen, die der Schweizerische Alpen- club auf Ende des nächsten Jahres uns wird bieten können, manchen Freund der wissenschaftlichen Natur- forschung veranlassen wird, uns weiter zu unterstützen. Die Arbeiten am Rhonegletscher des Jahres 1893 konnten aus den vorhandenen Mitteln bestritten werden, und es gilt für dieselben noch der zwischen dem eid- senössischen topographischen Bureau, dem Schweizerischen Alpenclub und der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft vereinbarte Vertrag vom 15. Dezember 1894. — 164 — Für die Vermessungen in den Jahren 1894 bis und mit 1899 wurde der als Beilage abgedruckte Vertrag zwischen dem eidgenössischen topographischen Bureau und der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft abgeschlossen. Es wurde dies ermöglicht durch das fort- währende Wohlwollen und das freundliche Entgegen- kommen des Herrn Oberst Lochmann, Chef des eid- genössischen topographischen Bureaus, dem wir zu vollem Danke verpflichtet sind. Für die Arbeiten am Rhone- gletscher im Jahre 1894 hat die Commission das Pro- gramm genehmigt. welches der die Vermessung mit eben so viel Eifer als Sachkenntnis leitende Ingenieur des topo- graphischen Bureau Herr J. Held aufgestellt hat. Es schliesst sich dasselbe an die bisherigen Beobachtungen an und soll folgende Arbeiten umfassen : 1. Nivellement der sieben Querprofile. 2. Messung der Jahresbewegung des Kises beim roten Profil. Messung der Firnbewegung. Topographische Aufnahmen der Gletscherzunge. Einmessung des Eisrandes der (Gletscherzunge, monatlich ein Mal. 6. Messung der absoluten Abschmelzung von Firn und Eis. (. Verschiedene Einzelbeobachtungen. 8. Aufnahme der noch aufzufindenden Steine der gelben und roten Reihe. Neben der Fortführung der Messungen des Rhone- gletschers wird sich die Gletschercommission auch noch andern Untersuchungen zuwenden, die sich auf die schweizerischen Gletscher beziehen und ganz besonders den periodischen Bewegungen unserer sämmtlichen Glet- scher ihre Aufmerksamkeit zuwenden. Bekanntlich hat Herr Prof. F. A. Forel in höchst verdienstlicher Weise DU so das hierüber gesammelte Material seit dem Jahre 1880 in jährlichen Berichten zusammengestellt, die zuerst im Echo des Alpes‘ und dann im Jahrbuch des S. A. C. ver- öffentlicht worden sind. In der Sitzung der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Basel im Jahre 1892 wurde das Centralcomite ermächtigt, die nötigen Schritte bei den eidgenössischen und kantonalen Behörden zu tun, um die Bewegungen der Gletscher beobachten und über- wachen zu lassen. Die in Folge dieses Beschlusses vom Centralkomite getanen Schritte hatten den gewünschten Erfolg, und Herr Oberforstinspektor Coaz, der als Mitglied unserer Commission angehört, hat im Auftrage des landwirthschaftlichen Departements mit höchst ver- dankenswertem Eifer sich mit den kantonalen Behörden in Verbindung gesetzt und die nötigen Vorbereitungen treffen lassen; es werden ihm nun jährlich die Berichte eingehen, und er hat sich bereit erklärt, die so ge- sammmelten Beobachtungen unserer Commission zur Ver- fügung zu stellen. Unser Schreiber Herr Du Pasquier wird auf unser Ansuchen und im Einverständnis mit Herrn Prof. F. A. Forel sich dieser Frage der perio- dischen Veränderungen der Gletscher besonders annehmen und eine nach wissenschaftlichen Grundsätzen geordnete Zusammenstellung des sowol durch Vermittlung des eid- genòssischen Oberforstinspectorates als von anderen Seiten eingegangenen Materiales ausarbeiten ; für eine passende Veröffentlichung wird dann die Commission besorgt sein. Im verflossenen Berichtsjahre haben wir eigentlich erst unsere Aufgabe übernommen ; die Ausführung der Arbeit liegt in der Zukunft. Wir hoffen, dass es unserer Commission gelinge, die wissenschaftliche Erforschung der Gletscher, welche seiner Zeit wesentlich von der Schweiz ausgegangen ist, und der nun allwärts die Auf- merksamkeit zugewandt wird, auch fernerhin durch Fort- — 166 — setzung der Untersuchungen und Messungen sowie durch Sammlung der Beobachtungen zu fördern und zu heben, und wir empfehlen die weitere Unterstützung unseres Unternehmens aufs Wärmste unsern Freunden und Gönnern. Für die Gletschercommission : Der Präsident: Hagenbach-Bischoff. Basel, Ende Juni 1894. Vertrag für die Rhonegletscher-Vermessung in den Jahren In der Absicht, die seit dem Jahre 1874 vor- genommenen Rhonegletscher-Beobachtungen weiter zu führen, sind das eidg. topographische Bureau in Bern unter Vorbehalt der Ratilikation durch das schweiz, Militärdepartement und die Schweizerische Naturfor- schende Gesellschaft überein gekommen wie folgt: IO Die Kontrollmessungen des Eisstandes und der Eis- bewegung des Rhonegletschers, sowie weitere von den Contrahenten beschlossene Beobachtungen werden noch — 167 — sechs Jahre, nämlich 1894 bis und mit 1899 gemein- schaftlich ausgeführt. 2. Die Kosten dieser Beobachtungen und deren Bear- beitung trägt die Schweizerische Naturforschende Ge- sellschaft. Das eidg. topographische Bureau leistet an dieselben einen Beitrag von '/s der wirklichen Kosten, im Maximum 400 Fr. jährlich. Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft wird vertreten durch ihr Centralkomite resp. eine Abordnung desselben und durch die Gletschercommission. Letztere besorgt die wissenschaftliche Leitung des Unternehmens. Sie stellt gemeinschaftlich mit dem topographischen Bureau das Arbeitsprogramm fest und nimmt die Jahres- berichte entgegen. Dem Chef des topographischen Bureau steht die technische Leitung der Vermessungen zu. Er kann eine Reduktion des Arbeitsprogrammes verlangen, wenn er voraussetzt, dass dessen Ausführung mehr als den Betrag der zur Verfügung gestellten Geldmittel be- ansprucht. 4. Sämmtliche in der Vertragsperiode erhobenen Akten der Rhonegletscher-Vermessung bleiben Eigentum der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft und wer- den vom eidg. topographischen Bureau unter eigener Ver- antwortlichkeit aufbewahrt. Im Falle der Zerstörung durch fremde Gewalt ist das topographische Bureau nur soweit haftbar, als die Acten zu einem bestimmten Werte versichert werden können. CL GR Di Das Studium dieser Acten steht jedem, der von einem der beiden Contrahenten hiezu ermächtigt ist, frei. Für die Entfernung der Dokumente vom Aufbewahrnngs- ort bedarf es indessen der ausdrücklichen Bewilliguung der beiden Contrahenten. In diesem Falle geht die Ver- antwortlichkeit für die erhobenen Acten vom topographi- schen Bureau auf den Empfänger über. 6. Das Recht, die Ergebnisse aus der Vertragsperiode zu publieiren gehört der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft. Das topographische Bureau behält sich die Verwertung der Acten für seine kartographischen Arbeiten vor. Drittpersonen dürfen Publicationen irgend welcher Art aus den Rhonegletscher-Acten nur mit Einwilligung der beiden Contrahenten und innert den zum voraus be- stimmten Grenzen vornehmen. Sofern das eidg. topographische Bureau in Folge besonderer Uebereinkunft die Pläne zu den Publicationen liefert, so sind ihm die vollen Kosten für die Erstellung derselben zu vergüten. Die Vereinbarungen mit dem Schweizer-Alpen-Club betreffend Benützung der vor 1894 erhobenen Pläne sind Sache der Naturforschenden Ge- sellschaft. de Nach Ablauf der Vertragsperiode bleiben die Be- stimmungen dieser Uebereinkunft, soweit sie die Auf- bewahrung, Benützung und Publication der Acten be- treffen, unter Vorbehalt anderweitiger Verständigung in Kraft. 8. Alle Streitigkeiten betreffend diesen Vertrag werden durch den jeweiligen Präsidenten des schweiz. Bundes- — 169 — serichtes. oder durch einen vom ihm bezeichneten Dele- girten endgültig entschieden. Genehmigt durch die unterzeichneten Vertreter der Contrahenten dieses Vertrages. Namens der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft: Lausanne, le 16 février 1894. sig. Golliez, Prof. sig. Dr. F. A. Forel, Secrétaire. Président, Der Chef des eidg. topographischen Bureau: Bern. den 19. Februar 1894. sig. J. J. Lochmann. Vorstehendem Vertrag erteilt die Ratification Der Chef des schweizerischen Militärdepartements: Bern, den 20. Februar 1894. sig. E. Frey. Verzeichnis der Privatpersonen, welche Beiträge gespendet haben, für die wissenschaftlichen Studien am ERhonegletcher. A. Ausland. Le prince Roland Bonaparte in Paris. Herr Dr. Pierre Chappuis in Sèvres. „ L. de Coppet in Nizza. ‚ A. Delebecque, ingénieur, in Thonon. „ Prof. Dr. Dohrn in Neapel. Ero Dr E Hann din Wien, „ Carl FE. Hofer in Genua. „ Prof. Dr. Victor Meyer in Heidelberg. „ Baron von Müller in Melbourne. „ Prof. Dr. Penck in Wien. .+ Louis Rüssli in Genua. - Prof. Dr. H. Wild in Petersburg. B. Schweiz. Kanton Zürich. Herr Emil Baur, Architekt, in Zürich. „ A. Bodmer-Beder in Zürich. „ Alfred Brunner-Guyer in Zürich „ L. Diezinger in Wädensweil. „ C. Escher-Hess in Zürich. „. Dr. Hegetschweiler in Riffersweil. — 11 — Herr Prof. Alb. Heim in Zürich. Fritz Marti in Winterthur. Dr. C. Ott in Zürich. Dr. Otto Roth in Zürich. Prof. Dr. C. Schröter in Zürich. Robert Schwarzenbach in Zürich. Fr. Schweizer, Fabrikant, in Zürich. Carl Sulzer, Ingenieur, in Winterthur. C. Sulzer-Spiller in Winterthur. C. Weber-Sulzer in Winterthur. Prof. J. Wild in Zürich. Prof. Dr. Rud. Wolf in Zürich. Kanton Bern. Herr Prof. Dr. Baltzer in Bern. Pfarrer Baumgartner in Brienz. Prof. Dr. D. Brückner in Bern. Dr. Dubi in Bern. Dr. Fankhauser in Burgdorf. Gebrüder Kummerly, top. Anstalt, in Bern. Dr. J. Reber in Niederbipp. A. Riesen in Biel. Schmidt, Francke & Co in Bern. Prof. Dr. G. Siedler in Bern. Dr, Fr. Zehnder in Biel. Kanten Luzern. Herr C. Bindschädler in Luzern. » W. Pfyffer, Ingenieur, in Luzern. Kanton Uri. Herr A. Stierli, Apotheker, in Altorf. Kanton Glarus. Herr Dr. Fr. Fritzsche in Glarus. » «+. Knobel, Topograph, in Glarus. ii Kanton Solothurn. Herr Prof. Dr. Fr. Lang in Solothurn. Basel-Stadt. Herr Joh. Bernoulli in Basel. „ Dr. C. Burckhardt in Basel. „ Prof. Fritz Burckhardt in Basel. „ Fr. Cornu, Chemiker, in Basel. „ Prof. Ed. Hagenbach-Bischoff in Basel. „ Alb. Hoffmann-Burckhardt in Basel. „ Prof. G. Kahlbaum in Basel. „ Prof. Fr. Miescher in Basel. „ Prof. Alb. Risgenbach-Burckhardt in Basel. … Prof. Ludw. Rütimeyer in Basel. „ Prof. C. Schmidt in Basel. „ E. Steiger, Apotheker, in Basel. Prof. Carl Von der Mühll in Basel. Kanton Schaffhausen. Herr Dr. Amsier-Laffon in Schaffhausen. „ Prof. J. Meister in Schaffhausen. Kanton St. Gallen. Herr Dr. Robert Emden in St. Gallen. Kanton Graubünden. Herr Dr. A. von Planta ın Reichenau. „ .J. Pontz in Sils Maria. Kanton Aargau. Herr Prof. Fr. Mühlberg in Aarau. „ Fr. Ruepp, Apotheker, in Menzikon. Kanton Thurgau. Herr W. Knoll in Frauenfeld. Kanton Waadt. Herr A. Barbey in Lausanne. Prof. E. Bugnion in Lausanne. Prof. W. Cart in Lausanne. Dr. Chatelanat in Montreux. Ernest Correvon, Advocat, in Lausanne, Prof. Charles Dufour in Morges. Prof. Marc Dufour in Lausanne. Prof. Henri Dufour in Lausanne. Prof. F. A. Forel in Morges. Prof. L. Gautier in Lausanne. Ganty-Berney in Chateau-d’Oex. Prof, Henri Golliez in Lausanne. „ Perc. de Loriol in Crassier. Prof. Eug. Renevier in Lausanne. Dr. Louis Secrétan in Lausanne. Charles de Sinner, Ingénieur. in Nyon. 29 Kanton Wallis. Herr Charles Fama in Saxon. J. Seiler in Gletsch. A. de Torrenté in Sitten. Kanton Neuenburg. Herr Prof. O, Billeter in Neuenburg. Dr. Ed. Cornaz, pere, in Neuenburg. Georges Gallet in Chaux-de-Fonds. Julien Gallet in Chaux-de-Fonds. „ Dr. H. Garot in Neuenburg. Louis Pernot in Couvet. ., David Perret in Neuenburg. Samuel de Perrot, Ingenieur, in Neuenburg. Dr. E. Trechsel in Locle. „ H. Wägeli in Chaux-de-Fonds. — 174 -- Kanton Genf. Herr Prof. Emile Chaix in Genf. 29 Prof. Ernest Favre in Genf. Marc Micheli in Genf. Prof. Alb. Rilliet in Genf. Dr. Ed. Sarasin in Genf. Prof. Charles Soret in Genf. Th. Weber in Genf. XI Bericht der limnologischen Commission über das Jahr 1893/94. Die von den einzelnen Mitgliedern der limnologischen Commission übernommenen Aufgaben wurden im Jahre 1893/94 weitergeführt; daneben wurden einige neue Ar- beiten begonnen. Herr Dr. E. Sarasin-Diodat!i beschäftigte sich ein- sehend mit dem Studium der Seiches des Neuenburger- sees. Er konnte, Dank der freundlichen Mithülfe des Herrn L. Du Pasquier, seinen Apparat in Cudrefin aufstellen. Sicher festgestellt ist für den untersuchten See die Schwäche sowie die geringe Regelmässigkeit und Konstanz der Oscillationsbewegungen. Im ganzen See herrscht eine Periode von vierzig Minuten. Was die früher in Yverdon beobachtete Periode von fünzig Minuten bedeutet, muss angesichts der in Cudrefin erhaltenen Resultate einstweilen dahingestellt bleiben. Es soll, um der Lösung der Frage näher zu kommen, eine weitere Station am Südwestufer, z. B. in der Nähe von Estavaver geprüft worden. Die Aufzeichnungen über das Zufrieren der central- schweizerischen Seen wurden in sehr verdankenswerter Weise wieder durch Herrn Professor X. Arnet besorgt. Derselbe begann auch eine Reihe von Beobachtungen über die Durhsichtigkeit des Wassers im Vierwaldstätter- see. Es lässt sich schon jetzt als sehr wünschenswert bezeichnen, dass dieselben auf womöglich breiterer Basis fortgesetzt werden. Der Berichterstatter unternahm eine längere zoolo- sische Schlussexcursion an die Seen des Rhätikon. Es sind aus jenem Gebiet nun etwa 250 Orte von Wasser- bewohnern bekannt. Die Verarbeitung des Materials in «dem im letztjährigen Bericht angedeuteten Sinne schreitet vorwärts. Da die Seen des französischen Juras in jüngster Zeit durch J. de Guerre und J. Richard faunistisch unter- sucht worden sind, lag es nahe auch den Lac de Joux und den Lac des Brenets ähnlich zu durchforschen. Die erhaltenen befriedigenden Resultate gaben den Stoff zu einer gegenwärtig im Druck sich befindenden Arbeit. Herr Oberforstinspector J. Goaz sah sich in Folge von Arbeitsüberhäufung leider veranlasst, seine Entlassung als Mitglied der limnologischen Commission einzureichen. Wir möchten ihm an dieser Stelle noch einmal den besteen Dank für die vielfachen geleisteten Dienste auspsrechen. Gleichzeitig gestatten wir uns, Ihnen den Antrag zu unterbreiten. Herrn Dr. J. Heuscher in Zürich zum Mitglied unserer Commission zu ernennen. Indem wir Ihnen den vorstehenden Bericht zur Ge- nehmigung empfehlen, bitten wir Sie, der limnologischen Commission für das nächste Jahr wieder einen Crdeit von Fr. 200 eröffnen zu wollen, Endlich noch die Bemerkung, dass wir in nächster Zeit ein genaueres Arbeitsprogramm aufzustellen gedenken. Basel, 1. Juli 1894. Für die limnologische Commission, Der Präsident: Prof. Dr. F. Zschokke. XII. Bericht der Moorcommission * fir das Jahr 1893/94. Die Arbeiten nehmen ihren regelmässigen Fortgang. Im Winter widmeten wir wieder wöchentlich je einen Tag der Sichtung und microscopischen Untersuchung. Die Bestimmung der Moose übernahm gütigst Herr Apo- theker Amann in Lausanne, für dessen Mitwirkung (in Zürich) wir ihm auch hier aufrichtig danken. Zur Aufbewahrung der verschiedenen Materialien erhielten wir im Gebäude der schweizerischen Forst- schule freundlichst ein Zimmer. Bis heute war es uns nur möglich, an acht Tagen Excursionen auszuführen. in die Täler der Glatt und Rep- pisch, Hochmoore b. Cappel, Ct. Zürich, die Moränen- landschaft Wädensweil-Menzingen und auf den Zugerberg (Dopplerit). Es werden dies Jahr noch folgen : Einsiedeln, Entlebuch und das Moorgebiet von Schwarzenegg, Gt. 3ern. — Zahl der Correspondenzen 77. — Die Erfah- rung lehrt. dass es für interessantere Moore nötig ist, «lass wir dieselben selbst untersuchen können. Dies ist um so mehr zu wünschen, weil wir vielleicht schon nach 12 — 18 — 50 Jahren kaum noch spärliche Reste eigentümlicher Landschafts- und Vegetationsformen haben werden. Wir hoffen, nächsten Sommer die Hauptarbeiten im Felde be- endigen zu können und bitten hiefür um einen noch- maligen Credit von Fr. 300. Hochachtungsvollst Für die Commission: Dr. J. Früh. Zürich, 11. Juli 1894. XII. Bericht der Flusscommission für das Jahr 1893/94. Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft er- nannte in Lausanne eine Commission, bestehend aus den Herren Prof. A. Heim, Prof. Dr. L. Dupare und dem Unterzeichneten speciell zum Studium der Abtragung des Landes durch die Flüsse. Die Commission hat sich kon- stituirt und den Unterzeichneten zum Präsidenten ge- wählt, In einer Sitzung, der der Centralpräsident Herr Prof. Dr. F. A. Forel und Herr Ingenieur Epper, Chef des hydrometrischen Bureaus des eidg. Oberbauinspectorats, beiwohnten, hat die Commission das Programm für ihre Arbeiten aufgestellt. Wir zählen die einzelnen Programm- punkte auf und fügen hinzu, was im Laufe des Berichts- jahres darin geschehen ist. 1. Es gilt zunächst Beobachtungen über die Ge- schiebemassen anzustellen, die auf der Sohle der Flüsse abwärts wandern. Das geschieht am einfachsten, indem man das Anwachsen von Flussdeltas in Seen beobachtet. Die Commission stellte ein Verzeichniss derjenigen Deltas auf dem Boden der Schweiz auf, deren Beobachtung Resultate verspricht. Diese Deltas müssen, damit sie für — 180 — unsere Zwecke verwendbar sind, genau vermessen sein. Wir wandten uns dabei an das eidg. topographische Bureau, das in so vorzüglicher Weise die Auslothung der schweize- rischen Seen vornimmt, und fragten an, welche Deltas exact vermessen sind und welche noch vermessen werden sollen. Exact vermessen sind nach der uns zu Teil ge- wordenen Antwort die Deltas folgender Flüsse: des Rheins im Bodensee, der Isola im See von Silvaplana, der Cam- brena in Lago Bianco (Bernina), der Reuss im Vierwald- stättersee, desgleichen das Delta von Isleten, das der Muotta, der Engelberger Aa, der Melchaa, des Lauibachs im Lungernsee, der Rhone im Lemansee, der Drance im Lemansee, des Tessin und der Maggia im Langensee — im Ganzen 13 Deltas. Ausserdem beabsichtigt das eide. topographische Bureau in der nächsten Zeit den Brienzer-, den Thuner- und den Bielersee neu auszulothen, so dass dann die Deltas der Aare und der Lütschine im Brienzer- see, des Lombachs und der Kander im Thunersee und der Aare im Bielersee, für welch letztere übrigens schon heute brauchbares Material vorliegt, zu den exact ver- messenen zu rechnen sein werden. Diese Vermessungen geben eine feste Basis, so dass nach geraumer Zeit vor- zunehmende Revisionen den Zuwachs des Deltas ergeben werden. Hier gilt es also warten; nur für die Reuss liegt schon heute Material vor, das eine Neubearbeitung lohnt, — in einer vorzüglichen Karte des eidg. Ober- bauinspectorats. 2. Um durch Schöpfen von Flusswasser die Menge der in demselben gelösten und geschwemmten Stoffe zu bestimmen, gilt es zunächst genau zu untersuchen, wo im Fluss und wie geschöpft werden soll. Herr Prof. Duparc hat es übernommen, diese Versuche anzu- stellen; sie sind noch nicht abgeschlossen. Sobald defini- tive Resultate über die Methode vorliegen werden, sollen — 131 — an einigen Flissen, vor allem an der Reuss dicht an ihrer Mündung in den Vierwaldstättersee, dann auch an der Aare oberhalb des Brienzersees regelmässig Wasser- proben geschöpft werden. Das eidg. Oberbauinspectorat hat sich in entgegenkommendster Weise bereit erklärt, so weit es möglich ist, solche Schöpfproben regelmässig zu liefern, die dann im Laboratorium des Herrn Prof. Duparc bearbeitet werden würden. Auch an andern Flüssen sind Schöpfstationen in Aussicht genommen. Zu- gleich soll wenn möglich die Temperatur des Wassers ge- messen werden. 3. Solche Schöpfversuche können nur dann ge- statten, die Menge des gelöst und geschwemmt durch den Fluss geführten Materials zu bestimmen, wenn die Wassermenge des Flusses bekannt ist. Daher hat sich die Commission speziell auch mit dieser Frage zu be- schäftigen. Exacte Wassermessungen von andern Schweizer Flüssen liegen sehr wenige vor. Das eidg. Oberbau- inspectorat teilt uns jedoch mit, dass es schon lange die Vornahme solcher Messungen plant, so weit dieselben in den Rahmen seines Arbeitsgebietes fallen. Das ist ausser- ordentlich zu begrüssen. So ist schon kürzlich die Wasser- mengecurve für die Rhone zu Outre-Rhone von Herrn In- genieur Epper auf Grund sorgfältiger, von ihm selbst aus- geführter Messungen berechnet worden. Nach einem aller- dings ältern und weniger sichern Material hat ferner der Unterzeichnete die Wassermengecurve für Porte-du-Scex, sleich oberhalb der Rhonemündung, abgeleitet. 4. Ferner beabsichtist die Commission Versuche über die Mächtigkeit der jährlich in den Seen sich ablagernden Schlammmassen anzustellen. Herr Prof. Heim, der Urheber dieses Plans, gedenkt zu diesem Zwecke grosse Blechkasten herstellen zu lassen, die im nächsten Winter an geeigneten Punkten an Drähten im — 182 — Vierwaldstätte versenkt und nach Verlauf eines Jahres wieder emporgenommen werden sollen. Später sollen analoge Versuche auch im Brienzersee angestellt werden. Da dieser Versuch der Messungen der Seeablage- rungen besonders construirte Kasten verlangt, erlaubt sich die Flusscommission das ergebene Gesuch zu stellen, es möchte ihr die Schweizerische Naturforschende Gesell- schaft für das Jahr 1894/95 einen Credit von 100 Fr. spenden. Mit vollkommener Hochachtung Im Namen der Flusscommission : Ed. Brückner. bern, im Juli 1894. I Verzeichnis der Mitglieder der Gesellschaft und der Gäste, welche an der 77. Jahresversammlung in Schaff hauser anwesend waren. A. Mitglieder der Gesellschaft. (Die mit * bezeichneten Mitglieder sind neu eingetreten.) 1. Aargau. Herr Bircher Andreas, Aarau. Fischer-Sigwart, Zofingen. Mühlberg, Prof. Dr., Aarau. 2. Basel-Stadt. Herr Bischoff, Dr., Eugen. „ Cornu Felix. „ Gutzwiller, Dr. Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr. » Kahlbaum, Georg. W. A., Prof. Dr. Zschokke, Prof. Dr. i 3. Bern. Herr Fischer, Eduard, Prof. Dr. "Grab ıBrof: Dr. > shuber. Prof. Dr, „ Huber Budelt, Dr. „ Reber, Dr. Studer, Theophil, Prof. Dr. — 186 — 4. Fribourg. Herr *Kowalski. Prof. Dr., J. von. 5. Genf. Herr Fatio, Vietor, Prof. Galopin, Paul, Dr. *Jacquet, Maurice, Dr. Sarasin, Eduard, Dr. Soret, Prof, Vuno Brot. 6. Glarus. Herr Heer, Pfarrer, Betschwanden. Hefti, Apotheker. *Oberholzer, Sekundarlehrer. 7. Luzern. Herr Suidter-Langenstein, Otto. Schumacher-Kopp, Dr., Emil. 8. Neuenburg. Herr Beraneck, Edmond, Prof. Dr. Billeter, Otto, Prof. Dr. Guillaume, Alfr., Prof. Dr. Garot, Dr. 9. Schaffhausen. Herr Amsler-Laffon, Dr. „ Amsler-Rauschenbach, Dr. *Amsler, Richard. Pre DR, 18. (Cr *Frey, Hermann. *Gysel, Prof. Dr. *Gysel, Alfr., Wilchingen. Joos, Dr. Emil. Joos, Dr. Wilhelm. + Keller, Dr., Unterhallau. .. Mandach, Dr. von, senior. Herr — 1387 — Meister, Prof. Nüesch, Dr. Probst, Dr., Schleitheim. Rahm, Dr., älter. Seiler, Reallehrer. Stein. Vogler, Dr. *Vetterli-Vogler. 10. Solothurn. Lang, Prof, Dr. 11. Thurgau. Brunner, Apotheker, Diessenhofen. Hess, Prof. Dr., Frauenfeld. *Schmid, A.. Kantonschemiker, Frauenfeld. 12. Tessin. Seiler, Secundarlehrer, Bellinzona. 15. Waadt. Bugnion, Prof. Dr. Eduard, Lausanne. Forel, Prof. Dr., F. A., Morges. Girardet, F., Morges. Herzen, Prof. Dr., Lausanne. Heer-Cramer, Lausanne. Jaczewski, Arthur von. Montreux. Rosset, C. directeur des mines. Bex. 14. Zürich. Billwiller, Prof. Dr. *Bleuler, Oberst. Cullmann, Dr., Winterthur. Borel A., Prof. Dr. Geiser, Prof. Dr. *Heuscher, J., Dr. Kleiner, Prof. Dr, Lang, Prof. Dr. Herr — 188 — Moesch, Dr. Rudio, Prof. Dr. Schröter, Prof. Dr. Seiffert, Apotheker, Feuerthalen. Tavel, Prof. Dr. "Werner, Prof. Dr. 15. Ausland. Emden, Dr., München. Urech, Dr., Tübingen. *Zeppelin, Graf Eberhard, Ebersberg bei Emmishofen. Pictet Raoul, Prof. Dr., Berlin. B. Fremde Gäste. Dimitroff, Stephan, Bulgarien. Piperoff, Christoph, Bulgarien. Stizenberger, Dr., Constanz. C. Vertreter der Behörden und andere Gäste. Amsler, Albert, Schaffhausen. Ausfeld, Rudolf, Prof., Rheinfelden. Bahnmaier, Kantonsbaumeister, Schaffhausen, Belkowsky, Dr., Schaffhausen. Billeter, Dr., Schaffhausen. Blum, Steuerkommissär, Schaffhausen. Bürgin, Th., Fabrikant, Schaffhausen, Fischli-Brugger, Schaffhausen. Flournoy, Edm., Genf. Guye, Dr., Zürich. Kubli, Pfarrer, Dr., Schaffhausen. Maier, Albert, Schaffhausen. Müller, Stadtpräsident, Schaffhausen, — 189 — Herr Müller, E., Dr., Redaktor, Schaffhausen. Müller, Dr., Breitenau, Schaffhausen. Neukomm, Forstmeister, Schaffhausen. Peyer, Rudolf, Schaffhausen. Pletscher, Hs.. Reallehrer, Schleitheim. Rahm, E., Dr., jun., Schaffhausen. Rahm, Regierungsrat, Schaffhausen, „ Regelsberger, Dr., Schaffhausen. Richard, Ed.. Schaffhausen. Ries, Dr., Rheinau. ., Rimathé. Verwalter, Rheinau. „ Ritzmann, Albert. Schaffhausen. Ritzmann, Dr., Emil, Zürich. Rüeger, Archivar, Schaffhausen. , Schalch, Reallehrer, Schaffhausen. Schenk, August, Ramsen. ., Schlatter, Dr., Bern. ., Schick, Mechaniker, Schaffhausen. Schoch, Carl, Buchhändl,, Schaffhausen. Stamm, Architect, Schaffhausen Steinegger, Forstmeister, Schaffhausen. Stockar, Alfred, Schaffhausen. .. Vogler, Forstmeister, Schaffhausen. Mostre Zurich: . Waldkirch, Hermann von, Ingenieur, Schaffhausen. Wanner-Schachenmann, Schaffhausen. „ Ziegler, B. A, von, Schaffhausen. 39 Zahl der Teilnehmer : Mitglieder aus 14 Kantonen . . . . 75 Ausland . ER RN % Behörden und Gäste a ad LE Zusammen 122 I. Veränderungen im Personalbestand der Gesellschaft. A. In Schaffhausen aufgenommen : 1. Ehrenmitglieder (5). Herr Geheimrat Prof. Dr. Herm. Credner, Leipzig. Herr Prof. Dr. Hertwig, München, Herr Prof. Dr. Nehring, Berlin. Herr Hofrat Prof. Dr. Fr. v. Simony, Wien, Herr Prof. Dr. Thoulet in Nancv. 2. Ordentliche Mitglieder (46). Herr Richard Amsler, Chemiker, in Hard. Herr P. van Berchem in Crans (Waadt). Herr Corps-Commandant Bleuler, Präs. des eidg. Schul- rates. Herr Bosshart, Sekundarlehrer Zürich V. Herr Bretscher, Lehrer in Unterstrass, Zürich IV, Herr Dr. Paul Cullmann, Winterthur. Fräulein Fanny Custer in Aarau. Herr Dr. S. Sig. Epstein in Bern, Herr Escher-Kündig in Zürich. Herr Hermann Frey-Jezler, Fabrikant in Schaffhausen. Herr Ernest Galopin, Zoologiste in Genf. Herr Dr. P. Gerber, Apotheker in Bern. — 11 — Herr Dr. Paul Gruner, Privatdocent der Physik, Bern. Herr Dr. Gubler, Sekundarlehrer Zürich. Herr Cav.-Major Alfr. Gysel in Wilchingen, Schaffhausen. Herr Dr. Jul. Gysel, Gymnasialdirector, Schaffhausen. Herr Dr. S. Haas, Arzt in Muri bei Bern. Herr Hahn, Architect, Schaffhausen, Herr Dr, Hugo Henne, Arzt, in Schaffhausen. Herr Dr. Albin Herzog, Prof. am eidgen, Polytechnikum. Herr Dr. Heuscher, Museumsassistent, Zürich. Herr Dr. G. Huber, Prof. der Mathematik in Bern. Herr Dr. Rud. Huber, Gymnasiallehrer in Bern. Herr Dr. Maurice Jaquet, Zoologiste, Genf. Herr Dr. Alfr. Kaufmann, Gymnasiallehrer in Bern Herr Dr. Kiliani, Director der Aluminiumfabrik Neuhausen- Schaffhausen. | Herr Prof, Dr. de Kowalski, Freiburg. Herr Dr. Em. Lanz, Arzt in Biel, Bern. Herr Dr. F. von Mandach, jun,, Schaffhausen. Herr Dr. F. Minger, Secundarlehrer, Steffisburg, Bern. Herr Oberholzer, Secundarlehrer, Glarus. Herr Dr. Franz Pràsil, Prof. am eidgen. Polytechnikum, Zürich, Herr Hermann Pfister, Fabrikant, Schaffhausen, Herr H. Rauschenbach, eidg. Fabrikinspector,Schaffhausen. Herr Dr. Aug. Santi, Arzt in Bern, Herr Dr. Ludwig Schlachter, Gymnasiallehrer, Bern. Herr A. Schmid, Kantonschemiker, Frauenfeld. Herr Dr, F. W. Schmidt, Privatdozent der Chemie, Uni- versität Bern, Herr Aurela Stodola. Prof, am eidg. Polytechnikum Zürich. Herr Dr, Hans Strasser, Prof, der Anatomie in Bern. Herr Dr. F. P. Treadwell, Prof. am eidg. Polytechnikum Zürich, Herr Eugen Vetterli-Vogler, Kaufmann, Schaffhausen, 53 — 192 — Herr Carl Wagner, Dr, phil. in Enge, Zürich. Herr L&on Wehrli, Geolog in Zürich. Herr Dr. Alfr, Werner, Prof. der Chemie, Universität Zürich, Herr Eberh. Graf v. Zeppelin, k. würtemb. Kammerherr, auf Ebersberg b./Konstanz. 6. Verstorbene Mitglieder (bis 1. Oct. 1894). 1. Ehrenmitglieder (4): Geburtsjahr Aufnahmsjahr Herr v. Bauernfeind, Carl, Prof. Dr,, königl. wirkl. Geheimrat, München 1818 1894 » Beneden, Van, P. Prof., Löwen 1809 1886 Cotteau, Gust., President de la société géologique de France, Paris 1818 1865 Helmholtz, Herm., Prof. der Uni- versität Berlin 18217 1876 , Kundt, A., Prof. Dr.. (Phys) Berlin 1843, 18833 » Tyndall, John, Ph. Dr.. Prof. (Phys.) London 1520 1864 2. Ordentliche Mitglieder (20): Herr Boechat, Pharmacien, Fribourg 1844 1871 ,, Bossi, Anton, Avvoccato. Lugano 1829 1860 „ Bulacher, C., Dr. Ph. (Chem.). Basel 1828° 1853 „ Bürkli, Arn., Stadt-Ingen,, Zürich 1833 1875 „ Coulon de, Louis, Dr. (Zoolog.) Neuchätel 1804 1828 Herr Elmiger, Joseph, Arzt, Luzern 1813 1802 Fiedler, Karl, Priv. Doc. (Zool.) Zürich 18363 1807 Guisan, Rene, Ingénieur, Lausanne 1841 1861 Jurgensen, J., Artiste horl,, Locle 1837 1885 — 193 — Geburtsjahr Aufnahmsjahr Herr Kürsteiner, Jean, Chirurg. Dentiste Geneve 1819 1865 . Pasta, Ch., Dr, M., Mendrisio _ 1822 1889 „ Peyer-Keller, Ludwig, Inspector, Schaffhausen 1814 1847 „ Pittet, Alfr., Pharmacien, Fribourg 1835 1861 „ Privat, Ernest, Prof. (Phys. und Chem.), Geneve 1844 1886 . Reinert, B... Negotiant, Solothurn u 1888 „ Schenk, Bernh,, Gärtner. Ramsen (Schaffhausen) 1833 1864 Vernes-d’Arlandes, Théod., Versoix 1820 1860 Wild, Joh., Prof. am Polytechn., Zürich 1814 1841 = Wolf, kud., Dr Eh Prof. Astron., Zürich 1816 1839 Zeller-Zundel. Aug., Zürich 1817 1846 C. Ausgetretene Mitglieder (9 und 1 gestrichen). Geburtsjahr Aufnabmsjabr Herr Becker, Friedr.. Ingen. topogr., Prof.. Zürich 1854 1881 , Kampmann, Fr., Pharm,, Genève 1830 1886 . Klebs, Edwin, Prof, Dr., Karlsruhe 1834 1883 „ Landolt, Elias, Prof. der Forst- wissenschaft, Zirich 1821 1863 Lommel, Th., Ing., Lausanne 1836 1877 Neuburger, Albert, a, Apotheker, Aarau 1825 1850 , de Pury, Fr., Dr., Neuchâtel 1829 1866 13 = 1910 Geburtsjahr Aufnahmsjatr Schenkel, Ehrenfried, Custos am Museum, Basel 1869 1892 Vogt, A., Prof. Dr., Bern 1828 1857 Custer, Gustav, Dr., Doc. Zürich (gestrichen) 1887 D. Unbekannten Aufenthalt. Bouvier, Ern., Dr., früher in Berlin, nun in Paris ? Goldschmidt, Heinr., Prof. Dr., Amsterdam ? Polari, Torquato, Rom ? Roth, Santiago, Rosario, Argentinien ? II. Senioren der Gesellschaft. Herr Lombard, H. Cl., Dr. M., Geneve Hagenbach, F., alt Stadtrat, Basel Burckhardt, Aug., Dr. M., Basel de Montmollin, Aug., Neuchätel Reynier, Dr. M., La Coudre, Neuchâtel Chaix, Paul, Prof., Geneve Bugnion, Ch., Banquier, Lausanne Niischeler-Usteri, Dr. M., Zürich Bovet-Wolff, Dr. M., Neuchâtel Lüning, Aug., Dr. M., Rüschlikon Pfyffer-Segesser, Jos., Arzt, Luzern Aepli, Th., Dr. M., St. Gallen Frey, B., Dr. M., Schaffhausen Hartmann, Alfred, Litterat, Solothurn Schläfli, Ludwig, Prof., Bern. Seburtsjafir 1803 1804 1808 1808 1808 1809 1811 1811 1812 1815 1813 1814 1814 1814 1814 IV. Verzeichnis der Mitglieder auf Lebenszeit. Herr Alioth-Vischer, Wilh.. Basel seit 1892 Andreazzi, Ercole, Lugano 1 ilot , Balli, Emilio, Locarno. ,, 1889 Berset, Antonio, Fribourg 1891 Bertrand, Marcel, Paris . 051886 Bleuler, Herm., Zürich … 1894 „„ Choffat, Paul, Lissabon DISSE, Cornu, Felix, Basel „1885 + Delebecque, A., Thonon ,,, 1890 , Dufour, Marc, Lausanne Male ,; Flournoy, Edmond, Genève 1, 1898 „ Forel, F. A., Morges „1885 „ Galopin, Charles, Genève ,, 1886 ,, Hagenbach-Bischoff, Basel „1885 „ Micheli, Marc, Genève „. 1885 „ Renevier, Eug., Lausanne ,, 1885 „ Rilliet, Alb., Genève ,, 1883 „ Sarasin, Edouard, Genève 1989 „ Sarasin, Fritz, Basel 1890 „ Sarasin, Paul, Basel „1890 . Soret, Charles, Genève ,, 1885 , Stehlin, Hans, Basel „1892 „ Von der Mühll, Carl, Basel „1886 V. Beamtungen und Kommissionen. i. Central-Comité in Lausanne 1892-1898. Herr Forel, F. A., Prof. Dr., Präsident, Morges Dufour, Henri, Prof., Vicepràsid., Lausanne Golliez, Henri, Prof., Sekretär, Lausanne Lang, Arnold, Prof. Dr., Präsident der Denkschriftenkommission, Zürich Fräulein Custer, Fanny, Quästor, Aarau 3) 27 2. Bibliothekare in Bern. Herr Graf, J. H., Prof. Dr., Oberbibliothekar „ Kissling, E., Dr., Bibliothekar Fräulein Stettler, Elise 3. Jahresvorstand für 1895 in Zermatt. Herr P. M. de Riedmatten, Sitten, Präsident. Gewählt: 1892 1892 1892 1893 1894 1839 1888 1893 „ Domherr Besse, Professor in Ecône, Vicepräsident. „ Gustave Oggier, Secretär. , Bened. Kurriger, Kassier. Herr 99 33 Herr Herr — 198 — 4. Kommissionen. a) Denkschriftenkommission. Lang, Arnold, Prof, Dr., Präsident, Zürich Rütimever, L., Prof. Dr., Basel Micheli, Mare , Genf Cramer, C., Prof. Dr., Zürich v. Fischer, L., Prof. Dr., Bern Bedot, Maurice, Dr., Genf Renevier, E., Prof., Lausanne b) Geologische Kommission. Lang, Fr., Prof. Dr., Präsident, Solothurn Favre, Ernst, Sekretär. Genf de Loriol, Perceval, Genf Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich Baltzer, A., Prof. Dr.. Bern Renevier. E., Prof,, Lausanne Grubenmann, U,, Prof. Dr., Zürich c) Geodätische Kommission. Hirsch, H,, Prof, Dr., Neuenburg Gautier, Raoul, Prof. Sekret., Genf Lochmann, J. J., Chef des topogr. Bureau, Bern Rebstein, S., Prof., Zürich | Riggenbach-Burckhardt, A., Prof, Dr.. Basel Ehrenmitglied: Dumur, Genie-Oberst, Lausanne d) Kommission der Schläflistiftung. Herr Heim, Alb., Prof. Dr., Präsident, Zürich 59 2) Rütimeyer, L., Prof. Dr., Basel Soret, Charles, Prof., Genf Blanc, Henri, Prof. Dr., Lausanne Gewählt 1892 1880 1882 1856 1892 1893 1872 1888 1863 1888 1888 1894 1884 1861 1891 1883 1885. 1894 1887 1886 1875 1886 1894 Herr Herr Herr — 199 — e) Erdbebencommission. Billwiller, Robert, Dr., Director der meteoro- logischen Centralstation, Präsid., Zürich Heim, Alb., Prof. Dr., Vizepräs., Zürich Früh, J. J., Dr., Sekretär, Zürich Forster, A., Prof, Dr., Bern Amsler-Laffon, J., Prof. Dr., Schaffhausen Hagenbach-Bischoff, E., Prof, Dr., Basel de Torrenté, A., Forstinspektor, Sitten | Brügger, Ch., Prof, Dr., Chur Soret, Charles, Prof. Dr., Genf Hess, Cl., Prof. Dr.. Frauenfeld Jaccard, Aug., Prof., Locle Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne J) Limnologische Kommission. Zschokke, Fr., Prof. Dr., Präsident, Basel Sarasin, Eduard, Genf Duparc, Louis, Prof, Dr., Genf Arnet, X., Prof., Luzern Heuscher, Dr., Zürich 9) Torfmoorkommission. RES DressZünich Schröter, C., Prof, Dr, Zürich h) @Gletscherkommission. Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr., Präs,, Basel (1869) Rütimeyer, Louis, Prof. Dr., Basel (1869) Coaz, eidg. Oberforstinspektor, Bern Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich Sarasin, Eduard, Genf Du Pasquier, Léon, Dr., Neuchâtel Gewählt 1878 1878 1883 1888 1878 1878 1880 1880 1880 1883 1893 1893 1890 1892 1892 1892 1894 1890 1890 1893 1893 1893 1893 1893 1893 — 200 — à) Flusskommission. Herr Brückner, Ed., Prof, Dr., Präsident, Bern Heim, Alb., Prof. Dr,, Zürich Duparc, Louis, Prof., Genf 3% 29 k) Landesausstellungskommission. Herr Golliez, Henri, Prof,, Lausanne „ de Candolle, Casimir, Genf Gewählt - 1893 1893 1893 1894 1894 Jahresberichte der kantonalen naturforschenden Gesellschaften. NI DAL. Ke À] 1 fi A 1. Aargan. Naturforschende Gesellschaft Aargau. Präsident: Herr Dr, F. Mühlberg, Prof, Vice-Präsident : SODO i iechieEcof Actuar : +. H. Kummler, Fabrikant. Bibliothekar : . S. Döbeli, Bezirkslehrer. Cassier : .- Adolf Schmuziger-Stähelin, Fabrikant. Ehrenmitglieder: Il Ordentliche Mittglieder : 165 Jahresbeitrag: Sl In 10 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten: Herr Rektor Wüest: Das städtische Electrizitàtswerk. Herr Halliger, Bezirkslehrer in Gränichen: Die Ver- breitung der Pflanzen durch Tiere. Herr Prof. Dr. L. P. Liechti: Die Untersuchung der Milch. Herr S. Döbeli Bezirkslehrer: Mitteilungen aus dem Leben der Bienen und Wespen. Herr Dr. F. Mühlberg: Mitteilungen betreffend die Vor- bereitung des internationalen Geologen-Congresses in Zürich. Herr Rector Wüest: Nachruf betreffend Heinrich Herti. Herr Dr. F. Mühlberg: Zwei Lager diluvialer Schiefer- kohlen in Zell (Ct. Luzern) und östlich Huttwil (Ct. Bern) mit darin befindlichen Biber-Frassstücken. Herr Rector Dr. A, Tuchschmid: Die Verteilung der electrischen Kraftlinien und das Wesen des Dreh- stromes. — 204 — Herr H. Kummmler: Die Gewinnung und Verarbeitune des Kautschouks. Herr Dr. F. Mühlberg: Die geotectonischen Verhältnise der nordwestlichen Schweiz. Herr H. Fischer, Apotheker in Zofingen: Das Laich- geschäft der Kröten nach dreizehnjährigen eigenen Beobachtungen. Herr Prof. Conrad Zschokke: Felsensprengungen in freier Luft, in Gallerien und unter Wasser. An der öffentlichen Jahresversammlung am 27. Mai 1894 in Wohlen wurden folgende Vorträge gehalten: Herr Dr. A. Dubler. Professor von Wohlen in Basel: Die Bestrebungen der Bacteriologie in der medieini- schen Wissenschaft. Herr Rector Wüest: Eine practisch wichtige Frage in der electrischen Beleuchtung. Herr G. Meyer-Dureis, Fabricant in Wohlen: Vor- weisung und Mitteilungen betreffend seine Insecten- sammlungen. Ausserdem veranstaltete die Gesellschaft eine Ex- cursion in das Gebiet der Aarecorrektion bei Klingnau. 2. Basel. Naturforschende Gesellschaft Basel. Vorstand für 1892—94. Präsident: ‘ Herr Dr. A. Gutzwiller. Vice-Präsident : „ Prof. Dr. F. Zschokke. Secretär : Prof. Dr. A. Riggenbach. Bibliothekar : Prof. Dr. G. Kahlbaum. Ehrenmitglieder : 4, Correspondirende Mitglieder: 30. Ordentliche Mitglieder: 201. Jahresbeitrag: 12 Fr. In 12 Sitzungen :wurden folgende Vorträge gehalten: 1893. Nov. 1. Herr Prof. J. Kollmann: Ueber das Werk Nov. 15. Nov. 29. Dec. 13. 1894. Jan. 10. ans} Kebr.7. der Herren P. und F. Sarasin über die Meddas. Herr Prof. R. Nietzky: Die Azimide. Herr Prof. Miescher; Die Veränderungen des Blutes im Hochgebirge. Herr C. Nienhaus: Die Bildung blauer und violetter Farbstoffe in Früchten. Herr Dr. F. Leuthardt: Geologische Vor- kommnisse in der Umgebung von Liestal. Herr Prof. C. Schmidt: Der Gneisscalamit- stamm von der Grimsel. Herr Dr. R. Burckhardt: Der Bauplan des Wirbeltiergehirns. Herr Dr. Gutzwiller: Die fluvioglacialen Bildungen der Umgebung Basels. Herr Prof. Dr. C. Schmidt: Eine geo- logische Profilreise von Zug bis Como. [od März 7. Mai 2. Juni 6. Juli 4. — 206 — .Herr Prof. Dr. A. Riggenbach: Astro- nomische Messungen im Bernollianum. Herr Prof. Dr. E. Hagenbach-Bischoff: Versuche über electrische Induction. Herr Dr. F. Müller: Die Spinnenfauna. der Umgebung Basels. Herr M. von Künsberg: Musculatur von Anus und Genitalapparat der Affen. Herr Prof. J. Kollmann: Die Funde von Menschenknochen am Schweizersbild. Herr Director Miescher: Die Entwicklung‘ der Wasserversorgung Basels. (Oeffent- liche Schlusssitzung.) Am 20. Mai fand eine gemeinschaftliche Excursion nach Langenbruck, Balstal, Oensingen unter Leitung des Herrn Dr. Greppin statt. — 207 — 3. Bern. Naturforschende Gesellschaft Bern. Präsident: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer. Vice-Präsident : Prof De: G. Huber. Sekretär: „ Dr. E. Kissling. Cassier : „ B. Studer-Steinhäuslin, Apotheker. Redactor der Mitteilungen: Pro Dr. Gras: Bibliothekare : rm Graf „ Dr. E. Kissling. Geschäftsführer d. Lesezirkels: „ Dr. Th. Steck. Mitgliederzahl auf 1. August 1894: Ördentliche Mitglieder: 166; Correspondirende: 24. Jahresbeitrag 8 Fr. Zahl der Sitzungen : 1893. 28. Oct. Herr Ed. Fischer: Ueber die Sclerotien- krankheit der Alpenrosen. Herr A. Rossel: Neuere Versuche über die Bedeutung von Stickstoff, Kali und Phosphorsäure in der Pflan- zenernährung. 11. Nov. Herr H. Kronecker: Untersuchungen Meltzers betreffend den Einfluss der Erschütterung auf Mikroorganismen. Herr R. Huber: Abhängigkeit der Regenmenge von der Orographie des Landes. 25. Nov. Herr L. Fischer: Norwegische Meeres- algen. Herr C. Rubeli: Ueber das Gehgelenk einiger Haustiere. 2. Dec.: 1894. 13. Jan. 20. Jan. 3. Febr. 17. Febr. DI, März. 17. März. 28. April. — 208 — Herr Ed. Fischer: Podaxon aus dem südwestlichen Afrika. Herr Tschirch: Projectionen von Pflanzentypen aus den Tropen. Demonstration der Sammlungen und Ein- richtungen des neuen pharmceut. Institutes. Er Herr J. H. Graf: Nekrolog von Prof. R. Wolf. Herr Baumberger: Ueber die Kreide am Bielersee. Herr A. Rossel: Ueber Papier und Papierprüfung. Herr v. Freudenreich: Ueber die Bitterkeit der Käse und Bacterien, welche dieselbe hervorrufen. Herr G. Huber: Ueber Sternschnuppen und Meteorite. Herr G. Glur: Schaf und Ziege in den Pfahlbauten. Herr G. Huber: Ueber Meteorstürme und die Bedeutung der Meteore im Weltraume. Herr Th. Studer: Die Tiefenfauna im pacifischen Ocean. Herr Ed. Brückner: Das japanische Erdbeben vom 28. October 1891. Herr Th. Steck: Ueber die Biologie des Moosseedorfsee's. Herr A. Tschirch: Ueber den Ort der Harzbildung bei der Pflanze. Herr E. Fischer: Ueber den Wirt- wechsel der Rostpilze. 00 19. Mai. Herr F, W. Schmidt: Die Entwicklungs- seschichte des periodischen Systems. 17. Juni. (Auswärtige Sitzung in Solothurn). Herr Th. Studer: Das Schweizersbild bei Schaffhausen. Herr Meisterhans: Solothurn zur Zeit der Römer und im Mittelalter. Am 30. Juni machte die Gesellschaft eine Excursion in das Schwarzwassertal. 4. Fribourg. Société fribourgeoise des sciences naturelles. Bureau pour 1593-94. President: M. le prof. M. Musy. Vice-président et Caissier : M. A. Berset. Exp, agr. Secrétaire : | M. l'abbé Chs. Raemy. 2 membres honoraires: 58 membres internes. cotisation 5 frs. 19 ER externes 2 DITES 25 Séances du + novembre 1893 au 1 mai 1894. Principaux travaux : M. À. Berset, Exp. agr.: Les balles tubulaires, la soudure des rails de chemin de fer. M. le Dr. F. Castella: La lorétine. — Sur l'origine du criminalisme. M. A. Chardonnens, Exp. agr.: Les bactéries du fromage. M. Chs. Dusserre, chimiste: La désinfection des eaux d’egout. 14 EN QUE M. Evequez, chimiste: Les maladies du vin et leur traitement. — La composition des foins. M. le prof. R. de Girard: La tectonique du Nord de l'Europe. — Résumé de son ouvrage sur le déluge. M. A. Gremaud, Ing.: Etude sur la période glaciaire dans le canton de Fribourg. — Les depöts de bitume dans le flysch. — Etude sur les explosifs. — Les enduits préservateurs de la rouille. — La correction des eaux du Jura et les travaux de protection des ports du lac de Neuchätel. M. R. Horner, prof.: La fulgurite de Pictet, — Le miel et ses usages. — La sécheresse et la miellée en 1893. M. le prof. M. Musy: Sur les pierres percées des stations lacustres. — Sur la conductibilité électrique des différents bois. — L'origine organique du pétrole. — Le vieillissement artificiel des vins. — Sur une pierre percée de forme spéciale trouvee a La-Crasaz, station lacustre du lac de Neuchàtel (Volant d’une machine à percer ?). — Le forçage des coffres forts en Amérique. — Sur un échantillon de Klaprothine trouvé dans la Sonnaz et provenant certainement des ruines romaines de Seedorf. M. le Dr. E. Wilezek, prof.: Les fucoides du flysch. — Sur les herbiers de Schultheiss et de Favraz. tia A EN De e 5. Genève. Société de Physique et l Histoire naturelle. Comité pour 1893. President: M. le Dr. d’Espine. Vice-président : M: C. Soret. Secrétaire : M. P. van Berchem. Trésorier : M. le Dr. A, Wartmann. D Secrétaire correspondant: M. A. Rilliet. Nombre des membres en décembre 1893: Membres ordinaires DI 8 émérites D honoraires 56 Associés libres 51 Cotisation annuelle: frs. 20. Séances 17 (janvier 1893— décembre 1893). 5 janv. M. Briquet. Anatomie de l'appareil végétatil dans le genre Léonurus. M. G. de Candolle, Pipéracées du Paraguav. M. V. Fatio. Brillant phénomène optique. 19 janv. M. E. Sarasin, président sortant. Rapport annuel, 2 févr. M. Amé Pictet. Nouvelle synthèse de la pyridine. M. R. Gautier. Température du mois de janvier. 16 févr. M. GC. Borel. Phénomènes d'hystérésis dans les diélectriques. M. Duparce. Schistes cristallins du Mont Blanc. M. Delebecque. Composition des eaux du Rhône et de la Dranse. 2 mars. 16mars. 29 avril. M. Chodat et Me Rodrigue. Tégument séminal dans les Polysalacées. M. C. E. Guye. Chùte de potentiel dans un cable concentrique employé comparativement avec les courants continus et alternatifs. M. C. Soret. Propagation de la chaleur dans les cristaux. M. Prevost. Propriétés pharmacologiques de la créosote en combinaison oléique. M. de Candolle. Les bractées florifères. M. Chodat et Mr Balicka. Caractères des Trémandracées. Mis Duparc et Mrazec. Etude pétrographique sur quelques échantillons de roches des Car- pathes. M. Briquet. Sur la structure des Labiées. M. E. Guye. Développement de la méthode de Maxwell pour le calcul des coefficients d’in- duction. | M. Briquet. Méthode statique exacte applicable à la floristique. M. P. A Guye. Résultats de divers travaux sur la stéréochimie. M. Chodat et Mr Malinesco. Polvmorphisme de certaines Protococcoidées. M.Duparc. Bombes volcaniques de l'Etna. M. M. Gautier. Superposition des effets optiques de plusieurs carbones asymétriques dans une même molécule M. E. Chaix. Le désert de Platet. — Le lac de Flaine. MM. Dupare et Mrazec, Schistes cristallins du Mont Blanc. 4 mal. 1 juin. € juillet. aout 21 sept. None ue M. P. A. Guye. Propriétés de la fonction par laquelle on doit exprimer le produit d'asymétrie. M. Cailler, Induction électrostatique des sphères. M. Delebecque. Température du lac de la Girotte. MM. E. Sarasin et L. de la Rive. De l'unisson en matière d’ondulations électriques. MM. van Berchem et Le Royer. Unisson pour les courants de haute tension. M. R. Gautier. Période anormale de sécheresse. M. C. Galopin. Modification du son par le déplacement de la source. M. €. Borel. Constantes dielectriques de quel- ques cristaux biaxes. MM. Duparc et Mrazec. Amphibolites, éclogites et serpentines du versant nord du Mont Blanc. M. Chodat et Mre Balicka. Epiderme des Tré- mandracées. M. Dr. P. Binet. Elimination de substances médi- camenteuses par l’air expiré. M. J. Briquet. Structure du collenchyme dans le pétiole des Pitasites. M. Dr. H. Gosse. Fossiles végétaux au Petit- Salève. M. M. Bedol. Mammifères fossiles dn Musée de (Genève. M. Birkeland. Application de la théorie de Poyn- ting sur le mouvement de l'énergie dans l’espace. M. Penard. Observations sur la cristallisation de la neige. MM. Birkeland et Ed. Sarasin. Perturbations dans la réflexion des ondulations électriques aux extremites d’un fil. 5 octobre. M. W. Marcet. Influence du mouvement muscu- laire sur la respiration. M. A. Brun. Protogine du Mont-!’Ev&que. M. A. Delebeeque. Lac du Mont-Cenis. M A. Delebecque. Lacs du massif de Belledonne. 2novemb. M. Delebecque. Les eaux du Rhône et de 36 nov. 7 décbr. la Dranse du Chablais. M, A. Rilliet et Chavan. Mesure des coefficients d’induction des bobines employées pour téléphone. M. J. Briquet. Fonctions des microptères et macroptères chez les légumineuses. M. P. van Berchem. Température des eaux du petit lac à diverses profondeurs. M. Cailler. Quelques résultats relatifs à deux pro- priétés géométriques du mouvement planétaire. M. Dupare et Ritter. Eboulis du Salève. M. de Candolle. Appareil pour démontrer la loi de Phyllotaxie. M. J. Brun. Dépôts diatomiferes de l'Auvergne. M. Birkeland et Ed. Sarasin. Réflexion des ondes électriques à l’extremite d’un fil, M. Schiff. Photographies de cylindres axes des nerfs. M. Phil.-A. Guye. Constante f de l'équation de Van der Waals. M. Chodat. Algues du genre Scenedesmus. 21 décbr, M. Vietor Fatio. Quelques raretés de la faune suisse. M. C.-E. Guillaume. Mémoire sur l’énergie vibratoire. M. Schiff. Contraction des muscles par un cou- rant électrique. M. M. Micheli. Floraison de l’Iris Vartani. M. Chodat. Polymorphisme des Raphidium. — 215 — 6. Glarus. Naturforschende Gesellschaft Glarus. Der Vorstand besteht aus dem: Präsidenten : Herr Pfr. Gottfr. Heer, Betschwanden, Actuar u. Bibliothekar: Herr Sekundarlehrer Oberholzer, Glarus. Quästor: Herr Lehrer Vogel, Glarus. Vertreter der Sectionen: Sekundarlehrer Wirz (Schwanden), Sekundarlehrer Brändli (Glarus). Hauptmann Hafner (Nettstall) und Lehrer Marti (Engi). Die Zahl der Activmitglieder dato: 50. Jahresbeitrag 2 Fr. Ehrenmitglieder: ]. In der Zeit vom Juli 1893 bis 30. Juni 1884 wurden behandelt: In den Hauplversammlungen : Herr Waisenvater Gehrig, Glarus. Ueber Korallen (mit Demonstrationen). Herr Sekundarlehrer J. Wirz, Schwanden. Die Stimmen der Insekten. Herr Sekundarlehrer Oberholzer, Glarus. Ueber einige glarnerische Felsarten. In den Sektionsversammlungen : Herr Lehrer Marti, Engi. Ueber Bewegungserschei- nungen der Pflanzen. Herr Lehrer Weiss, Engi. Die Schieferbergwerke des Sernftals. Herr Pfr. Kind, Schwanden. Drei Tage in Tivoli. Herr Dr, Wegmann, Mollis. Das Leben der niedern Tierformen. Herr Hauptmann Hafner, Nettstall. Die Schmetter- linge des Kantons Glarus. — 216 — Herr Lehrer N. Beglinger, Mollis. Die Einwirkung des Alcohols auf den menschlichen Organismus. Herr Pfr. G. Heer. Ponte S.. Pietro, em Sitek Oberitalien. ‘. Graubünden. Naturforschende Gesellschaft Graubünden. Vorstand: Präsident: Herr Dr. P. Lorenz. Vice-Präsident : ‘Herr Dr. J. J. Kaiser. Actuar: Herr Prof. Dr. Chr. Tarnuzzer. Cassier: Herr Ratsherr P. J. Bener. Bibliothekar : Herr R. Zuan-Sand. Assessoren : Herr Oberingenieur Fr. v. Salis. Herr Prof. Dr. Chr. Brügger. Rechnungsrevisoren: Herr Ratsherr B. Eblin. Herr Prof. C. Poult. Mitglieder: Ordentliche Mitglieder in Chur 90 Auf dem Lande auswärts ee dt Eihrenmitslieder 12 0 Reese Correspondrende Mitglieder 2 2 22 32 (resammtzahl 188 Jahresbeitrag Fr. 5. — Eintrittsgebühr , D — Neben geschäftlichen Erledigungen wurden in 1# Sitzungen folgende wissenschaftliche Vorträge und Mit- teilungen gehalten : Herr Prof. Dr. Tarnuzzer: Die Klimate der geologischen Vergangenheit (nach E. Dubois). — Die Fucoiden v. Ganey mit Demonstrationen (vid. Jahresbericht uns. G. Band XXXVII, Abhdls. v. Prof. Dr. Schröter in Zürich). — Wallace und Darwin. Herr Oberingenieur Fr. v. Salis: Ueber Kartographie in der Schweiz (Jahresbericht wie oben). Herr Prof. Dr. Nussberger: Aus der Geschichte der Elektricitàt (I). — Aus der Elektricitàtslehre (I). Herr Prof. J. Pünchera: Revolution der Erde und ihre Störungen. — Die Bewegungen der Erde und ihre Geschichte. Herr Stadtförster A. Henne: Ueber die Nonnenraupe und ihre Verheerungen. Herr Dr. Lorenz: Ueber Haarballen im Tierdarme (mit Demonstrationen). Einiges über Erdbeben in Graubünden (vide Jahres- bericht uns. G. Band XXXVII. S. Luzern. Naturforschende Gesellschaft Luzern. Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker. Actuar: Herr Dr. Schumacher-Kopp, Kantons-Chemiker. Cassier: Herr C. v. Moos-Nager, Förster. Mitgliederzahl 73. Jahresbeitrag 2 Fr. (rehaltene Vorträge: Herr Prof. Bachmann: Pflanzenphysiologische Versuche. Herr Otto Suidter: Die Lebensweise unseres Stares. — 218 — — Monographie der Sempacher Kalke. Herr Prof. Arnet: Merkwürdige Erscheinungen aus der Astronomie des Unsichtbaren. Herr Otto Suidter: Samenbildung u. Samen der Pflanzen, Herr Prof. Ribeaud: Die neuern Versuche einer Reha- bilitation der Alchemie. Herr Dr. Schumacher-Kopp: Die Dynamite, 9. Neuchâtel. Societe neuchäteloise des sciences naturelles. Président honoraire: M. L. Coulon, directeur des musées. Président : M. 0. Billeter, professeur. Vice-Président: M. P. Godet, professeur. Secrétaires : M. L. Du Pasquier. M. P. de Meuron. Rédacteur du Bulletin: M. F. Tripet, professeur. Caissier: M. E. Bauler, pharmacien. Membres actifs: 117 Membres correspondants: 41 Membres honoraires : 22 Cotisation annuelle : 8 francs. La Société a tenu pendant l'exercice 1893—1694 quinze séances ordinaires à Neuchatel, plus 1 séance extraordinaire à Fleurier, aux cours desquelles il a été fait les communications suivantes : M. E. Béraneck, prof. La genèse du bassin du Léman, d’après le prof. Forel. M. ©. Billeter, prof. Sur la constitution des combi- naisons organiques à liaisons multiples, en particulier de la benzine. — Les dernières recherches sur la pression osmotique. N) M. G. Borel, Dr. med. Sur un cas d’hysterie chez l'homme. — L’éclairage naturel des écoles de Neu- chaàtel, d’après une these du Dr. Narbel. M. R. Chavannes, ing. Des systemes de transmission de force à grande distance par l'électricité; coût du du transport. — Courbes des jaugeages des sources du Champ du Moulin. M. Ed. Cornaz, Dr. med. Adjonctions à la flore du Simplon, — Flore de Naples au printemps. — Quel- ques mots sur l’Aster Garibaldi (Brügger). Les Rosiers hybrides du canton de Neuchatel, d’apres la monographie de M. F. Crépin. M. L. Du Pasquier, Dr, phil. Rapport de la Commission des blocs erratiques. — Principaux résultats obtenus par le limnigraphe enregisteur de M. Edouard Sarasin pour l'étude des seiches du lac de Neuchatel. — Le glaciaire du Val-de-Travers. — Le systeme glaci- aire des Alpes: guide publié à l’occasion du Congrès seologique international, session de Zurich, par À. Penck, Ed. Brückner et L. Du Pasquier. M. L. Favre, prof, Tableau des observations météoro- logiques faites pendant 30 années à Guebwiller (Alsace). — Biographie de 1. de Coulon, président honoraire de la Société neuchäteloise des sciences naturelles. M. P. Godet, prof. Sur quelques Amphibiens rares de l'Amérique du Nord. M. Ad. Hirsch, prof. Notice biographique sur Rudolf Wolf. M. Le Grand Roy, prof. Sur les transformations des formules de la mécanique céleste. I. Munsch-Perret, chir.-dentiste. Sur le nid du Fournier (Furnarius rufus). — 220 — M. S. de Perrot, ing. Sur les conclusions d’une Com- mission d’étude concernant les dangers résultant de l’anesthésie par le chloroforme. M. H. Rivier, prof. De l’action des chlorures thiocar- bamiques bisubstitues sur les thiurées tertiaires et sur la thiocarbanilide. | I. L. Rollier. prof. - Sur les lapies du Jura. M. C. Russ-Suchard. Plantes de Cacaoyer, ägees de 2 mois, et provenant de graines des Antilles. I. P. Tripet, prof. Sur le fruit du Poirier du Japon. Sur la culture des plantes aromatiques et en parti culier de l’Absmthe dans le canton de Neuchâtel. — Sur les derniers travaux de Léo Lesquereux. — Une autobiographie de Léo Lesqueureux. — Cas d’ano- malie dans la fleur de l’Anemone nemorosa. — Accli- mation de la Fritillaire (Fritillaria Meleagris) au Val de-Ruz. — Nouvelles stations de Zheris decipiens Jord.) et de Genista Halleri (Reyn.) M. R. Weber, prof. Présentation et description d'un appareil pour reproduire facilement les figures de Lissajous. — Exames des différents projets d’mstal- lation présentés au concours ouvert par la Commune de Neuchatel pour le transport d’énergie électrique depuis les gorges de la Reuse. — Sur un échan- tillon du cable électrique posé dans le tunnel du St. Gothard. a = MOZZI 10. St. Gallen. Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen. Herr. Prof. Dr. Wartmann, Mus.-Direct. Präsident: Vice-Präsident : … Dr. Ambühl, Kantonschemiker. ((assier : J. J. Gschwend. Cassier der Creditanstalt. Bibliothekar : … Schmid. Reallehrer. Korresp. Actuar: .. Th. Schlatter, Gemeinderat. Protok. Actuar: „ A. Ulrich. Reallehrer. J. Brassel. Reallehrer. Stein, Apotheker. Wild, Forstverwalter. Dr. Vonwiller, Director. Dr, Steiger. Professor. SI Beisitzer: Ehrenmitglieder: Ordentliche Mitglieder: 688. Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr. Für Auswärtige Dr Kir Zahl der Sitzungen : 12 und eine Waldexcursion. Vorträge und Mitteilungen : Herr Dr. Ambühl: Neuere Bestrebungen zur Einführung von Kraftmitteln in die Volksernährune. Herr Dr. Ambühl: Mitteilung über eine neue Methode der Kohlensäuregewinnung bei der Gährung des Bieres. Herr Dr. Binz: Demonstration des neu erschienenen pflanzenbiologischen Atlasses von Prof. Dr. Dodel. Herr Reallehrer Brassel: Die Vogelwelt der Sinaihalbinsel. Herr Adjunkt Brüschweiler: Kurze (Geschichte des Säntiskabels. Herr Chemiker Buser: Beitrag zur Kenntnis der Flora der Hochmoore im Kanton St. Gallen. Herr Reallehrer Dr. Dreyer: Ueber die Wurzelknöllchen und den Symbiosepilz bei den Schmetterlingsblütlern. Herr Dr. Früh. Dozent, Zürich: Ueber künstliche Be- wässerung in der Schweiz. Herr Dr. Girtanner: Mitteilung über ein difformes Alpen- steinbockgehörn. Herr Dr. Heuscher, Dozent, Zürich: Die Bevölkerung der st. gallischen Teiche und ihre praktische Ver- wertung. Herr Prof. Heyer. Trogen: Ueber die Theorie des Stech- hebers. Herr Dr. Leuthner: Die schwanzlosen Lurche des Kantons St. Gallen. Herr Lehrer Ludwig, St. Fiden: Wanderungen in der Churfirsten-Alvierkette mit Berücksichtigung der geo- logischen Verhältnisse. Herr Prof. Dr. Mooser: Die Stimmgabel. Herr Prof. Dr. Mooser: Demonstration eines Brenners mit empfindlicher Flamme. Herr Dr. Real: Der Strahlenpilz , (Actinomyces) Mein: Krankheitserreger bei Menschen und Tieren. Herr Prof. Dr. Schinz, Zürich: Flora der arktischen Inseln. Herr Gemeindrat Th. Schlatter: Die Einführung des Getreidebaues im Kanton St. Gallen und die Aus- dehnung desselben in früheren Jahrhunderten. Herr Reallehrer Ulrich: Ueber Bezoarsteine. Herr Lehrer Walkmeister, Oberuzwil: Professor Theo- bald und die geologische Erforschung des Kantons Graubünden. Herr Director Dr. Wartmann: Seltenheiten aus der ein- heimischen Vogelwelt. EEE ER oo Herr Director Dr. Wartmann: Mitteilungen über den Mantelpavian (Cynocephalus Hamadryas). Herr Director Dr. Wartmann: Vorweisung von blühenden Freiland- und Topfpflanzen (Loaseen, Orchideen, Aroideen etc.) aus den botanischen Anlagen. Herr Reallehrer Zollikofer: Ueber elektrische Kraftüber- tragung. li. Schaffhausen. Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen. Präsident: Herr Dr. G. Stierlin, Bezirksarzt. Vice-Präsident : » Dr. Emil Joos, Regierungsrat. Aktuar : Dr J. Nüesch. Cassier : „ Herm. Frey-Jezler, Fabrikant. Anzahl der Mitglieder: 83. Jahresbeitrae: STORIE In den vier Sitzungen wurden nebst einer Anzahl kleinerer Mitteilungen folgende Vorträge gehalten: Herr Prof. Meister: Ueber die Untersuchungen des interglacialen Kalktuffes bei Flurlingen. Herr Dr. Stierlin: Ueber das Orientirungsvermögen der Brieftauben. Herr Prof. Dr. Amsler: Ueber das Alpenglühen. Herr Prof. Meister: Ueber die Pseudomorphosen vom Rosenegg bei Ramsen. 12. Solothurn. Naturforschende Gesellschaft in Solothurn. Präsident: Her Error Ber Kanıı Actuar : Bros Av Siznbe role Binz: Cassier : „ H. Rudolf, Verwalter, Ehrenmitglieder: 4. Mitglieder : 226. Jahresbeitrag: JET. Vorträge: Herr Prof. J. Enz: Die Molekularkräfte in Flüssigkeiten. Herr P. Felber, Gasdirector : Das Industriegas und seine Verwendung. Herr A. Mägis. Bankdirector: Die Silberkrisis. Blern Dr202.Gresiv. Arzra Das Eisen im Blute. Herr Prof. Dr. Barbieri, Zürich: Die Bekleidung in hygi- einischer Beziehung. Herr L. Wiswald, Zahnarzt: Krankheiten der Zelle. ‘ Herr U. Gyr. Forsttaxator: Das niedere Tierleben unserer Flüsse. Seen und Teiche. Herr E. Schatter, Stadtingenieur: Mitteilungen über Wasserversorgung. Herr Dr. L. Greppin, Director der Irrenanstalt Rosegg: Die feinere Anatomie des centralen Nervensystems und dessen krankhafte Veränderungen. Herr Prof. W. Fluri: Die Physiologie der Sprachorgane. Herr Prof. Dr. Fr. Lang: Die Bildungsweise der schweize- rischen Seen. Herr Prof. Dr. F. Zschokke, Basel: Das Brutgeschäft der Tiere. — 225 — Herr Prof. Dr. Th. Studer, Bern: Die Renntierstation zum Schweizersbild bei Schaffhausen. Herr Prof. Dr. K. Meisterhans: Die Entwicklung der Stadt Solothurn in historischer Zeit. 13. Tessin. Società Ticinese delle Scienze Naturali. Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano. Segret.-cassiere: Sig. Eug. Defilippis, in Lugano. Membri: 30. — Tassa annuale Fr, 3. Comunicazioni: Sie. Dott. Calloni, Silv.: Struttura dello stomaco glan- dolare nel Lagopus mutus. — Distribuzione della Leptodora hyalına nel Ceresio, — Evoluzione della foglia e del fiore di Jeffersonia diphylla. -- Struttura del seme di Naudina domestica. — Note sulla flora del Camoghè, — Distribuzione dei massi erratici e delle piante di origine alpina, dall’ ima falda alla vetta del S. Salvatore e d’Arbostora. — L’autico laghetto glaciale di Morchino, — Le lieniti xiloidi della Collino d’oro, Sig. Dott. Ferri, Giov. Ondulazioni della superficie del lago di Lugano, osservate il 13 febbrajo 1894, al limnimetro a galeggiante della colonna meteorologica di Lugano. — 226 — 14. Thurgau. Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thurgau. Präsident: Herr Prof. Dr. Cl, Hess. Actuar : „ A. Schmid, Kantonschemiker. Quästor: „ Prof. H. Wegelin. Bibliothekar: , Zimmermann, Conservator. Ehrenmitglieder : 13. Ordentliche Mitglieder : UT. Jahresbeitrag Fr. 5. Vorträge: a) An der Jahresversammlung in Frauenfeld. Herr Prof. Dr. Müller- Thurgau, Director der landwirth- schaftlichen Versuchsstation in Wädensweil: Die Reinzüchtung von Hefe für die Most- und Wein- gahrung. b) Im naturwissenwissenschaftlichen Kränzchen in Frauenfeld: Herr Prof. Dr, Hess: Das Auer’sche Gasglühlicht. Herr Prof. Dr, Stauffacher: Kernteilungsfiguren. Herr Kantonschemiker Schmid: Die Anwendung der Photographie zum Nachweise von Urkundenfälsch- ungen. Herr Zahnarzt Brodbeck: Embryologie und Histologie der Zähne. Herr Prof. Wegelin: Ein Kapitel aus der Botanik. — 221 — 15. Wallis. La Murithienne, Société valaisanne des sciences naturelles. Comité pour 1893 — 94: Président : M. M. F, 0. Wolf, prof., a Sion. Vice-president: M. Em. Burnat, a Nant sur Vevey. Seeret.-caissier: M. Rev, Besse, prof. à l’école agr. d'Ecône. Bibliothécaire : M. Oggier, secr. au départ. milit. à Sion. Pour la rédaction du Bulletin: M. M. F, 0, Wolf. K. Jaccard, Aigle. Fr. Trippet, Neuchâtel. Pour les stations botaniques: M. M. FE. 0. Wolf. Dr. Beck, Montreux. Em. Burnat. Membres actils: 150. Membres honoraires : 12! Cotisation annuelle: Dekor La XXXIV Reunion generale a eu lieu le 3 juillet 1894, à Bouveret, pour discuter les mésures a prendre pour la réception des botanistes frangais, belges et suisses, en vue de leurs excursions en Valais. Nos bulletins, Fascicules XXI et XXII, qui paru- rent en Mai 1894, contiennent les travaux suivants : 1/2. Frey-Gessner, E. Tables analytiques pour la déterminalion des hymenoptères du Valais. VI + ) =] + RO . Excursion en 1892 au lac de Tanev et sur le Gram- mont : A. Schardt Hans. Note sur la structure géologique de la chaine du Grammont et des Cornettes de Bise (avec un profil). B. Wolf F.-0. Discours d'ouverture de la séance de Vouvry. C. Wolf F.-0. Plantes intéressantes de la contrée de Vouvry et du bassin du lac de Tanev. Jaccard H. Notes sur la flore valaisanne. Cor- rections et additions. . Cornaz D' père, Souvenir d’une excursion botanique en 1842. . Besse Maurice. Formes ou stations nouvelles de Potentilles. . Besse Maurice. (uelques Alchimilles du Valais. de Jaczewski A. Florule eryptogamique d’Eeöne. 9. Burnat E.. Besse M. et Wolf F.-0. Herborisation + au Sanetsch. Wolf F.-0. Nos stations botaniques. Rapport pour l’anée 1892. Wolf F.-0. Rapport sur les travaux faits en 1892. Wolf F.-0. Rapport sur les travaux exécutés en 1893, Duflon, XXXIIme Réunion de la Murithienne, à Vouvrv. Besse M. XXXIIH® Réunion de la Murithienne, à Sion, HG 16. Waadt. Société vaudoise des sciences naturelles. Président: MM. Nicati, A,, pharm., Palud. Vice-président : Palaz, A., prof., Croix-Rouges. Gonin, L., ing., Avenue Davel. Membres du Comité: | Gauthier, L., chef de service, Caroline. | Rey, (Gustave. Secret. de la Société: Wilczek, E., prof., Musée botanique. Bibliothécaire : Mayor, L., prof., Boulevard industriel. Editeur du Bulletin: Roux, F., Direct’ de l’Ecole industrielle. Gaissier: Pelet, L.. prof. Boulevard industriel. Vérificateurs : Dapples, colonel, la Vuachère. Chenevière. Rosset. Directeur, Membres ordinaires au I Juillet 1894: 230. he ubresthonoratre Re 0200 0.200750. Nembres ementes e a 2. Cotisation annuelle des membres lausannois les. 9. fa 3 forains NO Pendant l'exercice 1893/94 la Société a siege 17 foïs et a entendu les communications suivantes : M. Aubert, prof. Fleurs anomales chez les Saules. — La flore de la Vallée. | M. Blanc, prof, Recherches sur la fécondation de l'œuf de la truite des lacs. — Faune pelagique du lac Léman. | M. Brunner, prof, Les travaux du laboratoire de chimie de l’université de Lausanne. M. Bugnion, prof. Recherches sur le développement des Célaciens, M. Bührer, pharmacien. Observations thermométriques dans les cours d'eaux des environs de Montreux. M. Canderav. Sur une horloge éléctrique. M. Chuard. Les vins cassés. M. F. Corboz. Contributions à l'étude de la flcre ery- ptogamique suisse. M. H. Dufour, prof. Quelques observations sur la fluo- _ rescéine. — Le climat de Lausanne d’après 20 ans d'observations. M. J. Dufour, prof. Présentation d’une collection de raisins panachés. M. Forel, prof. Les seîches du lac de Lugano et un nouvel appareil permettant de les mesurer. Sur l’âge des lacs. — Sur quelques plantes acquatiques du lac Léman. — Présentation d’un travail de M. G. du Plessis sur quelques espèces de la faune des eaux souterraines trouvées dans la région littorale du lac Léman. — Les aegagropiles du Léman. — Traits de feu accompagnant l’image du soleil réflechi par la surface des eaux. — Les rapports entre es lacs de la Vallée et la source de l’Orbe. — Chimie des eaux du Léman, — L’Unio turmidus à Morges. MM. Fore! et Golliez, prof. Rapport preliminaire sur la question des eaux de l’Orbe. Expériences sur la coloration des eaux de l’Orbe. M. Gander. Une glaciaire naturelle du Jura. M. H. Golliez, prof. Structure geologique de la Dent de Morcles. — Geologie et hydrologie souterraines de la Vallée. M. Guillemin, ing. Sur la traction des tramways en pays accidente. M. Dr. Paul Jaccard. Un herbier de J. J. Rousseau. Sur l’embryologie des Gnetacées. — Présentation de pommes-de-terre portant des tubercules aëriens. — 231 — M. Killian, prof, à Grenoble. Comparaison des différents niveaux du Néocomien de la Provence au Jura. M. J. C. Kool, ing, Correction de l'équation de Clausius par l’attraction moléculaire. M, Dr. Kunz-Krause. privat-docent, Sur le Mäte et la Fabiana imbricata. M. Maillard, prof. Contributions à l’etude du probleme cosmogonique. M. Abactinet. Sur l'application du drainage. MM, Martinet et Paccaud, Le rôle de VAzi dans Vindustrie fromagere. M. Palaz, prof. l’Utilisation des forces motrices du lac de Bret pour l'installation de force électrique et la fourniture d'eau potàble et industrielle a Lausanne, M. Paris, Sur une rareté fossile. — Phénomène d’hiber- nation chez les plantes, M. Ls, Pelet, fils Procédés de préparation du chlore, M. Piccard, prof. Sur les eaux de la Vallée de Joux. M. Renevier, prof. Sur les fouilles trouvées au lac de Bret. — Les lignites de Grandson. — Note post- hume au Dr. Maillard sur un gisement de Purbeckien au Salève. — Présentation d’une carte géologique du Mexique. — Notice sur le musée géologique de Lau- sanne. — Nouvelles acquisitions du musée géologique. M. Robert, chimiste. Mémoires imprimées et manuscrits originaux de Samuel Baup. — Présentation de quarz hematoïde bipyramidé et maclé de la collection Baup. — Observations sur les lueurs crépusculaires, M. Schardt, prof. Photographies d’un affleurement de flysch sur les bords du lac de Thoune. — Nouvelles observations sur la structure géologique de la D' du Midi. M. Seiler, chimiste cantonal. Ktude critique sur l’ana- lyse des beurres. M. Wilczek, prof. Presentation de photographies d’arbres exotiques de Lausanne. — Remarque sur l’origine et la géographie botanique de la flore du Jura. 17. Zürich. Naturforschende Gesellschaft in Zürich. Vorstand seit 25. Juni 1894. Präsident: Herr Prof, Dr. Kleiner, Vice-Präsident : „oe Prof. Ritter Quästor : „ Dr. Kronauer, Actuar : „ Prof. Dr. Werner. Bibliothekar: Prof VDrENHs&Schmze Beisitzer: „pre Dia, Bunge, MERO RIDE audio) Ehrenmitglieder: To Korrespondirende Mitglieder : 6. Ordentliche Mitglieder: 218. Jahresbeitrag für Stadtbewohner: Fr. 20.—. für Auswärtige: Mn: 27 Vosträge und Mitteilungen im Berichtsjahre 1893/94. Herr Dr. E. J. Constam: Vorweisung und Erläuterung: eines neuen Apparates zur Bestimmung von Ver- brennungswärmen und Heizwerten. Herr Prof. Dr. C. Cramer: Referat über die posthume Arbeit von C. v. Nägeli: Ueber oligodynamische Er- scheinungen in lebenden Zellen. — 233 — Herr Prof. R. Escher: Mitteilungen über eine amerika- nische Reise. Herr Ingenieur Gentilli: Ueber die automatische Registri- | rung der Sprache (Demonstration). Herr Prof. A. Heim: Ueber das absolute Alter der Eis- zeit. Herr Prof. Dr. C. Keller: Das Verhältnis der Süsswasser- fauna zur Meeresfauna (Demonstration). Herr Prof, Dr, A. Kleiner: Ueber den Sitz der Blectri- eität in Condensatoren. Herr Dr. Messerschmitt: Ueber Lothabweichungen längs des Jura, Herr Dr. Med. W. Schulthess: Mess- und Zeichnungs- instrumente zu anthropometrischen und anatomischen Zwecken (Demonstration). Herr Prof, Dr. E. Schulze: In wie weit stimmt die chemische Zusammensetzung des Pflanzenkörpers mit demjenigen des tierischen Körpers überein und in wie fern gleicht der pflanzliche Stoffwechsel dem tierischen ? Herr Dr, M. Standfuss: Die Beziehungen zwischen Färb- ung und Lebensgewohnheiten bei den Schmetterlingen (Demonstration), Herr Apotheker F. Weber: Mitteilungen über Chewing gum. Herr Prof. Dr. A, Weilenmann: Necrolog auf Prof, Dr. R. Wolf, Herr Prof. Dr. A. Werner: Ueber die Constitution an- organischer chemischer Verbindungen, Nenjahrsblatt. Herr Prof. J. Jäggi: Die Blutbuche zu Buch am Irchel. EME EHEN Rudolf Wolf. Durch den Hinschied von Professor Rudolf Wolf in Zürich (gestorben den 6. Dezember 1893) verlor die schweizerische Naturforschende Gesellschaft ein Mitglied, das ihr über ein halbes ‚Jahrhundert, nämlich seit 1835 angehörte und dem sie eminente, in uneigennützigster Weise geleistete Dienste zu verdanken hat und daher ein bleibendes Andenken bewahren wird. Im Hinblick auf die schon mehrfach erschienenen Nekrologe über den hoch- verdienten Verstorbenen, unter welchen namentlich der ausführliche von Professor Weilenmann in der Vierteljahrs- schrift der Zürcher Naturforschenden Gesellschaft, Jahr- sang 1894, publizierte eine weite Verbreitung gefunden haben dürfte, kann sich der Unterzeichnete auf einen kurzen Lebensabriss und das Hervorheben derjenigen Zweige der Tätigkeit Wolfs beschränken, die in engerer Beziehung zu den Bestrebungen der schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft stehen. Rudolf Wolf wurde zu Fällanden (Kt. Zürich) als zweiter Sohn des dortigen Pfarrers Johannes Wolf am 7. Juli 1816 geboren. Hier auf dem Lande verbrachte er elf Jahre seiner Jugendzeit, den ersten Unterricht von seinem Vater empfangend. Als dieser im Juni 1827 starb, zog die hinterlassene Familie in ihre Heimat- gemeinde Zürich, Hier besuchte der junge Rudolf von — 298 — 1828-1830 die sogenannte Kunstschule und hatte bald das Glück, in dem Mathematiker und Astronomen J. C. Horner (dem späteren Hofrat) einen Gönner und väterlichen Berater zu finden. Dieser hatte die grosse Begabung des jungen Wolf für die mathematischen Dis- ziplinen bald erkannt und förderte dessen Studien nach Kräften. Bis 1833 war dann Wolf Schüler des tech- nischen Instituts, des Vorläufers der Industrieschule als Abteilung der Zürcher Kantonsschule. wo sein Haupt- lehrer der bekannte Gräffe war. Hier lernte er auch Joh. Wild, den tüchtigen Topographen kennen, mit dem er in unzertrennlicher Freundschaft verbunden blieb und der ihm vor kurzem ins Grab folgte. 1833 wurde die Zürcher Universität gegründet. Wolf bezog dieselbe als junger Student und besuchte die Vorlesungen über Mathematik bei Gräffe und Raabe, über Physik bei Mousson und diejenigen über Astronomie beim Topo- graphen Eschmann. Im Herbste 1834 finden wir ibn zusammen mit Wild als Gehülfen Eschmanns an dessen Verifikation der Aarberger Basismessung beteiligt. Im Jahre 1836 begab sich Wolf zur Vervollständigung seiner Studien ins Ausland und zwar zunächst nach Wien, wo er bei Littrow eine sehr wohlwollende Aufnahme fand. Diesen anregenden Lehrer behielt er zeitlebens in pietät- vollem Andenken. Hier entstand seine litterarische Erst- Iingsarbeit „Beitrag zur Theorie der Curven zweiten Grades‘. Von Littrow mit den besten Empfehlungen ver- sehen, wandte er sich im Frühjahr 1838 nach Berlin zu Enke, dem berühmten Astronomen, besuchte daneben aber auch die mathematischen Vorlesungen bei Dirichlet und Steiner. Mit lezterem, dem Landsmann. trat er in regen und intimen Verkehr. Dass er zum eifrigen An- hänger der neuen Auffassung der Geometrie wurde, geht dentlich aus den geometrischen Arbeiten hervor, die er A in den nächsten Jahren publizierte. Im Herbste 1838 reiste er über Göttingen, Bonn und Brüssei nach Paris. An ersterem Orte wurde er von Gauss sehr freundlich empfangen, und in Bonn verkehrte er mehrfach mit Argelander. Dagegen entsprachen der Aufenthalt in Paris und die Besuche bei Arago Wolfs Erwartungen nicht ganz; er sah sich dort fast ausschliesslich auf Privatstudien an- gewiesen. Im Dezember reiste er dann über Genf, wo er noch Alfred Gautier besuchte, nach Hause zurück und traf am letzten Tage des Jahres bei den Seinigen ın Zürich ein. Hier fand er vorübergehende Beschäf- tigung als Gehülfe Eschmann’s bei dessen geodätischen Arbeiten, dann auch als Vikar für seinen früheren Lehrer Griffe. Da sich indessen ein definitives Amt in seiner Vaterstadt für ihn nicht zeigen wollte, so übernahm er gerne eine ihm in Bern an der neugegründeten dortigen Realschule angebotene Lehrstelle für Mathematik und Physik, die er im Oktober 1839 antrat und in welcher er sich rasch die allgemeine Achtung der Behörden und Schüler erwarb. Bald entfaltete er auch neben der Schule eine rege wissenschaftliche Tätigkeit und brachte namentlich in die bernische Naturforsehende Gesellschaft, deren Sekretär er 1841 wurde, neues Leben. Zugleich fand nun Wolf auch Gelegenheit, der allgemeinen Schwei- zerischen Naturforschenden Gesellschaft seine ersten Dienste zu leisten durch Ordnung ihres Archives und ihrer Bibliothek, deren Besorgung der bernischen kanto- nalen Gesellschaft übertragen war. Im Jahre 1843 wurde der von Wolf ausgearbeitete Katalog publiziert. Die litterarischen Produkte, die ihm bei dieser (relegen- heit durch die Hände gingen. fanden bei Wolf indessen eine eingehendere Verwertung, als man sie sonst von Archivaren und Bibliothekaren erwarten darf. Sie wurden für ihn eine reiche Fundgrube für historische Forschungen li in den mathematischen Wissenschaften. für die er schon in der Studienzeit eine Vorliebe gefasst hatte und die seiner gesamten, so langen und fruchtbaren Tätigkeit ein ganz bestimmtes Gepräge verliehen. Schon in den ersten Jahrgängen der 1843 gegründeten ..Mitteilungen der. bernischen Naturforschenden Gesellschaft“. deren Redaktor er war, hat Wolf angefangen. das gesammelte Material als sogenannte ..Notizen zur (Geschichte der Mathematik und Physik in der Schweiz“ zu publizieren. Dasselbe wurde später vervollständigt und das 1858 —62 erschienene Werk „Biographien zur Kulturgeschichte der Schweiz‘ lest Zeugnis von dem Bienenfleiss Wolf's ab. Hier findet sich aus den weitschichtigen Originalquellen alles zusammengetragen, was über das Leben und die Arbeiten derjenigen unserer Vorfahren zu ergründen war, die an dem Aufbau der mathematischen und naturwissen- schaftlichen Disziplinen mitgeholfen haben. Den Anteil unseres kleinen Landes an einem der bedeutendsten Zweige menschlicher Kulturarbeit klarzulegen. war em patriotisches Unternehmen, zu dem er sich berufen fühlte und für dessen Durchführung ihm das Vaterland Dank schuldet. Indessen beschränkte sich Woif während seines Berner Aufenthaltes nicht auf die litterarische und die Lehrtätigkeit an der Schule. Die schon 1839 beabsichtigte Habilitation an der Berner Hochschule stiess bei den Be- hörden zwar zunächst auf Widerstand. da ..bereits sechs unbeschäftigte Docenten in der Mathematik vorhanden seien“. Trotzdem waren die mathematischen Privatkurse, die Wolf gab, gut besucht. im Jahre 1847 übernahm er als Nachfolger Trechsels die Leitung der Sternwarte und wurde zum besoideten Docenten für Mathematik und Astronomie an der Hochschule ernannt. Die Sternwarte war nun allerdings ein Institut, das seinen Namen kaum verdiente und Wolf war daher darauf angewiesen, seine — 24l — Tätigkeit auf derselben den vorhandenen. sehr be- scheidenen Mitteln anzupassen. Ein glücklicher Zufall führte ihn auf die Beobachtung der Sonnenflecken, die er nun in systematischer Weise und mit staunenswerter Konsequenz bis an sein Lebensende durchführte. Das besondere Interesse, das er dem Phänomen der Flecken- bildung auf der Sonne schenkte, datiert freilich erst aus dem Jahre 1852, d. h. der Zeit, wo er sozusagen gleich- zeitig mit Sabine und Gautier auf die merkwürdige Coincidenz der Periode der Sonnenfleckenhäufigkeit mit derjenigen der Deklinationsvariationen der Magnetnadel aufmerksam wurde. Teilte er sich mit den erwähnten beiden Gelehrten in das Verdienst der Entdeckung dieses Zusammenhanges, so fiel ihm dagegen dasjenige des Nachweises. dass sich der Parallelismus der beiden Perioden rückwärts so weit verfolgen lasse, als überhaupt Variationsheobachtungen vorhanden waren, allen zu. Da durch diese Entdeckung die Periodicität in dem Auftreten der Sonnenflecken eine erhöhte Bedeutung gewann, so scheute Wolf auch keine Mühe, durch Verwertung aller Sonnen- fleckenbeobachtungen. welche in der Litteratur aufzu- treiben waren und die in allen möglichen Bibliotheken zusammengesucht werden mussten, die mittlere Dauer einer Sonnenfleckenperiode (11'/s Jahre) und die Epochen der Maxima und der Minima rückwärts bis zu der Ent- deckung der Sonnenflecken durch Fabricius (1610) fest- zustellen. Dies war freilich erst die Frucht einer lang- jährigen Sammelarbeit, über die er hauptsächlich in seinen „Mitteilungen über Sonnenflecken‘ und ..Astro- nomische Mitteilungen“ regelmässig referirte. Die erwähnte Entdeckung, welche Wolf rasch zum berühmten Forscher machte, brachte ihm auch im Vater- lande die verdiente Anerkennung. Die Universität Bern ernannte ihn zum Ehrendoktor, und die Behörde über- 16 A trug ihm die Professur der Mathematik. Ein weiterer Erfolg aber bestand darin, dass er im Frühjahr 1855 als Nachfolger Raabe’s zum Professor der Mathematik am obern Gymnasium in Zürich berufen und ihm der Lehrstuhl für Astronomie am neugegründeten eidgenös- sischen Polytechnikum übertragen wurde. Mit der Übersiedlung in die Vaterstadt rückte Wolf seinem Ziele, sich ganz seinem Spezial- und Liebiingsfache widmen zu können, näher. Anfangs zwar standen ihm auch in Zürich auf der kleinen Privatsternwarte, auf welcher früher Horner und Feer beobachtet hatten, nur allzu bescheidene Hülfsmittel für seine Lehrtätigkeit zur Verfügung und erst 1859 gelang es ihm, auf Grund einer Schenkung der Kunz’schen Erben zu Gunsten des Baues einer Sternwarte, die Behörden zu einem Neubau zu bewegen. Im Verein mit Semper schuf dann Wolf als designierter Direktor in den Jahren 1861—64 die aller- dings nicht grosse, aber originelle und gut eingerichtete Anstalt. die ihm so lange als ersehntes Ziel vorgeschwebt hatte. Im Laufe des Frühjahrs und Sommers 1864 wurde das Institut bezogen und im August desselben Jahres der damals in Zürich tagenden schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft vorgewiesen. Dasselbe bot nun Wolf bis an sein Lebensende ein bleibendes Domizil und eine Stätte reicher. friedlicher und stiller Geistes- arbeit. Um sich mehr auf sein eigentliches Fach kon- zentrieren zu können, resignierte Wolf schon 1861 auf seine Lehrstelle am Gymnasium; nahmen ihn doch ausser seinem speziellen Amte noch andere Zweige wissen- schaftlicher Thätigkeit mehr oder weniger in Anspruch. Gleich beim Eintritt in den Lehrkörper des Polytechnikums war ihm, in Würdigung seiner ausgedehnten litterarischen Kenntnis der mathematischen Disziplinen, auch das Biblio- thekariat dieser Anstalt übertragen worden. Sodann be- Ce u di — 243 — sorste er die Redaktion der 1856 gegründeten Viertel- jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, deren weite Verbreitung im Auslande jedenfalls zum grossen Teil sein Verdienst ist. Dieselbe enthält ausser den regelmässig erscheinenden ,,Astronomischen Mit- teilungen“ noch eine sehr grosse Zahl Arbeiten, nament- lich eine Menge kulturhistorischer Notizen aus seiner Feder. Sowohl das Bibliothekariat des Polytechnikums, als die Redaktion der Vierteljahrsschrift behielt er bis an sein Lebensende bei. Daneben widmete Wolf noch als Leiter zweier grosser wissenschaftlicher Unternehmungen, weiche der Schwei- zerischen Naturforschenden Gesellschaft überbunden wur- den, dem Lande in ausgedehntem Maasse und in un- eigennützigster Weise langjährige, wertvolle Dienste. Im Jahre 1861 wurde nämlich die Schweiz eingeladen, an der projektierten grossen mitteleuropäischen Gradmessung, für welche der eminente preussische Geodät General Baeyer ein Programm entworfen hatte, sich zu beteiligen. Die schweizerische Naturforschende Gesellschaft, welcher die Sache zur Begutachtung überwiesen war, befür- wortete lebhaft die Beteiligung der Schweiz an dem Unternehmen und wählte aus ihrem Schosse eine Kom- mission, der die Anfgabe zufiel, die in unserm Lande mit Bundesmitteln auszuführenden bezüglichen Arbeiten zu leiten. Wolf wurde Präsident dieser geodätischen Kommission, half als solcher mit an der Organisation der geodätischen Vermessungen, welche vor allem die Verifikation der bereits vorhandenen Triangulation zum Zwecke hatten, sowie an der Anordnung eines ausge- (lehnten Präzisionsnivellements, griff daneben aber auch selbsttätig in den astronomischen Teil der Arbeit ein, welcher in der Bestimmung der Coordinaten der Haupt- stationen, namentlich der Observatorien bestand. 244 — Als Einleitung zu den Publikationen der Kommission gab er 1879 die „Geschichte der Vermessungen in der Schweiz‘ heraus, in welcher er, seine reichen historischen Kenntnisse verwertend, ein übersichtliches Bild der Ent- wicklung der gesamten Kartographie und geodatischen Arbeiten in der Schweiz schuf. Er blieb Vorsitzender der Kommission bis zu seinem Tode und leitete ihre Verhandlungen stets mit grossem Takt. Noch intensiver als an den geodätischen Arbeiten betätigte sich Wolf an einer zweiten grossen. ebenfalls der schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft anfangs der sechsziger Jahre übertragenen nationalen Aufgabe, näm- lich an der Organisation eines einheitlichen Systems von meteorologischen Beobachtungen, welches bestimmt war, das 1823 durch dieselbe Gesellschaft geschaffene, aber mangels finanzieller Hülfsmittel und einheitlicher Leitung schon in den dreissiger Jahren eingegangene Stationsnetz auf breiterer Basis wieder ins Leben zu rufen, und für welches nun die Bnndesbehörden eine Subvention in Aussicht stellten. Wolf wurde anfänglich als Mitglied in die 1861 von der schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft bestellte meieorologische Kommission ge- wählt, welche die organisatorischen Arbeiten mit grossem Eifer und unermüdlicher Ausdauer bei verhältnissmässig recht bescheidenen finanziellen Mitteln durchführte. Für die Sammlung, Sichtung und Publikation des Beobach- tungsmaterials wurde die Meteorologische Centralanstalt geschaffen, die ihr Domizil auf der neuen eidgenössischen Sternwarte erhielt und unter die Direktion ihres Vor- stehers, d. h. Wolfs, gestellt wurde. Als dann Mousson 1865 vom Präsidium zurücktrat, wurde dieses Wolf über- tragen und ihm als Mitglieder eines engern Comités Plantamour und Charles Dufour beigegeben. Bis 1880 leitete Wolf nun in selbstloser Hingabe das Stationsnetz, sowie die Ceniralanstalt und ihre Publikation, die ,,Schwei- zerischen meteorologischen Beobachtungen“. Die Arbeiten selbst wurden successive von einer Reihe Assistenten besorgt. Als letzter derselben funktionierte seit 1871 mit ein bis zwei Gehülfen der Verfasser dieser Zeilen, dem 1876 auch das Sekretariat der Kommission über- tragen wurde. Als nach und nach an die meteorolo- gischen Beobachtungen .neben der wissenschaftlichen Be- deutung, die für die Naturforschende Gesellschaft zunächst allein in Betracht kamen. sich auch praktische Interessen knüpften und namentlich die Veröffentlichung täglicher Witterungsberichte, die successive in allen civilisierten Staaten eingeführt wurden, auch in unserm Lande an Hand genommen werden musste. erhielt die Central anstalt ein anderes, mehr öffentliches Gepräge, sowie ein wesentlich ausgedehnteres Arbeitsfeld. und es zeigte sich wünschenswert, dieselbe zu erweitern und zum Bundesinstitut zu erheben. Es ist nun für Wolf sehr ehrend, dass er, obwohl ein konservativer Charakter, dem Re- organisationsprojekt nicht entgegentrat, vielmehr es be- filrwortete, und als es dann gemäss dem Bundesbeschluss vom 23. Dezember 1880 zur Ausführung gelangte,* ein- sichtig genug war, von der direkten Leitung des Instituts, die nicht mehr als Nebenamt besorgt werden konnte, sondern, wie vorauszusehen war, einen Fachmann voll beschäftigen musste, zurückzutreten. Immerhin leistete er der Meteorologie noch bis zu seinem Ende weitere Dienste als Vicepräsident der neuen 1881 vom Bundesrat sewählten eidgenössischen meteorologischen Kommission. Neben den schon besprochenen litterarischen Leis- tungen Wolfs sind noch hervorzuheben seine „Geschichte * Siehe Verhandlungen der schweizerischen. Naturforschenden Gesellschaft in Aarau 1881, pag. 103—111. — 246 — der Astronomie‘ sowie sein „Handbuch der Astronomie, ihrer Geschichte und Litteratur“. Erstere erschien 1877 als sechszehnter Band des von der historischen Kom- mission der bayerischen Akademie der Wissenschaften herausgegebenen Sammelwerks ‚Geschichte der Wissen- schaften in Deutschland‘. Letzteres, in vier Halbbänden 1890—93 erschienen, war eine Umarbeitung seines Hand- buchs der Mathematik, Phvsik, Geodäsie und Astronomie (1869/72). das seinerseits die detaillierte Entwicklung des reichen, aber in äusserst knappe Form zusammenge- drängten im „Taschenbuch“ enthaltenen Stoffes gab, wel- ches in erster Auflage schon von 1852 datiert. In seinem Schlusswerke, dem eben erwähnten Handbuch, finden wir die Frucht des ein halbes Jahrhundert hindurch mit unverdrossenem Eifer gepflesten Studiums und eines er- staunlichen Sammelfleisses. In nicht wenigen Kapiteln des Werkes war Wolf in der Lage, dem Leser höchst be- deutsame Resultate eigener Forschungen zu geben. Wir erinnern dabei nur an die Ergebnisse seiner Studien über ältere astronomische Instrumente, über die Entwicklung der Trigonometrie und die Erfindung der Logarithmen, wobei es ihm zur nicht geringen Freude gereichte, die grossen Verdienste unseres Landsmannes Jost Bürgi ans Licht zu ziehen*. Es ist wahr, und man darf das er- wähnen ohne ihm zu nahe treten, dass Wolf sich in seinen historischen Studien auf die Ermittlung der That- sachen beschränkt hat und dass eine philosophische Ver- tiefung in den Gegenstand nicht seine Sache war. So mag man wohl in seiner Geschichte der Astronomie bei der Ein vollständiges Verzeichnis von Wolfs Publikationen hat Herr Prof. Weilenmann seinem oben erwähnten Nekrolog beigefügt, v. Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich. 59. Jahrgang (1894) pag. 34—64. RAN. Darstellung und Behandlung der Probleme von allgemeinem Interesse den kulturhistorischen Hintergrund vermissen. Allein Wolfs Natur, die schlichte, einfache, jeden Prunk meidende Art seines Wesens prägt sich auch in seinen litterarischen Produkten aus. Er beschränkte sich in seinen, in knapper, präciser Form gegebenen Darstellungen immer ganz auf die Sache selbst, teilte das Tatsächliche möglichst vollständig mit, hielt zwar oft mit der Kritik nicht zurück, vermied aber Reflexionen, die über den Kreis des behandelten Gegenstandes hinausreichten. In Anbetracht, dass Wolfs Bildungsgang nicht auf huma- nistischer Basis ruhte. dass er die Kenntniss der alten Sprachen, die sich bei seinen historischen Studien sehr oft als notwendig erwiesen hatten, sich also, soweit möglich, mühsam erwarb, wird man seine eminenten historisch- litterarischen Leistungen eher bewundern müssen als be- mängeln dürfen. Wie seine schriftlichen Arbeiten, so war auch sein mündlicher Vortrag beim Unterricht knapp, aber gründlich und klar, ohne das Beiwerk von Phrasen. Das Privatleben Wolfs floss, nachdem er das Ziel seiner Wünsche erreicht und sein festes Domizil auf der neuen Sternwarte hatte, äusserst friedlich, ruhig, einfach und regelmissig dahin. Das langjährige friedliche Zusammen- leben mit Mutter und Schwester — sein älterer Bruder Johannes starb schon 1839 — von welchen er die erstere (geb. 1780) hochbetagt, Ende 1867, die letztere, Elisabeth (geb. 1804), im Jahre 1881 verlor, liess das Bedürfniss zur Gründung einer eigenen Familie nicht hervortreten, und so blieb er unverheiratet, sein Leben ganz der Ar- beit weihend. Damit soll nicht gesagt sein, dass er sich nicht die jedem Menschen so nötige Erholung gönnte. Diese fand er einerseits jeweils in einer gemütlichen Abendstunde unter Freunden und nähern Bekannten, anderseits bei den regelmässig im Spätsommer unter- — 248 — nommenen Wanderungen nach ihm lieb gewordenen Orten des Vaterlandes, bei welchen er das Berner Ober- land besonders bevorzugte. Hier in Gottes freier Natur entfaltete sich sein tiefes und doch mit fröhlichem Humor gesegnetes Gemüt am schönsten, und wer das Glück hatte, sein Begleiter zu sein, wird die köstlichen Stunden. die er in näherem Umgang mit ihm, dem hochverehrten Freund und Lehrer, zugebracht hat, nicht leicht vergessen. Wolf war in jeder Beziehung ein vortrefflicher Charakter, friedfertig, neidlos, einfach und bescheiden, ein biederer Eidgenosse. Seine ungekünstelte Herzlichkeit, sein um- begrenztes Wohlwollen, seine überall zu Tage tretende Ruhe und Herzensgüte waren nur der natürliche Ausfluss seines harmonischen und durchaus reinen Wesens. Einer solchen Natur konnte auch die echt christliche Eigen- schaft der Wohltätigkeit nicht abgehen. Wolf tat viel Gutes im Stillen und half manchem seiner Schüler über: die Schwierigkeiten des Lebens hinweg. Er hatte alle Zeit eine offene Hand auch für ihm Fernstehende, wenn sie ihm der Hülfe würdig schienen. Freigebig bedachte er in seinem Testament die gemeinnützigen Anstalten seiner Vaterstadt. Seiner eigenen Schöpfung, der Zürcher Sternwarte wendete er allerdings, wie naheliegend, den Hauptteil seiner Hinterlassenschaft und seine höchst wert- volle Bibliothek zu. Ernstlich erkrankt war Wolf nur einmal, im Jahre 1872, offenbar infolge von Ueberan- strengung, doch erholte er sich damals ziemlich rasch wieder vollständig. Im Sommer 1893 erlitt er beim Abstieg vom Rigi einen Schwächeanfall, der ihn an die Hinfälliskeit alles Irdischen mahnen mochte. Seitdem machten sich Atembeschwerden geltend, die von Mitte November an immer mehr zunahmen. In den ersten Tagen des Dezember trat eine Brustfellentzüudung hinzu, die seinen Zustand sofort als bedenklich erscheinen liess. — 249 — Am 6. Dezember 1893 mittags 12 Uhr schied der edle Mensch aus diesem Leben. Wie um den teuren Ent- schlafenen zu begrüssen, leuchtete das Gestirn, mit dem er sich so lange beschäftigt hatte, die liebe Sonne, so- wohl bei seinem Hinschied, als bei seinem Leichenbe- gangnis freundlich hernieder. Der feierliche Leichenzug, die zahllosen Beileidsbezeugungen und die ergreifenden Reden bei der Bestattung legten Zeugnis dafür ab, dass, indem wir Rudolf Wolf zum Grabe geleiteten, das Vater- land einen seiner besten Söhne, die Wissenschaft einen ihrer eifrigsten Jünger verloren hatte. Sein Andenken bleibe uns teuer. R. Billwiller. Jean-Charles Galissard de Marignac par E. Ador.!) Jean-Charles Gallisard de Marignac naquit a Genève je 24 avril 1817. Il descendait d’une famille noble du Languedoc, qui s’etait réfugiée dans nos murs au XVIII siécle. Son père, Jacob de Marignac. remplit de hautes charges dans la République: il fut juge A la Cour de Justice pendant six ans et Conseiller d’Etat pendant quinze ans. De bonne heure Charles Marignac montra du goùt pour les mathématiques, qui plaisaient a son esprit clair et methodique. Après avoir suivi dans sa ville natale les cours de l’Académie. il entra à l'École Polytechnique de Paris; deux ans après, en 1835, il en sortait avec le premier rang: de 1837 à 1839, il étudia à l'École des Mines. Le jeune ingénieur se sentait de plus en plus attiré vers les études de chimie: il passa l'hiver de 1840 à Giessen, dans le laboratoire de Liebig. Le gouvernement français ne voulut point laisser s'éloigner un savant qui s'était déjà fait connaître par de si brillants débuts. Brong- niart vint le chercher en Allmagne, et lui offrit une place ! Extrait des Archives des sc. Phy. et nat. XXXII p. 5. —- 251 — à la manufacture de Sèvres, en remplacement de Mala- guti, mais Marignac ne l’occupa que pendant six mois. Genève, qui n’avait point oublié les mérites de l’ancien étudiant de l’Académie, le rappelait dans ses murs lui proposant la chaire de chimie occupée, jusqu’alors par M, Delapanche. La paie offerte était modeste, très modeste, la position modeste aussi. Marignac n’hésita pas; renon- cant sans regret à un avenir qui s’annoncait brillant, il préféra aux honneurs qui l’attendaient en pays étranger. la fonction d’humble professeur dans sa ville natale. Il se montrait fidèle aux principes de devoir et de désinté- ressement qui l'ont guidé pendant toute sa carrière Il fut nommé professeur de chimie en 1841, de mi- néralogie en 1845, et il enseigaa sans interruption jusqu'à la fin de l’année 1878, où l’état de sa santé le forca à donner sa démission, En dehors des ses heures de cours il travaillait à son laboratoire sans trêve ni repos, ne se préoccupant ni du médiocre aménagement des locaux ni de leur humidité, ni de la lumière souvent insuffisante. Marié en 1845, c'est à peine s’il consent à s’eloi- gner pendant quelques jours de son laboratoire; il em- porte chaque matin un petit pain qu'il dévore à la hâte, ne pouvant se décider à interrompre ses travaux au milieu du jour. Il paie de sa poche une foule d'instruments; les frais de laboratoire sont entièrement à sa charge. Rien ne saurait le détourner de ces patientes investigations, Il voudrait être ignoré et oublié de tous, et cependant on loublie si peu qu’Arago en 1841 lui écrivait au nom de l’Académie des Sciences, sollicitant son concours pour la fixation de la composition de l’air. Pendant 31 ans il fit partie du comité de rédaction de la Bibliothèque universelle, Archives des sciences phy- siques et naturelles, fut plusieurs fois doyen de la Faculté des Sciences, mais il refusa toujours d’être nommé recteur degno ar de l'Académie. Il avait l’effroi de toutes les positions hono- rifiques, de tout ce qui pouvait attirer les regards sur lui. Lorsqu'en 1873 l'Académie de Genève se tranforma en Université il lui fallut quitter ce vieux laboratoire où s'étaient écoulées ses plus belles années de travail. il ne. dit pas adieu sans regret à cette méchante cuisine enfouie dans le sous-sol, sombre en plein midi, avec ses cornues de grès ou de verre qui lui donnaient l’air d’une officine d’alchimiste. Pendant cinq ans encore il continua son enseignement, puis après avoir donné tous ses soins à la construction et à l'aménagement de nouveaux labora- toires, il trouva qu'il était temps que de plus jeunes prissent sa place. En 1878 il adressa sa démission au Conseil d'État, et poursuivit le cours de ses travaux dans un laboratoire aménagé dans sa maison de la rue Senebier. Il y passa encore de belles heures et v termina des travaux impor- tants, mais la maladie qui devait l'emmener lui fit bientôt sentir ses premières atteintes sérieuses: il dut renoncer a monter dans sa retraite favorite. La mort qu'il avait tant appelée de ses vœux mit un terme à son douloureux esclavage, le 15 avril 1894. Si Marignac a laissé une trace profonde dans le do- maine de la science, il n’en laissera pas une moindre dans le cœur de tous ceux qui l’ont approché. Cet homme: doux et silencieux savait si bien se faire comprendre, aimer et respecter! Il avait en partage, à côté des dons les plus rares de l'intelligence, cette vertu plus rare encore cette fleur à l’exquis parfum, la modestie. Les honneurs qu'il cherchait si peu vinrent cependant le trouver. Il fut nommé docteur en médecine de l’Uni- versité d’Heidelberg et de Bâle, chevalier de Saint-Mau- rice et Lazare, associé étranger de la Société royale de Londres, membre correspondant de l’Académie des — 253 — Sciences de Paris, membre d’honneur de la Société de chimie de Berlin, etc., etc., mais il arreta à deux reprises différentes les démarches de ses amis qui auraient voulu lui faire décerner la Légion d'honneur. Nous connaissons certain tiroir où il entassait avec un dédain non dissi- mulé, toutes ses distinctions si peu désirées. Deux d’entre elles seulement semblèrent lui causer de la satisfaction : la grande médaille de Davy, que la Société rovale de Londres lui attribua en 1886, et l’ordre civil du Mérite de Prusse que l’empereur lui décerna en 1888. Mais à côté de cette modestie qui donnait un si srand charme à sa physionomie, Marignac possédait une vertu non moins précieuse: la probité scientifique. Ce que fut le cours de Marignac, d’autres l’ont déjà dit mieux que nous ne saurions le faire. Un de ces an- ciens élèves déclarait qu'après quarante années révolues il avait gardé «un souvenir vivant encore et enthousiaste de cet enseignement admirable de puissance et de clarté.» Si on jette un coup d’œil sur les très nombreux tra- vaux que Marignac a publiés pendant ses 45 années d'activité scientifique, on s'aperçoit vite qu'il a toujours poursuivi le même but avec une énergie constante et re- marquable. Après avoir terminé ses seules recherches sur la chimie organique, sur l’acide phtalique et l’action de l’acide nitrique sur la naphtaline. commencées probablement sous l'influence de Liebig et dans son laboratoire de Giessen, dès 1842, fixé à Genève, il commence la série des tra- vaux qui ont établi sa réputation universelle, il publie son premier mémoire sur les poids atomiques, recherches entreprises dans le but de se rendre compte du plus ou moins d’exactitude de la loi de Prout, hypothèse qu'il ne veut ni accepter, ni rejeter sans un examen approfondi, mais qui le séduit par sa simplicité théorique et pratique. — 254 — Comme il le dit, dans une de ses publications: «La science gagne plus a la démonstration d’une theorie ancienne, mais qui ne reposait que sur des hypothèses, qu'à la création d’une théorie nouvelle, quelque brillante qu’elle soit, si elle n’est pas elle-même basée sur des preuves rigoureuses.» Marignac regardait lui-même ce premier travail sur les poids atomiques du chlore, du potassium et de Var- gent, comme son point de départ et cela ressort du fait qu'il avait intentionnellement omis de signaler ses travaux précédents, dans la note bibliographique qui fut publiée à propos de l'exposition de Zurich sur les recherches originales des savants Genevois. Toute l’activité scientifique de Marignac a été dirigée vers ce but: établir les poids atomiques avec la plus grande exactitude possible; presque tous ses travaux s'y rapportent directement ou indirectement, soit qu'il s’oc- cupe, avec une compétence incontestée, de recherches cristallographiques, qui avaient pour objectif de trouver de nouvelles preuves à l'appui de la théorie de Mitscher- lisch sur l’isomorphisme, et d'arriver par là à fixer les formules d'une série de combinaisons, comme l'acide sili- cique, titanique, tungstique, la zircone, etc.. de la sont sorties ses importantes recherches sur les fluosilicates, fluotungstates, fluozirconates, fluostannates, etc., soit qu'il s'occupe de la composition de quelques substances et de la diffusion des dessolutions salines. questions qu'il étu- diait accessoirement, mais le but principal quil pour- suivait était d'établir les conditions dans lesquelles on peut obtenir des substances pures, le cauchemar du chi- miste qui travaille sur les poids atomiques, et d’autres aussi, soit qu'il poursuive, avec la patience et l'énergie que l’on sait, ses recherches sur les terres rares, qui ne sont qu'une suite de sa détermination des poids atomi- ques du cérium, lanthane et didyme, «un travail de béné- dictin expérimenté,» comme disait Sainte-Claire Deville: presque son dernier travail, a été la révision de quelques poids atomiques, bismuth, manganèse, zine et magné- sium (1883). Ses trauvaux étendus sur la chaleur spécifique des solutions salines (1871 — 1873) ont été entrepris dans le but de trouver des relations stôchiométriques. Il n’y a suère que ses travaux minéralogiques, son mémoire sur l'ozone, celui sur le pendule de Foucault et celui sur l'acide sulfurique et ses hydrates qui ne se rattachent pas au but quil poursuivait et encore ce dernier sv rattache-t-il dans une certaine mesure, car c’est à propos de son étude sur les chaleurs latentes de volatilisation qu'il eut besom d’acide sulfurique monohydraté pur. Marignac se tenait au courant de tout, et esprit très ouvert, il fut parmi les premiers des chimistes de langue française à adopter (1865) la nouvelle notation chimique reposant sur les poids atomiques; il s’interessa vivement aux grandes discussions qui eurent lieu, sur la dissociation en général et sur la théorie d’Avogadro, qu'il soutenait et qu'il appuye de ses recherches (mémoire sur la cha- leur latente de volatilisation du sel ammoniac). Il faut bien remarquer que Marignac à toujours calculé les poids atomiques en se rapportant à l’oxygène, égal d’abord à 100, d’après Berzélius; puis égal plus tard à 16, et que dans son dernier travail de 1883 sur ce sujet, il a encore appuyé avec force et clarté sur les avantage qu'il y avait a les calculer sur lorigène et non pas sur l'hydrogène. ce que presque tous les chimistes reconnaissent au- jourd’hui, Marignac a determine les poids atomiques de 28 ou 29 éléments, si l’on y comprend son gadolinium, et aux- quels on pourrait encore ajouter l’oxygene, qui est à la — 256 — base de tous les calculs: ce sont par ordre alphabetique: Argent Ghlore Manganèse Tantale Azote Cobalt Nickel Terbium Barium Didyme Niobium Titane Bismuth Erbium Plomb Ytterbium . Brome Gadolinium Potassium Zine Calcium lode Silicium Zirconium Carbone Lanthane Strontium Cérium Magnésium Il faut remarquer que Marignac a toujours travaillé seul, sans collaborateur, sans assistant. ni même de gar- con de laboratoire et on est étonné que dans ces condi- tions il ait pu mener à bien un si grand nombre de tra- vaux avec cette conscience, cette exactitude qui est le cachet supr&me de toutes ses recherches, grandes ou peti- tes, importantes ou d'un intérêt tout local, comme nous en trouvons encore la preuve dans ses analvses sur les matières organiques contenues dans l’eau du Rhône et du lac de Genève. dosables par le permanganate de po- tasse, qu'il fit de 1882 à 1884. Non content de doser journellement, il fit nombre d’expériences de contrôle. préparant de l'eau pure par tous les moyens possibles, et fixant les conditions exactes dans lesquelles il fallait se placer pour obtenir la plus grande exactitude possible. Signalons encore les remarques critiques, qu'il faisait avec une science impeccable et une grande clarté, à pro- pos de nombreux mémoires dont il rendait compte dans les Archives des Sciences physiques et naturelles. Fe Louis de Coulon. 1804-1894. Se rendre utile pendant près d'un siècle, donner l'exemple de l’activité, du dévouement, d’une piété sincère. de la bonté: laisser a sa ville natale et à son pays le souvenir des vertus les plus pures, du bon citoyen et du vrai chrétien, tel est en quelques mots le résumé de la biographie de Louis de Coulon, ancien Président de la société hélvétique (1866) et pendant plus de 50 ans Pré- sident de la société des sciences naturelles de Neuchâtel (1837 — 1891). Et ceci n'est pas une de ces louanges banales, jetée sur la tombe de tant de gens qui n’ont eu pour eux que la consécration du succès, ou les hommages d’une coterie, mais c’est l'expression des regrets profondément ressentis de ceux qui eurent le bonheur de travailler avec lui, qui purent apprécier ses rares mérites, et qui s’honorent de son amitié. Ils doivent être nombreux encore, dans les rangs de la société helvétique, ceux qui ont vu L. de Coulon assister aux sessions, tantôt dans un canton, tantôt dans un autre, avec la régularité et la fidélité scrupuleuse qui distinguaient tous ses actes. Il tenait à représenter sa ville et son canton de Neuchâtel et à affirmer son attache- ment à la société. Ces réunions étaient pour lui la source IN — 258 — de vives jouissances; il revoyait avec emotion des amis dont il admirait les travaux, des contemporains de ses jeunes années qui comptaient parmi les plus illustres : Peter Merian, de Bäle, Bernard Studer, Arnold Escher de la Linth, Jules Thurmann, Oswald Heer, Jean de , Charpentier, Aug. de la Rive, Schönbein, Alph. Favre, Siegfried, et combien d’autres, l’orgueil de notre patrie. Il avait pu voir les premiers pas de cette société, qui a servi de modele a tant d’autres, et a pu voir aussi avec une satisfaction toute paternelle, son remarquable déve- loppement. Fils de Paul Louis de Coulon!), le créateur de la Caisse d’Epargne de Neuchatel (1812) et du Musée d’hi- stoire naturelle, L. de Coulon descendait de Paul Coulon, son grand père, huguenot de Cornus en Rouergue qui, en 1745, s'était réfugié à Genève, d’où il passa à Neu- châtel et devint l'associé du célèbre et riche négociant Jacques Louis de Pourtalès. Il est né le 2 juillet 1804 et après avoir fait ses premières études dans sa ville natale. il les continua pendant plusieurs années à Paris, où s’il s’occupa surtout d'histoire naturelle et de dessin. À son retour, vers 1830, il fit partie de l'administration de la Bourgeoisie de Neuchâtel, dont les forêts, placées sous sa direction, comptèrent bientôt parmi les plus belles et les mieux aménagées du canton. Collaborateur de son père dans l’organisation du Musée, il en fut le Directeur, et en même temps le préparateur, à titre gratuit, pendant plus de 60 ans. Il était de ceux qui ne méprisent aucune besogne, même la plus humble, et chaque année il faisait au printemps la revue des milliers de pièces des collec- 1) Voir sa nécrologie fort intéressante. par M. Félix Bovet dans les actes de la société helvétique des sciences naturelles réunie à la Chaux-de-Fonds en 1855. tions, les époussetant avec un soin méticuleux pour en assurer la durée. On l’a vu faire les honneurs du Musée à des étrangers qui, à son costume de travail l'avaient pris pour un simple concierge, et accepter de leur main, sans fausse honte les étrennes qu’il réservait pour l’aqui- sition de quelque objet nouveau. «Jai acheté plusieurs bêtes avec cet argent» disait-il simplement. Ce Musée fut non seulement sa création, mais sa vie de -tous les jours, il était le sujet principal de ses entre- tiens avec l’auteur de ces lignes, et de ses préoccupations: il n'a cessé de l’enrichir de ses dons, imitant en cela ses amis Peter Mérian, à Bâle, L. Agassiz à Cambridge- Boston, Arnold Guyot à Princeton (New-Jersey). Un ouvrage spécial était-il trop cher pours les ressources du budget, il le copiait patiemment texte et planches, düt-il y consacrer des années. Quand il était à la besogne, rien ne pouvait l'en distraire: il s'était tracé un programe ‘et il l’accomplissait avec une résolution inébranlable. . Lorsqu'un Neuchätelois, négociant, missionnaire, amateur partait pour un pays lointain, vite L. Coulon Vengageait à collectionner pour le Musée et lui donnait les instructions nécessaires, souvent par écrit: il lui apprenait même à empailler. Que d’objets rares et pré- cieux, surtout des oiseaux, sont ainsi venus prendre place sur les rayons de nos salles, où ils nous rappellent les noms de nos compatriotes qui, sur tous les points de la terre, se sont rappelé leur lieu natal et ont voulu réjouir le cœur de celui qui comptait sur leur parole. L'origine même de notre Musée est curieuse, et se rattache à la première visite faite à Neuchâtel par la société helvétique en 1837. Jusqu’alors les objets recueil- is par les MM, Coulon étaient déposés dans une salle de la Maison des Orphelins, et servaient aux leçons d’Agassiz inaugurées en 1832, Mais la solennité en per- — 260 — spective coincidait avec la dédicace du Gymnase en con- struction depuis plusieurs années et enfin terminé. Quel beau moment pour L. Goulon que celui où il put enfin. presenter a nos chers confédérés des collections déjà ches, convenablement installées dans les beaux locaux qu'elles occupent encore aujourd’hui, C’est que l’histoire naturelle venait d’être introduite dans l’enseignement de notre ville, où les études classi- ques et théologiques règnaient en souveraines, et on devait ce progrès remarquable à l’initiative de L. Coulon qui, par son énergie, avait surmonté toutes les difficultés en profitant d’une occasion exceptionelle. Un jeune docteur vaudois venait de terminer ses études en Alle- magne et rentrait dans son pays avec une réputation. de naturaliste passionné et la protection du baron Cuvier et d'Alex. de Humboldt. Il cherchait un emploi avec assez de loisirs pour travailler à sa description des poissons fossiles qu'il venait d'entreprendre. Mais Neuchâtel n'avait ni chaire à lui offrir ni traitement à lui assurer. L. Coulon ouvrit une campagne et une souscription auprès de ses amis et trouva en peu de temps l’une et l’autre. L’arrrivee de L. Agassiz à Neucätel où il resta 14 ans est le plus beau triomphe de celui dont nous déplorons la perte. On sait quel éclat jetèrent sur notre ville les travaux originaux de ce puissant esprit sur la paléontologie, les glaciers, l’époque glaciaire et les terrains erratiques, jus- qu'à son départ pour le Nouveau Monde en 1846. Une part de cette célébrité rejaillit sur notre société des sciences naturelles fondée en 1832 sous l'inspiration d’Agassiz avec le concurs de L. Coulon, H. Ladame, 1° Borel et Aug. de Montmollin, auxquels vinrent bientôt se joindre Arnold Guyot, C. Vogt, Ed. Désor. Du Bois de Montperreux, Ch. H. Godet, F, de Rougemont et bien. d'autres. — 261 — Vers 1840. un armateur de (renève, le baron de Grenus, ayant un navire prêt à partir pour faire le tour du monde, offrit à la ville de Neuchâtel le passage pour un naturaliste qui recueillerait des collections pour le Musée. Voilà de nouveau L. Coulon en campagne, col- portant de porte en porte une liste de souscriptions : la somme suffisante pour cette mission est trouvée, on la confie au D’ Tschudy de Glaris, qui réussit à merveille, malgré mille périls. et revint chargé de richesses que de grands Musées nous envient. Pendant bien des années L, de Coulon demeura seul pour opérer la détermination et le classement des collec- tions qui s’accroissaient d’une manière inattendue. Hl dut par conséquent s'occuper de toutes les branches de Phistoire naturelle. Ce travail, bien que provisoire, exigeait de vastes connaissances et une application de tous les instants. aussi fatigante pour l'esprit que pour le corps. Lorsqu’enfin il eut des aides, il mettait gra- eieusement à leur disposition sa grande experience et les. trésors de sa bibliothèque. A ceux qui lui demandaient de les aider, il répondait: « venez demain matin, à à heures. » Il était déjà debout, souvent nous l’avons vu empailler une demi-douzaine d'oiseaux avant son déjeuner. Le 14 décembre 1882, notre société célébra son cinquantième anniversaire et notre Président fut l'objet de témoignage qui déconcertèrent sa modestie : «Pourquoi tous ces honneurs? je n’ai rien fait pour les mériter», disait-il d'un air humilié, lorsque le Conseil d'Etat lui remit un cadeau d’argenterie en lui conférant le titre de pro- fesseur honoraire de l’Académie, et que l’Université de Bâle lui envoyait par un délégué le diplôme de docteur en philosophie. Ce serviteur de Dieu estimait qu'il n'avait fait que son devoir et rien de plus. — 262 — Il parlait peu, mais quand il ouvrait la bouche sa bonhomie s’animait d’une pointe d’humour, parfois mémé de sévérité à l’adresse des paresseux qui le navraient ; mais.pour quiconque le méritait sa générosité était sans bornes, ceux qu'il a aidés ne se comptent pas. Puisse- t-il n'avoir obligé que des cœurs reconnaissants ! Il s'est éteint le 13 juin 1894. L. Favre, ancien Président. SB OR Bernhard Schenk. Am 16. Oktober 1893 wurde auf dem Friedhof in Ramsen, Kt. Schaffhausen, einer unserer Mitbürger zu (Grabe getragen, der sich seit vielen Jahren und noch bis in die letzte Zeit um die wissenschaftliche Erforschung des Randen- und Höhgauergebietes in hohem Grade ver- dient gemacht hat und dem wir daher einige Worte der Erinnerung widmen möchten. Wir meinen unsern lane- jährigen Freund und Fachgenossen Bernhard Schenk. Als einfacher Handwerker und kaum mit den not- dürftigsten Schulkenntnissen ausgestattet, hat er sich eine wahrhaft staunenswerte Kenntniss der ihn umgebenden Naturkörper angeeignet. Kaum ein Gebiet der natur- historischen Disziplinen wird zu nennen sein, auf dem er nicht Hervorragendes geleistet hätte und gerade diese ganz aussergewöhnliche Vielseitigkeit seines Wissens war es, welche jedermann an ihm in hohem Grade be- wundern musste. Um nur einige der Haupterfolge seiner Thätigkeit kurz anzudeuten, so hat er, zum Teil in Gemeinschaft mit dem vor Jahren verstorbenen Apotheker Johannes Schalch, an der Erforschung der Schaffhauser Flora längere Zeit regen Antheil senommen. Von den Phanero- — 264 — gamen wurden mehrere Arten zum ersten Mal für unsere (Gegend nachgewiesen und von anderen bisher für selten gehaltenen mehrfach neue Standorte entdeckt. Was wir über die Cryptogamenflora von Schaffhausen kennen, ver- danken wir zu einem sehr beträchtlichen Teil Schenks unermüdlicher Tätigkeit. Jahrelang war er Mitarbeiter an der in Gemeinschaft mit Prof. Wartmann in St. Gallen herausgegebenen Sammlung schweizerischer Cryptogamen. in welcher wir zahlreiche, von ihm gesammelte Arten aus der Schaffhauser Flora vertreten finden, emige von Wartmann nach seinem Namen benannt. Nicht minder umfangreich waren seine Kenntnisse auf zoologischem Gebiet. Hier waren es vorzugsweise die Insekten, denen er seine besondere Aufmerksamkeit zu- wandte, aber auch über die Wirbeltier-Fauna war er bis ins einzelne unterrichtet. Mit Vorliebe hat er sich ferner mit dem Studium der Land- und Süsswasserconchylien beschäftigt; es existierte wohl niemand im Kanton, der darüber so genau wie er Bescheid wusste. Auf geognostisch -paläontologisches Gebiet musste ihn die in dieser Hinsicht besonders interessante Um- sehung von Schaffhausen von selbst hinführen. Mit Hilfe der Fundamentalwerke von Quenstedt u. s. w. hatte er sich in kurzer Zeit in die Gliederung unseres Flötz- sebirges eingearbeitet und im Laufe weniger Jahre ein sehr umfangreiches und wertvolles Material an Jura- und Triasversteinerungen zusammengebracht. Zahlreiche nach Zürich, Konstanz und an verschiedene ausländische Museen gelieferte Suiten geben von seinem Eifer und seinem ungewöhnlichen Scharfblick Zeugnis. Von Schaff- : hausen zunächst nach Mammern, dann nach Stein und zuletzt nach Ramsen übergesiedelt, wandte er sich mit nicht minderem Erfolg dem Studium der in dieser Gegend — 265 — vorherrschenden Tertiärbildungen zu. Eine Anzahl neuer Fundorte wurden entdeckt; diese, wie die von früher her bekannten in systematischer Weise ausgebeutet, und so die in der Bodenseegegend vorkommenden Fossilien der Molasse in grosser Vollständigkeit zusammengebracht. Seit einigen Jahren hatte sich Schenk noch besonders die beim Betrieb der Oehninger Steinbrüche gemachten Funde gesichert. Eine von ihm hinterlassene Sammlung von Pflanzenresten dieser alt-berühmten Lokalität dürfte denjenigen unserer grösseren Museen an die Seite zu stellen sein, ja einige derselben noch wesentlich über- treffen. Von Stein und Ramsen aus unternommene Ex- kursionen nach dem Höhgau gaben die Gelegenheit, die dortigen Eruptivgesteine und ihre Tuffe näher kennen zu lernen. Letztere boten zur Entdeckung sehr interessanter Pseudomorphosen Anlass, welche bald die Aufmerksam- keit der Mineralogen in hohem Grade auf sich zogen. Wir finden sie in einer von Leuze verfassten Monographie, sowie in einigen anderen Aufsätzen ausführlich beschrie- ben. Obschon von jeher das Höhgau für Geognosten und Mineralogen einen besonderen Anziehungspunkt ge- bildet hatte, so gehörte doch das Späherauge Schenks dazu, die eben erwähnte interessante Entdeckung zu machen. Zahlreiche andere in den Tuffen gefundene Ein- schlüsse schienen Anfangs zur Herstellung von Orna- mentalgegenständen geeignet zu sein; eine darauf zu gründen gesuchte industrielle Verwertung musste jedoch nach kurzer Zeit wieder aufgegeben werden. Was Schenk auf prähistorischem und antiquarischem (Gebiet geleistet hat, ist den diesem Wissenszweig huldigen- den Fachleuten hinreichend bekannt. Wo immer Aus- srabungen oder Bodenfunde im Werk waren, wurde Schenk an erster Stelle zur Mitarbeit herbeigezogen und — 266 — hat sich auch bei solchen Gelegenheiten sein Entdecker- auge und Scharfblick oft genug bewährt, Neben seinen ausgedehnten Kenntnissen kam Schenk eine ungewöhnliche manuelle Geschicklichkeit in hohem Grade zu statten. Die Herstellung von Präparaten und Sammlungen, namentlich solchen für Schulen und Museen verstand er. wie nicht leicht ein zweiter. Zahlreiche. bei Landwirtschafts- und Lehrmittelausstellungen erhaltene Diplome liefern den Beweis. wie sehr man seine der- artigen Fertigkeiten zu schätzen wusste, Sehr zu be- dauern ist, dass Schenk so selten Gelegenheit nahm, seine Beobachtungen und Entdeckungen in geeigneter Form zu Papier zu bringen. Obschon man seinen bei verschiedenen (relegenheiten gehaltenen Vorträgen stets mit regem Interesse folgte, hat er uns im Drucke doch nur sehr wenig hinterlassen: ausser einer Anzahl von Zeitungsartikeln und Lehrmittelkatalogen besitzen wir von ihm eine Zusammenstellung der nützlichen und schädlichen Vögel des Kantons Thurgau, eine Notiz über ein Steindenkmal am Untersee und eine Mitteilung über die römischen Ausgrabungen bei Stein. In seinen äusseren Lebensverhältnissen war Schenk wenig vom Glück begünstigt, Sein reger Geist und For- schungstrieb zogen ihn von seinem ursprünglichem Beruf beständig wieder ab und liessen ihn nie für längere Zeit ein und dasselbe Ziel verfolgen, In der Beurteilung der Menschen war er trotz man- cher trüber Erfahrung stets viel zu optimistisch ; gar manchem vertraute er blindlings, der nachher aus den Trümmern dessen, was er erarbeitet hatte, seinen Vorteil zog. Daher kam es denn auch, dass ein grosser Teil seiner SammInngen nach den verschiedensten Richtungen zerstreut wurde und uns ein sehr wertvolles, ja zum Teil unersetzliches Material für unsere kantonalen An- stalten verloren ging. Hoffen wir, dass von seinem Nach- lass wenigstens noch so viel als möglich für Schaffhausen gerettet wird: es sind die Früchte der letzten Thätigkeit eines hochbegabten und bis an sein Ende unermüdlichen Forschers. dessen Name stets mit Anerkennung und Hochachtung genannt werden wird. wo immer man sich an die um die Kenntnis unserer Gegend verdienten Männer erinnert. F. Schalch. nden ea se RE & | Le. an E _- ES = Be EN EEE a. à SER gi SR 5 ; 5 nn en: SO 5 } hwei ad ib Sc B zu IVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894 COMPTE RENDU DES TRAVAUX PRESENTES A LA SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION DE LA SOCIETE HELVÉTIQUE SCIENCES NATURELLES REUNIE A SCHAFFHOUSE Les 30, 31 juillet et 1° août 1894 È GENÈVE A BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 È LAUSANNE PARIS ar GEORGES BRIDEL G. MASSON Place de la Louve, 1 | Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a Bate ANA | | | 1894 | a ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894 COMPTE RENDU DES TRAVAUX PRESENTES A LA SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION DE LA SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES REUNIE A SCHAFFHOUSE Les 30, 34 juillet et 1° août 1894 TE GNT GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 LAUSANNE | PARIS GEORGES BRIDEL G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 Depöt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE 1894 | GENÈVE. — IMPRIMERIE - SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVRTIQUE DES SCIENCES NATURELLES RÉUNIE A SCHAFFHOUSE Les 30, 31 juillet et 1” août 1894. C’est à la gracieuse et cordiale invitation de leurs col- lègues de Schaffhouse que les membres de la Société hel- vetique des Sciences naturelles se sont rendus cette année pour leur 77° réunion annuelle. L’antique et pittoresque cité si coquettement posée au bord du grand fleuve, tout près de l’admirable chute du Rhin offre à côté de ces ri- chesses de la nature des ressources scientifiques et indus- trielles remarquables à plus d’un titre. Ses établissements d'instruction publique, — ses collections d'histoire natu- relle, celle en particulier recueillie par M. Nuesch au Schweizersbild et qui n’a pas encore été prendre sa place au musée national à Zurich, — les beaux ateliers de constructions mécaniques créés par M. Amsler-Laffon, l'illustre inventeur du pantographe, dirigés actuellement par lui et son fils et dans lesquels se trouvent tant d’ap- pareils ingénieux de l'invention de ces deux savants, — la fabrique de wagons de Neuhausen et bien d’autres établissements encore offrent un grand intérêt à tout homme curieux des choses de la science et de ses appli- cations. Chacun à pu en faire largement son profit. 4 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Le programme de la session était du reste identique & celui des réunions précédentes. | Elle a été ouverte en assemblée generale le 30 juillet par un rapport de M. Meister, president, sur la géologie des environs de Schaffhouse. Le lendemain ont eu lieu les séances des sections spé- ciales, correspondant aux différentes branches des scien- ces. Plusieurs d’entre elles ont été. très nourries comme on le verra dans la suite. Une seconde assemblée générale tenue le premier août a clos cette session. On y a entendu entre autres des communications très intéressantes de M. Amsler-Laffon, sur |” « Alpen-Gluhen » et de M. Nuesch sur ses fouilles du « Schweizersbild. » Les réunions familières et les banquets qui sont un des charmes de ces congrès annuels parce que c’est là surtout que se renouent et se nourrissent les vieilles rela- tions d'amitié, la que s'échangent le plus librement les idées, ont complété agréablement ce programme. La belle soirée passée en face de la chute du Rhin, la course au Hohentwiel avec arrêt à Thayngen et conférence de M. Nuesch dans la célèbre Grotte du « Kesslerloch » ont laissé à tous, les plus précieux souvenirs. Quoique un grand nombre de membres de la Société aient été retenus ailleurs par l’organisation d’autres con- grès scientifiques, botanique et géologie, qui ont eu lieu cette année-ci en Suisse, la réunion de Schaffhouse n’en a pas moins été très animée et a compté plus de cent vingt participants. Nous tenons à exprimer ici nos plus sincères remer- ciements aux membres du comité annuel, tout particu- lièrement à M. Meister, président, et à MM. Nuesch et Wanner secrétaires. DES SCIENCES NATURELLES. 5 Sur l’invitation de la Société murithienne du Valais, acceptée par acclamations, la prochaine session de la So- ciété helvétique des Sciences naturelles aura lieu en 1895 a Zermatt. Nul doute que les membres de la Société se feront un devoir et un plaisir d’accourir nombreux à un pareil rendez-vous. Nous allons rendre compte maintenant des travaux présentés dans le cours de cette session en les classant suivant les branches de la science auxquels ils se rappor- tent. Mathématiques, Physique et Chimie. Président : M. le D" HaceNBACH-BiscHOFF, prof. à Bâle. Secrétaire : M. le D' GRAF, prof. à Berne. D: Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homogene. — D' Amsler-Laffon. L’alpengluhen. — D' Kleiner. Thermoélectricité de quelques nouvelles combinaisons métalliques. — Kleiner. Sur une pro- priété remarquable d'un diélectrique. — Raoul Pistet. Rayonnement à bas- ses temperatures et applications ä la therapeutique.— G. W. A. Kahlbaum. Mesure des tensions de vapeurs du benzene et de quelques derivés. — Alf. Amsler. Instrument pour la mesure des vitesses de rotation, — F.-A. Forel. La fata-morgana. — Margot. Curieux phénomène d’adhérence au verre de l’aluminium et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Tem- pérature à laquelle les corps commencent à émettre de la lumière. — Guillaume. Même sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances so- laires. — D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie. — D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodiques. — Biilwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach-Bischoff. Observations nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de l’état actuel de nos connais- sances sur les dissolutions.— D' Schumacher-Kopp. Nitroglycérine projetée sur une plaque métallique chauffée au rouge. M. le D' J. GrseL communique à la section les résul- tats d’une étude géométrique sur la construction du centre de gravité d’un polygone plan homogène. 6 SOCIETE HELVETIQUE Étant donné un polygone plan A, A,.... A, , on se propose de construire — avec la régle et l’équerre seulement — les points M',M',....M'„, qui correspondent aux milieux M,,M,....M, des côtés, de telle manière que les droites joignant respecti- vement ces points, c’est-à-dire M,M',, M,M',.... M,M', pas- sent par le centre de gravité G du polygone et s’y coupent dans le rapport constant 1 : 2. Si par chacun des points ainsi déterminés, M',,M', M',, on mène une parallèle au côté du polygone dont le milieu correspond à ce point, on forme un second poly- gone A',A',....A', semblable au premier dans le rapport 2 : 1 et avec le centre de gravité G pour point de simili- tude intérieur. I. Dans ce qui suit il ne sera en général, pour abréger, question que de l’un des points M’. Le point de départ de cette étude est la propriété connue que, dans le cas du triangle, M', coincide avec A,, M’, avec A, et M’, avec A (Pl. IV, fig. 1). Soient A,, A,, A,, A, quatre sommets. successifs du polygone à n sommets, de plus soient B' et C' les points correspondant de la façon indiquée aux milieux B et C des diagonales A,A, et A,A, relativement au centre de gravité du polygone à n—1 sommets determine par la diagonale respective. On voit que M',, qui est le point corres- pondant au milieu M, du côté A,A, relativement au centre de gravité G du polygone à n sommets, est le point d’in- tersection de la parallèle à A,C' menée par A, et de la pa- ralléle à A,B' menée par A,. Dans le cas d’un quadrilatère A,A,A,A,, B' coincide avec À, et C' avec A, et par conséquent M’, est le point d’intersection des parallèles aux diagonales menées respectivement par A, et par À.. DES SCIENCES NATURELLES. 7 Si donc on mene par les sommets d’un quadrilatere des parallèles aux diagonales on obtient un parallélogramme eir- conscrit dont les sommets sont les points M',, M',, M, M." (PI. IV, fig. 2). Pour un pentagone il faut en premier lieu mener par chaque sommet la parallèle à la diagonale qui détache ce sommet, ce qui donne les points A,,, À 12? 23) A. A. A,,. Ensuite, vu que B' coincide avec A,, et C' avec A,,, on mène par A, la parallèle à A,A,, et par A, celle à A_A.,, ce qui détermine le point M', par leur intersection. Nous renoncons ici à continuer l’étude sur l’hexa- gone, etc. II. On peut encore déterminer M’, d'une autre manière. (PI. IV, fig. 3). Soi dans la fig. 1 le polygone à n—1 sommets obtenu par À, À, transformé en un triangle équiva- lent A,A,D tel que le sommet D, se trouve sur le prolongement de A, A,. On montre aisément que le point M', doit étre situé sur la droite B'D. La même transformation peut se faire pour le polygone à n—A sommets relatifs 4 A,A,, et on obtient une se- conde droite C'E sur laquelle se trouve également M',. Pour le quadrilatère cette construction du point M’, est conforme à celle donnée dans I. On verra sans difficulté comment on y parvient dans le cas du pentagone. IN. Il s’agit de trouver le plus rapidement possible le centre de gravité G d’un polygone; le procédé le plus di- rect pour obtenir un point M', par exemple M',, est le suivant, en combinant les résultats de I et II et en prenant pour base un hexagone. (PI. IV, fig. 4). On mene en premier lieu les diagonales ! Voir E. Henry, Revue scientif. T. XLVII, 1891, p. 731. 8 SOCIÉTÉ HELVETIQUE A,A,, AA, A,A,, dont les milieux sont B,, B,, B,. Puis on transforme par les parallèles à ces diagonales, A,D, DE et EF, le polygone en un triangle équivalent A,A,F. En me- nant par A, une parallele à A,A,, son intersection avec À, D donne le point B',. Le point B', se trouve sur B', E et sur la parallèle dà A,B', menée par A,, et enfin M, sur B,F et sur la parallele à A, B', menée par A,. i On obtient G en divisant en trois M,M',, et on pour- rait le faire sans compas par l’emploi des points A’, et A'.. Les points auxiliaires B', ou A,, B', et B’, correspon- dent évidemment aux points B,, B, et B, relativement aux centres de gravité des surfaces A,A.A,, À A AA, et AAA A A. Par cette construction le nombre des opérations croît, contrairement au procédé usuel, toujours d’une méme quantité, lorsque celui des sommets du polygone aug- mente de 1, et elle est aussi applicable aux polygones à angles rentranis. On ne peut ici développer davantage ces considérations sur les rapports de position, qui se présenteraient en con- tinuant l’étude. M. le D' J. AmsLeR-LAFFON a fait à la seconde assem- blée générale une communication sur la coloration des Alpes au coucher du soleil. Par un temps clair les sommets des hautes Alpes prennent au coucher du soleil une belle teinte rose, la- quelle, après extinction, peut, quand l’atmosphère est calme, reparaître une seconde fois, souvent même une troisième. C’est là le phénomène désigné en allemand par l'expression « Alpenglühen ». La coloration rougeätre a recu déjà mainte explication, DES SCIENCES NATURELLES. 9 il n’en a pas été de même de la répétition du phénomène. M. Amsler en donne l’interprétation en se basant sur les phases diverses par lesquelles passent au moment du coucher du soleil la température de l’air et son état hygro- métrique, partant de la réfrangibilité des différentes cou- ches de l’atmosphère que traversent les derniers rayons solaires. Par un temps calme et un ciel serein, la température, aussi bien que l’humidité de l’air, decroit avec la hauteur au-dessus du sol, ce qui entraîne pour les couches d’air superposées une croissance de leur indice de réfraction de bas en haut. D’apres des lois connues les rayons du soleil, peu avant le coucher, ne suivront done pas une ligne droite, mais une courbe dont la concavité est tour- née vers le haut. Par suite de cette incurvation les rayons émanant du soleil n’arriveront plus à atteindre les hauts sommets a un moment cependant où pour ceux-ci cet astre est encore en réalité au-dessus de l’horizon. C’est là ce qui met fin a la première coloration. Mais les couches inférieures de l’atmosphère qui ne sont plus traversées par les rayons solaires se refroi- dissent. Ce refroidissement gagnant de proche en proche et de bas en haut atteint les régions traversées par les rayons solaires et y ramène une réfrangibilité a peu près constante ou même de sens inverse à ce qu'elle était tout à l’heure. Da même coup les trajectoires des rayons so- laires changent et redeviennent rectilignes ou même incurvées vers le bas. Il se produit alors & la base des hautes cimes un retour de coloration qui s’étend rapide- ment vers le haut, pour disparaître ensuite avec une position plus basse du soleil (seconde coloration). Enfin l’air des couches voisines du sol resté plus 10 SOCIETE HELVETIQUE chaud, partant plus léger, malgré un refroidissement par- tiel, pourra arriver dans des régions plus élevées de l’at- mosphère, et y produire un abaissement de l’indice de refraction tel que les rayons solaires soient fortement incurvés vers le bas et arrivent de nouveau à atteindre les sommets neigeux (troisieme coloration). Souvent ces deux dernières phases se confondent en une seule et l’on n’observe qu’une double coloration. M. Amsler trouve la confirmation de son interprétation dans des observations sur la coloration des Alpes faites par M. le prof. Rodolphe Wolf depuis Berne, par M. le pasteur Dumermuth depuis le Beatenberg et par lui-même de diverses stations. L’étude attentive du phénomène depuis un point suffisamment rapproché permet en effet de suivre très nettement le développement des trois phases qui viennent d'être décrites. A. KLEINER. Sur la thermoélectricité de quelques nou- velles combinaisons métalliques. Parmi les nouveaux alliages récemment découverts, le constantane, le manganine et le thermotane ont été employés comme fils de résistance grâce à leurs grandes résistances spécifiques et au peu de variation que subis- sent ces résistances quand la temperature varie. L’auteur a étudié la thermoélectricité entre ces alliages d’une part et une grande quantité d’autres métaux d’autre part; il a étudié en même temps la variation de cette thermo- électricité en fonction des différences de température entre les soudures. Pour la détermination des températures, l’auteur a employé pour la soudure chaude un bain d’huile porté successivement à 360° et un thermomètre à mercure. La DES SCIENCES NATURELLES. 1A soudure froide était maintenue à la temperature cons- tante de la chambre. Pour chaque mesure on s’assurait que la sensibilité du galvanomètre mesurant les courants thermoélectriques fût constante afin que les mesures prises dans le courant d’un semestre fussent comparables. Les résultats de ces mesures ont été traduits par des courbes dans lesquelles les abscisses représentaient les différences de température des soudures et les ordonnées les déviations galvanométriques correspondant aux cou- rants engendrés. Les courbes pour lesquelles l’un des métaux est le constantane montrent une allure remar- quablement régulière. Elles sont presque parallèles et présentent une convexité contre l’axe des abscisses sans inflexion, tout au moins jusqu’à la température de 360° pour la soudure chaude. Des couples du constantane avec antimoine, fer, cuivre, laiton, aluminium, platine, ther- motane, manganine, argent, zine, nickel, palladium, il n'y a que celui avec antimoine et celui avec palladium qui s’écartent de l’allure générale des autres couples, la première de ces courbes présente des forces électromo- trices sensiblement plus fortes et la seconde des forces plus faibles que les autres. La courbe constantane-fer est presque une droite. Ce couple convient donc très bien pour la mesure de hautes températures. La force électro- motrice de ce couple est de 0,017 volt pour une différence de température de 295°. Le fait que le constantane se trouve dans la série thermoélectrique près du bismuth n'est pas sans importance, si l’on considère la grande inaltérabilité de ce métal sous tous les rapports et sur- tout à haute température. 12 SOCIETE HELVETIQUE A. KLEINER. Sur une propriété remarquable d’un diélec- trique. Parmi les isolants solides, la paraffine et la colophane presentent des propriétés excellentes et il serait désirable de pouvoir les employer dans les condensateurs comme dielectriques. On peut obtenir des plaques de ces subs- tances par laminage ou par coulée et les employer comme condensateurs; mais les différentes manipulations que doivent subir ces plaques cassantes pour être recouvertes de métal présentent tant de difficultés, qu’il est très diffi- cile d'obtenir des condensateurs d’une capacité un peu considérable, et il est impossible d'éviter des impuretés dans le sens électrique. Toutefois des condensateurs de ce genre ont donné des temps de charge de une à deux se- condes avec de irès faibles résidus. Pour obtenir ces condensateurs d’une capacité suffisante et avec de la paraf- fine aussi pure que possible, on a employé un système de tubes minces concentriques en cuivre maintenus par un châssis d’ebonite de façon que l'intervalle entre deux tubes successifs fût de 2 mm. Les tubes pairs étaient re- liés entre eux et avec un fil d’amenée, de même les tubes impairs ; tout le système était posé dans un récipient de verre rempli de paraffine fondue, puis placé sous la pompe à vide. On laissait alors la paraffine se solidifier, en ayant soin que la solidification s’effectuät de bas en haut et de l'extérieur à l’intérieur afin d'éviter une déformation du système des conducteurs qu’aurait pu entrainer la forte contraction de la solidification. Un condensateur de ce genre d’une capacité de 0,004 M. F. environ a donné d’a- bord, comme on pouvait s’y attendre, sous la charge de deux cents petits éléments de Volta, une durée de charge de 1” au plus, de faibles résidus et pas d'indice d’hysté- DES SCIENCES NATURELLES. 13 résis électrique ; à la décharge par un galvanomètre, ce- lui-ci a donné une déviation de 96 degrés de l’échelle. Mais après que ce condensateur eut été chargé quel- quefois non par les piles mais par un autre condensateur d’une capacité relativement grande de 1 M. F. 4, il se com- porta d’une manière différente et très frappante. «En le rechargeant une première fois avec les deux cents piles, la deviation de décharge ne fut que de quel- ques degrés de l’échelle et il resta un résidu persistant; mais en renouvelant les charges et décharges les dévia- tions augmentèrent peu à peu et le résidu diminua, de telle sorte qu’apres une vingtaine de charges, les proprié- tes primitives se retrouverent, le pouvoir isolant amoin- dri avait repris toutes ses propriétés premières. Après quelque temps, le condensateur reperdit ses pro- priétés, mais les acquit de nouveau à la suite d’une série de charges et de décharges. C’est ainsi qu'on a obtenu successivement les déviations suivantes : 6, 10, 30, 35, 55, 79, 82, 82, 86, 85, 89, 85. Cette propriété du con- densateur se montra encore après que la paraffine eut été refondue et persista dans la suite. Une polarisation renouvelée ou persistante est donc capable d'augmenter considérablement le pouvoir isolant et d'améliorer les propriétés diélectriques. D’autres condensateurs de paraffine ne montrèrent pas les mêmes propriétés, l'un d’eux chargé à quelques repri- ses par un gros condensateur a donné une augmentation passagère de capacité de 50 °/,. Une action semblable a été observée et publiée pour la première fois par Hertz en 1883 sur un diélectrique li- quide, la benzine. Hertz a observé que de la benzine soumise à des charges et décharges ininterrompues pen- 14 SOCIÉTÉ HELVETIQUE dant 24 heures, de mauvais isolant était devenue un iso- lant presque parfait; il attribue ce fait à une espèce de purification électrique de la substance. Pour les observa- tions faites sur la paraffine cette amélioration s’est accom- plie à la suite de 20 à 30 charges et décharges. Pour les techniciens qui étudient les résistances de cà- bles, l’augmentation de la résistance de la gutta-percha sous des charges persistantes est un fait familier, toutefois ces variations sont relativement faibles. Les observations ci-dessus expliquent une observation exceptionnelle de développement de chaleur par l'effet de polarisations alternantes. Pour des condensateurs de caoutchouc ou de cire à cacheter il a été observé dans des séries successives d'essais que les chaleurs dégagées par l’hystérésis électrique devenaient de plus en plus faibles. Ceci semblerait coïncider avec la manière d’être ci-des- sus décrite de certains diélectriques, il n’en résulte pas toutefois que l’échauffement des diélectriques des conden- sateurs attribué à l’hystérésis puisse être ramené à la cha- leur de Joule. M. Raoul PicreT rend compte de ses recherches sur le rayonnement à très basses températures, et ses applications à la thérapeutique. Pendant ces trois dernières années nous avons été constamment occupés d'expériences nombreuses faites à basses températures; tantôt en rectifiant et distillant des produits volatils, tantôt en provoquant des synthèses chi- miques, autrefois encore en observant les phénomènes de conductibilité électrique, en mesurant les constantes de résistance caractéristique pour chaque métal, ou en déterminant des chaleurs spécifiques, etc., etc., etc. D’une DES SCIENCES NATURELLES. 15 façon générale chaque fois que le thermomètre indique des températures au-dessous de — 70°, nous avons toujours constaté des anomalies apparentes, dues évidemment à une influence spéciale dont l’action est concommittante avec ces basses températures. Une recherche assidue des cau- ses perturbatrices nous a montré qu'elles proviennent essentiellement du rayonnement. Aux basses températures tous les corps, même les métaux, deviennent plus diather- manes, se laissant traverser plus facilement par les ondes calorifiques et cet apport d’énergie dans les enceintes refroidies provoque des phénomènes thermiques pertur- bateurs, variables suivant la nature des enveloppes, l’agi- tation plus ou moins grande des liquides refroidis, et le degré absolu de la température. La complication de ces phénomènes est extrême, les anomalies observées sont souvent si extraordinaires qu’on pense toujours être vic- time de quelque erreur d'observation; le doute, l’inquié- tude, l'absence de sécurité dans ce domaine nouveau et obseur expliquent le retard apporté à la publication des faits, qui connus depuis longtemps déjà, n’etaient admis jusqu’à ces dernières semaines que sous bénéfice d’inven- taire. Aujourd'hui un ensemble de résultats expérimentaux d'où se dégagent des lois générales, nous amènent à expo- ser ce chapitre de physique, l’un des plus captivants comme intérêt que nous ayons rencontré sur notre chemin pen- dant le cours de nos recherches. Nous exposerons d’abord les observations elles-mêmes, puis les expériences faites comme contrôle avec un soin qui paraît défier la critique, enfin nous donnerons une première explication de ces phénomènes appuyée sur de nouvelles expériences con- tradictoires. 16 SOCIETE HELVETIQUE Commeon pourra s’en convaincre aisement, cette étude n'est qu'un premier commencement d’investigations dans le domaine du rayonnement. L’éther, ce véhicule de l’énergie, est si peu connu, si peu abordable, qu’il main- tient toujours dans toutes les explications où il joue le rôle prépondérant, les mêmes obscurités, les mêmes hésitations scientifiques. L'étude du rayonnement à basses températures consti- tue un chemin nouveau pour connaître mieux ce corps hypothétique, c’est une contribution également à l’hysto- logie intime de la structure moléculaire de la matière pondérable sous ses trois états. Les Faits. Bien que nous ayons déjà publié dans divers organes scientifiques : les Comptes Rendus, les Archives des Sciences physiques et naturelles, etc., certains des faits caractéristi- ques dont nous avons à parler ici, nous croyons utile de les reproduire et de décrire d’une façon sommaire et pré- eise les documents expérimentaux qui nous servent de base dans ce travail. Comme il nous paraît absolument certain aujourd’hui, que toutes les expériences à basses températures deman- dent à être refaites au point de vue des nombres exacts, nous donnerons le moins de chiffres possible, renvoyant à une publication ultérieure les valeurs vraies des tem- pératures dans chaque cas. Les nombres que nous donnons sont tous encore frap- pés d'incertitude, ils expriment seulement les valeurs lues aux thermomètres au moment des expériences. Ces réserves faites voici d’abord une série de faits observés : LEM DES SCIENCES NATURELLES. 17 Réchauffement des réfrigérants. Nous avons commencé par observer la rapidité avec laquelle nos réfrigérants de cuivre, contenant les liquides volatils, se réchauffent après qu’on les a refroidis à des températures très basses. Nous rappellerons ici que dans notre laboratoire de Berlin nous pouvons utiliser pour ces sortes de recherches trois chutes de température. En évaporant, par l’intermédiaire de puissantes pom- pes pneumatiques le liquide formé par l’association phy- sico-chimique de l’acide sulfureux anhydre et de l’acide carbonique (liquide Pictet), nous pouvons atteindre la temperature de — 100° a — 110° dans des réfrigérants de formes très diverses. Nous connaissons exactement le poids du cuivre con- stituani ces divers réfrigérants, ainsi que le poids du liquide volatil qui remplit la double enveloppe de ces appareils. Tous ces réfrigérants sont construits sur un seul et même type; ce sont deux cylindres concentriques de cuivre de longueur et de diamètre variables suivant les cas. Le liquide volatil est introduit dans l’enceinte circu- laire, cylindrique comprise entre les deux cylindres et dans le cylindre central on place les objets, corps variés, liquides, etc,, etc., à refroidir. Ces cylindres sont tantôt horizontaux, tantôt verti- caux; l’enceinte comprise entre les deux cylindres est parfaitement hermétique, le cylindre extérieur venant se souder exactement sur le cylindre intérieur. Un thermomètre est placé dans une gaine métallique 2 18 SOCIÉTÉ HELVETIQUE plongeant jusque vers le milieu du manteau de liquide volatil. La lecture de ce thermomètre se fait sur une gra- duation placée à 700 millimètres du réservoir, soit au dehors de l’appareil. On peut donc suivre par les indications du thermo- mètre placé dans cette gaine métallique les variations moyennes de la température du réfrigérant. Une petite quantité d'alcool absolu, ou d’ether sulfu- rique, versée au préalable dans le fond de la pochette métallique qui reçoit le thermomètre, assure un parfait contact entre le réservoir du thermomètre et le liquide volatil, noyant l’autre paroi de la gaine. Les thermomètres sont très variés comme liquide uti- lisé dans leur construction. Nous employons l’alcool éthylique pur, l’éther sulfuri- que pur, l’alcool méthylique, l’acide sulfureux, etc., etc. Ce sont les thermomètres à alcool et à éther dont nous nous servons ordinairement, après les avoir comparés au thermomètre à hydrogène. Ce dernier est celui qui donne, sous quatre pressions différentes, la température vraie la plus probable. Dans les très basses températures nous faisons quatre lectures du thermomètre à hydrogène sous la pression de deux atmosphères, une atmosphère, 021,50 et O?t, 1 et nous constatons par la réduction des résultats à la loi de Mariotte et Gay-Lussac que les quatre obser- vations concordent sans trop d'écart. Si les variations sont trop grandes et dépassent les limites d'erreurs, compatibles avec ces sortes de recher- ches, on écarte l’observation. Après avoir contrôlé ainsi tous les thermomètres à alcool et à éther sulfurique, nous nous servons exclusivement de ces derniers bien plus commodes pour l'usage courant. DES SCIENCES NATURELLES. 19 Ces préliminaires établis, voici dans quel ordre d’idées nous avons fait nos premieres constatations : Nous voulions nous rendre compte de l’action préser- vatrice des enveloppes de coton, de bois, de laine, etc., etc., placées autour de nos réfrigérants et qui devaient avoir pour mission de retarder l’action réchauffante de la chaleur ambiante du laboratoire. Pour opérer d’une facon rationnelle, nous avons defini ‘exactement le poids du cuivre entrant dans la confection de chaque réfrigérant. De même nous avons pris la mesure de la surface exté- rieure exposée à l’action de la chaleur et du rayonne- ment extérieur. Nous connaissions exactement le poids du liquide volatil introduit dans chaque appareil en ayant soin de les remplir totalement pour chaque série d’expériences. Réduisant en eau la valeur calorimétrique de chaque appareil, nous savions le nombre de calories correspon - dant à la pénétration de la chaleur dans l'appareil rap- porté à l’unité de surface extérieure. Pour obtenir ces nombres expérimentalement, nous commencions par refroidir le réfrigérant à — 100° et — 110°, puis nous arrêtions les compresseurs en prenant note du temps. La température se relevait assez rapide- ment et nous tracions la courbe des températures lues successivement en fonction du temps. En comparant les courbes ainsi obtenues avec la courbe de Newton, on pouvait se rendre compte des ano- malies systématiques dues aux basses températures, celles- ci agissant d’une façon intrinsèque sur la marche du phé- noméne. Les différentes courbes étaient obtenues ainsi que suit : 20 SOCIETE HELVETIQUE 1° L’appareil n’était recouvert par aucune substance protectrice. 2° L'appareil était entouré d’une mince couche de déchets de coton, suffisante pour paralyser le dépôt de la couche de givre due à la condensation de la vapeur d’eau sur les surfaces extérieures exposées à l’air du labora- toire. 3° L'appareil était entouré de 10 centimètres d’épais- seur de déchets de coton. 4° L’appareil était enveloppé de 25 centimètres d’é- paisseur de déchets de coton. 5° Une enveloppe de 50 centimètres entourait de toutes parts le réfrigérant. Dans ces quatre dernières expériences, nous avons eu soin de prendre des déchets de coton de même prove- nance pour ne pas introduire plusieurs variables simul- tanément dans ces observations. Chaque fois l’appareil était refroidi à — 100° — 1 10° et ensuite abandonné à lui-même; la température exté- rieure était soigneusement notée et nous avons expéri- menté lorsque la température extérieure restait très sen- siblement constante, égale à + 11°. Les cinq courbes obtenues ont été tracées sur le temps comme abscisses et la quantité de chaleur reçue par l’unité de surface extérieure comme ordonnées. Nous avons inscrit les températures qu’aurait pris un réfrigérant de une calorie de capacité ayant un mètre carré de surface extérieure exposée au rayonnement. Dans la deuxième série d’expériences nous avons. opéré avec un réfrigérant plus petit que dans les obser- vations correspondant au premier cycle, seulement la température pouvait atteindre — 160° à — 168°. DES SCIENCES NATURELLES. 21 L’évaporation du protoxyde d’azote, sous un vide presque hermétique et avec des pompes débitant 7 mètres cubes à la minute, comme volume engendré au piston, permet aisément d'atteindre ces températures extrème- ment basses. En réduisant ces deux séries d’expériences et en cor- rigeant la 1" et la 2”e courbe du poids d’humidité con- densée en eau, puis en givre, contre les parois, chaleur fournie directement par la vapeur d’eau en plus du rayonnement, nous avons tracé la figure de la planche III, où l’on voit 6 courbes. La 6% courbe est la courbe de Newton servant de comparaison aux cinq autres données par l’expérience. Les paramètres de la courbe de Newton ont été choi- sis en laissant le réfrigérant se réchauffer de lui-même de 0° à 11° de façon à éliminer complètement l’action spéciale des basses températures‘. Le rayonnement était la seule cause de l’élévation lente de la température. Plu- sieurs conséquences se déduisent immédiatement de la vue de ces six courbes : 1° De — 165 à — 100° toutes ces courbes se superpo- sent sans qu’on puisse distinguer entre elles d'autre inter- valle qu’un épàtement du trait qui les représente toutes. 20 De — 100 à — 70° on commence à distinguer un retard de réchauffement pour les surfaces protégées, mais l’action protectrice des enveloppes n’est nullement proportionnelle à leur épaisseur. 1 La courbe de Newton a été tracée seulement pour le cas où l’appareil était nu sans enveloppe protectrice aucune; la partie de la courbe au-dessus de 0 coïncide donc avec la courbe n° 1 et cette partie-là fixe la valeur des paramètres de la courbe tracée n° 6. 22 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Il semble que les 10 centimètres de coton déposés sur le réfrigérant protègent autant que les 40 centimètres qui s’y ajoutent à la courbe n° 5. 3° Toutes les courbes sans exception, indiquent qu'aux basses tempéraiures, l’afflux de chaleur est trés supérieur à la courbe théorique de Newton. Cette dernière étant le résultat de l’exérapolation des observations faites au-dessus de 0° reste partout très écartée des cinq courbes tracées représentant les observations directes. 4° Le coefficient angulaire des cinq courbes de — 160 à — 80° est très considérable, car la courbe monte avec une brusquerie évidente. Vers — 80° la courbe s’inflechit assez subitement et tend à devenir parallèle à la courbe de Newton sans toutefois lui être jamais comparable. 5° Entre — 50° et + 20° les courbes se séparent très nettement les unes des autres. 6° Entre — 20° et + 10° les courbes sont le plus séparées les unes des autres et l'effet des parois protec- trices semble devenir de plus en plus proportionnel à l'épaisseur des enveloppes protectrices. 7° Des expériences analogues faites avec de la laine, du bois, de la bourre de soie, etc., ont très légèrement modifié les paramètres absolus de ces courbes, mais seu- lement dans leurs parties comprises entre — 70° et 0°: 8° De — 165° à — 70° aucune différence appré- ciable n’a été signalée, quelle que soit la nature des parois protectrices employées, laine, coton, liège pilé, sable fin, sciure de bois, charbon en poudre, craie, cellu- lose, verre filé, paille, tourbe, herbe sèche, etc., etc. DES SCIENCES NATURELLES. 93 Anomalies dans les phénomènes thermiques accompagnant la cristallisation du chloroforme. Nous avons entrepris dans notre laboratoire d’utiliser les instruments spéciaux que nous possédons pour la purification la plus parfaite possible des produits phar- maceutiques. Nous leur enlevons les impuretés nombreu- ses qui s’y trouvent à l’état ordinaire dans le commerce, par les méthodes les plus diverses mais dont quelques- unes consistent à cristalliser ou à évaporer à très basses températures les corps traités. En opérant ainsi sur le chloroforme, nous avons été mis tout à coup en face de phénomènes si bizarres, si inattendus et en opposition si directe avec tout ce que nous connaissons en physique, que nous nous sommes longtemps refusé à y croire, mettant sur le compte de quelque grave méprise, ou vice d'observation, les consta- tations si extraordinaires qui se trouvaient sous nos pas. Nous allons retracer très exactement d’abord la pre- miere observation faile, car il est opportun de fixer l’his- toire de ces phénomènes du rayonnement dont la consta- tation à l'origine est due uniquement à des conditions fortuites. Après ces premières constatations la prévision de phénomènes semblables a été possible, mais nous ne voudrions pas que l'on crüt ici, que nous avons été guidé dans cette première recherche par des vues théori- ques préconçues. Nous regrettons de le dire, mais nous devons à la vérité d’avouer en toute franchise que cette contribution à la connaissance des phénomènes thermi- ques est ce qu'on est convenu d’appeler le résultat du hasard! 24 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Voici le fait : j'ai deux réfrigérants côte à côte dans mon laboratoire, l’un de volume moyen, ayant environ 2 '/, litres de capacité, l’autre très sensiblement plus grand, car il a 18 centimètres de diamètre et 1",300 de hauteur et a une capacité intérieure de plus de 32 litres. Le petit réfrigérant se prête d’autant mieux à toutes les expériences qu’il fonctionne au protoxyde d’azote et permet les observations jusqu’a — 160 ou — 165°. J’ai done commencé par expérimenter dans ce petit refrigerant sur le chloroforme de la facon suivante : Je remplis une éprouvette en verre de 8 centimètres de diamètre et de 30 centimètres de hauteur avec du chlo- roforme du commerce. On peut y introduire 2 kilogram- mes de chloroforme environ. Un thermomètre à éther sulfurique à longue tige est noyé dans le milieu de l’éprouvette, il est tenu par un large bouchon qui ferme l’éprouvette dans le haut, afin d'empêcher la condensation de l'humidité de l'air sur la surface libre du chloroforme. L’éprouvette pleine de chloroforme et le thermomètre sont descendus dans le réfrigérant dont la température est maintenue à près de — 120°, — 125°. On constate d’abord un épais brouillard qui opaline le chloroforme lorsque le thermomètre marque — 40 à — 50°. On filtre le chloroforme et on continue l'opération. Au bout de quelque temps on voit le thermomètre s’arréè- ter à — 68°,5 et les cristaux de chloroforme très transpa- rents se former contre les parois de l’éprouvette. Lorsque les trois quarts du chloroforme sont cristalli- sés la température est descendue jusque vers — 69 à — 690,5 tandis que celle de l'enveloppe est restée station- naire à — 125° grâce au fonctionnement des compres- DES SCIENCES NATURELLES. 25 seurs et à l’alimentation régulière du protoxyde d’azote. L’operation ainsi conduite permet de décanter et d’obte- nir une masse de chloroforme chimiquement pur. Il suffit en effet, de laisser fondre les cristaux de chlo- roforme déposés contre les parois de l’éprouvette après avoir vidé les eaux mères qui retiennent les impuretés. C’est avec ce chloroforme que nous avons fait toutes les premières expériences de narcoses dans les cliniques de Berlin. Les médecins et chirurgiens se sont montrés si satisfaits de ce produit que nous avons dû obtenir en grand la fa- brication de cet anesthésique pur. Au lieu de remplir le petit appareil, j'avais à côlé le grand qui peut contenir pour cinq à six cents francs de produits. Cet appareil fonctionne avec le premier cycle et peut aisément atteindre en travail — 10 à — 90°. Si d’au- tres réfrigérants du laboratoire sont en activité au même instant la température normale est — 79 à — 81°. Ayant cristallisé plus de trois mois consécutivement du chloroforme à la température de — 68,5 et — 69° lus dans le chloroforme liquide du centre de l’éprouvette j'étais bien sur d'avance de la cristallisation à — 79 et — 81° dans le grand réfrigérant. Cette sorte d'assurance est telle, pour toute personne qui s’occupe de physique, qu'on peut émettre cette affirmation avec une conviction totale, sans croire en rien outrepasser les méthodes scien- tifiques en cours. Je remplis donc le grand réfrigérant, je mis en fonc- tionnement les compresseurs et j'opérai la filtration à — 50°, Le chloroforme fut remis dans l'appareil après cette 26 SOCIÉTÉ HELVETIQUE opération et je constatai l’abaissement de la température jusqu’à — 81° sans aucune trace de cristallisation contre les parois du réfrigérant. J’eus alors l’idée que le chloroforme était en surfusion, ce qui se produit assez fréquemment avec les liquides cristallisables. Pour m’en assurer je fis fonetionner le petit réfrigé- rant, j’obtins des cristaux de chloroforme à --- 680,5 et je les jetai dans le grand réfrigérant plein du méme chlo- roforme ; à ma stupéfaction les cristaux fondirent | ils dispa- rurent en peu de temps dans la capsule de verre où je les avais placés, noyés dans le chloroforme à — 81°. Je vidai le grand réfrigérant, je pensai que quelque impureté était tombée dans le chloroforme, qu'une dose anormale d'alcool avait pu être ajoutée à ce produit; je passai en revue toutes les causes particulières qui pou- vaient altérer la loi si connue de la cristallisation. Je refis une seconde expérience : je repris du chloro- forme neuf d'un envoi qui venait d'arriver de la fabrique de Mannheim. Après avoir nettoyé à fond le grand réfrigérant, je le remplis à nouveau avec le chloroforme et au même mo- ment je remplis l’éprouvette qui devait fonctionner dans le petit réfrigérant. J’abaissai la température des deux appareils simulta- nément. Au petit réfrigérant le thermomètre indique dans le chloroforme liquide — 68°,5 lorsque je vois les premiers cristaux se former contre les parois de l’éprou- vette; dans le grand appareil le chloroforme s’abaisse à — 81° sans cristallisation visible ! Je plonge alternative- ment le méme thermomètre dans l’éprouvette du deuxième cycle et dans le grand appareil et ce même instrument DES SCIENCES NATURELLES. 27, indique — 68°,5 dans l’éprouvette où les cristaux se forment et — 81° dans le chloroforme du grand appareil où aucune cristallisation ne s’opere! Enfin, n’y comprenant plus rien, hésitant, ne sachant plus où j'en étais devant des faits si déconcertants, je finis par sortir du petit appareil l’éprouvetle avec tout. son contenu, chloroforme en cristaux, formés contre la paroi, chloroforme liquide au centre et le thermomètre baigné dans le chloroforme liquide indiquant — 68°,5, je plongeai le tout dans le chloroforme liquide, remplis- sant le grand appareil et indiquant — 81°. Presque im- mediatement je constatai que le thermomètre marquait des températures de plus en plus basses allant de -—— 68,5 à — 81° tandis que les cristaux disparaissaient à vue d'œil et fondirent en totalité ! Toutes les expériences analogues répétées plusieurs fois me donnèrent toutes les mêmes résultats ! Avant de donner une première explication de ces phé- nomènes si bizarres nous allons narrer encore une obser- vation très importante qui nous a mis sur la voie de l’in- terprétation de ces faits. Ayant rempli l’éprouvette de chloroforme cristallisé jusqu’au point où le réservoir du thermomètre avait juste la place de se mouvoir encore dans le liquide, j'ai porté l’éprouvette et son contenu sur la balance pour une mesure de poids. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant le thermomè- tre monter à — 48° dans le sein du chloroforme liquide noyant de toutes parts les cristaux solides du même corps ! La même éprouvette fut placée au soleil et le thermo- mètre s’éleva très rapidement à — 34°. 28 SOCIETE HELVETIQUE Reporté à l’ombre et agité, le chloroforme liquide, in- dique de nouveau — 48 a — 51°. Cette même éprouvette est introduite dans le réfrigérant du premier cycle qui fonctionne à — 50° et le thermo- mètre du centre marque très vite — 77° 1 Tels sont les faits les plus saillants qu’il faut chercher à expliquer d’une façon rationnelle, afin d’en dégager les dois générales. De nombreuses vérifications expérimentales doivent venir confirmer les hypothèses émises pour l’interpréta- tion logique de cet ensemble de phénomènes. Rayonnement et conductibilité. Faisons-nous d’abord une idée un peu nette de la fa- con dont LA CHALEUR se transmet d’un corps à un autre. Si nous restons fidèles aux hypothèses émises dans nos précédents travaux ‘, nous savons qu'au zero absolu des températures la molécule solide la plus simple est composée d’au moins quatre molécules ou atomes gazeux réunis déjà deux à deux sous la forme de deux molécules liqui- des. Ces deux molécules liquides en s’associant ont con- stitué la première molécule solide et ont été la genèse du cristal élémentaire. Au zéro absolu tout le potentiel attractif physique de ces quatre atomes est épuisé et la force vive actuelle est nulle. Les quatre atomes sont attirés et maintenus dans la position d'équilibre qu'ils occupent au zéro absolu par l’ensemble des forces d'attraction de la matière pour la matière et de la matière pour l’ether. ! Voir synthèse de la chaleur, Archives des sc. ph. et nat. Octobre 1879 et Synthèse chimique, Janvier 1893. DES SCIENCES NATURELLES. 9% Si l’on tend a rapprocher les atomes les uns des autres, l’action prépondérante de l’attraction de l’éther dans le- quel ils sont noyés tend à les ramener à leur position d’équilibre. Si on les écarte, l’attraction de la matière pour la matière l’emporte sur l’attraction de l’éther et l'atome revient encore à cette position d’équilibre. En réalité la molécule solide nous représente quatre pendules solidaires qui, sous l'influence de l'énergie exté- rieure, vont se remettre à osciller et parcoureront des ellipsoides de révolution. L'intégrale dynamique des quatre ellipsoïdes est équivalente à l'énergie totale fournie par les causes extérieures, si l’on admet le centre de gravité du système comme immobile dans l'espace. Chaque fois que deux atomes se rapprochent ils forment une vague de dé- placement de l’éther intra-jacent; à l’écartement de même; de sorte que tous les mouvements de ces quatre atomes seront représentés dans l’éther environnant comme des. ondes sphériques, écho dynamique trés exact des phénomè- nes thermiques qui se passent dans cette molécule solide. Si par hypothèse nous supposons cette molécule toute seule dans l’espace, et que nous lui communiquions une certaine quantité d'énergie au début, il est aisé de voir que toute l'énergie dynamique introduite dans l’éther se propagera avec une vitesse de 300000 kilomètres par se- conde dans les espaces environnants et que la quantité d'énergie donnée au début à la molécule s’épuisera assez. vite. Si l’inertie de l’éther était nulle, les vagues de l’éther n’absorberaient aucun travail et le rayonnement ne serait pas une cause de refroidissement. L’inertie de l’éther est trés faible donc le rayonnement n’enleve que successivement l’énergie au corps chaud et lui fait perdre peu à peu ses mouvements oscillatoires. 30 SOCIÉTÉ HELYETIQUE Les vagues de l’éther, écho direct des oscillations calo- rifiques des corps solides élémentaires, sont done fonetion directe de l'amplitude des mouvements oscillatoires et de leur durée. Or la durée des mouvements oscillatoires est fonction directe des forces qui amènent le déplacement des atomes de leur position d’équilibre dans la molécule solide et de l'inertie de cette molécule. Pour pouvoir développer ces considérations, mainte- nons nos définitions, à savoir : 1° La température pour chaque corps solide est l’am- plitude des mouvements oscillatoires. 2° La chaleur spécifique est la force qui agit le long de la trajectoire de chaque atome et qui serait suffisante pour fixer au repos cet atome à chaque position de sa trajectoire. Donc l'intégration du produit des températures (chemin parcouru) par les chaleurs spécifiques (force agissant sur le chemin parcouru) donne l'intégration de la force vive actuelle d’une molécule solide chaude. La radiation calorifique des corps donnera donc à l’éther des vagues qui permettront de connaître les facteurs essen- tiels des propriétés de la matière. Pour l’heure les radiations calorifiques entre le zéro absolu et les températures de + 500 à 530° sont encore presque inconnues, faute d’analyseurs suffisamment sen- sibles et à cause des perturbations constantes dues au rayonnement des corps ayant la température ambiante. Si au lieu d’une seule molécule solide, nous en suppo- sons plusieurs dans le voisinage les unes des autres, on distingue de suite deux espèces de modes qui permettent à une molécule de communiquer ses énergies à l’autre : Si les molécules sont assez rapprochées pour que le DES SCIENCES NATURELLES. 31 mouvement de l’une agisse par action directe sur l’autre, au même titre que les atomes solidaires le font dans une même molécule solide, on dira que la chaleur se transmet par conductibilité. On voit de suite par ce fait que dans les cristaux la conductibilité doit être différente suivant les axes de cris- tallisation car le groupement des molécules rend certaines directions plus intimes que d’autres. Si au contraire les molécules sont trop loin pour agir directement les unes sur les autres, elles se communiquent de l'énergie par rayonnement. Les vagues de l’éther tendent à faire vibrer à l’unisson les atomes de la seconde molécule et à les déplacer pro- gressivement de leur position d'équilibre. Lorsqu’elles échangent entre elles par rayonnement des quantités de force vive égales elles sont à l’unisson dyna- mique de chaleur. Un corps solide chaud, est toujours un assemblage de quelques milliards de molécules solides. On est donc certain de pouvoir utiliser dans les mou- vements si variés des molécules de ce corps les lois des corps élastiques et le théorème de Fourrier. En considérant la surface d’un corps solide chaud, nous verrons donc des molécules avec les mouvements les plus divers, les unes vibreront faiblement, d’autres avec force, les interférences positives et négatives donneront au rayonnement de ce corps une complexité fabuleuse et l’on pourra sans erreur accepter le rayonnement tota] comme la somme des rayons émis par des molécules solides dont la température varie du zéro absolu à la température actuelle du corps et même dont quelques- unes ont une température momentanée très supérieure. 92 SOCIETE HELVETIQUE Si donc nous analysons l’ensemble du rayonnement d’un corps chaud solide par le moyen du prisme, nous verrons d’abord des radiations calorifiques à période longue qui ne seront pas ou presque pas réfractées. Ce sont les radiations froides du zéro absolu à — 80°. Après cette première bande viendront se fixer sur le spectre calorifique les radiations plus chaudes allant de — 80 à 0° centigrade. Puis celles de 0 à + 300° et enfin celles de + 300 à + 500° où le spectre commencera à indiquer le rouge naissant en méme temps que les radiations calorifiques. Ici, il faut noter que les vibrations ou oscillations de l'éther vont porter à nos sens deux modalités différentes, l’une plus ample que l’autre. Il est très probable que les oscillations calorifiques de l’éther présentent à une cer- taine intensité les harmoniques supérieures du mouvement vibratoire et qu'aux oscillations larges calorifiques, invisi- bles pour notre œil mais sensibles à nos mains et au tact de la peau, s’ajoutent les oscillations lumineuses plus courtes et harmoniques des premières. Quoiqu'il en soit à partir de + 500° et en élevant constamment la température, on constate deux spectres étroitement liés l’un avec l’autre, mais conservant leurs deux modalités très marquées. Impossible de les confon- dre. Le spectre calorifique est encore peu connu, faute d'appareils d'investigation suffisants; pour le spectre lumineux, qui peut rendre visibles les raies spectrales, brillantes ou d'absorption, on sait que les propriétés élé- mentaires chimiques des corps s’y révèlent par excellence. On constate en particulier que si l’on chauffe un corps solide de plus en plus, les radiations rouges augmentent d'intensité au fur et à mesure que le spectre s’etend pro- gressivement vers le violet et l’ultra-violet. DES SCIENCES NATURELLES. 33 Une tige d’acier chauffée à 550° puis à 600°, 800°, 1000°, 1200° donne un rouge de plus en plus intense jusqu’à la fusion du métal. Ainsi du zéro absolu a + 1200° un même corps solide nous donne deux spectres à modalités différentes. Le spectre lumineux n’est sensible à notre œil qu’à partir de + 500°. Le spectre calorifique est presque entièrement inconnu vers sa base et mal connu vers le haut à partir de + 80 à + 100° jusqu’à + 1200°. Nul doute que les rates spectrales calorifiques et lumi- neuses, écho nécessaire des vibrations pendulaires des atomes, ne se trouvent sur toute l'étendue de ces deux spectres encore si mal observés dans leurs régions extrêmes. Le parallélisme absolu des phénomènes lumineux et calorifiques dans les régions comprises entre + 500 et + 2000° autorise, avec ménagement, une extrapolation dans les bases des deux spectres. Si nous ajoutons à la connaissance spécialement des phénomènes lumineux du rouge, les observations des oscillations électriques hertziennes obtenues avec des vagues pendulaires allant de 12 mètres de longueur jusqu’à quelques fractions de millimètre, si enfin nous rappelons les travaux récents de MM. du Bois de Berlin et Aarons ainsi que ceux de MM. Rubens et Snow sur les interfé- rences des rayons calorifiques au moyen de réseaux de fils de ‘/,, de millimètre, etc. il se dégage de tout cet ensem- ble de faits des idées générales assez précises pour per- mettre un essai de synthèse des phénomènes du rayonne- ment. Nous savons que les oscillations hertziennes traversent sans difficulté tous les corps diamagnétiques, les murs, le 3 34 SOCIETE HELVETIQUE bois, les étoffes, les corps peu conducteurs, se laissent traverser par ces grandes vagues comme s’ils n’existaient pas, tout en déviant, par refraction, la direction de ces ondes électriques. Nous savons également que le rouge, base du spectre lumineux, donne des rayons qui traversent plus facilement l’atmosphère chargée de poussières. Les couleurs supérieures vert et bleu, violet et ultra- violet sont absorbées par l’atmosphère en grande partie, ce qu’on peut constater au coucher du soleil par l’Alpen Glühen. Nous pouvons donc conclure de ce qui précède que, plus l’oscillation provoquée dans l’éther est longue ou lente, plus facilement elle traverse les corps non conducteurs à texture plus lâche moins compacte que les métaux. | Si nous nous souvenons qu'aux basses températures, les phénomènes thermiques déplacent les atomes de posi- tions très voisines de leur position d’équélibre stable, que toutes les mesures des chaleurs spécifiques sont d’accord pour montrer qu'elles augmentent toutes avec la tempéra- ture, on en concluera que les oscillations calorifiques à basse température doivent émettre des vagues calorifiques dans l’éther, dont la propriété caractéristique doit être de tra- verser aisément les corps mauvais conducteurs de chaleur. Nous devions donc nous attendre à voir le rayonne- ment de la chaleur aux basses températures présenter des phénomènes fondamentalement différents de ceux qu’on observe aux températures plus élevées. George W.-A. KAHLBAUM. Mesure des tensions de vapeurs du benzene et de quelques dérivés. Les recherches qui font l’objet de la présente commu- DES SCIENCES NATURELLES. 39 nication ont été faites en collaboration avec M. le Dr von Wirkner. Elles se rapportent à des mesures de tensions «de vapeurs da benzène et de quelques-uns de ses dérivés, auxquels a été joint, pour certains motifs particuliers, l'alcool éthylique. Dans mes travaux précédents, qui ont porté principa- lement sur le groupe des acides gras, série homologue dans laquelle tous les termes diffèrent d’une quantité constante dans leur composition chimique, j'ai cherché quelle est l'influence que cette différence exerce sur les points d’ebullition et sur l'allure générale de la courbe d’ébullition à différentes pressions. Dans la série aroma- tique ma tâche devait être toute autre; il s'agissait, en prenant comme point de comparaison le benzène, d’étu- dier un certain nombre de ses dérivés et de déterminer l'effet qui résulterait du remplacement d’un atome d’hy- drogène par d’autres atomes ou radicaux. Mes observations ont porté sur les corps suivants : Poinis d’ebullition sous la pression de 760%", Alcool ethylique........ CH, — OH....... 78,0° DONNEES SE GEL Hess ie 80,3 Bromobenzene......... CH Br. 222.2. 155,5 Aldéhyde benzoique..... C,H, — CHO...... 178,3 Pieno ae. CH — OM....22 5: 181,4 Ame ac GH NH... 183,9 Benzonitrile........... GHs—.EN....... 190,6 Alcool benzylique....... C,H, — CH,OH.... 205,0 Dimobenzener.......... GH. NG... 208,3 Acide benzoique ....... CHET CO, 249,0 Toutes les déterminations ont été faites par la methode dynamique et au moyen des appareils que j'ai précédem- ment decrits. Elles ont été poussées jusqu’a des pressions 36 SOCIETE HELVETIQUE inférieures à 1®®, sauf pour le benzene et l’alcool éthy- lique, dont la forte tension de vapeurs m’a empêché d'opérer à de très faibles pressions, et pour l’acide ben- zoique, chez lequel, à une pression de 6" environ, le point d’ebullition vient coïncider avec le point de fusion. Je n’ai pas besoin de rappeler que l’on a voulu récem- ment rétablir pour la série des acides gras l’exactitude de la loi Volta-Dalton d’après laquelle une méme di- minution de la pression entraînerait toujours avec elle un même abaissement du point d’ebullition: d’où résulterait que, connaissant une courbe d’ébullition, on en pourrait deduire directement toutes les autres. J'ai montré que tel n’est point le cas; que bien plutôt, sinon absolument rigoureuse, donc d’une manière très approchée, on pourrait établir une autre regle, disant que plus élevé est le point d’ébullition d’un corps sous la pression normale, plus grand est l’abaissement de ce point d’ébullition pour une même diminution de pression. Or, cette dernière règle, qui s’est vérifiée assez exacte- ment, non seulement pour les acides gras, mais encore pour un certain nombre d’autres corps, est inapplicable aux derives du benzene. Abaissements des points d’ebullition. 760-3577 760-35mm Acides acétique ..... 78404 Benzene ar. 20 74,9° » propionique.. 76,4 Bromobenze£ne...... 90,9 DUI VE sa Aldéhyde benzoique. 95,4 » valérique..... 80,6 Pheénokx ero 84,5 » caproique.... 83,3 ANIMO 89,9 » heptylique.... 85,7 Benzonüniler 2 95,1 » caprylique.... 89,2 Alcool benzylique.... 88,0: » pélargonique. 90,8 Nitrobenzene....... 96,5 » caprinique.... 94,5 Acide benzoique..... 90,1 DES SCIENCES NATURELLES. 37 On voit par ce tableau que si la serie des acides gras normaux satisfait d’une manière générale à la règle que je viens d’énoncer, il en est absolument autrement de la série du benzene et de ses dérivés. Ainsi, par exemple, pour la même diminution de pression, l’abaissement du point d’ébullition du bromobenzène (90,9) est supérieur à celui de l’acide benzoique (90,1°), tandis que le pre- mier de ces corps bout, à la pression normale, presque 100° plus bas que le second. Ce fait entraîne un changement complet dans les posi- tions relatives des courbes d’ébullition. Si l’on range les corps que J'ai étudiés dans l’ordre de leurs points d’ébul- lition à différentes pressions, on arrive au tableau sui- vant: SOCIETE HELVETIQUE r 38 Ia] ‘‘’‘’enbrozuogq apıay 9‘zep *‘’‘‘onbrozuoq epoy gypse ‘’‘’‘anbrozuog opıay 0°'678 ‘°°°’ enbrozuaq apıay 68‘: ‘‘onbifzuoq [009 pr ‘’’’anbigtzueg 10007 0'897 “****’‘euezuegoliNni €808 “°'‘°'*@uUQzuegO.ININ pigg ‘°° ‘‘OUQZUOQOUNN FORTE °° ouazuagonmn |°L9p “‘’’onbigizuoq [009 0‘G08 ‘*’‘onbilizuog [00017 c‘c9 0. 0 e © «+ [ou9ud 8°G6 00° 0: 0.0 0-0 "07020 0 O ‘[0U9Yg 9°87] foco e + + 0 *A[LINUOZUI 9°067 e 0 0 0 0 + 0 0 OjLINUOoZuUag ung 296 =" opndoziog Sepp -auuy BEE 7 ‘euuy BG olaozwg gg angay gap "LOU HIS nn [onpgd 0‘eg © ‘anbrozuag apäyapıy 98 :‘onbrozuoqepayspy ‘8er ‘ ‘onbrozuoq opäyapıv E'8LT ‘’ anbrozuag epAuapIy o GL 7 909709 OUOLK] e‘eg 7 DUIZUIIOWOIT COTI °° ‘°° °° HUIZUIIOWOIT G‘GGr °°° °° AUZUIGOUWUOIT Gap > ombifyjg 1000 mg ‘°°: "onbAqle 10090 gog 99 euezuog #7 OR DO ono Dro ***QuQzuog 61% 9.0.0.0 0:0 0000 ** AUQZU9T 0'8L © °°°: eonbiky]9 1009[V wu9 È muff % uw)! ww09Z È uormga,p SIMO] DES SCIENCES NATURELLES. 39 Ce tableau montre que les positions relatives des cour- bes d’ébullition changent avec la pression. Ainsi, si on compare les deux premières colonnes, on observe tout d’abord qu’à 250 mm. les places primitives du benzene et de l’alcool éthylique sont interverties, fait qui était déjà connu. Les autres corps conservent leurs positions res- pectives ; cependant à celte pression, le phénol et l’ani- line ont le même point d’ebullition; donc, tandis qu'à 760mm Je remplacement de l’hydroxyle par le groupe NH, élève le point d’ébullition de 2,5°, ce même remplace- ment n’a plus aucun effet à la pression de 250" Plus instructif encore est l’examen de l’ordre dans le- quel les corps viennent se ranger à 33", à cette pression l’aniline descend de 3° au-dessous du phénol; de même le benzonitrile vient se placer avant le phénol; le nitroben- zène et l’alcool benzylique changent de places, de telle sorte que le premier de ces corps, qui à 760% bout 3,3° plus haut que le second, bout 5° plus bas sous la pression de 33%, — Enfin a 6 le point d’ebullition du ben- zonitrile descend encore au-dessous de celui de l’aniline. Ce caractère particulier que présentent les courbes d’ebullition des dérivés du benzène forme le contraste le plus frappant avec ce qui a été observé chez les acides gras. Chez ceux-ci, les courbes se rapprochent bien les unes des autres, mais elles ne se coupent jamais; cela n’a même pas lieu chez les acides iso, dont les cour- bes sont pourtant aussi rapprochées de celles des acides normaux que la courbe du phénol l’est de celle du benzo- nitrile à son point de départ. Des corps nommés on connaissait déjà, ainsi que je l ai dit, la particularité du croisement des courbes du benzène et de l’alcool éthylique, mais on n’en avait point tiré jus- 40 SOCIETÉ HELVETIQUE qu’a present de déductions théoriques, et cela avec raison; en effet l'alcool de la série grasse et l’hydrocarbure aroma- tique constituent deux types si dissemblables de composés chimiques qu'ils ne semblait pas y avoir lieu d’attacher de l'importance au fait du croisement de leurs courbes d’ébul- lition qui à 7602» sont déjà à 2° seulement de distance. Mais, d’après ce que je viens de montrer, il existe cer- tains groupes de composés dans lesquels ce croisement des courbes, bien loin d’être une exception, semble être le phénomène le plus habituel. Des 9 dérivés du ben- zène que J'ai étudiés, cinq le présentent; ce sont le phé- nol, l’aniline, le benzonitrile, le nitrobenzene et l'alcool benzylique; la courbe du benzonitrile coupe même celle de l’aniline et celle du phénol. On ne peut méconnaître la grande importance théorique de ce fait. La preuve que j'ai fournie, que la loi Volta-Dalton n'est pas plus applicable aux acides gras qu’aux autres corps, vient également porter une atteinte a celle de Kopp qui dit que chez les acides, alcools, etc. de la série grasse, une différence de composition de CH, entraîne une diffé- rence constante de 19° en chiffres ronds entre les points d’ébullition. Il est évident, en effet, que le choix du point d’ebullition sous la pression de 760”” comme point d’ebullition normal étant le résultat d’une convention toute arbitraire, la loi de Kopp, si elle n’est valable que pour cette seule pression-la, perd tout intérét théorique. Mais, je tiens a l’ajouter, des observations du genre de cel- les que je viens de presenter, desquelles il résulte qu’a une pression de 760% le remplacement d'un hy- droxyle par un groupe CN élève le point d’ébullition de 9°, qu'à Hmm par contre il l’abaisse de 6°; des obser- vations après lesquelles on n’est par conséquent plus en DES SCIENCES NATURELLES. 4A état de dire si par l’entrée d’un groupe dans la molécule le point d’ebullition sera élevé ou abaissé; de pareilles observations, dis-je, sont bien faites pour exercer une in- fluence considérable sur la théorie tout entière des points d’ébullition. D’après les études de M. Guye les courbes d’ébullition ne se cotpent que si les corps sont constitués de molécu- les complexes. Il me restera donc à vérifier cette opinion en fixant les poids moléculaires de ces fluides d’après la méthode fameuse de MM. Ramsay et Schields. M. le D' Alfred Auscer, de Schaffhouse, décrit un Instrument pour mesurer la vitesse de rotation construit par la maison J. Amsler-Laffon et fils. Cet appareil est destiné à mesurer la vitesse de rotation des axes de transmissions, des parties de machines en mouvement de rotation, etc. Les appareils de ce genre se distinguant en principe les uns des autres sont peu nombreux. Les plus connus sont ceux construits d’après le principe du pendule conique et, en général, des appareils qui mesurent la vitesse de rotation par la force centrifuge. Parmi ceux-ci, les tachomètres sont d’une construction très simple; mais ils présentent l'inconvénient que leurs constantes ne dépendent pas seu- lement de la mensuration des dimensions de leurs parties constituantes, mais tout autant de la distribution des masses dans les parties mobiles. Il en résulte que les cons- tantes de ces instruments ne peuvent pas étre déterminées d’avance, il faut les trouver empiriquement en s’aidant d'un compteur de tours; instrument, soit dit en passant, qui n’est pas à considérer comme un instrument pour mesurer la vitesse de rotation. 49 - SOCIÉTÉ HELVETIQUE Un autre desavantage des tachomètres basés sur la force centrifuge est que, lorsqu’il y a changement de vitesse, ils dépassent le but; car leur fonctionnement ne dépend pas seulement de la vitesse, mais aussi de l’accélération de vitesse de toutes les parties en mouvement. qui nous reste a décrire, appareil qui cependant ne peut pas être comparé, par rapport à la simplicité de construc- tion avec les tachomètres mentionnés plus haut. Le principe de ce nouvel appareil est le suivant : Une sphère pouvant tourner librement dans toutes les directions, est mise simultanément en mouvement par la friction de deux disques tournants. La direction de l’axe de rotation de cette sphère dépend alors d’un moment à l’autre du rapport de la vitesse de circonférence des deux disques. Si l’on connaît la vitesse de l’un des deux disques et de plus si on a le moyen de fixer la direction de l’axe de rotation de la sphère, on est à tout moment en mesure de déduire la vitesse du second disque. La figure schématique ci-contre indique la disposition de l’appareil en plan. La sphère K tenue entre les disques A, B et C, repose sur un disque D. Ce dernier est porté par un cadre qui peut tourner autour d’un axe vertical et dont le prolonge- ment passerait par le centre de la sphère. L’axe du disque A est mis en connexion avec l’arbre dont on veut mesu- rer la vitesse de rotation; un engrenage à friction commu- nique le mouvement relatif de A à l’axe du disque B; la vitesse de rotation de l’axe B est maintenue constante par l’intervention d’un échappement à lame vibrante. Le dis- que C, par l’effet d’un ressort, presse la sphère contre les disques A et B, qui par frietion mettent la sphère en ro- DES SCIENCES NATURELLES. 43 tation autour d’un axe horizontal. La position de l’axe de rotation de la sphère dépend d’un moment à l’autre du rapport de vitesse entre les disques A et B, tandis que le disque D par friction contre la sphère est chassé dans le plan équatorial. Une aiguille fixée au cadre qui porte le disque D indique sur un arc de cercle divisé la position du plan équatorial respectivement celle de l’axe de rota- tion de la sphère. Mais comme cette position dépend de la vitesse relative des deux disques A et B et de la vitesse relative du nombre d’oscillations de la lame chronométri- que, la situation de l’aiguille indique la vitesse de rotation absolue du disque A, par conséquent celle de l’arbre dont la vitesse est à mesurer. Lorsqu'il y a changement de position du plan équato- rial, le disque D ne le suit pas instantanément, il ne s’ap- proche que assymptotiquement, mais si vite que dans la pratique l'indication de l'aiguille peut être considérée comme instantanée. C’est précisément à cause de cet ap- prochement assymptotique que le disque D ne dépasse jamais la position exacte. Entre les disques A, B et C et 44 SOCIETE HELVETIQUE la sphere il n’y a que frottement et pas de glissement. Entre le disque D et la sphère il n’y a en général que frot- tement, ce n’est que lorsque, par suite d’un changement de vitesse, le disque change de position, qu’il peut y avoir frottement de glissement, mais ce dernier est insi- gnifiant par rapport au frottement de roulement. Comme il a été dit, l’axe B est mis en mouvement par une friction douce et réglable. L’échappement chronomé- trique du disque B est une lame d’acier qui vibre devant les dents pointues d'une petite roue qui est mue par une série d’engrenages. Chaque vibration de la lame permet à la petite roue d'avancer d’une dent. Cet échappement est l’invention de feu M. Hipp de Neuchâtel. Les oscillations de la lame sont constantes et leur durée peut être facilement et exactement déterminée; la vitesse de rotation du disque B est par conséquent une grandeur constante, exactement connue. La vitesse de rotation du disque A doit pour le moins être aussi grande que celle de B à marche normale de l’échappement, autrement ce dernier ne pourrait fonctionner. L’échelle devant laquelle joue l'aiguille, indique la vitesse de l’axe À en nombre de tours par minute. Les divisions sont inégales, elles commencent à 25 et finissent par l'infini >, vers l’estrémité de l'échelle elles sont de plus en plus rapprochées. La marque = donne le moyen de pouvoir vérifier l'exactitude et l’invariabilité de l'appareil à chaque instant. En effet, si l’on arrête le disque B tandis que A continue sa rotation, le rapport de vitesse A à celui de B est infiniment grand, l’aiguille doit par conséquent mar- quer >. L’aiguille porte un crayon qui enregistre sur une bande de papier qui se déroule d’une manière con- tinue au-dessous de l’aiguille, les changements de vitesse DES SCIENCES NATURELLES. 45 qui surviennent. Cette bande de papier recoit son mou- vement par l’axe B. Un crayon fixe marque une ligne d’abscisses (ligne de foi). Théorie : soit r le rayon de la sphére, ææl’axe de rotation dela sphère dans un moment donné, @ la vitesse angulaire avec laquelle la sphère tourne autour de xx, a l’angle de A avec xx. Lorsque les disques À et B se trouvent dans des plans passant par le centre de la sphère et que leurs axes for- ment un angle droit, ce qui est en effet réalisé dans cet appareil, l’angle formé par l’axe xx et l'axe B est égal à 90° — a. Le cercle de contact du disque A a alors le rayon rcosa, celui du disque B le rayon r sin a et les vitesses de circonférence des deux cercles de contact sont © r cos « et grsina. v, et v, désignant les vitesses de circonférence des dis- ques A et B on aura évidemment La = OT COS UU, = orsin x puisque la vitesse de surface aux points de contact de la sphere est la m&me que celle des disques qui la mettent en mouvement. Des formules pour v, et v, on tire 0, = v, Cotg « d’où l’on voit que la vitesse cherchée v, peut étre déduite de la vitesse constante v, et de la direction de l’axe de rotation de la sphere. La division de l’échelle est une division en cotangente. La marque pour l'infini so correspond à la valeur & = 0. M. F.-A. Forez de Morges parle de la Fata Morgana, qui ainsi que l'a montré jadis M. Ch. Dufour, est un phé- 46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE nomene assez fréquent sur le Léman. Elle est caracteri- see par l’apparition sur la côte opposée, au niveau de l'eau, d’une bande ou zone striée verticalement, comme une gigantesque falaise, dans laquelle l’imagination des Italiens voit les palais de la fée Morgana ou les maisons d’une cité immense. On peut constater les faits suivants : 1° La zone striée de la fata-morgana n’occupe qu'une partie du tour de l’horizon; elle se déplace lentement, dans le sens de la brise régnante. 2° La fata-morgana apparaît dans l’apres-midi des jours de printemps, au milieu des réfractions sur eau froide, l’eau étant plus froide que l'air, par un temps calme, avec des brises locales. 3° La zone striée de la fata-morgana a son bord su- périeur en continuation de la ligne de l’horizon apparent dans les lieux où le phénomène n'existe pas. Comme en dehors de la fata-morgana les réfractions dominantes sont du type des réfractions sur eau froide, quisoulèvent le plan de l'horizon apparent, la ligne inférieure de la zone striée est moins soulevée, ou n’est pas soulevée, ou est enfoncée. 4° La zone striée de la fata-morgana apparaît parfois à mi-hauteur de la côte opposée. Dans ce cas les parties inférieures à cette zone présentent les phénomènes du mirage du désert (réfractions sur eau chaude) caractérisés entre autres par la dépression du plan de l’horizon appa- rent. Il est donc probable que la fata-morgana est causée par la superposition de deux ordres de réfraction : l’une supérieure qui soulève le niveau de la côte opposée, l’au- ire inférieure qui déprime la surface du lac, jusqu’au cercle de l'horizon apparent. Entre deux la zone striée est une surface sans objets en vue. DES SCIENCES NATURELLES. 47 Au nom de M. Ch. Marcor, assistant au cabinet de physique de l’Université de Genève, M. le professeur SoRET rend compte de la découverte faite par lui d’une adhérence trés remarquable de l'aluminium sur le verre. L’aluminium possède la singulière propriété de laisser sur le verre, et, en général, sur toutes les substances à base de silice, des traces métalliques lorsqu'on se sert de ce métal en guise de crayon, traces qu'aucun frottement, aussi énergique soit-il, ni aucun lavage usuel ne font disparaître. Cette propriété se manifeste d’une façon sen- sible lorsque la surface frottée est humectée, ou seulement recouverte d’une légère buée de vapeur, par exemple en soufflant l’haleine sur la plaque de verre. L’humidité n’est cependant pas indispensable pour produire l’adhérence du métal au verre, mais elle la faci- lite beaucoup sans qu’il soit nécessaire de recourir à une pression trop forte ou à une friction trop énergique du crayon d’aluminium. Au moyen de ce procédé on peut exécuter par décalque des dessins variés, tels que fleurs, oiseaux, inscriptions diverses aussi bien sur le verre à vitre ordinaire que sur des verres de couleur. Par la répé- tition de lignes tracées au moyen d’une réglette, lignes régulièrement espacées et entre-croisées diversement, on peut de même composer une sorte de damier ou de car- relage métallique d’ur aspect fort joli. La condition indispensable à la réussite de ce genre de dessin et la propreté parfaite du verre sur lequel on expérimente : les moindres traces graisseuses empêchant l’adhérence du métal, il est bon de faire subir au verre un nettoyage préalable et même de frotter le bout du crayon taillé en pointe sur une feuille de papier de verre à grain fin; des essais peuvent donner un résultat négatif 48 SOCIETE HELVETIQUE faute de prendre ces précautions. On reconnaît d’ailleurs vite par expérience que le dessin s’effectue dans les con- ditions voulues à la résistance particulière qu’eprouve la main lorsque le crayon métallique « mord » bien. L’humidite, indispensable pour le dessin exécuté à la main, dessin d'ailleurs un peu pâle et manquant de relief, est pourtant préjudiciable à la beauté du dépôt métallique; mais si l’on a recours à une petite meule en aluminium, fixée à une transmission flexible, et animée d’un rapide mouvement de rotation, l’interposition d’eau devient superflue et l’adhérence du métal au verre se fait dans des conditions de facilité extrêmement remarquables. Le métal s'attache au verre au fur et à mesure du passage de la meule avec une régularité parfaite et le trait d’alu- minium ainsi formé prend un éclat métallique irré- prochable et une épaisseur telle qu’il est absolument opa- que lorsqu'il est vu par transparence. Ce dernier procédé donne des résultats de beaucoup supérieurs au précédent; il se préte aisément a la repro- duction des dessins les plus variés, il ne fatigue pas la main du dessinateur et n’exige de sa part qu’un peu d’adresse et d’exercice. Le dessin exécuté de la sorte a des reflets chatoyants agréables à l'oeil, d’un vif éclat, avantageux dans certains genres de travaux artistiques. On peut d’ailleurs par un polissage lui donner l’apparence d’une incrustation mé- tallique fort belle. Ce polissage peut s'effectuer de façons diverses : le plus simple et à la portée de tout le monde consiste à recouvrir le verre d’une légère couche d'huile et à passer obliquement dessus d’une main ferme un ou- til tranchant en acier, lequel enlève les rugosités, sans faire de rayures au verre, tout en laissant une épaisseur DES SCIENCES NATURELLES. 49 convenable de métal; l’éclat et l’opacité du trait vu par transparence subsistent encore entièrement. Ce polissage donne une idée de la ténacité avec laquelle le metal s’est altaché au verre, puisque, mécaniquement, il est difficile de le faire disparaître sans l’user dans toute son épaisseur. Nous ne pouvons comparer cette adhérence qu’à une véri- table soudure aussi résistante que celle qui peut être obte- nue à chaud entre un métal et un autre métal par les procédés usuels de soudure au moyen de fondants divers. En traitant des plaques décorées à l'aluminium par l'acide chlorhydrique ou la potasse caustique en solution, on pourrait s'attendre à voir disparaître toute trace de dessin. Il n’en est rien cependant; le métal disparaît ra- pidement, mais non le sujet qu'il représentait, dont l'empreinte subsiste en traits déposés bien visibles comme si le verre avait été corrodé par le contact intime de l’alu- minium. Ce fait ne paraît pas résulter d’une action purement mécanique due à la rotation rapide de la meule ou à la chaleur dégagée au point de contact, car il se produit d’une façon encore plus marquée pour des dessins exécu- tés à la main, par simple friction, sur une plaque de verre entièrement immergée dans l'eau. La nature du verre, et aussi la manière dont la meule se comporte, influent quelque peu sur le résultat final qui peut être pius ou moins visible, mais, en règle générale, on recon- naît presque toujours une trace du dessin antérieur en plaçant la plaque de verre en bonne lumière. Les essais faits pour constater si ce phénomène d’adhé- rence au verre était propre à l'aluminium ont été néga- tifs avec la plupart des autres métaux. L’or, l’argent, le platine, le cuivre, le fer, le nickel, etc., n’ont pas la moin- 4 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE dre tendance à laisser sur le verre par friction des traces métalliques appréciables, soit qu’on fasse l'expérience à la main avec ou sans emploi d’eau, soit qu’on la fasse au moyen d'une meule faite d’un de ces métaux et tournant rapidement. Trois métaux ont cependant, dans les mêmes conditions que l'aluminium, la propriété de se souder au verre, mais à des degrés divers. Ce sont : 1° Le magnésium, appartenant aussi à la famille des métaux terreux, possède cette propriété à un très haut degré, aussi l'emploi d’un crayon fait de ce métal permet l'écriture ou le dessin sur le verre ou la porcelaine avec plus de facilité qu'avec l'aluminium, et il suffit de la moindre humidité sur la surface frottée pour qu'on puisse y mettre une inscription avec autant de facilité qu’avec un crayon ordinaire sur une feuille de papier. Cela est si manifeste qu'il est presque possible de juger de l’état hy- grométrique de l’air par le plus ou moins de difficulté qu’on rencontre dans l'exécution de cette singulière expé- rience. Malheureusement l’oxydabilité du magnésium restreint les applications de ce genre qui pourraient en être faites. Le tracé au magnésium est éphémère; quelques jours parfois, quelques heures suffisent pour le faire disparaître. Néanmoins on pourrait l'utiliser avantageusement pour l’ébauche de dessins destinés à être peints sur le verre, l’émail ou la porcelaine et qu’une goutte de vinaigre ferait disparaître ou l'oxydation naturelle au bout de peu de temps. 2° Le cadmium possède à un degré manifeste la même propriété que les deux métanx précédents; le trait fait à la meule ne manque pas d’eclat et d’analogie avec celui qui est obtenu avec l’aluminium lorsqu'il vient d’être DES SCIENCES NATURELLES. 51 trace. L’aspect en est cependant moins beau à l’envers de la plaque décorée, si c’est sur verre transparent, et ce métal ternit à la longue en se recouvrant d’une couche d'oxyde grisàtre. 3° Le zinc, le dernier de la série des métaux ayant la faculté d’adhérer au verre, mais avec bien moins de faci- lité que les trois premiers. Encore faut-il donner à la meule une grande vitesse et agir avec une pression très forte pour obtenir un résultat peu brillant. Plus encore qu'avec le cadmium le tracé obtenu manque complète- ment d'éclat à l’envers de la plaque. Avec ces deux mé- taux on ne peut arriver à laisser sur verre aucune trace visible s’ils sont simplement employés sous forme de crayons guidés à la main et cela pour la raison suivante. Ainsi qu'il est dit plus haut l’emploi de l’eau, quoique préjudiciable, facilite avec l'aluminium et le magnésium l’adhérence au verre, soit à la main où elle devient indis- pensable, avec l'aluminium en particulier, soit à la meule ‘où elle est alors superflue. Avec le cadmium et le zinc l'effet inverse se produit. L’interposition d’eau est un obstacle absolu a la prise du metal: il faut au contraire une surface seche et éviter de souffler accidentellement l’haleine sur la plaque de verre. Ce fait singulier montre que pour ces deux derniers métaux le phénomène d’adhé- sion est d’une nature quelque peu différente. Il était intéressant de vérifier si ces différents métaux se comportaient de même à l'égard d’autres substances n'ayant pas la silice pour base essentielle de composition. Les essais faits dans ce sens ont donné les résultats suivants. Avec un cristal de corindon, par conséquent d’alumine cristallisée, l’adhérence de l’aluminium, du magnésium et du cadmium se fait aisément; il en est de 52 SOCIETE HELVETIQUE même avec la topaze, le rubis et l’émeraude. Le zine, comme il fallait le prévoir, s’attache peu et plutòt plus dif- ficilement que sur le verre. Il en est naturellement de même avec le quartz pur et ces quatre métaux. Par con- tre la méme experience répétée sur une facette d’un dia- mant a donné des résultats absolument nuls. Aucun mé- tal essayé, pas plus l’aluminium que le magnésium ne laissent la moindre trace de leur frottement, si énergique soit-il, avec ou sans emploi d'humidité. Ce point est intéressant, car voilà un procédé très sim- ple pour reconnaître à la première inspection un diamant d’un strass ou de tout autre pierre employée en joaille- rie. Il suffira de se servir d’un crayon d'aluminium ou mieux de magnésium en guise de pierre de touche et es- sayer de marquer la pierre suspecte légèrement humectée. Si c’est un diamant, le résultat sera négatif, si c’est un strass, le métal laissera sa trace indubitablement. Une interprétation plausible de ces singuliers phéno- mènes d’adherence serait prématurée, et elle ne pourrait pas être basée sur les résultats obtenus par un nombre trop restreint d'expériences faites dans ce sens jusqu’à ce jour. Y a-t-il une combinaison chimique produite par le frottement d’un de ces métaux et la substance frottée, cela est difficile à constater? ou bien une simple action moléculaire, très variable avec les corps en présence, laquelle a son analogue dans les phénomènes capil- laires, si variables aussi d’an corps à l’autre, actions de telle nature que dans un cas, entre le verre et le mercure il y a répulsion, d’où dépression du liquide, et dans d’au- tres cas l’effet inverse se produit. DES SCIENCES NATURELLES. 93 Résumé de ces quelques essais par ordre décroissant en facilité d'application. Quartz. Émeraude. Topaze. Corindon. Diamant. Maggio _Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Adherence forte. forte. forte. forte. nulle. Aluminium Id. Id. Id. Id. Id. Cadmium Adhérence. Adhérence. Adhérence. Adhérence. Id. Fine Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Id. i faible. faible. faible. faible. Argent et au- Adherence Adhérence Adherence Adhérence Id. tres métaux. nulle. nulle. nulle. nulle. M. le professeur H.-F. WeBER de Zurich fait une com- munication relative à la température à laquelle les corps commencent à émettre de la lumière. Après avoir rappelé les résultats de ses propres expériences sur cette question M. Weber décrit les expériences que MM. A. E. Kennelly et R. À. Fessenden ont effectuées récemment. En étudiant la variation de résistance électrique d’un fil de cuivre entre + 20° et + 250° centigrades, ces expérimentateurs ont été amené par extrapolation à fixer à 493° centigrades la limite à partir de laquelle ce fil émetiait des radiations rouge sombre perceptibles à l'œil. Cette température est notablement plus élevée que celle qui résulte des observations de M. Weber, confirmées d’ailleurs par plusieurs expérimentateurs. En examinant de près le dispositif des expériences de MM. Kennelly et Fessenden, M. Weber pense que cette divergence doit te- nir à une erreur sur l'évaluation du coefficient de tempé- rature du fil, provenant du dispositif employé. M. Ca.-Ep. GUILLAUME rappelle que les observations de 54 SOCIETE HELVETIQUE M. Weber ont été confirmées a plus d’une reprise. Les. mesures récentes de MM. Kennelly et Fessenden ont seules donné une temperature minima de l’&mission lumi- neuse voisine de celle qu’avait indiquée Draper; mais dans. ces mesures, la surface d'émission était trop étroite pour que son image couvrit, sur la rétine, la largeur d’un des cônes qui tapissent la foeva centralis; l’image se répartis- sant au point de vue de la sensation, sur la surface d’un cône entier, il est clair que les expériences de MM. Ken- nelly et Fessenden devaient donner une température trop élevée. M. F. Cornu, de Bale, décrit un procédé nouveau pour l'observation des protubérances solaires. Depuis la belle découverte faite à peu près simultané- ment par M. Norm. Lockyer et par M. Janssen les protu- bérances solaires, ces amas irréguliers de matières gazeu- ses incandescentes, ces appendices de forme bizarre, que l’on voit émerger des bords du soleil lors des éclipses to- tales, ont pu être observées en dehors de ce phénomène si rare. Beaucoup d’astronomes se sont occupés dès lors de ces observations et il me suffira de rappeler ici les beaux travaux que le P. Secchi à Rome, Tacchini à Palerme et d’autres ont publié sur cette matière si intéressante au point de vue de la constitution physique et chimique de l’astre solaire. Cependant, quoique la simple observation du disque solaire et de ses taches et facules, soit à la portée de chaque amateur, l’observation des protubérances ne lui est que difficilement accessible et est restée le privilège des observatoires bien outillés. Vouloir trouver une pro- tubérance avec un télescope ordinaire muni d'un spec- DES SCIENCES NATURELLES. 55 troscope, est chose bien difficile; vouloir la suivre ou la retrouver est une entreprise presque impossible. En faisant usage d’un instrument monté en équatorial, l’observation devient plus facile, toutefois si l’on veut explorer en entier le limbe solaire, l’on est obligé de pro- céder par tranches parallèles et la fente du spectroscope coupant le bord solaire à angles différents, exige une correction à chaque changement. Après m'être assuré de ces difficultés, et après avoir épuisé toute la série d'écrans que les matières colorantes mettent à notre disposition et dont quelques-unes me pa- raissaient présenter quelques chances d’absorber la lumière intense du soleil tout en laissant passer librement les ra- diations particulières aux protubérances sans mieux avoir réussi que d’autres à observer les protubérances directe- ment et sans dispersion de lumière par des prismes, je me suis appliqué, avec le concours de l’Institut d'optique de E. Suter à Bâle à construire un appareil spectral per- mettant d'observer commodément le bord du soleil, sans télescope. Dans ce but, je place sur une base solide un héliostat qui renvoie horizontalement ou verticalement, par reflexion sur miroirs plans argentés, un faisceau de rayons solaires d’environ 10 centimètres de diamètre. Ce faisceau traverse une lentille achromatique du même diamètre et de 1 m. 60 de longueur focale et vient former au foyer de cette lentille une image bien nette du soleil d'environ 15 mm. de diamètre. Le spectroscope lui-même se compose d’un tube colli- mateur à fente rectiligne et lentille pour rendre les rayons de lumière parallèles, d’un système de cinq prismes en flint de 60° d’angle chacun et d'une petite lunette d’ob- servation grossissant environ dix fois. 56 SOCIETÉ HELVETIQUE Le système de prismes est fixé entre deux platines de métal; après avoir été ajustés exactement verticaux et placés de manière à ce qu’une flamme colorée de lithium ou un objet éclairé par elle apparaisse net et sans défor- mation au sortir du 5% prisme, c’est-à-dire après avoir subi une déviation d'à peu près 310°, les prismes ont été fixés à l’une des platines par un enduit plusieurs fois répété de couleur à la céruse le long des trois arêtes de la base, puis enduits de même à la partie supérieure et serrés définitivement entre les deux platines par une vis centrale servant d’axe au système. Le tube collimateur et la lunette sont fixés sur le pourtour d’une boîte en métal dans laquelle le système de prismes est introduit. Enfin le spectroscope est fixé par le tube collimateur sur un support construit de manière à lui donner un mouvement radial et un mouvement circulaire, et selon que le faisceau lumineux réfléchi par le miroir de l’hélio- stat est horizontal ou vertical, ce support peut être fixé dans les deux sens. L'appareil étant placé de manière à ce que le centre de l’image solaire corresponde à l’axe du collimateur placé au point central, il est évident qu'en ramenant par le mouvement radial cet axe sur le bord de l’image et en faisant ensuite fonctionner le mouvement circulaire il ra- sera le contour de l’image. Si la fente du collimateur est alors placée dans le sens radial, et suffisamment amincie, on aperçoit la bande spectrale divisée en deux parts, celle correspondant au bord de l’image solaire, brillante, avec les raies de Fraunhofer bien deliees, celle en dehors du bord, sombre et avec quelques raies de premier ordre; la ligne séparant ces deux bandes est bien tranchée, si la mise au point est exacte. DES SCIENCES NATURELLES. Dig Si l’on observe ainsi, en suivant le bord solaire on aper- coiten prolongementde laraie C de l’hydrogène (de même des autres raies de cet élément) dans la bande sombre un bout brillant correspondant à l'épaisseur de la chromos- phère solaire et partout ou une accumulation gazeuse, c'est-à-dire une protubérance se présente, cette raie bril- lant dans le fond sombre comme un fil incandescent, s’al- longe selon la hauteur de la tranche que laisse voir la fente du collimateur. En tournant de 90° soit à droite, soit à gauche, le spectroscope dans la douille qui retient le tube du collimateur au support, la fente devient tangente au bord solaire. Dans ce cas la raie C devient brillante sur toute la largeur de la bande spectrale et les protubéran- ces apparaissent tantôt comme greffées sur cette raie, tantôt flottant librement à une certaine distance ou for- mant voûte comme un panache de feu. L'observation peut être faite aisément sur la raie bleue F de l'hydrogène, sur la raie jaune de l’hélium, mais elle se fait avec le moins de fatigue pour la vue sur la raie C. En terminant il me sera permis de faire quelques ré- flexions sur la chimie solaire. Par suite de la mer- veilleuse concordance qui règne entre les éléments élec- tropositifs que l’on a découverts dans le soleil par l’ana- lyse spectrale et ceux que notre planète renferme, il me paraît bien difficile d'admettre que le noyau de notre sys- tème solaire ne renferme pas, lui aussi, les éléments élec- tronégatifs, l'oxygène en particulier, qui constitue une part si considérable de la terre, et cependant les observa- tions les plus délicates, celles entre autres de Janssen sur le sommet du Mont-Blanc n'ont pas encore révélé de traces de ce corps sur le soleil. 58 SOCIETE HELVETIQUE Je crois que nous devons à priori admettre la présence des éléments halogènes sur le soleil, mais que, par suite des affinités chimiques qu’engendrent les hautes tempéra- tures qui doivent régner bien au delà des dernières limites de l'atmosphère solaire; ces éléments ne s’y trouvent pas à l’état libre, mais sont combinés à l'hydrogène et aux au- tres éléments métalliques électropositifs, de manière qu'ils n’apparaissent pas plus à l’examen spectroscopique du soleil que dans l’analyse spectrale des combinaisons où, sauf dissociation sous l’action des pôles électriques, nous ne voyons jamais dans un oxyde ou un chlorure métallique volatilisé dans une flamme que les raies du métal, et pas de traces de celles du chlore ou de l’oxygène. Pour en devoiler la présence, il faudra sans doute encore ap- porter des modifications importantes aux appareils qui ont déjà donné par l’analyse spectrale de si magnifiques résultats. M. le prof. D" G. Huser à Berne fait une communi- cation sur la photographie des rayons de plus petite longueur d’onde, telle qu’elle a été obtenue par M. Schumann à Leipzig, d’après ses comptes rendus à la Wiener Akade- mie en 1893 et d’après une communication personnelle. M. Schumann est parvenu à prolonger le spectre ultra- violet au delà de la double ligne de l’aluminium N32 (2 = 186 et 185,2 pu), point extrême connu en 1890. Cette partie nouvelle du spectre est deux fois plus étendue que celle comprise entre les lignes Hß et A132. M. Schu- mann a atteint ce résultat en employant un spectroscope à vide avec des plaques photographiques aux sels halogé- nés purs de l’argent préparés par lui-même et en rem- plaçant le quartz de la partie optique de l’appareil par un DES SCIENCES NATURELLES. 59 spath-fluor blanc. C’est le spectre ultra-violet de l’hydro- gene qu’on apercoit le plus loin, il se termine par une ligne dont M. Schumann évalue la longueur d’onde a 100 uu. Les recherches ne sont pas encore terminées. M. le D' Kowauskı, professeur à l’Université de Fri- bourg, traite de la dispersion de l'électricité par les rayons cathodiques '. M. BiLLWILLER, directeur de l’Institut météorologique central de Zurich, fait une communication sur l’origine des vents des vallées. Il fait ressortir d’abord leur grande importance pour le climat des régions élevées, importance résidant dans la circulation régulière de l’air qu’ils amènent chaque jour. Lorsqu'il ne règne aucun courant atmosphérique général, l’air reste stationnaire au-dessus de la plaine et cet air se charge alors de plus en plus de particules solides et de poussières, surtout durant la saison chaude. Aitken a prouvé par ses recherches expérimentales que la proportion de poussiere de l’atmosphère dans la plaine est beaucoup plus forte que dans les regions supé- rieures et cela surtout dans le voisinage des villes. Or du fait de l’alternance des vents de vallées et des vents de montagne, ou autrement dit, des vents de jour et de nuit, l'air plus pur des hauteurs est amené d’en haut aux versants des montagnes et jusqu'au fond des vallées. Comment naissent les vents de montagnes ? Il n'y a pas de doute que leur cause réside, comme pour tous les courants atmosphériques, dans des différences de pression ! Nous n’avons recu de l’auteur aucun compte rendu de cette communication. 60 SOCIETE HELVETIQUE barométrique. La liaison entre la distribution de la pres- sion dans l’atmosphere et les grands courants généraux qui la sillonnent est connue depuis longtemps et ressort immédiatement de l'inspection des cartes synoptiques journalières. L'air se meut toujours des régions où règne une haute pression vers celles où la pression est faible, la direction de ce mouvement étant d’ailleurs modifiée par celle du mouvement de rotation de la terre. On n'avait fait jusqu'ici la preuve que l’origine des vents locaux réside dans des différences de pression que pour les brises de terre et de mer. Il convient de citer à ce propos l’inté- ressante série d'observations faite par Blanford à Calcutta et dans le golfe du Bengale. M. Billwiller rappelle la discussion qu’il a faite précé- demment des observations barométriques des stations météorologiques de Bevers et de Sils situées à 17 kilo- mètres de distance l’une de l’autre (voir Meteorologische Zeitschrift, vol. XV). En ramenant les pressions au même niveau, on constatait qu’à 1 heure de l'après-midi la pression était plus faible de Omm.3 à Omm.9 à Bevers qu’à Sils, tandis qu’a 9 h. du soir et à 7 h. du matin elle était un peu plus forte. Cela explique le vent qui descend la vallée dans les beaux jours chauds de l'été. Dans le cou- rant de l’été 1893 il a pu établir d’une façon plus précise encore la marche diurne des différences de pression dans les stations de Maloja et de Bevers, au moyen de deux barographes Richard de grand modele, contròlés au moyen de nombreuses lectures directes faites à des baromètres a mercure. Pour expliquer ces résultats il faut remonter au phéno- mène fondamental de la variation diurne de la pression barométrique. Cette variation présente à la fois une oscil- DES SCIENCES NATURELLES. 61 lation unique diurne et une double oscillation ; la courbe qui résulte des observations ne donne que la combinaison de ces deux mouvements. Le professeur Hann s’est, depuis quelques années, occupé activement de l’étude de ces phénomènes et a dé- montré que la double oscillation diurne a un caractère uni- versel. Elle présente une amplitude maximum sous les tropiques où elle atteint 3% et où sa marche est la plus reguliere: cette amplitude diminue avec la hauteur et en se rapprochant des pöles. On n’a pas encore trouvé d’ex- plication absolument satisfaisante pour cette double oscil- lation, mais il est assez probable que son origine est d’ordre cosmique. Les causes de l’oscillation simple de la variation sont, au contraire, à chercher pour la plus grande part, dans des circonstances locales et surtout dans la forme et la nature du terrain. Sur les hauts som- mets, le maximum du matin est retardé par suite de l’ascension des couches atmosphériques inférieures pro- duite par l’échauffement, et le minimum de l’après-midi devient plus faible à mesure que l’on s’élève au-dessus du niveau de la mer. Dans les vallées encaissées et allongées, telles que le Valais, c'est le contraire: le minimum de l'après-midi s’aceuse fortement durant les jours chauds, tandis que le minimum nocturne disparaît presque com- plètement. Or le professeur Hann a démontré que l’on peut représenter d’une manière très complete et très fidèle la marche de la variation diurne du baromètre au moyen de la formule de Bessel appelée analyse harmonique par les Anglais. Cette formule est donc précieuse pour discuter la variation diurne et comparer son allure en divers lieux. Soient, dans la série 62 SOCIÉTÉ HELVETIQUE a, Sin (A, + x) + a, sin (A, + 2x) + .... les coefficients numériques a, et a,, les amplitudes des deux oscillations, simple et double; les angles À, et A, les époques de ces oscillations ; soit de plus x le temps, variable, compté de manière que x = 0 à minuit. Re- marquons enfin que, dans le calcul, on peut se borner aux deux premiers termes de la série parce que déjà le 3e terme ne fournit plus que des oscillations de quelques centièmes de millimètre. Voyons maintenant les résultats fournis dans la haute Engadine par la série d'observations de quinze jours seulement, du 21 juillet au 3 août 1893, dont plusieurs ont été caractérisés par un temps incertain et se prétaient mal à faire ressortir les circonstances parement locales. On trouve pour la variation diurne de la pression baro- métrique : 1° à Maloja, la formule Qnm, 299% sin (91033 -L æ) + Omm 267sin (140028 + 2x) 2° à Bevers, situé à 22 km. plus en aval et à 100 m. au-dessous de Maloja : Omn.520 sin (6507 æ)-L Ov",286 sin (15239 + 27) On constate immédiatement que les constantes des seconds termes, qui représentent la double oscillation, concordent presque exactement dans les deux formules (la petite divergence s’explique par la différence d'altitude des deux stations.) Les constantes des premiers termes, qui dépendent de l’amplitude de l’oscillation simple, liée aux circonstances locales, diffèrent par contre beaucoup l’une de l’autre. Si l’on tient compte en outre de l'influence des variations de température de la couche atmosphérique de 100 m. d'épaisseur qui sépare les deux stations, on DES SCIENCES NATURELLES. 63 obtient, pour la marche diurne de la différence de pres- sion entre Bevers et Maloja, la formule: Diff. = 0°".206 sin (42°3' + x) + Orm.057 sin (195015 + 2 x) Il en résulte pour les gradients barométriques calculés de deux en deux heures, les valeurs: Minuit. 2 h. m. 4h. 6 h. 8h. 10 h. ne 01 0160 2047 1049 0.00 Midi. 2h.s. 4h. 6h. 8 h. 10h. — 0.15 —0.25 —0.24 —0.13 —0.01 + 0.08 Or ces gradients répondent parfaitement aux change- ments de direction et d'intensité des vents des vallées observés durant la saison chaude dans la haute Engadine. Le gradient atteint naturellement une valeur sensiblement plus forte dans les journées très chaudes et est monté jusqu'au chiffre de 1.0. Une étude complète et détaillée de ces faits, mise en regard de la théorie du professeur Hann sur les vents des vallées, paraîtra dans l’année 1893 des Annales de l’Institut météorologique central. M. le prof. HaGENBACcH-BiscHorr de Bâle fait un très bref exposé d'expériences en cours d'exécution sur les décharges des bouteilles de Leyde et les actions inducirices qu'elles produisent. Ces recherches n'étant pas encore achevées, leur auteur désire ne pas se départir de la plus prudente réserve sur leur signification. Il se borne à signaler quelques résultats nouveaux et assez curieux relatifs aux quantités d’électricité mises en mouvement et à la longueur des étincelles induites obtenues. ° M. BiLLETER, professeur à l’Académie de Neuchâtel, a 04 SOCIETE HELVETIQUE fait a la premiere assemblée générale un exposé d’en- semble de nos connaissances sur les dissolutions '. M. le D' ScHumAacHer-Kopp, de Lucerne, indique que la nitroglycérine projetée sur une plaque métallique chauffée au rouge, ne fait pas explosion, mais brûle tranquillement. Ce phénomène, dont la cause doit probablement être cherchée dans la production d’un état spheroidal, se prête à une curieuse expérience de cours. Il convient de pro- céder comme suit: Une faible quantité de nitroglycé- rine est aspirée dans une pipette dont l'écoulement peut être réglé par un tube de caoutchouc fermé à son extré- mité supérieure. On chauffe ensuite au rouge une plaque de cuivre d’une épaisseur d’un millimètre environ, sur laquelle on laisse tomber le liquide goutte à goutte. On observe que chaque goutte (dont le poids ne doit pas dé- passer 5 mgr) brûle tranquillement. Puis on éloigne le brûleur tout en continuant la projection de nitroglycé- rine; à mesure que la plaque se refroidit, il se produit alors de petites explosions, qui deviennent de plus en plus rapides et fortes, jusqu’à ce que, à une température de 185° environ, elles atteignent leur maximum d'intensité et que la plaque de cuivre soit violemment courbée en deux. 1 Il n'ya pas lieu d'analyser ici cette communication, qui ne renfermait pas de recherches originales inédites. DES SCIENCES NATURELLES. 65 SOCIETE ZOOLOGIQUE Fondation de la Société zoologique suisse. Pendant la réu- nion de la Société helvétique à Lausanne, les membres de la section de zoologie ont décidé la fondation d’une Société zoologique suisse destinée a favoriser l’étude de la faune indigène. Cette société vient d’étre constituée en section de la Société helvétique des Sciences naturelles; elle a adopté le programme suivant : lo Il est fondé une Société zoologique suisse dont le premier mandat est l’étude de la faune helvétique. 2° Pour faire partie de la Société, il faut être membre de la Société helvétique des Sciences naturelles : l’admis- sion de nouveaux membres est prononcée à la majorité absolue des votants présents à l’assemblée annuelle. 3° Les membres s'engagent à développer autant que possible soit par eux-mêmes, soit autour d’eux, la con- naissance de la faune suisse : un des premiers desiderata est une bibliographie zoologique suisse complète. 4° L'assemblée générale de la Société zoologique est convoquée en même temps que la session annuelle de la Société helvétique des Sciences naturelles, et pour sa par- tie scientifique se confond avec la section de zoologie. 5. À chaque assemblée un rapport sera présenté sur les travaux concernant la faune suisse accomplis pendant l’année écoulée; il sera publié dans les comptes rendus de la Société. 6° Au point de vue de la nomenclature zoologique, la 5 66 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Société adhère aux décisions des congres internationaux de 1889 et 1892. BUREAU DE LA SOCIETE. Présidents d’honneur : Prof. Dr L. RuTIMEYER. Prof. Dr C. Voer. Président : Prof. Dr Th. STUDER. Vice- Président : Dr V. Farro. Secrétaire : Dr M. BeDOT. Membres : Prof. Dr F.-A. Forez; Prof. D' A. Forez; Prof. Dr A. Lane; Prof. Dr Zscuokke; Prof. D' BLanc; Prof. D' BuenIoN; Prof. Dr BeRANECK; Prof. Dr Yuna; H. FiscHER-SiewaRT; Th. Bux- LER-LINDENMAYER; Dr v. Manpacx; Dr C. Mæscu; DI LARGUIER. Zoologie. Président : D von ManpacH, de Schaffhouse. Secrétaires : Prof. BéiRANECK, de Neuchâtel. Dr Voer, d’Iena. J. Nuesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex, Herzen. Survie après double section du nerf vague. — V. Fatio. Déplacement de couleurs dans l'espèce. — E. Yung. Phénomène de la digestion chez les poissons. — E. Bugnion. Développement des Sélaciens. — Th. Studer. et E. Bannwarth. Crania helvetica. — Th. Studer. Faune du Schweizersbild. — D" Urech. Variation dans les couleurs du Papilio Machaon. — M. Jaquet. Vessie natatoire des loches. — Arn. Lang. Ambulacres des Echinodermes. — A. Forel. Polymor- phisme des Fourmis. M. le Dr J. Nüescx, de Schaffhouse, fait dans la seconde assemblée générale une communication très développée sur les résultats des fouilles de la station préhistorique du Schweizersbild. DES SCIENCES NATURELLES. 67 C’est déjà en 1871 que M. Nüesch a commencé à faire des fouilles dans les cavernes du canton de Schaff- house, bien avant la découverte de la station préhistorique du « Kesslerloch » près de Thayngen ; en 1873 il a assisté à la découverte de la station du renne dans une caverne du Freudenthal exploitée par M. le prof. Karsten, le D' E. Joos et M. J. Nüesch. Depuis ce temps il a fait des re- cherches dans 50 à 60 cavernes dans les montagnes des cantons de Schaffhouse et de Soleure. C’est en 1891 qu'il a découvert la station préhistorique du Schweizersbild sur laquelle son attention avait déjà été attirée il y a 20 ans par l’analogie de cette localité avec le « Hohlefels» dans l’Aachthal, décrit par M. O. Fraas à Stuttgart. Les fouilles ont été commencées en automne 1891 et continuées pen- dant les étés de 1892 et 1893; environ 760 m? de ter- rain enlevé par couches de 10 à 20 cm. d'épaisseur furent fouillés aussi systématiquement et soigneusement que possible; tous les objets furent gardés et munis d’une étiquette correspondante au numéro du journal. Auprès de la station une tente fut dressée sous laquelle M. Nüesch a vécu avec les ouvriers pour pouvoir garder jour et nuit l'endroit et surveiller sans cesse les travaux; la place était fermée; personne n’avait accès sans une permission spéciale. Une conduite d’eau à haute pression fut ins- tallée pour pouvoir laver et nettoyer les objets sans être obligé de les frotter et de les brosser, et aussi pour rafrai- chir la température très élevée ‘ à cause des rayons du soleil reflétés par les parois du rocher. La station repose sur un terrain morainique provenant du glacier du Rhin qui couvrait complètement la vallée 1 530 C, le 14 août 1892. 68 SOCIÉTÉ HELVYETIQUE du Schweizersbild; elle n’est done ni préglaciaire, ni interglaciaire, mais bien nettement postérieure à la der- niére époque glaciaire. Après la retraite du glacier qui a déposé des moraines terminales à environ 300 mètres à l'est et à l’ouest du rocher, une petite couche arable s'était formée sur ce terrain morainique et sur les hau- teurs environnantes donnant naissance à une végé- tation de mousses et d’abrisseaux; une faune conforme au climat s’y établit. Les zoologistes (M. Nehring à Ber- lin et M. Studer à Berne) ont constaté outre les animaux vivant actuellement, 3 faunes différentes qui se sont succédées à mesure que la température s'élevait, et qui se trouvent ensevelies dans les couches superposées l’une sur l’autre: 1. Une faune arctique, la faune des toundra, dans la couche inférieure avec 40 espèces d’animaux, prinei- palement des rongeurs (21 esp.) qui ont été mangés par des oiseaux de proie et dont les restes ont été déposés par eux au pied du rocher. Pendant la formation de cette zone, la station n’a pas été habitée continuellement par l’homme; des chasseurs errants visitèrent seulement de temps en temps cet abri sous les rochers. Parmi les animaux il y avait principalement le Myodes torquatus, Arvicola nivalis, A. ralliceps, A. nivalis, A. gregalis, A. glareolus, A. amphibius, Lepus glacialis, Vulpes lagopus, Gulo borea- lis, Fetorius erminea, Ursus arctos, Rhinoceros tichorhinus, Bison priscus, le renne, Surnia nisoria, Cerchneis tinnun- culus, Lagopus albus et mutus.... Une faune pareille ne se trouve actuellement qu’au nord du 70° de latitude, en Sibérie. Un climat très froid et rigoureux doit avoir régné alors aux environs de Schaffhouse et en Europe centrale. 2. Une faune subarctique, la faune des steppes ou la faune DES SCIENCES NATURELLES. 69 du renne proprement dite, dans la seconde couche avec 91 espèces, soit le renne, le cheval, l’äne des steppes, le Lepus variabilis, Capra ibex, Cervus maral, l'ours brun, Spermophilus rufescens, Gomys pusillus, Ericetus vul- garis, Tetras tetrix, Aquila fulva, Syrnium uralense, Ery- Ihropus vespertinus, Brachyotus palustris, Strix flammea, Corvus corax et cornix.... De la faune des toundra 21 es- peces disparues ont été remplacées par 30 espèces nou- velles, caractéristiques des steppes. La température s'était donc élevée un peu pendant la formation de cette zone ; un climat froid, sec et continental régnait; la contrée était encore très peu boisée; le climat a dû être semblable à celui de la Sibérie occidentale et de la Russie septentrionale. 3. Une faune de forét ou faune du cerf élaphe et des palafittes avec 37 espèces, soit le cerf élaphe, le chevreuil, la chèvre, la brebis, le Bos primigenius, Bos brachyceros, Sus scrofa ferus, l'écureuil, Castor fiber, Lepus timidus, Meles taxus, Mustela martes, Vulpes vulgaris, Felis catus ferox, et 20 espèces de gastéropodes (Clausilia parvula, Cl. plicatula, Ci. sericea...). Cette couche est au-dessus de la faune du renne; elle en est séparée par une couche de cailloux presque stérile provenant de la désagrégation du rocher, de 80 cm. d'épaisseur sur certains points; ce cailloutis est coupé en deux par une seconde zone de rongeurs (Myoxus glis, Eliomys nitela, Sorex vulgaris, Cro- cidura sp., Sciurus vulgaris...) vivant pendant le passage de la végétation des steppes à celle des foréts. La couche supérieure ou couche arable contient nos animaux domestiques tels que le bœuf, le pore, le chat, l'oie, le pigeon. Dans toutes les couches il y a en tout 91 espèces d'animaux vertébrés, soit 14 carnivores, 5 insectivores, 21 rongeurs, 14 artiodactyles, 3 perissodactyles, 1 chei- 70 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE roptère, 24 oiseaux, 5 amphibies, une ou plusieurs espèces de poissons, et 20 espèces de gastéropodes. La couche des toundra et celle des steppes corres- pondent au paléolithique; celle du cerf représente le néo- lithique et la couche supérieure renferme des objets de l’dge du bronze et du fer. Des couches paleolithiques on a retiré plus de 14,000 outils en silex, des éclats et des nuclei; les couteaux, les scies, les burins, les percoirs sont tous du type magdalé- nien et sont fabriqués avec le silex du Jura du canton de Shaffhouse; parmi les 1387 objets travaillés en bois de renne, en os de renne et de lièvre, il y a des flèches, des pointes de javelots, des aiguilles, des sifflets, des objets troués, des bàtons de commandement avec des dessins, produits d’une industrie analogue à celle des stations du renne en France. Le Schweizersbild relie de celte maniere le quaternaire de l’ Allemagne du Nord (c’est-à-dire la faune des steppes), presque dépourvu de documents archéolo- giques, avec les gisements paléolithiques de la France. Des foyers soigneusement bàtis, avec peu de cendres dessus, prouvent que le bois était rare dans ce temps-la, tandis que dans la couche néolithique qui est au-dessus de celle-ci, les cendres étaient abondantes. Des enclumes en pierre couchées dans des éclats de silex et entourées de marteaux, marquent la place des ateliers. Des co- quilles ne se trouvant que dans les couches tertiaires de Mayence, indiquent des relations commerciales des chasseurs de renne avec les provinces rhenanes. Les des- sins représentant le cheval, l’hémione, le mammouth, le renne, un poisson et des ornements divers prouvent l’au- thenticité des dessins des stations françaises. — Dans la couche du cerf qui est au-dessus de celle du renne, il y DES SCIENCES NATURELLES. 74 avait encore 6000 silex taillés, et aussi des pierres polies et des poteries grossières; les 169 objets en bois et en os de cerf rappellent ceux de nos habitations lacustres ; ils sont donc neolithiques. — C’est seulement dans cette couche néolithique que des squelettes humains ont été trouvés, quelques-uns ensevelis dans les couches infé- rieures; il y en avait 26, 14 appartenant à des adultes et 12 à des enfants ensevelis avec des colliers de silex. Les adultes représentent deux races différentes : une grande race, semblable à la race actuelle et une petite race. La première dépassait 1600 mm. de hauteur tandis que la seconde n’atteignait qu’une taille de 1345-1380 mm.; c'étaient donc des pygmées d’une forme très grêle qui étaient les derniers représentants de la race primitive de l'Europe. Ces nains ont été enterrés par la grande race aussi soigneusement que les enfants. — Quant à l’âge relatif de la station nous savons qu'elle est postérieure au dernier glacier du Rhin; mais à combien d’années remonte la première apparition de l’homme au Schwei- zersbild? L’epaisseur de toutes les couches formées en majeure partie — outre les débris de l’activité humaine — des débris de la désagrégation du rocher, est le chro- nometre qui nous permet de résoudre cette question diffi- cile. Ces débris sont composés de petites pierres de la même grandeur dans toutes les couches. La couche arable c’est-à-dire la couche supérieure qui s’est formée depuis la période néolithique jusqu’à aujourd’hui a une épaisseur de 40 cm. en moyenne. Toutes les couches ensemble, soit la couche paléolithique, la couche intermédiaire, la cou- che néolithique et l’humus, ont une épaisseur de 250 cm. Admettons que 4000 ans se soient passés depuis le néo- lithique, soit depuis l’âge des palafittes jusqu’au temps. 72 SOCIETE HELVETIQUE actuel, dl s’est écoulé 6 ‘/, x 4000 = 25000 ans depuis la premiere apparition de l'homme au Schweizersbild. C'est par la succession — unique dans son genre — des faunes mentionnées plus haut répondant à l’âge paléo- lithique, néolithique, de bronze et de fer ainsi que la décou- verte des pygmées fossiles trouvés pour la premiére fois en Europe que la station préhistorique du Schweizersbild occupera toujours une place importante dans l’étude du terrain quaternaire, de la paléontologie, de l’ethnographie et de l'anthropologie. M. Nuesch prépare une publication générale sur la sta- tion avec le concours d’un grand nombre de savants suisses et allemands; il est à désirer que la Confédération s’y intéresse et rende possible un ouvrage qui nous révèle une nouvelle époque non seulement de l’histoire de la Suisse mais de l'humanité entière. M. Herzen (Lausanne) parle de la Survie à la section bilatérale des nerfs vagues. Il rappelle que dans la session de 1893, tenue à Lau- sanne, il avait critiqué la conclusion d’un travail de M. Vanlair de Liège sur ce sujet, tendant à établir que la cause de la mort réside dans la paralysie des deux nerfs laryngés inférieurs, et que pour obtenir la survie on doit couper le deuxième vague après un laps suffisant pour que le laryngé inférieur du premier se soit régénéré ‘. Les causes de mort après la section bilatérale simul- tanée des vagues sont au nombre de trois : la paralysie des nerfs vasomoteurs des poumons, qui suffit quelquefois 1 Voir C. Vanlair. De la part qui revient au récurrent dans les résultats mortels de la vagotomie, Archives des sc. phys. et nat., 1894, t. XXXI, p. 562. DES SCIENCES NATURELLES. 1 à elle seule pour entraîner la mort par cedème intra et extra pulmonaire et asphyxie lente; la paralysie de la par- tie inférieure de l’cesophage, qui gène le troisième temps de la déglutition et produit de fréquentes régurgitations, dangereuses à cause de la paralysie de la glotte; enfin cette dernière paralysie, qui par elle-même est tout à fait innocente, mais qui devient dangereuse à cause des régurgitations; celles-ci seraient beaucoup moins nocives chez un animal à récurrents intacts, parce que les parti- cules alimentaires ne pourraient pas pénétrer dans les voies respiratoires; cette pénétration même ne pro- duit, chez les animaux vagotomisés, aussi sûrement et aussi rapidement une pneumonie mortelle que parce qu’elle trouve dans leurs poumons en état de congestion neuroparalytique un terrain prédisposé aux inflammations. Les trois causes de mort rangées par ordre de gravité sont donc: 4° la paralysie vasculaire pulmonaire, 2° la paralysie de la partie inférieure de l’oesophage et 3° la pa- ralysie de la glotte, qui sans les deux autres n’a chez les chiens adultes aucun inconvénient, sauf celui de les rendre aphones. Les chals, par contre, succombent à cause d’elle a une asphyxie suraigué. M. Herzen a évité le danger de la congestion neuropa- ralytique en coupant les deux vagues à 3 ou 4 mois de distance, et il a évité celui de la pneumonie traumatique en nourissant ses chiens, pendant plusieurs semaines à partir de la deuxième opération, exclusivement par une large fistule stomacale, préalablement établie ad hoc. Malgré la paralysie de la glotte, ces animaux se portent actuelle- ment parfaitement bien. Ce n’est donc certainement pas la régénération du premier laryngé coupé qui est la condition sine qua non de 74 SOCIÉTÉ HELVETIQUE la survie; les expériences de M. Herzen démontrent la possibilité de la survie a l’absence simultänee et complete des deux vagues, y compris les récurrents. M. le D" V. Fatto, de Genève, communique à la section de zoologie quelques observations relatives à des deplace- menis de couleurs chez certains oiseaux. Il présente plusieurs cas d’interversion dans la distribution des pigments à diffé- rents âges et montre comment ces déplacements dans les couleurs inhérentes à une espèce peuvent avoir un grand intérêt dans la question de l’origine et de la fixité de cel- le-ci, alors qu’ils sont répétés par la persistance des agents modificateurs internes ou externes, dans un cer- tain milieu, et plus ou moins héréditaires. Il cite de nombreux exemples de races, de sous-espèces locales ou de prétendues espèces qui semblent devoir leur distinction à des cas de cette nature. Il rappelle, à ce pro- pos, la communication qu'il fit à la Société, en 1890 à Davos, relativement aux bizarres déplacements de cou- leurs observés chez la Perdix saxatilis, var. melanocephala Fatio, du Valais, et présente plusieurs échantillons du Passer rufipectus Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Ge- nève, qui rapprochent beaucoup les différents moineaux d'Europe: P. domesticus Lin; P. italiae Vieil et P. hispa- niolensis Temm.; démontrant par là la fragilité des carac- tères tirés de la distribution ou de l’extension et de l’in- tensité des couleurs, alors qu'ils ne sont pas sérieusement corroborés par des différences de formes ou de proportions. M. le prof. Emile Yung fait une communication sur les phenomenes de la digestion chez les Poissons et en par- ticulier chez Leuciscus rutilus dont l'alimentation est mixte; DES SCIENCES NATURELLES. 75 «il se nourrit principalement de plantes aquatiques, de vers, de petits mollusques et d’insectes, » dit, & son pro- pos M. Fatio, dans sa Faune des Vertébrés de la Suisse; il s’agit done d’une espèce en partie herbivore. M. Yung a procédé en analysant le contenu des différentes régions de l'intestin, un temps déterminé après l’ingestion des repas; puis au moyen de digestions artificielles effectuées a la température ordinaire avec les liquides estraits de l’organisme frais. Voici les principales conclusions de ses recherches : 1. L’oesophage sécrète un mucus capable de saccha- rifier les fécules, mais qui demeure sans action sur les albuminoides et les corps gras. 2. Lesuc gastrique sécrété par les parois de l’estomac renferme un ferment, lequel agit, comme la pepsine des mammiferes, sur les albuminoides, en solution acide, pour les transformer en syntonine, en globulines + et 8, et en parapeptone. Dans une série d’expériences faites en em- ployant la fibrine du sang de bœuf, le degré ultime, peptone (c’est-à-dire d’une albumine soluble non précipitée par l’ébullition prolongée en présence du sulfate d’ammonia- que) n’a pu être obtenu. 3. Le suc gastrique est normalement acidifié, pendant la digestion par de l'acide chlorhydrique. La proportion de ce dernier est très variable. Elle a été irouvée au ma- ximum de 7 ‘},,, c'est-à-dire plus du double de ce qu’elle est dans le suc gastrique de l’homme, mais la moitié seulement de ce qu'elle est dans le suc gastrique des Squales, d’après les analyses publiées par M. Richet. La digestion stomacale étant achevée, l’acidité de la muqueuse de l’estomac diminue notablement; elle devient nulle après un jeûne de quelques jours, pour reparaître sous 76 SOCIETE HELVETIQUE l’excitation des aliments. Par contre, le ferment est tou- jours present dans la muqueuse, en sorte qu’une pepto- nisation peut être obtenue avec la muqueuse d’un poisson ayant jeüne pendant deux mois et à laquelle on ajoute 4 Ave dc 4. Le suc gastrique (neutre ou acide) ne saccharifie pas l’empois d’amidon. 5. Le suc gastrique alcalinise ne peptonise pas les albuminoides, il ne contient donc pas de ferment analogue a la trypsine. 6. Contrairement à l’assertion de Richet et conformé- ment aux observations de Krukenberg, le suc gastrique ne dissout pas la chitine des crustacés ou des insectes. 7. Les microbes ne jouent qu’un röle secondaire dans la digestion stomacale, celle-ci n’est nullement entravée par les antiseptiques, fait déja constaté par Richet. 8. L’infusion pancréatique émulsionne rapidement les graisses et saccharifie les fécules. Elle agit également sur les albuminoides, mais plus faiblement que le suc gastrique. 9. L’intestin est neutre ou alcalin. Il renferme du sucre à la suite d'une alimentation par la fécule (ou au- tres substances végétales); le sucre disparaît lorsque le régime est exclusivement azoté. M. le prof. E. BuGniox traite du développement des Sélaciens, poissons cartilagineux qu'il a eu l’occasion d'étudier au laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne. On divise l'ordre des Sélaciens en deux grandes famil- les : les squales et les raies. Des premiers les uns sont vivipares comme l’Acanthias, le Mustelus, les requins, les autres ovipares comme les représentants des g. Scyllium et Pristiurus. Les raies sont toutes ovipares; les torpilles DES SCIENCES NATURELLES. 77 bien que voisines des raies, ont au contraire des petits vivants. Les observations de M. Bugnion ont porté surtout sur l’Acanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux espèces de raie (Raja alba et clavata). Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours de l’ete, on trouve généralement les deux oviductes disten- dus par la gestation et rayés longitudinalement de lignes rougeätres, dues à l'injection des vaisseaux sanguins. Chacun d'eux renferme trois ou quatre (plus rarement un ou deux) jaunes, environ deux fois aussi gros que le vitellus d’un œuf de poule ‘et à chacun de ces jaunes est attaché un embryon en voie de développement. «Au mois de juin l'embryon est encore petit, l’aire vas- culaire peu développée, mais un peu plus tard, en juillet ou en août, les jeunes poissons mesurent déjà 3 à 5 cm. de longueur; chacun d’eux est appendu au vitellus par un cordon ombilical long de 1 '/, em. environ, renfer- mant une artère et une veine, et à la surface du jaune se voit un magnifique réseau vasculaire, dans lequel on peut observer à la loupe la circulation du sang. Placés à la suite les uns des autres dans les oviductes, ces œufs sont enfermés dans une enveloppe commune, brunâtre, de nature chitineuse (?), mais celle-ci est très mince et se déchire facilement au moment où l’on débar- rasse l’oviducte de son contenu. C’est, comme dans l’œuf de poule, le vitellus qui pour- voit à la nutrition de l’embryon, mais l’hématose est entretenue par les vaisseaux maternels et la muqueuse de l’oviducte est pourvue à cet effet d’un grand nombre de ! Poids moyen : 56 gr. 4; maximum observé 87 gr. 78 SOCIETÉ HELVETIQUE papilles qui augmentent notablement l’étendue de sa sur- face. Ces papilles, revétues d’un épithélium pavimenteux, renfermant un riche réseau vasculaire et les vaisseaux du jaune étant eux-mêmes placés superficiellement, les échanges gazeux se font au travers de la mince enveloppe chilineuse, qui seule les sépare de la muqueuse mater- nelle. Le jeune Acanthias possède en outre des branchies externes, qui se développent sous forme de longs fila- ments vascularisés, à la surface des arcs branchiaux et sont sans doute destinées à entretenir la respiration dans la phase embryonnaire, car elles disparaissent ensuite. On peut admettre que ces organes absorbent l'oxygène dans la mince couche liquide qui entoure les œufs. Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer con- venablement aérée, à condition de rester attachés au vitellus par le cordon. Leur forme encore embryonnaire, leur couleur rose tendre et surtout la présence de ces belles houpes branchiales d’un rouge vif, dans lesquelles on peut voir circuler le sang, les rendent particuliere- ment remarquables. Les exemplaires que je conservais ainsi dans l’aquarium excitaient chaque jour l’admira- tion et l’etonnement des visiteurs; toutefois au bout de quelque temps le poids du vitellus amène des troubles de circulation dans les vaisseaux situés à sa face inférieure et il se produit des hémorragies qui entraînent la mort du fœtus. Le développement des Sélaciens exige un temps rela- tivement très long (11 mois pour le Scyllium d’après des observations faites à Arcachon). Les plus grands exem- plaires d’Acanthias observés par moi dans l’oviducte, en = DES SCIENCES NATURELLES. 79 aoùt, mesuraient 20 cm.; ils avaient perdu leurs bran- chies externes, ils offraient déjà le museau pointu et la forme générale de l’adulte, mais la présence d’un sac vitellin volumineux, en forme de poire, appendu en des- sous du corps, indiquait qu’il devait s’écouler jusqu'à la naissance un temps encore assez long. Les jeunes squa- les ne viennent en effet au monde qu'après la résorption complète de cet organe. Le Scyllium (roussette, chien de mer), quoique très semblable au premier abord à l’Acanthias, se développe d’une façon bien différente. La femelle pond des œufs brunâtres, aplatis, longs de 6 cm. sur 2, du poids de 7 '|,-7 °/, gr., revêtus d’une coque chitineuse homogène et munis aux quatre coins de filaments ramifiés ou vrilles, qui servent à les retenir aux plantes marines. Les pêcheurs les rencontrent à environ 50 mètres de profondeur. Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait un vitel- lus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm. sur 16 el enveloppé d'une sorte de gelée transparente de nature colloïde. A la surface du vitellus était fixé un embryon long de 12 mm., assez semblable à celui d’acanthias, mais un peu plus grêle. L’aire vasculaire était richement vascularisée ; le cordon déjà nettement pédiculé, long de 3 mm. environ, renfermait une artère et une veine comme chez l’Acanthias. La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus apla- tis, à coque brune, composée de filaments agglutinés, prolongée en pointe aux quatre coins'. La partie de l'oviducte dans laquelle la coque doit se former offre un épaississement glandulaire (glande nidamenteuse), des- ! Poids moyen, œuf de R. alba : 90 gr., de R. clavata : 30 gr. = 80 SOCIETE HELVETIQUE tiné sans doute à en sécréter les matériaux. A ce niveau la cavité de l’organe est dilatée, aplatie et offre quatre cornes ou prolongements dans lesquels se moulent les quatre pointes de l'œuf. Il n°y a done dans l’oviduete qu’un seul œuf en voie de développement. L’impregnation des œufs devant s’effectuer dans la partie supérieure de cet organe (avant la formation de la coque), on observe chez la raie un accouplement vérita- ble, aussi bien que chez les espèces vivipares'. Ces pois- sons possèdent à cet effet au côté interne des nageoires venirales un appareil copulateur spécial, supporté par des pièces cartilagineuses et muni de muscles puissants. L’œuf fraîchement pondu ne renferme pas encore d’embryon, mais seulemant une cicatricule assez sembla- ble à celle de l’ceuf de poule avant l’incubation. Le vitel- lus, d’un jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2'/,; le reste de l'œuf est occupé comme chez Scyllium par une gelée transparente. L’embryon (R. alba) le plus jeune que j'ai observé, long de 4 mm. seulement, était attaché au jaune par un pédicule somatique fort large. Il n’avait encore ni yeux apparents au dehors, ni bouche, ni fentes branchiales. La partie caudale relativement courte et épaisse, formait une proéminence arrondie en arrière de l'insertion du pédicule somatique. Un embryon (R. clavata) de 5 ‘/, mm. observé le 19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien dis- tinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois fentes branchiales; le tube cardiaque était encore à peu près rectiligne. | 1 Un pêcheur m’a affirmé que lorsque la raie femelle se prend à l’hameçon pendant l’accouplement, le mâle se laisse tirer avec elle et ne lâche prise qu’au moment où on le sort de l’eau. DES SCIENCES NATURELLES. 81 Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un em- bryon long de 7 mm. environ, avec cing fentes branchia- les et un tube cardiaque recourbé en forme d’anse. A ce moment la queue est déja longue, effilée; mais plus tard cette partie s’allonge davantage encore, de manière que chez les embryons de 5 cm. elle forme à elle seule près des ‘/, de la longueur du corps. Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanihias, les embryons de raie sont en outre plus transparents et des lors plus difficiles a observer à l’état frais. Ce n’est qu'après avoir traité la préparation pendant quelques minutes à l’acide osmique ('/, °/,) que l’on parvient à distinguer les divers organes. L’aire vasculaire, bien que disposée à peu près sur le type de celle de l’Acanthias, est formée de vaisseaux plus pâles, plus ténus; l’ensemble de la circulation vitelline est en somme plus difficile à voir. Notons enfin que les embryons de raie de 6 à 7 mm. observés vivants dans l’eau de mer offrent un mouve- ment singulier, presque ininterrompu, consistant dans une inflexion brusque de la tête et de la queue du même côté, les deux extrémités du corps se portant alternati- vement à droite et à gauche à la rencontre l’une de l’autre. L’exposé de M. Bugnion était accompagné de nom- breuses figures d’embryons entiers et de dessins de cou- pes microscopiques, que l’auteur se propose de publier ultérieurement. En terminant notre collègue rend hommage à la libé- ralité du laboratoire de Roscoff et se loue du bon accueil qui lui a été fait par son aimable directeur M. de Lacaze- Dathiers et par le personnel de l’établissement. 82 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le prof. STUDER présente l’ouvrage qu'il vient de pu- blier en collaboration avec le D° E. BANNWARTH sur les crdnes anciens retrouvés dans les stations lacustres suisses”; les études ont porté sur 35 crânes différents, tous trou- vés dans les couches archéologiques des stations lacustres, Chacun d’entre eux est représenté dans les planches de cette publication en grandeur naturelle dans 3 à 5 posi- tions différentes. Les recherches faites sur ce sujet ont démontré que pendant la longue période lacustre, deux races d’hommes ont existé dans notre pays. L’une appartient au type brachycéphale avec index crânien de 79 à 81. Le crâne est rond, aplati avec orbites fortement saillants, et visage orthognathe, élargi, chamaeprosope. Les os des membres paraissent gréles avec crêtes musculaires bien développées, les fémurs sont aplatis dans la partie supérieure des dia- physes et les tibias platycnémiques. La taille varie de 1m. 40 à 1 m. 52. La seconde race appartient au type dolichocéphale. Le crâne est fortement voùté, et vu d’en haut représente un ovale allongé. L’index oscille entre 68 et 75. Le visage est orthognathe, assez large, intermédiaire entre les types chamaeprosope et leptoprosope. Le tibia n’est pas platycnémien et la taille paraît varier entre 1 m. 62 et 1 m. 65. Le type brachycéphale caractéristique des stations de l’âge de la pierre se rencontre jusque dans celles où l'on trouve les premiers outils métalliques. Les eränes dolichocéphales arrivent avec la première apparition des métaux; ils coexistent, par conséquent, avec les brachy- céphales pendant la fin de l’âge de la pierre et pendant ! Studer et Bannwarth. Crania helvetica antiqua, 55 pages 4° et 115 planches. Ambrose Abel, Leipzig. DES SCIENCES NATURELLES. 83 l’âge du cuivre. A l’âge du bronze, le type dolichocéphale prend décidément le dessus. Au début (äge du cuivre) les crànes dolichocéphales ne sont accompagnés d'aucun autre fragment de squelettes et de plus tous portent la trace de blessures produites pendant la vie. Cela permet de supposer qu’ils étaient des trophées guerriers apportés dans les villages lacustres par les habitants brachycéphales, ce n’est qu’à l’âge du bronze que nous nous trouvons en présence d’une popu- lation dolichocéphale établie. M. le prof. STUDER parle ensuite des restes d'animaux trouvés au Schweizersbild pres de Schaffhouse. Les fouilles exécutées dans cette localité par M. le D' Nuesch ont donné des résultats fort intéressants soit au point de vue de la civilisation de cette époque, soit au point de vue de la faune. Les couches qui se succèdent de bas en haut au pied du rocher du Schweizersbild sont les suivantes : 1. Débris glaciaires. 2. Couche jaune avec nombreux débris de rongeurs et quelques traces de l’homme pa- léolithique. 3. Couche jaune remplie de fragments d’osse- ments et de produits de l’industrie paléolithique. 4. Cou- che de brèche de 80 cent. environ ne renfermant que quelques fragments peu abondants de rongeurs. 5. Cou- che grise avec restes de civilisation néolithique. 6. Humus. Cette série de couches donne une image complète du développement de la civilisation depuis l’âge post-glaciaire jusqu’à la période actuelle; elle représente en même temps la transformation successive de la faune arctique en celle qui vit actuellement sous nos yeux. La 2° couche renferme les ossements de rongeurs et surtout de léming à collier (Lemnus torquatus), de campa- 84 SOCIETE HELVETIQUE gnols ‘(Arvicola nivalis, amphibius), de différents lievres (Lagomys, Lepus variabilis). On y rencontre aussi des ossements de lynx, de renard bleu (Vulpes lagopus), deloup, d’hermine, de belette, de glouton (Gulo borealis), d’ours, de renne et de cheval. Une grosse cöte parait ap- partenir au rhinocéros poilu. En fait d’oiseaux, on trouve surtout le Lagopède (Lagopus alpinus et albus), le grand Tetras, la chouette caparacoch (Surnia nisoria) et la cres- serelle. La troisieme couche est plus riche en débris d’ani- maux; quelques types glaciaires tels que le Iéming a collier, le renard bleu ont disparu et sont remplacés par d’autres. espèces qui correspondent à celles qu'on rencontre à la limite des Tundras et des steppes de Sibérie. On peut citer entre autres parmi les mammifères : la musaraigne (Sorex vulgaris et araneus), la taupe (Talpa europæa), le chat sauvage (Felis manul), la marte, la belette, le glouton, le renard (Vulpes vulgaris var.), le loup, l’ours (Ursus arctos), les campagnols (Arvicola ratticeps, arvalis, amphi- bius) le hamster des steppes (Cricetus phaeus), le zisel (Spermophilus Eversmanni), différents lièvres (Lagomys pusillus, Lepus variabilis), le renne, le cerf (Cervus marail), le bouquetin, le bison (Bison priscus), le cheval (Equus caballus ferus), l'âne sauvage (Asinus hemionus). Parmi les oiseaux, nous relèverons l’aigle (Aquila fulva), le faucon Kobez (Erythropus vespertinus), le hibou de lOu- ral (Strix uralensis), le hibou brachyote (Brachyotus palus- tris), le corbeau (Corvus corax), la corneille mantelée (Cor- vus cornix), la grive (Turdus pilaris), l’alouette des Alpes (Otocoris alpestris), le coq de bruyère, différentes espèces de perdrix blanches (Lagopus alpinus, albus), la perdrix (Perdix cinerea), le vanneau ( Vanellus cristatus), ete. Tou- DES SCIENCES NATURELLES. 85 tes ces espèces vivent dans des terrains découverts, sans arbres. La plupart des os paraissent brisés par la main de l'homme, quelques-uns d’entre eux (surtout de renne et de lievre) ont été travaillés et transformés en outils. Les plus abondants sont ceux du renne, du lièvre et de la perdrix des neiges. Il est interessant de remarquer que les squelettes des rennes entiers, même ceux de jeunes animaux abondent, tandis que pour les chevaux, les ânes, les bisons, on ne trouve que des dents et des ossements des pieds. Cela per- met de supposer que le renne était abondant dans le voi- sinage immédiat du campement de Schweizersbild, tandis qu'il fallait aller un peu plus loin pour rencontrer les au- tres animaux. Les chasseurs ne rapportaient avec eux que la viande et la peau à laquelle adhéraient encore le crâne et les ossements des pieds. Le renne était probablement réduit à l’état de demi- domesticité : on en a retrouvé des représentations gra- phiques en même temps que du cheval et de l’âne sau- vage sur des os aplatis et sur des plaques de calcaire. La couche suivante (brèche de 80 cent. d'épaisseur) ne renferme que quelques traces de rongeurs qu’on a rap- portés aux zisels et aux campagnols. La couche grise (néolithique) est occupée par des re- présentants de la faune forestière d'Europe. Parmi les espèces aujourd'hui éteintes, mais qui existaient encore à la période lacustre, nous pouvons citer le Bos primigenius, le cheval sauvage, le cerf (Cervus elaphus), dont les os sont souvent travaillés, l'élan, le sanglier, le blaireau, la martre, le chat sauvage, le renard, l’ours, l’écureuil, le lièvre ; quelques animaux domestiques, le bœuf des tourbières, le mouton, le porc des tourbières. 86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE La station de Schweizersbild nous offre ainsi le tableau: exact de la transformation graduelle de la faune arctique en une faune qui rappelle celle des steppes puis se rap- proche toujours plus de la faune forestière de l'Europe centrale. Les intervalles qui se sont écoulés entre ces différentes périodes ont dû être extrêmement longs, et ces transformations n’ont pu se produire que très lentement (dépôt de la brèche, etc.). La faune de la troisième couche jaune, existe encore avec de très légères modifications ( Bison americanus au lieu de Bison priscus) mais elle est aujourd’hui réléguée dans les « Tundras » arctiques, dans les steppes asiatiques ou sur les hauts plateaux tibéthains (Equus caballus ferus, Asinus hemionus). Quelques espèces seulement (Lepus va- riabilis, Lagopus alpinus, Tetrao tetrix) se retrouvent dans les Alpes, dans les régions dégagées par le retrait des glaciers. M. UrecH fait une communication sur l'apparition variable de taches d’un brun rouge sur les écailles des ailes postérieures de Papilio machaon. Outre les taches rondes en haut et en bas des ailes postérieures, qui caractérisent l’espèce, on en trouve d’au- tres au bas de l’aile, dont le nombre et la forme varient, et qui peuvent même manquer tout à fait. Ces variations se trouvent chez les deux sexes, et non seulement sur de grands territoires, mais aussi sur de plus petits. M. le docteur Urech a observé des papillons, qu'il a élevés lui- même, et a réuni ses observations dans des tableaux. En désignant les cellules marginales par 4, 2, 3, etc. (en commençant au bord antérieur de l’aile) on remarque que les taches se montrent le plus souvent dans les cel- DES SCIENCES NATURELLES. 87 lules 5 et 6, et qu’on les trouve encore parfois dans les cellules 3, 4 et 7, a moins qu’elles ne soient remplacées par des écailles dispersées. Ces écailles manquent tout & fait, lorsque les cellules 5 et 6 sont privées de taches. Les taches ont le plus souvent la forme d’un triangle isocele, dont la base s’appuie sur la ligne transversale interne de la cellule, tandis que le sommet est tourné vers l'origine de l’aile. Quelquefois on trouve encore une tache rectangulaire ou triangulaire, qui occupe le milieu de la cellule 2. Une tache correspondante se trouve parfois a la surface de l’aile. M. Urech a eu l’occasion de comparer ses papillons à d’autres de la Suisse et de l’Amérique, et a obtenu les résultats suivants. Tandis que 4 individus pris parmi une vingtaine d'exemplaires de Auenstein n'avaient que des écailles brunes isolées au lieu de taches, tous les individus des environs de Berne et de Bâle étaient pourvus de 1-4 taches triangulaires bien distinctes. Les exemplaires de Davos, du Bas-Valais, de la Bohême et de la Suède étaient pourvus de taches le plus souvent très distinctes. Dans les groupes néarctiques du Papilio ame- ricanus, P. daunus, P. turnus, P. larymedon et P. troilus les taches sont nombreuses, mais elles ne sont pas non plus constantes. Les papillons voisins de l’Amerique néo- tropique montrent le même phénomène : le nombre des taches varie de 2 à 10. Deux P. xanihus japonais (région paléarctique) avaient chacun 5 taches. Les tableaux dé- montrent que le nombre de taches chez les espèces des tropiques dépasse celui des espèces arctiques, et que les taches sont plus constantes chez les premières. Les excep- tions à cette règle s'expliquent par le fait que la tempéra- ture, qui a de l'influence sur la formation des taches, diffère dans les diverses localités d’un pays, Les cartes 88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE zoog&ographiques basées sur la temperature moyenne ne donnent pas une image exacte des temperatures dont jouissent les chenilles et les chrysalides. La chenille peut choisir pour se changer en chrysalide un endroit dont la temperature dépasse la temperature moyenne de la con- trée; le papillon peut en faire autant pour la ponte. Les températures moyennes ne sont justes que pour les ré- gions extrêmes tropiques-arctiques, et dans ce cas ce ne sont plus des variétés mais des espèces qu’il faut com- parer. Ce sont justement ces espèces voisines qui démon- trent que les taches, devenues constantes, sont plus fré- quentes dans la région des tropiques. M. Maurice JAQUET fait une communication sur son travail intitulé les Recherches sur la vessie natatoire des Loches d'Europe. Les poissons auxquels on donne le nom général de Loches, vivent dans les eaux douces de l’Asie et de l’Eu- rope. Ils affectionnent soit les cours d’eau limpide, soit les endroits à eau stagnante. La forme de leur corps rap- pelle à premiere vue celle des Silures et des Lottes. La peau très lisse renferme de minuscules écailles. Des bar- billons ornent le pourtour de la bouche. Les auteurs qui se sont occupés de la classification de nos Loches d'Europe font rentrer ces dernières dans la famille des Cyprinoïdes, ou dans son voisinage immédiat. Une des particularités qui ont frappé les anatomistes au cours de la dissection des Loches, est la petitesse de la vessie nataloire, ainsi que l'inclusion de cette dernière dans une capsule osseuse. La question qui se posait immédiatement était : Y a-t-il communication directe entre le tube digestif et la vessie natatoire au moyen d’un canal pneumotophore? Cette question fut vivement dis- DES SCIENCES NATURELLES. 89 cutée, les controverses surgirent d’un peu partout, et finalement le résultat de l’enquête fut favorable à l’idée de ceux qui admettaient l'existence d’un canal pneuma- tophore. Mais toutes ces conclusions étaient tirées de recherches basées uniquement sur la dissection, les mé- thodes d'investigation par les coupes n’avaient pas été tentées. Il existe en effet une tige qui relie la vessie nata- toire à l'intestin; elle a été vue, décrite, et tout naturelle- ment on en tirait la conclusion qu’elle renferme un canal et on l’homologuait avec le conduit pneumatophore des Cyprins. Les recherches de M. Jaquet, basées sur la méthode des coupes, ont porté sur nos trois genres de Loches d'Europe: Le Misgurnus fossilis ou Loche d’étang, le Cobitis tenia ou Loche de rivière, le Nemachilus barbatulus ou Loche franche. La vessie natatoire de ces trois genres est excessivement petite en comparaison de la grandeur du corps du pois- son qui la porte; elle est entourée par une capsule osseuse qui n’est autre chose qu’une expansion des deuxième et troisième vertèbres du rachis. La vessie est donc toujours placée immédiatement en arrière de la tête, et à son ni- veau, les deux grandes masses des muscles latéraux du tronc s’écartent l’une de l’autre, de telle sorte que les faces latérales de la vessie ne sont séparées de la peau que par une mince couche de tissus conjonctif et adipeux. En relation immédiate avec la vessie, nous trouvons une vésicule placée postérieurement et une tige ou cordon s’etendant de la vesicule à l'intestin. Trois organes dis- tincts concourent donc à l’organisation de l'appareil. La vessie (sens restreint) du Misgurnus fossilis com- prend deux parties constituantes : a) La vessie osseuse externe, dépendant des vertèbres; 90 SOCIETE HELVETIQUE elle ressemble à deux boules accolees l’une à l’autre et dont la paroi mitoyenne serait enlevée. L’organe forme une masse allongée transversalement en dessous de la colonne vertébrale. Trois ouvertures perforent cette coque légère; deux sont latérales, l’autre est postérieure. b) La vessie membraneuse tapisse intérieurement la capsule osseuse. Elle est formée de deux membranes séparées l’une de l’autre par une substance semi-gélati- neuse. La vessie du Cobitis Ilenia est une poche simple com- prenant une enveloppe protectrice osseuse et une paroi interne membraneuse tapissant intérieurement la poche. Celle-ci présente deux ouvertures latérales et une posté- rieure. La vessie du Nemachilus barbatulus se présente sous forme de deux boules creuses soudées aux côtés de la région antérieure de la colonne vertébrale. Un petit pont situé postérieurement réunit les deux sphères l’une à l’autre. Chacune de celles-ci se décompose en deux par- ties : une capsule externe osseuse percée latéralement d’un orifice, une capsule interne membraneuse tapissant exactement la première. Un petit canal recourbé en V éta- blit la communication entre les cavités des deux capsules. En résumé, nous pouvons dire que la vessie (sens restreint) des Loches d'Europe comprend deux éléments distincts : une enveloppe osseuse et une capsule interne membraneuse. C’est une boîte simple chez le Cobitis tæ- nia; chez le Misgurnus fossilis, un étranglement antéro- posterieur la divise en deux moitiés communiquant lar- gement entre elles; enfin chez le Nemachilus barbatulus, nous trouvons deux sphères reliées l’une à l’autre par un pont très ténu. DES SCIENCES NATURELLES. 91 La vésicule chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia est une petite hernie de la membrane interne de la vessie. Elle fait saillie au dehors par l’ouverture postérieure de la capsule osseuse. Les parois sont épaisses et non reve- tues par une enveloppe osseuse. La cavité interne com- munique librement avec celle de la vessie. La vesicule du Nemachilus barbatulus ne peut ètre vue que sur des coupes; elle est très petite, un cordon plein la relie au sommet de la courbe que fait le canal de réu- nion des deux sphères de la vessie. Ses parois sont épais- ses et limitent une cavité centrale close de toute part. En résumé, nous voyons que la vésicule se présente chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia comme une sphérule dont la cavité communique librement avec celle de la vessie, tandis que chez le Nemachilus barbatulus, elle tend & s’individualiser et perd toute relation avec l’intérieur de la vessie. Le pedoncule, bien visible chez le Misgurnus fossilis est un eylindre arqué s’etendant de la vésicule a la face dor- sale du tube digestif. Il est formé par du tissu conjonctif et des muscles. Au centre se trouve une glande compo- sée, close, dont les nombreux acini divergent dans toutes les directions. Chez le Cobitis tenia, le pédoncule renferme un canal plusieurs fois recourbé sur lui-méme et s’ouvrant infé- rieurement dans le tube digestif. Il m’a été impossible de constater une communication entre ce canal et la vessie ou la vésicule. Situé a la face ventrale de la vesicule, le pédoncule chez le Nemachilus barbatulus renferme à son intérieur un canal longitudinal qui se termine en coecum à ses deux extrémités. 99 SOCIETE HELVETIQUE En résumé, nous pouvons dire du pédoncule, que dans aucun cas, il ne renferme un canal communiquant en möme iemps avec l’intestin et la vessie; il peut renfer- mer une glande. Ce n’est done pas un conduit pneuma- tophore. En conséquence, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : On fait actuellement rentrer les Loches dans la famille des Cyprinoides, donc dans le sous-ordre des Physosto- mes, caractérisé par la présence d’un canal pneumoto- phore établissant une communication entre la vessie et le tube digestif. D’après ce qui précède, il n’existe pas de canal pneumatophore chez les Loches; il en résulte que les Loches d’Europe doivent étre sorties du sous-ordre des Physostomes, tel qu'on le comprend actuellement. M. le prof. D' Arnold Lang de Zurich parle des sillons ambulacraires, des nerfs et des canaux épineuraux des Echinodermes. Il émet l'opinion que le mode primitif de nutrition des Échinodermes a été semblable à celui des Crinoïdes. Les sillons ambulacraires servaient de sillons nutritifs transportant les particules de nourriture à la bouche. L’épithélium qui revêt le fond du sillon s’est transformé en un épithélium sensitif puis en un cordon nerveux épithélial. Telle est l’origine du système nerveux oral, superficiel et radiaire des Échinodermes. Chez les Astérides, nous trouvons une disposition des sillons am- bulacraires et des cordons nerveux semblable à celle des Crinoïdes, bien qu'ici la nutrition se fasse d’une autre manière. Chez tous les autres Échinodermes où la nour- riture est prise directement par la bouche, les sillons ambulacraires se sont fermés, les cordons nerveux épithé- DES SCIENCES NATURELLES. 93 liaux sont devenus des nerfs subépithéliaux (anneau oral, cordons nerveux radiaires) et en même temps les canaux épineuraux se sont formés. Le développement ontogé- nique, autant qu’on peut s’en rendre compte d’apres des observations encore insuffisantes, n’est pas absolument different de celui par lequel se forme, chez les Vertébrés, le tabe nerveux avec le canal central. La communication du prof. Lang est accompagnée de la démonstration d’une série de planches sur lesquelles sont représentées des coupes à travers les rayons de différents Echinodermes. M. le prof. A. Fore fait une communication sur le polymorphisme des fourmis. On entend par polymorphisme la tendance des indivi- dus d’une espèce à se différencier en plusieurs sortes distinctes adaptées chacune à une fonction particulière, et reproduites toutes plus ou moins régulièrement à cha- que génération ou à certaines générations parmi les en- fants des mêmes parents. Le polymorphisme est donc absolument différent des races et variétés dont les caractères distinctifs se repro- duisent au contraire plus ou moins chez tous les descen- dants des mêmes parents. Dans un même groupe d'animaux, le même polymor- phisme peut se retrouver chez diverses espèces, races ou variétés. Par contre, les différences systématiques ou phy- logénétiques sont propres à chaque espèce, race ou variété, où elles se dessinent plus ou moins nettement et sou- vent avec des caractères particuliers sur chacune des formes polymorphes. Il s'ensuit que là où le polymorphisme de l'espèce est fort accentué, on est obligé de faire pour chaque espèce une description distincte de chaque sorte d'individus. 94 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE La forme la plus ordinaire du polymorphisme est celle qui différencie le mâle de la femelle, non seulement par les organes génitaux, mais par des caractères corrélatifs de tout le corps: barbe, plumes, couleur, bosses, cornes, taille, etc.. qu’on trouve chez un sexe et pas ou très diffé- rents chez l’autre. Les Formicides présentent, évidemment par suite de leur vie sociale, un polymorphisme très considérable et très curieux. Voiei la liste des formes polymorphes com- plètes ou incomplètes qu'on trouve chez les Formicides : 1) Femelle ailée (Q), avec thorax large présentant un grand mésonotum, un scutellum et diverses pièces acces- soires. Trois ocelles. Cerveau assez grand. 2) Males ailés (3°), avec les mêmes caractères du thorax et des ocelles, mais de forme, taille et couleur très differentes des femelles. Cerveau rudimentaire. 3) Ouvrières aptéres (G), en général sans ocelles, avec un thorax étroit, dont le mésonotum, d’une seule pièce, est plus cu moins rudimentaire. Cerveau très dé- veloppé. — Sexe femelle, rudimentaire. L’ouvriere se subdivise souvent en un dimorphisme incomplet adapté à des buts divers : a) ouvriere major, avec une tête grosse, souvent énorme, adaptée au but dela défense, ou de la trituration des grai- nes ou del’occlusion de l’entrée du nid, etc., ete. Grand dé- veloppement des mandibules et des muscles. Plus voisine de la ©. Chez les espèces où elle existe seule, la tête n’est pas disproportionnée. b) ouvrière minor, de petite taille, atrophiée, grêle, avec la tête petite, les pattes plus longues, adaptée à la course, au soin de la progéniture, au travail général, eic. Tous les passages existent entre la & major et la © DES SCIENCES NATURELLES. 95 minor, mais ces passages tendent à disparaitre; ils sont plus rares que les extrêmes. 4) Soldat (a). On entend par là, une 9 major com- pletement différenciée de la © minor par la disparition totale des formes transitoires. Le soldat est souvent si complètement différent de l’ouvrière qu’on croirait avoir affaire à un autre genre. Sexe femelle rudimentaire. Les espèces à soldat ont parfois en outre une grande et une petite ouvrière. 5) Femelle ergatomorphe. € Thorax de forme ouvrière aptère. Yeux et ocelles de l’ouvrière ou du soldat. Mais la taille et les ovaires sont femelles et ces femelles sont capa- bles dereproduire l'espèce régulièrement et complètement. 6) © —© (Formes transitoires entre la © et l’ouvri- ère). Aptères, mais avec le mésonotum presque développé comme chez la ©. Tête et cerveau comme chez la © (moins développés que chez l’ouvrière). Abdomen petit, ovaires rudimentaires, comme chez l’ouvrière. Taille de l’ouvrière. On peut ajouter aux © — © les petites femelles ailees. 7) Males ergatomorphes. (©) Aptères, thorax, yeux et tête comme chez l’ouvriere, ou peu s’en faut. Couleur päle. Organes genitaux mäles. Il existe encore d’autres variétés de polymorphisme. Ainsi j'ai découvert dans la province d’Oran, une Ponera (Eduardi) qui a deux sortes d’ouvrières, l’une presque aveugle et l’autre avec d’assez grands yeux. Le parasitisme peut amener la disparition secondaire de l’ouvrière (genre Anergates) ou celle de l’ouvrière major seulement (Carebara, Solenopsis). Selon les espèces et genres nous voyons de curieuses differences corrélatives dans différentes parties du corps; 96 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE des épines chez une forme et pas chez l’autre, une forme aveugle, l’autre avec d’énormes yeux, l’une avec, l’autre sans ocelles, un, deux, trois ou même un plus grand nom- bre d'articles de plus ou de moins aux antennes d’une forme qu’à celles des autres. Chez les Solenopsis par exem- ple : l’ouvrière a 10 articles, la © 11 et le gt 12. Les mandibules peuvent être immenses et très dentées chez une forme, rudimentaires et sans dents chez l’autre (Odontomachus). La différence de taille est parfois fabuleuse. La Care- bara lignata © a 20 millimètres, l’ouvrière 2 millimètres de long. Le Dorylus juvenculus G' a 32 millimètres, l’ou- vrière minima 2,9 millimètres. Chez l’Atta sexdens la dif- férence entre la © et la $ minima est aussi forte. J'entends par ergatomorphisme la tendance phylogéné- tique secondaire de l’espèce à produire des © ou desc; féconds, aptères, avec des yeux petits ou nuls et la forme du thorax, de la tête, du corps en général, analogue à celle du corps de l’ouvrière. Nous avons un ergatomor- phisme du jf et un ergatomorphisme dela ©. L’ergato- morphisme est évidemment un phénomène dit de conver- gence, dù à la vie souterraine, à l’abandon des noces aériennes. Il peut conduire à la reproduction consanguine perpé- tuée par suite de l'impossibilité d’accouplements autres qu'entre frères et sœurs (genre Anergates). Chez un genre (Tomognathus) parasite, il parait n’exis- ter qu’une seule forme d’individu (monomorphisme) femelle et aptère, se reproduisant par parthénogénèse continue (Adlerz). — C’est un cas presque unique, sinon unique, chez les animaux supérieurs. Chez aucune espèce de fourmi à moi connue, on ne DES SCIENCES NATURELLES. 97 trouve toutes les formes du polymorphisme myrmécologi- que réunies, mais on peut trouver jusqu'à cinq formes chez une même espèce. Le tableau que nous donnons ci-après, montre les exemples principaux du polymorphisme des fourmis. Les genres et les espèces qui ne sont pas énumérés dans ce tableau se rattachent à l’un ou à l’autre des types qui y sont indiqués. Les types les plus ordinaires sont les deux premiers : 1) Femelle et mâle ailés ; ouvrière monomorphe. 2) Femelle et mâle ailés; ouvrière incompletement di- morphe. Il est clair que le polymorphisme est toujours adapté à un but: Mais nous ne connaissons pas toujours ce but. Nous ne savons par exemple pas pourquoi la Ponera punciatissima a un mâle ergatomorphe apiere et un mâle ailé ordinaire; nous ne pouvons que faire des supposi- tions. Nous savons par contre que le Polyergus n’a qu’un soldat qui ne travaille pas et fait nourrir lui et sa famille par des esclaves ravis au maillot (comme nym- phes) aux Formica fusca et rufibarbis, que le soldat des Colobopsis sert a boucher l’ouverture du nid avec sa tête cylindrique et tronquée, etc. Émery croit pouvoir expliquer le polymorphisme des fourmis par des différences quantitatives et qualitatives dans l’alimentation des larves comme chez les abeilles. Je crois avec Weismann, que c'est là une généralisation prématurée. Comment la différence de l’alimentation ex- pliquerait-elle des soldats aussi gros que les ©, des $ — Q plus petites que les $ major (Formica rufa), deux formes de mâles chez la même espèce, les © ergatomor- phes, etc. ? Je suis d’avis, comme Weismann, qu'il s’agit 7 98 SOCIETE HELVETIQUE la de variations phylogénétiques du protoplosma du germe, de puissances héritées, choisies et fixées par la selection naturelle. Par là je n’entends pas nier qu’à une époque embryogénique primitive la larve ne soit encore indiffé- renciée à l’égard de l’une ou de l’autre forme du poly- morphisme de l’espèce. Il est même fort probable que tel ou tel facteur alimentaire, calorique ou autre puisse, s’il agit assez tôt, déterminer en dernier lieu telle ou telle forme de polymorphisme plutôt que telle ou telle autre. Il ne s’ensuit pas qu’il les détermine toutes ni que la cause première ne soit par l’hérédité par sélection. Les fourmis n'ont pas d’alvéoles pour confectionner des aliments di- vers. On comprend mal Darwin et Weismann. Tous deux admettent les forces intérieures (intrinsèques), les puis- sances primitives du protoplasma du germe, puissances immenses qui renferment toutes les possibilités de l’évo- lution organique. Darwin les a reconnues par sa loi de variabilité et la théorie de Weismann est basée sur elles. La sélection ne crée pas; elle choisit, comme son nom l'indique. Elle trie et adapte en fixant les espèces dans le long cours phylogénétique. Elle n’agit jamais sur les ca- ractères vraiment acquis par l'individu en dehors du protoplasma du germe. Elle ne peut que choisir parmi les variations diverses produites par les combinaisons si multiples et si divergen- tes qui proviennent toujours de deux noyaux conjugués, is- sus d'individus différents. Elle agit en conservant les com- binaisons qui résistent avantageusement aux conditions variables du combat pour l’existence et en laissant perdre celles qui n’y résistent pas. Le climat, la nature des êtres ambiants, etc. sont des DES SCIENCES NATURELLES. 99 «conditions variables du combat pour l’existence et déter- mineront par conséquent une variation différente par sé- lection chez la même espèce en choisissant d’autres expansions des puissances héréditaires intrinsèques du protoplasma de ses germes (Räumliche Sonderung de Wagner). Mais de plus l'alimentation, le milieu chimique (Branchipus et Arthemia), la température, etc., peuvent avoir — les faits le prouvent — une action ontogéné- tique déterminante sur la production individuelle de va- riations d’une autre nature, de formes polymorphes, de phénomènes de convergence, même de certains caractères qu’on avait cru à tort être spécifiquement fixés. Il ne faut donc pas faire des théories opposées, là où il ne s’agit que de faits à expliquer par les combinaisons de plusieurs facteurs complexes qui ne s’excluent pas, mais s’entremé- lent en se soustrayant ou s’additionnant. Je me range entièrement à l'opinion de Weismann : toute action qui ne modifie pas le protoplasma du germe n’a aucun effet héréditaire et ne peut en avoir. Aucun fait sérieusement observé ne prouve le contraire. Les ca- ractères hérités qui paraissent avoir été acquis par l’un ou l’autre des ancêtres ne sont jamais des caractères vraiment acquis. Ce sont des expansions élues des puis- sances héréditaires intrinsèques du protoplasma du germe. Dans le tableau suivant, une croix marque pour cha- que genre, espèce ou groupe, les diverses sortes de poly- morphisme qui lui sont propres; celles qui lui manquent sont laissées en blanc. Tableau des diverses formes de polymorphisme chez les fourmis. dii So | . © 2 © = © & » 3 DI = 2 ta) A È = 2 So st sE LE a = Su "= Se = STE DI = servers = 6 os SEME = zo ESEL e D -= 2208 =) © 1 = © e=! © Sa 23 =2 S0+r a À ,2 © = © | © © Fi 80 = = | 53 Po) © | È 3 = Ki 5 au = | = | [am & (SR © 8 | je ri den es | ne Genres Myrmica Latr., | | Polyrhachis Shuck., etc. 10,00 .. - 5 + lee 2 A | GenresCamponotus Mayr., ll | | Atta F-, Pheidologeton Le mIa De Mayr., ete. Genre Pheidole Westw., sous-genre Colobopsis Mayr. Eeiton hamatum F., quadriglyme Halid, Foreli, Mayr, etc. ! \ Cryptocerus Dil ) N | 2. iis ® Sm., angustus Mayr, ete Gis Strongylognatus Mayr. Genres Carebara Westw. et Solenopsis Westw. (sauf geminata F.) D O . O . . . O 0 Solenopsis geminata Fab, 2 Formica rufa L.. .. di us Di | | par sn | exceplion. Ponera punctatissima Roger. ooo elio dilatate . = Ponera ergatandıia Forel.. U Cardiocondyla Emeryi Forel. Cardiocondyla Wroughto- | \ ae 2 nii Forel et Stambulofii è Forel. Dior nicoxenus nitidulus Nyl. nenne haematodes + dd # par exceptien + ia. Genre Polyergus Latr. . + soa ilo + also lalla olo 0 me + assez l'égu- | lierement, Genre De Do | > | Anomma Shuc le 010 © 5 0 . 0 glia 5 : et Eciton Latr. (partim). | | ei ur Im Genre Aenictus Shuck . . eye ne PO) CSS EC OS |. Genre Lobopelta Mayr.. | | Leptogenys Roger, A DUR MA AE rene Mie ‚entogenya Roger, { si | Myrmecocystus melliger | 3 | Forel et mexicanus Wesm.| : Ir | 2110. Roo ono Oo oa . SF ° ° ° sin | el nourrices | a jabot gonflé. Ponera Eduardi Forel. .|. + .|. +. .|....).... + Pl + | à grands Jeux Jeux. atrophiés. Genre Anergates Forel., ) reproduction consanguino| . SORA Se a. SE perpétuée. à moitié er- gatomorphe. - Rudiment ‘Genre Tomognathus Mayr. ) d'arti 1 reproduction AREA En Er + alaires parthénogénétique. | DES SCIENCES NATURELLES. 101 Botanique. President : M. le D" STIZENBERGER, de Constance. Secrétaire : M. le prof. Ed. FiscHER, de Berne. Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof. E. Fischer. Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma démontrée au moyen d’injections de gélatine colorée. — C. de Jaczewski. Forme ascos- porée d'Oidium Tuckeri, — Prof. Schröter. Communications diverses. — Prof. Meister. Herbier schaffhousois. Dans l’assemblee générale M. le prof. Ed. FiscHER, de Berne, présente les résultats de quelques nouvelles recher- ches sur les Urédinées. On trouve parmi ces champignons, en nombre assez considérable, des espèces qui se distin- guent nettement par les plantes hötes qu’elles habitent, tandis que leurs difierences morphologiques sont presque insaisissables. Pour ces espèces, M. J. Schröter a proposé la designation de species sorores. Nous trouvons par exem- ple dans le genre Coleosporium des espèces qui different si peu les unes des autres, qu’il n’est pas possible de les dé- terminer sans connaitre la plante höte de leurs uredo- et teleutospores. Aussi leurs æcidiums, qui tous habitent les aiguilles du pin silvestre furent-ils tous réunis sous le seul nom de Peridermium Pini, forma acicola, car on les croyait appartenir tous au Coleosporium Senecionis. Main- tenant on sait, d’apres les expériences de MM. Klebalm ' 1 Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten, herausgegeben, von P. So- rauer. Bd II, Heft 5-6, Bd IV, p. 7 et suivantes, p. 194. 102 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE et Fischer‘, qu’il s’agit ici de la forme æcidienne de neuf espèces au moins, savoir Coleosporium senecionis, C. Fus- silaginis, C. Inulæ, C. Sonchi-arvensis, C. Petasitis, C. Ca- calie, C. Euphrasiæ sur l’Alectorolophus, C. Euphrasiæ sur le Melampyrum, C. Campanule. On pourrait citer aussi le Puccinia coronata qui, d’après les recherches récentes, doit être divisé en deux espèces dont l’une ne produit ses æcidiums que sur le Rhamnus cathartica, l’autre sur le- Rh. Frangula et qui cependant ne peuvent presque pas. être distinguées par leurs caractères morphologiques. Le même phénomène se répète dans d’autres groupes: de champignons. Les Phanérogames aussi présentent dans certains genres (par exemple Erophila, Hieracium et d’au- tres) des espèces qui sont séparées par des différences. morphologiques héréditaires mais très petites et souvent presque insaisissables ; seulementici il estassezrare de voir des différences biologiques venir en aide, comme par exemple le choix du substratum dans les Anemone Alpina et sulphurea *. Au point de vue phylogénétique, on considérera ces species sorores comme un commencement de différencia- tion de nouvelles espèces. M. le prof. Ed. Fischer (Berne) entretient l’assemblée des recherches récentes de M. NawascHIN (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1894, Heft 5, p. 117) sur le Sclerotinia Ledi, qui, sous tous les rapports, res- ! Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1894. Sitzungsberichte, Sitzung vom 28 April 1894. ? F. Prévost-Ritter. Anemone alpina et A. sulphurea. Expérien- ces sur leur culture. Bulletin de Vherbier Boissier, Vol. I, n° 6, p. 305. DES SCIENCES NATURELLES. 103 semble au Scl. Rhododendri dont M. Fischer a décrit le développement dans l’assemblée de l’année passée. M. V. Fayop, de Paris. — Note sur la structure du protoplasme démontrée au moyen d’auto-injections de gélatine colorée par des substances insolubles. Les résultats du Prof. Bütschli relatifs à la structure du protoplasme, ont pu paraître concluents pour beau- coup de physiologistes, en ce sens qu’ils avaient élucidé sinon complètement la structure de celui-ci, du moins indiqué nettement la voie que devaient suivre les investi- gations futures. Nous rapportons ici les paroles suivantes de cet auteur, où il nous parait se résumer d’une manière très concise : « Das Plasma ist, soweit unsere Kenntnisse reichen, durchaus nicht höher structurirt als die von mir künstlich dargestellten Schaüme... ' » Bien que plusieurs travaux récents se soient inspirés de cette opinion, je pense n’être pas le seul à persister malgré cela dans l’idée de Brücke, qui croyait fermement qu’à côté d’une structure moléculaire chimique, le proto- plasme devait posséder en outre une organisation. * Or la « structure alvéolaire » n’est pas une organisa- tion; ce n’est pas même une structure dans le sens ordi- naire du mot qui implique sinon toujours une inégalité des parties constituantes d’un tout, au moins une dispo- sition relative immuable de celles-ci. Les « alvéoles » étant mobiles puisqu'elles représentent autant de goutte- lettes, il est clair que la structure alvéolaire est acciden- ! O. Bütschli : Untersuch. ub. mikroskopische Schaüme und das Protoplasma. — 1892, p. 121. ? E. Brücke : Die Elementarorganismen. Acad. der Wissen- schaften. math. naturwiss. Kl. 1861, p. 386. 104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE telle, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas peut-être une signification quant au développement en surface du pro- toplasme. Mais enfin, et le Prof. Bütschli le reconnaît, toute spécificité, tant morphologique que physiologique appartient au protoplasme hyalin qui constitue les parois des alvéoles. Ce dernier ne diffère guère de la sarcode de Dujardin que nous retrouvons typique dans les pseudo- podes de la Gromia Dwardinü. Ils sont vivants, mobiles ces pseudopodes, mais sans aucune trace de structure al- véolaire. * — En somme cette structure alvéolaire ne fa- cilite pas la compréhension mécanique des fonctions du protoplasme (but loyalement et franchement exprimé des recherches du Prof. Bütschli, ce qui n’est pas leur moindre mérite). On est piutòt embarrassé de la retrou- ver dans la fibre nerveuse où des fibrilles contractiles dans le sens de Hermann, Boveri et Klein seraient beaucoup plus compréhensibles. La présence de réticules dans le protoplasme est in- contestable, mais sont-ils bien comme le veut le Prof. Bütschli toujours l’expression de la coupe optique de pa- rois alvéolaires ? Seules les auto-injections avec de la gé- latine liquide colorée par l’indigo en poudre impalpable ou avec le noir de nickel précipité, c’est-à-dire avec des substances insolubles, peuvent décider la chose, car il est évident que si le protoplasme a la structure alvéolaire nous ne retrouverons des particules de corps étrangers dans son intérieur que dans les alvéoles ou aux points de contact de irois parois (voyez Bütschli loc. cit. p. 158) mais jamais sous forme de fibrilles continues. — La pré- sence de ces dernières dans le protoplasme ne peut s’ex- 1 Butschli. loc. cit., p. 70-71. DES SCIENCES NATURELLES. 105 pliquer que sì ce dernier est sillonné de canalicules. Si les dites fibrilles sont disposées en manière des réticuies décrits par d’autres auteurs, qu’elles soient aussi munies de nœuds réticulaires et qu'enfin elles se soumettent mutuelle- ment à des tractions évidentes, nous serons autorisés à en conclure que le protoplasme n’a pas une structure alvéo- laire, mais qu'il est constitué par un tissu reticulaire de fibrilles ÉVIDÉES tubulaires, et par conséquent, que les pa- rois alvéolaires supposées sont en réalité le contenu, seul visible, des fibrilles hyalines, qui se sont injectées par capillarité. Or il suffit d’examiner les préparations que je présente a la Société pour voir dans la grande majorité des cellules marginales un réseau, remarquable par sa netteté, de fibrilles continues bleues ou noires qui occupe tout l’in- térieur de celles-ci et sillonne en tout sens le boyau pri- mordial avec lequel il se retire fréquemment de la paroi cellulaire. Dans les trachees, comme aussi, par exemple dans les trachéides du bois ancien de conifères la masse d’injection est parfaitement compacte. Les réticules ne se produisent que dans les cellules où le protoplasme n’a pas été désorganisé. — Avant de passer à l’étude de ces réticules et à celles de leurs fibrilles il est indispensable d'exposer ici brièvement la technique employée. Des ham- pes florales de monocotylédones (Tulpa, Fritillaria, Amaryllis tuberosa, etc.) étaient réduites en tronçons, très rapidement à l'aide d’un rasoir effilé. Ceux-ci étaient reçus dans le liquide d'injection chauffé à 40° (à cause de son refroidissement au contact de la plante). Le liquide d'injection, d’un beau noir, était d’une solution de géla- tine à 3 °/, dans une solution saturée d’hydroxyde de nic- kel, qui avait été ensuite précipité par H,S et débarrassé 106 i SOCIETE HELVETIQUE de ses gaz (H,S et NH.) par cuisson. D’autres fois la gé- latine liquide était mélangée intimement avec de l’indigo en poudre impalpable. — La durée de l’immersion des tronçons dans ces liquides varia de '/, à 3 minutes; après quoi ils étaient plongés dans de l’alcool absolu éosiné (pour colorer les noyaux), coupés et montés au baume de Canada dissous dans du xylene après les opérations ordinaires. Voici donc ce que l’on constate dans mes préparations : 1° La comparaison des coupes tangentielles et frontales démontre que là où la masse d'injection a pénétré dans les celinles vivantes, elle se retrouve sous forme de réti- cules délicats, fournis par des fibrilles noires ou bleues qui remplissent tout l'intérieur de la cellule. ' — 2° Ces réticules sont munis au points de jonction des mailles, de nœuds de réticule en forme d’anneau. Ils sont de diffé- rentes grandeurs et généralement traversés au centre par une fibrille. Les plus grands en ont souvent un pius petit au centre. — 3° Les mailles sont formées par des fibrilles de différente longueur et épaisseur, qui s’appuyent sur la paroi cellulaire ou sur d’autres situées souvent très dis- tinctement dans l’épaisseur du boyau primordial. — 4° La direction de ces fibrilles est très capricieuse; leur lon- 1 Je rappellerai ici que Flemming (Zellsubstanz, Korn und Zelltheilung, p. 51) dit avoir obtenu desréticules (très semblables à ceux que je décris ici) à l’aide d’acide osmique chez Spirogyra et qui remplissaient entièrement la cellule « so dass man auf dem ersten Blick denken konnte der Zellsaft sei nicht eine Flüssis- keit sondern besitze noch eine derartige Struktur die nur im Le- ben zu blass sei um gesehen zu werden. » Il les considère, proba- blement à tort comme des phénomènes de coagulation, ce que lui permettait sa méthode, mais s’il les eût obtenus au moyens d’auto- injections aucun doute n’aurait été possible. DES SCIENCES NATURELLES. 107 gueur, très variable : certaines d’entre elles sont plus lon- gues que la cellule n’est large. — Elles se soumettent mu- tuellement à des tractions évidentes. — 5° Les fibrilles les plus fines sont ordinairement rectilignes, les plus épaisses sont distinciement spiralées et contractées (ce qui justifie le nom de spirofibrilles que je leur ai donné ') ou méme variqueuses et déformées dans les cellules qui ont séjourné trop longtemps dans la masse d’injection. — C’est une preuve qu'il s’agit ici d’une désorganisation, ensuite d’une dilatation démesurée des fibrilles tubulaires; dilatation qui est indiquée déjà par la différence d'épaisseur des fibrilles et qui explique comment elles peuvent s’injecter et comment cette injection entraîne fatalement la contrac- tion en spirale de la fibrille. Je rapellerai ici que toute spirale qui augmente son diamètre intérieur se raccourcit. — Je vois dans ce simple phénomène l’explication complète de la propriété du protoplasme de se sursaturer de liquide comme les colloïdes et de l’abandonner à la moindre pression, et par conséquent l’explication mécanique de la contractibilité et de l'irritabilité du protoplasme. Une conséquence nalurelle est 6° que ce dernier lorsqu'il est fortement injecté se contracte (comme par la plasmolyse) au centre de la cellule ou contre une de ses parois. — 7° Beaucoup de fibrilles distinctement spiralées (nos spirofi- brilles) se montrent enroulées autour d’une fibre-axe rec- 1 V. Fayod . Ueber die wahre Struktur der lebendigen Proto- plasma und der Zellmembran (Naturwiss. Rundschau V Jahrgang n. 7). — Structure du protoplasma vivant. — Revue gen. de Bo- tanique. T. III. p. 293. 1891. — De l’absorption de bouillies de poudres insolubles par les tissus végétaux et animaux comme uni- que moyen propre à démontrer que le protoplasma est un tissu géliforme dont les fibrilles sont tubulaires et spiralées. — Comptes Rendus, Soc. de Biologie, 26 déc. 1891. 108 SOCIÉTÉ HELVETIQUE tiligne faisant partie du réseau. — Plus rarement — dans ces préparations — deux fibres spiralées sont tordues l'une autour de l’autre (nos spirospartes). 8° Beaucoup de fibres-axes sont chargées de débris de fibrilles, qui comme le démontre l’étude sont dus à la rupture de la spirofibrille qui les enveloppait (évidemment parce que cette dernière était fixée à ses deux extrémités et que l’in- jection de son canal lui fait subir un raccourcissement forcé). — 9° Les fibrilles d'injection du cytoplasme pé- netrent dans le noyau cellulaire. Le fait est plutôt rare, probablement parce que ce dernier est bondé de chroma- tine, mais il peut être constaté sans aucun doute dans plusieurs noyaux. Ils se montrent alors en partie défor- més et désaggrégés. — 10° Les cordons nucléaires que j'ai décrits, et que je maintiens, ne sont visibles nulle part distinciement dans ces préparations. — 11° Si l’on fait végéter pendant quelques jours des racines de l’Himan- tophyllum loreum dans du limon fait de poudre d’indigo on constate ensuite la présence de granules bleus souvent disposés en chapelet et de bouts de fibrilles non seulement dans des poils radiculaires infacis mais encore jusque dans les cellules de la 6e et 8m assise interne appartenant au velamen qui en sont souvent toutes bleues. — 12° Des racines intactes de celte même plante plongées pendant 1 à 3 minutes dans de la gélatine liquide noircie au NiS, absorbent cette dernière, qui pénètre autant que l’indigo en poudre et dessine d’une manière permanente dans l'intérieur des cellules des réticules identiques en principe à ceux décrits ci-dessus pour les cellules des Liliacées. — Cette experience, facile, vient à l’appui d’autres faites avec des racines de fève et avec du Mucor stolonifer qui m'avaient fourni des résultats identiques quoique moins DES SCIENCES NATURELLES. 109 évidents. Elle démontre que la cellule n’est pas close à l'extérieur et les nombreuses communications protoplas- miques intercellulaires si bien étudiées par Kienitz-Ger- loff, ' sont le contenu de fibrilles traversant les parois cellulaires. Leydig avait donc probablement raison de penser que la paroi cellulaire est toujours poreuse. M. A. DE Jaczewskı, de Montreux. Sur la forme ascos- poree de l’'Oidium Tuckeri. On sait que le parasite si dangereux pour la vigne et connu sous le nom d’Oidium Tuckeri Berk. n'avait paru jusqu'ici en Europe que sous sa forme conidifere. M. Viala avait supposé dès l’année 1887 que cette espèce devait être rapportée à l’Uncinula spiralis, champignon qui se rencontre sur les vignes en Amérique sous les deux formes conidifère et ascosporée. Mais cette supposition était encore toute gratuite, car elle ne reposait que sur l’analogie de structure des formes conidiennes américaine et européenne et sur l'identité de l'habitat. Or en novem- bre 1892, M. Coudere, viticulteur français, découvrit dans une serre froide, à Aubenas (Ardèche), les péri- thèces de I’Ordium qu'il retrouva aussi plus tard en plein air dans l’Ardèche, la Drôme et à Rueil aux environs de Paris. Il fit à ce sujet une communication à l’Académie des Sciences et à l'examen de ces échantillons, il fut re- connu qu’on avait réellement à faire avec l’Uncinula spi- ralis. Les périthèces de l’Oidium se sont particulièrement developpes en 1893 en France où ils furent recueillis 1 Kienitz-Gerloff: Die Protoplasmaverbindungen zwischen be- nachbarten Gewebeelementen in der Pflanze. Bot. Zeit. 1891. p. 1. 110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE dans diverses localités par Viala et Ravaz (Allier, Hérault, Gard, Aude, Var, Yonne, Savoie, Eure et Loire), et par Boyer (Gard, Hérault, Eure et Loire), qui a eu l’ama- bilité de m'envoyer quelques échantillons sur lesquels j'ai pu baser les observations suivantes. Le mycélium présente un petit nombre de conidies hyalines, ellipsoides de 30 sur 12 x. Ces conidies repré- sentent l’Oidium tel qu’il est généralement connu des vi- CN € 1. Conidies (Oïdium). 4. Asques. 2. Périthèces. 5. Spore. 3. Appendices des périthèces. Grossissements 1/150 et 1/720. ticulteurs. Les périthèces sont d’un brun noir, globuleux, de 90-100 y de diamètre, entourés d’appendices simples de 300 sur 6-7 u, le plus souvent fortement cutinisés à DES SCIENCES NATURELLES. 111 la base jusqu'à la moitié de leur longueur, ei recourbés plus ou moins en spirale au sommet. Ces appendices sont au nombre de 10 et plus. Les asques sont généralement au nombre de 4 dans chaque périthèce, ovoides, brieve- ment pédicellés, jaunâtres, de 55-45 p et plus. Ils con- tiennent 6 spores ellipsoides d’abord jaunätres puis hya- lines, de 16-20 sur 10-12 u avec une grosse goutte d’huile au centre. Si nous cherchons à déterminer l’espece avec ces carac- tères, nous verrons tout de suite que c’est bien dans le genre Uncinula qu’il convient de la placer à cause de la forme de ses appendices. Ceux-ci font tout d’abord l’im- pression des appendices du genre Erisyphe à cause de leur longueur, mais la présence constante d’une spirale plus ou moins accusée au bout établit nettement la différence. Les autres caractères correspondent d’une manière frap- pante à la description de l’Uncinula ampelopsidis Peck qui vient en Amérique sur la vigne vierge et ne se distin- gue du veritable Uncinula spiralis B. et C. que par la cutinisation de la base des appendices. Ce caractère est-il vraiment spécifique? Dans ma Monographie des Pyréno- mycétes de la Suisse, j'ai cru pouvoir indiquer comme un caractère constant et par conséquent propre à la deter- mination, la couleur des appendices chez deux espèces voisines l’Erisyphe communis Fries et l’Erisyphe Marti Lev. Dans le cas qui nous occupe cependant ce ca- ractere ne semble plus avoir la méme valeur, car on trouve souvent sur les mömes feuilles des périthèces a ap- pendices cutinisés à côté d’autres à appendices hyalins. En présence de ce fait et vu l’identité des autres carac- teres, on est autorisé à admettre la synonymie de l’Unci- nula ampelopsidis Peck et de l’Uncinula spiralis B. et C., 112 SOCIETE HELVETIQUE et à rapporter, par conséquent, à cette dernière espèce les périthèces trouvés en Europe. Je terminerai cette petite notice en relevant une erreur assez curieuse au sujet de l’Oidium Tuckeri et qui se ren- contre dans plusieurs livres. Winter, Die Pilze, donne pour la mesure des conidies 8 sur 5 u. Saccardo avait déjà constaté cette erreur dans son Sylloge. Cependant elle se retrouve encore dans le bel ouvrage de M. le Pro- fesseur Ludwig, [Die Niederen Kryptogamen]. Tous les échantillons que j'ai eus entre les mains m’ont toujours donné les mesures indiquées plus haut, soit 30 sur 12 y. M. le prof. ScHRÔTER, de Zurich, présente différentes petites communications sur les sujets suivants : 1. Dispersion des fruits de Diplachne serotina Link, gra- minée à fleurs cleistogames. Les fleurs de cette espèce restent enfermées entre le chaume et la gaine (voy. Schrò- ter : Bau und Leben des Grasfonds. Landw. Jahrb. Schweiz 1893). Le chaume lui-même reste vertical pendant long- temps après la maturité des fruits (jusqu’au printemps suivant); les limbes des feuilles tombent, mais les gaines persistent et tandis qu’au début elles sont presque com- plètement fermées, elles s’ouvrent peu à peu en se dessé- chant, comme les carpelles d’un fruit, s’écartent du chaume et laissent ainsi sortir les graines. Leur dispersion est en- core facilitée par la courbure de l’axe de l’épi qui s’écarte du chaume et se projette ainsi hors de la gaine. Lorsque l'air devient plus humide, la gaine se referme, applique de nouveau le fruit contre le chaume, pour se rouvrir de nouveau lorsque l’air redevient sec. Ce mouvement alter- natif de la gaine suivant les oscillations hygrométriques n’a je crois pas encore été observé et est, sans aucun DES SCIENCES NATURELLES. 113 doute, en relation intime avec l’existence möme des fruits cleistogames. 2. Fleurs nectariferes de Leontopodium alpinum. Jusqu’a présent on n’avait observé sur l’Edelweiss que deux for- mes de fleurs : fleurs mäles avec stigmates avortés et style portant seulement quelques poils en brosse, et fleurs fe- melles avec androcée avorté. L’auteur en a trouvé une troi- sieme forme au champ d'essai de la station suisse du con- trôle des semences : ce sont des fleurs nectarifères sem- blables à des fleurs mâles à étamines rabougries. Tous les intermédiaires se rencontrent entre les fleurs mâles et les fleurs nectarifères complètes qui ne possèdent plus qu’un style rudimentaire avec quelques poils très courts et point d’étamines. La répartition des fleurs mäles et femelles dans les capitules de Leontopodium alpinum donnait déjà nais- sance a trois types d’inflorescence : il restera è rechercher les rapports de ces fleurs nectarifères nouvellement décou- vertes avec les autres. 3. Polymorphisme des feuilles de Castanea vesca. Mr. C. v. Ettingshausen a déjà, en 1872, attiré l’attention sur l'extraordinaire variabilité des feuilles de chätaigner et en a publié de nombreuses figures (Sizungsber. K. Akad. Wiss. Wien, Bd LXV, Abth. I, fév. 1872). M. Schròter a reçu de M. le prof. Mariani, à Locarno, une série ex- traordinairement complète de feuilles de châtaignier qui étend même de beaucoup le champ des variabilités ob- servé antérieurement. La longueur peut varier de 5,5 à 30 cent. ; la largeur de 2,2 à 11 cent. La forme générale, celle de la base, du sommet, la dentelure, la nervation, ne sont pas plus fixes. L'auteur fait ressortir l'importance des collections de cette nature pour l'étude des plantes 8 114 SOCIETE HELVETIQUE vivantes aussi bien que des fossiles et engage vivement les botanistes à s’en occuper. 4. Exemplaires de Lathrea squamaria avec des suçoirs bien caractérisés, développés sur les racines du pommier. Ce parasite se rencontre fréquemment à Oberrieden sur le lac de Zurich, soit sur les ceps de vigne (« Böse Blume ») soit sur les racines des pommiers. D’après ses observations, l’auteur a pu constater que les sucoirs se développent non seulement sur la racine principale, mais aussi à l’aisselle des écailles du rhizöme; les échantillons présentés montrent en outre que, ainsi que l’avait cons- taté Heinricher, les suçoirs peuvent se développer tout le long de la racine et non pas seulement au sommet. 5. Fragments de tige de Cecropia spec. conservés dans l’alcool. Ces pièces ont été envoyées à Zurich des envi- rons de Rio, par le D' Göldi, actuellement directeur du musée de Para; on peut facilement y constater l’existence sur les coussinets foliaires des corpuscules nutritifs de Müller. M. le prof. MeistER, de Schaffhouse, a réuni, de con- cert avec M. O. AppeL de Sonneberg, des series da50 espe- ces de plantes, qui peuvent être considérées comme carac- téristiques pour la flore schaffhousoise. Vingt-cinq collec- tions soigneusement déterminées sont offertes aux mem- bres de la section. DES SCIENCES NATURELLES. 115 Geolegie. Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Lang. Nouvelle carte géologique de la Suisse au 1: 500000. Dans son discours d’ouverture de la session, M. le prof. Meister, président annuel. débute par quelques communications sur l’activité scientifique du canton de Schaffhouse depuis la dernière session de la Société helvetique tenue dans ce canton en 4873. Puis il entame son véritable sujet, le terrain pléistocène de Schaffhouse. A. La premiere glaciation. L’erosion qui a corresponde à la progression la plus ancienne des glaciers n'a pénétré nulle part plus profon- dément que 480 m. au-dessus du niveau de la mer. Puis, lors du retrait des glaciers s’est déposé le Deckenschotter. L’on en connait une série d’affleurements déjà deerits; en outre M. Meister en indique ici encore deux : l’un au « Berg » près de Thayngen a 540 m. et l’autre sur le « Neuhauserwald » à 568 m. En ce dernier point la ci- mentation des galets est très incomplète: le ciment du poudingue se brise en petits fragments et les galets de malm qui y abondent sont complètement décomposés et souvent même réduits en poussière. L'auteur en conclut qu’une bonne partie des cavités qu'on trouve dans la « löcherige Nagelfluh » contenaient primitivement des galets de calcaire du Randen. En outre, de la position de ces affleurements de Deckenschotter, il déduit que ce dé- pôt ne faisait pas partie d’un delta incliné vers le nord- 116 SOCIETE HELVETIQUE ouest, mais bien des alluvions normales d’une rivière dont le niveau était de 700 mètres vers l’est et de 570 mètres dans les environs de Schaffhouse. L’inclinaison des couches et la direction de la pression indiquée par les galets ne sont pas constantes. Enfin l’âge ancien de la löcherige Nagelflüh est démontré encore par les nom- _breuses stries glaciaires qu'on peut voir a sa surface tout particulièrement au Geissberg. B. L'avant-dernière glaciation. L'érosion ne semble pas avoir atteint à l’époque de l’avant-dernière glaciation dans le Mühlethal aux Buchwiesen le niveau actuel de la vallée, comme c’est du reste le cas d’après M. Penck dans les préalpes allemandes. Par contre, si, comme cela pa- raît probable, les masses de galets que l’on trouve dans le lit du Rhin au-dessus de l’ancien pont de Schaffhouse et les poudingues qui bordent la chute du Rhin vers l’ouest sont de cette même époque, le lit du Rhin devait être alors plus bas qu'aujourd'hui. En effet le pilier du pont du chemin de fer traverse 9 m. de graviers sans atteindre les couches sous-jacentes et le poudingue indiqué à l’ouest de la chute du Rhin descend jusqu'à 360 m. au-dessus du niveau de la mer. En fait d’alluvions de cette même époque l’on peut citer encore les poudingues du versant nord du Geissberg, ceux qui reposent sur la terrasse à l’est du Wirbelberg, ceux du Felsenthäli entre Platte et le Wirbelberg, ceux du flanc droit du Mühlethal depuis le « Loch » jusqu’à l'hôpital de la ville, ceux des envirens de Belair et Wiesli et enfin ceux de Rundbuck près de Neuhausen. Tous ces poudingues sont sans doute relativement anciens, comme l’adınet déjà M. Gutzwiller, d’après leur composition générale et la nature de leur ciment. Cette DES SCIENCES NATURELLES. 117 hypothèse est encore confirmée par le fait qu'on en trouve des blocs roulés en grand nombre, en particulier près de Loch. Quant à leur âge exact il paraît impossible de dé- cider s'ils sont sûrement contemporains des terrasses mé- dianes de Steinmann. L’on trouve en différents points sur ces poudingues des dépôts glaciaires, ainsi sur le versant est du Randen et sur la Enge entre 530 et 540 m. Ces dépôts ne con- sistent guère qu'en blocs isolés de calcaire jurassique et - d’amphibolite qui font dû souvent être remaniés. Les connaissances actuelles ne sont pas suffisantes pour dis- tinguer avec certitude les moraines de fond de cette épo- que. Les dépôts qui semblent avec le plus de probabilité en être sont les moraines sableuses du Geissberg, de la Klus, du Hauenthal et du Orsernthal. C. Dernière glaciation. L’on peut prouver nettement l'indépendance absolue des terrasses situées au sud de l’Enge, indépendance déjà admise par Penck, par les deux coupes suivantes : 1° Coupe créée par un détournement de cours d’eau près de Turbachbürgli lors de Pagrandissement de la gare : 1.2 m. | Terrain desagrege. Limon plus ou moins gras avec des intercallations DEI. de sable, de galets et méme de blocs atteignant 2 m?; les galets striés font défaut. 0.4 m. Limon jaune clair et compact. 0.6 m. Limon sableux. 0.3 m. Limon jaune clair et compact. i 0.2 m. Limon grisâtre et compact avec sable. 2 m. Sable. g% 418 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 0.3 m. | Limon gras. 2m: | Graviers relativement fins en partie cimentés. 2° Coupe de l’affleurement près des travaux Fischer : 0.4 m. Terre végétale. en Couches alternantes de limon sableux et de limon RS: gras. 1 m. | Graviers fluviatiles relativement fins. Calcaire en plaquette (Plattenkalke). e . Dans ces deux coupes le limon est très riche en car- bonate mais ne renferme point d’Helix. Nous avons donc ici deux formations fluviatiles absolument équivalentes mais à des niveaux distants d'environ 50 m. Elles doi- vent par conséquent être indépendanies l’une de l’autre. D. Dépôts interglaciaires. (a) M. Penck considère comme un facies morainique de la dernière glaciation le cône de débris formé surtout de galets de Randenkalk que M. Meister a déjà décrit à la session de 1893 à Lausanne. Mais la présence de mo- raines de sable sur le versant sud des hauteurs en ques- tion pourra, semble-t-il, lorsque ces moraines auront pu être mieux étudiées, modifier sensiblement les idées con- cernant cette formation. (b) Le tuf calcaire de Flurbingen, considéré par M. Penck comme interglaciaire, a été étudié au point de vue de sa flore par M. Wehrli. Cette flore de même que la faune de ce dépôt étudiée par MM. von Sandberger, Studer et Gutzwiller sont nettement postglaciaires. C’est pourquoi la Société d'histoire naturelle de Schaffhouse a fait creuser au mois de juin dernier un puits dans l’af- fleurement même. À 3 m. de profondeur et à 13 m. au- DES SCIENCES NATURELLES. 449 dessous de la surface du tuf l’on est arrivé dans une formation que M. Meister considere comme un dépòt des hautes terrasses fortement désagrégé ou comme une mo- raine de l’avant-dernière glaciation. La décomposition avancée des galets de cette couche prouve qu’elle a été longtemps à l'air libre avant d'être recouverte par le tuf. En outre le plongement très net de la base du tuf vers l’ouest montre qu'il ne s’est pas déposé au bord de Pan- cien Rhin, qui coulait, d’après Penck, en droite ligne de Feuerthaler par la fabrique de fil du côté de Neuhau- sen, mais bien vers les pentes éboulées d’une valiée creu- see par un cours d’eau dont les alluvions ont recouvert dans la suite les terrasses de Schaffhouse. Il paraîtrait done que le tuf date de la seconde période intergla- ciaire comme l’ont deja admis MM. Gutzwiller et Wehrli malgré leurs données paléontologiques. (c) Il ne reste plus maintenant qu’à rapprocher de la ré- gion glaciaire du Rhin la partie du Randen qui ne fait pas à proprement parler partie du domaine des anciens glaciers. Ceci peut se faire particulièrement bien pour la vallée de la Durach. Ainsi la formation de mamelons sur le « Gràte, » le « Buchberg, » le « Randenhorn, » la « Thule » et l’« Orterberg » correspondrait à une puissante érosion qui aurait précédé le dépôt du Deckenschotter et se serait prolongée pendant celui-ci. Une seconde érosion aurait duré jusqu’au début de la seconde glaciation et aurait creusé la vallée jusqu'aux terrasses à mi-hauteur de l’Osterberg et aux « Barmen » c’est-à-dire à 610 m. Une troisième érosion enfin aurait creusé le bas de la vallée jusqu'à 20 ou 30 m. au-dessous des basses ter- rasses actuelles vers la Längenberger Ziegelhütte. Puis ces basses terrasses déposées près de Buchwiesen furent 120 SOCIETE HELVETIQUE emportées en grande partie a leur tour et remplacées par les débris torrentiels de la Durach. C'est sur ces dépôts que reposent les couches célèbres du Zchweizerbild qui ue remontent donc qu’à une époque où la Durach passait de nouveau depuis longtemps dans le Mühlethal pour se jeter ensuite dans le Rhin. Comme complément à sa communication, M. Meister a distribué dans l’assistance une carte géologique du pléistocène de Schaffhouse commencée par M. Penck et terminée par lui-même. M. le professeur Lang, de Soleure, donne quelques indications sur la nouvelle carte géologique de la Suisse au 1 : 500000. Après que la carte géologique de la Suisse au 1 : 100000 d’après Dufour fut terminée, le besoin se fit bientôt sentir d’avoir une carte d'ensemble à plus petite échelle. La commission géologique a donc fait des premiers essais pour colorier géologiquement la carte au 1 : 250000 en 4 feuilles qui a été publiée il y a quelques années. Mais pour cela il y a un grand travail de préparation à faire consistant à effacer à force de recherches et de comparai- sons les divergences de vue qui existent encore entre les géologues des différentes feuilles. Ce travail sera forcément de longue durée et ne pou- vait en tout cas être terminé avant l’époque du Congrès géologique international; c’est pourquoi, étant donnée la nécessité d'offrir aux membres de ce Congrès une carte générale de petites dimensions, MM. les professeurs Heim et C. Schmidt furent chargés de préparer une carte géo- logique au 1 : 500000 sur la base de la carte Leuzinger. Grâce à l’activité de ces messieurs et à la collaboration DES SCIENGES NATURELLES. 191 de MM. Renevier, Rollier, Schardt, Mühlberg, Lugeon et d’autres encore, mais surtout grâce à toutes les don- nées accumulées dans les matériaux pour la carte au 1: 100000 ce travail a pu être terminé pour l'ouverture du Congrès. La nouvelle carte donne une image générale très nette des différentes formations qui constitue le sol de notre patrie. Les couleurs employées sont bien trans- parentes et produisent une impression agréable. Les dif- férents horizons géologiques sont représentés par 17 couleurs et 3 indices et se distinguent très clairement malgré la petite échelle de la carte. Ainsi, grâce aux efforts de ses auteurs, cette carte représente bien le point le plus actuel de nos connais- sances géologiques sur la Suisse. Elle rendra de grands services aux membres du Congrès international et elle offrira aux géologues de notre pays l’occasion qu'ils dési- raient de perfectionner encore les données que nous pos- sédons par une étude de détails consciencieux. C’est cette étude qui nous permettra de publier d’ici à quel- ques années une carte au À : 290600 telle que nous la désirons. Outre cette carte qui vient de paraître, nous possédons un commentaire fort instructif de M. le professeur C. Schmidt. TABLE DES MATIÈRES IN DBIS DION A ei ae ANO e ER Mathématiques, Physique et Chimie. D' Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homo- gène. — D' Amsler-Laffon. L’alpengluben. — D' Kleiner. Ther- moélectricité de quelques nouvelles combinaisons métalliques. — Kleiner. Sur une propriété remarquable d’un diélectrique. — Raoul Pictet. Rayonnement à basses températures et applications à la thé- rapeutique. — G. W. A. Kahlbaum. Mesure des tensions de vapeurs du benzène et de quelques dérivés. — Alf. Amsler. Instrument pour la mesure des vitesses de rotation. — F.-A. Forel. La fata-morgana. — Margot. Curieux phénomène d’adherence au verre de l’aluminium et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Température à laquelle les corps commencent ä émettre de la lumière. — Guillaume, Mème sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances solaires. — D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie. — D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodi- ques. — Billwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach- Bischoff. Observations nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de l’état ectuel de nos connaissances sur les dissolutions — D' Schu- macher-Kopp. Nitroglycérine projetée sur une plaque mélallique RR RON MR ER En Zoologie. . Nüesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex. Herzen. Survie après double section du nerf vague. — V. Fatio. déplacement de couleurs dans l'espèce. — E. Yung. Phénomène de la digestion chez les poissons. — E. Bugnion. Développement des Selaciens. — Th. Studer et Bannwarth — Crania helvetica. — Th. Studer. Faune du Schwei- zersbild. — D' Urech. Variation dans les couleurs du Papilio Machaon. — M. Jaquet. Vessie natatoire des loches. — Arn. Lang. Ambulacres des Echinodermes. — A. Forel. Polymorphisme des Fourmis....... 124 TABLE DES MATIERES. Botanique. Pages Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof E. Fischer. Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma démontrée au moyen d'injections de gélatine colorée. — C. de Jac- zewski. Forme ascosporée d’Oidium Tuckeri. — Prof. Schröter. Com- munications diverses. — Prof. Meister. Herbier schaffhousois...... 101 Geologie. Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Nouvelle carte géolo- Sique. de la Stresa am vs er 115 GENÈVE. — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARDT ET ee Archives des Sciences plus. el nat. Seplembre 1994 L XXXII PI.IIT + 20° Temps. + /0° 7 30." 12 7630 DITE - 10° Ss 27 2 adu a7 TRE I S 7 vd qursovd AAA @P & S Q _ 30° I SÌ I 7 4 I o S = In 9 bop uvd 2110709 | AP 700 divo eur, p are Di ti vd soour.ıdao 2ovfano op @JTUT Ù Ss LTH.DUC, GENÈVE EEE Archives des Sciences phys el nat Sopl. 1894. E XXXII. PI.IV. MULO | 3 5185