«•Çj-i/;*’ A. GRAINO N Ú m The John Carter Brown Library PURCHASED WITH TBE ASSISTANCE OF A DONATION FROM The Harper Fund and The Associates The John Carter Brown Library ^ J I f n’k / fo^0- CvWa^ ^ J 1 g \i\A^ il%% AA>-^' i.0 4P 'v'‘'’'',wÆ "’X c ' . j-'ÍKTÉ ’^’#'^f..'*^'f-:’' -'i'‘ •- “- li''' '*■■* %£ '*' '- ' '■•■ :■ . ' :-'- ' '‘d"V "'■'. ‘ ' >:, '. . ■-■;■ '■' I',,'-'' . ' ■ ■.. '•. I'/-’-* á§f ,î^ ii=, ’■' ,% ;-c< 'y^.. ' ■' -'''A ^ ■•''* '•' ' _ _,' -si- . "i’r'í— ■' ' -.¿q [■“■ ‘ '.’'5^'' t¿».’ ü -'•■_» ¥ i;!r-*s^,'£v, í>‘^é''‘kíj'¿Sí"a/ííí/f A,? „- - >' r 4 ** ^ ‘ ^ ' :s^r ’w'iA l ' y ',.;• •••Or'.*’V'' ■•;,•■ : - ïâ •^''‘'’'1' ■'■ ■■■• -. ■?'*rï, - æ* 'il •■%Wï". 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'■‘■«SK VM' ■ ÎA'ÿ'â !wr-,i -jf 'ííV :&'i; 'XÍÍA I J I t (Le Brésil, la République orientale de lUruguay, la République Argentine, la Patagonie, République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou). n ♦ , ip- "f i'v. •kp ÍÍ I'T^Isroi^iMPRmRiE œ > t / 0 9 DANS L AMEBIQIIE MÉRIDIONALE (L.E BRÉSIli, liA RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY, LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, LA PATAGONIE, LA RÉPUBLIQUE DU CHILI, LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉGUTÉ PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, PAR DOCTEUR ÈS SCIENCES NATURELLES DE LA FACULTE DE PARIS ; CHEVALIER DE l’oRDRE ROYAL DE LA LEGION d’hONNEUR , DE l’ordre de S. WLADIMIR DE RUSSIE, DE LA COURONNE DE FER d’AUTRICHE ; OFFICIER DE LA LEGION d’hoNNEUR bolivienne; membre des sociétés philomathique, de géologie, de géographie et d’ethnologie de PARIS; MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES; MEMBRE DES ACADÉMIES ET SOCIÉtÉS SAVANTES DE TURIN, DE MADRID , DE MOSCOU , DE PHILADELPHIE , DE RATISBONNE , DE MONTEVIDEO , DE BORDEAUX , DE NORMANDIE , DE LA ROCHELLE, DE saintes , DE BLOIS , ETC. ; AUTEUR DE LA PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE , ETC. Í846. lôaiô a¿¿ / et publié 0OU0 le0 au0pice0 be Ül. le iHtnt0tre be l’3tt0truftton publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). TOME TROISIEME. 2." Partie : GÉOGRAPHIE. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, ÉDITEUR, liibraire de la Société §;éolog^ique de France , RUE SAINT-ANDRÉ- DES -ARCS, 65. STRASBOURG, CHEZ V.® LEVRAULT , RUE DES JUIFS, 33- VOYAGE ■’'¿i- GÉOfiRAPHIE ALCIDE D’ORBIGNY. t84(î. VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. vwvwwvvwuvvwuxuv^AAvwmuvvwuvv^vvivwvvwvwuvvwm v\i,H\\A\\i\vvv\'iAvvw\wvv\v\'VNWi\\U‘Vutmmv'vvi'V'V\'m\\u\t'i\mv\v\\\t'\\v^Ai\v ■ I INTRODUCTION. La géographie générale d’un pays doit, comme je la comprends, renfermer des détails relatifs à sa configuration orograpliique , aux cours d’eau qui le sillonnent, à ses habitans, et l’indication de ses productions naturelles et industrielles. Il faut y rattacher encore toutes les questions qui se lient directement ou indirectement au sol considéré dans ses formes, dans ses lignes isothermes, dans ses produits animaux et végétaux propres a chaque région en particulier, et enfin, dans les rapports de relations extérieures ou intérieures que déterminent l’ensemble ou les diverses parties. Si, dans mes voyages, je m’étais borné à recueillir, sur chaque branche d’observation en particulier, ces renseignemens généraux propres à donner une idée de chaque contrée, j’aurais suivi cette marche; mais la trop grande étendue des matériaux recueillis m’a forcé d’en prendre une entièrement différente. Une description géographique, surchargée de trop de détails spéciaux, serait devenue fastidieuse même pour le géographe, tandis que les hommes livrés à d’autres sciences auraient été obligés d’y chercher pénible- ment, dans chaque circonscription politique ou physique, l’objet special de leurs études favorites. Ces raisons m’ont conduit , dès le principe de mon travail, à l’adoption d’une tout autre méthode. Considerant les matériaux de mon voyage comme un ensemble de faits sur l’ Amérique meridionale, j’ai adopté, dans leur publication, une division purement scientifique, de manière à remplir un cadre qui en renferme toutes les branches. ( viij ) Dans la Partie historique', contenant la relation de mon voyage je vou- lais peindre à grands traits l’aspect pittoresque des lieux, leurs formes leur disposition isotherme, l’ensemble de leurs productions naturelles de leurs productions industrielles, et retracer les impressions que leurs hab. tans ont pu produire sur moi. J’ai donc considere cette section de ines travaux comme de la Géographie descriptive, que devaient completer es observations et les descriptions géographiques réservées pour la Géographe '^Sufle titre de Géologie\'^h réuni tontes les observations «1»^^ composition du sol, 'a ses formes orograpbiques, comparées a son a„e relat , aiix’lllnres des terrains. J’ai abordé toutes les questions generales se ratta- chant aux révolutions qui, h chaque grande époque de l’histoire du monde, sont venues changer la forme du continent américain, et determiner ces immenses reliefs, ces dépressions si remarquables et si A la Paléontologie' j’ai décrit et figuré les etres perdus de toutes les faunes qui se sont succédé dans les couches terrestres de 1 Amérique meri- dionale! depuis le commencement de l’animalisation jusqu’à l’epoque actuelle J’ai mis égLnent les diverses époques auxquelles ces faunes appartiennen en rapport avec les révolutions géologiques qui les ont determmees. Cet comparaison, jointe 'a l’ensemble de mes autres travaux ^^UnTes' de¡ m’a donné l’intime conviction que la séparation par aunes d- ^ divers âges géologiques n’est que la conséquence visible des reliefs e ïrsemi de divises valeurs, de la crohte terrestre, dans toutes ses travail sur XHonnne anriricain^ renferme toutes - ..énérales et spéciales sur les indigènes du nouveau monde. J y ai comp fes caractères physiques et physiologiques avec -y^'^i^Tttahs cherché à grouper les tribus en grandes races caractérisées par leurs traits, f sli, à travers le continent américain, ces hordes sauvages dans leurs migrations de toutes les époques. rpnfprmer Le complément indispensable de ce travail sur les races devait renferme , sous le titre de Llmmisti^les^mlaires de toutes les langues qui se 1. Voyage dans l’Amér. mér., t. 1, II et III, 1- part- 2. La Géographie forme la S.*" partie du tome III- 3. Géologie, Voy. dans l’Amér. mér., t. Ill, 3.^ part. 4. Paléointologie, Voy. dans l’Amér. mér., t. 111, 4.<’ part. 5. Homme américain. Voy. dans l’Amér. mér. , t. IV, 1." part. ( ix ) parlent depuis la Patagonie jusqu’au '12/ degré de latitude, vocabulaires recueillis durant mon voyage, mais cette partie, faute de place, n’a pu être donnée dans cet ouvrage. J’espère que sous un gouvernement si éclairé et si bien disposé à encourager les sciences , les matériaux de cette nature , si diffi- ciles à obtenir, ne resteront pas indéfiniment renfermés dans mes cartons , où le moindre accident peut les anéantir. Toutes les branches de la zoologie ont, dans mon ouvrage, leur partie spéciale, où les questions géographiques n’ont point été négligées. Les Mam- mifères b les Oiseaux ^ contiennent des considérations relatives à leur distri- bution géographique et à l’influence qu’exerce sur cette même distribution la composition orographique ou phytographique. J’y ai déduit la concordance parfaite du rapport de la température déterminée par la latitude, comparée à la zone de température qu’amène, sous les régions équatoriales, le degré relatif d’élévation des montagnes au-dessus des océans. J’y ai, de plus, recherché les causes et les limites des migrations annuelles des êtres ^ par rapport aux différentes régions. Les Reptiles'", les Poissons^ et les animaux annelés, tels que les Insectes^ et les Crustacés'^ , ont aussi été décrits séparément. Les animaux Mollusques^ (les coquilles) m’ont oflert, dans leur étude géographique , les faits les plus curieux de l’influence de la configuration oro- graphique et des courans généraux sur leur distribution géographique^. Cette étude, en apparence peu utile, a pourtant une immense importance; car elle est destinée à nous révéler, un jour, par l’appréciation des faits actuels, ce qui a dû exister, au sein des mers, à toutes les époques géologiques. Mes recherches sur les animaux rayonnés, tels que les Foraminifères"° et les Polypiers m’ont présenté des résultats non moins curieux.*^ 1. Mammifères, t. IV, 2.® partie , rédigée par M. Gervais et par moi. 2. Oiseaux, t. IV, 3.® partie, rédigée par moi. 3. Oiseaux , p. 141 à 158. 4. Reptiles , t. IV, 4.® partie. Ce travail a été confié à M. Bibron. 5. Poissons, t. IV, 5.' partie. M. Valenciennes a bien voulu se charger de cette section. 6. Insectes, t.VI, l."part. MM. Brullé et Blanchard se sont occupés de la rédaction de cette partie. 7. Crustacés , t. VI , 2.® part. MM. Milne Edwards et Lucas ont bien voulu s’occuper de cette partie. 8. Mollusques, t. V, 3.® partie , rédigée par moi. 9. Voyez mon introduction aux Mollusques. 10. Foraminifères , t. V, 5.' partie, rédigée par moi. 11. Polypiers, t. V, 4.® partie, rédigée par moi. 12. Voyez mon introduction aux Foraminifères. III. b ( X ) La Botanique ne m’a pas moins occupé durant mon voyage. J’ai recueilli tous les élémens propres à une publication générale; mais, ne pouvant mm- même me livrer à l’étude de toutes les branches des sciences naturelles, j’ai dû confier à d’autres soins la rédaction de cette partie, dont les Palmiers^ les plus grands et les plus remarquables des végétaux du nouveau monde, et les Cryptogames % si nombreux, seront les seules plantes qui prendront place dans mon ouvrage, les plantes phanérogames n’ayant pu y etre publiées. On voit, eu résumé, que, procédant d’après un autre ordre, prenant, par exemple, les choses suivant leur nature, au lieu de les diviser par les pays qui les renferment, j’ai également rempli mon cadre , de manière à donner un travail étendu et général sur l’Amérique méridionale. 11 me reste à dire un mot sur la partie de Géographie spéciale. Lorsque je partis pour mon voyage, je croyais l’Amérique beaucoup mieux connue qu’elle ne l’était. Devant du reste donner, dans mes recherches, une atten- tion plus particulière aux sciences naturelles, je n’emportai avec moi quune ..rande boussole à alidade, propre h relever mes itinéraires, et des baromètres que les circonstances ont rendus inutiles. Dès que je voulus mettre mes observations géologiques en rapport avec les cartes, je m’aperçus immédia- tement de l’inutilité de ces observations, si je ne pouvais les appuyer sur un cadre géographique réel, qui vint remplacer le tracé fautif de ces cartes. Je me mis à l’ouvrage avec activité et relevai mes itinéraires. J’aurais voulu Y joindre des observations astronomiques, mais je manquais d’instriimens et ne pus en obtenir d’Europe. Il fallut donc me contenter de mes itinéraires, que je relevai en calculant les distances par le temps de la marche, en des- sinant, avec le plus grand soin, tout ce qui tenait à la configuration du sol. (Quoique ce mode de procéder, le seul que me permit le manque dinstru- mens, donnât des distances quelque peu incertaines, il présentait au moins l’aspect orograpbique et hydrographique réel des beux en rapport avec mes recherches géologiques. , , , i En examinant les cartes de Brué publiées en 1855, faites d apres les obser- vations astronomiques de M. Pentland, et en les comparant à mes cartes, on se convaincra que, malgré ces observations astronomiques, on ignorait presque entièrement encore, pour la Bolivia, la forme réelle des plateaux, la 1. Palmiers, t. VII, part., rédigée par M. Marlius. 2. Cryptogamie, t. VII, 2.-= part., rédigée par M. Montagne. direction et les eml)ranchemens des chaînes de montagnes, le nombre et les aiïluens des cours d’eau. En effet, si des déterminations de points isolés sont indispensables pour la formation d’une carte, il n’est pas moins évident qu’avec ces seules données on ne peut avoir aucune idée positive de la con- figuration du sol. Mes travaux géographiques , présentés à l’Académie des sciences en 1 854 , ont été examinés par M. Savary, son commissaire, qui, dans un rapport spécial , a présenté ses opinions à cet égard. Je ne citerai ici aucun passage de ce rapport, imprimé tout entier en tête de la partie géologique.' rAprés les considérations générales qui précèdent et les détails géogra- phiques insérés dans la partie historique de mon voyage, je dois me borner à donner ici, avec les Obsericatioris spéciales qui ont servi de base a la construction de mes cartes, l’indication des divers matériaux, manuscrits ou imprimés que j’ai obtenus sur les points cjue je n’ai pu voir par moi-même. J’aurais voulu accompagner ces observations spéciales de généralités étendues sur chacune des grandes divisions territoriales ; mais j’ai dû , faute de place , me borner à quelques Considérations générales sur la province de Cor- rientes, sur la Patagonie septentrionale , et enfin sur les formes orogra- phiques, le système hydrographique et la division politique de la répu- blique de Bolivia. Paris, ce 2 Janvier Í847. 1. Voyez Géologie, t. III, 3.' partie. GÉOGRAPHIE PREMIÈRE PARTIE. République orientale de V Uruguay et république CHAPITRE I." Renseignemens spéciaux et généraux relatifs à la carte n? intitulée: CARTE d’une partie DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, COMPRENANT LES PRO- VINCES DE CORRIENTES ET DES MISSIONS. §. Observations géographiques spéciales sur la province de Corrientes. Comme je devais supposer que le Brésil est parfaitement connu , j’ai dû me borner à présenter des remarques générales sur 1 aspect du pays Il en est de meme des envi- rons de Montevideo , de Maldonado et de la Banda oriental , que j’ai traversée pour me rendre à Buenos-Ayres. ^ A l’époque où je montai de Buenos-Ayres à Corrientes par le Parana je croyais encore que les cartes de Don Félix de Azara 4 ne laissaient rien à désirer, cet habile ingénieur étant resté vingt ans sur les lieux; mais je ne tardai pas à m’apercevoir du contraire. Je reconnus comme assez bonnes les grandes directions des nvieres et la position des villes et villages, mais je reconnus de suite l’entière inexactitude des détails. Soit que les lies eussent changé de place depuis les travaux d Azara , soit que les cotes eussent etc modifiées par les alterrissemens et par les courans, je ne retrouvais, sur le terrain, rien de ce que je voyais dans ses cartes. Je sentis des lors la nécessité de relever mes itiné- raires, et je me serais mis de suite à l’œuvre, si le manque de moyens ne s’y était opposé. Je m’étais embarqué sur une goélette qui naviguait jour et nuit, de sorte que tout travail suivi m’eût été impossible. D un autre cote, il m aurait fallu un bon pilote de la rivière, capable de me donner les noms des lieux, ce qui me manquait encoie, je dus donc renvoyer ce travail à l’epoque de mon retour. 1. Voyez Partie historique, t. p. 21 et suiv. 2. Idem, t. I.", p. 61. 3. Idem, t. p. 86. 4. Voy. dans VAmér. mér.; Paris, 1809. Argentine. ( 2 ) A. Corrientes, je rencontrai M. Parchappe , ancien élève de l’école polytechnique, homme aussi instruit que modeste, qui me dit s’occuper de la géographie de la pro- vince de Corrientes, cjuil habitait depuis longtemps. En effet, M. Parchappe en avait, tout en faisant le commerce, successivement parcouru tous les points habites. Cette en con- stance m’empêcha de relever mes itinéraires , surtout dans les voyages que je fis de concert avec lui. Je l’aecompagnai dans une première course à Iribucua, en passant par Guaicara et San-Cosmé^. Dans celle-ci, M. Parchappe, avec ma grande boussole d’arpen- leur et une chaîne, mesura des terrains près d’itaty, et la ferme d’Iribucua qui lui appartenait. Je ne possède pas les éiémens de ce travail, dont M. Parchappe a fait usage pour la composition de notie caite n. 1. Dans un second voyage, je l’accompagnai à San -Roque et au Rincon de Luna, et je l’aidai à relever le plan topographique de ce dernier point 2; mais je ne puis pas non plus indiquer les éiémens de ce travail , qui du reste est compris dans notre carte de la province de Corrientes. Je fis ensuite seul , dans l’intérieur de la province , plu- sieurs voyages durant lesquels je négligeai encore de relever mes itinéraires, en pensant que mon savant collaborateur l’avait fait, mais, ayant appris de lui qu’il n’avait remonté ni descendu le Parana au-dessus de Corrientes, et que dès lors il ne pouvait connaître en détail la géographie des rives de cette vaste rivière, je résolus d’entre- prendre ce travail dont voici les résultats. 4- Itinéraire en remontant le Parana, d Iribucua à la Barranquera, au-dessus de Corrientes. Le 12 décembre 1827, je me rendis Achevai de Corrientes à Iribucua. J y fis construire avec quatre planches une petite barque, et accompagné de deux rameurs, je m’y em- barquai le 20 du même mois pour remonter le Parana 3. Les distances m’étaient données par le temps de la marche calculée sur une partie mesurée de la côte, et néanmoins toutes ne sont qu’approximatives. E 50° S. — 3 kil. 200 m. En partant de l’extrémité orientale d’un grand bois et suivant la rive gauche en la remontant , je longeai une falaise élevée , couverte de bois , formant une anse. De la station de départ, un banc de sable distant de moins d’un kilomètre de la côte a son extrémité d’aval au N. à la fin de la distance, 1 extrémité d’amont est au N. 12° O. La rive droite est masquée par de grandes îles boisées. E 12° N. — 1 kil. 300 m. La côte élevée et boisée suit à peu près la même direction, mais elle est séparée du Parana par un lac ou grand marais d’environ 3 kilomètres de longueur, que circonscrit en dehors une langue de terre basse couverte de bois. Je longeai cette langue de terre, ayant au nord une île boisée très-rappiochée. 1. Partie historique, t. I.", p. 115 et suiv. 2. Idem, t. p. 133 et suiv. 3. Voyez, Partie historique, t. p. 217 et suiv., les détails relatifs à ce voyage. N. — 600 m. Comme une seconde langue de terre s’avance au N.-O. vers l’extrémité orien- tale de l’île, je traversai pour la doubler et pour franchir le canal qui la sépare de la langue de terre. De ce point j’avais au N. l’extrémité de deux îles : une large, séparée de la côte ferme par un étroit canal, l’autre étroite, séparée de la première par un autre bras du Parana. Je pris le bras le plus rapproché de la côte. E. 38° S. — 500 m. Je suivis le bras large d’environ 200 mètres, entre deux côtes basses et boisées. S. 23° E. — 1 kil. 500 m. Le même canal, assez tortueux. S. 44° E. — 1 kil. 500 m. Le canal s’élargit un peu, et j’atteignis son embouchure, près de falaises élevées pourvues d’arbres. De l’extrémité du canal, l’extrémité de l’île, très-large, court au N. 26° E. sur plus d’un kilomètre, et deux petits îlots se voient en amont. E. 2° S. — 3 kil. Je longeai la falaise, sur une côte droite. Vers la moitié de la distance, j’étais en face de l’extrémité de File la plus en amont , et je voyais les Iles qui longent la rive droite du Parana. A 2 kilomètres, j’entrai dans un canal formé par une île étroite. Là le canal se divise en deux bras étroits, séparés par une île très-large , basse et boisée. E. 36° N. — 1 kil. 150 m. Je pris le bras plus au N., l’autre ayant peu de courans, et le suivis entre deux îles basses couvertes de bois. E. 10° N. — 900 m. Même canal. E. 46° S. — 1 kil. 800 m. Même canal. E. 12” S. — 750 m. Même canal. E. 10° N. — 1 kil. 100 m. Jusqu’à l’instant où le canal reçoit de l’est les eaux d’un grand marais où débouche également le bras que j’avais laissé à ma gauche. J’étais alors près du point nommé Asumpcion sur la côte ferme. N. 37° O. — 550 m. Craignant de m’engager en des marais sans issue, je pris encore le même canal à ma gauche , et le suivis entre deux îles basses et boisées. N. 14° E. — 850 m. Le même canal me conduisit jusqu’au Parana. Sur ce point je vis que les côtes de l’île que j’avais contournée s’étendaient au loin à l’O. 11° N., et ' qu’il y avait à peu de distance trois petits îlots boisés et bas. La rive droite du Parana est toujours masquée par des îles. E. 5° N. — 2 kil. 150 m. Je côtoyai une île boisée et basse, formant une anse; environ la dernière moitié de la distance est occupée par une petite île, qu’un canal assez étroit sépare de la grande. E. 37° S. — 400 m. A l’extrémité du canal on côtoyé l’île, en ayant le Parana dans toute sa largeur; à l’extrémité de la distance, on retrouve l’extrémité d’amont d’un canal qui sépare l’île de la côte ferme, et sur la rive opposée plusieurs bras qui, par le manque de courant , paraissent venir d’immenses marais qu’on aperçoit. N. 46° E. — 1 kil. 700 m. Je longeai des côtes basses et boisées, en voyant le Parana libre, excepté sur la rive droite, où se montrent des îles boisées. E. 27° N. — 800 m. Même côte. ( i ) E. 33° S. — 400 m. Même côte, en contournant une pointe. De ce point, j’avais à l’est des côtes qui suivaient à l’E. 10° N., séparées de la pointe par un large bras du Parana. Comme il ventait beaucoup, je craignis de suivre avec ma frêle nacelle la côte extérieure , et je préférai prendre le bras où le courant était peu rapide. S. 2° E. — 3 kil. 300 m. Je suivis la même côte sur la rive occidentale du bras qui se rétrécit peu à peu à mesure que je lé remontais. Sa largeur , d’abord d’un kilo- mètre, s’était réduite à la moitié. Un ruisseau, qui vient de l’intérieur des terres, débouche presque à l’extrémité de la distance parcourue. N. 37° E. — 2 kil. 800 m. Je traversai à l’autre rive, en suivant la côte boisée de l’île. Le canal devient de plus en plus étroit; il reçoit sur la côte opposée quatre bras, qui paraissent venir des marais voisins, car ils n’ofiFrent pas de courant. E. ]0° N. — 2 kil. Le canal réduit à une très-petite largeur, se bifurquant en deux bras étroits , je laissai celui de droite et pris celui qui longe le continent et se trouve séparé de l’autre par un immense banc de sable, par-dessus lequel on aperçoit les côtes boisées de l’île. E. 32° N. — 1 kil. 400 m. En suivant le même canal, un peu avant la fin de la dis- tance parcourue, j’avais vu l’extrémite d’amont du banc de sable et de lile qui se trouve en dehors. J’avais alors au N. un îlot de sable demi-boisé; et à l’E. 32 N. un autre îlot, triangulaire, qu’il me fallut tourner. E. 1 kil. En suivant la côte ferme qui s’élève et finit par former des falaises boisées. Les deux derniers tiers de la distance se parcourent dans un étroit canal separant l’île de la côte. De ce point, en montant sur un arbre de la falaise, j’aperçus les mai- sons du village de Yaape, à environ quatre kilomètres au sud. Tous les terrains environnans sont formés de plaines et de marais , au milieu desquels se remarquent quelques bouquets de bois isolés. ]\. _ 900 m. En longeant le même canal jusqu’à son extrémité, les côtes s’abaissent de nouveau et deviennent marécageuses. En débouchant de nouveau dans le Parana, on voit, au N. le dernier îlot de la rive droite, sur laquelle un peu à 1 E. on aperçoit un village dépendant du Paraguay ’. Le Parana paraît avoir, sur ce point, près de quatre kilomètres de largeur. E. 32" N. — 800 m. En longeant une côte basse très-boisée. E, 2° N. — 1 kil. 400 m. La côte s’élève peu à peu jusqu’à l’extrémité de la distance parcourue. De ce point on aperçoit, sur la rive droite, l’extrémité dune île qui reste au N. 22" E. , et cette côte se couvre encore d’îles nombieuses. S. 34° E. — 1 kil. 400 m. Je suivis la côte qui forme des falaises boisées. Au milieu de la distance commence une île divisée en deux par un canal; cette île est sepaiee de la terre ferme par un bras assez large. E. 17° N. — 1 kil. 600 m. Le canal continue et s’achève, ainsi quel’île, à 1 extrémité de la distance parcourue; un grand banc de sable s’aperçoit bien plus au large. 1. Ce village a été oublié sur la carte de la province de Corrientes, à moins que ce ne soit Laureles. En ce cas la position en , serait fausse. E, 7° S. 2 kil. Ea suivant une côte élevée et boisée. Le Parana est libre d îles sur sa ' rive gauche, tandis que l’autre en est embarrassée. E. 21° N- — 1 kil. 300 m. Même côte, même aspect. E. r S. — 3 kil. 150 m. Même côte. A l’extrémité de la distance parcourue ,>n voit au N. un grand banc de sable distant d’un kilomètre de la côte, et l’on se trouve à l’entrée d’un canal qui sépare \'Isla Quemada de la côte ferme. Cette île , de deux à trois kilomètres de large , est élevée et boisée tout autour. E. 17° S. — 1 kil. 700 m. J’entrai dans le canal, large d’environ 100 mètres, en ayant d’un côté la côte ferme élevée et boisée, et de l’autre la rive de lîle. E. 9° j\. _ 2 kil. 300 m. Dans le même canal. N. 40° E. — 2 kil. 200 m. A 400 mètres environ dans le même canal, on se trouve en face d’un autre, qui sépare l’île en deux parties. A la moitié de la distance parcourue l’île s’achève, et l’on aperçoit alors au N.-O. l’extrémité d’aval d’une grande île qui occupe presque le milieu du Parana. A la fin de la distance par- courue l’extrémité d’amont de l’île reste au N. 5 E. E. 23" N. — 2 kil. En longeant une falaise de grès couverte d’arbres en dessus. Cette partie du rivage du Parana porte le nom de Costa de Santa Isabel, du nom dune maison de poste qui est à peu de distance dans les terres. E î 1° S. 750 m. En longeant la même côte. Le Parana se montre dans une grande partie de sa largeur, la côte opposée étant seulement masquée par une suite de grandes îles placées près de la côte. E. 43° N. — 1 kil. 850 m. Longeant la même côte. E. 42° TS. — 2 kil. 200 m. La côte est couverte de rochers. E 28" N. — 2 kil. 700 m. C’est la direction d’un cap avancé à celui qu on aperçoit en avant. L’intervalle forme une anse assez profonde dont la côte est couverte, soit de sable, soit de rochers, au pied de la falaise boisée. Les îles de la rive opposée se montrent toujours. E. 26° N. — 3 kil. 800 m. La direction est encore prise d’un cap à l’autre, et linter- valle forme une vaste anse, semblable à la précédente. E. 13" S. - 2 kil. La moitié de la distance se fait en longeant une côte semblable; mais vers l’autre moitié l’on entre dans un canal étroit qui separe une île de la côte ferme. E. 26° N. — 1 kil. 400 m. Dans le même canal. N. 27° E. — 900 m. Jusqu’à l’extrémité du canal; alors lîle s achève en une pointe aiguë, et le Parana offre le même aspect. N. 27" E. - 1 kil. 300 m. En longeant la côte près de falaises boisées jusqu’à un cap avancé, formé de rochers de grès ferrugineux. E. 18° IN. 8 kil. 700 m. En longeant une côte élevée et boisée, couverte de falaises, de rochers de grès et formant quelques petites anses de distance en distance. Cette côte porte le nom de Costa de Itaibate (pierre élevée, en Guarani). E. 5° N. _ 2 kil. La même côte continue, les rochers avances dans 1 eau sont plus nombreux. C’est alors la Punta de Itaibate. E. 39° S. — 1 kil. 300 m. Même côte , avec des rochers de grès ferrifères. S. — 1 kil. La côte est entièrement hérissée de rochers. S. 16° O. — 1 kil. 250 m. En suivant la côte jusqu’au fond d’une baie où les côtes élevées cessent, remplacées par du sable et ensuite par des terrains bas inon- dés. La côte élevée s’étend au loin dans les terres, d’abord au S. S. E. , ensuite à l’E. , et circo nserivent le marais nommé Cañada de Itaibate. Ce point se nomme le port Itaibate. Un grand banc de sable se montre dans le Parana à un kilomètre de la eôte et se prolonge au loin dans l’est. E. 2° N. — 1 kil. 500 m. La côte est basse, inondée en partie et dénuée d’arbres. E. 2° N. — 1 kil. 700 m. La côte, toujours basse, est boisée; on aperçoit au sud l’im- mense marais à' Itaibate, qui paraît avoir près d’un kilomètre de largeur, borné par des terrains assez élevés et boisés. E, 7° îi. „ 1 kil. 50 m. La côte est identique. Les îles de la rive opposée se rap- prochent un peu. E. 6" N. — 1 kil. En longeant la côte, alors dénuée d’arbres, couverte de grandes herbes. A l’extrémité de la distance est l’entree d un lac, qui setend a moins dun kilomètre , au milieu des marais. E. 22° N. — 1 kil. 500 m. Suivant la côte basse, boisée sur la dernière partie du trajet. Les îles qui suivaient la rive droite se trouvent au milieu de la rivière et seule- ment à un kilomètre de la rive gauehe. Elles sont basses et boisees. E. 10° S. — 2 kil. En suivant la côte basse et boisée, jusqu’à l’entrée d’un lac tempo- raire, oblong, qui suit la côte sur environ un kilomètre de longueur au S. E. Ce lac est l’extrémité d’un marais qui s’étend au S. E. , à plus de 5 kilomètres et jusque vers le hameau de la Barranquiera. Sur ce point les îles qui , plus bas, sont sur l’autre rive, se sont tellement rapprochées, que l’une d’elles n’est plus qu’à un kilomètre de la rive gauche. E. 12" S. — 2 kil. 700 m. On longe une langue de terre qui circonscrit le lac, en faisant le tour d’un banc de sable; puis la côte boisée forme une anse irré- gulière. Les îles sont toujours à un kilomètre de distanee. E. 27° S. — 2 kil. 300 m. En suivant la même côte basse, on va jusqu’au fond d’une sorte de canal séparé d’une île par un grand banc de sable. Plus loin un bras étroit se continue entre une île, sur près de 4 kilomètres, dans la direction E. , et l’on trouve ensuite un large bras du Parana , qui longe des côteaux éleves dans la direction E. 20° N. De l’extrémité de la station on aperçoit au-delà d’un ma- rais, les maisons éparses du hameau de la Barranquiera, qui sont dirigées de l’O.S. O. à l’E. S. E. Je traversai le marais au S. et m’arrêtai à l’une des maisons distante de moins d’un kilomètre au S. S. O. De la maison le Parana montre, dans sa largeur, trois grandes îles, qui laissent entre elles des bras assez larges. Au-dessus , de longues îles boisees longent la côte et se continuent jusque vis-à-vis les bouquets de bois dits Isla Curupaiti. E. 7° N. ■ — 5 kil. Lorsqu’on se dirige vers les anciennes missions, on suit le bord de côteaux nus, sur des prairies, parallèlement au bord du Parana. ( 7 ) E. 26° N. — 6 kil. 300 iüí En suivant le même chemin. On rencontre à 4 kilomètres de distance, le bois de Ibera-tingai , et à l’extrémité de la station, le bois dit Isla Ciiru- paiti, auprès duquel se trouvait une ferme des jésuites dépendant de San-Jose, situé à 9 kilomètres environ au S. E. Un peu à l’O. de la Barranquiera , dans un marais nommé Arroyo de Santa Lucia, naît la rivière du même nom, qui court au S. O. et débouche dans le Parana, pres du village de Santa Lucia, non loin du 29.® degré de latitude. En comparant la distance réelle à la distance donnée par l’itinéraire que je viens de décrire, on s’aperçoit de suite que la dernière est exagéree; mais, pour la rétablir, il suiTira de la réduire sur l’échelle donnée par la carte n.° 1. f + Itinéraire d’Irihucua ci Corrientes, en descendant le Parana sur La rive gauche. Afin de continuer à relever le cours du Parana , je me rendis à Iribucua , le 1." Mars 1826 je m’y embarquai dans une petite barque, afin de descendre la rivière et de faire mon travail en moins de temps. Je calculai les distances avec une montre , sur la durée de la marche, ayant d’abord mesuré une partie de la côte, pour avoir une dis- tance approximative. Je relevais avec une grande boussole d’ai penteur tous les points visibles. N. 38” O. — 900 m. En partant de la petite cabane d’iribucua, on suit la côte élevée et boisée du Parana. On voit , sur la rive opposée , de grandes îles boisées. O. 33" N. — 1 kil.i220 m. Même côte, en coupant d’une pointe à l’autre. L’intervalle forme une baie. O. 10" N. — 1 kil. 40 m. Même côte, en allant d’une pointe à l’autre. Au N. est l’intervalle entre deux îles de la rive opposée. O. 8" N. — 2 kil. A 600 mètres environ de la pointe, les bois cessent, au fond d’une petite baie de sable. Ce point, où l’on peut descendre au bord de la rivière, est nommé Puerto lengua. C’est là que les habitans de la campagne peuvent venir pêcher ou s’embarquer pour aller au Paraguay. Au-delà, on suit une cote nue peu elevée , découpée en petites anses. O. 3° S. — 1 kil. 100 m. En suivant la même côte, alors boisée. De ce point on voit l’extrémité d’aval de la grande île de la rive opposée à l’O. 38 N. Une petite île se montre auprès, plus au milieu de la rivière. S. 33° O. — 1 kil. 200 m. En suivant une côte boisée jusqu’à l’embouchure d’un petit ruisseau paraissant sortir d’un marais , qui longe la cote et la separe des coteaux du Parana. De ce point on aperçoit l extrémité de 1 île dite de la Limosna , a 1 0. 40" N., à la distance d’un kilomètre et demi. O. 15” N. — 500 m. En suivant la même côte. O. 30” S. — 1 kil. 600 m. On entre dans un canal nommé Riacho de Isipo ( le bras de 1. Voyez Partie historique , t. p. 287 et suiv. , les détails relatifs à ce voyage. ( 8 ) rivière des lianes), large d’environ un kilomètre, qui sépare la côte ferme de la Isla de la Limosna, couverte de bois. A l’extrémité de la distance, on voit, au N. un canal qui sépare un îlot de 1 île principale. La cote est basse et boisee. O. 22° S. — 2 kil. 100 m. En suivant la côte ferme dans le canal ôilsipo, qui se rétrécit peu à peu. S. 25° O. — 1 kil. 400 m. Le même canal est moins large. A l’extrémité de la distance parcourue on voit un ruisseau , qui pourrait bien sortir du meme marais que le ruisseau trouvé avant d’entrer dans le Riacho d’Isipo. O. 9° ]\. _ 1 kil. 700 m. Le canal continue; à un kilomètre on voit au N. l’extrémité d’aval de l’île de la Limosna, qui s’achève en pointe. Au-delà, dans la direction de la pointe, est un petit banc de sable. Au bout de la distance on voit une île de 2 kilomètres environ de longueur, distante d’un kilomètre deterre. L autre rive n’est masquée par aucune île ; elle est basse et boisée. O. 25° S. — 2 kil. 100 m. C’est la direction de la pointe que forme l’extrémité du Riacho d’Isipo, à la pointe qu’on aperçoit au-dessous. L’intervalle forme une anse. A 800 mètres environ, la côte basse et boisée est interrompue par un troisième petit canal , qui débouche du même marais déjà cité deux fois. Peu au-delà est l’emhouchure d’un ruisseau qui descend de la côte ferme, où sont des côteaux rocailleux couverts d’arbres. LFn banc de sable, long d environ un kilomètre et à peu près à la même distance de la rive, se montre au N. 40° O. — 1 kil. 100 m. En suivant la même côte jusqu’au fond d’une anse où se trouve le lieu nommé Puerto de la Cruz. Au N. O. oui voit l’extrémité d’amont d’un grand banc de sable nommé Banco de la Cruz. Il est à moins d un kilomètre de la côte. O. — 500 m. En longeant la même côte, on voit, près de la terre, un petit îlot. La distance comprise entre la côte et le banc diminue de moitié. O. 25" S. — 1 kil. En continuant dans le même détroit. O. 18° N. — 2 kil. 700 m. On fait encore un kilomètre dans le détroit, puis on passe devant l’extrémité d’aval du banc. La côte qui suit est couverte de rochers et bordée de falaises. A l’extrémité de la distance parcourue se trouve le cap appelé Punta Manga, où de nombreux rochers de grès se montrent de toutes parts. L’autre rive du Parana ne présente aucune île. La côte est toujours basse et boisée. De Punta Manga à la Punta Ivirai, qu’on aperçoit à l’O. 3° S. , il y a 2 kilo- mètres 700 mètres environ. On voit encore au large de cette dernière pointe, à rO. 18° N., quatre petits îlots rocheux, dont les deux plus grands, les plus éloignés , sont couverts de quelques arbres. O. 10° S. — 1 kil. 400 m. En longeant une côte rocheuse, élevée et boisée, on arrive au port de l’ancienne mission di Itatj, distant d’une centaine de mètres du village.' 1. Voyez l’Itinéraire cité ett. p. 181 de la Partie historique, pour la description de ce village. o. 2" N. — 1 kil. 500 m. En longeant une côte hérissée de rochers de grès et très- boisée, jusqu’à la Punta Iviraï (bois mouillé, en Guarani). De ce point, le dernier îlot d’aval et en même temps le plus grand, reste au N. Au-dessous de ce dernier îlot se voit au N. 40° O., à la distance d’environ 400 mètres, l’extrémité supérieure d’une île boisée. O. 28° S. — 800 m. La même côte hérissée de rochers se montre. Le détroit formé par l’île se rétrécit un peu. S. 41° O. — 900 m. Jusque vis-à-vis la fin de l’île. On voit alors sur la côte, deux bancs de sable. A l’O. , à la distance d’environ un kilomètre et demi , on aperçoit un petit îlot de roche et plus bas l’extrémité supérieure de l’île dite de Caa-hera (herbe brillante, en Guarani). S. 41° O. — 1 kil. 300 m. Jusqu’à l’embouchure de V Arroyo de San- José, ruisseau profond, qui vient de l’intérieur. On y voit cette belle plante connue des habi- tans sous le nom de Maïs del agua. C’est une espèce du genre Victoria. Les bords du ruisseau sont boisés et bas. S. 41" O. — 800 m. En longeant un marais, on arrive à l’embouchure d’un ruisseau dit Arroyo yaguarai, qui sort d’un marais. De ce point l’extrémité d’amont de l’île de Caa-bera reste au N. 30° O. La rive opposée du Parana est toujours sans îles. , O. 12° S. — ■ 3 kil. 600 m. De ce point on voit, à l’extrémité de la distance, la Punta de Yaguarai. L’intervalle forme une anse peu profonde , dont la première moitié est basse et inondée , l’autre élevée et rocheuse. A 2 kilomètres du point de départ est une autre entrée du marais de Yaguarai’, qui forme un canal assez large. O. 9° S. — 2 kil. 450 m. A 200 mètres du point de départ, dans un renfoncement sablonneux , se trouve le lieu nommé Puerto de Yaguarai. A un kilomètre environ s’ouvre l’embouchure d’un canal ou mieux d’un ruisseau , c[ui vient de l’intérieur des terres. Au-delà, la côte est couverte de rochers, et une roche isolée, séparée de la côte comme un îlot, reçoit le nom de Ita risi. A 1 extrémité de la direction indi- quée est la pointe dite Punta de Vaca raï-cora (du parc de la génisse , en Guarani) , toute couverte de rochers de grès. O. 29° S. — 2 kil. 900 m. De la Punta de Vaca ra’i-cora on voit la Punta Rori. L’in- tervalle forme une vaste baie couverte de rochers et d’arbres. A un kilomètre est l’embouchure du ruisseau de Vaca , raï-cora, qui paraît venir des marais de l’inte- rieur. Il y a un banc de sable au milieu de la baie. La rive opposée du Parana est toujours dépourvue d’îles. O. 27° S. — 2 kil. La pointe dite Punta Añasco forme l’extrémité du rhumb; l’inter- valle est une anse profonde, où se trouve un marais inondé presque toute l’année par le Parana, nommé Bañado de Payube. Un grand banc de sable occupe, au large, le milieu de la baie. La Punta Añasco est formée de rochers entre lesquels sont des arbres. O, 10° S. — 2 kil. 500 m. En laissant la pointe, on trouve de l’autre côté une petite ( 10 ) anse , puis la côte forme une vaste baie en partie bordée de rochers et d’arbres , jusqu’à la Puntci Godoy, tres-avancee et rocheuse. O. 7° S. — 3 kil. 700 m. La côte élevée et rocheuse forme une vaste anse, jusqu’à une pointe où une petite sinuosité se nomme Canova paso. C’est de là qu’on s’embar- quait pour passer au Paraguay. De l’autre côté de la pointe est un petit îlot formé par une roche. O 1 ]¿i[^ On fait la moitié de la distance jusqu’à la pointe dite Punta de Ramirez, et l’on arrive, après la même route, en longeant des côtes rocheuses, à la Punta de Tolero. S. 42° O. 1 kil. En suivant une côte rocheuse jusqu’à l’entrée d’un canal qui sépare nie de Tolero de la côte ferme. Cette île est très-large et boisée. On remarque sur la rive droite du Parana, trois petites îles qui se suivent et qui paraissent peu_ éloignées de la côte. 5, 10° O. — 600 m. En entrant dans le canal, large d’environ 200 mètres, jusqu’au point nommé Puerto de Tolero. C’est le lieu où l’on s’embarqne pour aller à l’île. O. 10° S. — 2 kil. 400 m. En suivant des sinuosités, on fait un kilomètre jusqu’à un petit ruisseau, qui descend des marais. Ce point, circonscrit de terres inondées, se nomme Rincon del Algarrobillo (recoin de l’Algarrobillo). Un second kilomètre se fait encore jusqu’à l’extrémité du canal obstruée en partie parmi banc de sable; le reste est une côte boisée. De l’extrémité de la distance parcourue la pointe d’aval de l’île de Tolero reste au N. 35° E. La rive droite du Parana ne montre plus d’îles. O. 21° S. — 1 kil. 700 m. Jusqu’à la Punta Manga. La côte est accidentée par des rochers couverts de bois. O. 21° S. — 1 kil. 650 m. En longeant une côte rocheuse. Jusqu’au cap dit Punta del Rey (pointe du roi), on voit un peu en amont un très-petit îlot. O. 40° S. — 400 m. Eu suivant une côte semblable très-rocheuse. S. 25° O. — 900 m. En traversant d’une pointe à une autre. S. 25° O. — 600 m. Jusqu’à une autre pointe. S. 25° O. — 1 kil. En longeant la côte jusqu’au point dit Puerto guaçu (le grand port). Un grand banc de sable forme, avec la côte, un canal assez étroit. O. 20° S. 900 m. En longeant la côte élevée jusqu’à la g-waçM (grande pointe). S. 29° O. 1 kil. La même côte se continue. On voit à l’O. un petit îlot et au-delà un vaste banc de sable, qui occupe 2 kilomètres de longueur. O. 16° S. 2 kil. 200 m. En longeant la même côté, formant une anse peu profonde. A un kilomètre près de la côte est un petit îlot; à un autre kilomètre plus loin sont . deux petits îlots de rocbe, qui ont fait donner à ce point le nom (Tita cora, l’enclos de pierre. On arrive ensuite à la Punta dita cora, lune des plus avancées. De ce point on voit au N. N. O. une des bouches du Rio du Paraguay, appelée Rio Caraya. S. 27° O. — 500 m. En longeant une côte rocailleuse et boisée. ( H ) s. — 2 ki!. 550 m. On suit une côte basse, inondée par les crues du Parana. O. 24° S. — 2 kil. 800 m. En suivant la même côte pendant un kilomètre, jusqu’à une première pointe rocheuse. A un demi-kilomètre plus bas on trouve l’embou- chure d’un petit cours d’eau appelé Arroyo de San José. Il est bien plus étroit que le premier de ce nom. Un demi-kilomètre plus loin est la Punta Gorda (Grosse pointe), et à la fin de la distance parcourue, dans une petite sinuosité, est le port de Guacaras. O. 44° S. — 1 kil. 500 m. La côte est d’abord couverte de rochers; elle devient ensuite sablonneuse. On voit un banc de sable à peu de distance. 0 jQ° s, — 2 kil. 900 m. Les trois quarts du trajet se font en longeant une baie de sable dénuée d’arbres ; le reste est encore couvert de rochers et de bois, jusqu’à la Punta Merina. On voit en face, de l’autre côté de la rivière, un petit îlot. S. O. — 1 kil. 500 m. En suivant une côte rocailleuse jusqu’à la Punta Gomez , formée de deux rochers avancés. S. O. — 2 kil. En longeant la côte élevée et boisée jusqu’à la Punta de Bedoya, formée de rochers. De là on voit, sur la rive opposée, une des bouches du Rio Paraguay, au N. N. O. S, 41° O, _ 1 kil. 200 m. La côte est toujours la même, c’est-à-dire très-accidentée. 31° O. — 1 kil. 700 m. Même côte plus élevée et encore plus rocheuse. Jusqu’à la Punta de la Isla de Meza, qui se trouve à l’entrée d’un canal formé par l’île de Meza, dont l’extrémité d’aval est à l’O. Cette île est aussi haute que le continent; on y remarque une ferme. Elle est toute couverte de hois. S, 3 (° O. — 1 kil. 500 m. On suit, sur les trois quarts du chemin, le canal qui sépare l’île , en laissant à gauche une anse profonde bordée de terres basses et d un banc de sable. On arrive ainsi à la Punta correntosa, où, comme le dit le nom, le cou- rant a une force extrême. De cette pointe on voit la Punta de San Sebastian, qui forme le port de Corrientes au S. O., à distance d’environ huit kilomètres. S. 25° O. — 400 m. En longeant une côte rocheuse jusqu’à un petit ruisseau. S. 25° O. — 1 kil. 700 m. La même côte élevée et boisée, en longeant une baie jusqu’à l’embouchui’e d’un canal qui sépare la terre ferme d’une grande île sablonneuse. 5^15° 0. _ 2 kil. 500 m. Dans le canal qui sépare l’île d’un très-vaste marais nommé Bañado de la Torre. Ce marais, inondé au temps des crues du Parana, forme une anse profonde, bordée de coteaux boisés. On remarque un îlot au milieu du chenal. O. — 1 kil. 100 m. On suit le même canal. Au tiers du chemin, on arrive à l’entrée du marais qui communique avec le Parana par un large canal. A un autre tiers on arrive à la fin du canal et l’on suit la côte, jusqu’à une pointe rocheuse. S. 26° O. — 3 kil. 100 m. On suit une côte très-rocheuse et très-découpée, boisée au sommet de la falaise. Elle est formée de beaucoup de petites anses séparées par des pointes. Le ruisseau du Manantial, est dans une première, suit celle de Sapa, puis celle de Rosalda, et enfin la dernière où est le ruisseau de San Francisco. On longe ensuite devant la ville jusqu’à la Punta de San Sébastian. ( 12 ) En face de Corrientes , le Parana a près de quatre kilomètres de largeur. A l’ouest , vis-à-vis, c’est-à-dire sur la^rive droite, se voit l’embouchure du Rio Negro, en partie masquée par une île basse couverte d’arbres. Cette première embouchure se nomme Rio Negro nuevo, en opposition avec le Rio Negro viejo, dont lemhouchuie est a un kilomètre 700 mètres plus has, toujours vis-à-vis de l’île. Comme cette rivière débouche au milieu de bois inondés, elle s’est frayé une nouvelle embouchure, qui est le Rio r^egro nuevo. L’ile descend bien plus bas que la seconde embouchure. Lorsqu’on suit la même cote du Parana en descendant, on trouve, au S. O. de Coi- rientes l’emhouchure du Riacho del carundaiti, qu’une grande île sépare de la terre ferme. C’est à deux kilomètres environ dans ce canal, près d’un lac temporaire, que se sont fixés les Indiens Tohas et qu ils ont établi un village. Itinéraire de Corrientes au Rio Guaj'Cjuiraro , limite sud de la province , en suivant la rive gauche du Parana. Comme je désirais continuer de relever mes itinéraires de Corrientes jusqu’à Buenos- Ayres, j’achetai une petite harque. Je pris un bon pilote de la rivière, et accompagné de trois rameurs, je résolus de suivre, le plus près possible, toute la rive gaucbe, de manière à en tracer une carte détaillée. A cet effet je m’embarquai le 20 avril 1828, et je relevai l’itinéraire suivant, dont on a vu les détails généraux dans la partie histo- rique. 1 S. 46° O. — 1 kil. En longeant la côte hérissée de rochers et traversant de la Punta de San Sébastian, placée au milieu de la ville de Corrientes, a la Punta del tacuara. Au milieu est une baie profonde , où aboutit un ruisseau. C’est le port de déchar- gement des navires. 5 30° O. — 900 m. A la Punta de Vidal. La côte élevée est couverte d’arbres. Le courant est très-rapide. *5 \ 900 m. En longeant la côte élevée et boisee jusqu à la Punta portuguesa. g 10° Ei 800 m. La côte est toujours élevée et fortement découpée par de petites pointes et des anses. S. 27° E. — 1 kil. 400 m. La côte est la même jusqu’au cap nommé d’après ses décou- pures, las Siete Puntas (les sept pointes). S. 27° E. — 1 kil. 200 m. Jusqu’à la fin de la côte élevée. On arrive à l’entrée d’un bras du Parana, qui pénètre dans un immense marais, formé par la rivière, et qui doit à cette circonstance le nom de Bañado. On est au milieu du trajet vis-à-vis du hameau de Palomera , et la légère pointe qu’on franchit en amont du marais se nomme Punta de la Palomera. g_ 27° E. 2 kil. 700 m. On longe la côte basse qui sépare le Bañado du Parana. Une grande île boisée suit toujours 1 autre rive. 1. Voyez Partie historique, t. chap. Xll, p. 397 et suiv. .■>7; ( 13 ) S. 20° O. ^ 2 kil. 150 m. On a rejoint la côte élevée et boisée; on la suit, en passant près de falaises argileuses , jusqu’à la Punta del Riachuelo. De ce point , on voit au milieu du Parana, l’extrémité d’amont de l’ile ùq Cabrai , à l’O. S. O. Cette île est élevée et couverte de bois. Je pris sur ce point une coupe géologique des terrains, ' S. 20° E. — 2 kil. 800 m. De la pointe du Riachuelo jusqu’à une autre pointe. L’in- tervalle forme un profond sinus marécageux, dans le fond duquel est l’embou- chure du Rio dit Riachuelo , qui prend sa source près d’Iribucua et traverse toute cette partie de la province. De l’extrémité de la distance parcourue, on voit le commencement d’un grand banc de sable. S. 35° E, — 2 kil. 500 m. La côte est élevée, peu découpée, jusqu’à un petit ruisseau qui vient de l’intérieur des terres. S. 30° E. — 3 kil. 500 m. En longeant une côte identique. On se trouve en face d’une île qui peut avoir six kilomètres de longueur. Un banc de sable se montre entre elle et la côte ; des falaises bordent la rivière. S, 13° E. — 6 kil. 300 m. En longeant une haute falaise composée d’argile et de sable. La côte est presque droite, jusqu’au fond d’une baie, où Ion voit un ravin. E. 38° S. — 3 kil. 200 m. On longe une côte élevée; à la moitié de la distance on entre dans un canal que forme un îlot d’un kilomètre de longueur. La passe à quelques centaines de mètres seulement. A 1 extrémité de la distance on arrive à la Punta blanca (pointe blanche), formée de falaises élevées et blanchâtres. J’y pris une coupe géologique. S. — 2 kil. 400 m. La côte forme une anse bordée de falaises, et près de l’extrémité de la distance parcourue, deux petites pointes de même nature. En face, sur la rive droite, s’achève une île qui avait commence un peu au-dessous de la Isla de Cabrai. La côte opposée, alors basse et boisée, se montre à quatre kilomètres environ. S. 10° E. — 3 kil. 200 m. On passe devant une anse qui occupe deux kilomètres; on arrive à une autre pointe, qu’une petite anse sépare de la Punta del Sombrero. E. 16° S. — 1 kil. 700 m. On suit une côte élevée et boisée jusqu’à l’embouchure du Rio Sombrero , qui naît à l’E. dans un vaste marais nommé Cañada de los Sombreros. Cette rivière n’est pas navigable, S. 5° E. — 2 kil. 100 m. Jusqu’à une pointe. E. - 600 m. Jusqu’à l’embouchure du Rio Sombrerito, qui sort du même marais que le Sombrero. S. 15° E. — 2 kil. Jusqu’à l’embouchure de YJrroyo Ojona, petit ruisseau qui vient des mêmes marais que les deux précédens. A deux lieues de lemboucbuie est le hameau Ojona, d’où l’on compte neuf lieues jusqu a Coirientes. S. 31° O. — 2 kil. 700 m. La côte est élevée et boisée jusqu’à la Punta de Ojona. S. 11° O. — 1 kil, 200 m. La côte forme une légère sinuosité; elle est élevée. 1. Voyez Géologie, p. 34. ( 14 ) 11° o. — 3 kil. 800 m. Ea longeant une baie jusqu’à une légère pointe. g 10° O. — 1 kil. 500 m. Jusqu’à l’embouchure d’un ruisseau nommé Arroyo de Soto. S. 20° O. — 900 m. Jusqu’à un autre ruisseau, plus petit que le premier. S. 20° O. — 2 kil. La côte est élevée et peu sinueuse jusqu’à la Punta de la harran- qiiiera de la Merced. En face, sur l’autre rive, est une autre île de près de quati'e kilomètres de longueur. S. 20° E. — 1 kil. 400 m. La côte est assez sinueuse, toujours élevée. S. 32° E. — 2 kil. 500 m. La côte forme une baie profonde, au milieu de laquelle est un ruisseau peu considérable. De la pointe opposée l’extrémité d’amont de Xlsla del Empedrado est à l’O. 25° S., à distance d’environ un kilomètre. S. 32° E. — 1 kil. 400 m. Dans le canal qui sépare l’île jusqu’à l’embouchure du Rio empedrado, qui naît dans les marais de la Maloya, à l’E. S. E. S, 11° O. — 2 kil. too m. On suit une côte assez sinueuse, formée de pointes et de baies jusqu’à une pointe. De là on voit l’extrémité de l’ile de l’Erapedrado, à 10. 30° N. Lfne autre île, plus au large que celle-ci, se rapproche à un kilomètre de la rive gauche, et laisse un canal entre elle et l’île de l’Empedrado. Je pris sur la falaise une coupe géologique. i S. 17° E. — 1 kil. 500 m. Dans le canal formé entre la seconde île et la terre; la côte, peu sinueuse, forme une anse. S. 10° O. — 4 kil. 900 m. La direction générale d’une pointe à l’autre laisse une vaste anse dans l’intervalle. A un kilomètre environ on se trouve en face de l extrémité d’aval de la seconde île, et l’on en aperçoit derrière une troisième, qui se rappioche aussi de terre. A un demi - kilomètre plus bas on voit, par-dessus une côte élevée, mais nue, le village de V Empedrado, plus connu sous le nom de Señor Hallado. A l’extrémité de la distance parcourue, on est en face de 1 extrémité de la troisième île, et une quatrième vient, comme les autres, se rapprocher de la rive. Toutes sont basses et boisées. S. — 1 kil. 200 m. On longe une côte nue pourvue de falaises, en traversant dune pointe à l’autre. S. — 1 kil. 100 m. dusqu’à l’embouchure du ruisseau de Gonzales, qui sort de la Canada ciel tabaco, peu distante de la côte. S. — 2 kil. 500 m. En suivant la même côte. L’île continue toujours; elle est à plus d’un kilomètre de la côte. S. — 2 kil. 400 m. La côte est toujours de même; à un demi -kilomètre on trouve un ruisseau ; à un autre on est en face de l’extrémité inferieure de la qua- trième île. Une cinquième paraît. A l’extrémité de la distance parcourue on est en face de l’extrémité de la cinquième île et une sixième commence. S. 27° O. — 2 kil. 200 m. La côte suit; à moitié de la distance, il y a un ravin où coule un ruisseau. Aux deux tiers est la fin de la sixième île, dirigée au S. O., et 1. Voyez Géologie, p. 34. * ( 15 ) l’on en voit une septième, qui n’est plus qu’à un demi-kilomètre de la côte. La baie s’appelle Puerto canario, peu éloignée du hameau de ce nom. S. 12° O. — 900 m. En longeant une côte basse et boisée. Au milieu de la distance est VArrofo del tabaco, ruisseau qui descend du marais ou Canada del tabaco. Un petit ilôt se trouve près de la côte et masque le chenal qui sépare la septième île d’une huitième, laquelle commence par derrière. S, _ 1 yi, 500 m. En longeant une côte basse jusqu’à un ravin peu profond. On est en face de l’extrémité de la huitième île et au commencement d’une neuvième. S. 31° O. 2 kil. 300 m. La côte est inondée, boisée en partie; le canal de moins d’un kilomètre de largeur. Le courant rapide, S. 19° O. — 2 kil. 900 m. La côte est identique; le canal s’élargit beaucoup jusqu à l’extrémité de la neuvième île. Une dixième île se montre plus au large. g 19°. _ En longeant la même côte jusqu’à V Arroyo Peguajp, qui sort de 1 extré- mité méridionale du marais del tabaco. S. 36° O. 3 kil. 700 m. En suivant la même côte basse. A moins d’un kilomètre on passe devant un petit ruisseau. A l’extrémité de la distance parcourue la pointe d’aval de la dixième île est à l’O. N. O., et un intervalle de 2 kilomètres environ sépare cette île d’un autre groupe nombreux. ’ O. r N. — 1 kil. 500 m. A moitié du trajet, longeant une côte basse, on passe devant un bras étroit, qui sépare une onzième île. De la pointe occidentale de celle-ci on voit à l’O. l’extrémité d’une douzième île, derrière laquelle on en voit une treizième. g 1“ O. 2 kil. 300 m. On passe dans un bras du Parana, large d un kilomètre entre la onzième et et la douzième île, et l’on arrive à l’extrémité sud du petit canal formé par la terre ferme et par la onzième île. O. — 2 kil. 500 m. Dans le même canal, entre la terre ferme et la douzième de. A l’extrémité de la distance parcourue, on est au S. du bras qui passe entre la dou- zième et la treizième île. Cette dernière se prolonge au loin vers le N.^ S 38° O. 2 kil. 200 m. Dans le bras qui sépare la côte de la treizième île. La côte, ainsi que les îles, est basse et boisee. Q 17° g. _ 2 kil. Le même bras se continue à l’extrémité de la distance parcourue. On voit au N. la fin de la treizième île , le bras large d’un kilomètre qui la sépare d’une quatorzième. Le bras alors s’èst augmenté de moitié. O. 38° S. — 3 kil. Le bras, large d’un kilomètre et plus, se continue entre la qua- torzième île et la côte alors très-basse. A l’extrémité de la distance on est en face de la pointe d’aval de la quatorzième île et de la pointe d’amont d’une quinzième. S. — 400 m. En longeant la côte ferme dans le canal qui la sépare de la quinzième île.' En dedans de la côte est un lac de moins d’un kilomètre de diametre au mi- lieu de terrains bas. g. 34° E. 900 m. Dans le même canal. Sur la côte dans la direction suivie, se trouve un lac temporaire, au milieu d’un marais. ( 16 ) O, 42° S. 1 kil. 400 ni. Dans le même canal, près de terres basses. A l’extrémité de la distance parcourue, on voit au N. O. la pointe d’aval de la quinzième île; plus au large une seizième, qui paraît s’étendre au loin vers le N., et au S. O. la pointe d’amont d’une dix-septième île, séparée de la seizième par un canal. S. 24° E. — 6 kil. Dans un canal large d’un kilomètre, qui sépare la dix-septième île de la terre. Les deux côtes , basses , sont en partie boisées. A l’extrémité de la distance on est en face de la pointe d’aval de la dix-septième île et vis-à-vis l’em- bouchure du Rio San-Lorenzo, dont les sources sont dans l’immense marais de la Maloya. S. 36° O. — 2 kil. 100 m. En suivant un canal, d’un kilomètre de largeur environ, formé de la côte ferme , basse et boisée , et de la seizième île. A l’extrémité de la distance est une dix-huitième île, séparée de la seizième par un autre chenal. S, 1° E. — 1 kil. Dans un bras large d’un demi-kilomètre qui sépare la dix-huitième île de la côte. O. 32° S. — 1 kil. 900 m. Dans le même bras. A l’extrémité de la distance se voit la fm de la dix-huitième île , et le canal de même largeur sépare encore la côte de la seizième île. S. O. — 400 m. Dans le même bras. S. — 400 m. En suivant le même bras. S, E. _ 600 m. Dans le même bras, jusqu’à l’embouchure du Rio Ambrosio, large de quinze à vingt mètres , qui naît dans la Maloya et suit parallèlement au San Lorenzo dans des marais. E, — 600 m. Dans le même bras, les terrains sont bas et boises. S. O. — 300 m. Dans le même bras. O. 30° N. — 600 m. Idem. 7° S. _ 500 m. Idem. Jusqu’à la fin de la seizième île. Un canal de même largeur sépare cette île d’une dix-neuvième. Les terrains sont toujours bas. S. 38° O. — 300 m. Dans le bras que forme la côte et la dix-neuvième île. 8, 36° O. — 600 m. Dans le même bras. Les terres sont presque inondées. S. 36° E. — 500 m. Idem. f S. — 1 kil. 400 m. Idem. O. 27° S. — 1 kil. Idem. S. — 300 m. Idem. S. E. — 300 m. Idem. E. — 300 m. Idem. S. E. — 300 m. Idem. - S. — 400 m. Idem. ' S. S. E. — 300 m. Idem. 0, N. O. _ 300 m. Idem. Jusqu’en face d’un bras cpii sépare l’exliémité méridionale de la dix-neuvième île de la vingtième. 8 0, _ 300 m. Dans le bras large d’un kilomètre qui sépare la vingtième île de la côte ferme. P é‘ ( 17 ) 5 11° E. — 2 kil. 500 m. Dans le même bras: d’abord sur un demi-kilomètre, il conserve la même largeur, puis il s’élargit très -rapidement jusqu’à l’extrémité d’aval de la vingtième et dernière île. Ensuite le Parana se montre libre de toute île et dans toute sa largeur. On aperçoit la rive droite basse et boisée. S’il m’était permis de désigner d’une manière particulière ce groupe d’îles, je le nommerais Groupe de San Lorenzo, afin de le distinguer des autres dont je parlerai plus tard. S. 11“ E. — 2 kil. 700 m. En longeant une côte basse et boisée jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire, formé par les eaux du Parana. Une grande île commence à se mon- trer à une assez grande distance de la côte. S. 24“ E. — 1 kil. 400 m. En longeant la même côte, en face de la grande île, jusqu’à la pointe dite Punta tayi. S. 6“ E. — 4 kil. 100 m. Jusqu’à une pointe au-dessous, toujours en face de la grande île. L’intervalle forme un profond sinus , sur une côte dénuée d’arbres. S. 10° E. — 1 kil. 300 m. En suivant la même côte en face de l’île. S. 10“ E. — 3 kil. 900 m. Idem, jusqu’à l’extrémité de celle-ci. Le Parana reparaît dans toute sa largeur, sans montrer aucune île sur l’autre rive. S. 10“ E. — 2 kil. 500 m. En longeant la côte jusqu’à l’entrée d’un vaste marais formé par les eaux du Parana. S. 5“ E. — 2 kil. 200 m. En longeant une côte basse. On est en face, mais à une grande distance du bourg de Las Garzas. S. — 2 kil. 600 m. En suivant la côte nue et basse. Gelle-ci paraît s’élever à peu de distance du Parana. A l’extrémité de la distance on est en face de la première île d’un second groupe, que je nommerai Groupe de Bella vista. S. 9° E. — 2 kil. 300 m. On entre dans un bras formé par la côte ferme et par la pre- mière île. Ce bras, d’abord très-large, se rétrécit ensuite beaucoup. La côte montre un profond sinus. S. ,23° E. — 1 kil. 300 m. En suivant la côte très-élevée et sablonneuse, jusqu’à la pointe au-delà du bourg de Bella vista. La première île s’achève au milieu de la distance, et il s’en présente une seconde, très-large, qui se prolongé au N. der- rière la première. Bella vista. Belle vue, comme 1 indique son nom, est situee sur le sommet de la côte, à peu de distance du Parana. Les environs en sont sablonneux , son port représente une petite baie. S. — 900 m. La côte, très-élevée, forme une falaise coupée à pic. Le bras du Parana s’élargit de plus en plus , et la deuxieme ije s éloigné. Elle est boisee et renferme un lac au milieu. ’ S. 26“ E. — 3 kil. 500 m. En suivant une côte bordée de falaises élevées coupées à pic et nues, où je pris des coupes géologiques’. A moitié de la distance, on se trouve en face d’un bras qui sépare la deuxième île d’une troisième. A l’extrémité de la distance se trouve un profond ravin ou coule un petit ruisseau. 1. Voyez Géologie, p. 34. ( 18 ) S 22'" O. — 1 kil. 900 m. Les mêmes falaises nues continuent. La troisième île s’éloigne beaucoup de la côte. g 3« E. — 2 kil. 900 m. En longeant la même côte. A moitié du trajet on est en face de l’extrémité d’aval de la troisième île, et l’on en aperçoit derrière une quatrième, qui s’éloigne davantage de la rive gauche. Je pris encore là une coupe géologique. S. 2 r O. — 3 kil. Du fond de la baie jusqu’à la Punta Chamorro, en face du hameau du même nom. La côte est toujours formée de falaises nues. La quatrième île s’éloigne tellement quelle semble être très-rapprochée de la rive droite. 5, n ° O. — 2 kil. 900 m. Même côte jusqu’à la Punta de Iguaviyu. S. — 5 kil. 800 m. La côte est identique, formée de vastes baies. Au milieu du trajet, à un kilomètre environ de la côte, est une cinquième petite île, longue d’un peu moins de deux kilomètres. La quatrième île se rapproche un peu. S. — 2 kil. 500 m. Jusqu’à Punta rubio, non loin du petit hameau de Rubio. J’y pris une coupe géologique sur les falaises élevées et coupées à pic^. La quatrième île est à son point le plus rapproché de la rive gauche. 5 _ 5 kil. 400 m. On longe une côte un peu moins élevée, nue et bordée de falaises, jusqu’à la moitié de la distance; alors on est en face de l’extrémité de la quatrième île. Au-delà , sur la rive droite , on voit l’entrée du Rio de San Gerónimo , sur les bords duquel, dans l’intérieur, était située une mission des Indiens Bocobis ou Abipones. A l’extrémité de la distance on est vis-à-vis d’une première île du Groupe de Santa Lueia. ¿ 37° Q, _ 2 kil. 400 m. En suivant une côte assez élevée sans former de falaise, entre la terre ferme et la première île, dans un bras large d’environ un kilomètre. S 26“ O. 1 kil. 300 m. Jusqu’à l’embouchure du Rio Santa Lucia, qui traverse diagonalement toute la province du N. N. E. au S. S. O., depuis la Barranquiera ^ en passant près de Caacali, de Burucuya, de San-Roque et de Santa Lucia. A son embouchure il paraît être navigable pour de petits bateaux à vapeur. En face on voit un petit îlot de moins d’un kilomètre, que je désignerai sous le nom de troisième île de ce groupe, et derrière, à une plus grande distance, une deuxième île, qui se prolonge au N. au large de la première. g, 26’ O. — 1 kil. 300 m. En passant devant l’embouchure du Rio de Santa Lucia, devant un petit bras très-étroit qui sépare une quatrième île de la côte, jusqu’à une pointe de cette quatrième île. On voit alors en face l’extrémité d’amont d’une cinquième île, et derrière, beaucoup plus au large, la continuité de la deuxieme île. ¡g 5° j kil. 200 m. Dans le canal formé par les quatrième et cinquième îles, jusqu’à la fin de la quatrième. § 5° O. — 500 m. Dans un canal qui sépare la cinquième île de la côte jusqu à la fin de la cinquième lie. On voit un bras large d’un demi -kilomètre qui sépare cette 1. Géologie, p. 34 et 35. 2. Voyez Itinéraire, p. 7. dernière île d’une sixième, qui se prolonge au N. 0. entre la cinquième et la deuxième île, qui paraît toujours continuer. S. 5° 0. — 500 m. Dans un bras jusque vis-à-vis d’un canal prolongé au S. S. O., qui sépare la sixième île d’une septième. S. 5” O. — 1 kil. 400 m. Dans le bras qui sépare la septième île de la côte; jusqu’à la fin de celle-ci on a vis-à-vis un bras formé entre la septième et une huitième île. S. 5“ O. — 1 kil. 500 m. Dans un bras, entre la huitième île et la côte. On passe devant un autre bras qui sépare cette huitième île de la deuxième, laquelle a toujours con- tinué au large de toutes les autres. Toutes ces îles sont basses et boisées. S. 20° O. — 900 m. Dans un canal qui sépare la deuxième île de la côte durant la moitié du trajet, puis on passe devant un autre canal, formé par l’extrémité d’aval de la deuxième île et de la neuvième, jusqu’à ce qu’on arrive à la ville de Goya, située non loin de la rive gauche, sur un terrain plat.' S. 40° O. — 1 kil. 100 m. Dans un canal large d’un demi-kilomètre environ, qui sépare la côte de la neuvième île, jusqu’à l’embouchure d’un autre canal, très-étroit, qui forme une dixième île. ' , S. — 800 m. Dans le petit canal qui sépare la dixième île de la côte. S. 42° O. — 1 kil. 100 m. Dans le même canal. ' O. 3° N. — 1 kil. 300 m. Idem, jusqu’à la fin de la dixième île. On voit alors dans le Parana, bien au large, une île boisée, de plus de quatre kilomètres de longueur. O. 30° S. — 500 m. En longeant la côte ferme basse et dénuée d’arbres. S. 32° O. — 1 kil. 500 m. Idem, jusque vis-à-vis la pointe d’amont de VIsla de los Pojaros (île des oiseaux) , éloignée de plus d’un kilomètre de la côte. Comme la côte forme un grand détour , les navigateurs ont nommé cette partie, jusqu’à sept kilo- mètres plus bas, la Vuelta de Yagua-rahi (le détour du jeune chien). S. 32° O. — 2 kil. En suivant la même côte, en vue de l’île de los Fajaros, jusqu’à un ruisseau situé au fond de la baie. O. 10° S. — 2 kil. 500 m. En longeant la côte jusqu’à un autre ruisseau. On se trouve alors en face de la pointe d’aval de l’île de los Fajaros. O. 10° S. — 2 kil. 800 m. Jusqu’à la Punta de Yagua-rahi , et en même temps jusqu’à la fin du détour du même nom. On voit près de l’autre rive une île assez longue. S. 25° O. — 4 kil. 700 m. En longeant une côte basse et boisée. On voit une autre île sur la rive opposée. S. — 2 kil. 100 m. La côte est toujours basse. S. 20° E. — 2 kil. 100 m. Jusqu’à l’entrée d’un vaste marais représentant alors un lac. De ce point, jusqu’à près de neuf kilomètres au-dessous, la côte forme un détour que les mariniers nomment Vuelta de Caraguataï (le détour des chardons). S. — 1 kil. En passant devant le marais jusqu’à l’autre côté. , S. — 4 kil. 500 m. En longeant une côte basse et boisée. 1. Voyez Partie historique, t. p. 403. ( 20 ) Q 20” S. 5 kü. 100 m. En longeant une côte basse et boisée jusqu à la Punta de Caraguataï, qui forme l’extrémité du détour du même nom. Sur l’autre rive est une grande île. g 30'^ O. — 1 kil. 100 m. La côte est la même. S. — 2 kil. 300 m. Idem. On est en face d’une île située sur l’autre rive. S. 48” O. 5 kil. 200 m. En longeant la même côte basse et boisée jusqu à une pointe d’où l’on voit sur l’autre rive deux îles, une petite, plus près, et une autre grande derrière. ^ . i u S. 24” O. — 2 kil. 900 m. La côte est la même; pendant la première moitié du chemin on est en face d’une petite île de l’autre rive. A l’extrémité de la distance parcourue on voit plus loin, sur l’autre rive, une grande île. ^ S. 24" E. — 1 kil. En longeant la même côte jusqu’à l’entrée d’un étroit chenal qui separe une île basse de la terre. On est en face d’une grande île de la rive opposée, g 24” E. — 2 kil. 400 m. Dans le canal , en faisant quelques sinuosités. S. 16° E. Jusqu’à l’extrémité inférieure du canal. g. 24° E. — 700 m. En longeant la côte jusqu’à l’embouchure d’un autre bras du Parana , qui sépare une île basse et boisee de la côte. E. — 400 m. Dans le bras du Parana, très-étroit et profond, g. 46” E. — 2 kil. 100 m. Dans le même bras, qui s’élargit un peu. S. 46” E. — 1 kil. 100 m. Le bras devient quatre fois plus large, parce que lîle s’éloigne de la terre jusqu’à son extrémité, qui est vis-a-vis la fin du rhumb. On est alors au fond d’une baie que les mariniers nomment Ancenada Patiu. g \ Yi\. 300 m. On longe la même côte. Une île se voit encore sur 1 autre live. g 19° O. 1 kil. 200 m. Idem. Au milieu du trajet est l’embouchure dun marais temporaire peu profond. g 40“ O. — 500 m. La même côte basse continue. g, — 1 kil. Idem. g, 19° O. — 500 m. Idem. g. _ 500 m. Jusqu’à l’entrée d’un canal formé par une première île boisée. S. 46” E. — 1 kil. 500 m. Dans le canal étroit jusqu’à une deuxième petite de, qui sépare le canal en deux bras. On passe en dedans de celle-ci. S. — 1 kil. 400 m. Dans le même canal. A la moitié du trajet la deuxième petite île s’achève. A l’extrémité du rhumb le canal s’élargit considérablement. S. 7° E. — 1 kil. 400 m. Jusque vis-à-vis la finde la première île. La côte forme une baie, puis au large de la première île, on en voit une troisième très-grande. S. 7° E. — 2 kil. La côte est la même jusqu’à l’entrée d’un canal qui sépare une qua- trième île de la côte. ... g. 7° E. — 1 kil. 150 ra. Dans le canal jusque vis-à-vis un marais temporaire de a cote ferme formant lac. S. 7” E. — 1 kil. 500 m. Jusqu’à la fin du canal. On voit alors la troisième de se continuer encore un peu en dessous derrière la quatrième île. ( 21 ) S. 7” E. — 2 kil. 700 m. En coupant d’une pointe à l’autre, l’intervalle forme une baie nommée Naranjal (la baie de l’orange), aux deux tiers du chemin dans la baie; on y voit un ruisseau qui provient probablement d’un marais intérieur. S. 7° E. — 700 m. De la pointe de Naranjaï, en suivant la côte basse et boisée jus- qu’à l’entrée d’un bras formé par une cinquième île. On en voit plus au large une sixième. S. 38° E. 700 m. Dans le bras du Parana , large de moins d’un derai-kilomètre. ^ S. — 1 kil. 800 m. Jusqu’à l’extrémité du bras, qui s’élargit beaucoup. On voit encore au large la sixième île. S. — 600 m. En longeant la côte basse et inondée. S, 30° O. — 500 m. Jusque vis-à-vis une septième petite île. On voit derrière celle-ci une huitième île , beaucoup plus grande. S. 30° O. — 500 m. En passant dans le canal formé par la septième île, jusqu’à la fin de celle-ci. S 30° O. — 500 m. Dans le canal, entre la terre et la huitième île, jusqu’à la fin de celle-ci. S. 20° O. — 1 kil. 200 m. En longeant la côte basse inondée et boisée. s) 15“ O. 5 kil. 800 m. Idem. Cette côte, jusqu’à 7 kilomètres au-dessous, porte le nom de Costa del Talar, du grand nombre d’arbustes nommés ¿a/a qui s’y trouvent. On voit , sur l’autre rive , deux îles : une premièrè petite et une au-dessous, bien plus grande, que le pilote désigna comme étant VIsla quirquincho. § 15° O. — 900 m. En longeant la côte Del Talar, toujours basse et inondée tempo- rairement par les crues du Parana. S. 15° O. — 3 kil. 100 m. En traversant d’une pointe à l’autre sur la même côte; l’intervalle est une baie peu profonde. S, 5° O. — 1 kil. Longeant la côte Del Talar. On voit deux petites îles , l’une au-dessus de l’autre, au milieu du Parana. S. 25° E. — 1 kil. 600 m. En longeant la même côte, qui cesse de porter le nom de Talar. S. 47° E. — 2 kil. 600 m. On suit la côte toujours basse, boisée et inondée tempo- rairement. E. 37° S. — 2 kil. 500 m. La côte prend alors le nom de Costa cordillate. En face est une île de l’autre côté de la rivière. S. 33° E. — 6 kil. En traversant d’une pointe à l’autre et laissant une baie au milieu. En face est une île plus rapprochée et un peu au-dessous une autre, nommée Isla cambañupe. S. 36° E. — 2 kil. 500 m. En longeant la même côte et traversant d’une pointe à l’autre. Dans l’intervalle est une baie où se remarque l’entrée d’un canal formé par une petite île. S. 33° E. 1 kil. Jusqu’à l’embouchure du bras du Parana, nommé Riacho de la Esquina , formé par une île et communiquant avec le Rio Corrientes. ( 22 ) E. — 1 kil. Dans le Riacho jusqu’à la fin de la petite île. S. 19° E. — 400 m. Dans le Riacho de la Esquina, large de beaucoup moins de 100 mètres. E. 22° S. — 400 m. Dans le même Riacho , en faisant des sinuosités. Les deux côtes sont basses et boisées. E. 44° N. — 700 m. Dans le même Riacho. E. — 500 m. Idem. N. — 500 m. Idem. E. 44° N. — 600 m. Idem. E. — 500 m. Idem. S. 41° E. — 800 m. Idem. E. 46° N. — 1 kil. Idem. E. — 300 m. Idem. S. E. — 800 m. Dans le même Riacho. Jusqu’au delta formé par le Riacho de la Esquina et la jonction de ce bras au Rio Corrientes. Cette rivière reçoit le Rio Batel , dont les bras forment le Rincon de Luna', qui se perd dans un marais. C’est la plus grande rivière de la province, qu’elle traverse diagonalement dans sa grande lon- gueur, car elle prend naissance dans la fameuse Laguna d’Ybera. Partout son cours est embarrassé de marais, ce qui la rend impropre à la navigation, à moins de travaux préalables. S. 37° E. — 1 kil. En traversant devant le confluent du Rio Corrientes jusqu’au village de Santa Rita de la Esquina, situé un peu au-dessous. Le bourg est sur de petites collines sablonneuses, que les habitans nomment Lomas. On compte par le chemin soixante-douze lieues de poste du pays à Corrientes, et cinquante à la Bajada. S. 37° E. — 1 kil. 200 m. Dans le Rio Corrientes, dont la largeur est presque le dou- ble de la largeur du Riacho de la Esquina. La côte ferme est sablonneuse, élevée et dénuée d’arbres, ressemblant à une dune; l’autre rive est basse et boisée, for- mée par une grande île. E. 42° S. — 500 m. E;i descendant le Rio Corrientes. S. — 400 m. Idem. S. 50° E. — 1 kil. 200 m. Idem. Jusqu’en face d’un petit bras qui vient du Parana. E. — 400 m. Idem. S. 26° E. — 1 ,kil. 500 m. Idem. S. — 14 kil. 100 m. Idem. Jusqu’à ce point, la côte est sablonneuse; les îles sont inondées en partie et boisées. S. 25° E. — 900 m. En descendant le Rio Corrientes. La côte orientale est bordée de falaises sablonneuses. S. 20° O. — 800 m. Idem. S. — 1 kil. Idem. Jusqu’au point où une île divise la rivière en deux bras. On prend le plus près de la côte ferme. S. 16° E. — 1 kil. Dans la même rivière. 1. Voyez Partie historique, t. p. 148 et suiv. s. — 800 m. Jusqu’à la fin de l’île. S. — 1 kil. 200 m. Dans le Rio Corrientes. S. 27° O. — 800 m. Idem. Dans l’ile est l’entrée d’un lac temporaire. S, — 600 m. Idem. Les deux rives sont basses et boisées. S. 48° E. — 1 kil. 100 m. Idem. S. O. — 900 m. Idem. S. 30° E. — Idem. S. — 2 kil. 400 m. Idem. 11 y a au milieu de la rivière une petite île. S. 20° E. — 1 kil. 100 m. Idem. S. — 900 m. Idem. S. 16° E. — 1 kil. 400 m. Idem. S. 30° O. — 1 kil. 300 m. Idem. S. 43° E. — 400 m. Idem. , ^ N. E. — 400 m. Idem. E. — 300 m. Idem. , S. 32° O. - 500 m. Idem. S. 43° E; — 2 kil. Idem. E. -i- 400 m. Idem. E. 30° S. — 500 m. Idem. S. — 250 m. Idem. ■' : S. O. — 300 m. Idem. O. — 400 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un marais de la côte ferme. O. — 800 m. Idem. En passant devant l’entrée d’un bras occidental formé par une île. S. O. — 400 m. Dans le Rio Corrientes, en longeant la note orientale. S. 32° E. — 800 m. Idem. ; S. — 900 m. Idem. . E. — 400 m. Idem. , S. E. — 1 kil. 200 m. Idem. . S. — 200 m. Idem. Jusqu’à la fin de l’île , où le bras occidental vient se réunir à l’autre. / S. 30° O. — 400 m. Dans le Rio Corrientes, en longeant la côte orientale. S. 35° E. — 2 kil. 500 m. Idem. Jusqu’à l’endroit où le Rio Guayquiraro vient s’y jeter. Cette rivière, formée : du Rio Sarandi, affluent le plus septentrional, du Rio Guayquiraro l’affluent du milieu, et de \ Arroyo de las Midas, affluent le plus méridional, naît au milieu des plaines orientales à une grande distance. Son cours E. et O. sert de limites entre les provinces de Corrientes et d’Entre-Rios. Son em- bouchure est à huit lieues de la Esquina. ( 24 ) 2. Observations géographiques spéciales sur la province d Entre-Rios, ou itinéraire de l’embouchure du Rio Quay quir aro , limite nord de la province d’ Entre-Rios ) jusqu a la Rajada ^ en suivant la rive gauche du Parana. Je reprends la suite de mon itinéraire précédent, dans le Rio Corrientes, alors réuni au Rio Guayquiraro. ' S. 300 m. En descendant le Rio Corrientes. Les deux côtes sont basses et boisées. Ë, — 400 ra. Idem. S. 7° E. 900 m. Idem. En passant devant une petite île. S. O. — 700 m. Idem. S. S. O. — 800 m. Idem. S. — 300 m. Idem. â. S. E. — 600 m. Idem.' S. O. — 300 ra. Idem. O. — 400 m. Idem. N. O. — 400 m. Idem. O. 40° S. • — 400 m. Idem. S. 12° O. 1 kil. 500 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un marais de la rive orientale. S. 12° O. — 900 m. Idem. S. 28° E. — 1 kil. 500 m. Idem. Les deux rives sont basses et inondées temporairement. S. 32° O. — 1 kil. 300 m. Idem. Idem. S. E. — 700 m. Idem. Idem. S. 800 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un petit canal qui forme une île. Je le laissai à gauche. O. 400 m. En descendant le Rio Corrientes. S, O. 400 m. Idem. Sur la rive droite est l’entrée d’un vaste marais. S. — 700 m. Idem. S. E. 1 kil. Idem. Jusqu’à rejoindre l’autre extrémité du petit canal et de l’île. S. — 600 m. Idem. g 0. 800 m. Idem. En face, sur la rive droite, est l’entrée d^un marais. g 7° O. 2 kil. 100 m. Jusqu’à l’embouchure du Rio Corrientes, qui est plus large qu’ailleurs. Sur la rive gauche est un lac temporaire d’un demi-kilomètre de lar- geur, et sur la rive droite, on voit l’embouchure du Riacho del Espinillo , qui suit en dehors, parallèlement au Rio Corrientes, jusqu’à une grande distance au-dessus du Rio Guayquiraro, et qui est formé par l’île del Espinillo, prolongée bien au- dessous de ce point. 1. Voyez Partie historique, t. p. 416. ( 25 ) S. 35” O. — 1 kil. 500 m. En longeant une côte basse et en partie inondée. Le bras du Parana devient très-large et n’a pas moins d’un kilomètre. 21” O. — 1 kil. 800 m. En suivant la même côte jusqu’au point nommé Caruçii chali, où se trouve l’entrée d’un grand marais. S. 48” O. — 1 kil. 800 m. Jusqu’à la pointe de Curuçu chali. La côte est basse et boisée. On voit à peu de distance des coteaux élevés. S, 2 kil. 200 m. En longeant une même côte jusqu’au fond d’une baie. Le bras du Parana a près de deux kilomètres de largeur dans cet endroit. S. 46° O. — Jusqu’à une pointe avancée où l’on remarque l’entrée d’un vaste marais, dii'igé au S. E. Dans les crues, ce marais représente un lac. S. 25” E. — 600 m. En suivant la côte basse qui borde le marais. S. E. — 1 kil. Idem. S. — 2 kil. 100 m. En longeant la côte dont les coteaux s’approchent de plus en plus. S. 16° E. — 1 kil. 100 m. Jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire peu considérable. S. 16” E. — 1 kil. 600 m. En suivant la même côte basse. L’ile s’éloigne de plus en plus de la rive gauche et paraît longer la rive droite. S. 40” E. — 2 kil. 200 m. En longeant la côte. En face s’achève la grande île qu’on aperçoit depuis l’embouchure du Rio Corrientes , et une autre nommée San Jiian-i (Saint-Jean-de-l’eau) se montre au-dessous. On rejoint la côte élevée et boisée par intervalle. S. 27” E. — 500 m. Jusqu’à l’entrée d’un canal étroit qui sépare une île de la côte ferme. S. 27° E. — 2 kil. 200 m. Dans le canal en passant devant une baie profonde. S. — 900 m. Jusqu’à la fin du canal et de l’île. S, 2 kil. 200 m. En longeant une côte élevée qui commence à être bordée de hautes falaises coupées à pic ou inclinées vers la côte. On est en face de l’extrémité d’aval de la Isla de San Juan-ï, et au-dessous on voit la pointe d’amont d’une autre grande île, de même que la première, placée presque sur l’autre rive du Parana. S. 42” O. — 3 kil. 900 m. En longeant le pied d’une falaise haute d’environ vingt mètres. Je pris sur ce point une coupe géologique. > S. — 2 kil. '900 m. En suivant la même côte. S. 24” E. — 3 kil. 700 m. Idem, jusqu’au fond d’une baie. Les côtes s’élèvent encore. S. 24” O. — 3 kil. 500 m. Idem, en face est un petit îlot et derrière la grande île. On voit quelques maisons éparses sur le sommet de la falaise. S. 5” O. — 1 kil. 900 m. Idem. S. 18° O. — 2 kil. 800 m. Idem, divisée en petites baies jusqu’au ravin de Cavallu cuatia (cheval peint), où coule un très- petit ruisseau. Au-dessus sur le haut du coteau alors bien plus élevé, est situé le village de Cavalia cuatia, {ovmé de maisons éparses, dans une campagne peu boisée , sablonneuse et triste d aspect. En face est la fin de la grande île, et l’on voit le Parana dans toute sa largeur, alors de quatre à six kilomètres. J’ai pris sur ce point une coupe géologique. 1. Voyez Géologie, p. 36. III* 2.® partie. 4 ( 26 ) O. 7 kil. 700 m. Ea longeant la falaise. A l’extrémité de la distance on voit, au milieu du Parana, une île de moins de quatre kilomètres de longueur. 18° O. 2 kil. 900 m. En traversant d’uue pointe à l’autre. Dans l’intervalle est une baie profonde, où l’on remarque un ruisseau connu sous le nom d’^rrojo verde. Le ravin qu’il forme est plus boisé que le reste. § 18° O, __ 2. kil. 600 m. On suit la côte élevée et munie de falaises, dont on extrait du plâtre avec abondance. Le Parana n’offre aucune île. La rive opposée, vue du sommet de la falaise, montre des terrains marécageux, entrecoupés de lacs, de marais, de canaux naturels et de forêts. 8. 35° O. 1 kil. 800 m. En longeant la même côte. S. 25° O. 1 kil. 400 m. Idem., jusqu’au ravin profond où est X Arroyo seco (le ruis- seau sec). 5 25° O. 5 kil. 600 m. Idem, en passant devant un petit ravin. 14" O. _ 5 kil. 800 m. Idem, jusqu’à \di Panta de Feliciano, non loin de laquelle est le hameau de ce nom , composé de maisons dispersées dans la campagne. En face est la pointe d’amont d’une grande île qui occupe le milieu du Parana. S. — l kil. 700 m. En longeant la même côte. S. 35° E. 900 m. Idem, jusqu’à l’entrée d’un canal formé par une île. S. 35° E. 1 kil. 100 m. Dans le Riacho troncoso , canal étroit, jusqu’au fond d’une anse où vient se jeter X Arroyo hondo. Ce ruisseau, qui vient de 1 intérieur des terres, est formé de X Arroyo de los Seibos et de X Arroyo estaquitas , dont les rives sont partout boisées. 8 1 tip 500 m. Dans le même canal jusqu’à la fin. On passe ordinairement en dehors, où le Parana montre partout, au pied des falaises, une grande profondeur propre à la navigation même de navires de haut hord. 8. 40” O. 1 kil. 500 m. En longeant le pied des falaises. S. 40° O. 1 kil. 800 m. Eu traversant d’une pointe à l’autre, jusque vis-à-vis dune petite île qu’on laisse à gauche et d’un ravin quon aperçoit à terre. 8. 40° O. 600 m. En longeant la côte occidentale de la petite île jusqu’à son extré- mité inférieure. S. 40° O. 1 kil. En traversant jusque vis-à-vis la pointe d’amont d une autre petite île, qu’on laisse à gauche. S. 40° O. 700 m. Jusqu’à la pointe d’aval de la petite île. On voit aussi, en face, s’achever la grande île qui occupe le milieu du Parana. En lace encore, sui lautie rive, est l’entrée du Riacho de Cayesta, bras du Parana, qui ne se réunit de nou- veau qu’auprès de Santa- Fé. Ce bras, près duquel était la mission de ce nom, est, à ce qu’il paraît, également connu sous le nom de Lastmet. S. 40° O. — 1 kil. 800 m. En longeant le pied des falaises, alors souvent en coteaux couverts de buissons épineux. Un ravin se montre à l’extrémité de la distance parcourue. 8. 25° O. 1 kil. 600 m. D’une pointe à celle de Venandaria. Dans l’intervalle est une baie qui reçoit un ravin assez profond. ( 27 ) S. 22“ O. — 4 kü. 500 m. En longeant la côte et coupant de la Punta de Veniindaria à la Punta de la Rosa, qu’on aperçoit plus bas. Dans l’intervalle est une vaste baie qui porte le nom de Puerto Fernandez , où l’on remarque une belle plage de sable. Un petit ravin se montre un peu avant la pointe de la Rosa. ¡5, 0. — 500 m. En longeant la côte formant coteau très-incliné. S. 10“ O. — 900 m. Idem. S. 4 kil. 100 m. Idem, et traversant d’une pointe à l’autre. L’intervalle est une baie ouverte. S. — 700 m. Idem. S. 20“ O. 3 kil. 400 m. Idem. Jusqu’au fond d’une baie où vient se jeter le ruis- seau dit Arroyo Antonio -To mas , de peu d’importance. En face commence une île située au milieu du Parana. S. O. — 4 kil. 100 m. Jusqu’à la pointe dite Punta Bera. Une petite île, qu’on voit assez près de la côte, porte le nom d’/i/a Ana-Maria. On est en face de l’extré- mité de l’île aperçue au milieu du Parana. Toute cette côte, depuis la pointe de la Rosa jusqu’à la pointe Bera , est connue sous le nom de Costa de las Anonadas. 40« O. _ 600 m. En longeant la côte de Bera. On voit au large une île de quel- ques kilomètres de longueur. S. 16“ O. 2 kil. En longeant la même côte jusque vis-à-vis une île distante de terre de plus d’un kilomètre, et longue d’environ deux kilomètres. S. 16“ O. 1 kil. 100 m. Jusqu’à l’entrée du Riacho de bolascua (le bras du trou des boules), très-étroit et formé par une petite île. S. 48° O. — 1 kil. 500 m. Dans le même canal. O, 1 kil., dont 500 mètres dans le canal jusqu’à son extrémité, et le reste en lon- geant la côte jusqu’à la Punta de Chapetón. Sur ce point le Parana parait avoir près de 6 kilomètres de largeur. Le chenal pour les grands navires suit les falaises depuis la Bajada jusqu’au-delà de Cavallu cuatia. S. 1 kil. En longeant la côte jusqu’à l’entrée d’un bras formé par trois petites îles, et nommé Riacho Chapetón. S. 10“ E. — 1 kil. Dans le canal entre la terre et la première île. S. 1 kil. 100 m. Dans le même canal jusqu’à l’extrémité de la première île et le commencement de la deuxième. O. 35“ S. — 1 kil. 400 m. Dans le même canal entre la terre et la deuxième île jus- qu’à la fin de celle-ci et le commencement d’une troisième. O, 35^^ S. 700 m. Dans le canal entre la terre et la troisième île jusqu’à la fin de celle-ci. O. 35“ S. — 2 kil. En longeant la côte. On voit, au large, une île d’environ 3 kilomètres de longueur. Toutes les îles sont boisées. S. 30“ O. — 700 m. En longeant la côte. S. — 3 kil. 800 m. En longeant la côte toujours élevée. S, 15° O. — 2 kil. 300 m. Idem. En face est une pointe de la rive opposée, formée de terres basses. Tv> ( 28 ) . S. 33" O. 4 kil. 900 m. En longeant la même côte jusqu’à l’embouchure de V Arroyo de las Conchillas (ruisseau des petites coquilles), qui vient d’assez loin à l’E. S. 33° O. — 3 kil. Suivant la même côte jusqu’à l’entrée d’un canal formé par une petite île. S. 33" O. — 900 m. Dans le canal entre la terre ferme et l’île. Q 2 kil. 800 m. Idem. Dans le dernier tiers du chemin on est sorti du canal et l’on suit la côte toujours élevée, mais dénuée d’arbres. O. 1Í" S. En traversant d’une pointe à l’autre, en laissant sur la gauche une vaste baie. De cette pointe, la pointe située au-dessous de la Bajada reste à l’O. 20° S., à distance d’environ 9 kilomètres. § O. — 2 kil. 400 m. En longeant la côte jusqu’à l’entrée d’un petit canal qui forme une petite île. 41° O. — 2 kil. 700 m. Jusqu’à la fin du canal et à l’embouchure d’un petit ruis- seau qui sert de port à la Bajada, capitale de la province d’Entre-Bios, située à un demi-kilomètre environ de la côte'. En face du port, sur 1 autre rive, est 1 en- trée d’un canal formé par une grande île. 0 3" N. 4 kil. 800 m. En longeant la côte jusqu’à la Punta de la Bajada, où sont plusieurs fours à chaux. De ce point la côte du Parana tourne au S. O., vers Punta Gorda (la grosse pointe), qui est à 56 kilomètres au-dessous. En face se trouve la province de Santa-Fé. Comme mon intention était d étudier la géologie des côtes élevées de cette province, je devais abandonner la province dEntre- Rios, en passant sur l’autre rive. §. 3. Indication des matériaux qui ont send à la construction de cette premiere carte d’une paiiie de la république Argentine, comprenant les provinces de Corrientes et des Missions. Cette carte, dressée par M. Parchappe en 1828, renferme tous les documens que ce savant avait pu se procurer en Amérique ; ainsi ; 1. ° Les environs d’Iribucua ont été extraits du plan partiel d’une propriété de M. Parchappe, située entre le Parana et le Riachuelo, relevée par lui en 1827. 2. ° Les environs d’itaty ont été également extraits de plans partiels relevés en 1827 par M. Parchappe. 3. ° Le Rincon de Luna, compris entre les deux bras du Rio Batel, a été réduit sur une carte relevée par M. Parehappe en 1827. 4. ° Les environs du Pasto-reilo, entre le Rio Batel et le Rio Santa-Lucia, ont été relevés par M. Parchappe en 1827. 5. ° Les autres parties intérieures de la province de Corrientes ont été dressées d apres les observations faites par M. Parchappe, pendant ses voyages. , p. 4*27 et suiv. 1. Vojez Partie historique, t. ( 29 ) 6 ° Le cours du Parana, depuis Iribucua jusqu’à la Barranquiera , a été réduit d’après un plan manuscrit de mes itinéraires relevés en 1827, dont les élémens sont détaillés page 2. 7.° Le cours du Parana, depuis Iribucua jusqu’à Corrientes, a été réduit d’après un plan manuscrit de mes itinéraires relevés en 1828, et dont les élémens sont détaillés page 7. 8° Le cours du Parana, depuis Corrientes jusqu’à 1’ Arroyo Hondo, a été réduit d’après un plan manuscrit de mes itinéraires relevés en 1828, et dont les observations sont détaillées page 12. 9. ° La province des Missions est empruntée aux cartes de Don Felix de Azara, pu- bliées en 1801, dans son Voyage dans l’Amérique méridionale. Un certificat d’ Azara prouve que Don Pedro Antonio Cerviño, placé sous ses ordres de Janvier 1784 jus- qu’en Mars 1794, a relevé le cours du Parana depuis Corpus jusqu’à Corrientes, et c’est d’après ce relevé que les cartes d’ Azara ont été dressées. Il en est de même de la carte de la province de Corrientes de cet auteur. 10. ° Tous les points limitrophes entre les républiques Argentine et de l’Uruguay avec le Brésil sont réduits, d’après les magnifiques cartes extrêmement détaillées , dressées a la fin du siècle dernier par les ingénieurs chargés de fixer les véritables limites entre les anciennes possessions espagnoles et portugaises. §. 4. Généralités sur la proi’ince de Corrientes. La province de Corrientes, telle que nous l’avons vue, M. Parchappe et moi, ne res- semble en rien à la partie des cartes d’ Azara qui la renferme. On voit, en effet, que la Laguna d’Ybera ne couvre pas toute la province, comme l’indique l’auteur espagnol, sans doute d’après les relevés de Pedro Antonio Cervino , mais que ce lac marécageux est séparé de la Maloya par les légères collines du Bio de Santa- Lucia. Il n’est pas vrai, non plus, que toutes les rivières de la province sortent de la Laguna d’Ybera, puisque les unes prennent leurs sources dans la Maloya et dans d’autres marais plus ou moins étendus. Je crois donc ne pas devoir pousser plus loin la citation des differences que la plus simple comparaison fera ressortir. Il me suffira de dire que la carte d’ Azara est entièrement fautive. Considérée dans sa véritable configuration, la province de Corrientes forme une surface oblongue, dirigée N. et S., bornée au N. et à l’O. par le cours du Parana, qui la sépare du Paraguay et du Grand-Chaco; à l’O. par la Laguna d’Ybera et par le cours du Rio Meriñay, limitrophe de l’ancienne province des Missions, et au S. par le Bio Guay- quiraro, de l’autre côté duquel est la province d’Eûtre-Rios. Sa surface, denuee de toute espèce de montagne, forme une vaste plaine légèrement inclinée au S. O. Comme je lai dit ailleurs S elle est couverte de marais et divisée en lanières dirigées N. E. et S. O. par 1. Partie historique, t. 1.®“^, p. 320. ( 30 ) des cours d’eau incertains et des faîtes de partage à peine tracés. En effet, par une bizarrerie remarquable tous les cours d’eau de la province, au lieu de naître au sommet de faîtes de partage, prennent leurs sources dans des marais situés au N. de la province. 1." Le plus grand, la Laguna d’Ybera, qui s’étend du N. au S., sur un degré environ de longueur et commence non loin des rives du Parana, donne naissance aux iivieres suivantes ; Le fíio Corrientes, la plus grande rivière de la province. Elle naît de l’extrémité S. O. de la Laguna d’Ybera, forme un large marais couvert de joncs, qui traverse toute la province au S. S. O. et se jette à Cossio, dans un autre marais bien plus large, récep- tacle commun du Rio Eatel. Ce dernier marais, long de plus de deux myriameties, vient enfin se réunir à un bras du Parana près de la Esquina, pour se continuer, sous forme de rivière, bien au-dessous du Rio Guayquiraro. ‘ Le Rio MeriTiay, qui prend également naissance aux marais de l’extrémité nord de la Laguna d’Ybera. 11 est d’abord formé de marais, puis rentre dans son lit, se dirige au N.; reçoit de l’O., un peu au-dessus de son embouchure, les ruisseaux nommés Arroyo, Aguaceros, Umhii, Yaguari et Curuçu cuatia réunis. Sur la rive gauche est situé San- Roqiiito, sur la rive droite el Rosario. Il vient se jeter dans l’Uruguay près de San-Pedro, un peu au-dessous du 30." degré de latitude sud , et n’est pas navigable. Le Rio Ratel grande. 11 parait aussi naître des marais qui sortent de la partie occi- dentale de la Laguna d’Ybera vers le 28." degré de latitude sud. A. la même latitude, un peu à l’ouest, naît un second bras du Batel, appelé Ratelito ou petit Batel. Les deux- bras , également formés de marais couverts de joncs, courent parallèlement à peu de dis- tance l’un de l’autre, en se dirigeant au S. S. O. et formant, dans leur intervalle, le Rincon de Luna. Après avoir ainsi suivi près d’un degré de longueur, ils se réunissent et forment un seul cours d’eau libre au milieu d’une plaine , pendant un degre environ de longueur, celui-ci se jette dans le marais qui reçoit le Rio Corrientes. Son cours n’est pas navigable. Comme on le voit, la Laguna d’Ybera donne naissance aux trois principales rivières de la province de Corrientes , mais , par suite d’une rare exception , deux de ces rivières , le Rio Corrientes et le Rio Batel, vont se jeter dans le Parana, tandis que le Rio Meriñay va se réunir au Rio Uruguay. Il résulterait de cette divergence des deux cours, que le faîte de partage entre le Parana et l’Uruguay serait, sur ce point, la Laguna d’Ybera. Je me demande alors où les géographes systématiques, qui veulent trouver des mon- tagnes partout , placeraient le point culminant entre les deux versans? Ils se verraient forcés de le mettre assurément au milieu du lac d’Ybera. 2.° A l’ouest de l’Ybera , non loin des rives du Parana et très-près de la Barranquiera , naissent deux marais qui sont les sources du Rio de Santa Lucia. Ils se reunissent peu loin de là, formant un marais large de plus de douze kilomètres, qui se dirige au S. O., passe près des villages de Caacaly et de San -Antonio de Burucuya, se rétrécit ensuite 1. Voyez Itinéraire, p. 22. ( SI ) près de San-Roque, et forme alors une rivière navigable jusqu’à son embouchure dans le Parana, située non loin de Santa-Lucia, à 29° de latitude sud. 3. ° Encore à l’O. des marais de Santa-Lucia et non loin des rives du Parana se trouve l’extrémité N. du marais nommé la Maloya, séparée du Parana par une très-étroite bar- rière. De ce marais, qui occupe tout le centre de la province, et s’étend de l’est à l’ouest sur près d’un degré, naissent les cours d’eau suivans ; Le Riachuelo, qui se sépare de la Maloya près de Yaape , au 60.® degré de longitude occidentale de Paris, forme de suite un vaste marais dirigé à l’ouest quelques degrés sud jusqu’à San-Luis, où il rentre dans un lit assez profond jusqu’au moment où il se réunit au Parana peu au-dessous de Corrientes. \J Empedrado qui naît aussi des marais de la Maloya à l’ouest ; il suit parallèlement au Riachuelo et va se jeter dans le Parana un peu au-dessus du Señor Hallado. Enfin au sud de la Maloya naît un troisième cours d’eau, nommé San- Lorenzo. Il forme d’abord un large marais d’où partent le San -Lorenzo et X Arroyo Ambrosio, qui tous deux suivent parallèlement au Riachuelo jusqu’à ce qu’ils se jettent dans le Parana par la latitude de Saladas. 4. ° Un marais de moins d’importance, situé au sud de San-Luis, est la Cañada d.e los Sombreros, d’où sortent trois ruisseaux, qui se jettent non loin de là, à l’ouest, dans le Parana, el Sombrero, el Sombrerito et el Ooma. 5. ° Au sud-est de la Cañada de los Sombreros, près de l’Empedrado, est un autre marais sans issue, nommé Estero de Caracola. 6. ° Au sud-ouest de la même Cañada est encore un autre vaste marais, qu ou nomme Cañada del Empedrado. 7. ° Entre l’Empedrado et le San-Lorenzo, non loin du Parana, est un marais allongé du nord au sud qu’on nomme Cañada del Tabaco. 8. ° Entre le Rio Ambrosio et le Rio Santa-Lucia, près de Garzas, est encore un vaste marais, appelé Cañada de las Sebollas. 11 n’a aucune issue. 9. ° Au sud de toutes les rivières et de tous les marais dont j ai parle se trouve 1’ Arroyo Guayquiraro , qui sert de limite entre les provinces de Corrientes et d Entre- Rios. Il court E. et O. et se forme, comme je l’ai déjà dit, du Sarandi, qui vient du N. E., de la Laguna de ce nom, du Guayquiraro, et d’un troisième ruisseau, venant du S. E., appelé Arroyo de las Mulas. Le Parana, navigable partout, circonscrit la province au N. et à l’O. Cette majes- tueuse rivière, dont les crues périodiques ont lieu dans les mois de Mars et d Avril, est encombrée, sur beaucoup de points, d’un grand nombre dîles. Celles-ci, au lieu d’être disséminées sur tout son cours, forment des groupes distincts. 11 me semble que ces groupes doivent recevoir des noms, afin de les reconnaître plus facilement, et je proposerai pour les îles situées au-dessus de Corrientes , et dont les dernières sont bien au-dessus d’itaty, le nom de Groupe de Laureles, du nom du village du Paraguay, placé vis-à-vis. Au-dessus de Corrientes, près de l’embouchure du Riachuelo, est un second groupe d’îles, que je nommerai Groupe du Riachuelo. ( 32 ) Près de l’Empedrado commence un troisième groupe d’îles, qui continue jusqu’au- dessous d’Ambrosio, et queje désignerai sous le nom de Groupe de San-Lorenzo. A Bella Vista se montre un quatrième groupe d’îles, qui continue bien au-dessous. Je lui donnerai le nom de Groupe de Santa-Lucia. A la Esquina et de là jusqu’à Cavallu-Cuatia se voit un cinquième groupe d’iles, que j’appellerai Groupe de la Esquina. Je ne pousserai pas plus loin les détails généraux, afin de ne pas faire de doubles emplois avec ce que j’ai dit dans la partie historique de mon voyage. CHAPITRE II. Renseignemens spéciaux et généraux relatifs à la carte né ^ .intitulée : CARTE DUNE PARTIE DE LA REPUBLIQUE ARGENTINE, COMPRENANT LES PRO- VINCES DE SKKÏk-¥t , d’eNTRE-RIOS , DE BUENOS-AYRES ET LA PARTIE SEP- TENTRIONALE DE LA PATAGONIE. Cette carte s’étend du 31.^ degré de latitude sud jusqu’au 43.% et en longitude, depuis les côtes de l’oeéan Atlantique à 58“ jusqu’à la Cordillère , un peu à l ouest du 72.“ degré de longitude occidentale de Paris. §. Itinéraires sur le cours du Parana. *1* Province d’Entre-Rios. Comme la carte n.° t contient une partie de cette province, j’ai dû donner, sans les interrompre, sous le paragraphe 2 du premier chapitre, la suite de mes itinéraires dans la province d’Entre-Rios. Province de Santa- Fé. Itinéraire de la Bajada jusqu’aux limites sud de la province de Santa-Fé, en suivant la rive droite du Parana.^ Toujours sur la même harque, je continuai à descendre le Parana à la rame, en calculant les distances sur le temps de la marche. O 49° N. 1 hil. 900 m. environ. En traversant de la Punta de la Bajada à la pointe d’aval de l’ile qui est en face. On voit au-dessous l’extrémité de deux grandes îles qui oceupent le milieu du Parana. N. 43“ O. 700 m. Dans un large canal formé par les grandes îles qui sont au-des- sous, et les terrains bas, également séparés de la terre ferme par de nombreux canaux, jusqu’en face du ehenal qui sépare l’ile extérieure de la rive droite. N 43° O. 2 kil. 800 m. En longeant la côte et passant devant 1 embouchure de plusieurs lacs temporaires, jusqu’à l’entrée du Riacho de Lastinet, dont jai déjà parlé. 2 N 43° O. Í kil. 300 m. En suivant la eôte basse jusqu à l entrée du Riacho de Santa-Fe. Par suite des nombreux marais dé l’intérièur et d’un vaste lac tempo- raire qui la circonscrivent, cette partie de la côte forme presque un enclos et reçoit dès-lors des habitans le nom de Rincón, recoin. ^ ]X. _ 500 m. Dans le Riacho de Santa-Fé, large de moins de 100 mètres et coulant 1. Voyez Partie historique, t. p. 439. 2. Voyez p. 26. ( 34 ) entre des prairies basses. Ce Riacho, comme l’indique son nom', est un bras du Parana. N. O. — 700 m. Dans le même canal naturel, où le courant est peu rapide. O. 23“ S. — 900 m. Idem. N. O. — 700 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un autre canal que je laissai à droite. Dans ce dernier, près de son embouchure, on voit l’entrée d’un immense lac tempo- raire, qui forme le Rincon. N. O. — 500 m. En suivant le même chenal ou Riacho de Santa-Fé. N. — 200 m. Idem. N. O. — 500 m. Idem. O. — 700 m. Idem. N. 40“ E. — 700 m. Idem. O. 18“ N. — 500 m. Idem. Jusqu’à l’autre extrémité du canal laissé à droite. O. 18“ N. — 500 m. Idem. S. 32° O. — 900 m. Idem. O. — 800 m. Idem. N. O. — 600 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un second canal , que je laissai à droite. O. — 200 m. Idem. S. 21“ E. — 500 m. Idem. Jusqu’à la sortie du second canal. S. 21“ E. — 500 m. Idem. S. O. — 700 m. Idem. Jusqu’à l’embouchure d’un canal que je laissai à gauche. O. 34“ N. — 800 m. Idem. On longe toujours des prairies inondées temporairement. O. — 2 kil. 200 m. Idem. S. — 700 m. Idem. l ' S. O. — 1 kil. 500 m. Idem. ■ O. 14“ N. — 1 kil. 400 m. Idem. O. 35“ S. — 1 kil. Idem. Jusqu’au point où vient se réunir au Riacho de Santa-Fé l’entrée d’un immense marais alors inondé et connu sous le nom de Laguna de Santa-Fe. Ce lac, qui se prolonge à plus de 10 kilomètres au N. N. E., reçoit le fíio de San-Xavier et l’embouchure du Rio Saladillo grande. O. 35° S. — 1 kil. Jusqu’à la ville de Santa-Fé^. Le canal, dès l’instant qu’il reçoit les eaux de la Laguna de Santa-Fé, prend le nom de Riacho de Coronda. Un peu avant d’arriver à Santa-Fé, on voit à gauche un petit bras formé par une petite île. S. 12° E. — 1 kil. En longeant la ville de Santa-Fé dans le Riacho de Coronda. S. 44° E. — 600 m. Dans le Riacho de Coronda , de la même largeur que le Riacho de Santa-Fé. S. — 500 m. Idem. S. O. — 800 m. Idem. Jusque vis-à-vis de la fin de la petite île. « 1. Riacho , dans l’espagnol du pays, veut dire bras de rivière. 2. Voyez Partie historique, t. p. 459 et suiv. ( 35 ) O. — 500 m. Dans le Riacho de Coronda. S. — t kil. 400 m. Idem, Jusqu a l’entrée d’un marais de la côte ferme. S. E. - 500 m. Idem. En longeant à peu de distance des coteaux argileux boisés par intervalles. S. — 450 m. Idem. O. — 450 m. Idem. S. O. — 1 kil. 300 m. Idem. O. — 600 m. Idem. N. O. — 500 m. Idem. O. — 300 m. Idem. S. O. — 300 m. Idem. O. — 700 m. Idem. N. O. — 1 kil. 100 m. Idem. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire de la côte ferme. Ce lieu est nommé Paso de Santo-Tome, parce qu’on y fait traverser les bestiaux pour aller dans les îles. On est au pied du côteau. S. O. — 400 m. En descendant le Riacho de Coronda. S. — 400 m. Idem. La rive gauche est formée de prairies en partie inondées. S. E. — 400 m. Idem. Idem. E. — 400 m. Idem. Idem. S. E. — 500 m. Idem. Idem. S. — 600 m. Idem. Idem. S. O. — 600 m. Idem. Idem. O* — 500 m. Idem. Jusqu’à un lac temporaire situé au pied du coteau. S. — 400 m. Idem. On est au pied du coteau. S. E. — 300 m. Idem. E. — 500 m. Idem. S. E. — 400 m. Idem. S. — 1 kil. Idem. Jusqu’au pied du coteau, E. — 600 m. Idem. On voit vis-à-vis la sortie du bras, dont j’avais vu l’extrémité supérieure dans le Riacho de Santa-Fé. ^ S- E. — 700 m. Dans le Riacho de Coronda, en s’éloignant du coteau. S. — 500 m. Idem. S. O. — 900 m. Idem. O. — 900 m. Idem, O. 25“ N. — 1 kil. Idem. On voit sur la rive gauche l’entrée supérieure d’un autre bras , qui communique à de grands lacs temporaires qui couvrent les prairies. S. 30° O. — 5 kil. 800 m. En descendant le Riacho et faisant beaucoup de détours. La direction est prise sur le coteau. On voit sur la rive gauche l’extrémité inférieure 1. Voyez p. 34. J s. s. s. s. s. 0. s. s. s. s. s. s. 0, N, s. s. s. s. s. E. S. s. s. O. 0. s. s. s. s. s, ( 36 ) du bras rencontré à la station précédente. Le Riacho de Coronda est profond; il pourrait servir facilement à la navigation des bateaux à vapeur. — 1 kil. En descendant le bras de Coronda. 23° 0. — 1 kil. 300 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire qui longe le coteau au nord. 5Q() JH. Idem. En longeant le pied du coteau , surmonté d arbres épineux. E. 1 kil. Idem. En s’éloignant du coteau. — 500 m. Idem. — 1 kil. Idem. En regagnant le coteau au pied duquel au nord est un lac temporaire. 900 m. En descendant le Riacho de Coronda. O. — 900 m. Idem. Jusqu’à un lac temporaire du pied du coteau. — 1 kil. Idem. J 5° 0. 1 kil. 250 m. Idem et longeant le coteau. — 800 m. Idem. . . 0 1 Eil. 100 m. Idem et passant devant l’entrée d’un lac temporaire situe au sud près du pied du coteau. 1 kil. Idem et s’éloignant du coteau. E, — 800 m. Idem. Les coteaux sont couverts, par intervalle, d’arbres epmeux, connus sous le nom ô^espindlos. — 700 m. Idem. E. — 500 m. Idem. — 500 m. Idem. 0. _ 1 kil. 500 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire situé entre le coteau et le canal. , — 900 m. Idem. E. — 800 m. Idem. — 700 m. Idem. E, — 500 m. Idem. — 500 m. Idem. La rive gauche continue d’être inondée en partie et nue. 0. — 1 kil. Idem. — 1 kil. Idem. 39° ]\. — 600 m. Idem. 0. — 900 m. Idem. 1 U\, Idem. En longeant le pied du coteau. E, _ 600 m. Idem. On voit sur la rive gauche l'entrée d'un lae tempora, re de la prairie. 29° 0. _ 1 kil. 300 m. Idem. _ 1 kil. 100 m. Idem. En face, sur la rive gauche, est l’entrée d’un autre ac temporaire. On est, sur ce point, en face de Punta Gorda. , 20° O. — 900 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un lac temporaire de la rive droite, dirigé au N. , s. _ 600 m. En descendant le Riacho de Coionda. S. E. — 600 m. Idem. S. — 600 m. Idem. S. O. — 500 m. Idem. O. — 500 m. Idem. S. O. — 900 m. Idem. S. — 700 m. Idem. S, 14° E. 2 kil. 200 m. Idem. Direction moyenne au milieu des sinuosités. S. 40° O. — 1 kil. 200 m. Idem. Direction moyenne en longeant le coteau. S. 1 kil. 500 m. Idem. On voit sur la rive gauche l’entrée supérieure d’un autre bras. S. E. — 500 m. Idem. E. — 400 m. Idem. S. E. — 400 va. Idem. S. — 400 m. Idem. S. O. — 600 m. Idem. O. 500 m. Idem. Jusqu’à l’embouchure d’un lac temporaire de la rive droite dont la direction est au nord , en longeant le coteau élevé et couvert d’arbres épineux. S. S. O. — 500 m. Idem. S. — 1 kil. 100 m. Idem. S. E. — 400 m. Idem. . S. — 500 m. Idem. S. O. — 1 kil. Idem. En face sur la rive gauche est la sortie inférieure du dernier bras dont j’ai parlé. 11 est bien moins large que l’autre. S. — 1 kil. Idem. En longeant le coteau. S. E. — 600 m. Idem. S. — 500 m. Idem. S. O. — 400 m. Idem. 38° E. 2 kil. 400 m. Idem. On voit au milieu de la prairie, sur la rive gauche, l’embouchure d’un vaste lac temporaire. S. — 300 m. En descendant le même bras. O. 30° S. — 3 kil. Idem. Jusqu’en face du bourg de Coronda, situé au sommet du coteau sur une belle plaine nue. S 22° E. 2 kil. 500 m. En descendant le Riacho de Coronda et longeant, sur la rive droite, des marais en partie inondés. S, 700 m. En suivant le même Riacho et longeant le marais. O. 22° S. 1 kil. 300 m. Idem. Jusqu’à l’entrée du marais de la rive droite. S. O. — 500 m. Idem. 11 s’élargit beaucoup. S. — 1 kil. Idem. 11 donne dans un lac d’une grande étendue. S. — 5 kil. En coupant droit sur la rive droite du lac jusqu’à une pointe avancée de la côte. L’intervalle forme une baie. ( 38 ) S. 28° E. — 1 kil. 900 m. En longeant la rive droite du lac, qui paraît avoir près de sept kilomètres de largeur. ’ S. 43° E. — 7 kil. 400 m. En suivant la rive droite du lac, jusqu’à l’instant où il forme de nouveau un canal plus large que le premier. Il porte toujours le nom de Riacho de Coronda. S. — 1 kil. 100 m. Dans le Riacho de Coronda, en le descendant. S. — 1 kil. 600 m. Idem en passant devant une sinuosité du coteau de la rive droite. S. 43° E. — 800 m. Idem. S. — 1 k. Idem. S. — 2 kil. 200 m. Idem. ' S. 40° E. — 2 kil. 100 m. Idem en passant devant une baie. S. 40° E. — 1 kil. 400 m. Idem , jusqu’à l’entrée d’un petit lac temporaire de la rive droite. E. 31° S. — - 3 kil. 100 m. Idem on longe la rive droite basse, renfermant un grand lac temporaire. S. 20° E. — 1 kil. Idem. S. 21° O. — 3 kil. 800 m. Idem, jusqu’à l’entrée du grand lac temporaire qui s’étend au N. N. O. au pied du coteau sur quatre ou cinq kilomètres. Au départ on est en face d’un premier petit bras de la rive gauche. S. — 900 m. En passant devant l’embouchure du lac. S. 33° E. — 1 kil. 900 m. Dans le canal et longeant la rive droite au pied du coteau; à l’extrémité du trajet on voit le canal de la rive gauche rejoindre le Riacho de Coronda. E. — 2 kil. 500 m. Idem. En s’éloignant du coteau , on voit en dedans des terres basses un second lac intérieur, sans doute temporaire comme le précédent. S. 20° E. — 1 kil. 200 m. Descendant le canal sur la rive droite basse et renfermant un lac. On voit en face un premier bras du Parana, qui vient du N. N. E. rejoindre le Riacho de Coronda. S. — 700 m. Idem. S. 15° O. — 3 kil. Idem. Jusqu’à l’entrée du second lac temporaire, absolument iden- tique au premier, quoique moins étendu. Il longe de même le pied du coteau au N. ]\. O. S. 30° E. — 1 kil. Passant devant l’entrée du lac. E. 10° N. — 2 kil. 300 m. Descendant le canal jusqu’à l’entrée d’un marais de la rive droite. S. E. — 2 kil. Idem. S. 40° O. — 1 kil. 900 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un troisième lac temporaire, dirigé au N. IN. O. et longeant le coteau. * E. — 800 m. En descendant le canal et longeant le pied de falaises argileuses peu 1. Ce lac a été oublié dans ma carte n.° 2. { 39 ) élevées jusqu’à l’entrée d’un petit bras qui suit cette même falaise, tandis que le grand chenal continue à lest trois kilomètres et demi, jusqu’à ce qu’il reçoive du A Parana un second bras, deux fois aussi grand que le Riacho de Coronda. S. 33° E. — 4 kil. En passant par le petit bras et longeant la falaise jusque vis-à-vis le point où le grand bras vient rejoindre la côte. 11 montre à son embouchure au milieu une petite île. S. 33° E. — 1 kil. 900 m. En longeant la rive droite au pied des falaises argileuses jusqu’à l’embouchure du Rio Carcarañan, qui vient des plaines voisines. S. 33° E. — 3 kil. 300 m. En longeant les mêmes falaises de la rive droite. Le Riacho de Coronda s’élargit beaucoup, et passerait en Europe pour une belle rivière navigable. Les eaux en sont toujours très-profondes. S. 23° E. ^ 2 kil. En longeant la côte jusqu’en face d’un troisième bras du Parana, peu large, qui vient du N. N. E. se réunir au Riacho de Coronda. S. — 2 kil. 300 m. En suivant, au pied des falaises, la rive droite dans le Riacho de Coronda , de plus en plus large. S. — 3 kil. 100 m. Sur la même côte; un quatrième bras du Parana vient encore du N. N. E. se réunir au Riacho de Coronda. S. E. — 4 kil. 500 m. Sur la même côte ’, jusqu’en face d’un cinquième bras du Parana qui vient du N. se jeter dans le Riacho de Coronda. Ce bras est alors si large qu’il perd son nom et peut bien avoir la moitié de la largeur totale du Parana. Il a tou- jours sur la rive gauche une grande île basse et non boisée. S. 40° E. — 10 kil. 100 m. En suivant le pied de hautes falaises argileuses contenant des ossemens fossiles. Au-dessus ce sont des plaines uniformes dépourvues d’arbres et faisant déjà partie des Pampas proprement dites. En face on. voit toujours une grande île formée de prairies. S. 30° E. — 2 kil. 600 m. En longeant le pied des falaises. S. 17° E. — 2 kil. 600 m. Idem. S. 13° E. — 3 kil. 800 m. /¿/ew. Jusqu’au ruisseau de San- Lorenzo, de l’autre côté duquel , à un kilomètre environ de la côte , se voient le monastère et le village de ce nom. 2 S. ,9° E. — 4 kil. 100 m. En longeant le pied des mêmes falaises jusqu’en face de l’extrémité inférieure de la grande île. S. 27° E. — 6 kil. 800 m. En longeant le pied des mêmes falaises, on voit au milieu du trajet, dans le Parana, une autre île de quatre kilomètres environ de longueur. S. 42° E. — 10 kil. 500 m. En suivant le pied des mêmes falaises. Le Parana est d’abord dénué d’îles, mais à la fin de la direction suivie, on en voit une sur la rive opposée. 1. Voyez Partie géologique pour la composition des falaises, p. 41 et suiv. 2. Voyez Partie historique, t. 1.", p. 4Ô7. ( 40 ) g g g ]jü; 5Q0 m. Sur la même côte jusqu’à la ville del Rosario ^ située au sommet de la falaise , au milieu des belles plaines des Pampas, g £ I 300 m. En longeant la même côte. En face, sur 1 autre rive, est une grande île. g 300 £ 2 kil. Idem, jusqu’à l’entrée du Riacho del Rosario, formé par une ne assez basse. S. _ 3 kil. 800 m. Dans le Riacbo del Rosario peu large. Le courant y est rapide, g £ \ 600 m. Dans le Riacho del Rosario , en longeant le pied de la falaise. £ 10° S. 2 kil. 200 m. Idem, jusqu’à sa sortie. g £ 3 800 m. On laisse la côte élevée et l’on suit un terrain d atterrissement bas et marécageux, au milieu duquel sont des eaux temporaires. g_ 350 £ 3 £ii. 900 m. En suivant les mêmes côtes basses. S - 1 kil. 700 m. Idem, jusqu’à rejoindre la côte ferme et élevée. Dans les grandes crues cette partie basse forme une île, et un bras du Parana passe sur les marais au pied des falaises. On voit de temps en temps des îles sur la rive gauche. 3 18» E. — 3 kil. 100 m. En longeant le pied des falaises argileuses. La plaine au- dessus est, de ce point jusqu’à Ruenos-Ayres , formée de plaines horizontales qui portent le nom de Pampas. E, 41“ S. — 2 kil. 700 m. La même côte continue. E. 30° S. — 1 kil. Idem. E. 41“ S. — 3 kil. 700 m. — On laisse le pied des falaises pour suivre un terrain bas qui longe la côte. ... E 31° S. — 1 kil. 300 m. Même côte basse jusqu’à l’entrée d’un marais qui suit le pied de la côte. En face sur l’autre rive du Parana est une île. E. 31° S. — 2 kil. En traversant de la pointe du marais jusqu’à une pointe plus bas, également séparée des falaises par des terrains bas. E. SV S. — 7 kil. En longeant la même côte basse jusqu’en faee de deux petites îles qui sont à l’entrée d’un premier petit canal, qui va se jeter dans la Laguna de Montiel, entourée d’îles et de marais. De ce point la côte tourne brusquement au N. E., pour former la Vuelta de Montiel (détour de Montiel), composé d’un en- semble d’îles séparées par des canaux qui entourent un lac. N E - 5 kil. 700 m. En traversant de la côte à la Punta de Montiel. L’intervalle forme une profonde baie dans laquelle, près de la côte ferme, est un premier canal, formé par une première île, qui s’avance beaucoup vers 10. En dehors de cette première île s’étend , au fond de la baie , un second canal , une seconde île ; puis , au tiers oriental de la baie, un troisième canal et une troisième île, qui revient en avant pour former la pointe de Montiel. E. — 1 kil. Au-delà de la pointe on trouve un quatrième canal , formé par une qua- trième île, plus extérieure. On suit le canal jusqu’au point où une cinquième petite île divise le canal en deux bras. Je pris le plus occidental. ^ 1. Voyez Partie historique, t. I.", p. 458. T' ( ^‘1 ) E. 29° S. — 500 m. Dans le bras occidental. S. 30° E. — 300 m. Idem. E. 29° O. - 700 m. Idem. E. 30° S. — 1 kil. 100 ID. Idem. Jusqu’à la fin de la cinquième île et à la réunion des deux bras. On est en face au S. O, de l’entrée du lac intérieur. Le bras alors est obstrué par une sixième petite ile, qui le sépare d’une grande et septième île. * E. 30° S. - — 800 m. Dans le bras occidental, formé par la petite sixième île et la qua- trième, qui se continue toujours en dehors. La sixième île a tout au plus un demi- kilomètre de longueur. S. 43“ E. — 3 kil. 100 m. Dans le canal ¡ jusqu’à la fin de la quatrième île et de la septième. Alors, sur la rive gauche, on voit au loin une autre île, et sur la rive droite est la sortie d un cinquième canal , qui vient du lac intérieur. S. 29" E. — 2 kil. 400 m. En longeant une côte basse et passant devant l’entrée d’un marais qui se prolonge à l’O. N. O., jusqu’à l’embouchure de Y Arroyo del 31edio , dernière limite de la province de Santa-Fé. Ce grand ruisseau vient des Pampas et n’a pas un cours très-long. Province de Buenos- Ajres. Itinéraire de la frontière sud de la province de Santa-Fé jusqu’à l’entrée du Barradero , province de Buenos- Ayres , ensuivant la rive droite du Parana. • Cet itinéraire est la continuation du précédent. E. 21° S. — 4 kil. En longeant la côte ferme, bordée de falaises argileuses, et passant devant une grande baie, jusqu’à l’entrée du Riacho de San- Nicolas j.hrdiS, du Parana qui suit la falaise, et se trouve formé par une grande île, en dehors de laquelle il y en a une petite. S. E. — 300 m. Dans le Riacho de San-Nicolas, large de plus de cent mètres. S. O. — 300 m. Idem. S. — 400 m. Idem. E. 16° S. - 2 kil. 700 ,m. Idem. S. — 1 kil. 200 m, Idem. E. — 20° S. — 1 kil. 200 m. Idem. S. 35° E. — 1 kil. 300 m. Idem. E. 42° S. — 2 kil. 200 m. Idem. Jusqu’à la fin de la grande île. S. — 200 m. Jusqu’à la ville de San-Nicolas de los Arroyos (Saint-Nicolas des l'uis- seaux), située au sommet de la falaise, vis-à-vis d’une petite île. Les environs sont plats et dénués d’arbres. E. — 700 m. Jusqu’à la. Punta de San-Nicolas. En face est une première grande île, éloignée de la côte. 1. Voyez cet itinéraire. Partie historique, t. p. 460 et suiv. Ill* 2.^ partie. 6 ( 42 ) S. E. — 5 kil. En longeant le pied des falaises argileuses et traversant d’une pointe à l’autre; l’intervalle forme une baie profonde. En faee des deux tiers du chemin, la première ile s’achève et il en parait une deuxième au-dessous. S. E. — 1 kil. 300 m. En suivant la côte d’une pointe à l’autre. En face s’achève la deuxième île, et l’on en voit commencer une troisième. E. 20° S. 2 kil. 800 m. Idem. Jusqu’à l’entrée d’un marais situé au pied des falaises. !E. 2 kil. Idem. Jusqu’à une pointe. La troisième île s’achève en faee. On est à l’entrée d’un premier canal étroit , qui longe la côte. La quatrième île qui le forme est étroite et longue. E. 30° S. 4 kil. 200 m. On passe devant le premier canal, devant la pointe de la I quatrième île , et l’on traverse devant l’entrée d’un second et très-large canal jus- ’ ! qu’à la pointe d’amont de la Isla de Tunonero. E. 16° S. — 4 kil. En longeant la eôte extérieure de l’île de Tunonero. Une cinquième île très-grande se voit plus au large en face. ! ¡5. 43” E. 3 kil. 900 m. En longeant la côte extérieure de l’île de Tunonero. S. 30° E. — 2 kil. Idem. , Jusqu’à la fin de celle-ci et à la sortie du seepnd canal. S. 30° E. 1 kil. 500 m. En traversant devant la sortie du seeond canal et passant devant l’extrémité de la quatrième île, jusqu’à la sortie du premier canal, il S. 30° E. — 2 kil. En traversant devant la sortie du premier canal et longeant ensuite I la côte au pied des falaises. I E. 33° S. 3 kil. 100 m. En longeant la côte au pied des falaises; en faee est le banc i de sable dit Banco de las Hermanas. On voit aussi, par-dessus, l’extrémité inférieure I de la einquième île , et plus au large eneore le commeneement d une sixième. E. 20° N. — 1 kil. En longeant la rive droite qui s’éloigne des falaises. E. 10° N. — It-kil. 100 m. Idem. En faee, entre la sixième île et la terre, commence I une septième île , qui s’aehève à trois kilomètres au-dessous. \ . E. 20° S. — 6 kil. 700 m. En longeant la côte. La sixième ile s’achève à la moitié du trajet; une huitième île commenee un peu au-dessous et plus près de la terre, et s’achève à la fin de la distance pareourue. Bien plus au large les îles pa- raissent se continuer. E. 1° j\. — 4 kil. 700 m. Au départ, on passe devant un étroit canal qui sépare de la côte fei'ine éloignée des falaises, une neuvième île, et Ion suit en dehois de celle-ei jusqu’à son extrémité et la sortie du canal qui la forme. S. E. 1 kil. 700 m. En longeant la côte toujours séparée des falaises par des terrains bas. L’autre rive , formée d’une grande ile , est peu loin. 30° E. 1 kil. 500 m. En suivant la rive droite toujours éloignée des falaises. S. 30° E. 1 kil. 900 m. Idem et passant devant une baie. E. — 5 kil. Idem, jusqu’au commencement d’une ile peu éloignée de la côte. E. 5° S. — 2 kil. 700 m. Idem et jusqu’à la fin de la petite île. ( 43 ) S. E. • — ■ 1 kil. 500 nii Ea longeant une petite île qui continue les terres basses et forme une pointe avancée en dedans de laquelle le marais profond et formant lac, sert de port au bourg de San- Pedro , situé sur la falaise en face de Tile’, En face de San-Pedro, sur l’autre rive, est la Laguna Brava. E. 23“ S. — 900 m. En suivant la côte de San-Pedro au-dessous. E. — 5 kil. En longeant la côte jusqu’à l’embouchure du bras du Parana, nommé Barradero. De l’embouchure la côte du Parana suit à E. 29° N., sur plus de 5 kilo- mètres, et le détour qu’on fait alors est nommé Vuelta-de-San-Pedro. En face du Barradero, au loin, sont deux îles, l’une petite, l’autre plus grande au-dessous. S. - — 800 m. En descendant dans le Barradero. Les deux rives sont basses et formées de prairies. S. 30° O. — 700 m. Idem. Si peu large par endroit qu’un navire de 200 tonneaux ne peut virer de bord. S. E. — 400 no. Idem. S. 12° E. — 1 kil. 300 m. Idem. S. 42° E.' — 2 kil. 700 m. Idem. En face, sur la rive gauche, un autre braa, nommé Riacho de las Lechigiianas , vient s’y réunir. Son entrée supérieure est à 4 kilo- mètres plus bas que la bouche du Barradero. S. 15° E. — 2 kil. 700 m. Idem. Sur la rive droite est l’entrée d’un lac temporaire qui occupe le pied des falaises. E. — 800 m. En descendant le Barradero. S. 42° E. — 800 m. Idem. E. 9° S. — 900 m. Idem. E. 32° k — 1 kil. 800 m. Idem. S. 36° E. — 1 kil. 100 m. Idem. - E. 12° S. — 900 m. Idem. ' \- E. 25° S. — 1 kil. Idem. , E. — 1 kil. 500 m. Idem. S. 38° E. 1 kil. 800 m. Idem. Jusqu’à l’embouchure du Rio Arecife, qui descend de rO. N. O. et se jette dans le Barradero ; cette rivière , de peu d’importance , vient de l’intérieur des Pampas. S. 40° O. — 600 m. En descendant le Barradero. S. 42° E. 1 kil. 800 m. Idem. Jusqu’en face du bourg du Barradero, situé sur la falaise de la rive droite. S. 42° E. — 1 kil. 500 m. Idem. La rive droite est peu éloignée des falaises. E. 29° S. — 6 kil. 400 m. Idem. La rive gauche est toujours formée de praii-ies. E. — 7 kil. 900 m. Idem. Jusqu’en face du Riacho del Talar, qui vient du Parana se réunir au Barradero. E. 27° S. 1 kil. 100 m. Idem. Jusqu’en face du hameau de San-Martin, situé au sommet de la falaise de la rive droite. V 1. Voyez Partie historique, t. p. 467. ( 44 ) E. 27° S. — 500 m. En descendant le Barradero. E. 38° S. — 1 kil. 700 m. Idem. S. 25° E. — 1 kil. 800 m. Idem. Jusqu’en face du ruisseau dit Arroyo del Tigre, qui se voit sur la rive droite. E. — 700 m. Idem. E. 43° S. — 3 kil. 500 m. Idem. S. 25° E. — 1 kil. 300 m. Idem. En face, sur la rive droite, est VArroyo del Ciervo, de peu d’importance. E. 40° S. — 2 kil. 300 m. Idem. Jusqu’à sa sortie. En face, sur la rive gauche, est une passe nommée Boca de las Nueve Fuellas (Bouche des neuf détours), formée par une petite île. E. 12° N. — En longeant la côte jusqu’en face de l’extrémité de l’ile. Ici j’ai été forcé d’abandonner la suite de mon itinéraire sur le Parana , la guerre avec le Brésil l’ayant infecté de pirates. ‘ ' §. 2. Itinéraires divers dans les Pampas et en Patagonie. f Itinéraires de M. Pjrchappe , dans le sud de la république Argentine. J’interromps un instant la suite de mes observations personnelles pour suivre M. Pai - chappe dans ses excursions au milieu des plaines immenses des Pampas. Dans un premier voyage M. Parchappe partit de Buenos-Ayres le premier janvier 1828, pour aller diriger la construction d’un fort à la Cruz de Guerra , au sud-ouest de Buenos- Ayres. Comme je ne possède d’autres détails que ceux qui sont consignés dans ma Partie historique ( t. I.“, p. 527 et suivantes) , je n’ai rien à y ajouter sous le rapport géo- graphique. Dans un autre voyage, M. Parchappe fut encore chargé d’aller à la Baie Blanche, pour y faire construire un nouveau fort. J’ai imprimé la relation de ce voyage dans la Partie historique de mon voyage (t. 1.°'^, p. 625 et suivantes). Je ne puis rien ajouter de plus sous le rapport de la géographie spéciale, ne possédant pas les élémens du travail d’observation de M. Parchappe. ^ -j-j- Parties septentrionales de la Patagonie. Je m’embarquai à Buenos-Ayres pour me rendre en Patagonie, et le 7 Janvier 1829 j’entrai dans le Bio Negro, et remontai jusqu’à la colonie du Carmen. Pendant un séjour de neuf mois sur cette terre inhospitalière, souvent en lutte avec les indigènes, je fus constamment gêné dans mes investigations; néanmoins je vis avec détails les environs du Carmen. Je me rendis à la Batiia de San -Blas, dont je visitai tous les envi- rons pendant un mois de séjour J’ai successivement parcouru la presqu’île de los 1. Voyez Partie historique, p. 47 Ô. 2. Idem, t. II , p. 26 et suiv. Jabalis , les différentes îles de la Baie, le port de San -Blas, et je fis plusieurs voyages par mer et par terre , soit dans le fond de la baie de San-Blas , soit vers la Salina del Ingles. Je pris par une base mesurée et des angles, la distance réelle de la côte aux îles de los Chanchos et de las Gantas. De retour au Carmen , je me dirigeai vers l’embouchure du Bio Negro en relevant mon itinéraire, mais celui-ci s’est perdu, ainsi que beaucoup d’autres détails géographiques que j’avais relevés; et il ne me reste que les directions suivantes, prises du fort vers les parties inférieures du Rio Negro : A la Punta de la Laguna blanca, S. E. 10° E. A los Tres Cerros, S. E. E. - ' A la Punta de la Barranquiera del Sur , S. 45° E. A la Población del Sur, S. 18° E. Je remontai sur la rive^ gauche du Rio Negro jusque plus haut que la Salina d’Andres Paz, et sur la rive droite jusque bien au-dessus de San-Xavier. Je visitai deux fois les deux rives en descendant le Rio Negro jusqu’à son embouchure; je m’avançai au sud dans un voyage jusqu’à Y Ensenada de Ros , el dans un autre jusqu’à Y Ensenada del agua de los Loros, deux baies de la côte inconnues jusqu’à mon voyage. Enfin je voulus visiter l’Arbre sacré du Gualichú, sur la route suivie par les sauvages, du Rio Negro vers la Bahia-Blanca. ’ ✓ Extrait du Journal de Don Basilio Villarino, dans son voyage en remon- tant le Rio Negro du Carmen jusqu’au pied des Cordillères. A la fin de 1782, c’est-à-dire trois ans après la fondation de l’établissement du Carmen, une expédition fut préparée au Carmen même, et confiée à Don Basilio Vil- larino, qui s’offrit volontairement pour cette reconnaissance. On lui donna quatre em- barcations, montées par des matelots choisis et chargées de vivres et d’ustensiles. Une troupe de chevaux pour le passage et un certain nombre de vaches d’approvisionnement, étaient conduits par six cavaliers. L’expédition mit à la voile le 28 Septembre 1782 et s’arrêta au Puesto de San-Xavier, pour attendre Villarino, qui, muni des instructions du vice- roi de Buenos-Ayres , la rejoignit' par terre le 1 Octobre. ^ 2 Octobre 1 782. Le vent soufflant du nord-ouest et se trouvant entièrement con- traire, Villarino employa une partie de cette journée à l’arrimage de ses embarcations et à divers préparatifs. A deux heures le vent passa au sud , et l’expédition mit à la voile, employant de temps en temps l’aviron, le touage et le halage des chevaux, lorsque le terrain le permettait. Elle parcourut cinq lieues, que Villarino réduit à deux 1. On peut voir tous les détails de ces excursions dans la Partie historique de mon Voyage, t. II, chap. XVII à XX. . ' 2. Comme le cours du Rio Negro est tracé d’après cet itinéraire, je crois devoir donner ici un extrait du Journal de voyage, dont je possède l’original, signé de l’auteur et légalisé par Francisco Viedma , alors sous-intendant de Patagonie, et plus tard gouverneur à Cochabamba. ( 46 ) et demie en ligne directe, à l’O. N. O. 5° O. de l’aiguille aimantée. A sept heures du soir on campa, et Villarino s’estimait à onze lieues au N. O. ^ O. vrai de l’établissement. (Son calcul parait exagéré; car, vu la distance qui sépare le poste de San -Xavier du fort du Carmen, il se trouvait tout au plus à huit lieues de ce dernier point.) 3 Octobre. L’expédition met à la voile à six heures du matin, avec vent de sud- ouest, et à sept heures une rafale brise le grand mat de l’une des embarcations, ce qui oblige à s’arrêter pour réparer cette avarie. Le vent fraîchit beaucoup et ne permit de repartir qu’à deux heures. On s’arrêta à six heures et demie, à un endroit auquel Villarino donne le nom de Corte de la madera de arriba, coupe de bois d’amont. (C’était probablement le point où les fondateurs de la colonie venaient couper les saules qu’ils employaient dans leurs charpentes, et qui bordent tout le cours de la rivière.) Villarino omet de citer l’aire de vent suivie et le chemin parcouru dans cette journée. J’ai supposé que le rumb était le même que celui du jour précédent et que la distance en ligne directe était de trois lieues. 4 Octobre. Un vent violent de l’O. S. O. , accompagné de grêle, souffla toute la journée et ne permit pas de continuer le voyage. . 5 Octobre. On se met en route avec vent très-frais du S. S. O., et l’on navigue jus- qu’à six heures du soir. Notre voyageur estime le chemin parcouru à douze lieues , qu’il réduit à cinq en ligne directe, à l’O. N. O. 5" N. vrai. (Toutes les aires de vent citées dans le reste du voyage sont corrigées de la déclinaison.) 6 Octobre. L’expédition appareille au lever du soleil, et le vent lui refusant, les équipages sont obligés de haler les embarcations et de passer presque toute la journée dans l’eau. Les terrains que traverse aujourd’hui la rivière, sont excellens, et les îles sont couvertes de saules. Le chemin parcouru en suivant les détours est de ti ois lieues, qui se réduisent à trois quarts de lieues à l’O. N. O. 7 Octobre. On met à la voile au soleil levant, avec vent frais de N. O., et l’on s’ar- rête à six heures du soir, après avoir marché quatre lieues, que Villarino réduit à une lieue et demie au N. O. ^ O. 11 y a, dans cet intervalle, deux potreros de bon terrain, couverts d’abondans pâturages et bordés de grandes saussaies. Le lit de la rivière est partagé en plusieurs bras par sept îles. 8 Octobre. Les embarcations commencent à se touer au point du jour, à cause du vent contraire et d’un fort courant. Les équipages travaillent jusqu’à huit heures, et, maleré tous leurs efforts, on ne peut faire que cinq lieues, que leur chef réduit à deux à l’O. N. O. 3° O. 9 Octobre. L’expédition met à la voile au soleil levant : elle navigue jusqu’à huit heures du soir et parcourt deux lieues en ligne directe, à l’O. N. O. 5° N. Elle rencontre deux grands potreros de bon terrain , dont les entrées sont très-etroites , et à trois heures elle passe la Primera Angostura (la première gorge). En s’en rapportant exactement aux données que fournit jusqu’ici cet itinéraire, il s’ensuivrait que la Primera Angostura se trouve à vingt-quatre lieues du fort du Carmen, . ( 47 ) à savoir quinze lieues jusqu’au poste de San-Xavier, et neuf lieues de ce poste au Car- men; mais les habitans ne comptent du village à San-Xavier que sept lieues, et de ce dernier point à la Primera Angostura huit lieues, ce qui réduit à quinze la distance • que Villarino porte à vingt-quatre. (Les réductions que le travail de M. Parchappe fait subir aux données de ce voyageur, fournissent le résultat intermédiaire de vingt et une lieues.) tO Octobre. Au lever du soleil on part à l’aviron et l’on se fait aider par les che- vaux. On s’arrête après avoir parcouru six lieues, réduites à deux au N. O. Les terrains qu’on a vus dans cette journée sont assez stériles, et il y a peu de saules. 1 1 Octobre. Le voyage se continue avec vent de nord frais et contraire. A onze heures et demie lè màt de misaine de la chaloupe San-Francisco de Asis se brise contre un saule. A trois heures et demie on passe la bouche d’un bras de la rivière que forme une grande île et où il règne un courant très-rapide. L’expédition campe près de la Segunda Angostura (le second rétrécissement de la rivière), après avoir navigué six lieues par la rivière, et deux lieues un tiers en ligne directe, au N. ^ O. 12 Octobre. Le maître charpentier répara une petite avarie à la chaloupe et à sept heures on mit à la voile; mais une heure après les embarcations s’échouèrent, et on eut beaucoup de peine à mettre le San- José à flot. A onze heures on passe la Segunda Angostura, et, à deux heures, le chemin des Indiens du sud, qui conduit au port de San -Antonio et aux contrées plus australes. On campe à sept heures du soir. La navigation de ce jour est de six lieues et demie, réduites à trois et demie au N. O. 13 Octobre. L’expédition se met en marche à six heures du matin avec vent de nord, et est forcée de s’arrêter à neuf heures , à cause du vent contraire et de la pluie qu’an- nonçait le temps. Villarino fait couvrir les embarcations et passe l’inspection des armes, qu’il fait charger. Il envoie visiter une île par le charpentier, avec ordre de chercher un màt, pour remplacer celui du San-José; mais on ne peut trouver de saule conve- nable. Le chemin de ce jour est une lieue au N. 65° O. 14 Octobre. Villarino met à la voile au point du jour, et à dix heures il reçoit la visite de deux individus venus par terre du Carmen. 11 s’amarre à terre et envoie visiter une autre île, où le charpentier trouve un bon arbre, qu’il met de suite en chantier. La distance parcourue aujourd’hui est la même que celle d’hier , mais au rumb N. O. j O. Les terrains de ces parages sont assez arides. 15 Octobre. Le charpentier continue à travailler le màt du San-José, et les matelots s’amusant à chasser des maras (lièvre de Patagonie), en tuent vingt-huit. Villarino envoie à la découverte deux cavaliers, qui parcourent huit lieues sans trouver aucune trace fraîche d’indigènes. /■ 16 Octobre. Au point du jour on place le nouveau màt; les deux habitans venus de Patagones, et qui avaient fait un voyage d’une quarantaine de lieues par un simple motif de curiosité, s’en retournent et l’expédition appareille avec un petit vent de sud, qui bientôt après fraîchit. A neuf heures, on échoue, et le San-José donne la même peine ( 48 ) que le 12. A midi et demi on échoue de nouveau, et l’on emploie une heure pour se relever. On continue ensuite avec vent frais jusqu à sept heures du soir, et Ion campe après avoir parcouru onze lieues par la rivière et seize milles au N. O. La chaloupe San-José découvre une voie d’eau. 17 Octobre. A deux heures du matin, il commence à pleuvoir, et la pluie continue jusqu’à midi. Le San-José continue à faire beaucoup d’eau. A une, heure les embarca- tions commencent à se touer, le vent contraire ne permettant pas l’usage des vodes, ni le terrain celui des chevaux. Rumb direct N. O. ^ O. Distance parcourue trois milles. A partir de ce jour Villarino évalue toujours les distances en milles géographiques, ce qui fait supposer que les lieues dont il s’est servi jusqu à present, sont des lieues marines. 18 Octobre. Il fait calme et les embarcations continuent à se touer. A midi Villarino observe la hauteur du soleil , et en déduit la latitude de 39° 44'. Il donne deux heures de repos à son monde, puis on reprend le touage et les avirons jusqu à sept heures du soir. Rumb direct N. 62° O. Distance parcourue sept milles. (La latitude conclue de l’estime s’accorde exactement avec l’observation, et la différence de longitude entre ce point et le poste de San-Xavier est de 1° 42' 43".) 19 Octobre. Les sinuosités de la rivière ont été telles dans cette journée, queMllarino n’estime qu’à cinq milles le chemin direct à l’O. | N. O., parcouru depuis le lever du soleil jusqu’à l’entrée de la nuit. Ces nombreux détours donnent naissance à d’excellens potreros. On ne voit paraître à la nuit ni leurs chevaux, ni leurs conducteurs. 20 Octobre. L’expédition navigue depuis le point du jour jusqu’à huit heures du soir et parcourt huit milles au N. 33° O. Elle rencontre quelques coins de très-bonne terre et quelques arbres de la même espèce que ceux dont on fait le charbon à Patagones. En abordant au rivage du sud, Villarino trouve deux hommes qui lui amènent du Carmen quinze chevaux de renfort. 21 Octobre. Un vent violent de N. O. n’ayant pas permis à l’expédition d’apparedler, Villarino envoie deux cavaliers à la découverte. Ceux-ci lui rapportent quils ont lemonté le cours de la rivière, l’espace de neuf lieues environ; que celle-ci baigne le pied de la falaise du sud, sans laisser d’espace pour en suivre le bord et que le chemin des Indiens s’en éloigne de deux lieues. 22 Octobre. L’expédition lutte contre le vent contraire, un fort courant et un halage difficile; aussi ne parcourt-elle que trois milles au X. O. 23 Octobre. Les embarcations commencent à se touer au point du jour avec un foit vent de N. O. A trois heures de l’après-midi, le vent saute au S. E. et souffle avec tant de violence, que la chaloupe San-Franeisco brise quatre vergues, sans pouvoir presque vaincre l’impétuosité du courant, surtout dans un endroit où sept îles obstruent et resserrent le lit de la rivière. Villarino est persuadé que l’on ne peut passer ce détroit qu’avec un fort vent, tel que celui qui a soufflé aujourd’hui. Chemin direct neuf milles au N. O. 24 Octobre. On navigue toute la journée à la touée, et le courant a tant de foi ce T ( 49 ) qué I’ou rompt un câble de trois pouces. Dans l’après-midi on aperçoit un feu à environ quatre lieues au N. O. Villarino a compté, dans la journée précédente et dans le courant de celle-ci, jusqu’à seize îles abondamment garnies de saules, mais le terrain des deux rives est extrêmement mauvais. Chemin direct, trois milles au N. O. ^ O. 25 Octobre. Villarino monte à cheval et suit le cours de la rivière en remontant. Il trouve un potrero d’environ une lieue carrée avec de bons pâturages. Cet endroit ne paraît pas fréquenté par les Indiens, quoiqu’on aperçoive, à l’entrée du potrero, un sentier très-ancien, mais le chemin battu passe à plus de deux lieues au sud de la rivière. Plus haut celle-ci forme, vers le nord, un grand coude de deux lieues, et il y a, danscCt inter- valle, une île de bon terrain couverte de saules, k la nuit tombante, les gardiens des chevaux apprennent à Villarino qu’ils n’ont pu découvrir les Indiens, ni savoir où se trouvait le feu qu’on avait aperçu pendant toute la journée. Ils ajoutent que, passé le grand coude que forme ici la rivière, celle-ci abandonne les falaises du sud et laisse, entre ces dernières et son propre rivage, une grande plaine très-convenahle pour les chevaux. Villarino voulant arriver au camp des Indiens , dont il se suppose près, avant qu ils aient connaissance des chevaux qu’il amène , ordonne à ses cavaliers de les garder dans le potrero de ce jour, et de ne le rejoindre qu’au moment où ils verront déboucher l’expédition dans la plaine dont ils viennent de parler. On a navigué aujourd’hui quatre milles au rumb direct O. N. O. 26 Octobre. On commence à se touer au lever du soleil. A neuf heures et demie, Villarino ordonne aux conducteurs de chevaux d’aller à la decouverte. Ceux-ci lui rap- portent bientôt qu’ils ont rencontré un Indien poursuivant des Guanacos , lequel na point voulu venir à bord, et que trois d’entre eux ayant chei çhé le camp, avaient vu qu il ne se composait que de deux tentes, ce qui les avait engagés à s’approcher. Là ils avaient trouvé un autre Indien et plusieurs femmes, qui toutes avaient unanimemerit refuse de venir à bord des embarcations. A deux heures de l’après-midi, les cavaliers aperçoivent un Indien qui, du sommet d’un coteau, observe l’expédition. Ils vont à lui, mais il disparaît aussitôt. Villarino craignant une surprise et v'oyant que, plus en avant, il n’y a pas d endroit propre à garder les chevaux, s’arrête à quatre heures, après avoir navigué en ligne directe quatre milles et demi au N. 0. Il y a quatre jours qu’il cherche à passer les chevaux au nor'd de la rivière, parce que les pâturages et le halage y sont meilleurs, mais il lui est im- possible de le faire, à cause de l’escarpement des rives. 27 Octobre. L’expédition met à la voile avec une petite brise d’E. S. E. , qui à midi fraîchit et passe à l’est. A dix heures, le lit de la:i rivière commence à s éloigner des falaises du sud. Un des gardiens de chevaux vient avertir Villarino que les Indiens ont décampé. A six heures et demie les embarcations rejoignent les chevaux, qui n avaient pu jusqu’alors s’approcher du bord de la rivière, et Villarino trouve avec eux le capi- taine Chiquito et un autre Indien, qui, ayant appris son arrivée de ceux qui avaient décampé, viennent lui faire une visite. Villarino leur donne du biscuit, de l eau-de-vie, du tabac, pour se faire bien venir d’eux et pour qu’ils répandent le bruit de sa générosité. 111« 2.^ partie. ( 50 ) Ces Indiens s’en retournent à leur camp après la nuit close. Le chemin direct de ce jour est quinze milles à l’O. ^ N. O. 28 Octobre. L’expédition s’avance six milles à l’O. N. O. On pêche deux truites de deux livres et demie chacune. 29 Octobre. On se met en marche à six heures du matin , et à neuf heures la rivière lejoint les falaises du nord, dont elle baigne le pied. Il se présente quatre Indiens qui annoncent la visite de la Cacica vieja (la Cacique vieille) et de l’interprète Teresa. A cinq heures on vient prévenir Villarino que ces Indiennes, suivies de deux autres et escortées par dix Indiens, l’attendent sur un point du rivage où les embarcations ne peuvent aborder. Cette nouvelle lui donne de l’inquiétude pour les chevaux, et afin de prévenir tout accident, il envoie son canot chercher les Indiens, pour qu’ils viennent passer la nuit auprès de l’expédition. 11 les traite du mieux qu’il peut et leur fait diverses questions; ils lui disent que du camp de leur Cacic¡ne Francisco au Rio Colorado, il y a deux journées de marche, et que près de ce camp il devra passer les chevaux au nord de la rivière, parce que la rive du sud est impraticable; qu’au S. S. O. se trouve, dans l’intérieur des terres, le camp du Cacique du cheval danseur {Cackiue del Caballo Baylarm) et qu’on s’y sert d’eau de puits : enfin , qu’avant d’arriver aux sources du Rio Negro, l’expédition rencontrera deux rivières qui viennent du nord se décharger dans ce dernier. Chemin direct de ce jour quatre milles et demi à l’O. N. O. 30 Octobre. Les Indiens se séparent de Villarino à huit heures du matin , en lui disant que leur Cacique Francisco était allé à la rencontre d’indiens Aucas qui venaient du Colorado, et que ces jours derniers un grand nombre d’ Aucas avaient passé parle Cholehechel avec une quantité considérable de bestiaux. L’expédition continue son voyage et navigue dans cette journée huit milles au rumb direct N. 50“ O. 31 Octobre. L’expédition se met en marche avec uiî fort vent de N. O. A midi et demi arrive un dragon qui annonce à Villarino qu’on lui amène du bétail de l’établis- sement, et que, comme celui-ci est très-fatigué de la marche, il est nécessaire de l’at- tendre. Villarino continue néanmoins pour passer de mauvais halages que présente la côte, et navigue quatre milles, en ligne directe, au N. 60° O. On reçoit dans la journée, la visite de deux Indiens montés sur des chevaux de l’État, et par conséquent volés. 1.°’^ Novembre. On navigue jusqu’à une heure et demie, et l’on parcourt cinq milles à l’O. N. O. Les conducteurs du bétail arrivent et Villarino reçoit trente vaches et huit chevaux. Nouvelle visite d’indiens et de l’interprète Térèsa, qui annonce à Villarino, de la part du Cacique viejo, que le Cacique Francisco a levé le camp et remonte la rivière jusqu’à un certain endroit où il va attendre un grand nombre d Aucas; qu une partie de son monde descend au contraire le cours du fleuve jusqu’à un passage où ils vont faire passer les femmes et les enfants qu’ils envoient au Colorado, et qu ils doivent ( 51 ) . ensuite revenir sur leurs pas, pour voler les chevaux de l’expédition et tuer leurs gardiens ; qu’enfin le Cacique viejo est le seul qui soit resté avec son monde dans le camp. Villarino fait monter cinq matelots à cheval pour renforcer, de nuit, la garde du bétail; il donne ensuite une forte ration d’eau-de-vie à Térèsa pour la faire causer. Elle lui avoue que c’est la peur qui a fait décamper le cacique Francisco; qu’il est allé réunir des Indiens et que le Cacique viejo ne l’a point suivi, parce qu’il est si malade qu’il ne peut monter à cheval. 2 Novembre. Villarino s’arrête à midi, près d’un bras qui s’étend au nord, et ne peut découvrir si c’est l’embouchure d’une rivière ou un bras formé par une île. 11 observe la hauteur du soleil et en déduit la latitude de 39°. Quelques Indiens viennent passer la nuit auprès de nos voyageurs et lâchent leurs chevaux avec ceux de l’expédition, ce qui fait redoubler de vigilance; d’autant plus qu’ils disent que les camps se rapprochent et que les Indiens se réunissent. Chemin direct parcouru, quatre milles au N. O. j O. La latitude observée ne diffère de l’estime que de 3^' et la différence de longitude entre ce point et celui de l’obser- vation du 18 Octobre est de f° 29' 48 '. 3 Novembi’e. La marche commence à cinq heures du malin. A midi arrive le Cacique Francisco avec 30 à 40 Indiens. Villarino leur fait donner à dîner et distribuer de l’eau-de-vie, du tabac et du biscuit. On campe le soir, après avoir parcouru directement un mille et demi au N. O. Bientôt après on reçoit une nouvelle visite de six Indiens, qui viennent munis d’un grand vase et demandent de l’eau-de-vie de la part du Cacique Francisco. Villarino, ayant intérêt de ménager ce Cacique, pour assurer ses communi- cations avec Patagones, lui envoie ce qu’il demande. L’expédition a rencontré aujour- d’hui de beaux potreros et d’excellens terrains. 4 Novembre. La marche continue. A neuf heures, on annonce à Villarino que les Indiens ont levé le camp et sont en marche avec femmes et enfans. Bientôt après paraît, sur le rivage, le Cacique Francisco avec sa famille et plus de 50 Indiens, hommes et femmes. Notre voyageur, peu curieux de recevoir une visite aussi tumultueuse, con- tinue à naviguer sans s’approcher du bord; mais, à deux heures, la horde paraît de nouveau, et il se voit obligé de lui faire donner à dîner et une nouvelle distribution d’eau-de-vie. Dans l’après-midi, la rivière fait un détour de neuf milles de circuit, au bout duquel l’expédition est tout étonnée de se trouver à environ 250 vares du point où elle s’est arrêtée pour dîner. Tels sont les sinuosités et potreros de cette rivière. Le terrain en est généralement bon, et peut s’arroser au moyen de saignées d’une demi-vare de profondeur. Chemin direct, deux milles au N. O. ^ N. Du 5 au 11 Novembre. Villarino continue à remonter la rivière jusqu’au 10, mais le 11, il revient sur ses pas et s’arrête au pofrero décrit dans la journée du 4; c’est pourquoi j’omets de parler du chemin qü’il parcourt dans cet intervalle. Les Indiens l’accompagnent jusqu’au 6, et vivent aux dépens de l’expédition. Le ( 52 ) cacique Francisco finit par demander une vache à Villarino, pour en distribuer la viande à son monde, et comme celui-ci la lui refuse, il monte à cheval et s’en va tout cour- roucé. Notre voyageur observe très -judicieusement qu’il est impossible de satisfaire les Indiens, et que par conséquent, il est préférable d’opposer dès le premier abord un refus formel à leurs intarissables demandes. Au moment de leur départ, ïérésa dit à Villarino que l’expédition a déjà passé le Cbolebechel, nom qu’ils donnent à une colline de ces parages; mais que l’endroit où ils passent généralement la rivière est plus haut. Elle ajoute en secret que c’est sur ce point que se dirige le Cacique Francisco, suivi du Cacique viejo et de tout son monde. On pêche treize truites excellentes. Villarino vante beaucoup la bonté des terrains de la vallée du Rio Negro, dans les parages où il se trouve, surtout celui du potrero du 4, et il assure qu’ils sont incomparablement meilleurs que ceux de l’établissement et du bas de la rivière. Le potrero du 4 a en outre l’avantage d’être borné au nord par une grande île , que forme le canal dont la bouche a été reconnue le 2 de ce mois. C’est Visla Cholehechel. Les Indiens, en se séparant de Villarino, mettent le feu à la campagne , et l’incendie se propage au point que les flammes incommodent beaucoup l’expédilion, et qu’on ne trouve plus de pâturages pour les bestiaux. Le 7 arrivent le frère du capitaine Chiquito et deux autres Indiens, disant que leur tribu marche en avant et va se réunir à celle du Cacique Francisco. Un peu plus tard passent deux autres Indiens , qui disent venir du Colorado avec leur Cacique Guisel , lequel est resté campé en arrière et les envoie au camp du même Cacique. Le 8 passent deux Indiens, l’un par en haut, l’autre par en bas, et celui-ci au grand (^alop, sans s’approcher des embarcations. Ces mouvements des Indiens inquiètent Villa- rino, et craignant de se trouver avec des ettnemis en tête et en queue, et de voir la communication coupée avec Patagones, il envoie, le 9, un de ses matelots, natif du Paraguay et homme três-rusé, au cacique Francisco avec une cruche d’eau-de-vie, sous prétexte de lui demander un Indien pour l’envoyer en courrier à l’établissement, mais en effet pour examiner l’attitude de ces sauvages et chercher à sonder leurs inten- tions. Le matelot revient, sans apprendre rien de bien satisfaisant; il dit qu’il a compté au camp 21 tentes et 53 Indiens en état de se battre; que le cacique Guisel est encore au Colorado , d’où il n’est venu que deux Indiens ; qu’il y a au camp un autre cacique qu’il ne connaît pas; qu’il a parlé à un déserteur, nommé Mariano, l’engageant, mais en vain, à revenir au milieu des chrétiens, et quun autre déserteur est parti la veille, avec quelques Indiens, pour le haut de la rivière, vers lequel se dirige aussi le cacique Francisco. Dans la nuit du 10 au 11, le même matelot, qui vient de faire ce récit, déserte et passe aux Indiens. Les inquiétudes de Villarino redoublent, et il parcourt de grand matin les environs pour voir s’il n’y a point de traces fraîches. Il trouve sur une hauteur voisine, couverte d’arbustes épineux, l’empreinte des pas d’un assez grand nombre d’hommes, qui, avant de gravir ce coteau, ont laissé leurs chevaux au pied, et au bord même de la rivière, tout près des embarcations, il voit, au milieu d’un endroit ( 63 ) fangeux, les traces d’un enfant qui a marché à quatre pattes, portant à la main un poignard , dont l’empreinte est restée sur la vase. Ces indices ne laissant aucun doute sur les intentions hostiles des Indiens, et l’expédition ayant d’ailleurs besoin de recevoir de nouveaux vivres pour continuer son voyage, Villarino prend la résolution de re- descendre la rivière pour se fortifier dans le potrero du 4, où il arrive le même jour. Du 12 Novembre au 19 Décembre. Du 12 au 30 Novembre, Villarino se fortifie dans le coude de la rivière , auquel j’ai conservé le nom de Fuerte de Villarino. 11 en ferme l’entrée au moyen d’une palissade composée de 1670 pieux de saule, et il fait con- struire un hangar de 1 2 pieds de long et 7 de large. Les eaux baissant et l’artillerie des chaloupes ne pouvant plus commander le terrain, il la fait mettre à terre et forme une petite batterie. Au moyen de ces dispositions , il se trouve en état de résister aux attaques des Indiens, en quelque nombre qu’ils viennent; d’autant plus que l’intérieur du potrero peut lui fournir le bois à brûler, abondance de chasse et de pêche et les pâturages nécessaires pour les bestiaux qui l’accompagnent. Dès le premier jour il reçoit un courrier de Patagones, qui lui annonce pour la fin du mois les vivres qu’il a demandés. Le 27 Novembre on aperçoit un feu au S. E., et le monde que Villarino envoie à la décou- verte, rencontre les traces fraîches de deux cavaliers, mais ne peut trouver l’endroit où le feu s’est fait voir. — Le 1.^’^ Décembre on aperçoit de nouveau un feu à l’E. S. E., mais à une grande distance. Deux hommes se montrent sur le bord de la riviere; mais dès qu’on va pour les reconnaître, ils disparaissent sans qu’on puisse les joindre. — Le 3 on attrape un cheval sauvage, et l’on aperçoit un Indien qui galope dans la cam- pagne, mais on ne peut l’atteindre, et l’on trouve plusieurs traces fraîches. Dans la nuit les sentinelles entendent du bruit, et le lendemain matin on voit, près de la palis- sade, l’empreinte des pas d’un homme. Le 8 un matelot sort avec un fusil pour chasser et ne reparaît pas de toute la jour- née. Le lendemain Villarino envoie chercher dans toutes les directions le chasseur perdu, et son monde revient sans avoir vu autre chose que les traces de cinq cava- liers, qui se sont approchés jusqu’à environ trois quarts de lieue du fort, ce qui lui fait penser que ce malheureux a été enlevé par les Indiens. La rivière continue à baisser beau- coup, et le long retard des vivres fait craindre à Villarino de ne pouvoir continuer son voyage à cause de la saison qui s’avance; mais le 12 Decembre arrive le convoi de char- rettes annoncées , et il fait tous les préparatife necessaires pour se remettre en route. On tue tous les animaux en pied, pour en faire secher la viande, et Ion renvoie les chevaux et leurs conducteurs à l’établissement, pour ne pas les exposer au danger des Indiens. 20 Décembre. L’expédition appareille à deux heures et demie de l après -midi et navigue jusqu’à dix heures un quart : elle parcourt directement trois milles et demi au N. O. 21 Décembre. Quoique le vent souffle du S. E., il se trouve debout dans le detour que parcourt l’expédition, et l’on se haie jusqu à deux heures de l après-midi. Une averse force de s’arrêter jusqu’à quatre heures et demie. On reprend ensuite jusqu à la nuit. Chemin direct, six milles au N. O. ( 54 ) 22 Décembre. On se met en marche à l’aviron et à la touée, par un temps calme, et l’on navigue ainsi toute la journée, malgré un peu de pluie. A. la nuit, on reçoit un fort coup de vent du S. 0. Villarino se croit dans le grand détour que Falconer désigne sous le nom de Tehuel-Malal et qui court au S. 0. S. et S. E. Distance parcourue, quatre milles et demi au rumb direct O. N. 0. 23 Décembre. Les embarcations se touent et rament jusqu’à deux heures ; elles profitent ensuite du vent, qui s’élève du S. 0. et souffle jusqu’à cinq heures et demie; puis elles reprennent le balage jusqu’à huit heures du soir. Elles font en tout huit milles en ligne directe à l’O. N. 0. A onze heures du matin Villarino se trouvait à l’extrémité du grand potrero de Tehuel- Malal, et à cinq heures de l’après-midi, il atteint un autre potrero dit del Chanckito , qui se trouve près de la falaise du sud , à cinq milles de distance et au N. 0. ^ N. du premier. L’entrée de ce potrero est étroite et peut aisément se fortifier. 24 Décembre. On part à l’aviron, à cause du vent, qui est faible et contraire. A midi et demi Villarino atteint l’endroit où le matelot Paraguay a déserté le 10 Novem- bre; on voit à une demi-lieue au N. N. O. le dernier bras du chenal qui passe au N. de la grande ile de Cholehechel. Quatre milles plus haut l’expédition trouve les traces du camp du Cacique Francisco. Ce point est assez commode pour passer des bestiaux d’un bord à l’autre du fleuve, parce que les falaises présentent des descentes naturelles, et que trois îles, situées au milieu du lit, offrent un point de repos aux animaux fati- gués. Chemin direct de ce jour, dix milles au N. 0. 4 0. 25 Décembre. L’expédition met à la voile au point du jour , et choisit , parmi les divers bras que forment les nombreuses îles qui partagent le lit du Rio Negro , ceux qui offrent le plus de profondeur. A cinq heures de l’après-midi on arrive à un passage de la rivière auquel aboutit un chemin frayé de part et d’autre, et l’on voit beaueoup de traces de troupeaux. Les falaises du sud ne permettent plus de suivre par terre le bord de l’eau. Le courant est tel dans l’après-midi, que, dans eertains parages, les em- bareations à la voile et à l’aviron ne peuvent le vaincre, malgré un vent frais de l’E., et que les matelots sont obligés de se mettre dans l’eau jusqu’à la ceinture, pour les baler. Chemin de cette journée, neuf milles à FO. N. 0. 5° N. 26 , 27 , 28 et 29 Déeembre. Dans ces quatre journées l’expédition avance seize milles et trois quarts au rumb direct 0*. N. 0. L’eau devient trouble et rougeâtre, ce qui n’a jamais lieu dans le bas de la rivière. Le 28 , à onze heures , on aperçoit quatre cavaliers, qui descendent le cours de la rivière , en suivant le pied de la falaise du nord. A cinq heures on distingue un feu du même côté, mais à une grande distance. Le 29 on rencontre un courant tel , que l’on ne peut faire qu’un mille de chemin. On aperçoit, à un quart de lieue de distance, un cavalier qui s’éloigne après avoir regardé l’expédition pendant un instant. Villarino observe à midi la hauteur du soleil et en déduit la latitude de 38° 52', ce qui diffère en plus de 18 minutes et demie du résultat de l’estime. La différence de longitude avec le point de l’ohservation du 2 No- vembre est 1° 8' 59". Il y a, dans l’après-midi un fort orage, qui dure deux heures. ( 55.) 30 Décembre. Villarino passe à l’aviron du rivage du sud à celui du nord et con- tinue ensuite au moyen du halage. A.u bout d’un mille de chemin il atteint un passage de la rivière, où l’on voit qu’ont passé une grande quantité de vaches et de chevaux, qui, d’après les indices qu’offrent les traces, venaient du nord, et probablement du Rio Colorado. Chemin de ce jour, quatre milles à l’O. \ N. O. 31 Décembre. Le voyage se continue, par un temps calme, à la rame et par le ha- lage. A onze heures on aperçoit, vers les falaises du nord, un grand nuage de poussière, provenant de troupeaux qui remontent la rivière, et l’on distingue les cavaliers qui les conduisent. Un Indien s’approche du bord de l’eau. On lui fait signe d’attendre; l’expédition regagne la rive nord, et aussitôt un cacique vient suivi de quatre des siens, lis se montrent d’abord très - réservés , mais bientôt les présens de Villarino, et surtout l’eau-de-vie, établissent la confiance. Notre voyageur échange avec eux une vache contre un mors. A son exemple, les matelots font marché de plusieurs génisses pour quelques bagatelles. Ces Indiens sont de Huechum-Hueben , ou du pays des pommes, vers lequel ils se dirigent. Chemin de ce jour, deux milles à l’O. 1." et 2 Janvier 1783. Villarino fait halte pendant ces deux journées et les passe en conversation avec les Indiens, dont il obtient les renseignemens suivans. Ils sont habi- tans des bords du lac Huechun-Lavquen , que Falconer nomme Laguna del Limite , et les premiers qu’on rencontre dans le pays des pommes [Tierra de las mansanas). De leur pays à Valdivia il y a quatre journées de marche, et ils passent la Cordillère par le Portillo. L’expédition se trouve à quatre jours de marche d’une rivière qui vient des montagnes du nord et qu’on passe à cheval à gué dans certains endroits; mais la rivière la plus considérable est celle qui vient de Huechun-Lavquen. Ils viennent des montagnes du Volcan (au sud de Buenos -Ayres) , où ils sont allés chercher des che- vaux et des vaches, et il y a près d’un an qu’ils sont partis de leur pays. Les animaux qu’ils emmènent leur servent à faire des échanges avec les habitans de Valdivia. Quel- quefois ils les conduisent eux-mêmes à cette ville, et d’autres fois ce sont les chrétiens qui viennent trafiquer parmi eux et leur apportent dés chapeaux, des verroteries, des mors, des éperons et de l’indigo pour teindre leurs ponchos. Cés Indiens vivent sous des tentes, comme ceux des Pampas; mais ils sèment du blé, de l’orge et des fèves. Ceux qui habitent plus à l’ouest dans la Cordillère, se construisent des habitations couvertes en paille et cultivent en outre des lentilles, des haricots, des pois et toute sorte de légumes. Il y a, dans leur pays, beaucoup de pins, dont les fruits sont très- bons et dont ils font provision ( c’est Varaucaria chilensis). Ils ne possèdent aucune saline et viennent chercher le sel dont ils ont besoin dans celles du Colorado. Dans les voyages qu’ils font à cette rivière, ils abandonnent les bords du Rio Negro au Chole- hechel , pour couper droit à ceux de la première. Il n’y a aucune tribu d’indiens qui habite la rive nord du Rio Negro, mais au sud se trouvent les Huilliches, qui sou- vent épient ceux de Huechun à leur passage, pour les attaquer et leur enlever leurs bestiaux. L’opinion de ces Indiens est que tous ceux qui habitent les montagnes du ( S6 ) Volcan et les pampas de Buenos - Ayres , sont originaires de la Cordillère, et que c’est l’abondance des bestiaux qui les attire dans les plaines. Villarino envoie chercher le cacique principal, Guchumpilqui, qu’accompagnent plus de cent Indiens, et qui vient avec cinq autres caciques, parmi lesquels s’en trouve un de ceux qui construisent des maisons. Ils lui disent qu’ils ont entrepris ce voyage à la suite d’un marché qu’ils ont fait l’année précédente avec les habitans de Valdivia; qu’aussitôt après leur arrivée à Huechun, ceux-ci viendront pour recevoir les bestiaux, et qu’eux-mèmes iront probablement a Valdivia, où ils s offrent à conduiie Villaiino. Celui-ci fait une grande distribution d’eau-de-vie à tous ces Indiens, et a besoin de toute sa patience pour satisfaire leurs demandes importunes. Le caciqué Guchumpilqui lui fait présent d’une vache. .3 Janvier. L’expédition appareille et parcourt quatre milles et demi au rumb direct O. S. O. 5" O. Les falaises qui bordent la vallée sont moins élevées que celles du bas de la rivière et elles se rapprochent jusqu’à la distance d’une demi-lieue. Les Indiens suivent nos voyageurs et continuent à être très-importuns. Leurs harangues sont extrê- mement longues et fastidieuses et se terminent toujours par quelque demande. Un cacique vante beaucoup son pouvoir à Villarino : il lui dit que tous ces teriains lui appartiennent 5 que ses états s’étendent jusqu’au-dessous de Cholehechel et il conclut en lui demandant quatre cruches d’eau-de-vie pour regaler ses soldats. (Cest ainsi quil nomme les Indiens qui composent sa tribu.) Villarino lui répond quil est enchanté de faire sa connaissance et de le savoir aussi puissant, et quil espère quà 1 exemple des chrétiens qui hébergent et comblent les Indiens de presens, lorsque ceux-ci visitent leurs établissemens, il se fera un devoir de fournir à l’expédition tous les secours et les vivres dont elle a besoin. Cette réponse, que le cacique explique à ses soldats, les fait beau- coup rire, et ce puissant seigneur finit par promettre une vache quon ne voit point paraître. 4 Janvier. Au bout d’une demi-heure de marche commence, de chaque côté de la rivière, une série de montagnes arides , composées de pierres et de sable blanchâtre, et couvertes de quelques broussailles. Chemin direct de ce jour , trois milles à l O. ^ S. O. L’expédition ne peut se débarrasser des Indiens. 5 Janvier. La flottille part avec vent de nord et manque le vrai chenal, ce qui 1 oblige à rétrograder une demi-lieue. La chaloupe San-José échoue et l on a beaucoup de peine à la relever. A trois heures l’expédition se trouve dans le canal principal , mais le courant est si fort qu’avec vent frais, force de voiles et trente hommes halant sui une amarre, on ne peut faire avancer d’un pas la plus forte chaloupe. L amane se rompt et Villarino est obligé de faire tendre un câble et de placer tous les équipages dessus. On travaille jusqu’à huit heures du soir pour sortir de ce mauvais pas. Lexpé dilion avance aujourd’hui cinq milles à l’O. j S. O., en suivant les falaises du noid, qui, ainsi que celles du sud, sont arides, d’un aspect infernal et se composent de petits cailloux, de sable et de poussière blanche, sans autre végétation que quelques ai bustes rabougris et épineux. ( 57 ) 6 Janvier. Le vent est debout et le courant si violent que, malgré un travail excessif, on ne peut avancer que 2500 vares à l’O. S. O. 7 Janvier. Un fort vent de S. O. ne permet pas de démarrer. 8 Janvier. L’expédition est de nouveau contrainte à changer de canal; elle navigue contre vent et courant un mille et demi à l’O. S. O. 5” S., toujours au pied des falaises du nord. 9 Janvier. Les embarcations ne pouvant surmonter le courant par le halage, elles tendent des amarres et se louent, Â. midi, le lit de la rivière est plein de roches et qua- rante hommes, placés successivement sur chaque embarcation , peuvent à peine les haler au-delà de ce mauvais passage. De hautes montagnes, coupées à pie, bordent la vallée du Rio Negro. Chemin direct, trois milles à l’O. S. O. 10 Janvier. On fait , par le halage, trois milles à l’O. S. O. 5° O. 1 1 Janvier. Distance parcourue un mille et detui à l’O. S. O. Les Indiens font une nouvelle visite à l’expédition et le cacique Guchumpilqui s’enquiert aupr ès de Villar ino du motif de son voyage. Celui-ci lui répond qu’il va voir le gouverneur de Valdivia, dont il est ami intime, afin de régler quelques affaires d’intérêts, et cju’il doit revenir aussitôt. Le cacique s’offre à l’accompagner non-seulement jusqu’à Valdivia, mais encoi'e au retour, jusqu’à l’établissement de Patagones, qu’il a envie de connaître, et d’où il se dirigera sur les Pampas pour attraper des bestiaux. Il lui dit que celle chasse aux bestiaux n’a rien de préjudiciable pour les chrétiens, puisque ce sont des troupeaux sauvages et sans marque, et il ajoute que, lorsqu’ils font cette expédition, ils emmènent très-peu de chevaux, parce qu’ils emportent des ponchos et autres objets c|u’ils échangent avec les Indiens du Volcan, ce qui les met en état de se bien monter et de parcourir les Pampas. 12 Janvier. Les Indiens viennent prévenir Villarino que le lendemain ils se sépareront de l’expédition, et qu’ils vont envoyer du monde en avant pour demander des chevaux frais. Villarino leur demande le temps qu’emploieront leurs émissaires pour arriver à Huechun-Lavquen. Ils répondent que six jours devront suffire et que de là à Valdivia il n’y a plus que trois journées de marche, lis ajoutent que cest le temps auquel les habitans de celle ville viennent dans leur pays pour acheter des ponchos, ce qui engage Villarino à écrire au gouverneur de la place. II apprend encore d’eux que passé le Rio Pichi- epicuntù-leuvù, la rivière fait un grand détour vers le sud, ce qui est cause qu’ils abandonnent ses bords et coupent à travers les terres, par des campagnes couvertes de pâturages et qu’arrosent une infinité de petits ruisseaux descendant des montagnes, au centre desquelles se prolongent d’excellentes vallées. A midi , les Indiens s’éloignent et Villarino en compte environ trois cents, parmi lesquels il n’y a que six femmes. Ils emmènent environ huit mille têtes de troupeaux, vaches et chevaux, et tous, quoiqu’ils en disent, portant la marque A' estancieros de la province de Ruenos-Ayres ; d’où l’on peut se faire une idée des dégâts que com- mettent ces maraudeurs. A peine'sont-ils partis que Villarino s’aperçoit qu’il lui manque un homme, et ayant fait compter les chevaux qu’il a achetés, il voit qu’il y en a un de moins, et ne peut plus douter que ce matelot ne soit allé au camp dés Indiens. II Í. partie. 3 t f-i Il en envoie un autre pour le cliercher, mais la journée se passe sans quil reparaisse personne. Yillarino, très-inquiet sur le sort de ces deux hommes, gravit une petite hauteur, pour chercher à découvrir quelque chose; et il distingue, à une assez grande distance , un nuage de poussière qui s’éloigne avec rapidité et qui lui indique d’une manière certaine la fuite des Indiens et la perte de ses deux matelots. Bientôt après, on acquieit une nouvelle preuve de la perfidie des barbares, car on découvre au milieu des saules, à une centaine de pas des embarcations, l’empreinte d’une multitude d’hommes à pied , des boules perdues {holas perdidas) , de celles qu em- ploient les Indiens dans leurs combats, des tas de pierres, des peaux de vache fraîches, et des lanières toutes préparées pour la fabrication d’une grande quantité de ces boules. Enfin, des coletos (armure défensive des Indiens, qui se compose d’une chemise de peau très-épaisse et très-lourde) nouvellement coupés et cousus, indiquent,, à n’en pas douter, que ces sauvages avaient eu le projet d’assaillir l’expédition, projet que la crainte les avait sans doute empêchés d’exécuter. La flottille n’a pas démarré aujourd’hui. 13 Janvier. L’expédition appareille à sept heures, et elle est arrêtée, depuis dix jusqu’à quatre, par un passage très-difficile. Chemin direct trois milles à 10. ^ S. O. 14 Janvier. On avance à l’aide des chevaux six milles à l’ouest et la rivière rejoint les montagnes ou falaises du sud. On trouve, dans l’après-midi, un passage où il n’y a que trois pans d’eau. 15 Janvier. On appareille avec vent S. j S. E., et l’on fait, à la voile et à 1 aviron, douze milles à l’O. 4 N. 0. en suivant le pied des falaises du sud. La vallée mesure une demi-lieue de large. 16 Janvier. On calfate une embarcation qui fait de l’eau. A quatre heures un fort orage éclate au sud-ouest. L’eau tombe par torrens jusqu’à six heures, et le tonnerre continue avec une petite pluie jusqu’à dix. 17 Janvier. Distance directe, huit milles à l'O. N. 0. 5“ 0. Les falaises s’éloignent, et il y a une lieue de lune à l’autre. La vallée ne présente plus que de très- mauvais terrains. lœ 1 - 18, 19 et 20 Janvier. L’expédition continue à éprouver de grandes dilhcultes, pal- les nombreux mauvais passages qui se présentent. Le 19, les équipages se reposent, et dans les journées du 18 et du 20, on parcourt directement quinze milles et demi a l’ouest. La vallée présente maintenant, de part et d’autre, une double ligne de falaises éta-ées l’une sur l’autre. Les premières se composent d'une terre rougeâtre, mêlée de peUts cailloux; les autres, éloignées d’une demi-lieue, sont d’une hauteur prodigieuse et leur couleur blanche leur donne l’aspect de grands édifices. Ni le penchant ni le sommet de ces hauteurs ne produisent aucune espèce d’herbes; on voit seulement çà et là quelques touffes des arbustes dont j’ai déjà parlé. Leur stérilité et leur élévation ¡ffraient l’imagination, et Yillarino ne croit pas qu’il existe sur le globe rien d’aussi triste que l’aspect de cet horrible désert. On n’y voit aucune trace d’animaux et pas même d’oiseaux. ^ 1 ■ -n t 21 et 22 Janvier. Chemin direct parcouru dans ces deux journées, huit mi es e ( 59 ) demi, à l’O. N. O. Ou côtoie toujours la falaise du sud. Celles de la seconde ligne s’éloignent Tune de l’autre à la distance de trois lieues. Le terrain de la vallée, qui forme une plaine d’une demi -lieue de large au nord de la rivière, est très- aride. La rivière devient de plus en plus difficile et présente à chaque pas des roches et des barrages. 23 Janvier. Les chevaux achetés aux Indiens, se trouvant dans un état pitoyable, sont abandonnés, et l’expédition appareille avec bonne brise de l’E. S. E. Elle navigue cinq milles au rumb direct O. ^ N. O. et atteint une île à l’embouchure d’une rivière que Villarino, d’après Falconer, croit être le Diamante ou Sanquél , et qu’il a ordre de remonter s’il trouve assez d’eau. Cette rivière est le Neuquen. 24 Janvier. Villarino s’embarque dans son canot et va reconnaître le Rio Neuquen, dont les eaux sont beaucoup plus troubles que celles du Rio Negro et ne se mêlent que difficilement avec celles-ci. Il remonte cette rivière l’espace d’une lieue, jusqu’au passage fréquenté par les Indiens. Des traces encore fraîches indiquent qu’ils ont passé sur ce point avec leurs bestiaux, il y a trois ou quatre jours. Dans tout cet intervalle, le Neu- quen est large, profond, beaucoup plus considérable que le Colorado et presque égal au Rio Negro; mais au-dessus du passage, deux îles partagent son lit en trois bras, et le volume des eaiix se trouve tellement diminué, cju’il n’y a plus assez de fond pour les chaloupes. Néanmoins de nombreux vestiges indiquent que les crues de cette rivière sont formidables et beaucoup plus copieuses que celles du Rio Negro. Elle coule dans une vallée profonde de deux lieues de lai'ge, et la partie supérieure de son cours pré- sente d’innombrables îles couvertes de saules chétifs, dont aucun ne parvient à cinq pouces de diamètre. Les terrains de la vallée sont salins et arides, à l’exception de l’angle que forment les deux rivières à leur confluent, où l’on peut ensemencer de quoi nourrir deux cents personnes. Ceux des j hauteurs ou falaises rouges qui bordent la vallée sont d’une extrême stérilité; la rivière coule au pied de celles de l’ouest. Villarino gravit jusqu’au sommet d’une montagne assez élevée et entièrement com- posée de sable, de poussière et de cailloux, sans aucune liaison, de sorte que le terrain s’éboule et qu’on enfonce jusqu’à mi-jambe. Aussi loin que la vue peut s’étendre, bien loin d’être, comme le prétend Falconer, couverte de bois épais, la campagne ne pré- sente aucune espèce de végétation , et il en est à peu près de même de toutes ces con- trées, où l’on ne peut voyager qu’en suivant le bord des rivières, puisqu’elles n’offrent ni eau, ni fourrages pour les bêtes. Un grand orage se prépare dans le sud-ouest et éclate à six heures, mais la pluie ne dure qu’un quart d’heure. 25 Janvier. Les embarcations commencent à se haler au lever du soleil. Une lieue plus haut que l’embouchure du Neuquen, Villarino observe la hauteur du soleil et en déduit la latitude de 38° 44'. L’estime ne donne que 38° 30' 34". La différence de lon- gitude avec le point de l’observation du 29 Décembre est 1° 40' 46". A partir du lieu de F observation , le chemin direct parcouru est de deux milles et demi à l’ouest. 26 Janvier. Villarino gravit les hauteurs et reconnaît que la campagne est toujouis aussi aride. ( 60 ) 27 et 28 Janvier. Le 27, l’expédition est favorisée par un vent frais du S. E. Le 28, le vent saute à l’O. et l’on est obligé de se haler. On parcourt dans ces deux journées treize milles à l’O. j S. O. 29 et 30 Janvier. Les embarcations côtoyent toujours la falaise du sud et s’avancent, dans ces deux journées, de sept milles et demi à l’O. S. O. 5° O. 31 Janvier. Les falaises se rapprochent et s’élèvent perpendiculairement de l’un et de l’autre bord de la rivière qui baigne leur pied, aussi le chemin des Indiens s’éloigne-t-il dans l’intérieur. A partir de ce point, le cours du Rio Negro s’infléchit considérablement vers le sud. Distance parcourue trois milles au S. S. O. Février. Les embarcations ont à vaincre un courant rapide et un fort vent de S. S. O. Au bout d’une demi-lieue, un barrage de la rivière les force à rétrograder pour chercher un passage quelles ne trouvent qu’avec beaucoup de difficulté. A la nuit on rencontre un autre saut, qui n’offre qu’un pan et demi d’eau, et qu’il faut, par consé- quent, ouvrir à l’aide de pic. Vers l’autre rive il y a plus d’eau, mais la pente est si rapide et la rivière se précipite avec tant de violence, qu’il est impossible de songer à vaincre un si furieux courant. Tout le lit de la rivière est encombré de roches qui se sont éboulées des escarpemens de la falaise. Chemin de ce jour, un mille au S. S. O. 5° O. 2 Février. La journée se passe à ouvrir une trouée et à faire passer les embarcations. La vallée présente, au sud, un coin de bonne terre, d’une lieue carrée, le premier que l’on rencontre depuis le Choléhéchel. 3 Février. On commence à se haler au point du jour, et au bout d’un mille de marche, les falaises s’avancent de part et d’autre en forme de promontoire jusqu’au bord de la rivière, qui débouche par celte espèce de goulet sur une largeur de 500 vares. Au-delà, la rive sud offre une enceinte d’une lieue et demie carrée de bon ter- rain. Villarino y trouve les traces de quatre tentes d’indiens, qui ont abandonné récem- ment ces parages. A midi éclate un orage du S. S. O. , et il tombe quelques averses qui obligent à couvrir les embarcations. Chemin direct, deux milles au S. S. O. 4 Février. Le courant force à haler les embarcations une à une de distance en dis- tance. On s’avance directement deux milles au S. O., entre des falaises coupées à pic et baignées par la rivière. 5 Février. L’expédition se haie toute la journée et campe le soir sur la rive nord, dans un endroit où descend le chemin des Indiens et où l’on voit une multitude de traces anciennes et récentes des troupeaux que ces baibares mènent dans leur pays. Villarino pense que le nombre des animaux volés excède celui que consomme la pro- vince de Buenos-Ayres. Chemin parcouru , quatre milles et demi à l’O. S. O. 5° O. 6 Février. On appareille avec un fort vent de N. O. Au bout d’une lieue, les falaises se dessinent sous mille formes bizarres ; de nombreuses déchirures présentent des aiguilles, des tours, et l’ensemble offre, en général, l’aspect de grandes ruines d’édifices, qui ont plus de 200 vares de hauteur. Au-delà, la vallée s’élargit de nouveau; la rivière couit au milieu et les terrains quelle arrose sont meilleurs. Chemin direct, neuf milles au S. O. S. (60 7 Février. On navigue à la voile, à l’aviron et par le halage, et l’on s’avance de cinq milles au rumb direct S. 0. ~ 0. Dans l’après-midi, on découvre des montagnes, à quinze ou vingt lieues de distance. 8 et 9 Février. L’expédition parcourt, dans ces deux journées, sept milles au S. 0. Au premier mille on trouve au nord l’embouchure d’un ruisseau, le Itio Pichi-ejji- cuntú-lemú , cité par Falconer. Le 9, on s’arrête, après avoir passé une autre em- bouchure, que Villarino suppose être celle d’un ruisseau qui vient du lac Huechun. Les montagnes découvertes le 7 présentent, à leur sommet, quelques taches blanchâtres, qui paraissent être de la neige. Le terrain des deux rives est couvert d’un bois épais de chacajs peu élevés. Du 10 au 18 Février. Villarino envoie du monde par terre pour reconnaître le ruis- seau Pichi-epicuntù-leuvu. On lui rapporte que ce ruisseau semble venir des montagnes; que son eau est trouble et très -froide, qu’il a cinq vares de largeur sur une vare de profondeur, et un courant d’un mille par heure. Persuadé que le ruisseau du 9 ne peut être autre que celui de Huechun, Villarino se résout à essayer de le remonter, et il redescend jusqu’à son embouchure. Après l’avoir remonté l’espace de deux milles , il trouve un saut qui force l’expédition à s’arrêter, et avant de chercher à vaincre cette difficulté, il s’avance par terre, pour reconnaître la partie supérieure du cours. 11 découvre bientôt une infinité d’autres sauts et de roches qui rendent tout-à-fait impraticable cette navigation. 11 reconnaît enfin, que ce qu’il a pris pour une rivière, n’est qu’un bras du Rio Negro, que forme une île de huit lieues de longueur et dans laquelle se trouvait campée l’expédition , le 9 au soir. 11 se voit donc obligé de revenir sur ses pas, et, parvenu à l’origine de ce bras, il y observe la hauteur du soleil et en déduit la latitude de 39° 35', résultat qui diffère de 37' en plus de celui de l’estime. La différence de longitude avec le point de l’observation du 25 janvier est 58' 37". On trouve des pommiers récemment dépouillés de leurs fruits, ce que confirme l’empreinte des pas d’enfans qu’on voit au pied de ces arbres. Villarino les fait arra- cher pour les envoyer et en introduire la culture à Patagones. Du haut de la falaise il découvre toute la Cordillère, qui court du nord au sud et dont les sommets sont très- élevés. L’un surtout paraît d’une hauteur extraordinaire, et Villarino pense que c’est le Cerro Imperial. Revenu au point d’où il était parti , notre voyageur se détermine à renvoyer à l’établissement la plus lourde de ses embarcations, et l’expédie le 18, après avoir enterré et caché entre les saules une partie de la viande salée et des pro- visions qu’elle contenait. 19 Février. L’expédition se met en marche et tend les amarres pour se touer, attendu l’impossibilité absolue de naviguer d’une autre manière. Le lit de la rivière est par- semé d’une infinité d’îles très-basses et qui doivent s’inonder à la moindre crue. Chemin direct , deux milles au S. 0. 5° S. 20 Février. On parcourt à la voile et par le halage quatre milles au rumb direct S. 0. J S. Les îles continuent et divisent le cours de la rivière en une infinité de petits ruisseaux. Elles sont couvertes de saules chétifs. ( 62 ) 21 Février. On continue à se haler, et à onze heures et demie, on trouve un saut qui oblige à décharger les embarcations. On emploie presque toute la journée à les passer et l’on ne parcourt qu’un mille à l’O. S. O. Villarino gravit les hauteurs et aperçoit, sur le penchant de la Cordillère, un grand feu ((ui couvre de fumée tout l’horizon. Depuis trois jours l’expédition est assaillie d’une nuée de Gegenes (petite mouche dont la piqûre est très-cuisante), qui l’incommode beaucoup. Tous nos voya- geurs ont le visage et les bras enflés. Villarino donne à ce saut le nom de Salto de los Gegenes. 22, 23, 24, 25, 26 et 27 Février. L’expédition ne peut avancer, dans le courant de ces six journées, que de quatorze milles deux tiers, et elle éprouve les plus grandes difficultés pour surmonter les obstacles qui se présentent à chaque pas. Après le saut des Gegenes la rivière continue à être si basse, qu’on est souvent obligé de creuser son lit pour ouvrir passage aux embarcations. Le 26, on découvre l’embouchure d’une petite rivière qui vient du sud-est {Rio del sur este) et qui est sans courant sensible, à cause des basses eaux; ses bords sont cou- verts de joncs et de glayeux ; 600 vares plus haut la falaise a environ 35 vares d’élé- vation et se compose de deux couches dont l’inférieure se compose de vingt vares d’argile, sur lesquelles reposent quinze vares d’un mélange de sable, poussière et gravier, mé- lange qui constitue toute la superficie du terrain de ces contrées. Entre ces deux couches coule une source qui s’échappe avec force et lance un jet d’eau de la grosseur du br^s. L’eau en est potable, quoique un peu saumâtre. — Le 27, on est contraint de nouveau à décharger les chaloupes , à tendre des apparaux pour les trainer , et à transporter la charge à bras. 28 Février. Nouvelle décharge. Au bout de 1200 pieds parcourus au S. O., on ren- contre un autre saut, qui ne présente qu’un pan et demi d’eau et qui oblige l’expédi- tion à s’arrêter. 1. " Mars. On creuse le saut d’hier, et l’on parcourt un mille et demi à l’O. ^ S. O. jusqu’à un autre obstacle semblable. Villarino campe dans une ile, en face d’une des- cente à la rivière fréquentée par les indiens. 2, 3 et 4 Mars. On s’avance un demi-mille à l’ouest, et l’on met en radoub une embarcation qui a ouvert une voie d’eau. Après cette réparation, on fait un autre demi- mille à ro. S. O. 5 Mars. La flottille continue à se touer. La rivière devient plus praticable, ce qui ranime Villarino et ses compagnons, dont le courage était abattu par tant de diffi- cultés et de travail. Chemin parcouru, deux milles et demi à l’O. S. O. 5” S. 6 Mars. La rivière se réunit aux falaises du sud et en baigne le pied. La force du courant et un violent vent de S. O. ne permettent de s’avancer que d’un demi-mille au S. O. 7 Mars. Le vent de S. O. continue, et à onze heures on est arrêté par un saut, après avoir fait un demi-mille au S. O. 4 S. Villarino fait une nouvelle excursion à pied aux environs de la rivière, et sa vue s’étend toujours sur un horrible desert, que n anime aucun être vivant. On ne trouve que sur le bord de l’eau, de temps à autre, quelques { ( 63 ) oies, canards, ramiers et perdrix. Les terrains même de la vallée sont sablonneux, arides, et à une demi- vare de profondeur on ne rencontre que des galets, ce qui ne permet pas aux saules et autres arbres de s’élever au-dessus de la taille d’arbustes. 8 Mars. Après avoir travaillé jusqu’à neuf heures pour passer le saut d’hier, on trouve le Rio Negro plus praticable et l’on se met en route. Au bout de deux milles et demi de marche, le lit de la rivière est encombré de grands quartiers de roche, et 500 vares plus loin elle est barrée et se précipite sur un banc de pierres blanches, l’essemblant à une rampe formée de grandes dalles et construite à la main. Les falaises présentent aussi des bancs de pierres semblables et propres à bâtir. Chemin direct de ce jour, quatre milles au S. O. 8° O. Villarino nomme ce saut Sa/to de la Rambla. 9 Mars. Les embarcations se baient et avancent un mille direct à l’O. On trouve douze grands pommiers, dont deux seulement portent du fruit; l’un en est chargé et l’autre presque dépouillé. Les pommes du premier sont un peu aigres, mais succulentes; celles de l’autre sont d’un goût exquis. Villarino en conclut que les Indiens ont passé par cet endroit et ont récolté les fruits qui leur ont paru les meilleurs. Deux matelots tombent malades du scorbut. Du 10 au 13 Mars. On ne parcourt, dans ces quatre jouinées, que quatre milles et un quart au S. O., parce que la rivière redevient aussi basse et aussi difficile que les jours précédons. Les équipages travaillent continuellement dans l’eau, qui est très-froide, et ils sont exténués de fatigue; ils trouvent une jument, qu’ils tuent et mangent. Au point où s’arrête l’expédition, les falaises deviennent de hautes montagnes et resserrent le lit de la rivière qui baigne leur pied; celle-ci parait s’incliner vers le S. E. et s’éloigner de la Cordillère, qu’on découvre parfaitement et dont les cimes sont toutes couvertes de neige. 14 Mars. Le halage continue et nos voyageurs s’enfoncent dans les montagnes. On aperçoit un Guanaco, le premier qui se soit vu dans ce voyage. Villarino gravit avec beaucoup de difficulté le sommet d’une montagne entièrement composée de grands quartiers de roche qui s’appuient sans liaison sur du sable , et qui s’éboulant au moindre effort, se précipitent et roulent avec fracas jusque dans la rivière. 11 distingue parfaite- ment le pie, qu’il appelle Cerro Imperial , et qui domine toute la Cordillère; il estime à quinze lieues la distance qui le separe de cette montagne, qui lui reste au N. O., et paraît isolée et couverte de neige. 11 ne se croit qua dix lieues du reste de la chaîne. ‘ Chemin de ce jour, deux milles au S. î S. O. 15 Mars. L’expédition continue sa navigation, toujours par le halage, et après s’être avancée un mille au sud, elle trouve un large et profond ravin, où coule un ruisseau qui vient des montagnes de l’ouest, et qui se perd dans le sable, cinq ou six vaies avant d’atteindre le bord du Rio Negro; mais on voit que ses crues doivent êtie 1. Il suit de ce calcul que le pic qu’aperçoit Villarino se trouve à l’ouest de la chaîne des Andes, ce qui tend à confirmer l’opinion qu’il n’est autre que le volcan de Villarica. (Voir la note à la fin du Mémoire.) ( 64 ) considérables et qu’en temps d’hiver il doit avoir deux brasses de profondeur. A partir de ce ruisseau, le chemin des Indiens, qui paraît etre tres-frequenle, s éloigné des bords du Rio Negro, et s’enfonce dans les terres en coupant à l ouest. Les montagnes deviennent de plus en plus inaccessibles et présentent partout le roc vif. Les saules, dont le nombre et la taille a toujours été en diminuant depuis le Cbolehechel, disparaissent entièrement. 11 en est de même de la chasse, et l’on ne voit pas meme d oiseaux de proie. Chemin parcouru , quatre milles et demi au rumb direct S. S. E. 5 S. On campe près de 1 em- bouchure d’un autre petit ruisseau qui vient de 1 est. 16 Mars, L’expédition met à la voile avec un vent frais de l’ouest, et parcourt direc- tement trois milles au S. S. E. On aperçoit trois Guanacos qui courent d un pas assure sur le bord d’affreux précipices et qui gravissent avec une légèreté extraordinaire des rochers presque à pic. 17 Mars. A six heures' du matin, on met à la voile, et maigre un vent frais de N, N. E. , on ne peut avancer directement que trois milles et demi au sud, à cause des nombreux détours de la rivière. On trouve un tronc d’arbre inconnu, amene dans ces parages par le courant. Vüiarino croit que c’est une espèce de mélèze très-abondante dans la Cor- dillère, en face de Chiloé. 18 Mars. Au bout d’une lieue de navigation, l’expédition rencontre six radeaux de troncs de bois secs, les vestiges de cinq feux, et des traces qui indiquent que les Indiens ont passé avec des chevaux sur ce point, d’un bord à l’autre de la rivière, il y a peu de jours. Ils sont descendus des montagnes par un étroit ravin, seul débouché qui s’offre en ces lieux. Chemin direct, quatre milles au S. S. E. 19 Mars. Un courant terrible arrête l’expédition presque toute la journée, et ne lui permet de s’avancer qu’un mille au S. E. Villarino prend hauteur et trouve la latitude de 40” 2', ce qui diffère, en plus, de l’estime de 20' et demie. La différence de longitude entre ce point et celui de l’observation du 10 Février est de 28' 44". 20 Mars. On commence à se haler au lever du soleil, mais on rencontre deux mauvais passages, qui réduisent à un mille et demi le chemin direct parcouru au S. O. 21 et 22 Mars. L’expédition parcourt, dans ces deux journées , six milles au S. O. ^ S, Elle trouve un autre tronc d’arbre de la même espèce que le premier, long de tiois vares et demi, sur un pan et demi de diamètre; il est equarri sur deux faces avec un instrument qui paraît être une mauvaise hache ou une berminette mal aiguisée, et il porte, à chaque extrémité, une espèce de mortaise, qui fait penser à Villariijo que ce morceau de bois a fait partie d’un des radeaux dont se servent les Indiens pour navi- guer sur le lac Huechun-Lavquen. Un matelot assure que ce bois porte, à Valdivia, le nom de Luma. Le 22, on découvre l’embouchure d’un petit ruisseau qui vient du sud par une gorge étroite et profonde; il est très-bas et presque sans courant. Villaiino dit que la déclinaison de l’aiguille est de 20° N. E. 23 et 24 Mars. On avance dans le courant de ces deux journées, avec un vent très- favorable, de six milles et demi à 10. S. O. On trouve deux troncs d arbres, 1 un de pin en partie brûlé, l’autre d’une espèce inconnue à tous nos voyageurs. Le 24, à midi, \ ( 65 ) on voit, dans un potrero de la rive du sud, seize feux éteints et de nombreuses traces d’Indîens, de chevaux et de brebis. 25 Mars. On navigue toute la journée et l’on campe le soir dans une petite île située au point de partage de la rivière en deux bras, l’un qui vient du S. O. et l’autre du N. O. La partie la plus élevée de la Cordillère paraît éloignée de cinq à six lieues. L’extrémité australe de la chaîne semble beaucoup moins haute et moins couverte de neige que celles du nord. 26 Mars. Villarino s’embarque dans son canot et va reconnaître la rivière du S. O., à laquelle il donne le nom de Encarnación, du jour où il l’a découverte. Il la remonte l’espace d’une lieue et trouve, sur la rive droite, cinq feux aneiens et deux peaux de cheval, bourrées de foin, et placées, chacune, sur quatre pieux; ce qui indique la sépulture de quelque cacique. Il rencontre une grande quantité de trônes de bois de différente espèce, amenés par les crues, les uns abattus à la hache, les autres déra- cinés et tous de très-bonne qualité. Cette rivière coule dans un lit étroit et profond, avec beaucoup de rapidité; car Villarino évalue celle de son courant à huit milles par heure. Sa force est à peu près la même que celle du Neuquen et elle a 200 vares de largeur et cinq pieds de profondeur à son embouchure. L’eau en est limpide et très- fraîche, et le fond se compose, comme celui du Rio Negro, de pierres roulées, dont les plus grosses peuvent peser vingt-cinq livres. Quelques îles offrent un petit nombre de saules très-chétifs. Le terrain des rives, entièrement stérile, se compose de sable et de cailloux. (Cétte rivière est le Limay-Leùvù, qui vient du lac Alomini). 27 Mars. Villarino continue son voyage par le bras principal du Rio Negro, auquel il donne, dans son plan, le nom deÆb Catapuli. L’île qui se trouve à son confluent avec le Rio de la Encarnación ou Limay-Lèùvû , a un mille et demi de longueur. On y trouve trois pommiers presque dépouillés de leurs fruits. On trouve également, sur le bord de l’eau, quelques très-bonnes pommes, charriées pai‘ la rivière. Chemin direct, trois milles à l’O. I N. O. 28 Mars. On se haie toute la journée contre un courant terrible. Les amarres rompent plusieurs fois et mettent les embarcations en danger de se briser entre les roches qui obstruent le lit de la rivière. Les falaises s’éloignent de nouveau de celles-ci : elles sont moins élevées et leur cime paraît former un plateau qui s’étend jusqu’au pied de la Cordillère, laquelle reste à l’ouest, à trois lieues et demie de distance. Chemin par- couru, un mille à l’O. N. O. 29 et 30 Mars. On parcourt, dans ces deux journées, quatre milles et demi au N. N. O. 5° N., et l’on s’arrête au eonfluent d’une rivière qui vient de l’ouest {Arroyo de las ocho bocas). Le 29, on aperçoit deux chiens sur la rive orientale, et le 30 on découvre du même côté un grand chemin très- frayé, sur lequel ont récemment passé un nombre considérable de chevaux. Le bord de l’eau est couvert d’écorces de pommes de pin, parmi lesquelles on rencontre une pomme mordue par une bouche humaine. 31 Mars. Villarino envoie huit hommes armés pour battre la campagne, et lui-même va en personne reconnaître la rivière qui vient de l’ouest. Celle-ci descend rapidement m. partie. 9 ( 66 ) des montagnes et se trouve pleine de petites îles couvertes de ohacays et de saules peu élevés. Ces îles partagent son cours en plusieurs ruisseaux, de sorte qu elle vient se décharger dans le Catapuli par huit bouches, ce qui lui a fait donner, par notre voyageur, le nom de Rio de las ocho bocas : ses bords ne se composent que de roches. Les hommes qui ont été par terre rapportent que, de la crête des falaises, une vaste plaine s’étend jus- qu’au Cerro de la Impérial, qui n’est pas éloigné de plus de sept lieues et tout couvert de neige. Dans l’après-midi , l’on continue à remonter, et l’on fait un mille et demi au nord. et 2 Avril. Ces deux journées se passent à caréner une embarcation qui ouvre une voie d’eau considérable. 3 et 4 Avril. La navigation continue au milieu de la plus affreuse solitude , et dans le cours de ces deux journées, on parcourt six milles et demi au N. N. E. Le 4 on rencontre quatre îles , sur l’une desquelles on campe. Ces îles partagent le cours de la rivière en trois bras , et sur la rive droite s’étend un potrero passable de deux lieues et demie carrées, où l’on voit des vestiges du séjour des Indiens. 5 Avril. On navigue jusqu’à quatre heures de l’après-midi, et l’on s’arrête à un pas- sage qui oblige à décharger les embarcations. Le chemin direct de ce jour est de deux milles et demi au N. N. O. Un grand pommier, déjà dépouillé par les Indiens, se pré- sente dans une île de trois milles de longueur. On voit, à la rive de l’est, trois chevaux, une jument et des feux éteints. 6 et 7 Avril. On est obligé de décharger plusieurs fois les embarcations à cause des mauvais passages, et l’on ne peut, dans ces deux journées, avancer que de deux milles et demi au nord. Le 7 paraît le cacique Chulilaquini , suivi d’un grand nombre d’indiens, hommes, femmes et enfants. Ils apportent de petits sacs pleins de pommes. Les uns offrent de les vendre, et les autres en font cadeau à nos voyageurs, mais à condition qu’on leur donnera en échange, du tabac, de l’eau-de-vie, etc. Ces pommes sont très - bonnes , mais toutes froissées , parce qu’on les apporte de loin à dos de cbeval. 8 Avril. L’expédition avance avec les plus grandes difficultés trois quarts de mille au N. N. O. Chulilaquini fait une nouvelle visite à nos voyageurs, accompagné d’une vingtaine des siens, et toujours pour obtenir de l’eau-de-vie. Ils en boivent tant, qu’ils s’enivrent et deviennent très-importuns. Ils vendent à l’expédition une brebis et quelques pommes de pin excellentes, et disent que de leur camp au Huechum- huehiien il y a c^uatre lieues ; qu’ils apportent les pommes du pied de la Cordillère sui- des bêtes de somme, que, pour les pommes de pin , ils les reçoivent des Aucas en échange de pelleteries; qu’ils ne peuvent point aller les chercher eux- mêmes, parce que ces derniers, leurs ennemis irréconciliables , ne le leur permettent pas, et que la même rai- son les empêchent de communiquer avec les chrétiens qui habitent de l’autre côte du Cerro de la Impérial, ni même d’aller au lac de Hueckum. 9 et 10 Avril. Une pluie continuelle fait suspendre le voyage. Villarino apprend que le cacique Francisco se trouve dans ces parages avec tout son monde et le matelot déser- teur, et que, s’il a fui sans attendre l’expédition, c’est parce que ce même déserteur ( 67 ) lui a fait. croire que l’intention des chrétiens était de massacrer tous les Indiens, et de former des établissemens sur les principaux points du Rio Negro. Ce malheureux a fait les mêmes contes à tous les caciques qu’il a rencontrés, et ceux-ci s’allarment beaucoup du but de l’expédition ; ils craignent surtout que les chrétiens ne s’établissent au Cbolébéchel , ce qui leur rendrait très-difficile la communication avec les plaines de Buenos Ayres, d’où ils se pourvoient de bétail. Villarino obtient des Indiens quelques nouveaux renseignemens ; il résulte que le lac Huechiim-lavqiien est éloigné d’une journée de marche; que le district de Hueckum- huehuen est petit, et que tout le pays compris entre ce district et Valdivia est occupé par les Aucas, qui leur vendent des peaux de Guanaco, du blé, du maïs, des fèves, des haricots, des pommes de pin et même des pommes. Ils ajoutent que les chrétiens ont eu un établissement de ce côté-ci de la Cordillère, dans un endroit qu’ils nomment Tucamelel, situé sur le Rio de la Encarnación [Limaj-leúvú) , à deux journée^ de son confluent avec le Rio Negro ; qu’on voit encore les ruines de la chapelle et de diverses maisons; que c’est un terrain très-fertile, où croissent des patates d’une grosseur extraor- dinaire et beaucoup de pommes, et que les montagnes sont couvertes d’épaisses et hautes forêts de pins et autres arbres. Ces Indiens se sont trouvés sur la rivière Tiicamelel avec les Tebuelches de San-Julian, et ont fait beaucoup d’échanges avec ceux-ci, qui venaient alors de Patagones, et apportaient beaucoup de choses que les chi’étiens leur avaient données. ^ Notre voyageur congédie les Indiens, en leur disant de lui amener le déserteur et de ne point ajouter foi à ses mensonges, parce qu’il ne les trompe ainsi que pour se faire bien venir d’eux et chercher à obtenir la fille du cacique Francisco, dont il est très- épris. Ce discours excite de grandes risées parmi ces sauvages, qui s’écrient comment un esclave peut-il prétendre à la fille d’un cacique? 11 Avril. L’expédition se met en marche, aidée par un Indien à cheval; elle décharge plusieurs fois les embarcations et s’avance directement trois quarts de mille au N. O. La plaine qui s’étend depuis la rivière jusqu’au pied de la Cordillère est cou- verte de pâturages. Villarino reçoit la visite de l’interprète Teresa et de la Cacica vieja; elles lui apprennent que, dans la nuit précédente, le déserteur a fui de leur camp, avec un autre chrétien, après avoir volé deux chevaux et le sabre du caeique. Du 12 au 17 Avril. Les embarcations continuent à naviguer ou plutôt à se traîner, et, dans le cours de ces six journées, s’avancent de sept milles et un quart au N. O. 5° N. On rencontre beaucoup de pommiers, mais entièrement dépouillés de leur fruit, et les Indiens font si bien la récolte qu’il ne leur échappe pas la moindre pomme. Sept Indiens Pehuenches viennent visiter Villarino et lui confirment tous les détails qu’on lui a déjà donnés sur le chemin qui conduit à Valdivia, et sur la distance qui le sépare de cette ville. Ils habitent au-dessus du confluent du ruisseau Hueckum-lmehuen avec le Catapuli, et possèdent beaucoup de chevaux, de vaches et de brebis. Une des femmes de Chulilaquini vient avec un interprète et fait cadeau à l’expédition de pommes de pin et de six moutons. En vidant un de leurs sacs, Villarino trouve un ( 68 ) épis de maïs, quelques beaux grains de blé, des pois blancs et noirs, des fèves et des lentilles. Il demande à ces Indiens d’où proviennent ces graines, et s’il y a loin jusqu’au pays où l’on les cultive; ils lui répondent que les habitans des plaines de Huechum- Lavquen sèment de tout cela abondamment, et à une journée de marche de distance; mais qu’ils ne leur permettent point l’entrée de leur territoire. Il est assez naturel que les Indiens qui ont une assiette fixe et qui s’adonnent à l’agriculture, repoussent de leur sein et n’entretiennent d’autres relations que celles d’un commerce d’échanges, avec ceux qui errent sur le bord de ces rivières, ne vivant que de chasse et de brigandage. L’expédition n’est plus éloignée que de trois quarts de lieue des cimes neigeuses de la Cordillère. Les terrains du bord de la rivière deviennent meilleurs, et quoiqu’ils ne contiennent qu’un peu de terre végétale, mêlée avec du sable et des cailloux, les pom- miers y poussent avec une admirable vigueur. Ou voit partout de nombreuses traces du passage et du séjour des Indiens. Le 17 arrive un message du cacique Chulilaquini, annonçant à Villarino que la veille au soir, le cacique Guchumpilqiii était venu le voir, pour lui proposer de se réunir à lui, afin de surprendre les chrétiens, de les massacrer et de piller les embarcations; et que, ne pouvant souffrir qu’on méditât la ruine de ses amis les chrétiens, il avait poignardé de sa propre main celui qui venait lui faiie cette horrible proposition. Le meurtre d’un homme aussi éminent que Guchumpilqui devait nécessairement lui attirer le ressentiment de tous les siens, et il craignait que les Aucas ne vinssent en grand nombre l’attaquer pour venger la mort de leur cacique; e’est pourquoi il priait Villarino de lui prêter seize de ses soldats, auxquels il enverrait des chevaux, pour l’aider à se défendre contre ses ennemis. Notre voyageur n’ajoutant aucune foi à ce récit et n’y voyant qu’une fable inventée pour cacher quelque perfidie de ces rusés sauvages, fait dire à Chulilaquini qu’il a besoin de tout son monde pour haler ses embarcations et arriver plus tôt à son camp; qu’alors il sera en état de lui prêter secours et de protéger elFicacement un ami aussi dévoué. Un second message, plus pressant encore, reçoit la même réponse. Le 15, Villarino a observé la hauteur du soleil et en a déduit la latitude de 39“ 33'. Ce résultat diffère de celui de l’estime de neuf minutes en plus. Ce point est le terme de son voyage; il diffère en longitude : l.“ du point de l’observation du 19 Mars de 2G' 12"; 2.° du poste de San-Xavier, que j’ai pris pour point de départ, de 7“ 55' 49"; et 3.“ du fort del Carmen, de 8" 12' 36' . 18 Avril. Il s’élève au matin un fort vent d’ouest et il tombe quelques averses qui empêchent de continuer la navigation. A trois heures de l’après-midi , on aperçoit une nuée d’indiens qui accourent en toute hâte et qui établissent leur camp à une portée et demie de fusil de l’expédition. Bientôt après se présente Chulilaquini avee un hahit galonné et la canne à la main , et à l’aide de son interprète , il adresse à Villarino une longue harangue, dans laquelle il lui peint des coulèurs les plus sombres la perfidie et les sinistres intentions des Aucas, ses voisins. Il lui raconte de nouveau la mort de Guchumpilqui et les motifs qui l’ont occasionnée. Il lui dit qu’il a su que le Cacique Negro avait dit à l’établissement de Patagones, que lui Chulilaquini avait coupé ( 69 ) la canne que les chrétiens lui avaient donnée, pour en faire un fouet, mais qu’il avait la satisfaction de pouvoir la présenter à Villarino et de prouver ainsi combien ce fait était faux; qu’il avait toujours été l’ami sincère des chrétiens; qu’il venait d’en donner une preuve éclatante qui le mettait, lui et les siens, dans le plus grand danger, et qu’ainsi il espérait que Villarino ne l’abandonnerait pas dans une aussi triste circons- tance et le protégerait de tout son pouvoir. Le ton de vérité avec lequel ce discours fut prononcé, et, plus que tout cela, l’air consterné des Indiens, font penser à notre voyageur qu’il y a quelque chose de réel dans cette histoire. 11 répond à Chulilaquini qu’il a eu raison de compter sur la protection des chrétiens, lesquels ne refusent jamais leurs secours à ceux qui sont dans la détresse; qu’il peut vivre tranquille auprès de l’expédition, et que, sous le feu de son artillerie, il n’a rien à craindre de tous ses ennemis, fussent-ils aussi nombreux que l’herbe des champs. Cette fanfaronnade, étayée de l’explosion d’un canon, ranime le courage des Indiens, en leur inspirant une joie bruyante. L’interprète resté seul avec Villarino, lui avoue en secret que l’assassinat de Gu- chumpilqui est bien réel , mais qu’il a eu lieu pour un tout autre motif que celui qu’on publie. Ce cacique était venu voir Chulilaquini avec des jumens, des pon- chos et autres objets, pour racheter une de ses filles captive de celui-ci. Le marché conclu et le prix du lachat délivré, l’un des fils de Chulilaquini, furieux de voir qu’on ne lui donnait rien, tire sa dague et poignarde Guchumpilqui. Villarino apprend également que la fuite du matelot déserteur est une fable, et que le cacique Francisco, pour n’être pas obligé de le livrer, s’est réfugié chez les Aucas, qu’il a soulevés contre les chrétiens , en les persuadant que l’expédition est hostile aux Indiens , et quelle veut occuper le Choléhéchel. Il pleut toute la nuit, que les Indiens passent à cheval et en poussant des cris continuels. 19 Avril. Chulilaquini reçoit d’un cacique de ses amis un exprès qui lui annonce que les Aucas s’avancent en très-grand nombre; qu’ils se sont arrêtés à une petite distance pour faire reposer leurs chevaux et se disposer au combat; et qu’il peut s’attendre à être attaqué le lendemain, lui et les chrétiens ses amis. Villarino apprend que les deux ma- telots perdus le 12 Janvier ont été enlevés par les Indiens du défunt Guchumpilqui, et que celui-ci les a livrés de suite à ses femmes avec ordre de les tuer, ce qui a été exécuté sur- le-champ. Notre voyageur ne pouvant douter, d’après tant d’indices réunis de la perfidie des Indiens et de leurs mauvaises dispositions à son égard; et considérant, d’un autre côté, qüe l’état de sécheresse où se trouve la rivière ne lui permet ni d’avancer, ni de rétrograder, prend la résolution de se fortifier sur le point où il se trouve et d’y attendre une crue d’eau. La pluie continue toute la journée et toute la nuit. On passe celle-ci avec les munitions préparées, les armes chargées et la mèche allumée. r / Du 20 Avril au 3 Mai. Villarino reconnaît le terrain, et après avoir fait prendre la grande tenue à tout son monde et disposer les outils nécessaires pour l’objet qu’il se propose, il invite Chulilaquini à se rendre en habit de cérémonie avec les principaux de sa tribu sur le point qu’il lui désigne. 11 s’y rend lui-même avec la moitié de ses gens ( 70 ) bien armés. Lorsque le eacique est arrivé, notre voyageur se plaee avec lui et l’interprète au centre d’un cercle que forment les Indiens. Là, il leur adresse une harangue dans laquelle il leur vante la puissance et les richesses du roi d’Espagne, dont il est un des moindres serviteurs. Il leur dit que son souverain nourrit, vêtit et comble de piesens tous ses sujets, et qu’il en use de même envers tous les Indiens qui s’unissent aux chié- tiens et reconnaissent son autorité; que Chulilaquini étant venu se mettre sous la pio- tection du pavillon espagnol, ils ne doivent point douter que l’expédition saura les défendre contre leurs ennemis , mais qu’il faut pour cela qu ils soient subordonnes et qu’ils suivent aveuglément les ordres qu’on leur donnera. Villarino termine son discours en faisant hisser le pavillon et tirer un coup de canon aux cris de vive le roi, que répètent tous les Indiens. Au même instant et à un signal convenu, les matelots jettent hahit bas, s’arment de haches et de pioches, et en un clin d’œil ils font un grand abatis de saules et disposent le terrain pour former une enceinte retranchée. Les Indiens, émerveillés de la vigueur et de la promptitude avec laquelle se font ces préparatifs, obéissent, sans mot dire, à l’ordre que leur donne Villarino, de tiansporter les arbres abattus sur les points qu’on leur désigne. En peu d’instans, l’ouvrage se ter- mine, et les alliés se trouvent maîtres d’un grand espace de terrain à l’abri de toute insulte de la part de cavalerie ; on ne laisse qu’une étroite ouverture du côte de la rivière, et les embarcations se prolongent en face pour la couvrir; enfin, le camp des Indiens s’établit dans cette espèce de fort. Chulilaquini , ivre de joie , embrasse Villarino et lui dit que c’est Pepechel (son bon génie) qui la envoyé dans ces lieux pour lui sauver la vie. En signe de reconnaissance, les Indiens tuent la plus grasse de leurs jumens, et en préparent un festin aux équipages; ils donnent à leur chef une brebis et deux chevreaux, et un somptueux dessert de pommes et de pommes de pin rend la fête complète. Notre voyageur organise des patrouilles, place des sentinelles avancées et prend toutes ses dispositions pour recevoir l’attaque annoncée. Mais tous ces prepaiatifs deviennent bientôt inutiles. On apprend que les Aucas ont suspendu leur maiche, parce que la Cacique Vieille, qu’ils ont trouvée sur leur chemin, leur a dit c[ue Chulilaquini et les chrétiens, ses alliés, les attendaient bien disposés à les recevoir, et qu ils étaient trop peu nombreux pour songer à attaquer ces forces réunies. Les Aucas envoient solliciter le secours et la coopération des Pehuenches; mais ceux-ci leur répondent quils ne doivent point compter sur eux, parce qu’avec les chrétiens il n’y a que des balles à gagner; enfin, leur ardeur se ralentit et les opinions se partagent. Les uns sont davis de pousser en avant; les autres jugent plus prudent d’attendre une meilleure occasion, la dispute s’échauffe, et nos assaillans finissent par en venir aux mains entre eux, et ne se séparent qu’après avoir laissé sur le terrain bon nombre de morts. L expédition se trouve donc délivrée, au moins pour le moment, des dangers dont elle était menacée. Le 23, au matin, les montagnes paraissent couvertes de la neige qui est tombée dans la nuit, et il gèle fortement dans le fond de la vallée. Villarino achète un cheval poui faire traîner son canot, et remonte la rivière l’espace dune lieue, jusqu à un endroit ( 71 ) OÙ il n’y a pas assez d’eau pour passer. 11 essaie de s'avancer par terre, mais il aperçoit des Indiens qui prennent la fuite en toute hâte, ce qui lui fait craindre une surprise et l’oblige à retourner au camp. Il reconnaît, dans cette excursion, l’embouchure du Huechum-hiiehuen , qui se précipite des montagnes de l’ouest , lesquelles sont à la distance d’une lieue en ligne directe; la force de celte rivière est à peu près la même que celle du Catapuli. Deux matelots partent à cheval pour reconnaître le cours du Hiiechum-huekuen , avec quelques Indiens qui vont chercher des pommes. Ils reviennent le 25 au soir et rap- portent à leur chef que leur voyage a été de huit à neuf lieues; que, dans cet intervalle, le Huechum-huehuen se partage en sept bras, qui se précipitent de la Cordillère, et dont les bords sont couverts de pommiers déjà dépouillés de leurs fruits par les Indiens. Ils sont arrivés très-près du pic Impérial, qui leur restait au nord, et là toute la plaine est couverte d’immenses bois de pommiers avec une telle abondance de fruits, que les Indiens ne se donnent pas la peine de cueillir les pommes, mais réunissent en tas celles qui couvrent le sol, pour en remplir leurs sacs. Le terrain de ces campagnes est légè- l’ement ondulé, extrêmement fertile et tout coupé de petits ruisseaux. Le lac Huechum se trouve derrière une montagne' que leur montre un Indien à deux lieues de dislance, et du point où ils se trouvent, en regardant à l’ouest, on ne découvre qu’une plaine à perte de vue, sans aucune montagne, et la Cordillère leur reste en arrière, au nord et au sud. Ces deux matelots visitent le camp de l’aieul de Chulilaquini , qui se compose de 80 à 100 tentes, et l’on peut déduire de ce fait la longévité de ces Indiens, puis- qu’ils célèbrent, pendant le séjour de Villarino auprès d’eux, l’entrée dans l’âge de nubilité de la petite-fille du même Chulilaquini, ce qui est parmi eux une époque solennelle; ainsi il y avait alors dans la famille de ce cacique cinq générations vivantes. Nos deux voyageurs voient aussi, en passant, la sepulture du cacique Guchumpilqui ; la terre est encore empreinte de son sang , et le frère de Chulilaquini veut le deterrer pour que les matelots portent sa tête à Villarino , mais l’heure avancée l’empêche de le faire. Les vivres de l’expédition commençant à s’épuiser, Villarino se dispose à partir, d’autant plus qu’il perd l’espérance de pouvoir envoyer un exprès à Valdivia et de se mettre en relation avec cette place. Il fait part de cette résolution à Chulilaquini, qui en est consterné, et qui le supplie de ne pas 1 abandonner ainsi, au moment où son fils est malade et ne peut monter à cheval ; que si c’est le manque de vivres qui l’oblige à partir, il saura bien lui en procurer, et effectivement il envoie de suite chercher deux vaches. Ce cacique ajoute qu’au moment ou les chrétiens se sépareront de lui , c’en sera fait de toute sa tribu , et que les Aucas viendront aussitôt pour 1 anéantir. Villarino lui demande comment il redoute à ce point les Aucas, quand il peut, en se réunissant au camp de son aïeul, se trouver a la tete de plus de 600 combattans; mais Chulilaquini lui répond que ce nombre n est rien auprès de la multitude d Aucas 1. Cette montagne est sans doute le volcan dont parle Falconer. ( 72 ) qui peuvent l’assaillir. Notre voyageur, touché de l’affliction du cacique, se résout à attendre encore quelques jours, jusqu’à ce que son fils soit en état de suivre 1 expe- dition. Ces Indiens mangent les pommes crues et rôties, en font sécher et en mettent dans tous leurs ragoûts. Les Aucas et les Pehuenches , en mangent bien moins , parce qu0 l’agriculture leur fournit d autres ressources^ mais ils font beaucoup de cidie, et pendant la récolte, ils sont presque toujours ivres. Quelques-uns de ces derniers viennent visiter Villarino , et confirment tous les renseignemens qu’il a reçus jusqu’à présent. Ils lui répètent qu’en trois journées de marche, sans changer de cheval, ils se rendent à Valdivia, et ajoutent que la cime du Pic Impérial, qu’ils nomment Yajau- naiijen , est toujours couverte de neige. De la croupe de cette montagne on aperçoit la mer, très -près (ce qui me semble peu croyable, quoique les Indiens assurent la même chose des montagnes au-dessus de Tucamelel, et que Villarino se croie à seize lieues seulement des côtes de la mer du Sud , croyance en opposition manifeste avec toutes les cartes connues). Villarino observe la latitude au confluent du lac Huechum- huehuen avec le Catapuli , et la trouve de 39° 40^ , fait contradictoire avec 1 obser- vation du 15 de ce mois. Le Mai il pleut, et dans la journée du 2 la rivière croît d’une demi-vare; le 3, au matin, la crue est de trois pieds. Villarino, résolu à ne plus différer plus long-temps son départ, fait prévenir Chulilaquini quil appareillera le lendemain. Celui-ci fait encore tous ses efforts pour le retenir et le conjure de l’atten- dre deux ou trois jours de plus, parce que l’une de ses nièces vient d accoucher; mais Villarino reste inébranlable et fait tous les préparatifs necessaires pour le depart. 4 Mai. On achève de charger les embarcations, et l’on emporte une grande provi- sion de pommes de diverses espèces, toutes très -bonnes. A huit heures et demie, Villarino fait ses adieux à Chulilaquini, qui l’embrasse en pleurant, et l’on se laisse aller au courant. On échoue trois fois dans la journée, et une roche défoncé une des chaloupes , qu’on est obligé de radouber. Villarino fait arracher cent petits pommiers qu’il place dans une caisse avec de la terre. Avant de perdre de vue le camp des Indiens, on les voit plier leurs tentes et réunir leurs chevaux en toute hâte. Dans l’après-midi, ils passent le long de la rivière et vont camper au-dessous de l’expédition; le cacique fait dire à notre voyageur que la crainte des Aucas l’oblige à fuir. 5 Mai. L’expédition continue à se laisser dériver. Levent est contraire; on n emploie d’autres avirons que ceux qui sont nécessaires pour gouverner , enfin on échoue trois fois, et malgré tous ces contre-temps, la force du courant est telle qu’on arrive à lile située à l’embouchure du Æ’o de la Encarnación, ayant parcouru , dans ces deux premières journées, le chemin de vingt-et-un jours en remontant. Toutes les hauteurs sont cou- vertes de neige. G Mai. On parcourt le chemin de neuf journées en remontant. Il tombe de la neige toute la journée; mais celle qui parvient au fond de la vallée, se fond à 1 instant. La rivière est plus haute de trois pieds qu’à Tépocjue où l’expédition a passé, de sorte ( 73 ) qu’on voit une foule de sources et de petits ruisseaux qui alors étaient à sec. Il pleut depuis la chute du jour jusqu’à dix heures du soir. Le 7 Mai, l’expédition sort des montagnes et atteint les falaises rouges , après avoir parcouru le chemin de huit journées. La neige continue. Le 8 Mai elle passe le Saut de Gegenes, où les embarca- tions échouèrent quatre fois. Malgré ces retards et le vent contraire, on parcourt le chemin de seize journées, que Villarino évalue à quarante lieues par les détours. Le 9 Mai, il plut; à onze heures, Villarino atteint Tile où il a enterré et caché des vivres. Il les fait charger et passe la nuit sur ce point. Le 10 Mai, on atteint le point où l’expédition a campé le 4 Février. Le jour suivant l’expédition campe à la vue des falaises du Rio Neuquen. Humectés par les dernières pluies, les terrains de la vallée sont plus verts et présentent un aspect moins triste qu’à la venue. — Le 12 Mai on atteint, à onze heures et demie, l’embouchure du Neu- quen, et Villarino trouve cette rivière plus basse que lorsqu’il a passé, ce qui lui ôte toute espérance de pouvoir la reconnaître. A mesure qu’on s’éloigne des montagnes le temps se radoucit. Le 13 et le 14 Mai, l’expédition arrive au point où elle a rencontré les Indiens Aucas le 31 Décembre de l’année précédente. — Le 16 et le 18 Mai l’expédition arrive et sé- journe au fort de Villarino , pour faire quelques réparations nécessaires. Tout est dans le même état. Le terrain lui offre de nouvelles preuves de sa fertilité. L’herbe a jusqu’à un mètre de hauteur. Il trouve de très-beaux pieds de fèves, provenant des graines tombées. Il fait semer une grande quantité de pepin§ de pommes. Du 19 au 25 Mai, la rivière continue à être très-basse. Le 22, elle monte tout à coup d’une manière extraordinaire. On passe le chemin des Indiens Tehuelches au sud, et Villarino rapporte, d’après les renseignemens de ceux-ci, que du moment où ils se séparent de la rivière, ils marchent un jour et une nuit sans rencontrer d’eau, et qu’ils emportent dans des peaux celle dont ils ont besoin. Dans leurs voyages au Puerto Desearlo , ils passent une rivière qui coule au sud et qui ne se dessèche jamais. Le 23 , l’expédition passe la Primera Angostura; le 24 elle franchit le Corte de Madera , et arrive enfin le 25 à l’établissement du Carmen , deux cent quarante jours après en être partie. Tel est le voyage de Don Basilio Villarino, voyage exécuté au milieu des plus grands dangers, et dans lequel il eut à surmonter des difficultés sans cesse renaissantes. Son intrépide auteur n’a eu en partage ni la réputation ni les honneurs, qui sont d’ordi- naire la récompense de semblables entreprises ; et il est mort obscurément dans une seconde excursion, où il tomba victime des mêmes barbares auxquels il était échappé dans celle-ci. Son nom et ses travaux sont restés ignorés, ainsi que ceux de plusieurs autres Espagnols dont les voyages au travers de ces vastes et sauvages con- trées ne sont pas moins surprenans que plusieurs de ceux qui ont obtenu l’admiration en Europe. HT. 2.* partie. »0 ( 74 ) 4-1^1 Extrait du voyage par terre de la Concepcion du Chili à Buenos- Jjres , de Don Luis de la Cruz, alcalde de la province de la Concepcion (1806).’ Jntuco est un village d’où l’on compte quatre lieues jusqu’au fort Ballenar. Ce village est situé dans une gorge qui court à l’est, et communique avec une autre courant N. S. On entre dans celle-ci quatre ou cinq lieues avant d’arriver à Antueo; c’est le commen- cement des montagnes. La gorge ne se rétrécit qu’en arrivant au Volcan; la largeur est quelquefois d’une lieue, d’autres fois d’une demi-lieue, et souvent beaucoup moins. Elle oiîre un chemin de charrettes; et, dans son fond, coule le grand Rio de la Laja. Au sud de la Laja sont les propriétés des habitans d’Antuco ; au nord le Potrero de Tupan. Le fort est situé sur une hauteur, élevée de 30 varas au-dessus du niveau de la vallée au sud et à 3 cuadras 3 de la rivière. Celle-ci reçoit plusieurs ruisseaux d’un bord et de l’autre. Les Indiens saluent en donnant deux abrazos. Lorsqu’ils se chargent d’escorter un chasque ou envoyé, ils reçoivent sa main de celle du chef qui expédie, voulant indiquer, par cette cérémonie , qu’ils le prennent sous leur sauve-garde, et ils remettent à l’envoyé la main de ceux qui doivent l’accompagner. Cruz reconnaît le chemin plus direct de Prancollan. Ce chemin conduisait a la Cueva. Il est abandonné pour avoir été intercepté par les laves qui ont coulé dans une éruption du volcan. U suit la gorge entre la Laja et les montagnes, par le rumb E. ^ S., pendant plus d’une lieue; il gravit une côte de 1 cuadra, et arrive à la bifurcation du vieux chemin et du nouveau, qu’il laisse au N. E. ^ E.; continue à gravir une côte escarpée de 27 cuadras, au haut de laquelle il trouve un plateau de 8 cuadras entre le volcan et la Sierra Velluda. Là il trouve le banc de la lave unie, ferrugineuse et pénétrée de petits cristaux jaunes, qui forment des aiguilles sur lesquelles on ne peut mar- cher sans danger. Il suppose que le banc a une demi-lieue de large. - Le volcan parait éteint dans l’été; mais vers le mois de Mai, quand les pluies commencent à tomber abondamment, il s’enflamme, de sorte que le feu s’aperçoit de presque tous les points de la province. On voit plusieurs bouehes qu’ont ouvertes les laves, et on entend con- tinuellement un bruit sourd, qui augmente quelquefois jusqu’à ressembler à des dé- charges d’artillerie. 1 " Journée. 7 Avril 1806. Du fort Ballenar à la Cueva. 1 .° Rumb E. i S.; direction sur la gorge entre le volcan et la Sierra Velluda. 14 cuadras. Bois de Cofgues, Robles et Arrayanes; un Estero (marais) qui court S. et N. et se jette dans la Laja, qui est à leur gauehe.- 2 cuadras; un estero, appelé Malarcura, du nom 1. Je possède l’original signé du manuscrit de l’auteur. J’ai cru devoir en donner ici un extrait à l’appui du tracé de l’Itinéraire de Luis de la Cruz, placé sur ma carte, d’apres le plan qu’en a fait M. Parchappe. 2. Mesure espagnole de près d’un mètre. • i «a 3. La cuadra espagnole est de lÔO varas. Il en va, suivant Cruz, 40 par lieue marine de au degré. ( 75 ) de la Sierra d’où il vient. — ■ 4 cuadras; côtoyant V estero par en haut, jusqu’à un autre bras qui descend d’une gorge entre la Sierra de Malarcura et un sommet de la Sierra Velluda. — 4 cuadras, séjour d’indiens; bois de Coygues et pâturages. — 4J( cuadras; à monter et descendre une petite montagne de pierre et sable. — 7’^ cuadras; terrain plat, pierreux, arbustes. — 7 cuadras. Estero de los Lunes (arbre) — 3 cuadras; esterillo de los Colegues. — Peu après un autre ruisseau, appelé del Pino. — 7 cuadras, et Fuerte viejo (le vieux fort), détruit dans le dernier soulèvement, en 1770. — Dans les environs un autre Estero de Tuhunleúvú^ large de 1 cuadra. — 4 cuadras; Estero de Coygueco — I cuadra de colline pierreuse; sur son sommet se sépare le chemin qui va à la scorie du volcan ; tous les esteros et ruisseaux ci-dessus courent au nord se décharger dans la Laja. — 2 cuadras par le flanc sablonneux du volcan, qui s’approche, sur ce point, de la Laja. Somme 61 cuadras ou 1 lieue et 21 cuadras. 2. ° N. E. 3 cuadras (l’état désigne le rumb E.) de montée et descente au milieu des rochers ; à V esterillo de Pesqiiecô ^ ( 1e marais de Pesqueco ) — 3 ){ cuadras , dans lesquelles on passe deux autres marais. — 4)( cuadras de scories; — 3 cuadras de scories et de pierres rondes — 3 cuadras. A Chacay, logement d’indiens entouré de pom- miers; six ruisseaux qui naissent du pied du volcan — 12 cuadras; sur un terrain plat de scories — 18 cuadras; par une montée insensible jusqu’au bord d’une mare pro- fonde, formée par un saut de la Laja — 3)/ cuadras; plaine de sable en face d’un seul arbre de Coygue, sur un rocher de la Sierra del Toro (montagnes) de l’autre côté de la Laja — 5% cuadras, par la plaine de sable; petite côte au haut de laquelle sé trouve la gorge entre le volcan et la Cordillera del Toro ; but de la direction. Une belle lagune d’où naît la Laja — 27 ){ cuadras; par la côte de la lagune et fin du volcan. 3. ° L’auteur ne désigne pas de rumb, parce que jusqu’à la Cueva le chemin fait un demi-cercle (quoique l’état signale le rumb de S. E. à O.). Autre banc de scories de 8)( cuadras; puis le chemin est sablonneux , entrecoupé d’amas de rochers. Toujours suivant le bord de la lagune il arrive à la Cueva, après une marche totale de 6 lieues et 9 cuadras. La Cueva est ainsi nommée d’une grotte qui se trouve sur le penchant d’une montagne et qui sert de refuge aux voyageurs. Cette montagne se trouve à l’O. de l’extrémité de la lagune et des chaînes qui naissent de la Velluda; elle est entourée d’une plaine arrosée de quatre ruisseaux, trois au sud et un au nord de la Cueva, qui tous courent à l’Orient se jeter dans la lagune, ainsi que tous ceux qui naissent des gorges de la Sierra del Toro , située de l’autre côté. — Les montagnes sont des roches jaunâtres et roses, excepté le volcan, qui est de sable noir mêlé de scories. 2.® Journée. 9 Avril. De la Cueva à Pichachen. 1 .° E. S. — 3 cuadras au Cerrito de la Cueva (colline de la Cueva) — 6 cuadras de plaine nommée Pichonguin ; ‘]\xs,vyik l’embranchement de deux chemins, qui vont l’un à Fillocura, l’autre à Trapatrapa — 14 cuadras de plaine — )( cuadra de descente douce 1. Leüvü signifie rivière dans la langue araucana. 2. Cô signifie eau dans la langue araucana. ( 70 ) à un marais qui sort d’une belle vallée du côté de l’O., appelée Paj-la/ec/imal/m^ — 15/, cuadras, jusqu’à un autre estero qui naît du penchant des montagnes et court à l’E. Don Luis de la Cruz a marché jusqu’à présent entre les Cordillères del Toro et de la Sierra Velluda, et dans celte gorge, court du S. au N. le Rio délos Pinos, qui se déchargé dans la lagune, après avoir reçu tous les ruisseaux et marais qu’il a passés — 5 cuadras; à un ruisseau qui a le meme cours — 1 1 cuadras; a 1 embranchement de tiois chemins, qui vont l’un à los Piñales, l’autre à Uñorquin, et le troisième, qui est celui qu’il suit à Pickachen. 2° N. J E. 14 cuadras au Rio de los Pinos, qui court au N. N. 0.; traverse la gorge où il court, entre dans une autre qui se dirige à l’E. — 22 cuadras; à V Estero de Coyague (marais de Coyague) , qui court de S. à N. jusqu’à cette gorge, et ensuite à l’E., pour se réunir au Rio de los Pinos — 4 cuadras, sur des montagnes couvertes de Leyngas. 3.” N. E., direction sur une trouée des montagnes de Pickachen. — 36 cuadras. Il passe deux marais qui ont le même cours que le Coyague; il y voit des arbustes de nirros. — 2 cuadras à un autre marais de même cours et commence à gravir le Pickachen •, le sol est de gravier; la pente est ondulée et pas très-raide. Le voyageur passe deux ruis- seaux qui, comme les précédens, vont se jeter dans le Rio de los Pinos. 26 ‘/, cuadras jusqu’à la trouée, d’où il relève le volcan a 1 0. — 7 cuadras de descente jusqu à une lagune d’où naît un ruisseau qui court à l’E, — 10)^ cuadras. Il continue à descendre et arrive à la base de la montagne, où il passe un marais qui court à l’E.; un autre vient d’une belle vallée du nord, et se réunissant au premier, ils se dirigent par une gorge à l’E. Toutes les eaux de la Cordillère, de ce côté, se dirigent à l’E.; beaucoup de lacs et d’arbustes dans les vallées; beaucoup de forêts de Leyngas sur les penchans, et beaucoup de Coroynon (plante). Les deux marais réunis prennent le nom de Reynguileimï. 3.® Journée. 10 Avril. De Pickachen à Moncol. 1. “ N. N. E. Le voyageur suit le cours du Reynguileimï, sur le bord S. 36 cuadras, jusqu’à un endroit pierreux — 36 cuadras, en passant plusieurs marais qui naissent de la Cordillère du S., et courant au N., vont se réunir au Reynguilemü ; au pied d’une courte descente, se trouve une belle plaine qui s’étend au N., et est baignée pai denx grands esteros. Elle se nomme Chapaleo. — 8 cuadras jusqu’au confluent des denx esteros du Chapaleo et du Reynguilemü. 2. ° N. i E. 7)( cuadras au passage du Reynguilemü, qui a 37 varas de large et trois quarts de profondeur. Il se rend au Cerro Moncol, nom d’un pic escarpé, au pied duquel le voyageur fait halle. Auprès se trouvent deux sources d’eaux sulfureuses formant une petite lagune qui se décharge dans la rivière. Au N. E. et E. s’étend une jolie vallée avec des lacs , d’où naissent des ruisseaux qui , courant de l’E. à l’O. , se réunissent au Reynguilemü. A l’E. se voit un cerro (montagne), nomme Mauli-Maulla. Les Pehuenches ont de grandes salines (qui peuvent bien être celles de 10. ou du 1. Mallin signifie marais dans langue araucana. ( 77 ) Colorado). La reunion du Litnaileíwú et du Neuquen forme le Rio Negro, que les Indiens connaissent sous l’un ou l’autre de ces deux noms. 4. ® Journée. 12 Ayril. De Moncol à Bime-Mallin. N. E. J E. 36 cuadras. L’auteur traverse de nouveau le Reyngiiileùm , passe auprès d’une petite lagune et arrive en face d’une Cordillère qui renferme des veines de roches rouges — 16 cuadras; le chemin rejoint de nouveau la rivière, qu’il repasse — 6 cuadras en remontant une gorge à la côte d’un ruisseau qui vient des montagnes du nord. 11 s’arrête à l’endroit nommé Bime-Mallin. Il va reconnaître la Cordillère du sud en repas- sant la rivière; les croupes sont minées par les petits mammifères nommés tucucutus , comme en Patagonie. Un Indien lui dit que les Ranqueles ont les mêmes usages que les Pehuenches. Les toldos du gouverneur Manquel sont à une lieue et demie plus bas sur le bord de la rivière. 5. ® Journée. 19 Avril. De Bime-Mallin à Butacura. 1. ° N. E. J E. 20 cuadras sur les contre-forts des montagnes du sud. — 28 )( cuadras, défilé de deux cuadras de large , entre le Rio Reynguileúvú et les montagnes. 2. ° E. J S. 36 cuadras. Il repasse la rivière, et arrive à des saules au bord d’un marais nommé Carrirol de Butacura. Le cacique Manquel, allant voir le cacique Huilliche Canigcolo, marcha six jours pour arriver à Huechuhuehun , où il se trouvait, et passa le Bio Limay-leúvú , fort et profond. 6.® Journée. 24 Avril. De Butacura au Bio Tocoman. 1. ° N. ^ E. Cruz repasse la rivière. — 10 cuadras de montée assez raide. 2. ” S. E. 26 cuadras. Il laisse au nord la tolderia (réunion de tentes) du cacique Carrilon, dont le sol est baigné de quatre ruisseaux qui courent à l’E. Il arrive à X estero Coyague. — 1 cuadra de terrain couvert de roches. — 21 cuadras un grand Estero appelé Chacayco. — 3 cuadras au-delà change de direction. Les deux esteros courent à 1 E. 3. ° E. S. E. 15)( cuadras jusqu’au point le plus élevé qui domine la gorge du Bio Tocoman. — 7 )( cuadras de descente. — 1 5)( cuadras jusqu’au Rio Tocoman, large d un demi-cuadra. Cette rivière court du S. au N. et va se jeter dans le Reynguileuvù , déjà grossi des ruisseaux passés aujourd’hui. — 7 cuadras de montée donne jusqu’à un beau pommier, au pied duquel coule un marais qui court à l’E. 7.® Journée. 25 Avril. Del Tocoman à Treucô. 1. ° E. S. E. 27 cuadras. L’expédition arrive à la cime de l’autre flanc de la gorge, qui a en tout 4 1 )4 cuadras. 2. ° N. E. I E. 72 cuadras, dans une plaine, jusqu’à un défilé entre une pointe de rochers et un ruisseau qui court au nord. — 12^ cuadras à X estero Guitaleckecura — 15)( cuadras. Il monte et descend une colline pierreuse et arrive à X estero de Treucô. ( 78 ) Molina, l’anuée d’avant, chargé de reconnaître le pas de Alico, pour aller en droite ligne à Buenos-Ayres, passa la première Cordillère, et prenant par \d.gov^e&eEpulavquen\ qui la suit au S., il passa les esteros de Dagnaeque, Liglewù et Rarinlemù par le plan de la Capilla minée, où Cruz eut une entrevue, près du Reynguileúvú ; ensuite il passa le Neuquen, qui reçoit tous ces Bios et esteros, et par ces collines du N. arriva ici. 8.' Journée. 26 Avril. De Treuco à Triuquicó. 1. ° Nv E. ’ E. Il passe X estero. — cuadras de montée douce d’une colline, en traversant plusieurs ruisseaux qui courent à l’O. se réunir au Treucô — 36 cuadras. Il est en face d’une petite montagne située au N. et nommée Piru-maliuida.^ 2. ° E. - S. 36 cuadras. Il parcourt une plaine jusqu’à une source jaillissante. Demi-cuadra de montée à un plateau de hauteurs qui servent de contre-fort au Cerro caicadeñ. Il relève le pic du volcan de Antuco au N. O. 3. “ E. cuadras. Sur les flancs des montagnes — 17 cuadras de descente à une de Auca - Mahuida. 3. ® N. E. ^ E. 108 cuadras. A 36 cuadras, il aperçoit de nouveau le lit du Cobudeúvú, à distance de deux lieues environ; du point où il l’a quittée, cette rivière fait un coude vers le S. Il passe au pied N. de la Sierra Aiica-Mahuida , qui court au N. E., jusqu’à joindre de petites montagnes blanchâtres, d’où il tire à l’E. S. E. et S. E. vers les plaines m. 2. partir. 1 1 ( 82 ) eu voyant beaucoup d’arbustes. Il arrive enfin à un bas-fond très-pierreux, nommé Quenicó, où il n’y a qu’une petite source d’eau. 17. " Journée. 14 Mai. De Quenicó à Luancô. N. N. E. 198 cuadras. Il trouve le même terrain. A 72 cuadras il relève le Cerro del Payen au N. O. j O. et celui de Chachalnien à l’O. ^ N.; entre ce dernier et le Cerro de Auca-Mahuida , qui ne peut plus se voir, vient le chemin. 45 cuadras plus loin, il trouve une grande caverne de pierre, dont la bouche a 12 ou 14 varas et le fond le double, il y a aussi dans cet endroit beaucoup de scories, de même que sur le reste du chemin jusqu’à Luancô, qui est un beau vallon de 15 cuadras de large, de l’E. à 10., avec des sources abondantes à son extrémité, mais un peu salées. Ici se réunit le chemin suivi l’année précédente par Don Justo Molina. Luis de la Cruz relève le Payen à l’O. N. 0., le Ghachahuen à l’O., et le chemin de Molina au S. S. E. 18. " Journée. 15 Mai. De Luancô a Carcaco. E. 90 cuadras. Les arbustes continuent; on voit plusieurs sources saumâtres et un petit espace de scories. Il arrive à Carcacô, où il y a une source abondante de bonne eau. 19. " Journée. 16 Mai. De Carcacô à Guacahue. E. 198 cuadras. Les arbustes sont toujours abondans; on ne voit dans la plaine que quelques espaces de pierres de scories jusqu’à Guacahué. 20. " Journée. 17 Mai. De Guacahue à Piielce. E. 144 cuadras. L’auteur traverse la plaine jusqu’à V estero de Puelce, qui naît de medaños (dunes) , court au S. et se perd. Cet endroit est le point de réunion des chemins des Huilliches, des Planistas, des Pehuenches et des Malalquinos de la Cordillère à Buenos-Ayres et à Mamilmapu. Le Cobu-leùvù se trouve à cinq lieues au sud. La plaine est toujours couverte de bois d’arbustes. Le voyageur y trouve des Indiens campés au bord de X estero. Ce sont des Indiens de Mamilmapu qui viennent de Curamalal, près des salines de Buenos-Ayres et vont aux montagnes. Ils sont restés près d’une année en chemin, ont passé par un Diirasnal (bois de pêchers) à l’endroit où finit le Chadi-leùvù, qui forme là un estero; ce parage se nomme Diguacalel, et X estero C uraco : ils ont toujours trouvé de l’eau, mais saumâtre; les terrains plus au sud sont couverts de bois impénétrables, et il y en a également de très -touffus sur le chemin qu’ils ont suivi. Cruz appelle ces indiens Ranquilinos. 21." Journée. De Puelce à Chadicô. 1. " E. 8 cuadras. Il suit la plaine. 2. " N. E. J N. 100 cuadras. Jusqu’à un bois épais d’arbustes. 3. ° N. E. - E. 39 cuadras. 11 arrive à Chadicô^ nom d’une plaine où courent Irois ruisseaux qui naissent à l’O. entre des pierres, et se perdent un peu plus loin; leur eau est très- salée, et tous les alentours sont couverts d’efflorescences salines. Fous les arbustes sont épineux , excepté celui de marras. 1. Chadi signifie sel dans la langue araucana; Chadicô signifie eau salée. ( 83 ) 22/ Journée. 23 Mai. De Chadicô à Chadi-lemü. 1. ” E. N. E. 54 cuadras. Cruz passe la Cañada de Betrequen^ dont les bords sont couverts de bois de part et d’autre, et il arrive à V estero de Potrol , si salé, qu’il pro- duit du sel dans l’été. 2. ” N. E. J ]N. 130 cuadras. A 72 cuadras il passe un medaño, (dune), où les arbres et arbustes sont plus grands que les antérieurs et arrive au bord du Chadi-leúvú (le tableau dit en tout 286 cuadras et le manuscrit 292). Le cours de la rivière est au S.^ E. Les bords sont couverts de pajonales (d’herbe) et forme de jolies lies; l’eau y est très- limpide, un peu saumâtre. De l’autre côté on voit une hauteur de pierres à aiguiser (nommée pour cela Limen-mahuida) couverte d’arbustes. Tous les alentours, autant que la vue peut s’étendre, sont couverts d’arbustes avec peu d’herbe. La largeur de la rivière est de 98 varas; sa profondeur de 2 varas; le fond est couvert de plantes. H y a dans les environs beaucoup de cochons sauvages. Les Indiens disent que le Chadi-leúvú se nommait auparavant Ocupal; qu’il naît de la Sierra Malalque, et que son bras principal courait entièrement par le lit du Potrol, passé hier; mais qu’il fut détourné vers le lit actuel par un éboulement, laissant dans l’autre lit très- peu d’eau et très-salée; que le Potrol se réunit à lui à cinq lieues, au point même où il se joint au suivant, qui doit être le Desaguadero, car les mêmes Indiens disent que le Diamante, qui sort de l’endroit appelé Cura, court à l’orient et se réunit à la rivière qui reste à passer. Ces rivières, réunies vers le sud, forment dans ces plaines d’immenses lagunes jusqu’à leur réunion avec le Chadi-leúvú , à cinq lieues à peu près de ce point; d’où elles courent toutes réunies, environ dix lieues, pour se jeter dans un grand lac. Ils ajoutent que le Chadi-leúvú naît dans les Andes, où il se forme des esteros Pelahuen-leúvú , Malalgue-leúvú , Chadicó-leúm , Aylon-leúvú , Chacayco- leúm, Picki-malal-leúvú , Cobu-leúm, et que dans les plaines il ne reçoit aucune rivière jusqu’à sa réunion avec le Desaguadero, qui vient réuni avec le Diamante. 23.® Journée. 25 Mai. De Chadi-lemü au Desaguadero. 1. ° E. S. E. 6 cuadras. Toujours en suivant la plaine le voyageur tourne une lagune qui communique avec le Desaguadero. 2. ° E. N. E. 36 cuadras. 11 passe des medaños (dunes) couvertes d’arbustes et arrive au Desaguadero, qui court du N. au S., faisant beaucoup de détours et de lagunes. Tout le terrain entre les deux rivières est de dunes de sable couvertes d’arbustes. La larseur de la rivière est de 1 16 varas; sa profondeur de 6 varas; l’autre rive est également cou- verte de dunes peuplées d’arbustes et d’un peu d’herbe. 24.® Journée. 29 Mai. Du Desaguadero au Pajonal de Tripaque. 1 N. E. 24 cuadras. 11 suit par un medaño couvert d’arbustes et de pâturages jus- qu’au bord d’un autre bras du Desaguadero qui forme de grandes et belles lagunes. Il a 40 varas de large, mais est guéable. Cette île a six lieues de long du N. au S. ( 84 ) 2.° N. E. j E. 34 cuadras. Il passe à 6 cuadras une belle lagune du côté sud dépen- dante de la rivière et arrive au bord d’un pajona/ (herbage) d’une autre lagune, nommée Tripaque, également indépendante du Desaguadero, ainsi qu’une infinité d’autres. Cet endroit ressemble aux lagunes de Guanacache , avec cette différence que le Chadi-leúvú les forme séparément en une seule ligne, jusqu’à sa réunion avec le Desaguadero, qui a lieu à cinq ou six lieues plus bas ; et que les premières se déchargent au moyen de ce même Rio Desaguadero, tandis que celles-ci, par le moyen du Chadi-leúvú, vont se perdre dans une belle et profonde lagune, à quinze ou vingt lieues, nommée Urre- lavquen, c’est-à-dire Lagune amère. ^ Cruz fait voir que l’abbé Molina s’est trompé dans sa carte, en assignant à ses rivières un cours qu elles n’ont pas. Plusieurs Indiens assurent que le Chadi-leúvú, après sa perte, reparaît plus loin, à travers des dunes, ayant l’aspect de petits ruisseaux , qui bientôt forment une rivière considérable qui va jusqu’à la mer. Les Huilliches disent à Cruz que le Rio Limay-lemü naît dans leur pays d’une belle lagune, nommée Alomini, qui est au milieu des premières Cordillères de l’O., vers le travers ée Ma^iia^ua^, qu’au commencement ce n’est qu’une petite rivière, ne devenant très -forte que par celles quelle reçoit ensuite; que la lagune est très -grande et qu’on marche un jour et demi sur ses bords; que le Limay-leúvú, après en être sorti, reçoit au milieu de la Cordillère les esteros Matañancu - leiïvü , Rucachoroy-leúm , Gaelhuen- leiivù, Pichi-leimi, Mayen-leùvü et Nahuelhiiapi-leïwû, et que la lagune est située au milieu des Cordillères Miquen et Guenuco; qu’il n’existe point de lagune Nahuelhiiapi , mais bien un tnallin de ce nom, qui le donne à V estero déjà nommé, lequel tombe dans le Limay-leúvú; et que le lae Alomini est celui qui a dans son milieu une île couverte de chacays et de beaux pins. 25." Journée. 31 Mai. De Tripaque à la travesia de Meuco. N. E. - E. 180 cuadras. Il suit des terres sablonneuses couvertes d’arbustes et arrive à une prlirie après avoir traversé un espace de grands arbres de currimamil. Chemin sans eau. 26." Journée. 1.” Juin. Jusqu a Meuco. 1. ’ N. E. ^ E. 72 cuadras. Même terrain. 2. ° E. N. E. 180 cuadras. Terrain plus fixe et plus garni de pâturages. H arrive a Meuco, petite plaine, où il y a deux sources permanentes et quelques petites lagunes qui se sèchent; celles-ci sont entourées de medaños (dunes) élevés. 27." Journée. 3 Juin. De Meuco à lolvan. 1. “ E. N. E. 36 cuadras. Des medaños sans arbres jusqu’à une lagune nommee Gualico. 2. "’ N. N. E. 114 cuadras. Jusqu’à un medaño nommé Tolvan, sur lequel on trouve de l’eau douce et quelques algarrobos. 11 y trouve les Toldos du cacique Angueñan, et voit aux environs beaucoup de medaños. í i 4 T ( 85 ) 28/ Journée, 4 Juia. De Tolvan à Butatequen. N. j N. E. 66 cuadras. II sort entre deux medaños de l’enceinte que ceux-ci forment autour de Tolvan. A 20 cuadras, il passe la laguna Buta-lavquen , et à 20 cuadras plus loin celle de Maribil. 11 chemine par une plaine de pâturages, sans arbres, et arrive à la laguna de Butatequen. 29. ® Journée. 5 Juin. De Butatequen à Bimecô. 1." N. E. J E. 36 cuadras. A quelques cuadras il trouve la Laguna Bingancó, entourée partout de beaux chañares (arbres). >2.° N. E. I N. 108 cuadras. Il suit des bois continus de cháñales, une légère colline jusqu’à la Laguna de Chadi-lavquen, qui reçoit un ruisseau d’eau douce par le sud, mais est salée. Il voit la Laguna Metanquil et arrive à la Laguna Rimecó. 30. ® Journée. 6 Juin. De Bimecô à Curalavquen. N. E. ^ N. 108 cuadras. 11 voit toujours dans la plaine des bois de chicóles et des chañóles, et terrain sablonneux. 11 passe à la Laguna Cura-lavquen. 31. ® Journée. 9 Juin. De Ciira-lavquen à Binancô. E. N. E. Il suit le même terrain couvert de bois de chañares au nord et de collines basses au sud. 11 arrive aux pozos (puits) de Binancô. 36 cuadras. (L’itinéraire diffère de l’état, qui donne 54.) Les Indiens disent qu’ils récoltent beaucoup de miel d’abeilles dans les chañares. 32.® Journée. 12 Juin. De Binancô à Calchahue. 1. ” N. E. ^ E. 108 cuadras. Dans la plaine, jusqu’à passer un bois de très-beaux cháñales. s 2. ” E. J S. Plus de 3 lieues (l’état dit 36 cuadras). 8 cuadras de clairière, puis des bois des mêmes arbres jusqu’à une belle plaine, nommée Calchahue , entourée de bois. Les arbres sont très-grands; leur feuillage peut avoir autant de circonférence qu’une grande roue de charrette. Bon terrain pour labour. 33.' Journée. 13 Juin. De Calchahue à Puitril-malal. E. N. E. 90 cuadras. Le voyageur trouve toujours des bois dans la plaine. A 12 cua- dras il voit une lagune, et arrive à la Laguna Puitril-malal, où se trouve le toldo du cacique Payllaquin. Un Indien répète à Cruz qu’il a vu la source du Limay-leúvú, et que c’est le lac Alomini, qui a une ile au milieu; que Nahuelhuapi n’est pas un lac, mais un mallm (marais), d’où naît un esterillo qui se jette dans le Limay-leiwù; qu’il a connu une autre grande lagune, nommée Huechum-lavquen , sur le bord de laquelle vivent beau- coup d’indiens Huilliches; que les rivières qui se déchargent dans le Limay-lemà sont le Huechum-huenen et autres nommées dans la journée du 24. 34.® Journée. 15 Juin. De Putril-malal à Loncoche. N. ^ E. 72 cuadras. Bon terrain de bois de cháñales et d’espinillos. Le chemin est frayé depuis Cura-Iavquen. A 36 cuadras il trouve la Laguna Nañay. A 36 cuadras de plus la halte de Loncoche, marquée d’un puits. Les bois sont moins épais. 35. ® Journée. 16 Juin. De Loncoche à Retequen. N. I E. 4 Í cuadras. Dans la plaine jusqu’à la Lagunilla de Retequen , auprès de laquelle il y a quelques beaux espinillos (arbres). 36. ® Journée. 17 Juin. De Retequen à Reminhue. N. E. 108 cuadras. Le terrain est d’abord nu; puis il traverse un bois d’espinillos de 20 cuadras et arrive à une lagune salée nommée Peninque. 37.® Journée. 18 Juin. De Peninque h Pel-lavquen. 1. ® N. E. I N. 144 cuadras. Le terrain est uni et couvert de bous pâturages. 2. ° N. 4 N. E. 72 cuadras. Dans la même plaine, jusqu’à la lagune salée nommée Pel-lavquen. H y a auprès des bouquets épais de cháñales et d’espinillos. 38. ® Journée. 19 Juin. De Pel-lavquen à Michin-huelu. N. J N. E. 72 cuadras. Le terrain est toujours nu jusqu’au médano de Michin-huelu , auprès duquel est une lagune. 39. ® Journée. 20 Juin. De Michin-huelu à Rinancô-Loh. N. ^ E. 90 cuadras. Au milieu de la plaine sans trouver un arbre ni un arbuste. Il arrive à des medanitos (petites dunes), au milieu desquels il y a une petite lagune. 40.® Journée. 2l Juin. De Rinancô-loh à Giiahuaca. 1 N. ^ E. Le même terrain continue. 72 cuadras jusqu’à un marais couvert de joncs. 2.® N. N. E. 72 cuadras jusqu’à Guahuaca, médanos avec trois lagunes. 41.® Journée. 22 Juin. De Guahuaca à Guenteau. N. N. E. 90 cuadras d’un terrain uni sans arbres -jusqu’aux medaños de Guenteau, au milieu desquels est une petite lagune d’eau douce et une grande lagune d eau salée à 8 cuadras au sud. 42.® Journée. 24 Juin. De Guenteau à Piehinlob. N. E. j N. 42 cuadras (l’état dit 156). La plaine continue et les arbres ont entiè- rement cessé; il arrive aux médanos de Piehinlob, où se trouve une lagune. 43.® Journée. 25 Juin. De Piehinlob à Blanco-manca. N. E. ^ N. 189 cuadras (l’état dit 41). Il passe cinq lagunes avec médanos, ainsi que celle à laquelle il arrive, nommée Blanco-manca. 44.^ Journée. 26 Juin. De Blanco-manca à Chicoleó. N. E. ^ N. 144 cuadras. Il traverse la plaine jusqu’à la lagune de Chicalcô, où il y a un petit bouquet de bois. 45.” Journée. 28 Juin. De Chicoleó à une Laguna (^Lavquencó). ]\. E. ^ N. A 24 cuadras il arrive à une lagune, où il s’arrête à cause de la pluie (l’état dit 41 cuadras). 46.” Journée. 29 Juin. De la Laguna à la Ramada. N. E, ^ N. 81 cuadras. Il passe une grande lagune d’eau douce et arrive à une lagu- nilla (petit lac), auprès de laquelle est un bouquet de chañares. Cet endroit se nomme la Ramada. 47.” Journée. 30 Juin. De la Ramada à Chipay-lavquen. N. E. J E. 198 cuadras. La plaine continue sans arbres èt avec de bons pâturages; à 40 cuadras, il passe deux Lagunas acollaradas (deux lagunes réunies par un détroit), nommées Nahuelcô, artive à une lagune d’eau douce nommée Chipay-lavquen. 48.” Journée. 1.”’' Juillet. De Chipay-lavquen à Chadi-lavquen. 1. ” S. S. E. 10 cuadras. Il suit le bord de la Laguna, pour la tourner. 2. ” N. E. ^ N. 8 cuadras. Idem. 16 cuadras depuis cette lagune jusqu’à la rive nord d’une autre salée, si grande qu’on n’en voit pas l’extrémilé. Il laisse ensuite à droite et à gauche diverses lagunes; il aperçoit, à l’E., une lagune ronde d’une lieue de circon- férence; après trois heures et demie de marche, il change de rumb au N. E. et arrive au bord S. de la lagune Chadi-lavquen. Il a marché en tout 162 cuadras (l’état dit 152). 49. ” Journée. 2 Juillet. De Chadi-lavquen au Sauce. N. E. J E. (l’état dit N. E. N.) A 12 cuadras, il voit deux Lagunas acollaradas ; il laisse ensuite diverses lagunes à droite et à gauche. A 144 cuadras il suit la rive nord d’un très-beau lac, sur le bord duquel on voit de petits saules, les seuls arbres deces campagnes. En tout 180 cuadras , jusqu’à la Laguna del Sauce (le lac des Saules). 50. ” Journée. 4 Juillet. De Sauce à Siete Arboles. N. E. I N. 216 cuadras. Il passe dans la plaine devant plusieurs grandes lagunes et arrive au milieu de trois, où il s’arrête. L’endroit se nomme Siete Arboles (les sept arbres). 51.” Journée. 5 Juillet. De Siete Arboles à Melincué. N. E. (l’état dit E. N. E.) A la demi-lieue, il voit une lagune d’eau douce permanente. A une lieue de plus, il passe entre deux lagunes séparées par une colline de 1 )/ cuadras. A deux lieues plus loin, il en laisse une autre au nord. Il arrive enfin dans le chemin de Mendoza , qu’il suit une lieue, et, le laissant au sud , coupe droit au Fort de Melincué, après une marche de 180 cuadras. ^ Eoctvciit (ill uoycL^s J^ciit bh 1780 * ci Lets Sciliticis y jyciv H)oti P^blo Zi zu b y officier de la marine espagnole. Au mois d’Octobre de l’année 1786 il partit, pour Las Salinas, delà Guardia de Lujan, une expédition chargée d’en l'apporter du sel, qui, a cette époque, était lareà Buenos- Ayres. On pensait à former, sur la lagune, un établissement et une ligne de forts qui pussent pi’otéger les convois, et cest pour obtenir les données necessaues a 1 execution de ce projet, que le vice-roi. Marquis de Loreto, commissionna Don Pablo Zizur, sous-lieu- tenant de frégate et premier pilote de la Réal Armada, afin cj[u’il levât le plan topographique de la lagune et de ses alentours, et traçât l’itinéraire depuis la Guardia de Ziÿon jusqu’à Salinas. Zizur reçut l’ordre le 10 Octobre et partit de Buenos-Ayres le 13. Il arriva le jour même à la Guardia de Lujan, où l’on lui prépara une escorte qui devait l’accom- pagner jusqu’à ce qu’il atteignit l’expedition partie depuis plusieuis jours. Zizur partit de la Guardia de Lujan le 14, et alla passer la nuit près du Bio Salado. Le 1 5 , il atteignit, au coucher du soleil, la Cruz de Guerra, ou il fit halte pour mettre les armes en état, parce que, vers ces parages, on pouvait commencer à craindre de rencontrer des Indiens; il continua ensuite jusqu’aux medaños Monigotes, où il passa la nuit. Le 16, il partit à trois heures du matin et arriva à onze heures à la Laguna Cabeza del Buey, considérée comme la moitié du chemin de la Guardia de Lujan à Salinas : après une heure de repos, il continua sa marche, et rejoignit l expedition à sept heures et demie du soir, à la distance de 65 à 70 lieues de la Guaidia de Lujan, selon son évaluation. Le 17, on ne marcha pas. Le 18, le 19, le 20 et le 21, luient employés pour arriver à la Laguna del Monte; le 22 et le 23 jusqu’à la Laguna de los Paraguayos ; le 24 et le 25 jusqu’à Salmas. Zizur, que la nécessité de rejoindre l’expédition, obligeait à marcher rapidement, leseï va les observations pour le retour, parce qu’alors les charrettes devant être pesamment chargées, la marche devait se faire avec beaucoup de lenteur. Les 26, 27 et 28 Octobre furent employés à lever le plan de la Laguna de Salinas. Le 29 , Zizur parcourt les environs. Le 30. Il observe la hauteur méridienne du soleil, sur la rive N. de la lagune, et en déduit la latitude 37° 10'. Il découvre une autre lagune et de grands bois dans l’O. Le 31, il parcourt le terrain au N. Le 1.*’^ Novembre il reconnaît la partie S. de la lagune, et du point le plus élevé de la hauteur méridionale, qui borde la Cañada Pantanosa ; il observe la latitude pai 37° 12', et relève le campement au N. 49° O., à. la distance de trois quarts de lieues du bord S. de la lagune. Il résulte de la reconnaissance, qu’à la partie australe de la lagune, le terrain s’élève insensiblement, à partir de ses bords, jusqu à une hauteur de 20 varas environ, ce qui forme une crête de hauteurs qui bordent le bassin, et dont 1. Ce voyage, indispensable à l’itinéraire que j’ai donné dans la carte, a été extrait par M. Parchappe sur le manuscrit original, déposé au Bureau topographique de Buenos- Ajres. ( 89 ) l’éloigaement varie, mais ne dépasse jamais une lieue. A partir de celte crête vers le S., le terrain est légèrement ondulé, et l’on découvre épars çà et là des medaños (dunes); petites inégalités qui n’empêchent pas que l’ensemble ne forme une surface très- horizontale. Le terrain se compose de sable rouge si délié qu’on a beaucoup de peine à marcher et que les chevaux enfoncent jusqu’à mi-jambe. Les Indiens assu- rent que tout le terrain veis le S., à une grande distance, est de la même nature, et que les nombreux pantanos (marais) qui s’y trouvent le rendent presque inaccessible; ce qui fait qu’ils le fréquentent peu. Il n’y a d’eau et de bois qu’aux environs de la lagune. Le 2 Novembre, il part, accompagné du commandant et d’un fort détachement pour aller reconnaître la Laguna del Oeste, mais ayant rencontré à moitié chemin des Indiens qui venaient faire une visite, ils retournent sur leurs pas. Le 3 , il va effectuer la reconnaissance , accompagné de 30 hommes d’escorte ; ils suivent, pour y arriver, le fond des Cañadas (vallées), et s’aperçoivent, au moment où ils atteignent le bord de la lagune, que les Indiens les épient d’une hauteur située au N. et dominant tous les alentours. Zizur suit le bord méridional et va se placer sur le haut d’une falaise, qu’il atteint au bout d’une lieue, en parcourant un terrain nu. De ce point il domine non-seulement toute la lagune, mais encore la campagne, surtout celle du nord. Il évalue la hauteur de la falaise à 35 varas au-dessus du niveau de l’eau. La Laguna del Oeste est de forme irrégulière et allongée de l’E. N. E. à l’O. S. O. Son étendue peut être d’une lieue et demie à deux lieues; sa largeur, qui varie, est la plus considérable vers l’extrémité orientale, où elle peut être d’une grande demi-lieue. Cette lagune est située dans une espèce de cañada (vallée), et bornée au N. et à l’O. par des hauteurs qui ont au plus 15 à 20 varas d’élévation. A partir du point où se trouvait Zizur, la falaise continue, en conservant la même hauteur jusqu’à l’extré- mité occidentale. A partir du même point, jusqu’à la pointe orientale, le bord de la lagune est plat, et la hauteur s’éloigne d’un quart de lieue. La partie N. et O. est couverte de bois épais, lesquels, au dire d’un captif, qui venait d’échapper aux Indiens, continuent sans interruption jusqu’à la Cordillère du Chili. Au long de la barranca du Sud (falaise) le bois ne forme qu’une lisière; les arbres dont il se compose sont Val- gorrobo, \di caronilla , le chañar, et beaucoup de broussailles. — Vers l’occident, la cañada tourne vers le N. et Zizur ignore si la lagune se prolonge également dans cette direction, parce qu’aime pointe de hauteurs borne la vue. 11 y a au S. deux sources d’eau potable, et Zizur croit qu’au N. on doit en trouver en abondance, à cause de la toldería d’in- diens qui s’y rencontre. La lagune est très-vaseuse; son eau extiêrnement saumâtre, et les soldats y virent un peu de sel. Zizur conclut du relèvement d’un bouquet d’arbres, placé déjà sur son plan, que la lagune est située à l’O. S. O. du campement, et à la distance de trois à quatre lieues. 1 2 III. 2.^ partie. ( 90 ) Description de In Lngunn de Snlinns et de ses environs. Le bord septentrional de l’extrémité orientale de la lagune de Salinas se trouve par les 37° 10' de latitude, et 4° 36' à l’O. du méridien de la Guardia de Lujan, d’où il résulte quelle reste au S. O. ^ O. de ce point, et en est éloigné de 100', 3 (lieues de 6000 varas), en ligne directe, et de 112 par le chemin frayé. La figure en est très- irrégulière; elle est entourée de hauteurs, dont les plus élevées ont 20 à 25 varas au-dessus de son niveau. Ces hauteurs forment une espèce de hassin, de sorte qu’on n’aperçoit la lagune que lorsqu’on en est près, à moins que la vue n’enfile une des cañadas qui y aboutissent. Les hauteurs, en général, naissent du hord de la lagune, et s’en éloignent de quantités diverses, qui ne passent jamais une demi-lieue. Cest sur le côté N. qu’elles approchent le plus, et il y a trois points, où la hauteur est coupée à pic, sur le bord de l’eau. Zizur les a nivelés, et leur a trouvé l’élévation commune de 20 varas, d’où il a déduit celle des lomas (collines). Le plus occidental de ces trois points est voisin d’une petite cañada , qui communique à celle de Los Manantiales. Plusieurs canadas aboutissent à la lagune, mais les seules remarquables sont la Pan- tanosa, celle qui conduit aux Manantiales, et celle qui porte le dernier nom. Ces deux dernières peuvent être considérées comme n’en formant qu’une seule. Zizur a donné le nom de Pantanosa à la première, parce quelle est tellement bourbeuse, qu’a son em- bouchure dans la lagune, les chevaux s’enfoncent dans la vase jusqu’au poitrail. De ce point, son cours se dirige, eu général, à l’E., formant quelques sinuosités; sa largeur varie; elle est de mille varas à son embouchure, au fond du bassin, et de là elle va en rétrécissant, de sorte qu’à un tiers de lieue elle n’est plus que de 200 varas. Du fond de cette espèce de sac {rinconada) , la canada s’élargit de nouveau jusqu au point d avoii quelquefois une lieue d’un bord à l’autre. Tout le fond du bassin est plein d’arbustes et de petits chañares, et sur le penchant des hauteurs, il y a quelques algarrobos qui forment bouquets. La petite cañada, qui communique avec celle des Manantiales et qui nen est qu un rameau , se dirige de la lagune au N. O., et au bout d’une demi-lieue se réunit à l’autre. La cañada de los Manantiales a son embouchure près de celle de la précédente, et de là elle se dirige généralement à l’O. j S. O., jusqu’à la Laguna del Oeste. Les Indiens et les captifs disent quelle se prolonge plus à l’O. Sa largeur varie et ne dépasse pas une demi -lieue; elle est coupée de plusieurs albardones. Près de son embouchure et sur ses côtés, principalement sur celui du N., il y a plusieurs sources deau douce, formant de petits ruisseaux qui vont se décharger dans le fond du bassin et y donnent naissance à diverses petites lagunes dont l’eau, quoique saumâtre, peut servir à abreuver les bestiaux; c’est pour cela et à cause de l’abondance du pâturage, que les expéditions faisaient ordinairement paitre leürs animaux dans cette cañada. G’est aussi dans son bassin que se trouve le chemin frayé par les Indiens, conduisant jusqu’à leurs tolderías, et selon eux jusqu’à la Cordillère. ( 91 ) A l’extrémité orientale de la lagune, les éboulemens causés par les eaux pluviales, ont formé une rinconada (recoin); espace entouré de falaises qui, de 3 varas qu’elles ont à l’entrée, s’élèvent jusqu’à 6 dans le fond. Ce réduit, qui pourrait, à l’entrée, se fermer par une palissade, et servir à enfermer les animaux, a 340 varas du N. au S. , 260 de l’E. à l’O. et 40 de bouche. Il y a au fond une source d’eau douce et des arbustes sur le pourtour. La seule eau douce qu’on rencontre dans ces parages est celle de diverses sources qu’il y a sur les bords de la lagune et qui se distribuent de la manière suivante. A l’E. il y a le Manantial (source) del Commandante , ainsi nommée parce que c’est là que campent les chefs des expéditions. Cette source naît à 300 varas du bord de la lagune, et forme un rviisselet dont l’eau est très-bonne et assez abondante pour fournir aux besoins d’une expédition, quelque nombreuse qu’elle soit, et en y faisant des reprises, il pourrait servir à abreuver les bestiaux. A rO. il y a une autre petite source d’eau douce qui naît près du boid de la lagune, parce que là le pied de la falaise se rapproche beaucoup; elle ne donne pas tant d’eau que la précédente. A l’E. du Manantial del Commandante et près des falaises à pic , du côté de l’O. , se trouve une troisième source d’eau douce, qui naît à 350 varas de la lagune et s’y dé- charge au moyen d’un petit ruisseau : elle est moins abondante que la première. De ce point jusqu’au potrero natural (parc naturel) de l’extrémité E., on ne trouve aucune source, mais on remarque que, sur toute cette étendue, les terres laissent filtrer de l’eau douce, de sorte qu’en creusant quelque peu, sur le penchant de la hauteur, on a de suite un réservoir plein d’excellente eau. Au N. du potrero il y a deux sources de très-bonne eau qui naissent du penchant de la hauteur, à une demi-lieue de la lagune et forment deux ruisseaux, coulant jusqu’à celle-ci au fond de deux petites cañadas. Au fond du potrero il y a également une source de bonne eau, et à une petite distance au S., il y en a une d’eau un peu saumâtre. De ce point jusqu’à la cañada Pantanosa il n’y a aucune eau, mais dans cette cañada on voit la source. En continuant le tour de la lagune, on ne trouve plus que des filtrations, d’eaux salées. Entre le Manantial del Commandante et celui qui suit à l’E. croissent quelques brous- sailles et petits algarrobos; mais de là on n’en rencontre plus ni sur le bord du lac, ni sur les hauteurs, excepté au potrero. A partir de ce point il y a quelques algarrobos épars sur les hauteurs, et tout est couvert de divers arbustes jusqu’à la cañada Pan- tanosa, et plus loin le bois commence à devenir épais et parfois il est impénétrable; il se compose de divers arbustes, d’algarrobos , d’espinillos et de chañares; il y a des espinillos et surtout des algarrobos assez grands, car Zizur a vu quelques-uns de ces derniers qui avaient 3 varas de circonférence. Autour de la lagune on voit, sur plusieurs points, une espèce de tosca (argile durcie) rouge, tendre et facile à travailler. Le fond de la lagune est très-uni, avec une légère pente vers le centre; il se compose V ( 92 ) de sable rouge et d’argile, dont le mélange forme un terrain très-fangeux, surtout vers les points où se déchargent quelques sources , et au centre , où les chevaux s’envasent de manière à ne pouvoir plus se mouvoir. C’est sur cette superficie que se trouve le sel cristallisé, par couches superposées, et dont l’épaisseur augmente de la circonférence vers le centre. Il y en a quelques-unes que leur dureté ou leur épaisseur na pas permis de rompre, de soi te quon ne peut juger de leur grosseur. Sur la surface du sel, il y a tout au plus trois quarts de varas d’eau. Lorsque celle-ci est poussée par le vent, elle laisse à découvert du côté où il souffle, une grande plage, sur laquelle on observe que la plus légère dépression se remplit à l’instant d’eau , qui au bout d’un moment se trouve cristallisée, surtout dans les jours de chaleur. Le sel que contient cette saline est inépuisable. Pour l’extraire, on brise les couches avec des barres de fer , on forme avec les morceaux des tas pyra- midaux , après les avoir lavés dans l’eau même de la lagune; dès que les tas sont égouttés, on charge les charrettes sur place, lorsque cela est possible, et dans le cas contraire, on porte le sel sur le bord avec des civières. Tout le terrain qui entoure la lagune se compose de sable un peu gros, rouge et tellement délié qu’il rend la marche très-pénible, surtout vers le S., et un court espace du N. E. Le fond des cañadas seules est compacte et ferme. Les pâturages se composent, en général, de ce que les gens du pays nomment pastos fuertes, mais dans les bas-fonds on trouve également du trèfle et de la cebadilla. Itinéraire de las Salinas à la. Guardia de Lujan. l.’’” Journée. 4 Novembre 1786. De l’extrémité orientale de la lagune jusqu’à las lagunas de los Patos. Rumb du manuscrit E. 8° N.; de l’état qui accompagne la carte E. 3° N. Distance, manuscrit, 2,6 leguas. Distance de l’état, 13200 varas. Réduction 7^. Distance en ligne droite, 11880 varas. Beaucoup de medaños (dunes) du côté S. du chemin, et de petits côteaux auprès de las lagunas de los Patos. Les lagunas de los Patos sont au nombre de trois, dis- posées en triangle; elles ont environ 100 varas de diamètre, et sont éloignées entre elles de 1 50 varas. Deux de ces lagunes (celles du N.) sont d’eau douce et la troisième d’eau sau- mâtre; on voit, sur leurs bords et dans leur fond, une tosca, semblable à celle de Salinas. Elles se trouvent dans une petite plaine, bornée au N. et au N. O. par des medaños; à l’E., le terrain forme une espèce de cañada (vallée). Ni eau ni bois sur le chemin. 2.® Journée. 5 Novembre. Rumb du manuscrit E. 19° N. Tableau E. 15° N. Distance manuscrite, 2,2 leguas. Dist. Tab. 11400 varas. Réd. Distance vraie 10640 varas. Le chemin suit le pied de médanos qui se trouvent au N. et du côte du S. la cañada, qui vient de las lagunas de los Palos. Cette cañada n’est qu’un enchaînement de lagunes. ( 93 ) les unes douces, les autres saumâtres, et d’autres entièrement salées. A un quart de lieue de marche, il y en a une saumâtre : à 1000 varas au S. de la halle, il y en a deux qui se suivent du N. O. au S. E., et qui sont très-rapprochées; elles sont presque circulaires et ont environ 200 varas de diamètre; leur eau, quoique saumâtre, est potable et leur fond est de tosca, comme celui des précédentes. Au S. O. et à 1 500 varas de ces deux lagunes, il y en a deux autres, également saumâtres, de la même figure et de la même dimension que les premières. Ces cinq lagunes sont les plus remarquables de toutes celles que renferme la cañada. Un puits d’une vara de profondeur a donné d’excellente eau. Le seul bois vu dans la journée a ele un bouquet de chañares avec un algarrobo au milieu, près des deux lagunes plus méridionales. 3. '’ Journée. 6 Novembre. R. m. E. 19° N. Tab. E. 14° N. D. m. 4,8 lieues. D. T. 23100 v. Réd. D.v.21560v. Aux trois lieues, la cañada s’éloigne vers le S. et à la halte on ne l’aperçoit plus, mais il y en a près du chemin une autre qui parait se diriger au S. E. entre les petits coteaux situés de ce côté. A la lieue et demie, deux lagunes saumâtres à la droite et auprès du chemin ; elles sont réunies; leur forme est circulaire et leur diamètre mesure 150 varas. Une lieue plus loin, une lagune d’eau douce semblable aux précédentes. A la halte, trois lagunes d’eau potable, également semblables. Les baqueanos (les guides) disent qu’il y en a plusieurs autres du côté du S., et que la première canada, celle-ci et les lagunes quelles renferment ne forment qu’un seul cours jusqu’à \n Laguna de San- Lucas. On voit encore quelques petits chañares au pied des côteaux. 4. ° Journée. 7 Novembre. Jusqu’à la laguna de los Paraguayos. R. m. 1 E, 19° N. D. T. E. 14° N, Üist. m. 0,7 lieue. D. T. 4200. Réd. Dist. v. 3920 v. 2 E. 27° N. E. 27° N. 0,8 4200 1 J O 3780 3 E. 25° N. E. 20° N. 2,7 13200 1 1 O 13880 4 E. 7° S. E. 10° S. 0,6 3000 0 3000 A la fin du troisième rumb, atteint l’extrémité occidentale de la lagune de los Para- guayos, et la côtoyé pendant tout le quatrième, sur son bord S. Reaucoup de médanos, surtout au N. Nulle autre eau sur le chemin que celle qui se trouve parmi les médanos. Plus de chañares. La lagune est entourée de petits côteaux et de médanos , excepté du côté S. E., où se trouve à peu de distance celle de San-Lucas. La lagune de los Paraguayos est allongée de l’E. S. E. à l’O. N. O. Elle a trois quarts de lieue de long et 700 varas de large. Par le S. O. elle reçoit un petit ruisseau qui débouche d’une espèce de vallée, et naît à un quart de lieue de là. L’eau est une des meilleures qu’on trouve dans ces parages. De cet endroit Zizur a relevé le point culminant de la Sierra Ventana au S. E. 5° S., et celui de la Sierra Guamini au S. S. 3” E. Ces montagnes se voient des Salinas , mais 1 horizon fut confus tout le temps qu’il y séjourna. ( 94 ) La laguna de San-Lucas est séparée de celle de los Paraguayos par une langue de terre, qui, au point de la halte, où elle est la plus étroite, n’a pas plus d’une demi- lieue. Cette lagune est de forme très-irregulière ; elle setend de l E. ^ S. E. à 10. 0. et a, dans cette direction, deux lieues et demie de long et une grande lieue de large; elle est presque au niveau de la Pampa, et ses bords, dans l endroit le plus haut, ne s’élèvent pas de plus de deux ou trois varas. Fond de tosca, et très-bourbeux en général. Sur ses bords on voit beaucoup d’efflorescences salines, amères, et son eau est tres- saumàtre. Tous ceux qui ont parcouru ces campagnes disent que cette lagune reçoit , par sa partie australe, un ruisseau nommé Guamini, parce quil vient des montagnes de ce nom; que les bords de ce ruisseau sont très-escarpés, et qu’il se divise en deux bras avant de se jeter dans la lagune; qu’il roule beaucoup de pierres. Ils ajoutent que cette lagune s’enchaîne avec d’autres qui continuent à l’E., et que, dans le temps des pluies , cela ne forme qu’une nappe d’eau , très-difficile à traverser. 5.® Journée. 8 Novembre. T>_„ i üivoc nid m 0 8 lipiic. D.T. 4200. Réd. TT Dist. V. 3920 V. 2. E. 30® N. E. 27® N. 1,2 2400 1 Ts 2240 3. E. 25® N. E. 27® N. 1,8 4200 1 1 O 3780 4. N.E.9°E. E. 20° N. 0,7 3600 0 3600 5. E. 28® N. 1 E. 34° N. 1,5 3300 0 3300 E. 26° N. 7800 1 I 5 7280 Il suit le pied des médanos qui se trouvent au nord. Au sud, on voit une chaîne de lagunes, de mares et de bourbiers. Entre les médanos et les lagunes, le terrain se compose de petites prairies très-agréables, où l’on trouve quelques efflorescences salines, et qui doivent s’inonder au temps des pluies. On n’a rencontré dans la journée d’autre eau que celle des médanos. 6.® Journée. 9 Novembre. R. m. E. 8® N. R. T. E. Dist. m. l‘,3. Dist. T. 3600. Réd. f,. Dist. v. 3360 v. E. 13®N. E. 14®N. 2,0 3600 3360 E. H°N. 10800 9720 Passe à la vue de la laguna del Monte, ainsi nommée à cause dune île couverte de bois qui se trouve au milieu. Le second rumb au milieu de medaños qui cachent la vue de la lagune jusqu’à ce qu’à la moitié elle se laisse voir, et on la côtoyé à peu de distance. Reaucoup de médanos, surtout au nord. Au sud, on découvre à une giande distance les montagnes et quelques lagunes qui forment chaîne. A la fin du premiei rumb, une lagune à gauche du chemin, et une autre demi -lieue plus loin, lune et l’autre saumâtres, presque circulaires et de 300 varas de diamètie. 1. Latitude observée à la fin du 5.® rumb. 36“ Ô4'. Estime 37° 1'. Le tableau présente des distances additionnées à la fin du 4. rumb. 9 ( 95) 7." Journée. 10 Novembre. R. m. E. 8" N. Dist. m. 2‘,6. R. T. E. 7° N. Dist. T. 13800 v. Red. 7^. D. v. 12420 v. Beaucoup de médanos , surtout au nord. Au sud, on aperçoit encore la Sierra Ventana. On ne ti’ouve d’eau douce que celle des médanos et de quelques pozos (puits) creusés sans doute, par les Indiens. La halte est dans une prairie de trois quarts de lieue de diamètre, où se trouve, du côté nord du chemin, une lagune saumâtre d’un tiers de lieue de long et d’un quart de large. La lagune del Monte fait partie de la chaîne qui vient depuis celle de San-Lucas, et qui n’en forrne qu’une seule au temps des pluies. Elle a deux grandes lieues de long de l’E. à rO. et une lieue de large. Les guides disent qu’à l’E. elle continue, formant cañada, et s’enchaînant encore avec d’autres lagunes. Son fond est semblable à celui de Salinas et très-bourbeux, à l’exception d’un petit albardon au sud, par lequel les Indiens s’introduisent dans l’île, qui renferme des arbres assez gros, et peut avoir une demi- lieue de long, sans eau douce; il y en a une autre à l’O. de celle-ci, mais très-petite. On voit un peu de sel très-amer sur le bord de la lagune, laquelle ne reçoit d’autre eau douce que celle d’un ruisseau qui s’y réunit par le sud et vient des montagnes en vue. Le point culminant de la Sierra Ventana se trouve enfilé avec la pointe O. de la grande île au S. 12“ E. , et celui de la Sierra Guamini reste au S. 8° O. 8.® Journée. 1 Í Novembre. R. m. E. N. E. 7° N. D. m. l',3. R. T. E. 27" N. . E. N. E. 10° N. 1,6 E. 30° N. E. N. E. 0,7 E. 30" N. ■ E. 14° N. . 3,4 E. 20° N. E. ir N. E. ir N. E. ir N. E. ir N. D. 7200. Réd. 7^. D. v. 6480 v. 3600 1 TZ 3360 5400 ¡2. 0 5130 3600 2. 0 3420 8400 1 I O 7560 1800 0 1800 4800 1 0 4320 3600 1 'Ï5 3360 Passe plusieurs rameaux de la cañada larga. A deux lieues corn menee à côtoyer, à la distance au plus d’une demi-lieue, une chaîne de petites lagunes saumâtres, formant plutôt une cañada, qui est un bras de la larga; passe l’après-midi ce bras, de trois quarts de lieue de large; après cela , le chemin suit lé bord. Medaños , surtout au nord. Le terrain continue à être de sable rouge et fm, et le pâturage des hauteurs à'espartilo ou fuerte. Il n’y a d’autre eau douce que celle des medaños et d’autre bois à brûler que les tiges des chardons. 9.' Journée. 12 Novembre. R. m. E. 14° N. D. m. 2',1 . R. T. E. H°N. D. 4200. Réd. 0. D. V. 4200 E. 18° N. 0,6 E. 11° N. 4200 1 t 5 3920 N. E. i E. 1,2 E. 11° N. 3600 I T5 3360 E. 17° N.- 3000 1 1 Ü 2700 E. 22° N. 6600 J 1 0 5940 ( 96 ) Coupe divers bras de la Cañada larga, et passe plusieurs médanos, qui occupent le tiers du premier rumb; le reste de ce rumb est un bras de cañada; le second rumb est entre des médanos et le troisième est un bras de cañada. Au nord du chemin ces bras forment des espaces plats assez grands, au milieu de chacun desquels se trouve une lagune salée assez étendue. Ces cañadas naissent entre les medaños du nord et vont se réunir à la grande qui vient de la lagune de San-Lucas, ou plutôt de celles de los Palos. 10.® Journée. 13 Novembre. R. m. E. 4° N. D. m. 0',7. R. T. E. 2® N. D. 3600. Réd. 0. D. v. 3600 E. 6® S. 0,5 E. 8® S. 2700 77 2520 E. 8® N. 1,0 E. 6® N. 5400 7^ 5040 E. N. E. 4® N. 1,4 E. 24® N. 7500 ^ 7000 E. 14° N. 1,6 E. 12® N. 4200 71 3920 E. 4° N. 1,2 E. 12® N. 4800 7^ 4480 E. 2° N. 6600 7^ 6160 Les trois premiers rumbs cheminent entre des médanos et le bord de la cañada; passé cela la cañada se sépare, quoique toujours à la vue, et le chemin passe entre des médanos , qui sont toujours abondans au nord. 11.® Journée. 14 Novembre. R. m. E. 8° N. D. m. 0',7. R. T. E. 6® N. D. 4200. Réd. 7^. D. V. 3920 V. N. E. ^ E. 0,5 E. 32® N. 3000 7^ 2800 N.N.E.IO® E. 2,1 N. 34" E. 12000 77 11400 N. E. 2® N. 0,9 N. E. 4800 7^ 4560 N. E. 9® E. 0,5 E. 34® N. 3000 7^ 2800 N. 19® E. 1,6 N. 21® E. 9600 7^ 9120 Les médanos diminuent. Aucune autre eau dans toute la journée c[ue celle des médanos de la Sed qu’il a passé l’après-m idi, et, celle d’un autre médano, où l’on a fait halle. et qui offre, au centre. , une lagune profonde de cent varas de diamètre au plus. A dix heures et demie il a passé la Cañada del Zapato, qui se dirige du N. O. au S. E., et paraît naître près du chemin. 12. ® Journée. 15 Novembre. R. m. N. E. 6®N. D. m. P, 2. R. T. N. 41®E. D. 6600. Réd. |. D. V. 5870 V. N. N. E. 6° E. 0,8 N. 30° E. 4800 77 4480 N. E. 4® E. 0,7 E. 39® N. 3900 7Î 3510 N. E. 1,8 E. 42® N. 10500 7^ 9450 N. E. 10° N. 1,7 N. 38° E. 10200 77 9180 Latitude observée à la fin du quatrième rumb. 36® 9'. Idem à la fin du cinquième ou Cabeza del Euey, 36® 8' 30". Latitude estimée, 36*^ 19'. Eau douce dans un seul médano. Au commencement du second rumb, quatre petites lagunes salées, à la droite du chemin. ( 97 ) 16 Novembre. Hepos. La laguna Cabeza del Buey, se trouve par 36° 8' de latitude. Sa figure est presque celle d’un triangle qui a son sommet au S. O.; les côtés ont l’un 1400 varas et l’autre 1200 varas, et la base 450 varas. Celle-ci baigne le pied de médanos peu élevés; le reste est au ras de la campagne. Le fond est de sable rouge compacte et l’eau saumâtre, quoique potable à la rigueur, surtout pour les animaux; les puits que l’on creuse au bord donnent de l’eau douce à une demi-vara de profondeur. On dit qu’elle s’est desséchée une fois, dans un temps dé sécheresse extraordinaire. 13.° Journée. 17 Novembre. R. m. N. E. 3° E. D. m. 0',6. R. T. N. 48° E. D. 3300. Réd. D. V. 2970 V. N. 10° E. 0,5 N. 10° E. 2700 1 2430 N.E.^E. 2°E. 1,3 E. 32° N. 7500 J Ü O 7125 N. E. 3° N. 0,9 N. 42° E. 5400 1 a (/ 5130 Un médano à une demi -lieue de la Cabeza del Buey, avec deux pozitos ou sources d’eau douce, la seule de toute la journée. car il n’y en a pas i même à la halte. 14.° Journée. 18 Novembre. R. m. N. E. 3° N. D. m. 0',6. R. T. N. 42° E. V D. 3600. Réd. 7^. D. V. 3360 V. N. 0,6 N. 3600 1 O 3240 N. N. E. 2° E. 0,8 N. 24° E. 4800 \ 1 , 4480 N. 8° E. 0,9 N. 8° E. 5400 1 5040 N. 13° E. 0,8 N. 13° E. 4800 1 J 5 4480 '■ N.N.E.3°E. 0,8 N. 25° E. 4800 1 . î~5 4480 N. E.^E. 2°E. 0,8 E. 32° N. 4800 1 X O 4320 Le terrain a commencé à être moins î sablonneux et à présenter de la terre mêlée avec le sable; L’eau devient très-rare ; on ne trouve que quelques mares. 15.° Journée. 19 Novembre. R. m. E. 5" N. D. m. 0',7. R. T. E. 5° N. D. 4200. Réd. Tg. D. V. 3920 V. N. E. 3° E. 0,9 E. 42° N. 5100 1 4760 N. 20° E. 0,6 N. 20° E. 3600 1 1 O 3240 E. N. E. 8° N. ■ 1 2 E. 31° N. 1500 - 1.1, 1400 N. E. 8° E. 0,5 E. 31° N. 2400 t 2240 N.E. 10° N. 0,3 E. 31° N. 3000 TJ 2800 N. 12° E. 0,4 N. 53° E. 2700 1 75 2520 E. N. E. 5° N. 0,7 N. 35° E. 1800 1 TZ 1680 N. E. 9° N. 0,3 N. 1 2° E. 2100 1 TJ 1960 N. 62° E. 4200 Tl 3920 N. 36° E. 1800 1 1 O 1620 Pas d’autre eau que celle de quelques mares. ni* a.® partie. i5 •. 0,9 N. 7° 0. 5100 1 ? 4530 N.N. E. 8° E. 0,7 N. 31° E. 3900 1 '' ~d 3470 N. E. 3° N. 1,35 N. 42° E. 3900 1 3640 N. E. 10° N. 1,1 N. 42° E. 4200 1 a O 3990 0. 35° E. 6600 1 O 5940 Part à deux heures et demie et arrive à cinq heures au medaño Partido. C’est le point le plus remarquable par son élévation de toute cette campagne, quoiqu’il n’ait que 4 à 5 varas de hauteur. Fait halle à un autre médano. 18.° Journée. 22 Novembre. R. m. N. E. 6° N. D. m. 0',45. R. T. N. 39° E. D. 2700. Réd. t'j. D. v. 2430 V. N. 9° E. 0,8 N. 9° E. 4800 2400 N. 16° E. 0,8 N. 16° E. 4800 4480 N. 13° E, 0,85 N. 13° E. 5100 7^ 4590 N. 18° E. 0,4 N. 18" E. 2400 0 2400 O fO 0,7 N. 3° E. 4200 7^ 3850 N. 13° E. 0,5 N. 13° E. 3000 ^ 2850 N. N. E. 0,7 N. 23° E. 4200 0 4200 N. E. 4 2° E. 0,6 N. 58° E. 3600 77; 3240 •+ Part à sept heures et arrive à dix heures et demie à las lagunas de Galvan ou Her- manas, qui sont éloignées l’une de l’autre de 1200 varas, de figure circulaire, et de , f ( 1*9 ) 250 varas cie diamètre, au ras de la Pampa; le fond est de sable et l’eau passable. A la fin du dernier rumb se montrent quatre petites lagunes. 19.® JouRiNÉE. 23 Novembre. ^ R. m. E. N. E. 6’ N. D. m. 0‘,95. R. T. N. 61“ E. D. 5700. Red. D. v. 5320 v. N. E. E. 1,1 N. 56“ E. 6600 7^ 6160 N. E. 1,25 N. E. 7500 7000 N. E. i E. 0,3 N. 57“ E. 1800 7^ 1680 Part à six heures et demie et arrive à neuf heures et demie à la laguna Palantelen; 0,4 de lieue de la fin du premier rumb et commencement du second, à passer une cerrillada (petites collines) , qui se dirige de N. N. O. et S. S. E. La lagune Palantelen est circulaire et a 4200 varas de circonférence; elle est au niveau du terrain , excepté du côté de l’E., où il y a une petite barranca; fond de sable compacte; eau potable au temps de crue; pozos d’eau assez bonne. 20.° Journée. 24 Novembre. ; A la fin du deuxième rumb passe le Rio Salado. A la fin du sixième passe la Canada de Chivilcoy^ qui court N. N. O., S. S. E. et se jette dans le Salado, près du passage. a. N. E. ^ E. D. m. P, 9. R. T. N. 57° E. D. 11400. Réd. D.v. 10640 V N. N. E. 5“ E. 0,45 . N. 28" E 2700 I 8 2360 E. 10" S. 0,55 E. 10° S 3300 1 y 1 O 2970 E, 4" N. 0,55 E. 4" N 3300 1 Ts 3080 E.N. E. 7" N. 1,1 N. 60° E 6600 1 a. O 6270 M 00 c M 1,4 N. 53° E 5100 I 2. U 4845 E. N. E. 4" E. 0,65 N. 53" E 3300 1, 3135 E. N. E. 9" E. 1,1 N. 71" E 3900 1 2 O 3705 N. E. 4" N. 0,8 N. 76° E 6600 1 1 O 5940 N. E. 9" N. 0,55 N. 41°' E 4800 1 4480 N. 36" E 3300 1 * 5 3080 21.® Journée. 25 Novembre. la fin du quatrième rumb arrive à la Cañada de Saladas, qui a de larg eur tout le cinquième rumb, et se jette dans le Rio de Lujan. A la fin du dixième rumb arrive à la petite Cañada del Durasno , qui se jette également dans le Rio de Lujan au N. O. A la fin du 'treizième arrive à Las Cañadas et Las Cortaderas y Torales , éloignées de 600 varas l’une de l’autre et qui ont même cours que les précédentes. A la fin du quatorzième Cañada de las Pulgas , de même cours que les autres. Arrive à la Guardia de Lujan R. m. N. E. ijrü N. D. P,2. R. T. N. 38" E. D. N. E. 0,7 N. 33° E. N. N. E. ■ ÎE. 0,8 N. 26° E. N. E. 10° E. 0,55 N. 55° E. N. E. 10" E. cy o' N. 55° E. 4200 4800 3300 1500 1 5 6840 V. 3920 4480 3080 1400 r * ( 100 ) E. N. E. 4° N. D. 0,55 R. T. N. 64° E. D. 3300 Réd. D. V. 3080 N. E. ¿ E. 1,3 N. 56° E. 7800 1 Û O 7410 N. E. 6° E. 0,45 N. 51° E. 2700 1 a O 2565 E. 0,55 E. 3300 I .5 3080 E. 7° N. 0,2 E. 7° N. 1200 1 1 , 1120 E. 3° S. 0,65 E. 3° S. 3900 1 3640 E. N. E. 3° N. 1,0 N. 65" E. 6000 1 1 U 5400 N. E. 1° N. 1,2 N. 44° E. 7200 1 1 O 6480 N. E. 8° N. 0,5 N. 53° E. 3000 Ts 2800 E. N. E. 9° N. 1,1 N. 58° E. 7200 1 ^5 6720 Le terrain, encore un peu sablonneux en deçà du Salado, devient tout à fait com- pacte près de la Guardia de Lujan. Ce village se trouve dans une belle plaine, qui n’est interrompue que par un petit coteau , vers l’O. Le Rio de Lujan en est éloigné de 2000 varas N. S.; il court généralement de E. N. E. à O. S. O.; il a environ 30 varas de large et est tiès-bonrbeux. Latitude observée à la fin du neuvième rumb, 34" 40', estimée 34° 39'. _ _ du fort de la Guardia de Lujan, 34° 36', estimée 34° 35'. ÿ. 5. Notes et calculs a l’appui de la carte n° 2 et indication des ma- tériaux qui ont servi a sa construction. -j- Note et calculs à l’appui de la carte ru 2. ^ Du fort de Patagones, M. d’Orbigny a relevé la pointe de la Barranca del Sur au S. 45° E. , la déclinaison de l’aiguille aimantée étant de 17° N. E., d’où il résulte que le relèvement vrai est S. 28° E. L’arc de plus courte distance, conclu de plans parti- culiers et de l’estime des voyageurs, est de 14 milles nautiques. Enfin la latitude du fort est de 40° 50', dont le complément est de 49° 10'. Au moyen de ces données on peut résoudre un triangle sphérique, dans lequel on connaît deux côtés et l’angle com- pris, et l’on en conclut ; l.° la différence de longitude par les analogies de Neper; 2.° la latitude par les rapports des sinus. Voici le calcul. Comp. de la lat. a. 49° 10'. Angle de relèvement y 28°. Arc de distance ô. 14. a - 7 («“ Log. cos. («- Log. cot. 7 7 c. a. Log. cos. \ {a- -b 48° 56' -b 49° 24' -b) 24 42 ^ {a— b) 24 28. -b) 9.95914 Log. sin. 10.60323 -b) 0.04167 Log. cot. c. a. Log. sin. {a— b) 9.61717 7 10.60323 (a-t-ô) 0.37896 Log. tang. ^ (a+/3) 10.60404 Log. tang. (a-h/S) 10.59936 1. Cette partie m’a été communiquée par M. Parchappe. r 7 ( oí- ( 101 ) -/2) 76° 1' 30" 1 («— iS) 75° 52' 47" fl5 Í51 54 17 /3 ou diff. de long. 8 43 Difference de longueur entre la pointe et la bouche du Rio Negro, déduite de plans particuliers 2 ? Différence de longueur entre le fort et la bouche ... Longitude de la bouche . . . Longitude du fort de Patagones , Log. sin, «y. 9.67161 Log. sin. h. 7.60985 c, a. Log. sin. /3. 2.59592 10' 43" 65° 12 65° 22' 43" O. de Par. Log. sin. c Comp, ou latitude de la pointe. . . Diff. lat. de la pointe et de la bouche 9.87738 c. 48° 56' 25" .41 3 35 2 40 d’apiès un plan particulier. Latitude de la bouche du Rio Negro. 41° 0' 55". Le poste de San -Xavier a été relevé du fort de Patagones au N, 78° O. vrai. L’arc de plus courte distance est de 13 milles, et nous savons que le complément de la lati- tude du fort est 49° 10'. Ces données nous conduisent à un calcul semblable à celui que nous venons de faire. a. 49° 10' b. 13 y 102° y 51 , a^b 49° 23' a — b 48° 57' ^ (a+¿) 24 41 30" \ {a— b) 24 28 30". Log. cos. ^ (^a — b) 9.95911 Log, sin. \ (a- Log. cot. ^ y 9.90837 / Log. cot. ¿ y c. a. Log. cos. ^ (a-hb) 0.04164 c. a. Log. sin. j (a- ■b) 9.61731 9.90837 ■b) 0.37910 Log. tang, ^ (a+jS) 9.90912 Log. tang. ^ (a+|S) 9.90478 T («^-/3) 39° 2' 54". 7 («-/3) 38° 46' 7". a 77“ 49' 1". /3 ou diff. long. 16' 47" Longitude du fort 65° 22 43 Longitude du poste de San-Xaviei-. . 65° 39' 30" O. de Paris. Log. sin. y. 9.99040 Log. sin. b. 1. 57767 c. a. Log. sin. /3. 2.31139 Log. sin. c. 9,87946 c. 49° 15' 25" Comp, ou latitude du poste de San-Xavier. 40 44 35. ( i02 ) ITINÉRA.1RE DE V1LL4R1N0. Point de départ, poste de San-Xavier. Latitude 40° 44^ 35 ^ Longitude o5 39 30 . DISTANCE COORDONNÉES AIRES selon GÉOGRAPHIQUES : D\T£S. DE VENT. le runib direct. Nord. Ouesl. Sud. Est. 1782. Octobre 2 N. 54” O. 74 milles. 4,40 8,26 3 id. 9 5,29 9,63 Latitude partance 40” 44' 35” 4 et 5 N. 62A” O. 15 6,93 17,29 Chemin au nord. 1 0 17 6 N. 67j“ O. 24 0,86 2,41 Différence. . . 39° 44' 18" 7 N. 56A« O. 44 2,50 4,49 8 N. 704” O. 6 2,00 8,47 9 N. 624” O. 6 2,78 5,76 Primera Angostura. 10 N. 45” O. 6 4,14 5,52 1 1 N. 114” O- 7 6,87 1 ,59 Segunda Angostura. 12 N. 45” O. 104 5,30 6,50 13 N. 65“ O. 3 1,27 3,-54 14 N. 564” O- 3 1 ,67 3,25 15 et 16 N. 4.5” O. 16 11,31 14,70 17 N. 564” O- 3 1 ,67 3,25 18 N. 62” O. 7 3,29 8,05 Lat. obs. 39” 44'. 60,28 102,71 Lat. est. 39” 44' 18". Diff. long. est. 1 19 d O 00 5 0,98 6,38 20 N. 33” O. 8 6,71 5 ,66 21 à 23 N. 45“ O. 12 8,48 11,02 24 N. 564” O- 3 1,67 3,25 25 N. 674” O. 4 1,53 4,80 Latitude partance 39” 44' 18" 26 N. 45” O. 44 3,18 4,13 Chemin au nord. 0 40 40 27 N. 784” O. 45 2,93 19,16 Latit. estim. 39” 3' 32" 28 et 29 N. 674” O. 104 4,02 12,63 30 N. 50” O. 8 5,14 7,96 31 N. 60" O. 4 2,00 4,50 Novemb. 1 N. 674” O. 5 1,91 5,98 2 N. 564” O. 4 2,22 4 ,33 .... .... Lat. obs. 39”. Pointé de TUe de Choléhécbel. 40,77 89,80 Lat. estim. 39” 3' 32”. Diff. long, estim. 1” 3 N. 45” O. U 1 ,07 1 ,39 4 N. 564” O. 2 1,11 2,16 Déc. 20, 21 rs. 45” 0. 6,72 8,74 Latitude partance 39” 3' 32" 22,23 N. 674” 0. 124 4,90 15,38 Chemin au nord . 0 29 50 24 N. 56J” 0. 10 5, .56 10,82 Latit. estim. 38° 33' 30" 25 N. 624« 0. 9 4,16 10,39 26 à 29 ÎN. 674” 0. 16| 6,41 20,11 Lat. obs. 38” 52'. 29 ,93 68 ,99 Lat. est. 38 33 36". Diff. long, estim. 1 30 N. 784” 0. 4 0,78 5,08 31 0. 2 2,56 1783. Janvier 3 S. 724” 0. 44 5,14 1 ,35 Latit. part. 38” 33' 36" 4 et 5 S. 784“ 0- 8 10,25 1 ,57 Chemin au nord 10', 34 6 S. 674'” 0- 2500 var 1 ,50 0,48 — au sud. 7 ,30 7 et 8 S. 624“ 0. 14 mille 1 ,73 0,69 Différence . 3 ,04 ou 3 2 9 S. 674” 0. 3 3,62 1 ,15 10 S. 724” 0. 3 3,71 0,90 Lat. estim. 38” 30' 34" 11 S. 674” 0. li 1 ,79 0,57 13 S. 784“ 0- 3 3,87 0,59 14 0. 6 7,68 15 N. 784“ 0. 12 2,34 15,28 i jd repor! 3,12 62,21 7, .30 //11 E,0. vier 17 18 à 20 21 et 22 23 à 25 25 26 5 28 29et30 31 rier 1 3 4 5 6 7 8et 9 19 20 21 22 à 27 28 ■s 1 2 4 5 6 7 8 9 10 à 13 14 15 16 17 18 19 20 21 et22 23 et 24 25 ' 27 28 29 et 30 31 il 3 et 4 5 6 et 7 8 11 12 à 17 DISTANCE selon le rumb direct. COORDONNÉES GÉOGRAPUIQüES : Nord. Ouest. Sud. Est. Report. 3 VI 2 62', 12 7',30 « 8 milles 2,41 9,93 15 j 19,81 8Í 3,25 9,42 • • • ♦ .... 8 1,56 9,40 10,34 110,77 7,30 2j 3,20 13 16,59 2,54 ■ 9,32 2,26 3 1,49 2,77 1 0,60 0,89 2 1,00 1 ,85 2 1 ,83 1,41 4/ 5,58 1 ,35 9 6,49 7,48 5 5,40 2,78 7 6,44 4,95 57,94 28,28 2 1,67 1 ,53 4 2,89 3,33 1 1 ,18 0,38 15 10,88 12,52 6 0,55 0,42 li 1 ,91 0,29 7 0,65 0,00 7 0,60 0,19 2,88 1 ,15 0,46 0,35 - 0,37 0,42 4 4,15 2,41 1 1,30 0,00 4^ 3,91 3,01 2 0,51 1 ,96 4~ 4,29 1,76 3 2,77 1,49 3| 3 ,50 0,00 4 3,92 1,01 1 0,71 0,92 33,91 43,15 5,18 U 1 ,38 1 ,06 6 1 ,52 5,53 7,82 2,49 3 3,93 3 0,59 3 ,8 7 1 0,38 1 ,18 4? 4,29 1 ,76 1? 1,50 6,00 3,23 27 2,31 1 ,24 2| 2,50 3 4 0,69 0,37 3 4 0,53 0,69 7i 7,53 5,67 26,32 29,43 9,08 3,23 Bouche du Neuquen. Lat. obs. 38° 44'. Lat. est. 38 30 34". Differ, long. est. 1 “ 40' 46" Latitude partance 38° 30' 34" Chemin au sud. . 28 17 38° 58' 51" Lat. obs. 39 ' 35' Lat. est. 38 58 51". Differ, long. est. 0°57'56", Latitude partance 38° 58' 51" Chemin au sudi . 43 9 Latit. estim. 39° 42' 00" Chemin à l’ouest . . . 33,91 . — à l’est 5,18 Différence. 28,73 Lat. obs. 40° 2' Lat. est. 39 42. Differ, long, estim.. 0°28'44" Latitude partance 39° 42' Chemin au nord . . 26,32 — ap sud. . . 9,08 Différence 17,24 0 17 14" Lat. est. . 39° 24' 46" Chemin à l’ouest. . 29,43 — à l’est. . . 3,23 Différence 26,20 Lat. obs. 39° 33' Lat. est. 39 24 46". Diff. long. est. 0°26'12" Diff. long, entre arrivée et San-Xavier 7° 55' 8" entres. Xàvieret le Carmen 16 47 Différence totale 8° 11' 55" Longitude du Carmen 65 22 43 Longitude du point d’arrivée . 73° 34' 38" ( 104 ) Villarino a formé son itinéraire à la manière des journaux nautiques, et il indique jour par jour, l’aire de vent suivie et le chemin parcouru; mais comme il suivait les sinuosités d'une rivière, et que par conséquent il changeait très-fréquemment de diiec- tion dans le courant même d’une seule journée, sans pouvoir évaluer dune manièie certaine les fractions de route cori'espondant à chaque aire de vent, il s ensuit que la réduction à un seul rumb, était nécessairement approximative, et qu il a du en résulter des erreurs sur l’estime de la latitude et de la longitude. Ces ditférences ont dû altérer principalement la latitude, car la diiection générale de la route s’écartant peu de la ligne est et ouest, les erreurs sur Faire de vent n’ont eu que très-peu d influence sur la longitude. On peut voir dans le tableau qui précède, et qui renferme jour par jour le calcul nautique de la route de l’expédition, que de sept observations de latitude, faites par Villarino dans le cours du voyage, la première est la seule qui s accorde avec l’estime; que les différences s’accumulent ensuite, et vont en augmentant jusqu <à la cinquième observation, où l’erreur s’élève jusqu’à 35 minutes, et qu’ensuite elles dimi- nuent, de sorte que la dernière observation ne diffère de l’estime que de huit minutes. On ne sait pas, il est vrai, jusqu’à quel point on peut se fier aux observations de notie voyageur, car il ne dit point de quel instrument il s’est servi, et nous apprend seule- ment qu’il mesurait la hauteur du soleil, ce qui fait croire qu’il employait un instrument de réflexion. Mais il reste encore des doutes sur la question de savoir sil se servait d un horizon artificiel, et de quelle espèce était celui-ci. De plus, une huitième observation, laite à environ trois milles au nord de la septième, donne la latitude de 39° 40', cest-à- dire, sept minutes dé plus que celle-ci, tandis qu’au contraire elle devrait être plus faible; ce qui indique soit imperfection des instrumens, soit peu d’habileté de la part de 1 obser- vateur. Malgré l’incertitude où laissent de pareils résultats, il n’est pas probable que ceux-ci s’écartent beaucoup de la vérité, et ils sont toujours infiniment plus précieux que les relations et les conjectures, sur lesquelles se fonde la géographie d un^ giande partie du globe. Si nous considérons maintenant la longitude, nous voyons que des deux élémens qui ont servi à la déterminer, savoir Faire de vent et le chemin parcouru, le premier, comme je Fai déjà dit, peut être regardé comme suffisamment exact. Quant au second, le voyageur nous laisse dans l’ignorance la plus complète sur les procédés dont il s est servi pour l’évaluer; sa relation prouve seulement qu’il a dû éprouver beaucoup de difficultés pour le faire d’une manière certaine; car il a eu presque toujours à lutter contre un courant très- rapide, et il a employé alternativement contre cet obstacle, les voiles, Faviron, le halage à bras et celui des chevaux. 11 ne nous reste donc d’autre moyen d’apprécier les résultats que présente le tableau précédent, que d’avoir recours aux conjectures et à la comparaison des relations descriptives que nous fournissent les divers matériaux que nous avons pu consulter. On voit, par le résumé des résultats du calcul que renferme le tableau, que la différence de longitude entre le fort de Patagones et le terme du voyage de Villarino est de 8° 11' 55". Ce voyageur la porte dans son travail graphique, qui, comme nous l’avons déjà dit dans le texte, est tout-à-fait ( 105 ) vicieux, à 10“ 12', ce ((ui esl inadmissible, puisqu’il n’y a que 10“ 24' entre ce fort et le port de Valdivia, et que ce serait supposer que l’océan Pacifique baigne le pied du revers occidental des Andes, supposition tout-à-fait fausse. D’un autre côté, les cartes modernes, où d’ailleurs le cours du Rio Negro est très-mal tracé, ne portent cette différence de longitude c[u’à sept degrés; elles diffèrent donc d’un degré en moins du résultat que nous avons obtenu, tandis c[ue le plan du voyageur en diffère de deux degrés en plus. Mais l’examen des faits suivans a dû nous déterminer à nous en tenir à notre calcul, et nous faire croire qu’il s’écarte peu de la vérité. D’après l’abbé Molina, le volcan de Villatica, quoiqu’isolé, n’est pas fort éloigné des Andes, auxquelles il se rattache par sa base; il se trouve près du lac du même nom, et il s’aperçoit de cent cinquante milles de distance. Une lettre, datée de Villarica le 4 Mai 1716, et écrite par le jésuite Ymousff, renferme desi détails précieux sur l’objet qui nous occupe. En voici un extrait : g 11 y a aujourd’hui « quarante jours que je m’occupe de la reconnaissance de ce pays, entreprise à laquelle « m’ont excité les renseignemens de plusieurs particuliers et divers écrits sur la richesse « de ces mines, la douceur et la fertilité de son climat. Cette ville ruinée est le plus « grand trésor que renferme le royaume du Chili , car tous ses environs abondent de « naines d’or, d’aigent, de cuivre, de plomb, d’étain et, ce qui est surtout appréciable, ft de diamans. Villarica se trouve par 28“ et demi de latitude , au sud et sur les bords « d’un très-grand lac, à trois lieues du volcan du même nom * (Ici le jésuite s’étend sur les mines des environs ; il y en a une, dit-il, où le cuivre, à l’état natif, se trouve à xiu en masses considérables; auprès il y a un riche lavage, dont il emporte deux échantillons, qui, cjuoique très-petits, renferment plus d’une once d’or très-pur; il visite plusieurs anciennes galeries. A six lieues de la ville il y a des montagnes, nommées Vheipire, où l’on voit un grand nombre d’anciens travaux, qui y ont été pratiqués pour en extraire les diamans qui y abondent) « Désirant reconnaître une partie du chemin «qui traverse la Cordillère, et que vantent beaucoup ces Indiens, à cause de sa bouté « et des travaux qu’y ont fait les anciens habitans, pour le rendre plus praticable , je me «suis avancé jusqu’à une certaine distance, et j’ai remarqué que presque toute la Cor- « dillère se passe sans la moindre montée; on trouve seulement au-delà du lac de Villarica « une petite montagne un peu âpre, qui conduit à un plateau où l’on rencontre aussitôt «un beau lac au pied d’un volcan, nommé Rico-leùvù. On ne saurait trop admirer le « merveilleux effet que produisent cette lagune et son volcan au milieu de cette singu- « lière plaine; et comme c’est ici le chemin qui conduit à Buenos- Ayres, le volcan peut «servir de guide à quiconque entreprendrait ce voyage ” (Ymousff ajoute que sou journal et ses dessins instruiront plus amplement de ce qu’il a observé. Don Luis de la Cruz dit que cette lettre se trouve à Valdivia, d’où on lui en a envoyé copie.) D’un autre côté les deux matelots, envoyés le 24 Mai par Villarino pour reconnaître le Huechum-huehuen, rapportent qu’ils ont marché huit à neuf lieues; qu’ils sont arrivés très-jirès du pic Impérial, qui leur restait au nord, et que le lac de Huechum se trouvait derrière une montagne que les Indiens leur montrèrent à deux lieues de 111. 2.^ partie. J A ( 106 ) distance. Ils ajoutent que du point où ils se trouvaient, en regardant à l’ouest, on ne découvrait qu’une plaine à perte de vue, sans montagnes, et que la Cordillère leur restait en arrière, au nord et au sud.. En supposant que le volcan de Villarica et le pic Impérial sont une seule et même chose, ou bien que Villarino a faussement applique au premier le nom du second, ces deux descriptions coïncident parfaitement, et il en résulte que ce voyageur s’est arrêté près de l’entrée du défilé ou passage qui conduit à Villarica , Valdivia , Tuo , etc. , et à peu de distance du premier de ces points. Or, d’après la longitude donnée par les géographes aux ruines de Villarica, il y a un peu plus de neuf degrés de différence entre cette ville et le fort de Patagones, ce qui rend tres- probable l’extension de huit degrés en longitude, que nous avons assignée au voyage de Villarino d’après ses propres données. Tous les renseignemens fournis par les Indiens confirment ce résultat. Ceux au milieu desquels se trouvait Villarino disent que du lieu qu’ils habitent à Valdivia il T » iournées de marche, et en effet, en adoptant notre supposition, la distance itinéraire qui sépare ces deux points est d’une quarantaine de lieues. Ils ajoutent que les Chiliens viennent trafiquer avec eux et se servent de bêtes de somme, parce que le terrain n’est pas praticable pour des charrettes. D’après la tradition ce chemin l’était anciennement, mais se trouvant abandonné depuis un si grand nombre d’années, il est naturel que l’action des météores et les bois qui se sont multipliés aient changé la face du terrain. Nous réunissons ici tous les renseignemens des Indiens qui ne sont point compris dans l’itinéraire de Villarino, et qui justifient les détails que renferme notre carte sur l’origine et le cours du Rio Negio. I.“ La réunion du Litnai-leúvú el du Neuquen lorme le Rio Negro, que les Indiens connaissent sous l'un ou l’aulre de ces deun noms, mais plus généralement sous le dernier. , „ -.i- i i ' La rivière de Cura-hueraque sépare les Pehuenches des Huilbches au sud, a cinq iournées de marche, sans changer de cheval, de son confluent avec le Limai- leúvú. Celui-ci est la rivière la plus considérable de ces contrées, et nail des Cordillères lies premiers Huilliches, alliés des Llanistas (Aucas ou Araucanas de l’ouest des Andes), e, ennemis des Patagones. Elle reçoit le Neuquen et diverses autres rivières. Le Cura- hueraque coule dans les Pampas entre le Neuquen et le Limaï-leùvù, et se reuml a celui-ci avant le premier. (Nota. Celle description indique que le Cura-hueraque est la même r, viere que celle que désigne Villarino sous le nom de Calapuli, ou au moins qu’elle est un des affluens 3." Les Huilliches, que rencontre Cruz , lui disent que le Lima’i-leuvu naît dans leur pays d’un beau lac nommé Alomini, qui se trouve au milieu des premières Cordillères de l’est, en lace de Maqueguà; que d’abord ce n’est qu’une petite rivière, qui s accroît de celles qu’elle reçoit ensuite et qui sont le Malaflancu-leuvu, le Rucachoioi-leuvu. le Guelhuen-leúvú. le Pichi-leúvú. le Mayen-leúvú et le Nahuel-guapi-leuvu; que le lac Alomini. situé au milieu des Cordillères Miquen et Guenuco. est très-grand, et qui faut une journée et demie pour en faire le tour; qu’au milieu de ce lac se trouve une île couverte de chacays et de beaux pins; enfin, qu’il n’existe sous le nom de Nahuel-guapi aucun lac, mais bien un mallin (lagune ou marais), d’où sort le ruisseau qui porte le même nom. (Nota. Cette description appartient à la partie du cours du Rio Negro que Villarino a laissée sur sa gauche et qu’il n’a point parcourue. Elle fait voir de plus c|ue l’abbé Molina donne le nom de Nahuel-guapi au lac que ces Indiens nomment Alomini , et que les géographes se sont trompés en isolant ce lac, probablement d’après lui, du cours du Rio Negro, pour en faire sortir une autre rivière qui court à l’est, et à laquelle ils n’assignent aucune issue, quoique Molina prétende qu’elle se décharge près du détroit de Magellan.) 4. ° Un autre Indien répète à Cruz les mêmes détails. 11 lui dit qu’il a vu la source du Limai-leúvú, et qu’il sort du lac Alomini, au milieu duquel existe une île; que Nahuel-guapi n’est point un lac, mais un mallin, d’où naît un ruisseau de même nom qui se jette dans le Limai-leúvú; qu’il connaît un autre grand lac, nommé Huechum-lavquen , sur le bord duquel habitent beaucoup d’indiens Huilliches, et il ajoute aux affluens du Limai-leúvú, nommés dans l’article précédent, le Huechum- huehuen. 5. ° Les Pehuenches disent que de l’autre côté du Limai-leúvú on peut passer la Cordillère par de simples hauteurs sur lesquelles la neige ne séjourne pas, et qu’au plus fort de l’hiver les Huilliches communiquent avec les Llanistas, et leur demandent des secours, quand ils en ont besoin. Cruz ajoute que c’est là que devait se trouver l’ancien chemin dont la tradition a conservé le souvenir, et qui servait de communication entre les villes du Chili , Impérial , Osorno, Valdivia, etc., et Buenos-Ayres. Il cite à l’appui la lettre que nous avons rapportée plus haut. 6. ° Cruz donne une énumération détaillée, qu’on a vue dans le mémoire çorrespon- dant à la carte qui renferme son voyage, des affluens du Cura-hueraque et du Neucjuen, qui l’un et l’autre se déchargent dans le Limai-leúvú. 7. " Villarino dit que, selon Falconer, il y a de l’embouchure du Neuquen, qu’il prend pour le Diamante, jusqu’au Pichi-epicuntu-leúvú , quatre journées de marche, et de celui-ci à Huechum-lavquen, une journée et demie, ce qui fait, en tout, cinq journées et demie; et calculant celles-ci à neuf lieues de pays, nous aurons environ quarante- huit lieues de distance. Retranchant maintenant le quart, pour avoir la distance en ligne directe et en lieues marines, il reste trente-six lieues, ce qui s’accorde exactement avec notre carte. Indication des matériauæ, cartes, plans et manuscrits, qui ont servi ci la I construction de la carte n.° 2. 1. ° Un plan manuscrit du cours du Parana jusqu’à la Rajada, relevé par moi en 1828, dont les observations qui ont servi à sa construction sont désignées p. 24. 2. ° Un plan manuscrit du cours du Parana, depuis Santa-Fé jusqu’aux limites sud ( i08 ) (le cette province, relevé par moi en 1828, dont les observations qui ont servi à sa construction sont désignées p. 33. 3. "' Un plan manuscrit du cours du Parana, depuis les frontières nord de la pro- vince de Buenos-Âyres jusqu’à l’entrée du Barradero, relevé par moi en 1828 et dont les observations qui ont servi a sa construction sont delaillees p. 41. 4. ° Un grand plan manuscrit ancien, comprenant une grande partie de la province d’Entre-Rios et de la république actuelle de la Banda oriental del Uruguay. .5.'’ Les cartes de Don Felis de A.zara, publiées en 1801, dans l’atlas de son Foyage dam r Amérique méridionale. 6. ” La magnifique carte cadastrale de la province de Buenos-Ayres, publiée à Buenos- Ayres par M. Arenales, directeur du bureau topographique. 7. “ Un plan partiel manuscrit de l’itinéraire suivi en 1828, par M. Parchappe, de Buenos-Ayres à la Bahia-Blanca. 8. “ Un plan manuscrit de l’itinéraire de Luis de la Cruz d’Antuco au Chili au fort de Melincué dans les pampas de Buenos-Ayres (en 1806), dressé par M. Parchappe d’après l’itinéraire en 1828. Un extrait de la relation manuscrite est donné p. 74. 9. ° La position et la forme des Ensenadas de Ros et del Agua de los Loros en Patagonie» ont été prises sur mes croquis manuscrits; il en est de même de beaucoup de détails relatifs au bas du Rio Negro ^ aux plaines environnantes, à la partie sud de la Bahia de San-Blas, et à la position de toutes les salines naturelles de ces régions. 10. ° Un plan manuscrit de l’itinéraire suivi en 1782 par Villarino, du Carmen jusqu’aux sources du Rio Negro, dresse en 1828 par M. Parchappe d apres litineiaiie de l’auteur dont j’ai donné un extrait, p. 45. 11. ° Un plan manuscrit de l’itinéraire suivi en 1786 par Don Pablo Zizur, de la Cuardia de Lujan à las Salinas, et dressé en 1828 par M. Parchappe sur les données de l’auteur dont j’ai donné un extrait, p. 88. 12. ° Une carte manuscrite de M. Parchappe, comprenant une partie de la Patagonie septentrionale, et sur laquelle se trouvent consignées les observations partielles et celles qu’il a pu recueillir sur ces regions. 13. ° Carte sphérique des côtes de l’Amérique méridionale, levée par divers officiers de la marine espagnole 1789, 1790. 14. ° Carte réduite des côtes de l’Océan atlantique méridional, publiée au dépôt général des cartes de la marine, 1818. 15. ° Carte générale du Pérou, du Chili et de la Plata, publiée par Brué en 1826. 16. ° Carte manuscrite d’une reconnaissance de la Bahia-Blanca , faiteen 1804 et 1805 par ordre du vice-roi de Buenos-Ayres, et exécutée par les pilotes de la marine espagnole, à bord du brick Carmen. 17. " Carte manuscrite de la Bahía de Todos Santos ou de San-Blas, constiuite pai M. Henri Jones, qui a eu pendant plusieurs années un établissement de pêche dans cette baie. 18. ° Une carte manuscrite, comprenant la reconnaissance de la même baie, des ( 109 ) bouches du Rio Colorado et de la Bahia de Brightman, en 1823, par M. Cramer, ex-lieutenanl-colonel au service de la république Argentine. 19. '' Plan manuscrit du cours du Rio Negro, depuis son embouchure jusqu’au Carmen , par M. Cramer. (Ce plan était fort défectueux pour les détails.) 20. ° Plan manuscrit original du Puerto de San- Antonio , par des officiers de la marine espagnole. 2 (.° Plan manuscrit original de la presqu’île et de la Bahia de San- José, par les mêmes. 22. ° Carte manuscrite des pampas de Buenos-Ay res , dressée par le capitaine Don Sébastian Undiano. 23. ° Beaucoup de renseignemens verbaux des marins , des voyageurs et des habitans du pays. 24. ° Un plan manuscrit d’une partie du cours de l’Uruguay, par M. Cramer. 25. ° Un plan manuscrit des environs de Mendoza, par le même. §. 4. Quelques généralités géogT'aphiques sur les régions septentrionales de la Patagonie. ’ L’existence de la baie Blanche a été ignorée jusqu’à une époque très-récente; aussi ne la voit-on figurer sur aucune des cartes marines publiées jusqu’en 1826, et parmi les cartes géographiques je ne connais que celle de Brué où elle soit indiquée. Il en est de même d’une foule de détails de toute la côte , depuis le cap San- Antonio jusqu’au déti oit de Magellan. Plusieurs causes ont contribué jusqu’à présent et contribueront encore très-longtemps à ce que ces côtes soient peu connues. Depuis le Comentes , par 38° de latitude, jusqu’au cap Horn, si l’on excepte l’embouchure du Rio Negro et le fort de la baie Blanche, le pays est désert, à cela près des hordes d’indiens errans, qui appa- raissent de temps à autre sur quelques points du rivage, surtout vers l’embouchure des rivières et ruisseaux. Passé le 39.° degré vers le sud, tout est stérile et d’une aridité effrayante; ce n’est qu’à de très-grands intervalles qu’on rencontre de l’eau douce, et les ports sont tout aussi rares que les aiguades; car, depuis la Plata jusqu’à la baie Blanche, on ne trouve aucun abri, et de là jusqu’au détroit de Magellan, sur une étendue de quatorze degrés en latitude, il n’y a que trois ou quatre ports qui méritent ce nom et dont l’accès soit facile. Des vents violents qui régnent la plus grande partie de l’année dans ces parages, et des courans rapides y rendent la navigation périlleuse. Les bâtimens qui doublent le cap Horn, passant loin des côtes, ne peuvent faire faire aucun progrès à leur géographie, et le seul cabotage qui s’y exerce est celui des navires de Buenos-Ayres, qui vont charger le sel qu’on exploite dans les salines du Rio Negro. Enfin ce dernier article et la pêche des amphibies, sont les seuls objets qui attirent quelques marins sur ces bords inhospitaliers. H ne faut donc pas s’étonner qu’une région 1. Beaucoup des renseignemens de ce paragraphe ont été recueillis par M. Parchappe. ( liO ) aussi pauvre et aussi aride, entourée de mers aussi orageuses, ait été peu explorée. Ses côtes ne nous sont connues que par les travaux hydrographiques des Espagnols, qui ont infructueusement tenté d’y fonder des colonies , car celle du Rio Negro est la seule qui ait subsisté. Les autres ont été ou détruites par les Indiens, ou spontanément aban- données. Les cartes de la marine espagnole jouissent d’une confiance méritée; mais il a dû nécessairement échapper beaucoup de détails aux officiers dont les travaux ont servi à les construire. Outre les causes que je viens d’énumérer, il y en a une autre non moins puissante, et qui tient à la nature même des côtes; c’est leur peu d’élévation, qui ne permet de les découvrir c[ue de très-près, et leur uniformité, qui n’offre aucun point remarquable à la vue. Ainsi, depuis la Plata jusqu’au Rio Negro, les rivages de l’Océan, à l’exception d’un petit nombre de points, tels que le cap Corrientes, sont généralement bas; et de là vers le sud, ce sont des falaises coupées à pic, d’une hauteur uniforme, et rarement dominées par quelque point saillant; de sorte que les baies, les ports, les embouchures des rivières, se déguisent à la vue, et ne présentent pointées découpures vives et ces effets tranchés de perspective, qui les font deviner sur d’autres atterrages. C’est pour cette raison que l’existence de la baie Blanche a été ignorée jusqu’au com- mencement de ce siècle, quoique le point où elle se trouve soit assez remarquable, puisque c’est celui où la côte, après avoir couru depuis le cap Corrientes, de 1 E. N. E. à l’O. S. O. pendant deux degrés, s’infléchit brusquement pour courir au sud. 11 est viai que les navigateurs qui rangeaient de près cette côte, et qui s’avancèrent jusqu au fond du golfe qu’elle forme, ont dù nécessairement remarquer à l’horizon une large inter- ruption, qui pouvait leur faire soupçonner l’embouchure d’une rivière ou une grande baie; mais trouvant de suite les bas-fonds qui entourent les îles de 1 entree de la baie Blanche, et découvrant alors, quoique confusément, ces îles, c|ui peut-être à cette époque n’étaient encore que des bancs, ils durent penser que la côte, sans cesser d’être conti- nue, était seulement plus basse et plus unie. Ce qui tend à prouver que le peu d’élévation des terres a dù faire naître cetle illusion et beaucoup d’autres, c’est la position assignée sur toutes les cartes au Monte Her- moso. Celte montagne n’est autre chose cpie le pic le plus élevé de la Sierra Ventana, que plus de douze lieues séparent du point du rivage où elle figure. M. Parchappe a parcouru cette côte, qui ne se compose que de dunes et de coleaux peu éminens, et n’offre surtout aucun indice de montagnes ; mais la Sierra Ventana , cjuoique d’une médiocre élévation, en a effectivement une considérable au-dessus du niveau de l’Océan; parce que le terrain, à parlir des bords de la mer, s’élève rapidement jusqu à sa base. C’est pour cela que son pic principal se découvre de très-loin, et qu il est connu de tous les marins qui ont navigué dans ces parages, lesquels, trompés par les terres basses c[ui terminent l’horizon , n’ont pu se persuader qu’une éminence aussi remai quable que celle de la Sierra Ventana , fût à une distance considérable deux, et la voyant se dessiner en entier au-dessus de la ligne basse et uniforme’ de la côte, ils ont ctu que sa base touchait au rivage. Quoi qu’il en soit, l’existence de la baie Blanche n’a été découverte que par les pêcheurs qui poursuivent les amphibies sur ces côtes, et la première reconnaissance qui en ait été faite, a eu lieu en 1804 et 1805, époque à laquelle le brick Carmen y Animas j fut envoyé par ordre du vice-roi de Buenos-Ayres. Le plan hydrographique C|ui en fut dressé alors, est un ouvrage grossièrement exécuté; mais, malgré les inexactitudes dont il abonde, son ensemble donne une idée assez juste de la forme de la baie, et il n’a rien été fait postérieurement qui puisse servir à améliorer les détails de la partie extérieure de ce vaste port. Dans l’année 1824, le gouvernement de Buenos-Ayres envoya par terre une expédition considérable, dans le but de repousser les Indiens du sud et de reculer l’ancienne ligne de frontière. On désirait appuyer l’extrémité de la nouvelle ligne sur un point maritime, et l’on choisit la Baie blanche. Des commissaires furent envoyés par mer pour faire une nouvelle reconnaissance de cette baie, qui était le point de rendez-vous signalé aux deux expéditions. Celle de mer arriva la première et mouilla dans ï Arroya Pareja, ruisseau creusé par l’écoulement des marées; elle ne s’avança point davantage, et ne fit absolument rien. Malheureusement la commission avait été confiée à deux jeunes gens, récemment sortis des écoles de Buenos-Ayres, et tout-à-fait incapables de se servir des instrumens qui leur furent confiés, et d’exécuter un pareil travail; aussi leur recon- naissance se borna-t-elle à une promenade,, qu’ils firent en canot jusqu’au fond de la baie, et ils observèrent si superficiellement qu’ils ne soupçonnèrent même pas l’existence des deux seules rivières qui s’y déchargent. Ils rendirent néanmoins un compte empha- tique de leur mission, et l’accompagnèrent d’une carte qui n’est autre chose que la copie réduite de celle dont j’ai parlé plus haut. Le seul changement qu’ils y aient fait, a été de diminuer la profondeur de la baie de l’est à l’ouest; profondeur qui avait éle exagérée par les pi’emiers envoyés. Du reste ils ont conservé les principales erreurs de cette ancienne carte ; ainsi ils assignent à la pointe méridionale de l’entrée de la baie de Brightman, la latitude de 39° 43', ce qui donne environ quinze milles de trop à l’ouverture totale de l’ensemble des baies qui composent la baie Blanche. L’expédition terrestre n’eut pas un résultat plus satisfaisant. Harcelée par les Indiens, el latiguée par des pluies continuelles, elle s’arrêta sur les bords du Rio Sauce-grande, et se contenta d’envoyer une reconnaissance à la baie Blanche. Celle-ci arriva sur le point de la côte où se trouvaient mouillés les bâtimens de l’expédition, et comme ce point n’offre que des dunes et des terrains sablonneux extrêmement arides, et qu’il n’y a d’autre eau que celle qu’on se procure en creusant des puits, on en conclut que les bords de la baie étaient inhabitables. Le projet d’y former un établissement fut en conséquence abandonné jusqu’à l’année 1827, où il fut résolu d’établir une nou- velle ligne de fortins, pour protéger la campagne contre les incursions des Indiens. La guerre qui avait lieu à cette époque entre la Bépublique et le Brésil, faisait sentir plus que jamais l’importance d’un bon port sur l’Océan. La baie Blanche fut encore choisie comme le point le plus austral de la nouvelle frontière. M. Parchappe fut chargé d’accompagner comme ingénieur l’expédition, qui partit au commencement de l’annee ( ii2 ) 1828. L’état d’épuisement où se trouvait la République ne permit pas de fournir pour cette opération tous les secours nécessaires; il ne put obtenir de batiment poui lecon- naître l’entrée de la baie, et faire le relèvement des îles et des bancs qui la divisent en plusieurs autres; le petit nombre de bras et de chevaux dont il pouvait disposer, ne lui permit pas non plus de pousser ses reconnaissances par terre aussi loin qu’il l’aurait désiré; et, forcé de surveiller continuellement les travaux du fort, ce nest pour ainsi dire qu’à la dérobée qu’il put s’occuper de la topographie des alentours de la baie, il parvint néanmoins à lever le plan de toute la partie intérieure, depuis la pointe de Faca-loncoy jusqu’à l’extrémité occidentale, et depuis celle-ci jusqu à V Arroyo Pareja. Il reconnut également une partie du cours des deux rivières qui se jettent dans la baie; et il lia, par un grand triangle, ce travail au pic le plus élevé de la Sierra Ventana, dont le méridien se trouve indiqué sur les cartes marines. D un autre côté il détermina la latitude du fort par une moyenne entre plusieurs obser- vations. La baie Blanche est un grand golfe, en partie comblé par des bancs de sable et des dépôts vaseux que je ne crois point formés par les deux rivières qui s’y déchargent; cat- ees rivières peu considérables méritent plutôt le nom de ruisseaux et ne transportent que peu de matériaux. Je pense, au contraire, que ces sables et les limons qui com- posent le fond de la baie , sont apportés par les courans généraux dirigés du sud au nord. En effet, les falaises élevées c|u’on voit sur toute la côte du sud, continuellement minées par la vague, donnent avec abondance les matières propres à former ces dépôts marins. L’ouverture totale du golfe, depuis la côte nord jusqu’à la pointede Tejada, est de 28 milles marins, et sa profondeur jusqu’à la vallée de l Arroyo Manueleo est de 33 milles. Ce vaste bassin est bordé de hauteurs et de dunes c[ui s’élèvent à 30 ou 40 mètres au- dessus du niveau de la mer; les premières se composent de calcaire recouvert d une légèie couche de terre sablonneuse, et forment toute la côte septentrionale et occidentale de la baie jusqu’à la pointe de Vaca-Loncoy, à l’exception d’un espace de près de deux lieues au-dessus de Y Arroyo Pareja, où elles sont marquées par des dunes. Celles-ci occupent toute la côte depuis Vaca-Loncoy jusqu’à la baie de Brightman, se prolongeant sui toute la longueur de la presqu’île qui borne cette dernière au nord , et les hauteurs reparaissent depuis le fond de la haie de Brightman jusqu’à la pointe de Tejada. D autres lignes de dunes intérieures, plus basses et plus modernes, couvertes encore de coquilles maiines, indiquent l’abandon successif qu’a fait la mer du fond du bassin. Les atteiiissemens les plus anciens et les plus élevés sont ceux de la partie intérieure de la baie, et, en tirant une ligne des dunes de Vaca-Loncoy à celles de l’Arroyo Pareja, on voit que la mer n’occupe plus, au-delà, qu’un très-petit espace, et que les deux chenaux dans lesquels se partagent la baie, ressemblent plutôt à des rivières quà un poit de mei. Cette partie intérieure forme une belle vallée arrosée par les deux rivières Manueleo et Naposta. La première, à son débouché des hauteurs, se partage en plusieuis luisseaux et donne naissance à un grand marais d’eau douce, dont les eaux se déchaigent dans l’un et l’autre chenal ; le Naposta tombe dans le chenal du nord, et cest sui sa live I ( 1'I3 ) clioite, à une lieue et demie de son embouchure que se trouve le nouvel établissement, au milieu d une plaine abondante en pâturages et dont la fertilité en fixa bientôt le choix. Les deux rives et la langue de terre qui sépare les deux chenaux sont couvertes d’une forêt d arbustes maritimes, qui sélevent à la hauteur de deux mètres et dont le bois est un excellent combustible; le terrain ou ils croissent a été récemment abandonné par la mei, qui 1 inonde encore dans les grandes marées. Entre ces bois et le chenal il y a une plage vaseuse qui découvre a la basse mer, et l’on peut alors, quoique avec un peu de difficulté, aller à pied jusqu au bord du chenal coupé pi’esque à pic. La langue de telle qui sepaie les deux chenaux se prolonge sous l’eau et forme un banc qui se lamifie, et qui donne lieu a des sacs sans issue, dont les bâtimens ne peuvent sortir qu en lebroussant chemin; mais tous ces bancs, a l’exception de ceux qui avoisinent 1 entrée, sont vaseux et les louches en général ne sont point dangereuses; d’ailleurs ces inconveniens disparaîtront facilement au moyen de balises, dès que ce port sera plus fréquenté et mieux connu. La plupart des bancs sont couverts de joncs qui découvrent à basse mer, et qui retiennent le sable et le limon que mettent en mouvement les courans des marées; ce qui augmente progressivement la hauteur du banc, jusqu’à ce que celle-ci dépasse le niveau des basses eaux; alors il ne tarde pas à y croître d’autres plantes maritimes auxquelles succèdent les arbustes dont j’ai parlé plus haut; le terrain se trouve entière- ment fixé, et le banc devient une île. C’est ainsi que se sont formés les atterrissemens qui occupent 1 entiee de la baie Blanche, et la subdivisent en baies connues sous des noms particuliers. 11 parait même que ces changemens s’opèrent assez rapidement, car le plan de la baie, dressé au commencement de 1805, indique dans le fond de celle-ci une multitude d’îles, sous le nom de Labyrinthe, tandis qu ’aujourd’hui ces îles, toutes réunies, forment la langue de terre qui sépare les deux chenaux. Ce plan repré- sente également les autres baies comme formées par trois îles, tandis que maintenant les deux îles du nord se sont réunies par leur extrémité occidentale, et celle du sud est liée à la terre ferme par le même côté. ’ Les deux premières des trois îles, dont je viens de parler, sont très-basses et couvertes par les grandes marées; elles renferment entr’elles la baie nommée Bahia Ciega (baie Aveugle), dont l’entrée est, comme son nom l’indique, entièrement obstruée par les bancs. Elles sont, ainsi que le fond de la baie Blanche, peuplées d’arbustes et ne forment plus aujourd’hui qu’une seule île, au sud de laquelle se trouve la Bakia Ferde (baie Verte). Celte baie est plutôt un grand canal qui va aboutir au fond de la baie Blanche, et qui sert de seconde entrée à celle-ci. La troisième des îles indiquées dans l’ancien plan est 1. Telle est, au moins , l’opinion de M. Cramer, qui affirme que le petit bras ou ruisseau qui semble faire communiquer la baie Verte avec la baie de Brightman , n’a point d’issue dans celle-ci, ce dont il s’est assuré par lui-même, en parcourant le terrain à pied. Don Enrique Jones pré- tend que ce ruisseau donne passage d’une baie à l’autre. 111« 3,® partie. F ( 114 ) réunie par une langue de terre à la côte du sud , de manière à former un sac auquel on a donné le nom de Bakia de Brightman, Cette île paraît être plus ancienne que les autres; le terrain en est plus élevé, et une ligne de dunes règne sur toute sa longueur. La langue de terre qui l’unit à la côte est coupée par un ruisseau étroit, reste du canal qui la séparait autrefois du continent. H parait du reste que la baie de Brigthman a beaucoup de fond, quelle est d’une entrée facile, et offre, à cela près de l’eau douce qui manque , toutes les commodités d’un bon port. Il n’y a d’autre aiguade que celle qu’on se procure en creusant des puits. Entre les atterrissemens qui forment ces trois baies et la côte occidentale du golfe, se trouve un grand bassin, auquel on a assez improprement donné le nom de Bahia de Cangrejos; car cette prétendue baie n’est qu une vaste plage de vase que la basse mer découvre, et que traverse le canal de la Bahia Ferde. Il est probable que ces vases ne tarderont pas à s’affermir et à se couvrir d’arbustes mari- times, comme tous les terrains environnans. Telle est la description de l’ensemble du golfe que l’on connaît en général sous le nom de baie Blanche. La partie la plus remarquable de ce golfe est la baie qui porte plus spécialement le nom de Bahia Blanca (baie Blanche); elle offre un vaste et bon port de plus de vingt milles de profondeur, et dont la largeur va en diminuant jus- qu’à former un canal étroit, où les bàtimens sont aussi en sûreté que dans un bassin entouré de quais. La passe qui lui sert d’entrée se trouve comprise entre les bancs du sud, et un banc de sable près de la côte nord, auquel on a donné le nom de Banco del Toro; elle offre trois brasses d’eau à marée basse, selon les uns, et deux brasses, selon d’autres. Ces différences dépendent, sans doute, de la direction et de la force des vents. Les bancs de la passe découvrent à la basse mer, et les marins qui ont fréquente ce port sont d’avis que le moment le plus favorable pour entrer, est celui du tiers de la marée, parce qu’alors les bancs se laissent encore apercevoir, et que d’ailleurs les bàti- mens qui viendraient à toucher seraient aussitôt relevés par la maree. La pleine mer a heu les jours de syzygie à trois heures et demie, et les marées ordinaires sont de deux brasses , quantité qui varie selon les vents. Immédiatement après la passe, le fond augmente tout à coup, et s’élève dans certains parages jusqu’à neuf et dix brasses; il ne baisse guère de cinq jusqu’à l’entrée du chenal du fond de la baie. Là il commence a dimi- nuer; mais on trouve encore deux brasses d’eau à basse mer en face de l’embouchure du Naposta, à moins que des vents de terre violens et prolongés n’occasionnent une baisse extraordinaire. Enfin les bàtimens du commerce peuvent remonter jusqu’à l’extré- mité même du chenal, à la chute du Manueleo; et il y a peu d’années qu’un batiment américain y fit un chargement de peaux et de viande salée, provenant de bœufs achetés aux Indiens. Dans cet endroit le chenal ne forme plus qu’un ruisseau encaissé et profond, de sorte que les bàtimens peuvent, à marée pleine, avoir une planche à terre. Malgré la violence des vents qui régnent sur ces côtes, la baie Blanche se trouvant resserrée entre la terre ferme, les bancs et les îles qui l’abritent du vent de sud-est, le plus dangereux dans ces parages, il s’y élève peu de mer dans la paitie la plus a et aucune dans le canal intérieur. Le fond est de vase sablonneuse et d’autant plus ( ) molle qu’on s’avance davantage vers l’extrémité intérieure. La tenue y est très-bonne, mais les navires doivent être pourvus d’excellens cables, parce qu’il règne des courans dont la vélocité, qui est ordinairement de cinq milles, augmente beaucoup lorsqu’elle est favo- risée par les vents qui enfilent les cotes. Cest pour cette raison que les premiers marins, qui ont connu cette baie^ lui donnèrent le nom de Bahía de Buenos cables (Baie des bons cables). L arroyo Pareja offre un mouillage assez commode, parce que les navires peuvent s’y amaiiei a teiie, mais ils restent échoués a la basse mer, et les sinuosités que forme ce petit chenal exposent a des louches frequentes. Il en est de même de l’embouchure de l’arroyo Naposta. Quoique profonde et sans aucun barrage, cette rivière est si étroite et SI loi tueuse, qu il serait tres-difficile a un navire de s’y introduire, et l’on est obligé de décharger avec les chaloupes, qui peuvent remonter l’espace d’une demi-lieue jus- qu au piemiei banc de pierre barrant son cours. 11 serait très-facile d’en redresser le lit, dans tout cet espace, où elle coule sur un terrain formé par les anciens dépôts de vase et de sable, et il suffirait de pratiquer des saignées aux divers coudes que foi ment les sinuosités; les courans des marées, qui par cela même augmenteraient de vélocité, creuseraient bientôt ces saignées et redresseraient le canal. 11 serait d’ailleurs très-facile de construire une chaussée sur tout le terrain qu’inondent encore les grandes marées, et de la pousser sur la plage jusqu’au bord même du grand chenal, ce qui piesenterait aux navires un mole commode pour la déchargé. Cette chaussée n’aurait guères qu’un quart de lieue de long; la pierre se trouve à proximité et à fleur de teire, et il suffirait de la jeter, sans autre travail, puisque cet ouvrage n’aurait à résister à aucun effort de la part des eaux. Enfin il n’est pas douteux que la baie Blanche, dont la nature a fait une rade aussi vaste que sûre, n’offrit bientôt, entre les mains d’une nation puissante, toutes les commodités de nos meilleurs ports. Il est vrai qu’il n’y a rien qui puisse attirer aujourd’hui les navigateurs vers ces déserts; et l’unique objet qui les a fait fréquenter par quelques pêcheurs a même dis- paru; car les amphibies qui couvraient autrefois les îles de la baie Blanche, ont été presque entièrement détruits. Mais si un autre gouvernement que celui de Buenos-Ayres tentait de fonder une colonie au lieu même où cette république l’a voulu faire, l’in- dustrie européenne ne tarderait pas à se créer de nombreuses ressources au milieu de celte nature vierge, sous un climat doux et salubre, propre à la fois à la culture des grains, de la vigne, de tous nos arbres fruitiers, et à la propagation des troupeaux. La baie, qui est extrêmement poissonneuse en été, offre une pêche ahondante. De nombreuses salines naturelles sont peu éloignées, et les inondations du fond de la baie en offrent d’artificielles qui , pour donner des produits abondans, ne demandent que quelques légers travaux. Les montagnes voisines renferment, au dire de tous les Indiens, des mines diverses; les ruisseaux qui en découlent fertilisent les vallées par les inonda- tions momentanées qu’occasionnent les orages; les innombrables sauts qui barrent à chaque pas leur cours rapide, offrent des reprises naturelles pour l’établissement de toute espèce d’usines; le terrain des vallées qu’ils arrosent présente tous les indices i ( 1i6 ) d’une fertilité inépuisable, et quoique celui des hauteuis soit sablonneux et en geneial assez aride, il ne tarderait pas à s’améliorer par la présence des bestiaux. Je le crois très-propre à des plantations de sapins. Cette aridité, au reste, ne s’observe que jusqu’au Rio Sauce-grande, qui coule à peu de distance de la baie. Au nord de cette rivièie s’étendent de superbes coteaux, propres à toute espèce de cultuie. Enfin il ne manque à ces parages qu’une population industrieuse; et ce qui augmente l’importance de la baie Blanche, le seul port réellement bon qu’offre une vaste étendue de côtes, c’est que le parallèle, où elle se trouve située, sert à peu près de limite aux terrains productifs; car ceux qui sont compris entre cette baie et le Rio Colorado sont médiocres. Passé cette rivière, on ne trouve plus qu’une nature morte et une aridité effrayante. Je n’ai pu me procurer aucuns détails sur la Bahia Verde. Celle de Brightman a ete visitée par AI. Cramer. La passe qui y donne entrée court à peu près nord et sud, et se trouve comprise entre les bas-fonds de la pointe de Tejada, et ceux qui forment le prolongement de la presqu’île , qui sépare cette baie de la baie Verte. Elle est assez large, et le moins d’eau quelle donne est deux brasses à la basse mer. Lintérieui delà baie présente jilusieurs bons mouillages, surtout à la côte sud; et l’on trouve du fond jusqu’aux deux tiers de sa longueur, qui est à peu près de dix-huit milles. A un demi-degré au sud de la baie de Brightman se trouve celle de Todos-Santos, plus connue sous le nom de Bahia de San-Blas. C’est encore un grand golfe, dont la longueur est de trente-cinq milles environ, du nord au sud, sur une largeur moyenne de douze railles. Ce golfe , qui renferme plusieurs îles , est presque entièrement comblé par les alterrissemens et les bancs qu’y forment les eaux du Rio Colorado, dont les bouches se trouvent au nord. Le premier plan, qu’on ait levé de cette baie, a été dressé vers l’année 1780 par le pilote Villarino, le même cjui a reconnu le cours du Rio Negro. La manière d’opérer de ce pilote ne mérite pas une bien grande confiance; cependant le plan qu’on lui attribue s’accorde assez, à cjuelques détails près, avec ceux qui ont été dressés postérieurement, et c’est celui qui paraît avoir été employé dans la construction des cartes marines espagnoles. M. Parcbappe a pu confronter ce plan avec celui qui lui a été communiqué par un Anglais, nommé Jones (Henri), qui, ayant forme dans cette baie un établissement de pèche considérable, y résida plusieurs années, et eut occasion de la visiter en détail et de la parcourir dans tous les sens. Il a dû accorder d autant plus de confiance au plan qu’il en a formé, que tous les marins, qui ont visite cette baie, en constatent l’exactitude, et qu’il coïncide, pour les détails, avec la reconnais- sance de Al. Cramer. En comparant ce plan avec celui de la marine espagnole, on voit qu’un groupe nom- breux de petites îles, que le dernier place au sud de l’embouchure du Colorado, se trouvent aujourd’hui réunies à la terre ferme, et forment une longue presquîle, terminée au sud par une pointe de dunes, nommée Cabeza del Indio. Cette presquîle est coupée de plusieurs petits canaux qui reçoivent les eaux de la haute mer; ces canaux commu- niquent entr’eux et ont dans le Colorado deux issues, par lesquelles cette livièie se décharge en partie dans le port de \ Union, qui se trouve au sud de la presqu île et loi me ( U7 ) l’extrémité nord de la baie de Todos-Sanlos. Ces deux bouches, nommées l’une Canal Chica, l’autre Canal Grande, sont les seules par lesquelles on puisse s’introduire dans le Colorado, car celles par lesquelles il se décharge directement dans l’Océan sont impra- ticables pour les plus petites embarcations. La grande quantité de sable que charrient les courans venant du sud, a obstrué son embouchure d’un groupe d’îles et de bancs, qui , se prolongeant fort au large, rendent dangereuses les approches de cette côte. C’est la même cause qui a donné naissance aux îles et aux bancs qui comblent presque entière- ment la baie de Todos-Santos. Le port de l’Union se trouve séparé du reste de la baie par un banc qui découvre à marée basse, et il n’a aucune communication avec elle; son entrée, située à l’ouest, est assez large, et donne deux brasses et demie d’eau avant le flux. C’est, dit-on, le meilleur mouillage de toute la baie, et les bàtimens y trouvent l’avantage de pouvoir s’introduire dans la Canal Grande, qui communique ayec le Colorado, et où ils trouvent presque par- tout trois brasses d’eau ; quant à la Canal Chica, elle n’est praticable que pour les chaloupes. A la tête du banc qui forme le port de l’Union se trouve l’île de Borda, à l’ouest de laquelle il y a un mouillage pour de petits bàtimens, où l’on arrive par un chenal qui vient du large par la pointe sud de l’île. Plus au sud, on trouve l’île de los Arroyos et l’île Larga, l’une et l’autre entourées de bancs et sans mouillage. Ces bancs ainsi que celui qui existe entre l’île de los Arroyos et celle de las Gamas, et qui porte le nom de Banco del Medio, découvrent au loin à la basse mer, de sorte qu’on ne peut aborder ces îles qu’avec le flux et des embarcations d’un petit tirant d’eau. La plus considérable des îles de la baie est celle de las Gainas située au sud de la précédente; elle a environ dix-neuf milles de long et trois dans sa plus grande largeur; sa pointe australe n’est que par un étroit canal séparée de l’île de los Chanchos ou Basa; celle-ci n’est aujourd’hui qu’un petit groupe de dunes formant la tête d’un banc que la marée basse laisse à découvert. L’île de las Gamas est celle dont le terrain est le plus élevé, et la seule qui, malgré son aridité, offre quelques pâturages. Elle n’est séparée de la côte que par un bras de deux milles de, largeur, qui forme le port de San- Blas, dont le chenal se prolonge le long de l’île vers le nord, passe entre son extrémité septentrionale, nommée punta del Elefante, et le banc del Medio, et achève d’en faire le tour pour communiquer avec l’Océan; mais il faut ajouter que la profondeur de ce chenal diminue successivement et n’offre plus qu’une hrasse d’eau dès qu’on remonte vers l’intérieur de la baie. Les îles que je viens de nommer sont les seules qui existent aujourd’hui dans la haie de Todos -Santos, et celles qu’indiquent d’autres cartes, dans l’intérieur de cette haie et près de la côte, ne sont que des espaces peuplés de joncs, que la marée découvre, et qui, vus de loin, ont probablement trompé les premiers marins qui l’ont visitée. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. 35 , la description de ces îles. y ( i18 ) Le port de San-Blas était l’ancrage habituel des pêcheurs , lorsque les amphibies cou- viaient toutes les îles de la baie, et c’est de là qu’ils envoyaient leurs embarcations pour faire la chasse de ces animaux et rapporter leur graisse. Quoique ce port soit entièrement abrité des vents de sud et de sud-ouest, il ne l’est pas aussi bien de ceux du sud-est et de l’est, et la mer y est quelquefois très-houleuse. Outre cela, il y règne des courans impé- tueux, et lorsque ceux-ci sont favorisés par les vents, les navires ont beaucoup de peine à tenir. Le fond est de sable mêlé de gravier, et le mouillage se prolonge le long de la côte du sud vers l’ouest. Ce chenal, comme je l’ai déjà dit, fait le tour de l’île de las Gamas, et ne passe pas plus au nord que le banc del Medio; tout le reste de la baie, jusqu’au port de l’Union, n’est qu’un immense bas-fond, dont une grande partie découvre à marée basse, de sorte qu’on ne peut passer de l’un à l’autre port, en dedans des îles, qu’avec de petites embarcations. L’établissement du port de San-Blas est à une heure vin¿t minutes, et l’eau monte de trois mètres à trois mètres trente-trois centimètres. La côte sud du port de San-Blas forme le côté nord d’une presqu’île triangulaire, à laquelle on a donné le nom de Bincon de Jahalis; les deux extrémités de ce canal , qui la forme, restent à sec à marée basse, tandis qu’on trouve encore trois et quatre brasses d’eau dans l’intérieur. Je présume que le Rincon de Jababs était autrefois une de, et que le bras qui la séparait de la côte a été comblé par les sables que charrient les cou- rans. Ce qui tend à appuyer cette conjecture c’est que le terrain en est plus bas, et qu’à l’ouest du canal se trouve une seconde ligne de dunes qui vient se rattacher par le sud à celles de la côte de l’Océan. La forme de cette presqu’île, permettant d’y mettre les bestiaux à l’abri d’un coup de main de la part des Indiens, et quelques pâturages qui s’y trouvent, ont engagé des habitans de Patagones à y former une estancia, quoi- qu’il n’y ait d’autre eau potable que celle qui se recueille dans les bas-fonds a la suite des pluies. Plusieurs puits creusés par les pêcheurs donnent à un mètre de profon eur une eau plus ou moins saumâtre; mais une excavation semblable que j’ai fait faire dans les dunes a donné de l’eau douce qui provient de celle des pluies infiltrée et se con- servant dans le sable. ,, j La côte orientale du Rincon de Jababs et une partie de la côte nord sont bordees de dunes; le reste de la côte jusqu’à la bouche du canal dont je viens de parler est plat, et la plage couverte de galets. A partir de ce canal tout le pourtour de la baie jusqu aux bouches du Colorado se compose uniformément de coteaux peu élevés, qui oflrent c e nombreuses découpures, dans chacune desquelles l’écoulement des marées a creuse c^e petits ruisseaux. On en voit un au nord et près de la bouche du canal du Rincón de Jababs, qui s’enfonce dans les terres au sud-ouest et va mourir à peu de distance d une grande saline, nommee Salina del Ingles. Les terrains qui environnent la baie de Todos-Santos sont arides, sablonneux peuples d’arbustes de diverses espèces, presque tous épineux et dégarnis de feuillage. L herbe est rare, dure et ne croit que par touffes éparses; l’eau manque complètement, et ce n est qu’après les pluies, d’ailleurs très -peu fréquentes, qu’on trouve quelques lagunes, telle que la laguna Blanca, sur le chemin du port de San-Blas a Patagones; mais ces réservoirs se dessèchent totalement en une quinzaine de jours. Enfin c’est aux approches de cette baie que commence ce grand et triste désert, étendu des bords du Rio Colorado jusqu’à l’exti'émité australe du continent américain , et des rives de l’Océan jusqu’au penchant des Andes; désert qui serait inhabitable, même pour les tribus errantes d’indiens, sans quelques points plus favorisés de la nature, tels que les rives du Rio Negro, celles de quelques rivières du sud peu connues, les vallées des montagnes de San-Antonio, et des ramifications des Cordillères qui s’approchent de la côte et occupent d’autant plus d’espace que le continent se rétrécit davantage. J’ai eu communication d’une suite d’observations faites aux mois de Décembr e 1828 et de Janvier 1829 dans le port de San-Blas, par deux navires qui s’y trouvaient , l’un anglais et l’autre de la république, mais commandé par M. Dautan de Nantes; ces bàti- mens, et le premier surtout, étaient ixrunis de bons chronomètres et d’instrumens choisis. Le résultat moyen de ces observations simultanées, fixe la position géographique de leur mouillage, à 40° 33' de latitude et 64° 41' 30" de longitude occidentale du méridien de Paris; et ce point a été lié à la côte par plusieurs relèvemens que j’ai faits en Janvier 1829. Depuis la baie de San-Blas jusqu’à l’embouchure du Rio Negro la côte est plate et n’offre aucun abri; la mer y brise d’une manière effrayante sur des sables et sur des bancs de grès , dont quelques-uns découvrent à marée basse, et sur lesquels plusieurs bàtimens se sont perdus dans la dernière guerre entre Buenos-Ayres et le Brésil. Cette côte est bordée de dunes élevées sur un espace de vingt-quatre milles environ, jusqu’au point où commencent les grandes falaises del norte. Par 41° de latitude se trouve l’embouchure du Rio Negro, le point le plus fréquenté et peut-être le plus périlleux de toutes ces côtes. Des bancs de sable et de petits cailloux, dont la forme et l’étendue varient continuellement, obstruent l’entrée de cette rivière, et présentent une barre étroite et d’un accès aussi difficile que dangereux. Le moindre vent occasionne une houle extraordinaire, et la mer brise avec une telle impétuosité que, dans les gros temps , le bruit s’en fait entendre jusqu’au village, qui en est éloigné de cinq lieues; aussi le navire assez malheureux pour s’échouer, est-il perdu sans ressources et disparaît-il en peu d’instans. Il ne reste à marée basse qu’un à deux mètres d’eau sur la barre, et la mer monte de trois mètres trente centimètres, de sorte que les bàtimens qui tirent plus de deux mètres d’eau ne peuvent fréquenter ce port, à cause de la grande levée qui règne presque toujours sur la barre; et ils pourraient y entrer tout au plus à la faveur de marées extraordinaires, comme l’ont fait quelques corvettes; mais, dans aucun cas, ils ne peuvent le faire sûrement sans pilote, car de plusieurs passes il n’y en a ordinairement qu’une ou deux de praticables , et qui ne tai’dent pas à cesser de l’être pour être remplacées par d’autres. Ainsi il y a une vingtaine d’années qu’on entrait généralement par la passe du nord, tandis qu’en 1819 on ne pouvait le faire que par les passes du sud-est et de l’est. Celle du sud était presque entièrement comblée par les sables. La violence et la durée des coups de vent obligent quelquefois à louvoyer pendant une quinzaine de jours avant de pouvoir entrer, et quoique la tenue soit ( 120 ) très- bonne, on ne peut guères mouiller extérieurement sans perdre d ancre. L établisse- ment du port est à onze heures quinze minutes. Une fois la barre franchie, on est parfaitement abrité dans la rivière. Le Rio Negro est la rivière la plus considérable qui se trouve du Rio de la Plata au détroit de Magellan, et il prend sa source dans de hautes montagnes, coule dans une vallée qu’il fertilise parses inondations périodiques, et est entouré de déserts arides, de sorte qu’il n’y a d’habitables que les lieux que baignent ses eaux ; mais ce qui donne à cette rivière un aspect tout particulier, c’est la forme même de la vallée qu’a creusee son cours, forme c{ui lui est commune avec celle des petites rivières qui découlent de la Sierra Ventana. Cette vallée a près de trois lieues de large à la hauteur du fort; mais, en général, sa largeur moyenne n’est que d’une lieue, et celle de la rivière, entre le fort et l’embouchure, de trois cents mètres environ. On n’est point conduit jusqu au bord du Rio Negro, par une pente plus ou moins douce, comme il arrive ordinairement pour les bassins des rivières, mais le terrain s’abaisse brusquement et est souvent coupe a pic, de sorte qu’on peut se représenter le lit de ce fleuve comme un énorme et étroit sillon, creusé dans une surface assez unie d’ailleurs, et qui s’étend sans interruption depuis la Cordillère jusqu’à son embouchure. Le fond de ce ravin se compose de terrains bas, formés par les atterrissemens, et souvent inondés par les crues; on voit encore des endroits où dés réservoirs d’eau se sont trouvés fermes et ne communiquent plus avec la rivière que lors des débordemens; celle-ci serpente dans cette prairie, s approchant alternativement des hautes falaises qui la bordent et en baignant quelquefois le pied. Ses rives et les nombreuses iles qui gênent son cours sont couvertes de saules, que 1 on commence à trouver à quatre lieues au-dessus de. l’établissement, et que les habitans coupent pour leurs constructions. La largeur moyenne du Rio Negro, dans les endroits où il ne se partage pas en plusieurs bras, est d’environ cent vingt mètres; son cours est rapide, et ce qui le prouve est que la marée se fait à peine sentir au village cjui n est qu’à sept lieues de l’embouchure; car les bâti mens y restent toujours évites au courant. R est navigable pour les bâtimens de haute mer jusqu’à deux lieues au-dessus du fort . plus haut, il faudrait des embarcations construites exprès. On peut se faire une idee de cette navigation par la relation de la reconnaissance qui en a été faite par Don Rasilio Yillarino'. Les gués sont très -rares, et le premier qu’on rencontre se trouve a une vingtaine de lieues du village, dans un endroit où les falaises opposées se rapprochent considérablement, et que, pour cette raison, ou a nommé Primera angostura; ce qui est un passage presque obligé pour les Indiens qui veulent communiquei dune live ' l’autre, ert qui, sans cela, ont à remonter beaucoup plus haut et à faire un détoui consi dérable; il serait par conséquent très -important pour la sûreté de l’etablissement d’occuper militairement cette position. Les Espagnols avaient construit un petit fortin, nommé San-Xavier , qui servait de garde avancée, sur la rive droite à sept lieues au-dessus de l’établissement ; de là il leur était facile de pousser des reconnaissances jusqu au pas- sage; aujourd’hui tout est abandonné. ( i21 J Depuis la première jusqu a la barre, la rivière suit les falaises du nord, au pied desquelles il ne se trouve de terrains bas que dans les sinuosités de leurs contours, ce qui foi me de petits espaces presque clos, auxquels les habitans donnent le nom de potreros, et qu ils ensemencent jusqu’à environ quatre lieues au-dessus du fort. Toute la laigeui du bss-fond se trouve ainsi au sud de la rivière; et il règne, de ce côté , une belle plaine, qui s étend de 1 embouchure à la Primera Angostura. Le terrain en est généralement plus bas que du côté du nord; il est marécageux en beaucoup d’endroits, et dans d’autres très-imprégné de sel. Mais dans tous les lieux où il est susceptible de culture, il annonce une grande fertilité , et offrirait des ressources à une nombreuse colonie. Les falaises qui bordent la vallée du Rio Negro sont une continuation de celles de l’Océan, auxquelles elles se lient de part et d’autre. Dès qu’on sort de la vallée du Rio Negro, et qu’on gravit les hauteurs qui la terminent, on entre pour ainsi dire dans un autre monde, dont la nature change absolument d’aspect. Ce sont de vastes plaines entièrement semblables aux terrains qui entourent la baie de San-BIas. Un sol sablon- neux et stérile, quelques touffes d heibes éparses, des aibustes épineux, forment de cette contrée agreste une vaste solitude, dans laquelle on ne peut, sous peine de s’expo- ser à périr de soif, s’aventurer sans guide, et sans connaître le petit nombre de points où les eaux pluviales laissent quelque dépôt. Le contraste que forme ce triste désert avec- la végétation animée qui couvre les bords du Rio Negro, augmente l’intérêt c|u’o£fre cette glande rivière; il est facile de voir d’ailleurs, d’après la description qui précède, que la colonie de Patagones ou du Carmen pourrait, eu d’autres mains, devenir très-florissante, et ouvrir une communication avec le Chili. Les dangers qu’offre la barre diminueraient beaucoup au moyen de bons pilotes, de bouées et des secours généreux qu’on trouve dans les ports fréquentés. Je crois que c’est l’absence de tous ces objets qui la rend si périlleuse aujourd’hui; et je suis persuadé que beaucoup de ports des côtes de l’Europe présentent autant de difficultés. A partir de la Punta de la Barranca del Sur, située au sud de l’embouchure du Rio Negro, la côte s’infléchit et court de l’est à l’ouest pour aller former le grand gol lé nommé Sac de Saint-Antoine (Saco de San- Antonio)’, elle ne reprend la direction nord et sud, quun peu au-delà du port de San-Antonio, qui se trouve ainsi dans l’angle nord-ouest du golfe, à dix myriamètres de la Punta de la Barranca del Sur. Dans toute cette étendue la côte est assez plato et bordée de hautes falaises coupées à pic, et dont toutes les marées viennent baigner le pied. Ces falaises présentent, avant d’arriver au port San-Antonio, deux interruptions, l’une nommée Ensenada de Bos, à deux myriamètres huit kilomètres de la Punta de la Barranca del Sur, et l’autre Aguada de los Loros, à la même distance plus au sud. Chacune de ces interruptions paraît être l’entrée d’un ancien bassin que la mer a comblé, et qui présente aujourd’hui l’aspect d’un vallon, dont le terrain est beaucoup plus bas que celui des hauteurs environnantes et d’une nature toute différente, puisqu’il se compose entièrement de dunes, en partie mobiles, eu partie fixées. En creusant au pied de ces dunes on trouve de bonne eau à quelques i6 nr. 2.*^ partie. ( 122 ) (lécimèlresde profondeur, ce qui n’a jamais lieu dans les au 1res lerranis de celle conlree. Il est assez ordinaire d’y trouver, après les pluies, de petits réservoirs naturels, ou elle se conserve plus ou moins de temps. C’est un réservoir semblable, indiqué à des voya- geurs par le vol d’une bande de perroquets, qui a fait donner au second de ces bassins Te nom de Jgm ch hs Loros (Eau des perroquels) . U forme du port de San--\ntonio diffère assez notablement de celle qu’indiquent toutes les cartes connues, mais M. Par- ehappe s’étant procuré une collection de plans originaux, levés à diverses époques pal- les officiers de la marine espagnole, il en a, dans le nombre, découvert plusieurs du Sac de Saint-Antoine, de la presqu’île de San-José, et un en particulier du port de San- Antonio, levé avec beaucoup de détails par le pilote Villarino. 11 a cru devoir se con- former à ce dernier, parce qu’il lui a paru que jusqu’à l’époque où il a été dressé, le port avait été très-peu connu, fait dont il rencontre la preuve dans un autre plan du Sac deSan-Antonio, levé par les marins de l’expédition de 1779, où, dit une note, le port de ce nom, tracé sous la forme généralement connue, ne peut servir que pour de petites embarcations, à cause des bancs de sable mouvant qui en obstruent l’entrée, tandis que les sondes de Villarino ne donnent pas moins de douze mètres d’eau dans cette même entrée. Il savait d’ailleurs qu’un pêcheur américain , qui a visité ce port, il y a peu de temps, y est entré sans obstacle, et il parait seulement d’après sa relation que la situation de la passe a changé. Il est donc présumable que le travail de Villarino, qui indique plusieurs mouillages intérieurs, les bancs, les des, le,s sondes, etc,, mérite plus de confiance que celui des marins ses prédécesseurs, seul copié jusqu’à présent. D’après cet officier, le port de San-Antonio, tel que le présente la carte, est un bassin naturel qui a environ dix milles de l’est a l’ouest et six du nord au sud. Un grand banc en masque presque l’enlièe, et laisse une passe d’un demi- mille de large, dont la position parait changer avec le lemps. Celle passe offrait au lemps de Villarino dix à douze mètres d’eau; ensuite le fond augmente tout a coup jusqu’à quarante mètres, et dans le canal qui conduit au mouillage et qui se prolonge vers l’est jusqu’au fond du bassin, il varie entre 8, 7, 6 et .A brasses, que donne la pre- mière moitié de son étendue, et 5, 4, 3 et 2 brasses qu’offre le reste, jusqu au fond où on peut mouiller par quatre brasses. Un large banc s’étend sur toute la cote nord du bassin et en défend l’approche; celui de l’entrée n’en est que le prolongement, et une ligne de bancs intérieurs qui se prolonge le long du chenal , le sépare de la partie nord du port et en rend l’accès difficile. Villarino n’indique aucune aiguade aux environs du port de San-Antonio. .le n’ai jamais entendu dire que les Indiens y séjournassent ce qui annoncerait un manque absolu d’eau. Il y place plusieurs petites îles couvertes d ar- bustes, et sur une pointe qui fait face à la passe, il a dessiné quelques hauteurs , sous le nom de Cerro Blanco et Cerro Me; mais ce sont simplement des mamelons et non de vraies montagnes. Selon le même marin , l’établissement du port est à onze heures; les ma- rées des quadratures sont de quatre brasses, et le fond est de sable gris, fin et de bonne tenue. ' 1. lai grande saline qu'on voit entre le port de San-Antonio et le ruisseau salé par lequel elle communique avec la mer, ont été placés d’après les renseignemens de M. Jones. ( 125 ) La côte qui borne le sac de San-Antonio à l’ouest présente, ainsi que tout ce golfe en général , beaucoup de fond , et les navires peuvent sans danger s’approcher de terre. Les (alaises continuent sous la même forme. Au fond du golfe s’avance un cap élevé qui se découvre de tres -loin, et qui forme l’extrémité d’une chaîne de montagnes portant également le nom de San-Antonio. On nomme ce cap Punta de los Pozos (Pointe des puits) parce qu’on y trouve, en s’enfonçant dans les montagnes, des puits ou réservoirs qui contiennent de bonne eau. Le Sac de San-Antonio est borné au sud par la presqu’île de San- José, rattachée au continent par une langue de terre très-étroite, et dont la forme bizarre et très- remarquable donne naissance à deux grandes baies, celle de San-Jose et la Bahia nueva ó sin-fondo (la baie nouvelle ou sans fond).)On n’a pu se procurer, sur la dernière, que très -peu de renseignemens; il paraît seulement qu’elle est très-profonde, que la mer j est tres-mauvaise et que les côtes n’offient point de , bons mouillages. Quant à celle de San- José, elle est très-connue, à cause de l’établissement qu’y avaient formé les Espagnols. Elle offre un grand bassin de plus de huit lieues de profondeur, et dans lequel on navigue sans aucun obstacle; car on n’y rencontre ni bancs, ni îles, et l’on trouve partout un fond considérable, qui en certains endroits et dans la passe même s’élève jusqu’à quatre-vingts mètres; le long des côtes on en trouve six, huit et dix, et jusqu’à trente-six et quarante. L’entrée de la baie a quatre kilomètres de large et il y règne toujours beaucoup de houle, ce qui de loin ferait croire qu’il y a des brisans; mais cette agitation n’est due qu’aux coürans, et elle disparaît avec ceux-ci, dès qu’on pénètre dans l’intérieur. Le fond est bon et l’on peut mouiller partout, néanmoins il est préférable de le faite à la côte du sud, parce qu’alors on est abrité des vents de sud-ouest et sud-est , qui sont très-violens. Les gl andes marées sont de trois brasses et demie. Une note d’un ancien plan de la baie de San-José donne, pour y entrer, les instructions suivantes. 11 faut suivre le quarante -deuxième parallèle jusqu’à ce qu’on aperçoive la Sierra de San-Antonio; alors on met le cap au sud, pour s’approcher de la côte, et l’on suit celle-ci, en se dirigeant à l’est jusqu’à découvrir l’entrée, qui se distingue de cinq ou six lieues. La déclinaison de l’aiguille aimantée était dans l’année 1824, 18° 46' N. E. Les terrains dont se compose la presqu’île de San-José sont les mêmes cjue ceux de Patagones et de toute cette partie du continent, c’est-à-dire sablonneux et de la plus grande stérilité; les hautes falaises de la côte offrent les mêmes couches et renferment beaucoup de corps fossiles, surtout une grande quantité de grosses huîtres. Toute la partie septentrionale de la presqu’île est couverte d’arbustes épineux et privés de feuilles, et la partie du sud est traversée longitudinalement par une ligne de dunes qui marquent l’ancien rivage de la mer, en attestant la prodigieuse différence du niveau des eaux de cette époque à celui d’aujourd’hui. Entre ces dunes et la côte du fond de la baie se trouvent des salines analogues à celles de Patagones, et il y a, en outre, plusieurs Salitrales ou bas-fonds couverts d’efflorescences salines. On ne rencontre d’autre eau potable que celle des petites lagunes qui se forment momentanément à la suite des pluies, et quelques faibles sources qui doivent leur naissance aux filtrations de la falaise et des hauteurs ( m ) enviroananl le bassin des salines. C’est une source semblable à laquelle on a creusé des réservoirs, qui fournissait l’eau nécessaire à l’établissement. Celui-ci se trouvait à l’extrémité de la baie; il en reste encore quelques vestiges. Nous avons fait connaître > l’époque de sa fondation, et l’on ne conçoit guère, si ce n’est la beauté du port, quels motifs ont pu déterminer les Espagnols à s’établir dans un aussi horrible désert. 11 n’en est pas moins vrai que la colonie de San-José ^ subsisté jusqu’en 1810, époque à laquelle elle fut détruite par les Indiens. On peut même dire quelle était devenue florissante, car les bestiaux s’y étaient multipliés d’une manière d’autant plus surprenante que l’aspect du terrain ne laisse pas soupçonner que des troupeaux puissent y trouver de quoi subsister, et l’on ne sait trop où ils s’abreuvaient dans les fréquentes sécheresses d’un climat aussi aride. Vestancia ou parc des bestiaux était établi sur le bord de la grande saline, à cause des sources qui y aboutissent, et lorsque les Indiens attaquèrent l’éta- blissement, le nombre des bêtes à cornes s’élevait de deux à trois milles. Depuis la destruction, les chevaux sont passés au pouvoir des Indiens elles vaches se sont répandues sur le continent, où leur nombre a prodigieusement augmenté. Elles viennent à certaines époques visiter en grandes troupes le lieu de leur origine, et lorsque l’eau manque dans la presqu’île, on suppose quelles se retirent sur les bords du Rio Valchita, qui coule au sud et à une quinzaine de lieues de San-José. On trouve aussi sur les bords de cette rivière beaucoup de chèvres, provenant de celles que nourrissait l’établissement. Dans le voyage que le lieutenant-colonel Cramer fit à San-José, en 1823, il ne put dé- cou viù”u ne seule vache sur la presqu’île, quoiqu’il visitât plusieurs points de la baie et qu’il s’enfonçât dans les terres; il aperçut seulement des traces et de la fiente sèche; mais en 1824 une expédition maritime, envoyée par des spéculateurs de Buenos-Ayres avec tout ce qui était nécessaire pour faire la chasse à ces animaux, en trouva la pres- qu’île couverte, et en détruisit dans le cours d’une année de vingt à trente milles, sans pouvoir se faire une idée exacte du nombre total qui y paissait à cette époque. Comme cette chasse avait pour but unique de se procurer des peaux, tous les animaux non adultes lurent épargnés, et il est probable qu’aujourd’hui la perle occasionnée par ce massacre se trouve entièrement réparée. Outre la baie de San-José et la baie Sans-fond , la côte orientale de la presqu île présente par 42 degrés et demi de latitude, un troisième port, nommé par les uns Puerto de Faldez et par d’autres Arroyo del Ingles. Tout ce que j’en ai pu apprendre, c’est qu’un des bâtimens de l’expédition de la chasse aux vaches y séjourna pendant tout le temps qu elle dura et que le mouillage en est bon, mais que l’entrée présente quelques diificultés. Depuis le port de San-Antonio le tracé des côtes qu’offre ma carte est absolument le même que celui des cartes connues, et les plans manuscrits consultés paraissent avoir servi de base â leur construction. La nudité des parties intérieures fait assez voir combien on a peu de données sur cette vaste étendue de terrains; mais je dois dire aussi que, lors même que celle-ci 1. Voyez Partie historique, t. Il, p. 279, 283. ( 125 ) serait aussi bien connue quelle l’est peu, on n’aurait probablement qu’un petit nom- bre de details à ajouter; car il resulte des renseignemens qu’ont fournis les Indiens et quelques voyages des habitans de Patagones, que le même aspect, la même stérilité, la même rarete d eau qui se remarquent le long des côtes, régnent également dans les paities centrales du continent, et cest seulement au pied des contre-forts des Andes et dans leuis vallees que la nature s anime et que les ruisseaux entretiennent une végéta- tion abondante. Quant aux details que contiennent les cartes publiées jusqu’à présent dans 1 etendue qu embrasse la mienne, ils me paraissaient absolument apocryphes. L’en- cbainement de rivieres et de grandes lagunes, dont Brué et Arrowsmith composent le cours du Rio Negro et de ses affluens, est tout-à-fait idéal. La grande forêt et les lieux que sous des noms indiens ces géographes indiquent comme habités, sont également imaginaires; du 37. degre de latitude au sud il n’y a de points habités d’une manière fixe, du côté oriental des Andes, que le fort du Tandil, celui de la baie Blanche et le village de Patagones; tout le reste de cette immense contrée ne connaît d’autres habitans que les bêtes fauves qui la parcourent, et quelques tribus nomades d’indiens presque aussi sauvages qu’elles. Les routes qui traversent cette triste région , et que les Indiens ont frayées de temps immémorial dans leurs voyages continuels, sont en très-petit nombre, et n’affectent que deux diiections generales. Celles c|ui vont du sud au nord sont fréquentées par les fehuelches ou Patagons dans les voyages qu’ils font des parties les plus australes du confinent, où a lieu leur résidence habituelle, aux bords du Rio Negro et du Colorado; et par les Puelches et Aucas dans leurs courses de Patagones à la Sierra-Ventana et aux Pampas de Buenos-Ayres. Le petit nombre et l’invariabilité de ces routes prouve à la fois que la rareté de l’eau ne permet point aux Indiens qui les parcourent, de s’écarter des sentiers que l’expérience de leurs pères a tracés, et que les contrées latérales ne leur offrent aucun lieu où ils puissent séjourner pour leurs chasses. Il n’y a de chemins connus de l’est à l’ouest que ceux qui suivent les bords du Rio Negro et du Colorado; l’un et l’autre servant de moyen de communication aux Indiens des Pampas et à ceux qui habitent le revers oriental des Cordillères. La plus fréquentée et la plus connue de toutes ces roules est celle qui conduit de la Sierra-Ventana à Patagones, en passant par le fond de la baie Blanche. Elle traverse l’Arroyo Manueleo pi’ès de son embouchure, et dans un endroit où cette rivière se par- tage en plusieurs petits ruisseaux formant un marais d’eau douce, que tous les voyageurs qui ont été par terre au Rio Negro ont traversé sans se douter de son origine; de sorte que le cours du Manueleo était entièrement inconnu avant le voyage de M. Parchappe à la baie Blanche. Cette rivière est le dernier dès cours d’eau provenant des versans de la Ventana, qu’on traverse en allant au sud, et son bassin sert de limite aux bancs cal- caires qui s’appuient sur la crête de ces montagnes. Au sud de ce bassin commencent les terrains siliceux, dont se composent toutes les plaines qui s’étendent vers le sud du con- tinent; la végétation herbacée devient plus rare et les arbustes, au contraire, se multi- plient de plus en plus. A peu de distance du Manueleo on atteint une ligne de dunes ( 426 ) élevées qui se prolonge du nord-ouesl au sud-esl et dont l’extrémité forme la pointe de Vaca-loncoy (Tête de vache). Ces dunes sont de sable mobile et très pénibles à gravir, tandis que celles qui composent une seconde chaîne qu on rencontre sept lieues plus loin sont fixes et couvertes de végétation. Cette dernière va aboutir aux environs de la baie de Brigbtman et semble former un même système avec les dunes qui se prolongent sur. rUe qui borne cette baie au nord: sa direction est parallèle à celle de la première, et l’une et l’autre semblent indiquer l’abandon successif que la mer a fait de ces terrains. De la seconde ligne de dunes au Colorado il y a dix lieues, et dans tout le tiajet de la baie Blanche à cette rivière, on ne rencontre d’eau permanente, et on ne peut s’en pro- curer qu’en creusant au pied des dunes de Vaca-loncoy, où l’on trouve de l’eau passable. Des puits creusés par les Indiens, à moitié chemin du Colorado, au milieu de hautes touffes de glayeuils, sont comblés aujourd’hui, de sorte que les voyageurs font ordinai- rement tout leur possible pour parcourir ce long trajet en une seule journée. Le Colorado, en temps ordinaire, se passe à gué, mais lors des crues, il faut le travel sei à lanage,etl’on estsouvent totalement arrêté et contraint d’attendre une diminution dans le volume des eaux. Cette rivière est moins considérable que le Rio Negro et présente un aspect entièrement différent', son cours n’est point enferme dans une étroite et piofonde vallée comme celui de ce dernier, et comme celui de tous les couis deau du veisant méridional de la Ventana; mais la pente qui, de part et d’autre, conduit à ses rives, est douce et presque insensible. Ses bords sont couverts de saules, et le teiiaiu dont ils se composent est tellement mou, quoique couvert de végétation, que les animaux inexperts qui s’avancent sur ces fondrières, s’y enfoncent de manière à ne pouvoir s’en tirer; aussi n’y a-t-il dans ces parages qu’un seul gué fréquenté des voyageurs. Aux approches du Colorado la stérilité générale de ces contrées diminue; la végétation devieot plus épaisse et d’un vert moins éteint, et la nature semble se ranimer. L’étroit espace où le cours de ses eaux entretient la fraîcheur et la fertilité, forme une longue zone habitable, et dans laquelle séjournent habituellement quelques tribus indiennes, surtout les restes de la nation Puelche. Le cours du Colorado n’a été tracé jusqu’à présent que d’une manière conjecturale, et l’on n’a encore aucune observation, ni même aucune donnée positive pour le tracer exactement. Le pilote Villarino , dans sa carte du cours du Rio Negro, a tracé environ 60 lieues de celui du Rio Colorado; à savoir, les sept premières lieues à partir de l’em- bouchure d’après ses propres observations, et le reste d’après les renseignemens des Indiens. Ceux-ci, dans leurs voyages des Cordillères aux Pampas, par les bords du Rio Negro, abandonnent ces derniers pour gagner ceux du Colorado, au point nommé Choléhéchel, parce que, disent-ils, c’est sur ce point que les deux rivières se rapprochent le plus. Or, la position de Choléhéchel est déterminée par le voyage de Villarino. Les Indiens disent qu’ils emploient deux jours à faire cette traversée, qui ne leur pré- sente point d’eau, motif qui doit faire supposer qu’ils se hâtent autant que possible. On peut donc évaluer la distance parcourue dans chaque journée à dix lieues, ce qui est beaucoup pour les indigènes , surtout dans un terrain sablonneux et fourré où la marche ( 127 ) est pénible. La longueur de la traversée est donc de 20 lieues qui se réduisent à quinze ou seize en ligne directe, et l’on a ainsi un point du Colorado avec une exactitude assez satisfaisante. Entre ce point et les sept dernières lieues du cours de cette rivière, relevés par Villarino, on n’a d’autre point intermédiaire que celui où elle est traversée par le chemin de Patagones; encore ce point est-il très-rapproché de celui où se termine le travail de ce pilote; mais on aime à voir qu’en le déterminant par les distances qu’es- timent les voyageurs et surtout l’itinéraire de Zizur, il concourt à indiquer avec les deux autres extrémités du cours du Colorado, une direction générale sans inflexion brusque, telle que celle qu’affectent généralement les rivières qui coulent dans des plaines et qui n’ont point d’obstacles à vaincre. Cette uniformité de cours est confirmée d’ailleurs par le rapport de l’expédition militaire qui côtoya cette rivière pendant une soixantaine de lieues en 1829. Il résulte également des renseignemens donnés par cette expédition et certifiés par tousles Indiens, que les terrains traversés par le Colorado, dans toute cette étendue, sont toujours sablonneux et arides, et qu’il n’y a que ses rives mêmes qui offrent quelques pâturages pour les bestiaux. La seule différence que présente cette nature sauvage est que les bois deviennent plus touffus et plus élevés. * Les Indiens qui voyagent du nord au sud ne suivent cette route du Colorado, que lorsqu’ils veulent visiter l’établissement du Carmen, autrement ils remontent le fleuve jusqu’en face de la première Angostura du Rio Negro, ou plus haut, lorsqu’ils vont jusqu’à Choléhéchel. ^ Le Rio Negro a été tracé d’après ces observations, car son plan était entièrement inexact; mais malgré les fautes de calcul et de construction cjue Villarino a commises, et qui empêchent son travail graphique de s’accorder avec le vrai résultat de ses propres données, l’ensemble de son voyage une fois rectifié, coïncide tellement avec les renseignemens qu’ont fournis les Indiens tant à lui qu’au voyageur Don Luis de la Cruz, qu’oii doit le regarder comme très-approchant de l’exactitude; et c’est, sans con- tredit , le document le plus précieux qu’on ait jusqu’à présent sur cette partie du continent américain. La navigation de Villarino sur cette rivière a été entreprise dans la saison la plus défavorable, car la grande crue périodique a lieu depuis le mois de Juillet juscfu’à celui de Février, et nul doute que, dans cette saison, elle ne pût servir à établir une communication directe avec Valdivia, si les Cordillères et les plaines qui sont à l’ouest de ces montagnes n’étaient, occupées par les Aucas ou Araucanos, qui en ont chassé les Espagnols , après avoir ruiné toutes les villes que ceux-ci y avaient fondées. Le passage du Portillo, qu’il serait plus convenable d’appeler de Hueckum-laoquen et qu’il ne faut pas confondre avec d’autres du même nom, facilite merveilleusement cette communication. C’est le seul que ne ferment jamais les neiges et où l’on soit parvenu à passer ces montagnes avec des charrettes. Il est remarquable que peu d’an- nées après l’établissement des Espagnols , ces intrépides conquérans aient trouvé le 1. Voyez Partie historique, t. Il, p. 161, la description delà roule du Carmen au Rio Colo- rado, donnée dans l’excursion à l’arbre sacré du Gualichú. ( m ) moyen de se frayer un chemin au milieu de déserts qui maintenant paraissent imprati- cables, et non moins surprenant que la route qu’ils suivaient soit aujourd’hui complète- ment oubliée. Rien ne prouve mieux l’insouciance de ceux qui les ont suivis. On doit présumer néanmoins que les mêmes motifs qui obligent les Indiens à suivre invariable- ment certains sentiers, dans les voyages continuels qu’ils font à travers ces contrées, ont dû forcer les Espagnols à se diriger par les mêmes lieux et à côtoyer les mêmes rivières. 11 est donc extrêmement probable que de Buenos-Âyres ils coupaient droit au Rio Colo- rado, en passant par la Sierra de la Ventana; qu’après avoir passé cette rivière, ils la remontaient jusqu’à la hauteur du Choléhéchel, et que là ils abandonnaient ses bords pour gagner ceux du Rio Negro et suivre le chemin que décrit Villarino. On voit au reste d’après la peinture que nous fait ce voyageur des terrains que traverse le Rio Negro, qu’ils sont invariablement les mêmes depuis les côtes de l’Océan jusqu au pied des Andes et ne se composent que de steppes inhabitables. La vallee qu arrose cette rivière peut seule tenter l’homme d’y fixer son séjour, et encore les alluvions ne présentent-elles un terrain fertile que jusqu’au Choléhéchel. Passé ce point les bas-fonds sont presque aussi arides que les hauteurs, et, pour voir la nature et la végétation se ranimer, il faut atteindre les vallées de la Cordillère. Si jamais donc quelque nation tente de coloniser les bords de celte rivière, elle ne pourra guère y établir qu’une suite de postes militaires, incapable de réaliser le projet de communication avec le Chili, sans avoir préalablement soumis la nation des Araucanos, jusqu’à présent indomptable. J’ai dit plus haut que les crues du Rio Negro avaient lieu depuis Juillet jusqu en Février, c’est-à-dire en hiver et au printemps. Celles du Rio Colorado, au contraire, arrivent en été et en automne; différence qui s’explique très -facilement si I on con- sidère que la première de ces rivières prend sa source dans une partie de la Cordillèie, où les neiges ne sont pas permanentes et se fondent en grande partie à l instant même où elles tombent; tandis que l’autre est formée de la réunion de plusieurs bras qui tous descendent de points très-élevés de celte immense chaîne de montagnes. Ce nest donc qu’à l’époque de la fonte des neiges que ces divers affluens doivent porter au Colorado le plus grand volume d’eau. Du Rio Negro au sud, on n’a sur les parties intérieures du continent que des rensei- gnemens très-vagues, et tout n’est, pour ainsi dire, que conjectural. Les seuls faits certains sont ceux qu’ont fait connaître les Indiens Tebuelches et qui sont confirmés par quelques voyages entrepris du village de Patagones à la presqu’île de San-José; ainsi l’on sait d’une manière positive que les montagnes qui forment le cap Pufita de los Pozos, sont l extré- mité d’une chaîne connue sous le nom de Sierra de San-Anlonio. De plus , quelques habitans du Carmen, qui ont été plusieurs fois au Choléhéchel assurent que de ce point on aperçoit les sommets de cette même chaîne, ce qui a fait supposer qu’à cette hauteur elle était éloignée de 25 lieues eimron des bords du Rio Negro. A l appui de celte con- jecture vient le rapport des Tebuelches, qui disent que du Choléhéchel ils marchent un jour et une nuit au sud, c’est-à-dire une vingtaine de lieues, sans trouver d’eau, d’ou l’on conclut qu'il n’en rencontrent qu’au pied du versant de ces montagnes où coule ( 129 ) probablement quelque ruisseau. De cette manière nous connaissons deux points de la Sierra de San-Antonio qui nous indiquent sa direction générale. Entre la Sierra de San-Antonio et le Rio Negro s’étend une vaste plaine sablonneuse, nommée Campo de San-Matias , dont tous les naturels font une description épouvantable et qu’on pourrait appeler un désert au milieu du désert. On n’y trouve pas la moindre aiguade; aussi les Tehuelches , venant à Patagones, s’arrêtent- ils dans les vallées des montagnes et ne font-ils la traversée qu’après quelque grand orage , afin de profiter des petits réservoirs d’eau que laissent les pluies, si rares d’ailleurs dans cette région. Aucune rivière ne traverse cette plaine aride, et l’on voit que depuis son embouchure jusqu’à celle que Yillarino a nommée de los Hechiceros ,\q Rio Negro ne reçoit aucun affluent sur sa rive droite, dans un espace de près de cent quarante lieues, La sécheresse qui désole ces climats s’étend jusqu’aux montagnes de San-Antonio; car le peu de neige qui y tombe disparaît presque instantanément, et les pluies, comme nous venons de le dire, sont d’une rareté extrême; aussi ne donnent-elles naissance qu’à un très-petit nombre de faibles ruisseaux qui se perdent bientôt dans les sables de la plaine. On n’a indiqué que trois de ces ruisseaux, les seuls dont l’existence soit bien connue ou au moins présumée. Le premier a été traversé par tous ceux qui ont fait le voyage de San-José et notamment par M. Henri Jones. Lorsque celui-ci le passa il était entièrement à sec; mais en grattant le sable qui compose le fond de son lit, il trouva de suite de l’eau. Ce ruisseau a huit ou dix mètres de largeur et se décharge dans la mer un peu au-dessus du cap de los Pozos. M. Jones revenait alors par terre du golfe de San-Jorge, où il avait fait naufrage en parcourant ces dangereuses côtes, toujours dans le but de la pêche des amphibies. Cet infatigable et malheureux pêcheur était accompagné d’un Indien Tehuelche, qui lui avait fourni un cheval et lui servait de guide. Comme il était tard lorsque nos voyageurs pas- sèrent le ravin dont je viens de parler, et qu’ils n’avaient rien à manger, l’Indien proposa d’aller passer la nuit chez quelques-uns de ses compatriotes qui campaient dans une val- lée peu éloignée. M. Jones y consentit et suivit son guide qui le conduisit par un chemin épouvantable, au milieu de préeipices et de rochers. Les heures s’écoulaient, et la fatigue et la faim , réunies à l’àpreté du terrain, faisaient paraître énorme à l’Européen la distance que le flegmatique Tehuelche lui répétait sans cesse être très-courte. Enfin à une heure très-avancée de la nuit, on arriva tout à coup, par une gorge étroite, à une grande vallée, sans autre issue que eelle par laquelle pénétrèrent nos voyageurs, et là ils trouvèrent sur le bord d’un petit ruisseau, quelques tentes d’indiens où on leur donna l’hospitalité. C’est d’après cette relation qu’on a placé sur la carte le second ruisseau de la Sierra de San- Antonio. Quant au troisième on n’a de preuve de son existence que l’aiguade qu’indiquent les Tehuelches sur le chemin du Choléhéchel aux contrées australes et dont nous avons parlé. Le cours du Rio de los Hechiceros permet de croire que cette rivière prend aussi sa source dans les parties orientales de celte ehaîne. Les montagnes de San-Antonio sont granitiques, décharnées, et offrent le même aspect que celles de la Sierra de la Ventana, mais elles sont plus élevées. Elles paraissent servir î? Ilî# partie. ( 130 ) de limite aux plaines qui s’étendent, presque sans interruption, depuis le Rio de la Plata jusque par le 42.® parallèle; car le même voyageur assure qu’au sud de cette chaîne le terrain devient coupé et inégal, et qu’à partir du golfe de San-Jorge il est tout à fait montagneux. Au sud de la Sierra de San- Antonio coule une rivière à laquelle Villarino donne le nom de Rio Valchita, nom qui appartient également à une tribu d Indiens Tehuelches; mais ceux-ci la nomment aussi Chubut, ce qui, dans leur langage, signifie saule, parce que effectivement cet arbre croit en grand nombre sur ses bords. Cette rivière est à peu près de la force du Colorado, ses rives sont marécageuses, couvertes de plantes aquatiques et présentent les indices de fréquens débordecxms; mais la partie supérieure de son cours et son origine sont absolument inconnues. Tout fait présumer cependant qu’elle prend sa so^’urce dans les Andes ou au moins à l’extrémité occidentale de la chaîne de San-Antonio, car l’aridité de ces montagnes du côté de l’est ne permet pas de croire qu’elles y puissent donner naissance à une rivière aussi considérable, ni même lui fournil des affluens de quelque importance. Les voyages des Tehuelches à la Cordillère, qui sont indiqués par la rencontre de ces Indiens avec les Aucas sur les bords du Limay-leuvu, rencontre dont il est question dans le voyage de Villarino, se font probablement en remontant le cours du Rio Valchita et en suivant le pied des montagnes de San-Antonio. L’embouchure du Rio Valchita sort des limites de ma carte et ne se trouve indiquée sur aucune de celles qui ont été publiées jusqu’à présent. On raconte, à cet égard, que Malespina, officier distingué de la marine espagnole, et l’un de ceux dont les travaux hydrographiques ont le plus contribué à faire connaître les côtes de l’Amérique du sud, chercha en vain cette embouchure, et que ne la pouvant trouver dans l’anse où il la supposait être, il donna à celle-ci le nom de Ensenada del Desengaño (Anse du Désabu- sement); mais ce marin se croyait à tort dans l’erreur, et c’est effectivement bien là que se trouve l’embouchure du Valchita, par 43“ 20' de latitude. Il y a peu de temps qu’un pêcheur américain, mouillé dans cette anse et cherchant a terre une aiguade, découvrit, du sommet des dunes, quelques troncs desséchés de saules, ce qui indiquait évidemment de l’eau douce à proximité; il descendit aussitôt des hauteurs quil avait gravies, et à peine eut-il fait quelques pas pour tourner une pointe quelles forment, qu’il se trouva au bord du Rio Valchita et reconnut que son embouchure est mas- quée par les mêmes dunes. M. Jones avait également reconnu cette embouchure plusieurs années auparavant et même il s’y était introduit avec une petite goélette. On lui doit quelques détails sur le Rio Valchita. Le banc de sable qui cache la bouche de cette rivière n’en permettrait pas fentrée à de grands bâtimens. ( 13i ) SECONDE PARTIE Républiques du Pérou et de Bolivia. CHAPITRE I." Í Première série de renseignemens spéciaux relatifs à la carte né 4 , intitulée : carte générale de la république de Bolivia , comprenant les itinéraires de Tacna (Pérou) à Santa-Cruzde la Sierra (Bolivia). §. Observations géographiques spéciales à la province de Tacna (république du Pérou) et à Tintervalle compris entre ce point et la Paz ( Bolivia). Débarqué à Arica , après avoir vu le Chili et Cobija, je pensai à reprendre mes itinéraires géogra phiques. Les environs d’ Arica étant bien connus sous le rapport du littoral, je me contentai de relever, du sommet du Morro ou de la montagne voisine, les pointes nei- geuses du Tacora, sur la Cordillère, et je les trouvai au N. 21° E. ^ D’ Arica je traversai la nuit pour me rendre à Tacna, afin de franchir les quatorze lieues sans eau qui séparent ces deux points. A Tacna, je commençai mes observations géogra- phiques par relever tous les points remarquables de la vallée. ^ La vallée de Tacna s’étend des derniers contre-forts de la Cordillère jusqu’à la mer, dans la direction du N. E. au S. 0.; elle est bornée au N. 0.‘ par la côte de Caraca , qui l’accom- pagne presque jusqu’à la mer; au S. E. d’abord par les hautes collines de la Yesera et la Cuesta d’ Arunta,.et plus bas par la Cuesta de Muelles, qui convergent vers la vallée, en formant, entre chacune, autant de branches ascendantes de cette même vallée. De la partie supérieure de la ville de Tacna je pris des relèvemens sur les points sui- vans. Les sommets neigeux des pics du Tacora sur le sommet de la Cordillère restaient : le premier au N. E. 5° E.; le second au N. E. 4° N.; le troisième au N. E. 20° N. Ces trois points s’aperçoivent à une grande distance de la côte en mer. L’extrémité inférieure de la Cuesta d’ Arunta reste au S. E. 10” S. à la distance de deux kilomètres et demi. 1. Toutes les directions ne sont pas corrigées de la déclinaison. 2. Voyez Partie historique, t. II, p. 365 et suiv., et p. 370 et suiv. ( 152 ) Comme de Tacna j’étais trop peu élevé pour voir l’ensemble de la vallée, je me rendis à l’extrémité de la pointe d’Arunta, et je gravis au sommet de cette côte d’où je pris les relévemeos suivans; L’extrémité inférieure de la côte de Caraca reste au S. O. 1 T O., à la distance d’environ 1 3 kilomètres. L’extrémité de la côte de Muelles reste au S. O. 10'’ S., à la distance d’environ 8 kilom. Le point où la route qui va à Arica monte la côte de Muelles, reste au S. 10° O. L’extrémité d’une colline intermédiaire entre la colline d’Arunta et de Muelles reste au S. O. 15° O., à la distance d’environ 4 kilomètres. Une haute montagne, qui pourrait bien être le Morro d’ Arica, est au S. 3 E. ^ L’extrémité de la colline de la Yesera, en remontant la vallée, est au N. E. 13° E. l."° Journée. De Tacna à Pachia (4 lieues de pays). De Tacna la direction générale de la vallée jusqu’à Pachia est au N. 30° E., en montant une pente douce. (Toutes les distances indiquées sont réduites approximativement en distances qui me paraissent approcher de la vérité.) N. E. 15° N. 4 kil. En suivant le bord de la rivière, jusqu’au hameau de Pocolualle, où l’on rencontre des terres plus élevées. E. 1 kil. En montant sur cetle partie élevée au N. de la rivière et suivant parallèle- ment à celle-ci jusqu’en face du hameau de Casa-blanca (Maison blanche), entouré d’arbres. jyj. E. 2 kil. Sur la même hauteur, jusqu’en face du hameau de Calaña, situé près de la rivière. y; E. 1 kil. 500 m. En suivant la même hauteur. On est en face de l’extrémité infé- rieure de la côte de la Yesera, à la distance d’un kilomètre et demi; et de l’entrée d’un embranchement de la vallée, non cultivée faute d’eau. 10° E. 3 kil. A Pachia. On descend d’abord dans le fond de la vallée; on traverse sur la rive gauche de la rivière qu’on suit jusqu’à Pachia, paroisse assez considé- rable. La colline de Caraca est infiniment plus élevée qu’au bas de la vallée; elle s’incline au N. 15° E. pour aller rejoindre les derniers contre-forts de la Cordillère. De Pachia l’extrémité inférieure de la colline d’Arunta à l entrée de la vallée reste au S. 20° O. L’extrémité inférieure de la montagne de la Yesera est au S. 4‘ E. L extré- mité supérieure de ce lambeau de montagne est à l’E. 1° N. à la distance d’environ 4 kilom. Un peu au-dessus de Pachia le petit ruisseau de Tacna se divise en deux. L’un des bras vient d’une vallée spéciale, nommée Caliente (d’une source chaude qui s’y trouve) et située au N. 15° E., tandis que la route prend l’autre vallée , située au N. E. 10° E. Pachia me parait être à 12 kilomètres, distance réelle de Tacna. 2.° Journée. De Pachia à Palca (7 lieues de pays). N. E. 10° E. — 8 kil. De Pachia jusqu’à l’entrée de la Quebrada (ravin) de Palca, on monte sur une pente assez rapide, au milieu de cailloux et de blocs arrondis de ( 155 ) porphyres, et d’ua terrain aride, de l’aspect le plus triste. A l’entrée du ravin à gauche sont deux maisons d’indiens. N. E. (Direction générale.) — 8 kil. (distance réduite) , à Palca. On entre dans le ravin, ayant de chaque côté de très-hautes montagnes déchirées; on suit tantôt le lit du ravin , tantôt les parois escarpées, en montant toujours rapidement et faisant d’innombrables détours. Plusieurs petits ravins latéraux viennent de chaque côté au ravin général , et les montagnes s’élèvent de plus en plus. Enfin au hameau de Chuncaloy, à 2 kilomètres (distance réduite), avant d’arriver à Palca, on com- mence à trauver, pour la première fois, un peu d’humidité dans le ruisseau sec jusqu’alors. Palca, village, est situé sur la pente S. E. du coteau. J’ai évalué la distance réelle de Pachia à Palca à 16 kilomètres, tandis qu’on la regarde comme ayant 7 lieues de pays, et le temps qu’on emploie à faire ce trajet annonce au moins Cette dernière distance, par les détours de la route. 3.'’ Journée. De Palca au pied sud du Tacora (8 lieues de pays). N. E. — 1 kil. En partant de Palca, on suit d’abord la rive droite du ravin, ou pour mieux dire la pente sud. Le ravin, couvert de broussailles, a ses coteaux de plus en plus escarpés, les pentes raides et souvent très-difficiles à gravir. Les montagnes s’élèvent de plus en plus. N. E. 30° E. — 1 kil. Jusqu’à l’endroit où le ravin se bifurque, un rameau suit au N. E., tandis que la route prend plus à l’E. E. — 1 kil. 500 m. On entre dans le bras de l’E., bien plus escarpé. La route suit le fond du ravin, tantôt sur des fragraens de roches, tantôt sur les pentes les plus abruptes. N. E. 20° E. — 2 kil. Dans le fond du nouveau ravin de plus en plus difficile. E. 20° S. — 500 m. Dans le même ravin. S. — 500 m. Dans des défilés affreux. N. E. — 1 % kil. En gravissant une côte jusqu’au sommet d’une montagne et faisant des détours sans nombre. N. E. — 2 kil. 100 m. environ. Du sommet de cette première montagne on aperçoit, à la distance et dans la direction donnée, la route sur le faîte d’une autre chaîne de montagnes dite de Cackun. On descend dans une vallée profonde, où coule un ruisseau; on passe entre deux monts isolés du fond de cette vallée, dont les parois sont abruptes, et l’on monte avec toute la peine imaginable jusqu’à la cîme de la montagne, qui forme la crête occidentale de la Cordillère proprement dite. Cette chaîne, dirigée N. O. et S. E., n’est pas à moins de 4500 mètres au-dessus du niveau de la mer. A l’O. ce sont les pentes occidentales de la Cordillère, à l’E. on domine le grand plateau occidental des Cordillères, élevé de 4400 mètres (terme moyen) au-dessus des Océans. Du point où passe le chemin , on est en face du pic neigeux du Tacora, situé à l’E. 5° N., à une distance que j’évaluai à 4 kilomètres en ligne ( m ) droite. Au nord de ce premier pic sont les autres qui ont été relevés de Tacna. Ils sont isolés, tout en dépendant d’une chaîne, dirigée au N., placée sur ce plateau. S. E. 10“ E. 2 kil. On descend sur une pente assez raide, au milieu de rochers nus et arides, jusqu’à un ruisseau nommé Rio de Azufre (rivière de soufre). Cette rivière qui sort des solfatares du Tacora est couverte d’efflorescence; et ses eaux chargées de sulfate de fer, empoisonnent tous les animaux qui en boivenl. Elle se dirige au S. E. pour se réunir à près de 16 kilomètres de distance au Rio de Tacora, dont il sera question plus loin. £ 43° S. — 2 kil. 200 m. Comme on doit tourner le pied méridional du Tacora, on passe le Rio de Azufre et l’on suit, non loin de ce ruisseau, un terrain couvert de blocs isolés de trachytes. £_ 14° S. — 3 kil. En suivant les mêmes terrains et s’éloignant du ruisseau. De ce point on voit le village du Tacora à un peu plus de 4 kilomètres à l’E. S. E. £_ 20° N. 4 kil. Les deux premiers kilomètres se font en montant une très-legere éminence, couverte de cailloux, qui forme une langue et s’achève un peu au sud du village du Tacora, et traversant cette éminence jusqu’à trouver, de l’autre côte, des terrains plus bas, qui, après la même distance, mènent au point de Pascana, c’est-à-dire sur un lieu où l’on peut s’arrêter pour faire manger les mules. Non loin de là est un petit ruisseau qui coule au milieu d’efflorescences salines, et se dirige, sous le nom de Rio de Tacora, au sud pour se joindre au Rio de Azufre. Cette rivière alors suit longtemps les plateaux sous le nom de Rio de Tacora, puis traverse la chaîne du Cachun et va se jeter à la mer, sous le nom de Rio de Llata, dont les eaux ne sont pas potables. Les environs des points où je me trouvais sont tout à fait plats,, en partie couverts d’efflorescences salines d’un beau blanc. De ce lieu, la montagne du Tacora reste au N. O. 25” O. à la distance de 6 kilomètres. — Le village du Tacora, habité par des Indiens aymaras, peut-être le plus élevé du monde, puisqu’il est à 4344 mètres' au-dessus des Océans, est au S. à 3 kilomètres et demi environ. — La montagne du Niyuta est a l . 15” N à près de 8 kilomètres. — Deux autres montagnes qui forment chaîne avec celle-ci, sont au S. E. 5” S. à la distance de 16 à 20 kilomètres environ, et forment avec le Niyuta, d’autres montagnes intermédiaires, une chaîne dirigée au S. E. a montagne du Chipicani, près de la chaîne à'Ancomarca, reste au N. 10° O. à une distance qu’on peut évaluer à 16 kilomètres. Tous ces pics sont couverts de neiges éternelles, et sur le plateau règne constamment un froid piquant et une grande raréfaction de l’air. , 4.” Journée. Du Tacora à la Pascana d’ Ancomarca (7 lieues de pays). N. E. 13” N. — 3 % kil. Comme sur ce point il y a interruption complète de la chaîne des Cordillères, on suit un plateau horizontal, sur le bord de la plaine couverte ( 1. Mesure prise par M. Pentland. ( 135 ) d’efflorescence^ en passant plusieurs petits affluens également couverts d’efflores- cences salines, sur un terrain tourbeux et souvent fangeux. N. 30° O. — 1 kil. 200 m. Un des affluens plus fangeux que les autres, force à faire un détour pour en aller doubler la source. E. 40° N. — 1 kil. Sur la même plaine. N. — 3 kil. 700 m. Sur la même plaine, en passant encore plusieurs petits affluens jusqu’au faîte de partage des eaux, marqué sur ce point par une très-légère colline couverte de graviers. De ce point on voit au S, que tous les affluens passés se dirigent au Rio du Tacora, tandis qu’on aperçoit à l’E. un grand lac nommé ^mcojo, qui reçoit les eaux du versant opposé. O. 40° N. — 1 kil. En traversant la colline jusqu’à la plaine de l’autre côté. N. 27° E. — 8 kil. 600 m. Dans l’espace de 3 kilomètres et demi on suit une plaine basse, et l’on traverse successivement 3 grands ruisseaux qui viennent de l’O. et se dirigent à l’E., à moins de 4 kilomètres de distance, vers le lac á'Aracoyo, dont le diamètre peut être de 4 kilomètres. Tous les bords du lac et des ruisseaux sont également couverts d’efflorescences salines d’un beau blanc. Derrière, à l’E. N. E. et au S. E. sont des montagnes non couvertes de neige. — On suit 2 kilomètres sur une plaine sèche, qui sépare le versant du lac, et l’on arrive au bord du Rio d’An- comarca, qui descend des montagnes de l’ouest, et se dirige au N. E. pour se jeter plus loin dans le Rio Mauré. C’est cette rivière dont on veut détourner les eaux poul- ies faire descendre dans la vallée de Tacna. — On passe le Rio d’Ancomarca; on traverse des plateaux presque horizontaux, et l’on trouve, à un peu moins de 3 kilomètres, un ruisseau qui descend des montagnes du Chipicani, et va à l’E. se réunir à un kilomètre de là au Rio d’Ancomarca. — A moins d’un kilomètre (700 m. environ) , après avoir passé une colline, on descend dans une petite vallée où l’on trouve un autre petit ruisseau qui vient, au pied d’une colline trachytique, former un petit lac de quelques centaines de mètres de diamètre; c’est la pascana ou halte obligée des muletiers. On se trouve alors à l’O. 10° N. du Chipicani, l’un des points les plus élevés des pics isolés du grand plateau occidental. — Le Tacora est au S. O. 10° S. — Le Nijuta est au S. 10° E. 5.° Journée. D’ Ancomarca au Rio Tuyuncani (8 ^^lieues de pays). E. — 900 m. Pour tourner l’extrémité de la colline trachytique, dont les coteaux forment des falaises escarpées. N. — 2 kil. En suivant le pied oriental de cette même falaise, jusqu’à un ruisseau qui vient de l’O. se jeter à un kilomètre de là dans le Rio d’Ancomarca. De ce point de jonction le Rio d’Ancomarca se dirige au N. E. N. 41° E. — 7 '¡^ kil. Jusqu’au Rio de Mauré. — A 3 kilomètres et demi sur des cendres trachy tiques et le terrain le plus aride, on arrive à un premier ruisseau encaissé, et coulant à l’E., vers le Rio d’Ancomarca. — A 2 kilomètres plus loin, on voit un ( 136 ) second ruisseau semblable au premier, mais bordé de très-haules falaises trachy- tiques. Le Rio Maure, la rivière la plus considérable du plateau, coule dans un lit d’une extrême profondeur entre deux murailles escarpées, d’une hauteur prodigieuse d’environ 800 mètres de roches trachytiques. Il est large et roule un grand volume d’eau. Il prend naissance à une grande distance au S. O., parcourt encore les pla- teaux pendant quelque temps, et va plus au S. E. traverser les montagnes et se jeter sur le plateau bolivien dans le Rio Desaguadero. 30° O. — 1 kil. On descend par une pente très-rapide au Rio Mauré, on en traverse le courant rapide, mais peu profond, large de près de 50 mètres, jusqu’à l’entrée d’un ravin de l’autre rive. 400 E \ kil. En remontant le ravin de l’autre côté, gravissant une pente rapide. 25° E. 2 kil. Jusqu’au Rio Chuluncani. On continue de gravir assez longtemps, jusqu’à une très-haute colline, on le passe et l’on se trouve dans la vallée du Chu- luncani, qu’oii traverse; l’on s’arrête de l’autre côté, dans une vallée latérale. Le Rio Chuluncani se dirige à l’O. et va à 4 kilomètres se réunir, à ce qu’on assure, au Rio Mauré. G.^ Journée. Du Rio Chuluncani à la fin de la vallée du Delinguil (8 lieues de pays). — 2 kil. En remontant sur une pente rapide le ravin dans lequel j’etais. E 1 kil. En gravissant une côte jusqu’au sommet de celle-ci. 20° E. 1 kil. 300 m. En tournant autour d’une montagne que je laissais à droite, jusqu’à un ruisseau, qui en descend. E 23“ N. 3 X passant plusieurs ruisseaux qui descendent de la même mon- tagne, et v¡nt former une vallée qui descend à l’O. S. O. vers le Rio Mauré, et ^ montant ensuite jusqu’au sommet de la chaîne du Delinguil ou du Chuluncani. Cette chaîne, dirigée N. O. et S. E., est la limite orientale du grand plateau occidental et en même temps de la Cordillère proprement dite, parallèle à la chaîne occidentale du Cachun; elle borne, de ce côté, la chaîne des Cordillères, et sert aussi de limites entre les républiques du Pérou et de Rolivia. De ce point, je voyais à la fois le Tacora au S. 35° O. — et l’ilimani, dependant de la chaîne orientale au N. E. 25° E., de sorte que de Tacna à l’ilimani je n’avais que trois directions pour une distance de plus de deux degrés et demi en druite ligne. E. 1 kil. 300 m. En descendant une pente très-rapide, sur le versant oriental de la Cordillère vers le plateau bolivien; le sentier traverse d’abord des terrains rocailleux, puis il prend le bord d’un ravin où coule un petit ruisseau. Ce ruisseau court au N. N. E. jusqu’en face à'Jyjaderia, reçoit plus bas d’autres ruisseaux, et vient former le Rio de Santiago, l’un des affluens du Desaguadero. 3° O, 2 kil. 200 m. Je laissai les bords du ruisseau pour suivre un coteau en pente, traversé par des ruisseaux tourbeux qui descendent des montagnes de 1 ouest et vont à l’est se réunir au ruisseau dont on a parlé, sur les bords duquel sont beaucoup d’habitations d’indiens, dépendant du hameau de Calacote. J’arrivai à une haute colline trachytique. ( 157 ) N. 30° E. — 1 ^ kil. On traverse cette colline, l’un des contre-forts des montagnes qui se dirige à l’E. ; on descend dans une autre vallée tourbeuse où coule un ruisseau , qu’on passe, et l’on arrive à une seconde colline presque parallèle. Entre l’extrémité de ces deux collines, à l’E., à peu de distance du chemin, est le bourg de Calacote; on passe la seconde colline et l’on suit quelque temps le versant S. O. des montagnes jusqu’au ruisseau A' Jïjaderia. E. 10° N. — 3 kil. On suit le ruisseau d’Âïjaderia pendant un kilomètre et demi environ jusqu’à sa jonction, dans le fond d’une vallée unie, au ruisseau du Delinguil. On traverse celui-ci, en passant sur sa rive droite; on le descend sur cette rive en tra- versant un affluent assez grand qui descend du S. au N. de la chaîne de Chuluncani. Le point où l’on s’arrête est une large vallée, couverte de pelouses ou de petits buissons aromatiques. Les muletiers appellent cette halte Pascana de Jïjaderia. Les montagnes assez éloignées partout se rapprochent sur ce point comme pour former un détroit. 7.° Journée. De la Pascana d' Aijaderia jusqu à San- Andres (8 lieues de pays). E. 10° N. — 3 kil. Sur la rive droite du Rio de Santiago je longeai le pied de montagnes peu élevées d’où descendent quelques ravins à sec, et au dernier kilo- mètre, je débouchai dans la grande plaine de Santiago, qui s’étend au N. jusqu’au Rio Desaguadero, sur une grande distance et au S. E. à une plus grande distance encore. E. 15° N. — 2 kil. Jusqu’au bourg de Santiago de Machaca. On traverse une plaine sablonneuse, à peine marquée de quelques ondulations, et couverte de petits buis- sons de plantes aromatiques où paissent beaucoup de troupeaux. Santiago est un bourg habité par des Indiens aymaras, situé sur une très-légère colline. Le Rio de Santiago passe à près de 2 kilomètres à l’O. E. 8° N. — 12 kil. Direction générale jusqu’au bourg de San-Andres de Machaca. — On fait d’abord cinq kilomètres et demi dans une plaine uniforme, formée de terrains sablonneux et couverte par endroits d’efflorescences salines jusqu’au Rio Seco (rivière sèche) , ravin qui vient du S. S. E. et court au N. N. O., vers le Desaguadero. — A3 kilomètres dans la même plaine on arrive à une colline de grès peu élevée, dirigée presque N. O. et S. E. — De cette colline on descend dans une plaine où coulent plusieurs ruisseaux, à sec une grande partie de l’année. Ces ruisseaux qui viennent du S. E. en trois bras, entre deux petites collines, se réunissent au N. O. et forment le Rio Tacave. On arrive enfin à une autre colline parallèle à la première, sur le haut de laquelle, à son versant N. E., est situé le bourg de San-Andres de Machaca. La seconde colline s'étend à 4 kilomètres seulement au N. O. Au S. E. ces deux chaînes se prolongent au loin. De San-Andres, l’ilimani reste au N. E. 20° E. 8.° Journée. De San-Andres au Rio Desaguadero (6 lieues de pays). N. E. 30" E. — 16 kil. De San-Andres, on descend une pente très -douce, sur une III. 2.^ partie. i8 ( 158 ) plaine sablonneuse, à peine ondulée par quelques inégalités peu sensibles. À moitié chemin, on passe à droite de trois petits lacs, et à peu de distance du Desaguadero on laissé à gauche une lagune assez large. On arrive ensuite au Desaguadero, sur le point de douane, nommé Crasacara, où se trouvent quelques maisons, qu’habitent les employés de la douane. La rivière du Desaguadero sort de la Laguna de Titicaca ou de C/mquüo, située au N. O., elle parcourt tout le grand plateau bolivien pour aller à 240 kilomètres environ se perdre dans la Laguna de Panza, province de Poopo, comme j’aurai plus tard occasion de le dire. Le cours d’eau est large de 100 mètres environ, et le courant en est assez rapide. 9.® Journée. Du Desaguadero à I’ Apacheta de la Paz (8 lieues de pays).' N. E. — 1 % kil. Une fois de l’autre côté du Desaguadero, j’en suivis les rives, en le remontant jusqu’à un grand coude’. N. E. 15” E. — 4 kil. En laissant le bord de la rivière, on se dirige entre deux collines peu élevées. . , , • . N. E. — 2 kil. En passant une première et ensuite une seconde colline de gres, qui sont dirigées N. O. et S. E. IS" E. — 1 % Jusqu’à une troisième colline plus élevée que les deux autres, mais dirigée de même. Celle-ci s’achève bientôt au N. O. en formant un coude. 25” E. '/ kil. On gravit cette colline. n’ E. — 3 kil. En descendant cette haute colline et entrant dans une vallée où courent plusieurs ruisseaux, dirigés comme les chaînes. E. _ 6 kil. En se dirigeant et montant sur une grande chaîne dont la direction est para e e aux autres. On passe devant deux collines intermédiaires à droite et deux à gauche, interrompues sur le point où passe la route. E 30° N. — 4 kil. C’est la direction et la distance que je relevai du sommet de cette première montagne, au point où passe la route au sommet de l’ Apacheta de la Paz , qui est en face. La halte a lieu dans la vallée, entre ces deux montagnes, près de quelques cabanes de bergers aymaras. La vallée est dirigée comme les chaînes du N. O. au S. E. 10.® Journée. De V Apacheta de la Paz à Viacha (8 lieues de pays). On cravit, dans un ravin pierreux et difficile, la chaîne dite Apacheta de la Paz, la plus haute de ces plateaux, dirigée N. O. et S. E. Du sommet, jê relevai l’ilimani, au N. E. 25° E. E. 1 kil. On descend sur une pente rapide. 1 Ces deux journées, 9.* et 10.*, sont moins positives pour les directions partielles que les précédentes. Une chute m'ajant rendu le service d'un bras peu facile, je ne maniais pas fatalement les instrumens; mais les directions générales sur l'ilimani, prises à San-Andres et a I Apacheta de la Paz, viendront rectifier ces détails. Ces dernières sont plus certaines. ]\. E, — 2kil. La pente, très-toilueuse el très-rapide, suit un petit ruisseau tourbeux, qui deseend de la chaîne. N. E. — 5 kil. Le ruisseau s’élargit en recevant, de droite et de gauche, plusieurs affluens. On en suit les bords tantôt d’un côté tantôt de l’autre, selon les inégalités du sol . Le ruisseau coule bientôt dans une vallée, bordée de montagnes, où l’on voit beau- coup d’habitations d’indiens, A un kilomètre, avant la fin de la direction suivie, les montagnes s’achèvent à droite, mais celles de gauche, plus éloignées, continuent toujours. De ce point le ruisseau, sous le nom de Rio Seco, se dirige au N. O. vers le lac de Chucuito. E. 20° N. — 2 kil. On laisse le ruisseau et à travers une plaine sablonneuse jusqu’au sommet d’une colline dont la direction est encore N. O, et S. E. E. 30° N. — 3 kil. Du sommet de la colline on en voit une seconde semblable. L’inter- valle est formé d’une vallée sablonneuse cultivée, où sont de petits lacs, et au pied de la seconde colline s’étend un large espace couvert d’efflorescences salines. N. 25° E. — 6 kil. Du sommet de cette seconde colline au bourg de Fiacha. En descen- dant de celte colline, parallèle aux autres, se montre à droite, d’abord, un petit lac salé, et l’on passe vis-à-vis de l’extrémité de deux autres collines qui viennent éga- lement s’achever à droite. A moitié de la distance il existe à gauche un assez grand lac distant de 3 kilomètres de Viacha. 11.° Journée. De Viacha à la ville de la Paz (7 lieues de pays). N. 28° E. — 20 kil. C est la direction générale de Viacha à la colonne qui, sur le bord du ravin de la Paz, marque le sentier à suivre. Au N. E. de Viacha, à la distance de deux kilomètres, est le hameau de los Arroyos, ainsi nommé d’un ruisseau qu’on passe et qui se dirige au N. O. vers le lac de Chucuito : de ee point on traverse une plaine uniforme, d’abord sablonneuse, puis remplie de fragmens de roehers angu- leux jusqu’à la colonne. jN. 40° E. — 1 kil. De la colonne, placée sur le bord du ravin, ou de la Quebrada de la Paz on aperçoit la ville à une grande profondeur au fond de ce ravin : pour y arriver, on deseend sur une pente caillouteuse des plus rapides, en faisant beaucoup de détours. La ville est située des deux côtés du Rio de la Paz^. Le Rio de la Paz deseend au N, N. E. des montagnes couvertes de neige de la chaîne orientale. A l’O. les bords du ravin forment des falaises, coupées presque perpendiculairement. A l’E. sont les contre-forts très-rapides de la Cordillère orientale. Le thermomètre de Fahrenheit a donné à l’eau en ébullition dans un vase d’argent 191°. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. 403 et suiv. , la description que j’ai donnée de cette ville et de ses environs. ( UO ) §. 2. Observations géographiques spéciales à ïintervalle compris entre la Paz et Cochabamba {Bolivia), en suivant le versant oriental de la Coj^dillére oiientale. f Itinéraire de vojage de la Paz à Chulumani {Yungas).'- 1/" Journée. De la Paz à Calacota (3 lieues de pays). La direction générale du ravin de la Paz qu on suit toujours est N. O. et S. E. 5 E 3 EU. De la ville de la Paz on monte d’abord presque à l’E. une légère côte, et l’on trouve, de l’autre côté, à un kilomètre de la ville, le hameau et le ravin de Poto- poto. Dans ce ravin descend avec fracas , du nord , un torrent qui se dirige au sud et va, en face du bourg de los Obrages , se réunir au Rio de la Paz. On suit la hauteur non loin de la rive droite du torrent jusqu’à un pont, sur lequel on le passe, et très-peu après on arrive au bourg de los Obrages, situé non loin du Rio de la Paz, sur la rive gauche. ^ E 4 EU. 200 m. On suit les bords du Rio de la Paz, d’abord sur la rive gauche, puis sur la rive droite, et ensuite sur la rive gauche. Les pentes latérales sont tou- jours abruptes, et l’aspect de ce profond ravin est des plus sauvages. Néanmoins on voit ça et là quelques parties cultivées. A la fin de la distance on découvre d’abord sur la rive droite un ruisseau qui descend pour se réunir à la rivière; on en trouve ensuite un second qui descend^ de la rive gauche , et s’y réunit un peu plus bas * que le premier. E. i()° S. 2 kil. On abandonne les bords du Rio de la Paz et Ion remonte sur une pente douce jusqu’au hameau de Calacota, formé d’une vaste ferme, et situé dans une petite vallée latérale où coule un ruisseau vers le Rio de la Paz. Le Rio de la Paz descend toujours dans la même direction; il tourne un peu à l’E. S. E. jusqu’au pied de l’ilimani, au-delà duquel il franchit la Cordillère par une coupure de celle-ci, et descend au N. E. , dans la province de Yungas, où nous devons le retrouver. 2.' Journée. De Calacota a Palca (4 lieues de pays). E. 10° N. 3 /a kil. On monte sur une petite colline dont on suit la pente N. deux kilomètres, à un demi-kilomètre plus loin on laisse à droite, à très-peu de distance, le village A' Opaña, situé à mi-côte dans un ravin, et l’on continue de monter sur une pente très-rapide jusqu’au sommet de la chaîne à'Ocacucko, dont la direction est N. O. et S. E. De ce point une des montagnes neigeuses de la Cordillère orientale se montre au N. O. 10° N. — L’ilimani est à l’E. ;10° N. E. 1 0° N. — 2 kil. On descend vers le ravin de las Animas (des revenans) , par des pentes très-raides, fortement accidentées. On voit le hameau de las Animas à un demi- kilomètre au N. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. 425 et suiv., pour les détails de cet itinéraire. E. — 2 kil. Ea suivant le fond du ravin de las Aninaas, au milieu des terrains les plus accidentés du monde, c’est-à-dire, qu’on se trouve dans un véritable gouffre. E. 30° N. — 2 kil. 200 m. On continue de suivre le même ravin, dont les bords s’élèvent perpendiculairement de plus de 300 mètres et surplombent sur la tête du voyageur. Le sentier est le ruisseau lui-même. Le dernier kilomètre se fait en laissant le ravin, qui se dirige au S. E. et va se réunir plus loin au Rio de la Paz, et remontant obliquement dans le ravin de Palca, qui du N. au S. vient se réunir au ravin de las Animas. Le bourg de Palca est à un demi-kilomètre de cette jonction, dans un ravin dont les maisons éparses occupent les deux pentes. L’église néanmoins est à rO. Ce bourg dépendait à cette époque (1830) de la province de Yungas. 3.° Journée. De Palca a Cajapi (8 lieues de pays). De Palca jusqu’au sommet de la Cordillère orientale les habitans comptent 3 lieues. Mes distances réduites m’en donnent moins de deux. N. 6 O. — Í kil. On suit à gauche du ravin, au pied de hautes montagnes arrondies, jusqu’au hameau de Huanca- Pampa. iN. 35° E. ■ — kil. En suivant la même rive, en montant toujours. E. — 2 kil. Eu passant un ruisseau qui vient sur la même rive se jeter dans le ravin. N. E. 10° E. — kil. En remontant toujours du même côté du ravin. N. 35° E. — '/^ kil. Idem. A la fin de cette distance les montagnes neigeuses du sommet de la vallée restent au N. 30° E. N. E. 20° E. — kil. Montant toujours dans le ravin. Les montagnes latérales s’élèvent de plus en plus. La nature devient plus sauvage. N. 35° E. — kil. Montant toujours. N. 15° E. — 1 kil. On rencontre les premières neiges et l’eau en partie glacée; cela n’em- pêche pas qu’il n’y ait un hameau de pasteurs nommé Ojacucko. Les montagnes voisines sont déchirées. N. E. 10°E. — 1 kil. De montée raide, du chemin le plus difficile, jusqu’à la Cruz, sur le sommet de la crête de la Cordillère orientale. Tout sur ce point est glacé; le froid et la raréfaction de l’air y sont très-sensibles. D’un côté à l’O. sont des mon- tagnes sèches , arides; à l’E., au contraire, lorsque les nuages s’ouvrent, on plonge sur le bleu sombre des forêts qui revêtent les montagnes bien au-dessous. Ce point est élevé d’au moins 4500 mètres. On voit au N. et au N. O. d’autres pics neigeux, et les chaînes aiguës vont en s’abaissant à l’E. E. 37° N. — 4 kil. De la crête on aperçoit au loin, à une grande distance au-dessous, le hameau de placé sur la pente de la montagne, à trois lieues de distance par “ le chemin, mais que j’évaluai à 4 kilomètres en droite ligne. La pente est si rapide qu’on y a pratiqué des gradins sur lesquels on descend. On a d’abord, sur la moitié de la distance à gauche , un ruisseau qu’on traverse ensuite et qu’on laisse à droite; il fórmela source du Rio Ckajro. Le terrain devient moins accidenté auprès de Tajesi, qui est encore situé au-dessus de la zone où commence la A'égétation ligneuse. N. N. N, N N N ( 142 ) 20^^ E. — 2 kil. On descend toujours sur une pente rapide jusqu’au bord du ruisseau , qu’on passe ensuite. 20^0 - 2 kil. On commence à trouver la zone de végétation ligneuse; on descend toujours suspendu au-dessus du ravin, sur la pente de la montagne. A un kilomètre on voit en face, déjà à une grande distance au-dessous, un autre ravin se reunu au premier, il paraît venir de l’O. de montagnes couvertes de neige. E. — 1 kil. Sur le même coteau, descendant toujours au milieu de la végétation qui est alors très-variée et active. E. 25" E. — 1 kil. Sur le même coteau jusqu’au hameau de Cajapi, compose de que - ques maisons isolées, comme suspendues au-dessus du torrent. 4.® Journée. De Cajapi à Yanacaché (6 lieues de pays). 40° E — 1 kil. En descendant le coteau, sur une pente rapide, jusqu’à un affluent méridional du Rio de Chajro, qui vient du S. S. O. de la Cordillère orientale A son point de jonction, cet affluent se divise en deux bras et forme une petite île. E 35° E 1 kil. On traverse le premier bras pour entrer dans lile, et Ion monte au sommet d’une montagne que forme l’île, où est situé le hameau de Ponge, formé de quelques maisons d Indiens. 10° E. — 1 kil. On descend la montagne jusqu’au point où le second bras vient se réunir au Rio de Chajro, qu’on traverse en face du hameau de Chajlia, situe sul- la droite de la rivière. — 2 kil. Oti suit quelques instans ta rive gauche du Rio Chajio, mais ensuite on l'abandonne pour suivre la pente des montagnes . jusqu’à un point d'ou Ion voit le bourg de Yanacaché. . E — 6 kil Du point où l’on aperçoit Yanacaché on monte pendant trois heures sui- des pentes des plus rapides, au-dessus de précipices affreux, souvent par des gradins laillés dans le roc, au milieu de terrains boisés. On seleve ainsi dau moins mètres au-dessus du torrent jusqu’à la crête de montagnes, ou est situe le bouig de Yanaeaehé. perché au milieu des nuages. De l’autre côté de la montagne coule le Rio de Chapé, qui, parallèlement au Rio Chajro, descend de la Cordillère. On voit du bourg celui de Chirca, qui en est à sept lieues à l’E. 15» N. sur une moolagne. De Yanacaché à Chupe (2 lieues de pays). 5" N. - 6 kil. De Yanacaché on suit la crête de la montagne, pour arriver au bourg de Chapé, en descendant et marchant sur le côté de la crête, à mi-hauteur de a uente par des chemins affreux, au milieu de bois épais. Chupe, grand bouig, habité , comme Yanacaché , par des Indiens ayniaras , est également place au sommet de la crête de montagnes, qui sépare les torrents Chajro et de Chupe. A moitié distance entre les deux bourgs on voit, sur la rive droite du Rio Chajio, se leunii un affluent de peu d’importance, qui vient du S. 0„ mais qui est separe par de hautes montagnes du Chajro lui-même, et un second affluent qui s y réunit encore, du même côté, en face de Chupé. Ces affluens, ainsi que plusieurs autres dont nous ( 145 ) parlerons, descendent d’une chaîne qui paraît suivre E. et 0. à une distance de près de deux à trois lieues, au sud de Chupé. Les montagnes de l’autre côté du Rio de Chupé au N. paraissent plus élevées que la crête où le bourg est bâti. ■r De Chupé à Chirca (5 lieues de pays). E. 20“ N. — 12 kil. De Chupé on voit parfaitement Chirca^ situé au sommet d’une montagne, sur la rive opposée du Rio Chajro. On compte cinq lieues de distance que j’évaluai, en ligne droite, à 8 kilomètres. — On descend d’abord 3 kilomètres sur la crête en faisant beaucoup de détours. A peu de distance avant d’en avoir atteint l’extrémité, on voit le Rio Chajro recevoir un nouvel affluent méridional qui n’est pas plus considérable que les autres. En descendant toujours on arrive à l’extrémité de la montagne, au pied de laquelle se joignent le Rio de Chupé et le Rio Chajro, qui continue à porter le dernier nom. — On traverse cette rivière et l’on suit le pen- chant du coteau, sur la rive droite, un kilomètre jusqu’à un quatrième affluent méridional du Rio Chajro, mais plus faible que les autres. — A3 kilomètres plus loin, sur la même l'ive, on arrive à un cinquième affluent méridional , plus considé- rable que tous les autres. Le chemin est très-accidenté et très-difficile, au milieu des montagnes les plus, déchirées. - — 11 reste une montée très-longue et très-rapide, qu’on peut évaluer, en ligne droite, à 2 kilomètres jusqu’au bourg de Chirca, grand bourg. Au pied de la montagne on voit au N. couler le Rio Chajro; et sur la côte opposée, à mi-montagne, on voit le bourg de Milluhualla au N. 42“ O., à la distance d’environ 4 kilomètres en droite ligne. On voit encore à 8 kilomètres environ en droite ligne au N. quelques degrés à l’E., le bourg de Coripata, situé sur la pente du Rio de Chajro, qui alors porte le nom de Rio de Tamampaya. Chirca est situé sur un des rameaux latéraux de la chaîne qui descend de la Cordillère. Ce rameau va s’achever àl’E., tandis qu’il se rattache au sud par un autre bras à la chaîne principale. Toutes les montagnes des environs sont déchirées et abruptes. De Chirca à Chulumani (3 lieues de pays). E. 5° S. — 4 kil. En partant de Chirca, on suit toujours le versant nord de la même chaîne de montagnes boisées, pendant deux lieues de pays que, par les détours, j’évaluai à 3 kilomètres. E. 7“ N. ~ 1 kil. Ou descend ensuite sur une pente rapide jusqu’à Chulumani, capitale de la province de Yungas située sur le penchant de l’extrémité de la montagne, et beaucoup moins élevée que Chirca. Comme tous les points habités sont au sommet des montagnes, afin de fuir les fièvres intermittentes, de Chulumani on en aperçoit plusieurs. Je me rendis sur une pointe de lochers au-dessus du bourg, d’où je pris les relévemeos suivans; Le bourg de Lasa se voit à l’E. 5“ S.; on compte par le ehemin sept lieues de distance, que j évaluai en ligne droite à 12 kilomètres. La ville de Lansa ou Irupana est au S. E. 15“ E. à cinq lieues de ehemin, queje réduis 1. \ojez Partie historique, t. II, p. 434. ( ^AA ) en ligne droite à 10 kilomètres environ. Ces deux points sont placés sur les contre-forts occidentaux d’une chaîne qui part du pied de l’Ilimani et suit le cours du Rio de la Paz, séparée de la chaîne de Chulumani par trois lits parallèles de rivièies. Derrière le bourg naissent des torrens dits le Rio Condoriri, qui se trouve à l’O. 30° S. , et le Rio Jriguayo qui est au S. 30° O., séparés l’un de l’autre par la côte de Yancacola. Ces deux torrens se réunissent au S. 30° de Chulumani, en formant le Rio Icaclata, qui coule au N. E. jusqu’au pied de la côte même de Chulumani , à l’E. 30° N. , où il vient s’y réunir, du N. 7° E.; le torrent dit Rio de San-Martin qui descend de montagnes élevées situées en face de Chulumani. Cette rivière sous le nom de Rio de Chulumani coule à l’E. S E jusqu’à l’E. 25° N. de Chulumani à la distance d’environ 5 kilomètres, où il reçoit à droite le Rio Cutusuma; il suit la direction E. 25° N. entre deux très-hautes montagnes, et reçoit plus loin à droite encore le Rio Puri, qui naît près d Irupana, et plus bas le Rio Chicopi, qui prend naissance au N. de Lasa. Toutes ces rivières coulent ensemble jus- qu’à se réunir au Rio Tamampaya et plus bas encore au Rio de la Paz. Itinéraire de voyage de Chulumani {Yungas) à Cochabamba, par les provinces de Yungas, de Sicasica, cTAyupaja et de QuillacolloP De Chulumani à Irupana (5 lieues de pays). S. E. 1 5° E. — 10 kil. environ en ligne droite. On descend d’abord 2 kilomètres à l’E. 5° N. la côte de Chulumani jusqu’au Rio Icaclata, par un chemin très-incliné; de 1 autre côté l’on monte au S. S. E. la côte de Lilota 3 kilomètres jusqu’au sommet où est situé le village de Cocovalla. On descend ensuite à l’E. une pente rapide de 2 kilo- mètres jusqu’au Rio Cutusuma, qui sur ce point est formé d’un affluent de gauche, plus petit que lui, nommé Solacama. Toujours à lE. on monte la côte rapide de Chicanoma, un kilomètre. On la descend dans la même direction un kilomètre et demi jusqu’au Rio Puri, d’où l’on n’a plus qu’à monter une côte difficde, jusqu’à la ville d’irupana, située a mi-cote dune haute montagne. Le nom de cette ville a été récemment changé en celui de Lanza, en mémoire d un des plus chauds défenseurs de l’indépendance, le général Lanza, victime de son courage dans les guerres civiles. Elle est placée sur un des contre-forts de la chaîne de Sila-labra ou Coropata, dont la direction générale est N. E. et S. O. D’irupana, le bourg de Lasa est au N. 30° E., à la distance d’environ 6 kilomètres, sur un autre rameau de la chaîne de Coropata. On voit encore, sur le coteau N. du Rio de Chulumani, au N. 12” E., le village de Tajma, à près de 12 kilomètres de distance réelle. D’irupana à Cijuata (11 lieues de pays). E. 30" S. 2 kil. En sortant d’irupana, on monte constamment sur le contre-fort ou la ville est située, jusqu’au sommet de la chaîne dont il dépend. Du sommet de cette chaîne, dont nous avons donné la direction, on voit parfaitement Illimani, 1, Voyez Partie historique , t. 11, p. 442 à 470. ( 145 ) que je relevai au S, 0. 1 0° O. Celle direclion servira à corriger les erreurs de dislance qui exislenl dans les évalualions parlielles de l’ilinéraire, prises depuis le départ de la Paz. La chaîne de Coropata, sur son versant au Rio de la Paz, est divisée en rameaux latéraux, séparés par autant de ravins. Le rameau sur lequel je devais descendre se nomme Cuesta de Colipampa, il forme un arc et s’incline au N. E. En prenant les ravins et les côtes qu’on rencontre en remontant, on trouve d’abord le Rio Chica et le Rio Lahiii, petits torrents se réunissant a mi-cote pour foi'mer le Rio Porocota , cpxi se jette dans le Rio de la Paz à l’E. 35“ S. du point d’observation. Au delà est la Cuesta Huila-huila et de l’autre côté le Rio Sucurnarin. Après une seconde côte vient le Rio Ckuncamayo. En énumérant les contre-forts de la chaîne et les ravins queje reconnus dans une excursion faite au N., on voit, en descendant de l’autre côté de la Cuesta de Colipampa, le Rio de San-Juan Mayo, qui se réunit au Rio de la Paz au-dessous du confluent de celui-ci avec le Rio Meguella , la côte de San-Juan Mayo et au delà le Rio Nogalani. E. 35 S. — 4 kil. Je relevai le confluent du Rio Porocota au Rio de la Paz, où je devais passer. On compte cette distance pour 3 lieues, je l’évaluai à 4 kilomètres en droite ligne. On descend d’abord sur la Cuesta de Colipampa, dont on abandonne la crête à moitié distance; on la laisse à gauche pour aller rejoindre, par des pentes rapides, la rive gauche du Rio Porocota, sur le point nommé la Fega. On débouche enfin dans la grande vallée où court le Rio de la Paz, qui, après avoir contourné le pied de l’ilimani, passe la Cordillère et descend ensuite sur le versant oriental. > La vallée est formée sur ce point au S. E. par la haute chaîne de VHospital, abrupte et sans torrens latéraux, et par la Cuesta de Coropata, dont nous avons parlé, toutes deux parallèles. La vallée, large de plus d’un kilomètre, est couverte de cailloux, trans- portés par les eaux et offre l’image du chaos. E. 30” N. - 4 kil. On compte de ce point deux lieues jusqu’au confluent du Rio de la Paz au Rio Me^uilla. Je fis en droite ligne la distance indiquée, en traversant deux fois le lit de la rivière. N. E. 20“ E. — 1 kil. En inclinant vers la rive droite jusqu’au point où s’achève brus- quement la Cuesta de l’Hospital, et où, de ce côté, vient se jeter le volumineux Rio de Meguilla. Ces deux rivières réunies prennent le nom de Rio de la Paz, qui suit au N. une assez grande distance. Il reçoit ensuite à droite le Rio de Suri, et va plus bas rejoindre le Rio Tamampaya, dont nous avons parlé. S. E. 2 ’/^ kil. On abandonne le Rio de la Paz pour remonter sur la rive gauche du Rio Meguilla, au pied de la Cuesta de l’Hospital, au milieu de magnifiques forêts. S. E 2 kil. Je traversai la rivière et suivis la rive droite jusqu’en face du point où le Rio Meguilla descend du sud pour se réunir au Rio Cañamilla, bien plus fort que l’autre. Dans l’intervalle, j’avais vu se réunir, sur la rive gauche, un torrent qui 1. Voyez p. 140. III* a.*partie. 19 ( 146 ) descend de la Cuesta de l’Hospital, et du côté opposé, le petit ruisseau dit ,uom-c4(éo, qui descend de la moDlagne de Lujumani, S E — I kil 400 m. On laisse le Rio de Meguilla et l’on remonte sur la rive droite le ' Rio Caùamilla. en passant un ravin de la côte et en vojant un autre v.s-a-v.s nomme Rio Mica, tandis que la côte qui le sépare du Rio de Megu.lla se nomme Cuesta S E ^Tkd.'on traverse la rivière et l’on suit la rive gauche au pied des montagnes. Sur la rive gauche on passe, à 3 kilomètres , devant un petit affluent de la rive opposée, appelé Rio Lujumam; à un kilomètre plus haut, sur la rive qu on suit, le fli! Peridlc! à trois autres kilomètres , le Rio Tacla qui , hien plus large que autres, descend de la Cordillère; ou se trouve alors au pied de la montagne ou est situé le boui’2 de Cijuata. i , r E _ 2 kil. En moulant une côte très-raide jusqu’à Cijuata, habite par des Aymaras, et singulièrement bâti , à l’entrémité occidentale d’un rameau de montagnes elevees , oui descendent des Cordillères, en suivant la direction S.S. O. jusque vis-a-vis Cijuata , puis elles tournent à l’O. N. O. en séparant le cours des Rios Canamilla , Meguilla et de la Paz, du Rio de Sun. Ciiiiala est entouré de montagnes dont tous les rameaux convergent au N. vers une vallée et au S. vers une autre, en formant un vaste cirque; et ces cours d’eaux se reumssen ensuite au pied de Cijuata. Je m’établis hors du village, accompagne de la calde, et je relevai les points suivans et les détails intermédiaires dont je dessina, la lorme le détours Au S., en partant de la colline même où est situé Cijuata, le premier petit affluent se nomme CUuaro , séparé du ruisseau SalUre par la côte de “ cours d’eaux s’unissent à l’E. 5" S.; vient ensuite la cote de Pmcaluna, de a Z lie est le Bo Pacoro^cMco , puis Piicarc-giWe, qui s’unissent au sud et eouleu ' nti Tu fond de la vallée jusqu’au sud, où ils s’unissent aux autres torrens. Une grande côte nommée Unucucha sépare ces affluens du Rio Pnfca qui, bien plus considerably vieni des Cordillères. Celui-ci leçoit de l’O. un petit ruisseau nomme A-aranyan, et desee au fond de la vallée, où au S. O. 5" O. il s’unit aux autres rivieres deja ctees. A 1 0. 25 S. ë, ZLs qui suivent la vallée reçoivent encore le Rio Todo, qui lu, aussi descend du sud des Coidillères éloignées. Au N., en partant de la colline de Cijuata, les luisseaux ao™™aeti’/Ce»ioyts’unissenl.UsftW«ec/,«a etiùùùa viem aussi au N 23” E. Ces deux cours d’eaux descendent la va ee ju.squ u . ils se ioignent pour n’en former qu’un, qui coule une certaine distance et reçoit a . ■20” N le T/o Camacoro, le dernier affluent avant la jonction générale qui a heu au pi t 1 côte de Ciiuata (U serait difficile et d’ailleurs beaucoup trop long de deciie ic Íétl;:": nomlZde Lections de to'ntes les petites collines, figurées sur mes manuscrits graphiques de la vallée.) De Cijuata à Cajuata (4 lieues de pays). s. 40“ E. - 5 kil. De Cijuata je relevai la gorge de montagne où je devais franchir la * ('147) chaîne, d’où part le contre -fort de Cijuata. J’évaluai la distance à 5 kilomètres, quoiqu’elle soit comptée pour deux lieues de route. On monte toujours sur des coteaux boisés jusqu’à la crête. E. 40° S. — 3 kil. On compte deux lieues de descente très- rapide sur le versant opposé de la montagne jusqu’à Cajuata, village placé sur la pente d’une montagne au-dessus du Rio de Sari. De Cajuata, on voit le sommet élevé de la montagne du Biscac/ial au N. E. 10° E., à distance réelle mesurée de cinq kilomètres et demi. Je voulus la gravir; je me dirigeai à l’E. un kilomètre et demi, en descendant au bord du Rio de Suri, puis je pris la live droite de cette rivière, jusqu’au delà du Rio Ullumani, et je montai ensuite pendant une demi-journée jusqu’au sommet du Biscachal, qui un jour entier me servit d’observatoire. J’y mesurai une base de 1000 mètres au N. O. 5° O. De l’extrémité N. de la base je relevai l’Ilimani à l’O. 10” S. et de l’autre à l’O. 5° S., direction qui peut servir à fixer pour les distances parcourues depuis Irupana, mais qui ne peut, par suite du peu d’ou- verture de l’angle, donner une distance bien positive à l’IIimani. Cette base me donna de l’extrémité nord le bourg de Suri au S. O. 5° S., le bourg de Cajuata au Si 0. 10° O., la distance réelle du premier à dix kilomètres et demi,)!a distance réelle du second à cinq kilomètres et demi. Au S. 20° O. se montrait, à une grande distance, la chaîne neigeuse de la Cordillère de la Cruz. A l’E. j’avais une grande vallée qui court N. N. O. et qui se réunit à la vallée de Suri au N. O. 10° N., à la distance d’environ 6 kilomètres. Des montagnes qui bornent cette vallée, l’une très-haute, nommée Cotapata, est au S. E. 25° E. Les premiers affluens de cette vallée où coule le Rio de las Facas, naissent à une grande distance, des montagnes souvent couvertes de neige de las Facas, situées à l’E. 8° S.; puis la chaîne qui borne la vallée de l’autre côté montre depuis las Vacas jusqu’au nord des sommets mamelonnés que je relevai successivement; le Balconani à l’E. 7° N., un second à d’E. 13° N. un troisième à l’E. 15° N., un quatrième au N. 30° E. La continuité de la chaîne du Biscachal me montrait au S. E. 17° E. la montagne du Suticollo, au S. 30° E. un autre pic plus éloigné. Par-dessus toutes les autres montagnes , on aperçoit au loin une chaîne neigeuse, nommée Cargadero , qui reste au N. E. Je relevai beaucoup d’autres détails placés sur mes plans partiels. Le Rio de Suri naît des montagnes neigeuses du S. 20° O., il court au N. E. jusqu’au delà de Cajuata et tourne au N. O. De Cajuata à Suri (3 lieues de pays). S. 18° O. — 5 kil. 300 m. C’est la direction générale et la distance réelle déduite de la base mesurée au sommet du BiscachaL En partant de Cajuata, on fait des détours sans nombre, sur la pente orientale de la montagne pendant 4 kilomètres, en passant successivement trois ravins, affluens du Rio de Suri, et les côtes qui les séparent, à peu de distance au-dessus du Rio de Suri. On descend ensuite sur le bord de cette rivière, on la passe et il ne reste plus qu’à gravir une côte des plus rapides 0 ( 148 ) pour arriver à Suri, bourg silué au sommet de la montague, qui n'est qu'un conlre-fort de la chaîne du Biscaehal. dont les sommets éleves, situes a près de 8 kilomèl res à l'E. 30” S. de Suri , se nomment Subluché. Ue Suri dernier village de la province de Yungas, je pris, par un réseau de rumbs les relèvemens sur tous les points remarquables, de manière a pouvoir construire une larte approximative des environs. Il serait trop long de retracer ici ce travail , dont une 'éduclion se trouve dans la carte. De Suri à Inquisivi (1 1 lieues de pays). 8. - 1 kil. De Suri on suit la rive droite du Rio de Suri , à une assez grande distance sur les contre-forts des montagnes du Subluché. . j i ue Q 40» s. - 2 kil. En descendant un kilomètre vers un vaste ravin qui descend de . S E du Subluché où coule le Mo Surnpe, et remontant la même distance jusqu'au sommet d'une autre côte rapprochée du Rio de Suri et nommée r.Ua-Cruz. S 10° E — I kil. Eu suivant le même coteau très-accidente. S _ 3 kil. Sur le même coteau, passant deux petits ravins et un très-grand, qui vient de l'E S E. des montagnes du Subluché, nommé Ko Ciringam; on suit encore iusqu'’à la colline de Rosasani, au delà de laquelle on abandonne le Rm de Suri, qui descend du S. 36” O. des Cordillères, pour entrer dans une vallee laterale, appelée de la Plata. . j i c E 10“ S - 7 kil Oa lait d’abord 2 kilomètres, en suivant le penchant de la cote 'de Roiasani jusqu'au Rio de la Plata, qui coule au milieu de la vallée. On voit, un peu avant d'y arriver , sur l'autre rive , le hameau de Tona. On passe le Rio de la Plata, qui n'est qu'un ruisseau, et l’on suit la rive opposée, en remontant la vallée et s’éloignant de plus en plus du ruisseau , jusqu’au hameau de Chcrapacce, placé inesque au sommet d'un coteau en partie cultivé. Dans ce trajet on a tra- Lsé successivement cinq ravins, affluens du Rio de la Plata. Us deux premmrs n’ont pas de noms; les autres, dans l’ordre où je les passai, se nomment Cast, lia, On.nL et Chahmra. U vallée de la Plata, formée par des montagnes P- se dirif^e S. E. et N. O. De Charapaccé la montagne du Subluché reste au W. do h. E 10° S.*^— 4 kil. En remontant toujours la vallée jusqu’au sommet de la montagne de cita-Suro, qui suit N. E. et S. O., prend plus loin le nom Ae Sej al, et sert de lione de séparation entre la province de Yungas et la province de W«m. Le somLl de cette chaîne, très -élevé, sépare le versant au Rio de Sur. du versant au Kh Cotmm, l’un des affluens du Rio Sacamhoya. De ce point on voit le Rio Cotuma descendre du S. 10” O. des Cordillères neigeuses, et prendre la direction à l’E jusqu’à l’instant où il s’unit plus bas au Rio de Coiqmr,. S /,2”E -6kil Jerelevailnquisividanscettedirectionet,i’évaluailad.stancereelle; car on compte trois lieues de route. Pour atteindre Inquisivi. .1 faut d’abord descendre une côte très-rapide et boisée pendant quatre kilometres, distance reelle, évaluée à deux lieues, jusqu’au Rio Cotuma, torrent des plus rapides, qui coule ( 149 ) dans un lit profond. On le passe sur un pont de branchages, et l’on monte, en faisant mille détours, une côte escarpée et très-difficile, jusqu’à Inquisivi, bourg d’indiens aymaras, situé au milieu de coteaux peu inclinés, cultivés, et dominés par des montagnes à sommets mamelonnés et non déchirés comme ceux de Yungas. Le point le plus eleve reste au S. 15” O. et se nomme Cuisiri. Accompagné de 1 alcalde , je pris, comme dans les autres villages, des relèvemens sur tous les points visibles et les noms de tous ces lieux. Sur la montagne du Sejal je relevai les points culminans au N. 10“ O., au N. 15“ E. et à l’E. 20“ N. Les ruisseaux qui en descendent vers le Rio Cotuma , sont le Cariota et le Canqaichica , qui se réunissent avant de se jeter dans le Cotuma, et plus bas le Rio Huihuicha. D' Inquisivi à Capiñata (6 lieues de pays). E. 17“ S. — 2 kil. D’Inquisivi, je suivis les coteaux, sur lesquels est situé le bourg. A 1 kil. et demi on passe le ravin de Challahuira, et l’on monte la côte du même nom. S. 20 E. — 1 kil. On fait un vaste détour pour traverser un nouveau ravin et remonter le coteau opposé. ' S, 20° E. — 3 kil. En descendant dans un ravin pour passer trois bras du Rio Llamara, affluent du Ciiiuma , et remontant sur la côte opposée qui suit S. S. E., et sépare le Rio Llamora du Rio Titipacha. S. E. — 5 kil. Du sommet de la côte je relevai Capiñata, et évaluai la distance réelle, qui est de trois lieues de pays. Pour s’y rendre directement, ,il ne reste plus qu’à descendre un coteau très-rapide jusqu’au Rio de Titipacha, et remonter une côte aussi haute jusque près du sommet de la montagne de Pumula, où se trouve, de l’autre côté , le village de Capiñata. De Capiñata le coteau opposé, en regardant du côté d’inquisivi, me montra les mon- tagnes suivantes : le Huickucruz, O. 8“ N.; le Huntuluma , au N. O. 15“ O.; entre ces deux directions descend le Rio Mulcahahuira , sur le côté gauche duquel est situé le hameau à' Acutam, et un peu plus à l’E. celui de Titipacha. En remontant la vallée, on la voit sortir d’une gorge profonde, où coule le Rio Tucumarii , près duquel est 1 exploitation de la mine de Carachané. Cette rivière se dirige au N. N. E. jusqu’au Rio Cutuma. Du côté de Capiñata les points culminans de la chaîne de Pumula, éloignée de deux kilomètres derrière le bourg, et suivant la direction N. E. et S. O., sont le Cerro Artusa, à l’O. 20“ S., d’où descendent dans la vallée les ruisseaux Huilacala , le plus éloigné, puis le Chaqui-chambi, \e Chicané el \e Ahuil-chikuala ; près de celui-ci, le plus rapproché de Capiñata, est situé le hameau de Huala, où est une mine d’argent. De Capiñata à Cavari (8 lieues de pays), S. 17 E. — 2 kil. Dé Capiñata on continue toujours de monter jusqu’au sommet de la montagne àiiie Pumula , qui sépare le versant du Rio Titipacha de celui du Rio Colquiri, coulant à l’E. E. 35 S. 11 kil. Du sommet de la chaîne on distingue, de l’autre côté de la vallée ( 150 ) de Colquiri, sur le sommet de la montagne de Ckulpackirca , le point où passe le chemin. On employe une journée presque entière à franchir cette distance. On descend d'abord 300 mètres au S., puis 5 kilomètres à VE. 30 b. , par es pentes abruptes, jusqu'au Rio Colquiri. qui suit la direet.ou N. 10“ E.. purs tourne un peu à l’O., pour s'unir au Rio Cotunra. 11 coule dans une large plage. 11 ne reste plus qu'à gravir, sur une pente difficile, jusqu'au sonnmet de la mon- tagne de Chulpaehirca, qui forme des plateaux couverts de plantes et de ehamps de blé. E. 5° S. - I kil. Pour atteindre Cavari, on descend un peu sur le versant oppose.^ Cavari , chef-lieu de canton, est situé sur la chaîne de Chulpaehirca, dirigée N. 25 O., jusqu'à l’o kilomètres environ , où elle s'achève et alors le Rio Colquiri et le R,o Ayu- puru, qui est à l'E., s'unissent pour courir au N. N. O. . . , , , ^ D'un point culminant , au-dessus de Cavari, je relevai, sur le versant occidental, e hameau de Chiarula au S. S. E., à la distance de 2 kilomètres; l'affluent le plus orienta de la vallée de Colquiri, au S. 15" O.; puis, sur les montagnes de l'O., les points culmi- nans suivons i \ Acarara, au S. 20" O., au pied duquel est le hameau de Cascan; un autre au S. O. , au pied duquel passe le Rio Laramocolo, qui vient de bien plus oin , un troisième de l'autre côté, au S. O, 17" O.; un quatrième, dit Pateo, a 10.; puis le Ciipima, au N. O. 5“ N. , jt4 Les points ciilminans à l'E. du Rio d'Ayupaya sont sur la chaîne d Ayupaya en suivant le cours de la rivière ; l'uu à l'E., d'où descend le Rio Pilacola; un second au N. 30" E., nommé Calatranca, d’où descend le Bio Huancaras , etc. De Cavari à Machaca (6 lieues de pays). De Cavari on voit Machaca, de l'autre côté de la vallée d' Ayupaya, à l'E. 10" S., à une distance en droite ligne, que j’évaluai a 8 kil. E. 44« S. - 4 kil. On suit d’abord la pente de la montagne de Cavan, assez près des sommets, en faisant beaucoup de détours (2 lieues de pays). , , ^ y E 35° N 3 y kil. En descendant une côte dillicile et lapide (évaluée a jusqu'au lîio d'Ayupaya, limitrophe des provinces de Sicasica et d'Ayupaya, et dirigée N. 40° O. Cette rivière nait dans la Cordillère orienta e ; e e o re une large vallée. . i E. 30° N. — 2 kil. On traverse la rivière et l’on commence à gravir une co e c es p rapides (évaluée à 1 % lieue) jusque sur des pentes moins abruptes. E. 55° S.' — 1 kil. En suivant le coteau jusqu’à Machaca, bourg situé sui e p de la montagne. . • . i De Machaca, je relevai, de l’autre côté de la vallée d’Ayupaya, trois poin s a ois verts de neige : l’un au S. O. 4° O., le second à l’O., le troisième a ' ' ' montagnes d’Ayupaya, où est adossé Machaca, les points culminans sont au b. H-, au S. 17° E. et au S. E. 6° S. La chaîne d’Ayupaya paraît se diriger du N. O. au S. E. De Machaca à Palca-grande (4 lieues de pays). R 10 S. 1 ^ kil. De Machaca on monte, en faisant des détours, sur la montagne d’Ayupaya. N. 20 E. I kil. Toujours en gravissant jusqu’au sommet (cette distance est évaluée 2 lieues). De ce sommet un rameau de la chaîne d’Ayupaya se dirige au N. 30“ O., et un à TE. 10° N. ^ , ]\. 30 E. De ce point on voit parfaitement Palca. Pour y arriver, on descend, par des pentes moins rapides, jusqu’au Rio de Palca, qu’on passe, et l’on arrive au bourg, capitale de la province d’Ayupaya. De Palca, les montagnes qui au sud forment la vallée de Palca, dirigée à TE. 25° N., sont le Chuay, au S. 30° O. , le Condorillo , au S. 17° O. , XAcutani à TE. 4° S. , et XUlli- Jasa à 1 E. 17 S., formant une chaîne dirigée à TE. N. E. De ces coteaux escarpés descendent , en prenant le cours du Rio de Palca , le Condorillo et le Tacacumu. Du côté opposé de la vallée sont deux points culminans , leCalatranca, au N. 0.2° N., d’où coule le ruisseau de ce nom et XAlisuni, placé au N. De Palca à Morochata (12 lieues de pays). E. 4 kil. De Palca on se dirige au Rio de Palca : on le passe et Ton suit le coteau oppose jusqu au sommet dune cote, qui domine le Rio Pomacaché. E. 12 S. 1 ^ kil. On suit sur le versant du Rio Pomacaché. E. 9° N. — 250 m. Idem. E' 250 m. Idem, en passant au-dessus du village de Tiquilpac. ^ L En suivant le même versant, jusqu’à la chapelle de Santa-Rosa , d’où je voyais, de 1 autre cote de la vallée du Pomacaché, les sommets neigeux sui- vans, dépendant de la Cordillère de Cochabamba, alors nommée Aramani : l.° Tun au N. E. 5° N.; 2.° au N. E. 20° E.; 3.° à TE. 15° S. E. 15 S. 5)/ kil. De Santa-Rosa, je relevai cette direction sur le coteau opposé, en léduisant la distance. On descend d’abord 3 kilomètres jusqu’au Rio Pomacaché, qui vient de la Cordillère orientale et se dirige au N. 30° O., et Ton remonte de 1 autre côté, en prenant le coteau méridional d’une autre vallée, qui, sur ce point, s unit à la vallée de Pomacaché. E. — 1 kil. En suivant le même coteau, ayant au sud le Rio de Hierba buena. E. 20° S. — 4 kil. Sur le même coteau , jusqu’au hameau de Chinckiro , où la vallée reçoit un affluent du S. E., sur la rive opposée du Rio Hierba buena. Le terrain s élève beaucoup et devient de plus en plus abrupte. S. E. 15 E. — 2/, kil. Jusqu’au hameau de Parangani, situé au fond de la vallée, sur le bord du torrent. ^ le fond du ravin , entre des rochers escarpés. S. 38 E. 2 kil. Dans le même ravin tortueux jusqu’au bourg de Morochata. ( 152 ) De Morochata à Quillacollo (9 lieues de pays). S. E. - 2% kil. De Morochata, on suit le fond du ravin, en le remontant par des chemins affreux. E. — 2 kil. En remontant le ravin de plus en plus ddficde. E. 30° S. — 250 m. Idem. e! i^lf kil.^En remontant toujours jusqu’au sommet neigeux de la Corddlère orien- tale de Cochabamba, dont les pics paraissent se diriger au N. O. o N. S. E. — ly, kil. En traversant d’une première chaine de la Cordillère a une secón e. E 22° S — 1 kil. En me dirigeant sur une troisième hauteur du sommet et traver- sani deux petits ruisseaux , qui se dirigent au S. O. vers la vallée de Cochabamba. On voit alors la ville de Cochabamba à l’E., à 20 kilomètres environ de distance, et Quillacollo à l’E. 15° S., à 9 kilomètres de distance.’ E. 22° S. - 4 kil. En descendant, par une pente rapide , des sommets neigeux vers la vallée, près d’un profond ravin. E. 5° S. - 5 kil. Du pied de la côte à Quillacollo, en traversant une plaine cultivée partout. On voit le bourg de Viloma à l’O. 20° S., à 4 kilometres. De Quillacollo à Cochabamba (4 lieues de pays).^ E 13' N - 12 kil. C’est la direction et la distance de Quillacollo à Cochabamba; a 's kilomètres est le bourg de Colcapirgua. dans l’intervalle de la route. Cochabamba 3. capitale de département , est située près de l’evtrem.te or.entaleduu plateau, entouré de montagnes hantes et neigeuses au nord , bien plus basses au sud. Le plateau est traversé par deux rivières: une petite, le Rm te oc a, qu' ® la vallée de Sacava, au N. E., et une autre qui vient de la vallée de Cbsa au S. E. et nommée Rio de Tambomda. Ces deux rivières s’un.ssent entre Colcap.rgua «1 Q“' collo, et vont à l’ouest jusqu’auprès de ce dernier point, ou elles tournent au S. . . , pour sortir de la vallée sous le nom de Rio Putma. Je fis une course jusqu’à Viloma dans la vallée , et je releva. Quillacollo a I E. 20 N., à 4 kilomètres. Sipésipé, autre bourg au S. E., à la même distance. Lext.em.te des montagnes de Quillacollo à l’E. 25“ N. Le point de jonction du Rio de Viloma au Rio de Cochabamba, à l’E. 10” S. Cochabamba est à l’E. 16" n. De Cochabamba , la plus haute montagne neigeuse de la Cordillère est a I O. à distance de 12 kilomètres environ. 1. Vovez Partie historique, t. 11, p- 469. , „ . „ ci„ 2. Gif peut voir sur une plus grande échelle que la earte générale de Bolivia , 1 ensemble vallées de Cochabamba, de Clisa et de Sacava, tel que me le donnent mes itinéraires, sans aucune correction même de déclinaison. i 3. Partie historique, t. 11, p. 471. ( '153 ) t+t Itinéraire de voyage de Cochabamba à Santa-Cruz de la Sierra (120 lieues de route). ’ De Cochabamba à Sacadrca (6 lieues de pays). S. 40 E. — 6 kil. On sort de la ville de Cochabamba; on longe le pied des mon- tagnes, en faisant des détours jusqu’à l’endroit où le Rio Tamborada sort dans la vallée. E, 10 S, — 5 kil. En faisant des détours , dans le détroit nommé Angostura, où coule le Rio Tamborada, entré des montagnes. E. 10° N. — 2 kil. Dans le même ravin. E. 20° S. — 3 kil. On abandonne le ravin, qui vient de l’O., et l’on descend sur un terrain en pente jusqu’à la vallée de Clisa ou de Tarata, que j’avais à traverser dans toute sa longueur. E. — 3 kil. Sur la plaine, longeant le pied des coteaux qui sont au N. jusqu’à Saca- circa, village d’indiens. De ce point, on voit la capitale de la vallée Tarata, au S. E. 20° S., à la distance de 10 kilomètres, et le bourg de Mamanaca au S. 20° O., à une distance moins grande : ce sont les limites méridionales de la vallée de ce côté. On voit aussi le bourg de Clisa à lE. S. E., à 5 kilomètres de distance, au milieu de la plaine. De Sacacirca à Arani (7 lieues de pays). E. — 1 kil. Dans la plaine, au pied des collines du N. E. 20 N. 5 kil. En suivant le pied des mêmes collines. E. 2 S. 2 kil. En laissant le pied de la colline et traversant la vallée en ligne droite jusqu’à un ruisseau qui descend de ces collines et passe près du bourg de San- Benito, qu’on aperçoit au N. à 2 kilomètres de distance. ^ traversant la vallée en ligne droite, juscju’au bourg de Punata. Un ruisseau descend des montagnes éloignées de près d’une lieue et passe à Punata. E. 10" S. ~ De Punata on voit Arani, grand bourg situé à l’extrémité de la plaine, au pied des montagnes. Un ruisseau passe au pied. La vallée forme un ovale, dont le grand diamètre est E. et O. D’ Arani à Baca (6 lieues de pays). E. 15° S. -2 kil. En laissant Arani, on monte immédiatement jusqu’au sommet d’une haute colline, d’où l’on voit le point neigeux de la vallée de Cochabamba, à l’O. 10" N. Ce relèvement viendra rectifier la direction générale donnée par les mmbs partiels. N. E. — 1 kil. En montant encore jusqu’à une autre sommité. N. E. 5° E. - 1 kil. Sur le penchant d’une montagne ayant au sud un ravin assez profond, de l’autre côté duquel est une haute colline. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. 485 à 518. in, partie. 20 N N E S ( m ) 30" E. — 2 kil. Toujours eu montant, mais d’une manière lente, jusqu’au faite de partage des eaux. Jusqu’alors le yersant était vers la vallée de Clisa; de ce point le versant a lieu vers le Rio de Pocona. J’avais à l’E. un grand lac d’eau douce, placé sur un plateau élevé, couvert de pelouses et de culture. E. 5' E.-2% kil. En longeant le pied d’une colline, ayant le premier lac, nomme Laguna Parco, à l’E. - % kil. En détournant k suivant le pied des montagnes qui sont au nord. E 15° S. — 3 kil. En longeant les mêmes montagnes jusque vis-à-vis la fin de la Laguna Parco. Celle-ci communique avec une autre située à un kilomètre plus a FE S E E, 15° S. — 2/, kil. Jusqu’à une colline transversale à la vallée. En face s’acheve le second lac, nomme ¿agiiiia Vinta. E. 15“ S. - 2 kil. Jusqu’au bourg de Baca, situé au pied des montagnes du nord du plateau. En face sont deux autres lacs : le premier se nomme Laguna Jcero ; le dernier, bien plus petit, n’a pas de nom. Tous communiquent entre eux, au temps des pluies et le surplus des eaux va à l’E. De Baca à Pocona (8 lieues de pays). E. — 1 kil. De Baca, pour rejoindre la route. E. 12” E. - 2 kil. En suivant le milieu de la plaine , jusqu’au point où elle cesse et où le ruisseau se dirige à l’E. S. E. 15° 1 kil. En gravissant la côte de Pocona. 10° S, — % kil. En montant toujours. E 5° - / kil. En montant toujours jusqu’au sommet de la côte, qui domine au sud le Bio de Conda, au nord le Bio de Pocona. De l’autre côté de ces cours d’eau sont de hautes montagnes, surtout au nord. ^ E. - 12 kil. On suit constamment la crête de la montagne, tournant tantôt a droite, tantôt à gauche des sommités qui s’y trouvent. Les deux vallées latérales, qui suivent parallèlement, deviennent de plus en plus profondes. _ 2 kil. Je voyais ensuite Pocona au-dessous de moi, dans la vallée du meme nom. Pocona est un grand bonrg, situé à peu de distance sur la rive droite du Rio du même nom. De l’autre côté, au nord, sont les sommets escarpes de la montagne de Coripaloma. De Pocona à Totora (8 lieues de pays). 11)” s - 3 kil. De Pocona, on va rejoindre Îa rivière et on la suit jusqu’à son con- fluent; les montagnes se rapprochent et le Rio de Pocona coule alors dans un i profond et très-étroit. • • ♦ i ivr F E 1 5“ E - 1 kil. Le Rio de Pocona se jette dans un autre , qm vient du N. E. , il se dirige au sud , sous le nom de Bio Copi. On laissele Rio, pour gravir un peli E.Ts-^E. - 2 kil. A un kilomètre du point de départ, marchant parallèlement à E, 10" èi S E E N N ( 155 ) Ia rivière , on arrive au Rio Machacamarca , qui descend du S. 10" E. , et com t à quel- ques centaines de mètres se jeter dans le Rio Muqiii. On passe ensuite le Rio Muqui, qu’on suit jusqu’à son confluent avec un ruisseau qui vient de l’E. E- — % kil. En abandonnant la rivière et prenant le cours du ruisseau, au pied d’une haute colline. S. E. — 1 kil. En contournant la même colline. E, 15 N. 1 kil. Eu abandonnant la colline et suivant lé bord du ruisseau. E. 20 S. 6 kil. On suit quelque temps le ruisseau, puis on traverse diagonalemeat la vallée, où il coule en montant de l’autre côté. S. E. 15° E. — 2 kil. En montant sur une colline élevée de l’autre côté de la vallée. E. — '¡^ kil. Jusqu’au sommet de la colline. E. 5 N. 1 kil. En descendant sur le versant opposé. E. 10° N. — kil. En suivant un ravin. E. 20 S. 1 kil. En suivant ce même ravin jusqu’au grand bourg de Totora, dépen- dant de la province de Mizqué, placé dans un ravin à la jonction de plusieurs petits ruisseaux. On compte 9 lieues de Totora à la Cordillère de la Yunga de Choque homo. De Totora à Chaluani (12 lieues de pays). Ë. 15° N. —'/2 kil. Eu partant de Totora, on gravit la colline. S. E. 15 E. 2 kil. En allant du haut de la première colline sur une seconde, on voit quelques ruisseaux qui descendent vers Totora. ; E. 5 N. — 4 kil. En suivant le sommet d’une montagne dont les versans sud et nord montrent quelques petits ruisseaux. E. 10 ]\. 4 kil. On fait ensuite un kilomètre sur le sommet de la montagne; puis on descend, sur une pente rapide, jusqu’au Rio de Tuironi, qui vient du N. E. et tourne subitement au S. E. C’est la source du Rio de Chaluani. On monte ensuite une côte très -roide jusqu’au sommet opposé, qui avait été relevé dès le point de départ. E. 20° N. — 1 kil. Sur le sommet de la montagne, entre les sources du Rio Tuironi et son cours inférieur. E. 10° S. — ^ kil. Toujours sur le sommet de la montagne. E. 20° S. - 1 kil. Idem. S. E. — 2 kil. Idem. N- — % kil. Idem. E- — kil. Idem. • ■ N. 20 E. — 1 kil. Idem. E- — 1 kil. Idem. S. E. — 2 kil. On commence à descendre jusqu’au hameau Durasnillo. J’étais alors à mi-côte, à gauche d’un large ravin qui va au Rio Chaluani. S. E. — 1 kil. On descend sur une pente rapide vers le Rio Chaluani. E. 20° N. - 1 kil. Idem. ( 156 ) s. E. 16” E. — 2 kil. On descend sur une pente rapide jusqu’au Rio de Chaluani, qui n’est que la continuation du Rio Tuironi, E 1 0° S 1 kil. En suivant le cours nienie du Rio de Chaluani. E. 10“ N. — 1 kil. Idem. E. 10° S. — 1 kil. Idem. E. 10° N. — 1 kil. Idem. E. 10° S. — X kil. , U .4 E 20° N. — 2 kil. Idem. Les montagnes s’élèvent de plus en plus jusqu au bourg de Chaluani, situé sur la rive gauche au pied des collines. Dans tout ce trajet les montagnes encaissent la vallee. De Chaluani à Chilon (12 lieues de pays). E 10“ S. — 2 kil. En suivant la rive gauche de la rivière jusqu’à l’endroit ou débouche, de ce côté, le Rio de Pojo, qui vient du N. O., d’une douzaine de kilomètres et a sur ses bords, à 5 kilomètres environ, le bourg de Pojo. Le Rio Chaluani avec cet affluent devient assez fort. E 10° S. En suivant la même rive jusqu’au hameau de la Ciña perdida. De ce point le Rio Chaluani continue à descendre à l’E. 27° S. g y kil. On abandonne la vallée et l’on monte une côte assez loide. 5 E. — % kil. En gravissant toujours le même coteau. E. 10° S. — kil. Idem. iN. E. 5° N. — 250 ru. Idem. N. 20° E. — 1 kil. En gravissant toujours le même coteau jusqu’au sommet de la cote qui sert de limites entre les départemens de Cochabamba et de Santa-Cruz de la Sierra. Cette côte , qui n’est qu’un bras d’une plus grande située au nord, court N. O. et S. E. E 10° N. — 'L Lil. En descendant. E. 20° S. — ’/kil. Jusqu’à un petit ravin qui descend du N. O. et se dirige au Rio de Chilon. E. 20° S. — 2 kil. En traversant le ravin, jusqu’à une côte opposée. . E 10° N — 1 kil. En traversant un nouveau ravin, jusqu’à la cote opposée. E. - 2 kil. En traversant de même un ravin, jusqu’à la hauteur de l’autre côté. E. 15" S. — 2 kil. En descendant une côte rapide, vers le ravin de Chilon. E 20° S. — 2 kil. Idem jusqu’au lit même du Rio de Chilon, qui sert de route. Les montagnes latérales sont peu hautes et arides. ^ E. — 2 kil. En suivant la rive gauche de la rivière alors à sec. E - 4 kil En traversant la rivière et marchant sur la rive droite au pied du coteau. On traverse un ravin de cette rive et on passe devant un autre de la rive opposée. S. E. - 1 kil. Même rive jusqu’à un ravin qui descend à droite. ¡>j E. — 2 kil. Même rive jusqu’en face d’un ravin de la rive gauche. N. 30° E. — % kil. Sur la même rive. ( 157 ) E. 20° S. — 250 m. Sur la même rive. E. — /( kil. Sur la même rive, jusqu’au bourg de Chilon, placé assez près de la rivière. De Ckilon à Piilquina (6 lieues de pays). S. E. — 2 kil. En laissant Chilon , on suit à droite de la rivière, dont le cours a cette même direction générale, tant que la vue peut s’étendre; elle se réunit plus bas au Rio de Chaluani. E. 2 kil. On rejoint la rivière, on la traverse obliquement, et l’on commence à gravir sur l’autre rive. E. 1 kil. On monte toujours sur une pente assez douce. E. 10° N. — 3)^ kil. En montant jusqu’au sommet de la montagne, qui paraît suivre la direction générale du cours du Rio de Chilon. E- 2 kil. En marchant sur un plateau, sans descendre beaucoup. E. 15° S. — '2 kil. Idem. E. 30 N. 1 kil. Idem, et passant entre deux mamelons isolés de montagnes. E. 15 N. — 2 kil. Entre les deux mamelons et deux autres qui suivent. E. 20° N. — 1 kil. En descendant plus rapidement. N. 5° E. — kil. Idem vers la vallée de Pulquina. N. E. — 1 kil. Idem. E. — 1 kil. Idem. E. 20 N. 2 kil. Idem jusqu’au Rio de Pulquina, sur la rive gauche duquel est situé le hameau de Pulquina. La riviere vient de l’O. N. O. et se dirige au S. 35° E. De Pulquina à Tasajos (8 lieues de pays). E. 20 S. 1 kil. On laisse la rivière et l’on commence à s’élever sur le coteau opposé. N. 20 E. — . '/(kil. En montant dans un ravin. E. — 1 kil. Idem entre deux montagnes. IN. E. — 250 m. Idem. — % kil. En montant dans un ravin. N. 20° S. - 250 m. Idem. N. E % kil. Idem jusqu’au sommet d’une colline dirigée au S. 40° É. ^ descendant la colline jusqu’à un ravin dirigé comme elle, qui coule au pied. E. 10 N. 1 ^ kil. En remontant le coteau opposé jusqu’au sommet d’une autre col- line parallèle. E 5 S. 1 ^ kil. De cette colline au cote opposé, après avoir passé un ravin égale- ment dirigé. S. 25° E. - 1 kil. En gravissant une haute montagne. E. — '/( kil. Idem. S. — 1 kil. Idem. ( 158 ) E - 1 kll. En gravissant toujours jusqu’au sommet de la montagne, où est situé le : hameau A.San-Pedro, distant de 5 lieues de Pulquina. Cette montagne est la con- tinuation de la Cordillère orientale et la séparation des versans; les “UJ» situés à ro. vont au Rio Grande, ceux du veisant oppose a la province de Mo . N. E. - 250 m. On descend dans un ravin boisé et des plus difficiles, ou Ion ne distingue que ce qui entoure immédiatement. N. 20“ E. — tiî- Dans le ravin. E. 20° N. — 250 m. Idem. S E, — 1 kil. Idem. E. 20" S. — 250 m. Idem. E. — 250 m. Idem. E. — 1 kil. Idem. s E — 250 kil. Idem jusqu'à sa sortie dans la plaine de Tasajos. N. E. - /. kil. On laisse le ravin à gauche, en se dirigeant vers le milieu de la plaine entre des arbres épineux. N E - 1 kil. Ide'm jusqu’à la maison de poste du hameau de Tasajos, situe au sud de la rivière de ce nom , qui descend du N. 35“ O. , tourne brusquement en lace du hameau, pour aller à l’E., et ensuite au S. E., comme nous allons la suivre. Tasajos à Pampa Grandé (6 lieues de pays), s. 30“ E. - kil. Comme les sables mouvans empêchent de suivre les rives du Rio de Tasajos , le chemin contourne une colline, s. E. - I kil. En contournant la colline située entre la rivière et le chemin. E. — 1 kil. Idem et passant un petit ruisseau. N. E. 15° N. — 1 kil. Idem. NE 1 kil. Idem et y rejoignant le cours du Rio de Tasajos. E.' J 1 kil. En suivant le lit même du Rio Tasajos, entre les deux montagnes qu il tra- E, 2o'”'T — kil. En suivant le même lit jusqu’à passer un petit affluent de la rive droite. E. — 1 kil. Idem. Tf .2(kO ]V. — 2 kil. Idem. .... r E - ■/ kil. Me, 11, jusqu’à une grande plage de sable, que traverse la riviere au milieu de la plaine, d’où l’on voit le bourg de Pampa Grandé (la grande plaine). E ,0“ N -- y kil. àu bourg de Pampa Grandé, situé au milieu d’une vaste prairie, ' dii ièée n! et S. La rivière , qui reçoit un affluent du sud et qui prend alors le nom de Ko de Pampa Grandé, court 2 kilomètres au N. E., et ensuite au . De Pampa Grandé à Samaypata (8 lieues de pays). S. E. 2° S. - 1 )( kil. En traversant la plaine unie et couverte de pelouses. E. — \ 'j kil. Idem. ( m ) s. E. — 1 kil. En traversant la plaine unie et couverte de pelouses. E. — 1 kil. Idem jusqu’au pied des hautes collines de N. E 250 m. Dans la plaine et entrant dans un ravin de la colline. E. — 1 kil. En gravissant la haute colline. N. E. ^ — 1 ^ kil. Idem. * N. — 2 kil. Idem jusqu’au sommet de celle-ci, dirigée au N. S. O. E. 10“ S. — 250 m. En descendant la colline. S. E. — 1 kil. Idem par des pentes rapides jusqu’à la plaine de Vilca. S. 30“ E. — 2 kil. En suivant le pied de la montagne jusqu’au hameau de Filca. On compte de ce point 4 lieues de chemin à Pampa Grande. E. — 2 kil. En traversant la plaine jusqu’au Rio de Vilca, qui se dirige au N. 20° O. et se réunit plus loin au Rio de Pampa Grandé. E- 2 kil. On passe sur l’autre rive, et l’on gravit de suite jusqu’au sommet de la colline de Samaypata, dirigée au, N. 20“ O. et S. 20“ E. E. 15“ N. — 2 kil. On descend entre deux collines, en faisant de grands détours, jus- qu’à un petit hameau. E. 15“ N. — 3 kil. En suivant des plateaux jusqu’au bourg de Samaypata, situé au sud d’un ravin qui descend au Rio de Samaypata, et entouré de collines couvertes de pelouses. De Samaypata à Santa-Cruz de la Sierra (40 lieues de pays). E. 30“ N. — 5 kil. On descend d’abord sur le coteau droit du ravin de Samaypata, source du liio Piray. S. E. — 1 kil. En descendant dans le lit du ravin jusqu’au point où il reçoit, du nord, le ruisseau nommé Rio de las piedras blancas, et prend alors le nom de Rio de Laja. Dans cet intervalle, il avait reçu du S. O. un premier ruisseau. De hautes montagnes sont des deux côtés. E. — 1 kil. En suivant la rive droite du Rio de Laja et descendant toujours. E. 10“ S. — 3 kil. Idem. R reçoit un petit affluent du sud. N. E. — \% kil. Idem jusqu’au point où il reçoit du sud le Rio Colorado. On aban- donne le Rio de Laja, qui continue au N. E. E. — 3 kil. En entrant dans une petite vallée nommée Las Habras, et gravissant une forte côte jusqu’au sommet de la montagne de Las Habras. On compte de ce point 6 lieues de chemin à Samaypata. Du sommet de Las Habras je relevai la continuation de la route au sommet de la montagne dite Cerro Largo , à l’E. 43“ S., à une distance que j’évaluai en droite ligne a 6 kilomètres; pour franchir cette distance, je suivis les rumbs partiels détaillés ci-après. j\. E. 1 kil. En suivant ce penchant de la montagne et descendant toujours. S. E. — 3 kil. En descendant par des pentes rapides jusqu’au Rio de las Hastas , tor- rent qui descend du S. O. et va au N. E. se réunir au Rio de Laja. ¡i 2'/ kil. En montant une côte rapide. E. - 2 kil. En monlant encore jusqu’au sommet du Cerro Largo, chaîne mterrompue, dont le.s pics semblent être dirigés N. E. et S. O. Du sommet du Cerro Largo . je relevai le sommet de la chaîne de Corom/fa, ou ie devais passer, à l’E. 10“ N., à la distance qui me parut être d environ 10 kilo- mètres en droite ligne. Pour franchir celle distance, j’eus à suivre les duect.ous partielles indiquées ci-après. . . • E 35° IV — 4 kil. En descendant une côte rapide jusqu’à un ravin, p' 17“ N - 4'; kil. En descendant le ravin au milieu de montagnes boisées jusqu au point où ie ruisseau , ayant reçu plusieurs affluens , prend le nom de Ao * los Eneres, et se dirige au S. O. , i r .«r E. 25° N. — 2 kil. En remontant une côte rapide, au milieu de la tore . E, _ kil. Idem. E. 25° S. - 1 % td- Id^»-<- ^ ^ ... en — 1'/ kil. Idem jusqu’au sommet de la cote de Coronilla. s. O. — I /fkil. En suivant le sommet de la montagne pour atteindre le point releve du sommet du Cerro Largo. E. 10“ N. — 2/. kil. En suivant le penchant nord de la montagne de Coronilla, au- dessus d’un ravin profond. n ^ u E _ kil. En tournant autour d’une sommité, qui est le point le plus eleve de la cLa de Petaca, et commençant à descendre sur le penchant nord de la montagne N E - 2'/ kil. En descendant de la cèle de Petaca, des plus rapides , jusqu au piet ■ 'de la ‘montagne, où a lieu le confluent du Rio de Laja . qui . après avoir couru à l’E., vient du N. O. s’unir avec le Bio de Piojera, qui vient u , . -es eu rivières réunies forment le Rio Piray. ^ N E - 8 kil. Dans le lit même du Rio Piray, tantôt à droite , tantôt a gauche, e^re deux très-hautes montagnes qui s’abaissent à mesure qu’on s’avance jusqu a finir à l’inslaiit où la rivière débouche dans la plaine boisée de banta-Cruz de la Sicria. N 35“ E - 4 kil. Au milieu de la forêt, en plaine, non loin de la rive droite du Piray, et le passant pour arriver sur la rive gauche au Potrero del Bey, espèce de plaine De ce point .comme je le relevai plus tard de la plaine de Santa-Cruz , la direction générale de la route jusqu’à la ville est au N, 27“ E. . à une distance que les habitans évaluent à 18 lieues . Des mesures me donnèrent les distances partielles suivantes. N. 27" E. — 4 kil. Jusqu’au point où l’on passe de nouveau le Piray, Jiour en suivre la rive droite, au milieu de la forêt. N. 27° E. — 17 kil. Sur la même rive, au milieu des bois, jusqu’à la Guardia ou poste des douanes. ^ ^ 27° E. 17 kil. Dans une plaine entrecoupée d’arbres jusqu’à la ville c e an a- / de h Sierra, capitale du département du même nom . .située sur une légère co - line, à 4 kilomètres à l’est du Rio Piray, près du peut ruisseau du Pan. ( iC>l ) CHAPITRE II. Seconde série de renseignemens spéciaux relatifs à la carte né 4 , comprenant tous les itinéraires propres aux plaines centrales de Bolioia. §. C" Obsermtions géographiques spéciales sur les environs de Santa- Cruz de la Sierra. * Pour savoir la distance réelle de Santa-Cruz aux derniers contre-forts de la Cor- dillère, qu’on aperçoit parfaitement lorsque les jours sont beaux j je choisis un terrain à 1 kilomètre au S. 20° O. de la ville. Là je mesurai une base dont l’extension ne put être, par suite du voisinage des bois, que de 3000 varas espagnoles, ou demi-lieue marine espagnole de 20 au degré, dans la direction S. 3° O. Dix points cul minans se dessinaient à 1 horizon, je leur appliquai un numéro d’ordre, en commençant par les plus au N., et je trouvai par exemple, en mettant l’extrémité S. de la base, comme point d’observation A, et l’extrémité N., comme point d’observation B, que la montagne n.° 1 était de A, à l’O. 1°)( S. , de B à l’O. 4° 30' S. Montagne n.° 2, de A à l’O. 10° 15' S., de B à l’O. 13° S. — n.° 3, de A à FO. 19° 30' S., de B à l’O. 22° S. — - n.° 4, de A à l’O. 25° S., de B à l’O. 27° 30' S. Ouverture entre deux montagnes n.° 5, de A à l’O. 34° 30' S., de B à l’O. 36° 30' S. Montagne n.° 6, située au nord du Rio Piray, de A au S. O. 6° 15' S., de B au S. O. 8° S. Montagne au sud du Rio Piray, n.° 7, de A au S. 30° O., de B. au S. O. 15° 30' S. Montagne n.° 8, de A au S. 23° O., de B au S. 22° 15' O. — n.° 9, de A au S. 18° 30' O., de B au S. 19° O. — n.° 10, de A au S. 17° 30' O. Un lambeau de montagne placé au milieu de la forêt, bien plus rapproché que la Cordillère même, me montra les points suivants: Montagne n.° 1 1 , de A à l’O. 17° 15' S., de B à FO. 21° 30' S. — n.° 12, de A à FO. 15° S., de B à FO. 20° S. Ouverture n.° 13, de A à FO. 28° S., de B à FO. 32° S. Extrémité sud n.° 14, de A à FO. 41° 30' S., de B au S. O. 30' O. Une colline bien plus rapprochée encore, qui passe à la Guardia, et dont l’élévation est peu de chose, se voit de A au S. 30° 30' O, de B au S. 27° 30' O. Du point B 1 ouverture de cette colline, où passe le Rio Piray, est au S. 42° O. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. 515 à 578. ni. •2.'' partie. ( 162 ) De toutes ces directions, j’ai déduit la distance de Santa-Cruz : l.“ aux derniers contre-forts de la Cordillère; 2.° au lambeau de montagne plus rapproche; 3. a a distance des collines de la Guardia; et ces points une fois déterminés, m’ont servi a rectifier certaines parties de mes itinéraires autonr de Santa-Cruz de la Sierra. De Sanla-Cruz au Rio Grande (10 lieues de pays). Les distances sont calculées sur la durée d'une marclie réglée. Jg 20” S 21 kil. D’abord 2 kilomètres de bois, puis le reste de plaine uniforme. Seulement les bois reparaissent sur la droite un peu avant d’arriver an village de Paurito qu’on dit être à 6 lieues. La distance que j’ai indiquée m’a été donnée par les directions du point n.« 4 de la Cordillère, à l’O. 12" S., et le point n." 8, au S O 1“ s. A.insi la position de Paurito est exacte. E 20° N — 2/. kil. En partant de Paurito, on fait 1 kilomètre dans la plaine cir- conscrite où est situé Paurito, /, kilomètre en traversant le bois, et le reste dans une plaine ovale, jusqu’au hameau de Tijeras, placé au milieu de cette plaine. E 20“ N. 1 X kil. Dans la plaine jusqu’à l entree du bois. E. 20° N. - 350 m. En trayersant le bois jusqu’à une nouvelle plaine, où est situe le hameau de Pacu. E 5 y kil. Dans la plaine circonscrite de bois jusqu’au hameau de acu. s. E. — 2/, kil. Dans un bois clair-semé jusqu’au Rio Grande, large de plus de 300 mètres et court au N. E. De Paurito à Cotoca (4 lieues de pays). N. 10" O. 0 kil. En partant, on fait 1 kilomètre de plaine, kilomètre de bois et l’on entre ensuite dans une plaine arrondie sans arbres, de 2 kilomètres; on entre de nouveau dans la forêt pendant 1 % kilomètre; au milieu de ce bois coule a l’E. le ruisseau de Turino, qui va se jeter dans le Rio Grande. H reste, au soi ii du bois, 1 kilomètre au hameau de Pitajaya, également situé dans une p âme fO 5" O — 6 kil. De Pitajaya I kilomètre de plaine entrecoupée d arbres; 1 kilome re de bois au milieu duquel coule, à l’E., le Rio Colorado, qui va se jemr dans le Rio Grandé. Il reste ensuite 4 % kilomètres de plaine jusqu’au bourg de Cotooo. De ce point je voulus me rendre à Santa-Cruz, et j’eus alors à suivre 18 ki orne res à l’E. 10° S., ainsi divisés : 2’/. kilomètres de plaine, 2 kilomètres de bois, 2 kilometres mélangés de bois et de plaine, 1 % kilomètre de bois, au beu dit Barreal. puis le reste de bois d’autant plus épais qu’on approche de Santa-Cruz. De Cotoca à Saucé (6 lieues de pays). jv 15° O 8'/ kil. Eu parlant, on fait X kilomètre de plaine, 2 kilomètres de bo’ épais au sin desquels coule à f E. le Rio de Cotoea , vers le Rio Grandé , I kilometre de plaine, 1 kilomètre de forêt, et 4 kilomètres de traversée d une plaine circula.ie, entourée de bois jusqu’au hameau dltapaqué, placé à la lisière. On compte 3 lieues de ce point à Cotoea et à Saucé. yj («» O - 6 y kil. On fait d’abord /. kilomètre de bois; 5 kilomètres pour traverseï une plaine ronde sans arbres, 1 kilomètre de bois jusqu’au hameau de Sauce. f y. ( '163 ) De Saucé à Candelaria (5 lieues de pays). N. 35° 0.-6;^ kil. On fait d’abord 1 kilomètre de plaine mélangée de bois, 1 % kilo- mètre de forêt épaisse, où coule le Rio Saucé, dans la direction E. 20° N. jusqu’au Rio Grandé; 4 kilomètres de bois peu épais, jusqu’au hameau de Chuchio , placé à l’entrée d’une magnifique plaine. N. 35° O. — kil., dont 4 kilomètres de traversée dans la plaine entièrement nue et horizontale, 1 ^ kilometre d une foret épaisse ou coule le Rio Chuchio , affluent du Rio Grandé, et 1 kilomètre de plaine un peu boisée, jusqu’au hameau de Can- delaria, qu’on dit être à 2 lieues de Chuchio. De Candelaria à Cran- Diosa (5 lieues de pays). O. 4° N. — 14% kil. En partant de Candelaria, on fait 4)( kilomètres de plaine sans arbres; 4 kilomètres de bois clair-semés; 1 % kilomètre d’une forêt épaisse, où coule au N. E. le Rio de Chaney, affluent du Rio Grandé; 4 )( kilomètres de plaine entre- coupée d’arbres, jusqu’au hameau de Gran-Diosa. De Gran-Diosa à Chaney, paroisse, il y a, E. 20° S., 6 kilomètres, dont 4 kilomètres de plaine avec des arbres isolés, et 1 % kilomètre de la forêt où est le Rio de Chaney, 1 kilomètre de plaine et d’arbres jusqu’au bourg de Chaney. Je revins à Gran-Diosa. De Gran-Diosa je relevai la montagne des Cordillères de Santa-Cruz, n.° 1 au S. O., 1° 30' O., et le n.° 4 au S. 30° 30' O. Ces deux points me donnent, par le travail exécuté à Santa-Cruz', la position réelle de Gran-Diosa. De Gran-Diosa je voulus me rendre au Rio-Piray, pour en avoir la distance. Je la trouvai de 6 kilomètres, S. O., dont 1 kilomètre de forêt, 1 kilomètre de plaine ronde, 2 kilomètres de forêt, 1 kilomètre de plaine arrondie, 1 kilomètre de forêt jusqu’au Piray, qui coule dans un lit d’un kilomètre de largeur de sable mouvant, très-dangereux au passage. Sa direction générale est N. O. et S. E. De Gran-Diosa à la Mission de Bibosi (6 lieues de pays). N. 20 O. - 1 ){ kil. de plaine, ayant la forêt à gauche, et la continuation de la plaine à droite, jusqu’à l’entrée de la forêt. O. 10° N. — 1 % kilom., dont % kilom. de forêt et % kilom. d’une petite plaine et % kilom. de forêt. N. 25 O. 2 kilomètres dans une plaine ovale, circonscrite de forêts. O. — - kilomètre de forêt. N. 40 O. 2 kilomètres dans une plaine oblongue, circonscrite de forêts, dont je suivis le grand diamètre jusqu’au hameau du Naranjal. N. 10 O. kilom. dans la plaine du Naranjal, jusqu’à l’entrée de la forêt. N. 5 O. 2 kdom., dont un ){ de forêt ét un dans la plaine de jusqu’au hameau de ce nom. A la moitié de la distance on laisse à gauche le sentier qui va au hameau de la Bihora. 1. Voyez page 161. ( m ) N. 30° O. \% kilom. dans une plaine pourvue de quelques arbres épars. N* 25° O. - t X kilom., dont % kilom. dans une plaine sans arbres, et 1 kilom. dans la forêt épaisse. N. 15° O. 6 kilom., dont 3 kilom. de plaine sans arbres, % kilom. de foret, et le reste de plaine sans arbres, jusqu’à la mission de Bibosi, située près de la forêt. De Bibosi, je voulus aller visiter le hameau de Naico, S. 25° O. - 9 kil. En partant de Bibosi, on traverse la plaine 2/, kilomètres, en suivant le même chemin qui conduit à la Bibora, on le laisse à gauche et l’on fait 1 % kilomètre jusqu’à la forêt, 1 kilomètre de forêt où coule à l’O. le Rio de Bihosi, ruisseau qui va se jeter dans le Rio Piray, y kilomètre de plaine, % kilomètre de forêt, % kilomètre de plaine, % kilomètre de bois, y kilomètre de plaine, % kilomètre de forêt, et le reste de plaine jusqu’au hameau de Naico, situé au milieu d’une plaine ronde, sans arbres, de 3 kilomètres de diametre environ, circonscrite de forêts épaisses. De Bibosi, au lieu de suivre le même chemin, je voulus passer par le hameau de la Bibora, situé à 3 lieues de Bibosi. 20° O. — 4 kil. En partant de Bibosi et traversant la plaine jusqu’à l’entree de la forêt. S. — 1 kilomètre de forêt épaisse. S. 10° O. — 5 kil. En suivant une plaine large d’un kilomètre, bordée d’une foret, qui s’élargit ensuite jusqu’au hameau de la Bibora. La plaine s’étend sur 4 kilometres de longueur, de l’O. S. O. à lE. N. E. S. O. — 2 kil. De la Bibora, ma course me montra la plaine sur une partie de son extension. S. E. - 1 kil. de forêt, jusqu’à une autre plaine allongée de l’E. à l’O. et circonscrite de forêt. ^ e u • De la Bibora , je voulus aller rejoindre le chemin laissé en me rendant a Bibosi. E, 10° S. — 1 % kil. En partant de la Bibora, on traverse la plaine, % kilometre, puis 250 mètres de bois, 250 mètres de plaine, % kilomètre de bois épais. E. 20° N. 1 X kilomètre, dont la moitié de plaine, et l’autre de forêt. E 25° S. — 1 kilomètre de plaine jusqu’à rejoindre le chemin, entie le hameau de Turobo et le Naranjal. Je revins ensuite à Gran-Diosa. De Gran-Diosa à Santa- Cruz (9 lieues de pays). S. 15° E. — 30 kil. Pour faire ce trajet, on a 6 kilomètres de plaines sablonneuses entrecoupées d’arbres, ayant à droite les forêts des rives du Rio Piray, 2 kilomèti . d’une forêt épaisse, qui va joindre au N. E. celle où coule le Rio de Chaney; 10 kilomètres de plaine, ayant toujours la forêt du Piray a droite, a 4 kilometres e distance environ. On arrive au ruisseau Biriibirii , qui va à 1 O. au Piiay, i mètres de plaine jusqu’en face du hameau del Fallé, placé à 1 kilomètre a 10.; 3 X kilomètres de plaines; 6 % kilomètres de bois jusqu’à Santa-Cruz e a leiia. ( iG5 ) 2. Observations géographiques spéciales sur la province de Chiquitos é Dans la province de Chiquitos, comme je parcourais un pays presque plat, je cal- culai les distances par la durée de la marche. Une heure faite au pas du cheval, est comptée pour 4 kilomètres, et une heure de trot, pour 6 kilomètres. Ces distances approximatives m’avaient été données en parcourant une partie préalablement mesurée; je montai, d’ailleurs, toujours le même cheval. Toutes les directions, comme dans les itinéraires précédens, ne sont pas corrigées de la déclinaison. De Santa- Cruz à San- Xavier de Chiquitos (73 lieues de pays). E. 35° N. — 19 kilomètres, dont 4 kilomètres de bois en partant de Santa-Cruz, et le reste de plaine jusqu’au hameau A'Itapaqiié, dont nous avons déjà parlé Cette distance est comptée pour 5 lieues par les habitans. E. — 1 kil. En laissant Itapaqué on suit une plaine, en partie boisée, bordée de forêts. N. E. — 3 kil. Même plaine, large de 3 kilomètres environ. E. N. E. — 5 kil. Idem jusqu’à la fin. N. E. — )( kil. Dans une forêt épaisse. E. N. E. — 1 kil. Idem. N. E. . — 1 kil. Idem. E. — 1 kil. Idem. N. E. — 7 kil. Dans une plaine allongée, large de 2 kilomètres, circonscrite de forêts, d’abord 2 kilomètres jusqu’au hameau Ai Urina, et 5 kilomètres jusqu’à la fin de la plaine, séparée d’une seconde par un fort rétrécissement que forme la forêt. E. — kil. Dans le Potrero ou plaine de Pajla, dans laquelle sont les maisons éparses du hameau de Payla. Cette plaine est large de 2 kilomètres environ , également entourée de forêts. N. E. — 1 kil. Dans la plaine de Payla. E. — 2 kil. Idem, jusqu’à son extrémité. E. — 1 kil. Dans la forêt. N. E. — )/ kil. Idem, E. N. E. — 1 kil. Idem, jusqu’au Rio Grandé, large d’un kilomètre, dont le cours suit au N. N. 0. On compte 1 1 lieues de ce point à Santa-Cruz. ]\. N. 0. — 4 kil. En suivant le cours du Rio Grandé sur la rive gauche; je le tra- versai ensuite à gué. 1.^'’ Journée. Du Rio Grandé à la halte de la Ramadilla (12 lieues). N. N. 0. De l’autre côté de la rivière on entre de suite dans la forêt nommée Monté Grandé, non interrompue jusqu’à Chiquitos. On voit, à droite, un marais ou lac allongé. 1. Voyez Partie historique, t. II, p. Ô78 à 659. 2. Voyez page 162. ( 166 ) N. E. 10° E. — Dans la forêt. N. 10° 0. — 1 kil. Idem. N. 10° E. — '/^ kil. Idem. N. N. 0. — 2 kil. Idem. jij. N. E. — 2 kil. Idem. N. O. — 2 kil. Idem. 15° 0. — 2 kil. Idem. Q_ kil. Idem, k droite, se montre un terrain inondé. ]\i. 0. 1 kil. Idem. On voit, à gauche, un lac étroit, prolongé à l’O. et a l E. N. E. E. N. E. — 8 kil. Dans la forêt, en traversant un terrain fangeux. N. 10° 0. 3 kil. Idem, jusqu’à la jonction du chemin qui va à San-Jose. N. 0. — 2 kil. Idem, jusqu’à un ancien lit de rivière large d’un kilom. que je passai. O. 3 kil. Idem, jusqu’à la halte de Ramaddla. 2.° Journée. A la halte du Potrerito (9 lieues de pays). E. N. E. 2 kilom., dont ’/, pour traverser un ancien ht de rivière, rempli deau stagnante , et 1 /( kilometre de foret inondee. E. 10° N. — 2 kil. de forêt sèche. E. — 1 kil. Idem. E. 15° N. — 2 kil. Idem. 0. % kil. Idem. On voit un petit lac à droite. N. 10° E. — 1 % kil. Idem. E. N. E. — 3 kil. Idem. E. 10° N. — 2 kil. Idem. E. — 2 kil. Idem. N. 5° E. — 2 kil. Idem. On voit un petit lac à droite. N. 2 kil. /¿/e/n, jusqu’à la halte de Calavera, située à 5 lieues de route: cest une petite plaine inondée d’un peu moins d un kilometre de diamètre. ]\. j\", O. 4 kil. Dans la forêt, sur un terrain un peu inégal. O. 1 kil. Idem, en suivant près d’un bas-fond. N, 35° 0. — 1 kil. Idem. N. N. 0. — 1 kil. Idem. N. 1 kil. Idem, en traversant le bas-fond. N. 30° E. — 1 kil. Idem. N. E. — 1 kil. Idem, jusqu’au Potrerito de Papaya, plaine arrondie dun kilometie de diamètre. 3.' Journée. Du Potrerito au Potrero Largo (12 lieues de pays). E. N. E. — 2 kil. Dans la forêt épaisse. N. N. E. — 2 kil. Idem. E. — 1 kil. Idem. E. 10° N. — 2 kil. Idem. E. 1 5“ N. — 2 kil. Dans la forêt épaisse. N. 10° E. ~ 1 kil. JS. N. O. — 2 kil. /dem. N. E. — kil. Idem, jusqu’à un petit lac de quelques centaines de mètres de diamètre. N. N. E. — 2 kil. Idem. N. E. 10° E. 2 kil. Idem. A la halte de Sienega. N. 30° E. — 2 kil. N. 10° 0. — 1 kil. Idem. N. 35° E. — 1 kil. Idem. N. 5° 0. — 2 kil. Idem. N. E. — 2 kil. Idem, jusqu’à la halte nommée Sumuqué, où l’on trouve de l’eau. N. N. E, — 3 kil. Idem, jusqu’à la halte de la Cola, auprès de laquelle est un petit lac allongé, d’un kilomètre de long. N. N. O. — 3 kil. Dans la forêt. N. 10° O. — 3 kil. Idem. N. 10° O. — 3 kil. Idem. N. 10° E. — 2 kil. Idem, jusqu’à une petite plaine allongée, alors inondée, que je traversai. N. 10° E. — 2 kil. Dans la forêt, jusqu’au Potrero Largo, grande plaine en partie inondée, large de 2 à 3 kilomètres, dirigée presque N. et S. De ce point je relevai les premières collines de Chiquitos, au W. 35° E. et au N. E., à grande distance. 4.° Journée. Du Potrero Largo à San- Julian (13)/ lieues). N. — 2 kil. Dans la forêt, en longeant la plaine du Potrero Largo et le laissant à droite. N. E. — 2 kil. Idem. N. i\. 0. — 2 kil. Idem. N. 0. 10° O. — 2 kil. Idem. On laisse le Potrero Largo, alors terminé. N. O. — 2 kil. Idem. N. 10° E. — 2 kil. Idem. N. 10° E. - 2 kil. N. 10 O. — 2 Jcil. Idem, jusqu’au Potrero d’Upajares, plaine inondée, arrondie. N. 10° O. — 2 kilom. de traversée de la plaine jusqu’à la forêt de l’autre côté; On compte 4)( lieues de ce point au Potrero Largo. N. — 3 kil. Dans la forêt. N. N. 0. - 3 kil. Idem. N. 40° O. — 4 kil. Idem. N. 15° O. — 4 kiL Idem, jusqu’à la rivière de Quita- calson, grand cours d’eau, qui court E. et O. N. 10 O. )/ kil. de bois jusqu’au Potrero de la Cruz, plaine circulaire, dénuée d’arbres. N. 10° O. — 4 kil. En traversant la plaine dans toute sa largeur. ( 168 ) N. 20°O. - 3 kil. La plaine de la Cruz, plus étroite, se coutinue. Elle est bordée de forêts. 10° O. — 250 mètres de forêt. 59° O. — 6 kil. Dans une plaine étroite entre des forêts, jusqu’à la halte de San- Jiilian. _ ÎS. 35° E. — 1 kil. de forêt, et l’on atteint le Rio de San-Miguel, qui court au JN. 50 E. Cette rivière naît près de San-José , à une grande distance, et va dans la province de Moxos. 10° E. — 1 kil. Des rives du Rio de San-Miguel jusqu’à la ferme de San- Julian, qui dépend de San-Xavier de Chiquitos. 5.° Journée. De San- Julian à San-Xaaier (13 lieues). Les environs de la ferme de San-Julian forment des collines de gneiss. N. 15° E. — 2 kil. de plaine boisée et de terrains inondés, couverts de palmiers. 0, 4 Lil. En gravissant une colline et en suivant le faite. N. O. 15° O. 2 kil. Sur le sommet de la colline boisée. kil. En descendant au pied nord de la colline à la halte de Santa-Rosa. N. O. 10° O. — 2 kil. En suivant le pied des collines. 0^ N. 0. — 2 kil. Idem. N. 10° O. — 2 kil. Idem. 30° O. — % kil. En laissant les collines et me dirigeant vers la Laguna de Quisere , allongée au S. O. N 35° O. 1 ‘/a kil. En suivant à peu de distance du lac. 40° 0. _ 1 kil. En laissant le lac jusqu’au Rio Quiséré, qui descend du S. E. et se dirige à l’O., pour rejoindre le Rio de San-Miguel. jyf j5° 0, _ 2 kil. On gravit une petite colline et on en suit le sommet. 0, _ 1 kil. Sur la colline. ]\\ 0.-3 kil. Idem, jusqu’à une halte nommée Santo- Rosario. N. — 3 kil. On descend la colline % kilomètre jusqu’à un ruisseau qui court a l’est, et remontant sur une autre colline de l’autre côté. N. — X kil. Sur la colline. ^ 0. 10° N. - 3 kil. Idem, jusqu’à une autre colline transversale, qui court E. 10 IN 10° 0. — 2 kil. En descendant jusqu’à un ruisseau qui coule à lest. 10° E. — 1 kil. Jusqu’à un autre bras du même ruisseau. N. 0. 4 kil. En gravissant une légère colline et en suivant le sommet. N. — 3 kil. En descendant vers un ruisseau qui vient de l’ouest et court a lest. z>r.llinA pt nn ruisseau ^ ivr i n° t » /. i Pn fi-dnr-liissant point on voit la mission de San-Xavier au nord. N - 4 kil. Jusqu’à San-Xavier, en traversant un ruisseau qui court à l’est et gravissant la colline où est située la mission. De San-Xavier on voit au S. E. un ruisseau qui réunit tous ceux qu’on a passés depuis la halte du Sanlo-Rosario , et court au sud sous le nom de Rio de San-Pedro, s’unissant au Rio Quiséré. Une haute colline règne de l’autre côté. ( 169 ) On voit au nord de San-Xavier deux points culminans, l’un au N. 16“ O,, qui paraît être à plus de 20 kilomètres de distancé, et un autre, bien plus rapproché au N. 8° E. X, E. N. N. N. E. N. N. N. E. E. E. E. N. N. N. N. N. E. De San-Xavier à Concepcion (19 lieues de pays). N. E. — 2 kilomètres sur une colline boisée. N. E. 10° E 1 kil. On passe un ruisseau qui court au N. O., et l’on monte sur une colline. E. — 3 kil. Sur le versant occidental de la colline. E. 10° E. — 2 kil. En gravissant une colline et passant de l’autre côté jusqu’à une halte, qu’on dit être à 3 lieues de San-Xavier. Les collines sont à droite; à gauche sont des ravins dont les eaux vont au N. N. E. ; tout le pays est boisé. E. 5° E. — 4 kil. Sur le même versant jusqu’à une colline transversale. N. E. — % kil. En descendant vers un ravin entre deux collines. ■ N. E. — ^ kil. Idem , suivant le ravin. . E. • — 4 kil. Idem, suivant le ravin jusqu’à la deuxième halte, qu’on dit être à 3 lieues de la première. E, 2 kil. Jusqu au sommet d’une colline transversale. N. E. — 6 kil., dont 2 kil. jusqu’à un ruisseau qui descend au N. N. E.; 2 kil. jus- qu’à une petite rivière qui suit la même direction ; 1 kil. à un autre ruisseau parallèle, et enfin, 1 kil. en gravissant une petite colline, jusqu’à une troisième halte, nommée Pascana del Medio, située à 9 lieues de San-Xavier. Jusqu’à ce point tous les cours d’eau vont au nord. E. 10° E. ■ — 2 kil. En passant des ruisseaux. •E. 15 E. — 2 kil. Jusqu’à une petite colline transversale. E. 20° E. — 1 kil. En descendant la colline. — 4 kil., dont 1 kil. jusqu’à passer deux ruisseaux qui vont au N. N. O.; 1 kil. à la halte dite Pascana de los Potrentos ; 1 kil. en traversant un ruisseau jusqu’à une petite colline, et 1 kil. en faisant de même jusqu’à une seconde colline. 15° N. — 2 kil. En descendant, passant un ruisseau qui court au N. N. O. et gra- vissant une petite colline. S. 2 kil. En descendant la colline jusqu’à un ravin et le traversant. 10 X. — 2 kil. En suivant le ravin à gauche. E. — 1 kil. Idem, jusqu’à une halte au milieu du bois. E. 15 E. — 2 kil. On traverse le ravin, qui descend au nord; on passe une colline et un second ruisseau également dirigés. E. 1 0 E. — 2 kil. Jusqu’au sommet d”une dernière colline, et l’on se trouve sur un plateau. 2 kil. de plaine sur le plateau. N. E. — 2 kil. Idem. N. E. — 2 lui. Idem, en passant un ruisseau jusqu’à la mission de Concepcion. Tous les ruisseaux qui naissent de ce plateau vont au N. O. De Concepcion à San-Miguel (43 lieues de pays). 1."*^ Journée, de 8 lieues de pays. S E 10“ E. 2)( kil* Sur le plateau horizontal. S. E. 20° E. — 2/, kil. Idem. ^ S E. 10° E. — 2/, kil. Idem, jusqu’au commencement de la foret. S. s' E. — r% kik Dans la forêt, descendant une colline. § £ 2% kil. Idem, jusqu’à un ruisseau dirigé N. N. E. S. E. — 1 % kil. Idem , jusqu’à une halte. S, __ kil. Idem , passant un petit ruisseau également dirige, g 10° O. — 2 kil. Idem, en passant un second ruisseau. £ g E. — 2 '4 kil. Idem, en passant un ruisseau, g £. 10’ E. — 2/, kil. Idem, passant deux ruisseaux. g E. 15° E. 2 kil. Idem, dans une plaine. E. S. E. — 1/. kil. Idem, idem, jusqu’à une halte. 2.° Journée , de 8 lieues de pays. * c F _ 7 kil dont 2 kil. dans une plaine ronde, entourée de forêts; 2/. kd. de ' forêt; 1 kil. iune plaine circulaire; 1 /, kil. d'une autre plaine circulaire, separee de la première par un bois. . r a. £. 10“ N. -2X kil. Dans une plaine formée de clairières et de forets. V 15“ S 2 kil. Même terrain. a.. I s E _ n “ E. 10” S°- 2y. kil. Dans la forêt, en traversant deun ruisseaus qui courent au IN. E. 15° S. - 2 '4 kil. Idem. l'. E. ^0'^.^- 27. jusqu’à la halte dite Hammla de Medio Monté. E 10° N. 2 '4 kil. Dans une forêt épaisse. E. _2’4 kil. Idem. E. 15° S. - 2/, kil. S. E. — 2 '4 kil. Terrain uni, entrecoupé de clairières. N. E. - \%YÛ. Idem, jusqu’au Hio Sapococh, qui vient de N. N. E., et court au S. S. 0. On le passe sur un pont. U G £ 1 '/ kil. Jusqu’à une halte. , ■ t E 10” E. - 5/. kil. Dans une forêt jusqu'à rencontrer de petites clairières. ^ c F 5” E — 2/ "kil. Dans une clairière entourée de forêts, jusqu a a la te ce uo raydo, située au pied d’une montagne de granit. On en voit une autre au nord, par-dessus la forêt. ( 171 ) 4.® Journée, de 10 lieues de pays. E. S. E. — 1^ kil. de forêt jusqu’à une clairière. E. N. E. kil. Dans la clairière, large d’un kilomètre. E. S. E. — kil. Idem. ' S. E. - ly, kil. Idem. E. S. E. — kil. Dans la forêt. E. 15°S. -2X kil. Idem. E. S. E. — 1 ^ kil. Dans une clairière de moins d’un kilomètre. N. E. — 1 ^ kil. Idem. ^ E. S. E. - X kil. / ■; E. 10° N. — 4 kil. Idein. E. N. E. — l'X kil. Idem, plus étroite. E. S. E. 1 kil. Dont la moitié dans la forêt , et l’autre moitié dans une petite plaine ou est la Halte dite Ramada alta. Elle est à 6 lieues du point de départ. E. 15 N. 5 kil. , dont 4 kil. de forêt et 1 kil. de clairière. E. 17 N. 2’X kil. Dans une forêt entrecoupée de clairières. E. S. E. — 2X kil. Idem. ^ S. E. 5” E. - 2X kil. Idem. E. S. E. — l'X kil. de forêt, jusqu’à la halte de Paiisiquia. 5.^ Journée. A San-Miguel (10 lieues de pays). N. E. — 2X kil. Dans une plaine demi-boisée. E. 17° S. — 2X kil. /¿/m. E. 20° N. — 2y kil. Idem. N. E. 10° E. — 2X kil. Idem, jusqu’au deuxième Rio Sapococh, qui descend du nord et court au S. O. De l’autre côté d’un pont, est l’ancienne ferme Del Carmen. N. E. 10° E. — 2X kil. Dans le même terrain jusqu’à un ruisseau qui suit la même direction que le Rio Sapococh. N. E. — 2'X kil. Dans une plaine demi-boisée. E. — 2X kil. Idem. E. 10° S. - 2X kil. /i/m. E. — 2y kil. Idem, jusqu’à un ruisseau. N. E. — 2'X kil. Idem, en passant une colline. N. E. 10° E. — 2'X kil. Dans une plaine demi-boisée, en passant un ruisseau, jusqu’à la mission de San-Miguel, située sur une colline dirigée N. et S. De San-Miguel à Santa- Ana (11 lieues de pays). IN. 15° E. — 2'X kil. En partant de San-Miguel, on descend une petite colline et l’on entre dans la forêt. N. 10 O. 5 kil. Dans la forêt, et Ton passe des clairières successives, généralement arrondies ou oblongues. N. N. E. — 2'X kil. En suivant des clairières. ( 172 ) jyj E j 4 kil. La moitié dans une clairière, l’autre dans la forêt, jusqu’à une halte. n' 15° E. — 4 kil. de forêts; au milieu du trajet il y a une clairière d’un kilom. de diamètre. g E, 1 kil. Dans une forêt peu épaisse. E. — X E. ¡¿kil. Idem, en descendant au ravin du Motacucito. EN E. 10° N. l'A Lil. On monte une colline boisée. E E. 2¡( kil. Dans une plaine demi-boisee. N. E. — 27 kil. Idem. , E. N. E. — 6 kil. Idem, en descendant vers un ravin et remontant une colline boisee où est situé Santa- Jna, capitale de la province de Chiquitos. La colline est con- tournée par un ravin, qui, au N. O. de la mission, forme deux lacs dans un vallon. De Santa- Jna à San- Ignacio (12 lieues de pays). ÎS. O. 15° O. — 5 kil. En partant de Santa-Nna on descend dans un bas-fond où sont deux lacs entre deux collines; on les contourne au nord jusqu’à la moitié de la distance, et pendant le reste on suit un ravin qui en sort au milieu de la forêt peu épaisse. ' . . N. O. 10° N. Dans la même forêt jusqu’à l’instant où l’on traverse le ruisseau, qui a toujours longé le chemin. Ce ruisseau va au nord. Q 10° S. 2 kil. Dans une forêt épaisse, sur un terrain inégal. Q O — 4 kil. Idem. O 10° 0.-8 kil. Dans’ une plaine en partie boisée j usqu’à la halte de San-Nicolas , où les jésuites ont fait bâtir une maison pour les voyageurs. On est a 8 l.eues O N O - 12 kil. de plaine, entrecoupée de bois, jusqu’à la mission de San-Ignacio, ‘située sur une colline, au pied de laquelle, à l’E., sont trois petits lacs; on voit au S. O., à 4 kilomètres de distance, une assez haute colline. De Santa- Jna à San-Rafael (5 lieues). c S. E. — 3 kil. On descend un petit coteau jusqu’au ruisseau qui contourne Santa- Âna et va aux lagunes. On monte sur une colline boisée et l’on descend vers un autre bas-fond, qu’on traverse. S. 20° E. — 4 kil. Sur une colline boisée en partie, ayant à droite un ravin. S. S. E. — 8 kil. Idem , jusqu’à San-Rafael. De San-Rafael à San- José (40 lieues). Journée, de 10 lieues de pays. g E S. '/2 kil. de forêt, sur un terrain horizontal. E. S. E. — 1 V, kil. idem. E s. E. — 17 kil. idem. , , ^ ^ s' E - 1 y. kil. idem, jusqu'à uu ravin nommé Sanla-Barbara , ou coule au S. O. un petit ruisseau. Sur ce point les bois sont moins épais et remplis île clairières. ( 175 ) S. S. E. — V¡^ kil. Dans une forêt, sur une plaine horizontale. S. S, 0. — 6'^ kil. On fait d’abord 1 kil. dans la forêt, kil. dans une plaine allon- gée, dénuée d’arbres et large d’un peu plus d’un kilom. Le reste de forêt. S. 20" 0. — 1 kil. Dans une forêt. S. E. — ( kil. Idem. S. S. E. — 2)^ kil. Idem, un marais s’étend à gauche. S. — 1)/ kil. Dans une clairière étroite jusqu’à la halte de la Piedra, d’où sort une source. S. S. E. — 5)( kil. Dans une petite vallée sans arbres, jusqu’à un ruisseau qui va à l’est se jeter dans un plus grand, qui suit au S. S. O. S. S. 0. — 4 kil. de forêt, jusqu’à la halte de San-Nicolas , située dans une petite plaine arrondie d’un kilomètre de diamètre, à l’est de laquelle coule le large ruisseau ou marais dit Curichi de San-Nicolas , qui court au S. S. 0. 2.® Journée. De San-Nicolas à la Laguna de los Migueleños (6 lieues). S. 0. — 5)/ kil. Dans un bois, au milieu duquel sont successivement trois petits marais d’un kilomètre de diamètre , sans arbres. S. 15° 0. — 2y{ kil. Dans un marais tourbeux, large d’un kilomètre et bordé de forêts. S. S. 0. — 5)( kil. Dans le même marais jusqu’aux ruines de la ferme de Santa-Maria. Je passai à l’est du marais. S. S. 0. — 8 kil. En longeant le même marais, qui s’élargit et forme un lac de 2 kilo- mètres de long et un de large, nommé Laguna de los Migueleños. On voit des montagnes à l’est. \ 3.® Journée. J San-Lorenzo (11 lieues de pays). S. S. 0.-5 kil. A l’est du même marais, pendant un kilomètre. Le reste se fait au milieu d’une plaine circulaire de 4 kilomètres de large, peuplée seulement de pal- miers, jusqu’à la halte de San- Xavier. On voit à l’est les hautes montagnes de San-Carlos a environ 20 kilomètres. La chaîne de San-Lorenzo se voit à l’ouest, à 7 kilomètres environ de distance. S. E. — 2)^ kil. Dans la même plaine jusqu’à une forêt. E. S. E. — 2)/ kil. Dans une grande forêt. S. E. — 2’/{ kil. Idem. E. S. E. — 2y( kil. Idem. S. S. E. 4 kil. Idem. A un demi-kilomètre du départ se trouve une halte. 8. 15 0. — 1 kil. La moitié dans une plaine couverte de palmiers. Les montagnes de San-Lorenzo sont bien plus près ; elles s’abaissent et s’achèvent au S. S. E. S. 20 E. 2)( kil. Dans la plaine au pied des montagnes, jusqu’au point où celles-ci s achèvent. On passe entre les deux derniers mamelons ; la chaîne est dirigée au N. 0. Dans une plaine couverte de palmiers, située sur le revers opposé des montagnes, jusqu’à la halte de San-Lorenzo. ( 174 ) 4/ Journée. De San-Lorenzo à San-Jose (13 lieues de pays). 0, N. 0. — 5/, kil. Comme je voulus reconnaître la nature des montagnes , j’abandon- nai le chemin qui suit au S. T 0. , sur 6 kilomètres, et je me dirigeai à TO. N. 0. 5/( kil., en gravissant une petite colline jusqu’à la ferme de San-Miguel, placée dans un ravin de la montagne. S. 30" E. — 2% kil. de forêt. S. 35° E. — 8 kil. Dans une plaine en partie inondée et couverte de palmiers , jus- qu’au point où l’on rejoint le chemin direct, g 15° O. 2)( kil. des mêmes terrains, jusqu’aux ruines de l’ancienne ferme de Santiago. g 30° 10 kil. des mêmes terrains, jusqu’à la ferme de San-Ignacio, dépendant de San-José. g^ 20° E. 20 kil. de forêt, sur un terrain uni, sablonneux, jusqu’à la mission de San-José, située dans une belle plaine, à 4 kilomètres au nord de la chaîne des montagnes de San-José. De la mission de San-José aux souices du Rio de San-José, l’un des affluens du Rio de San-Miguel, on complo 4 kilom. au S. 10” E. ; celte soiuee, nommée Sutos, est formée d’une cascade qui tombe de la montagne. On -toit de la mtssion une montagne conique dite Corro de las Chaquiros , à l’E. 10” S., à distance de 4 kilom. La chaîne de montagne s’étend au loin à 1 0. S. O. De San-José à Santiago (45 lieues de pays). 1. "° Journée. A la Tapera de San-Juan (12 lieues). E 15° ]>}. _ G'/( kil. Dans une forêt épaisse. E. 15° S. — 3 kil. Dans une plaine demi-boisée, jusqu’à la halte dite Ramada del Pauro (3 lieues) , située au milieu d’une clairière. La route suit la direction des montagnes ^ de San-José, qu’on voit toujours au sud. E. 5° S. 6/, kil. de forêt peu épaisse, jusqu’à la halte du Ointooch. E. 10°S. 9/^ kil. de forêt, en passant près de deux clairières d’un kilometre de diametre environ, jusqu’à la halte de Botija, située dans une petite clairière de moins d un kilomètre de diamètre. Depuis le départ de San-José les montagnes de San-José se sont abaissées; le chemin s’en rapproche et elles ne montrent plus que des ma- melons arrondis, dont, l’un porte le nom de Botija (dame-jeanne), situé a 4 kilomètres au sud. E. 15° S. 12 kil. De ce point la dernière montagne au pied de laquelle je devais passer, est à l’E. 15° S., à la distance de 9 kilomètres de forêts. On fait ensuite 2 ^ kilomètres après la fin des montagnes jusqu’à un ruisseau, qui va au sud former un lac, et 1 kilomètre en montant une colline jusqu’aux ruines de San-Jaan; au sud se voit un lac allongé de plus d’un kilomètre de diamètre. 2.' Journée. De la Tapera de San-Jaan au pied du ChocJdis (16 lieues). E. S. E. 4° 15' S. — 38 kil. Je relevai l’extrémité sud de la montagne du Chochiis, où je devais passer, dans la direction indiquée. Au sud des ruines de San-Juan se ( 475 ) montre la Cerania de San-Lorenzo , à 12 kilom. environ de distance. Cette chaîne suit la direction E. 10" S. La distance intermédiaire est ainsi partagée : 15)/ kil. de plaine un peu boisee, jusqu au Rio de San-Juan, qui naît entre les montagnes de San-José et celles de San -Lorenzo, à l’O., et court au N. N. E. — 1 kil. des mêmes plaines jusqu’à la halte de San-Lorenzo. Au sud de cette halte, à 6 kilo- mètres, s’achève la chaîne de San-Lorenzo, et l’on aperçoit derrière la chaîne de Vlpias. 9/, kil. des mêmes plaines jusqu’à la halte de Tipias, où se trouve un ruisseau qui se dirige au N. N. O., vers le Rio de San-Juan. De ce point la mon- tagne de Tipias n’est pas à plus de 8 kilomètres de distance. Il reste à franchir 12 kilometres d abord dans la plaine, puis en montant la colline jusqu’à son sommet, qui est en même temps le point le plus bas de la jonction de la chaîne de Tipias et de la chaîne du Chochiis. S. E. 20 S. — 3 kil. En descendant sur le versant opposé, au sein de la forêt. E. S. E. 5" S. - 7 kil. Idem. E. S. E. 10 E. 3 kil. Dans la foret, jusqu’à la halte du Chochiis. La montagne de ce nom reste à 4 kilomètres au nord. 3.® Journée. Du Chochiis à Santiago (17 lieues). E. ^S. E. — 9y( kil. Au pied sud de la montagne dans une forêt: 3 kilomètres jusqu’à un ruisseau qui descend des montagnes et va à TE. S. E.; puis Ton passe succes- sivement trois autres ruisseaux qui vont au sud se réunir au premier, jusqu’à la halte de Yapéés, située dans une petite plaine d’un kilomètre de largeur , cir- conscrite de forêts. E. 10° S. 22)/ kil. Dans la forêt au pied des montagnes ; d’abord 10)( kil. jusqu’au ruisseau de San -Carlos, qui descend au S. — 2 kil. jusqu’au Rio de San- Pedro , qui va se réunir au ruisseau de San -Carlos et court au sud se réunir au Rio de San-Rafael, qui les reçoit tous et court à TE. S. E. — 1 kil. jusqu’aux ruines de l’ancienne ferme ‘de San-Pedro. — 6 kil. jusqu’au Rio de San-Manuel — 3 kil. jus- qu au Rio Soboreca. Toutes ces rivières, ainsi que les autres qui vont suivre jus- qu’à Santiago, descendent au sud jusqu’au Rio de San-Rafael. S. E. E. — 8)/ kil. On marche toujours dans les forêts au pied de la montagne. — 2 kil. jusqu’au Rio Urasirchiquia. — 2)( kil. au Rio de San-Luis. — 4 kil. au Rio de Tayoé. Dans ce dernier trajet on s’est rapproché des montagnes et Ton commence déjà à les gravir. E. JN. E. 12" N. — 9’4 kil. On laisse le ravin du Tayoé et Ton gravit la colline sur une pente assez rapide, couverte de forêts. E. 10 N. 1)/ kil. Sur le penchant méridional de la chaîne, jusqÎTà la mission de Santiago , située encore sur le même versant, à moins de 4 kilomètres du sommet de la chaîne de Santiago, dont la direction générale est E. 20" S. et O. 20° N. Cette chaîne s’étend sans interruption jusqu’au Chochiis d’un côté, de l’autre jusqu à une très-grande distance. De Santiago à Santo-Corazon (40 lieues de pays). 1.^" JoxJKNÉE. De Santiago à Los Pozos (12 lieues). NE 10° N 3 kil. Jusqu’au sommet de la chame de Santiago. De ce point je voyais à une grande distance les montagnes du Sunzas, au nord. N. E. 10° E. — 3 kil. En descendant sur une pente rapide jusqu’à la halte de Peswnma. ÎV N E — 16 kil Au milieu d’une forêt épaisse, en suivant un ruisseau jusqu’au Rio 'fueabaca, qui vient de San-Juan et court à l’E. 10° S. jusqu’à la fin des montagnes de Santiago, où il s’unit au Rio de San-Rafael, pour former le Rio Ockuquis. N. E. - 1 i kU. En suivant la rive droite de la rivière, peu profonde. Je la passai et trouvai une halte de l autre cote. N N. E. — 7 kil. dans la forêt. E, N. E. - 4/. kil. idem, jusqu'à la halle de Los Pozos (les puits); on passe plusieurs petits ruisseaux qui descendent au sud vers le Rio Tiicabaca. 2.° Journée. De Los Pozos au Sunzas (16 lieues). E. — 12 kil. dans la forêt; on passe quelques ruisseaux affluens du Tucabaca, E, E. — 4 kil. idem, jusqu’à la halte de Naranjo. ese — 2'/ kil. idem, jusqu’à un ravin qui descend au sud. e' N E. - 1 1^ kil. idem, ainsi distribués : 2/. kil. jusqu’à une petite plaine {potrero) d’un kil. de diamètre; TL kil. à une halte. Les montagnes de Sunzas se montraient au nord, à la distance d’environ 12 kil. - 6 kil. en passant des ruisseaux et s’ap- prochant des montagnes. yj. yi. E. - 4/, kil. Dans la forêt, montant toujours, jusqu’au pied des montagnes, au lieu nommé la Cal. N. 15" E. — Tj kil. En montant sur les collines boisées. yj . E. — 3'/ kil. Idem, jusqu’au sommet de la chaîne du Sunzas , qui paraît couiir à 1 est. N E - 6 kil. En descendant entre deux contre -forts boisés de la chaîne jusqu’à la halte du Sunzas, située sur le bord d’un ravin qui descend entre les deux contre- forts. 3.' Journée. Du Sunzas à Santo-Corazon {\‘l lieues). ¡N E — tsy kil En suivant un chemin inégal boisé sur les bords du ravin, ayant des moutaones boisées à droite et à gauche, jusqu'à la halte du Boquis (6 heues). NE. — 10'/ kil. D’abord 8 kil. du même chemin, jusqu’à traverser le ravin ou cou e le /i/o fioqu/r; alors les monlagues s’achèvent de chaque côté. — 2 kil. en laissant a rivière à droite, et suivant une plaine inégale, en partie boisée. N 25“ E — 5'/ kil. Des mêmes plaines jusqu’à la mission de Santo-Corazon e esus. ' De Santo-Coàzon je relevai tous les points visibles sur les montagnes qui l’entourent. Une haute colline du contre-fort du Sunzas est à l’O. 8” S. - Les derniers rameaux à l’O. de l’entrée de la vallée du Boquis sont au S. 45” O. - Les derniers eoulre-forts de cette vallée du côté opposé sont au S. 22” O. - Les dernières montagnes du Sunzas qu’on aperçoive à l’horizon , sont au S. 25” E. - Une chaîne isolée de moutagues, situee 9 /• ( 177 ) à l’est de Santo-Corazon , montre les derniers rameaux au S. 50° E., à la distance de 8 kil. — L’entrée d’une vallée intérieure de ces montagnes dites du Taruock est à l’E. 10° S., à la même distance. — La plus haute montagne du Taruoch sur laquelle je montai est à LE. 2° S. — Les autres pics de cette chaîne dirigée N. et S. sont ; le premier à l’E. 13” N.; le deuxième à l’E. 33° N.; le troisième à l’E. 46° N.; le quatrième et der- nier au N. 35° E. — Un mamelon de montagne, isolé dans la plaine boisée, est à rO. 45° N. — La fin des montagnes occidentales est à l’O. 30° N. Je montai sur la plus haute montagne de la chaîne du Taruoch, à l’E. 2° S., à 11 kil. de distance, et je relevai deux bras orientaux de cette chaîne, l’un au nord, dont les derniers mamelons s’achèvent à l’E. 28° N., et l’autre au S., dont les derniers mamelons sont à l’E. 15° S. L’intervalle est une vaste forêt qui s’étend à l’horizon. Un ruisseau qui passe près de Santo-Corazon , se réunit au nord au Rio du Boquis et à un autre plus oriental, et tous trois courent au nord. De Santo-Corazon à San- Juan (65 lieues de pays). 1.’'° Journée. De Santo-Corazon à Santo-Tomas (9 lieues). ]N. — 4 kil. Dans une forêt épaisse, terrain inégal. N. O. — 2 kil. Dans une forêt interrompue de clairières. N. 5° O. — 2 kil. Idem, jusqu’à la halte du Motacu. N. O. 7° O. -- 12 kil. Idem, jusqu’à la halte de Santo-Tomas, près de laquelle coule le ruisseau de ce nom , qui descend des montagnes du S. O. et se dirige au N. N.E. 2.° Journée. De Santo-Tomas au Rio Tapanaquis (16 lieues). O. 17° N. — 20 kil. de bois épais et rarement des clairières, par des chemins tortueux, dont 14 kilom. jusqu’à un ruisseau descendant d’une interruption des montagnes qui sont toujours à 8 kilom. de distance de la route et suivent la même direction; le reste du chemin jusqu’à la halte du Sorcocoma. Ou voit des points de mon- tagne plus élevés que les autres au S. S. O. O. 30° N. — 4 kil. Toujours dans la forêt. O. — 1 )( kil. Idem. O. 35° S. - 1 kil. Idem. O. 14° S. — 8 kil. Idem, en me dirigeant entre deux des dernières montagnes que j’apercevais, jusqu’au point le plus élevé de cette espèce de gorge. O. '/° S. — 8/, kil. Dans les bois, en passant à 2 kil. au sud d’une haute colline jus- qu’au Rio Tapanaquis , qui vient de S. S. E. et coule àu N. N. E. 3.° Journée. Du Tapanaquis à la ferme de San-Francisco (20 lieues). O. 40 S. — 16 kil. La route fait beaucoup de détours sur un terrain assez accidenté et boisé eu partie. Ou a toujours une haute colline qui court E. N. E. et O. S. O., à 8 kil. de distance au nord, et au sud une autre, c|ui court parallèlement, dont on est bien plus près et dont on se rapproche pendant toute la route. — A8 kil. on passe un ruisseau, qui va rejoindre le Rio Tapanaquis au N. E. — Le reste du chemin se fait sur un terrain semblable jusqu’à la halte de Tapatiock. 111 . 1.,^ partie. ^ 20 ( 178 ) g, (8» O. — 5'/, kil., dont 4 kil. au milieu de la forêt par des chemins tortueux et un terrain acddenté, jusqu’au sommet des collines qu’on apercevait au sud. On fait ensuite 1 % kil. , en descendant sur le versant opposé au mdieu d’une forêt épaisse. Q 350 g t6 kil. de forêt sur un terrain inégal et par des chemins tortueux. On suit pendant 4 kilom. le pied méridional de hautes collines, puis l’on sen éloigné graduellement jusqu’à la fin de cette direction. S. O.*^10° S. — 3 kil. En passant d’abord un ruisseau qui se dirige au N. N. E., puis remontant sur des coteaux pierreux jusqu’à la ferme de San -Francisco. On voit une chaîne de montagnes à l’E. 10° S. 4," Journée. De San- Francisco à San -Juan (20 lieues). Q s. O. — 6/. kil. Dans une forêt épaisse, par des chemins tortueux et sur un terrain inégal. Q O. — 6/, kil. Même chemin. Q g O, _ kil. Même chemin. g, O. — 2/, kil. Même chemin , jusqu’à la halte du Tañanéné, au sud de laquelle est une colline boisée. O. S. O. — G'/, kil. Dans la forêt par des chemins semblables. Q O. — 4 kil. Idem. S. 0.-12 kil. Idem. On passe au départ, entre deux collines, à la fin de la distance; on monte au sommet d’une haute colline, qui suit O. N. O. et E. S. E., sur une arande distance. On la nomme Cerrania de San-Jiian. g g O - 8 kil D’une forêt peu épaisse, en descendant jusqu’à la mission de San-Juan, ' siiuée au milieu d’une plaine au nord du Rio de San-Juan, le principal affluent du Rio Tucabaca. , i •• ,1 De San-Iuan on voit toute la chaîne de montagnes de Santiago, du Chochi.s et de l'ipias ' . Je pl is un réseau de rnmbs sur tous ces points. L’extrémité ouest de la chaîne de l'ipias est au S. O. 5“ S. - Le pic isolé de l’ouest du Chochiis au S. 13" O. — Une extrémité du Choehiis au S. 1 1" O. - L’autre extrémité au S. 2" O. - Une mou- taone élevée de la chaîne au S. 13" E. - Une autre au S. E. 10" S. - Les dern.eres montagnes de Santiago au S. E. 2" S. Cette chaîne parait être a 32 kilom. environ de distance. Ces directions viendront rectifier mes itinéraires. La chaîne de San-Juan, au nord de la mission, m’a offert les points eulminans , c F TTnp autre à l’E. 2° N. — Une troisième au suivans : Une montagne au S. E. 3 h. — Une autre a i d. ^ ^ ,oo a. E. 4° E. — Une quatrième au N. 7° 30' E. - Une cinquième au N. O. 13 - Une sixième au N. O. 15° O. - Une septième à l’O. 20° N. De San-Juan à San- Miguel (52 lieues de pays). 1 Journée. De San-Juan au Tunas (22 lieues). Q O — 9/ kil. Dans un bois peu épais, jusqu’à la halte de Santa- Ana. o' 10° î^. - H San-Nicolas. Le chemin est très-tortueux. 1. Voyez p. 175. ( /179 } O. 32 kil., dont 22 kil. dune forêt très-épaisse, et le reste entrecoupé de forêts et de clairières arrondies {potreros) jusqu’à la halte de Tunas. La chaîne de mon- tagnes de San-Juan se montre toujours à peu de distance. On compte 16 kilom. de ce point aux ruines de San-Juan. 2. Journée. Du Tunas à la Piedra (19 lieues). N. - 12 kil. On entre dans une forêt épaisse; on fait beaucoup de détours, tantôt au N. N. O., tantôt au N. N. E., de sorte que la direction générale me parut au N. N. 32“ 0. 33 kil. Au milieu d’une forêt épaisse. A 10 kilom. le terrain est mon- tueux pendant 10 kilom.; alors on monte et l’on descend pour traverser sans doute les derniers rameaux de la Cordillère de San-Juan. Les 12 derniers kilo- mètres se font au milieu d’une forêt très-épaisse. Jusqu’à la halte de la Piedra, on voyait la chaîne de montagnes de San-Carlos , dont j’ai déjà parlée Le point le plus élevé reste au N. O. 3.' Journée. De la Piedra à San-Rafael (21 lieues). jN. O. — 2/( kil. En suivant une série de plaines étroites, marécageuses, circonscrites de forêts jusqu’au marais dit Curichi de San-Carlos , qui forme comme une rivière, vient du sud et se dirige au nord, quelques degrés à l’ouest. N. 10° O. - On laisse le marais à gauche, on entre dans la forêt qui le borde et on la suit peu loin de la rivière, jusqu’à rejoindre de nouveau le bord du marais qu’on traverse. N. N. O. — 4 kil. Dans une forêt épaisse. N. O. — 5/, kil. Dans la même forêt, sur un terrain presque plat. O. - 2X kil. Idem. O. N. O. — 2)( kil. Idem , jusqu’à une halte. N. O. - 2 kil. Sur un terrain peu boisé et inégal. N. E. — 2 kil. Idem. N. — 2){ kil. Idem. N. O. — 6)( kil. Idem, jusqu’au Rio de Dolores, qui va au marais de San-Nicolas. O. 50“ N. — 16 kil. de terrain demi-boisé jusqu’à Santa -Barbara 2; au lieu où j’avais laissé le chemin en allant de San-Rafael à San-José. Après le cercle immense de 236 lieues que j’avais décrit dans la province depuis mon premier passage à Santa-Barbara , je trouvai que la distance des points de départ et d’arrivée ne diffèrent que de 4 'kilomètres au S. O.; différence tellement minime, qu’elle rentre même dans la série des erreurs que peuvent déterminer les parallèles élevées dans la construction. De Santa-Barbara, je me rendis à San-Rafael et parcourus la même route par Santa- Ana, San-Miguel, Concepcion et San-Xavier^, que j’avais suivie en venant dans la province de Chiquitos. 1. Voyez p. 173. 2. Voyez p. 172. ( m ) Tous les ruisseaux qui vont au nord entre le Rio Sapacoch et San-Xavier, vont for- mer le Rio Blanco, qui descend à Moxos. De retour à San-Xavier, je résolus de me rendre à la province de Moxos, par le pays des sauvages Guarayos, en traversant des parties laissées blanches sur les cartes géographiques. De San-Xavier à Trinidad de Guarayos (57 lieues de pays). 1.“^" Journée, à la Puente (20 lieues).’ S. _ 4 kil. En partant de San-Xavier, on suit le chemin de Santa- Cruz, jusque sur le coteau opposé de la petite rivière de San-Xaviei. S. 10'’ O. — 1 kil. En traversant d’une colline à l’autre, la route de Santa-Cruz reste à gauche. § g O. — 1 kil. D’une colline à l’autre, en passant un ruisseau dans Imterva e. SS'’ O. — 2 kil. En traversant de cette colline à une autre, celle-ci suit au nord quel- ques degrés à l’ouest, à une grande distance. S. 30° _ 3 kil. En descendant de cette colline vers un rameau de la même. S O — 4 kil. En descendant jusqu’au fond d’une large vallée. S - 4 kil. En remontant de cette vallée au sommet d’une chaîne de collines prolon- gées au loin dans la direction du nord N. N. O. Cette chaîne est parallèle a la première. ^ . a • S. 15° O. — 4 kil. En descendant une pente douce, au milieu des forets qui se per- daient à l’horizon sur une plaine uniforme- c c n • O s. O. 2 kil. Jusqu’à un ruisseau nommé le Naranjo, qui descend au S. . . veis le Rio de San-Miguel, éloigné alors de 4 kilomètres. O N O. — 23 kil., dont 8 kil. sur un coteau inégal, au milieu des bois, jusqu aux mines de l’ancienne mission de San-Pahlo. - 8 kil. de même route, sur un terrain plus régulier, jusqu'à un ruisseau qui rient du N. E., et se jette a 2 kil. au S. U. dans le Rio de San-Miguel. - 2 % kil. sur des plaines hum.des et bo.sees jusqu au lieu où était l'ancienne ferme de San-Fermin, située sur le bord même du Rio de San Mi<ïuel — 5/ kil. En suivant la direction du Rio de San-Miguel , au milieu de la forêt, jusqu'à une petite plaine dénuée d'arbres. Dans la dernière partie de la route on s'éloigne du Rio de San-Miguel. N N O - 4 kil. Dans une plaine sans arbres, large d'un demi-kilomètre, jusqu a la rivière de la Puenté , qui descend du N. N. E. et se jette à 4 kilom, dans la meme direction au Rio de San-Miguel. 2: Journée. De la Puenté à F Ascención de Guarayos (20 lieues). ^ N. N. O. 15° O. — 2 kil. Dans une prairie inondée, presque circulaire, jusqu’à la foret de l’autre côté. ^ i i a , ^ O 10° O - 6 kil. On monte une petite colline, et de l’autre cote, a 1 /, kilom. 'point de départ, on trouve un grand ruisseau qui court au S. O. vers le R.o de 1. Voyez Pmtie hiaoriqoe, pour ce qui regarde le pays (les Guarayos, t. Ill, p. 7 a 24. San-Miguel. Ensuite ou est sur un terrain inégal et boisé, ayant au sud une chaîne de collines, à 2 kilom. de distance. O. — 2 kil. En montant une haute colline jusqu’au sommet. De cette partie élevée je relevai le dernier mamelon de la colline de gauche, au N. O. 10° O., distance évaluée à 28 kilom. — Je relevai une montagne isolée, peu éloignée de la mission de l’Ascencion, au N. O., à 36 kilom. de distance. N. O. 5° O. — 29 kil. On fait 8 kil. en descendant de la colline vers une vallée et suivant à droite d’un ruisseau, sur une pente où l’on passe plusieurs affluens de ce ruisseau, jusqu’à une colline transverse. A 2 kil. avant d’arriver à cette colline on voit le ruisseau se diriger au S. S. O., entre deux des collines de gauche, qui sont toujours à la même distance. On fait ensuite 17 kil. dans une nouvelle vallée boisée, à droite d’un ruisseau, sur un terrain inégal. On voit encore au sud la continuation des mêmes collines, et au nord deux mamelons seulement dans la première moitié du trajet. A l’extrémité de la distance parcourue on voit le ruis- seau de la vallée tourner au S. S. O., passer entre deux collines pour aller au Rio de San-Miguel. — 4 kil. au milieu d’une forêt jusqu’à l’extrémité de la colline, sur laquelle j’avais pris mes relèvemens au N. O. 10° O. i\. N. E. — 2'/^ kil. En tournant autour d’une vaste plaine, dans une forêt qui la borde. De la plaine part un ruisseau, qu’on laisse toujours à gauche. O. 35° N. — 2'/, kil. autour de la même plaine et en traversant une partie. N. 15° O. — 5 kil. de forêt. N. N. O. — 5 kil. de forêt jusqu’à la mission à" Ascención. De ce point, je relevai la mon- tagne sur laquelle j’avais pris mes relèvemens au N. O. : elle était à 4)/ kil. au S. 10° O. — On voit une autre montagne dite Cerro de San-Joaquin , au N. 1 0° O., à distance de 9 kilom. Ces deux montagnes, dont les distances sont réelles, s’aper- çoivent de Trinidad de Guarayos. 3.® Journée. De I’ Ascención à Trinidad de Guarayos (17 lieues). O. 10° S. — 1'^ kil. Dans une grande forêt jusqu’à une petite plaine ovale [potrero) de 12 kilom. de largeur. O. 1.5° S. — 9)/ kil. On fait d’abord 2 kil. de forêt jusqu’à une petite rivière, qui vient du S. S. E. , courant au N. N. O. , et que les Chiquitos nomment Sapococh. — A 1 kil. au delà est une très-légère colline boisée. — Après 4)/ kil. de forêt on arrive à une plaine ronde ou marais de 1 )( kil. de diamètre. — Il ne reste plus ensuite qu’un demi-kilomètre de forêt à franchir pour atteindre les ruines récentes de San-Pablo , situées sur les rives mêmes du Rio de San-Miguel. O- — 7 hil. Dans une forêt, en s’éloignant un peu du Rio de San-Miguel, qui reste toujours à gauche. N. N. O. — 4 kil. Dans la même forêt. N. O. 10 O. — 6 kil. idem. A peu de distance, à droite, est un vaste lac, de 5 kilom. de diamètre, d’où sort le Rio Huacari. On passe plusieurs ruisseaux qui s’y rendent. ( 182 ) O. 2T' N. — to kil. La route eolière se fait dans une épaisse forêt, en suivant à peu près le cours du Rio de San-Miguel, qui est toujours peu éloigné à gauche. - A 8 kil. on voit, agauche, entre le chemin et la rivière, une petite colhne. - A 4 kil. plus loin on fait un détour pour laisser, à droite, un petit groupe de col- lines. — Le reste forme une forêt non interrompue, jusqu’au hameau de Jrimdad de Guarayos , situé sur la rive droite du Rio de San-Miguel. ÎSÎ 3QO E - 4 kil. De Trinidad, pour aller à Santa-Cruz de Guarayos, on suit une forêt épaisse, en laissant, sur lesdeux derniers tiers de la distanee, un lac à gauche; de l’autre côté de ce lac, de plus d’un kilomètre de largeur, est une colline elevee. . dirigée N. N. E.. qui s’étend depuis le Rio de San-Miguel jusqu’à l’ouest de San a- Cruz. A l’est de ce dernier village est uue autre colline elevee . dirigée N. et S. El e s’étend à près de 4 kilom. au delà de Santa-Cruz. S 30" 0—4 kil. Je fis ouvrir un chemin au milieu de la forêt, jusqu’au sommet de êelte dernière colline, d’où je dominais sur tous les environs - Je relevai la montagne de San-Joaquin, située au nord de 1’ Ascención y ' S. -- L au^r monlagne, située au S. 5“ O. de l’Ascencion, me restait a 1 E. 33 30 S. L deux direetions sont en rapport avec les rumbs partiels de mon itinéraire et les rectifient. - De mon observatoire je voyais une forêt large d’environ 16 kil. a 1-0 au delà de laquelle sont les plaines de Moxos. Dans toutes les autres direc- tions une forêt sans limites. Au milieu de la forêt, sur la rive gauche du Rio de San-Miguel, on voit un lac distant d’environ 8 kil., dont l’exlrémite nord est a 10 20" S., et l’autre à l’O. 45" S., ce qui lui donne 4 kil. de diametre. -- ün autre lac, moins grand, est à 10 kil. du même côté, au S. 1 1" 0 - La collinea gauche d: chemin de l’Ascencion à Trinidad , reste au S. 40" E. a 8 kil. - Les col- lines à droite du même chemin sont à 4 kil. dans la même diiection. - Au N. E. de ces collines est un lac de 2 kil. environ de diamètie. - On voit Trímera l’O 5" N. à 4 kil. — L'extrémité sud de la colline de Santa-Cruz , a 5 kil. a I 0. 1 3 IX . ; l’autre extrémité à 5 kil. au N. ’25" O. — Au pied de la colline où j’étais, régné sur 1 '/. kil. de largeur depuis le N. N. O. jusqu'à l’E. 20» S. , un marais non boise au milieu duquel est un lac. - Un rameau de la colline se dirige, du point ou j’étais, à l’E. N. E., sur près de 4 kil. §. 5. Obser^-alions géographiques spéciales sur la prorince de Moscos.' Ici commence une nouvelle série d’observations, non plus faites sur terrestre, mais, le plus souvent, en pirogue, sur des rivières, bordees de ““ vue est toujours bornée. Pour avoir une donnée des distances et de la maniere de . apprécier, je mesurai à terre 2000 mètres : je m’embarquai dans une jiirogue mon e de neuf ralurs, la même avec laquelle je devais descendre la riviere Comme ,e flân- ais cette distanee en 20 minutes, j’en conclus naturellement que 40 minutes demarche 1. Voyez t. Ill, p. 81 et suiv. ( m ) pouvaient équivaloir à 4 kilomètres. Les eaux du Puo de San-Miguel étaient alors très- basses, le courant à peine sensible. On conçoit néanmoins que ces mesures ne soient applicables qu au Rio de San-Miguel, et qu’à chaque nouvelle rivière, suivant que je les descendais ou que je les remontais, je dusse prendre de nouvelles bases. Trinidad de Guarajos au Carmen de Moxos , en descendant le Rio de San-Miguel (8 jours de marche en pirogue). La distance est indiquée en minutes à raison de 40 minutes par 4 kilomètres (les directions ne sont pas corrigées de la déclinaison). Journée. O. — 9 min. En descendant le Rio de San-Miguel , au milieu d’une forêt. N. O. 5 N. 12 min. Idem. A moitié du trajet le ruisseau qui sort du lac de Santa- Cruz vient se jeter à droite dans la rivière. Le reste se fait, ayant la fin de la colline de Santa-Cruz à droite. Dans le Rio San-Miguel, en le descendant. O. — 9 min. N. N. O. — 4 min. S. S. O. -T- 17 min. N. 35° O. — 12 min. O. — 7 min. S. — 9 min. O. — 9 min. N. N. O. — 8 min. O. — 12 min. E. N. E. — 13 min. N. O. — 17 min. O. 5° N. - 14 min. N. — 8 min. O. 20° S. — 19 min. N. — 16 min. N. 35“ O. — 20 min. O. 10“ N. — 18 min. S. 10“ O. — 10 min. O. 15“ N. - 18 min. S. S. O. — 9 min. En descendant le Rio de San-Miguel. Les deux rives sont bordées de forêts. N. O. -4 min. O. 30° N. — 8 min. O. S. O. — 13 min. IS. N. E. — - 7 min. S. O. — 11 min. S. — 5 min. O. i\. O. — 15 min. N. N. O. — 1 1 min. N. N. O. — 20 min. E. — 7 min. S. S. O. — 11 min. N. O. — 11 min. S. S. O. 7 min. On s’arrête à la cabane d’un sauvage Guarayo, située sur la rive gauche. La direction générale de la marche de la journée est à l’O. 15° N. La distance parcourue est de 23 kilomètres en droite ligne, et de 40 kilomètres par les rumbs partiels. 2.° Journée. N. 10 O. 14 min. En descendant le Rio de San-Miguel, dont les deux rives sont bordées de forêts. E. N. E. - 10 min. N. O. 10“ O. — 18 min. S. S. O. — 12 min. IN- O. 17 min. N. E. 10°N. — 14 min. N. N. O. — 10“ min. On va au N. E. 19 min. N. O. 10“ O. — 14 min. pied d’une haute colline, dirigée au nord, dont le coteau vient jusqu’au boid de la rive droite. min. En descendant le Rio de San-Miguel, en contournant la colline. N. N. O. 15 min. Idem. descendant le Rio de San-Miguel. Les terrains plats et boisés continuent. ( 184 ) En descendant le Rio de San-Miguel. Les terrains plats et boisés continuent. N. O. — 20 min. S. 30” O. - 1 2 min. S. 30” O. 22 mm. d , • m 5° E — 10 min. N. 30° O. - 22 mm. S. 0. - 5 min. En descendant le Rio de San-Miguel. Un grand ruisseau afflue sui rive gauche. 11 sort d’un grand lac situé dans la foret, à 6 ou 8 kilom. e istance. Dans le Rio de San-Miguel. Les rives sont boisées. N. N. E. — 3 min. N. — 21 min. O. 5 N. — mm. N. -12 min. 0. 5° S. - 18 min. O.N.O.- 14 mm. O. 5° S. -21 min. E. 15° N. - 15 min. TV O 10° N. — 15 min. N, 10° 0. — 11 min. La direction générale de la marche de la journée est au N. 0. 8 N. a istance parcourue en droite ligne est de 24 kilomètres, et de 42 1 kilomètres par les rumbs partiels. 3.' JOUBNEE. Dans le Rio de San-Miguel. Les rives sont boisées. N. 0. 15° 0. — 20 min. O. — 11 min. N. E. — 15 min. N. N. O. — 30 min. N. 0. — 7 min. N. E. 10° N. — 11 min. O. S. 0. — 24 min. N. N. 0. — 6 min. N. 0. 20° 0. — 23 min. N. 15° E. — 12 min. E. N. E. — 8 min. N. 0. — 12 min. N. N. 0. 5° 0. — 1 3 mffl. ^ La direction générale de la marche de la journée est au N. 0. 6° N. La distance en ligne droite de 39 kilom.; la distance par les rumbs partiels de 51 kilom. 4.° Journée. Dans le Rio de San-Miguel. Les rives sont bordées de forêts. 0 N N. E. — 3 min. 5° N. — 30 min. E. — 7 min. N. 0. — 15 min. O. 10° N. — 8 min. E. — 6 min. 0. — 9 min. E. — 5 min. N. 0. — 10 min. O. 5° O. — 25 min. N. E. — 8 min. O. 15° N. — 16 min. 1 5° E. — 7 min. ]>j 0. — 15 min. 0. 10° N. —20 min. 0. 15° S. — 25 min. N. 0. 15° N. — 12 min. N. N. 0. — 17 min. N. N. 0. — 13 min. N. 0. 10° N. — 18 min. N. 15“ 0. — 14 min. N. N. 0. 15° 0. — 26 min. N. 10° E. — 15 min. N. 0. — 2 min. 0. 15° 0. — 12 min. N. E. — 10 min. E, — 43 min. O. 1 5" N. — 9 min. 1 5° S. — 4 min. 0. 5° N. — 7 min. N. 0. 5° N. — 8 min. E. N. E. 10° N. — 10 min. N. N. 0.-5 min. N. E. 1 5° E. — 9 min. N. N. 0. 5°N. — 7 min. N. 0. — 9 min. N. 10° 0. — 5 min. N. N. 10° 0. — 20 min. O. — 6 min. N. E. 5° N. —6 min. N. 0.5°0.-î 10 min. Enlarge ruisseau afflue a gauche. E. - 5 min. Dans le Rio de San-Miguel. n'. 0,-12 min. kle,n. Ou trouve sur la rive gauche un sentier d’indiens. Il conduit à un groupe de cabanes de sauvages Guarayos, situé à 4 kilom. à 10, dans ( 185 ) La direction générale de la marche de la journée est au N. 4° O. La distance en ligne droite 13){ kilom.; la distance par les rumbs partiels est de kilomètres. N N N N. N, N. N. N. N. N. 5.^ Journée. Dans le Rio de San-Miguel, bordé de forêts. . E. — 13 min. 0. — 5 min. 5° 0. — 5 min. ]\. — 4 min. min. Un grand ruisseau débouche sur la rive droite. E. — 4 min. 0. 10° 0. — 18 min. 0. — 5 min. N. E. — 13 min. O. — 7 min. N. E. — 5 min. 0. 20° N. - 12 min. 0. 15° S. — 6 min. N. 0. — 14 min. N. N. E. — 6 min. O. N. 0.-14 min. N. E. — 6 min. S. 0, N. N. S. N. N. N. IS. N. O. N. N. N. jN. 5° 0. — 20 min. N. — 10 min. N. 0. — 9 min. N. 20° E. — 8 min. N. N. E. — 12 min. N. 0. 5° 0. — 24 min. . N. 0. — 5 mm. Dans le Rio de San -Miguel, qui reçoit à droite le B¿o Jluacari des Guarayos, nommé Bio Negro par les Moxos. Cette rivière est jaussi grande que le Rio de San -Miguel. La direction générale depuis le départ est au N. 18° 0.; la distance réelle de 20 kilom. Dans le Rio de San-Miguel. 0.— 10 min. 0. 10° N. — 3 min. N. 20° E. — 3 min. N. 0. — 7 mm. Dans le Rio de San-Miguel. Un grand ruisseau vient se joindre à droite. O. — 22 min. Idem. 0. 15” 0. — 14 min. Idem. Dans le Rio de San-Miguel. Un grand ruisseau se réunit à gauche. 0.-71 min. S. 0. 5° 0. — 6 min. N. 0. - 3 min. 0. 20 0. 8 mm. Dans le Rio de San-Miguel. Un grand ruisseau afflue à gauche. ~ 10 min. Un grand ruisseau se jette à droite. 15° E. - 7 min. 0. 5°N.-18 min. N. E. — 19 min. N. 0. — 10 min. N. 0. — 5 min. N. — 9 min. N, N. E. — 5 min. O. — 11 min. S. 0. — 5 min. N. 0.15 0. — 5 min. Un grand ruisseau afflue à gauche. Dans le Rio de San-Miguel. N. 0.— 11min. E. N. E. 5° N. — 10 min, — 5 min. N. 10° E. — 10 min. O. -5 mm. La rivière est seulement bordée d’une lisière de forêt de 2 kilom. de large. En dehors, ce sont des marais, où naissent tous les ruisseaux qui descendent au Rio de San-Miguel. La direction générale de la marche de la journée est au N. 30° 0.; la distance reelle de 37 kilom. La distance donnée par les rumbs partiels est de 47/ kilo- mètres. '"° ni. 2.« partie. 24 ( 186 ) O. N. N, N. N, 0. N. N. O. N. N. N. N. N. N. N. E. N. N. 6.^ Journée. Dans le Rio de San-Miguel. S. 0. - 7 min. N. N. 0. - 4 min. _5min. N. 0.-15 min. E. — 6 min. Un ruisseau se jette à droite. E. 15° E. — 7 min. Un ruisseau descend à droite N, 0. — 9 min. S. 0. 3 min. O. — 5 min. Un ruisseau se jette à droite. N. 0. — 12 min. N. N. 0. — 6 min. .5“ E. — 10 min. N. 5° E. 18 min. Q 5° Q, — 11 min. N. 0. 5 N. 1 1 min* 0. 7 min. On voit à gauche un grand ruisseau. 5° 0.- 10 min; N. N. E. — 10 min. — 10 min. Un ruisseau descend à gauche. N. — 15 min. E. N. E. — 5 min. N. 0. 15° N. — 7 min. N. — 9 min. 0. 10° 0. — 10 min — 11 min. 0. — 7 min. 0. 10° 0. — 6 min. — 10 min. N. E. — 7 min. 3° E. — 15 min. 10° 0. — 10 min. N. N. E. — 7 min. . N. 5° E. — 17° min. N. N. 0. — 9 min. 0. 25 N. — 12 min. N. 10° 0. — 7 min; N. 5° E. 11 min. N.— 6 min. Un ruisseau des- N.0.15°N.— 12 m. Ungrand cend à droite. ruisseaudébouche à droite. 5° E. — 17 min. 0. N. 0. — 15 min. N. 25° 0. — 8 min. N. 1 2° E. — 20 min. La rivière N. 35° 0. — 13 min. N. 0 N N. N. N. N. E N est seulement bordée d’u ne très-étroite lisière de forêt; en dehors ce sont des marais. ^ La direction générale de la marche de la journée est au N. 17” O.; la distance en droite ligne de 34/. kilom.; la distance donnée par les rumbs partiels de 4i/,„ kilomètres. 7.' Journée. 0, 5“. N. 12 min. Dans le Rio de San-Miguel. ]\. 0. — 10 min. Idem. 0. 10° 0. — 10 min. Idem. Un grand ruisseau arrive sur la rive gauche. Dans le Rio de San-Miguel. 1 0° 0. — 1 0 min. On voit N. N. 0. — 8 min. E. 25° S. — 8 mm. un ruisseau à droite. N. N. E. — 10 min. N. E. 10° N. — 9 mm. 13" 0,_ 18 min. E. S. E. — 28 min. Un fort N. 3° 0. — 7 mm. g 10° E. 20 min. ruisseau arrive à droite. N. 17° O. 8 mm. 10° 0.- 6 min. Un ruis- E. 10° N. — 10 min. N. 15° E. — 10 mm. seau descend à gauche. N. E. 12° E. — 8 min. NE. — 12 min. N. 15° 0. — 4 min. . , E — 6 min. Dans le Rio de San-Miguel. Les bois de la rive droite, qui ont diminue peu à peu de largeur, cessent sur ce point, et une plaine en partie inondee se ( 187 ) montre à l’horizon. La rive gauche conserve encore une lisière de forêt. Le Rio de San -Miguel court au N. N. 0., à 16 kilom., il forme un grand lac et prend au-dessous le nom de Rio Itonama. La direction générale de la marche de la journée est au N. 21" E. La distance en droite ligne est de 13)/ kilom. La distance donnée par les rumbs partiels est de 21 kilom. 8.' Journée. Du Rio de San-Miguel au Carmen de Moxos (7 lieues de pays). S. E. 10" S. — 4 kil. On laisse le Rio de San-Miguel et l’on se dirige au milieu d’une plaine inondée , jusqu’à une forêt étroite, dirigée N. et S., mais très -prolongée, surtout au nord. E. S. E. — 10° kil. Dont un kilom. pour traverser la forêt; le reste dans une plaine inondée jusqu’au Rio de San-Francisco , qui court au nord, vers \e Rio Blanco. — A 7 kilom. du point de départ j’avais en vue, à l’horizon, une petite montagne conique, au S. S. E., à une distance qu’on me dit être de 40 kilom. E. S E. — 5 kil. A un kilomètre de l’autre côté du Rio de San-Francisco on trouve un bois d’environ un kilomètre de largeur, et ensuite la plaine inondée reparaît jus- qu’à la ferme de San-Francisco. E. — 6)/ kil. A près 3 kilom. de plaine on arrive à un bois prolongé au nord; on le traverse, 1 % kilomètre. De l’autre côté on trouve un ruisseau nommé Buchérésé, qui court au nord, et l’on n’a plus qu’une plaine en partie inondée pour se rendre à la mission du Carmen de Moxos, située sur la rive gauche du Rio Blanco. Cette rivière est formée par tous les affluens situés au noi’d de Concepcion de Chiquitos. Du Carmen de Moæos à San- Ramon par le Rio Blanco, le Rio Itonama et la plaine. ^ Du Carmen de Moxos à Concepcion , par le Rio Blanco. On fait ce trajet en deux jours de navigation en pirogue sur le Rio Rlanco, qui alors était très-bas et presque sans cours. J’évaluai la marche, comme dans le Rio de San- Miguel, à 40 minutes par 4 kilomètres (les directions ne sont pas corrigées de la décli- naison ). J’avais toujours avec moi des interprètes pratiques du chemin, pour me donner les noms de lieux. En descendant le Rio Rlanco. N. — 9 min. O. — 10 min. O. — 5 min. N. O. — 6 min. N. 15" O. — 12 min. N. N. O. — 5 min. E. — 15 min. N. E. — 5 min. 1. Voyez Partie historique , t. III, p. 86 et suiv. ( m ) E, 10° s. - 6 min. En descendant le Rio Blanco. Un ruisseau afflue à droite. O. 25° N. - 24 min. Idem. A gauche vient se réunir le ruisseau Buchérésé, passé avant d’arriver au Carmen. En descendant le Rio Blanco. — 12 min. S. E. — 3 min. S. O. — 4 mm. s. u. — O. S. O. — 12 min. O. — 4 min. S O — 4 min. En descendant le Rio Blanco. Un petit ruisseau se joint a gauche : il descend de la ferme de San-Francisco , passée avant d’arriver au Carmen. En descendant le Rio Blanco. . ^ ■ N. O. — 6 min. N. O. 10° O. — 9 min. N. N. O. — 15 mm. . ^ ■ TV n min N. E. — 7 min. ]\j. E. — 11mm. i\. U. — làmm. , • , j c N. O. - 32 min. En descendant le Rio Blanco. A gauche vient se reunir le Rio de han- Francisco passé, en traversant du Rio de San-Miguel au Carmen. jVj O. 20 min. Un petit ruisseau à gauche. N. E. 10° E. — 7 min. N. N. O. 4 min. ]V( E. 7 min. A gauche se réunit le grand ruisseau d Umpamone. En descendant le Rio Blanco. ^ ^ • TV n ^ min N. — 20 mm. E. S. E. — 5 mm. ^ mm. j\. — 2 min. ^ min. N. O. 12 min. A gauche se réunit le ruisseau de Borisan. ]\, E. 10 min. En descendant le Rio Blanco. n’ 5Ô 0. — 13 min. Idem. A gauche vient un ruisseau qui sort d’un lac de la plaine. E. — 14 min. Idem. A droite descend un grand ruisseau. E. — 2 min. S. E. — 5 min. E. N. E. — 4 min. N. O. — 12 min. E. — 5 min. N. E. — 4 min. N. 15° O. — 3 min. E. — 6 min. N. 30° O. — 7 min. A droite dé- bouche le petit Bio 7 upas. 10 min. A gauche des- E. N. E. 12 min. cend la petite rivière N. O. 11° N. 12 min. à' Âpoyasé. N. E. 8 min. N N O - 5 œin. En descendant le Rio Blanco. A droite vient le «¿a par lequel . au temps des pluies, on se rend en pirogue, à travers la plaine inondee , jusqu’à Concepcion de Moxos. En descendant le Rio Blanco. N. N. O. — 4 min. N. N. E. — 8 min. O. N. O. — 7 min. N. — 2 min. E. 9 min. A droite est N. — 15 min. un ruisseau. N. O. 5 min E. — 8 min. E. 30° N. — 8 min E. — 11 min. N. E. N. E. — 10 min. N. O. 11° O. — 6 min. N. E. 1 1° E. — 3 min. O. N. O. — 4 min. N. N. E. — 2 min. E. — 6 min. — 4 min. O. N. O. — 4 min. O. S. O. — 5 min. N. — 2 min. N. E. — 6 min. N. O. — 2 min. O. — 3 min. S. O. — 6 min. O. — 6 min. ( 189 ) En descendant le Rio Blanco. S. N N, N, O, N. N. N. S. N. N. E. N. N. i\. N. E. N. N. O. N. N. S. O. — 5 min. — 3 min. E, — 10 min. 0. — 2 min. — 10 min. E. 10“ N. — 8 min. 0. 5° S. — 6 min. N. 0. — 2 min. N. 20“ E. — 6 min. S. E. 10° S. — 3 min. E. — 2 min. N. N. E. — 2 min. 15 0. — 6 min. En descendant le Rio Blanco. A droite, descend le grand ruisseau de Taoné. N. — 4 min. S. E. — 7 min. N. — 4 min. E. — 7 min. N. — 2 min. O. N. 0. — 10 min. N. N. 0. — 10 min. .N. 0. — 5 min. Le ruisseau de Tema descend à gauche. En descendant le Rio Blanco. E. 15° E. — 6 min. N. — 6 min. 0. 20° N. 5 min. 10° S. — 4 min. E. 10° N. — 5 min. N. E. 15° E. — 4 min. E. 1 5 N. 5 min. Eu descendant le Rio Blanco. A droite, débouche le Rio Àciaquira. 0. — 3 min. Idem. 10° N. — 4 min. Idem. A gauche descend le Rio Irokuisé. En descendant le Rio Blanco. 10° E. — 3 min. N. 0. 10" 0. — 7 min. î\. 0. 5° 0. — 8 min. E. 5° E. — 7 min. N. — 5 min. 0. 5 min. En descendant le Rio Blanco. A gauche, vient se réunir le petit Rio Cher asé. . 0. 10° N. — 7 min. 0. — 6 min. N. 0. — 9 min. O. — 6 min. — 6 min. — 4 min. 0. — 7 min. N. — 3 min. N. E. — 2 min. N. 0. — 2 min. E. N. E. — 5 min. N. 0. — 6 min. E. N. E. — 5 min. N. 10° 0. — 11 min. N. E. 10° N. — 8 min. S. E. 10° S. — 10 min. N. 5" E. — 12 min. N. 0. 10" 0. — 6 min. O. S. O. — 5 min. N. 0. — 5 min. Idem. N. E. 10° E. — 5 min. Idem. N. 15° 0. — 7 min. Idem, jusqu’au port de Concepcion. Les bords du Rio Blanco sont partout boisés ; tous les ruisseaux qui s’y jettent viennent des plaines inon- dees, situées en dehors de la lisière de forêt. La direction générale de la marche est au N. 5° 0.; la distance réelle de 51 kil. La distance donnée par les rumbs partiels est de 91 kilom. De ce point le-Rio Blanco coule au nord, quelques degrés à l’ouest. ^ 1^ Dune chaussée en terre, au milieu d’un marais, jusqu’à la mission de Concepcion de Baures, en traversant au milieu du trajet un bois étroit, dirigé N. 0. et S. E. A quelques centaines de mètres au nord de Baures coule le Rio ^egro au nord-ouest; cette petite rivière descend des plaines et vient se jeter plus bas dans le Rio Blanco. De Concepcion de Baures à Magdalena. En partant de Concepcion je revins, par la même chaussée, jusqu’au Rio Blanco , que je traversai au point où je l’avais abandonné en venant du Carmen. Ensuite, à cheval, je franchis l’intervalle de plaine qui se trouve entre cette rivière et le Rio Guacaraje, affluent du Rio Itonama. . O. 2/, kil. Dans une plaine en partie inondée, entre des bouquets de bois. O. 10° n" — 5 kil. Sur une chaussée en terre élevée par les jésuites, au milieu dune plaine inondée. 0_ 15° S. 5 kil. En traversant un bouquet de forêt de 2% kilom.; le reste sur une chaussée au milieu d’un marais. O. 15“ N. 4 kil. Sur une chaussée, au milieu d’un marais; à gauche, se voit un gran bouquet de bois. N. O. — 2 kil. En longeant un autre bouquet de bois, à l’est. Q O. 2 kil. En traversant ce même bois , sur une chaussée. ]\f^ O. — 2 kil. Sur une chaussée en terre, au milieu d’un marais. ^0^5 kil. Dans une plaine sans arbres, jusqu’au Rio Giiacarajé, ou est le port de Concepcion , pour la navigation des rivières de l’ouest. Cette rivière prend sa source dans les marais compris entre le cours du Rio Blanco et le Rio de San -Miguel, alors nommé Itonama. Je m’embarquai sur cette rivière, dont le courant était alors assez fort par suite des pluies, et je calculai, en relevant son cours, les distances sur 30 minutes par 4 kilomètres. En descendant le Rio Guacaraje, qui coule dans une plaine. N. O. 10° O. — 15 min. S. O. — 4 min. O. — 11 mm. O. N. O. — 8 min. O. N. O. — 6 min. Un ruis- O. N. O. 10° O. — 5 mm. Jus- 0 i0° N — 10 min. seau vient à droite. qu’au Rio Itonama, qui o! _ 13 min. N. O. - 4 min. se réunit à gauche, le même que j’avais laissé en allant au Carmen, sous le nom de Rio de San-Miguel. Cette rivière est le double du Rio Guacarajé, et coule dans une belle plaine, presque sans arbres. La direction générale du Rio Guacarajé, depuis le départ, est à l’O. 10° N., à la distance réelle de 9% kilom., et de 10/, kilom. par les rumbs partiels. En descendant le Rio Itonama. N. -18 min. , N. N. O. - 60 min. N. O. — 12 mm. N. 15° O. — 20 min. O. — 8 min. Un ruisseau N. N. O. — 40 mm. O. — 5 min. descend à gauche. n' O. - 10 min. En descendant le Rio Itonama. A droite vient se réunir la petite rivière dite Rio Palo, qui naît dans la plaine. ]\, O. — 43 min. En descendant le Rio Itonama. N. O. 10° O. — 5/ kil. De ce point je relevai la mission de Magdalena, dans la direc- tion et à la distance indiquées. Pour s’y rendre, on suit la rivière tres-tortueuse , et recevant de la plaine plusieurs petits ruisseaux. On voit au N. E. la ferme de San-Miguel , et au S. O. la ferme de San-Antonio, près de laquelle est un lac. . • ( 191 ) De la jonction du Rio Guacarajé à ritonama la direction générale jusqu’à Magdalena est à O. 55° N., à la distance réelle de 33 kilom. , tandis que les rumbs partiels donnent 40 kilom. Magdalena est sur la rive gauche, à peu de distance de la rivière. A.u N. E, , sur l’autre rive, est un grand lac temporaire. On voit à l’horizon, à l’E. 20° N., une montagne conique, que les habitans disent être le Cerro de San- Simon, situé à une grande distance. De Magdalena à San -Ramon, en descendant le Rio Itonama, traversant la plaine et remontant le Rio Machupo. Í Journée. De Magdalena à la ferme de San-Carlos. Les distances sont réduites à raison de 30 minutes par 4 kilomètres, soit qu’on des- cende le Rio Itonama, soit qu’on traverse la plaine en pirogue. En descendant le' Rio Itonama. N. 20° E. - 12 min. N. N. O. — 7 min. O. 30° N.— 1 1 min. Un ruis- N. N. E. — 10 min. Un ruis- O. — 10 min. Un ruisseau se seau descend à gauche. seau descend à droite.^ réunit à droite, un autre N. E. — 5 min. IV. N. O. — 9 min. un peu au-dessous, à N. O. 10° N. — 15 min. Un N. O. 10° O. — 14 min. Un gauche. petitruisseau est à droite, ruisseau se jette à droite N. O. — 19 min. N. — 8 min. et un autre à gauche. N. E. — 5 min. Un ruisseau N. N. O. — 3 min. N. O. 10° O. — 7 min. afflue à droite. ]\. E. 5° N. — 5 min. N. N. O. — 8 min. En descendant le Rio Itonama. Un ruisseau descend à droite. IN. O. — 15 min. Idem. De ce point le Rio Itonama paraît se diriger au N. N. O. Je l’abandonnai et pris à gauche le petit ruisseau de Huarichon , qui descend de la plaine. La direction générale depuis Magdalena est au N. 24° O.; la distance réelle est de 18^ kilom.; la distance par les rumbs partiels de 21% kilom. S. 5° O. — 21 min. En remontant le ruisseau Huarichon , bordé d’arbustes. S. O. 1 0° S. — 30 min. Idem , au milieu d’une plaine en partie inondée. O. S. O. — 15 min. Idem , idem. O. N. O. — 10 min. Idem. Dans ce lieu le ruisseau, dénué d’arbres, est à peine marqué au milieu de la plaine. N. O. — 10 min. Idem. La ferme de San-Carlos, est à 2 kilom. à l’E. N. E. Je m’y arrêtai pour coucher. 2.' Journée. Dans la plaine inondée. O. 10° S. — 18 min. O. 5° N. — 13 min. O. 15° S. — 18 min. Jusqu’à un ruisseau qui va au nord. On voit un bois de 2 kilom. à l’ouest. O. S. O. — 13 min. Dans la plaine inondée, jusqu’à un autre bras du même ruisssau. S. S. O. — 9 min. Dans la plaine inondée. S. O. 10° O. — 25 min. Idem. P 4 ( 19-2 ) S. S. O. - 25 min. Dans la plaine inondée. Un bouquet de bois est au sud, à 2 kdom. de distance. S O. 10° 0. — 20 min. On entre dans un petit ruisseau. O. N. O. — 10 min. En descendant ce petit ruisseau jusqu’à son confluent au Rio de ' Chunano, qui descend de N. N. E. et passe entre deux bouquets de bois. N N O. 10° O. — 20 min. En descendant le premier bras du Rio Chunano jusqu à la jonction d’un second bras. La plaine est dénuée d’arbres et la rivière descend au N. N. E. Q g O. — 13 min. On remonte le deuxième bras du Chunano, dans la plaine. S O. 10° S. — 18 min. On remonte le même bras. N. O. 15° O. — 13 min. On remonte le même bras jusqu’à une halte située au nor du ruisseau. Au nord et au sud, deux bois suivent parallèlement à la marche. Q O. — 20 min. En remontant le même bras. On est vis-à-vis l’extrémité du bois u O. N. O. — 8 min. Idem. • • xr N. O. 10° O. — 4 min. Idem. On est en face de l’extrémité du bois, qui est au ÍN. O. — 3 min. Idem. J’abandonnai le ruisseau qui vient du S. O. N. O. 15° O. — 25 min. Dans la plaine inondée. Q 15° N. — 12 min. Dans la même plaine jusqu’à un bouquet de bois isole, qui est à gauche et s’étend à 2 kilom. au S. O. Je m’y arrêtai pour passer la nuit. Un autre bois, également dirigé, mais plus long, est à un kilom. au N. N. E. 3." Journée. O. - 30 min. Dans la plaine inondée jusqu’à un bouquet de bois isolé, qui est a gauche. Un autre, plus grand, est au N. N. E., à 2 kilom. de distance. O. S.^0. — 30 min. Dans la plaine inondée jusqu’à un petit ruisseau. O. — 6 min. En descendant le petit ruisseau. Un grand bois se montre à % kilom. au sud. Un autre, petit, est plus éloigné au S. S. E. O. N. O. — 30 min. En descendant le ruisseau. Le grand bois qui suit la même direc- tion s’achève à la fin de la distance parcourue. Ce ruisseau va se jeter plus bas dans le Rio Ilaarichona. g g. O. 30 min. Dans la plaine inondée jusqu’au Rio Huarichona , qui cou e au N. N. O. , au milieu des bois qui le bordent. Elle va se réunir au Rio Itonama. En remontant le Rio Huarichona, bordé de bois. SO. -12 min. g. S. O. - 12 min. O. 20° S. - 25 min. N. O. - 13 min. S. O. 10° O. - 18 min. S. S. O. - 30 mm. La riviere s’élargit, au lieu de diminuer. Elle paraît avoir peu de courant, g. O. - 12 min. En remontant le Rio Huarichona, qui s’élargit plus encore et n’a plus de cours. O. 10° S. — 20 min. La rivière forme un grand lac sans cours, g, O. — 30 min. Idem. Les bois s’éloignent de la rivière. E. — 4 min. Idem, pour doubler un cap. Les bois s’éloignent de la riviere. g. _ 4 min. La rivière se rétrécit. Les bois s’éloignent de la riviere. S. O. 10° O. — 10 min. Idem. ( m ) s. o. 10° s. — 5 min. La rivière est étroite et change de cours. On la descend. On descend la rivière. N. N. O. — 4 min. O. — 7 min. O. S. O. — 8 min. O. S. O. — 9 min. N. ^ — 6 min. O. — 6 min. S. S. E. — 6 min. O. 15" N. — 5 min. Les rives O. 10° S. — 7 min. S. O. — 7 min. sont couvertes d’arbres O. N. O. — 25 min. N. 0. — 4 min. et de buissons. N. 10° 0. — 12 min. S. 0.10 O. — 1 1 min. Jusqu à déboucher dans le Rio Mackapo , grande rivière. S. S. E. — 10 min. En remontant le Rio Machupo, large, profond et bordé de forêts. O. 10°N. — 12 min. Idem. Adroite il y a un ruisseau nommé Castile, qui vient d’un lac. S. 10° 0.^ — 6 min. Idem. S. S. E. — 8 min. Idem. A droite vient se jeter le ruisseau Itiole. '> E. N. E. — 8 min. Idem. S. 10° 0. — 12 min. Idem. A droite afflue V Arroyo Huakuatri, très-grand. S. S. E. — 40 min. Idem. Jusqu’à la mission de San-Ramon , située près de la rivière à l’E. — A 1 kil. à l’est est un grand lac allongé de 4 kilom. du nord au sud. — Un autre lac, de même forme, se trouve à 8 kilom. au S. S. E. — Une petite montagne est à 12 kilom. au S. E. — Le Rio Machupo vient des environs de San- Pedro et coule au N. 0. Il reçoit, à 80 kilom. au-dessus de San-Ramon, le Rio Cocharca, qui vient des plaines du sud. — A 34 kilom. au-dessus de San-Ramon se réunit au sud le Rio Molino. — A 16 kilom.^se réunit du même côté le Rio Negro, qui naît d’immenses lacs, situés au S. E. de Magdalena. Le ruisseau Chunanoca, qui s’unit au Machupo à 2 kilom. de San-Ramon, vient aussi du sud. De San-Ramon. à Exaltación, par le Rio Machupo, le Rio Giiaporé ou Iténès, et par le Rio Mamoré.^ De San-Ramon à San- Joaquin. La distance est toujours de 30 minutes par 4 kilomètres. j\. N. O 40 min. En descendant le Rio Machupo. A l’extrémité de la distance est , à gauche , le grand ruisseau de Huakuatri. En descendant le Rio Machupo. N. 15° E 12 min. N. N. O. — 8 min. Les rives sont élevées et boisées. O. S.0.-8 min. A gauche dé- N. 10° E. — 6 min. Jusqu’à l’entrée d’un lac, à gauche. bouche le ruisseau Itiole. N. N. O. — 15 min. On entre dans le lac, pour éviter un coude de la rivière, et l’on en sort à la fin de la distance. ' En descendant le Rio Machupo^ bordé de forêts. N. O. — 5 min. ]\. 10° O. — 1 1 min. Un petit ruisseau débouche à gauche. O. S. 0. N. W. O. — 3 min. 1. Voyez Partie historique, t. III, p. 102 et suiv. III. 2. partie. ( m ) En descendant le Rio Machupo, bordé de forêts. N. N. E. — 7 min. Agauche N.O. — ISmin.Iln’yapasde N. 15° O. — 7 mm. Les bois arrive le Æo/7aam6aca. bois à gauche. On voit une recommencent a gauche. ]\, O. 5 min. halte nommée Æharowg'a. N. 10° O. — 9 min. E* J 5 min. N. E.- 12 min. N. E.- 13 min. E. — 3 min. En descendant le Rio Machupo, bordé de bois. S. 10° E. — 3 min. Idem. E. — 4 min. En traversant par un canal, de manière à éviter un coude de la riviere. On voit de suite à droite le confluent du ruisseau dit Macona. 1\. — 17 min. En descendant le Rio Machupo, bordé de forêts. O. 15“ N. — 12 min. Idem. Un très-petit ruisseau est à gauche. N. E. — 12 min. Idem. Un ruisseau à droite. N. O. 15° 0. 10 min. Idem. A gauche débouche le grand ruisseau Huatuyo. N. N. E. — 4 min. Idem. ]\. N. E. — 4 min. Idem. Q 0. — 8 min. Idem. Jusqu’au port de San-Joaqum, situé sur la rive gauche. Q 0. — ’/a kil. du port à la mission de San-Joaqum. La direction générale de San-Ramon à San-Joaquin est au N. 15° 0., à la distance de 25 kilom. en droite ligne, et de plus de 34 kilom. par les rumbs partiels. De San-Joaquin au confluent du Rio Machupo et du Rio Itormma. N. E. 15° E. — 8 min. En descendant le Rio Machupo, boisé sur .ses rives. N. 0. 20° N. 17 min. Idem. A droite est l’embouchure du ruisseau Troco; à gauche, un peu plus bas, est le ruisseau Queteno. N. E. 15° N. ^ — ^10 min. En descendant le Machupo. 0. 8 min. Idem. A gauche, débouche le ruisseau Abalusé. N. E. 10° E. — 23 min. Idem. A droite, est X Arroyo (ruisseau) de San- Francisco. ]\. ]\.0. 13 min. Idem. Les rives sont boisées. N. 15° E. — 17 min. Idem. N. E. 15° E. — 6 min. Idem. A gauche descend le ruisseau de Santo-Domingo. ]\. is. 0. 6 min. Idem. A gauche, débouche le ruisseau Itoré. Descendant le Rio Machupo, couvert de bois. E. 7 min. N. E. — 11 min. N. N. 0. 12 min. E_ E. — 28 min. Descendant le Rio Machupo. A gauche, se décharge le ruisseau Hua rita; un peu plus bas, à droite , le Huanava. Descendant le Rio Machupo. N. E. — 3 min. 0. 15° S. — 10 min. N. 20° E. — 17 mm. E. 10° N. 17 min. Descendant le Rio Machupo. Agauche, descend le ruisseau Tumuca à droite , un peu plus has , celui de San-Juan, E. — 10 min. Descendant le Rio Machupo. N. 0. N. — 30 min. Idem. A gauche, débouche le ruisseau Rihoroca. N. 10° E. — 20 min. Idem. ( m ) 0. — 1 1 min. A droite est le ruisseau Mimirica, et sur l’autre rive le Pacasano. N. S-’E. - 8 min. N. E. 18'’ N. - 12 min. N.N. E.- 1 1 min. Onvoitaii N. E. — 36 min. N. N. 0. 5° 0. - 20 min. nord des montagnes , à E. — 9 m.Adroitedébouche E. N. E. —8 m. De petits ruis- l’horizon. \e Yuhseaxi Camelia. seaux sur les deux rives. N. — 16 min. ( N.N.O. — 6m.Agauchesort 0. lO^N. — 27 min. N.O. — 17min. le ruisseau Postorero. N. N. 0. - 15 min. S.O. lO’S.- 1 1 min. Unruis- E. J\. E. 10 min. Un petit E. N. E. — 25 min. seau débouche à gauche; ruisseau est à droite. N. N. E. - 20 min. il se nomme Huéchéca. l>i. -8 min. N. '4 0. — 5 min. 0. 1 5° N. — 5 min. E.IN.E.- 10 min. Un petit 0. 5" N. - 18 m. A gauche se N. E. - 17 min. ruisseau à gauche. jette le ruisseau .^«ac/éca. S. E. — 4 min. N. lO^O.— 17 min. Un petit N. O. — 5 min. N. E. 15° E. — 9 min. ruisseau à droite. N. 30° O. — 5 min. N.E. 15°N.~ 6 min. Jusciu’au E. 1 0° N. — 25 mm. A droite E. N. E. — 20 min. confluent du Machupo et le ruisseau Borachia. N. E. — 13 min. du Rio Itonama. Il porte ensuite le nom de Rio Itonama. Les rives sont partout boisées. La direction générale de la marche est au N. 1.5° E. La distance en ligne droite est de 56 kil.; la distance par les rumbs partiels de 93 kilom. Du confluent du Bio Itonama jusqu au Bio Giiaporé ou Iténès. En descendant le Rio Itonama, bordé de forêts et large de 150 mètres. ' i\.0. — 3 min. N. E. 5 N. - 5 min. S. — 5 min. 0. N. 0. 10° N. — 10 min. 0. N. 0. — 14 min. N. O. 10° 0. — 18 min N. 10° E. - 17 min. N. 0. 4 N. - 13 min. 0. S. 0. — 6 min. E.N E.10°E.— 18m.Adroite 0. 5° N. — 7 min. N. E. — 8 min. on voit une grande lagune. 0. N. O. — 4 min. E. N. E. 5° N. - 13 min. N. 5 E. — 7 mm. En descendant le Rio Itonama jusqu’au confluent du Rio Itonama et du Rio Guaporé ou Iténès, qui descend de Matto-Grosso. Cette dernière rivière a plus d’un demi-kilomètre de largeur. Le Rio Blanco se réunit à 8 kilom. au-dessus de ce point. On voit au nord une chaîne de montagnes à la distance de 4 à 8 kilom. La direction générale du confluent du Rio Machupo au confluent du Rio Iténès est au N. 17° 0.; la distance réduite de 10 /, kilom.; la distance par les rumbs partiels est de 194 kilom. Navigation sur le Bio Guaporé ou Iténès jusqu’à son confluent avec le Mamoré (toujours à 30 minutes par 4 kilomètres). On traverse la rivière pour joindre en face la Guardia des Brésiliens. 0. 10 N. — 15 min. Descendant le Guaporé, d’abord 8 min. sans îles, puis le reste entre deux îles. 0. 15 N. - 29 min. En descendant le Guaporé. Entre deux îles; celle de droite s’achève la première. ( 196 ) N O - 10 min. En descendant le Guaporé, sans lies, jusqu’au fort do Principe (k Beira, situé sur la rive droite, au pied de montagnes bo.sées, qu. v.ennen e l’E. N. E. et paraissent s’incliner au IN. N. O. 1/® Journée. Du fort de Beira au Mamoré. O 15° O — 18 min. En descendant le Rio Guaporé , rive droite, a 5” O. - 28 min. Idem. Une petite île d’un kilom. à droite. Partout des bo.s epa.s. 15“N. — 6 min. Idem. , N. O. - 23 min. Idem, k gauche une rivière sans nom , que je nommai Rio Nuebo. Elle vient des plaines de l’intérieur. O. -8 min. Les bois sont épais partout sur les deux rives. En descendant le Rio Guaporé. O. 5^^ N. - 4 min. N. 25°0. - 31 min. Un ruis- O. % N. - 5 mm. ’ % E. - 21 min. Un mis- seau débouche à droite. N. 0. - 20 mm. N. N. O. 0 N N. N. J\. O. seau descend à gauche. 0. N. 0. — 5 mm. N N N N. N. W. N. O. O. S. N. N, N 0. 15° S. — 25 min. A droite 10° 0. - 47 min. S. 0. 10° 0. - 22 mm. ^ ^ ,erénr.\üeRioCutermhos, descendant des montagnes, qui paraissent s’achever a l’E. N. E. 10° S. - 14 min. En descendant le Guaporé. On voit successivement denx des a gauche du chenal. 2- JomaÉE, en descendant le Guaporé, dont tes deux rices sont boisées. ' - • S. 10” O. — 21 mm. S. 0. — 12 min. N. 0. — 12 min. sur la même rive, commence 0. 15° 0. — 19 min N. 0. — 10 min. 5° 0, _ 30 min. 17° E. — 24 min. N. 0. 15° 0.— 4 min. O. 20° S. — 8 min. S. 0. — 22 min. S. 10° E. — 13 min. 5° 0^ 27 min. Une grande lagune à droite, et là. une [île assez large, qui s’achève à la fin de la direction. 25° E. — 20 min. %i*.- 1 7 m. A droite vient se réunir une rivière assez grande , qui parait venir du nord. _ 9 rain. Une rivière d’une assez grande largeur à gauche. S.0 I0-O.-22 rain. O. N. 0. - 10 min. Un petit la rive droite; deux lagunes pj O — 13 rain. Passant ruisseau à droite. et des p aines a gauc e. ; ■ „1.. N 0 6“ O.- 21 rain. Pas- N. 0—11 mm. Passantala a la rive gauche. N. 0. TV E, — 15 nnn. ‘ ’ . -v s i TT ■ n V ^ 1 m Rive droite. riviere à droit . .E. 5°]\. — 8 mm. Un mis- O. 4 b.— m. tuve uim — e-. Á ^ J fl I-VT N. N. N. O 0 0 5°1V _ 8 mm. Un mis- u. a o. — . tv • ' ^ , V i Q O -L 1 5 min Idem. N. — 12 mm. Rive gauche, seau descend a gauche. S. S. 0. ivr n v N 5 min Passan n .. N _ 1 8 rain. 0. 1 0" S. - 6 rain. Passant N. O. /.N. - 5 ran. N. E. 5° N. — 18 min. 20° O. — 13 min. O. — 6 min. 0, — 20 min. , 15° S. — 28 min. . 20" S. — 25 min. 10” s. — 6 min. Passant N. O. N. - 5 min. Passant à la rive gauche. à la rive droite. N. 0. 1 0’ O 1 5 min. Rive 0. — 8 min. Passant a la rive gauche. gauche. O. N. O. - 5 min. Idem. N.20“E.- 23 m. Rivegauohe. 0. 12° s. — 15 min.Passantà N. to” O. 20 min. Rive gauche. Jusqu’au confluent du Rio Mamoré. Une fois la jonc- tion opérée, la rivière, bien plus large, conserve encore le nom de Mamoré et descend au nord. A six jours de marche en pirogue elle reçoit à gauche le Rio Réni, et prend alors le nom de Rio de Madeira, jusqu’à déboucher dans le Maragnon. Navigation en remontant le Rio Mamoré jusqu’à Exaltación. Comme on doit vaincre, dans cette marche, la force du courant, j’évaluai la distance à raison de 60 minutes par 4 kilomètres , tout en croyant encore ces distances plutôt au-dessus qu’au-dessous de la vérité. Le Mamoré a, dans cet endroit, près d’un demi- kilomètre de largeur; c’est pour cette laison que j’indique chaque fois que je change de rive. 1."^" Journée, en remontant le Mamoré. S. O. 10” O. — 22 min. A gauche (qui est la rive droite). S. O. — 18 min. S. E. — 31 min. A gauche. S. S. O. — 63 min. Passant à O. 17° S. — 40 min. S. E. 10” S. — 7 min. /(iew. droite. S, S. O. — 8 min. E. 10” S. — 32 min. Passant S. O. — 20 min. A droite. S. 20° E. — 20 min. Passant à droite. O. — 18 min. Idem. à droite (qui est la rive S. E. — 18 min. A droite. N. )( O. — 15 m. Idem. gauche). S. 10” E. — 52 min. Idem. N. 5° O. — 29 min. Passant à 5.5.0. — 10 min. Sur la rive S. S. E. — 10 min. Idem. gauche. à droite. S. S. O. 5° O. — 35 min. Pas- O. — 12 min. A gauche. S. O. 5” O. — 55 nain. Idem. santà gauche. Les deux 5.5.0. — 16m.Passantàgauche. rives sont boisées. 2.” J ournée , en remontant le Mamoré. S. O. 14” S. — 15 min. A O. 10” N. — 18 min. Idem. E. 25” S. — 8 min. A droite, gauche. Un petit ruis- O. — 18 m. Passant à gauche. Un ruisseau à droite, seau débouche à droite. O. S. O. — 7m. Agauche. On S. S. E. 5” S. — 39 min. A S. )(E. — 35 min. Agauche. voitdumêmecôtélegrand droite. S. S. O. )( S. — 4 min. Idem. ruisseau Huguacanéqué. O. S. 0. 1 5” S. — 81 min. En Un ruisseau à droite. S. S. O. — 16 min. A gauche. passant à gauche. S. E. — 75 min. Agauche. Une S. S.E. — 12 min. Idem. S. O. — 15 min. A gauche. petite rivière à gauche. E. 25” S. — 7 min. Idem. Les S. S. O. — 20 min. Idem. S.E.10°S., — 70m. Agauche. deux rivestoujours boisées. S. S. E. — 18 min. /¿/ew. Un S. — 45 min. Passant à droite. E. 15° S. — 55 min. Passant ruisseau à droite. S. O. — 10 min. A droite. à droite. S. E. 10” E. — 15 m. Agauche. S. E. 20° S. — 54 min. A gauche se voit le Rio Matiicaré, par lequel, à la saison des inondations, on se rend à San-Joaquin, à travers la plaine. 3.” Journée, en remontant le Mamoré. S. E. 15” S. — 17 min. A gauche. On voit le ruisseau Mosovi du même côté. S. E. 2° 30' S. — 170 min. A droite parait l’embouchure d’une grande rivière nommée Iruyani, par laquelle on remonte à Reyes. ( 198 ) S. E. 5° E. — 1 10 min. A gauche et passant à droite. S. S. E. — 29 min. A droite. On voit à gauche une petite rivière. S. S. O. — 73^ min. Idem. Des ruisseaux de chaque côté. S. 5° E. — 42 min. A droite un large ruisseau, un autre à gauche. S. 10" E. — 10 min. Passant à gauche. S. E. S. — 20 min. Idem. S. E. E. — 10 min. Idem. E. 10" S. — 27 min. Passant à droite. S. E. — 5 min. A droite. On voit à gauche un grand ruisseau. S. 10” O. — 20 min. Passant à gauche. S. S. E. — 15 min. Passant à droite. S. 2° E. — 21 min. A droite. S. E. 5" E. — 21 min. Passant à gauche. S. E. 5" E. — 35 min. Passant à droite. A gauche on voit un large ruisseau. S. S. E. — 48 min. A droite. / S. 0. — 5 min. A droite les deux rives sont boisées. 0. 5" S. — 44 min. Idem. S. S. 0. 10" S. — 27 min. Passant à gauche. S. — 12 min. A gauche. La forêt s’interrompt à droite. S. E. '4 S. 20 min. A gauche. Terrains boisés sur les côtés. E. S. E. 5" E. — 40 min. Idem. Des terrains inondés à gauche. E. 15" S. — 25 min. Passant à droite. S. 20" — 35 min. Idem. S. O. 1 heure. — 40 min. Passant à gauche. S. — 5 min. Idem. S. E. 5" E. — Passant à droite. Un ruisseau du même côté. S. 0. S. — 38 min. A droite. Une grande lagune à gauche. Là commencent les premiers lieux cultivés d’Exaltacion. 4." Journée, en remontant le Mamore. S. — 19 min. Passant à gauche. On laisse le Mamoré à droite, pour entrer dans un ma- rais, afin d’éviter les détours. S. S. O. — 49 min. Dans un terrain inondé, où alors le Mamoré faisait passer le sur- plus de ses eaux. 0. S. O. — 24 min. Idem. S. S. E. — 30 min. Idem et entré dans une lagune allongée. 0. 5" S. — 24 min. Traversé la lagune. 0. — 18 min. Sur l’embouchure de la Lagune jusqu’au Mamoré. S. 0. ’ — 53 min. Passant à droite. S. S. 0. — 28 min. Idem. S. 0. — 48 min. Idem. S. 0. 5" 0. — 20 min. A gauche. O. 37 min. Passant à droite. N. 0. 15°0. — 21 min. Passant à gauche, les bois sont interrompus, et une plaine immense se montre à droite. ( m ) O. — 5 min. Passant à gauche. S. 0. 5“ S. — 55 min. A gauche, la plaine continue. S. — 15 min. Idem, un ruisseau à droite. Ë. 12“ S. 1 heure. — 23 min. Passant à droite, une île à gauche et une à droite. S. E. — 5 min. Idem, idem. S. 0. — 5 min. Idem, idem. 0. 5 S. — 15 min. Idem, le Mamoré devient boisé sur les rives. 0. 5“ N. — 1 1 min. Idem, idem. 0. 5“ S. — 20 min. Passant S. 15°E. — 1 5 min. A gauche. S. — 39 min. A droite. à gauche. S. E. 5“ E. — 50 min. Pas- S. 0. 5“ S. — 43 min. Idem. ¡5. 0. — 7 min. A gauche. sant à droite. 0. S. 0. — 25 min. Idem. S. 5“0. 1 heure. — 11 min. A droite, jusqu’au port d’Exaltacion, au temps des sécheresses. E. 5“ ]\. — 30 min. Idem, à l’entrée d’un marais dans lequel j’entrais. S. E. — 9 min. Dans le marais. S. 15“ 0. — Idem, jusqu’au port de la saison pluviale, situé à 300 m. de la mission, placée sur un terrain plat et en partie inondé. tt'i't Exaltación à Loreto , sur le Mamoré et ses affluens ^ D’Exaltacion à Santa- Ana, par le Mamoré et le Rio Yacuma. S. S. E. - 15 min. Sur le marais par lequel on arrive à la mission. S. 17° E. — 8 min. Passant par un fossé creusé de main d’homme jusqu’au Mamoré, qu’on remonte ensuite jusqu’au Rio Yacuma. S. E. 12“ E. — 10 min. A droite. S. 4“ 0. — 25 min. Idem, un petit ruisseau du même côté. S. 17° E. _ 26 min. Idem, une lagune à droite. E. 15“ S. 1 heure. — 13 min. Idem, une lagune à droite. ^ min. A droite. Un 0. S. O. — 1 5 min. A droite. 0. S. 0. — 15 min. A gauche, lac à gauche. Un lac à gauche. S. 0. — 78 min. Idem. 30 min.. 0. — 24 m. Passant à gauche. S. S. 0. — 17 min. Idem. S. 17 0. 20. min. A gauche, et passant à droite (4 min. de traversée). La rivière vient du S. E. S. 0. 5 0. — 37 min. On entre à droite dans un marais formant lac. S. 0. S. — 30 min. Dans un marais boisé, jusqu’à un autre lac. 8. S. E. 10 E. 40 min. Traversé le lac, et suivi un ruisseau qui vient de la plaine et se jette dans le Mamoré. A, droite. S. 10“O. — 15min. Agauche. S. 15“ 0. — 17 min. Adroite S. S. E. mm. Idem. S. 30“E. — ‘li) mm. Idem. jusqu’à l’embouchure du S. S. 0. 5 0. 25 min. Pas- S. — 20 min. Passant à Rio Yacuma. sant à gauche. droite. 1. Vojez Partie historique, tome III, p. 127 et suivantes. ( 200 ) S. s. E. — T min. Le Rio Ra- pulo, qui descend des plaines, afflue à gauche. En remontant le Yacuma. Q g O. 20 min. Rivière S. E. — 18 min. étroite et profonde, non O. S. O. 30 mm. boisée. S. O. -12 min. S — 20 min O. S. O. — 22 mm. s. 0.-1« n>.n. Dans la campagne. po„ évUee un .ude_de N.O. 10-N.-26 min. porldelamiss.ondeianla- ■ ■ J,,a, placée à gauche, à 2 kil. dans la plaine. Les ri«s du R.o Yacuma et u Rio Rapulo sont seules boisées un peu au-dessus de ce point. De Santa-Ana à la mission de San-Pedro. en remontant le Mamori. - En partant de Santa-Ana. on descend le Rio Yacuma, ““ /“f dans le Mamoré. au point où l’on a laissé cette r„.e« en allant a San^-A ^ S E - 13 min. A droite. S.-29min.Passantagauche. E.S.E.-SOmin. A d E 1 ir min. S. S. E.- 36 min. Agauche. S. /. O.- 14 mm. Men,. S E.- 12 min. /á«». E.- 35 min.Passantàdroite. c C E 1/ s 42 min. Passant à gauche dans l’intervalle, se jette ans e amoie, MWpéré, qui vient du S. O.t cette rivière reçoit à une journée de chemin en iYÍrop*iiG Ig Hio de . 41 *« S.s.e%,I.-40 min. Pas- E./. S. - 19 min. Agauche. , J •. N F V N —64mm. Agauche S. 5 O. — 42 mm. laern. saut à droite. A.ü. /gi^. B Idem. S.,0’E.-85min. Passantà ^ g. .5- E.-20 min. Idem. S. 5“ T- 44min. Pas,sant à gauche. On voità droite l’embouchure d’une immense lagune. S. E. — 10 mm. A gauche. i «auche le lieu où existait l’ancienne £ 5° 75 min. Passant a droite, on voit, a j,a , E,0?-““t;r S.-27 min Agauche. S O 1 5” S. - 1 2 min. A gauche . le Mamoré se divise en deux bras; ,,e suivis celui de gauc ^ F — 15 min Ce bras se divise en deux; je suivis celui de gauche. . , . , S‘. S.‘ O. - ir mm. Laissé ces trois bras du Mamoré et entré dans les terrains baignes de gauche. s. s. O. — 15 min. Suivi ces terrains inondés. I X O. - mim Mem, et arrivé au Mamoré. alors composé d’un seul bras, les trois E ,84''“Um!'h A cauche. S.E.- 10 min. Adroite; une S. S. O.- '28 min. Agauche. S SO- E - 26 i^n lagune se voit Agauche. S.S. E. - 6 mm. Idem, passe E.30”S.-rmin.M«. S.0. 10'O.-35min.Passaot adroite. 76 min. Passant à droite. agauche. ...¡na inondés S. S. E. — 28 min. Laissé le Mamoré pour entrer à droite dans des eu ( 201 ) S. S. E. 24 min. Dans les terrains inondés qui s’achèvent, avant d’entrer dans le Ma- moré, par une grande lagune. E. S. E. — 20 min. Passant à E.- 24 min. Passant à droite. S.S.O. — 40 m. A gauche. On gauche. S. E. — Í 6 min. A droite. voit une lagune à gauche. S.y^E. — 45 min. Idem. A droite est l’embouchure du Rio Tijamuchi, qui vient de la mission de San- Ignacio , et reçoit seulement le Rio Tariciiri à trois jouis de navigation en remontant cette rivière, qui forme des détours sans nombres. S. y E. — 30 min. A gauche; on voit un lac à droite. S. E. 30 min. Agauche. S. S. E. — 40 min. A gauche. S. E. — 18 min. Agauche. E. y S 30 min. Passant à droite. S. E. — 8 mm. A droite le Mamoré continue au S. ^ O. pendant 2 kilomètres. 8. — 20 min. On entre dans les terrains inondés de droite. S. E. 15“ E. — 32 mm. On suit ces mêmes terrains jusqu’au port de San-Pedro; là on débarque, et on se dirige à cheval à travers la plaine. E. N. E. — 2 kil. Dans la plaine jusqu’à une rivière qui est la source du Rio Machupo, et qui se nomme alors Tamucu. E. — 2 kil. Dans la plaine jusqu’à la mission de San-Pedro, placée au milieu des plaines. De San-Pedro à San-Xaaier de Moæos , en remontant le Mamoré. 8- O. 4 kil. Par terre dans la plaine, jusqu’à un ruisseau. S. 10 O. — 2 kil. Idem, jusqu’au deuxième port, sur le Mamoré. ^ S. 10 O. 40 min. Remontant le Mamoré, passant à droite. S. O. - 30 min. Idem, à droite. O. 12“ N. — 34 min. Idem, passant à gauche. S. O. - 35 min. Idem, à gauche. E. S. E. — 15 mm. Entrant à gauche dans les terrains inondés. S. E. y E. — 40 min. Dans les terrains inondés jusqu’au Mamoré. S. E. — 8 min. En remontant le Rio Mamoré, passant à droite. S. — 60 min. Idem, à droite. S. S. 0. — 15 min. Ou laisse le Mamoré; on entre dans les marais à gauche, pour aller à San-Xavier. ’ S. E. - 25 min. Dans les mêmes marais jusqu’à un port; mais comme il est trop éloi-né, je suivis embarqué dans un marais. ’ S. 6 min. Dans les marais. S. E. 20 S. — 10 min. Dans un petit ruisseau en le remontant. S. S. E. — 45 min. Idem. 8- E. 30 min. Idem. E. N. E. — 30 min. E. (0” S.- 30 min. Utm, jusqu'à la mission de San-Xmier, située au milieu d'une plaine et a 7 lieues de pays par terre de San-Pedro. II Í, 2.* partie. 2Í) ( 202 ) De San-Xmier à Trinidad de Moxos. On reOent par le même ruisseau et le même marais jusqu’au point où l’on a laisse le Mamoré, en renant à San-Xarier. et on remonte eelle nviere. O N O. - 44 min. ù gauche. S. S. E. - 42 min. A gauche. o'. S. O. - 12 min. Idem. S. 12» E. - 18 min. 'rraversé a droite. c oe° Q — jOO min. A droite. , ¿ t S E. - 50 min. Entré dans un marais de droite, pour éviter des detours et reu.ie dans le Mamoré. s. - 2T mur. Traversant à gauche. Ou voit un lac du meme cote, g y E. — 14 min. A gauche, g — 24 min. Traversé à droite. g’ g. O. - 14 min. A droite. On entre à gauche dans le Rio Ivan. En remontant le Rio Ivari, bordé de bois. S. /4 O. — 16 min. g^ E. — 12 min. E. S. E. — 16 min. S. /4 E. — 12 min. S. S. E. — 20 min. S. E. 18“ E. - 12 min S. — 30 min. N. N. O. — 12 min. S. O. — 10 min. S. S. E. — 12 min. S. O. — 26 min. £ 17'^ — 24 min. N. N. E. — 26 min. E. N. E. — 16 min. S. E. — 43 min. S. — 18 min. t V ./ s - 16 min. Jusqu’au port où l’on débarque lorsqu’on va par terre a Trinidad. t . SE '/ S. - 21 min. S. O. - 20 mm.. . s F -8 min E. S. E. - 12 min. g' ./ E. — 12 min. On laisse ici le Rio Ivari , pour entrer à gauche dans un petit ruisseau. S. E — 35 min. En remontant le ruisseau, au milieu des bois. lo F 40 min. Idem, dans la plaine. . , ■ i N E - 60 min. Idem , jusqu’à la mission de Trinidad de Moxos , capitale de la province. ■ 0« compte par terre 6 lieues de plaines jusqu’à San-Xav.er, et 1 2 heues a Loreto. De Trinidad à Loreto. On vient rejoindre d’abord le Rio Ivari au point où on l’a laissé en venant à Trinidad, g y 0 _ 8 min. En remontant le Rio Ivari, boidé de bois, g F __ 8 min. — Idem. Une lagune se voit à gauche. s. O. 25» O. - 16 min. Je laissai le Rio Ivari, qui vient des marais de gauehe remontai un petit bras du Mamoré, qui se réunit avec lui. , . ■ ^ , s. E. “ 1 4 min. En remontant le petit bras du Mamoré , dont les rives sont boisees. g S, E. 26 min. Idem. g y _ 17 min. Idem. s, O*. — 14 min. Idem, et sortant dans le Mamoré. Eu remonlant le Km Mam^oré.^ ,„¡3. S. 15»E.-78 mm. Agauche. S i E - 28 uùn. Idem. seau débouche à gauche. E. 10» N. - 38 min. Idem. s'. 0. - 18 min. A droite. S.O.-53m.Passanlà gauche. ( 203 ) E 10 min. Passant à droite. Un ruisseau paraît à gauche. S. S. E. 12 min. A droite. S. 0. 15 S. 70 min. Passant à gauche; un grand ruisseau descend à droite. S. — 26 min. A gauche. N.E. 10°N.— 40m. Adroite; S. X E. — 14 min. A gauche. S. E. 15°S. — 1 1 min. Passant on voit une lagune à S. E. — 48 min. Idem. On à droite. gauche. remarque une lagune à S. S. E.— 10 min. Rive droite. S. E 31 m./i/cw. On aper- gauche. S. 10°O. — 37 min.Passantà çoitunelaguneàgauche. E. S. E. — 20 min. Idem. gauche. On voit à droite S. X E. — 7 min. Idem. E. 1 0"N. — 1 4 min. Passant à un ruisseau. S.0.15°S. — 32 min. Passant droite. E.S.E.— 12m.Passantàdroite. à gauche. S. E. \ E.— 10 min. A droite. S. S. E. — 34 min. Passant à gauche. A droite débouche le grand Rio Sécuri, presque aussi large que le Mamore; au-dessus le Mamoré est beaucoup moins large. En remontant le Mamoré. E. S. E. - 1 8 min. A gauche. E. N. Ë. — 22 min. A gauche. E.S. E.- 1 1 min. Agauche. On S.S.E.— 8m.Passantàdroite. On voit du même côté laisse le Mamoré, et l’on S. S. O. — 34 min. Passant à un grand lac. entre dans un marais de sauche. ■ 22 min. A gauche. 2¡auche. S. E. S. -^5 min. A gauche. S. — 25 min. Idem. S. E. - 1 5 min. Dans le marais. S. 1 5" E. — 68 min. Idem. S. E. ~ 1 6 min. Idem. N. — 5 min . Idem. N. N. E. — 25 min. Idem. N. E. — 20 min. Idem. S. S. E. — 1 2 min. Idem. - 5 min. Dans le marais jusqu’au port de Loreto, situé à 7 lieues de pays de la mission. On se tend à cheval de ce port à Loreto, en suivant l’itinéraire indiqué ci-après. N.E. 3 lui. On fait d’abord 2 kilomètres dans le bois qui borde le marais, puis 1 kilomètre de plaine inondée, à la ferme de Nieves. N. N. E. — 16 kil. Au milieu d’une plaine inondée, boisée en partie, laissant à droite un ruisseau et des bois. Avant d’arriver à Loreto, on passe sur un pont le Rio T’/co, affluent du Rio Ivari. La mission est au milieu d’une plaine. ttttf Voyage du Moæos à Cochabamba , en remontant le Rio Mamoré, le Rio Chaparé et le Rio Coni. ^ Du port de Loreto, en remontant le Mamoré jusqu’au confluent _ du Rio Sara. (Les distances sont toujours évaluées à 60 minutes de marche en pirogue, par 4 kil.) E. 10“ N. — 25 min. Dans les marais qui entourent le port, ancien lit du Alamoré. S. E. 15 min. Idem, idem. S. 0. — 20 min. Idem, idem, jusqu’au Mamoré. '43 min. A gauche. S. E. 15“E. — .36 min. Idem. On voit à droite la petite rivière de Santa-Rosa. 1. Partie historique, tome 11!, p. 148 et suivantes. ( 204 ) E '/ S - 10 min. Agauche. S. 0.-13 min. A gauche. ^.E. 15°E. -26 mm. Passant N. E. - 45 min. Passant à S. S. E. - 33 min. Ide>n. àdroite; unelagune a son . . 1 O.. Q F 9^ min idem. embouchure à gauche, droite, une lagune se b. E. — mm. laem. & voit à droite. N. E. 10°E. - 30 min. Idem. E.S.E. — 8 mm. A droite. N Pi E — 12 min. A droite. E.-10”min.Passantàdroilo. S. O. /, S. - 36 mm. Passant E.’ - 15 min. l}. _ 18 min. E. — 15 min. Une île; on S. O. — 25 min. suit le bras à gauche. ¡5, — 8 min. S. S.E. 15 min. S. — 24 min. Une petite île S. — 6 m. Une île; on prend paraît ; on prend le bras le bras à droite, à droite. S. S. O. — 28 min. L’île con- S. O. 10° S. — 30 min. tinue. E, 10° S. — 17 min. Une île; S. 10° O. — 52 min. on prend le bras à S. O. O. -20 min. Une île; petite île se montre; on droite. suit à gauche. N. — 18 min. on prend à droite. S. — 14 min. 5.' JotJKNÉE de marche, en remontant le Rio Chaparé. E. S. E. - 20 min. N. O. - 22 min. S. E.— 8 min. Ici commence S. — 10 m. Une îlese montre; O. 5° S. — 15 min. Une île; on prend lebrasàdroite. on suit le bras à droite. 0 1 0“ S. — 28 min. L’île con- S. S.-— 10 min. tinue. E. S. E.— 16 min. S. S. O. -48 min. S. S. E. — 20 min. 0 s. 20 min. Une île O. — 15 min. Uneîle.On suit S. O. 10 S. paraît. On prend le bras le bras à droite. S. O. 10° S. une île; on suit le bras à droite. S.0. 10°S. — 30 min. O. S. O. — 6 min. S. 10° E. — 15 min. 34 min. 8 min. Une île; à droite. S. — 32 min. S. O. — 10 min. O. — 15 min. S. S. — 15 min. S. S. E. — 20 min. on prend le bras à droite. O. S. O. — 8 min. O. 10° N. — 12 min. 6.° Journée de marche, en remontant le Rio Chaparé. g 10« 0, 47 tnin. Une île commence; on suit le bras à gauche. S.— 22m.Onsuitla mèmeîle. O. — 25 min. Une île; on S. O. 21 min. Même île. S. O. 5° O. — 36 min. Idem. prend le bras à droite, g 0, 18° S. — 28 min. Idem. S. — 16 min. 0 y/ _ s. - 46 min. E. S. E. — 22 min. S.0. 10°S. 12 min. E. — 20 min. Une île com- g. E. — 35 min. menee. On suit le bras g^ g, 0. _ ‘20 min. à droite, g g_ E. 24 min. Une petite île. On suit le bras à droite. 7.” Journée de marche, en remontant le Rio Chapare. S. 0. — 35 min. g E. 24 min. On voit déboucher un ruisseau à gauche. s s. O. - 20 min. O. % N. - 30 min. S. E. 6” S. — 30 nun. S E. - 30 min. S. - 1 5 min. S. E. - 1 5 min. Un rmsseau S. S. O. S»0.-35 m. Un vuis- S. E. - 30 min. débouché à gauche, seau débouche, à di oile. S. 16“ O. - 18 min. S. O. — 1 1 mm. O. 10° N. — 25 min. Idem. O. 10° N. — 12 min. S. O. — 10 min. Une île se montre ; on suit le bras à droite. S.E. 10° E. — 20 min. ( 207 ) N. O. 1 0° N. — 18 min. S. O. — 1 5 min. O. N. O.— 12 min. S. S. E. — 20 min. Rio San-Mateo, qui forment le Rio Chaparé. Le dernier, qui vient du S. S. O., roule un volume d’eau considérable. Le Coni est peu de chose. On laisse le San- Mateo à droite et l’on remonte le Coni. S. O. — 18 m. Jusqu’au con- fluent du Rio Coni et du >. 5i' O. — 30 min. ». E. — 16 min. 2. 15° N. — 11 min. ». E. — 11 min. ). 5° N. - 26 min. . S. E. — 30 min. S. O. 5° Q. — 18 min. N. 10° O. — 10 min. Jusqu’au confluent du Rio Isiboro, qui descend à droite. Comme 8.° Journée. En remontant le Rio Coni. S. E. 1 0° S. — 10 min. S. O. — 10 min. A gauche on S. S. O. — 10 m. Un ruisseau voit le confluent du Rio débouche à droite. Euqué. O. N. O. — 15 min. S. — 16 min. On voit à 12 kil. S. S. E. — 20 min. une montagne au S. , qui S. O. S. — 15 min. se dirige E. et O. S.S.O. — 20m.Unlargeruis- N. O. — 15 min. A gauche se O. 10° N. 16 min. seau débouche à droite. jette le Rio Imasama, S. O. — 10 min. S. E. — 20 min. S. O. — 8 min. S. 5° O, — 20 min. S. E. — 12 min. S. E. 10° E.— 15m. Agauche S. — 20 min. se réunit le Rio Eñe. S. S. O. — 20 min. je ne pus continuer faute d’eau, je revins jusqu’à la quatrième direction antérieure, où je laissai la navigation , pour remonter par terre. Voyage par terre du Rio Coni à la Réduction d’ Isiboro (2 lieues de pays). A. E. 7°N 2 kil. Au milieu de la forêt, sur un terrain uni, en passant deux ruis- seaux jusqu’aux premièi-es maisons des Indiens Yuracarès. O. 10° S. — 1 kil. Dans la forêt. On passe un ruisseau et de là jusqu’à un second. S. O. — 2)/ kil. Idem. En traversant le même ruisseau à 1 kilom. et en le suivant. ¡5. S. O. — 2 kil. Idem, jusqu’à l’ancienne mission dû Ascención d’ Isiboro. D’ Isiboro à San- Antonio (8 lieues). ^ travers la forêt, sur un terrain accidenté jusqu’aux ruines de San-Fran- cisco, près du Rio San-Mateo. O. 10 S. 4 kil. Dans la forêt. En suivant la rive droite du San-Mateo, jusqu’au confluent de celui-ci avec le Rio Paracti, qui descend de l’ouest. Tout le terrain est déjà montagneux. O. S. O. 4 kil. En suivant la même rive : à 1 kilom. on voit, à gauche, se réunir le Rio Machia, de peu de volume. A 2 kilom. on passe le Rio San-Mateo, dont on suit la rive gauche. S. O. 5 O. — 4 kil. En gravissant le coteau jusqu’au ruisseau de Ploreta , qui vient de 1 ouest et se jette dans le San-Mateo très-près de là. S. O. O O. 2 kil. En remontant de l’autre côté du ravin de Floreta , au milieu de la forêt, jusqu à 1 ancienne mission de San- Antonio , alors abandonnée. De San- Antonio à la Yunga (10 lieues de pays). S. — 4 kil. Ou suit la hauteur jusqu’à rejoindre la rive gauche du San-Mateo. S. — 2 kil. En suivant la même rive jusqu’au coteau de Léché-léché. En face se réunit à l’est le Rio Ibirizu au San-Mateo. S. O. - 1 kil. La même rive jusqu’au Rio Milila , qui se jette immédiatement a 1 est dans le San-Mateo. 0 2 kil. Dans le lit même du Rio Milila , en le remontant. 0 N. — 4 kil. On laisse la rivière à gauche et l’on gravit un coteau de montagnes boisées. S O — y kil. Dans la forêt jusqu’au lieu nommé Itirapampa. s' s o -4 kil. En mon^ant toujours dans la forêt jusqu'au sommet de la montagne ' nommée Cumbrecilla ( 2 lieues de chemin ). Cette chaîne se dirige d'abord a 1 ouest jusqu'au sommet élevé du Mililo et tourne ensuite S. S. O. J Q 15” S. — 8 kil. En faisant des détours sans nombre, et descendant dans un ravin ' jusqu'au pied de la montagne, 5 kil. - La distance qui reste se fait au pied des montagnes, traversant deux ruisseaux, le Ko Yanamajo, le Ko Blanco, "y"® de Miltumaro; les deux premières rivières descendent des montagnes du Mi i o, l'autre, plus forte, descend de la grande vallée du Mililo : toutes se jettent a les dans \ ’e San-Mateo, près de là. On arrive ainsi à la réunion de maisons nommee fa runga, située au milieu d'un bassin entpuré de montagnes, et près de la rive gauche du Rio San-Mateo. - De la Yunga je relevai la montagne de la Cruz, au S. ü. 1 2 tt. , à 4 kil. de distance ; c'est la direction de la chaîne que forme cette montagne. La montagne du Nimio au N. 22” O., à 11 kilomètres environ de distance - La chaîne de Las 1res retillas est au S. 20" E., à 6 kilomètres de l'autre côte du San- Mateo. - La Cordillère du Ronco, où je devais passer en gravissant la CordiMeie, est au S 22” O., à une grande distance que la route donnera. — Entre la chaîne dn Ninilo et de la Crut, descend le Rio Millumayo. - Le Ko Kirn/'mii/o descend du S O au sud de la Cruz , et se réunit au San-Mateo au S. 20” O. — Le San-Mateo , qui descend de la Cordillère, vient du S, S. O. et se réunit au S. 20” O au Ko de Chilliguar, qui, parallèlement au San-Mateo, descend des Cordillères, de lau re côté de la chaîne du Ronco. - Au nord de Las tres Tetillas descend le B, o de las tres Tetillas, qui se réunit au San-Mateo , au sud et a 1 kil. de a unga. omm on le voit, toutes les rivières convergent vers le bassin de la Yunga. De la Yunga de Yuracarès à la Aguada, 6 lieues de pays (une joui née). S, S. O. — 4 kil. En suivant la rive gauche escarpée du Rio de San-Mateo, jusqu au Rio Yurajmayo, qui descend de 10. S. O. 5 S O — 4 kil. En suivant la même rive. A moitié du chemin on voi e i ■ Chilliguar se jeter à l'E. dans le San-Mateo. A la fin de la distance on passe le San-Mateo, qui descend comme un torrent du S. S. O. ( 209 ) S. 15° E. — 2 kil. On contourne la montagne, en gravissant, par une pente rapide jusqu à la Aguada, halte souvent forcée, située sur la montagne qui sépare le San-Mateo du Rio Cliilliguar. — De ce point je relevai le Ninilo au S. 5° O. ~ La montagne de la Cruz au S. 1 7° O. De la Aguada a la Seja del monte, 6 lieues (une journée). S. S. O. — 6 kil. En gravissant, toujours sur une pente rapide, la crête de la même montagne jusqu’au point nommé la Cumbre (le sommet). C’est la partie la plus difficile de la route, remplie de précipices. S. O. 15° O. 4 kil. En montant toujours sur la crête de la même montagne jusqu’au point nommé la Séja del monté (la lisière des bois). C’est, en effet, la fin de la végétation ligneuse et le commencement de la zone des graminées. Le San-Mateo et le Chilliguar ne peuvent s’apercevoir, tant la pente est rapide de chaque côté de la crête. De la Seja del monte a Palta- Cueva , 6 lieues (une journée). S. O. 15° S. — 6/, kil. En montant toujours sur la crête, jusqu’au pic nommé la Tormenta ou le Ronco, alors couvert de neige. S. S. O. — 2 kil. En suivant à droite de la crête jusqu’au point nommé San-Miguel. S. — 8 kil. En suivant la crête neigeuse, tantôt à droite, tantôt à gauche des pics déchirés. S. — 2)( kil. A gauche des pics neigeux, et sur la neige jusqu’à Palta-Cueva, gvoWe naturelle où l’on peut s’abriter. On est au point le plus élevé de la Cordillère orientale, de ce lieu, les eaux se partagent. Les premiers ravins au nord vont se réunir au San-Mateo. De Palta- Cueva a Colomi (8 lieues de pays). S. O. — 1 kil. Jusqu’au sommet le plus élevé de la Cordillère. S. S. O. — 2 kil. On suit la crête en descendant déjà. S. O. — 5 kil. Idem. On descend d’une manière rapide sur des pentes abruptes. A droite coule, au S. O., le Rio Paracti, qui tourne ensuite à l’ouest, et au nord pour traverser la Cordillère. S. O. 15 O. — 4 kil. En descendant toujours sur des pentes moins rapides. S. S. O. — 6kil. Dans la plaine, en descendant jusqu’au hameau de Cotani, premier point habité de la province de Cochabamba. 2 kil. Dans la plaine. 8. O. ~ 2% kil. En traversant plusieurs ruisseaux qui viennent du nord, jusqu’à la vallee de Colomi, où tous les cours d’eau se réunissent pour former le Rio Colomi, qui va au N. O., puis au N. N. O., jusqu’à traverser la Cordillère orientale et s¡ rendre au Rio Paracti. Le bourg de Colomi est à 4 kilomètres de la route au N. O. entre deux montagnes. 27 111. 2.® partie. ( 210 ) De Colomi à Cochabamba (12 lieues de pays). S. - 2 kil. En gravissant une montagne qui sépare les versans, jusqu’au sommeL Q 15« g 4 En suivant le versant sud de eette montagne, ayant au pie es premiers ravins de la vallée de Sacaaa. g 0 e % kil. En descendant sur la pente de la montagne. S O 8'’ O. kil. En descendant jusqu’à la vallée de Sacava. O s O — 15 kil. On suit la vallée bordée au nord par de hautes montagnes, au su ■ 'par de hautes eolliues, qui la séparent de la rallée de Clisa Le ruisseau du fond de la vallée forme souvent un lit profond. On snit tantôt d'nn eôté, tantôt de lautre, mais plus souvent au sud. A 2 kilom. on a. au nord, dans la montagne ,1e hameau de Cuchi. — A 8 kilomètres plus en avant on est en face du vdlage de Chmata, é-ralement situé dans une petite vallée transversale qui descend des montagnes du nord. - On arrive enfin au bourg de Sacaca, placé non lom sur la rive sud du Rio de Sacava. ♦ O 10» s. - 6 kil. Du bourg, au point où le Rio de Sacava franchit un détroit entre de hautes collines, pour sortir de la vallée de Sacava, et entrer dans la vallee e Cochabamba. C’est au delà qu’il prend, de son passage au milieu des roches e nom de Rio de Bocha, qu’il porte ensuite, en traversant la plaine de Cochabam a, jusqu’à son confluent avec le Ko de Tamborada, que nous avons vu sortir de la vallée de Clisa. ^ ■ i S 35^ O - 2 kil. Jusqu’à la ville de Cochabamba. On laisse , à gauche , le dernier mamelon des montagnes, et l’on franchit la plaine en suivant la rive gauche du Rio de Rocha. rofage de Cochabamba à Moxos , en cherchant une nouvelle conimuniccition par le Rio Sécui i. De Cochabamba à Tutulima, dernier point habité. N. O. - 8 kil. En traversant la plaine de Cochabamba au bourg de Tiquipaya, situé N _ 4 kil. En gravissant la montagne jusqu’à son sommet (3 lieues de marche), qui forme un immense plateau. De ce point je dominai, à la fois, les vallees de Cochabamba, de Chsa de éloignés. Je relevai Cochabamba au S. 35 E. — bacava a lü. s E. - Sipésipé an S. 2S» O. - La jonction du Rio de Putina an Ko de Tapacan, au S - La jonction du Rio de Tapacari an Rio d’ Arqué, au S. 25 E. - Le pic couvert de neige le plus élevé de la Cordillère orientale, à l’0. 8» S. -Sur “ P^"* “ séparent les sentiers qui conduisent l’un à Malea- Monte, lautre a Tutulma U premier se dirige sur les plateaux au N. 10» E. pendant plus de 8 kilometres, en tournant une petite vallée où sont deux lacs. 1. Voyez p. 153. 2. Voyez p. 153. 3. Voyez Partie historique, t. III, p. 170 suiv. N. O. 5° N. — 4 kil. On prend sur le plateau, à gauche de la petite vallée à" Ætarnachi. On a, au S. O., la chaîne de hautes montagnes neigeuses, dirigée N. O. et S. E, i\. i\. O Du même côté de la vallée plus profonde, jusqu’en face d’un petit ravin qui se réunit à droite. N. O. — 5 kil. Du même côté jusqu’au hameau à'Altamachi. On laisse 1< coteau à gauche, on traverse le ruisseau d’Altamachi , et l’on suit le coteau à droite. jN. O. — 1 kil. Sur le même coteau, jusqu’à passer un affluent du Rio d’Altamachi, qui descend du N. E. N. — 1 kil. On suit un ravin du nouvel affluent en montant. N. N. O. — 3 kil. Sur le coteau à droite de la vallée d’Altamachi, et 2 kilomètres en traversant un nouveau ravin, qui descend à l’ouest. N. N. E. — % kil. Jusqu’à un troisième affluent du Rio d’Altamachi. N. 5 E. — 2 kil. En montant et suivant le bord, du même ravin jusqu’au sommet neigeux de la Cordillère orientale. On voit , au N. O. , deux petits lacs glacés. O- — % kil. En descendant de la montagne, sur un plateau. On voit, à l’est, deux petits lacs glacés, et à l’O. S. 0.^ deux autres plus grands, dans un ravin qui descend au Rio d’Altamachi. O. 15° N. — 1 kil. En montant jusqu’à une autre gorge couverte de neige, formée par un petit rameau transversal. N. N. 0. — 1 kil. De ce sommet à un autre qu’on aperçoit. L’intervalle forme une petite vallée d’où partent, à l’ouest, trois lacs échelonnés, dans un ravin qui descend au Rio dAltamachi, et a lest un seul lac, dont le surplus des eaux descend au N.. E. vers le Rio de Maïca- Monté. N. N. 0. — 2 kil. En descendant et suivant le coteau gauche d’une belle vallée, où sont deux lacs échelonnés, qui forment les sources du Rio de Tutulima. O. ^0° N. — 4 kil. En suivant le même coteau et passant près de deux autres lacs de la même vallée. I N. N. 0. — 1 kil. En descendant toujours, jusqu’à un coude du ruisseau de Tutulima. N. 18° E 3 kil. En suivant le coteau gauche du Rio de Tutulima, en descendant toujours. On voit sur le coteau opposé descendre un petit ruisseau. N. N. 0. — kil. Sur le même coteau. En descendant toujours. La vallée se creuse en un précipice profond. Les montagnes de l’ouest sont plus hautes. N. 5° E. — 3 kil. Sur le même coteau, en descendant. N. 10° 0 kil. Sur le même coteau, en descendant très-rapidement. N. kil. Sur le même coteau, en descendant très -rapidement. En face à l’est, le Rio de Maïca se réunit au Rio de Tutulima. N. N. E. — 1 kil. En descendant sur le même coteau. O* — 1 kil. Idem, iN. — 2 kilomètres de descente des plus rapides (évaluée 2 lieues par les habitans), jusqu’au fond de la vallée, au hameau de Tutulima. (On met deux à trois jours à faire la route de Cochabamba à Tutulima.) De Tutulima à Moleto (pays des Yuracarès). Ea descendant la rivière de Tutulima. ]\ JV. 0. — 3 kil. Entre deux hautes montagnes. N. 0. — 1 kil. Les coteaux sont boisés. 0. — % de kil. La vallée est partout boisée, à gauche descend un ruisseau. 0 0. 1 kil. A droite descend un petit ruisseau. 0, 2 kiL On voit, à gauche, la maison à Aitaswi. 0 _ 1 kil. 1N\ N. E. - 1 kil. io°E. — 2 kil. A droite descend un ruisseau. N. E. — 2 kil. A gauche est le point nommé Tiquipampa. 0. _ 2 kil. Un ruisseau descend de chaque côté. N. N. E. - 2 kil. N. 10° 0. — 3 kil. A un kilomètre descend à gauche un ruisseau. N. 10” 0. - % kil. N. - 6 kil. „ , N. N. E. - 2 kil. A gauche descend et s’unit au Tutulima le Rio dAltamach, et ces deux rivières forment le Rio de San-Pedi illo. En descendant le Rio de San-Pedrillo. E. N. E. — 7 kil. Entre des montagnes escarpées. N. E. - 2 kil. A droite afflue le Rio que j’ai nommé del mal Paso, qui descend du sud. N.-6kil. N. 10“ 0.-2 kil. N. 15° E. — 5 kil. A gauche afflue le Rio de las Peñas , qui descend du S. . N. 10° E. — 5 kil. A gauche s’unit le Rio del Oro, qui descend du S. O. N. 15°0. -4 kil. .ICA 0.-4 kil. A gauche descend le Rio de la Paciencia, qui vient du b. U. N O — 6 kil. A gauche se joint le Rio de las Piedras, qui vient du S. 0. Î;;0_lkil. N. N. 0.-2 kil. N.O.y,N.-2kil. N. '/ 0. - I kil. Jusqu’à son confluent avec le Rio de la Réunion, qui descend du S. E. 'et forme le Rio de las Palmas, dont les eaux courent au N. O. 10° O. Jusqu’à sa réunion au Rio de Choquecamata , où il prend le nom de Rio Moaia, affluent du E. S. E. - 7 kil. En remontant le Rio de la Réunion, qui descend du S. E. Je laissai la rivière, passai sur l’autre rive et commençai a gravir le coteau. N. — 4 kil. En gravissant la montagne de la Réunion jusqu’à sa crête. En suivant la crête de la montagne. N.E.y, N.- /. kil. N. E.- 2 kil. N. E. y, E. - 4 kd. E. '/ S. - 1 kil. , , E.y s. - 'L kil. Jusqu’au sommet du pic le plus élevé de la chame de Sejeruma, ' qui court N. E. Je relevai de ce point la jonction du Rio de San-Pedrillo et du Rio de la Réunion, à l’O. 10° S. - Un autre sommet de la même montagne au N. E. y N. — Il en part un rameau, celui à'Icho, que je suivis. ■ “T" ,'i •••" , ■ m. ( 215 ) En descendant la crête de la montagne. N. N. E. — 1 kil. Du rameau d’Icho. N. N. E. - 4 kil. Idem. N. N. E. ;( E. — 3 kil. Ces montagnes sont couvertes de forêts. N. N. E. — En suivant une crête découpée en sommités boisées. N. E. — 2 kil. Idem. N. — 2 kil. Idem. ]\. — 1 kil. Idem. Ce point se nomme Taruriuma. En suivant une crête découpée en sommités boisées. E. N. E. - 1 kil. E. N. E. - 3 kil. N. E. - 2 kil. N. N. E. - 1 X kil. N. N. E. - 2 % kil. N. iN. E. — IX kil. Descendu jusqu’au Rio d’Icho ou Sécuri, en laissant la côte à gauche. E. N. E. — 4 kil. Passé le Rio d’Icho, gravi la côte dilñesama, qui court N. N. E., et descendu de l’autre côté jusqu’au Rio d’ Iñesama , qui vient du sud. J\. N. E. — 2 kil. En descendant le Rio d’ Iñesama. Au milieu de la forêt. ^ E. N. E. — 2 kil. Idem, jusqu’à une maison d’indiens yuracarês. N. N. E. — 1 kil. Suivi le coteau de la rive droite du Rio Iñesama. N. — 2 kil. Descendu de nouveau à une maison d’indiens, près du Rio Iñesama. E. N. E, — 2 kil. Laissé le Rio Iñesama à gauche, et traversé la forêt jusqu’au confluent du Rio Solotosama et du Rio Moleto , qui descendent du sud. S. S. E. — 1 kil. En remontant le Rio Moleto, qui vient de l’E. S. E. L. — 1 kil. jusqu’au hameau de Moleto, habité par des sauvages Yuracarês. D’après les renseignemens que j’obtins d’un commerçant de Cochabamba, interprète des Indiens yuracarês, il y aurait, de Moleto au Chaparé, où j’ai passé en remon- tant de Moxos à Cochabamba i, les rivières suivantes : A 6 lieues, le Rio de Yaniyuta ou Isasasi; à 1 lieue, le Rio Coicuta ou Isasasisarna; à 6 lieues, le Rio Isiboro ; à 4 lieues, le Rio Sinuta; à 2 lieues, le Rio Samucébété; à 4 lieues, le Rio Iteramasama 1 ^ lieue, le Rio Malamucu; à 5 lieues, le Rio Chipiriri;^ 5 lieues, le Rio Chaparé. Toutes ces rivières descendent de la Cordillère du Paracti ou Ségé- Ruma, et sont des affluens du Rio Sécuri, que nous verrons successivement s’y réunir lorsque nous descendrons cette rivière. A 1 kilomètre à l’est de Moleto coule le Rio Ipiichi, qui descend également de la Cordillère. De Moleto , en pirogue, jusqu’à Trinidad de Moxos. Je revins au confluent du Rio Solotosama et du Rio Moleto, et je descendis, en sui- vant les rumbs indiqués ci -après. Comme la navigation était constamment entravée par le manque d’eau, je ne puis évaluer qu’approximativement les distances. X En descendant le Rio Moleto jusqu’à son confluent avec le Rio Iñesama, qui descend à gauche. N. ( 2'14 ) E. _ % de kil. En descendant le Rio Moleto jusqu’à son confluent avec le Rio Ipuchi , qui vient à droite. De ce point on voit une montagne nommée Irunrama, au . . En descendant le Rio Moleto. N. _ 1 kil. Un ruisseau descend à gauche. Ici s’achèvent les collines de droite. N. 15" 0. — X N 20" O. 4 kil. Les collines de gauche sont toujours élevées. N. 15° E. — 2 kil. Jusqu’au confluent du Rio Icho ou Sécuri, qui descend de gauche. La rivière prend alors le nom de Rio Sécuri. On voit, à gauche, un mamelon e colline, et à droite un plus élevé au N. N. E. O. % kil. En descendant le Rio Sécuri, au milieu de la foret. N. N. E. 1 kil. Idem, jusqu’au port ô^Icho. ]\. O. 1 kil. Dans la forêt jusqu’au hameau d Icho, habité pai des sauvages ui acares. ' Je revins ensuite au port d’Icho, où commence réellement la navigation. Comme je n’avais que trois rameurs non expérimentés, j’évaluai les distances a raison de 60 minutes de marche par 4 kilomètres. 1.'" Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. E. 15" N. — 15 min. On passe un rapide. E. 12 min. Les deux rives sont boisées; un autre rapide. N. O. 10" O. — 12 min. On passe un rapide. Pi. N. E. 15 min. On voit une petite île. E. N. E. — 20 min. Ici s’achève la colline de gauche; elle est au S. S. O. E. 10 min. Tout le terrain ensuite est horizontal. PÍ.E.X E.— 15 min. E. N. E. — 10 min. 2.® Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. E. — 23 min. N. O. — 10 min. N. E. X E. — 18 min. E. S. E. — 10 min. N. X E. — 8 min. S, E. — 10 min. On voit une montagne au S. O. 5° S. E. 10 S. — 10 min. N. 5" E. — 30 min. E. N. E. — 9 min. N. X E. — 20 min. S. E. 10° S. — 16 min. N. E. — 15 min. E. S. E. — 10 min. pj p^, E. — 6 min. Les rives sont toujours bordées de forêts. N. E. X E. — 27 min. E. Pi. E. — 21 min. S. E. — 8 min. N. — 12 min. E. N. E. — 9 min. Pi, X E. — 11 u)in. N. E. 5" N. — 38 min. S. E. 1 0° S. — 1 5 min. Un ruis- seau moyen descend à droite. N. E. 15° E. — 12 min. S. E. — 6 min. Pi. — 20 min. E. 10" N. — 25 min. N. E. — 10 min. E. 10“ S. — 13 min. 3.° Journée sur le Rio Seciiri, en Pi. O. — 25 min. N. 15 E. 10 min. E. Pi. E. — 21 min. Les rives S. E. — 7 mm. sont toujours boisées. N. 10° 0. — 15 min. le descendant. E. N. E. — 24 min. S. — 17 min. ]\[ Pi, E. — 16 min. N. E. 5° N. — 24 min. S. E. — 18 min. IN. — 18 min. N. E. % N. — 1 1 min. S. E. E. — 5 min. ( 215 ) N. 4” 0. — 19 min. S. E. — 14 min. N. 0. — 24 min. E. N. E. — 12 min. N. 0. — 15 min. E. 15" N. — 18 min. N.N.O— 14. min. N. E. — 20 min. S. E. E. — 10 min. 4.^ Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. N. N. E. — 9 min. S. — 20 min. E. 3° S. — 17 min. N.E. 15“ N. — 15 min E. y S. — 9 min. E. N. E. — 12 min. S. E, — 18 min. S. 0. — 10 min. S. E. y E. — 10 min. E. N. E. — 5 min. S. y 0. — 8 min. E. S. E.. — 18 min. N. y 0. — 13 min. E. N. E. — 8 min. E. N. 16“ 0. — 27 min. N. E. 12° E. — 13 min. N. — 14 min. O. S. 0. — 11 min. N. — 9 min. N. y E. — 12 min. E. 15° S. — 15 min. ]\. 0. 18° 0. — - 16 min. N. E. y N. — 8 min. S. E. — 9 min. N. 10° 0. — 8 min. E. — 5 min. N. N. 0. — 10 min. E. N. E. — 21 min. N. 0. — 4 min. E. S. E. ^ — 7 min. N. E. y E. — 9 min. E. — 9 min. N. E. 5“ N. — 14 min. N. E.y E. — 15 min. S. S. 0 12 min. S. y 0. — 9 min. N. E. — 8 min. Un ruisseau afflue à gauche; il des- cend d’un lac. E. S. E. — 24 min. N. N. 0. — 11 min. 0. N. 0. — 9 min. S. E. — 12 min. On voit à droite le confluent du Rio Famjwia. Cette rivière se forme, plus haut, du Rio Yaniyuta el du Rio Coïcuta, dont nous avons parlé; le premier le plus au nord. 5.“ Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. N. 25° E. — 16 min. E. S. E. — 13 min. N. 15° E. — 18 min. N. 5“ E. — 13 min. S. S. E. — 6 min. N. y E. — 11 min. E. y N. — 10 min. N. y 0. — 15 min. E. 5“ S. — 7 min. N. 30° E. — 24 min. N. 30° 0. — 18 min. N. N. 0. — 14 min. N. N. E 20 min. O. N. 0. — 25 min. ]N. y 0. — 24 min. Les rives N. O. y 0. — 17 min. sont assez basses et hoi- E. — 15 min. N. N. 0. — 11 min. sees. E. 15° N. — 9 min. N. 10°O. — 11 min. N. E. — 6 min. N. 15° 0. — 18 min. N. E. 6“ E. — 22 min. N. N. 0. — - 18 min.' N. y E. — 8 min. N. N. E. — 15 min. O. ^ — -4 min. N. N. E. — 24 min. N. 0. 5° N. — 1 1 min. E. S. E. — 8 min. E. S. E. — 7 m. Un petit ruis- N. E. y N. — 5 min. seau débouche à droite. S. S. E. — 10 min. N. N. E. — 13 min. N. N. E. — 25 min. O. 10“ N. — 10 min. N. 0. — 20 min. E. N. E. — 11 min. 6.“ Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. N. N. 0. — 10 min. S. E. — 5 min. N. E. y N. — 28 min. N. o. - 12 min. N. E. — 10 min. O. — 5 min. Un l’uisseau dé- bouche à gauche. N. N. E. — 8 min. O. N. O. — 13 min. N. E. % E. — 20 min. N. 0.¿ N. — 13 min. N. IN. E. — 10 min. ]>}. — 6 min. O. — 11 min. N. E. — 20 min. ( 216 ) N. E. E. — 16 min. N. E. — 12 min. E. /4 N. — 12 min. N. 3° O. — 15 min. O. 12° N. — 20 min. N. E. — 22 min. O. N. O. — 8 min. N. N.E.— 10 min. Un grand ruisseau à gauche. N. O. — 15 min. N. E. — 12 min. Un petit ruisseau à gauche. S. E. — 6 min. N. E. — 10 min. E. X N. — 15 min. N. — 13 min. S. E. — 13 min. N. — 16 min. O. 10° N. — 10 min. E. N. E. — 18 min. O. N. O. — 7 min. N. E. — 16 min. 7.° Journée^ Sur le Rio Sécuri, en le descendant. E. N. E. S. E. S. E. — 18 min. — 18 min. S. E. — 12 min. — 6 min. N. — 18 min. N. — 14 min. S. E. — 6 min. N. — 20 min. E. N. E. — 8 min. N. O. ’/4 O. — 22 min. E. — 24 min. N. O. /4 O. — 22 min. E. — 24 min. N. /4 E. — 15 min. ÎV. E. — 7 min. Un ruis- E. 30° N. — 18 min. seau assez large débouche N. E. 15 min. à droite. S. E. — 9 min. E. S. E. 10 min. On voit un lac sur la rive gauche. 1^’ 10° 0.-6 min. Jusqu’au confluent du Rio Isiboro , bien plus considérable que le Sécuri. 11 vient du S. S. E. et reçoit, dans son cours, toutes les rivières comprises à l’E. entre le Rio Coicuta et le Rio Chaparé. En descendant le Rio Sécuri , alors très-large. ]\. O. — 13 min. E. — 26 min. N. E. 10° N. — 16 min. N. — 4 min. O. N. O. — 22 min. 8.° E. — 20 min. O. — 22 min. E, N. E. — 16 min. N. O. — 18 min. N. N. O. — 11 min. O. S. O. — 10 min. N. 25° E. — 37 min. E. — 23 min. O. 27° N. — 39 min. N. N. E. — 16 min. S. O. — 10 min. N. O. — 12 min. E. 25° N. — 18 min. N. O. — 11 min. O. S. O. — 10 min. Journée sur le Rio Securi, en le descendant N. — 20 min. E. — 35 min. N. 20° O. - 24 min. E. — 20 min. E. — 10 min. S. — 10 min. E. N. E. — 9 min. N. O. — 48 min. N. E. — 36 min. N. O, '/4 O. — 16 min. E. N. E. — 10 min. N. 25° O. ^ — 20 min. S, O.— 14 m. Un ruisseau N. E. moyen déboucheàgauche. 3.3 min. A gauche N.N.E se réunit le Rio Imama- sama ou Sinuta. ]\. — 9 min. Un petit ruisseau arrive à gauche. O. — 14 min. N. 30° E. — 23 min. N. 30° O. — 18 min. 14 min. N. *- 12 min. O. 30" N. - 9 min. ÎN. E. — 27 min. O. N. O. - 30 min. i\. 15" E. - 43 min. ÍN. 5" E. — 28 min. N. — 13 min. N. IV. O. -17 min. N. O. — 22 min, S. S. O. ^ — 12 min. 9. Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. N. 30° E. — 30 min. E. — 15 min. N. N. E. — 18 min. O. 5" N. — 18 min. N. E. — 22 min. N. 15" O. — 12 min. N. E. — 13 min. N. 10° O. — 22 min. E. — 18 min. E. 25° N. — 18 min. N. 10° E. — 9 min. O. — 25 min. N. 30" E. — 16 min. E. — 20 min. N. N. O. 25 min. Les bois pa- raissent moins larges sm- ses rives. J\. E. — 20 min. 10. Journée sur le Rio Sécuri, en le descendant. O. — 15 min. N. N. E. — 12 min. E. — 1 1 min. N. O. — 22 min. E. N. E. — 30 min. N. O. '/^ O. — 60 min. N. E. — 13 min. N. 25° O. — 20 min. E. 25° S. — 29 min. N. E. — 20 min. S. E. 10° E. — 23 min. N. E. — 17 min. N. O. — 20 min. E. N. E. — 30 min. S. — 10 min. N. E. — 31 min. Là j’entrai dans le Mamoré, au-des- N. N. O. — 20 min. sous de Loreto, et je le descendis (voyez cette route déjà décrite page 202) jusqu’à Trinidad de Moxos. ttÜttt Voyage de Trinidad de Moæos à Santa-Cruz de la Sierra, en remon- tant le Rio Mamoré , le Rio Sara et le Rio Piraj. ' De Trinidad je me rendis, par terre, à Loreto, et de cette mission à son port. Là, je m’embarquai sur des pirogues et je remontai de nouveau le Mamoré jusqu’à son con- fluent avec le Rio Sara, que j’avais laissé à gauche dans mon itinéraire, en remontant à Cochabamba (voyez cet itinéraire pages 203 et 204). Je vais donc reprendre la suite de mes observations , en entrant dans le Rio Sara. Les distances sont évaluées à raison de 60 minutes de marche pour 4 kilomètres. 1. Journée sur le Rio Sara, en le remontant-. S. E. — 16 min. N. E. — 18 min. S. S. E. — 13 min. Un ruisseau débouche à gauche; il descend d’un lac temporaire. E. 15° N. — 13 min. Les rives du Rio Sara sont boisées. S. X O. — 17 mm. E. /, N. - 16 min. S. O. X S. — 14 min. E. -19 min. E. S. E. — 13 min. 1. Voyez Partie historique, t. III, p. 251 et suiv. 2.' JoüBNÉE sur le Rio Sara, en le remontant. S. S. E. — 19 min. E. N. E. — 8 min. S. S. E. — 33 min. E. — 9 min. ]\. — 10 min. S. E. — 18 min. E. _ 33 min. E. 25*" N. — 22 min. S. 15“ E. — 19 min. E. 25° S. — 30 min. E. N. E. — 8 min. E. 10° S. — 6 min. S, 7° 0. — 21 min. E. N. — 17 min. S. S. E. — 12 min. N. N. E. — 18 min. E. S. E. — 7 min. 10 min. 18 min. ]\. N. E. — 17 min. S, E. — 29 min. E. — 17 min. A gauche débouche le Rio Maravo , qui vient des plaines si- tuées à rO. de Guarayos. S. — 37 min. 0. S. O. — 20 min. S. 18° 0. — 21 min. E. S. E. — 21 min. S. E. — 24 min. E.N.E.-9m.Unruisseauassez IN. 5“ E. fortvientseréuniràgauche. E. N. E. 3.° Journée sur le Rio Sara, en le remontant. E 30° N -1? min. E. S. E. — 28 min. S. /, O. — 21 mm. e' .4 S. - 16 min. Jusqu’au confluent du Ko Ibabo ou Vapacam, le même qu, passe à Pampa Grande (voyez p. 158). 10° E. — 23 min. S. S. E. 26 min. S. — 8 min. E. N. E. — 19 min. E. — 12 min. S. /4 E. — 15 min. E. S. E. — 19 min. S. S. E. — 10 min. E. 15° S. -17 min — 10 min. En contournant ’ un détour. E. S. E. — 18 min. E. 25° N. — 9 min. E. 35° S. — 12 min, N. E. — 15 min. S. 30° E. — 30 min. N. E. — 12 min. E. % S. — 12 min. S. E. — 14 min. N. /4 0.— 12 min. N. E. — 15 min. E. 30° N. — 16 min. E. 30° S. — 8 min. E. — 40 min. N. E. — 6 min. 4.° Journée sur le Rio Sara et le Rio Piray. E 27° N. 17 min. En remontant le Rio Sara. S. E. — 20 min. Idem, idem. E. N. E. — 18 min. Idem, idem. • , r,- c s s E - 8 min. Eu remoutant au confluent du Rio Pira,. Je laissa, le R.o Sara , qu. , sous le nom de Ko Grandi, descend au sud de Santa-Cruz (voyez, p. 162). et je l’emontai le Rio Piray. Eu remontant le Rio Piray. S. S. E. — 10 min. E. — 15 min. E. S. E. — 7 min. E. N.E. — 10 min. S. S. O. — 15 min. E. N. E. — 18 min. S. /4 E. — 10 min. E. 30° N. — 16 min. JN. N. E. — 6 min. E. 25° S. 20 min. Les rives E. 35° S. — 20 min. sont toujours boisées. S. S. 0. — 28 min. E. S. E. — 38 min. S. — 8 min. S. E. — 12 min. E, — 14 min. E. 30° S. — 10 min. S. 0. — 25 min. E. 5° s. — 17 min. S. S. E. — 5 min. 0. 10° S. — 12 ajin. S. S. O. — 24 min. E. — 6 min. S. — 13 min. E. — 4 min. S. 10° 0. — 8 min. ( 219 ) 5.° Journée sur le Rio Piray, en E. S. E. — 18 min. S. 0. — 16 min. S. E. — 28 min. S. E. — 18 min. E. S. E. — 16 min. S. Si E. — 15 min. N. N. E. — 40 min. E. S. E. — 20 min. 6.° Journée sur le Rio Piray, en E. S. E. — 24 min. S. S. E. — 7 min. S. 0. — 12 min. E. S. E. — 8 min. S, '/^0 8 min. E. — 30 min. N. — 14 min. E. S. E. — 10 min. S. S. E. — 13 min. N. N. E. — 20 min. E. — 20 min. S. S. E. — 10 min. E. N. E. — 20 min. IN. N. E. — 8 min. E. — 16 min. S. — 12 min. S. — 15 min. S. E. — 5 min. N. N. E. — 10 min. E. — 15 min. S. S. 0. — 12 min. S. E. — 14 min. N. — 14 min. S. E. — 1 5 min. S. S. E. — 20 min. E. — 14 min. S. E. — 10 min. N. N. E. — 10 min. N. — 10 min. E. — 25 min. E. 30° N. — 30 min. E. 10° S. — 10 min. S. S. E. — 6 min. N. E. — 6 min. S. S. E. — 10 min. E. 10° S. — 22 min. S. S. 0. — 38 min. S. S. 0. — 9 min. S. S. E. — 10 min. N. E. — 10 min. 7. ° Journée sur le Rio Piray, en S. 0 15 min. E. N. E. — 12 min. S. 10° 0. — 20 min. On obligé de franchir rapide. O. N. 0. — 24 min. S. 0. — 18 min. S. E. — 14 min. S. — 12 min. S. S. E. — 14 min. E. S. E. — 12 min. 8. ° Journée sur le Rio Piray, en E. 17° S. — 20 min. N. E. — 12 min. E. S. E. — 24 min. E. 5° S. — 16 min. N. E. — 8 min. le remontant. N. N. E. — 25 min. E. N. E. — 25 min. S. S. E. — 13 min. E. 20° S. — 30 min. S. S. 0. — 11 min. S. 30° E 16 min. N. N. E. — 4 min. le remontant. S. S. E. — 6 min. E. N. ^ — 36 min. N. 10° 0. — 8 min. E. — 17 min. S. 30° E. — 11 min. S. — 10 min. E. 1 0° N. — 15 min. S 10 min. E. — 8 min. O. 30° S. — 10 min. S. E. — 24 min. le remontant. S. 0. — 26 min. S. — 8 min. est E. — 8 min. un S. E. — 6 min. O. — 8 min. S. E. — 28 min. S. 0. — 9 min. S. — 10 min. E. — 26 min. S. S. 0. — 8 min. le remontant. S. S. E. ■ — 24 min. Un fort rapide à passer. S. 0. — 29 min. E. — 14 min. S. E. — 12 min. ( 220 ) N. N. E. — 6 min. S, E. — 22 min. E. N. E. — 6 min. S, 10° E. — 24 min. E. 35° S. — 30 min. E N. E. — 8 min. S. E. — 14 min. S. -18 min. E.lN.E.-14min. g g E _ 14 m. Un ruisseau S. S. E. — 12 mm. débouche à gauche. S. — 6 min. S. E. — 12 min. S. — 9 min. E, — 6 min. O. S. 0.— 14 min. S. E. — 8 min. E. 30° N. — 7 min. S. S. E. — 12 min. E. — 26 min. Un ruisseau très -petit afflue à droite. N. 0. — 22 min. N. IS. E. — 10 min. 9.° JoURNéE sur le Rio Piray, en le remontant. E. — 6 min. Un saut ou ra- S. — 12 min. pide élevé à franchir g_ 30° E. — 8 min. Idem. S. 0. — 8 min. Idem. E. N. E. — 12 min. S. S. 0. — 12 min. E. N. E. — 8 min. S. 10° 0. — 10 min. E. — 10 min. N. N. E. — 10 min. S. E. — 12 min. S. /4 E. — 1 1 min. N. E. — 10 min. g g __ 10 min. Un saut ou rapide éleve a franchir, g. _ 8 min. S. — 30 min. S. 35° 0. — 12 min. E. 30° S. — 27 min. N. E. — 4 min. S. 5° E. — 6 min. N. N. E. — 4 min. S. 30° E. — 15 min. g, 0. — 6 min. Un ruisseau débouche à gauche. g 5°0. — 18 min. Un grand ruisseau descend à droite. g 10° E. — 16 min. S.E.— 1 2 m. Ici laforêtreprend. g. g. E. — 15 min. Idem. g, E. — 15 min. Idem. E. S. E. — 18 min. 10.^ Journée sur le Rio Piray, en le remontant. Les bois cessent; la rivière coule dans la plaine inonde^e. g 0 10 min. E. 18 min. s' _ 15 min. E. N. E. - 12 min. S. — 24 min. Un ruisseau dé- N. E. 12 mm. bouche à droite. E. 10 mm. S.S.E. -12min. S.E.— 15 min. pcn_l9min S. S. 0. — 4 min. I' E. i 12 miu. On passe un saut élevé; le Rio de Palometas débouche a dro.te. au milieu d’un marais. 11.' Journée sur le Rio Piray, en le remontant. g g E - 15 min. E. 30° N. - 15 min. S. E - 15 mm. g. E. — 12 min. Pampa; on franchit un grand saut ou rapide. S. 30" E. 6 min. Idem; idem. < — ÎO min Idem; idem. Un ruisseau débouche à droite. s', 5» E 6 min. I Base mesurée : 4848 varas espagnoles. 1.’^' Station à l’extrémité N. de la base : u s Relèvement à la pointe O. de Illimani • ^ Relèvement à la pointe E. de Illimani Angle à l’horizon à la pointe 0. de IRimani ....... 14 . Angle à l’horizon à la pointe E. de Illimani L’ébullition de l’eau dans un vase d’argent a donné . . . • 189° 35 (therm. de Fahrenh.). ‘i.° Station à l’extrémité S. de la base : Relèvement de la pointe 0. de 1 llimani ^0 ^ ( Angle à l’horizon de la même pointe ^ ^ , Relèvement de la pointe E. de 1 llimani E. 5 . 1 fi' Angle à l’horizon de la meme pointe Le calcul a donné de distance, entre la première station et la pointe 0. de l’Ilimani , 55,559 varas espagnoles, qui font 47,114 mètres (47 kilomètres 114 mètres) ou 8,4 lieues marines (de 5,555 ,5). 1. ”° Montagne au nord de V llimani. ^ E 4° N. 1. ^° Station. Relèvement ' E 13° N. 2. ° Station. Relèvement . 2. ' Montagne au nord de l llimani. > ° E 34° N. 1." Station. Relèvement 3.° Móntame au nord de Vllimani ou Guaïna Potosí. ^ N 8° O 1. ’° Station. Relèvement I I •> • ... 4° 1 8 Angle a 1 horizon ” N 6° 30' 0. 2. ° Station. Relèvement ^ ^ Angle à l’horizon 4 24 . H résulte que l’angle est trop aigu pour donner une distance angulaire. De la station intermédiaire, à 2592 varas de l’extrémité nord, le Nevado de Sorala est au N. 35° 0. Le bourg de Viacha reste au S. 36° 0. de la première station. ( 259 ) V ojage au lac de Chucuito ou de Titicaca. * De la Paz à Tiaguanaco (14 lieues de pays). On remonte de la Paz sur le plateau et là commence l’itinéraire. O. 10" S. — 6 kil. Sur le plateau, en passant un ruisseau, qui vient du N. E. et se dirige au Rio de Filaque. O. 15° S. — 13 kil. Sur le môme plateau, en passant un nouveau ruisseau, qui vient former le Rio de Laja, et le longeant jusqu’au bourg de Laja, situé au sud de la rivière. O. 15" S. — 1 kil. Jusqu’au Rio de Filaque, qu’on suit entre deux collines. O. 30" S. 12 kil. En laissant la rivière à droite et traversant une plaine jusqu’au Rio Colorado, qui court à l’ouest, pour se réunir au Rio de Vilaque , affluent du lac de Chucuito, et montant au sommet d’une colline dirigée de l’est à l’ouest. O. — 3 kil. En descendant de la colline et la longeant au sud, jusqu’au bourg de Lloco- lloco , situé dans une étroite vallée, où coule un ruisseau. O, 10" ]\. — 12 kil. En suivant la même vallée jusqu’au bourg de Tiaguanoca. — A 2 kilom. une colline, qui était au sud de Lloco-lloco, cesse, et la vallée prend une largeur de 6 kilom., où coule le Rio de Tiaguanaco , qu’on passe avant d’arriver au bourg, célèbre par ses antiquités. De Tiaguanaco, je relevai l’Ilimani à l’E. 6" N. — Le Rio de Tiaguanaco suit à Î’O. 2°S. 9 kilom. jusqu’au lac de Chucuito , où il se jette. De Tiaguanaco à Aygacki ( 7 lieues ). ]\. 18° E. — 2)/ kil. De Tiaguanaco, je gravis au sommet de la colline qui borne la vallée au nord. Je m’établis sur un point culminant et je relevai : l’Ilimani est à l’E. 4° N. Dans mes Itinéraires , et dès-lors dans ma carte spéciale du lac de Chucuito ou Titicaca , qui n’en est que la réduction pure et simple, sans aucun changement, la forme du lac de Chu- cuito diffère quant à sa largeur, N. et S., de ma carte générale de Rolivia, où j’ai discuté de nouveau tous mes matériaux. Cette différence, qui ne change lien aux détails, mais qui modifie beaucoup l’extension du lac, provient d’une seule erreur. Je n’avais pas pu rattacher mon triangle mesuré près de la Paz sur l’Ilimani, à la distance réelle de cette base à la montagne du Nevado de Sorata. 11 en est résulté que la distance que j’ai donnée entre cette base et Tiaguanaco, est tout à fait approximative et se trouve beaucoup trop courte. Cette erreur a nécessairement raccomci la distance N. et S., comprise entre Tia- guanaco et le Nevado de Sorata, et a déterminé la différence que je viens de signaler, lour rétablir les choses telles qu’elles doivent être, il suffira d’éloigner Tiaguanaco de la Paz de 10 kilom. de plus que sur ma carte du lac de Titicaca, et dès-lors toutes les distances comprises entre ce bourg et le Nevado de Sorata, deviendront plus grandes 1. Voyez Partie historique, t. III, p. 336 et suiv. ( 240 ) et donneront au lac l’extension qu’il doit avoir. Cette digression m’a paru necessaire pour expliquer les différences qui existent entre mes deux cartes. De mon observatoire je relevai les points suivans : Le Nevado de Sorata , au nord. Le bourg de Taraco, situé à l’extrémité ouest de la colline sur laquelle j’étais, est a l’ouest, à 10 kilom. - Le bourg de Haaqui, situé près du bord du lac, au pied du versant nord d’une colline qui borne au sud la vallée de Tiaguanaco, est au b. O. Entre Taraco et Huaqui les rives du lac forment une profonde baie. - La sortie du Desaguadero est à l’O. S. O. On compte 4 lieues de route de Tiaguanaco à Huaqui ' et 4 de Huaqui au Desaguadero, en tout 8 lieues ou 32 kilom. Je n’ai porté dans ma carte du lac, en réduisant les distances, que 27 kilom. entre ces deux points. Ces distances sont peut-être encore trop réduites. - Une montagne sur la côte occidentale du lac, est à l’O. 1 T N. - L’île de Chiqué, de l’autre côté du lac, est a lU. 35 i\. — Le détroit de Tiquina, qui communique d’un lac à l’autre, au N. O. 5 N. — Lextie- mité ouest de l’île de Qaebaya au N. 30“ O. - Une montagne de la chaîne méridionale de la vallée de Tiaguanaco, est au S. 18 E. N. 15° E. - 6 kil. En descendant la colline, 2 kilom. jusqu’au ravin de Lacaya, qui descend du N. O. vers le lac de Chucuito. N. E. - % kil. En gravissant une autre colline jusqu’à son sommet, d’où je relevai le bourg d’Aygacbi au N. N. E. ■’ a jyj E. — 12 kil. On descend 2 kilom. jusqu’au hameau de Lacaya, situe au pie de la colline; de là jusqu’à Ajgachi , on suit une belle plaine, en longeant a 2 kil. les bords du lac, qui , entre la pointe de Taraco et Aygaohi , forme une pro onde baie — 4 kilom. plus loin on traverse le Rio Colorado, forme du Rio i aque et du Rio Colorado (voyez page 239) et qui se jelte dans le lac de ChucuUo a 2 kilom. à TO. —  5 kilom. ou passe encore le Rio de Laja (voyez page qui fournit les eaux au lac de Chucuito, à 2 kilom. à l’O. - 1 kil. On trouve le bourg d’Aygachi , silué au pied du revers méridional d’une chaîne de collines dirigée E. et O. , et s’étendant jusqu’à Laja. Eûccursion dans lila de Qaebaya, yj, O. '/0.-6 kil. 2 kilom. en longeant le bord du lac, au pied de la colline dAy- cachi - 2 kilom. en .suivant la pente même des contre-forts de la colline, qui viennent former de petits caps au bord du lac , jusqu’à un isthme large d’un demi- kilora., où l’on voit, de chaque côté, le lac. En traversant ce détroit, on trouve le village de Yaï, adossé à une colline qui est à l’ouest et forme une ‘ — 1 kil. On traverse la presqu’île, dont le grand diamètre S. S. O. et N. . • ( | et l’on trouve un détroit large de 100 mètres, qui sépare la côte ferme de 1 ,1e ô; Amasa, la plus g, ande de toutes. - On remonte ensuite le coteau de l’ile mon- tagneuse d’ Amasa jusqu’au point d’où l’on découvre Aygach,. 1. Ce bourg est placé dans ma carte du lac beaucoup trop près de Tiaguanaco. ( 24-1 ) O. N. O. — í kil. En montant la colline, alors dirigée presque N. et S., et descendant de l’autre côté jusqu’au lac. O. N. O. 10° N. — X kil. En descendant toujours jusqu’à la côte méridionale de l’ile. O. — 1 X kil. Suivant la côte méridionale, très-découpée de pointes, de petites baies; on voit encore de petites îles coniques. N. O. X N. — 1 X kil. En suivant la même côte. De ce point, l’extrémité sud de l’île de Quebaja est au S. O.; deux petites îles se voient dans l’intervalle. S. O. — X kil. Dans un isthme large de moins d’un demi - kilomètre , qui sépare l’île d’Amasa de l’île de Tirasa. O. N. O. — 1 'X kil. sur l’isthme. O. — 3 kil. Jusqu’à l’extrémité de l’ile de Tirasa, à une ferme. O. 15° N. — 1 kil. En passant le détroit qui sépare l’île de Tirasa de l’île deQuebaya, jusqu à la cote occidentale de celle-ci. Je pris sur ce point les relévemeos suivans: A 1 extremite de 1 île Pariti au sud (6 kil.j. — L’île Taquin à son extrémité occi- dentale. à l’O. 12° N. — La petite île de Suriqué à l’O. 5° N. -L’île de Pacu à l’O. 20" N. — Une montagne élevée de l’isthme de Copacavana , à l’O. 15° S. — Je revins ensuite à la ferme de l’île de Tirasa. ->i. N. E. — 1 kil. Je suivis la côte septentrionale de l’île de Tirasa, et je relevai de ce lieu les points suivans : — Une sommité de l’isthme de Capacavana, à l’O. 15° S. - L’extrémité E. de l’île de Pacou, l’une des îles Taquiri , au N. O. 18° O. — C’est en même temps la direction du détroit de Tiquina. ■ — Le Nevado de Sorata est au N. 9° E. — Le bourg de Guarinas de l’autre côté du lac, au N. 35° E. — L’extrémité du cap nord de l’île d’Amasa, à l’E. N. E., à la distance d’environ 5% kilom. E. — 5X kil. En faisant un grand détour, pour contourner l’isthme de Tirasa jusqu’à moitié du cap de l’île d’Amasa. E. S. E. — 1 kil. 300 m. On traverse la colline qui forme le cap avancé au nord de lile d’Amasa, et l’on suit la côte jusqu’au hameau de Patapatani , ùXué sur les rives mêmes au pied de hautes collines. De ce point le cap avancé de l’extrémité E. de l’ile d’Amasa, est à l’E. 10° S. — Le cap de la terre ferme, qui forme l’autre côté du détroit de l’île d’Amasa , est à l’E. 8° — L’ilimani à l’E. 10° S. — Le bourc^ de Guarinas au N. 2“ E. — Le Sorata au N. 2° E. N. 2° E. — 15 kil. Je m’embarquai à Patapatani, sur un bateau de joncs, et je tra- versai le lac jusqu’au bourg de Guarinas, situé à 1 kilom. du rivage, au pied occi- dental d’une haute colline dirigée au S. E. 5° E. Je gravis la montagne à l’E. 19“ S. 1 kil., et de ce point élevé, je relevai tous les points visibles. — Le bourg de las Penas à 1 E. 10° S., à 12 kil. — Le bourg de Pucarani au S. E. 5° S., 24 kilom. au pied septentrional de la chaîne qui s’étend aux îles d’Amasa, etc. — La pointe de la côte ferme, qui forme l’entrée du détroit d’Amasa, est au S. 8° E., à 17 kil. L intei valle entre cette pointe et Guarinas forme un vaste golfe où descendent le Rio Batailla, à 1 0 kil. de Guarinas , et de ce côté de la colline d’Aygachi , le Rio Seguenca, qui passe à Pucarani. — L’extrémité de l’île de Quebaya au S. 35° O. — La petite m . 2/ partie. * rr D 1 ( 242 ) ile au S. 40“ O. - Une des extrémités de la grande ile de Taquin au S. 35° O. - La pointe la plus éloignée de la côte sud du lac, a 10. 28 S. - à l’O. 23° S. - Une pointe bien plus près encore, nommée Masani, a 1 U. 55 a. La montagne nommée Jipi, qui domine une chaîne à l’O. 17° N. — [Une autre montagne plus rapprochée au N. O. 8° N. - Le bourg A^Achacaché pa^ait etre au N. 32° O. - Le Nevado de Sorata est au N. 2° E. - Le Guama Potosí, a IE. 1 32° O. — 13 kil. En partant de Guarinas on suit, pendant 4 kiL, le pied des collines de Guarinas. On entre ensuite dans une petite vallée qui conduit au bourg d’Acha- caché, situé dans la vallée de ce nom, au pied méridional de petites collines tra- jJ^rm’^ablir sur le sommet d’une de ces collines, situées à un demi-kilomètre à TE. 12° N., et je relevai les points suivans : - Une chaîne de montagnes est au su , nui s’étend de l’est à l’ouest entre les deux parties du lac. De ces montagnes , le n. est au S. 23° O. , à 7 kil. environ de l’autre côté de la vallée d’Achacaché. La montagne n° 2 est à l’O 21° S., à 11 kil. — Une autre montagne à l’O. H" S. Un mamelon a l’ouest; l’extrémité de la côte sur le lac à l’O. 2° N. De ce point, le lac forme un très- profond sinus vers Achacaché , et dans le fond de ce sinus , vient se jeter le Rio d Acha- caché, à l’O. 18° N., à 5 kil. — Cette rivière se forme d’un bras qui descend au su de la colline, et d’un autre appelé Rio Moja-aguira, qui descend au nord de la colline. Ces deux bras se réunissent à 2 kil. à l’O. 19° N., à l’extrémité de la colline. - La colline s’étend en s’élevant au S. 55° E. - Une petite montagne sur le versant du Nevado de Sorata est à l’E. 4° N. , à 8 kil. environ. L’ilimani est a l’E. 26 S. - Le Guama Potosi à l’E. 1 3° 30' S. - Le Nevado de Sorata au N. 20° E. -- Dans le lac , sur la cote méridionale, on voit trois pointes : l’une dite Pulpito del diablo, a l’O. 14/, N.; une seconde, moins éloignée, à l’O. 20° N.; enfin , une troisième à l’O. 27° N. .D’Achacaché, je voulus mesurer une base pour avoir la distance reelle de ce poin au Nevado de Sorata. Je me rendis à 2 kil. à l’O. 34° de la colline ou j ai ait es re e yemens précédens. Là, je pus trouver et mesurer un espace de 1680 varas espagno es, à l’O. 20° N., qui me servit de base, et avec un théodolite, je fis les observations suivantes. Mesure de la hauteur du Nevado de Sorata. Base mesurée à l’O. 20» N. Longueur, 1680 varas espagnoles. 1. '° Station, à l’extrémité E. de la base. Relèvement au N. 23° 30' E. Angle à l’horizon, 5° 21'. 2. ° Station, à l’extrémité O. de la base. Relèvement au N. 26° 30' E. Angle à l’horizon 5° 18'. Il résulte du calcul que le côté E. est à 31 .893 varas de dista, .ce , que le cote O. est à 32,040 varas, et que la hauteur verticale est de 2973 varas. Le thermomètre de Fahrenheit a donné à l’eau en ébullition , dans un vase argén , 189° de température. ( 245 ) La déclinaison observée a été de 8” 28' E. Je voulus ensuite, pour avoir une idée plus exacte des environs, gravir sur une des montagnes situées au sud. Je me dirigeai à l’O. 21" S., à 10 kil. en droite ligne d’Acha- caché, et là, sur la sommité de la chaîne, je relevai les points suivans. — L’Ilimani à TE. 21" S. — La station de Guarinas, à TE. 23" S. — Le Nevado de Sorata, au N. 37" E. Le Guaina Potosi à lE. 9" S. — Le bourg A' Ancoraïmes , de l’autre côté du lac, au N. 24" O. — La pointe du Pulpito del Diablo, au N. 45" N. O. - Les autres pointes qu’on aperçoit sont au N. 58° O. — N. 62" O. — N. 65° O. — Les îles de Ouilacotas, à rO. 31" N. - L’île de Ckiquipa, à l’O. 27" N. — L’île del Campanario, à l’O. 19" N. — L’extrémité nord de l’île de Titicaca, à l’O. 5" N. - L’autre extrémité de la même île, à rO. 8" S. — L’île de Coati, h. l’O. 2° 30' N. — La pointe E. du détroit de TiquinI à l’O. 10" N. Forcé pour cause de maladie de discontinuer mon voyage autour du lac de Titicaca, je revins à la Paz, en passant par Guarinas. E. 10" S. — 13 kil. De Guarinas au bourg de las Peñas, on passe à LE. S. E. 2 kilom. entre une interruption de la colline de Guarinas; 5 kilom. dans la plaine; le reste dans une vallée, entre deux collines, jusqu’à las Peñas. ^ ^ même vallée, la colline du nord cesse après le premier kilo- mètre , et 1 autre continue. On arrive à un fort ruisseau qui descend du nord de la Cordillère. E. 30° S. — T/^ kd. En descendant le cours du ruisseau et contournant la colline du sud. ^ laissant le ruisseau à droite, couler au S. O., et traversant la plaine. Là je relevai l’Ilimani , à l’E. 23° S. S. — 2 kil. En passant un xmisseau qui descend du N. E. et va, à 2 kil. à l’ouest, se réunir au premier ruisseau. La plaine continue ensuite jusqu’à la ferme de Yarbi- ckambi, située au pied d’une petite colline conique. — Pucarani me restait au sud, à 11 kil. E. 22 S. 12 kd. En traversant la plaine et passant de temps en temps des ruisseaux qui descendent des Cordillères. S. E. — 18 kd. En suivant la même plaine, ayant au nord la Cordillère orientale et passant de petits ruisseaux assez nombreux, coulant au S. S. O. jusqu’à la ville de la Paz. ( 244 ) CHAPITRE IV. htdication des matériaux géographiques discutés pour la construc- tion de la carte n.° 4, intitulée : carte générale de la republkîue DE BOLI\'IA. Les matériaux les plus considérables et la base du travail sont les ,'ai relevés depuis l'année 1830 jusqu’à 1833, dans presque toutes les parties république de Bolivia. Je me suis encore servi des Itinéraires de MM. Matson et Ocono. et d’une multitude de renseignemens partiels, soit graphiques, soit verbaux, sur lieux que je n’ai pu visiter. Je vais, du reste, analyser ces matériaux. ÿ. 1 ." Itinéraires, plans, cartes et autres documens manuscrits. N - 1 L’intervalle compris entre Tacna (Pérou) et la Paz (Bolivia), comprenant la Cordillère et les plateaux, a été réduit d’après un plan manuscrit de mes itiné- raires relevés en 1830. Les élémens en sont détaillés page , lü “ 2. Le passage de la Cordillère orientale; l’intervalle compris entre la Paz et Coeh - bamba, sur le versant E. de la Cordillère et les détails relatifs aux provinces de Yungas, de Sicasica, d’Aynpaya et de Cochabamba, sont egalement réduits d’après un plan manuscrit de mes itinéraires releves en 18 . ( oyez plpiTiens 140 Gt suivantGS.) Ai “ 3. 11 en ¡st de même de mes itinéraires de Cochabamba à Santa-Crnz de la Sierra en traversant les montagnes, relevés en 1830. (Voyez-en les eleniens page 153.) ;v- 4. De mes itinéraires dans toute la province de Chiquitos jusqu aux frontières du Brésil, relevés en 1831. (Les élémens sont détaillés page 165.) ^ N" 5 De mes itinéraires dans la province de Moxos jusqu’aux frontières du Brésil. relevés en 1832. (Les élémens en sont détaillés page 183 et suivantes.) N”6 De mes itinéraires en remontant de Moxos à Cochabamba, et descendant de nouveau, j’y ai pu voir en 1832, sur deux points différons, tout le versant orienta depuis les plaines de l’intérieur jusqu’à l’O. de la Cordillère. (Les elemens en sont y'trÎTeWs en remontant les cours d’ean de Moxos à Santa-Cmz de la Sierra, relevés en 1832 et détaillés page 217. N." 8. De mes itinéraires de Santa-Cruz de la Sierra à Potosí, releves en 1832 et 1833, et détaillés pagG 222. . , ri’Omm à N ” 9 De mes itinéraires de Potosi à Oruro; de la province de Carangas, et dOiuro la Paz. relevés en 1832 et détaillés page 230 10. Dg mes itinGrau’GS aux environs de la 1 a • ^ u parle 1 832 et détaillés page 238. Tous mes itinéraires sont, du reste, indiques su par deux lignes parallèles. ( 245 ) IN.° 11. Des itinéraires manuscrits de M. Nicolas Matson, Danois, au service des répu- bliques. Ces itinéraires consistaient en des relèvemens faits à la boussole , en calculant les distances par la durée de la marche, mais sans correction des diffe- rences apportées par les inégalités du sol. Il en résultait que , sur les parties montueuses, il m’a fallu réduire quelquefois de moitié, pour avoir les distances l'éelles. Ils ne m’ont servi qu’à placer les lieux, car ils n’indiquent ni la position ni la direction des montagnes, non plus que la direction des cours d’eau. Je me suis principalement servi des itinéraires suivans : De Tacna à Oruro; de Chuqui- saca à Saucé et à Tarija; de Tarija à Salta et à Oran; d’Oran à Santa-Cruz de la Sierra; d’Oruro à Chuquisaca, en traversant la province de Chajanta; de Chuqui- saca à Cochabamba. N.“ 12. Du plan de l’itinéraire manuscrit de Potosi à Cobija, relevé en 1828 par le colonel Oconor et déposé au couvent des Educandas de la Paz. C’est d’après cet itinéraire que sont placés les points intermédiaires entre Potosi et le port de Cobija. Les observations critiques que plusieurs voyageurs m’ont faites postérieu- rement à la publication de ma carte, sur les grandes inexactitudes de cet itinéraire, surtout pour la position à' Atacama et de Chiu-chiu, me font vivement regretter de m’en être servi. N.” 13. L’un de mes élèves, M. Manuel Paz, jeune homme que le gouvernement de Bolivia m’avait donné pour m’accompagner dans mes voyages, et à qui j’avais enseigné la manière de relever des itinéraires, fut chargé par moi, tandis que j’étais retenu par mes travaux, de relever les environs de Santa-Rosa, de Buena- Vista et des autres points habités, situés au nord-ouest de Santa-Cruz de la Sierra, que je n’avais pas pu visiter. — Je le chargeai encore de relever l’intervalle compris entre Oruro et Cochabamba. C’est sur ces renseignemens que j’ai placé sur ma carte les détails relatifs à ces points. N.“ 14. Une carte manuscrite, dressée par le colonel Aldahaus, de la partie septentrionale du lac de Chucuito, m’a donné sur cette partie quelques bons renseignemens, qui m’ont servi à rectifier, sur ma carte géologique de Bolivia, quelques erreurs commises dans ma carte géographique n.“ 4. N.“ 15. Une carte manuscrite intitulée ; Plan de la Laguna de Chucuito ou Titicaca, sans nom d’auteur, rencontrée au couvent des Educandas de la Paz, où le doc- teur Indaburu l’avait jointe à beaucoup d’autres documens géographiques. Cette carte, très -détaillée, paraît avoir été faite par un gouverneur de la province d Omasuyos sur les observations et les documens procurés par un pilote. Quoique très-inexacte pour la forme générale du lac, elle contient beaucoup de détails importans qui m’ont servi, dans ma carte n.° 3 et n.“ 4, à donner les parties septentrionales de la portion nord du lac de Chucuito, que je n’ai pu visiter. N. 16. M, Jean-Chrétien Bawring m’a communiqué, en 1833, un croquis en brouillon, contenant seulement le trait de la partie nord du lac de Chucuito, sans indication des cours d’eau ni des montagnes. Comme je me suis aperçu que les détails de ( 246 ) ce croquis étaient empruntés à la carte ci-dessus (n.° 15), intitulée . Plan de la Laguna de Chucuito ou Titicaca, j’ai préféré me servir de cette dernière, et n’a i en rien eu recours au croquis de M. Bawring. Ceci n’a pourtant pas empeche M. Bawring de réclamer la propriété intégrale de ma carte spéciale des environs de la Paz et du lac de Titicaca. Par esprit de patriotisme on a même cherche, en Angle- terre, à donner du relentissement à cette réclamation, contre laquelle je me suis élevé de tout mon pouvoir auprès de l’académie des sciences de Pans, ou cette réclamation avait été faite. Malheureusement, des circonstances que je ne puis détailler, ont empêché la commission nommée de faire son rappoit. Aujour ui tout le monde est convaincu de l’injustice de la réclamation de M. Bawring. Je dirai, néanmoins, quelques mots à cet égard. Ma carte du lac de Titicaca, renfer- mant tous les environs de la Paz, était destinée à faire connaître cette partie de la république de Bolivia, telle que me la donnerait mes itinéraires et mes triangles mesurés. Elle n’est point le fruit d’un travail spécial, mais elle fait partie de l’ensemble de mes observations géographiques en Bolivia , et le cadre en a été trace au milieu des feuilles contenant tous mes itinéraires, comme je l’ai fait pour les cartes n.’’ 8 des alentours de Cochabamba , et n.° 9 des environs de Potosí. Cette carte ne renferme pas seulement le lac, elle contient l’ilimani et le Nevado de Sorata, afin de donner une idée de la position respective des deux plus hautes montagnes de ces régions, par rapport à l’ensemble du plateau et a son versant oriental; aussi le lac n’en occupe-t-il, tout au plus, que le quart. Le cro- quis de M. Bawring ne contenant que la moitié du lac, il n’y aurait, des Im-s, en discussion que le huitième de ma carte du lac, ou moins de la cent-vingtième partie de mes travaux géographiques sur la Bolivia. Puisque j’avais annoncé dans mon prospectus imprimé en 1834 l’intention de publier une partie géographique spéciale, on aurait du, ce me semble, attendie au moins cette publication, pour m’accuser de vouloir m’attribuer des renseigne- mens qui me sont étrangers. Dans cette partie, comme je l’ai déjà fait pour mes autres travaux, je cite les moindres documens que j’ai obtenus en Amérique sur les lieux que je n’ai pu voir par moi-même; et, à cet effet, pour quil ny ait pas d’incertitude sur ce qui m’appartient, j’ai largement marqué mes itinéraires dans ma carte générale de la Bolivia. N.'’ 17. Une carte manuscrite intitulée : Plan de la gran Laguna de Titicaca, sans nom d’auteur. Cette carte est très-grossièrement tracée, et je n’en ai pu tirer aucun ren- seignement. N." 18. Un croquis manuscrit des alentours du lac de Chucuito ou de Titicaca, avec l’indication de la distance entre les différens lieux, tracé par J. de Paredón. Ce cio- quis, tout à fait informe, que me remit le colonel Claudio Bautista, na pu me servir que pour connaître quelques distances. N." 19. Un autre croquis manuscrit des alentours du lac de Titicaca, trouvé au cou vent des Educandas de la Paz. Il ne m’a donné que peu de bonnes indications. ( 247 ) i\.“ 20. Carte manuscrite des provinces de Muñecas et de Caupolican, prise au cou- vent des Educandas de la Paz. Cette carte, sans nom d’auteur, a été faite sans aucune mesure préalable. Elle m’a servi à donner, dans ma carte, les cours d’eau et les lieux habités de ces deux provinces. Je me suis aperçu plus tard qu’elle était erronée, pour le cours des rivières de Caupolican. (Voyez Partie historique, t. III.) V. 21. Carte manuscrite des provinces de Larecaja et de Muñecas, sans nom d’auteur, trouvée au couvent des Educandas de la Paz. Cette carte est, comme la précé- dente, rédigée sans aucune mesure préalable, et ne peut tout au plus servir que pour l’indication des lieux et de quelques cours d’eau. N." 22. Carte manuscrite de la province de Yungas, sans nom d’auteur, copiée au couvent des Educandas de la Paz. Celte carte informe, rédigée sans mesure, est très -inexacte; elle m’a servi pour placer les bourgs de Pongo, de Huancané, et les autres situes sur le cours du Rio de Coroïco, que je n’ai pas vu. N.“ 23. Carte manuscrite de l’intervalle compris entre Oruro et Cochabamba, sans nom d’auteur , trouvée au couvent des Educandas de la Paz. Ce croquis , très- mauvais, ne m’a été d’aucune utilité. N." 24. Carte manuscrite du département d’Oruro, sans nom d’auteur, copiée à Oruro. J’appris quelle avait été faite par M. Joaquin Villagas, avec lequel j’eus plusieurs conversations sur la manière dont il l’avait levée. Bien que cette carte soit peu exaete, quant aux directions des différens points, elle contient les ren- seignemens les plus détaillés et annonce une connaissance exacte des lieux. Elle m a permis de remplir toute la partie sud-ouest de la province de Carangas et la province de Poopo. JN." 25. Carte manuserite intitulée : Plan del valle de Cochabamba, de la Cordillera y cerrama qui lo circunda, sans nom d’auteur. J’ai trouvé cette carte à Cocha- bamba, en 1830; elle est moins étendue que ne l’annonce son titre, et ne ren- ferme même pas la vallée de Coehabamba tout entière, ni les montagnes qui 1 entourent. On s’aperçoit quelle est le produit d’un travail fait sans mesure; mais elle n’en est pas moins très-curieuse, par les nombreux détails qu’elle renferme, et surtout par la grande quantité de noms de lieux qui la couvrent. Elle m’a été très-utile sous ce dernier rapport. x\. 26. Carte manuscrite, sans nom d’auteur, intitulée ; Plan de las nuevas reducciones de la nación de Indios Yuracarès. Cette carte m’a été donnée par le père Lacueva, préfet de mission, qui m’assura quelle avait été dressée par le naturaliste Tadeo Hainck, sur les observations et sur l’itinéraire du voyage exécuté, en 1796, au pays des Yuracarès, par le père Bernardo Ximenes Bejarana, préfet de mission, et par les pères Pedro Hernandez et Bario Coche, franciscains du couvent de Parata. Je l’ai comparée à l’itinéraire en question, et je me suis assuré de l’identité du fait. Cette carte, qui ne s’étend que du cours du Rio Paracti, à l’ouest. Jus- qu aux sources du Rio Mamoré, à l’est, est assez bonne, quoique fautive en ( 248 ) quelques poinls, ce dont je me suis aperçu en relevant mes itinéraires. Elle ne donne aucun renseignement par rapport aux montagnes. Elle m'a s«v. a p aee, tous les cours d'eau, affluens des Rio Mamoré et Chimoré, situes a lest des lieux que i’ai visiles- ,, 27. Petite carie manuscrite intitulée; Demonstracion del Bio Bern, sans nom d au- teur. Elle m’a été communiquée par le père Lacueva, qui ma dit quelle avait ete rédigée par un père franciscain de Tarata, qui, pendant vingt années avait prêche le christianisme aux indigènes des rives du Béni et de tous ses affluens. Ce ,e earle, indiquant seulement les cours d'eau, m'a éié très- ut, e pour debroui le- les embrancl, emens de celte multitude de rivières qui descendent de la Coidillere orientale et forment le Rio Béni. ' N.” 28. Carte manuscrite du Rio de Jujui et de Salta, sans nom d auteur, communiquée par M. Carlos Deluse. Cette carte est remplie de détails qui nont pu entrer ans N" 29. “rautre carte manuscrite, du cours du Rio de Tarija et du ^ dressée par M. Carlos Deluse. Cette carte renferme aussi beaucoup de detai s intéressans, que je n'ai pu, qu'en partie, faire entrer dans ma carte. N." 30. Une troisième carte manuscrite des environs de Jujui et d Oran, communiquée nar M. Carlos Deluse. C’est la copie d’une plus ancienne. Je possède encore une foule de cartes et de doeumens sur les provinces du nord de la république Argentine, qui n'ont pu entrer dans le cadre de ma carte de la IS ” 3*i°'carie manuscrite intitulée : M<,pa de la república Bolwiam fo, uñada en la Paz el alu, de 1832, par Pepita Adriasola, élève du couvent des Educandas, Cette carte générale, faite sans projection, est tout à fait mauvaise et ne m a ete dau- cune utilité. . i " 32 Carte manuscrile de Parte de Boliaia, sans nom d'auteur, prise au couve Educandas de la Paz. C'est une copie de la carte de Cruz, a laquelle on a ajoute la province de Chiquitos, empruntée aux cartes d'Azara, Elle m a ete mut, e. is “ 33 Une carte manuscrite, sans nom d'auteur, trouvée au couvent des Educandas ■ de la Paz , contient le cours du Rio Grande. Elle a été rédigée sans aucune mesure et fourmille d'inexactitudes. J'y ai néanmoins puisé, faute de mieux, a posi ion de quelques villages, par rapport aux rivières qui les avoisinent. ^ N" 34 La carte manuscrite et la description dn cours du Rio Veimejo, p Cette carte ii'a pu servir que pour les environs d'Oran-, le reste se trouvant en dehors du cadre de ma carte. • " Ar..p N'’ 35. Je possède encore un document sans nom d’auteur, mais que je suppos de M. Séhuané, intitulé : üerota de Santa-Cruz à Rio de Jane.ro. Cet itmeraiie manuscrit, sans direction indiquée, contient seulement les distances et quelques détails sur la route journellement suivie, de Mato-Grosso a Rio de Janeii . p , les troupes de muletiers qui traversent constamment le continent. ( 249 ) §. 2, Documens imprimés ou publiés. IN." 36. Les positions géographiques, déterminées en 1826 et 1827 par M. Pentland, et imprimées dans la Connaissance des temps, année 1837, page 36, m’ont servi à placer des points entre lesquels j’ai fait entrer les détails de mes itiné- raires. î\.‘ 37. La grande carte intitulée : Mapa geográfica de America meridional, publiée en 1775 par Don Juan de la Cruz Cano y Olmedilla, géographe du roi d’Espagne. Jai consulté cette carte, mais je n’ai pu me servir d’aucun des détails qu’elle renferme, par suite de leur inexactitude. N." 38. Les cartes publiées par Don Félix de Azara, Paris, 1809, pouvaient m’être nécessaires pour les parties qui renferment la province de Chiquitos, mais par le fait, je nai pas cru devoir y recourir, ne sachant comment elles avaient été dres- sées. Sachant que d’ Azara n’était point allé plus au nord que le Paraguay, je m informai à Santa -Cruz de la Sierra, de personnes très -compétentes, si l’on connaissait l’oiFicier de la marine espagnole qu’ Azara avait chargé de relever cette partie de ses cartes. On me désigna de suite Don Antonio Alvarez, encore résidant à Santa-Cruz. Je vis plusieurs fois ce vénérable vieillard, et j’appris de lui qu’effecti vernent il avait communiqué à d’Azara la carte de Chiquitos, dont il avait été gouverneur; que, pour les parties de cette province, situées à l’ouest de Santa-Ana, il les avait placées d’après ses observations, mais que les régions situées à l’est de ce point, il les avait dressées d’après des renseignemens verbaux donnés par les curés, et qu’il n’y attachait aucune importance, ne les ayant jamais parcourues. Lorsque je relevai, je m’aperçus effectivement que les lieux ne ressemblaient en rien aux cartes d’Azara , et je dus me borner à consulter seulement le cours du Rio du Paraguay, sur lequel Azara avait eu d’autres docu- mens plus positifs. N." 39. La carte générale du Pérou, du Haut-Pérou, du Chili et de la Plata, publiée en 1826, par Brué, m’a servi pour quelques points. Dans cette carte, la Paz est sur le versant oriental de la Cordillère, au lieu d’être sur le versant occidental, ou du moins sur le grand plateau bolivien. Le Rio Béni ne se réunit point au Rio Mamoré, mais devient, à tort, l’un des affluens du Rio Paro, tributaire de TAmazone. Le Rio de San -Miguel se réunit, sous le nom de Sara, au Rio Ma- moré, tandis que le Rio de San-Miguel se jette dans le Rio Iténès, et que le Rio Sara n’est, réellement, autre chose que le Rio Grandé, comme je l’ai reconnu le premier. A- 40. Dans sa nouvelle carte de V Amérique méridionale, publiée en 1835, Brué laisse a Paz et le Rio de San-Miguel, comme dans sa carte de 1826; mais il a cru devoir réunir le Rio Béni au Rio Mamoré. Ici encore il commet une grave erreur. opere d’abord la jonction du Rio Mamoré au Béni, vers le 10.^ degré de lati- tude, avant de joindre cette rivière au Rio d’iténès ou Guaporé; tandis qu’au in. 2.® partie. 32 ( 250 ) conliai.e le Mamoié el le Guaporé s’unissent au 12.‘ degré de au nord jusqu’au 10.' degré, où le Rio Bén. s’y incorpore a I ouest. Je ne pousseia 1 pins lohi, faute de plaee. le relevé des nombreuses différences qu, existent entre les eartes de Brué et la véritable configuration des lieux , que la pus simple inspection comparative de macarteneferaquetropiessorlir. Jednai poui- lant que, pour certains points, sur lesquels je n’avais aucun renseignement, j ai dû emprunter à ces cartes quelques détails partiels. ( 251 ) CHAPITRE V. Quelques considérations générales sur la république de Bolwia. La carte générale de Bolivia s’étend du nord au sud, du 11.® au 23.® degré 30' de lati- tude sud, et de l’est à l’ouest, du 58.® au 73.® degré 30' de longitude occidentale de Paris. Elle contient, en dehors des limites de la république de Bolivia: au nord-ouest une partie du département d’Aréquipa (Pérou), au sud-est une petite partie de la province de Salta (république Argentine), indépendamment des frontières brésiliennes. Considéré sous le rapport de sa circonscription politique, la Bolivia est limitrophe du Brésil, de la république du Pérou, de la république du Chili et de la république Argentine. Ses limites avec le Brésil sont: à l’est, depuis le 16.® jusqu’au 21.® degré de latitude sud, le cours du Rio du Paraguay, qui la sépare de la province de Cuyaba ou de Malo- Grosso; au nord, suivant les limites fixées par les traités de 1750 et 1777, entre l’Espagne et le Portugal, une ligne partant du confluent du Rio Jauru et du Rio du Paraguay, et se dirigeant à Mato-Grosso. Au delà, une seconde ligne tirée de ce point au confluent du Rio Verde avec le Rio Barbado; ensuite le cours du Rio Guaporé ou Iténès, jusqu’au confluent du Rio Mamoré, au 12.® degré de latitude. Les limites entre la Bolivia et le Pérou sont : au nord, le Rio Béni à son confluent avec le Mamoré, au 10.® degré de latitude; à l’ouest, une ligne fictive sud-sud-ouest et nord-nord-est, qui part de ce point, passe au milieu des pays sauvages et vient rejoindre la Cordillère orientale vers le 13.® degré de latitude. La Cordillère orientale sert de limite en revenant au sud, jusqu’au delà du 15.® degré, où un rameau pro- longé vers le lac de Chuquito marque la ligne de séparation jusqu’à Escoma. Une ligne tirée de ce bourg, un peu à l’est de Yunguyo, en traversant le grand lac, et une autre tirée de Yunguyo, à l’entrée du Désaguadero, sépare les deux républiques. Les limites suivent au sud, de ce point à la chaîne orientale de la Cordillère occidentale au 17.® degré. Elles entrent sur le plateau occidental au sud-sud-est, jusqu’au delà du 18.® degré; la chaîne occidentale de la Cordillère occidentale est ensuite limitrophe vers le sud, jusqu au 20.® degré 30' de latitude, et une ligne oblique sud-ouest et nord-est prolongée jusqu’à l’embouchure du Rio Loa, sur la côte du grand Océan, au 21.® degré 25' de latitude. La mer borne la Bolivia du Rio Loa jusqu’au Rio Paposo, au 25.® degré 40' de latitude; ensuite les limites avec la république du Chili sont le cours du Rio Paposo, jusqu’à la chaîne occidentale de la Cordillère. Les limites avec la république Argentine ne sont pas positives; on prend pour telles la Cordillère occidentale, depuis les limites du Chili, en revenant vers le nord jusqu’au 23.® degré de latitude, puis une ligne nord-nord-est jusqu’au 22.® degré. Une ligne est et ouest continue la séparation jusqu’au Rio Sococha, affluent du Rio Pilaya. Une ligne ( 252 ) purement arbitraire, qui part à l’est sud-est et va jusqu’au Rio Pilcomayo , et de celle nvière une ligue nord-est , qui va jusqu’à l’embouchure du Rio Ovuqu.s . au 19. degre de latitude sud, ferme enfin le eerele, eu rejoignant les limites du Rresil, Cireonserite de eette manière, la république de Bolivia offre une surface denviion 124 dearés carrés ou 77,500 lieues, de vingt-cinq au degre, de superficie, ou son largement tracées des ebalnes de montagnes sur lesquelles s’élèvent les plus hauts mes de l’Amérique méridionale, des plateaux très-étendus et d’immenses yallees En prenant l’ensemble de cette carte, et la comparant à celles qui ont ete publiées antérieurement, on est frappé, de suite, des différences qu’elles présentent En effet, au lieu de ees montagnes incertaines , de ces vallées mal circonscrites , faute de documens , on V distingue nettement les chaînes, les plateaux que forment ces dernieres, ainsi que les différens rameaux qui les composent. Au lieu d’une chaîne unique pour représenter la Cordillère occidentale, la nature offre un vaste plateau. La ville de la Paz ri est plus sur le versant oriental de la Cordillère, comme on le voit dans des cartes de Brue, mais bien sur le plateau. Presque toutes les rivières ont été modifiées dans le trace leur cours et dans leurs affluens; aussi le Rio de San-Miguel se jette dans au lieu du Mamoré, le Béni se réunit au Mamoré et non pas au Rio Paro, différences sont beaucoup trop multipliées pour les énumérer toutes; il suffira dr sle de la moindre comparaison pour les reconnaître; d’ailleurs, le manque P » 'ne me permettant pas de m’étendre à cet égard, et chaque province ayant deja ete dLrite Séparément dans la partie historique du voyage, je me bornerai a quelques Généralités sur l’ensemble des formes orographiques, des cours deau et sur les ivi- O sions politiques. Division orographique. On distingue deux régions différentes dans la carte de Bolivia , l’une montueu.se ■lentale formée de la Cordillère, de ses plateaux et de ses versans. 1 autre un - tal, occupant le centre du continent américain, formée d’immenses plaines et de quelques collines peu élevées. Région occidentale montueuse de Bolivia. Cette réeion qui occupe la moitié de la carte, se divise naturellement en deux 1 ? X tan ’que j’ai nommé Plateau occidental, l’autre Plateau holicien, et en deux P a eau , ’ oecidental et le versant oriental des Cordillères. Toïle former une simple chaîne continue, comme l’ont indiqué les géographes 1 r u’flillérc ainsi que ie l’ai représentée dans ma carte, constitue a systématiques a - ^ ^ TcXlt àTI par les dndes^ proprement dites ou la é^orihV/ére orientai de 9"' ’ r irre mais bien les montagnes boisées, situées à l’est de la Cordillère orienla le : témoin Tproi:" dVuli’-iiiro. Les anciens Espagnols l’ont si bien senti , que. dans les cartes d Herrera on ( 255 ) IJlimaai, qui sabaisse ensuite à l’orient, vers les plaines de Moxos, pour former le versant oriental. Entre ces deux chaînes se trouve une surface immense, divisée en deux plateaux : 1 un a 1 ouest, le plateau occidental, élevé, terme moyen, de 4400 metres au-dessus du niveau de la mer; l’autre, le plateau bolivien, beaucoup plus vaste, qui ne l’est que de 4000. Le plütcciu occidental est borde a 1 ouest par une crête que je gravis en remontant de Tacna a la Paz. Elle porte , sur ce point , le nom de Cachun et s’élève un peu plus que le plateau. Elle s abaisse ensuite au sud , pour laisser passer, dans une de ses gorges, le Rio de Azufre, qui se rend à la mer sous le nom de Rio de Lluta. Cette crête forme, dans la direction du nord au sud, une véritable chaîne. Du sud jusqu’au parallèle du .20. degre, ou elle s infléchit à 1 ouest et prend la direction variable du N. O. ou i\. N. O. au S. E. et au S. S. E. Vers le 15.^ degré, elle reçoit un bras dirigé au nord, qui la croise et s’unit à l’est avec les Andes. Au sud, elle reçoit, au 21." degré, presque dia- métralement à sa direction, un autre chaînon qui, se dirigeant à l’E. S. E., va borner 1 extrémité sud des plateaux et former le nœud argentin, lequel se rattache au massif de montagnes de Salta et de Tarija. A l’est, le plateau occidental est également borné par la chaîne du Delinguil, dirigée N. O. et S. E., qui prend naissance vers le 16." degré, s’élève peu à peu vers le sud, et se couronne de pics coniques très-nombreux, surtout vers le 17." degré de latitude, puis elle sabaisse tout à coup au sud du 17° 30', et laisse alors passer, dans une large gorge, le Rio Mauré, la plus forte rivière du plateau occidental. Au delà du Rio Mauré, la chaîne qui suit au S. E. s’élève de nouveau et montre au sud du 18° 20^ quatre points élevés, dont les deux plus hauts, le Saca/na et le Gualatieri, sont coniques. La chaîne paraît s’abaisser ensuite jusqu’au 20° 30', où elle est croisée à l’est par le nœud de Porco. Elle continue au sud jusqu’au delà du 21." degré, où elle va se réunir au nœud argentin, qui termine le plateau. Le plateau, circonscrit de cette manière, commence au 16." degré; au 17.", il atteint plus de 60 kilomètres de largeur; il se rétrécit après jusqu’au 18° 30', pour s’élargir de nouveau, de plus en plus au sud, où vers le 21." degré, il se sépare tout à fait de la Cor- dillère, en se dirigeant au S. E. Sa surface, souvent plane, est néanmoins dominée, sur- tout au 18." degré de latitude, par un assez grand nombre de pics trachy tiques, tels que le Facora, le Hiyuta et l’Ancomarca, qui forment des cônes écrasés ou des chaînes inter- rompues. Ces cîmes s’élèvent jusqu’à la hauteur de 5760 mètres au-dessus des océans.» ha plateau bolivien \ infiniment plus vaste que le plateau occidental, mais ayant la meme direction générale S. E. et N. O., est bordé à l’ouest par la chaîne du Delinguil que j’ai décrite, et à l’est par la chaîne des Andes ou Cordillère orientale. Celle-ci reçoit trouve la chaîne orientale sous le nom à’Jndes, tandis que l’autre, occidentale, s’appelle Cordil- lera.^ C’est donc à tort que les géographes ont employé ce mot comme synonyme de Cordillère, et l’ont appliqué à toutes les chaînes. 1. Toutes les hauteurs citées sont empruntées de M. Pentland. 2. Voyez Partie historique, t. II, p. 388. ( 254 ) au 15.- degré, un chaînon transversal qui borne le plateau au nord. Si de ce point on suit les Audes, en marehaut vers le sud , on voit la chaîne principale se former dun chaînon occidental parallèle, qui commence au 1 5.« degré et finit au 16. degre de a lude sud. Entre ces deux chaînes coule le Rio de Sorala, qui se fait passage a trave Cordillère même, et s’échappe à l’est vers le Rio Béni. Du point ou la chame orientale est ainsi traversée (au 15.’ degré), elle se dirige au S. E., s’élève de plus en plus jus- ;;’au Nevado de slrata. qui atteint 7696 mètres de hauteur absolue! ^ ^ * et s’élève plusieurs fois pour former différons pics, entre autres le Guama Potos, et l’iliniani , dont la cime est à 7316 mètres. Au S. E. de l’ilimani. elle s’interrompt tout a fait pour laisser passer le Rio de la Paz, qui, de même que le Rio de Sorala, prend sa source à l’ouest des Andes sur le plateau, et prolim d’une large se diriger également à l’est, vers le Rio Béni , et de la vers 1 Amazone. Au sud de 1 II,- mani commence une nouvelle chaîne, qui horde le plateau en se depuis le 16.’ degré jusqu’au 17“ 30', où elle s’interrompt et reprend comme bordu du plateau, en Lmit les premiers points des .on>re-forts de Po^os. qui continúen jusqu’à la ville de ce nom, où le plateau se termine par le nœud de Poico, 20. degié de latitude sud. latitude et se termine au 20°. Sa direction Le plateau bolivien commence au 15 de latitude et se termine «énérale est N. O. et S. E.; sa largeur moyenne d’un degre 15 ou 124 ki orne i . , l’élargissant beaucoup plus sur quelques points. Celte surface immense forme une partie presque horizontale, où l’on remarque à peine quelques collines isolées, dirigées Lns le même sens que les chaînes latérales. L’extrémité septentriontale montre le lac de Chucuito. l’un des plus élevés du monde, divisé eu deux parties par un isthme. De ce lac, réceptacle commun des eaux septentrionales du plateau , sort le Desaguadei , rivière qui, après avoir parcouru au S. E.. sur plus de 240 kilometres, les deux tier du platL , vient former, au 19.’ degré de latitude, le lac de Pausa , dont les eaux sont salées. Quelques autres petits lacs se montrent encore à l’extrémité S. O. du plateau. Ainsi cette immense surface de sept degrés de longueur forme un bassin ferme de tous eot . qui à l’exception du Rio de Sorata et du Rio de la Paz. encore dependant de la Cor- lll¡re orientale . n’offre absolument aucune issue. Les cours d’eau y forment des lacs, qui s’évaporent par feffet d’un grand rayonnement. Le versant occidental des Cordillères présente partout une pente rapide. On peut iuger en voyant le pende distance qu’occupent les montagnes sur ce versant taiidi ';,ulll’es eu couvrent trois fois plus sur le versant opposé. En effet - f s’étendent souvent jusqu’au rivage, baigné par des mers profondes. On ny lemaïque aucun grand cours d’eau, ni aucune chaîne distincte de la chame pi incipale. Le versant oriental des Cordillères est loin d’offrir autant d’uniformité que le versam occidental. Les pentes en sont plus prolongées, et l’on y remarque. - ^ nombre de directions de montagnes, plusieurs groupes qui constituent souvent aussi élevées que la Cordillère. L’une de ces chaînes . que J ai de Contre-fort de Cochabamba ou de Rameau oriental des Andes, naît de la Cordiller ( 255 ) orientale qui borde le plateau bolivien, vers le 17.' degré de latitude. Cette chaîne, souvent interrompue et dirigée à l’E. S. E. , montre des pics neigeux par le parallèle de Sicasica; elle en offre encore de très -élevés à l’ouest et au nord de Cochabamba, où elle forme un véritable nœud. En effet la chaîne constitue alors une partie très- élevée, divisée en deux plateaux : l’un, qui occupe les sommités des montagnes, s’élève à la hauteur absolue de plus de 4500 mètres > et se trouve dominé par une foule de pics, séjour des neiges perpétuelles; l’autre, situé au sud du premier, à la hauteur de 2500 mètres, s’étend de l’est à l’ouest. 11 se forme des vallées de Sacava, de Clisa et de Cochabamba, circonscrites au nord par le premier plateau, au sud par des mon- tagnes bien moins élevées. De ce nœud partent deux rameaux; l’un, qui appartient toujours au même contre- fort, suit la même direction. Bien qu’il s’interrompe souvent, il montre encore des pics neigeux au nord de Punata, d’autres plus à l’est encore; puis il s’^abaisse jusqu’au 66.® degré de longitude, où l’un de ses bras s’infléchit au S. S. E., pour aller s’achever près de Vallé Grandé, tandis que l’ensemble, de plus en plus divisé, ne disparaît à l’est qu’au 65.® degré de longitude. C’est à ce contre -fort qu’on doit cette grande largeur des montagnes par le parallèle de Santa-Cruz de la Sierra, qui avait fait croire, mais à tort, qu’il y avait continuité jusqu’aux collines de la province de Chiquitos. Le second rameau, qui part du nœud de Cochabamba, se dirige au nord quelques degrés à l’E., sur une petite étendue; puis se joint à la chaîne du Paracti ou de Seje Ruma, qui paraît suivre E. S. E. et O. N. O., sur deux à trois degrés de longueur, sans jamais s’élever au-dessus de la zone active de la végétation. Ce nœud sépare nette- ment le versant du Béni de celui du Mamoré. Au 19.® degré de latitude, part de la Cordillère une chaîne de montagnes dirigée à l’est, etque j’appelerai Contre-fort de Chuquisaca. Bien qu’elle ne soit pas aussi élevée que les montagnes neigeuses des environs de Potosi, elle n’en est pas moins le faîte de par- tage entre le Rio Grandé, dont les eaux vont à l’Amazone, et le Pilcomayo, affluent de la Plata. Elle borne en effet, au nord, la vallée de Tolapalca, se continue sans interruption jusqu’à Chuquisaca, et de là, comme le contre-fort de Cochabamba, s’incline un peu à l’E. N. E. , avant de s’achever vers la plaine de l’intérieur. Un peu au nord du 20.® degré de latitude se trouvent les points les plus élevés du nœud de Porco. Les montagnes s’y élèvent jusqu’au niveau des neiges perpétuelles et y forment plusieurs pics remarquables. Ce nœud , dont les points élevés se dirigent à 1 E. N. E., ne constitue pas de chaîne réelle. Les montagnes les plus hautes séparent les versans du Rio Mataca et du Rio Pilcomayo, et s’interrompent tout à fait au confluent de ces deux rivières. Entre les contre - forts élevés de Cochabamba et de Chuquisaca se remarque une surface montueuse très - accidentée , que sillonne un grand nombre de cours d’eau et qui vient, comme je l’ai dit, former sur les plaines de l’intérieur, au 18.® degré, un cap tres-avancé. Ce cap donne au versant oriental, depuis le plateau bolivien jusqu’aux plaines, une largeur de 3ÿ{ degrés ou 348 kilomètres. Cette extension des montagnes ( 256 ) du versant oriental vers celte latitude est d'autant plus remarquable qu'elle cesse an nord et au sud. En effet, la ligne des montagnes, relativement a la plaine, sinflechit au N O. De ce point il n'offre plus , par le parallèle de la Paz . que 2 degres de largeur. La même chose a lieu vers le sud : elle s'infléchit au S. O., pour ne plus montrer, par le parallèle de Tarija, qu’un degré et demi de largeur. Région des plaines de I intérieur . En étudiant avec soin la géographie du centre de l'Amérique méridionale , on s'étonne de l'étendue de ces immenses plaines, bornées a l'ouest par lesdeinieis con le- forts des Cordillères, à l'est par les montagnes basses du Bresi , Ji commeticen anv Pampas de Buenos-Ayres et finissent au nord de la province de Mozos, au 10. degre de lahtude. A peu près de même largeur, elles s'étendent en effet, du sud au nord, en s'élevant peu à peu. dans les provinces de Santa-Fe, d Entre- ® ornen , Paraguay et dans le grand Chaco, jusqu’au 19.' degré de lalilude. Limitées en p à ce parallèle par le système oiographique ou l'Ilot élevé de a province de Ch'qu.tos elles s’y divisent en deux grands liras. Le bras oriental suit la vallee du Rio du Pam- „uay forme un détroit restreint, en eontournant l’extrémité des montagnes de Chi- quitos, et s’oblique ensuite au N. O., vers Moxos. Dans cet intervalle il donne naissance au Rio du Paraguay, affluent de la Plata, et au Rio Barbados, premier affluent e l'Amazone. Le bras occidental des plaines . réduit également à un large détroit , compris entre les derniers contre-forts des Cordillères, près de Sanla-Cruz de la Sierra et les collines de San-Xavier de Chiquitos , appartient déjà tout entier au versant de Ama- zone. Ce bras s’élargit dans la province de Moxos, s'y réunit au bras oriental vers le Î5‘ degré de latitude. Les plaines, alors très-larges, suivent la direction N. N. O. jus- qu’au Iffl' degré, où elles sont interrompues, au Brésil, par la suite des montagnes du Diamantino, qui viennent former les cascades célèbres du Rio de Madeiras. Comme je les comprends, les plaines et les collines de Chiquitos qui en dependent forment presque les deux tiers de la surface de la république de Bolivia . et ainsi que je l’ai dit. donnent naissance à des affluens des deux grands cours d eau de 1 Amérique méridionale :'la Plata et l’Amazone. C’est même une des rares exceptions en géographie, où le faite de partage de ces deux immenses versans . pris du nord au sud . est tep' par une plaine en partie inondée. En effet, si le Rio Grande et le Rio Piray, lun de ses affluens, se dirigent franchement au nord à l’Amazone-, si le Pileomayo prend, au contraire, sa direction au sud, vers la Plata, le Rio Parapiti , apres avoir erre dans la plaine, parait indécis s’il se dirigera d'un côté ou de l’autre, finissant neanmoins pai former des marais, qui se déversent à l’Amazone. Cette même disposition singulière des versans à peine tracés se remarque encore a l’est. Des plaines naissent, près de San- José de Chiquitos, un ^ ,luan. l’un des affluens de la Plata, et le Rio de San-José affluent de 1 Amazone. 1 loin encore, comme je l’ai dit, les premiers affluens du Guapore et du Rio du Pai - euay communiquent par des marais coniniuns, où l’on peut aller en bateau, , ( 257 ) sur trois points differens, au lieu des montagnes, que les géographes y ont systémati- quement placées, des plaines marécageuses séparent les immenses versans des deux plus glands fleuves du nouveau monde. L’ensemble de l’îlot, formé par les collines de Chiquitos, que j’ai appelé système chiquitéen, représente une surface de 7 degrés de longueur, sur un et demi de largeur moyenne, dirigé N. N. O. et S. S, E. Latéralement à son grand diamètre, sa pente au nord est très-douce jusqu’à la plaine ; au S. O. elle est plus rapide. Ce massif, dont la hauteur domine à peine de quelques centaines de mètres les plaines environnantes, constitue, vers le 62." degré, un plateau de gneiss, d’où partent à l’ouest les collines de San-Xavier et de Guarayos , qui s’abaissent sur ce dernier point et disparaissent bientôt sous les alluvions des plaines inondées. A l’E. S. E. du plateau central des chaînes interrompues, toujours dans la même direction, s’étendent jusqu’au 58.® degré de lon- gitude, sous les noms de Sierra de San- Lorenzo , de Sierra de San- José, de Sierra del Ipias et de Sierra de Santiago; de Sierra de San- Juan ou del Sunzas. Les deux der- nières, qui s’avancent le plus à l’est, s’abaissent et se terminent assez loin du Rio du Paraguay. La plaine la plus septentrionale, comprenant la province de Moxos, présente un bassin de près de 22 degrés carrés de superficie, sans montagnes, ni collines, et telle- ment inondé à la saison pluvieuse, qu’on peut en parcourir toutes les parties en pirogue, sans s’occuper des faîtes de partage entre les trente -quatre rivières navigables qui le sillonnent; mais il est remarquable que cette quantité d’affluens n’ait pas d’autre débouché que le Mamoré. Il en résulte qu’à la saison des pluies, les eaux descendent avec force dans le fond de ce bassin, d’où elles se répandent dans la plaine, ne trou- vant pas une issue assez facile pour s’écouler. Rivieres. La république de Bolivia, par rapport à l’ensemble des cours d’eau qui sillonnent le continent méridional, est, sans contredit, la région la plus intéressante à étudier, puisquelle montre, dans les plaines de l’intérieur et dans les montagnes du versant oriental des Cordillères, le faîte de partage entre les deux plus grands fleuves de cette partie du nouveau monde. Si en effet, comme je l’ai signalé % les sources communes des premiers affluens de l’Amazone et de la Plata, sont placées au milieu des marais de Chiquitos; si des plaines uniformes séparent encore ces versans à Santa-Cruz de la Sierra, il n’en est pas de même dans les montagnes. Là des faîtes de partage réguliers se montrent partout et constituent le contre-fort de Chuquisaca, dirigé de l’ouest à l’est. Le versant occidental des Cordillères n’offre pas un cours d’eau de quelque impor- tance. Le plateau occidental donne naissance au petit Rio de Azufre, qui se rend à 1 ouest sur la côte du grand Océan , sous le nom de Rio de Lluta , et au Rio Mauré , qui descend à l’est sur le plateau bolivien et se jette dans le Rio Desaguadero. Le 1. Voyez p. 256. Illi a.* partie. 35 ( 258 ) pia, eau bolivien forme une enceinte fermée, dont ne s'échappe fre me reste donc plus que les régions orientales, ou, comme ,e la. d.t, affluens de l’Amazone et de la Plata. Paraguay, Les affluens de la Plata compris dans ma carte sont, a lest, le « et à l'ouest le Pilco-mayo j g. degré au nord de Santa-Ana de Chiquitos, a 1": l! .. re%t toutes les petites r.viéres du versant :.el, de Ch.quitL, que e— en ge Pola- TôT^o e dlrigt d’abord à l’E. S. E. jusqu’auprès de Potos., ' q ",’E n'e eft VE S. E„ ju4u’à sajonetiou au Rio de Mataca; pu.s ., tourne ensuite a l E. N. h. et a l , J 1 carte. au S. S. E. jnsqu’au Rio du Paraguay, ou .1 ,e r¡„ Les affluens de l’Amazone , oompr.s dans ma carte, sont Mamoié. versant oriental de la Cordillère, Le Hio Bern se foi me de t ,11 'q„V,limie du Pérou, Ainsi, toutes f O 17“ 30' et les parties sud de la république du leiou. a , r.:re:Tontj’aipa.é,entraitant^^^^^^^^^^^ Yungas, de S.eas,ca et occidentale de Paris. Ses principaux affluens L'L s“an-José, à Caupohcani le Rio ,C R.O Bogpi, dans la P7- «: P-l-d’A,o- ;:r:’ etv::TZ“;":a!;X’nt onel., qm peu, èlre regardé comme sa . , t.^PioRéni au 10.^ degré de latitude, pour former r: ^ <• «• * “■ •' .. ... au con,.e-fort de Chuqu.saca, jusqu au co c¿,e,.„ma Ses principaux affluens des cours d’eau qu. desce..dent à l’est de la ,e r.o Tpéré, le Rio occdentaux sont, dans la P^ „,„„cé , qui descendent de la Tijamuchi, le R.o Secur. , e P ^ Trinidad le Rio Ivar., et plus loin Cordillère orientale. De l’ouest, il reçoi . P''“ p ., dernière rivière, eomme la plus le Rio Sara, qui, plus haut, s’appelle Rio ^ de ses bras naît éloignée, peut être considérée court d’abord à ,’ouest. en ;r:.:îrx: Tx:ia:x:’s:'dX - sX:: X .tf:r:!:i sfro^rdtsTa Xe de chayaba et s’unit au premieres 1 Voyez Partie historique, t. 111 R. de la Réunion . . R. Béni R. Béni . I R. Bkm . . I R. Madidi. i R. Béni . I R. Uaci. i R. Béni . . . I R. Tumupasa. R. Güaporé . R. Guaporé. I R. Guaporé. I R. Nuevo. R. DK MADEIBAS . .• R. Itona.ma , , R Mamoré R. JIamoré R. DE LOS ItENES. I R. Mamoré . . . . R. Mamoré R. Irl'tani I R. Maticoré I R. Mamoré. R. Bococa. R. Iruyani, R. Béni R. Béni R. Béni R. Choquécamala. R. Yacani . . . . R. Quétoto. R. Sacambaya. R. Béni . ( R. Quiquire. i R. Béni . . . |R. Veu. R. Béni . R. Mudiani. R. Béni . . . R. Insenya. R. Béni . . . Í R. de Suri R. Béni . , R. Yutico. R. DK LA Paz. R. Bocui R. de la Paz \ R. Chulumani . R. Mapiri ou Taca R. Chúmate. R. Mapiri . R. Ticacuana. R. Mapiri . . R. Tucaché. R. Mapiri . R. TüiciiÉ. R. Güaporé R. Blanco , R. Itonama R. Maciiupo I R. TuiciiÉ. . . . I R. Chupiamonas. Í R. Güaporé. . . R. Serré . . . . R. DE San-Simon. R. Bianco . . . R. Itonama . . . R. Huarichona. R. Huarichon. R. Macuupo. . . R. Tupili. R. TmciiÉ. R. Tamampaya [ R. de Cor oleo. R. Mapiri . . . R. Güaporé . R. de S. Cruz. R. Tuiché . . R. Sarave. R. Güaporé. . R. Verdé R. Riaeho. R. de Barca rota. R. Negro. R. Blanco R. Virgen. R. Perde. R. Itonama . R. Cliunano. R. ClIUNANOCA. R. Maciiupo. . R. Blanco R. de San-Fraiicisco. R. Palo. R. Itonama R. Machüpo. R. DE San-Pedro . R. Tuiché IJ- ÎT'i- • • • R. de Mojo. I R. Güaporé. « i> * I) T> R* Allegne. R. Tono. R. Blanco I ^ ‘ • • • • R. Sapococh. ’ R. del Guacarajé. ir. TONAMA I R. DE SaN-MiGÜEL. 7?. Molino. lu I» c n ) R* Gocharca. K. DE San-Pedro. . . j r. San-Pedro. „ , I R. de San- Miguel. R. IVAR. . . . . R. de Pata. R. Péléchuco R. Giiabey. R. Purubi. R. Blanco R. R. de la Puente. R. DE San-Micüel. R. Mooclio. R. de San-Pedro. R. Ivari R. Tico. R. Puente grande. R. Péléchuco |Ces rivières naissent des montagnes du Diamantino et des marais du Brésil. R. Blanco. R. R. Ouiseré. R. DE San-Miguel. R. de San-Juan. R. de San-Pedro. R. San-Antonio. R. Tico. R. Polobamba. R. Péléchuco . R. Tamampaya R. Mururata. R. Coroïco. R. A'ilaqué. R. Mapiri . . . R. S. Ana. R. Péléchuco. R. Pédrillo . . R. Yacani . . . . R. de Palca. R. d’Ayupaya. . • R. Tuipacha. . R. Cargadéro. R. de Suri . . . . R. Méguilla . . . R. de la Paz . R. Pura. R. de Chulumani . R. Chajro. R. de Chupé. R. Tipuani. R. Mapiri . . . . R. de San-Miguel . . \ R. Quitla-calson. i 1 Ces rivieres naissent ’ dans les plaines de 1 AIoxos. 1 R. Sapococh. R. de San-Miguel . IR. i R. de San-Ignacio. [ R. Sapococh . . . R. Sara. ' R. de San-Miguel . R. Parapiti. [ R. Grandé . /R. Sara. R. Sara. R. Mamoré ^ R. Maruvo. \ R. Sara. . . R. Mamoré R. Mamoré ^R. Ibabo R. Mamoré R. Mamoré '.R. Mamoré. R. Mamoré . . R. Ciiimoré . . R. Coni . . . R. Yacuma R. Aperé . I R. Rapulo. I R. Yacuma. R. Tijamüchi . . R. de San-José. R. Aperé. R. Mamoré . R. Tijamüchi. R. Taricuri. , R. Chaparé . R. IsiBORO R, San-Matéo R. Chipiri. R. Isidoro R. SÉCDRI . R. SÉCURI . . . . R. Samamasama. , R. SÉCURI . R. Yaniyüta R. SÉCURI . ■ R. PiRAY . R. Stirulu. R. Yapacanl ] R. Mamoré , I R. Cupetiné. 1 R. Isobébé , R. Ciiimoré . R. Iñé. R. Coni . . R. San-Maléo R. Paracli. . R. Samucébébé R. Isidoro. R. Yaniyüta. R. Coïcula. R. Moléto. . . R, Sécuri. . . R. Piray . . . . R. Palacios. R. Tembladeras. R. Tasajos . . . R. Mamoré. . . R. üruté. R. Isobébé. R. Sisésania. R. Isobo. R. Chimaré . . R. .Samamasama. R. Coni . . . . R. San-Maléo R. Florida. R. Paracti. R. Itérama . . R. Samucébété. R. Jsiboro. R. Moléto. . . R. Iné-sama . R. Icho. R. Sécuri. R. R. R. Pédrillo . . . R. de las Piedras. R. Hierba buena. R. Pamacachi. R. Aj'upaya . . . . R. Colquiri . R. Titipacha R. Cutusuma R. de las Bacas. R. de Suri . . . R. Cañamilla . . R. Méguilla. R. de Caracato. R. de la Paz. R. Cutusuma. R. de Chulumani R. Mapiri R. d’Aten. R. Pédrillo. . . . R. de la Paciencia. R. Iluancarama. R. Ayupaya. R. Colchani. R. Colquiri . . . R. Tucumariri. R. Mulco. R. d’Inquisivi. R. Sacontiro. R. de las Bacas. R. Matahuera. R. de la Plata. R. de Suri. R. Tacla. R. Polca. R. Pédrillo R. del Oro. R. Solacama. R. Chulumani. R. de Sorota R. Malpiri. R. Colquiri R. Chiri. R. Pédrillo . . . R. de las Peñas. R. Cunotar. R. Laromorota. R. del mal Paso. R. Pédrillo . . . I R. Tutulima. I R. Altamachi. i R. Marca. I R. Tutulima. (iN." 1, voy. J). 250.) Toutes ces rivières l naissent sur le ver- I sant oriental des Andes. TABLEVÜ DES AFFLl ENS DE E’AVJAZONE, COMPRIS DAIVS LA RÉPUBIAQUE I>K BOLIVIA. R. Consata. R. de Sorata R. de Sorata . . R. de Santiago. I R. de Sorata . I R. Poco-mayo. 1 R. de Sorata j R. Cuturapi. R. Cuconi. R. de Sorata. R. de Sanla-Ana. R. de Santa-Barbara. R. de San-Lorenzo. R. de S. .losé ou S. Luis. Ces rivières naissent des collines de la province de Chi- quitos. R. de Acéro R. Grandé, R. • Piray , R. Palométas .... R. Tembladeras. R. de San-Blas. R. de Vallé Grandé. R. de Tasajos. R. Mamoré. R. Eñé. R. Acéro . . . . R. del Pescado. R. Grandé. R. Piraïpani. R. Acéro . R. Pilipili. R. Cucillo. R. Grandé. R. Soto Mayo. R. Chilca. R. Grandé. R. Piray . R. Bondad . R. Asuvicito. R. Palométa. R. Piray R. Pari. R. de San-Gorgé. R. de Bondad. R. de Mizqué R. Piojera. . . R. de ÎMja . R. de Toraina R. Grandé. . R. de Mizqué . R. de Pucara. R. de Petaca. R. de Projera. R. de las Astas. R. de Laja . . . R. Tomina. R. Saucé-mayo. R. Mojocolla. R. Grandé. . R. de Tacopaya. R. Grandé. . . R. de Tacopaya. R. Mina. R. Presto. R. Grandé . . . R. de la Palma. R. Grandé. . . R. de Mizqué . R. de Pulquina. R. Colorado. R. de Laja . R. de Mizqué . R. de Chilon. R. de Samaypata. • R. de Piedra blanca. R. de Mizqué . R. de Chinguri R. de Conda. R. Copi. . . . R. de Chayanla. R. d’ Arqué. . . R. de Pocona. R. Muqui . . . R. de Totora. R. de Chaluani R. de Chaluani R. de Pojo. R. d’Arqué . . . R. Tapacari. . . R. Muqui .... R. Machacamarca R. Turoni. R. Copachuncho. . 1 R. Qiiailla. I' Ir. d’Arqué. Tapacari j R. de Putina f R. Chinchi. )R. de Rocha. R. Muqui. R. de Colani. R. de Tiraqué. R. de Rocha. R. de Tamborada. ' R. de Punata. R. de Tarata. Ces rivières n.Tissenl sur Il*s plateaux et sur le versant S. du contre-fort de Co- chabamba ( rameau oriental des Andes j. iR. Cocal . . . R. Chimaré j R. Charco. ¡7?. Chimaré . H. Enyé. . ^ ■ IS: Si,. IÍ.-2ÍS-- R. San-Matéa R. San-Maléa R. de Cotani. R. Itérama. ' R. Yuraj-Mayo . R. Cocal. R. Laymétéro. R. Blanco R. Ciiimoré. R. del .Astilléro. R. de Lopez Mendoza. ) R. de las Tetillas. * R. San-Matéo R. Yuraj-Mayo. . . . R. Yanamayo. R. Blanco- R. Bronze majo. R. San-Matéo. . R. Blanco. R. Millu-mayo. R. Yuray-mayo. R. Chilliguar. R. San-Matéo. Ces rivières naissent sur le versant N. du V contre-fort de Co- chabamba, rameau 1 oriental des Andes. R. Moléto. R. Ipuchi. R. Soloto-.sama. R. Iñé-sama. Ces rivières naissent au N. E. de la chaîne de Sejeruraa, sur le versant oriental du contre -fort de Co- ehabamba. Ces rivières naissent [ de la Sierra del Dia-l /{. du Paraguay mantino (Brésil ),( R. de Barbados . chaîne très - peu j élevée. ( Ces rivières naissent sur le versant orien- tal de la Cordillère, au plateau de Tola- palca, élevé de plus de 4000 mètres au- dessus des océans. 'R. Pilco-inajo. . R. de Tola-Palca J¡. du Paraguay . R. de las Luces . . , R. de las Flechas . ! R. du Paraguay . R. DU Paraguay . . R. Suputuba . . . . I R. DU Paraguay. . . 'R. Cabazal. . . . . . | R. Payol. ... 1/f. Jauni Ces rivieres naissent 1 dans un marais, au < i\. E. (de Chiquitos, i |B- JaîiRU |r. Jaoru I R. Bahia ) R. Aguapey I R. R. Ces rivières naissent^ sur le versant sudj de la Sierra de San- s Soboreca tiago de Chiquitos San-Miguel . . (Bolivia,'. I San-Pedro . . (R. de San-Rafael . . Ces rivières naissent sur le versant orien- tal de la Cordillère. R. R. R. R. 1r. Pilco-mayo. . . .i„ .... I r, . . In- Pilco-raayo. . . .) R. de Lagundlas. . . | ^^ U. P¿¿eo-mayo ’ R. I R. Pilco-mayo. . . . R. de Santa-Lucia . . R. de Potosi DU Paraguay Jauru d’Omanon . . Tapanaquich . Soboreca . . . de San-Rafael de Yotala. . . de la Plata . . Huarta-mayo . Cachi-mayo. . Pilco-mayo . de Miraflor. . (N.“ 2, voy. p. 259.) TVBLEATT DES AFFLUENS DE LA PLATA, COMPRIS DANS LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA. iR. DU Paraguay. R. Tapanaquich > R. DU Paraguay . . R. de Santo-Tomas . ) „ . ^ „ , „ ^ } /(. de Sanlo-Tomas. R. de Santo-Corazon ) . R. ürachiquia . . . . R. de San-Rafael . . R. de San-Luis . . . R. de San-Rafael . . R. Mboletey R. Tamari j R. DE CüYüBA . . . . j I R. DU Paraguay . . . J R. DU Paraguay. . . ) R. DU Paraguay . . . ) R. de San-Juan . . . ) R. del Ipias I^- R. Tayoé 1 ‘ ‘ ' •\r. de San-Rafael. . R. DU Paraguay . . R. OXUQI'IS >R. DU Paraguay. . . R. de Yotala. R. Cacki-mayo . . R. Pilco-mayo R. Juan-Tapita R. de Chaqui . R. Pujioni . . t R. Cacki-mayo . . , R. de Yamparaes . , R. Pilco-mayo . . • j P'^l<^o-mayo „ , \R. Pilco-mayo . . . . R. Puco-mayo . . . ' l „ . c i •' IR. de San-Lucas, R. de Chaqui ••••)„ ‘ ‘ | Malaca R. Malaca I I B. de Toropalca. . J,, j,¡„„ Ces nvieres naissent I R. de Colagatta surleversantorien-ÎR. de San-Joaquin. .1 - . fal de la Cordillère. I R. de San-Cristoval . L ’ ”**)f**^ ^ (R. de San-Juan . ( ^ R. de Quiaca. R. Pilco-mayo . L Pilaya .R. DU PARAGC.4Y. R. PlLCO-MAYO . S ( 259 ) de Paredón. Après avoir reçu une multitude de cours d’eau du nord et du sud , le Rio Grande vient déboucher dans la plaine de Santa -Cruz de la Sierra, où il s’incline à l’E. N. E. , puis au N. E. , et enfin, tourne au N. O., jusqu’à sa jonction avec le Rio Mam oré. Le Rio Guaporé ou Itènès s’unit au Mamoré au 12.® degré de latitude; il vient du sud-est et reçoit successivement, du sud, le Rio Itonama, le Rio Blanco, le Rio Serré, le Rio Verdé. De ces affluens, celui qui a le cours le plus long, est le Rio Itonama. Il naît, sous le nom de Rio de San-Liiis, à l’est de la province de Chiquitos, et court toujours au N. O., sous le nom de Rio de San -Miguel. Dans sa marche il s’y incor- pore le Rio Sapococh, puis le Rio Huacari. Vers le 14.® degré, après avoir formé un immense lac, il change de dénomination et s’appelle Rio Itonama, jusqu’à son con- fluent avec le Rio Machupo, au nord de San-Joaquin de Moxos, près du point où il se jette dans le Rio Guaporé, au fort de Beira. Après avoir tracé à grands traits les cours d’eau qui sillonnent la république de Bolivia, je crois devoir donner, dans les deux tableaux ci-joints des affluens de l’Ama- zone et des affluens de la Plata, l’énumération de toutes les rivières qui les forment, de manière à bien faire comprendre toutes leurs ramifications, jusqu’aux ruisseaux de leurs sources diverses. ’ 1. Afin qu’on puisse distinguer les rivières navigables, leurs noms seront imprimés en capitales. Lorsqu’elles n’auront qu’un moyen volume , leurs noms seront en italiques. Enfin , le nom de leurs derniers rameaux, souvent réduits à des ruisseaux, seront écrits en caractères courans. Je dois de plus donner l’explication de quelques coraposans qui se présentent fréquemment dans les noms des cours d’eau et qui ne sont que l’expression du mot rivière dans les diverses langues des peuples riverains ; ainsi : Mayo signifie rivière dans la langue quichua et entre dans la composition de Yuraj-mayo (rivière blanche), de Cachi-mayo (rivière salée), etc. Sama signifie rivière dans la langue yuracarès , et entre dans la composition de Iñe-sama ( la rivière des poissons); dans Soloto-sama (la rivière des Solotos, tribu), etc. Sapococh représente le mot rivière chez les Chiquitos. Y signifie à la fois eau et rivière chez les Guaranis et entre dans la composition de Pira -y (rivière des poissons), dans Paragua-y (rivière des Paraguas ou mieux Pay aguas , tribu d’in- digènes qui habitent les bords du Rio du Paraguay), etc. ( 260 ) División politique de Bolivia. Après lout ce que j’ai dit partiellement, dans la partie historique, relativement au climat', à l’aspect et aux productions naturelles et industrielles de chacune des pro- vinces en particulier et d ailleurs, manquant de place pour donner ici plus d’exten- sion à cette partie, je terminerai cet aperçu géographique de Bolivia par le tableau de ses divisions politiques. La lépublique, dont la capitale est Chuquisaca, se divise en six départemens : ceux de Chuquisaca , de la Paz, de Potosí, de Cochabamba , á'Omro et de Santa-Cruz de la Sierra; indépendamment de la province de Tarja et du gouvernement littoral de Cobija, qui n’appartiennent à aucun département et en représentent, pour ainsi, dire deux de plus. DEPARTEMENT DE CHUQUISACA. CHUQUISACA, LA PLATA oc SUCRE (capitale). Province de Yamparaès. Cantons. p illages. Arabate Chumunatas Guata Ida Mojotoro Paccha Palca Poepo Poroma Quilaquila Sapse Siccha Tuero Yamparaès (capitale) Yotala Province de ToinmA. ¡Nuevo Mundo. Cucio. Parapa-Ruiz. 1. Voyez Partie historique, t. Il, p. 426, 458, 462. 2. Voyez Partie historique, tome II, p. 443, 446, 469, 504, 558, 651; t. III;, p. 26, 221 et 359. Cantons. Pillages. Laguna ville de Padilla (capitale) Mojocoya Pomabamba Presto Sauces Sopachuy Tacopaya Tarabuco Tarvita Tomina Villar Province de Cinti. Accihilla Camargo ou Cinti (capitale) Collpa Livilivi Loma (La) Pinuani San-Lucas Santa-Elena DÉPARTEMENT DE POTOSÍ. POTOSI (capitale). Cantons. Villages. Province de Chayanta. Cantons. Ajmaya Aullagas Acasio Chayanta (capitale) Chayrapata Chayata Carasi Guaycoma Lai mes Lurumi Macha Micaui Moromoro Moscari Panacachi Pitantora Pocoata Sacaca San-Marco San-Pedro de Buena Vista Province du Cercado de Potosí. Chilchucani Mancari Polosi (capitale) Salinas Santa-Lucia Taropaya ( Tambillo. 1 Mira-Flor. 1 Taropaya. Province de Porco. Bartolo ^ Cuchilmasi. < Laguuillas. Caiza ( Majotorillo. Coroma Chaqui Chulchucani Esquiri Miculpaya O tuyo Pocobamba Pocopoco Porco Potobamba Puna (capitale) Siporo Tacobamba Tinquïpaya Tolapampa Toiriabe Toropalca Tuero Turichipa Vilacaya Yocalla Yura Province de Chichas. Calcha Chocaya Eimoraca Portugalete Salina Santiago de Cotagaïta (capitale) Tupiza Province de Lipez. Llica San-Antonio San-Cristoval (capitale) Villages. Í Tambo-Negro. I Los Baños. DÉPARTEMENT DE LA PAZ. LA PAZ DE AYACUCHO (capitale). Province de SrcAsicA. Cantons. Aharaca Ayo-Ayo Cavari Caracato Charca Calamarca Húmala Ichoca Inquisivi Luribay Mohon Sapaqui Sicasica (capitale) Yaco Villagi Biscacliani. Ayo-Ayo. Aarara. Chiarula. Cavari. Cascavi. Veutilla. Calamarca. Carachani. Capichane. Capiñata. Huala. Acutani. Titipacha. 'es. Province de Yungas. Chulumani ou La Libertad (capitale) Coripata Chupé Chi rca Coroïco Irupana ou villa de Lanza Alega pat a Ocobaya Chulumani. Tajma. Coripata. Millu-Huaya. Yanacaclie. Chupé. Cantons. Pacallo Palca (Yungas) Sagarnaga Suri Fillagi Coroïco. Mururata. Magdalena de Alocetenes. Lasa. 'es. Palca. Las Animas. Taj esi. Charapacée. Cajuata. Cijuata. Suri. Cercado de la Paz. La Paz (capitale) Los Obrages Viacha Amanea Combaya Challama Chiñiso Consata llabaya Alapiri Quiabaya Songo Calacota. Poto-Poto. Opaña. Viacha. Los Arroyos. Province de Larecaja. Chunchulaya. i Undavi. I Pongo. Sorata ou Villa de Esquivel (capitale) Tacacoma Tunusi Tipuani Yani Province de Muñecas. Am baña Aucapata Ayata Cam ata ( 26S ) Cantons. Charasani Chuma (capitale) Cui'ba Italaque. Moco-Moco Province Achacachi (capitale) Ancoraymes Carabuco Escoma Guarinas Guaicho Laja Pucarani Santiago de Guata Province Achocalla Cal acote Callapa Caquiaviri (capitale) Villages. ;’Omascyos. Las Peñas. Yarbichainbi. ÎCapacavana. Ancomaya. San-Pedro. San-Pablo. Pacajes. Aygachi. Carapata. Yays. Patapatani. Cantons. Caqui ngora Curaguara Huaqui Jesus de Machaca San-Andres de Machaca Santiago de Machaca Tarani Tiaguanaco Ulluma Viacha Villages. Berenjella. Lacaya. Tiaguanaco. Lloco-Lloco. Taraco. Province de Caupolican ou d’ApoLO-BAiHBA. Apolo-Bamba (capitale) Aten Cavinas Chupiamonas Isiama Moxos Pelechuco Pata Santa-Cruz- de-V al lé- Ameno San-José Tu mu pasa Irimo. Aten. Suché. Pelechuco. DÉPARTEMENT DE COCHABAMBA. COCHABAMBA (capitale). Province de Tapacari. Province d’ARQUé. Calliri Paso Quillacollo Sipé-Sipé Tacapari (capitale) Tiquipaya ÎColcapirgua. Iquircollo. ( Viloma. j Pulla-Collo. Arqué (capitale) Capiñata Carasa Colcha Province d’AvopAvA. Tutulima. Altainachi. Cala-Cala. Chara paya Choque-Camata Machacamarca ( 2G4 ) Cantons. Morochata Palca (capitale) Yaai Villages. Parangani. Huacaplata. Pamacache. Tiquilpa. Santa-Rosa. Province de Cusa. Arani Paredón Punata Sacava San-Benito Tarata (capitale) I Cuchi. Sacava. Chinata. ^ Saca-circa. s Tarata. I Mamata. Cantons. Villages. Í Baca. j Cotani. Tiraqui < Colomi. 1 La Palma. f Asuncion. Toco 1 Toco. j Clisa. Province de Mizque. Ayquile Chaluani Mizque (capitale) Paronapa Pocona Tintin Totora Pojo. Durasnillo. Viña Perdida. Pulquina. DÉPARTEMENT DE SANTA-CRUZ. SANTA -CRUZ DE LA SIERRA (capitale). Province de Santa-Cruz. Bibosi Buena-Vista Paurito Porongo Portachuelo Santa-Cruz (capitale) Santa-Rosa San-Carlos Í Pari. I Tijeras. 1 Pacu. I Pitajaya. ITorrente., San-Miguel. San-Diego. I Candelaria. 1 Naico. I Chaney. 1 Asusaqui. j Tocomechi. j Naranjal. I Turobo. I Bibora. I Grand-Diosa. i Cotoca. Province de Vallé-Graindé. Camarapa Chilon Pampa-Grande Pucara ISan-Pedro. Pulquina. Chilon. Tasajos. í Pampa-Grande. I Vilca. Samaypata Vallé-Grande (capitale) Poster-Vallé. El Limon. Province de Moxos. Concepcion de Moxos El Carmen Exsaltacion Loreto Reyes San-Ignacio de Moxos San-Joaquin 'J ; 1*1 Cantons. Fillagt Sau-Ramon Sau-Pedro San-Xavier de Moxos Santa-Ana de Moxos ^ San ta-Magdalena trinidad (capitale) Province de Chiquitos. . • J iSanta-CruzdeGuaravos. AcenciondeGuarayos rr. • • i i i ^ - j trinidad de Guarayos. Concepcion de Chiquitos San-Ignacio de Chiquitos San- José San- Juan San-Miguel San-Rafael Santiago ( 265 ) 'es. Cantons. Villages. San-Xavier de Chiquitos Santa-Ana de Chiquitos (capitale) Santo-Corazon Province de Cordillera. Abapo (capitale) Bura-Pucuti Cabezas Florida Imiri Masabi Obay Pi ray Piriti Saïpuro Tacuro Tacuaremboti DEPARTEMENT D’ORURO. ORURO (capitale). Province d’OauRO. 1 Ati ta. 1 Atamarca. Caracol lo j Rodeo. Î Condoriri. Oruro (capitale) 1 Jaricoya. ( Pongo. 1 Chachicachi. j Guamini. Paria ( Agua-Caliente. Sora-Sora I Avicaya. [ Challapampa. 1 Venta y media. 1 Benita. Toya f Tayaquira. Province de Poopo. Challacollo í Guamané. Challapata 1 Pequéréqué. < Ancacato. i Vilcapujio. f Chillanata. UI. 2.® partie. Condo Culta Poopo (capitale) Quillacas Salinas de Garci-Mendoza Toledo Condo. Gari. Cacachaca. Urmiri. Poopo. Salinas. Pampa Aullagas. Chiquilla. Opacaba. Teresa. Carri. Santo-Tomas. Belen. Province de Carangas. 1 Cala. Andamarca < Rosaspata, 1 Inchura. Curaguara de Carangas 1 Todosan. Carangas * Ribera. O 1 Sabaya, f Negrillos. 34 i ' f Cantons. Clioquecota Corquemanca Guallamaica (capitale) Guachacalla ( 266 ) Villages. Cantons. Totora La Jolla. La Llanquera, Chanchiguel. Isiara. Guachacalla. Turco Villages. iCalacaya. Cruceiro. Milagros. ITurquiri. Turco. Chillagua. ' DÉPARTEMENT DE T ARIJA. Province de Takija. Carapari Concepcion de Tarija Pacaya Salinas San-Lorenzo TARIJA (capitale). I San-Luis San-Pedro de Tarija Santa- Ana Tarija (capitale) Tomayapa Yunchara gouvernement littoral de cobija. Province de Cobija. Atacama Calama Chiu-Chiu Cobija ou Puerto-la-Mar (capitale) Esmaraca ( 267 ) EXPLICATION DES CARTES GÉOGRAPHIQUES. N.° 1 . Carte d’une partie de la république Argentine , comprenant les provinces de Corrientes et des Missions, publiée ea 1835. On peut voir l.° les observations géographiques speciales a cette carte, p. 1 a 28; 2. les indications des matériaux qui ont servi à la construire, p. 28; 3.° les généralités sur la province de Corrientes, p. 29, N. ° 2. Carte d’une partie de la république Argentine, comprenant les provinces de Santa- Fe , d Entre -Rios, de Buenos - Ayres , et la partie septentrionale de la Patagonie, publiée en 1838. Les observations géographiques spéciales à cette carte sont dé- crites, p. 26 à 28, et p. 33 à 107; les indications des matériaux qui ont servi à sa construction sont cités, p. 107. Les généralités qui s’y rapportent, p. 109. N.“ 3. Carte topographique du lac de Titicaca ou de Ckucuito et d’une partie du grand plateau des Andes {Bolivia et Peroiéj , publiée en 1835. Cette carte est réduite sur mes feuilles d’itinéraires et complétée, pour la partie occidentale du lac, par les renseignemens puises dans une carte manuscrite. Voyez les observations spéciales p. 131 et p. 237. Elle est du reste comprise dans la carte n.° 4. iN* 4. Carte generale de la république de Bolivia, publiée en 1839. Les observations géographiques spéciales à cette carte sont consignées de la page 131 à la page 243 Les indications des matériaux qui ont servi à sa construction sont consignées p.244. Les considérations générales sur la Bolivia se trouvent p. 251. N.° 5. Carte de l’Amérique méridionale, publiée en 1838. Cette carte, résumant sur une petite échelle, toutes celles que j’ai publiées doit servir à l’intelligence de mon Voyage dans l’Amérique méridionale. J’y ai tracé à cet effet mes itinéraires par terre et par mer. N.” 6. Carte de l’Amérique méridionale, publiée en 1838. Elle est spécialement destinée à servir d’explication à la première partie du tome 4.® du Voyage intitulée : \ Homme américain [de l’Amérique méridionale), considéré sous ses rapports phy- siques et moraux. N.” 7. Carte zoologico- géographique. Cette carte doit accompagner la troisième partie du tome 4.®, contenant les oiseaux, et sert de démonstration à la décroissance comparative des êtres, en marchant de la ligne vers le pôle, ou s’élevant sur les régions tropicales des plaines de l’intérieur jusqu’au sommet des hautes montagnes. N. 8. Cette carte intitulée: Vallées de Cochabamba, de Clisa et de Sacava [Bolivia), est, comme la carte n.° 3, réduite sans aucun changement, sur les feuilles qui contiennent mes itinéraires. Les observations qui y sont relatives sont consignées de la p, 152 à la p. 153. Elle rentre du reste complètement dans la carte générale de la Bolivia. N. 9. Cette carte du Plateau et du Cerro de Potosi [Bolivia), comme les cartes n.“ 3 et n. 8, est également réduite sans aucun changement, sur les feuilles de mes itinéraires. Elle rentre complètement dans ma grande carte n.° 4 , et les obsei va- tions qui s’y rapportent sont consignées p. 229 et suivantes. TABLE DES MATIÈRES Pages. PREMIÈRE PARTIE. République orientale de l’Uruguay et république Argentine .... 1 Chapitre I.®^ Renseignemens spéciaux et généraux relatifs à la carte n.° 1 , intitulée ; Carte d’une partie de la république Argentine, comprenant les provinces de Corrientes et des Missions ^ §. 1.'^” Observations géographiques spéciales sur la province de Corrientes. ... 1 f Itinéraire en remontant le Parana , d’Iribucua à la Barranquiera , au-dessus de Corrientes " Itinéraire d’Iribucua à Corrientes, en descendant le Parana sur la rive gauche 7 f -ff Itinéraire de Corrientes au Rio Guayquiraro , limite sud de la province , en suivant la rive gauche du Parana 12 §. 2. Observations géographiques spéciales sur la province d’Entre - Bios , ou itiné- raire de l’embouchure du Rio Guayquiraro, limite nord de la province d’Entre- Rios, jusqu’à la Bajada, en suivant la rive gauche du Parana 24 §. 3. Indication des matériaux qui ont servi à la construction de cette première carte. 28 §. 4. Généralités sur la province de Corrientes 29 Chapitre II. Renseignemens spéciaux et généraux relatifs à la carte n.° 2 , intitulée ; Carte d’une partie de la république Argentine, comprenant les provinces de Santa-Fé, d’Entre-Rios, de Buenos-Ayres, et la partie septentrionale de la Pa- tagonie §. 1.®” Itinéraires sur le cours du Parana 33 j- Province d’Entre-Rios 33 ■]"{■ Province de Santa-Fé. Itinéraire de la Bajada jusqu’aux limites sud de la province de Santa-Fé, en suivant la rive droite du Parana 33 f ■¡■f Province de Buenos-Ayres. Itinéraire de la frontière sud de la province de Santa-Fé jusqu’à l’entrée du Barradero, province de Buenos-Ayres, en suivant la rive droite du Parana 41 §. 2. Itinéraires divers dans les Pampas de Patagonie. ^4 f Itinéraires de M. Parchappe dans le sud de la république Argentine. ... 44 -[-[ Parties septentrionales de la Patagonie 44 f-j-f Extrait du Journal de Don Basilio Villarino , dans son voyage en remon- tant le Rio Negro , du Carmen jusqu’au pied des Cordillères 45 Extrait du voyage par terre de la Concepcion du Chili à Buenos-Ayres, de Don Luis de la Cruz (1806) ^4 ttttt Extrait du voyage à Las Salinas, de Don Pablo Zizur (1786). . . . 88 §. 3. Notes et calculs à l’appui de la carte n.“ 2, et indication des matériaux qui ont servi à sa construction ^0^ f Notes et calculs à l’appui de la carte n.° 2. 100 ( 26«) ) Pages. fl Indication de.s matériaux, cartes, plans et manuscrits qui ont servi à la con- struction de la carte n.° 2 107 §. 4. Quelques généralités géographiques sur les régions septentrionales de la Pa- tagonie ... 109 SECONDE PARTIE. République du Pérou et de Bolivia 131 Chapitre I.®‘' Première série de renseignemens spéciaux relatifs à la carte n.° 4, intitulée: Carte générale de la république de Bolivia, comprenant les itinéraires de Tacna (Pérou) à Santa-Cruz de la Sierra (Bolivia) 131 §. l.®"^ Observations géographiques spéciales à la province de Tacna (Pérou) et l’intervalle compris entre ce point et la Paz 131 2. Observations géographiques spéciales à l’intervalle compris entre la Paz et Cochabamba (Bolivia), en suivant le versant oriental de la Cordillère orientale 140 I Itinéraire de la Paz à Chulumani (Yungas) 140 II Itinéraire de voyage de Chulumani à Cochabamba, par les provinces de Yungas, de Sicasica, d’Ayupaya et de Quillacollo 144 Iff Itinéraire de voyage de Cochabamba à Santa-Cruz de la Sierra (120 lieues de route) 153 Chapitre II. Seconde série de renseignemens spéciaux relatifs à la carte n.“ 4, compre- nant tous les itinéraires propres aux plaines centrales de Bolivia 161 §. 1 Observations géographiques spéciales sur les environs de Santa-Cruz de la Sierra 161 2. Observations géographiques spéciales sur la province de Chiquitos .... 165 §. 3. Observations géographiques spéciales sur la province de Moxos 182 I De Trinidad de Guarayos au Carmen de Moxos, en descendant le Rio de San-Miguel 183 If- Du Carmen de Moxos à San-Ramon, par le Rio Blanco, le Rio Itonama et la plaine 187 Du Carmen de Moxos à Concepcion, par le Rio Blanco 187 De Concepcion de Baures à Magdalena 190 De Magdalena à San-Ramon, en descendant le Rio Itonama, traversant la plaine et remontant le Rio Machupo 191 fil De San-Ramon à Exaltación par le Rio Machupo, le Rio Guaporé ou Iténès et par le Rio Mamoré 193 De San-Ramon à San-Joaquin • • 193 De San-Joaquin au confluent du Rio Machupo et du Rio Itonama ... 194 Du confluent du Rio Itonama jusqu’au Rio Guaporé 195 Navigation sur le Rio Guaporé jusqu’à son confluent avec le Mamoré. . 195 Navigation en remontant le Rio Mamoré jusqu’à Exaltación 197 II ft D’Exaltacion à Loreto sur le Mamoré et ses affluens 199 D’Exaltacion à Santa- Ana par le Mamoré et le Rio Yacuma. ..... 199 De Santa-Ana à la mission de San-Pedro, en remontant le Rio Mamoré. 200 De San-Pedro à San-Xavier de Moxos 201 De San-Xavier à Trinidad de Moxos 202 De Trinidad à Loreto 202 ( 270 ) Pages. tti'i’i' Vojage de Moxos à Cochabamba , en remontant le Rio Mamoré, le Rio o Chaparé et le Rio Coni 203 Du port de Loreto, en remontant le Mamoré jusqu’au confluent du Rio Sara 203 Du confluent du Rio Mamoré, en le remontant jusqu’à son confluent avec le Rio Chaparé ,204j En remontant le Rio Chaparé jusqu’à son confluent avec le Rio Coni . 204 En remontant le Rio Coni 207 Voyage par terre du Rio Coni à la Réduction d’Isiboro 207 D’Isiboro à San-Antonio 207 De San-Antonio à la Yunga 208 De la Yunga de Yuracarès à Cochabamba 208 Voyage de Cochabamba à Moxos, en cherchant une nouvelle com- munication par le Rio Sécuri . 210 De Moleto à Trinidad de Moxos 213 ttttttt Voyage de Trinidad de Moxos à Santa-Cruz de la Sierra, en remon- tant le Rio Mamoré, le Rio Sara et le Rio Piray 217 Des rives du Rio Piray à Santa-Cruz 221 Chapitre III. Troisième série de renseignemens spéciaux relatifs à là carte n.° 4 , com- prenant la suite des itinéraires propres aux parties montueuses de la république de Bolivia 222 §. 1.®"^ Observations géographiques spéciales au versant oriental des Cordillères. . 222 •f- De Santa-Cruz de la Sierra à Chuquisaca 222 i t De Chuquisaca à la ville de Potosi 227 ftf De Potosi au passage de Tolapalca , limite du département de Potosi, et du versant oriental de la Cordillère 230 §. 2. Observations géographiques spéciales au grand plateau bolivien 232 t Du passage de Tolapalca à Oruro, et province de Carangas 232 tf D’Oruro à la Paz 235 fff Environs de la Paz et du lac de Chucuito ou de Titicaca 238 Chapitre IV. Indication des matériaux géographiques discutés pour la construction de la carte n.“ 4 de la république de Bolivia 244 §. 1." Itinéraires, plans, cartes et autres documens manuscrits 244 §. 2. Documens imprimés ou publiés 249 Chapitre V. Quelques considérations générales sur la république de Bolivia .... 251 Explication des cartes géographiques 267 Tableau des affluens de l’Amazone, compris dans la république de Bolivia (n.° 1, voy. p. 259). 'l’ableau des affluens de la Plata, compris dans la république de Bolivia (n.° 2, voy. p. 259). FIN DE LA PARTIE GÉOGRAPHIQUE. A’ '• i / 'a/ (te // 's(o/ 'te/tt e Ao/i^i(ue/e Occft/e/da/c c/e Ctzr/e / e/'fí sus Sailli a o'o Cwi^cff/y i'!^Artùuu'o o nacio - 111 iri osme v'ifK ^ .sá -_ ^jzzr- ' ' ■ ■,^-^535'-* - i, - ¿r , • v.íüi-rvrr' ^,f»t^\><í^ii¡;>w -. ■. - JT»-- i*» í‘M/?Avíí^ /r: ñerAai /vrt/i^^fe/^Tsj ^ . hof/iíá éTriiMiUvs \¡S(í/^o cu\ ciclar ^'■^yhù'aùh/frtt/' 7’e¿ó>ju 0/ Y w/ ¿ñ7^&a(arxcr'íú® Consto *&ííí>¡2liííí’ :.'îiLÎ:;^-~ D'XTNlí l‘AR'ni< -Üí -Jfq>Ÿb 'CqyaiHi OIU'C ' ^ Uf^ *i^’ ‘ ^^£4#*^ •.■^..,iii..- ww.Mf^.^ -.i«r ^Sttog-i m/*(f ^líi^isirr^iírf:^ 9 '(5^r COMPRIINANT LKS PROVINCES ] oin íffij nj^erso <(e S’.‘ /.tt<-(t,r ySf)Æ'iit:^y S'^ JCxP¿a/u*v/a¿f Íaouarelt' A ^*=^1 cA<í C-'ClipiIEMTftAA ^ /> /;; SM'ITÍs ÍOíN s q'J'0/?///ÍO ■ ~- - - —A" •^■í, uúLa/í?’^“*~* . uiurü-','vr;3*T ÿ*”- i^w#r -r-l'U^ePAfjí áf A/cY'OJ' ÏÎ-'rr^i^' .yMi£ií-r ; . ^ g^^iSSSJl; ^ísií ■;f'/asrrtsá^i»| fi»-' fe ASÉ* „ ; ’*' 7'o/nc líellavisUv i nroiircs obscpvabons el c >çvt- ’ramiqo 1 , irOIlISKiNY, aso el (a^n(a -rru/t¿ Iratí/o 5 É’súuicut (le S" CMnel onimo )lic allons ® '/^ut á/tt ffitJloftrçt. â Cfí/tt/Cct oa C/uyte/Ze, . è Poó la^ û/t /^Oifle . 6 ÁWtu/ftlt ett- Ae/y/te ■ C ' yir///t//ty\f Ytt/aZf. ° “»'? . te/. Ca/yMc/te/á' A^/Wt‘(e „i‘-- . J’o >/)é//'iii¿s ot/ , k^'-é < A atét/e ■ x/t'SfUilta /o de /'ttuey'e . (hfMt/ee, Afae'MS C? Codxfie ■ Sl"Á'i>. ü,r/u ^¿/tCírftr ^ Á'.i'ftt// C ((e St'. í/t/,'' / ^jrto/j^ c/r í/V' /7o/yW :542#3«f *aso i/o /ai' } e< ’oa/' Yltiet'A Sauce "s^-iïïa?”' ¿jAí/iit' ^ lU'llSll r/e/ ¿}yj'/y// iSciuina ^íisp /7o S'*^ Y/so Au/'fy^^l j^/o/t//iq/u’s/f/z7^/yoo< jo/tfp Tes q¿^ SK( •V//tV‘('/i'Z' Page 80. RACE PAMPÉENNE. RACE RACE ANDO- PERUVIENNE. ÂW- - s n.Tn- RAMEAU PJÍRUVIEN. RAMEAU ANTISIEN. RAMEtU ARAUCANIEN. f RAMEAU PAMPEEN. RAMEAU CHIQUITÉEN. RAMEAU MOXÉEN. GUARANIENNE. FRANÇAIS: Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Nation Qniebua.’ Aymara.’ Yuracarès.^ Araucana.^ Patagonc. ’ Puelche.^ Mbocobi. ^ Matagiiaya. ’ Samucu.^ Chiquito.^ Sarabéca. ^ Otukc. ^ Païconcca.^ Moxa. * Chapacura.^ Itonama. ^ Canichana.^ Movima.’ Cayuvava.’ Pacaguara. ^ Iténés. ^ Guarani.® Botocuda.^ Homme. Rima.® Hakc. SuRe. Che. Nuca. Chia. Yova. Inoon. Vairîguè. ÑoñicA. 7 Echeená. Vuani. üchanenuvc Achane. Kiritian. Umo. Enacu. Itilacua. Cratasi. Uni. Huatakí. Aba. - Femme. Huarmi. Marmi. Ycc. Malgcn. Nacuna. Yamcat. Alo. Kiteís. Yacoteai PalcA. Acuncchu. Vuaneti. Esenunuve. Eseno. Yamake. Caneca. Ikegahui. Cucha. Ccataloranc. Yucha. Tana. Cuna. Tctc. Uma. PpekeRa. Dala. Lonco. Dil. Cacaa. . Carcaic. Litec. Yatodo. Taanys. Noeve. Ikitao. Ipe. Nuchuti, Upachi. Uchú. Eucucu. Bamacua. Nahuaraea- ma. Mapo. Mahui. Acang. ■ Joue. Ccakila. iVauna. Puño. Tavuun. Capcnca. Yacalere. : Yudé. Nochosté. Nunaapa. Irenara. Ipiki. Numiro. Ürutarachi. . Papapana. Eicokena. Kinto. Iribuju. Tamo. Ruca. Tatipi. Chamton. Ycuv. Ñahui. Nayra. Tanti, Ge. Guter. Yatitco. Jacte. Notclo. Yedoy. Nosuto. Nol. Icháa. Ihuikis. Nuuhi. Tucuchi. Icachi. Eutot. Sora. Niyoco. Huiro. Te. Tesa. Kectom. OrciJIe. Rinri. Inchu. Moyc. Pilun, Jenc. Yaípyeírke. Ikctcla. Nokiotc, Yagoroné. Nonémosu. Nuniije. Ichaparara. Isenokí. Nuchoca. Taitatachi. MocAtodo. Eucometc. bototo. iradike. Paoki. luiri. Apiçaqua. Aismon. Main. Maki. Ampara. Rana. Cuu. Cheme. Yapaye. Kcnoc. Nogucc. Ymanaetio. Panaucos. Aniquaichi. Seni. Ivuaki. Nubupe. Umichi, Malaca. Eutijle. Sojpan. Daru, Muipata. üru. Mbo. Jomlon. Soleil. Inti. Inli (villca). Puine. Antu. Chuina. Apiucuc. Naiaofe. Ijuaba. Ycde. ZuucA. Caame. Neri. Iscsc. Saache. Huapuito. Apache. Nicojli. Tinno. Ñaraman. Vari. Mapito, Quaraci. = ■' Lune. Killa. Phakhsi. Subi. Cuy en. equina. Ploo. Caaboïc. Gucla. Etosia. VaacA. Cache. Ari. Kejeré. Coje. Panato. Tiacaca. Nimilacu. Yetso. Iraré. OcAe. Panevo. Yací. ■- Eau. Yacu. Uma. Sama. Co. Ara. Yagup. Netrat. Guag. Yod. TuucA. Une. Ouru. Ina. Une. Acum. Huanuve. Nesc. Touni. Ikita. Jenc. Como. Y. Miñan. Feu. ISina. Nina. Aima. Cutal. Maja. Aquacakc. Anorec. Itag. Pióc. Pees. Tikiai. Rcra. Chaki. Yucu. Isse. Barí. Nichucu. Véé. Idore. Chü. Iche. Tata. é7Aumbake. Montagne. Orcco. Collo. Monono. Mahuida. Yuilhuana. Atecq. Lesug. Cucanat. YiritucA, üti. Batari. lyepé. Mari. Pecun. Iti. Comeé. Champandí. Irurclui. Machiva. Pico. Ibiti. Itacluc. Arc. Picta, Mícehí. Mumuta. Tugud. Chuita. Aekc. Nectikena. Luchang. Acho. Kímomes. Echóte. Vcvica. Tibopo. EzipoTocu, Parami. HualicAkit. Niescütop. Tanilo. Iraupui. Canati. Pari. Guirapa. hekencm. Flècbc. Huachhi. Micchi. Tómete. Pulkí. Aje. Guit. Nectikenap, Lotee. Diojic. CokikicA. Maji. Tehua. Coriruco. Takirikirc. Chininie, Chore. Ichuhuera. Julpaendí. Irabibiki. Pia. Kivo. Huí. Clocochi. Jeune , adject. Hunina. Yacana. Sebebonto. Hueche. \akcn. Yapelgue. Ncsoc. Magse. Nacar. ÑaukieA. luípia. Ichaoro. ümono. Amoperu. Isohuem. Tiètiè. Ecokelege. Ovenionca. Mamíhuasi. Huakehuc. Iroco. Cuntí mbu- ÇU. Tuya. Vieux, adject. Maehu. Achachi. CalasuRc. ■ ' Vucha. Kikckeu. Ictza. Iraïc. Chuit. Chokinap. Poostií. Yuchijari. Eadi. Ectia. Echasi. Itaracun. ViayacAnc. Enímara. Bíjau. Iratakasi. Chaíta. Ucuti. Je , moi , pron. Ñoca. Na. Se. (nche. Yaja. K-ia. Aam, Yarn. Oyu. Ñy (gny)- Nato. Iki chaocho. Neti. Nuti. Huaya. AcAni, Ojale. Inda. Areai. Ea. ¡Vliti. Ndi ni. ■- Lui, elle, pron. l’ay. dupa. Lati. Vei. Toja. Sas. Aam. Atachi. Uuta. Tu. Eehechc. Ikí chaano. Pili, Erna. Aricau. Oni. Elíjale. Icolo. Are. Aa. Comari. Ae, -■ Donne-moi, v. Koay. t Tim buche. Tasja. Chutaca. Ahuacnoc. Malctucc. Asigue. Ainanauzo. Ichamunazü lyura. Pipanira. Peeracano. Miapachi. Macuno. Sichite. Caijleca. Piboloire. Eki ahíte. Huití. Emboocho. -■ Manger, verbe. Miccuni. Mankatha. Tiai. . In. Kel. Akencc. Sekca. Tec. Agu. IcAaca. Iniicha. Oaketa.v , Ninico. Pinike. Cahuara. Ape, Alema. Caiki. Panii. Pihue. Caorc. Acaru. Dormir, verbe. Puùuni. kita. Atesci. Cmauglim. Coote. Mcplamum. Sooti. Nobina. Amo, Ñanoca. Iticmeca. Anutake. Pimoco. Migue. Huachiad. Conejna. Ag.aja. Oroki. Pibilii. OcAahuan, Upuiira. Akc. Je veux, verbe. Vlunani. Chicatha. Cusii . Anay. Venenguí. Kemo. Ain ainí - Aimesc. Ñoñemaca. Areaca noja- Ivia sike. Nikikino. Pivoro. Mosi cha- I chavan ove. Huarchua. Jirampana. Orichuhueu- Akekia. Imiré. l’otari. .. Je ne veux pas, verbe négatif. Hunanichu. vliicalhani. Nis ciisu. Pilan. Chaetengui. Canoa. Ykíte. Cachimesc. Miñoñema- jan. Maichanoja- Oracbic Isiñi kinovo. Voi-pivoro. cum. Masi día- Huachich- XolmacA Cai-jiram- hua. Yeichuen- Oje amakta. Inimire. Ndaypotari. cait. jan. scale. cum. vaco. éhua-éréhua pnna-aca. hua. n lengua Aymara, par Ludovico Bcrlonio; Juli, 10Í2. A mT vocabulaires que nous avons formés sur les lieux au moyen de bons iiilerprèl’es. 4 Mois de 1^,-ie de la lengua Moxa , con su vocabulario, par Pedro Marban; Lima, 1701. O loyez lesoro de la lengua Guarani, compueslo por el Padre Antonio Ruiz; Madrid, 1G39. • Gonzales de Holguin; Lima 1608. 0 Pour ne pas altérer l’orlhographe des mots contenus dans les dictionnaires imprimés , et pour qu’il y ait uniformité, nous les avons écrits comme ils se prononcent en Espagnol. Ainsi pour Runa, prononcez Rouna , etc. ; mais comme dans quelques langues il se trouve des mots dans lesquels les lettres espagnoles ne peuvent rendre les sons avec exactitude, nous avüE^ placé en lettres italiques toutes celles qui doivent se prononcer à la Française, comme : cAuina (la lune) en patagón, et ain-ain (je veux), en Mbocobi. 7 C’est 'notre ck sans voyelle finale, ayant seulement le son de la voyelle qui précédé, et non tch, que représente la jorieliou de ces deux lettres en espagnol. Ce son a été impro- prement rendu par un x dans les dictionnaires manuscrits de la langue des Chiquitos. J* a/'tie tt¿vr4.v/í’ P-MwI/aîvï’ N : v^*- ■■ ^i-hain ùi /I ^cçi/rJic^ y' ILÍAf.^ :a/ç(câi 'iaoKá' f//i“#'lié liVOTiait , (ill lac de ifií irií® ^ j^ou® i£í iT/ií ^ (D /1 7’ D'VyK PARTIE DV GRAND aciuin pori\ (hojjIVja kt vkrou): dressée sur- les lieux eii 1833, FAR ALCIDE D'OR BIG AY. dcdiec par I’aulciir a I.E HARON jUj ENANO HE DE lUrMBO LOT 1855. /J M.s'i/u’c e/ G rao ce sa/' pic/’rc par L. I{ou//(U'cf . ■r cu] - l^X])lic allons , ® CHEF LIEU DE DEPÎ ® GUE, © ul.dc C’anlon ou Boiu*o. © VU/. /jinii/e /'rey:>a/' yZoti^cO'// , rac "//. Pans P.(». l,e\TauIl Libraire; l^(liteur,Rue do la liai ¿M. de /{ivia/'d, Rua de ¿'.//j/ju Pedidle de milles nauli cjuc.s de 6o au de^i'c L ..'N f y ■ <7 / « .> y J 2d ni¿¿ú*^ LA PAZ, Lat . S. le? 50! 5’.’ J.oùî)'. O. 71? 12! oV Echelle (le licucs do ááóo inclrc s, ou de üo au de-o'rc . • - / V O í /Z/ ¿fp//p.t' ■‘•Vi//; .\u\m¿. /) R E SSE E s¿c«- í'/ff/"' w»/'“ ■'y^i'-'R¿)jtit"’ líll'/í // '-W//Í" ;rr//j»^; VA .S' rriNEi^ (les Aiitux's .•ir(/a>' >'.( •AiUÍf4.f releves uis le cours J/a c x> - • úmiU'i. REP PREST DE NT DE LA ^Vuu¿»- . ,y, í> «>'//? La/j.¡t.oiu DE BOLIVIA iMl'/e- UliVln . (liUiíMini. 'k .■'..‘."'■'■'V>' .:,■■■.■■■ MEiTiSptüV» .„MÍ«i'/iieii '*’SS'^í“-‘'"'e, ® .• \^’ffúTiii w/L’lJn' xXXÚÚi/- xiüií'M ‘iÚiilj Liv^ee >'.'))/ íVí/.V ^4 V ''WWÍ' ■ i/«. ■i»ntnf •jfj///' : :,..tntr,,'. -S '•**^Yiiijr. .HUUif'f •çJÿiiW'' TILLA ^ELJ^ DE MATQGR^, {•pú't- ■Ú5J",'. ■'‘‘P'f, »’¿ÍÍÍ//A A- ; '•ÚlPJ' .uu^ 'tíi-iUUÍí' •ÁjiííÜ' . •.•MU//ÍÍA [{f.W/'- € ',y.iii.^ii¡f. €M& ..x\»ii/V/ ^LCSCO TDaiy uwy*'*»' '/v/^ . •«% «ffe- ■3^'’ ¿/¿//«¿¿y,, SUO^: i' ■'w'/v/'fj, .' ■ f fíuinesile J '" fía ¿t a- ;■ \ .AliftlíÜÍW ce veto ti '. l : ''^'W - ^2\.uf?aj/a. ¿j,}j\\U,' 'lifVÚJJ^- jf- 7: ■ A^UuuacioSex \ .:•<•? . JÍ - . jfe- -'-.• ■ -/^ /> 'fí '¿fíjOMe, %piríirat/ ío Alia Pj^afaeL iilemctie Pac/iiYu/a- \ïçoçh i^À^E'stou era. ■« /I Jeaj-í/í'^^-fís a Ja Je Ch áaejj A? /I í/í- /í í / • Carlos '’- fí ill ^ Slforila (>n oc^oV r/v« i.'CrP'^tV '"A: dViávlilo^ '6' /í>n\|.//r> ’ \‘.'D,'. . - \nnuutj -V. c. ‘(>j¡'0/íi/l>, lúyw^A. ,^^€k,.9!ÿ, Ca: / Ea/n ‘Ltípl Patu-o ' ^ AiAé^sf'. ■• \W :\tAçè^ ,)}PIP> EqEuícoduí il,llf///u yú//.Y>.y . . 4-( J a a /i fíiiK.y '/ÿ/uti//A I /■fqriJii'O. ofr.-i liraAíj ’Úílhi ': nh/isás ;Vnrif/iyo '^' ■ ^i'i'E ' ^vü III. un orteil i U'iu>> ':^%7ks • (■ . 4:í\ pDutlcre^' l.aíiiina H i'v ‘ir» •nWÜD :ue//; áfUaiV' UIÍÍ//'J 1^'V •Nvltoi#/' Af. Oco/ioi /ó/Vec/o /‘r(U(v/>c />W/i A/. jfA//,fo/¿^ •lo'lúli'.- - Isúifruf-^ Ái//i//e » iiw. (y MO ■/<•// tcJi/ •'■ÚtlÁ j7 '(M^i/ne Vv.‘JWÍ'.Ií /*ifyfO, ® Œ* (Af/W/Vû. ^/f//y , Fcy^ar//Aay/¿/ , 7'ar/uí , yí/tí'o?/u(y(-cL //e y/y /r/yyayry , (yy/a//yy//Tyy,J'ryyre (if CUL ôÆî-â^i'S 'i'WWí \(}yuù(i/iii>ii •iiU'UÍJ W¡jamarca ,»uÚÍliüí. I^ahlo :© N(!uaai Uu’iuy ^ W'M '* v¿^%yo ,

if/?v ÿ.rrnwHtftVi :vl(ll ÍW)»/; > %K'W/y san tica/' kiaOft ;m(Hv, lv< , •'ïitt J iuanc Uí^/iacff \ ■ ■ ■ -I - ■■ o 'ceriVi a/i t hff/it l^^£tXX Vf'/< ^o/'oc/fatfíi Sirasira ^ffcyyyyyz.. O f yy/Yycyyyyra I a la 1 f.vcy ^7/omct ^r-eai-acoll JfUlU cu. ® ( /iflçJi/Ct \olciiii ’/(Cl U tant. >amu o/ir/io r^. . • \. >\ ( n/xaf^ai>i( ® ■V i /ayt/f/ft tm.Ls K>/ t/.fWYy Uf»n-uù)L ’y ///c’y/ur- Jo/cy/o ■CatiaiH Ofla/ya-t’ ruirt '•//¿yy/yerr ■^%ya ■%?' >/yyy/yr{r// 'S/,. /yi/ix. (/n/lat/u^ ( /yyy//yyy'ayyy.' //teetlhff/a.r ■V^ (yycyyy iyy/yyyyys y¡(yyy/y/yyycr>f¿c¿ f i.ty*t ¿/a Cft- 'y/yyyy/yyy O JE V.' RERf.ER-I.EVRAlJET . ; , DANS L AMÉRIQUE HÉRIRIOniALE (L,E BRÉSIL, 1.A RÉPUBliIQUE ORIElNTAliE DE li’URXJGUAY, LA RÉPITBL.IQUE ARGEÎMTIAE, LA PATAGONIE, LA REPUBLIQUE DU CHILI, LA REPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, PAR chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, ofeicier de la légion d’honneur de la REPUBLIQUE bolivienne, vice-président de la société géologique de frange et membre de PLUSIEURS ACADEMIES ET SOCIETES SAVANTES NATIONALES ET ÉTRANGÈRES. et publié 0OU0 les auspices Xfe M. k Ülinistre ïie l’Instruction publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). TOME TROISIÈME 3.^ Partie : GÉOLOGIE. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE SAÜNT-ANDRÉ-DES-ARCS, N.” 38; STRASBOURG, CHEZ V.® LEVRAULT, rue des juifs, N.° 33. 4 PAR ALCIDE D’ORDIGNY. 1842. m VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. A'V A % A -W A de Palca, sur le versant occidental des Andes orientales, et que je rapporte au terram silurien. Des grès dévoniens durs, d’une grande puissance, lui sont superposés. Au-delà de cette colline, en suivant toujours la même direetion (sud 30 est), on traverse, pendant deux lieues, des plaines couvertes d’argile rouge, fortement impregnas •d’efflorescences salines, et donnant naissance à toutes les plantes quon ne trouve m i nairement que sur les plages maritimes des côtes ; ce sont des salicornes et es sou es Le sel marin paraît former en larges nappes une légère pellicule à la surface u so . Cette plaine communique à l’ouest avec les plaines plus vastes encore qui couvieii tout le centre du plateau. , .. Après la plaine, commence une montagne assez élevée, à laquelle est adossee a v d’Oruro. Cette montagne paraissant être la continuité des collines situées à 1 ouest ( 129 ) Caracollo, et de eelles d’Atita, puisqu’elle suit, en tout, la même direction au sud 30” Géologie, ouest , est néanmoins beaucoup plus élevée , se trouvant à plus de cent mètres au-dessus lie la plaine. Elle représente un groupe isolé d’environ deux lieues de longueur. La »rande richesse de ses mines a déterminé les premiers Espagnols à la choisir pour site de la ville d’Oruro, qui parut long-temps rivaliser avec Potosi pour son minerai d’argent, exploité par amalgame ; mais , comme les filons qui la renfermaient étaient presque verticaux, on s’est assez promptement vu gagner par les eaux. Cette circonstance, jointe à la mauvaise direction des travaux, les révolutions politiques, et surtout, par suite de l’imperfection des galeries, l’impossibilité d’y placer des machines propres à se ilébarrasser de l’eau, ont forcé d’abandonner toutes les mines d’argent; abandon qui a fait tomber la ville, menacée de n’être bientôt plus qu’un simple village. On n’exploite à Oruro qu’un riche filon d’étain du sommet de la montagne; filon composé d’étain sulfuré presque pur, souvent cristallisé. Les produits en sont immenses, et c’est main- tenant le seul retour avantageux, vers la côte, des troupes de mules qui transportent les marchandises étrangères dans l’intérieur. La montagne d’Oruro se compose de trachyte' gris, très -poreux, ou, suivant M. Cordier, de porphyre pétrosiliceux, souvent décomposé et chargé de pyrites de fer. Cette l'oche, très- variable dans sa couleur, et très -caverneuse, renferme, comme on l’a va, un grand nombre de filons argentifères, d’étain, de plomb, de fer oxidé ou sulfuré. L)n trouve de plus des conglomérats formés d’une pâte argilo-quartzeuse, avec fragmens le phyllade, qui contiennent de l’argent et sont encore exploités; ils donnent 14 marcs ui cajón 2. Au nord-est de la montagne, près de la ville, on remarque des masses hîormes de fer hydraté, souvent irisées sur leurs cassures. Les fragmens de phyllade trouvés dans le conglomérat qui contient de l’argent, me i'eraient supposer que les roches trachytiques du Cerro d’Oruro auraient percé les phyllades ou eausé le redressement des couches des collines d’Atila, qui suivent la même direction. Cette opinion me parait d’autant ^lus admissible, qu’à une très-petite listance à l’ouest-sud-ouest existe une seconde chaîne de montagnes, beaucoup plus vaste }ue celle d’Oruro (au moins de trois lieues de long), dirigée au sud-est. Elle montre, i la partie inférieure, les phyllades en position, tandis qu’à l’ouest les grès reposent Jessus; ainsi, des trachytes porphyritiques qui n’ont pas coulé en nappes, se seraient néanmoins fait jour entre les dislocations des roches de sédiment, et auraient formé des masses isolées, dans la direction générale de ces grandes lignes de dislocation au sud-est. S. Traversée du plateau d’Oruro à la Cordillère occidentale. D’Oruro, pour mieux connaître le plateau bolivien, je voulus le traverser, sur ce aoint, transversalement à sa longueur, afin de comparer cette nouvelle coupe avec 1. Détermination de M. d’Omalius d’HalIoy sur les échantillons que j’ai déposés au Muséum. '2. Mesure du poids de 5000 livres espagnoles. * 111. Géologie. J « ( 150 ) celle que m’avait donnée mon itinéraire de Tacna à la Paz. Je vais interrompre momen- tanément ma grande ligne sud-est, pour aller à l’ouest, dans la direction du plateau occidental. ’ En partant de la ville, j’allai doubler l’extrémité sud des montagnes d’Oruro, fou- lant toujours les roches trachy tiques ; puis, me dirigeant au nord-ouest, vers l’extrémité d’une haute colline, où je vis des couches de phyllades de l’époque silurienne, noirâtres, fortement inclinées au sud-ouest et d’une grande puissance, recouvertes par les grès dévoniens ; ainsi cette chaîne , longue de trois lieues , serait en tout identique à celle d’Atita, par sa composition et par la pente de ses couches. On voit, sur plusieuis points, dans les phyllades des filons de quartz laiteux, où des mines d’or ont été exploitées avec assez d’avantage. Il est singulier de trouver ici ce précieux fnétal absolument dans les mêmes conditions que sur les flancs de l’ilimani et qu’aux environs de Potosí. En marchant à l’ouest, je traversai, pendant cinq lieues, une plaine horizontale, qui s’étend au loin au nord et au sud, surtout au sud, où rien ne borne la vue. Cette plaine, on ne peut plus unie, inondée une partie de l’année, est couverte soit d’argiles rougeâtres, avec des efflorescences salines, soit des mêmes argiles, sur lesquelles croissent des plantes maritimes très-nombreuses. Elle s’étend jusqu’au Desaguadero. La plaine est limitée, à l’ouest, par la montagne de Uallapata, qui forme un large massif isolé, élevé au moins de deux cent cinquante mètres au-dessus de la plaine, et dont le grand diamètre court nord-nord-ouest, sur une longueur de près de trois lieues. Ce Cerro offre un singulier aspect. Dans certains endroits, la roche trachytique qui le compose vient représenter comme des colonnes basaltiques prismatiques, mais non très -régulières; en d’autres, la roche n’est plus accidentée; elle paraît décomposée et offre des talus unis; sur quelques points enfin je remarquai, principalement au sud, de larges surfaces de carbonate de chaux, qui, comme une croûte épaisse, couvrent la roche trachytique. En examinant ces carbonates de chaux, je reconnus qu’ils ont dû être les anciens produits d’eaux incrustantes, qui auraient aujourd’hui cessé de couler; car la croûte paraît être usée. Des incrustations analogues se remarquent sur plusieurs points de la Bolivia, dans la vallée de Caracato, près de la Paz, et dans celle de Mira- flor, près de Potosi. Comme elles sont, sur les deux points, le produit des eaux ther- malés, on pourrait croire qu’il en était ainsi des croûtes calcaires de Uallapata, qui aujourd’hui ne sont plus alimentées. La montagne, très-élevée à son extrémité orientále, s’abaisse, de plus en plus, vers l’ouest, et finit par ne plus montrer que de légers mamelons, au pied desquels passe la rivière. , • j- • • Je traversai le Rio Desaguadero, très -volumineux en ce lieu, et je me dirigeai vers une montagne conique isolée, qui s’élève peut-être de deux cents mètres au-dessus de la plaine. Cette montagne, dominant le petit village de la Jolla et portant le meme nom, me parut entièrement composée de roches trachytiques poreuses, très-voismes 1. Voir la coupe pl. Vlll, lig. 2, et l’iünéraire, sur la carte géologique de Bolivia. ( 131 ) (le celle d’Oruro. On a jadis exploité, dans cette montagne, plusieurs mines d’argent, maintenant toutes abandonnées. En laissant la Jolla, je traversai, à l’ouest-sud-ouest, sur plus de deux lieues, des plaines très-unies, couvertes de parties salines, de sable fin et d’argile rougeâtre. Ces plaines s’étendent au nord et au sud, aussi loin que la vue peut porter, et constituent le nivellement du plateau. Dans la direction de ma marche, elles sont momentanément interrompues, sur un peu plus de deux lieues de longueur, par une petite chaîne étroite, dirigée du nord-ouest au sud-est, élevée peut-être de cent mètres au-dessus du [)lateau. Cette petite chaîne, nommée Unchachata , qui forme cinq mamelons oblongs, est séparée d’une roche grenue, grise, qui me parut trachytique; néanmoins, elle est compacte, et offre, jusqu’à un certain point, l’aspect granitoïde. Au-delà d’ünchachata , je traversai huit lieues de plaines presqu’horizontales , cou- vertes de petits graviers, de sable ou d’argile, mais ne montrant, sur aucun point, leur composition inférieure. Je me trouvai bientôt au pied de la chaîne de Guallamarca, (jui peut bien s’élever de deux à trois cents mètres au-dessus du plateau , et qui , dirigée ouest 35° nord et est 35° sud, se continue sur un degré de longueur au moins, depuis le 17.® degré 50 minutes jusqu’au 18.® degré 30 minutes de latitude sud. Elle est, ffu reste, isolée dans la plaine. Dans la largeur d’une lieue environ, sur tout le pied oriental, je trouvai des couches composées de gros sable ou de poudingues, qui me parurent les débris dont se couvraient les terrains carbonifères, lorsque l’ensemble a été soulevé. Cette hypothèse me semblerait d’autant plus plausible, qu’on remarque ces mêmes sables et les poudingues de chaque côté de la chaîne, sur ses flancs. Ils occupent, autour du bourg de Guallamarca, une vaste surface, jusqu’à une assez grande élévation. Je suivis ces mêmes sables sur le versant oriental pendant deux lieues à l’ouest , où je traversai la chaîne, que je trouvai entièrement composée de grès rougeâtres ou gris, souvent colorés par le cuivre, toujours assez friables et formés de couches fortement inclinées au sud-ouest. Ces grès offraient leur tranche vers la plaine que j’avais parcou- rue, et j’en ai pu voir toute la série, qui ne me présenta aucune trace de corps organisés. Néanmoins des considérations purement géologiques me les font rapporter â l’époque carbonifère, d’après la présence du cuivre, qui pénètre les mêmes roches plus au nord d’après la direction et la position de la montagne, qui paraît n’étre que la continuité de 1’ Apacheta de la Paz, et d’après leur position inférieure aux argiles bigarrées, appar- ienaut au trias. Leur composition minéralogique diffère des grès durs, que je crois être de l’époque dévonienne. De l’autre côté de la chaîne, je suivis quelques lieues les flancs de la montagne, jusqu’au village de Totora, en marchant sur la pente des grès. En me dirigeant â l’ouest 35° sud, je traversai une légère colline de sable et de cail- loux identiques â ceux de l’autre côté, et que je regarde comme les débris qui cou- vraient les roches stratifiées, lors de leur soulèvement. Leurs couches non agrégées sont, en effet, inclinées en sens inverse de l’autre côté, et ont peut-être ici glissé sur la pente des grès. Cette colline forme une ceinture parallèle à la chaîne. Je reconnus , un peu plus loin, dans un ravin, une argile rougeâtre avec gypse, que je crus être un Géologie. ( '132 ) Géologie lambeau d’argile bigarrée, dont je parlerai plus loin; néanmoins, les couches inclinées au sud-ouest ne me montrèrent pas leur position relativement aux cailloux. A l’ouest de la colline, le terrain, en pente douce, est marqué d’ondulations dont la direction est presque parallèle à la chaîne de Guallamarca. Toutes ces ondulations me montrèrent des conglomérats trachytiques ou ponceux de la plus grande beauté, par les nombreux cristaux de quartz qu’ils renferment. Les plaines que je traversai, ainsi que la tranche des moindres élévations, me rappelaient, en tout, la composition géologique du pied du Chipicani, au sommet du plateau occidental. 11 n’y a pas, en effet, la moindre différence; ce sont, de même, des plaines couvertes de débris quarlzeux ou ponceux de conglomérats, des plates-formes de cendres trachytiques coupées perpendiculairement sur les bords et offrant une sorte de stratification, et de plus, des espèces de pyramides debout, dues aux érosions. Les dénudations sont très- marquées, puisqu’on trouve, à une couple de lieues de la colline de Totora, de chaque côté du Rio deViloma, au même niveau, des escarpemens semblables, qui annoncent n’avoir formé avant l’existence de ce cours d’eau, qu’une seule nappe, pour ainsi dire horizontale. C’est, sans aucun doute, aussi, la continuité des conglomérats trachytiques que j’ai trouvés sur le versant du plateau occidental près de Calacote et presque jusqu’à Santiago. ^ Du Rio de Viloma je montai légèrement la plaine trachytique jusqu’au pied de la colline du Pucara, qui, haute de deux cents mètres environ, suit parallèlement aux autres. Je la gravis, et la trouvai entièrement composée d’un grès friable, peut-être carbonifère, dont les couches, fortement relevées par les trachytes qui l’environnent, sont inclinées à l’est-nord-est. Au sommet de cette colline, au point nommé le Pucara, ancien fort des Incas, on domine toute la plaine, et l’on aperçoit jusqu’aux sommets élevés du plateau occidental. On voit les roches blanches trachytiques représenter au loin, au nord et au sud, de petites collines, représenter une chaîne plus à l’ouest, et cou- vrir tout le pays, sur une surface immense, jusqu’au plateau occidental, où, à une douzaine de lieues plus ou moins, s’élèvent, l’un à côté de l’autre, trois pics coniques et deux autres mamelons allongés, parmi lesquels se dessine le Sacama^, l’un des géans de cette partie de la chaîne. Je les avais aperçus dans mon itinéraire de Tacna à la Paz, et j’avais déjà reconnu leur forme conique tronquée au sommet, qui m’annonçait évidemment une composition trachytique. ^ En descendant à l’ouest le Pucara, je fus étonné de trouver toute la petite vallée comprise entre cette colline et celle de Pachavi, remplie, de chaque côté, par une argile rougeâtre, souvent bariolée de rouge ou de violet, contenant soit des rognons, soit des couches de gypse assez épaisses, disséminées dans l’argile. Ces argiles, que je rap- 1. Voyez p. 117. 2. M. Pentland {loc. cit., p. 33) cite celte montagne comme un volcan. Le Sacama, de même que le Tacora et le Chipicani, n’est qu’un cône trachytique et nullement un volcan. 3. Voyez p. 113. ( 153 ) porterai à l’époque des argiles bigarrées, du terrain triasique, m’offrirent un fait Géologie, très-curieux de relèvement. Au pied occidental de la colline du. Pucara, elles n’en occupent que la base, et leurs couehes plongent au sud-ouest, tandis que, de l’autre côté de la vallée, relevées pai' les trachytes de la eolline de Pachari, leurs couches, alors beaucoup plus puissantes, sont très- fortement inclinées au nord-est. Le milieu de la vallée est nivelé par des alluvions provenant du grès et des argiles. Cette apparence d’inclinaison, en sens inverse, me paraît n’être due qu’aux grandes dislocations dont ces roches ont subi les effets à diverses époques. Ces argiles , que je désigne sous le nom de bigarrées, s’étaient déjà montrées à moi près de l’Apaeheta de la Paz, et je les citerai encore au pied de la chaîne de Guallamarca et dans la vallée de Miraflor, près de Potosi. La colline de Pachari, qui paraît avoir soulevé les argiles bigarrées, est entièrement composée d’une roche trachy tique blanchâtre, plus ou moins dure, formant des rñasses irrégulières très-remarquables, en ce qu’elles sont mamelonnées, découpées, remplies d’anfractuosités, de crevasses, de fentes, comme si elles-mêmes avaient été brisées avec foi'ce, sur plusieui’s points, par les dislocations qu’ont creusées les eaux pluviales, dans leurs parties les moins solides. Cette colline s’étend sur plus de deux lieues de largeur vers l’ouest, dans la direction sud-est et nord-ouest, et au-delà, on n’aperçoit plus, vers la Cordillère, que des conglomérats trachytiques. Après avoir parcouru longuement un grand nombre de points des collines de Paehari e( du Pucai'a, je fis une pointe au nord, sur les conglomérats trachytiques, jusqu’au Cruceiro, et revins, en les traversant encore, jusqu’à la colline de Totora et à Gualla- marca. Dans ce dernier hourg, le curé, qui avait habité long-temps Carangas, situé à plus d’un degré au sud et assez près du plateau occidental, m’assura que les conglo- mérats trachytiques, dont je lui montrai des échantillons', couvrent toute cette partie de la province de Carangas, et bien plus au sud. Il m’assura également qu’un volcan lumaut encore se voit sur la Cordillère, vis-à-vis de ce bourg, et les Indiens con- servent d’anciennes traditions, d’après lesquelles ce volcan aurait jadis lancé quelques cendres. ^ De Guallamarca, au lieu de traverser de suite la plaine, pour revenir à Oruro, je voulus suivre le pied oriental de la colline de Guallamarca, sur six à huit lieues, en passant près de San-Miguel et à la Llanquera. Ce trajet me permit de voir, à peu de distance de Guallamarea, une argile rouge contenant du gypse, qui occupe, en couches inclinées au nord-est, le pied des escárpemeos de grès carbonifères. Je vis ensuite ces mêmes argiles sur toute la route et dans la même position; seulement elles changent de couleui , devenant blanchâtres, près de la Llanquera, ou même prenant, par endroits, une teinte presque bleue. Partout elles contiennent du gypse en assez grande 1. Ces échantillons sont au Muséum avec toutes mes collections géologiques. 2. C’est peut-être le Gualatieri indiqué par M. Pentland {loc. cit., p. 32), qui le place sur des grès rouges. ( 154 ) abondance; mais toujours cette substanee est disséminée en petits rognons ou en petites couches très-minces, et je n’ai vu aucune partie qui puisse être exploitée par l industrie. Comparée au terrain pampéen, cette argile offre les plus grandes differences. Elle est toujours très-onctueuse, très-fine, à grains égaux, sans matières étrangères , tandis que le terrain pampéen ou de nivellement du plateau est plus jaunâtre, souvent rempli de parties plus dures, contenant souvent du sable, des graviers ou même des ossemens. Il suffit de les avoir vus comparativement pour les reconnaître. D ailleurs les argiles que je regarde comme bigarrées sont en couches légèrement inclinées, tandis que les autres sont horizontales et nivellent évidemment le terrain, postérieurement aux der- nières dislocations. En abandonnant la Llanquera pour traverser la plaine dans une autre direction, je trouvai, sur les bords d’une petite rivière qui coule parallèlement au pied de la chame de Guallamarca, et qui va se jeter, plus loin, dans le Desaguadero, des falaises coupées à pic et d’une assez grande hauteur, où je pus juger du dépôt de nivellement. En ce lieu il montrait des limons rougeâtres très-grossiers, mêlés aux parties inférieures de très- petits fragmens anguleux, provenant des roches des montagnes de Guallamarca. Un mot de mon guide me fit juger qu’en suivant le cours de toutes ces rivieres et en cher- chant avec soin dans les herges, on pourrait faire une magnifique moisson d’ossemens de mammifères; chose qu’à mon grand regret je ne pouvais exécuter alors, faute de temps. On avait, suivant cet homme, trouvé dans le ruisseau, une dent molaire de géant, qu’à sa description je reconnus facilement pour une dent de mastodonte. Après une plaine de plus de cinq lieues de large, foulant des terrains salés et argileux, ou des graviers jonchant le sol, j’arrivai de nouveau, au Desaguadero, à six ou sept lieues plus au sud du point où je l’avais déjà passé. Je remarquai, dans ce trajet, que les sables ou les graviers de la superficie de la plaine sont d’autant plus gros qu’on s’approche, et d’autant plus fins ciu’on s’éloigne davantage de la chaîne de Guallamarca, étant tout à fait remplacés par du limon rouge assez fin sur les rives du Desaguadero. Les falaises peu élevées de la rivière montrent ce limon formant un ensemble uniforme. Si loa suivait en bateau tout le cours du Desaguadero, en examinant avec soin ces berges, depuis le lac de Titicaca, d’où il sort, jusqu’à la Laguna de Pansa, où il va se perdre, on pourrait, je n’en doute pas, d’après tous les renseignemens que j’ai pris, j reeueillir des matériaux immenses sur les mammifères fossiles de ces contrées. Les renseignemens relatifs au mastodonte recueillis par M. Durand, le morceau d’ossement rencontré vers un autre point du Desaguadero et les brèches osseuses qui forment des monticules au hord du lac de Titicaca, non loin de Puno h me portent à croire que tout le nivelle- 1. Je n’ai point vu celle localité; mais M. le comte de Sartige a bien voulu m’apporter plu- sieurs morceaux de celte brèche très-remarquable, constituant une colline sur laquelle est bail un fort, à la porte même de la ville de Puno. Cette brèche, pétrie d’ossemens de toute dimension, et annonçant beaucoup d’espèces de mammifères, est très-dure, très-caverneuse; les cavités de la roche et des os sont remplies de cristaux de carbonate de chaux. Ces os paraissent ne pas avoir éle roulés. La masse enveloppante est rougeâtre, très-caverneuse et remplie de débris divers. ( Í3S ) ment du grand plateau se compose de limon ou d’argile à ossemens, que je crois Géologie, pouvoir rapporter à l’époque de mon terrain pampeen. Un mot de plus sur le Desaguadero me paraît ici nécessaire, pour bien faire con- naître ce singulier cours d’eau, si défiguré jusqu’à ce jour dans nos cartes géographiques, qui lui font souvent prendre une direction toute contraire à celle qu’il suit réelle- ment. Le Desaguadero reçoit le trop plein des eaux du lac de Titicaca. Les eaux du lac sont entièrement douces et très-potables. Le Desaguadero, en se faisant jour à travers la chaîne carbonifèie de 1’ Apacheta de la Paz, entre dans les plaines salées qui occupent tout le plateau. Long-temps encore, dans son cours peu rapide, ses eaux restent douces; mais, soit qu’elles se saturent du sel de ses berges, soit qu’elles reçoivent constamment, au temps des pluies, des ruisseaux qui ont lavé la plaine salée, à un degré plus au sud, elles cessent déjà d’éjre potables, en se chargeant de sel toujours davantage, sui- vant la saison, tandis qu’elles serpentent au milieu de cette vaste plaine, et lorsqu’après avoir parcouru plus de soixante-quinze lieues, elles viennent former la Laguna de Pansa, qui elle-même a au moins un degré de long, elles sont presque salées. Il en résulte que, constamment alimentées de nouvelles particules salines, celles de la Laguna de Pansa en sont fortement saturées , et qu’on voit souvent cristalliser le bord de la lagune. Le cours du Desaguadero annonce une petite pente du nord au sud sur le plateau, jusqu’à la Laguna de Pansa , où se trouve le point le plus bas de l’ensemble. Là, les eaux manquant d’issues , séjournent et ne disparaissent que par l’évaporation ou par des canaux souter- rains, qui sont inconnus. Quoi qu’il en soit, il ne paraît pas que le niveau de cette lagune varie, suivant les saisons, autant que pourrait le faire supposer le grand nombre et l’importance de ses affluens. Comparée à la coupe transversale de la Paz à Santiago, sur la route de Tacna, celle du plateau que je venais d’étudier, me montrait à peu près la même composition géologique, comme on peut le voir dans les deux coupes de la planche YIII, fig. 1 et 2; seulement il j existe, en outre, dans celle-ci, quelques mamelons trachytiques à l’est, et à 1 ouest une plus grande surface d’argile bigarrée; du reste, les mêmes conglomérats trachytiques à l’occident, des chaînes carbonifères analogues au milieu, et un nivelle- ment identique par le limon à ossemens ou terrain pampéen. §. 6. D’Oruro à Potosí, Revenu à Oruro, je vais reprendre mon itinéraire dans le sens longitudinal du pla-- leau bolivien , en remontant les contre-forts de Potosi et me dirigeant vers son extré- mité méridionale. (Voyez coupe n.° 3, pl. VIII.) En partant d’Oruro et me dirigeant au sud-est, vers l’entrée de la vallée de Sora- sora, je traversai sept lieues de plaines unies, couvertes d’efflorescences salines, dispo- ••iees par places, ou représentant de petits lacs, au milieu d’une argile rougeâtre très- fine, qui constitue tout le sol, et qui offre, par endroits, de petites saillies de moins d un mètre de hauteur, au pourtour des dépressions. Lorsque j’approchai des collines w (136 ) Geologic, de Sorasora, le sol un peu plus élevé me montra, à sa superficie, quelques débris de grès dévoniens et de phyllades schistoïdes de l’époque silurienne. Arrivé à l’entrée de la vallée, je marchai dix lieues dans la direction du sud-est, entre deux hautes collines, qu’on pourrait presque considérer comme de petites montagnes, et qui sont parallèles à la vallée, ou, pour mieux dire, suivent encore la direction géné- rale de toutes les chaînes du plateau. De ces chaînes , celle du sud m’offrit des couches fortement inclinées au sud-ouest, composées, pour les supérieures, de giès dévoniens, le plus souvent gris; mais qui, près de Venta y Media, à quatre lieues dans la vallée, sont par places, taehetés de rouge. Ces grès, seuls apparens à six lieues au-dessus de Venta y Media, près de Condor -Apacheta, laissent apercevoir, un peu plus bas, les phyllades schistoïdes qui leur sont inférieurs , et près de Sorasora , ces dernières couches occupent la moitié de la hauteur de la chaîne. Au nord, les couches se com- posent identiquement des mêmes roches; mais l’inclinaison me parut être au nord-est.' Elles montrent, de même, des grès dévoniens aux parties supéiieui'es, et des phyllades aux couches les plus inférieures. A mesure que je remontais la vallée, les phyllades perdaient de leur puissance apparente, et finirent par disparaître tout à fait, bien avant Condor-Apacheta, où les eaux, changeant de direction, vont au sud-est, au lieu d’aller au nord-ouest. La vallée, ainsi que les chaînes qui la forment, se dirigent encore dans la même direction, sur six lieues de plus, jusqu’à une petite distance de Las Peñas. Elles offrent d’abord les mêmes grès, de chaque côté; puis, un peu plus bas, on voit les phyllades, et même, près de Las Peñas, on aperçoit ces derniers sur plusieurs points, sous des roches trachytiques micacées. i En étudiant l’ensemble de la vallée que je viens de décrire, on y trouve une des belles fentes de dislocations, dans une direction donnée uniforme. En effet, celle-ci est d’autant plus remarquable, quelle a près d’un degré de longueur, et qji’elle suit un parallélisme régulier, avec presque toutes les autres lignes du grand plateau bolivien. C’est sur une plus vaste échelle encore un fait semblable à celui qu’on remarque dans la vallée de Perpignan, à Mont-Louis du côté de la France, et à Puicerda, Belver, etc., sur le versant espagnol des Pyrénées. La vallée qui m’occupe est évidemment, dans les terrains de sédiment, une large fente, qui n’écarte pas assez les deux parois, à la partie la plus élevée, près de Condor-Apacheta, pour laisser apercevoir autre chose que les couches supérieures de giès se correspondant de chaque côté. Au nord , les couches inférieures de terrains siluriens se montrent encore en rapport, près de Venta y Media et de Sora- sora, tandis qu’au sud, non-seulement on trouve les mêmes faits, mais encore on voit sortir, sous l’ensemble, la roche trachytique, qui est venue se faire jour au point où l’écartement de la fente commençait à prendre assez de largeur. On pourrait se demandei néanmoins, si cette roche a soulevé les terrains de sédiment, ou si elle a seulement profité d’une dislocation préexistante, pour surgir au dehors. 1. M. Cordier regarde cette roche comme une tiphrine blanchâtre micacée, accident des tra- chytes micacés. M. d’Omalius d’Halloy pense aussi que cette roche est un trachyte altéré. ( 137 ) Un peu au-delà de la poste de Las Peñas {les rochers), la chaîne du sud s’abaisse Géologie, vers la plaine et cesse bientôt, tandis qu’au nord-est la montagne s’élève davantage, et présente ses sommités couvertes de grès dévoniens inclinés au nord-est, superposés aux pbyllades schistoïdes, le tout disloqué en divers sens, soit par les trachytes micacés qui sont à côté, soit antérieurement à la sortie de ces roches. De Las Peñas on suit encore au sud-est, près de quatre lieues, ayant, à droite, soit une large plaine qui s’étend vers le lac de Pansa, soit de petits monticules de trachytes micacés; à gauche on reconnaît partout les mêmes trachytes, dominés par les phyllades et les grès, jusqu’à l’entrée de la vallée d’Encacato, où ils cessent bientôt de se montrer, les phyllades seuls apparaissent, de ce côté, à la base des escarpemens. On pénètre dans la vallée d’Encacato, qu’on remonte au sud-est, pendant cinq lieues, jusqu’au petit plateau de Vilcapujio, en suivant le fond de la vallée. On a toujours au sud-ouest des montagnes entièrement composées de roches trachytiques micacées analogues, et au nord-est, une puissance de plus de cent mètres de phyllades schistoïdes noirâtres, on ne peut plus tourmentée dans ses pentes, mais ayant, avec les grès dévoniens qui les recouvrent, une inclinaison générale au nord-est. Sur le plateau de Vilcapujio, qui forme une petite plaine dirigée nord et sud, les trachytes micacés composent toujours les montagnes du sud-ouest, tandis que les phyllades et les grès continuent de se montrer de l’autre côté. Le plateau de Vilcapujio est nivelé par les débris des montagnes voisines, c’est-à-dire de grès, de phyllades et de trachytes, le tout recouvert d’une grand'e épaisseur de terre végétale. De la poste de Vilcapujio, on suit, dans la plaine, le pied des phyllades, fortement redressés, inclinés au nord-est, jusqu’à l’entréè d’un ravin en pente très-rapide, sur lequel on s’élève peu à peu, foulant d’abord les phyllades; puis, près du sommet, les grès qui couronnent la côte, le point le plus élevé de toutes ces régions, le faîte de partage entre les cours d’eau se dirigeant à la Laguna de Pansa à l’ouest, et les pre- miers affluens à l’est du Rio Pilcomayo, qui va se jeter dans le Rio du Paraguay. Ce point, qui mène au plateau de Tola-palca, est élevé de 4290 mètres de hauteur abso- lue^; c’est le sommet d’une petite chaîne qui court nord et sud. Au-delà de ce faîte de partage, pendant trois lieues, on marche quelque temps sur les débris de grès * dévoniens ; mais ils cessent bientôt , remplacés par des plaines humides, très-souvent imprégnées de sel, et couvertes soit de terre végétale, soit d’une argile rougeâtre, pleine de gravier, jusqu’à la poste de Tola-palca, placée entre une légère colline qui s’élève au sud, vers les montagnes, et un mamelon conique, tous deux composés des trachytes micacés dont j’ai parlé. Du sommet du monticule, je crus reconnaître , d’un côté , au profil des montagnes mamelonnées et divisées par cônes, et de l’autre, à l’aspect d’une chaîne continue assez accidentée, que les mon- lagnes qui s’étendent au loin vers le sud, sont entièrement composées des mêmes l. Mesure de M. Pentland. ni. Gio!^ i8 ( 158 ) I'oches trachy tiques, tandis qu’au nord, la continuité du contre-fort de Potosi paiait formée de phyllades de grès anciens, depuis Sorasora, ou, pour mieux dire, depuis Calamarca, près de la Paz, ou plus de cent lieues de longueur. Près de Tola-palca recommence la plaine, qui s’étend cinq à six lieues. On la suit à l’est-sud-est , foulant partout des graviers évidemment trachy tiques , et longeant des collines de trachyte micacé, qui s’élèvent vers des pics de même nature, qu’on aperçoit au loin, vers le sud. Après avoir franchi un affluent du Pilcomayo, on laisse la plaine, qui paraît se continuer vers l’est, et l’on commence à gravir une très-haute colline des mêmes trachytes micacés, jusqu’au plateau de Lagunillas. Ce plateau, représentant un petit cirque ou un véritable cratère de soulèvement, de forme oblongue, dans la direction du sud-est au nord-ouest, est fermé de toutes parts, excépte vers le sud-est, où il offre une interruption. Ce cirque se compose partout à 1 ouest, de trachytes micacés identiques à ceux que j’ai décrits jusqu’à present. Au nord-est du village , j aperçus un vaste groupe de colonnes prismatiques, qui me parut basaltique. Pourtant je nai pu eu juger que par les colonnes qui s’élevaient verticalement au-dessus dun ravin tiachy- tique d’une roche assez homogène, toujours micacee. Le centre du cirque est partout couvert de terre végétale et de débris des montagnes voisines. Neanmoins a 1 ouest, non loin d’un petit lac, je vis des bancs assez épais d’une tourbe noire, dont l’exploi- tation pourrait être fort utile , quoiqu’elle soit peu etendue. Elle aurait d autant plus d’importance en ce lieu, que la végétation ligneuse y manque entièrement. De Lagunillas, en se dirigeant au sud-est, on trouve des rochés composées d’un grès friable rougeâtre, qui me parut analogue à ceux de l’Apacheta de la Paz, et je le crus dès-lors de l’époque carbonifère; ses couches plongent fortement à l’est. En descendant vers le Rio Pilcomayo , dans la direction de 1 inclinaison , on traverse une sene assez épaisse de couches de grès, sur lesquelles je trouvai bientôt quelques petites couches d’un calcaire compacte magnétifère, souvent divisé en feuillets très-minces, ondulés ou mamelonnés, que je regarde comme la partie inférieure de la formation du trias ou du muschelkalk; en effet, elles sont. recouvertes', en ce lieu, par les mêmes argiles feuilletées rouges, rosées ou bigarrées que j’ai déjà décrites sur plusieurs points, et que je crois être l’équivalent des argiles bigarrées de notre Europe. Dans tous les cas, le rapport de superposition des grès friables, des calcaires ondules et des argiles bigarrées, laisserait peu de doutes sur ces rapprochemens. On descend sur les argiles schisteuses rouges gypseuses , jusqu’au Pilcomayo; puis, après une petite surface d’alluvion au fond de la vallée, on retrouve, de l’autre côté, absolument les mêmes couches inclinées en sens inverse (à l’ouest). On traverse, de nouveau, les argiles bigarrées sur une très-grande partie du coteau, puis on revoit en dessous les calcaires ondulés; et ensuite viennent 1. C'est l’expression de mon journal. Je trouve plus loin des- calcaires supérieurs aux marnes. 11 faut qu’il y ait deux séries de couches de calcaires, les unes inférieures feuilletées, les autres supérieures compactes et renfermant des fossiles. ( 159 ) ^ les grès carbonifères, jusqu’au sommet d’une petite chaîne diiigée nord-est et sud-ouest, Géologie, d’une longueur de quelques lieues seulement. En deseendant de son sommet vers le ~~ village de Leñas, on foule toujours les mêmes grès. A Leñas, la géologie ehange tout à coup. On est au pied d’une haute montagne à parois escarpées, et souvent coupée presque perpendieulairement, qui domine le village à l’est, et se rattache à la chaîne élevée et glacée couronnant cette partie dû contre- fort de Potosi. Toutes ces montagnes sont composées de trachytes gris micacés et allé rés, analogues à tous ceux que j’ai signalés jusqu’à présent. De Leñas on monte sur le plateau, foulant partout les mêmes trachytes, souvent plus décomposés et alors blanchâtres , jusqu’à Yocalla, pendant cinq ou six lieues. Je remarquai, dans ce trajet, que toutes les sommités qui s’élèvent au sud-ouest, ainsi que le prolongement des crêtes vers le nord, paraissent se former des mêmes roches trachy tiques plus ou moins décomposées. En descendant près de Yocalla, ces roches sont entièrement blanches et ressemblent un peu à de la craie. Au pied du village de Yocalla, on passe de nouveau le Rio Pilcomayo, alors très- volumineux, et roulant, avec des galets de toutes les roches traversées, des morceaux de roches granitiques, provenant, sans doute, des montagnes de cette époque qui forment des massifs au sud, non loin de Santa-Lucia. En montant, à l’est de Yocalla, la rive droite du Pilcomayo, on a l’une des plus belles tranches de roches de sédiment qu’on puisse observer. Une distance de quel- ques lieues inontie d’abord une suite de phyllades noirâtres, par couches plus ou moins feuilletées, très -tourmentées dans leur inclinaison, lorsqu’on la considère sur une petite surface, mais offrant une pente générale à l’est-sud-est. Ces phyllades de l’étage silurien occupent les deux tiers inférieurs de la pente. Ils sont recouverts par les grès gris dévoniens jusqu’au sommet de la montagne, le point le plus élevé des environs. De là, en descendant sur le dos des couches de grès dévoniens, on trouve, après une petite interruption, les grès rouges carbonifères également inclinés à l’est-sud-est, dont la pente est recouverte d’argiles bigarrées alors d’une très-grande puis- sance, le tout dominé, sur beaucoup de points culminans, par un calcaire compacte, à grains très-fins, gris-bleuàtres, très-dur, formant un banc épais de quelques mètres et divisé par couches. Ce calcaire magnésifère ressemble à du marbre, et serait, sans doute, susceptible d’un beau poli. Je le considérai, de même que les argiles bigarrées, comme une dépendance des roches triasiques. Je ne trouvai pas de fossiles en ce lieu; mais j’en recueillis dans les mêmes couches, près de Potosi. J’avais franchi toute cette série de stratification en passant du Rio Pilcomayo à la poste de Tambillo, c’est-à- dire dans un trajet de deux lieues et demie; et à Tambillo même, du fond du ravin j’avais encore au nord-est tous les coteaux composés de feuillets argileux, de l’argile bigarrée, avec sa couche de calcaire compacte. En résumé, la traversée du Rio Pilco- mayo à la vallée de Miraflor, offre le plus grand intérêt géologique, en ce qu’elle montre, avec la dernière évidence, la superposition immédiate des quatre grands sys- tèmes géologiques de la Bolivia, les terrains siluriens représentés par les phyllades, les i: á ( i40 ) terrains dévoniens composés de grès gris compactes, les terrains carbonifères, réduits, en cet endroit, aux grès rougeâtres friables, et enfin le terrain triasique, avec ses argiles bigarrées et ses calcaires compactes. Du Tambillo, pour arriver dans la vallée de Miraflor, en face du bourg de Taro- paya, il ne reste plus qu’une lieue; mais ce trajet se fait en profitant d’un ravin pour traverser une haute colline composée, des deux côtés, d’argiles bigarrées et de calcaire compacte, et au milieu de laquelle est, au nord, un mamelon granitique, où ces couches viennent aboutir et butter, comme si elles s’étaient déposées sur les granites même. An sud se montrent encore des montagnes granitiques, qui s’élèvent de plus en plus, en remontant dans cette direction. Arrivé dans la vallée de Miraflor, qui s’étend nord-est et sud- ouest, je fis de nombreuses courses, la remontant et la descendant de Potosi jusqu’à une couple de lieues plus bas que Taropaya , et voici ce que j’observai ; Elle est bordée , à droite et à oauche, de hautes montagnes de nature très-différente. A l’est, la montagne, qui com- mence bien au sud de la ville de Potosi et continue au nord, sur une étendue de quinze à dix-sept lieues, parallèlement au cours du Rio de Miraflor, jusqu’au Pilcomayo, parait élevée de quelques centaines de mètres. Elle est composée de puissantes couches de phyllades apparentes seulement sûr le versant sud-est, supportant une série non moins puissante de grès dévonien, dont les couches plongent fortement au nord-ouest, et constituent tout le versant au Rio de Miraflor. Cette chaîne, des plus régulière, est tout à coup interrompue à Santa-Rarbara par le Rio de Potosi, qui, profitant d’une large fente, s’écoule au travers et permet de juger de toute la superposition des couches , depuis les phyllades scbistoides noirâtres qui sont au pied de la ville de Potosi, et occupent la base de la chaîne de ce côté, jus- qu’aux couches de grès les plus supérieures. Ce passage, l’un des plus intéressans, est le produit d’une rupture naturelle transversale à la direction de la chaîne, ou la suite des érosions successives des eaux du plateau de Potosi, qui, n ayant pas d autre issue, ont dû se frayer violemment un passage sur le point le plus bas. Cette opinion, tout étrange qu’elle puisse paraître , est néanmoins assez plausible. Lorsqu on examine les parois escarpées de ce passage étroit où coule la rivière, et où Ton est obligé de passer, pour se rendre de Potosi à la Paz, on voit, à toutes les hauteurs, les traces les plus évidentes des érosions produites par les eaux, et Tœil le moins exercé pourrait les reconnaître, souvent à une élévation considérable, au-dessus du niveau actuel. Ce sont ou des parties caverneuses, usées à leur surface, ou des lignes presque parallèles, creusées assez profondément et presque polies , qui passent par dessus et obliquement au paral- lélisme des couches , ou enfin quelques galets restés dans ces différentes zones , où les eaux pouvaient atteindre à une époque très-reculée, puisque le ht actuel est souvent à près de cinquante mètres au-dessous de ces anciennes traces d’érosion. Quoi qu’il en soit, la Quebrada de Santa-Rarbara est des plus remarquable, par son peu de largeur et par la série des couches quelle permet d’apercevoir. En sortant du ravin de Santa-Rarbara, après avoir traversé les grès dévo- • ( 141) niens^, on trouve bientôt, dessus, des traces de l’argile bigarrée, là composée d’ar- Géologie, gile schisteuse rouge et jaune par très-petits feuillets et avec gypse , ayant leur pente générale au nord-ouest, comme les grès dévoniens. Cette formation, qui n’est qu’à l’état rudimentaire près de la Quebrada, prend d’autant plus de puissance, qu’on des- cend la vallée au nord. Elle est surtout assez développée près de Taropaya et jusqu’à àliraflor, cinq kilomètres plus bas. Dans cette dernière partie, des calcaires compactes composent les couches les plus supérieures. Les montagnes qui composent la partie occidentale de la vallée, sont de diverse nature. En lace de Miraflor, le point le plus bas que j’aie vu, on trouve une colline composée des argiles bigarrées alors presque blanches, dont les couches me parurent presqu’hori- zonlales et forment dessus une espèce de plateau. A un kilomètre au sud de Miraflor esl une source thermale très-abondante, qui jaillit sur le sommet de la colline et se trans- forme de suite en un petit lac, dont l’eau est à une température si élevée, qu’on ne peut y tenir la main. Le trop plein des eaux coule vers la vallée et constitue plusieurs réservoirs naturels d’une température d’autant plus basse, qu’on s’éloigne davantage du sommet. Il en résulte que les baigneurs peuvent choisir le degré qui leur convient, et cela avec d’autant plus de facilité, qu’il n’y a aucune habitation autour, et que cette source ther- male, placée si près de Potosi, est tout à fait inutile. Les environs du réservoir supérieur sont partoixt couverts de concrétions de carbonate de chaux, qui forment une croûte répandue sur le sol; ces mêmes concrétions recouvrent les bords et le fond de tous les points où les eaux s’écoulent. Elles y représentent soit des mamelons, soit des espèces de grottes, ou bien, enveloppant les plantes qui poussent un peu plus bas, elles viennent en incruster toutes les parties et y offrir le plus singulier aspect. En un mot, les eaux thermales de Miraflor sont aussi chaudes que possible, et donnent des incrustations aussi belles que celles de Clermont en Auvergne. Il manque seulement ici une popu- lation propre à exploiter l’un et l’autre des avantages réunis. Du sommet de la colline de Miraflor on aperçoit, à peu de distance, un pic peu élevé , qui me parut êlre granitique, comme ceux qui se remarquent au sud. En remontant toujours la vallée sur son versant occidental, on passe devant le défilé (jui conduit à Tambillo; ses coteaux sont, comme je l’ai dit^, couverts d’argiles bigarrées, avec leurs gypses, et de quelques restes du calcaire supérieur. De l’autre côté, les argiles bigarrées recommencent et continuent sans inteiTuption jusqu’à l’entrée de la vallée de Santa-Lucia. Elles offrent leur tranche en falaise sur la vallée et constituent un plateau au-dessus. Ce plateau s’élève à peine, et l’on dirait que les couches vont s’appuyer sur les montagnes granitiques, qu’on aperçoit à quelque distance et qui dessinent une chaîne interrompue, dirigée à l’est-nord-est. C’est au pied des coteaux d’argile bigarrée queje vis en grand nombre, sur le sol, les calcaires à feuillets très -minces, très -ondulés et 1. Je ne trouve rien dans mon journal qui puisse indiquer en ce lieu la présence des grès carljonifères; pourtant il serait possible qu’ils existassent, sans queje les aie remarqués alors. 2. Voyez p. 139. m ( U2 ) Géologie, comme mamelonnés des plus curieux , par ces ondulations de quelques centimetres , qui se remarquent en lignes parallèles a chaque feuillet, et qui foi ment en dessus des mamelons très -prononces. Ce sont les memes que j avais vus pies de Lagunillas, sur les coteaux du Pilcomayo. ^ Je parcourus sur une assez grande surface la vallée de Santa-Lucia, qui débouche à l’ouest, dans la vallée de Mirador. Elle m’offrit, dans toutes ses parties, au nord, des fragmens de pegmatite de diverses couleurs , avec beaucoup de tourmaline noire , cette substance se présentant soit en cristaux allongés, soit en fibres rayonnantes. Jetais au pied d’une des montagnes granitiques dont j’ai parlé : elle s’élève, en effet, au nord et présente, de ce côté, plusieurs pics très-déchirés. Les débris de ces mêmes roches et la figure des montagnes me firent également croire que les points culminans, au nord- ouest et à l’ouest, en sont aussi composés. Eu traversant la vallée de Santa-Lucia et me dirigeant du village au sud, je trouvai un trèsdaeau développement des calcaires compactes supérieurs des roches triasiques, dont les fragmens couvrent tout le sol et proviennent, sans doute, de la colline qui suit parallèlement au Rio de Miraflor, au nord de la vallee de Santa-Lucia, et con- stitue un assez vaste massif. Je ne pus gravir cette colline, mais son aspect me la fit croire composée des argiles bigarrées qui supportent les calcaires compactes dont je viens de parler. Ces calcaires me montrèrent un assez grand nombre de traces de mollusques fossiles. La dureté de la pierre m’empêcha d’en recueillir un très-grand nombre; néan- moins j’en avais fait une collection intéressante , que j’eus le malheur de perdre en route; et je ne puis maintenant citer que les échantillons qui, placés dans ma poche, n’ont pas eu le sort des autres et sont arrivés jusqu’à Paris. Ils renferment, au p'oint que la roche en est composée, une espèce de Chemnitzia, que je nomme Chemnitzni potosensis\ Elle est par petits bancs épais de deux centimètres, qu’on trouve quelque- fois libres sur le sol. Les autres fossiles que je me rappelle avoir vus, sont des bivalves: c’est tout ce que ma mémoire me permet de dire. Ainsi les terrains triasiques, sous la forme d’argile bigarrée, avec ses gypses, sous celle de calcaires feuilletés et ondulés ou bien de calcaires compactes, bleuâtres, à, grains fins, contenant des fossiles, et principalement des Chemnitzia, remplissent une immense surface , des deux côtés de la vallée de Miraflor et même à l’ouest , autour du Tambillo. Les couches en sont diversement inclinées , mais elles paraissent venir s’appuyer partout sur les pegmatites, et s’y être déposées postérieurement à la saillie de ces roches gra- nitiques. De ce fait et de celui du soulèvement bien certain des phyllades de letage silurien et des grès dévoniens, par les roches granitiques de la chaîne de Illimani, on pourrait conclure avec certitude que les roches granitiques sont sorties, sur ces deux points entre l’époque des derniers dépôts dévoniens et les premières couches des tei- rains triasiques. 1. Voyez p. 138. 2. Elle est figurée pl. VI, fig. 1 — 3, sous le nom fautif de Melania potosensis. Quand on abandonne la yallée de Miraflor, pour entrer sur le plateau de Potosí, Géologie on passe par la Quebrada de Santa-Barbara , dont j’ai parlé’, en traversant les grès dévo- niens et les phyllades de la formation silurienne, toujours en montant sur une pente rapide. Les phyllades occupent, de l’autre côté, une grande surface et paraissent s’étendre très-loin vers le sud et vers le nord, au pied de la chaîne. Je les franchis pour arriver à la ville, auprès de laquelle je renconti’ai les mêmes roches trachy tiques micacées de Leñas. La ville de Potosi est à 4166 mètres de hauteur absolue. Le plateau de Potosi paraît être à peu près circulaire; il est dominé presque au milieu, mais un peu plus vers le nord de l’ensemble, par cette fameuse montagne de Potocci des indigènes, le Potosi des Espagnols et le Potose des Français, dont la richesse est devenue proverbiale dans notre Europe; de cette montagne qui a donné momenta- nément uñe si grande splendeur à l’Espagne, et qui, quoiqu’elle ne soit plus aujour- il’hui que l’ombre de ce qu’elle fut jadis, ne laisse pas de fournir encore des produits importans 2. Elevée de 722 mètres au-dessus de la ville, et de 4888 mètres de hau- teur absolue, c’est-à-dire de 88 mètres plus haute que le Mont-Blanc, elle est cir- culaire à sa base, ayant un léger contre -fort au nord; sa forme est celle d’un cône t l'ès-écrasé , à sommet peu obtus. J’en fis l’ascension en l’étudiant sous le rapport géo- logique, et recueillant un grand nombre d’échantillons, qui sont déposés au Muséum. M. Cordier les détermine comme des roches quartzeuses cariées contenant des grains de quartz hyalin; elles sont entrecoupées de fissures tapissées d’hydrate de fer, supé- rieurement couvert des plus belles teintes irisées. Ces roches contiennent aussi de l’hydrate de fer concrétionné en masses caverneuses, formant veines ou filons. Elles passent souvent, surtout vers la partie nord, à un silex grossier jaspoïde 4. La montagne entière a été perforée, en tous sens, par les nombreuses bouches de mine, par les galei'ies d’écoulement et de rechei’che. Les déblais de ces travaux couvrent le sol de toutes parts, et ne permettent que sur peu de points de voir la roche en place. J ’ai vérifié sur les lieux un fait que les principaux minéralogistes du pays m’ont confirmé , en me donnant même un plan qui le prouve ; c’est que tous les filons métal- litères, le plus souvent à l’état de pacos, et dès-lors ne pouvant être exploités que par l’amalgame, traversent la montagne entière du nord 10 degrés est, au sud 10 degrés ouest, c’est-à-dire dans sa longueur. De ces filons presque verticaux, ceux qui ont donné les plus grandes richesses sont les suivans, en les prenant de l’est à l’ouest: La beta ensinas ó Chaca polo, La beta de Polo. La beta de Mendieta. 1. Voyez p. 140. 2. Voyez à cet égard la Partie historique. 3. Elles ont, en effet, sur beaucoup de points, tout à fait l’aspect des pierres meulières. 4. M. dOmalius d’Halloy, qui a bien voulu me donner son opinion sur l’ensemble de ces roches, les regarde comme des quartz d’injection ou roche modifiée. ( U4 ) Géologie. La beta rica. La beta del Estaño. La beta de Corpus Cristi. La beta de Zapatera. La beta de San-Jose. El ramo ó betilla de San-Jose. Ils occupent environ le quart de la largeur est et ouest de la montagne, et sont placés vers la partie moyenne latérale. Considérée quant à son âge géologique, la montagne de Potosi m’embarrasse beau- coup. Je ne puis la rapporter avec certitude à l’âge des roches granitiques; aussi, sans avoir d’opinion arrêtée à cet égard, je ne puis en expliquer la présence au milieu des trachytes, qu’en admettant l’idée de M. d’Omalius d’Halloy, qui y verrait une roche d’injection. Du sommet de la montagne de Potosi, on aperçoit, à l’ouest, la continuité de la chaîne silurienne et dévonienne de Santa-Darbara. A.u sud, 35 degres ouest, on voit, au loin, la montagne de Porco’, presqu’ aussi renommée et aussi riche que celle de Potosi. Au sud, le plateau est borné par de petites collines que je ne pus visiter; à l’est, ce sont des sommités souvent couvertes de neiges,' sur lesquelles je fis de nombreuses excur- sions. Elles se composent de roches qui, tout en ayant à peu près l’aspect granitoïde, ont été déterminées par M. Cordier comme un porphyre pétro-siliceux fortement micacé, et parM. d’Omalius d’Halloy, comme un trachyte altéré. Ces roches ressemblent, en effet, quoique plus dures, à tous les trachytes micacés que j’ai trouvés depuis Oruro jusqu’à ce point. Elles renferment souvent de beaux cristaux de grenat. Elles forment toutes les sommités qui représentent une espèce de chaîne du nord au sud, et se rattachent aux collines également trachytiques , mais fortement altérées , qui en font la continuité et bordent le plateau à l’est, derrière la ville de Potosi. Ces trachytes, très-durs, sont évidemment sortis sous les couches de phyllades schistoïdes qui se trouvent en collines plus ou moins disloquées, dirigées, en partant des sommités trachytiques, au nord-ouest, et s’abaissant peu à peu vers la plaine. Ces collines se prolongent en trois petites chaînes parallèles, entre lesquelles s’étendent de petits lacs, constamment alimentés par la fonte des neiges. Toutes les petites vallées comprises entre les collines, et, pour mieux dire, toute la plaine jusqu’à la ville de Potosi, sont semées de très - nombreux blocs erratiques de trachytes très-durs, à cristaux de grenat. On les trouve surtout dans la plaine. Quel- ques-uns ont quelques mètres de diamètre, tandis que le plus grand nombi’e sont d’un plus petit volume. Ces blocs usés, réellement erratiques et pour la plupart comme posés sur les alluvions modernes , proviennent évidemment ici des sommets des mon- tagnes qui dominent les lagunes, dont ils ne sont éloignés que d’une ou deux lieues, au plus. Dans l’état actuel des choses, il serait difficile de s’expliquer leur transport; il 1. Je possède de cette montagne de très-beaux échantillons de bournonite. ( 145 ) faut donc, pour s’en rendre compte, remonter à des causes antérieures à notre époque, Géologie, ou, du moins, supposer quelques changemens momentanés. Doit-on l’attribuer aux cou- rans qui auraient violemment sillonné tout le plateau, lorsqu’une cause fortuite ouvrit aux eaux une issue par la Quebrada de Santa -Barbara? Faut-il croire que, sur ces peules aujourd’hui libres, des glaciers ont pu exister à une ^oque peu reculée, mais qui nous est inconnue, et transporter ces blocs dans la plaine? Ou-bien encore, fera- t-on remonter ce transport au temps où le plateau n’avait pas d’issue, où il formait, par conséquent, un immense lac, où les blocs tombés sur les glaçons ont pu être transportés à cette distance de leur origine? On conçoit que toutes ces explications ne sauraient être que très-hypothétiques, et je les abandonne volontiers au jugement des géologues, sans y attacher la moindre importance. Je n’ai voulu que prévoir ici les questions que peut soulever l’iiaspection des lieux, afin qu’elles soient résolues plus tard. Potosi étant géographiquement à l’ejftrémité sud du grand plateau bolivien et en même temps son confin oriental, je vais m’y arrêter et donner un aperçu de la composition géologique du plateau , en attendant mes conclusions générales , qui résumeront mes observations. §. 7. Résumé sur ïe grand plateau holwien. Les roches plutoniennes du grand plateau bolivien sont de diverse nature. Les roches granitiques sur la chaîne de l’Ilimani forment une vaste chaîne, dirigée du nord-ouest au sud-est. Elles constituent les pics les plus élevés de cette partie du monde, le Sorata et l’ilimani, et semblent avoir, sur ce point, disloqué les terrains siluriens et dévoniens qui les recouvrent. Ces roches apparaissent encore près de Santa-Lucia, à l’autre extré- mité du plateau-, et là figurent des cônes qui représentent un massif sur lequel s’appuient les terrains triasiques. Des trachytes durs ou friables, mais toujours micacés, sont venus se montrer près d’Achacaché, à l’extrémité nord du plateau; ils offrent des mamelons sur le faîte de la chaîne orientale, près de Calamarca et de Sicasica, et d’autres mamelons allongés à Oruro, à Uallapata, au milieu du plateau, représentant de petites chaînes parallèles à la direction de la Cordillère orientale, c’est-à-dire sud-est et nord-ouest. Plus au sud, ils sortent, sous les roches siluriennes, dévoniennes et carbonifères, en un vaste massif qui occupe toute l’extrémité sud-est du plateau. D autres trachytes, le plus souvent à l’état de conglomérats ponceux, remplis de cris- taux de quartz et de ponces, couvrent, sur une lisière de près d_^un demi -degré de laige, toute la bande occidentale du plateau bolivien, au pied des derniers contre- forts du plateau occidental. Ces conglomérats, par la nature de leur dépôt, disposés par couches souvent horizontales, me paraissent être le produit de déjections; ils iorment des bancs horizontaux. Je n’ai au moins vu nulle part qu’à l’état de con- glomérats ponceux ils aient soulevé aucun terrain, toutes les roches trachytiques qui sont sous les roches de sédiment ayant un tout autre aspect. Je dois donc croire lïl. Géologie. T ^ » Geologic. ( 146 ) que les conglomérats ponceux sont les dernières époques plutonienues de la chaîne des Cordillères, et qu’elles ont, sans doute, servi à niveler une partie du plateau. Passant aux roches de sédiment, en commençant par les plus anciennes, je trouve les phyllades schistoïdes, que je regai’de comme de l’étage siluiien, sur toute la ligne de la Cordillère orientale de l’Ilimani, superposés aux roches granitiques; ils se montrent également auprès d’Atita et d’Oruro, dans le milieu du bassin, à Sorasora, à las Peñas et sur toute la ligne occidentale des contre-forts dePotosi, jusqu’auprès de cette ville. Dès-lors ils représentent une bande nord-ouest et sud-est, qui borde toüt le côté oriental du plateau bolivien. Sur la chaîne de l’ilimani, les terrains siluriens sont évi- demment soulevés par les roches granitiques. D’Oruro jusqu’à Potosi, ils le sont peut- être par les roches trachytiques. Le terrain silurien est partout recouvert de grès dévoniens. Les grès dévoniens se voient sur la chaîne qui, interrompue ou non, borne le plateau bolivien à l’est, et constituent encore quelques petites collines au milieu ou à l’ouest. 11 est à remarquer que ces collines, de même que la chaîne de l’est, suivent toutes, à peu près, le même parallélisme du nord-ouest ou sud-est. Dans tous les endroits où le terrain silurien est apparent, les terrains dévoniens reposent immé- diatement dessus, et ont été soulevés en même temps. Je serais même porté à croire qu’ils sont toujours l’un avec l’autre, et que, chaque fois qu’on trouve le terrain dévonien seul, c’est que les couches siluriennes inférieures sont cachées. Je n’ai vu qu’en un point du plateau, entre Yocalla et Tambillo, près de Potosi, les terrains carbonifères reposer sur les terrains devoniens. Les terrains carbonifères , representes dans les îles du lac de Xiticaca jDai des cal- caires compactes, et partout ailleurs, par des grès rouges friables, forment des collines parallèles sur le milieu du plateau bolivien, à 1’ Apacheta de la Paz, à Guallamarca, etc.; collines généralement dirigées, de même que toutes les autres, du sud-est au nord-ouest. Les terrains analogues représentent deux lambeaux dirigés sud-ouest et nord-est, près de Lagunillas et de Yocalla, à l’extrémité sud-est dit plateau bolivien. J’ai dit que les terrains carbonifères n’étaient en contact avec les terrains dévoniens que près de Yocalla. A Leñas seulement, ils paraissent avoir été soulevés par les roches trachytiques. Ils supportent les tei^rains triasiques a la chaîne du Pucaia et de Gualla- marca, vers l’ouest, et au Pilcomayo, au sud-est. Les terrains salifères ou triasiques sont représentés , sur le plateau bolivien , par des argiles feuilletées bigarrées, remplies de gypse, par des calcaires feuilletés ondulés très- compactes ou par des calcaires très-durs à grains très-lins, de couleur gris-bleuâtre. Les argiles bigarré^ se trouvent partout où se montre cette formation; il n’en est pas ainsi des calcaires magnésiens, que je n’ai rencontrés qu’aux environs de Potosi. Les terrains triasiques ne présentent cjue des lambeaux, l’un à l’ouest de l’Apacheta de la Paz, vers le sud, l’autre à l’ouest, vers le milieu du plateau, à Pucara et à Guallamarca, ou suivent la direction du nord-ouest au sud-est. On en voit deux autres lambeaux bien plus développés au Pilcomayo, et dans la vallée de Mirador, près de Potosí, a ( 147 ) l’extrémité méridionale et à l’est du plateau, où ils sont dirigés noi’d-est et sud-ouest. Géologie. Le trias ne supporte nulle part aucune couche régulière plus moderne. C’est partout la dernière disloquée. Après ces diverses époques de terrains de sédiment, on ne voit rien sur le plateau bolivien qui puisse représenter les terrains jurassiques, les terrains crétacés, ni même les terrains tertiaires marins. Les seules couches qui soient venues niveler le plateau, après ses dernières dislocations, me paraissent être les limons à ossemens, qui repré- sentent les terrains pampéens. Quoi qu’il en soit, les argiles à ossemens sont les seules qui soient horizontales à leur surface. Ce sont bien, pour moi, les premières matières de nivellement du plateau. Postérieurement aux argiles rouges à ossemens, il n’y a plus, à la superficie du pla- teau, que des phénomènes qui durent encore, tels que le transport des fragmens, des- détritus de toutes les roches plutoniennes et de sédiment déposés sur les plaines pal- les eaux pluviales, des parties élevées vers les plus basses, et les fréquentes érosions que déterminent les eaux. Ge'ulogie. ( U8 ) CHAPITRE X. Description géologique du versant oriental des Cordillères. J’ai suivi, sur une vaste surface, le versant oriental de la Cordillère orientale, dans la partie moyenne de sa pente; et, sur quatre points différens, je suis descendu, depuis les faites les plus élevés de la chaîne de Cochabamba et de Potosi , jusqu’aux plaines du centre du continent. Je vais décrire successivement, en autant de paragraphes distincts, ces longues courses géologiques, toujours de cent lieues chacune, plus ou moins. J. \. Voyage sur la pente de la Cordillère de Cochah amb a , en traver- sant les provinces de Yungas, de Sicasica et d’Ayupaya, jusqu’à Cocliahamha même. En reprenant mon itinéraire de la Paz à Yungas par Palca’, je suis resté au sommet de la Cordillère orientale, sur les roches granitiques de cette région glacée, apres avoir traversé les phyllades schistoïdes du terrain silurien et les grès dévoniens du versant occidental de la chaîne. De la Cruz j’avais à descendre, à l’est, le versant des Andes par une pente tellement inclinée, que le sentier tracé dans les roches granitiques est, pen- dant quelques lieuesj formé de gradins jusqu’à Tajesi. A ce village, en prenant le coteau de Cajapi et jusqu’au Rio de Chajro, environ deux lieues, je foulai constamment les mêmes roches granitiques de protogyne et de greisen; mais, en ce lieu, elles sont entiè- rement décomposées, friables, ont l’aspect sablonneux et représentent des mamelons arrondis ou des talus non accidentés, couverts de la plus riche végétation, la superficie des roches décomposées s’étant un peu mélangée avec l’humus. Au Rio de Chajro, à cinq lieues environ du sommet de la Cruz, près du petit hameau de Chojlia, je trouvai les premiers phyllades noirâtres siluriens, en couches fortement inclinées au nord-est, et contenant les empreintes évidentes de quelques mâcles et des filons de quartz laiteux. En traversant le Rio de Chajro, pour prendre le pied de la haute colline de Yanacache, je trouvai encore des phyllades analogues, dont les couches inclinent au nord-est, et dont le relèvement forme une crête, sur le sommet de laquelle sont situés les bourgs de Yanacache et de Chupe. Je n’avais aucun moyeu sûr d’apprécier la hauteur de l’escarpement au-dessus des vallées laterales; néanmoins le temps employé à monter et la perspective me font croire que la différence de niveau est de plus de 500 mètres. On y gravit la tranche même des couches par des marches de phyllades, placées sur la pente de l’escarpement. Au sommet, je rencontrai les memes phyllades, alors moins noirs et moins feuilletés. Sur plusieurs points de la province 1. Voyez p. 123. ( 149 ) (le Yungas, ces phyllades sont en feuillets si réguliers, qu’on en tire de belles dalles Géologie, plates, qui servent à paver les séchoirs pour la coca. Du sommet de la crête, assez aiguë j’avais, au sud, une colline aussi haute et aussi escarpée que celle sur laquelle j’étais, et ayant la même inclinaison de couches. Au nord s’offrait une autre colline semblable, dont les couches plongent au sud, sous un angle de plus de quarante -cinq degrés; ces deux collines me présentaient donc le dos des couches, et, sur plusieurs points, la roche à nu, au milieu de la végétation la plus active et la plus riche du monde. Je remarquai que ces parties dénudées se montraient toujours en bandes verticales plus ou moins larges , partant soit du sommet, soit de la moitié de la hauteur de la pente, et s’étendant toujours jusqu’en bas. Je m’en demandais la raison, que l’aspect de la colline opposée au nord me fit reconnaître de la manière la plus complète. 11 y avait quelques mois seulement que les habitans de Yanacache avaient été témoins, à l’instant des grandes pluies, d’un phénomène qui se renouvelle assez souvent dans ces montagnes escarpées. Au sommet de la colline voisine, la teri'e végétale, les .arbres de toute taille dont elle est couverte (parmi lesquels le plus grand nombre atteint une hauteur de plus de soixante mètres), se détachèrent des couches de phyllades qui les supportaient. Le tout glissa avec fracas sur la pente et vint s’entasser au fond de la vallée, en laissant le dos des couches entièrement à nu, du haut en bas de la colline. Ce glissement si remarquable, quoiqu’il ne semble pas avoir de rapport immédiat à la géologie, me parut très- intéressant, en ce qu’il pouvait peut-être servir à expliquer, sur quelques points, la formation de ces petits bassins houillers, situés au fond des vallées anciennes. Je descendis pour examiner l’amas produit par l’éboulement, et je reconnus qu’il formait une masse dans laquelle la terre, composée seulement de détritus de plantes ou terrain noirâtre, enveloppait partout les plantes, les arbustes et les arbres, comme s’ils eussent été pétris ensemble. Seulement, arrêtées tout à coup dans la vallée au-dessus, les eaux s’étaient déjà frayé un passage au milieu de la pâte et des troncs d’arbres croisés qui s’y trouvaient enveloppés. C’était un beau chaos, un phénomène qui ne peut offrir d’aussi grands résultats qu’au sein de la brillante végétation de ces régions, zone per- pétuelle des nuages et des pluies. Je suivis la crête des phyllades pendant deux ou trois lieues, de Yanacache au bourg de Chupe; je descendis encore, sur la fin de la même crête, jusqu’au fond de la vallée, et remontai, de l’autre côté, à Chirca, distant de cinq lieues de Chupe, sans abandonner les phyllades, qui ne cessèrent de se montrer jusqu’à Chulumani, trois lieues plus loin. Je remarquai néanmoins qu’à Chirca ces roches sont plus friables, et qu’elles se divisent en petits feuillets bariolés de violet et de rosé, à l’aspect luisant ou satiné. Ce sont les parties les plus supérieures, également traversées de filons de quartz. Mes recherches sur tous ces points, et pendant un assez long séjour à t. Les habitans appellent ce genre de sommité des chaînes Cuchilla; nom qui vient de Cuchillo, couteau, et qui exprime parfaitement la forme des crêtes tranchantes. Géologie, Chulumaai, ne me montrèrent aucune trace de corps organisés dans Içs phyllades; mais, comme ailleurs, tous les fossiles que j’y ai rencontrés sont caractéristiques de l’époque silurienne. Je crois pouvoir les rapporter à cette formation. Dans un pays où la plus belle végétation couvre le sol, et dont les dislocations nombreuses des couches font la région la plus accidentée de la république de Bolivia; dans un pays où l’homme s’est à peine tracé quelques sentiers au milieu d’une nature abrupte et sauvage, on ne connaît que les points voisins des très-petites parties habi- tées, tandis que des centaines de lieues n’ont jamais été foulées par l’espèce humaine, et ne le seront peut-être pas de quelques siècles. On conçoit alors quelles sont les difficultés à vaincre pour obtenir des renseignemens géologiques certains, et combien les faits recueillis sont incomplets. Deux motifs seulement ont engagé les habitans de ces contrées à lutter contre les obstacles de tous genres qui se présentent à chaque pas, et à s’avancer dans les montagnes, au nord et à l’est de Chulumani ; l’un est le désir de découvrir des mines, l’autre, la recherche du qninquina. Je réunis à Chulumani les uns et les autres de ces investigateurs, et j’appris qu’en suivant au nord-ouest, on trouve partout, au pied des chaînes élevées de la Cordillère, une large bande de terrain phylladien qui s’étend à Coroïco, à Challana, et ensuite au nord, jusqu’à Tipoani. Ces phyllades sont pourtant, à ce qu’ils m’assurèrent, recouverts de grès, surtout les pics élevés qui dominent au nord de Chulumani, et que j’apercevais du sommet de la montagne, dont je m’étais fait un observatoire géographique. Ce fait, joint à mes observations sur d’autres points, me donna la certitude qu’à l’est et à l’ouest de la Cordillère orientale on retrouve absolument les mêmes couches siluriennes et dévo- niennes. Ce serait une forte raison, surtout lorsqu’on voit les pentes en sens opposé sur les deux versans, pour faire supposer qu’ici les roches granitiques ont soulevé l’ensemble et formé les reliefs de la chaîne. Considérée sous le rapport des mines, la province de Yungas et celle de Muñecas, plus au nord , offrent le plus grand intérêt. Les dénudations , les dislocations des phyl- lades, ont laissé, sur plusieurs points, des lavages d’or très-abondans , tels que celui de Tipoani, qui a déjà donné des millions, et qui fournit annuellement des richesses immenses; celui de Caiconi, les rivières de Tamam pay^a et de Suri, et surtout celle de Chunquiagillo, célèbre par cette fameuse pépite d’or pesant quarante-sept livres quatorze onces espagnoles^, qu’ Antonio Bulucua y découvrit en 1730, et que le vice- roi, le marquis de Castel-Fuerte, envoya au roi d’Espagne. Tous ces points de lavage sont, sans aucun doute, le produit des dénudations des phyllades. On en acquiert la certi- tude, lorsqu’on voit les galets ou cascajos, parmi lesquels se trouvent les parcelles d’or, et surtout lorsc|u’on trouve le métal précieux encore en place dans les filons quartzeux qui traversent la roche phylladienne , à Coripata et à Coroïco. Ces nouveaux faits corroborent l’opinion que j’ai déjà émise à cet égard et prouvent l’identité de 1. El Iris de la Paz, n.“ 9. La livre espagnole est de 14 onces françaises. 2. Voyez p. 130. ( 151 ) com posi lion el d’accidens des roches phylladiennes des deux versans de la Cordillère Géologie. orientale. On Irouve encore une mine d’argent, celle de Guequere, près d’Irupana; mais la IViabililé des couches de phyllades où celte mine se trouve, et conséquemment la dilïicuUé d’y établir des galeries solides, ont contraint à l’abandonner. De Chulumani à Irupana, en me dirigeant à l’est-sud-est, je franchis les montagnes (jui descendent de la Cordillère orientale transversalement à leur direetion. Je passai (leux hautes collines de phyllades, et les deux torrens qui les séparent, jusqu’à la ville, située près du sommet de la 'chaîne de Coropata, elle-même entièrement formée de phyllade schistoïde en partie décomposé, qui me parut incliné au sud-est. Je découvris, non loin d’Irupana, une petite cascade où l’eau se précipite de quinze mètres de hauteur, la seule que j’aie vue pendant quelques années de voyage sur les deux versans clés Cordillères. Lorsque je réfléchis plus tard à ce fait, je dus me con- vaincre plus encore de l’influence de la composition géologique sur l’aspect pitto- resque des montagnes. En parcourant les Pyrénées et les Alpes, on rencontre, à chaque pas , des cascades magnifiques qui se précipitent d’une grande hauteur. Rien de semblable ne se remarque dans les Cordillères, où les torrens mêmes, tout en descen- dant par des pentes rapides, n’offrent jamais ces accidens si remarquables qu’on admire de Cauterès au lac de Gob, dans les Pyrénées. Dans les Alpes, la cascade de Giessbach Cl tant d’autres en Suisse; celles du lac d’O, de Bagnères de Luchon et de Gavarnie aux Pyrénées, proviennent de la dureté des roches, dont les dislocations ont formé d’immenses saillies en gradins, que les eaux ne détruisent pas depuis des siècles, les roches granitiques et les roches crétacées qui les composent résistant à leur choc le plus impétueux. Dans les Cordillères, sur le versant occidental, où les roches pluto- nieunes pourraient aussi produire des chutes, il n’y a pas d’eau; mais sur le versant oriental des Andes, où les eaux sont des plus abondantes, la nature des couches s’oppose à ce qu’il y ait des cascades. Les roches granitiques y sont partout en décomposition, et les phyllades, qui les recouvrent le plus souvent, friables. 11 en résulte que les cou- rans, se creusant un lit incliné, ne sont arrêtés que par quelques petits blocs plus durs que le reste, qui n’olîrent ni cet appareil de résistance, ni ces hautes failles, causes des grandes chutes d’eau des montagnes d’Europe. Cette différence de dureté des roches influe encore beaucoup sur l’aspect du pays. Les chaînes de montagnes , sui- le versant oriental des Andes, sont des plus abruptes; chacune y forme, le plus sou- vent, une crête presque aiguë; mais la roche, se décomposant facilement à l’air, ne saurait présenter, nulle part, de ces pics aigus, de ces roehers escarpés des Alpes et des Pyrénées; aussi les montagnes offrent-elles partout des croupes légèrement ondulées et nullement heurtées ni déchirées. ^ Au sommet de la chaîne de Coropata le faîte est assez large déjà pour qu’on y puisse cultiver plusieurs champs. J’y relevai le sommet de l’Ilimani au sud-ouest 10° ouest. La montagne entière se compose de phyllade plus ou moins friable et schistoïde; je 1. On peut en voir l’aspect général dans la Vue n.° 11 de la Partie historique. ( 152 ) la descendis à l’est, sur une pente tres- rapide, jusqu au Rio de la Paz*, qui, après avoir franchi la Cordillère orientale au pied de llliuiani, se dnigeait au nord-nord- est, vers le Rio Reni. Le Rio de la Paz forme, en ce lieu, une plage de deux kilomètres environ de largeur, entièrement privée de verdure et couverte de cailloux roulés, apportés par le torrent de l’autre côté des Andes, et composés de roches granitiques, de phyl- lades , de quartz et de grès dévoniens. A l’est du Rio de la Paz s’étend une haute chaîne courant nord et sud et nommée Cuesta de l’hospital. J’en tournai l’extrémité jusqu’au confluent du Rio de la Paz et du Rio de Meguilla, et je la vis entièrement composée de phyllades schistoides, dont les couches plongent fortement à l’est. Je remontai la grande vallée de Meguilla et de Caña- mina, l’espace de plus de huit lieues, jusqu’au village de Circuata, situé au sommet d’une colline. Durant tout ce trajet, je ne trouvai que des phyllades identiques aux phyllades déjà rencontrés. Circuata, bien que très-élevé au-dessus de la vallee, est neanmoins domine au sud par de plus hautes montagnes, qui, autant que j’en pus juger à l’aide d’une bonne lunette, me parurent formées de grès dévoniens; et cette opinion, en rapport avec une forme orographique distincte et plus mamelonnée, me fut confirmée, quand je remontai la cote jusqu’au faîte de la chaîne, où je remarquai, en effet, sur le sol, des fragmens de grès trop nombreux pour faire supposer qu’ils puissent etre apportes par les hommes; d’ailleurs, me trouvant beaucoup plus près d’un des points saillans, connu sous le nom de la Tableria, j’y reconnus distinctement; au sud, les grès dévoniens en position. Au nord, au contraire, toutes les sommités me semblèrent composées de phyllades, que je rencontrai partout, jusqu’au bourg de Carcuata, sur la pente opposée, un peu au- dessus du Rio de Suri. En face de ce village, j’avais une haute montagne dite du Yiscachal. Je voulus en faire l’ascension, dans le double intérêt de la géologie et de la géographie. Une demi- journée de fatigue me conduisit à son sommet, élevé de plus de mille mètres au-dessus de la rivière de Suri. De ce point je dominais toutes les autres montagnes voisines, et relevai l’Ilimani, à l’ouest cinq degrés sud. La montagne du Viscachal est entièrement formée de phyllades schistoides, de plus en plus décomposés vers le sommet, où ils sont rougeâtres, en petits feuillets, et constituent un large plateau. De cet observatoire, 1. Le cours de cette rivière est devenu, pour les géographes systématiques, l’occasion des plus graves erreurs. On savait qu’elle prenait sa source près de la Paz , et qu’elle venait se jeter dans un des affluens du Béni, sur le versant oriental des Andes. La rivière coulant à l’est des Andes, la ville de la Paz devait nécessairement se trouver sur ce versant; et, sans autres renseignernens, on l’a placée d’après ce raisonnement, dans toutes les cartes de Brué (de 1824 à 1836); mais il n’en est pas ainsi dans la nature. La rivière et la ville de la Paz, comme on l’a vu page 121, sont sur le versant occidental des Andes. La rivière parcourt, sur le plateau, une assez grande surface au pied de l’ilimani; puis, tout à coup, elle franehit la chaîne et passe sur le versant orientai, où je venais de la retrouver. ( 165 ) toules les sommités des montagnes au sud me parurent composées de grès dévoniens. Géologie. Je crus les reconnaître également sur la chaîne d’Arcopongo, située à l’est, et alors en partie couverte de neiges; ainsi le Cerro du Viscachal serait à la limite des phyllades de l’époque silurienne et des grès dévoniens. De Carcnata à Suri, en remontant au sud-sud-est, au fond de la vallée de ee nom, pendant trois lieues, je trouvai partout des phyllades; mais, en gravissant la petite colline sur laquelle est situé le village, je trouvai les couches les plus supérieures du système à l’état plus compacte et de couleur différente, un peu verdâtre ^ Ces phyllades sont recouverls, un peu au-dessus de Suri, par les grès dévoniens, alors très-compactes.;^ A Suri, je pris le coteau de Suhluche, sur la rive droite du Rio de Suri, et remon- tant toujours, je foulai, pendant trois lieues, les phyllades ou lidiennes, jusqu’à moitié chemin du hameau de Charapacce. De là jusqu’au hameau même, en remontant la petite vallée latérale de la Plata, je rencontrai de toutes parts des blocs de grès dévonien , que je voyais en place, dans les montagnes qui dominent au sud. A une lieue du village de Charapacce, j’atteignis le sommet de la chaîne de Cocasuyo, composée de grès dévo- nien. Ce point, à en juger par sa température et sa végétation, me parut devoir être à environ 3500 mètres 3 d’élévation au-dessus du niveau de la mer. J’avais au sud-est la très -profonde vallée de Cotuma, où coule le torrent de ce nom, sur les phyllades bleuâtres , et au-delà les montagnes de grès dévonien , sur le penchant desquelles est situé Inquisivi , le premier bourg de la province de Sicasica. Toutes les montagnes qui bornent l’horizon au sud, forment des mamelons arrondis, degrés dévoniens, qui, en cet endroit, couvrent, en couches inclinées à l’est-nord-est, tous les points élevés, tandis que les phyllades ne sont apparens que dans le fond des vallées. Je parcourus deux jours les euvii'ons d’inquisivi, sans trouver de traces de fossiles dans les différentes couches; je remarquai seulement que les plus inférieures des grès sont micacées et pres- que phylladifères. Je SUIVIS pendant trois heures le coteau d Inquisivi sans voir autre chose que des grès dévoniens, dont la pente est à l’est-nord-est, jusqu’à la profonde vallée de Titipacha, dont tout le fond, jusqu aux deux tiers de la hauteur des coteaux de chaque côté, se compose de phyllades scbistoïdes bleuâtres en décomposition sur les parties à nu. C’est dans ces phyllades qu’on exploite plusieurs filons argentifères, tels que ceux de Titipacha, de Corachapi et de Kuala. Je visitai ces mines et j’y recueillis de nombreux échantillons. Ces filons, toujours quartzeux, traversent presque verticalement les couches de phyllades. Ils sont formés, soit de fer carbonaté, soit de plomb argentifère, mélangé à du fer suhuré cristallisé. Le filon de Kuala donne, par l’amalgame, deux pour cent d’argent pur, lorsqu’on choisit le minerai. 4 1. M. Cordier les a déterminés comme des lidiennes tabulaires. 2. M. Cordier les noTnme novaeulites. 3. On cultive, bien au-dessous, la pomme de terre et le froment, et aux sommités, il n’y a plus que des pâturages, la zoologie demeurant entièrement celle de la Paz. 4. L exploitation en est des plus simple. On apporte le minerai extrait; on le pulvérise, III Géologie- 20 Au-dessus de Capiflata, on trouve le sommet de la côte de Pumulu, dirigée nord et sud et composée de grès devônien. On voit, dans la meme* direction j de 1 autre cote, a huit lieues de marche de distance, la côte opposée de Chulpachirca, où est bâtie Cavari; entre les deux coule le Rio de Colquiri , dont les coteaux , sur la moitié de leur hau- teur, sont encore formés de phy Rades, tandis que le sommet est couvert des mêmes grès. De Cavari, en descendant vers le Rio d’Ayupaya, je retrouvai encore les phyllades à mi-côte et de là jusqu’au fond de la vallée, qui, de même que le Rio de Colquiri, est couverte d’une plage de galets de près de deux kilomètres de largeur. En remontant du Rio d’Ayupaya, vers le village de Machaca ou Machacamarca, je ne cessai de rencontrer les phyllades en couches très -tourmentées. Au-dessus de Machaca, en m’élevant encore davantage vers la crête de la montagne de Calatranca, je remarquai que tous les phyllades sont colorés en rouge. Au milieu de ces phyllades colorés, j’aperçus, à peu de distance, un mamelon qui me parut de nature differente. Je m’en approchai, et je vis un cône très-écrasé, composé d’une roche porphyritiqïie rouge, remplie de cavités. M. Cordier l’a reconnue pour une frédronite feldspathique et micacée. Je crus pouvoir attribuer au voisinage de cette roche le changement de couleur des phyllades. Le peu d’étendue de ce mamelon ne saurait s’expliquer, pour moi, que par sa sortie au travers des dislocations des phyllades, qu’il a évidemment modifiés, en en changeant, tout autour, la couleur, sur un espace plus ou moins grand. A peu de distance de ces roches porphyritiques , après avoir rencontré encore quelques phyllades, je reconnus les grès dévoniens; mais, au sommet de la montagne de Cala- tranca, je vis, en couches presque horizontales et en mamelons très-arrondis, des grès rougeâtres très-friables, que leur stratification, qui me sembla discordante avec les grès dévoniens, et leur composition analogue à ceux du plateau, me firent regarder comme au moyen de deux roues de pierre, qui tournent autour d’un axe commun; on le tamise; on le met au four; on fait l’amalgame avec du mercure; on l’expose ainsi à l’air, en l’humec- tant souvent. Des Indiens sont constamment occupés à le remuer; puis, lorsque l’amalgame est jugé complet, pour laver cette pâte et emporter les parties terreuses, on la porte au lieu du lavage, qui consiste en un trou garni de cuir, où l’eau tombe de haut. A la sortie de ce trou, large de deux mètres, où un homme trépigne constamment des pieds, il existe une petite fossette où les parties les plus lourdes doivent nécessairement s’arrêter; là , un autre homme remue le mélange, afin d’en dégager la terre. De cette fossette part un petit canal, également garni de cuir, où, de distance en distance, sont encore de petites fosses, destinées à retenir les parties plus pesantes. A l’extrémité du canal s’ouvre un grand réservoir, dont le trop plein débouche dans la campagne. Le mouvement qu’on imprime sur tous les points dégage les par- celles les plus légères. L’opération terminée, le premier réservoir, ainsi que les autres, ne con- tiennent plus que le mélange de mercure et d’argent , qu’on presse pour tirer de l’argent le plus de mercure possible. On forme ainsi de petits pains de diverses figùres, qu’on soumet au grillage, pour enlever le reste du mercure. Ces pains sont connus sous le nom de Plata pina; et, quoiqu’ils soient de eontrebande, constituent un des bons produits d’exportation du commerce étranger. ( 155 ) carbonifères. Ils couvrent la montagne dans un court espace, et se montrent également Géologie, au sud, sur quelques-uns des mamelons saillans. Néanmoins, en descendant à Palca, chef-lieu de la province d’Ayupaya, je foulai les grès dévoniens jusqu’au bourg même, où je crus apercevoir les phyllades dans le fond du Rio de Palca, l’un des affluens du Comacache ou Yacani, que j’avais à l’est. Les environs de Palca me montrèrent seulement des grès dévoniens. En laissant le bourgpour remonter vers le sommet du contre-fort de Cochabamba, je trouvai d’abord les phyllades au fond du ravin, puis les grès dévoniens de l’autre côté. Dans une petite vallée, à quatre ou cinq kilomètres de Palca, je vis, sur le sol, plusieurs gros blocs d’une roche noirâtre, très-dure, dont je pris des échantillons, que M. Cordier regarde comme un porphyre dioritiqueL Je n’ai point vu cette roche en place; mais les blocs que j’avais sous les yeux étaient trop volumineux pour être apportés. Je dus donc croire qu’ils provenaient d’un mamelon semblable à celui de Machaca, qui s’était fait JOUI- non loin de là ou peut-être au-dessous, la masse étant cachée par des éboule- mens et les alluvions. Quoi qu’il en soit, je n’en ai vu nulle autre part de vestiges. Les grès dévoniens parurent sans interruption jusqu’au village de Santa - Rosa , à seize kilomètres environ de Palca. En ce lieu, les sommités des montagnes, repré- sentant des mamelons arrondis, composés de grès friables carbonifères, analogues à ceux de la chaîne de Calatranca, me semblèrent être de même en couches presque hori- zontales. J’avais en face, à l’est, une chaîne dirigée au nord-ouest, et dont toutes les sommités sont couvertes de neige. La couleur des roches à nu sous la neige, m’y fit reconnaître des phyllades de l’époque silurienne; ce queje vérifiai plus tard, en passant à son sommet. En descendant la côte de Santa-Rosa au Rio de Pomacache, après avoir traversé les grès dévoniens, je trouvai, dans le lit de la rivière, les phyllades sur lesquels, à la rive opposée (la rive droite), reposaient quelques lambeaux de grès dévoniens en couches inclinées au sud-sud-ouest. Les phyllades présentent, sur quelques points, en remontant la vallée, et surtout près du hameau de Parangani, une pente tellement abrupte, qu’il serait impossible dy monter. L’eau produite par la fonte des neiges-se préeipite en petits ruisseaux. En ce lieu, et jusqu’au bourg de Morochata, situé de huit à neuf lieues de Palca, la rive gauche du ravin présente un escarpement énorme, une tranche piesque pei pendiculaire , offrant des gres en couches qui, d’où j’étais, me. parais- saient presqu’horizontales. Aux parties inférieures elles me semblèrent, d’après la couleur, appartenir au système dévonien, tandis que leur teinte rougeâtre ou violacée, leur contexture friable, me fit rattacher les plus supérieures aux terrains carbonifères. Ces falaises, que je visitai, forment comme une muraille au-dessus du village de Moro- chata, et sont d’un aspect pittoresque très-singulier. De jMorochata, déjà assez élevé pour que le blé n’y fructifie plus, il reste quatre lieues jusqu au sommet le plus saillant des contre-forts de Cochabamba. On suit un î. M. cl Ornalius clHalloy croit que cette roche peut être un trapp. ( m ) ravin encaissé entre la chaîne neigeuse, composée de phyllades, et les grès taillés à pic. On dirait, en considérant l’ensemble, que les grès de la rive gauche ont glissé sur les pentes abruptes des phyllades, lors des grandes dislocations, qui ont évidemment changé l’état relatif des couches, et que, minés par les érosions anciennes et modernes, les grès ne présentent plus que la tranche de leurs couches. En remontant, je perdis bientôt de vue les grès carbonifères de la rive gauche, les grès dévoniens se montrèrent seuls; et, enfin, près du sommet, ils reposent sur des roches qui diffèrent un peu des phyllades bleuâtres inférieurs, et plus encore des grès. Ce sont des phyllades aremferes micacés, à feuillets très-minces. Montant toujours, j’atteignis enfin les points culmi- nans, entièrement composés de phyllades noirâtres, en partie caches par la neige de ces régions glacées. Cette sommité de la Cordillère orientale dépend du rameau que j’ai désigné sous le nom de contre-fort de Cochabamba; elle présente, en cet endroit, les couches inclinées généralement au sud ou sud-sud-ouest, vers la vallée de Cocha- bamba, tout en ayant souffert, en tous sens, de nombreuses dislocations et des brise- mens apparens, soit au faîte des relévemeos représentant des pointes déchirées, soit en passant trois cols, dont l’élévation est très- voisine du niveau des neiges perptelles, et qui ont, au moins, 4600 mètres de hauteur absolue. La chaîne forme, à l’est, im vaste plateau, qui s’étend au loin au-dessus de la vallée de Cochabamba, et beaucoup plus basse à l’ouest-sud-ouest, elle se dirige vers le grand plateau bolivien. Je domi- nais à l’est sur les vallées de Cochabamba et de Chssa, offrant aussi un plateau élevé de 2575 mètres au-dessus de l’Océan, dès-lors beaucoup plus bas que celui des contre-forts, mais des mieux circonscrit, au nord, par ces mêmes contre-forts, et au sud par des collines assez basses, qui l’encadrent de toutes parts. Comme je m’en assurai plus tard, toute la chaîne située au nord de cette vallée se compose de phyl- lades, sur lesquels, aux parties les plus inférieures, sont, en couches inclinées au sud, quelques lambeaux de grès dévoniens, tandis que toutes les montagnes, au sud et a l’est, ne sont formées que de grès dévoniens. Je traversai des phyllades, des grès; j’arrivai dans la vallée de Cochabamba; et la traversant de l’ouest à l’est, sur des argiles rougeâtres partout cultivées, j’atteiguis la ville de Cochabamba, capitale du département. Pendant le voyage que je venais de faire, j’avais franchi, dans les montagnes, depuis le sommet de la Cruz, près de la Paz, jusqu’à Coehabamba, environ quatre-vingt-lrem lieues,' mii, en ligne directe à l’est - sud - est , me donnaient encore deux degres quarante-cinq minutes de distance réelle ou plus de soixante-huit lieues de vingt- cinq au degré. J’étais descendu des parties élevées de la Cordillère orientale , jusqu a mi-hauteur de la pente orientale des montagnes, et j’avais suivi cette pente jusqua Palca (d’Ayupaja) , d’où, remontant vers le contre-fort de Cochahamba, j’avais travers la chaîne, pour descendre dans la vallée de ce nom. Dans celte suile continuelle e pénibles ascensions et de descentes rapides sur les lieux les plus accidentés du monde, j’avais observé, sous le rapport géologique , la plus grande uniformité de composition, comme on va s’en assurer par le resume suivant. ( 157 ) Les roches plutoniennes y sont peu répandues. Les roches granitiques forment le Géologie, sommet de la chaîne de l’Ilimani ou la Cordillère orientale, et s’étendent à quelques lieues sur la pente orientale, où elles sont recouvertes par les terrains siluriens; ainsi, vers l’est, l’Ilimani serait le dernier lieu où se montrent ces roches, qui, si elles ont soulevé le reste des contre-foi’ts de Cochabamba, n’apparaissent au moins sur aucun des points que j’ai visités, tous les sommets à l’est du colosse américain n’étant formés que des relèvemens des couches sédimentaires. Deux petites taches de roches porphyritiques se sont offertes à moi dans toute cette traversée : l’une composée de roche feldspathique rouge, près de Machacamarca , où elle vient saillir au milieu de phyllades de l’époque silurienne; l’autre, un porphyre diorilique ou trapp, dont j’ai vu les fragmens au-delà de Palca, au sein des grès dévoniens. Il est à remarquer que ces deux petits mamelons porphyritiques ne sont pas placés au sommet des chaînes , mais bien sur les flancs et bien au-dessous des faîtes qui constituent les montagnes les plus élevées. Ils sont placés à l’extrémité orientale de la ligne parcourue. Loin de présenter, sur ce vei’sant, de vastes surfaces, comme sur le versant occidental et sur les plateaux, les roches d’origine ignée ne sont ici que de rares exceptions. Les roches de sédiment couvrent, au contraire, tout le versant oriental des Cordil- lères, où, néanmoins, elles sont peu variées. Les roches de phyllades du terrain silurien, bleues aux parties inférieures, satinées et en petits feuillets aux parties moyennes, souvent passant au grès phylladifère micacé aux parties supérieures, se montrent partout sur le versant oriental. Elles offrent une large bande sur les roches granitiques des flancs de l’Ilimani, et s’enfoncent ensuite à l’est, sous le terrain dévonien, qui occupe une partie de la pente. Plus à l’est, de l’autre côté du Rio de la Paz , les roches siluriennes sont cachées , au sud et au nord , par les grès dévoniens, et ne montreraient alors qu’une large surface due aux dénuda- tions des grès, soit avant le relief des Andes, soit postérieurement à cette époque; ainsi piesque partout les terrains siluriens, qui reposent sur les roches granitiques de l’Ili- mani, supportent le terrain dévonien à leur partie supérieure. Les grès du terrain dévonien quartzeux et compactes couronnent, à l’est du Rio de la Paz, les montagnes qui constituent, alors, la Cordillère orientale, au bord du plateau bolivien, sur tout l’intervalle compris entre la Paz et Cochabamba. A leur dénuda- tion, au nord, est due la présence des terrains siluriens qui leur sont partout infé- rieurs, et qui les remplacent sur une bande longitudinale parallèle aux chaînes; cela paraît si vrai, qu’au nord de ces terrains siluriens, les terrains dévoniens repa- raissent et y constituent toutes les chaînes un peu saillantes sur la pente. Ces deux bandes, lune au nord, l’autre au sud des terrains siluriens, viennent s’interrompre piès du lelèvement des montagnes siluriennes de Coehabamba. Sur quelques points seulement les roches dévoniennes supportent des grès friables de l’époque carbonifère. Le terrain carbonifère se montre en lambeaux peu étendus, près de Machaeamarca, de Palca et de Morochata, à l’extrémité orientale de la ligne parcourue; foime. ( -158 ) Géologie, alofs, les sommités de quelques montagnes, et repose immédiatement sur les terrains dévoniens. J’ai remarqué que ses couches, très-discordantes avec les grès, sont presque horizontales. Rien de plus récent que ces terrains ne s’est montré à moi, sauf les cailloux roulés qui garnissent le lit des rivières, et qui, appartenant aux formations traversées pal- ees cours d’eau , sont des alluvions modernes , lesquelles augmentent tous les jours. 2. Voja^e ^éolo^ique des plateaux de Cochahamba aux ctj^uens du Rio Securi, dans les plaines de Moxos ou coupe transversale nord et sud des contre-forts de Cochahamba , sur leur versant nord. (Voyez la coupe, pl. VIII, fig. 4.) Le désir de me rendre utile à la république de Bolivia, en ouvrant de nouvelles com- munications entre les plateaux de Cochahamba et la province de Moxos , autant que la pensée de servir à la fois la géologie et la geographic, me firent entreprendie, sur un point que personne avant moi n’avait encore parcouru , un voyage où je traversai à pied toute la chaîne dans ses parties les plus abruptes et les plus inconnues, jusqu aux plaines inondées de la province de Moxos. De Cochahamba , je franchis la plaine jusqu’à Tiquipaya , situe au pied des hautes montagnes du contre-fort oriental. Je m’élevai sur les plateaux, en foulant le terrain silurien, toujours composé de phyllades noirâtres gris, plus ou moins feuilletés, dont les couches plongent au sud. Au sommet de la cote, je trouvai un immense plateau, borné, à l’ouest, par des pics neigeux que forme le relèvement des phyllades. Ce pla- teau, de 4500 mètres au moins d’élévation, si l’on en juge par les neiges et les glaces qui s’y montrent, est partout couvert de débris de phyllades micacés, où je recueillis des fossiles singuliers presque bivalves*, qui atteignent jusqu à vingt centimètres de longueur. Ces fossiles me parurent de deux espèces : les uns ridés en travers, que jai appelés Craziana rugosa, les autres à côtes bifurquees {^C . furcifer, dOrb.). Je les trouvai surtout dans une couche micacée, qui me parut supérieure aux couches bleues et sati- nées que j’avais rencontrées dans la province de Yungas. Sur ce vaste plateau, où je fis plus de deux jours de marche, je rencontrai partout les mêmes phyllades, en couches diversement inclinées et profondément tourmentées. Je suivis, d’abord, dans la direction générale du nord-nord-est, le cours du ravin dAltamachi; je 1 abandonnai apies quel 1. Ces fossiles, que, dans son rapport de 1834, M. Cordier désigne comme des Bilobites, ont été publiés, plus tard, sous ce nom (Paléontologie, pl. I, fig. 1 , 3 ). M. Dekay ayant employé cette dénomination pour d’autres corps, je me vois forcé de la changer, et je nomme ce genre Cruziana. On le trouve en France dans la partie la plus inférieure des terrains siluriens de la Bretagne. (jues lieues, remontai une petite chaîne très-disloquëe , remplie de petits lacs glacés et Géologie, de roches à nu, au niveau des neiges. Je trouvai toujours les mêmes terrains siluriens, de diverses couleurs , mais le plus souvent gris ou bleuâtres. Je commençai à descendre dans une vallée où se trouvent plusieurs petits lacs divisés par étages. Je remarquai que des sommités mamelonnées que j’avais à l’ouest étaient composées de grès; je le crus d’autant mieux, que j’en rencontrai plusieurs fragmens sur le sol. De là, en descen- dant au hameau de Tutulima, dernier point habité de ces régions, je roulai plutôt que je ne marchai sur une pente abrupte, jusqu’au fond de la vallée. Les roches, sur toute cette longue descente, me parurent être siluriennes et fortement inclinées à l’est- nord-est. Le ravin de Tutulima est situé dans une des plus profondes vallées queje connaisse; puisqu’à quelques lieues des sommets neigeux, il atteint déjà la région des palmiers, des orangers et de la canne à sucre. Sous le rapport géologique , on j remarque le chaos le plus complet; ce sont des blocs amoncelés, tombés des montagnes voisines, qui viennent s’appuyer, au nord-est, sur les couches de phyllades bleus, qui plongent à 1 ouest-sud-ouest, sous un angle tel qu’il serait impossible de les gravir. De ce point, n’ayant plus de chemin tracé, je suivis, en le descendant, le lit du tor- I ent de Tutulima. J’avais toujours à ma droite les couches de phyllades inclinées vers l’ouest-sud-ouest, et à ma gauche, appuyées sur les phyllades, d’anciennes alluvions de cailloux roulés par bancs. Je savais que, dans la vallée parallèle de Choquecamata, située plus à l’ouest, on avait trouvé, entre ces cailloux, de très-grosses et de très- nombreuses pépites d’or. Je savais aussi, par expérience, que ce métal se rencontre dans les anciennes dénudations des roches de phyllades. Je voulus m’assurer si ces bancs de cailloux, situés à trois lieues environ de Tutulima, et dans les mêmes cir- constances que les lieux les plus riches d’exploitation, contenaient également de l’or. J’en arrachai des fragmens en un point où ils reposent sur les phyllades; j’enlevai, avec soin, les graviers les plus inférieurs, je les lavai dans une calebasse, et j’en retirai plusieurs parcelles d’or. Ce résultat me donna la certitude que des recherches ad hoc, des travaux réguliers, donneraient, dans ce petit cours d’eau , de très-grands avantages. i II y a près d’une lieue de long de ces cascajos aurifères, mélangés de cailloux de quartz laiteux; indices certains, appréciés par les mineurs du pays. Le coui's du Rio de Tutulima me montra sans interruption, à droite et à gauche, les mêmes couches de terrains siluriens, offrant les escarpemens les plus abruptes, jusqu’au confluent d’un autre torrent, que je nommai Rio del mal Paso‘S. Au-delà, en suivant la direction générale du nord-nord-ouest, je cheminai cinq jours de suite au 1. J aurais peut-être pu demander la concession de cette exploitation; mais j’étais venu en Amérique pour fiire de la science, et non pour m’enrichir. Je me contentai donc de signaler ma découverte, afin que d’autres pussent en profiter. 2. Rio del mal Paso {Vâyïhve du mauvais pas), parce que, pour le franchir, je fus obligé de descendre de précipices en précipices, sur des roches escarpées. ( 160 ) fond du torrent, en le passant constamment, à cause des roches abruptes, et lon- geant à droite des roches siluriennes bleuâtres, dont la pente parait être au nord-nord- est. Elles forment une chaîne non interrompue. A gauche, sur des couches diversement inclinées , viennent au torrent s’en réunir successivement quatre autres , que j appelai Rio de las Peñas, Rio del Oro, Rio de la Paciencia et Rio de las PiedrecitasK Le premier coule entre des bancs déchirés de roches de phyllades; le second me montra, sur la même roche, des cailloux anciens, en bancs de chaque côté, dans lesquels je crois qu’on doit trouver de l’or; le troisième et le quatrième charrient une grande variété de roches siluriennes de toutes les couleurs, rouges, vertes, violettes, où je remarquai, sans pouvoir les recueillir des empreintes des genres Spirifer terehratula et des Crinoïdes. A une trentaine de lieues géographiques de distance de Cochabamba , en descendant toujours, je me trouvai au confluent d’un grand cours d’eau qui vient de l’est-sud-est , et se continue à l’ouest-nord-ouest, autant que la vue peut s’étendre. Je l’appelai Rio de la Reunion^. Là j’avais, au sud , de hautes montagnes, composées de couches de phyl- lade bleu, plongeant fortement au nord-nord-est, sous un angle d’au moins cinquante degrés, et dont le dos, partout dénudé, contraste avec le luxe des végétaux de cette région sauvage. C’est la dernière limite des terrains siluriens sur la pente du versant de la Cordillère. Au nord s’élevait une haute montagne, formant une longue chaîne dirigée est 30 sud et ouest 30° nord, presque parallèlement à toutes les chaînes du plateau bolivien, et que les Indiens mocéténès et yuracarès me dirent se continuer au loin , vers le nord et vers l’est. Cette chaîne, que les indigènes sauvages connaissent sous le nom de Yanacaca ou Sèjé-ruma, est élevée d’environ 800 mètres au-dessus du Rio de la Reunion, et entièrement composée de grès durs dévoniens, en couches, plongeant au nord-nord-est. Je gravis une journée entière pour en atteindre le sommet , d’où je dominai au sud un vaste massif de ces roches siluriennes, tandis qu’au nord une pente profondément ravinée et assez roide s’étendait jusqu’aux immenses plaines de Moxos, qui se montrent sans interruption, sur quatre degrés de largeur, jusqu’aux montagnes du Rrésil. En descendant la pente, pendant plus de deux jours, je trouvai des terrains dévoniens sur la moitié de la distance; puis, sur tout le reste, des grès friables, ferrifères, en couches beaucoup moins inclinées au nord, me représentèrent les terrains carboni- fères. Ces grès, qui n’offrent aucune trace de fossiles, continuent sans interruption, jusqu’au bas de la pente, où ils viennent encore former, dans la plaine, de legeres collines, qui s’étendent, au nord, à une assez grande distance, avant de disparaître 1. Rivière des rochers. Rivière de l’or. Rivière de la patience et Rivière des petites pierres. 2. J’éprouvai le regret bien vif de devoir abandonner ces restes de corps organisés , faute de moyens de transport. Pendant ce voyage, je portai près de quarante jours des coquilles terres dans le fond de mon chapeau, pour les conserver. 3. Ce nom lui fut donné, parce que m’étant avancé seul , le reste de ma troupe m’y rejoignit, après une séparation de plusieurs jours. ( 161 ) eiilièromenl sous les alluvions modernes. J’estimai qu’avant d’atteindre la plaine, les Géologie, lorrains carbonifères occupent, sur les dernières pentes des montagnes, une largeur moyenne de près d’un demi-degré. Je les traversai dans une grande longueur; et un autre voyage, dont je parlerai tout à l’heure, me donna la certitude que ces mêmes terrains carbonifères ou de grès friables couvrent une partie considérable du pied des montagnes, en s’étendant peut-être jusqu’à Santa-Cruz de la Sierra. Au-delà des dernières collines de grès friables, je ne trouvai plus, dans tout le cours du Rio Isiboro et du Rio Securi (plus de trente lieues), jusqu’au Rio Mamore, que des alluvions modernes en petites berges, au bord des rives de ces cours d’eau. En résumé, dans ce voyage, j’avais vu les roches de phyllades de couleur bleue, grise ou violette, avec et sans fossiles, constituant le terrain silurien, sur tout l’inter- valle compris entre le plateau de Cochabamba et la chaîne de Yanacaca. Composée, aux parties inférieures, de phyllade bleuâtre, aux parties moyennes de phyllade satiné, et aux parties supérieures de phyllade compacte micacé, gris, avec fossiles, cette for- mation constitue le relèvement du grand contre-fort neigeux de Cochabamba, s’abaisse, vers le versant, en s’inclinant diversement jusqu’au Rio de la Réunion, cesse tout à coup, et s’enfonce sous les roches dévoniennes et carbonifères, qui forment le reste de la pente jusqu’aux plaines. Le terrain dévonien laisse un petit lambeau sur les sommités, au nord du contre-fort de Cochabamba, près de Tutulima; puis il constitue toute la chaîne de Yanacaca, en couches inclinées au nord, qui disparaissent vers le milieu de la pente, sous les grès friables carbonifères. Les grès carbonifères achèvent les derniers points montueux du versant, et se perdent sous les alluvions modernes horizontales qui couvrent le sol de la province de Moxos. Il y a identité parfaite de ces résultats avec ceux que m’a donnés la traversée de rilimaui à Cochabamha, quant à la superposition et à la composition des roches de sédiment. A oyons maintenant si d’autres courses me conduiront aux mêmes faits. J. 5. Voyage géologique des plateaux de Cochabamba au Rio Chapare {pays des Yur acares) , jusqu’aux plaines de Moxos; ou seconde coupe mord et sud des contre-forts de Cochabamba^ sur leur versant nord. (PL IX, fig. 1.) En venant des plaines de Moxos à Cochabamba, par le Rio Chapare, j’avais franchi les montagnes près d’un degré plus à l’est que dans le voyage que je viens de décrire. Cest cette excursion géologique que je vais détailler'. De Cochabamba, en se dirigeant 1. Pour partir du même point, et donner des comparaisons plus faciles à saisir, je suis obligé de parler comme si j’avais descendu des montagnes vers la plaine , tandis que j’ai fait le contraire. Je pense que la chose a peu d’importance, puisqu’il ne s’agit que de l’exposé de faits géologiques. D’ailleurs, on peut voir mon véritable itinéraire à la partie historique. lîl* Géologie. 2\ ( i62 ) à l’est, on traverse, pour entrer dans la vallée de Sacava, le défilé du Rio de Rocha. La colline qui reste au sud est composée de grès dévoniens , tandis que les roches siluriennes se montrent dans le lit même du torrent, et sur toutes les montagnes situées au nord, et qui constituent, comme je l’ai dit^, le contre-fort de Cochabamha. On suit le fond de la vallée de Sacava pendant huit lieues, au pied des montagnes siluriennes, puis on commence à gravir un bras de cette montagne, jusqu’à son som- met. Là, je rencontrai, dans le phyllade micacé, de très-beaux échantillons de ces corps singuliers, figurés planche I, fig. 1 , 2, 3. Ils sont assez nombreux en ce lieu; mais il est très-difficile de les détacher des masses auxquelles ils adhèrent. La partie la plus élevée, traversée en suivant cette route, est très-basse relativement aux pla- teaux de Tiquipaya; aussi trouve-t-on, de l’autre côté, à Cotani, la petite vallée de Tiraque, à onze lieues environ de distance de Cochabamba. On est alors en face de hautes montagnes qui atteignent la région des neiges, et présentent une série de points élevés, tout à fait séparée du massif de Cochabamba, et constituant les pics les plus saillaiis d’une nouvelle chaîne, dirigée à l’est-sud-est vers Santa-Cruz de la Sierra. Près de Cotani, non -seulement la chaîne offre des pics dont l’ensemble suit la direction que je viens d’indiquer, mais encore ces pics forment des chaînes parallèles ayant leur direction au nord. En montant au nord de Cotani , vers les crêtes neigeuses, on trouve des grès dévoniens en couches inclinées au'sud, jusqu’un peu au-dessus de Quinti Cueva, où ils reposent su? les phyllades de l’époque silurienne, on ne peut plus disloqués et contournés, se dres- sant, l’espace de quelques lieues, au sommet de la crête, en pics couverts de neige, qui atteignent au moins 5200 mètres de hauteur absolue. La route contourne ces pics, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et touche presque, pendant quelques lieues, le niveau des neiges permanentes , surtout à Palta Cueva , où , dans cette traversée très- dangereuse, un très-grand nombre de voyageurs ont péri, ce qu’attestent les squelettes de mules qui jonchent ce passage redouté des muletiers. Je n’avais pas de moyens d’apprécier positivement le fait; mais je puis croire que ce col est bien plus élevé que celui de Gualillas. On pourrait donc le supposer de 4700 mètres de hauteur absolue. Toutes ces crêtes, jusqu’au Salto de Cuerno^ sont entièrement formées de phyllades de couleur gris foncé, dans lesquels je vis un grand nombre d’empreintes de Ungula, principalement de l’espèce que j’ai nommée L. Münsterii^. Jamais je n’avais vu les phyllades plus tourmentés; les couches en sont souvent très-plissées en feuillets minces; d’autres fois on cherche vainement à se rendre compte de la pente générale de ces couches mêmes, qui se montrent jusqu’à San-Miguel, un peu au-delà du Salto de Cuerno. 1. Voyez p. 156. 2. Ce lieu est ainsi nommé par suite d’une large fissure qu’il faut franchir, et des phyllades des parois du rocher, dont les couches contournées représentent grossièrement une corne. 3. Voyez Paléontologie, pl. II, fig. 6. ( 165 ) On descend ensuite un peu, jusqu’à la zone des plantes graminées, qui recouvrent Gcoiogie, alors une croupe arrondie, au milieu de laquelle vient saillir, hors du sol, le petit pic du Ronco, composé d’une roche quartzeuse, passant au quartz hyalin ou laiteux. Cet énorme rocher me parut d’autant plus singulier, que, dans les phyllades, on remarque peu de larges filons de quartz. Il en serait peut-être de sa présence en ce lieu , comme du Cerro de Potosi^ dont je ne puis géologiquement m’expliquer la formation d’une manière satisfaisante, qu’en le faisant sortir à travers les roches siluriennes. Un peu plus au nord, au point dit la Tormenta, je trouvai, sur la crête, en masses énormes et sans stratification apparente, des marbres anciens compactes, blanc-bleuâtres, ou diversement veinés de violet, de rose et de blanc. Ces marbres, qui composent alors le sommet de la montagne, ne me montrèrent aucune trace de couches, ni de restes de corps organisés. Par cela même je me trouve fort embarrassé sur l’âge géo- logique qu’on peut leur assigner. Néanmoins, je les classe provisoirement parmi les terrains siluriens. De la Tormenta l’on descend plus rapidement jusqu’à la Seja del Monte‘S, en foulant de nouveau les roches de phyllades, tantôt grises, tantôt bleuâtres, en couches qui me parurent plonger au nord. De ce point, il reste une pente abrupte^, qui mène, par mille détours, jusqu’au lit du Rio de San-Mateo. Tout l’intervalle est couvert des mêmes phyllades schistoïdes, en couches inclinées au nord, mais très -disloquées et brisées ou plissées en tous sens. Au Rio de San-Mateo , on est au niveau de la culture de la canne à sucre. Là , le torrent écumant, qui coule avec fracas sur un lit de roches siluriennes, est encombré de rochers énormes 4, en blocs quelquefois de plus de dix mètres de diamètre, com- posés des marbres que j’ai trouvés à la montagne de la Tormenta et du quartz du Ronco, les autres appartenant à l’époque phylladienne et aux grès dévoniens; mais ces derniers sont plus rares, tandis que les blocs de marbre sont les plus nombreux et les plus gros. Du Rio de San-Mateo on prend les coteaux de la rive gauche, en suivant une espèce de corniche avancée qui domine perpendiculairement le torrent de près de 100 mètres. On foule encore les roches de phyllades; mais, un peu avant de descendre dans l’espèce de petite plaine, où se trouve le hameau de la Palma, on rencontre les grès dévoniens. Ces mêmes grès, au nord de la Palma, composent, en entier, la colline de la Cumbrecilla et les montagnes qui sont plus à l’ouest, et ils se continuent , sans interruption, jusqu’à San-Antonio. Vers ce point, la chaîne qui reste à l’est, ainsi que celle de Yanacaca, qui borne l’horizon à l’ouest, sont des mêmes grès, alors en couches inclinées au nord. En descendant toujours, je commençai à trouver, près du lieu où était jadis la mission ï. Voyez p. 144. 2. Cest le lieu où cesse la zone des graminées et commence celle des arbres. 3. On met deux jours à la remonter avec des charges. 4. Voyez partie historique, pl. 18. On passe le torrent à l’aide d’un tronc d’arbre jeté (les blocs de marbre. sur ( 164 ) d’Añaseo, des grès rougeâtres friables, que je regarde comme carbonifères. Ils occupent ensuite en couches peu inclinées au nord, toutes les dernières collines, jusqu un peu au nord de la mission d’ Ascención, où elles se cachent insensiblement sous les alluvions modernes de la province de Mottos. Les galets ne sont transportés par les eauit que jusqu’au confluent du Rio Coni et du Rio San-Mateo; au-delà, dans tout le cours du Rio Chapare jusqu’au Mamore (l’espace de plus d’un degré), on ne voit, sur les berges basses 'de la rivière, que des sables modernes ou des alluvions de lepoque âclud-l-G» • • t f En résumé, dans cette excursion géologique, la plus rude à faire, vu la multiplicité d’énormes accidens de terrains, j’ai trouvé peu de différence dans la composition de l’ensemble, comparée à mon voyage aux affluens du Securi. De même les terrains siluriens, représentés par des pbyllades scbistoides bleuâtres oü noirs, par des feuillets satinés ou par des grès phylladifères micacés, contenant des fossiles, se montrent sur tous les points élevés de la chaîne du contre-fort de Cocha- bamba, depuis la vallée de Sacava jusqu’à la Palma ou sur la moitié de la pente. De même les roches dévoniennes formées de grès ont un lambeau au sud, près de Cotani, et forment au nord, sur les terrains siluriens, les dernières montagnes du "^^'oe'^même encore les roches carbonifères, représentées par des grès friables, achèvent les dernières pentes rocheuses de la Cordillère dans les plaines. Cette parfaite identité peut faire croire, avec une presque certitude, que tout lin ei- valle doit appartenir aux mêmes formations. * i Les seules différences sont ces deux mamelons isolés, l’un de quartz, 1 autre de marbres anciens, qui viennent saillir, au Ronco et à la Tormenta, au milieu des roches phvlladiennes. Pour ces roches, je ne sais même à quel age les rapporter. Si, les marbres peuvent, en effet, rentrer sans inconvénient dans la_ sene des roches si u- riennes, il n’est pas aussi facile d’en dire autant des roches quarlzeuses. Peut-etie devra-t-on en faire des roches d’injection, qui se sont intercalées entre les grandes dislocations des pbyllades, comme on l’a déjà vu pour la montagne de Potos,. 1 4. Forase géologique des plateaux de Cochabamba aux plaines de ' Santa-Cruz de la Sierra; ou coupe est et ouest des contre-forts orien- taux de la Cordillère {cent quarante lieues de marche dans la direc- ^ (PI. IX, fig. 2.) Avant de me diriger de Cochabamba vers les derniers contre-forts de la Cordillèie de Santa-Cruz de la Sierra, je crois devoir dire un mot du plateau s^ial de Cocha- bamba. Ce plateau, élevé à Cochabamba de 2575 mètres de hauteur absolue, se com- po,se des trois vallées de Cochabamba, de Clisa et de Sacava, dont Cochabamba est partie la plus basse, puisqu’elle- reçoit les eaux des deux autres vallees. L ensemble. ( 165 ) long de plus d’un degré, de l’est à l’ouest, et d’une largeur moyenne de six à huit Géologie lieues, est borné, au nord, par les roches siluriennes, dont le redressement constitue la partie la plus élevée des montagnes et les sommets neigeux du contre-fort de Cocha- bamba. Au sud, à l’est et à l’ouest, il est partout bordé de hautes collines apparte- nanl aux grès dévoniens, dont les couches plongent, le plus souvent, au sud, sous une assez faible pente. J’ai dit que cet ensemble se compose de trois vallées distinctes; en eiiet, une légère colline de grès dévonien, qui traverse le plateau de l’est à l’ouest, depuis l’extrémité orientale jusqu’à Cochabamba, sépare, à la fois, les vallées de Clisa et de Saca va, et ces deux dernières de celle de Cochabamba. Tout le nivellement de ce plateau, composé de limon rougeâtre d’une très-grande épaisseur, est souvent recouvert d’alluvions modernes. Les recherches que j’ai faites ne m’ont donné aucune trace de fossiles; néanmoins, si j’en juge par analogie, je dois croire qu’en visitant avec soin les ravins de la vallée de Clisa, la plus dénudée des ! rois , on trouverait des ossemens de mammifères. C’est dans cette opinion que je donne provisoirement au fond de la vallée la même teinte qu’au grand plateau bolivien et au terrain pampéen. Considérée orographiquement, la vallée de Cochabamba devait former un lac, dont les eaux se sont ouvert une issue à l’extrémité occidentale au Rio de Putina, et ont laissé la vallée à sec, comme elle l’est aujourd’hui. Son nom même, en quichua ou langue des Incas, explique le fait, et donne lieu de croire que cette rupture est postérieure aux temps historiques. Cochabamba est un mot cor- rompu par les Espagnols, et venant de Cocha, lac, lagune, et de Pampa, plaine, plateau; ainsi, dans 1 ancienne langue, on disait Cocha- Pampa ou le lac de la plaine. 11 résulterait de l’ensemble que les vallées de Clisa et de Sacava ne seraient que les étages supérieurs d’un plateau, dont les eaux, au lieu de suivre la direction générale à lest, vont à l’ouest, jusqu’à ce qu’elles puissent joindre la pente orientale générale dans les plaines de l’est. En partant de Cochabamba, et en traversant, à l’est, 1’ Angostura ou défilé du Rio de Famborada, qui conduit à la. vallée de Clisa, je vis la partie basse des collines mon- ti er, sous les grès dévoniens, les couches de phyllade schistoïde bleuâtre en décompo- sition, sur quelques mètres de hauteur. Une fois dans la vallée de Clisa, je la traversai ilans toute sa longueur, de l’est à l’ouest, sur une argile limoneuse rougeâtre très-fertile (peut-êtie mon terrain pampéen), en longeant la petite colline de grès qui sépare la vallée de Sacava. Au-delà d’Arani, dernier bourg de la plaine, et déjà à un demi-degré à 1 est de Cochabamba, je gravis la colline d’enceinte, du plateau à son extrémité orientale la plus élevee; je trouvai partout des grès dévoniens durs, en couches, qui me parurent plonger au sud, jusque sur le petit plateau de Baca, où sont plusieurs lacs d’étage. Ce plateau, plus élevé que celui de Clisa, est borné au sud par les collines de grès dévonien, que je venais de passer, et au nord par des montagnes plus hautes, qui me parurent encoie foimées, près du village de Baca, de grès dévoniens, tandis que les sommités semblaient lêtre de phyllades; ce dont pourtant je ne pus m’assurer positivement sur ce point, mais j en acquis la certitude un peu plus à l’est, dans la vallée de Pocona. ( 166 ) Après avoir traversé le plateau de Baca S je gravis la chaîne de Pocona, et en suivis la crête à Vest-sud-est , pendant au moins six lieues. Elle est composée, pour les parties inférieures, de terrains dévoniens, pour la sommité de grès friables rougeâtres ou blancs, queje rapporte provisoirement à l’époque des grès bigarres 2, et dont les couches me semblèrent presque horizontales et discordantes, dès-lors, avec les gres durs infe- rieurs l’ensemble plongeant néanmoins au sud-ouest. De cette crete, je voyais, au sud une petite chaîne parallèle, dont la forme orographique me rappela les terrains dévoniens, tandis qu’au nord, la plus haute chaîne de Coripaloma me montra, sans aucun doute, ses phyllades en couches plongeant aussi au sud-ouest. Ces trois mon- tagnes sont placées parallèlement les unes aux autres. En descendant au fond de la Tallée de Pocona , je reconnus effectivement que la chame de Coripaloma, qui n’est que la coutinuité de celle de Baca, est entièrement composée de phyllade de l’époque silurienne, jusqu’à l’endroit on elle s’achève vers lest. Il en est de même de la chaîne plus septentrionale de Machacamanea, et de toutes les mon- tasnes qui s’élèvent au nord. Au sud, au contraire, jusqu’à Totora, je trouva, toute la base des montagnes formée de terrains dévoniens, tandis que la nature friable, blanchâtre et toute différente des sommités, me présentait des grés bigarrés. Je pap courus avec soin les environs de Totora, et j’y obtins beaucoup de renseignements pre- cieuv sur les lieuv queje n’ai pu voir. J’appris par une personne instruite, et connaissant parfaitement bien le pays, Don Manuel Soria, que les terrains de phyllades se montrent au nord sur toute la chaîne orientale, jusqu’à une petite distance de la Yunga c Choque-Oma; que ces phyllades sont, plus au nord, recouverts de grès sans doute dévoniens. J’appris encore que les phyllades paraissent au sud dans le ht du Rio de Mizque et de ses affluens, ainsi que dans celui du Rio grande, tandis que les crete des montagnes sont partout formées de grès. Ces renseignemens, tout vagues qu.ls puissent être, me devinrent d’autant plus précieux qu’ils me permettaient de juger, par ce que je voyais de ce que pouvaient être les parties voisines qui m étaient '”aux environs de Totora, je trouvai des grès dévoniens qui m’offrirent, dans les couches les plus inférieures, des empreintes de spirifer, de térébratules et de crmoides. Ces grès dévoniens sont partout recouverts, au sommet des montagnes, des gres friables argileux de l’époque du trias. Je remarquai que ces derniers sont en couches presque horizontales et discordantes avec les grès dévoniens. Je les rencontra, sur Ltes les sommités comprises entre Totora et le Rio de Copachnncho, environ cinq 1. C’est une faute d’impression qui (partie historique, p. 489) me fait donner 4700 melm d’élévation au plateau de Baca, dans la comparaison que j’en fais avec celui de la az. isez 'Tje rapporte ces grès à l’époque triasique, par suite de leur superposition et d* de leur contexture et de leur couleur rougeâtre, en tout semblables a celles des gres que j a vés partout ailleurs avec les argiles bigarrées; mais je ne le fais qu’avec doutes. ( 167 ) lieues. Ell descendant au lit de la rivière par une pente des plus abrupte, je traversai Géologie, les couches de grès bigarrés, les couches de grès dévoniens, et me vis au fond du tor- rent sur les phyllades schistoides de l’époque silurienne. En remontant de l’autre côté, j’observai de nouveau les trois systèmes, et remarquai le grès friable presque blanc sur I ouïes les sommités, représentant des mamelons en couches horizontales, ou plon- . géant légèrement au sud -sud -est Ces mêmes grès, qui reposent souvent sur des lambeaux d’une argile également blanchâtre, parurent au sommet des montagnes jusqu’au Diirasnillo. Je crus devoir rapporter ces argiles aux argiles bigarrées du trias. Dès-lors tous les grès friables de ces régions' qui lui sont supérieures, appartiendraient à la même époque. C’est cette dernière observation qui m’a décidé à mettre tous ces grès dans le trias. Je n’ai, du reste, aucun fossile qui puisse me guider à cet égard. En descendant au Rio de Challuani, j’abandonnai à mi-côte les grès bigarrés, tra- versai toute la série des terrains dévoniens, et rencontrai les phyllades de chaque côté de la rivière, sur une hauteur d’une dizaine de mètres, plus ou moins. Je suivis le lit du Rio de Challuani, au bourg du même nom et jusqu’à la Viña perdida, c’est-à-dire environ sept à huit lieues, et je trouvai partout la même uniformité. Je gravis ensuite la chaîne de hautes collines qui sépare le Rio de Challuani du Rio de Chilon, et vis la sommité couverte de grès friables bigarrés, tandis qu’en descendant se montrèrent à moi, de l’autre côté, ces couches de terrains dévoniens, parmi lesquelles sont des grès phylladiières très-durs, micacés et noirâtres, divisés par feuillets, dans lesquels existent un très-grand nombre de fossiles. J’y reconnus les espèces suivantes : Jctinocrinus? pl. II. Orthys Humboldtii, d’Orb., pl. II. Orthrs inca, d’Orb., pl. IL Terebratula peruviana, d’Orb., pl. II. Orthys pectinatus, d’Orb., pl. II. Les couches de grès bigarrés se voient encore sur les sommets, et les grès dévoniens dans les parties basses, l’espace de plus de huit lieues, jusqu’au Rio de Chilon et au bourg du même nom. Ici les grès dévoniens sont remplis de rognons de fer hydraté. A l’est du Rio de Chilon, je gravis une très-petite colline. Les parties inférieures en étaient encore formées de grès dévoniens, plongeant à l’est-nord-est, les sommités de grès bigarrés, plus ou moins argileux. Les coteaux peu inclinés du Rio de Pulquina me montrèrent une vaste surface couverte d’argile bigarrée blanchâtre. Elle se manifeste sur une grande partie des coteaux, à l’est et à l’ouest, jusqu’à la plaine de Pulquina, et me parut être, en ce lieu, inférieure aux grès blanchâtres argileux. Le Rio de Pulquina coule dans une large vallée remplie de sable d’alluvion sur une largeur de près d’une lieue. De l’autre côté, on gravit à l’est une légère colline entre des mamelons de grès bigarrés; puis on en passe deux autres, au sein d’un vaste plateau, s élevant graduellement vers une chaîne, que je reconnus facilement pour le dernier bras élevé de la Cordillère de Cocapata ou du contre -fort de Cocha- i)amba. Sans doute qu’au milieu de cette plaine s’était opérée une faille, ou qu’elle a 1 . J évalue la hauteur de cette plate-forme étroite, spéciale aux graminées , à environ 3000 mètres. ( 168 ) G«.sic été le pourtou,- d'un bassin; car je trouvai toute la chaîne composée de grès dévoniens en couches plongeant à l’est, recouvertes, au sommet, des grès carbonifères rougeâtres, non argileux, formant des mamelons arrondis, qui.se continuaient au loin vers, le sud, 20» est, jusqu’à Valle grande. Le sommet de cette chaîne, où se trouve le hameau de San-Pedro, est au niveau des graminées; néanmoins je ne le suppose pas de plus de 3000 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer. • A l’est de ce dernier point est une vaste vallée, celle de Tasajos, ou, sur une leue de largeur, sont des sables d’alluvion qui ont nivelé l’ensemble. Au-delà se montre la chaîne de San-Blas, également dirigée 'au sud 20° est, et composée de gres evo- niens en couches plongeant à l’ouest 20° sud environ. Par suite des dislocations si communes dans ces contrées, le Rio de Tasajos, qui coule à l’est-sud-est, profite dune interruption dans la chaîne; il tourne brusquement à l’est-nord-est, et passe de autre côté où il se dirige au nord. Le défilé {Angostura) qu’il laisse dans sa traversée de la chaîne, est très-étroit, et j’y revis les roches siluriennes de phyllade sur plusieurs points, on elles apparaissent au même niveau de chaque côté de la riviere, mais seulement aux parties les plus basses. Eq sorlaùt du défilé de Tasajos, j’arrivai dans la grande vallée de Pampa grande, où coule le Rio de Tembladeras, ainsi nommé de son sable mouvant, dans lequel on enfonce de manière à y périr. C’est, en effet, une surface de près de deux heues de large, couverte de sable, sans doute détaché des grès carbonifères et devomens, qui formant les collines de chaque côté, et sur tous les premiers affluens de cette rmerc. au sud. Ce sont de véritables terrains d’alluvion ou, tout au plus, des couches d.lu- viennes très-modernes. A l’est s’élève la très-haute colline de Vilca, qu’on pourrait presque appeler une mon- tagne. Elle se dirige sud-sud-est, et se compose de couches de grès plongeant a 1 ouest, celles-ci formées, pour les parties orientales, de grès durs dévoniens, recouverts à l’ouest de grès rouges carboniPeres qui, en même temps, couronnent toutes les sommités. La vallée de Vilca, située au pied, est, en tout, analogue à celle de Pampa grande. Je a traversai diamétralement à sa longueur; puis je gravis une côte couverte de gres friables argileux, très-variés dans leurs teintes, alternant avec les argiles bigarrées diversement colorées, en couches plongeant très-fortement à l’ouest-sud-ouest. Je vis, par places, des rognons de gypse disséminés dans l’argile, ce qui me fit croire que c’etaient bien des argiles bigarrées; mais j’y cherchai en vain des traces de corps organisés Les memes terrains se continuèrent jusqu’à Samaypata, le dernier heu habite avant e escen i dans les plaines de Santa-Cruz, dont je n’étais plus qu’à vingt lieues'. Samaypata est aussi le dernier point élevé des contre-forts de la Cordillère. Son niveau ™ sa eutoe. parait être un peu plus bas que Cochabamba, ou n’avoir pas plus de -50 d’élévation absolue. ^ ^ 1. On compte quarante lieues de Samaypata à Santa-Cruz , dont vingt de montagnts et vingt de plaines. , . „.,ii,irp •2. On conçoit que toutes ces hauteurs, uniquement basées sur des comparaisons de culture. n’ont rien de positif. Ce ne sont que des évaluations incertaines. De Samaypata, l’on descend rapidement vers la plaine; néanmoins, c’est la partie Géologie, la plus accidentée de tout le trajet depuis Cochabamba, et, dès-lors, la plus difficile a bien décrire , sous le rapport de la composition géologique , toutes les roches de sédiment ayant éprouvé de très-nombreuses dislocations, et n’offrant, le plus souvent, (}ue des lambeaux de chacune des formations. Néanmoins, comme j’y ai passé deux fois, en comparant les notes recueillies dans ces deux voyages, je vais chercher à expliquer ce que j’y ai vu. Eu descendant de Samaypata, on prend, de suite, le ravin profond du Rio de Samay- pata, et 1 Olí foule partout des roches de grès dévoniens, blanchâtres, en couches géné- ralement inclinées à l’est-nord-est. Ces grès sont recouverts d’autres couches, qui me parurent être en discordance de stratification, et forment le sommet du Cerro de Finca et des montagnes qui encaissent le ravin. Je crus pouvoir les rapporter à l’époque car- bonifère. Elles ont souvent des parties si rouges, colorées qu’elles sont parles hydrates de fer, que les habitants y avaient cru voir une mine de mercure. En marchant sur les terrains dévoniens , et descendant toujours, dans le lit même du torrent, pendant près de huit lieues, j’arrivai au confluent du Rio Colorado et du Rio de Samaypata, qui prend alors le nom de Rio de Laja. J’avais atteint les dernières limites des terrains dévoniens, puisque les phyllades de l’époque silurienne se montraient dans le lit de la rivière, et de là, sans interruption, jusqu’un peu au-delà du Rio de Piojera, où les roches siluriennes finissent par se cacher tout-à-fait sous les roches dévoniennes. Du Rio Colorado, ne pouvant suivre le Rio de Lajà^ je montai vers de hautes mon- tagnes dites de las Hahras'^ (des ouvertures). Je traversai des grès dévoniens 3, et me trouvai bientôt sur des argiles bigarrées rouges , ou diversement colorées , contenant des cristaux de gypse, immédiatement inférieurs à des grès argileux friables, également bigarrés et surtout de couleur rouge, qui forment tout le sommet de la montagne. Ce sont des pics élancés à sommets arrondis, formés de couches presqu’horizontales , dont la roche, partout à nu, est coupée perpendiculairement sur ses flancs. Rien de plus imposant que ces masses, élevées de plus de cent mètres, qu’on a nommées la Cueva, la cave, par suite des éboulemens qui figurent, sur ses flancs, comme des arcades ou dès portiques irréguliers. Je retiouvai des argiles bigarrées, jusqu’au versant oriental de la côte de lasHabras. Les couches horizontales des grès, au milieu d’une nature disloquée, offrent le contraste le plus singulier. En descendant, la riche végétation de ce lieu m’en cacha la composition géologique; 1. C’était l’ancien chemin, mais on l’a abandonné, par suite des nombreux accidens dont il a été le théâtre, et à cause de la nécessité périlleuse de traverser incessamment la rivière sur les ph}llades bleus en décomposition, sur lesquels on glisse, en courant risque d’être entraîné par les eaux du torrent. 2. C est effectivement une chose curieuse que cet étroit défilé entre deux mamelons de grès l)igarrés. 3. Peut-être les grès carbonifères s’y trouvent-ils; mais je ne les y al pas vus. ( 170 ) Ge., lo, le. néanmoins, les fragmens de grès qui se montrèrent à moi parlont, me firent croire que je foulais des grès dévoniens jusqu’au Rio de las Astas, où, remontant de 1 autre cote, je traversai les mêmes grès dévoniens, puis des grès bigarrés blancs, des argiles bigarrées, et trouvai tout le sommet de la côte de l’Inca composé de grès rouges en couches pres- qu’horizontales. De ce point, en regardant vers la montagne de las Habras, on juge par- faitement de l’horizontalité et du niveau uniforme ' de toutes les couches de gres bigarrés, et de leur contraste avec les roches, diversement inclinées, qui leur sont inferieures. Lorsqu’on voit, par exemple, les grès bigarrés de las Habras, ceux de la cote de lli^pa, et ceux de la côte de Coronilla, former un même horizon au-dessus des couches devo- iiiennes fortement disloquées, on serait porté à penser que ces grès bigarrés formaient une suite non interrompue, dénudée par les eaux. L’explication de cette opinion ne laisse pourtant pas que de présenter des difficultés, vu la profondeur de 500 mètres, au moins, de toutes les vallées qui séparent ces mamelons les uns des autres. Dans ma descente à l’est, le penchant de la côte de l’Inca me montra des grès dévo- niens, j usqu’au lit du Rio de Rueyes; et, de l’autre côté, en remontant la côte opposée jusque près du sommet, où je retrouvai, sur tous les points culmiiians de Coronilla, des grès argileux bigarrés les mieux caractérisés par leur teinte rouge, blanche, violette on jaune, et disposés en couches horizontales. Au sommet de cette côte, j’étais au dernier point élevé de la route que j’avais à suivre : à l’est , se montraient à moi les très-hautes montagnes de Piojera, qui se continuent au loin; au nord-est, d autres montagnes éga- lement élevées; au milieu, une large ouverture, une vaste interruption, dirigée a l’est, dans laquelle coule le Rio Piray, jusqu’à la plaine. C’est dans cette fente énorae, dont chaque côté présente des montagnes coupées presque perpendiculairement, qu’on suit le lit du Piray, quand on se rend à Santa-Cruz de la Sierra. Pour parvenir à cette rivière, il reste à descendre la fameuse côte de Petaca, et l’un des pas les plus difíiciles de cette longue traversée de montagnes. Je puis en évaluer la hauteur à plus de 800 mètres au- dessus de la rivière. On descend, ou pour mieux dire, on roule sur la pente rapide, où l’on fait mille détours. Je crus rencontrer, au-dessous des grès bigarrés, des grès non argi- leux friables, analogues à ceux que j’ai rapportés aux terrains carbonifères, et conte- nant de fréquens rognons d’hydrate de fer, et, plus bas, les grès dévoniens durs et blanchâtres, jusqu’au fond de ce gouffre. Sur les rives du Rio de Laja, de Piojera et du Pii’ay, qui reçoit les deux premiers, je vis, non sans plaisir, les phyllades bleuâtres de l’époque silurienne, qui se continuent ensuite sur une grande partie du cours du Piray, entre les montagnes. Sur le penchant de la côte de Petaca, ou dans le lit du Rio Piray, on voit, a droite et à gauche, l’ensemble des formations coupé presque perpendiculairement au- dessus de la rivière. C’est une des plus belles coupes géologiques que j’ai jamais vues; coupe qui permet de juger, en même temps, de la superposition positive des couches, et de la puissance relative de ses diverses formations. C’est ainsi que je crois pouvoir 1. Le niveau approximatif que je leur assigne, me paraît avoir 2000 mètres de hauteur absolue. I { \7\ ) évaluer la partie apparente des phyllades bleuâtres de l’époque silurienne à vingt- Géologie, cinq mètres au plus. Cette roche, composée de phyllade arénifère micacé, visible sur la moitié du trajet, est plus ou moins dure, plus ou moins feuilletée, très-souvent phssée, et ses couches, malgré toutes leurs dislocations, plongent à l’est, sous les grès dévoniens. Ceux-ci, également disloques, et plongeant à l’est, me semblèrent avoir plus de 500 mètres de hauteur. Leur couleur est blanchâtre, jaune ou blanc-bleuâtre. Ces grès, micacés près de la sortie du défilé du Piray, me parurent supporter d’autres grès plus friables, en couches légèrement discordantes, qui occupent quelques points des sommités des montagnes, et surtout les dernières pentes avant d’arriver dans la plaine. La puissance m’en parut être d’une centaine de mètres ; elles plongent également à l’est. Lorsqu’on débouche du Rio Piray dans la plaine de Santa-Cruz de la Siena, on trouve d’abord des galets roulés transportés par la rivière; puis, à quelques lieues, à droite et à gauche, parallèlement à la direction des montagnes, plusieurs collines très-basses, seulement ondulées, composées d’une argile grasse, onctueuse, de couleur rougeâtre, dont géologiquement je ne sais que faire, et qui n’est peut-être que le produit des dénudations des argiles bigarrées des montagnes voisines. Dans tous les cas, elle serait plus ancienne que l’époque diluvienne, et me paraît appartenir aux formations anté- rieures, peut-être au terrain pampéen'. Au-delà de ces argiles, le sol est partout sablon- neux, et recouvert d’alluvions modernes. Ce sont, aux environs de la halte de Basilio, des sables mouvans, mélangés de blocs roulés, des roches de sédiment des montagnes. Près de Santa-Cruz, on ne voit déjà plus une pierre. Les sables d’alluvions modernes ont nivelé cette immense plaine, qui se continue au nord jusqu’à Moxos; ainsi, sur ce point, les derniers rameaux de la Cordillère ne communiqueraient nullement avec les collines de Chiquitos, comme on l’avait pensé; il y aurait une grande interruption dans le système, des montagnes. Pour me résumer sur l’ensemble géologique des terrains qui séparent Cochabamba de Santa-Cruz de la Sierra, je dirai cjue les roches d’origine ignée ne se sont montrées nulle part; que, dès-lors, cette traversée de cent quarante lieues ne m’a montré que des roches de sédiment ainsi disposées ; Epoque silurienne. Les roches de cet étage paraissent exister partout; mais elles ne se montrent que dans les lieux où les lits profonds des rivières permettent de les aperce- voir, sous les roches dévoniennes qui les recouvrent sur tous les points. Elles sont tou- jours formées des mêmes phyllades bleus ou violacés, plus ou moins décomposés et friables, dont les feuillets sont souvent plissés. Je trouvai ces roches à nu, à l’Ano-ostura de Cochabamha, près de Pocona, sur la côte de Coripaloma, dans le Rio de^ Copa- chuncho, dans le lit du Rio de Challuani, dans le Rio du Tasajos, dans ceux de Laja et 1. Je serais d’autant plus porté à le croire, que j’ai ensuite trouvé ces argiles sur le cours même du Piray, à plus de deux degrés au-dessous de Santa-Cruz, et qu’elles contenaient alors des ossemens fossiles. ( m ) au Pi, ay. J-app.is aussi qu’elles se trouvent dans le lit du R.o de Mizque et du R.o Grande. ÈtoKe dévonien. Les grès blanchâtres et durs de cette époque couvrent , a propre- ment pa.ler, toute la surface comprise entre Cochabamba et les dernières montagnes; seulement ils sont recouverts, en plusieurs endroits, de lambeaux de terrains carbo^ uifères et d’argile bigarrée; ou bien leur dénudation laisse à découvert les roches s.lu- Étage carbonifère. Les grès que j’y .apporte, sans néanmoins avoir la certitude qu’ils y soient bien classés, se montrèrent sur la montagne de San-Pedro, dernier point élevé de la Cordillère orientale, où ils forment les sommités d’une chaîne dirigée au ^ sud-sud-est. Un peu au sud, la colline de Vilca, qui lui est parallèle, parait aussi en être composée. Je ne les retronvai plus ensuite que sur quelques points de la descente de Samaypata et aux derniers contre-forts des montagnes à l’est. Ces gres me parurent être en couches discordantes avec les grès dévoniens. Ils reposent sur les terrains evo- niens, et sont recouverts, par places, de grès ou d’argiles bigarrees. ^ Étage triasique. Ce terrain, représenté par des grès argileux bigarres ou des arg. es également bigarrées, quelquefois remplies de gypse, se montre généralement en couches peu disloquées, si ce n’est à Samaypata et à Pocona, aux deux extrémités de cette traversée. Il forme des lambeaux au sommet des montagnes, a Pocona, a lotora, a Chilon, à Pulquina, à Samaypata, à las Habras, a Coronilla , etc. Ces lambeaux de petites chaînes généralement dirigées au sud-sud-est, comme toutes les autres. S. je considère l’ensemble des couches, je les trouverai presque toujours composées, aux p us inférieures, de grès argileux blanchâtres ou rosés, recouverts d’argiles blanches ou bigarrées avec gypse, le tout surmonté de grès rougeâtres argileux tres-friables. Pami les faits plus récens se trouvent les limons du plateau de Cochabamba, et les argiles des collines du pied des montagnes de Santa-Cruz, qui pourraient appa.leni, à t même époque (au terrain pampéen), sans que néanmoins j’aie aucune certitude à CGt 02clli*cl« Postérieurement je n’ai trouvé que les terrains évidemment diluviens ou d’alluv.ous modernes, tels que les sables mouvans du Rio de Tasajos, de Tembladeras, de V, , et ceux qui nivellent toutes les plaines de Santa-Cruz de la Sierra. Comparé à mes trois itinéraires précèdes, on voit clairement que tout est identique, la place des couches siluriennes, de l’étage dévonien, des terrains carbonifères; seule- ment les argiles et les grès bigarrés sont ici très-développés , tout en étant repartis pa, lambeaux isolés, restes, sans doute, d’un ensemble dénude et emporte ailleurs. ( 1!^3 ) Géologie. 5. koja^e géologique de Samaypata , près des derniers contre-forts de la Coi'dillere orientale de Santa-Cruz de la Sierra , jusqu a Chuquisaca et Potosij ou coupe est et ouest des contre-forts orientaux de la Cor- dillère. üaus ce voyage, en remontant des plaines de Santa-Cruz de la Sierra, vers les mon- tagnes, je suivis, jusqu’à Samaypata, la même route que dans l’itinéraire précédent; c’est au bourg de Samaypata que je pris au sud-sud-ouest et me dirigeai vers Valle grande, A la sortie de Samaypata, je trouvai la chaîne composée de grès et d’argile bigarrée, de diverses eouleurs, formant des couches plongeant à l’ouest-sud-ouest, dont l’ensembl% se dirige à l’est -sud -est. Je traversai une plaine argileuse, et passai près d’une colline qui me sembla formée de grès dévoniens. A environ cinq lieues de Samaypata, je gravis la côte del Limon, et vis la continuité de la cbaîne de Vilca^ que constituent des couches plongeant à l’ouest-sud-ouest , et dont les plus inférieures appartiennent à l’étage dévonien, tandis que les plus supérieures me parurent carbonifères. Ces couches se montrèrent sans interruption sur le coteau opposé, jusqu’au lit du Rio de Tembladeras, rempli de ses sables mouvans. Poursuivant ma course, je commençai à gravir la côte de San -Blas, toute de grès dévoniens , dont les couches plongent très-fortement à l’ouest-sud-ouest. Je remarquai , SU1' ces grès, des traces évidentes d’un dépôt aqueux. Leurs plaques, souvent assez minces, présentent ces petits sillons interrompus; laissés par les eaux de la mer, et que j’ai déjà signalés sur les grès du tertiaire patagonien des rives du Rio Negro. ^ Au-delà de la côte de San-Blas s’étend la plaine de Valle grande; belle vallée, large de deux lieues et entièrement couverte de prairies naturelles. En la traversant, on arrive à la ville du même nom, située au pied d’une très-haute colline, dont l’ensemhle se compose de couches plongeant à l’est. Les couches supérieures, formées des mêmes grès carbonifères que j’avais rencontrés à San-Pedro^, plongent moins fortement que les autres. Après avoir suivi six à huit lieues la crête de cette montagne, je descendis, sur la tranche des couches, le versant occidental. Je trouvai bientôt les terrains dévoniens constitutifs de toutes les montagnes aux environs de Pucara , et qui offrent là des relève- aieus bien singuliers, fortement disloqués, tout en montrant leur pente générale à l’est. Du sommet de la chaîne, on ne cesse de descendre jusqu’aux rives du 'Rio Grande, 1 espace de douze lieues , par des sentiers des plus affreux , soit sur le penchant de la montagne, soit dans les ravins déchirés. Voici les différens étages que je traversai, avec I 1. Voyez p. 168. 2. Voyez p. 6t. 3. Voyez p. 168. ( 174 ) Géologie, leur puissance, mais très-approximative. Je prends les couches des supérieures aux inférieures ; 1. ° Un grès quartzeux, peut-être de l’étage carbonifère, friable, occupant le sommet de la montagne. Je crus pouvoir en évaluer la puissance à cent mètres. 2. ° Un grès quartzeux dévonien, souvent très-dur, passant insensiblement à des grès plus fins, plus micacés, de plus en plus disposés en feuillets vers les couches inférieures, qui, en bancs épais d’un mètre au plus, renferment des couches fossilifères. Cet ensemble peut avoir sept à huit cents mètres de puissance. Les couches inférieures sont presque phylladifères , et m’ont présenté des fossiles des genres Spirifer et Terebratula. 3. ° Les terrains siluriens, qui ont plus de trois cents mètres de puissance, jusqu au niveau du Rio Grande. Ils se composent, pour les parties supérieures, de phyllades schistoïdes en décomposition, par feuillets ondulés et tourmentés. De ces parties friables on passe à des phyllades compactes arénifères, traversés de nombreux filons de quartz, et offrant, sur beaucoup de points, du sulfate de fer en efflorescence, provenant, sans doute, de la décomposition des très -nombreuses pyrites qu’ils ren- ferment. * Il est à remarquer qu’en cet endroit le Rio Grande traverse les montagnes dans leurs parties les plus élevées, et qu’il s’est creusé un lit des plus profond, peu au-dessus de son riiveau, dans la plaine de Santa-Cruz. Arrivé au bas de la côte, je remontai de vastes plages couvertes de galets, appartenant surtout aux grès dévoniens et aux phyllades ou présentant d’étroits défilés, où la rivière roule avec fracas entre deux montagnes si rapprochées, qu’on y a établi une maroma ^ pour la passer à l’instant des crues. Rien n’est, je crois, copiparable à l’encaissement de l’ensemble de cette rivière, la plus volumineuse de toute la république de Rolivia, puisquelle reçoit les eaux de près de la moitié des montagnes boliviennes. En regardant de l’autre côté, j’aperçus les terrains de phyllades jusqu’à mi-hauteur dans le coteau. En remontant sur l’autre rive, par des pentes des plus abruptes, les couches plongeant encore à l’est, je traversai des phyllades de l’époque silurienne jusqu à la Pampa-Ruis, espèce de petite vallée, située à mi-montagne 2. Là s’achèvent les roches phylladiennes, en feuillets très -tourmentés, et l’on commence à rencontrer les grès dévoniens. Je l’emontai une demi-journée dans un ravin profond, encombré de fragmens, sans les abandonner, jusqu’au sommet de la montagne, où s’offrit à mes yeux un vaste plateau, dominé par des mamelons de grès en couches presqu’horizoutales, qui forment une espèce de petite chaîne peu élevée. Je suivis les mêmes terrains jusque près du hameau de Nueho mando, où les grès plongent légèrement à l’est, et, par leur nature diversement 1. La maroma est une corde de lianes tendue d’un côté de la rivière à l’autre, et qui sert à y attacher un panier dans lequel on passe le voyageur, ainsi suspendu au-dessus du gouffre, a la hauteur de plus de quarante mètres; moyen de transport plus ou moins commode et agréable pour le voyageur européen. 2. Je n’y ai pu parvenir qu’après six heures de marche, en partant du Rio Grande. ( 175 ) colorée, ainsi que par les argiles dont les collines voisines étaient partout couvertes, me Géologie. semblèrent devoir être une dépendance du trias. En effet, je trouvai, de tous côtés, des argiles onctueuses jusqu’à la côte du Pescado, où les grès dévoniens reparurent jusqu’au bourg même du Pescado, situé dans une belle vallée dirigée à l’est-sud-est. En parcourant les environs, je rencontrai, dans le lit de la petite rivière, les phyl- lades de l’étage silurien, et j’appris que ces mêmes roches se montrent sur une grande partie de son cours, soit qu’on la descende, soit qu’on la remonte. En gravissant la côte au-delà du Rio del Pescado, je revis les grès dévoniens, qui couronnent toutes les hauteurs, jusqu’au sommet, de la chaîne de Tomina, dont la direction est sud-est. En descendant de l’autre côté, je recueillis dans les couches inférieures une empreinte de spirifer parmi les grès dévoniens, qui alors sont presque phylladifères, et reposent, un peu plus has, sur les terrains siluriens. Cette dernière formation occupe non- seulement le lit de la rivière de Tomina, mais encore une grande largeur de chaque côté. En suivant des yeux la ligne de démarcation des roches phylladiennes bleuâtres et des grès, on s’assure qu’une très-grande longueur de la vallée est uniformément composée de ces deux formations. Les renseignements que j’obtins des habitants, me donnèrent la certitude que de Tomina jusqu’au Rio Grande les terrains siluriens appa- laisseut dans la rivière. On m’assura encore qu’il en était ainsi de tous les autres cours d’eau. En remontant l’autre rive du Rio de Tomina, je traversai des terrains identiques; seulement je remarquai que les grès dévoniens avaient beaucoup diminué de puissance, tandis que les terrains siluriens étaient de plus en plus épais, et occupaient les deux tiers de la hauteur de la montagne de Sauce-Mayo. A.ux couches les plus supérieures des phyllades, je rencontrai un grand nombre d’empreintes en plaques minces. Foutes ces couches de phyllades sont fortement tourmentées, plissées de telle manière qu’elles sont quelquefois presque perpendiculaires, tandis quelles plongent généralement à l’est-sud-est. Les grès dévoniens sont peu disloqués, en couches très -régulières et presqu’horizon taies. En remontant du Rio de Sauce -Mayo au sommet de la côte de Tacopaya, je ne foulai que les terrains siluriens, tantôt en phyllades schistoïdes bleus, grisâtres, en feuillets minces, noirâtres, et alors décomposés, tantôt passant aux grès phylladifères jaunâtres, toujours plongeant à l’est-sud-est, et contenant souvent des rognons de fer hydraté. La sommité seule de la chaîne est couverte de grès dévoniens, ayant, tout au • plus, cinquante mètres de puissance, et en couches presqu’horizontales. Je remarquai encore, soit sur les grès, soit sur les roches phylladiennes, des traces d’un dépôt aqueux , représentées par ces petits sillons interrompus dont j’ai déjà parlé ^ plu- sieurs fois. De Tacopaya, où le lit de la rivière est formé de roches siluriennes, traversées de liions de cjuartz, je remarquai que toutes les couches changent de direction, qu’elles elles à moi sur leur tranche. J’observai que les plus inférieures sont for. phyllade très-dur, compacte, disposé en feuillets, et se cassant toujours en en morceaux rhomboïdaux des plus réguliers. Au-dessus sont des pbyllades schistoides noirâtres en décomposition, sur lesquels, à la cime de la montagne, s’étendent des couches de phyl- lade brun, noirâtre, en feuillets, contenant, en très-grande abondance, des empreintes de corps organisés, principalement des espèces suivantes ; Ces couches fossilifères forment des bancs énormes. Au-delà de la côte de Tacopaya, je passai deux autres montagnes dont l’ensemble est dirigé parallèlement. Je m’élevai toujours davantage, jusqu’à la dermere, ou com- mence un plateau couvert de graminées. En traversant ces deux chaînes, j’avais trouvé les couches plongeant à l’ouest, composées, pour les plus inférieures, des pbyllades de l’époque silurienne, tandis que les sommités sont couvertes degrés dévoniens, en couches beaucoup moins inclinées que les pbyllades, tout en plongeant à l’ouest. Ces grès sont ici très-quartzeux et compactes. A la troisième côte, j’avais atteint, sur les gres dévo- niens, le faîte du partage des eaux. Tous les torrents que j’avais passes depuis le Pes- cado, dépendaient du grand bassin du Rio Grande, tandis que tous ceux qui me les- taient à franebii-, allaient au Rio de Acero ou au Pilcomayo. La chaîne, qui arrive à la température de la Puna ou aux plantes graminées épineuses, me parut être beau- coup plus élevée que Chuquisaca, et j’en évaluai la hauteur absolue à 3200 mètres Tous les points saillans sont composés de grès dévoniens, compactes. Il en est de meme de la distance qui sépare Tarabuco de Yamparais; néanmoins, par suite de la dislocation des grès, j’aperçus les roches de pbyllades près de Yamparais- même, et j’y recueillis ces singulier^ fossiles du genre Cruzianæ , que j’avais observés au sommet des mon- tac^nes de Cochabamba S et qui caractérisent les assises fossilifères inférieures des roches De Yamparais jusc^u’à Chuquisaca, capitale de la république, je suivis le sommet d’une crête sur les grès dévoniens seulement. Un assez long séjour aux environs de tous les ravins, on voit les roches siluriennes apparentes. Au-dessus de Chuquisaca, sur le chemin de Yamparais, sont deux montagnes, dites los dos cerros; elles dominent la ville, et sont entièrement composées de grès dévoniens, dont les couches, très-wm- pactes, plongent, d’un côté, au nord, et de l’autre, au sud. A leurs bases, très-près de 1, Voyez p. 162. Prionotus dentatus, d’Orb., pl. II. Lingula marginata, d’Orb., pl. II. Lingula Münsterii, d’Orb., pl. II. Lingula dubia, d’Orb., pl. II. environ. Du sommet de cette chaîne, je suivis des plateaux peu accidentés jusqu’à Tarabuco. siluriennes. Chuquisaca me montra partout des grès dévoniens sur les hauteurs, tandis que, dans ( '177 ) la ville, sont des bancs d’une argile verdâtre ou mieux d’une roche verdâtre en décom- Géologie, position, qui me parut être une dépendance des grès dévoniens; car je ne i-evis les terrains siluriens que bien au-dessous, dans le lit du petit ruisseau qui se trouve à un kilomètre environ plus bas que Chuquisaca, sur la route de Potosí. De Chuquisaca je me rendis à Potosí, distant de trente et quelques lieues, par un chemin très-accidenté. Pour faire ce trajet , on descend vers le ravin de Chuquisaca , où les terrains siluriens, composés de phyllade schistoïde, sont à découvert, sur une assez grande surface. En remontant au-delà de la côte de Tejar, on voit les grès dévoniens, qu’on n’abandonne plus, jusqu’à l’instant où l’on descend vers le Rio Cachimayo. Le lit de cette rivière, et les coteaux de chaque côté, à une assez grande hauteur, sont encore composés des mêmes terrains siluriens, en couches presque verticales; mais, en remontant la haute colline de Calera, on revoit les grès dévoniens qui couronnent toutes les montagnes, en couches plongeant à l’est-nord-est. Du sommet de la côte, le sentier descend vers la Quebrada seca, dont on suit le fond pendant quelques lieues. On y reconnait, de nouveau, les terrains siluriens, toujours sous la forme de phyllade schistoïde noirâtre, en couches fortement disloquées, tourmentées, plongeant au nord-est. Dans ce profond ravin, où je foulai les phyllades schistoïdes, jusqu’au Rio Pilcomayo, ces roches sont très-plissées , par couches plus ou moins décomposées, mais ne contenant aucune trace de fossiles. J’y vis, sur les feuillets, ces petits sillons formés par les eaux de la mer, lorsqu’elle se retire’. Ils sont là surtout très-marqués. En débouchant dans le lit du Rio Pilcomayo, l’un des plus grands torrents de la république, je traversai une plage large de deux kilomètres, couverte de galets, et très-encaissée, de chaque côté, par de hautes montagnes. Après avoir suivi plus d’une lieue le cours de la rivière, je commençai à gravir, à l’ouest, la côte du Terrado, ce qui nie demanda une grande demi -journée. Je remarquai que les roches siluriennes occupent les trois quarts de la hauteur. Elles sont d’abord composées de phyllade schistoïde noirâtre, et, aux parties supérieures, de grès phylladifères contenant des lérébratules et des lingules à l’état d’empreinte, le tout plongeant légèrement au nord-est. Je crus pouvoir évaluer l’ensemble à près de cinq cents mètres de puissance. Les terrains siluriens sont recouverts de grès dévoniens, de plus de cent mètres d’épaisseur. Au sommet de la côte du Terrado, j’étais sur un plateau élevé, peu accidenté, d’une composition géologique toute différente de ce que j’avais rencontré depuis le Pescado. Le sol paraissait avoir été nivelé par des argiles blanchâtres, en couches horizontales, supportant des grès friables fortement colorés par le fer. Je ne vis aucun fossile, qui pùt me guider sur l’âge de ces couches, que je crois pourtant être de la même époque que les argiles et les grès que j’ai, jusqu’ici, donnés sous le nom de grès bigarrés. Les argiles et les grès supérieurs couvrent toute la plaine, depuis le Terrado ( 178 ) Géologie, jusqu’à Cuchi-huasi. Près de ce dernier lieu, les argiles sont souvent à nu; et, dissé- minés dans la campagne, les quelques blocs de grès encore en place, y présentent le plus singulier aspect. Les eaux ont emporté et dénudé les argiles. Il s’ensuit que chaque bloc de grès garantit l’argile qui est dessous de l’action des pluies; et ceux-ci restent ainsi élevés, comme des monticules. Ces terrains s’achèvent un peu avant qu’on n’atteigne la chaîne de montagnes qui borde le plateau à l’ouest. Cette chaîne, dont je suivis la sommité jusqu’à la Quebrada honda, me parut être entièrement composée de grès dévoniens, en couches plus ou moins compactes, souvent presque horizontales, de couleur blanchâtre. Néanmoins, à la Quebrada honda ces grès sont blancs ou rouges», et leur hauteur peut être de cent mètres de puissance. Cette différence de teinte n’a pas lieu dans le sein des couches, mais bien par filons presque perpendiculaires. On y voit le grès blanc traversé, de haut en bas, de larges veines rouges ou violacées, qui s’étendent des parties supérieures aux inférieures, sur toute l’épaisseur des grès. Au fond du ravin, ces grès reposént sur des phyllades schistoïdes noirâtres, en feuillets, passant à des phyllades à cassure rhomboidale, traversés de filons de quartz blanc. Ces dernières roches, qui appartiennent a la for- mation silurienne, paraissent se montrer sur tout le cours du Rio de Juancapita, jusqu’au Rio Pilcomayo ; c’est au moins ce que m’assura le maître de poste de la Quebrada honda. Au-dessus de la Quebrada honda, sur tout le sommet de la chaîne, je retrouvai les grès dévoniens de couleur jaune, rougeâtre, en couches presque horizontales; ces memes roches composent aussi toutes les sommités élevées de Laguuillas, où elles forment un petit lac retenu par une légère colline, et tous les terrains jusqu’auprès du Rio de Chorillo, où les roches phylladiennes reparaissent. Avant d’arriver à cette rivière, je remarquai une transition subite, et n aperçus plus que des roches porphyritiques2, très-variées dans leurs teintes, mais le plus souvent violacées. Le lit du Rio de Chorillo me les montra sur plus d’une lieue de long; les montagnes au nord et au sud, jusqu’à Bartolo, me semblèrent en être entièrement formées. Elles ne représentent plus des ehaînes, mais bien des mamelons déchirés, dont les flancs, surtout derrière le bourg de Bartolo, sont coupés presque perpendicu- lairement, et offrent un singulier aspect. Considéré dans son ensemble, ce massif por- phyrilique de deux à trois lieues de diamètre seulement, paraît avoir en ce heu disloque les roches siluriennes, qui sont là plus relevées et plus tourmentées que partout ailleurs. Ce mamelon pourrait bien faire suite aux roches plutoniennes des environs de Potosí, dont on n’est plus éloigné que d’environ douze lieues géographiques. Au Rio de Pujioni, en sortant de Bartolo, je retrouvai les terrains siluriens, repre- 1. M. Cordier regarde ces filons rouges comme des melaxites. 2. M. Cordier y a vu des porphyres pélrosiliceux, avec cristaux de mica et de feldspath, et des wackes amygdalaires. M. d’Omalius d’Halloy y a reconnu de la spilite. ( 179 ) sentes par des phyllades schistoïdes. Je vis, en ce lieu, l’un des plissemens les plus Géologie. extraordinaires des couches. C’est un énorme lozange à peu près régulier, placé au milieu de couches inclinées en divers sens , mais surtout à l’ouest. En passant la haute côte de Pujioni, les grès devoniens m apparurent de nouveau sur le sommet, et les phyl- lades de 1 autre cote. Les deux terrains se présentèrent à moi toujours dans la même position, jusqu au Rio de Chaqui; alors, je vis constamment les phyllades sur le côté au nord, jusqu’auprès de la ville de Potosi. A une huitaine de lieues de Potosi, dans la vallee de Chaqui, est une riche source thermale, connue sous le nom de los Baños (les bains). On y a, en effet, pratiqué des bains que visitent assez souvent les habitans de Potosi et de Chuquisaea. L’eau, retenue dans un grand reservoir, où tout le monde se baigne en commun, y est à la tempé- rature de 25 degrés du thermomètre de Réaumur; elle se répand en vapeurs sulfureuses, et n’a pourtant pas mauvais goût. Elle ne forme aucun dépôt calcaire, comme celle de Miraflor et de Caraeato. Le reste de la vallée de Chaqui, jusqu’à Potosi, me montra, au sud, des roches tra- chytiques, au noid, les phyllades; et au milieu, une vaste plaine couverte, par endroits, de blocs de trachytes évidemment erratiques, comme ceux que je trouvai sur le plateau de Potosi 1. En passant de la vallée de Chaqui au plateau de Potosi, j’avais atteint le point où j’en étais resté dans ma description du grand plateau bolivien et j’avais terminé ma dernière course dans les montagnes. Pour me résumer sur les faits géologiques observés, je dirai que les roches pluto- niennes se sont montrées seulement, près de Bartolo, sous la forme de roches porphyri- tiques, où elles constituent un mamelon peu étendu, qui paraît avoir percé les roches siluriennes. Les roches de sédiment les plus inférieures sont, comme dans mes quatre itinéraires precedeos, des phyllades schistoïdes contenant quelques fossiles à leur partie supérieure. Ces roehes sont les plus inférieures apparentes, depuis Bartolo jusqu’à Samaypata. Elles paraissent constituer la base de tous les terrains; mais elles sont souvent cachées par les grès dévoniens, qui les recouvrent presque partout. Ces roches se montrent prineipalement dans les cours de rivières, où les dislocations et les dénudations des terrains dévoniens les laissent à découvert. Les grès dévoniens sont ici dans les mêmes circonstances que dans mon itinéraire précédent; ils reposent sur les terrains siluriens en couches peu discordantes. Je crois que ces grandes dislocations si remarquables, qu’on voit sillonner l’ensemble, sont postérieures au dépôt des terrains dévoniens. Les terrains carbonifères ne m’ont montré qu’un lambeau près de Valle grande, où il n’est que la continuité de celui de San-Pedro, dont j’ai parlé dans l’itinéraire précédent. 1. Voyez p. 143. 2. Voyez p. 144. Ge'ologíe. { m ) • Pour les argües et les grès bigarrés, j’en ai vu seulement deux lambeaux, lun près du Pescado, l’autre sur la côte de Terrado, non loin du Pilcomayo. Ce cinquième itinéraire m’a montré la même série de faits que les autres , quant à la composition et à la superposition des couches qui forment les terrains traverses. Il fau- drait naturellement en conclure que, sur le versant oriental des Cordillères, depuis le plateau bolivien, qui couronne la chaîne, jusqu’aux plaines de l’intérieur, tous les terrains sont identiques; qu’ils ont subi les mêmes lois, les mêmes effets de dérange- ments, et qu’ils constituent, dès lors, un système tout à fait indépendant de la Cordil- lère proprement dite, toute composée de roches d’origine ignée. V ( 181 ) Géologie. CHAPITRE XI. Description des plaines et des collines situées au nord-est et à Vest des derniers contre-forts de la Cordillère. fout en étant égalé en surface aux deux tiers de la république de Bolivia, cette vaste partie du pays, située à l’est .et au nord-est des dernières montagnes, qui s abaissent de la chaîne des Cordillères vers les plaines de rintérieur, est néanmoins une dépendance politique du seul département de Santa-Cruz. Ce département, en effet, s étend au nord et au sud, du 12.® au 20.® degré de latitude sud ou sur deux cents lieues géographiques, et de l’est à l’ouest du 58.® degré 30 minutes au 70.® degré 30 minutes de longitude ouest de Paris ou trois cents lieues géographiques. Il se divise en trois provinces : 1.® la province de Santa-Cruz, qui occupe le pied des montagnes; 2. la province de Chiquitos, composée des collines de l’est, jusqu’au Rio Paraguay et aux frontières du Brésil; 3.° la province de Moxos, qui comprend toutes les plaines du nord, recevant les affluens de l’Amazone. Je vais examiner séparément ces trois provinces. J. i. Géologie de la province de Santa-Cruz de la Sierra. La province de Santa -Cruz se trouve, géographiquement, au point le plus avancé vers l’est des derniers contre-forts des Cordillères, dans l’endroit où devraient exister des montagnes, si, comme on l’a pensé, les derniers contre-forts des Cordillères étaient liés aux premières collines de la province de Chiquitos. Ainsi que j’ai pu m’en assurer, non-seulement il n’y a aucune colline qui unisse les deux systèmes, mais encore, lorsqu’on voit le faîte de partage entre la Plata et l’Amazone (entre le Bio Pilcomayo et le Bio Parapiti), represente par des plaines inondées, où les cours d’eau (celui du Parapiti) paraissent ne prendre que difficilement une direction d’un côté ou de l’autre, on doit considérer les plaines de Santa-Cruz comme une simple conti- nuité, vers le nord, du grand bassin des Pampas. Le Rio Parapiti est, en effet, une exception très-singulière. En sortant des montagnes, il se dirige d’abord au sud-est, parallèlement au cours du Rio Pilcomayo, en paraissant se rendre à la Plata. Bientôt apiès il se répand dans la plaine, y forme d’immenses marais, et après y avoir erré, va s unir enfin vers le nord au Rio Grande , en versant ses eaux dans l’Amazone. J ai parcouru, en tous sens, les environs de Santa-Cruz, compris entre le Rio Grande, le Rio Piray et le Rio Yapacani. J’ai rencontré partout une composition pologique pour ainsi dire uniforme. J’ai déjà diti que de l’endroit où le Rio Piray laisse les montagnes jusqu’à Santa-Cruz, la plaine est entièrement sablonneuse et d’allu- » ( i82 ) vions moderaes. En effet, les cailloux appartenant aux roches de la Cordillère se voient sur quelques lieues; ensuite il n’y a plus que du sable quartzeux fin, provenant, sans doute, des dénudations journalières des roches dévoniennes et carbonifères des montagnes. On en acquiert, du reste, la preuve évidente, en suivant le cours des rivières. Le Rio Grande, à la hauteur de Paurito (est-sud-est de Santa-Cruz), offre non-seulement un lit d’une demi-lieue des mêmes sables mouvans, mais encore ses berges ne sont que de plus anciens dépôts analogues, formés à l’instant des debor- demens. A quelques lieues plus bas, à Payla, son lit est encore plus large, et ses sables s’étendent au loin dans la campagne. Il parait qu’à une vingtaine de lieues, en le descen- dant, le cours est si large, au milieu des sables mouvans, que la rivière coule Untot d’un côté, tantôt de l’autre, sans avoir de chenal constant; il ne se canalise et na des berges argileuses qu’à plus de deux degrés au-dessous de Paurito. Le cours du Rio Piray, que je connais depuis son origine jusqu’à sa reunion au Rio Grande, dans la province de Moxos, offre les mêmes faits. En face de Santa-Cruz, sa plage sablonneuse et mouvante a près de deux kilomètres de largeur; à Santa-Rosita ce lit montre une lieue de sable et ses rives ressemblent à de véritables dunes voyageant au gré des vents et des courans. A Naïco, près d’un demi-degré au-dessous de Santa- Cruz, les sables mouvans du Piray ne peuvent plus être traversés sans les plus grands risques, au moins au temps des pluies. Les sables, dans la saison des sécheresses, absorbent toute la rivière, réduite à un très-petit ruisseau, à un degré au-dessous de Santa-Cruz. Près du Puerto de Palometas, à plus de trente lieues au nord-ouest de la ville, le Piray est encaissé. Il ne charrie de sable c[u’à l’époque des crues, tandis que son lit me montra une argile jaunâtre à ossemens, que je retrouvai ensuite sur une grande partie du cours de la rivière, jusqu’à son confluent avec le Rio Grande. Les petits ruisseaux qui coulent au nord-ouest de Santa-Cruz, comme ceux de Palometa, de Palacios, etc., sont tous, ainsi que le Piray, encombrés de sable quartzeux d’alluvion. .. „ L’intervalle compris entre le Rio Grande et le Rio Piray, depuis Paurito jusqu a Bibosi, environ vingt lieues de long, ne me montra que les mêmes sables fins, a peine mélangés d’humus à leur superficie. De tous ces faits, je crois pouvoir conclure que la province de Santa-Cruz de la Sierra, sur une lisière de plus d’un degré de largeur au pied des dernières montagnes, est couverte d’alluvions sablonneuses charriées par les rivières, et provenant, soit des dénudations anciennes des roches de grès des montagnes, soit des parties qu’enlevent annuellement les pluies et que transportent les cours d’eau actuels. Il en résulterait que ce phénomène du transport des sables, sans doute bien plus puissant aux époques reculées, où il a recouvert toute la plaine, n’en est pas moins notre contemporain, puisqu’il continue, et qu’il est toujours identique dans ses dépôts. Je considère donc les sables de la plaine de Santa-Cruz comme une alluvion moderne ^ de l’age 1. Je les colore en sépia comme toutes les alluvions de cette époque, et je leur donne le n. 14. ( 183 ) des dunes de France, provenues également des sables charriés par les rivières et chassés sur les côtes'. Il est évident que, si le Rio Grande et le Rio Piray débouchaient dans la mer, au lieu de déboucher dans la plaine de Santa-Cruz, leurs sables auraient pu s’amonceler sur le rivage, ainsi qu’ils le font sur le littoral des côtes de France. Pour les argiles jaunes que j’ai observées au port de Palometas sur le Piray, et sui- le cours de cette riviere, jusqu à son confluent avec le Rio Grande, je crois être sûr qu’elles sont encore une dépendance de mon terrain pampéen. En effet, j’y avais lecueilli, à une vingtaine de lieues plus bas que le port de Palometas, un assez bon nombie dossemens fossiles, que des circonstances fâcheuses m’ont fait perdre. 2. Géologie de la prowince de Chiquitos. La province de Chiquitos occupe tout l’intervalle compris entre le cours du Rio Grande, à l’est de Santa-Cruz de la Sierra, jusqu’aux frontières de la capitainerie générale de Mato-Grosso, au Brésil. Elle couvre à l’est, du 58° 30' au 65°, plus de cent soixante lieues; au nord, du 14° au 21°, cent soixante-quinze lieues géographiques. Elle est bornée à l’est, vers le Brésil, par le cours du Rio du Paraguay et du Rio Itenes; au nord, par le Rio Itenes et les plaines de Moxos; à l’ouest, par le Rio Grande et les plaines de Moxos; au sud, par les déserts du grand Chaco, qui ne sont que la conti- nuité du bassin des Pampas. Cette surface, de plus de dix-neuf mille lieues de super- ficie, se compose au nord, à l’ouest et au sud, de plaines en partie inondées, traversées diagonaiement , de lest-sud-est a l ouest-nord-ouest, par des collines basses de diverses natuies. Pour bien faire connaître cette étendue, je crois devoir suivre mes itinéraires, en décrivant au fur et à mesure les terrains que j’ai observés. En traversant le Rio Grande, à une dizaine de lieues à l’est de Santa-Cruz, je franchis les limites politiques des deux provinces, et foulai le sol de Chiquitos. Le cours du Rio Glande forme, en ce lieu, de vastes plages de sable mouvant, qu’on ne traverse à cheval quau risque de s’y engloutir. L’autre rive, sur quelques lieues, est couverte de marais, anciens lits de la rivière, abandonnés aujourd’hui par les eaux. J’entrai dans le Monte Grande (la grande forêt), qui, du Rio Grande jusqu’aux premières collines de Chiquitos, a quarante-sept lieues de large environ, et s’étend, au nord et au sud, sur toute la plaine comprise entre Santa-Cruz et Chiquitos, en offrant le point de continuité du grand bassin des Pampas avec celui des Amazones. Dans ce sentier tortueux , à peine tracé au milieu de la forêt la plus épaisse et la plus sauvage , puisqu’elle est à peine visitée dix ou douze fois par année, le voyageur ne peut apercevoir que quelques mètres, tie chaque côté de la ligne qu’il suit; aussi les observations géologiques sont-elles très- limitées. Néanmoins, à peu de distance du Rio Grande, j’abandonnai les terrains sablonneux, et ne les retrouvai plus que par intervalles, le sol devenant marécageux et 1. Il me paraît certain que les dunes de la Teste proviennent du cours de la Gironde, celles de la Vendée du cours de la Loire, etc. Géologie. ( 184 ) argileux, parce qu’il est inondé trois mois de l’année. A quatre ou cinq lieues du Rio Grande, je traversai plusieurs marais, où des arbres déracines et tombés dans une espèce de lit, large d’un kilomètre environ, me démontraient le passage dun courant violent. Mon guide me dit que, plus au sud, à un autre endroit de la foret, sur le chemin direct de Santa-Cruz à San-Jose, on retrouvait ce même lit, et que c’était le cours du Rio Parapiti, qui, au temps des sécheresses, se perd dans les sables mouvans, qu’il ne franchit qu’à la saison des pluies, en formant alors des torrents, qui sillonnent momentanément la forêt. En effet, plusieurs de ces lits, celui de Ramada et de Rama- dilla, me convainquirent de la vérité de cette opinion, devenue d’ailleurs populaire à Santa-Cruz. i i v. Cette longue traversée, dans laqnelle on suit le sol le plus uniforme et le plus hori- zontal, ne me montra que des alluvions modernes, soit argileuses, soit sablonneuses. Le terrain, néanmoins, offre quelques petits lacs disséminés, qui. servent de point de repos, où le voyageur, perdu dans une mer de feuillage, peut au moins trouver un peu d’eau. C’est ainsi que je vis des lagunes aux points de halted suivans, au-de a ce Ramadilla, à Calavera, au Potrero, à la Cola, etc. Entre la halte de Calavera et de la Cola, au lieu dit El Sumuque, à peu près a la moitié de l’intervalle compris entre le Rio Grande et le Rio de San-Miguel, je iemarc[uai de petits flagmens de grès sur le sentier. Je m’y arrêtai, scrutai la forêt aux environs, et reconnus que ces grès, semblables à mes grès dévoniens, couvraient le sol sur une surface de plus d’une lieue. Comme- j’étais au point le plus élevé de cette plaine boisee, je crus que ce pourrait être la sommité d’une chaîne de grès dévoniens, analogue a celles c£ui sillonnent le sol montueux de la Rolivia. La forêt devient de là très-inégalement épaisse. Elle est interrompue par des dépres- sions couvertes d’eau, telles que le Potrero del Rey, le Potrero d’ Upayares , \e Potrero de la Cruz, et des plaines marécageuses, comme celle que je traversai jusqu’au Rio de San-Miguel, dont les eaux, assez volumineuses, se dirigent du nord 40° à l’ouest, en suivant le pied des collines. A peine avais-je passé le Rio de San-Miguel, que, sur une pente douce, je trouvai, de l’autre côté, près de la ferme de San-Julian, des terrains évidemment composés de détritus de gneiss friable, au milieu desquels percent, sur un grand nombre de points, des sommités de gneiss compacte en mamelons arrondis , formant une espece de chame parallèle au cours de la rivière. Ces sommités sont arrondies et comme usées; elles se détachent quelquefois en calotte, comme celles que j’ai observées dans la Banda orienta de la Plata 2. De San-Julian à la mission de San-Xavier (onze ou douze lieues) , je suivis des collines de gneiss en décomposition, dont les fragmens de veines de quartz qui les traversent, jonchent le sol. Néanmoins, sur plusieurs points, j aperçus encore, au foui 1. On appelle Halte ou Pascana, les endroits où l’on peut s’arrêter dans la forêt. Ces endroits sont connus des muletiers; mais rien ne les indique. On y dort à la belle etoile. 2. Voyez p. 21. Xavier on s’élève assez sur des collines accidentées, composées de gneiss à grandes lames de mica. On avait trouvé quelques paillettes d’or dans le lit de la petite rivière de San-Pedro. Je me rendis sur les lieux, en traversant partout des gneiss; et j’y recueillis effectivement, pai le lavage, plusieuis parcelles dor , qui, vu la petite quantité du métal, ne parais- saient pas offrir des avantages d’exploitation suffisans. Elles existent entre des cailloux, appartenant tous à la décomposition ou au remaniement du gneiss. Tous les environs de San-Xavier me montrèrent des collines peu élevées, couvertes de détritus d’un gneiss en décomposition, qui, sur plusieurs points, se présente en couches diversement inclinées. De San-Xavier à la mission de Concepcion , il y a dix-neuf lieues. Tout l’intervalle , dans la direction de l’est, est couvert de collines mollement ondulées, entièrement formées de gneiss, avec leiirs nombreux filons de quartz blanc. Ces blocs de quartz sont surtout nombreux vers la halte de la ramada (la ramée). Ils couvrent le sol sur une vaste surface, comme si les roches qui les contenaient, avaient été emportées par des érosions, ayant dispersé les blocs de quartz sur toute la campagne. A deux lieues environ avant d’arriver à Concepcion, après avoir passé une dernière colline, on rencontre, à un niveau plus bas que celle-ci, une plate-forme dont le manque de bois et l’horizontalité me frappèrent au milieu d’une forêt, pour ainsi dire, non inter- rompue et d’un terrain très -ondulé. J’étais impatient d’en examiner la composition géologique. La roche se montra bientôt à nu, et j’y reconnus une espèce de poudingue, composé de morceaux de quartz, rassemblés et empâtés par une masse d’hydrate de fer, souvent caverneuse, qui me rappela, tout à fait, l’aspect des couches inférieures de mon 'ertiaire guaranien de la province de Corrientes’. Cette roche 2 formé’ des couches horizonlales par bancs peu épais, nivelant un plateau de cinq ou six lieues de lar- geiu', à un niveau plus bas que les collines de gneiss qui la circonscrivent de tous côtés. Minéralogiquement parlant, cette roche est, à tous égards, analogue à celle de Cor- rientes et des Missions; géologiquement, elle me paraît également être ici la même, qui serait venue niveler certaines parties du massif de gneiss de la province de Chiquitos. Dès-lors ce plateau appartiendrait à mon tertiaire guaranien. Comme objet d’industrie, je ne doute pas qu’au milieu d’une forêt des plus épaisse, on ne pût, avec cette roche établir d’excellentes forges , qui procureraient à la république de Bolivia un avantage des plus précieux, ce pays tirant encore ses fers d’Angleterre ou d’Espagne. Ce serait en Amérique une industrie toute nouvelle, et sans doute d’un grand intérêt. De nom- breuses courses aux environs de Concepcion , à six ou huit lieues à la ronde , me 1. Voyez p. 29. 2. M. Cordier l’a déterminée comme un conglomérat de fer hydraté cellulaire et de petits galets quartzeux. ill. Géologie. Z ( 186 ) donnèrent l’assurance que les conglomérats ferrugineux guaraniens sont de tous les côtés circonscrits par des collines de gneiss. De Concepcion à San-Miguel, on compte quarante-trois lieues de pays inhabités sur un terrain mollement ondulé, presque partout couvert de forêts, entrecoupe soit de marais, soit de petites plaines et de vallées irrégulières. Pendant trois lieues, je foulai des terrains ferrugineux, puis je retrouvai les gneiss, décomposés en collines tres-entrecou- pées de beaucoup de petits ruisseaux boisés. Je les suivis cinq lieues, au milieu de la foret, apercevant, sur plusieurs points des sommités, d’autres gneiss compaetes, qui selevent en table au-dessus du sol , et représentent des mamelons d’une seule piece, souvent d un kilomètre de long, qui saillent, plus ou moins, d’une centaine de mètres, peut-etre, au-dessus des autres terrains ondules. Je traversai ensuite quatre lieues de plaines et de bois, sur des gneiss en deeompos,- tiou. jusqu’à la mmada de Tejas, huit lieues de forêts, où je remarquai, de distanee en distance, des surfaces couvertes seulement de petites plantes grammees. J en cher- chais la cause, lorsque la nudité de plusieurs points me fit reconnaître que ces plaines tiès-cireonscrites ne sont que des surfaces horizontales de couches de gneiss compacte, sur lesquelles il n’y a pas assez de terre végétale pour qu’il y croisse des arbres. Ce sont aussi les lieux où les eaux séjournent, faute d’issues. Ces plates-formes, très-fréquentes, m’intéressèrent au dernier point, en ce qu’elles me prouvaient le peu de dislocation qu’avaient subie ces surfaces, souvent de plus de deux kilometres de diametre. Leur pre- mier aspect m’avait d’abord fait croire qu’elles étaient sans aucune fissure; mais un examen plus attentif me fit voir, sur plusieurs points, la plate-forme couverte de gra- minées, traversée dans une direction quelconque par une rangée d arbres. En ces lieux où l’homme n’a encore modifié en rien la nature, je ne pouvais croire quon se fût occupé d’aligner ainsi ces arbres. J’examinai de plus près, et je reconnus que ces allées n’étaient que le résultat d’une large fissure de la masse de gneiss, qui, offrant une terre plus profonde, permettait aux arbres d’y croître. Je cherchai, en traversant deux fois cette même contrée, à m’assurer si ces fentes étaient ans une nection donnée, et j’acquis la certitude quelles varient beaucoup; néanmoins elles me parurent plus fréquentes dans la direction du nord au sud. J’eus les mêmes terrains jusqu’au Rio Sapococb. Là j’aperçus, au nord-nord-est, un -rand mamelon de gneiss compacte; et, après quelques lieues de gneiss décomposes ou en plates-formes basses, je me trouvai au pied d’un mamelon assez élevé, nomme Guaray. o. Je pus l’étudier avec soin, et comme il forme lui-même, à son sommet, un plateau assez étendu et que les parois en sont coupées presque perpendiculairement, je crusj reconnaître une plate-forme analogue à toutes celles que j’avais rencontrées au niveau du sol, et qui, par suite d’une faille des couches environnantes, se trouverait plus élevée d’une centaine de mètres que les autres plates-formes placées au pied, constituant probablement la même masse. Ces espèces de tables élevees , dont j avais vu quatre exemples, sont très - intéressantes , en ce qu’elles prouvent, en ce beu, des sou evemens de différentes valeurs dans les diverses parties , plutôt que des dislocations , qui f 187 ) amènent toujours cíes relèvements plus ou moins prononcés des couches. Ces gneiss Géologie compactes ne montrent pas de couches bien distinctes; ils paraissent avoir formé des bancs enoimes, dont la partie supérieure est presijue horizontale. * Je retrouvai les mêmes plates-formes de gneiss , entre Guarayito et la Ramada alta. i Je les vis encore jusqu’à la Ramada de Pauckiquia; mais, près de cette halte et de l’autre côté du ruisseau de .Sapococh, je remarquai des lambeaux de grès guaraniens avec leurs hydrates de fer. Ils se montrèrent encore sur plusieurs points, aux environs de la mission de San -Miguel, où ils reposent partout sur des gneiss en décompo- De San-Miguel à Santa-Ana je franchis onze lieues de collines de gneiss ou de mica- sehiste souvent décomposé, ne laissant que des fragmens de quartz à la superficie du sol. Dans le ravm du Motacucito , à trois lieues de Santa-Ana, je recueillis des mica- schistes ou schistes micacés de la plus grande beauté , ondulés, jaunes ou rosés, assez triables, en couches plongeant à l’est, dont les plus inférieures sont jaunes et con- tiennent un grand nombre de cristaux de staurotides non mâclés et de grenats en partie décomposés, c|ui jonchent le sol sur les collines voisines. Un peu plus près de Santa-Ana , à gauche , on voit une légère colline, presqu’entiè- rement composée de filons de quartz améthiste , soit carié, soit en beaux cristaux , dans une grauwacke grise. La mission même de Santa-Ana est bâtie sur les grès ferrifères ou les brèches ferru- gineuses de mon tertiaire guaranien, alors plus poreux et contenant beaucoup de quartz. Cette couche forme une partie horizontale, qui occupe toute la sommité d’une petite colline de gneiss décomposé; elle n’a pas, en ce lieu, une grande étendue. J’ai parcouru, en tous sens, les environs de Santa-Ana, à huit ou dix lieues à la ronde, en foulant partout les gneiss et les schistes micacés. A trois lieues au nord de la Mission ils sont rouges et contiennent de beaux cristaux de tourmaline; c’est là qu’on exploite des lames de mica de douze à vingt centimètres de diamètre. Ces lames , ren lermées par masses dans le gneiss , servent à plaquer les colonnes et les murs des églises. On I encontre encore, dans les vallons, une espèce de kaolin micacé blanc, qu’on emploie à blanchir les murailles en guise de chaux. Ce kaolin se trouve seulement par places au fond des vallées. Dans une course que je fis à la mission de San-Ignacio, au nord de Santa-Ana, je ne rencontrai partout que du gneiss. Seulement, près de San-Ignacio, je retrouvai encore, sur des plaines situées au sud-ouest, des lambeaux du grès ferrifère guaranien. Les mêmes «errains de gneiss se montrèrent partout au nord de Sanl-gnacio et de Santa-Ana, jus- (juaux plaines d’alluvion, du pied des dernières collines au nord. De Santa-Ana je résolus d’aller visiter toute la partie orientale de la province, jusqu’au 1. On appelle Ramada, à Chiquitos, des toits de feuilles de palmiers, entretenus depuis les jésuites, sur quelques routes, afin que le voyageur puisse s’y abriter. ( 188 ) G«l.gi.. Rio du Paraguay. Ma première journée me conduisit à la mission àtSan-Rafael, enriron lieues plus loin. Je traversai un sol peu accidente, mollement divise en collines basses et en vallées peu profondes , composé de roches de gneiss en décomposition , dont les restes de quartz jonchent le sol. Dans un vallon , à deux lieues de Santa-Ana , un gneiss nue rend des plus brillant la grande quantité de mica qu’il renferme, est en couches plongeant au sud. Aux environs de San-Rafael, je remarquai, sur plusieurs points, des Je pris de San-Rafael la direction au sud, pour me rendre a la mission de San-Ja,e, située à un degré environ au sud. Je traversai les mêmes collines peu ondulées jusqu'à la vallée de Sauta-Barbara et même jusqu’à la Piedra. Le terrain me montra partout des vneiss en décomposition, apparaissant, sous la terre végétale, dans tous les ravins Au sud de la Piedra, on abandonne tont à fait les collines du système géographique de San a- Ana, pour entrer au sein d’immenses marais inondés, où je ne foulai plus que des terrains d’ alluvions modernes. ■ i i i v Les terrains d’alluvions, d’une terre noire, tourbeuse, couvrent un bassin de plus de dis lieues de long, qui s’étend du nord au sud, entre les dernières collines de Chiquitos à l’ouest la chaîne de San-Carlos à l’est, et la ehaine de San-Lormzo au sud. Cest dans ce marais que prend naissance le Rio de San-Miguel qui, après avoir long-temps suivi la direction du nord-nord-ouest, passe près de San-Xavier, ou je 1 ai Iraveise.' La chaîne de San-Carlos, que je longeai à quelques lieues de distance, me sembla dirigée au sud, quelques degrés à l’ouesl. Elle est élevée peut-être de cinq à six eenis mètres au-dessus de la plaine; et les fragmens de roches que je trouvai en ce heu, a l’extrémité nord de la chaîne que je vis plus tard, me firent reconnaître quelle se compose entièrement de gneiss compactes. La crête en est mollement mamelonnée. En cheminant au sud, au milieu de forêts épaisses ou de plainer inondees huit mois de l’année, j’arrivai à l’extrémité orientale de la chaîne de San-Lorenzo. E evee de quatre cents mètres environ au-dessus de la plaine, elle suit la direction generale de l’est-sud-est à l’ouest-iiord-ouest et vient se croiser presque à angle droit avec la chaîne de San-Carlos. Je pus voir la roehe à l’extrémité de la colline; mais, pour mieux l’etudier, ie voulus me rendre à la ferme de San-Miguel , située dans une des gorges même Je laissai la ramée de San-Lorenzo; et, après avoir franchi près de deux lieues sur des gneiss en décomposition, j’arrivai au pied de la montagne, où je trouvai partout un gneiss compacte très-dur, dont je ne pus distinguer les couches. Tous les ravins sont convei s de gros blocs tombés du haut de la montagne, et sur lesquels de petites cascades tombent de cinq à sept mètres de hauteur. Ce qui me frappa dans l’examen e celle chaîne ce fut de trouver encore là, comme dans le reste de la province, des gneiss granithides compactes, occupant les points élevés en masses énormes, à peine partagées L très-gros blocs, tandis que les collines plus basses, qui s’appuient dessus, sonl formées de gneiss ou de micaschiste en décomposition, représentés, le plus souvent, ( 189 ) seulement par les fragmens de quarte qui jonchent le sol. 11 y aurait donc, dans ce Géologie gneiss, deux époques bien distinctes, conservant toujours leur position relative. Je 1 epi is la plaine boisee et inondee une partie de lanneej je la traversai sur treize lieues de largeur, dans la direction du sud-sud-est, jusqu’à la mission de San-Jose. Tout l’intervalle compris entre la chaîne et la ferme de San-lgnacio (sept lieues) , me mon- lia des teriains sablonneux ou argileux, évidemment formés d’alluvions modernes de 1 age de celles de Santa-Cruz de la Sierra. Près de la ferme, le terrain s’éleva davan- tage, et des argiles louges limoneuses se montrèrent jusqu’à San-Jose, dans tous les jielits luisseaux qui sillonnent la foret que je traversai. Cette argile non onctueuse, mais souvent mélangée, à sa superficie, de petits fragmens de quartz, me parut plus puie aux parties inférieures. Elle nivelle ici le terrain, et quoique je n’y aie vu aucun reste de mammifères, je crois pouvoir la rapporter à mes terrains pampéens. Aux envi- rons de San-Jose ces argiles servent à bâtir. A une lieue au sud-ouest de la mission de San-Jose s’élève une montagne dite Sierra de San-Jose, qui forme une chaîne dirigée à l’est 25 à 30° sud, ou ouest 25 à 30° nord, dont l’étendue est d’un degré environ, et la hauteur de trois à quatre cents mètres au- dessus de la plaine. Je l’étudiai sur plusieurs points : au lieu dit El Sutos, près de San-Jose, un ravin me montra, sur toute la hauteur de la montagne, une série de couches de grès friables rougeâtres, colorés par les oxides ou les hydrates de fer. Ces grès, très-uniformes dans cet endroit, offrent la tranche des couches, coupées perpen- diculairement sur la plaine. On les croirait horizontales, en les regardant de front; mais, en prenant les couches en travers, on s’aperçoit qu’elles plongent légèrement au sud-ouest, sous un angle de quelques degrés seulement. J’y cherchais vainement des restes de corps organisés; mais la superposition que je pus observer sur d’autres lieux, ainsi que la grande ressemblance des caractères minéralogiques de ces grès avec ceux que j’avais déjà vus sur beaucoup de points de la Cordillère, me les fait rapporter à 1 époque carbonifère. Au Sutos, les eaux qui tombent sur les couches de grès, forment une cascade de douze a quinze metres de hauteur perpendiculaire. A quatre lieues environ, à l’est-sud-est, de San-Jose, j’allai, de nouveau, étudier la chaîne , et j en trouvai alors la composition tonte différente. Les grès friables carbonifères ne formaient plus, au sommet, que des mamelons isolés, en couches discordantes, avec des grès très-compactes, traversés de filons de quartz et colorés par' le fer seulement sur les fentes. Ce grès compacte passe, aux parties inférieures, à des grès calcarifères ou calcaires magnésiens, très-surchargés de dendrites ferrugineuses. C’est avec cette roche qii on fait de la chaux dans le pays; elle contient pourtant plus de silice que de chaux, puisqu’elle fait peu d’effervescence avec les acides, tandis qu’elle donne des étincelles au briquet. La discordance de ces grès inférieurs, plongeant bien plus fortement au sud- ouest, avec les grès carbonifères, leur caractère plus compacte, meles firent, avec d’autant plus de raison, rapporter au terrain dévonien, qu’on les verra, plus loin, superposés aux phyllades, comme ils le sont dans les Cordillères. L’apparition de ces grès dévoniens à cette partie de la chaîne, prouve évidemment que les couches se relèvent assez Sternent en s’avançant vers l’est. ( 190 ) Près de cet endroit est une source thermale, qui avait, en partie, motivé ma course; elle est située dans la plaine, au sud des dernières couches de grès, au milieu de sables iaunàtres. Ses eaux, très-limpides, forment une grosse source, qui sort en bouillonnant, et devient un ruisseau assez volumineux. Elle n’a aucun goût sulfureux; elle est seulement lrès-fade>, et sa température n’est pas à plus de trente degrés centigrades. Cette eau ne laisse de dépôt ni dans le lit de la source, ni dans les ruisseaux qui en sortent. De San-Jose, en me dirigeant dans la plaine au pied des collines, je vis la chaule s’abaisser peu à peu et hêtre plus représentée, à six lieues, à la halte de Botija, que par des mamelons isolés de forme remarquable. Ce sont des espèces de pains de sucre tres- écrasés, aigus au sommet, et fortement évidés sur les côtés, ce qui les a fait comparer a une dame-jeanne (Botija), en déterminant le nom de la halte. Ces mamelons sont es ei- niers lambeaux de grès friables carbonifères, dont les intervalles ont été emportes pal- les érosions. Au-delà , je ne trouvai plus qu’à la Tapera de San-Juan , ruines de 1 ancienne mission de San-Juan (douze lieues de San-Jose), que des grès dévoniens compactes, fortement inclinés au sud-ouest. J’employai deux jours à étudier les environs des ruines de San-Juan, et voici le résultat des coupes que j’ai prises sur la colline basse c e "" 1 °les parties apparentes les plus inférieures sont des phyllades schistoïdes, dont les couches plongent très-fortement au sud-ouest. Ces phyllades sont bleuâtres aux parties inférieures, et passent à un phyllade jaunâtre fortement micacé, en couches épaisses de cinq mètres. Ces roches me paraissent représenter, en tout, le terrain silurien, qui se montre sur la Cordillère orientale et ses versants. 2’ Ce sont des grès compactes qui constituent trois bancs distincts ; lun, le plus inférieur, est formé d’un grès phylladifère fortement micacé par couches minces, passant à un grès coloré par le fer en couches épaisses; le tout recouvert d’un grès tres-compacte, contenant des crevasses remplies de carbonate de chaux. Ces couches sont, pour moi, es représentans de mes grès dévoniens. ^ ^ Ici les grès carbonifères n’existent pas, leurs derniers mamelons s’étant arretes un peu au-delà de Botija, à trois lieues environ. En comparant ces trois époques à ce que j’ai trouvé sur tout le versant oriental de la Cordillère, dans ma descente de Cochabamba vers la plaine de Moxos, on voit faci emen flu’il v a identité parfaite de roches. On ne peut néanmoins supposer que la mon- taene de San-Jose appartienne au même système, et quelle ait été soulevee en meme temps. Le parallélisme n’est pas le même que celui des dislocations des versans de la Cordillère, et la hauteur des deux systèmes est trop différente, pour qu’ils se rattachent à une seule et même époque de soulèvement. A une lieue environ à l’est, je remarquai de petites collines, où je trouvai beaucoup de quartz cariés, qui me parurent analogues à ceux des environs de Santa-Ana. Ils son 1. Probablement pour en avoir bu, à jeun, seulement un verre, j’éprouvai de tres -fortes nausées. ( 191 ) ici traversés par des filons de quartz enfumés Irès-puissans. La position de ces quartz Gà)iogie. cariés me les ferait considérer comme inférieurs aux terrains siluriens, et peut-être comme faisant partie des roches de gneiss. En abandonnant la Tapera, de San-Juan , je me dirigeai à l’est 30° sud L à travers une plaine sèche, couverte de sable et de graviers d’alluvion, et couverte de buissons épineux, jusqu à la halte de San-Lorenzo, distante de cinq lieues. J’étais assez près d’une nouvelle chaîne (el Cerro de San-Lorenzo), parallèle à la chaîne de San-Jose, mais tout à fait sépaiée, qui me restait au sud. Elle est entièrement composée de grès ferrugineux tiiables, analogues à ceux du Sutos, près de San-Jose, De même les couches, peu incli- nées au sud, forment un front vers la plaine. Ce front est très-remarquable par l’hori- zontalité qu affectent les couches et les espèces de gradins qu’elles montrent sur plusieurs points 2. En suivant toujours la même direction, j’arrivai, trois lieues plus loin, à la halte de llpias, où j’avais encore, au sud, la continuité de la chaîne, portant alors le nom de Cerro del Ipias. Cette partie est, en tout, semblable, par ses plates-formes et par ses gradins; son aspect est réellement particulier, et ne ressemble en rien aux chaînes que j’avais observées. Elle offre des coupures, des pics élevés, des plates-formes, suivant que les bancs friables ont été plus ou moins dénudés. En suivant la chaîne vers le sud- est, on la voit s’élever jusqu’à la haute montagne du Chochiis, où les mêmes gradins, les memes tables se montrent a une elevation que je crus pouvoir évaluer à quatre cents mètres au moins au-dessus de la plaine. De l’ipias, je marchai vers la chaîne même; je m’élevai peu à peu sur des sables fer- lugineux, d abord remaniés, mais qui parurent bientôt en couches presque horizon- tales. Dans cette traversée, où je profitai d’un point très-bas de la chaîne, je ne foulai que les grès ferrugineux friables jusqu’au sommet. De l’autre côté, je ne les abandonnai pas jusqu au pied méridional du Chochiis, où je vis cette montagne taillée à pic à son pourtour, et présentant, de toutes parts, la tranche de ses couches de grès friables. Sur plusieurs points il reste auprès de la grande masse, des parties plus ou moins étendues, qui en sont détachées, et qui se dressent, comme des tours ou des clochers d’une très- giande hauteur. En un mot, le Chochiis offre le plus singulier aspect par sa superficie pilane et ses grandes coupures. J ai SUIVI plus de dix-sept lieues le versant méridional de la chaîne, en en longeant le pied, et passant souvent sur ses derniers contre-forts. Au Rio de San-Pedro je m’aper- çus que les grès à découvert n’appartenaient déjà plus aux grès friables, mais bien aux gres devomens compactes, qui se montrèrent ensuite sans interruption jusqu’au Rio de Tayoe. Néanmoins, chaque fois que les bois me permettaient d’entrevoir le sommet de la chaîne, qui porte alors le nom de Sierra de Santiago, je voyais, sur les points cul- minans, quelques mamelons de grès friables. 1. Direction de la boussole. 2. On peut en voir le profil pl. IX, fig. 5, tel que je l’ai pris de la mission de San-Juan, à la distance de huit lieues au moins. ( 192 ) Au Rio de Tayoe, j'abandounai le pied des montagnes et commençai à les graTir. J¿ montai, pendant quatre lieues, sur le dos des couches degrés qui. en grandes plaques, couvrent toute la campagne; et m’élevant sur la pente même des bancs, j’arrmi a a mission de Santiago, située près de la crête. Huit jours de courses aux env.rons de Santiago me fii’ent reconnaître les faits suivans . _ La chaîne sur ce point paraît être de six à sept cents mètres au moins au-dessus des plaines; elle est toujours dirigée de l’est 25 à 30° sud, à l’ouest 25 à 30° nord, et s’étend, vers l’ouest, jusqu’au Choehiis, à l’Ipias et au San-Lorenzo. A l’est, elle sabaisse peu à peu vers le Rio de Oxuquis; la longueur en serait d’environ deux degres. Elle offre un très-fort escarpement au nord, sur la tranche de toutes les couches, tandis quau sud les couches plongent vers la plaine, et viennent former le versant par leur dos "Tonsidérée géologiquement, cette chaîne m’a montré les mêmes couches que la Tapera de San-Juan , seulement sur une échelle plus développée. Voici , en résumé , ce que j ai ""^E^partant des plaines situées au nord, ou rencontre partout des phyllades schis- toïdes bleuâtres, d’une très-grande puissance (plus de deux cents mètres d épaisseur) ; ces phyllades feuilletés, très-plissés aux parties les plus inférieures, constituent, plus haut, des couches très-régulières, plongeant très-fortement au sud-ouest. Ces phyllades bleus sont recouverts par des couches épaisses de quinze mètres environ, d’un phyllade rosé à grains très -fins. Ce banc est ensuite caché par un autre phyllade jaune, de vingt mètres de puissance, également à grains fins^. Ces trois assises de roches me partissent représenter les terrains siluriens des Cordillères; néanmoins je n’y ai pu découvrir aucune trace de corps organisés. • Au-dessus des phyllades, et sur environ deux cent cinquante mètres d’épaisseur, sont des couches de grès compacte, gris ou très -légèrement coloré par le fer, plongeant au sud-ouest, sous un angle beaucoup moins grand que les phyllades. Ces grès, que je rapporte à l’époque dévonienne, couvrent tous les environs de Santiago et la pente méridionale. Ces grès, sur les sommités qui dominent la mission de Santiago, sont recouveiU de mamelons ou lambeaux plus ou moins grands, de grès friables, quelquefois forte- ment colorés par le fer, contenant des rognons de fer hydraté ou partout remplis de petites paillettes de fer oligiste, disséminées dans la pâte. Ces grès sont en couches presque horizontales, et forment des plateaux sur les points culminans, dont les lam- beaux vont, en augmentant de plus en plus de puissance, dans la direction ouest, ou, comme on l’a vu, ils composent toutes les montagnes du Choehiis, de l’ipias et de San-Lorenzo. Ce sont, pour moi, des grès carbonifères. 1 . Voyez pl. IX , fig. 4 , la coupe de cette montagne. 2. Ces deux séries de couches s’exploitent très-avantageusement comme pierre à repasser les rasoirs. On en exporte dans toute la république de Bolivia. ( '193 ) En considérant l’ensemble de la chaîne de Santiago, on la trouve en tout sem- blable à la chaîne de San-Jose. Elle n’est, effectivement, de même, composée, à son exirémilé occidentale, que de grès carbonifères, tandis que ses couches se relèvent, peu à peu, vers l’est, de manière à montrer à découvert, à Santiago, toute la série des . oches qui la composent. Cette grande ressemblance de direction et de composition des deux rameaux de San-Jose et de Santiago, atteste, évidemment, un ensemble de faits et de couches identiques, ou mieux la continuité d’un seul et même système, interrompu à San-Loreuzo. Du sommet des chaînes de San-Jose, de Tipias et de Santiago, je n’apercus au sud aucune élévation. La plaine boisée, sans limites, se terminait à l'horizon. Néanmoins j’appns aux missions, qu’on exploitait, dans la direction du sud-sud-ouest, à une soixantaine de lieues, des salines considérables, où le sel, à la saison des sécheresses, se l.ouve cristallisé à la surface de deux lacs. Ces lacs sont, à ce qu’il paraît, situés entre deux petites chaînes parallèles, moins élevées que celles de Santiago, mais très-prolon- gées à l’est et à l’ouest; ce qui annoncerait une espèce de parallélisme avec la montagne de Santiago, et pourrait faire croire qu’elles appartiennent à la même époque. A cinq, lieues de Santiago, à l’est-sud-est, jaillit sur la chaîne même une source d’eau chaude sulfureuse. Je ne l’ai pas visitée; mais les renseignemens que j’ai pris me font penser que la température ne s’élève pas au-dessus de 36° centigrades. Du sommet de la Sierra de Santiago, on aperçoit au nord, à une dizaine de lieues en igiie droite, une autre chaîne parallèle, un peu moins élevée. Cette chaîne, qu’on nomme généralement Cermnia del Sunsas , est séparée de la Sierra de Santiago par une vaste vallee, entièrement couverte de forêts, où coule le Rio de Tucabaca, qui court parallèle- ment aux deux chaînes, en se dirigeant à l’est-sud-est vers le Rio du Paraguay. Je descen- dis a pente abrupte de la Sierra de Santiago, en foulant des phyllades bleuâtres jusqu’à a plaune, ou, sur une pente à peine sensible, je cheminai jusqu’au Rio de Tucabaca. Dans beaucoup de ravins j’ai remarqué des phyllades schistoïdes hleus à découvert, ou sur le sol des flagmens de cette roche. Dans le lit même de la rivière se montrait le dos lediesse d un lambeau de couches des mêmes terrains; mais alors je crus voir que les P } lades étaient disposés en couches plongeant à l’est. Du Rio de Tucabaca je tra- versai diagonalement la largeur de la vallée sur des terrains d’alluvion. Je iis ma lé-er < elour pour aller au lieu dit /a t’a/ (la Chaux) , situé à trois lieues en avant de la haUe c U .naranjo. J y trouvai des grès dévoniens durs, dont une couche, comme à San-Jose se compose de calcaire dolomitique. ^ Ainvé à la Cerraaia del Suiisas, j’en gravis la pente méridionale et je reconnus ürLu^r ’ P'*’’ ‘1«» mamelons, et surtout trLdisloqué , |. n, neanmoins, aux parties inférieures, le phyllade schisloïde bleuâtre, nue a, aïs liouve a la Sierra de Santiago, recouvert de couches d'une grande puissaLe gics compacte, que je rapportai à mes grès dévoniens '. Toutes les couches de grès Miatl e. III. Géolngip. Géologie. 25 ( 194 ) G^logi., me parurent plonger très-légèrement au nord-est. te grand nombre de railloux de quartz blanc que je revis au fond des ravins, an sommet de la chaîne, me fit croire que les oneiss auxquels ils appartenaient, ne devaient pas être bien loin. ° Du sommet, Je descendis dans une vallée dirigée au nord-est, formée par deux col- lines élevées, ayant la même direction. Les phyllades se montrèrent encore pendant quelque temps, dans le lit du Rio de Boejuis; puis ils disparurent sous les grès dévoniens qui. sans interruption, couvrent toutes les montagnes, jusqu’à la mission de Sanlo- Corazon la plus orientale de la province de Chiquitos; néanmoius, dans les vallees, le sol est couvert non-seulement de débris dévoniens, mais encore de gneiss et de quartz. J’ai visité, dans toutes les directions, les environs de Santo-Corazon , et j’ai reconnu que la mission est placée dans une vallée où. sur plusieurs points, on voit surgir, du milieu des alluvions composées de grès de quartz et appartenant aux terrains voisins, des gneiss compactes imparfaitement schistoïdes' ou des leptinites^ tandis qua l est, le Cerro du Taruhuoch, et à l’ouest, les autres collines, sont entièrement formes de gres dévoniens, en couches peu inclinées. 11 en résulterait rjue Santo-Corazon serait le point où l’on aperçoit les couches les plus inférieures de tout le système. Comme ¡’avais atteint les dernières limites de la république de Bolivia, vers lest, et non loin du Rio du Paraguay, je voulus gravir la chaîne du Taruhuoch, pour découwir la campagne à Test. Je fis ouvrir un sentier au sein des forêts vierges, et j acquis alors la certitude que, de cette montagne jusqu’au Rio du Paraguay, il n’y a plus que des plaines d’alluvion, inondées une partie de Tannée. Le cerro du Taruhuoch peut être a deux cents mètres d élévation au-dessus des plaines environnantes. Afin de ne pas suivre le même chemin, je résolus de traverser soixante et quelques lieues de forêts inhabitées, pour me rendre de Santo-Corazon à la mission de San- Juan. Je me dirigeai au sud-ouest jusqu’au Rio de Santo-Tomas, traversant des plaines d alluvion identiques à celles de la vallée de Santo-Corazon; seulement je n’y vis, nulle part, les gneiss à découvert. Le Rio de Santo-Tomas charriant beaucoup de cailloux qui ressem- aient aux Concajos des Espagnols, j’y fis faire des fouilles, et le produit du lavage donna dans un sable manganésifère, quelques paillettes d’or, ce qui annonçait que des recherches plus minutieuses pourraient offrir des résultats avantageux. Les emlloux se composent de grès dévoniens . de parcelles de phyllade schistoide. de gneiss, et d un grau nombre de morceaux de quartz laiteux . provenant des deux dernieres formations. La plaine des environs de Saiito-Tomas me montra partout, sous la terre vegetale e sous les alluvions modernes, une couche limoneuse blanchâtre, que je crus appartenu au terrain pampéen. Elle est, en effet, salegue à celle que j’ai vue sur le cours du Rio Pirav, près de Santa-Cruz de la Sierra.^ Du Rio de Santo-Tomas, je suivis dix lieues à Touest-nord-ouest , parallèlement 1. Détermination de M. Cordier. 2. Détermination de M. dOmalius dHalloj. 3. Vojez p. 205. ( i95 ) une haute colline de grès dévoniens, queje passai ensuite, entre deux mamelons, pour Géologie. arriver au Rio de Tapanaquis. Cette colline s’étend au loin vers le nord-ouest, au milieu de la i'orêt. Ses couches plongent légèrement au nord-est. Jetais dans une vaste plaine couverte d alluvions, ou dominaient les morceaux de quailz. J avais, dans le lointain, au nord, la chaîne de collines que j’avais passée; et, au sud, une autre suite de collines plus élevées, que je traversai pour me rendre à la ferme de San-Fiancisco. Cette chaîne, entièrement boisee, est composée de grès quartzeux dévoniens, tellement disloqués et en morceaux, que nulle part je ne pus voir la direc- tion des couches. Au-delà de la chaîne, à deux lieues avant d’arriver à la ferme, les grès forment de grandes masses à découvert. Sur une de ces masses coule le ruisseau de las Conchas. Le torrent, par ses chutes, s’est creusé des bassins dans les parties les plus fiiables. Il en résulte quil y a, à la suite les uns des autres, un grand nombre de petits réservoirs assez profonds, où- l’eau séjourne toute l’année, le trop plein seul s échappant dans le ravin inférieur. Les mêmes bancs de grès se remarquent encore sur quelques lieues au-delà de San-Francisco. II ne me restait plus que vingt lieues de route à franchir, pour arriver à la mission de SamJuan. Je traversai successivement, au milieu de la forêt la plus épaisse, trois collines parallèles, courant environ à l’est 40° sud et ouest 40° nord. Ces trois collines t>ont composées chacune d’un terrain différent : la première me montra des grès dévo- niens plongeant légèrement au nord-est. La seconde me parut inclinée dans le même sens, mais bien plus fortement; elle est formée de roches de phyllades bleus ou bruns, très-disloqués et partagés en fragmens. Pour la troisième, elle appartient aux gneis^ friables, dont les couches sont si relevées qu’elles paraissent verticales. De là jusqu’à la mission , je ne vis plus que des alluvions provenant des terrains de gneiss ou du sable fin quartzeux. De Sau-Juan, dont tous les environs sont identiques, je traversai plus de soixante heues de forêts sauvages, pour revenir à la mission de San-Rafaël , au centre de la pro- vince. Dans cette longue percée, au milieu des bois, je suivis les alluvions modernes, souvent sablonneuses, d’autres fois tourbeuses, au pied de la chaîne sur plus d’un degré de lon^ueui, et je pus m assurer, par les fragmens de roches et par plusieurs excursions vers la chaîne, qu’elle est entièrement composée de gneiss, plus ou moins compactes ou friables, souvent remplis de belles lames de mica. J’en traversai un petit rameau avant. auivei a la halte de la Piedra, où des dos de gneiss compacte surgissent au milieu du sol d’alluvion. De la Piedra, franchissant un marais tourbeux, j’allai passer à l’extrémité de la ciaine de San-Carlos dont j’ai déjà parlée et je reconnus, par les fragmens de roches 1 epanc us sui le sol , que cette montagne est composée de gneiss compacte. Je n’avais P us a tiaverser, ensuite, que le marais qui mène ses eaux à la halte de San-Nicolas, poui icjoindie la colline de Santa -Barbara, que j’avais passée en allant à San- José. ^ 1. Vojez p. 188! ~ ~~ \ovez p. 188. ( 196 ) Là, je repris la route que j’arais suivie en partant de San -Miguel pour les Missions du sud. . , Uu pays encore sauvage, dont l’homme n’occupe qu’une très-petite portion, oblige à suivre le peu de sentiers tracés au milieu d’une nature entièrement vierge. Pou.' revenir vers l’ouest, aux dernières missions de la province, afin de gagner les plaines de Moxos, par le pays des sauvages Guarayos, je me vis forcé, n’y ayant quun seul sentier, de traverser, de nouveau, San -Miguel, Concepcion, pour arriver à San -Xavier, au point où j’avais commencé mes recherches géologiques dans la pro- vince'. C’elt donc de San-Xavier que je vais reprendre mon itinéraire vers le nord- De San-Xavier à la réduction de Trinidad de Guarayos, on compte cinquante heues, qui , réduites en distance réelle en donnent encore près de trente. Je me dirigeai d’abord au sud-ouest, sur les collines de gneiss. Je passai deux petites chaînes de cette roche, et du sommet de la dernière, par dessus les dernières ondulations du sol, la vue embrassait l’immensité de cette plaine inondée, qui sépare la province de Chiquitos de Santa -Cruz de la Sierra. C’était une véritable mer de verdure, où, au sein de- là forêt je n’aperçus pas la moindre inégalité. C’est en effet une plaine qui, sans interruption, communique, au sud, avec les Pampas; au nord, avec les marais de Moxos. Je descendis sur les mêmes collines de gneiss, en partie décomposé, jusqu’à la plaine qui borde le pied des dernières montagnes, et nivelée par des terrains d’alluvions argi- leuses modernes. En foulant ces mêmes alluvions et longeant le Rio de San-Miguel , je fis cinq à six lieues jusqu’à la Puente. Là j’abandonnai les terrains inondés pour monter vers de petites collines de gneiss, dirigées nord-ouest et sud-est; je les suivis . parallèlement, en descendant vers des terrains inondés qui, ayant toujours les collines à l’ouest, me conduisirent jusqu’à la réduction de l’Ascencion de Guarayos, située sui- de très-petites collines, appartenant aux alluvions anciennes, mais analogues aux allu- vions actuelles. Ce sont des graviers auxquels s’entremêlent beaucoup de petits frag mens de gneiss et de quartz. A l’exception de quelques collines de gneiss , isolées au milieu de la plaine, tous les environs sont couverts d’alluvions modernes. C’est seulement sur les points’ voisins des collines qu’on trouve les fragmens de quartz provenus des denu- Pour me rendre de l’Ascencion de Guarayos à la réduction de Trinidad de Gu - rayos, j’avais, moins une petite colline de gneiss, à franchir quinze lieues couvâtes d’alluvions nioderues et de marais inondés au temps des pluies. A une lieue de lii- nidad , près de la réduction de Santa-Cruz de Guarayos, on voit encore un groupe assez considérable de collines, que je trouvai composées de gneiss compacte, en couc es presque perpendiculaires ou de gneiss à grandes lames de mica. Au-delà de ces dermeres collines, vers le nord, je n’aperçus plus que des terrains d’alluvmns, qui jusqu’à la province de Moxos. Us consistent sur les berges du Rio de San-Miguel ( m ) ■ seulement jusqu au niveau des inondations annuelles, en couches horizontales de limon Géologie 1)1 un, melange de sable siliceux très-fin, de la meme nature que les particules charriées par la rivière. Pourtant je rencontrai, sur la rive droite, à huit ou dix lieues au-dessous de Irinidad, un mamelon de grès lustrés anciens ou de quartzite, plus ou moins coloré par le fer, analogue à celui des environs de Santo-Corazon et de Santiago, et que je crus dès-lors être de lëpoque dévonienne. Ce mamelon, isolé au milieu des alluvions, est, sans doute, le sommet d une chaîne dont je ne voyais, à découvert, qu’une très-petite partie, le reste étant caché par les alluvions. En abandonnant Guarayos , je franchissais les dernieres limites politiques de la province de Chiquitos, et en même temps les dernières parties du système oriental des collines de cette province. Il ne me reste donc plus qu’cà résumer les principaux faits observés. Considérée sous le rapport de sa surface, la province de Chiquitos offre le plus grand interet géologique. C’est en effet un système considérable de collines, entièrement isolé au milieu des alluvions modernes, et très-nettement séparé des derniers contre-forts de la Cordillère et des montagnes du Diamentino, au Brésil. Sa direction générale est est 25 sud, et ouest 25° nord. Elle est, par conséquent, différente du parallèle de la Cordillère orientale et de toutes les montagnes du plateau bolivien, ce qui, vu l’isole- ment de ce massif et sa différence de hauteur, constitue un tout autre système, que j’appellerai Système chiquitéen. ^ Sous le rapport de sa composition , Chiquitos présente la plus grande simplicité. On n’y voit nulle part de traces de roches ignées; elle est entièrement composée de roches de sédiment ainsi réparties : Les gneiss forment à eux seuls une très-grande surface élevée, qui s’étend, dans la direction generale indiquée, sur une longueur de cinq degrés et demi ou cent trente- sept heues géographiques, et sur une largeur moyenne d’un peu moins d’un degré ou environ vingt lieues. Au nord, cette surface s’abaisse insensiblement, et se cache sous les alluvions modernes. Au sud, à son extrémité occidentale, elle disparaît encore sous les mêmes alluvions. A l’ouest, son extrémité vient jeter de petites col- lines isolées, qui percent aussi les alluvions; à l’est, d’autres collines, également isolées, s’enfoncent soit sous les alluvions, soit sous les phyllades de l’époque silurienne, dont elles ont suivi les dislocations. On voit encore un mamelon de gneiss beaucoup pîus-A I est , près de Santo-Corazon. Les gneiss sont recouverts à l’est par les phyllades, près de Concepcion, de San-Ignacio, de Santa-Ana et de San-Miguel; ils supportent des lam- beaux de conglomérats ferrugineux de l’époque des tertiaires guaraniens. Partout ailleurs ils se cachent sous les alluvions. Considérés quant à leur nature, les gneiss sont de deux sortes : ils sont compactes, orment alors des tables, des mamelons, comme au centre du massif, entre Concepcion et ban i iguel , ou sur les côtés, à Santa-Cruz de Guarayos, et à la ferme de San-Julian, à ouest; ou bien encore, comme les collines de San-Lorenzo et de San-Cados, vers l’e’st. 1* Voyez p, 186. 1 Géologie, ( m ) Leurs dislocations sont très-variées. Si l’on envisage l’ensemble, on remarquera qu’elles suivent les grandes lignes générales , et qu’alors leurs pentes les plus communes sont au sud-sud-ouest ou au nord-nord-est; mais il y a, en outre, des plissemens dans beau- coup de directions. Il est surtout remarquable de voir les soulèvemens et les affaissemens des plates-formes de gneiss compacte, qui viennent représenter ces tables si singulières du centre du massif ou ces blocs élevés de Guarayito, etc. Ils annoncent certainement des mouvemens de haut en bas, des masses rompues qui, gênées les unes par les autres, n’ont pas trouvé assez de place pour s’incliner d’un côté ou de l’autre. Les terrains siluriens, représentés à Chiquitos, comme dans les Cordillères, par les phyllades schistoïdes, plus ou moins durs et diversement colorés en bleu, en rose ou en jaune, ne sont apparens qu’à l’extrémité sud-est de la province. On en voit un lambeau à la Tapera de San-Juan, puis une grande surface au pied septentrional de la Sierra de Santiago, à sa partie orientale; puis une autre, appartenant au même système, à la Sierra del Sunsas. Les grandes lignes de dislocation de ce ten^ain sout ouest 25 nord, ou est 25“ sud. Les terrains siluriens reposent sur les gneiss à la Sierra del Sunsas. Ils sont partout recouverts par les grès dévoniens. Les terrains dévoniens se montrent ici encore sous la forme de grès quartzeux, com- pactes en couches discordantes avec les phyllades. Ces grès sont quelquefois blancs, gris ou un peu colorés par le fer. Us sont à découvert à la Sierra de San-Jose, a la Sierra de Santiago, à la Cerrania del Sunsas, et sur tout le versant septentrional de cette chaîne vers Santo-Corazon. Us montrent encore deux lambeaux appartenant a des chaînes cachées par les alluvions, au milieu du Monte Grande, près de Calavera, eta l’ouest de Guarayos. Les lignes de dislocation sont généralement dirigées ouest 25 nord ou est 25“ sud. Ces terrains s’appuient imiuédiàtement sur les terrains siluriens à la Tapera de San-Juan, à la Sierra de Santiago et au Sunsas. Us supportent aux mêmes lieux les terrains carbonifères, tandis que, partout ailleurs, ils sont cachés par des illuvions modernes. Les terrains carbonifères semblent représentés à Chiquitos, ainsi que sur la Cor- lillère orientale, par des grès rouges, rougeâtres, très-friables, en couches beaucoup noins disloquées que les terrains inférieurs, et souvent peu relevées. Ils couvrent la iierra de San-Jose et celle de San-Loreiizo et de Tipias. Ils se cachent partout sous les illuvions modernes. La direction de leurs dislocations est la même que pour les deux himations précédentes. . Au-dessus de ces formations, je ne trouve rien qui vienne représenter les terrains ce muschelkalk, les terrains jurassiques ni les terrains crétacés. ^ , , , Les terrains que l’on pourrait rapporter à la période tertiaire, sont les conglomera s ferrugineux de Concepcion, de San-Ignacio, de Santa-Ana et de San-Miguel, qui sont venus niveler ces différentes parties, comme l’a fait mon tertiaire guaramen, ralogiquement et géologiquement, me paraît identique. Ces conglomérats sont a 1 état de lambeaux, toujours èn couches parfaitement horizontales, et reposent sur les gneiss. Toutes les dépressions du sol étant couvertes d’alluvions, je n’ai vu quau Rio de ( i99 ) Santo-Tomas, près de Sanlo-Corazon , et dans la plaine de San-Jose, des argiles ou des Géologie, limons qui puissent se rapporter à mon terrain pampeen. Je n’y ai pas vu d’ossemens, et le rapprochement n’est que géologique, en même temps qu’il est basé sur la nature même des couches. Au-dessus ce sont partout de puissantes alluvions provenant évidemment de la décom- position et des érosions des couches voisines; ainsi, auprès des gneiss, ce sont'-des cailloux de quartz , des especes de kaolins grossiers ; auprès des grès dévoniens et carbonifères , des sables fins, melanges a un peu d argile; dans les lieux bas, des particules plus fines de ces divers teriains, melees de tourbe ou de detritus terreux des végétaux; alors les alluvions sont plus ou moins noirâtres et limoneuses. Ces alluvions viennent, au nord et au sud du massif de gneiss ou de chaque côté des chaînes, niveler le sol et cacher les parties inférieures. Jai vu deux sources thermales, sortant toutes deux des grès dévoniens; l’une près de San-Jose, l’autre non loin de Santiago. Leur température n’est pas de plus de 30 à 36“ centigrades; elles n’apportent point de concrétions calcaires. §. 5. Géologie de la province de Moxos. ‘ La province de Moxos occupe toute la partie septentrionale des plaines de la répu- blique de Bolivia, comprise entre les dernières collines de Chiquitos, le Rio 1 tenes , vers les frontières du Brésil, à l’est; les derniers contre-forts des Cordillères, à l’ouest; les confluens des Rio Béni et Renes, vers le nord. Cette surface s’étend , de l’est à l’ouest' du 64 au 70 30' de longitude (cent soixante-quinze lieues géographiques), et du nord au sud, du 12 au 16° de latitude sud (cent vingt-cinq lieues). Elle est bornée au nord par le cours du Rio Renes et du Rio Béni, jusqu’au confluent de ces rivières, qui forment le Rio de Madeiras; au sud, par les collines de Chiquitos, par les plaines de Santa-Cruz de la Sierra et par les derniers contre-forts de la Cordillère orientale; à l’est encore par les forêts inhabitées de la province de Chiquitos et par le cours du Rio Renes; à l’ouest, par le versant oriental des Cordillères et par le cours du Rio Béni. On peut évaluer la superficie de la province à plus de treize mille lieues carrées. Cette immense surface n’est géographiquement qu’un seul bassin circonscrit , au sud et à 1 ouest, par les montagnes des Andes et les collines de Chiquitos, au nord, par les mon- taj^nes brésiliennes du Diamentino et de l’itenes. Ce bassin, où viennent aboutir tous les cours d’eau du versant oriental des Cordillères et des versans occidental et septen- tiional de la province de Chiquitos et de la capitainerie générale de Mato-Grosso, com- munique , par le Monte Grande , avec le grand bassin des Pampas , tandis que, débouchant avec le Rio de Madeiras vers le nord, il y établit la communication avec le grand bassin de 1 Amazone, ainsi la province de Moxos ne serait que la continuité septentrionale du u des Pampas, la continuité meridionale du bassin de l’Amazone, ou mieux encore 1 . Voyez pl. IX , fig. 4 ^ coupe de la province de Moxos. ( 200 ) Géûiosie. une suite non interrompue de cette immense dépression , située entre les derniers contre- forts des Cordillères et les montagnes du Brésil , et qui sillonne du nord au sud , tout le centre du continent meridional de 1 Amérique. Cette surface n’offre aucune montagne, aucune inégalité qui s’élève de cinquante metres au-dessus du sol ; c’est une plaine où les seules routes tracées sont les cours des rivieres, tout le reste étant inondé la plus grande partie de l’année et ne pouvant etre par- couru qu’en pirogue. En m’embarquant à Guarayos, sur le cours du Rio de San-Miguel , j entrai dans les plaines; et dès -lors je franchissais les limites des deux provinces. Suivant toutes les cartes publiées, le Rio de San-Miguel serait un des affluens du Rio Grande', tandis qu’en effet il se jette, beaucoup plus à l’ouest, dans le Rio Itenes. Je le suivis en pirogue jusque vis-à-vis la mission du Carmen de Moxos, environ un degré quarante minutes ou quarante lieues géographiques, doublées au moins par les détours sans nombre de la rivière. Pendant cette navigation, on est encaissé dans un lit étroit, bordé des plus belles forêts du monde, et l’on ne voit que les berges des cours deau, ou, de temps en temps, grâce aux éclaircis, quelques lieues des campagnes des environs. Tous les ter- rains que je traversai dans cette partie inondée tous les ans au temps des pluies, sont uniformes. Ce sont des alluvions terreuses, mélangées de sable tres-fin ou d argile noi- râtre , déposées en couches horizontales , lors des débordemens annuels de la rivière. Ces terrains s’élèvent graduellement par les particules enlevées aux parties hautes de la province de Chiquitos. Arrivé au 15” 50', je laissai le Rio de San-Miguel, pour traverser les plaines qui le séparent du Rio Blanco ou Baures prend sa source au nord de Concepcion de Chi- quitos; et, parallèlement au Rio de San-Aliguel, c’est-à-dire au nord-ouest, court aussi vers Itenes. Dans cette course d’une douzaine de lieues je franchis d’abord un marais considérable d’alluvions vaseuses modernes, et un bois croissant sur des argiles limoneuses rougeâtres, queje crus pouvoir rapporter à mon terrain pampéen, quoiqu’il ne m’ait montré aucun fossile : c’est en ce lieu la couche inférieure aux alluvions actuelles, car on ne l’aperçoit que lorsque ces alluvions, composées d’argile noirâtre ou de sable très-fin, ont été enlevées par les érosions. Je ne trouvai aucun faite de partage entie les deux rivières. Ce sont des plaines inondées, des marais, au milieu desquels je vis, sur des points à peine élevés d’un mètre, des limons rougeâtres. Je trouvai ces terrains principalement au bois dont je viens de parler, à 1’ Arroyo de San-Francisco , et un peu au-delà, vers la mission du Carmen. Ces mêmes limons, à ce qu’on m’assura, s’étendent en remontant au sud, sur une grande surface, entre le cours du Rio Blanco et le Rio de San-Miguel. Au milieu de ces limons surgit, à environ une douzaine de lieues au sud-sud-est, un petit mamelon de grès dévonien, analogue à celui de Guarayos. Du Carmen de Moxos je m’embarquai en pirogue sur le Rio Blanco, pour me rendre à la mission de Concepcion de Baures. Je franchis ainsi au moins vingt lieues, qu’on 1. Voyez toutes les cartes de Brué. ( 201 ) peut rediure à quinze, sans abandonner les alluvions modernes et les terrains inondés Géologie. tous les ans. Pour aller même du bord du Rio Blanco à Concepcion de Baures, on passe sur une jetée élevée au milieu des marais. Néanmoins les environs de Concepcion me montrèrent, sur plusieurs points, principalement aux alentours de la mission, sous le sable très-fin des alluvions modernes , quelques lambeaux de terrain pampéen. En allant de Concepcion de Baures à la mission de Magdalena (environ vingt lieues au nord-ouest), je traversai le Rio Blanco; et, à l’ouest, je trouvai des marais couverts d alluvions, entrecoupés de bois, qui n’étaient représentés que par des parties un peu plus élevées (d’un mètre ou deux tout au plus), où, le plus souvent, je pus observer un limon rougeâtre, que je crus pouvoir rapporter encore à mon terrain pampéen. Je passai ainsi plusieurs petits bois, entre lesquels sont des jetées pour traverser les marais, et j’arrivai au Rio Guacaraje, où sur les berges et aux environs, je crus trouver de nouveau, sous les alluvions, des limons argileux rouges. Quelques lieues du cours du Rio Cuacaraje continuèrent à me montrer ces limons jusqu’à une petite distance de son con- fluent avec le Rio de San-Miguel , qui prend alors le nom de Rio Itonama. Le cours de cette dernière rivière jusqu’à Magdalena ne me présenta que des alluvions modernes. Les alentours de Magdalena offrent, sur la rive gauche du Rio Itonama, près de la mis- sion et sur une bande étroite au nord-ouest, une partie un peu plus élevée, où je vis une terre rougeâtre queje rapporte au terrain pampéen. Ces petits lambeaux, partout dissemines, me donnèrent d’assurance que ce limon couvre toute la partie orientale de .a province, et que, s’il n’est pas apparent sur d’autres points, c’est qu’il a été caché Dans ces plaines, un mètre de différence de niveau suffit pour que les alluvions le recouvrent et le dérobent entièrement à la vue. A 1 est 20” nord de la boussole, à la distance d’environ dix lieues, j’aperçus au-dessus des plaines, un mamelon assez élevé, que je ne pus visiter üu curé qui l’avait examiné m assura qu’,1 se compose de grès. C’est probablement une sommité de chaîne, comme celle du Carmen et de Guarayos. La province de Moxos n’offre aucun faîte de partage entre ses divers cours d’eau. Au temps des pmies, on peut traverser les plaines en tous sens, avec des pirogues. Pour m assurer de ce fait, au lieu de descendre le Rio Itonama jusqu’à son confluent au nord avec le Rio Machupo, route obligée dans la saison sèche, je voulus faire en piiogue le trajet direct de Magdalena à la mission de San -Ramon, au travers de la piaine, en franchissant plusieurs affluens et la distance de beaucoup plus d’un de^ré qui separe les deux rivières. J’espérais ainsi connaître l’horizontalité des plaines et leur composition géologique. Je descendis quelques lieues le Rio Itonama jusqu’à un petit ruisseau de a rive gauche; je remontai celui-ci jusqu’à la ferme de San-Carlos^ Je na.ais vu, dans mon trajet, que des marais et des alluvions; seulement près de la . Dans un pajs souvent monde l’on ne peut parcourir le terrain qu’avec beaucoup de peine Lo s de mon passage a Magdalena , la saison des pluies , trop avancée pour aller par terre à cTê colline, ne 1 était pas assez pour qu’on y pût aller en pirogue. 111. Géuloz 26 ( 202 ) ferme, le terrain, piétiné par les bestiaux et enlevé par les pluies, me montra encore, sous les alluvions, un limon argileux rougeâtre, analogue à celui que j’avais rencontré jusqu’alors. De la ferme, je naviguai sur les plaines inondées, à travers les cours du Rio Chunano et Huarichona, et trouvai partout des marais couverts d’alluvions modernes, excepté entre ces deux rivières, où les limons argileux reparurent sur quelques points. Je les reconnus aussi très-bien développés, assez près du Rio Macbupo, entre celui-ci et le Rio Huarichona. » ... Le Rio Macbupo prend sa source très-près du Mamore, non loin de la mission de San-Pedro; il traverse, au nord-nord-est, une très-grande partie de la province. Je le remontai, quelques lieues, jusqu’à la mission de San-Ramon, située sur sa rive droite, et j’aperçus, sur ses bords, des argiles limoneuses. A San-Ramon je trouvai, sous ces argiles limoneuses, une véritable argile contenant uu grand nombre de petits rognons de fer hydraté. Cette argile me représenta en tout la couche R de mon terrain guaranien de Corrientes 2. C’est en effet la meme enve- loppe; ce sont les mêmes grains arrondis; placées l’une à côté de l’autre , ces deux roches n’offrent pas la plus petite différence. A quelques lieues au sud-est de la mission, on voit un mamelon élevé de vingt mètres au plus , formé de grès friables que je rapporte aux grès carbonifères. Il est entièrement isolé dans la plaine. . De San-Ramon à San-Joaquin (environ. dix lieues) , je crus voir partout des terrains pampéeos sur les berges du Rio Macbupo; ces mêmes terrains couvrent tous les points non inondés des environs de San-Joaquin. Pourtant, sur la place même de la mtssion et autour, ainsi qu’à sept à huit lieues au nord-ouest, je remarquai, sous les terrains pampéeos, de vastes lambeauv du tertiaire guaranien, avec rognons de fer hydraté. En descendant le Rio Machupo, au nord, l’espace de plus de dix-huit lieues, je crus apercevoir partout le terrain pampéen; mais, avant le confluent du Rio Machupo au • Rio Itenes ou Guapore, je vis encore un lambeau de terrain guaranien à fer hydraté. Je restai quelques jours au Forte do principe de Beira (rive droite de l’Itenes), sur les possessions brésiliennes. Le Rio Itenes des Espagnols (Guapore des Brésiliens) prend sa source près de Mato-Grosso; son cours, en suivant la direction générale de l’ouesl- iiord-ouest, reçoit successivement toutes les rivières que j’avais vues jusqu’alors dans la province de Moros. Auprès du fort de Beira, la rivière est au moins quatre fois aussi large que la Seine au pont Royal. La rive gauche est formée de terrains bas, mondes au temps des crues, ou de lambeaux de terrain guaranien; la rive droite, au contraire, s’élève en collines vers une chaîne de montagnes, l’un des rameaux du Diamentino, qui. 1 Ici de même qu’à Corrientes, à la Laguna d’Ybera, c’est un lac qui sert de faite de partage entre les’ eaux du Rio Machupo et celles du Rio Huarichona. Ne pourra, t-on pas demander aux géographes trop systématiques, qui veulent partout des montagnes, où ,1s les place. raient ici ? 2. Voir p. 69. parallèlement au cours du Rio Itenes, se dirige de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est, et se Géologie. continue très-loin au milieu des forêts. J’étais impatient d’en connaître la composition. Après avoir vaincu, non sans beaucoup de peine, les scrupules des Brésiliens', j’obtins la permission de parcourir sous escorte les environs du fort, ce queje fis à sept à huit lieues à la ronde. Je vis les collines formées de grès friables très-ferrugineux et géné- ralement rouges, tout à fait analogues, à ceux de la Sierra de San- José à Chiquitos, et aux derniers contre-forts de la Cordillère, au nord et au nord-est de Cochabamba. Ce grès, en masse très-puissante, forme un ensemble de couches plongeant au sud-est, sous un angle de douze à quinze degrés. Ces couches, qui paraissent s’étendre au loin vers le nord, viennent mourir vers le Rio Itenes, où elles sont recouvertes, sur plus d’une lieue de large, de conglomérats ferrugineux, contenant beaucoup d’hydrate de fer et disposés en couches parfaitement horizontales. Ces conglomérats, absolument iden- tiques à ceux de Chiquitos 2, et je dirai même à ceux de la province de Corrientes 3 représentent exactement mon terrain guaranien ; ainsi , dans cette partie de la province de Moxos, j’avais trouvé, comme nivellement des terrains anciens : 1.” les conglomérats ferrugineux de ma couche A du tertiaire guaranien de Corrientes,- 2.° près de San -Ramon et de San-Joaquin, la couche B des mêmes tertiaires, avec ses rognons de fer hydraté, dans l’argile, également analogues à ceux de Corrientes; 3.° le terrain pampéen avec ses timons; le tout recouvert d’alluvions modernes. Du fort de Beira, je descendis plus d’un degré le Guapore, jusqu’au confluent de cette rivière avec le Mamore, qui, sous ce dernier nom, continue au nord jusqu’à l’instant où, réuni au Béni, il prend celui de Rio de Madeiras. Dans tout ce trajet, la rivière ne me montra que des alluvions modernes sur la rive gauche, jusqu’à une dizaine de -lieues avant le confluent, où je crus remarquer de nouveau, sur la berge, un assez grand lambeau d’argile limoneuse rougeâtre, mêlé avec les alluvions. Pour la live droite, elle m’offrit, pendant quelques lieues, des conglomérats ferrugineux, sou- vent recouverts d’alluvions , puis des alluvions seulement et des terrains inondés jus- qu’au confluent du Mamore, qui a lieu vei’s le 12." degré de latitude, à l’est de Lima. Arrivé au point le plus méridional de la république de Bolivia, j’aurais bien voulu descendre vers le Rio de Madeiras, pour connaître la nature des dix-huit sauts de cette rivière, mais la qhose me fut impossible : les Indiens rameurs de mes pirogues devaient se rendre à Ecsaltacion de Moxos, et d’ailleurs nous commençions à manquer de vivres, n fallut donc remonter le Mamore, le plus fort affluent de la province. 11 avait, en effet, sur ce point, au moins six fois la largeur de la Seine au pont Royal. En en remontant 1. Ceux qui ont vojagé près des frontières du Brésil, ont pu se convaincre de la défiance des Brésiliens envers tous les étrangers, surtout lorsqu’il s’agit de visiter les environs d’un fort ainsi éloigné de près de cent lieues des autres points habités du territoire du Brésil, et qui est la clef de la navigation de l’Amazone vers Mato-Grosso. 2. Voyez p. 185. k i ( 204 ) Gëoiogie. et relevant les méandres, il me fallut, pour atteindre la mission d’Ecsaltacion, cinq jour- nées, pendant lesquelles je luttai contre un courant rapide et des eaux bourbeuses, qui charriaient un grand nombre d’arbres entiers. Dans ce trajet d’au moins trente lieues en ligne directe, et du double par les détours, je ne vis absolument que des alluvions modernes. Je cherchai à plusieurs reprises à pénétrer dans la campagne, sans remarquer aucun changement dans la nature du terrain. Quelques lieues avant d’arriver à Ecsaltacion , à peu de distance de la rive droite du Mamore , j’aperçus , au milieu d’un bois , un monticule ou petite colline isolée dans la plaine; je ne pus l’aborder, mais on m’assura qu’il est composé de grès friable, peut-être analogue au grès carbonifère. Les environs de la mission d’Ecsaltacion me firent apercevoir quelques parties d’ar- gile limoneuse sous la terre végétale, et le reste avec ses alluvions modernes de sable très-fin. D’Ecsaltacion, je naviguai deux jours pour me rendre , à la mission de Santa- Âna de Moxos. Je suivis d’abord les détours sans fin du Rio Mamore; puis je les aban- donnai pour entrer, sur la rive gauche, dans le Rio Yacuma, queje remontai jusqu’à la mission. Les rives du Mamore me parurent entièrement composées d’alluvions mo- dernes. Il n’en fut pas ainsi des plaines qui environnent Santa -Ana : elles me mon- trèrent sur beaucoup de points, une argile limoneuse inférieure. En laissant Santa-Âna, je remontai le Mamore à un degré de distance réelle, jusqu’à la mission de San -Pedro. Je parcourus successivement, ensuite, les missions de San- Xavier, de Trinidad et de Loreto, qui occupent le centre de la province et les environs de ces missions, sur une assez grande surface. Je reconnus les argiles limoneuses près de San-Pedro, de San-Xavier , de Trinidad et de Loreto ^ Tout le reste me parut couvert d’alluvions modernes de sable très-fin ou d’argile brune tourbeuse. Du centre de Moxos, pour bien connaître le pourtour du bassin, je remontai ou descendis sur trois points différents, vers les derniers contre-forts des Andes, par le Rio Chapare , par le Rio Securi , par le Rio Grande et par le Rio Piray. Dans ces voyages , chacun de dix à quinze jours d’une navigation pénible, j’ai reconnu les faits suivans: Le cours du Rio Chapare, que je remontai jusqu’au pays des Yuracares, me montra partout des alluvions modernes sablonneuses; néanmoins je crus rerqarquer, sur plu- sieurs points, l’argile limoneuse au-dessous, mais c’était seulement à une grande dis- tance des montagnes. Les premiers cailloux parurent au confluent du Rio Coni et du Rio de San-Mateo. Le Rio Securi, que je descendis des montagnes jusqu’au Mamore, me présenta les mêmes faits. Dans tous les endroits où le cours n’empiétait pas sur des terrains déjà remaniés par les eaux, je voyais une forte couche de terrain d’alluvion formée de sable 1. Les missions n’ayant été fondées que dans les endroits exempts d’inondation, et dès-lors les plus élevés , il n’est pas étonnant d’y rencontrer presque toujours les terrains pampéens , tandis qu’à une très-grande distance à la ronde toutes les plaines sont inondées. ( 205 ) très-fin ou d’argile brune, tourbeuse, recouvrant une argile limoneuse jaune ou rougeâtre Géologie, d une époque bien différente et qui annonçait évidemment provenir de causes antérieures à l’état actuel des choses. Un document historique sur l’âge des alluvions ne me laissa aucun doute. Sur une berge du Rio Securi, après sa réunion au Rio Sinuta, je remarquai quune falaise de huit mètres environ, laissée à découvert par les eaux très-basses, était ainsi composee : deux metres d’argile limoneuse jaune rougeâtre, un peu onctueuse, où je n’aperçus aucun reste de corps organisés; six mètres d’alternats de sable très -fin, souvent un peu melange d argile, et d’argile tourbeuse noirâtre. A la partie inférieure de ces dernières couches , dans une petite ligne remplie de charbon de bois, je reconnus un grand nombre de morceaux de poterie et beaucoup de rouleaux de terre cuite, qui avaient évidemment servi à soutenir les vases de terre sur le feu , en faisant l’olfice de fiepied. Ces traces dun ancien séjour des indigènes, à plus de cinq mètres au-des- sous du sol actuel, où avaient poussé des arbres énormes, vieux de plusieurs siècles, me donnaient la certitude que tout ce dépôt de sable fin ou d’argile tourbeuse était pos- téiieui a lairivee de 1 homme en ces lieux, et je pouvais dès-lors regarder en toute assurance ces couches d alluvion comme analogues aux couches produites par les phéno- mènes qui durent encore. En remontant le cours du Rio Grande et du Piray, de Moxos vers Santa-Cruz de la Sierra , je trouvai d’abord des alluvions seulement jusqu’au confluent du Rio Piray ; mais bientôt le Piray me montra partout des argiles limoneuses ou légèrement onc- tueuses, jaunâtres ou rougeâtres, qui formaient tout le lit de la rivière et ses berges. Ce sont ces argiles qui, lors des basses eaux, constituent ces espèces de rapides, où la différence subite de niveau rend le courant plus rapide et oblige à se servir du halage, pour faire remonter les pirogues. Ces espèces de ressauts, d’un demi-mètre â deux mètres de hauteur , dont je passai au moins une dizaine, vers le haut du Piray, sont entièrement composés d’argile jaunâtre peu limoneuse, où l’on ne i-econnaît pas de couches bien marquées. A l’époque des grandes eaux, ces accidens sont tout à fait insensibles. On passe dessus sans les apercevoir, la rivière couvrant alors tous les environs. A 1 instant où je remontai le Piray, les eaux très-basses me permirent de rechercher dans les argiles, où je trouvai des concrétions calcaires, analogues à celles des Pampas, et en sondant avec les pieds, dans le lit même de la rivière, et en plongeant pour les prendre, j’étais parvenu à recueillir un bon nombre d’ossemens de grands mammifères a l’état un peu friable; mais j’eus le malheur de ne pouvoir pas les conserver i. Néan- moins, je signale ce fait, qui, tout en donnant aux voyageurs qui voudront suivre mes traces, 1 indication qu’ils trouveront là des restes de corps organisés, m’offrait la certi- tude que toutes ces argiles plus ou moins limoneuses ou limons de la province de 1. Tandis que je les recueillais au fond des eaux, un jeune Indien qui m’accompagnait les rejetait dans la rivière , et j’en perdis ainsi la plus grande partie. Les quelques autres que j’avais réunis furent également jetés par un domestique, au débarquement des pirogues, et je ne m’en apeiçus qu à Santa-Cruz, lorsque je ne pouvais plus revenir les cherche!'. ( 206 ) Géologi.. Moxos, appartiennent bien à la même période géologique que le grand dépôt des Pampas , et que dès-lors elles devaient être le produit d’une seule et même cause. Pour me résumer sur la composition de la province de Moxos, je vais passer succes- sivement en revue les differentes époques géologiques, marquées dans le vaste bassin qu’elle forme entre les contre -forts des Andes et les montagnes brésiliennes du Dia- mentino. Nulle part on n’y voit de traces de roches ignées. Les gneiss, les phyllades;de l’époque silurienne y sont également inconnus. Les terrains dévoniens, représentés par des grès compactes, sont donc les parties les plus inférieures qu’on y observe. Ces terrains n’y montrent aucune grande surface; seu- lement deux petits lambeaux, appartenant à des chaînes cachées sous les alluvions, viennent surgir l’un près de la mission du Carmen, l’autre à l’est de Magdalena; tous les deux à l’est de la province. • ^ Les terrains carbonifères représentent, sous la forme de grès rouges friables, au milieu des alluvions, deux petits mamelons, l’un près de San -Ramon, l’autre non loin d’Ecsaltacion. Ils constituent, au nord, la chaîne de Beira, près du Rio Renes, chaîne dont la direction est ouest-nord-ouest et est-sud-est; ils composent au sud 1 autre extrémité du bassin par les dernières collines du versant oriental des Andes. Il est a remarquer que ces deux extrémités du bassin de Moxos sont formées de chaînes, dont la première, celle de l’itenes , plonge au sud-ouest, tandis que l’autre est inchnee au nord-est, ce qui ferait présumer qu’ils formaient un seul dépôt, avant les disloca- tions qui les ont placés où ils sont. Les terrains carbonifères sont recouverts soit d’alluvions modernes, soit de conglomérats ferrifères appartenant aux terrains tertiaires. Je n’ai aperçu aucune couche qui puisse, à Moxos, correspondre au muschelkalk, aux terrains jurassiques, ni aux terrains crétacés. Les premiers dépôts qui aient nivelé les dislocations des terrains carbonifères sont des conglomérats ferrugineux de fer hydraté ou des argiles remplies de ce même fer en petits rognons. Ces dépôts, dont on voit des lambeaux à découvert à San-Ramon, a San-Joaquin et sur les rives du Rio Renes, près du fort de Beira, me paraissent identiques à mon tertiaire guaranien, si développé à Corrientes; effectivement il se compose, de même, de conglomérats ferrifères ou d’argile pétrie de rognons de fer hydraté. Quoi qu’il en soit, ces terrains forment des couches parfaitement horizontales, qui, au fort de Beira, reposent immédiatement sur les grès des terrains carbonifères. Partout ailleurs ils sont recouverts des argiles limoneuses du terrain pampéen. R manquerait encore à Moxos, dans l’ensemble, tous les tertiaires patagoniens ou, pour mieux dire, les terrains tertiaires marins.' Les terrains pampéens paraissent avoir couvert la totalité de la province de Moxos. En effet, dans tous les lieux où les alluvions ont été enlevées, on les voit représentes par un dépôt horizontal , composé de limon rougeâtre ou d’argile limoneuse jaunâtre alors un peu onctueuse. Le limon, plus pur, paraît dominer vers l’est de la province, tandis que, vers le sud-ouest, ce sont des argiles. Ces terrains, au» Rio Piray, m’ont offert les ossemens de mammifères caractéristiques de leur époque. J’ai vu ce dépôt Géologie, sur beaucoup de points : entre le Rio Blanco et le Rio de San-Miguel , entre celui-ci et le Rio Machupo, sur le cours et à l’ouest de cette livière; près du confluent du Rio llenes, au 12.® degré, près d’Ecsaltacion et de Santa-Ana à l’ouest du Mamore; à San- Pedro, à Trinidad et à Loreto, à l’est de la même rivière; je l’ai reconnu sous les allu- vions du Rio Securi et du Rio Chapare, sur une grande surface du Rio Piray. Lors- qu’on voit les couches inférieures , elles reposent sur les tertiaires guaraniens. Partout ce lerrain est plus ou moins caché par les alluvions modernes. Le grand nombre de points où il se montre me donne la certitude qu’ici, comme dans les Pampas, il est venu remplir toutes les inégalités et niveler les immenses plaines de Moxos. Sa surface y serait* presqu’égale à la moitié des Pampas. Elle reposerait sur le terrain guaranien, au lieu d’être supérieure au terrain patagonien, qui manque à Moxos. Au-dessus des terrains pampéens et dans toutes les dépressions formées par les dénu- dations de celui-ci , sont des alluvions qui cachent le sol sur la plus grande partie de la province. Ces alluvions consistent soit en sable très-fin, soit en argile ou en limon tourbeux, composé de détritus de plantes. La puissance de dix à douze mètres et l’étendue de ces alluvions peuvent faire penser qu’elles sont la suite de quelques commotions violentes; mais il est certain aussi qu’elles se forment encore tous les ans par le débordement des cours d’eau, lesquels se précipitent des montagnes, y apportent des particules terreuses, qui se répandent sur la plaine et y laissent annuellement une couche nouvelle. On ne voit pas un seul caillou à la surface de la province de Moxos; je puis même dire que je n’y ai pas vu un seul gros grain de sable. Pour trouver les premiers petits galets, il faut atteindre le pied des Cordillères. • En dernière analyse , Moxos représente encore un bassin profond , une sorte de lac , où les affluens apportent, de tous côtés, des matières terreuses et sablonneuses, qui se répandent à sa surface au temps des inondations, et tendent à en relever successive- ment le sol. Ces alluvions paraissent venir en bien plus grande abondance des régions occidentales , où tous les toiTens des Andes versent leurs eaux ; aussi ne voit-on de ce côté que très-peu de parties où l’on puisse apercevoir le terrain pampéen, tandis que ces alluvions sont comparativement ti’ès-peu importantes. Au temps des pluies , le grand nombre de rivières, qui, dans toutes les directions, arrivent avec violence dans la plaine, la changent en un lac jusqu’à ce que, répandue dans la campagne, cette masse énorme deau puisse secouler par le Rio de Madeiras, sa seule issue naturelle. ( 209 ) Géologie. CHAPITRE XII. Considérations générales sur la Géologie de ï Amérique méridionale. Les spécialités qui précèdent ont montré que mes observations géolo- giques personnelles s’étendent, du nord au sud, du 12.® au 42.® degré de lati- tude méridionale ou sur trente et un degrés (775 lieues géographiques) de longueur; et, de l’est à l’ouest, du 45.® au 80.® degré de longitude occiden- tale de Paris ou sur trente-six degrés (900 lieues géographiques) de largeur; surface comprise entre le littoral du grand Océan et celui de l’océan Atlan- tique, de la Patagonie septentrionale jusqu’à Lima ou au confluent du Ma- niore et de ritenes. Si je joins à ces observations les nombreux renseigne- mens publiés par les voyageurs et les faits que me fournit l’examen des fossiles, je pourrai pousser plus loin l’étude des formations et reculer mes limites du détroit de Magellan à la république de Colombie. Considérée dans son ensemble orographique, cette surface présente une grande variété de configuration. A l’est, c’est un groupe immense de mon- tagnes basses, formant un massif dont les rameaux s’étendent de quelques degrés au sud de la ligne jusqu’à la Plata; à l’ouest, c’est la Cordillère, dont les cimes élevées commencent de l’autre côté du détroit de Magellan et s achèvent en Colombie , en traçant une crete dirigée en sens divers , et d’où s’élancent les plus hauts pics du nouveau monde. Entre ces grands systèmes , au sud , à partir de la Patagonie , une surface presque plane longe la Cordillère, occupe d’abord l’intervalle compris entre cette imposante chaîne et le massif du Brésil, passe du bassin de la Plata à celui de l’Amazone; puis 8 élargit* tout a coup a lest, et vient couvrir, au loin, les deux rives du géant des fleuves américains. Ces immenses reliefs, ces vastes dépressions, qui, d un coté et de l’autre , sillonnent le continent méridional , n’y sont point jetés au hasard. Si l’ancienne géographie se contentait de signaler ces acci- dens, il appartient à la géologie de les expliquer. En effet, la géologie, en etudiant la composition des montagnes et des plaines, en les interrogeant comme olqet et témoins tout à la fois des eatastrophes du globe, nous amènera sans doute à reconnaître non-seulement poimquoi les chaînes suivent telle ou telle direction , pourquoi les montagnes s’élèvent plus ou moins au-dessus des 111. G¿o!. 27 ( 210 ) Géologie, océans; mais encore les âges respectifs des nombreuses révolutions qui s’y sont succédé et ont ainsi modifié la surface de notre planète. Veut-on trouver sur le sol américain une preuve évidente de ce que j’avance? Tout le monde peut voir, sur les cartes, cette chaîne imposante des Cordillères qui borde pour ainsi dire le côté occidental du continent méri- dional. Tout le monde peut remarquer aussi que, loin de suivre une direc- tion uniforme, cette cliaine offre d’abord, au sud, quelques degrés dans la direction sud-est et nord-ouest, puis, près de trente-cinq degrés de longueur, dirigée qu’elle est au nord .5° est, ou sud ouest. Au 20.^ degré, elle s’in- fléchit tout à coup à l’ouest, et alors, sur quinze degrés environ de longueur, elle court du nord-ouest au sud-est. Au sud de la ligne elle change de nou- veau, et s’infléchit, au contraire, au nord 40° est, ou sud 40 ouest. Ces quatre directions bien distinctes de la Cordillère, qui, en géographie, n’ont pas d’importance, en acquièrent une immense en géologie. En effet, ne pouvant appartenir à la même époque, il faut rechercher, si elles dépendent de trois ou de quatre systèmes séparés , et si elles ont été produites par trois âges différens de soulèvement, qui sont venus se croiser. Ici les observations confirment pleinement ees prévisions; et, ainsi qu’on le verra plus tard, la géologie explique comment, loin d’appartenir à un seul soulèvement, la chaîne des Cordillères est le produit de plusieurs dislocations successives. Je vais passer en revue, par ordre chronologique, les diverses formations, en indiquant, au fur et à mesure, les dérangemens quelles ont éprouvés; puis je présenterai séparément le tableau des grands faits qui se sont suc- cédé sur le sol américain. Pour atteindre mon but, non-seulement je deyai résumer mes observations en Bolivia, mais encore reprendre mes considéra- tions sur les Pampas et les renseignemens donnés par les auteurs, afin de réunir en un seul cadre, l’ensemble des phénomènes géologiques qui me • sont connus dans l’Amérique méridionale. §. i." Des roches cTorigine ignée. . PxOCHES GRANITIQUES. ’ Les roches granitiques sont très-disséminées sur le sol de l’Amérique méri- dionale ; elles couvrent de vastes surfaces à l’est du Brésil méridional et de 1 Elles sont colorées en rouge foncé de carmin sur toutes mes cartes et mes coupes, et porten le n.“ 1. ( 2U ) Ja république orientale de FUrnguay. A l’ouest, elles sont répandues • à Yal- Géologie, paraiso, à Coquimbo (côte du Chili), à Cobija (littoral de la Bolivia), à Palca et à Pacliia (versant occidental des Cordillères du Pérou); ensuite on n’en trouve plus que rarement dans toutes les parties comprises entre la Cordillère et les montagnes du Brésil. J’en ai pourtant rencontré trois lam- beaux , dont deux sont au faîte de la Cordillère orientale bolivienne : l’un constitue les sommets de la chaîne de l’Ilimani et du Sorata; l’autre des mamelons près de Potosi ; le troisième surgit à l’est de la province de Chi- quitos. En Amérique, comme en Europe, les roches granitiques varient beaucoup dans leur espèce. Elles se montrent, au BrésiC, sous la forme de diorite; à Valparaiso et à Cobija, à Coquimbo, à Palca et à Pachia, sous celle de syénite; sous celle de pegmatite, encore à Yalparaiso, à Maldonado et à Mon- tevideo (république de l’üruguay), aux environs de Potosi (Bolivia); sous celle de greisen, au sommet de la chaîne de l’ilimani, non loin de la Paz; et enfin, sous celle de leptinite, à Santo-Corazon de Chiquitos. Si je cherche les rapports de position de ces roches avec les autres roches d’origine ignée ou les roches de sédiment, je les trouverai on ne peut plus différentes. Au Brésil, d’après M. Pisis, les diorites sortent par les fentes des disloca- tions des terrains siluriens, et représentent des chaînes courant est et ouest, dont l’élévation n’est pas plus de i 1 00 mètres au-dessus de l’Océan, et consti- tuant un système qu’on pourrait appeler Itaculumien , puisqu’il constitue la chaîne d’Itaculumi. A Montevideo et sur les collines voisines, les pegmatites paraissent sous les gneiss, et à peine élevées de quelques centaines de mètres, figurent des chaînons dirigés à l’ouest 25 à 50° nord ou à l’est 25 à 50° sud. A Yalparaiso, à Coquimbo (Chili), à Cobija (Bolivia) et à Palca (Pérou), les diorites, les pegmatites et les syénites, forment, sur le littoral du gxand Océan, des espèces de chaînes dirigées nord et sud ou des mamelons isolés, toujours placés à l’ouest et au pied des grandes lignes de roches porphyri- tiques. Ainsi, depuis le \ 7.° jusqu’au 54.° degré, les roches granitiques auraient plus généralement une même position relative, par rapport aux roches por- phyritiques ; et la seule exception qui se soit offerte à mes yeux sur le versant t. Observations de M. Pisis, Compte rendu de l’Académie des sciences, t. XIV, p. 104ô- Juin 1842. ( 212 ) Gíoio-i,. occidental de la Cordillère est ce mamelon de syenite qui, à Pachia (Pérou), il siir^i du milieu des porphyres j soit (juil âit precede cette roche 5 soit cjuil en ait suivi les dislocations. A Santo -Corazon de Chiquitos les leptinites forment un mamelon qui perce les grès de la formation dévonienne et qui parait être antérieur au dépôt de celle-ci. A Santa-Lucia, près de Potosi, des pics de pegmatite s’élèvent à environ 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ils représentent une ligne dont la direction est à l’est 40° nord, et qui aurait précédé les dislocations des trias, puisque cette formation paraît être en couches presque horizontales sur les roches granitiques. Sur la chaîne orientale de la Cordillère bolivienne, le greisen compose les sommités des plus hautes montagnes; il paraît former le sommet de l’Ilimani et du Sorata, et dès-lors atteindre 7515 et 7696 mètres d’élévation au-dessus , du niveau des mers. Cette roche, dans les grandes dislocations des ter- rains siluriens et dévoniens , s’est épanchée sur la chaîne longue au moins de cinquante lieues géographiques, dont la direction générale est nord-ouest et sud-est. Elle représente un système que j’appellerai bolivien. Pour me résumer sur l’âge des épanchemens des roches granitiques, je penserais que celles de 1 est sont de la periode des gnei^ et de 1 age des terrains siluriens , et que celles de Santa-Lucia ont precede les terrains triasiques, puisque ceux-ci reposent dessus en couches horizontales, tandis que celles de l’Ilimani sont postérieures à cette formation. Pour celles qui touchent aux porphyres, j’en ignore complètement l’âge relatif; néanmoins je les croirais plus récentes que les dislocations des terrains triasiques, et peut-être antérieures aux terrains crétacés. Si les roches granitiques ont un grand développement à l’est de l’Amérique méridionale, on est frappé, en considérant mes cartes de la Bolivia, de Corrientes et de la Patagonie, du peu de surface qu’elles occupent au centre et à l’ouest de ce continent. Peut-être devrais-je parler ici de la montagne de Potosi *, composée d’une roche quartzeuse cariée, que M. d’Omalius d’Halloy regarde comme une roche d’injection. Dans tous les cas, je ne sais à quelle époque géologique la rapporter, et c’est un trop petit accident, pour que je la fasse entrer en ligne, à côté des grands faits qui m’occupent. 1. Voyez p. 143. ( 215 ) Géologie. Roches porphyritiques. ^ Si les roches granitiques sont plus abondantes à l’est de l’Amerique méri- dionale, il n’en est pas ainsi des roches porphyritiques; celles-ci paraissent, an contraire, manquer tout a fait sur cette vaste surface comprise entre la Patagonie et l’Oréiioque, le parallèle du 57.® degré de longitude et l’océan Atlantique. En effet, je ne sache pas qu’aucun voyageur en ait signalé au Brésil, ni dans les Guy ânes. Le point le plus oriental ou ces roches se soient montrées est à Cumana"; le second aux Missions", vers le 58.® degré de longitude occidentale, et entre les 27.® et 28.® degrés de latitude australe. La, il forme un lambeau de quelques lieues, tout à fait isolé au centre du continent et à plus de douze degrés de distance des Cordillères. En marchant vers l’est, on en trouve quelques petits points isolés, sur le versant oriental de la Cordillère orientale, à Bartolo, près de Potosi^ à Palca et à Macha- camarca non loin de Cochabamba. On n’en voit aucune trace sur le grand plateau bolivien, ni sur le plateau occidental de cette région; mais dès qu’on a traversé les plateaux, on rencontre, de suite, le versant occidental des Cordillères entièrement composé de ces roches, qui semblent représenter une large bande répandue depuis la ligne près du Chimborazo® jusqu’au détroit de Magellan. En effet , les roches recueillies par M. Hombron prouvent que les porphyres existent jusqu’au détroit. Les cailloux répartis sur le sol de la Patagonie, a la surface des terrains tertiaires, m’en donnent une preuve de plus^; ils ont été rencontrés près de Santiago, au Chili, par M. Darwin®; M. Domeyko les a retrouvés à Coquimbo^; je les ai vus, ensuite, a Cobija (Bolivia) , a Arica, a Pachia^ , a Islay et a Lima (Pérou); ainsi cette dernière bande porpliyritique n’aurait pas moins de cinquante - cinq 1. Elles sont colorées en rose violacé très-clair et portent partout le n.° 2. 2. Elles ont été déposées par Leschenault dans les galeries de géologie du Muséum. 3. Voyez p. 29. 4. Voyez p. 178. 5. Voyez p. 154 et 155. 6. Humboldt, Vues des Cordillères, etc' t. II, p. 115. 7. Pages 53, 54, 62. 8. Narrative, p. 390 et 391. 9. Rapport de M. Dufrenoy, Comptes rendus de l’académie des sciences, t. XIV, p. 560o 10. Voyez p. 96. 11. Voyez p. 10Ó et 106. j i 1 I i I I ( 214 ) degrés ou plus de mille trois cents lieues géographiques de lonpeur. Comme elle a été observée sur tous les points de la Cordillère où l’on a pénétré, il est très-présumable quelle est continue et constitue la crete ou le versant occidental des Cordillères. Considérées suivant leur composition, les roches porphyritiques sont a Cobija, sur la côte même, formées de porphyres syénitiques noirâtres, très- compactes; au Morro d’ Arica, de porphyres pyroxéniques ; à Palca (Bolivia) etàMachacamarca, de porphyres syénitiques; aux Missions, c’est une roche amygdalaire grise ou violacée; aux montagnes de Cobija et de Palca (Pérou) et sur toute la ligne occidentale des Cordillères, ce sont des wackes anciennes amygdalaires très -variées, contenant une grande quantité de substances diverses Les rapports dé position des roches porphyritiques avec les autres terrains qui les environnent, offrent les résultats suivans : Les porphyres syénitiques de Cobija forment à l’ouest, de petites chaînes transversales aux autres porphyres, et comme les roches granitiques sont situées aussi à l’ouest de la grande bande porphyritique , j’ai lieu de penser que ces chaînes sont plus anciennes que les autres porphyres. Aux Missions, les roches porphyritiques sont sous les terrains tertiaires marins. . Je n’ai pas vu le lieu même, aussi ne puis-je affirmer s’ils ont précédé ou suivi le dépôt qui les recouvre; pourtant, de la différence de niveau géologique des deux rives du Parana, on pourrait induire que ces porphyres sont postérieurs aux tertiaires patagoniens. A Palca (Bolivia) et à Machacamarca , les très-petits lambeaux de roches porphyritiques se sont fait jour à travers les dislocations des terrains silu- riens, dévoniens et carbonifères, en modifiant les roches phylladiennes en contact. A Bartolo, elles sont également sous les terrains siluriens; mais, de même qu’à Palca et à Machacamarca, elles paraîtraient s’être fait jour entre les derniers dépôts du terrain triasique et les terrains crétacés, si du moins ou en juge par la première formation très-disloquée et le manque complet de la seconde, sur toute la région orientale des Cordillères boliviennes. Pour cette immense bande de roches porphyritiques qui se dirige nord et sud, et occupe tout le versant occidental des Cordillères, les formations dérangées feraient penser quelle est postérieure aux terrains crétacés. Les ( 215 ) terrains cre'tacés paraissent, en effet, être soulevés par elle, au détroit de Géologie Magellan. M. Darwin a trouvé ces terrains disloqués, traversés encore par elle, au sommet des Cordillères chiliennes; M. Domeyko les a vus sous les terrains jurassiques et crétacés de Coquimbo. Au Morro d’ Arica, où les terrains crétacés manquent, ces roches soulèvent et partagent les terrains carbonifères. D’un autre côté, il est à remarquer que les roches porphy- ri tiques de cette bande sont généralement situées entre les roches granitiques à l’ouest, la formation crétacée ou les roches trachytiques à l’est. Les épanchemens des roches granitiques sont antérieurs aux terrains crétacés, sur tous les autres points oh ils ont été vus en Amérique; ces derniers ter- rains sont traversés par les roches porphyritiques; il est prouvé d’ailleurs que les terrains tertiaires voisins des Cordillères sont formés des détritus provenant de roches porphyritiques anciennes'; et, enfin, les roches trachy- tiques sont plus modernes et souvent à l’est. Il est donc presque certain qu(‘ ces roches porphyritiques de la bande occidentale des Cordillères se sont épanchées par suite de grandes perturbations de la croûte terrestre de ces contrées, postérieures aux terrains crétacés et antérieures aux tertiaires j)atagoniens. Cette bande aurait dès-lors formé les premiers reliefs de la Cor- dillère, et constitué ces parties terrestres sur lesquelles, vivaient les animaux et oh croissaient les grands végétaux dont on rencontre les restes dans le ter- rain tertiaire patagonien®. C’est le premier relief du système chilien. En résumé, en laissant de côté les petits lambeaux de roches porphyritiques, qui à diverses époques auraient percé les differens terrains , et ne considérant que les grandes masses, on pourrait croire, comme je l’expliquerai plus au long, aux roches de sédiment, que la bande porphyritique située à l’est des Cordillères a formé l’un des premiers reliefs du système chilien, entre la fin de la periode crétacée et* les premiers dépôts tertiaires marins. Roches trachytiques.^ On a vu les roches granitiques plus répandues aux parties orientales du continent américain; les roches porphyritiques, au contraire, dominent aux parties occidentales; pour les roches trachytiques, elles se montrent 1. Vovez p. ô6. • 2. Voyez p. 77. b. Elles sont colorées en violet foncé pour les trachytes compactes, avec le n.° 3; en violet clair pour les conglomérats , avec le n.° 4. ( 2i6 ) Géologie, sur la chaîne des Cordillères, et accompagnent le plus souvent les roches porphyritiques. Personne n’en a signale au Brésil, aux Guyanes, ot je nen ai reconnu que sur les Cordillères ou à leur versant occidental. Ces roches, en Bolivia, se montrent seulement sur le grand plateau boli- vien , sur le plateau occidental et sur le versant ouest de la Cordillère. Au grand plateau bolivien elles représentent, à l’est, plusieurs lambeaux déta- chés , deux aux environs d’ Achacache , dont l’un est enorme , au nord-ouest de la Paz^ (16° de latitude sud). Quelques autres, plus petits, de quelques lieues de longueur, au sud du même lieu, surgissent sur diiïerens points de la chaîne et de la plaine, a Oruro**, a Uallapata, a la Jolla, a ünchachata 5 puis un large massif commence a las Penas, au nord du 18. degre, et se continue non sans interruption jusqu’au-delà de Potosi, près du 20.° degré sud , offrant une surface de près de cinquante lieues de longueur. A l’ouest de ces lambeaux, surtout le grand plateau bolivien, les roches trachytiques manquent ou sont recouvertes de couches plus modernes; mais à peine a-t-on atteint les premières collines séparant ce gi^nd plateau du plateau occidental, que toutes les roches apparentes appartiennent aux roches trachytiques, qui semblent former en entier le plateau occidental. En effet, tout est couvert de conglomérats, et chaque fois que ceux-ci per- mettent d’apercevoir les roches inférieures, on voit tous les points culminans de la Cordillère, du 16.° au 20.° degré de latitude sud, ou pour mieux dire tous ceux sur lesquels j’ai pu obtenir des renseignemens précis, composés de ces roches très-développées aux environs de Tacna, avec leurs conglomérats ponceux^ Si je cherche à suivre au loin, dans les observations des voya- geurs, sur la chaîne des Cordillères, les roches trachytiques, je les reconnaîtrai au nord, près d’Aréquipa, ou M. Meyen les a vues^ M. de Humboldt les a ■ retrouvées sur toute la chaîne du plateau de Quito, ou elles constituent un dome énorme®; au sud elles existent dans la Cordillère chilienne, où elles ont été 1. Vojez p. 125. 2. Voyez p. 128. 3. Voyez p. 130, 131. 4. Voyez p. 137 à 144. 5. Voyez p. 114. 6. Voyez p. 104. 7. Nouvelles Annales des voyages , 2.® série, t. XIV, p. 33. 8. Fues des Cordillères et Monumens, etc., t. I, p. 279; Buch, Pétrifications rapportées par M. de Humboldt, p. 11. ( m ) signalées par Molina; elles apparaissent, à l’est, aux sources du Pxio Negro Géologie. de Patagonie’, et MM. Hombron et Grange paraissent en avoir constaté l’existence jusqu’au détroit de Magellan. On pourrait donc croire que les roches trachytiques, comme les roches porphyritiques, occupent toute la longueur des Cordillères, depuis la ligne jusqu’au 55." degré de latitude sud ou sur un développement de plus de mille trois cents lieues géographiques. En examinant les roches trachytiques dans leur composition, je trouve qu’on peut les regarder comme appartenant à trois espèces circonscrites en trois régions distinctes sur les lieux que j’ai explorés et susceptibles d’appar- tenir h trois ordres de faits diiïerens. La première est une roche fortement micacée, plus ou moins compacte, prenant très -souvent l’aspect granitoïdc et ne contenant pas de pyroxène’ laquelle compose, sans exception, les trachytes qu’on remarque à l’est dii p’and plateau bolivien, à Achacadle, à Oruro, à Uallapata, a Unchachata, à la Jolla, et sur tout le massif compris entre las Peñas et les environs de Potosí. Cette roche n’est jamais accompagnée des conglomérats ponceux, toujours joints aux autres roches trachytiques dont je vais parler. La seconde est une roche que j’ai indiquée sous le nom de porphyre basaltique ^ et qui n’est qu’une roche trachytique porphyroïde, remplie de cristaux de pyroxène et de mésotype. C’est elle qui, plus ou moins décom- posée, plus ou moins modifiée, non-seulement accompagne toujours les con- glomérats tracly tiques ponceux sur le plateau occidental, et sur les versans de celui-ci, a l’est et à l’ouest, mais encore constitue tous les points élevés tous les pics coniques disséminés au sommet de la chaîne occidentale. En un mot, elle rejirésente, du 1 5." au 20." degré de latitude sud, un immense dôme que iorme le plateau occidental tout entier. C’est peut-être la même qui constitue le dôme trachytique analogue, observé par M. de Humboldt au plateau de Quito, non loin de l’équateur; s’il en était ainsi, le fait serait général pour la Cordillère. La troisième espèce se compose des conglomérats trachytiques blanchâtres lorines de cristaux de quartz, et souvent de ponces de grande dimension! e ai trouvée, a l’est des roches trachytiques compactes, au pied de la chame du Dehnguil et du Sacama, dans les plaines de Santiago et dans la province de Carangas, du 17.' au 19.' degré; elle nivelle tout le plateau 1. Voyez p. 64. 2. P. 113, 114. ill Géologie* 28 ( 218 ) occidental des Cordillères boliviennes; et, sur le versant occidental de la chaîne, couvre une bande de trachytes qui se voit d’ Arequipa à Tacna, à l’ouest des roches porphyritiques. Au-delà des limites ou je les ai vus, ces condomérats paraissent s’étendre, au nord , jusqu’au plateau de Quito, ou M. de Humboldt les décrit"; au sud, Molina les cite dans la Cordillère du Chili"; ie les ai signalés aux sources du Rio Negro, au 4i. degre de lati- tude, et ils ont été retrouvés par M. Hombron jusqu’au détroit de Magellan. Ils occuperaient donc toute la bande trachytique, sur les sommités de la chaîne. ... Pour avoir l’âge relatif des roches trachytiques , je dois commencer par les considérer dans leur ensemble, afin de bien distinguer ce qui dépend des grandes lignes de dislocation produites par ces roches, des parties ou ces lignes ont été modifiées par les systèmes préexistans. C’est une ques- tion difficile à résoudre; mais je crois d’autant plus important de l’eclaircir, qu’elle peut jeter une grande lumière sur l’histoire des reliefs de la Cor- dillcrc. . Les roches trachytiques se sont montrées avec leurs conglomérats à l’est de la bande porpbyritique, depuis la ligne jusqu’au 55 ' degré de latitude sud Sur cette étendue, on remarque que la direction dominante est ceUe du nord 5“ est, au sud 5' ouest. En effet, cette direction se monte d’abord de la ligne jusqu’au 5." degré, puis, après une interruption de quinze de^es, elle reprend au 20.' et se continue jusqu’au 51.' de latitude sud. Cette ligne, qui forme mon système chilien, aurait donc, sur les cinquante-^ cinq degrés de longueur des trachytes, trente-six degrés ou près de neu] cents lieues géographiques de développement, tandis qu’il ne resterait que quinze degrés où la chaîne suivrait une direction différente du sud-est au nord-ouest. Comme ce dernier système est précisément la continuité de mon système bolivien, je dois croire que la direction du nord 5 est au su 5 oues , forme un système distinct, propre aux trachytes. En effet, sur toute cette ligne, les dernières rocbes d’origine ignée sont les Iracbytes, et ces roches sont aussi les plus développées, puisqu’elles paraissent constituer, sur une grande surface, toutes les sommités et les plateaux de la chaîne. S’il paraît constant que les roches trachytiques ont forme le principal relief des Cordillères, en représentant le système chilien, il reste a expliquer 1. Humboldt, Monumens, t. I.''^ p. 279; t. H, p. 103. 2. Molina, Histoire naturelle du Chili, p 91. (219) pourquoi l’intervalle de quinze degrés, du 5." au 20,", suit une autre direction. On a déjà vu que je considère cet intervalle comme une dépendance du système bolivien. Je pourrais me l’expliquer ainsi : Il est évident que le massif compris entre le plateau occidental des Cordillères boliviennes et les plaines de Santa-Cruz de la Sierra et de Moxos, à l’est, constitue un système distinct et plus ancien que le système chilien, puisque ses dernières couches dérangées appartiennent aux terrains triasiques, tandis que, sur le système chilien, ce sont les terrains crétacés et les terrains tertiaires. On pourrait donc supposer que, lors du soulèvement du système chilien, les grandes lignes de dislocation , qui se croisaient avec les reliefs préexistant au système boli- vien, ne pouvant rompre ce large massif, l’ont longé à l’ouest, comme l’avaient fait antérieurement les roches porphyritiques. Dès-lors les roches trachytiques non seulement auraient formé une large bande à l’ouest du sys- tème bolivien sur tout le plateau occidental, mais encore seraient sorties par d’anciennes fentes des roches de sédiment, sur cette ligne si interrompue de mamelons trachytiques qui, à l’est du grand plateau holi vieil, borde le pied des dislocations des roches dévoniennes, depuis Achacadle jusqu’à Potosi. La nature différente des roches trachytiques des Cordillères proprement dites et de celles qui sont a l’est du grand plateau bolivien, pourrait encore corroborer cette opinion. En effet, il paraît naturel de trouver une parfaite analogie des roches du plateau occidental avec celles du système chilien, puis- qu elles H étaient que la continuité de cette dislocation; aussi sont-elles formées des trachytes porphyritiques et de leur immense surface de conglomérats pon- ceiix. D’un autre côté, les roches trachytiques de la région orientale du plateau bolivien s’étant, d’après mon explication, fait jour, loin de la masse, au sein des fentes préexistantes des roches de sédiment, devaient différer de nature; et cest ce qui a heu, puisqu’elles se composent de roches micacées et granitoides, et ne sont jamais accompagnées des conglomérats trachytiques qu’on remarque sur la Cordillère. Si l’on voulait, au contraire, attribuer aux roches trachytiques micacées le inenner soulèvement des chaînes qui séparent la Paz de Potosi, à l’est du grand plateau bolivien, il faudrait admettre que les trachytes micacés ont surgi en même temps que les roches granitiques de l’Ilimani, ce qui semble peu probable, puisqu’à Achacache les trachytes sont au pied occi- dental de cette chaîne, tandis qu’on ne trouve aucune trace de roche tra- chytique au milieu du massif constituant le système holivien. Je crois qu’on pourrait conclure de tous ces faits que le système chilien Géologie. ,, j' • ,;';i ' ( 220 )• a reçu son principal relief de l’éruption des roches Irachytiques ; que ces roches avec leurs conglomérats forment, d’apres M. de Humboldt, un dome immense sur le plateau de Quito, et, d’après mes observations, un autre dôme sur le plateau occidental de la Bolivia; qu’enfm tous les mamelons de la réoion orientale du plateau bolivien sont sortis par les fentes préexis- tantes des roches de sédiment; qu’ils ne seraient pas la cause première de ce système, mais qu’ils ont pu en soulever quelques parties, en en augmen- tant le relief. , i j-ir r Il me reste à dire un mot des roches trachytiques de la Cordillère, aim de distinguer les trachytes de leurs conglomérats, sous le rapport de leur action sur les reliefs des montagnes. J’ai étudié avec beaucoup de soin la nosition de ces deux espèces de roches, et j’ai pu me convaincre quelles ont joué un rôle tout différent. Il suffit de donner un coup d’œil a mes cartes pour s’assurer que les roches compactes ou décomposées ont a diverses reprises, surgi sur de grandes lignes à l’état incandescent, et quelles ont en s’épanchant de chaque côté de ces lignes, formé de larges nappes ou représenté ces cônes obtus si remarquables et en même temps si carac- téristiques, qui, au sommet des Cordillères, présentent absolument la meme forme qu’en Auvergne. Il en résulterait qu’elles ont pu exercer une action soulevante, et si elles offrent, sur quelques points, une apparence strati- fiée c’est évidemment le produit de nappes épanchées, comme on le voit soit’dans cette heureuse coupe laissée par le Rio Maure', où j’ai distincte- ment remarqué l’alternance des bancs de trachytes avec les conglomérats uonceux soit sur la côte près de Tacna’, où les conglomérats ponceux recou- vrent les’ trachytes également durcis en nappes. A l’exception de 1 alternance observée au Rio Maure, j’ai toujours trouvé les trachytes sous les cong o- mérats • les premiers présentent toute espèce d’aspérités, d’accidens extérieurs sur le sol, taudis que les derniers forment partout des sortes de couches pour ainsi dire horizontales, qui nivellent ces aspérités. Les conglomérats ponceux, composés, par bancs, de ponces plus ou moins grosses ou de fragmens divers dont les élémens ne sont réunis par aucun ciment, feraient penser que ces conglomérats ont été projetés ù l’état de cendre, pendant la Ltie et postérieurement à la sortie des trachytes. On pourrait se demander même, s^ tous les conglomérats appartiennent à la meme epoque que la 1. Voyez p. 113. 2. Voyez p. 104. S! ( m ) trachytes, et si leur position supérieure ne les rapporterait pas à un âge un Géologie, peu plus moderne. Ici je m’arrête, et ne me chargerai point de résoudre la question. Quoi qu’il en soit, il me paraît évident que les conglomérats n’ont eu nulle part, dans les Cordillères, d’action soulevante, et que dès-lors leur role passif est tout a fait différent de celui des trachytes proprement dits. J’ai cm lemarquer que, sur quelques points du plateau bolivien, les conglomérats ti achy tiques recouvrent le terrain pampeen, ce qui donnerait lieu de penser qu’ils sont postérieurs à ce grand dépôt. Roches d’origine ignée postérieures aux roches trachj tiques. 11 est évident que, postérieurement aux trachytes, il y a eu, sur les Cor- dilleies, lepoque des volcans fumant encore aujourd’hui; malheureusement, n ayant pu en voir aucun, je ne puis parler des roches qui en dépendent. Néanmoins il paraît que les voyageurs n’ont trouvé nulle part de véritables laves. Cette derniere periode des roches d’origine ignée ne ressemblerait donc pas, dans cette partie de l’Amérique, à ce que nous trouvons en Eiuope. En traitant du Cotopaxi, M. de Humboldt ne parle que de scories et de ponces'. Ces dernières roches accompagneraient partout les volcans encore en activité. A propos de ceux-ci, je ferai remarquer qu’ils sont, sur la Cordillère, beaucoup moins nombreux qu’on ne l’a pensé. Si dans le voi- sinage de 1 équateur ils forment un groupe , s’ils sont assez multipliés sur les montagnes du Chili, ils sont très-rares en approchant du système bolivien, où je lien connais qu’un seul, situé dans la province de Carangas, encore aux parties sud du système®, et conséquemment près des dépendances du système chilien. Les volcans en activité s’étant tous trouvés sur la ligne du gland système chilien, il est permis de penser qu’ils se sont formés, peut- etie au commencement de la période actuelle, postérieurement à l’éruption des loches trachytiques et de leurs conglomérats. En résumé, les roches d’origine ignée appartiendraient, en Amérique, à trois grandes époques : I. Les roches granitiques antérieures aux terrains crétacés et qui appa- laissent sous les gneiss des systèmes brésilien et pampéen, sous les terrains siluiiens du système itaculumien, sous les roches siluriennes, dévoniennes. 1. Vues des Cordillères et Monumens, etc., t. I, p. 142. 2. Voyez p. 133. Geolugie. ( 222 ) carbonifères et triasiques du grand système bolivien, et qui forment des lambeaux séparés à l’ouest des Cordillères. 2.° Les roches porphyritiques postérieures aux terrains crétacés , sorties à l’est des roches granitiques de la Cordillère, et s’étant fait jour à travers les terrains crétacés, en représentant un premier relief dans la chaîne. 5.° Les roches trachytiques postérieures aux terrains tertiaires, sorties à l’est de la bande granitique, formant la chaîne des Cordillères et paraissant lui avoir donné son principal relief, avant l’époque actuelle. Je leur attribue l’élévation au-dessus du niveau des mers de tous les terrains tertiaires marins, qui contiennent des espèces perdues, et par suite de la perturbation quelles auraient apportée à la surface du globe, l’extinction des races de grands mam- mifères et la formation du grand dépôt des terrains pampéens qui recèlent ceux-ci. §. 2. Des roches de dépôts ou de sédiment. Terrains gneissiques ou primordiaux.^ La partie occidentale de l’Amérique méridionale étant la plus moderne, il n’est pas étonnant quelle soit entièrement dépourvue de ces roches si déve- loppées sur toutes les régions orientales. En effet, les roches gneissiques se montrent sur une multitude de points du Brésil : je les ai vues aux environs de Rio de Janeiro^ ; MM. Clausen^ et Pisis ^ les ont trouvées sur la plus grande partie de la surface comprise entre le cours du Rio San-Erancisco et la mer, depuis le 16." jusqu’au 27." degré. Elles sont également répandues plus au nord, à Pernambuco, à Cayenne, ou elles ont ete reeueillies par MM. Robert et Le Prieur; et enfin , jusqu’à l’extrémité septentrionale de l’Amérique, puis- que M. de Humboldt les a rencontrées à Caracas^. En marchant au sud, je les ai retrouvées à Maldonado, à Montevideo^ et dans la Banda oriental, M. Parchappe les a vues à la chaîne du Tandir. D’après MM. Hombron et Grange elles se montreraient encore au détroit de Magellan. 1. Ils sont colorés en rose et portent le n.° 15. 2. Voyez p. 18. Elles ont aussi été rapportées par M. Auguste de Saint-Hilaire. 3. Note géologique sur la province de Minas Geraes, Acad. roy. deBrux.,t.VllI,n. 5 des Bulletins. 4. Comptes rendus de VJcadémie des sciences, t. XIV, p. 1044. 5. Elles sont déposées dans les galeries de géologie du Muséum. 6. Voyage aux régions équinoxiales , t. IV, p. 249. 7. Voyez p. 21, 22. 8. Voyez p. 46. ( 223 ) Je les ai recherchées au centre du continent, et j’en' ai reconnu une immense Géologie, hande occupant, sur une largeur moyenne d’un demi-degré, une longueur de cinq degrés et demi ou cent trente-sept lieues, et traversant toute la pro- vince de Chiquitos du 60.^ au 65.^ degré de longitude occidentale de Paris, du 16/ au '1 8/ degre de latitude sud ; ainsi les roches de gneiss seraient propres aux régions orientales du continent méridional, et se montreraient néanmoins jusqu’au centre. Ces roches se composent à peu près partout des mêmes élémens. Ce sont: a Rio de Janeiro et dans la province de Chiquitos , aux parties inférieures , des gneiss porphyroïdes ou granitoides, passant au granite, supportant des gneiss a grains fins ou des mica-schistes contenant des grenats et des stau- rotides ; a Montevideo et à Maldonado , des gneiss noirâtres très-feuilletés ; au Tandil, suivant M. Cordier, des pétrosilex tabulaires. Les gneiss supportent partout les terrains siluriens , au Brésil et à l’est de la province de Chiquitos. Néanmoins, lorsque ces terrains manquent, ils sont souvent recouverts de terrains bien plus modernes, puisqu’à Concepcion, à San- Ignacio et a Santa- Ana de Chiquitos on trouve des lambeaux de mon tertiaire patagonien. A Montevideo et dans les Pampas , le gneiss est entouré du terrain pampeen ; a Chiquitos encore il est recouvert des alluvions les plus récentes. , Considérés sous le rapport des systèmes que représentent ces terrains, M. Pisis nous apprend qu’ils semblent former au Brésil un système soulevé avant les terrains siluriens , dont la direction moyenne serait de l’est 38° nord a 1 ouest 58 sud; système qui s’étend à l’est de la Mantiquiera, et que je désignerai sous le nom de système hrésilien. Peut-etre devrait-on considérer comme un système appartenant à peu près à la meme epoque, l’ensemble des collines de gneiss des Pampas, situé entre le cap Corrientes et la Sierra de Tapalquen et les collines de Montevideo. Ce système suivrait la direction ouest 25 à 30° nord ou est 25 à 30° sud. On pourrait provisoirement le désigner sous le nom de système pampeen. Peiit-eti’e aussi serait-il permis de penser que les Guyanes ont été soulevées a la meme epoque, puisqu’on ne trouve que des gneiss dans ces régions. Sil en est ainsi, a l’instant des mers siluriennes, il y aurait eu déjà hors des eaux, au sein de l’océan Atlantique, quatre grandes îles: une première comprise, suivant M. Pisis, entre le 16.° et le 27.° degré; une seconde, au 54. degré; une troisième entre les 37.° et 38.° degrés de latitude sud, et une quatrième aux Guyanes. 1. Voyez p. 186. ( 224 ) Géologie. Terrains siluriens ou phylladiens. ' Les terrains siluriens, si Wen décrits par M. Murchison, sont des mieux développés au nouveau monde. Ils couvrent de grands espaces dans 1 Amé- rique du nord; mais, pour ne pas sortir du cadre que je me suis tracé, je ne m’occuperai que de l’Amérique méridionale. Si je marche des regions occidentales vers les régions orientales, je trouverai d’ahord qu’ils manquent tout à fait à l’ouest de la Cordillère proprement dite, sur le plateau occidental et sur les parties ouest du grand plateau bolivien. Les premiers lambeaux qu’on en rencontre, sont à l’est de ce grand plateau, sur une bande qui suit les Andes proprement dites® ou Cordillère orientale, parallèlement aux roches granitiques, depuis le Sorata jusqu à Illimani . On en voit encore des surfaces plus ou moins considérables dans la même direction, aux environs d’Oruro^ dans la vallée de Sorasora, dans celle de Condor-Apacheta ; puis, de là ces terrains représentent une bande qui s’étend jusqu’à Potosí® et Chuquisaca. Us se manifestent ainsi sur presque toute la lisière orientale du plateau bolivien et y auraient une extension de plus de cinq degrés. Les terrains siluriens prennent un bien plus grand développement à l’est de la Cordillère orientale; ils y forment une vaste bande d’un demi-degre de largeur, sur plus de huit degrés ou deux cents lieues de longueur, comprise entre les plaines de Santa-Cruz de la Sierra à l’est, et le parallèle du 72. degré de longitude à l’ouest. En effet, dans les provinces de Muñecas, de Yungas ^ de Sicasica®, d’Ayupaya^, à l’ouest de Cochabamba; sur une large 1. Ils sont colorés en bleu et portent le n.° 6. 2. Le mot Andes a pour racine le mot Jntis (Garcilaso de la Vega, Comment., lib. II, p. 47 , qui, chez les Incas, désignait les montagnes situées à l’est du Cuzco. Plus tard, les Espagno s conservèrent cette dénomination , corrompue en Jndes, pour la Cordillère orientale, tan is q appelaient la chaîne proprement dite Cordülera (voyez les cartes données par Herrera). En déna- turant les choses en Europe, on a, au contraire, appelé Jndes, toute la chaîne, et Ion a Andes chiliennes, Jndes péruviennes, etc. 3. Voyez p. 122. 4. Voyez p. 129. 5. Voyez p. 136. 6. Voyez p. 137 à 145. 7. Voyez p. 148, 149, etc. 8. Voyez p. 153. 9. Voyez p. 158. ( 225 ) surface au nord de cette ville’, et à l’est, dans les provinces de Mizque^, de Yamparais'’, de la Laguna et deYalle grande \ ces terrains sont à découvert chaque fois que le permettent les dislocations des couches supérieures. Les terrains siluriens, a l’est et à l’ouest de la chaîne orientale, formeraient donc une immense bande dirigée nord-ouest et sud-est, bande néanmoins bien plus développée à l’est qu’à l’ouest de la chaîne. En abandonnant les derniers contre-forts des Andes et en marchant vers l’est, on retrouve les terrains siluriens au sud de la province de Chiquitos, pres de la Tapera de San- Juan au nord de la Sierra de Santiago^, et au sud de celle du Sunsas oh ils constituent encore une bande est-sud-est ou ouest-nord-ouest, qui aurait plus de cinquante lieues de longueur. En dehors de mes observations personnelles, je me suis convaincu, par des informations prises auprès des mineurs brésiliens, que les terrains silu- riens se montrent sur beaucoup de points des provinces de Mato-Grosso, de Cujeaba, au Bresd. D un autre cote, -MM. Clausen^ et Pisis^° nous apprennent que ces terrains ont un très-grand développement dans la province de Minas Geraes, à Touest du système brésilien. M. Plée en a rapporté de Maracaibo, avec leurs fossiles caractéristiques". Au sud, M. Dar^vin les a retrouvés aux îles Malouines'^, ou ils semblent former entièrement toutes les îles. Les terrains siluriens se montreraient à l’est de la Cordillère, du 14;® au 55.^ degré de latitude sud. La composition en est très-uniforme, sur tous les points oh je les ai vus. Ce sont, sur les deux versans de la Cordillère orientale, aux parties les plus inférieures , des phyllades schistoïdes bleus , souvent mâclifères, passant, aux parties moyennes, à des phyllades satinés rosés. Ces deux séries de couches les plus developpees, offrant souvent une puissance de plusieurs centaines 1. Vojez p. 158. 2. Voyez p. 166. 3. Voyez p. 175. 4. Voyez p. 174. 5. Voyez p. 169. 6. Voyez p. 190. 7. Voyez p. 192. 8. Voyez p. 193. 9. Loc. du Voyez la carte géologique de Minas Geraes. 10. Comptes rendus de l’Jcadémie, déjà cités, 1842. 11. Collections géologiques du Muséum. t2. Narrative, etc., p. 253. Les fossiles y paraissent très-caractéristiques. Géologie. ( 226 ) de metres, ne contiennent aucun corps organisé. Au-dessus sont des phy Hades grésiformes très-micacés, dont la puissance est au plus de cinquante mètres. J’ai recueilli, dans ces couches, les fossiles suivans, qui y sont tres-rares: Cruziana rugosa, d’Orb. , Paléontologie, pl. I, fig. 1* Cruziana furcifer, d’Orb., idem, pl. I, fig- 2, 3. Lingula marginata, d’Orb., idem, pl. Il, fig. 5. Lingula Münsterii, d’Orb., idem, pl. II, fig- 6- Lingula duhia, d’Orb., idem, pl. II, fig- 7^- Orthys Humholdtii, d’Orb., idem, pl. H, fig- 16—20. Calymene Verneuilii, d’Orb., idem, pl. I, fig- 4, 5. Calymene macrophtalma , Brong. , idem, pl- I, fig- 6, 7. Asaphus bolwiensis , d’Orb., idem, pl. I, fig- 8, 9- Graptolithus dentatus, d’Orb., idem, pl. 11, fig- 1- Gomparés aux corps organisés qu’on est habitué à trouver dans ce terram en Europe, ceux de Bolivia, dans leur ensemble, ont tout à fait le même aspect et le même faciès. C’est une physionomie zoologique identique transportée a quelques milliers de lieues, et offrant aussi, minéralogiquement, beaucoup de rapports avec les mêmes terrains en Europe. Dans la province de Chiquitos, les terrains siluriens sont peu differens; ils sont également formés, aux parties inférieures, de phyllade schistoide bleu, supportant des phyllades rosés à grains fins, sur lesquels reposent des phy - lades iaunâtres. Je n’ai jamais pu apercevoir aucune trace de corps organises dans ces couches, dont la première a au moins 200 mètres de puissance, tandis que les autres sont réduites à 1 5 et à 20 mètres. Sous le rapport de leur composition, les roches des terrains siluriens offriraient une uniformité très-remarqualile , ce qui annoncerait peut-être un seul et même bassin, compris entre les limites actuelles du Brésil et de la Cordillère. Dans la province de Chiquitos, les terrains siluriens reposent sur les gneiss. Sur la Cordillère orientale, ils ont été dérangés par les roches granitiques; a la partie sud-est du plateau bolivien. Us l’ont été par les roches trachytiques. Partout où je les ai vus, les terrains siluriens sont recouverts d’une masse énorme de grès dur ou quartíte, que, d’après sa position et ses fossiles, je crois devoir représenter le terrain dévonien. Si au milieu de cette multitude de dislocations partielles qu’ont éprouvées les te’rrains siluriens, je cherche les soulèvemens qui appartiennent à ce ter- rain, avant qu’il ffil recouvert, je n’en pourrai définir aucun d’une maniere certaine. On remarque bien des chaînons ou des vallées suivant une directum ( 227 ) uniforme nord et sud, comme la côte de l’Hospital, celles de Maïca Monte de la Cumbre; comme les vallées de Tipoani, du Rio de la Paz, du Rio Iterama, du Rio de Suri, de Machacamarca , de Corasi, etc.; mais il serait difficile d’en déduire avec certitude un ancien système. Le seul point où l’immense relief de ces terrains > (plus de 5000 mètres de hauteur absolue) pourrait provenir d’un croisement, est le contre-fort de Cochabamba, qui, dans la diiection de lest a 1 ouest, domine au nord les plateaux inférieurs de Cochabamba. Néanmoins, je n’ose le donner comme positif. Il en résul- terait que toutes les grandes lignes de dislocation du système bolivien et du système chiquitéen sont venues, comme je l’expliquerai plus" tard, après les dépôts des terrains qui les recouvrent. 31. Pisis pense que, dans la province de Minas Geraes, le système itaculu- mien , dirigé de l’est à l’ouest, est postérieur aux terrains siluriens et qu’il a suivi immédiatement ce dépôt. Si l’on peut en dire autant des terrains siluriens des 3Ialouines, les premières îles de gneiss du système brésilien se sciaient augmentées vers 1 ouest, tandis que peut-être de nouveaux points auraient surgi du sein des eaux à l’archipel des 3IaIouines. Les terrains siluriens ont encore un genre d’intérêt très-positif, en ce qu’ils renferment les mines d’or les plus riches de la république de Bolivia, et quelques mines d’argent. Partout où l’on a rencontré de l’or en place, il s’est ti Olivé au sein des phyllades schistoïdes dans les filons de quartz laiteux qui traversent les parties inférieures. C’est ainsi qu’on l’a exploité sur les pentes de Illimani, à Oruro , à Potosi, etc. Si l’on considère que les exploitations de lavage dor sont toutes dans les vallées où les phyllades ont été très- disloqués et dénudés, comme on le voit au Rio de la Paz, à Tipoani, au Kio de Suri, au Rio de Choque-camata, etc., il faudra naturellement en con- clure que cet or provient encore des phyllades, et cela avec d’autant plus de raison, qu’on rencontre quelquefois le métal dans le quartz laiteux des filons anciens. Beaucoup des mines d’argent et de plomb dépendent encore des terrains siluriens. Terrains dévoniens. ^ , Je considère comme tels une immense étendue de terrains composée de gres gris blanchâtres, compactes, passant au grès phylladifère ou ferrifère 1. Comptes rendus de l’Jcadémie des sciences, t. XIV, p. 1046. •2. Voyez p. 121, 130, etc. 3. Ils sont colorés en jaune pâle et portent le n.° 7. Gëologie. ( 228 ) Géologie, dans les parties inférieures, et qui, le plus souvent en couches concordantes, reeouvrent presque partout les terrains siluriens. J’aurais bien pu la reunir a ceux-ci ; niais M. Murchison ayant distingué ses terrains déi^oniens des terrains inférieurs, qu’il appelle siluriens, et trouvant, sur de grandes surfaces et tou- jours bien distincte par ses fossiles, une énorme puissance de terrains toujours formés de phy Hades, et une autre supérieure, plus puissante encore , toujours composée de grés quartzeux blanchâtres, j’ai cru devoir rapporter la plus inférieure au terrain silurien et la plus supérieure, aux terrains dévoniens de notre Europe. Je le fais avec d’autant plus de raison, que les earactères minéralogiques et paléontologiques de l’un et de l’autre m’y autorisent com- plètement, et que les grès sont inférieurs et en couches discordantes aux terrains carbonifères les mieux caractérisés par leurs fossiles. ^ Les terrains dévoniens, tels que je les envisage, laissent à découvert de plus orandes parties que les terrains siluriens, qu’ils accompagnent partout; aussi ^sont-ils distribués à peu près de même. Je n’en trouve aucune trace à l’ouest de la Cordillère, aucun vestige sur le plateau occidental de la Boli- via. Les premiers lambeaux se voient au mUieu du grand plateau bolivien. Ils Y forment des collines suivant la direction moyenne du sud-est au nord- ouest, telles que celles de San-AndresS de Yiacha^ ou de plus petits mamelons ayant la même direction à Ayoayo, à Garacollo , et dans la plaine d’Oruro , et s’élevant à l’ouest de la bande occidentale des terrains siluriens Ce sont les relèvemens de ce terrain qui constituent le bord oriental du grand plateau bolivien, depuis la Paz^ au 16.^ degré, en suivant par Calamarca, Sicasica^, Sorasora^ et sans interruption jusque bien au-dela de Chuquisaca, ou sur plus de six degrés de longueur, dans la direction genérale du sud-est au nord-ouest. Sur le versant oriental des Andes , les terrains dévoniens constituent , a 1 est de la Paz, tous les premiers versans du contre-fort de Potosí; puis, au-dela des terrains siluriens de la province de Yungas, tous les points saillans sur la pente vers Moxos. C’est cette bande, des plus marquée, qui se montre depuis le Rio de Tipoani, au nord des provinces de Yungas', de Sicasica , d’Ayupaya’, de Tapaeari, de Cochabamba“, et qui, à l’est de cette dernière. t. Voyez p. 118. 2. Voyez p. 120. 3. Voyez p. 128. 4. Voyez p. 127. 5. Voyez p. 127. 6. Voyez p. 136. 7. Voyez p. 150. 8. Voyez p. Iô3. 9. Voyez p. 156. 10. Voyez p. 16Ô. ( 229 ) vient, en se réunissant aux autres massifs situés au sud, couvrir toutes Géologie, les provinces de Mizque*, de la Laguna et de Yalle grande ^ jusqu’aux der- niers contre-forts de la Cordillère orientale, vers les plaines de Santa -Cruz de la Sierra et de Moxos. Il en résulterait que, de chaque côté des terrains siluriens, les terrains dévoniens formeraient une large bande parallèle, indé- pendamment des lambeaux disséminés sur une étendue de plus de six degrés ou cent cinquante lieues. Au-dela des derniers contre-forts des Andes, après la vaste interruption de la plaine de Santa-Cruz de la Sierra, j’ai trouvé, à l’est et au nord, deux petits lambeaux isolés, celui de la Calavera^ et celui de Guarayos'*; puis J ai vu de nouveau un grand développement de ces mêmes terrains, sur la formation silurienne de la partie orientale de la province de Chiquitos, à San- José a Santiago et au nord de la colline du Sunsas®, ou ils ont la direc- tion générale est-sud-est et ouest-nord-ouest. En dehors de mes observations, je sais que ces terrains abondent sur la chaîne dos Parecys, sur celle du Diamantino, à l’ouest de Mato-Grosso, et sur celles qui sont a l’est de Cuyaba, montagnes qui suivent la même direc- tion que celles de Chiquitos, et qui, sans aucun doute, appartiennent au système chiquitéen. Peut-être doit- on les retrouver encore plus à l’est, vers la province de Minas Geraes. Il en lesulterait que les terrains devoniens oiïriraient deux massifs dis- «tincts, celui du système bolivien, ou ils atteignent jpresque le niveau des neiges peipetuelles (4700 metres), et celui du système chiquitéen, oii ils n ont pas au-dela de 1 500 metres d’élévation absolue , à en juger au moins d’après la végétation. Sui lun et sur 1 autre système, les roches de ce terrain sont absolument identiques quant a leur composition minéralogique et à leur aspect. Néanmoins je liai pas rencontre, dans la province de Chiquitos, une seule trace de fos- siles, tandis quejen ai observé plusieurs aux parties inférieures des grès du système bolivien. Ces fossiles sont les suivans : Spirifer bol'wiensis , d’Orb., Paléontologie, pl. Il, fig. 8, 9. Spirifer quichua, d’Orb., idem, pl. II, fig. 21. Orthys inca, d’Orb., idem, pl. II, fig. 10 — 12. Orthys pectinatus , d’Orb., idem, pl. II, fig. 13 — 15. 1. Voyez p. 166. 2. Voyez p. 175. 3. Voyez p. 184. 4. Voyez p. 197. 5. Voyez p. 189. 6. Voyez p. 193. Géologie. ( 250 ) Ortkys latecostata, d’Orb. Terehratula peruviana, d’Orb., Paléontologie, j)l. II , fîg. 22—25. Terebratula antisiensîs, d’Orb., idem, pl. II, fig. 26 , 27. Actinocrinus ? J’ai observé sur plusieurs points, dans les feuillets des grès, ces sillons ondulés et interrompus, traces évidentes d’un dépôt aqueux. Dans tous les lieux oîi les terrains dévoniens m’ont offert leurs couches inférieures, je les ai vus reposer immédiatement sur les terrains siluriens, souvent en couches concordantes. Lorsqu’ils supportent encore des formations supérieures en place, ce sont toujours des terrains carbonifères, ou, lorsque ceux-ci ont été dénudés avant les dépôts triasiques, les argiles de ce terrain les remplacent. L’examen le plus attentif de cette innombrable quantité de montagnes et de collines courant dans toutes les directions et appartenant aux terrains dévoniens , ne me permet de découvrir aucun système spécial à ces terrains. Le grand parallélisme moyen des chaînes étant sud-est et nord-ouest, sur le massif bolivien, et est-sud-est et ouest-nord-ouest, sur le massif chiquitéen, et ces deux massifs montrant les terrains carbonifères et triasiques également disloqués, il est certain que les grands mouvemens qui ont fornié ces systèmes sont postérieurs aux terrains qui recouvraient la formation dévonienne, Il paraîtrait résulter de ce qui précède que l’Amérique méridionale, au moins dans les parties que j’en ai explorées, lAurait subi aucun grand chan- gement de forme à l’époque des terrains devoniens. Il me reste à signaler un fait qui peut avoir ici une grande importance. On a vu les terrains siluriens formés de phyllades succéder aux gneiss, et les terrains dévoniens formés de grès quartzeux remplacer tout à coup les phy!- lades. On peut croire que les phyllades étaient, lors de leur depot, à letat de boue, tandis que les grès devaient être des sables fins. Ici §e présentent deux questions sur leur origine respective. Les boues des roches phylladiennes, qui, sur une épaisseur moyenne de quelques centaines de mètres, couvraient des milliers de lieues carrées, ont-elles pu provenir des détritus des roches gneissiqiies? Comment, après cette période des terrains siluriens, s’est-il depose une aussi grande surface de gres? 11 est au moins bien certain que ces deiili ç n’ont pu provenir des remaniemens des premiers, puisque la nature en est si distincte. Pour se rendre compte de ce phénomène, qui, se manifestant sur des 1. Voyez p. 173. ( 254 ) milliers de lieues, ne peut être regardé comme exceptionnel, il faudrait donc recourir à I’ingenieuse idée de M. d’Omalius d’Halloy, lequel expliquerait la première par une éjaculation de boue et la seconde par une éjaculation de quartz. Lorsqu’on songe à l’immensité des dépôts, aux grandes différences minéralogiques qu’ils présentent, il serait peut-être bien difficile de s’expliquer aiiti ement que ne le fait le savant géologue la succession immédiate des matières qui ont formé les dépôts siluriens et dévoniens des systèmes bolivien et chiquitéen. Terrains carbonifères. ^ Ces terrains sont, dans l’Amérique méridionale, on ne peut mieux carac- térisés par leurs fossiles, et ne laissent aucun doute sur leur âge géologique. Un très -petit lambeau s’est montré à moi sur le versant occidental (fe la Cordillère, au Morro d’Arica" : c’est le seul vestige que j’en connaisse à l’ouest de la Cordillère; encore est-il par le parallèle du système bolivien : je n’en ai pas non plus rencontré de traces sur le plateau occidental. Les premiers points où les terrains carbonifères prennent un peu de développement, sont sur le grand plateau bolivien. En effet, j’en ai observé plusieurs chaînes, telles que l’Apacbeta de la Paz^ les collines de Laja d’Aygachi de las Peñas, toutes les îles de Quevaya et de Pariti, dans le lac de Titicaca^ Plus au sud, les collines de Guallamarca et du Pucara", et quelques autres lambeaux à La- gunillas, à Lenas, et près de Yocalla® : ces terrains s’y manifestent géné- ralement par petites chaînes, à l’ouest des terrains dévoniens et suivant la direction nord-ouest et sud-est. Quelques petites surfaces se montrent à Machacamarca , presque au faîte de la Cordillère orientale ^ Ils forment encore la chaîne de San-Pedro, et celle de Pampa grande beaucoup plus a l’est ; puis on ne les trouve plus qu’aux parties les plus basses de la pente du versant oriental des Cordillères, vers les plaines de Santa-Cruz de la Sierra et de Moxos. En effet, je les ai vus aux affluens du Rio Securi et du Rio Chapare^, au pays des Yuracares , 1. Ils sont colorés en jaune foncé et portent le n.° 8. 2. Voyez p. 100. 3. Voyez p. 119. ^ oyez p. 124 et 125. 5. Voyez p. 132. 6. Voyez p. 138 et 139. 7. Voyez p. 155. 8. Voyez p. 167. . 9. Voyez p. 160 et 164. Géologie. ( 252 ) Cloro, et près de Satita-Cruz de la Sierra, où ils suivent la direction générale sud- est et nord-ouest. Je retrouve encore ces terrains à l’est de la province de Chiquitos, à la Sierra de San-Jose^, à la Sierra de San-Lorenzo et de Santiago où ils forment des chaînes dont la direction moyenne est est-sud-est et ouest-nord-ouest, sur une longueur de deux degrés et demi ou plus de soixante lieues géogra- phiques. Je les ai retrouvés dans une direction générale analogue au fort do Principe de Beira, au nord de la province de Moxos.^ Les terrains carhonifères paraîtraient , suivant MM. Clausen'*^, exister encore sur plusieurs points de la province de Minas Geraes. Dun autre cote, des mineurs brésiliens m’ont assuré qu’ils sont tres -repandus sur les chaînes du Parecys, du Diamantino et à l’est de Cuyuha, ou ils continuent mon système chiquitéen. La relation du voyage de Don Manuel Soria pourrait aussi faire penser que çes grès existent aux sources du Rio Yermejo. D’après ce qui précède, ces terrains seraient distribues principalement a l’est et à l’ouest du grand système bolivien, où ils atteindraient, surtout à l’ouest, une élévation de plus de 4000 mètres. Ils formeraient les sommets du système chiquitéen, alors élevés de "IhOO mètres au plus de hauteur absolue, ceux de plusieurs chaînes du même système, a l’est et au nord de Chiquitos, et plus à l’est dans la province de Minas Geraes. Considérés sous le point de vue de leur composition, les terrains carhoni- fères m’ont offert des différences marquées. Aux parties inférieures ils sont formés (dans les îles de Quevaya) par un calcaire compacte gris bleuâtre, à rognons de silex , véritable calcaire de montagne , en tout semblable à celui de Yisé et à ceux de plusieurs points des îles britanniques. Sur d’autres points (à Yarbichamhi) , ce sont, aux mêmes parties, des grès calcarifères com- pactes, jaunâtres ou rosés. Ces couches contiennent beaucoup de fossiles. Aux îles de Quebaya et à Yarbichamhi elles sont recouvertes en stratification con- cordante de grès quartzeux assez friables, rougeâtres, non argileux, sans fossiles. C’est d’après l’observation de ces deux points que j’ai cru devoir rap- porter aux terrains carl)onifères tous les grès friables non argileux qui reposent 1. Voyez p. 189. 2. Voyez p. 192. 3. Voyez p. 203. 4. Bulletin de l’académie de Bruxelles, t. VIII, p. 9. ô. Informe de Don Manuel Soria (manuscrit). ( 255 ) sur les terrains dévoniens, et sont inférieurs aux argiles bigarrées Les terrains Géologie, carbonifères seraient donc formés de calcaire et de grès: les premiers, inférieurs, avee fossiles; les derniers, supérieurs, sans restes de corps organisés; mais, réunies sur le grand plateau bolivien, ees deux séries de formes sont partout ailleurs séparées, puisque je n’ai plus trouvé, à Test du plateau et même sur le système chiquitéen, que les grès rougeâtres et jamais les ealcaires. J’ai recueilli, dans les caleaires et dans les grès calcarifères inférieurs des terrains carbonifères, les fossiles suivans: GASTÉROPODES. Solarium antiquum, d’Orb., Paléontologie, pl. III, fig. 1, 2, 3. S. perversum, d’Orb., Paléont., pl. III, fig. 5 — 7. Pleurotomaria Angulosa, d’Orb., Paléont., pl. Ill, fig. 4. Natica buccinoides, d’Orb., Paléont., pl. III, fig. 9. N. Antisiensis, Paléont., pl. III, fig. 10. LAMELLIBRANCHES. Pecten Paradezii, d’Orb., Paléontologie, pl. Ill, fig. 11. Trigonia antiqua, d’Orb., Paléont., pl. III, fig. 12,13. BRACHIOPODES. Terebratula Andii, d’Orb., Paléontologie, pl. III, fig.. 14, 15. T. Gaudryi, d’Orb., Paléont., pl. Ill, fig. 16. Spirifer Roissyi, Lev., Paléont., pl. III, fig. 17—19. Ortkis, d’Orb., Paléont., pl. III, fig. 20 — 22. Productus inca, d’Orb., Paléont., pl. IV, fig. 1—3. P. peruvianas, d’Orb., Paléont., pl, IV, fig. 4. P. boliviensis, d’Orb., Paléont., pl. IV, fig. 5, 6. P. Gaudryi, d’Orb., Paléont., pl. IV, fig. 7—9. Leptœna variolata, d’Orb., Paléont., pl. IV, fig. 10, 11. Productus Villiersi, d’Orb., Paléont., pl. IV, fig. 12, 13. P. Andii, d’Orb., Paléont., pl. V, fig. 1—3. P. Humboldtii, d’Orb., Paléont., pl. V, fig. 4 — 7. P. Cora, d’Orb., Paléont., pl. V, fig. 8, 10. P. Capacii, d’Orb., Paléont., pl. III, fig. 24 — 27. Spirifer Condor, d’Orb., Paléont., pl. V, fig. 11 — 14. Sp. Pentlandii, d’Orb., Paléont., pl. V, fig. 15. 1. Voyez p. 126. III. Géologie. 5o ( 254 ) Géologie. ZOOPHYTES. Turbinolia striata, d’Orb., Paléontologie, pl. VI, fig- 4,5. RQtepora flexuosa, d’Orb., Paléont., pl. VI, fig. 6 — 8. Ceriopora ramosa, d’Orb,, Paléont., pl. VI, fig. 9, 10. Les terrains earbonifëres , sur les points où j’ai pu juger de leur contact inférieur, sont partout superposés aux terrains dévoniens. Ils forment dans la province de Chiquitos les dernières couches dérangées, et ne sont cachés que par des alluvions modernes, tandis qu’au contraire, quelquefois à découvert sur le système holivien, ils supportent encore ail- leurs des couches triasiques relevées. Il résulterait de l’étude des dernières couches disloquées que le système chiquitéen aurait pris son relief postérieurement aux terrains carhonifères, avant les premières couches triasiques, puisque les derniers terrains dérangés sont les roches carhonifères. Quant au système holivien, la formation tria- sique en couches inclinées, et aujourd’hui à la hauteur de plus de 4000 mètres au-dessus de l’Océan, atteste aussi que son relief est postérieur à ces terrains. D’après ce qui précède, l’Amérique méridionale se serait, postérieurement à la période carhonif ère , accrue à l’ouest des terres déjà sorties du sein des mers , d’une surface immense, qui s’étend de la province de Minas Geraes jusqu’à l’ouest du système chiquitéen, ou du 47.^ au 68.^ degré de longitude occidentale. Il me reste néanmoins un scrupule relatif aux dérangemens que les terrains carhonifères avaient suhis sur quelques points du système holivien, avant le dépôt des roches triasiques. Il est évident que le contact immédiat des argiles bigarrées des régions situées à l’est de Cochabamba, avec les ter- rains dévoniens, annonce une dénudation des terrains carbonifères, anterieure au dépôt des terrains triasiques. On serait peut-être alors obligé d’admettre quelques modifications de forme, dont les traces ne sont pas apparentes. Terrains triasiques ou salifères.' Sans être représentés par de grandes surfaces, ces terrains sont répandus sur une assez vaste étendue de la Bolivia, le seul point où je les aie vus. Ils manquent sur le versant occidental des Cordillères et sur leur pla- 1. Lorsque j’ai dit, p. 75, queje ne eonnaissais pas de musehelkalk en Amérique, je n avais pas encore comparé mes échantillons et mes notes relatives à la Bolivia. Ce terrain est colore en aurore et porte le n. 9. 4 ( 255 ) teau occidental. J’ai commence a les apercevoir aux parties occidentales du Géologie, grand plateau bolivien, où ils forment un lambeau à l’ouest des terrains ~ carbonifères de 1’ Apacheta de la Paz', un autre au Pucara; de bien plus développés a Guallamarca et à Totora ^ Je n’en ai plus reconnu ensuite qu’au sud-est du même plateau , auprès de Lagunillas , dans la vallée de Miraflor, non loin de Potosi^, et au Terrado, entre cette ville et Cbuquisaca Ils y sont en lambeaux très-disloqués. Leur direction générale est sud-est et nord-ouest. Le versant oriental des Andes m’en a montré encore beaucoup de lam- beaux aux parties supérieures des collines comprises entre Cochabamba et les derniers contre-forts de Santa-Cruzde la Sierra, sur une longueur de près de deux degrés et demi. En effet, ils se remarquent au sommet de la côte à Pocona, à Totora, au Durasnillo, à Chilon, a Pulquina a Samaypata, a las Habras, à Coronilla® et au Nuebo Mundo où leur direction générale est aussi sud-est et nord-ouest. En dehors de mes observations personnelles, je ne sache pas qu’on ait signalé cette formation ailleurs en Amérique. Elle serait alors réduite à occuper aujourd’hui, à l’état de lambeaux assez vastes, les deux versans de la Cordillère orientale sur le système bolivien, où elle atteindrait, a son point culminant, la hauteur d’environ 4000 mètres au-dessus du niveau des mers. Ce sont probablement les restes d’un grand tout qui couvrait cette surface de terrain. Les terrains triasiques se composent d’une alternance de calcaires ma- gnésifères, d’argiles bigarrées et de grès argileux friables. Les couches les plus inferieures sont formées d’un calcaire compacte magnésifère, souvent divisé en feuillets très -minces, ondulés. J’ai vu cette couche, peu épaisse, près de Lagunillas et dans la vallée de Miraflor. Au-dessus de ces calcaires s’étendent, sur les mêmes points, des argiles feuilletées rosées ou bigar- rées , souvent remplies de cristaux de gypse d’une assez grande puissance. Ces argiles se voient sans les calcaires à l’Apacheta de la Paz, au Pucara, à Guallamarca et sur tout le versant oriental de la Cordillère, depuis Pocona jusqu aux contre-forts de Santa-Cruzde la Sierra, où elles passent, à leurs par- ties inférieures, à un grès argileux blanchâtre. Au-dessus des argiles, dans la vallée de Miraflor, se montrent encore des calcaires compactes magnésifères 1. Voyez p. 119. 2. Voyez p. 132 et 133. 3. Voyez p. 138 et 141. 4. Voyez p. 177. 5. Voyez p. 166 et 167. 6. Voyez p. 169. 7. Voyez p. 175. ( 256 ) Géologie, gris bleuâtres, où je reconnus de nombreux fossUes, dont je ne puis signaler ^ (ju^une seule espèce, le ChcîriYiitzici potoscnsis^ les autres s étant perdus. Partout ailleurs, les calcaires manquent, et les argiles bigarrées sont alors recouvertes, comme à l’est des Andes, de grès argileux blancs ou rougeâ- tres très-friables, qui forment les montagnes de las Habras et de Coronilla. Cette alternance de calcaires compactes, d’argile ou de grès bigarré et de grès rougeâtre , présenterait ici une grande analogie avec les mêmes terrains en Europe. Les calcaires du muschelkalk, dans le nord-est de la France et dans le département du Yar, ainsi que les grès bigarrés de ces dernières con- trées, m’ont offert en tout l’aspect des roches triasiques de la Bolivia; ressem- blance que j’ai déjà signalée pour les terrains siluriens' et carbonifères." Les roches triasiques, à 1’ Apacheta de la Paz, au Pucara, a Totora, a Guallamarca, à Lagunillas, à A ocalla, à San-Pedro et à Samaypata, reposent immédiatement sur les terrains carbonifères. Sans doute, par suite des dénu- dations antérieures de ceux-ci, ils sont en contact avec les terrains devoniens à Pocona, à Totora, à Pulquina, c’est-à-dire sur l’intervalle compris entre Cochabamba et San-Pedro. Les terrains triasiques forment, sur tous les points où je les ai vus, les dernières couches relevées du système bolivien. Lorsqu’ils ont été recouverts, ils le sont seulement par les couches horizontales des terrains pampéens ou par les alluvions diluviennes, produits purement terrestres et non pas marins. Il paraît donc certain que le système bolivien a pris son relief après la période des terrains triasiques, et avant celle des terrains jurassiques. C’est alors que tout ce massif, compris entre le plateau occidental et les plaines de Santa-Cruz et de Moxos , en Bolivia, aura surgi au-dessus des mers, pour rester, jusqu’à présent, exempt de grands changemens de forme. On doit encore à cette époque la direction nord-ouest et sud-est des Cordillères, comprises entre le 5.^ et le 20.^ degré de latitude sud, et la sortie hors des eaux de la première partie orientale de cette grande chaîne, partie préexistante qui plus tard a probablement empêchéT’uniformité de la direction des Cordillères. L’Amérique méridionale s’est donc accrue, à cette époque, encore a l’ouest des dernières terres exhaussées, d’une vaste surface occupant non -seule- ment la plus grande partie de la distance signalée, mais encore probable- ment une espèce d’isthme, compris entre le système bolivien et le système Í. Voyez p. 226. 2. Voyez p. 232. ( 257 ) chiquiteen. C’est alors aussi que les roches granitiques, profitant d’une large Géologie, fissure des terrains de sédiment, se sont fait jour à travers les terrains silu- riens et dévoniens de la chaîne de l’Ilimani , et ont formé le Sorata et l’Ilimani, les deux plus hautes montagnes du nouveau monde. Lorsqu’on suit sur les cartes la direction générale des montagnes au nord de ce que j’en ai pu voir, on reconnaît facilement qu’elles conservent un parallélisme constant avec celles de Bolivia, jusque prés du fi."' degré. On pourrait dès -lors supposer que les terrains que j’ai observés sur le système bolivien, se continuent à l’est de la Cordillère proprement dite, jusqu’à cette latitude. C’est, en eiFet, au nord de ce point que la chaîne change de direction, pour prendre momentanément celle du système chilien* Terrains jurassiques. Les terrains jurassiques existent-ils en Amérique? C’est une question à laquelle, il n’y a pas long-temps encore, j’aurais cru devoir répondre négative- ment; mais aujourd’hui je flotte dans le doute à cet égard. M. Domeyko a envoyé de Coquimbo (Chili) à M. Dufrenoy" un bloc de calcaire compacte jaune, contenant beaucoup de térébratules et des individus séparés d’une espèce si voisine de la Terehratula concinna, que ce pourrait bien n’en être qu’une simple variété. Cette forme ne se trouve en Europe que dans le Forest- marble. Faudrait-il croire qu’il y a en Amérique un lambeau de terrain jurassique de cette époque, formé minéralogiquement d’un calcaire jaune compacte, bien distinct des grès des terrains crétacés? On conçoit qu’avec aussi peu de documens, il est difficile de se décider pour l’affirmative; néan- moins il paraît très -probable, comme l’a dit M. Dufrenoy, que les terrains jurassiques sont représentés au nouveau monde. La position de ce lam- beau près des porphyres et près des terrains crétacés soulevés , ferait croire , dans tous les cas, qu’il a subi les mêmes dislocations que les terrains crétacés des Cordillères. Dans ces derniers temps, M. Lea® a cru devoir, d’après la présence des ammonites en Colombie, et tout en y signalant une Orthoc'ere, rapporter les terrains qui les renferment aux terrains jurassiques. 11 est fâcheux qu’il se soit prononcé si positivement, sans avoir assez de termes de comparaison. Son 1. Voyez p. 92, et Comptes rendus de V Académie des sciences, t. XIV, p. 560. 2. Trans. Am. Philad. Soci, 2.® série, vol. VII (^Notice of the oolite formation in America, with description of some its organic remains'). ( 258 ) Géologie, orthocère est évidemment un Ancyloceras ou une Hamit es, fossiles spéciaux aux terrains crétacés. Quant aux autres coquilles de Colombie, je crois avoir prouvé ailleurs, dans un travail spécial', quelles dépendent des terrains crétacés et appartiennent à l’étage néocomien. Il s’ensuivrait que le seul point sur lequel il reste des doutes à éclaircir, relativement à la présence de terrains jurassiques, est le gisement de la Terehratula enjgma, près de Coquimbo, à l’ouest de la Cordillère. Terrains crétacés. Les terrains crétacés ont, au nouveau monde, une tres-grande extension, puisqu’on les a retrouvés sur toute la longueur de la Cordillère, depuis la Colombie jusqu’au détroit de Magellan; mais, par suite de cette disposition remarquable, qui a détermine tous les systèmes de soulèvement a s elever successivement à l’ouest les uns des autres, les terrains crétacés paraissent avoir subi la même loi, puisqu’on les remarque seulement sur la Cordillère, tandis qu’ils sont tout à fait inconnus aux régions orientales et centrales de l’Amérique méridionale. Si je marche du nord au sud, en les recherchant, je les verrai très-déve- loppés sur une large bande qui s’étend nord 55 est et sud 55 ouest, de la province de Socorro, jusqu’à Santa-Fe de Bogota, parallèlement à la Sierra de la Suma -Paz, sur trois degrés de longueur", dans la vaste vallée de la Magdalena. Us s’y montrent ensuite de nouveau à l’est de la Cordillère proprement dite, entre celle-ci et les rameaux orientaux dépendant du système bolivien, depuis Montan et San-Felipe ^jusqu’à Guancavelica (Pérou) ou sur huit degres de longueur , dans la direction du nord-ouest au sud-est , parallèlement au système iiolivien. Plus au sud, les terrains crétacés se voient à l’ouest ou au sommet des Cordillères chiliennes, mais toujours en contact avec les roches porphyritiques, à Copiapo', à Coquimbo, à mi-bauteur des Cordillères ^ puis au sommet de 1. Coquilles et Échinod. foss. de Colombie recueillis par M. Boussingault , in-4.”, avec 6 planch. 2. Voyez le travail spécial sur la Colombie, cité à la note précédente. Voyez aussi le savant travail de M. Léopold de Buch ; Pétrifications recueillies par M. Alexandre de Humboldt, 1839, in-folio, avec 2 planches. 3. Voyez le même ouvrage de M. Léopold de Buch, p. 11. 4. Ulloa, Noticias americanas, p. 293. Madrid, 1772. 5. De Buch, Pétrifications , etc., p. 4. 6. D’après les recherches de M. Domeyko. Voyez le Bapport de M. Dufrenoy, Comptes rendus de r Académie des sciences, t. XIV, n.° 15, p. 566. (1842.) I ( 239 ) Ia chaîne , à Maypu , près de Santiago " et au pont de Finca Ce sont Géologie, probablement les mêmes terrains vus à Fest de la chaîne, par le parallèle d’Antuco^ (37° sud). U s’ensuivrait que les terrains se seraient montrés dans la direction nord 5° est et sud 5° ouest, depuis le 27.° jusqu’au 37.° degré de latitude sud ou sur deux cent cinquante lieues de longueur. Il est probable que des recherches ultérieures le feront retrouver encore plus au sud, où aucun voyageur n’a encore pénétré. Un dernier lambeau paraît couvrir une partie de la région orientale de la Terre-du-feu , au détroit de Magellan. Ces terrains existeraient seulement, comme je Fai dit, sur la Cordillère ou ses versans; ils seraient en contact avec les roches porphyritiques , et offriraient quatre directions bien distinctes. Considérés sous le rapport de leur composition, les terrains crétacés montrent principalement deux formes minéralogiques : en Colombie , ils sont •représentés par des calcaires marneux noirs, très-compactes , fétides , et par des calcaires bruns-jaunâtres passant aux grès; tous sont pétris de fossiles. Au détroit de Magellan, ce sont des roches également argileuses, noirâtres, compactes, qui, par suite du métamorphisme, sont devenues presque phyl- ladiennes, et offrent tout à fait l’aspect d’anciennes roches de transition, tout en contenant des fossiles évidemment crétacés. Dans l’intervalle, les terrains crétacés de la Cordillère sont composés de calcaires gris, et passant aux grès calcarifères très - compactes , renfermant beaucoup de fossiles. En Colombie, la reunion de toutes les espèces de corps organisés qu’on y a signalés, donnera la liste suivante: CÉPHALOPODES. Ammonites Boussingaultii , d’Orb., Coq. et Échinod. foss. de Colombie, pl. I, fig. 12. Ammonites Diimasianus , d’Orb., idem, pl. II, fig. 1, 2. Ammonites santafecinus , d’Orb., idem, pl. I, fig. 3,4. Ammonites alternatus, d’Orb., idem, pl. I, fig. 5, 6. 1. Vus par M. Meyen. De Buch, Pétrifications recueillies par M. de Humboldt, p. 20. 2. Vus par M. Pentland. De Buch, ibidem, idem, p. 20. 3. F lage desde el Fuerte de Ballenar, provincia de Concepcion hasta Buenos- Ayres , par Luis de la Cruz. Colección de documentos, t. I.®’’, p. 77. 4. Les fossiles de ces contrées, recueillis par MM. Le Guillou et Hombron, sont déposés dans les galeries du Muséum. M. Darwin, Narrative, etc., p. 390, ne leur assigne pas d’époque, tout en disant qu’il s’y trouve des ammonites. Geologic. ( 240 ) Ammonites planidorsatus , d’Orb., Coq. et Échin. foss. de Colombie, pi. 1, fig. 7-9. Ammonites Alexandrinus, dOrb. , idem, pi. II, fig. 8 11. Ammonites colomhianus, dOrb. , idem, pi. II, fig. 12 14. Ammonites galeatus, de Bucb, idem, pi. II, fig. 3 7. Ammonites œquatorialis , de Buch, Pétrifications, etc., pi. I, fig. H, 12. Ammonites Gibboniana, Lea, Trans. Am. Phil, soc., t. VII, pi. VllI, fig. 3. Ammonites occidentalis el vanuxemensis , Lea, idem, pi. VIII, fig. 45 (meme espece). Ammonites americanus. Lea, idem, pi. VIII, fig. 6. • Ancyloceras Degenhardtii , d’Orb.; Hamites, id., de Buch, Pétrifie., pi. 11. , fig. 23—25. Ancyloceras Humboldtiana,^Orh.\ Orthocera, idem. Lea, loc. cit., pi. VIII, fig. 1. GASTÉROPODES. Naticapredonga, Desh., d’Orb., Coq. et Échinod. fossiles de Colombie, pl. 111, fig. 1. Natica Gibboniana, Lea, loe. cit., pl. IX, fig. 10. Acteon ajjfinis , d’Orb., Coq. et Echinod. fossiles de Colombie. Acteon ornata, d’Orb., idem. Rostellaria Boussingaultii , d’Orb. j idem, pl. III, fig. 2, 3. Rostellaria angulosa, d’Orb., idem, pl. III, fig. 4. Rostellaria americana, d’Orb., pl. III, fig. 5. Rostellaria, de Buch, Pétrifications, pl. II, fig. 27. LAMELLIBRANCHES. Cardium peregrinorsum , d’Orb., Coq. et Échin. foss. de Colombie, pl. Ill, fig. 6 8. Cardium colombianiim, d’Orb., idem. Penus chia, d’Orb., idem, pl. III, fig. 9 11. Venus cretacea, d’Orb., idem. Astarte exotica, d’Orb., idem, pl. Ill, fig. 11, 12. Astarte truncata, de Buch, Pétrifications, pl. I, fig. 17. Lucina plicato-costata , d’Orb., Coq. et Échin. foss. de Colombie, pl. III, fig. 13, 14. Tellina bogotina, d’Orb., idem, pl. III, fig. 15. Corbula colombiana, d’Orb., idem. Anatina colombiana, d’Orb., idem, pl., III, fig. 16, 17. Nucula incerta, d’Orb., idem. Trigonia hondaana, Lea', d’Orb., idem, pl. IV, fig. 1, 3. T. subcrenulata , d’Orb., idem, pl. IV, fig. 7 9. T. Lajoyei, Desh., d’Orb., idem, pl. IV, fig. 10, 11. T. abrupta, de Buch, d’Orh. , idem, pl. IV^ fig. 4 6. T. alceformis?? Sow., d’Orb., idem, pl. V, fig. 1. T. tocaimaana, Lea, loc. cit., pl. IX, fig. 8. 1. Le Trigonia GMoniana du même auteur est le moule de la même espèce. ( 241 ) Cucullœa dilatata, d’Orb., Coq. et Échinod. fossiles de Colombie, pl. V, fig. 5 — 7. C. breáis, d’Orb., idem, pl. V, fig. 2-4. C. tocaymensis , diOvh.., idem, pl. VI, fig. 1 — 3. Area rostellata, de Buch, Pétrifications, pl. I, fig. 16. A. perobliqua, de Buch, idem, pl. I, fig. 13, 14. Modiola socarrina, d’Orb., Coq. et Echinod. fossiles de Colombie, pl. III, fig. 18. Lithodomiis socialis, d’Orb., idem. Inoceramus plicatus, d’Orb., idem, pl. Ill, fig. 19. Exogyra Boussingaultii , d’Orb., idem, pl. V, fig. 8, 9. E. squamata, d’Orb., idem, pl. IV, fig. 12 — 15. E. Couloni, d’Orb. idem. Ostrea abrupta, d’Orb., idem, pl. VI, fig. 4 — 6. O. inoceramoides , d’Orb., idem. ÉCHINODEBMES. Discoidea excéntrica, d’Orb., Fossiles de Colombie, pl. VI, fig. 7 — 9. Laganum?? colombianum, d’Orb., idem, pl. VI, fig. 10. Echinus Bolicarii , d’Orb., idem, pl. VI, fig. 11 — 13.j Spatangus colombianus , Lea, loe. cit., pl. IX, fig. 11. M. de Buch signale, à Montan et dans cette région des Cordillères, les espèces suivantes : CÉPHALOPODES. Ammonites peruvianus , de Buch, Pétrifications, pl. I, fig. 5 — 7. A. rothomagensis , de Buch, idem, pl. I, fig. 15. GASTÉROPODES. Pleurotomaria Humboldtii, de Buch, Pétrifications, pl. Il, fig. 26.^ Bostellaria, de Buch, idem, pl. II, fig. 27. LAMELLIBRANCHES. Isocardia Humboldtii, de Buch, Pétrifications, pl. I, fig. 8, 9. Exogyra polygona, de Buch, idem, pl. H, fig. 18, 19. Pecten alatus, de Buch, idem, pl. I, fig. 1—4. Trigonia alæformis , de Buch, idem, pl. I, fig. 10. T. Humboldtii, de Buch, idem, pl. I, fig. 28, 29, 30. 1. C’est l’espèce que j’ai figurée, en même temps, sous le nom de Turritella Andü. III. Géologie. 3 I Géologie. I i i Géologie. ( 2-42 ) A.U détroit de IMagcllan on a recueilli les especes (jui suivent . CÉPHALOPODES. Ancyloceras, peut-être VA. simplex, d’Orb., Paléontologie, pl. CXXV, fig. 5 — 8. (à pointes sur le dos). Ammonites. LAMELLIBRANCHES. Plicatula. Modiola. On a aussi découvert des fossiles à Coquimbo et sur la Cordillère chilienne. CÉPHALOPODES. Nautilus Domeykus, d’Orb., Paléontologie du voyage, pl. XXII, fig. 1, 2. GASTÉROPODES. Turritella Andii, d’Orb., Paléontologie, pi. VI, fig. U. LAMELLIBRANCHES. Ostrea hemispherica , d’Orb., Paléontologie, pl. XXII, fig. 3, 4. Pecten Dufrenoyi, d’Orb., idem, pl. XXII, fig. 5 — 9. Trigonia (collection de M. Gay). Pholadomya, etc. [ibidem). BRACHIOPODES. Hippurites (indéterminable). Paléontologie, pl. XXII, fig. 16. Dans mes travaux paléontologiques^ j’ai cherche a démontrer que la faune crétacée colombienne appartient à l’étage néocomien; il parait en être de même de celle du détroit de Magellan. Les rapports zoologiques pourraient faire croire, au contraire, que les terrains crétacés de la Cordillère chilienne dépendent de l’étage des craies chloritées de notre Europe. U s’ensuivrait que ces terrains crétacés seraient de deux époques géologiques distinctes. Ces résultats, en apparence sans valeur, en acquièrent une immense, lorsqu’on les compare aux directions générales si distinctes que montrent les chaînes qui les renferment; car on pourrait en déduire le fait que tous ces terrains crétacés n’ont pas été disloqués et soulevés à la même époque. Yoici, du reste, comment je pourrais me les expliquer et mettre en rapport les carac- tères paléontologiques et les grandes révolutions qui ont modifié les reliefs extérieurs de cette partie du monde. 1. .le n’ai pas pu décrire ces espèces, MM. Hombron et Grange les ayant réservées pour leur publication. 2. Coquilles et Échinod. fossiles de Colombie, recueillis par M. Boussingault,mA.°-, Paris, 1842. ( 245 ) J’ai dit que tous les caractères paléontologiques pouvaient faire croire que Géologie. les terrains crétacés de Colombie appartiennent à l’étage néocomien. J’ai dit encore que ces terrains forment une large bande nord 55“ est et sud 55° ouest , parallèle à la chaîne de la Suma-Paz. Ne pourrait-on pas y voir un système particulier qui aurait pris son relief entre l’étage néocomien et l’étage des craies cbloritées? Si, en effet, les observations ultérieures viennent prouver que les derniers terrains soulevés sont les roches de l’étage néocomien , mes prévisions seront confirmées; et l’on devra conserver à l’ensemble soulevé le nom de système colombien, que je lui assigne provisoirement. Les caractères de meme nature et la présence des genres Ancyloceras , etc. , me font rapporter les terrains crétacés du détroit de Magellan à la même époque que ceux de Colombie. D’un autre côté, la ligne de dislocation de cette partie de la chaîne des Cordillères paraît être nord 50° ouest ou sud 50° est. Ne pourrait-on pas croire que cette dernière faune était contemporaine, et qu’elle a été soulevée presque en même temps que le système colombien? Si les faits viennent encore confirmer cette opinion, basée sur les connais- sances actuelles, on en pourra faire le système fuégien. Pour les terrains crétacés de la Cordillère chilienne, de Copiapo à Antuco, ils oiïfent des caractères paléontologiques qui les rapprochent de la faune de la craie chloritée. Us sont dans une position relative constante avec les por- phyres qui les ont disloqués et partagés'. En effet, les roches porphyritiques montrent une zone nord 5° est et sud 5° ouest, parallèle et en contact avec les terrains crétacés. Ne pourrait-on pas en conclure qu’ils ont formé les pre- miers reliefs du système chilien? Dans l’hypothèse contraire : \ .° comment s’ex- pliquer les détritus porphyritiques qui composent les terrains tertiaires^ infé- rieurs ? 2.° d’où proviendraient les ossemens et les bois fossiles mélangés aux terrains tertiaires patagoniens^, s’il n’y avait eu un continent voisin ? 5.° enfin , qui aurait pu rendre aussi distinctes qu’elles le sont les faunes du tertiaire patagonien propres aux deux versans des Cordillères, si elles n’avaient été séparées par une barrière qui empêchait les espèces de passer d’un coté à l’autre? Cette dernière observation me paraît surtout péremptoire, parce quelle prouve qu’à l’époque des terrains tertiaires patagoniens les deux faunes étaient aussi distinctes l’une de l’autre que le sont les faunes actuelles de l’océan Atlantique et du grand Océan. Il est donc indispensable de supposer 1. Darwin, Narrative, p. 390. 2. Vojez p. 56, 3. Voyez p. 36, 59. ( 244 ) Géologie, que la Cordillère du système chilien a pris un premier relief à la fin de la période crétacée et antérieurement aux tertiaires patagoniens, et que ce relief a été déterminé par les roches porphyritiques. Quant à la hande de terrains crétacés qui, à l’ouest du système bolivien, forme la partie orientale de la Cordillère proprement dite, dans la direction du nord-ouest au sud-est, on pourrait croire quelle appartient à la même époque que celle dont je viens de parler. Il faudrait, pour s’en rendre compte, admettre que, lors du premier relief du système chilien par les porphyres, la grande ligne de dislocation nord 5° est, en venant se croiser avec le relief préexistant nord-ouest et sud-est du système holivien, ne pouvant le rompre, l’aurait longé à l’ouest, sur toute sa longueur. Ce qui appuyerait cette suppo- sition, c’est que les terrains crétacés sont encore a l’ouest des autres roches précédemment soulevées, et à l’est des trachytes auxquels paraît appartenir le principal relief de la Cordillère. En résumé, durant la période crétacée, l’Amérique méridionale se serait augmentée, à son extrémité septentrionale, du système colombien et peut- être, à son extrémité méridionale, de quelques parties du système fuegien. Après les derniers dépôts de ces terrains une première dislocation dans la direction nord est et sud 5° ouest se serait manifestée à l’ouest des terres déjà hors des eaux,’ et aurait donné un premier relief aux Cordillères du système chilien, en laissant surgir les masses porphyritiques. A ce relief serait également dû l’exhaussement de la chaîne centrale de la Cordillère ou des grandes vallées de Guancavelica, situées à l’ouest et longeant le système holivien. 11 est un fait curieux que je m’empresse de signaler. J’ai dit ailleurs que les fossiles de Colombie montrent cinq espèces identiques avec le bassin cré- tacé parisien, qu’il paraîtrait y avoir eu dès cette époque communication entre les mers d’Europe et l’Amérique, et que déjà l’océan Atlantique devait exister en un seul bassin, depuis l’Europe jusqu’en Amérique. D’un autre côté , les fossiles du système chilien et ceux du détroit de Magellan offrent, au contraire, de l’analogie avec le bassin méditerranéen ou pyrénéen. Devrait- on en conclure qu’alors ces deux mers étaient séparées par un continent dirigé de l’Europe, par les Açores, jusqu’en Amérique? Terrains tertiaires. Dans mes généralités sur les Pampas j’ai déjà donné beaucoup de détails relativement à ces terrains'; je me bornerai donc ici à les compléter, par les ( 245 ) faits nouveaux que m’ont fournis l’ëtude des côtes du grand Océan et les Geoiogie. observations géologiques faites sur le sol bolivien, tout en cherchant à tirer de nouvelles conclusions de ce grand ensemble de matériaux. Ainsi que je lai dit, les terrains tertiaires d’Amérique se composent des tertiaires ^uaraniens ^ des tertiaires pata^oniens et des tertiaires pampéense Terrain tertiaire ^uaranien. Les tertiaires guaraniens se trouvent non-seulement sur les points déjà signales au sein du grand bassin des Pampas, mais encore dans les provinces de Chiquitos et de Moxos. Us y forment, du 16." au 17." degré, des lam- beaux sur les petits bassins des roches gneissiques de Chiquitos, près de Concepcion , de San-Ignacio, de Santa- Ana et de San-Miguel'^, oii ils pré- sentent des lits horizontaux. La province de Moxos les a montrés, du 12." au 13. degre, sous les terrains pampeens, près de San-Ramon, de San-Joaquin et au fort deBeira'*. Les points ou ils apparaissent à Moxos, semblent former une nappe horizontale; on pourrait croire qu’üs y ont nivelé les inégalités avant le dépôt des terrains pampéens. Relativement à leur composition, je n’ai plus trouvé au nord cette succes- sion de copches de la province de Corrientes. A Chiquitos le tertiaire pata- gonien n’est representé que par des conglomérats ferrugineux en un lit horizontal; a Moxos, ce sont encore des conglomérats ferrugineux ou des argiles remplies de rognons de fer hydraté. Il en résulterait |que les terrains guaraniens seraient, pour les parties septentrionales, réduits aux couches les plus inférieures de celles que j’ai observées à Corrientes. Je n’ai encore émis aucune opinion relativement au tertiaire guaranien ; néanmoins, s’il m’est permis de chercher comment il a pu se déposer, j’en trouverai peut-être l’explication, en le comparant avec les terrains pampéens. J’ai dit que je le considérais comme un dépôt de transition d’époque^. En effet, son manque de fossiles, sa nature toujours ferrugineuse, peu stratifiée, me porteraient à croire qu’il est le produit immédiat du premier relief de la Cordillère, après les terrains crétacés. Il serait alors le résultat de la masse d’eau 1. Vojez p. 68. 2. Voyez p. 185. 3. Voyez p. 187. 4. Voyez p. 203. Geologic. ( 246 ) déplacée qui aurait balayé les continens, en entraînant, au fond des bassins, toutes les particules terreuses unies par le lavage aux parties enlevées aux roches. Cette explication paraît d’autant plus admissible, que les conglo- mérats ferrugineux , de même que le terrain pampéen dont la formation serait identique 5 se trouvent a des inveaux tres-diiferens , toujours en un lit hori- zontal. Il y a une immense différence de la hauteur absolue des conglomé- rats qui nivellent les gneiss des collines de Chiquitos , a celles des conglo- mérats de la province de Minas Geraes , au Brésil , et des plaines mondees de la province de Moxos , et l’on ne peut réellement s en rendre compte qu en admettant un dépôt de transition analogue à celui du terrain pampéen, pro- duit par le premier relief des Cordillères , postérieur aux formations cretacees. Le tertiaire giiaranien ne serait point , a mon avis , un depot marin , formé tranquillement au fond des mers, mais bien une alluvion subite de la fin des terrains crétacés , qui aurait nivelé les inégalités du sol dues aux reliefs antérieurs. Quant au manque de corps organises, il s explique encore facilement. Le tertiaire guaranien ne peut contenir des fossiles marins de l’époque tertiaire , puisque les mers de cette époque n’existaient pas encore ; il n’aurait pu renfermer que des ossemens de mammifères , si ceux-ci eussent existé durant la période crétacée, ce qui est loin d’être prouvé. 11 y a donc encore parfaite concordance des faits observés avec toon hypo- thèse, dont la conséquence serait que ce terrain guaranien a pu se déposer en même temps dans la mer et dans les petits bassins propres aux continens : c’est même de cette manière queje crois pouvoir expliquer la difference de nature et surtout celle de niveau , qui existe entre les conglomérats de Chiquitos , de Moxos et ceux de Corrientes. Les premiers se seraient déposés dans les petits bassins terrestres d’un continent hors des eaux, tandis que les derniers appartiendraient aux anciens rivages des mers tertiaires. Quoi qu’d en soit, si le bassin tertiaire des Pampas, en y comprenant le terrain guaranien, s’étend jusqu’à Moxos, et unit, dès lors, la grande vallée de la Plata à celle de l’Amazone, il est certain que les mers tertiaires étaient loin d’avoir une aussi vaste extension, puisque les premiers corps organisés marins se sont montrés à moi dans la province d’Entre-Bios , au sud du 29. degre. Je croirais au contraire quelles étaient circonscrites à l’est des Cordillères vers ce parallèle , et que tout le reste, propre au terrain guaranien, formait, pendant le dépôt du tertiaire marin, une surface déjà hors des eaux et faisant partie du con- tinent américain. ( 247 ) Geologic. * Terrain tertiaire patagonien. Ell dehors de la circonscription du grand bassin marin des Pampas, qui s’étend du détroit de Magellan à la province d’Entre-Rios, et dont j’ai donné une description étendue*, le terrain patagonien se montre sur un grand nombre de points du littoral du grand Océan, parallèlement à la Cordillère. Je l’ai signalé à Payta ( Pérou à la Mocha à Ghiloe, sur l’île de Quin- quina, près de Talcahuano'^ et aux environs de Coquimbo ( Chili )^, c’est-à- dire du 10.® au 40.® degré de latitude sud. Les terrains patagoniens se seraient donc simultanément déposés en des mers distinctes des deux côtés du premier relief du système chilien. A l’est des Cordillères le tertiaire patagonien se compose^, au nord, de grès rougeâtres, formés de grains quartzeux très-fins, alternant avec des argiles gypseuses et recouverts de grès quartzeux blanchâtres; au sud, de grès verdâtres, d’argiles avec gypse, puis de grès azurés, formés de détritus de vieux por- phyres. A l’ouest des Cordillères il se compose, à Quiriquina, de grès durs, verdâtres, micacés, et de grès jaunâtres ; à Coquimbo, de grès grossier très- dur, de couleur grise , composé de gros grains de quartz , agglutinés par un ciment calcaire; à Payta, de grès quartzeux jaunâtres. Quoique de chaque côté le tertiaire patagonien soit généralement formé de grès , on peut remar- quer qu’il contient, à l’ouest, du mica, tandis qu’à l’est on ne trouve pas de vestige de cette substance, ce qui annoncerait des provenances distinctes d’élémens ; il renferme, sur les deux versans , de nombreux fossiles d’espèces perdues. Le tableau suivant les fera connaître comparativement. 1. Voyez p. 70. 2. Voyez partie Paléontologique. 3. Voyez p. 90. 4. Voyez p. 89. 5. Voyez p. 91. 6. Voyez p. 71. ( 248 ) Géologie. FOSSILES RECUEILLIS A l’oUEST DE LA CORDILLERE. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. Bulla ambigua, d’Orb., pl. XII, fig. 1 — 3. FOSSILES RECUEILLIS A l’eST DE LA CORDILLERE. MAMMIFÈRES. Megamys patagonensis,düOTh. , Paléont. , pl. VIH, fig. 4 — 8. Toxodon paranensis , d’Orb. , idem, id. , fig. 1 — 3. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. Chilina Scalaria chilensis , d’Orb ISatica araucana, d’Orb., pl. XII, fig. 4,5. . . TV. australis, d’Orb . . Fusus Cleryanus , d’Orb., pl. XII, fig. 6 — 9 . . F. Petitianus, d’Orb., idem, fig. 10 F. difficilis, d’Orb., idem, fig. 11, 12 Pyrula longirostra, d’Orb., idem, fig. 13. . . . Rostellaria Gaudichaudi , d’Orb Monoceros Blaincillei , d’Orb., pl. VI, fig. 18, 19. Oliva serena, d’Orb., pl. XIV MOLLUSQUES LAMELLIRRANCHES. Venus auca, d’Orb., pl. XII, fig. 17, 18. . . V. Hannetiana, d’Orb., pl. XIII, fig. 3,4 . V. incerta, d’Orb., idem, fig. 5,6.... V. Cleryana, d’Orb., idem, fig. 7,8. . . . V. Petitiana, d’Orb., idem,G.§, 9, 10 . . . Lucina auca , d’Orb., pl. XIV L. chilensis, d’Orb., pl. XIII, fig. 12,13. . Cardium auca, d’Orb., idem, fig. 14, 15. . C. acutico statum , d’Orb., pl. XII, fig. 19, 22 Area araucana, d’Orb., pl. XIII, fig. 1, 2 . Mya coquimbensis , d’Orb., pl. XIV Tellina Hannetiana , d’Orb. , idem Perna Gaudichaudi , d’Orb., pl. XV .... Pectunculus paytensis , d’Orb Venus Munsterii, d’Orb., pl. VII, fig. 10, 11. Cardium platease , d’Orb. Area Bonplandiana , d’Orb. Pecten patagonensis, d’Orb., pl. VII, fig. 1 — 4. P. paranensis, d’Orb., idem, fig. 5 — 9. P. Darwinianus , d’Orb. Unio diluvii, d’Orb., pl. VII, fig. 12, 13. Ostrea patagónica, d’Orb., idem, fig. 14, 16. O. Alvarezii, d’Orb., idem, fig. 19. O. Ferrarisi, d’Orb., idem, fig. 17;, 18. Azara labiata, d’Orb., idem, fig. 20, 21. Bois fossiles Bois fossiles. ( 249 ) Le tableau qui précède démontre que la faune du bassin des Pampas Géologie, diffère totalement de celle du rivage du grand Océan. En effet, non-seule- ment il ne s’y trouve pas une seule espèce identique, mais encore la série des genres y est tout à fait distincte. Ne devrait-on pas naturellement en conclure, comme je l’ai dit*, qu’il fallait que, durant ce dépôt, les deux mers fussent aussi séparées qu’elles le sont aujourd’hui? En ce cas il serait prouvé que la Cordillère avait déjà pris un relief assez grand pour former, sur une grande échelle, une barrière élevée au-dessus des deux océans, en les séparant l’un de l’autre. Des deux côtés de l’Amérique, les faunes du terrain patagonien présentent seulement des espèces dont les analogues n’existent plus dans les mers actuelles. Ce fait coïnciderait avec l’âge de ces terrains, qui relativement me paraissent être anciens et correspondre à toute la période tertiaire antérieure à notre époque, sans que je veuille pour cela les comparer aux étages admis en Europe. La grande puissance des terrains patagoniens^ l’alternance régu- lière de leurs nombreuses couches, la succession des fossiles qui s’y remplacent des parties inférieures aux supérieures ^ attestent que la mer tertiaire est restée sans changemens , jusqu’à l’instant où ces terrains ont été élevés au-dessus des eaux, comme ils le sont aujourd’hui. • D’après ce qui précède, la mer tertiaire, occupant à l’est toutes les Pam- pas, depuis le 29. degre jusqu’au détroit de Magellan, et à l’ouest toute la côte du Chili et du Pérou actuel, n’aurait subi aucune modification, et la forme des continens n’aurait pas changé durant le dépôt du terrain pata- gonien. Terrain pampéen. Ce terrain, très-singulier, forme, comme je l’ai dit tout le fond du bassin des Pampas, où il représente une surface d’au moins 25,750 lieues carrées de superficie, en s’élevant graduellement, depuis le niveau de l’océan, vers le nord et l’ouest, jusqu’à une centaine de mètres au-dessus. Si je le recherche plus au nord des parties déjà signalées, je le retrouverai dans la province de Chiquitos , au Rio de Santo-Tomas et non loin de San- Jose^. Je le reverrai encore aux rives du Rio Piray, entre Santa-Cruz et 1. Voyez p. 243. 2. Voyez p. 70. 3. Voyez p. 71. 4. Voyez p. 72. 5. Voyez p. 189. III» Géologie. Ó2 Géologie. ( 250 ) Moxos*, et enfin sur un grand nombre de points de cette dernière province, à Loreto, à Santa-Ana, à Exaltación"; plus au nord encore, à San-Ramon, à San-Joaquin et près du Fort de Beira^; à l’est, au Carmen, à Concepcion de Baures et à Magdalena^. Il en résulterait que le terrain pampeen paraîtrait exister sous les alluvions, sur toutes les plaines de Chiquitos et de Moxos ou sur une surface égale à celle des Pampas, occupant toutes les plaines de Moxos, de Santa-Cruz de la Sierra et de Chiquitos, en communiquant probablement au sud avec les Pampas , et au nord avec le bassin supérieur de l’Amazone. Le terrain pampéen ne s’est pas montré seulement dans les plaines basses, il remplit encore de petits bassins à Tarija^, à Cochabamba, à 2575 mètres au-dessus de l’océan, et tout le grand plateau bolivien®, à la hauteur moyenne absolue de 4000 mètres; ainsi ce terrain se trouverait à tous les niveaux, depuis l’océan jusqu au sommet de la Cordillère. Le terrain pampéen est formé, dans les Pampas, d’une seule couche limoneuse, rougeâtre, d’une grande puissance, sans stratification bien marquée. A Chiquitos et à Moxos, il est à peu près identique, et mélangé à de Fargile sur les rives du Bio Piray. Les plateaux élevés présentent encore une composition analogue à celle des Pampas. U s ensuivrait qu à toutes les hauteurs ce terrain constitue un lit horizontal, compose des mêmes matières limoneuses. 11 ne renferme que des ossemens de mam- mifères. Au-delà des limites observées par moi, les autres lieux oîi se rencontrent les terrains pampéens, sont, je crois, la couche inférieure de diluvium que M. Clausen^ dit remplir une partie des cavernes de la provinee de Minas Geraes; et tous les points oîi l’on a reeueilli des ossemens de mammifères 1. Voyez p. 205. 2. Voyez p. 204. 3. Voyez p. 202, 203. 4. Voyez p. 201. 5. Voyez Paléontologie. 6. Voyez p. 134 et 147. =-i i 7. M. Clausen, Bulletin de V académie de Bruxelles, t. VIII, n.“ 5, p. 16, annonce qui y a, e plus souvent, un seul lit de ces matières limoneuses contenant des mammifères de races eteintes et d’autres fois plusieurs lits au-dessus de celui-ci. Il est très - probable que lorsqu’ils existent, ces lits supérieurs appartiennent à des époques distinctes; et la dernière est probablement con- temporaine de notre faune. Il importe beaucoup de ne pas confondre ces lits distincts. ( 251 ) de race perdue, comme Tarija\ Santa-Elena (Colombie)", et le plateau de la Cordillère de Quito l II faudrait croire alors que le terrain pampeen se montre dans les dépressions du sol presque sur toute l’Amérique méridio- nale, et qu il est le resultat dune cause generale, qui a laissé des traces sur tous les points et à toutes les hauteurs. On n a trouve, jusqu a present, dans ce terrain, que des ossemens de mam- mifères. Ces ossemens appartiennent aux espèces suivantes : CARNASSIERS. Canis incertus. Nob., Paléontologie, pi. IX, fig. 5; des Pampas. C. troglodytes, Lund et Clausen; des cavernes du Brésil. C. protalopex, Lund et Clausen; idem. Felis protopanther h, Lund et Clausen; idem. F. exilis, Lund et Clausen; idem. Cynaclurus minutus, Lund et Clausen; idem. Hyæna neogœa, Lund et Clausen; idem. RONGEURS. Cerodon antiquum. Nob., Paléontologie, pi. IX, fig., 9, 10; des Pampas. C. bdobidens , Lund et Clausen; des cavernes. Ctenomys bonariensis, Nob., Paléontologie, pi. IX, fig. 7, 8; des Pampas. C, priscus, Owen; idem. Lonchophorus Jossilis, Lund et Clausen; des cavernes. Pkyllomys brasiliensis , Lund et Clausen; idem. Synœtheres magna, Lund et Clausen; idem. S. dubia, Lund et Clausen; idem. Lagostomus brasiliensis, Lund et Clausen; idem. Cavia robusta, Lund et Clausen; idem. C. gracilis, Lund et Clausen; /de/??. Hydrochœrus sulcidens, Lund et Clausen; idem. Dasyprocta capreolus, Lund et Clausen; idem. Ccelogenys caticeps , Lund et Clausen; idem. C. major, Lund et Clausen; idem. Myopotamus antiquus, Lund et Clausen; idem. 1 . Paléontologie , pi. X et XI. 2. Çieca de Leon, Chronica del Peru, cap. LII; Garcilaso, lib. XI, cap. IX. 3. Humboldt, Voyages aux régions équatoriales, t. Ill, p. 84; Cuvier, Ossemens fossiles t. I.^ p. 1Ô7. ’ 4. Je n’ai pas donné ici toute la liste de MM. Lund et Clausen, attendu qu’ils pourraient y avoir mélangé deux faunes distinctes, la faune perdue et la faune encore vivante. Géologie. ÉDENTÉS. Mylodon Darwinii, Owea; des Pampas. Sœlidotherium leptocephalum , Owen; idem. Orycteropus, Owen; idem. Megalonyx maquinensis ; les Pampas et les cavernes. M. Kaupii, Lund et Clausen ; des cavernes. Megatherium Cwieri; les Pampas et les cavernes. Holopkorus euphractus; les cavernes. H. Selloy, Lund et Clausen; idem. H, minor, Lund et Clausen; idem. Dasypus punctatus , Lund et Clausen; idem. Euryodon , Lund et Clausen ; idem. Heterodon, Lund et Clausen; idem. Cklamydotherium Humboldtii, Lund et Clausen; idem. C. Gigas, Lund et Clausen; idem. Pachytherium magnum, Lund et Clausen; des cavernes. Platyonyx Cmieri, Lund et Clausen; idem. P. Owenii, Lund et Clausen; idem. P. Brongnartii , Lund et Clausen; idem. P. Bucklandi, Lund et Clausen; idem. P. Blaiwillii, Lund et Clausen; idem. P. minutus , Lund et Clausen ; idem. Spkenodon minutus, Lund et Clausen; idem. PACHYDERMES. Toxodon platensis, Owen. Paléontologie, pl. IX, fig. 1-4; des Pampas Glossotkerium platensis, Owen; idem. Mastodon angustidens , Cuvier; des plateaux des Andes. M. Andium, Cuvier, Paléontologie, pl. X, fig. H; de Tanja. Equus neogœus, Lund et Clausen; des Pampas, des cavernes. Tapirus suinus , Lund et Clausen, idem. Dicotyles (cinq espèces), Lund et Clausen; idem. RUMINANS. Cereus [species) , Lund et Clausen ; des cavei nés. Auckenias (deux espèces), Lund et Clausen; idem. Antilope maquinensis, Lund et Clausen; idem. Leptotherium majus, Lund et Clausen; idem. L. minus, Lund et Clausen; idem. ( 255 ) Géologie. QUADRUMANES. Jacchus grandis, Lund et Clausen; des cavernes. Gehus macro gnathus , Lund et 'Clausen; idem. Callithrix primæms , Lund et Clausen; idem. Le terrain pampeen nivelle à toutes les hauteurs les bassins de toutes les époques ; il est dés-lors en contact avec les couches les plus disparates. Au grand plateau bolivien il repose sur les formations siluriennes, dévoniennes, carbonifères, triasiques, et sur les trachytes; à Cochabamba, sur les deux premiers; à Moxos, sur le tertiaire guaranien, et enfin, dans les Pampas, sur le tertiaire patagonien. De tous ces points de contact, ceux dont la position est relative sont les terrains guaraniens et patagoniens. En effet, lorsqu’à la fin de la période crétacée les terrains pampéens se sont déposés sur des points déjà sortis des eaux, ils ont dû s’étendre sur les couches guaraniennes ; c’est ce qu’on trouve à Moxos. Lorsqu’au contraire ils sont venus sur des points oil la mer tertiaire avait existé, depuis la fin de la formation crétacée, ces terrains ont dû se déposer sur le tertiaire patagonien : c’est encore ce que j’ai trouvé au pourtour du terrain pampéen des Pampas. Si je cherche quelles sont les couches qui recouvrent les terrains pampéens, j’en reconnaîtrai de deux sortes, qui n’en sont pas moins, pour moi, contem- poraines. Sur le grand plateau bolivien, à Moxos, ce sont de puissantes alluvions , dont l’âge m’a été donné par des restes appartenant à l’homme * ; elles seraient postérieures à notre époque. Dans les Pampas ce sont encore , sur une grande surface, des medaños® qui dépendent de la même série de faits. Près du littoral, ce sont, à la Bahia blanca^ et à San- Pedro des coquilles analogues en tout à celles qui vivent aujourd’hui dans les eaux voi- sines. Il en résulterait que les alluvions terrestres et les couches marines qui recouvrent le terrain pampéen, seraient contemporaines de l’époque actuelle, tandis que le terrain pampéen lui -même appartiendrait, par sa faune ter- restre bien différente de la faune d’aujourd’hui, à une époque antérieure très^ distincte, que caractérisent ses grands animaux de race perdue. Le terrain pampéen est, à toutes les hauteurs, en couches horizontales: 1. Voyez p. 205. 2. Voyez p. 44. 3. Voyez p. 53. 4. Voyez p. 43. Géologie. ( 254 ) il S6 coniposc partout dos niGincs limons j il no ronformo (jug des restes de mammifères; il n’a donc pu être que le produit d’une cause terrestre géné- rale. A propos des Pampas, j’ai ailleurs" cherché cette cause, et j’ai cru la trouver dans un des soulèvemens de la GoVdillère, qui, par un déplace- ment de matière, a dû amener, au même instant, un mouvement subit des eaux de la mer, lesquelles, mues et balancées avec force, ont envahi les- continens et anéanti les grands animaux terrestres, en les entraînant tumultueusement soit dans les parties les plus profondes des continens, soit au sein des mers. En développant ces idées, j’ai fait remarquer l’identité des mammifères des cavernes du Brésil avec ceux des Pampas, ce qui annoncerait une seule faune, et dès-lors une seule époque de destruction; l’immensité et l’unifor- mité de composition du dépôt des Pampas la présence des animaux entiers au pourtour du bassin , ce qui ferait supposer qu’ils flottaient. J ai trouve des traces de ce grand mouvement dans les dénudations de l’est a l’ouest des ter- tiaires patagoniens ; dans le transport des cailloux porphyritiques de la Cor- dillère à la surface de ceux-ci ; dans les particules salées des terrains pampéens , qu’avaient formées les eaux de la mer^; et, enfin, dans la comparaison de la faune perdue avec la faune actuelle. En effet, les grands edentes et les pachydermes habitent aujourd’hui seulement les regions chaudes des conti- nens, entre les tropiques, au sein d’une riche végétation, tandis que, vers les régions tempérées, il n’y a plus que de petites especes. On devra donc en conclure que les animaux d’espèces perdues , beaucoup plus grands encore que les plus volumineux de notre époque, vivaient sous une temperature élevée et au milieu d’une végétation vigoureuse, bien différente de celle des Pampas : ainsi les rapports zoologiques donneraient la certitude que les animaux des Pampas, loin d’être dans leur propre région'^, vivaient sous une zone chaude; qu’ils habitaient des régions couvertes de grands végétaux, et que, s’ils se trouvent fossile» au sud des Pampas, c’est quils y ont ete trans- portés ou que la température et la vegetation de ces lieux ont ete tres-modifiees. A ces différens argumens viennent s’en joindre plusieurs autres, que four- nit l’ensemble de mes nouvelles observations. J’ai fait remarquer que le ter- rain pampéen se trouve dans les Pampas et jusqu’au sommet des Cordillères, 1. Voyez p. 81. 2. Voyez p. 82 et 83. 3. Voyez p. 83 et 84. 4. Voyez p. 84. ( 255 ) dans les vastes dépressions du plateau bolivien et du plateau de Cocha- bamba, jusqu’à la hauteur de 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Si, comme la cru M. Darwin, le dépôt des Pampas n’était que le produit des affluens fluviatiles dans un estuaire , comment s’expliquer la présence »de ce meme dépôt dans les plaines et sur les plateaux les plus élevés du monde? Je crois qu’il faut entièrement renoncer à cette explication, puisque des dépôts identiques avec leurs ossemens se trouvent à toutes les hauteurs. Ils ne seraient point dus à des causes partielles, mais bien à des causes géné- rales purement terrestres, et l’on ne peut s’en rendre compte d’une manière satisfaisante, qu’en admettant comme résultats de tous les faits géologiques observés sur le sol américain, la coïncidence d’effets d’un des reliefs de la Cordillère, avec la destruction complete des grandes races d’animaux qui le peuplaient avant 1 epoque actuelle et la formation du dépôt pampéen à ossemens, qui paraît recouvrir presque toute l’Amérique méridionale. En rapportant le dépôt du terrain pampéen à l’un des reliefs de la Cor- dillère, je n’ai point encore spécifié l’époque et la nature de ce relief. Maintenant que j’ai décrit la chaîne des Cordillères et les différentes roches d’origine ignée qui ont surgi, lors des grandes dislocations, il me sera plus facile d’arriver à cette solution. En parlant des roches trachy tiques , j’ai cherché à démontrer que le grand relief du système chilien parait avoir eu lieu a l’epoque où ces roches se sont fait jour à travers les larges fentes de la Cordillère, puisqu’on les retrouve, dans une direction nord 5° est et sud 5° ouest, sur une longueur de trente-six degrés'. La comparaison des faits rend aussi très -probable la coïncidence d’époque entre cette grande ligne de dislocation (due, sans doute, à des affaissemens considérables, à l’ouest, au sein du grand Océan) et le grand mouvement imprimé aux eaux qui auraient anéanti la faune terrestre et determiné le dépôt du terrain pampéen. Je pourrais, du reste, pour le démontrer, m’appuyer sur les faits suivans ; \ . Le terrain pampeen est le dernier dépôt de grande importance qui ait précédé l’époque actuelle; il paraît certain qu’il est le produit d’un des sou- lèvemens des Cordillères. Or , le dernier mouvement considérable qu’on observe dans la chaîne des Cordillères, est, sans aucun doute, le mouvement produit par les roches trachytiques. Il y aurait ici rapports évidens. 2. Le grand relief du système chilien dans les Cordillères paraît avoir Géologie. 1. Voyez p. 218. ( 256 ) Geoio,ie. exhaussé, au-dessus de l’océan, toutes les couches du tertiaire patagonien ■ aujourd’hui hors des eaux. U serait donc postérieur aux terrains pata- goniens; et le terrain pampéen reposant immédiatement sur ces derniers, il y aurait identité parfaite d’époque entre le relief et le dépôt. 5.° Au plateau bolivien, les conglomérats trachytiques se trouvent quelque- fois sur les terrains pampéens*. J’ai dit qu’on pourrait croire que les conglo- mérats étaient, au moins pour quelques-uns, postérieurs à la sortie des roches trachytiques coiùpactes. Ce fait prouverait que si le terrain pampeen est le produit d’un grand relief de la Cordillère, il n’est ni plus ancien que l’érup- tion des roches trachytiques compactes, ni plus moderne que les derniers conglomérats de cette période. 4° En Auvergne, les nombreux mammifères de la faune antérieure à notre époque qu’on y a trouvés, sont enveloppés de roches trachytiques et de leurs conglomérats ; ce qui démontrerait que les animaux terrestres de cette faune vivaient pendant l’éruption des roches trachytiques. Au nouveau monde, ces roches paraissent aussi avoir fait leur éruption a la fin du laps de temps oîi vivait la faune de grands mammifères américains. Il y aurait ici un rapprochement qui ne serait pas sans valeur, et tendrait a faire croire qu’en Europe, comme en Amérique, la faune des mammifères perdus aurait été anéantie en même temps sur le globe, à l’époque des roches trachy- tiques. De tous ces argumens on devrait conclure qu’il y a coïncidence parfaite entre l’époque à laquelle le système chilien a pris son plus grand relief, l’instant oîi les roches trachytiques ont surgi, par suite des grandes disloca- tions des Cordillères, la destruction complète, sur le sol américain, des grandes races d’animaux qui ont peuplé ce continent avant l’époque actuelle, et la formation du terrain pampéen qui couvre la plus grande partie de l’Amérique méridionale. Peut-être doit-on encore attribuer a ce mouvement, l’un des plus grands qui ait eu lieu à la surface du globe, une partie des dépôts analogues de l’ancien monde. Ae pourrait-on pas, en effet, établir quelque concordance d’époque avec l’extinction des races perdues sur notre continent, et croire, par exemple, que le limon de la Bresse, s’il ne dépend pas de la même cause, est au moins contemporain du terrain pampéen? Ici, je m’arrête .... Ma tâche se borne â l’Amérique, et c’est à nos géologues, et en particulier 1. Voyez p. 221. Il ( 257 ) r à M. Elie de Beaumont qu’il appartient de résoudre cette question. Ce savant Géologie. illustre a si bien fait connaître les divers systèmes qui sillonnent le sol euro- péeu, qu’il peut mieux que personne en apprécier l’action sur la formation des dépôts de meme nature. En résumé, le continent américain se serait accru d’une surface immense après les terrains tertiaires et à l’époque du système cliilien. La Cordillère, qui, jusqu’à ce moment, ne consistait, sans doute, qu’en une simple ligne étroite, s’est alors élargie à l’est de tous les terrains marins composant les terrains patagoniens. Alors aussi sont sorties des eaux les plaines situées à l’orient de la Cordillère et une grande partie du bassin des Pampas. La chaîne s’est en meme temps, augmentée, vers l’ouest, des terrains tertiaires qui la longent sur toute sa longueur. En un mot, il s’est, à cette époque, opéré, sur le continent américain, un changement de forme proportionné à la grande révolution de la Cordillère, et l’Amérique a tout à fait changé d’aspect. Terrains diluviens. En partant de ce principe de logique : il n’est point d’effets sans causes, principe qui s’applique parfaitement à la géologie, je me vois forcé d’expliquer ce que j’entends par le terrain diluvien et par la cause qui l’a pu produire. J appelle terrain diluvien tout ce qui , sur le sol américain , paraît s’étre déposé depuis l’époque actuelle , c’est-à-dire depuis l’existence des êtres qui couvrent aujourd’hui notre globe. Ces dépôts sont de deux sortes, et je crois devoir en traiter séparément; en effet, les uns sont terrestres et les autres marins. T'errains dilimens terrestres. J’ai dit un mot des alluvions qui recouvrent le terrain pampéen , et du lole quelles paraissent avoir joue a la surface du sol américain*. Il me resté a développer mes idées sur ce qui les concerne. Dans un pays peu habité, oïl des milliers de lieues de superficie n’ont pas changé de forme depuis les dernières révolutions géologiques, il est plus facile de se rendre compte des ages respectifs des terrains , et surtout des modifications apportées par ces révo- lutions à la surface du globe. J’ai partout remarqué, sur le sol de l’Amérique, de vastes dépôts modernes ou des dénudations de même époque, qui, tout 1. Voyez p. 253. ( 258 ) G,*, i, en offrant des effets analogues à ceux d’aujourd’hui, sout néanmoins sur ' - une trop grande échelle pour n’avoir pas été détermines par une cause plus puissante que les agens encore en activité. En effet, le sable fin qui recouvre les Pampas , les medaños ou anciennes dunes de ces memes lieux' les sables qui forment de longues collines, dans l’est de la province de Corrientes', les graviers et le sable du grand plateau bolivien’, les immenses alluvions des environs de Santa-Ciuz de la Sierra*, des plaines de Moxos , de la province de Chiquitos®, qui partout recouvrent les terrains pampeens, ont une trop grande puissance et sont surtout trop uniformément répartis loin des cours d’eau actuels, pour ne pas être le résultat d’une cause genera e. Ces alluvions sont généralement sablonneuses et paraissent avoir ete enle- vées aux diverses formations qui couvrent le sol. Si l’on en cherche 1 ori- o'ine, il sera facile d’en trouver les traces dans les vastes dénudations qui ont Sllonné tous les terrains, depuis les plus basses régions jusqu’au sommet des montagnes. Partout ces alluvions recouvrent le terrain pampéen, par- tout ces alluvions sont les dernières couches terrestres, où elles se melent, dans les parties supérieures, à l’humus végétal i il faut donc y voir ù la fois des produits postérieurs au terrain pampéen, et les derniers depots quon puisse rattacher à la géologie. J’ai long -temps eu des incertitudes sur l’âge de ces alluvions; mais une observation faite dans la province de Moxos a fixé mes idées h leur egard. J’ai trouvé, au Rio Securi’, une berge de huit m'etres de hauteur, composee de deux mèti-es de tei-rain pampéen vers ses parties inférieures, et au-dessus de six mètres d’alliivion. A peu de distance du terrain pampeen , dans les couches les plus basses du banc diluvial, je reconnus, au milieu d’une petite ligne remplie de charbon, un grand nombre de morceaux de poteries, qui annonçaient un ancien séjour des indigènes. Cette découverte me donna la certitude que ces alluvions sont postérieures à la creation de 1 homme. Il paraît donc probable qu’après l’arrivée de la race humaine i y a eu, d’un côté, des dénudations très -profondes, bien différentes de celles que 1. Voyez p. 44. 2. Voyez p. 32. 3. Voyez p. 131. 4. Voyez p. 182. 5. Voyez p. 207 . 6. Voyez p. 189. 7. Voyez p. 205. ( 259 ) peuvent produire les eaux actuelles, par exemple la dénudation des conglo- mérats trachytiques du plateau occidentar du grand plateau bolivien", et une foule d’autres, que je pourrais citer, tandis qu’il se déposait dans les bassins terrestres des alluvions trop épaisses, trop éloignées des cours d’eau actuels et surtout trop uniformément répandues sur le sol, pour qu’on ne doive pas les attribuer a des causes plus puissantes que celles qui agissent aujourd’hui. Terrains diluviens marins ou quaternaires. Je désigne ainsi tous les dépôts marins qui, placés maintenant bien au- dessus du niveau des mers actuelles, ne renferment que des corps organisés dont les analogues vivent encore sur les mêmes côtes. Je rapporte à ces terrains les bancs de conchillas de San-Pedro , sur les rives du Parana^, élevés de plus de vingt mètres au-dessus de la rivière, et dont les analogues ne se trouvent de nos jours quà Buenos-Ayres ; les coquilles de Montevideo‘S, qui, à cinq mètres au-dessus des eaux, sont identiques à celles des mers voisines; et enfin, les bancs de la Babia de San- Blas en Patagonie. Il y aurait alors eu, sur le littoral de 1 océan Atlantique, depuis le 54.'’ jusqu’au 40.^ degré de latitude sud , des exhaussemens qui , vu leur étendue , ne peuvent être dus à des causes partielles. A 1 ouest de la Cordillère, des bancs analogues, contenant les coquilles du littoral actuel, se remarquent à Talcahuano®, à Coquimbo^ à Cobija®, à Arica et a Lima : ainsi, d’apres les connaissances actuelles, on trouverait, sur le littoral du grand Océan, des bancs de coquilles dont les analogues existent encore aux mêmes endroits, depuis le 12." jusqu’au 56." degré, ou sur plus de six cents lieues de longueur; ce qui suffit pour faire admettre une cause générale. 1. Voyez p. 113. 2. Voyez p. 132. 3. Voyez p. 44. 4. Voyez p. 23. 5. Voyez p. 53. 6. Voyez Ulloa et Jorge, Relación historica del viage a la America meridional, t. III, p. 324. 7. Voyez p. 91. 8. Voyez p. 94. 9. Voyez p. 102, les considérations dans lesquelles je suis entré relativement aux anciens rivages. 10. Je les ai vus, et Ulloa, Relación de un viage, etc., t. III, p. 125, les décrit très-bien, ainsi que ceux qui sont compris entre Guayaquil et Lima. Idem, ibidem, t. III, p. 38. Géologie. ( 260 ) Géologie. Les espèces fossiles que j’ai trouvées ainsi sont les suivantes: OCÉAN ATLANTIQUE. GRAND OCÉAN. 1 GASTÉROPODES. GASTÉROPODES. Purpura chocolatta. Duelos. P. concholepas , d’Orb. ■ : : : : Triton scaber. King. Calyptrœa radiata. Chiton aculeatus, Barnes. Fissurella crassa , Lamarck. Crepidula dilatata , Lamarck. Trochus luctuosus , d’Orb. 1 Olivancillaria brasiliensis , d’Orb 1 Voluta brasiliana, Lamarck 1 Buccinanops cochUdiuin, dOrb 1 LAMELLIBRANCHES. LAMELUBR.ANCHES. Venus rufa, Lamarck. V. Dombeyi , Lamarck. J Nucula lanceolata. Sow 1 iV. puelcha^ d’Orb 1 Lucina patagónica, d’Orb 1 Lutraria plicatula, Lamarck 1 Cfprina patagónica, d’Orb Ces coquilles ont, comme on peut en juger, toutes leurs analogues vivantes dans les mers voisines, et conservent clans leur ensemble, de chaque cote des Andes, autant de différences qu’en présentent aujourd’hui les deux faunes de ces deux mers. ’ x n i. J’ai dit ailleurs que ces coquilles sont toutes dans la posrtion ou elles ont vécu, les acéphales avec leurs deux valves réunies et placées verticalement. Ce fait doit faire admettre un mouvement fortuit et non pas une artion lente de relèvement des côtes , ainsi que Font cru quelques auteurs . L’etude 1. Voyez mes généralités sur les Mollusques de mon Voyage. 2. M. Darwin. ( 261 ) du littoral actuel prouve que, lorsque la mer abandonne graduellement un Géologie, rivage, elle laisse, partout, sur la partie decouverte, des coquilles en con- tact incessant avec les lames, et des-lors plus ou moins roulées, aucune n’étant dans sa position naturelle. Rien de semblable ne se montrant dans les dépôts que j’ai visités, il me paraît évident que ces coquilles ont été tout à eoup et instantanément exhaussées du fond de la mer au niveau qu’elles occupent aujourd’hui. On devrait naturellement en conclure qu’il s’est opéré, sur le sol de l’Amérique, un brusque mouvement dont les traces se trouvent , d’un côté dans les alluvions terrestres, de l’autre dans l’exhaussement des couches marines du littoral des deux océans. Il y aurait eu, depuis 1 existence de la faune actuelle, des causes générales fortuites, qui, en même temps qu’elles élevaient au-dessus des mers une lisière du littoral de l’oeéan Atlantique et du grand Océan, renfermant des corps organisés identiques à ceux qui vivent aujourd’hui, auraient dénudé, raviné les plateaux, les montagnes, et amené dans les Pampas et dans les plaines de Moxos, ces puissantes alluvions terrestres qui s’y font remarquer. Si je cherche encore l’explication de ce fait dans les changemens qui ont pu s opérer au sein des Cordillères, postérieurement aux éruptions des roches trachytiques dont j’ai cherché à expliquer l’âge relatif, je ne trouverai que la période des volcans actuellement en activité. Il faudrait peut-être alors supposer que de grands aiFaissemens ayant eu lieu de nouveau à l’ouest, dans le grand Océan, il s’est ouvert, sur la ligne de la dernière dislocation des Cordillères, à travers les conglomérats trachytiques, une série de vol- cans dont quelques-uns fument encore; que ce déplacement de matières a déterminé un balancement des eaux qui ont raviné, dénudé les terres à toutes les hauteurs, jusqu’au sommet des Cordillères, et entraîné ees vastes alluvions dans les plaines, en même temps que, des deux eôtés de l’Amérique méridionale, un exhaussement général de la côte aurait placé, au-dessus du niveau actuel des mers, les bancs de conchillas des Pampas, les eoquilles de Montevideo, de la Patagonie et toutes celles du littoral du grand Oeéan, en donnant au continent la configuration que nous lui connaissons. Ce dernier mouvement s’étant opéré depuis notre époque, et pouvant coïncider avec les traditions du déluge, dont on trouve partout des traces dans 1 histoire des peuples, j’ai dû nommer terrains âilmiens, ceux qui en sont le produit. Peut-etre faut-il attribuer à ce mouvement les derniers dépôts des cavernes du Brésil, qui, quelquefois bien séparés, peuvent aussi se confondre, par ( 262 ) l’observation, avec ceux de l’époque pampéenne et amener ainsi de la con- fusion et des mélanges non existans dans ces deux époques. Il se peut que le lac de Titicaca appartienne à la même époque. Sans un affaissement postérieur au terrain pampéen , il serait difficde de s expliquer pourquoi ce terrain, qui nivelait tout le plateau, a respecté, à sa partie tnéridionale, une aussi grande surface, sans la remplir également de son dépôt. La profondeur considérable que j’ai trouvée au lac, les quelques osse- mens qu’on a recueillis sur son rivage ‘, les dislocations plus nombreuses et plus fortes des îles, viendraient témoigner qu’en effet ce lac s’est formé après le nivellement du plateau par le terrain pampéen. En résumé, après la naissance de la faune actuelle, après l’arrivee de l’iiomme sur la terre, il s’est fait un dernier cbangement sur le sol de 1 Amé- rique. Les volcans ont paru; de petites parties de terrain sont encore sorties du sein des mers, et il s’est déposé des couches puissantes d’alluvion à la surface des continens. C’est probablement le souvenir de cet événement, dont on trouve des traces dans la mythologie de beaucoup de peuples américains. En effet, les Péruviens conservaient le souvenir d’un déluge'; il en était de même des habitans de Xauxa^ de la Terre-Ferme^ de Castilla del Oro' et du Mexique', à Cuba^ Il y aurait donc eu, en Amérique, un deluge a l’instant de la sortie des volcans; déluge qui aurait produit de grandes denu- dations et des dépôts d’une assez grande puissance : c’est le dernier grand cbangement qu’a éprouvé le sol du nouveau monde. Divers faits postérieurs aux dernières révolutions géologiques de VA rnérique méridionale. J’ai signalé à Cobija', à Arica et sur toute la côte de l’Océan pacifique, d’anciens lits de torrens qui, postérieurement aux derniers mouvemens de 1. Recueillis par M. Pentland, Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1839, n.° 7, p. 255. 2. Garcilaso de la Vega, Cornent, reales de los Incas, lib. I, cap. 18 , p. 21 ; Garcia, de los Indios, p. 310; Solorzano, Politica indiana, cap. 5, f. 18; Acosta, Historia de Indias, hb. I, cap. 25, lib. V, cap. 1; Herrera, Historia de los Hechos, Decadas l,p. 9. 3. Herrera, Decadas h, p. 6. 4. Idem, Decadas 2, p. 67. 5. Idem, Decadas 4, p. 119. , n rt ‘i 6. Idem, Decadas 2 , p. 161; Decad. 3 , p. 94. Gemelli Careri , Giro del mundo, p. 6, lib. I, cap. . 7. Idem, Decadas 1, p. 234. 8. Voyez p. 98. ( 263 ) lAmeiique, auraient, du sommet au littoral, sillonné toutes les pentes de Ceoio^ la Cordillère. Ces anciens lits de torrens sur un sol où il n’a pas plu depuis les temps historiques, sont, comme je m’en suis assuré^, provenus non de pluies locales , mais des eaux qui seraient descendues des Cordillères seule- ment. Aujourdhui, jamais un nuage aqueux ne s’arrête sur les montagnes du versant occidental; jamais un flocon de neige ne tombe de ce côté des Cordillères. Il faut donc, pour expliquer ces torrens produits par une cause générale, supposer que les Cordillères ont reçu momentanément des pluies ou des neiges qu’elles ne reçoivent plus de nos jours. Il se serait alors passé, sur ces montagnes, un phénomène aqueux analogue à celui qu’on a observé sur toutes nos grandes montagnes d’Europe. Tremhlemens de terre. Depuis que l’Amérique a pris sa forme actuelle, il n’y a plus eu à sa surface que de très-légères modifications partielles , apportées parles trembîe- mens de terre. J’en ai ressenti plusieurs, sans éprouver aucun de ceux qui paraissent avoir modifié, sur cjuelques points, les niveaux, en en exhaussant quelques parties. Je me bornerai donc ici à décrire la région des secousses et leur extension. J’ai déjà dit que les grands affaissemens avaient dû se produire au sein du grand Océan, a l’ouest du continent américain ^ La nature abrupte des côtes, la rapidité de leur pente vers la mer, ainsi que la grande profondeur des atterrages me porteraient à le croire. D’un autre côté, un lait assez curieux , c est que les tremblemens de terre ne semblent pas non plus s’éloigner du littoral. En effet, ceux qui, sur le rivage de la mer, sont assez violens pour faire écrouler toute une ville, ne causent à quelques lieues de là, vers rintérieiir, aucun préjudice, et perdent d’autant plus de leur force, qu’on s’eleve davantage sur les Cordillères; aussi n’a-t-on jamais senti sur le grand plateau bolivien aucune commotion semblable. C’est au moins ce que j’ap- pris et ce que j’ai éprouvé vers le parallèle d’Arica On pourrait se deman- der si la présence, par ce parallèle, du système bolivien n’a pas quel- qu influence sur le peu d’extension des tremblemens de terre, puisqu’il paraît que, dans la Cordillère du Chili, on éprouve encore de très-fortes secousses. 1. Voyez p. 103, où j’ai étendu cette question. 2. Voyez p. 261. 3. Voyez p. 106. ( 264 ) Géologie, lors des tremblemeiis de terre qui ravagent la côte. Quoi qu’il en soit, il est certain que les treinblemens de terre suivent le littoral du grand Océan, qu’ils diminuent d’intensité à mesure qu’on s’éloigne de la côte, et que, sur le grand plateau bolivien, on n’en a jamais ressenti la moindre atteinte. J’ai cberché quels avaient été sur la côte les effets des grands tremblemens de terre qui, à diverses époques, ont ravagé toutes les villes du littoral du grand Océan, de ceux, par exemple, qui ont détruit Arica, et complètement anéanti, à diverses époques, le Callao près de Lima\ J’ai trouvé qu à 1 instant même des secousses, la mer, balancée avec force, avait envahi la cote, en entraînant avec elle une immense quantité de sable et de galets sur les marais du Rimac, près de la ville des R.ois; qu’alors les eaux, poussées avec une extrême violence, avaient transporté des navires à près d’une lieue dans l’intérieur. Lorsqu’on voit que de semblables mouvemens ont eu lieu dans les eaux, sans changer notablement la configuration du sol, on se demande naturellement ce qui devait exister lorsque le système chilien a pris son grand relief, et, dès -lors, il sera facile de se convaincre qu’une telle catas- trophe n’a pas pu s’opérer sans déterminer une perturbation générale à la surface du globe. Les tremblemens de terre paraissent avoir amené sur toute la côte ce fendillement des roches que j’ai remarqué à Valparaiso' et à Pachia.^ Eaux thermales. J’ai signalé des eaux thermales sur plusieurs points du Pérou et de la Bolivia, à Pachia"^, au pied occidental de la Cordillère, à Caracato, à Mira- flor^, aux Baños, près de Potosi^, sur les plateaux élevés et dans la pro- vince de Chiquitos^, au centre du continent. Ces eaux, pour ainsi dire bouil- lantes à Miraflor, sont, partout ailleurs, assez tempérées. A Miraflor et à Caracato, elles sont accompagnées d’incrustations de carbonate de chaux. 1. Choix de Lettres édifiantes, t. I.^ p. 48; Ulloa, Relación de un viage, t. 111, p. 101. 2. Voyez p. 89. 3. Voyez p. 106. Herrera, Historia de los Hechos, etc.. Descripción, liv. XXll,p. 50, parle d’un tremblement de terre qui aurait séparé l’île de Chiloé du continent. 4. Voyez p. 105. 5. Voyez p. 141. 6. Voyez p. 179. 7. Voyez p. 190. ( 265 ) Géologie. CHAPITRE XIII. Coup dJœil d'ensemble sur les grands faits géologiques dont T Amérique méridionale a été le théâtre. Par l’extrême simplicité de sa composition, par les larges proportions de chacune de ses époques géologiques, l’Amérique méridionale est peut-être, de toutes les parties du globe, la plus facile à comprendre* et celle dont l’étude doit jeter le plus de lumières sur les grandes révolutions que notre planete a subies. En effet, loin detre, comme 1 Europe, morcelée en un grand nombre de lambeaux de terrains ou sillonnée d’innombrables chaînons, du croisement desquels l’époque est difficile à déterminer avec précision , l’Amé- rique méridionale montre des reliefs tracés sur des centaines de lieues et des dépôts de plusieurs degrés carrés de surface. Tout s’y manifeste sur une vaste échelle, les montagnes, ainsi que les bassins, et sur ce grand continent tout est visible, les causes puissantes et leurs immenses résultats. Si la profonde sagacité de l’un des premiers géologues de nos jours n’avait pas su distinguer, au milieu des chaînes de notre Europe, les grandes lignes de dislocation des systèmes qui ont déterminé la fin d’une période géolo- gique ou les modifications tranchées des bassins, l’étude de l’Amérique meridionale y eût peut-être conduit. Ce continent confirme, en effet, ces vues, aussi complètement que possible. Sans les systèmes de soulèvement, la formation de l’Amérique serait un véritable chaos' qu’on chercherait en vain a débrouiller; tandis qu’en y appliquant la grande pensée de M. Elie de Beaumont et en saisissant l’ensemble du continent, les moindres faits trouvent leur parfaite explication ; les differens points sortis des eaux les uns apres les autres, les perturbations que ces reliefs ont causées a la surface du sol, le changement de nature des dépôts et des faunes. Pour arriver a tracer, telles que je les conçois, les diverses catastrophes dont l’Amérique méridionale a été le théâtre, je vais, après les avoir dis- cutées dans les généralités précédentes , reprendre toute la série des faits, et chercher à esquisser à grands traits l’Amérique méridionale à toutes ses époques géologiques. Le manque de renseignemens laissera, sans doute, ce tableau encore imparfait. Je suis loin de croire qu’il ne se modifie pas à mesure qu’on fera de nouvelles recherches; mais j’aurai posé tout au moins, Ilï. Géologie. y ( 266 ) sur un vaste pays pour ainsi dire inconnu jusqu a nos jours, un premier jalon d’études; mais j’aurai tracé un cadre auquel chacun pourra ajouter ou retran- cher, jusqu’à ce qu’il soit tout à fait rempli. Je désire seulement faire con- naître ici, en ce qui concerne l’Amérique méridionale, les idées générales que m’ont suggérées mes observations personnelles et les renseignemens publiés jusqu’à ce jour. PREMIÈRE ÉPOQUE. L’Amérique méridionale après les terrains gneissiques ou primordiaux. ’ D’après les recherches géologiques, le nouveau monde serait l’une des plus anciennes parties du globe. Si l’on se reporte, en effet, à l’instant oîi les couches commençaient à se déposer , après la première solidification de la croûte terrestre , on verra qu’il a reçu son premier relief postérieurement à cette époque. C’est à la fin de la période des roches gneissiques et avant les terrains siluriens , que le retrait des matières composant le globe terrestre , est venu, par suite de leur refroidissement , déterminer, d’un côté, un affaisse- ment, pour remplir le vide intérieur de l’écorce terrestre consolidée, et for- mer, de l’autre , de grandes fissures et des reliefs au-dessus des eaux de l’océan Atlantique. L’un de ces reliefs occupe la partie orientale actuelle du Brésil , du 1 6. au 27.'" degré, dans la direction générale de l’est 58° nord, à l’ouest 58° sud^. Ce système, que j’ai nommé brésilien, paraît être l’un des plus anciens dont on puisse suivre les traces, à travers les modifications postérieures. 11 aurait précédé le premier soulèvement décrit en Europe par M. Elie de Beaumont. L’Amérique méridionale se serait alors composée d’une de oblongue , située à l’est du continent actuel. DEUXIÈME ÉPOQUE. L’Amérique méridionale après les terrains siluriens.'^ Si l’on en juge par la puissance des couches, un immense laps de temps se serait écoulé, tandis que les mers du terrain silurien se déposaient à l’ouest 1. Voyez pl. X, fîg. 1. Le système brésilien aa. '2. C’est l’opinion de M. Élie de Beaumont. 3. Observation de M. Pisis. 4. Voyez pl. X, fig. 1, lettre bb et fig. 2. ( 267 ) (lu système brésilien, du 51." au 72." degré de longitude occidentale de Paris. Dans cet intervalle, il s’est d’abord déposé, au fond de ces mers, des couches argileuses, représentées aujourd’hui par les phyllades schistoïdes. II ne semble pas encore avoir existé d’animaux dans cette période ; c’est plus tard et lorsque ces couches se sont mélangées de sable, que se sont montrés les trilobites, les calymènes, les asaphus, etc., tous ces êtres de la premiere animalisation. Ils ont vécu beaucoup moins de temps, si l’on en juge par les dépôts, qu’il ne s’en était écoulé antérieurement à leur existence, rem- placés, enfin, par une faune assez distincte, celle des terrains dévoniens, qui se lie intimement avec la faune silurienne, par ses points de contact* et, si les roches qui en dépendent sont formées de grès, au lieu de phyl- lade, leurs parties inférieures sont un mélange de l’une et de l’autre roche, et paraissent avoir également subi l’action des grandes dislocations, tout en montrant un grand nombre de ruptures partielles qui appartiennent surtout au terrain silurien. On doit donc supposer que beaucoup de petites dislocations se sont mani- festées après l’entier dépôt des terrains siluriens; mais les seuls grands systèmes de cette époque qu’on puisse suivre, sont ceux du système que j’ai nommé itaculumienÿ lequel, suivant M. Pisis ^ serait venu, à l’ouest du sys- tème brésilien, augmenter cette grande île, en y représentant des chaînes dirigées de l’est à l’ouest, comme celles de Minas Geraes, de ritaculumi, de la Caraca, du Morro Itamhe et des plateaux du sud de San-Paolo. ^ Un troisième point, qui paraît être sorti des eaux à cette époque, est celui que représentent aujourd’hui les îles Malouines; il constituerait aussi, à en juger par le grand diamètre de l’ensemble des îles, un système dirigé de lest a 1 ouest, ainsi que les deux autres; ce serait le système maloiiinien. Après les terrains siluriens, il y aurait donc eu, toujours dans la même direction, des ruptures qui auraient élevé, au-dessus de l’océan, un vaste lambeau à l’ouest du système brésilien, et deux autres îlots, l’un occu- pant le centre de la Bolivia actuelle, l’autre représenté par l’archipel des Malouines. Ces systèmes correspondraient peut-être à l’âge du deuxième soulèvement de M. Elie de Beaumont ou du système des Ballons (Vosges) et du Bocage (Calvados). t. Voyez p. 227. 2. Darwin, Narrative, p. 2ô3, partie marquée 6 é, pl. X, fig 1. Géologie. ( 268 ) TROISIÈME ÉPOQUE. L’Amérique méridionale apres les terrains carbonifères d Les mers carbonifères ont existé après cette grande perturbation des ter- rains siluriens et dévoniens. Il en reste des traces de -l’ouest a l’est, depuis le système itaculumien jusqu’à l’occident du 72. degré de longitude. Elles nourrissaient alors une faune bien distincte des premières, composée princi- palement de solarium y de productus, de spirifer, de terébratules, et analogue en tout, pour le faciès, à celle qui vivait simultanément sur une si vaste surface de l’Europe. Cette période a été très-longue, et surtout il y a eu beau- coup de petits mouvemens non appréciables, puisque s’y sont succède de puissantes couches, avec ou sans fossiles, formées d’une alternance de calcaire et de grès. A la suite des derniers dépôts de cette époque, il s’est opéré de grands cbangemens à la superficie du sol. De vastes ruptures dans la direc- tion de l’est-sud-est ou ouest-nord-ouest, sont venues pour la seconde fois, à l’ouest et au nord de la grande île déjà formée des systèmes brésilien et itaculumien, soulever le système cbiquitéen, surface immense, étendue depuis la province de Minas Geraes jusqu’au 68.® degré de longitude occi- dentale, sur laquelle se remarquent les chaînes du Parecys, du Diamantino, de Cuyaba, et surtout les collines de la province de Chiquitos. C’est ainsi que le continent américain s’est accru à l’ouest, après les terrains carboni- fères, d’une partie considérable occupant l’intervalle compris entre les 55.® et 68.® degrés de longitude, et les 10.® et 20.® degrés de latitude sud. C’est peut-être à eette époque qu’ont pris leur relief les montagnes qui s’élèvent sur la côte du Brésil jusqu’à Barnahiba, et celles de la côte des Guy ânes jusqu’à l’Orénoque, du moins ont-elles tout à fait le même parallélisme. Il en est ainsi à cette époque de la chaîne de gneiss de Montevideo , situee au nord de la Plata, et de celle du cap Corrientes à la Sierra del Tandil, dans les Pampas. Elles ont également surgi du sein de l’océan, en formant deux îlots dirigés de l’ouest 25 à 50° nord, à l’est 25 à 50° sud, et représen- tant lin système que je désignerai sous le nom de pampéen. Ces dernières îles sont presque à l’angle droit avec le système brésilien. Ce système, le plus étendu sur le sol de l’Amérique méridionale, serait presque contemporain du troisième soulèvement de M. Éhe de Beaumont ou du système du nord de l’Angleterre. 1. Voyez pl. X, %, 1, la partie marquée c, et fig. 3. ( 269 ) QUATRIÈME ÉPOQUE. L Àinérique meridionale apres les terrains triasiques. ‘ L Amérique meridionale offrait , apres les terrains carbonifères , un con- tinent à peu près triangulaire, dont le grand diamètre était du nord au sud, sur une etendue de près de trente - cinq degrés de latitude. La mer tria- sique formait, a 1 ouest de cette Amérique, une vaste surface, que cou- vraient des etres differens de ceux de lepoque carbonifère, en même temps que des argiles aujourd’hui à l’état calcaire ou d’argile bigarrée, et les sables argileux venaient succéder aux sables purs des derniers dépôts carbo- nifères. De meme que les mers siluriennes et carbonifères , la mer tria- sique s est maintenue, un laps de temps considérable, exempte de grands changemens, ce qu indique la puissance des dépôts. Après cette période de repos, le refroidissement de la croûte terrestre ayant amené de nouveaux affaissemens , de grandes ruptures ont encore eu lieu pour la troisième fois, ^ ouest du continent. Ces affaissemens ont determiné des relèvemens con- sideiables de couches, de larges fentes, par lesquelles des roches granitiques se sont fait jour, comme sur la chaîne de l’Ilimani et du Sorata. Un massif immense, s’étendant du 5." au 20." et peut-être au 32.® degré de latitude et du 63. au 78. degre de longitude, s’est élevé tout à coup, en plaçant au- dessus des mers toutes les roches triasiques de la Bolivia. Ce massif, formé de 1 ensemble des terrains siluriens, dévoniens, carbonifères et triasiques reunis, represente un ensemble de chaînes dont. la direction moyenne, sud- est et nord-ouest, constitue mon sjsl'eme bolivien y bien plus élevé qu’aucun des autres systèmes antérieurs. Ce système, qui se compose de toute la partie montueuse de la Bolivia et du Pérou, vient encore former toute la région orientale des Cordillères ou, pour mieux dire, les Andes proprement dites ou les Antis des anciens Incas, depuis le 5. jusqu au 20. degré de latitude. C’est un premier lambeau de la Cordillère hors des eaux, celui qui s’éloigne le plus de la direction géné- rale de la chaîne. L Amérique, accrue successivement de portions de plus en plus considé- rables et de plus en plus élevées, de l’ouest à l’est, représente, après les ter- rains triasiques, presque toute sa largeur actuelle, en offrant une terre allongée dirigée de 1 ouest a l’est , et d’une forme tout à fait différente de celle qu’elle 1. Vojez pl. X, fig. 1, la partie marquée d, et la fig. 4. Geolofjie. ■Éi G eologie. ( 270 ) doit avoir plus tard. Son cnsomblG» roprcsontc alors doux grandes îles separees par un grand détroit. Le système bolivien paraît correspondre au sixième soulèvement deM. Elie de Beaumont, à son système de Morvan, dont il a même la direction; rap- prochement doublement curieux, en ce que, s’il y a réellement parallélisme, on pourrait croire à des lignes qui s’étendraient sur une grande partie du globe. CINQUIÈME ÉPOQUE. L’Amérique méridionale après les terrains crètacésd A la suite des grandes perturbations causées par le soulèvement des roches triasiques, les mers sont redevenues tranquilles. Il est difficile de dire néan- moins ce quelles étaient en Amérique, tandis qü’en Europe s’est déposée cette grande succession de couclies jurassiques, qui suppose une nombreuse série de siècles et de petits cbangemens partiels, marqués par les étages que caractérisent si bien leurs faunes spéciales. Si les mers jurassiques ont existé en Amérique , au moins n’en reste-t-il qu’une faible trace. ® Les terrains crétacés, au contraire, semblent y avoir ete tres-developpes , puisqu’ils se montrent depuis la Colonibie jusqu’à la Terre-du-Eeu ou sur toute la longueur actuelle du continent. La Paléontologie américaine permet de croire que , tandis que ces mers formaient en France deux larges bassins distincts, le bassin méditerranéen et le bassin parisien^, la mer néocomienne couvrait de ses eaux une grande partie de la Colombie, en meme temps que les régions situées au nord, à l’ouest et au sud du continent existant. Alors, non-seulement, comme en Europe, vivaient en Amérique des Aminonites de forme spéciale et des Ancjloceras, mais encore il se trouvait, en Colombie et dans le bassin parisien , assez d’espèces identiques pour faire supposer une communication directe entre les deux mersl L’époque du gault n’est repré- sentée, sur le sol américain, par aucun fossile, tandis qu’on reconnaît, dans la lisière des terrains crétacés de la Cordillère, des formes analogues a la faune des craies cbloritées. 1. Voyez pl. X, %. 1, lettre e, et fig. 5, 2. Voyez p. 237. 3. Voyez cette partie , Terrains crétacés. 4. D’Orbigny, Paléontologie française , t. I , p. 642. 5. D’Orbigny, Coquilles et Échinodermes fossiles de Colombie recueillis par M. Boussingault. ( 271 ) Si les faits constatés' permettent de se faire une idée des dérangemens GWoei.. qui ont eu lieu pendant et après la période crétacée, je pourrai me les expli- quer ainsi : Peut-etie durant cette période, après le dépôt des terrains néocomiens, s’est-il opéré deux changemens : l’iin, le système colombien, tracé environ dans la direction du nord SS'’ est, ou sud SS° ouest, aurait formé les mon- tagnes de la Suma-Paz et du Quindiii , en élevant les terrains crétacés du plateau de Bogo ta l’autre, le système fué^ien , qui occupe la partie occi- dentale de la Terre-du-Feu, et se dirige nord S0° est, et sud S0° ouest. Ces deux systèmes représenteraient les deux extrémités de la chaîne actuelle des Cordillères. Posterieurement à l’entier dépôt des mers crétacées, de vastes affaissemens ayant eu lieu dans les océans, les matières pressées et poussées par l’affaisse- ment même vers les grandes lignes de dislocation qui en étaient le résultat , sont venues soulever, morceler les terrains crétacés, et former ces vastes épan- chemens de roches porphyritiques qui se montrent sur une seule hande, depuis le Chimborazo jusqu’au détroit de Magellan ou sur 50 degrés de longueur. G est alors que le système chilien a pris un premier relief dans la direction nord 5° est, et sud 5° ouest, depuis le détroit de Magellan jusqu’à sa jonction avec le système bolivien 3, qu’il a longé à l’ouest, en élevant les terrains crétacés du plateau de Guancavelica ; c’est alors encore que le balan- cement des eaux dû à ce mouvement aurait eu pour résultat de former, en lavant les continens, le dépôt du tertiaire guaranien qui couvre la province de Moxos et une si grande partie du bassin des Pampas. ^ En résumé, pendant et après les terrains crétacés, l’Amérique méridionale se serait accrue, toujours à l’occident des parties déjà hors des eaux, d’une surface immense de terre bien plus étendue et dirigée presque transversale- ment aux autoes. Cette nouvelle partie du continent aurait dessiné la Cor- dillère, en lui donnant son premier relief; grand mouvement qui, par suite du déplacement des eaux, aurait apporté sur les petits bassins continentaux et sur le littoral des mers, le premier dépôt de nivellement de la formation tertiaire, mon terrain guaranien. ÍS! 1. Voyez p. 243. 2. PI. X, %. 1. 3. Voyez p, 244, 4. Voyez p. 245. !;i tîi Géologie. ( 272 ) SIXIÈME ÉPOQUE. L’Amérique méridionale après les terrains tertiaires^ Plus on approche de l’époque actuelle et plus les déplacemens sont puis- sans. C’est, d’un côté, la conséquence des nouveaux dépôts qui s’ajoutent aux anciens; de l’autre, celle de la plus grande épaisseur des parties déjà consolidées dans l’écorce terrestre. Nous avons vu l’Amérique changer subite- ment de forme après les terrains crétacés , et prendre , encore à 1 état d esquisse, la configuration quelle doit conserver. Elle offre déjà une chaîne hors des eaux, traçant la Cordillère du nord au sud, et limitant ainsi l’océan Atlan- tique et le grand Océan. Une nouvelle période de repos succède aux perturbations : les mers ter- tiaires se dessinent, à l’est et à l’ouest du système chilien. Sur le dépôt de nivellement du terrain guaranien commencent à s’étendre des sédimens ma- rins, du terrain patagonien, en même temps que les continens se peuplent de mammifères et de grands végétaux. Bientôt une faune tertiaire habite ces mers, et pendant son existence des affluens évidemment terrestres apportent des continens voisins des ossemens de mammifères, des bois, des coqudles fluviatiles. Les uns proviennent sans doute de la crete du système chilien , et apportent dans la mer patagonienne du sud-est® des ossemens encore pourvus de leurs ligamens; les autres, arrivant du grand continent du nord, y charrient les mêmes produits terrestres qui se mêlent aux sédimens marins. Les choses se maintinrent ainsi très-longtemps, tandis que les mers recevaient des dépôts alternatifs de sable et d’argile d’une grande puissance. Pendant cette période de repos, la chaîne crétacée du système chilien formant entre les mers une barrière insurmontable , il. en résulta que les faunes marines des deux versans, ne communiquant pas entr’elles, étaient déjà aussi distinctes que de nos jours. La nature ne devant pas toujours se maintenir en repos sur le sol amé- ricain, il s’opère un dernier mouvement, c|ui, bien plus considérable que tous les autres , donne simultanément à la Cordillère proprement dite son grand relief d’aujourd’hui, exhausse les terrains tertiaires des deux versans, amene la destruction complète de la faune terrestre antérieure à notre époque et la formation du grand dépôt à ossemens du terrain pampeen. 1. Voyez pl. X, fig. 1 et O , la partie ponctuée. 2. Voyez p. 78. 3. Voyez p. 78. ( 273 ) Toutes ces catastrophes peuvent, en effet, s’expliquer par une seule et même Géoiogi, cause. D’immenses affaissemens ayant eu lieu au sein du grand Océan, à “ l’ouest du premier relief du système chilien, la Cordillère s’ouvre de nouveau: poussées avec plus de violence que jamais vers cette vaste issue, les matières trachytiques incandescentes débordent de toutes parts, disloquent les por- phyres, les roches crétacées et envahissent entièrement le sommet de la chaîne. Elles y forment, sur la crête du système chilien, ces immenses épanchemens qu’on y remarque dans la direction du nord 5° est, au sud 5° ouest, de la ligne au 5. degré, et du 20. au 50.'' degré de latitude sud. Elles y forment encore ceux qui, dans l’intervalle du 5.^ au 20.^ degré, longent à l’ouest le système bolivien , en offrant avec le reste une seule continuité de faits et de causes. Une dislocation de 50 degrés ou de 1250 lieues de longueur, qui a produit une des plus hautes chaînes du monde, en élevant au-dessus des mers tous les terrains tertiaires marins des Pampas, sur une immense largeur, à l’est et à l’ouest de la Cordillère, n’a pu avoir lieu sans déplacer proportionnellement les eaux marines. Balancées alors avec force, celles-ci ont envahi les conti- nens, anéanti et entramé les grands animaux terrestres, tels que les mylo- dons, les mégalonyx, les mégathériums , les platyonyx, les toxodons et les mastodontes de la faune perdue, en les déposant, avec les particules ter- restres, à toutes les hauteurs, dans les bassins terrestres, ou dans les mers voisines. Alors encore ces matières , simultanément entraînées , nivelant les plateaux des Cordillères jusqu’à 4000 mètres au-dessus des océans, les plaines de Moxos, de Chiquitos et tout le fond du grand bassin des Pam- pas, ont constitué le terrain pampéen. Alors, enfin, lorsqu’ils n’étaient pas entrâmes par les eaux, poussés dans les cavernes ou jetés dans les fentes des rochers, les animaux restaient sur leur terre natale, au milieu des anfrac- tuosités des anciens systèmes brésilien, itaculumien et chiquitéen du continent oriental. En résumé, l’Amérique méridionale aurait, à la sixième époque, pris jtour ainsi dire sa forme actuelle; la Cordillère se serait élevée à peu près a sa hauteur d’aujourd’hui; les terrains tertiaires patagonieiis, ainsi que le pourtour des Pampas proprement dites, seraient sortis des eaux, à l’est et à 1 ouest; toutes les faunes terrestres et marines auraient été ravagées et anéan- ties dans toutes leurs parties; la terre américaine aurait perdu ses premiers habitans. ^ A ce mouvement, l’un des plus grands connu, pourraient peut-être se rat- III» Géolo .i|. ! í¡W' Géologie. ( 274 ) tacher beaucoup des phénomènes observés à la surface du globe, puisqu’on rencontre partout des restes d’une faune terrestre particulière, entièrement éteinte, et des dépôts analogues à ceux des Pampas, renfermant des ossemens de mammifères d’especes détruites. SEPTIÈME ET DERNIÈRE ÉPOQUE. L’Amérique méridionale après les terrains diluviens. L’Amérique a pris sa forme actuelle; seulement elle est nue, inhabitée. Bientôt la toute-puissance créatrice la couvre de nouveau de vegetetion, la repeuple d’animaux différens des premiers et semblables à ceux d’aujourdhui. L’homme, le plus parfait de tous les êtres, vient compléter l’œuvre et dominer l’ensemble de la nature. Le monde animé existe tel que nous le connaissons. Postérieurement à l’état actuel, il se serait manifesté, sur le sol américain, un dernier mouvement, qui naurait eu d’autre résultat que de donner nais- sance aux volcans en activité, de soulever les rivages maritimes et le fond des Pampas, en couvrant partout le sol terrestre de puissantes alluvions. Si, en effet, l’on étudie les derniers changemens qui se sont opérés à la surface du nouveau monde sur les montagnes du système chilien, on y verra paraître les volcans provenus sans doute de nouveaux affaissemens dans l’ouest; et ce mouvement, en exhaussant, sur la côte de l’océan Atlantique et du grand Océan, les coquilles marines qui y vivent encore, a déterminé un nouvel envahissement des eaux, auquel il faut attrilmer les dénudations des parties élevées, les alluvions des plaines et la formation des medaños des Pampas. On pourrait peut-être trouver le souvenir de cette dernière revolution ter- restre dans les traditions du déluge que conservent la plupart des peuples américains. ’ Dernières conclusions. L’Amérique méridionale paraît avoir formé son premier relief aux régions orientales du Brésil actuel après la période gneissique. Les terrains siluriens sont venus à l’ouest accroître ce premier continent de tout le système itaralu- mien. Les terrains carbonifères, à l’ouest des deux autres, ont formé un nouveau lambeau, composé du système chiquitéen. Les terrains triasiques, a l’ouest des trois premiers systèmes, y ont ajouté le système bolivien, surface bien plus vaste que les autres : jusqu’alors l’Amérique était allongée de 1 est a 1. Voyez p. 262. ( 275 ) l’ouest. Les terrains crétaeés cessent de se déposer, et la Cordillère, toujours à l’ouest des terres exhaussées, prend un premier relief, du nord au sud, en changeant totalement la forme du continent. Cette même configuration se perfectionne ensuite; la chaîne entière s’élève après les terrains tertiaires; lorsque les roches trachytiques se font jour, le grand bassin des Pampas sort des eaux, et l’Amérique devient ce qu’elle devra paraître à nos yeux. De 1 ensemble de ces grands faits se déduisent plusieurs conséquences générales, qui paraissent d’une immense portée géologique pour l’histoire chronologique des soulèvemens. Ce sont: L° La succession régulière qui s’est opérée, toujours de l’est à l’ouest, des differens systèmes représentant l’Amérique actuelle. 2. Letendue de plus en plus grande de ces systèmes, à mesure qu’ils se rapprochent de l’époque actuelle. 3. ° La coïncidence remarquable des causes et des effets, dans la formation du tertiaire guaranien, à l’instant du premier soulèvement du système chilien par les roches porpliyritiques , de celui du terrain pampéen, à l’époque du grand soulèvement des Cordillères par les roches trachytiques et des allu- vions à la sortie des volcans. Ne pourrait-on pas voir, dans ces trois séries de faits, la preuve la plus evidente que le nouveau monde s’est formé par des soulèvemens successifs que marquent les differens systèmes? Quoi qu’il en soit, si, comme fruit de huit années d’observations loin- taines, des comparaisons sans nombre, de méditations soutenues, de minu- tieuses recherches, le travail géologique que je termine ici sur l’Amérique méridionale, peut inspirer quelqu’intérêt et jeter quelques lumières sur les grandes revolutions du globe; s’il peut aider aux progrès de la géologie, de cette science destinee a nous reveler l’histoire de notre planète, j’aurai atteint mon but, et reçu la seule recompense que j’ambitionne, la seule récompense à laquelle j’aie jamais osé prétendre. Géologie. ( 277 ) TABLE ALPHABÉTIQUE. A. Achacache sur le plateau bolivien. Pag. 125 Achmœa subrugosa. 23 Acteon affmis. 240 A. ornata., , , 240 Actinocrinjos. 167, 230 Action soulevante des roches tracby tiques. 220 Age des roches porpbyritiques. 214 Age des trachytes. 218 Albâtre de Berenguela, sur le plateau boliv. 117 Alluvions anciennes du ravin de là Paz, sur le plateau bolivien. 120, 121 Alluvions modernes du plateau boliv. 117, 120 Alluvions lacustres du lac de Titicaca. 125 Alluvions modernes en général. 171, 182 Alto de Toledo (Pérou). 115 Ammonites. 239 A. cequatorialis. 240 A. Alexandrinus. 240 A. alternatus. 239 A. americanas. 240 A. Boussingaultii. 239 A. Colombianas. 240 A. Dumasianus. 239 A. galeatus. 240 A. Gibboniana. 240 A. occidentalis. 240 A. planidor satus. 240 A. santafecinas. 239 Anatina colombiana. 240 Ancien lac de Cochabamba. 165 Ancien rivage. 98, 102 Anciennes traces des eaux. 230 Anciens torrens desséchés. 98, 103 Ancumani, montagne, la même que le Sorata. 114 Ancyloceras. 240 A. Degenhardtii, d’Orb. 240 A. Humboldtiana, d’Orb. 240 A. simplex. 242 Animaux entiers flottans. Pag. 254 Antilope maquinensis. 252 Apacheta de la Paz, chaîne sur la plateau 119 165 90, 248 38, 60, 248 241 241 bolivien. Arani (Bolivia). Arca Araucana. A. Bonplandiana , d’Orb A. perobliqua. A. rosiellata. Argent, mines exploitées près de Sicasica. 127 Près de Potosi. 143 Province de Yungas. 153 Argile calcaire. 5g Argile grise. 3g Argile gypseuse. 31,32, 70 Argile pampéenne (Voy. Terrain pampéen). 26 Argiles bigarrées. 133,235 Arica (Pérou). 99 Asaphus bolmensis. 226 Aspect des montagnes. I J 4 Aspect du Mont-Blanc, représenté par la Cordillère orientale. 127 Aspect singulier des alluvions anciennes de la Paz (Bolivia). 121 Astarte exotica. 240 A. truncata. 240 Auchenias. 252 Aygachy, sur le plateau bolivien. 124 Ayo ayo , sur le plateau bolivien. 1 27 Azara labiata. 23, 43, 248 B. Bahia blanca (Pampas). 47 Bahia de San-Blas (Patagonie). 53 Bajada (Entre- Rios). 37 Banda oriental. 23 Bande de terrains crétacés. 238 Bande porphyritique. 215 Baños, eaux thermales près de Potosi. 179 ( 278 ) Barrancas (Falaise) du sud (Patagonie). Pag. ô6 Barrancas (Falaise) du nord (Patagonie). 54 Bartolo (Bolivia). Basalte cellulaire. 1^4 Bassins de la Plata et de l’Amazone réunis. 183 Beira, fort sur le Guapore. 203 Bella Vista (Parana). 34 Blocs erratiques de trachytes , aux environs de Potosi. Blocs erratiques de roches granitiques dans le ravin de la Paz (Bolivia). Bois fossiles. Bords du lac de Titicaca (Bolivia). Brèches osseuses de Puno, sur le plateau boliv. Brésil. Buccinanops globulosus. B. cochlidium. Buccinum deforme. Buenos-Ayres. 23 Bulla ambigua. 144 121 36 124 134 17 54, 260 54, 260 23 44 248 91, C. 251 251 Cœlogenys caticeps. C. major. Cailloux de grès des alluvions de la Paz (Bolivia). Cailloux porphyritiques. 53, 56, 62, 213 95 127 70 38 30 Cailloux roulés. Calara area, sur le plateau bolivien. Calcaire à fer hydraté. 30, 32, 34, Calcaire arénifère. Calcaire argileux. Calcaire compacte carbonifère, sur les bords du lac de Titicaca. 124 Calcaire dendritique. 56, 57 Calcaire magnésifère du terrain triasique. 138, 19, 235 Calcaire ostréen. 58 Calcaires marneux. 55, 239 Calcaires ondulés du terrain triasique. 138 Calientes, eaux thermales. Callithrix primeevus. Calymene macrophtalma. C. Verneuilli. Calfptrœa radiata. 105 253 226 226 94, 260 Canelones (Plata). Pag. 24 Canis incertus. 42 , 00 C. protalopex. 248 C. troglodytes. 248 Cap Corrientes (Pampas). 47 Cap Frio (Brésil). 17 Capiñata (Bolivia). 154 Caracollo, sur le plateau bolivien. 128 Carangas (province) du plateau bolivien. 131 Carbonate de chaux en nappe , sur le pla- teau bolivien. 117 Cardium acuticostatum. 90, 248 C. auca. 91, 248 C. Colombianum. 240 C. peregrinorsum. 240 C. platense , d’Orb. 38, 248 Carmen de Moxos (Bolivia). 200 Cascades; réflexions à leur égard. lÔl Cascajos, accompagnant les pépites d’or. 121, 194 Cavallu Cuatia (falaises). 35 Cavernes à ossem ens. 250 Cavia robusta. 251 C. gracilis. 251 Cebas macrognathus. 253 Ceriopora ramosa. 126, 234 Cerodon antiquum. 248 C. biïobidens. 248 Cervus. 252 Chaux carbonatée incrustante. 130 Cfiemnitzia potosensis des terrains tria- siques. 142, 236 Chenoconcha Largillierti. 90 Chili. 88 Cliilina. 56, 248 Chilon (Bolivia). 167 Chinas, cailloux roulés. 53 Chipicani, montagne de Bolivia. 112, 114 Chiquitos (province de Bolivia). 183 Chiton aculeatus. 94, 260 Chlamidotherium Gigas. 252 C. Humboldtii. 252 Chochiis, montagne de Chiquitos (Bolivia). 192 Chulumani (Bolivia). Chuquisaca (Bolivia). Circonscription du bassin des Pampas. Circuata (Bolivia). Clisa, vallée de Bolivia. Cobija (Bolivia). Cochabamba, vallée de Bolivia. Coïncidence d’effets. Colline de Viacba , sur le plateau bolivien. Collines isolées sur le plateau bolivien. Colonnes prismatiques à Laguniilas. Concepcion (Chili). Concepcion de Chiquitos (Bolivia). Concepcion de Moxos (Bolivia). Concbillas des Pampas. Concrétions produites par les eaux ther- males. Condor-apacheta , plateau bolivien. Cône tronqué des montagnes trachjtiques. 1 32 Conglomérats ferrugineux. 185, 245 Conglomérats ponceux en bancs horizon- taux, 64, 104, m, 216 Conglomérats porphjritiques. 106 Conglomérats nivelant le plateau occidental des Cordillères. 114 Conglomérats tracbjt. 64, 104, 1 13, 216, 217 Considérations générales sur l’ensemble géo- logique. 209 Considérations générales sur le grand bassin tertiaire des Pampas. 66 Constitution de la chaîne des Andes propre- ^ ment dites. 122 Contre-fort de Cochabamba dans la Cor- dillère orientale. 156, 158, 162 Contre-fort de Potosi (Bolivia). 116, 135 Coquilles fossiles. 38, 43, 53 , 90, 91, 92, 94 , 101 Coquilles fossiles carbonifères. 124, 126 Coquimbo (Chili). 91 Corbula colombiana. 240 Corcovado (Brésil). 18 Cordillère du Chili. Aspect. 88 Cordillère du Pérou. 110 Cordillère orientale du plateau bolivien. 120 Corrientes (province de la Plata). . 28,31 Corocero, avec ses mines de cuivre natif, sur le plateau bolivien. Pag. 119 Côte de Cachun. 111 Côte de Petaca, près de Santa-Cruz (Bol.). 170 Côte du Delinguil (Cordillère). 114 Côtes de Bolivia. 93 Côtes du Chili. 88 Côtes du Pérou. 99 Coupures dans la chaîne des Andes. 116, 120 Craie chloritée. 242 Crepidula dilatata. 91, 260 Crête des Andes. 122 Crête orientale du plateau (Bolivia). 114 Cristaux de quartz dans les conglomérats poncéux. 132, 217 Cruz de Guerra (Pampas). 44 Cruziana furcifer. 158, 176, 226 C. rugosa. 158, 176, 226 Ctenomfs bonariensis. 42, 248 C. priscus. 73, 248 CVCULLÆA. C. brevis. 241 C. dilatata. 241 C. tocaymensis. 241 Cuivre exploité. 97 Cuivre natif à Corocoro, sur le plateau bolivien. 119 Cynaclurus minutus. 251 Cyprina incerta. 90 C. patagónica. 54, 260 D. Dasyprocta capreolus. 251 Dasypus punctatus. 252 Déluge (Traditions du). 262 Dénudation ancienne des terrains carbonif. 234 Dénudation des conglomérats trachitiques. 132 Dénudation moderne par glissement. 149 Dépôt de transition d’époque. 77, 245 Dépressions du sol patagonien. 62 Desaguadero , rivière qui sillonne le plateau bolivien. 118, 134, 135 Désert d’ Atacama. 93 Destruction des grands animaux. 256 ( 279 ) Pag. 176 66 152 165 93 164 255, 256 120 128 138 90 185 200 43 141 136 Développement des terrains siluriens. Pag. 224 Dicotyles. 252 Diluvium des cavernes. 260 Diorites. 88, 95, 211 Direction des filons métallifères dans les montagnes de Potosi. 143 Discoidea excéntrica. 241 Dôme trachjtique. 216, 217, 220 Dunes. 20, 22, 54, 55, 101 E. Eaux incrustantes près de Potosi. 141 Eaux thermales. 105, 141, 179, 190, 193 Echinas Bolwarii. 241 Effets de la pluie sur les alluvions de la Paz (Bolivia). 121 Efflorescences de sulfate de soude sur le grand plateau bolivien. 117 Efflorescences salines sur le plateau boliv. 128 Ejaculation des grès. 231 Encacato, vallée du plateau bolivien. 137 Ensemble orographique. 209 Ensenada de Ros (Patagonie). 68 Entre-Rios (province de la Plata). 28,36,36, etc. Epanchement granitique. 212 Equus neogœus. 74, 252 Erosion singulière. 35 Etain. Mines sur le plateau bolivien près d’Oruro. 129 Eurite. 88 Euryodon. 252 Exaltación de Moxos (Bolivia). 204 Exogyra Boussingaultii. 241 E. Couloni. 241 E. polygona. 241 E. squamata. 241 Exploitation de cuivre à Corocoro (Bolivia). 119 Exploitation des mines d’argent. 153 F. Faille du Parana. 33 Faites de partage. 201 Faune terrestre anéantie. 256 Faunes distinctes à l’instant des terrains patagoniens. 243 , 247 Felis exilis. Pag. 248 F. protopanther. 248 Fente dans la chaîne de l’Apacheta de la Paz. 119 Fente de dislocation dans la vallée de Sora- sora. Fer hydraté en masses à Oruro. Fer oligiste. Filons métallifères, leur direction. Fissurella crassa. Forest-Marble. Forges de fer à établir. Fossiles modernes. Fusus difficilis. F. Cleryanus. F. Petitianus. G. Galeries de mines (leur imperfection). 129 Galets roulés. 95, 103, 105 Galets roulés des alluvions anciennes du ravin de la Paz (Bolivia )• 122 Glissement des forêts sur les pentes très- inclinées. 149 Glossotherium platensis. 74, 252 Gneiss. 21, 22, 74, 186 Gneiss fendus en grande masse. 186 Gneiss granitoïdes. 223 Gneiss porphyroïdes. 18, 223 Goya (Parana). 35 Grand Chaco (Plata). 33 Graptolithus dentatus. 226 Greisen. 211 Grenats dans les roches irachytiques mi- cacées. 144 Grenats. 187 Grès à ossemens. 36, 56 , 71 Grès argileux. 235 Grès à ünio. 56 Grès azuré. 56 Grès ferrugineux. 31, 32, 33 , 69 Grès marin. 36, 57 , 71 Grès ostréen. 38 Grès phylladifère. 227 136 129 97 143 94, 260 237 185 ' . 43, 54 90, 248 91 , 248^^ 91, 248^ Grès quartzeux. Grès rouges triasiques. Grès tertiaire marin. Guaillamarca, sur le plateau bolivien. Guaina Potosi , montagne de Bolivia. Guano, engrais. Guarayos (Bolivia). Guarinas, sur le plateau bolivien. Gjpse dans les argiles bigarrées. Gjpse dans les terrains tertiaires. Pag. ( 281 30 Hamites Degenhardtii. 92, 74, H. Humboldtiana. Heterodon. Hippurites. Holophonis euphractus. H. minor. H. Sellcfy. Horizontalité des plaines. Horizontalité des plaines du plateau boliv. Hyœna neogcea. Hydrochœrus sulcidens. 240 240 252 242 252 252 252 201 130 251 251 I. Identiques entre la Colombie et la France. Ile d’Amasa dans le lac de Titicaca. Ile de Goriti (Plata). Iles du lac de Titicata , sur le plateau boliv. liimani, montagne (Bolivia). Incrustations des sources thermales. Inoceramus plicatus. Inquisivi (Bolivia). Iquique (Pérou). Irupana (Bolivia). Isocardia Humboldtii. Itatj (Corrientes). 244 124 20 124 114 141 241 153 99 151 241 31 J. Jacchus grandis. Jolla, village sur le plateau bolivien. 253 130 Lacs au milieu du terrain pampéen du plateau bolivien. Pag. 135 Laganum.? colombianum. 241 Lagostomus brasiliensis. 251 Laguna de Pansa , où va se jeter le Desa- guadero. 134 Lagunillas près de Potosi (Bolivia). 138 Laja, sur le grand plateau bolivien. 123 Las Habras , montagne remarquable. 169 Las Vacas (Plata). 26 Lavage d’or à la Paz (Bolivia). 121 Leñas, village du plateau bolivien. 139 Leptinites. 211 Leptotherium majus. 252 L. minus. 252 Lingula dubia. 176, 226 L. marginata. 176, 226 L. Münsterii. 162, 176, 226 Lithodomus socialis. 241 Lits de torrens desséchés. 103 Lonchophorus fossilis. 251 Lucina auca. 91, 248 L. chiliensis. 91, 248 L. patagónica. 54, 260 L. plicato-costata. 240 Lutraria plicatula. 54, 260 M. K. Kaolin micacé. Kerodon antiquum. 42, 187 73 Machacamarca (Bolivia). Mactra CecillcMna , d’Orb. Magdalena de Moxos (Bolivia). Maldonado (Plata). Mamelon conique de trachjte. Mammifères fossiles. 24, 36, 41, Martin Garcia (Plata), île granitique. Mastodon Andium. M. angustidens. Medaños (anciennes dunes). Megalonyx Kaupii. M. Maquinensis. Megamys patagonensis. Megatherium Ciwieri. Mica en grandes lames. 154 90 201 20 137 49 26 252 74, 252 43, 44, 45 74, 252 252 59, 248 74, 252 III. Géologie 187 Mines d’argent à Oruro , sur le plateau boliv. 1 29 36 ¡i i ft' , iï;ii ( 282 ) Mines de Potosí. Pag. 143 Mines d’or. 227 Mines exploitées dans la province de Yungas (Bolivia). lÔO Mines noyées à Oruro. 129 Mirador , vallée près de Potosi (Bolivia). 139 Missions (Plata). 29 Modiola socarrina. 241 Monoceros Blainvillei, d’Orb. 248 Montagne de Potosi (Bolivia). 143 Montagnes coniques. 114 Monte grande de Bolivia. 183 Montevideo (Plata). 22 Morro d’Ârica (Pérou). 99 Mouvement brusque. 261 Mouvement fortuit. 260 Moxos (province de Bolivia). 199 Muschelkalk. 234 Mfa coquimbensis. 91, 248 Mylodon Darmnii. 74, 2Ô2 Myopotamus antiquus. 2Ô1 Mytilus edulis, d’Orb. 23 N. Natica antisiensis. 233 N. araucana. 90, 248 N. australis. 248 N. buccinoides. 126, 233 N. Gibboniana. 240 Y. Isabelleana. 23 N. limbata. 54, 260 N. prcelonga. 240 Nautilus Domeyhus. 92, 242 Niyuta, montagne de Bolivia. 112, 114 Nœud argentin. 110 Nucula incerta. 240 N. lanceolata. 54, 260 N. puelcha. 54, 260 0. Oliva serena. 91, 248 Olivancillaria auricularia. 54, 260 0. Brasiliensis. 54, 260 Or en pépites dans le Rio de la Paz (Boliv). 121 Or. Lavage après la dénudation des pbyl- lades. 150, 227 Or (mines) près d’Oruro. Pag. 130 Or. Mine découverte. 159 Orthys Humboldtii. 167, 226 O. inca. 167, 229 O. latecostata. 230 O. pectinata. 167, 229 Orthocera Humboldtiana. 240 Oruro, ville sur le plateau bolivien. 128 Orycteropus. 74, 252 Ossemens fossiles. 134 Ossemens fossiles sur le plateau bolivien. 118 Ostrea. 36 O. abrupta. 241 O. Ævarezii. 38, 60, 248 O. Ferrarisi. 57, 248 ^ O. hemisplierica. 92 O. inoceramoides. 241 O. patagónica. 37, 57, 248 O. puelchana. 23 Oxide rouge de fer 30 P. Pacbia (Pérou). 105 Pachytherium magnum. 252 Paillettes d’or à Chiquitos. 185 Pain-de-Sucre (Brésil). 18 Palca (Pérou). 105 Palca (Bolivia). Chaîne orientale. 122 Palca (Bolivia, Yungas). 155 Pampas. . 44, 51 Considérations générales sur les Pampas. 66 Parana (Plata). 28, 33 Passage de Gualillas (Pérou). 112 Patagonie septentrionale. 53 Patella. 95 Pays des Yuracares (Bolivia). 163 Pecten alatus. 241 P. Darwinianus, d’Orb. 37, 248 P. Dufrenoyi. 242 P. paranensis , d’Orb. 37, 248 P. patagoniensis , d’Orb. 57, 248 P. Paradezii. 126, 233 Pectunculus pnytensis. 248 Pegmatite. 18, 20, 88, 211 ( 285 ) Pag. lôO Pépite d’or monstrueuse de plus de 47 livres. Période des volcans. 261 Perna Gaudichaudi. 91, 248 Pholadomya. 242 Phjllade satiné. 149, 22.5 Phjllade schistoïde. 225 Phyllomys brasiliensis. 251 Pilcomajo , rivière de Bolivia. 138, 139, 177 Piray, rivière de Bolivia. 170, 181, 182, 205 Plaines de l’intérieur. 181 Plaines de Moxos. 200 Plaines de Santiago , sur le plateau boliv. 118 Plaines horizontales du plateau bolivien. 120 Plaines inondées du plateau bolivien. 130 Plaines inondées de l’intérieur. 200 Plateau bolivien. 116 Plateau de Cochabamba (Bolivia). 156, 164 Platyonyx Blainvillei. 252 P. Brongnarlii. 252 P. Bucklandi. 252 P. Cuvier i. 252 P. minutus. 252 P. Owenii. 252 Pleurotomaria angulosa. 126, 233 P. Humboldtii. 241 Pocona (Bolivia). 165 Ponces. 217 Porphyre dioritique. I55 Porphyre pyroxénique. 101 Porphyre syénitique. 93, 96, 214 Porphyres basaltiques formant les pics du plateau occidental de la Cordillère. 113, 114, 217 Porphyres pétrosiliceux. 104, 129 Potosi, ville de Bolivia. I43 Poudingues du plateau bolivien. 131 Prionotus dentatus. 176 Productus. 100 Productus Anda. 126, 233 P. boliviensis. 124, 126, 233 P' Cora. 124, 126, 233 P. Gaudryi. 126, 233 P. Humboldtii. 126, 233 Productus Inca. P. periivianus. P. variolata. P. Villiersi. Pucara (province de Carangas). Pag. 126, 233 126, 233 126, 233 126, 233 133 Punta blanca (Parana). Coupe mesurée. 34 Punta de la Ballena (Plata). 21 Punta del Este (Plata). 20 Punta gorda (Uruguay). 27 Punta negra (Plata). 2I Punta rasa (Patagonie). 55 Purpura chocolatta. 94 260 P. concholepas. 94^ 260 Pyroxène. 217 Pyrula longirostra. 90, 248 Q. Quartz d’injection. 143^ |63 Quartz hyalin par grands filons. 22 Quartz laiteux. Quartz laiteux avec or natif. 130 Quebaya , île du lac de Titicaca. 124 R. Bavin de la Paz, sur le plateau bolivien. 120 Relief du système chilien. 215, 267 République orientale de l’Uruguay. 20 Résultat du soulèvement des Cordillères. 81 Betepora fluxuosa. 126, 234 Révolutions géologiques. 265 Rio Blanco (Bolivia). 2OO Rio Challuani (Bolivia). 167 Rio Chapare (Bolivia). 204 Rio de Janeiro (Brésil). 17 Rio de la Paz, passant d’un côté à l’autre des Andes. H6, 120, 152 Rio del Rosario (Plata). 26 Rio Desaguadero , sur le plateau bolivien. 130, 135 Rio de Sorata traversant les Andes. 116 Rio Grande (Bolivia). 173, 181, 183, 205 Rio Guapore (Bolivia). 203 Rio llenes (Bolivia). 203 Rio Maure (Cordillère bolivienne). 113 Rio Negro (Patagonie). 60 Rio Securi (Bolivia). 91 9 Roche quartzeuse. Roche trachytique. 104,111, 114, 125, 128, 131, 137, 144, 216, 222 Roche trachytique micacée. Roche trachytique porphyroide. Roches cristallisées. Roches de sédiment. Roches d’origine ignée. Roches fendillées. Roches gneissiques. Roches granitiques. 18, 20, 24, 25, 26, 46, 92, 210, 221, 237 Roches granitiques décomposées. 148 Roches porphyritiques. 29, 92, 96, 100, 106, 154, 178, 213, 222 Rognons de silex dans le terrain carbonifère. 232 217 217 222 222 210 89, 105 46 Bostellaria americana. R. angulosa. R. BoussingauUii. B. Gaudichaudiana. Rupture des couches à Santa-Barbara , près de Potosí. S. Sable d’alluvion. Sable fm dans les plaines de Bolivia. Sable mouvant. Sacama , montagne de la Cordillère. Sacava (Bolivia). Sœlidotherium leptocephalum. Salina del Ingles (Patagonie). Salinas (Pampas). Salines naturelles nombreuses en Patagonie. Salitrales (terrains salés). Salpêtre. Samaypata (Bolivia). San-Andres, sur le plateau bolivien. San-Ignacio de Chiquitos (Bolivia). San-Joaquin de Moxos (Bolivia). San-Jose de Chiquitos (Bolivia). San-Jose (Plata). San-Juan de Chiquitos (Bolivia). San-Julian (Patagonie). San-Miguel, rivière de Bolivia. ( 284 ) San-Miguel de Chiquitos (Bolivia). San-Pedro (Parana). San-Rafael de Chiquitos (Bolivia). San- Ramon de Moxos (Bolivia). San-Xavier de Chiquitos (Bolivia). Santa-Ana (Missions). Santa-Ana de Chiquitos (Bolivia). Santa-Ana de Moxos (Bolivia). Santa-Cruz de la Sierra. Santa-Fe (Parana). Santa-Lucia (Plata). Santiago de Chiquitos (Bolivia). Santiago, sur le plateau bolivien. Santo-Corazon de Chiquitos (Bolivia) Scalaria elegans , d’Orb. S. chilensis. Sel marin. Serpula. Sicasica, sur le plateau bolivien. Sierra de la Tinta (Pampas). Sierra de la Ventana (Pampas). Sierra del Tandil (Pampas). Sierra de Santiago (Bolivia). Sierra de Tapalquen (Pampas). Simplicité de composition 240 240 240 248 140 167 182 98 132 162 74, 252 53 50 62 45 99 168 118 187 202 189 25 195 63 184, 200 171, Pag. 187 44 188 202 184 29 187 204 181 41 22, 25 192 117 194 260 248 101 94 127 46 48 46 191 47 265 54 Singulier effet des érosions sur les alluvions anciennes de la Paz. Siphonaria Lessonii. Solarium antiquum, d’Orb. S. perversum. Sorasora (plateau bolivien). Soulèvement des roches porphyritiques Soulèvement des Cordillères. Source thermale près de Potosí. Spaiangus colombianus. Sphenodon minutus. 121 23 124, 233 126, 233 135 Spirifer boliviensis. Sp. condor. Sp. Pentlandi. Sp. quichua. Stauro tides. Suri (Bolivia). Syénite. Synœtheres dubia. 215 81 141 241 252 229 124, 126, 233 124, 126, 233 229 187 153 92, 105, 211 251 Sy'nœtheres magna. Système bolivien. 219, 229, 234, Système Système Système Système Système Système Système Système brésilien. chilien. chiquiteen. colombien. fuégien. itaculumien. malouinien. pampeen. 215, 237, 229, T. Tacna (Pérou). Tacopaya (Bolivia). Tacora (Pérou). Tandil (Pampas). Tapiras suinus. Tarabuco (Bolivia). Taropaya, près de Potosi (Bolivia). Tellina bogotina. T. Haneiiana. Terebratula Andii. T. antisiensis. T. cora. T. Cruzii. T. enigma. T. Gaudryi. T. Ignaciana. T. peruviana. Terrado ( Bolivia). Terrain diluvien marin. 23, 44, 53, 91, 94, 102. 259 Terrain diluvien terrestre. 32, 44, 131, 182, 189, 205, 207, 257, 274 Terrain néocomien. 242 Terrain pampéen. 24, 25,27, 33, 35, 39, 41, 46, 72, 134, 147, 189,201, 203, 205 Terrain pampéen, sur le plateau boliv. 118 Terrains carbonifères. 75, 100, 119, 124, 132, 138, 155, 160, 167, 189, 192, 203, 231, 268 Terrains crétacés. 75, 92, 238, 270 Terrains dévoniens. 118, 120, 127, 136, 150, 153,156,165,166, 175, 184, 193, 197, 227 Pag. 251 236 243, 269 223, 266 243, 271 234, 268 243, 271 243, 271 227, 267 227, 267 223, 266 103 175 111 46 252 176 140 240 91, 248 126, 233 230 126, 233 126 92 126, 233 92 167, 230 177 Terrains gneissiques. Pag. 18, 21,22, 46, 186, 222, 266 Terrains jurassiques. 92, 237 Terrains phyliadiens. 224 Terrains primordiaux. 222 Terrains salifères. 146 Terrains siluriens. 75, 122, 129, 136 , 137,148, 149, 153, 158, 166, 169, 174, 190, 192, 193, 267 Terrains tertiaires. 69, 76, 91, 245, 272 Terrains triasiques. 119, 132, 138, 141, 166, 167, 169, 175, 177, 234, 269 Terre-du-Feu. 239 Tertiaire guaranien. 39,69, 185, 187,203,245 Tertiaire patagonien. 27, 3 9, 70, 89, 90, 91 Tiaguanaco, sur le plateau bolivien. 124 Tiquipaya (Bolivia). 158 Titicaca (lac), sur le plateau des Cordillères. 124, 262 Tolapalca , col de Bolivia. 137 Tomina (Bolivia). I75 Torrens desséchés. 103 Tosca (argile pampéenne). 44 Totora (Bolivia). }66 Totora, village sur le plateau bolivien. 131 Tourbe noire, sur le plateau bolivien. 138 Toxodon paranensis. 36, 248 T. platensis. 74 ^ 252 Trachyte poreux à Oruro. 129 Trachytes hlanchâtres. 139 Trachytes micacés. 137 Transport des animaux par les rivières. 85 Transport des blocs erratiques. 145 Tremblemens de terre (effets). 89, 105, 106 Trigonia abrupta. 240 T. alæformis. 240 T. antiqua. 126, 233 T. Hmetiana. 90 T. hondaana. 240 T. Humboldtii. 241 T. Lajoyei. 240 T. subcrenulata. 240 T. tocaimaana. 240 Triton scaber. 94, 260 ( 286 ) Trochus luctuosus. Pag. 94, 260 T. patagonicus. 23 Turbinolia striata. 126, 234 Turitella Àndii. 92, 242 Tutulima (Bolivia). 159 U. Unio (lilimi. S6, 248 V. Valle grande (Bolivia). 173 Valparaiso (Chili). 88 Ventilla, près de la Paz (Bolivia). 127 Venus. 36 Venus auca. 90, 248 V. chia. 240 V. Clerjana. 91, 248 V. üomheyi. 94, 260 V. Hanetiana. 91, 248 V. incerta. 91, 248 V. Münsterii. 3S, 60, 248 V. Petitiann. 91, 248 Venus rufa. Pag. 94, 260 Versant oriental des Cordillères. 159 Vilcapujio (Bolivia). 137 Volcans (leur époque). 221 Volcans (leur petit nombre). 115 Volcans en activité. 133, 221 Voluta brasiliana. 54, 260 V. tuberculata. 54, 260 Volutella angulata, dOrb. 54, 260 W. Wackes am^'gdalaires. 29, 96, 214 Wackes anciennes. 96 Y. Yanacache (Bolivia). 148 Yarbichambi, sur le plateau bolivien. 126 Yocalla, près de Potosi (Bolivia ). 139 Z. Zone salifère. ( 287 ) TABLE DES MATIÈRES. Pages. Introduction 7 Première Partie : Géologie des Pampas 17 Chapitre Environs de Rio de Janeiro •17 Chapitre II. Montevideo , Maldonado et autres points de la république orientale de l’Uruguaj. 20 Maldonado 20 Montevideo 22 Bassin méridional de la Banda oriental 24 Résumé sur l’ensemble du versant méridional de la république orientale de l’Uruguaj 26 Chapitre III. Géologie des provinces de Corrientes et d’Entre-Rios 28 Coupe est et ouest de la province de Corrientes, prise sur le cours du Parana, des Missions jusqu’à Corrientes 28 Résumé de la coupe est et ouest de la province de Corrientes 31 Géologie du cours du Parana (rive gaucbe), depuis Corrientes jusqu’au-delà de la Bajada (Entre-Rios) 33 Résumé de la coupe géologique offerte par la rive gauche du Parana, depuis Corrientes jusqu’à la Bajada, ou composition générale des deux provinces de Corrientes et d’Entre-Rios 38 Chapitre IV. Provinces de Santa-Fe et de Buenos-Ajres 41 Résumé de la géologie des Pampas proprement dites Ô1 Chapitre V. Géologie de la Patagonie septentrionale 53 Résumé géologique de la partie septentrionale de la Patagonie 64 Chapitre VI. Considérations générales sur le grand système tertiaire des Pampas ... 66 §. 1. Circonscription 60 §. 2. Composition 68 §. 3. Résultats généraux et conclusion 74 Chapitre VII. Côtes occidentales de l’Amérique méridionale, du Chili, de la Bolivia, du Pérou. Description du versant occidental de la Cordillère 88 §. 1. Côtes du Chili 88 §. 2. Côtes de Bolivia 93 §. 3. Côtes du Pérou. 99 Iquique 99 Arica, Tacna et versant occidental de la Cordillère 99 §. 4. Résumé géologique sur le versant occidental des Cordillères 106 Chapitre VIII. Description géologique du plateau occidental de la Cordillère. . . . 110 Chapitre IX. Description du grand plateau bolivien 116 §. 1. Traversée du plateau occidental à la Paz 117 ( 288 ) j. 2. De la Paz au sommet de la Cordillère orientale S. 3. Excursion au nord de la Paz ^ ^ vn §. 4. De la Paz à Oruro ? 5 Traversée du plateau d’Oruro à la Cordillère occidentale ’ „ . 135 §. 6. D’Oruro à Potosí §. 7. Résumé sur le grand plateau bolivien Chapitre X. Description géologique du versant oriental des Cordillères i 1. Voyage sur la pente de la Cordillère de Cochabamba, en traversant les provinces de Yungas, de Sicasica et d’Ayupaya, jusqu’à Cochabamba meme. 148 S. 2. Voyage géologique des plateaux de Cochabamba aux affluens du Rio Securi, dans les plaines de Moxos, ou coupe transversale nord et sud des contre-forts de Cochabamba , sur leur versant nord 5. 3. Voyage géologique des plateaux de Cochabamba au Rio Chapare (pays des Yuracarès), jusqu’aux plaines de Moxos, ou seconde coupe nord et sud des contre-forts de Cochabamba, sur leur versant nord-est 161 §. 4. Voyage géologique des plateaux de Cochabamba aux plaines de Santa-Cruz de la Sierra , ou coupe est et ouest des contre-forts orientaux de la Cor- . . . . 164 dillère §. 5. Voyage géologique de Samaypata, près des derniers contre-forts de la Cor- dillère orientale de Santa-Cruz de la Sierra, jusqu’à Chuquisaea et Potosi, ou coupe est et ouest des contre -forts orientaux de la Cordillère. . . . 173 Chapitre XI. Description des plaines et des collines situées au nord-est et à l’est des derniers ^ ^ ^ contre-forts de la Cordillère. §. 1. Géologie de la province de Santa-Cruz de la Sierra 161 §. 2. Géologie de la province de Chiquitos 1^6 §. 3. Géologie de la province de Moxos Chapitre XII. Considérations générales sur la géologie de l’Amérique méridionale . . . 209 S. 1. Des roches d’origine ignée ^ , • • ...... 210 Roches granitiques Roches porphyritiques Roches trachytiques Roches d’origine ignée, postérieures aux roches trachytiques 221 s 2. Des Roches de dépôts ou de sédimens ^ . . -J- 222 Terrains gneissiques ou primordiaux Terrains siluriens ou phylladiens 927 Terrains dévoniens 231 Terrains carbonifères Terrains triasiques ou salifères 237 Terrains jurassiques ' ' Terrains crétacés . . . 244 Terrains tertiaires . . ■ 245 Terrain tertiaire guaranien . . • 247 Terrain tertiaire patagonien . 249 Terrain pampeen » ft ■ ■ ( 289 ) Pages. Terrains diluviens 257 Terrains diluviens terrestres 257 Terrains diluviens marins ou quaternaires 259 Divers faits postérieurs aux dernières révolutions géologiques de l’Amérique méridionale 262 Tremblemens de terre 263 Eaux thermales 264 Chapitre XIII. Coup d’œil d’ensemble sur les grands faits géologiques dont l’Amérique méridionale a été le théâtre 265 I. ''® Époque. L’Amérique méridionale après les terrains gneissiques ou primordiaux. 266 II. ° Époque. L’Amérique méridionale après les terrains siluriens 267 III. ® Époque. L’Amérique méridionale après les terrains carbonifères 268 IV. ® Époque. L’Amérique méridionale après les terrains triasiques 269 V. ® Époque. L’Amérique méridionale après les terrains crétacés 270 VI. ® Époque. L’Amérique méridionale après les terrains tertiaires 272 VIL® et dernière époque. L’Amérique méridionale après les terrains diluviens. . 274 Dernières conclusions 274 Table alphabétique 277 III. Géologie- 3? EXPLICATION DES PLANCHES PROPRES A LA GÉOLOGIE SPÉCIALE. Planche I. Carte géologique d’une partie de la république Argentine. PI II. Fi«. 1. Coupe est et ouest de la république orientale de. 1 Uruguay. Fig. 2. Coupe est et ouest transversale au cours du Parana, prise a orrientes. Fio^. 3. Coupe est et ouest transversale au cours du Parana, prise a Goya. FK 4. Coupe est et ouest transversale au cours du Parana, prise a la Baja a. Fio ô. Coupe géologique est et ouest des terrains tertiaires de la Patagonie. Fig. 6. Coupe idéale du bassin tertiaire des Pampas, de Corrientes jusqu en Patagonie. Pi 111 Carte géologique de la province de Corrientes. Pi! iv’. Fig. 1 Coupe géologique est et ouest de la province de Corrientes, prise sur le cour. du Parana, des missions à Corrientes. , t, • j Fig. 2. Géologie du cours du Parana (rive gauche), depuis Corrientes jusqu a la Bajada (Entre-Rios). PI. V. Composition comparative des deux séries tertiaires, au nord et au sud des Pampas. PI. Yl. Vue géologique de Cobija (Bolivia). • ^ PI Vil. Carte géologique de la république de Bolivia (portant par erieui n. * pi' VIII Fig. 1. Coupe transversale des Cordillères d'Arloa à Ctaluman, (Bolrt-f). í Coupe L et ouest du grand plateau bolivien d'Oruro au Saoama (18" de latt.ude sud). Fi» 3. Coupe oblique du grand plateau bolivien d'Oruro a Potos.. F¿ 4. Coupe géologique de la chaîne orientale des Andes de Cochabamba aux sources du Rio Securi (Bolivia). PI. IX. Fig. 1. Coupe géologique de la chaîne orientale des Andes de Cochabamba aux sources du Rio Securi (Bolivia). ^ Fig. ‘2. Coupe du plateau de Cochabamba aux plaines de SantaXrua de " Fit 3. Coupe géologique transversale des chaînes de Santiago et du Sunsas orientale de Chiquitos (Bolivia). ^ ^ Fi" 4 Coupe géologique transversale des plaines de Moxos (Bolivia). Fig', ô. P, of.l de la chaîne de montagnes de Santiago, etc, province de C .iqu.los(Bolivi ). PI. X. Carte de l’Amérique méridionale indiquant ses differentes époques geo ogiques. CAHTKS, iV? 1. Seif£ del' Sanee s CflLLUa d( Olc//fr/l >c/eO'^e C/f-aco/t ' orí o Jjorniída uras Milu ChrocAlo , Car los Calei'er fueU' . c. cvai/esi^i^cu'cia •f Cú/IcIi/XaT ' . ’TJfecnex/i.^/S'. de Tilfxlilii. .fOjcas •¿sejc/z. juno- V.1D1IO [Pvafael ''"""'Síme- K/{m Xcrraiivs fyOOCO onueux Cerro P >07'ft//i/a^ GwJT^'^ f^‘í'A!'ortey Z . (Za/ Jfo//Zey 'Xadima de Salinas: Ornenles CARTE GEOLOGIQUE e^Tcdiínxi.f ! do¿^ Ce>¿oi^c/.eTo< íW- ¿^¿ca^^ eleZ-' TiicHo ¿»c ZTcu-rzoj' I eZc- ^oreZet.' I Su^uo-PiJ'lcu \ de-' ■ Trrouox ' Ï)^UNE PARTIE c oinpr CGaiil les P r o vuic e s iitae ones et la P arli e S eptenln o n a 1 e f^camct V>r S'? /CNTOMO SACO nun. DRESSEE PARAI.CIDE D’ORBIGNY ’/^j/'es- ses Æneraà ej] ceuæ. ¿T (a/'ino, Aais de la- 0-¿¿x- eZ da/jre^ Si. AJIENALZ.S 1858 /icle//e eu le ¿/es d Ze au du/zl. {?¿f.S!lA •jemi'f'ctcr ^c/tura 6^/‘aoe' sur '/ienoe. ¿eu/-uu/í; didieti/ \SLÍ\.IZ. \ 1(y K.J0U h^' A" ^ Ihmpiri&c ■V JWA pde. laZeZes' Ad¿w¿o?is mod^-nof --. -=Z\FAlAdiDuliiitjie) ^ vZl^ eZeZ' (TuMy'zzzZizcA' r-f 1 r¿.2. JJy.I ¿oi//je Á)-¿ e¿ Ú¿ie.•■ ;>' .'.^■■■¿■' -;•,.« .;, tí • ._<». aya ezez J/iserux-da dJ açu(X- Il de ¿os loras Fcnzpepdl^i^Jie Fst ei Ihiejl des teuams ieriiaired dio ¿a- Fade^e^ztiey ¿d/t/iee par ¿ed^dlauej da rdaye de ¿dceaa aláizilzpae od ¿da^¿ dd.ddd d/z^diede- úczozde/idide' de ddej(dej jFarraneaj del zoprle d ¿F/zjeieozda- del e^azz de ds lúroj azi iFd^ré de- la Idude Jdl J Jarraíaut /re estríen , ! Jwole^ro Carmesi- Áy â Coizpe tdeale dii óaism lerifuzre deeTdrtpae de dr/zeitledflzzidj ^(dyre- de ¿alüadeJ'izdd^'^^fa à- ldli¿dez'¿-ad¿L de dej ezt Faúzfonzi (4/ deye de lafiúule m-é-ndaaiaie-J . r , r //' , Jverra. del Tandil aierra-deín ! en-rana- ao Zo -ío So do So mdrer . torrrenfes J . Colora-do i- — -. c=ssa cíSg=» ho JkZíldo. dueños -A i/res J ^T¿ Za liarla ad'i-'^erUL- de /'loainr Grwiss o i\" .l/i/o/ifo T ^-r/¿a¿/ •eJ’(3c/c/iJ/u(V/' osinc ■ i/tio. S'-'AniomO V osmé^ Tc/'/yarrc C'Liyira/y/e// //xr/uzy. ~7ta/ '/YM//U/VY/SJ S'^y/û/ÿa =*f _í /6i/'a/f////r/y 3'or/æo Koxu/ ‘rzt ~^n* JVJ r / % / ryifi^frziZHi/^ o/ -z'/t/ aurelix Ÿ'y'Mztz^/zf \7tr* 'iL3x!, ■ílÍJi^ \('ai/>ta/i y-..MA-.!i<í¿í'-^; ó''* {res observalions el ee y^) cyo r- .. iroRniCrWY XistïN" •,isa:y^ r/'a//uf/o A'a/zda/ (ÏXO c/ (•" 1 tnforxo )1 1C allons ¿ /*//íó/o (w /yow y. ¿ (a/xy/a ox yyt(y(r//e . è 7^os/o(' o// /^Okí'Zo . 5 /ysfiryio/a ou Ac/v/ie ■ 7- * 3^0^/ ¿¿eos Y(¿y¿¿¿s . ¿e/. Cxyooe/or/s A f 3ey¿¿e /'¿¿¿¿Toe . Coxut¿yár 3íe//'0(¿s- C? C¿)¿¿¿¿¿e . i 7 / r/ v( yy» -•3®'_J.-;A»»^ - Curusii-tnialm GzrO (/¿y ('¿'¿‘.¡'/¿r/ sculna tsoS^yy/ar YAI’íV ya /o '^a,x<> í/<’ / AúlCzlSI \vo Ur Uf /'¿¿'¿¿í/ff :ivici y/" ( i>/¿ <'(yte¿z>/i . ■í@bÉ15> (//’ y¿ ¿l/’/¿¿.¿¿¿/¿¿ ( ?t/e ¿a (rirÁ aso Wo y¿i¿o-o/>w X'/(y <é’ Zrzs y*rr/o/u(¿s f •"■rv,,/,^ y":(/¿ \rs-o z/c A~ ■ /'zrzf'.' { y/oz^/yzzz/ J'zz/z z/c ¡>. l"Sí’cz’ MZ'ZZ/' Mamliso" -n'>‘rT‘T’ /rZ¿/z. z/z- /,> iVz/t y 4 v¿v/¿ s/uyj/y,‘^ 7 c^e. ¿úz¿^¿la<:7 de^ Jr{7j J Jsa^e¿ Jíuifie- /ri/iric'/M- n^ Cyrnrn/(\ '..rif , ^r‘r '<9 r, T/r-_-_g^ ■ — . ea^¿' d¿¿^ -'uT: r tr- 7c^ .;^ r¡ÍL''.¿^ ¿Z€<^/3VL(4U/^ CRUZ 'Cl on PRESWENT DE I A REP DE BOLIVIA *' / UJi_ ■'■'''•■'¿i' Mtarmen I Bouffavl UlWp?^: '' ‘U !■'/’ ‘ ' /l UI//1 -J' /t Ae'í P^/a/ííVí’.r at;ii na W/7« I.1ÍÍ"/ auxtíi//' ^kkO'^ t ( itra^fa rfpfu/u f' OAuiu et/it acii ' r e’ /(t/tenr . At/nuii/o /tui^uii/iti^ue ^ Salida o(> A ó : - ■ •’à;> .9 }iii/ip//A /¿^7(e de Dejjca /ern eut o a en ■oei/u e Points places (I api'cs M'.' Ecnlland, Ûril/'û, //e ^laj-aea /.7aieuc/o . Jii/i\ Cû/Jccee//accec , '¿'ae/ac , J7iea//uc.r( a T¿acnfMnace. /¿e de 'A/ieaea , ( a/cnr/area .Jfea.ica/ Æ ,Qi.^itccv HMI£^ €> Ût C¿CÍr Lain [HE !■ \ l*ahlo , . i7áHv,r,\ dyiyr‘ lu ai Huiùn /ÿèdl'-:]--' U anca '.raUa. La liiu.a i®c;.niiui!/;r\avS (ul>at ■ C (x/La in irray o^‘a< ///c/u£¡j^~ O I/ f 'A f ^ ^ ô C/uZ/x/j f//a/ L/i/iè^Y^ / LXdc/i (/uihic/lrt (//a //ucaCa. ■J/tfcil/ut/ay Caynliet. fjoi/ni/uCf; y7>e-/Yt Jif i’UC/ 'u )'/ofÍi^ftÍJ ^htvOi Q liu itpaca /" 7 //"r Cf éf id/f/a^ l/cf/'AYC c/e 'p.^ Auce Hifa/Hte "Cfccj On'ehrcaÎM "-'ddk *T 'V;.'i’«l ''léf/c-! eri-(io/iíe/í' Aweary du. drM/.d ûtxcui 7 ~ — ' 7eu/-a¿/i I 1 7e/Tíu/¿, •áu/¿^^e L ■ ■ — J .ú'iu.s-¿^ '¿^U& Alázucuns .etTítíc/auv Terrain. /lai/yjeerr /.? Teri-ai/u' nifíi'iii.v Uiûd. // /?yio¿ di//iiu.e/i. Fi^'. Coupe Fi st el Ouest du dr anci plateau Bolivien c/ûi-iei-a cun lyui'cci/iiiy. (l8“ ite tal. Slid.) (^or/ia/uí/nfia Coupe Ceolog'upie de la cliaine Orientale des Andes de. Cnidaáanday a/iar Aourciv du- di'u Seairi 1 f 1: '.A /y/'//'/'. //A rn. . i /* Joii/'cer ¿Aa^ar-e . (B olivi íí) /Coc/lAT ^/'¿i/dX/yaeú'. ^ Aú/A&r >5v , /íWlU/l 7 Je/vai/f, 7e/vaví . <7e'i'ú//i&t HLsJH ca/Ae/^he \7e/vr/m ^ j 'Icrh(r//'e I ¿rtiu'tyiu! I i»ll ^wivue/i 1 /f/mt/t firt//y^(V/i I -i (¿f/t. 1Í.1. Coupe G èologupic transversale des Chaînes de Sanliag'o el du vSiinsas ci ¿'e¿cA'c/ni¿e a/¿e/í¿a¿e £¿e àt yjroifùicx c/e C/iyt¿cX?ó- (Bolivia) Fx¿'. 3. Sanñaye ¡J'iejva- c¿e c/a^ C^eocAzXs (BoJívia') Cc/'ro c¿c ( ¡1 1 f ; !li- »f, 1.1' 1 If. ■ ‘Xi^y n 1 '■ >rl 1 i 1 i'll 'III »11' ,;i . > • . '1 i;iiil i 1 It .' 1 1 > III 1 Ml- *r '-'ill Mitru/- I 111 K'ni 'ií'ííl >' 1 1 ,< 1 1 1 1 » tl liijji 4tl< i^aïii . i 1 .. ¡.j . 1 / iii| lin, .;• '.i) ! pi ; •III jul a ; .t 1 f ih ‘nl'li lij! '.' • ,»i i h 1 '.tail! 5n! ■n.n Î 1 :■ ',!u: (1 '. t V 1 , 1 . Mil H'.i'j'n 1« > ii'1- . 'tíKInii. . Í, -;jA niaa i J 1 nil i\ It ; , .!! r‘iji^ Jill (♦’;ti) *ii Mil' ... ''1 'hyi t .-‘i'î . . Í* A Í.1 '»> 'jlit-M i r ''t..i rtiii ■'m|»í'í!íü>/. t ■'’ , i. ' 4 Aftii-t »i '•'•u I M ^tj' ^ < •>»■! <..<:j| ■ , , I < I ■ I , *"‘‘1 ■' -ii ■■'i 'V'Ufk. fíi’;t)í-;'M-t(ll ,'»('0 -ij’, M )',? V ‘ti.l'V/l.Mltl , ‘.tit i\»' M I .-•IM*'- -(iLiiitu* ili/f , t;! ■ • .■,;i;ri Mt ,t't 't| I ,'.»U7 '4> îî'tM*'; ‘I l.l lit i ■ UH;i»l » ■» ll Ko.'i. 'll j>, nil»-' iV) , . H.q-i-'. ''•..j ■ ., 'n'. • i-i'iiti /II». I'uiitMlt >;Ul.»' ,. fc • • .■•/.il. u ,: .-■ !'. 'a'»' t- lllliMal íM|<{». ' <>-.'|i .-I .'/!■ III» ':u*l ,'l‘í45fí?*- rij.'Mint- . .'H»U } ' Milt.- |iîi» Í tllvi íí|^.i a(» /ii<»i.li;>HflHHif .1 a'wt.j ,,aOj ■ p ii.(|' iii'íMjiraí ■''tl. .u; .iijip.il» :“»l lUj.t ."■i ‘iliotJ'ii.tj ku’I . ' u.-'itt > r";!'' it ••> III >(i^l »-i .'•iljii.Hol V-'»l» -u»),»» !.!t ( »iiv»'iii;riiu»iV lt,)ti|jj»il‘;i? ica -m' .* , '*'! . 'itjii'il '.t. I'U ->'• ■' VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. XXA VX^'AXA'VV^'W'^ W'^'W^'VXl va^'VV^'Vt'\'VV^ VV^ VV%VV»-VV^^/V\ VV%A/V'%'VV^'VV>'VV%'V-V‘\‘VV\'VV'1 iV‘V»'VV\'V\.'t'VV\'VVt'VV%-V%A'VV»'VX’1 , iléon- 11 résulterait des rapports présentés dans ce tableau que, sur les dix espèces, huit ont la plus grande analogie avec des espèces des terrains siluriens d’Eu- rope; et que trois, le Calymene macrophthalma , Criiziana rugosa et le Graptolithus dentatus, leur sont identiques; ainsi, non-seulement le faciès d’ensemble vient donner la certitude que les fossiles de Bolivia appartiennent aux terrains siluriens, mais encore des espèces identiques annoncent une par- faite contemporanéité et peut-être une communication entre les mers silu- riennes d’Europe et celles d’Amérique. Ces rapports et la présence d’espèces identiques en Amérique , au \ 5.^ degré de latitude sud, dans toute l’Europe tempérée et froide, jusqu’au nord de la Russie, dénotent certainement une très-grande uniformité de température sur le globe à cette époque, et dès-lors une chaleur terrestre propre, assez forte pour faire disparaître toute espèce de différence apportée par la lati- tude, puisqu’en Russie, comme sous l’équateur, les espèces sont ou analogues de forme ou identiques. En résumé, il paraît prouvé, par ce qui précède, que les fossiles de Bolivia, que leur position géologique supérieure aux roches gneissiques et inférieure aux terrains dévoniens , m’avaient fait regarder comme une dépendance des terrains siluriens, sont également, par leur faciès d’ensemble, par leurs carac- tères zoologiques, et par les espèces identiques, contemporaines de nos ter- rains siluriens d’Europe. Toute cette vaste surface de roches phylladiennes de la république de Bolivia, appartient donc bien, par sa position et par ses fossiles , aux terrains siluriens , tels que les envisage M. Murchison , dans son important travail sur cette partie difficile de la science. ( 55 ) Paléon- tologie. CHAPITRE III. Terrains dévoniens. Les terrains dévoniens occupent, dans l’Amérique méridionale, une sur- face plus grande encore que les terrains siluriens, qu’ils accompagnent et recouvrent partout. On les trouve en effet sur presque tous les points mon- tueux des contre-forts orientaux de la Cordillère bolivienne, dans la province de Chiquitos , et de ce point, sans doute, jusqu’à la province de Minas Geraes , au BrésiP. Leur extension en longitude serait de trente degrés de longueur sur vingt de largeur. Ils sont partout représentés par des grès quartzeux compactes, blancs ou jaunâtres, sans traces de fossiles , passant , dans les parties inférieures, aux grès feuilletés très-micacés, noirâtres ou ferrifères, et contenant alors seulement des restes de corps organisés en grands bancs, d’autres fois disséminés au sein des couches. On voit que les fossiles se trouvent dans les terrains dévoniens seulement aux parties inférieures voisines des terrains siluriens , et si en Boli- via l’on n’avait pas un caractère minéralogique constant pour reconnaître les deux formations, comme celui de ne montrer que dés phyllades à l’époque silurienne , et que des grès à l’époque dévonienne , il serait diffi- cile de les distinguer. Par une singularité remarquable, soit que des ébou- lemens me les aient cachés , soit qu’ils n’existent pas, je n’ai pas vu une seule trace de corps organisés dans les terrains dévoniens de la province de Chi- quitos, tandis qu’ils sont encore assez répandus dans les contre-forts de la Cordillère, puisque j’en ai observé à Achacaché, près du lac de Titicaca, sur le plateau bolivien; aux environs de Cochabamba; près de Totora et à Challuani, province de Mizque; dans les provinces de Tacopaya et de Yam- paraes, département de Chuqiiisaca. Les fossiles des terrains dévoniens sont donc à la partie inférieure des grès de cette formation toujours à l’état d’empreinte et par bancs très - étendus , mais très -minces, entre les feuillets des roches. J’ai rapporte en France les fossiles suivans. 1. Voyez Partie géologique, p. 227, pour tous les détails relatifs à l’extension et à la compo- _ sition des terrains dévoniens. Paléün- lologie. ( 36 ) MOLLUSQUES BRACHIOPODES. IV.° 11. TEREBRATULA ANTISIENSIS, d’Orb. PI. II, fig. 26-28. T. teste! subspheeried, mjlatd, mcequivalvi , longitudinaliter costatd; costis inœqua- libus inferné in medio elevatis-, 5. in lateribus distinctis. Dimensions: Longueur, 16 mill.; largeur, 13 mill.; épaisseur, 8 mill. Coquille presque ronde, plus haute que large, épaisse, marquée, en dessus, en avant, d’une forte dépression, représentée en dessous par une saillie égale, sur laquelle quatre grosses côtes dentées sur le bord. De chaque côté de ces côtes et séparées par un intervalle large, il y eu a cinq autres également saillantes, mais un peu plus petites. Avec ces côtes viennent se croiser quelques plis concentriques d’accroissement très- marqués, laissant une saillie en gradins. Les valves sont inégales, et le sommet, très- grand, est saillant et très-proéminent. Rapports et différences. Voisine par ses côtes du Terebratiila lacunosa, Schloth. * (Fossiles des terrains dévoniens de l’Eifel) , cette espèce s’en distingue nettement par ses quatre cotes plus élevées au milieu de la valve inférieure. Localité. J’ai recueilli cette espèce dans les grès dévoniens inférieurs, un peu ferri- fères, des environs de Cochabamba (Bolivia). Elle y est à l’état de moule ou d’empreinte. Explication des figures. PI. Il, fig. 26. Coquille, vue en dessus, de grandeur naturelle. Fig. 27. La même, vue de côté. Fig, 28. La même, vue en dessous. N.° 12. TEREBRATULA PERUVIANA, d’Orb. PI. II, fig. 22-25. T. teste! siibrotimelatd,infiatd,inœquivalvi,longitudinediter io.-costatd; costis elevatis, acutis; unco acuto. Dimensions: Longueur, 22 mill.; largeur, 20 mill.; épaisseur, 14 mill,; angle api- cial, 100°. Coquille plus longue que large, renflée, ornée en long de douze côtes élevées, un peu anguleuses , presqu’ égales entr’elles , mais plus larges au milieu , sans être plus sail- lantes, Les deux valves sont très-inégales et le sommet est fortement recourbé en bec. Rapports et différences. Cette espèce rappelle, jusqu’à un certain point, le T. ferita, de Buch, des terrains dévoniens de l’Eifel, tout en s’en distinguant par dix au lieu de neuf côtes, par ses côtes lisses, et non plissées et ponctuées, et par sa forme moins anguleuse. 1. On a rapporté depuis à cette espèce des térébratules du terrain jurassique, qui en sont pourtant différentes. ( 37 ) Localité. Je l’ai recueillie au sein des grès dévoniens inférieurs, sur les rives du Rio de Challuani, province de Mizque, département de Cochabamba (Bolivia). Elle est, soit à l’état d’empreinte, soit empâtée dans une roche noirâtre micacée, très-compacte. Explication des figures. PI. II, fig. 22. Moule vu de profil. Fig. 23. Le même, vu en dessous. Fig. 24. Le même, vu en dessus. Fig. 25. Coquille avec le test, vue de côté. N.° 13. SPIRIFER BOLIVIENSIS, d’Orb. PL 11, fig. 8, 9. S. testâ elongato-transversâ , utrinquè ohtusâ, longitudinaliter sulcatâ : sulcis late- ralibus 6 ornata; valvâ inferiore sinu mediocri. Dimensions : Longueur, 18 mill.; largeur, 33 mill.; angle apicial, 139”; angle de la côte médiane, 12°. Coquille très-allongée transversalement, son plus grand diamètre correspondant aux expansions latérales ou à l’arête cardinale, qui est très- obtuse. Les arêtes latérales sont convexes et convergent vers le front; l’angle apicial est des plus ouvert. Elle est ornée au milieu d’un large sillon en dessus , et en dessous d’une côte arrondie sail- lante, dont l’ouverture est de 12°. Cette côte laisse un assez profond sinus à la partie antérieure de la valve inférieure. On remarque de chaque côté six côtes égales larges, arrondies, qui divergent sans se bifurquer du sommet aux bords. Rapports et différences. Sa longueur transversale , son arele cardinale prolongée et ses côtes rapprochent beaucoup cette espèce du Spirifer speciosus , Schlotheim, des terrains dévoniens de l’Eifel ; mais elle s’en distingue par ses côtes laterales égalés entr’elles, au lieu d’être plus larges au milieu, et de diminuer de largeur, en approchant des extrémités latérales; elle s’en distingue encore par ses cotes au nombre de six, tandis que le Speciosus en a huit. Localité. Elle s’est offerte à moi dans les couches inférieures des grès ferrifères dévo- niens du Durasnillo, près du Rio Challuani, département de Cochabamba, et sur les coteaux de Tomina et de Tacopaya, département de Chuquisaca (Bolivia). On la trouve à l’état d’empreinte. Explication des figures. PI. II, fig. 8. Une valve supérieure de grandeur natuielle. Fig. 9. Valve inférieure. N.° 14. SPIRIFER QUICHUA, d’Orb. PL II, fig. 21. S. testâ ohlongo-transversd, suhquadratd, atrinqué truncata, longitudinaliter costatâ . costis siibceqiialibus seæ ornatd; xialvâ inferiore, late sinuatâ. Dimensions: Hauteur, 26 mill.; largeur, 42 mill.; angle apicial, 155 . Coquille plus large que haute, transversalement oblongue, presque carrée dans son Paléon- tologie. Paléon- tologie. ( 38 ) ensemble, dont le plus grand diamètre correspond à l’arête cardinale, qui est assez aiguë. Les arêtes latérales, d’abord presque verticales, forment une grande courbure vers le sinus. Elle est ornée au milieu, sur la valve dorsale, d’un large sinus, et de chaque côté de six grosses côtes arrondies, égales entr’elles. Rapports et différences. Par sa forme un peu carrée dans son ensemble, par son large sinus, ainsi que par sqs côtes, cette espèce se rapproche beaucoup du Spirifer hijugatus, de Buch, des terrains dévoniens des sources du Mississipi , Amérique du nord. Elle s’en distingue néanmoins par le manque des sillons du bourrelet, par sa forme plus large et plus proéminente sur ses côtés, et par des côtes moins nombreuses. Elle se rapproche aussi du S. ostiolatus des terrains de l’Angleterre par sa forme l.arge, tout en différant par le nombre de ses côtes latérales. Localité. J’ai recueilli cette coquille dans les grès ferrugineux inférieurs des terrains dévoniens des environs de Tomina, département de Chuquisaca (Bolivia). Elle est à l’état d’empreinte Explication des figures. PI. 11, iig. 21. Empreinte vue sur la valve dorsale. N.° 15. OBTHIS INCA, d’Orb. PI. II, fig. 10-12. O. teste! depresse! , ovato - transver sâ , atrinqué obtuso -rotundata, longitudinediter tenuiterque striatis; striis bifurcatis; valva dorsali convexiuscule! , valvd ventrali complanate!; area subrecte!. Dimensions : fidiVgexiY , 17 mill.; hauteur, 13 mill. Coquille beaucoup plus large que longue, ovale, transversalement coupée, carrément sur l’area, légèrement arrondie, large et un peu carrée sur les côtés; arrondie en avant, très -peu convexe au sommet; valve dorsale peu convexe, également bombée partout; valve ventrale plane, ou même un peu concave en avant. Les deux sont ornées en long d’un très-grand nombre de stries ou de petites côtes serrées, toutes plusieurs fois bifurquées par d’autres petites côtes naissant au milieu des sillons qui les séparent. Rapports et dfférences. Très-voisine par sa forme, par sa valve supérieure plane et par ses stries bifurquées, de \Ortkis Panderi, de Buch, des terrains dévoniens de Bussie, cette espèce s’en distingue néanmoins très-facilement par ses stries bien plus fines, plus divisées , et par ses angles latéraux bien plus obtus et arrondis. Elle se rapproche aussi beaucoup d’un Ortkis que j’ai recueilli dans les terrains dévoniens de Ferque près de Boulogne (Pas-de-Calais) ; mais elle en diffère par les mêmes caractères que de VO. Pan- deri, et de plus par sa valve inférieure plane, au lieu d’être très-excavée. Localité. Cette espèce est à l'état d’empreinte dans un grès noirâtre ou ferrilère, feuilleté et très-micacé de la Viña perdida, à l’est de la vallée de Challuani, province de Mizque, département de Cochabamba (Bolivia). Ses empreintes couvrent des plaques immenses. Explication des figures. PI. 11, fig. 10. Individu grossi restauré. Fig. 11. Les côtes bifurquées, prises sur l’empreinte. Fig. 12. Coquille vue de côté, pour montrer son épaisseur. ( 3‘J ) Icon — N.° 16. ORTHIS PECTINATUS, d’Orb. toiogk. PI. II, fig. 13-15. O. testa suhorbiculari, longitudinaliter costatd; costis œqualihus simplicibus; valvâ dorsali convexâ; areâ angulatd. Dimensions : Longueur, 39 mill.; largeur, 38 mill.; angle apicial, 125 . Coquille aussi large que longue, presque ronde, arrondie au bord antérieur des valves, presque anguleuse du côté du crochet, obtuse et arrondie sur les côtes; valve dorsale convexe, également bombée, ornée en long et très-regulièrement de côles égales rondes, non bifurquées, qui partent du sommet et vont en augmentant vers le bord. Ces côtes sont au nombre de plus de soixante; elles sont croisées par quelques lignes d’accroissement éloignées. Rapports et deferences . Assez voisine de VOrthis oçata (^Gonambites ovata, Pandei ) des terrains dévoniens de Russie, par sa valve bombee, par ses cotes simples, cette espèce s’en distingue bien nettement par son grand nombre de côtes et par ses côtés arrondis. Localité. Cette espèce se trouve à l’état d’empreinte dans le grès quarlzeux peu ferrugineux du terrain dévonien des environs d’Achacache, non loin du lac de Titicaca, département de la Paz (Bolivia). C’est sur le versant occidental de la chaîne du Sorata, aux parties orientales du grand plateau bolivien , à la hauteur de plus de 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Explication des figures. PI. Il, fig. 13. Coquille vue de piofil. Fig. 14. Les côtes, grossies. Fig. 15. Coquille vue sur la valve dorsale. N.“ 17. ORTHIS LATICOSTATA, d’Orb. O. testd suborbiculari , longitudinaliter \é>-costatd: costis latis subœqualibus ; valvdi dorsali, comexd; valvd inferiori, pland. Dimensions: Longueur, 9 mill.; largeur, 8 mill. Coquille un peu plus longue que large, arrondie en avant, un peu anguleuse au crochet, arrondie sur les côtés. Valve dorsale convexe, mais beaucoup plus arquée vers le sommet que vers le bord; valve inférieure entièrement plane : les deux ornées en long de treize côtes larges, simples, arrondies, égales à leur intervalle. De ces côtes, une médiane, qui n’est pas plus large que les autres, forme le bourrelet en dessous, et s’en distingue par une légère dépression médiane longitudinale. On remarque plu- sieurs lignes d’accroissement, formant saillie les unes sur les autres. Rapports et différences. Cette espèce me paraît se rapprocher, par sa forme arrondie, par le petit nombre de ses côtes, de VOrthis orbicularis [Productus orbicularis, Pander), des environs de Moscou; mais elle s’en distingue par ses côtes plus larges, par le petit nombre de celles-ci, ainsi que par ce singulier caractère du petit bourrelet, que partage une dépression. ( 40 ) Paléon- tologie. , ECHINODERMES. N.° 18. ACTINOCRINUS? PI. II, fîg. 3. J’ai figuré sous ce nom une articulation de Crinoide, qui se trouve à l’état d’empreinte au sein des mêmes couches de grès dévoniens que le n.° 1 5 , près du Rio de Challuani , département de Cochabamba (Rolivia). Résumé géologique. Les terrains de Bolivia, intermédiaires aux dernières couches siluriennes et aux premieres couches carbonifères , que j’ai géologiquement rapportées au terrain dévonien de M. Murchison ou à la partie supérieure de la forma- tion de transition, mont montre les especes queje vais comparer, dans le tableau suivant, aux espèces d’Europe qui leur sont plus voisines ou identiques. ESPÈCES BOLIVIENNES. ESPÈCES EUROPÉENNES IDENTIQUES AUX ESPECES BOLIVIENNES OU qui leur sont voisines. ^evebratula antisiensis. d’Orb Terebratula lacunosa, Schl.; des terrains dévoniens de l’Eifel. Terebralula peruviana , d’Orb T. ferita, de Buch ; des terrains dévoniens del’Eifel. Spirifer boliviensts, d’Orb Spirifer speciosus, Schloth. ; des terrains dévoniens de l’Eifel. Spirifer quichua , d’Orb Spirifer osteolatus ; d’Angleterre. Orthis inca , d’Orb Orthis (de Boulogne, Pas-de-Calais); dans le ter- rain dévonien. Orlhis pectinatus , d’Orb. . . . Orthis ovata {Gonambites ovata. Pander) ; des ter- rains de Saint-Pétersbourg. Orthis laticostata , d’Orb. . . . Actinocrinus? Orthis orbicularis {Productus orbicularis , Pander) ; des terrains de Saint-Pétersbourg. Des comparaisons précédentes il résulte que sur les sept espèces des ter- rains dévoniens de Bolivia , quatre ont la plus grande ressemblance avec des fossiles des terrains devoniens de notre Europe, ce qui pourrait faire croire quils appartiennent également à la même époque géologique. Alors les caracteres paleontologiques et la position géologique rapporteraient bien aux terrains dévoniens toutes les couches de grès qui recouvrent les terrains siluriens et sont inferieurs aux terrains carbonifères. Du reste, j’ai trop peu de faits pour en déduire des conséquences plus générales. Paléon- tülogie. ( 41 ) CHAPITRE IV. Terrains carbonifères.^ Les terrains carbonifères sont également très-développés sur le continent méridional; je les ai observés sur le plateau bolivien, à 4000 mètres de hau- teur absolue, depuis les rivages du lac de Titicaca jusqu’aux environs de Potosi ; je les ai vus également sur les contre-forts orientaux de la Cordillère boli- vienne , au sein des provinces de Cochabamba , de T aile grande , et à la fin du versant est des montagnes , sur une longueur immense. Ils se sont de nou- veau montrés à moi sur les chaînes du système chiquitéen, au centre du continent américain. Suivant mes seules observations , les terrains carbonifères existeraient en latitude du au 22.® degré ou sur dix degrés de lon- gueur, et en longitude du 60.® au 72.®, ou sur douze degrés de largeur. Leur composition minéralogique offre des différences marquées. Aux par- ties inférieures ils sont formés (dans les îles de Quevaya et de Pariti, lac de Titicaca) par un calcaire compacte gris-bleuâtre, à rognons de silex, véritable calcaire de montagne, en tout semblable à celui de Yisé et à ceux de plusieurs points des îles britanniques. Sur d’autres points des plateaux, à Yarbicbambi , ce sont, aux mêmes parties, des grès calcarifères compactes, jaunâtres ou rougeâtres. Ces couches contiennent beaucoup de fossiles. Aux mêmes points sont superposées des couches de grès friables rougeâtres, non argileux, sans fossiles, qui se retrouvent seules au versant oriental de la Cordillère orientale et dans la province de Chiquitos. Il en résulte qu’on ne rencontre de fossiles que dans les couches inférieures, qui ne se montrent que sur les plateaux, tandis qu’ils manquent, au moins en apparence, sur les versans de la Cor- dillère et sur le système chiquitéen. Toutes les coquilles fossiles des terrains carbonifères que je vais décrire sont, sans exception, de Yarbicbambi ou des îles du lac de Titicaca, sur le plateau bolivien. Ces coquilles sont dans un très-bel état de conservation : elles conservent leur test et offigent toutes les garanties , désirables sous le rap- port de leurs caractères zoologicjues. J’ai rapporté en France les corps orga- nisés suivans. 1. Voyez, pour tous les détails relatifs à l’extension et à la composition des terrains carboni- fères, la Partie géologique, p. 231. Illt Paléontologie. 6 ( 42 ) Paléon- MOLLUSQUES GASTÉROPODES. N.° 19. SOLARIUM ANTIQUUM, d’Orb. PI. III, fig. 1-3. S. testa depressâ; spird, angulo H2°; anfractibus lœvigatis, externe bicarinatis, inferné carinatis; umbilico mediocri; apertura subiriangulari. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 112°; hauteur, 18 mill.; diamètre, 36 mill.; angle suturai, 45°. Coquille déprimée, lisse, épaisse. Spire formée d’un angle un peu convexe, composée de tours déprimés, lisses, pourvus en dehors de deux car-ènes très -marquées, et en dessous d’une troisième carène, non loin de la suture. Ombilic peu large, à pourtour lisse. Bouche déprimée, presque triangulaire. Rapports et différences. Cette belle espèce rappelle, pour ainsi dire, par sa forme, l’aspect de quelque solarium des terrains tertiaires; néanmoins ses caractères spéci- fiques la distinguent de toutes les espèces déjà décrites. Localité. Je l’ai recueillie dans le calcaire carbonifère rosé de Yarbichambi, et dans le calcaire bleu de l’île de Quevaya, non loin du lac de Titicaca, sur le grand plateau bolivien, à la hauteur de 4000 mètres environ. Elle y conserve son test, mais y est rare. Explication des figures. PI. III, fig. 1. Individu de grandeur naturelle, vu du côté de la spire. Fig. 2. Le même, vu du côté de l’ombilic. Fig. 3. Le même, vu de profil. N.“ 20. SOLARIUM PERVERSUM, d’Orb. , PL III, fig. 5, 6, 7 (sous le nom A' Euomfalus perversus). S. teste! sinistrorsâ , lœvigatâ, depresse! ; spire! horizontali; anfractibus depressis , supreL convexiusculis , externe bicarinatis, infrèi canaliculatis ; umbilico meigno; aperture! depresse!, sinuate!. Dimensions: Hauteur, 10 mill.; diamètre, 45 mill. Coquille très-déprimée, lisse. Spire sénestre, enroulée sur le même plan, composée de tours très-déprimés, très-peu convexes en dessus, où ils sont marqués de très-légères lignes d’accroissement, bicarénées au pourtour, aplatis en dessus et pourvus d’un canal accompagné en dedans d’un bourrelet large. Ombilic très-large, caréné à son pourtour. Bouche déprimée, convexe en dessus, sinueuse en dessous. Rapports et différences. L’enroulement spiral à gauche, la forme singulière de cette espèce canaliculée en dessous , la distinguent si nettement des autres Solarium décrits , qu’il est impossible de la confondre avec aucun d’eux. Localité. Je l’ai recueillie avec l’espèce précédente à la ferme de Yarbichambi, au nord de la Paz (Bolivia) , sur le grand plateau bolivien. Elle est pourvue de son test. ( 43 ) Education desfigures. PI. IU, fig- 5- Individu de grandeur naturelle, vu du côté de la spire. Fig. 6. Le même, vu du côté de l’ombilic. Fis. 7. Le même, vu de profil. O < N.° 21. PLEUR0T0MA.RI4 ANGULOSA, d’Orb. PL III, fig. 4. P. testd depressa -, s piré angulo ii5°j anfractibus lœvigatis, angulatis, carinatis, umbilico clauso; apertiird triangulari. Dimensions : 0\x\en\xxe de Fangle spiral , 115°; hauteur, 11 mill.; diamètre, 19 mill. Coquille déprimée, lisse, anguleuse. Spire formée d’un angle régulier, composée de tours déprimés, lisses, anguleux et carénés extérieurement. Ombilic entièrement fermé. Bouche triangulaire, un peu déprimée. Je ne connais de cette espèce quun échantillon incomplet, sur lequel je n’ai pas pu voir la bande du sinus. Localité. Je l’ai recueillie, avec les deux espèces qui précèdent, à Yarbichambi. Explication des figures. PI. III, fig. 4. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. N.° 22. NATICA BUCCINOIDES, d’Orb. PL III, fig. 8, 9. P. testd omto-oblongd, lœvigatd; spird angulo iio°; anfractibus conveæis, lœvi- gatis; aperturd oblongd; umbilico nullo. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 110°; hauteur, 30 mill.; largeur, 24 mill. Coquille ovale -oblongue, plus longue que large , renflée. Spire formée d’un angle régulier, composée de tours convexes, lisses, peu séparés sur la suture. Bouche oblongue, plus haute que large. Comme l’échantillon est tronqué en avant, je ne connais pas bien la forme de la partie antérieure de cette bouche. Elle n’a point d’ombilic. Bapports et différences. La forme allongée du dernier tour de cette espèce la distingue tellement des natices décrites, que je doute même qu’elle reste dans ce genre, lorsque la bouche en sera bien connue. Localité. Elle m’a été donnée à la Paz (Bolivia) , comme ayant été recueillie à Yarbi- chambi, avec les espèces précédentes. Explication des figures. PL III, fig. 8. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Fis. 9. Le même, vu du côté de la bouche. N.° 23. NATICA ANTISIENSIS, d’Orh. PI. III, fig. 10. N. testd globulosâ; anfractibus lœvigatis, inflatis; aperturd ovali; umbdico clauso. Dimensions: Hauteur, 18 mill.; largeur, 15 mill. Coquille globuleuse, un peu plus haute que large. Spire formée d’un angle régulier, composée de tours convexes, lisses, non canaliculés sur la suture. Bouche ovale, com- primée. Ombilic non ouvert. Paléon- tologie. ( 44 ) Rapports et différences. Cette espèce paraît être assez voisine, pour sa forme générale, du Natica plicistria, Phillips, des terrains carbonifères d’Angleterre et de Belgique, tout en s’en distinguant par le manque de plis transverses près de la suture. Localité. Elle a été recueillie à Yarbichambi, avec les espèces précédentes. Explication des figures. PI. III, fig. 10. Individu de grandeur naturelle. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. N.° 24. PECTEN PAREDEZII, d’Orb. PI. III, fig. 11. P. testâ oblongd, conveæiusculâ , incequdaterd , ohliqud', costis (sÔ) simplicibus , rotundatis, sulcis corff ómnibus-, auriculis inœqualibus. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 74°; longueur, 24 mill.; largeur, 19 mill.; épaisseur, 8 mill. Coqudle ovale, plus longue que large, peu convexe, oblique et arquée, à côtés très-inégaux, ornee en long d’environ vingt-cinq côtes étroites, convexes, simples, égales aux sillons qui les separent; ceux-ci marqués d’une légère saillie au milieu. Oreillettes très-inégales, les antérieures sont énormes, striées en travers et très-saillantes. Localité. J ai recueilli cette espèce au sein des couches 'des terrains carbonifères à Yarbichambi, au nord de la Paz (Bolivia), avec les espèces précédentes. Explication des figures. PI. III, fig. 11. Individu de grandeur naturelle. N.° 25. TRIGONIA -ANTIQUA, d’Orb. PI. Ill, fig. 12, 13. 7. testd rotundato-triangulari, crassd, anticè brevi, rotundatd, posticè subangulatd, costis concentricis, erectis, regularibus ornatd-, ared pos tied lœvigatd, externé carinatd. Dimensions ; Ouverture de l’angle apicial, 78°; hauteur, 18 mill.; largeur, 16 mill.; épaisseur, 14 mill. Coquille renflee, épaisse, courte et arrondie en avant, peu allongée et un peu angu- leuse en arrière, ornée de côtes égales, élevées, concentriques, très-régulières et presque lamelleuses , parallèles à l’accroissement. Area antérieure pourvue de côtes transversales ; area postérieure simple, lisse, un peu concave, bordée en dehors d’une carène assez vive. Rapports et dfférences. Cette espèce offre encore, par ses grosses côtes, une certaine analogie avec le Trigonia costata; mais elle s’en distingue, ainsi que de toutes les autres espèces de cette série, par ses côtés courbés en arrière, par son area étroite et lisse, et par le manque de crénelure ou de stries à cette partie. Localité. Je lai recueillie à Yarbichambi, avec les espèces qui précèdent; elle y paraît rare. Explication des figures. PI. III, fig. 12. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 13. Le même, du côté de l’area postérieure. ( 45 ) Paléen tologie MOLLUSQUES BRACHIOPODES. N.° 26. TEREBRATULA ANDII , d’Orb. Pl. III, fig. 14, 15. T. testa transversá, injlatd, inœquwalvi , margine longitudinaliter plicatd : plicis inaequalibus, subangulosis, elevatis, longitudinaliter striatis ; striis interruptis, sub- spinosis; valvd dorsali curvatd. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 105°; largeur, 27 millim.; longueur, 23 mill.; épaisseur de la valve dorsale, 12 mill. Coquille transverse, un peu triangulaire, plus large que haute, épaisse; finement striée; les stries très-rapprochées , interrompues, toutes s’élevant et se terminant, de distance en distance, par une légère saillie qui paraît comme tubuleuse. Jeune, la coquille est ronde, simplement striée et régulièrement bombée; plus âgée, il naît cinq plis arrondis , qui se marquent de plus en plus , à mesure que la coquille grandit , et finissent par former cinq côtes, dont les trois médianes sont les plus élevées : ces cinq côtes forment, sur la jonction des valves, des dents accompagnées de plis transverses. Valve dorsale courbée au crochet. Rapports et différences. Par ses gros plis simples, par ses petites stries interrompues et que termine un léger tubercule, cette espèce se distingue nettement des autres téré- bratules connues. Ce dernier caractère des petites stries interrompues la rapproche aussi de YOrthis Michelini et resupinatus. Sow., mais les gros plis de son bord l’en éloignent beaucoup. Localité. Je l’ai trouvée dans le terrain carbonifère de Yarbichambi (Bolivia). Explication des figures. Pl. III, fig. 14. Individu vu sur la valve dorsale. Fig. 15. Le inême, vu de côté. N.° 27. TEREBRATULA GAUDRYI, d’Orb. Pl. III, fig. 16. T. testd transversd, margine longitudinaliter 8 - plicatd : plicis inœqualibus, rotun- datis ; costis exiguis, interruptis, longitudinaliter sparsis, ornatd. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 118°; largeur, 24 mill.; longueur, 16 mill. Coquille ovale transversalement, plus large que haute, épaisse, marquée à d’assez larges intervalles, de très- petites côtes interrompues qui, d’abord très-étroites, s’élar- gissent, s’élèvent davantage et se terminent chacune brusquement, à diverses hauteurs de l’accroissement, celles qui naissent ensuite partant de l’intervalle des premières. Jeune, la coquille est arrondie, vers la moitié de son accroissement il naît huit gros plis (quatre de chaque côté) qui se marquent de plus en plus vers le bord. De ces plis, lés deux médians sont les plus gros; les autres vont en diminuant de grosseur, en ( 46 ) s’éloignant du centre. Valve dorsale peu bombée, dont la plus forte courbure est près du crochet. Rapports et différences. Très-voisine de la Terehratula Andii, par les gros plis du bord et par ses petites côtes interrompues, cette espèce s’en distingue bien nettement par ses plis au nombre de huit, au lieu de cinq, et par ses petites côtes beaucoup plus espacées. Les deux espèces appartiennent, du reste, à un seul groupe, que caractérisent les côtes interrompues. Localité. J’ai rencontré cette espèce avec la précédente. Explication des figures. PI. Ill, fig. 16. Individu de grandeur naturelle, vu sur la valve dorsale. C’est par erreur que les petites côtes ne sont pas interrompues. N.“ 28. SPIRIFER ROISSYI, Léveillé. PI. Ill, fig. 17 — 19. (Sous le faux nom de Terehratula antisiensis.) Spirifer Roissyi, Léveillé, 1835, Mém. de la Soc. géoL, t. II, p. 39, pl. II, fig. 18 — 20. 2’ testâ transversa, inœquivalvi, lœvigatâ, longitudinaliter tenuiterque striatâ ; mar- ginibus in medio sinuosis, late sulcatis ; umbone curvato, apice perforato. Dimensions : Angle apicial , 105 à 119°; largeur d’un individu large, 22 millim.; longueur, 19 mill.; épaisseur, 11 millim. Coquille variable dans sa forme générale, le plus souvent transverse, plus large que haute, assez bombée, à valves inégales; la valve dorsale la plus bombée, à sommet fortement recourbé et percé d’un trou rond, qui paraît néanmoins communiquer avec l’area. Jeune, cette espèce est également bombée, sans bourrelet ni sillon; mais, vers le cinquième de son accroissement, il naît, sur la valve dorsale , un très-léger sillon , repré- senté, sur la valve opposée, par un très-léger bourrelet; le sillon s’élargit et se creuse durant l’accroissement; il devient très-large, profond, sans bords arrêtés, et finit par former, sur le bord, un ample sinus représenté en dessous par une très-forte saillie; aussi le front est-il très-sinueux. Sur les échantillons bien complets j’ai reconnu à la loupe de très-légères stries longitudinales, qui se croisent avec quelques lignes concen- triques d’accroissement inégales et très-irrégulières. Rapports et différences. Voisine par sa forme générale des Terehratula concentrica des terrains dévoniens, cette espèce s’en distingue par ses stries concentriques d’accroisse- ment, beaucoup moins régulières et moins rapprochées. Localité. Je l’ai recueillie à Yarbichambi avec les espèces qui précèdent. Explication des figures. Pl. Ill, fig. 17. Individu vu de côté. Fig. 18. Le même , vu en dessous. Fig. 19. Variété allongée, vue en dessus. N.° 29. SPIRIFER CONDOR, d’Orb. Pl. V, fig. 11 — 14. S. testâ elongatâ, transversa, subtrigonâ, in medio sinu mediocri instructa, longi- Pclëon- tologie. ( « ) tudinaliter sulcatd : sulcis angustatis, inœqualihus, in natibus trifurcatis, transver- sim plicatis, imbricatis; area latd, canaliculatd. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 137°; angle frontal, 125°; longueur, 39 mill.; largeur, 62 mill.; épaisseur, 25 mill.; ouverture de l’angle du sinus, 23°. Coquille transverse, plus large que haute, très- bombée, à valves très -inégales; la valve dorsale beaucoup plus grande que la valve ventrale , à sommet fortement recourbé en crochet ; area large , creusée , striée en travers , terminée en pointe de chaque côté. Jeune, cette espèce commence par être ornée de seize côtes simples, élevées, huit de chaque côté, jusqu’à la hauteur de 5 millimètres, en partant du crochet; bientôt après, ces côtes se divisent chacune en trois, et continuent, sans se bifurquer. Jusqu’à la hauteur de 17 millimètres, où elles se divisent et se subdivisent encore, avant que la coquille ait atteint son plus grand accroissement. Dans le jeune âge , le sinus est pourvu au milieu d’une côte saillante, qui se bifurque à 10 millimètres du crochet et reste ainsi en deux côtes jusqu’au bord. Dans l’àge le plus avancé, en comptant ces deux côtes, il y en a dix au sinus, alors très-profond. Le bourrelet, toujours très-saillant, est marqué dans le très-jeune âge d’un léger sillon médian. Toutes les côtes sont très- saillantes, bien séparées par des sillons : elles sont croisées par des plis transverses d’accroissement très-rapprochés , formant une saillie et représentant chacun sur les côtes une petite tuile imbriquée. Le sinus et le bourrelet se distinguent assez facilement du reste, quoique les côtes soient en tout semblables; celles-ci sont au nombre de trente de chaque côté du sinus. Rapports et différences. Cette espèce est , par sa forme générale et par ses côtes dichoto- mées, très-voisine du Spirifer striatus. Sow.; mais, en les comparant, on reconnaît qu’elles diffèrent spécifiquement par les côtes non dichotomées dans le jeune âge, par les côtes plus élevées, par les plis imbriqués de celles-ci, par le sinus bien plus profond, le bourrelet bien plus saillant , par beaucoup moins de côtes dans le sinus , et par la côte médiane de cette partie. Ces différences démontrent que ce sont bien deux espèces distinctes. Localité. J’ai recueilli cette espèce à Yarbichambi, au nord de la Paz, sur le plateau bolivien, à 4000 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer, au sein du calcaire gris carbonifère; elle y est peu commune. Les habitans de la ferme de Yarbichambi l’avaient néanmoins remarquée et l’appelaient condor, par suite de l’analogie de la forme de la coquille avec le condor volant. Explication des figures. PL V, fig. 11. Individu de grandeur naturelle, vu sur la valve dorsale. Fig. 12. Vu sur la valve ventrale. Fig. 13. Vu en raccourci, de côté. Fig. 14. Un morceau grossi, pour montrer les plis. Paléon- tologie, ( 48 ) Paléon- tologie. N.“ 30. SPIRIFER PENTLANDI, d’Orb. PI. V, fag. 15. P. testa oblongo-transversâ, in medio sinu mediocri instructd^ longitudinaliter cos- tata : costis latis, simplicibus , in sinu 3, in latere i3 ornatd; striis transversis, imbricatis. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 140°; angle du sinus, 16°; longueur, 23 mill.; largeur, 38 mill.; épaisseur, 17 mill. Coquille transverse, plus large que haute, assez bombée, à valves inégales, à sommet peu recourbé, tout en étant saillant, à côtés obtus, offrant leur plus grand diamètre à l’extrémité de l’area. Area creusée, peu large, acuminée aux extrémités latérales; front sinueux par le sinus, très-saillant dans son ensemble, et remontant latéralement en arc vers l’area. La coquille est ornée en long de côtes arrondies peu élevées, simples, non bifurquées, très -larges par rapport au sillon qui les sépare. Ces côtes, au nombre de treize de chaque côté, diminuent de largeur en s’éloignant du centre; toutes sont ornées en travers et très-finement de stries égales très-rapprochées , apparentes seule- ment à la loupe. Le sinus est peu profond, pourvu de trois côtes, une médiane occu- pant le fond, et deux latérales. Rapports et dijférences. Rien caractérisée par les trois côtes de son sinus et ses côtes latérales simples, cette espèce se distingue par ses ornemens du Spirifer striatus de Sowerbv, dont il a la forme générale. Sous le nom de Spirifer semi-circularis , Phillips , M. de Kœning m’a envoyé du calcaire carbonifère de Visé, absolument l’identique de mon espèce, pour les côtes, la forme et les détails. Comme je doute que ce soit l’espèce figurée par Phillips, je lui conserve le nom spécifique que je lui avais imposé dans mes planches. Cette identité me paraît d’autant moins certaine, que M. de Ruch con- sidère le Sp. semi-circularis de Phillips comme une variété du Sp. striatus, facile à dis- tinguer par la bifurcation de ses côtes. Localité. J’ai recueilli cette espèce aux rives du lac de Titicaca , sur le plateau boli- vien, dans le calcaire bleu compacte du terrain carbonifère, à l’extrémité de l’île de Pariti. Explication des figures. PI. V, fig. 15. Valve dorsale de grandeur naturelle. N.° 31. ORTHIS CORA, d’Orb. PL 111, fig. 21 — 23. O. teste! subrotundatâ, striatd; striis inœqualibus bifurcatis j vedvd inferiore in medio subsinuatd; umbone brevissimo, curvato-, ared angas tatd. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 100°; longueur, 7 mill.; largeur, 7 mill.; épaisseur, 3 mill. Coquille aussi haute que large, peu élevée, à valves presque égales, à sommet très- court, fortement recourbé, de manière à cacher une grande partie de l’area; côtés très- obtus, area étroite, en partie cachée par le crochet; front droit au milieu, les côtés très-arrondis. La coquille est ornée en long de stries dichotomisées, et augmentant de nombre, du sommet jusqu’au bord. Il nait, sursa valve inférieure, un léger sinus, qui s’élargit en diminuant de profondeur en approchant du front. Rapports et différences. Les stries dichotomées et le sinus inférieur de cette espèce la rapprochent beaucoup à la fois Ortkis Mickelini , du terrain carbonifère de Tournay, et de VO. testudinaria de l’Eifel; mais, malgré sa grande ressemblance avec ces deux espèces, je ne puis la réunir ni à l’une ni à l’autre. Plus étroite, en effet, lûoins carrée que VO. Michelini, elle en diffère encore par son crochet bien plus recourbé, par sa plus grande épaisseur; également moins carrée que VO. testudinaria, elle est aussi plus épaisse, plus bombée, et son angle apicial est beaucoup moins ouvert. Localité. Elle a été recueillie à Yarbichambi , avec les espèces précédentes. Explication des figures. PI. III, fig. 21. Individu grossi, vu sur la valve dorsale. Fig. 22. Le même, vu sur la valve ventrale. Fig. 23. Le même, vu de côté. N.° 32. ORTHIS BUCHII, d’Orb. O. testd depressa, tenuissime costatâ : costis inœqualibus , elevatis, f urcatis ; fironte rotundato; ared truncatd, lineari, rectcL; umbone brevissimo. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 154°; longueur, 25 mill.; largeur, 35 mill.; épaisseur, 6 mill. Coquille plus large que haute, très-déprimée, à valves peu inégales, à sommet très- court, très-peu saillant; area linéaire presque droite, formant une large troncature; côtés obtus, arqués; front très-saillant, arrondi. La coquille, dépourvue de tout sinus, mais un peu ondulée, est ornée de petites côtes saillantes, inégales, se bifurquant sou- vent, de manière à être de bien peu plus grosses près du front que du sommet. Chaque nouvelle côte naît toujours de l’intervalle des premières; il s’ensuit que celles qui continuent du sômmet au bord sont plus grosses que les autres. Rapports et différences. Cette espèce est, par sa forme générale et par ses stries, voi- sine de VOrtkis umbraculum; mais elle s’en distingue facilement par son crochet recourbé vers l’area, par les ondulations de sa superficie, par ses côtes plus inégales, par moins d’épaisseur et par l’area bien plus étroite. Localité. Je l’ai recueillie dans le calcaire carbonifère de Yarbichambi (Bolivia). N.° 33. LEPTÆNA VÂRIOLATA, d’Orb. PI. IV, fig. 10 , 11 (sous le nom de Productus variolatus). L. testd transversd, depressd, substriatd, minute punctatd; fronte late sinuato; ared subrectd, truncatd; valvd inferiore concavd. Dimensions: Angle apicial, 160°; hauteur, 10 mill.; largeur, 16 mill.; épaisseur, 3 mill. Paléon- tologie. 111. Paléontologie. 7 f Paléon- tologie. ( 50 ) Coquille beaucoup plus large que haute, très-déprimée, à valves tiès-inégales , la valve supérieure uu peu convexe, l’autre concave, le sommet très-court, ne dépassant pas la ligne de l’area. Area presque droite, formant un angle de 160°, offrant, à ses extré- mités, la plus grande largeur de la coquille. De ce point, les bords convergent vers le front, qui est très -convexe, arrondi, mais échancré, au milieu, par le sinus. La valve dorsale offre trois dépressions: l’une médiane ou sinus, très-marquée près du front; les deux autres sur les côtes près du sommet et s’évanouissant vers le bord. La surface entière de la valve doi’sale offre,, avec quelques stries à peine apparentes à la loupe, de petits points en creux, anciennes traces de petites pointes très-nom- breuses, presque éparses, en quinconce. On remarque, de plus, près du front, quelques plis d’accroissement assez prononcés. Alors les points paraissent avoir été beaucoup plus multipliés. Rapports et différences. Voisine, par sa forme tronquée sur l’area, du Leptæna sarci- nulata [Productus sarcinutulus , de Buch) des terrains siluriens, cette espèce s’en distingue bien nettement par son large sinus antérieur, par l’échancrure de son front, par sa forme plus large, par ses côtés plus acuminés, et enfin par cette grande quantité de petites dépressions qui y marquent la place des pointes dont elle était armée. J’ai cherché à m’assurer si ce dernier caractère n’était point dû à l’altération du test; mais la grande épaisseur de celui-ci, sa conservation marquée, m’ont convaincu que ce devait être une dépendance des caractères propres à l’espèce. Localité. J’en possède deux beaux échantillons, dont l’un avec les deux valves. Je les ai recueillis dans le terrain carbonifère de Yarbichambi (Bolivia). Explication des figures. PI. IV, fig. 10. Individu vu sur la valve dorsale. Fig. 11. Le même, vu de profil. N.° 34. PRODUCTUS CAPACll, d’Orb. PL 111, fig. 24-26. P. teste! rotundato-hemisphericâ , gibhosâ, longitudinaliter slriatâ, supernè convexa, sinuata, inferné concavâ, spinis sparsis armata; cardine lateraliter auriculato. Dimensions: Hauteur, 15 mill.; largeur, 17 mill.; épaisseur, 13 mill. Coquille très-bombée, un peu plus large que haute, gibbeuse, si contournée quelle offre au moins trois quarts de tour de spire dans son enroulement; il en résulte que la grande valve est foi'tement convexe et la petite valve très -concave. La valve supérieui'e est marquée de stries assez grosses, peu saillantes, également espacées, qui, en approchant du front, s’atténuent et deviennent moins régulières. Cette valve est, de plus , armée de pointes tubuleuses éparses , au nombre de quinze au plus. Au milieu de la largeur se remarque un sinus assez profond , qui s’étend jusqu’au bord. Les côtés sujDérieurs se prolongent latéralement en une oreillette saillante, couverte de pointes tubuleuses. Cette oreillette est séparée du reste par un léger sinus. Rapports et différences. Par sa taille, par ses stries, par ses épines et par son sinus, ( 51 ) cette espèce se rapproche du Productus lohatus de Sowerby; mais elle s’en distingue nettement par sa forme beaucoup plus contournée et enroulée, par le manque de rides transverses près du crochet, par le grand nombre de pointes tubuleuses dont elle est ornée. Ces caractères ne sont point exceptionnels; car j’ai sous les yeux dix échan- tillons en tout identiques. Ses pointes tubuleuses éparses peuvent encore la faire com- parer au Productus aculeatus , dont elle diffère par sa petite taille, par sa grande cour- bure et par ses stries longitudinales. Localité. J’en ai recueilli un bon nombre d’échantillons, toujours de la même taille, au sein du calcaire et du grès rouge caibonifère de Yarbichambi, sur le plateau bolivien. Explication des figures. PI. III, fîg. 24. Individu un peu grossi , vu sur Ia.grande valve. Fig. 25. Le même, vu du côté opposé. Fig. 26. Le même, vu de profil. N.° 35. PRODUCTUS INCA, d’Orb. PL IV, fig. 1-3. P. testâ rotundato-hemisphericâ , gihhosû , longitudinaUter sulcata: sulcis inœqua- lihus, spinulosis, ad apicem plicis transversis decussata; valvâ superiore serni- globosd, producta; njalvd inferiore concava; margine cardinali recto, later a- liter obtuso. Dimensions : Hauteur, 50 mill.; largeur, 52 mill.; épaisseur, 32 mill. Coquille très-bombée, un peu plus large que longue, très-gibbeuse , contournée sur elle-même, de manière à représenter un tour complet de spire. La valve dorsale devient dès-lors très-convexe, et la valve inférieure concave. La valve supérieure est marquée en long, jusqu’au tiers de sa longueur, de sillons longitudinaux, égaux, élevés, avec les- quels viennent se croiser des rides profondes transversales, à peu près égales en largeur aux sillons. On remarque, de plus, quelques pointes tubuleuses épaisses. Au-delà du tiers, les rides disparaissent; il ne reste alors de ce point jusqu’au bord, que des sillons longitudinaux inégaux en largeur et en hauteur, pourvus, chacun, de distance en distance, de tubercules tubuleux sur leur convexité, ce qui détermine le plus ou moins d’élévation des sillons. Ces petits tubercules se remarquent jusqu’au bord de l’expansion. Sur le milieu de la valve supérieure est une dépression ou espèce de sinus marqué du sommet au bord. Sur les côtés , la valve supérieure ne forme point d’oreillette saillante, cette partie étant très- obtuse. Rapports et dijfêrences. Au premier aperçu , on confondrait cette espèce avec le Productus antiquatus, Sowerby, par suite des caractères qui leur sont communs: les rides transverses du sommet, les sillons longitudinaux, et les petites pointes tubuleuses dont elles sont ornées. A côté de ces rapports, je trouve une difference constante sur plus de vingt échantillons de Bolivia, que j ai sous les yeux. Celte difference consiste en une forme plus arrondie, les oreilles étant beaucoup plus courtes; en la presence de cotes ou de sillons plus espacés, et d’un bien plus grand nombre de pointes tubuleuses, et surtout en ce que ces pointes se continuent à la surface de 1 expansion jusqu au bord. Paléon- tologie. Paléon- tologie. ( 52 ) tandis que, dans le Productus antiquatus, ces tubercules cessent à une très-grande distance de ce bord. Il résulterait de la généralisation de ces caractères difíerentiels sur tous les échantillons de Bolivia, que l’espèce qui nous occupe, tout en étant très- voisine du Productus antiquatus , ne peut lui être réunie, et qu’on doit la regarder comme un type distinct. Localité. Je l’ai recueillie à Yarbichambi, au nord de la Paz, sur le plateau bolivien. Elle y est commune. Explication des figures. PI. IV, fig. 1. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Fig. 2. Le même, vu de côté. Fig. 3. Le même, vu en dessous. N.° 36. PRODUCTUS PERUVIANUS, d’Orb. PI. IV, fig. 4. T. testâ triangulari, elevata, gibbosa -, longitud inaliter late sulcatá: sulcis interruptis, plicis latis, transversis , interruptis, decussatis ; >valvd superiore triangulari, apice cmgustato , laterali, obtuso. Dimensions : Hauteur, 38 mill.; largeur, 37 mill.; épaisseur, 25 mill. Cocpiille très-bombée, plus haute que large, gibbeuse, triangulaire dans son ensem- ble, ornée en long de gros sillons interrompus par de larges rides irrégulières, trans- versales, interrompues elles-mêmes au milieu et ne passant pas d’un côté à l’autre. La légion de l’area est étroite et ne semble pas être pourvue d’oreillettes. Sur le milieu de la valve supérieure existe une légère dépression non creusée en sinus. Rapports et différences. Cette espèce, par ses lignes transversales de légers tubercules que forme le croisement des côtes longitudinales et des rides transversales, offre, jus- qu’à un certain point, de l’analogie avec les Productus punctatus et pustulosus, bien qu’elle s’en distingue par sa forme beaucoup plus haute, triangulaire, sans oreillettes, par ses tubercules en lignes transversales, interrompues au milieu et ne passant pas régulièrement d’un côté à l’autre. Localité. Je l’ai recueillie à Yarbichambi , avec les espèces précédentes. Explication des figures. PL IV, fig. 4. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Cette figui'e est très-défectueuse : le lithographe ayant fait, sur les côtés de la coquille, des ruptures qui empêchent de juger que la forme triangulaire est naturelle à l’espèce et n’est point l’effet d’une rupture. Les rides transversales sont aussi trop régulières , presque toutes étant interrompues au milieu. N.° 37. PRODUCTUS BOLIVIENSIS, d’Orb. PI. IV, fig. 5 — 9. Productus boliviensis et Gaudryi. P. testâ transversa, elevata, gibbosâ, longitudinaliter sulcatâ : sulcis eæigiiis ad api- cem plicis transversis decussatd -, malvd superiore infiatd, productet, sinuatâ; spinis raris, tubulosis, irregulariter sparsis armatd; cardine recto, lateraliter auriculato - auriculis elongatis, spinosis. Dimensions : Hauteur, 35 mill.; largeur, 52 mill.; épaisseur, 24 mill. Coquille ti'ès-renflée , beaucoup plus large que haute, très-gibbeuse, à expansion très-prolongée ; la valve dorsale est très-bombée, pourvue d’un profond sinus médian et de légères dépressions longitudinales, parallèles au sinus. Elle est ornée en long de sillons réguliers , étroits , avec lesquels , au sommet , viennent se croiser des rides trans- verses irrégulières, très-mai’quées , particulièrement sur les côtés. La partie non ridée est pourvue de grosses pointes tubuleuses , éparses , très-peu nombreuses , qui couvrent chacune la largeur de deux à trois sillons et les interrompent tout à fait. La ligne de l’area est droite et forme la partie la plus large ; les côtés étant fortement prolongés en oreillettes, presque cylindriques , obtuses à leur extrémité, pourvues, sur le dessus, de quatre pointes tubuleuses, croissant de grandeur, en s’éloignant du centre. Rapports et différences. Cette belle espèce ressemble plus au Productus lobatus qu’à tous les autres par son fort sinus et par sa large expansion ; néanmoins elle s’en distingue par plusieurs caractères très-tranchés : la taille au moins du double, les grosses pointes tubuleuses de sa valve beaucoup plus nombreuses, et enfin, le prolongement latéral des oreillettes. Ce dernier caractère est surtout si marqué, qu’il la fait différer de tous les autres productus connus. Localité. Je l’ai recueillie, dans le calcaire carbonifère, à Yarbichambi sur le plateau bolivien, non loin du lac de Titicaca. Elle y est très-commune. Explication des Jigures. PI. IV, fig. 5. Individu sur lequel les pointes sont peu mai- quées, pav suite de l’usure. Fig. 6. Le même, vu de côté, Fig. 7. Un autre individu, pourvu de ses pointes. Fig. 8. Le même, vu en dessous. Fig. 9, Le même, vu de profil. N.° 38. PRODUCTUS VILLIERSI, d’Orb. PI. IV, fig. 12, 13. Productus Filliersif d’Orb., 1839, Planches publiées; Productus Cancrini, de Verneuil, 1842, Russie. P. testâ subrotundatâ , lierais phericâ , longitudinaliter sulcata : sulcis exiguis, f ur- catisxalvd superiore infflatâ, tuberculis oblongis, spinulosis, sparsis armata. Dimensions : Longueur, 15 mill.; largeur, 14 mill.; épaisseur, 8 mill. Coquille peu bombée, presque aussi large que haute, non gibbeuse, également ren- flée , à expansion peu prolongée ; valve doi sale peu renflée , sans sinus ni dépression médiane, ornée en long de petits sillons réguliers, augmezitant de nombre vers le bord, soit par insertion, soit par bifurcation. Toute sa surface, du sommet au bord, est pour- vue de tubercules épars assez rares, partant, sous forme de larmes, du sommet d’un ou de deux sillons, qui s’anastomosent à cet effet. Ces tubercules s élèvent et s élar- gissent de plus en plus, et se terminent par une pointe tubuleuse émoussée. Paléon- tologie- ( U ) Rapports et différences. Par ses tubercules épars, cette espèce se rapproche des Pro- ductus Capacii et boliviensis, tout en s’en distinguant par le manque de sinus, parson sommet non ridé. Elle se rapproche aussi du Productus plicatilis , par son manque de sinus, mais en diffère par ses sillons longitudinaux serrés et le manque de rides trans- xerses. Localité. Je l’ai recueillie au sein des couches du calcaire carbonifère de Yarbichambi, sur le plateau bolivien. Elle y paraît très-rare. M. de Yerneuil l’a rencontrée en Russie. Explication des figures. PI. IV, fig. 12. Individu grossi, vu de profil. Fig. 13. Le même, vu sur la valve supérieure. La figure est assez fautive sous le rapport du sommet. N.° 39. PRODUCTUS ANDII, d’Orb. PL V, fig. 1—3. P. tes tâ depressa, subrotundatd, lo72gitudinaliter costatd: costis eæiguis, elevatis, gra- nulosis, inœqualihus, bifurcatis; valvd superiore convexiusculâ , irregulariter undulatd. Dimensions: Longueur, 46 mill.; largeur, 46 mill.; épaisseur, 14 mill. Coquille très-peu bombée, arrondie, aussi large que longue, à expansion peu prolongée, non recourbée; valve dorsale très-peu renflée, sans sinus, ornée en long de petites côtes inégales, élevées, arrondies, pourvues de petits tubercules presque imbriqués; les unes partant du sommet et se continuant jusqu’au bord, les autres naissant par insertion du milieu des premières vers le quart de la hauteur, et prenant bientôt à peu près le même diamètre. On remarque de plus, sur cette même valve, des dépres- sions irrégulières, interrompues, longitudinales, qui rendent cette partie ondulée comme les houles de la mer. Il ne paraît pas y avoir existé d’oreillettes sur les côtés de la |iartie antérieure. Rapports et différences. Sa forme peu bombée , les ondulations de sa valve supérieure rapprochent beaucoup cette espèce du Productus comoides , néanmoins elle en diffère par ses ondulations beaucoup plus irrégulières, par ses côtes bien plus grosses et tuber- culeuses , au lieu d’être lisses. Localité. Je l’ai recueillie, avec les espèces précédentes, dans le calcaire carbonifère de Yarbichambi , sur le grand plateau bolivien. Explication des figures. PI. V, fig. 1. Individu vu sur la valve supérieure. Fig. 2, Un morceau des côtes grossi, pour montrer les granulations tuberculeuses. Fig. 3. La même espèce, vue de côté. N." 40. PRODUCTUS HUMBOLDTII, d’Orb. PI. V, fig. 4-r. P. testa ovato-transversd , depressd, tuberculatd; tuberculis numerosis, oblongis, spinulosis, quinconcialibus , ornatd; valvd superiore convexiusculd , sinuosd; inferiore concavd; cardine lateraliter subauriculato. i 4 ( S5 ) Dimensions: Hauteur, 36 mill.; largeur, 38 mill.; épaisseur, 17 mill. Paiéon- Coquille déprimée, un peu plus large que haute, légèrement carrée, à expansions très-courtes. Le front est presque droit, échancré par le sinus; les côtés sont bombés, tout en devenant plus droits à l’instant où ils se rattachent à la ligne du sommet, où ils forment de très-courtes oreillettes anguleuses. Valve supérieure peu renflée, pourvue, au milieu, d’un large sinus bordé de parties plus saillantes. Cette valve est ornée partout de petits tubercules très -serrés, placés en quinconces, d’une manière très - régulière les uns par rapport aux autres. Chacun est allongé et s’élargit à la partie inférieure, qui se termine par une pointe aiguë, lorsqu’elle n’a pas été émoussée. Les lignes d’accroissement sont très-rares sur cette espèce; mais, lorsqu’elles existent près du bord, elles modifient le diamètre des tubercules, qui deviennent d’autant plus petits et plus rapprochés que ces lignes se multiplient et s’approchent du bord; aussi , les tubercules ne représentent-ils plus sur les individus très-vieux que des points très-serrés. Valve inférieure plane ou très-légèrement concave. Rapports et différences. Cette jolie espèce, l’une des plus curieuses du genre, n’a que des rapports éloignés avec les productus connus; plus voisine néanmoins, par ses tubercules, du Productus punctatus, elle s’en distingue, au premier aperçu, par ses tubercules plus petits , plus serrés et placés quinconcialement au lieu de l’être en lignes transversales. Elle en diffère encore par la diminution du diamètre des tubercules par gradation brusque, en approchant du front. Localité. J’ai recueilli cette espèce avec les précédentes, au hameau de Yarbichambi, sur le plateau bolivien. Elle y est moins commune que les autres espèces. Explication des figures. PI. V, fig. 4. Individu vu en dessus, sur lequel on a trop multiplié les plis transverses près du sommet. Fig. 5. Le même, vu de profil. Fig. 6. Un morceau grossi. Il donne une idée fausse, en ce que les tubercules sont en quinconce et non en lignes longitudinales. Fig. 7. Un individu vu en dessous. N.° 41. PRODUCTUS CORA, d’Orb. PI. V, fig. 8, 9. P. testa suhrotundatâ , elevatâ, gibbosd, longitudinaliter tenuiterqiie sulcata : sulcis eæiguis , œqualibus ornatâ; valvâ superiore infiatâ, producta, tuberculis raris , irregulariter sparsis arinatâ; cardine recto, lateraliter auriculato. Dimensions: Longueur, 32 mill.; largeur, 33 mill; épaisseur, 20 mill. Coquille très-bombée, arrondie, aussi large que haute, gibbeuse, à expansion pro- longée. Valve dorsale très-renflée, également convexe, sans dépression ni sinus médian, cette partie est seulement un peu moins convexe que le reste. Elle est ornée, en long, de très-petits sillons égaux, étroits, qui se continuent jusqu’au sommet sans s’inter- rompre, n’y ayant, à cette partie, aucun pli transverse. On remarque, de distance en distance, de grosses pointes éparses, peu nombreuses. Les côtés sont pourvus de ( S6 ) Paléon- plis traiisverses. La ligne de l’area est droite, assez prolongée et pourvue extérieure- ment de pointes assez rapprochées, peu inégales. Rapports et différences. Voisine, par ses petites côtes fines, des Productus holiviensis et comoides, cette espèce se distingue de la première par le manque de sinus médian et par ses oreillettes bien plus courtes; de la seconde, par ses pointes éparses, par sa forme beaucoup moins large et plus bombée. Localité. Je l’ai recueillie à deux endroits différons : d’abord au-dessus de Patapatani , village appartenant à l’une des îles du lac de Titicaca, sur le plateau bolivien; elle se trouve dans un calcaire bleu compacte, avec rognons de silex. Je l’ai rencontrée ensuite à Yarbichambi , avec les espèces précédentes, dans un grès calcaire. Explication des figures. PI. V, fig. 8. Echantillon de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 9. Le même, vu sur la valve supérieure. POLYPIERS. N.° 42. TURBINOLIA STRIATA, d’Orb. PI. VI, fig. 4, 5. T. conica, basi incurva, eæternè longitudinaliter striata, transversïm subrugosa , plicata; lamellis stellœ incequalibus. Dimensions : Longueur, 45 mill.; diamètre, 22 mill. Ensemble conique, quelquefois un peu comprimé, plus ou moins arqué, largement strié, en dehors, par des stries également espacées, croissant de largeur jusqu’au sommet, où elles correspondent avec les lames de l’étoile. Un grand nombre de plis ti’ansverses peu réguliers et peu profonds viennent se croiser avec les stries. L’étoile supérieure est pourvue de lames qui se bifurquent du centre à la circonférence. Tout en décrivant cette espèce dans le genre Turbinolia, je n’ai pas l’entière certitude qu’elle doive appartenir à ce genre. Il serait très-possible qu’elle dût être placée dans le genre Cyatkophyllum , ce dont je ne j^uis juger, n’ayant jamais rencontré que des individus séparés. Localité. Je l’ai recueillie dans le calcaire cai’bonifére de Yarbichambi , sur le plateau bolivien , à la hauteur absolue de près de 4000 mètres. Elle y est rare. Explication des figures. PI. VI, fig. 4. Individu entier, vu de côté. Fig. 5. Le même, vu en dessus. N.° 43. CERIOPORA RAMOSA, d’Orb. PI. VI, fig. 9, 10. C. ramosa, rotundata; poris minimis cequalibus. Ensemble rameux, dichotome, formé de branches rondes, cylindriques, ornées, en dehors, de pores ronds, petits, rapprochés, épars sans ordre à la superficie. Je ne possède de cette espèce que quelques tronçons, qui sont, du reste, en trop mauvais état de conservation pour qu’on puisse s’assurer du genre. ( 57 ) Localité. Je les ai recueillis, avec l’espèce précédente, à la ferme de Yarbichambi, sur le plateau bolivien, au nord de la ville de la Paz. Explication des Jigures. PI. VI, fig. 9. Un morceau de grandeur naturelle. Fig. 10. Une partie fortement grossie. N.° 44. RETEPORA FLEXUOSA, d’Orb. PI. YI, fig. 6-8. R. explanata, suhmemhr añacea , irregulariter ramosa-, ramis suhdichotomis , reticu- latis-, poris minimis sparsis. Ensemble représentant un éventail ou mieux un entonnoir mince , lamelliforme , contourné ou enroulé d’une manière irrégulière, composé de rameaux droits, anas- tomosés les uns aux autres et se bifurquant sur les côtés. Entre chaque rameau sont des ouvei’tures rondes, larges, également disposées par lignes longitudinales et offrant les mêmes bifurcations que les rameaux, à cette différence près que les rameaux con- servent leur largeur uniforme, tandis que les ouvertures augmentent de largeur à me- sure que les rameaux divergent les uns des autres, jusqu’à ce qu’il naisse une nouvelle bifurcation. Les pores sont ronds, très-petits, épars sur les rameaux. Rapports et différences. Cette espèce est voisine du Retepora laxa, tout en s’en dis- tinguant par ses ouvertures rangées en lignes longitudinales. Localité. Je l’ai recueillie dans le terrain carbonifère de Yarbichambi , sur le plateau bolivien. Elle y est rare. Explication des Jigures. PL VI, fig. 6. Ensemble avec le test. Fig. 7. Le même à l’état d’empreinte. Fig. 8. Un morceau grossi , pour monti’er les pores. Résumé géologique. Les couches de calcaire et de grès calcariferes , supérieurs aux grès dévo- niens et inférieurs aux argiles bigarrées , que j’ai cru , d apres leur superpo- sition, devoir rapporter aux terrains carbonifères, renferment les especes que je vais, dans le tableau suivant, comparer aux especes d Europe qui s’en rapprochent ou leur sont identiques. Valeon- tologie. ni. Paléontologie. 8 ( 58 ) Paléon- tologie. ESPÈCES BOLIVIENNES. ESPÈCES EUROPÉENNES VOISINES DES ESPÈCES BOLIVIENNES OU qui leur sont identiques. Solarium antiquum, d’Orb. S. perversum , d’Orb. Pleurotomaria angulosa, d’Orb. Natica buccinoides , d’Orb. IVatica plicistria; terrains carbonifères d’Angleterre Pecten Paradezii, d’Orb. Trigonia antiqua, d’Orb. et de Belgique. Terebratula Andii-, d’Orb. T. Gaudryi , d’Orb. Spirifer Roissyi , Léveillé Spirifer Roissyi; des terrains carbonifères de Tour- Sp. condor, d’Orb. nay (Belgique). Se trouve également dans le terrain carbonifère, à Orthis Cora, d’Orb Visé (Belgique). Orthis Michelini; des terrains carbonifères de Tour- 0. Buchii , d’Orb. Leptœna variolata, d’Orb. Productus Capacii, d’Orb nay (Belgique). Productus lobatus ; des terrains carbonifères d’An- gleterre. Pr. antiquatus; du terrain carbonifère d’Angleterre, Pr. peruvianas , d’Orb de Belgique, etc. Pr. punctatus ; des terrains carbonifères d’Angle- Pr. boliviensis , d’Orb terre et de Belgique, etc. Pr. lobatus; du terrain carbonifère d’Angleterre, Pr. Villiersi, d’Orb d’Allemagne, etc. Pr. Villiersi; des terrains carbonifères de Russie. Pr. Andii, d’Orb (P. Canif reni de Verneuil.) Pr. comoides; des terrains carbonifères de partout. Pr. Humboldtii, d’Orb Pr . punctatus ; des terrains carbonifères d’Angle- terre, de Belgique, etc. Pr. comoides , du terráin carbonifère de Belgique , Turbinolia striata, d’Orb. Ceriopora ramosa, d’Orb. Retepora flexuosa , d’Orb. d’Angleterre , etc. Des comparaisons qui précèdent il résulte cjue, sur les vingt -six espèces des terrains carbonifères de Bolivia que j’ai décrites , douze ou plus de la moitié ont leur plus grande analogie avec des coquilles fossiles des terrains carbonifères de notre Europe, et que, même sur ce dernier nombre, trois, les Spirifer Pentlandi^ Spirifer Roissyi et le Productus Villiersi, sont ( 59 ) entièrement identiques aux memes espèces de Belgique et de Piussie. Les ana- logies palëontologiques viendraient donc donner la certitude que les couches rapportées géologiquement aux terrains carbonifères, sont bien une dépen- dance de cette formation. Ce fait , établi par les trois espèces identiques et par neuf autres voisines , offre de plus un fades d’ensemble si marqué , qu’au premier aperçu on pourrait n’y voir que des espèces européennes, qu’on a l’habitude de ren- contrer dans les terrains carbonifères. En effet, les espèces dominantes sont des Productus, genre spécial en Europe à cette formation, et dans les espèces de ce genre, les Productus Inca, Humboldtii, Capacii, holiden- sis et Cora, qu’il serait facile de prendre pour les Productus antiquatus, punctatus , lohatus et comoides; mais la comparaison minutieuse les fait facilement distinguer. Il ressort de l’ensemble que, dans les terrains carboni- fères de Bolivia et d’Europe, on trouve les mêmes genres des espèces ayant un facies commun, et de plus trois espèces identiques. Cette ressemblance pourrait faire supposer que les terrains carbonifères de Bolivia se sont formés sous les mêmes influences atmosphériques que ceux d’Europe. La simultanéité d’espèces identiques, au 17.® degré de latitude sud, et jusqu’en Russie vers l’hémisphère nord, ne devrait-elle pas aussi faire admettre une communication directe des deux mers, et de plus une chaleur terrestre propre assez forte pour annuler l’effet de l’énorme différence de latitude qui existe entre ces divers points du globe. Si l’on n’avait pas de preuves plus récentes de cette uniformité de température à la surface du globe, il faudrait douter de celle-ci; mais des couches jurassiques oxfor- diennes identiques à celles de France s’étant montrées jusqu’au nord de la chaîne de l’Oural, en Russie, il est évident que le froid polaire ne se faisait pas sentir vers la moitié de la période jurassique, et qu’alors encore il n’exis- tait , parmi les faunes , aucune influence locale de latitude. Au milieu des ressemblances que j’ai fait remarquer, on voit que beau- coup d’espèces, tout en composant l’ensemble, n’ont pas été comparées dans le tableau; je l’ai fait avec intention, parce qu’elles n’avaient pas de rapports immédiats et que d’ailleurs, sur un point aussi éloigné que l’est la Bolivia de l’Angleterre, de la Belgique ou de la R.ussie (au moins 2000 lieues), il doit nécessairement y avoir, avec les espèces voisines, d’autres espèces distinctes qui tiennent à la localité. Parmi celles-ci se distingue une Tidgonie, genre qu’on n’a pas encore signalé au-dessous des terrains jurassiques. Ce serait sa première apparition sur notre planète. Paléoti- tolügie. .( 60 ) Paléon- tologie. CHAPITRE V. Terrains triasiques ou salifëres. Cette formation, peu répandue an nouveau monde, ne s’est montrée à moi que sur les dépendances du système bolivien’. Elle forme de petits lambeaux disséminés à l’ouest et à l’est du plateau bolivien, jusqu’à l’éléva- tion absolue de 4000 mètres environ, près de l’Apacbeta de la Paz, de Potosi; et sur le versant oriental des Andes, entre Cochabamba et Santa-Cruz de la Sierra ou près de Chuquisaca. Son extension paraît être du \ 7.® au 22."^ degré de latitude et du 67.^ au 75.® degré de longitude. Ces terrains se composent, comme en Europe, de calcaires et d’argiles. Aux parties inférieures (près de Potosi), c’est un calcaire magnésifère com- pacte , souvent divisé en feuillets minces ondulés. Au - dessus se montrent , partout ailleurs, des grès argileux blanchâtres, puis des argiles bigarrées, feuilletées, remplies de cristaux de gypse. Près de Potosi l’on voit à la partie supérieure de nouvelles couches de calcaires compactes magnésifères , conte- nant beaucoup de fossiles. Ces dernières couches fossilifères se sont montrées seulement dans la vallée de Santa-Lucia; j’y avais recueilli plusieurs espèces de bivalves, mais elles se sont perdues, et je n’ai plus mainteiiant à décrire qu’une seule espèce. N.“ 45. CHEMNITZIA POTOSENSIS, d’Orb. PI. VI, fig. 1-3 (sous le nom de Melania potosensis). C. testâ elongato-turritd ; spird, angulo 35°; anfractibus comeæiusculis , transversuri costatd : costis obliquis elevatis , transversim striatis; aperturd ovali; columelld lœvigatd. Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 35°; longueur, 13 mill.; diamètre, 6 mill. Coquille peu allongée, conique. Spire formée d’un angle convexe, composée de tours légèrement saillans en gradins, séparés par de profondes sutures, ornés en travers de côtes obliques saillantes, un peu sinueuses, au nombre de dix environ, avec lesquelles viennent se croiser de petites côtes longitudinales très-peu saillantes. Bouche ovale, columelle simple, sans dents. Rapports et différences. Cette espèce ressemble, par ses côtes en long et en travers, 1. Voyez Géologie, p. 234, pour les considérations purement géologiques. { 61 ) à beaucoup des espèces des terrains tertiaires, tout en s’en distinguant par la grosseui de ces mêmes côtes. Localité. J’ai lecueilli cette espèce dans la petite vallée de Santa-Lucia, à quelques lieues de la ville de Potosi (Bolivia) , au sein de calcaires magnésifères que je rap- porte aux terrains triasiques. Elle forme des bancs qui en sont pétris au point, que la roche en est entièrement composée. Explication des figures. PI. VI, fig. 1. Individu grossi, vu du côté de la bouche. Fig. 2. Le même, du côté opposé. Fis. 3. Grandeur naturelle du même. O On conçoit qu’avec une seule espèce de coquille de ce terrain il ne soit pas possible de rien dire relativement aux caractères paléontologiques ; aussi ne l’ai-je placé dans les terrains triasiques que d’après l’aspect minéralo- gique, et surtout d’après la superposition des roches qui composent cette formation supérieure aux terrains carbonifères et anterieure aux terrains jurassiques et crétacés. Paléon- tologie. ( 62 ) Paléon- tologie. CHAPITRE VI. Terrains jurassiques^ G est encore avec beaucoup de doutes que je fais figurer ici les terrains jurassiques. M. Domeyko, ingénieur polonais, a dernièrement envoyé à M. Dufrenoy des coquilles fossiles recueillies aux environs de Coquimbo (Chili). Parmi ces coquilles se trouvaient un bloc de calcaire compacte jaune, con- tenant beaucoup de terebratules , et des individus séparés de deux espèces de ce genre. D’après l’examen que j’ai fait de ces cpquilles, M. Dufrenoy croit devoir rapporter la roche aux terrains jurassiques.' 46. TEREBRATULA. ÆNYGMA, d’Orb. PI. XXII, fîg. 10-13. T. testa elevato-transversâ, sinuatâ, plicatâ; costis acutis 5 in medio, 8 in lateribus, nate producid. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 100°; longueur, 25 mill.; largeur, 29 mill.; épaisseur, 9 mill.; largeur du sinus, 25°. Coquille plus large que longue, acuminée au sommet, très-obtuse sur le iront; valve dorsale relevée sur les côtés, pourvue d’un profond sinus, nul dans le jeune âge, qui se creuse beaucoup chez les adultes, et forme une surface droite, portant cinq côtes très-aiguës; il y a de chaque côté huit côtes également aiguës, diminuant de grosseur de la cinquième seulement. Sommet très-recourbé , aigu; area lisse, très-courte, concave sur les côtés, bordée des plis arqués des valves. Il y a en tout vingt et une côtes à la valve supérieure. Rapports et différences. Par son sinus et par ses côtés arqués, cette espèce est intermé- diaire entre les Terebratula concinna et lacunosa, des terrains jurassiques de France et d Angleterre. Elle se distingue néanmoins de la première par le petit nombre de ses sillons dans le sinus, par huit au lieu de dix sillons latéraux, et par sa forme plus large que haute. Elle diffère de la seconde par ses côtes au nombre de vingt et une et non pas de quatorze à dix-sept, et par le manque de plis transverses d’accroissement. Il y a sans doute beaucoup à faire encore pour la détermination des Térébratules du groupe des Concinnœ , avant de limiter les nombreuses espèces qui le composent; néan- moins je crois que celle qui m’occupe , tout en montrant des rapports évidens avec les Terebratula concinna et lacunosa, s’en distingue pourtant très-bien. Sa forme est 1. Partie géologique, p. 237. 2. Comptes rendus de l’ Académie des sciences, t. XIV, p. ô60. ( 63 ) tellement analogue au groupe, qu’au premier aperçu on la croirait identique. C’est ce rapport qui me porte à croire qu’elle appartient aux terrains jurassiques, de même que les Térébratules cités. Localité. Elle a été recueillie par M. Domeyko à mi-hauteur de la Cordillère du Chili, près de Coquimbo. Elle se trouve dans un calcaire compacte jaune, qui est pétri de eette espèce. Explication des figures. PI. XXII, fig. 10. Individu de grandeur naturelle, vu sur la valve dorsale. Fig. 11. Le même, vu du côté opposé. Fig. 12. Le même, vu sur le front en avant. Fig. 13. Le même, vu de profil. N.° 47. TEREBRATÜLA IGNACIAIS4, d’Orb. PL XXII, fig. 14, 15. T. testa oaato-oblongâ , convexiuscidâ , Icevigatâ, fronte truncata; valvis inœqua- libus, superiore majore; umbone brevi, incurvo, foramine mediocri perforata. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 70°; longueur,, 32 mill.; largeur, 25 mill.; épaisseur, 18 mill. Cociuille ovale-oblongue, plus longue que large, acuminée au sommet, élargie jus- qu’au-delà de la moitié, puis rétrécie vers le front, qui pourtant est large, tronqué, et présente une ligne plus longue que la moitié de la largeur totale. L’ensemble est lisse , sans ligne d’accroissement; le front est de niveau avec les lignes latérales de sutures. Le sommet se recourbe en demi-cercle, et est percé, vers son extrémité, d’une ouver- ture médiocre. Rapports et différences. Par sa forme oblongue, cette espèce est très-voisine de la Terebratula ornithocephala du lias de France et d’Angleterre ; elle ressemble même si fort à cette coquille, qu’on pourrait d’abord les confondre. Un seul caractère les distingue, c’est une bien plus grande largeur dans la ligne antérieure du front, puis- qu’elle occupe plus de la moitié de la largeur totale, tandis que, chez X Ornithocephala , elle n’atteint que le tiers environ de cette même partie. Localité. Elle a été recueillie par M, Domeyko au même lieu que la précédente. Explication des figures. PI. XXII, fig. 14. Coquille vue sur la valve ventrale. Fig, 15. La même, vue de profil. il résulterait des comparaisons qui précèdent, que l’une des espèces se rapproche beaucoup de la T. concinna ^ propre au Forest-Marble , et l’autre à Y Ornithocephala , spéciale au lias. Faudrait-il conclure de cette analogie de forme, qu’il existe un lambeau de terrain jurassique, sur le versant occidental des Cordillères, non loin de Coquimbo? On conçoit qu’il soit, avec aussi peu de faits, difficile de se prononcer pour l’affirmative; et si ( 64 ) PaKoii- je fais figuier ici le terrain jurassique, c’est uniquement dans le but de sou- tologie. J . ^ mettre la question aux personnes que des documens plus nombreux mettraient à portée d’y répondre. D’après la présence des Ammonites en Colombie, et tout en y signalant une Orthoc'ere, M. Lea' a cru devoir rapporter à la formation jurassique les terrains qui les renferment. Il est fâcheux que ce savant se soit pro- nonce si positivement , sans avoir assez de termes de comparaison. Son Orthoc 'ere est évidemment un Ancjloceras ou une Hamites, fossiles spé- ciaux aux terrains crétacés. Quant aux autres coquilles de Colombie, je prouverai plus tard qu’elles dépendent des mêmes terrains. Il s’ensuivrait que le seul point sur lequel il reste des doutes à éclaircir, relativement à la présence de terrains jurassiques sur le sol américain, est le gisement de la Terehratula œnjgma, près de Coquimbo, à l’ouest de la Cordillère. 1. Trnns. amer. Phil. Soc., 2.® série, vol. VII. CHAPITRE VII. Terrains crétacés Si Fexisteiice des terrains jurassiques n’est pas encore bien constatée en Amérique, il n’en est pas de même de cejle des terrains crétacés. On a signalé ces derniers sur une grande étendue de l’Amérique septentrionale, aux Etats- Unis et au Mexique. Bien caractérisés d’après leurs coquilles fossiles , ils se sont montrés seulement à l’ouest du continent méridional , sur presque toute la longueur de la Cordillère. Us forment une large bande qui s’étend de la pro- vince de Socorro jusqu’à Santa-Fe de Bogota, en Colombie, parallèlement à la Sierra de la Suma-Paz, dans la vallée de la Magdalena ^ Plus au sud, on les voit à l’est de la Cordillère proprement dite, depuis Montan San- Felipe^ jusqu’à Guanea -Yelica^, au Pérou. On les a encore rencontrés à Copiapo^, à Coquimbo® et dans la Cordillère du Chili, et jusque sur la Terre- du-Feu.^ Ainsi les terrains crétacés , inconnus aux régions orientales de l’Amérique méridionale, représenteraient sur les parties occidentales une bande étroite, parallèle au relief de la Cordillère. Je n’ai vu par moi-même aucun des points que je viens de signaler; néan- moins , l’intéressante publication de M. de Buch , donnant une connaissance étendue des coquilles fossiles du Pérou, et de plus, ayant pu examiner et comparer les belles collections que M. Boussingault a rapportées de Colombie, les fossiles envoyés du Chili à M. Dufrenoy par M. Domeyko, et ceux qu’ont recueillis MM. Hombron, Le Guilloux et Gay, j’ai pu m’assurer que tous ces corps organisés dépendent bien des terrains crétacés. J aurais voulu reunir 1. Voyez Géologie, p. 258. 2. Ils y ont été observés successivement par MM. de Humboldt et Degenhardt (De Buch , Pétri- 'jicalions recueillies par MM. Jlexandre de Humboldt et Degenhardt^-, par M. Boussingault (d’Or- bigny, Coquilles et échinod. foss. de Colombie, in-4.°), et par M. Gibbon (Lea, Trans, am. Philad. Soc., 2.® série, vol. VII). 3. On en doit la connaissance à M. de Humboldt (de Buch, Opus, cit., p. 11). 4. Glloa, Noticias americanas, p. 293. 5. De Buch , Opus, cit., p. 4. 6. Dufrenoy, Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XIV, p. 566. 7. On en doit la connaissance à MM. Hombron et Le Guilloux. 111. Paléontologie. 9 Paléon- tologie. ( 66 ) ici les descriptions et les figures de toutes les espèees, afin de donner l’en- semble complet des connaissances actuelles relativement à l’Amérique méri- dionale; mais la chose ne m’a pas été possible, MM. Hombron et Gay s’étant naturellement réservé pour des publications spéciales le fruit de leurs décou- vertes. Je me bornerai donc à décrire deux colleetions qui m’ont été con- fiées à cet effet : celle de M. Boussingault , reeueillie en Colombie, et celle de M. Domeyko, rassemblée près de Coquimbo (Chili). Ces deux collections pouvant offrir des étages différens dàns la formation crétacée, je crois devoir en faire le sujet de considérations spéciales. §. 1.®" Coquilles et Èchinodermes fossiles de Colombie, recueillis par M. Boussingaultd Les collections rapportées par M. Boussingault se composent d’un très-grand nombre d’échantillons, recueillis avec un soin tout particulier. Chacun, portant une indication précise de localité , renferme soit des empreintes , soit des corps organisés en nature, d’une conservation souvent très -belle, et qui permet une détermination facile et sûre. Ils ont été recueillis sur une large bande étendue nord 55° est et sud 55° ouest, du 4.° au 7.° degré de latitude nord, dans la grande vallée de la Magdalena, comprise entre la chaîne de la Suma- Paz l’est, ët la chaîne du Quindiu à l’ouest, depuis Ibague et Tocayma au sud, jusqu’à Yelez au nord, ou sur au moins soixante-quinze lieues géographiques de longueur. Les différens lieux où M. Boussingault a réuni ces fossiles , sont : L° Dans la pro vinee de Socorro, un plateau calcaire qui sépare le Rio de Capitanejo du Rio de Sube; plateau formant une presqu’île, à la pointe de laquelle les deux rivières se réunissent, pour couler ensemble à la Magda- lena, sous le nom de Suarez. Les localités de ce plateau sont au-dessous du village de Capitanejo, sur le bord de la rivière du même nom, la Roca de Cal, Cacota de Matanza, rive droite du Rio Sube (en dehors du plateau 1. M. Alexandre Brongniart, à qui je dois la communication de ces intéressantes eollections, a désiré qu’on en fît le sujet d’une publication spéciale. Cette publication vient de paraître sous le titre de Coquilles et Èchinodermes fossiles recueillis en Colombie par M. Boussingault ( in-4.“, avec 6 planches); mais, pour donner plus de publicité à ces précieux renseignemens sur un pajs pour ainsi dire inconnu, je crois devoir faire entrer presqu’entièrement ce travail dans ma Paléontologie de l’Amérique méridionale. ( 67 ) compris entre les deux rivières); Sube, au bord de la rivière du même nom; Yelez, San-Gil, Oyba, las Palmas. 2. ° Dans la province de Tenezuela, Carache. 3. ° Au sud, dans la province de Santa-Fe de Bogota, Tocayma, à l’ouest de Santa-Fe; Ibague, sur la rive gauche du Rio de Magdalena; Anapoyma, Chipaqui et Zapatore ; Pitaquiro , entre Honda et Santa-Fe. Considérés quant à la nature de la roche, ces échantillons présentent, presque tous, une parfaite uniformité. Ce sont des calcaires marneux noirs ou noirâtres, près de Santa-Fe; des calcaires noirs très-compactes, fétides et pétris de fossiles, à Tocayma, à Chipaque, à Yelez, à San-Gil, à Oyba, à Suarez, au Rio Sube, à Capitanejo et à Cacota de Matanza, c’est-à-dire au nord et au sud des régions explorées; des calcaires bruns ou jaunâtres, pas- sant quelquefois aux grès à Tocayma, à Ibague, à Chipaque, à las Palmas et à Capitanejo, encore sur tous les points. Lorsqu’on rapproche ces roches, elles offrent un facies d’ensemble si parfait, qu’il paraît impossible de les séparer en zones distinctes, tandis qu’au contraire leur analogie porte à croire quelles appartiennent toutes à une seule et même formation. D’ail- leurs , de la répartition sur tous les points , des roches de même nature et de la présence des mêmes espèces de fossiles, au sein des roches noires et des roches brun -jaunâtres, on peut conclure, avee plus de certitude, quelles dépendent d’un même terrain, soit de couches différentes, soit de localités éloignées. Quand on voit se déposer simultanément de nos jours, à quelques lieues de distance et dans des baies voisines de notre littoral, suivant les afïluens et suivant les courans régnans, des galets, des graviers, du sable pur, du sable vaseux et de la vase, il est permis de supposer qu’aux diffé- rentes époques géologiques il en était ainsi, et que dès-lors les petites variantes de la roche tiennent à ces mêmes causes, ou aux diverses altérations qu’elle a pu subir depuis son dépôt. En résumé, les caractères minéralogiques feraient croire que tous les fossiles recueillis par M. Boussingault appar- tiennent à la faune d’une seule formation géologique. Les fossiles que j’ai pu déterminer en scrutant les échantillons sont les Paléon- tologie. suivans. ( 68 ) Paléon- tolotfic» / CEPHALOPODES. N.° 48. AMMONITES BOUSSINGAULTII , d’Orb. PI. 1,2. A. testâ inflatd , transversim costatâ-, costis simplicibus , ad partem interiorem fascicularihus , tuherculatis -, tuberculis acutis ultimo anfractu aperturâ latd, semi-lunari. Dimensions : Diamètre; 106 millim.; épaisseur, 56 mill.; largeur au dernier tour, 40 millim. Coquille convexe; le pourtour intérieur est lisse sur la partie en pente vers l’om- bilic, qui peut occuper le tiers de la largeur de chaque tour. A la partie la plus saillante de ce pourtour naissent quinze tubercules arrondis , coniques et en pointes ; du côté externe des tubercules partent , par faisceaux , cinq à six côtes simples , parallèles, qui passent sur le dos, sans s’interrompre et vont se réunir de nouveau en faisceaux au côté opposé. Entre chaque tubercule sont deux petites côtes longitu- dinales à l’enroulement spiral. Dos large, arrondi, traversé d’environ cent côtes, par révolution spirale. Spire composée de tours déprimés , apparens dans l’ombilic sur envi- ron la moitié de leur largeur. Le dernier a les trente-huit centièmes du diamètre entier. Bouche plus large que haute , formant un polygone dont les angles sont très-émoussés ; complète, elle est pourvue, en avant, de deux ou trois bourrelets parallèles , très-obliques, et non dans la direction des côtes du dos. Entre les bourrelets, on remarque un sillon large et profond. Cloisons. Ell.es ne sont pas apparentes sur l’échantillon que j’ai étudié. Rapports et différences. Au premier aperçu l’on pourrait croire que cette espèce res- semble à beaucoup d’ammonites déjà décrites par les auteurs; mais, lorsqu’on la com- pare attentivement aux autres , on lui trouve des caractères bien différens. Parmi les ammonites des terrains jurassiques, VA. Brochii, Sowerby, de l’oolite inférieure, est celle qui s’en rapproche le plus par ses tubercules et ses côtes non interrompues sur le dos; néanmoins \ A. Boiissingaultii s’en distingue immédiatement par sa forme plus bombée, par ses tours plus renflés, par ses tubercules au nombre de quinze par tour, au lieu de vingt -cinq à vingt -sept; enfin, par ses tubercules arrondis et non prolongés en côte, dans l’ombilic. Si je cherche à comparer mon espèce avec les ammonites du terrain crétacé, je trouverai qu’une seule a des rapports très - immédiats : c’est V Ammonites Astierianus (d’Orb.) des terrains néocomiens inférieurs du bassin méditerranéen. L’ana- logie est si frappante, qu’on serait tenté de les réunir; en effet, même forme renflée, mêmes côtes rapprochées sur le dos, même bouche complète, pourvue de bourrelets et d’un sillon; pourtant, comparée avec un très -grand nombre d’échantillons de VA. Astierianus , VA. Boussingaultii a toujours montré les différences suivantes, qui me paraissent suffisantes pour l’en distinguer spécifiquement : 1 un enroulement spiral différent; le dernier tour ayant les ^ et non pas les -¡^ de l’ensemble; 2.° les tours i. 1f ( 69 ) de spire apparents dans l’ombilic, sur environ la moitié de leur largeur et non pas Paiéon- seulement au tiers; 3.° les tubercules ronds, au lieu d’être en côtes; 4.° ces mêmes tubercules non prolongés en cotes dans l’ombilic , mais ronds et s arrêtant nettement au pourtour de la saillie ombilicale, sans se prolonger en dedans; 5. les cotes des inter- valles des tubercules. Ces derniers caractères surtout très - saillans , ne laissent aucun doute sur la distinction spécifique. En résumé , VJ. Boussingaultii se rapproche plus de VJ. Jstierianus des terrains néo- comiens, que de toutes les autres; ce rapport acquiert d’autant plus de valeur, que je trouverai les mêmes résultats pour V Jmmonites Dumasianus , d’Orb. On pourrait donc supposer qu’elle appartenait à l’étage néocomien des terrains crétacés. Localité. Cette belle espèce a été découverte par M. Boussingault , près de Santa- Fe de Bogota, dans une couche noirâtre demi -argileuse, formée d’un calcaire marneux très -lourd. Explication des figures. PI. I, fig. 1. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. N.° 49. AMMONITES DUMASIANUS, d’Orb. PI. 11, fig. 1, 2. J testâ discoidedy trcmscsrsim costcitci ^ costis eccterne incr assutis y iru^cjualilyiis y Ioti“ giorihus et paulo hvevioríbus y alternantibus ÿ dorso rotundato j anfiractihus suhin- volutiSy ultimo \ umbilico angustato; aperturd compressdy anticè rotundatd; septis? Dimensions :V)mmhlxe, 115 millim.; épaisseur, 34 mill.; largeur du dernier tour, 61 millim. Coquille discoïdale , comprimée dans son ensemble , ornée en travers , par tour , de vingt-neuf à trente côtes rayonnantes droites, dont les unes commencent à se mon- trer à quelque distance du pourtour de l’ombilic, vont ensuite, en rayonnant et s’éle- vant, de plus en plus, vers le dos, où, en passant de côté, elles deviennent très-larges, un peu carrées. Entre chacune de ces côtes il en naît une autre, vers le milieu de la largeur de chaque tour , et celle-ci acquiert , sur le dos, la même largeur que les autres. Dos arrondi, convexe. Spire embrassante, composée de tours comprimés , plus convexes vers la moitié de leur largeur; puis s’abaissant en pente égale vers l’ombilic, qui est très-étroit, et ne laisse pas apercevoir les tours de spire. Le dernier tour enveloppe tous les autres et a les cinquante -cinq centièmes du diamètre entier. Bouche comprimée, arrondie en avant, profondément échancrée en arrière, par le retour de la spire. Cloi- sons. Je n’ai pu les apercevoir assez pour les dessiner ou les décrire. Bapports et différences. Cette ammonite, des plus remarquable, ne ressemble à aucune des espèces connues en Europe. Ses larges côtes la rapprochent de V Jmmonites Mantelliiy Sowerby, mais elle s’en distingue immédiatement par ses tours embrassans. Ce dernier caractère, que je ne retrouve que chez les ammonites du groupe des Paléon- tologie. ( 70 ) Heterophylli , n’accompagne ordinairement que de petites côtes ou des stries, comme on peut le voir dans les A. heterophyllus , velledœ , semi-sulcatus , semi-striatus , etc. La seule espèce pourvue de tours embrassans qu’on puisse lui comparer est XA. infundibu- lum, d’Orb., de l’etage néocomien inférieur du bassin crétacé provençal : en effet, cette espèce est également pourvue de côtes assez grosses , inégales , dont l’une est plus longue que l’autre; elle a également un ombilic étroit et un espace lisse autour; ses tours sont aussi embrassans. Voilà, sans aucun doute, beaucoup de traits de conformité; pourtant les deux espèces sont bien différentes. \J Ammonites Dumasianus se distingue de V Ammonites infundibulum : l.° par sa forme plus comprimée; 2.° par ses côtes du double plus larges et plus saillantes; 3.” par son espace lisse du pourtour de l’ombilic occupant seulement le cinquième, au lieu du tiers, de la largeur du tour; 4.° par ses côtes intermédiaires , partant de la moitié de la largeur des tours .et non pas du quart externe. Toutes ces différences prouvent évidemment que ce sont deux espèces distinctes, quoi- que très- rapprochées. En résumé, l’espèee d’ammonite qui, par sa forme générale et même par ses ornemens extérieurs , se rapproche le plus de V Ammonites Dumasianus , est y Ammonites infundibulum , d’Orb., que j’ai recueillie aux environs de Barême (Basses- Alpes) , au sein des couches inférieures du terrain néocomien. Si l’on attaebe à ce rap- proebement de forme une valeur de contemporanéité, on pourrait croire que V Ammo- nites Dumasianus doit, en Amérique, se trouver dans l’étage néocomien; opinion c|ue d’autres faits viendront peut-être confirmer. Localité. M. Boussingault a reeueilli cette admirable espèce entre Sube et San -Gil, province de Soeori-o , au sein d’un caleaire noirâtre très-dur. Elle est dans un calcaire noir, très-compacte, fétide, renfermant un grand nombre de débris organiques, entr’ autres les Ammonites galeatus, ete. Explication des figures. PL II, fig, 1. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouebe. N.“50. AMMONITES SANTAFECINUS , d’Orb. PL I, fig. 3, 4. A. testa infiatâ, transvers'im costata; costis ad dorsum interruptis, ad partem inte- riorem fascicularibus , ultimo anfractu j aperturd latd, semi-lunari. Dimensions : Diamèti’e, 56 mill.; épaisseur, 29 mill.; largeur du dernier tour, 29 mill. Coquille convexe. Du pourtour de l’ombilic partent dix-sept à dix -huit côtes sail- lantes qui rayonnent à angle droit avec le centre , jusqu’au tiers interne de la largeur du tour, où chacune se divise en trois côtes plus étroites, qui vont sur le dos, où elles s’interrompent à la ligne médiane, sans correspondre avec les côtes opposées. Dos large , légèrement déprimé au milieu. Spire composée de tours larges , embrassans , ne laissant au eentre qu’un ombilie très-étroit. Le dernier tour a les fE diamètre entier. Bouche semi-lunaire, plus large que haute, arrondie et sinueuse en avant, profondé- ment échancrée en arrière. Cloisons symétriques, divisées , de chaque côté, en quatre ( 71 ) lobes, dont nous ignorons la forme, ne les ayant vus que sur la tranche. Les selles, PaJéon- au moins la selle dorsale, paraissent avoir eu trois branches supérieures. Rapports et différences. Cette espèce offre une anomalie singulière. Si l’on considère ses faisceaux de côtes, elle se rapprocherait de V Ammonites Astierianus, et de V Ammo- nites Boussingaultii ; mais elle s’en distinguerait par ses faisceaux composés de trois , au lieu de six côtes ; par son manque de tubercule sur les côtés ; et enfin , par ses côtes interrompues sur le milieu du dos et alternes sur cette partie. Ce caractère de l’inter- ruption des côtes sur le milieu du dos n’existe , jusqu’à présent, chez aucune autre ammo- ' nite renflée et à tours embrassans. Cette espèce serait, dès-lors , le type d’une forme pour ainsi dire nouvelle et établissant le passage entre les ammonites renflées et à côtes non interrompues sur le dos , composant le groupe des Macrocephali de M. de Buch , et cer- taines espèces des Planulati. Quoi qu’il en soit, je regarde V Ammonites Santafecinus comme plus voisine de V Ammonites Astierianus que de toutes les autres. Ce serait encore parmi les espèces des terrains néocomiens qu’elle trouverait le plus d’analogie. Localité. Elle a été recueillie, par M. Boussingault , entre Tina et Tocayma, près de Santa-Fe de Bogota. Le moule en est composé d’un calcaire compacte brun. La même espèce se rencontre aussi au Rio Sube , l’un des affluens de la Magdalena. Explication des figures. PL 1, fig. 3. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 4. Le même, vu du côté de la bouche. N.° 51. AMMONITES ALTERNATUS, d’Orb. PL I, fig. 5, 6. A. testd infiatd, lœvigatd, transver sïm sulcatd : sulcis lateraliter marginatis; aper- turâ semi-lunari. Dimensions : Y)\dLmè\xe , 17 millim.; largeur, 10 millim. Coquille renflée, arrondie à son pourtour, lisse, ornée en travers par tours de trois ou quatre sillons bordés de côtes de chaque côté. Entre chacun de ces sillons, qui passent sur le dos d’un côté à l’autre, sont seulement, au pourtour de l’ombilic, de légères côtes qui n’arrivent jamais au dos. Spire composée de tours convexes , apparens dans l’ombilic, sur une partie de leur largeur. Bouche semi-lunaire. Cloisons symé- triques, composées de trois lobes de chaque côté. Comme je ne les ai vues que sur la tranche, je ne puis dire plus de leur forme extérieure. Rapports et différences. Comparée aux ammonites des terrains jurassiques, cette espèce ne m’a montré aucun rapport. C’est donc chez celles des terrains crétacés que je vais chercher mes ressemblances. Elle appartient évidemment à cette serie plus propre aux terrains néocomiens, que j’ai nommée Ligati. Parmi ces dernières il en est une surtout, Y Ammonites Royerianus^ , qui offre les plus grandes affinités; elle est, de même, ornée de points d’arrêt au nombre de trois ou quatre; de meme elle est 1. Paléontologie française, PI. CXIl, fig. 3, 4. ( 72 ) Paléon- pourvue, entre chacun de ces points d’arrêt, de saillies placées au pourtour de l’om- tologie. Néanmoins elle diffère spécifiquement de \A. Royerianus par sa forme plus comprimée, par un seul sillon et non pas deux, par une côte intermédiaire, au lieu d’un tubercule, par sa bouche semi-lunaire, sans pointes latérales; enfin, par un lobe de plus de chaque côté. En résumé, V Ammonites alternatus me paraît être plus voisine d’une espèce apparte- nant aux terrains néocomiens, et ses rapports se retrouvant pour toutes les autres espèces, je dois supposer qu’elle provient de couches appartenant à cet étage des ter- rains crétacés du midi de la France, si bien partagés en ammonites. Localité. Nous avons reconnu cette espèce sur la roche contenant V Ammonites colom- bianus, et recueillie par M. Boussingault dans la vallée de San- Juan, près de Santa- 1 bague, province de Santa-Fe de Bogota. Explication des fibres. PI. I, fig. 5. Individu entier de grandeur naturelle. Fig. 6. Le même, vu du côté de la bouche. N.° 52. AMMONITES PLANIDOBSATUS, d’Orb. PI. I, figf 6-9. A. testâ inflata, transversim costatâ : costis elevatis ad dorsum tuberculatis , inter- ruptis. Je ne possède qu’un fragment de cette espèce, qui avait appartenu à une grosse ammonite. Il est trop informe pour me permettre de la reconstruire; mais il suffit pour me prouver que c’est une forme nouvelle et tout à fait différente de celles que je connais. Elle était ornée de larges côtes peu élevées, obtuses, terminées, de chaque côté du dos, par un tubercule obtus. Entre les deux tubercules, qui sont pairs, le milieu du dos est lisse et aplati. C’est tout ce que je sais de ses formes, et j’ignore absolument quel en était lé recouvrement dans l’enroulement spiral. Sa bouche paraît avoir été tronquée en avant, élargie sur les côtés. Un reste de cloison m’apprend qu’elle avait les cloisons symétriques, formées d’un lobe dorsal plus étroit que le lobe latéral-supérieur. La selle dorsale, d’un tiers plus large que le lobe latéral- supérieur, était inégalement partagée par un lobe accessoire, la partie interne bien plus large que l’autre et divisée en trois branches très-ramifiées. C’est tout ce que m’ont offert les caractères internes. Rapports et différences. Après avoir comparé ce fragment avec toutes les espèces d’ammonites des terrains jurassiques, je n’ai trouvé aucune analogie. J’ai été plus heureux pour les ammonites des terrains crétacés, en reconnaissant que le fragment peut être rapproché des Ammonites Milletianus-, du gault, et Sinuosus"^, du terrain néocomien. En effet, comme dans ces deux espèces, son dos est dépourvu de côtes 1. Paléontologie française, pl. LXXVII. 2. Ibidem, pl. LX, fig. 13. ( S'a ) sur la ligne médiane, tout en se distinguant de la première par le tubercule des côtes du dos, et de la seconde, par sou manque de canal sur le dos. Pourtant, je crois l’espèce beaucoup plus rapprochée de la seconde par ses côtes égales. En résumé, ce serait encore parmi les ammonites des terrains crétacés que cette espèce trouverait plus d’analogie de forme et d’ornemens extérieurs; ce qui coïncide pai’faitement avec mes observations précédentes. Localité. M. Boussingault a recueilli cette espèce entre Tina et Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota, dans ÿn calcaire jaunâtre, entièrement formé de coquilles à l’état d’empreintes. Explication des figures. PI. XYI, fig. 6. Un morceau vu du côté. Fig. 7. Le même, vu sur le dos. Fig. 8. Le même, vu sur une cloison aérienne. Fig. 9. Une partie de la selle dorsale, de grandeur naturelle. ]\.° 53. AMMONITES GALEATUS, de Buch. PI. XYII, fig. 3-7. Ammonites galeatus , de Buch, 1839. Pétrifications recueillies par M. de Humboldt, pl. 2, fig. 20; Ammonites Tocaymensis , Lea, 1840. Notice of the ool. form. Trans. Am. Phil, soc., vol. YII, pl. YIII, fig. 2. A. testa compressé , costis latis, complanatis, simplicibus vel bifurcatis ornatâ, ad dorsum bicarinatd; umbilico angustato; anfractibus compressis , subinvolutis ; ultimo ffz- Umbilico angustato; aperturd compressé , antice sinuatd; septis lale- raliter Nlobatis. Dimensions: Diamètre, 82 mill.; épaisseur, 26 mill.; largeur du dernier tour, 46 mill. Coquille comprimée dans son ensemble, ornée, en travers, par tour (sur l’individu dont le diamètre est mesuré ci-dessus) de seize à dix-sept côtes , qui partent à peu de distance du pourtour de l’ombilic, et vont, en s’élargissant et s’infléchissant, en avant, jusqu’au pourtour, où chacune vient former un large feston saillant. Quelquefois ces côtes se bifurquent au tiers interne de la largeur. Lorsque le test existe, on remarque des stries d’accroissement dans la direction des côtes. Lorsque ce test manque, les côtes montrent un indice de pli transverse parallele au feston, et a peu de distance en dedans; on y remarque encore des espèces de petites saillies, qui paraissent se diriger obliquement d’une côte à l’autre, dans leur intervalle. Dos concave et lisse au milieu, entre deux saillies formées par les côtes; ces saillies y représentant, de chaque côté, des tubercules comprimés pairs. Spire embrassante, composée de tours comprimés, plus convexes vers là moitié de leur largeur, et de là s abaissant vers 1 ombilic, qui est très-étroit. Le dernier tour a les cinquante-sept centièmes du diamètre entier, et enve- loppe tous les autres. Bouche comprimée, tronquee et echancree au milieu, en avant, entre les deux saillies des festons. Cloisons symétriques, divisées en cinq lobes, formés de parties impaires. Lobe dorsal plus court et moins large que le lobe latéral-supérieur, 10 Paléon- tologie. 1 1 r. Paléontologie. ( 74 ) Paléon- orné, de chaque côté, de trois branches peu digitées, dont l’inférieure est la plus grande. Selle dorsale d’un tiers plus large que le lobe latéral-supérieur. Elle est divisée en deux parties presqu’égales par un lobe accessoire, chaque partie pourvue de quatre saillies. Lobe latéral-supérieur orné, de chaque côté 5 de trois branches coniques peu digitées, et d’une septième branche terminale. Selle latérale aussi large que le lobe latéral-supérieur , iiTégulièrement divisée en trois feuilles laciniées. Lobe latéral-inférieur orné seulement de cinq branches peu divisées, dont une terminale. Première selle auxiliaire , formée de parties paires, et aussi large que le lobe latéral-inférieur. Premier lobe auxiliaire peu différent et beaucoup plus petit que le lobe latéral-inférieur. Il en est de même des deux autres lobes, qui deviennent de plus en plus petits. Les deux dernières selles ont chacune trois festons; elles sont plus larges que les lobes qui les séparent. Observations. J’ai décrit cette ammonite dans le plus grand diamèti’e qui me soit connu; mais elle est loin d’avoir toujours les mêmes ornemens extérieurs. Elle com- mence, sails doute, par être lisse et par avoir le dos rond, comme je l’ai observé sur un grand nombre d’espèces; néanmoins je n’ai pu vérifier ce fait. J’ai reconnu seule- ment qu’au diamètre de 25 millimètres elle est lisse sur les côtés, et qu’elle a le dos marqué d’innombrables petits plis. De cette taille jusqu’au diamètre de 36 millimètres, les côtes s’allongent de plus en plus, vers l’intérieur, en partant des plis du dos, et arrivent déjà plus d’à moitié au diamètre indiqué. Un individu m’a montré, pour un tour, plus de quarante- deux festons sur le dos, c’est-à-dire beaucoup plus du double que chez l’individu de 82 millimètres de diamètre. Les côtes paraissent aussi plus fréquem- ment bifurquées. Ce qui précède montre que cette espèce varie on ne peut plus suivant l’âge, pour les ornemens extérieurs, surtout pour le nombre des côtes. Les différens individus sont aussi relativement plus ou moins épais. Rapports et différences . M. Léopold de Buch a comparé V Ammonites galeatus à V Am- monites canteriatiis de M. Brongniart, que j’ai réunie ' à ï Ammonites interruptus'^ de Bruguières, plus anciennement décrite. Cette espèce, en effet, s’en ra|Dprocbe par ses côtes interrompues sur le dos; mais elle en diffère, comme l’a reconnu M. de Buch, par ses tours embrassans, ayant les cinquante -sept centièmes du diamètre entier, au lieu des quarante centièmes ; par son ombilic étroit, et par ses tubercules du dos pairs et non pas impairs. J’ai également reconnu qu’elle se rappi’oche, au même degré, de ï Ammonites Guersanti'^, d’Orb. , du gault inférieur, tout en s’en distinguant par des caractères semblables à ceux de V Ammonites interruptus. Plus voisine encore, par les tubercules pairs, de V Ammonites Dufrenoyi^ , d’Orb., du terrain néocomien, ses tours 1. Paléontologie française, terrains crétacés, t. I.®”, p. 246. 2. Loc. cil., pl. XXXI, XXXI 1. 3. Paléontologie française , p!. LXVII, fig. 1,2. Toutes les espèces qui suivent étaient incon- nues, lorsque M. de Buch a publié sa description de V Ammonites galeatus; ce qui explique pour- quoi il ne les a pas rapprochées. 4. Paléontologie française , pi. XXXIIÎ, fig. 4, 5. ( 75 ) embrassans l’en éloignent autant que des espèces auxquelles nous venons de la com- parer. Si je clierche parmi les ammonites à tours embrassans, des formes plus voisines à tous égards, je les trouverai seulement dans les Ammonites compressissimus , d’Orb. » , elDidayanus, d’Orb.^, du terrain néocomien de Provence. Les rapports sont si évidens, que le jeune de V Ammonites galeatus diffère à peine, par ses festons plus rapprochés, de Y Ammonites compressissimus; pour tout le reste, même ombilic étroit, même forme comprimée, même dos carré et pourvu de festons pairs. D’un autre cote, sur une plus petite échelle , on remarque les plus grands rapports entre les côtes de V Ammonites Didayanus et celles de \ Ammonites galeatus adulte, par leur inflexion en avant, par leur bifurcation. En résumé, parmi les nombreuses espèces d’ammonites des terrains jurassiques , aucune ne se rapproche de Y Ammonites galeatus. Les formes les plus analogues sont toutes de la formation crétacée; et, comme on en peut juger par ce que je viens de dire, les espèces les plus voisines sont de l’étage néocomien. Ces mêmes rapports s’étant déjà montrés pour les Ammonites Dumasianus et Boussingaultii , acquièrent d’au- tant plus de valeur, et peuvent donner la certitude que ces espèces vivaient dans les mers de l’époque néocomienne. V Ammonites galeatus appartient d’ailleurs au groupe des Pulchelli, spécial aux ter- rains crétacés. Histoire. Décrite et figurée dès 1839, sous le nom de Galeatus, par M. de Buch, cette espèce reçut de M. Lea, l’année suivante, celui de Tocaymensis, qu’on doit ren- voyer à la synonymie. Localité. M. Boussingault a recueilli cette espèce entre Sube et San-Gil, province de Socorro, au sein d’un calcaire noir très-compacte, qui paraît se composer entière- ment d’individus de cette ammonite, les uns pourvus de leur test, les autres à l’état de moule. M. Gibbon l’a recueillie à Tocayma. Explication des figures. PL XYII, fig. 3. Individu de grandeur naturelle, ayant son test sur la partie antérieure. Fi<ï. 4. Le même, vu du côté de la bouche, avec le dessus d’une cloison aérienne. Fig. 5. Cloison du même, grossie du double. Dessinée par moi. Fig. 6. Jeune individu, avec les côtes serrées. Fig. 7. Le même, vu du côté de la bouche. N.” 54. AMMONITES ALEXANDRINUS, d’Orb. PI. XVII, fig. 8-11. A. testâ transversim costcitâ : costis fiexuosis, alternantibus, unâ longa, interine- diiscjue i-brevibus ; dorso lato, subcjuadrato , ultimo anfractu 75^; apertura sub- quadratâ, antice obtusa. Paléon- tologie. 1. Paléontologie française, pl. 'LXI, fig. 4, 5. 2. Ibidem, pl. CVIII, fig. 4, 5. Paléon- tologie. ( 76 ) Dimensions : Diamètre, 57% mill.; épaisseur, \S'% mill.; Largeur du dernier tour, 22/, mill. Coquille comprimée dans son ensemble, obtuse au pourtour, ornée en travers, par tour, de 39 côtes larges, saillantes, très-flexueuses, obliques en avant, dont la moitié part du pourtour de l’ombilic et se continue jusqu’à l’autre côté, en passant sur le dos, tandis que l’autre moitié alterne régulièrement avec la première, mais ne part que du tiers interne de la largeur de chaque tour. Ces côtes sont plus larges sur le dos que partout ailleurs. Cette partie est très-obtuse. Spire formée de tours un peu carrés, très-légèrement comprimés, apparens dans l’ombilic sur environ la moitié de leur lar- geur; le dernier tour a les trente-neuf centièmes du diamètre entier. Bouche un peu plus haute que large, presque carrée. Cloisons inconnues. Observations. La description que je viens de donner est celle d’un individu adulte. J’ai été assez heureux pour en détacher un jeune échantillon de sa gangue, et j’ai reconnu que très-jeune (au diamètre de 9 millimètres) cette espèce, avec les mêmes proportions , est pourvue seulement de quelques côtes droites sur les côtés, tandis que le dos est lisse: ce n’est que vers le diamètre de Í4 millimètres que les côtes s’in- fléchissent en avant, et, alors, passent sur le dos, d’un côté à l’autre. Ce changement de forme est, du reste, en rapport parfait avec ce que j’ai dit ailleurs i des change- mens que subissent les ornemens des ammonites , suivant les différentes périodes d’accroissement. Rapports et différences. Au premier aperçu, cette espèce paraît se rapprocher beau- coup des espèces du groupe des Planulati de M. de Buch, et en particulier de \ Am- monites communis des terrains jurassiques; mais, en la comparant, on reconnaît facilement qu’elle s’en distingue, ainsi que des autres espèces du groupe, par ses côtes infléchies en avant, et par l’addition des côtes intermédiaires, qui partent du tiers interne des tours, au lieu de partir du tiers externe. Si je cherche des rapprochemens parmi les ammonites des terrains crétacés, je serai plus heureux. Le groupe des Angulicostati offre, en effet, des formes très-voisines chez les Ammonites Milletianus^ et Deskayesi^, la première du gault, la seconde des couches supérieures du terrain néocomien. Chez V Ammonites Milletianus, mêmes côtes alternes; les unes longues, les autres courtes; mêmes tours un peu carrés; pourtant V Ammonites Alexandrinus en diffère par ses côtes infléchies et non pas droites, par son dos moins carré. Chez \ Ammonites Deshayesi , les rapports sont encore plus immédiats, dans l’âge adulte comme dans le jeune âge, puisque je trouve mêmes côtes alternes, mêmes tours carrés, et jusqu’aux côtes flexueuses. Malgré ces rapports , d’ailleurs des plus remarquables , V Ammonites Alexandrinus diffère de V Am- monites Deshayesi, l.° par son dernier tour de trente- neuf centièmes, au lieu de qua- rante-six centièmes; 2.” par ses tours plus épais et plus carrés; 3.° par la naissance des 1. Paléontologie française, terrains crétacés, t. p. 376. 2. Ibidem, pl. LXXVII. 3. Ibidem, pl. LXXXV, fig. 1-4. ( 77 ) côtes alternes, au tiers intérieur et non pas à la moitié des tours; 4.° par sa bouche Paiéon- ^ tologie. plus comprimée et non en biseau, sur les côtés. Les comparaisons que je viens de faire prouvent que l’espece, tout en se rapprochant des espèces connues , en est tout à fait (Jistincte. Les analogies de forme et d ornemens extérieurs la placent dans les Angclicostati ^ et très-près de V Ammonites Deshayesi. Cette espèce étant des terrains néocomiens, on doit penser que \ Ammonites Alexandrinus en •est également. Localité. Elle a été recueillie par M. Boussingault au Rio Velez, province de Socorro, dans un calcaire noii’àtre, très-compacte et fétide. Histoire. 11 serait possible que cette ammonite fût de même espèce que les Ammonites occidentalis et Vanuxemensis de M. Lea [Trans. Am. soc., 2.® série, vol. VII, pl. VIII, fig. 4 et 5) ; mais les figures données par M. Lea sont si incomplètes, que dans lin- certitude je m’abstiens d’opérer cette réunion. Explication des figures. Pl. XVII, fig. 8. Individu entier, vu de cote. Fig. 9. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 10. Jeune individu, à l’instant où il prend les côtes. Fig. 11. Le même, vu du côté de la bouche. Le dos est lisse à cet age. N.° 55. AMMONITES COLOMBIANUS, d’Orb. Pl. XVII, fig. 12-14. A. testâ compressa, lœvigatâ, lateraliter complanatâ ; umbilico angustato, infundi- hulijbrmi; spirâ involuta ultimo anfractu iVg j dorso obtuso; apertura com- pressa, sagittatâ. Dimensions : Diamètre, 34’^ mill.; épaisseur, 7 mill.; largeur du dernier tour, 21 mill. Coquille très-comprimée, lisse et aplatie sur les côtés, où 1 on remarque à peine quel- ques ondulations d’accroissement, inclinées en avant. Le dos est obtus et arrondi;! om- bilic est très-étroit et ne permet pas d’apercevoir les tours; son pourtour est déclive , sans arête marquée. Spire composée de tours très-comprimes, embrassans; le dernier, qui enveloppe tous les autres , a les cinquante-six centièmes du diamètre entier. Bouche allongée , comprimée , obtuse en avant , fortement echancree en arrière par le retour de la spire. Cloisons symétriques , très-peu profondément divisées en quatre lobes. Lobe dorsal? (je n’ai pas pu en suivre les sinuosités); il parlait plus court que le lobe latéral-supérieur. Selle dorsale légèrement festonnée , aussi large que le lobe latéral- supérieur. Lobe latéral-supérieur. Autant que j’en ai pu juger, il serait divisé en parties presque paires , et chacune de ces parties serait peu partagée. Selle laterale et les trois selles suivantes larges et pourvues d’un ou deux festons. Lobe lateral-inferieur peu divisé, plus étroit que les selles. Les deux lobes suivans sont réduits à un seul feston peu profond. 1. D’Orbigny, Paléontologie, p. 411. Paléon- tologie. ( 78 ) Rapports et différences. Cette espèce rappelle à la fois les formes de V Ammonites discus des terrains jurassiques, et celles des Ammonites difficilis ^ et clypeiformis^ des terrains crétacés. Elle se distingue de la première par son dos obtus et non tranchant , par sa surface lisse et par son ombilic en entonnoir. Plus rapprochée de VA. difficilis que des autres par son dos rond, elle en diffère néanmoins par son manque de côtes sur les côtés , et par son ombilic plus étroit , dont le pourtour n’est pas caréné. Ces derniers caractères, avec celui du dos non caréné, la distinguent de VA. clypeiformis. En résumé VA. colombianus se rapproche évidemment plus de VA. difficilis que de toutes les autres. Cette ammonite étant propre aux couches inférieures de l’étage néocomien , on doit sup poser que VA. colombianus en dépend également, comme le prouvent, du reste, toutes les autres analogies. Localité. Cette espèce a été recueillie, par M. Boussingault, dans la vallée de San- Juan , près de Santa-Ibague , province de Bogota. Elle se trouve dans une roche calcaire compacte, d’un jaune hrun. Explication des figures. PI. XYII, fig. 12. individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 13. Le même, vu du côté de la houche. Fig. 14. Une cloison grossie, dessinée par moi. GASTÉROPODES. N.° 56. NA.TICA PBÆLONGA, Deshayes. PI. XVIll, fig. 1. Natica prælonga, Deshayes, Leymerie , 1842, Mém. de la Soc. géol. de France, t. V, p. 1 3, pl.XVI, fig. 8.— Natica prælonga , d’Orb. , 1842 , Paléont. franç., pl. CLXXIÍ, fig. 1, u.“ 339. N. testa oblongo -elongate!, lœvigatd; spira, angulo 6o°j anfractibus coneeæis; a perturd ovali-compressdi. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 60 degrés; longueur totale, 60 mill.; angle suturai, 74 degrés; hauteur du dernier tour par rapport à l’ensemble, Coquille oblongue, allongée relativement au genre, lisse. Spire formée d’un angle régulier, composée de tours arrondis, convexes, légèrement saillans, en gradins les uns sur les autres. Ombdic assez étroit. Bouche ovale, plus haute que large, arrondie en avant, anguleuse en arrière. Rapports et différences. Cette espèce rappelle, jusqu’à un certain degré, les formes des phasianelles , et si je la place dans le genfe Natice, c’est plutôt d’après l’analogie que par ses caractères , puisque je ne connais encore que le moule de cette Natice. 1. D’Orbigny, Paléontologie française, terrains crétacés , pl. XLI. 2. Idem, ibidem, pl. XLII. ( 79 ) Localité. Elle a été recueillie par M. Boussingault au Rio de Sube, l’un des affluens du Rio Suarez, province de Tunja. En France, elle se trouve dans les couches néoco- miennes inférieures de Thieffrain (Aube). Il y a une si grande ressemblance dans l’angle spiral et l’épaisseur des tours, que je ne doute plus de l’identité des individus des deux pays. Explication des figures. PI. XVIII, fig. 1. Individu à l’état de moule, de grandeur naturelle. Paléon- tologie. N.” 57. ACTEON AFFINIS , d’Orb. Tornatella ajfinis , Fitton, 1836, Trans, geol. soc., t. IV, pl. 18, fig. 9. — Acteon ajfims, d’Orb., 1842, Paléont. franç., terrains crétacés, pl. CLXVII, fig. 46. testâ oblongo-conicâ, crassâ-, spirâ, angulo 52°; anfractibus conveæiusculis , lon- gitudinaliter late sulcatis : sulcis transcersim fossiculferis ; apertura ohlbngâj columella triplicatd. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 52 degrés; longueur totale, 20 mill.; hau- teur du derpier tour par rapport à l’ensemble, Coquille oblongue, conique. Spire formée d’un angle très-légèrement convexe, com- posée de tours un peu renflés , séparés par des sutures marquées , ornées , en long , sur une surface lisse, de larges sillons espacés, un peu moins larges que les méplats qui les séparent. Ces sillons sont formés de fossettes transversales longues. Le dernier tour est aussi long que le reste de la coquille. Bouche oblongue ; columelle épaissie , pourvue de trois plis très-prononcés à sa partie antérieure. Rapports et différences. Facile à confondre, par sa forme extérieure, avec les jeunes de V Acteonella lacryma, cette espèce s’en distingue bien nettement par la disposition de ses sillons ornés de fossettes transversales, au lieu d’être longitudinales. Localité. Elle a été recueillie par M. Boussingault à Tabia, près de Santa-Fe de Bogota, dans un grès gris, composé d’un grand nombre de coquilles à l’état d’empreintes. En France, on la trouve à Marolle, près d’Ervy (Aube). N.” 58. ACTEON ORNATA, d’Orbigny. Je ne connais de cette espèce c¡ue quelques parties d’empreintes , qui suffisent, néan- moins, pour me donner l’assurance qu’elle se distingue de toutes les espèces décrites. Elle paraît peu différer par là de V Acteon affinis , mais elle se fait remarquer par l’alternance régulière des côtes, c{ui sont, l’une très-élevée, l’autre très -petite, et ainsi successivement. L’empreinte de cette espèce se trouve sur un échantillon de ealcaire grésiforme gris, recueilli par M. Boussingault à Tabia, près de Santa-Fe. La roche est pétrie de coquilles. N.° 59. ROSTELLARIA BOUSSINGAULTII , d’Orbigny. Pl. XVIII, fig. 2, 3. R. testâ transvers'im minute striata; anfractibus convexis, rotundatis ; labro latissimo, laterali, posticèque digitato : digitis acutis. Paléon- tologie. ( 80 ) Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 43 degrés; longueur totale, 80 millim.; hauteur du dernier tour, par rapport à l’ensemble, 59 centièmes; angle suturai, 77 degrés. Coquille presqu’aussi large que haute, un peu gibbeuse, finement striée en travers. Spire assez allongée, convexe, composée de tours arrondis, sans aucune trace de carène. Bouche très-large , pourvue d’un bord aliforme très-étendu , prolongé , sur le côté , en une pointe, et se continuant en arrière, même au-delà de la spire qu’il accompagne. Le moule est lisse. Rapports et différences. Par ses stries fines et par la forme de son aile, cette belle Rostellaire se distingue des espèces connues. Localité. Elle a été recueillie, par M. Boussingault, entre Tena et Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota , et à Analayma, dans une roche noire ou jaunâtre, entièrement pétrie de moules internes de fossiles. Explication des figures. PI. XYllI , fig. 2. Individu de grandeur naturelle, avec son test. Fig. 3. Moule de la même espèce, vu du côté de la bouche. N.° 60. BOSTELLABIA ANGULOSA, d’Orbigny. PL XVIII, fig. 4. R. testâ elongatâ; anfractibus conveæis, carinatis, longitudinaliter costatis, striatis, transversim plicatis; ultimo anfractu carinato. Dimension. Longueur totale, 20 millim. Coquille très-allongée. Spire longue, composée de tours anguleux, fortement carénés sur leur convexité, costulés en long en avant, striés en arrière de la carène; sur ces côtes et sur ces stries viennent se croiser des rides assez fines. Le dernier tour paraît n’avoir qu’une seule carène assez aiguë. Bouche inconnue. Moule lisse, avec les carènes, mais sans stries. Rapports et différences. J’ai comparé cette espèce avec toutes les rostellaires fossiles, et j’ai trouvé qu’elle se rapproche davantage du R. Moreausiana du terrain néocomien du département de l’Aube. En effet, ces deux espèces sont carénées; pourtant \eRostel- laria angulosa s’en distingue par une forme plus allongée, par ses rides transversales, et par l’inégalité de ses côtes et de ses stries , en avant et en arrière de la carène. Localité. Elle a été reeueillie, par M. Boussingault, au Coyal Anapoyma, province de Santa-Fe, dans une roche gris-jaunàtre, qui n’est qu’un agglomérat de coquilles à l’état de moule. Explication des figures. PL XYIlI, fig. 4. Individu grossi, montrant les stries de l’em- preinte. N.° 61. BOSTELLABIA AMERICANA, d’Orbigny. PL XYIII, fig. 5. R. testa elongatâ; arfractibus convexis , carinatis, longitudinaliter sulcatis; ultimo anfractu hicarinato. Dimension. Longueur totale, 14 millim. ( 81 ) Coquille médiocrement allongée. Spire régulière, composée de tours très - anguleux , fortement carénés, marqués, en long, de quatre à cinq sillons en avant, autant en arrière de la carène; le dernier tour pourvu de deux carènes. Bouche inconnue. Moule intérieur lisse. Rapports et différences. Cette espèce, par sa carène seule aux premiers tours, paí- ses deux carènes au dei’nier, et par ses sillons transverses, se rapproche beaucoup du Rostellaria provincialis des terrains néocomiens inférieurs du bassin méditerranéen , tout en s’en distinguant par sa spire plus courte, par ses tours beaucoup plus larges et pourvus de stries plus fines. Localité. Elle se trouve à la fois à l’état d’empreinte et de moule, sur un échantil- lon de calcaire noirâtre d’Analayma , province de Santa-Fe de Bogota , contenant X Ana- tina colombiana , la Cucullœa Tocajmensis , etc. Explication des figures. PI. XVIIl, fig. 5. Individu grossi, avec son test. LAMELLIBRANCHES. N.° 62. CARDIUM PEREGRINOBSUM , d’Orbigny. PI, XVIIl, fig. 6-8. C. testâ rotundatâ, corâatâ-, striis transversis, concentricis; antice latere longitudi- naliter sulcato; sulcis "^o- simplicibus. Dimensions : MdiWieviT , 20 mill.; largeur 20 mill.; épaisseur, 16 mill. Coquille aussi haute que large, presque ronde, cordiforme, à côtés presqu’égaux , la partie postérieure seulement un peu plus can’ée , ornée en travers de plis concen- triques très-fins , mais très-visibles. Le côté postérieur est marqué d’une trentaine de côtes longitudinales très-régulières, sans tubercules et non carénées. Rapports et différences. Cette espèce est du nombre de celles qu’on a confondues avec quelques autres Cardium , ornés également de stries longitudinales et transver- sales distinctes. Txois Cardium sont pourvus de ces mêmes caractères, dans les terrains crétacés : le Cardium Hillanum, Sow., le Cardium Vassyensis , d’Orb., et le Cardium peregrinor sum. De ces trois espèces : l.° le Cardium Hillanum., plus carré en arrière, plus haut que large, pourvu, en arrière, d’une quinzaine de côtes carénées simples, est propre à la craie cblôritée d’Angleterre et de France; 2.° le Cardium Vassyensis, pres- que rond , orné en arrière de vingt-cinq côtes épineuses , est propre au terrain néoco- mien supérieur ou terrain aptien; 3.° le Cardium peregrinorsum, qui m’occupe, couvert postérieurement de trente côtes simples, plates, est propre, en France, au terrain néo- comien inférieur. On voit, dès-lors, les caractères qui distinguent ce Cardium des autres, avec lesquels il a été confondu’. On reconnaît aussi que son horizon géologic|ue en 1. C’est cette espèce que M. Leymerie a rapportée à tort au Cardium Hillanum (Mém. de la Soc. géolog., t. V, p. 25). 1 1 Paléon- tologie. III. Paléontologie. Paléon- tologie. ( 82 ) France est le terrain néocomien inférieur des départemens de l’Aube et de la Haute- Marne. Localité. M. Boussingault l’a reeueilli entre Tena et Tocayma , province de Santa-Fe de Bogota, dans un calcaire noirâtre, tout composé de restes de fossiles. Explication des figures. PI. XVIII, fig. 6. Coquille vue de eôté, un peu grossie. Fig. 7. La même, vue en dessus. Fig. 8. La même, vue en arrière. N.° 63. CARDIUM COLOMBIANUM, d’Orbigny. C. testâ rotundato-cordatâ, longitudinaliter costald: costis elevatis 55 ote/ 40 ornatâ. Dimension. Diamètre, 12 millim. Je ne connais de cette espèce que des empreintes de divers âges, qui se trouvent sur un échantillon de grès de Tabia , province de Santa-Fe. Elle est ornée, en long, de côtes unies, élevées, égales à leurs intervalles. Elle ne parait pas avoir été très- bombée. N.° 64. VENUS CHIA, d’Orb. PL XVIII, fig. 9,10. teste! ovalo -transversd, compressd, lœvigatd , anticè brevi, rotundâ, posticè dilatatd. Dimensions: Hauteur, 23 mill.; largeur, 29 mill.; épaisseur, 12 mill.; angle apicial, 110. degrés. Coquille ovale, oblongue, transverse, comprimée, entièrement lisse ou seulement mar- quée, près du bord, de quelques ligzies d’accroissement peu prononcées ou de plis trans- verses ondulés; partie antérieure ronde, un peu plus courte que la postérieure; cette dernière montrant une tendance à la forme anguleuse. Le moule, sur les vieux individus, montre très-clairement des plis ondulés. Rapports et différences. Tout en étant transversalement beaucoup plus courte, cette espèce se rapproche un peu de la Venus Brongniartina du terrain néocomien de France. Elle s’en distingue par le manque de stries. Localité. J’en ai vu une empreinte et un moule sur un échantillon de caleaire grési- forme noir et jaunâtre, recueilli par M. Boussingault, entre Tena et Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota. Explication des figures. PI. XVIII, fig. 9. Coquille avec son test, vue de côté. Fig. 10. La même, vue en dessus. N.° 65. VENUS CRETACEA, d’Orb. teste! oveito-compressd , einticè hrevi, posticè angulatd. Dimensions : Largeur , 27 mill. ; hauteur , 22 mill. Celte espèce, bien distincte de la précédente, est â l’état de moule, montrant par- ( 85 ) faitement la charnière, sur un échantillon de calcaire noirâtre de Tena, près de Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota. Je n’en connais pas l’empreinte; ce qui m’empêche de la figurer. N.° 66. ASTARTE EXOTICA, d’Orh. PI. XVIII, fig. 11, 12. A. testât ohlongo-transversâ, inflatâ, crassd, anticè brevi, posticé elongatâ. Dimensions : Hauteur, 27 mill., longueur, 35 mill.; épaisseur, 22 mill.; angle apicial, 1 1 0 degrés. Coquille épaisse, transversalement oblongue, le sommet au tiers antérieur, ce qui rend les parties antérieures très-courtes, les parties postérieures très-longues. Nous n’en connaissons qu’un moule intérieur peu complet, qui néanmoins suifit pour donner la certitude qu’il doit former une espèce nouvelle. Rapports et différences. De toutes les astartes fossiles, l’espèce qui se rapproche le plus de VJ. exotica, est VA. transversa du terrain néocomien des départemens de la Haute-Marne et de l’Aube. En effet, les deux sont renflées, transverses, et plus courtes en avant qu’en arrière; néanmoins l’espèce colombienne est plus étroite, et surtout moins dilatée .en avant. Localité. Le moule de cette espèce, d’un calcaire jaunâtre pétri de coquilles, a été recueilli par M. Boussingault â las Palmas, province de Socorro. Explication des figures. PI. XVIIl, fîg. 11. Moule vu de côté, de grandeur naturelle. Fig. 12. Le même, vu en dessus. . N.° 67. LUCINA PLICATO-COSTATA , d’Orb. PL XVIII, fig. 13, 14. L. testa suborbiculatd, compressd, transversim plicato-costatd : costis acutis, eleva- tis; anticè rotundatd, posticé subangulatd. Dimensions: Hauteur, 18 mill.; largeur, 20 mill.; épaisseur, 10 mill.; angle apicial , 115 degrés. Coquille comprimée, presque ronde, un peu plus longue et arrondie en avant, presqu’anguleuse en arrière; oimée, en travers, de plis et de côtes concentriques, les premiers irrégulièrement espacés, très-fins, occupant l’intervalle des côtes; les secondes à peu près également espacées, élevées, saillantes. Rapport et différences. Parmi les espèces vivantes, on peut comparer, pour les côtes et les plis , la lucine qui m’occupe à la Lucina jamaicensis. Les rapports ne vont pour- tant pas plus loin, puisque les plis postérieurs de l’espèce vivante la distinguent nette- ment. Par sa forme arrondie sans plis longitudinaux antérieurs ni postérieurs, on pour- rait rapprocher cette espèce du Lucina imbricaria du teirain néocomien de l’Aube, dont elle se distingue encore par ses plis et par ses côtes. Localité. Cette jolie petite espèce se rencontre avec V Ammonites galeatus, dans un Paléon- tologie. Paléon- tologie. (U) calcaire noirâtre assez compacte de Pitaquiro, entre Honda et Santa-Fe de Bogota, où M. Boussingault l’a recueillie dans un état parfait de conservation. Le même savant l’a retrouvée au Coyal, près d’Anapoyma, province de Santa-Fe, dans un calcaire jaunâtre , pétri d’empreintes de bivalves. Explication des figures. PL XVIII, fig. 13. Coquille un peu grossie, vue de côté, avec son test. Fig. 14. La même, vue en dessus. ■ N.” 68. TELLINA BOGOTINA, d’Orb. PI. XVIII, fig. 15. T. testâ transversuri oblongâ, striis concentricis ornatâ, antice rotundatâ, posticé subelongatâ, rostrato-carinatâ. Dimensions: Hauteur, 7 mill.; largeur, 12 mill.; épaisseur, 6 mill.; angle àpicial, 1 08 degrés. Coquille oblongue, transverse, très-comprimée, ornée, en travers, de stries concen- triques, assez fortement marquées près du bord, presque nuiles vers le sommet; ses côtés sont peu inégaux de longueur. Ils se distinguent principalement par leur forme, le côté antérieur étant arrondi, tandis que le postérieur est pourvu d’une carène et terminé par un rostre assez aigu. Rapports et différences. Assez voisine, par sa forme, du Tellina striatula de la craie chlorilée, cette espèce s’en distingue par son rostre beaucoup plus prononcé et par le manque de stries longitudinales au côté postérieur. Localité. Je l’ai reconnue sur un échantillon de grès gris compacte, recueilli par M. Boussingault à Tabia, près de Santa-Fe de Bogota. Explication des figures. PI. XVIII, fig. 15. Coquille grossie, vue de côté. N.° 69. COBBÜLA COLOMBIANA, d’Orb. Une empreinte de cette espèce se trouve sur l’échantillon de calcaire noirâtre, qui ren- ferme ï Anatina colombiana; elle est très-renflée, pourvue de grosses côtes, qui deviennent de plus en plus fortes, en approchant du bord. Sa localité est Analayma, province de Santa-Fe de Bogota. N.°. 70. ANATINA COLOMBIANA, d’Orb. PI. XVIII, fig. 16, 17. Al. teste! ovato-oblongd , lœvigatâ, anticè elongate!, rotundatâ; poslicè subangulatâ, brevi; dente cochleari elongato. Dimensions: Hauteur, 37 mill.; largeur, 50 mill.; épaisseur, 16 mill.; angle apicial, 130 degrés. Coquille ovale, oblongue, comprimée, lisse ou marquée seulement de très -légères lignes d’accroissement, longue et arrondie en avant, plus courte et un peu carrée en arrière. Sommet fendu très-profondément. Dent très-longue, très-saillante, retournée en ( 85 ) cuilleron’en dedans, et se prolongeant, à sa base, en une saillie de la partie postérieure des valves. Rapports et différences. Cette belle espèce, par sa forme ovale, comprimée, ne res- semble à aucune des anatines vivant actuellement dans les mers. Cest, je crois, la première espèce indiquée dans l’ensemble des faunes fossiles. Localité. On la trouve dans la même roche calcaire que les Cucullæa tocajmensis et le Rostellaria americana, à Analayma,- province de Santa-Fe de Bogota, où elle a été recueillie par M. Boussingault. Explication des figures. PI. XVIII, fig. 16. Coquille à l’état de moule, vue de côté; a, la cavité qui a remplacé le cuilleron de la charnière. Fig. 17. La même, vue de côté, sur les crochets. N.° 71. NUCULA INCEBTA, d’Orb. Cette espèce est à l’état de moule sur le même échantillon qui contient la Cucullæa tocaymensis , la Venus cretacea, etc., recueillies a Tena, pres de Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota. La forme paraît en être triangulaire. Les dents sont très-longues. N.° 72. TBIGONIA HONDAANA, Lea, d’Orb. ^ PL XIX, íig. 1-3. Trigonia hondaana, Lea, 1841, Trans. Am. Phil, soc.-, 2.® série, vol. VII, pi. IX, fig. 9; Trigonia gibboniana, Lea, 1841, ibidem, pi. IX, fig. 7. T. testa decussatd, angulato -quadratd, compressiusculd , costatd : costis elevatis, tuberculatis ; ared posticd latd, tuherculatd : tuberculis seriatim transversis, dimensions: Largeur, 60 mill., hauteur, 65 mill.; épaisseur, 37 mill.; angle apieial, 87 degrés. Coquille comprimée, plus haute que large, tronquée et très-courte en avant, également tronquée en arrière, presque carrée dans son ensemble, ornee de grosses cotes droites, presque perpendiculaires ou légèrement inclinées en avant, et formées de gros tubercules également espacés; les tubercules et les côtes viennent s’achever d’une manière insen- sible vers le bord inférieur ou antérieur. L’area antérieure est convexe, lisse sur le bord des valves; l’area postérieùre est formée extérieurement dune large bande elevee, cou- verte, près des crochets, de côtes horizontales, remplacées par des tubercules épars, et près du bord, par de simples lignes d’accroissement. La partie interne de 1 area est couverte, près des crochets, de lignes de tubercules legerement obliques d avant en arrière, et de dedans en dehors. Ces lignes perdent de leur régularité près du bord. 1. Cette espèce était figurée sous le nom de Trigonia Boussingaultii , dans mon ouvrage intitulé Coquilles et Échinodermes de Colombie recueillis par M. Boussingault, lorsque jai eu connaissance du travail de M. Lea, où elle est évidemment figurée avec le test, sous la dénomination de Hon- daana, et à l’état de moule, sous celui de Gibboniana. M. Lea ayant 1 antériorité, je suis obligé de revenir à l’un des noms donnés par lui à cette espèce. Paléon- tologie. ( 86 ) Paléon- Rapports et différences. Cette magnifique trigonie se rapproche, par sa forihe carrée, du Trigonia quadrata, Agass., du T. dœdalea, Sow., toutes deux de la craie chloritée inférieure. Elle s’en distingue néanmoins d’une manière tranchée, par ses grosses côtes tuberculeuses peu arquées, par la bande extérieure tuberculeuse de son area postérieure. Quoiqu’elle ne soit pas identique aux espèces des terrains crétacés, on peut dire, en thèse générale, qu’elle s’en rapproche plus que toutes les autres; ce. qui me porterait à croire qu’elle provient de la même formation.- Localité. Elle a été découverte par M. Boussingault aux environs de Santa- Fe de Bogota, dans une couche argilo-marneuse noire. L’échantillon, pourvu de son test, est d’une magnifique conservation. Explication des figures. PI. XIX, fig. 1. Individu entier vu de côté, de grandeur naturelle. Fig. 2. Le même, vu sur l’area antérieure. Fig. .3. Le même, sur l’area postérieure. , , N.'’ 73. TRIGONIA ABRUPTA, de Buch. PL XIX, fig. 4-6. Trigonia abrupta, de Buch, 1839. Pétrifications du Voyage de M. de Humboldt, pl. lU fig. 21, 22, p. 16. T. testa triangulari, compressâ, costatâ; costis elevatis, tuberculátis , alteris quideni antice, alteris 'vero posticé productis; ared antica, costatâ; ared pos tied, lœvigatâ. Dimensions: Largeur, 53 mill.; hauteur, 43 mill.; épaisseur, 30 mill.; angle apicial, 86 degrés. Coquille comprimée, plus longue que haute, triangulaire, assez courte et convexe en avant, longue et anguleuse en arrière, ornée de côtes élevées tuberculeuses, qui partent de la région supérieure, et se dirigent les unes en avant, en décrivant un arc, les autres en arrière. Toutes s’atténuent en approchant du bord, où elles manquent en arrière, et au point de séparation de celles qui se dirigent en avant et en arrière. Area antérieure convexe, marquée de ses côtes; area postérieure lisse, sans côtes, ou du moins n’en présentant qu’une, qui cesse assez près du sommet. Au sommet, en arrière de cette côte, on en aperçoit quelques autres transversales, tuberculeuses. Rapports et dfférences. Ses côtes dirigées les unes en avant, les autres en arrière, distinguent bien cette trigonie remarquable, si distincte des espèces décrites, qu’il est impossible de la confondre avec aucune d’elles. Localité. M. Boussingault a recueilli cette belle espèce entre Oyba et Suarez, province de Socorro, dans un calcaire gris -noirâtre très -compacte, renfermant beaucoup d’au- tres fossiles. Elle est toute noire et conserve son test..M. de Buch l’indique comme prove- nant des calcaires de Chitasaque, près de Socorro; ainsi il y aurait identité de localité. Explication des figures. Pl. XIX, fig. 4. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 5. Le même, vu en avant. Fig. 6. Le même, vu en arrière. ppi ( 87 ) N.° 74. TRIGONIA SUBCRENULATA S d’Orbigny. PI. XIX, fig. 7-9. T. lestâ triangulari, crassâ, antice producid, posticé rostratâ, multicostatâ; costis obliquis, arcuatis, suhcrenulatis ; ared posticd excavatci, obliqué costatd. Dimensions : largeur, 45 mill.; hauteur, 45 mill.; épaisseur, 35 mill.; angle apicial, 65 degrés. Coquille triangulaire, très-renflée, très-courte et comme tronquée en avant, arquée et prolongée en un rostre, en arrière; ornée de grosses côtes arquées, qui se dirigent obliquement d’arrière en avant, où les premières se perdent vers le bord. Ces côtes sont très-légèrement crénelées par des stries obliques. L’area antérieure présente les côtes transverses; l’area postérieure est très-excavée , la partie externe en est couverte de stries d’accroissement, et se divise en deux, par une dépression linéaire. La partie interne, concave, est marquée de côtes crénelées, espacées, obliques de dehors en dedans, et de haut en bas. Rapports et différences. Au premier aperçu j’ai trouvé tant de ressemblance entre cette espèce et la Trigonia creniilata, que j’étais sur le point de les réunir; mais une comparaison minutieuse m’a fait reconnaître entr’elles les différences suivantes : Dans l’espèce colombienne, une forme plus bombée, des côtes plus espacées, moins crénelées, un angle apicial de 65°, au lieu de 80 degrés; sur l’area postérieure des côtes plus espacées, très-obliques, au lieu d’être transversales. La grande ressemblance de ces deux espèces me porterait à croire que le T. subcrenulata appartient aux terrains crétacés. Localité. M. Boussingault a découvert cette jolie espèce non loin de Tocayma, pro- vince de Santa-Fe de Bogota, dans une roche noirâtre, compacte. L’échantillon a son test bien conservé. Explication des figures. PI. XIX, fig. 7. Échantillon de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 8. Le même, vu sur l’area postérieure. Fig. 9. Le même, vu sur l’area antérieure. N.° 75. TRIGONIA LAJOYEI, Deshayes. PI. XIX, fig. 10, 11. Trigonia longa, Agassiz, 1840; Trigonie, n.° 47, pl. 8, fig. 1? Trigpnia Lajoyei , Desh., 1842; Leymerie, Mém. de la Soc. de Géologie, t. V, pl. 8, fig. 4. T. testd elongato-transversd, crassd, anticé brevi, rotundatd; posticé elongatd, ros- tratd, transversim costatd-, costis undulatis, posticé evanescentibus; ared posticd simplici, sublœvigatd. 1. C’est peut-être la Trigonia Tocaymaana de M. Lea Trans. Jm. phil. soc,, 2.® série, v. 7, pl. IX, fig. 8); mais la figure qu’il en donne est si imparfaite, qu’il ne peut y avoir aucune cer- titude, ce qui m’empêche de prendre le nom. Paléon- tologie. ( 88) Paléon- Dimensions : Largeur, 75 mill.; hauteur, 45 mill.; épaisseur, 34 mill.; angle apicial, • 89 degrés. Coquille renflée, épaisse, assez courte en avant, fortement prolongée en arrière en un rostre obtus et courbé en haut; ornée transversalement de larges côtes ondulées, qui ne sont pas parallèles à l’accroissement, traversant un peu obliquement en avant, puis s’atténuant et disparaissant en arrière, vers la moitié de la longueur, et ne laissant plus, en avant, que des lignes d’accroissement sur une partie lisse. Area antérieure pourvue de côtes transversales; area postérieure simple, c’est-à-dire sans côtes ni sillons. Rapports et différences. Cette jolie espèce se distingue de toutes les autres trigonies par ses côtes transversales, interrompues en arrière. Localité. Elle a été recueillie par M. Boussingault , à Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota, dans une roche gris-noiràtre compacte. Elle y a son test. En France, je l’ai observée dans le terrain néocomien inférieur, à Bettancourt-la-Ferrée (Haute-Marne). On la trouve sous les mêmes conditions dans le département de l’Aube et à Neuchâtel (Suisse) . Histoire. Peu être doit-ôn lui rapporter le moule donné par M. Agassiz comme T. longa. Quoi qu’il en soit, il me paraît évident que c’est la Trigonia Lajojei, Desh. Explication des figures. PI. XIX, fig. 10. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 1 Í . Le même , vu sur l’area antérieure. N.° 76. TBIGONIA ALÆFORMIS, Sowerby? PL XX, fig. 1. Trigonia alœformis , Sow., 1818, Min. conch., t. Ill, p. 27, pl. 215??; T. alœformis, de Buch, 1839; Pétrif. du Voy. de M. de Humboldt, pl. I, fig. 10, n.° 6. T. testd triangulari, antice rotundatd, posticé rostratd, obliqué costatd; costis sub- nodulosis ; apice obliquo; ared posticd maæimd, biplicatd, transvers'im obliqué striatd. Dimensions : Largeur, 55 millim.; angle apicial, 100 degrés. Coquille triangulaire, arrondie et courte en avant, allongée et prolongée en rostre en arrière, ornée de grosses côtes un peu rugueuses, celles du sommet dirigées en avant, celles du milieu flexueuses et descendant perpendiculairement. \Jarea se compose, en dehors , d’une partie presque lisse , divisée en deux par une dépression , partie qui vient former le rostre en avant; en dedans, on remarque des stries obliques d’avant en arrière. Localité. M. Boussingault a recueilli cette espèce à Chipaque, près de Santa-Fe de Bogota, dans un grès ferrugineux, renfermant beaucoup d’empreintes, et entr’ autres celle-ci. Elle a été rapportée par M. de Buch à la Trigonia alœformis. T j rapporte l’empreinte en question , sans avoir aucune certitude de l’identité. H faudrait comparer un grand nombre d’individus pour s’assurer de ce rapprochement, et je n’en ai qu’une mauvaise empreinte. En Angleterre, le T. alœformis se rencontre dans le grès vert. Explication des figures. Pl. XX, fig. 1. Empreinte telle qu’elle se distingue dans la roche F ( 89 ) N." 77: CUCULLÆi DILATATA, d’Orbigny. PI. XX, fig. 5-7. C. testâ ohlongd, depressd, crassissimd, anticè obtusd, posticè elongatd, rostratd; ared, cardinali laid , natibus distantibus. Dimensions: Largeur, 75 mill.; hauteur, 45 mill.; épaisseur, 60 mill.; angle apicial , 95 degrés. Coquille très -allongée, oblongue, transvei’salement on ne peut plus épaisse, courte en avant, très -longue et anguleuse en arrière, et fortement prolongée en rostre assez aigu; point de carène postérieure. Area supérieure très-large, les crochets étant très- séparés et distans. Je ne connais que le moule de cette espèce; il montre, en avant et en arrière, de très-profondes impressions musculaires, qui forment des creux prononcés. Rapports et différences. Cette espèce est, par sa forme oblongue, très-voisine du Cucullæa Gabrielis, Leym., du terrain néocomien inférieur. Elle s’eu distingue pourtant par sa partie antérieure plus courte, par moins de hauteur, par ses impressions muscu- laires très-profondes, et surtout par l’écartement de ses crochets. Elle est aussi voisine de VArca perobliqua de M. de Buch; mais elle est moins oblique et plus longue en avant. Localité. M. Boussingault l’a recueillie dans le calcaire de Zapatore, province de Bogota, et au Bio Sube, l’un des affluens de la Magdalena, province de Socorro, dans une roche analogue plus noirâtre. Explication des figures. PL XX, fig. 5. Moule de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 6. Le même, vu en dessus. Fig. 7. Le même, vu en avant. N.” 78. CUCULLÆA BREVIS, d’Orb. PI. XX, fig. 2-4. C. testd ovato-rotundatd, 'ventricosd , antice obtusd, postice truncato-angulosa,; area cardinali angustatd. Dimensions : Largeur, 70 mill.; hauteur, 70 mill.; épaisseur, 50 mill.; angle apicial, 91 degrés. Coquille très -arrondie, aussi large que longue, «épaisse, très -courte et arrondie en avant, un peu plus longue et anguleuse en arriéré, où elle est pourvue dune légère carène. Area supérieure très-étroite, les crochets étant ti'es- rapproches lun de 1 autre. Je ne connais que |e moule de cette espèce; il montre des indices de stries longitudinales sur le bord, et d’une ligne saillante également longitudinale en arrière. Les attaches musculaires sont à peine marquées. Rapports et différences. C’est , sans contredit , de toutes les cucullees 1 espece la plus haute que j’aie vue jusqu’à présent ; il n’y a neanmoins aucune incertitude pour le genre, attendu qu’on distingue parfaitement, sur le moule, 1 empreinte des dents. 1 2 Paléon- tologie. III. Paléontologie. Paléon- tologie. ( 88 Dimensions : \j2ivgem' , 75 mill.; hauteur,-^ 89 degrés. • Coquille renflée, épaisse, assez courte en un rostre obtus et courbé en haut; ornée qui ne sont pas parallèles à l’accroissement, puis s’atténuant et disparaissant en arrière, plus, en avant, que des lignes d’accroisse pourvue de côtes transversales; area postérit Rapports et différences. Cette jolie espèc» par ses côtes transversales, interrompues ei Localité. Elle a été recueillie jjar M. boi de Bogota, dans une roche gris-noi’ ire C' observée dans le terrain néocomien ‘nli*r'<'i. la trouve sous les mêmes conditions n <* Histoire. Peu|^être doit-on lui r- ri longa. Quoi qu’il en soit, il nie par ! é\ Explication des figures. PI. \l iig. 1< Fig. 11. Le même, vu sur l’ai-ea uiUu isseur, 34 mill.; angle apicial, ■*’t prolongée en arrière en ' de larges côtes ondulées, >eu obliquement en avant, le la longueur, et ne laissant me partie lisse. Area antérieure ., c’est-à-dire sans côtes ni sillons, gue de toutes les autres trigonies , à Tocayma, province de Santa-Fe :. Elle y a son test. En France, je l’ai (ancourl-la-Ferrée (Haute-Marne). On ; -ntde l’Aube et àWeucbâtel (Suisse), ule donné par M. Agassiz comme T. (‘’est la Trigonia Lajoyei, Desb. lu de grandeur naturelle, vu de côté. N.° 7G. TPlGOu V llMIS, Sowerby? PI. > . 1. Trigonia alœfonnis , Sow., 18lf> >n. # I. Ill , p. 27, pl. 215??; T. alirformis, de Bucli, 1839; PélriC. tlu^o\. u ¡i Humboldt, pl. 1, lig. 10, n.° G. T. lestd triangulari, anticé rotin-;==-^d, ' roslrald, obliqué costatd ; costis suh- nodulosis; apice obliquo; (//' .-■ aicc ánai ,biplicatd,lransvers'unobliquè striatd. Dimensions : Largeur, 55 niillin .; an i-ieial , 100 degrés. Coquille triangulaire, arrondie et c< ii avant, allongée et prolongée en rostre en arrière, ornée de grosses côtes . pe ueuses, celles du sommet dirigé’es en avant, celles du milieu flexueuses et descend i x rpendiculaireincnl. \Jarea se compose, en dehors, d’une partie presque lisse, di\ i deux par une dépression, ¡jartie qui vient former le rostre en avant; eu dedans, oi - ■ ar(|ue des stries oblicjues d’avant en arrière. Localité. M. Boussingault a recueil- «i-Ue espèce à Cbipaque, près de Santa-Fe de Bogota, dans un grès ferrugineux, r< ‘"nnant beaucoup d’emj)reintes, et entr’autres celle-ci. Elle a été rapportée par jM. U‘ Buch à la Trigonia aUvformis. J’y rapporte l’empreinte en question, sans avoir ai une certitude de l’identité. 11 faudrait comparer un grand nombre d’individus pour s’isurcr de ce rapprochement, et je n’en ai qu’une mauvaise empreinte. En Angleterre, 1 T. alœfonnis se rencontre dans le grès vert. Explication des figures. Pl. XX, fi. 1. Empreinte telle qu’elle se distingue dans la roche ]\ ULLÆA. DILATATA, d’Orbigny. PI. XX, fig. 5-7. C. testa oblongd, depie^. dssimd, antice obtusd, postice elongatd, rostratd; ared cardinali laid, na 'stantibus. Dimensions : Largeur, 75 aauteur, 45 mill.; épaisseur, 60 mill.; angle apicial , 95 degrés. Coquille très-allongée, or i , transversalement on ne peut plus épaisse, courte en avant, très -longue et an, i en arrière, et fortement prolongée en rostre assez aigu; point de carène postéi ii Area supérieure très-large, les crochets étant très- séparés et distans. Je ne conr t 3 le moule de cette espèce; il montre, en avant et en arrière , de très-profondes im ; sí as musculair es , qui forment des creux prononcés. Rapports et différences. Cei' < èce est, par sa forme oblongue, tres-voisine du Cucullœa Gabrielis, Leym., du ;r in néocomien inférieur. Elle s’en distingue pourtant par sa partie antérieure plus eonn par moins de hauteur, par ses impressions muscu- laires très-profondes, et surto'; p l’écartement de ses crochets. Elle est aussi voisine de l’y^rca perobliqua de M. de LlioT mais elle est moins oblique et plus longue en avant. Localité. M. Boussingault !’a ri aeillie dans le calcaire de Zapatore, province de Bogota, et au Bio Sube, l’un des i luens de la Magdalena, province de Socorro, dans une roche analogue plus noii âU e. Explication des figures. PL XX, 5. Moule de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 6. Le même, vu en dessus Fig. 7. Le même, vu en avant. N.° 78. CUaLLÆA BBEYIS, d’Orb. P XX, fig. 2-4. C. testd ovato-rotundatd, 'venir ICOS i antice obtusd, postice truncato-angulosa:, ai ea cardinali angustatd. Dimensions : Largeur, 70 mill.; haxeur, 70 mill.; épaisseur, 50 mill.; angle apicial, 91 degrés. Coquille très -arrondie, aussi large [ue longue, •épaisse, très -courte et arrondie en avant, un peu plus longue et angulîse en arrière, où elle est pourvue dune légèie carène. Area supérieure très-étroite, ieci'ochets étant très- rapprochés 1 un de 1 au tie. Je ne connais que |e moule de cette espèe; il montre des indices de stries longitudinales sur le bord, et d’une ligne saillante gaiement longitudinale en arrière. Les attaches musculaires sont à peine marquées. Rapports et différences. C’est, sans cntredit, de toutes les cucullées l’espèce la plus haute que j’aie vue jusqu’à présent; i n’y a neanmoins aucune inceititude pour le genre, attendu qu’on distingue parfaitment , sur le moule, 1 empreinte des dents. III. Paléontologie- 12 Püléoii- tologie. ( 90 ) Localité. Elle a été recueillie par M. Boussingault , entre Tena et Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota, dans une roche calcaire jaunâtre, très-dure, presqu’entièrement composée d’empreintes de fossiles. Le même voyageur l’a retrouvée au Rio de Sube , l’un des affluens du Magdalena (Socorro) , dans un calcaire gris assez compacte. Explication des figures. PI. XX, fîg. 2. Moule de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 3. Le même, vu en dessus. Fig. 4. Le même, vu du côté postérieur. N.° 79. CUCÜLLÆA TOCAYMENSIS, d’Orb. PL XXI, fig. 1-3. C. testâ elongatâ, compressâ, radiatïm striata, plicis concentricis decussatâ; antice prolongo-rotundatâ, posticé birostratâ; area cardinali angustatâ. Dimensions: Largeur, 21 mill.; hauteur, 10 mill.; épaisseur, 9 mill.; angle apicial, 1 28 degrés. Coquille allongée, transverse, comprimée, assez prolongée et arrondie en avant, très- longue et terminée par deux pointes en avant, l’une d’elles correspondant au bord supérieur, l’autre à la carène postérieure. La superficie des valves est couverte de plis d’accroissement très-prononcés, qui viennent se croiser, de distance en distance, avec des stries fines, inégales, rayonnantes, allant du sommet vers les bords. Area étroite, charnière très-prononcée, pourvue en arrière de deux fossettes profondes. Rapports et différences. Assez voisine , pour la forme , de la Cucullœa securis des terrains néocomiens de France, cette jolie espèce s’en distingue par son rostre plus fourchu, par ses stries plus fines et par ses lignes d’accroissement bien plus marquées. Ce sont deux espèces assez voisines, mais très-différentes. Localité. J’en ai vu plusieurs empreintes et plusieurs moules dans un calcaire jaunâtre péti’i de fossiles à l’état de moule, recueillis par M. Boussingault entre Tena et Tocayma, province de Santa-Fe de Bogota. Explication des figures. PI. XXI, fig. 1. Une valve avec son test, vu de côté. Fig. 2. La même, vue en dessus. Fig. 3. Le moule intérieur, grossi. N." 80. MODIOLA SOCORRINA, d’Orb. PL XVIII, fig. 18. M. testâ ohlongo-elongatâ, suhlœvigatâ, suprà subacutâ, subtùs dilatatâ, anticè brevi, subrectâ, posticè clevatâ. Dimensions: Hauteur, 55 mill.; largeur, 20 mill.; épaisseur, 15 mill.; angle apicial, 56 degrés. Cocjuille obloiigue, allongée, comprimée, lisse ou seulement marquée de quelques Signes d’accroissement; acuminée à son sommet, dépassé néanmoins par le côté anté- ( 91 ) rieur; élargie et arrondie en bas, coupée presque perpendiculairement en avant; élargie en aile en arrière. Ropports et dij^érences. Comparée aux autres especes fossiles, cette modiole ma paru se rapprocher surtout du Modiola amygdaloides du terrain néocomien; elle s’en distingue toutefois par ses côtés inégaux, ce qui la rend oblique. Localité. M. Boussingault l’a recueillie à las Palmas, province de Socorro, dans une roche fortement colorée par l’oxide de fer , et contenant , avec des empreintes de nom- breuses coquilles, de petits morceaux de bois. Explication des figures. Pi. XVIII, fig. 18. Empreinte de coquille, vue de côté, de grandeur naturelle. N." 81. LITHODOMUS SOCIALIS, d’Orb. Cette petite espèce perce , en grand nombre , I’ Ostrea abrupta , de Cacota de Matanza , province de Tunja. La forme en est allongée, acuminée aux deux extrémités; la super- ficie lisse. N.“ 82. INOCERAMUS PLICATUS, d’Orb. PI. XVIII, fig. 19. /. testâ compressa, ovato -oblonga , apice acuminatd , concentrice plicata; plicis œqualibus , concentricis. Dimensions: Largeur, 35 mill.; hauteur, 27 mill. Coquille très-comprimée, ovale, oblongue, ornée, assez régulièrement, de plis concen- triques i-approchés, égaux. Elle est acuminée au sommet, très-élargie vers le bord inférieur. Rapports et différences. Voisine, pour l’ensemble, de \ Inoceramus mytiloides , cette espèce s’en distingue nettement par sa forme plus raccourcie, par ses plis plus rap- prochés et plus réguliers. On sait que les inoceramus sont plus particuliers aux terrains crétacés; ainsi tout porte à croire que la couche qui renferme celle-ci appartient à la même formation. Localité. Cette espèce, en très-grand nombre sur des plaques de calcaire gris très- compacte, a été recueillie par M. Boussingault au Rio de Coello, près de Ibague, province de Santa-Fe de Bogota. Explication des ficgares. PL XVIIl, fig. 19. Une empreinte de grandeur naturelle. N.“ 83. EXOGYRA BOUSSINGAULTIl , d’Orb. PI. XVIII, fig. 20; pl. XX, fig. 8, 9. E. testâ elongato-oblongâ, irregulari, malva inferiori suhcarinatd, late plicatâ; unco laterali contorto; valvd superiori carinatd, elevatd, plicatd. Dimensions: Longueur, 70 mill.; largeur, 36 mill. Coquille inéquivalve, allongée, convexe; valve inférieure convexe, écliancrée en Paléon- tologie. Paléon- tologie. ( 92 ) dedans, convexe en dehors, subcarénée en dessus, marquée, de chaque côté, de larges plis irréguliers, très -prononcés, jusqu’au sommet, qui est contourné et forme près d’un tour de spire; valve supérieure plus carénée encore que la valve inférieure, assez convexe et également plissée. Rapports et différences. 11 n’est pas de genre dont les espèces soient plus difficiles à circonscrire que ceux qui se fixent; car leur forme varie à l’infini, suivant les corps sur lesquels ils croissent ou suivant les facilités d’existence qui leur sont offertes. On peut citer surtout les huîtres et les exogyres. L’espèce, au premier aperçu, me mon- trait la forme de XExogjra auricularis, Goldfuss, et du plicata de Lamarck, par la carène de sa valve supérieure; mais, en les comparant, j’y ai reconnu des différences tellement marquées, que j’ai dû en faire une espèce nouvelle. En effet, elle se distingue de la première par le manque de stries transverses sur les côtés de la valve; elle se distingue de la seconde par sa forme plus étroite et par ses plis plus serrés au crochet. Tous ces rapports de forme m’assurent qu’elle appartient aux terrains crétacés. Localité. M. Boussingault a observé cette coquille sur plusieurs points differens de la Colombie : à Sativa, plateau de Cundinamarca; à Cacota de Matanza, rive droite du Rio Sube (Socorro); à Chipaque, près de Santa-Fe de Bogota, et à los Hierones, près de Carache (Venezuela), soit dans un calcaire noirâtre compacte, soit dans un grès brun très-dur. Elle doit donc être très-répandue. Explication desfigures. PL XVlll, fig. 20. Coquille vue de côté, de grandeur naturelle. PI. XX, fig. 8. La même, vue en dessus. Fig. 9. La même, vue en dessous. N.° 84. EXOGYRA SQUAMATA, *d’Orb. PL XIX, fig. 12-15. E. testâ convexâ, rotundatâ, lœvigatd, unco contorso, obliquo; valvâ inferiore con- oeæd, elevatd, lœvigatcL; valed superiore comeæiusculd, subcornplanatd, squamatd. Dimensions: Hauteur, 38 millim.; largeur, 29 millim. Coqmlle très-inéquivalve, très-bombée. Valve inférieure convexe, élevée, fortement contournée en arrière en un crochet subspiral assez détaché, lisse ou seulement mar- quée de lignes d’accroissement très faibles. Valve supérieure ronde, opereulaire, à peine un peu convexe, pourvue de quelques lignes d’accroissement, et, en outre, de petites éeailles imbriquées des plus régulières, qui forment à sa superficie des lignes concen- triques des plus élégantes et en font une espèce des plus remarquable. Rapports et différences. Par sa forme bombée et par ses côtés inéquivalves, cette charmante exogyre ressemble beaucoup à VExogyra columba; mais elle s’en distingue par sa forme moins dilatée, par le manque de sinus latéral, et surtout par les écailles dont se forme sa valve supérieure. On lemarque bien des indices de ees écailles sur les valves de XExogyra columba des environs de la Flèche, et du Mans (Sarthe) ; mais jamais ce caractère n’y est régulier, ni ne s’étend à toute la valve. L’analogie de forme 4k ( 93 ) de ces deux espèces me porterait à croire que V Exogyra squamata appartient au terrain Paleon crétacé. ‘ Localité. M. Boussingault a recueilli cette espèce près du Rio Capitanejo, l’un des affluens du Rio Suarez, et, par suite, du Magdalena, province de Socorro, dans un calcaire compacte noirâtre, qui en est pétri, mais dont il est très-difficile de 1 extraire. Elle s’y trouve à l’état de moule ou avec son test. M. Boussingault l’a encore rencontrée à Cacota de Matanza. Explication des figures. PI. XIX, fig. 12. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. Fig. 13. La même, vue en dessous. Fig. 14. La même, vue de côté. Fig. 15. Les écailles grossies, pour montrer leur régularité. N.° 85. EXOGYRA. COULONI. Un moule qui se trouve sur un échantillon de grès ferrugineux, recueilli par M. Boussingault à las Palmas, province de Socorro, montre une telle analogie de forme carénée avec \ Exogyra Couloni des terrains néocomiens de Neuchâtel, de Provence et du hassin parisien, qu’il est impossible de ne pas l’y rapporter. Ce serait une espèce identique de plus dans les terrains néocomiens de la Colombie et ceux de la France. N.” 86. OSTREA ABRUPTA, d’Orb. PI. XXI, fig. 4-6. O. testâ crassd, elevatâ, deltoideâ, longitudinaliter costatâ, lateraliter excavata, ad peripheriam truncato-ahruptd. Dimensions : Longueur, 105 mill.; largeur, 95 mill.; épaisseur, 55 mill. Coquille très -épaisse, élevée, triangulaire, plus longue que large, ornee, en long, de côtes très-saillantes, rayonnant du sommet vers le bord; ces côtes, très -carénées, sont séparées par de profonds sillons. Quelquefois elles ne sont pas interrompues , d au- tres fois elles viennent former, vers le bord, soit une partie tronquée carrément, dune manière abrupte, sur les deux valves, soit des espèces de gradins par étage. Les côtés sont excavés et laissent, vers le sommet, des indices d’oreilles. Rapports et différences. Parmi les buitres, cette espèce se distingue nettement par ses bords coupés perpendiculairement, par ses côtes régulières, et par sa forme de pli- catule. J’avais même cru qu’elle pouvait appartenir à ce dernier genre; mais toutes les recherches m’ont amené à croire que c’est une huître. Elle s’éloigne tellement des espèces connues, que tout rapprochement serait inutile; car , si elle présente une forme analogue à \0. jlahelloides , ses petites côtes viennent immédiatement l’en distinguer. Localité. M. Boussingault a découvert cette magnifique espèce sur les rives du Rio de Capitanejo, l’un des affluens de la Magdalena, à Cacota de Matanza, au Rio Chica- mocha, et à Chiva, près de Chita, province de Tunja , dans un calcaire compacte noirâtre. ( 94 ) Paléon- tologie. Explication des figures. PI. XXI, fig. 4. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. Fig. 5. Un échantillon, vu de profil. Fig. 6. Une autre variété, également vue de profil. N.“ 87. OSTREA INOCERAMOIDES , d’Orb. Un échantillon de cette espèce, trop empâté pour être figuré ni décrit en entier, se trouve avec son test dans un échantillon de calcaire compacte, recueilli, par M. Boussingault , à Suata, province de Socorro. Vue en dessous, cette huître est pourvue de larges plis, analogues à ceux qu’on remarque chez Xinoceramus Cuvieri; mais la con- texture en lames horizontales ne permet pas de croire que ce soit un Inocerarnus , tandis que tous les caractères en font une huître , dont l’ensemble est ovale et la forme aplatie. D. suhconicâ, altis sima, eæcentricâ; basi plana, excavatâ; margine inflato; ano parvo, elliptico; tuberculis miliaribus, seriatis. Dimensions : Diamètre, 27 millim.; hauteur, 16 millim. Test suborbiculaire , conique, à sommet très -excentrique et très -élevé, sa hauteur égalant les du diamètre. Pourtour circulaire, pourtant un peu anguleux. Bords peu l’enflés. Face inférieure concave. Bouche? Anus subpyriforme^, assez grand. Les tubercules sont plus marqués aux parties inférieures, et vont, en diminuant de grosseur, au bord externe et de là en s’élevant vers le sommet, tout en étant par lignes rayon- nantes peu régulières et surtout peu égales en diamètre. Les tubercules miliaires paraissent avoir été par lignes transversales. Rapports et différences. Par sa forme très-conique, par l’excentricité de son sommet, cette espèce se distingue de toutes les autres. Elle se rapproche néanmoins beaucoup, paí- ses caractères extérieurs, du Discoidea macropyga, des terrains néocomiens de Neu- châtel et du bassin parisien. Localité. M. Boussingault a découvert cette espèce sur le plateau c|ui sépare le Rio Sube du Rio Capitanejo, province de Socorro (Colombie). Le test est dans un cal- caire gris. Explication des figures. PL XXI, fig. 7. Individu vu en dessus, de grandeur naturelle. Fig. 8. Le même, vu de profil. Fig. 9. Le même , vu en dessous. 1. La figure ne représente pas ce caractère : elle est trop large à la partie intérieure de l’anus. ÉCHINODERMES. N.° 88. DISCOIDEA EXCENTRICA, d’Orb. PI. XXI, fig. 7, 8, 9. ( 95 ) Paléon- tologie. N." 89. LAGANUM?? COLOMBIAÑUM, d’Orb. PI. XXI, fig. 10. Je figure sous ce nom très-provisoire une partie d’échinide rapportée par M. Bous- singault. Le dessous et le pourtour en ont été limés , de sorte qu’il est impossible de savoir quelle était la forme et l’étendue du bord en dehors des ambulacres. C’est une espèce incomplète, qui attend de nouveaux renseignemens pour entrer définitivement dans un genre. M. Boussingault l’a recueillie dans le calcaire noirâtre de Zapatore, sur la pente orien- tale de la branehe des Cordillères du milieu, faisant suite au calcaire de Velez. N.° 90. ECHINUS BOLIVARII, d’Orb. PI. XXI, fig. 11-13. E. rotundato - depresso , suprà quinque impresso; basi eæcavato ; margine injlato. Dimensions : V>i2Lmh,lve , 34 millim.; hauteur, 16 millim. Test suborbiculaire , déprimé, à sommet tronqué et excavé, d’où partent cinq depres- sions qui oceupent l’intervalle de chaque ambulaere , et sont d autant plus marquees , qu’elles sont supérieures, disparaissant à la moitié du diamètre. La hauteur est des ^ du diamètre. La partie centrale supérieure, ainsi que la bouche, étant couvertes de matières caleaires, je ne puis les décrire; pourtour eireulaire. Bords très-renflés. Face inférieure concave. Les tubercules sont gros; ils forment, dans chaque ambulaere, deux grandes lignes, entre lesquelles sont de petits tubercules miliaires, places en zigzag, dans l’intervalle de ehaque gros tubercule. Rapports et différences. Cette espèce paraît se distinguer nettement des échinus décrits par les sillons en creux de l’intervalle des ambulacres. Localité. M. Boussingault a recueilli cette espèce à Zapatoya, provinee de Socorio, dans un calcaire jaunâtre. Explication des figures. PL XXI, fig. 11. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 12. Le même, vu en dessus. Fig. 13. Le même, vu en dessous. Cette faune colombienne se compose donc de huit especes d’ Ammonites, de six Gastéropodes des genres Natica^ Àcteon et Rostellaria ÿ de vingt-six Lamellibranches des genres Cardium, V enus, Astarte^ Lucina, Tellina, Anatina, Nucula, Trigonia, Cucullœa, Modiola, Lithodomus, Inocera- mus. Ostrea et Exogyra^ et de trois Échinodermes des genres Echinus, Discoidea et Laganum? Comparée aux faunes perdues de notre Europe, Paléon- tologie. ( 96 ) dont l’âge géologique est parfaitement reconnu, d’après la superposition des couches et les fossiles quelles renferment, la faune colombienne offre des résultats des plus curieux. La présence, dans cet ensemble, des genres Ammonites , Rostellaria , Tritonia, Ostrea, Eæogyra et Discoidea, dispense de toute comparaison avec les formations siluriennes, dévoniennes et carbonifères, ces genres ne s’y étant jamais vus jusqu’à présent. D’ailleurs, le manque complet de Tri- lobites, diOrthoceras , de Productus, etc., dans la faune colombienne, prouve quelle est infiniment plus nouvelle, puisque ces trois derniers genres et beaucoup d’autres avaient déjà disparu de la surface du globe, lorsqu’elle existait. Il est donc bien certain que par les genres qui s’y trouvent et par ceux qui manquent, les fossiles qu’a recueillis M. Boussingault, ne peuvent appar- tenir aux terrains siluriens, pas plus qu’aux couches dévoniennes et carbo- nifères. Les terrains tertiaires mis en parallèle offrent des différences énormes dans la composition des formes zoologiques. En effet, une foule de genres qu’on est habitué à trouver au sein des couches tertiaires de notre Europe, telles que les Cypi'œa , les Oliva, etc., ne se présentent point ici; dès -lors on n’y voit aucun des mollusques caractéristiques , et qui , jusqu’à présent, lui sont spéciaux. D’un autre côté, la présence des genres Ammonites , Tritonia et Inoceramus parmi nos fossiles colombiens repousse toute analogie avec les terrains tertiaires, ces genres ne s’y étant jamais montrés jusqu’à ce jour. Il faut donc renoncer à rapprocher l’ensemble de la formation tertiaire, puisque les genres caractéristiques de cette formation ne s’y sont pas montrés, tandis que des genres étrangers aux terrains tertiaires y sont nombreux. Cette exclusion des terrains siluriens, dévoniens, carbonifères et tertiaires prouve, que d’après ses ammonites, la faune colombienne a vécu entre les dernières couches carbonifères et les premiers dépôts tertiaires. Cet intervalle se compose, en Europe, des terrains triasiques, des terrains jurassiques et des terrains crétacés ; il reste à trouver quel est celui de ces terrains avec lequel notre faune a le plus de rapports. Les terrains triasiques renfermant déjà des ammonites, peuvent être comparés aux fossiles de M. Boussingault; mais, à cette époque, les genres Rostellaria, Trigonia et Exogjra n’existaient pas encore en Europe; première preuve que les fossiles qui m’occupent ne peuvent lui appartenir. D’ailleurs, les ammonites de Colombie ont leurs lobes bien divisés et rami- fiés ; elles ne ressemblent en rien aux Ceratites du musclielkalk , pas plus ( 97 ) que les autres formes zoologiques. Ces caractères paléontologiques semblent démontrer que la faune colombienne ne peut appartenir à la formation - — triasique. Les terrains triasiques encore exclus de la comparaison, il devient évident que notre faune dépend, soit des terrains jurassiques, soit des terrains crétacés, les seuls qui renferment des ammonites à lobes très-ramifiés , des trigonies et de nombreuses exogyres. Ici la question se complique bien davan- tage, puisque, la série des genres étant moins différente, il devient indis- pensable de comparer les espèces pour arriver à un résultat certain. Rapprochées des espèces des terrains jurassiques , les espèces américaines m’ont, en effet, montré quelqu’analogie. V Ammonites Boussingauîtii res- semble un peu à VA. Brochii; VA. Dumasianus appartient au groupe des Heterophylli , qu’on rencontre dans les terrains jurassiques et crétacés; VA. Alexandrinus est assez rapprochée de VA. communis, VA. colomhianus de VA. discus. Pour les autres fossiles, il n’y a aucune ressemblance; au contraire, le Cardium peregrinorsum , avec ses stries en sens inverse, est une forme qui manque au terrain jurassique de notre Europe. Les Trigonies n’ont pas plus que les Exogyres d’analogie avec les espèces de ce terrain. Il paraît donc douteux , malgré quelques ressemblances, que les fossiles recueillis par M. Boussingault soient une dépendance des terrains jurassiques. La faune colombienne m’offre la plus grande analogie avec celle des terrains crétacés de l’ancien monde. V Ammonites Bous sin gaultii est si voisine de VA. Astierianus de Provence, qu’il est facile de les confondre. \JÂ. Dumasianus ressemble on ne peut plus à VA. infundibulum. Toutes les autres ammonites sont également analogues aux espèces de nos terrains crétacés; il en est de même des rostellaires et des trigonies, puisque la T. hondaana appartient au même groupe que les T. quadrata et deda- lœa, spéciales aux terrains crétacés; la T. subcrenulata est peu différente de la T. crenulataÿ de plus, VInoceramus plicatus rappelle 1’/. mjti- ' loides. VExogyra Boussingaultii présente la carène des E. auricularis et plicata; VE. squamata figure VE. Colomba. Quand je n’aurais que ces rap- ports évidens de formes des espèces colombiennes et des espèces des terrains crétacés de notre Europe, le faciès des deux faunes présenterait déjà assez de ressemblance et d’identité pour faire croire quelles appartiennent aux mêmes terrains. Il me reste néanmoins une preuve bien plus certaine. Non-seule- ment les formes zoologiques sont analogues , mais encore la comparaison scrupuleuse des espèces m’a donné la certitude, qu’il y a de plus des espèces i3 Jllt Paléontologie. l’aléon- lologie. ( 98 ) tout à fait identiques, se trouvant simultanément dans nos terrains cré- tacés de France et dans ceux de Colombie. En effet, \ç.Natica prœlon^a se rencontre au Rio Suarez et dans le département de l’Aube; \Acteon ajfinis est de Santa-Fe de Bogota et des environs d’Ervy (Aube); le Car- dimn peregrinorsum se trouve dans les mêmes lieux. La Trigonia Lajojei est également de Tocayma et de France (Haute-Marne); XExogjra Couloni est de France aussi bien que de Colombie : ainsi, cinq espèces identiques ^ et de plus, de nombreuses analogies me donnent la certitude la plus parfaite, que les fossiles rapportés par M. Boussingault appartiennent aux terrains crétacés ; résultat tout à fait en rapport avee les recherches de M. Léopold de Bucb , et qui confirme, par beaucoup de faits paléontologiques , les observations du célèbre géologue. Pour arriver à déterminer de quel étage des terrains crétacés dépend cette faune, je vais présenter, dans le tableau suivant, la liste comparative des espèces colombiennes avec les espèces d’Europe qui s’en rapprochent le plus , afin que les étages auxquels appartiennent celles-ci nous éclairent sur cette question par leur plus grand nombre. ESPÈCES COLOMBIENNES. ESPÈCES DE FRANCE QUI LEUR SONT IDENTIQUES OU qui s’en rapprochent dans les étages NÉOCOMIEN. DU GA.ULT. DE LA CRAIE CHLORITÉE. Ammonites Boussingaullii , d’Orb. A. Dumasianus , d’Orb A. Santafecinus , d’Orb. . . . ; A. alternatus, d’Orb A, planidorsatus A. Aslierianus, d’Orb.; de Provence. de Provence. A. Aslierianus, d’Orb. ; de Provence, de la Haute-Marne. A, Milletianus , d’Orb.; A. galeatus A. Alexandrinus A. Colombianus des Alpes. Didapanus; des Alpes. l’Aube. des Ardennes. Nalica prœlonga Acteon affinis A. ornatus. Rostellaria Boussingaultii. Haute-Marne. Haute-Marne. - ESPECES COLOMBIENNES. ( 99 ) R. angulosa R. americana Cardium peregrinorsum . . C, Colombianum. Venus chia Astarte exotica Lucina plicato-costata . . . Tellina bogotina Anatina colombiana. Nucula incerta. Trigonia Roussingaultii . . T. abrupta. T. subcrenulaia T. Lajofei T. alœformis PP Cucullœa dilatata C. brevis. C. Tocajmensis . . . . . Modiola socarrina Lithodomus socialis. Inoceramus plicatus. . . . Ostrea abi'upta. Exogjra Roussingaultii . . E. squamata E. Couloni Discoidea excéntrica . . . ESPECES DE FRANCE QUI LEUR SONT IDENTIQUES OU qui s’en rapprochent dans les étages NEOCOMIEN. R. Moreausiana ; Haute-Marne. R. provincialis , Var. C. peregrinorsum ; Haute-Marne, Aube. V. Rrongniartiana ; Haute-Marne, Aube. A. transversa; Haute- Marne, Aube. L. imbricaría; Aube. T. Lajoyei ; Aube , Haute-Marne. C. Gabrielis; Aube. C. securis; Aube. M. amygdaloides; Aube. E.subauricularis, à’ Orh. Chambéry. E. Couloni; de toute la France. D. macropjga; Neu- châtel. DU GAULT. DE LA CRAIE CHLORITEE. T. slriatula; Angle- terre. T. Dedalœa; Le Mans ( Sarthe) . T. crenulata; Le Mans ( Sarthe). T. alœformis ; craie chloritée. I. mjtiloides ; Angle- terre. E. Colomba; craie tuffau de partout. Paléon- tologie. Palcüii- (ologie. ( iOO ) Le tableau précédent prouve que, sur vin^t-neuf présentant quel- ques rapports avec les coquilles des terrains crétacés de France, une seule a de l’analogie avec le gault , siæ en ont avec les especes de la craie chloritée , et vingt-trois avec les espèces de l’étage néocomien. L’espèce voisine de celles de l’étage du gault, l’est encore davantage des coquilles des terrains néocomiens, ce qui éloigne tout rapprochement. Des six espèces qui ont des rapports avec celles de la craie chloritée, deux, la Tellina bogotina et YInoceramus plicatilius^ n’en oiïrent que de très -éloignés. Il n’y resterait donc plus que quatre espèces sur qua- rante et une ou un peu moins d’un dixième de l’ensemble. C’est trop peu pour faire croire qu’il existe beaucoup de craie chloritée en Colombie; d’au- tant mieux que, sur ces quatre espèces, la Trigonia Boussingaultii (ou Hondaana) a été recueillie au sein de la même couche que V Ammonites Bous- singaultii, dont la forme n’a rien de commun avec celle des ammonites de la craie chloritée; la Trigonia suhcrenulata est du même lieu et de la même couche que les Ammonites santafecinus et planidorsatus , et surtout que la Trigonia Lajojei, analogue à celle des terrains néocomiens de France. Ces circonstances écartent encore toute idée de rapprochement avec l’étage de la craie chloritée, et donnent lieu de croire que le peu d’analogie qui reste peut provenir du facies caractéristique de la formation crétacée, prise dans son ensemble, et non pas d’un rapport immédiat avec l’étage des craies chloritées. Si pourtant, après ces exclusions en Colombie, il restait quelques indices de craie chloritée, cette craie appartiendrait à la couche qui renferme VExogjra squamata (au Rio Capitanejo, province de Socorro), et n’existerait peut- être qu’à l’état rudimentaire; au moins ne formerait-elle, par les fossiles qui me sont connus, qu’une très -petite partie des couches fossilifères de cette région. Non - seulement les vingt-trois espèces de la faune colombienne voisines de celles des terrains néocomiens de France ne constituent pas plus de la moitié de la totalité (41) des espèces, ou plus de cinquante pour cent du tout, proportion énorme déjà; mais si l’on considère que, du tableau, j’ai exclu toutes les espèces n’oiïrant aucune analogie avec celles d’Europe, et que l’en- semble des espèces comparées ne s’élève qu’à vingt-neuf, on verra le rapport prendre plus de valeur, puisqu’il représente près des cinq sixièmes du nombre, ou plus de quatre-vingts pour cent. Ce résultat prouverait seul que la faune fossile recueillie en Colombie par M. Boussingault appartient aux couches inférieures de l’étage néocomien ; mais il faut remarquer encore , ( 101 ) que sur ces vingt-trois il s’en présente cinq tout à fait identiques, qui con- Paiéon firment ce rapproclienient. l^es considerations precedentes ne permettent pas de douter, que la faune colombienne étudiée ne corresponde aux couches infé- rieures de l’étage néocomien de notre Europe , puisqu’elle montre toutes les analogies avec les couches de cet étage, des bassins parisien et méditer- ranéen, et de plus quatre espèces identiques avec celles du bassin parisien en particulier. Toutes les recherches paléontologiques auxquelles je me suis depuis long- temps livré, ont eu pour résultat, après l’examen minutieux de faits nom- ’ breux, discutés avec soin et bien constatés, la répartition rigoureuse, par formation et par étage, de faunes spéciales distinctes \ Ces résultats, qui annoncent, dans la nature, des changemens brusques et, pour ainsi dire, instantanés, sont, du reste, en rapport parfait avec les savantes observa- tions géologiques de M. Elie de Beaumont. Il est certain que , s il s est opere , à la surface du globe, des ruptures, des déplacemens subits de matières, ces modifications n’ont pu s’opérer sans amener une grande perturbation dans l’état des mers, dans leurs faunes respectives, et dans l’ensemble de la zoologie de chacune de ces époques. S’il y a eu des deplacemens brusques dans les matières, il devait y avoir aussi, chaque fois, par suite du charriage des molécules'’ ou d’autres causes, destruction complète des faunes vivantes. t. Voyez dans ma Paléontologie française , terrains crétacés, t. I.“, le Résumé géologique sur les Ammonites, et le Résumé géologique sur l’ensemble des Céphalopodes. 2. La destruction d’une faune locale peut avoir lieu de deux manières : 1. ° Par le transport des molécules calcaires ou siliceuses qui, au moyen du changement de direction de courans, envahissent les anciennes côtes et enveloppent d’un dépôt épais tous les êtres dépourvus de rapides moyens de locomotion, en les recouvrant et les étouffant dans le lieu même où ils vivaient. C’est ainsi qu’on explique le grand nombre de mollusques bivalves trouvés encore dans leur position normale, au sein des couches, et l’alternance des couches sans fossiles, avec celles qui en renferment. En étudiant nos côtes, j’ai reconnu que beaucoup de faits partiels semblables ont lieu journellement. (Voyez Annales des sciences naturelles, t.XVII, p. 173, mon Mémoire sur les Rudistes.) 2. ° Par l’anéantissement des animaux nageant librement au sein des eaux. J’ai fait sur nos côtes plusieurs expériences, pour m’assurer si une très-grande quantité de molécules étrangères, mélangées avec de l’eau, pouvaient nuire à l’existence des céphalopodes et des poissons. Ces expériences m’ont démontré que ces animaux meurent étouffés au sein même des eaux, par suite des particules terrestres qui remplissent leurs branchies. C’est ainsi que, scrutant les faits et cherchant à me rendre compte de la manière dont les choses se passent aujourd’hui , je suis arrivé à m’expliquer l’anéantissement complet d’une faune locale, sans qu’il soit besoin de recourir à de très-grandes perturbations. Pcléon- (ologie. ( 102 ) L’un était la conséquence inévitable de l’autre. Sans ces déplacemens subits, . les faunes auraient peu à peu changé de forme, à mesure que baissait la température du globe, et Ion trouverait partout des passages, sans aucune ligne de démarcation entr’elles ni entre les genres qui les composent. L’étude prouve qu’il n’en est pas ainsi. Il ma paru nécessaire d’établir cet accord remarquable des résultats de la géologie et de la paléontologie, pour prouver que l’identité de com- position zoologique, et surtout la présence d’espèces analogues dans les ter- lains de Colombie et dans ceux de France, annoncent une contemporanéité complète d’époque. On doit alors supposer qu’à l’instant où la mer néocomienne 1 emplissait le grand bassin méditerranéen et le bassin parisien, elle s’étendait jusqu’au nouveau monde, et représentait une vaste surface, à l’extrémité septentrionale de 1 Amérique méridionale. S’il est permis de tirer quelques conséquences de plus de l’identité des fossiles, je ferai remarquer que les cinq espèces de Colombie, identiques à celles des terrains néocomiens de France, appartiennent toutes au calcaire jaune à spatangues du bassin parisien (des départemens de l’Aube, de l’Yonne et de la Haute-Marne), tandis que ces espèces (à l’exception de YEæogjra Couloni, qu’on trouve partout) ne se sont pas, jusqu’à présent, rencontrées dans le bassin méditerranéen. Devrait- on en conclure quil y avait, dès cet instant, des communications établies entre les mers d Europe et d’Amérique, et que l’océan Atlantique devait exister déjà en un seul bassin, depuis l’Europe jusqu’en Amérique? On conçoit que je n attache pas à une telle supposition plus d’importance qu’elle ne le mérite; néanmoins je la livre aux méditations des hommes spéciaux , avec toutes les autres considérations auxquelles m’ont amené les précieux documens communiqués par M. Brongniart, et que nous devons aux longues et pénibles lecheiches de M. Boussingault en Colombie. La présence simultanée des memes espèces dans les mers néocomiennes de Colombie et de France peut donner lieu à une dernière observation. J’ai dit que les fossiles rapportés par M. Boussingault avaient été recueillis entre les 4.^ et /. degrés de latitude nord, c’est-à-dire vers les régions les plus chaudes de la zone equatoi iale. Ceux qui leur sont analogues en France appar- tiennent aux régions tout à fait tempérées. Comparés quant à leur faune actuelle, non-seulement ces deux points ne montrent aucune espèce identique, mais encore ils pix'sentent des genres tout à fait différons. D’après les lois qui president aujourd’hui à la répartition des êtres, il fallait, pour que les espèces identiques vécussent sur les deux points a la fois, que la température fût ( 103 ) presqu’égale entre la mer néocomienne de Colombie et celle du bassin parisien. Or, cette uniformité de température ne pouvait provenir que de la chaleur propre au globe terrestre. On en conclura nécessairement qu’alors la terre avait encore une chaleur propre assez forte pour faire disparaître la différence qui existe aujourd’hui entre les 4.® et 49.® degrés de latitude. J’ai déjà signalé runiformité de répartition des mêmes formes d’espèces marines au sein des terrains siluriens , dévoniens et carbonifères de toutes les régions ; elle était concevable; mais la constatation de cette uniformité jusqu’au sein des terrains crétacés est encore un des précieux résultats dus aux collections de M. Bous- singault. On peut donc croire que cette uniformité de température du globe terrestre, due à la chaleur centrale, et qui a donné un aspect identique aux faunes anciennes de toutes les régions, a continué son influence jusqu’à l’époque oii se déposaient les terrains crétacés. Pale'ün- tülogiiî. §. 2. Coquilles fossiles du Chili, recueillies par M. Ignatio Domeyko et communiquées par M. Dufrenoy. M. Domeyko, ingénieur des mines au Chili, a envoyé à M. Dufrenoy un mémoire fort important sur les mines des environs de Coquimbo , en y joignant une intéressante série de coquilles fossiles, que M. Dufrenoy a bien voulu me communiquer. Ces coquilles ont été recueillies sur une bande nord et sud, située à dix ou douze lieues de la côte de Coquimbo, à mi-hauteur de la Cordillère. Elle se compose de grès siliceux, de calcaires cristallins et de grès argilo - calcaire très-coquillier, sur lesquels repose un caleaire compacte argileux, rempli de corps organisés qui paraissent être des hippurites. Les corps organisés fossiles recueillis par M. Domeyko au sein des deux dernières couches , sont les suivans ; CÉPHALOPODES. i N.° 91. NAUTILUS DOMEYKUS, d’Orb. PI. XXII, fig. 1, 2. N. testâ discoideâ, compressâ, lœvigatâ, late umbilicatâ ; anfractibus rotundatis , eæternè convexis; aperturâ rotundato-ovali. i|: Dimensions: Diamètre, 150 mill.; épaisseur, 70 mil!. Paléon- tologie. ( 104 ) Coquille comprimée dans son ensemble, lisse, très-largement ombiliquée. Spire non embrassante, visible dans l’ombilic, sur près de là moitié de sa largeur, composée de tours cylindriques, légèrement comprimée, également bombée, sans méplats ni indices de carène. Bouche ovale, un peu comprimée. Cloisons simplement arquées, sans aucune inflexion , saillantes en avant et en arrière. Rapports et différences. Cette espèce a, par sa surface lisse, par ses tours à décou- vert, quelque analogie éloignée avec le Nautilus Lar gill iertianus des terrains crétacés, tout en s’en distinguant par le manque de carène. Localité. Elle a été recueillie par M. Domeyko à mi-hauteur dans la Cordillère de Coquimbo (Chili). Elle est en mauvais état de conservation d’un calcaire gris compacte très-coquillier. Explication des figures. PI. XXII, fig. 1. Individu entier, restauré sur un échantillon appartenant à l’Ecole des mines. Fig. 2. Le même, vu du côté de la bouche. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. N.“ 92. TURRITELLA ANDII, d’Orb. PI. VI, fig. 11. Turritella Anda, d’Orb., 1839. Planche publiée. Pleurotomaria Humholdtii, de Buch , 1839. Pétrifications recueillies par M. de Humboldt, p. 9, pl. II, fig. 26. T. testâ brevi, subconicd , imperforatâ ; spirâ angulo 32°,- anfractibus externe com- planatis, superne carinatis, transversim costatis : costis latis antice a; externe 4 vel 8 attenuatis; apertura rotundato-quadratd. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral moyen, 32°; longueur totale, 80 mill.; hau- teur du dernier tour, par rapport à l’ensemble, angle suturai, 83°. Coquille courte, conique, non ombiliquée. Spire un peu pupoïde, formée d’un angle convexe, composée de tours plans et même convexes sur les côtés saillans en gradins, les uns sur les autres en avant, et pourvus, à cette partie, d’un méplat. Ils sont forte- ment ridés et plissés en travers, par de petites côtes d’accroissement sinueuses, sail- lantes en haut et en bas, arquées au milieu de leur longueur. Sur ces rides viennent se croiser, au côté externe, de quatre à huit petites côtes simples également espacées et peu saillantes. La partie antérieure est marquée de deux côtes longitudinales, l’une très-grosse sur la carène, l’autre sur le méplat. Le dessus du dernier tour montre, de plus, un bon nombre de stries longitudinales. Bouche aussi large que haute, un peu quadrangulaire. Rapports et dfférences. De toutes les turritelles fossiles connues, trois se rappi’ochent plus de la Turritella Àndii, et toutes trois sont de la craie chloritée du midi de la France, les Turritella Renauxiana , Riqiiieniana et Coqiiandiana , d’Orb. [Paléontologie française, terrains crétacés, pl. CLII et CLIII). Ces espèces sont de même raccourcies, ( 105 ) coniques et très-grandes de taille; néanmoins l’espèce chilienne s’en distingue par une taille encore plus grande, par ses tours plus saillans en gradins, les uns sur les autres. Costulée comme la T. Riqiiieniana , ses côtes sont simples et non pas tuberculeuses et le nombre en est différent. Histoire. M. de Bucb et moi, nous avons simultanément publié cette espèce en 1839; M. de Bucb, sous la dénomination de Pleiirotomaria Humboldtii , et moi, sous celle de Turritella Andii. Considérée sous le rapport de ses caractères génériques, il ne me reste aucune incertitude relativement à la Turritella Andii; il suffit de suivre les lignes d’accroissement de la coquille, pour s’assurer qu’à tous les âges la bouche était entière, et qu’il n’y avait aucun sinus. Il est très-probable que la partie que M. de Bucb a pu prendre pour un sinus tenait à une altération des échantillons qu’il possède. Ceux que j’ai sous les yeux sont dans un état parfait de conservation et donnent tous les caractères des turritelles. Localité. Les premiers échantillons de cette espèce que j’ai pu examiner, m’avaient été communiqués par M. de Lafresnaye; ils provenaient des environs de Coquimbo. Depuis j’en ai obtenu d’autres de M. Hanet Clery , et, enfin, M. Domeyko en a envoyé à M. Dufrenoy : ils avaient été recueillis avec le Nautilus Domejkiis , au sein des cal- caires compactes, à mi-bauteur de la Cordillère, près de Coquimbo. M. de Bucb indique cette espèce comme se trouvant à San-Felipe, république du Pérou. On pourrait croire dès-lors qu’elle se rencontre sur une grande surface des terrains crétacés de la Cor- dillère. Explication des figures. PI. VI, fig. 11. Individu de grandeur naturelle. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. N.° 93. ASTARTE DUBIA, d’Orb. PI. VI, fig. 12, 13. H. testâ ovcili, trünsversâ, compressa; costis œqualibus , concentricis oinatâ. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 125°; hauteur, 33 mill.; largeur, 38 mill.; épaisseur, 20 mill. Coquille comprimée, un peu plus large que haute, arrondie sur la région ventrale, courte et échancrée antérieurement, sa lunule étant assez profonde, prolongée du côté anal, tout en formant une surface arrondie, à peine anguleuse. Les valves sont ornées de sillons égaux réguliers, concentriques. Localité. J’ignore complètement le gisement et la localité de cette espèce. Je l’ai trouvée dans une collection à Chuquisaca, et l’on me dit qu’elle venait du Pérou. Elle appar- tient, je pense, aux terrains crétacés de ces regions. Explication des figures. PI. VI, fig. 12. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 13. Le même, vu sur les crochets. i4 Paléon- tologie. IIL paléontologie. i' Paléon- tologie. ( 106 ) 94. PECTEN DUFRENOYI, d’Orb. Pl. XXII, % 5-9. P. testa inœquwalvi, suhœquilaterali ; vaha superiori planâ , vahâ inferiore con- veæâ-, costis elevatis, trisulcatis i6 longitudinaliter ornatâ, transversirn striatd-, auriculis subœqualihus. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 91°; hauteur, 96 mill.; largeur, 92 mill.; épaisseur, 42 mill. Coquille très-inéquivalve; valve supérieure plane et même un peu concave; valve inférieure très-bombée, convexe, à sommet fortement recourbé vers la valve supérieure. La coquille est ornée, en dessus, de quinze à seize côtes saillantes, égales, étroites, accompagnées, de chaque côté, de quelques sillons longitudinaux. Entre ces côtes se remarque une sui'face évidée, qui, bien complète, est ornée, en travers, de petites stries fines, arquées, dont la convexité de l’arc est en avant. Valve inférieure ornée de côtes beaucoup plus saillantes , sur lesquelles , lorsqu’elles sont complètes , on remarque deux sillons latéraux, et dans l’intervalle des stries transverses, comme à la valve supérieure. Les oreilles sont très-larges et presque égales. Rapports et différences. Cette espèce , à valves inégales , comme le Pecten Jacobæus , appartient à un groupe de forme plus particulière aux terrains crétacés, composé de Pecten quinqués idcatiis , versicostatus , etc. Le Pecten Diifrenoyi se distingue néanmoins de toutes ces espèces par un plus grand nombre de côtes, et par sa forme plus élargie, .l’avais d’abord pensé que l’espèce qui m’occupe devait être réunie au Pecten alatus de M. de Buch; mais j’ai trouvé, entre la figure et les descriptions publiées par ce savant, des différences telles, que j’ai mieux aimé la publier sous une dénomination que de réunir, peut-être, deux espèces distinctes. En effet, le Pecten alatus est plus étroit; ses côtes sont simples et crénelées, tandis que, sur le Pecten Dufrenoyi , elles ne sont pas crénelées, et sont toujours accompagnées de sillons latéraux. Localité. Elle a été recueillie, par M. Domeyko, à mi-hauteur de la Cordillère de Coquimbo (Chili), au sein d’un calcaire compacte gris, dans lequel les coquilles sont passées à l’état siliceux. Cette espèce y parait très -commune. Explications des figures. PL XXII, fig. 5. Individu réduit, vu sur la valve inférieure. Fig. 6. Le même , vu en dessus. Fig. 7. Le même, vu de profil. Fig. 8. Profil des côtes en dessous. Fig. 9. Profil des côtes en dessus. N.° 95. OSTREA HEMISPHERICA, d’Orb. Pi. XXÍ1, fig. 3, 4. O. testa heniisphericâ , semi-globosâ , subcirculari , inœquhahi , Icevigatd; suprci com- planatd, subtiis conveædi, irregulariter truncatd. Dimensions : Longueur, 54 mill.; largeur, 55 mill.; épaisseur, 31 mill. ( 107 ) Coquille épaisse, presque eirculaire, lisse ou marquée seulement de quelques lignes concentriqùes d’accroissement. Valve supérieure plane ou à peine convexe; valve inté- rieure bombée, semi -globuleuse, à sommet tronqué. Rapports et différences. Analogue, par sa forme convexe en dessous, plane en dessus, aux Ostrea vesicularis et biauriciilata , des teri’ains crétacés de France, cette espèce se distingue de la première par sa forme plus circulaire, moins bombée et son sommet moins courbe. Elle diffère de la seconde par le manque d’oreillettes et par sa valve moins profonde. En résumé, elle se rapproche davantage de ces deux espèces, tout en étant spécifiquement distincte. Localité. Elle a été recueillie, par M. Domeyko, à mi -hauteur de la Cordillère de Coquimbo (Chili), au sein d’un calcaire gris compacte. Explication des figures. PI. XXII, fig. 3. Coquille vue de profil. Fig. 4. La même, vue en dessous. MOLLUSQUES BRAGHIOPODES. N.“ 96. HIPPURITES CHILENSIS, d’Orb. PI. XXII, fig. 16. Je désigne sous ce nom une réunion de corps organisés , contournés et entrelacés , cornme le sont ordinairement les Hippurites organisans , et qui me paraissent appartenir à ce genre. Malheureusement ils sont empâtés dans une roche calcaire cristallisée, qui ne permet pas d’en séparer les coquilles fossiles. La nature cylindrique conique de ces corps, leur test cassant et bien distinct du moule, les espèces de cloisons intérieures de ce moule, la nature de la tranche, où l’on remarque assez distinctement les deux côtes ordinaires des hippurites, me font les considérer comme des hippurites. Rapports et différences. Voisine de V Hippurites organisons par sa forme agrégée, allongée, conique, cette espèce paraît s’en distinguer par son test extérieur très -lisse, à peine marqué de quelques stries transversales. Elle s’en distingue encore par ses côtes internes moins prononcées. Localité. Elle a été recueillie, par M. Domeyko, à mi -hauteur de la Cordillère voisine de Coquimbo (Chili). Elle y forme des masses entières de calcaire, comme nos hippurites de l’ancien bassin crétacé des Pyrénées. Explication des figures. PL XXll, fig. 16. Une partie de la tranche des hippurites empâtées. C’est la seule figure qu on puisse en donnei . CRUSTACÉS. N.° 97. PORTUNUS PERUVIANUS, d’Orb. PI. VI, fig. 17. Je ne décrirai point ici cette espèce, n’ayant aucune certitude sur le terrain auquel elle appartient. Je l’ai trouvée dans l’ancienne collection de l’archevêque de Chuquisaca Paléùti- (ologie. Paléon- lolngie. ( 408 ) (Bolivia), M. Mojo. Elle était sans indication de localité; aussi ne sais-je si elle provient des terrains crétacés de la Cordillère ou si elle a été rapportée du Mexique, où M. Mojo était évêque, avant d’habiter Chuiquisaca. ^ Explication des figures. PI. VI, fig. 17. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Comparées aux corps organisés d’Europe, les coquilles fossiles recueillies près de Coquimbo offrent les résultats suivants : ESPÈCES DE COQUIMBO. ESPÈCES EUROPÉENNES . VOISINES OU IDENTIQUES. Nautilus Domeykiis Nautilus Largilliertianus , d’Orb. ; de la craie chlo- ritée de Rouen et du bassin méditerranéen. Turritella Andii ™ 1 de la craie chlo- I urritella Henauxiana , d Orb. ; / [ ritee du bassin — Requieniana, — > ^ 1 méditerranéen et — Coquandiana , — I J pyrénéen. Pecten Dufrenoxi Pecten versicoslatus ; de la craie cbloritée de toute la France. Ostrea vesicularis ; de la craie blanche de Meudon Ostrea hemispherica et du bassin pyrénéen. Ostrea biauriculata ; de la craie cbloritée du bassin pyrénéen et du golfe de la Loire. Hippurites chilensis Hippurites organisans; de la craie cbloritée des bassins pyrénéen et méditerranéen. Si la comparaison des corps organisés recueillis en Colombie par M. Bous- singault amene a conclure que les terrains qui les renferment correspondent à l’étage néocomien d’Europe, il n’en est pas ainsi des coquilles fossiles observées par M. Domeyko, puisque toutes, sans exception, trouvent leurs analogies au sein de l’etage de la craie cbloritée. Ces résultats pourraient faire croire que la formation crétacée de Coquimlio est contemporaine des craies cbloritees de notre Europe. En effet, aucune autre espèce européenne n’a les tours aussi découverts que le Nautilus Largillierlianus de la craie cbloritée; aucune autre turriteîle n’est aussi grande, aussi courte que les Turritella Renauxiana, Requieniana et Coquandiana du même étage, et les bippurites allongées et agrégées de notre Europe sont VHippurites organisans des mêmes couches. Ce fait admis, il reste encore un point curieux de rapports. J’ai dit ailleurs que les terrains néocomiens de Colombie offrent leur analogie avec les terrains néocomiens du bassin parisien, tandis que les terrains néocomiens du détroit t ( '109 ) (le Magellan contiennent des espèces pins voisines de celles dn bassin inëdi- terranéenb Quant aux coquilles fossiles de Coquimbo, elles présentent également leur analogie avec les espèces des bassins méditerranéen et pyreneen, les seules mers crétacéès où l’on ait recueilli des bippurites. Ce fait ne pourrait-il pas faire croire à la communication immédiate des mers crétacées de cette époque, et à l’existence d’un continent qui les séparait, en offrant une barrière dirigée de l’Europe par les Açores jusqu’en Amérique? Quoi qu’il en soit, pour me résumer sur les terrains crétacés de l’Amérique méridionale, je dirai : 1 . ° Que l’étage néocomien est très-développé en Colombie , où les espèces fossiles qu’il renferme montrent de l’analogie avec celles du bassin parisien; que ce même étage offre un large lambeau au détroit de Magellan, où des analogies de forme paraissent exister avec les coquilles du bassin méditer- ranéen ; 2. ° Que les corps organisés fossiles du nouveau monde ne m’ont offert aucune ressemblance avec les especes de letage du gault; 5." Que l’étage de la craie cbloritée paraît être représenté sur la Cordillère chilienne par des espèces voisines des coquilles du bassin pyrénéen et méditerranéen de notre Europe. Ainsi les terrains crétacés des divers étages se montreraient au continent méridional , vers les régions occidentales seulement , sur toute cette grande ligne formée par la chaîne des Cordillères, depuis la Colombie jusqu à la Terre-du-Feu. 1. Géologie, p. 244. Í Paléon- lolügie. ( uo ) CHAPITRE VIII. Terrains tertiaires. * Les terrains tertiaires sont tres-développés sur le continent méridional; je les ai vus à l’est des Cordillères, dans la province d’Entre-Rios , au 51 degré, et en Patagonie , au 41 . degre. A l’ouest ils se montrent sur un grand nombre de points du littoral du grand Océan, parallèlement à la Cordillère, à Payta (Pérou), à la Mocha, à Cliiloé, dans l’île de Quinquina, près de Talcahuano, et aux environs de Coquimbo (Chili), c’est-à-dire du 10." au 40." degré de latitude sud. A l’est des Cordillères, les terrains tertiaires patagoniens, les seuls qui renferment des coquilles fossiles, se composent, au nord, de grès rougeâtres, formes de grains quartzeux tres -fins, alternant avec des argiles gypseuses, recouverts de grès quartzeux blanchâtres , au sud de grès verdâtres, d’argile avec gypse, puis de grès azurés, formés de détritus de vieux porphyres. A l’ouest des Cordillères, ils se composent: à Quinquina, de grès durs verdâtres, micacés, et de grès jaunâtres; à Coquimbo, de grès grossier très -dur, de couleur grise, composé de gros grains de quartz, agglutinés par un ciment calcaire; à Payta, de grès quartzeux jaunâtres. Le tertiaire patagonien, considéré dans son ensemble, renferme sur les deux versants un grand nombre de corps organisés fossiles, dont la description suit. MAMMIFÈRES. N." 98. MEGAMYS PATAGONENSIS , d’Orb. et Laurillard. PI. XIL fig. 4-8. A 1 egaid de cette espece, M. Laurillard, qui a bien voulu fexarniner, rne coiiununique les observations suivantes ; « Tibia et rotule d’une grande espèce de rongeur, à laquelle nous donnerons provisoi- rement le nom de Megamys patagonensis . « Les figures 4 , 5 et 6 de cette même planche XII représentent un tibia de la longueur et de la grosseur du tibia d’un cheval de moyenne taille, qui offre des caractères qui le rapprochent plus des rongeurs que de toutes les autres familles de mammifères. Il pouiiait peut-etre, par sa longueur, convenir au toxodon; mais son épaisseur ne ( ifi ) permet pas de le lui attribuer, les animaux de la famille des rongeurs ayant, en général, l’extrémité postérieure, sinon plus forte, au moins égale en force à l’extrémité antérieure. La face antérieure de l’os est très - mutilée ; mais sa face postérieure est presque entière, et l’on voit une partie de ses facettes articulaires. La partie interne a de la facette articu- laire supérieure était légèrement concave ; caractère qui se remarque un peu dans les rhinocères et dans le tamanoir, mais qui se trouve plus marqué dans certains rongeurs, particulièrement dans le castor. La partie externe b de cette facette parait avoir été peu étendue d’avant en arrière. Ce qui caractérise cette tête articulaire supérieure, est la largeur et la profondeur du sillon c qui sépare les deux facettes , et dans lequel s attachent les ligamens croisés. Je ne trouve que le cabiai qui puisse , sous ce point de vue , lui être comparé. La facette f, figure 2, à laquelle s’articulait le péroné, est dirigée en arrière comme dans les rongeurs. L’os est en général assez droit, et lorsqu on 1 examine par sa face postérieure comme dans la figure 4, on voit que le talon g, qui s enfonce en arrière dails la goi’ge de la' poulie astragalienne, est très-allonge comme dans les rongeurs. La facette concave i, fig. 6, qui reçoit la partie interne et saillante de 1 astragale, est moins oblique que dans la plupart des pachydermes, et comme cela a lieu egalement dans les rongeurs. «Il existe aussi une petite portion de péroné trouvée avec ce tibia, mais trop incom- plète pour que l’on ait cru devoir la représenter. Elle consiste en un petit os long de deux pouces , cassé aux deux bouts , aplati à l’un de ces bouts et triangulaire à 1 autre. «Une confirmation de notre détermination de cet os nous a ete donnée par la lotule trouvée avec ce tibia, représentée fig. 7, par sa face externe, et fig. 8, de profil. Cette rotule, en effet, par sa forme presque régulière, par le peu de eonvexité de ses faces et par son peu d’épaisseur, présente plus d’analogie avec celle de certains animaux de la famille des rongeurs, qu’avec celles d’aucun autre animal des autres familles. Il n en manque qu’une petite portion, a, fig. 8, de sa face fémorale. « Ce tiliia et cette rotule nous ont paru se rapprocher davantage des mêmes os de la viscache que de ceux de tous les autres rongeurs. «Nous ne pensons pas que la grandeur du premier, que nous avons dit être celle d’un tibia de cheval de moyenne taille, soit une raison pour ne point l’attribuer à une grande espèce de rongeur. Lorsqu’il existait des édentés gigantesques, comme le méga- thérium, il pouvait y avoir aussi des rongeurs taillés dans les mêmes pioportions. Aujourd’hui encore le kérodon de Patagonie, le cabiai, la viscache, égalent presque les plus grandes espèces de fourmiliers et de tatous. ® Localité. J’ai recueilli ce tibia, avec sa rotule, dans les grès gris quartzeux, que j ai appelés grès à ossemens\ de l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro en Patagonie, avec beaucoup d’autres ossemens que la dureté de la roche ne m a pas permis d enlevei . La position relative de ces deux os , l’un par rapport à l’autre, annoncerait qu’ils auraient été déposés lorsque leurs ligamens les faisaient encore adhérer ensemble. Ils sont au-dessous Paléon- tologie. ( ) Palcon- d’une épaisseur de plus de cent mètres de grès marins, contenant des coquilles et des bancs d’huîtres. — Longueur totale du tibia, 339 mill. N.° 99. TOXODON PARANENSIS, d’Orb. et Laurillard. PI. XII, fig. 1 -3. M. Laurillard m’a communiqué la note suivante relative à cette espèce. HUMÉRUS DE TOXODON PARANENSIS? A «L’humérus l’eprésenté pl. XII, fig. 1, 2 et 3, a des caractères qui le rapprochent des pachydermes et des rongeurs, deux ordres de mammifères déjà au reste liés entre eux par les éléphants , les mastodontes et surtout par les damans; or, comme entre deux ordres voisins il y a ordinairement plusieurs points de contact, il n’est pas sur- prenant qu’il se trouve parmi les fossiles, entre les ordres dont nous venons de parler, des débris d’un autre chaînon rompu. Si la position géologique eût été la même, nous aurions regardé cet os comme l’humérus du Toxodon platensis; mais cette position ne permettant pas de penser cju’une même espèce puisse se trouver dans les deux endroits, et ses affinités avec les pachydermes et les rongeurs nous paraissant devoir le rapprocher du genre Toxodon, nous lui donnerons, jusqu’à plus ample information, le nom de Toxodon paranensis. Cet os a l’aspect général d’un humérus de rhinocéros, qui serait privé du crochet de sa crête deltoïdieune, et qui serait percé d’un trou dans sa jjoulie articulaire; mais, en y regardant de près, on aperçoit de nombreuses différences. De la même longueur qu’un humérus de rhinocéros bicorne de Sumatra de la grande espèce, il est plus épais, ce qui annonce un animal trapu, fouisseur ou nageur. Le condyle interne a ne présente aucune saillie, non plus que dans le rhinocéros et dans quelques rongeui's ; le condyle externe b est , à proportion , plus aplati que dans le rhinocéros, et à peu près comme dans le castor. Un grand trou est percé au-dessus de la poulie articulaire de sa tête inférieure, comme dans le daman, le cochon et plusieurs rongeurs, notamment dans le cabiai. La poulie articulaire est divisée, à sa face anté- rieure, par une gorge en deux parties saillantes c et d; mais, selon toute apparence, une troisième partie saillante, c[ui a été détruite, existait en e: ce qui nous fait penser ainsi, c’est que la partie saillante c de cette poulie est plus courte et moins pleine que dans le idiinocéros, que sa partie saillante d est plus arrondie, que sa gorge olécranienne/ est très-laige, et qu’entre cette gorge et la partie aplatie du condyle externe b est un sillon profond g-; caractères qui se retrouvent dans certains humérus de rongeurs, qui ont tous une troisième partie saillante à la face antérieure de leur poulie articulaire. La crête deltoïdieune h est aussi élevée que dans le rhinocéros, mais on sait que, dans plusieurs rongeurs, dans le castor par exemple, elle n’est pas moins haute. Cette crête n’étant pas complète, il est impossible de dire si elle avait un crochet, comme dans le rhinocéros et le castor. Ce qui existe de la partie supérieure de l’os ressemble moins encore au rhinocéros c[ue la partie inférieure. La tête articulaire i saille moins en arrière. ( 115 ) On voit en k un commencement de grande tubérosité, tout autrement faite que dans le rhinocéros ; malheureusement, cette partie est trop mutilée pour en tirer des caractères satisfaisans. Nous croyons cependant pouvoir affirmer que cet humérus appartient à un grand rongeur, au moins de la taille du rhinocéros de Sumatra, qui tendait à se rapprocher des rhinocéros et des damans, et formait un nouveau point de contact entre les pachydermes et les rongeurs. Or , comme cette conclusion est aussi celle à laquelle est arrivé M. Owen pour le Toxodon platensis, nous attribuons, jusqu’à preuve contraire , cet os à un animal du même genre. Nous avons dit que cet humérus est de même longueur que celui du rhinocéros de Sumatra. La tête du Toxodon platensis est un peu plus longue que celle de ce même rhinocéros; mais cette circonstance ne peut point être donnée comme une objection sérieuse, attendu que les proportions de la tête et des membres varient presque dans chaque espèce d’animal, et que dans l’ordre des rongeurs nommément, on trouve des espèces qui ont une tête proportionnément très-grande. » Localité. Le Toxodon platensis , décrit par M. Owen, a été rencontré dans le terrain pampéen, c’est-à-dire au sein des argiles à ossemens qui couvrent toutes les Pampas. J’ai recueilli l’humérus qui m’occupe dans les falaises de grès rougeâtres marins du tertiaire patagonien de Feliciano, au nord de la Bajada, province d’Entre-Rios (répu- blique Argentine) . Comme entre ces grès ferrugineux et les terrains pampéens il existe encore tous les bancs d’huîtres de la Bajada , et comme le terrain de Feliciano appar- tient à une époque géologique bien différente de celle des Pampàs proprement dites , je ne pense pas que cet humérus puisse provenir du Toxodon platensis de M. Owen , dont on ne connaît pas encore cette partie. Si toutefois cet os provient d’un animal du genre Toxodon, tout porterait à croire qu’il constitue une espèce distincte. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. N.° 100. BULLA AMBIGUA, d’Orb. Pl.Xll, fig. 1-3. B. testd ovato-ohlongâ , IcBvigatâ, antice attenuata, postice uwhilicatd^ spird invo- lutd; aper turd angustatd , antice posticeque dilatata. Dimensions: Longueur, 39 mill.; largeur, 27 mill. Coquille ovale -oblongue, entièrement lisse, un peu rétrécie et obtuse en avant, tronquée en arrière. Spire tout à fait embrassante , laissant seulement en ai rière un ombilic étroit. Bouche un peu arquée, étroite, élargie en avant et en arrière. Rapports et différences. Très-voisine, par sa forme generale, de la Bulla ampulla, Linn., cette espèce s’en distingue, néanmoins, par des caracteres constans, par sa forme plus acuminée en avant , et surtout par sa bouche beaucoup plus égalé sur sa longueui , c’est-à-dire moins élargie en avant, beaucoup plus large en arrière. Un interet local i5 iii. Paléontologie. Paléon- tologie. ( 114 ) Paiéon- se rattache encore à ce fossile : c’est qu’il n’existe pas aujourd’hui de bulles sur les tologie. Chili. C’est donc un genre anéanti sur ce littoral. Localité. Elle a été recueillie par Hanet Clery, aux environs de Coquimbo (Chili), dans un grès compacte gris, à gros grains. Elle est à l’état de moule. Explication des figures. PI. XII, fig. 1. Moule intérieur vu en dessus. Fie. 2. Le même , vu du côté de la bouche. Fig. 3. Le même, vu du côté de la spire. N.° 101. CHILIN 4NTIQUATA, d’Orb. Je cite ici des moules imparfaits de Chilina, qui se remarquent dans la couche de grès à unio de Patagonie, aux Barrancas del Sur, rive droite du Rio Negro. Ces moules me donnent la certitude qu’ils appartiennent au genre Chilina, mais ils sont trop incomplets pour être figurés ni décrits. On sait que les Chilina sont spéciales aujour- d’hui à l’extrémité méridionale de l’Amérique. Il est curieux de retrouver les mêmes genres à une époque relativement ancienne. N." 102. SCALARIA CHILENSIS, d’Orb. PL XIV, fig. 1,2. ■ S. teste! turritâ, imperforatd, transvers'im striata, longitudinaliter costata: costis fieæuosis, obtusis , antice interruptis. Ultimo anfractu antice carinato, Icevigato ; aperturd rotundatd. Dimensions : Diamètre antérieur, 8 mill. Coquille non ombiliquée, marquée en travers de petites côtes espacées, passant partout sans s’interrompre. Côtes longitudinales flexueuses très-obtuses, non arrêtées, au nombre de dix-sept à dix-huit par révolution spirale. Ces côtes sont interrompues au tiers supérieur par un léger bourrelet transversal ; au-dessus de celui-ci , la coquille est lisse, sans côtes. Bouche arrondie. Rapports et différences. Cette espèce, par ses côtes non arrêtées, par son bourrelet antérieur et les stries ou côtes transverses qui passent sur les grosses côtes , se rapproche des scalaires fossiles des terrains crétacés de France, et en particulier de la Scalaria Dupiniana à' Ovh. [Paléontologie française ; Terrains crétacés, PL 154, fig. 10-13’). Elle s’en distingue néanmoins par son bourrelet antérieur peu saillant ; par ses grosses côtes flexueuses , et par sa partie antérieure lisse. Localité. Elle a été recueillie par M. Cécile dans un grès compacte vert, à File de Quiriquina, non loin de Concepcion, au Chili. Elle parait y être rare. Par une singu- larité remai’quable , cette espèce se trouvait dans ces mers où aujourd’hui l’on ne connaît aucune espèce vivante de scalaires. Explication des figures. PL XIV, fig. 1. Un tronçon grossi, vu de côté. Fig. 2. Le même, de grandeur naturelle. ( 115 ) Paiéuii- tülogic. N." 103. NATICA. ARAUCANA, d’Oib. PI. XII, fig. 4, 5. N. testa ovatâ ; Icevigatâ ; spird angulosa ; anfractibus conveæiusculis ,• apertura ovali; umbilico clauso. Dimensions : Longueur totale, 28 mill.; largeur, 23 mill. Coquille ovale, plus longue que large, lisse. Spire formée d’un angle convexe, composée de tours peu convexes, le dernier très -grand par rapport aux autres. Bouche étroite, semi-lunaire, rétrécie en anière. Ombilic entièrement nul, la columelle ne paraissant même pas avoir été impressionnée. Rapports et différences. Cette espèce se rapproche, par son ombilic fermé, par sa forme, des espèces fossiles de la craie ou des espèces vivantes du pôle nord. Elle s’en distingue néanmoins par des caractères de forme. Localité. Elle a été recueillie par M. Cécile dans le grès vert tertiaire de l’île de Quiriquina, non loin de Concepcion, au Chili. Elle est à l’état de moule. On ne trouve aujourd’hui aucune espèce de Natice vivante au Chili. Ce genre ne commence qu’au voisinage des tropiques. Explication des figures. PI. XII, fig. 4. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Fig. 5. Le mèmè, vu du côté opposé. N.° 104. NATICA AUSTRALIS. PI. XIV, fi^. 3-5. N. testâ ovatd, lœvigatd; spird angulo 84°; anfractibus conveæiusculis; aper turd , semi-lunari, non incrassatâ ; columella rectd; umbilico scissurato. Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 84°; largeur totale, 13 mill.; hauteur du dernier tour , par rapport à l’ensemble , Coquille ovale , peu épaisse , lisse ou légèrement marquée de quelques lignes d’accrois- sement. Spire formée d’un angle régulier, composée de tours peu convexes, egalement bombés, dont le dernier a les 80 centièmes de la longueur totale. Bouche semi-lunaire, presque droite sur la columelle, non encroûtée ni calleuse posterieurement; ombilic fermé, montrant seulement une légère fente peu profonde. Rapports et différences. Assez voisine, pour la forme generale , des Natica UbereX Cora, vivantes sur les côtes du Pérou , cette espèce s’en distingue très-nettement par le manque de callosité à l’angle inférieur de la bouche et par son ombilic fermé. Localité. Elle a été recueillie par M. Hanet Clery dans les grès tertiaires compactes verts de l’île de Quiriquina, non loin de Concepcion, au sud du Chili. Elle conserve son test. Maintenant les natices ne Vivent plus sur la même côte, si ce nest vers les tropiques. Paléon- tologie. ( i16 ) Explication des figures. PI. XIV, fig. 3. Individu grossi , vu du côté de la bouche. Fig. 4. Le même , du côté opposé. Fig. 5. Grandeur naturelle. N.° 105. ROSTELLàRlA GAUDICHAUDI, d’Orb. PI. XIV, fig. 6-8. R. lesta elongatâ, longitudinali ter costulatâ, anticè transver sim striata; rostro brevi; apertura oblongâ; labro inferné in carinam fissam usque ad apicem decurrente. Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 27°; longueur totale, 22 millim.; largeur, 13 millim. Coquille très-allongée , étroite ; spire formée d’un angle régulier , composée de tours peu .convexes , ornés en long de très-légères côtes espacées , avec lesquelles viennent se croiser, en avant seulement, quelques stries fines. Bouche oblongue, étroite, terminée en avant par un rostre court; labre prolongé en arrière en un canal droit, qui accompagne presque toute la longueur de la spire jusqu’à son extrémité. Rapports et différences. Cette jolie petite espèce est, par sa forme et par son canal postérieur, très-voisine de la Rostellaria fissurella, Lamarck, des terrains tertiaires du bassin parisien. Elle s’en distingue néanmoins par une forme plus allongée, par des côtes plus alternes et plus espacées. On ne trouve aujourd’hui aucune Rostellaire vivante sur les côtes de I’A.mérique méridionale. Localité. Cette jolie espèce a été recueillie à Payta (Pérou), dans un grès tertiaire jaune-verdâtre, friable. Elle est à l’état d’empreinte. Explication des figures. PL XIV, fig. 6. Individu grossi , vu en dessus. Fig. 7. Le même, du côté opposé. Fig. 8. Grandeur naturelle. N.° 106. OLIVA SERENA, d’Orb. PL XIV, fig. 9. Je ne connais de cette espèce qu’un moule intérieur, qui ne permet pas de la carac- tériser; aussi me contenterai- je de la figurer telle quelle est. Elle a été recueillie, par M. Hanet Clery, dans les grès tertiaires à gros grains quartzeux des environs de Coquimbo, au nord du Chili. Il est à remarquer qu’on ne rencontre pas aujourd’hui d’Olives sur les mêmes côtes , si ce n’est à quelques degrés vers le nord. Explication des figures. PL XIV, fig. 9. Moule intérieur de grandeur naturelle. N.° 107. xMONOCEROS RLAINVILLEl, d’Orb. PI. VI, fig. 18, 19. M. testei ovatâ, crassâ; spird angulo iio°; anfractibus convexis inflatis, posticé transver sim siibcarinatis , anticé striatis, sulco cinctis; apertura ovali; columella incrassata, lœvigatâ; labro crasso, anticé mucronato. ( 117 ) Dimensions-: Ouverture de l’angle spiral, 110°; longueur totale, 66 mill., largeur, Paiéon- 55 mill.; hauteur du dernier tour, par rapport à l’ensemble, angle suturai, 48°. Coquille ovale, épaisse. Spire courte, formée d’un angle régulier, composée de tours légèrement anguleux en arrière, lisses à cette partie ou marqués seulement de lignes d’accroissement, ornés, en avant, d’un profond sillon transversal, qui correspond à la pointe du labre. En avant de ce sillon on voit quelques stries également transverses , qui cessent sur le canal , où il n’y a plus que des rides d’accroissement. Le canal est court, contourné. Bouche ovale; columelle lisse, légèrement encroûtée. Labre épais, marqué de quélques tubercules, et en avant, vis-à-vis le sillon, d’une pointe aiguë, saillantci Rapports et différences. Par son ensemble fusiforme, par sa carène postérieure, par le sillon antérieur, cette espèce se rapproche du Monoceros giganteum. Lesson, des envi- rons de Concepcion du Chili; mais il s’en distingue par sa forme infiniment plus raccourcie, par son canal et sa spire bien plus courts. Localité. J’ignore d’où elle vient. Elle m’a été donnée en Bolivia comme des côtes du Pérou. Peut-être se trouve-t-elle à Pay ta. Explication des figures. PI. VI, fig. 18. Individu de grandeur naturelle. Fig. 19. Le même, vu du côté de la bouche. N.° 108. FUSUS CLERYANUS, d’Orb. PI. XII, fig. 6-9. F. testé elongato - turritâ 1 crassâ; spirâ, angulo 5g ; anjractibus comexiusculis , transver s'tm costatis ^ longitudinaliter costulatis : costis incequalihiis ^ canali hievi. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 39 . Longueur totale, 50 mill.; largeur, 28 mill. Longueur du dernier tour, par rapport à l’ensemble, angle suturai 82 . Coquille allongée, conique, épaisse. Spire longue, formée d’un angle régulier, com- posée de tours légèrement convexes, ornés en travers de grosses côtes arrondies, au nombre de douze environ par tour , se correspondant toutes d un tour a l autre. Avec ces côtes viennent se croiser dé petits sillons inégaux. Canal peu long, un peu courbé. Bouche oblongue. Rapports et différences. Parmi les Fusus vivant actuellement sur le littoral du grand Océan , aucun n’a de rapports avec celui - ci. C’est une forme mixte entre les fuseaux et les buccins. Localité. Cette espèce, pourvue de son test, a été recueillie par M. Hanet Clery dans le grès tertiaire à gros grains des environs de Coquimbo (Chili). Explication des figures. PL XII, fig. 6. Individu avec son test, vu du côté opposé à la bouche. • Fig. 7. Le même, vu du côté de la bouche. Fig. 8. Moule intérieur. Fig. 9. Le même , du côté opposé. ( 118 ) Paléon- tologie. 109. FUSUS PËTITIANUS, d’Orb. PI. XII, fig. 10. T. testâ elongatd; spird angulo 5 2“; anfractibus conveæiusculis , longitud inali ter striatis; striis inœqualibus; canali brevi. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 52°. Longueur totale, 70 mill.; largeur, 34 mill. Coquille médiocrement allongée , épaisse. Spire formée d’un angle régulier , composée de tours un peu convexes, assez distincts, ornés en long de stries inégales. Canal médiocre. • ■ ‘Rapports et différences. Aucune des espèces actuellement vivantes sur les côtes du Chili et du Pérou ne se rapproche de celle-ci. Sa surface , sans côtes longitudinales , rappelle la forme du Fusus islandicus du pôle nord , tout en différant par sa forme plus élargie. Localité. Elle a été recueillie par M. Hanet Clery dans les grès tertiaires à gros grains de Coquimbo (Chili). Elle y conserve son test. Explication des figures. PI. XII, fig. 10. Individu de grandeur naturelle, restauré. N. ° 110. FUSUS DIFFICILIS, d’Orb. PL XII, fig. 11, 12. F. testd ovatd, 'ventricosd; spird angulo 56°; anfractibus conveæiusculis, kevigatis ; aperturd ovali, inferné angulatd ; cancdi brevi, contorto ; labro simplici, acuto. Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 55°; longueur totale, 40 millim.; largeur, 25 millim. Coquille ovale , renflée , un peu gibbeuse. Spire assez courte , formée d’un angle régu- lier, composée de tours à peine convexes; très -lisses ou seulement marqués de quel- ques lignes d’accroissement. Canal court, un peu flexueux. Bouche ovale, anguleuse postérieurement. Rapports et différences. Voisine, par la forme et l’aspect générâl, du Fusus bulbus, d’Orb. [Murex bulbus, Chemnitz; Fusus buíbiformis , Lamk. ), du terrain tertiaire du bassin parisien , cette espèce s’en distingue néanmoins par ses tours de spire plus courts , par son canal plus tordu et par son manque de callosité à la partie inférieure de la bouche. Aucune espèce actuellement vivante sur les côtes du grand Océan n’a de rap- ports avec celle-ci. Localité. Elle a été recueillie par M. Hanet Clery, dans les grès tertiaires verdâtres de rile de Quiriquina, près de Concepcion, au sud du Chili. Elle y conserve son test. Explication des figures. PL XII, fig, 11. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus. Fig. 12. Le même, du côté de la bouche. ( H9 ) Paléon- tologie. N." 111. PYRULA LONGIROSTRA, d’Orb. PI. XII, fig. 13. P. testa brevi, ventricosâ ; spirâ hrevi, angulo 116°; anfractibus complanatis, lœvi- gatis, ultimo magno; canali angustato, elongato. Dimensions : Ouverture dé l’angle spiral, 115°; longueur, 26 mill.; largeur, 22 mill.; longueur du dernier tour, par rapport à l’ensemble , Coquille courte, ventrue, très-élargie en bas; spire formée d’un angle régulier, com- posée de tours assez convexes, lisses, dont le dernier, très-grand, est renflé en arrière, rétréci tout à coup en avant et prolongé en un long canal étroit. Rapports et différences. Cette espèce ne trouve aucune forme analogue parmi les coquilles actuellement vivantes sur les côtes du grand Océan. Localité. M. Hanet Clery l’a recueillie dans les grès tertiaires verdâtres de l’île de Quinquina , province de Concepcion, au sud du Chili; elle y esta l’etat de moule. Explication des figures. PI. XII, fig. 13. Moule intérieur de grandeur naturelle. N.° 112. PLEUROTOMA ARAUCANA, d’Orb. PI. XIV, fig. 10, 11. P. testa elongatâ, fusiformi; spirâ angulo arfractibus convexis, angulatis, cari- natis, longitudinaliter striatis; ultimo anfractu magno; aperturá elongatâ; sinu brevi. Dimensions : Ouverture de l’angle spiral, 45”; longueur totale, 12 millim.; largeur, 5 millim. Cocjuille très -allongée, fusiforme. Spire allongée, formée d’un angle régulier, com- posé de tours saillans, anguleux, carénés au milieu de leur longueur, ornés en long de stries fines régulières; le dernier tour, très-grand, est plus fortement strié que le reste; canal assez prolongé; sinus large,' postérieur à la carène des tours. Rapports et différences. Voisine, par la grande longueur de son dernier tour, par ses stries et la carène de ses tours, du Pleurotoma pyrulata, du terrain tertiaire de Paiâs, cette espèce s’en distingue par une forme plus allongée, par ses tours plus carénés et plus anguleux. Elle en diffère encore par sa petite taille. Je ne connais pas d espèces de pleurotomes vivans sur les côtes chilienne et holivienne du grand Ocean. Localité. Elle a été recueillie, par M. Hanet Clery, dans le grès tertiaire vert de lile de Quinquina, dans la haie de Concepcion, au sud du Chili. Explication des figures. PI. XIV, fig. 10. Individu grossi. Fig. 11. Le même, de grandeur naturelle. ( m ) Paléon- tologie. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. N." 113. CARDIUM PRATENSE, d’Orb. PI. XIV, fig. 12-14. C. testâ cordata, inflata, inœquilaterâ, transversïm costatâ; costis 26, elevatis, rotun- datis, transver sun plicatis; latere anali Icevigato. Dimensions: Angle apicial, 75°; largeur, Í07 mill.; longueur, 105 mill.; épaisseur, 75 mill. Coquille cordiforme, bombée, un peu triangulaire, à côtés inégaux, ornée de vingt- six grosses côtes élevées, arrondies en dessus et ridées transversalement, un peu plus larges que les profonds sillons qui les séparent. Ces côtes cessent tout à coup du côté anal, cette partie étant entièrement lisse, à bords unis,' tandis que le reste des bords est profondément crénelé. Rapports et différences. Cette belle espèce ne ressemble en rien aux Cardium actuel- lement vivans sur la côte de la Plata et du Brésil. La seule espèce de ces régions est le Cardium muricatum, qui se distingue par ses petites pointes et par des côtes du côté du siphon, le Cardium piálense manquant de ces ornemens. Localité. Elle a été recueillie par M. Bonpland , au sein des terrains tertiaires de la Bajada, province d’Entre-Rios (Plata), sur les bords du Parana. On la rencontre rare- ment avec son test. Explication des figures. PI. XIV, fig. 12. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. a. Partie du test. Fig. 13. Le même, vu de côté. Fig. 14. Profil des côtes. N.° 114. CARDIUM ACUTICOST ATOM, .d’Orb. . PL XII, fig. 19-22. C. testé rotundato-infiatâ , suhcequilaterâ , transversim costatâ; costis 24, elevatis, acutis, cultratis; latere anali profundé crenulato, costato. Dimensions : Angle apicial, 90°; largeur, 40 mill.; longueur, 39 mill.; épaisseur, 33 mill. Coquille cordiforme, très-renflée, aussi haute que large, arrondie, presque équila- térale, ornée de vingt-quatre côtes très -élevées, aiguës, tranchantes, à convexité lisse, beaucoup moins larges que leurs intervalles. Au lieu de celles du côté du siphon, ces côtes y sont beaucoup plus aiguës et plus élevées, comme des lames tranchantes. Les bords sont profondément crénelés et entrent les uns dans les autres. Les bords du côté anal sont creusés en sinus profond , entre chaque côte. Rapports et différences, kssez voisine, par ses côtes aiguës et par sa forme arrondie, du Cardiwn porulosam, "Lamarck. Cette espèce s’en distingue par ses côtes moins nom- breuses et plus aiguës. Aujourd’hui l’on ne rencontre pas de cardium sur la côte du Chili. Les premières espèces vivent aux environs de Payta, et celles-ci ne ressemblent en rien au Cardium qui m’occupe. Localité. Elle a été recueillie par MM. Hanet Clery et Cecile, dans les grès tertiaires verdâtres de l’île de Quiriquina, près de Conception, au sud du Chili : elle y est très- commune. Elle se trouve encore à Payta, dans un calcaire grésiforme verdâtre. (Com- muniquée par M. Brongniart.) Explication des figures. PL XII, fig. 19. Individu avec son test, vu de côté. Les côtes ne sont pas assez aiguës. Fig. 20. Moule intérieur, vu sur les crochets. Fig. 21. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 22. Profil des côtes. Cette figure est fautive, en ce qu’elle ne montre pas le tiers de la longueur réelle des côtes. N.° 115. CARDIUM AUCA, d’Orb. PI. XIII, fig. 14 et 15. C. testa ovato-rotimdatâ, inœquilaterâ, longitudinaliter costata; costis 35 elevatis; latere anali magno. Dimensions. Ouverture de l’angle apicial, 109°. Longueur, 48 mill.; largeur, 45 mill.; épaisseur, 32 mill. Coquille cordiforme, peu renflée, plus longue que large, ovale, ornée en long, partout, de trente-quatre à trente-cinq côtes égales, très-crénelées sur les bords. Elles paraissent être beaucoup moins larges que leurs intervalles. Rapports et différences. Cette espèce représente à peu près la forme et les côtes du Cardium muricatum; néanmoins elle est beaucoup plus large et moins haute, et ses côtes sont plus nombreuses. Comme je l’ai dit à fespèce précédente, on ne rencontre maintenant aucun Cardium vivant sur la côte du Chili. Ce n’est qu’au nord du Pérou que se montrent les premières espèces, et celles-ci sont bien distinctes. Localité. Cette espèce a été recueillie, en même temps, dans les grès tertiaires, à Coquimbo, au nord du Chili, où elle est très-commune, et dans les grès fins jaunâtres de l’île de Quiriquina, près de Concepcion , au sud du Chili. J en dois la communication à MM. Cecile et Hanet Clery. Explication des figures. PL XllI, fig. 14. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 15. Le même, vu sur les crochets. N.° 116. VENUS MUNSTERIl, d’Orb. PI. VII, fig. 10 et 11. V. testâ ovatâ, subtriangulari , ineequilaterd , longitudinaliter costata; costis lamel- losis, erectis, intermediisque striis transversis; cardine hidentato. i6 Paléon- tologie. III. Paléontologie. Paléon- tologie. i ( 122 ) Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 103". Longueur, 34 naill. ; largeur, 28 mill.; épaisseur, 24 mill. Coquille ovale, presque triangulaire, à côtés très -inégaux; le côté du siphon trois fois aussi long que l’autre. Coquille assez bombée , ornée en long de côtes relevées en lames droites et assez espacées l’une de l’autre. Souvent , entre chacune de ces côtes élevées, il y en a une autro petite très-faible. On remarque sur toute la coquille, et même sur les côtes, de petites stries fines très-régulières, longitudinales, qui se croisent avec les côtes. Lunule très-circonscrite. Charnière composée , sur une des valves, de deux dents cardinales, dont la postérieure est plus grande et bilobée. Les bords de la coquille sont dentés. Rapports et différences. Comparée aux espèces actuellement vivantes sur les bords de l’océan Atlantique , cette espèce ne trouve aucune forme analogue. On peut dire même que ses côtes droites, élevées et néanmoins striées la distinguent nettement des espèces décrites. Celle qui s’en rapproche le plus par ses côtes et par ses stries , est la Fenus anti- qua, Gray, vivante du Chili. Elle s’en distingue par sa forme bien plus large. Localité. Je l’ai recueillie au sein des grès et des calcaires tertiaires du grand bassin des Pampas, à la Bajada, province d’Entre-Rios; elle est très-commune, surtout à l’état de moule. Je l’ai aussi retrouvée au sud du Rio Negro de Patagonie, entre cette rivière et l’Ensenada de Ros. Elle y est bien conservée. Explication des figures. PL VII, fig. 10. Coquille de grandeur naturelle, vue sur les crochets. Fig. 11. La même, vue de côté. N." 117. VENUS AUCA, d’Orb. PI. XII, fig. 17, 18. testa oblonga, inœquilaterâ, longitudinaliter striata. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 135°; hauteur, 31 mill.; largeur, 17 mill.; épaisseur, 10 mill. Coquille très-oblongue, très -inégale; le côté du siphon ayant les trois quarts de la largeur; sa superficie est ornée de stries assez fines, également espacées. Rapports et différences. Cette espèce montre , par sa forme allongée transversalement et par ses stries , quelque analogie avec la Venus subericynoides du bassin parisien , tout en s’en distinguant en ce qù’elle est plus allongée et plus étroite. Aucune des espèces actuellement vivantes dans les mêmes mers n’offre d’analogie de facies avec elle. Localité. M. Hanet Clery l’a découverte dans un grès tertiaire jaune verdâtre de File de Quinquina, près de Concepcion, au sud du Chili. Elle est à l’état de moule. Explication des figures. PI. XII, fig. 17. Moule intérieur, vu de côté, de grandeur naturelle. Fig. 18. Le même, vu du côté des crochets. ( 125 ) N.° 118. VENUS HANETINNA, d’Orb. PI. XIII, fig. 3, 4, 5, 6. V. testâ ovatâ, inœquilaterâ, compressâ. Paléon- tologie. f. I Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 130°; longueur, 75 mill.; largeur, 61 mill.; épaisseur, 34 mill. Coquille ovale, très - comprimée , inéquilatérale, arrondie du côté de la bouche, allongée de l’autre; eètte partie ayant le tiers de la largeur totale. Impressions muscu- laires très-profondes, bilobées. Rapports et différences. Je ne connais de cette espèce que le moule intérieur, qui ne se rapproehe, par sa forme, d’aucune des espèces actuellement vivantes sur les mêmes côtes. Localité. Elle a été recueillie par M. Hanet Clery dans le grès tertiaire à gros grains des environs de Coquimbo, au nord du Chili. Explication des figures. PI. XIII , fig. 3. Moule intérieur, vu de eôté, de grandeur naturelle. Fig. 4. Le même, vu sur les crochets. Fis. 5. Un autre individu , sous le nom de V enus incerta. Fig. 6. Le même , vu sur les crochets. N.° 119. VENUS CLERYANA, d’Orb. PI. XIII, fig. 7, 8. y. testâ ovatâ, inœquilaterâ; latere anali elongato rotundato; latere buccali bre- vissimo. Dimensions : Ouvei'ture de l’angle apicial, 98°; longueur, 42 mill.; largeur, 33 mill.; épaisseur, 22 mill. Coquille ovale, peu comprimée, très -inéquilatérale; côté de la bouche très -court, obtus; côté du siphon six fois aussi long que l’autre, egalement très-obtus. Sommet très-recourbé en avant. Impressions paléales simples. Rapports et différences. Le moule de cette espece, la seule partie qui me soit con- nue, se distingue facilement des autres espèces par sa forme tres-inequilaterale. Aucune des autres espèees actuellement vivantes sur la même côte n’offre d’analogie avec elle. Localité. M. Hanet Clery l’a extraite des grès tertiaires des environs de Coquimbo, aü nord du Chili. Explications des figures. PL XIII, fig. 7. Moule intérieur, vu de coté. Fig. 8. Le même, vu sur les crochets. N.° 120. VENUS PETITIANA, d’Orb. PI. XIII, fig. 9-11. y. testâ ovatâ, inœquilaterâ , transversïm rugoso-pUcatâ. t Pale'on- tologie. ( Í24 ) Dimensions : Ouverture de l’angle apieial, 95“ ; longueur, 42 mill.; largeur, 30 mill.; épaisseur, 30 mill. Coquille ovale, peu eomprimée, peu inéquilatérale ;.eôté de la bouche court, un peu anguleux; côté du siphon occupant un peu moins des trois quarts de la largeur, très-obtus. Superficie ornée , en travers , de côtes ou mieux de plis irréguliers , concen- triques. Rapports et différences. Cette espèce, par ses rides, a quelques rapports avec la Fenus Dombeyi des côtes du Chili et du Pérou; mais elle s’en distingue par le manque de stries transverses et par sa forme bien moins haute. Localité. Elle se trouve dans les grès tertiaires à gros grains de Coquimbo (Chili) et dans ceux de Payta (Pérou), où elle a été recueillie par MM. Fontaine et Hanet Clery. Explicaiion des figures. PI. XIII , fig. 9. Individu pourvu de son test. Fig. 10. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 11. Le même, vu sur les crochets. N.° 121. VENUS CHILENSIS, d’Orb. PI. XIII, fig. 12, 13. (Sous le nom de Lucina.) L. lesta rolundato-subquadratâ,suhœquilaterâ, compressa; latere buccalibrevi; latere anali dilatato, lato, truncato. Dimensions : Longueur, 60 mill.; largeur, 53 mill.; épaisseur, 29 mill. Coquille arrondie, néanmoins un peu plus longue que large, très-comprimée, à côtés presque égaux en longueur, mais très - dilFérens de forme : côté de la bouche un peu rétréci, un peu plus court que l’autre; côté du siphon très -dilaté, coupé carrément. Impressions musculaires simples; impressions du manteau formant un triangle aigu. On remarque de plus, sur le milieu de l’intérieur des valves, un sinus anal, qui occupe la partie antérieure de l’impression paléale. Rapports et différences. Comparée aux autres espèces de vénus des côtes du grand Océan, cette espèce ne montre aucune ressemblance directe. Localité. Je ne connais que le moule intérieur de cette espèce, recueilli à Coquimbo (Chili), au sein d’un grès tertiaire jaunâtre, par M. Hanet Clery. Explication desfigures. PI. XIII, fig. 12. Moule intérieur, vu de côté, de grandeur naturelle. Fig. 13. Le même, vu sur les crochets. N." 122. SOLENOCURTUS HANETIANüS, d’Orb. PL XV, fig. 1, 2. S. iestci ovato-oblongâ, compressa, subœquilaterd ; latere anali breviori. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 140°; longueur, 45 mill.; largeur, 31 mill.; épaisseur, 14 mill. í‘ I ( 125 ) Coquille oy&Xe, Irès-coraprimëe , presque équilalérale, pourtant un peu plus longue Pai^un- du côté buccal que du côté anal; la première partie est arrondie, la seconde légère- ment acuminée; sommet peu proéminent. La coquille paraît avoir été lisse. Rapports et différences. Je ne connais que le moule de cette espèce, qui ressemble un peu au Solendcurtus solidus, Gray, qui vit sur le littoral du Pérou; mais elle est beaucoup moins inéquilatérale et plus arrondie du côté anal. Localité. M. Hanet Clery l’a rencontrée au sein des grès tertiaires à gros grains de Coquimbo , au nord du Chili. Explication des figures. PI. XV, fig. 1. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 2. Le même, vu sur les crochets. N.° 123. MACTRA AUCA, d’Orb. PL XIV, fig. 19 et 20. M. testa ovatâ, compressa, transversim striatâ, inœquilaterâ, latere buccali rotun- dato, latere anali suhangulato. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 125°; longueur, 65 mill.; largeur, 53 mill.; épaisseur, 32 mill. Coquille ovale, très-eomprimée, marquée en long destries espacées, inéquilatérale, deux fois aussi longue du côté anal que du côté buccal; la première partie légèrement anguleuse , la dernière arrondie , échancrée sous les crochets. Rapports et différences. Je ne connais que le moule de cette espèce, qui, par sa forme plus inéquilatérale et plus comprimée, se distingue nettement de la Mactra bicolor, Gray, la seule que je connaisse sur le littoral du Chili. Localité. Elle a été recueillie, par M. Hanet Clery, dans le grès tertiaire des enviroxis de Coquimbo, au nord du Chili. Explication des figures. PL XIV, fig. 19. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 20. Le même, vu sur les crochets. N.° 124. MACTRA ARAUCANA, d’Orb. PL XV, fig. 3, 4. M. testa oblonga, compressa, longitudinaliter tenuiter striatâ, inœquilaterâ -, latere buccali elongato, acuminato ^ areâ anali brevi, rotundato. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 125°; longueur, 52 mill.; largeur, 35 mill.; épaisseur, 19 mill. Coquille ohXongoe , très-comprimée, marquée, en long, de petites stries fines concen- triques, plus prononcées au corselet et à la lunule; tres-inéquivalve , non en longueui, mais de forme; le côté buccal un peu plus long, fortement acumine, echancre en des- sus, et légèrement anguleux. Côté anal plus court , arrondi et presque tronqué. ( 126 ) Paiéon- Rapports et différences. Cette espèce diffère encore plus de la Mactra bicolor, par ° son rostre buccal; aussi ne peut-on la comparer à aucune des espèces actuellement vivantes sur les côtes d’Amérique. Localités. M. le capitaine Cecile l’a recueillie dans les grès tertiaires verdâtres de l’île de Quinquina, près de Concepcion, au sud du Chili. Elle y est très-commune, et toujours avec les deux valves. Explication des figures. PI. XV, fig. 3. Individu pourvu de son test , vu de côté. Fig. 4. Le même, vu sur les crochets. N.°125. MACTRA CECILEANA, d’Orb. PI. XV, fig. 5 et 6. M. tes là ovatâ, sub triangulari^ compressa, lœvigatâ, inœquilaterâ -, latere buccali bre- vissimo, superne excavato ; latere anali producto, rotundato. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 90° ; longueur, 19 mill.; largeur, 16 mill.; épaisseur, 14 mill. Cocpiille ovale, presque triangulaire, comprimée, lisse ou seulement marquée de quel- ques lignes ou rides d’accroissement, plus visibles sur les areas; très - inéquilatérale ; côté buccal très-court, obtus, échancré sous le crochet et pourvu, à cette partie, d’une lunule assez profonde à bords circonscrits; côté anal très-grand, allongé, obtus et arrondi, légèrement évidé en dessus. Rapports et différences. Par sa forme triangulaire , analogue à celle, de la Nucula margaritifera, cette jolie espèce se distingue bien nettement des autres mactres connues. Localité. M. le capitaine Cecile l’a recueillie dans les grès verts tertiaires de l’île de Quiriquina, près de Concepcion, au sud du Chili; elle. ne paraît pas y être rare. Explication des figures. PI. XV, fig. 5. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 6. Le même, vu du côté des crochets. N.° 126. PANOPÆA COQÜIMBENSIS , d’Orb. PL XV, fig. 7, 8. P. testa ohlongâ, inœquilaterâ; latere buccalihrevi, rotundato, subclauso ; latere anali hiantissimo, elongato, truncato; umbonibus minimis. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 130°; longueur, 110 mill.; largeur, 75 mill.; épaisseur, 53 mill. Coquille oblongae , peu comprimée, lisse, inéquilatérale; côté buccal plus court, très- arrondi, très-peu bâillant; côté anal prolongé, tronqué et coupé carrément à son extré- mité. Attaches musculaires très-prononcées; il en est de même des attaches paléales, qui forment un double ruban , reployé du côté anal , et laissant alors un large sinus rentrant, triangulaire. Rapports et différences. Assez voisine, par sa forme oblongue, tronquée en avant. . ■ í ft ( m ) de la Panopœa Àldrovandi, cette espèce s’en distingue par ses côtés moins inégaux, par Pakon- le côté anal coupé plus carrément et par son côté buccal non bâillant. On ne trouve maintenant aucune panopée vivante sur la côte américaine du grand Odéan. Localité. M. Hanet Cléry â découvert cette jolie espèce dans les grès tertiaires à gros grains des environs de Coquimbo, au nord du Chili. On la rencontre avec les deux valves réunies. ■ Explication des figures. PI. XV, fig. 7. Moule intérieur réduit, vu de côté. Fig. 8. Le même, vu sur les crochets. N.° 127. UNIO DILUVII, d’Orb. PL VII, fig. 12, 13. U. testât oblonga, lœyigatâ, incequilaterd ; latere buccali brevi, suprà eæcavato ; latere anali elongato, obliqué truncato. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 1 33° ; longueur, 50 mill.; largeur, 29 mill.; épaisseur, 20 mill. Coquille allongée, comprimée, lisse, inéquilatérale; côté buccal ayant le cinquième de la largeur totale arrondi à son extrémité, échancré en dessus; côté anal très-long, droit du côté ventral, un peu arqué sur le corselet, tronqué obliquement à son extré- mité. Attaches musculaires buccales très - profondes , divisées en trois parties : une, triangulaire, très -grande, et deux autres placées en dedans, l’une en dessus, l’autre en dessous; la première est en fer à cheval. On remarque aussi, sur les crochets, trois à quatre dépressions arrondies, placées en ligne. Rapports et différences. Par ses attaches musculaires trilobées et par les dépressions de son crochet, cette espèce se rapproche des Unio depressa et patagónica, mais elle se distingue des deux par sa forme plus oblougue et surtout plus tronquée du côté anal. Localité* J’ai recueilli cette espèce au sein des terrains tertiaires de la Barranca del Norte (les falaises du nord), près du Rio Negro, en Patagonie. Elle se rencontre seu- lement dans un banc de coquilles d’eau douce, probablement charrié, constituant mon grès à unio. Elle est mélangée avec des débris de poissons, des chilina, et se trouve inférieure à tous les grès marins à huîtres de la Patagonie. Explication des figures. PL VII, fig. 12. Moule intérieur, vu sur ses crochets. Fig. 13. Le même, vu de côté. N.° 128. TRIGONIA HANETIANA, d’Orb. PL XII, fig. 14-16. T. testa oblongo- tri gond, crass d, costatd; costis crassis, obliquis, antice incrassatis, interruptis-, latere buccali brevi, truncato; latere anali producto, longitudinaliter striato, apice obliqué truncato. Dimensions: Ouverture de l’angle apicial, 110°; longueur , 70 mill.; largeur, 40 mill.; épaisseur, 29 mill. Paléün- tologie. ( 128 ) Coquille comprimée, épaisse, plus longue que large, très-inéquilatérale, eôté buccal Irès-court, tronqué obliquement, sans area distinct, côté anal prolongé, acuminé, échancré en dessus, et terminé par un rostre tronqué obliquement. L’area est lisse sui- le bord , pourvu au sommet et sur la moitié de la hauteur de côtes inégales longitu- dinales, dont une médiane très-grande et distincte; toutes s’effacent près du bord. La partie anale est, en dehors de l’area, marquée d’un sillon qui l’en sépare nettement. Les côtés de la coquille sont ornés de côtes obliques d’arrière en avant et de haut en bas , qui vont en s’élargissant du côté anal , tout en s’interrompant près du bord par des sillons d’accroissement très-prononcés. Rapports et différences. Cette magnifique trigonie se distingue nettement de toutes les espèces connues, par ses côtes obliques d’avant en arrière, toutes les trigonies costulées l’étant d’arrière en avant. C’est aussi la seule espèce des terrains tertiaires qui ait été signalée. Ce fait, bien que nouveau, n’a rien d’extraordinaire, puisqu’il existe encore une espèce vivante. On ne rencontre aujourd’hui aucune trigonie vivante sur les côtes américaines du grand Océan. Localité. Elle a été découverte par MM. Hanet Clery et Cecile, au sein des grès ter- tiaires verdâtres compactes de l’île de Quiriquina, non loin de Concepcion, au sud du Chili. Elle y est assez rare. , Explication des figures. PI. XII, fig. 14. Individu de grandeur naturelle, vu de côté. Fig. 15. Le même, vu sur les crochets. Fig. 16. Le même, vu sur le côté buccal. N.“ 129. NUCULA LARGILLIERTI , d’Orb. PI. X\, fig. 9, 10. N. testâovato-ohlongâ, lœvigatâ, compressa; suhœquilaterâ , latere buccali rotundato; latere anali angustato, suhangulato. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 130°; longueur, 37 mill.; largeur, 21 mill.; épaisseur, 7 mill. Coquille ovale, oblongue, très-lisse, très-comprimée, presque équilatérale ; côté buccal arrondi, obtus; côté anal un peu rétréci, légèrement anguleux; partie inférieure pres- que droite. Rapports et différences. Cette espèce ressemble beaucoup, pai- sa foime, à la Nucula Rlainvillei, d’Orb. {Ckenoconcha nuculoides , Blainv.) des mers du Chili; mais elle s’en distingue par son ensemble plus étroit, plus rétréci du côté anal et légèrement angu- leux, de ce côté. Localité. MM. Hanet Clery et Cecile ont recueilli cette espèce dans les grès tertiaires verdâtres de l’île de Quiriquina, près de Concepcion, au sud du Chili. Elle m’a été donnée par M. Largilliert. Explication des figures. PL XV, fig. 9. Moule vu de côté. Fig. 10. Le même, vu sur les crochets. ( 129 ) Paléon- tologie. N.“ 130. PECTUNCULUS PAYTENSIS, d’Oib. PI. XV, fig. 11-13. P. testa os^ato-rotundatd , compressa , longitudinaliter striatâ : striis œqualibus dis- tantibus; inæquilaterâ : latere buccali brevi, rotundato; latere anali producto, subangulato. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 127°; longueur, 47 mill.; largeur, 42 mill.; épaisseur, 13 mill. Coquille ovale , arrondie , très-comprimée , ornée de trente stries également espacées , marquées en dedans, sur le bord, d’autant de crénelures, un peu inéquilatérale; côté buccal un peu plus court, très-large et obtus; côté anal plus long, plus étroit et légè- rement anguleux. Area presque triangulaire, orné de sillons en sautoir, divergeant du crochet vers la charnière. Rapports et différences. Au premier aperçu, on trouve la plus grande ressemblance de forme entre cette espèce et le Pectunculus ovatus, Brod., vivant sur les côtes du Pérou; mais en les comparant minutieusement, on reconnaît que l’espèce fossile est un peu moins haute, qu’elle est encore plus ovale, et que les crénelures des bords sont plus espacées et tronquées; que de plus il y a trente crénelures environ, tandis que l’autre en a quarante-deux. Ces différences se manifestant sur tous les échantillons , j’ai dû les considérer comme spécifiques. Localité. M. Gaudichaud a rencontré cette espèce en très-grand nombre, empâtée avec des moules dans un terrain tertiaire à gros grains , qui couvre une partie de la côte de Pay ta , au nord du Pérou. Explication des figures. PI. XV, fig. 11. Coquille vue de côté. Fig. 12. La même, vue en dedans de la valve. Fig. 13. La. même, sur les crochets. N.°131. ARCA ARAUCANA, d’Orb. Pl.XIll, fig. 1 et2. A. testa oblongâ , convexa, costatâ; costis 28 ornatâ, incequilaterâ ; latere bue-, cali brevi, angulato; latere anali producto, obtuse truncato; umbonibus con- tortis. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 106 ; longueur, 43 mill., largeur, 32 mill.; épaisseur, 30 mill. Coquille oblongue, très-convexe, ornée de vingt-huit grosses côtes; cote buccal court, arqué et terminé en haut par un angle saillant, larea étant, de ce cote, la par lie la plus large. Côté anal plus long, aminci et tronque obliquement a son exti emite. Area large, écartant beaucoup les crochets qui se contournent. ni. Paléontologie. I Paléon- tologie. ( 130 ) Rapports et différences. Je ne connais que le moule intérieur de cette espèce, qui ne peut ressembler à aucune arche vivante actuellement sur la même côte, puisqu’il n’en existe aujourd’hui aucune. Les premières espèces qu’on rencontre se trouvent près de Guayaquil, non loin de l’équateur. Localité. Elle a été recueillie par M. Hanet Clery dans le grès tertiaire jaunâtre de l’ile de Quinquina, non loin de Concepcion, au sud du Chili. Elle y paraît rare. Explication des figures. PI. XllI, fig. 1. Moule intérieur, vu de côté. Fig. 2. Le même, vu du côté des crochets. N.“ 132. ARCA. BONPLANDIANA, d’Orb. PI. XIV, fig. 15-18. A. testa oblonga, subquadjAaterd , inflatâ, crassâ , longitudinaliter 34 costata; latere buccali brevi, obtuso; latere anali producto, dilatato, obliqué truncato; area plicata; umbonibus distantibus. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 70”; longueur, 43 mill.; largeur, 35 mill.; épaisseur, 38 mill.’ Coquille oblongue, un peu rhomboidale dans son ensemble, très-renflée, plus large que haute, très-épaisse, ornée de trente-quatre côtes égales, arrondies, saillantes, aussi larges que les sillons qui les séparent; côtés très-inégaux; côté buccal très-court, arrondi, saillant près du bord de l’area; côté anal très-allongé, coupé obliquement de manière à représenter l’extrémité d’un rhomboïde. Area subcordiforme, large, ridé irré- gulièrement en long. Crochets très-saillans, très-distans , divergens sans être contournés. Charnière pourvue de petites dents obliques , les dernières du côté anal , dirigées en arrière. Rapports et différences. 11 n’existe aujourd’hui sur les côtes méridionales de l’océan Atlantique qu’une seule arche, VArca brasiliana , qui ne ressemble en laen à celle-ci, étant beaucoup plus courte et n’ayant que vingt-sept côtes. Sa forme rhomboïdale, très- élargie et coupée obliquement du côté anal , la distingue aussi des autres espèces. Localité. Celte espèce est encore au nombre de celles qu’on trouve au nord et au sud des Pampas, à l’est des Cordillères. Je l’ai recueillie entre le Rio Negro et l’Ensenada de Ros, au sud du Carmen de Patagonie; je l’ai aussi retrouvée à la Bajada, province d’Entre-Rios, république Argentine. Au sud, elle se rencontre dans un calcaire friable; au nord, dans un calcaire grésiforme blanchâtre. Elle est peu commune; M. Bonpland l’a recueillie à la Bajada. Explication des figures. PI. XIV, fig. 15. Individu jeune, vu de côté. Fig. 16. Valve vue en dedans. Fig. 17. La coquille, vue sur les crochets. Fig. 18. La même, vue en raccourci. 1. Des fragmens me donnent la certitude que cette espèce augmente au moins du double. ( m ) Paléon- N.° 133. PERNA GAUülCHAUDl , d’Orb. Pi. XV, fig. 14-lG. P. testâ ohlongo-elongatâ, incrassaUi, mytiliformi-, latere cardinali obliquato, trun- cato; latere buccali recto; latere anali, arcuato, convexo; cardine multisulcato : sulcis angustis , distantibus. Dimensions : Ouverture de Vangle apicial, 60°; longueur, 300 mill.; largeur, 140 mill.; épaisseur, 90 mill. Coquille allongée, épaisse, mytiloïde, lisse, coupée très-obliquement sur la charnière, arquée du côté anal, droite du côté buccal, arrondie inférieurement; sommet anguleux et aigu; charnière pourvue de sillons simples très-espacés, chaque intervalle ayant au moins le double de la largeur des sillons; ceux-ci arrondis et droits. Il y a cinq sillons par cinq centimètres. Rapports et différences. Cette grande espèce se rapproche beaucoup, par sa forme myti- loïde, de la Perna Soldanii, des terrains subapennins; mais elle s’en distingue bien facile- ment par sa forme encore plus allongée , par son cote buccal plus droit , et surtout par un éloignement énorme entre les sillons de la charnière. En efíet , chez la Perna Gaudi- chaudi on ne compte que cinq sillons sur une largeur de cinq centimètres , tances qu’il y en a quatorze chez la Perna Soldanii. Localité. M. Gaudichaud l’a découverte dans le grès tertiaire compacte des environs de Coquimbo , au nord du Chili. Explication des figures. PI. XV, fig. 14. Coquille réduite de moitié, vue de côté. Fig. 15. La même, vue sur le côté anal. Fig. 16. Charnière l’éduile d’un tiers. N.° 134. PECTEN PATAGONENSIS , d’Orb. PI. VII, fig. 1-4. P. testâ cequiyalvi, subcequilaterd, ovato-ro tunda, longitudinaliter costata; costis i6 complanatis , superne squamis transversis bipartitis ornatis; amiculis magis inae- qualibus, longitudinaliter striatis. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial, 97°; longueur, 33 mill.-, largeur, 36 mill.; épaisseur, 6 mill. Coquille équivalve, presqu’ équilatérale , arrondie, ornee en long de seize cotes apla- ties, larges, pourvues en dessus, longitudinalement, de deux seiies tiansveises de petites écailles imbriquées. L’intervalle des côtes est plissé en travers et presque aussi large que la côte elle-même. Oreillettes très-larges, inégales, striées longitudinalement. Rapports et différences. Comparée aux peignes actuellement vivans sur la côte de Patagonie, cette espèce n’a d’analogie avec aucune des autres espèces décrites; son carac- tère de lames squarameuses , transversales, l’en distingue aussi tres-nelîement. t ■* V Paléon- tologie. Localité. Je l’ai recueillie dans les grès tertiaires inférieurs verts de la Barranca del Sur, au sud du Rio Negro, en Patagonie. Elle y est assez rare. Explication des figures. PI. Vil, fig. 1. Coquille, vue de côté. Fig. 2. Charnière de la même, vue en dedans. Fig. 3. Une partie des côtes grossie, pour montrer la disposition des écailles. • Fig. 4. La même, vue de profil. N.“ 135. PECTEN PARANENSIS, d’Orb. PI. VII, fig. 5-9. P. testa œquivalvi, suhœquilaterd, ovato -rotundata, longitudinaliter costata; costis i8 conveæis echinatis, intermediisque costis squamosis , minimis ; auriculis incequa- libus, longitudinaliter striatis. Dimensions : Ouverture de l’angle apicial , 110°; longueur, 46 mill.; largeur, 46 mill.; épaisseur, 18 mill. Coquille équivalve, équilatérale, aussi large que haute, ornée, en long, de dix-huit côtes anguleuses, formées ainsi qu’il suit : sur la partie la plus convexe, d’une côte élevée, ^pourvue d’écailles allongées, squammeuses, imbriquées, à peu près également espacées; de chaque côté de cette côte, il y en a une très-petite, pourvue de plis trans- verses très- rapprochés. Entre chacune de ces triples côtes, formant la partie convexe, se remarque dans le sillon, à la partie médiane, une côte médiocre, ornée de pointes allongées; de chaque côté de celle-ci , une très-petite côte avec des écailles également très- petites. Il en résulte que, dans l’âge adulte, il y a trois côtes sur la convexité, et trois dans le sillon, dont la médiane est la plus grosse. Jeune, toutes les côtes sont simples, ainsi que leurs intervalles. A la longueur de quinze millimètres, la côte du fond du sillon commence à paraître; un peu plus loin se montrent les petites côtes parallèles à la grosse côte élevée; mais les petites côtes parallèles à celle du fond du sillon ne paraissent qu’à la taille de vingt-huit millimètres. Il en résulterait que, suivant les âges, on pourrait en faire trois espèces. Oreillettes très- inégales, celle de la valve inférieure très-éch ancrée : elle a huit stries longitudinales. Rapports et différences. Cette belle espèce ressemble un peu, par ses côtes complexes, au Pecten tehuelchus de la côte de Patagonie; mais elle s’en distingue par deux côtes de plus et par une disposition différente dans les détails. Parmi les espèces fossiles, elle montre de l’analogie avec le Pecten asper, tout en différant par le nombre des côtes. Localité. J’ai rencontré cette espèce en très-grande abondance dans un grès quartzeux blanc, supérieur aux bancs d’huîires, dans les couches tertiaires de la Rajada, province d’Entre-Rios (république Argentine), à cent lieues au-dessus de Buenos-Ayres. Explication des figures. PI. VII, fig. 5. Une valve de grandeur naturelle. Fig. 6. La même, vue en dedans. Fig. 7. Les deux valves réunies. i ( 135 ) Fig. 8. Un morceau de côte grossi , avant l’addition des petites côtes latérales de la Paléon- o _ O ’ tologie. côte du sillon. Fig. 9. Profil de la même. IN.° 136. PECTEN DÂRWINIANUS, d’Orb. Je ne connais de cette espèce qu’un fragment trop incomplet pour être figuré. Au premier aperçu, elle paraît, comme le Pecten pleuronectes , lisse en dehors et largement costulée en dedans; mais en l’examinant avec attention, on reconnaît que sa superficie est très-finement striée en long, comme le Pecten solea. Localité. Je l’ai recueillie dans les grès tertiaires de la Bajada, province d’Entre-Rios. N.° 137. OSTREA PATAGONICA, d’Orb. PI. Yll, fig. 14-16. « O. teslâ sub triangulari, ohlongâ, crassâ, transver sim rugosâ, inferné dilatatâ ; valvâ inferiore crassâ-, valvâ superiore planâ; umbonibus acutis , productis , triangulari- bus; fossuld latâ, excavatâ, utrinquè marginatâ. Dimensions: Longueur, 147 mill.; largeur, 119 mill.; épaisseur, 72 mill. Coquille un peu triangulaire, rétrécie au sommet, élargie du côté opposé, très-épaisse. Valve inférieure du double plus épaisse que l’autre, assez concave, très-irrégulièrement ornée en travers de rides d’accroissement ; lisse sur son bord externe , marquee en dedans, à cette partie, de petits plis longitudinaux; l’impression musculaire est très- profonde. Valve supérieure presque plane, également plissée, pourvue sur le côté exté- rieur de petits plis transverses à l’accroissement; talon assez prolonge, anguleux, muni d’une fossette large, profonde, égale à sa bordure latérale. Rapports et différences. Comparée aux huîtres actuellement vivantes sur les côtes atlantiques du nouveau monde, cette espèce n’offre aucune analogie, puisqu il ny existe plus aujourd’hui que de très-petites espèces. Localité. C’est peut-être la plus importante, considérée comme horizon géologique; elle forme, partout où elle se rencontre, des bancs immenses dune grande puissance. Je l’ai recueillie dans les grès quarlzeux tertiaires de la Bajada, province dEntre-Rios, république Argentine. Elle y est en bancs de quelques metres d épaisseur. Je lai encoie retrouvée, dans les mêmes circonstances, au sud du Rio Negro, en Patagonie, près de l’Ensenada de Ros. Elle forme également des bancs au sein dune couche aigileuse. On l’a rencontrée encore à Punta Gorda,. à l’embouchure du Rio Uruguay, et sur la côte de Patagonie, au port Saint-Julien. Dans ce .dernier lieu, elle est partout traversée de belles dendrites de manganèse; ainsi répartie, elle se montrerait dans les terrains marins des Pampas, du 32.® au 47.® degré de latitude. Explication des figures. PI. VU, fig. 14. Valve inferieure, réduite de moitié, vue en dedans. Fig. 1.5. La même espèce, également réduite, avec ses deux* valves. Fig. 16. La même, vue de côté. Paléon- tologie. ( 154 ) N.M38. OSTREÀ FERR/VRISI, d’Orb. PI. 7, fig 17 et 18. O. lesta sublriangidari, ovala, tenui, dilatata, obliquet; valva inferiore excavatd , Iransversim rugoso-lamellatd; subtuberculatd ; valvd superiore piandi; umbonibus . brevibus , curvatis; fossuldi latd. Dimensions: Longueur, 63 mill.; largeur, 51 mill.; épaisseur, 23 mill. Coquille ovale, obroiide, oblique, mince, élargie en bas, acuminée à son sommet. Valve inférieure assez profonde, irrégulière, plissée dans le sens de l’accroissement, et montrant, de plus, quelques tubercules longitudinaux. Intérieurement elle est bordée, au .pourtour, par une partie distincte marquée de petites stries convergentes vers le centie. L’impression musculaire est très-large et peu profonde. Le sommet est oblique, [)ourvu d’une large et très-profonde fossette, sans large bordure. Bapports et différence. Cette espèce se distingue de la précédente , avec laquelle elle a cjuelques rapports, par son peu d’épaisseur, par la bordure intérieure de sa valve, et par les tubercules de sa face inférieure. Localité. Je l’ai recueillie, avec le Pecten patagonensis , au sein des couches inférieuies des terrains tertiaires de Patagonie, dans un grès verdâtre, qui découvre à marée basse, aux Rarrancas du sud, rive gauche de l’embouchure du Rio Negro. Elle j est rare. Explication des figures. PI. Vil, fig. 17. Coquille de grandeur naturelle, vue en dessus. Fig. 18. La même, vue en dessous. N.“ 139. OSTREV ALVAREZH, d’Orb. ' PI. VII, fig. 19. O. lesld subrotundci, tenui, dilatatd; valvd inferiore excavatd, longitudinaliter irregu- lar iterque plicatd; valvd superiore pland; umbone affixo, contorto; fossuld latissimâ. Dimensions: Longueur, 43 mill.; largeur, 47 mill.; épaisseur, 30 mill. Coquille arrondie, large, assez irrégulière, mince; valve inférieure concave, marquée de larges plis arrondis, irréguliers dans leur position et dans leur longueur, d’autant plus saillans qu’ils approchent du hord , où ils forment crénelure. Le sommet est contourné et fixe, pourvu d’une très-large et très-profonde fossette, bordée d’un sillon élevé de chaque côté. L’intérieur est lisse, l’impression musculaire à peine marquée. Près du sommet, on remai’C[ue de chaque côté, une série de petites fossettes arrondies en ligne parallèle au hord. Rapports et différences. Par ses plis nombreux, cette espèce se distingue des autres huîtres fossiles des mêmes régions. Le caractère des plis se retrouve sur une petite huître actuellement vivante à Rio de Janeiro, mais*celle-ci est infiniment plus petite, plus creuse, et pourvue de plis plus anguleux. Localité. Je l’ai recueillie à la Bajada, province d’Entre-Rios , république Argentine; elle se trouve sur les rives du Parana , au sein des grès blanchâtres quartzeux des terrains tertiaires marins., dans la même couche que le Pecten paranensis , sur lequel elle se fixe souvent. Explication des figures. PI. VII, fig. 19. Individu de grandeur naturelle, vu en dedans. ( 155 ) ÉCHINODERMES. Paléon- tologie. N.° 140. ECHINUS PNTAGONENSIS , d’Orb. PI. VI, fig. 14-16. E. j oUinclaLo, elevato, suprà convexo, rotundato ; basi excavato; margine injlato. Dimensions: Hauteur, 19 mill.; diametre, 32 mill. Test suborbiculaire, un peu pentagone, assez élevé, arrondi en dessus, formant une partie de cercle régulier, très-large et très-renflé sur les côtés ; excavé seulement au milieu, en dessous. Pièces supérieures inégales, l’une d’elles beaucoup plus grande; les autres petites, triangulaires et marquées d’un point rond en creux. Les tubercules sont très-gros, surtout au pourtour; ils forment, entre chaque ambulacre, deux grandes lignes; entre lesquelles s’élèvent un très-grand nombre de tubercules miliaires, épars et très-inégaux en grosseur. Localité. Cette espèce a été recueillie au port Saint-Julien, au sud de la Patagonie? avec V Ostrea patagónica. M. Lanusse, de Buenos-Æyres , qui me l’a rapportée, m’a dit quelle y était fort rare. Explication des figures. PI. VI, fig. 14. Individu vu en dessous. Fig. 15. Le même, vu de profil. Fig. 16. Le même, vu en dessus. Résumé géologique. Pour arriver à déterminer avee préeision Page relatif de ees terrains ter- tiaires que mes recherches géologiques me font regarder comme antérieurs à l’époque actuelle, je vais en donner comparativement la liste, accompagnée d’observations tendant à établir leurs rapports ou leurs différences avec la faune existant aujourd’hui sur les côtes américaines du grand Océan et de l’océan Atlantique. ANIMAUX FOSSILES DES TERRAINS TERTIAIRES DU VERSANT ORIENTAL DES CORDILLÈRES. OBSERVATIONS COMPARATIVES AVEC LA FAUNE ACTUELLE DES CÔTES DE l’océan atlantique. Aucune espèce du genre n’existe aujourd’hui , les plus grands rongeurs n’atteignant pas le quart de la taille du Megamys. Toxodon paranensis Aueun Toxodon n’existe aujourd’hui. Cardium piálense % . Espèce inconnue sur les côtes actuelles. Venus Munslerii ' Même observation. Unio diluvii . ■ Même observation. Même observation. Pecten patagonensis Même observation. Pecten pai'anensis - Même observation. Pecten Darwinianus Même observation. Ostrea patagónica Même observation. Il n’y a aucune grande espece d’hultre sur toutes les côtes actuelles. Même observation. Ostrea Alvar ezii Même observation. ■( 1 ( 156 ) Paléon- tologie. ANIMAUX FOSSILES DES TERRAINS TERTIAIRES DU VERSANT OCCIDENTAL DES CORDILLÈRES. OBSERVATIONS COMPARATIVES AVEC LA FAUNE ACTUELLE DES CÔTES DU GRAND OCÉAN. Bulla ambigua Aucune bulle n’existe aujourd’hui sur la côte du Chili. Les premières espèces, bien différentes de celle-ci, se rencontrent sous les tropiques, à 32" plus au nord. Scalaria chilensis • Il n’y a pas de scalaires sur la côte occidentale du Chili, ni au Pérou. Ce genre de forme est propre, en Europe, aux terrains crétacés. ]\[atica araucana On ne trouve pas de natices vivantes au Chili. Ce genre se montre , sous des formes spécifiques dis- tinctes, à 17“ plus au nord. Natica. australia Même observation. Rostellaria Gaudichaudi Le genre Rostellaria est inconnu sur toute la côte du Chili , du Pérou et de la Colombie. Forme ana- logue aux espèces fossiles du bassin parisien. Oliva serena Les esp èces d’olive se trouvent beaucoup plus au nord. Monoceros Blaimillei Espèce inconnue sur les côtes actuelles. Fusus Cleryanus Espèce inconnue sur les côtes actuelles. Fusus Petitianus ' Espèce inconnue sur les côtes actuelles. Fusus difficilis Espèce inconnue sur les côtes actuelles. Forme ana- logue aux espèces fossiles' du bassin tertiaire de Paris. Pyrula longirostra Genre inconnu sur les côtes du Chili et du Pérou. Pleurotoma araucana Genre inconnu sur les côtes du Chili et du Pérou. Cardiam acuticostatum Il n’y a pas de cardium sur la côte du Chili. Espèce distincte. Cardium auca Même observation. Venus auca “Même observation. Forme analogue dans le bassin tertiaire de Paris. Venus Hanetiana Espèce inconnue sur les côtes d’Amérique. Venus Cleryana Même observation. Venus Petitiana Même observation. Venus chilensis Même observation. Solenocurtus Hanelianus. Espèce inconnue sur les côtes d’Amérique. Mactra auca Même observation. , Mactra araucana Même observation. Mactra Ceciliana Même observation. Panopcea coquimbensis Même observation. Trigonia Hanetiana Même observation. Mucula Largillierti. Espèce inconnue sur les côtes de l’Amérique. Pectunculus pay tensis Même observation. Arca araucana Il n’y a pas d’arches sur les côtes du Chili. Les pre- mières espèces du genre se trouvent à 30° au nord. Perna Gaudichaudi !... Genre inconnu sur les côtes occidentales du Chili et du Pérou. ( 157 ) Le dépouillement des taljleaux précédens prouve que les corps organisés rencontrés dans les couclies tertiaires des Pampas et de la Patagonie, ne sont point identiques à la faune actuelle des mêmes régions, puisqu’aucune espèce ne se retrouve vivante, et que les ossemens de mammifères qui y ont été charriés appartiennent à des genres éteints sur le sol américain. On peut donc être sûr que les terrains tertiaires marins des Pampas et de la Patagonie dépendent d’une époque passée et qu’ils sont, à cet égard, dans les mêmes circonstances que le calcaire grossier des environs de Paris. Sur le versant occidental des Cordillères, les faits parlent plus haut encore, et l’on y voit des résultats très - importans. Aucune des espèces de coquilles fossiles ne se rencontre vivante sur les memes cotes. Les genres , lorsqu ils se montrent sur le littoral de l’ Amérique , sont le plus souvent repartis bien plus près de l’équateur, et dès-lors sur des régions plus chaudes, comme le font reconnaître les Bulles, les Natices, les Olives, les Fuseaux, les Pieurotomes, les Gardium , les Lucines. Beaucoup de genres, tels que les Scdlcinci, Rostêlkinci , Pyriilci ^ Pcino- pœa, Tritonia et Perna manquent totalement aujourd’hui sur les côtes du continent méridional. D’après ces comparaisons, il est difficile de ne pas con- clure que les terrains tertiaires du versant occidental des Cordillères sont évidemment d’une époque géologique tout a fait distincte des couches qui se forment aujourd’hui. En dernière analyse, si, pour arriver à spécifier l’âge des teiTains tertiaires des deux versans de l’Amérique méridionale, relativement à ces mêmes ter- rains d’Europe, je cherche les faits paléontologiques qui leur sont com- muns, je trouverai les conditions suivantes, simultanément applicables aux terrains tertiaires du bassin parisien et aux terrains tertiaires des deux ver- sans des Cordillères ; \ .° Aucune des espèces fossiles ne se rencontre vivante sur les côtes voisines. 2.° Aucune des espèces n’a même ses identiques dans les mers lointaines. ^ 5.° Les genres, lorsqu’ils se retrouvent dans les mers voisines, sont main- tenant sous des régions plus chaudes et plus rapprochées de l’équateur. 4.° Un grand nombre des genres rencontrés à l’état fossile manque aujour- dffiui dans les mers voisines et quelquefois meme ont cesse dexistei. 1. Les comparaisons auxquelles je me suis livré sur la question des espèces prétendues iden- tiques du bassin parisien, m’amènent à cette conclusion, sur laquelle je compte publier prochai- nement de longs détails. III. Paléontologie- Paléon- tologie. ( 138 ) 11 en résulterait que les terrains tertiaires des deux versans de l’Amérique méridionale pourraient être contemporains des terrains tertiaires du bassin parisien ou du moins représenter presque toute la période antérieure à notre époque; et, à l’appui de ce rapprochement, je pourrais citer jusqu’au facies de forme qu’on remarque entre quelques espèces des calcaires grossiers du bassin parisien et celles des terrains tertiaires de l’Amérique. ‘ S’il est prouvé par les faits paléontologiques que les terrains tertiaires des Pampas et ceux des côtes de l’océan Atlantique appartiennent à la même époque géologique, il reste à comparer entr’elles les deux faunes respectives, afin de s’assurer si les espèces dépendent d’un même bassin, ou si, lorsqu’elles vivaient, elles étaient respectivement restreintes en des mers distinctes. Le tableau suivant donnera les élémens de comparaison. CORPS ORGANISÉS FOSSILES RECUEILLIS A l’ouest DES CORDILLERES. CORPS ORGANISÉS FOSSILES RECUEILLIS A l’eST DES CORDILLERES. NOMS. ■ LATITUDE. NOMS. LATITUDE. MAMMIFÈRES. Megamys patagonensis 41“ sud. Toxodon paranensis 32“ sud. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. MOLLUSQUES GASTEROPODES. Bulla ambigua 30“ sud. Chilina antiquata 41“ sud. Scalaria chilensis 37“ sud. Natica araucana 37“ sud. Natica australis 37“ sud. Rostellaria Gaudichaudi .... 5“ sud. Oliva serena 30“ sud. Monoceros Blainvillei 5“ sud. Fusus Cleryanus . 30“ sud. Fusus Petitianus 30“ sud. Fusus difficilis 37“ sud. Pyrula longirostra 37“ sud. Pleur otoina araucana 37“ sud. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. Cardium acuticostatum 37“, 5“ sud. Cardium platense 32“ sud. Cardium auca 30“ sud. F enus auca 37“ sud. Fenus Munsterii 32“, 41“ sud. Venus Haneliana 30“ sud. Fenus Cleryana 30“ sud. 1. Voyez ce que j’ai dit aux espèces, et dans le tableau, relativement aux coquilles suivantes: Rostellaria Gaudichaudi , Fusus difficilis, Pleurotomaria araucana, Fenus auca, etc. ( m ) CORPS ORGANISES FOSSILES RECUEILLIS A l’OUEST DES CORDILLERES. ■ ^ CORPS ORGANISÉS FOSSILES RECUEILLIS A l’eST DES CORDILLERES. NOMS. LATITUDE. NOMS. LATITUDE. F’enus Petülana 30“ sud. Lucina chil ensis 30“ sud. Solenocurtus Hanetianus .... 30“ sud. Mactra auca 30“ sud. Mactra araucana 37“ sud. Macira Ceciliana 37“ sud. Panopœa coquimbensis 30“ sud. Unio diluvii 41“ Aud. Trigonia Hanetiana 37“ sud. . Nucula Largülierti 37“ sud. Pectunculus paytensis 5“ sud. y4rca araucana 37“ sud. Arca Bonplandiàna 32“, 41“ sud. Perna Gaudichaudi 30“ sud. Pecten patagonensis 41“ sud. Pecten paranensis 32“ sud. Pecten Darwinianus 32“ sud. Ostrea patagónica 32“, 41“, 48“ sud. Ostrea Ferrarisi 41“ sud. Ostrea Alvarezii 32“ sud. Echinus patagonensis .... 48“ sud. Le tableau précédent montre que, sauf trois d’en tr eux, les corps orga- nisés que j’y fais figurer ont été recueillis , entre les limites de latitude 50 à 57°, sur le versant occidental, et 52 à 41° sur le versant oriental, ou à peu de chose près , par le même parallèle , et bien en dehors des limites tropicales. J’insiste sur ce fait, parce qu’il prouve que les faunes des deux versans se trouvaient absolument dans les mêmes conditions d’existence rela- tivement à la température propre aux latitudes où elles se rencontrent. Les deux faunes appartiennent géologiquement à la même époque et ont du exister simultanément. Elles sont sous la même latitude et ont participé aux mêmes influences; elles devraient donc se ressembler tant sous le rap- port du faciès des formes spécifiques, que sous celui de la composition des genres, et il devrait y avoir beaucoup d’espèces identiques. Il n’en est pour- tant pas ainsi; et le tableau démontre que la faune tertiaire du bassin des Pampas diffère totalement de celle du rivage du grand Ocean. En effet, non- seulement il ne s’y trouve aucune espèce identique, mais encore la serie des genres y est tout à fait distincte. Ne doit-on pas naturellement en conclure Paléon- tologie. Paléon- tologie. ( 140 ) qu’il fallait que, durant ce dépôt j les deux mers fussent aussi séparées qu’elles le sont aujourd’hui. Dès-lors.. les comparaisons páléontológiques viendraient démontrer que la Cordillère avait déjà pris, à. cette époque, assez de relief pour former, sur une vaste échelle, une barrière dont l’élévation au-dessus des océans , put empêcher toute communication directe entre les deux mers : ce quia déterminé cette énorme différence qu’on remarque entre les deux faunes. Les faunes tertiaires des deux versans des Cordillères étant aussi différentes entr’elles dans leur composition quelles le sont aujourd’huiy on pourrait sup- poser que la forme du continent inéridionaL n’a pas changé depuis Cette époque; et peut-être penser que les grands courans actuels, qui ont une si grande influence sur la distribution géographique des faunes, devaient, dès- lors, aider à la séparation de celles-ci. Palc'un- tologié.. ( U1 ) CHAPITRE IX. . V Terrains pampéens. , Le terrain pampeen, comme j’ai cherché à le démontrer par des considé- rations géologiques % n’est que le produit d’une cause terrestre générale. H est répWu sur tout lé sol proprem'ent dit des Pampas, ou il occupe une surface d’au, moins 25,750 lieues carrées’ de superficie et se montre encore dans les provinces de .Chiquitos , de Santa- Cruz 'de la Sierra, de Moxos, au sein des plaines de l’intérieur de la. Bolivia; il occupe le fond des bassins élevés des montagnes, tels que la vallée de Tarija, le plateau de Cochabamba, a 2575 mètres au-dessus de l’Océan, et lé grand plateau bolivien, jusqu’à la hauteur absolue de 4000 mètres. Il se serait donc montré dans les plaines aussi bien que sur les plateaux élevés et n’aurait aucun niveau propre, tout en étant constamment forme de bancs horizontaux. Il se compose, dans les Pampas, d’une seule couche limoneuse rougeâtre d’une grande puissance, sans stratification bien marquée. A Chiquitos et à Moxos, il est à peu près identique et mélangé d’argile sur les rives du Piray. Les plateaux élevés présentent encore une composition analogue à. celle des Pampas; d’où l’on conclurait qu’à toutes les hauteurs ce terrain se forme de matières limoneuses. U ne renferme que des ossemens de mammifères. MM. Clausen et Lund ont rencontré ce même limon au sein des cavernes du Brésil , où il contiént également des ossemens de grands mammifères. . Je n’ai pu rapporter en France que des parties des espèces suivantes , que M. Laurillard a bien voulu examiner, et dont je reproduis ici les notes. MAMMIFÈRES CARNASSIERS. N.° 141. CAINIS INCERTUS, d’Orb. et Laurillard. PL IX, fig. 5. « D’un fragment de mâchoire inférieure de jeune renard. « Les figures 5 et 6 de la planche IX représentent un fragment de mâchoire infé- rieure d^un carnassier: vue fig. 5, par sa face interne, et fig. 6 par sa face externe. « Ce fragment ne porte que trois dents : deux fausses molaires a et à, la premiere complète et l’autre brisée, et la molaire carnassière e. Ces dents sont exactement sem- 1. Voyez Géologie, p. 72 et 249. Paléon- tologie, ( '142 ) blables aux dents de lait d’un jeune renard, et en effet on voit en d le germe de la canine de remplacement qui n’aurait pas tardé à percer, et au fond du trou /le germe de la première fausse molaire. Ceux qui savent combien peu de différences les espèces du genre Chien présentent dans leur ostéologie, nous excuseront de ne point nous prononcer d’après un aussi petit fragment, sur la question de savoir s’il appartenait à une espèce différente des renards qui habitent aujourd’hui l’Amérique méridionale. 11 nous serait d’autant plus impossible de le faire, que parmi les crânes de renard de cette contrée que possède le cabinet d’anatomie, il n’y en a aucune de l’âge de nolrè mâchoire fossile.’ * Localité. J’ai recueilli cette petite mâchoire au sein du limon du terrain pampéen', sur les rives du Parana, au-dessous du bourg de San-Nicolas de los Arroyos. Elle était enveloppée du limon pampéen, à la partie supérieure de falaises élevées d’une dizaine de mètres au-dessus du niveau du Parana. C’est le seul morceau de cette espèce que j’aie pu rencontrer. MAMMIFÈRES RONGEURS. N.° 142. CTENOMYS BONARIENSIS, d’Orb. et Laurillard. PI. IX, fig. 7, 8. « D'un fragment de mâchoire inférieure de Cténornys. ,( Les figures 7 et 8 de cette même planche IX représentent un fragment des deux branches de la mâchoire inférieure d’un rongeur. On y voit deux molaires de chaque côté et les deux incisives. Les molaires sont simples, un peu flexueuses vers le milieu de leur bord interne, et un peu anguleuses vers le milieu de leur bord externe, abso- lument comme celles du Ctenomys brasiliensis. Ce fragment ne nous permet pas non plus d’affirmer ou de nier que ce cténornys soit d’une espèce différente de celle qui est aujourd’hui connue. 11 faudrait avoir une tête entière pour se prononcer â cet égard. * Localité. Je l’ai recueilli à San-Nicolas, sur les rives du Parana, dans les mêmes cir- constances c|ue l’espèce précédente. N." 143. KERODON ANTIQUUM, d’Orb. et Laurillard. PI. IX, fig. 9, 10. « LJ’ un fragment de dent de Kérodon. « Les figures 9 et 10, toujours de cette même planche IX, représentent un fragment de dent molaire d’un Kérodon, genre de rongeur dont on connaît déjà deux espèces. 1. Depuis que cette note était entre les mains de M. d’Orbigny, ce même fragment a été figuré dans l’Ostéographie de M. de Blainvtlle, pl. XII du genre Subursus , et donné dans la table des matières seulement ( le texte général n’en faisant point mention ) comme d’une mâchoire infé- rieure de jeune Procyon cancrworus, mais sans doute par erreur, la dent carnassière ne per- mettant en aucune manière ce rapprochement Laurillard. ( 143 ) Notre fragment fossile, en rétablissant par la pensée la portion ponctuée fig. 10, qui manque, serait exactement de la même forme et de la mêmp grandeur que l’un des deux lobes d’une molaire de kérodon de Patagonie. Si nous n’avons pas pu nous pro- noncer sur les espèces de cténomys et de renard, à plus forte raison ne pouvons-nous le faire pour ce fragment de dent. Nous n’avons fait figurer tous ces débris que poui' renseignement et pour montrer que, si la comparaison des très -petits fragmens d’os peut laisser quelquefois des doutes dans l’esprit sur les espèces, elle n’en peut laisser sur les genres, pourvu que ces fragmens soient des parties caractéristiques, c’est-à-dire des dents ou des pieds. C’est également pour montrer que l’on trouve des espèces fos- siles dans la partie supérieure des plaines de l’Amérique sud, très - voisines , sinon semblables à celles qui habitent maintenant le pays , et que par conséquent la loi con- statée pour l’ancien continent sur la ressemblance plus ou moins grande des espèces fossiles avec les espèces vivantes, selon qu’elles sont moins ou plus anciennes, doit s’étendre aussi au nouveau continent. * . Localité. J’ai rencontré cette espèce au sein du limon pampéen, sur les rives du Parana, non loin de San-Nicolas de los Arroyos, au nord de Buenos-Ayres. Elle était avec les espèces qui précèdent. MAMMIFÈRES PACHYDERMES. N.° 144. TOXODON PLATENSIS, Owen. PI. IX, fig. 1-4. « D’une dent molaire inférieure de Toxodon platensis , nouveau genre de j'os'sde établi par M. Owen (^Zoology of the voyage of H. M. S. Beagle). «Cette dent, représentée de grandeur naturelle, pi. IX, fig. 1 par son cole interne, fig. 2 par son côté externe, fig. 3 par son côté antérieur, et fig. 4 par sa coupe trans- versale , est la quatrième ou cinquième molaire du côté gauche de la mâchoire inférieure du toxodon , ainsi qu’on peut s’en assurer par l’inspection de la fig. 2 de la pl. Y du mémoire de M. Owen sur cet animal. ^ «Cette dent, longue, aplatie, droite, quadrangulaire et sans racines, offre deux plis d’émail à sa face interne a et è, fig. 1 et 4, et un seul à sa face externe c , fig. 2 et 4. Le pli antérieur a de sa face interne est moins profond que le postérieur b ; celui de la face externe c, qui est le plus antérieur, est le moins profond de tous. Il résulte de là, que la face interne est divisée en trois lobes presque égaux , et la face externe en deux lobes inégaux. On ne peut ajouter à la description que M. Owen a faite de ces dents, qu’une circonstance qu’il a constatée dans les dents molaires supérieures, et que létal 1. Fossil mammalia, faisant le cahier de l’ouvrage intitulé; The zoology of the voyage of H. M. S. Beagle , under the command of captain Fitzroy during, the year 1832 to 1836. Paléon- tologie. Paléon- tologie. des inférieures qu’il a décrites n’a pu lui laisser apercevoir, c’est que les angles internes cl et e manquent d’émajl, ou du moins n’en sont pourvus que d’une couche extrê- mement mince, colorée en jaune dans notre dent fossile, tandis que le reste du contoui' est pourvu d’un émail épais et d’un beau blanc. On a cherché à exprimer ces différences de teintes dans les figures que nous donnons de cette dent, par la coloration plus forte des angles d eX e dans les fig. 1 et 3. „ Cette absence d’émail rendant l’usure de ces angles plus facile, il s’ensuit que la sur- face triturante est très-inégale. L’angle d par exemple-, le seul que cette surface de notre dent nous offre, est usé très-obliquement. Outre cela, l’émail blanc de la face externe s’use aussi d’une manière oblique, comme ou le voit fig. 2, ce qui tient sans doute à la disposition des lobes des dents de la mâchoire supérieure. Cette structure des dents du toxodon justifie le rapprochement que fait M. Owen de cet animal avec les rongeurs et avec les édentés. En effet, ces deux ordres seuls offrent des animaux à dents m’olaires sans racines, en comprenant toutefois le phascolome parmi les rongeurs. Mais, comme par le nombre des dents et par la forme des diverses parties de la tête, le toxodon se rapproche aussi des pachydermes, sa véritable place ne sera connue que lorsqu’on aura trouvé les os des membres et particulièrement des pieds. « Si le rapprochement que nous avons fait de l’humérus de la planche XII, fig. 1 -3, se confirme, c’est-à-dire si cet os appartient à un toxodon, il faudrait en conclure que c’était un quadrupède habitant peut-être les fleuves, comme l’hippopotame et comme plusieurs rongeurs, mais ne se rapprochant pas des cétacés herbivores, comme M. Owen penche à le croire. ® Localité. Cette belle dent m’a été donnée par mon savant ami, M. Ferraris, directeur du musée d’histoire naturelle de Buenos-Âyres. Il l’avait recueillie sur les rives de la Plata, au sein des limons pampéens qui s’étendent sur la plage au nord de la ville, du côté de la Recoleta. N." 145. MASTODON ANDIUM, Cuv. PI. X et XI. « Des os de mastodontes de la vallée de Tanja en Bolivia. « Le mastodonte des Cordillères [Mastodon Andii) n’a été établi par M. Cuvier que d’une manière presque conjecturale. Deux dents à six pointes, comme les dents carrées du mastodonte de l’Ohio, mais donnant par la détrilion des figures de trèfles, comme celles du mastodonte à dents étjoites, suffirent au créateur de la paléontologie pour établir cette espèce. M. d’Orbigny a rapporté le dessin d’une mâchoire inférieure et de deux dents séparées, qui confirment pleinement les conjectures de M. Cuvier. La mâ- choire inférieure, pl. X, fig. 1 et 2, a des caractères qui la font promptement distin- guer de celles des espèces connues. La pénultième et l’antépénultième dent sont à six grandes pointes, mais entre ces grandes pointes s’en trouvent de petites, de sorte que la couronne, étant à demi usée, pré.sente des figures de trèfles semblables à celles des ( U5 ) dents du mastodonte à dents étroites, qui portent, comme on sait, huit grandes pointe^, La mâchoire inférieure est .plus semblable, pour sa forme générale, à celle des éléphans que celles des autres mastodontes; son angle et son bord inférieur sont arrondis. Son bec , qui est très-long et demi-cylindrique , est dirigé en bas. La dernière molaire n’est point encore sortie de son. alvéole, mais on en voit un germe pl. XI, fig. 3 et 4 , qui montre qu’elle avait cinq paires de grandes pointes , comme il arrive souvent au masto- donte de rOhio. Les figures 1 et 2 de cette même planche représentent une dent anté- rieure à six grandes pointes* munie de ses racines avec un commencement d’usure. Les bords du bout du bec sont amincis, de sorte qu’il ne parait pas y avoir eu d’inci- sives. S’il en a existé, elles n’ont pu être que rudimentaires, et elles sont tombées dans l’extrême jeunesse, car il n’en reste plus de traces dans cette mâchoire, qui est loin cependant d’être adulte. En tout cas elles auraient été un peu dirigées en bas, â la manière de celles du Mastodon longirostris de M. Kaup. ® Localité. La vallée de Tarija, située au sud de la république de Bolivia, dans les der- niers contre-forts orientaux de la Cordillère orientale, a été, depuis long-temps, citée pour ses ossemens fossiles. Diego de Avalo y Figuroa l’annonça pour la première fois en 1602.^ Cent cinquante-neuf ans plus tard, en 1761, M. de Jussieu écrivait à son frère^ qu’il avait entendu parler de cette contrée comme étant riche en ce genre; M. de Humboldt dit la même chose 3. Je l’appris aussi en arrivant en Bolivia, en 1830; mais des cir- constances s’étant opposées à ce que je pusse aller moi-même à Tanja , j’eus le bonheur de rencontrer, dans mes voyages, une collection d’ossemens de cette vallée, queje pus examiner. En 1832, étant à Santa-Cruz de la Sierra, M. Nicolas Matson y arriva de Tarija, apportant beaucoup d’ossemens qu’il m’assurait appartenir à des géans. J y recon- nus, de suite, une belle mâchoire inférieure de mastodonte et un grand nombre de molaires. J’obtins de ce voyageur la permission de dessiner ces pi.èces, dont la réduc- tion est représentée pl. X et XI, et je reçus de lui, ainsi que de M. le docteur Martins , quelques renseignemens sur la position géologique de ces ossemens. La vallée de Tanja forme un petit bassin sillonné, à l’est, par un cours d’eau. C’est sur les bords de ce cours d’eau, qui traverse le dépôt de la vallée, qu’on rencontre une immense quan- tité d’ossemens dans un limon graveleux , où les animaux paraissent etre presque entiers. . Résumé géologique. Les espèces de mammifères fossiles rencontrées soit dans les Pampas , soit dans les cavernes du Brésil , sont les suivantes : 1. Miscelánea austral. Lima, 1602; Colloquio XXXIII, p. 147. 2. Cuvier, Recherches sur les animaux fossiles , torn. I. , p* 266. 3. Voyages aux régions équatoriales , torn. Ill , p. 84 ( in-8. ). III. Paléontologie. 19 ( 146 ) Paléon- tologie. CARNASSIERS. Canis incertus, Nob., Paléontologie, pi. IX, fig. 5 . . . des Pampas. C. troglodytes , Lund et Clausen des cavernes du Brésil. ^ C. protalopex , Lund et Clausen idem. Felis protopanther, Lund et Clausen idem. F. exilis, Lund et Clausen ^ . idem. Cynaclurus minutus , Lund et Clausen idem. Hycena neogœa, Lund et Clausen idem. RONGEURS. Kerodon a/zíígMww., Nob., Paléontologie, pi. IX, fig. 9,10 des Pampas. K. bilobidens , Lund et Clausen.^ des ea vernes. Ctenomys bonariensis , Nob., Paléontologie, pi. IX, fig. 7, 8 des Pampas. C. priscus, Owen idem. Lomhophoriis fossilis , Lund et Clausen des cavernes. Pkyllomys brasiliensis , idem idem. Synœtheres magna , Lund et Clausen idem. S. dubia, Lund et Clausen idem. Lagostomus brasiliensis, Lund et Clausen . idem. Cada robusta, Lund et Clausen. idem. C. gracilis, Lund et Clausen idem. Hydrochcerus sulcidens , Lund et Clausen idem. Dasyprocta capreolus, Lund et Clausen idem. Ccelogenys caticeps , Lund et Clausen idem. C. major , Lund et Clausen idem. Myopotamus antiquus, Lund et Clausen idem. ÉDENTÉS. Mylodon Darwinii, Owen des Pampas. Scelidotherium leptocepkaliim , Owen idem. Orycteropus , Owen idem'. Megalonyx maquinensis des Pampas; des cavernes. M. Kaupii, Lund et Clausen. . des cavernes. Megatherium Cuderi • des Pampas; des cavernes. Holophorus eiiphractus des eavernes. H. Selloy, Lund et Clausen idem. H. minor, Lund et Clausen idem. Dasypus punctatus, Lund et Clausen idem. 1. .le n’ai pas donné ici toute la liste de MM. Lund et Clausen , attendu qu’ils pourraient y avoir mélangé deux faunes distinctes, la faune perdue et la faune encore vivante. . ( U7 ) Euryodon, Lund et Clausen Heterodon , Lnnd et Clausen Chlamydotherium Humboldtii , Lund et Clausen .... C. Gigas, Lund et Clausen Packytherium magnum, Lund et Clausen . Platyonyx Cuvieri, Lund et Clausen. ........ P. Owenii , Lund et Clausen P. Brognartii, Lund et Clausen P. Bucklandi, Lund et Clausen . P. Blaimillii, Lund et Clausen. P. minutus, Lund et Clausen Spkenodon minutus, Lund et Clausen ........ PACHYDERMES. des cavernes. idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem, idem. I'ale'on- toiogit. Toxodon platensis , Owen. Paléontologie, pi. IX, fig 1-4. des Pampas. Glossotkerium platensis, Owen . idem. Mastodon angustidens , Cuvier des plateaux des Andes. M. Andium, Cuvier. Paléontologie, pi. X, fig. 11 . . . de Tarija. Equus neogœus , Lund et Clausen ......... des Pampas; des cavernes. Tapirus suinus , Lund et Clausen des cavernes. Dicotyles (cinq espèces) , Lund et Clausen idem. RUMINANS. Germs [species) , Lund et Clausen ......... des cavernes. Auchentas (deux espèces) , Lund et Clausen. . . . . . idem. Antilope maquinensis , Lund et Clausen idem.. Leptotherium majus, Lund et Clausen . idem. L. minus, Lund et Clausen idem. QUADRUMANES. Jacchus graruiis , Lund et Clausen des caveiaes. Cehus macro gnathus , Lund et Clausen idem. Callithrix primœvus , Lund et Clausen idem. Aux considérations géologiques \ j’ai cherché à prouver que le terrain pain- péen n’était que le produit d’une transition d’époque, le résultat d’un des principaux reliefs de la Cordillère , postérieur au terrain tertiaire, qui, par suite de puissans affaisseinens et de déplacement de matières, a du amener simul- tanément un mouvement subit des eaux de la mer, lesquelles, mues et balan- 1. Géologie, p. 81 et p. 253 et süiv. ( 148 ) Paiéon- cees avec force, ont envahi les continens et anéanti les grands animaux ter- restres , en les entraînant tumultueusement soit dans les parties les plus pro- fondes des continens, soit au sein des mers. Je ne reproduirai point ici les divers argumens géologiques, auxquels on peut recourir. Je vais seulement envisager la question sous les points de vue zoologique et de la distribution géographique actuelle des êtres. Comparée à la faune actuelle, la faune dont je viens de donner la compo- sition en diffère on ne peut davantage, puisque, indépendamment de ce que les espèces en sont distinctes, beaucoup de genres n’existent plus aujourd’hui sur le sol américain. La citation de quelques-uns de ces genres le prouvera sans peine. Genres Hyœna Mylodon. ' Scelidotherium . ... . Orycteropus Megalonyx Megatherium Andes; idem; idem. Holophorus Euryodon ....... Heterodon Chlamydotherium ... Pachytheriiim Platyonyæ . . . . . . Spkænodon Toxodon Glossotherium Mastodon Andes; des cavernes; des Pampas. Equus . . . idem ; idem. Ainsi, tous les genres cités ne vivent plus sur le sol actuel du nouveau monde. Ils appartiennent donc évidemment à une génération perdue et anté- rieure à notre époque, puisque la faune actuelle en diffère complètement. Les genres Me^alonyæ , Megatherium , Holóphorus et Mastodon se trouvent simultanément au sein des Pampas et dans les cavernes. C’en est assez, je pense, pour prouver que la première région aujourd’hui tempérée et la seconde, située sous les tropiques et très-chaude, renferment les débris d’une même faune qui se montre encore jusque sur les plateaux aujour- d’hui glacés du sommet de la Cordillère. D’après les lois naturelles de la distriljution géographique actuelle des êtres , les animaux sont generale- ( i49 ) ment circonscrits en des limites rigoureuses de température. Il paraît dès- lors probable que les grands mammifères qui, avant notre époque, habi- taient les régions les plus chaudes du continent américain , ne pouvaient pas vivre simultanément au sein des plaines tempérées et sur les sommets glacés des montagnes. Cela porterait à croire : \ ° que les conditions d’existence ont changé du tout au tout, dans les deux derniers lieux; ou 2.° que les êtres y ont été transportés par des causes fortuites. Je dois, pour arriver a une solution satisfaisante, considérer la question sous ces deu^ points de vue. Quelles sont les régions habitées aujourd’hui par les grands mammifères? Telle est la première question qui se présente naturellement à l’esprit. Les grands mammifères fossiles appartiennent à la série des Edentés et des Pachydermes. Aujourd’hui, quoiqu’ils soient très -loin d’approcher, pour la taille, des espèces perdues, les plus volumineux de ces animaux vivent exclusivement sous la zone torride. En effet, les plus grands édentés, le Fourmilier tamanoir et le Tatou ^éant , sont propres aux régions tropi- cales. Il en est de même du Tapir ordinaire parmi les pachydermes. On devrait en conclure que les énormes mammifères fossiles d’Amérique ont habité les régions chaudes de ce continent. Les édentés actuels sont insecti- vores ou se nourrissent de racines de végétaux; les pachydermes de grande dimension sont essentiellement herbivores. Or , ces conditions d’existence ne * se rencontrent effectivement que sous une température élovee, au milieu de cette végétation luxuriante, propre aux régions à la fois chaudes et humides. Tout ferait donc penser , que les grands animaux mammifères de races per- dues vivaient en des conditions aussi favorables, et qu’ils habitaient seule- ment les régions chaudes du continent. J’examinerai maintenant, comparativement à ces conclusions , 1 état actuel dés lieux où ils se montrent fossiles. La zone des cavernes du Brésil, située bien en dedans des tropiques, dans la province de Minas Geraës et sur des montagnes peu elevees, couvertes encore de toute l’admirable végétation des régions chaudes, offre, comme jadis, des conditions propres à l’habitation des grands pachydermes et edentes. On pourrait donc supposer avec vraisemblance que les grands mammifères de races éteintes de ces cavernes sont là sur leur lieu natal, au sein des regions qu’ils habitaient avant leur anéantissement. Les limons du terrain pampéen offrent surtout une grande extension, du 52.^ au 59.^ degré de latitude sud, sous unezonetemperee et meme froide, puis- qu’il gèle à la Bahia blanca. L’état atmosphérique y serait dès-lors contiaiie ( m ) Faltón- à l’habitation des grands mammifères fossiles. Si de plus on y examine les conditions d’existence, on sera encore plus éloigné de supposer que les grands édentés et les pachydermes fossiles y aient pu vivre. Aujourd’hui la végétation des Pampas ne se compose que de petites plantes graminées; 011 n’y voit aucun arbre et très-rarement de petits buissons : la nature y est triste et inanimée. Lorsqu’on a vu le Tatou géant ne se complaire qu’au miliea de la riche végétation des grands palmiers, les Tapirs chercher la lisière des grandes forets, on se demande s’il a pu vivre dans les Pampas, avee les conditions actuelles d’existence , des Megalonyx , des Megatherium et des Mastodontes , qui , en raison de leurs immenses dimensions , devaient avoir besoin de plus d’élémens favorables. Ici , malgré tout ce qu’on a dit pour prouver qu’avec de légers changemens ces animaux ont pu habiter les Pampas du sud, j’avoue que je ne saurais me ranger à cette opinion, puisque ces légers changements seraient du tout au tout. Il faudrait, en effet, d’un côté, une température bien plus élevée, des forêts, une végétation active, et enfin une nature tout à fait distincte de celle des Pampas actuelles, qui ne sont que d’immenses déserts. Bailleurs la difficulté se complique ici d’une autre question. Les animaux qui habitent d’ordinaire sur les montagnes, ou même sur un terrain légèrement accidenté- et humide, peuvent-ils vivre •également au milieu des plaines sèches et presque stériles? Je ne le pense pas, et l’on est forcé d’admettre de deux choses l’une: ou ïes Pampas étaient alors couvertes d’une végétation active et jouissaient d’une température assez chaude pour que les conditions d’existence s’y trouvassent propres à l’habi- tation des grands animaux ou les restes de ces animaux qu’on y rencontre y ont été transportés fortuitement. Si les Pampas avaient été couvertes d’une végétation assez active, pour que les grands animaux fossiles y vécussent, on en trouverait quelques traces; on y verrait soit des tourbes, soit ces dépôts noirâtres composés d’humus, qui se remarquent si fréquemment dans les lieux oii a existé une gránele végétation; et ces traces seraient interposées entre les couches qui renferment les animaux. Or, rien de pareil ne se montrant nulle part, et toutes les considérations géologiques dans lescjuelles je suis entré ailleurs ‘ ne permettant pas de douter que ces animaux n’y aient été apportés par suite d’un grand mouvement des eaux, je crois pouvoir en conclure que, loin d’être sur leur sol natal, les mammifères fossiles des Pampas ont été charriés à la suite 1. Géologie, voyez p. 81 et 253. ( 151 ) d’une révolution géologique , et entraînés des régions chaudes vers ces plaines. * M. Darwin* a pensé qu’une partie des Pampas pouvait être considérée comme l’estuaire même de la Plata , oîi les grands animaux avaient été apportés pal- les courants de cette rivière. J’ai combattu cette opinion® par les dimensions mêmes du bassin des Pampas , qui s’oppose à cette explication , puisqu’il oiïre jusqu’à sept degrés de largeur. D’un autre côté, si l’on juge des faits passés par les faits actuels, je répéterai que le rôle si puissant qu’on a fait jouer aux affiuens pour le transport des animaux, doit être de beaucoup réduit. Sur les rives de nos fleuves d’Europe, bordés de villes, on voit, il est vrai , un grand nombre de mammifères flottans ; mais d’oîi proviennent- ils? Sont -ils allés s’y noyer? ont -ils été surpris par des inondations? Ces questions sont faciles à résoudre. Jamais un animal malade ne s’approche des eaux , qu’au contraire il paraît fuir. En Europe , les inondations ont lieu pendant l’hiver, et c’est en été qu’arrive le plus grand transport d’animaux. D’ailleurs, il est certain que ce sont tous des animaux domestiques, et qu’ils y ont été jetés par les hommes. S’il en était autrement au milieu des soli- tudes du nouveau monde, où les animaux sauvages sont cent fois aussi nombreux qu’en Europe, on en trouverait beaucoup charriés par les eaux, tandis queje puis assurer n’en avoir jamais rencontré un seul dans le Parana, l’üruguay , et sur tous les affluens supérieurs du Rio de Madeira , que j’ai parcourus pendant huit années. J’ai été à portée d’étudier les effets des inondations sur les mammifères dans la province de Moxos (Bolivia), où ces inondations sont périodiques, et j’ai acquis la certitude que là, les animaux fuient instinctivement l’envahissement fluvial et se réfugient aux parties les plus éloignées des cours d’eau , vers les points culminans , où ils se trouvent momentanément rassemblés. Les ruminans y peuvent mourir de faim, et les habitans citent des années où cela est arrivé; mais leurs corps restent loin des rivières, sur les petits plateaux ou au sein des forêts. En résumé, je pense que les grands mammifères des Pampas ne sont pas sur leur lieu natal et qu’ils y ont été amenés, non par les courans fluviaux, mais à la suite de la catastrophe géologique qui les a tous anéantis d’un seul coup. Les ossemens fossiles de mastodontes des plateaux boliviens se rencontrent 1. Narrative, etc. 2. Géologie, p. 86; note, p. o2. Paléon- tologie. Paléon- tologie, près du lac de Titicaca , à la hauteur absolue de 4000 mètres au - dessus de rOcéan. Aujourd’hui ces régions sont froides; il y gèle toutes les nuits, et le froment n’y fructifie que sur quelques points bien exposés. La végétation y est des plus maigre , et à peine y voit-on quelques buissons épineux , rabou- gris ; aussi ne présentent-ils aucune des conditions d’existence voulues pour de grands mammifères herbivores ou rhyzovores. Il est donc naturel d’en conclure, comme pour les Pampas, ou des changemens de température ou des transports fortuits. Si l’on examine les circonstances géologiques , on pourra croire qu’il y ^a eu sur-élévation des montagnes , à l’instant où les trachytes sont sorties; néanmoins penserai-je plutôt que les restes de grands mammi- fères qu’on rencontre sur les plateaux, y Ont été apportés à l’instant de l’envahissement du continent par les eaux, au moment même du soulè- vement des trachytes , et qu’ils s’y sont trouvés , dans cette vaste dépression , retenus entre les deux chaînes de montagnes. La grande salure des terrains, les nombreux lacs salés des plateaux viendraient du reste corroborer cette opinion. De tous ces faits je crois devoir conclure, en dernière analyse, que les grands mammifères fossiles des Pampas et des plateaux de la Cordillère y ont été transportés , tandis que ceux des cavernes du Brésil y sont sur leur sol natal , sur le terrain où ils vivaient avant la destruction de leur faune. ( 155 ) Paléon- tologie. CHAPITRE X. Terrains dilwiens ou quaternaires. J’ai nommé ainsi, dans la partie géologique*, tout ce qui, sur le sol amé- ricain, paraît s’étre déposé depuis l’époque actuelle, c’est-à-dire depuis l’exis- tence des êtres qui couvrent aujourd’hui notre globe. Ces dépôts sont de deux sortes : les uns, purement terrestres, consistent en alluvions plus ou moins puissantes, dont je ne parlerai pas ici, parce que je n’y ai pas rencontré de restes fossiles; les autres, seulement marins, sont placés bien au-dessus du niveau des mers actuelles, et ne renfermant que des corps organisés, dont les identiques vivent encore sur les mêmes côtes. Ces derniers terrains se montrent à des niveaux très-différens , sur les deux versans des Cordillères. Sur le versant oriental, ils constituent, à plus de vingt mètres au-dessus du niveau des eaux du Parana, près de San -Pedro (république Argentine) , et disséminés dans les Pampas , ces bancs énormes de conchillas J, assez étendus pour servir à l’alimentation des fours à chaux, quoi- qu’ils ne renferment qu’une seule espèce. Les coquilles marines, qui, à Mon- tevideo et en face au Morro, sont à cinq mètres au-dessus de la mer, ainsi que les bancs de la Bahia de San-Blas, en Patagonie, maintenant éloignés de la mer, dépendent de cette époque. Il y aurait eu dès-lors des causes identiques sur le littoral de l’océan Atlantique du 54.^ au PO.'’ degré de latitude. Le versant occidental des Cordillères offre des bancs semblables. On en a rencontré à Talcuhuano, à Coquimbo (Chili), à Cobija, à Arica et à Lima. Le même phénomène se serait également manifesté du côté du grand Océan , du \ 2.® au 56.® degré de latitude ou sur six cents lieues de longueur. Les coquilles fossiles rencontrées dans les lieux indiqués sont les suivantes: MOLLUSQUES GASTÉROPODES. N.° 146. PALUDESTRIN4 AUSTRALIS, d’Orb. Paliidestrina australis, d’Orb., 1839, Moll, de l’Amér. mérid., n.° 267, pl. XLAIII, , fîg. 4 — 6, p. 384. P. testd elongato - conicâ, crassd, glahrd, suhumhilicatd; spird conicd, apice acurrd- nato; anfractibus senis, sub comp lanatis ; suturis non excavatis ; aperturd ovali. 1. Géologie, p. 259. a o 'v, .i**. 'r"-'* ^ III. Paléontologie. Paléon- tologie. ( \U ) Dimensions : Longueur, 6 mill.; largeur, 3 mill. Localité. Je l’ai recueillie à une lieue dans l’intérieur du Riacho del Ingles , au fond de l’extrémité sud .de la Bahia de San-Blas, en Patagonie. On la trouve vivante sur les mêmes côtes et sur celles de Montevideo. N.° 147. SCA.LAR1A ELEGANS, d’Orh. Scalaria elegans, d’Orh., 1839, Moll, de l’Amér. mérid. , n.° 280, p. 389; pl. LIV, fig. 1-3. S. testa elongate!, conicâ, tenui, imperforatâ; costis crassis, obtusis , obliquis ornata ; anfractibus convexis, subdis junctis. Dimensions : Longueur, 27 mill.; diamètre, 8 mill. Localité. Je l’ai rencontrée, avec l’espèce précédente, au sud de la baie de San-Blas (Patagonie), sur un banc du Riacho del Ingles, situé bien au-dessus du niveau actuel de la mer. On la trouve vivante sur les mêmes côtes et sur tout le littoral des Pampas Jusqu’à Montevideo. N.° 148. NATICA LIMBATA, d’Orb. Natica limbata, d’Orb., 1839, Moll, de l’Amér. mér., n.° 299, p. 402; pl. LYII, fig. 7-9. N. teste! subglobosd , tenui, lœvigatâ; anfractibus senis, convexis; aperturâ ovali, non incrassatâ; labro tenui, acuto, umbilico angustato, simplici. Dimensions: Longueur, 18 mill.; diamètre, 15 mill. Localité. Elle se rencontre fossile sur les bords du Riacho del Ingles, au sud de la baie de San-Blas, en Patagonie, et vivante sur les plages sablonneuses voisines, au niveau des basses marées. N.° 149. NATICA ISABELLEANA, d’Orb. Natica Isabelleana , d’Orb., 1839, Moll, de l’Amér. mérid., n."300, p. 402; pl. LXXVI, fig. 12,13. N. testa globosâ, tenui, lœvigatd; anfractibus quinis, convexis, suturis excavatis ; aperturd ovali, non incrassatd; umbilico angustato, calloso. Dimensions: Longueur, 15 mill.; largeur, 14 mill. Localité. M. Isabelle a rencontré cette espèce fossile dans la ville même de Monte- video , à quatre ou cinq mètres au-dessus du niveau actuel des mers. Elle se trouve aujourd’hui vivante à trente lieues de là, à Maldonado; l’eau étant maintenant, à Monte- video , beaucoup trop douce pour que cette espèce y puisse vivre. ( 155 ) - . ■ "-i-> y-X- ■■ Paléon- tologie. N.° 150. TROCHUS PAÏAGONICUS, d’Orb. Trochus patagonicus , d’Orb,, 1839, Moll, de l’Amér. mér., n.°307, p. 408;pl.LV, fig. 1-4. T. testâ orbiculato-conicâ , crassâ, umbilicatâ, transversim tenuiter granuloso-cos- tatâ; apice obtuso; anfractibus quinis subcarinatis ; suturis excavatis; aperturd rotundatâ; columellâ bidentatâ. Dimensions: Diamètre, 14 mill.; longueur, Tl mill. Localité. M. Isabelle a recueilli cette coquille à quatre ou cinq mètres au-dessus du niveau actuel des eaux , au sein d’une couche remplie de coquilles fossiles , dans la ville même de Montevideo. Ce fait est d’autant plus curieux, que l’eau est presque douce à Montevideo et qu’il n’y vit plus aujourd’hui de coquilles marines. Elle se trouve sur la côte de Patagonie. N.° 151. TROCHUS LUCTUOSUS, d’Orb. Trochus luctuosus, d’Orb., 1839, Moll, de l’Amér. mérid., n.° 310, p. 409; pl. LXXVl, fig. 16-19. T. testâ orbiculato-conicâ, crassâ, umbilicatâ; apice obtuso; anfractibus quinis, tri- carinatis; ultimo suprà sublœvigato ; aperturd ovali, albd; columellâ unidentatd. Dimensions: Longueur, 25 mill.; diamètre, 33 mill. Localité. J’ai recueilli cette espèce à quelques mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, dans un banc coquillier rempli de gypse, au sein de petites falaises situées derrière Cobija, port de Bolivia, sur la côte du grand Océan. Cette espèce vit sur les mêmes côtes, depuis Lima jusqu’au Chili, du 12.® au 34.® degré de latitude. N.® 152. OLIVANCILLARIA BRASILIEXSIS , d’Orb. Oliva brasiliensis , Chemnitz, 1788, Conch. Cab., t. X, p. 130, t. 147, fig. 1367-1370, Oliva brasiliana, Lamarck, 1822, Anim. sans vert., t. VII, p. 433, n. 45; Olivan- cillaria brasiliensis, d’Orb., 1839, Moll, de l’Amer, mérid., n. 327, p. 420. O. testâ oblongd, turbinatâ, crassâ, substriatâ ; fammulis longitudinalibus rectis, spirâ callos â , angulo ii6°; aperturd dilatatâ; columella incrassatâ; posticé cal- losissimâ. Dimensions : Angle spiral, 11 6®; longueur, 60 mill.; largeur, 35 mill. Localité. J’ai rencontré cette espèce fossile en grand nombre, dans un banc bien au-dessus du niveau de la mer , à une lieue dans l’interieur du Riacho del Ingles , au sud de la Bahia de San-Blas, en Patagonie. Elle vit aujourd’hui sur les mêmes côtes, au-dessous du niveau des plus basses marées des syzygies. On la rencontre depuis les tropiques jusqu’au 43.® degré de latitude. ( 156 ) Paléon- tnlofjie. N.“ 153. OLIVANCILL4RIA AURICULARIA, d’Orb. Oliva auricularia, Lamarck, 1822, Anim. sans vert., t. VII, p. 434, n."47; Olivancil- laria auricularia, d’Orb. , 1839, Moll, de l’Amér. mérid., n.° 328, p. 421; pl. LIX, fig. 20-22. O. testâ ovato-ventricosd, albido-cinereâ, anticè fascid laid, obliqua; spirâ callosd, angulo 8o°; aperturd dilatatd; columellâ incrassatâ, anticè plicatd, posticè callosd. Dimensions: Ouverture de l’angle spiral, 80°; longueur totale, 45 mill.; hauteur du dernier tour, par rapport à l’ensemble, j^; largeur, 25 mill. Localité. J’ai recueilli cette espèce dans les mêmes circonstances que l’espèce précé- dente, dans le Riacho del Ingles, en Patagonie. Elle vit sur les côtes sablonneuses voi- sines et s’enfonce sous le sable. N.° 154. VOLUTELLA ANGULATA, d’Orb. Voluta angulata, Swainson, Donovan, pl. I; Volutella angulata, d’Orb., 1839, Moll, de l’Amér. mérid., n.° 330, p. 423; pl. LX, fig. 1-3. . testd oblongo-elongatd, Icevigatd, nitidd, albescente, zonis 'violaceo-fuscis angu- latis longitudinaliter ornatd; spirdi, angulo 76°, apice incrassato, aculeato; anfrac- tibus subconveæis , ultimo magno, posticè angulato; aperturd latd, luted; columelld incrassatd, triplicatd. Dimensions : Longueur totale, 160 mill.; diamètre, 65 mill.; angle spiral, 73°. Localité. Cette coquille se trouve avec les deux espèces précédentes , blanche et déco- lorée, remplie de cristaux de gypse, et dans sa position naturelle, sur le banc situé à une lieue dans l’intérieur du Riacho del Ingles, au sud de la baie de San-Rlas, en Patagonie. Elle y est très-commune. On la rencontre vivante sur les mêmes côtes, au-dessous du niveau des plus basses marées, où elle s’enfonce sous la boue. N.° 155. VOLUTA RRASILIANA, Soland. Voluta brasiliana, Soland., Cat. mus. Portland., n.° 3958; idem, Lamarck, 1822, Anim. sans vert. , t. VII, p. 335, n.° 14; idem, d’Orb., 1839, Moll. del’Amér. mér., p. 424, n.° 331, pl. LX, fig. 4-6. V . testd obovatd, subturbinatd, infatd, pallidè luted; spird, angulo 108°; ultimo anfractu magno, inferné obtusè angulato; angulo nodoso ; aperturd magnd, luted; columelld triplicatd. ¿ Dimensions : Longueur, 170 mill.; laigeur, 125 mill.; angle spiral, 108°. Localité. Cette grande volute se trouve très-rarement fossile dans le même banc que l’espèce précédente, au sud de la baie de San-Rlas, en Patagonie. On la rencontre sur les bancs de sable de toute la côte, depuis la Patagonie j usqu’à l’embouchure, de la Plata. { 157 ) N.° (56. VOLUTA TUBERCULATA, Wood. Voluta tiiberculata , Wood, 1828, Ind. test. supp. , n.° 22; idem, d’Orb. , 1839, Moll. de l’Amér. mérid. , p. 426 , n.° 335. V. testd ovatd, crassd, ventricosd; spird angulo -, arifr actibus nodulosis, ultimo magno, subcostato; columelld quadriplicatd. Dimensions : Longueur, 120 mill.; diamètre, 67 mill.; angle spiral, 79°. Localité. Cette espèce se rencontre fossile, avec les deux espèces précédentes, en remontant le Riacho del Ingles, dans la baie de San-Blas, en Patagonie. Elle vit sur les -mêmes côtes sablonneuses et sur tout le littoral patagonien. N.° 157. BUCCINANOPS COCHLIDIUM, d’Orb. Buccinum cochlidium, Chemnitz, 1795, Conch. Cab., t. XI, p. 275, t. 209, fig. 2053, 2054; Kiener, p. 10, n.° 10, pl. VI, fig. VÍ \ Buccinanops cochlidium, d’Orb., 1840, Moll, de l’Amér. mérid., p. 434, n.° 354, pl. LXI, fig. 25. B. testd elongato-conicd, lœvigatdi, luted; spird angulo 5g°; anfractibus posticé cari- natis vel lœvigatis; labro simplici. Dimensions : Longueur, 70 mill.; largeur, 37 mill.; angle spiral, 59". Localité. J’ai renconti’é cette espèce fossile sur un ancien banc maintenant éloigné d’une lieue de la mer , dans le Riacho del Ingles , au sud de la Bahia de San-Blas , en Patagonie. Elle y est peu commune. EUe vit sur les côtes voisines, depuis le Rio de la Plata jusqu’au Rio Negro, se tenant sous le sable, sur les côtes peu battues de la vague. N." 158. BUCCINANOPS GLOBULOSUM, d’Orb. Buccinum globulosum, Kiener, Buccins, n." 12, p. 12, pl. X, fig. 33; Buccmanops glo- bulosum, d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér. , Moll. , p. 435 , n.° 355, pl. LXI, fig. 24. B. testd ovato-ventricosd, crassd, lœvigatd, violaçed; spird, angulo ; aperturd dilatatd; labro simplici; columelld incrassatd. Dimensions: Longueur, 35 mill.; largeur, 25 mill.; angle spiral, 73°. Localité. M. Isabelle a recueilli cette espèce à envii’on cinq mètres au-dessus du niveau actuel des eaux , au pied du Cerro de Montevideo. Elle y est décolorée et fossile. Ce buccinanops ne vit plus aujourd’hui sur les mêmes côtes, mais bien plus en dehors de la Plata, au nord et au sud, jusqu’en Patagonie. N." 159. PURPURA CHOCOLATA, Blainv. Purpura chocolata, Blainv., 1832, Nouv. Ann. duMus., 1. 1, p. 52, pl. XII, fig. 23; idem, [d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., p. 436, n.° 357, pl. LXI, fig. 1-3. P. testd ovato-ventricosd, crassd, violaçed, transvers'im tenuiter striatd; spird, angulo 87°; anfractu ultimo posticé tuberculato ; tuberculis elevatis, obtusis; aperturd ovali; columelld Icwigatd; labro intiis sulcato. Paléon tologie Paléon- tologie. ( < 58 ) Dimensions : Longueur, 70 mill.; largeur, 54 mill.; angle spiral, 87°. Localité. J’ai recueilli cette espèce fossile dans des conglomérats ou amas de coquilles brisées, bien au-dessus du niveau de la mer, derrière Cobija, sur la côte de Bolivia, littoral du grand Océan. La même espèce habite tout le littoral de ce point jusqu’à Lima. N.° 160. PURPURA CONCHOLEPAS, d’Orb. Concholepas , Chemnitz, 1788, Conch. Cab., t. X, p. 320; Vig. , 25, fîg. a; Conckolepas permianus , Lamarck, etc.; Purpura conckolepas, d’Orh., 1840, Voy. dans l’Amér. mérid. , Moll., p. 437, n.° 360, pl. LXI, fig. 5-7. P. testa ovato-depressâ, fused, transversim costata vel imhricatâ; apertura amplâ -, antice sinuatá, bidentaíd. Dimensions: Longueur, 148 mill.; largeur, 110 mill. Localité. J’ai recueilli cette espèce fossile à plus de dix mètres au-dessus de l’Océan , sur la côte de Cobija (Bolivia); elle y est blanche, décolorée. Elle habite aujourd’hui les mêmes côtes, sous les pierres détachées du sol ou attachée aux rochers. N.“ 161. TRITON SCABER, Broder. Triton scaber, Broderip, 1822, Zool. Journ., p. 348; idem, d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér. , Moll., p. 450, n.° 389, pl. LXII, 6g. 13. T. testdi ovato-ventricosd , scahrd, transversim inœqualiter costatd; longitudinali- ter undato-costatd -, spird , angulo 5o“; anfractibus convexis; aperturd albidd; labro intiis denticulato; columelld tuberculatd. Dimensions : Longueur , 65 mill. ; largeur , 40 mill. ; angle spiral , environ 50°. Localité. J’ai rencontré cette espèce à Cobija (Bolivia), dans les mêmes circonstances que la Purpura concholepas. Elle habite également les mêmes côtes , bien au-dessous des plus basses marées des syzygies. N.° 162. INFUNDIBULUM TROCHIFORME, d’Orb. Patella trockiformis ,0[iemm\z , 1788, Conch. Cab., t. 335, pl. CLXVIII , lig. 1626, 1627; Trochus radians, Lamarck, Anim. sans vert., 7, p. 11, u.° 5; Calyptrœa araucana. Less., 1830, Voy. de la Coq., p. 396; Calyptrœa trochijormis , d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér., Moll. , p. 461, n.° 411, pl. LIX, 6g. 3. I. testd orbiculari-depressd, trochiformi ; costis nodulosis , distantibus , elevatis ; sub- tils concavd; vertice centrali. Dimensions : Hauteur, 54 mill.; diamètre, 92 mill. Localité. J’ai rencontré cette espèce dans les mêmes circonstances que les n.“’ 160 et 161 , à Cobija (Bolivia). Elle vit attachée sous les pierres et sur les ro-chers du littoral du grand Océan, du Chili, de la Bolivia et du Pérou. » ( 159 ) Paléon- N.° 163. CREPlDULi DILÆTATA, Lamarck. Crepidula dilatata, Lamarck, 1822, Anim. sans vert., 6, p. 25, n.° 5; C. Àdolphei, Less., 1830, Voj. de la Coq.; Crepidula dilatata, d’Orb. , 1840, Voy. dans l’Amér. mér. , Moll., p. 465 , n.° 418 , pl. LVIII, fig. 6. C. testa irregulariter rotundato-ovali , convexa veL depressa, albâ, fused vel ruhrâ; lineolis rubris vel zona albâ ornatd; lamellâ albâ, sinuatâ. Cette espèce, des plus variable dans sa forme, suivant les localités et les lieux où elle vit actuellement , se rencontre fossile dans un grès supérieur à Coquimbo (Chili) , où elle forme des lumachelles très -épaisses. Elle habite aujourd’hui toute la côte du grand Océan, du 12.® au 36.® degré, c’est-à-dire de Lima (Pérou) à Concepcion (Chili); elle se tient au-dessous du niveau des plus basses marées, soit en groupes, soit fixée sur les différons corps. N.° 164. SIPHON ARIA LESSONIl, Blainville. Siphonaria Lessonii, Blainv. , 1825, Malac. , pl. XLIV, fig. '2', idem, d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., p. 469, n.° 422, pl. LVI, fig. 12-14. S. testa ovatd, conicâ, apice acuto, posticé ref exe, costis depressis, radiantibus, intiis fused; marginibus integris. Dimensions: Diamètre, 20 mill.; hauteur, 9 mill.; angle apicial moyen, 73°. On la trouve fossile à Montevideo avec le n.° 158, et vivante à Maldonado. N.° 165. FISSURELLA CRASSA, Lamarek. Fissurella crassa, Lamarek, 1822, Anim. sans vert., t. VI, p. 11, n.° 3; idem, d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., p. 472, n.° 428. F. testd oblongo -ellip tied, crassd, convexiusculâ, margine subintegro, crasso, sur- Slim revoluto; foramine oblongo; lateribus coarctatis, utrinque unidentatis. Dimensions : Diamètre, 93 mill.; hauteur, 15 mill. Fossile, je l’ai recueillie avec \ Infundibulum trockiforme et les n.“ 160 et 161, aux environs de Cohija (Bolivia). Elle habite aujourd’hui les mêmes côtes et celles du Chili, depuis Valparaiso. N.” 166. CHITON TUBERCULIFERUS, Sowerby. Chiton tuber culif erus , Sow., 1825, in Tankarv. Cat.; Chiton spiniferas, Frembly, 1828, Zool. Journ., t. 3, p. 196, n.° 1, pl. XVI, fig. 1 ; Chiton tuberculiferus , d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., p. 483, n.° 453. C testd ovato -oblongd, limbo margine lato, spinifero; spinis longiusculis; valva anticd, radiatim granosd; areis centralibus valvarum posticarum longitudinaliter concinne sulcatis, lateralibus rotundatis, radiaùm granosis. ( 160 ) Paléon- tologie. Dimensions: Longueur, 110 mill. Localité. Cette magnifique espèce , actuellement vivante sur les côtes du Chili et du Pérou, se trouve fossile à Cobija (Bolivia), avec l’espèce précédente. N.“ 167. ACMEA SUBRUGOSA, d’Orb. Acrnea subrugosa, d’Orb., 1840, Voy. dans l’Amér. mér. , p. 497, u.° 442. Â. teste! ovato-conicâ , crassâ, striato-costatâ; striis inœqualihus, albido virescente -, zonis fuscis radiata; intiis fusco; margine suherenato. Dimensions: Diamètre, 18 mill.; hauteur, 8 mill.; angle apicial, 97°. Cette coquille se trouve fossile à Montevideo , avec le n.° 158, et vivante sur la côte du Brésil, à Rio de Janeiro. MOLLUSQUES LAMELLIBRANCHES. N.” 168. VENUS PATAGONICA, d’Orb. testâ triangulari, depressa, inœquilaterali , concentricè rugosd, latere anali pro- ducto, conveæo; latere buccali eæcavato; lunuld late!, limbate!; labro lœvigato. Dimensions : Longueur, 54 mill.; par rapport à la longueur : largeur, ' épaisseur, angle apicial moyen, 72°. Cette coquille se rencontre au fond de la Bahia de San-Blas, en Patagonie, avec les 11.°' 146 et 147. Elle est dans sa position normale; elle vit maintenant sur les mêmes côtes. N.° 169. VENUS DOMBEII, Lamarck. Fenus Dombeii, Lamarck, 1818, Anim. sans vert., t. V, p. 590, n.° 21. testd ovato-rotundatd, crassd, inœquilaterali; sulcis planulatis, radiantibus, striis concentricis decussantibus ; lunuld minimdi; labro dentato. Dimensions: Longueur, 69 mill.; par rapport à la longueur : largeur, ; épaisseur, ^ ; angle apicial , 114°, J’ai rencontré cette espèce fossile à quatre ou cinq mètres au-dessus du niveau de la mer, à Cobija même (Bolivia), dans les falaises qui bordent la mer. On la trouvé vivante sur les mêmes côtes et jusqu’à Valparaiso (Chili). N.” 170. VENUS OPACA, Broderip. Venus opaca, Broderip, Zool. proceed. V". testd ovato-ohlongd, crassd, compresse!, inœquilateredi, rugis concentricis ornatd; latere anali obtuso, elongato; latere buccali brevi, angustato; lunule! subnulle!; labro lœvigato. Dimensions: Longueur, 81 mill.; par rapport à la longueur: largeur, ; épaisseur, ; angle apicial , 1 30“. J’ai recueilli cette Vénus à Cobija (Bolivia), avec l’espèce précédente. On la rencontre vivante sur la même côte. N.° 171. LUCINA PATAGONICA, d’Orb. L. testa ovato-rotundatâ, pellucidâ, albd, inœquilaterali , longitudinaliter suhru- gosâ; lunulâ nullâ', labro tenui. Dimensions : Longueur, 16 mill.; par rapport à la longueur : largeur, épaisseur, j^; angle apicial, 115°. Cette jolie petite espèce s’est trouvée fossile à la Bahia de San-Blas (Patagonie) , avec le n.° 167. On la rencontre, munie- de ses deux valves, dans la position naturelle où elle a vécu. Elle vit actuellemeut sur les mêmes côtes. N.° 172. AZARA LABIATAb d’Orb. Mya labiata, Matton. A. testâ oblonga, lœvigatd, inœquivalvi, inœquilaterd, latere anali producto, trun- cato; lunuld nulld, labro tenui. Dimensions: Longueur, 39 mill.; par rapport à la longueur : largeur , ; épaisseur, angle apicial, 102°. Cette coquille forme à elle seule tous les bancs connus sous le nom de conchillas , répandus à la surface du terrain pampéen, près de San-Pedro, et sur beaucoup de points de la république Argentine. Ces bancs, épais souvent d’un ou deux mètres et exploités pour faire de la chaux, sont aujourd’hui à près de vingt mètres au-dessus du niveau actuel du Parana. L’espèce vit maintenant à Buenos-Ayres et à Montevideo , sur les plages où l’eau douce se mélange à l’eau salée. Elle y forme encore des bancs con- sidérables; mais ces bancs sont à vingt et quelques mètres au-dessous des bancs fos- siles, ce qui annoncerait une sur-élévation du sol. N.° 173. LUTRARÏA PLICATELLA, Lamarck. Lutraria plicatella, Lamarck, 1818, Anim. sans vert., t. V, p. 470, n.° 9. L. testd ovatd,papyraced, incequilaterd; latere anali angulato, brevi; latere buccali rotundato; plicis concentricis inœqualibus, transversim rugosis. Dimensions : Longueur, 39 mill.; par rapport à la longueur : largeur, épaisseur, angle apicial, 129°. 1. Ce genre est voisin des Corbules. Voyez-en les caractères aux animaux mollusques de mon voyage. ( 162 ) Paiéon- Cette belle coquille est très-commune à l’état fossile, dans le Riacho del Ingles, au tolo-ic. Bahia de San-Blas (Patagonie), avec le n.° 167. Elle est de même dans sa position normale, les deux valves réunies. On la rencontre vivante sur la même côte. N.° 174. NUCULl LANCEOL4TA, Sow. Nacula lanceolata, Sow., Genera, of shells, fig. 1. N. testâ elongatd, longitudinaliter plicatd, inœquilaterâ; latere anali producto, arcuato, truncato; latere buccali rotundato. Dimensions : Longueur, 43 mill.; par rapport à la longueur: largeur-^; épaisseur, angle apicial, 173°. J’ai rencontré cette espèce avec la précédente, et- dans les mêmes conditions, au fond de la Bahia de San-Blas (Patagonie). Elle vit sur les mêmes côtes, au niveau des plus basses marées, N.° 175. NUCULA PUELCHA, d’Orb. N. testd ovatdi, suhtrigondi, lœvigatd, inœquilaterd, latere anali elongato, latere buc- cali brevi, truncato. Dimensions : Longueur, 7 mill.; par rapport à la longueur ; largeur, épaisseur, angle apicial, 105°. Cette nucule se trouve dans les mêmes circonstances et au même lieu que la précé- dente, Elle vit aussi sur les mêmes côtes. N.°176. MYTILUS EDULIFORMIS, d’Orb. M. testd oblongd, subtriangulari, lœvigatd; latere anali dilatato-rotundato ; latere buccali acuminato, obtuso. Dimensions ; Longueur, 50 mill.; par rapport à la longueur : largeur, -¡^ ; épaisseur, ¡1^; angle apicial, 44°. Cette coquille se trouve en bancs avec le Buccinanops globulosum, dans la ville même de Montevideo. N.° 177. OSTREA PUELCHANA, d’Orb. O. testd rotundato -cuneatd, depressd, rugosd, transversum subplicatd, irregulari ; umbone acuminato ; fossuld latdi. Dimensions : Longueur, 29 mill.; largeur, 31 mill. On rencontre cette espèce fossile avec la précédente, à Montevideo et au Cerro, de l’autre côté de la baie. Elle se trouve vivante en Patagonie et sur la côte des Pampas du sud. ( 163 ) 178. TEREBRATÜLA CHILENSIS, d’Orb. T. tesla suhrotundatd,lcevigatâ,inœquivalvd; valvuld superiori umbone curvato, acuto. Dimensions ; Longueur, 67 mill.; par rapport à la longueur ; largeur , épaisseur, ^ ; angle apicial , 83”. Cette coquille forme des bancs à la partie supérieure des couches quaternaires de Coquimbo (Chili), où elle a été recueillie par M. Hanet Clery. Elle vit aujourd’hui sur les mêmes côtes, bien au-dessous des plus basses marées. Résumé géologique. Les espèces de coquilles recueillies au sein des terrains quaternaires ou dilu- viens, comparées aux espèces qui vivent actuellement sur les côtes voisines, sont les suivantes : COQUILLES FOSSILES. j LIEU D’HABITATION DES COQUILLES IDENTIQUES actuellement vivantes. NOMS DES ESPÈCES. LOCALITÉS. 1 GASTÉROPODES. Paludestrina australis Bahia de San -Blas. Bahia de San- Blas (Patagonie). Scalaria elegans Idem. Idem. JVatica limbata • ■ ■ Idem. Idem. N. Isabelleana , • Montevideo. Maldonado, au nord de Montevideo. Trochus luctuosus Cobija (Bolivia). Cobija et plus au nord. T. patagonicus Montevideo. Côtes de Patagonie. Olioancillaria brasiliensis ..... Bahia de San -Bias. Baiiia de San -Blas. 0. auricularia Idem. Idem. Volutella angulata • Idem. Idem. ^ Voluta brasiliana Idem. Idem. V. tuberculata. ■ ■ • ■ ■ ■ ■ • • Idem. Idem. Buccinanops cochlidium Idem. Idem. B. globulosum Montevideo. Idem. Purpura chocolata Cobija. Cobija (Bolivia). P. concholepas Idem. Idem. Triton scaber Idem. Idem. Infundibulum trochiforme • - • • Idem. Idem. Crepidula dilatata Coquimbo. Coquimbo ( Chili ). Siphonaria Lessonii Montevideo, Maldonado, au nord. Fissurella crassa Cobija. Cobija (Bolivia). Chiton tuberculiferus Idem. Idem. Acnfiea subrugosa • Montevideo. Rio de Janeiro. ACÉPHALES. Venus patagónica Bahia de San -Bias. Bahia de San-Blas. V. Dombeii ■ • Cobija, Cobija. 1 V, opaca Idem, Idem. Lucina patagónica Bahia de San -Bias. Bahia de Sari-Blas. Azara labiata Bords dll Parana. Rio de la Plata. Lutraria plicatella Bahia de San -Bias. Bahia de San-Blas. Nucula lanceolata Idem. Idem. N. puelcha Idem. Idem. Mxtilus eduliformis Montevideo. Cote de Maldonado. Ostrea puelchana Idem. Côtes de Patagonie. Terebratula chilensis Coquimbo. Coquimbo (Chili). P:iJéon- tologic. ( 164 ) Paiéon- Bu tableau précédent il ressort évidemment que toutes les espèces de toiogie. fossiles de l’époque que j’appelle diluvienne ou quaternaire, ont leurs identiques dans les mers voisines, et qu’elles se rattachent à la faune actuelle. Néanmoins, pour s’assurer si les faits dépendent d’un abaissement uniforme des eaux, qui aurait eu lieu simultanément sur les deux côtes, ou s’ils tiennent à des sur-élévations d’inégale hauteur, je vais examiner l’état de cette question sur tous les points séparément, sauf ensuite à les comparer. A Cobija (Bolivia) j’ai recueilli des coquilles en deux endroits différons, et d’abord dans une espèce de conglomérat, en couches horizontales', élevé de dix à quinze mètres au-dessus de la mer. Les coquilles y sont roulées et annoncent quelles ont été déposées sous les eaux, sur un rivage. Les autres localités sont des rochers syénitiques, élevés d’environ cent mètres au- dessus du niveau présent des mers^ Les coquilles paraissent y être sur le sol auquel elles étaient attachées pendant leur vie. Du reste, les espèces fossiles se rencontrent encore vivantes sur le littoral voisin. Les côtes orientales de l’Amérique donnent des faits plus nombreux et plus intéressans. A la Bahia de San-Blas , en Patagonie , au fond du Riacho del Infles, et à près d’une lieue dans les terres^, existe un banc de coquilles fossiles, situé à un demi-mètre environ au-dessus du niveau des plus hautes marées de syzygies. Ce banc de sable vaseux, rempli de cristaux de gypse, renferme un grand «ombre de coquilles ayant leurs identiques dans la baie voisine, à dix mètres environ au-dessous. Toutes ces coquilles sont dans leur position nor- male sur le lieu oli elles vivaient, comme si la mer se retirait tout d’un coup du fond de la baie et découvrait les êtres qui y vivent présentement. Il en résulte que ces coquilles ont été fortuitement sovdevées et non pas déposées sur un rivage que la mer aurait abandonné peu à peu; car, dans ce dernier cas, elles se trouveraient pêle-mêle et roulées. Dans la ville de Montevideo , M. Isabelle a rencontré , à quatre ou cinq mètres d’élévation au-dessus des eaux de la Plata ^ un banc de coquilles pure- ment marines et en partie roulées, qui dépendaient, à n’en pas douter, d’un ancien rivage maritime. De l’autre côté de la baie, au pied du Cerro, à la même hauteur, M. Isabelle a encore retrouvé le banc avec des huîtres, des 1. Géologie, p. 94. 2. Idem, p. 95. 3. Idem, p. 53. 4. Idem, p. 23. ( 465 ) moules et beaucoup d’autres coquilles marines. Comparées aux coquilles Paiéon* vivant dans la même baie, ces corps fossiles ne m’ont présenté aucun iden- tique, les eaux étant aujourd’hui presque douces à Montevideo. Les coquilles fossiles, en effet, ne vivent plus qu’à vingt ou trente lieues de là, sur les points où l’eau devient tout à fait salée. Il paraît donc certain qu’à l’époque où se déposaient les coquilles de Montevideo, l’eau salée remontait jusque là, c’est-à-dire à un degré plus haut que maintenant. On pourrait dès-lors y voir l’exhaussement général de l’ensemble au-dessus du niveau des mers actuelles, puisque, dans un lieu où vivaient des coquilles marines, les eaux douces de la Plata sont venues remplacer l’eau salée. Près de San-Pedro, sur les rives du Parana, à deux degrés au-dessus de Bue- nos-Ayres, existent, au-dessus des falaises du fleuve et sur le terrain pampéen à ossemens, des bancs de coquilles composés seulement de Y Azara lahiata. Ces bancs, formés de sable fin, sont à trente mètres environ au-dessus des basses eaux du Parana. Dans ce fleuve, on ne rencontre pas, à San-Pedro, l’espèce encore vivante; elle ne se voit plus de nos jours qu’aux environs de Buenos-Ayres et de Montevideo, sur la zone où les eaux douces sont mélan- gées d’eau salée. Il en résulterait que des eaux douces saturées de sel cou- vraient les Pampas jusqu’à deux degrés de distance du point où elles s’arrêtent actuellement, et à plus de trente mètres au-dessus du niveau des eaux du Parana et de la Plata. Il suffît, je crois, de jeter les yeux sur les résultats comparatifs qui pré- cèdent, pour s’assurer que l’abaissement des eaux est loin detre le meme partout , puisqu’il offre des différences de cinq à cent mètres dans les niveaux des couches à fossiles au-dessus des mers actuelles. On en devra naturellement conclure qu’il n’est point le résultat d’un abaissement uniforme des eaux de la mer au pourtour de l’Amérique, mais qu’il est le produit de soulèvemens d’inégale valeur, ayant eu lieu depuis la formation de la faune vivante; sou- lèvemens qui dépendent en conséquence d’une seule et meme epoque, dont l’action a été générale sur le continent américain. On peut encore tirer des faits énonces les inductions suivantes, relatives au changement de forme des côtes et aux modifications des bassins, depuis la naissance de la faune actuelle. Pour que les coqudles de la Bahia de San-Blas vécussent au fond du Riacho del Ingles, il fallait que le fond de la baie s’étendît jusque-là, et que la mer couvrît les lieux environnans, au moins une ou deux lieues de plus dans les terres. i h; Paléon- tologie. ( i 66 ) 2." Pour que les eaux salées de la mer remontassent, avec leurs coquilles marines, jusqu’à Montevideo, où les eaux sont aujourd’hui presque douces, il fallait que, postérieurement au dépôt des Pampas, les alentours se fussent sur-élevés de six à sept mètres au moins, ên s’éloignant de plus d’un degré de l’embouchure actuelle de la Plata , où les eaux sont entièrement salées. 5.° Pour que V Azara lahiata, constituant les bancs de conchillas dissé- minés au sein des Pampas, vécût en si grand nombre sur des points main- tenant éloignés de deux degrés de Buenos- Ayres, où cette coquille vit encore , il fallait que les eaux saturées de sel , propres à son existence , s’étendissent sur une vaste région des Pampas, présentement hors des eaux, en y représentant un golfe compris entre la chaîne du Tandil et le Rio Quarto, en dormant un àrand bassin, où les eaux douces fluviales des affluens se mêlaient aux eaux O ' marines. Il en résulterait évidemment que le littoral de l’océan Atlantique aurait sensiblement changé de forme, sur plusieurs points, depuis la naissance de la faune actuelle, en s’éloignant de plus en plus de la mer. Il me reste encore à comparer les espèces propres aux deux versans des Cordillères, afin de m’assurer si les océans contiennent des especes com- munes. Paléon- tologie. % ( 167 ) ! OCÉAN ATLANTIQUE. GRAND OCÉAN. GASTÉROPODES. GASTÉROPODES. Paludestrina australis , d’Orb. Scalaria elegans , d’Orb. Natica limbata, d’Orb. N. Isabeïleana , d’Orb. Trochus patagónicas , d’Orb. Trochus luctuosus, d’Orb. Olioancillaria brasiliensis , d’Orb. 0. auricularia, d’Orb. Volutella angulata, d’Orb. Voluta brasiliana, Solander. V. tuberculata. Wood. Buccinanops cochlidium, d’Orb. B. globulosurn, d’Orb. Purpura chocolata, Blainv. P, concholepas. Triton scaber, Broder. Infundibulum trochiforme , d’Orb. Crepidula dilatata, Lamarck. Siplionaria Lessonii , Blainv. Acme a subrugosa, d’Orb. Fissurella crassa, Lamarck. Chiton tuberculiferus , Sow. LAMELLIBRANCHES. LAMELLIBRANCHES. Venus patagónica, d’Orb. Venus Dombeii, Lamarck. V. opaca. Broder. Lucina patagónica, d’Orb. Azara labiata, d’Orb. Lutraria plicatella, Lamarck. Nucula lanceolata , Sow. N. puelcha , d’Orb. Mytilus eduliformis , d’Orb. Ostrea puelchana , d’Orb. Terebratula chilensis. La comparaison précédente démontre qu’a 1 instant on vivait la faune dilu- vienne , l’océan Atlantique et le grand Ocean contenaient respectivement des espèces distinctes. Ces résultats, comme on peut le voir aux généralités sur les animaux mollusques , sont identiques a 1 état actuel des deux mers j on Paléon- tologie. * ( 168 ) peut en conclure non-seulement que toutes les espèces de coquilles de la faune quaternaire ont leurs identiques dans les mers voisines, mais encore que l’ensemble des faunes propres aux deux grands océans était, à cette époque, absolument dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. CHAPITRE XI. Coup d'œil d'ensemble sur la Paléontologie de ï Amérique méridio- nale, comparée à la Paléontologie européenne. J’ai déjà fait entrevoir, aux considérations géologiques la succession des êtres qui se sont remplacés aux diverses époques de la dislocation des couches terrestres, et j’ai parlé des différens systèmes qui ont surgi au-dessus des océans. Je ne reviendrai point sur ce qui appartient à la géologie propre- ment dite, mais je crois devoir résumer les généralités qui se rapportent plus spécialement aux faits qu’on peut déduire de l’étude particulière de la Paléon- tologie américaine. A l’instant oii les roches de l’époque gneissique se déposaient au sein des océans brûlans, qui devaient couvrir le globe, l’animalisation ne pouvait pas exister; aussi n’a-t-on jamais rencontré, dans ces couches, aucune trace d’animaux. On peut même dire que les premiers dépôts de l’épocjue silu- rienne n’en contenaient pas non plus , au moins dans les mers américaines , et en effet les trois quarts de cette immense puissance des roches phylladiennes représentant au nouveau monde le terrain silurien, ne renferment pas de restes de corps organisés, les premiers n’ayant paru que vers la fin de cette période. Alors la mer silurienne offrait , dans l’hémisphère sud , une immense surface, où vivaient, comme en Europe, des espèces de Lingules , éé Orthis , de Calymene et ééAsaghus, voisines, pour la forme, de celles de l’ancien monde et qui leur sont même identiques. La répartition uniforme des espèces de ce terrain par toutes les latitudes de la zone torride jusqu’aux régions glacées de la Russie, dénote sur le globe une chaleur centrale assez forte pour faire disparaître la différence de température qu’apporte aujourd’hui la latitude. Des causes provenues, sans doute, de nouvelles dislocations de la croûte terrestre, anéantissent tous les êtres de la faune silurienne, et les couches qui les renferment se couvrent désormais de nouveaux dépôts. Aux sables vaseux 1. Géologie, p. 265. 111. Paléontologie. Paléon- tologie. ( i70 ) des terrains siluriens de FAmérique succèdent des sables quartzeux. Une faune distincte naît au sein des mers dévoniennes, et cette faune, com- posée de Téréhratules ) de ‘Spirifer, ^Orthis, présente un facies analogue à celui des animaux des mers européennes de la même époque géologique; mais cette animalisation s’éteint à son tour, et la faune dévonienne s’efface de la surface du globe, après avoir duré un temps considérable, à en juger au moins par les proportions des couches. Au terrain dévonien succède, en Amérique comme en Europe, la grande série des couches carbonifères. Alors paraît une faune marine très-variée, où, parmi les genres Solanum, Nqtica, Pecten, Trigonia, Terebratula, Orthis et Spirifer, se montrent les Productus plus nombreux, plus spéciaux à ce terrain que les autres. Comparées à celles d’Europe, ces espèces américaines offrent non-seulement la plus grande analogie, mais encore des espèces iden- tiques qui indiquent la complète contemporanéité d’existence. Il n’y aurait donc pas, à l’époque du terrain carbonifère, de différences de température dues à la latitude , puisque les mêmes êtres vivaient simultanément sous la zone torride et dans les régions froides. La chaleur centrale était immense et continuait à neutraliser toute influence extérieure. Après une longue durée de cette riche faune et de cette flore plus riche encore des terrains carbonifères, où les palmiers, les fougères, ornent les continens, tandis que les innombrables produits de la faune maritime peu- plent le sein des mers, la nature, une autre fois, détruit son œuvre. Les ani- maux et les végétaux sont ensevelis sous les couches terrestres , par la sur- élévation du système chiquitéen, et la période triasique existe. Si, en Amé- rique, ainsi qu’en Europe, les couches qui se déposent doivent former, sur Full et l’autre 'continent, des argiles et des grès bigarrés identiques, il est au moins curieux de ne rencontrer, au nouveau monde, que des couches dénuées des êtres si nombreux sur l’ancien. Il faudrait dès-lors supposer que, durant cette période, les mers triasiques de l’Amérique se seraient trouvées en des conditions moins favorables, peut-etre au fond dun bassin maritime, ou les animaux ne pouvaient pas exister. En Europe, à la suite des terrains triasiques, commence une très longue période, celle des terrains jurassiques, où sept étages au moins, souvent d’une grande puissance, se sont succede, en offrant des faunes distinctes (le lias, Foolite inférieure, la grande oolite, les couches oxfordiennes , coral- liennes , kimméridiennes et portlandiennes ). En Amérique on cherche en vain ces terrains étendus; à peine en trouve -t- on des traces incer- ( \7] ) taines ‘ sur un petit point isolé. Ne pourrait- on pas se demander natu- Paiéon- rellement quelle cause a pu empêcher les terrains jurassiques de s’y déve- lopper? Cette question effraie au premier abord; mais si l’on suppose, par exemple, que durant cette longue période, les terrains triasiques formant peut-être le prolongement du système bolivien et devant plus tard supporter les terrains crétacés, étaient émergés et constituaient les continens, on s’ex- pliquera la cause à laquelle on peut attribuer le manque de terrain jurassique au nouveau monde. Il paraîtrait probable c|ue, durant la formation juras- sique, l’Amérique méridionale représentait un continent bien plus vaste qu’aujourd’bui; néanmoins pour l’explication des faits postérieurs, il est de plus indispensable de supposer qu’à la fin des terrains jurassiques il s’est manifesté, en Amérique, des dislocations nombreuses par l’affaissement et par l’immersion de ces mêmes terrains triasiques , puisqu’ils reçoivent ensuite les couches les plus inférieures de l’époque suivante. Les terrains crétacés se montrent sur le globe. La nature, après l’anéan- tissement de la faune antérieure, les repeuple d’animaux, et l’animalisation reparaît sur la terre. Tandis qu’en Europe les nombreuses ammonites et les autres mollusques peuplaient les mers anciennes des bassins parisien et méditerranéen de l’étage néocomien , ces mêmes mers s’étendaient j usqu’au littoral septentrional et occidental de rAméricjue, de la Colombie au détroit de Magellan , en y offrant des espèces voisines de forme et même des espèces identiques. En effet , non-seulement les terrains néocomiens de Colombie mon- trent cinquante pour cent d’espèces voisines de forme avec celles du bassin parisien de cet étage, mais encore vingt pour cent d’espèces identiques se trouvent simultanément en Europe et en Amérique. Le terrain .néocomien du détroit de Magellan paraît, au contraire, offrir des analogies avec le bassin méditerranéen. Quoi qu’il en soit, les mers néoèomiennes avec des animaux mollusques, voisins ou ideiitic[ues , s’étendaient en même temps dans l’hémi- sphère sud, jusqu’au 54.^ degré et dans l’hémisphère nord du 4.® au 48. degré de latitude (plus de 2500 lieues), sur une largeur de 75 degrés (plus de \ 800 lieues). Les lois qui président à la distribution géographique actuelle des êtres à la surface de notre planète, dépendent toujours d’une uniformité complète de conditions d’existence et de température. On doit en conclure, par comparaison, que la présence simultanée des mêmes espèces au sein des mers néocomiennes de Colombie , du détroit de Magellan et de France , 1 . Paléontologie , p. 62, denote , sur ces differens points , pour cette époque , une unité de tempé- rature qui n’existe plus aujourd’hui, puisque la Colombie est sous la zone torride, que la France est relativement un pays tempéré, et que le détroit de Magellan est très-froid. J’ai déjà signalé, pour les terrains siluriens et dévo- niens , l’action de la chaleur terrestre centrale , concevable dans ces premiers temps de l’animalisation du monde. Je l’ai retrouvée, plus tard, avec les ter- rains carbonifères. L’étude que j’ai faite des terrains jurassiques d’Europe m’a également prouvé, par la présence de couches oxfordiennes , identiques en France et au nord des monts Ourals *, que le froid polaire n’existait pas encore vers la moitié de la période jurassique. Maintenant je crois pouvo-ir arriver aux mêmes conclusions pour les terrains crétacés inférieurs. Il paraît donc certain qu’à l’étage néocomien la chaleur terrestre était assez forte , non-seu- lement pour annuller l’influence de la latitude au sein des parties tempérées , mais encore pour anéantir complètement l’action glacée des pôles. Les terrains néocomiens sont remplacés , en Europe , par le gault. Cet étage si morcelé de la formation crétacée^ paraît manquer en Amérique. 11 n’en est pas ainsi des craies chloritées , qui offrent un lambeau sur la Cordillère chilienne; mais alors, comme j’ai pu m’en assurer par des comparaisons, les faunes, loin de couvrir d’immenses surfaces du globe, paraissent se restrein- dre ; elles se divisent , en se morcelant de plus en plus , par bassins distincts , jusqu’à la lin des terrains crétacés, marquée, en Amérique, par le premier relief du système chilien des Cordillères^ et par le dépôt guaranien"^, qui en est le résultat immédiat. La nature, en effet, cessant quelque temps d’être en repos, le retrait des matières amène encore de vastes affaissemens dans l’ouest; et une ligne de dislocation, longue de cinquante degrés, fait surgir la Cordillère orientale, en amenant, par suite du •balancement des eaux sur les continens alors émergés , et dans le fond des bassins maritimes de l’Amérique , des couches ferrugineuses qui ne contiennent aucune trace de corps organisés. C’est le commencement de la période tertiaire, époque à laquelle les mammifères étaient inconnus. Le calme renaît ensuite. Le nouveau monde présente des 1. Chargé par MM. Murchison et de Verneuil de l’examen et de la publication des richesses paléontologiques qu’ils ont rapportées de leurs explorations des terrains jurassiques de Russie, la comparaison m’a conduit à ce résultat curieux. 2. Voyez Paléontologie française, terrains crétacés, t. I, p. 4â0 et 639. 3. Géologie, p. 272. 4. Idem, p. 24ô. ( 173 ) bassins maritimes et des continens circonscrits. Alors apparaissent, pour la première fois, au milieu d’une végétation active, de nombreux mam- mifères, et la mer se peuple d’animaiix marins bien plus diversifiés dans leurs formes, mais plus restreints dans leurs faunes. Les mêmes espèces ne se retrouvent plus d’un côté à l’autre du monde; la température uniforme due à la chaleur centrale ayant beaucoup perdu de son intensité, les êtres sont plus circonscrits et composent, sous la même latitude et à très-peu de distance les unes des autres, des faunes locales souvent distinctes. C’est au moins ce que montrent les mers tertiaires de l’Amérique méridionale, sépa- rées l’une de l’autre par une simple chaîne, celle des Cordillères, qui, sous la même zone, limite la faune du grand Océan de la faune de l’océan Atlan- tique. Tandis que, de chaque côté de la Cordillère, se succèdent un grand nombre d’êtres marins , comprenant des bulles , des natices , des fuseaux , des rostellaires , des olives , des vénus , des cardium , des arches , des trigonies et des pernes; des bois de conifères, des ossemens de mégamys et de toxodons, sont transportés des continens voisins dans les deux mers. A en juger par la puissance des dépôts , les choses durent ainsi très-long- temps en Amérique, tandis qu’en Europe des couches tertiaires, également très-épaisses, se déposaient dans le hassin parisien, en y enveloppant un grand nombre d’êtres formant une faune distincte, cpioiqu’elle soit, comme celle d’Amérique, composée d’espèces propres aux régions chaudes. Si les mers restent des siècles sans changer beaucoup de formes, les continens voi- sins ne sont pas moins favorisés. Avec des végétaux proportionnes sans doute aux mammifères qui doivent s’en nourrir, existent au nouveau monde, pen- dant cette période, des mastodontes, des mégathériums , des mégalonyx, des toxodons et une multitude. d’êtres terrestres, différens des faunes antérieures et de la faune actuelle. On observe en Europe le même fait: les mastodontes, les tapirs , les éléphans , les rhinocéros et tous ces grands animaux •inconnus aujourd’hui, habitaient alors nos régions tempérées et froides. Le monde entier, quoiqu’il ne nourrisse plus des formes animales identiques , n en offrait pas moins et partout des conditions égales pour l’animalisation, et une répar- tition uniforme d’êtres voisins par leur grande dimension et par leurs néces- sités d’existence. Au milieu du calme apparent de cette animalisation active des continens et des mers, une nouvelle catastrophe a lieu. Un nouveau mouvement con- sidérable se manifeste dans le système chilien. Les Cordillères, prennent un grand relief, en exhaussant et émergeant, à l’instant ou les roches trachy- Paléon- tologie. í ( 174 ) Paiéon- tiques se font jour, le fond des mers tertiaires des Pampas et le littoral occi- dental. Non-seulement alors la faune marine paraît avoir été anéantie, mais encore l’impulsion donnée aux eaux de la mer envahit les continens, y entraîne tous les animaux, en les déposant, avec les particules terreuses, à toutes les hauteurs, dans les bassins terrestres et surtout dans cette immense dépression des Pampas , qui va devenir le grand ossuaire de cette faune terrestre. Alors aussi les os ou les mammifères entiers, lorsqu’ils n’étaient pas entraînés, étaient jetés dans les fentes des rochers ou dans les cavernes du Brésil. Si l’on cherche ce qui s’est passé en Europe a la même époque, on y pourra peut-être rattacher l’anéantissement des éléphans , des tapirs , des rhinocéros , des mastodontes et des autres animaux terrestres de races éteintes, qui se trouvent dans le limon de la Bresse, analogue à celui des Pampas, sous les conglomérats trachytiques de l’Auvergne, et ceux que des causes posté- rieures ont remaniés à la surface du sol européen. S’il en est ainsi, des faunes composées de grands animaux de races éteintes auraient habité simultanément l’ancien et le nouveau monde; et leur destruction sur les deux continens tiendrait à la même cause, ‘à l’action d’un des reliefs des Cordillères. Après cette catastrophe, le globe est peut-être resté inanimé long-temps avant que la puissance créatrice le couvrît de nouveau des végétaux et des animaux qui le peuplent aujourd’hui, en complétant son oeuvre par l’être le plus parfait, l’homme, qu’elle appelle à dominer la nature entière. Au moins paraît-il certain que, s’il s’est manifesté depuis des mouvemens par- tiels à la surface de la terre, aucun n’a été assez puissant pour anéantir la faune actuelle. Les traditions d’un déluge qui se conservent chez tous les peuples du monde, depuis l’Européen le plus civilisé jusqu’à l’Américain* encore à demi sauvage dans ses forêts ou sur ses plateaux des Cordillères, ne seraielit-elles pas le dernier souvenir de causes générales ( la naissance des volcans) qui auraient amené les derniers changemens apportés à la surface du monde terrestre? En Amérique, au moins, ces changemens sont très-mar- qués, et l’on doit leur attribuer la sur-élévation au-dessus du niveau actuel des mers, des coquilles fossiles des côtes orientales et occidentales de l’Amérique méridionale , et surtout des bancs de coquilles des Pampas , qui ne contiennent que des espèces actuellement vivantes dans les mers voisines. C’est à ce mou- vement qu’on peut encore attribuer ces émergemeiis modernes d’inégale 1. Géologie, p. 262, 274. jwm I' ( 175 ) valeur, dont les traces évidentes se montrent partout sur les terrains dilu- viens du nouveau monde. Dans l’ancien, elles se manifestent encore sur une infinité de points. Les buttes d’huîtres de Saint-Michel en l’Iierm en sont une preuve, de même que ces changemens de niveau des couches modernes des terrains quaternaires du nord de l’Europe ; ainsi, en Amérique et en Europe, on rencontre, pour les derniers effets comme pour les pre- miers, une grande coïncidence de causes et de résultats. Conclusions. Delà comparaison des faits paléontologiques , observés au nouveau monde et sur le sol européen , on peut déduire des conclusions d’une immense impor- tance pour la solution des hautes questions générales de la géologie et de l’histoire chronologique de l’animalisation à la surface du globe. Ces conclu- sions les voici: 1. ° Les êtres, pris dans leur ensemble, ont, suivant l’ordre chronologique des faunes propres aux formations , marché , en Amérique comme en Europe , du simple au composé. Beaucoup de genres (les trilobites, les orthocéres, les productus, etc.) ont, il est vrai, disparu complètement avec les terrains les plus anciens ; d’autres , venus plus tard ( les ammonites , bélemnites , tur- rilites, etc.), se sont également éteints avec la fin des couches crétacées; mais les genres , de plus en plus multipliés , à mesure qu’on s’éloigne du premier âge du, monde, ont été remplaces, durant la periode tertiaire, par des mam- mifères plus parfaits dans leur organisation et par des formes animales , marines et terrestres, jusqu’alors inconnues, dont beaucoup sont représentées au sein de la faune actuelle. 2. ° Aucune transition ne se montrant dans les formes spécifiques , les etres paraissent se succéder à la surface du globe, non par passage, mais par extinction des races existantes, et par le renouvellement des especes a chaque époque géologique. 5.° Les animaux sont répartis par zones , suivant les époques géologiques. Chacune de ces époques représente, en effet, à la surface du globe, une faune distincte, mais identique dans sa composition; ainsi les formations silu- riennes, dévoniennes, carbonifères, triasiques, cretacees, tertiaires et dilu- viennes sont , en Amérique , les mêmes qu’en Europe , et y conservent , avec le même fades paléontologique, les memes formes generiques. Paléon- tologie. t Paléon- tologie. ( 176 ) 4. ° Non-seulement il y a même fades dans les faunes perdues de l’ancien et du nouveau monde, mais encore quelques espèces identiques communes prouvent leur complète contemporanéité. 5. Cette contemporanéité d existence qu’on remarque à d’immenses dis- tances au premier temps de 1 animalisation et jusqu’à l’epoque où se dépo- saient les terrains crétacés inferieurs, semble dependre d’une température uniforme et du peu de profondeur des mers, qui permettaient aux êtres non- seulement dy éprouver partout 1 influence de la lumière extérieure, condi- tion indispensable à leur existence, mais encore de se propager et se lepandre sans obstacle dun lieu a 1 autre, ce qui ne pouvait plus avoir lieu des que, par l’influence de l’inégalité de la température, le refroidisse- ment de la terre d’un coté, les systèmes terrestres de soulèvement de l’autre, ainsi que les grandes profondeurs des océans, apportaient autant de barrières infranchissables a la zoologie côtière et sédentaire. On doit donc croire que runiformité de répartition des premiers êtres sur le globe tient autant à l’égalité de température déterminée par la chaleur centrale qu’au peu de profondeur des mers ; tandis que le morcellement des faunes par bassins de plus en plus restreints, provient, en approchant de l’epoque actuelle, du refroidissement de la terre , des barrières terrestres et marines , qui ont mis obstacle à l’ex- tension des faunes riveraines. 6. ° Si les faunes ont les mêmes points de séparation sur les deux conti- nens , si elles s arrêtent aux memes limites tranchées dans leur composition paleontologique , on devra naturellement en conclure que les divisions des formations ne dependent pas de causes partielles , mais qu’elles proviennent de causes générales, dont l’influence se serait fait sentir sur le globe entier. 7. Après l’examen des grands faits géologiques du nouveau monde, ces causes générales m’ont paru faciles à saisir : encore visibles dans les derniers reliefs des Cordillères et dans la destruction des faunes qui en a été le résultat, je crois, par analogie, qu’on doit en déduire que l’anéantissement partiel ou total des faunes propres à chaque étage ou à chaque formation provient toujours de la valeur des dislocations apportées à la surface du globe par le retrait des matières dû au refroidissement des parties centrales et aux per- turbations que ces memes dislocations ont produites. Un système de 50 degrés de longueur, par exemple, comme celui des Andes, dont nous ne pouvons juger que le relief, sans etre a portée de calculer l’étendue correspondante de son affaissement au sein du grand Océan, aura déterminé un tel mouvement dans les eaux, par suite du déplacement des matières, que l’effet en aura dû être ( 177 ) universel tant sur les continens qu’au sein des mers. Les premiers ont été ravagés par l’enlèvement des êtres terrestres; les seconds, par le transport des molécules terreuses, qui ont étouffé non-seulement les animaux libres des océans, en remplissant leurs branchies, mais encore les animaux côtiers et sédentaires , par le dépôt dont elles les ont recouverts : ainsi s’explique à la fois la séparation des êtres par étages et leur extinction à chaque grande formation géologique. 8. ° M. Eliede Beaumont a conçu la haute pensée que la fin de chaque période géologique était toujours produite par les reliefs des différens systèmes qui sillonnent le globe. On voit, dès-lors, c[ue les résultats paléontologiques géné- raux observés au nouveau et sur l’ancien monde, viennent complètement corroborer cette opinion ; mais il y a plus. Les résultats de ces dislocations étant aussi généraux sur le globe et s’étant manifestés à des distances immenses , on y doit rechercher les systèmes anciens ou modernes , causes de l’anéan- tissement des nombreuses faunes qui se sont succédé à la surface de notre planète. Lorsque, sur des points voisins du lieu oh se manifestent aujourd’hui ces faunes distinctes , on n’en trouvera pas l’explication par les systèmes , il faudra la chercher au loin , sur des points encore inconnus à la science , ou supposer que, si les systèmes terrestres en sont réellement la cause, il en est beaucoup qui ont pu être détruits par de nouveaux affaissemens. D’ailleurs les systèmes ne sont que la partie visible des dislocations du globe, tandis que la partie affaissée, peut-être plus considérable, étant le plus souvent recouverte, nous est et nous sera toujours inconnue. En résumé, la sépa- ration par faunes distinctes des étages et des formations n’est que la consé- quence visible des reliefs et des aiFaissemens de diverse valeur, de la croûte terrestre, dans toutes ses parties. 9. ° J’ai fait remarquer, par la répartition uniforme des mêmes êtres que, jusqu’au commencement des terrains crétacés , la chaleur propre à la terre a détruit toute influence de latitude et de froid polaire. S’il n’existait pas alors d’influence atmosphérique sur la distribution des êtres à la surface du ^lobe, toutes les faunes doivent certainement leur circonscription par forma- tions aux grandes dislocations du globe. Ce ne serait que postérieurement au terrain crétacé que les influences de latitude auraient compliqué le morcelle- ment par bassin, multiplié les faunes locales et détruit cette uniformité de répartition qu’on remarque dans les formations anciennes. fT 3D Paléon- lolngie. III. Paléontologie. ( i79 ) TABLE ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX AMÉRICAINS FOSSILES DÉCRITS, FIGURÉS OU CITÉS. Aemea subrugosa, d’Orb. ....... Acteon affinis, d’Orb.. A. ornata, d’Orb. . Actinocrinus Ammonites œquinoxialis , Buch A. Alexandrinas, d’Orb A. alternatus, d’Orb A. americanas, Lea A. Boussingaultii , d’Orb. . ...... A. colombianas, d’Orb . A. Dumdsianus, • d’Orb A. galeatus, Buch A. Gibbonianus , Lea ......... A. occidentalis, Lea A. peruvianas, Buch A. planidorsatus , d’Orb A. rhotomagensis , Buch . A. santafecinas, d’Orb A, tocaimensis, Lea A. vanuxemensis , Lea. Anatina colombiana, d’Orb. ' Ancyloceras Ancfloceras Degenhardtii , d’Orb. . . . . A. Humboldtii , d’Orb A, simplex Antilope maquinensis Area araucana, d’Orb A. Bonplandiana , d’Orb A. perobliqua, Buch A. rostellata, Buch Asaphus boliviensis, d’Orb Astarte dubia, d’Orb A. exotica , d’Orb A. truncata, Buch Auchenias Azara labiata , d’Orb A. Terrains, Planches. Figures. Pages. Diluvien ou quaternaire. 160 Crétacé 79 Idem 79 Dévonien Il 3, 4 40 Crétacé 25 Idem ........ XVII 8-11 75 Idem XVI 5, 6 71 Idem . 25 Idem XVI 1, 2 68 Idem XVII 12-14 77 Idem XVII 1,2 69 Idem XVII 3-7 25, 73 Idem . 25 Idem. ....... 25 Idem 25 Idem XVI 6-9 72 Idem 25 Idem ........ XVI 3, 4 70 Idem ........ 3-7 25, 73 Idem 25 Idem XVIII 16, 17 84 Idem 23 Idem . 25 Idem 25 Idem 25 Pampéen 147 Patagonien (tertiaire) . XÍII 1, 2 129 Tertiaire patagonien. . XIV 15-18 130 Crétacé 25 Idem 25 Silurien I 8, 9 32 Crétacé VI 12, 13 105 Idem XVIII 11, 12 83 Idem ■ 25 Pampéen 147 Diluvien ou quaternaire. VII 20, 21 161 ( 180 ) B. Terrains. Planches. Figures. Pages. Bilobites rugosus, d’Orb Silurien . I 1 30 B. furcifer, d’Orb Idem . . I 2, 3 31 * Buccinanops globulosum , d’Orb Diluvien ou quaternaire. 157 B. cochlicUum Diluvien. 157 . Bulla ambigua, d’Orb. ........ i'. Tertiaire patagonien. . XII 1-3 113 Cœlogenys caiiceps, Lund C. Pampéen 146 C. major, Lund Idem . . 146 Callilkrix primœvus , Lund Idem. . . 147 Calymene macrophthalma , Brongn. . . . Silurien . I 6,7 32 C. Verneuillei, d’Orb Idem . . 4,5 31 Canis incertus, d’Orb. et Laurill Pampéen ..... IX 5, 6 141 C. protalopex , Lund Idem. . 146 C. troglodytes , Lund Idem . . 146 Cardium acutico statum , d’Orb. ..... Tertiaire patagonien . . XII 19-22 120 C. auca, d’Orb Idem . . 14, 15 120 C. colombianum Crétacé . 82 C. peregrinorsum , d’Orb Idem . . ..... XVIII 6-8 81 C. platense, d’Orb Tertiaire patagonien . . XIV 12-14 120 Cavia robusta, Lund Pampéen 146 C. gracilis, Lund Idem . . 146 Cebus macrognathus , Lund Idem . . 147 Ceriopora ramosa, d’Orb Carbonifère VI 9, 10 56 Cerodon antiquum, Lund Pampéen 146 C. bilobidens, Lund. Idem . . 146 Cervus 147 Cliemnitzia potosensis , d’Orb Triasique VI 1-3 60 Clülina antiquata, d’Orb Tertiaire patagonien . . 114 Chiton tuberculiferus , Sow Diluvien ou quaternaire. 159 Chlamy'dotherium gigas ; Lund Pampéen 147 C. Humboldtii, Lund Idem . . 147 Corbula colombiana, d’Orb Crétacé . 84 Crepidula dilatata, Lamarck Diluvien ou quaternaire. 159 Cruziana furcifera, d’Orb Silurien . I 2, 3 31 C. Lefebrei, d’Orb Idem . . 30 C. rugosa, d’Orb Idem . . 1 30 Ctenomys bonariensis , d’Orb. et Laur. . . Pampéen IX 7, 8 146 1 C. priscus , Lund Idem . . 146 \ Cucullœa brevis, d’Orb Crétacé . XX 2-4 89 C. dilatata, d’Orb Idem . . XX 5-7 89 C, tocaimensis, d’Orb. Idem . . XXI 1-3 90 Cynaclurus minutus, Lund. ...... Pampéen 146 ) I ( m ) D. Terrains. Plancbesi Figures. Pages. Dasyprocia capreolus^ Lund Pampéen 146 Dasypus giganteas, Isabelle Idem 14 D. punctatus, Lund Idem 146 Dicotyles Idem 147 Discoidea excéntrica, d’Orb Crétacé XXI 7-9 94 E. Echinus Bolimrii, d’Orb. . Crétacé XXI 11-13 9Ô E. patagonensis , d’Orb Tertiaire patagonien . . VI 14-16 13â Equus neogeus , Lund Pampéen ...... 147 Euomphalus perversus, d’Orb Carbonifère III 5-7 42 Euryodon Pampéen 147 í XVIII 20) Exogyra Boussingaultii , d’Orb Crétacé. ...... | XX 8, oj 91 E. Couloni Idem 93 E. polygona, Buch Idem . 25 E. squamata, d’Orb . Idem XIX 12-1Ô 92 F. Felis exilis, Lund Pampéen 146 F. protopanthér , Lund Idem 146 Fissurella crassa, Lamarck ....... Diluvien ou quaternaire. 159 Fusus Cleryanus , d’Orb Tertiaire patagonien . . XII 6-9 117 F. difficilis, d’Orb Idem XII 11, 12 118 F. Petitianus , d’Orb Idem XII 10 118 G. Glossotherium piálense Pampéen 147 Graptolithus dentatus, d’Orb Silurien II 1 32 G. foliaceus. Sow Idem 33 G. Murchisoni , Sow. ■ Idem 33 H. Hamiles Degenhardtii , Buch Crétacé 25 FÍ. Humboldtii Idem . ' 25 Heterodon. 147 Hippurites chilensis , d’Orb Crétacé ....... XXII 16 107 Holophorus euphractus Pampéen 146 146 Idem 146 Hyœna neogœa, Lund Idem 146 Hydrochœrus sulcidens , Lund 146 ( 182 ) I. Terrains. Planches. Figures. Pages. ínoceramus plicatus, d’Orb . . Crétacé XVIII 19 91 isocardia 25 Isocardia Humboldtii, Bucli .... 25 Jachus grandis, Lund J. 147 K. Kerodon antiquum, d’Orb, et Laur. . . . Pampéen IX 9, 10 146 Laganum? colombianum, d’Orb. . . L. XXI 10 95 Lagostomus brasiliensis , Lund. . . . 146 Leptœna variolata, d’Orb IV 10, 11 49 Leptotherium magus, Lund 147 L. minus , Lund 147 Lingula dubia, d’Orb II 7 29 L. marginata , d’Orb 11 Ô 28 L, Munsterii, d’Orb 11 6 29 Lithodomus socialis , d’Orb 91 Lonchophorus fossilis , Lund 146 Lucina chilensis, d’Orb XIII 12, 13 124 L. plicatocostata , d’Orb XVIII 13, 14 83 Lutraria plicatella, Lamk 161 M. Mactra araucana, d’Orb XV 3,4 125 M. auca, d’Orb XIV 19, 20 125 M. Ceciliana, d’Orb XV 5, 6 126 Mastodon Mndium, Cuv X, XI 144 M. angustidens, Cuv 13, 147 Megamys patagonensis ? VIII 4-8 110 Megalonyx Kaupii 146 M. maquinensis 146 Megatherium Ciwieri 146 Melania potosensis , d’Orb VI 1-3 60 Modiola socarrina, d’Orb XVIII 18 90 Monoceros Blainvillei , d’Orb. .... VI 18, 19 116 Mylodon Darwinii, Owen . . . . . 146 Myopotamus antiquus, Lund .... 146 Mytdus eduliformis , d’Orb 162 Natica antisiensis, d’Orb N. III 10 43 N. araucana, d’Orb XII 4,5 115 Terrains. Planches. Figures. Pages. Nalica australis, d’Orb XIV 3-5 115 N. buccinoides , d’Orb III 8 43 N. Gibboniana, Lea 26 N. Isabelleana , d’Orb 154 N. limbata, d’Orb. 154 N. prœlonga. Desh XVIII 1 78 Nautilus Domeykus, d’Orb. . . . XXII 1,2 103 Nucula incerta, d’Orb. 85 N. lanceolata, d’Orb 162 N. Largillierti , d’Orb XV 9, 10 128 N. puelcha, d’Orb 162 o. Oliva serena, d’Orb XIV 9 116 Olivancillaria auricularia, d’Orb. . . 156 0. brasiliensis , d’Orb 155 Orthis Buchii, d’Orb 49 0. cora, d’Orb III 22,23 48 0. Humboldtii, d’Orb II 16-20 27 0. inca, d’Orb II 10-12 38 0. laticostata, d’Orb 39 0. pectinatus, d’Orb II 13-15 39 Orthocera Humboldtiana, Lea. . . . 25 Orycteropus 146 Ostrea abrupta, d’Orb XXI 4-6 93 0. Alvarezii, d’Orb VII 19 134 0. Ferrarisi, d’Orb VII 17, 18 134 0. hemispherica , d’Orb. ...... XXII 3,4 106 0. inoceramoides , d’Orb. ..... 94 0. patagónica, d’Orb VII 14-16 133 0. puelchana, d’Orb 162 Pachytherium magnum, Lund. . . . P. 147 Panopœa coquimbensis , d’Orb. . . . . . Tertiaire patagonien. . XV 7,8 126 Pecten alatus , Búch 25 P. Darwinianus, d’Orb 133 P. Dufrenoyi, d’Orb XXII 5-9 106 P, paranensis , d’Orb.. VII 5-9 132 P. Paredezii , d’Oi'b. ....... III 11 44 P. patagonensis , d’Orb VII 1-4 131 Pectunculus pay tensis, d’Orb XV 11-13 129 Perna Gaudichaudi , d’Orb XV 14-16 131 Phyllomys brasiliensis, Lund . . . . 146 ( 184 ) Platyonyx Blaimillei, Lund . . . P. Brongniartiî , Lund P. Bucklandi, Lund P. Cmieri, Lund P. minimus , Lund P. Owenii, Lund Pleurotoma araucana , d’Orb. . . . Pleurotomaria angulosa, d’Orb. . . P. Humboldlii , Buch Portunus peruvianus , d’Orb. . . . Prionotus dentatus, Schloth. . . . Productus Jndii, d’Orb P. boliviensis , d’Orb P. Capacii, d’Orb P. cora, d’Orb . P. Gaudryi, d’Orb P. Humboldtii , d’Orb, P. inca, d’Orb P. permianus , d’Orb. . . . . . . P. variolata , d’Orb P. Filliersi, d’Orb Purpura chocolata. Duelos. . • . P. concholepas , d’Orb Pyrula longirostra, d’Orb.. . . . Betepora flexuosa, d’Orb Bostellaria Bostellaria americana, d’Orb. . . . B. angulosa, d’Orb B. Boussingaultii , d’Orb B. Gaudichaudi , d’Orb. ..... Scalaria chilensis , d’Orb S. elegans, d’Orb Scelidotherium leptocephalum , Lund Siphonaria Lessonii, Blainv. . . . Solarium antiquum, d’Orb S. perversum , d’Orb Solecurtus Hanetianus', d’Orb. . . Spatangus colombianus , Lea . . . Sphœnodon minutus , Lund .... Spirifer boliviensis , d’Orb Sp. condor, d’Orlj Terrains. Planches. Figures. Pages. Pampéen 147 Idem 147 Idem 147 Idem 147 Idem 147 Idem 147 Tertiaire patagonien . . XIV 10, 11 119 Carbonifère III 4 43 Crétacé. ...... 2Ô, 104 VI 17 107 Silurien II 1 32 Carbonifère V 1-3 54 Idem ........ IV 5-9 52 Idem ........ m 24-26 50 Idem V 8,9 55 Idem IV 5-9 52 Crétacé ....... V 4-7 54 Carbonifère IV 1-3 51 Idem IV 4 52 Idem IV 10, 11 49 Idem IV 12, 13 53 Diluvien 157 Idem 157 Tertiaire patagonien. . XII 13 119 R. Carbonifère ..... VI 6-8 57 25 Crétacé XVIII 5 80 Idem ........ XVIII 4 80 Idem XVIII 2, 3 79 Tertiaire patagonien . . XIV 6-8 116 S. Tertiaire patagonien . . XIV 1,2 114 Diluvien ou quaternaire. 154 Pampéen 146 Diluvien ou quaternaire. 159 Carbonifère III 1,3 42 Idem III 5-7 42 Tertiaire patagonien . . XV 1, 2 124 Crétacé 26 Pampéen 147 Dévonien 11 8, 9 37 Carbonifère V 11-14 46 { 186 ) Terrains. PlancUes. Figures. PaKCs. Spirifer Humboldlii , d’Orb . Silurien Il 16-20 27 S. inca, d’Orb . Dévonien 11 10-12 38 S. pectinatus , d’Orb Idem II I3-L5 39 S. Pentlandi, d’Orb Carbonifère V 15 48 S, quichua, d’Orb . Dévonien II 21 37 S. Roissfi, Leveillé Carbonifère III 17-19 16 Synœtheres dubia, Lund . Pampéen H6 Synœtheres magna, Lund . Idem 146 Tapiras suinus , Lund T. . Pampéen 147 Tellina bogotina, d’Orb . Crétacé XVIII 15 84 Terebratula œnygma, d’Orb . Jurassique? XXII 10-13 62 T. Andii, d’Orb.. Carbonifère III 14, 15 45 T. antisiensis, d’Orb . Dévonien II 26-28 36 T. chilensis , d’Orb . Diluvien ou quaternaire. 163 T. cora, d’Orb Carbonifère . . . . . 111 20-23 48 T. Gaudryi , d’Orb . Idem III 16 45 T. Ignaciana, d’Orb . Jurassique? XXII 14, 15 63 T. peruviana, d’Orb . Dévonien 11 22-25 36 Toxodon paranensis , d’Orb. et Laur. . . Tertiaire patagonien. . III 1 -3 112 T. platensis, Owen . Pampéen IX 1-4 147 Trigonia abrupta, Buch Crétacé XIX 4-6 25, 86 T. alœformis , Sow.? . Idem XX 1 25, 88 T. antiqua , d’Orb. . . . . . . . . . . Carbonifère III 12, 13 44 T. Boussingaultii , d’Orb . Crétacé XIX 1-3 85 T. Gibboniana , Lea . Idem 26 T. Hanetiana, d’Orb Tertiaire patagonien . . XII 14-16 127 T. hondaana , Lea . Crétacé XIX 1-3 26, 85 T. Humboldtii , Buch . Idem 25 T. Lajoiei , Desh . Idem XIX 10, 11 87 T. subcrenulata, d’Orb . Idem XIX 7-9 87 T, tocaimaana, Lea . . Idem 26 Triton scaber, King . Diluvien 156 Trochus luctuosus, d’Orb . Idem 155 T. patagónicas, d’Orb. . Idem 155 Turbinolia striata, d’Orb . Carbonifère VI 4, 5 56 Turritella Andii, d’Orb Crétacé VI 11 104 U. Unio diluvii, d’Orb V. . VII 12, 13 127 Fenus auca, d’Orb . XII 17, 18 122 F. chia , d’Orb lîï. Palëoatolosie- . XVIII to O 82 - 1 ( m ) Terrains. Planches. Figures. Pages. faenas chilensis, d’Orb. . . . . • . XVIII 12, 13 124 F. Cleryana, d’Orb . XIII 7, 8 123 V. cretacea, d’Orb 82 F. Domheii , Lamk 160 F. Hanetiana , d’Orb . XIII 3,4 123 ’F, incerta, d’Orb , XIII Ô, 6 F. Munsterii, d’Orb . VII 10, 11 121 F. opaca. Broder. 160 F. Petitiana , d’Orb , XIII 9-11 123 Foluta brasiliana, Soland ■ 156 F. tuberculata. Wood 157 Folutella angulata, d’Orb t 156 ( i87 ) TABLE DES MATIERES. Pages. Chapitre Coup d’œil historique sur la Paléontologie de l’Amérique méridionale . • 9 §. 1.®’’ Animaux terrestres • • 9 §. 2. Animaux marins . • 16 Chapitre II. Terrains siluriens ou phylladiens 27 Mollusques brachiopodes • • • 27 Animaux articulés • 30 Résumé géologique 33 Chapitre III. Terrains dévoniens . 35 Mollusques brachiopodes 36 Résumé géologique 40 Chapitre IV. Terrains carbonifères ^1 Mollusques gastéropodes 42 Mollusques lamellibranches. 44 Mollusques brachiopodes 45 Polypiers ^6 Résumé géologique V. Terrains triasiques ou salifères 60 VI. Terrains jurassiques 62 VII. Terrains crétacés 65 §. 1.®^ Coquilles et Échinodermes fossiles de Colombie , recueillis par M. Boussingault 66 Mollusques céphalopodes • 68 Mollusques gastéropodes. ^8 Mollusques lamellibranches 81 Échinodermes Résumé géologique 95 §. 2. Coquilles du Chili recueillies par M. Domeyko 103 Mollusques céphalopodes 163 Mollusques gastéropodes 104 Mollusques lamellibranches . . 105 Mollusques brachiopodes ^67 Crustacés ^64 Résumé géologique ^68 lin Chapitre VIII. Terrains tertiaires iiu lin Mammifères .. 1 1 q Mollusques gastéropodes 1 9n Mollusques lamellibranches. . . . 1 Q Résumé géologique ^ Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre IX. Terrains pampëens Mammifères Résumé géologique - Chapitre X. Terrains diluviens ou quaternaires . Mollusques gastéropodes . , . . Mollusques lamellibranches. . . Résumé géologique. . - , Chapitre XI. Coup d’œil d’ensemble sur la Paléontologie de l’Amérique méridionale, com- parée à la Paléontologie européenne Conclusions . ' . . . , . , . . I cL' OrSi^ny del . Imp- chez. I. letroTirte. ^ ?S. Çu Folùzù't OndaJ'í 1¿¿7l GEOLOGIE . TERRAINS DE TRANSITION DE BOLWIA. /. Bilol:)ites ri^osiL-i , d' Ûrè. 2 — S. ^ à y. Calymene Fej-neaLUu. , d 'Orl. ^ ~ g pircifer ^ d ' O ri . luis Eo7á>¿er;j¿s d'Ori. P 4^ A D • •T MIÉ GeoloíSie. PL ^ . Oudcu'â De¿. Tlo^ei' eP C^r. Hujier, 7. TERRAINS DE TRANSITION DE BOLIVIA l-‘2. PRIONOTIJS denlatus, ú^’í77-<5 5-4. ACTINOCRINUS . ? -5. MNGULA marrfinata, 6. L Munsterii, d’Orí. 7. L dubia, d’Or6. 8-9. SPIRIFER RoHviensis, d'Orh. 10-12 S lúea , rf"(9/i5 13- 15. S . pectinatus, r/W/í. 16-20. S llumbolcitii, 21. S Quicbuá,í^?"(5'/-A 22- 25. TEREBPvATUTA peruviana, d'O/i. 2fi-9.fi T Añil .s le.si s . GEOLOGIE PI 3. ûiuùxrÎ de/ 7 Imp. átltrntrcurfienard. ti C* TERRAINS DE TRANSITION DE BOLIVIA SOI-ARIUM aiiiiqimtn ¿’Orb. 4. PLETJUO TOMARIA ang-iilosa, . EUOMPHALUS perversus, 8. g. NATlCA.tuccmoides, d’Orh.w.^. Vu.PECTEN I’.redezli , ¿'¿?/Ái2.i3.TRIGOJVJA antiq ua,//'¿?r^.i4.i5.TER:EBHATüLA andii , ¿’Orb . i6.T. aulisicnsis, ij,i(j.T.peritviana,¿1íW 20 -2 liV . coxa.^ ¿'Orb . í?" * Oudart ddf- ercier^ Bcnard ct C'^ TERRAINS DE TRANSITION DE BOLIVIA /J, Productus Inca, d.'Orh. i. P. penmamis, i. P. bolivieiisis, ¿W. 7 P. Gaudryi, /<;.// P. vanolata, /2. /j; P:Vil]iersi, GKOLOIUE PL.4-. Oicdoj'à DcL. £U/i .Iio^a- fct C^rlüciw) 7 TEKRAINS DE TRANSITION DE BOLIVIA. 1-3, PRODUCTUS Audii ,¿¿'OrZ. 4 " 7. P. tlliml) oldtll, d'Ord 8 " 10 . P Ç,KyVKjdVrÔ. 11-14. SPIRIFER Condor, 15. S Pentlandii, d'Orô. lïcolodie PL S. I'EKRAINS DE TRANSITION. I - MEL, ANIA potosensis, 4 - 5. TURBINOLIA siriatu, 6-8. RETEPORA flexuosa, « 9-10. CERIOPORA ramosa, TERRAINS DIVERS 11, TURRITELLA Andii,^ï?.v?. 12-13. ASTARTE dubia,y'¿?/-/. 14-16. ECHINUS pataóonensis,^Wí;.17, PORTUNUS periiviaiuis,^»-,í TERRAINS TERTIAIRES. 18-19. MONOCEROS Blainvillii, /y, Ù. ('Colonie. Oitdai fZ>(sl. Tlo^ /. I?cia-ru^ lUh •• ^mp. Jje/mrcier, Bcr/urd el C Zc-ctauAd Z^iliaue^L Sil (?GlCl. d.3 Bu/la amhi^iuL. d Ori. ^.5. Xatixa. araaaiiuL .d'Orl. d.p. Fnsus Cler^aniu\d Vrh. io. F. PeÍLÜanus .dOrù. ^U'Z. /'. d^ lcí¿íj,\ d ûrù. jS.Pyruloy lon^irvsù'a-.d'Orè. Fri^onuL Fcuieliancv.d'Orl. Fe/uu' auai.d'Orh. -i^.2^:(krdiU7n acukcostatuni-,d'Orb, P. Bertjaiid eiiteur . Oéoloij/c . i- PI -Í3. r< WUX\WÓ \CA.\\aViZÔ DtL a-, Soiíírd eé ¿T. i.z.Arca araucana., cú'Orh. 3.¿. Ymus HaiœüajLo. dVrh . Ô.6. V uuzria,dVrb. Y Oer^ajioy^ dVrb.^.ii. VFcüízwm, dOrb. Zua/uL cZí¿¿en.s-Lf, dZrb. lA-íd. Cardiam, auar. d 'Orb. ?. Bertrand éditeur . PaJeo/i¿ú/ú PLj4. . De¿ar¿¿s y j. Jmp.¿&ji€raer. \^AXA.ax/veà j.z . tfcaùirict, chilwsw , d ‘ÛrI>. 5 â. P'atu/z cu/strcPis^ ^ 'ûrè. {/¿i¿i¿l¿¿A/zz¿/¿¿', P ûlw^iy scrc/i/x^^ io.7i.7^learûiûma^ ora/uximLid'ûrà iz ^p.iprduim. p¿a¿&'ise,d'ú/'é. 7p7dPrca.^únp¿andm7ia,^ d'ûrS. 7p. Zû. Æadra a7'ama/ia.,d'0rè.-kff.Æac(rafeciIeana,d'0rb._^.3.Fa/iopæa cofiumlensis^ d'Orâ . fi.jû.Jàicaia laryÆerdd'ûri.^ iíí.íS. Feclzi/iadiis pa^úensis,dVrk_^4 '^^- kimdwhaadi, d'OrS. P . Bertrajul éâirpiir J.Dch.mc M. rmpIm,!rrío-./lrj„7n¿eeC’' JoMxfeà di G)Íoim6ú: ^ecui’ifÍA^ par jiC. f^üuôù\u^a.uù^.. j,z. Anvrio/utes .Boiu'.r¿n^a¿i¿ü-y d'Orè. 3.d-ji—J'cui^^i^i^^m‘^/dd)ri.5.6.A^aIicrn/iûi.r,dÛr6. A^../ — phuiidc'/Víríi/s , d Or/>. F-Berlraml Eilücnr . ' N » Ja/mLfolcçù’ . >/. JJ eloT UA’ lilJi . Im^ . Jem£pcz£r Bénard et Í de CJlerw&xe -tectiei^fid 'ptvr jVL. i^vHüja-it,CL_--. r. Z. AjnmoTvUes Dumajumas , d'ûrè, 3. 7 . Æ mleaiuJ . Biü . S. 11. A—Alcxam/rimu-.dddj./Z.A.J^ro/omiumujd'i'ri. P- Bertrand nlie.eur. ñ/fór¿^^¿oyú;-. IÏ.Æ. ,/jÛeùtrue lû/t. -Jje/rurafr Bcaurd e¿Cf ci/ner7-/:arM , d'Or/’. *5YK>í)iFed t)e (x^fo lii^e ^ecAiÁ^^'tá yvur u\L . J?)oU/^Mu^aufl . ^.Æaàca. jari^dor^a, I^esd.P^^. X À?sd&rM BoriJSi/^ff^ddi' , d^ûrd . 4. yf cu7judosa, J ûrd d. A . d. S . ¿arAívni- peré’^rmorsum, ^ td'ûrl . ^. /û. Vrmu^ Aui i uj oaí£l . /. Jri^o/uU' ffS^forïTiis 1' Sow . 'f ( ïu'uculw í refus ^ S Oré. s. ~' . C dilolof'! d^Oré. fi. (j . d^.x'Oijiiru ñoussi/uftuiJüf ^il Oré . P. Brrl rajul etlilnir. D¿¿aruí Uíh ■ íoMÍl^ t)c_ Caftmiínc tccuciffiv'» piir . /-3 úicalle^ iúca^mensis, d'Ord. 4,. 6'. Ostrea airupta-,(¿'úr i. Discoidea exen¿rLca,J'úré.70.Paij¡anum ? colomlicumm,J'Ori. ■to. l3. £cAùmj Bohvarii , d'ûré. P. Bertrand édit. // V./, fau'on¿o(ogi4’ J.Delarui Líh. Imf/ ■ Zamrcur Be/utr¿ e¿ Cf ^crt)~\Z^ ^^x. C^iXL 'tec44/eiffví> yoA- (Doo44^/^Xir. -y . Z. J^audiLa BomaÁus , d ’ Orh . 3. 4, Ostreío hemzspherirM, , d'Orb ■ d. p . Fec¿eiv Du^renoyi , d ' Orb . 70. i3 ■ TereiraiiUíí cuu^rm d Orí. 7^, 7ÍÍ . X- l^nadcmdi d 'Ori. i6 . Hipp urdes ? P. Bertrani éJiteur. t 9 1# Ü I; ■ii 7i t -I