The John Carter Brown Library PURCHASED WITH THE ASSISTANCE OF A DONATION FROM The Harper Fund and The Associates o The John Carter Brown L - VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (Le Brésil, la République orientale de l’Uruguay, la République Argentine, la Patagonie, la République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou). ma 4 ? STRASBOURG, IMPRIMERIE DE V e BERGER-LEVRAULT. DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (LE BRÉSIL, LA RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY, LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, LA PATAGONIE, LA RÉPUBLIQUE DU CHILI, LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL DE LA LEGION D’HONNEUR , OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR DE LA RÉPUBLIQUE BOLIVIENNE, PRESIDENT DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE ET MEMBRE DE PLUSIEURS ACADEMIES et sociétés savantes nationales et Étrangères. c/ec/¿6 au ÍW / f» publié sous les auspices 9c iît. le ittinistre 9e l'Instruction publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). TOME QUATRIÈME. 3.e Partie : OISEAUX. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, ÉDITEUR, Libraire de la Société géologique de France, RUE SAINT-ANDRÉ- DES-ARCS, 38. STRASBOURG, CHEZ V.e LEVRAULT , RUE DES JUIFS, 33. OISEAUX, PAR ALCIDE D’ORBIGNY. 1835 — 1844. CLASSE DES OISEAUX AVERTISSEMENT. Au moment de livrer au public les résultats de nos études ornithologiques , nous avons un premier devoir à remplir, soit envers ce même public, soit envers nous-même. Ce devoir, c’est celui de payer un juste hommage aux talens de deux hommes , dont les travaux ne seront rien moins qu’étrangers à la justesse et à la précision des nôtres, si, d’ailleurs, nos efforts personnels ne trahissent pas trop l’expectative de suecès, dont l’espoir nous soutient dans une entreprise aussi épineuse. Livré , dès notre début dans la carrière des sciences naturelles, à l’étude de l’ornithologie, le Voyage de Don Félix d’ Azara dans l’Amérique méridionale fixa naturellement notre attention, et nous donna l’idée la plus favorable de la rectitude de jugement et de la bonne foi de son auteur. Long-temps avant notre départ pour l’Amérique, nous avions beaucoup étudié Félix d’ Azara; et quand, plus tard, notre des- tinée nous entraîna sur le théâtre même de ses observations , notre premier soin fut de vérifier, le livre d’Azara à la main, toutes ses allégations, dont plusieurs, en Europe, étaient regardées comme fabuleuses. Ayant toujours considéré cet écrivain comme un observateur aussi exact que consciencieux de tous les animaux qu’il a vus , nous reconnûmes bientôt, non sans une secrète jouissance d’amour-propre, que nous ne nous en étions pas le moins du monde exagéré le mérite ; plus particulièrement en ce qui concerne ses ( ij ) remarques sur les mœurs et sur les habitudes des animaux, ainsi que les par- ties secondaires de ses groupes. C’est une justice qui lui est due; justice qui, bien que tardive, doit le replacer au rang des observateurs les plus distingués. Nous n’avons pas besoin d’ajouter qu’Azara nous a toujours servi de guide ; mais nous devons à un autre observateur, plus profond sans être moins exact sous le point de vue scientifique, un complément heureux de cette partie de nos observations. Tandis qu’au bord des lacs, au bord des fleuves ou dans les lagunes de l’Amérique , au sein de ses plaines immenses ou sur ses mon- tagnes sourcilleuses, nous comparions, après une chasse souvent pénible, les descriptions de l’ingénieur espagnol à leurs sujets tombés sous nos coups, un savant, éminemment doué de cette patience minutieuse , l’une des pre- mières vertus du naturaliste, M. de La Fresnaye, de Falaise, depuis long- temps avantageusement connu par des travaux utiles à la science; M. de La Fresnaye, disons-nous, s’appliquait laborieusement, au sein de ses belles col- lections, à reconnaître, dans les espèces décrites par les modernes, les espèces déjà observées et décrites par Azara, et souvent reproduites par Yieillot. De retour dans nos foyers, et rendu aux douces habitudes de l’amitié dont il nous honore, on sentira combien dut être piquant et curieux pour nous le rapprochement de ses déductions scientifiques, tirées de l’observation des pattes, des becs, de la longueur respective des ailes, et autres caractères ex- térieurs, avec nos observations pratiques faites sur le vivant, dans le pays même ; et nous avons été plus d’une fois surpris de la précision avec laquelle ces moyens, tout artificiels, lui faisaient deviner, en quelque sorte, pour tels ou tels sujets, une manière d’être dont une longue suite d’expériences et de recherches avait pu seule nous instruire. Nous devons à sa complaisance et à son zèle pour la science une détermination plus exacte de nos espèces, et une partie de notre synonymie, indépendamment d’observations de la critique la plus saine et la plus judicieuse que nous nous ferons un honneur et un plaisir de citer, toutes les fois que l’occasion s’en présentera. Les citations montreront au reste de combien nous sommes redevable à ce digne collabo- rateur, aussi désintéressé qu’instruit. Nous finirons par une sorte de profession de foi générale, que nous repro- duirons probablement de temps à autre dans le cours de ces études , au risque même de tomber en des redites, mais avec laquelle nos convictions les plus intimes ne nous permettent pas de transiger. Nous voulons parler de l’ex- trême importance dont il nous paraît être aujourd’hui de réunir, en zoologie, l’appréciation comparée des caractères moraux des êtres à celle de leurs carac- ( üj ) teres physiques et extérieurs. Les méthodes purement artificielles n’y sont, en effet, dans l’ordre actuel des idées, pas plus admissibles qu’en botanique et dans les autres branches des sciences naturelles qui , avec tant de raison , n’en admettent plus, ou du moins en restreignent beaucoup l’empire exclusif. Nous tenons, en effet, plus que personne, aux bonnes classifications, et nous reconnaissons , des premiers, qu’on leur doit les progrès réels qui ont immor- talisé nos maîtres; mais nos réflexions spéciales, d’accord avec notre expé- rience personnelle, ne nous ont pas moins convaincu que la saine logique et les vrais intérêts de la science repoussent également, dans les études nouvelles, tout système qui n’allierait pas a l’observation des caractères physiques des animaux , celle de leurs mœurs et de leurs habitudes. Aussi nous efforcerons- nous toujours de reproduire, dans toute leur simple et énergique naïveté, sans autre ambition que celle de les faire, autant que possible, reconnaître à tous , les traits de cette nature si variée , dans son inépuisable richesse ; de cette nature, source de jouissances si douces pour qui ne veut que l’ad- mirer, éternel désespoir de quiconque ose prétendre à la peindre! m- VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. OISEAUX. PREMIER ORDRE. OISEAUX DE PROIE, Accipitres. (Linné, Cuvier, Yieillot.) La distribution comparative des oiseaux de proie sur l’ancien et sur le nouveau continent place dans l’ancien monde, en Europe, en Afrique ou en Asie, les vautours proprement dits; et dans le nouveau, les vautours à caroncules ou sarcoramphes. Parmi les derniers, le roi des vautours paraît exclusivement cantonné entre les parallèles des tropiques ou les dépasse peu, n’habitant que les lieux boisés et chauds; tandis que le condor, qui joue un si grand rôle chez les anciens Incas, fréquente les zones glaciales; et, la meme, non pas exclusivement la région des Andes, comme on l’a cru jusqu a ce jour, mais aussi les terrains ondulés et froids, depuis le sud de la Patagonie jusqu a la ligne. Dans cette dernière localité, on le trouve succes- sivement à toutes les hauteurs, au niveau de la mer, ou règne une chaleur étouffante, aux derniers sommets des Andes, en des lieux où nulle autre créature vivante ne peut résister a la raréfaction de l’air. Le condor est, sans doute, de tous les oiseaux connus, celui dont le vol est le plus élevé; circonstance qui lui aura probablement valu, chez les Aymaras et chez les* Incas, le rang qu’il paraissait tenir auprès du soleil, comme l’être qui s’en Éi. * Oiseaux de proie. 1 Oiseaux de proie. ( 2 ) approchait le plus h Les cathartes sont tous d’Amérique1 2, oii ils habitent toutes les hauteurs et toutes les latitudes, sans, néanmoins, s’élever autant que le condor, des glaces du pôle sud aux feux de la zone équinoxiale, où ils vivent également dans les plaines ou sur les montagnes, et rendent, par l’abjection même de leurs mœurs, de grands services à certaines villes, dont ils corrigent la malpropreté, en enlevant les immondices qu’y accumule la négligence de leurs habitans. Le reste de la série des vautours de Linné appartient à l’ancien monde. Nous croyons pouvoir séparer de la série des Accipitres , qui formait le genre faucon de Linné, et cela, afin d’en former une sous-famille des falco- nidées, des oiseaux appartenant exclusivement à l’Amérique, les caracaras d’ Azara et de Cuvier, et ces rancancas de Yieillot, caractérisés par les mœurs dégoûtantes des vautours, qui ne vivent, le plus souvent, que d animaux morts et corrompus, ou d’excremens ; ce qui les porte, comme les cathartes, à se rapprocher des lieux habités, émigrant en même temps que les hordes voyageuses et sauvages des plaines de 1 Amérique. Ces oiseaux ont ete dissé- minés dans différens genres, sans égard pour les rapprochemens faits de leurs mœurs, par le judicieux observateur Don Félix de Azara. Tient ensuite une grande série d’oiseaux répandus dans les deux hémi- sphères, les aquiléides ou oiseaux de proie ignobles de Cuvier; et, d’abord, se présentent les rostrames de Lesson, qui ne se trouvent qu’en Amérique, dans les lieux inondés, où ils vont en grandes troupes, se servant de leur bec singu- lier et de leurs ongles démesurément longs, pour saisir les poissons. Parmi les pygargues, l’Amérique a aussi ses espèces propres. L’aguia d’ Azara {falco aguia, Temm.) est répandu partout dans les contrées froides et tempérées, surtout au bord de la mer ou des rivières, où il remplace notre orfraie ou pygargue. Les circaètes, oiseaux voisins de notre jean-le-blanc {circaëtus gallicus, Yieill.), sont également des deux continens; et la seule espèce de grande taille que nous en présente l’Amérique méridionale3, est aussi la seule qui veuille s’approcher des mouffettes empestées des régions australes quelle habite. La sanguinaire harpie, propre seulement aux immenses forêts chaudes 1. Voyez la description des monumens antérieurs aux Incas, Relation historique. 2. Nous ne pouvons, en effet, séparer des cathartes le Vultur urubu , que Cuvier range parmi les Percnoptères , et qui ne diffère que très-peu par les mœurs du Vultur aura, Lin., type de cette division. 3. Circaëtus coronatus, Temm. (3) et humides de la zone torride de l’Amérique est, peut-être, dans cette zone, l’oiseau de proie le plus fort, et celui qui détruit le plus de ces paisibles singes, quelquefois les seuls habitans de ces forêts silencieuses. Les aigles- autours ou spizaëtes habitent les deux continens. Ceux d’Amérique sont des pays entrecoupés de bois, dé plaines et de marais, et l’urubitinga même peut être considéré plutôt comme un oiseau de marécages. Les autours et les éper- viers appartiennent aussi aux deux continens. En Amérique, ils peuplent plus particulièrement les bois et les montagnes boisées; ce sont les plus nombreux dans toutes les régions de l’Amérique méridionale. C’est parmi les autours que se trouve le plus criard, peut-être, de tous les oiseaux de proie, 1 autour rieur, dont les cris ont donne lieu à des traditions supersti- tieuses tres -répandues parmi les indigenes américains et même parmi les colons. Les milans (sous -genres Nauclerus , Vigors, et Elanus , Savigny) sont d’Amérique et d’Afrique; ceux du premier sous-genre, au moins le nauclerus furcatus, Vigors, planent des journées entières au-dessus des lacs et des marais. Les buses sont aussi communes aux deux mondes ; mais nous les croyons beaucoup plus nombreuses en Amérique qu’en Europe, et même qu’en Afrique, la grande quantité et l’étendue des marais et des terrains entre- mêlés de plaines et de bouquets de bois, favorisant beaucoup leur genre de vie. Elles se trouvent sous toutes les latitudes, depuis la Patagonie jusqu’à l’équateur, et du niveau de la mer à une très-grande hauteur sur les Andes. Il en est de meme des busards, qui, assez voisins des buses par les moeurs, sont aussi repandus en Amérique, mais seulement dans les plaines boisées. Les falconidés se trouvent dans les deux mondes, mais sont beaucoup moins nombreux en espèces dans le nouveau que dans l’ancien. Ce sont des oiseaux voyageurs, aussi peu sauvages que notre cresserelle d’Europe, et d’une adresse extrême pour la chasse. On les employait, après la conquête, a la chasse aux tinamous; et il ny a pas long-temps quau Pérou et en Bolivia on les appliquait au même usage. Les oiseaux de proie nocturnes ou strixidees , contenus dans l’ancien genre Strix Lin., et dont on a fait, avec raison, une série distincte de celle des autres oiseaux rapaces, sont également répandus dans l’un et l’autre continent. Les effraies nous offrent, entre l’espèce d’Europe (strix flammea ) et son analogue en Amérique, des rapports tels qu’il serait difficile de dire au juste si ces espèces ne sont pas identiques. De même qu’en Europe, les effraies américaines inspirent la terreur aux ames pusillanimes. Elles vivent aux lieux habités, dans les vieilles maisons ou dans les églises, et dans les rochers des (4) oiseaux déserts, occupant toutes les latitudes et toutes les hauteurs. Le duc barré „¡e. n’habite que les forêts des lieux tempérés sous toutes les latitudes de l’Amé- rique méridionale, ou il remplace notre grand duc de France. Les chevêches, qui abondent dans les deux continens, sont également réparties sous les lati- tudes les plus différentes, depuis la Patagonie jusqu’aux régions chaudes, et depuis le rivage de la mer jusqu’à 17,000 pieds au-dessus de l’Océan. Ce sont tous des oiseaux criards, attristant de leurs accens plus ou moins mé- lancoliques les vastes solitudes dont le voyageur se trouve à chaque pas entouré dans l’Amérique méridionale. Il est deux espèces de chevêches qui ne s’approchent jamais des lieux boisés, et qui n’aiment que les immenses savanes, ou les sommets arides des montagnes, ou l’une d’elles se blottit quelquefois dans des terriers appartenant à des mammifères. Les scops sont des parties chaudes et tempérées des deux continens. On voit par les généralités qui précèdent, que presque toutes les séries d’oiseaux de proie sont également propres à l’ancien et au nouveau monde. En résumé, les seuls genres qui appartiennent exclusivement à l’Amérique sont : parmi les vulturidées, les sarcoramphes et les cathartes, remplaçant, dans cette partie du monde, les véritables vautours, propres seulement à notre hémisphère; parmi les falconidées, le petit groupe des carnearas, qui n’ont point d’analogues dans l’ancien monde, et qui, dans le nouveau, ne diffèrent des vautours que par leurs formes; car leurs moeurs les rattachent véritablement à ce genre. La harpie et le rostrame sont aussi des oiseaux purement américains, manquant d’analogues en Europe; car aucun de nos aigles n’est aussi fort que la harpie, et aucun de nos oiseaux aussi sociable que le rostrame. Considérons maintenant les oiseaux de proie sous le rapport de leur dis- tribution géographique ou du nombre d’espèces de ces oiseaux, que présentent les diverses localités de l’Amérique méridionale. Nous divisons en trois zones tout le terrain sur lequel s’étendent nos ob- servations; et ces trois zones seront considérées, chacune, sous le triple point de vue de leur latitude, de leur élévation au-dessus du niveau de la mer, et de la nature des terrains dont elles se composent. Notre premiere 1 zone s’étend, en latitude, du 1 Le au 28.e degré; et, en 1 . Cette division est celle que nous avons établie dans nos généralités sur toutes les branches de l’histoire naturelle, et qui fait le sujet de la planche géographico- zoologique de l’atlas géo- graphique. ‘ * ( s ) élévation, de 0 à 5,000 pieds, au-dessus du niveau de la mer; notre seconde , oiseaux du 28. au 54. degre en latitude, et de 5,000 à 11,000 pieds en élévation; proie. notre troisième enfin, du 54. au 45.e degré en latitude, et comprend, en " élévation , toute hauteur supérieure à celle de 1 1 ,000 pieds. La première zone en latitude (celle qui s’étend du 11.e au 28.e degré) réunit naturellement, outre ses immenses plaines et ses immenses forêts, les terrains les plus élevés des Andes; aussi comprend-elle le plus grand nombre d’especes ; car , indépendamment des especes propres à la zone chaude et tempérée, on y trouve celles qui habitent une latitude moins élevée, la décroissance proportionnelle de la chaleur, à mesure quon s’élève sur le plateau des Andes, rendant bientôt la température de cette latitude égale à celle de la latitude la plus méridionale. Ainsi, pour peu que nous examinions, dans leur ensemble, sans tenir compte des zones d’élévation, toutes les espèces comprises entre ces deux parallèles, nous y en trouvons trente -huit, tandis que le nombre total des espèces observées ne s’élève qu’à quarante et une; calcul d’après lequel il ne reste plus, pour les deux autres zones en latitude, que trois espèces étrangères à la première, et propres aux plaines australes. Ce chiffre semblera d’abord énorme; mais les explications dans lesquelles nous allons entrer le feront paraître moins extraordinaire. Si nous considérons, dans cette premiere zone, les espèces propres à une elevation de 0, par exemple, à 5,000 pieds au-dessus du niveau delà mer, au 12. degré; élévation dont nous croyons la température moyenne équi- valente a celle de la latitude de quatre à cinq degrés en dehors des tropi- ques, on verra, de suite, notre grand total diminuer de toutes les espèces n'habitant cette latitude qu’en conséquence de l’extrême hauteur qu’y attei- gnent les Andes ; et le nombre en sera borné à vingt-huit ; encore ce nombre se rapproche-t-il des deux tiers de la totalité des espèces observées ; tandis que les espèces différentes, et propres aux 2.e et 5.e zones d’élévation, ne donnent qu’un nombre minime de dix ; nombre dans lequel , il est vrai , ne sont pas comprises celles qui habitent également une zone d’élévation moindre. La deuxième zone en latitude (du 28. e au 54.e degré) n’offre pas, à beaucoup près, autant d’espèces que la première; mais la diminution y est graduelle, ou de la moitié, si nous y faisons entrer la totalité des espèces qui se trouvent à toutes les hauteurs de la zone en latitude; et d’un tiers seule- ment, si nous n’en comparons les espèces qu’à celles de la zone proprement dite; car nous y trouvons dix-neuf espèces , dont neuf sont propres aux plaines et (6) dix aux montagnes. On voit donc que le nombre des espèces y est plus grand, ou au moins égal, sur les montagnes; tandis que, dans la première zone en latitude, les oiseaux de plaine sont plus nombreux. Parmi ces espèces, quatre seulement sont propres aux plaines ; les autres sont alpines ou de la 3.e zone. La troisième zone en latitude (du 34.e au 45. e degré) est celle qui comprend le moins d’espèces; car nous n’y en avons pas trouvé plus de dix -sept, toutes des plaines ou des terrains peu élevés qui s’étendent des bords de l’océan Atlantique au pied des Cordillières du Chili. La proportion est de moins d’un tiers, comparée à la totalité des espèces de la première zone en latitude, et de près de la moitié, eu égard au nombre des espèces de la zone même dont nous parlons. Parmi ces dernières, huit se trouvent aussi au sommet des Andes, et neuf sont patagones ou propres soit aux plaines sèches, soit aux rives maritimes de la zone. Considérons maintenant les oiseaux de proie relativement à la distribution de leur habitation en hauteur, tout en comparant les espèces des zones d’élévation aux espèces des zones en latitude, pour les plus australes. La première zone en élévation (de 0 à 5,000 pieds au-dessus du niveau de la mer) comprend les espèces qui, au 27.e degré de latitude, par exemple, vivent surtout dans les plaines ; mais la différence de température est si peu sensible, que toutes les espèces, à moins qu’elles ne soient propres à tels ou tels terrains, en occupent indifféremment les parties les plus basses ou les plus élevées. Dans la seconde zone en élévation (de 5,000 à 14 ,000 pieds au-dessus du niveau de la mer) nous trouvons neuf espèces, dont deux seulement propres à cette région ou à ses localités, outre les autres appartenant à la 2.e ou à la 3.e zone de latitude, où elles vivent dans les plaines dont la tem- pérature est à peu près la même, et dont le terrain présente à peu près le même aspect que dans la zone élevée; ces espèces ayant, d’ailleurs, retrouvé, lors de leurs migrations , des terrains analogues à ceux qu’elles habitent dans les plaines australes. La troisième zone en élévation (celle qui se trouve à plus de 1 4,000 pieds au-dessus du niveau de la mer) nous a offert neuf espèces, sur lesquelles il ne s’en trouve qu’une alpine, toutes les autres appartenant à la Patagonie et aux Pampas. On peut conclure de tout ce qui précède, que les oiseaux de proie suivent toujours la même loi de distribution géographique que les autres séries d’oi- seaux; c’est même parmi eux que, dans la 3.e zone en élévation, ou dans la ,sp/ - . ■ (7) 3. zone en latitude qui lui correspond, nous retrouvons, le plus souvent, la même espèce, au lieu des espèces seulement analogues que nous présentent quelques genres des ordres suivans. La structure des terrains doit influer beaucoup sur le lieu qu’habite chaque espèce. Celles qui couvrent une plus grande surface nous en offrent une preuve. Le condor, par exemple, qui habite depuis les terres les plus aus- trales jusqu’à la ligne, ne pousse jamais ses migrations jusqu’aux plaines éloignées des montagnes sèches et arides; et, s’il se voit en Patagonie, c’est qu’il y est attiré par les hautes falaises du littoral de la mer, par le voisi- nage des montagnes de San- José, et par l’analogie des terres de la contrée avec celles qui lui sont propres. Il en est de même de la buse tricolore et de l’aigle a gui a ^ qui appartiennent surtout aux localités montueuses; mais certaines espèces échappent à cette influence; car le caracara ordinaire et les deux espèces de cathartes habitent indifféremment, sous toutes les zones, les plaines ou les montagnes, pourvu qu’il s’y trouve, à défaut d’arbres, soit quelques buissons , soit même seulement des rochers escarpés , où ils puissent se poser. Si nous examinons, maintenant, la distribution des espèces sous le seul point de vue des localités particulières, nous voyons, par exemple, que très- peu d’entr’elles habitent les grandes forêts; encore n’en habitent -elles que les lisières, et non l’intérieur, comme on a paru le croire jusqu’à présent. Les terrains qui abondent le plus en oiseaux de proie, et où ces oiseaux vivent et chassent de préférence, sont les terrains peu élevés, ou plutôt en- tièrement plats, ou les terrains entrecoupés de plaines, de bouquets de bois épars, de marais étendus, et d’un grand nombre de canaux naturels d’écou- lement, dont les bords sont toujours boisés. La grande harpie même, qui, sans contredit, peut être, plus que tout autre, considérée comme un oiseau forestier, ne suit jamais que les bords des rivières. En divisant tous les oiseaux en trois classes , et par le nombre des espèces qui habitent, d’abord, les terrains boisés que nous venons de décrire; en- suite, les plaines arides et seulement couvertes de petits buissons; puis, enfin, les montagnes; le nombre d’espèces, pour les plaines boisées, sera de trente-trois, c’est-à-dire de plus des trois quarts de la totalité des espèces observées ; pour les plaines arides , il sera de dix-neuf, c’est-à-dire de moins de la moitié de ce chiffre, et de seize, ou un peu plus du tiers, pour les montagnes. Il est bien entendu qu’à ces nombres se joignent toujours les espèces qui passent sans cesse d’une localité à l’autre. Oiseaux de proie. ; ( 8 ) oísmux De toutes ces observations il résulte que le nombre des espèces décroissant proie, proportionnellement aux yeux de l’observateur qui marche des parties chaudes au pole, ou s’élève des régions basses des tropiques au sommet des Andes, diminue en raison à peu près égale, dans leur passage des terrains boisés aux plaines, et des plaines aux montagnes. Le petit tableau suivant offre, en résumé, l’échelle comparative de ce système de diminution dans le nombre des espèces. NUMÉRO des ZONES. ZONES DE LATITUDE (échelle des degrés). Nombre des espèces. d’élévation au-dessus du niveau de la mer (au i5.e degré de latitude). Nombre des espèces. d’habitation , selon la nature des terrains. Nombre des espèces. j re Du ii.* au a8.e 28 De o à 5,ooo pieds 28 Lieux boisés; marais; canaux naturels. 33 li> Du a8.e au 34-e 19 De 5,ooo à 11,000 pieds . . 9 Plaines arides etbuissonneuses. 19 m.e Du 34.e au 45.e 17 A plus de 11,000 pieds. . . 9 Montagnes élevées 16 On pourra demander pourquoi le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux de proie habite les régions chaudes, et particulièrement les parties où se trouvent des marais et des bouquets de bois séparés. C’est parce que la plupart des oiseaux de proie de l’ Amérique méridionale ne se nourrissent pas seulement de petits oiseaux et de mammifères , comme la plupart de nos oiseaux d Europe, mais aussi de reptiles aquatiques et terrestres qui abondent dans ces terrains, ainsi que de poissons, et même d’insectes. Les faucons sont, en Amérique, les seuls oiseaux de proie qui chassent spécialement aux oiseaux et aux mammifères; tous les autres mangent des animaux de toutes autres sortes; ce qui a fait supposer a Azara1 que les oiseaux de proie améri- cains pourraient bien participer à l’indolence caractéristique des habitans de cette partie du monde. Ils sont, en effet, moins agiles que ceux d’Europe, à 1 exception, pourtant, des falconidés, qui conservent, partout, leur vivacité caractéristique, ce qui est, au reste, très-facile à concevoir; car, d’après leur genre de vie, ils ont, le plus souvent, besoin de se percher au bord des eaux ou a la lisière d’un bois, afin d’y guetter la sortie d’une grenouille, d’un lézard ou d un insecte, qu ils saisissent aussitôt, et qu’ils mangent à terre; aussi ne les voit-on que rarement planer à la manière de notre jean-le-blanc ou de nos 1. Voyages dans l’Amérique méridionale, tom. Ill, pag. Ô. N ( 9 ) aigles; car laguia meme et les buses, qui sont les oiseaux qui planent le plus, ne le font que peu d’instans dans la journée, et surtout le matin. Nous avons trouvé, dans beaucoup d’espèces d’oiseaux de proie américains, un instinct de sociabilité entièrement étranger à ceux d’Europe, qui, les vautours exceptés, ne se réunissent jamais en troupes. Les vautours d’Amé- rique sont aussi sociables que ceux d Europe ; ils se reunissent pour dépecer les animaux morts , et les caracaras , leurs fideles imitateurs , se réunissent , comme eux, sur les mêmes pâtures, aussi familiers et aussi peu défians ; mais, dans les réunions des caracaras, nous voyons un motif d’intérêt de plus, l’appât d’un aliment qui leur est commun, et peut-être y entre-t-il peu d idees vraiment sociales. Il n’en est pas ainsi de la réunion en grandes troupes d’oiseaux de la même espèce appartenant aux autres séries, lesquels voyagent de concert, s’arrêtent au bord du même lac, se posent tous sur le même arbre, ou sur le même buisson, voisins des eaux, dans les plaines boisees, et ne se separent que rarement, au moins pendant leurs voyages* car nous ne savons pas encore s’ils ne se rassemblent pas pour une migration annuelle. Quoi qu’il en soit, les oiseaux doués de cette faculté sont les cy- mindis bec en hameçon (genre Rostramus ) , qui restent ainsi réunis au moins trois mois de l’année, comme nous avons pu nous en assurer par nos propres observations, à la frontière du Paraguay. Les buses plombées ( Falco plumbeus , Lath.) ont les mêmes habitudes. Nous les avons vues, a la lisiere des bouquets de bois, se poser, en grandes troupes, sur le même arbre mort, et rester là toute la journée, les unes chassant, les autres se reposant, et ces dernières reprenant leur vol, quand leurs compagnes revenaient au gîte. On s’étonne de rencontrer cet instinct social parmi des oiseaux que leur genre de vie semblerait devoir rendre jaloux, querelleurs, et disposer mal à se réunir; car, sauf les espèces que nous venons de citer, les oiseaux de proie vivent toujours isolés, sans éprouver cette sorte d’attraction qui rapproche les animaux de même espèce. A peine, même au temps des amours, ces oiseaux voraces restent-ils unis par couples deux mois au plus, pour s’abandonner et ne plus se reconnaître ensuite. Il est vrai que, dans cet intervalle, soumis comme le reste de la nature, a la loi qui régit tout être sensible, ils paraissent devenir aussi aimans qu’ils étaient farouches, et se partagent le soin d’élever leur nichée; mais dès que les petits sont assez forts pour chercher leur nourriture, le couple se sépare, et ne présente plus , comme auparavant, que des êtres égoïstes et féroces. Plus ils sont carnassiers, moins ils sont disposés à la société, leur Oiseaux de proie. ( 10 ) genre de vie les en éloignant naturellement; et nulle part on ne les voit vivre ensemble pendant presque toute Tannée, comme font habituellement les passereaux, les grimpeurs, les gallinacées, les échassiers et les palmipèdes. Un autre genre de réunion, purement fortuite, a lieu dans les immenses savanes de l’Amérique. Les habitans ont la coutume d’incendier, tous les ans , les campagnes , afin d’en renouveler les pâturages. Cet incendie porte le désespoir au sein d’une foule innombrable d’êtres paisibles qui se croyaient, dans leurs riches plaines , à l’abri des serres acérées de leurs mortels ennemis. Les petits mammifères, les reptiles, et des insectes en bien plus grand nombre, fuient, en toute hâte, ces torrens de flamme, au-delà desquels les attendent des myriades d’oiseaux de proie que leurs mœurs tiennent d’ordinaire éloignés les uns des autres , mais qu’un instinct commun de voracité rassemble , momentanément, sur ce théâtre de destruction, où les caracaras surtout se précipitent en majorité, plus criards et plus acharnés que les autres, au milieu du pétillement des feux dévorateurs, et parmi des flots d’une épaisse fumée, tandis que quelques buses, intimidées par les flammes, auxquelles les cara- caras sont aguerris, planent lentement autour du brasier, en y cherchant leur proie, que le faucon léger, plus rapide dans son vol, vient audacieuse- ment leur soustraire , à l’instant même où elles croient s’en saisir. Rien de plus singulier que cette réunion spontanée d’oiseaux, devançant à tire d’ailes la marche accélérée des flammes , et se disputant avec avidité la conquête de' faibles victimes, qui, déjà vaincues par l’épouvante, n’échappent à un fléau que pour succomber à un autre. Quand le feu vient à cesser, tous ces oiseaux se dispersent , et commencent isolément une chasse plus facile , quoi- qu’aussi productive. Us parcourent les terrains incendiés et couverts de cen- dres, afin d’y chercher les cadavres à moitié brûlés des reptiles et des petits mammifères qui n’ont pu se dérober aux flammes; mais alors, rentrés dans leur caractère , on les voit éviter l’approche de leurs semblables , en emportant leur proie dans leurs serres, afin d’aller la dépecer dans un lieu solitaire, où, quoiqu’isolés , ils jettent encore, de temps en temps, autour d’eux, un regard inquiet , dans la crainte d’avoir à la partager , délivrés de toute inquié- tude seulement quand ils ont consommé leur sanglant festin. Dans un pays où le plus grand nombre des oiseaux de proie se nourris- sent de reptiles et d’insectes, il est curieux de voir les oiseaux des autres ordres devenir aussi carnivores. Les oiseaux domestiques sont, pour la plupart, nourris avec de la viande, dont les poules sont très -friandes, ainsi que les canards; et il n’est pas jusqu’aux oiseaux sauvages qui abandonnent les graines ( « ) et les insectes, leur nourriture habituelle, pour venir manger la viande que les habitans exposent au soleil , afin de la faire sécher. Nous avons vu des frin- giles, des troupiales et des gobe-mouches rechercher cet aliment avec une voracité et un acharnement qui ne leur sont pas naturels à l’état sauvage, et qu’on ne peut attribuer qu’à l’extrême facilité qu’ils ont de se le procurer. Comme le démontreront nos comparaisons partielles des genres ou des espèces, la plupart des oiseaux de proie présentent, dans l’ancien et dans le nouveau monde, le même nombre d’œufs de ponte, la même disposition générale de nids; et, nous ne craignons pas de l’assurer, les taches de leurs œufs ont la même forme et sont généralement distribuées de la même manière. La marche des oiseaux de proie diffère beaucoup en raison de leurs diverses séries. Ainsi la marche lente et compassée des vautours et des caracaras se distingue bien du sautillement des faucons et des buses. Les oiseaux de ces deux premières séries restent, en effet, volontiers, à terre; quelques-uns même s’y tiennent continuellement, perchés par intervalle, et encore sur les rochers; tandis que les autres, quoique se promenant quelquefois, aiment à passer presque toute leur vie seulement sur les arbres. Les aquiléides et les falconidés, par exemple, posent très-rarement sur le sol; d’ailleurs, ils ne vont que par sauts, pour se rapprocher de l’objet qu’ils cherchent, mais, le plus souvent, ils saisissent leur proie au vol, l’enlèvent avec leurs serres , et vont la manger au loin. Ils ne demeurent à terre que peu de temps, reprennent leur vol, et vont faire la digestion sur les branches basses ou élevées des arbres de la lisière des bois. Le vol différé aussi beaucoup, en raison de la diversité des séries; parmi les vautours même il varie tellement, qu’il serait difficile d’en fixer, pour eux, le caractère général. Le plus souvent, néanmoins, leur vol est élevé, rapide par intervalle, la plupart du temps assez lent. C’est parmi les vau- tours, et non parmi les aigles, comme le pensait Buffon, que se trouvent les oiseaux dont le vol s’élève le plus; car le condor disparaît à la vue, au- dela du plateau des Andes, d’un point déjà placé à plus de deux mille toises d elevation au-dessus du niveau de la mer, ce qui peut faire supposer une hauteur au moins égale au-dessus de son point de départ; hauteur effrayante , sans doute, pour tout le monde, mais que trouve plus extraordinaire encore l’observateur victime de la raréfaction de l’air, dans une région de \ 6 à ] 7,000 pieds au-dessus du niveau de l’Océan. Quelques autres oiseaux ont la singu- lière habitude de tournoyer sur un lieu quelconque, à une élévation pro- ) ( 12 ) oiseaux digieuse, et de s’y laisser tout d’un coup tomber comme une balle, faisant proie, alors un bruit semblable au sifflement d’une flèche lancée avec force; puis, en arrivant près de terre, ils reprennent leur vol habituel. Les vautours sont, en général (car très -peu d’espèces font exception à cette règle), les seuls oiseaux qui planent à une très-grande hauteur au-dessus du sol. Quel- ques espèces d’aigles s’élèvent assez haut dans les airs; mais elles y restent peu , et préfèrent les régions plus tempérées. Les buses planent à la manière des jean-le-blanc, sans toutefois parcourir jamais, avant de se reposer, une aussi grande surface de terrain qu’en Europe ; ce qu’il faut peut-être attribuer à la plus grande facilité qu’elles ont de saisir leur pâture. Les oiseaux de proie qui , dans les autres parties du monde, sont toujours défians, inquiets, et peu accoutumés à vivre auprès de l’homme, semblent vouloir s’en rapprocher en Amérique. Les cathartes et les caracaras ne se voient jamais dans les lieux déserts , à moins qu’ils n’y soient attirés par quelques troupes de grands mammifères, comme celles d’otaries, sur la côte de Patagonie. Ces oiseaux sont devenus les compagnons fidèles des migrations des nations sauvages; et, comme nous l’avons établi déjà, les voisins utiles des habitans des cités, où quelquefois même des lois spéciales les protègent. Les faucons sont géné- ralement plus farouches; mais quelques faucons proprement dits adoptent pour demeure une maison, une église, au sommet desquelles on les voit se reposer un instant, pour en partir ensuite à tire d’ailes, afin de parcourir les environs, sans paraître en rien s’inquiéter de la présence de l’homme. Les buses et, en général, tous les oiseaux ignobles de Cuvier ou aquiléides, sont, comparativement, moins sociables; se tenant toujours à distance des lieux habités, et même, par instinct de nature, plutôt que par besoin réel, s’envolant à la première approche de l’ennemi de tous les êtres. Ces oiseaux sont, pourtant, beaucoup moins farouches que les espèces européennes, que l’on ne peut prendre que par surprise; ils ne s’envolent pas, à beaucoup près, d’aussi loin; mais le caractère de défiance propre aux animaux car- nassiers se trahit à chaque instant dans toutes les espèces de cette série. Les oiseaux de proie nocturnes suivent les mêmes lois que ceux d’Europe, pour le degré d’instinct qui les rapproche de notre espèce. Les effraies d’Amérique vivent, comme les nôtres, dans les édifices, au milieu des villes, tandis que tous les autres se tiennent, le jour, au plus épais des bois, pour chercher, la nuit, au sein des déserts, une nourriture abondante. Nous avons cru remarquer que quelques espèces d’oiseaux de proie pré- sentaient, en Amérique, une disproportion bien moins grande qu’en Europe ( 13 ) entre la taille du male et celle de la femelle; disproportion telle, que qui- oiseaux conque ne les verrait pas reunis , serait tenté d’en faire des espèces distinctes. pro¡e. Cette disproportion se remarque surtout dans le nisus hemidactjlus , Tem.; mais nous voyons, au contraire, que, dans la plupart des autres, elle se réduit presqua rien, et disparaît meme entièrement. Les faucons proprement dits, par exemple, et quelques buses, ne diffèrent que très-peu pour la taille. Nous avons observé, dans les oiseaux de proie, une autre modification de forme résultant de la différence d’âge. Nous voulons parler du plus ou moins de longueur de la queue dans les jeunes et dans les adultes. Il est reconnu que, parmi les passereaux et les gallinacées, par exemple, les jeunes sont tout a fait prives de cet ornement dont se pare, chez eux, le mâle adulte; et, en raisonnant par analogie, la queue des oiseaux de proie devrait être aussi plus longue dans les adultes que dans les jeunes; mais l’observation nous a constamment présenté le phénomène contraire, qu’on peut regarder comme un caractère propre aux oiseaux de proie; les jeunes, en effet, ont toujours, chez eux, la queue plus longue que les adultes... exemple unique dans la série des oiseaux. Une derniere observation complétera, du moins dans nos vues, ces indi- cations générales. Buffon, assez plausiblement , a pu classer parmi les oiseaux de proie les pies-grieches , parce que, bien que privées de beaucoup de caractères du genre, elles en reproduisent quelques habitudes, puisqu’elles mangent de la viande, et meme quelquefois tuent des oiseaux de petites espèces. Azara, d’un autre côté, a pu, jusqu’à un certain point, se croire autorisé à joindre aux oiseaux de proie les toucans, parce que, dans une saison de l’année, ils cherchent les nichées, pour en dévorer les œufs, et même les jeunes oiseaux; mais Cuvier, faisant justice de ces rapprochemens erronés, détache, avec raison, de la serie des oiseaux de proie , et les pies-grièches et les toucans , qui appar- tiennent à des series bien différentes, pour réduire la série qui nous occupe aux sujets qui la composent effectivement, et qui, probablement, lui appar- tiendront toujours; aussi ne saurions-nous trop nous étonner de voir notre savant collegue, M. Lesson1, y placer le cariama ou sariama, uniquement parce qu il mange des reptiles et surtout des serpens. Ne pourrait-on pas lui objecter que, comme le cariama, la cigogne habite les hauteurs, et s’y nourrit de serpens, sans avoir pourtant jamais été mise au nombre des oiseaux de 1. Traité d’ornithologie, pag. 16. A ( H ) oiseaux proie? Nous avons beaucoup étudié les mœurs du sariama; et, sans parler proie, de ses longues jambes nues, du manque d’ongles crochus, et de son bec peu semblable à celui des oiseaux de proie, nous croyons pouvoir assurer qu’il appartient bien certainement à la série des échassiers, dont il a tous les caractères et dans laquelle il figure depuis long-temps. La description détaillée que nous donnerons de cette espèce à son ordre, pourra convaincre de ce que nous avançons. Le tableau suivant présente la division générale des oiseaux de proie telle que nous la concevons, en nous renfermant toujours exclusivement dans les espèces américaines. I.re Famille : Vulturidées. Vultur , Lin. OISEAUX DE PROIE l.re Sous-famille : Caracarides II.® Famille : Falco- j nidées. Falco, Lin. \ 2.® Sous-famille : Aquilèides 3.® Sous-famille : Falconidés '. ^ III.® Famille: Strixidées. Strix, Lin. Sarcoramphes. Cathartes. Rancancas. Phalcobènes. Caracaras. Ros trames. Circaètes. Aigles-pêcheurs. Harpies. Aigles-autours. Autours. Milans. Cymindis. Buses. Busards. Eperviers. Falco. Strix. Ducs. (Chevêches. Scops. I.re FAMILLE. VULTURIDÉES, Vigors. Famille des VAUTOURS, Cuv. ; Vautourins, Vieïll. ; Vultur, Lin. Ceux des caractères des vulturidées qui les distinguent des falconidées sont trop connus pour que nous ayons à nous en occuper; et nous croyons même devoir relever seulement ceux qui sont propres aux genres américains , objet spécial de nos recherches. C ( 45 ) Nous avons déjà démontré que les vulturidées, bien que se rapprochant beaucoup, quant à leur distribution géographique, puisqu’ils appartiennent à presque toutes les zones de latitude et de hauteur, n’en ont pas moins des mœurs et des lieux d’habitation très-différens. Les cathartes, en effet, sont toujours vagabonds et sans aucun domicile fixe; tantôt planant au sommet des montagnes glacées, tantôt abattus sur les plaines les plus chaudes, et vivant indifféremment dans les lieux arides , ou sur la lisière de ces immenses et majestueuses forets, qui couvrent une partie des vastes déserts du pays; mais il en est autrement des sarcoramplies. Ainsi le vultur pcipcij craintif par nature, s’éloigne, seulement dans les pays chauds, des forêts ou de leur lisiere, tandis que le condor cherche, tour a tour, les terrains arides et décou- verts, soit des lieux où l’homme pasteur porte sa domination habituelle, soit des lieux les moins accessibles; et s’élève du niveau de la mer à celui des neiges perpétuelles, vivant depuis les régions polaires jusqu a la ligne. En général, les cathartes aiment les habitations, autour desquelles ils se montrent très- familiers, tandis que les sarcoramphes ne s’en approchent qu’à la dérobée, et seulement dans le cas où s’y trouvent des troupeaux. Les cathartes exhalent continuellement une odeur que les habitans com- parent, pour quelques espèces, à celle du musc; aussi, dans l’intérieur de la Bolivia, disent-ils toujours, en flairant l’odeur du musc, qu’ils sentent le sucha ( catharte). Il est vrai que l’odeur qu’exhale le corps de ces oiseaux et la liqueur secretee de leurs narines, ont quelque rapport avec celle du musc, mais désagréable et nauséabonde. Autant les cathartes sont dédaignés ou regardés avec indifférence , en ce qu’ils ne nuisent en aucune manière aux habitans, à qui même, comme nous lavons dit, ils épargnent, dans les villes, la peine d’enlever les immon- dices; autant les sarcoramphes s’en font redouter, en portant souvent la terreur et le ravage parmi les troupeaux et dans les basses-cours. Ils compro- mettent constamment les intérêts des agriculteurs , et les embarrassent beau- coup, en les obligeant à une surveillance d’autant plus active, qu’ils sont plus promptement réunis par bandes, dès qu’une proie commune les attire dans un même lieu; sociables alors, mais alors seulement, sauf à se disputer, plus tard, le fruit de leur conquête; car chez eux, comme chez tous les bri- gands, la part du plus faible est toujours confisquée au profit du plus fort. Point de distinctions d’espèces dans ces associations dévastatrices. Tous les membres de la famille, y compris meme les caracaras, s’acharnent sur la même curée. Ils mangent alors avec tant de voracité, que leur jabot devient Oiseaux de proie. ( 16 ) oiseaux saillant après leur repas, qu’ils ne volent plus qu’avec peine, obligés qu’ils proie, sont de parcourir un assez grand espace de terrain avant de reprendre leur essor, ce qui même cause la mort de beaucoup d’entr’eux, surtout de beau- coup de sarcorampbes, les habitans saisissant ce moment pour les poursuivre, et les atteignant alors sans peine. Le catbarte aura est le seul qui n’ait point à souffrir de son avidité dans cette circonstance. Tous ne volent pas de la même façon; mais, généralement, leur vol est très -prolongé. On les voit, pendant plusieurs heures, planer, en suivant la lisière des bois, ou les sinuosités des montagnes et des vallons, ou tour- noyer à une grande hauteur; puis, dès qu’ils sont repus, rester des journées entières perchés, soit au faîte d’une maison, soit sur un arbre, soit dans les anfractuosités d’un rocher ou d’une falaise. Là, le col enfoncé dans les épaules, le corps presque horizontal, ils font la digestion, ou attendent la fin de l’orage, si le mauvais temps est le motif qui les oblige à s’arrêter. Ils marchent par sauts, et rarement à pas lents, comme les caracaras. Leur vue est au moins aussi perçante que celle des falconidées; car ils distinguent une proie et se laissent tomber dessus, bien que perdus au sein des nuages , à une hauteur telle qu’on ne saurait quelquefois les apercevoir ; et nous supposons que leur odorat n’est pas moins fin, car ils paraissent flairer , au milieu d’un bois , telle proie que l’épaisseur du feuillage dérobe à leur vue. Nous les avons vus aussi sentir , d’assez loin , un corps caché sous terre, et dont leur odorat pouvait seul leur révéler l’existence. Leur cri, géné- ralement, est rauque et désagréable; mais ils ne le font entendre que lorsqu’ils se disputent une proie, ou dans les querelles amoureuses. On ne les voit par paires qu’au temps des amours; ils dépouillent alors momentanément leur égoïsme naturel. La femelle pond, d’ordinaire, deux à trois œufs, jamais plus, et rarement moins de deux, toujours couvés par la femelle seule; mais, dès que les petits sont nés, le père et la mère, devenus de tendres parens , se partagent leur éducation. Tous sont couverts, dès le premier âge, d’un duvet blanchâtre, long et doux, qu’ils ne perdent que lentement. Les Américains indigènes, naturalistes par instinct, savent bien distinguer, pour quelques-uns, les caractères génériques qui réunissent telles ou telles espèces ou les rapprochent de telle autre. Ainsi, par exemple, les Guaranis désignent tous les vulturidées par le nom générique $ iribú1; et, en leur 1 . Ce mot , qui s’écrit iribú , suivant le dictionnaire guarani , doit se prononcer urubou , en donnant aux u un son guttural intermédiaire entre le son de cette lettre et celui de 17. •t ( 17 ) donnant, de plus, un nom distinctif d’espèces, les Indiens Chapacuras de oiseaux Moxos leur conservent le nom générique de Mot ojo ; tandis que les Mucho- prd0¡e. jeones de Moxos font entrer, dans la composition des noms spécifiques, une radicale, par exemple, celle d % comme dans I-sevi, I-chan , 1-ochere. Il en est de même des Moxos pour la radicale ni, dans ni-cuja, ni-quetzo, ni-reech. connus, qu’il nous paraît inutile d’en reproduire ici les caractères géné- riques, dont les principaux sont la présence de caroncules et de crêtes charnues. Temminck réunit sous le nom de Cathartes d’Illiger, les Percnoptères , les Cathartes et les Sarcoramphes ; il les divise en deux séries , selon leur distri- bution géographique, mettant, dans la première, les Cathartes et les Sarco- ramphes, qui sont des espèces américaines; et, dans la seconde, les espèces de l’ancien monde. Nous ne sommes pas de son avis, et nous croyons pouvoir conserver les deux genres déjà établis de Cathartes et de Sarcoramphes. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , dans un mémoire de généralités sur les oiseaux1, distingue, avec raison, le Condor des Sarcoramphes, en en formant, sous le nom de Grjphus , un sous -genre caractérisé par plusieurs rapports de formes et de taille, et surtout par la position du pouce, placé si haut qu’il peut à peine toucher à terre. SARCORAMPHE CONDOR, Sarcoramphus grjphus , Lin. Sarcoramphus cuntur , Duméril; V altar grjphus , Humboldt, Zool. pag. 3i, pl. 8, 9; Temm. pl. 133-408. Sarcoramphus carunculd 'verticali , oblongâ , integrd; gulâ nudâ , torque albo reliquo corpore ex atro cinerascente. Humb. Le condor a été trop bien décrit par MM. de Humboldt et Temminck, pour qu’il soit besoin de le décrire de nouveau. Cet article se réduira donc , quant aux caractères , à quelques éclaircissemens qui nous paraissent indispensables sur les divers âges de 1 animal ; et , quant à ses mœurs , à tous les renseignemens que nous avons pu obtenir , pendant cinq années de séjour aux lieux qu’il habite. 1. Mémoires de l’Académie des sciences (savans étrangers), tom. III. Genre SARCORAMPHE, Sarcoramphus , Duméril. Comme nous l’avons déjà vu, ce genre n’est composé que de deux espèces, toutes deux exclusivement américaines. Les oiseaux qu’il rassemble sont si 3 Oiseaux de proie* 1 - - -• { ( 18 ) Le mâle adulte seul porte la crête; la femelle en est toujours dépourvue, ainsi que des plis du cou. Les jeunes, au sortir de l’œuf, sont couverts d’un duvet long et frisé, que M. de Humboldt compare avec raison à celui des jeunes chouettes. Ce duvet, qui couvre également les jeunes de toutes les espèces de sarcoramphes et de cathartes, se maintient quelques mois. 11 est gris-blanc dans le condor et bientôt recouvert de plumes d’un brun noirâtre , qui conservent deux ans cette teinte , d’ailleurs plus ou moins foncée. La seconde année, à l’époque de la mue, qui précède l’époque des amours, les plumes repoussent un peu plus noires, sans montrer encore la tache blanche des rémiges. La collerette blanche commence à paraître dès cette époque, et non pas, comme on l’a dit à M. de Humboldt, seulement la troisième année. Il est vrai qu’elle est alors étroite. Le mâle n’a pas encore de crête charnue et ne commence à la prendre que la troisième année, époque à laquelle la collerette devient touffue et aussi belle qu’elle doit l’être tout le temps de la vie de l’animal. C’est à cette même époque que les plumes , d’abord d’une couleur partout uniforme , commencent à blanchir aux rémiges; nous disons, commencent, parce qu’au dire des habitans, les condors ont d’autant plus de blanc qu’ils sont plus vieux. C’est cette tache blanche qui a fait dire à Garcilaso de la Vega1 qu’ils étaient noir et blanc, par pièces, comme les pies. Nous avons remarqué que toutes les figures données jusqu’à présent ont outré la couleur des parties charnues , en les faisant beaucoup trop rouges. La eré le est ordinairement noirâtre, et le bas du cou de couleur livide. Il serait inutile d’augmenter le nombre des discussions déjà publiées par les auteurs sur la véritable taille des condors, qu’on peut voir, d’ailleurs, tous les jours au Jardin des plantes. Nous nous contenterons de dire que ceux que nous avons mesurés dans le pays n’avaient pas plus de trois mètres d’envergure. Nous en avons mesuré sur les Andes et sur la côte de la Patagonie, et tous approchaient plus ou moins de cette taille. Leur longueur ordinaire est d’un mètre vingt-cinq à trente centimètres. Parmi ceux que nous avons mesurés sur les Andes et dans les régions australes, nous n’avons observé aucune différence de taille notable , quoique MM. Temminck et de Humboldt disent, d’après les voyageurs, que ceux du Chili doivent être plus grands. La femelle du condor est un peu plus grande que le mâle , ce qui est vrai de presque tous les oiseaux de proie ; mais nous avons cru remarquer que la différence est moins sensible dans cette espèce que dans toutes les autres. Nous ne voyons donc plus ces géans des oiseaux du nouveau monde, décrits avec tant d’exagération par le père Acosta2, qui dit qu’ils sont de force non-seulement à ouvrir un mouton, mais encore à manger un veau; ou par Garcilaso de la Vega, contant, avec son ingénuité ordinaire , que deux condors attaquent une vache et un taureau et les mangent, et qu’ils ont tué des jeunes gens de quinze à seize ans; ou par Desmarchais, enfin , qui prétend que le condor enlève un cerf. Cette taille et cette force si exagérées , 1. « Son blancos y negros à remiendos como las urracas.” Comentario real de los Incas. 2. Lib. IV, cap. 37. r ( 19 ) et auxquelles a donné crédit le témoignage de tant d’auteurs, nous les ramènerons à leur juste valeur, comme l’a déjà fait M. de Humboldt. Elles ne sont pas au-dessus de celles du vultur barbatus ou Lâmmergejer. Le condor exhale, comme tous les vautours, une forte odeur de chair en putréfaction, qu’il faut , sans doute, attribuer à son genre de nourriture. Aucun des auteurs qui ont parlé decet oiseau si célèbre, n’a signalé cette particularité, que nous croyons nécessaire de citer, parce que toutes les especes n exhalent pas, au meme degré, cette odeur nauséabonde. M. de Humboldt , qui n’avait vu le condor que sur les montagnes , dit 1 : « Le condor , « comme la llama, la vigogne et l’alpaca , et plusieurs plantes alpines , est particulier à la « grande chaîne des Andes. La région du globe qu’il paraît préférer à toute autre, est celle « qui s eléve de 3,100 a 4,900 metres de hauteur. Chaque fois que nos herborisations « nous ont menés jusqu’aux neiges perpétuelles, nous avons été entourés de condors. » Quelque respect que nous professions , en général , pour les opinions de ce grand observateur, il nous est impossible de les adopter ici sans réserve. H est bien certain que les condors habitent les hauteurs des Andes où paissent les Hamas et les vigognes, mais nous ne croyons pas que cette zone soit leur zone spéciale d’habitation; nous ne ci oyons pas non plus que la chaîne des Andes soit seule habitée par eux; car nous en avons rencontré un grand nombre sur toute la côte de l’océan Pacifique et sur celle de 1 ocean Atlantique, au bord de la mer , à la côte de Patagonie, où les montagnes les plus voisines sont encore éloignées au moins de cent lieues, et où il est très-sùr qu’ils vivent, nichent et demeurent habituellement. Il est vrai qu’on peut supposer que les familles que nous vîmes sur le bord des falaises de la côte ont pu pousser peu à peu leurs migrations du sud vers le nord, en allant des montagnes du détroit de Magellan à l’embouchure du Rio Negio de Patagonie. Par les memes raisons, nous ne croyons pas que les condors préfèrent une zone élevée à celle du niveau de la mer; car ceux de Patagonie sont tout aussi gros et tout aussi bien portans que ceux des Andes; et, de plus, nous en avons vu si souvent sur toute la côte du Pérou, surtout à Arica, planer, toute la journée, le long de la côte, en cherchant à découvrir des animaux morts rejetés par les vagues; nous en avons vu si souvent coucher sur les roches avancées de la colline dite JYLorvo d’Anca , que nous les croyons susceptibles d’habiter également la zone la plus froide et le sol brûlant des côtes de la mer, au Pérou. Il est probable que les hauteurs que visitait M. de Hum- boldt étaient voisines d’habitations ou de troupeaux; car nous n’avons jamais rencontré de condors sur le sommet des Andes, sans que l’une ou l’autre de ces deux circonstances les y attirât. Nous croyons donc devoir assigner aux condors une plus ample extension de limites, tant en latitude qu’en hauteur, et leur donner, en latitude, depuis le cap Horn (56. degre de latitude sud2) jusqu’au 8.e degré de latitude nord, dans les parties élevées des Andes, ou sur leur versant ouest, sur la totalité du territoire du Pérou, de la Bolivia 1. Zool., pag. 36. 2. Le capitaine Middleton l’ayant rencontré dans le détroit de Magellan , la description qu’il en donne dans l’ouvrage de Shaw, Museum leverianum, vol. II, pag. 5 (Lond. 1796), qui a étonné Oiseaax de proie. Oiseaux de proie. j* ( 20 ) et du Chili, et depuis le niveau de la mer, où ils nichent et séjournent, jusqu’aux régions glacées des Andes ; car nous les avons vus souvent disparaître à nos yeux , étant déjà nous -même à plus de 4,700 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Le condor est, sans contredit, de tous les oiseaux celui dont le vol est le plus élevé. Nous l’avons vu jusqu’au niveau du sommet de l’Ilimani, qui a 3,753 toises de hauteur, tandis qu’à la hauteur de 18,000 pieds, l’homme ne peut résister à la raréfaction de l’air, qu’autant qu’il est né sur ces plateaux élevés des Andes. A l’est des Andes, le condor ne va que jusqu’à leurs derniers contreforts, c’est-à-dire Le long du rameau oriental de la Cbrdillière orientale jusqu’à Cochabamba, et même quelquefois jusqu’au commencement des plaines de Santa-Cruz de la Sierra; mais, comme, de là, aucune chaîne de montagnes ne réunit les Andes aux premières chaînes de la province de Chiquitos , il ne passe pas cette limite, et ne peut se rencontrer sur les montagnes du Brésil. Nous croyons que plusieurs autres motifs influent, plus que la latitude et la hauteur, sur la préférence que donne le condor à certains lieux. Son genre de vie l’oblige à choisir , pour asyle , des terrains couverts de rochers ou de falaises , parce qu’il ne se perche jamais sur les arbres, et qu’il lui faut non-seulement des points culminans d’où il puisse découvrir autour de lui la campagne, mais aussi des anfractuosités, qui lui servent de perchoir, et qui le garantissent de la pluie; aussi ne descend -il ni dans les Pampas de Buenos - Ayres , quoiqu’il habite les montagnes qui les bornent à l’ouest, ni au milieu des forêts, ni même au milieu des montagnes boisées, où les branches le gêneraient. Le condor habile donc spécialement soit les montagnes sèches ou seulement peu boisées , soit les côtes maritimes où les falaises escarpées remplacent les montagnes. On ne doit cependant pas croire qu’il habite toutes les montagnes ou tous les lieux eleves dépourvus de verdure. Tl faut qu’il y soit attiré par de paisibles troupeaux appartenant à l’homme, comme ceux de brebis, de Hamas ou d’alpacas, ou par beaucoup d’animaux sauvages , réunis en troupe. De là le grand nombre de condors qui suivent les côtes où se réunissent habituellement beaucoup de loups marins, comme celles du Pérou, et même celles de la Patagonie , toujours couvertes d’otaries et de phoques. Où il n’y a point de loups marins, il n’y a plus de condors; ou bien on les voit, comme au Pérou, soit planer sur les détours des Andes, soit les parcourir d’un vol rapide, afin d’y chercher les petites troupes isolées, seuls restes de la destruction générale des vicuñas et des guanacos, dont la disparition graduelle entraîne celle des condors, qui, pour cette raison , se tiennent de préférence aux environs des lieux habités et sur les routes. A la différence des cathartes, qu’on voit, en tous lieux, par centaines, le condor s’isole tout le temps qu’il chasse , et ne se réunit guère à d’autres oiseaux que pour prendre sa part d’une pâture commune. On en voit cependant, quelquefois, deux ensemble se reposer dans le même creux de rocher. M. de Humboldt, parce qu’il indiquait les pieds blancs, n’a pourtant rien d’extraordinaire; ceux que nous avons vus en Patagonie les avaient blancs aussi , parce qu’ils étaient couverts d’une matière étrangère blanchâtre. ( 21 ) Le condor est assez paresseux. Après avoir passé la nuit dans une crevasse de rocher ou de falaise escarpée , la tête enfoncée dans les épaules , ce qui lui donne un air sournois , il s’éveille à l’aube du jour, secoue deux ou trois fois la tête, attendant, assez souvent, le lever du soleil pour quitter son gîte, surtout s’il n’est pas pressé par la faim; s’incline au bord du rocher, en agitant ses vastes ailes, comme s’il balançait à partir; les déploie enfin , et s’élance dans l’espace. Il ne prend que difficilement son essor , et ne s’envole pas horizontalement , ainsi que beaucoup d’autres oiseaux. On le croirait d’abord peu sûr de sa marche aérienne; car il commence par décrire un arc de cercle, en cédant à son propre poids; mais reprenant de suite son majestueux élan, les ailes arrondies, les rémiges écartées les unes des autres, il se joue dans les airs avec aisance, sans paraître éprouver la moindre fatigue. Par des mouvemens oscillatoires1 peu sensibles, il imprime à son vol toutes les directions imaginables; il suit gracieusement toutes les sinuosités du terrain qu’il parcourt; il monte et descend , toujours rapide; tout à l’heure, abaissé jusqu’à raser le sol; perdu, maintenant, dans les nues; mais que, du haut des airs, une proie vienne frapper sa vue perçante; alors il se précipite ou plutôt se laisse tomber sur elle, égal en promptitude à la flèche, avec une circonstance que signalent soigneusement les anciens auteurs : « Quand il descend, dit Garcilaso de la Vega 2, il fait un si grand bruit « qu’il étonne. Cuando bajan, cayendo de lo alto, hacen tan gran sombrído que « asombra circonstance des plus vraies, en effet; car nous avons nous-même, plus d’une fois, éprouvé cet étonnement, dont parle Garcilaso de la Vega; mais, dans laquelle circonstance, pourtant, on ne pouvait, sans risquer d’être démenti par les voyageurs, voir, ainsi que l’ont fait plusieurs écrivains, un des caractères généraux du vol du condor. En tout autre cas , le vol du condor est peu bruyant. Le condor, seul, parcourt successivement les côtes, afin d’y chercher les animaux de tout genre que la mer rejette , ou bien les environs des lieux habités et les détours des chemins, afin d’y recueillir des restes d’animaux, jetés par l’homme; et quand il n’a rien trouvé , il se pose sur un pic ou sur une pointe de rocher voisine des troupeaux , et attend là qu’une brebis ou une llama s’éloigne de la troupe, pour mettre bas son petit. Alors, si les bergers ne sont pas en mesure de défendre le jeune animal, le condor prend son vol; et, tournoyant, à une grande hauteur, au-dessus de la pauvre bête, il attend qu’elle ait mis bas, fond sur elle, non pour l’attaquer elle -même, mais pour s’acharner sur son placenta, et tuer ensuite le jeune animal, en le déchirant par le cordon ombilical; et, si le berger n’accourt pas promptement pour lui faire lâcher sa proie, l’avide oiseau , dans un instant, a, malgré les efforts de la pauvre mère, dévoré les entrailles du petit. Nous avons remarqué que s’il se trouve quelque animal déjà attaqué par un condor, dans un lieu où l’on n’en aperçoit aucun autre, il s’en présente sur-le-champ plusieurs, sans qu’on puisse imaginer d’où ils viennent. Nous 1. Stevenson, Voyages en Araucanie, etc., trad, franç. , tom. II, pag. 69, est l’auteur qui a le mieux décrit le vol du condor; il n’en est pas de même de ses mœurs. 2. Comentario real de los Incas, pag. 290-2. Oiseaux de proie. ( 22 ) Oiseaux avons été témoin d’une de ces scènes sanglantes, dans un voyage d’ Arica à Tacna, sur proie Ia côte du Pérou. C’est un trajet de onze lieues sans eau, au milieu d’un désert de sable brûlant que la pluie ne rafraîchit jamais, et dont la poussière salée fait encore plus sentir la sécheresse. Des troupes de mules et d’ânes pesamment chargés parcourent incessamment le pays; et les ânes qui, là, plus qu’ailleurs, sont les souffre-douleurs des habitans, le traversent, allée et retour, sans qu’on les ménage le moins du monde, le plus souvent sans qu’on leur donne à manger ; aussi en meurt-il beaucoup , dont on voit les cadavres desséchés, disséminés sur la route. Quand, dans une de ces caravanes, un âne vient à se fatiguer, on l’abandonne, sauf à lui à regagner, s’il ne meurt de soif, son habitation ordinaire. Un de ces pauvres animaux, ainsi abandonné, n’en pouvant plus , se coucha sur la route , prêt à rendre le dernier soupir. Des urubus s’en approchèrent de suite, et venaient lui donner quelques coups de bec, peu redoutables pour le mourant; mais bientôt un condor, qui avait aperçu cette lutte du haut des airs, fondit sur cette proie, que lui abandonnèrent à l’instant les urubus, restés à quelques pas en arrière, et attendant , sans doute , avec impatience la fin du repas du condor, dont ils n’osaient approcher. Ce premier condor ne tarda pas à se voir suivi d’abord de deux, et, bientôt après, de sept à huit autres, qui, s’acharnant à l’envi sur leur victime, lui déchique- taient de leur bec tranchant, ceux-ci les yeux, ceux-là les parties génitales, et le délivraient ainsi, promptement, d’un reste de vie, que tant de douleurs devaient lui rendre bien pénible. Nous nous approchâmes de l’âne; et, alors les condors se retirèrent, à une courte distance, sur les petites collines des environs, ou planaient au-dessus; puis, dès que nous feignîmes de nous retirer, ils revinrent à la charge. Une fois repus, ils s’envolent, mais non sans beaucoup de peine, ne pouvant prendre leur essor qu’après avoir long -temps couru, en battant des ailes; ou lorsqu’ils sont poursuivis, ils cherchent à se rendre plus légers, en dégorgeant une partie de ce qu’ils ont mangé. S’ils ne sont pas inquiétés, ils s’envolent, et vont se reposer dans les crevasses de quelque rocher, leur séjour habituel; et là, comme on l’a vu plus haut, ils font tranquillement la digestion, la tête enfoncée entre les deux épaules. Quand un condor n’a pas trouvé de proie, il chasse jusqu’à la nuit tombante, et ce n’est qu’au commencement du crépuscule qu’il regagne son repaire. Il supporte patiemment la faim pendant plusieurs jours, mais se dédommage amplement de ses privations , lorsqu’il trouve une proie facile. Garcilaso de la Vega avait dit, dès le commencement du 17.e siècle, que «le condor « n’a pas de serres, comme les aigles, et qu’il a les pieds semblables à ceux d’une « poule.1» Ce témoignage si positif et d’autant plus digne de foi et lorsqu’il est adulte, on l’appelle calquin . Oiseaux de proie. (81 ) HARPIE, Harpyia, Cuvier. HARPIE HUPPÉE, Harpyia destructor, Daud. Grand aigle de la Guyane , Maud., Encycl.; Falco destructor, Daud., Ornith., t. 2 , p. 60 ; Autour destructeur, Temm., pl. 14; Harpyia maxima , Vieil!., Encycl., t. 3 , p. 1249 ; Uzc,uantzli Fernandez? Harpyia capite pennis elongatis cristato; corpore supra nigro, candido et fulvo mixto, subtus albo ; pedibus favis. Cette espece est trop connue pour que nous ayons à nous en occuper sous le rapport descriptif. Ses mœurs feront seules le sujet de cet article, déjà elle a été décrite très-souvent. Peintes de couleurs plus ou moins exagérées , notre tâche est donc de ramener la fable à 1 histoire. On a long-temps cru que la harpie se trouvait spécialement à la Guyane ; on y avait rapporté les espèces d’aigles indiquées , dans l’Histoire des Incas, par Garcilaso de la Vega, mais, selon nous, sans aucun fondement; car cet auteur ne donne aucun caractère qui puisse justifier ce rapprochement. On sait seulement qu’elle habite les Guyanes, au milieu des immenses forêts de ces contrées, et ce n’est vraiment que là que son existence est bien avérée. Nous dûmes donc d’abord être surpris, lorsque nous la rencontrâmes au pied des Andes (république de Bolivia), vers le 17.e degré de latitude sud; que nous la vîmes, ensuite, dans une dépendance du département de Cochabamba au milieu des forêts sauvages habitées par les Indiens yuracarès , et que nous la retrou- vâmes encore dans les forêts qui avoisinent Santa-Cruz de la Sierra; mais notre étonne- ment cessa dès que, lisant la description des voyageurs et remarquant l’analogie de conformation, de végétation et d’ensemble des deux pays, nous eûmes la certitude que ces forêts communiquaient , par les affluens des Amazones et par le cours même de ce fleuve, avec celles de la Guyane, et quand nous nous fûmes aperçu que beaucoup d’oiseaux identiquement les mêmes, se retrouvaient dans les mêmes lieux. Dès-lors nous dûmes croire , d’après nos propres observations et d’après celles des autres voyageurs, que la harpie a pour habitation les immenses forêts humides et traversées par cette multitude de rivières comprises entre le pied oriental des Andes, dans la Bolivia, le Pérou à l’ouest la Colombie au nord, les forêts des Guyanes colombienne, hollandaise, anglaise et française, ainsi que l’immense province du Para, à l’est; et au sud les bois de la province de Moxos , en Bolivia. Ces indications prouvent qu’une surface des plus considérable composée seulement de terrains inondés et couverts de forêts, et en même temps un grand pays voisin de la ligne ou tout au moins intertropical, et toujours humide, servent d habitation à la harpie, qui ne monte jamais sur les montagnes, et se trouve, tout au plus, au bord des rivières voisines des derniers contreforts. Nous ne l’avons observée que sur les berges des rivières et jamais au sein même des forêts; là, elle se perche sur les branches basses d’un arbre et paraît si peu craintive, qu’on l’approche presque à la toucher. A la vérité, dans toutes les contrées où nous l’avons vue, elle était au milieu A ( 82 ) de contrées où l’homme n’apparaît que de loin en loin et où elle ne peut craindre, encore très-rarement, que les nations américaines, qui la recherchent pour ses plumes; alors elle paraît fière et attend son ennemi, habituée peut-être à tout dominer, au sein des vastes forêts où elle se retire. Les indigènes des lieux qu’elle habite, interrogés par nous sur ses mœurs , ont complété nos observations sur son genre de vie et nous l’ont fait positivement connaître. Le matin elle vole, ordinairement, en tournoyant, le long des rives des canaux naturels, multipliés à l’infini, qui traversent les forêts , surtout des plus larges; dans son vol, elle épie les cris des nombreuses troupes de singes qui peuplent les lisières; et dès qu’elle en a vu une, elle cherche, d’abord, à la surprendre, en s’abattant du haut des airs; puis , malgré les efforts des singes et leur agilité , elle saisit l’un d’eux, le tue facile- ment, en lui brisant le crâne à coups de bec, le dépèce et le dévore. Nous n’avons pu savoir si elle mange les paresseux qui se trouvent aussi sur les rives des mêmes fleuves. Cela pourrait bien être et n’aurait rien d’étonnant; mais, pour les singes, la chose est avérée. Nous avons aussi fait des questions aux indigènes sur sa force et sur ce qu écrit Mauduit, quelle peut fendre le crâne à des hommes à coups de bec; ils nous ont assuré que cette dernière assertion est entièrement fausse, ce que nous avons pu verifiei sur les sujets qu’ils gardent à l’état de captivité. Nous ne saurions croire, non plus, que cette espèce soit assez forte pour enlever des faons, et nous sommes convaincu que l’on a beaucoup exagéré sa force, comme on l’a fait pour le condor; cependant une circonstance, qui nous fut assez désagréable, nous a montré qu’au moins elle ne craint pas d attaquer un homme, lorsqu’il s’agit de se défendre. Dans une reconnaissance géographique, nous naviguions sur le Rio Securi, l’une des nombreuses rivières, inconnues jusqu’à nos jours , qui ^descendant de la Cordillère de Cochabamba, en Bolivia, viennent grossir les eaux du Rio Mamoré, l’un des affluens de l’Amazone. Notre pirogue était conduite par trois sauvages yuracarès, grands admirateurs de la harpie; et, justement, nous en aperçûmes une, perchée sur les branches basses d’un arbre. Nous voulions débarquer pour la tirer; mai! le terrain était fangeux, et nos Indiens, plus alertes, sautèrent les premiers à terre avec leur arc et leurs flèches, la tirèrent et la blessèrent, avant que nous eussions pu descendre; elle s’envola, quoique percée d’une flèche, et alla reposer à peu de distance. Les Indiens la tirèrent encore; elle tomba, enfin; ils l’étourdirent, en lui donnant des coups sur la tête , se partagèrent sur le lieu même toutes les plumes des ailes , de la queue et de la tête, qu’ils estiment beaucoup, et commencèrent même à la dépouiller de son duvet; ils la rapportèrent ainsi toute mutilée, ce qui nous contraria d autant plus, que c’était un sujet d’une taille extraordinaire. Regardé comme mort, l’oiseau fut placé dans la pirogue, en face de nous; et nous ne remarquâmes pas que, revenu de son étourdissement, il revivait peu à peu; nous ne nous en aperçûmes que lorsque, furieux, et voulant, sans doute, se venger, il s’élança violemment sur nous, ne pouvant, par bonheur, se servir avec avantage que d’une seule de ses serres ; pourtant, il nous traversa l’avant-bras de part en part, entre le cubitus et le radius, des formidables ongles du point de la partie intacte , tandis que de l’autre , il nous déchirait le reste du bras. En même temps ( 83 ) il faisait des efforts , heureusement inutiles , pour nous percer de son bec ; et malgré ses bles- sures , il fallut deux personnes pour lui faire lâcher prise. Au milieu de forêts sauvages , loin de tout secours , et par les grandes chaleurs auxquelles nous étions exposé tout le jour, nous faillîmes rester estropié, par suite de la forte déchirure que les tendons avaient éprouvée. On nous a assuré que la harpie ne chasse jamais aux oiseaux; que les mammifères seuls font sa nourriture; qu’elle préfère les singes à tous les autres animaux; que, cependant, elle mange aussi fréquemment les jeunes cabíais et même les jeunes de quelque^ autres mammifères; mais nous croirions volontiers qu’elle se trouve rarement dans la nécessité de faire diète, au milieu des nombreuses troupes de singes qui couvrent le bord des rivières dans ces impénétrables forêts. Nous avons aussi remarqué qu’elle n abandonne jamais les bois pour entrer dans les plaines, sans pourtant pénétrer dans 1 intérieur, se contentant de parcourir les bords des rivières qui les traversent; et là, après avoir pris son repas, elle se perche sur l’une des branches basses des arbres, afin d’y faire digestion. Nous n’avons pas remarqué qu’ainsi que l’espèce précédente5, elle vive accouplée toute l’année; au contraire, elle paraît se plaire isolée, craignant sans doute la concurrence , comme tous les animaux carnassiers et voraces , symbole de l’égoïsme. Nous ne voyons pas de raison, non plus, pour la croire voyageuse, et nous avons aussi appris des Indiens qu’elle n’abandonne point les environs du lieu de sa nais- sance : sa rareté au milieu de ces forêts paraît extraordinaire; il semblerait que, maîtresse de tout ce qui l’entoure, elle devrait multiplier beaucoup plus; mais elle est si peu commune, que dans une navigation de dix à douze jours, au milieu des bois qui lui servent d’asyle , on en voit à peine une ou deux. Il est difficile de croire que cette rareté vienne de la chasse qu’en font les indigènes; car ceux-ci n’habitent guère que la millième partie de l’étendue des forêts. Il nous îeste a parler des motifs qui portent les Indiens yuracarès à rechercher avec tant de soin les dépouilles de la harpie, et des usages auxquels ils les emploient. D abord c est un grand honneur pour eux de posséder cette espèce vivante , à l’état de captivité, et celui qui est assez heureux pour en avoir une, est regardé comme un homme privilégié. Nous avons été à portée d’en examiner deux à l’état domestique. Pour s’en procurer, les Indiens cherchent à découvrir la retraite qu’elle se ménage au bord d’une rivière, sur le sommet d’un très-grand arbre; ils épient l’instant le plus favorable, transportent les jeunes chez eux, et les femmes mettent le plus grand zèle à les soigner et à les nourrir du surplus de la chasse de leurs maris. Devenus adultes, le martyre des harpies commence; deux fois par an leur propriétaire leur arrache les grandes plumes de la queue et des ailes pour empenner ses flèches ; et, bien plus souvent encore , il leur enlève le duvet du dessous des plumes , pour s’en parer dans les grandes occasions. Ce qu’il y a d’incroyable, c’est que les Indiens font , pour ainsi dire, ce qu’ils veulent de cet oiseau, l’attachant avec facilité pour le plumer ou pour voyager d’un lieu à un autre; car, lorsqu’ils changent de résidence, les femmes sont obligées de porter tous les animaux qu’ils possèdent, et, comme on le pense bien, la harpie ne s’oublie jamais. Nous l’avons vue ainsi portée en voyage. Oiseaux de proie. ( 84 ) Les plumes de harpie sont de beaucoup préférées à toutes autres pour orner les flèches ; et l’Indien qui n’a pas été assez heureux pour en tuer une ou pour s’en procurer des plumes par échange, étant obligé de se servir du plumage des autres oiseaux, ne passe pas pour bon chasseur. Le duvet, que les indigènes préfèrent à tout, ne leur sert que dans les occasions solennelles, lors d’une visite chez des parens éloignés, ou bien lors- qu’ils se battent en duel; leurs cheveux sont , dans ce cas, bien peignés, bien huilés, avec de l’huile de coco, et saupoudrés de ce duvet blanc, ce qui ferait croire qu’ils ont la tête couverte de neige. Nous les avons vus ainsi parés, dans une visite que nous firent les Indiens des environs du lieu où nous nous étions arrêté, comme au premier homme blanc qu’ils eussent vu sur les rives du Rio Securi. Nous remarquâmes aussi qu’ils suspendaient à leur cou les ongles de l’oiseau , comme un trophée dont ils étaient fiers. Ces Indiens connaissent la harpie sous le nom de veso. AIGLES-AUTOURS, Morphnus, Cuvier. Ce sont les buses mixtes d’ Azara; ils habitent seulement a l’est des Andes. AIGLE-AUTOUR URURITINGA, Morpknus urubitinga. Cuvier. h’ Urubitinga , Marcg. , p. 2 1 4 , Buff. ; Falco urubitinga , Lath.,.Gmel.; Autour urubitinga, Temm., Pl. col., 55 (ni); Falco longipes, Illig. ( jun .); Aquila picta, Spix, pl. 1, c; Buse mixte noire, Azara, n.° 20, mâle, et Buse mixte à longues taches, n.° 17; peut-être aussi la Buse mixte peinte , n.° 18; Falco urubitinga, Pr. Max., p. 196, n.° 2,4. C’est, sans doute, aussi , X Aigle de Montevideo de Sonnini, Ois., t. 2 , p. 81; Pandion fulvus, Vieillot, Encyclop., t. 3, p. 1200; Falco brasiliensis , Briss., Ornitli., p. 4 4 ^ • M orphans {mas) cira pedibus que flavis, corpore toto nigricante ; alis cinereo admixto , rectricibus albis, apice nigricantibus , albo terminatis. {Jun.) Corpore rufo, cinerescente-nigro maculato. Le bec, noir à son extrémité, jaune-pale à sa base; yeux, roux-fonce; pieds, jaune- vert; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 68 centimètres le mâle, 73 la femelle; circonférence du corps, 45 centimètres. Cette espèce est encore une de celles qui offrent les plus grands changemens de cou- leurs, selon la diversité des âges. En effet, entièrement noire, avec le croupion, la base deja queue et son extrémité blancs, quelques fascies cendrées sur les ailes, dans l’âge adulte, pourrait -on y voir cet oiseau qui, très- jeune, a le dessus de la tête, la poitrine et le ventre roussâtre maculé de noir -brun; les ailes noires, variées de roux et de gris; les cuisses brunes; la queue rayée transversalement de noir sur un fond roux? ou bien, pour être moins avancé en âge, dans un oiseau à la tête variée de non- et de roux; à la gorge noire, et au reste du corps presque noir, varié de roux? En un mot, dans sa jeunesse et dans sa vieillesse, on n’y peut trouver de semblable à l’adulte que les rémiges, qui conservent toujours les lignes transversales grises et noires; et ce proie. (85) n’est qu’à ce caractère que les jeunes se font reconnaître comme appartenant à celte Oiseaux espèce. C’est ce qui en a tant fait multiplier les noms, chez les auteurs; mais nous de sommes étonné que l’on n’ait pas reconnu, d’après les bonnes descriptions d’Azara, l’urubitiüga dans sa buse mixte noire ; ainsi que dans le jeune âge, sa buse mixte à longues taches. Il nous semble, en général, qu’on n’a pas assez rendu justice à cet observateur, celui de tous pourtant, qui, en raison de l’époque à laquelle il a écrit, a mis le plus de conscience dans son travail. Nous avons vu l’urubitinga sur une surface immense du continent américain; nous l’avons souvent rencontré à la frontière du Paraguay , dans la Banda oriental de la Plata (république Argentine) et entre les tropiques, au centre de l’Amérique, dans les immenses déserts de la province de Chiquitos (république de Bolivia). Nous croyons donc pouvoir assurer qu’il habite la zone torride et tempérée au sud de la ligne, jusqu’au 32. degré de latitude; mais seulement à l’est des Cordillères, et dans les pays plats, entrecoupés de forêts, de marais étendus, plus encore d’eaux stagnantes et de petites plaines. Jamais nous ne l’avons rencontré ni sur les montagnes, ni dans les forêts épaisses, pas plus qu’au milieu des grandes plaines. Il est en Amérique, comme partout ailleurs, des accidens de terrain indispensables pour l’existence de tel ou tel animal; tandis que tel autre ne peut y vivre, et cherche, au contraire, des sites tout à fait différens. Aussi sommes-nous persuadé que, dans tous les lieux où se rencontreront les terrains néces- saires à la vie de l’urubitinga, joints au degré de chaleur qu’il préfère, ou le trouvera communément. Nous savons d’une manière positive qu’il se voit dans la plus grande partie du Brésil, où les terrains sont si variés. Dans la province de Corrientes nous l’avons toujours remarqué au bord des lacs, des marais ou des rivières, perché sur le plus haut des arbres morts des environs, lorsqu’il chasse; ou bien sur les branches inférieures des gros arbres, lorsqu’il veut dormir. Taciturne, toujours seul, il reste immobile des heures entières, regardant avec attention autour delui, pour découvrir une proie quelconque, un reptile, un petit mammifère ou un oiseau mort. Alors il descend avec rapidité, dévore sa proie et revient gravement à son poste. Bien rarement l’avons-nous vu voler; car, le plus souvent, il chasse tout en restant posé. Le matin, seulement, il se donne la peine de parcourir les environs du lieu où il a couché, pour prendre son premier repas; ou bien le soir, lorsqu’inutilement il a attendu tout le jour. Alors il vole lentement à une assez grande hauteur, se reposant souvent sur des arbres isolés, afin de mieux observer; repartant de nouveau, pour se reposer bientôt encore, et attendre, sans prolonger son vol. Jamais nous ne l’avons vu accouplé d’une manière intime; au temps même de la couvée le rap- prochement n’est pas aussi continu que chez certaines autres espèces. Le mâle et la femelle ne se réunissent alors que momentanément, et le reste de l’année ils vivent dans le plus grand isolement. Ce n’est bien certainement pas un oiseau voyageur. Nous le croyons on ne peut plus sédentaire, dans les lieux qu’il choisit pour domicile, des causes locales , comme des sécheresses, qui chassent ou détruisent les animaux dont il se nourrit, pou- vant seules le faire éloigner. Il ne faudrait néanmoins pas croire qu’il soit restreint dans un cercle étroit; nous voulons dire simplement qu’il reste dans la même province. * ( «G ) oiseaux L’urubitinga se nourrit principalement de reptiles, de petits mammifères, d’oiseaux àe. morts, et peut-être de poissons; il ne paraît pas chasser aux oiseaux, et nous croyons qu’il n’attaque que ceux qu’il rencontre déjà blessés dans la campagne. Il reste peu sur le sol; cependant, lorsqu’il s’y pose, c’est de préférence dans les lieux fangeux; ce que nous avons supposé , d’après la terre qui couvre toujours ses pieds. Nous avons été à portée d’en voir à l’état domestique; il s’apprivoise assez bien; et vient alors, tous les jours, prendre sa nourriture, quand il a faim, passant le reste de la journée à voler sur les maisons et sur les arbres environnans. Dans tous les pays espagnols on le nomme indifféremment gabüan ou aguda. Pour les Indiens guaranis c’est un guiraporu-hu , qui veut dire oiseau de proie, ou bien yapacani hù (aigle noir). Si nous cherchons sa synonymie dans les langues des nations du centre de l’Amérique, nous trouverons l’urubitinga confondu avec les autres buses sous divers noms, selon chaque nation. Dans la province deMoxos, au centre de l’Amérique, en Bolivia, on voit les Chapacuras le nommer huiyupi; les Muchojeones, piro; les Baures, huajé; les Itonamas, huabo ; les Cayubaba, hèrékèrè ; les Iten, tahui; les Pacaguaras, tètèpahua; les Movimas, jlijli; les Canichanas, mtsaha, et les Moxos, yacaha. Si, ensuite, nous cherchons les autres noms de cette espèce , dans l’immense province de Chiquitos , même république, nous verrons les Chiquitos l’appeler utasikioch; les Guarañocas, aro- rita ; les Morotocas, burasoguto. Pour les Guarayos, qui ne sont qu’une tribu eloignee des Guaranis, ils la nomment guira-été (le grand et bel oiseau). ÉPERVIERS, Nisus y Cuvier. Accipiter , Ray. En Amérique, les éperviers sont vifs dans leurs manières, légers dans leur vol, chassent aux petits oiseaux et aux mammifères, ne cherchent jamais à s’approcher des animaux morts et paraissent vivre exclusivement de proie vivante. Plus qu’aucun autre oiseau de cette famille ils habitent les forêts , se plaisent à voler sous l’ombrage des grands arbres , et restent peu en place, surtout sur les arbres isolés des plaines. Du reste, ils aiment, en même temps , les lieux secs et marécageux ; le versant oriental des Andes ; la zone torride. ÉPERYIER A DOIGT COURT, Nisus hemidactylus. Buse mixte couleur de plomb , Azara, n.° 22 ; Falco hemidactylus , Temm., pl. 3, Prince Maxim. de Neuw., t. 3 , p. 97. Nisus supra cinereo cœrulescens ; femoribus, transversim albescente et cinereo infernis radiatis; remigiis nigris, ad extremam partem maculatis; cauda longa, ternis fasciis nigris transvers aliter variata; femoribus tarsisque longis atque gracilibus ; digitis curtis. ( 87 ) Bec noir, à base jaunâtre; yeux, jaune pâle; tarse, d’un rouge de vermillon très-vif1; longueur totale du bout du bec à l’extrémité de la queue, de 55 à 57 centimètres; vol, 1 mètre 5 centimètres; circonférence, 31 centimètres. Les mâles diffèrent tellement des femelles pour la taille, qu’on pourrait les regarder comme d’une autre espèce; ils sont plus foncés en couleur. Il nous est difficile de croire que le Nisus gracilis ou Falco gracilis de Temm., pl. 91, ne soit pas la même espèce, dif- férant seulement par le sexe du Nisus hemidactylus ; cependant l’assertion du prince de Neuwied, qui l’a disséqué, porterait à croire le contraire. Ainsi donc, pour décider, attendons encore. Nous avons rencontré cet épervier vers le 29.e degré de latitude sud , dans la pro- vince de Corrientes. Nous l’avons retrouvé ensuite au centre de l’Amérique, dans la province de Chiquitos, république de Bolivia, au 18.e degré. Il a été observé au Para- guay* par Azara; au Brésil, par M. de Saint -Hilaire et par M. le prince de Neuwied; aussi croyons -nous qu’il habite presque tout le Brésil, la Bolivia et le Grand Chaco, depuis les plaines du sud des derniers contreforts des Andes , ce qui lui donnerait pour habitation une surface immense de terrain; mais, si nous en jugeons par nos propres observations, cette espèce choisirait seulement, au milieu de ces contrées, les endroits les plus marécageux et les plus retirés ; car nous ne l’avons vue qu’au sein des marais ou à la lisière de ces immenses plaines de joncs inondées , qui occupent le lit des rivières dont le cours est peu sensible , ou dans les grands esteros qui caracté- risent toutes les plaines du centre de l’Amérique méridionale. C’est toujours sur les pal- miers ou sur les grands arbres de la lisière de ces lieux humides qu’elle perchait, d’abord le long des rives du Rio Batel , et puis dans les marais de San-Jose de Chiquitos : elle était par couple, même au mois de Juin, qui, dans ce pays, est comme on le sait en hiver, ce qui ferait croire qu’elle reste accouplée toute l’année. Ordinairement elle vole peu, reste perchée, en attendant sa proie; et, si elle prend son essor, ce n’est que pour se poser à peu de distance; son vol est aisé et assez rapide. Quant à sa nourriture, nous ne la connaissons pas au juste; mais l’habitude qu’elle a d’être toujours près des eaux, nous donner ait lieu de penser qu’elle vit de reptiles aquatiques ou même de poissons. Sous le rapport des mœurs cette espèce s’éloigne beaucoup des éperviers proprement dits; car elle n’est pas à beaucoup près aussi vive que ceux-ci, et paraît, au contraire, par son genre de vie et par les lieux qu’elle habite, se rapprocher des buses, des busards ou des aigles-autours; néanmoins, en nous attachant aux caractères généraux, nous la plaçons en tête des éperviers, comme formant la transition des dernières divisions des aigles à ceux-ci. L’on sait, au reste, que, parmi les oiseaux de proie, il est bien difficile d’établir des coupes dont quelques espèces ne soient pas le passage de l’une à l’autre. Azara avait placé celle-ci parmi ses buses mixtes , et non parmi les éperviers. Il avait donc, comme nous, remarqué cette anomalie de mœurs. 1. Ici s’applique l’observation que nous avons faite sur l’importance des couleurs prises sur le vivant; car Lesson, dans son Traité, pag. 63 , le décrit comme ayant les tarses jaunes. Oiseaux de proie. ( 88 ) ÉPERVIER A QUATRE LIGNES, Nisus concentricus. Falco concentricus , Illiger, Cuvier, 334. Nisus oculis circum nudis i occipite, dorso , pallio, alis ccerulescentibus ; cauda curta, brunnea albidaque ; pectore et ventre brunneo circumlimbatis ; rostro et tarsis fulvis. Pieds, base du bec et partie nue autour des yeux, d’un beau jaune orangé; yeux, jaune-clair; bout du bec et ongles noirs; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 34 centimètres; du vol, 56 centimètres; circonférence du corps, 20 centimètres. Cette espèce a été rapportée de Cayenne au Muséum par M. Poiteau; aussi nous a-t-il paru assez intéressant de la retrouver au sein des montagnes boisées qui couvrent le versant oriental des Cordillères des Andes, dans la province de Yungas, république de Bolivia, contrées si éloignées de Cayenne. Nous l’avons encore rencontrée au sein des immenses forêts qui bordent le pied oriental des derniers contreforts des Andes, chez les Indiens yuracarès. En comparant l’ensemble zoologique de ces deux pays, dont la végétation paraît avoir les plus grands rapports, nous avons reconnu qu’un grand nombre des mêmes oiseaux leur sont communs. Nous pouvons donc supposer qu’elle occupe les forêts des Cordillères, qui commu- niquent, par le cours des Amazones, à celles de la Guyane. Au reste, nous l’avons retrouvée sur les montagnes jusqu’à la hauteur de 2,500 mètres, et dans les parties les plus basses de notre seconde zone d’élévation. 1 Elle paraît surtout aimer la lisière des bois , où elle chasse aux petits oiseaux et aux petits mammifères : ses manières sont pleines de vivacité; elle vole avec rapidité pres- qu’au rez de terre, et s’élève rarement. Elle se perche toujours sur les branches infé- rieures des arbres , où elle épie sa proie, lorsqu’elle ne chasse pas au vol; du reste, comme les éperviers ordinaires, elle se repose très-souvent. Les Aymaras de la province de Yungas la nomment mamani. ÉPERVIER MALFINI, Nisus striatus. Falco striatus , Vieill. , Amer, sept., pi. 14; Encycl., t. 3, p. 1265 ; le Malfini , Sonnini, Ois., t. 3 , p. 67; Nisus malfini , Less., Traité, p. 5 8. Nisus supra fuscus; alis caudaque transversim striatis; gula ventreque sordide albis ; jugulo pectoreque dilute rufis , fasciatis ; rostro nigro; pedibus favis. Vieillot. Le bec est bleuâtre; sa base, le tour des yeux et les tarses sont d’un beau jaune; lon- gueur totale du bout du bec au bout de la queue, 17 centimètres. Plus encore que la précédente, cette espèce montre que les oiseaux de proie sont beaucoup plus répandus que les autres sur les continens; en effet, le malfini, décrit 1. Voyez le tableau de la distribution géographique des oiseaux, page 8. ( 89 ) par Vieillot comme habitant l’île de Saint-Domingue, se retrouve, sur le continent, à la Guyane française, et s’avance, ensuite, vers l’Ouest, par les forêts des rives de l’Ama- zone et de ses affluens, jusqu’au pied des derniers contreforts des Andes, dans les pays que peuplent les Yuracarès, au 16.e degré de latitude sud (république de Bolivia). C’est là , du moins , que nous l’avons rencontré, au bord des rivières qui traversent les immenses et majestueuses forêts constituant une large zone au pied même de ces montagnes. Jamais nous ne l’avons aperçu sur les montagnes mêmes. Ainsi que l’espèce précédente, celle-ci a des manières très- vives: elle vole sous les arbres touffus, parcourant , avec vitesse, le dessous de cette voûte épaisse, et saisissant à l’impro- viste le malheureux oiseau qui, tranquille au sein de ces vastes déserts, est assez impru- dent pour ne pas se défier d’un agresseur rusé et redoutable. Le vol du malfini est rapide, et ses manières le rapprochent, en tout, de nos éperviers d’Europe, si ce n’est qu’il aime plus les forêts que ces derniers. Les Indiens yuracarès appellent cet oiseau tiyutiyuti ( prononcez tiyoutiyouti ) ; nom de tous les petits oiseaux de proie à mœurs de faucons, comme celui-ci. Oiseaux de proie. ÉPERVIER A VENTRE GRIS, Nisus poliogaster. Falco poliogaster , Natterer ; Autour h ventre gris , Temm., pl. 264 (mâle), et 29 5 (fem.); Nisus poliogaster , Lesson, Traité, pag. 62. Nisus supra fuscus , jugulo albido ; pectore clare cinereo , super ventrem saturatiori colore ; genis brunneis , oculos circum nudis ; cera tarsisque favis. Le bec bleuâtre; sa base et les parties nues du tour des yeux, jaune verdâtre; les yeux jaune-vif; les paupières jaunes; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 45 centimètres; vol, 77 centimètres; circonférence du corps, 28 centimètres. Comme la plupart des oiseaux de proie, le jeune de l’année est presque roux, marqué de flammes brun-foncé sur le milieu de chaque plume, principalement de celles du des- sous du corps et du col. Les individus plus âgés ou femelles ont encore le dessous du col et de la poitrine blanchâtre, avec une flamme noire sur la longueur de chaque plume; le milieu du ventre est rayé transversalement de larges bandes noirâtres, sur du blanc; tandis que les mâles adultes ont tout le ventre entièrement blanc. Les cuisses aussi sont rousses, rayées transversalement de brun, chez les femelles; blanches, teintées de roux, et seulement tachetées de noir à leur partie postérieure, chez les vieux mâles. Du reste, la queue présente toujours les cinq zones blanches et les cinq zones noires, d’égale lar- geur. Nous avons aussi remarqué que les adultes ont la queue un peu plus longue que les jeunes, ce qui est peu commun chez les oiseaux de proie. Nous avons rencontré cette espèce dans la république de Bolivia, au milieu des im- menses plaines, en partie boisées, qui occupent l’intervalle compris entre les derniers contreforts des Andes orientales, près de Santa -Cruz de la Sierra, et les frontières du Brésil , dans la province de Chiquitos. Elle a aussi été rapportée du Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire; ce qui nous porterait à croire qu’elle habite également la plus grande IV. Ois. 1 2 Oiseaux de proie. ( 90 ) partie du Brésil équatorial. Nous ne l’avons vue, en effet, que dans des régions chaudes; elle se tient soit à la lisière des bois , soit au milieu de taillis ou grands buissons assez clair-semés, qu’on nomme dans le pays chapardes. Nous ne savons pas si elle préfère les lieux humides; car nous l’avons rencontrée un peu partout, menant à peu près le même genre de vie que nos éperviers d’Europe, volant, comme eux, avec rapidité, se perchant au sommet des arbres , entrant quelquefois au sein des bois, qu’elle parcourt sous l’ombrage, et poursuivant, sans cesse, les petits oiseaux et les petits mammifères, dont elle fait sa nourriture habituelle. Quoique répandue sur une grande surface de terrain, elle n’est Commune nulle part. ÉPERV1ER CHAPERONNÉ, Nisus pileatus. Falco pileatus, Tenuo., pl. ao5; prince Max. de Neuw., t. 3, n.° 7, p. 107; Lesson , Traité, p. 57, n.° 2. Nisus corpore supra cinereo -hrunnescente ; collo antice , thoraci , ventre cinereis ; fulvis femoribus ; cauda hrunnea , duabus tribusve lineis intersecta. Cette espèce est remarquable par sa petite tête et par le large espace nu qui entoure les yeux et s’étend jusqu’au bec; du reste, elle a les serres longues comme celles des éperviers, ainsi que leur bec court; son acrotarse est recouvert d’une seule squamelle. L’individu d’après lequel nous avons rédigé cette description, diffère du sujet décrit par Temminck , en ce que le blanc du bas-ventre et de l’anus en est tacheté de roux. Le bec est bleuâtre et noir à son extrémité; le tour des yeux, le tarse et les yeux sont jaune -foncé; le dessus de la tête noir; la gorge, la poitrine et le dessus du col, bleu- ardoisé clair; le dos, bleu-foncé; les ailes et les tectrices supérieures sont brunes, les intérieures rousses; le ventre est mélangé de roux vif, teinté de carmin; les couvertures inférieures de la queue sont blanches, munies de taches rousses; les rectrices sont bru- nâtres, marquées de quatre lignes transversales plus pâles; la longueur totale du bec au bout de la queue, est de 40 centimètres. Nous n’avons vu cette espèce qu’à la frontière du Paraguay, dans la province de Cor- rientes, du 27.e au 28.e degré de latitude sud, principalement dans les bois qui bordent le Parana; près du village d’Itaty et à Iribucua. Elle se tient toujours à leur lisière et dans l’intérieur des forêts: là, elle se perche sur un arbre près d’un sentier, et attend que quelques petits oiseaux ou quelques petits mammifères passent à sa portée; alors elle fond dessus avec la rapidité d’une flèche, et se met en devoir de les dévorer. Sou- vent aussi elle guette les paisibles tinamous qui , sans défense aucune , deviennent facile- ment sa victime : elle est si légère dans ses manières, et surtout dans son vol, quelle parait peu se défier de l’homme, par la conscience quelle a, sans doute, des puissans moyens quelle possède pour se soustraire à ses coups; même au milieu d’une épaisse forêt son vol est des plus rapide , suivant avec adresse les sinuosités sans nombre de ce labyrinthe naturel; aussi à peine l’a-t-on aperçue, quelle a déjà disparu au sein des bois. D’ailleurs cet épervier est si peu connu des habitans, que nous n avons pu obtenir de renseignemens sur sa nichée. k> ( 91 ) Oiseaux AUTOURS, Astur , Bechst. de proie. Au lieu d’être vifs et fins, comme les éperviers, ces oiseaux sont assez lourds. En Amérique, ils vivent à la lisière des bois seulement , n’y pénè- trent jamais et ne volent qu’en rase campagne. Us se perchent, le plus souvent, au sommet des arbres isolés dans les plaines, et y attendent long- temps qu’une proie vienne s’offrir à eux. Du reste ils sont omnivores, mangeant des insectes, des vers et des limaçons; fréquentant, de préférence, les marécages; en un mot, ils ne ressemblent sous aucun rapport aux éper- viers dans leur genre de vie. Us habitent le versant oriental des Andes et les régions chaudes. AUTOUR A GROS REC, As tur magnirostris. Falco magnirostris , Lath., Linn., Syst. nat., 3.e édit., Sp. n5, Gmel. ; Êperaier à gros bec de Cayenne, Buff., Enl., 460 (mâle); Temm., pl. 86 (jeune); 1 Andayé, Azara, n.° 3o ; Sparaerius magnirostris , Vieillot, t. 3, p. 1265 ; Nisus magnirostris, Lesson, p. 5 7 ; Falco insectworus, Spix, 17, tab. Villa; Falco magnirostris , Prince Max. de Neuwied, t. 3 , p. 102 ; Enl. 464. Nisus capite gutturaque nigricantibus ; pectore rufo , variegato subtus uropygioque rufo-brunneo radiatis ; dorso remigibusque obscuris; cauda fasciis quatuor nigris variegata. Bec noir bleuâtre, jaune-vert à sa base; yeux, jaune-vif; tarses, jaune-foncé; les jeunes ont les yeux jaune-roux; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 40 cen- timètres le mâle, 47 la femelle. Les jeunes ont la queue bien plus longue que les adultes. Il existe bien certainement, dans cette espèce, deux variétés distinctes, différenciées par des couleurs plus vives ou plus pâles. Tous les individus qu’on voit au Muséum, venant du Brésil, ont les teintes si faibles que, confrontés avec ceux que nous avons rapportés de Corrientes et de la république de Bolivia, on les aurait pris pour des oiseaux déco- lorés; du reste, tous les caractères sont exactement les mêmes. De là, nous conclurons quil existe des éperviers à gros bec de deux variétés distinctes et constantes, qui pro- viennent, probablement, de l’influence du lieu qu’elles habitent. Les jeunes diffèrent des adultes en ce qu’ils n’ont pas les teintes uniformes de la poi- tiine, du devant du col, de la tête, et quau contraire ces parties sont constamment marquees de taches longitudinales brunes, sur un fond jaunâtre ou brun. La queue a aussi plus de bandes transversales que chez les adultes; on en remarque jusqu’à six, au lieu de quatre. Si nous considérons cette espèce sous le rapport de ses mœurs, nous verrons qu’elle forme anomalie parmi les éperviers, dont elle n’a réellement aucune des habitudes; tandis qu elle partage celles des macaguas et des autours proprement dits, sans être aussi criarde que les premiers; aussi avons-nous cru, malgré l’opinion des auteurs, devoir la ranger Oiseaux de proie. ( 92 ) parmi les autours, où elle Tient naturellement se placer, lorsqu’on la considère sous le point de vue de ses mœurs. Après avoir aperçu cette espèce vers le Sud, jusqu’auprès de Buenos -Ayres, sur les rives du Parana, nous l’avons rencontrée sur tout le cours de ce fleuve, jusqu’aux Mis- sions; dans les provinces de Santa-Fe, d’Entre-Rios , de Corrientes et des Missions. Nous savons par Azara, qu’elle se trouve dans tout le Paraguay; par M. Auguste de Saint- Hilaire, qu’elle habite le Brésil; par d’autres zoologistes, qu’elle est commune a la Guyane, et nous l’avons vue dans la république de Bolivia, dans les montagnes comme dans les plaines inondées; ce qui nous prouve incontestablement qu’elle a pour patrie une surface immense du continent américain; car elle occupe, en latitude, une zone qui s’étend du 6.e degré de latitude nord, au 34.e degré de latitude sud; et, en longitude, tous les pays compris entre les derniers contreforts des Andes, de la Bolivia et du Pérou, à l’Est, jusques aux côtes de l’Océan atlantique. On voit, dès-lors, que c’est une des espèces d’oiseaux de proie le plus répandues sur le sol de l’Amérique méridionale, où elle est même partout commune, multipliée plus que toutes les autres, à 1 exception de celle des carnearás; cependant, il nous a semblé qu’elle devenait plus rare au Sud sur les montagnes que dans les plaines ou vers les régions tropicales. L’autour à gros bec est une des espèces qui, à proprement parler, n’ont pas de lieu spécial d’habi- tation. Il vit dans les plaines, auprès des eaux et dans les lieux les plus secs; mais nous ne saurions dire laquelle de ces localités il préfère. Dans les provinces de la répu- blique Argentine nous l’avons presque toujours rencontré au bord des rivières, et en Bolivia sur les montagnes de la province de Yungas, élevées au moins de 2,500 metres au-dessus du niveau de la mer; cependant, nous avons pu reconnaître que, sur l’immense surface de terrain que nous signalons comme sa demeure habituelle, il y a beaucoup de lieux où il ne se trouve jamais, par exemple, au sein des immenses forêts, ou dans les plaines dénuées d’arbres; et nous avons aussi remarqué que de petites familles isolées étaient séparées les unes des autres par d’assez grandes distances, pour qu’il leur fût difficile de se réunir. Cette espèce, d’ailleurs, est sédentaire, et n’émigre jamais comme certaines autres, restant en des cantons spéciaux, où chaque couple paraît fixe pour le temps de son existence, visitant toujours les mêmes endroits, se reposant souvent sur le même arbre et quelquefois sur la même branche. Elle habite toujours de préférence les points entrecoupés de petits bois et de plaines. Aussi l’avons -nous rencontrée dans la province de Corrientes , à la lisière des taillis peu élevés , principalement des bois d’espinillos ou acacias épineux , dispersés çà et là , dans la campagne. En Bolivia , elle s’est offerte à nous au bord des ravins ou sur les arbres qui avoisinent les petits bois; c’est sur les arbres morts quelle se repose le plus volontiers, et qu’elle vient attendre sa proie. Le mâle et la femelle , unis toute l’année , ne s’abandonnent jamais , se suivant sans cesse de très-près, se plaçant souvent sur le même arbre, quelquefois à côté l’un de l’autre. On ne voit pas entr’eux cet égoïsme qui caractérise, en général, les oiseaux de rapine; si l’un des deux consorts s’éloigne de l’autre, ils font entendre un sifflement de rappel assez plaintif, que tous deux répètent tour à tour; jamais ( 93 ) nous ne les ayons vus se quereller; mais nous ayons cru remarquer que des rixes ont Oiseaux lieu entre les mâles, principalement au temps des amours. Au reste, cette espèce est prd0eie peu craintive et ne redoute pas la rencontre de l’homme, qu’elle attend de très -près, en faisant entendre son sifflement habituel , pour se prévenir du danger ; s’envolant , ensuite, pour se reposer, à une cinquantaine de pas, tout au plus , sur un autre arbre , d’où elle ne s’envole de nouveau qu’avec peine, après avoir sifflé, sans jamais chercher une retraite dans l’épaisseur des bois. Dans le repos, l’attitude de l’autour à gros bec est assez stupide; il rentre sa tête entre ses deux épaules et ne semble s’occuper de rien; mais, si quelque chose l’inquiète, il tourne continuellement la tête vers l’objet qui l’effraie et vers son compagnon, en sifflant sans cesse, ce qui le fait paraître comme fou, et lui a valu le nom espagnol de gabilancito bobo (petit busard fou) , qu’il porte dans le Paraguay et à Corrientes. Son vol est peu rapide, quoiqu’assez léger, et rarement il s’élève dans les airs, se contentant de voler d’un arbre à l’autre ou restant long-temps immobile, lorsqu’il n’est pas dérangé: il y a dans le vol de ces oiseaux quelque chose de léger qui rappelle, jusqu’à un certain point, celui des oiseaux nocturnes. Ils ne vont à terre que pour manger, et n’ont pas l’habitude de marcher; car à peine leur repas est achevé qu’ils vont se percher sur l’arbre le plus voisin, où ils font la digestion, en regardant si quelque proie ne passe pas à terre à leur portée. Ils se nourrissent principalement d’insectes, devers, de grillons, de coquilles terrestres ; mais lorsqu’ils rencontrent des oiseaux morts , ils ne les dédaignent pas. Nous avons tué un autour à gros bec pendant qu’il dévorait un poisson mort; mais jamais nous ne l’avons vu s’approcher des grosses proies mortes. Le peu d’hostilités qu’il exerce envers les oiseaux vivans , explique peut-être pourquoi ceux-ci ne le poursuivent pas, comme ils ont coutume de le faire pour beaucoup d’autres espèces. Dans la saison des amours, qui commence en Septembre, et dure jusqu’en Janvier, les couples sont plus étroitement unis; on nous a assuré, qu’ils construisent leur nid à la lisière des bois sur les arbres touffus, que ce nid se compose de branches entrelacées, et qu’ils pondent quatre à cinq œufs, de couleur rougeâtre et presque ronds. Outre le nom de gabilancito bobo, que leur donnent les Espagnols, ou celui de gabilan de cabeza negra (busard à tête noire), qui leur vient de ce que leur tête paraît, de loin, entièrement noire, ils portent, chez les Guaranis, le nom ôiindayé, et celui diinkico chez les Aymaras du Yungas. AUTOUR A QUEUE CERCLÉE , Astur unicinctus. Falco unicinctus ; Temm. ; pl. 3x3; Buse mixte noirâtre et rousse , Azara , n.° 1 9 1 ; Nisus uni- cinctus , Lesson. Astur. Humeris viride rufis, nigro maculatis; brunneo occipite; femoribus rufis , 1. M. Temminck n’a pas reconnu, dans la description d’ Azara, cette espèce, qu’il décrit comme nouvelle. transvers aliter rufo radiatis ; pennis nigris; regione anali albida; cauda subtus nigra , albido limbata. Bec noir à son extrémité, bleuâtre sur le reste; la base et le tour des yeux est jaune verdâtre clair; les yeux brun-roux; les tarses jaune-clair; longueur totale du bout du bec à l’extrémité de la queue, 55 centimètres le mâle, 60 centimètres la femelle; circon- férence du corps, 36 centimètres. Dans l’âge adulte cette espèce est, pour ainsi dire, noire, avec les épaules et les cuisses rousses, les premières variées de noir, les dernières rayées transversalement de roux- foncé; la base et l’extrémité de la queue, blanches; mais, moins elle est avancée en âge, plus elle est variée en couleurs , c’est-à-dire que le noir se mélange davantage de mou- chetures rousses ou brunes; le ventre a beaucoup plus de taches blanches et rousses; les cuisses sont plus fortement rayées , et les couvertures inférieures de la queue plus marquées; la gorge est presque blanche, avec une tache noirâtre au milieu de chaque plume. Si nous la prenons encore plus jeune, c’est-à-dire pourvue du plumage de la première année, nous trouvons sa tête presque noire, variée de taches roussàtres; son col jaune, longitudinalement taché de brun; sa poitrine et son ventre de la même couleur; les couvertures de ses ailes noires, tachetées de roux; sa queue et ses ailes noirâtres, rayées transversalement de noir plus foncé; son croupion et l’extrémité de sa queue, blancs; et ses cuisses jaunes, rayées de brun. Ses dimensions sont aussi très-variables; nous avons trouvé sa longueur totale de 55 à 60 centimètres, selon le sexe. Cette espèce est encore une de celles dont les limites d’habitation sont très-étendues, et qui , cependant , paraissent propres aux régions chaudes et tempérées. Azara l’a observée au Paraguay; M. de Saint-Hilaire l’a rapportée du Brésil; pour nous, nous l’avons rencontrée assez fréquemment dans la province de Corrientes, au 27.e degré de latitude sud, et retrouvée, ensuite, dans la république de Bolivia, au 17.e degré de latitude; ce qui nous ferait présumer qu’elle doit rester entre les tropiques ou quel- ques degrés en dehors. Nous la croyons bornée aux lieux formés de plaines décou- vertes et de petits bois, situés seulement à l’est des Andes, qu’elle ne paraît franchir nulle part. Nous avons remarqué qu’habitant spécialement les terrains plans dans la province de Corrientes, elle étendait sa demeure jusque sur les montagnes peu élevées des derniers contreforts des Andes, à l’est; car nous l’avons vue près de Valle grande , département de Santa-Cruz de la Sierra, en Bolivia, à plus de mille mètres au-dessus des plaines de Santa-Cruz. Notre opinion se fortifie encore de ce fait, que beaucoup d’espèces cherchent partout la température à laquelle elles sont habituées, ce qui les décide souvent à gagner les hauteurs dans les régions chaudes, parce qu’elles y ren- contrent le climat recherché par elles, plus au Sud, vers le pôle; tandis que d’autres espèces ne recherchent que des accidens de terrains semblables. Nous dirons donc que cette espèce est plus particulièrement propre aux plaines, et qu’elle n’habite les régions élevées que lorsque celles-ci, cessant de se couvrir de cette végétation active et épaisse des lieux humides, sont, au contraire, redevenues arides. ( 95 ) Nous avons rencontré cette espèce au bord des eaux, comme les buses, volant peu Oiseaux long-temps au-dessus des bosquets ou autour d’arbres épars, se reposant au sommet d® i i n ^ ^ proie. des plus eleves, et surtout sur ceux qui sont morts, à la lisière des petits bois inondés ou non, attendant sa proie ou chassant, en rasant la terre de son vol : elle est assez peu commune, et paraît néanmoins sédentaire dans le pays qu’elle choisit pour demeure : toute l’année elle vit dans l’isolement, et paraît même fuir son espèce; la sai- son des amours seule change ses dispositions, modifie son égoïsme, et seulement alors elle s’accouple. Ses manières sont, en tout temps, craintives; cependant sa pusillanimité n’est que l’eifet des dangers qui l’entourent , et le résultat de l’expérience ; car nous avons tué un jeune de l’année dans un jardin du milieu même de la ville de Corrientes ; il ne parais- sait pas effrayé de se trouver au sein du bruit d’un lieu habité; tandis que les adultes cherchent les deserts les plus silencieux. Son vol, quoique rapide par momens, est ordi- nairement peu precipité, et surtout peu prolongé; car, lorsque la faim ne la presse pas, elle passe à peine d’un arbre élevé au plus voisin; mais l’appétit lui donne un peu plus d activité dans sa chasse : elle fond sur sa proie du haut de son perchoir , quoiqu’avec beaucoup moins de vivacité que les autres oiseaux de son ordre. Elle fait souvent entendre une espèce de sifflement aigu, répété plusieurs fois de suite, surtout lors- qu’elle aperçoit quelque chose qui l’intimide : sa nourriture paraît consister en oiseaux, en petits mammifères , en reptiles et même en poissons; lorsqu’elle vole dans la campagne, elle est souvent poursuivie par les petits oiseaux, qui la forcent de se percher. Vers les mois d Octobre et de Novembre, les individus, qui se craignaient naguères, commencent à se rechercher et à s’accoupler, pour quelques mois; ils s’éloignent plus encore des lieux habites, et cherchent, au milieu des bois d’acacias épineux ouespinillos de la province de Corrientes , un arbre bien touffu , voisin des eaux , sur lequel ils cons- truisent un nid spacieux, composé d’épines à l’extérieur, à l’intérieur de bûchettes, dans lequel la femelle dépose quatre à cinq œufs entièrement blancs , dont les diamètres sont de 53 et 58 millimètres , de ceux du moins qu’on nous dit , dans le pays , appartenir à un nid que nous avions vu construire; mais nous les donnons avec doute, parce que cette couleur blanche n’est pas ordinaire aux œufs d’oiseaux de proie diurnes, qui sont, au contraire, rougeâtres, et toujours tachetés de brun ou de roux. C’est encore un gabilan des Espagnols américains, et un taguato des Guaranis du Paraguay et de Corrientes. AUTOUR MILLE-RAIES, Astur nitidus. Falco nitidus , Lath., Temm., pl. 87 (adulte), et 294 (jeune), sous le nom de Falco striolatus: 394? Asturma cinerea , Vieill., Gmel., pl. 20; Dœdalion nitidus , Less., Traité, n.° 2. Astur. Capite corporeque plumbeus, lineolatus ; jugulo, cauda subtus , alisque albidis ; cauda nigra, larga zona albida transv er saliter terminata. Rec noirâtre, la base jaune -vif; yeux, brun -clair; tarses, jaune-clair; ongles, noirs; ( 9G ) ojgeaux longueur totale du bout du bec à l'extrémité de la queue, 42 centimètres; du vol, 96 d® centimètres; circonférence du corps, 33 centimètres. . pr01!l Nous croyons que cette espèce appartient plus particulièrement à la zone torride; on l’a toujours rencontrée à Cayenne, et nous l’ayons yue assez communément au centre de l’Amérique méridionale, dans la province de Chiquitos, à l’est de la république de Bolivia; ce qui nous fait croire quelle doit se trouver dans toutes les contrées intermé- diaires, ou dans tout le Brésil équatorial, dans la Bolivia et dans les Guyanes; mais jamais sur les contreforts des Andes, ni dans les immenses forêts de leurs boids, elle est donc propre aux terrains peu élevés, mélanges de plaines et de bosquets, et non aux forêts, pas plus qu’aux immenses savanes. Nous l’avons toujours observée au boid des petites plaines environnées de bois, sur les collines ou les terrains plans; là, elle se montrait toujours isolée , perchée au sommet du plus haut des arbres morts des environs, immobile, en attendant sa proie, sur laquelle nous l’avons vue fondre plu- sieurs fois, la dévorant, lorsqu’elle la saisissait, puis allant reprendre sa position taciturne. Son vol est lourd et peu rapide : lorsqu’elle s’élance , elle plane peu , se contentant d’aller chercher un arbre d’où elle puisse recommencer son observation; elle paraît chasser principalement aux reptiles. Au reste, quoique très -répandue, elle nous a paru toujours assez rare. MACAGUA, Macagua, Azara. Cette section doit nécessairement être séparée des autours ordinaires , tant à cause de ses caractères singuliers , qu’en raison de ses mœurs plus singu- lières encore. Nous n’avons rencontre que 1 espece la plus anciennement connue. MACAGUA RIEUR, Macagua cachinnans. Falco cachinnans , Linn., esp. 1 8 ; Lath., esp. 88 ; Herpetotheres cachinnans , Vieill., Gal., pi. 19; Spix, pi. 3 , a-, le Macagua , Azara, n.° i5. Macagua , cera pedibus(¡ue luteis , palpebris albis, corpore fusco albidoque vario, anuido nigro verticem album cingente. Lath. Le bec est noir, sa base jaune; les yeux sont roux-foncé; les tarses jaune -sale; lon- gueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 47 centimètres; du loi, 91 centi- mètres; circonférence du corps, 33 centimètres. Un individu très -jeune, que nous avons été à portée d’observer, différait de 1 adulte par une taille bien plus petite, puisque son vol n’était que de 84 centimètres; ses cou- leurs étaient un peu différentes; le collier était peu marqué; la tête et le ventre étaient variés de longues taches noires sur le milieu de chaque plume; le dos varié de roux, en bordure aux plumes, qui sont noires, et les raies de la queue obscures. On a , sans doute , beaucoup écrit sur le macagua ; mais nous croyons qu il y aurait encoi e ( 97 ) beaucoup à dire sur ses mœurs singulières. Azara, de tous les auteurs, est celui qui l’a Oiseaux le mieux étudié; nous savons, par lui, que le macagua vit au Paraguay. On le trouve Iird0e¡e aussi, communément, à la Guyane; et nous l’avons, de plus, observé dans les immenses plaines du centre de l’Amérique méridionale (république de Bolivia). Là, nous l’avons rencontré depuis les forêts qui bordent les derniers contreforts des Andes à l’Est, jusqu’à la rivière du Paraguay, dans les provinces de Santa- Cruz de la Sierra, de Moxos et de Chiquitos; ce qui nous donne lieu de croire qu’il habite sur toute l’immense étendue comprise entre les Andes et Cayenne ; car c’est bien certainement dans ces lieux qu’existent , en Amérique , le plus de terrains unis , de marais , de canaux naturels et de savanes noyées , lieux où se tient exclusivement le macagua ; car nous ne l’avons jamais vu en rase campagne, ni au plus épais des forêts, et moins encore sur les mon- tagnes. On est sûr de le rencontrer toujours à la lisière des bois, soit dans les plaines sèches, soit, plus fréquemment, sur le bord des rivières, soit, enfin, au bord des eaux stagnantes. Il est sédentaire et assez répandu, sans être commun; nous l’avons tou- jours vu seul, isolé, perché sur le haut d’un arbre sec, dans une immobilité parfaite, présentant, alors, par sa grosse tête enfoncée entre les épaules, la position et les formes d’un oiseau de proie nocturne. Il est peu craintif, ou du moins s’éloigne peu lorsqu’il aperçoit quelqu’un, se contentant, alors, de répéter, d’une voix sonore, à peu près l’expres- sion de son nom indien , tout en restant au même lieu ou dans les environs ; et fatiguant le voyageur des cris bruyans et cadencés qui lui ont valu l’épithète de rieur , parce qu’on y a cru remarquer une espèce de ricanement. Les Indiens et même, par imitation, les Espagnols de Santa-Cruz et de Moxos, ont tiré de ce ricanement l’idée que le cri du macagua annonce, infailliblement, l’arrivée prochaine d’une pirogue venant des contrées lointaines; aussi, sans autre indice que celui-là, se rendent-ils, de suite, au port, pour attendre les arrivans. Quoique souvent trompés dans leur absurde croyance , ils n’y sont pas moins attachés depuis des siècles. Il est à remarquer que, tant que le macagua n’est pas troublé par la crainte, au sein des déserts qu’il a choisis, il ne crie pas, et ne com- mence ses conversations joyeuses que lorsque le silence imposant des rives boisées des nombreuses rivières de ces régions, est interrompu par l’arrivée de quelque gros mam- mifère, ou d’une pirogue battant, au loin, les eaux des coups précipités des pagayes de ses conducteurs indiens; d’où, sans doute, l’origine de la superstition dont j’ai parlé. Son vol est lourd, jamais prolongé; s’il part, c’est toujours pour aller se reposer sur l’arbre le plus voisin, ou pour parcourir, en s’arrêtant souvent, les rives d’un marais ou d’une rivière. Nous ne l’avons jamais vu planer à la manière des buses : il va rarement à terre, si ce n’est afin d’y dépecer sa proie, lorsqu’il l’a saisie; mais, dès qu’il a fini , il retourne se percher sur son arbre favori. D’après ce que nous avons pu observer, nous sommes de l’avis de tous les auteurs, qui disent qu’il se nourrit de rep- tiles qu’il paraît tuer à coups d’aile, comme beaucoup de buses; nous croyons aussi qu’il mange quelquefois des insectes, et même des poissons, quand ils sont morts au bord des eaux. C’est, au reste, le seul aquiléide qui ait le jabot nu et saillant, rappelant, par ce dernier trait, le Polyborus vulgaris , quand celui-ci a beaucoup mangé. i3 IV. Où. ( 98 ) Il s’établit, au dire des habitans, sur la lisière des bois, au sommet de très-hauts arbres, y construit un nid énorme, dans lequel il dépose de quatre à cinq œufs. Le couple, alors, semble devenir plus ricaneur que jamais, et poursuit long-temps les importuns, répé- tant avec plus de force encore ses cris aigus, sans doute pour mieux les éloigner de sa nichée. Son nom de macagua vient de la langue guarani; il est connu depuis le Paraguay jusqu’à Santa-Cruz de la Sierra, et adopté par tous les Espagnols du pays. Les Indiens yuracarès, du pied oriental des Andes, le nomment biyo. MILANS, Milvus , Bechst. Les milans , par la longueur démesurée de leurs ailes et de leur queue , sont des oiseaux spécialement voyageurs, faciles à distinguer par leur tête aplatie, leur bec court et leur bouche fortement fendue. Us sont presque toujours en l’air, volant beaucoup plus long-temps sans se reposer qu’aucun autre oiseau de proie. Us habitent les lieux marécageux, perchant rarement. On les trouve sur les deux versans des Andes. MILAN A QUEUE BLANCHE, Milvus leucurus, Vieillot.1 Le Faucon blanc , Azara, n.° 36; Milvus leucurus , Vieill., Diet, d’hist. nat., t. 20, p. 556; Elanoides leucurus , Vieill., Encycl., t. 3, p. iao5 ; Milan à c/ueue irrégulière , Falco dispar, Temm., pl. 3 19 ; Elanus dispar, Less., Traité, p. 72. J? macula jugra circurn oculos ; corporo supra ccGrulescente , subtus , capitis laten- bus, rectricibus lateralibus albis , intermediis duabus ccerulescentibus ; rostro nigro; pedibus pallide Jlavis. Nous avons reconnu , avec M. de Lafresnaye, que cette espèce, décrite depuis bien long- temps par Azara (Voyage dans l’Amérique méridionale, t. III, p. 96) , sous le nom de faucon blanc (n.° 36) , a été reconnue comme milan, dans les notes de la traduction de cet ouvrage par Sonnini; plus tard, Vieillot, laborieux ornithologiste, a scrupuleuse- ment reproduit les excellentes descriptions d’ Azara, et celle de l’oiseau qui nous occupe, dans le Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, t. XX, p. 556 2 , en donnant à l’espèce le nom latin de Milvus leucurus. Nous devons donc nous étonner de voir, dans le bel ouvrage du savant naturaliste, M. Temminck, faisant suite à Buffon, pl. 319, décrite et figurée sous le nom de milan à queue irrégulière ( Falco dispar) , l’espèce même dont 1. Nous rétablissons ici le nom le plus anciennement donné. 2. Dans cet ouvrage, Vieillot a intercale, suivant les genres et les familles, toutes les espèces d’ Azara , en conservant religieusement les noms spécifiques , toutes les fois que 1 application en a été possible. ( 99 ) parlent Azara et Vieillot, et qu’adopte M. Lesson, dans son Traité d’ornithologie, p. 72. Il est fâcheux pour la science que, de nos jours, on impose des noms nouveaux à des espèces anciennement décrites par des auteurs soit français, soit étrangers; il est fâcheux, surtout, que l’on conserve ces nouveaux noms seulement parce qu’ils sont accompagnés de belles planches; et, cela, au détriment de descriptions soignées. L’individu figuré par M. Temminck (pl. 319) est un individu femelle, qu’il décrit comme tel, et que M. Lesson a copié également dans son traité; mais M. Temminck copie aussi textuellement la description du mâle adulte dans Azara. Pourquoi n’a-t-il donc pas conservé le nom assigné par Vieillot? Le milan à queue blanche que nous avons observé avait le bec noir; sa base, ainsi que les tarses, jaune pale; lœil était orange; longueur totale, 43 centimètres. Cette espèce a les plus grands rapports avec le milan black, Falco melanopterus , Lath., du cap de Bonne-Espérance. Au premier aperçu, il est facile de les confondre; peut-être font-ils été par les auteurs américains, entr’autres par Charles Bonaparte, qui l’a figurée dans le tome II, pl. il, n.° 1, sous le nom de black, Vaillant, Falco melanopterus, ai ec un individu qui était peut-elre le milan a queue blanche d’Azara, originaire du nouveau monde, et dont il est ici question. On n’a aucune certitude que le black habite l’Amérique, et il est certain qu’il existe dans l’Inde; car il se trouve, dans les Procee- dings of zool. soc. of Lond., cahier 1830-1831 , page 1 15, au nombre des espèces rap- portées de cette contrée par le major Franklin. Comme il serait extraordinaire, d’après la distribution géographique des êtres sur les continens, de le retrouver en Amérique, l’intérêt de la science demande qu’on fasse des recherches à cet é ; Buteo rutilans , Less., Traité, p. 79 > Baserai ou Busardroux de Cayenne , Buff., Sonn.; Falco rutilans, pr. Max.de Neuw.,t. 3, p. 218,11. 28. Buteo permis capitis cœrulescente-rufis ; marginibus rufis, cœrulescente striatis ; cor- pore supra nigricante ; subtus rufo nigricanteque striato ; cauda sordide albo , albido striata ; rostro nigro; pedibus favis. Le bec est noirâtre, sa base jaune-clair; les yeux jaune-roux; les tarses jaune-clair; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 53 centimètres; vol, 1 metre 28 centimètres; circonférence du corps, 34 centimètres. La buse roussâtre habite sur une très -grande surface de l’Amérique méridionale chaude , mais non toute V Amérique méridionale chaude, comme l’ont dit quelques auteurs , ce qui est trop généraliser. On devrait donc la rencontrer également sur la côte ouest, au Pérou; tandis que, non - seulement elle ne passe point à 1 ouest des Andes, mais même ne remonte pas sur les moins élevés des derniers contreforts Í. Si, comme nous le pensons, Vieillot est le premier qui ait imposé un nom latin à l’espece d’ Azara, il faudrait revenir à ce nom et abandonner celui de rutilans, donné par Lichtenstein et adopté par les auteurs. r ( m ) orientaux des Andes. Nous croyons donc désigner plus exactement sa patrie, en oiseaux disant qu’elle occupe toutes les plaines marécageuses et boisées du centre de l’Amérique àe. méridionale, depuis la province de Corrientes, un peu au sud du Paraguay, jusqu’aux PT0‘e Guyanes ; et depuis les plaines du pied oriental des Andes jusqu’à l’Océan atlantique, dans le Brésil, le Paraguay, la république de Bolivia et les Guyanes. Il paraît, au reste, qu’on la rencontre presque partout où se voit 1 z Buteo busarellus, sur la surface de terrain que nous avons indiquée comme lui étant propre : mais on ne la trouve assurément pas en tous lieux. Jamais, par exemple, on ne l’aperçoit ni sur les montagnes, même les plus basses, ni au sein des grandes plaines, pas plus qu’au milieu des forêts; il lui faut des terrains marécageux, couverts d’eau stagnante, de grands arbres, de petits bois, ou, au moins, de grands buissons, qui lui permettent de se reposer. Elle ne se voit jamais où ces conditions ne sont pas réunies. Nous dirons que ses mœurs, au reste, sont plus conformes à celles du Buteo busarellus; comme lui, elle vit sédentaire et isolée se perche vers le tiers inférieur de la hauteur des arbres, au bord des eaux, et y attend sa proie, avec patience, des heures entières. Elle est très - craintive , et ne se tient que dans les déserts , d’où elle s’envole dès qu’elle aperçoit l’homme : son attitude la plus habituelle, lorsqu’elle est perchée, est d’avoir le col perpendiculaire aux pattes, et le corps presque horizontal; elle va souvent à terre, pour chercher, dans les lieux humides , la proie qui ne se présente pas assez vite; lorsqu’elle est aux aguets, sa démarche est assez grave, quoiqu’elle ne fasse jamais que quelques pas; elle porte, alors, la tête basse, afin de regarder à terre. Le matin, elle vole en tournoyant autour des marais, afin d’y découvrir sa proie; mais quelle soit heureuse ou non dans sa recherche, elle ne paraît pas prolonger sa promenade aérienne au-delà d’une heure, et vient prendre son poste d’observation sur l’un des arbres voisins des eaux, d’où elle ne s’envole que lorsqu’elle y est forcée, pour aller retrouver un autre arbre, d’où elle puisse recommencer son inspection, soit autour du même marais, soit autour de ceux des environs. Elle ne chasse jamais aux petits oiseaux, ni ne plane à la manière des busards; elle se nourrit de poissons morts, qu’elle prend au bord des eaux, de reptiles batraciens, et, quel- quefois, d’insectes et même de coquilles. Comme l’espèce précédente, elle se laisse tomber du haut de son arbre sur sa proie avec beaucoup de légèreté; et, quand elle l’a saisie, elle ne la mange qu’après avoir regardé, d’un air inquiet, tout autour d’elle, pour s’assurer qu’elle est bien seule; car, à la moindre apparence de danger, elle s’envole, et va chercher un lieu où elle puisse la dévorer sans craindre d’être déran- gée. Ordinairement elle ne fait entendre aucun cri; mais, blessée d’un coup de fusil, elle se met à crier de manière à étourdir. Lorsqu’on incendie la campagne , pour détruire les insectes , celte occasion fortuite de trouver une nourriture plus facile ras- semble, de tous les points environnans, les individus isolés dans le pays; alors, réunis momentanément par l’appât d’une curée commode, ils abandonnent pour un instant leur égoïsme ordinaire, qui se trahit, néanmoins, toujours, à la moindre occa- sion , dans la manière même d’épier les reptiles que les flammes et la fumée contraignent à quitter leur retraite. IV. Ois. *4 Oiseaux de proie. ( 106 ) Vers les mois de Septembre et d’Octobre, ces oiseaux farouches changent de manière de vivre; au lieu de se fuir, ils se recherchent, se forment par couples, et restent unis jusqu’en Janvier. Leur nid est ordinairement placé sur les arbres touffus des bords des marais : il se compose de petites bûchettes et d’épines, et offre un diamètre de plus de 60 centimètres; il contient, selon Azara, deux œufs rouge tanné et tachetés de cou- leur de sang, dont les diamètres seraient de 27 lignes i/3 , et de 21 lignes 3/4; mais, si l’analogie n’est pas complète entre ces œufs et ceux des Polyborus vulgaris, il pourrait bien y avoir confusion avec les œufs de cet oiseau , tant pour les couleurs que pour les diamètres. Nous n’avons vu nulle part le busard à ailes longues à l’état de domesticité; et la fureur avec laquelle se débattaient les individus que nous avions blessés, en se couchant sur le dos, et faisant agir, en même temps, leur bec'et leurs serres acérées , nous ferait croire très -difficile de garder l’oiseau vivant, à moins de l’élever. Les Espagnols du pays l’appellent gabilan rojo ou encanelado ( buse rousse) ; les Guaranis le nomment de même taguato pytâ, ou bien güira poru pytâ (oiseau de proie rouge); c’est le cagnardi des Indiens tobas du Chaco. BUSE TRICOLORE, Buteo tricolor, Nob.1 Oiseaux, pi. Ill, fig. i (mâle), 2 (fera.). Mas. Alis longissimis ; tqrsis longis; cunctis quidem superioribus partibus, necnon capite , ccerulescentibus ; inferioribus vero albidis; cauda alba, nigro limbo ter- minata. Fœm. Iisdem coloribus, basi posteriori, colli, dorsique virido -rufescente ; cauda nigris transversaliter lineis variegata. Jun. Rufo-pallescente, ad unamquamque plumam brunneis fammis partibus inferiori- bus sigillato; dorso brunneo, rufo variegato; uropygio rufo; cauda plumbea, lineis brunneis crassissimis ornata. Le mâle, tête grise, bleuâtre en dessus; cette teinte entourant les yeux, et occupant la moitié postérieure du col; gorge, ventre, couvertures inferieures de la queue et cuisses, blanches; les côtés du ventre rayés transversalement de noirâtre; tout le dessus d’un brun bleuâtre, avec indice de bandes transversales gris -bleu; les rémiges de la même couleur, terminées par du noir, et blanches à leur base; queue blanche, avec une large bande noire près de son extrémité, que termine du blanc; bec bleuâtre, noir à son extré- mité; la cire, jaune verdâtre; pieds, jaune-vif; yeux, brun-roux. La femelle adulte diffère du mâle, en ce qu’elle a la base du col et le dos d un beau roux vif; les côtés du ventre variés de roux foncé en lignes transversales; le dessus des cuisses et la queue , rayés transversalement de noirâtre par lignes peu marquées. Passant du plumage jeune à celui de l’adulte, la femelle est très-variee. La tete et la 1 . Après la gravure et la publication de la planche , nous nous sommes aperçu que M. Meyen a décrit et figuré , sous le nom d ’aquila braccata , un oiseau qui pourrait bien être un jeune male. P ( m ) poitrine sont brunes, avec une bordure roussâtre aux plumes; la gorge noirâtre, le des- sous roux, mélangé de brun; quelques plumes sont blanches, rayées transversalement de brun-noir, ce sont celles de la troisième livrée, ou celles qui précèdent l’âge adulte; les cuisses sont rousses, avec des raies transversales plus foncées; le dos est déjà roux, ainsi que les petites tectrices; les rémiges ont les couleurs de l’adulte; queue blanc- gris, marquée en travers de petites lignes brunes; les plumes de la tête ont toutes une flamme noirâtre au milieu. Les jeunes des deux sexes, avant de prendre les couleurs de l’adulte, ont tout le dessous varié de roux et de brun, couleur qui domine surtout sur la poitrine; la gorge est variée de taches longitudinales noires et blanches; le dessus est roux vif, et la queue comme chez les adultes. Dans les premières années, les teintes sont tout à fait différentes. La tête est brune, quelquefois mélangée de jaune; de la commissure des mandibules part une tache brune, qui descend sur les côtés du col, et une autre au milieu de la gorge. Ces taches sont peu prononcées chez quelques individus; la poitrine et le ventre sont jaune-roux, avec une tache brune au milieu de chaque plume; couvertures inférieures de la queue, jaunes, avec des taches transversales rousses; dos brun, varié de roux; croupion roux; queue grise, avec des indices de lignes transversales brunes rapprochées. Ses dimensions sont variables. La femelle adulte a de longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 52 centimetres; du vol, 1 mètre 27 centimètres; circonférence du corps, 40 centimètres; de la queue, 22 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 44 centimètres; du tarse au bout des doigts, 15 centimètres; du doigt du milieu, 5 cen- timètres. Le mâle, longueur totale, 50 centimètres; du vol, 1 mètre 20 centimètres; circonférence du corps, 36 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 40 centimètres; de la queue, 20 centimètres. Les jeunes mâles sont encore plus petits dans leur enver- gure; dupli de l’aile à son extrémité, nous n’avons trouvé que 16 centimètres; tandis que la queue est bien plus allongée chez les deux sexes, puisqu’une jeune femelle l’avait de 24 centimètres de longueur. Cette espèce diffère de la buse polysome de MM. Quoy et Gaimard (Uranie, pl. 14, p. 92) , parce que celle-ci a le dessous bleuâtre , et non pas blanc. Nous avons pu l’observer très-souvent, et sur une très-grande surface de la partie australe de l’Amérique méridionale. Elle nous offre l’exemple le plus frappant de ce que nous avons dit, aux généralités de distribution géographique, des espèces sur le sol américain, que, lorsque l’une d’elles habite les parties australes, où une température assez froide lui est habituelle, elle doit, si des habitudes de vie ou de trop grandes dissemblances de nature de terrain ne s’y opposent pas, se retrouver sur les hautes montagnes dans une zone d’élévation qui lui offre la même température et surtout le même aspect de pays. En effet, nous l’avons d’abord observée au-delà du 41. 9 degré de latitude sud, sur toute la côte de Patagonie, près des rives du Rio negro et de la mer. Nous l’avons retrouvée, ensuite, du côté opposé des Andes, dans les, environs de Santiago du Chili. Jusque-là nous devions nous y attendre, vu l’analogie de terrain, et Oiseaux de proie. ( 108 ) Oiseauv surtout de végétation; mais nous n’en fûmes pas moins surpris de la rencontrer encore ¿e à une élévation de 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, au 16.e degré de lati- tude sud, sur le sommet des Andes, près de la Paz (Bolivia) , dans des terrains encore analogues à ceux de Patagonie. Dès-lors nous dûmes rechercher si les autres oiseaux suivaient la même loi de distribution , et nous n’eûmes plus de doute à cet égard , en voyant beaucoup des mêmes oiseaux que nous avions déjà observés en Patagonie, ou au moins des espèces très-analogues, quand ce n’étaient pas tout à fait les mêmes. La buse tricolore paraît habiter toute la Patagonie, jusqu’au détroit de Magellan, si nous devons en croire les relations des Indiens tehuelcbes ou Patagons. Nous l’avons toujours observée dans ces contrées, soit près des rivières, soit près de la mer, en des terrains arides, secs, et couverts seulement de buissons; nous l’avons également reconnue sur des terrains analogues , au Chili et sur le sommet des Andes. Elle aime surtout les coteaux, les montagnes ou bien la proximité des falaises : elle va toujours par paire, et se pose sur les buissons des points élevés des rochers; et, quoiqu’il y eût, non loin de là, au bord des eaux des saules élevés, nous ne la vîmes jamais s’en appro- cher; tandis que nous l’avons trouvée jusqu a huit ou dix lieues de distance du Rio negro, au milieu de plaines sèches et arides, où de très -petits buissons couvraient seuls le sol. Elle plane, quelquefois, à la manière des buses des marais, d’un vol légër, quoique peu prolongé ; car , bientôt , le couple vient se poser sur des buissons d’où il regarde autour de lui; et si l’un part de nouveau, l’autre le suit de près. Nous n’avons jamais vu les deux consorts à plus de 200 mètres l’un de l’autre : ces oiseaux planent toujours, de préférence, le soir et le matin. Comme ils volent peu long-temps, et que nous les avons vus toute l’année dans les lieux qu’ils habitent, nous devons sup- poser qu’ils y sont sédentaires , non pas comme certains autres qui abandonnent rare- ment leur canton natal; mais parcourant continuellement le même pays. Quelquefois très-fuyards, ils évitent l’approche de l’homme, qui ne peut se dérober à leur vue dans une contrée assez découverte; d’autres fois ils paraissent plus familiers, ou moins craintifs. Il est vrai que, dans les déserts de la Patagonie, nous sommes probablement le premier qui ait cherché à les tirer; car les Indiens n’ont aucun besoin de les poursuivre, et ne se servent que très-rarement de flèches , seules armes qu’ils pussent craindre. Souvent cette buse chasse en planant, et nous l’avons plusieurs fois vue s’abattre pour saisir sa proie , et rester à terre pendant quelle la dévoilait; mais, bien plus fréquemment encore , nous l’avons vue épier sa proie du haut d’un buisson , où elle restait des heures entières , regardant continuellement autour d’elle, d’un air fin et avec des manières vives. Sa nourriture consiste principalement en reptiles ophidiens et batraciens ; mais elle chasse aussi aux oiseaux, aux tinamous et aux petits passereaux; car l’inspection de son estomac nous a montré souvent des détritus de ce genre d’alimens; elle chasse aussi probablement aux jeunes cobayes qui abondent dans les mêmes lieux. Elle paraît nicher sur les petits buissons des lieux déserts, loin de l’homme sauvage; c’est au moins ce que nous dirent les Indiens, qui avaient rencontré plusieurs fois leurs nids, dans leurs voyages annuels, en remontant le Rio negro vers la Cordillère. ( 109 ) Les naturels des contrées qu’elle habite lui donnent des noms propres, chacun dans Oiseaux leur langue. Les Tehuelches ou Patagons et leurs voisins les Puelches l’appellent tataha. dc Les indigènes du sommet des Andes lui donnent aussi des noms differens; les Aymaras la connaissent sous celui de ancca ou pacapaca, et les Quichuas sous celui de haamantu ( kouamantou , pron. française). On voit, par ce qui précède, que cette espèce a des mœurs bien differentes de celles des buses des marais, que nous venons de décrire; elle est beaucoup plus terrestre que les premières, et, quoique s’en rapprochant par ses manières, elle ne peut être regardée comme ayant le même genre de vie. BUSE UNICOLORE, Buteo unicolor, Nob. Buteo. Toto corpore nigricante; basi plumarum albida; basi rostri et occipite albes- centibus; remi gibus , rectricibusque plumbeis , transv er saliter lineis distinctis; tarsis squamellatis. Les formes de cette espèce sont celles de la précédente : son bec est assez court, courbé, très -aigu; une cire nue autour des narines seulement; les ailes longues, la troisième rémige la plus longue; queue médiocre, égale; partie supérieure et antérieure du tarse emplumée sur près de la moitié de sa longueur; doigts forts, ongles longs et très-aigus; tarses couverts de squamelles moyennes. Elle a les yeux bistrés; le bec noirâtre à son extrémité et bleuâtre à sa base; la cire est verdâtre, et les tarses jaune de paille très- clair. Toutes les parties supérieures et inférieures sont noirâtres; la base des plumes est blanche; du blanc à la base du bec, au derrière de la tête et au col; les rémiges et les l ectrices rayées transversalement de gris ardoisé ; le dessous de l’aile rayé de blanchâtre et de noirâtre; les lignes des rectrices plus étroites; le dessous au côté interne presque blanc ; quelques indices de taches rousses sur les couvertures inférieures de l’aile et aux cuisses. Dimensions : longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 47 centimètres; du vol, 1 mètre 8 centimètres; circonférence du corps, 32 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 37 centimètres; du tarse au bout des doigts, 1 3 centimètres ; du doigt du milieu, 5 centimètres; de l’ongle du pouce, 2 centimètres. La buse unicolore , pour ses teintes , n’a réellement aucun rapport avec aucune des espèces connues ; par sa forme et par ses caractères , elle se rapproche beaucoup de notre buse tricolore. Nous ne l’avons , au reste , rencontrée qu’une seule fois près de Palca , province d’Ayupaya, département de Cochabamba (république de Bolivia), dans les montagnes du versant oriental des Andes, à au moins 8,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle était au milieu des forêts qui couvrent toutes les montagnes de ce versant, perchée, solitaire , sur le haut d’un arbre. Elle paraît chasser aux rats et aux reptiles , ce que nous avons reconnu par l’inspection de son estomac; elle semble très-rare. BUSARDS, Circus, Bechst., Cuv. Il est étonnant que, depuis Yieillot, les ornithologistes n’aient pas reconnu, comme cet auteur, que les buses des champs d’Âzara n étaient autres que nos busards , judicieusement réunis en un groupe par ce dernier. Ces oiseaux, en Amérique, passent toute la journée à planer, légèrement et avec majesté, au-dessus des marais et des plaines; se posent très-rarement et le plus souvent à terre, vivant de petits mammifères , d’oiseaux gallinacés, et même d’insectes et de mollusques ; ne s’approchant jamais des grandes forêts, cherchant ou les plaines inondées, ou les terrains arides et nus. Dans les deux espèces que nous avons observées , l’une est purement aquatique , tandis que l’autre vit sur les terrains élevés , et s’étend très-loin vers les par- ties australes de l’Amérique méridionale; ils sont des deux versans des Andes. BUSARD CENDRÉ, Circus cinereus, Vieillot. Buse des champs cendrée , Azara, n.° 3o ; Circus cinereus , Vieill., Diet, des sc. nat., t. 4, P* 454 ; Encycl., t. 3, p. 1 2 x 3 -, Busard bariolé. Falco histrionicus , Quoy et Gaim., Zool. de l’Uranie, pl. i5 et 16, p. 93 et 94; Lesson, Traité, p. 85; Cuv., p. 337. Peut-être la Buse brune des champs y Azara, n.° 3 3 ; Circus campestris , Vieill., Encycl., t. 3, p. 12 i3. C. supra cinereus , fusco mixtus ; nucha , torque albis ; corpore subtus albo , rufoque transversim striato ; remigibus quatuor primoribus nigris , reliquis cinereis , albo marginatis , versus apicem nigro striatis; rectricibus lateralibus basi albis, nec reliquo cinereis ; uropygio , rostro caeruleis , apice albo; pedibus aurantiis. Bec, bleuâtre; yeux et tarses, jaunes; longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 47 centimètres. Il est facile de reconnaître , dans la description qu’a faite Azara de sa Buse des champs cen- drée, et dans celle que Yieillot a faite , d’après Azara , de son busard cendré ( Circus cinereus ) , l’oiseau décrit de nouveau, long-temps après, figuré sous le nom de busard bariolé, Falco histrionicus , par MM. Quoy et Gaimard, dans la Zoologie de 1 Uranie, et donne, par eux , comme espèce nouvelle. Il serait donc tout à fait juste de lui rendre son premier nom, celui de Circus cinereus , sous lequel Yieillot l’avait déjà décrit, et qui est plus conforme à celui que lui avait donné Azara , le premier qui 1 ait fait connaître. Il est certain que l’individu donné comme femelle, par MM. Quoy et Gaimaid, nest pas une femelle adulte, mais bien le plumage du jeune des deux sexes, tous ayant éga- lement des mouchetures sur la poitrine, et le dessous, avec le dos, presque biun. Azara dit qu’il n’y a point de différence de couleur due au sexe. Il est vrai que nous n en avons trouvé que dans la taille; mais cet auteur ne tient que très-rarement compte de ( \\\ ) la livrée du jeune âge; aussi la Buse brune des champs (n.° 33) ne nous paraît-elle que le jeune âge de l’espèce : les dimensions sont, à la vérité, un peu plus fortes; mais nous avons remarqué aussi que les jeunes ont toujours la queue plus longue; d’ailleurs le peu de différence qu’il indique peut provenir du sexe. Cette espèce est encore une de celles qui paraissent se trouver dans toutes les parties les plus australes de l’Amérique méridionale, à l’est et à l’ouest des Andes. En effet, Azara l’a découverte au Paraguay et au Rio de la Plata; MM. Quoy et Gaimard l’ont rencontrée aux îles Malouines, et nous l’avons vue, ensuite, dans la province de Corrientes, à la frontière du Paraguay. Nous l’avons retrouvée à Buenos-Ayres et en Patagonie, jus- qu’au 42.® degré de latitude sud; sur les bords du Rio negro, et sur les côtes maritimes. Nous l’avons rencontrée encore au Chili, à l’ouest des Andes. Nous nous croyons, en conséquence, autorisé à penser qu’elle habite depuis le tropique du Capricorne jusqu’au 52.e degré de latitude sud, à l’est et à l’ouest des Andes, dans tous les terrains non boisés, arides ou marécageux de toutes ces régions étendues et presque toujours désertes, qui couvrent l’extrémité sud de l’Amérique. Quoique répandue sur une aussi grande surface, elle est rare partout; et l’on n’en voit, jamais que, de loin en loin, des indi- vidus isolés parcourir, en volant assez près de terre avec aisance et légèreté, bien que lentement, soit les bords des eaux stagnantes et des marais, soit les dunes des côtes de la mer, soit les rivages des rivières. Elle plane ainsi toute la journée, presque toujours en ligne droite et contre le vent, ne se repose que pour déchirer une proie, ne va pas sur les arbres faire la digestion , comme tous les autres aquiléides , et ne se repose même jamais sur ceux-ci, se couchant, le soir, au sommet d’une dune, ou à terre, au bord d’un ruisseau. Alors, elle a l’aspect d’un oiseau nocturne; mais, lors- qu’elle marche, ce quelle fait quelquefois, après avoir mangé ou en allant se coucher, elle ressemble, pour la démarche, à un carácará chimango. Il est impossible de planer avec plus de majesté : il semble alors que ses ailes sont sans mouvement , ou du moins à peine y remarque-t-on une légère oscillation; cependant elles sont presque toujours obliques ou rarement horizontales, l’une touchant, le plus souvent, la terre, tandis d que l’autre est relevée, ce qui ferait croire, à chaque instant, qu’elle veut se poser. C’est ainsi quelle parcourt tous les lieux où elle croit rencontrer une proie facile. Si elle s’élève dans les airs, c’est pour s’y dérober aux regards, tant elle vole haut; mais elle descend avec la même facilité , et continue ensuite à planer. Elle chasse aux petits mam- mifères, aux tinamous, aux reptiles, aux mollusques et même aux insectes; dès qu’elle les aperçoit, dans son vol, elle s’abat vivement dessus; et, s’ils s’enfuient, elle les suit soit en volant, soit en courant après, les dévore sur les lieux, quand elle les a saisis, et recom- mence incontinent sa chasse. Cette espèce , au reste , a des manières vives et pleines de grâce : elle est spécialement voyageuse, et ne paraît séjourner que par saison dans les différens lieux; aussi supposons-nous que c’est dans les froids qu’elle s’avance vers le Nord, et vient jusqu’au Paraguay, tandis qu’en été elle reste en Patagonie. A l’est des Andes, elle ne se trouve que sur un sol plan, ou peu ondulé; tandis qu’à l’ouest elle est obligée de se tenir sur les pentes des montagnes, les terrains étant, là, beaucoup moins unis. ( m ) Il est vrai de dire que ces lieux lui offrent très -peu de végétation, l’aspect sauvage et stérile de la Patagonie, et, par suite, sans doute, les mêmes alimens. Elle paraît nicher à terre, habitude qu’a seule, parmi les oiseaux de proie, la chevêche urucurea, si toutefois nous en croyons les indigènes ; car nous n’avons jamais été à portée de vérifier personnellement le fait. Ce sont des oiseaux fuyards qui se laissent difficilement approcher dans leur vol, mais qui ont peine à s’envoler, lorsqu’ils sont occupés à manger; aussi n’est-ce qu’alors qu’on peut les tuer. BUSARD A AILES LONGUES, Buteo macropterus, Vieill. Buse des champs à ailes longues , Azara, n.° 3i ; Busard longipenne , Circus macropterus , Vieill., Diet., t. 4, p. 45 8; Encycl., t. 3, p. i2i5; Falco palustris , prince Max. de Neuw. , t. 2, p. 224, n.° 29; Temra., pl. 22; Circus superciliosus , Lesson , Traité, p. 8y,pl. 3, fig. 1. C. fronte, superciliis mentoque albis; vertice corporeque supra plumbeis et nigri- cantibus; subtus albo; pectore nigro maculato; quatuor rectricibus lateralibus rufescentibus ; fasciis quinque nigris; rostro caeruleo, apice nigro. Le bec est bleuâtre, noir à son extrémité; la cire, jaune vif, ainsi que les yeux et les tarses : la taille est très-variable. La femelle a 65 millimètres de longueur totale; de la queue, 23 centimètres. Le mâle a 38 centimètres, et de la queue, 22 centimètres; ce sont cependant des individus identiquement les mêmes, différant seulement par le sexe. Nous avons reconnu, avec M. de Lafresnaye, que cette espèce a été décrite, pour la première fois , par Azara , sous le nom de Buse des champs à ailes longues. Comme nous l’avons dit, il était facile de retrouver les busards dans les buses des champs de cet auteur; aussi Vieillot l’y reconnut-il; et, d’après la description d’ Azara, il plaça cette espèce dans les busards, lui donnant seulement un nom scientifique, qui n’était que la traduction de celui d’ Azara, Circus macropterus. Plus tard, M. le prince Maximilien de Neuwied l’appela Falco palustris , dénomination adoptée par M. Temminck dans ses planches coloriées, n.° 22; et changée par M. Lesson, qui, dans son Traité, le nomma Circus superciliosus. Il est impossible de se méprendre sur l’identité de ces trois descrip- tions ; on reconnaît seulement que l’individu décrit par Azara n’était pas encore entièrement adulte. Ainsi donc nous croyons devoir revenir au nom le plus ancienne- ment imposé, ce qui n’étendra pas la synonymie, et aura l’avantage de rendre justice à celui qui, le premier, enrichit la science d’espèces nouvelles. 11 est fâcheux qu’on néglige autant de consulter Azara, et surtout Vieillot, qui a reproduit toutes les espèces de cet auteur; ce serait un moyen de simplifier la science, qu’on surcharge, au contraire, d’une synonymie fatigante. Cette espèce se trouve, selon Azara, depuis le Paraguay jusqu’au Rio de la Plata; M. le prince de Neuwied l’a rencontrée aussi au Brésil, et nous avons pu la voir aussi à la frontière du Paraguay, à Buenos-Ayres et dans l’intérieur de la Bolivia (province de ( 113 ) Chiquitos). Elle existe donc depuis la zone équinoxiale jusqu’au 34.® degré de latitude sud, sur toutes les plaines ou terrains peu accidentés, qui s’étendent des derniers con- treforts des Andes, à l’est, à la mer. Nous croyons pouvoir affirmer que, sur cette étendue du sol américain, elle n’habite soit momentanément, soit toute l’année, que les marais, ou tous les lieux inondés; c’est là, du moins, que nous l’avons toujours ren- contrée, planant sans relâche, se reposant très - rarement , mais le faisant, indifférem- ment, soit à terre pour dévorer une proie , soit sur les branches basses des arbres morts du bord des eaux, où elle paraît passer la nuit. Elle a, au reste, les mêmes allures et le même genre de vie que l’espèce précédente, dont elle ne diffère que par la préférence qu’elle donne au séjour des marécages, et en ce qu’elle est plus disposée à percher sur les arbres; car elle chasse, vole et se nourrit absolument de même, et il est impossible de ne pas la reconnaître de suite comme étant de la même série. Son vol est moins vif, et ressemble beaucoup, de loin, à celui du cathartes aura, avec lequel, comme l’a bien dit Azara, il est facile de la confondre, lorsqu’on n’en distingue pas encore la couleur. III.° SOUS-FAMILLE. FALCONIDES, Falcónidas, Nob. Oiseaux de proie nobles , Cuvier; genre Faucon , Linn., Auteurs; Rapaces nobles ou Faucons , Lesson. Leurs caractères sont assez connus pour que nous n’en donnions ici que les principaux : ailes plus longues que la queue dans plusieurs espèces; la deuxième rémige la plus longue; la première l’est presqu’autant que la troisième; bec fort, courbé dès sa base, muni d’une ou de plusieurs dents robustes sur les côtés de la mandibule; le tarse réticulé ou scutellé, souvent emplumé, jusqu’au tiers supérieur; ongles très-courbes, acérés et robustes. Il semble que les oiseaux les plus carnassiers devraient être les plus fuyards, et rechercher, avec un soin particulier, les déserts les plus impénétrables, afin d’y vivre et d’y faire une chasse plus abondante; il en est, cependant, tout autrement. De tous les oiseaux de proie les falconidés, en Amérique, sont les plus familiers, après les vulturides et les caracarides; ils le sont, surtout, beau- coup plus que les aquiléides; et l’on pourrait même dire de quelques-unes de leurs especes, qu’elles ont besoin de l’homme pour s’assurer une vie plus facile, et qu’elles le recherchent, vivant, pour ainsi dire, en famille avec lui, au milieu des villages , se montrant toujours sur les points culminans, semblant se regarder comme maîtresses des lieux publics, tels que les églises, et disputant même aux effraies la possession du lieu le plus reculé des édifices, afin d’y établir îv. oís. 1 5 4 Oiseaux de proie. IP ( 4M ) Oiseaux leur domicile nocturne. Aucune d’entr’elles ne vit au sein des sombres forêts, ,,rdoie. et toutes celles qui ne fréquentent pas immédiatement l’homme, habitent au moins en des lieux variés de bois, de rochers et de plaines; encore n’ont-elles pas de résidences aussi exclusives que les autres séries d’oiseaux de proie. Il en résulte que les faucons devaient se répandre sur toute la surface du conti- nent américain, et vivre egalement partout; cest, en effet, ce que nous avons observé dans le peu d’espèces que possède l’Amérique; et, à l’exception de l’une d’elles, nous croyons qu’aucune ne préfère bien spécialement des lieux identiquement les mêmes , pouvant en habiter aussi qui n ont entr eux aucun rapport ni pour la température, ni pour l’aspect, ni pour les accidens. De là vient, sans doute, qu’elles se trouvent, quelquefois, indifféremment a lest et à l’ouest des Andes. Des trois espèces que nous décrivons, les deux premières (les faucons proprement dits) vivent sur une surface très-étendue de l’Amérique; tandis que la troisième (le diodon) n’existe qu’aux régions équatoriales, et en des lieux spéciaux, comme les terrains entrecoupes de bois et de plaines. Les faucons mêmes ne sont pas également répandus partout; nous voyons que le Falco femoralis ne passe pas les Andes, et reste seulement à l’est de ces barrières naturelles, occupant, néanmoins, une assez grande surface de terrain, puisqu’on le trouve depuis les régions équatoriales jusqu’au 34.e degré de latitude sud, et qu’il remonte du bord de la mer a la hauteur de 9,000 pieds au-dessus de son niveau, sur les montagnes du Pérou ou de la Bolivia, ce qui devrait lui permettre de franchir quelques points de la Cordillère des Andes. L’émerillon de la Caroline (j Valeo sparseritis) , au contraire, couvre, à peu près, toutes les Amériques des individus de son espèce, puisqu’on le trouve au nord et au sud de la ligne , tant dans 1 Amérique septentrionale , aux Antilles, que dans l’Amérique méridionale; et, dans cette dernière, nous l’avons observé depuis les régions équatoriales jusqu’aux terres les plus australes du continent américain; ainsi que depuis les cotes maritimes jusque sur le pla- teau des Andes, à une hauteur qui n’était pas moindre de 4,000 mètres, ou 42,000 pieds au-dessus du niveau de la mer; mais on pourrait croire, qu ainsi que tous les oiseaux qui ont besoin de l’homme, les émerillons de la Caroline suivent ce dernier dans tous les lieux qu’il habite, parce qu’il porte ou amène avec lui toutes les circonstances favorables à leur existence. Us sont souvent voyageurs et non sédentaires. Le vol, chez les falconidés, n’est pas aussi variable que chez les aquiléides; cependant nous ne le trouvons pas absolument semblable. Nous pouvons dire, ( 115 ) néanmoins, qu’il n’est jamais élevé chez les premiers, quine tournoient jamais dans les airs, et qui n’y planent non plus jamais. Le seul vol qu’affectent les oiseaux de cette série, est rapide, bas, très-aisé, presque toujours près de terre, ou peu au-dessus de la cime des arbres ou du sommet des édifices. Parmi eux, les diodons ont une manière de voler plus calme et plus rapprochée de celle des autours; aussi se contentent -ils, le plus souvent, d’aller d’un arbre à l’autre; tandis que les faucons, au contraire, fatiguent les airs de leurs mouvemens répétés. Ils peuvent aussi long-temps battre des ailes au-dessus d’une proie, sans avancer ni reculer; lorsqu’ils veulent s’élever, ils sont obligés d’aller contre le vent. Ils ne marchent jamais à terre ou n’y restent, tout au plus, que pour manger. Tous aiment a se percher; mais ils sont moins difficiles que les aquiléides pour le choix de leurs perchoirs. Les diodons ne se posent que sur les branches inférieures des arbres; tandis que les faucons se placent partout, sur les arbres, sui les rochers, sur le toit des maisons, sur les clochers, et même sur les girouettes de ces derniers, ainsi que sur les vergues des navires, au bord des rivières et dans les ports, cherchant toujours les points les plus élevés. Les moeurs des faucons sont bien differentes de celles des aquiléides : ils sont voraces, aiment le carnage; et, loin d’être craintifs, sauvages, taciturnes, loin de vivie au fond des deserts, ils sont vifs, petulans, chassent ouvertement au milieu des hommes et souvent en leur présence, semblant les braver jusqu’à ne pas fuir le mal qu’ils pourraient en avoir à craindre, rassurés, sans doute, par l’espèce d’association habituelle qu’ils ont formée avec eux. C’est au moins ce qui a lieu pour l’une de nos espèces , quoique toutes soient aussi peu timides. Ils épient les petits mammifères, le soir et le matin, soit de leur perchoir, soit en volant rapidement, les saisissant alors, le plus souvent s’en s’arrêter; ils chassent aussi aux oiseaux, qui constituent le fonds de leur nourriture, préférant, parmi ceux-ci, les tinamous, comme plus faciles à saisir à terre; ils poursuivent au vol les petits oiseaux, passant au milieu d’une de leurs troupes ou lorsqu’ils sont posés. Plusieurs ne dédaignent même pas les reptiles et les insectes; mais ces deux dernières séries d’animaux ne sont que pour les temps de disette. Pour nicher, ils ne cherchent pas le plus épais des bois , ni des lieux retirés ; les clochers servent à l’une de leurs espèces , qui parait s’etre identifiée avec l’homme ; aussi celui-ci a-t-il du chercher a se la rendre utile. Il la elevee pour chasser aux souris dans sa maison; puis, lorsque les habitudes de l’ancien monde furent transportées dans le nouveau, les colons cherchèrent à les utiliser pour la fauconnerie, qui était Oiseaux de proie. Oiseaux de proie. ( WG ) fort à la mode chez les grands au moyen âge. Après beaucoup d’essais inutiles, on y réussit enfin; et nous avons vu encore, près de Cochabamba, en Bolivia, des Indiens chasser aux petits tinamous, avec des faucons dressés à cet effet. Les Espagnols -Américains leur ont conservé le nom générique $ halcón (faucon), qu’ils portent en Europe; seulement ceux de Bolivia l’ont changé en celui de cernícalo (cresserelle). Les Américains ont aussi leurs déno- minations génériques, qui s’appliquent indifféremment aux deux espèces que nous décrivons. Parmi les montagnards de la Bolivia, nous voyons les Incas ou Quichuas les nommer huaman ; les Aymaras, mamani; les Yura- carès , tiyu-tvyu (tiyou-tiyou, prononc. franc.). Parmi les nations des plaines centrales de la même république, celles de la province de Chiquitos, les Chiquitos proprement dits, les appellent ocinausj les Guarañocas, arorama- mita ; les Otukès, cadéchu (cadetchou); les Morotocas, tillidaté; des Gua- rayos, taguato-mini (petit oiseau de proie). Les Indiens de la province de Moxos les connaissent aussi : les Moxos proprement dits, sous le nom de moti ; les Baures, sous celui de piri-piri; les Itonamas, sous celui de caruca ( carouca ). FAUCONS, Falco, Bechst., Cuv. Les faucons sont lestes, pétulans, toujours en mouvement; ce sont, sans contredit, les oiseaux de proie les plus vifs; leur vol est aussi incomparable- ment plus prompt; ils couvrent toutes les parties de l’Amérique méridionale de leurs espèces, quoiqu’elles soient peu nombreuses. On les rencontre depuis les frimas du pôle austral jusqu’aux régions brûlantes équatoriales; et du niveau de la mer au sommet des Andes , a 1 est et a 1 ouest de la Cordillère. ' FAUCON A CULOTTE ROUSSE, Falco femoralis, Temm. Temm. , pl. 121 et 3 4 3 ( mâle adulte ) ; Cuv. , Icon. , pl. 2 , fig. 1 ; Émerillon couleur de plomb , Azara, n.° 3g , t. III , p. io3 ; Falco aur antius , Gmel.? Var. Bidens femoralis , Spix , pl. 8 , ou ciner ascens , p. 1 5 . Rufiventri affinis ; plumbeo niger supra , subtus plumbeus; rostro obsolete bidentato ; gula et cris so albicantibus; femoribus castaneis; cauda nigra, cinereo obscure fasciata. Spix. Les seules variétés déterminées par l’âge sont des teintes plus pâles dans les jeunes. Bec bleuâtre; cire jaune-clair, ainsi que le tarse; parties nues du tour des yeux, jaune- clair; yeux, jaune-foncé. Le mâle a 35 centimètres de longueur totale du bout du bec * ( \\7 ) au bout de la queue; la femelle a quelquefois jusqu’à 43 centimètres. Yol, 82 centi- Oiseaux mètres 1/2; circonférence, 25 centimètres. Nob. Tanagra , des auteurs j Lanius , Licht. ; Thamnophilus , Temm.; Laniagra: d’Orb. et Lafr.,i Sjn. Caractères. Tête très-grosse; corps raccourci; bec très-élevé, fort, peu long, arqué, dès sa base, fortement comprimé, crochu à son extrémité, et muni, à cette partie, d’une légère échancrure; commissure presque droite; narines arrondies, placées a la base des plumes; queue longue, égale, grêle2; ailes courtes, la cinquième rémige la plus longue, la première très-courte; tarses médiocres, robustes; doigts forts, à ongles brusquement recourbés. Nous formons ce nouveau genre, afin d’y placer un oiseau (le Tanagra guyanensis , Gmel. ) renvoyé, successivement, par les auteurs, dans plu- sieurs genres , auxquels on ne pouvait le rapporter en aucune manière. Décrit parmi les Tangaras , par Gmelin , Buffon et Azara , il y a été conservé par M. Lesson; Cuvier, dans son Règne animal 3, le renvoie aux pies-grièches ; 1. Une revue sévère des espèces et de leurs mœurs nous a forcé de changer quelques-unes des divisions que nous avons établies, avec M. de Lafresnaye , dans notre Synopsis avium. 2. Les pies-grièches de cette division et les viréons qui suivent, sont les seules pies-grièches dont la queue ne soit pas étagée , celles d’Europe , d’Afrique et les bataras d’Amérique ayant tou- jours ce caractère. 3. Seconde édition, t. I, p. 368, notes, etp. 351. ( 1 60 ) Lichtenstein le pla.ee dans le genre Lcinius ,* M. le prince Maximilien de Neuwied, avec les Thamnophilus , ou M. Temminck l’a conservé. Cepen- dant il est, à la première vue, facile de se convaincre que cet oiseau n’a que des rapports éloignés avec les bataras, qui ont, en effet, le bec tou- jours beaucoup plus long, le tarse plus allongé, la queue étagée. Ses mœurs n’y sont pas plus analogues, puisqu’il se tient au sommet des arbres, et non dans les halliers; d’un autre côté, comme la compression de son bec à l’extrémité crochue l’éloignait des tangaras, nous prenons le parti d’en former un nouveau genre, auquel nous imposons le nom de Laniagra , qui rappelle, en même temps, ses ressemblances avec les deux genres aux- quels on l’a rapporté. On peut dire, en un mot, que cet oiseau est une pie- grièche à mœurs de tangaras. On ne l’a rencontré qu’à l’est des Andes. Le sexe n’amène aucun des cbangemens de couleurs qu’on remarque chez les bataras. Ce groupe serait bien voisin des falconelles de la Nouvelle-Hollande ; car il en a le bec. LANIAGRE VERDEROUX , Laniagra guyanensis, Nob. Tanagra guyanensis , Lirin., Gmel., Syst. nat ., edit. i3, gen. 3 , sp. 3o ; le Verderoux , Buff., t. VII, p. 3 85 -, Lath., gen. sp. 24 , Syn. II, p. 23 1 , n.° 25 ; Lindo verte de frente de canela , Azara, n.° XCVII; Lanius guyanensis , Licht., n.° 5 2 7 ; Thamnophilus guyanensis , prince Max., p. 1016 ; le Sourci-roux , Levaill. , Ois. d’Afr. , t. II, p. 81 , t. 76, fig. 2 ; Ta- nagra guyanensis , Desm.j Tangaras , 44, Less., Traité, t. I, p. 162. Laniagra. Capite supra griseo rufo; superciliaribus rufis; genis guttureque griseis; supra viridi; pectore abdomineque fulvis; remigiis , rectricibusque brunneis , viridi limbatis. A l’état vivant. Bec brun, rosé à la mandibule supérieure; bleu vif à la base de 1 infé- rieure; yeux aurore vif; tarse rosé pâle. Longueur totale, 16 centimètres; vol, 26 centi- mètres; circonférence du corps, 10 1/2 centimètres. L’âge et le sexe amènent peu de changemens : les mâles ont constamment les couleurs plus vives, la tête plus bleuâtre, et le ventre roussâtre; chez les femelles ou chez les jeunes, le ventre est presque blanc, et le jaune du devant du col à peine distinct du gris de la gorge.1 Le verderoux paraît être répandu sur presque toutes les parties chaudes du versant oriental des Andes. En effet, il a été observé à la Guyane, par Sonnini; au Paraguay, par Azara; dans la province des Mines du Brésil, par M. le prince Maximilien; tandis que, d’un autre côté, nous l’avons rencontré beaucoup plus au Sud, dans la province de 1. Nous avons fait en voyage même, sur le vivant, les descriptions complètes de chaque espèce d’oiseaux ; mais nous nous abstenons de les reproduire ici , lorsque ce sont des espèces connues. ( 161 ) Corrientes, dans celle de Chiquitos (Bolivia), et sur toutes les montagnes boisées du Passe- versant oriental des Andes boliviennes, dans les provinces de Yungas, d’Ayupaya feaux' et de Rio grande. Nous pouvons en conclure qu’il habite depuis la ligne jusqu’au 28.e degré de latitude sud; et depuis les Andes jusqu’à l’Océan atlantique. S’il y a, pour les oiseaux, des parages préférés, où les individus d’une même espèce soient plus communs, cette règle n’est pas applicable à tous; car l’oiseau qui nous occupe, cité comme rare par Sonnini et par Azara, dans les lieux qu’ils ont visités, nous a paru l’être également partout. Nous l’avons pourtant trouvé moins rare dans les ravins des montagnes de la province de Yungas, à la hauteur d’à peu près cinq à six mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Cet oiseau, sous beaucoup de rapports, a les mœurs des tangaras proprement dits: on le voit, comme ceux-ci, toujours au sommet des arbres des ravins ou des bois, sur- tout dans les lieux chauds et humides; rarement il descend sur les branches basses, et jamais nous ne l’avons vu à terre; mais on ne le rencontre pas par troupes, ainsi qu’eux; il vit, au contraire, par couple ou isolé. Il mène, sur les petites branches, à peu de choses près, le même genre de vie que les bataras, dans les halliers; toujours en mouve- ment, parcourant toute la coupe d’un arbre, y poursuivant les insectes dont il se nourrit, tout en faisant entendre, à chaque instant, un cri assez fort, qui décèle sa présence avant qu’on ne l’aperçoive; mais, dans certains cas, pour saisir un insecte, il se cramponne aux branches , à la manière des mésanges , ce que ne font jamais les bataras. 11 est assez familier pour s’approcher même des habitations; il ne se mêle pas aux autres oiseaux , ceux-ci le fuyant , sans doute parce que , souvent , il les attaque et même les tue. Un oiseau de cette espèce, qu’on avait mis dans une cage à Corrientes, pour nous l’apporter en même temps que beaucoup d’autres espèces de passereaux, avait mis à mort, en un jour, deux de ses compagnons de captivité, dont il avait mangé la cervelle. Il serait possible que, dans les contrées où nous avons rencontré le vercleroux , il y fût seulement de passage ; car nous ne l’avons aperçu que dans les mois de Juillet à Septembre, qui correspondent à la fin de l’hiver et au printemps de l’hémi- sphère austral. Genre VIRÉON, Vireo, Vieil!. Sylvia , Wils. ; Pie-grièche , Cuv. ; Tangaras , Less. Les viréons diffèrent essentiellement des pies-grièches proprement dites, par leur bec plus allongé et plus mince ; ils se confondraient avec les Tham- nophilus , s’ils n’en différaient par leur queue terminée carrément, et même échancrée, par leurs ailes longues, dont les deuxième, troisième et quatrième pennes sont égales. Leur faciès est celui des fauvettes; mais leur bec est, en tout, celui des bataras, et non celui des tanagridées, dont Vieillot et M. Lesson les avaient rapprochés. Ce sont des Thcimnophilus à queue égale et allongée, et à bec grêle. Le sexe n’amène, en eux, aucun changement de couleur, caractère IV. Ois. 21 Passe- reaux. ( m ) négatif qui distingue encore les viréons des bataras. Ces oiseaux sont forestiers. Quelques-unes de leurs espèces habitent également les deux Amériques et les Antilles; mais, dans l’Amérique méridionale, on ne les trouve qu’à l’est des Andes. VIRÉON VERDATRE , Vireo olivaceus, Nob. Motacilla olivácea , Linn., Grael., Syst. nat., n.° 14? Sylvia olivácea, Lath., Syn., Ill, p. 35 1, n.° 5 2 ? Muscícapa olivácea, Wils., Am. orn ., t. II, pi. 12, fig. 3; Lamus oliváceas , Licht. , n.° 5 25 ; Vireo virescens, Vieill., Diet., t. 36, p. 407, et Encycl. méth., p. 786; Thamno- jjhilus agilis , Spix, pi. 34, fig. 1. Vireo. Viridi-olwaceus , pileo leucophaeo, superciliis jlcwicantibus , gastrœo albo, remige prima quartam cequante. Sur le vivant. Bec bleuâtre; yeux bistrés; pieds bleus. Longueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 14 centimètres. Les seules différences de couleur que nous ayons remarquées sont des teintes plus sombres chez les femelles, qui ont la tête moins bleue; et, chez les jeunes de l’année, le ventre quelquefois entièrement jaune. Cette espèce est du nombre de celles qu’on rencontre également dans les deux Amé- riques. Jusqu’à notre voyage, elle n’avait été trouvée que dans l’Amérique septentrionale, où elle paraît commune; mais nous l’avons rencontrée , successivement , depuis le 30.e deoré de latitude sud, sur les rives du Parana, à Corrientes, jusque dans les plaines chaudes du centre de l’Amérique méridionale ( provinces de Moxos et de Chiquitos) , ainsi que sur les montagnes boliviennes des provinces de Yungas et de Yuracarès, seulement jusqu’à la hauteur de trois à quatre mille pieds au-dessus de la mer, et sur le versant oriental des Andes; et, comme M. de la Sagra l’a aussi rapportée de Me de Cuba 1 , on peut dire, avec certitude, qu’elle habite toutes les parties chaudes des deux Amériques et des Antilles. 7 7 . Ce n’est pas exclusivement au sein des halliers, demeure habituelle des Thamnophi- lus, que nous avons rencontré notre viréon : il y descend bien quelquefois, lorsqu il les trouve assez élevés; mais il aime plus particulièrement les bois, qu’il parcourt incessamment, en tous sens, sans paraître au sommet des grands arbres, ni approcher beaucoup des lisières. Là, commun par cantons seulement, on le voit, dès le matin, sautiller de branches en branches, surtout sur les plus basses, avec une extreme vivacité, sans jamais prendre de repos , et parcourir l’intérieur des bois, y cherchant les insectes , dont il se nourrit. Non-seulement les grandes forêts des plaines lui servent de demeure, mais encore celles des montagnes, ainsi que les ravins humides des rivières, le milieu des coteaux secs. Nous avons tout lieu de croire qu’il vit, toute l’année, dans les memes lieux; car nous l’avons également rencontré, chaque saison, parcourant, avec detail, 1. Nous rappellerons cette circonstance dans le bel ouvrage que publie, en ce moment, M. de la Sagra, sur l’île de Cuba, et pour lequel nous nous sommes chargé de la partie ornithologique. ( 163 ) le plus épais des forêts. Il est presque toujours solitaire, hors la saison de la nichée; et son petit cri, qu’il fait entendre continuellement, en sautillant, avertit seul de sa pré- sence. Cependant il ne se cache pas , et l’apparition de l’homme l’effraie rarement ; son vol a beaucoup de rapport avec celui des bataras; il est, néanmoins, plus prolongé et peut fournir de bien plus longues traites. Nous ne l’avons jamais vu à terre. IL6 FAMILLE. MY OTHÉRINÉES , Myotherinæ. Mjotherinæ , Richards. , Mcnétr. ; Myotheridce , Boie; Fourmiliers, Less. Cette famille, dans laquelle nous réunissons les genres Thamnophilus , Formicívora , Myrmothera, Conopophaga et My other a, nous paraît on ne peut plus naturelle; car elle ne renferme que des oiseaux qui vivent, pour ainsi dire, ensemble, dans les mêmes lieux. Bien différens des pies-grièches de l’ancien monde, qui se tiennent sur les arbres ou, au moins, sur les buissons, des laniagres et des viréons, qui ont le même genre de vie, ils sont tous essentiellement buissonniers, habitant le plus épais des halliers et des fourrés. En comparant ces oiseaux avec les pies-grièches, on trouvera que les bataras s’en rapprochent par leur bec crochu et denté, par leur queue longue et étagée; mais qu’ils en diffèrent essentiellement par la brièveté de leurs ailes arrondies, qui en fait des oiseaux sédentaires et non voyageurs, par leurs tarses et leurs doigts longs et grêles, qui les rapprochent des espèces à moeurs purement terrestres, des fourmiliers, par exemple, auxquels ils se lient intimement par des passages insensibles. En effet, que, de ces Thamnophilus à bec fort, comme le T. major, on passe aux Formicívora , on trouvera, en tout, les mêmes mœurs, le même genre de vie; mais ils ont déjà le bec faible et comprimé des fourmiliers, ne ressemblent déjà plus à nos Lanius, et pré- sentent, au contraire, les premiers chaînons qui unissent les bataras aux fourmiliers, par les myrmothères, aux mœurs semblables, encore distingués de ceux-ci seulement par une queue plus courte, caractère de peu d’impor- tance, et qui annonce pourtant, déjà, des oiseaux plus marcheurs. D’ailleurs, nous le répétons, toutes les espèces de cette famille, indépendamment de ce qu’elles mènent le même genre de vie, ont un faciès qui les rapproche les unes des autres. Leurs traits les plus saillans sont d’avoir les tarses et les doigts allongés, grêles; le doigt externe réuni à l’intermédiaire à sa base; les ongles médiocres; les plumes coccygiennes longues et fines, et surtout du blanc , qui se montre à la base des plumes des interscapulaires, chez les mâles Passe- reaux. Passe- reaux. (.164 ) de presque toutes les espèces. Ce dernier caractère est, il est vrai, de peu d im- portance en zoologie ; mais il annonce, au moins, des rapports intimes quon chercherait vainement dans beaucoup d’autres familles. Nous en concluons, qu’il est on ne peut plus naturel de séparer entièrement cette famille des pies- grièches de l’ancien monde, tant à cause de ses habitudes et de ses caracteres, si differens, que d’une certaine unité de formes et de moeurs qui lie toutes les espèces que nous y plaçons. On voit que, par cette division, nous avons restreint, de beaucoup, les Laniadées américains, pour augmenter largement les Myotherinœ en y ajoutant tous les véritables Thamnopliilus, qui sont, tout simplement, des Myotherinées à bec plus fort, mais également buissonniers. Après y avoir mûrement et long-temps réfléchi, nous avons été amené à changer l’ordre des idées admises. Huit années d’observations sur le sol américain, et, à notre retour, une revue des travaux de nos devanciers, nous ont tout à fait fixé a cet egard, et nous présentons, ici, le résultat de ces recherches. Pendant long-temps , le genre Myotherci, créé par Illiger , était le réceptacle de tous les oiseaux qui avaient, parmi les passereaux dentirostres , peu de caractères tranchés; aussi nos ornithologistes, tels que Cuvier1, Temminck2, Vieillot3 et Lichtenstein4, n’avaient - ils pu réussir à le débrouiller, faute d’observations sur les mœurs, propres à fixer les coupes à établir, et à faire que celles-ci fussent plus naturelles qu’artificielles. Azara 5 n’avait parlé que des bataras; en vain M. le prince de Neuwied6 jeta-t-il de la lumière sur cette famille, dans son excellent ouvrage sur les oiseaux du Brésil; en vain, aussi, Swainson7 établit -il quelques coupes génériques. Il restait encore à faire un travail d’ensemble, qui demandait du courage, et qu’un voyageur ayant vu les espèces vivantes pouvait seul entreprendre. M. Ménétries vient enfin de combler cette lacune, en publiant sa monographie de la famille des Myotherinœ 8. Nous ne saurions donner trop d’éloges à ce travail, pour la jus- tesse des coupes génériques et pour le fonds d’observations qu il demandait. 1. Règne animal. 2. Planches coloriées et Système général. 3. Encyclopédie méthodique et Dictionnaire d’histoire naturelle. 4. Verzeicliniss der Doubletten, etc. 5. apuntamientos para la historia de los Fajaros. 6. Beitrage zur Natur geschichte von Brasilien. 7. Zoological Journal, t. I, n.° VI. 8. Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. ( 465 ) On verra que, dans le nôtre, nous avons adopté presque toutes les divisions de ce savant, joignant seulement les bataras à la famille des Myotherinœ, généralisant beaucoup moins les mœurs de la famille, qui varient infiniment, selon les genres, et les spécialisant à chaque coupe, la seule chose que laisse à désirer la monographie de M. Ménétries. Les oiseaux que renferme cette famille, sont tous du versant oriental des Andes et des plaines boisées de l’est; restreints entre les tropiques, ou s’avan- çant à peine à quelques degrés en dehors, ils ne paraissent jamais dans les régions froides, ne s’élèvent pas, par la même raison, à plus de quelques mille pieds au-dessus du niveau de la mer, sur les montagnes; ne sont pas voyageurs et se tiennent toujours au sein des lialliers et des forêts. I.re Division. MYOTHÉRINÉES DUMICOLES, Dumicolœ , Nob. BATARA, Thamnophilus , Yieill. Caractères. Bec fort, droit, arrondi en dessus, fortement courbé et denté à son extrémité, comprimé; mandibule inférieure concave en dessous, à sa base, et munie d’une échancrure à son extrémité; narines ovales, quelque- fois cachées en partie; tarses forts, assez courts; doigts robustes, l’externe et l’intermédiaire faiblement unis à leur base, ce doigt plus long que l’interne; ailes courtes, la première rémige très -courte, la quatrième ou cinquième la plus longue; queue étagée, le plus souvent longue et large; plumes coccy- giennes longues; le plus souvent du blanc à la base des plumes interscapu- laires, chez les mâles; les deux sexes tout à fait différens de teintes; les mâles généralement avec la tête noire, et plus ou moins variés de cette teinte; les femelles presque toujours roussâtres. Les bataras sont, en Amérique, les représentans de nos pies-grièches, avec cette différence importante dans les mœurs , qu’au lieu d’être continuellement sur les buissons, ils sont, au contraire, toujours dans l’intérieur et paraissent rarement en dehors. Ce sont des buissonniers par excellence, qui tous vivent à l’est des Andes; au moins n’en connaissons-nous aucune espèce qui ait été apportée du versant occidental de cette grande chaîne. Ils sont circonscrits entre les tropiques, et peu de leurs espèces en sortent; encore restent -elles dans des régions tempérées. Nous ne les avons pas vus passer, vers le Sud, le 32.e degré de latitude, ni remonter sur les montagnes au-delà de cinq à six mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Ils vivent en tous les lieux où se présentent des fourrés épais, soit dans les baies, autour des maisons, soit dans Passe- reaux. ( 166 ) les champs abandonnés, au sein des forêts, ou bien dans ces petits bois peu élevés et chargés d ’épines , nommés chaparrales par les Espagnols, et qui carac- térisent certaines parties du centre de l’Amérique méridionale. Ils vont habi- tuellement isolés ou par couples; et, des plus familiers, s approchent des lieux habités, toujours en sautillant sur les branches basses des buissons, qu’ils parcourent, en tous sens, afin d’y chercher des insectes et leurs larves, et des fourmis; ils descendent très -rarement à terre, et seulement à 1 effet dy saisir une proie, qu’ils vont manger, ensuite, sur les branches basses des arbustes. Ils nous ont paru sédentaires dans les contrées ou ils naissent, mais passant toujours d’un lieu à l’autre. Quel voyageur, au sein de ces sites sauvages, si communs en Amérique, n’a été frappé, surtout au printemps, des chansons bruyantes des bataras, de ces gammes sonores que les mâles font entendre, surtout au temps des amours? Tout leur corps frémit de bon- heur; leur huppe se relève; ils ouvrent les ailes, et montrent tous les signes du plaisir, tandis que la femelle s’apprête à répondre à leurs transports, mais par des accens moins prononcés. Ces conversations frappent souvent l’oreille; cependant on cherche en vain qui les produit, les oiseaux étant presque toujours cachés en des fourrés si épais que les rayons du soleil y pénètrent à peine. C’est même là qu’ils déposent, à quelques pieds au-dessus de terre, leur nid, formé de bûchettes, en dehors, et, quelquefois, de crin en dedans; leurs œufs ont beaucoup de rapports avec ceux de nos pies-grièches; de même ils sont souvent blanchâtres , tachetés de rouge-violet. Ce sont les Bataras des Guaranis. Section A. Queue longue et large . Caractères. Queue longue, fortement étagée, large; bec fort, comprimé, arrondi en dessus. Les mâles toujours d’une couleur différente des femelles. LE GRAND BAT ARA, Thamnopkilus major. Thamnophilus major , Vieill., Encycl., p. 744 5 B atar a el major , Azara, n.°2ii; Lanius sta- gurus, Licht., n.° 487; Thamnophilus albiuenter , Spix, p. 34i; Thamnophilus stagurus , prince Max., p. 990 ; d’Orb. et Lafr., Sjn., n.° 1, p. 10 ; Mag. de zool. Thamnophilus. Mas. Subcristatus {pennis verticis elongatis angustis ), supra ater-, subtus albus, maculis albis ad apices tectricum et ad latera rectricum omnium. Variat aduldor maculis rectricum majoribus , confertioribus, subtus confluentibus-, cauda subtus septem fasciata ; remigibus albo marginatis. Long. 21 cent. Fem. Subcristata, supra cinnamomea; subtus sordide alba-, tectricibus apice cine- rascentibus. ( 167 ) Sur le vivant. Pieds bleuâtres; yeux rouges; bec noir à son extrémité et en dessus, Passe-, bleu ailleurs. Longueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 21 centimètres; redUX' vol, 29 centimètres; circonférence du corps, 12 centimètres. Les mâles adultes ont toutes les parties supérieures noires, les inférieures blanchâ- tres, la base des plumes du dos blanc vif. Chez les jeunes mâles, les rémiges, au lieu d’être bordées, extérieurement, de blanc, le sont de roux assez vif; il en est de même des couvertures inférieures de la queue et des tectrices supérieures des ailes. L’oiseau n’a pris qu’à la troisième année les teintes qu’il doit conserver. Les femelles n’offrent aucune variété d’âge; elles ont toujours les parties supérieures rousses, les inférieures blanchâtres. Jusqu’à nous, on n’avait vu le grand batara qu’au Paraguay et au Brésil, où M. le prince Maximilien et Spix l’ont observé; mais nos voyages lui donnent des limites bien plus larges, puisque nous l’avons rencontré vers le Sud, bien au-delà des tropi- ques, dans la province de Corrientes, et mêmejusques au 32.e degré de latitude sud, sur les rives du Riacho de Coronda, près Santa-Fe, sur le Parana; puis, nous l’avons retrouvé, de nouveau, en Bolivia, à l’est des Andes, dans les provinces de Yungas, de Cochabamba, de Santa-Cruz de la Sierra; et, vers l’Est, dans toute celle de Chiquitos, jusqu’à la rivière du Paraguay. Nous croyons, en conséquence, qu’il couvre de ses indi- vidus le Brésil entier, le Paraguay, la république Argentine, jusqu’à Santa-Fe, tout le versant oriental des Andes, depuis la hauteur de cinq à six mille pieds, dans les mon- tagnes, jusqu’aux plaines les plus chaudes du centre de l’Amérique. Comme nous l’avons dit aux généralités sur le genre , cette espèce , sur la grande sur- face de terrain qu’elle habite, ne se trouve pas partout : il lui faut ou ces bois d’espi- nillos petits et rabougris, caractérisant le grand Chaco et la province de Corrientes, ou ces chaparrales qui , parmi les plaines du centre de l’Amérique méridionale , sont for- més de buissons d’épines et de petits arbres seulement; ou bien, encore, les haies ou les halliers qui, au sein des bois, viennent toujours remplacer, dans les lieux cultivés, les champs momentanément soustraits, par l’homme, à l’ombre des forêts éternelles (les capuaires des Brésiliens); mais jamais on ne la trouve dans les forêts élevées. C’est invariablement au plus épais de ce tissu croisé de mille branches épineuses, que la vue perce à peine, qu’elle reste presque toujours, n’en sortant que quelques instans pour parcourir, quelquefois, l’intérieur d’un buisson isolé, sans jamais arriver à son extérieur; car elle se tient, de préférence, sur les branches basses, sur lesquelles elle sautille continuellement, en cherchant sa nourriture, qui consiste en insectes de tous genres. Elle est très-commune partout , et il est rare de ne pas l’entendre , lorsqu’on est près des halliers épais. Si, en parcourant le branchage, elle aperçoit, à terre, un insecte, elle des- cend aussitôt, mais remonte immédiatement sur le buisson, pour le manger. Nous devons supposer qu’elle n’est pas de passage, parce que nous l’avons vue dans toutes les saisons. Toute l’année elle vit seule, excepté l’instant des amours, qui est, pour elle, une époque de i'égénérescence ; car, alors, les individus se recherchent, s’unissent; leur cri devient^ plus joyeux; ce n’est plus l’habitude qui le leur fait répéter, mais peut-être le désir qu’a Passe- reaux. ( 468 ) le mâle dëgayer sa femelle. Celui-ci, au milieu des épines, relève les longues plumes de sa tête, bat des ailes et articule, fréquemment, une gamme que nous avons bien souvent entendue, et que M. le prince Maximilien de Neuwied exprime par les notes suivantes1 . Cette chanson est sonore et s’entend de très-loin. Le couple recherche le plus épais des fourrés, et la femelle y construit, assez près de terre, un nid composé de racines tressées à l’intérieur, protégé, à l’extérieur, par beaucoup de petites branches épineuses; elle y dépose deux à quatre œufs blancs, tachetés de violet 2 , dont les diamètres ont 26 et 20 millimètres. Il serait difficile de peindre jusqu’où va la sollicitude des parens pour leurs petits : si l’on approche d’eux , ce sont des cris , des menaces , même ; la tête hérissée, les deux époux poursuivent l’importun, jusqu’à ce qu’il se soit éloigné; mais, dès que les jeunes peuvent se suffire, tous les liens sont rompus, les parens ne les con- naissent pas plus qu’ils ne se recherchent eux-mêmes, et chacun reprend ses habitudes solitaires. Loin d’être craintif, toujours voisin des habitations, le grand batara se contente de s’enfoncer dans les épines , et parait peu s’inquiéter de la présence de 1 homme. Essentiellement querelleur, il poursuit fréquemment les individus même de son espèce, ou les autres petits oiseaux , qui viennent le déranger dans la solitude : alors ses allures sont celles de l’amour; sa huppe est relevée et sa pose menaçante. Il est toujours vif dans ses mouvemens, empressé dans ses manières, vole, néanmoins, paisiblement et seulement d’un buisson à l’autre; ce qu’explique la brièveté de ses ailes. Il ne va point à terre , et n’y descend qu’afin d’y saisir une proie. BATARA. RAYÉ, Tkamnophilus doliatus. Mâle. Lanius doliatus , Linn. , Gmel. , Syst. nat. , ed. 1 3 , p. 3 09 , n.° 1 6 ; Lath. , Syn. , 1 , p. 1 9 o , n.° 44; Pie-grièche rayée de Cayenne , Buff., Sonn., v. 3, p. 3 60, et Enl., n.° 297, fig. 1 ; Batara listado , Azara, n.° 212; Lanius doliatus , Licht., n.° 492; Thamnophilus doliatus , prince Max., p. 996 ; d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 2, p. 10; T. radiosus , Spix, Av.y p. 24, t. 35-2, et 38-1. Fera. Lanius rubiginosas , Bechst.? Lanius ferrugineus , Act. Par .; le Roussel , Levaill., Afr., t. 77, fig. 2 ; Thamnophilus radiatus , Vieill., Encycl. méth. , p. 7 4 6* Thamnophilus. Mas. A ter, albo undique confertim fasciatus. Fern. Supra castanea, subtus ferruginea, torque albo nigroque mana. Sur le vivant. Bec bleu, teinté de noirâtre à son extrémité; pieds et ongles bleu céleste; 1. Beitrage zur Naturg., p. 994. 2. Ces œufs, que j’ai vus à Santa-Cruz, ressemblent beaucoup à ceux de notre écorcheur. yeux, blanc jaunâtre. Longueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 18 centi- mètres; vol, 23 centimètres; circonférence du corps, 11 centimètres. Les vieux mâles ont le dessus de la tête noir, avec le milieu blanc; toutes les parties supérieures et inférieures rayées, transversalement, de noir et de blanc bleuâtre, la pre- mière teinte dominant en dessus, la seconde en dessous; gorge grivelée de noir, en long. Chez quelques individus, les stries ne se continuent pas sur le bas- ventre, qui, alors, est d’un blanc teinté de bleu. Les jeunes mâles ont les mêmes distributions de taches noires; mais, partout, le bleuâtre est remplacé par du roux vif; le ventre n’a que des mouchetures noires , indiquant les stries qui doivent les remplacer, à la mue de la seconde année. Les femelles sont roux vif en dessus , roux très - pâle en dessous , avec quelques-unes des mouchetures noirâtres des mâles , seulement sur la gorge et sur les côtés de la tête. Le batara rayé avait été rencontré, avant nous, seulement à la Guyane et au Brésil; dès-lors, il était tout naturel de le retrouver dans toutes les zones chaudes des autres parties de l’Amérique méridionale; aussi l’avons-nous vu, successivement, dans toutes les parties de la république de Bolivia qui sont à l’est des Andes, depuis les montagnes boisées, élevées de cinq à six mille pieds au-dessus du niveau de la mer, jusqu’aux plaines centrales les plus chaudes; car nous l’avons observé, d’abord, à Chulumani et à Irupana, province de Yungas; ensuite dans celles de Santa-Cruz de la Sierra, de Chiquitos et de Moxos; de sorte que, si nous en jugeons par nos observations person- nelles, il ne serait propre qu’aux régions comprises entre les tropiques, et seulement à l’est des Andes. Cette espèce, beaucoup plus commune que la précédente, vit absolument dans les mêmes conditions; et, s’il est possible, recherche, avec plus de soin encore que les autres , les halliers les plus épais et les fourrés les plus impénétrables , où elle se croit tellement à l’abri des attaques de l’homme, qu’il faut, quelquefois, frapper long-temps sur un buisson, pour l’en faire sortir. Jamais nous ne l’avons aperçue dans les bois, ni même dans les fourrés des grandes forêts, où, quelquefois, le grand batara se ren- contre encore. Elle est toujours en mouvement, le plus souvent isolée, sautillant au milieu du tissu le plus épais des épines croisées, cherchant les insectes dont elle se nourrit, et faisant entendre un cri fort et sonore, quelle répète fréquemment: elle descend rarement à terre; et son vol est toujours court et lourd, ne s’étendant que d un buisson à 1 autre; nous la croyons sédentaire. A l’instant des amours, elle niche au sein de ces mêmes halliers; son nid, très -profond, est attaché, par des fils, aux branches basses de 1 intérieur des buissons ; le dedans du nid est composé de paille fine , de crin, et recèle, selon Azara1, deux œufs blancs, jaspés, rayés de violet rougeâtre, et dont les diamètres sont de 1 1 3/4 et de 8 lignes. Les deux sexes les couvent alternativement. Les Espagnols de la province de Yungas, en Bolivia, connaissent les mâles sous le nom de recálete, à cause de leur plumage, varié de noir et de blanc. 1. Ayuntamientos parala historia natural de los Pájaros del Paraguay, t. II, p. 197. Passe- reaux. ( m ) BATARA ARDOISÉ, Thamnopkilus schistaceus, Nob. Oiseaux, pi. V, fig. i (sous le faux nom de T. /uliginosus1) , et cité sous le même nom, Syn., p. 10, n.° 3. Thamnopkilus. Totus schistaceus , obscurus; subtus pallidior; remigibus posterio- ribus albescente limbatis; rostro pedibusque caeruleis. Sur le vivant. Yeux jaune rougeâtre; pieds bleus; bec ardoisé. Longueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 14 centimètres; yol, 22 centimètres; circonférence du corps, 11 centimètres. Entièrement bleu ardoisé foncé, un peu plus clair en dessous; une bordure blan- châtre aux rémiges postérieures. Nous n’avons rencontré cette espèce qu’une seule fois , dans les halliers d’un champ abandonné , au sein des immenses forêts habitées par les Indiens yurucarès , au pied des derniers contreforts des Andes boliviennes, voisines de Cochabamba. Elle paraissait avoir les mœurs des autres oiseaux de ce genre; elle voltigeait au plus épais des buissons, tout en jetant un petit cri, d’instans en mstans. BATARA TACHETÉ , Thamnopkilus nœvius. Lanius nœvius , Lira., Gmel., Syst. nat., p. 3o4, n.° 2o3 ; Licht., n.° 496, p. 36; mas, Balara negro y aplomado, Az., n.° ai3, et/m., Balara pardo dorado, n.° 214; Thamnopkilus nœvius , d'Orb. et Lafr., Syn., p. 10, n.° 4 ; Thamnopkilus cœrulescens, Vieill., Enc., p. 743, et T. auratus, id., p. 743. Thamnopkilus. Mas. Caesius; vertice medio atro; alis caudaque atris , albo maculatis; remiges extus albo limbatae. Fem. Supra oliváceo fusca; pileo castaneo; abdomine cinerascente pictura maris, sed rectricibus non, nisi apice, albis; quod quoque in junioribus masculis obser- vamus. Liclit. Sur le vivant. Yeux blanchâtres; bec bleu, plus foncé en dessus; pieds bleus. Lon- gueur totale, du bout du bec au bout de la queue, 14 centimètres; vol, 21 centimè- tres; circonférence du corps, 10 centimètres. Le mâle. Tête noire en dessus; la queue, les ailes et le milieu du dos noir varie de blanc; une bordure blanche aux rémiges; les tectrices et les rectrices terminées de cette couleur; le reste du corps ardoisé, foncé en dessus, très -pâle en dessous. La femelle a les mêmes taches blanches, mais le dessus de sa tête est roux vif. Cette couleur rem- place aussi le noir du dos et de la queue; le reste du corps, en dessus, est brun, et fauve très-clair, en dessous. Celle espèce a été rencontrée à Cayenne et au Brésil ; Azara l’a observée au Paraguay , 1 . C’est par erreur que ce nom a été donné dans la planche. ( 171 ) et nous l’ayons vue au milieu des halliers de la province de Chiquitos (république de Bolivia), au centre de l’Amérique méridionale; mais nous ne l’avons pas aperçue sur les montagnes du versant oriental des Andes. Elle paraîtrait, alors, habiter dans la zone équinoxiale, le Brésil, la Guyane, la Bolivia et le Paraguay; mais là seulement les plaines boisées ou les montagnes peu élevées du système brésilien. Elle est assez commune aux environs des Missions de San-Miguel, de Conception et de Santa-Ana de Chiquitos. On la rencontre toujours au plus épais des fourrés, des chaparrales, où elle vit de la même manière que les espèces précédentes , et plus particulièrement comme le Thamnopkilus doliatus , dont elle a même le chant, la vivacité, les mœurs. On la voit, quelquefois, isolée, mais aussi par couples. Elle nous a paru sédentaire. BAT ARA A VENTRE VARIÉ, Thamnopkilus aspersivènter, Nob. Oiseaux, pi. IV, mâle et femelle.1 Thamnopkilus aspersiventer , d’Orb. et Lafr., Sjn. ; Magasin de Guérin, p. 10, n.° 5. Thamnopkilus. Mas. Supra ater; pennis dorsi longioribus intus basi nivceis ; tectri- cibus omnibus superis alce caudaque maculis albis terminatis ; remigibus prima- riis angustissime albo marginatis ; secundariis eodem colore vix conspicue , apice tenuissime fimbriatis ; cauda cuneata, rectricibus omnibus ( duabus intermediis exceptis) apice albo maculatis, extima laterali in medio duabus externis macu- lis ejusdem coloris notata; subtus, a gutture ad ventrem, aterrimus ; abdomine iectricibusque , caudee inferis griseis, nigro quasi aspersis. Long, corp., 16 cent. Fem. Differt colore griseo non atro supra , oliváceo tinto occipite nigro ; tectrices alce nigree albo terminatur, ut in mare; abdomen et tectrices caudee inferiores rufescunt. Sur le vivant. Pieds bleus; bec noir; yeux bistrés. Longueur totale, du bout du bec à l’extrémité de la queue, 16 centimètres; du vol, 23 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 75 millimètres; de la queue, 5 centimètres; du tarse au bout des doigts, 4 centimètres; du doigt du milieu, 2 centimètres; de l’ongle du pouce, 6 millimètres; du bec, 14 millimètres; sa hauteur, 6 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; circonfé- rence du corps, 10 centimètres. Sa forme est celle du Thamnopkilus nœvius , avec la queue plus longue, en coin et très- étagée; le bec plus fort, surtout un peu plus large; la cinquième rémige la plus longue; la première et la seconde très-courtes. Couleurs. Mâle adulte. Tout noir en dessus, les plumes du dos blanches, terminées de noir, le croupion ardoisé; petites tectrices supérieures de l’aile blanches, les grandes noires, terminées de blanc; rémiges noirâtres, bordées de blanc; rectrices noires, ter- minées de blanc, les deux intermédiaires entièrement noires; couvertures inférieures de 2. C’est mal à propos que la figure II porte le nom de T. schistaceus; c’est la femelle du T asper siventer, Nob. 0 V Passe- reaux. Passe- reaux. ( m ) l’aile blanches; cette teinte colore aussi le côté interne des rémiges; gorge et poitrine noires; le ventre en entier bleuâtre , aspergé , ou comme rayé, transversalement, de noirâtre. Jeune mâle. Tout le croupion et le bas du dos ardoisés; les plumes terminées de rous- sâtre ; cette couleur couvrant aussi le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue. Femelle. Parties supérieures ardoisées, passant au bleu sur la tête, et à l’olivâtre sur le croupion; la base des plumes du dos blanchâtre, comme chez les mâles; la gorge et la poitrine gris mélangé de roux; une vive couleur rousse couvre tout le reste des parties inférieures, sans en excepter les tectrices des ailes et de la queue; celles des mâles, avec beaucoup moins de blanc; il en est de même des rectrices. Cette espèce, au lieu de se rencontrer, comme les autres, sur une grande surface du sol de l’Amérique méridionale, parait être propre, seulement, aux montagnes du versant oriental des Andes boliviennes, dans les provinces de Yungas, deSicasica et d’Ayupaya; au moins ne l’avons- nous rencontrée que là, au 17.e degré de latitude sud; ce qui pourrait nous faire croire quelle préfère l’humidité continuelle qui caractérise ces contrées. Cependant, elle y mène encore le genre de vie des autres espèces; car elle ne se trouve que dans les halliers les plus épais, les haies, principalement au milieu des coteaux cultivés ou autour des habitations. Elle y est assez commune , des plus familière; et rarement passe-t-on une journée dans une ferme quelconque, sans qu’elle fasse entendre, aux environs, en sautillant au sein des broussailles, son cri, quon peut comparer à un miaulement plaintif. Elle est toujours en mouvement, cherchant les insectes dont elle se nourrit: elle vit, ordinairement, isolée; cependant il n’est pas rare d’en rencontrer plusieurs individus dans les mêmes halliers, mais non ensemble. Son vol est on ne peut plus court, et elle ne part d’un buisson qu’à la dernière extrémité; encore est -ce pour aller se poser sur les branches les plus basses du buisson voisin, quelle parcourt, de suite, en sautillant. Dans la province de Yungas, on nous montra, placé sur les dernières branches d’un buisson, son nid, construit de petites racines et contenant trois œufs blancs, teintés de taches violettes. BATARA TACHETÉ , Thamnopkilus maculatus, Nob. Thaimop hilus maculatus , d’Orb. et Lafr., Sjn. , n.° 7 ; Magas, de zool., p. 11. Thamnopkilus. Mas. Supra griseus; pileo nigro; maculis dorsi nonnullis ; cauda, tectricihusque alce nigris, his macula alba terminatis; rectrices etiam, duabus intermediis exceptis, apice albo notantur, extima laterali pogomo externo mersus medium macula alba. Subtus griseo pallidior; abdomine pallide rufescenti. Fem. Supra rufescenti-olivacea, pileo uropjgioque rufescentioribus ; alce mgro-fuscce, rufescente limbatae; tectricibus nigris, apice albo notatis, ut in mare, cauclaque nigro fusca , albo terminata. Sur le vivant. Yeux bruns; bec bleuâtre; pieds bleus. Longueur totale, du bout du bec à l’extrémité de la queue, 16 centimètres; de la queue, 6 centimetres; du pli de ( 173 ) l’aile à son extrémité, 8 centimètres; du tarse à l’extrémité des doigts, 35 millimètres; du bec, li millimètres; sa hauteur, 5 millimètres. Mâle. Dessus de la tête noir, le reste des parties supérieures gris ardoisé, excepté les plumes du milieu du dos, qui sont blanches, à leur base, et marquées d’une tache noire, en contact avec le blanc; tectrices supérieures, grandes et petites , noires , terminées de blanc; rémiges brunes, bordées, extérieurement, de gris pâle; couvertures inférieures des ailes, ainsi que la bordure postérieure inférieure des rémiges, blanches, teintées de roux ; gorge et côté de la tête gris-bleu pâle , comme nuagé de blanchâtre , cette couleur couvrant la poitrine; ventre et couvertures inférieures de la queue roussâtres; queue longue, étagée; les deux rectrices intermédiaires noirâtres; les autres ont, de plus, l’ex- trémité terminée de blanc; les deux inférieures ont une seconde tache blanche sur le côté externe de la moitié de leur longueur. Femelle. Dessus de la tête et croupion roux- brun, le reste des parties supérieures verdâtre; gorge et joues variées comme chez le mâle, mais avec une teinte roussâtre; le dessous du corps roux, plus vif sur le derrière; ailes et queue noir-brun bordé de roux. Cette espèce a beaucoup de rapports avec le Tkamnopkilus nœvius ; mais elle en diffère par une taille bien plus grande, une queue beaucoup plus longue; par une couleur plus foncée en dessus, le manque de bordure blanche aux rémiges secondaires, et par le ventre roux. La femelle est aussi bien différente; elle n’a pas la tête rousse, ni aucune des couleurs de la femelle du T. nœvius, surtout sur le ventre , qui est roux vif. Elle est voisine aussi du Tkamnopkilus albo notatus , Spix (pi. 38, fig. 2) ; mais elle s’en distingue parce quelle a plus de blanc aux tectrices. Nous n’avons rencontré cet oiseau que dans la province de Corrientes (république Argentine) , dans les halliers de la lisière des bois des rives du Parana, près du village d’Itaty; c’était aux mois de Septembre et d’Octobre : nous le voyions toujours isolé, au plus épais, sur les branches basses, sautillant continuellement, dans toutes les direc- tions, inclinant le corps en tous sens, et tournant la tête de manière à apercevoir tout ce qui pourrait se trouver là, tout en parcourant, ainsi, même les bois peu élevés. Le mâle fait entendre un cri qui ressemble au miaulement d’un jeune chat, ce qui lui a valu des Guaranis le nom de güira -mbaracaya (oiseau -chat). Il vole peu, seulement lorsqu’il y est forcé , descend très-rarement à terre , et se nourrit, principalement, d’arai- gnées; on ne le voit par paires qu’au mois d’Octobre, époque à laquelle il niche, au plus épais des buissons. BATARA A COIFFE NOIRE, Tkamnopkilus atropileus , Nob. Balara encanelado : k zara, n.° 2i5 (peut-être la femelle du nôtre); Tkamnopkilus atropileus , d’Orb. et Lafr., Syn. , n.° 6 ; Magas, de zool. de Guérin, p. 1 1 ; Tkamnopkilus rutilus , Vieill., Encycl. , p. 747 ? Thamnophilus. Supra rufescenti- gris eus ; alis rufis ; pileo rectricibusque nigris, his pogonio interno albo maculatis ; subtus gris eo-alb esceris ; pectore nigro transver- sim radiato. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 174 ) Sur le vivant. Bec noir en dessus, bleuâtre en dessous. Longueur totale, 17 centi- mètres; du pli de l’aile à son extrémité, 7 centimètres; de la queue, 5 centimètres; du tarse au bout des doigts, 42 millimètres; du doigt du milieu, 18 millimètres; du bec, 13 millimètres; sa hauteur, 5 millimètres. Mâle. Dessus de la tête noir; front, joues et dessus du corps, gris cendré, mélangé, sur le dos, d’un peu de roux; gorge gris-blanc, ainsi que le milieu du ventre; poitrine grise, rayée, transversalement, de noir; ailes et leurs couvertures supérieures, roux vif; les rémiges ont les barbes internes noirâtres; couvertures inférieures blanc teinté de fauve , cette couleur couvrant aussi le côté interne du dessous des rémiges ; queue longue , étagée, noire, marquée, sur les rectrices supérieures, de six larges taches blanches, au côté interne; les inférieures rayées, en travers, des deux côtés. Le batara roux d Azara, n.° 215, est, sans aucun doute, la femelle de celui-ci; car il n’en différé que par sa tête, qu’il a rousse, au lieu de l’avoir noire, caractère distinctif de toutes les femelles : ainsi le batara à coiffe noire est, bien certainement, une espèce distincte assez voisine, par ses formes, du T. doliatus , mais ayant le bec plus grêle; d’ailleurs, ses couleurs l’en distin- guent facilement. C’est la première qui manque de plumes blanches au dos. Nous n’avons rencontré cette espèce qu’une seule fois, au milieu de halliers épais des champs abandonnés, au sein des immenses forêts qui couvrent le pays habite par les Indiens guarayos, au nord-ouest de la province de Chiquitos, république de Boli- via : elle nous a paru avoir, en tout, par son sautillement et par son cri, les mœurs des espèces voisines; au reste, selon Azara, elle nicherait au Paraguay à la fin d’Octobre, construisant son nid comme le batara rayé; et pondrait deux œufs blancs, legerement tachetés de rouge. BATARA A MANTEAU , Thamnophilus palliatus. Lanius palliatus, Licht., Doublett. , p. 4 6 , n.os 4 9 2 et 4 9 3 i Thamnophilus palliatus, prince Max. , p/1010, n.° 6; d’Orb. et Lafr. , Sjn., n.° 8 ; Mag. de zool. ( i837 ),p. 11; Thamnophilus lineatus , Spix. Thamnophilus. Mas. Castaneus, capite, gastrœo toto atris, albo transversim undu- latis; gutture alba et nigra striata; pileo atro. Fem. Pileo castaneo, dilutior, fasciis abdominalibus pallidis latioribus. Sur le vivant. Bec bleuâtre, plus foncé, en dessus; yeux jaune pâle; pieds bleus. Lon- gueur totale, 15 1/2 centimètres; delà queue, 5 1/2 centimètres; vol , 23 centimetres, circonférence du corps , 11 centimètres. Les couleurs, chez le mâle, sont très-vives; plus pâles chez la femelle, dont le ventre est teint de jaune roux. Celte espèce a été rencontrée au Brésil par M. le prince Maxi- milien, qui a été à portée de l’étudier; mais elle n’avait été indiquée par aucun natu- raliste comme propre aux autres parties de l’Amérique méridionale. Nous l’avons trouvée au centre du continent américain , dans les lieux habités par les Indiens guarayos, au nord de la province de Chiquitos (Bolivia) ; ainsi, nous pouvons supposer quelle ( m ) est propre aux régions chaudes du Brésil et des pays voisins. Nous ne l’avons jamais Passe- vue que sur les bords des rivières , au sein du fourré formé par les branches des bam- reaux' bousiers; on l’entend là, bien long-temps, avant de l’apercevoir, tandis qu’elle sautille , en poursuivant les insectes dont elle se nourrit. C’est, sans contredit, l’espèce qui nous a donné le plus de peine à obtenir, quoiqu’elle ne soit pas rare, parce qu’elle se cache toujours au plus épais. Nous devons au savant observateur, M. le prince Maximilien de Neuwied, la connaissance de son chant, qu’il exprime ainsi1 : Les Indiens guarayos la nomment (Irai pyta. Section B. Queue longue, grêle. Queue longue et très -grêle; bec un peu déprimé et subcariné. BATARA A COIFFE , Thamnopkilus pileatus. Myothera pileata , Licht., Verz. der Doubl ., p. 44, n.° 479; prince Max., p. 1078, n.° 10; Griff. Anim. Kingd ., t. VI, p. 406 ; Formicívora pileata , Ménétr. , Mon. des Myothères, p. 43 ; Thamnopkilus pileatus , dOrb. et Lafr., Syn.} n.° i3 ; Magas, de zool. (1837), p. 12. Thamnopkilus. Interscapularibus basi superciliisque niveis ; supra cinerea ; pileo, regione ophthalmica et parotica atris ; tectricibus rectricibusque nigris , albo ter- minatis; subtus dilutior , gula ventrique albis. Sur le vivant. Bec corné en dessus, bleu à la mandibule inférieure; yeux bruns; tarses bleuâtres. Longueur totale, 12 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 48 milli- mètres; de la queue, 48 millimètres; du bec, 12 millimètres; du tarse au bout des doigts, 3 centimètres. Cette espèce est surtout remarquable par sa queue longue, des plus grêle et fortement étagée; son bec est aussi haut que large; ses tarses sont grêles. Nous l’avons rencontrée une seule fois aux environs de la Mission de San-José, province de Chiquitos, répu- blique de Bolivia, au plus épais des halliers et des chaparrales qui couvrent cette partie de l’ancien Haut-Pérou ; elle a , en tout , le genre de vie des bataras. BATARA A TÊTE VARIÉE, Thamnopkilus affinis , Nob. Thamnopkilus affinis , d'Orb. et Lafr., Syn., n.° 17 ; Magas, de zool. (1837), p. 12. Thamnopkilus. Subtus griseus; capite nigro, albo striato; fronte rufescente; subtus sordide flavescente ; remi gibus nigris, griseo externe limbatis; rectricibus nigris. 1. P. 1012. ( 476 ) albido terminatis ; cauda graciliore-, rectricibus quidem supernis nigris; alis albido terminatis -, inferioribus fere albidis ; tarsis gracilibus. Sur le vivant. Bec bleu, yeux blanchâtres, pieds bleus. Longueur totale, 15 cen- timètres; du pli de l’aile à son extrémité, 45 millimètres; de la queue, 45 millimètres; du tarse au bout des doigts , 3 centimètres ; du doigt du milieu , 1 5 millimèti’es ; du bec, 13 millimètres; circonférence du corps, 9 centimètres. Bec assez robuste ; ailes courtes , la quatrième penne la plus longue ; queue ti ès-grêle , longue, étagée; tarse long; doigts courts. Dessus de la tête noir, moucheté de blanc au milieu; front varié de roux; toutes les parties supérieures gris-bleu, passant au blanchâtre au croupion, et au vert aux parties interscapulaires; gorge blanchâtxe, le dessous blanc, fortement teinté de roux pâle; tectrices des ailes noires, toutes termi- nées de blanc; rémiges brun-noir , bordées de gris jaune ; les dernières bordées de blanc, queue noirâtre , terminée de blanc ; les rectrices inferieures presque entièrement blanches. Tel est le seul individu que nous ayons de cette espèce: il nous a paru adulte et mâle, il se rapproche un peu de l’espèce précédente; mais il en différé par une taille plus forte , par le bec moins large , et par ses teintes. Nous l’avons rencontré isolé au milieu d’un hallier, près de la Mission de Santa-Àna de Chiquitos, république de Bolivia; il paraissait avoir les mœurs des bataras, en gene- ral; car il sautillait sur les branches basses d’un buisson. Son estomac contenait des larves d’insectes hémiptères. BATABA A POITBINE STBIÉE , Thamnopkilus striato-tkorax. Myotkera striato-tkorax ¿ Temm. , Col., 197-1-2 ; Lanius guttulatus , Licbt., n. 5oo et 5oi ? Thamnopkilus striato-tkorax , d’Orb. et Lafr., Syn.} n.° 1 6 ; Mag. de zool. (1837), p. 12. Thamnopkilus. Capite supra nigro, albido maculato-, gutture, capitis lateribus, collo pectoreque albis, nigro variatis; supra brunneus ; uropygio et abdomine jujis, rectricibus nigris, albo maculatis ; remigibus brunneis, viridescente limbatis ; cauda brunnea pallidiori terminata. Sur le vivant. Bec noir en dessus, bleuâtre en dessous; yeux bruns; pieds livides. Longueur totale, 12 centimètres; de la queue, 32 millimètres; circonférence, 8 centi- mètres. Nous avons tué cette espèce au sein des halliers des champs cultivés abandonnés des forêts chaudes et humides du pays habité par les Indiens yurucarès, au noxd de la ville de Cochabamba , x’épublique de Bolivia. Elle y était peu commuxxe et y menait le genre de vie des espèces précédentes. Section C. Queue courte. Queue très-courte, étagée; bec fort, en tout semblable au groupe^. Males et femelles peu différens de couleur; leurs mœurs sont celles du geme. ( 177 ) Passe- BATARA MOUCHETÉ, Thamnophilus guttatus , Nob. reaux- Mjrmothera guttata , Vieill., Gal., 1 5 5 , p. 2 5 i ; Thamnophilus guttatus , d’Orb. et Lafr. , A/ft., n.° 19 ; Mag. de zool. ( 1837), p. i3. Thamnophilus. Corpore antice nigrescente, postice rufo ; pennis interscapularihus ad basim albidis ; abdomine albescente; rectricibus rufis; parcis remigium tectricibus nigrescentibus, rotunde albo maculatis; aliis rufis , nigra macula, necnon altera saturatius clara terminatis. Sur le vivant.. Bec noir; yeux bruns; pieds bleuâtres. Longueur totale, 14 centi- mètres; du pli de l’aile à son extrémité, 55 centimètres; de la queue, 3 centimètres; du bec, 13 millimètres; sa hauteur, 4 1/2 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; cir- conférence , 1 1 centimètres. Toutes les parties antérieures du corps noires, bleuâtres en dessus; toutes les parties postérieures rousses; la base des pennes interscapulaires blanche; milieu du ventre blanchâtre; petites tectrices des ailes, noires, terminées d’une tache blanche; les autres, rousses, ornées d’une tache noire et d’un roux clair; épaules blanches. Nous avons obtenu cette espèce au sein des immenses forêts qui bordent le pied oriental des Andes boliviennes , au nord de Cochabamba , dans le pays habité par les Indiens yuracarès. Là, au milieu des halliers les plus épais, au bord des rivières ou dans les champs depuis long-temps abandonnés , on la voit sautiller , à la manière des autres bataras , en faisant entendre un petit cri plaintif. Elle descend souvent à terre, afin d’y chercher les insectes qu’elle ne trouve pas sur les branches basses des buissons , quelle parcourt incessamment. Elle est rare. BAT ARA GORGERET, Thamnophilus mentalis , Nob. Myothera mentalis , Teram., PI. col., 179-3; Myothera poliocephala , prince Max., p. 1098; Thamnophilus mentalis , d'Orb. et Lafr., Syn. , n.° i5; Mag. de zool. (1837), p. 12. Thamnophilus. Gutture, collo pectoreque, albescentibus , coeruleo variegatis , infida viridescentibus ; humeris albis; ardesiaco capite; dorso griseo-ardesiaco ; uropygio viridescente. Sur le vivant. Pieds et bec bleuâtres; yeux bruns. Longueur totale, 13 centimètres; vol, 21 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 64 millimètres; delà queue, 35 millimètres; du tarse au bout des doigts, 3 centimètres; du bec, 1 centimètre; sa hauteur, 4 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; circonférence du corps, 8 centi- mètres. Tout le dessus de la tête ardoisé foncé, passant au noirâtre, sur les oreilles; cette couleur s’étend , en diminuant d’intensité , sur le dessus du col et sur le dos , où elle prend une teinte verte, qui domine au croupion; gorge, devant du col et poitrine blanchâtre, nuagé de bleu, surtout sur la poitrine; ventre jaune verdâtre, vert sur les 23 IV. ou. Passe- reaux. ( 478 ) flancs; épaules blanches; les petites tectrices supérieures noires, terminées de verdâtre; les autres et les rémiges brunes, bordées de verdâtre; queue brun-vert, peu étagée. Le bleu de la poitrine s’étend plus ou moins sur le ventre, selon le sexe. Nous n’avons rencontré cette espèce qu’à l’est des Andes boliviennes, province de Yungas , au 17.e degré de latitude sud, dans les ravins boisés et humides, toujours au milieu des buissons épais, sautillant comme les autres Thamnophilus , en cherchant des insectes. Elle se tient de préférence loin des habitations , dans les champs abandonnes et dans les halliers. des bords des rivières et des torrens, ou elle fait entendre, par intervalle, son petit cri plaintif. Genre FORMICLVORE, Formicívora Swains. Genus Drymo fl àla , Pars.; Formicívora , Swains. , Ménétr. ; Fourmilier a longue cjueue , Temm., Licht.; Thamnophili tenuirostres , d’Orb. et Lafr., Syn. Bec droit , un peu allongé , subcariné supérieurement , un peu comprimé vers l’extrémité, courbé et échancré vers la pointe; narines arrondies, peu recouvertes; langue frangée; tarses longs, minces ; doigts médiocres ; l’externe réuni à l’intermédiaire, à sa base; ongle du pouce recourbé; ailes courtes, arrondies ; queue longue , etagee. Les oiseaux de cette division ont les mœurs des Thamnophilus proprement dits; comme ceux-ci, ils vont seulement dans les fourrés et dans les halliers les plus épais, où ils sautillent continuellement, en cherchant des larves d’insectes; faisant , parfois , entendre soit un sifflement plaintif , soit une gamme chromatique, terminée par un petit gazouillement. Ils volent mal et des- cendent peu à terre; ils diffèrent, cependant, un peu des bataras propre- ment dits, en ce que quelques-unes de leurs espèces nichent encore à terre, tandis que les autres placent leur nid sur les troncs d arbres et même sur les buissons; ils s’élèvent moins aussi que les espèces à bec fort, au sein des halliers, montant rarement plus haut que huit ou dix pieds. Ils sont tous du versant oriental des Andes. FORMICIYORE NOTODÈLE, Formicívora domicella. Lanius domicella , Licht., Doubl. , p. 47, 5o2 et 5o3’ Drymophila trifasciata, Swains., Zool.journ., 1. 1, p. 3o2 , et n.°VI,p. 1 5 2 ; Less., Man. , 1. 1 , p. 196 ; Griñ. , Anitn. Kingd., v. 7, p. 2 8 3 ; Myothera leuconota, Spix,^., p- 7*1*8- 2 (fem0i Formicívora domicella, ° Ménetr., Mon. des Myoth., p. 61, n.° 28; Thamnophilus domicella , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 9 ; Mag. de zool. (1837), p. il* Formicívora. Mas. Aterrimus , interscapularibus b asi, humeris, tectncibus medus majoribusque apice niveis. ( 179 ) Fern. Fusco rufescens , subtus cinerascente et fus co-oliv aceo; gastrceo medio polii - Passe- diore; alis fuscis , rifo-marginatis ; cauda nigra. reau*' Sur le vivant. Bec noir, chez le mâle; noir en dessus, bleu rose à la base de la man- dibule inférieure, chez la femelle; pieds violets; yeux rouges. Longueur totale, 17 cen- timètres; vol, 23 centimètres; de la queue, 5 1/2 centimètres; circonférence du corps, 10 1/2 centimètres. Cet oiseau , que les auteurs que nous avons cités avaient observé ou reçu du Brésil , s’est montré à nous au centre de l’Amérique méridionale , dans la province de Chiqui- tos , république de Bolivia , surtout aux environs de la Mission de Santa-Ana. Nous ne l’avons pas rencontré au sein des forêts, où M. Ménétries1 l’a observé au Brésil ; mais bien, seulement, dans les chaparrales ou petits arbustes et buissons, qui équivalent aux capuaires des Brésiliens; là, il menait le genre de vie des bataras à gros bec, sautillant toujours au milieu des fourrés, assez près de terre, en faisant entendre un sifflement monotone et plaintif, et cherchant les insectes mous , tels que les larves d’hé- miptères et de lépidoptères. Il est plus commun sur les coteaux que partout ailleurs, allant par couples , isolés ou en petites troupes de quelques individus seulement. Il des- cend rarement à terre. FORMICIYORE NOIR, Formicívora atra. Planche V, fig. 2 . 2 Drymophila atra: Swains., Zool. jour 71. , n.° YI , p. 1 5 3 ; Less., Man., 1, p. 196; Formicí- vora atra , Ménétr., Mon. des Myoth., p. 63, n.° 29; Thamnophilus aterrimus , d’Orb. et Lafr. , Sjn.: n.° 10 ; Mag. de zool. ( 1837), p. 1 1 • Formicívora. Totus ater, interscapular ibus , pennis tantummodo basi niveis , apice nigris. Sur le vivant. Bec et pieds noirs; yeux rouge vif de carmin. Longueur totale, 20 centimètres; vol , 26 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 8 centimètres; queue, 65 millimètres; du tarse au bout des doigts, 55 millimètres; du doigt du milieu, 24 millimètres; du bec, 15 millimètres; sa hauteur, 5 1/2 millimètres ; sa largeur, 5 milli- mètres; circonférence du corps, 11 centimètres. Tout noir profond; la moitié de la base des plumes interscapulaires blanche; l’ex- trémité noire , de manière que , lorsqu’elles sont couchées , on n’aperçoit pas le blanc. Cette espèce diffère du Formicívora domicella par le manque de blanc aux tectrices des ailes, et du Lanius luttuosus , Licht., n.° 504, par le manque de blanc à la queue et aux scapulaires. M. Swainson avait obtenu cette espèce de Bahia au Brésil; et, jusqu’à notre voyage, elle n’avait été reçue que de cette contrée, où même elle paraît rare; cependant le 1. Mon. des Myoth., p. 62. 2. Lorsqu’avec M. de Lafresnaye nous imposâmes à cette espèce le nom d ’aterrimus, qu’elle porte dans la planche citée , nous n’avions pas connaissance du travail de M. Swainson. Passe- reaux. ( m ) Brésil n’est pas exclusivement sa patrie; car, dans la république de Bolivia, lorsque nous eûmes passé les Andes au 17.e degré de latitude sud, et que nous parvînmes sur le versant oriental de cette chaîne, aux montagnes élevées de cinq a six mille pieds au-dessus du niveau de la mer, nous commençâmes à en rencontrer quelques indivi- dus près du Rio de Chajro, province de Yungas; et, de là, nous la retrouvâmes dans l’immense province de Chiquitos, à plus de trois cents lieues à l’est; ainsi nous pou- vons affirmer qu’elle habite le Brésil et la Bolivia, depuis les plaines les plus chaudes des tropiques, jusqu’aux montagnes peu élevées du versant oriental des Cordillères. A Yungas, elle paraît rare, tandis quelle est très-commune à Chiquitos et dans les bois des Guarayos. Nous l’avons rencontrée au milieu des plantations, autour des maisons, sur les coteaux, près des bords des rivières, mais, plus souvent, dans les chaparrales de Chiquitos, surtout les plus fourrés; là, elle sautille continuellement, en jetant, d’instans en instans, un petit cri perçant. Elle est, la plupart du temps, isolée; ses mœurs sont celles des autres espèces. FORMIC1YORE ROUX-NOIR, Formicívora rufatra, Nob. Thamnophilus rufater, d’Orb. et Lafresn., Sjrn., n.8 îaj Mag. de zool. (i83y), p. 12. Formicívora. Mas. Supra fuliginoso - rufescens ; capite obscuriore ; superciliaris tceniaque ad latera colli et pectoris alba; tectricibus alce rectricibusque nigris, albo terminatis et fuliginoso limbatis, his basi fusco fuliginosis ; gutture, pec- tore, abdomineque medio atris; hjpocondriis rufescentibus. Fem. Minimae qucedam longitudinalis nigrae maculas albescente superpositae nigrae, juguli pectorisque vicem implent. Sur le want. Bec noir; yeux bruns; pieds bleu clair. Longueur totale, 14 centi- mètres; vol, n centimètres; du pli de l'aile à son extrémité, 56 millimètres; de la queue, 4 centimètres; du tarse, 39 millimètres; du bec, 13 millimètres; circonférence du corps , 8 centimètres. Mâle. Toutes les parties supérieures roux fuligineux, plus teinté de brun sur la tête; gorge poitrine et milieu du ventre seulement, noirs; un large sourcil blanc part des narines et circonscrit le noir ; plis de l’aile blancs; les tectrices noires , terminées chacune d’une goutte blanche; les postérieures teintées et bordées de roux; rémiges brunes, bordées , des deux côtés, de roux; flancs blanchâtres , derrière et couvertures inférieures de la queue fauves; queue longue, étagée, brune en dessus, noire en dessous, surtout à l’extrémité, qui est terminée, pour toutes, par une tache blanche plus large sur les rectrices inférieures. . Jeune mâle. Le noir du dessous ne s’étend pas sur le milieu du ventre; cette teinte y est remplacée par du blanc. Femelle. Les mêmes teintes que le mâle : tout le devant du cou, de la gorge, de la poitrine et du haut du ventre, blanc, moucheté, en long, de taches noires, une sur chaque plume. ( 181 ) On voit, par la description, que cette espèce a les plus grarfds rapports avec le For- micívora nigrico/ lis, Swains. etMénétr.; mais ce dernier diffère de l’autre parle manque de bordure blanche aux rémiges postérieures , parce que les rectrices sont toutes termi- nées de blanc, tandis que, dans l’autre, il n’y a que les six inférieures qui le soient; par le manque de noir jusqu’aux couvertures de la queue , en dessous , chez les mâles ; et, enfin, parce que sa femelle a des couleurs qui rendent toutes différentes les grivelures de sa poitrine; cependant il y a, d’un autre côté, tant de ressemblance, que, tout en lui imposant un nom nouveau, nous n’oserions pas annoncer comme positif que ce ne fût pas une variété de l’espèce citée. Nous l’avons rencontrée au centre de la république de Bolivia , principalement dans les provinces de Chiquitos et de Moxos, toujours au milieu des halliers des lieux cul- tivés, au sein des chaparrales les plus épais, et dans les haies, où elle sautillait à la manière des autres espèces du genre , cherchant les insectes , principalement sur les branches basses, tout en faisant entendre, de temps en temps, un petit cri plaintif. Elle va isolément. FORMIC1VORE ÀLAPI, Formicívora alapi. Turdus alapi, Gmel., Linn., 1, 826; Lath., Ind. orn., 1, 3 5g; X Alapi de Cayenne, BufT., Enl., 701-2 ; Thamnophilus alapi, Vieill. , Diet., t. III, p. 3n, et Enc., p. 742 ; Griff., t. VI, p. 279 ; Myothera alapi , d’Orb. et Lafr., Syn ., n.° 3; Mag. de zool. (1837), p. 14. Formicívora. Fusco-olivacea ; dorso macula alba notato ; tectricibus minoribus mediis- que albo punctatis ; subtus cinerea-, gutture pectoreque nigris; cauda nigra. Sur le vivant. Bec noir; yeux bruns; pieds bleuâtres. Longueur totale, 14 1/2 centi- mètres; vol , 19 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 6 centimètres; de la queue, 45 millimètres; du tarse au bout des doigts, 47 millimètres; du bec, 13 millimètres; sa hauteur, 4 1/2 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; circonférence du corps, 10 centimètres. On retrouve encore, dans cette espèce, un caractère propre aux bataras : c’est d’avoir la base des plumes du dos blanche, comme dans beaucoup des espèces de ce genre, caractère de plus qui rapproche ces deux genres. Cependant l’alapi est un de ces oiseaux qu’on ne sait réellement où placer. Il a le bec des myrmothères; les tarses allongés des fourmiliers ; la queue longue et large des bataras , ainsi que les plumes longues du derrière de ce genre; et, avec tout cela, ses mœurs participent également des uns et des autres. Buissonnier comme les bataras et les myrmothères , il aime les grandes forêts comme les fourmiliers, et marche souvent à terre, ainsi qu’eux, sans néanmoins être aussi terrestre. Nous l’avons rencontré dans la république de Bolivia, dans les immenses forêts du pied oriental des Andes, à Yuracarès, et bien au-delà vers l’Est, dans le pays des Guarayos; il est partout rare, mais surtout difficile à apercevoir, par suite de son habitude de se cacher entre les broussailles ou sur les branches les plus basses; il se nourrit exclusivement d’insectes. Passe- reaux. ( 182 ) Passe- reaux- FORMICIYORE LAFRESNAYE, Formicívora Lafresnayana , Nob. Oiseaux, pi. VI, fig. i ; Thamnophilus Lafresnayanus , dOrb. et Lafr., Syn., n. 18 ; Mag. de zool. (1837), p. i3. Formicívora. Rostro superne brunneo, inferne cœrulescente ; cœruleis pedibus; fi uvescentibus oculis; supra griseo viridescente, subtus pallide rufus; alce cauda- que nigricantibus et rufescente limbatis. Sur le vivant. Bec brun en dessus, bleuâtre en dessous; pieds bleus; yeux jaunâtres. Longueur totale, 11 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 5 centimètres; de la queue, 3 centimètres; du tarse au bout des doigts, 25 millimètres; du bec, 12 milli- mètres; sa hauteur et sa largeur, 4 millimètres; circonférence du corps, 8 centimètres. Toutes les parties supérieures gris ardoisé, devenant verdâtre au croupion; toutes les parties inférieures roux pâle; joues gris clair; ailes et queue noirâtres, bordees de roux brun; tarses faibles, ainsi que les pieds. Cet oiseau, qui, par la faiblesse de ses tarses, le peu de longueur de sa queue, doit faire le passage des formicivores aux myrmothères , se trouve au sein des halliers , des vieux champs abandonnés , des grandes forêts humides et chaudes du pays habité par les Indiens yuracarès, à 1 est des Andes boliviennes , département de Cochabamba. Il nous a paru des plus rare , et avait , en tout, les mœurs des bataras. MYRMOTHÈRE, Myrmothera , Yieill. Turdus , Lath.; Fourmiliers , Buff.; My other a, Illig., Licht. , prince Max.; Thamnophilus, Spix; Formicívora , Swains.; Myrmothera, Ménétr. Caractères. Bec presque droit, grêle, allongé, caréné en dessus, courbé brusquement et écbancré à sa pointe, légèrement deprime a sa base; man- dibule concave à sa base, puis relevée, insensiblement, jusqu à 1 extrémité; langue concave, frangée à son extrémité; narines ovales; tarses courts et fai- bles ; le doigt externe réuni à l’intermédiaire , à sa base ; ailes médiocres , souvent arrondies; queue courte, étagée; les plumes coccygiennes longues, soyeuses. Peu de différences de teintes entre les deux sexes. Les especes que nous connaissons manquaient de blanc à la base des interscapulaires. Les myrmothères sont tous des régions intertropicales , situées ( dans l’Amérique méridionale) à l’est des Andes, et ne remontent meme pas sur les montagnes qui forment les derniers contreforts des Cordillères; ils habitent les forêts vierges, mais principalement les lialliers de celles-ci, et les chapai raies ou petits bois composés d’épines; ils vont souvent par couples, descendant fréquemment à terre, mais se tenant, plus souvent encore, sur les branches basses des buissons; ce sont, en un mot, des bataras un peu plus marcheurs que les grandes espèces: ils volent peu, sont assez familiers, et vivent de larves et de petits insectes. D’après M. Ménétries, qui, plus que personne, a été à portée de les observer, ils nichent à terre ou sur les troncs d’arbres. MYRMOTHÈRE GRISIN, Myrmothera axillaris, Yieill. Le Grisin de Cayenne , Buff., Enl., 643, fig. 2; Turdus cirrhatus, Lath. , Ind. orn., 1, 35g?Gmel., 1, 826? Myrmothera axillaris , Vieill., Diet, des sc. nat., t. 17, p. 32i; Ménétr., Mon. des Myoth., 1, p. 36, n.° i3; Myothera fuliginosa, Illig., Licht., Doubl ., p. 45, n.ÜS 483 et 484; prince Max., t. III , p. 1067; Formicívora brevicauda , Swains., Zool. journ ., 1825, p. 148; Thamnophilus melano gaster , Spix, p. 3 , pl. 43 , fig. 1 ; Thamnop hilus axillaris , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 11, Mag. de zool. (1837 ), p. 12. Myrmothera. Schistacea, axillaris albis; jugulo, pectore, ventreque mediis nigris; abdominis lateribus albidis ; remigibus secundarás , tectricibusque atris, albo ter- minatis. Sur le vivant. Bec bleuâtre, en dessous; yeux brun foncé; pieds bleus. Longueur totale, 10 centimètres ; vol , 15 1/2 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 5 cen- timètres; de la queue, 2 centimètres; du tarse au bout des doigts, 27 millimètres; du doigt du milieu, 11 millimètres; du bec, 12 millimètres; sa hauteur, 3 millimètres; sa largeur, 4 millimètres ; circonférence , 9 centimètres. Nous avons cru nous apercevoir qu’il y avait confusion dans les caractères donnés par Lichtenstein pour cette espèce, lorsqu’il dit quelle varie beaucoup; et nous sommes persuadé que plusieurs espèces ont été confondues en une seule, comme on peut le voir par la description de l’espèce suivante, qu’il était difficile de distinguer de celle-ci; c’est pourquoi nous reproduisons ici les véritables caractères du Myrmothera axillaris. Mâle. Gris ardoisé, foncé en dessus; dessous de la même couleur, avec le milieu de la gorge, du col, de la poitrine et du ventre noir; les flancs sont d’un blanc brillant; et cette teinte entoure, postérieurement, le noir du ventre; côtés de la tête comme variés; couvertures inférieures de la queue noirâtres, terminées de gris -blanc; queue noire, terminée de blanc; toutes les épaules, ainsi que les couvertures inférieures de l’aile et une bordure aux rémiges postérieures, d’un blanc brillant; tectrices supérieures des ailes noii’es, terminées de blanc; les rémiges brunes. Femelle. Grise en dessus, roussâtre au croupion; dessous jaune ferrugineux; gorge et venti'e blanchâtres. Cette espèce habite la Guyane et le Brésil , et nous l’avons rencontrée au sein des hautes forêts humides du pied des Andes orientales, république de Bolivia; à l’est de la ville de Cochabamba , dans le pays habité par les Indiens yuracarès. Là elle ne vit pas dans les forêts mêmes, mais au bord des ruisseaux et des rivières, et principale- ment dans les champs abandonnés , où des halliers touffus ont remplacé les forêts. Elle ( 184 ) se tient sur les branches basses des arbustes , sur lesquelles elle sautille continuellement, en cherchant les larves des insectes dont elle se nourrit. Son cri est monotone et sou- vent répété. Nous ne l’avons que bien rarement aperçue à terre. M. Ménétries nous apprend, dans son excellent travail sur les Myothères (p. 37), que la femelle pond trois ou quatre œufs, quelle dépose sur de petites élévations à surface plane. MYRMOTHÈRE DE MÉNÉTRIES, Myrmothera Menetriesii, Nob. Tolo griseo-cœrulescens, subtus pallidior; gutture et pectore supra medus nigris; regione ophthalmica albescente; humeris subtus albidis; tectricibus parvis supe- rioribus nigris , albido terminatis; remigibus griseo-brunneis , griseo albescente limbatis ; cauda brevi , grisea, pallidiore terminata. Sur le vivant. Rec bleu en dessous, noirâtre en dessus; yeux bruns; pieds bleus. Longueur totale, 11 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 47 millimètres; de la queue, 2 centimètres; circonférence, 9 centimètres. Mâle. Toutes les parties supérieures gris-bleu clair, uniforme; le dessous est aussi de cette teinte, mais un peu moins foncée, surtout sur le derrière; bas de la gorge, haut du col et le haut de la poitrine, au milieu, noirs; du blanchâtre autour des yeux, épaules blanches; petites tectrices des rémiges noires, terminées de blanc; les grandes grises, terminées de deux taches, l’une noire et la dernière blanche; les couvertures inférieures de l’aile gris pâle; rémiges gris-brun, bordées de plus pâle; queue gris-bleu , terminée de plus pâle. Cette espèce diffère du Myrmothera axillaris, Vieill., par le manque de blanc sur les côtés du ventre ; par une teinte uniforme bleuâtre bien plus claire ; par le manque de blanc sous l’aile; parce que les tectrices des ailes, ainsi que les pennes des ailes et de la queue, sont bleues, au lieu d’être noires; et, enfin, par un bec plus étroit, plus long, et une queue moins étagée. Elle diffère aussi du Myrmothera unicolor, Ménétr., parce que celui-ci n’a pas de blanc aux épaules ni aux tectrices; mais, en dépit de ces dissem- blances, ces trois espèces ont, eiitr’elles, la plus grande analogie de formes et même de couleurs , et peut-être Lichtenstein les a-t-il regardées comme n’étant que des variétés l’une de l’autre ; cependant , il ne nous reste aucune incertitude sur leurs caracteres distinctifs. Nous avons rencontré celle-ci dans les mêmes lieux et dans les mêmes circonstances que le Myrmothera axillaris. MYRMOTHÈRE PETIT, Myrmothera minuta , Nob. Gobe-moucheron ou petit gobe-mouche tacheté de Cayenne ¿ Buff. , Enl., 8 3 1-2; Thamnophilus minutus j Syn. 5 d’Orb. et Lafr. } n.° 14 ; Mag. de zool. (1837), p. 12. Myrmothera. Capite , collo , dorso superiore superne jlavo-rufis , nigro maculatis; uropygio schis taceo, flavo terminato; cauda brevi, brunnea , albescente terminata , subtus /lava; pectore nigro maculato; tectricibus alarum remigiisque nigrescen- tibus, pallide /lavo limbatis ; ala subtus /lavescente. ( 185 ) Sur le vivant. Bec bleuâtre; yeux bruns; pieds bleus; longueur totale, 10 centimètres; Passe- du pli de l’aile à son extrémité, 43 millimètres; de la queue, 15 millimètres; du tarse , ^ 27 millimètres; du bec, 13 millimètres; sa hauteur, 3 1/2 millimètres; sa largeur, 4 1/2 millimètres; circonférence du corps, 7 centimètres. Bec allongé , un peu déprimé , crochu et denté à son extrémité ; dessus de la tête et haut du dos, tachetés de noir sur du jaune fauve; une large tache sur chaque plume; joues, côtés du col et de la poitrine, également mouchetés , mais moins largement sur la teinte jaune qui couvre ces parties, tout le dessous du corps et des ailes; toutes les tectrices supérieures des ailes et les rémiges noires, terminées et bordées de jaunâtre plus pâle sur les tectrices. Les rémiges postérieures tout à fait entourées de cette teinte; queue des plus courte et des plus grêle, légèrement étagée, noirâtre, terminée de jaune pâle. Cet oiseau , qui , par ses caractères et par ses mœurs , doit nécessairement être placé ici , fait le passage avec les todirostres , dont , cependant , il n’a pas le bec. Sa cinquième rémige est la plus longue ; il a les plumes du dos longues et soyeuses des Thamnophilus. Nous l’avons rencontré dans les halliers des lieux habités par les Indiens yuracarès , au pied des derniers contreforts orientaux des Andes boliviennes , au 17.® degré de latitude sud , dans les mêmes circonstances et avec le Myrmothera axillaris. Il est des plus rare. Turdus. Lath.; Fourmiliers , Buff.; My other a, Temm., Licht. ; Moucher olle ^ Cuv. ; Myioturdus . Placé, par quelques auteurs, parmi les gobe-mouches, le genre Conopo- phage doit, d’autant plus naturellement, figurer dans cette série, que, vu à plus de quatre ou cinq mille pieds au-dessus du niveau de la mer, 2.e Division. FOUBMILIERS MARCHEURS , Ambulatores. CONOPOPHAGES, Conopophaga, Yieill. prince Max.; Myiagrus , Boie, prince Max.; Conopophaga^ Ménétr. par ses mœurs, il fait le passage entre les Myothères et les Myrmoth 'eres. On le caractérise ainsi : Bec plus ou moins long, muni d’une arête souvent très- marquée, large à sa base et déprimée; pointe courbée assez brusquement; mandibule inférieure arrondie en dessous; tarses longs, ainsi que les doigts; les latéraux presqu’égaux ; l’externe réuni jusqu’à la première articulation; ailes arrondies, courtes ; la quatrième ou la cinquième rémige la plus longue; queue plus ou moins longue , presqu’égale. Les plumes coccygiennes longues et soyeuses. Peu de différence de teintes entre les mâles et les femelles. Tous les Conopophages connus ont été rencontrés à l’est des Andes et seulement dans les régions intertropicales chaudes; car jamais nous n’en avons encore dans les bois exposés à l’Est ou au Nord-Est et continuellement échauffés par les rayons du soleil. Ils vivent tantôt au sein des immenses forêts vierges , tantôt dans les halliers. Nous les ayons rencontrés soit dans les bois les plus IV, Ois. Passe- reaux. ( 186 ) chauds et les plus humides , sôit dans les bois constamment secs et peu feuilles. Ils voyagent toujours isoles ou deux ou trois ensemble, se tenant tantôt à terre , tantôt sur les branches basses des halliers ou même se per- chant sur les arbres. Beaucoup moins terrestres que les fourmiliers , ils se perchent aussitôt qu’ils éprouvent des craintes. Ils courent avec agilité à terre et volent peu; ils se tiennent, le plus souvent, dans les lieux sauvages, loin des habitations, sifflant là d’une manière assez monotone; ils vivent d’insectes et de leurs larves. M. le prince de Neuwied a rencontré un nid d’une des espèces du genre ( Conop . nigrogenjrs. Less.), placé à trois pieds au-dessus du sol et contenant trois oeufs ponctues. \ .re Section. Conopophages pie-grïeches , Nob, A queue assez longue; tête petite; formes eláncees; bec assez long, foite- ment déprimé; tarses et jambes médiocres en longueur. Quelques-uns mon- trent encore la base des plumes interscapulaires blanche des Thamnophilus. Ils sont plus buissonniers que les autres et beaucoup plus agiles. CONOPOPHAGE TACHETÉ, Conopophaga nœvia , Vieill. Pipra nœvia, Lath., Syn., ii,p. 52y, n.° 12; Gmel., Syst. nal., ed. i3,p. ioo3,n.° 18; Fourmilier tacheté de Cayenne, Buff., Ed., 823, fig. 2 ; Diet, des sc. nat., t. 1 7, p. 3 2 1 ; Cono- pophaga nœvia, VA, Diet., v. 7, p. 4^ 8; d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 1 ; Mag. de zool. (1 837), p. i3. Conopophaga. Suprà fusca; suhtüs alba ; tectricibus nigris rectricibusque albo ter- minatis; gulâ colloque atris; pectore maculis elongatis nigris signato; abdomine cris soque rufo aurantiacis ; pennis interscapulariis basi niveis. Sur le vivant. Bec noir; yeux bleu-noir; pieds blancs. Longueur totale , 13 centimètres; du vol , 20 centimètres ; du pli de l’aile à son extrémité , 6 centimètres ; de la queue , 34 millimètres; du tarse au bout des doigts, 32 millimètres; du bec, 11 millimetres; sa hauteur, 4 millimètres; sa largeur, 6 millimètres; circonférence du corps, 11 cen- ti metres* La femelle diffère du mâle par une teinte plus sombre en dessus, par le manque de plumes noires, ornées d’une goutte blanchâtre sur les interscapulaires, celles-ci n’étant pas non plus blanches à leur base, comme celles du mâle. Sa gorge est blanchâtre, au lieu d’être noire; la poitrine est rousse, sans taches noires, et cette couleur couvre aussi tout le haut du ventre. Cette espèce fait , en tout , le passage des genres précédens aux véritables Conopophages ; mais elle ne peut, en aucune manière, entrer dans le groupe des especes a bec court, 1. Beitr. zur Natur g. von Brasil ., t. III, p. 1045. ( 187 ) par lesquelles nous terminons ce genre : c’est, en un mot, un Myrmothère à queue Passe- moins courte et à bec plus déprimé. On retrouve encore, dans cette espèce, la base des reaux‘ interscapulaires blanche ; caractère qui ne se retrouve que dans les oiseaux de la famille des Myothéridées. Nous l’avons rencontrée au sein des forêts du pied oriental des Andes boliviennes, dans le lieu habité par les Indiens yuracarès. Là on ne la voit, comme les Thamnophilus , qu’au plus épais des halliers , dans les champs abandonnés; elle descend souvent à terre, mais remonte aussitôt sur les buissons, sur lesquels elle cherche les insectes dont elle se nourrit. Elle y est assez commune et les Indiens l’y connaissent sous le nom d e churu, venu, probablement, de son chant. Comme on ne l’a rapportée que de la Guyane, où des forêts humides et chaudes couvrent le sol, et qu’à Yuracarès les bois sont dans le même cas, on pourrait croire que c’est une condition nécessaire à son existence; car on ne la trouve pas dans les lieux plus secs du Brésil. CONOPOPHAGE A CEINTURE NOIRE, Conopophaga nigro cincta, Nob. Oiseaux, pi. VI, fig. 2. Conopophaga nigro cincta , d’Orb. et Lafresn., n.° 3, Mag. de zool. (1837), p. i3. Conopophaga. Suprà fusco -olivácea, pileo paululum grisescenle; subtus alba ; pec- tore maculis magnis nigris confluentibus quasi cincto; aliis minoribus concolori- bus ; medio abdomine et lateribus sparsis; rostro elongato, corneo, mandibule! alba; pedibus violaceis ; tarsis valde elongatis. Sur le vivant. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; yeux bruns; pieds violet noirâtre. Longueur totale, 14 centimètres; vol, 20 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 65 millimètres; de la queue, 45 millimètres; du tarse au bout des doigts, 4 centimètres; du doigt du milieu, 15 millimètres; du bec, 11 millimètres; sa hauteur, 5 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; circonférence du corps, 9 1/2 centimètres. Toutes les parties supérieures vert sombre olivâtre; gorge blanc jaunâtre; ventre blanc; poitrine couverte de larges taches noires, qui forment une ceinture, en se con- fondant entr’elles; quelques mouchetures de cette couleur sur les côtés; rémiges, rec- trices et leurs couvertures supérieures brunes, bordées de la teinte du dessus; queue presqu’égale , longue. Nous avons tué cette espèce dans les ravins de la province de Chiquitos, aux envi- rons de la Mission de Santa-Ana (république de Bolivia). Elle se tenait sur les branches basses des arbres, sautillant à la manière des Bataras, descendant souvent à terre, mais remontant sur les branches, dès quelle était effrayée. Elle se nourrit d’insectes et paraît rare. Nous ne l’avons vue qu’isolée. 2.e Section. Conopophages proprement dits. Queue courte, faible; tête grosse, souvent munie, sur les côtés, deplumes allongées, roides et blanches; formes raccourcies; bec court et déprimé; Passe- reaux. ( 188 ) tarses et jambes longs. Ils sont plus terrestres et moins agiles que les pré- cédens. CONOPOPHAGE A POITRINE ARDOISÉE, Conopopkaga ardesiaca, Nob. Conopophaga ardesiaca , d’Orb. et Lafr., Syn ., n.# 2 ; Mag. de zool. (i83y), p. i3. C. suprci tota fusco-olivacea ; subtùs lateribusque colli ardesiacis ; abdomine medio albicante-, hypocondriis parum o Hiascentibus ; fasciculo plumarum nivearum lon- giorum utrinque pone oculos , tarsis longioribus ; rostrum nigrum , mandibula rosea; pedes plumbei. Sur le vivant. Bec noir en dessus, rosé en dessous; yeux brun-roux; pieds livides. Longueur totale, 14 centimètres; vol, 24 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 68 millimètres; de la queue, 33 millimètres; du tarse au bout des doigts, 55 milli- mètres; du doigt du milieu, 23 millimètres; du bec, 1 centimètre; sa longueur, 7 milli- mètres; sa hauteur, 4 millimètres; longueur des plumes blanches des joues, 15 milli- mètres; circonférence du corps, 11 centimètres. Dessus de la tête et du corps brun olive, un peu plus intense sur la tête : deux fais- ceaux de plumes longues, roides, blanches , partant du dessus des yeux, forment comme deux cornes; côtés de la tête, gorge, poitrine et les côtés du corps, bleu ardoisé foncé; le milieu du ventre blanc; les flancs et le bas-ventre brun-roux clair; rémiges et rec- trices , ainsi que leurs couvertures supérieures , brunes , bordées de brun olive ; tectrices inférieures des ailes bleuâtres. Cette espèce a, par les taches blanches des côtés de la tête, les plus grands rapports de formes avec le Conopophaga leucotis ( Turdus auritus, Less.) , et le C. vulgaris , Ménétr.; mais elle en diffère essentiellement par des couleurs ardoisées sur la poitrine et par d’autres détails de teinte que peuvent signaler les descriptions comparatives. Nous avons rencontré cette espèce à l’est des Cordillères boliviennes , sur les mon- tagnes boisées du versant oriental des Andes, dans la province de Yungas, département de la Paz , principalement aux environs du Rio Meguilla et du village de Carcuata. Elle se tient toujours au sein des forêts humides des coteaux escarpés, où elle est très-rare , se cachant dans les fourrés élevés et épais de la lisière des bois , sautillant, quelquefois , au milieu des arbres et des hauts buissons, descendant souvent à terre, afin d’y courir et d’y chercher les insectes dont elle se nourrit; mais se perchant, aussitôt quelle éprouve la moindre crainte. Elle n’est pas, à beaucoup près, aussi vive que les Bataras; elle est moins légère dans les broussailles; son vol est bas, lourd et surtout des plus court, MYOTHÈRES, Myothera , Ulig. Myothera, Illig., Cuv.', Temm.; Myrmecophaga , Lacép.; Fourmilier , Buff.; Turdus , Lath.; Gr allaria, Yieill. ; Myioturdus , Boie, prince Max., Ménétr. De ce grand nombre d’espèces dont se compose le genre Myothera des auteurs, nous ne conservons, sous cette dénomination, que les véritables ( 489 ) Fourmiliers de Buffon, ceux dont Vieillot a fait son genre Grallaria, et que M. Boie a nommé Myioturdus, genre adopté par MM. le prince Maximilien et Ménétries. Nous voulons parler des espèces dont le bec est droit, fort, convexe, souvent subcariné en dessus, comprimé et légèrement courbé à son extrémité ; des espèces dont la mandibule inférieure est droite sur la moitié delà longueur; de celles qui ont les narines ovales, souvent cachées par les plumes; une langue bifide cornée, un peu frangée; les tarses longs, forts; les doigts peu longs, l’intermédiaire réuni, par sa base, à l’externe, les autres séparés; l’externe et l’interne presqu’égaux ; les ailes courtes, arrondies; la première rémige très-courte, la quatrième ou cinquième la plus longue; la queue courte, peu étagée; les plumes coccygiennes (au moins pour nos deux espèces), courtes et non touffues, comme dans tous les autres oiseaux voisins; des teintes peu variées entre les sexes, et jamais de blanc à la base des inter- scapulaires. En un mot, ce sont des oiseaux seulement marcheurs, qui repré- sentent, en Amérique, les Brèves de l’ancien monde; et, dans les régions chaudes, ce sont les représentais des Leptonyæ, propres aux parties froides du versant oriental des Andes. Ces véritables myothères sont aussi différens des genres précédens par leurs mœurs que par leurs caractères. Tous ceux qu’on connaît jusqu’à ce jour ont été rencontrés à l’est des Andes et seulement dans les régions chaudes et boisées du Brésil, de la Guyane, de la Bolivia. Nous ne les avons jamais aperçus sur les montagnes un peu élevées; mais dans les forêts des plaines, encore dans les plus étendues, le plus souvent humides et chaudes, bien qu’ils entrent aussi dans les halliers. Seuls dans leur série, ils pré- fèrent les forêts vierges aux fourrés, quoique leurs mœurs soient tout à fait terrestres. On les voit d’ordinaire parcourir, isolés, l’intérieur des bois, toujours marchant, sautillant avec une rapidité extrême, entre les brous- sailles ; se blottissant , lorsque quelque objet les épouvante. Ils ne se perchent que très -rarement; ils voyagent d’un lieu à l’autre, parcourant toute l’étendue des contrées qui se trouvent dans les mêmes conditions, sans jamais émigrer, comme beaucoup d’autres passereaux; d’ailleurs, la brièveté de leurs ailes s’opposerait, en eux, à un vol prolongé. Us se tiennent, de préférence, au milieu des lieux sauvages, ou ils sont peu troublés dans leur manière de vivre. C’est là principalement qu’ils font entendre , le matin, un chant sonore, répété par l’écho; mais ils se taisent aussitôt qu’ils ont peur. Leur nourriture consiste en insectes, qu’ils cherchent à terre, entre les feuilles mortes. Us préfèrent les fourmis. Selon M. Méné- Passe- reaux. Passe- reaux. ( 190 ) tries *, qui a le mieux étudié ces oiseaux , ils nichent vers le mois de Septembre , déposent à terre, sans apprêts, deux ou trois œufs blanchâtres, variés de rous- sâtre ; leurs petits courent à terre peu après leur naissance et suivent leur mère presqu a la manière des gallinacés. Au Brésil on les nomme perdix ou galinhci do incito (poules de bois). Les Espagnols les connaissent aussi sous le nom vague de gallineta (petite poule). MYOTHÈRE TACHETÉ DE NOIR, Myothera nigro maculata , Nob. Oiseaux , pi. VI bis , fig. 2 . Myothera nigro maculata , d’Orb. etLafir., Syn., n.° 2; Mag. de zool. (1837), p. 14. Myothera. Permis dorsi et scapularibus, tectricibus superis alce, caudd, remigibus- que secundariis totis, latè nigro maculatis ac terminatis distinguitur; caput, col- lum, pectusque atra; tectrices remigisque primar ice, po gonio externo cinnamomece; illiscmte apicem maculis minutis hastatis nigris notatis ; circuitu oculorum et spatio postoculari nudis. Sur le vivant. Un très-grand espace nu, d’un beau rouge carmin vif, entoure l’œil et se prolonge en arrière ; yeux bruns ; bec et pieds noirs. Longueur totale , 1 8 centi- mètres; vol, 27 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 9 centimètres; de la queue, 5 centimètres; du tarse au bout des doigts, 54 millimètres; du doigt du milieu, 25 millimètres; du bec, 17 millimètres; sa hauteur, 6 millimètres; sa largeur, 5 millimètres; circonférence du corps, 10 centimètres. Rec assez long et fort, cariné en dessus; les plumes de la tête petites et comme vil- leuses; ailes courtes; tarses longs et forts. Tête, haut du col et le dessous du corps, noir vif; tout le dos et le dessus des ailes , brun ; chaque plume , à son extrémité , munie d’une grande tache noire; rémiges rousses, les secondaires ayant une large tache noire à leur extrémité; les tectrices supérieures des ailes rousses, avec une tache noire au milieu; de petites taches blanches au pli de l’aile; rectrices roux vif, chacune munie, devant son extrémité, d’une petite tache noire, en forme de fer de lance. C’est du Palikour ou Turdus formicivorus , Gmel. , que se rapproche le plus cette espèce. Mêmes formes de corps et de pieds , seulement ses ongles sont plus forts et plus courbés; même espace nu derrière les yeux; même réunion du doigt externe avec l’intermédiaire, sur leurs deux premières articulations; mais il suffit de jeter les yeux sur leurs descriptions pour voir combien ils diffèrent spécifiquement. Nous avons découvert cette espèce remarquable au sein des immenses forêts qui couvrent Passe- reaux. MYOTHÈRE A DERRIÈRE ROUX, Myothera analis, Nob. Oiseaux, pi. VI bis. fig. 1. Myothera analis , d’Orb. et Lafr., n.° 1 ; Mag. de zool. ( 1837), p. 14. Myothera. Suprà brunneo -olivácea-, subtils grisea-, gutture , collo anteriore , cauda- que nigris; tectrices , alce inferas remigisque infra basi pallicle rufce, his nigro variis ; tectricibus caudee inferis intense cinnamomeis. Sur le vivant. Un large espace nu, blanchâtre, autour des yeux; yeux roux; pieds violets. Longueur totale, 19 centimètres; vol, 31 centimètres; du pli de l’aile à son extrémité , 9 centimètres ; de la queue , 4 centimètres ; du tarse au bout des doigts , 55 millimètres; du doigt du milieu, 25 millimètres; de l’ongle du pouce, 10 millimètres; circonférence, 13 centimètres. Mâle. Toutes les parties supérieures brun olivâtre, plus foncé sur la tête, passant au roux, au croupion; dessous cendré bleuâtre; gorge et devant du col, noir; milieu du ventre blanchâtre; rémiges noirâtres, bordées de verdâtre; base des rémiges en dessous et couvertures inférieures de l’aile roux clair, tacheté de noirâtre ; couvertures inférieures de la queue, roux vif; bec droit, comprimé, crochu à son extrémité; narines dans une petite fosse; ailes très-courtes; queue courte, légèrement étagée. La femelle diffère du mâle par le manque de noir sous la gorge, sous le col et par des couleurs plus blanchâtres en dessous. Cette espèce a les plus grands rapports avec le Turdus colma , Gmel. , Myiothera tetema, Illig. ; mais elle s’en distingue par le manque de roux sur la tête , par les cou- vertures inférieures de la queue, qui sont constamment roux vif dans les deux sexes; et par un bec plus élevé en dessus. Nous n’avons vu cette espèce qu’au centre de la république de Bolivia, au milieu des immenses forêts qui séparent Santa -Cruz de la Sierra de la province de Chiquitos ou dans celles du pied oriental des Andes, à Yuracarès. Elle se tient tou- jours dans les forêts vierges, y vit continuellement à terre, en retournant les feuilles pour chercher les insectes dont elle se nourrit; son chant sonore se fait entendre surtout lorsqu’elle change de place; elle est si peu farouche, qu’on peut facilement s’en approcher sans quelle s’en inquiète. ( 191 ) les plaines centrales de l’Amérique méridionale, dans le nord-est de la république de Bolivia et au nord de la province de Chiquitos, au pays habité par les Indiens gua- rayos. Elle se tient presque toujours à terre, y courant avec légèreté, surtout sous les fourrés des champs abandonnés. On a de la peine à la faire s’envoler, et son vol, alors, est court et lourd. Nous avons souvent entendu l’écho des forêts répéter son chant sonore , auquel nous en devons la possession. Elle se pose quelquefois sur les branches basses des buissons. ( 192 ) Passe- reaux. III.e FAMILLE. RHINOMYDÊES, Rhinomydææ, Nob. Il est impossible de ne pas reconnaître les caractères qui rapprochent les Leptonyx et les Rhinomyes des Myothéridées : l’ensemble de leurs formes , la brièveté de leurs ailes, la grandeur de leurs tarses et de leurs doigts, en rapport avec leurs habitudes buissonnières et terrestres, les unissent plus intimement encore à cette dernière famille. S’ils paraissent sen eloigner par le peu de longueur et par la configuration de leur bec, ce ne sera que dans l’ensemble ; car nous trouvons que , chez les Myothéridées , cette partie subit aussi de grandes modifications, se trouvant assez élevée chez les uns, allongée chez les autres; ainsi, le bec un peu plus arqué chez les Rhinomy- dées ne doit pas empêcher de les grouper tout auprès. M Lesson, d’après la longueur des ongles des Leptonyx (Megalonyæ , Less.’), rapprochait ces derniers des Mégapodes et des Ménures; mais ceux-ci n’ont pas les ongles semblables : ils les ont longs, déprimés, élargis à leur base, aigus à leur extrémité, semblant destinés à assurer leur marche sur les sables mouvans; tandis que ceux des Rhinomydées , comprimes plutôt que déprimés et usés à leur extrémité, annoncent des oiseaux marcheurs, grattant la terre ou vivant sur des terrains rocailleux. Cette différence, ainsi que des mœurs toujours très-distinctes, nous font penser que tous les rapprochemens avec les Mégapodes ne seraient que forcés et peu naturels. Le caractère le plus essentiel des oiseaux de cette famille est la forme des narines, toujours recouvertes d’un opercule cartilagineux bombé, de sorte que l’ouverture est au-dessous, comme une fente longitudinale. Leur plumage est lâche et de couleurs sombres, roux et blanchâtre. Us sont, en général, spécialement marcheurs et buissonniers, ne se perchent presque jamais, courent à terre avec vitesse, y grattent et volent très-peu; tous relégués, dans l’Amérique méridionale, sur les parties situées au sud du 34,e degré de latitude, à l’est et à l’ouest des Andes; ainsi, non- seulement leurs caractères , mais encore leurs mœurs et leur distribution géographique , en font le groupe le plus naturel. 4 ( 193 ) Passe- Genre RHINOMIE, Khinomya l, Isid. Geofír. reaux‘ Rhinomya , Isid. Geoffr. , Mag. de zool. (1832), cl. 2, pi. 3. Caractères. Bec mediocre , assez court , comprimé , arrondi et arqué en dessus, légèrement denté, près de l’extrémité de la mandibule supérieure; mandibule inférieure droite, non échancrée à son extrémité. Narines placées dans une cavité profonde de la base du bec , formant une fente longitudinale , recouverte par un opercule ovale, fortement convexe. Tarses forts et longs; doigts très-robustes, à ongles assez longs et peu arqués. Ailes très-courtes, la première rémige très-courte, la quatrième la plus longue : toutes n’arrivant qu’à la base de la queue. Cette dernière partie assez longue et étagée , com- posée de douze rectrices. Plumes coccygienncs lâches et longues. Nous avons, de Patagonie, adressé cet oiseau à M. Isidore Geoffroy, en l’ac- compagnant de nos observations personnelles. Ce savant, dans ses intéressantes considérations sur les rapports de la Rhinomie 2, la rapproche des Geais , avec lesquels il lui trouve de l’analogie, et indique ensuite sa place entre les Mainates et les Martins. Nous reconnaissons la précision de son travail et l’identité des rapports constatés par lui; mais les caractères et les mœurs de la Rhinomie nous conduisent à la placer de préférence près des Fourmiliers , avec lesquels elle en a de plus immédiats encore. Quand on compare les Leptonyx aux Rhinomies , il est impossible de ne pas reconnaître que ce sont des animaux on ne peut plus voisins , qui ne diffèrent qu’en ce que le bec de la Rhino- mie et son ongle du pouce, qui n’est pas arqué, sont un peu plus courts. Nous retrouvons d’ailleurs ce dernier caractère dans les Leptonyx pittoïdes , tandis que toutes les autres parties sont absolument semblables. La brièveté des ailes, la force des tarses, la longueur des doigts, dénotent, pour les uns et pour les autres , des oiseaux spécialement marcheurs ; aussi les Rhinomies et les Leptonyx ne se perchent-ils presque jamais et mènent -ils, au contraire, absolument le genre de vie des Myotheres , dont tous leurs caractères et leurs mœurs les rapprochent intimement , ainsi, qu’on peut le reconnaître par la comparaison des formes. Nous ne connaissons, jusqu’à présent, que l’espèce que nous avons décou- verte : elle est des côtes de la Patagonie. 1. De çtvss , narines, et de fjcCoo , je ferme. 2. Mag. de zool. , 1832, pl. 3. IV. Ois. 2 5 Passe- reaux. ( 194 ) RHINOMIE LANCÉOLÉE, Rhinomya lanceolata, lsid. Geoffr. et d’Orb. Oiseaux, pi. VII, %• i, 2. Rhinomya lanceolata , lsid. Geoffr. et d’Orb., Mag. de zool. (1 83 2), cl. 2 , pl. 3. Il gutture pectoreque cinereis , hypocondriis rufis ; ventre albescente; capite supra , pennis elongatis , brunneo-rufis , albo striatis; suprà brunneo olivascens; remigiis brunneis, griseo-rufo limbatis; cauda nigrescente . Sur le vivant. Yeux bruns; bec corné; pieds noirs. Longueur totale , 22 cent. ; du vol , 25 cent.; de la queue, 6 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 8 cent.; circonférence du corps , 1 1 cent. Mâle. Dessus de la tête couvert de longues plumes effilées, que l’oiseau tient tou- jours relevées en huppe. Le dessus de la tête, la huppe, le dessus du cou, brun-roux fauve ; chaque plume ayant, au milieu, une ligne blanche longitudinale, circonscrite de brun foncé; gorge et poitrine gris ardoisé; dos et toutes les parties supérieures olive foncé ; milieu du ventre blanc, ses côtés roux vif; queue noirâtre, légèrement olive à sa base et au bord des rectrices. Les jeunes ont les couleurs moins vives. Nous n’avons rencontré cette espèce que sur les rives du Rio negro en Patagonie. Elle se tient toujours à terre, dans les buissons les plus épais, cl où elle ne sort que pour courir aux environs, et y rentre au moindre bruit; aussi est-il difficile de se la procurer, quoiqu’on l’entende souvent. Lorsqu’elle n’éprouve aucune crainte, elle répète deux fois par minute, tout en marchant au pied des buissons , un petit cri que rendent assez bien les syllabes clot, clot. L’inquiète-t-on? Elle se tait aussitôt, se cache dans les buissons, et attend en silence, pour reparaître, que la tranquillité renaisse autour d’elle; mais, si l’on s’approche de sa retraite, il est on ne peut plus difficile de l’en faire sortir, même en frappant sur le buisson. A peine s’est-elle assurée de la cessation du danger, quelle avance la tête entre les branches, regarde de tous côtés, puis sort en sautillant/tenant sa huppe très-relevée et la queue perpendiculaire, comme les Lepto- nyx, démarche qui lui a fait donner, par les habitans espagnols du pays, le nom de gallito, petit coq. Tous ses mouvemens sont pleins de vivacité: elle court autour des buissons, toujours sautillant, toujours regardant autour d’elle; sa marche est rapide et elle l’accélère encore en s’aidant de ses ailes, comme certains râles; alors, moitié marchant, moitié volant, elle arrive avec promptitude au buisson voisin. Elle ne vole que très-rarement et tres-mal , seulement pour franchir une très-courte distance, sans jamais s’élever à plus de deux mètres au-dessus du sol. . La Rhinomie lancéolée est sédentaire sur les rives du Rio negro; elle vit d ordinaire isolée; mais plusieurs individus dans le même canton se répondent les uns aux autres par leur chant. Nous ne l’avons jamais rencontrée loin de la rivière; elle aime neanmoins les coteaux arides, couverts de buissons et les haies sèches. On ne la trouve point à ( 195 ) l’embouchure du Rio negro ; elle est rare près du Carmen et devient commune en remon- tant ce fleuve , près de la Salina d’ Andres Paz. Elle se nourrit principalement d’insectes, d’araignées, peut-être de petites graines, ce dont nous ne sommes pas bien certain; car il y en avait très-peu dans son estomac. Elle niche dans les buissons presqu’à terre ; son nid est composé de plusieurs couches d’herbes sèches. Genre LEPTONYX, Leptonyx , Swainson. Genre Leptonyx , Swains., 1821, Zool. Must., 2.e série, n.° 26 , pl. 117 ; Pteroptochos , Kittlitz, i83o, Mém. prés, à l’Acad. impér. des sc. de S. Pétersb., t. 1, p. 175 ; Hylaetes , King, i83o, Proc. zool. soc. of Lond.: p. i5; Megalonyx , Less., i83o, Cent., p. 200, pl. 66. M. Swainson, dès 4 824, a bien décrit et bien figuré, sous le nom de Lep- tonyx, l’espèce la plus commune de ce genre. Nous devons donc nous éton- ner que, neuf ans après, presque simultanément, en Russie, en France et surtout en Angleterre, patrie du naturaliste qui en a donné la description, on lui ait imposé de nouvelles dénominations génériques; ce qui montre d’abord que les caractères de cet oiseau sont assez marqués pour avoir frappé tous ces auteurs à la fois; et prouve ensuite que, pour ne pas surcharger la science d’une synonymie tout à fait gratuite , on ne saurait mettre trop de soin à s’assurer si le nouveau groupe qu’on veut former ne l’a pas été déjà. Il est peu de genres mieux caractérisés, disons-nous, cpie celui des Leptonyx: en effet , leur bec médiocre , mais fort, comprimé sur les côtés ; leurs narines protégées par un large opercule ovale ou allongé, leur grosse tete, leurs plumes coccygiennes très-longues et soyeuses , leurs ailes courtes , très-concaves ; leur queue médiocre, étagée; mais surtout leurs tarses forts, leurs doigts robustes, leurs ongles souvent longs et peu arqués , en font des oiseaux assez distincts des autres passereaux décrits, pour qu’011 ne balance pas à les en séparer entièrement. Les Leptonyx, par leur distribution géographique , doivent encore être placés ensemble; car tous sont relégués, surtout sur les parties les plus méri- dionales du continent américain, à l’est et à l’ouest des Andes, s’avançant à peine vers le nord, encore du côté des montagnes, jusqu’au 54.e degré. Comme on l’a vu aux caractères de la famille , tous sont buissonniers , constamment sur le sol , où ils vivent sédentaires , courant avec vitesse , volant peu. Chaque espèce se cantonne dans une région qui lui est propre. Nous divisons les Leptonyx en deux groupes : le premier, celui qui se rap- proche le plus des Rhinomies , se composera des espèces qui ont les tarses et Passe- reaux. Passe- reaux. ( 196 ) les pieds robustes, mais qui n’ont pas les ongles allongés et droits, comme les véritables Leptonyx, n’en différant, du reste, que parce caractère. Nous les nommerons : * LEPTONYX A FORME DE BRÈVE, Leptonyx pittoides. LEPTONYX A COL BLANC, Leptonyx albicollis, Nob. Oiseaux, pi. VIII, fig. 2. Pteroptochos albicollis , Kittlitz, i83o, Mém. prés, à l’Acad. impér. des sc. de S. Pétersb., t. I, p. 1 8 o , pl. 3 -, Megalonyx medius , Less. , 1 8 3 4 , Blast. , pi. 6 o ; Megalonyx albicollis , d'Orb. etLafr., Syn ., Mag. de zool. (1 836) , p. 1 5 , n. 3. L. supra rufes centi-olivaceus ; fronte, vertice, uropygio, rectricibus remigibusque rufis, harum duabus primariis limbo externo dilutioribus ; vittd superciliari afronte ad cervicis fossam ductd; guld, collo antice pectoreque medio albis ; colli pectorisque lateribus dilute rufescentibus ; abdomen totum, tectncesque infere caudee rufescentes, striis fuscis, transversis, flexuosis notantur. Qucedam tectrices alce superce, maculis nigro alboque variis terminantur ; lora nigra ; rostrum nigrum, corneum. Sur le vivant. Yeux bruns; bec corné noirâtre; pieds plombés. Longueur totale, 20 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue , 74 mill.; du bec, 18 mill.; sa largeur , 6 mill.; du haut du tarse au bout des doigts, 58 mill.; de l’ongle du pouce, 7 mill. _ n Cette espèce est surtout très-commune dans le sud du Chili , principalement à Con- cepcion et á Valdivia, d’où elle nous a été communiquée par M. Fontaine. Elle vit autour des buissons et y court à terre, comme les autres espèces, sans cesser de relever sa queue verticalement, comme les Troglodytes. LEPTONYX RUBÉCULE, Leptonyx rubecula, Nob. Oiseaux , pl. VII, fig. 3, 4- Pteroptochos rubecula , Kittlitz, Mém. prés, à l’Acad. impér. de S. Pétersb., t. I, p. 1 79 j P1- 2 ; Megalonyx rubecula , d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. ( 1 83 5 ), p. 1 6 , n. 4. L. suprà brunneo- rufescens, vittd superciliari, à naribus ad regionem paroticam ducta; gutture, collo anticè, pectoreque intensive rufis, pectoris inferis abdominisque lateribus griseis, eorum medio vittis nigris et albis transversis notato, abdomine uno pallide rufescente. Cauda rectricibus mollioribus et gradatioribus. Pedes digitis , inter- medio preeeipue, longioribus, ungulis anticis brevibus ac debilibus, hallucis vero multo fortiore. Bec brun, pieds brun pâle. Longueur totale, 16 1/3 cent. Cette espèce vient de Valdivia , au sud du Chili, d’où elle nous a été rapportée par M. Fontaine. Nous ne l’avons point vue vivante; mais M. Fontaine nous a appris qu elle mene le même genre de vie que l’espèce précédente. ( m ) Nous croyons qu’on peut encore rapporter à ce genre le Troglodytes paradoxus de M. Kittlitz (Mém. prés, à l’Acad. imper, de S. Pétersb., 4830, t. I, p. 4 84, pi. 5); alors ce serait le Leptonyx paradoxus , Nob. , caractérisé par sa taille plus petite; le dessus et les côtés de la poitrine gris ardoisé; les ailes et la queue brun noirâtre ; les rémiges secondaires terminées par une petite tache rousse et noire; le devant du col et le milieu de la poitrine blancs; flancs et bas-ventre roussâtres, rayés en travers de noirâtre; le bec conique, à narines operculées. ** LEPTONYX PROPREMENT DITS. Tarses longs, très-robustes; doigts très-longs et forts, terminés par des ongles presque droits, légèrement comprimés, très-longs, constamment usés à leur extrémité. 1 LEPTONYX A GRANDS PIEDS, Leptonyx macropus, Swains. Leptonyx macropus , Swains., 1821, Zool. illust ., 2.e série, pl. 117 ; Pteroptockos megctpodius , Kittlitz, Mém. de lAcad. de S. Pétersb., i83o,t. I,p. 182, pl. 4; Megalonyx rufus , Less., 1 8 3o, Cent., p. 200, pl. 66 ; id.} d’Orb. et Lafresn., Syn. , Mag. de zool. (1 836), p. 1 6, n.° 1. L. supra brunneo-olivascens ; permis griseo limbatis, uropygio rufescente, striis trans- versis albidis radiatis ; vitta superciliari, gulci, latere colloque albescentibus ; pectore brunneo - rufescente; ventre albescente, brunneo transversuri radiato ; uropygio rufo-brunneo, rufo transver sim radiato ; caudd brunned ; remigiis brunneo fulvo limbatis. Longueur totale, 25 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 92 cent.; de la queue, 70 mill.; du bec, 19 mill.; sa hauteur, 8 mill.; du tarse au bout des doigts, 80 mill.; de l’ongle du pouce, 18 mill. Cette espèce est bien caractérisée par sa couleur brun grisâtre, plus foncée sur le milieu de chaque plume en dessus, par ses sourcils blancs, par sa gorge, et par deux lignes de chaque côté de son cou, de la même couleur; par le haut de la poitrine roux -brun; par son ventre blanc, avec une tache en croissant brun- noir et roux sur chaque plume; par son croupion et par les couvertures inférieures et supérieures roux rayé de blanc en travers. Ses teintes la distinguent essentiellement du Leptonyx Tarnii. Un jeune individu , qui n’avait pas encore pris sa livrée complète, offre les différences suivantes avec les adultes : les parties supérieures à peu près les mêmes , avec une teinte Í. On a, tout à fait à tort, rapproché ces oiseaux des Mégapodes, avec lesquels ils n’auraient d'autres rapports que la longueur de leurs ongles; car, du reste, ils en sont très-éloignés, par les mœurs et par les autres caractères. Passe- reaux. ( 198 ) roussâtre répandue partout; le croupion roux uniforme, sans stries transverses; le ventre et la poitrine roux pâle, marqué seulement, au bas-ventre, de quelques lignes trans- / versales; les tectrices de la queue d’un roux pâle uniforme; ses ongles sont longs, mais crochus à leur extrémité, ce qui prouve évidemment que c’est l’action continue de gratter la terre, qui, dans les adultes, en use l’extrémité. Nous avons souvent aperçu cet oiseau aux environs de Valparaiso, Chili; néan- moins il paraît plus commun vers les régions plus australes de cette republique. Il se tient au milieu des ravins , dans les lieux couverts de buissons , y court continuellement à terre, avec une grande vivacité, se cache dans les broussailles, îepaiait un instant après, en sautillant, gai, agitant sa tête, tenant sa queue droite et ayant, en tout, les allures de la Rkinomya lanceolata, à l’article de laquelle on peut voir, avec plus de détails, l’exposé de ses mœurs. Nous l’avons vu souvent gratter à terre, pour chercher les insectes, dont il paraît se nourrir exclusivement; car nous n’avons jamais rencontré de graines dans son estomac. Les Chiliens l’appellent Tapa-culo. LEPTONYX DE TARN , Leptonyx Tamil, Nob. Oiseaux , pi. VIII , fig. i • Hylactes Tarnii , King, Proc. zool. soc. o/Lond., i8 3o, p. i5; Megalonyx ruficeps >, dOrb. et Lafresn., Syn., Mag. de zool. (i836), p. i6,n.° 2. L. bnnineo-r ufes cens ; pileo, uropygio, pectore hypocondriisque cinnamomeis, ultimâ parte nigro latè squamosis ; tectricibus superis alce fuscis, apice rufescentibus , linedque nigret tenuissima terminatis ; tectricibus superis ac inferis cauclce 1 ufes- centibus, nigro 'vittatis ; caudei nigret; tectricibus basi po gonio externo rufescentibus. Longueur totale, 24 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 1 10 mill.; de la queue, 80 mill.; du bec, 17 mill.; sa hauteur, 7 mill.; du tarse au bout des doigts, 92 mill.; de l’ongle du pouce, 19 mill. Son bec est étroit, allongé, comme celui du Leptonyx macropus, conique, mais un peu plus étroit ; ses pieds sont au moins aussi forts ; ses ongles longs et aussi peu arqués, surtout celui du pouce. Couleur brun foncé, passant au roux sur plusieurs parties; le front et la poitrine roux vif; cette même teinte, ornée, sur chaque plume, d’un croissant noir, couvre les flancs et le ventre; le croupion et les couvertures supé- 1. Nous reproduisons ici la courte phrase de M. King , pour qu’on voie s’il est possible de recon- naître une espèce avec aussi peu de détails : Hyl. saturate fusco-brunneus ; fronte, dorso, abdomi- neque rufis , hoc fusco fasciato. Réellement, il vaudrait mieux ne rien dire que de dire aussi peu; car un pareil procédé conduit à des doubles emplois, auxquels il est impossible de remédier. Cest, dans notre siècle, une triste innovation, qui pouvait être bonne au temps de Linné, mais qui, vu la multiplicité toujours croissante des espèces, devient une véritable calamité poui ceux qui s’occupent de science. -r ( m ) rieures et inférieures de la queue, roux, avec des indices de bandes transversales noi- râtres; ailes et queue noirâtres, bordées d’olive roussâtre; les couvertures supérieures des ailes brun olivâtre, bordées extérieurement de roux; derrière de la tête, gorge et devant du cou, noirâtres. Bec brun en dessus, rose à la mandibule inférieure; pieds violacés. La description démontre que celte espèce est, par son plumage, tout à fait distincte de l’espèce la première connue ( Leptonyx macropus), quoiqu’elle ait la même taille et la même forme. Elle habite les environs de Valdivia , au sud du Chili, où elle a été tuée par M. Fon- taine, chirurgien -major du brick le Griffon, commandé par M. du Petit -Thouars. Il paraîtrait qu’elle j est assez commune et j mène le même genre de vie que ses congé- nères. Son nomiest aussi, au Chili, Tapa-culo (qui se couvre le derrière) , dû à son habi- tude de relever la queue perpendiculairement. IV.e FAMILLE. TURDIDÉES, T U RDI B Æ , Nous n’ayons rencontré, en Amérique, que trois genres de cette famille, des Merles, des Moqueurs, des Domicobius. Les deux premiers sont de l’est et de l’ouest des Andes, tandis que le troisième reste toujours à l’est et dans les régions chaudes ; aussi trouve-t-on les deux premiers sur une surface beau- coup plus étendue en latitude et en élévation sur les montagnes. Ce sont , au reste , des oiseaux tous plus ou moins buissonniers. * TURDIDÉES SYLVICOLES , Turdidœ sylvicolœ, Nob. Nous réunissons, sous cette dénomination, les espèces qui entrent, plus volontiers, dans les bois, par opposition avec la division suivante, qui se tient, au contraire, seulement sur les buissons. Genre MERLE, Turdus , Linn. Les caractères de ce genre sont trop vulgaires pour que nôus les reprodui- sions ici. Nous nous bornerons à quelques généralités relatives à la distribu- tion des espèces sur le sol américain. Si nous voulons examiner comparative- ment le nombre des Merles que nous avons rencontrés en Amérique avec celui de nos espèces d’Europe, nous verrons de suite que l’Europe est, pour la quantité de ces oiseaux, beaucoup plus favorisée que le continent américain, puisque, sur l’immense surface que nous en avons visitée , nous n’avons trouvé Passe- reaux. Passe- reaux. ( 200 ) que quatre espèces de Merles proprement dits. De ces quatre espèces , 1 une (le Turdus Falklandiœ) est reléguée sur les parties les plus froides de la partie méridionale; l’autre (le Turdus chiguanco) ne se trouve quà 1 ouest des Andes , dans les régions chaudes ; la troisième ne se rencontre que sur les parties élevées des Andes , au 1 6.e degré de latitude , tandis que la quatrième habite toutes les régions chaudes et tempérées des vastes plaines orientales de l’Amérique. Il est curieux de voir chacune de ces especes circonscrite dans son canton particulier, sans se mêler jamais aux autres. De ces faits nous pouvons conclure que les Merles sont de toutes les regions américaines , depuis les parties glacées jusqu’aux plus chaudes, et depuis le niveau des mers jus- qu’à 11,000 pieds (près de 3,700 mètres), au-dessus, sur les montagnes. Du reste , ils ont le même genre de vie que nos Merles européens. MERLE NOIRATRE, Tardus fuscater, Nob. Oiseaux, pi. IX, fig. 5. Turdus fus cater , d’Orb. etLafr., N^«.,Mag. de zool. ( 1 836 ), p. 16, n. i. T. suprà totus fusco-ater -, dorso paulo brunneo oliváceo cincto ; capite, alis caucldque parum gradata saturatioribus, fere nigris, subtus dilutioribus ; ano grisescente ; rostro pedibusque favis. Sur le vivant. Yeux brun-roux; paupières, bec et pattes jaune vif. Longueur totale, 29 cent.; queue, 11 cent. ; vol, 45 cent.; du pli de l’aile à son extrémité , 10 cent.; du bec, 23 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 8 mill.; du tarse au bout des doigts, 7 cent. ; circonférence du corps , 1 4 cent. Formes de notre merle ordinaire; bec long, droit, légèrement dente à son extrémité, ailes longues, la quatrième penne la plus longue; queue allongée, les deux rectrices inférieures un peu plus courtes que les autres; tarses longs; acrotarse muni d une seule squamelle ; une paupière charnue. Couleurs : Partout en dessus noirâtre, un peu brun, comme teinté d olivâtre; la tête, les ailes, la queue, un peu plus foncées; chaque plume noirâtre, bordée de plus pâle, dessous plus pâle, passant au grisâtre; toujours chaque plume bordée de plus pâle, le derrière entièrement gris. Les seules différences apportées par le sexe sont des teintes plus roussâtres en dessus et plus grises en dessous. Variété accidentelle. Nous avons tué un individu ayant un grand nombre de plumes blanches sur les parties supérieures du cou; le tour des yeux entièrement blanc, ainsi que la gorge; du reste, aucune autre différence. Cette espèce habite toute notre II.ezone d’élévation, sur les montagnes de la république de Rolivia, c’est-à-dire de 1,700 à 3,700 mètres au-dessus du niveau de la mei. Nous l’avons successivement rencontrée aux environs de la ville de la Paz; puis à lest de la ( 201 ) Cordillère orientale , à Enquisivi, dans la vallée de Cochabamba , à Mezque, Valle grande, Passe- et à Chuquisaca. Elle se tient ordinairement dans les ravins couverts de buissons , sur- reau*~ tout près des lieux habités, entre volontiers dans les jardins; quelquefois même, en hiver, elle se montre assez familière pour pénétrer dans l’intérieur des maisons. On la voit tantôt seule, tantôt en compagnie de deux ou trois individus de son espèce, sau- tiller auprès des haies, des buissons, retourner les feuilles sèches, afin d’y chercher sa nourriture; relever fréquemment la queue, surtout lorsqu’elle s’arrête; entrer dans les buissons, s’y enfoncer, en sortir ensuite pour parcourir, de nouveau, d’un air gai, les environs. Poursuivie, ses mœurs, si peu craintives, la portent à ne s’envoler qu’à la dernière extrémité, et encore est-ce pour ne se porter qu’à peu de distance. Sédentaire dans le pays, elle y est très-commune, ne se mêlant jamais aux autres espèces d’oiseaux; mais, du reste, y menant, à peu de choses près, le genre de vie du Merle ordinaire d’Europe. Son chant même, au temps des amours, a beaucoup des accens mélodieux de celui-ci. Elle se nourrit de petites graines et d’insectes. Au mois d’Août et de Septembre, elle construit, dans les buissons, qu’elle fréquente habituellement , un nid qui ressemble à celui du Merle commun, excepté qu’il n’est pas extérieurement enduit d’une couche de terre. Souvent on l’élève dans le pays , où les Aymaras lui appliquent la dénomination de Chiguanco , générique pour les Merles. MERLE CHIGUANCO, Turdus chiguanco, Nob. Oiseaux, pi. IX, fig. 2. Turdus chiguanco , d’Orb. et Lafresn. (i835), Syn.: Mag.de zool., p. 16, n.° 2. T. suprà totus griseo-marinus , alce caudceque pennis paulo saturatioribus ; subtils pallidior ; gutture albo-rufescente , striis longitudinalibus fuscis ; ano albescente ; tectricibus caudee inferis margine scapoque albis ; tectricibus alce inferis , rufo limbatis; rostro pedibusque favis. Sur le vivant. Bec et pieds jaune vif; yeux bruns. Longueur totale, 27 cent.; du vol, 38 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 13 cent.; de la queue, 9 cent.; du haut du tarse au bout des doigts, 7 1/2 mill.; circonférence du corps, 16 cent. Formes. Bec fort; tarses robustes et longs; ailes longues; la quatrième rectrice la plus longue; queue allongée, presqu’ égale. Couleurs. Toutes les parties supérieures gris-brun ; les ailes et la queue un peu plus foncées , mais bordées de la même teinte ; le dessous gris très-pâle ; la gorge couverte de taches allongées, brun très-clair, sur le milieu de chaque plume; le derrière presque blanc; les couvertures inférieures de la queue gris bordé de blanchâtre; les tectrices inférieures de l’aile roux pâle. Cette espèce, quoique peu différente de la précédente, s’en distingue par une taille moindre, par les grivelures de sa gorge, par des teintes beaucoup plus pâles. Il y a aussi 26 IV, Ois. ( 202 ) un caractère plus tranché , celui des tectrices inférieures de l’aile , qui sont d un beau roux pâle, ce qu’on ne voit point dans l’autre espèce. Elle est aussi voisine du Griveroux. Nous n’avons rencontré ce Merle que sur le versant occidental des Andes péruviennes , du niveau de la mer à 2,000 mètres au-dessus, c’est-à-dire aux environs de la ville de Tacna; et de là, en remontant la Cordillère, jusqu’au village de Palca. Dans tous ces lieux, il est très-commun au fond des ravins, et en général, sur tous les points où se montrent soit des buissons , soit des arbres fruitiers , soit des haies , qu il n abandonne jamais. Souvent par couples , souvent isolé, on le voit, surtout autour des lieux habités, y vivre sans crainte et avec beaucoup de familiarité, comme s’il était chez lui. Il gratte souvent la terre , retourne les feuilles mortes, se perche toujours sur les branches basses des buissons , court avec vivacité , en relevant fréquemment la queue ; en un mot , pour les allures et pour le vol , nous ne pouvons mieux le comparer qu’à notre espèce commune d’Europe. Il est sédentaire, se nourrit de graines et d’insectes. Nous avons voulu en manger; mais sa chair est dure, désagréable , et les habitans la méprisent. On nous a assuré qu’au temps des amours son chant est harmonieux, ce qui a déterminé quelques personnes à en élever; chose très-facile. Les Indiens Aymaras le nomment aussi Chiguanco , nom que nous avons pris comme spécifique. MERLE DES MALOUINES, Turdus Falklandiœ, Quoy et Gaim. Turdus Falklandiœ , Quoy et Gaim., Zool. de l’Uranie, p. 104; Pernetti, Hist, d'un voy. aux îles Malouines, t. 2 , p. 20 ; Turdus magellanicus, cap. King, Proc. zool. soc. of Fond. (i83o), p. 14 ; Turdus magellanicus , d’Orb. et Lafr., Sjn., Mag. de zool. (i835), p. 16 , n.° 3. T. suprà griseo-rufescens ; capita, remigibus primariis cauddque fusco- atris , subtus pallidè rufus-, gula albo-favicante ,fusco-atrd , guttatd. Sur le vivant. Bec et pieds jaune aurore; yeux roux-brun. Longueur totale, 27 cent.; de la queue, 8 cent.; du vol, 44 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 14 cent.; cir- conférence du corps, 16 cent. Paupières charnues, jaunes. Remarquable par le dessus de sa tête noir, par ses ailes et par sa queue noirâtres, par ses parties supérieures gris-brun, par sa poitrine brun-roux, par son ventre roux, par sa gorge très-agréablement mouchetée, en long, de grivelures noires. Ce Merle, indi- qué , dès 1770, dans Pernetti, comme propre aux Malouines, a été décrit ensuite, zoolo- giquement, dans la Zoologie de l’expédition de l’Uranie, par MM. Quoy et Gaimard, qui lui ont imposé le nom de Turdus Falklandiœ. Il paraîtrait que M. King n a pas con- sulté cet intéressant ouvrage; car nous trouvons plusieurs des mêmes espèces reproduites par lui sous de nouveaux noms, et notamment celle-ci, qu’il décrit sous la dénomi- nation de Turdus magellanicus. La femelle a la tête beaucoup moins noire, et quelquefois des taches blanches sur les côtés du col et sur le tour des yeux. Comme on l’a vu par les deux noms que porte cette espèce, elle habite, en même temps, le détroit de Magellan et les îles Malouines, d’où il paraîtrait qu’elle émigre à l’instant des grands froids, pour aller s’établir momentanément en des régions plus tempérées ; c’est au moins ce que nous pouvons inférer de sa présence en hiver sur les rives du Rio negro, dans la partie septentrionale de la Patagonie, où nous l’avons trouvée assez abondante. Elle vit dans l’intérieur des bois de saules des îles du Rio negro , à douze ou quinze lieues au-dessus de son embouchure , surtout dans les lieux marécageux; sautille d’une branche à l’autre des arbres, principalement sur les basses branches; descend souvent à terre; et là, gratte et retourne les feuilles tombées, afin d’y chercher sa nourriture. Rarement isolée, elle va plus ordinairement par couple, mais jamais par troupes , et fuit la société des autres oiseaux. Chose assez remarquable pour un oiseau peu inquiété par l’homme, elle est des plus sauvage. Ses mœurs sont celles de nos grives; son vol est court, saccadé, peu prolongé, jamais élevé; vive dans ses mouvemens, elle marche avec vitesse et fait souvent entendre une espèce de siffle- ment de rappel entre les différens individus. Nous croyons l’avoir retrouvée à Valparaiso , au Chili; mais les individus différaient en ce que la tête n’était pas noire, ce qui pour- rait indiquer une livrée du jeune âge. Les habitans nous ont assuré que quelques couples nichent dans les bois de saules. MERLE RRUN ET ROUX, Turdus rufiventris , Vieill. Oiseaux, pi. X, fig. 1, son œuf. Mas. Zorzal obscuro y rojo¿ Azara, Apunt. de los Paj ., t. i,p. 336, n.° 79; Turdus chochij Vieill., Diet, d’hist. nat., t. 20, p. 226, et Encycl., t. 2 , p. 63 g (d’après Azara); Turdus rujia entris , Vieill., Encycl., t. 2 , p. 639 ? Turdus rujia entris , Licht., Doubly p. 38 , n.° 4 35 ; id. , prince Max., Beitr. zur Naturg. von Bras.: III, p. 639 ; id.j Spix, Aa.: t. 1, p. 6 8. Fem. Zorzal obscuro y blanco , Azara, A punt. , t. 1, p. 34 1 , n.° So; Turdus leucomelas , Vieill., Diet, d’hist. nat., t. 20, et Ene. raéth., t. 2, p. 644 (d’après Azara); Turdus crotopezus , Licht., Doubly n.° 4-36, p. 38; Turdus albiaenter, Spix, Aa.} t. 1, p. 70, t. 69; Turdus crotopezus , Illig. , prince Max., t. III, p. 646. T. Mas. Suprá brunneo-olivascens ; gutd juguloque albis, brunneo sitúo latis; pectore ventreque rufis; palpebris fuscis. Fem. Suprci brunneo-olivascens ; guld juguloque albis, brunneo striolatis; pectore brunneo-pallescente ; ventre griseo-albido. Sur le vivant. Yeux bruns, le tour pourvu de bourrelets jaunes; bec jaunâtre dans le mâle, quelquefois noirâtre chez la femelle et chez les jeunes mâles; pieds bruns. Longueur totale , 27 cent. ; femelle , 24 cent. Une circonstance favorable, celle de la nichée, nous ayant mis à portée d’étudier les deux espèces de Merle d’ Azara (les n.os 79 et 80) , nous nous sommes bientôt con- vaincu que l’une était la femelle de l’autre, et qu’il devenait indispensable de les réunir Passe- reaux. ( 204 ) en une seule, quoique plusieurs ornithologistes célèbres, ainsi qu’on a pu le voir à la synonymie, aient suivi et suivent encore l’auteur espagnol. Nous nous étonnions de rencontrer constamment ces deux espèces ensemble, et nous soupçonnions que le couple devait se composer d’individus des deux sexes. L instant de la nichée est venu fixer tout à fait nos idées à cet égard. Les jeunes Indiens que nous stimulions à nous cher- cher des nids, nous annoncèrent qu’ils en avaient rencontré un de cette espèce; nous vîmes effectivement , dans les environs, le mâle et la femelle, et les tirâmes même près de leur nid; dès-lors nous n’eûmes plus d’incertitude, à moins qu’un hasard bien sin- gulier n’eût rassemblé , dans le même lieu, deux individus de sexes tlifférens, ce qui nous eût paru d’autant plus extraordinaire que part out nous avions rencontré les deux espèces volant et voyageant de concertât que l’inspection de leur intérieur nous avait toujours montré des mâles dans les individus roux, et des femelles dans ceux à ventre blanchâtre. Nous avons trouvé cette espèce , des environs de Buenos-Ayres aux plaines brûlantes de Santa-Cruz de la Sierra, en Bolivia, où, sans être commune, elle est assez répandue, mais selon la saison; car, dans les mêmes lieux, il s’est écoulé de longs intervalles de temps, sans que nous l’aperçussions; ce qui dénoterait un oiseau voyageur. Elle ne vient qu’en hiver à Buenos-Ayres. Elle se tient plus particulièrement dans les lieux buis- sonneux ou boisés; mais, l’été, fréquente la lisière des bois. On la rencontre isolée ou par petites troupes; sa timidité est extrême. Quoiqu’elle préfère les environs des beux habités, elle se cache au plus épais des buissons, lorsqu elle est effrayée, et cest là qu’elle passe ordinairement la nuit; le jour, elle se tient constamment sur le tiers infé- rieur des arbres ou dans les buissons , ne se perchant jamais au sommet des premiers. Ses allures sont celles de nos Merles : elle vole au rez de terre, le matin principalement; se tient à terre près des haies, des buissons, à la lisière des bois; y sautille, s arrête, afin de retourner les feuilles sèches , où elle cherche les graines et les insectes dont elle se nourrit. En hiver, son chant peut être exprimé par la syllabe cot ou pot, que répètent souvent les individus mâles ou femelles d’une même troupe , ce qui vient encore appuyer notre opinion qu’elle ne forme qu’une seule espèce; mais, au temps des amours, quand les couples sont formés et séparés pour la nichée, commencent de nouvelles chan- sons, variées, quoique souvent mélancoliques. Le jour, leurs couplets sont differens, préludant souvent par choché, comme l’a dit Azara, puis continuant dune manière agréable; le soir, c’est un miaulement plaintif assez monotone. En Octobre , le couple s’occupe de sa nichée : il construit alors au centre d’un buisson épais, un nid de 25 à 30 centimètres de diamètre , composé , à l’extérieur , d’une grande quantité de bran- chages, formant un tissu serré, qui protège un lit de plantes sèches, principalement d’une espèce d’immortelle , dont les tiges sont très-serrées, souvent de deux centimètres d’épaisseur, sur lequel est une garniture de crin bien contourné. La forme en est profonde (7 centimètres de diamètre intérieur, 4 de profondeur). Les œufs, au nombre de quatre à cinq, sont verts, tachetés de rougeâtre; mais les taches y sont plus rapprochées sur le gros bout; les diamètres sont 31 et 22 millimètres. Le mâle et la femelle paraissent ( 205 ) couver lour à lour et avoir le plus grand soin de leurs petits. On les élève avec facilité Passe- à l’état domestique. ieaux' Les Guaranis connaissent ces oiseaux sous le nom générique d 'Había, et en raison de l’harmonie de leur chant , quelques Espagnols leur appliquent celui de Calandria. Nous avons, dans notre Synopsis, p. 17, n.° 5, donné, sous le nom de Turdus oli- vaceus, des Merles rencontrés, province de Yungas (république de Bolivia), au sein des bois épais et humides du versant oriental des Andes. Nous n’en avons vu, alors, que des individus à plumage de femelles; mais, comme aucun caractère ne peut les dis- tinguer des femelles du Turdus ruf ventris, nous pensons qu’on doit les y réunir. Néan- moins nous avons souvent cherché à nous expliquer pourquoi, dans ce dernier lieu , nous ne rencontrions aucun mâle, tandis que, partout ailleurs, il y avait à peu près nombre égal d’individus des deux sexes. 11 faudrait peut-être admettre que, dans ces montagnes, il existe une espèce en tout semblable à la femelle du T. rufiventris , et différente spécifiquement. 'r TURDIDÉES DUMICOLES , Túrdidos dwnicolce. Au lieu de fréquenter les bois, de chercher l’ombrage, d’entrer dans les buissons, cette division des Turdidées se tient surtout dans les plaines cou- vertes de quelques broussailles, sur le point le plus élevé desquelles elle se perche constamment. Genre MOQUEUR, Orpheus, Swains. Les Moqueurs se distinguent des Merles principalement par un bec plus grêle, plus convexe, par une queue longue, par des plumes souvent usées sur le front, tout en ayant les autres caractères de ce genre; mais ils s’en distinguent , plus nettement encore, par leurs mœurs: ce ne sont plus ces oiseaux craintifs, amis de l’ombrage, toujours cachés sous les arbres ou dans l’inté- rieur des buissons. Les Moqueurs, au contraire, sont familiers, vivent près de l’homme et souvent à ses dépens, se perchent sur sa demeure ou sur les buissons qui l’environnent et semblent toujours vouloir qu’on les aperçoive; car non-seulement ils se posent sur les points culminans , mais encore ils font entendre leurs mélodieux accens, si justement vantés chez tous les peuples, même chez les plus sauvages; accens qui, variables au dernier point , ont été souvent regardés comme une imitation de ceux des autres oiseaux , ce qui leur a valu, sans doute, le nom de Moqueur. Les Merles ne chantent, pour ainsi dire , qu’au temps des amours ; les Moqueurs chantent toute l’année. Nous décrivons cinq espèces d 'Orpheus, dont, sur le sol américain, chacune a une région déterminée qui lui est propre, sans que jamais aucune d’elles ( 206 ) Passe- empiète sur le territoire de l’autre. U Orpheus patagonicus est confiné à l’est reaux' des Andes, dans les régions les plus méridionales; 1’ Orpheus thenca habite une latitude un peu plus septentrionale , seulement à l’ouest des Andes du Chili. U Orpheus calandria se montre ou cesse de se montrer l’O. patagoni- cus, et il est très-commun du 34.e au 28.e degré. Au lieu qu’il cesse d habiter vers le nord, paraît Y Orpheus tri urus , qui vit au sein des plaines les plus chaudes de la Bolivia, tandis que notre Orpheus dorsalis se tient spéciale- ment sur les montagnes élevees de plus de 2,000 metres au-dessus du niveau des mers, mais à l’ouest des Andes; ainsi les Orpheus , allant au sud jusqu au 45.e degré, s’étendent de là jusqu’aux régions les plus chaudes; et, en élévation, du niveau des mers à 3,300 mètres au-dessus. Us ont donc, sous ce rapport, les mêmes limites d’habitation que les Merles; et, comme les Merles amé- ricains , sont des oiseaux sédentaires. Ce genre est encore peu connu, quant aux espèces qui le composent, sou- vent confondues ensemble; et, quoique nous n ayons rien neglige de tout ce qui pouvait jeter quelque jour sur l’histoire de celles que nous avons été à portée d’observer, nous signalons aux ornithologistes le genre entier, comme ayant besoin d’une monographie complète. MOQUEUR CALANDRIA, Orpheus calandria, Nob. Oiseaux , pi. X , fig. 2 . La Calandria , Azara, Apunt. de los Paj . , t. II, p. 2 3i, n.° 2 23 ; Turdus Chenca , Vieill., Diet, d’hist. nat., t. XX, p. 297 ; Encycl., t. II, p. 679 ; Turdus Orpheus , Spix, Av., 1. 1, t. 71 , fig. 1; Mimus salurninus , prince Max., Beitr ., p. 65 8? Orpheus calandria , dOrb. et Lafr., Syn. ( 1 8 3 5' ) , p. 17, n.° 1. Mas. Suprà fusco -f uliginosus, pennis disco obscurioribus ; tectricibus alce, remigi- busque secundariis-, apice sordide albescentibus ; remigiis primariis angustissime albo marginatis ; fexurd alce alba; xittd latcí superciliari, corpore subtusque sor- dide albescentibus ; cauda fusco -nigrcl, quatuor lateralibus tectricibus utiinque apice macula magnd albcl. Junior. Staturd minore, gutture hypocondriaque fusco s trio latis. Sur le vivant. Yeux bruns; bec et tarses noirs. Longueur totale, 25 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 11 cent.; de la queue, 11 cent.; du doigt du milieu, 3 cent.; du bec, 15 mill. Mâle. Toutes les parties supérieures brun fuligineux , uniforme; chaque plume légè- rement bordée de plus pâle. Grandes et petites tectrices supérieures de l’aile, ainsi que les rémiges secondaires, de la même couleur que le dessus du corps, terminées de ( 207 ) blanc sale; rémiges primaires bordées extérieurement d’une ligne étroite blanche; le pli de l’aile blanc, ainsi que les couvertures inférieures. Parties inférieures blanc sale, légèrement cendré; queue noirâtre, les quatre rectrices extérieures de chaque côté ter- minées de blanc: cette teinte est plus étendue sur la plus extérieure, et diminue gra- duellement sur les autres; une bordure blanche à la rectrice intérieure; un large sourcil blanc passe au-dessus des yeux, et une ligne brune prend à la base du bec et traverse les yeux. Jeune. Il diffère des adultes en ce que toutes ses parties postérieures en dessus , les rémiges secondaires et leurs couvertures, sont terminées de roussâtre. La gorge, la poi- trine et les flancs sont couverts de taches brunes assez marquées. Cette espèce, bien décrite par Azara, a été confondue, par Vieillot, avec le Turdus thenca de Molina , quoique ces deux espèces soient on ne peut plus distinctes : il est vrai que la simple phrase de Molina lui rendait la distinction difficile. Quelques années après, M. Lichtenstein donna, de son Turdus saturninus , une très-courte description, qui nous montre clairement que c’est une espèce voisine de X Orpheus calandria, sans qu’on puisse toutefois l’y rapporter avec certitude, puisqu’il ne parle pas du nombre de rec- trices terminées de blanc, caractère général chez toutes les espèces; et puisque, d’ail- leurs , les taches indiquées sur les flancs annoncent un individu jeune et non pas un adulte. Néanmoins , M. le prince de Neuwied , dans son intéressant ouvrage sur les oiseaux du Brésil , rapporte la Calandria d’Àzara au Turdus saturninus de Lichtenstein , et donne, pour synonyme, le Turdus thenca de Molina. Il y a toute probabilité que c est avec raison; mais, dans la crainte d’embrouiller davantage le genre Orpheus, bien assuré que notre Orpheus calandria est l’espèce décrite par Azara, puisque nous l’avons trouvé dans les mêmes lieux , nous conservons à l’oiseau le nom que cet auteur lui a donné , sans adopter celui de M. Lichtenstein, appartenant peut-être à une espèce differente. Cette espèce s’est montrée à nous dans toute la Banda oriental de la Plata, aux envi- rons de Maldonado, de Montevideo , près de Buenos-Ayres ; et de là jusqu aux frontières du Paraguay : elle est partout commune et se rencontre dans les lieux couverts de buis- sons, par intervalles; jamais elle ne se montre dans les bois, ni au sein des plaines entiè- rement dénuées d’arbres ou d’arbustes. C’est peut-être l’oiseau le plus familier de ces contrées ; on l’y voit , sans cesse, aux alentours des lieux habités , sur les haies , sur les barrières; et, l’hiver surtout, il ne craint pas d’entrer dans les fermes et autres habita- tions des campagnes, afin d’y manger la viande ou les fromages qu’on y fait sécher. On ne le voit jamais se cacher, comme les Merles.... au contraire; comme les Pepoaza, il se tient sur les buissons et toujours sur les points élevés des environs. Il ne chante pas en hiver; mais, au mois de Septembre, les couples s’unissent : alors commence pour eux une nouvelle vie. C’est en ce moment que le mâle se perche sur les points culmi- nans , s’envole de là , s’élève verticalement à quelques pieds seulement du sol , et se met à chanter, en se laissant tomber doucement, le corps horizontal , les ailes ouvertes, sur le point d’où il était parti, où il continue et achève sa chanson joyeuse, pour reprendre, un instant après, le même manège. Posé, il chante tout à fait immobile; Passe- reaux. Passe- reaux. ( 208 ) son chant est on ne peut plus varié et des plus harmonieux. Il nous est arrivé de l’en- tendre des heures entières sans qu’il reproduisît jamais les mêmes sons. Ce chant, prover- bial dans le pays , mérite bien la réputation acquise à l’artiste ailé. Nous avons été assez heureux pour rencontrer plusieurs nids de Calandria : ils étaient toujours placés sur des buissons ou sur des cactus et peu élevés de terre, peu cachés. Ces nids sont composés d’herbes sèches , tressées , à l’extérieur et à l’intérieur , de petites racines contournées avec art. Leur diametre intérieur est de 7 centimetres ; leur diametre extérieur de 15. Les œufs (voy. pi. X, fig. 2, a), au nombre de trois, sont bleu ver- dâtre très-pâle, avec des taches rougeâtres assez grandes, formant une large couronne à l’extrémité du petit côté; leurs diamètres sont 25 et 18 millimètres. Les parens sont des plus attentifs à défendre leur nichée : ils veillent continuellement autour et ne per- mettent pas aux autres oiseaux de s’en approcher; les poursuivant même à outrance, pour peu qu’ils paraissent insister. Les colons espagnols nomment l’espèce Calandria, par allusion à son chant. Les Indiens bocobis du Chaco , non loin de Santa-Fe , lui donnent le nom d 'Actonic* MOQUEUR A TROIS QUEUES, Orpheus triurus , Nob. Calandria de tres colas , Azara , Apunt. de los P aj. , t. II, p. 237, n. 224; Turdus triurus , Vieill., Diet., t. XX, p. 2 76; Ene., t. II, p. 6 68 (d’après Azara) ; Orpheus tricaudatus , d’Orb. et Lafr. , Sjn., Mag. de zool. ( 1 8 3 5 ) , p. 18, n.° 4. O. suprà antice brunneo-griseus , vropjgio rufescente ; alis nigris; remigibus prima- riis totis nigris, externo apice albescentibus; secundariarum sex prioribus f eré totis albis, scapo nigro, tribus aut quatuor maculis ante apicem nigro notatis , tribus ultimis nigris, margine rufescentibus. Caudd media nigra, rectricibus Iribus late- ralibus totis albis, quartd albet later aliter late nigro limbatd; subtiis cinerascens ; guld abdomineque medio albescentibus ; hjpocondriis pectorisque lateribus rufes- centibus; rostro peclibusque nigris. Sur le vivant. Yeux bruns; pieds et bec noirs. Longueur totale, 24 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 10 cent.; de la queue, 9 cent. En dessus, les parties antérieures gris-brun assez clair; le bas du dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue roux sale; rémiges primaires noirâtres, bor- dées , très-légèrement , de blanchâtre à leur extrémité ; les six premières rémiges secondaires presqu’enlièrement blanches, avec la tige noire; les trois premières marquées , en outre, d’une tache noire, près de leur extrémité; les trois dernières noires, bordées de rous- sâtre. Queue longue, les quatre pennes médianes noires, les deux extérieures de chaque côté blanches, à tige noire; la troisième, blanche aussi, avec une ligne longitudinale noire à son côté externe; la quatrième, noire, avec une ligne blanche longitudinale oblique, commençant au côté externe à la base, passant au cote interne veis la moitié de sa longueur, en s’élargissant jusqu’à l’extrémité. Le dessous du corps gris, presque blanc sur la gorge et au milieu du bas-ventre, passant au roux pâle sur les flancs. ( 209 Nous avons observé cette espèce au centre d vince de Chiquitos , principalement près de la aussi rencontrée au Paraguay, nous pouvons conclure qu’elle habite les plaines chaudes , depuis le 15.e degré jusqu’au 26.e de latitude australe; mais, comme Azara, nous avons la certitude qu’elle ne passe pas les régions chaudes et qu’elle ne s’approche point du Rio de la Plata. Cet oiseau , assez rare , a les mœurs de l’espèce précédente : il se tient de même dans les lieux buissonneux et peu couverts, au sommet des arbustes et des arbres; mais il est très-farouche. Nous ne l’avons pas entendu exécuter les chants joyeux de la Calandria. Azara l’a nommé de tres colas, à trois queues, parce que, lorsqu’il vole , sa queue s’ouvre; et comme le milieu en est noir et que les deux côtés en sont blancs, il paraît, en effet, avoir trois queues distinctes. MOQUEUR THENCA, Orpheus thenca, Nob. Oiseaux, pi. X, fig. 3. Turdus thenca , Molina, Hist. nat. du Chili, trad., p. 23 1 ; Lath., hid. , Merle thenca , n.° 46 ; Turdus thenca , Vieill., Diet., t. XX, p. 297, et Ene., t. II, p. 67 9. O. suprci fusco-brunnescens ; capitis pennis disco obscurioribus; remigibus primariis nigris, anguste albo marginatis ; tectricibus remigibusque secundariis nigris, rufo marginatis , albo terminatis ; rectricibus nigris, lateribus macula cuneatd , terminali, alba, -versus intermedium sensim minore. Subtus, praecipue ad pectus, tectricibus caudee hjpocondriisque maculis elongatis nigris strio latis , sordide rufescens; vitta superciliari post oculos multo latiore sordide albci; vittd inferiore, per oculos transeúnte, fusco-nigrd ; gutture longitudinaliter albo, utrinque viltcl nigrd circum- dato ; lateralibus capitis infrà oculos collique maculis minutis, nigro variegatis. Sur le vivant. Yeux bruns; bec et pieds noirs. Longueur totale, 26 cent.; de la queue, 10 cent.; du vol, 34 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 12 cent. ; du tarse au bout des doigts, 7 cent.; circonférence du corps, 16 cent. Parties supérieures brunes , un peu fauves ; dessus de la tête couvert de plumes longues , étroites, ornées d’une tache plus foncée au milieu; rémiges primaires noires, bordées d’une ligne étroite blanche; rémiges secondaires et tectrices supérieures des ailes noi- râtres, bordées de brun roussâtre et terminées de blanc. Queue étagée; les deux rectrices médianes noires, bordées et terminées de plus pâle; les autres terminées par une tache blanche plus longue sur les plus externes , qui ont aussi leur côté extérieur blanc. Les parties inférieures sont roux-brun pâle, légèrement striées en travers de plus pâle sur la poitrine, passant au roux sur les flancs, où l’on remarque de longues taches longitu- dinales noires, passant au blanchâtre sur le derrière. Un très-large sourcil blanc jaunâtre s’étend sur chaque œil ; une bande brune le traverse et se prolonge sur les côtés du cou; les joues sont roussâtres, légèrement variées de plus foncé; la gorge est blanchâtre : de 3 l’Amérique méridionale, dans la pro- passe- Mission de San-José. De ce qu’Azara l’a reaux IV- Oit. 27 Passe- reaux. ( 210 ) chaque côté part, de la base de la mandibule inférieure, une tache noire qui s’élargit en descendant sur les côtés du col , et se divise en un assez grand nombre de petites mouchetures de cette couleur. Les jeunes manquent entièrement des moustaches et des grivelures des eôtés du cou. Cette espèce, indiquée seulement par Molina, avait été confondue, par Vieillot, avec la Calandria d’ Azara; mais nous nous sommes assuré que c’étaient bien deux espèces distinctes : celle-ci a surtout comme caractère qui la distingue de tous les autres Mo- queurs , les moustaches des côtés de sa gorge , ainsi que les longues plumes du dessus de sa tête. Nous ne l’avons rencontrée qu’aux environs de Valparaiso, au Chili, où elle est très- commune. Elle se tient principalement près des lieux habités, dans les vallees ou dans les plaines couvertes de buissons; et nos observations nous ont prouvé quelle a les mêmes mœurs que XOrpheus calandria, occupant de préférence les points élevés des buissons et des parcs à bestiaux. Le chant de cet oiseau est très-célèbre dans tout le Chili. Non- seulement on lui attribue l’avantage de varier à l’infini ses intonations, mais encore celui d’imiter le chant d’un oiseau quelconque. Tout en retranchant ce qu’il y aura d’exagéré dans cette croyance, nous ne craignons pas d assurer que la leputation dont jouit le Moqueur dont il s’agit, et même celle de tous les Moqueurs que nous décrivons, restent de peu au-dessous de la vérité; car ils peuvent tous prendre toutes les inflexions, rendre toutes les gammes. Molina1 s’est trompé dans la description du nid de cette espèce, celui qu’il indique appartenant à l’Anumbi et non pas au Thenca. MOQUEUR DE PATAGONIE, Orpheus patagonicus, Nob. Oiseaux, pi. II, %. 2. Orpheus patagonicus , dOrb. et Lafr. , Syn. , Mag. de zool. (i83 6), p. 19, n. 5. O. supra fusco-cinereus, viltâ superciliari angustet, albicante ; tergo parian rufescente ; aleas nigres, remigibus primariis anguste , secundariis tectricibuscjue late albo mai- ginatis ,■ rectricibus nigris, lateralibus macula cuneata, terminali, a iba ; caudei pro mole breviori, subtus ciñeras cens ; gulci abdomineejue medio albis, hypoconchiis rufescentibus , fusco striolatis ,■ gutturis albidine maculis minutis , fus cis , lateralibus quasi limbatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs; yeux bruns. Longueur totale, 23 cent.; du vol? 31 cent.; circonférence du corps, 12 cent. Mâle. Dessus gris-brun clair , passant au gris fauve sur le croupion ; plumes de la tête longues, plus foncées au milieu; dessous gris très-pâle, passant au blanc pur sur la gorge, et au roussâtre sur le ventre; tout le milieu plus pâle. La poitrine a chaque plume légèrement terminée de plus pâle ou même de blanchâtre, ce qui rend cette paitie 1. Molina, Hist. nat. du Chili, trad., p. 231. ( 211 ) comme nuagée. Sourcil étroit, blanc; joues variées de gris et de blanchâtre ; ailes noires; les rémiges primaires bordées d’une ligne étroite, blanche; les tectrices largement bor- dées et terminées de blanc , ainsi que les rectrices secondaires , dont la bordure est un peu roussâtre. Queue noire, un peu étagée; chaque rectrice terminée d’une tache en coin, d’un beau blanc; les deux supérieures terminées de gris. Jeune. La taille est beaucoup moindre; les teintes en dessus sont plus fauves; la poi- trine et les flancs maculés de brun fauve; du roussâtre remplace les bordures blanches des tectrices , des ailes et des rémiges secondaires. Cette espèce diffère essentiellement de Y Orpheus tkenca par le manque de moustaches et des grivelures constantes de la gorge et des flancs , par ses rémiges plus largement terminées de blanc. Elle diffère aussi des autres espèces par des caractères tranchés : par sa queue, de Y Orpheus triurus, et de Y Orpheus calandria , par ses rémiges et par leurs rectrices, largement terminées de blanc. Nous avons observé et recueilli cette espèce sur les bords du Rio negro, en Patago- nie : elle y est commune l’été , mais beaucoup plus encore l’hiver, parce qu’un grand nombre d’individus viennent, dans les froids, des parties plus méridionales ou du ver- sant oriental des Andes. On la voit toujours sur les petits buissons, sur les haies, dans les parcs où l’on renferme les bestiaux et sur les maisons; car c’est une espèce on ne peut plus familière , qui fréquente surtout les lieux habités. En tout temps et même au milieu de l’hiver, elle fait entendre ses harmonieux concerts. Nous ne connaissons aucun oiseau qui ait un chant aussi varié; il en change d’un moment à l’autre: tantôt ce sont des cadences suivies ; tantôt c’est un gazouillement doux ou des gammes chromatiques; en un mot, dans chacune des occasions où nous l’avons entendu , nous avons cru entendre un nouvel oiseau, quoique ce fût toujours le même; et si la mélodie n’est pas aussi riche que celle du Rossignol, elle est du moins bien plus variée. Cette espèce vit comme les Merles, marche avec vivacité, relève sa queue, de temps en temps, en cherchant les insectes dont elle se nourrit. Elle a été distinguée par tous les sauvages des contrées méridionales : les Patagons la nomment Fjé, les Puelches Ocansoa , et quelques Araucanos , pour la distinguer du Thenca du Chili , lui donnent le nom de Teca ou Thenca tehuelcha, c’est-à-dire Thenca du sud ou de la terre des Patagons. MOQUEUR A DOS ROUX, Orpheus dorsalis , Nob. Oiseaux, pi. XI, fig. i. , Orpheus dorsalis , d'Orb. et Lafr. , Sjn. , Mag. de zoo!. Q836), p. i8, n.” 3. O. suprà totus rufescens, capite antice pallide rufescente ; subtus totus albescens; pectore et hjpoconclriis parian grisescentibus ; caudd alba, quatuor exceptis rectri- cibus mediis , quarum duabus intermediis totis nigris, duabus sequentibus nigro et albo variatis, his quatuor basi rufescentibus ; alis nigris , duabus primo- ribus remigibus subtilissime albo fimbriatis, secundariis eodem colore marginatis Passe- reaux Passe- reaux. ( 212 ) ac terminatis; omnibus r emi gibus basi , primariis usque ad medium, secundariis basi tantummodo, albis, coloreque dorsali rufo. Sur le vivant. Bec et pieds noirs; yeux verdâtre pâle. Longueur totale, 25 cent.; du vol, 34 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 11 1/2 cent.; de la queue, 10 cent.; circonférence du corps, 13 cent. Parties supérieures roux-brun, passant de la tête, qui est brun pâle, avec une tache plus foncée au milieu de chaque plume, au roux-brun sur le dos, et au fauve ou roux clair au croupion et sur les couvertures supérieures de la queue. Parties inférieures entièrement blanches, colorées de gris-fauve très-pâle, sur la poitrine et sur les flancs. A la queue, les deux rectrices intermédiaires noires, terminées et bordées de plus pâle; celles qui les suivent , de chaque côté , noires , terminées de blanc ; les huit autres rec- trices externes blanches , excepté la quatrième , qui a du noir aux côtés internes et externes; les quatre supérieures roussâtres à leur base. Ailes noires; les deux premières rémiges légèrement bordées de blanc; les autres primaires, noires, blanches à leur base, et un liséré de cette couleur à leur extrémité; les rémiges secondaires également blanches à leur base, bordées et terminées de blanc; les grandes et les petites tectrices terminées de blanc. Un sourcil blanc assez large. Cette espèce, à l’extérieur de laquelle le sexe et l’âge apportent peu de modifications, se distingue facilement de toutes celles que nous venons de décrire, par ses huit rectrices inférieures entièrement blanches et par la teinte rousse de ses parties supérieures. Nous avons rencontré ce Moqueur dans la république de Bolivia, sur toutes les parties montagneuses, sèches et arides du versant oriental, entre la Paz, Cochabamba et Chu- quisaca, c’est-à-dire sur tous les points élevés de 2,000 à 3,700 metres au-dessus du niveau de la mer, seulement dans les lieux couverts de buissons, jamais dans les lieux boisés et humides, ni dans les plaines chaudes. Très -répandu, sans etre commun, sédentaire , il vit souvent par couples , et se distingue de tous les autres oiseaux de ces contrées par son caractère querelleur. Au reste, il mène le même genre de vie que les autres espèces. Toujours perché sur le point le plus élevé des buissons, il fait entendre un chant des plus mélodieux et tellement varié, qu’il nous est toujours arrive de le prendre pour une tout autre espèce : tantôt c’est un gazouillement doux et agréable; tantôt ce sont des sifflemens qui s’entendent de loin. A Cochabamba, les habitans lui ont donné le nom de Corejidor, juge, sans doute parce qu’il se perche sur les lieux élevés, d’où il paraît dominer et commander, par ses accens , à tous les autres oiseaux. ** TURDIDÉES ARUNDINICOLES , Turdidœ arunclinicolœ. Cette division, en Amérique, ne comprend' que des oiseaux qui ne sortent pas des endroits couverts de roseaux ou des autres lieux maréca- geux. ( m ) Genre DONACOBIE, Donacobius , Swains. Ce genre peut être regardé comme le passage des Merles aux Becs-fins; en effet, par son bec allongé et grêle, il nous représente, en grand, celui de notre Rousserolle, Turdus arundinaceus , qui de même vit toujours au bord des eaux, dans le plus épais des roseaux. Il est remarquable par les côtés nus de sa gorge , par sa tête petite et étroite , par les plumes serrées qui la recou- vrent , par sa queue longue et étagée , par ses tarses et par ses doigts longs et grêles. Nous ne l’avons rencontré que dans les régions chaudes des plaines situées à l’est des Andes. DONACOBIE JACAPANI, Donacobius brasiliensis , Nob. Jacapani , Marcgr. , p. 212; Turdus brasiliensis , Linn., Gmel., Syst. nat.) ed. i3, gen. 107, sp. 1 1 1 ; Lath., Syn. ornitk . , gen. 32, sp. 49; Oriolus jacapani ) Lath., Gmel.,t. I, p. 3 85, n.° 26; Icterus jacapani^ Daud., vol. II, p. 343 ; Briss., Appendix , p. 47, n.° 66; Merle h tête noire du cap de Bonne-Espérance , Buff., Ois., t. III, p. 388 ; Enl. 392 ; Merle du Brésil , Sonnini , t. 4 6 , p. 2 6 5, et Merle des Savanes , Sonnini , t. 4 6 , p. 2 6 6 ; Batara agallas peladas , Azara, Apunt. de los Pax ., t. II, p. 214,11.° 219; Turdus pratensis )\ ieill. , Diet., t. XX, p. 286, et Enc. , t. II, p. 672; Troupiale jacapani) Vieill., Enc. méth., t. II, p. 717; Mimus brasiliensis ) prince Max., Beitr ., t. III, p. 662, n.° 3 ; Donacobius vociferans , Swains., Zool. illust.) pl. 72 , new ser.-, id.: d’Orb. et Lafr., Syn.) Mag. de zool. (i836), p. 19, n.° 1. D. suprà nigricans, sub tùs ferrugineo-jlavescens ; capite nigro, uropjgio ferrugineo ; cauda subcuneata-, rectricibus extimis totis, cceteris apice albis ; hypocondriis nigro striatis ; rostro nigro. Long. 21 cent. Nous avons rencontré un seul couple de cette espèce dans les parties les plus septen- trionales de la province de Corrientes, au milieu des marais les plus couverts de joncs. Nous entendions, depuis long-temps, les deux oiseaux qui faisaient retentir l’écho de leur cri de rappel souvent répété, tout en changeant de place au sein des joncs, sans néan- moins se montrer au dehors ; et ce n’est qu’après une longue attente que nous avons pu les apercevoir et les tirer. Il paraît qu’ils ne quittent jamais les lieux noyés, si ce n’est momentanément le matin. D’après ce qu’en disent les auteurs, cet oiseau serait répandu depuis le 28.e degré jusqu’à la ligne, sur tout le Paraguay, au Brésil, dans les Guyanes. Il avait déjà fixé l’attention des premiers voyageurs , puisque Marcgrave l’a décrit en 1 648. DONACOBIE A BANDELETTE BLANCHE, Donacobius albo vittatus, Nob. Oiseaux , pl. XII , fig. 1 . Donacobius albo vittatus , d'Orb. et Lafr., Syn.) Mag. de zool. (i836), p. 19, n.° 2. D. Mas. Capite niger -, suprà brunneo-ni gres cens ; uropygio ferrugineo ; subtùs ferru- Passe- reaux. Passe- reaux. ( 2U ) gineo-flavescens; vitta superciliari albá, ad nucham per latere capitis ductâ; caudd subcuneata, rectricibus apice albis, albo terminatis, duabus superioribus exceptis ; hjpocondriis nigro striatis. Sur le vivant. Yeux jaune vif; pieds bleuâtres; bec noir; partie nue de la gorge jaune vif. Longueur totale, 22 cent.; du vol, 25 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 82 mill.; de la queue, 80 cent.; du bec, 19 mill.; circonférence du corps, 14 cent. Mâle. Tête en dessus et sur les côtés noir velouté , cette teinte s’étendant sur le haut du cou; le reste des parties supérieures brun noirâtre, passant au ferrugineux vif, sur le croupion. Une large ligne blanche prend derrière l’œil et s’étend sur les côtés du cou; parties inférieures jaune-roux uniforme; quelques stries transversales noires sur les flancs. Ailes et couvertures supérieures noirâtres; huit des grandes rémiges blanches à leur base, sur près de la moitié de leur longueur. Queue étagée, noire, terminée de blanc, les deux supérieures exceptées. Les jeunes et les femelles diffèrent en ce qu’ils n’ont pas le dessus de la tête noir, mais brun , comme le reste du dessus. Cette espèce ne diffère de la précédente qu’en ce quelle a toujours deux lignes blanches aux côtés de la tête; elle présente les mêmes couleurs. La présence de ces lignes blanches ne peut être un accident, puisque nous avons indistinctement ren- contré ce caractère sur tous les individus que nous avons tués au centre de l’Amérique, tandis que ceux que nous avons vus à Corrientes et tous ceux que les auteurs ont décrits , en étaient dépourvus. Azara seul avait vu, parmi un très-grand nombre de 1 autre espèce, deux individus de celle-ci , qu’il regarde comme le jeune age du Donacobius brasihensis mais, comme nous avons rencontré des mâles et des femelles au mois de Septembre, époque de la nichée, et qu’ils pouvaient alors n’être qu’adultes, nous sommes autorisé à penser que le Donacobius albo vittatus forme bien une espèce distincte. Nous avons rencontré cette espèce dans les marais des environs de San-José, Mis- sion de la province de Chiquitos, en Bolivia, et au sein des lacs entourés de forêts, au lieu qu’habitent les sauvages Guarayos. 11 est rare qu’il y en ait plus d’un couple par lac; mais chacun parait avoir le sien. Toujours au plus épais des roseaux et des joncs, on entend plutôt qu’on ne voit les deux consorts se repondre à la distance d une trentaine de pas l’un de l’autre. Au temps des amours , leurs chants redoublent de force : ils en font alors retentir au loin le marais; ils semblent vouloir couvrir à eux seuls le chant des autres oiseaux. Jamais nous ne les avons entendus ailleurs que dans les lieux inondés, où ils vivent d’insectes; ce que nous avons pu reconnaître par 1 ins- pection de leur estomac. V.e FAMILLE. SYLVÎDÈES, Sylvidæ. Les caractères généraux de cette famille sont assez connus pour que nous soyons dispensé de les reproduire ici : nous nous bornerons à dire que ( 215 ) nous y réunissons les genres Sylvia, Hylophilus , Bacnis, comme Syl- dé- vidées sylvic oies; le genre Anthus, comme Sylviclées humicoles1; puis rea"x~ les genres Troglodytes , Synaïlaxis, Anabates et Anumbius , comme Syl- vide'es dumicoles. Ces oiseaux, ayant du reste, suivant leurs genres respec- tifs, des caractères bien tranchés de formes, de moeurs, de lieu d’habitation, nous ne pouvons établir de faits généraux; aussi renverrons - nous , pour les caractères d’ensemble, aux têtes de chaque genre. t SYLVIDEES S YLYICOLES , Sylvidce sylvicolce , Nob. Les oiseaux de cette division se tiennent, presque toujours, au sommet des arbres des bois épais; et, en Amérique, ne sortent pas des régions chaudes; à peine s’étendent-ils dans les plaines , à quelques degrés en dehors des tropiques, et toujours on les trouve au pied des montagnes ou, tout au plus, sur les plus basses de la zone torride , à l’est comme à l’ouest des Andes. Genre BEC-FIN, Sylvia, Auctor. Ce genre, si riche en espèces en Europe, qu’il y fórmela plus grande masse des Passereaux , n’est , dans l’Amérique méridionale , représenté que par un petit nombre ; on le croirait même remplacé , au nouveau monde , par les Muscicapidés , aussi nombreux là qu’ils sont rares en Europe , et y formant la plus grande partie des oiseaux insectivores. Il semble aussi qu’au lieu de mener le genre de vie de nos gracieuses fauvettes , qui , tout en se trouvant quelque- fois dans les bois, ne dédaignent pas les buissons, les haies, les fourrés, les Becs-fins d’Amérique craignent de descendre jusqu’à terre; aussi les trouve-t- on, presque toujours , au sommet des arbres les plus élevés et seulement dans les bois. On s’étonne aussi de les voir, dans l’Amérique du Sud, nepas sortir des régions chaudes, tandis que le plus grand nombre, en Europe, vit au sein des pays tempérés et même très-froids; aussi nos espèces n’émigrent-elles jamais, sur le nouveau continent; tandis que sur l’ancien les Becs-fins sont cons- tamment en voyage. Nous les avons rencontrés à l’est et à l’ouest des Andes. Sous-genre BEC-FIN, Sylvia. Nous n’avons observé que trois espèces de ce groupe sur une surface presque aussi étendue que notre Europe. Elles habitent les deux versans des Andes boliviennes. 1. On pourrait joindre à cette division les Alouettes proprement dites. ( 216 ) Passe- reaux • BEC-FIN UNIFORME , Sylvia concolor, Nob. Oiseaux, pi. XVIII, fig. i. Sylvia concolor , d’Orb. et Lafr. , Syn., Mag. de zool. (1 836 ) , p. 20, n. 5. S. suprà tota schistacea, fronte lorisque nigrescentibus; alis brevioribus, apice obtusis; tectricibus jusco-nigris , margine ex tus cinerascente ; cauda elongata, cuneata; rec- tricibus fuscis, margine anguste cinerascente; subtus tota cinerascens , abdomine medio pallidiore; rostro pedibusque favis. Sur le vivant. Yeux brun clair; bec et pieds jaune vif. Longueur totale, 18 cent., du vol, 21 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 7 cent.; de la queue, 6 1/2 cent.; du tarse au bout des doigts, 4 cent.; du bec, 11 mill.; circonférence du corps, 10 cent. Toutes les parties supérieures sont bleu schisteux; le front, le lorum noirâties; ailes courtes, la troisième rémige la plus longue; elles sont noirâtres, bordées de bleu-giis; queue longue, étagée, noirâtre, bordée de gris-bleu. Les parties inférieures gris-bleuâtre pâle, moins foncé au milieu du ventre et sous la queue. Cette espèce, par son bec conique, un peu arqué, légèrement caréné en dessus, nous parait indiquer le passage aux Némosies; elle est, du reste, très-grande pour le geme Sylvia. Sa teinte uniforme, ses pieds, son bec, jaunes, la distinguent facilement des autres espèces connues. Nous n’avons rencontré ce Bec-fin que sur la côte occidentale de 1 Amérique meri- dionale, dans la vallée d’ Arica, au Pérou, et il ne s’en est offert à nos yeux qu’un indi- vidu, qui, toujours en mouvement, perché sur un figuier, sautait dune branche à l’autre, et paraissait rechercher des insectes. 11 s’envola, en jetant de grands cris et salla reposer sur un arbre voisin , où nous l’avons tué. BEC-FIN CONTRE - MAITRE , Sylvia leucoblepkara , Vieill. Oiseaux, pi. XII, fig. 2. El Contramaestre , Azara , J punt, de los Pax., t. II, p. 40, n-° 1 5 3 > Sylvia leucoblepkara , Vieill. , Diet. , t. II, p. 206 , et Ene., t. II, p. 45g; id., d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. (i836), p. 20, n.° 3. S. capite ardesiaco , corpore suprà obscure viridi, favo mixto , subtüs albo gnses- cente ; crisso favescente ; palpebris albis ; vitta superciliari alba; rostro nigricante , pedibus favis. . Sur le vivant. Bec noir; pieds jaunes; yeux roux vif. Longueur totale, 14 cent.; de la queue, 4 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 1/2 cent.; du tarse au bout des doigts, 35 mill.; du bec, 9 mill. Tête ardoisé foncé; toutes les parties supérieures, ainsi que la queue, vert-jaune bi fi- lant; gorge et ventre blancs; poitrine et flancs blancs, nuagés de gris ardoisé; dessous 2yü* % ,* ( 217 ) de l’aile gris perlé; pli de l’aile jaune pur, ainsi que les couvertures inférieures de la queue et les cuisses; rémiges noirâtres, bordées de vert jaunâtre; les paupières blanches; les deux côtés du front blancs. Cette espèce, que Don Félix d’ Azara décrit bien, a été rencontrée par nous, province de Corrientes , dans les lieux où cette province confine au Paraguay , et dans les grands bois qui bordent les affluens du Parana, en face de Corrientes (grand Chaco). Nous ne l’avons vue qu’au milieu des grands bois épais, où elle paraît être sédentaire et vivre on ne peut plus isolée; peu craintive, néanmoins, les chasseurs sauvages de ces contrées n’ayant jamais songé à l’inquiéter. Son vol est court, mais rapide; elle ne fait que passer d’un arbre à l’autre; on ne la voit jamais à plus de dix pieds au-dessus du sol, se tenant toujours sur les branches inférieures des arbres, où elle saute d’une première à la sui- vante, sans jamais déployer beaucoup d’agilité, cherchant partout les petits insectes dont elle se nourrit et faisant entendre, à chaque instant, un léger sifflement doux et expres- sif, peu varié, qui ne sort pas de l’octave. Elle descend toujours, en sautant dans les branchages, jusqu’à ce quelle arrive à terre, se tait alors et se met à retourner les feuilles sèches. Nous avons remarqué qu’elle était plus souvent à terre que perchée. M. d’ Azara nomme cette espèce Contre-maître , pour la distinguer de son Gabier, celui-ci se tenant toujours au sommet des arbres, comme les Gabiers se tiennent dans les hunes d’un navire, tandis qu’à l’exemple du Contre-maître, qui zeste sur le pont, celui-là est plus souvent à terre que perché. Cette comparaison est très-juste, ainsi que ce que dit l’auteur cité , que ces deux espèces se sont partagé les forêts par étages ; l’une restant à la partie supérieure, l’autre à la partie inférieure des arbres. BEC-FIN VOILÉ, Sylvia velata, Vieill. Sylvia velata , Vieill., Ois. de l Amér. sept., t. II, p. 22 , pl. 74, Diet., t. II, p. 232 ; Ene., t. II, p. 434; Contramaestre verde pecho de oro , Azara, A punt. , t. II, p. 54, n.° r 5 5 ; Tanagra canicapilla , Swains., Zool. illust ., v. Ill; Sylvia canicapilla , prince Max., Beilr. , t. Ill, p. 701; Sylvia velata , d’Orb. et Lafr., Syn.} Mag. de zool. (i836 ), p. 20, n.° 2. S. fronte genisque nigris, vertice ardes iaco ; corpore suprà viridi- ccerulescente , subtiis favo. Sur le vivant. Bec noir en dessus, rose en dessous; yeux bruns; pieds rosés. Lon- gueur totale, 14 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité , 58 mill.; de la queue, 4 cent. ; circonférence du corps , 9 cent. Les jeunes n’ont point de noir aux côtés de la tête et le dessus de cette partie est verdâtre. Nous avons rencontré cette espèce successivement à Bio de Janeiro, au Brésil , à Cor- rientes, sur la frontière du Paraguay et au centre de l’Amérique méridionale, au sein de la province de Chiquitos. Plusieurs naturalistes l’ont observée en d’autres parties du même continent et dans l’Amérique septentrionale; ce serait donc une espèce des plus répandue. Nous l’avons toujours vue se tenir dans les halliers ou sur les arbres de moyenne hauteur , jamais dans les grands bois; et là, par paire au printemps, isolée IV. où. 28 Passe- reaux. I --> 0 Passe- reaux. ( 218 ) le reste de l’année, elle sautille de branche en branche, en faisant entendre un petit cri de rappel et cherchant les insectes dont elle se nourrit. Son chant, dans la saison des amours, est mélodieux, mais peu fort et ressemble beaucoup à celui de notre Fauvette. FAUVETTE MIGNONNE , Sylvia venusta , Temm. Pico de punzón celeste pecho de. oro , Azara, Apunt., t. I, p. 421, n.° 109 ; Sylvia petiajumi, Yieill. , Diet., t. II, p. 276; Ene. métli., t. II, p. 479 5 Sylvia venusta, Temm., Pl. col. 2 9 3, fig. ii; id., Prince Max., t. Ill, p. 7o5 , n.° 2; Sylvia plúmbea, Swains., Zool. illust ., v. III, pl. 139; Sylvia venusta, d’Orb. et Lafr., Syn. , Mag. de zool. (i836), p. 2o,n.° 1. S. corpore supra saturate cœruleo , dorso viridescente ; subtüs aurato; ventre crissoque albescente , tectricibus alce albo terminalis. Sur le vivant. Bec jaune en dessous, noir en dessus; yeux bruns; pieds brun violacé. Longueur totale, 12 cent. Les jeunes diffèrent des adultes par le manque de noir entre le bec et l’œil. Nous avons fréquemment rencontré cette charmante espèce aux environs de Corrientes , à la frontière du Paraguay, au sein des plaines de la province de Chiquitos, au centre de l’Amérique méridionale, ainsi que sur les montagnes élevées de cinq à six mille pieds au-dessus du niveau de la mer, au versant oriental des Andes, dans les provinces de Yungas, de Sicasica, de Valle grande. Partout nous l’avons vue se tenir au sommet des buissons , des grands arbres , surtout sur ceux qui étaient couverts de fleurs , mais toujours aux parties les plus hautes, sans quelle descendît jamais jusqu’à terre. Elle est sédentaire et ne voyage que pour chercher sa nourriture, vivant seule ou par paires, selon les saisons , et si peu craintive , qu’elle vient jusque dans les jardins , sur les arbres fruitiers; là, continuellement en mouvement, sautillant d’une branche à l’autre, se glissant sous les feuilles, sous les fleurs, paraissant et disparaissant tour à tour, elle fait entendre, par intervalles, un léger sifflement, tout en poursuivant les petits insectes, surtout les petites araignées , dont elle se nourrit presque exclusivement. Lorsqu’elle se pose sur la cime d’un arbre, elle ne l’abandonne qu’après en avoir visité toutes les parties. Elle ne s’envole jamais que pour passer à l’arbre le plus voisin, mais d’un vol rapide et droit. Vers le mois d’Octobre, elle abandonne les buissons, s’enfonce dans les forêts, y choisit un grand arbre, couvert de lianes ou de ces lichens qui pendent en chevelure; et là , construit un nid composé de coton à l’intérieur, couvert extérieurement de lichens et bien caché; nous ne l’avons découvert que par hasard. Ayant fait abattre un arbre , afin de nous procurer des lichens, que nous voulions employer en guise de l’étoupe qui nous manquait, à préparer des oiseaux, nous rencontrâmes le nid au milieu; il con- 1. Nous avons adopté le nom de M.Temminck; mais, si celui deM. Vieillot est plus ancien , nous croyons qu’en bonne justice on y devra revenir. ( 219 ) "tenait quatre œufs blanc verdâtre, marqués de points rouges, plus rapprochés sur le Passe- gros bout; leurs diamètres sont 17 et 20 millimètres. reaux~ Sous-genre HYLOPHILE, Hylophilus , Temm. Iis ont en tout les mœurs des Becs-fins ordinaires. Nous n’en ayons ren- contré qu’à l’est des Andes. HYLOPHILE RUFICEPS, Hylophilus ruficeps, Prince Max. Oiseaux , pi. XIII , fig. i . Hylophilus ruficeps , Prince Max., Beitr ., t. III, p. 7 2 5 1 ; Sylvia ruficeps , d’Orb. et Lafr., /5/«., Mag. de zool. (i836), p. 20, n.° 4. H. suprà 'viridi-olivascens , capite cinnamomeo ; suhtùs flavus, hypocondriis olivascen- tibus. Color cinnamomeus, genarum sensim ad gutturis latera in flavum- rostro pedibusque plumbeis. Sur le vivant. Bec bleuâtre; yeux bruns; pieds bleuâtres. Longueur totale, 13 j/2 cent.; du vol., 21 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 64 mill.; de la queue, 5 cent.; du haut du tarse au bout des doigts, 38 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 4 1/2 mill.; circonférence du corps, 9 cent. Bec médiocre, assez court, presque conique, un peu caréné en dessus ; tête roux-jau- nâtre vif, passant à l’aurore sur les joues et aux côtés de la gorge; gorge et les parties médianes inférieures jaunes, passant au jaune verdâtre sur la poitrine, et au verdâtre sur les flancs; parties supérieures vert-olive vif; ailes courtes, la quatrième rémige la plus longue; elles sont noirâtres, bordées de vert; queue un peu fourchue, verdâtre, bordée extérieurement de vert tendre. Nous avons recueilli cette charmante espèce sur le versant nord-est de la Cordillère / orientale de Bolivia, dans la province d’Àyupaya, aux environs de Palca. Elle paraît y être rare , et se tient dans les ravins humides et boisés , au sommet des grands arbres , où elle cherche les insectes dont elle se nourrit. Nous ne l’avons aperçue que dans les lieux les plus sauvages et les plus escarpés des montagnes boisées et chaudes. * ' _ ' ' # O - Genre PITPIT, Dacnis , Cuv. Sous-genre Dacnis , Cuv.; Sylvia , .Vieill., Temm. Les Dacnis sont, comme les Hylophiles, remarquables, parmi les Becs-fins, par leur bec droit, conique, fort, à peine échancré à son extrémité; par leurs pieds courts, mais robustes , dénotant des oiseaux qui s’accrochent aux branches, 1. Lorsque nous avons choisi le nom de ruficeps , nous ne connaissions pas la description de M. le prince Maximilien; mais les caractères tranchés de cette espèce nous ont fait lui imposer le même nom que ce savant voyageur. Passe- reaux. ( 220 ) ainsi que les Mésanges, habitude qu’en effet l’étude de leurs mœurs nous a dévoilée. Ils ne sont qu’américains, faisant réellement par les caractères de leurs mœurs, le passage entre les Becs-fins et les Mésanges. On leur reconnaît facilement au bec la légère échancrure que n’ont pas les Mésanges; et d’ailleurs, quant à leur genre de vie , bien qu ils s accrochent aux arbres , ils ne le font qu’afin de saisir les petits insectes, ainsi que presque tous les Sylvidées syl- vicoles. Ils se tiennent au sommet des arbres, sans jamais descendre plus bas. Nous n’avons rencontré de Dacnis qu’a l’est des Andes et seulement encore dans les parties les plus chaudes et les plus humides, naturellement toujours les plus boisées. A peine ces oiseaux s’élèvent-ils sur les montagnes à quatre ou cinq mille pieds au-dessus du niveau des mers. PITPIT A VENTRE JAUNE, Dacnis flaviv enter , Nob. Oiseaux, pi. XIII, fig. 2. Dacnis jlaviventer, d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. (i836), p. 21, n.6 3. D. Mas. Capite suprà obscure viridescente ; fronte, oculorum circuitu, dorso superiori, alis, caudd, gutture et antero collo, nigris ; corpore et alis infra, tectncibus, infero dorso uropygioque splendide flavescentibus ; pectore nigrescentibus maculis varie- gato. Fem. Suprà obscure viridescens, infrà griseo-brunneo variata; alis caudaque brun- neis pallidiore limbatis. Sur le vivant. Mâle. Bec noir; yeux rouges; pieds noir bleuâtre. Femelle. Bec corné; yeux bruns; pieds bleus. Longueur totale, 12 cent.; du yol, 20 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 1/2 cent.; de la queue, 35 mill.; du haut du tarse au bout des doigts, 24 mill.; du bec, 1 cent.; circonférence du corps, 10 cent. Mâle. Bec droit, pointu, aussi large que haut, muni, près de son extrémité, d’un indice de dent; dessus de la tête yert foncé; tour des yeux, front, oreilles, gorge, ailes, queue et haut du dos noirs. Toutes les parties inférieures d’un beau jaune, ainsi que les côtés de la gorge ; à partir de la mandibule inférieure , les couvertures supérieures des ailes et la partie postérieure du dos, verdâtres; le noir du milieu de la gorge, en descendant sur le devant du cou, forme de petites taches comme ondées. Femelle. Tout le dessus du corps verdâtre obscur , uniforme , plus clair sur le crou- pion; le dessous gris jaunâtre, passant au jaune roux sur les couvertures inférieures des rectrices; rémiges et rectrices brun foncé, bordées de plus clair. Cette charmante espèce diffère beaucoup de ses congénères par ses teintes brillantes de jaune; nous l’avons rencontrée au milieu des forêts chaudes et humides du pied oriental des Cordillères boliviennes , dans la partie habitée par les Indiens yuracarès. On la voit, au bord des rivières, se tenir constamment par paires, au sommet des plus ( 221 ) hauts arbres et des palmiers, s’y cramponner, afin d’y chercher sa nourriture, qui con- siste en petits insectes. Elle est assez rare, mais le paraît plus encore par l’extrême difficulté qu’on éprouve à l’atteindre sur la coupe élevée des arbres, où le plomb n’ar- rive qu’avec peine. PITPIT BLEU , Dacnis cayanus. Motacilla cayana , Linn., eel. 12, p. 3 3 6, et Gmel., Syst. nat ., ed. i3, sp. 40 ; Sylvia cayana , Lath., Syst. ornith ., gen. 43, sp. 143 ; Pitpit bleu , Buff., t. X, p. 14, Enl. 669 ; Sylvia cayana , Vieil!., Ene., t. II, p. 478, etc.; Sylvia cayanensis cærulea} Buff., Orn., t. III, p. 534, pl. 28, fig. 1 ; Dacnis cayanus , d’Orb. et Lafresn., Syn.^ Mag. de zool. (i836), p. 20, n.° 1. D. totus coeruleus , fronte, capistro , humeris, alis cauddque nigris ; abdomine crissoque albis ; rostro nigricante , pedibus coerulescentibus. Sur le vivant. Bec bleu noirâtre; pieds bleuâtres; yeux rougeâtres. Longueur totale, 12 cent.; du vol, 22 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 cent.; du bec, 9 mill.; circonférence du corps, 8 cent. Les nombreuses recherches que nous avons faites pour découvrir si cette espèce est bien une des livrées de sexe du Pitpit vert. Buff. , et du Sylvia cyanocephala , Linn. , nous ont démontré jusqu’à l’évidence qu’elle en diffère essentiellement; il ne s’agit que de les confronter pour reconnaître, au premier coup d’œil, que le bec de celle-ci est toujours beaucoup plus court, moins arqué, plus robuste, ce que nous avons aperçu sur tous les individus sans distinction. Les pieds, qui varient peu de couleurs, selon les espèces, sont aussi toujours de couleurs différentes; dans celle-ci ils sont bleuâtres , presque noirs; dans l’autre, ils sont toujours rosés, à tous les âges; d’ailleurs nous ne l’avons rencontrée que sur un seul point, tandis que l’autre, avec ses livrées d’âge, se trouve sur une grande étendue, toujours par troupes et jamais avec les autres. Nous croyons qu’on n’a pas besoin de plus de preuves pour se ranger à notre opinion, d’autant plus qu’à l’espèce suivante on verra que nous en avons suivi les changemens de livrée sur un très-grand nombre d’individus , au temps des amours comme après. Nous avons rencontré cette charmante espèce au pays des Yuracarès, en des forêts chaudes et humides, aussi belles que celles de la Guyane, et qui leur ressemblent beau- coup. Elle y est très-rare et se tient sur la coupe la plus élevée des grands arbres. Les Yuracarès la connaissent sous le nom de Chuspi. PITPIT A TÊTE BLEUE, Dacnis cyanocepkalus, Nob. Mâle. Manakin bleu, Edw., Glan.: pl. 2 63; Dacnis cyanater , Less., Traité, p. 468; id.¿ d’Orb. et Lafr. , Syn. , Mag. de zool. (18 36), p. 21, n.° 2 ; Pico de punzón celeste y negro , Azara, Mpunt.j t. Ill, p. 408, n.° io3. Passe- reaux. Passe- reaux, ( 222 ) Femelle. Motacilla cyanocephala, Linn., Syst.nat ., gen. 114, sp. i63 ; Sylvia cjanocep hala, Lath .,Syst. orn gen. 43, sp. 144; Pitpit vert , Buff., t. X, p. i3; Sylvia viridis , Briss. , Orn., t. III, p. 5 3 1, pl. 28 , fig. 4. D. Mas. To lus cœruleus, fronte, humeris, gutture cauddque nigris; remigiis nigris, coeruleo limbatis ; rostro caeruleo; pedibus roseis. Fem. Viridis, capite supra, humeris que caeruleis; alis cauddque nigris, viridescenti limbatis; gutture griseo-caerulescente Sur le virant. Bec noirâtre en dessus, bleuâtre en dessous; pieds rosés; yeux rouges. Longueur totale, 13 cent.; du bec, 11 mill.; circonférence du corps, 8 1/2 cent. Mâle adulte. Bleu de ciel; une tache entre l’œil et le bec, la gorge, le haut du dos, la queue, les ailes noires; cette dernière partie bordée de bleu. Femelle. Entièrement vert vif; le dessus de la tête et l’épaule bleu de ciel , la gorge gris bleuâtre. C’est seulement à la seconde année que les jeunes mâles , en tout sembla- bles à la femelle, prennent les teintes bleues et noires. Cette espèce diffère essentiellement de la précédente par son bec toujours de deux millimètres plus long, par les teintes que nous venons d’indiquer, par ses pieds constamment rosés. Nous ne doutons pas de cette séparation comme espèce : nous avons en effet trouvé, plusieurs fois, le mâle et la femelle, au temps des amours, près de leur nid, en des contrées où jamais l’autre espèce n’a paru; car, tandis que le Dacnis cayanus ne se trouve que dans les forêts les plus humides et les plus chaudes des vingt premiers degrés de chaque côté de la ligne , et seulement dans les plaines , on voit celle-ci s’étendre bien au-delà, jusqu’au Paraguay, où elle a été rencontrée par Azara, et s’élève par la même raison sur les montagnes, jusqu’à cinq ou six mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Nous l’avons communément rencontrée dans la république de Bolivia, au Rio famam- paya, province de Yungas; aux environs de Santa-Cruz de la Sierra, et dans les forêts habitées par les Indiens yuracarès et guarayos. Elle se tient toujours au sommet des plus hauts arbres, principalement de ceux qui sont en fleurs, et par conséquent, ne se rencontre que dans les lieux boisés, habités ou non, toujours par paire et même par troupe; au mois d’Octobre, elle fait son nid au sommet des arbres isolés, et nous avons été assez heureux pour en suivre un de près; ce qui nous a entièrement fixé sur ce que nous avons dit relativement aux caractères distinctifs d espèces. ff SYLYIDÉES HUMICOLES, Sylvidœ humicolœ, Nob. Les espèces de cette série vivent constamment à terre. Non-seulement elles 11’abandonnent jamais les plaines, les terrains unis, mais encore elles 11e se perchent que très-rarement sur les buissons les moins élevés. On les rencontre à l’est et à l’ouest des Andes à toutes les latitudes comme à toutes les hauteurs. ( 223 ) Passe- reaux. Genre PIPI, Anthus, Beclist. Les caractères de ce genre peuvent être décrits en quelques mots de manière à ce qu’on les reconnaisse facilement : ce sont des Alouettes dont le bec est grêle et marqué d’une dent , dont les habitudes sont un peu moins ter- restres; ils se perchent quelquefois. Quoique ce caractère de dent ait fait on ne peut plus éloigner ces genres l’un de l’autre, nous croyons qu’ils doivent être réunis. Si nous ne le faisons pas ici , c’est pour ne pas intervertir l’ordre de nos planches; car, du reste, nous sommes intimement persuadé qu’il n’y a pas lieu de les séparer. Peut-être ne présentent -ils pas même des caractères suffîsans pour qu’on en fasse plus que des sous-genres d’un même genre. Les Anthus sont de toutes les latitudes, de toutes les régions, de toutes les zones d’élévation au-dessus du niveau de la mer. L ’Anthus fulvus et Y A. furcatus se trouvent, en même temps, sur les plaines glacées de la Patagonie, sur les plateaux élevés des Andes; Y A. correndera paraît se borner aux plaines chaudes et tempérées situées à l’est des Andes ; tandis que Y A. rufescens est relégué sur les montagnes encore assez chaudes de la zone torride. Ainsi les uns semblent fixés en des contrées distinctes , et les autres , au contraire , se trouvent simultanément dans les plaines méridionales et sur les montagnes élevées de la zone torride, où ils retrouvent la température qu’apporte l’éléva- tion. En résumé, les Anthus vivent en latitude depuis la zone torride jusqu’au 50. e degré, et, en élévation, depuis le niveau delà mer jusqu’à 6,000 mètres au-dessus, sous la zone torride, à l’est comme à l’ouest des Andes. En Amérique, ils mènent le même genre de vie qu’en Europe, tout en étant peut-être plus terrestres; sous ce point de vue, ils se rapprochent beaucoup plus des vraies Alouettes, et sont moins disposés aux voyages ou du moins ne se réunissent point par troupes pour émigrer , comme quelques- unes denos espèces. Nous pourrions dire aussi qu’ils sont, en général, moins communs, moins répandus. Le sol du nouveau monde en nourrit à peu près autant d’espèces que celui de l’Europe. PIPI A DOS FAUVE, Anthus fulvus, Vieill. Alouette noire à dos fauve , Buff., Ois., t. IX, pl. 33; Enl. 738 , fig. i ; Alondra de espalda roja , Azara, Apunt. de los Paj.¿ t. II, p. i5 , n.° 149; Alauda rufa , Linn., Gmel., Sjst. ( 224 ) nat.: ed. 1 3 , gen. io5 , sp. 7; Alauda fulva , Lath., Sjst orn gera. 41, J/?. 2; Alauda fulva , Yieill., Ene. méth., t. I, p. 3op; Anthus fulvus , id ., /oc. «í., p. 328, et Diet, de Déterv., t. 26, p. 5o2; Alauda rufa , Less., Traité; Anthus variegatus , Gerv. et Eydoux, Voy. de la Favor., p. 38, pl. i5 ; Anthus fulvus , d’Orb. et Lafr. , Vj«. , Mag. de zool. (i836), p. 26 , n.° 1. 1 * * Mas. Totus niger , dorso scapularibusque fulvis. Junior. Coloribus suprà pallidioribus, rufescens , subtus fulvo alboque variatis-, guld alba. Sur le vivant. Bec, yeux et pieds noirs. Longueur totale, 12 cent.; de la queue, 3 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 7 cent.; du bec, 8 mill. Cette espèce habite, en été, les parties les plus méridionales de l’Amérique du Sud, c’est-à-dire au-delà du 41. 8 degré de latitude australe; mais, lorsque l’hiver la chasse de ces régions froides, elle s’avance sur toutes les Pampas de Buenos- Ayres , et meme jusqu’à la province de Corrientes, au 28.e degré de latitude. Nous l’avons retrouvée à l’ouest des Andes , dans la république du Chili , et sur toutes les Andes boliviennes , au milieu des plaines, des plateaux élevés au-dessus de 4,000 et 5,000 mètres. En résumé, dans les plaines orientales des Andes, cette espèce habite depuis le 27.e jus- qu’au 43.e degré de latitude sud; et, en élévation , dans la zone tropicale, depuis le niveau de la mer jusqu’à 6,000 mètres au-dessus. Sans être, nulle part, bien commune, elle est on ne peut plus répandue. On la voit, par petites troupes composées d’un très- petit nombre de mâles et de beaucoup de femelles ou de jeunes , se tenir principalement dans les plaines, surtout dans les plaines inondées, ou du moins très - humides , ou au bord des ruisseaux et des rivières, comme les Alouettes, dont elle a les mœurs: elle préfère soit les sentiers battus, soit les ornières, où tantôt elle court avec vitesse, tantôt marche gravement, sans jamais s’inquiéter des personnes qui s approchent d’elle, recherchant les petits vers et les graines dont elle se nourrit. Jamais nous ne l’avons vue perchée. Son vol est léger, rapide, souvent prolongé. En Octobre et en Novembre elle fait son nid dans les plaines ou au bord des eaux et le cache entre les herbes. Nous n’avons été à portée de la suivre, à cet instant, que sur les rives du Rio negro, en Patagonie ; car elle ne niche pas dans les plaines situées au nord du 46.e degré de latitude. 1. Nous ne rapportons pas, comme synonymie, la Variole de Buffon, Ois., t. 9 , p. 99; Anthus variegatus, Vieill. , Encycl. , t. I, p. 317, parce qu’elle nous laisse du doute sur son identité avec cette espèce, pouvant bien être la Correndera d’Azara, n.° 14ô. PIPI CORRENDERA, Anthus correndera, Yieill. Alondra correndera , Azara, Apunt. de los Pax ., t. II, p. 2, n.° 145 ; Anthus correndera , Vieill. , Diet, d’hist. nat., t. 26, p. 4 91 ; Eue. métli., 1. 1, p. 3 2 5. 1 A. corpore supra plumis nigricantibus , albo auratocjue marginatis vestito ; subtiis aurato, maculis nigricantibus lateralibus ornato; pectore aurato, nigro maculato ; gula albidescente, tectricibus minoribus alarum aurato -rufescentibus ; remigibus fuscis, albo limbatis ; cauda nigricante, rectricibus eoctimis albis. Sur le vivant. Bec brun à son extrémité , rosé ailleurs ; yeux bruns ; pieds rosés. Longueur totale, 17 centimètres ; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 43 mil!.; du bec, 10 millim.; de l’ongle du pouce, 21 mill. Cette espèce, bien décrite par Azara, s’est montrée à nous principalement aux envi- rons de Buenos-Ayres et jusqu’en Patagonie; Azara l’a rencontrée au Paraguay; ainsi, l’on doit supposer que sa patrie d’adoption est au sein des plaines, depuis le tropique du Capricorne jusqu’au 41. e degré de latitude sud. L’auteur espagnol en a parfaitement observé les mœurs; car, ainsi que lui, nous l’avons rencontrée dans les plaines, suivant les sentiers, la tête levée et marchant gravement : par paires, pendant la saison des amours , elle est, presque toujours, par petites troupes , le reste de l’année. Elle se tient le plus sou- vent à terre et ne se pose que sur les petits buissons , et cela encore très-rarement. Silen- cieuse presque toute l’année, en Septembre et Octobre, saison de la nichée, elle rompt le silence et commence ses chants, mais seulement aux instans où, s’élevant presque verticalement dans les airs , elle se laisse ensuite , tout en gazouillant , tomber perpen- diculairement jusqu’à la moitié de son ascension; puis remonte un instant après, s’éle- vant ainsi, par saccades, à une telle hauteur, qu’on finit par la perdre de vue; enfin, elle termine ce manège en se laissant tomber jusqu’à terre. Son nid, artistement tissé avec de la paille, est placé sur le sol et attaché à une touffe d’herbes qui le cache; ses œufs, au nombre de quatre, sont blancs, pointillés de roux, surtout au gros bout. PIPI CHU, Antkus chii, Yieill. Alondra chii , Azara, Apunt. de los Pax., t. II , p. 6, n.° 146; Anthus chii , Yieill., Diet, d’hist. nat., t. 26, p. 490; id., Ene. méth., t. I, p. 326; Licht. , Verz., p. 37 ; Prince Max. de Neuw., Beitr., Fôgel , p. 63 1 ; d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool., p. 26. A. corpore supra fusco, maculis nigrescente fuscis ornato; subtiis albescente; pec- tore gulâque nigro-fusco maculatis; cauda nigricante ; rectricibus intermediis fus- cis, albido marginatis ; tectricibus lateralibus albis. 1. Les traits de la description de Y Alouette variole ou de Buenos-Ayres , tels que les donne Buffon , ne sont pas assez précis pour que nous osions prononcer sur l’identité du Pipi correndera avec cette espèce; néanmoins il serait possible que la Correndera fût cette espèce et non Y Anthus fulvus, .auquel on l’a rapportée. ( 226 ) Sur le vivant. Bec brun en dessus, jaunâtre à la mandibule inférieure; yeux brun- roux; pieds gris. Longueur totale, 14 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 8 cent.; de la queue, 5 cent.; du bec, 11 millim. Cette espèce, décrite pour la premiere fois par Azara, sous le nom de Chu, fut placee, par Vieillot, dans le genre Antkus , avec le nom spécifique imposé par l’auteur espa- gnol, et le docteur Lichtenstein, qui lui a conservé ce nom, ne l’a donné qu’après Vieillot. Elle diffère de la précédente par une taille beaucoup moindre, par des taches beau- coup plus nombreuses, et enfin, parce qu’elle na que très - rarement un peu de jaune mélangé au blanc grisâtre qui forme le fond de sa couleur. Nous l’avons rencontrée surtout dans les plaines de la Banda oriental , à 1 embouchuie de la Plata, aux environs de Maldonado et de Montevideo; puis nous l’avons revue près de Corrientes, à la frontière du Paraguay. Elle se tient dans les lieux humides et secs, particulièrement sur les pelouses, et court avec rapidité ou se faufile entre les her- bages, faisant alors entendre, de temps en temps, un petit sifflement qui exprime son nom; mais, si quelque chose l’inquiète, elle se tapit à terre, se réfugie derrière une touffe de plantes, et se croit tout à fait en sûreté, dès quelle ne peut voir l’objet qui l’a effrayée. Au mois de Novembre, saison de ses amours, elle vit par couples, s’envole, plane, en battant des ailes, et se laisse tomber à peu près comme l’espèce précédente, sans jamais s’élever aussi haut. Son nid, composé de tiges de graminées contournées en cercle et caché au milieu des herbes , contient cinq à six œufs bruns , tachetés de plus foncé , à peu près comme ceux de notre Alouette commune de France. Elle se nourrit de graines. PIPI BRUNATBE, Antkus rufescens. Nob. Antkus rufescens 5 dOrb. et Lafr.? Syn.: Mag. de zool. (i836)? p. 27, n. 5. A. suprci rufescens , pennis totis disco nigro ornatis; alis nigris ; tectricibus lernigi- busque rufo marginatis ; cauda nigra, rectricibus utrinque extimis limbo extiis et apice pallide rufescentibus, duabus mediis margine aeque pallide rufescentibus ; subtiis totus rufescens, medio abdomine pallidiore, hjpocondriis obscurioribus ; collo lateribus , punctis vix conspicuis, pectore rufo maculis parvis, fusco-nigris notatis. Sur le vivant. Bec corné en dessus, rosé en dessous; pieds blanc-jaunâtre sale; yeux bruns. Longueur totale, du bout du bec à l’extrémité de la queue, 16 cent.; du vol, 26 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 75 cent.; de la queue, 5 cent.; du tarse au bout des doigts, 44 mill.; de l’ongle du pouce, 1 cent.; du bec, 12 mill.; sa hau- teur, 4 1/2 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 10 cent. Les parties supérieures de la tête et du corps brun noirâtre, chaque plume bordée de roux jaunâtre; gorge jaune sale; les côtés du col et de la poitrine jaunâtre roux, varié de petites taches brun noirâtre; ventre et couvertures inférieures de la queue jaune-roux; flancs variés de roux; ailes et leurs tectrices noir-brun, bordées de roux-jaune sale; cou- verlures inférieures jaunâtres. Queue noire, bordée en dehors de jaune pâle, les deux rectrices extérieures brun sur la barbe externe, blanc jaunâtre sur l’autre. Cette espèce diffère essentiellement des espèces précédentes par ses teintes beaucoup plus foncées, plus rousses, et en ce qu’au lieu d’être entièrement blanche, la rectrice externe de chaque côté n’a de cette couleur que son côté externe ; encore est-il teinté de jaune. Nous n’avons rencontré qu’une seule fois cette espèce, sur le sommet delà montagne dite du Biscachal , non loin du village de Carcuata , dans la province de Yungas , départe- ment de la Paz (Bolivia), c’est-à-dire sur les contreforts orientaux de la chaîne des Andes orientales, à peu près à la hauteur de 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle se tenait sur les plateaux couverts de graminées qui forment le sommet de cette montagne, s’y cachant si soigneusement, qu’il nous était difficile de la faire partir; elle faisait alors entendre un sifflement de rappel analogue à celui de X Anthus arboreus, et allait se cacher de nouveau, à peu de distance. PIPI A QUEUE FOUBCHUE, Anthus furcatus, Nob. Anthus fur catus, d’Orb. et Lafr., Syn.: Mag. de zool. (i836)? p. 27, n.° 4. A. suprà fuscus, plumis totis grisescente rufo marginatis ; alarum eddem picturcl , remigibus primariis anguste albo marginatis ; caudd nigro fusca, rectricibus utrin- que duabus extimis albis, prime! basi tantum margine, secunde ! margine toto intiis nigris ; subtiis non rufescens ; pectore maculis minoribus fuscis, hypocondriis longio- ribus notatis. Sur le vivant. Bec corné à la mandibule supérieure, jaunâtre à la base de l’inférieure ; pieds rosés; yeux bruns. Longueur totale, du bout du bec à l’extrémité de la queue, 16 cent.; du vol, 26 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 8 cent.; de la queue, 47 mill.; du tarse au bout des doigts, 4 cent.; de l’ongle du pouce, 9 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 4 mill.; circonférence du corps, 10 cent. Queue légèrement fourchue; dessus du corps et de la tête orné de plumes brun- gris clair, bordées de roux-jaunâtre très-clair; gorge blanche; côtés du cou variés de blanc et de noirâtre; poitrine jaune-roux, avec une tache noirâtre au côté interne de chaque plume; ventre et couvertures inférieures de la queue blancs; flancs jaunâtres, avec quelques indices de mouchetures brun pâle; rémiges et leurs tectrices supérieures brunes, bordées largement de jaune-roux très-pâle; le côté externe des pennes primaires presque blanc; les deux rectrices médianes brun-roux, largement bordées de jaunâtre; les autres noirâtres, excepté les deux latérales, dont le côté externe et une partie de l’autre sont blancs. Plus grande, beaucoup plus forte que X Anthus correndera , cette espèce en diffère encore par sa tête plus grosse, par ses ongles toujours moins longs, par son plumage, dont les taches en dessus sont moins vives, plus nombreuses, moins distinctes; parson ventre blanc, par sa queue plus large. Passe- reaux. ( m ) Nous l’avons d’abord rencontrée aux environs du Carmen, en Patagonie, au 41. e degré de latitude sud; puis dans' la vallée tempérée de Cochabamba (république de Bolivia), sur les plateaux élevés de 2,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, au 17.e degré de latitude ou par une température à peu près égale à celle de Patagonie. Voilà donc une espèce qui habite, en même temps, au 41. et au 17. degre de latitude, sans s’être montrée à nous sur tous les points intermédiaires. Elle se tient , à Cocha- bamba, dans les champs cultivés, sur les chemins et reproduit , en tout, les mœurs de notre Alouette des champs en France; mais elle est moins commune et ne se réunit pas en grandes troupes, comme cette dernière, vivant presque toujours isolée ou par paires, comme notre Cochevis. ttt SYLYIDÉES DUMICOLES, Sylvidœ dumicolœ , Nob. Les oiseaux de ce groupe ne vont jamais au sommet des arbres : ils se tiennent constamment au sein des halliers les plus épais, des buissons isolés, et même des grandes plantes. Us descendent souvent à terre, sans jamais y rester long-temps. Ils habitent toutes les latitudes, toutes les zones d’éléva- tion , sur les montagnes , à l’est et à l’ouest des Andes. Genre TROGLODYTE, Troglodytes , Cuy. Tout le monde connaît les caractères généraux des Troglodytes ou , tout au moins, leurs manières vives, leur sautillement autour des habitations, dans lesquelles, en Amérique comme en Europe, ils entrent même pour nicher. Tout le monde a remarqué leur petit bec grêle et allongé , leurs ailes courtes et concaves, leur cpieue à chaque instant relevée; mais tout le monde n’a pas été à portée de les étudier sur le continent américain ; aussi nous reste-t-il à parler des espèces que nous y avons rencontrées. Notre premier sous-genre ( Thryothorus ) est seulement des pays chauds et boisés et des forêts situées à l’est des Andes. Les Troglodytes proprement dits ne nous offrent pas , à beaucoup près, la même distribution géographique : tous oiseaux buissonniers et sédentaires , ils sont également répartis dans toutes les régions ; ainsi le Troglodytes platensis se trouve dans notre seconde zone de latitude et de hauteur, c’est-à-dire du 28.e au 34.e degré à l’est et à l’ouest des Andes, et sur les montagnes, dans la zone torride, de 1,000 a 5,700 metres au-dessus du niveau de la mer, tandis que, des trois autres espèces, la première est de l’ouest des Cordillères, dans la zone torride; la seconde, des mêmes régions, mais seulement à l’est; la troisième, releguee sur les parties les plus méridionales du continent américain. De ces faits nous tirons la consequence ( 229 ) que les Troglodytes habitent depuis le niveau de la mer jusqu’à près de 4,090 metres au-dessus, sur les montagnes de la zone torride, et en latitude, depuis la ligne jusqu’au 41 .e degré de latitude. Passe- reaux. Sous-genre T 1 ¡ IVY OTII O RE , Thrjothorus , Yieill. Nous ne concevons cette subdivision des Troglodytes qu’autant qu’on n’y mettra que les espèces ayant pour caractère un bec assez long, comprimé, plus large verticalement à la base qu’au milieu, ou, pour mieux dire, les espèces dans lesquelles cette partie conique diminue graduellement de la base a l’extrémité , d’une manière égale ; avec les espèces ayant de plus les tarses et les doigts robustes. Tels sont les caractères distinctifs des véritables Troglo- dytes; mais, si nous voulons considérer leurs mœurs, nous trouverons , de suite, des oiseaux bien differens ; les Thryothores se tenant seulement dans les pays chauds et sur les arbres près de leur coupe, tandis que les Troglodytes ne sont que buissonniers. Ce sont encore les oiseaux chanteurs par excellence, parmi les américains, et ceux qu’on peut, à plus juste titre, comparer au Rossignol; car, s’ils lui cèdent par la variété, ils le dépassent par la force, par la pureté , par l’harmonie de leurs hymnes. THRYOTHORE COR AYA , Thryothorus coraya, Yieill. Le Coraya , Buff. , t.IV, p. 484K11r.fi.0 701, fig. i; Turdus coraya , Lath., Syst. orn.,gen. 22, sp. 117; Linn., Gmel., Syst. nat ., ed. i3, gen. 107, sp. 88; Myothera coraya , Spix, pl. 73, fig. 2. T. capite suprà brunneo - viridescente, corpore suprà rufo -fuscus, sub tùs dilutior; superciliis albis, capitis lateribus nigro maculatis, gutture albo; caucld grisea, lineis nigricantibus transversem varici . Sur le vivant. Bec noir en dessus, bleuâtre en dessous; yeux rouge de carmin vif; pieds brun-violet. Longueur totale, 16 cent.; du vol, 21 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 7 cent.; dé la queue, 56 mill.; du bec, 24 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa lar- geur, 5 mill.; circonférence du corps, 10 cent. Cette espèce ne s’est montrée à nous que dans les régions chaudes et boisées de la zone torride, tant sur les montagnes peu élevées qu’au milieu des plaines; ainsi, nous l’avons rencontrée dans la province de Yungas, aux environs du village de Carcuata (Bolivia); puis dans la province de Chiquitos, près de Concepcion; et enfin, au milieu des forêts humides habitées par les Indiens guarayos. Partout elle est assez rare , quoi- que très -répandue. Nous l’avons toujours vue sur les branches basses des arbres de moyenne hauteur, entre les feuilles ou les lianes enlacées, sautillant et cherchant les I Passe- reaux. ( 250 ) insectes , quelle préfère à toute autre nourriture. Son vol est lourd et jamais prolongé. Sa voix est assez agréable, sans pouvoir être comparée à celle de l’espèce suivante. THRYOTHORE CHANTEUR, Thryothorus modulalor, Nob. 1 T. suprà brunneo-fuscescente, fronte, superciliis, gutture, pectoreque rufis; subtiis brunneo-fuscescente dilutior; remigiis nigrescentibus, po gonio externo rufo, nigro- que transversim maculatis ; caudd brevi, brunneo-fuscescente, nigro transversim racliatd ; rostro compresso. Sur le vivant. Yeux bruns; bec noirâtre; pieds bruns. Longueur totale, 15 cent.; du vol., 22 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 63 mill.; de la queue, 30 mill.; du tarse au bout des doigts, 43 mill.; du bec, 13 mill.; sa largeur et sa hauteur, 5 1/2 mill.; circonférence du corps, 12 cent. Toutes les parties supérieures brun-roussâtre foncé et uniforme; le front, un large sourcil, qui s’étend jusque derrière la tête, la gorge, le devant et les côtés du cou, le haut de la poitrine, d’un beau roux uniforme foncé; parties inférieures d’une teinte semblable à celle du dessus, mais beaucoup plus pâle; les rémiges et leurs tectrices supérieures brun noirâtre, rousses et tachetées, transversalement, de noir sur leur côte externe. Queue delà teinte générale supérieure, avec de petites bandes noirâtres, inter- rompues et en travers. Dès le premier coup d’œil , il est facile de s’apercevoir que cette espèce diffère essen- tiellement de 1’ Arada, Turdus cantans, Linn., par sa teinte uniforme supérieure, par le manque de collier et de taches noires et blanchâtres des parties antérieures du haut du dos, ainsi que par une taille toujours beaucoup plus forte. Toutes ces différences, constantes chez tous les individus que nous avons vus , nous ont déterminé à les séparer entièrement. Nous n’avons rencontré cette espèce que sur les montagnes basses et boisées du pied oriental de la chaîne des Andes boliviennes, principalement dans la province de Yungas et dans le pays habité par les Indiens yuracarès, toujours dans les ravins des lieux les plus escarpés, au sein des précipices les plus affreux, pour peu qu’ils soient couverts d’une végétation active. C’est là que , perchée sur les branches basses des arbres suspen- dus au bord des torrens, son chant sonore et mélodieux vient contraster avec le triste aspect des environs : ses accens , que nous ne pouvons comparer à rien de ce que nous connaissons en Europe , sont beaucoup plus forts que ceux du Rossignol ; et , sans en avoir peut-être toute la flexibilité, ils sont -bien plus sonores, bien plus clairs; ils sont beau- coup plus remplis d’effet. Souvent ce sont des gammes chromatiques rendues par des notes flûtées, qui s’entendent à une grande distance; d’autres fois, des cadences variées, interrompues par des éclats de voix, par les plus belles basses, ou, enfin, une musique 1. C’est par erreur que, dans notre Synopsis, nous avons rapporté cette espèce au Turdus arada , Lath., qui en est bien différent. ( 25\ ) grave, formée des sons les plus purs. En un mot, nous n’avons réellement aucun terme assez fort pour rendre l’impression que ce chant nous a faite, au milieu de cette nature si active, mais en même temps si accidentée, des montagnes déchirées des lieux solitaires qu’il habite. Connu de tous les habitans des montagnes , le Thryothore chanteur reçoit d’eux le nom à'Organito (petit orgue) : il est, pour eux, le sujet de beaucoup de contes absurdes. Comme on l’entend aussi souvent qu’il est rare qu’on l’aperçoive, les habi- tans de la province de Yungas croient, pour la plupart, que l’animal qui produit de si beaux accords n’est pas un oiseau, mais bien un insecte, caché sous l’écorce des arbres; aussi assurent-ils qu’on chercherait vainement à le voir. Nous en devons la découverte et la capture aux Indiens yuracarès , meilleurs observateurs , qui nous ont dit le nommer Bijubiju. Sous-genre TPvOGLODYTE, Troglodytes > Cuy. Les Troglodytes diffèrent des Myothères par tin bec plus mince, moins conique , par une taille beaucoup moindre , par des mœurs tout à fait buis- sonnières et familières. TROGLODYTE DE BUENOS-AYRES , Troglodytes platensis. Troglodyte de Buenos-Ayres , Buff., Enl. , n.° 780, fig. 2; Troglodyto basacaraguay -, Azara, Apunt . , t. II, p. 17, n.° i5o; Troglodytes platensis , Prince Max., Beitr ., t. III, p. 742, n.° 1 ; Sylvia platensis , Vieill., Diet., t. 34, p. 5 10, et Ene. méth., t. II, p. 472 ; Troglo- dytes hy emails et Troglodytes fulvus , d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. (i836), p. 26, n.os 6 et 7. T. suprà brunneo-rufescente, uropygio rufo; sub lus fulvo-cdbescente; remigibus, rec- tricibus nigrescentibus , pogonio externo rufo nigroque maculato; rectricibus rufes- cente-nigro transversem radiatis; rostro tenui, subarcuato. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, jaune à la base de la mandibule inférieure; yeux bruns; pieds roses. Longueur totale, 14 cent.; du vol, 19 cent.; circonférence du corps, 8 cent. Parties supérieures du corps brun-roussàtre uniforme ou portant quelquefois de très-légers indices de stries transversales fines, plus foncées. La teinte roussâtre passe graduellement au roux au croupion; mais cette teinte est plus ou moins vive, selon les individus. On remarque aussi que les plumes coccygiennes sont terminées de roux, que la base en est blanche , et qu’une légère bande noire transversale sépare ces deux couleurs sur certains individus, tandis que d’autres montrent seulement un indice du blanc. Gorge, devant du col et poitrine fauves; couleur de tourterelle, passant au roux, sur les flancs et sur les couvertures inférieures de la queue; rémiges noirâtres, dont le côté externe est rayé transversalement de noirâtre et de brun-roux plus ou moins vif; Passe- reaux. Passe- reaux. ( 232 ) queue roux-brun, rayée en travers de noirâtre, par bandes souvent interrompues. C’est une variété A. Une variété B , constante et locale des montagnes du Haut-Pérou, que nous ne pou- vons réellement pas distinguer comme espèce , car les caractères n’en sont pas assez dis- tincts, ne diffère de celle-ci qu’en ce que les couleurs des parties inférieures en sont uni- formément roux très-pâle, sur la poitrine et sur la gorge, sans qu’on y remarque cette teinte fauve, couleur de tourterelle; elle est aussi généralement plus rousse au bas- ventre et au croupion. Nous avons rencontré la variété A dans les environs de Buenos- Ayres , à Corrientes, frontière du Paraguay, et près de Valparaiso , au Chili. Nous avons vu la variété B non loin de Rio de Janeiro, au Brésil et en Bolivia, depuis l’élévation de 3,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, en descendant presque jusqu’aux plaines chaudes du centre de l’Amérique méridionale , aux environs de la ville de la Paz , de l’autre côté de la chaîne orientale, provinces de Yungas, de Sicasica, de Valle grande; ainsi, voilà un oiseau qui se trouve du 34.e au 28.e degré de latitude à l’est et à 1 ouest des Andes, et au 16.e degré seulement sur le versant oriental , mais du niveau de la mer jusqu’à près de 4,000 mètres au-dessus. Quant à ses mœurs, elles sont bien décrites par Azara, notre illustre devancier; nous nous bornerons donc à confirmer quelques-unes de ses observations, en y en ajou- tant de nouvelles. Un des plus familiers parmi les oiseaux américains , ce Troglodyte vit toujours près de l’homme dans les haies, dans les jardins, dans les buissons voisins des habitations , dont , en hiver , il se rapproche encore davantage ; car alors il entre dans les maisons, sous les hangars, probablement afin d’y chercher la nourriture plus facile que lui offrent les espèces d’araignées si abondantes aux pays chauds. Sans être très-commun , on le voit partout sautiller légèrement sur la terre ou dans les halliers , en relevant constamment la queue, et se faufilant, en tous lieux, comme une souris, ce qui lui a valu le nom de Batoncito (petit rat), qu’il porte à Buenos-Ayres. Son chant ressemble à celui des Fauvettes : agréable sans être fort, varié sans être continu, il est remarquable, surtout dans la saison des amours. Ce Troglodyte niche sous les poutres des maisons et dans les trous des murailles. Son nid , composé de quelques plumes et de paille, est, en dedans, tapissé de crins; sa ponte, de quatre œufs rosés, tachetés de rouge, de 13 et 17 millimètres de diamètre, a lieu en Septembre et en Octobre. Les Guaranis du Paraguay le nomment Basacaraguay. Au Chili , on le connaît sous la dénomination de Chircan. TROGLODYTE A QUEUE EN DAMIER, Troglodytes tecellata, Nob. Troglodytes tecellata } d’Orb. et Lafr., Syn . ? Mag. de zool. (i836); p. 25 } n.° 4. T. suprà omnino brunneo claré tincta, et transver sim obscure brunneo striata, stras in dorso largioribus ; uropygio paulaùm rufo; remigibus nigrescentibus, extrinsecus ( 235 ) griseis maculis parvis limbatis ; rectricibus nigrescentibus, lineis rufescentibus inter- ruptis ornatis ; subtiis griseo fulvo, hypocondriis rufescentibus ; crisso rufo, nigro- que 'variegato . Sur le vivant. Bec brun au bout, jaune à sa base; jeux roux; pieds brun rosé. Lon- gueur totale, 11 1/2 cent.; du bec, 12 mill.; de la queue, 30 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du vol., 465 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill. Tout le dessus du corps brun-gris , légèrement teinté de roux sur le dos , et passant au roux sur le croupion, avec des stries transversales noirâtres, beaucoup plus larges au milieu du dos; du jaune roux au-dessus des yeux; -rémiges primaires noirâtres, avec une série de taches jaune pâle sur le côté extérieur; rémiges secondaires noirâtres, rayées transversalement de gris-fauve; rectrices rayées transversalement aussi de très-larges bandes noirâtres et roux-gris; mais ces lignes sont interrompues et représentent des taches ressemblant aux carrés d’un jeu de dames. Couvertures inférieures de la queue roux clair, tachetées, en travers, de brun; dessous du corps gris-fauve, passant au roux sur les flancs; couvertures inférieures des ailes blanchâtres. Cette espèce diffère de la précédente par une teinte supérieure beaucoup plus grise; par les stries toujours très-prononcées de cette partie; par sa queue plus courte, beau- coup plus large, ayant les lignes transversales du double plus larges et toujours brus- quement interrompues; par les couvertures inférieures des ailes blanchâtres. Nous l’avons rencontrée seulement à l’ouest des Andes boliviennes, dans la vallée de Tacna (Pérou), au milieu des haies et des buissons, où, du reste, elle mène le même genre de vie que l’espèce précédente. TROGLODYTE DE GUARÀYOS, Troglodytes guarayanus , Nob. Troglodytes guarayanus , d’Orb. et Lafr., Syn Mag. de zool. (i836), p. 24, n.° 5. T. suprci obscure brunneo-rufescente ad uropygium rufescens; vitta, superciliis, gut- tureque albescentibus ; pectore, ventreque rufis; remigibus brunneo-nigris, po gonio eocterno rufo maculato ; remigibus secundariis rufis, nigro irregulariter zonatis ; caudd gracili, elongatd, rectricibus rufis, nigro irregulariter zonatd et variegatd. Sur le vivant. Bec corné en dessus, jaune en dessous; yeux roux; tarses violets. Lon- gueur totale, 13 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 50 mill.; de la queue, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 37 mill.; du bec, 15 mill.; sa hauteur et sa largeur, 4 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Dessus de la tête gris-brun, passant sur le dos au brun-roux, et au roux foncé au croupion; un large sourcil blanchâtre passe sur l’œil; oreilles et joues variées de gris et de blanchâtre; gorge et devant du cou blanc grisâtre, le reste du dessous du corps et des ailes roux foncé ; tectrices des ailes et rémiges primaires noirâtres , bordées exté- rieurement de petites taches rousses ; les dernières rémiges secondaires rousses , rayées et variées irrégulièrement , surtout à leur extrémité , par des bandes noirâtres en zig- zag. Queue longue, très -grêle, rousse, avec des raies noires espacées, d’abord par IV. o;s. 3 o Passe- reaux. Passe- reaux. ( 234 ) bandes irrégulières transversales, à la base des rectrices; mais ensuite elles sont dispo- sées irrégulièrement par zigzags, suivant, à leur extrémité, la forme de la plume» Cette espèce se distingue de suite des précédentes par sa gorge et par ses sourcils blanchâtres; par la couleur roux foncé qui colore ses parties inférieures; par sa queue longue et grêle , et surtout par les zigzags que forment les taches noirâtres de la queue et des dernières rémiges , lesquelles , au lieu de présenter des bandes transversales, suivent le contour de l’extrémité des pennes. Nous ne l’avons rencontrée que dans les halliers épais qui entourent les habitations des sauvages Guarayos, au sein des forêts chaudes et humides qui séparent la province de Chiquitos de celle de Moxos (république de Bolivia) ; ses mœurs sont les mêmes que celles de l’espèce précédente , et elle n’est pas moins rare. TROGLODYTE PALE, Troglodytes pallidus , Nob. Troglodytes pallidus, d’Orb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. (i8 36), p. 2 5 , n.° 3. T. capite suprà, colloque griseo-cinerescens ; dorso griseo-rufescente ; uropygio rufo- p allidis simo, subtüs griseo-jlavo pallidiore ; remigiis brunneo-pallescentibus, pogo- nio externo griseo maculatis ; rectricibus angustatis, rufescentibus, brunneo trans- versim striatis. Sur le vivant. Yeux bruns; bec corné; pieds rosés. Longueur totale, 10 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 39 mill.; du bec, 12 mill. Dessus de la tête , du col et haut du dos gris cendré pâle , passant au gris-roux pâle sur le dos et au fauve très -pâle, au croupion; parties inférieures uniformes, fauve- gris très-pâle; les couvertures inférieures de la queue roussâtres; rémiges brun-gris, bordées extérieurement de roussâtre, et rayées, en travers, sur cette partie, de brun pâle; queue longue, grêle, légèrement roussâtre, rayée transversalement de bandelettes non interrompues et rapprochées , d un brun tres-pale. Ce Troglodyte se distingue, au premier aperçu, de toutes les autres espèces par ses teintes infiniment plus pâles sur toutes les parties, tout en offrant, du reste, à peu près la même distribution de couleurs que le Troglodytes platensis : en lui c’est le gris qui domine , tandis que c’est le brun dans les autres. Nous ne l’avons rencontré qu’en Patagonie, sur les coteaux buissonneux des rives du Rio negro, au 41.e degré de latitude sud : il y est peu commun, et par ses mœurs ressemble aux autres espèces du genre. Genre SYN ALL AXE, Synallaxis , Yieill. Le genre Synallaxe est trop connu pour que nous en reproduisions ici les caractères. Comme on le verra par les mœurs de chaque espèce en particu- lier, ce sont des oiseaux essentiellement buissonniers ou graminicoles ; car ils ne sortent des halliers, des grandes herbes, que pour marcher aux environs, % ( 235 ) en relevant la queue d’instans en instans, en sautillant avec gaîté, mais s’en- fonçant immédiatement au milieu du fourré, dès qu’ils éprouvent la moindre crainte. Il est impossible de ne pas voir, dans les Synallaxes, pour beaucoup de leurs espèces , indépendamment des caractères de bec et de pieds , qui les rapprochent des Anabates et des Anumbius, des mœurs tout à fait identiques à celles des oiseaux appartenant à ces genres. D’un autre côté, sauf le bec beau- coup moins long, quelques-uns ont les manières des Huppucerthies , tandis que d’autres font évidemment le passage aux Becs-fms par les Troglodytes et les Anthus; ainsi, considérant séparément les espèces qui ont des rapports certains avec ces differens groupes, placés, par les auteurs, plus ou moins près les uns des autres, nous trouvons : 1.° que le Synallaæis dorso maculatus et le S. maluroides se rapprochent, quant aux mœurs, du Donacobius, dont ils ont les habitudes marécageuses, tandis que, jusqu’à un certain point, leur queue aiguë leur sert, comme aux Dendrocolaptos, de point d’appui pour grimper sur les arbres ; 2.° que le Synallaæis torquatus , le S. Maæimiliani, le S. phryganophilus et le S. ruficauda, par leur ongle du pouce assez allongé et droit, qui en fait des oiseaux plus spécialement marcheurs dans les grandes herbes, se rapprochent des Anthus; 3.° que le Synallaæis rufi -, ceps , le S. húmico la, le S. fuliginiceps et le S. striaticeps, buissonniers et marcheurs à la fois, par leur queue longue, étagée, souvent usée, parleurs tarses longs, par leur coutume de marcher autour des buissons, en relevant constamment leur queue, par leurs mouvemens toujours craintifs et empressés, ressemblent, on ne peut plus, à quelques Huppucerthies et aux Furnarius ; et 4.°, enfin, que le Synallaæis albiceps, le S. œgythaloides, le S. leucocepha- lus, le S. patagonicus , par la manière dont ils se cramponnent aux branches, quils abandonnent peu, par leur bec court, quelquefois sans dent marquée, par leur queue usée, parleurs jambes fortes, nous offrent un passage évident aux Anabates, aux Anumbius et aux autres oiseaux buissonniers. Malgré tous ces rapprochemens , qui démontrent la difficulté de grouper naturellement certaines séries de passereaux, il nous paraît évident qu’on ne peut séparer les Synallaxes des Sylvidées, avec lesquels ils ont, du reste, tant de rapports intimes, ni placer, près d’eux, tous les genres que nous avons signalés comme s’en rapprochant par quelques traits de ressemblance. II est vrai que les genres Anabates et Anumbius , que nous croyons cependant devoir plus particulièrement leur adjoindre, sont eux-mêmes intimement unis aux Sittines, qui conduisent aux Dendrocolaptos, dont on ne peut les éloigner. Dans cet embarras, que faire? Nous laissons les Synallaxes avec les Sylvidées ; Passe- reaux* ( 236 ) Passe- nous y adjoignons, contrairement au tableau placé en tête des Passereaux, reaux' les Anabates et les Anumbius; et nous renvoyons les deux derniers genres aux Ténuirostres. La distribution géographique des Synallaxes n’est pas moins singulière , par les exceptions qu’elle présente : les uns sont sédentaires en des contrées spé- ciales, comme nos cinq premières espèces et quelques autres encore; mais par des latitudes différentes, depuis la Patagonie jusqu’aux régions les plus chaudes, sur les plaines et sur les montagnes, tandis que d’autres, au con- traire, viennent parfaitement confirmer nos observations sur la concordance d’habitation, selon la latitude ou selon l’élévation sur les montagnes de la zone torride. Par exemple, le Synallaxis striaticeps, les S. humic ola, S. rufi- ceps, se sont montrés à nous au milieu des plaines, seulement dans notre seconde zone d’habitation, c’est-a-dire du 28. au 34. degre de latitude. Sui les montagnes de la zone torride, ils ont dû chercher une température ana- logue, et, dès -lors, nous ne les avons retrouvés que dans notre II.e zone d’élévation, c’est-à-dire de 1,700 à 3,700 mètres ( 1 1 ,000 pieds) au-dessus de la mer. Le Synallaxis œgithaloides nous a montré la même concordance, mais, entre les troisièmes zones, se trouvant en Patagonie et a près de 4,000 mètres sur les Andes boliviennes. En résumé, les Synallaxes habitent, en latitude, depuis la zone torride jusqu au 43. degre de latitude, et, en élévation, depuis le niveau des mers jusqu’à 4,000 mètres au-dessus. Trois espèces sont, en même temps, des deux versans des Andes, tandis que 12 appartiennent seulement au versant oriental. t SYNALLAXES ARUNDINICOLES , Synallaxes arundinicolce , Nob. Ce groupe de Synallaxes ne comprend que les especes que nous avons ren- contrées parmi les roseaux et parmi les joncs des marais , sans qu’ils paraissent jamais se poser sur les buissons : ils ont tous le bec plus long, plus grêle que les autres Synallaxes , les doigts plus longs , les ongles beaucoup plus pointus ; du reste, les mêmes caractères d’ailes et de queue. Nous ne les avons ren- contrés qu’au sud des tropiques, et de là jusqu’au 41 .e degre de latitude aus- trale, seulement à l’est des Andes, au sein des marais des Pampas ou de la Patagonie et jamais sur les montagnes. SYN ALLAXE A DOS TACHETE, Synallaxis dorso maculatus , Nob. Oiseaux , pi. XIV j fig. 1,2. Cola aguda de escapulario chorreado , Az., Apunt. de los Pax. , t. II , p. 260 , n.° 2 32 ; Sylvia melanops , Vieill., Diet., t. II, p. 232, et Ene. méth., t. II, p. 434 (copié d’Azara1); Synal- laxis dorso maculata , d’Orb. et Lafresn. , Syn. , Mag. de zool. ( 1 8 3 6), p. 21, n.° 1 . S. suprá rufo nigro , cinereo, albidoque variegatus; pileo nigro fusco subtilissime rufo - striato, maculis dorsalibus nigris, albo striatis; alis fusco-nigris ; vittis duabus longitudinalibus cinnamomeis ; caudd valde gradatd, rectricibus nigris apice maculd grisea, duabus intermediis rufis; superciliis à naribus ad nucham, gutture, collo anteriore medioque abdomine albis; lateribus collis et pectoris, hypocondriis , ano- que, oliváceo rufescentibus. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, jaunâtre à la base de la mandibule inférieure; pieds brun noirâtre; yeux bleuâtres. Longueur totale, 12 cent. 7 mill.; de la queue, 3 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; du haut du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 13 mill.; du vol, 16 cent. Bec très-allongé, grêle, un peu arqué, comprimé et caréné en dessus; dessus de la tête brun noirâtre, la tige des plumes plus pâle; un large sourcil jaune blanchâtre part de la base des narines et va se perdre sur les côtés du cou; toutes les parties inférieures blanc roussâtre, plus foncé sur la poitrine et plus brun sur les flancs; dessus du cou roux, avec une tache brune au milieu de chaque plume; sur le dos, chaque plume a sa moitié extérieure gris ardoisé; l’autre noire, séparées par une ligne blanche; queue en coin, étagée, les rectrices les plus supérieures terminées par une pointe; croupion et les deux rectrices médianes roux -brun, les autres noirâtres; petites tectrices supérieures des ailes rousses, les grandes de la même teinte, avec une tache noire ovale, sur sa longueur; rémiges brun noirâtre , avec la moitié inférieure d’un beau roux vif ; couvertures inférieures de l’aile de la même couleur. Chez les jeunes individus la tête est variée de roux, les pennes scapulaires posté- rieures sont variées de roux, mais avec des teintes moins vives, moins distinctes. Nous n’avons rencontré cette charmante espèce qu’aux environs de Buenos-Ayres , et seulement dans les joncs inondés des marais de la Plata, du côté de Barracas. Nous avons souvent entendu son sifflement aigu et de rappel , sans apercevoir l’oiseau , qui sautillait en se cramponnant aux joncs et ne se montrant jamais au dehors. Ses mouvemens sont vifs et légers, son vol court. L’inspection de son estomac nous a démontré qu’il se nourrit de petits moucherons. Comme nous ne l’avons jamais aperçu l’été aux environs de Buenos-Ayres , nous devons supposer qu’il y est de pas- sage , et vit , sans doute , dans les marais des Pampas. 1. Nous n’avons pas conservé le nom imposé par M. Vieillot, parce que l’espèce qui nous occupe n’a pas les yeux noirs. Passe- reaux. ( 258 ) SYNALLAXE MALUROÏDE, Synallaxis maluroides, Nob. Oiseaux, pi. XIV, fig. 3, 4* S. capite subtiis rufus; occipite dorsoque nonnullis nigris longitudinalibus maculis signatis; oculorum circuitu, gutture antero, collo, medioque ventre albicantibus; lateribus colli griseo -brunneis ; cauda elongatd, acutd, rufescente ad inferiores rectrices, scapis albescentibus; remigibus brunneis, externe griseo pallidiore lim- batis, basi rufis; interne medio nigris. Sur le vivant. Yeux bruns; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; pieds jaunâtres. Longueur totale, 15 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 54 mill.; du bec, 9 mill.; de la queue , 55 mill. Bec long, grêle , fortement comprimé sur les côtés, caréné en dessus; doigts et ongles longs; rectrices longues, étagées, pointues à leur extrémité; dessus de la tête roux vif; quelques petites taches noires se mêlent à cette teinte, sur le derrière de l’occiput; dessus du col et toutes les parties supérieures roux-gris pâle , chaque plume ornée d’une longue tache médiane, longitudinale. Côtés du col et flancs roux-gris uniforme; tour des yeux, gorge et milieu du ventre blanchâtres ; rémiges rousses à leur base ; deux rectrices supé- rieures noirâtres, bordées de roux, toutes les autres rousses, avec une tache noiiatre a leur base. Cette espèce, dont les individus ne nous ont montré aucune différence entr’eux, s’est présentée à nous absolument dans les mêmes circonstances que l’espèce précédente , seulement aux environs de Buenos- Ayres, en hiver, parmi les joncs qui boident la Plata, du côté de la Boca. De même, elle ne sort jamais des joncs, quelle parcourt en tous sens, sautillant d’une tige à l’autre, en poursuivant les petites espèces de diptèies dont elle se nourrit. Elle est assez rare. SYNALLAXE TROGLODYTOÏDE , Synallaxis troglodytoides , Nob. S. capite dorsoque subtiis favicantibus nigroque striatis; dorso brunneo-rufescente ; caudd elongatd, gracili, transver sim nigro griseoque rufescente radiatd, inferiiis gríseo rufescente ; remigibus brunneis, pallide rufo limbatis. Sur le vivant. Bec brun au bout, jaunâtre à la base; yeux bistrés; pieds rosés. Lon- gueur totale, 11 cent.; de la queue, 4 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 45 mill.; du bec , 1 0 mill. ; du tarse à l’extrémité des doigts , 3 cent.; circonférence du corps , 7 cent. Dessus de la tête brun noirâtre, avec une tache jaunâtre au milieu de chaque plume, col en dessus de la même couleur, la tache jaunâtre beaucoup plus grande; goige et ventre d’un blanc teinté de roux-jaune pâle; dos roux très-clair; tectrices supérieures de l’aile tachetées, par lignes irrégulières transversales, de brun foncé sur du jaune-ioux, tectrices inférieures blanches; rémiges brunes, la barbe externe marquée alternativement, sur sa longueur, d’une tache brune et d’une tache jaune-roux; queue longue, etagee, grêle, faible, d’une teinte roux-jaune clair, avec dix bandes transversales noiiâties sui les plus grandes rectrices. ( 259 ) Nous avons rencontré celte espèce en Patagonie, mais seulement aux environs de Passe- la Bahia de San -Blas, au 40.e degré de latitude sud. Un matin, une troupe de dix à reanx’ douze de ces oiseaux voltigeait sur les plantes maritimes , et chaque individu restait à peine deux minutes en place, toujours en mouvement, en parcourant chaque tige, montant et descendant toujours et sans s’effrayer. La troupe s’envolait tout à coup, pour aller se poser à peu de distance. Un coup de fusil, qui coucha l’un d’eux par terre, fit disparaître le reste de la famille ambulante, dont jamais nous n’avons depuis revu d’autres membres. C’était au mois de Janvier. ft SYNALLAXES BUISSONNIERS ET MARCHEURS , Sjnctllaxes clumicolce, Nob. Nous avons séparé, des espèces qui précèdent, celles qui, au lieu d’entrer au sein des marais et de ne vivre qu’au -dessus des eaux, sur les joncs, se tiennent sur les buissons et sur les grandes plantes , quelquefois assez près des eaux , mais aussi souvent sur les coteaux les plus arides ; c’est parmi ceux-ci que se rencontrent les plus marcheurs du genre, qui même, par cette manière de vivre, font, par le caractère de leur ongle du pouce allongé et souvent peu arqué, le passage entre les Synallaxes et les Anthus. Ces espèces sont plus répandues que les autres : elles occupent les régions froides, tempérées et chaudes du continent américain, et s’élèvent sur les montagnes jusqu’à 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Quelques-unes des espèces de ce groupe font évidemment le passage aux Anabates et aux Anumbius. SYNALLÀXE A GORGE TRICOLORE, Synallaxis phryganophilus , Nob. Cola aguda de horqueta tricolor , Azara, yd punt. ^ t. II, p. 255 , n.° 229; Sylvia phryganophila , Vieill. , Diet., 1810, t. II, p. 207, et Encycl., t. II, p. 460 (d’après Azara); Synallaxis tecel- latal: Temm. , Col., tab. 3 1 1, fig 1 ; Synallaxis phryganophila ¿ d’Orb. et Lafr., Syn.} Mag. de zool. ( 1 8 3 6 ), p. 2 2 , n.° 4. S. vertice humerisque rufis ; plumis colli superioris , dorsi anterioris, brunnescentibus , in medio fulvo marginatis ; dorso uropygioque fusco -f luescentibus ; gutture albescente , in medio favo nigroque pectore fusco ; ventre albescente, caudd elon- gatissima, acuta, brunnescente. Sur le vivant. Bec bleu; pieds rosés; yeux rouge-aurore. Longueur totale, 22 cent.; de la queue, 12 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 cent.; du bec, 9 mill. Cette charmante espèce , bien caractérisée par sa longue queue et par sa gorge trico- 1. M. Temminck n’a décrit cet oiseau qu’après le retour de M. Saint-Hilaire. Il est, dès-lors, évident que Vieillot l’avait décrit au moins cinq ans ayant lui. Passe- reaux. ( 240 ) lore, s’est offerte à nous, principalement en hiver, dans toute la province de Corrientes (république Argentine), où elle est très-rare. Nous l’avons toujours vue dans les lieux marécageux, dans les petits buissons, dans les grandes herbes, surtout les plus sau- vages , où elle paraît vivre sédentaire et presque toujours par couples. On la voit se poser constamment à la partie moyenne de la hauteur des buissons ou même sur les branches les plus basses. De là, elle descend, en sautant d’une branche à l’autre, s’enfonçant, de plus en plus, vers le centre, jusqu’au sol, où elle cherche, le plus souvent, les insectes dont elle se nourrit; d’autres fois, elle s’enfonce de suite, dans une touffe d’herbes et s’y cache si bien , qu’il nous est arrivé de la poursuivre long-temps , sans pouvoir l’apercevoir où elle s’était posée, tandis qu’elle s’envolait de dessous nos pieds. Son vol est saccadé, pesant; sa marche assez agile à terre, ce qui s’annonce par le peu de courbure et la longueur des ongles du pouce; mais alors on la voit exclusivement parmi les grandes herbes; elle fait entendre un léger cri, lorsqu’elle s’envole. Nous n’avons rien appris touchant sa reproduction. SYNALLAXE A QUEUE ROUSSE, Synallaxis ruficauda, Yieill. Cola aguda anegadizos , Azara, A punt, de los Pax. , t. Il, p. 2 6 2 ; Sylvia russeola , Yieill., Diet., t. II, p. 217, et Enc. méth. , t. II, p. 463 ( d’après Azara) ; Synallaxis rujicauda , Vieill., Diet., t. XXXII, p. 3 10; Ene. méth., t. II, p. 62 3 ; Opetiorynchus inundatus , Temm. ; Synallaxis rujicauda , Spix, Av., t. LXXXV, fig. 2 ; Synallaxis caudacutus , Prince Max., Beitr ., t. III, p. 692, n.° 3; Synallaxis ruficauda , dOrb. et Lafresn., Syn ., Mag. de zool. (i836), p. 22, n.° 5. S. suprà rufo-fuscus , subtùs cdbescens ; guld fiavd; fronte, cauda olisque rufis; remi- gibus nigrescente terminatis; caudd acutissima. Sur le vivant. Yeux brun pâle; bec brun; pieds bleus. Longueur totale, 17 cent.; de la queue, 5 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 cent.; du bec, 11 mill.; du tarse au bout des doigts , 6 cent. Ce Synallaxe, remarquable par sa gorge jaune, par ses parties supérieures brun-roux , par son front, ses ailes, sa queue roux vif, ainsi que par ses parties inférieures blan- châtres , ne s’est offert à nous que dans les parties méridionales de la province de Cor- rientes , dans les plaines marécageuses du Rincon de Luna et seulement en hiver. Il est rare , se tient près des maisons , sur les buissons , dans lesquels il n’entre pas , perché sur les grandes plantes , ou marche à terre avec rapidité , cherchant les insectes et les petites graines dont il se nourrit. Peu craintif, il s’inquiète peu de la présence de l’homme, vient dans les jardins, sur les haies sèches, toujours par petites troupes, composées de couples; il vole par saccades et assez lourdement, tout en faisant entendre, par instans, un léger cri de rappel. ( 241 ) SYNALLAXE A TÊTE STRIÉE, Synallaxis stríaticeps , Nob. Passe- reaux. Oiseaux, pi. XVI, fig. i. Synallaxis striaticeps , d’Orb. et Lafr., Syn.: Mag. de zool. (i836), p. 22 , n.° 6. S. supra rufescenti -griseus; tectricibus alœ, rectricibusque acuminatis , totis cinna- momeis ; remigibus fuscis, margine exteriore rufescentibus ; frontis et verticis pen- nis elongatis, acuminatis, rifes cente-alb is, in medio longitudinaliter nigro striatis; Sur le vivant. Yeux rouge carmin; bec noirâtre en dessus, rose violet à sa base; pieds mité, 68 mill.; de la queue, 6 cent.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 3 1/2 mill.; circonférence du corps, 8 cent. Mâle. Sur la tête des plumes longues, effilées, jaunâtres, dont chacune est pourvue, sur sa longueur, d’une tache noire; dessus gris roussâtre, passant au brun sur le der- rière du col , et au roux au bas du dos ; gorge et devant du cou blancs ; poitrine , ventre et flancs gris-brun. Tectrices supérieures de l’aile, de la queue et rectrices d’un beau roux vif; tectrices inférieures de l’aile blanchâtres; un large sourcil blanc sur chaque œil; une ligne grisâtre prend à la commissure du bec, traverse les yeux et se prolonge sur les oreilles , qui sont variées de roux et de brun ; rémiges noirâtres , bordées exté- rieurement de brun clair. Le jeune ne diffère du mâle adulte qu’en ce qu’il a le dessus de la tête brun, les taches longitudinales à peine marquées et les plumes de cette partie moins allongées. Nous avons rencontré cette espèce d’abord au sud de la province de Corrientes (répu- blique Argentine), en hiver; puis sur les vallées du Haut-Pérou, aux environs de Cocha- bamba et à Valle grande, à une hauteur de plus de 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui amenait une température à peu près semblable à celle du 29.e degré de latitude sud, où nous l’avions observée primitivement. Partout elle paraît très-rare, se tient près des buissons et des grandes plantes qui avoisinent les petits cours d’eau. Presque tou- jours isolée, on la voit s’enfoncer dans l’intérieur des buissons ou courir autour; mais, entend-elle quelque bruit ? elle s’y cache de suite et ne reparaît que lorsque ses craintes S. suprà cinnamomeus; uropygio olivascente; pileo albo, albidine super collum eætensâ; collo fusco-grisescente ; genis superciliis que usque ad nucham nigrescentibus ; alis superciliis ad nucham intensis ; guld pectoreque albescentibus ; hypocondriis abclo- mineque rufescente-grisescentibus. gris. Longueur totale, 16 centimètres; du vol, 21 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extré- sont calmées. En marchant, elle relève constamment la queue et montre beaucoup de vivacité. Elle se nourrit de petits insectes. SYNALLAXE A COIFFE BLANCHE, Synallaxis albiceps, Nob. Oiseaux, pl. XVI, fig. 2. Synallaxis albiceps , d’Orb. etLafresn., Syn. , Mag. de zool. (i83 6), p. 23, n.° 7. IV, Ois. - Passe- reaux. ( 242 ) caudcl que rufis; remi gibus po gonio externo fusco nigris; subtus totus fusco-griseus, hjpocondriis pariim rufescentibus; caudd mediocri ', rectricibus gradatis. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, bleuâtre en dessous; yeux rouge carmin; pieds verdâtres, pointe des ongles jaune. Longueur totale, 16 cent.; du vol, 20 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 63 mill.; de la queue, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 9 1/2 cent. Dessus de la tête blanc, quelquefois teinté d’un peu de roux au front, mais d’une couleur pure, en s’étendant sur la nuque; du noirâtre circonscrit le blanc, entoure les yeux et couvre les oreilles; gorge, col et poitrine gris-bleuâtre foncé; ventre, flancs et derrière brun -verdâtre pâle; haut du dos, couvertures supérieures de l’aile et queue d’un beau roux vif; rémiges noirâtres à la barbe interne, bordées, des deux côtés, de roux clair; tectrices inférieures de l’aile roux-jaunâtre clair; rectrices très-étagées , usées à leur extrémité; leur tige noire à sa base; ailes courtes, la quatrième rémige la plus longue; bec long, arqué, comprimé sur les côtés, sans carène supérieure; narines en fentes longitudinales et comme operculées; tarses forts et courts ; doigts robustes, longs, à ongles fortement crochus. Nous avons rencontré cette charmante espèce dans les ravins boisés des environs du village de Capillata , province de Sicasica , sur le versant oriental des Andes boliviennes , à une élévation d’à peu près 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous l’avons toujours aperçue dans les halliers élevés et les plus épais des ravins, se tenant dans le fourré et surtout près de terre, sautillant d’une branche à l’autre, restant peu en place, et cherchant les insectes dont elle se nourrit. Quelquefois par couples, d’autres fois isolée , elle paraît préférer les lieux sauvages et éloignés des habitations , et là même elle est très-rare. SYNALLAXE A COIFFE ENFUMÉE, Synallaxis fuliginiceps , Nob. Oiseaux, pi. XVII, fig. 1. Synallaxis fuliginiceps , d'Orb. etLafr., Syn ., Mag. de zool. (18 3 6), p. 23, n.° 8. S. suprci rufescente- griseus ; uropygio pallidè rufescenti; pileo cristato , fumigato ; remigibus nigris , primariis basi ad medium tantummodo , secundariis toto extiis margine cinnamomeis. Caudd elongate!, apice acuta; rectricibus rufis, scapo nigro valde gradatis, duabus intermediis etpice angustatis, in medio nigro striatis; subtiis totus pallide murinus; guld albescente; ano rufescente; rostro minuto. Sur le vivant. Bec corné; pieds vert jaunâtre; yeux brun-roux. Longueur totale, 17 cent.; du vol, 20 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 64 mill.; de la queue, 9 cent.; du tarse au bout des doigts, 35 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur 2 1/2 mill.; circonférence du corps, 8 1/2 cent. Adulte. Dessus de la tête couvert de plumes longues, sans être effilées, d’une couleur ( 243 ) enfumée, brun-roux; les parties supérieures, d’abord grisâtres, teintées de roux sur le cou, se teintent, de plus en plus, de la même couleur, jusqu’au croupion, qui est d’un roux très -pur; dessous gris, plus saturé de roussâtre vers le bas -ventre et vers les couvertures inférieures des rectrices ; queue très - longue , fortement étagée , roux pâle; les rectrices inférieures très-courtes, les deux intermédiaires très-longues, aiguës, rousses, leurs tiges noires; yeux entourés d’une teinte gris blanchâtre; tectrices supérieures des rémiges brunes, bordées de roux, les inférieures roux pâle; rémiges primaires noirâtres, bordées de roux à leur base interne et externe; rémiges secondaires rousses, ayant sur le milieu une large tache noirâtre, qui continue jusqu’à l’extrémité. Bec très-court, compiimé, grêle, légèrement arqué; tarses et doigts médiocres; ongles arqués, de moyenne force. Cette espèce ne nous a montré aucune variété d’âge ni de sexe ; seulement les jeunes de l’année sont d’une couleur beaucoup plus terne. Nous l’avons rencontrée sur le ver- sant oriental des Andes boliviennes , au 1 6.e degré de latitude sud , tant aux environs du bourg d’Enquisivi (province de Sicasica), que près de Valle grande, toujours dans une limite de hauteur comprise entre 1,700 à 2,700 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est assez rare et se tient dans les ravins couverts de buissons épars, voisins des eaux. On la voit sautiller avec vitesse aux environs, en relevant souvent, presque perpendiculairement, la queue; mais, à la moindre crainte, s’allant cacher au plus épais des halliers, d’où il est bien difficile de la faire sortir; alors elle vole au rez de terre, jusqu’au buisson voisin. Elle se nourrit d’insectes. SYNALLAXE ÆGYTHALOÏDE, Synallaxis œgythaloides , Kittlitz. Synallaxis œgythaloides , Kittlitz, Mém. des sc. de S. Pétersb. ( i83o), pl. 7 ; id. , d’Orb. et Lafr., Syn.j Mag. de zool. (i836), p. 23, n.° 9. S. suprà rufescente-griseus; pileo rufo nigro striato, striisque albis post nucham torque, formibus; alis fusco-nigris ; tectricibus fere totis, r emi gibus primariis basi usque ad medium margine cinnamomeis ; cauda nigrá, válele gradatd, rectricibus apice acutis, marginé extiis albo, griseis, primd latercdi brevissimd duabus intermediis longe costeras superantibus ; superciliis à naribus ad nucham extensis, gutture albis ; genis collique lateribus maculis albis fuscisque variatis ; pectore abclomineque medio griseis; hypocondriis anoque parum rufescentibus ; rostro breviore quam in omnibus cceteris, recto compressiusculo ; digitis unguiculisque brevibus et fortibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs; yeux bruns. Longueur totale, 16 cent.; vol, 18 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 cent.; queue, 8 à 10 cent.; du bec, 7 mill.; circon- férence du corps, 7 cent. Cette petite espèce , comme les autres Synallaxes , ne nous a pas offert de variétés d’âge ni de sexe, mais seulement des variétés locales. Les individus recueillis en Pata- gonie, au Chili et sur la côte du Pérou, sont constamment plus petits, d’une teinte très- claire, tandis que les individus pris sur les Andes chiliennes et ceux; des Andes boli- Passe- reaux. Passe- reaux. ( 244 ) viennes sont toujours plus grands et fortement saturés d’une teinte roussâtre, répandue sur toutes les parties du corps et principalement sous le corps; ils montrent néanmoins les mêmes distributions de teintes et les mêmes caractères de formes. Celte jolie petite espèce se rencontre sur une surface immense de l’Amérique méridio- nale : nous l’avons d’abord vue sur les rives du Rio negro en Patagonie, au 41.e degré de latitude sud. Nous l’avons retrouvée sur le versant opposé des Andes, tant aux envi- rons de Valparaiso au Chili, que sur les montagnes jusqu’à Santiago; elle s’est montrée encore à nous aux environs du port de Cobija; puis, et même très-commune , au 15.e degré de latitude, sur les plateaux des Andes boliviennes, jusqu’à la hauteur de 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer; ainsi l’on doit supposer que, sur le versant oriental des Andes, elle suit, de la Patagonie jusqu’aux environs de la Paz en Bolivia, la zone d’élévation qui amène les mêmes circonstances locales, en s’élevant, de plus en plus, jusqu’à la zone torride; ce qu’elle fait encore à peu près sur le versant opposé, circonstance parfaitement d’accord avec ce que nous avons dit, aux généralités, des modi- fications apportées par l’élévation dans toute la nature animée. Sédentaire en tous les lieux qu’elle habite, on la voit, toute l’année, sur les petits buissons des coteaux arides et secs , sautiller d’une branche à l’autre , avec une extrême agilité, les parcourant ainsi en tous sens; puis les abandonner, pour voler, non sans peine, à cause de sa longue queue, jusqu’au buisson le plus voisin, où elle recommence, tout en cherchant les petits insectes dont elle se nourrit , et faisant entendre un sifflement perçant, qui paraît être plutôt d’habitude que de rappel, entre les divers individus répandus dans la même contrée. Toujours seule, elle parcourt ainsi tout le pays, en changeant, à chaque instant, de place, sans jamais paraître s’inquiéter de ce qui l’en- toure. Elle se tient particulièrement dans l’intérieur des arbustes, même les plus bas, s’y cramponnant comme les Mésanges, avec lesquelles elle a beaucoup d’analogie pour les mœurs. Elle ne descend pas à terre dans les lieux où il y a des buissons; mais à Cobija, où nous l’avons aussi rencontrée , comme il n’y a pas du tout de végétation , elle suit le bord de la mer, entre les rochers. En Patagonie, elle s’accouple au mois de Septembre et niche au milieu des buissons, quelle fréquente le reste de l’année; son nid, construit de mousse et de petites racines, est placé au plus épais des halliers. SYNALLAXE A TÊTE BLANCHE, Synallaxis leucocephalus , Nob. Synallaxis leucoceyhala , d’Orb., N772., Mag. de zool. (i836), p. 24,11.° 10. S. subtus rufus, infrci b runneo -rufescens-, capite suprà albido ; caudâ elongatâ. Dans les environs du Carmen en Patagonie, sur les coteaux du Rio negro, à l’instant des plus grands froids de l’hiver, nous avons vu, sur les buissons, deux individus d’une charmante espèce de Synallaxe, facile à distinguer, par ses teintes, des espèces voisines; mais, comme dans le moment où nous l’avons aperçue, nous n’étions point armé, force nous fut de les suivre long-temps des yeux et de très-près, tandis qu’ils sautillaient au ( 245 ) sein des buissons, comme ceux de l’espèce précédente, sans pouvoir toutefois les joindre à notre collection. La taille de cette espèce est un peu plus grande que celle du Synal- laxis œgythaloides , dont elle se rapproche aussi par ses formes et par sa longue queue; sa couleur est rousse, un peu teintée de brun en dessus et sa tête d’un beau blanc. SYNALLÀXE HUMICOLE , Synallaxis humicola , Kittlitz. Oiseaux, pi. XVII, fig. 2. Synallaxis humicola , Kittlitz 5 Mém. des sav. de S. Pétersb. (i83o), pl. 6; id. , d’Orb. etLafr., iS/tt., Mag. de zool. (18 3 6), p. 24. S. suprà griseo-rufescens ; pileo obscuriore , uropygio cmnamomeo ; alis nigris , tec- tricibus remigibusque secundariis margine latè rufis; cauda atrâ, rectricibus omni- bus basi, lateribus margine eætiis cinnamomeis ; subtiis sordide albus, hypocon- driis anoque rufis ; pennis gularibus, basi cinnamomeis, apice tantummodo albis ; rostro corneo. Sur le vivant. Bec bleuâtre; yeux brun-roux; pieds bleus. Longueur totale, 16 1/2 cent.; de la queue, 6 cent.; du vol, 21 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 6 cent.; du bec, 1 cent.; sa hauteur, 4 mill.; du tarse au bout des doigts, 4 cent.; circonférence du corps, 10 cent. Cette espèce est encore du nombre de celles qui se trouvent sur une grande surface du continent américain , et qui suivent en tout les lois de distribution que nous avons établies aux généralités sur les Passereaux. Nous l’avons rencontrée, en hiver seule- ment, aux environs de Corrientes. Cette circonstance nous a fait penser qu’elle descen- dait alors des montagnes du versant oriental des Andes; elle se trouve aussi au Chili, dans les environs de Valparaiso, au 33.e degré de latitude sud; et là, habite le niveau de la mer. La loi des vraisemblances devait nous la faire rencontrer sur les Andes , dans notre seconde zone d’habitation ou dans la zone comprise entre 1,700 et 3,700 mètres au-dessus du niveau des mers, au 16.e degré de latitude, ce qui est arrivé; car elle est, en effet, très-commune dans le ravin de la Paz, dans la vallée de Cochabamba, aux environs de Palca, province d’Ayupaya, dans la république de Bolivia; ainsi, en latitude, elle paraît habiter du 27.e au 33.e degré, et en hauteur, de 5,000 à 11,000 pieds (ou de 1,700 à 3,700 mètres) au-dessus du niveau des mers, sous la zone torride. Elle est buissonnière par excellence et ne va jamais dans les bois, tandis qu’elle se trouve à sa convenance dans les lieux où les coteaux sont couverts seulement de petits buissons, et principalement près des ruisseaux. Là, tantôt enfoncée au plus épais des fourrés, elle sautille, de branche en branche, surtout sur les plus basses, cherchant les insectes qui font la base de sa nourriture; tantôt elle court rapidement autour de ces mêmes buissons, relevant, de temps en temps, sa queue dans la direction perpendi- culaire; mais, entend-elle du bruit? elle va se cacher dans un buisson ou s’envole au rez de terre, d’une manière lourde, fournissant à peine une carrière d’une cinquan- taine de pas, pour se réfugier dans un autre fourré. Nous l’avons toujours vue isolée. Passe- reaux. ( 246 ) Passe— reaux. SYNALLAXE CHICLI, Synallaxis ruf capilla, Yieill. Cola aguda chicli , Azara, A punt. de los Pax . , t. II, p. 266, n.° 23 6 ; Synallaxis ruf capilla , Vieill., Diet. ,t. 3 2 , p. 810; Enc. méth., t. 2 , p. 622 ; Synallaxis albescens , Temm., PI. col., 2 2 7, fig. 2 ; Sphœnura rujiceps , Licht. , Doubl. , p. 4 2 , n.° 4 6 3 ; Parulus ruf ceps , Spix , pl. 8 6 ; Synallaxis cinereus , Prince Max., Beitr ., t. III, p. 686 , n.° 1 ; Vieill., Diet., t. 28, p. 474, et Encycl., t. II , p. 497 ; d’Orb. et Lafr., Syn.: Mag. de zool. (i836), p. 24, n.° 11. S. fronte fuscus ; vertice, tectricibus alarum superioribus cinnamomeis ; caucld cas- taneo-cinnamomed ; corpore supra fusco - rufescente , abdomine schis taceo ; hypo- condriis olivaceis; gutture nigro, albo punctato; caudd elongatd , gradatd, dilutiore. Sur le vivant. Bec noir en dessus, bleuâtre à la base; yeux gris-roux; pieds verdâ- tres. Longueur totale, 15 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 73 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 4 mill. Nous avons été à portée d’examiner et de comparer entr’eux un très-grand nombre d’individus de cette espèce, et jamais nous n’avons remarqué que la gorge fût, comme le dit M. Lichtenstein, entièrement blanche; elle est toujours noir bleuâtre, avec l’extré- mité des plumes blanchâtre, mais seulement l’extrémité; et, bien loin que les jeunes aient plus de noir, nous croyons, au contraire, que les adultes en ont davantage; car, d’après l’inspection de leur intérieur, nous les avons toujours reconnus comme mâles, tandis que les femelles avaient beaucoup plus de blanc. Les jeunes de l’année ont toutes les parties supérieures uniformes, olivâtres et la gorge presque blanche. Ils ne prennent qu’à la première année les plumes rousses du dessus de la tête et des couvertures supé- rieures de l’aile. Un individu, que nous avons tué dans la république de Bolivia, est d’une taille beaucoup plus grande (longueur totale, 20 1/2 centimètres, et 9 centimètres pour la queue). Il présente la même distribution de teinte, et diffère des autres : l.° en ce que le roux de sa tête est beaucoup plus vif et s’étend sur les parties supérieures du cou; 2.° par le roux plus pâle des tectrices des ailes; 3.° par la queue également roux clair et beaucoup plus longue que chez les autres. Représenterait-il une race plus grande? une espèce distincte? Nous pencherions pour cette hypothèse; et si notre opinion paraît fondée , nous nommerions cette espèce Synallaxis Azaree, la dédiant à l’illustre observateur, à qui la science doit tant. Nous avons rencontré cette espèce, en hiver, aux environs de Corrientes, au 28.e degré sud; puis toujours sur le versant oriental des Andes boliviennes, dans les limites inférieures de notre IL* zone d’élévation, c’est-à-dire de 2,700 à 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, aux environs de Carcuata (Yungas), d’Enquisivi (province de Sicasica) , à Chaluani, province de Mizqué; mais nous l’avons aussi rencontrée dans les plaines de la province de Moxos, ce qui lui donnerait des limites d’habitation très-eten- dues. Elle se tient toujours dans les petits buissons, et s’y fait entendre plutôt qu’aper- cevoir; car, tout en sautillant au plus épais des halliers, sur les branches les plus I ( 247 ) rapprochées de terre, elle profère souvent un petit sifflement qu’ Azara traduit par Passe- chicli; elle abandonne pourtant quelquefois son asile; et, dans ces occasions, on la voit rcau*' mener à terre le même genre de vie que l’espèce précédente. Vive à l’excès, à peine les yeux peuvent -ils la suivre dans ses mouvemens; aussi, quoiqu’elle soit partout com- mune, a-t-on beaucoup de peine à se la procurer. SYNALLAXIS DE MAXIMILIEN, Synallaxis Maximiliani, Nob.1 Oiseaux, pi. XV, fig. 1. Cola aguda pardo de collar negro ¿ Azara, Apunt. de los Pax . , t. II, p. 264 , n.° 2 35 ; Vieill., Diet., t. 2 8 , p. 474 , et Encycl. méth., t. II, p. 497; Synallaxis torc/uata} d’Orb. etLafr. , Syn.: Mag. de zool. (i836),p. 26, n.° 14. S. superciliis albo-flavescentibus , capitis lateribus nigris ; gutture flavescente ; corpore suprà brunneo-xiridescente -, interscapulariis basi albis ; subtiis rufus ; torque nigro. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, bleu à sa base; yeux bleuâtres; pieds rose clair. Longueur totale, 16 cent.; vol, 17 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 5 cent.; de la queue, 54 mill.; du tarse au bout des doigts, 4 cent.; du bec, 1 cent.; sa hau- teur, 3 mill.; circonférence du corps, 8 cent.; narines comme operculées. Toutes les parties supérieures sont d’un gris-verdâtre foncé ; la base des plumes inter- scapulaires blanche , comme dans les Tkamnopkilus , et cette teinte bordée de noir ; un large sourcil blanc, légèrement jaunâtre , prend à la narine et s’étend jusqu’au-dessus de l’oreille; la gorge et le devant du cou sont de la même teinte; les côtés de la tête compris entre le sourcil et la gorge, sont d’un beau noir velouté; un large demi-collier, placé à la partie supérieure de la poitrine, sépare le jaune de la gorge du roux foncé qui colore toutes les parties inférieures; pli de l’aile varié de noir et de gris, les deux plumes du point de l’aile noires , extérieurement bordées de blanc. Cette charmante espèce a été rencontrée, par Azara, au Paraguay; nous ne l’avons vue qu’au sommet d’une montagne (celle du Biscachal), aux environs du village de Carcuata, province de Yungas, sur le versant oriental des Andes boliviennes, à 2,000 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Elle se tient sur les parties dépourvues de bois, sur les grandes herbes, où elle sautillait de branche en branche, se cachant souvent au rez de terre. Il est évident que cette espèce, ainsi que la suivante, tout en ayant réellement les mœurs des Synallaxes, a aussi beaucoup de rapports avec certaines petites espèces de 1. Nous avions désigné cette espèce sous le nom de S. torquata, ne l’ayant pas reconnue dans celle qui porte ce nom, dans l’ouvrage du Prince Maximilien de Neuwied; mais, après nous être aperçu que c’était l’espèce suivante que décrivait ce savant , nous avons rétabli la dénomination de celle-ci, décrite par Azara et que le Prince rapporte, avec doute, à son espèce, dont elle est différente , nous nous empressons de la lui dédier, comme une marque de la haute estime que nous professons pour ses utiles travaux. Passe- reaux. ( 248 ) Thamnophiles, par la base blanche de ses plumes interscapulaires, par ses plumes coccy- giennes lâches, et même par son bec légèrement crochu, plus fort que chez les autres Synallaxes. S YN ALL AXE À COLLIER, Synallaxis torquatus. Prince Max. Oiseaux, pi. XY, fig. 2. Synallaxis torquatus , prince Max., Beitr.¿ t. III, p. 697; Synallaxis bitor quata , dOrb. et Lafr., Syn., Mag. de zool. (i836), p. 24, n.° 12. S. capite suprà brunneo, superciliis cdbido-f lavis, subtils nigro marginatis ; hocce colore auribus circuituque oculorum maculatis; gutture et parte inferiori rufis; duplici torque albido nigroque; rectricibus, remigiis et dorso brunneis ; uropygio atque collo superiore rufis. Sur le vivant. Bec bleuâtre; yeux rouges; tarse rose-jaune. Longueur totale, 16 1/2 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 62 mill.; du tarse au bout des doigts, 38 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 3 1/2 mill.; cir- conférence du corps, 9 cent. Dessus de la tête et du corps, gris-brun; un sourcil blanc passe sur l’œil et s’étend sur les côtés et sur le dessus du col , où il est formé de taches de cette couleur , cir- conscrites de noir, comme une ligne qui l’accompagne supérieurement. Une large bande noir velouté prend à la base de la mandibule, traverse les yeux et couvre les oreilles; gorge, devant du col et parties inférieures roux très -clair; sur le devant du col un double collier blanc en dessus et noir sur le côté; un large collier roux vif; queue longue, grêle, roux-brun; rémiges brun-roux, bordées extérieurement de roux; les petites couvertures noires, bordées de blanc; la base des plumes du haut du dos blanc brillant; le croupion roux. Nous avions d’abord considéré cette espèce comme une variété de la précédente; mais une comparaison scrupuleuse nous a, pour ainsi dire, convaincu que ce devait être une espèce différente; car, non-seulement elle en diffère par des teintes toujours distinctes, comme le double collier, la teinte uniforme et beaucoup plus pâle des parties inférieures, au lieu des teintes tranchées de l’autre espèce; par le collier roux supérieur, qui n’existe point dans la première espèce; par son croupion roux, au lieu d’être brun-gris; ainsi que par bien d’autres détails; mais elle en diffère encore par sa queue longue, grêle, tandis qu’elle est large dans le S. torquatus , et par son bec , qui , bien que de la même forme, nous a toujours paru plus petit. On voit donc que, malgré les rapports de forme qui existent entre cette espèce et la précédente, nous pouvons les considérer comme n’étant pas du tout les mêmes. Nous avons rencontré ce Synallaxe au centre de l’Amérique méridionale , dans la pro- vince de Chiquitos en Bolivia, principalement aux environs de la Mission de Concepcion. U se tient presque toujours dans la campagne découverte, au sein des grandes plantes et même à terre, où il est d’autant plus difficile de l’apercevoir, qu’il s’y cache constam- ment au milieu des fourrés. 11 y est toujours rare. ( 249 ) Passe- reaux. N .° 128. SYNALLAXE PATAGON, Synallaxis patagónica, Nob. S. suprà griseo-fuliginescente ; capite suprà brunneo ; gutture et antice collo, griseo- albescente ; abdomine cris soque rufescentibus ; rectricibus fuscis, fuligine limbatis ; caudd nigrd, gradatd; rectricibus rufo-limbatis. Sur le vivant. Yeux brun- vert pâle; bec noir en dessus, bleu en dessous; pieds bruns. Longueur totale , 1 5 cent. ; de la queue , 5 cent. ; du vol , 1 9 cent. ; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; du tarse au bout des doigts, 34 mill.; du doigt du milieu, 26 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeurà la base, 2 1/2 mill.; circonfé- rence du corps, 8 cent. Bec droit, court, un peu courbé, fortement comprimé, sans dents bien marquées; ailes courtes, la troisième rémige la plus longue; queue large, assez longue, un peu étagée, fortement usée à son extrémité, qui forme une pointe arrondie. Dessus de la tête brun-roux ; toutes les parties supérieures gris fuligineux uniforme; gorge et devant du cou gris blanchâtre; la base des plumes noirâtre, ce qui ne s’aperçoit qu’en les rele- vant ; poitrine gris-roux, passant par gradation au roux vif, qui colore le bas -ventre et les tectrices inférieures de la queue; cette même couleur se remarque sur les cou- vertures inférieures des rémiges. Ailes brun noirâtre; la barbe extérieure de chaque penne bordée de roussâtre. Queue noire; les deux rectrices supérieures brun-roux à leur base; les rectrices latérales bordées extérieurement de roux vif. Nous n’avons rencontré cette espèce que sur les coteaux des rives du Rio Negro en Patagonie, où, quai que très -rare, elle séjourne toute l’année; isolée, elle se tient sur les buissons, même sur ceux qui avoisinent les habitations; et là, sautille conti- nuellement d’une branche à l’autre, cherchant les petits insectes dont elle se nourrit, sans descendre à terre; du moins ne l’y avons-nous jamais vue. Son vol est court, et ses manières , quoique vives , le sont beaucoup moins que celles des espèces précé- dentes. Genre FOUR.NIER, Furnarius VieilL Opetiorhynchos , Temm.; Figulus } Spix; Merops , Linn. Dans ce genre nous ne réunissons point, comme Yieillot, le véritable Fournier, qui fait son nid en terre, aux Anumbius , plus buissonniers, qui construisent le leur avec des épines; nous sommes loin aussi d’y joindre, comme le font MM. Temminck et Lesson, des oiseaux purement marcheurs, dont les habitudes, si différentes des Fourniers, nous ont déterminé à former le genre Huppucerthia. En effet, les mœurs de l’oiseau qui nous occupe ne permettent, en aucune manière, ainsi que nous le prouverons plus tard, dele placer avec ceux-ci. Nous ne classons dans le genre Furnarius que la seule 5a IY. Ois. Passe- reaux. ( 250 ) espèce qui se construit un nid en terre, espèce caractérisée, en outre, par son bec assez long, courbé, un peu élargi à sa base, comprimé, à bords lisses, à arête arrondie; par ses ailes médiocres, sa queue peu longue, presquegale; par les plumes de sa tête allongées ou acuminées; par ses habitudes mar- cheuses et percheuses à la fois; par son chant composé de gammes chro- matiques sonores , par sa grande familiarité ; caracteres que nous 1 encontrons en partie chez les ylïiumbius , mais qu on ne trouve point chez les Hup- pucerthia aux moeurs sauvages , aux habitudes purement marcheuses , et auxquelles tout chant harmonieux est étranger. N .° 129. FOURNIER ROUX, Furnarius rufus, Yieill. Oiseaux, pl. LV, fig. 2 (son nid). Merops rufus , Gmel., a 7 89, Syst. nat., p. 465, n.° 20; Fournier , Buff., Enl., 739 ; Hornero, Az., 1 8o5 , Apunt. para la hist, délos Paxar., t. 2 , p. 2 2 1 , n.° 2 2 1 ; Furnarius rufus , Vieill. , 1823, Ene., t. 2 , p. 5i3; Turdus badius , Licht., 1823, Doubl. , p. 40, n.° 45 1 ; Figulus albogularis , Spix , 1 8 2 4 , Av., t. 7 8 ; Opetiorhjnchus rufus , Prince Max. , 1 8 3 1 , t. 3 , p. 6675 Furnarius rufus , dOrb. et Lafresn. , Synopsis. F. caudâ , remigibusejue secundariis cinnamomeis , primoribus fuscis , subtus dilute ferrugineis ; gulâ et fexura aloe albis. Sur le vivant. Bec brun-jaune; yeux aurore, pieds jaunâtres. Nous avons rencontré successivement cet oiseau à l’embouchure de la Plata, à Buenos- Ayres, à Corrientes, à la frontière du Paraguay; à Chiquitos, à Santa-Cruz de la Sierra, dans les plaines du centre de la Bolivia, à Cochabamba, à Valle Grande, sur les contre- forts des Andes boliviennes au-dessous de 3,000 metres d elevation au-dessus du niveau des mers. Comme il a été trouvé au Brésil par MM. Spix, Martius et le prince Maximilien de Neuwied, nous croyons pouvoir lui assigner, pour habitation, 1 espace compris entre les 25.e et 35.e degrés de latitude sud, nos deux premières zones d élévation et de latitude. Depuis les importantes descriptions d’ Azara, de M. Spix et du prince Maximilien de Neuwied, il reste peu à dire sur les mœurs de cet intéressant animal. Nous devons donc nous borner à affirmer ce que ces savans en ont dit. Le Fournier vit pai paires dans les environs des lieux habités, au sein même des villes, des villages, plaçant son singulier nid sur les églises, sur les barrières et sur les arbres : ce nid, bâti en terre, décrit dans l’intérieur deux tours d’une spire, au milieu de laquelle est un lit de plumes et d’herbe sèche, où sont déposés des œufs blancs, dont les diamètres sont de 23 et de 34 millimètres. L’entrée de ce nid étant, comme celle des limaçons, sur le côté, il est impossible de toucher les œufs sans le rompre; mais les Fourniers sont amis des habitans , et l’on respecte partout leur asile; ce qui ne contribue pas peu à les rendre des plus familiers. ( 251 ) Marcheurs et percheurs, on les voit à terre mener le même genre de vie que les Passe- merles, y courir, y gratter pour y chercher des insectes et des graines; perchés, ils sont vifs, gais, aimant autant les murailles que les arbres, et faisant entendre ces gammes chromatiques si particulières, que nous ne retrouvons que chez les Anumbis , dans lesquelles le mâle chante avec force, en baissant par demi-ton, tandis que, le plus souvent, sa femelle répète les mêmes sons à la tierce et bien plus bas. Rien de plus curieux que ce couple uni, défendant l’approche de son nid par ses cris, par ses postures menaçantes; rien de plus comique que ces petites scènes de jalousie entre le mâle et la femelle, lorsque le premier la voit s’approcher des autres oiseaux; ce qui ne les empêche pas de faire bon ménage. Remarquable par ses habitudes, le Fournier est partout connu des habitans; c’est le Casero (faiseur de case) des habitans de Santa-Fe, république Argentine; Y Hornero (le Fournier) des Espagnols; le Fornero des Brésiliens; YAloncito garsia des Correnlinos; le Tiluchi des habitans de Santa-Cruz de la Sierra. Il a aussi des dénominations propres dans les langues indigènes. C’est en mbocobi, Sotare-conec ; en chiquito, Poychck ; en guarañóca, Asabio ; en samucu, Tockikuap ; en otukè, Kekiki; en morotoca, Kichabeta ; en saraveca, Caanapare; en kitemoca, Tacham ; en cuciquia, Otauma (Otaouma) ; en paunaca, Mocha; en païconéca, Moseren; en guarayo, Ayumbi ; en chapacura, Chucchure ; en muchojéone, Isisi; en itonama, Tiôki ; en cayuvava, Tutu (Toutou); en iten, Capare ; en pacaguara, Isapistia; en movima, Tititi; en moxo, Chikeo ; en canichana, Nichinichjlé . Plusieurs de ces dénominations sont des imitations de son chant. Genre ANUMBI, Anumbius , Nob. Anumbi , Azara; Furnarius, , Vieillot; Anabates , Spix; Sphænura^ Licht.; M alums , Swains. Nous réunissons sous ce nom des oiseaux ayant le chant par gammes des Fourniers, leurs habitudes sédentaires, leur démarche, leur vol, leur forme de bec, quoique moins long; mais s’en distinguant par ce qu’ils sont plus percheurs, qu’ils pénètrent plus dans les halliers, et que leur nid non moins remarquable, suspendu aux branches des arbres , est composé d’un très -grand amas d’épines, artistement enlacées, qui laissent dans l’intérieur deux compartimens communiquant entr’eux par un corridor tortueux. Ils diffèrent encore zoologiquement par une queue longue, très-étagée, comme celle de certains synallaxes ; par des ailes plus courtes , des tarses plus robustes , moins longs; par les plumes du front plus effilées encore; par les ongles plus aigus. On peut dire, en résumé, que les Anumbius sont des Fourniers plus buis- sonniers, ayant un nid différent, nous représentant les coutumes des Synal- laxes et des Anabates surtout , dont ils se distinguent néanmoins par quelques Passe- reaux. ( 252 ) différences zoologiques , par leur mode de nidification et par leur chant. Les analogies de leurs mœurs avec celles des Sjnallaæis , et leur voix sonore comme celle des Triothorus , nous ont déterminé à les placer à la suite des Sylvidées, en les enlevant aux Ténuirostres, parmi lesquels on ne trouve aucun oiseau chanteur. Gomme on le verra par les espèces, les Anumbius sont des oiseaux propres, dans l’Amérique méridionale, à toutes les régions, à toutes les zones de hauteur, puisque nous en trouvons depuis le \\.e jusqu’au 41 .e degré sud, et depuis le niveau de la mer jusqu’aux plateaux élevés des Andes. Nous en connaissons déjà six espèces, réunissant tous les caractères géné- raux que nous avons indiqués. N .° 130. ANUMBI ANTHOÏDE, Anumbius anthoides , Nob. A numb i , Azara, i8o5, Apunt. de los Pax ., t. 2, p. 226, n.° 222; Furnarius AnumbifJ ieill., Diet, d’hist. nat., t. 1 2, p. 1 1 7, et 1823, Enc., t. 2, p. 5 14; Ant/ius acuticaudatus ? Less., i83i, Trait., p. 424; Anumbius anthoides , d’Orb. et Lafr., Sjn. , Mag. de zool. A. suprà murino rufescens, pileo brunneo , pennis verticis et dorsi supremi in medio nigro -fuscis ; loris Attaque superciliari à naribus ad nucham, ochraceo albescen- tibus, infràque macula paro tied brunned. Alce rufescentes, remigibus intus fusco- nigris , eoctiis pallide rufis. Caudd angustd, valde gradatd ; rectricibus apice intiis angustatis et pariim acuminatis, omnibus, duabus intermediis exceptis, basi fiusco- nigris, apice albis; intermediis rufescente -fuscis. Subtiis totus ochraceo albescens, pectore et hjpocondriis pariim obscurioribus ; mento guttureque puré albis , hoc albidd lined punctis nigris à rictu ad pectus protenscl lateraliter circumdato. Sur le vivant. Bec brun-roux, pieds rosés, yeux roux. Longueur totale, 18 à 19 cent.; de la queue, 8 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 9 cent.; du bec, 13 mill.; circon- férence du corps , 1 2 cent. Les seules variétés que nous ayons vues se bornent à une teinte plus ou moins claire en dessus et en dessous, ce que nous croyons pouvoir attribuer à l’instant plus ou moins éloigné de la mue; il en est de même d’une teinte plus ou moins rousse du front; du reste, on ne remarque aucune variété d’âge ni de sexe. Nous avons observé cette espèce sur les rives du Rio Negro et près de la baie San-Blas en Patagonie. On la rencontre fréquemment dans toute la Banda oriental de la Plata, aux environs de Montevideo et de Maldonado, et de là jusqu’à la frontière du Paraguay, c’est-à-dire du 28.e au 41. e degré de latitude sud, où partout elle est également commune et sédentaire. Azara le premier a parfaitement décrit ses mœurs remarquables, que nous avons également observées avec soin. On la trouve toujours par paires au sein des bois de mimoses ou à la lisière des halliers ; là , toute l’année elle se perche non loin de son énorme nid, sa demeure habituelle, et né s’en éloigne que pour chercher sa nourriture et y revenir ensuite, défendant avec courage l’approche de cette demeure contre les autres oiseaux, qu’elle attaque alors sans réserve et sans s’inquiéter de leur grosseur. On ne peut plus familiers, les Anumbis anthoïdes vivent souvent tout près des mai- sons champêtres , et même on aurait lieu de croire qu’ils préfèrent ce voisinage ; néanmoins nous en avons quelquefois trouvé près des eaux, en des lieux sauvages. Perchés, leur posture est menaçante et animée comme celle des Fourniers : c’est alors que le mâle commence une gamme chromatique des plus sonore et baissant d’un demi-ton; chant dont la femelle répète les dernières syllabes, à peu près comme le Fournier. Lorsqu’ils volent, ce n’est que pour aller d’un buisson à l’autre et par sac- cades, se poser sur le point le plus élevé. Souvent on les voit à terre marcher d’un pas grave et chercher les petits insectes, les vers et les mollusques terrestres, dont ils se nourrissent. Leur habitation, à laquelle ils travaillent constamment, est placée à l’extrémité des branches inclinées des arbres épineux, ou au milieu des buissons isolés. Dans le premier cas , ils la construisent souvent au-dessus des eaux , et il n’est pas rare d’en voir deux réunies ensemble. Ce domicile ou nid, dans lequel tous les soirs le couple vient dormir, est réellement extraordinaire, pour la taille des constructeurs, en ce qu’il a jusqu’à 40 centimètres de longueur, représentant un ovale allongé, dont la plus grande largeur est en bas; son extérieur est protégé par beaucoup de grandes branches d’épines, croisées avec un tel art, qu’on ne peut les arracher sans les rompre; l’intérieur, tapissé de chiffons, de plumes, de crins et de paille, se compose de deux chambres, dont l’une, assez spacieuse, s’ouvre latéralement; dans cette première chambre existe un corridor qui, montant d’abord, descend ensuite dans un second appartement, mieux tapissé que le premier. Au mois d’Octobre commencent les amours; alors les chansons redoublent, et l’on répare mieux encore la demeure, dans laquelle la femelle dépose quatre à cinq œufs blancs, dont les diamètres sont 26 et 17 millimètres. Les parens, qui ont un soin tout particulier de leur nichée, chassent pourtant leurs petits des envi- rons de leur demeure, dès que ceux-ci sont assez forts pour se suffire. On ne les élève pas à l’état domestique. Les Guaranis les nomment Añumbi ou Güira añumbi ; mais à Corrientes on les connaît sous le nom de Alonzito cercobe. N.° 131. ANUMBI ROUGE, Anumbius ruber, Nob. Añumbi roxo , Azara, i8o5; Apunt. de los Pax.¿ t. 2, p. 217, n.° 220; Furnarius ruber , Vieill. , Nouv. Diet, d’hist. nat., t. 12, p. 118, et Tableau encycl., 1823, t. 2, p. 5 1 4 ; Anumbius ruber , d’Orb. et Lafr. , Sjn. , Mag. de zool. A. suprà totus brunnescens aut rufescente-brunneus ; pileo, alis caudaque rufo - cinnamomeis ; frontis pileique plumis rigidis apice angustatis et acuminatis , Passe- reaux. ( 254 ) illarum scapis lœvibus, nitidis ultra apicem earum protensis. Alce brevissimae , obtusae, remigibus intiis fusco-nigris , apiceque fuscescentibus. Cauda elongata, lateribus expansa, late rufa, rectricum pogoniis utrinque dilatatis, apice late rotundatis. Subtus pallide rufescens, gutture abdomineque medio griseo albescen- tibus; pectore hjpocondriisque paulo obscurioribus. Sur le vivant. Bec brun; pieds rosés; yeux jaune aurore. Longueur totale, 20 à 22 centimètres ; de la queue, 7 centimètres; du bec, 15 millimètres. Les seules différences que nous ont présentées les divers individus, consistent en des teintes plus ou moins vives, ce qui dépend de l’âge. Nous avons rencontré cette espèce dans la province de Corrientes, république Argen- tine, et dans celle de Moxos en Bolivia; Azara l’a observée dans tout le Paraguay; ainsi elle habiterait les plaines du 12.e au 28.e degré de latitude sud; nulle part elle n’est très-commune. Ayant en tout les mœurs de l’espèce précédente, elle vit également par paires et dans les mêmes lieux, y est sédentaire, a des mœurs inquiètes pour les autres oiseaux; tout en se montrant moins familière avec l’homme, elle a les mêmes allures, le même genre de chant cadencé et en gammes, se nourrit de la même manière, pénètre davantage dans l’intérieur des buissons et reste peu à terre. Son nid , un peu plus grand , est identique, sur les mêmes lieux; et ces oiseaux mettent le même soin dans sa con- struction; seulement plusieurs couples vivent souvent les uns près des autres sur la même branche, les nids se confondant en une seule masse d’épines. De même, ils nichent aux mois d’Août et de Septembre; leurs œufs, blancs et au nombre de quatre à cinq dans les deux espèces, ont 27 et 18 millimètres de diamètre. Leur vol ressem- ble un peu à celui des grimpereaux. Ils portent, au Paraguay, les mêmes noms que l’espèce précédente. Celle-ci se distingue de l’autre par l’absence de stries à la poitrine, par son front, qui seul est rouge , au lieu du dessus de la tête tout entier , par sa teinte brune gene- rale, et par son bec plus large à l’extrémité. Commun au Brésil , où il a été observé par M. Spix et par le prince Maximilien de Neu- wied, l’Anumbi rouge se rencontre encore jusque dans la province de Chiquitos, répu- blique de Bolivia, où nous l’avons recueilli, quoiqu’il y soit rare : il habiterait ainsi toute la largeur du Brésil dans les régions chaudes. Il se tient dans les buissons par paires, et y fait entendre ses cadences sonores et souvent repetees, propres à toutes les espèces du genre. N .° 132. ANUMBI À COIFFE STRIÉE, Anumbius striaticeps, Nob. Anumhius striaticeps , d'Orb. et Lafr., Syn.¿ n.° 5. A. suprà fusco-brunnescenti ; uropygio, cdce medio, illius flexure! , caudâque exceptis, duabus rectricibus intermediis rufis ; frontis verticisque plumis acuminatis , rufis , ( 255 ) sed apice puncto minimo argenteo notatis; loris superciliisque rufescente -albis. Subtus sordiclè albescens; hjpocondriis anoque rufescentibus. Sur le vivant. Bec brun en dessus; yeux rougeâtres, pieds violacés. Longueur totale, 170 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 72 mill.; de la queue, 61 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 4 mill. Parties supérieures, brun foncé olivâtre, passant graduellement au roux vif sur le croupion; cette dernière couleur colore les rectrices (excepté les deux médianes), et l’extrémité de quelques-unes des plus longues , se montre à la base et en bordure aux rémiges, ainsi qu’aux petites couvertures supérieures et aux inférieures des ailes. Le front et le dessus de la tête sont couverts de plumes étroites, raides, acuminées, rousses, terminées chacune par un petit point blanc argenté ; joues rousses ; sourcils roux , très- pâles; dessous du corps, blanc grisâtre, passant au roux pâle sur les flancs et aux tectrices inférieures des rectrices. Cette espèce diffère des deux précédentes, avec lesquelles elle a beaucoup de rap- ports, par les points de sa coiffe, et par une teinte plus foncée en dessus; elle se distingue de l’ A. striaticollis par le manque de stries et par la teinte inférieure toute différente; de VA. frontalis , par le roux de sa queue , ainsi que par d’autres détails que fait ressortir la comparaison immédiate. N.° 133. ANUMBI À COU STRIÉ, Anumbius striaticollis, Nob. Anumbius striaticollis : d’Orb. et Lafr., Synopsis ? n.° 3. A. pectore toto hypocondriaque rufis, illorum collique plumarum scapis albidis nitidis, striam albidam angustissimam formantibus; alis cauddque, rectricibus duabus intermediis fusco-rufescentibus; pileo rufo-cinnamomeo. Sur le vivant. Bec jaunâtre, la mandibule supérieure brune; yeux jaunes, pieds rosés. Longueur totale, 85 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 57 mill.; de la queue, 74 mill.; du bec, 14 mill. Dessus de la tête roux vif, chaque plume effilée, ferme et luisante sur son milieu; dessus du corps et les deux rectrices supérieures d’un brun-roussâtre uniforme; gorge bleu roussâtre, devenant roux clair sur la poitrine et passant au roux -brun sur le ventre et les flancs. Chaque plume de la poitrine est marquée, sur le milieu et en long, d’une teinte plus claire et brillante, ce qui rend cette partie comme striée; ailes brunes, bordées en dedans et en dehors de roux clair; rectrices inférieures roussâtres. Cette espèce, bien différente de la précédente par les stries de la poitrine, par moins de roux sur la tête, et la queue brune au lieu d’être rousse, s’en distingue encore par une taille bien moins grande, par la queue plus arrondie. Nous l’avons rencontrée en assez grande abondance aux environs de Montevideo , de Maldonado et de Buenos-Àyres, dans les lieux humides, sur les buissons et les arbustes, où elle se cache sous les feuilles et vit par paires. Elle a en tout, pour la nidification, les mœurs des espèces précédentes. Passe- reaux, ( 256 ) Passe- reaux. N.° 134. ANUMBI À FRONT ROUX, Anumbius frontalis , d’Orb. Sphœnura frontalis , Licht., 1823, Doubl ., p. 42, n.° 460; Malurus garrulus, Swains., Zool. Must., pi. 1 3 8 ; Anabates ruffrons? Spix, 1823, pi. 85-i; Prince Max., i83i, Beitr. von Bras.) t. 3 , p. 1x91; Anumbius ruffrons , d’Orb. et Lafr. , Sjn -, n.° 4. A. suprà totus f ¿seo-olio císcenle unicolor; fronte rufo-cinnamomeo , plumis rigidis , angustatis , acuminatis; stria ante oculos alba, postque vix conspicua , sordide pallescente. Subtus griseo - albescens , hypocondriis anoque rufescentibus; cauda gradata, fusca. Sur le vivant. Bec corné, pieds bruns, yeux rougeâtres. Longueur totale, 18 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 63 mill.; de la queue, 60 mill.; du bec, 12 mill.; cir- conférence du corps, 1 1 cent. Nous avons rencontré cette espèce sur les plateaux des Andes boliviennes , dans la pro- vince de Sicasica, à près de 4,000 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer; elle y est rare , s’y tient principalement dans les ravins , seuls endroits où elle trouve les halliers ou les buissons nécessaires à sa nidification. Elle a, du reste, les mêmes allures, les mêmes habitudes générales, le même chant, le même nid que les autres espèces. Elle est toujours rare. N.° 135. ANUMBI DES BOIS, Anumbius scolopaceus , Nob. Turdus scolopaceus ) Licht., 1823, Doubl.) p. 3g, n.° 444 ; Campylorhynchus scolopaceus , Spix, 1823 )Av.) pl. 79, fig. 1; Picolaptes scolopaceus , Lafr., Mag. de zool., p. 46. A. suprà fusco-cinereus , pennis margine albo punctatis, vittei superciliari ¿¿trinque alba; subtus albescens ; pectore maculis cordatis; hypocondriis , femorib¿¿s crisso- q¿te fasciis fuscis. Sur le vivant. Bec corné pâle, yeux rouges ou roux vif; pieds bleuâtres. Longueur totale, 20 cent.; du vol, 27 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue , 7 0 mill. ; du bec , 1 8 mill. ; circonférence du corps , 1 1 cent. Les jeunes de l’année manquent des taches de la poitrine , des flancs et des zones des couvertures inférieures de la queue ; les rémiges et les rectrices sont largement bordées de roux clair. Cette espèce démontre l’abus des coupes basées sur la seule inspection des caractères extérieurs. Il est certain que son bec se rapproche de celui des Picolaptes; mais, en la confrontant avec les Fourniers, on y trouve encore plus de rapports, et sa place ne peut être pourtant parmi des oiseaux grimpeurs, puisqu’elle ne grimpe jamais (ce dont on peut s’assurer par l’inspection des ongles, toujours usés, indiquant un oiseau mar- cheur). On doit la placer parmi les Anumbius , dont elle a les mœurs. Nous l’avons rencontrée au centre de la Bolivia, dans les provinces de Chiquitos, de Santa-Cruz et au pays des Guarayos et des Yuracarès, toujours au sein des bois, mais seulement près des habitations, et par paires unies et sédentaires; elle vit, comme les autres, très -familièrement près de l’homme, tout en cherchant souvent querelle aux oiseaux qui veulent s’approcher de son domicile. De même si l’un s’envole, l’autre le suit. Le mâle, perché toujours sur les grosses branches des arbres, fait entendre ses gammes chromatiques; la femelle, non loin de lui, prend l’octave au-dessous, comme les Four- niers, pour l’accompagner; et alors, tout à sa chanson favorite, il bat des ailes, mani- festant une joie extrême, une incessante vivacité. Ces oiseaux se perchent rarement sur les petites branches; ils restent sur les enfour- chures des troncs ou sur les grosses branches, ce qui explique pourquoi leurs ongles sont usés; car ils ne descendent que très-peu à terre, cherchant sur les arbres leur nourriture , qui consiste en insectes. Leur nid est absolument semblable à celui de l’ Anumbius anthoides, et de même souvent plusieurs sont réunis. Ce qui précède démontre que l’oiseau qui nous occupe n’a rien des oiseaux grim- peurs, tels que les Picucules, les Grimpereaux, les Sittines, etc., tandis qu’au contraire il ne peut être séparé des Anumbius. Genre ANABATE, Anabates > Temm. Nous ne gardons parmi les Anabates que les oiseaux qui ne grimpent pas, renvoyant aux Sittines tous ceux qui y ont été classés d’après la forme seule du bec, caractère souvent bien insuffisant et qu’on ne doit jamais employer exclusivement; ainsi les oiseaux que nous plaçons dans ce genre tel que nous l’envisageons, ont en tout les mœurs des Synallaxis buissonniers et des Anumbius sans rien avoir de commun, dans leurs habitudes, avec les Sittines ni avec les Picucules. Ils n’entrent jamais dans les bois et sont essen- tiellement buissonniers. Leur bec est long, comprimé, la mandibule supérieure plus longue que l’inférieure; les narines sont en fente et presqu’operculées ; les tarses robustes; la queue faible, la troisième penne de l’aile la plus longue. Nous avons recueilli trois espèces de ce genre, depuis les régions froides de la Patagonie jusqu’aux parties les plus chaudes; mais seulement dans les plaines et jamais sur les montagnes. N.° 136. AN ABATE A GORGE BICOLORE, Anabates gutturalis, Nob. PI. LY, fig. 3. Anabates gutturalis , d’Orb. et Lafr., Sjn. , n.° 6. A. suprà fusco-cinereus , remigibus rectricibusque obscurioribus , pallido marginatis ; subtiis dorso concolor , sed pallidior; mento gulaque niveis , jugulo schistaceo , crisso pulvescente , apice albo. IV. Ois. 33 Passe- reaux. ( 258 ) Sur le vivant. Yeux noir-bleu, bec noir en dessus, bleu à la base en dessous; pieds bleus. Longueur totale, 25 cent.; du vol, 34 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 10 à 11 cent.; de la queue, 9 cent.; du tarse au bout des doigts, 6 cent.; du doigt du milieu, 22 mill.; du bec, 23 mill.; sa hauteur à la base, 8 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 4 cent. Toutes les parties supérieures brun-cendré, beaucoup plus clair en dessous; gorge blanche; au-dessous une large tache bleu ardoisé noirâtre; ailes et queue plus foncées que le corps, bordées de plus pâle; couvertures inférieures de la queue roussâtres, terminées de blanc. Formes robustes, tête grosse, couverte de plumes longues, effilées, se relevant en huppe; queue longue, peu étagée, chaque rectrice formant une pointe sur le côté externe , les barbes étant très-inégales. Aucune variété de sexe. Nous avons rencontré cette espèce non loin des rives du Rio Negro en Patagonie, dans les lieux couverts de buissons, où elle est sédentaire. Nous avons remarqué quelle est plus commune dans les environs de la riviere qu ailleurs , sans doute parce qu elle y trouve plus de buissons épineux , quelle parait preferer aux auties. Sans s ap- procher beaucoup des habitations, elle est néanmoins peu craintive; constamment en mouvement, sautant de branche en branche dans l’intérieur des fourrés; descendant quelquefois à terre, et y marchant en sautant autour des arbustes, elle ne vole que pour franchir un court espace. Elle parait se nourrir d insectes et peut-etre aussi de quelques graines. On la rencontre le plus souvent par troupes de dix à douze individus dispersés sur des arbustes voisins, et s appelant sans cesse par un petit cri; mais, lors- qu’elle s’est posée, on la voit relever sa huppe et faire entendre un chant très-sonore, assez varié, composé d’un sifflement assez agréable ou de gammes cadencées analogues à celles que nous avons signalées parmi les Anumbius et les Furnarius. Des plus que- relleuse, elle est également criarde et peu endurante pour les auties oiseaux. En résumé, nous ne trouvons rien dans ses mœurs qui rappelle celles des Sittines, tandis que tout, au contraire, y est analogue à ce que nous avons dit de quelques Synallaxes et des Anumbius. N .° 137. ANÀBATE HUPPÉ, Anabates cristatus, Spix. Anabates cristatus , Spix, 18, pl. LXXXIV. A. suprà cinnamomeus , subtils uropygioque fusco -rufescens. Capite suprà fus co- nigricante. Sur le vivant. Les plumes de la tête se relevant en huppe; yeux jaune pâle, pieds bruns, bec rembruni. Longueur totale, 27 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 13 cent.; de la queue, 10 cent. Nous avons rencontré une seule fois cette espèce dans les bois d’Espenillards (mimoses épineux) des rives du Parana, près de San-Lorenzo, province de Santa-Fe, république Argentine; elle sautait de branche en branche, sans rester en place un instant, dans les buissons et dans les arbustes , ayant en tout les allures de 1 espèce precedente. ( 259 ) N.° 138. ANABATE ROUX, Anabates unirufus, Nob. PI. LV, fig. i. A. suprá subtüsque rufus , unicolor; remigibus totis ( tertiariis prope dorsum excep- tis) pogonio interno nigris. Bec corné, pieds bleuâtres. Longueur totale, 23 cent.; du pli de l’aile à son extré- mité, 88 mill.; de la queue, 93 mill.; du bec, 16 mill.; sa largeur, 5 mill.; sa hauteur, 6 mill. Teinte uniforme d’un roux assez vif, plus intense sur la queue et les ailes , plus pâle en dessous; teintée de brun au milieu des plumes du dessus delà tête; rémiges noirâtres au côté interne et à leur extrémité; les trois secondaires, les plus près du dos exceptées, ont la teinte rousse générale. Les plumes du dessus de la tête peuvent se relever en huppe ; elles sont effilées , mais moins longues que chez les espèces précédentes. Queue longue, étagée, large et faible; cependant l’extrémité de chaque rectrice est un peu acuminée. Nous n’avons rencontré cette espèce qu’une seule fois, sur un arbre épineux, dans les plaines de la province de Moxos (Bolivia), près de la mission de Magdalena. Elle nous a paru avoir les habitudes des espèces précédentes. VI.e FAMILLE. TANAGRIDÉES, Tanagridæ. Nous nous dispenserons de rappeler les caractères si connus qui distinguent les Tanagridées des familles voisines. Nous ne donnerons pas non plus de généralités sur la famille, les moeurs disparates des genres nous obligeant à les donner en tête de chaque division. Nous dirons seulement que nos observations immédiates sur les habitudes des oiseaux de ce groupe nous les ont fait classer ainsi qu’il suit: Nombre des espèces. Nemosia 3 Pyranga 5 0 .Euphonia 4 SyLVICOLES. . . . < 1 iBethylus 1 ' Tanagra 13 TANAGRIDEES. . . ./ ITachyphonus 5 (Ramphocelus 1 Arremon 3 Dumicoles. . . -/Embernagra 3 Saltator 7 Phytotoma . 3 ~48 Passe- reaux. Passe- reaux. ( 260 ) Sur ce nombre de quarante-huit espèces, que nous avons recueillies dans nos voyages, trente -trois sont de notre première zone de latitude ou des régions les plus chaudes, situées à l’est des Andes boliviennes; huit appar- tiennent à la deuxième zone de latitude : de ces dernières, une seule est propre au versant occidental des Andes, et une seule s’avance jusqu’à notre troisième zone de latitude. Presque toutes les espèces de la première zone de latitude se trouvent égale- ment dans notre première zone d’élévation, tandis que cinq seulement sont spéciales à la deuxième zone. Dès-lors il est facile de juger que les régions chaudes sont celles que préfèrent en général les Tanagridées ; quelques Sal- tator et les Phytotoma paraissent seuls rechercher les régions tempérées. f TANAGRIDÉES SYLVICOLES, Tanagridœ sylvicolœ , Noh. Non -seulement tous les oiseaux de cette division sont des plus épaisses forêts de l’Amérique, mais encore ils ne se tiennent habituellement qu’au sommet des arbres , sans descendre sur les petites branches inférieures. Us ne sortent jamais des régions chaudes, et n’habitent que le versant oriental des Andes. Genre \ . NÉMOSIE, Nemosia, Yieill. Tanagra , Lath., Grael. , Temni. ; Nemosia , Vieill. Les Némosies, par leur bec étroit, assez long, par leurs formes élancées, établissent le passage entre les Sylvidées et les Tanagridées. Elles n’habitent que les forêts chaudes. Nous avons dû renvoyer dans les autres séries quel- ques espèces que Yieillot avait données comme Némosies. N.°139. NÉMOSIE A GORGE NOIRE, Nemosia nigricollis, Vieill. T angar a a gorge noire , Buff., Ois. 4, p. 2 83; idem , enl. 720; fig. 1; Black troated , Lath., 1783; Syn. , 11, p. 337, n.° 33; Tangara nigricollis , Gmel., 1789, Syst. nat ., p. 694, n.° 3 1 ; Pico de punzón amarillo de barba negra , Azara , 1 802 , t. 1, p. 400 , n.° 1 02 ; Nemosia nigricollis, Y ieill., 1818; Diet., t. 22, p. 491; idem , Enc.méth., 1823, t. 2, p. 788; d’Orb. et Lafr. , Syn. , n.° 1 . N. suprci olivácea, subtiis flava ; gula nigra; pectore uropygioque aurantiis; super- ciliis flavis ; remigibus rectricibusque fuscis , margine olivaceis. Sur le vivant. Bec jaune, brun en dessus, pieds bleuâtres, yeux jaunes. Longueur totale, 14 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 68 mill.; de la queue, 50 mill.; du bec, 11 mill. La femelle manque du noir à la gorge, et de l’aurore à la poitrine et au croupion, ces couleurs étant remplacées par du jaune -verdâtre plus ou moins foncé; le reste des teintes, seulement un peu plus pâle, est en tout semblable. Les individus qu’ Azara regarde comme femelles, nous paraissent être des jeunes de l’année; car nous n’avons jamais vu de taches aux femelles. Nous avons rencontré cette espèce en Bolivia, près du Rio Tamampaya, province de Yungas; près de San-Xavier, province de Chiquitos, et aux pays des Guarayos et des Yuracarès. Gmelin l’a dite de la Guyane, Azara du Paraguay; ainsi nous pourrions croire qu’elle habite toutes les régions chaudes et boisées situées à l’est des Andes, remontant sur les premiers contreforts de cette chaîne. Comme les Tangaras sylvains, elle se lient par troupes au sommet des grands arbres, sans jamais sortir des bois ni des forêts; elle se nourrit de petites graines, de bourgeons et peut-être même d’insectes. Des plus vive, elle est toujours en mouvement et vole avec rapidité. Elle n’est com- mune nulle part. N.° 140. NÉMOSIE YURACARÈS, IVemos¿a sordida , Nob. PI. XVIII, fig. 2. Nemosia sordida , d’Orb. et Lafr., Syn. , n.° 2 , p. 28. JY. suprà oliv císcente- grisea ; fronte , lateribus capitis stramineis ; gutture , collo antico pectoreque pallide stramineis ; abdomine medio albescente ; hjpocondriis anoque rufescentibus. Sur le vivant. Bec rosé, yeux jaunes, pieds bleuâtres. Longueur totale, 14 cent.; du vol, 23 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 4 1/2 mill.; sa largeur égale; circonférence du corps, 80 mill. Le front, le tour des yeux, la gorge et la poitrine d’un beau jaune d’or, passant au roux sur les sourcils; la tête jaune verdâtre; toutes les parties supérieures verdâtres; ailes et queue noirâtres, les plumes bordées de verdâtre; il en est de même des petites rectrices supérieures des rémiges; le pli de l’aile jaune, ainsi que les couvertures infé- rieures; ventre blanc au milieu, roussâtre sur les flancs et les couvertures inférieures de la queue. Cette espèce, voisine de la précédente par la taille, s’en distingue tout à fait par les couleurs. Nous l’avons rencontrée au sein des immenses forêts qui couvrent le pied oriental des Andes boliviennes, au pays des Yuracarès; elle se tient au sommet des arbres et des palmiers, où elle ne paraît pas commune. N.° 141. NÉMOSIE À COIFFE NOIRE, Nemosia pileata. Tangara à coiffe noire , Buff., Ois., 4, p. 284; enl. n.° 720, fig. 2; Tanagra pileata , Lath., 1783, p. 2 2 3, n.° 1 1 ; idem , Gmel., 1789^. 898, n.° 40; Pico de punzón negro , azul y Passe- reaux. ( 262 ) blanco , Azara, 1802; A punt, para la hist, de los Pax. , t. 1, p. 414, n.° io5 ; Pico de pun- zón azul y blanco , Azara; ibid. , p. 423, n.° 1 x o ; Nemosia pileata , Vieill., Diet., 1818, t. 22, p. 490; Enc. méth., t. 2 , p. 787. A". suprà cœrulescente-cinerea , suhtiis albida ; vertice , temporibus collique lateribus nigris; maculd oculari albd; rostro atro; pedibus flavis. Sur le vivant. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; yeux jaune vif; pieds d’un beau jaune. Longueur totale, 14 cent.; du vol, 24 cent.; du pli de l’aile à son extré- mité, 75 mill.; circonférence du corps, 9 cent. La femelle manque de noir; ses parties inférieures sont roussâtres au lieu d’être blanches. Nous avons rencontré cette espèce à San-Miguel et à San- José, province de Chi- quitos en Bolivia; peu commune, elle se tient souvent par paires au sommet des arbres, dont elle parcourt la cime avec vivacité , afin d’y chercher sa nourriture. Ses moeurs sont, du reste, identiques à celles des autres espèces. Genre 2. PYRANGA, Pyranga , Vieill. Tanagra , Linn., Lath., Gmel.; T angar as cardinals , Cuv. Nous ne plaçons dans ce genre que les espèces dont le bec, bien carac- téristique, allonge et renflé, a le bord de la mandibule supérieure pourvu d’une dent ou d’une saillie vers le milieu de sa longueur ; dont les ailes sont longues, la queue allongée, souvent fourchue; aussi n’aurons - nous que des oiseaux forestiers assez remarquables par les livrées si différentes qu’affectent les deux sexes dans toutes les espèces. Dans ce genre, une seule, le Pyranga Azaree, s’avance jusqu’au 34.c degré de latitude sud; toutes les autres sont des régions chaudes. N.° 142. PYRANGA VERSICOLOR, Pyranga versicolor, Nob. PI. XIX, fig. 1. Tachyphonus versicolor , d’Orb. et Lafr., Syti. n.° 1, p. 28, Mag. de zool. P. capite guldque oliváceo -nigris ; remigibus tectricibusque nigris, subtus dorsoque flavis ; dorso antice pectoreque aurantio-castaneis ; tectricibus alarum albis. Sur le vivant. Bec noir, pieds bleus, yeux bruns. Longueur totale, 140 mill.; vol, 240 mill.; du pli de laile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 25 mill.; du doigt du milieu, 14 mill.; du bec, 12 mill.; circon- férence du corps, 120 mill. Mâle. Dessus de la tête, les ailes et la queue d’un beau noir; front, tour des yeux, la gorge et une bordure aux rémiges, brun verdâtre; toutes les parties inférieures, le dos et le croupion jaune vif : cette teinte passe à l’aurore sur le haut du dos et un peu sur la poitrine; tectrices des ailes blanches; cette couleur forme une ligne trans- versale sur l’aile; bec assez long, courbé, aigu, comprimé à son extrémité, pourvu d’une dent à son extrémité, et d’une autre très-grande à la moitié de sa longueur; de fortes moustaches; queue longue, égale, tarses et doigts médiocres, grêles. Femelle. Entièrement vert-roux en dessus, passant au vert foncé sur la tête; gorge, cou, poitrine, aurore verdâtre, passant au jaune vif sur le milieu du ventre, et au roux sur les flancs et les couvertures inférieures de la queue. Son bec étroit et ses teintes , nous ont fait , dans notre Synopsis , ranger cette espèce parmi les Tachyphones; mais la dent du milieu du bec, ainsi que ses mœurs forestières, bien distinctes des mœurs buissonnières des Tachyphones, la font évidemment rentrer, d’après nos observations, dans le genre Pyranga de Vieillot, où nous la plaçons aujourd’hui. Nous l’avons rencontrée au sein des forêts chaudes , humides et des plus épaisses du pied des Andes boliviennes, au pays des Yuracarès. De même que d’autres Tangaras, elle voyageait par petites troupes, toujours sautillant au sommet des plus hauts arbres et des palmiers, cherchant là les petites graines et les bourgeons, dont elle se nourrit. Elle est peu commune et surtout très -difficile à obtenir, par suite de la grande éléva- tion où elle se place. N .° 143. PYRÀNGA EN DEUIL, Pyranga luctuosa, Nob. PL XX, fig. 1-2. T acliy-phonus luctuosus , d’Orb. et Lafr., Syn. n.°4, p. 29, Mag. de zool. P. totus niger, tectricibus alce superis minoribus ac mediis totis niveis; rostro nigro ; basi infra cceruled. Sur le vivant. Bec noir, bleuâtre à sa base inférieure; pieds bleus, yeux bruns. Lon- gueur totale, 132 mill.; du vol, 190 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 45 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 5 1/2 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps , 80 mill. Mâle. Entièrement noir lustré foncé; les couvertures supérieures de l’aile d’un beau blanc argenté; bec assez long, arqué; la mandibule supérieure à bords arqués et marqués, dans le milieu de leur longueur, d’une dent ou renflement peu marqué; la troisième rectrice la plus longue; queue longue, égale, un peu fourchue, grêle. Femelle. Tête gris foncé en dessus; gorge gris pâle; parties supérieures vertes, dimi- nuant d’intensité du cou au croupion, où cette teinte est fortement mélangée de jaune; parties inférieures jaunes; rémiges noirâtres, bordées de vert; 'queue verte. Dans notre Synopsis, cette espèce a été placée parmi les Tachyphones; mais, pour les motifs exposés à l’article précédent, il est évident qu’elle doit appartenir aux Pyranga, tant en raison de l’indice de dent de la commissure de son bec, que de ses mœurs purement forestières. Passe- reaux. ( 264 ) Nous l’avons observée au pays des Indiens guarayos , entre les provinces de Moxos et de Chiquitos, république de Bolivia, ainsi que dans les immenses forêts humides et chaudes qui couvrent ces plaines; nous l’avons retrouvée encore au pays des Yuracarès, au pied oriental des Andes boliviennes, dans les mêmes circonstances. Elle va par paires, et sautille continuellement au sommet des plus hauts arbres , tout en faisant entendre un petit cri de rappel. N .° 144. PYRANGA D’AZARA, Pyranga Azaree, Nob. Había punzo , Azar., 1802; Apunt. de los Pax. t. 1, p. 3 5g, n.° 88 (mâle); Había amarilla , id ., n.° 87, p. 358 (fem.); Saltator ruber, Vieill., 1823, Ene. méth., p. 792 (d’après Azara, n.° 88); Saltator flavus , Yieill. , ibid. , p. 791 (d’après Azara, 87); Tanagra mis sis sip ensis , Licht. , 1823, Doubl ., p. 3 o , n.° 3 3 3, 3 3 4 ; Pyranga mississipensis , d’Orb. et Lafr. , Syn., n.° 1 . P. superciliis corporeque subtiis rubro-miniatis , supret rubro -fusco mixto ; remigibus fuscis rubro limbatis-, rostro obscure cyaneo. Sur le vivant. Bec corné, noirâtre ou bleuâtre; yeu* rouges; pieds bleuâtres. Longueur totale, 21 cent.; du vol, 29 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue, 65 mill.; du bec, 16 mill.; sa hauteur, 9 mill.; sa largeur, 10 mill.; circonfé- rence du corps, 1 1 cent. Cette espèce diffère du Pyranga œstiva par une taille un peu plus forte, par son bec plus foncé, ainsi que par sa teinte générale toujours d’un rouge de minium et non couleur de carmin. La femelle est jaune en dessous, verdâtre en dessus; les jeunes mâles tiennent souvent des deux teintes propres aux deux sexes , et sont aussi fréquemment bigarrés. Azara, n’ayant pas reconnu les sexes, a décrit le mâle et la femelle sous deux noms différens, en les plaçant dans ses Habias; de là Vieillot a donné deux noms latins à ces mêmes descriptions d’Azara, en les plaçant dans son genre Saltator. Quoiqu’il ait l’antériorité , nous ne pouvons conserver sa dénomination de Ruber, déjà prise pour une autre espèce du même genre. Nous ne croyons pas non plus pouvoir prendre le nom de Mississipensis , de M. Lichtenstein; dans la conviction où nous sommes que le Tanagra mississipensis de Gmelin est le Pyranga œstiva des auteurs, et non pas notre Pyranga. D’ailleurs, le nom de Mississipensis ne peut être conservé à un oiseau can- tonné seulement dans l’hémisphère méridional. Ces raisons nous ont déterminé à le dédier à l’auteur espagnol, qui le premier en a donné une bonne description. Nous avons rencontré cette espèce jusqu’aux environs de Buenos-Ayres, où néan- moins elle n’arrive qu’accidentellement ; elle est, suivant Azara , assez commune au Para- guay. Nous l’avons ensuite retrouvée en Bolivia, dans les provinces de Chiquitos, de Yungas et de Valle Grande, c’est-à-dire en latitude depuis le 15.e jusqu’au 34.e degré sud , et depuis le niveau de la mer jusqu’à près de 2,000 mètres au-dessus dans les Andes, sur leur versant oriental seulement. Elle se lient au sommet des grands buissons ( 265 ) et même des petits arbres; elle y mène le genre de vie des autres espèces, c’est-à- dire qu’elle est criarde, toujours en mouvement, se nourrissant de bourgeons, de graines et peut-être d’insectes. N.° 145. PYRANGA A GORGE PLANCHE, Py ranga albicollis, Nob. PI. XXVI, fig. 2. Pyranga albicollis , d’Orb. et Lafr., Syn. , n.° 2 , p. 3 3. P. suprà olivácea ; uropygio flavescente; capite colloque sordide griseis ; subtùs flava; collo antico latè albo; mandibula pallida , maxilld corned; pedibus roseis. Sur le vivant. Bec corné, yeux bruns, pieds rosés. Longueur totale, 180 mill.; du vol, 290 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 90 mill.; de la queue, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 37 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Dessus de la tête gris -verdâtre pâle; gorge et devant du cou blancs; toutes les parties inférieures jaune très -vif; toutes les supérieures vert-olive, plus teinté de jaune au croupion; rémiges brunes, bordées extérieurement de vert; du jaune au pli de l’aile et aux tectrices inférieures de l’aile; queue verdâtre. Son bec est renflé à la mandibule supérieure, comme celui des autres Pyrangas , sans avoir cependant la dent du milieu du bec; la queue est longue, un peu étagée; en un mot, elle a tous les autres carac- tères du genre. Elle est voisine de la femelle de l’espèce précédente, tout en s’en distinguant par sa gorge blanche et quelques autres différences de teintes ; son bec est aussi très-différent. Nous avons observé ce Pyranga dans la province de Chiquitos en Bolivia , près de la mission de Santa- Ana et au pays des Guarayos, toujours au sommet des arbres moyens , où il paraissait avoir les habitudes de l’espèce précédente. N.° 146. PYRANGA ROUGEATRE, Pyranga rubicus, Nob. Había roxisa, Azar., 1802; J punt., t. 1, p. 35i, n.° 85; Saltator rubicus , Vieill. , 1817, Diet, d’hist. nat., t. 14 , p. 1 807 et 1823 ; Eric, métli., t. 2, p. 792 (d’après Azara); Tanagra porphyrio , Licht., 1823, Doubl. , p. 3i, n.os 335, 336; Tanagra flammiceps , Prince Max., 1 8 3o , p. 497, n.° 1 3 ; Temm., pl. col. 177; Saltator rubicus , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 36, n.° 6. P. cristel ignicolore, suprà fusco-rubra ; gutture, cris soque rubris; ventre sordide rubro; remigibus fuscis, rubro limbatis, rectricibus fusco-rubris. Sur le vivant. Bec corné, yeux bleu noirâtre, pieds livides. Longueur totale, 180 mill.; du vol, 290 mill.; de la queue, 70 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Cette espèce, dont la femelle est brune en dessus, grisâtre en dessous, porte beau- coup de noms, comme on le voit par la synonymie; néanmoins celui de Vieillot étant, sans aucun doute, le plus ancien, nous avons dû le conserver, tout en plaçant l’oiseau 34 . IV. Ois. Passe- reaux. ( 266 ) non parmi les Saltator , mais bien avec les Pyrangas, dont il a les mœurs, les habitudes, tous les caractères zoologiques de bec, de queue, et jusqu’aux couleurs si disparates du mâle et de la femelle, que nous retrouvons dans toutes les espèces du genre. Nous avons rencontré ces Pyrangas aux pays des Guarayos et des Yuracarès , au milieu des plus épaisses forêts; Azara nous dit avoir recueilli les siens également dans les forêts; ainsi, indépendamment des caractères , voilà déjà une habitude tout à fait contraire à celles des Habias purement buissonniers. Comme tous les autres Pyrangas, celui-ci se tient en effet au sommet ou au moins près de la coupe des arbres , sans descendre près de terre, et ne diffère en rien, pour les habitudes, des Tangaras qui précèdent et qui suivent. Genre 3. EUPHONE, Euphonia , Desm. Tanagra , Linn., Lath., Gmel. ; Euphories ¿ Desm.; Tangaras Bouvreuils , Cuv. Faciles à distinguer des autres Tanagridées par leur bec court, bombé, convexe, fortement denté, crochu et un peu comprimé sur les côtés; par leurs ailes courtes , leur queue médiocre , les Euphones diffèrent davantage des Pyrangas par leurs mœurs; néanmoins ils sont encore plus forestiers, plus pétulans , et le plus souvent vivent par petites troupes. On les rencontre , dans F Amérique méridionale, seulement au milieu des régions chaudes situées à l’est des Andes. N. ° 147. EUPHONE A BEC DE PIE-GRIÈCHE, Euphonia laniirostris , Nob. PI. XXII, fig. î. Euphonia laniirostris , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 3o, n.° i. E. suprci nigro-violciceo nitens ; remigibus rectricibusque nigris , violaceo marginatis ; maculet frontali postice rotundatcl subtiisque aureo-flavd. Sur le vivant. Bec et yeux noirs; pieds bleus. Longueur totale, 130 mill.; du pli de l’aile à sou extrémité, 60 mill.; de la queue, 30 mill.; du bec, 7 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Mâle. Au front une large tache arrondie et élargie sur le dessus de la tête, d’un beau jaune doré : la même couleur couvre, depuis le menton jusqu’aux couvertures inférieures des rectrices, toutes les parties inférieures, la gorge comprise; la tête, le dos, le croupion et les tectrices supérieures des ailes et de la queue, d’un beau noir à reflets bleu -violet; rémiges et rectrices noires; la base des rémiges, et une tache sur la rectrice externe, blanches. Bec court, très-épais, fortement crochu, avec une carène peu marquée en dessus. Femelle. Verdâtre olive en dessus, plus mélangé de jaune au croupion; les parties inférieures jaune verdâtre ; les jeunes mâles ressemblent aux femelles , et ne prennent la livrée du mâle qu’à la seconde année; alors ils sont tachetés. ( 267 ) Voisine de Y Euphonia violacea par sa teinte générale, cette espèce s’en distingue par une taille plus grande, par un bec beaucoup plus gros et ressemblant à celui des Pies- Grièches et par la tache du front beaucoup plus arrondie en arrière. Nous l’avons rencontrée dans les immenses forêts du pied oriental des Andes boliviennes, dans les provinces de Yungas et de Santa -Cruz de la Sierra, et aux pays des Yuracarès et des Guarayos, toujours en petites troupes au sommet des arbres, surtout de ceux qui avoi- sinent les clairières ou le bord des rivières. Des plus vive, des plus pétulante dans ses mouvemens, elle change continuellement de place. N.° 148. EUPHONE A TÊTE BLEUE, Euphonia aureata , Nob. Lindo azul y oro cabeza celeste , Azara, 1802, A puni., t. 1, p. 290, n.° 98; Tanagra aureata , Vieill., 1823, Ene. raéth, t. 2 , p. 782 (d'après Azara); Euphonia nigricollis , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 2, p. 3o. E. fronte, genis , mento , dorso, tectricibus alarum nigro-cœruleo nitens, remigibus rectricibusque nigris, capite suprei cyaneo ; pectore, ventre, uropygio cris soque flavis. Sur le vivant. Bec noir, yeux bruns, pieds bleus. Longueur totale, 110 mill.; de la queue, 10 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; du tarse, 25 mill.; du bec, 6 mill.; sa largeur, 5 mill. Bien différente par son front noir et bleu, au lieu d’être jaune, par son bec à trois dents à son extrémité, de Y Organiste avec lequel elle a été confondue, cette espèce, observée par Azara au Paraguay, s’est également montrée à nous dans la province de Corrientes, où elle paraît rare. Le mois de Juin, époque où nous l’avons tuée dans le Bincon de Luna, est celui où Azara dit l’avoir rencontrée; comme c’est l’hiver, on pour- rait croire qu’elle n’y est alors que de passage. Nous l’avons vue au sommet des mimoses , dans un bois près du Rio Batel. N.° 149. EUPHONE A BEC EN SCIE, Euphonia serrirostris , Nob. PI. XXI, fig. 2,3. Euphonia serrirostris , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 3, p. 3o. E. suprà olivácea, cœruleo-grisea , remigibus rectricibusque nigris oliváceo limbatis, subtus aureo- flavis ; collo oliváceo ; maxillâ quatuor minutis dentibus. Sur le vivant. Bec bleuâtre, yeux roux, pieds bleus. Longueur totale, 110 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 57 mill.; de la queue, 24 mill.; du tarse au bout des doigts, 26 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 7 mill.; circonférence du corps, 50 mill. Partie supérieure olivâtre, passant au bleu-gris sur le derrière de la tête; rémiges et rectrices noirâtres, bordées de vert olivâtre; partie inférieure jaune, passant au vert sur les flancs. Bec court, conique, arqué, un peu caréné en dessus, renflé à sa base, Passe- reaux. ( 268 ) pourvu de quatre dents à la mandibule supérieure, près de son extrémité. D’autres individus, qui peuvent être femelles, ont le front jaune, passant au vert sur le dessus du corps /gorge, flancs jaune vif; devant du cou et milieu du ventre cendré blanchâtre. Nous avons considéré cet Euphone comme espèce distincte des précédentes. 11 en diffère essentiellement par son bec plus mince, plus long et muni de quatre dents; par sa tête plus petite et par ses couleurs. Pendant quelque temps nous avons cru que ce pouvaient être les jeunes de l’Euphone à bec de Pie-Grièche, parce qu’ils sont du même pays; mais alors il faudrait supposer que le bec pourvu de dents à cet âge, deviendrait lisse et bien plus volumineux chez les adultes, changement que nous ne trouvons dans aucun Tangara. Nous croyons donc que cest bien une autie espece. Nous avons rencontré celle-ci en petites troupes dans les clairières des forêts qui bordent le Rio Grande, au hameau de Pacu, province de Santa-Cruz de la Sierra (Bolivia). Avec les allures des espèces précédentes, elle se posait sur les arbres isolés, tout en faisant entendre un léger sifflement N .° 150. EUPHONE CHICANA, Euphonia ruficeps, Nob. PI. XXII, fig. 2. Euphonia rujiceps , d’Orb. et Lafr. , Syn., p. 3o,n. 4. E. suprà toto gutture colloque nigro-violacea ; fronte castaneo; infràfava; pectore , abdomine mediis, crissoque rufescentibus; rerni gibus , rectricibus nigris. Duabus rectricibus lateralibus intus macula alba notatis. Sur le virant. Bec noir, bleu à sa base; pieds noirâtres; yeux bruns. Longueur totale, 120 mill.; cîu vol, 300 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; de la queue, 30 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 12 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Mâle. Front et la moitié antérieure de la tête en dessus, d’un beau marron foncé; toutes les parties supérieures, la gorge et le devant du cou, noir a reflets bleus métal- liques; tout le dessous jaune, passant au roussâtre sur la poitrine, au milieu du ventre et sur les couvertures inférieures de la queue; ailes et queue noires; une tache blanche aux côtés internes des deux rectrices latérales. Bec court, gros, pourvu de trois dents. Femelle. Front roux-brun, mélangé de vert; le haut du cou en dessus bleuâtre, le reste des parties supérieures olivâtre; gorge verdâtre; poitrine gris-cendré foncé; ventre et couvertures inférieures de la queue roux pâle; flancs vert-olive; point de taches à la queue. Par ses teintes bien tranchées, cette espèce se distingue des autres Euphones con- nus. Nous l’avons rencontrée seulement dans ces immenses forêts sombres et humides du pied oriental des Andes boliviennes, au pays des Yuracarès, où les indigènes la nomment Chicana. Elle vit par petites troupes et se tient au sommet des grands arbres. Sans être très-commune , elle est peu rare. ( 269 ) Passe- reaux. Genre 4. BÉTHYLE, Bethylus, Cuy. Lanius , Lath., Gmel. ; Cissopis , Yieill. Ce genre, établi par Cuvier dès 1816, appelé ensuite Cissopis parYieillot, comprend une seule espèce d’oiseaux classée parmi les Lanius par Latham et Gmelin. Cuvier, dans sa classification, place, ainsi que Yieillot, ce genre dans la grande série des Pies-Griècbes; mais, en examinant avec soin ses caractères de bec, en consultant ses mœurs, nous le croyons infiniment mieux parmi les Tanagridées, dont il a le bec et les habitudes. Illiger avait déjà senti ces rapprochemens , puisqu’il le range parmi les Tangaras. N .° 151. BÉTHYLE PIE, Bethylus picatus. Lanius picatus , Lath., 1781, Syn. , t. 1 , p. 192, n.° 49; Lanius leverianus , Gmel., 1789, Syst. nat., p. 3o2, n.° 3i. Genre Béthjle , Cuv., 1816, Règne anim.,t. 1; Cissopis bicolor , Yieill., 18x8, Nouv. Diet., t. 26, p. 4x7, et Ene. naéth., x823, t. 2 , p. 75o. B. capite , collo , pectore , rectricibus, remigibusque nigris ; clorso, tectricibas alarwn minoribus, remigium secundariarum margine, corpore sub tits , rectricibus late- ralibus apice albis; rostro pedibusque nigris. Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 260 mill.; du vol, 390 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 110 mill.; de la queue, 130 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 10 mill.; sa largeur, 9 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Nous ayons rencontré cette espèce dans les immenses forêts qui couvrent le pied oriental des Andes boliviennes, au nord de Cochabamba, pays habité par les sau- vages Yuracarès. Comme tous les autres Tangaras sylvains, elle se tient au sommet des plus hauts arbres, et parait y vivre de bourgeons et de fruits. Elle est rare. Genre 5. T ANGAR A, Tanagra , Linn. Tanagra et Aglaia , Sw. Les vrais Tangaras se distinguent facilement des autres Tanagridées, par leur bec court, un peu plus long néanmoins que celui des Eupliones, con- vexe en dessus, à pointe recourbée, à mandibules un peu renflées sur leurs bords ; leurs ailes sont assez courtes et pointues ; leur queue est médiocre. Ils ont en tout les habitudes des Euphones, voyagent par petites troupes et se tiennent au sommet des arbres. Tous sont des régions chaudes. ■;îj 1 ( 270 ) Passe- reaux. N.° 152. TANGARA YENI, Tanagra yeni, Nob. PI. XXIV, fig. 2. Aglaia ckilensiS) Vigors, 1 33 2 , Proceedings , p. 3; Aglaia yeni , d’Orb. et Lafr., Syn. n.° î, p. 3i. T. dorso, cauda crissoque nigris; uropygio rubro; capite viridi; gutture, alisque violaceis ; pectore hypocondriisque caeruleis. Sur le vivant. Bec et yeux noirs; pieds violet-bleu. Longueur totale, 150 mill., du vol, 245 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du doigt du milieu, 9 mill.; du bec, 8 mill.; cir- conférence du corps, 120 mill. Plumes du dessus de la tête et des joues, écailleuses, vert tendre brillant; gorge, cou en avant , une ligne sur les tectrices de l’aile et une bordure aux rémiges d’un beau bleu de cobalt violacé; la poitrine, les flancs, d’un bleu céleste d’outre-mer; le croupion rouge de feu; tout le reste d’un beau noir velouté. Cette espèce, voisine du Tanagra tatao, en diffère par une taille plus forte, par son croupion rouge au lieu d’être jaune, ainsi que par quelques autres petits détails. M. Vigors l’a nommée Aglaia ckilensis ; mais nous ne pouvons conserver ce nom à un oiseau qui, loin d’habiter aucun point du Chili, ne se trouve qu’à plus de cent lieues de ses parties les plus septentrionales , sur le versant opposé des Andes et seulement dans les forêts chaudes et humides des Yungas et des Yuracarès, en Bolivia. Cette circon- stance montre combien il importe de s’abstenir de donner des noms locaux , lorsqu’on est peu sûr de l’habitat des espèces. Comme tous les Tangaras proprement dits , celui-ci se tient au sommet des grands arbres et des palmiers, par troupes isolées ou mélangées avec quelques-unes des espèces suivantes. Les Indiens yuracarès le nomment Yeni yeni, de son petit cri de rappel , entre les différens individus. Il est peu commun. N .° 153. TANGARA SEPTICOLOR, Tanagra tatao, Linn. Tanagra prima , Marg., 1648, Hist. nat. Bras. , p. 2 1 4 ; Briss. , Orn., t. 3 , p. 3 ; Tanagra tatao , Gmel., 1789, Syst. nat., éd. i3, sp. 11; Buff., Ois., 4, p. 379, Enl. 7, fig. 1, etc. T. violacea; dorso nigro; uropygio fulvo, capite viridi; pectore alisque violaceis. Nous avons trouvé cette espèce aux environs de Saint-Christophe, près de Rio de Janeiro au Brésil; nous ne l’avons revue nulle autre part dans nos voyages. N .° 154. TANGARA DE SCHRANK, Tanagra Sckrankii, Spix. PI. XXIV, fig. i. Tanagra Sckrankii , Spix, Aves , pi. 5 1 ; Aglaia Sckrankii , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 3, p. 3i. T. fronte, regione paroticcî, dorso , cdis caudâque atris; vertice, uropygio , pectore, ventreque mediis ferns; pennis omnibus collaribus et dorsalibus, tectricibus viridi- aureo limbatis; remigibus rectricibusque caeruleo marginatis ; hypocondriis viridibus. ( 27] ) Sur le vivant. Bec noir en dessus, bleuâtre en dessous; pieds bleus. Longueur totale, Passe- 130 mill.; du vol, 180 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; de la queue, 34 reaux' mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 110 mill. La femelle ne diffère que par des couleurs moins vives. Nous avons rencontré cette espèce en grandes troupes, mélangées souvent avec le Tangara yeni, parcourant le som- met des arbres et se posant sur les grappes des palmiers en fleurs, dans les forêts humides et chaudes du pied des Andes boliviennes, au pays des Yuaracarès. Constamment en mouvement, nous ne lui avons entendu proférer qu’un petit cri de rappel. Voisine du T. thoracica, Tem., cette espèce en diffère beaucoup par ses couleurs. N.° 155. TANGARA À CHAPERON BLEU, Tanagra cyanicollis , Nob. PI. XXV, fig. 1. Aglaia cyanicollis , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 33, n.° u. T. atra ; capite colloque totis nitide caeruleis; remigihus , rectricibus viridi- caeruleo limbatis; tectricibus minoribus viridi- stramineo splendentibus ; uropygio viridi- stramineo; hypocondriis violaceis. Sur le vivant. Yeux bistrés; bec et pieds noirs. Longueur totale, 140 mill.; du vol, 230 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 31 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 9 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Mâle. Front et l’espace compris entre le bec et l’œil, le dos, la poitrine, le ventre, les ailes et la queue, d’un beau noir velouté; toute la tête et le cou entier d’un beau bleu céleste brillant; le croupion et les tectrices supérieures, les rémiges, vert doré métallique, plus vert sur le croupion; derrière et flancs bleu de cobalt; les rémiges et rectrices bordées de bleu en dehors. La Femelle a seulement les teintes moins vives. Cette jolie espèce, une des plus brillantes du genre par son chaperon bleu céleste, vit, avec les Tangaras yenis et les Tangaras de Schrank, dans les forêts habitées pal- les Indiens yuracarès, qui la nomment Pisuta. Elle se trouve aussi en petites troupes, constamment perchées au sommet des arbres et des palmiers. N .° 156. TANGARA DIABLE ENRHUMÉ, Tanagra jlaviventris , Vieill. Tanagra mexicana , Gmel., 178 g, Syst. nat., p. 8 9 3 , n.° 10; Lath., Index, n.° 23; Tanagra Diable enrhumé , Buff., Ois., 4, p. 270; Enc., 2 90, fig. 2; Tanagra flaviventr is ^ Vieill., Diet, didst, nat., t. 3 2, p. 410; Enc. méth., t. 2, p. 774; Aglaia mexicana , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 32, n.°g. T. nigra, subtils jlavicans ; pectore, uropygio, fronte, gutture, collo, tectricibusque alarum caeruleis; remigibus nigris caeruleo limbatis ; rectricibus nigris, caeruleo- viridi marginatis ; hypocondriis caeruleo nigroque maculatis. Passe- reaux. ( 272 ) Sur le vivant. Bec et pieds noir bleuâtre. Longueur totale, 125 mill.; du vol, 220 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; de la queue, 40 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Nous n’avons pas conservé à cette espèce le nom de T. mexicana, pensant qu’elle n’est pas du Mexique, et que la description de Fernandez, qui a donné lieu à ce nom, s’applique à un tout autre oiseau; c’est probablement même ce motif qui avait déjà déterminé Vieillot à lui donner une nouvelle dénomination, que nous adoptons. Nous ne l’avons rencontrée que dans les forêts humides du pays des Yuracarès et des Gua- rayos en Bolivia, où elle est peu commune, se tenant toujours au sommet des arbres, comme les espèces précédentes. N .° 157. TANGARA ROUVERDIN, Tanagra gyrola, Gmel. Fringilla gyrola , Linn., io.e édit., Syst. nat., sp. 12 ; Tangara, Briss., Orn., t. III, p. 23, pl. 4, fig. 1; Tanagra gyrola , Gmel., 1789, Syst. nat., id. , i3 , p. 891, n. 7; Vieill. , Encycl., t. 2, p. 778; Rouverdin , Buff., Ois., t. 4, p. 286; Aglaia gyrola , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 32, n.° 10; Prince Max., Beitr ., t. 3, p. 471. T. viridis; inferné uropygioque coeruleis; capite castaneo - rubro ; collari macula in alis lutea; remigibus rectricibusque fuscis, viridi limbatis. Sur le vivant. Yeux bruns, pieds bleus, bec corné. Longueur totale, 140 mill.; du vol, 240 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 40 mill.; du bec, 10 mill ; circonférence du corps, 110 mill. Les femelles manquent de bleu au croupion, du collier jaune, et le reste des teintes est beaucoup moins vif. Cet oiseau, connu des Indiens yuracarès du pied oriental des Andes boliviennes sous le nom de Chachindala, est aussi commun dans ces lieux que les espèces précédentes, et en présente absolument les mœurs. N.° 158. TANGARA DE CAYENNE, Tanagra Cayana, Gmel. Tangara cayennensis , Briss., Av. , 3, p. 21; Passe-vert , Buff., Ois-, t. 3, p. 494, Enl.,290, Tanagra cayana , Gmel., 1789, Syst. nat., p. 892, n.° 8; Lindo precioso , Azar.-, 1802, A punt. , t. 1, p. 281, n.° 95 ; Vieill., i823, Enc. méth., t. 2, p. 777. T. capite rufo; tectricibus alarum uropygioque aureo -viridibus ; remigibus rectri- cibusque nigris , viridi limbatis ; genis, pedibus , rostroque nigris. Sur le vivant. Bec et pieds noirs. Longueur, 125 mill. Nous avons rencontré ce charmant oiseau au mois de Juillet, dans les jardins de la ville de Corrientes , sur les orangers. Azara dit qu’il se montre au mois d Octobre, ce qui ferait supposer deux passages annuels de cette espèce. ( 273 ) Passe- reaux. N .° 159. T ANGARA ONGLET, Tanagra striata , Gmel. L’œuf, pl. LXII, fig. 3. Tanagra striata , Gmel., 1789, Syst. not ., ed. i3, p. 899, n.° 44; Lath., Syn.} 11 , p. 224, n.° 14; l' Onglet j Buff., Ois., 4, p. 2 56; Lindo celeste , oro y negrom , Azar., 1802, À punt, de los Paxar. , t. 1 , p. 377, n.° 94; Vieill., 1823, Ene. méth., t. 2, p. 776. T. Mas. Subtùs uropygioque aurantio - flavis , capite , collo, tectricibus alarumque caeruleis ; dorso superiori nigro ; caudd remigibusque nigris, caeruleo -limbatis. Foem. Dorso viridis. Jun. Sup rà fusco- o liv aseen te ; uropygio viridi', subtus griseo- f ulcus; remigibus rectricibusque fuscis , griseo-cceruleo-marginatis. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, corné ailleurs; yeux brun-roux assez vif; pieds bruns. Longueur totale, 180 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 90 mill.; de la queue, 55 mill.; du bec, 12 mill. Cette espèce des plus connue, rapportée pour la première fois en Europe par Com- merson, est peut-être, de toutes, celle qui occupe le plus grand espace sur le continent américain. Nous l’avons d’abord rencontrée dans la Banda oriental près de Montevideo, à Buenos - Ayres , à Corrientes; nous l’avons ensuite retrouvée à l’ouest des Andes dans le ravin de Palca, au Pérou; puis près de la Paz et dans les provinces de Yungas, de Sicasica, de Cochabamba, de Valle Grande, de Chiquisaca, dans la Bolivia; ainsi son habitation serait en latitude du 24.e au 34.e degré sud, et en élévation toute notre seconde zone d’habitation , à l’est et à l’ouest des Andes. Très - commune partout où elle se trouve , cette espèce paraît sédentaire ; car toute l’année nous l’avons rencontrée par petites troupes, dont les membres sont dispersés sur des arbres voisins ou sur le même arbre. Des plus familière, nous ne l’avons vue qu’auprès des lieux habités, principalement dans les vergers, les jardins, où elle devient la terreur des cultivateurs par les dégâts qu’elle exerce sur les bourgeons des arbres, et sur leurs fruits, qu’elle préfère comme nourriture. Constam- ment en mouvement , sautant d’une branche à l’autre , surtout vers la coupe des arbres, elle s’y mêle aux autres Tangaras et aux Habias, auxquels elle dispute fré- quemment la possession de leurs alimens. Elle descend rarement à terre , ne vole que par saccades, et seulement en franchissant de petites distances. Son cri, assez perçant, assez désagréable, n’est qu’un rappel entre les individus d’une même troupe. A la Paz et dans les autres lieux de la Bolivia, elle fréquente surtout les pommiers, les poi- riers, les cerisiers; mais à Corrientes et à Buenos- Ayres, c’est sur les pêchers et les orangers qu’elle semble surtout élire son domicile. Vers le mois d’Octobre, les Tangaras onglets s’accouplent, choisissent un oranger touffu ou tout autre arbre et y construisent un nid , de paille et de petites branches à l’extérieur, de foin fin à l’intérieur. Ils y déposent ensuite trois à quatre œufs verdâtres, marqués de petits points irréguliers violet foncé, de taches peu apparentes violettes, 55 II IV. Ois. Passe- reaux. ( 274 ) el de taches allongées irrégulières noires; leurs diamètres sont 27 et 16 millimètres. La femelle seule couve; mais le père et la mère se partagent la surveillance de leurs petits. A Corrientes on nomme cette espèce Santa Lucia ; à 1’ Arroyo de la China, Siete colores (les sept couleurs); à Buenos- Ayres , Siete vestidos; les Guaranis l’appellent C/iobî. N .° 160. TANGARA ÉVÊQUE, Tanagra episcopus, Licht. L’œuf, pi. XXII, fig. 3. Episcopus ■ aris , Briss., Au. , 3, p. 40, n.° 23, t. 1. , fig. 2; Bluet , Bufï., Ois., 4 5 P* 260; Évêcjue , id. , Enl., n.° 178; Tanagra episcopus , Lath. , Syn. , 1 1 , p. 2 2 6 , n.° 1 8 ; id., Gmel. , 1789; Sjt. nat., p. 896, n.° 1 9 ; Vieill. , 1823, Encyc., t. 2, p. 775 , Tanagra sajaca , Gmel., n.° 20; Lindo Saihobi , Azar., 1802, A punt ., t. i.er, p. 870, n. 92 ; Licht., 1823, n.° 3 5o; Prince Max., Beit., t. 3 , p. 484. T. griseo-cœrulea , alis caudâque cœruleis. Sur le vivant. Bec et pieds brun clair; longueur totale, 190 millimètres. Nous avons rencontré successivement cette espèce dans tous les lieux où se trouve la précédente , avec laquelle elle se mêle souvent ; ainsi elle habite toute notre seconde zone d’habitation, depuis la Plata jusqu’en Bolivia, seulement sur le versant oriental des Andes, à Cochabamba, Valle Grande, Yungas, etc. Elle a en tout les mœurs du Tanagra striata; elle va de même par troupes, fréquente les vergers, les jardins, où elle se montre des plus familière, et se nourrit aussi de bourgeons , de fruits et d’insectes, faisant de grands dégâts dans les plantations. Son cri se borne à l’articulation d’un rappel monotone, qu’on peut exprimer par cui cui-cui-cui cui. Au mois d’Octobre, une fois accouplés , ces Tangaras construisent sur les orangers ou tel autre arbre voisin des habitations, un nid composé de branches sèches à l’extérieur, et à l’intérieur de crin artistement contourné. Le diamètre extérieur en est de 15 centimètres, et en dedans de 8 centimètres. Ils y déposent deux à trois œufs bleuâtres, tachetés de brun bistré, principalement sur le gros bout, et en outre de taches noires, larges et arrondies; leurs diamètres sont de 19 et 25 millimètres. Aux missions on nomme ces oiseaux Piririquiti , dénomination dérivée de leur cri habituel. N .° 161. TANGARA OLIVATRE, Tanagra olivascens, Licht. Tanagra Sajaca , fera., Auct.; Tanagra olivascens , Licht., 1823, Doubl. , p. 32, n.° 35 1. T. lucido -olivácea, vertice virescente; alis caudâque fuscis, olivascente limbatis; tectricibus alarum viridi-cjaneis. Sur le vivant. Yeux bruns, bec noir corné, ainsi que les pieds. Longueur totale, 200 millimètres; vol, 290 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; de la queue, 55 mill.; du bec, 13 mill.; circonférence du corps, 125 mill. Cette espèce, confondue bien à tort avec la femelle du Tanagra episcopus ou 7. sajaca des auteurs, en diffère par des caractères bien tranchés, par sa tête vert-pomme, ( 275 ) par son plumage lustré et de teinte distincte, ainsi que par une plus grande taille. Passc- D’ailleurs , nous n’avons jamais rencontré cette espèce en des lieux où l’autre était très- commune; et si le Tangara évêque est largement répandu sur le continent américain, il n’en est pas ainsi de ce dernier, que nous avons rencontré dans les provinces de Santa- Cruz de la Sierra, à Guarayos et à Yuracarès, dans la Bolivia, ou seulement dans les régions chaudes des plaines situées à l’est des Andes. A Santa-Cruz il venait jusque dans le jardin de la maison que nous occupions, sur des orangers, dont il recherchait les fruits et les fleurs, paraissant avoir les mêmes habitudes que les deux précédentes espèces. N .° 162. TANGARA DE MONTAGNE, Tanagra montana, Nob. PL XXIII, fig. i. Aglaia montana , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 32, n.° 4. T. capite, gula, colloque atris-, suprci nitide caerulea, ad nucham pallidior; dorso intensiore; tectricibus alarum minoribus , superis cauddque coeruleis; subtus flava. Sur le vivant. Yeux rouges; bec corné en dessus, rosé en dessous; pieds noirâtres. Longueur totale, 240 millimètres; vol, 400 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 130 mill.; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 55 mill.; du doigt du milieu, 28 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 11 mill.; sa largeur, 10 mill.; circon- férence du corps, 160 mill. Toute la tête, la gorge et le devant du cou, noir foncé; dessus du cou en contact avec le noir, d’un beau bleu céleste pâle, passant au bleu céleste foncé et au bleu de cobalt foncé sur le dos et sur les parties supérieures; ce bleu descend de chaque côté du cou en avant et est alors bordé de noirâtre. Toutes les parties inférieures sont d’un beau jaune très-vif; tectrices supérieures des rémiges et des rectrices, bleu de cobalt; couvertures inférieures bleuâtres ; grandes couvertures supérieures de l’aile , rectrices et rémiges noirâtres, bordées extérieurement de bleu vif. Cette magnifique espèce, sans doute la plus grande du genre, s’est montrée une seule fois à nous, au sommet de la montagne dite del Biscachal, près du village de Carcuata, province de Yungas, sur le versant oriental des Andes boliviennes; elle formait une troupe composée de quatre individus, voltigeant au sommet des arbres d’un petit bouquet de bois. Comme elle était très-sauvage, et se posait sur les points très-élevés des arbres, nous ne pûmes nous procurer que l’individu qui a servi à cette description. Nous n’en avons jamais vu d’autres pendant nos nombreuses excursions dans la Bolivia. N .° 163. TANGARA A VENTRE ROUGE, Tanagra igniventris , Nob. PL XXV, fig. 2. Aglaia igniventris , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 32, n.° 5. T. suprà nigro caerulea, capite colloque nigris; uropygio tectricibusque alarum cas- ruléis; alis cauddque nigris , coeruleo limbatis; subtiis maculdque oculari rubro miniato. Passe- reaux. ( 276 ) Bec et pieds noirs. Longueur totale, 200 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 88 mill.; de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 37 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 6 mill.; circon- férence du corps, 120 mill. Tête et cou noirs; dos et parties supérieures noir un peu bleuâtre; poitrine, ventre, derrière, couvertures inférieures de la queue et une tache derrière l’œil, d’un beau rouge aurore; petites couvertures des ailes et croupion d’un beau bleu de cobalt brillant; rémiges et rectrices noires, bordées extérieurement de bleu verdâtre. Cette espèce, bien distincte par ses teintes de toutes celles connues, habite la pro- vince d’Apolobamba , au nord de la Paz, république de Bolivia; elle y est assez rare. N .° 164. TANGAR A A TÊTE BLEUE, Tanagra Maximiliani, d’Orb. PI. XXIII, fig. 2. dglaia cjanocephala , d’Orb. et Lafr. , Ay»., p. 32, n.° 6. T. Lined inter oculari nigra, auribus nigrescentibus; capite colloque suprà caeruleis; jugulo, pectore, ventre gris eo- caeruleis ; suprà viridescentibus; caucld alisque nigrescentibus , viridi marginatis. Sur le virant. Bec noir en-dessus, bleuâtre à la base de la mandibule inférieure; pieds bleuâtres teintés de vert; yeux brun-roux. Longueur totale, 200 millimètres; du vol, 270 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 90 mill.; de la queue, 72 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, 18 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Un trait noir entre l’œil et le bec; oreilles noirâtres; dessus de la tête et cou bleu vif; gorge, poitrine et le milieu du ventre gris bleuâtre; toutes les parties supérieures, les flancs et la queue d’un beau vert tendre; tectrices inférieures de la queue, les cuisses et les couvertures inférieures des rémiges, jaune clair; rémiges noirâtres, bordées extérieurement de vert tendre. Au nord de la Cordillère qui s’étend de la Paz à Cochabamba (Bolivia), sur les montagnes dominant le” village d’Enquisivi, province de Sicasica, nous avons rencontré, sur les haies d’un champ de blé, deux oiseaux de cette espèce; ils s’envolèrent et allèrent se poser sur un arbre voisin, où nous avons tué l’individu qui a servi à cette description. Nous n’avons pas conservé le nom de Cjanocephala, donné à cette espèce dans notre Synopsis, parce que Vieillot l’a employé pour une autre espèce, dans l’Encyclo- pédie méthodique, p. 780. Nous l’avons alors dédiée à M. le prince Maximilien de Neuwied. ff TANAGRIDÉES DUMICOLES, Tanagridœ dumicolae , Noh. Les oiseaux de cette division habitent les lieux plus découverts, les buis- sons, les halliers; au lieu de se tenir dessus, ils pénètrent toujours dans ( 277 ) l’intérieur, et descendent quelquefois à terre, ce que ne font point ceux de Passe- la première division; c’est parmi eux que se trouvent les espèces qui s’avancent - le plus avant vers les régions méridionales. Genre 6. TACHYPHONE, Tachyphonus, Yieill. Tanagra , Auct. ; T 'angar as- Loriots , Cuv. Les Tacliypliones ont le bec allongé, convexe, presque droit, à peine denté à son extrémité, comprimé sur les côtés, à bords rentrés aux mandibules; les ailes courtes, la queue longue, large. Ce sont des buissonniers par excel- lence, mais qui habitent plus particulièrement l’intérieur des halliers. N.° 165. TACHYPHONE NOIR, Tachyphonus leucopterus , Yieill. L’œuf, pl. LXII, fig. 4. Tanagra nigerrima , Gmel., 178g, Syst. nat. , éd. i3, p. 8 gg, sp. 46; Oriolus leucopterus , ibid., p. 3g 2 , n.° 40; Lath., Syn., 1, 1 , p. 440, n.° 2g, et Syn., 2 , 1 , p. 225 , n.° i5; T angar a noir di Amérique et Tangara roux de Cayenne , Buff, Enl., n.° 17 g, f. 2 et n.° 711 j Tordo de Monte negro cobijas blancas , Azar., 1802, A punt ., t. i.er, p. 32 6, n.° 76; Tachyphonus leucopterus , Yieill., 1823, Encycl. t. 2 , p. 8o3 ; Tanagra nigerrima , Prince Max,, i83o, p. 534, n.° 22. T. Nigra , macula ad alas alba. Foem. rufa. Sur le vivant. Yeux et pieds noirs, bec bleuâtre. Longueur, 210 millimètres. Nous n’avons vu cette espèce que dans la province de Corrientes, à la frontière du Paraguay. Elle se tient dans l’intérieur des bois et des halliers, d’où elle ne paraît sortir que pour se promener très-rarement à terre; elle est peu craintive, et peu active dans ses mouvemens. On nous a vendu à Corrientes un nid qu’on nous a dit appar- tenir à cette espèce : il est composé de foin à l’intérieur, et à l’extérieur de petites racines; les œufs, au nombre de trois, sont verdâtres, marqués de quelques grandes taches rares d’un noir brun; au gros bout se remarquent encore quelques taches vio- lettes peu apparentes. Leurs diamètres sont de 1 6 et 22 millimètres. A Corrientes on nomme ces oiseaux Güira hu (oiseau noir). N.° 166. TACHYPHONE A GORGE ROUSSE, Tachyphonus ruficollis, Nob. Tanagra ruf collis , Licht., 1823, Doubly p. 3o, n.° 33o; Tachyphonus ruficollis , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 28, n.° 6. T. Nigra, gutture rufo, versus pectus sensim dilutiore -, abdomine, crisso uropygioque albidis ,■ macula alarum duplici et tergo albis ; rostro peclibusque nigris. Passe- reaux. ( 278 ) Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 180 millimètres; vol, 280 mill.; du pli de l’aile, 80 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 46 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 7 mill.; circonférence, 110 mill. Cette espèce, qui évidemment se rapproche autant des Fringilles que des Tangaras, est remarquable par sa couleur noire, sa gorge rousse, dont la teinte diminue gra- duellement sur la poitrine; par ses parties inférieures et son croupion blanchâtres ; par la base des tectrices, des ailes et des rémiges d’un beau blanc. La femelle, au lieu de noir, a partout du brun. Nous l’avons rencontrée seulement dans la province de Chiquitos, république de Bolivia, auprès des missions de Concepcion et de Santiago. Elle voyageait par petites troupes composées de quatre à six individus, voltigeant de buissons en buissons sur les coteaux peu boisés, restant peu en place, et jetant continuellement des cris aigus, en se rappelant les uns les autres. Elle paraissait se nourrir de graines et de bourgeons. N.° 167. TACHYPHONE CAPITA, Tackyphonus capitatus , Nob. PI. XIX, fig. 2. C/iipiu capita , Azara, 1802, Apunt. para la hist, de los Pax ., t. i.er, p. 5og, n.° 137; Tackyphonus capitatus , d’Orb. et Lafr. , Syn. , p. 2 9, n.° 5. T. suprà nigra , subtiis alba ; capite rubro; gutture colloque anticè nigris ; remigibus nigris; i'ostro pedibusque roseis. Sur le vivant. Bec et pieds rouges chez les mâles; mandibule supérieure noirâtre chez les femelles; yeux carmin vif. Longueur totale, 170 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 54 mill., du bec, 10 mill. Mâle. Tête entièrement d’un beau rouge cramoisi; gorge et devant du cou noir-brun; un collier et toutes les parties inférieures blanches; toutes les parties supérieures, les ailes et la queue, noires. Jeune de l’année. Noirâtre en dessus , blanc en dessous , dessus de la tête brun pâle; côtés de la tête, gorge et devant du cou, roux très-clair. Cette espèce, confondue avec le Tackyphonus gularis (Bouge -cap, Buffon) par Vieillot (Encyclopédie méthodique, t. II, p. 788), s’en distingue par une taille beau- coup moindre , par son bec entièrement rougeâtre , au lieu d’être noir en dessus et jaune en dessous, et par ses pieds rosés, au lieu d’être noirs; le rouge de la tête est aussi moins foncé; car, du reste, ces deux oiseaux ont absolument la même distribu- tion de couleurs. Nous avons souvent rencontré cette espèce, mais seulement dans les provinces de Santa-Fe, d’Entre-Bios et de Corrientes, république Argentine, c’est-à-dire du 28.e au 32.e degré de latitude sud, principalement sur les rives du Parana; car, amie des lieux humides et boisés, elle se tient dans le voisinage des fleuves et des rivières, par petites troupes composées d’un assez grand nombre d’individus. Tout l’été, au prin- ( 279 ) temps et en automne, ces oiseaux se montrent en grand nombre par 30 et 32° de latitude pasSe- sud, et alors manquent, pour ainsi dire, au 28.e degré, ou ne s’y trouvent que rare- rcaux ment et seulement dans les bois de saules des îles du Parana; mais, aussitôt que les froids se font sentir, ils gagnent le nord, et deviennent très -communs à Cor- rientes et au Paraguay; ils se dispersent ensuite dans les campagnes, recherchent le voisinage des maisons, les jardins, vont même jusque sous les corridors, pour y manger la viande qu’on y fait sécher, en se mêlant aux Habias et aux Fringilles, ayant soin néanmoins de se rendre, tous les soirs, dans les lieux couverts de grands buissons ou dans les bois de saules, pour s’y coucher. Plus rarement à terre que perchés, ils se tiennent de préférence sur les buissons qui bordent les eaux, et là sautent avec vivacité d’une branche à l’autre, cherchant les graines et les bourgeons dont ils se nourrissent. Leur vol est rapide, interrompu et assez lourd. Leur cri habituel est un sifflement aigu dépourvu de tout charme. Au mois de Novembre ils s’accouplent et se dispersent par paires. On les élève quelquefois à Corrientes, en leur donnant toute espèce de nourriture. Les Guaranis de cette province les nomment Camytâ ou Capytâ, qui veut dire tête rouge. N.° 168. TACHYPHONE ROUGE-CAP, Tachyphonus gularis, Nob. Cardinalis americanas , Briss., Ares, app ., p. 67, n.° 34; Rouge- cap , Buff., Oiseaux, 4^ p. 267, Enl., i55; Tanagra gularis , Lath., 1783, Syn.y 2, 1, p. 228, n.° 21; Tanagra gularis , Gmel., 1789, Syst. nat.f éd. i3, t. 2, p. 894, n.° i3; Nemosia gularis , Vieill., 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 788. T. suprà nigra, subtùs alba; capite rubro; gutture colloque antice fusco-rubes- cente; rostro suprà nigro, subtiis aurantio; pedibus fuscis. Sur le vivant. Bec noir en dessus, jaune-orange en dessous, pieds bruns. Longueur totale, 190 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 87 mill.; de la queue, 70 mill.; du bec, Il mill. Cette espèce bien connue, dont nous avons décrit les différences à l’article de l’espèce précédente, s’est montrée à nous seulement dans les provinces de Chiquitos et de Moxos, république de Bolivia, c’est-à-dire au centre du continent américain, du 12.e au 18.e degré de latitude sud, où elle mène, à peu de chose près, le même genre de vie que le Tachyphonus capitatus, tout en étant moins riveraine que celle-ci et plus buissonnière. Elle nous paraît dès-lors spéciale aux régions chaudes, où elle est assez commune. N.° 169. TACHYPHONE MAGNIFIQUE, Tachyphonus flavinucha, Nob. PI. XXI, fig. 1. Tachyphonus favinucha , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 29, n.° 2. T. suprà senceoater , subtiis maculâque longitudinali nuchœ favis; axillis , dorso uno, uropygioque caeruleis ; remigibus primariis quinis, primd exceptet, basi, viridi- coeruleo marginatis. Passe- reaux. ( 280 ) Sur le vivant. Yeux rouge foncé, bec noirâtre, pieds noirâtres en dessus, jaunâtres en dessous. Longueur totale, 190 millimètres; vol, 280 mill.; du pli de l’aile à son extré- mité, 90 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 15 mill.; sa hauteur, 7 1/2 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 120 mill. D’un beau noir velouté en dessus; sur le derrière de la tete est une large tache allongée jaune brillant, s’étendant au-dessus du cou; toutes les parties infeiieures de la même couleur; de larges épaulettes, le bas du dos et le croupion d’un beau bleu de ciel vif ; des rémiges primaires cinq , la première exceptee , sont , a leur base , largement bordées en dehors, de bleu verdâtre brillant; queue noire, bordée extérieurement de bleu terne; dessous de l’aile d’un beau jaune. Ce bel oiseau, l’un des plus brillans du genre, s’est offert à nous dans la province de Yungas, seulement dans les ravins des parties élevées des montagnes du versant oriental des Andes boliviennes de la Paz; principalement auprès des villages de Chupé, d’Irupana et de Suri. Ne descendant pas dans les régions chaudes de ces mêmes mon- tagnes, il se tient sur les grands buissons et même sur les arbres, où il paraît (en hiver) vivre isolé et solitaire, tout en étant tres-rare. Il ne va pas a terre, sautillant constamment de branche en branche pour chercher les bourgeons et les graines dont il se nourrit. Genre 7. PiAMPIiOGÈLE , Ramphocelus , Yieill. Tanagra , Auct.; T auguras r amp ho cèles , Cuv. Le bec des Pvamphocèles est robuste, comprimé sur les côtés, épais, les bords de la mandibule inférieure recouverts par la supérieure; les branches de la mandibule inférieure se prolongent fortement sur les cotes, sont ren- flées et entament les plumes; leurs ailes sont courtes, leur queue médiocre; leurs tarses sont grêles. Plus buissonniers encore que les precedeos, ils se tiennent toujours au plus épais des balliers et des buissons, où ils sont tristes et taciturnes, sans jamais montrer beaucoup d activité. Nous ne les a\ons vus que dans les régions chaudes. N.° 170. RAMPHOCÈLE NOIR VELOUTÉ, Ramphocelus atro sericeus , Nob. PI. XXVI, fig. 1. Ramphocelus atrosericeus , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 34, n. 1. R. sericeo - aterrimus ; capite suprà ad nucham tantummodo later ibusque nigio obscure purpureis ; mento, gula pectoreque supero obscure coccineis. Sur le vivant. Yeux brun-roux clair, pieds noirs, mandibule supérieure et extiémilé de l’inférieure noires; élargissement de la mandibule inférieure bleu blanchâtre. Lon gueur totale, 190 mill.; du vol, 260 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mil!.; ( m ) de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, Passe- 17 mill.; de la mandibule supérieure du bec, 12 mill.; de l’inférieure, 18 mill.; hau- reanx' teur du bec, 7 1/2 mill.; sa largeur, 7 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Fieux mâle. D’un beau noir velouté uniforme; le dessus et les côtés de la tête et du cou, d’un noir cramoisi obscur; gorge, devant du cou et poitrine, d’un beau cramoisi foncé brillant. Jeune mâle , entièrement noir terne ou même brunâtre. Femelle, noirâtre; le croupion, la poitrine, le ventre et les couvertures inférieures de la queue, roux-brun rougeâtre; l’élargissement de la mandibule inférieure beaucoup moins marqué. Cette espèce est voisine du Ramphocelus jacapa ; néanmoins elle en diffère par son bec, ses doigts beaucoup plus courts, par sa couleur cramoisie, infiniment plus foncée sur la tête. Nous l’avons rencontrée dans presque toutes les parties chaudes des plaines et des montagnes de la Bolivia, à Chupé, province de Yungas; sur le versant oriental des Andes de la Paz, au pays des Yuracarès , dans les forêts habitées par les Guarayos, et dans les provinces de Moxos et de Chiquitos. On la voit toujours au sein des halliers les plus épais et dans les haies, les parcourant sans cesse, sans descendre à terre. C’est, en un mot, le plus buissonnier de tous les Tanagridées que nous ayons décrits jusqu’à présent. Les Indiens aymaras de Yungas les appellent Cuitiro. Genre 8. ÀRREMON, Arremon, Yieill. Tanagra , Auct. Le genre Arrémon, établi parYieillot pour le Tanagra silens des auteurs, nous paraît constituer une coupe on ne peut plus naturelle; telle que nous la concevons, elle renfermerait seulement les espèces dont le bec est sem- blable à celui du Ramphocelus j moins le prolongement postérieur de la mandibule inférieure, dont les ailes et la queue ont aussi la forme de celle du Ramphocèle. Leurs moeurs sont, du reste, identiques aux siennes, et en un mot, on peut dire que ce sont des Ramphocèles à bec sans prolongement postérieur. N .° 171. ARRÉMON À COLLIER, Arremon silens, Nob. Tanagra silens , Lath., 1783, Syst. omit hoi. , sp. 42; Oiseau silencieux , Buff., Ois., t. 7 p. 42g, Enl., 742; Tordos de monte torquato , Azar., 1802, Apunt., t. 1.", p. 33i,n.° 78; Aremon torquatus , Yieill. , 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 794; Tanagra silens , Prince Max., x83i, Beitr ., t. 3 , p. 5 07, n.° 16; Embernagra silens , d’Orb. et Lafr., Sjn.} p. 34 n.° 2. A. suprà viridis , subtiis albescente ; capite suprà incane; superciliis albis ; vittd ocu- lari , fascidque jugulari nigris; 7'ostro suprà nigro; mandibula Jlavd. 36 « IV. Ois. Passe- reaux. * ( 282 ) Sur le vivant. Bec jaune aurore, une ligne noire à la parlie supérieure; tarses violet clair; yeux bruns. Longueur totale, 170 millimètres; du vol, 220 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 72 mill.; de la queue, 55 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Mâle, sans raie grise sur la tête; les parties supérieures gris ardoisé. Femelle, les parties supérieures vertes. Nous avons successivement rencontré cette espèce a Corrientes, republique Argentine; dans les provinces de Yungas, de Chiquitos et de Yalle grande, république de Bolivia. Ainsi, d’après nos seules observations, elle habiterait du 15. au 28. degre de latitude sud, dans les plaines, comme sur la seconde zone de hauteur, dans les montagnes du versant oriental des Andes boliviennes. Nous l’avons toujours trouvée dans les halliers, au plus épais des buissons, sur les branches basses seulement, où sans crainte elle se laissait toujours approcher; tandis qu’elle sautait en silence dune blanche alautie, ou qu’elle restait perchée triste et taciturne. Nous l’avons vue par couple, isolée au temps des amours, et ne chantant pas; d’autres fois par petites troupes. L’assertion de Sonnini, qui en fait un oiseau marcheur, est erronée, puisque, de même qu’ Azara, nous ne l’avons jamais vue à terre. N.° 172. ARRÉMON VOISIN, Arremon affinis, Nob.1 PI. XXVII, fig. i. Embcrnagra torquata , d'Orb. et Lafr., Syn ., p. 34, n. 3. A. supra miridi-olivascens ; capite colloque supra griseis ; superciliis albis, capite laterali , fasciâque pectorali, nigris; remigibus , rectricibusque nigrescente -vi/ idi limbatis ; hypocondriis , crissoque obscure ‘viridibus; gutture, 'ventreque mediis, albescentibus ; rostro nigro. Sur le vivant. Bec noir, pieds brun-violet, yeux brun -roux foncé. Longueur totale, 190 millimètres; du vol, 245 mill.; de la queue, 60 mill.; du pli de l’aile à son extré- mité, 78 mill.; du tarse au bout des doigts, 60 mill.; du doigt du milieu, 25 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Sur la tête sont, de chaque côté, deux larges bandes noires qui partent du front , passent au-dessus des yeux et s’étendent sur les côtes du cou; au milieu est une ligne cendie clair; les côtés du cou sont de cette couleur; de larges sourcils blancs surmontent les yeux; côtés de la tête, joues, et un très-large hausse-col sur le haut de la poitrine, d’un beau noir; gorge et milieu du ventre blancs; toutes les parties supérieures vert-olive foncé; le pli de l’aile jaune; rémiges et rectrices noirâtres, bordées extérieurement de verdâtre: cette dernière teinte, mélangée d’ardoisé, couvre les flancs, mais est pure sur le derrière, les couvertures inférieures de la queue et les cuisses. 1. Nous avons changé le nom de Torquata pour celui d ’Affinis, le premier ayant deja ete employé par Vieillot pour l’ Arremon silens. Y oyez l’article précédent. ( 283 ) Celte espèce diffère de la précédente par une taille d’un quart plus grande, par un bec bien plus long, plus droit, et noir au lieu d’être orangé; par des pieds du double de force; par un hausse-col bien plus large; par les bandes noires de la tête prolongées sur les côtés du cou; par les flancs verdâtres et non gris; par le derrière, les cuisses et les couvertures inférieures de la queue, d’un beau vert-olive et non blancs. Enfin, quoique cette espèce ait, jusqu’à un certain point, les mêmes distributions de couleurs que la précédente, il suffit de les examiner toutes deux comparativement, pour recon- naître les différences qui les caractérisent. Nous l’avons rencontrée seulement en Septembre dans les halliers des ravins voisins du village de Circuata, province de Yungas, république de Bolivia, c’est-à-dire au 17.e degré de latitude sud, sur le versant oriental des Andes. De même que l’espèce précé- dente, elle était silencieuse et triste. N.° 173. ARRÉMON À NUQUE ROUSSE, Arremon riifinucka, Nob. PI. XXVII, fig. 2. Embernagra rufnucha , d’Orb. et Lafr., Sjn., p. 34, n.° 4. J. suprà nigra ; subtùs, maculâ ante oculos suif arescente ; pileo, nuchd, colloque sup ei is 1 ufis; fasciet oculari , vittâ angustâ , utnnque ad latera gutturis, nigris; remigibus albo marginatis ; rostro nigro. Sur le vivant. Bec noir, pieds brun- violet, yeux roux. Longueur totale, 170 milli- mètres; vol, 215 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 45 mill.; du doigt du milieu, 22 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Du roux vif couvre tout le dessus de la tête et du haut du cou , formé de plumes larges pouvant se relever en huppe; du noir profond entoure largement l’œil, en revêtant les côtés de la tête, se prolonge sur ceux du cou, et forme, sur les côtés de la gorge, une ligne qui descend de la mandibule inférieure et entoure le bec en dessus. Du jaune vif dessine, en avant de l’œil, près de la narine, une petite tache, et s’étend sur toutes les parties inférieures du corps, devenant plus verdâtre sur les flancs; toutes les parties supérieures sont d’un noir qui prend une teinte verdâtre au croupion; rémiges courtes, noires, la première bordée extérieurement de blanc, les autres de la même couleur à leur base au côté interne; queue longue, terminée en pointe. Cette charmante espèce, tout à fait différente par ses teintes de toutes celles du genre, est encore remarquable par la brièveté de ses ailes, par sa queue longue, étagée et acu- minée. Nous l’avons rencontrée très-rarement et seulement au I7.e degré de latitude sud, sur les montagnes boisées et humides du versant oriental des Andes boliviennes, à notre seconde zone de hauteur, dans les lieux tempérés, sans jamais la voir dans les régions chaudes. Nous l’avons observée aux environs de Yanacaché et de Carcuata, province de Yungas, et au nord de Cochabamba. Elle se tient toujours au plus épais des fourrés dans les ravins, loin des habitations; elle est néanmoins peu craintive, I Passe- reaux. Passe- reaux. ( 284 ) y i vaut isolée, sans descendre à terre, sautillant sans cesse et avec activité de branche en branche, ne s’envolant qu’à la dernière extrémité et pour aller se cacher dans le buisson le plus voisin. De temps en temps elle fait entendre un petit cri peu prolongé, ressemblant à un rappel. Genre 9. EMBERNÀGRE, Embernagra , Less. Ce genre a le bec conique, allongé, presque droit, pointu, à bords renflés, à narines ouvertes, rondes; les ailes courtes, la queue longue, souvent étagée; les tarses longs, forts et robustes. Bien différent des genres précédens, celui-ci s’en distingue par les caractères que nous venons d’indiquer, autant que par ses mœurs; en effet, les oiseaux dont il se compose sont, de tous les Tana- gridées, les plus marcheurs, et ceux qui préfèrent les petits buissons, les herbes même et les lieux marécageux. Nos observations locales nous ont obligé d’ap- porter quelques changemens à ce que nous avons publié dans notre Synopsis , relativement aux espèces de cette division, qui seules s’avancent jusque dans notre troisième zone de latitude, vers les régions froides du continent. N.° 174. EMBERNAGRE DES BUISSONS, Embernagra platensis, Nob. L’œuf, pi. XXII, fig. 3. Emberiza bonariensis , Comm.; Emberiza platensis , Latli. , 1783, Syn.} t. 2, p. 201, n. 58; Embèrise de cinq couleurs , Buff., Ois., t. 4, p. 364; Emberiza platensis , Gmel., 1789, Syst. nat ., t. 1-2, p. 886, n.° 68; Rabia de Bañado , Azar., 1802, t. 1", p. 363, n.° 90; Embernagra dumetorum , Less., i83i, Traité, p. 465 ; Embernagra platensis , d’Orb. et Lafr., Syn. , n.° 1. E. suprà virescente -fusca; dorso longitudinaliter nigro striato ; sub dis cinereo- albo; remigibus fuscis olivaceo-viridi limbatis; capite colloque griseo- cœrulescenle fuscis; rostro favo , sub tus fusco. Sur le vivant. Yeux gris, pieds roses, bec aurore, noir en dessus. Longueur totale, 210 millimètres. Nous avons rencontré cette espèce depuis la frontière du Paraguay jusqu’en Pata- gonie, dans les provinces de Montevideo, de Buenos-Ayres , de Santa-Fe, d’Entre-Rios et de Corrientes; néanmoins nous avons remarqué que ces oiseaux sont infiniment plus communs du 30.e au 36.e degré de latitude, que plus au nord, où ils n’arrivent que l’hiver, lorsque les froids les chassent des régions méridionales. Ils sont également rares au 41. e degré sud, où ils ne viennent que pour nicher. Nous les avons toujours rencontrés dans les marais, dans les joncs des lacs, et jamais ailleurs; là ils se perchent sur les plantes aquatiques, tout en se tenant le plus souvent à terre pour y chercher leur nourriture, qui consiste en graines. Aux mois d’Octobre et de Novembre nous avons Passe- rencontré, aux environs de Montevideo, au milieu des grandes touffes d’herbes des iea'lx~ marais, plusieurs de leurs nids, formés de graminées sèches, artistement contournées, et dans lesquels étaient déposés cinq à six œufs bleuâtres, marqués irrégulièrement de grandes taches violet foncé, de petites de la même couleur, sur un fond légèrement nuagé de brun violacé; leurs diamètres sont de 16 et de 24 millimètres. Nous avons remarqué que, tandis que la femelle couve, le mâle, placé à peu de distance, la pré- vient par des cris de l’approche du danger. N.° 175. EMBERNAGRE OLIVATRE, Embernagra olivascens , Nob. E. capite , collo , pectoreque ardesiaco -fuscis ; supra olivascens , uropjgio griseo - virescens-, ventre albo; crisso pallide rufescente; remigibus nigrescentibus , viridi limbatis. Sur le vivant. Bec orange vif, une ligne brune en dessus, yeux brun -jaune, pieds jaunâtres. Longueur totale, 330 millimètres; du vol, 311 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 101 mill.; de la queue, 95 mill.; du bec, 15 mill.; sa hauteur, 11 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Dessus de la tête noirâtre, passant au gris-ardoisé foncé sur le cou, les joues, la gorge et la poitrine, où cette teinte va en diminuant jusqu’à passer au blanc sur le milieu du ventre, au gris verdâtre sur les flancs; dos verdâtre sans taches, devenant gris verdâtre au croupion; tectrices des rémiges vert jaunâtre, ainsi qu’une bordure extérieure aux rémiges; le pli de l’aile jaune vif, queue brun verdâtre; couvertures inférieures et cuisses roux très-clair. Cette espèce, qui réunit presque toutes les teintes de la précédente, s’en distingue néanmoins par une taille toujours plus forte, par le manque constant de taches noires sur le dos, par toutes les couleurs plus foncées, et surtout par des mœurs on ne peut plus dissemblables, ce qui nous fait croire que ce sont bien deux espèces diffé- rentes. En effet, X Embernagra platensis ne vit que dans les marais des plaines du sud de la république Argentine, tandis que celle-ci n’habite que les montagnes, les coteaux escarpés et secs de la Bolivia. Nous l’avons rencontrée très-communément à Enquisivi , province de Sicasica; à Palca, province d’Ayupaya, et dans la vallée de Cochabamba, sur les coteaux cultivés et couverts seulement de petits buissons. Ces oiseaux y sont isolés ou par petites troupes de cinq à six au plus, mêlés aux Habías. Aussi familiers que ceux-ci, ils parcourent les jardins avec vivacité, et descendent souvent à terre pour chercher les graines dont ils se nourrissent. Leurs cris sont perçans. N .° 176. EMBERNAGRE MACROURE, Embernagra macroura, Nob. Fringilla macroura , Lath., Syn.¿ 1I? i; p. 3io, n.° 8o; Gmel., 17 89, Syst. nat éd. i3, p. 918; n.° 72; Cola aguda de encuentro amarillo , Azara ; 1 8 o 5 , A puni, de los Pax.} ( 286 ) Passe- reaux. E. supra vir idi- olivácea , maculis elongatis nigris ornata; flexura alœ flava; remi- gibus , tectricibusque alarum fuscis , virescente marginatis , subtus albo; rectri- cibus elongatis acutis , fuscis , medio obscuris. Sur le vivant. Yeux bruns, bec jaune, vif brun en dessus de la mandibule supérieure; pieds jaunes. Longueur totale, 230 millimètres; du pli de l’aile a son extrémité, 75 mill.; de la queue, 105 mill.; du tarse au bout des doigts, 55 mill.; du doigt du milieu, 28 mill.; de l’ongle du pouce, 9 mill.; du bec, 12 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Cette espèce, tour à tour placée parmi les Fringilles, dans un nouveau genre des Conirostres par M. Temminck; dans les Sphœnura par M. Lichtenstein; avec les Passe- rina par Vieillot, nous paraît toujours avoir été méconnue, quant à sa véritable place. Il est évident quelle a en tout le bec desTangaras, par sa forte dent; quelle a, jusqu’à un certain point, les couleurs des deux espèces précédentes; que, par son bec, ses ailes, ses pieds et par ses mœurs, elle leur ressemble encore beaucoup. Seulement un peu plus terrestre, nous croyons dès-lors qu’on ne saurait mieux la placer que parmi les Embernagres. Azara l’a rencontrée au Paraguay; nous l’avons souvent vue dans la province de Santa-Cruz de la Sierra, république de Bolivia; au sein des plaines du centre de l’Amérique méridionale. Nous l’avons aperçue dans les plaines marécageuses, dans les lieux où de très-grandes herbes ou des buissons couvrent le sol. Là, toujours cachée au plus épais, elle n’en sort que lorsqu’elle y est contrainte par l’approche des chiens: elle vole alors l’espace de quelques toises, se pose de nouveau, et il est difficile de la faire partir. Elle paraît rare; vit isolée; sa marche est assez rapide, son vol très- lourd : elle se nourrit de graines. Genre 10. HABIA, Azara; SALTATOR, Yieill. Tanagra , Auct.; Tangaras gros becs , Cuv. Le bec des Habias est très-gros, très-élevé, robuste, comprimé sur les côtés, à bords lisses , l’intérieur de la mandibule supérieure pourvu de crêtes élevées ; leurs ailes sont courtes, leurs tarses robustes, allongés; leur queue large, un peu écliancrée. De tous les Tanagridées, ces oiseaux sont les plus forts, les plus agiles parmi les buissonniers, et ceux qu’on voit toujours dessus ou dans les buissons, dans les vergers, ou, comme les Phytotomes, ils vivent de fruits, de bourgeons, en dévastant les jardins; ils avancent tous vers le sud, et paraissent aimer les régions tempérées. t. 2 , p. 257, n.° 2 3o ; Emberizoides marginalis , T emm. , pl. col. 1145 Sphœnura fringillaris , Liclit. , 1823, Doubl ., p. 42, n.° 466; Passerina sphœnura , Vieillot, Diet., t. 2 5, p. 25. ( 287 ) I’asse- N.° 177. HABIA. À SOURCILS BLANCS, Saltator cœrulescens , Vieill. rcaux- L’œuf, pi. XXV11I, fig. 4, et pl. LIV, fig. 4. Había de ceja blanca , Azar., 1802, A punt. ¿ t. 1 .", p. 344, n.° 81; Saltator cœrulescens , Vieill., 1818, Diet., t. 14, p. 10 5; id. , 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 791*, Tanagra superciliaris , Spix, Au. , t. 57; Prince Max., Beitr ., t. 3, p. 5x8, n.° 18. A’ capite corporeque suprà nigricante-ccerulescentibus ; subtils griseo -rufa-, gula albâ; utrinque strict nigrâ; crisso rifo. Sur le vivant. Yeux bruns, pieds plombés, bec noirâtre. Longueur totale, 240 mill. Nous ayons rencontré cette espèce, dans la province de Corrientes, république Argen- tine , jusqu’au 30.e degré de latitude sud, où partout elle est on ne peut plus commune et répandue dans les haies, les buissons, sans jamais entrer dans les bois épais; elle y paraît sédentaire, vivant par paires ou par petites troupes mêlées aux autres espèces d’Habias , et s’approchant volontiers des habitations rurales. Toujours dans l’intérieur des buissons, vers le milieu de leur hauteur, ces oiseaux ne font qu’y sautiller avec vivacité, y cherchant leur nourriture, qui consiste en graines, en bour- geons, en insectes et en hélices, sans qu’ils dédaignent la viande sèche près des habita- tions : ils descendent rarement à terre; mais, lorsqu’ils y sont, ils y marchent avec mauvaise grâce en sautant les deux pieds à la fois. Quelquefois criards , ils font entendre un cri de rappel souvent proféré. Leur vol est peu rapide , interrompu et lourd. Au mois de Novembre, ils construisent, près du sommet des buissons, dans la partie la plus fourrée, un nid spacieux composé de racines de diverses grosseurs, arrangées sans beaucoup d’ordre; ils y déposent deux ou trois œufs d’un beau bleu- vert, marqués, au gros bout seulement, d’une foule de petites lignes noires, très- déliées en zigzag, qui y forment une espèce de cercle; d’autres ont des taches au lieu de lignes; leurs diamètres sont de 19 et de 28 millimètres. A Corrientes on les nomme Juan chito ckibiro; les Guaranis les appellent Habia ou Capi. N .° 178. HABIA D’AZARA, Saltator Azaree, Nob. Nous avons rencontré, dans les provinces de Moxos et de Santa -Cruz de la Sierra en Bolivia, des individus qui doivent peut-être constituer une espèce différente, lis sont tout à fait noirâtre foncé en dessus, au lieu d’être brun verdâtre; leur queue et leurs ailes sont noires , au lieu d’être brunes ; et les rémiges en sont bordées de bleu blanchâtre, au lieu de vert. La longueur est de 250 millimètres, c’est-à-dire de 10 milli- mètres plus grande; leur bec est noir au lieu d’être obscur; sa forme est plus allongée, beaucoup plus aiguë à son extrémité; du reste, les autres teintes sont les mêmes. Si, comme nous le croyons, ces différences, que nous avons trouvées sur tous les individus sans exception, suffisent pour en faire une espèce distincte, nous proposons de la nommer Saltator Azaree. Ces oiseaux ont les mêmes habitudes que le Saltator cœrulescens. La femelle est un peu plus terne de teintes. ? ( 288 ) Passe- reaux' N.° 179. HABIA À BEC OBANGÉ, Saltator aurantii rostris , Yieill. L’œuf, pi. XXVIII, fig. 3. Había de pico naranjado , Azar., 1802 , Apunt. de los Pax. , t. iP, p. 349? n*° 83 ; Saltator aurantii rostris , Vieill. , 1817, Diet., t. 14, p. io3; Encycl. méth. , t. 2, p. 789; ibid. , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 35, n.° 2. S. vertice, regione parotied, jugulo, nigris ; gutture rufescente- flavo ; superedas albis ; corpore supra plumbeo ; subtus rufescente ; remigibus nigris; ccerulescente limbatis; cauda nigra , rectricibus lateralibus albo terminatis; rostro aurantio. Sur le vivant. Bec orangé, noir avec des lignes jaunes, ou jaune avec des lignes noires; yeux bruns, pieds noirâtres ou bleuâtres. Longueur totale, 230 millimètres; du vol, 310 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 105 mill.; du bec, 15 mill. La femelle a toutes les parties supérieures verdâtres, ainsi que le noir du cou, qui n’est qu’indiqué; les sourcils sont jaunes, au lieu d’être blancs; toutes les autres teintes comme chez les mâles. Nous avons rencontré cette espèce dans la province de Corrientes jusqu’au 30.e degré de latitude sud; et, dans la république de Bolivia, aux provinces de Sicasica, de Cochabamba, de Mizque, de Valle grande, d’Ayupaya, de Chuquisaca, de la Paz, où elle fréquente toute l’année les lieux élevés à l’est de la Cordillère des Andes, les ravins tempérés et cultivés, et enfin tous les lieux habités et plantés d’arbres fruitiers. Des plus familière, on la trouve toujours auprès des maisons, dépouillant les vergers de leurs fruits, de leurs fleurs ou de leurs bourgeons, sautant de branche en branche, et y menant le même genre de vie que l’espèce précédente. A Corrientes, vers le mois de Novembre, les Habias à bec orangé construisent, au milieu des buissons, un nid composé de petites racines de lianes, entrelacées sans beaucoup de soin, dont les plus minces sont à l’intérieur; c’est sur ce lit que la femelle dépose deux ou trois œufs bleu verdâtre, marqués sur le gros bout de taches peu nombreuses, noirâtres et rouges, en zigzag, et quelques petites ailleurs; sur le gros bout on remarque en outre une ligne fine noire, entourant cette partie. Les diamètres de ces œufs sont de 29 et de 19 millimètres. Cette espèce porte à Corrientes les mêmes noms que le Saltator cœrulescens; aux environs de la Paz en Bolivia, les Aymaras la nomment Cuchi-chuchi. N .° 180. HABIA À GOBGE NOIRE, Saltator atricollis, Vieill. Había de gola negra , Azara, 1802, Apunt. para la hist, de los Pax ., t. i.'r,p. 348, n.° 82; Habia robustona, ibid., p. 35o,n.° 84; Saltator atricollis, Vieill., 1817, Nouv. Diet, d’hist. nat. , p. 106, et Encycl. méth., t. 2, p. 790 (d’après Azara, n.° 82); Saltator validus , Vieill., 1817, Nouv. Diet., t. 14 , p. 106 ; idem, Encycl. méth., t. 2, p. 792 (d’après Azar., n.°84); Tanagra atricollis, Spix , 1824, pl. 56, f. 2; Saltator validus, dOrb. et Lafr., Sjn., n.° 3. ( 289 ) S. suprà fuscus ; gutture nigro , corpore subtùs albiclo-rufescente; crisso rufescente, Passe- i'ostro aurantio, suprà nigro. Sur le vivant. Bec orangé vif, avec une ligne noire à la carène supérieure, yeux roux- brun, pieds brun-rosé. Longueur totale, 230 millimètres; du pli de l’aile à son extré- mité, 95 mill.; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 53 mill.; du bec, 15 mill.; sa hauteur, 1 1 mill.; sa largeur, 81/2 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Azara, du reste si bon observateur, a décrit deux fois cette espèce sous les n.os 82 et 84 ; Vieillot a reproduit les deux sous les noms de Saltator atricollis et de S. validus, sans reconnaître leur identité; et donné, par une faute grave de traduction , des teintes qui ne sont pas dans l’ouvrage d’Azara, et qui peuvent perpétuer à jamais cette division inutile. Azara a rencontré ces oiseaux dans la province de Paraguay ; nous les avons retrouvés dans la province de Chiquitos en Bolivia, au 17.e degré de latitude sud : ainsi cette espèce habiterait les plaines et les collines du centre de l’Amérique ; aux environs de Santa-Ana de Chiquitos, dans les lieux isolés, sur les arbres et les buissons; elle est peu com- mune, va par paires, et du reste a les mêmes mœurs que les espèces précédentes. S. totus schistaceus ; superciliis albis ; abdomine cris soque rufo - cinnamomeis , remi- gibus rectricibusque fusco - atris , s chis taceo marginatis ; rostro corneo. Sur le vivant. Bec brun en dessus, blanc sale en dessous; yeux roux vif; pieds brun- violet. Longueur totale, 240 mill.; vol, 360 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 95 mill.; de la queue, 85 mill.; du tarse au bout des doigts, 55 mill.; du doigt du milieu, 27 mill.; du bec, 15 mill.; sa hauteur, 11 mill.; sa largeur, 8 mill.; circon- férence du corps, 140 mill. Mâle. D’une belle couleur bleu ardoisé sur les parties supérieures et la moitié anté- rieure du corps; un large sourcil blanc s’étend du front à l’occiput; le ventre et les couvertures inférieures de la queue sont roux vif foncé; les rémiges et les rectrices noires, bordées de bleu-ardoisé. Femelle et jeunes. Du verdâtre mélangé au bleu des parties supérieures et à la moitié antérieure du corps; un peu de blanchâtre à la gorge; le roux plus pâle et mélangé au bleu verdâtre sur la poitrine. Nous avons rencontré cette espèce au nord de la Cordillère orientale des Andes boliviennes, au 18.e degré de latitude sud, seulement aux environs d’Enquisivi, pro- vince de Sicasica, et de Palca, province d’Ayupaya; elle y est très-commune. On la voit dans les ravins tempérés des montagnes, près des lieux cultivés, et dans les villages même, sur tous les points couverts de buissons, où, par petites troupes, elle se mêle N .° 181. HABIA A VENTRE ROUX, Saltator rufi ventris , Nob. PI. XXVIII, fig. 1. Saltator rujiventris , d’Orb. et Lafr., Sjn . , p. 35, n.° 4. 57 IV. Ois. i Passe- reaux. ( 290 ) aux autres Habias et aux Phytotomes, elle y est sédentaire et pousse un cri sonore d’appel. Ses habitudes sont celles des autres espèces décrites. N .° 182. HABIA VOISIN, Saltator similis , Nob. PI. XVIII, fig. 2. Saltator similis , d’Orb. et Lafr., Syn.} p. 36, n.° 5. S. suprà fusco -cinereus ; dorso alisque ocraceis, cauda plumbea ; vittd superciliari , gutture colloque antice niveis; vittd utrinque à mento ad collum nigrd; abdo- mine crissoque pallide rufescentibus. Sur le vivant. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; pieds violets; yeux bruns. Longueur totale, 230 millimètres; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 45 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; du bec, 13 mill.; sa largeur, 10 mill.; sa hauteur, 14 mill. Parties supérieures cendrées, passant à l’olive sur la tête, le dos et les ailes, et au vert aux bordures des rémiges secondaires, un large sourcil s’étendant jusqu’à la nuque; la gorge et le haut de la poitrine blanc de neige; une ligne noire descendant de chaque côté de la gorge; milieu du ventre et couvertures inférieures de la queue roux très-pâle; lectrices plombées. Voisine du Saltator magnus, celte espèce en diffère néanmoins par son bec beaucoup plus court et non de la même forme, par le devant du cou blanc, au lieu d’être roux; par sa queue plombée, au lieu d’être verte; par ses sourcils prolongés en arrière de l’œil. Elle constitue dès-lors une espèce bien distincte. Elle ne s’est offerte à nous qu’au Rincon de Luna, au sud de la province de Cor- rientes, république Argentine, au 29 .e degré de latitude sud; elle a les mêmes habi- tudes que les espèces précédentes. N .° 183. HABIA GR1VERT, Saltator cayana, Nob. Grivert ou Rolle de Cayenne , Buff., 1775, Ois., t. 3, p. 134. Enl. n.° 616 ; Coradas cayana , Lath., 1781, Syn.: t. i.er, part. i.re, p. 4i5, n.° 1 5 ; Coradas cayennensis , Gmel., 1789, Syst. nat., p. 38i, n.° 12; Saltator virescens , Vieill., 1823, Ene. méth., t. 2 , p. 790. S. suprà viridis; subtùs sorclidè - albus , gutture superciliisque albis , collo antice rufescente, gula stria td , utrinque nigrd; crisso rufo; caudd viridi, remigibus nigres- centibus, viridi limbatis; rostro nigro. Nous avons rencontré cette espèce au sein des forêts épaisses qui couvrent le pied oriental des Andes boliviennes au nord de Cochabamba, au pays des Yuracarès; dans les h ailiers épais remplaçant les autres arbres aux lieux défrichés et abandonnes ensuite; elle y est peu commune, et y mène le même genre de vie que les précédentes. ( 291 ) N.° 184. HABIA A CAMAIL, Saltator melanopis, Vieill. Le Camail^ Buff., Ois., t. 4, p. 254. Enl. n.° 714; fig. 2; Tanagra melanopis , Lath., 1783, Sjn., t. II, 1, p. 222, n.° 10; Tanagra atra , Gmel., 1789 , t. i.er, p. 898, n.° 3 9; Tanagra melanopis, prince Max., iS3i, Beitr., t. 3, p. 504; Saltator atra, d'Orb. et Lafr., Sjn., p. 36, n.° 7. S. suprci cœruleo-cinereus ; fascie, mento, guttureque nigris; rectricibus remigibusque fuscis , cceruleo limbatis . Sur le vivant. Bec noir à son extrémité, bleuâtre ailleurs; yeux roux yif; pieds noirs. Longueur totale, 180 mill.; vol, 250 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 14 mill.; sa hauteur, 9 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 115 mill. Cette espèce, commune à la Guyane et au Brésil, habite aussi, dans la Bolivia, les provinces de Moxos et de Chiquitos. Nous l’avons rencontrée surtout près de Concep- cion et de San -José de Chiquitos, par petites troupes, sur les coteaux, au sein des halliers; ses mœurs sont celles des Habias ordinaires. Genre \\. PHYTOTOME, Phytotoma , Molina. Phytotoma, Molina, Gmel., Vieill., etc. Ce genre singulier, bien caractérisé par les nombreuses dents des com- missures, des mandibules et de l’intérieur de la mandibule supérieure, porte en outre, comme les Saltators, une forte dent près de l’extrémité du bec; ses ailes sont courtes, sa queue égale assez longue. Par ses caractères zoolo- giques, il ne peut être éloigné des Habias, chez lesquels on retrouve, non les dents du bec , mais les crêtes saillantes de la mandibule supérieure ; ses pieds sont robustes comme ceux des Saltators , et ses a Mes sont semblables aux leurs. Par les mœurs, les Phytotomes s’en rapprochent encore davantage; car non- seulement ils vivent dans les buissons, les halliers, s’y nourrissent de fruits, de baies, de bourgeons, comme les Habias, mais encore font constamment société avec eux. En conséquence, nous avons cru devoir les ranger dans la lamille des Tanagridées et à la suite des Saltators, place qui nous paraît la plus convenable de celles qu’on peut leur assigner. Nous en avons rapporté trois espèces : l’une, la plus anciennement con- nue, habite seulement le versant occidental des Andes au Chili; l’autre, décrite par Azara, rencontrée par nous au sud de la province de Corrientes, au 29.e degré de latitude sud, et la troisième, sur le versant oriental des Andes boliviennes, assez près des plateaux; ainsi ces oiseaux paraissent être spéciaux aux pays tempérés et non à la zone torride. ( 292 ) Passe- ieaux~ ^.° 185. PHYTOTOME DE BOLIVIA, Phytotoma angiistirostris , Nob. PI. XXIX, fig. 2. Phytotoma angustir ostris , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 37, n. 2. P. suprà plumbea, maculis fuscis nebulosa', fronte , gutture, collo antice , pectoi e , ventre, crissoque rufis; remigibus nigro-fuscis plumbeo limbatis ; caudd nigres- cente fused; tectricibus minoribus albo terminatis, duas obliquas vittas forman- tibus ; rectricibus albo terminatis. Sur le virant. Bec corné, yeux orangés, pieds bruns. Longueur totale, 210 mill.; du vol, 305 mill.; de la queue, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 95 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 10 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill.; circonférence du corps, 120 mill. La femelle a, longueur totale, 185 mill.; du vol, 270 mill. Mâle. Front d’un beau roux vif: cette teinte couvre aussi toutes les parties inférieures, beaucoup plus intenses sur la poitrine, plus pâles au derrière et sur les couvertures inférieures de la queue; flancs gris plombé; parties supérieures plombées, avec des taches nébuleuses noirâtres au milieu des plumes; ongles et queue noirâtres; les rémiges bordées extérieurement de gris bleuâtre; les rectrices terminées de blanc; les tectrices des rémiges bordées et terminées de blanc , ce qui forme sur 1 aile comme deux raies blanches; dessous de l’aile varié de blanc, de roux et de gris. Les jeunes mâles sont plus grivelés en dessus et d’une teinte brun livide; le rouge de la tete mélangé de giis; Sa gorge, le haut du cou et les couvertures inférieures de la queue rouges; la poitrine blanchâtre, grivelée de noir; très-peu de blanc sur les ailes, dont les tectrices et les rémiges sont bordées de gris-roux. La femelle n’a pas de rouge sur la tète, cette partie et le&dessus du cou est gris-blanc, chaque plume ayant une large tache noirâtre lon- gitudinale au milieu; le dessus du corps est bleuâtre avec de larges taches noirâtres; k gorge et la poitrine sont gris un peu lavé de roux, avec des grivelures brunes, marquées également sur les flancs; ventre roux très-pâle; le reste comme chez le mâle. Nous avons rencontré cette espèce sur le versant oriental des Andes boliviennes, dans le ravin de la Paz, aux environs de Cavari, d’Enquisivi, de Palca, provinces de Sicasica et d’Ayupaya; dans celles de Cochabamba, de Mizque, de Chuquisaca, etc., toujours dans les lieux tempérés secs et arides des coteaux et des plaines, sans jamais descendre dans les vallées chaudes, boisées et humides. On dirait que la température qu’elle préfère est celle où le blé peut pousser; car nous ne l’avons jamais vue ni au-dessus ni au-dessous de cette limite, qui est notre seconde zone de hauteur. Elle se tient toujours aux environs des lieux habités et cultivés, et est très-commune. On la voit toute l’année seule, par paires ou par petites troupes, parcourir les vergers, les jardins des villes, mélangée aux Habias, et dévaster les plantations, en coupant les bourgeons, en entamant les fruits, et cela sans danger, puisque jusqu’à présent, on s’est contenté de se plaindre de ce parasite incommode, sans chercher les moyens de sen défaire. Son vol est court et bas, jamais prolongé; ses mœurs sont celles des Habias; néanmoins nous ne l’avons jamais vue à terre. Son cri souvent répété est on ne peut plus désagréable; c’est un bruit semblable aux grincemens que produiraient des dents de scie frottées les unes contre les autres. A la saison, le Phytotome est friand du fruit d’un Solanum, qui lui colore le bec en violet. N.° 186. PHYTOTOME D’ AZARA, Phytotoma rutila , Yieill. PL XXIX, fig. î. Había dentudo , Azara, 1802, Blpunt. de los Pax.¿ t. i.er, p. 3 66, n.° 91 ; Phytotoma rutila , Yieill., 1818, Nouv. Diet, d’hist. nat., t. 26, p. 64. P. suprà. gríseo fusca; fronte , gutture, pectore, cris soque rufis; remigibus nigro- fuscis, albo limbatis; caudd nigrescente albo terminata ; tectricibus alarum nigris , albo limbatis. Sur le vivant. Yeux jaunes, bec couleur de plomb, pieds violet brun. Longueur totale, 190 mill.; de la queue, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; du tarse au bout des doigts, 45 mill. Cette espèce diffère de la précédente par une taille beaucoup moindre, par ses parties supérieures d’un gris-brun mélangé de verdâtre, uniforme au lieu d’être bleu et tacheté de brun ; par sa queue à proportion beaucoup plus longue , par ses grandes couver- tes bordées de blanc, au lieu d’être bordées de gris -roux; pour tout le reste, les dispositions sont les mêmes. Nous l’avons rencontrée au sud de la province de Corrientes, au 29.e degré de latitude australe, dans les lieux les plus sauvages des fourrés du Rincon de Luna, près du Rio Ratel. Elle était silencieuse et isolée dans l’intérieur d’un buisson. Son estomac conte- nait des graines, des bourgeons et des débris d’insectes. N .° 187. PHYTOTOME RARA, Phytotoma rara, Molina. Phytotoma rara , Molina, Hist. nat. du Chili, p. 235 ; id ., Gmel., 1789, Syst. nat ., éd. i3, p. 928, n.° 1; Phytotoma Bloxhami , Children, William’s Jardine Illustrations. Phyto- toma silens , Kittlitz, 1827, Veber einige V'ôgel von Chili , pl. 1, fig. 1-2; Lafr., 1 8 3 2 , Mag. de zool., cl. 11, pl. 5. P. suprà rufescente-grisea , maculis nigris notata; pileo, subtus rectricibus ( duabus mediis exceptis ), pogonio externo, basi, cinnamomeis, maculd ante oculos, vittd post oculari alidque parotica rufescente-albis ; alis nigris , tectricibus mediis albo terminatis ; caudd nigra, apice fuscescente. Sur le vivant. Pieds bruns, bec bleuâtre-noir, yeux rouge vermillon. Longueur totale, 210 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du bec, 12 mill.; sa hauteur, 9 mill.; sa largeur, 10 mill.; vol, 270 mill. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 294 ) On reconnaît sans peine, en lisant la description du Rara dans Molina, qu’elle n’a été faite que de souvenir; car elle est remplie d’inexactitudes de dimensions et de teinte; ce qu’il dit des mœurs est bien plus exact. Comme ses habitudes sont les mêmes que celles du Phytotoma angustir ostris , les dégâts qu’il cause le font poursuivre par les Chi- liens; et sa voix, quoique M. Kittlitz l’ait appelé Silens , est en effet l’expression de son nom, et ressemble beaucoup à celui de notre espèce bolivienne. Nous l’avons rencontré dans les ravins des environs de Valparaiso au Chili, où il est assez commun. VIÏ.e FAMILLE. PIPRADÉES, Pipradæ. Dans cette famille, composée seulement d’oiseaux américains, nous ne possédons que trois espèces, toutes trois des forêts chaudes situées à l’est des Andes dans la Bolivia. Genre Eer COQ DE ROCHE, Rupicola, Briss. N .° 188. COQ DE ROCHE DU PÉROU, Rupicola peruviana. Cocj de roche du Pérou , Buff., Ois., t. 4, p. 437, Enl. 745 ; Pipra peruviana , Lath.; Pipra rupi- cola., var. /3, Gmel., 1789, Syst. nat ., p. 998, n.° 1; Rupicola peruviana , Vieill., 1823, Encyc. méth., 1823, t. i.er, p. 266. R. corpore croceo-rubro ; tectricibus alarum majoribus cinereis, remigibus caudâque nigris, tectricibus rectricum non truncatis. Nous avons rencontré cet oiseau, mais très -rarement, sur le versant oriental des Andes boliviennes, province de Yungas, et sur les montagnes à l’est de Cochabamba, toujours à mi -hauteur des coteaux les plus boisés et les plus humides. Là il se tient constamment dans les bois épais, par couples, et le soir et le matin, il fait entendre une espèce de croassement rauque qui n’a rien d’agréable, mais qui seul annonce sa pré- sence; car, autrement, on ne l’apercevrait que très-difficilement, tant il est sauvage et fuit les environs des lieux habités. En le rapprochant des Gallinacés, et faisant un crime aux Péruviens de ne l’avoir pas élevé comme oiseau domestique, Buffon se trompe entièrement sur ses mœurs. A la Yunga de Cochabamba on le nomme Chapetón. Genre 2. MAN AKIN, Pipra, Linn. Nous avons deux espèces de ce genre, toutes deux des parties chaudes et boisées de la Bolivia, situées à l’est des Andes. N.° 189. MANAKIN A TÊTE ROUGE, Pipra rubrocapilla. Manacus rubrocapillus , Briss., Orn., t. 4, p. 45 o ; Pipra erythrocephala , Gmel., 1789, var. /3, Syst. nat ., p. 1 00 1 , n.° 6 ; Vieill., 181 8 ,Nouv. Dipt., t. 1 9 , p. 1 85 ; Temm., pl. col. 64, fig. 3. ( 295 ) P. Nigro chalybeiis , capite suprà coccineo ; cruribus flavescens eoe ternis, in infund parte coccineis , rectricibus lateralibus nigricantibus. Sur le vivant. Yeux jaunes, bec corné, pieds rosés. Longueur totale, 120 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 20 mill. La femelle est vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, passant au blanchâtre sur le ventre. Nous n’avons rencontré cette jolie espèce qu’au sein des forêts humides et chaudes du pied oriental des Andes boliviennes au pays des Yuracarès. Elle se tient au milieu des bois, sur les branches des arbres; elle y est peu commune et des plus sauvage. N.° 190. MANAKIN A QUEUE RAYÉE, Pipra fasciata, Nob. PI. XXX, fig. 1. Pipra fasciata , d’Orb. et Lafr. , Syn. , p. 3 8, n.° 2 . P. suprà à rostro ad dorsi medium aurantio -coccineus ; fronte, gutture, pectore, fleocurdque alce, aureo-coccineis ; abdomine , ojittd latd ad medium caudee fasciata, cris soque favis ; dorso, uropygio , alis, cauddque nigris. Sur le vivant. Bec bleuâtre, pieds violets, yeux blancs. Longueur totale, 110 mill.; du vol, 220 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 30 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 3 mill.; circon- férence du corps, 100 mill. Mâle. Toute la moitié antérieure du corps et la tête d’un bel orangé vif, passant au rouge sur le derrière de la tête et sur la poitrine; le pli de l’aile, le ventre, les cou- vertures inférieures de la queue et une large fascie en travers de la queue, d’un jaune pâle; ailes, dos, croupion, base et extrémité de la queue, d’un beau noir. Une tache blanche sur le milieu de la longueur des rémiges à leur côté interne. La femelle et les jeunes mâles sont verdâtre uniforme. Cette charmante espèce est voisine du Pipra aureola, mais s’en distingue par ses pieds plus forts, plus foncés, et par sa queue fasciée. Nous l’avons rencontrée successive- ment aux environs de Santa-Cruz de la Sierra et au pays des Guarayos, république de Bolivia, au centre de l’Amérique méridionale. Quoique toujours rare, elle est peu crain- tive et se tient sur les branches basses des grands arbres, dans les bois les plus épais. VIII.e FAMILLE. CORAÇINIDÉES, Coracinidæ. Les oiseaux de cette famille sont tous des régions chaudes et humides situées à l’est des Andes. Passe- reaux. ( 296 ) Passe- reaux- Genre CÉPHALOPTÈRE, Cephalopterus , Geoff. Saint-Hil. N.° 191. CÉPHALOPTÈRE ORNÉ, Cephalopterus ornatus, Geoff. Cephalopterus ornatus , Geoff. , Ann. du Museum, t. i3, pi. i5 ; Coracina cephaloptei a , Yieill. , Gal., pi. 114; Temm., col., 25 5 ; Coracina ornata , Spix, 5 9. C. Totus niger, nitens ; crista concolore et alba ,* lateribus colli glabris, cycineis ; rostro pedibusque nigris. Nous n’avons pas vu cet oiseau vivant; mais on nous en a montré une peau en mau- vais état, rapportée de la province d’Apolobamba , au nord de la république de Rolivia, et prise sur les rives du Rio Béni; fait que nous n’indiquons que comme pouvant déterminer son habitat. IX.e FAMILLE. AMPÉLIBÈES, Ampelidæ. Famille composée d’oiseaux propres aux forêts chaudes de la zone tropicale situées à l’est des Andes, et n’habitant que les bois. Genre Ler PIAUHAU, Querula, Yieill. Ampelis , Muscícapa , Auct. Nous n’avons rencontré qu’une seule espèce de ce genre. N.° 192. PIAUHAU GRIS, Querula cineracea, Nob. Ampelis cineracea , Yieill., 1817, Nouv. Diet., t. 8, p. 162; Muscícapa plumbea , Licht., 182 3, Doub.j n.° 5 53 ; Querula cinerea , d’Orb. et Lafr., Sjrn., p. 3g. Q. cinereo-fusca , subtus cinerea, rostro nigrescente, pedibus ccerulescentibus. Sur le vivant. Bec noirâtre, pieds bleuâtres, yeux bruns. Longueur totale , 280 mill., du pli de l’aile à son extrémité, 125 mill.; de la queue, 110; circonférence du corps, 180 mill. Nous avons rencontré cette espèce dans les jardins de la mission de Magdalena, pro- vince de Moxos, république de Bolivia, c’est-à-dire dans les plaines chaudes situées à l’est des Andes; elle sautillait sur les branches d’un arbre. Genre 2. COTINGA, Ampelis , Linn. Cotinga, Brisson. Nous ne possédons que trois espèces de ce genre, dont deux nouvelles, des contie- forts orientaux des Andes boliviennes. ( 297 ) N.° 193. COTINGA OUEREIYA , Ampelis cayennensis, Nob. Cotinga cayennensis , Briss., 1760, Orn., t. 2, p. 344, n.° 3; t. 34, fig. 3; Querewa , Buff., Ois. , t. 4, p. 444, Enl. , 624; Ampelis cayana , Lath., 1783, Syn., 2, t. i.er, p. 95, n.° 3; id. Gmel., 1789, Syst. nat., p. 840, n.° 6; Ampelis cayana , d'Orb. et Lafr., Syn.^ p. 40, n.° 2. A. nitida, cœrulea, collo subtils violaceo; remigibus rectricibusque nigris , cceruleo marginatis ; rostro pedibusque nigris. Nous avons rencontré ce bel oiseau dans les immenses forêts chaudes et humides qui couvrent le pied oriental des Andes boliviennes au pays des Yuracarès. 11 se tenait au milieu des bois sur les branches des arbres touffus. Il y est rare, et les indigènes, lorsqu’ils parviennent à le tuer à coups de flèche, en conservent la peau comme une chose précieuse. N.° 194. COTINGA À HUPPE ROUGE, Ampelis rubrocristata , Nob. PI. XXXI, fig. 1. Ampelis rubrocristata , d’Orb. et Lafr., Syn . , p. 3g, n.° 1. A. suprà cinereo-cœrulea; uropygio albo variegato ; cristâ elongatâ splendide cinna- momeâ, loris, alis cauddque nigris; subtils cinerea, abdomine, cr iss oque albo variegatis , rectricibus {duabus mediis exceptis ) macula quadrata albd. Sur le vivant. Pieds noirâtres, bec noir à son extrémité, bleu pâle à sa base; yeux rouge vif. Longueur totale, 210 millimètres; du vol, 350 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 111 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 48 mill.; du doigt du milieu, 24 mill.; du bec, 12 mill.; sa largeur, 9 mill.; sa hauteur, 6 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Mâle. Toutes les parties supérieures d’un gris ardoisé, uniforme sur les parties anté- rieures du corps, variées de blanchâtre au croupion; les parties inférieures gris foncé sur le cou, plus pâle en arrière, variées de blanc au milieu du ventre et sur les cou- vertures inférieures de la queue; sur le derrière de la tête un faisceau de plumes longues et étroites, acuminées, d’un beau roux foncé vif, et pouvant se relever en huppe, accom- pagnées, en dessus, de quelques-unes qui sont grises; rémiges et leurs couvertures, rectrices, noires; les dernières, les deux supérieures exceptées, marquées sur leur côté interne, au milieu de leur longueur, d’une tache blanche carrée. Femelle ou jeune sans huppe, le dessus de la tête noirâtre, les parties supérieures brunes, variées d’un peu de roux aux plumes scapulaires, et de jaune au croupion; devant du cou gris-brun, très-peu varié de jaunâtre; le ventre et les couvertures infé- rieures de la queue marqués de longues taches noires sur un fond jaune clair; les ailes et la queue comme dans le mâle. Passe- reaux. IV. Ois. 58 Passe- reaux. ( 298 ) Cette charmante espèce habite les montagnes boisées chaudes et humides du versant oriental des Andes boliviennes, au nord de la Paz, dans la province de Yungas et d’Ayupaya, où elle paraît très-rare. Nous l’avons rencontrée près de Chupé et de Palca, seulement dans les lieux élevés, voyageant par paires au sein des bois touffus, d’où elle ne sort jamais. Elle est des plus sauvage, et lorsqu’on l’inquiète, elle relève de suite la huppe dont sa tête est ornée; dans le repos les plumes tombent sur le cou. Nous ne lui avons entendu proférer aucun cri. N .° 195. COTINGA VERT, Ampelis viridis, Nob. PI. XXX, fig. 2. Ampelis viridis , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 40, n.° 3. A. suprci pectoreque prasino-viridis ; oculis parcis plumis ciliiformibus , luteis cir- cumdatis; gutture, 'venir o crissoque luteis, viridi variatis; remigibus nigris, viridi limbatis, secundariis , albo terminatis; cauda supra viridi ; rectricibus, pogonio interno nigro, maculd magnd nigrd ante apicem albescente terminatis; rostro pedibusque rubris. Sur le vivant. Bec et pieds rouge de vermillon vif, yeux jaunes. Longueur totale, 210 millimètres; du vol, 310 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 95 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 47 mill.; du doigt du milieu, 17 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeur, 7 mill.; circonférence du corps, 1 50 mill. D’un beau vert foncé vif; le tour des yeux jaune, cette couleur variant le haut de la gorge, le milieu du ventre et les couvertures inférieures de la queue, où elle est écaillée de vert; rémiges noirâtres, bordées de vert, toutes les secondaires terminées de blanc; les trois postérieures ornées en outre, près de leur extrémité et du côté interne, d’une tache noire; les deux rectrices supérieures vertes, les autres noirâtres du côté interne; elles sont, de plus, marquées d’une tache noire près de leur extrémité, et terminées d’un peu de blanc en bordure; dessous de la queue noirâtre; queue longue, arrondie, ies pennes terminées un peu en pointe; ailes courtes, la quatrième rémige la plus longue, les rémiges secondaires terminées en pointe. Nous devons* au hasard la connaissance de cette espèce, qui figure aujourd’hui dans les collections du Muséum. Etant à Chulumani, capitale de la province de Yungas, à l’est des Andes boliviennes de la Paz, un habitant vint nous prévenir que, dans une église en construction, il y avait un oiseau étranger; nous nous y rendîmes, et rencon- trâmes cette espèce, qui volait d’une poutre à l’autre, sans chercher à sortir; nous la tirâmes pour ne pas la perdre, et jamais depuis nous n’en avons rencontré d’autres individus. C’était sans doute un oiseau égaré; car les habitans nous assurèrent tous ne l’avoir pas encore vu dans le pays. ( 299 ) Passe- Genre. 5. TERSINE, Tersina , V ieill. Nous n’en connaissons qu’une espèce. n.° 7; la T er sine : Buff., Ois., 4, p. 446; Procnia ventralis , Illig. ; Tersina cærulea , Vieil!., 1819, Nouv. Diet., t. 3 3, p. 401; Procnia ventralis , Prince Max., Beitr ., t. 3, p. 385. T. capistro guttureque nigris, corpore suprà , pectore, hjpocondriis , tectricibus alarum minoribus dilute coeruleis ; ventre medio albo ; rostro pedibusque nigris. Nous avons rencontré cette espèce dans les bois qui bordent le Rio Pyray, non loin de Santa-Cruz de la Sierra en Bolivia; ainsi elle habiterait tout le Brésil, ou pour mieux par troupes nombreuses, comme les Tangaras, et tout nous ferait croire qu’elle doit être rapprochée des Tanagridées. oiseaux qui la composent, ne nous permettant pas non plus d’établir des sur les habitudes de ceux que nous y réunissons, nous ont déterminé à la diviser ainsi qu’il suit* : 1. C’est après avoir discuté tous les caractères zoologiques et les mœurs des espèces, après avoir revu avec critique nos descriptions écrites sur les lieux, que nous avons donné cette divi- sion, qui nous paraît infiniment plus naturelle que celle que, d’accord avec M. de Lafresnaye, nous avions présentée dans notre Synopsis. dire, toutes les parties chaudes situées à l’est des Andes et de leurs contreforts. Elle va X.e FAMILLE. MïiSCICAPIDÉES, Muscicapidæ. Cette famille, bien facile à reconnaître par les longs poils roides qui ornent la base de son bec, est du reste trop connue pour que nous en décrivions les caractères. La grande disparité dans les mœurs et les habitudes des généralités, nous nous bornerons à dire que nos observations immédiates Passe- reaux. ( 50« ) Nombre des espèces. i Psaris 4 MUSCICAP1DEES .< f Sylvicoles. I Pachyrhynchus ... 1 Tyrannus 14 Hirundinea 1 Todirostrum 4 Muscipeta 11 DUMICOLES proprement dits, se tenant I ]\/[uscicapara 13 dans l’intérieur des fourrés et ne se< perchant pas au dehors. jSetophaga 3 Culicivora 3 Dumicoj.es. .<( J Tachuris. ...... 2 Arundinicola .... 2 f DUMICOLES PERCHEURS, n’entrant tSuirin ^ jamais dans les fourrés et se perchant l Ada . 3 Humicoles. toujours au dehors. [ Alecturus 3 Fluvicola 4 (Pepoaza 13 Muscigralla 1 .Muscisaccicola . ... 4 89 Sur ce nombre de quatre-vingt-neuf espèces, que nous avons observées dans nos voyages, i.° quarante - sept , ou plus de la moitié, sont de notre première zone de latitude, dans les plaines, ou des régions chaudes situées à l’est des Andes; dans ce nombre, six sont également de la première zone de hauteur, six se trouvent simultanément dans la première et la seconde zone, et deux (le Tyrannus savana et Y Ada perspicillata ) habitent en même temps les trois zones de latitude. 2.° Douze , ou plus du huitième, appartiennent à notre seconde zone de latitude; de celles-ci trois se trouvent encore dans notre seconde zone de hauteur en Bolivia. 3. Quatre sont spéciales à notre troisième zone de latitude, sur lesquelles la moitié se rencontre simultanément dans notre troisième zone de hauteur, au sommet des Andes. Après les distinctions que nous venons de faire et le nombre simultané des espèces qu’on rencontre dans les deux séries de zones, il nous reste encore, pour les zones d’élévation au-dessus du niveau de la mer, sur les Andes, \ .° douze espèces dans la première zone; 2.° six dans la seconde, et 5.° six dans la troisième. De toutes les espèces, dix seulement se trouvent à l’ouest des Andes, toutes les autres sont de l’est; encore parmi les premières y en a-t-il quatre qu’on rencontre simultanément à l’est et à l’ouest; ( 501 ) 1." DIVISION. MUSCICAPIDÉES SYLYICOLES, Muscicapiclce sylvicolce, Nob. Tous habitent les forêts ou se perchent au moins sur les arbres. Par cette même raison ils sont presque tous des régions chaudes et tempérées. Genre \ . BÉCARDE, Psaris, Cuv. Lanius j Linn., Gmel., Lath.; Tityra^ Vieill. Ce sont, parmi les Muscicapidées, les oiseaux qui se tiennent le plus volon- tiers au sommet des grands arbres des forêts, tout en ayant là les mêmes habitudes que les Tyrans sur les buissons. Toutes les espèces que nous con- naissons appartiennent aux régions chaudes et boisées des plaines du centre de l’Amérique méridionale. N.° 197. BÉCARDE ORDINAIRE, Psaris cay anus. Lanius cayanus ,Linn., Gmel., 178g, Syst. nat ., édit. i3, p. 3o4, n.° 20; Lath., 1781, Syn., I, 1 , p. 181 , n.° 41 ; Lanius nævius , Lath., Gmel., n.° 20, /3; Bécarde , Buff., 1770, Ois., t. i.cr, p. 3n, Enl., 3 04; Tityra cinerea , Vieill., 1823, Enc. méth., t. 2, p. 85g; Caracle- risado blanco cabos negros , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2 , p. 176, n.° 207; d’Orb. et Lafr., Syn., p. 41, n.° 1; Pachyrhynchus cayanus , Spix, pl. 44. P. suprcL cinerea , subtiis alba; capite, remigibus rectricibusque nigris; rostro bas i rubro, apice nigro. Sur le vivant. Bec rougeâtre à sa base, noir à son extrémité, partie nue du tour des yeux rouge; pieds bleuâtres. Longueur totale, 245 millimètres; vol, 390 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 125 mill.; circonférence du corps, 150 mill. Nous avons rencontré les oiseaux de cette espèce dans les grandes forêts qui séparent Santa-Cruz de la Sierra de Chiquitos, et au pays des Guarayos, entre les provinces de Chiquitos et de Moxos, république de Bolivia, toujours par paires, se perchant au sommet des plus hauts arbres, y restant immobiles, sans montrer de crainte. Ils sont peu répandus et même rares. N.° 198. BECARDE À QUEUE BARRÉE, Psaris semifasciatus , Nob. Pachyrhynchus semifasciatus , Spix, Ares , pl. 44, fig. 2; Psaris Cimeri , Sw. ; Psaris semi- fasciatus , d’Orb. et Lafr., Syn . , n.° 2. P. suprà subtùsque cinerea, capite antice, remigibus rectricibusque apice nigris; cauda basi alba; rostro roseo, pedibus nigris. Sur le vivant. Bec rosé à la base, corné à son extrémité; yeux roux, partie nue du tour des yeux rouge vif, pieds noirs. Longueur totale, 230 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 130 mill.; de la queue, 65 mill.; du bec, 23 mill.; sa hauteur, 12 1/2 mill.; circonférence du corps, 150 mill. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 302 ) La femelle manque de noir à la tête; cette partie, ainsi que le dessus, est en elle cendré sale, tirant sur le brun. Nous avons aperçu plusieurs fois cette espèce aux environs de Santa-Cruz de la Siena, près Santo-Corazon de Chiquitos , en Bolivia. Elle y est très-peu commune , et se tient sur les grands buissons et sur les arbres à la lisière des bois ; souvent elle reste immo- bile sur une branche, comme les Tyrans. Elle se nourrit d’insectes. N.° 199. BÉCA.RDE INQUISITEUR, Psaris inquisitor, Nob. Lanius inquisitor, Licht., 1823, Doub ., n.° 5 3o, 53 1 ; Psaris erythrogenis , Selby, Zool. Journ ., cab. 8, p. 483 (fem.); Psaris inquisitor , d’Orb. et Lafr. , Syn ., n.° 3. L. Mas. Loris plumatis, capite suprà , remigibus rectricibusque nigris ; dorso cinereo, subtus albo; rostro pedibusque caeruleis. Fem. Fronte, regione ophtalmicd et paroticcl rufescentibus ; dorso nigro notato, subtiis cinerascente. Sur le vivant. Bec et pieds bleu foncé, yeux rougeâtres. Longueur totale, 210 milli- mètres; du pli de l’aile à son extrémité, 110 mill.; de la queue, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 20 mill.; sa hauteur, 9 mill.; sa largeur, 14 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Cette Bécarde, que la différence de livrée entre les sexes avait fait mal à propos diviser en deux espèces, habite les provinces de Santa-Cruz de la Sierra et de Chiquitos en Bolivia, seulement dans les plaines chaudes; elle se tient sur le haut des arbres comme les Tyrans , et y attend les insectes dont elle se saisit. Elle est peu craintive. Nous pouvons d’autant mieux affirmer que le Psaris erythrogenis de Selby n’est que la femelle du Psaris inquisitor, que nous avons tué près de leur nid des individus des deux sexes. N .° 200. BÉCA.RDE À GORGE ROSE, Psaris roseicollis, Nob. Jun. Caracterisado canela y corona de Pizarra, Azar., 1 8 o 5 , Apunt. de los Pax., t. 2, p. 181, n.° 208; Tityra rufa, Vieill., 1816, Nouv. Diet, d’hist. nat., t. 3,p. 347; id. Ene. méth., t. 2, p. 8 5g (d’après Azara, n.° 108); Lanius validus, Liclit., 1 828, Doub., p. 5o, n.° 532. Fem. Caracterisado canela y cabeza negra, Azara, ibid., p. 1 82, n.° 109 ; Tityra atricapilla, "Vieill. , 1816, Nouv. Diet., p. 348, Enc., p. 85g (d’après Azara, n.° 109); Lanius validus, Liclit., n.° 53 2 ; Psaris atricapillus , dOrb. et Lafr., Syn. , n.° 4. Mas. Psaris roseicollis, d'Orb. et Lafr., Syn. n.° 5. P. suprà ater aut fusco-niger; capite nigro; subtiis schistaceus, collo antice pecto- reque roseis , scapularibus basi albis. Sur le vivant ( mâle ). Pieds noirâtres, yeux bruns, bec noir. Femelle. Bec bleuâtre en dessus, olivâtre en dessous; yeux bruns, pieds bleuâtre foncé. Longueur totale, 200 mill.; du vol, 31 mill.; circonférence du corps, 130 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 95 mill.; de la queue, 65 mill.; du bec, 16 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 81/2 mill. Le mâle est noirâtre sur le corps, sa tête est noir foncé, le dessous ardoisé, la base des scapulaires blanche. La femelle a également la tête noire en dessus, le dos brun, le croupion verdâtre, teinté de roux, les parties inférieures d’un roux gris, plus foncé sur la poitrine; sur le devant du cou une tache plus pâle, presque blanche, remplace le rose du mâle; la base des scapulaires est également blanche. Les jeunes ont les parties inférieures roussâtres : cette dernière teinte est plus généralement répandue en dessus. Ces trois âges différens, comme on le voit par la synonymie, ont motivé pour les auteurs quatre noms distincts; néanmoins nous pouvons assurer qu’ils appartiennent bien au même oiseau, auquel nous avons conservé la dénomination qui caractérise le mâle en plumage d’amour, toutes les autres ayant été données sur des oiseaux non parfaits. Nous avons rencontré cette jolie Bécarde dans les immenses forêts humides et chaudes du pays des Guarayos et des Yuaracarès en Bolivia , ainsi que dans la pro- vince de Chiquitos, où elle a le genre de vie des espèces précédentes. Elle n’est jamais commune et sa livrée parfaite est rare. Genre 2* PACHYRH YNQUE, Pachyrhynchus , Sw. Ce genre, dont nous ne connaissons qu’une espèce américaine, vit dans les mêmes lieux et a les mêmes habitudes que les Psaris. N.°201. PACHYRH YNQUE A BORDURES, Pachyrhynchus marginatus , Nob. PI. XXXI, fig. 2, 3, 4. Todus marginatus , Licht., 1823, Doub. , p. 5i, n.° 5 3 9 ; Packyrhynchus marginatus , d’Orb. et Lafr., Syn.: n.° 1. P. capite suprà rufescente; dorso viridi; alis nigris, tectricibus remigibusque secun- dariis ferrugineo limbatis; cauda gradata., rufescente; rectricibus intermediis olivaceis. Sur le vivant. Bec bleu, pieds bleuâtres, yeux jaunes. Longueur totale, 140 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 45 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Nous avons rencontré cette espèce dans les immenses forêts chaudes et humides du pied oriental des Andes boliviennes, au pays des Yuracarès. Elle se tient sur les petits arbustes du bord des rivières. Genre 3. TYRAN, Tyrannus , Vieill. Suiriri , Azara. Remarquables, parmi les Muscicapidées, par leur taille et par leurs mœurs, les Tyrans ont le bec fort allongé, crochu à son extrémité, renflé sur les côtés. Ce sont des oiseaux voyageurs qui vivent dans les savanes, les cam- Passe- reaux. Passe- reaux. ( 304 ) pagnes habitées ou à la lisière des bois , se tiennent sur le sommet des buis- sons et des petits arbres, poursuivent les insectes qui passent à leur portée, descendent rarement à terre, ne pénétrant pas dans l’intérieur des bois; ils sont courageux, criards et disputent les approches de leur nichée à tous les oiseaux de proie. l.re Section. A. TYRANS A BEC FORT, Tyranni for tiros tres , Nob. Ailes médiocres, à extrémité entière; queue égale, pieds courts, bec très- fort , peu déprimé. Ils se tiennent dans les lieux boisés , sauvages ou habités. Ils habitent toutes les régions situées à l’est des Andes, surtout les plaines. N .° 202. TYRAN BELLIQUEUX, Tyrannus sulfuratus. L’œuf, pi. XXXIX, fig. 3; XLIX, fig. 3. Bécarde a ventre jaune , Buff., 1770, Ois., t. ier, p. 3i2, Enl., 296^ Geai 'a ventile jaune de Cayenne , Buff. , 1776, Ois., t. 3, p. 119, Enl. 24g; Lanius cayanensis luteus , Briss., Av.¿ 2, p. 1 7 6 ; Lanius sulfuratus , Lath., 1 7 8 1, Syn. , 1, p. 1 8 8, n.° 40; Corvus flavus , z¿/., 1, p. 392 ; Lanius sulfuratus , Gmel., 1789, Syst.¿ n.° 19, p. 3o4; Corvus flavus , id.¿ n. 38, p. 373; Suiriri bienteveo ou Puitanga , Azara, i8o5, A punt. par. los Pax. , t. 2, p. 167, n. 200; Tyrannus bellicosus , Vieill. , 1819, Diet., t. 35, p. 74; id. Ene. méth. , t. 2, p. 846 (d après Azara); Tyrannus magnanimus , Vieill., 1823, Ene., t. 2, p. 85 o (d apres les auteurs); Tyrannus sulfuratus , dOrb. et Laír. , Syn.¿ n.° 1. T. superne fuscus , inferné sufureus ; capite nigricante , mecho favo ; fronte , super- ciliis guttureque albis ; remigibus rectricibusque fuscis , rufo externe limbatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Comme on le voit par la synonymie, cette espèce porte un grand nombre de noms élans les auteurs qui se sont copiés les uns les autres sans critique; confusion provenue, sans doute, de ce que, sous le nom de Bienteveo (sa dénomination espagnole), elle a été confondue avec le Pitanga (Tyran bec en cuiller), qui en est bien différent; et cela , parce que le nom guarani Pitanga est le même pour les deux. Nous avons cru dès-lors devoir revenir au nom le plus ancien pour désigner celle-ci. Nous avons trouvé ce Tyran depuis Buenos- Ayres, Montevideo, Corrientes, jusque dans presque toute la Bolivia, au moins à Chiquitos et sur tout le versant oriental des Andes, à Cochabamba, Chuquisaca, etc. Il habite donc simultanément nos deux pre- mières zones de latitude et de hauteur. On le voit partout, des plus familier, vivre non loin des habitations, dans les vergers ou sur les arbres qui bordent les rivières. Là, perché sur le point culminant ou sur les grosses branches des arbres , il reste immo- bile, ne s’envolant subitement qu’afin de poursuivre un insecte qui passe à sa portée. Au bord des eaux nous l’avons vu prendre son essor, planer comme les Martins-pêcheui s , ( 305 ) fondre, de même que les oiseaux de proie, sur l’insecte qu’il convoitait, puis revenir se poser à la place qu’il avait quittée. Il n’émigre pas; et quand, l’hiver il manque d’insectes, on le voit s’approcher encore davantage des habitations, pour manger la viande qu’on y met sécher; c’est alors aussi qu’il suit les Urubus et autres cathartes, pour se saisir des petits lambeaux de chair que ceux-ci détachent du cadavre des animaux morts. Nous les avons vus se réunir par paires au printemps (Septembre et Octobre). A cette époque ils choisissent un arbre isolé de moyenne hauteur ou un buisson, et y construisent leur nid, à la bifurcation des branches supérieures. Ce nid volumineux est mélangé de branchages et de plumes, formant une masse sphérique, sur le côté de laquelle est pratiquée une petite ouverture par où l’oiseau peut pénétrer au centre, tapissé de duvet très-fin : c’est là que la femelle dépose quatre à cinq œufs de trente millimètres de diamètre, allongés, d’un blanc sale, tachetés de points violets arrondis, rares, excepté sur le gros bout, où ils forment une couronne. Tant que les amours durent, le mâle et la femelle, des plus unis, se tiennent aux environs de leur nid, qu’ils défendent avec courage contre les oiseaux de proie et les autres oiseaux, les poursuivant à coups de bec en jetant des cris; ce qu’ils font également, quand quelqu’un s’approche de leur nichée.' Leur cri habituel rend assez bien ces paroles espagnoles Bien te veo (je te vois bien), qui est leur nom à Montevideo et Buenos-Ayres; et cette habitude de crier les a fait appeler Testigos (témoins) à Cochabamba; ils portent encore dans les langues indigènes des noms propres plus ou moins imitatifs de leurs cris ou de leurs habitudes. Les Guaranis les nomment Pitagua ; les Mbocobis du Chaco, Coalac; les Cayuvavas de Moxos, Daquirili. N.° 203. TYRAN CAUDEC, Tyrannus audax, Yieill. Caudee , Buff., Ois., t. 4, p. 582, Enl., 453, fig. 2; Muscícapa audax , Lath., 1783, Syn. , II, 1, p. 3 5 3, n.° 64; id., Gmel., 178 9, Syst. nat ., p. 934, n.° 34; Suiriri chorreado todo , Azara, i8o5, A punt ., t. 2, p. 145, n.° 196; Tyrannus solitarius ieilL, 1816, Nouv. Diet., t. 3 , p. 88 ; Encycl. méth., t. 2, p. 853 (d’après Azara, n.° 196); Tyrannus audax , Yieill., 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 846; iS.} Prince Max., i83i, Beitr ., t. 3, p. 889. T. vertice pennis intiis flavis, eoctiis nigricantibus ; loris , circum oculos , auribusque nigris; suprà fusco, pennis flavescente marginatis ; uropygio cauddque margine rufis ; subtiis flavescente nigro maculato , gutture albescente ; remigibus , tectrici- busque nigris luteo marginatis. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, corné à sa base; pieds bleus, yeux roux. Lon- gueur totale, 225 millimètres; du vol, 365 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 1 10 mill.; circonférence du corps, 130 mill. Nous avons rencontré cette espèce d’abord au 28.® degré de latitude sud dans la province de Corrientes; nous l’avons retrouvée vers le 15.e degré dans celles de Santa- Cruz de la Sierra et de Chiquitos, en Bolivia, toujours dans notre première zone de latitude. Elle se tient près des eaux, sur le sommet des buissons et des petits arbres, iv. ois. 59 Passe- reaux. Passe- reaux. ( 306 ) d’où elle s’envole pour saisir sa proie. Elle est peu commune et paraît constamment voyager. Son cri l’a fait confondre avec tous les autres Tyrans sous le nom de Siriri ou Souiriri, dont il est l’expression. N.° 204. TYRAN COLÉRIQUE, Tyrannus crinitus , Nob. Turdus crinitus , Linn., Syst. nat., éd. 10,-7?. 10'’ Muscícapa virginiana cristata, Briss.,Orn., t. 2, p. 412, n.° 28-, Moucherolle de Virginie a huppe verte, Buff., Ois., t. 4, p. 5 65 , Enl. 5 69, fig. 1 ; Tyran de la Louisiane, Buff., Ois., t. 4, p. 5 83-, Catesby, Car., t. x, p. 5 2 ; Muscícapa crinita , Lath., Syn., II, 1783, p. 357, n.° 61; Muscícapa ludoviciana, id., Syn., p. 358, n.° 63; Muscícapa crinita, Grael., 1789, Syst. nat., éd. 1 3 , p. 934, n.° 6 ; Muscícapa ludoviciana , id., n.° 33 ; Suiriri pardo y rojo , Azara, i8o5 , Apunt., t. 2, p. 1.43, n.° 195; Tyrannus irritabilis , Vieill., 1823, Encycl. méth., t. 2 , p. 847 ; Tyrannus crinitus , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 43> n-° 3- T. capite, dorso colloque suprà fusco 'virescens ; gutture ccerulescens , abdomine f acescente, remigibus fuscis, externe rufo limbatis, rectricibus nigrescentibus, intiis rufescentibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bistrés. Longueur totale, 200 millimètres; du vol, 280 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Cette espèce , confondue sous plusieurs noms par les auteurs et décrite comme appar- tenant exclusivement à l’Amérique septentrionale, s’est montrée à nous à Corrientes, république Argentine, au 28.e degré de latitude sud, et dans la province de Yungas, en Bolivia , sur les contreforts boisés et chauds des Andes. Loin d’avoir les mœurs familières île l’espèce précédente, celle-ci se tient toujours au sein des bois ou loin des habita- tions. On la voit perchée solitairement et sans crainte au sommet des branches, y rester immobile, la tête rentrée dans les épaules d’un air mélancolique, guettant les insectes; mais en aperçoit-elle un? les plumes de la tête se redressent subitement, elle s’envole, le saisit et revient le dépecer sur sa branche, en le frappant plusieurs fois. Nous ne l’avons jamais vue à terre. A Corrientes, ces oiseaux sont de passage; néanmoins on nous a assuré qu’ils nichent dans les lianes, au sommet des arbres. Dans tous les cas ils arrivent aux mois de Mai et de Juin; c’est à la même époque que nous les avons vus dans la province de Yungas. Moins criards que les autres espèces, leur cri est encore analogue à celui de l’espèce précédente. N .° 205. TYRAN FÉROCE, Tyrannus ferox, Vieill. Tyrannus cayennensis, Briss., Av., 2, p. 3g 8, n.° 21; Tyran de Cayenne, Buff, Ois., t. 4, p. 5 8 1 , Enl. 571, fig. 1; Muscícapa ferox , Lath., 1783, Syn., t. II, i,p. 357, n- 62‘> idem, Gmel. , 1789, Syst. nat., p. 934, n.° 32; Suiriri pardo amarillo mayor y menor, Azara, i8o5, Apunt., t. 2 , p. 140 et i38, n.os 194 et i93; Tyrannus ferox, Vieill., i823, Encyc. méth., t. 2, p. 848; Muscícapa ferox, prince Max., iS3i, Beitr., t. 3, p. 855 ; Tyrannus ferox , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 43, n. 4. ( 307 ) T. suprà saturate fuscus , subtus dilutè sulphureus , guldi pectoreque cinereo- caerule is , remigibus nigris , margine fusco-olivaceis ; rectricibus nigrescentibus, externe albes- cente marginatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, jeux bruns. Longueur totale, 180 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 70 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Les mâles sont beaucoup plus foncés en dessus que les femelles, et leurs couleurs sont plus vives. Cette espèce, que. nous croyons reconnaître parfaitement dans les n.os 193 et 194 d’Azara, avait été confondue par Vieillot avec le n.° 195 de l’auteur espagnol, qui est véritablement le Tyrannus crinitus ; ce sera l’une des nombreuses erreurs que nous aurons rectifiées dans les auteurs qui ont cité Azara. Nous avons assez fréquemment rencontré cette espèce dans la république de Bolivia , au sein des provinces de Yungas, de Moxos, de Chiquitos et de Santa-Cruz de la Sierra, ou, pour mieux dire, dans toute notre première zone de latitude et de hauteur. Elle se tient familièrement à la lisière des bois, et a les habitudes du Tyrannus sulphuratus , sans néanmoins se percher aussi haut sur les branches. N .° 206. TYBAN À AILE ABMÉE, Tyrannus tuberculifer , Nob. PI. XXXII, fig. 1-2. Tyrannus tuberculifer , d'Orb. et Lafr. , Syn. , n.° 6. T. suprà o Uvas cens , vertice alarum cauddque fumosis ; collo antico pallide cinereo, pectore, abdomine pallide sulphureis ; alis intùs et prope fexuram tuberculis duobus minutis corneis armatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, jeux bistrés. Longueur totale, 190 millimètres; du vol, 250 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 78 mill.; de la queue, 60 mil).; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 16 mill.; sa largeur, 9 mill.; sa hauteur, 4 1/2 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Tout le dessus du corps olivâtre, passant au noirâtre sur la tête et au vert sur le croupion; gorge et devant du cou gris ardoisé très-clair; ventre et couvertures inférieures des ailes et de la queue jaune pâle; ailes et ses cpuvertures brun noirâtre, légèrement bordées de plus pâle; queue égale, longue, brune, bordée de verdâtre; les deux pennes extérieures limbées de plus pâle; deux tubercules cornés au pli de l’aile. Cette espèce, voisine de la précédente, s’en distingue par une taille plus petite et par le manque de bordure blanchâtre aux plumes scapulaires. Nous l’avons rencontrée dans les bois du centre de l’Amérique méridionale, entre les provinces de Chiquitos et de Moxos, au pajs des sauvages Guarajos; elle a en tout les mœurs de l’espèce n.° 205. N .° 207. TYBAN ABDOISÉ, Tyrannus fumigatus , Nob. Tyrannus fumigatus , d'Orb. et Lafr., Syn.¿ p. 43, n.° 7. Suprci totus fusco-ardesiacus , pileo paululum obscuriore, alis cauddque fusco-nigris remigibus laeviter apice emarginatis ; tectricibus remigibusque secundariis griseo limbatis; subtus obscure cinerascens , abdomine medio anoque pallidioribus. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 508 ) Sur le vivant. Bec noir en dessus, brun en dessous; pieds noirs, yeux bruns. Lon- gueur totale, 185 millimètres; du vol, 300 mill.; du pli de laile à son extrémité, 95 mill.; de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du bec, 13 mill.; sa largeur, 8 mill.; sa hauteur, 5 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Toutes les parties supérieures brun ardoise, plus fonce sur la tète; toutes les parties inférieures gris ardoisé, passant au blanchâtre sous la gorge et au derrière; du blan- châtre autour des yeux; ailes et queue noirâtres, les premières secondaires bordées de plus pâle. Nous avons tué cette espèce sur la crête des montagnes boisees voisines du village dlrupana , province de Yungas, sur le versant oriental des Andes boliviennes. Elle était, dans un bois liuiùide, perchée sur le haut d’un arbre, où, tout en chantant, elle relevait les plumes du dessus de la tête. Nous ne l’avons pas revue depuis. 2.° Section. B. TYRANS A BEC DROIT, Tyranni rectirostres , Nob. Bec droit en dessus, extrémité courbée subitement et crochue; tarses longs, ailes courtes, entières; queue médiocre, égale; couleurs rousses ou roussâtres. Ils vivent principalement dans les bois, près des eaux; préférant les buissons aux grands arbres. Tous sont de l’est des Andes et des régions chaudes. N.° 208. TYRAN ROUSSATRE , Tyrannus rufesceris, Nob. T. suprà rufescens, capite pariim grisescente, uropygio caudcique intense rufis ; remigibus nigrescentibus, primariis margine externo, secundariis interno et externo, horumque tribus ultimis totis rufis-, subtus rufescens ; abdomine pallidiore ; rostro fusco, elongato . Sur le vivant. Bec brun en dessus, rosé à la hase; yeux jaune clair, pieds bleu violacé. Longueur totale, 220 millimètres; du vol, 330 mill.; de la queue, 75 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; du tarse au bout des doigts, 45 mill.; du bec, 20 mill.; sa hauteur et sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Cette espèce, voisine du Tyrannus cinereus ( Muscícapa cinerea, Gmel.), en diffère par son bec moins long, par sa base plus large et par le manque de cendré au cou. Nous l’avons recueillie au sein des immenses forêts chaudes et humides habitées par les sau- vages Guarayos, entre les provinces de Moxos et de Chiquitos, en Bolivia. Elle se tient sur les hauts arbres , tout en ayant les habitudes ordinaires aux Tyrans; comme eux , elle saisit les insectes au vol, et les frappe sur les branches, avant de les avaler. Elle est rare. N .° 209. TYRAN ROUX, Tyrannus tamnopkiloides , Nob. Suiriri roxo, Azara, i8o5 , J puni. para la hist, de los Pax ., t. 2 , p. 128, n.° 188 ; Balara roxo, Azara, idem , t. 2 , p. 2 1 2 , n.° 2 18 ; Muscícapa rubra , Vieil!., Nouv. Diet., t. 21, ( 509 ) p. 457; Encycl. méth., t. 2, p. 83 1 (d’après Azara, n.e 188); Tamnophilus rufus, Vieill., 1816, Nouv. Diet., t. 3, p. 3 1 6 ; Muscícapa tamno philo ides, Spix, pi. xxvi; Tyrannus rufus , d'Orb. et Lafr. ,Syn., n.° 9, p. 44. T. supra rufus -, pileo , alis cauddque saturatioribus ; remigibus nigris, po gonio externo rufo, apice nigro; subtils dilutè rufescens, gutture pallido ; abdomine medio ochroleuco. Sur le vivant. Bec brun en dessus et à son extrémité, rosé ailleurs; pieds noir bleuâtre, yeux brun-roux. Longueur totale, 190 millimètres; du vol, 280 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 7 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Comme Azara ne faisait pas de collections , qu’il se bornait à décrire les oiseaux qu’il chassait, il n’est pas étonnant de trouver l’espèce qui nous occupe deux fois et sous deux noms différens, dans ses Bataras et ses Souiriris ; ce qui a fait donner deux noms latins par Vieillot; mais une circonstance plus fâcheuse, source d’erreurs graves, c’est l’emploi qu’a toujours fait Azara, pour tous les oiseaux roux, du mot espagnol désignant la couleur. Il a constamment dit color de bermellón ou roxo , ce qu’on a traduit, avec raison, par cramoisi ou rouge de vermillon. C’est ainsi que son Suiriri roxo est devenu le Muscícapa rubra, et qu’il est décrit comme cramoisi; et, sans aucun doute, si nous n’avions pas étudié Azara sur les lieux et avec soin, nous nous serions également trompé à cet égard. L’oiseau n’étant pas rouge, nous n’avons pu conserver la dénomination de rubra, et celle de rufus ayant été imposée par Vieillot1 à une autre espèce de Tyran, nous avons été obligé de donner à celle-ci le seul nom qu’elle puisse conserver. Nous l’avons rencontrée en Bolivia, dans les provinces de Yungas et de Chiquitos, c’est-à-dire dans notre première zone de hauteur et de latitude, dans les lieux hoisés et chauds , où elle a en tout les habitudes de l’espèce précédente. N.° 210. TYRAN PLOMBÉ, Tyrannus cœsius, Nob. Gobe-mouches plombé , Tera. et Lang., Col. 17, fig. 1; Lanius cœsius , Licht. , 1823, Doubl . , p. 46, n.° 498, 499; Muscícapa cæsia , Prince Max., i83i, Beitr ., t. 3, p. 826, n.° 12. T. Mase. Totus cœsius. — Fem. suprà cæsia, pectore ardesiaco, albescente punctato; remigibus nigris, margine interno, tectricibus inferioribus abdomineque ferrugineis. Sur le vivant. Bec noirâtre en dessus, bleu en dessous; pieds bleus, yeux rougeâtres. Longueur totale, 150 mill.; vol, 230 mill.; de la queue, 15 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; du bec, 11 mill.; circonférence du corps, 120 mill. M. Temminck a figuré comme femelle un jeune mâle de cette espèce, et M. Lichten- stein a donné évidemment comme femelle adulte une jeune femelle. Presque tous les individus de ce sexe que nous avons examinés à l’état parfait, avaient en tout le bleu Passe- reaux. 1. Encycl. méth., t. II, p. 852. Passe- reaux. ( 310 ) ardoisé foncé des mâles, avec le dessous de l’aile et le ventre roux foncé. Cette espèce fait évidemment un chaînon entre les Laniadées et les Muscicapidées , se rapprochant un peu des Bataras, quoiqu’elle soit un véritable Tyran. Nous l’avons recueillie dans les forêts sombres et humides du pays des Yuracarès, au pied oriental des Andes boliviennes, où elle est rare. Ses mœurs sont celles des Tyrans ordinaires; seulement, elle nous a paru plus buissonnière que les auties, sans néanmoins pénétrer dans l’intérieur des buissons, comme les Bataras. 3.e Section C. TYRANS HIRUNDINACÉS , Tyranni hirundinacei , Nob. Bec médiocre, déprimé; pieds courts; queue ample, longue, fourchue; ailes longues; les trois ou quatre rémiges primaires échancrées à leur barbe interne et étroites à leur extrémité. Ces oiseaux vivent plus particulièrement dans les lieux boisés près des eaux, ou ils planent comme les hirondelles. On les rencontre a Test et a Touest des Andes, dans les regions temperees et chaudes. N. ° 211. TYRAN SAYANA, Tyrannus Tyrannus , Nob. L’œuf, pi. XLIV, fig. 3. Tyrannus cauda bifurcata , Briss., 1760, Au., 2 , p. 3g5 , n.° 20, t. 39 , fig. 3 ; Savana , Buff., Ois. , t. 4 , p. 5 5 7, Enl. 5 7 1 , fig. 2 ; Muscícapa tyrannus , Latii., 1783, Syn. , II , 1 , p. 3 5 0 , n,° 59; idem , Gmel., 1789, Syst.nat., p. 93i, n.° 4; Suiriri tixereta , Azara, i8o5 ,Apunt., t. 2 , p. i3o, n.° 190; Tyrannus savana , Vieill. , 1823, Encycl. méth. , t. 2, p. 853 ; Muscícapa tyrannus , Prince Max., i83i, Beitr., t. 3, p. 83 4, n.° i5 ; Tyrannus savana , d’Orb. et Lafr., Syn. n.° 10. T. capite suprci nigro , medio flavescente, suprci cinereo, subtiis albo; remigibus nigrescentibus , dilutiore marginatis ; caudd elongatis simet . , bifurcata , nigra; rec- tricibus primariis albo marginatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns; les deux premières rémiges légèrement échancrées. Cette espèce babite une immense surface de l’Amérique méridionale : nous l’avons trouvée vers le sud, dans les provinces de Corrientes, d’Entre-Rios, de Buenos-Ayres , de Montevideo, et jusqu’au 41. e degré sur les bords du Rio Negro en Patagonie. Nous l’avons revue ensuite dans toutes les plaines du centre du continent à Santa-Cruz, dans les provinces de Chiquitos et de Moxos en Bolivia; ainsi, indifférente à la tempé- rature, elle habite seulement les plaines, par toutes les latitudes; mais sur cette surface elle est partout de passage. Au printemps, elle part des régions chaudes, s avance plus ou moins vers le sud pour nicher, et, en automne, revient vers ces mêmes régions, afin d’y passer l’hiver. Dans ces migrations annuelles elle s’avance vers la Patagonie. Peu de temps après son arrivée, elle choisit un lieu propice, et place sur des arbustes de moyenne taille un nid de six à sept centimètres de diamètre, composé de racines, de plumes, de laine et de coton entremêlés, dans lequel la femelle dépose trois à quatre œufs , très-pointus à une extrémité , blancs et marqués de taches rouges rares, formant une couronne sur le gros bout; leurs diamètres sont de seize et vingt- huit millimètres. C’est à l’instant de la nichée que, plus acharnée encore contre toute la gent ailée, elle poursuit à outrance les oiseaux de proie et surtout les Caracaras, se précipitant sur eux à coups de bec, lorsqu’ils volent et même lorsqu’ils se posent. Après la nichée, la famille entière, quand elle est en état de voler, accompagne les parens dans cette poursuite contre les autres oiseaux. Le Tyran savana se tient non loin des habitations, dans les lieux où quelques buissons ou des vergers lui permettent de s’arrêter, surtout aux environs des eaux; il se perche sur les points élevés, et là ouvre et ferme souvent son énorme queue; s’il s’envole, il exécute le même mouvement, ce qui l’a fait appeler par les Espagnols Tixera ou Tijereta (petits ciseaux), et Yetapa par les Guaranis. Quelquefois il plane au-dessus des eaux ou de la terre, comme les hirondelles, pour saisir des insectes, et va aussi les chercher à terre, tout en allant ensuite se percher sur les plantes élevées les plus voisines. Remarqué de tous les indigènes, cet oiseau porte differens noms dans chaque nation. Les Patagons l’appellent Techaga; les Araucanos, Pichi-anchu ; les Puelches, Abilrabahe. N.° 212. TYRAN MÉLANCOLIQUE, Tyrannus melancholicus, Yieill. L’œuf, pi. LI, %. 33. Suiriri guazu , Azara, i8o5, A puni. , t. 2, p. 162, n.° 198; Tyrannus melancholicus , Vieil I. , 1819, Nouv. Diet. , t. 3 5 , p. 4 8 ; idem , Enc. méth. , 1823, t. 2, p. 8 5 1 ; Muscícapa despotes , junior, Licht., 1823, Douhl. , n.° 567; Muscícapa furcata , Spix, pl. 19; Tyrannus melan- cholicus, d’Orb. et Lafr., Syn., p. 44, n.° 11. T. capite suprà cinereo, medio rubro ; gutture juguloque cinereis; pectore 'virides- cente; corpore subtus saturate jlavo, suprà olivascente ; remigibus rectricibusque nigrescente-fuscis , pallide limbatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 240 millimètres; vol, 350 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 120 mill.; de la queue, 100 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 33 mill.; sa hau- teur, 8 mill.; sa largeur, 11 mill.; circonférence du corps, 130 mill. Le Tyran dont nous nous occupons est encore répandu depuis le 34.e degré de lati- tude sud, à l’embouchure de la Plata, jusqu’aux régions équinoxiales; car nous l’avons rencontré à Montevideo , dans les provinces de Buenos-Ayres , de Corrientes , république Argentine, et dans celles de Santa-Cruz de la Sierra, de Chiquitos et de Moxos en Bolivia, toujours au milieu des plaines peu boisées. Il recherche néanmoins les lieux où il peut se fixer, et y montre les mêmes habitudes que l’espèce précédente; toujours perché près des habitations, quelquefois au bord des eaux, il est des plus familier, Passe- reaux. ( 512 ) se posant sur les maisons, sur les poteaux, et y restant mélancolique et triste, en atten- dant les insectes, qu’il aperçoit même à une grande hauteur; alors il s’envole, les poursuit et revient à sa place. On le voit aussi battre des ailes comme le faucon, et planer, de même que l’hirondelle, au-dessus des eaux. L hiver il se tient dans les legions chaudes; mais au printemps il s’avance en dehors des tropiques, où il niche. Nous en avons vu le nid à Corrientes , au mois d Octobre c ce nid , place en evidence sur un pêcher, un oranger ou tel autre arbre, est compose, à 1 extérieur, de branchages, à 1 in- térieur de crin et d’herbes fines enlacées; il contient trois à quatre œufs de vingt-cinq et vingt-sept millimètres de diamètre, d’un blanc rose, couverts de taches oblongues rouge-brun foncé, plus rapprochées sur le gros bout. Les parens defendent avec acharne- ment l’approche de ce nid, comme le font tous les autres Tyrans. N. ° 213. TYRA.N À VENTRE ROUX, Tyrannus rujia entris , Nob.' PL XXXII, fig. 3, 4. Tyrannus rujiveniris , d’Orb. et Lafr. , Syn. , p. 45, n. 12. T. supra griseo -fuscus ; superciliis pallidioribus; maculâ ante oculos nigra; uro- pygio parian rufescente ; gutture albo , fusco striato; infra totus rufescens ; cauda nigra ; rectrice extima laterali, po gonio externo, rufis; alis nigris, 1 emigibus , pogonio interno , apice excepto , rufiis . Sur le vivant. Rec et pieds noirs, yeux brun clair. Longueur totale, 240 millimètres; du vol, 430 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 140 mill.; de la queue, 90 mill.; du tarse au bout des doigts, 43 mill.; du bec, 18 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 9 mill.; circonférence du corps, 150 mill. Tout le dessus cendré brun assez foncé, passant au roux au croupion, et chaque plume du dessus de la tête plus foncée au milieu; gorge blanchâtre, striée en long de noirâtre; cette couleur passe graduellement au brun sur les côtés du cou; toutes les parties inférieures du corps, des ailes et de la queue d’un beau roux; rémiges noires, échancrées à l’extrémité des deux premières, toutes rousses à leur base, sur chacune des barbes internes; les deux rectrices supérieures noires, les autres nones avec le côte interne de la base roux; les deux externes rousses, terminées de noir. Nous avons rencontré cet oiseau dans les ravins boises de la province de Yungas en Bolivia, près des rives du Rio de Meguella, à l’est des Cordillères orientales de la Paz; il a, tout en étant sauvage et solitaire, les mœurs des Tyrans ordinaires et en particuliei de l’espèce précédente. N.° 214. TYRA.N GRIS À HUPPE D’OR, Tyrannus aurantio-atro-cr ¿status , Nob. Tyrannus aurantio-atro-cristatus , dOrb. et Lafr., Syn.¿ p. 46, n. 1 T.suprà cinereo fuscescens, remigibus nigrescente-cinereo limbatis; rectricibus fuscis ; pileo toto cristato; cristas pennis elongatis, nigro mediis aurantio splendide flavis ; remigibus tribus primis ante apicem semi-truncatis et angustatis ; subtus cinerem, abdomine anoque griseo-fiavescentibus. ( 513 ) Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux roux-brun. Longueur totale, 200 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 24 mill.; du doigt du milieu, 7 mill.; du bec, 12 mill., sa largeur, 7 mill.; sa hauteur, 6 mill.; circonférence du corps, 70 mill. Tout le dessus du corps gris ardoisé brunâtre; tête ornée d’une huppe noire sur les côtés, d’un beau jaune doré au milieu, cette teinte entièrement cachée par le noir, dans le repos; gorge et dessous du corps cendré pur, passant au jaunâtre au ventre et aux couvertures inférieures de la queue; tectrices des ailes grises; rémiges noirâtres, bordées de plus pâle; queue gris-brun. Les trois premières rémiges comme tronquées, et terminées par une partie très-étroite et aiguë, les autres pennes un peu arquées en dehors. Cette espece, dont laile est echancree comme chez les espèces précédentes, a le bec plus faible, et forme des-lors le passage aux Moucherolles. Nous l’avons rencontrée dans la province de Corrientes, à la frontière du Paraguay, et dans celle de Valle grande en Bolivia; elle se tient au bord des eaux, au fond des ravins, sur les buissons, et paraît y vivre comme notre Tyrannus ruf ventris : elle est rare. N.° 215. TYRAN PIPIRI, Tyrannus intrepidus, Vieill. Tyran de la Caroline , Buff., Ois., t. 4, p. 577, Enl. n.° 676; Muscícapa tyrannus , var. /3 Dominicensis et Carohnensis , Lath., i78i, 1, 1, p. 1 8 5 , 186, n.° 37; Lanius tyrannus , Gmel., i789, Syst. nat., idem, 1 3 , p. 3 02 , n.° 1 3 B. C.; Tyran of Carolina, Catesb., Carol., I, p. 55, t. 55 ; Tyrannus intrepidus , Vieill., 18 ig, Diet., t. 35, p. y g, et Encycl., 1823, t. 2, p. 849; Muscícapa animosa, Licht., 1823, Doubl., p. 54, n.° 558 ; Tyrannus' animosus , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 14, p. 45. T. supra cinereo-fuscus ; remigibus rectricibusque nigrescente-albescente marginalis ; cauda nigrâ albo terminata ; capite suprà nigro, stria longitudinali fulva; subtiis cinereo- albus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 211 millimètres; du vol, 350 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 122 mill.; de la queue, 72 mill.; du bec, 15 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Cet oiseau, dont l’adulte a les trois premières rémiges échancrées à leur extrémité, comme dans les espèces précédentes, offre des variétés d’âge assez remarquables. Le jeune a les rémiges toutes arrondies à leur extrémité et sans échancrure; il manque du jaune de la tête, et cette partie, au lieu d’être noire, est gris-brun pâle. Nous avons rencontré cette espèce à Santa-Cruz de la Sierra en Bolivia, c’est-à-dire dans les plaines du centre de l’Amérique méridionale; elle n’y est que de passage, et arrive au mois de Décembre par troupes innombrables, composées d’adultes et de jeunes. Autour de la ville et dans la ville même on voit ces troupes se poser un instant sur les arbres des jardins, sur les maisons, quelles couvrent quelquefois entièrement, puis repartir en volant rapidement et jetant des cris aigus. Nous avons remarqué que, dans la campagne, ces oiseaux se posaient de préférence au bord des eaux; là, de même 4o IV. Ois. Passe- reaux. ( 314 ) que les hirondelles, ils planent au-dessus des eaux stagnantes, en parcourent la surface avec vitesse, y saisissent les insectes en volant, continuent cet exercice assez longtemps, puis reviennent se percher en jetant de grands cris. Le soir ils volent dans l’air, en se poursuivant et criant, comme nos martinets. 2.e DIVISION. MUSCICAPIDÉES DUMICOLES, Muscicapidœ dumicolce, Nob. Tous vivent dans ou sur les buissons, sans se percher sur les arbres. Nous en formons deux groupes, suivant qu’ils se tiennent dans l’intérieur ou au dehors des buissons. A. DUMICOLES proprement dits. Ils habitent seulement l’intérieur des fourrés, sans jamais se percher au dehors. Us sautillent continuellement, en cherchant les insectes sur les branches ou sous les feuilles. Genre 4. HIRUNDINÉE, Hirundinea, Nob. Ailes longues, aiguës, la seconde rémige la plus longue, toutes a extrennte entière non échancrée; queue longue, égale, non fourchue; bec très-large, très-déprimé, crochu à son extrémité, à narines très-petites, étroites; pieds très-faibles, excessivement courts; tarses et doigts très-courts. Nous avons entièrement séparé des autres Gobe-mouches l’oiseau qui nous occupe, remarquable par ses caractères et par son habitude de nicher sous les toits, dans les nids defourniers, et de ne vivre que sur les maisons. N.° 216. HIRUNDINÉE BELLIQUEUSE, Hirundinea bellicosa, Nob. Sulríri rovo obscuro, Azan, i8o5, Jpunt., 1. 2, p. n3, n." i»9; Tyrannus bellicosus, Vieil, 1815, Diet., t. 35, p. 74 (d’après Azar;.;; Platyrhynchos hirundinœus , Spix, 1824, pi. 1 3, fig. 15 Hirundinea bellicosa , dOrb. et Lafr., Syn ., p. 46, n. 1. H. vertice dorso colloque suprà rufesceníe-fuscis ; tectricibus alarum nigris rufo marginatis; uropygio, corpore subtùs, alis cauddque rufis, remigibus rectricibusque nigro terminatis. Sur le vivant . Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 180 millimetres; du vol, 325 mill.; circonférence du corps, 100 mill.; du pli de l’aile a son extremile, 110 mill.; de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 25 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 15 mill.; sa largeur, 9 mill.; sa hauteur, 40 mill. Nous avons rencontré cette espèce sur le versant oriental des Andes boliviennes a Cochabamba, Chuquisaca, Challuani; puis nous l’avons retrouvée dans la province de Chiquitos, à la mission de Santiago; ainsi elle habite notre première et notre seconde zone de hauteur dans les régions chaudes. On ne la trouve qu’au sein des villes, des bourgs et des villages, où elle se tient aussi familièrement qu’un oiseau domestique, restant toujours dans les cours, dans les rues, sur les toits, sur les balustrades des corridors; c’est même là qu’elle cherche sa nourriture, y saisissant les araignées et les insectes. Pour nicher, elle s’approprie le nid d’un fournier ou d’une hirondelle, après en avoir chassé les propriétaires, et même y vient coucher toute l’année. D’une humeur querelleuse, comme tous les musci capidées, elle s’acharne surtout contre les hirondelles et les fourniers, qui, par habitude, fréquentent les mêmes lieux. Son vol est horizontal comme celui des hirondelles, et tout, dans ses mœurs, rappelle celles de ces oiseaux. Genre 5. TODIROSTRE, Todirostrum , Less. Remarquable par son bec large, long et aplati comme celui des Todiers, avec lesquels il avait été confondu, ce genre en diffère par les pieds et par ses habitudes. Ses caractères en font un véritable Muscicapidée, et ses mœurs sont celles des Moucherolles proprement dites, c’est-à-dire que, buissonnier par excellence, on le trouve au sein des halliers, près des habitations et dans les forêts. U habite le versant oriental des Andes et seulement les régions chaudes. N.° 217. TODIROSTRE TICTIC, Todirostrum cinereum, Nob. Todus cinereus , Briss., 1760, Av., app ., p. 134; Tictic, Buff., Ois., t. 7, p. 223, Enl. 585 , fig. 3 ; idem , Lath., 1782, Syn., I, 2, p. 658, n.° 2; idem , Grael., 1789, Syst., p. 443, n.° 2; Todus cinereus , Desm., Vieill., 1819, Diet., t. 34, p. 148; Todus meianocephalus , Spix, 1824, pl. 9; Todirostrum cinereum , d’Orh. et Lafr., Syn., p. 46, n.° 1. T. suprà cinereo-virescens, subtiis luteus; capite suprà nigro; remigibus tectricibusque alarum nigris, luteo marginatis ; caudei nigra, rectricibus inferioribus albo terminatis. Sur le vivant. Bec noir à son extrémité et aux côtés de la mandibule inférieure, le milieu rosé; yeux jaunes, pieds bleuâtres. Longueur totale, 120 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 45 mill.; de la queue, 35 mill.; du bec, 10 mill.; sa largeur, 4 mill. Cette espèce s’est montrée à nous au mois de Janvier à la mission de Concepcion de Moxos en Bolivia; elle se tient dans les jardins au milieu des buissons, où, tout en sautillant continuellement entre les branches, elle fait sans cesse entendre un léger cri imitatif de son nom. N .° 218. TODIROSTRE GORGERET, Todirostrum guiare, Nob. Tachuri cabeza de plomo , Azara, i8o5, A punt ., t. 2, p. 86, n.° 169; Muscícapa gularis , Natterer, Temm., pl. col. 167, Todirostrum guiare , d’Orb. et Lafr., Syn.} p. 46, n.° 2. T. mas. Suprà olivas cens; subtus albo- lutescens ; capite suprà cinereo; regione paro- ticâ gulâque rufis; remigibus rectricibusque nigris; viridi- lutescente marginatis; caudei fuscescente. — Foem. Pileo brunescente; gutture albicante; tectricibus mino- ribus alarum aurantio-rufis. Passe- reaux. ( 546 ) Sur le vivant. Bec noir, pieds bleu clair, yeux roux clair. Longueur totale, 105 mill.; vol, 150 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 45 mill.; de la queue, 30 mill.; du doigt du milieu, 12 mill.; du bec, 10 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 70 mill. Cette jolie petite espèce, rencontrée au Paraguay par Azara, s’est montrée à nous en Bolivia, à Circuata, province de Yungas, sur le versant oriental des Andes et à Santo- Corazon de Chiquitos, toujours au sein des halliers épais, dans les ravins sombres et humides, sautillant de branche en branche, à l’intérieur des buissons, et cherchant là les insectes dont elle se nourrit. N .° 219. TODIROSTRE GRIS DE PERLE, Todirostrum mar garitacei-v enter, Nob. PI. XXXIII, fig. 3, 4. Tachuris pardo vientre de perla , Azar., i8o5, A puni ., t. 2, p. 90, n.° 172; Vieil!. , 1819, Diet., t. 32 , p. 354 ; Todirostrum mar garitacei-v enter , d’Orb. et Lafr., Sjn.^ p. 46, n.° 3. T. suprci fusco - olivascens -, subtiis albo margaritaceus ; capite suprà cinereo ; pectore hypochondriisque cinereo-lutescentibus ; tectricibus alarum fuscis , cinereo limbatis, remigibus rectricibusque fuscis , viridi-olivascente marginatis. Sur le vivant. Bec noirâtre, yeux jaunes, pieds rosés. Longueur totale, 110 mil!; du pli de l’aile à son extrémité, 50 mil!; de la queue, 30 mil!; du bec, 11 mil!; circon- férence du corps, 70 mil! Nous avons rencontré cette espèce à Corrientes, dans les jardins de la ville; nous l’avons retrouvée ensuite, dans les mêmes circonstances, à Santo-Corazon de Chiquitos en Bolivia; ainsi elle parait habiter toutes les plaines du centre du continent méridional. Ses mœurs sont celles des espèces précédentes. N.° 220. TODIROSTRE À COURTE QUEUE, Todirostrum ecaudatum, Nob. P! XXXIII, fig. 1, 2. T. suprà flavo-olivaceum ; pileo cinereo , subtüs albicans; pectore hjpochondriisque virescentibus , alis nigris, remigibus primariis angustissimis , secundariis tectri- cibusque latè fiavo-viridi limbatis; caudd minutissima, brevissima, rectricibus nigris favo-viridi marginatis. Sur le vivant. Bec corné en dessus, bleuâtre en dessous; yeux jaunes, pieds jaunes. Longueur totale, 70 mil!; du pli de l’aile à son extrémité, 30 mil!; de la queue, 7 mil!; du tarse au bout des doigts, 20 mil!; du doigt du milieu, 8 mil!; du bec, 8 mil!; sa largeur, 4 1/2 mil!; circonférence du corps, 45 mil! Dessus de la tête gris ardoisé; dessus du corps vert tendre, plus pâle au croupion; parties inférieures blanchâtres, teintées de jaune-vert sur le ventre et les flancs; dessous de l’aile jaune vif; ailes noirâtres, avec une bordure étroite d’un jaune verdâtre aux rémiges primaires, et une large aux secondaires et aux tectrices; queue des plus courte, très-faible, brune, bordée de vert tendre. ( 317 ) Ce passereau est, sans contredit, celui de tous qui porte la queue la plus courte; caractère qui, joint à la très-petite taille de l’espèce, la distingue nettement de toutes les autres. Nous l’avons vu seulement au pied oriental des Andes boliviennes, au pays habité par les Indiens Yuracarès; il se tient au sein des forêts, dans les halliers des lieux cultivés auprès des habitations. Genre 6. MOUCHEROLLE, Muscipeta, Cuv. Caractérisées par leur bec large et déprimé, ainsi que par leurs moustaches, les Moucherolles se distinguent des Gobe-mouches proprement dits, en ce qu’au lieu de se tenir sur les branches élevées des arbustes et des arbres pour y attendre leur proie, elles s’enfoncent dans les buissons, dans les halliers, pénètrent dans les fourrés des forêts, sans se percher au dehors. Continuelle- ment en mouvement, elles sautillent, en faisant entendre un léger cri de rappel. On les trouve seulement dans les régions chaudes , à l’est et à l’ouest des Andes. N.° 221. MOUCHEROLLE COURONNÉE, Muscipeta regia. Le Roi des Gobe-mouches , Buff., Ois., t. 4, p. 552, Enl. 289, Todus regius , Lath., 1783, Syti., t. 2, p. 662, n.'io; idem , Gmel., 1789, Syst., p. 445, n.°io; Platyrhynchus regius , Vieill., 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 843; Muscícapa regia, Prince Max., i832 , Beitr. , t. 3, p. 944. M. atro-f uscus , subtils rufescens ; crista spadiceâ apice nigro maculatâ; mento , superciliis pectoreque albis ; rostro obscure fusco ; pedibus incarnatis. Cette charmante espèce , recherchée par les amateurs comme l’une des plus brillantes , n’a pourtant pas toute la beauté que lui prêtent les peintres, d’après la fausse position des plumes de la huppe que lui ont donnée les préparateurs, afin d’en faire ressortir l’éclat. Cette huppe, au lieu d’être transversale, est au contraire, à l’état naturel, longitudinale, et jamais l’oiseau ne l’étale latéralement; il se contente de la relever, comme le font les autres Muscicapidées. Nous l’avons trouvé au sein des forêts du pied oriental des Andes boliviennes, au pays des Yuracarès; il y est rare, et y vit à la manière des autres Moucherolles. N .° 222. MOUCHEROLLE À VENTRE JAUNE, Muscipeta cayennensis , Nob. Muscícapa cayennensis , Briss., Ares, 2, p. 404, n.° 24, t. 38, fig. 4; Gobe-mouche h ventre jaune, Buff., Ois., t. 4, p. 5 5o, Enl. n.° 5 6 9,, fig. 2; M. cayanensis, Lath., 1 7 8 3 , Ayvz. , II, i,p. 35 5 , n.° 5 8 ; idem , Gmel. , 1789, p. 937, n.'n; M. fiara, Vieill., 1819, Diet., t. 32, p. 21; idem , Encycl. méth., t. 2, p. 827; M. cayennensis, Prince Max., i832, Beitr., t. 3, B, p. 846, n.° 17; M. cayennensis , d’Orb. et Lafr., Syn ., n.° 1, p. 47. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 318 ) M. suprà fusco -olivascens ; subtils lutea ; gutture colloque anticè albis; capite suprà nigro ; pennis verticis flavo-aurantiis ; vittd supra oculos albd; remigihus rectrici- busque fuscis , lat'e rufo marginatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs , yeux bruns. Longueur totale, 190 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue, 65 mill.; du bec, 13 mill.; ciiconfeience du corps, 110 mill. Nous avons rencontré cette espèce sur les rives du Rio Blanco et du Rio Itonama, dans la province de Moxos, en Bolivia; elle y est assez commune et se tient sur les branches des buissons, où elle épie les insectes qui passent à sa portée. N.° 223. MOUCHEROLLE À COL BLANC, Muscipeta albicollis, Nob. Suiriri chorreado sin roxo , Azar., i8o5, Jpunt., t. 2 , p. 123, n.° 186; Tyrannus albicollis , Vieill., 1819, Diet., t. 35, p. 89; idem , 1823, Ene. méth., t. 2 , p. 854 (d’après Azara); Muscícapa legatus , Licht., 1823, Doubl., n.° 5 74, p. 56? Muscipeta albicollis , d’Orb. et Lafr., Syn., n.° 2, p. 47. M. pennis verticis nigricantibus , intus favis; striga albd à medio oculi ad occiput; corpore suprà fusco ; subtus flavescente, nigro maculato; gutture albescente, strigd laterali nigrescente ; remigibus fuscis, pallide limbatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs; yeux bruns. Longueur totale, 160 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 73 mill.; du tarse au bout des doigts, 27 mill.; de la queue, 50 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 7 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 95 mill. Cette espèce ne s’est offerte a nous qu au bord de la riviere de San-Miguel , au pays des Guarayos, en Bolivia, sur les buissons qui la bordent; elle y mène, du reste, le même genre de vie que les Moucherolles ordinaires. N .° 224. MOUCHEROLLE VERDOYANTE, Muscipeta acadica, Nob. Lesser crested fly-catcher , Aret, zool., t. 2 , p. 386, n.° 268; Muscícapa acadica, Grael., 1789, Syst. nat., p. 947, n.° 82; Muscícapa cjuerula, Wils., Amer. Orn., pl. xm, fig. 2; Platyrhynchus virescens, Vieill., 1818, Nouv. Diet., t. 27, p. 22 ; idem, Encyc. méth., 182 3, t. 2 , p. 844; Muscipeta (¡uerula, d’Orb. et Lafr., Syn., p. 47, n. 4. M. suprà olivaceo-viridis ; subtus virescente-flava; alis saturate fuscis ; binis fasciis flavescente-albis. Sur le vivant. Bec brun en dessus, jaune en dessous; yeux bruns. Longueur totale, 145 mill.; du pli de l’aile à sou extrémité, 65 mill.; de la queue, 55 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du bec, 12 mill.; sa largeur, 8 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Cette espèce, propre à l’Amérique septentrionale, s’est montrée à nous dans les grands bois des environs de la mission de Santo-Corazon de Chiquitos, en Bolivia; elle y paraît rare. ( 519 ) Passe- IN.0 225. MOUCHEROLLE À TÊTE BLANCHE, Muscipeta albiceps, Nob. r'aux' Muscipeta albiceps } d’Orb. et Lafr., Syn.} p. 47, n.° 5. M. suprà fusco -olivácea, pileo obscuriore, pennis verticis basi albis ; remigibus f iisco-nigris , viridi-albescenle marginatis ; tectricibus alarum sordide albescentibus vittas que duas formantibus ; gutture pectoreque cinerascentibus; abdomen albescens. Sur le vivant. Bec corné en dessus et à son extrémité, jaunâtre à la base de la man- dibule inférieure; yeux bruns. Longueur totale, 160 millimetres; du vol, 250 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 34 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Dessus du corps brun verdâtre, un peu plus fonce sur la tete; les plumes du milieu de la tête sont blanches, hrunes à leur extrémité; gorge et poitrine gris bleuâtre pâle; le milieu du ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs, teintes de jaune- vert; flancs gris verdâtre; rémiges et leurs tectrices brunes, les remiges bordees de blanc sale, les tectrices terminées de blanc gris, ce qui forme deux lignes transversales de cette couleur sur l’aile; couvertures inférieures jaune verdâtre très-pâle; queue brune. Cette espèce habite les deux versans des Andes; nous l’avons observée à Rio de Janeiro / au Brésil, à Tacna au Pérou, sur le versant occidental des Cordillères, puis sur le versant oriental des Andes, dans la province de Yungas; ainsi elle occuperait notre première zone de hauteur et de latitude. Elle se tient dans les jardins, les vergers, pies des habitations ou dans les halliers des ravins, dans les bois, où elle sautille de branche en branche, poursuivant les insectes. N .° 226. MOUCHEROLLE VERDATRE, Muscipeta Guillemini, Nob. Muscipeta obscura1^ d’Orb. et Lafr. , Sjn .? p. 48, n,° 6. M. suprà fusco-olivacea; remigibus nigrescentibus viridi marginatis; tectricibus ala- rum concoloribus , sordide albescente limbatis , gutture pectoreque pallide olivas- centibus; abdomine medio et fexurd alce sulphureis ; cauda fused, viridi marginata. Sur le vivant. Bec corné à son extrémité, rosé à sa base; yeux bistrés, pieds bruns. Longueur totale, 175 mill.; vol, 270 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; de la queue, 73 mill.; du tarse au bout des doigts, 35 mill.; du doigt du milieu, 17 mill.; de l’ongle du pouce, 7 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Toutes les parties supérieures du corps olive foncé, plus intense sur la tête; parties inférieures vert olive très-pâle, passant au jaune, sur le milieu du ventre; une teinte plus pâle entoure les yeux; rémiges et leurs rectrices noirâtres , les premières bordées 1. Ce nom ayant déjà été employé par Vieillot, Encycl. méth., t. II, p. 826, pour une autre espèce de Moucherolle, nous avons été obligé de le changer. Passe- reaux. ( 320 ) de verdâtre, les secondes largement terminées de la même couleur, ce qui figure deux larges bandes transversales; queue brune, bordée de vert; couvertures inférieures et fouet de l’aile jaunes. Cette espèce, voisine de la précédente, mais de plus grande taille, et en différant encore par son bec plus petit, par le manque de blanc sur la tête, par la poitrine verdâtre, par son ventre jaune, habite communément le versant oriental des Andes boliviennes, dans la province de Yungas; elle se tient au sein des halliers qui entourent les villages, sur les coteaux boisés et humides; et là, sautillant sans cesse, en faisant entendre dé temps en temps un léger sifflement plaintif, elle y poursuit les insectes dont elle se nourrit. N .° 227. MOUCHEROLLE BIMÀCULÉE, Muscipeta bimaculata , Nob. Muscipeta bimaculata , d'Orb. et Lafr., 6ÿ«., p. 48, n.° 7. M. suprà fusco-olivacea ; macula utrinque ante oculos albescente , altera infrà nigra ; tectricibus alarum nigrescentibus , apice rufescentibus , duas vittas obliquas alce formantibus ; infrà pallide sulfurescens. Sur le vivant. Bec corné en dessus, bleuâtre en dessous; pieds bleuâtres, yeux bruns. Longueur totale, 170 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 55 mill.; du tarse au bout des doigts, 28 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Un sourcil peu large, jaune pâle, passe en avant et au-dessus des yeux; une tache noirâtre entre l’œil et la base du bec; parties supérieures du corps brun olive, passant au verdâtre foncé sur la tête et au roussâtre au croupion; parties inférieures verdâtre pâle, passant à l’olive sur la poitrine et au jaune pâle sur le milieu du ventre, les tectrices inférieures de l’aile et la queue; rémiges noirâtres, bordées de verdâtre roux; tectrices de l’aile noirâtres, terminées de roux clair, formant, dans leur ensemble, deux lignes transversales; queue noirâtre. Différente des deux précédentes par ses teintes, par la largeur de son bec, cette espèce habite les fourrés épais de la province de Yungas, où elle a les mêmes habitudes. N .° 228. MOUCHEROLLE TACHETÉE, Muscipeta virgata, Nob. Gobe-mouche tacheté de Cayenne , Buff., Ois. , t. 4, p. 5 4 5 7 Enl. 5 7 3, Sg. 3; Muscícapa vir- gata , Lath., 1783,6/«., II, 1 , p. 3 6o , n.° 67 ; idem , Gmeî., 1789, Syst. nat. ^ p. 9 485 n.° 89; idem^ VieilL, 1823, Encycl. méth., t. 2, p. 820; Muscipeta virgata , dOrb. etLafr., 6>«., p. 49, n.° 10. M. Mas. Suprà fusco -rufesceris ; cristel cinnamomed ; gutture pectoreque sordide fusco maculatis ; abdomine albescente -favo , tectricibus alarum rufescente termi- natis, fasciis duabus formantibus. — Foem. Cristel favescente. — Jun. Capite suprà non cristato , fusco-cinereo. ( 321 ) Sur le vivant. Bec brun en dessus, pâle en dessous; yeux brun -roux, pieds noirs. l’assc- Longueur totale, 135 mill.; du yol, 195 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 57 mill.; Ita"x' de la queue, 45 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 6 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circon- férence du corps, 80 mill. Nous croyons que celte espèce habite toutes les parties chaudes de l’Amérique méri- dionale; nous l’ayons yue successivement à Rio de Janeiro, au Brésil; dans les provinces de Moxos, de Chiquitos et de Yungas, en Bolivia; toujours au sein des lieux boisés, humides et chauds, où elle se tient dans les bois et les halliers, y manifestant, avec des manières pleines de vivacité, les mêmes habitudes que l’espèce précédente, à laquelle elle se mêle souvent. N .° 229. MOUCHEROLLE À CROUPION BARRÉ, Muscipeta Vieillotii, Nob. PI. XXXIV, fig. i , 2 (sous le nom de Muscipeta cinnamomea^. Muscipeta cinnamomea d’Orb. et Lafr., Syn ., p. 4 9, n.° 11. M. suprà fusco-rufescens , pileo obscuriore ; uro py g io transversim pallidè rufo; cristel nitide flava; remigibus primariis basi intiis et eoctùs apieeque tectricibus cinnamo- meis , rectricibus nigrescente apice rufescentibus ; sub tus tota cinnamomea. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 135 mill.; du vol, 230 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 22 mill.; du doigt du milieu, 11 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 71/2 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 75 mill. Dessus brun-roussâtre , la tête plus foncée; en ouvrant les plumes de cette dernière partie, on voit une huppe d’un beau jaune. Dessous roux, plus pâle à 1 abdomen; rémiges primaires noirâtres, bordées de roux à leur base interne; rémiges secondaires entièrement rousses à leur base; tectrices, grandes et petites, terminées de roux foncé et formant deux lignes sur l’aile; sur le croupion, une large bande transversale roux pâle; rectrices et leurs couvertures supérieures noirâtres, terminées de roux; bec large, * triangulaire, déprimé. Nous avons vu rarement celte espèce dans la province de Yungas, sur le versant oriental des Andes boliviennes, toujours au sommet des arbres des coteaux boisés et humides, où elle sautille continuellement, cachée au milieu des branches, tout en faisant entendre un léger cri de rappel et cherchant les insectes dont elle se nourrit. Elle ne descend jamais à terre. N.° 230. MOUCHEROLLE À BEC COURT, Muscipeta brevir ostris. Nob. Muscipeta brevirostris , d’Orb. et Lafr., Syn.} p. 43, n.°g. M. suprà cinerea , fronte vittâque angustâ superciliari albis; alis cauddque fuscis , remigibus margine angustissime , tectricibus apice albis; his tres vittas obliquas formantibus; subliis pallide sulphurescens ; gutture pectoreque albo-cinereis. 1. Nous avons été obligé de changer lè nom que M. de Lafresnaye et nous avions donné à cette espèce dans notre Synopsis, cette dénomination de Cinnamomea étant déjà employée par Vieillot, Encycl. mélli. , t. II, p. 826, pour une autre Mouclierolle. 4* i IV. Ois. Sur le vivant. Bec noir, pieds noirâtres, yeux bistrés. Longueur totale, 150 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 60 mill.; du bec, 7 mill.; sa hauteur, 3 1/2 mill.; sa largeur, 7 mill. Parties supérieures gris, plus foncé et un peu roussâtre sur la tête; gorge cendré blanchâtre, plus prononcé sur la poitrine, passant au jaune très-clair sur le ventre et le dessous des ailes; ailes brunes, les rémiges légèrement bordées de plus pâle, les tectrices terminées de blanchâtre et formant trois lignes obliques sur l’aile; queue très -longue, égale, brune; bec triangulaire, très-court, aussi large que long, fortement crochu à son extrémité. Nous avons observé cette espèce, remarquable par son bec court et sa longue queue, dans la province de Corrientes, à la frontière du Paraguay, où elle arrive à la saison des amours; elle se tient alors au sein des buissons, qu’elle parcourt en sautillant de branche en branche, ne paraissant pas au sommet. Elle est peu craintive, s’envole diffi- cilement, et ce n’est que pour regagner le buisson le plus voisin. Elle a un léger cri de rappel. N.° 231. MOUCHEROLLE RÂLLOÏDE, Muscipeta ralloides, Nob. Muscipeta armillata? Yieill. ; d'Orb. et Lafr. , Syn., p. 48, n.° 8. M. suprà fusco-rufescens , uropygio rufo; fronte cinerascens; gutture , pectore , •'ven- ir eque cinereo -plumbeis ; hypocondriis olivciscentibus , remigibus , tectricibusque nigris brunneo limbatis; remigibus basi albis , cauda gradata nigrescente fuscis , rectricibus lateralibus albo terminatis. Sur le vivant. Bec noir, pieds jaune roux; yeux bruns. Longueur totale, 180 mill.; du vol, 280 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue> 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 35 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 3 1/2 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 120 mill. Dessus de la tête brun-noirâtre; dessus du corps brun olivâtre, passant au roux au croupion; dessous du corps bleu ardoisé foncé; les flancs brun roussâtre; tectrices des rémiges noirâtres, bordées de roussâtre; rémiges noirâtres, bordées de brun roux, blanches à leur base : celte teinte formant une large bande transversale à la base des pennes, les deux premières entièrement noirâtres; rectrices supérieures brunes, les intermédiaires noires, les deux latérales de chaque côté terminées de blanc, la plus extérieure bordée de cette teinte; bec court, médiocre. Cette espèce diffère essentiellement du M. armillata (Yieill., Enc. mélh., t. Il, p. 824) par le manque de bracelet, de tache blanche aux côtés de la gorge et autour de l’œil, et par la teinte supérieure brun roux et non pas bleu ardoisé; aussi, après une com- paraison minutieuse, nous sommes-nous convaincu que c’est bien une espèce distincte et non pas une variété de sexe, et, d’après sa couleur, analogue à celle des Ralles, nous l’avons nommée Ralloides. — Nous l’avons rencontrée une seule fois dans les halliers des coteaux escarpés des environs de Chulumani, province de Y ungas, à l’est des Cordillères orientales de la Bolivia, au l7.e degré de latitude méridionale. Genre 7. GOBE-MOUCHES PAROÏDES, Muscicct para, Nob. Ce sont, en général, de petites espèces à bec assez faible, court, peu déprimé, la tête petite , les ailes longues , les doigts longs et forts , la queue courte. Toutes sont forestières ou buissonnières, se tiennent cachées dans l’intérieur des fourrés, qu’elles parcourent continuellement en y chassant les insectes, se cramponnant aux branches comme les Mésanges sans jamais descendre à terre. On les trouve dans les régions chaudes et tempérées situées à l’est des Andes. N .° 232. GOBE-MOUCHE PAROIDE VERT, Muscicapara oleaginea , Nob. Muscícapa oleaginea , Licht., 1823, Doubly p. 5 5, n.° 565 ? M. chlor onotu s , Less.? dOrb. et Lafr., Sjn.y p. 5i, n.° 2. M, suprà to La viridis, subtiis ferruginea ; gutture colloque antico viridi indutis ; alis nigris ; remigibus viridi marginatis ; teclricibus remigibusque secundariis ultimis , apice rufescentibus-, rectricibus fuscis, viridi limbatis. Sur le vivant. Bec noirâtre, jaune à la base de la mandibule inférieure, yeux roux, pieds gris. Longueur totale, 140 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 28 mill.; du doigt du milieu, 12 mill.; du bec, 10 mill.; sa largeur^ 6 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 70 mill. Cette espèce, qui nous paraît bien être celle que M. Lichtenstein a décrite, habite les bois du pied oriental des Andes boliviennes au pays des Yuracarès; elle nous a semblé avoir des mœurs très-forestières. N .° 233. GOBE-MOUCHE PAROÎDE À COU STRIÉ, Muscicapara striaticollis , Nob. PI. XXXV, fig. 2 (sous le nom de Muscícapa striaticollis). Muscícapa striaticollis , d’Orb. et Lafr., Synopsis , n.° 3, p. 61. M. suprà viridis, capite colloque supero obscure plumbeis; aid nigra, remigibus tectricibusque viridi limbatis; rectricibus fuscis , viridi marginatis ; gutture, collo antico pectoreque griseis, longiluclinaliter albo striatis ; abdomine viridi-sulphureo , striis olivaceis notato. Sur le vivant. Bec noir en dessus, blanc à la base de la mandibule inférieure; yeux noirâtres, pieds plombés. Longueur totale, 130 mill.; du vol, 210 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 43 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 6 mill.; sa hauteur, 3 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Dessus de la tête et du cou bleu ardoisé foncé; gorge et poitrine gris ardoisé, avec une tache blanche longitudinale au milieu de chaque plume; parties supérieures vert Passe- reaux. ( 324 ) clair, ventre jaune verdâtre, grivelé de vert bleuâtre; ailes et leurs couvertures noirâtres, bordées de vert; le pli de l’aile jaune, les rémiges bordées intérieurement de roussâtre; queue brune, bordée de verdâtre. Ce joli petit oiseau habite les montagnes du versant oriental des Andes boliviennes dans la province de Yungas et dans les forêts du pied des Coi’dillères, au pays des Yuracarès; il se tient dessus et dans les halliers, où il est peu craintif. N, ° 234. GOBE-MOUCHE PAROÎDE MANGEUR DE VERS, Muscicapara vermivora, Nob. Ficedula pensylvanica , Briss., Av., t. 6, Sup., p. 102; le demi-fin Mangeur de vers , Buff., Ois., t. 5 , p. 3 25 ; Sylvia vermivora , Lath., 1785, Syn., II, 2, p. 499, n.° i33; Motacilla vermivora, Gmel., 1789, Syst., g5i, n.° 55 ; Contramaestre coronado , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. 44, n.° 1 5 4 ; Sylvia vermivora, Vieill., Diet., t. 2, p. 278, Encycl. raéth., t. 2; Muscícapa vermivora , d'Orb. et Lafr., Syn., p. 5 1 , n.° 4. M. suprà viridi- oliváceo , subtùs fava; capite aurantio; duabus utrinque fasciis, una per oculos, altera supra oculos ; remigibus tectricibusque fuscis , viridi lim- batis; cauclci olivascente. Sur le vivant. Bec corné, yeux bruns, pieds jaune vif. Longueur totale, 145 mill.; du vol, 212 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill., de la queue, 44 mill.; du bec, 10 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Celte espèce habite les grandes forêts du centre de l’Amérique méridionale et une partie de l’Amérique septentrionale. Nous l’avons rencontrée à Corrientes, à la fron- tière du Paraguay, et dans le Monte grande (grande forêt) qui sépare Santa-Cruz de la Sierra de Chiquitos, en Bolivia; solitaire et peu craintive, elle s’y tient néanmoins isolée au tiers supérieur des arbres, sautillant de branche en branche, s’y cramponnant pour chercher les insectes dont elle se nourrit : elle a un léger cri de rappel monotone. N . ° 235. GOBE-MOUCHE PAROÏDE À DOUBLE BANDEAU, Muscicapara bivittata, Nob. Muscícapa bivittata , d'Orb. et Lafr., Syn ., n.° 5, p. 5i. M. suprà olivácea, subtùs fava; pileo tribus vittis latis notato , quarum media favo et rufo variegata , duabus lateralibus nigris, et infrà altera superciliaris flavo- viridi ; hypocondriis olivascentibus. Sur le vivant. Bec noir, yeux bruns, pieds jaune sale. Longueur totale, 150 mill.; du vol, 220 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 55 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 4 1/2 mill.; circonférence du corps, 85 mill. Sur la tête trois bandes longitudinales, une médiane jaune, chaque plume ter- minée de roux; de chaque côté une ligne noire prend au front et se perd sur le cou; sourcils et tour des yeux jaunes; une tache noire entre l’œil et le bec; parties supérieures vert-olive, plus clair au croupion; parties inférieures jaunes, passant à l’olive sur les flancs; rémiges et leurs couvertures noirâtres, bordées d’olive; queue verdâtre. Celte espèce, voisine de la précédente par ses teintes, mais s’en distinguant par une taille plus grande, par le jaune du tour des yeux et ses sourcils, s’est montrée à nous près du village de Carcuata, province de Yungas, à l’est de la Cordillère orientale de la Paz, en Bolivia; elle se tient dans les ravins boisés, au sommet des hauts buissons; elle y a, comme le Muscícapa vermivora, l’habitude de se cramponner aux branches, à la manière des mésanges. N .° 236. GOBE -MOUCHE PAROÏDE BRUN VERDATRE , Muscícapa viridicata, Nob. Contramaestre pardo verdoso de corona amarilla , Azara, i8o5 , Apunt ., t. 2, p. 52, n.°i56; Sjlvia viridicata ¿ Vieill., 1817, Diet., t. 2, p. 171 ; Encycl. méth., t. 2, p. 433 (d’après Azara); Muscícapa elegans , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 52, n.° 6. M. suprá gríseo -oliváceo , píleo nigrescente ; vertice aurantio -flavo , alis cauda cpie nigro-fuscis , remigibus , tectricibus , rectricibusque margine viricli-J, lavis ; gutture colloque antico cinerascentibus ; subtiis palliclè sulphur ascens. Sur le vivant. Bec corné, pieds bleuâtres, yeux bruns. Longueur totale, 145 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 63 mill.; de la queue, 53 mill.; du tarse au bout des doigts, 27 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 8 mill.; sa largeur, 4 mill. Dessus de la tête brun noirâtre, le milieu jaune vif; du gris entre l’œil et le bec; gorge gris-cendré verdâtre; ventre et tectrices inférieures des ailes et de la queue jaune pâle; parties supérieures vert- olive très-pâle; rémiges, leurs tectrices supérieures et les rectrices brun noirâtre, bordées de jaune verdâtre. Cette espèce, assez voisine des précédentes, mais distincte par ses teintes, habite les environs de Santo-Corazon , la dernière mission à l’est de Bolivia, dans la province de Chiquitos; elle se tient sur le haut des grands arbres et y voltige de branche en branche. Elle parait rare. N . ° 237. GOBE-MOUCHE PAROÏDE À BEC ÉTROIT, Muscicapara angustirostris , Nob. Muscícapa angustirostris , d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 52, n.° 7. M. supret viridi - o livacea , remigibus , rectricibusque nigris, viridi-olivaceis margi- natis; tectricibus alce nigris, apice flavo - viridibus , duas vittas formantibus ; subtiis sulphurascens , gutture colloque parian griseo-albescentibus. Sur le vivant. Bec corné, teinté de bleu en dessous; yeux jaune-gris clair, pieds noir bleuâtre. Longueur totale, 125 millimètres; vol, 200 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 57 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout, des doigts, 30 mill., du doigt du milieu, 10 mill.; du bec, 7 mill.; sa hauteur, 2 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Toutes les parties supérieures vert obscur uniforme, toutes les parties inférieures jaune verdâtre très-pâle, plus clair sur le derrière et passant au gris sur la poitrine; rémiges et rectrices brun- noirâtre, bordées d’olive -jaunâtre; tectrices supérieures des ailes terminées de jaunâtre formant deux lignes obliques sur l’aile; queue longue, grêle; bec étroit, droit, orné à la base de poils droits; tarses grêles. Passe- reaux. ( 526 ) Nous avons trouvé cette espèce assez communément dans la province de Yungas, à l’est de la Cordillère orientale de la Paz en Bolivia, au sein des bois et des halliers des coteaux humides et des haies, près des lieux cultivés, toujours enfoncée au plus épais et en parcourant avec agilité l’intérieur. Elle sautait de branche en branche, en cher- chant les insectes, et faisant entendre un léger sifflement. N .° 238. GOBE-MOUCHE PAROÏDE DE GA1MARD, Muscicapara Gaimardii, Nob. Muscícapa albicella? Vieill., Ajf.; d'Orb. et Lafr., Syn ., n.° 8, p. 5 2. M. suprà olivascente, grisea ; pileo nigrescente, pennis verticis sulphurascente-albis , apice fusco-nigris ; alis nigris, remigibus secundariis margine, tectricibus majo- ribus et mediis apice flavo - albescentibus ; rectricibus fusco marginatis ; subtiis sulphur ascens , gutture albescente ; lateribus capitis albo fuscoque variatis . Sur le vivant. Bec et pieds noirâtres, yeux bruns. Longueur totale, 130 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; du tarse au bout des dogits, 30 mill.; du bec, 8 mill.; sa largeur, 5 mill; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Nous n’avons pas conservé le nom d 'Albicella à cette espèce, n’ayant pas la certitude que ce soit celle de Vieillot. Nous l’avons trouvée au pays des Yuracarès, au sein des vastes forêts du pied oriental des Andes boliviennes, où elle a les habitudes du Muscí- capa vermivora. N .° 239. GOBE-MOUCHE PAROÏDE À TOUPET, Muscicapara subcristata, Nob. Contramaestre copetillo ordinario , Azara, i 8o5, A punt. , t. 2, p. 66, n.° 160; Sylvia subcristata , Vieill., 1817, Nouv. Diet., t. 2 , p. 229; idem , Encycl. méth., t. 2, p. 443 (d’après Azara); Muscícapa straminea , Temm., col., 167-2; Muscícapa cristata , dOrb. et Lafr., Synopsis , p. 52, n.° 9. M. suprà vertice griseo-nigr ¡cante; corpore suprà griseo-virescente ; pectore guttureque griseo-albescente ; abdomine flavo; cauda fused, griseo marginate!, remigibus mar- gine albescentibus ; tectricibus alarum extimis albis, duas vittas formantibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 105 mill.; du vol, 150 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 48 mill.; de la queue, 33 mill.; du tarse au bout des doigts, 26 mill.; du bec, 7 mill.; circonférence du corps, 65 mill. Cette espèce, dont la femelle a le ventre presque blanc, vit en nombre dans la pro- vince de Corrientes, au Paraguay et dans la province de Chiquitos en Bolivia, ou, pour mieux dire, dans toutes les plaines du centre de l’Amérique méridionale. On la voit au sein des halliers, des buissons, sur les arbres fruitiers des jardins, sautiller familièrement de branche en branche, au plus épais, tout en jetant un léger cri et poursuivant les insectes. Souvent elle bat des ailes, à la manière d’un oiseau-mouche, pour saisir une proie dans un endroit où elle ne peut se poser. Au mois d’Octobre, elle niche au sein des bois; son nid est ouvert en dessus et couvert de lichen. A Corrientes on la nomme Saquecito. ( 327 ) Passe- í .. * rcaux. N.° 240. GOBE -MOUCHE PAR01DE À SOURCIL BLANC, Muscicapara leucopkrys, Nob. Muscícapa leucopkrys , d’Orb. et Lafr. , Syn.: n.'io, p. 5 3. M. suprà fusco, uropygio dilutiore, superciliis albescentibus ; gutture albo, pecto- reque cinerascentibus ; subtiis sulphur ascens , tectricibus alarum nigris, apice albescentibus , his duas vittas formantibus ; remigibus fuscis albo lutescente- limbatis ; caudei nigro fused, sordide flavâ marginatd. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bistrés. Longueur totale, 135 mill.; du vol, 190 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 57 mill.; du tarse au bout des doigts, 22 mill.; du bec, 7 mill.; sa largeur, 3 1/2 mill.; sa hauteur, 2 1/2 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Dessus de la tête brun-olivâtre foncé; cette teinte, moins prononcée, couvre les parties supérieures, en devenant plus pâle et olivâtre au* croupion; un large sourcil blanc; gorge blanchâtre, passant au gris-bleuâtre sur le devant du cou, au jaunâtre sur la poitrine; le ventre est jaune clair, les flancs sont teints de bleuâtre; rémiges brunes, bordées, excepté les deux premières, de jaune clair; leurs tectrices sont noires, terminées de jaune sale, cette teinte formant deux raies sur l’aile; pli de l’aile et les tectrices inférieures jaunes; rectrices brun -verdâtre, bordées de jaunâtre. Ce Gobe-mouche habite le versant oriental des Andes boliviennes dans la province de Amigas, près du village de Yanacaché. On le voit sautiller sans crainte au milieu des bois, des balliers épais ou des haies, d’où il sort rarement. Il est très-vif, son vol est léger, mais très-court. N.° 241. GOBE-MOUCHE PAROÏDE À VENTRE PAILLE , Muscicapara stramineo- • ventris, Nob. Muscícapa stramineoventris , d’Orb. et Lafr., Syn.¿ p. 53, n.°ii. M. suprà fusco - rufescens , pileo obscuriore, uropygio dilutè rufo; alis fusco -brun- neis, remigibus margine, tectricibus que apice , pallide rufescentibus ; caudd fusca; subtiis pallide straminea; pectore parian rufescente. Sur le vivant. Bec corné, yeux et pieds bruns. Longueur totale, 110 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 44 mill.; de la queue, 33 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 3 mill.; circonférence du corps, 75 mill. Dessus de la tête brun sale, la base des plumes bleuâtre, le corps en dessus plus pâle, passant au jaune roux sur le croupion; parties inférieures jaune-paille très-clair, un trait de cette couleur entre les narines et l’œil; aile brune, les rémiges bordées légèrement, et les tectrices terminées et bordées de jaune-paille; queue brun pâle, dessous de l’aile jaune. Assez rare aux environs de Santa-Ana, province de Chiquitos en Bolivia, cette espèce s’enfonce dans les buissons et y fait entendre un cri de rappel plaintif. . ( 528 ) Passe- reaux. N.° 242. GOBE-MOUCHE PAROÏDE PASSEGRIS, Muscicapara obsoleta, Nob. Muscícapa obsoleta , Nattera, Temm., col., a75-i (Gobe-moucheron passegris)-, Muscícapa obsoleta , d’Orb. et Lafr., Ayn., p. 52, n.°i2. M. supra cinerea, pileo obscuriore-, gutture pectoreque griseis, abdomine albo- lutescente ; caudd nigra, tectricibus alarum fuscis, rufescente marginatis. Sur le virant . Bec noir, yeux bruns, pieds bleuâtres. Longueur totale, 120 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 30 mill.; du tarse au bout des doigts, 22 mill.; du bec, 7 mill. Avec la même taille, la même distribution de couleurs, nous ayons remarqué quun individu, tué à Cochabamba, manque de verdâtre au croupion; l’extrémité des tectrices, des rémiges est roussâtre et non pas blanchâtre; le ventre blanc et non pas jaunâtre, comme l’était un autre individu tué dans la province de Chiquitos. Nous les avons vus dans les jardins et les halliers des environs des habitations, où ils ont les habi- tudes des espèces précédentes. N .° 243. GOBE-MOUCHE PAROÏDE AVENTRE JAUNE, Muscicapara ventralis, Nob. Muscícapa ventralis , Natterer , Temm., coi., 275-2; idem, d’Orb. et Lafr., Sjn. , p. 53, n. i3. M. suprà olivácea ; subtus lutea; remigibus nigris, luteo-viridi marginatis , tectricibus alarum fuscis, luteo apice maculatis; caudd elongatd, gradatd, fused, luteo-viridi limbatd . Sur le vivant. Bec noir, pieds bleuâtres, yeux roux. Longueur totale, 125 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 47 mill.; de la queue, 47 mill.; du tarse au bout clés doigts, 2G mill.; du doigt du milieu, 11 mill.; du bec, 8 mill.; circonférence du corps, 75 mill. Nous avons rencontré cette espèce au sein des halliers des lieux cultivés, au pays habité par les indiens Guarayos. Elle est rare et ses habitudes sont celles des espèces précédentes. N .° 244. GOBE-MOUCHE PAROÏDE BOLIVIEN, Muscicapara boliviana, Nob. Muscícapa olivácea ’, dOrb. et Lafr., Syn ., p. 54? n* 1 4* M. suprà tota intensé viridi- olivácea; alis nigris, remigibus secundariis, tectnci- b usque majoribus , angustè favo marginatis; rectricibus nigrescentibus , margine extiis virescentibus; subtiis pallide f aves cens , gutture parum cuier císcente. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 128 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 44 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 3 mill.; sa largeur, 4 mill. 1. Ce nom ayant déjà été employé par Vieillot (Encycl. méth., t. II, p. 817) et ses devanciers pour une autre espèce, nous sommes forcé de le changer. Toutes les parties supérieures vert olivâtre foncé, plus intense sur la tête, moins foncé au croupion; parties inférieures jaune pâle un peu verdâtre, mélangé de gris à la gorge et à la poitrine. Ailes noires, rémiges primaires presque sans bordures, les secondaires et les tectrices bordées d’une ligne fine d’un beau jaune. Queue brune, bordée de vert olive. Nous avons rencontré cetté espèce dans la province de Yungas, sur le versant oriental des Andes boliviennes, au sein des halliers et des buissons élevés des ravins; elle y est peu commune, et a les mêmes habitudes que le Muscícapa angustirostris , Nob. Genre 8. SÉTOPHAGE, Setopkaga ¿ Swains. Cette division, que caractérisent son bec étroit et néanmoins comprimé, ses ailes courtes , sa longue queue étagée et grêle , ses tarses longs et faibles , diffère des autres Muscicapidées par l’habitude de se tenir en dehors des buis- sons, et de s’y cramponner à la manière des mésanges, pour en parcourir toutes les parties, en y cherchant sa nourriture. N .° 245. SÉTOPHAGE A COIFFE BRUNE, Setopkaga brunniceps , Nob. PI. XXXIV, fig. 3-4. Setopkaga brunniceps , d'Orb. et Lafr., Syn.^ p. 5o, n.T. S. suprà cinereo-olivacea; pileo cinnamomeo ; superciliis pcdpebrdque albis; subtùs flava; remigibus tectricibusque nigris , cinereo marginatis; cauda elongate!, gra- data, rectricibus nigris, quatuor lateralibus apice albis, duabus pennis totis albis. Sur le vivant. Bec noir, pieds violacés, yeux bruns. Longueur totale, 140 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 64 mill.; de la queue, 60 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 3 mill.; sa largeur, 4 mill. Parties supérieures bleu ardoisé; passant à l’olive sur le milieu du dos; parties infé- rieures d’un beau jaune vif; le tour des yeux blanc, et cette teinte se prolongeant jusqu’à la commissure du bec en un sourcil marqué; tout le dessus de la tête d’un beau roux vif; rémiges et leurs rectrices noirâtres, bordées de cendré; queue longue, étagée, grêle, noire; les deux rectrices latérales blanches, les deux suivantes blanches à l’extré- mité et sur leur milieu, les côtés noirâtres; bec étroit, caréné en dessus allongé conique, peu déprimé; tarses longs et grêles. Cette charmante espèce s’est montrée à nous à l’est des Andes boliviennes, dans la province de Yungas, sur les contreforts encore élevés des Cordillères, toujours au sein des lieux les plus boisés et humides, où elle se tient sur les parties extérieures des buissons et des fourrés, sans jamais pénétrer dans leur intérieur. Elle se contente d’en parcourir avec vivacité les branches extérieures, y cherchant les insectes dont elle se nourrit, se cramponnant en tout sens à la manière des mésanges; elle vole peu, et ne fait entendre qu’un sifflement monotone et triste. Passe- reaux. ( 550 ) Passe- reaux. N .° 246. SÉTOPHAGE ARDOISÉ JAUNE ET ROUX, Setophaga verticalis, Nob. PI. XXXV, fig. 1. Setophaga verticalis , d’Orb. et Lafr. , Syn.¿ p. 5 o , n.° 2. S. suprà schis lacea; permis verticis cinnamomeis, apice nigris , remi gibus , tectrici- busque nigris, cinereo fimbriatis; gutture pectoreque ni gro- schis tacéis ; subtiis aurantio-fiava; cauda nigrd, graclatd , rectricibus duobus lateralibus albis , tertid maculd longitudinali apiciali alba. Sur le vivant. Rec noir, pieds bruns, yeux bistrés. Longueur totale, 130 millimètres; du vol, 200 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 63 mill.; de la queue, 45 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du doigt du milieu, 14 mill.; du bec, 7 mill.; sa hauteur, 3 mill.; sa largeur 5 mill.; circonférence du corps, 80 mill. La tête et les parties supérieures bleu ardoisé foncé, une huppe roux foncé sur le milieu du vertex; cou et poitrine bleu ardoisé très-foncé; dessous du corps jaune orange, plus foncé au bas de la poitrine, passant au vert sur les flancs; rémiges et leurs tectrices noires, bordées de cendré bleu; queue longue, étagée, noire, les deux rectrices latérales blanches, la troisième blanche au milieu et à son extrémité. Nous avons trouvé cette espèce au même lieu et dans les mêmes circonstances que l’espèce précédente; et, s’il n’y avait eu de grandes dissemblances de taille, le manque de blanc à l’œil, la gorge bleue au lieu d’être jaune, la tête ardoisée et non pas rousse, nous aurions pu regarder les deux espèces comme n’en faisant qu’une. N .° 247. SÉTOPHAGE RUDYTOÏDE, Setophaga budytoides, Nob. Pi. XXXVI, fig. 2 (sous le nom de Culicivora budytoides). Culicivora budytoides , d’Orb. et Lafr., Synopsis , p. 5 6, n.° 2.1 S. suprà fusco-murina ; subtiis fronte superciliis que pallidè flavis; alis nigris, remi- gibus angustissime, tectricibus mediis et majoribus late albo marginatis , vittam latam obliquam formantibus; caudd fusco -nigrd, longissimd graclatd, maculis duabus albis notata. Sur le vivant. Dec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 150 mill.; du vol, 190 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 17 mill.; de la queue, 80 mill.; du bec, 7 mill.; sa hau- teur, 2 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Parties supérieures gris ardoisé, plus foncé sur la tête; parties inférieures jaune pâle, passant au cendré sur les flancs; front et sourcils jaunes, ailes noirâtres, les rémiges faiblement bordées en dehors de gris pâle; les grandes tectrices terminées de blanc; 1. Ayant reconnu que cet oiseau était beaucoup mieux avec les espèces précédentes, nous n’avons pas balancé à l’ôter des Culicivora, où M. de Lafresnaye et nous l’avions d’abord placé dans notre Synopsis. ( 331 ) cetle teinte formant une bande sur l’aile; queue très-longue, étroite à sa base; les deux Passe- rectrices supérieures brun noirâtre, les deux inférieures blanches, avec une grande rea"x' tache carrée noire au côté interne, près de son extrémité; les autres sont noires, avec une tache blanche à l’extrémité et une autre au milieu de sa longueur au côté interne. Peu communs, ces oiseaux se sont montrés à nous dans la vallée de Chaluani, pro- vince de Mizque, république de Bolivia, sur le haut des mimoses en fleurs. Ils par- couraient en tout sens les branches du sommet, sans jamais descendre à terre, s’y cramponnaient comme les mésanges ou voltigeaient, en cherchant les petits insectes dont ils se nourrissent; ils vont deux ou trois ensemble sur le même buisson et font entendre un petit sifflement aigu de rappel, en relevant souvent leur longue queue. Genre 9. CULICIYORE, Culicivora, Swains. Nous ne séparons ce petit groupe des Setophaga qu’en raison de la forme plus étroite et plus effilée du bec; car, du reste, mêmes ailes courtes, queue également longue, tarses longs et grêles, doigts courts, et mœurs absolu- ment identiques. CULICIVORES PROPRES. ESPÈCES NON HUPPÉES. N .° 248. CULICIYORE BLEU, Culicivora dumicola, Nob. Contramaestre azuladillo , Azara, i 8o5 , Apunt., t. 2 , p. 6o, n.° i58 ; Sylvia dumicola , Vieil]., 1817, Nouv. Diet, d’hist. nat. , 1. 1 1 , p. 170; idem} 1823, Encycl. méth. , t. 2 , p. 4 3 3 (d’après Azara); Sylvia bivittata , Licht., 1823, Doublon.0 397, p. 35; Culicivora bivittata , d’Orb. et Lafr. , Syn ., p. 56, n.°i. C. supra cœrulea, subtüs cœrulescente cilbâ; remigibus nigris , çœruleo marginatis rectricibus superioribus atris , inferioribus albis ; fascid oculari nigra. Sur le vivant. Bec noir en dessus, blanc dessous; yeux bruns, pieds livides. Longueur totale, 125 mill.; du vol, 175 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 50 mill.; delà queue, 50 mill.; du bec, 8 mill.; du tarse au bout des doigts, 27 mill.; circonférence du corps, 130 mill. Ce charmant petit oiseau habite toutes les régions chaudes et tempérées du continent américain situées à l’est des Andes; car nous l’avons successivement rencontré à Buenos- Ayres, à Corrientes, république Argentine; puis nous l’avons retrouvé dans les vastes provinces de Chiquitos et de Moxos en Bolivia. Partout des plus familier, il se tient de préférence non loin des eaux, sur les petits arbres ou arbustes isolés; on le voit voltiger et sauter avec vivacité, en tous sens et sans repos, aux parties les plus élevées des branches, s’y glissant en furetant partout, afin d’y chercher des insectes, et répé- tant souvent un petit cri aigu de rappel. Son vol est court et rapide; mais il ne s’envole que pour aller sur l’arbre le plus voisin. Néanmoins nous croyons qu’il voyage, l’ayant vu à Buenos -Ayres en été et jamais en hiver. Il ne descend pas à terre. Au mois de Passe- reaux. ( 55-2 ) Novembre il se construit, au sommet des mimoses , un nid composé à l’intérieur de coton et garni en dehors de lichen arlislement appliqué, de manière à former corps avec la branche. CULICIVORES ROITELETS, Culicivorce reguloides , Nob. ESPÈCES POURVUES D’UNE LONGUE HUPPE RELEVÉE. N.° 249. CULICIYORE TORITO, Culicivora parulus, Nob. Muscícapa parulus , Kittlitz, i83o, Veler einige Vogel von Chili , t. 9; Culicivora parulus , d’Orb. etLafr., Syn.: p. 57, n.°x. C. suprci cinereo -olivácea, pileo nigro, plumis verticis valdè elongatis, linearibus , recurvis, frontalibus albo marginatis ; maculd ante oculos regioneque paroticd nigris ; capitis collique lateribus griseo nigroque variegatis ; alis fuscis , remigibus mar- gine, tectricibus apice griseis ; caudd fused, extima laterali albo marginatis ; subtiis pallide sulphur ascens ; gutture colloque antico albescentibus , plumis omni- bus in medio nigro striatis. Sur le vivant. Bec mince, noir; tarses longs, noirs; doigts médiocres, yeux jaune clair. Longueur totale, 110 mill.; de la queue, 40 mill.; de la huppe, 20 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 52 mill.; du tarse au bout des doigts, 25 mill.; du doigt du milieu, 9 mill.; du bec, 6 mill.; du vol, 150 mill.; circonférence du corps, 60 mill. Cette petite espèce habite toute notre troisième zone de latitude et de hauteur. Nous l’avons d’abord rencontrée en Patagonie, au 4Le degré sud, non loin du Rio Negro; nous l’avons retrouvée ensuite à Valparaiso, au Chili, puis sur le versant oriental des Andes, au 16.e degré, à une hauteur moyenne de 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, par une température égale à celle de la Patagonie. On la rencontre toujours par couples, dans tous les lieux couverts de buissons épineux et épais, près des ravins et sur les coteaux, où elle est sédentaire; elle sautille avec vivacité et gentil- lesse des basses branches aux branches supérieures des buissons, en s’y cramponnant, en inclinant son corps dans tous les sens, et paraissant se replier comme un serpent pour en parcourir toutes les parties, tandis quelle cherche les petits insectes dont elle se nourrit. Ses mœurs sont familières; elle s’approche des habitations, et se dérange rarement lors- qu’on passe près d’elle; et si elle s’envole, c’est d’un vol court, léger et saccadé, pour aller se poser tout au plus à vingt mètres de là, sans jamais s’élever au-dessus du sol. Toujours par couples, les deux Crdicivores, qui s’éloignent peu, se répondent constam- ment par un petit cri et paraissent 011 ne peut plus unis. Au Chili les habitans appellent cet oiseau Torito (petit taureau) , de la forme de sa huppe. N.° 250. CUL1CIVORE ROITELET, Culicivora reguloides, Nob. PI. XXXVII, fig. 1. Culicivora reguloides , d’Orb. et Lafr., Syn.¿ p. 57, n.° 2. C. fronte -, gutture fasciâque nigris , suprà nigra, maculis magnis albis; pileo albo, crista elongatd albd, nigroque variegatis ; alis nigris, tectricibus apice albis; ( 553 ) pedore hjpocondriisque maculis oblongis nigris alboque striatis-, abdomine albo Passe- Ueviter sulphureo induto; candé nigra , rectricibus lateralibus albo marginatis. Sur le virant. Bec noir en dessus, jaune à sa base; yeux bistrés, pieds noirs. Longueur totale, 110 millimètres; du vol, 165 mill.; de la queue, 41 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; du bec, 8 mill.; sa largeur, 4 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 12 mill.; circonférence du corps, 70 mill. La face noire, c’est-à-dire le front, le tour des yeux, les joues et la gorge; la huppe très-longue, retroussée, composée en avant de quelques plumes longues, noires, bordées de blanc, et en arrière de plumes blanches; sur la poitrine, les flancs et le dos les plumes sont noires, bordées de blanc; ventre blanc-jaunâtre; ailes noires, les grandes et petites tectrices, les dernières rémiges, sont noires, terminées de blanc, ce qui forme deux lignes transversales; queue noirâtre, l’extrémité blanchâtre, les deux rectrices exté- rieures bordées extérieurement de blanc. — La femelle n’a pas la face noire , cette partie est variée comme la poitrine; son ventre est plus jaune. Cette jolie petite espèce, distincte de la précédente par ses teintes, tout en ayant les mêmes caractères, la même taille et les mêmes habitudes, s’est montrée à nous à Tacna (Pérou), sur le versant occidental des Andes, près de la ville, dans les jardins, sur les oliviers, les grenadiers. Elle est assez peu commune. Genre 1 ô. TACHURIS, Tachuris, Nob. Tachuris , Azara. Bec très-mince, comprimé; queue arrondie, ailes très-courtes, arrondies. Ce sont de petits oiseaux vivant toujours au sein des roseaux au-dessus des eaux, se cramponnant aux tiges pour chercher les insectes dont ils se nour- rissent, et descendant quelquefois à terre pour les y saisir; iis sont des régions tempérées situées à l’est des Andes, et seulement des plaines. Tous leurs caractères sont ceux des Roitelets, tout en étant muscivores, et ayant les moustaches des Muscicapidées. N .° 251. TACHURIS ROI, Tachuris rubrigastra, Nob. Tachuris rey, Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. 72, n.° 161; Sylvia rubrigastra. Vieil!. , 1817, Nouv. Diet., t. il, p. 227; idem , Encycl. méth., t. 2, p. 481; Regulus omnicolor , Vieill., Galerie, pl. 166; Tachuris omnicolor g d’Orb. et Lafr. , Syn.: p. 55, n.° 1. T. corpore supra viridescente, subtüs flavo; abdomine vertice in medio ignicoloribus ; strigd suboculari fiará. Sur le virant. Bec et pieds noirs, le dessus des pieds brun-jaune; yeux bleu clair. Longueur totale, 110 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 50 mill.; de la queue, 35 mill.; du bec, 8 mill. 1. Le nom spécifique de Rubrigastra ayant été le premier imposé, nous le conservons. Passe- reaux. ( 334 ) Nous avons rencontré cette charmante espèce, au mois de Septembre, aux environs de Buenos-Ayres, sur les bords de la Plata du côté de la Boca, dans les joncs des lieux inondés, d’où elle ne sort jamais, sautillant seule, sans crainte, d’une tige à l’autre avec vivacité et légèreté, y cherchant les petits insectes dont elle se nourrit, ne volant que très-peu. Elle nous a paru de passage, ne se trouvant pas l’été dans les mêmes parages. N .° 252. TACHURIS OBSCUR, Tachuris nigricans. Nob. Tackuris obscurito minor , Azara, i8o5, A puní. , t. 2, p. 83, n.° 167 ; Sylvia nigricans, Vieill. , 1817, Nouv. Diet., t. 1 1, p. 2 04 ; idem , 1823, Encycl. méth., t. 2 , p. 45 8 ; Tachuris nigricans , d'Orb. et Lafr., Syn., p. 55, n.° 2. T. suprá fusco-brunnescens , pileo colloque ardes iacis , pennis verticis basi niveis ; alis fuscis , remigibus secundariis margine, tectricibusque apice rufo-cinerascen- tibus; cauda nigra; subtiis cinereus , gutture ventrique medio albescentibus ; rostro minuto , elongato, conico. Celte petite espèce s’est montrée à nous aux environs de Maldonado, près de l’em- bouchure de la Plata, et à Buenos-Ayres, dans les joncs ou dans les roseaux du bord des rivières et des lacs, où elle vole de tige en tige au-dessus de l’eau, et se jetant sur l’eau même pour saisir les petits insectes dont elle se nourrit. Son vol est interrompu. Genre W. ARUNDINICOLE, Arundinicola , Nob. Caractérisé par son bec très-long, très-fort en raison de la taille, déprimé, à dos arrondi; par sa queue un peu étagée, plus ou moins longue, en coin; par ses ailes courtes, arrondies, les premières rémiges étroites et aiguës; par ses pieds et ses tarses longs, à doigts très-allongés, armés d’ongles longs et très-peu arqués. Ces oiseaux se tiennent exclusivement aux bords des eaux, dans les joncs et dessus, et se posent peu à terre. Ils sont tous des régions chaudes et tempérées situées à l’est des Andes. — Nous les avons, dans notre Synopsis , placés avec les Alecturus ; mais ils en diffèrent par le bec beau- coup plus long et parce qu’ils pénètrent dans l’intérieur des joncs, au lieu de rester toujours en dehors. N .° 253. ARUNDINICOLE À TÊTE BLANCHE, Arundinicola leucocephala , Nob. Pallas, Spicii ., 6, p. 19, t. 3, fig. 2; Todus leucocephalus , Lath., 1782, Syn., t. i.er, p. 66, n.° 6; idem, Grael., 1789, Syst. nat ., p. 444, n.° 6; Suiriri de cabeza blanca , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2 , p. 1 o3, n.° 1 7 6 ; Platyrhynchus leucocephalus , Vieill., 1 8 1 8 , Nouv. Diet., t. 2 7, p. 2 1 ; idem , Encycl. méth., t. 2 , p. 842 ; Muscícapa dominicana , Spix, Av., p. 2 1, tab. 29, fig. 2 ; Muscícapa leucocephala, Prince Max., i83i, Beitr., t. 3 B, p. 822, n.°ii, Alecturus leucocephalus , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 54, n.° 3. ( 535 ) A. Mas. Nigra, capite suberis tato , gulâque lacteis ; rostro suprà nigro, subtus Passe- flavo ; pedibus atris. — Foem. Fronte subtiisque albis , capite posticè suprà, alis rea'JX' cauddque fuscis. Sur le vivant. Pieds noir- brun, yeux brun -roux, bec noir en dessus, jaunâtre en dessous. Longueur totale, 120 à 130 millimètres. Nous ayons rencontré cette espèce successivement à Rio de Janeiro, à Corrientes et dans les provinces de Moxos et de Chiquitos, ce qui nous porterait à croire qu’elle habite toutes les régions chaudes de l’Amérique méridionale. Néanmoins elle n’est com- mune nulle part; elle se tient toujours parmi les joncs des lacs et des marais; là, par paires toute l’année, et sédentaire dans le même lac ou le même marais, on est presque certain de l’y trouver, ne s’en éloignant que d’une centaine de pas tout au plus. Le matin et le soir on la voit perchée sur la sommité des joncs, d’où elle épie les insectes, qu’elle saisit au vol, revenant ensuite à sa place; elle descend aussi sur les plantes flottantes pour les chercher, ou bat des ailes au-dessus de l’eau pour saisir les insectes aquatiques. Posée, elle balance continuellement sa queue de haut en bas d’un air gai, mais assez farouche; si on l’inquiète, elle se cache au milieu des joncs et ne reparaît que long-temps après; ce quelle fait aussi sans motifs à l’instant des fortes chaleurs du jour. Au temps des amours elle construit un nid en forme de grotte, garni à l’exté- rieur de graminées fines et à l’intérieur seulement de plumes blanches; ce nid est attaché par des fils à cinq ou six joncs à la moitié de leur hauteur au-dessus des eaux, et contient quatre œufs d’un blanc rosé, tacheté de rouge. N.° 254. ARUNDINICOLE À VENTRE JAUNE, Arundinicola jlaviventris, Nob. Pi. XXXVI, fig. i (sous le nom d ’A lecturus Jlaviventris'). Tackuris de vientre amarillo , Azara, i8o5, A punt. , t. 2 , p. 8 g, n.°i7i ; Vieill., Nouv. Diet., t. 32, p. 355 , et Encycl. méth., t. 2 , p. 446; Alecturus Jlaviventris , d’Orb. et Lafr., Sjn.: p. 5 5, n.° 4. A. suprà oliváceo -fusca , pileo paulo obscuriore , rufo induto ; alis fuscis , remigibus secundariis margine, tectricibus apice albido-rufescentibus , caudd pallide fused, rectricibus mediis juncorum collisu scepe detritis, subtus tota favescens, gutture pallidiore. Sur le vivant. Rec noir; la femelle l’a brun en dessus, plus pâle en dessous; tarses noirs, yeux roux. Longueur totale, 125 mill.; de la queue, 40 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 7 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill. Cette espèce et la précédente, par la grande longueur de leurs ongles et surtout de celui du pouce, par la longueur des doigts, par la brièveté des ailes et la queue conique, rappellent entièrement la forme des Roussollies; aussi habitent -elles les mêmes lieux. Nous avons trouvé la Fluvicola Jlaviventris à Montevideo et à Corrientes, et seulement Passe- reaux. ( 336 ) dans les joncs des lacs et des marais, où, tout en ayant les mêmes habitudes que l’espèce précédente, elle se tient de préférence dans l’intérieur des joncs et moins au dehors; pourtant elle descend quelquefois à terre. B. DUMICOLES PERCHEURS. Ils n’entrent jamais dans les fourrés, se perchent toujours au dehors, d’où ils chassent aux insectes qui passent à leur portée. Genre 12. SUIRIRI, Suiriri, Nob. Le genre Suiriri se compose d’espèces fortes , dont le bec est long , robuste , caréné en dessus et très-légèrement déprimé, la tête grosse, les ailes longues, la queue longue, les doigts courts et robustes. Elles n’entrent jamais ni dans les fourrés, ni dans les bois, se tiennent toujours sur le point le plus élevé des arbres ou des buissons, d’où elles chassent aux insectes, en les pour- suivant au vol. Elles ne descendent pas à terre. Elles sont des deux versans des Andes, dans les régions tempérées et chaudes. N .° 255. SUIRIRI-SUIRIRI, Suiriri- Suiriri , Nob. Suiriri ordinario , Azara, i 8o5 , A punt. ¿ t. 2 , p. 1 1 1, n.° 1 79 ; Muscícapa suiriri , Vieill., 1818, Nouv. Diet., t. 21, p. 287; idem , Encycl. métli., t. 2 , p. 820 (d’après Azara); idem , dOrb. et Lafr. , Syn. ^ p. 5 1 , n.° 1. S. corpore suprà griseo -plumbeo; dorso, uropygio viridi dilute mixtis; subtus albo; pectore dilute plumbeo; remigibus tectricibusque nigris, cdbo marginatis, cauda nigra, rectricibus exterioribus cdbo limbatis. Sur le vivant. Rec et pieds noirs, yeux roux-brun. Longueur totale, 150 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 77 mill.; de la queue, 55 mill.; du bec, 11 mill.; sa largeur, 6 mill.; sa hauteur, 4 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Cette espèce, bien décrite par Azara et nommée par Vieillot d’après l’auteur espagnol, s’est montrée à nous à Corrientes, à la frontière du Paraguay, et dans les provinces de Moxos et de Chiquitos, en Bolivia. Elle parait alors habiter toutes les plaines du centre du continent méridional du 12.e au 28.e degré de latitude sud; elle se tient au sommet des arbres et des grands buissons, d’où elle chasse aux insectes, comme les Pepoaza. On la rencontre en troupes au mois de Juillet. C’est sans doute alors qu’elle fait ses petits voyages annuels. Elle est très-peu craintive. N.° 256. SUIRIRI RUBIN, Suiriri coronata, Nob. Rubin ou Gobe-mouche huppé , Buff., Ois., t. 4, p. 647, Enl. 675 , fig. 1 ; Muscícapa coronata , Latii. , 1 7 8 3 ; Syn. ,11, i,p. 362,n.°72; idem , Gmel. , 1789, Syst. nat. , p. 9 3 2 , n. 25; Suiriri churinche , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. io5, n.°i77; Platyrhynchus coronatus , Vieill., 1 8 2 3 , Encycl. méth., t. 2 , p. 840; Muscícapa coronata , Prince Max., 1 8 3 1 , Beitr. , t. 3 B , p. 880; Muscícapa coronata , d’Orb. et Lafr., Syn ., n.° 3, p. 47. S. Mas. Çovpore supra , alis cauddque nigrescente-fùscis ; cristd capilis rotundata, temporibus corporeque subtus rubris. — Mas. jun. Capite corporeque suprà, fusco- cinereis ; alis nigrescentibus pallide limbatis caudd nigrescente , rectricibus exte- rioribus albo limbatis; gutture albo, pectore albo , fusco maculato ; abdomine crissoque rubescente-favis. — Foem. Capite corporeque suprà fusco-cinereis , fusco maculatis , remigibus tectricib usque fuscis , albo marginatis ; gutture, pectore, abdomine albescentefusco maculatis; ano crissoque flavescentibus. Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 160 millimètres; du vol, 270 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Cette espèce, décrite à tort par Azara et par Vieillot comme ne variant point de teinte suivant l’âge et le sexe, est au contraire sujette à des différences telles qu’il serait facile d’en faire deux ou trois espèces distinctes. En effet, dans le jeune âge elle est entièrement gris-brun en dessus, blanc grivelé en dessous; le rouge commence d’abord à paraître sous le ventre; celui de la tête ne vient que long-temps après. Nous l’avons rencontrée successivement à Maldonado, à Montevideo, à Buenos-Ayres et à Corrientes; nous l’avons îevue à Chiquitos, en Bolivia, puis à Tacna, Arica et Lima, âu Pérou; ainsi elle habite toutes les plaines de l’est des Andes, depuis les régions chaudes jusqu’au 36.e degré, et le versant occidental des Andes sur la côte du Pérou. Elle est sédentaire dans ce dernier endroit, tandis qu’elle voyage dans les plaines, n’arrivant qu’en hiver dans les régions chaudes, où elle niche en grand nombre près de l’embouchure de la Plata. Très-commune auprès de tous les lieux habités de Montevideo, de Maldonado et du Pérou, elle paraît préférer les vergers, les bois de pêchers, de grenadiers ou de tout autre arbre fruitier, servant ainsi d’ornement aux maisons de campagne. On la voit toujours, isolée et familière, perchée sur les branches les plus élevées des arbustes ou sur les grandes plantes; elle y reste immobile, puis tout à coup elle s’envole, se. met à planer au-dessus des arbres, en battant des ailes, sans avancer ni reculer, faisant entendre un chant assez agréable, et ensuite se laisse tomber comme une flèche sur un autre lieu élevé, où elle se perche. Ses mouvemens sont vifs et enjoués; rarement la voit -on à terre, et seulement pour y saisir un insecte et reprendre son poste; souvent aussi elle poursuit au vol les insectes qui passent à sa portée. — Nous avons trouvé plusieurs nids de celte espèce dans les bois de pêchers des environs de Maldo- nado; ils sont placés sur les branches horizontales ou inclinées des pêchers, ouverts en dessus, et composés de plumes et de mousses, à peu près comme celui de notre pinson de France. Ils contiennent quatre à cinq œufs grisâtres, tachetés de rouge et de brun. Au temps de la nichée le mâle et la femelle couvent alternativement, et tandis que l’un est occupé de l’incubation, l’autre se tient aux environs, perché sur le buisson voisin, prévenant par un cri son consort au moindre danger. Bemarqué de tous les habitans par son habitude de se mettre toujours en évidence, et généralement aimé à cause de son joli plumage et de sa gentillesse, cet oiseau porte différens noms et a motivé plusieurs croyances populaires. A Maldonado et à Buenos- Passe- reaux. ( 558 ) Ayres on le nomme Colorado (rouge) , et il est regardé comme l’emblème de la liberté, parce qu’il préfère la mort à l’esclavage. À Corrientes, les Guaranis le connaissent sous le nom de Güira pyta et de Güira cayera (oiseau rouge); mais sa belle teinte le fait désigner encore sous le nom poétique de Quarahï rahï (fds du soleil) , allusion à l’éclat de sa parure. A Tacna et à Arica il est appelé Saca-ta-real (ôte ton royal1) , nom imitatif de son chant, et les habitans croient qu’il faut être sorcier pour pouvoir le tuer; aussi nous prirent-ils pour tel, lorsqu’ils nous en virent tuer plusieurs devant eux. A Lima on l’appelle Patilla, mot dont nous nous dispenserons de donner l’explication. Les Araucanos le désignent sous le nom de Cliurrincho. N .° 257. SUIRIRI À SOURCILS JAUNES, Suiriri icteropkrys, Nob. L’œuf, pl. XLV, fîg. 3. Suiriri obscuro y amarillo , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. n8; n.° i83; Muscícapa icteropkrys , Vieill. , 1818, Nouv. Diet., t. i i , p. 4 5 8 ; idem , Ericycl. méth. , t. 2, p. 832; Fluvicola icteropkrys , d'Orb. et Lafr., Syn., p. 5 9, n.° 5. S. supret saturate viridis , superciliis corporeque sub lits flavis ; alis nigris, remigi- bus tectricibusque albescente marginatis ; cauda nigrescente. Cette espèce est du nombre de celles que nous avons rencontrées en abondance aux environs de Montevideo, de Ruenos-Ayres et jusqu’à Corrientes, dans notre seconde zone de latitude, et qu’ensuite nous avons retrouvées sur les parties élevées des Andes y correspondant par la température (notre seconde zone d’élévation au-dessus du niveau de la mer), dans la province de Chuquisaca et de Sicasica, en Bolivia. On la voit toujours dans les mêmes circonstances que les deux espèces précédentes, dont elle a en tout les habitudes percheuses. Au mois d’Octobre nous avons pu observer sa nichée : son nid, composé à l’extérieur de branchages tissés avec du coton et du lichen, et " à l’extérieur de plumes ou de foin , contourné en rond , est placé au sommet des buis- sons et en vue; il contient trois à quatre œufs, de 17 et 24 millimètres de diamètre, blancs, tachetés de rouge, les taches plus grandes sur le gros bout et rares ailleurs. Le mâle et la femelle couvent chacun à leur tour. Cette espèce se distingue des deux précédentes par sa tête plus petite, par son bec plus effilé, mais caréné en dessus, et par ses tarses plus longs; néanmoins, attendu qu’elle diffère encore plus des Adas par son bec caréné en dessus, par le manque de change- ment de plumage suivant les sexes, puis, enfin, parce quelle ne descend jamais à terre, nous avons dû la placer ici comme établissant un passage entre les deux sous-genres. Sous-Genre i5. ADA, Ada, Less. Comme nous l’entendons, cette division devrait, par les mœurs des espèces qui la composent, rentrer entièrement dans la précédente; mais les caractères qui les distinguent nous ont empêché d’opérer cette réunion. Leur bec est 1. Le Real espagnol est une monnaie d’argent qui vaut à peu près 63 centimes. ( 359 ) allongé, triangulaire, très- peu déprimé, arrondi en dessus, peu crochu à son extrémité; les tarses longs, ainsi que les doigts; l’aile longue, la queue médiocre, égale. Ce sont des oiseaux essentiellement percheurs, qu’on voit toujours au sommet des grandes herbes et des buissons, d’où ils chassent aux insectes, descendant rarement à terre. Ils sont des régions froides, tempé- rées et chaudes de l’Amérique, à l’est des Andes. Les deux sexes ont des livrées entièrement différentes, ce qu’on ne trouve pas habituellement dans les Muscicapidées. N. ° 258. ADA CLIGNOT , Ada perspicillata , Nob. Mâle. Le Clignot , Commerson ; le Clignot ou Trar/uet à lunette , Buff., Ois., t. 5, p. 2 3/,; sjlAa perspicillata , Latii., i y 83 , Syn., II, 2, p. 452,n.° 5o; Motacilla perspicillata , Orne]., 1785, Sjst.j p. 965, n.°io3; Colas raras , pico de plata , Azara, i8o5, A punt ., t. 2,p. 2 5 o , n.° 228 ; Œnanthe perspicillata :ViàW.^ou\. Diet., 1 8 1 8, t. 2 1, p. 4.3 3 ; Sylvia pci spicdlata , Vieill. , 1823, Encycl. méth. , t. 2, p. 4 9 o ; Muscícapa Gommer soni ^ Less., Traité, p. 388, n.° 48; Fluvicola perspicillata , d’Orb. et Lafr., Sjn., p. 58, n,° 2. — Femelle. Suiriri chorreado , Azara, i8o5 , Apunt ., t. 2 , p. 11 7, n.° 1 8 2 ; Muscícapa nigricans , Vieill., 1818, Nouv. Diet., t. 21, p. 454; Encycl. méth., t. 2, p. 818. ^ Mas. Niger, gutture remigibusque alarum macula albet notatus ; rostro , circulo oibitce nudis, f lav icant ibus. Fœm. Superciliis albichs ; corpore suprà fusco , pennis rufo marginatis ; tectricibus alarum nigris, rufo limbatis ; remigibus rufis, apice nigris ; gutture ventreque albis, dilute rufis, pectore unicolore, longitudinaliler fusco maculato. Sur le vivant. Bec, yeux, mie rosette découpée en crête de coq, libre- autour des yeux, d un beau jaune; pieds noirs. La femelle a le bec noirâtre à son extrémité, jaune ailleurs; les jeunes ont le bec noir, avec les couleurs de la femelle. Longueur totale, 1G0 millimètres; du vol, 250 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Connue depuis Commerson et remarquable par ses paupières en crêtes, cette espèce, comme nous l’avons établi dans la Synonymie, avait néanmoins motivé deux espèces basées sur les variétés de sexe, erreur dans laquelle il était facile de tomber en raison de la dissemblance totale qui existe du mâle à la femelle. Nous avons reconnu qu’elle est sujette à des migrations annuelles. L’hiver (en Mai et Juin) elle s’avance à Corrientes, et dans les provinces de Chiquitos et de Moxos, en Bolivia, jusqu’au 14.e degré de latitude, tandis qu’au printemps (en Septembre et Octobre) elle se dirige vers le sud, et niche en très-grand nombre près de l’embouchure de la Plata à Montevideo et Buenos- Ayres, et va même en petit nombre jusqu’au Rio Negro en Patagonie, au 41.° degré; ainsi son centre d’habitation, le lieu où elle niche de préférence, serait du 30.e au 35.e degré sud. On la voit toujours dans les lieux humides qui avoisinent les marais, où il y a de grandes herbes et de petits buissons. Là, toujours perchée sur le point culmi- nant, elle y reste quelquefois immobile; mais, le plus souvent, y bat des ailes, fait Passe- reaux. Passe- reaux. ( 340 ) le balancier avec sa queue et releve les plumes ele la tete en foi me de buppe; dilatant et épanouissant plus ou moins, suivant quelle est tranquille ou inquiète, la rosette qui entoure ses yeux. Passe-t-il un insecte à sa portée? elle s’envole pour le poursuivre, et descend même quelquefois à terre pour le saisir, puis revient à son poste. Son vol est saccadé; le soir elle va se coucher dans les buissons. Dans la saison des amours le mâle et la femelle se séparent peu : l’un se tient toujours perché non loin du lieu où l’autre couve, et le prévient du danger. Nous avons même remarqué que le mâle ne s’envolait que lorsqu’il avait vu se sauver la femelle. Leur nid, placé dans les marais au sommet d’une grande plante ou d’un buisson, est enorme, compose dheibe fine et de crin, protégé en dehors par des épines; la forme en est arrondie, et il n’a qu’une petite ouverture qui donne entrée dans son intérieur; les œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d’un beau blanc, de forme arrondie, et du diamètre de 19 et 24 milli- mètres. A Buenos-Ayres on nomme cet oiseau Pico de plata (bec d’argent), et à Cor- rientes Viudita (petite veuve) , de sa teinte noire. N.° 259. ADA A BEC BLEU, Ada cyanirostris , Nob. Mas. Suiriri negro pico celeste , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. n6, n.° i8i; Muscícapa cyanirostris, Y ieill., 1818, Nouv. Diet., t. ai, p. 4471 idem, Encycl. méth., t. 2, p. 82 3 (d’après Azara). — Fœm. Suiriri de cabeza y rabadilla de canela , Azara, t. 2, p. 109,11. 178; Muscícapa ruf capilla, Vieill., 1818, Nouv. Diet., t. 2 1 , p. 4^9 5 idem, Encycl. méth., t. 2, p. 833 ; Fluvicola cyanirostris, d’Orb. et Lafr., Syn., p. 69, n. 4. i. Mas. Niger; rostido cyaneo , apice nigro. — Foem. Suprà fusco -brunnea, capite nigricante , uropygio rufo; edis nigris; remigibus omnibus basi , secundariis mar- gine, tectricibus mediis et majoribus late apice rufescentibus ; caudd nigrd, basi usque ad medium rufa, rectrice externe! laterali, pogonia externo pallide rufes- centibus, subtus sordide rufescens; gutture, collo antico medioque abdomine palli- dioribus. Sur le vivant. Bec bleu de ciel, l’extrémité supérieure noire. Longueur totale, 170 mill.; de la queue, 55 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; du bec, 10 mill. Nous avons rencontré cette espèce depuis le 31.e degré sud jusqu’à Comentes, a la frontière du Paraguay. Peu commune et vivant isolée, elle se tient à la lisière des bois, dans les marais, où, perchée sur les buissons élevés, elle attend les insectes, quelle saisit au vol; elle descend aussi rarement à terre, mais y reste peu : ses manières sont peu craintives, et nous la croyons sédentaire. N .° 2G0. ADA NOIB, Ada nigerrima, Nob. Fluvicola nigerrima, d’Orb. et Lafr., Syn., p. 59, n. 3. A Mas. Niger, remigibus basi, pogonio interno albis ; rostro caeruleo, apice nigio, pedibus nigris. — Fœm. Suprà fusca, uropygio rufo; subtus sordide rufescens; gutture medioque abdomine albescentibus; caudd nigrd, basi rufd; alis nigres- centibus, tectricibus apice albo-rufescentibus. Sur le vivant. Bec bleu de ciel, terminé de noir; yeux bruns, pieds noirs. Longueur totale, 165 millimètres; du vol, 360 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 68 mill.; de la queue, 57 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, 18 mill.; du bec, 12 mill.; sa largeur, 6 mill.; sa hauteur, 5 mill.; circonférence du corps, 105 mill. Mâle adulte, entièrement d’un beau noir brillant, les rémiges noir terne, le côté interne de la moitié de leur longueur blanc. Femelle. Dessus du corps brun foncé, plus intense sur la tête, passant au roux vif au croupion; du blanc jaunâtre autour de la base du bec; parties inférieures roussâtre très-clair, passant au blanc sous la gorge et le milieu du ventre; ailes noirâtres, les rémiges bordées de roux en dedans et en dehors, les petites tectrices terminées de roussâtre, les grandes de blanc, ce qui fait deux bandes sur l’aile; queue noirâtre, les deux rectrices exceptées, toutes rousses à leur base, à leur côté interne; les deux latérales bordées extérieurement de blanc. Celte espèce, différant de la précédente par le blanc de la base des rémiges, ainsi que par son bec plus étroit, habite tout le versant oriental des Andes boliviennes dans les provinces de Yungas, d’Ayupaya, de Cochabamba, de Chuquisaca; et, par consé- quent, ne s’écarte pas de notre seconde zone de hauteur, au-dessus du niveau de la mer. Partout elle est commune sur les coteaux, dans les plaines, où, toujours perchée au sommet des petits buissons, elle a en tout les habitudes des espèces précédentes. Genre î A . ALE CT LIVE, A lecturus , Vieil!. Les Alecturus ont le bec fort, large, aplati et fortement crochu; la tête grosse; les ailes allongées, pointues; les doigts et les ongles longs et forts; la queue singulièrement ornée d’une sorte de rectrices, les rectrices ordinaires et d’autres verticales. Ils se tiennent dans les plaines, dans les marais, au sommet des plantes les plus élevées, d’oii ils chassent sans descendre à terre. Tous sont des régions chaudes et tempérées situées à l’est des Andes. N .° 261. ALECTURE PETIT COQ, Alecturus tricolor , Vieill. Cola rara gallito , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2, p. 240, n.° 225 ; Alecturus tricolor^ ieill., 1817, Nouv. Diet., t. 12, p. 402, Gai., pl. 1 3 1 ; Eneycl. méth., t. 2s, p. 860; Muscícapa Alector, Temm., Col., i55; Muscícapa alector , Prince Max., i83i, Beitr . , t. 3 if, p. 874. A. fronte albo nigroque varia; capite, lateribus, corpore subtiisque albis; vertice, collo caudaque nigris ; tectricibus alarum minoribus albis, majoribus remigibusque nigricantibus , albo marginatis ; caudd transversali latd. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; yeux bruns, tarses noirs. Longueur totale, 145 millimètres. Nous avons rencontré cette espèce aux environs de Corrientes, république Argentine, près de Guarayos, et dans la province de Moxos en Bolivia, c’est-à-dire dans les plaines Passe- reaux. Passe- reaux. ( 342 ) du centre de l’Amérique méridionale, seulement au milieu des marais et des lieux inondés couverts de graminées, où elle voyage continuellement. Elle se tient toujours aux sommités des grandes tiges des plantes, et là remue souvent la queue, s’envole quelquefois, papillonne en l’air au-dessus, et se laisse tomber ensuite à la même place, d’où elle épie les insectes, qu’elle saisit le plus souvent au vol. Quelquefois cependant nous l’avons vue saisir des insectes à terre, mais sans s’y poser, et revenir à son poste. Elle est des moins craintive, se laisse approcher de très-près, et lorsqu’elle s’envole, c’est pour aller à peu de distance, d’un vol gêné et interrompu, se replacer sur le sommet de quelqu’autre plante. Nous ne lui avons entendu proférer aucun cri. Azara dit qu’il y a beaucoup plus de femelles que de mâles; mais il a pris pour femelles les jeunes xuâles qui n’ont pas encore la queue prononcée. N .° 262. ALECTURE GUIRAYETAPA, Alectarus guirayetapa, Vieill. Cola rara pardo y blanco , Azara, i8o5, A punt. , t. 2 , p. 244 , n.° 2 2 6 ; A lecturus guiraye- tapa , Vieill., 1817, Nouv. Diet., t. 1 2 , p. 409 ; Enc. méth., 1 823 , t. 2 , p. 861 (d'après Azara) ; Tyrannus bellulus , Vieill., 1819, Nouv. Diet., t. 35, p. 7 5 ; Encycl. méth., t. 2, p. 846; Muscícapa risoria , Vieill., Gal., pl. i3i; Muscícapa psalura , Temm., Col., 286, 296; idem. Prince Max., Beitr ., t. 3 i?, p. 877; Alecturus guirayetapa , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 54, n.° 2. A. subtùs fusca, pallidè marginata; uropygio cinerea; remigibus fuscis, albo mar- ginatis; tectricibus nigris , albo limbatis; gutture subtiisque albis; pectore nigro. Sur le vivant. Bec jaunâtre, pieds noirâtres, yeux bruns. Dans la saison des amours, toute la gorge est nue, d’un bel orangé, et comme gonflée par des glandes graisseuses. Nous avons rencontré ce singulier oiseau, l’hiver, à Corrientes, où il arrive l’autoirine, disparaissant au printemps pour aller s’établir vers le 34.e degré sud, dans la Banda oriental de l’Uruguay et près de Maldonado. Elle a en tout les habitudes de l’espèce précédente, recherche les plaines inondées ou humides, et s’y perche sur les plantes, en agitant incessamment sa longue queue. Nous croyons qu’elle niche au milieu des grandes herbes et près de terre, dans les marais; car elle s’y tient continuellement à l’époque des amours. N .° 263. ALECTURE Y1PÉRU, Alecturus yetapa, Vieill. Yiperu , Azara, 1802, Apunt ., t. i.er, p. 322 , n.° 75 ; Muscícapa yetapa , Vieill., 1818, Nouv. Diet., t. 21, p. 460; idem , Enc. méth., t. 2, p. 834 (d'après Azara); Muscícapa yiperu , Licht., 1823, Doubl ., n.° 547, p. 52; Gubernetes Cumiigham'y Such, Zool. Journ ., t. 2, pl. 4; Muscícapa longicauda , Spix, pl. 1 7 ; Gubernetes yiperu , d’Orb. et Lafr. , Syn. , p. 58, n.° 1. A. cinerea; gula albâ, arcu castaneo è regione parotica versus jugulum descen- dente cincta. ( 545 ) Vieillot ayant cinq années d'antériorité de nom sur M. Lichtenstein, nous avons dû Passe- tout naturellement y revenir. Quant à considérer cet oiseau comme type d’un genre, ieaux‘ nous croyons aussi que ce serait vouloir trop les multiplier, et qu’il rentre parfaitement, par ses mœurs et par ses caractères, dans le genre Alecturus de Vieillot, où nous le pla- çons aujourd’hui. Cette espèce habite la province de Chiquitos, où elle est rare; elle a les mêmes habi- tudes que X Alecturus guirajretapa , tout en se montrant plus sociale entre les indi- vidus de son espèce, ce qui l’a fait ranger à tort par Azara parmi les Troupiales. 3.e DIVISION. MUSCICAPIDEES HUMICOLES, Muscicapidœ humicolce- Quelques-uns des Muscicapidées de cette division se perchent encore; mais tous chassent, le plus souvent, les insectes à terre, y courent avec vitesse et sont d’excellens marcheurs. La longueur de leurs tarses, la force de leurs doigts et leurs ongles usés les font facilement reconnaître. Us balancent leur queue comme les Motacilles et les Saxicoles. Ce sont entre les Muscicapidées ceux qui s’avancent le plus vers le sud. Genre 15. FLUVICOLE, Fluvicolci , Swains. Les Fluvicoles ont le bec assez long, grêle, un peu comprimé, à arête peu vive ; leurs tarses sont longs , comprimés ; leurs doigts longs , leurs ongles souvent usés, peu courbés; leur queue égale, assez longue. Toutes nos espèces, au moins, ont les caractères qui précèdent et leurs mœurs sont identiques; elles ne se perchent jamais au sommet des buissons, se tiennent au bord des eaux, courent à terre et se perchent sur les branches basses des fourrés. Nous les avons trouvées dans les régions chaudes, mais souvent à une très-grande élévation sur les Andes. N.° 264. FLUVICOLE GILLIT, Flmicola bicolor , Nob. L’œuf, pl. LVII, fig. 3. Gill it ou Gobe-mouche-pie de Cayenne , Buff., Ois., t. 4, p. 542, Enl., 675, fig. 1 ; Muscícapa bicolor , Latii., 1783, Syn.¿ II, 1, p. 327 , n.° 4; idem, Gmeî., 178 9, Syst ., p. 946, n.0 78 ; Suiriri dominico , Azara, i8o5, A punt. , t. 2 , p. 100, n.° 1 75 ; Platyrhynchos bicolor 0 Vieill., 1818, t. 27, p. i3; ¡V/fl», Encycl. méth., t. 2, p. 837 ; Muscícapa albir entris , Spix, pl. 3o, fig. 1 ; Fluricola bicolor , dOrb. et Lafr. ,Ny«., p. 5 8, n.°i. F. suprà al is caudáque nigris; subtus, fronte , areâ oculorum, uropygio, tectricibus alarum, rectricibus apice albis ; rostro pedibusque nigris. Nous avons rencontré cette espèce à Corrientes, république Argentine, et dans la province de Chiquitos, république de Bolivia; aussi croyons-nous qu’elle habite toutes j J» À j?| Passe- reaux. ( 544 ) les plaines du centre de l’Amérique méridionale du 15.e au 28.e degré de latitude sud. Elle se tient familièrement dans les lieux humides et momentanément inondés par les pluies, où se trouvent des buissons, des halliers et de hautes herbes. Là elle parcourt incessamment les branches basses et descend fréquemment à terre, où elle marche en sautillant, poursuivant les insectes dont elle se nourrit; si elle s’envole, c’est très-bas et pour passer au buisson le plus voisin. Nous ne l’avons jamais vue sur les branches élevées des buissons. Son chant est un sifflement peu étendu. Au mois d’Octobre nous avons trouvé son nid placé en vue sur le bord d’un buisson touffu : il a la forme d une bourse, dont l’entrée est latérale et couverte, et construit de petites branches de lianes, de foin, de plumes et de chiffons entrelacés à l’extérieur, de duvet à l’intérieur. Son diamètre est de 10 centimètres, sa hauteur de 15; il contient trois à quatre œufs, de 15 et 20 millimètres de diamètre, blancs, avec quelques taches arrondies rougeâtres, placées seulement au gros bout. Connue à Corrientes sous le nom de Viudita (petite veuve), cette espèce n’y est que de passage; elle y arrive au printemps et s’en va aussitôt après la ponte. N.° 265. FLUVICOLE OENANTHOÏDE, Fhmcola œnanthoides , Nob. PI. XXXVIII, fig. 2. Fluvicola œnanthoides , d’Orb. et Lafr., Syn.¿ p. 6o, n. 8. F. suprci murina vel fumosa, uropjgio parùm rufescente ; fronte , superedas albis; alis nigro -fuscis , remigibus secundariis margine, tectricibus majoribus apice pal- lide rufescentibus; caudei nigro-fused, gutture cinereo , pectore ventreque rufis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 160 millimètres; de la queue, 50 mill.; du vol, 250 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 16 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill.; du bec, 11 mill.; sa hauteur, 3 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Dessus du corps couvert de plumes longues, lâches, cendré brun, passant au roussatre au croupion; gorge et devant du cou gris sale; poitrine et toutes les parties inférieuies roux-jaunâtre; de très-larges sourcils blancs, réunis au front, se prolongent sur le cou; une tache noire commence à la commissure du bec, traverse les yeux et se perd aux oreilles; couvertures de la queue blanches; ailes noirâtres, les rémiges bordées et les tectrices terminées de roux pâle; queue brune, les rectrices laterales bordees de blanc. Cette espèce, dont le plumage rappelle celui de la femelle du Saxícola cenanthe, habite notre troisième zone d’élévation, sur les parties élevées du plateau des Andes boliviennes, dans la vallée de la Paz; elle se tient dans les ravins près des eaux, et, toujours isolée, se montre si peu craintive, quelle s’approche des habitations, marchant, le plus souvent, autour des buissons ou sautillant sur les branches basses, sans jamais se percher au sommet. Sa nourriture consiste en insectes, surtout en insectes aquatiques, qu’elle cherche en marchant au bord des eaux; son cri est un sifflement légei , son vol est court et toujours bas. ( 345 ) N.° 266. FLUV1C0LE À SOURCILS BLA.NCS, Flmicola leucophrys, Nob. PI. XXXVIII, fig. 1. Fluvicola leucophrys , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 6o, n.° 6. F. suprà fusco -brunnea , uropygio rufescente-, sub tus cinerea, fronte superciliiscjue niveis; alis nigris , remigibus secundariis anguste albescentibus ; tec trie ibus apice cinnamomeis , duas vittas formantibus; cauda ni grd, rectricibus lateralibus pogonio externo albo. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 160 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 57 mill.; du tarse au bout des doigts, 33 mill.; du doigt du milieu, 15 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 3 mill.; sa largeur, 4 mill.; circonférence du corps, 90 mill. foutes les parties supérieures brunes, plus noirâtres à la tête, passant au roussâtre au croupion; toutes les parties inférieures gris ardoisé, passant au blanchâtre au ventre et aux tectrices inférieures de la queue; un large sourcil blanc prenant au front, passant au-dessus des yeux et se terminant derrière la tête; les joues variées de noirâtre et de blanc; ailes noirâtres, les rémiges secondaires faiblement bordées de blanc roussâtre, les tectrices terminées d’une tache rousse formant deux lignes transversales sur l’aile, l’inférieure la plus large; queue noirâtre, les deux rectrices latérales bordées extérieure- ment de blanc. Différente de la précédente par une taille plus petite, par le manque de roux aux parties inférieures et par d’autres détails de teintes, cette espèce a néanmoins beaucoup de rapports avec elle, pour la distribution des couleurs; elle en a encore plus dans les mœurs, qui sont en tout identiques; seulement, au lieu d’habiter les environs de la Paz, celle-ci se trouve sur le versant opposé des Nndes, à peu près à la même hauteur (3,600 mètres au-dessus de l’océan), aux environs d’Enquisivi, province de Sicasica, en Bolivia, où elle n’est pas commune. N.° 267. FLUV1COLE À POITRINE ROUSSE, Flmicola rufpectoralis , Nob. PI. XXXVII, fig. 2. Fluvicola ruf pectoralis , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 6o, n.° n. F. suprà fisco -fumigata, subtils cinereo -alb ida; mento drier as cente ; collo antico, pectoreque rufo -badiis; capite nigro- schis taceo ; fronte superciliisque totis albis; alis nigris, remigibus albo fimbriatis ; cauda nigra, rectricibus lateralibus externe albo limbatis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 130 millimètres; du vol, 210 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mill.; de la queue, 45 mill.; du tarse au bout des doigts, 34 mill.; du doigt du milieu, 13 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 5 mill.; circonférence du corps, 80 mill. Dessus de la tête noirâtre ardoisé foncé, teinte qui, moins intense, couvre toutes les parties supérieures; menton cendré-roux, devant du cou et poitrine roux assez vif; 44 Passe- reaux. IV. O,,. Passe- reaux. ( 346 ) ventre, dessous de la queue et des ailes gris-ardoisé très-clair; un très-large sourcil blanc prend au front et s’étend jusque derrière la tête; les côtés de la tête et les oreilles noirâtres; ailes noires, les grandes tectrices, avec un indice de tache, rousses à leur extrémité; une petite bordure presqu’imperceptible aux rémiges; queue noirâtre, les deux rémiges inférieures blanches au côté externe. De la même taille que la Fluvicola leucophrys , celle-ci s’en distingue par sa poitrine rousse, par sa teinte ardoisée et par son bec plus caréné. Nous l’avons trouvée dans les mêmes circonstances aux environs de Palca, province d’Ayupaya, en Bolivia; peu mar- cheuse, néanmoins elle nous a paru préférer les lieux plus ombragés. Genre 16. PÉPOAZA, Pepoaza, Nob. Pepoaza ], Azara. Azara avait parfaitement distingué, par suite de leurs habitudes marcheuses, les Muscicapidées que nous plaçons dans cette division, en les séparant entière- ment des Tyrannus, où les auteurs les ont placés. En effet, au lieu de vivre, comme les Tyrans, dans les lieux boisés, ceux-ci se tiennent dans les plaines, et , comme les Ada , se perchent sur les points culminans des plantes et des arbustes, d’où ils descendent à terre pour prendre leur nourriture. Ce sont des oiseaux percheurs et marcheurs, dont la queue, égalé, est constamment en mouvement, et dont les manieres sont vives et petulantes. Ils appai- tiennent aux plaines tempérées et chaudes. A. PEPOAZÆ GENUINÆ. Bec médiocre, allongé et conique, déprimé à la base, comprimé vers l’extrémité ; couleurs blanche et noire ou variées par grandes plaques. N .° 268. PÉPOAZA ORDINAIRE, Pepoaza polyglotta, Nob. L’œuf, pi. XXXIX, fig. 4- Pepoaza , Azara, i8o5, Jpunt., t. 2, p. 166, n.° 201; Vieill., 1819, Nouv. Diet., t. 35, p. 91 ; Tyrannus pepoaza , Vieill., 1823, Encycl. naéth., t. 2, p. 85 5 ; Muscícapa polyglotta , Licht., 1823, Doubly n.° 5 54, P* 5 4; idem, Prince Max., i83i, Beitr., t. 3 B , n.° 22; Pepoaza polyglotta , d’Orb. et Lafr., Syn . , p. 62 , n. 1. P. suprà cinerea, subtils alba, pectore cinereo; vittâ duplici, quarum una ante ocu- los, altera sub oculo albis; remigibus primariis nigris, basi albis, rectricibus nigris, apice sordide albis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux orangés. Longueur totale, 230 millimètres; vol, 310 mill.; circonférence du corps, 120 mill. 1. Pepoaza vient du mot guarani pepo, aile, et de aza, rayé, traversé : aile rayée. Nous avons observé ces oiseaux à Corrientes, république Argentine, et dans la pro- vince de Chiquitos, en Bolivia, où ils sont cependant peu communs. Sédentaires, ils se répandent familièrement dans les champs et dans la campagne, près des habitations, aux lieux où se trouvent de petits buissons isolés ou de grandes plantes. On les voit toujours seuls, perchés sur les points les plus élevés, y montrer beaucoup de vivacité, descendre fréquemment à terre, y courir pour chercher des insectes, puis s’envoler légèrement, et, avant de se poser, balancer leurs ailes comme en se jouant, et se laisser ensuite tomber sur leur perchoir. Nous ne leur avons entendu jeter aucun cri; aussi croyons-nous fort impropre le nom de Polyglotta que leur a donné M. Lichten- stein; il ne leur vient sans doute que de leur ressemblance extérieure avec VOrpkœus polyglottus. Jamais ils ne sautillent de branche en branche; encore moins pénètrent-ils dans l’intérieur des buissons; ils sont aussi loin d’être querelleurs. N .° 269. PÉPOAZA DOMINICAIN, Pepoaza dominicana, Azara. Pepoaza dominicana , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2 , p. 170, n.° 2o3; Tyrannus dominicanas , Vieil!., 1819, Nouv. Diet., t. 35, p. 92 ; idem, 1823, Encyc. méth., t. 2 , p. 856 ; Muscícapa dominicana , Licht., 1823, Doubl ., p. 54, Pepoaza dominicana , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 62, n.° 2. P. alba, alis cauddque nigris; remigibus apice albis , prima remige tantummodo apice indis et exliis emarginatd, acuminata. Sur le vivant. Bec et pieds noirs , yeux bruns. Peu commune, cette espèce habite les environs de Montevideo, de Maldonado et de Buenos-Ayres, mais disparaît entièrement au nord, vers le 30.e degré; elle est ainsi reléguée entre les 30.e et 38.e degrés de latitude, seulement dans les plaines, où, du reste, elle montre en tout les mêmes habitudes et la même manière de vivre. A Cor- rientes on l’appelle petite Veuve, de son plumage noir et blanc. N.° 270. PÉPOAZA VOILÉ, Pepoaza velata, Nob. Muscícapa velata , Licht., 1823, Doubl., n.° 555 , p. 54; idem, Spix, Av., t. 11, p. ij, pl. 22 ; idem, Prince Max., 1 8 3 1 , Beitr., t. 3 B, p. 859; Pepoaza velata, d’Orb. et Lafr., Syn. p. 62 , n.° 3. P. fronte albida, pileo cinerascente; dorso cinereo ; abdomine toto, uropygio cauddque dimidid albis, cauclas parte apicali remigibusque primariis nigris, secundariis extiis albis. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux roux. Longueur totale, 220 millimètres; du vol, 390 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 120 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du bec, 16 mill.; sa largeur, 7 mill.; sa hauteur, 5 mill.; circonférence du corps, 130 mill. Ce Pépoaza s’est montré à nous dans les plaines qui environnent Santa-Cruz de la Sierra , en Bolivia , où il est peu commun. Il a en tout les habitudes du Pepoaza polyglotta. ( 548 ) Passe- reaux' N.° 271. PÉPOAZA IRUPÉRO, Pepoaza impero, Azara. Pepoaza impero , Azara, i8o5 , Mpunt., t. 2, p. 17 1, n.° 204 -, idem , Vieil!- , i8ig,Nouv. Diet., t. 35, p. 92; Tyrannus impero ; Vieill-, 1823, Encycl. méth., t. 2 , p. 856 (d’après Azara); Muscícapa meesta , Licht., 1823, Doubl.¿ p. 54, n. 55 7; Muscícapa nivea , Spix, pl. 29-1 ; Pepoaza nivea , d’Orb. et Lafr., Syn.¿ n.° 4, p. 62. P. nivea; caudei apice, remigibus quatuor primoribus , rostro pedibusque nigns ; duabus primis remigibus apice subito valdè emarginatis et angustatis, in filum desinentibus. C’est surtout par le parallèle du 30.e au 34.e degre, près de la Plata et de ses afïluens, que nous avons trouvé cette espèce; néanmoins elle s’avance vers le nord, jusqu’à la province de Chiquitos , en Rolivia. Ses mœurs ressemblent en tout à celles du Pepoaza polyglotta ; elle est si familière que souvent elle se perche sur les maisons; d’instans en instans elle s’envole, bat des ailes et revient au même lieu; nous l’avons vue répéter dix à douze fois de suite ce manège. Au mois d’Oclobre, elle s’approprie un vieux nid d’Hornero (Fournier) et y depose trois a quatre œufs jaunalies, tachetés de quelques mouchetures brunes; leurs diamètres sont 18 et 24 millimetres. On 1 appelle Fuidita , les Guaranis la nomment Güira ty ou Güira moroty (oiseau blanc). N .°. 272. PEPOAZA Y U CON, Pepoaza pyrope, Nob. Muscícapa pyrope , Kittlitz, i83o, U cher einige Fogel von Chili , pl. 10; Pepoaza pyrope , d’Orb. et Lafr., Syn ., p. 63, n.° 6. P. suprà cinerea, sub dis albescens, remigibus nigris cinereo limbatis, duabus pri- mis remigibus ante apicem subito valdè emarginatis et angustatis, in filum desi- nentibus; rectricibus nigrescentibus, albido late marginatis ; rostro pedibusque nigris, tectricibus infrà alarum fuscescentibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux rouge de vermillon. Longueur totale, 210 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 112 mill.; de la queue, 83 mill.; du tarse au bout des doigts, 45 mill.; du vol, 340 mill. Cette espèce, connue des Chiliens sous le nom de Yucon, se tient dans les ravins buissonneux de cette république, surtout aux environs de Valparaiso, où nous l’avons rencontrée rarement; elle a les mœurs des espèces précédentes. N .° 273. PEPOAZA BRUN, Pepoaza murina, Nob. Pepoaza murina , dOrb. et Lalr., Syn.^ p. 63, n.° 7. p suprci cinereo-murina ; macula ante oculos albescente; alis nigris, remigibus rec- tricibusque margine apiceque albescentibus; cauda nigra, margine apiceque mar- ginatis; subtiis pallide rufescente - cinerascens ; abdomine medio anoque pallidio- ribus; gutture albido, fusco striato. ( 549 ) Sur le vivant. Bec corné, yeux roux vif, pieds noirs. Longueur totale, 200 millimètres; Passe- vol , 310 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; de la queue, 60 mill.; du rfa"x' tarse au bout des doigts, 45 mill.; du pouce, 15 mill.; du bec, 16 mill.; sa largeur, 6 mill .; sa hauteur, 5 mill. Tête et parties supérieures brun-gris foncé; gorge blanche, légèrement mouchetée de brun; parties inféi’ieures gris-roux clair, plus rousses au derrière, et aux couvertures inférieures des ailes et de la queue; ailes noirâtres, les tectrices et les rémiges postérieures largement bordées et terminées de gris-blanc; queue noire, bordée et terminée de gris foncé y les pennes latérales bordées de blanc en dehors; les deux pennes externes de l’aile échancrées à leur extrémité, absolument comme dans l’espèce précédente. Nous avons tué cette espèce près du Rio Negro en Patagonie, où elle se montre seulement en hiver; elle marche souvent à terre et a les mœurs des espèces précédentes. Elle vient sans doute des régions plus australes. N .° 274. PÉPOAZA VARIÉ, Pepoaza variegata , Nob. PI. XXXIX, fig. 2. Pepoaza variegata , dOrb. et Lafr., Sjn ., p. 63, n.° 8. P. supra murino -cinerea ; capite suprà, pennis margine obscurioribus ; uropygio parian rufescente; subtiis rufescens, cinereo maculata, pectore cinereo ; alis nigris, remigibus secundariis , tribus ultimis eæceptis, castaneis, apice albis, tectricibus albis, disco fuscescentibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bistrés. Longueur totale, 250 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 150 mill.; de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 60 mill.; du doigt du milieu, 22 mill.; du bec, 16 mill.; sa largeur, 7 mill.; sa hauteur, 6 mill. Dessus de la tète brun -bleuâtre, chaque plume bordée de brun à son extrémité; dessus du corps gris-ardoisé, une teinte roussâtre aux sourcils, une tache brune sur l’oreille et à l’angle antérieur de l’œil; gorge roux clair; sur les côtés du cou, le gris se mêle au roux par mouchetures; ventre roux clair, queue brune, les rectrices bordées de blanchâtre; tectrices supérieures de l’aile blanches, avec du gris clair au milieu de chaque plume; petites tectrices entièrement noires, les six premières rémiges noires, les deux suivantes noires au bord externe, roux foncé sur l’interne, les huit qui suivent, entièrement roux marron vif, les trois dernières presque brunes; toutes, excepté les quatre rémiges primaires, terminées de blanc. Cette belle espèce , qui se distingue de toutes les autres par la variété de ses teintes , s’est montrée à nous sur les cailloux et sur les dunes du bord de la mer, dans l’île de los J abolis , à la baie de San-Blas, en Patagonie. Ses habitudes nous parurent analogues à celles des Moteux : elle relevait la queue chaque fois qu’elle se posait et qu’elle s’en- volait. Comme il n’y a pas de buissons dans le lieu qu’elle habite, elle se perche sur les points culminans, tout en étant bien plus marcheuse que les espèces précédentes, dont pourtant elle a le vol et les allures. Passe- reaux. ( 350 ) N.° 275. PÉPOAZA COURONNÉ, Pepoaza coronata , Nob. Pepoaza coronada , Azara, i8o5, Apunt ., t. 2 , p. 168, n.° 202; Tyrannus coronatus , Vieill., 1819, Nouv. Diet., t. 35, p. 92; idem, i823,Encycl. méth., t. 2, p. 85 5 (d’après Azara); Muscícapa vittigera , Liclit. , 1823, Doubt , p. 5 4 (d après Azara). P. vertice nigro; fronte genisque albis; corpore suprà fuscescente-cinereo , subtiis albo; cauda nigrd , albo marginatd. Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 230 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 130 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 24 mill., du pouce, 15 mill.; du bec, 15 mill. Le Pépoaza couronné habite au sud du 26.e degré; nous l’avons rencontré, mais très- rarement, à Corrientes et à Buenos-Ay res , autour des lieux cultivés, où ses habitudes sont en tout identiques à celles du Pepoaza polyglotta. N .° 276. PÉPOAZA SU1RIR1, Pepoaza rixosa , Nob. L’œuf, pi. LI, fig. 4. Suiriri, Azara, i8o5, Jpunt., t. 2, p. 148, n.° 197; Tyrannus rixosus, Vieill., 1819, Nouv. Diet., t. 3 5, p. 8 5; idem, Encycl. métli., t. 2, p. 852 ; Tyrannus ambulans, Swains.; Mus- cícapa joazeiro, Spix, 1824, Aves, pl. 23 ; Pepoaza rixosa , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 62,11.” 5. P. suprà olivascens ; capite cinereo ; verticis pennis coccineis , apice fuscis , subtus favis; cauda alisque fuscis ; gutture albescente. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux rouge de vermillon. Cette espèce, l’une des plus remarquables par ses habitudes, parait habiter toutes les plaines du centre de l’Amérique méridionale, dans les régions chaudes et tempérées. Nous l’avons vue successivement a Buenos-Ayres et à Corrientes , republique Argentine , et nous l’avons retrouvée ensuite dans les provinces de Santa -Cruz de la Siena, de Chiquitos et de Moxos, en Bolivia. Elle semble néanmoins préférer, dans ces lieux, les plaines, et surtout celles qui avoisinent les habitations. On la voit par paires ou par petites troupes composées de paires, vivre familièrement avec les hommes et les bestiaux, se poser sur les toits des maisons, sur les poteaux, entrer dans les cours et les jardins, marcher autour des bœufs et des chevaux , et se laisser transpoi’ter sur leur dos , pendant des heures entières. Plus querelleurs que tous les autres, malgré leur petite taille, ces oiseaux attaquent les Carácarás et les Urubus , en se cramponnant sur le dos de ceux-ci et leur donnant des coups de bec. C’est alors surtout qu’ils font entendre le cri de suiriri, commun à beaucoup de Muscicapidées. Leur vol est rapide, bas et leger; ils marchent aussi avec rapidité, en poursuivant les insectes; ils sont même plus souvent à terre que perchés; là ils accompagnent les bestiaux, se placent à moins dun mètre de distance en avant de la tête, pour saisir les insectes que ceux-ci font lever en paissant. Leux habitude de se percher sur les bestiaux a sans doute détex'mine pour eux le choix d un genre de nourriture qu’ils ne pouvaient connaître avant la conquête de 1 Amérique. Non- ( 351 ) seulement ils se nourrissent d’insectes , mais ils paraissent aimer les croûtes qui se forment Passe- sur le dos des chevaux blessés, ce qui les a fait nommer Matadura par les Correntinos, reatlx' du nom même de ces blessures. Sédentaires dans le pays, ils vivent avec les hommes, qui les protègent, et le contact de ceux-ci a changé leurs habitudes. Indépendamment de ce que nous venons de dire, ils viennent sous les corridors manger la viande qu’on y met sécher. — Au mois d’Octobre ils s’approprient un nid d’ Anumbius , et y pondent quatre à cinq œufs, de 18 et 24 millimètres de diamètre, blanc rosé très-pâle, marqués de taches longitudinales irrégulières d’un rouge-brun foncé, plus grandes au gros bout; entre ces taches il y en a quelques autres petites de la même couleur. — Le mâle et la femelle couvent alternativement, tandis que l’autre veille au dehors à la sûreté commune; et après la sortie du nid, les parens conduisent encore les petits pendant quelque temps. Nous avons trouvé dans un nid quatre petits couverts de pustules très-grandes, formées par des larves d 'Œstre. Les Mbocobis du Chaco les nomment Cologgo. B. PEPOAZÆ RECTIROSTRES, Nob. Bec allongé, comprimé, cylindrique, très-droit, crochu subitement à son extrémité; ailes courtes, pieds très-forts: leur couleur est sombre, brunâtre et tachetée. N. ° 277. PÉPOÀZA À GORGE AAR1ÉE, Pepoaza livida , Nob. Thamnophilus lividus , Kittlitz, Mémoire présenté à l'académie de Saint-Pétersbourg, t. n, p. 465, pl. 1; Tyrannus guttur alis ^ Eydoux et Gervais, Voyage de la Favorite, Ois., pl. 1 1. P. suprà saturate fusca, subtùs fusco -rufescens ; crisso rufo-, gutture albescente , maculis nigris longitudinaliter ornato ; teclricibus alarum, remigibus , nigro- fuscis, cinereo limbatis ; caudd nigro -fused, rectricibus exterioribus cinereo mar- ginatis-, capite suprà fusco maculato. Sur le vivant. Bec brun en dessus, rosé en dessous; yeux bruns, tarses noirâtres. Longueur totale, 280 millimètres; de la queue, 90 mill.; du vol, 390 mill.; du tarse au bout des doigts, 70 mill.; du doigt du milieu, 32 mill.; du pli de l’aile à son extré- mité, 120 mill.; longueur du bec, 25 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 9 mill.; circonférence du corps, 150 mill. Cette espèce, la plus grande de la série, est excessivement commune aux environs de Valparaiso, où elle a les habitudes des espèces suivantes. N.° 278. PÉPOAZA DES ANDES, Pepoaza andecola, Nob. Pepoaza gutturalis , d’Orb. et Lafr., Syn. , n.° p, p. 64. P. suprà murina, unicolor, subtùs pallidè cinereo-rufescens-, crisso pallidè ochraceo; superciliis rufescentibus; alis nigro-fuscis, remigibus tectricibusque albescente marginatis; caudd fusco-nigrd; rectrice laterali pogonio externo, omnibus externo apice albescentibus ; gutture albescente , maculis nigris striato. Passe- reaux. ( 352 ) Sur le vivant. Bec corné en dessus, rose en dessous ; pieds noirs, yeux biuns. Lon- gueur totale, 160 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 120 mill.; de la queue, 90 mill.; du bec, 22 mill.; sa hauteur, 81/2 mill.; sa largeur, 7 mill.; du tarse au bout des doigts, 55 milL; du doigt du milieu, 25 mill.; circonférence du corps, 140 mill. Parties supérieures brun uniforme, gorge blanchâtre, grivelée de brun foncé à ses parties latérales; un sourcil jaune prend à la base des narines et entoure les yeux; les parties inférieures cendré -roussâtre clair, passant au jaunâtre aux couvertures infé- rieures de la queue; rémiges et tectrices noirâtres, bordées de blanchâtre; queue noire, les rectrices latérales largement bordées à leur côté externe et toutes les autres seule- ment terminées de blanchâtre. Cette espèce difiere de la précédente, dont elle a les distributions de teintes, par une taille moindre, par le manque de taches sur la tête, par ses parties inférieures jaunâtres et non pas rousses, par ses teintes plus claires et par le tour des yeux jaunâtre. Nous l’avons rencontrée seulement sur les parties les plus élevées du plateau des Andes, dans les plaines élevées de près de cinq mille mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle se tient de préférence dans les plaines , où elle se pose sur le sommet des herbes, descend souvent à terre pour chasser aux insectes, et revient ensuite à sou perchoir. Elle est si peu farouche, qu’en ayant manqué un individu d’un premier coup de fusil, il nous laissa l’approcher de nouveau pour le tuer. Son estomac contient toujours beaucoup d’insectes. N.° 279. PÉPOAZA DES MONTAGNES, Pepoaza montana, Nob. Pepoaza montana , d’Orb. et Lafr., Sjn.: n.° 10, p.' 64. P. supra saturate fusco -fumosa, unicolor ; superciliis albido -rufescentibus, gutture albescente, maculis oblongis , fuscis ornato; pectore rufo, cinereo mixto; abdomine crissoque albescentibus; alis nigris, pallide limbatis; caucld fusco- nigra; tertia parte apicali ( duabus rectricibus mediis exceptis ) alba. Sur le vivant. Bec noir en dessus, jaune en dessous; pieds noirs, yeux bruns. Lon- gueur totale, 250 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 133 mill.; de la queue, 100 mill.; du bec, 18 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 7 mill. Toutes les parties supérieures uniforme brun, un peu roussâtre; gorge blanchâtre, imagée de grivelures brunes; un sourcil jaunâtre, poitrine roux-brun; le ventre, le dessous des ailes et les couvertures inférieures de la queue blanc roussâtre très- clair; ailes noirâtres, bordées de plus pâle et terminées de la même teinte; queue noirâtre; toutes les rectrices, les deux médianes exceptées, ont le tiers à leur extrémité d un beau blanc : celte teinte colore aussi le côté externe de la rectrice latérale de chaque côté. Le Pépoaza des montagnes se distingue facilement des deux espèces précédentes par le blanc de l’extrémité de la queue. Il habite les montagnes des Andes, dans les ravins rocailleux à la Paz, à Enquisivi, province de Sicasica, et près de Palca, toujours sur les rochers des coteaux les plus déserts et les plus arides, et n’est commun nulle part; on ne le voit que dans les lieux découverts, où elle vit isolée et très-craintive, se perche seulement sur les rochers et jamais sur les buissons, court à terre avec vivacité et paraît s’y plaire; c’est là même qu’elle cherche les insectes dont elle se nourrit. Son vol est bas et droit. Les Aymaras de la Paz la nomment, dans leur langue, Guaicku. N .° 280. PÉPOAZA MARITIME, Pepoaza maritima , Nob. Pepoaza maritima , dOrb. et Lafr., Syn. , n." 9, p. 65. P- suprà fuscescente- cinereo unicolor; gutture albicante, submaculato ; pectore hypocondriisque rufescenti-cinerascens; abdomine cris soque albis; alis nigrescens , albo marginatis ; cauda alba, rectricibus duabus mediis fusco-nigris , extimo apice albicante, omnibus basi nigris ; duabus primis remigibus subito emarginatis , in filum desinentibus. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux gris-blanc. Longueur totale, 240 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 130 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; du bec, 22 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 3 mill.; du vol, 410 mill. Toutes les parties supérieures brun ardoisé uniforme; gorge blanc- bleuâtre, avec quelques indices de grivelures; du gris cendré sur la poitrine et les flancs, passant au blanc au ventre et aux couvertures inférieures de la queue; ailes noirâtres, les rémiges bordées et terminées de blanc; à la queue les deux pennes supérieures brunes, terminées de blanc, toutes les autres blanches, avec le côté interne noirâtre sur les deux tiers de leur longueur; un sourcil jaunâtre; les deux premières rémiges de chaque côté tout d’un coup échancrées près de leur extrémité, et terminées par une partie ti'ès-étroile. Ce Pépoaza, tout en ayant beaucoup d’analogie avec la précédente espèce, s’en distingue par l’échancrure de ses rémiges; par une taille plus petite et par quelques différences de teintes; le premier caractère le fait aussi différer de tous les autres de la même section. Nous l’avons rencontré sur les rochers qui bordent la mer à Cobija, en Bolivia, à la côte du désert d’ Atacama, où il ne croît aucun arbre ni arbuste, pas même de plantes maritimes sur lesquelles il puisse se percher; il est très-vif dans ses mouvemens et vole avec rapidité. 11 nous a paru très-rare. Genre 17. 31 ü SC Í G II AL LE , Muscigralla, Nob. Jambes très-longues, le bas de la cuisse et le tarse nus et couverts d’écailles; bec long, conique, déprimé, courbé à son extrémité; ailes courtes, à extrémité arrondie; les secondes, troisièmes et quatrièmes rémiges égales entr’elles; queue très-courte, égale. Les habitudes de ces oiseaux sont aussi singulières que leurs caractères zoologiques; ils marchent presque continuellement, ne se perchant jamais au sommet des buissons. Passe- reaux. IV. Ois. 45 Passe- reaux. ( 354 ) N.° 281. MUSCIGRALLE À QUEUE COURTE, Muscigralla brevicauda, Nob. Muscigralla brevicauda, d'Orb. et Lafr. , Sjn., p. 61. M. suprci cinerea ; subtùs albescens', pennis verticis basi favo-ranunculaceis, apice fuscis; uro pj g io rufescens; remigibus tectricibuscjue fusco nigris albo limbatis , cauda nigra, apice rufescens. Sur le vivant. Bec noir, pieds livides, yeux bruns. Longueur totale, 120 millimètres; de la queue, 30 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 58 mill.; du vol, 215 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 3 1/2 mill.; sa largeur, 5 mill.; longueur de la partie écussonnée de la jambe, 10 mill.; du tarse au bout des doigts, 12 mill. Dessus du corps gris ardoisé. En ouvrant les plumes du dessus de la tête on aperçoit une large tache jaune pâle; un trait blanchâtre part des narines et passe au-dessus des yeux; une tache noirâtre à la base de la mandibule supérieure; gorge blanche, poitrine et flancs un peu teintés de gris; ventre et couvertures inférieures de la queue jaunes; tectrices des rémiges noirâtres, largement bordées de blanc à leur extrémité, rémiges également bordées de la même couleur; croupion roux pâle; tectrices supérieures des rectrices et l’extrémité de celles-ci roux vif; queue noire. Nous avons rencontré cette charmante espèce aux environs de la ville de Faena (Pérou), dans les environs des lieux cultivés et couverts darbustes, où elle est îaie; on la voit dans les haies, dans les champs de patates ou d’autres légumes, toujours isolée, sautillant autour, en courant dans les sillons. Elle est très-craintive et rarement on peut la tirer. Son vol est court et interrompu; elle vole rarement, peu long-temps, et seulement pour aller se cacher à quelques pas, d où il est difficile de la lañe partii. Ses mouvemens sont vifs; sa marche précipitée. Elle se nourrit d insectes. Genre 18. MUSCISAXICOLE, Muscisaxicola , Nob. Pieds longs, grêles; les ongles des doigts antérieurs courts, usés, celui du pouce long, peu arqué; aile longue, pointue; queue médiocre, tronquée carrément à son extrémité; bec mince, comprimé, allongé. Les Muscisaxicoles sont des oiseaux purement marcheurs, dont les habitudes sont identiques à celles des Motteux. N .° 282. MUSCISAXICOLE À COIFFE ROUSSE, Muscisaxicola rufi vertex, Nob. PL XL, fig. 2. Muscisaxicola rufivertex , dOrb. et Lafr., Sjn. , p. 66, n. 1. M. suprà pallidè cinerea; subtùs albescens; vertice cinnamornea ; uropjgio nigres- cente?; superciliis albis; remigibus nigro fuscis, cinereo limbatis; cauda nigra, extimo rectrice laterali, pogonio externo albescente. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 170 millimètres; du Passe- pli de l’aile à son extrémité, 1 10 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du doigt du milieu, 9 mill.; de l’ongle du pouce, 5 mill.; de la queue, 60 mill.; du bec, 14 mi!!.; sa largeur, 9 mill.; du vol, 350 mill. Toutes les parties supérieures grises, les inférieures blanchâtres, une large tache rousse, composée de plumes longues, sur le vertex; grandes rémiges noires, les autres et les tectrices noirâtres, bordées de gris; queue noire, les deux pennes latérales bordées extérieurement de blanc; un large sourcil blanc au-dessus des yeux. La femelle et les jeunes ont moins de roux sur la tète, et leurs couleurs sont plus pâles. Les individus de la Paz et du sommet des Andes ont la queue brune et les couleurs plus sombres. Nous avons successivement rencontré cette espèce au bord de la mer à Cobija, sur la côte du désert d’Atacama, et sur les plateaux les plus élevés des Andes (à 4600 mètres au-dessus du niveau de la mer) , dans les terrains salés ou couverts d’efflorescences salines. Au bord de la mer, où elle est des plus communes, on la rencontre sur les rochers ou sur les galets de la plage. Elle s’y pose sur les points culminans, en agitant sa queue de haut en bas, à divers reprises et relevant la tête; ses mouvemens sont brusques, pleins d’agilité, et lorsqu’elle s’envole, elle fait entendre un léger cri, et va peu loin chercher une autre sommité, faisant le trajet d’un vol léger; en marchant elle saute, cherche à terre les insectes et les petits crustacés maritimes, qui abondent, et doit se contenter de boire de l’eau salée, puisqu’il n’y en a pas d’autre à huit ou dix lieues à la ronde. Sur les montagnes, elle se tient sur les rochers au bord des eaux, et y mène le même genre de vie. N. ° 283. MUSCISAXICOLE À MENTON BRUN, Muscisaxicola mentalis, Nob. PI. XLI, fig. i. Muscisaxicola mentalis , d’Orb. et Lafr. , Sjn. , p. 66, n.° 2. M. supt'à fusco-murina, subtils pallidè cinerea, uropjgio nigrescente-, pileo brunneo- rufescente ; remigibus tectricibusque nigris emereo marginatis ; cauda atrâ, mento fuliginoso; crisso albo. Sur le vivant. Bec, yeux et pieds noirs. Longueur totale, 165 millimètres; du vol, 275 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du doigt du milieu, 17 mill.; de l’ongle du pouce, 7 mill.; du bec, 11 mill.; circonférence du corps, 100 mill. Dessus de la tête brun-roux foncé, le reste des parties supérieures gris sombre; tour des yeux noir, menton brun, les parties inférieures gris pâle, passant au blanc au ventre et aux couvertures inférieures de la queue; ailes noirâtres, les rémiges et les tectrices bordées légèrement de gris; queue noire, frangée de plus pâle à son extrémité, le côté extérieur des rectrices latérales blanchâtre. Cette espèce est encore du nombre de celles qui paraissent habiter, l’été, les régions les plus méridionales du continent américain; car l’été nous n’en avons aperçu aucun Passe- reaux. ( 356 ) individu, même en Patagonie, tandis que l’hiver elle vient en petites troupes sur les bords du Rio Negro. 11 est probable qu’elle habite les deux côtes de l’Amérique, puis quelle suit la côte jusqu’à Cobija, en Bolivia, et même jusqu’à Arica, au Pérou, où nous l’avons également rencontrée. Sur la côte du Pérou , cette espèce a les mêmes habitudes que la précédente, sans néanmoins se trouver sur les plateaux des Andes; en Patagonie elle arrive en Juin et y reste jusqu’en Septembre, se tenant sur le haut des coteaux dans les lieux sablonneux, autour des murailles du fort; elle y est par troupes de trois à quinze individus, vit familièrement avec l’homme, saute à terre sur les points élevés, les murailles, les mottes de terre, reste long-temps à la même place et fait souvent balancer sa queue, puis court à terre avec vivacité, cherchant les insectes dont elle se nourrit. N.° 284. MUSCISAX1C0LE À BEC TACHETÉ, Muscisaxicola maculirostris , Nob. PI. XLI, fig 2. Muscisaxicola maculirostris , d’Orb. et Lafr., Ay»., p. 66, n." 3. M. suprà murina; subtils rufescente - albicans , gutture superciliisque albescentibus, caudei nigra; remigibus tectricib usque fusco -cinereis , rufo-ochraceo marginatis, rostro nigro, mandibuld basi flava. Sur le vivant. Bec noir, la base de la mandibule inférieure jaune, pieds noirs, yeux bruns. Longueur totale, 150 millimètres; de la queue, 45 mill.; du vol, 270 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; du bec, 11 mill.; sa largeur, 5 mill.; sa hau- teur, 3 1/2 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du doigt du milieu, 20 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Toutes les parties supérieures gris-brun clair uniforme, tour des yeux et gorge blanchâtres, une ligne obscure entre l’œil et le bec; toutes les parties inférieures gris- blanc, un peu teinté de roux; ailes et leurs tectrices brun pâle, toutes les scapulaires et les couvertures bordées, les rémiges de plus pâle; queue noire, terminée d’un peu de roussâtre; les pennes latérales bordées en dehors de roussâtre. Cette espèce habite les plateaux des Andes boliviennes aux environs de la ville de la Paz, c’est-à-dire à la hauteur moyenne de 3600 mètres au-dessus du niveau de la mer; nous l’avons vue, l’hiver, dans les champs en chaumes ou sur les coteaux des montagnes, où elle a les mêmes habitudes terrestres que les espèces précédentes. N.° 285. MUSCISAXICOLE À TÊTE STRIÉE, Muscisaxicola striaticeps, Nob. PI. XLI, fig. 1. Muscisaxicola striaticeps , d’Orb. et Lafr., Ayre., p. 66, n.° 4. M.. capite suprà rufo nigro striato; uropjgio cauddque basi rufis; dorso cinereo; alis fusco- nigris , remigibus tectricib usque albescente -marginatis ; subtus sordide albescens , pectore et gutture striatis. ( 357 ) Sur le vivant. Bec brun, pieds livides, yeux bistrés. Longueur totale, 145 mill.; du Passe- pli de l’aile à sou extrémité, 55 mill.; de la queue, 47 mill.; du tarse au bout des reaux doigts, 30 mill.; du doigt du milieu, 14 mill.; du bec, 12 mill.; sa hauteur, 4 mill. Dessus de la tête et croupion roux, la première partie ornée de grivelures noirâtres; parties inférieures gris sale, la gorge et la poitrine légèrement striées de plus foncé; couvertures inférieures de la queue rousses : cette couleur couvre les rectrices à leur côté interne, excepté l’extrémilé de chacune et les deux pennes supérieures, qui sont brunes; le côté externe des deux rectrices latérales est blanc; ailes brun -noirâtre, les tectrices terminées de blanchâtre, cette teinte formant, dans l’ensemble, comme deux bandes sur l’aile; les rémiges simplement bordées de gris clair. Nous avons rencontré cette espèce sur les plateaux des Cordillères de Bolivia et près de la Paz, à près de 4000 mètres au-dessus des Océans. Elle se tient isolée dans les champs et sur le bord des ruisseaux, y est peu craintive, s’y perche sur les motteleltes comme notre Motteux d’Europe, ou y court avec vitesse. Nous la croyons de passage. 1 C ■ suprà fusco -niger, tectricurn alis majorum quatuor aut quinque tantummodo dorso proximis apice margine albis, rectricibusque ( prima laterali excepta) apice pogonio externo pallide rufescentibus , duabus mediis apice albescentibus. Macula parva ante et suprà oculos alba ; subtiis fusco-niger ; gutture colloque antico usque ad pectus fascidque anali albis; tectricibus caudee inferis, pectore ■ventreque nigris, alis plicatis lineas octo cauda longioribus ; rostrum minutum, breve, suprà valde curvatum. Sur le vivant. Bec noir, yeux bruns, pieds rosés. Longueur totale, 150 millimètres; circonférence, 80 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 125 mill.; de la queue, 40 mil!.; du tarse au bout des doigts, 18 mill.; du bec, 5 mill. 1. Jusqu’ici nous avons pu donner nos observations sur toutes les espèces de chaque genre, de manière à présenter le cadre complet de nos recherches ornithologiques, et des considérations générales qu’on peut en déduire; mais forcé, faute de place, d’abandonner cette marche, nous devons nous borner à quelques notes relatives aux espèces figurées, afin de ne pas tronquer tout à fait cette partie importante de nos investigations lointaines. FISSIROSTRES, Cuvier. XI.' FAMILLE. H1RUD1NÆ. Genre MARTINET, Oypcelus. N.u 286. CYPCELUS MONTIVAGUS, Nob. PI. XLII, fig. í. Cypcelus montivagus , d’Orb. et Lafr. , Syn.^ p. 70, n.0 1. Passe- reaux. ( 358 ) Nous avons rencontré cette espèce sur le versant et aux confins des derniers contre- forts orientaux de la Cordillère bolivienne, entre Samaypata et Santa-Cruz de la Sieira, au sommet des montagnes dites de las Habras. Elle vole en grandes troupes avec uue extrême vitesse. N.° 287. CYPCELUS ANDECOLUS, Nob. Cypcelus Andecolus , dOrb. et Lafr., Syn., p. 70, n. 2. C. suprà fuscus , vittâ lata uropygiali et torque in medio nuchœ interrupto albis ; alce longissimœ, angustae , acutae prope dorsum cinerascentes ; rectrices supeice caudee cauclaque satis profunde emarginata nigrae; rectricibus lateralibus septem lineas intermediis longioribus ; subtiis sordide albus vel pallide cinereis cens , colli albidine usque ad meeliam nucham ascendente torqueformi; prima laterali rectrice basi praesertim pogonio externo cinerascente. Sur le vivant. Bec et pieds noirs, yeux bruns, tarses emplumés rosés. Longueur totale, 145 millimètres; de la queue, 60 mill.; du vol, 340 mill.; du pli de 1 aile à son extré- mité, 150 mill.; du bec, 4 mill.; du tarse au bout des doigts, 19 mil!.; circonférence du corps, 90 mill. Cette espèce , voisine de la précédente , en diffère par sa queue non rigide. Nous l’avons vue au nord et au sud de la Cordillère orientale, dans les ravins secs et élevés de plus de 3000 mètres au-dessus du niveau des mers, aux environs de la Paz, de Cavari et d’Inquisivi (Bolivia). Elle parcourt le fond des vallons, en troupes, et se pose au sommet des montagnes sur les rochers , où les habitans disent qu elle niche dans des trous. Son vol est plus rapide que celui de notre Martinet; ses cris sont bien plus faibles. COIN I ROSTRES, Cuv. ( Conirostres Humicoles ). XII.8 FAMILLE. ALJUDIDÆ. Genre CERTHIL AUDA , Swains. N .° 288. CERTH1LAUDA CUNICULARIA, Nob. PL XL11I, fig. i. Alouette mineuse , Azara, n.° 148; Alauda canicularia, VieilL, Diet., t. I.sr, p. 369. C. suprci fusco-brunnea , vittd superaliari a naribus ad occiput pallide 1 ufescente , alee dorso concolores, tectricibus pallidioribus in medio fuscis ; remi gibus prima- riis, pogonio externo et apice fusco - nigris , pogonio interno rufo -cas tañéis ; secundariis basi et apice hujusce coloris, tribus ultimis nigro -fuscis , pallido- marginatis ; caudei brevi fusco-nigrd , rectricibus totis basi rufis, ultima latet ali extiis alba; subtiis pallidior, gutture colloque antico sordide albescentibus ; pectoi e quibusdam maculis nigris aut fuscis variegato, illo abdomine crissoque rufescen- tibus; alce subtiis fere totae rufescunt. ( 359 ) Sur le vivant. Bec long, grêle, arqué, noirâtre en dessus à son extrémité, blanchâtre à la base. Yeux bistrés, pieds noirâtres. Longueur totale, 165 millimètres; vol, 330 mill.; circonférence du corps, 110 mill.; du tarse au bout des doigts, 34 mill.; du bec, 18 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 4 mill. Cette espèce s’est montrée à nous dans la république Argentine, aux environs de Buenos-Ayres , de San-Pedro , de Maldonado; en Patagonie, sur les bords du Bio Negro, et ensuite, sous les tropiques, sur les plateaux des Cordillères, qui correspondent, par leur élévation, près de la Paz, à Cochabamba, et au sommet des Cordillères en Bolivia; c’est-à-dire en latitude, du 33.e au 43.e degré, et en élévation, sous les tropiques, de 3500 à 4500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle se tient dans les plaines, y mène le même genre de vie que Y Alauda cristata en Europe, auprès des habitations et des lieux cultivés, y est familière, et a, jusqu’à un certain point, le même chant. Elle se perche quelquefois sur les maisons. Elle niche à terre; son nid est formé de tiges de graminés artistement contournées. v ■ . y , - - N.° 289. CERTH1LAUDA TENUIROSTRIS , Nob. PI. XL11I, fig. 2. Certhilauda tenuirostris , d’Orb. et Lafr. , Sjn. 1 p. 72, n.° 2. C. suprà fusco-brunneus, pilei pennis totis in disco pariini obscurioribus loris , vittd- que superciliari rufescenti albidis ; alce nigro-fuscce , tectricibus totis rufo-pallido late marginatis , remige prima fusco - nigra , limbo interno basi tantiim rufo, secunda, tertid , quartcí , quintdque pogonio interno rufis ; pogonio externo apice- que fusco-nigris , sequentibus secundariisque totis rufis , apice intus tantiim nigro- fuscis , tertiariis basi intus tantum rufis ; pogonio externo cipiceque fuscis , limbo externo pallide rufescentibus ; cauda, brevi , rectricibus totis , duabus mediis fuscis exceptis , rufis , apice tantiim nigris ; primd laterali apice vix nigro punctata. ; subtiis pallidior , gutture albicante ; pectore abdomineque rufescenti-albescentibus, pennis pectoralibus fusco marginatis. Sur le vivant. Bec très-long, grêle, arqué, comprimé, corné; yeux bruns, pieds noirs. Longueur totale, 185 millimètres; vol, 350 mill. Circonférence du corps, 110 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 110 mill.; de la queue, 50 mill.; de l’ongle du pouce, 10 mill.; du bec, 30 mill. Sa largeur, 4 mill.; sa hauteur, 4 mill. Nous avons observé cette charmante espèce aux environs de Cavari , province de Sica- sica et près de Cochabamba (Bolivia), sur le sommet découvert des montagnes de la Cordillère orientale, à 3500 mètres environ au-dessus des Océans, dans la zone du blé. Elle se tient dans les champs cultivés et y montre les mêmes habitudes que 1 'Alauda cristata. On la voit par paires, grattant la terre et y fouissant avec son bec. Ses habi- tudes sont sauvages, sa marche très-rapide; au moindre bruit, elle se tapit à terre et reste sans mouvement. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 360 ) N.° 290. CERTHILAUDA MARITIMA, Nob. PI. XLIV, fig. 4. Certhilauda maritima , d'Orb. et Lafr. , Sjn. , p. 72. C. suprà parùm rufescent i-c inerascens ; vitta superciliari rufescend-albâ ; alce dorso concolores, tectricibiis pallido -marginatis ; remigibus nigro -fuscis , basi intüs apiceque parian rufescentibus ; caudd fusco-nigrd, rectricibus totis, apice extimd- que laterali pogonio extiis rufo-albescentibus ; subtus pallidior, gutture colloque antico albis, pectore abdomineque parum rufescenti-albescentibus ; alœ subtus roseo rufescunt. Sur le vivant. Pieds noirs, bec brun à l’extrémité, rosé à sa base; yeux brun-bistré pâle. Longueur totale, 150 millimètres; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue, 40 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill.; du bec, 12 mill.; sa hauteur, 3 mill. Nous avons rencontré rarement cette espèce à Cobija, port de Bolivia, sur la côte d’Atacama: elle a les mœurs de l’Alouette huppée, se tenaut de préférence sur les terrains sablonneux et secs, ou dans la poussière. Son vol est court et son chant assez agréable. (CONIROSTRES DUMICOLES OU GRAMINICOLES.) XIII.6 FAMILLE. FR1NGELLIDÆ. Genre EMBERIZA, Linn. N .° 291. EMBERIZA LUTEO-CEPHALA, Nob. PI. XLIV, fig. 2. Emberiza luteo-cephala , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 74, n.° 4. E. suprà tota fusco-cinerea , pileo favo-olivascente, loris aurantiacis , genis capi- tisque lateribus pileis concoloribus , prope rostrum favis ; alce dorso concolores , tectricibiis minoribus totis, mediis margine tantiim , extiis favo -olivascentibus ; remigibus nigris, primariis totis, apice excepto, margine extiis late flavis, secun- dariis cinereo -marginatis ; caudd fusco-nigrd, rectricibus totis, extimo apice excepto, extiis favo marginata. Sub tits gutture, collo antico, pectore abdomine- que mediis, caudceque tectricibiis inferis splendente favis ; colli pectorisque late- ribus et hjpocondriis cinereis; foemina aut junior suprà tota olivascenti brunnea, plumis totis in disco nigro -fuscis , tectricibiis alce minoribus, remigib usque pri- mariis margine extiis olivascentibus ; caudd nigro fused , rectricibus basi margine extiis olivascentibus. Subtus sordide albescens , pectore paululum olivascente , hoc, hjpocondriis , tectricibiis que caudee inferis fusco - striatis ; alce subtus sulphuras- centes. Long. 14 centim. Sur le vivant. Bec et pieds noirâtres; yeux bistrés. Longueur totale, 160 millimètres; vol, 250 mill.; circonférence du corps, 110 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 85 mill.; de la queue, 50 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 6 mill. ( 361 ) Cette espèce est commune sur toutes les montagnes du versant oriental de la Cor- dillère, depuis Cochabamba et Vallé Grande, jusqu’à Chuquisaca (Bolivia). Elle vit, au mois de Novembre, en troupes nombreuses, qui ont les mœurs de notre Linotte d’Europe. N.° 292. EMBERIZA HYPOCHONDRIA, Nob. PI. XLV, fig. i . Emberiza hypochondria , d’Orb. et Lair., Syn. , p. 8o. E. suprà griseo -murina; pileo obscuriore , villa superciliari alba à naribus aci nucham ducta; alis cauddque fusco-nigris , remigibus tectricibusque griseo-rufes- cente late marginatis; rectricibus quatuor utrinque lateralibus , po gonio interno, macula oblonga albet notatis , extima laterali ceque pogonio externo albo mar- ginatd; subtiis , gutture colloque antico albis , capitis et colli lateribus, pecto- ralique vitta latd linedque mjstaciformi à mandibula descendente plumbeis; ventre abdomineque mediis late albis ; hypocondriis rufo-badiis. Sur le virant. Bec corné, yeux bruns, pieds noirâtres. Longueur totale, 150 millirn.; vol, 230 mill.; circonférence du corps, 100 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 10 mill. Sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 5 mill. Celte charmante espèce est très-commune sur toutes les montagnes situées au nord de la Cordillère orientale de Bolivia, principalement aux environs d’inquisivi , province de Sicasica, et de Palca, province d’Ayupaya. Elle se tient près des lieux habités, dans les ravins entourés de buissons; on la voit seule ou par petites troupes, avoir les habi- tudes de notre Moineau ordinaire, avec autant de familiarité. Elle entre dans les jardins, dans les cours, et se pose souvent sur les maisons, où l’on dit quelle niche. N .° 293. EMBERIZA CARBONARIA, Nob. PI. XLV, fig. 2. Emberiza carbonaria , d’Orb. et Lafr. , Syn ., p. 79, n.° 17. E. suprà obscure schistacea, ambitu rostri fere nigro , plumis colli et dorsi in medio obscurioribus ; alce caudaque nigree, remigibus tectricibusque cinereo mar- ginatis; rectricibus nigris unicoloribus ; subtiis tota nigra schistacea, crissi plumis cinereo vix conspicue terminatis ; rostrum favo-albidum , peclesque pallescentes. Sur le vivant. Yeux noirs, pieds et bec jaune brillant. Longueur totale, 145 millirn.; du vol, 120 mill.; circonférence du corps, 90 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 55 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 5 mill.; du tarse au bout des doigts, 36 mill. Je n’ai vu cette fringille qu’une seule fois sur les coteaux qui bordent le Rio Negro, en Patagonie. Elle sautillait isolément au milieu des buissons épineux dans le fort de l été. Je la crois de passage. Passe- reaux. IV. Ois. 46 ( 362 ) Passe- reaux. — N .° 294. EMBERIZA SPECULIFERA, Nob. PI. XLVI, fig. i. Emberiza speculifera , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 82. E. subtiis griseo coerulea, maculd pared infra oculos alba ; remigibus primariis prima except d à basi ad medium ext.iis niveis , mittam obliquam et marginatam albam formantibus , rectricibus nigris fere unicoloribus extimd tantum extiis albis, cœteris angustissime griseo-fimBriatis ; crissum totum album non rufo-maculatum ; rostrum totum nigrum, pedesque fusco-nigri. Sur le vivant. Bec et pieds couleur de corne, yeux rouge de vermillon. Longueur totale, 200 millimètres; vol, 370 mill.; circonférence du corps, 160 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 125 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du bec, 12 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 6 mill. Au milieu de l’hiver (mois de Juin) étant près du sommet de la Cordillère orientale qui sépare la ville de la Paz de la province de Yungas, en Bolivia, à la hauteur de plus de 4500 mètres au-dessus des Océans, j’ai rencontré un grand nombre d individus de cette espèce. Ils étaient sur le versant occidental par petites troupes, sur les prairies et dans les champs qui dépendent du canton de Palca. Ils venaient lamilièrement autour de nous, sans s’inquiéter de notre présence. Ils grattaient la terre et ressemblaient à nos Moineaux d’Europe , dont ils sont les représentai sur ces montagnes glacées. N.° 295. EMBERIZA FULYICEPS, Nob. PI. XLVI, fig. 2. Emberiza fulviceps , d’Orb. et Lafr., Syn., p. 7 7- E. suprà nitide olivaceo-viridis , capite colloque suprci et lateribus rufo-f ulvis, ante oculos maculd semilunari aliâque infrà oblique descendente favo-ranunculaceis ; alœ caudaque fusco-nigrœ, illarum tectricibus remigibusque secundariis oliváceo, primariis cinereo-marginatis ; rectricibus ceque fusco-olivaceo fimbriatis ; subtiis gutture, collo antico abdomineque mediis favis, pectoris abdominisque lateribus olivaceo-viridibus -, rostrum nigrum maxilla intiis laevi, pedesque fusci. Sur le vivant. Yeux bruns, bec noir, pieds bruns rosés. Longueur totale, 180 milli- mètres; du vol, 255 mill.; circonférence du corps, 120 mill.; du pli de l’aile a son extrémité, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 47 mill.; du bec, 11 mill.; sa hau- teur, 7 mill.; sa largeur, 7 mill. J’ai rencontré cette espèce dans un ravin boisé aux environs de Totora, province de Mizqué , république de Bolivia, sur le revers oriental des Cordillères. Elle sautillait sur les branches d’un arbre où je la tuai. Elle paraît y être îare. Nob. ( 563 ) N.° 296. EMBERIZA GRISEO-CRISTATA PI. LXVII, fig. !. Emberiza griseo-cristata , d’Orb. et Lafr., Syn ., p. 79, n.° i5. is. supra plumbea unicolor, plumis ver Licis elongatis, angustis, in medio paulo obscurio- ribus, cristam apice subrecurvam formantibus ; alce cauclaque fusco-nigrce ; remigi- bus cinereo-marginatis , rectricibus ( quatuor mediis exceptis), à medio ad apicem pogonio interno albis, inf raque vittam latam albam formantibus ; subtiis tota cinerea, abdomine medio crissoque cdbis , rostrum corneum, mandibula flavo- albidci, pedes fuscescentes. Junior differt colore supero et infero brunnescente , tectricibus alce cinereo-terminatis crisiaque breviore. Sur le vivant. Yeux bistrés , pieds bleus , bec noirâtre en dessus , bleu rosé en dessous. Longueur totale, 160 millimètres; du vol, 245 mill.; circonférence du corps , 90 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 55 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du bec, 10 mill.; sa hauteur, 7 mil!.; sa largeur, 5 mill. Cette espèce habite tout le versant oriental de la Cordillère de Bolivia, dans les pro- vinces de Cochabamba, de Mizqué et de Yallé Grandé, surtout aux environs des lieux habités. Elle vit sur les coteaux des rivières de cette région sèche et aride si bien carac- térisée, se tient sur les buissons et les arbustes, où elle mène une vie active. Elle tient sa huppe verticale et a les mœurs de notre Moineau. Passe- reaux. N.° 297. EMBERIZA ATRI CEPS, Nob. PI. XLVII, fig. 2. Emberiza atriceps ? d'Orb. et Lafr. , Syn . , p. 82. E. suprá rufo brunnea, uropygio flavescente, capite toto, micha, genis , gutture colloque antico usque ad pectus aterrimis ; alce cauclaque nigrce, illarum hu/usque tectricibus nigris, cinereo-marginatis, remigibus rectricibusque angustissime eætüs cinereis, subtiis pectore, colli abdominisque lateribus , rufo-flavescentibus , abdo- mine medio flavo, ano cauclceque tectricibus inferis albis ; rostrum valde elon- gato -conicum , lateribus compressum. Junior aut potius pullus valde differt ; suprci fere unicolor fusco -brunneus , capite fusco, obscuriore ; subtiis sordide rufescens, abdomine medio pallide flavescente , gutture colloque antico rufescen- tibus, fusco-s triât is. Sur le vivant. Yeux bruns, bec corné, pieds bruns. Longueur totale, 170 millimètres; des plis de l’aile à son extrémité, 90 mill.; de la queue, 60 mill.; du bec, 13 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 6 mill.; circonférence du corps, 90 mill. Cette espèce se trouve à la fois sur le grand plateau bolivien, sur le plateau occi- dental, et même à l’ouest de la Cordillère, depuis le 15/ degré jusqu’au 22.e Elle est surtout commune aux environs d’Oruro et de Polosi (Bolivia) et se tient dans les lieux couverts de buissons; ses habitudes sont celles de notre Pinçon d’Europe. Nulle part elle n’est commune. ' ¡4 ¡Í j$ i ( 364 ) Passe- reaux. Genre LINARIA. N. ° 298. LINARIA. ANALIS, Nob. PI. XLVIII, fig. i. Linaria analis , d’Oib. et Lafr. , Syn.¿ p. 8 3, n.° î. L. suprà tota plumbea, capitis , colli, dorsique medii plumis apice rufescentibus, uropygio plumbeo ; alce nigrae ; remigibus primariis, duabus externis exceptis , basi albis, maculamque mediam alæ formantibus , praeterea griseo extus angustissime limbatis, secundariis tectricibusque mediis et majoribus late cinereo rufoque mar- ginatis; cauda nigrd, rectricibus extiis et apice cinereo fimbriatis , omnibusque, duabus mediis exceptis, macula magnd quaclratd alba ad medium caudae notatis ; subdis tota plumbea, crisso cinnamomeo, abdomine imo albicante plumisque pectoris et hypochondriorum extimo apice parum rufescentibus. Foemina suprà lota bruhneo-rufescens, plumis in medio nigricantibus, uropygio cinerascente , alis eadem picturd ut in mare, sed pennis totis rufo non cinereo marginatis; cauda huic maris simili. Sur le vivant. Yeux bruns, pieds bleuâtres, bec corné. Longueur totale, 130 millim.; vol, 210 mill.; circonférence du corps, 80 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 05 mill.; de la queue, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; du bec, 6 mill.; sa hauteur, G mill.; sa largeur, 55 mill. Cette espèce est répandue sur tout le plateau bolivien des Cordillères et sur leur versant oriental , mais seulement dans les régions élevées. Nous l’avons successivement rencontrée à la Paz, à Inquisivi, à Cochabamba, à Totora et à Chuquisaca, république de Bolivia. Partout elle est commune, dans les lieux peu boisés et secs, sur les coteaux et y mène le genre de vie de notre Linotte d’Europe. Elle marche à terre, se peiclie sur les buissons, y vit isolée ou en troupes, et n’est pas du tout sauvage. Genre GARDA ELIS. N.u 299. CARDUELIS ATRATUS, Nob. PI. XLVIII, fig. 2. Carduelis atratus , dOrb. et Lafr., p. 83, n.° 2. C. lotus intense ater absque nitore, remigibus rectricibusque, harum duabus medus exceptis, basi f lav o-ranunculaceis , hoc colore super alas et vittam, alce caudaque fuscce, albo-maculatce ut in mare; subtus tota flava, gutture, collo, pectore hypo- chondriisque fusco-s triads, niaxilld cornea , mandibula albicante. Sur le vivant. Yeux bruns, bec corné, pieds noirs. Longueur totale, 135 millimètres; de la queue, 35 mill.; du vol, 250 mill.; des plis de l’aile à son extrémité, 35 mill.; du bec, 8 mill.; sa hauteur, 7 mill.; sa largeur, 6 mill. Circonférence du corps, 90 mill. Ce Chardonneret est propre seulement au grand ravin de la Paz (Bolivia), à la hau- teur de 3700 mètres au-dessus du niveau de la mer, au 17.e degré de latitude sud. 11 se tient sur les buissons, vole par petites troupes, surtout en hiver, y est très-familier et a les mœurs de notre Chardonneret d’Europe, Ses habitudes sont vives, son vol léger et court. On l’élève en cage pour entendre sou chant très-agréable : les Espagnols le nomment Gilguero et les Aymaras Chajiia. Il est probable qu’il nicherait dans les volières. Genre P ITYLUS, Cuy. N.° 300. PITYLUS AUREO -VENTRIS, Nob. PI. XLIX. fig. 1, 2. Pitylus aureo-ventris , d’Orb. et Lafr. , Syra., p. 84, n.° 1. P. caput, collum, pectorisque supremum dorsum notceumque totum s eric eo -aterrima; alce atrce, tectricibus minoribus aureo- flavis , mediis majoribusque atris, large albo terminatis duasque latas vittas alce formantibus; remiges primarias, praeterea basi, albas, vittam tertiam cum secunda irregulariter conjunctam constituunt ; remiges secundariae punctis minutissimis albis vix conspicuis apice notantur; cauda nigra , rectricibus utrinque tribus aut quinque apice albis; subdis ci pectore totus aureo-flavus , hypochondriis nigro-maculatis , tectricibus caudae inferis, lon- gissimis, albis , nigro punctatis; rostrum forte elongatum , arcuatum , later aliter compressum , maxilld tomiis prope basim late marginatis intiisque curvatis. Sur le vivant. Yeux bleuâtres, bec corné en dessus, rosé en dessous; pieds bleuâtres. Longueur totale, 230 millimètres; vol, 340 mil!.; circonférence du corps, 130 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 115 mili.; de la queue, 80 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; de l’ongle du pouce, 6 mill.; du bec, 20 mill.; sa hauteur, 15 mill.; sa largeur, 12 mill. J’ai successivement rencontré cette espèce en Bolivia, dans la province de Yungas, d’Ayupaya, de Mizqué, de Chuquisaca et de Chiquitos, c’est-à-dire, sur le versant oriental de la Cordillère et sur les collines de l’intérieur. Elle vit auprès des habita- tions et des lieux cultivés, sur les buissons, sur les arbres, elle y est très-commune et des plus familières, sans descendre à terre. Son vol est lourd, court et jamais élevé, son cri aigu et souvent répété. Les Aymaras la nomment Cantero. CONI ROST R ES SYLVICOLES. XIV.e FAMILLE. STURNWÆ. Genre CASSICUS, Auct. N .° 301. CASSICUS YURACARES , Nob. PI. LI, fig. 1. Cassions yuracares , d’Orb. et Lafr., Ayre. , p. 7, n.° 3. C. rostro, ejusque casside frontali lata elevatâ nigris, fascia apicali aurantid, altera basali mandibulas rubicunda, verticis cristâ è plumis quatuor longissimis. Passe- reaux. ( 366 ) linearibus, recumbentibus ; capite , cristel, collo toto, pectore ventreque summo et medio olivascenti favis ; tergo, uropygio, edis totis, caudee tectricibus longissimis superis ac inferis; hypochondriis, ventre imo, crisso , tibiisque totis saturate et late castaneis unicoloribus; cauda cuneata, rectricibus duabus intermediis totis olivaceis , reliquis unicoloribus latissime citrino - flaris ; pedes valide nigri. Sur le vivant. Bec noir, rouge à son extrémité, partie nue de la mandibule inférieure jaune, pieds noirs. Longueur totale, 600 millimètres; circonférence, 360 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 250 mill.; de la queue, 200 mill.; du tarse au bout des doigts, 100 mill.; du bec, 65 mill.; sa hauteur, 36 mill.; sa largeur, 20 mill. Cette espèce se rencontre au milieu des plus belles forêts du monde, au sein de la végétation la plus active, au pied oriental des Cordillères boliviennes, au nord de Co- chabamba, dans les pays habités par les sauvages Yuracarès. Elle y vit au sommet des arbres, par petites troupes ou par couples, et n’y est que de passage. N .° 302. CASSICUS ATROVIRENS, Nob. PI. LI, fig. 2. Cassicus atrovirens , d’Orb. et Lafr. , Syn., p. i , n.° î. C. caput, collum corpusque totum suprà et inf ret fusco-olivacea aut nigro- viridia , pennis gutturis, nec non colli, basi niveis; alce dorsi concolores ; remigibus atris, primariis angustissime, secundariis late viridi-olivciceo marginatis, tergo, uropygio, caudee tectricibus superis ac inferis ferrugineis , rectricibus caudee quatuor inter- mediis totis obscure olivascentibus, eoctimâ laterali totd secunda pogonio externo apiceque ejusdem coloris , illius pogonio interno reliquisque duabus rectricibus citrino -favis, apice externo tantum obscure -olivaceis; pennee occipitalis parum elongcitce cristam brevem et non filiformem formant. Sur le vivant. Yeux bruns, bec jaune verdâtre, pieds noirs. Longueur totale, 420 millimètres; du vol, 690 mill.; circonférence du corps, 240 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 250 mill.; de la queue, 180 mill.; du tarse au bout des doigts, 95 mill.; du doigt du milieu, 40 mill.; du bec, 50 mill.; sa hauteur, 24 mill.; sa largeur, 14 mill. Cette espèce est propre à la province de Yungas, république de Bolivia, sur le revers oriental de la Cordillère des Andes. Elle se lient spécialement sur les montagnes boisées et chaudes, au milieu de l’active végétation des environs de Yanacaché, de Chulumani, d’irupana et de Cajuata, préférant les lieux cultivés et plantés de bananiers. Sédentaire toute l’année, elle vit par troupes, dans les champs, mais laissant toujours une sentinelle pour la prévenir des dangers, tandis qu’elle dévaste les plantations, ce qui la fait redouter des habitans, qui la nomment Ucki, en aymara. Ses cris sont perçans, aigus et par fois étourdissaos. ( 567 ) N.° 303. CASS1CUS CHRYSONOTUS, Nob. PI. LII, fig. i. Cassicus chrysonotus , d’Orb. et Lair., Syn. , p. 3, n.° 5. C. rostrum in exuvid fLavo-albidum , in 'vis’d basi obscur e-cceruleo nebulatum , apice depressiusculum ; casside frontali angustd tereti, quamvis posterius rotundatd; suprà et sub Ilis totus niger, dorso postico et uropygio tantum flavo- aur antiis ; tectricibus caudee superis ac inferis nigris ; alce his Cassici icteronoti longitudine cequales, sed caudd multo longiore , maris nigridine suprà nitente ,fcemince obscurd; hujus non- nullce alarum tectrices medice puncto aut strid minimis aurantiis terminantur. Sur le vivant. Bec jaunâtre à son extrémité, bleuâtre à sa base, pieds noirs. Lon- gueur totale, 320 millimètres; circonférence, 160 mill.; du pli de l’aile à son extré- mité, 150 mill.; de la queue, 120 mill.; du tarse au bout des doigts, 60 mill.; du bec, 35 mill. Nous n’ayons vu cette espèce que deux fois sur le versant oriental des Cordillères de Bolivia à Charapaccé, entre Suri et Inquisivi, province de Yungas, à Morochata, province d’Ayupaya, et toujours dans les régions élevées des montagnes. Elle est rare, des plus fuyardes et très- difficile à se procurer. Elle vit par petites troupes. Passe- reaux. il' : I I Genre I CT Eli LS. N. ° 304. ICTERUS MAXILLARIS, Nob. PI. LII, fig. 2, 3. Icterus maxillaris , d’Orb. et Laii. , Sjn. , p. 4 5 n.° 10. I. caput, collum, dorsumque totum, pectus et abdomen, violaceo-pur purino splen- dent, alis caudclque 'virescentibus , maxilla basi, tantummodo tomiis intus, constrictd, deinque usque ad apicem rectd; caput, collum, pectusque tanclummodo violaceo- cœrulea, dorso abdomineque ad viridem colorem vergentibus , maxilld suprà perfecte rectd , nullo modo curvatd, basi tomiis constrictd quasi late emarginatd , deinque sinuosd, apice iterum angustata. Sur le vivant. Yeux, bec et pieds noirs. Longueur totale, 225 millimètres; du vol, 360 mill.; circonférence du corps, 130 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 120 mill.; de la queue, 70 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du bec, 20 mill.; sa hauteur, 9 mill.; sa largeur, 7 mill. Cette espèce est très-commune dans toute la vallée de Cochabamba (Bolivia), où elle a les mœurs de nos Etourneaux. Elle vit sans défiance aucune en petites troupes auprès des bestiaux, en chassant les insectes qui s’envolent sous leurs pas. Souvent elle se perche sur le dos des vaches et des chevaux. Ses sociétés sont bruyantes : elle marche avec vitesse à terre et son vol est horizontal. Les Indiens aymaras l’appellent Burrumicki. ( 368 ) Passe- reaux. Famille des COHYSDÆ. Genre GARRULUS. N .° 305. GARRULUS VIRIDI -CYANEUS, Nob. PI. LUI, fig. i. Garrulus viridi-cjaneus 5 d’Orb. et Lair., Sjn p. 9, n.° 4. G. totus obscure coeruleus aut quodam luminis projectu ti talas s ino-viri d is ; capistrum, mentum , genaeque atras, gutture colloque antico supremo obscure nigro-ccerules- centibus aut viridescentibus, hoc coloide suprà pectus terminato ibique lined semi- circulari angusta albd circumdato ; post vittam capistri atram, alia frontali albd erectd suprci oculos superciliciriforme , adque latera capitis protensa ; cauda cu- neatd, remigibus intus nigris ; rectricibus suprci obscure-cjaneis aut viridescentibus , sicut dorsum unicoloribus inf raque nigris ; rostrum satis forte, culmine elevato arcuato, naribus, ut in pleribusque corvis, plumis setiformibus appressis , obtectis. Sur le vivant. Yeux noirâtres, bec et pieds noirs. Longueur totale, 340 millimètres; du vol, 410 mill.; circonférence du corps, 100 mill.; du pli de l’aile à son extrémité , 150 mill.; de la queue, 145 mill.; du tarse au bout des doigts, 70 mill.; du bec, 24 mill.; sa hauteur, 11 mill.; sa largeur, 12 mill. En descendant à l’est de la Paz (Bolivia) sur le versant oriental des Cordillères, j’ai rencontré cette espèce près de Cajapi, c’est-à-dire, à la limite supérieure de la végétation ligneuse, dans les lieux les plus escarpés du monde. Elle passait en hiver, par troupes d’une dizaine, se montrait farouche, jetait des cris perçans et menait le genre de vie de notre Geai. Les Indiens aymaras la nomment Qquèhué de son chant. TÉNUIROSTRES. Cuv. (TÉNUIROSTRES GRIMPEURS.) I.re FAMILLE. CERTHIDÆ. Genre DENDROCOLAPTES. N .° 306. DENDROCOLAPTES LAFRESNAYANUS, Nob. PI. LUI, fig. 2. Dendrocolaptes procurvus , dOrb. et Lafr. , Sjn ., p. 12, n. 6. D. suprci tota rubiginosa, pileo rufescente fusco, gutture striis pallidis, angustiori- bus, irregulariter dispositis , pectoris et colli antici numerosioribus , guldi plumis squamiformibus vestita , rostro pallide rubescente. Sur le vivant. Bec rosé, yeux bruns, pieds verdâtres. Longueur totale, 280 millim.; du bec, 50 mill.; vol, 310 mill.; circonférence du corps, 140 mill. ( 5G9 ) Celle espèce diffère du D. procurvus , Tem., par sa têle plus grosse, par le bec moins arqué el rosé, au lieu d’èîre noir, et par beaucoup d’autres détails. Nous l’avons rencontrée dans les îles du Ilio Parana, près de Goya, au 29.e degré de latitude. Elle grimpait sur un saule a la maniere des Grimpereaux. Nous l’avons retrouvée ensuite dans la province de Chiquitos (Bolivia) où elle est rare. N.° 307. DENDROCOLAPTES ATRIROSTR1S, Nob. PL LIV, fig. i. Dendrocolaptes atrir ostris , d’Orb. et Lai'r., Syn., p. 12, n.° 7. D. rostro atro, suprà paulo curvatiore , apice non subito defleæo , mandibuld albi- cante. Suprà totus rufo-oliv aceus , alis cauddque cinnamomeis , pilei nuchceque plumis in medio angustissime rufo-s trio latis ; vittd superciliari , sed tantum post oculai i concolore. Subtus dorso concolor, gutture colloque antico parum grisescen- tibus, pallide ut caput striolatis; tarsi breves ut digiti debiles. Sur le vivant. Pieds bleus, yeux bleu pâle. Longueur totale, 2(0 millimètres; du vol , 310 mill.; circonférence du corps, 120 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill., de la queue, 80 mill.; du bec, 20 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 8 mill. Cette espèce s’est montrée à nous au milieu des forêts épaisses, humides et chaudes qui séparent les provinces de Chiquitos et de Moxos, sur les lieux habités par les sauvages Guarayos (Bolivia). Elle y est rare et montre les habitudes ordinaires des Picucules. ÏI.e FAMILLE. SITTJDÆ. Genre AN ABATE S. N .° 308. ANABATES SQUAMIGER, Nob. PL LIV, fig. 2. Anabates squamiger , d’Orb. et Lafr., Ay«., p. 14, n.° 1. A. suprà, pileo, dorso, alis cauddque intense rubiginoso -cinnamomeis ; remigibus nigris, primariarium tertici, quartâ quintdque margine externo , sequentibus basi tantum obscure rufis, ibique vittam obliquam alce formantibus , secundariis margine externo, tertiariis fere totis cinnamomeo - rubiginosis ; caudcl intense rubiginosa; subtus rufo -olivas cens, tcenidi superciliari à naribus , gutture, guldque tota Icete flavis, genarum, colli, laterum usque ad nucham, pectoris, ventris, crissique medus plumis totis laete flavis , nigro - cinctis , squamceformibus ; rostrum debile attenuatum sjlvice , maxilld corned, mandibuld albicante; pedes pallicVe fusci , halluce ungueque valde elongatis , ut in scansoriis avibus. Sur le vivant. Yeux brun-noir, bec brun, rose-violet à sa base, pieds violet-brun. Longueur totale, 165 millimètres; vol, 230 mill.; circonférence du corps , 95 mill.; du pli de 1 aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 70 mil!.; du bec, 10 mil!.; sa largeur, mill.; sa hauteur, 3 mill. Passe- reaux. Passe- reaux. ( 370 ) Nous avons rencontré celte jolie espèce dans les environs du bourg de Palca, pro- vince d’Ayupaya (Bolivia), c’est-à-dire sur le versant oriental des Cordillères, au milieu d’un bois épais. Elle grimpe sur les arbres comme les Grimpereaux ordinaires. Cette habitude la distingue nettement des autres Anabates. N .° 309. AN ABATES UN1RUFUS, Nob. PI. LV, fig. î. Anabates unirufus , d’Orb. et Lafr., Sjn.^ p* 1 6 , n. 7. A. supra et subtiis totus Icete rufus unicolor, plumis capitis ut in prcecedente parum elongatis, acuminatis cristamque mediocrem formantibus, remigibus totis {tertianis prope dorsum exceptis ) pogonio interno nigris ; rectricibus totis rufo-cinnamo- meis, apice acuminatis sed vix rigidis ; pedes robusti, plumbei, halluce e jusque ungue ut in prcecedente fortibus, elongatis. Nous avons rencontré cette espèce dans la province de Moxos (Bolivia). Elle se tenait dans l’intérieur d’un bois et s’y perchait sur les branches basses des arbres. Elle y est peu commune. N .° 310. ANABATES GUTTUR AL1S, Nob. PL LV, fig. 3. Anabates gutturalis , dOrb. et Lafr., Syn.: p. i5, n. 5. A suprà totus fusco-rufescente-cinereus , pilei plumis totis angustatis , elongatis, cristam formantibus; remigibus obscurioribus, paUido-marginatis; rectricibus atque obscuris, apice acuminatis ut in dendrocolaptos, sed vix rigidis; subtus orso concolor sed pallidior , sorclidè cinerascens; mento, gulaque niveis, jugulo schistaceo, tecti icibus caudee inferis pariimf livescentibus, apice albis, rostrum turdi sed for- tius, corneum, mandibuld basi pallida; tarsi plumbei ita ut digiti valde robusti. Sur le vivant . Yeux noirs, bec noir en dessus, bleu à la base en dessous; pieds bleus. Longueur totale, 250 millimètres; du vol, 340 mill.; circonférence du corps, 140 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 105 mill.; de la queue, 90 mill.; du bec, 23 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 6 mill. Nous avons rencontré cette espèce près du Rio Negro, en Patagonie, ou elle est assez commune et reste toute l’année. Elle se tient en troupes de dix à douze ou isolee dans les buissons ou sur l’arbuste nommé chañar, dans le pays. Lorsqu’elle est en troupe, tous les individus font entendre un cri de rappel souvent répété, ou une chanson ca- dencée, formée en descendant de gammes chromatiques. Très-criarde, il y a souvent es rixes entre les individus d’une troupe, pour la possession d’un fruit. On la voit toujouis au plus épais des buissons, relever sa huppe, et faire entendre son chant. : ¡i ( 571 ) TÉNUIROSTRES HUMICOLES. III.8 FAMILLE. UPPUCER THIDÆ, Nob. Genre UPPUCERTHIA, Isid. Geoff, et d’Orb. N ° 311. UPPUCERTHIA MONTANA, Nob. PI. LVI, fig. î. Uppucerthia montana , d'Orb. et Lafr. , Ajvî., p. 22, n.° 4. Caudâ nigro-rufâ , rectricibus pogonio interno apiceque nigris, superciliis puré albis, plumisque pectoralibus et abdominalibus sordide rufescentibus , in medio longitu- dinaliter albis. Sur le vivant. Yeux bruns, bec noir, tarses bruns. Longueur totale, 190 millimètres; de la queue, 60 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 80 mill.; du bec, 22 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 45 mill. Nous avons rencontré cette espèce du 15.e au 17.e degré de latitude sud, sur les crêtes et sur les plateaux de la Cordillère de Bolivia et du Pérou, principalement aux environs de la Paz, à la hauteur de 3500 à 4500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle se tient isolée, ou par couples, dans les lieux rocailleux, où elle court d’une pierre à l’autre, y reste quelques secondes et continue sa chasse aux insectes. Très-craintive, elle se cache derrière les rochers, au moindre bruit. Ses mouvemens sont remplis de vivacité : elle tourne à chaque instant la tête en tous sens et relève sa queue perpen- diculairement , chaque fois qu’elle s’arrête. Son vol est bas et court , et sa marche rapide, même sur des rochers très-inclinés. N .° 312. UPPUCERTHIA ANDECOLA, Nob. PL LVI, fig. 2. Uppucerthia andecola , d’Orb. et Laf’r. , Syn.¿ p. 21, n.° 2. U. suprà tota rufescente-fumosa, uropygio caudâque rufo-cinnamomeis , alce dorso concolores; remigibus intùs fusco-nigris, extiis basique {quatuor eæternis primariis exceptis ) obscurè rufis; vittâ superciliari à naribus ad occiput ochraceo-albâ; regione paroticâ fusco-brunneâ ; gutture, collo antico albidis , lateribus pallide ochraceis; pectore abdomineque mediis albescentibus, leviter ochraceo tinctis; pectoris abdominisque lateribus concoloribus, sed pennis totis fusco-margincitis , longitudinali ter s quamaef omnibus ; tectricibus caudee inferis rufescentibus ; tarsis digitisque nigro fuscis , tenuibus , ungulisque parum arcuatis. Sur le vivant. Yeux bruns, bec et pieds noirâtres. Longueur totale, 200 millimètres; de la queue, 70 mill.; du vol, 280 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 90 mill.; du bec, 24 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeur, 4 mill.; circonférence du corps, 110 mill. Passe- reaux. . 1 Passe- reaux. ( 372 ) Cette espèce, qui a beaucoup des mœurs de VU. montana, habite à peu près les mêmes régions sans s’élever aussi haut. Nous l’avons rencontrée du 17.e au 19.e degré de latitude et de 3000 à 4000 mètres au-dessus des Océans, dans les ravins rocailleux près de la Paz, d’lnquisivi, de Totora et de Vallé Grandé (Bolivia). Elle se tient près des eaux , dans les lieux solitaires , où elle n’est pas du tout craintive. Elle marche avec rapidité au bord des ruisseaux, relevant sa queue chaque fois qu’elle s’arrête. Elle vole peu , toujours au ras de terre et fait souvent entendre un petit sifflement. Sa nour- riture se compose d’insectes. Les Aymaras la nomment chiruchiru. N.° 313. UPPUCERTHIA VULGARIS, Nob. PI. LVII, fig. i. U ppucerthia vulgaris , d’Orb. et Lafr. , p. 22, n." 5. U. sup r à fusco-fumosa , aut brunnescenti-fumosci unicolor ; remigibus fusco-nigris, b asi rufo - pallidis , vittam obliquam alce formantibus, exceptis tantum tribus primariis externis ; tectricibus majoribus quatuor externis rufo - pallidis , extiis limbatis, striamque secundam minorem alce formantibus-, caudd fusco -nigrd, exceptis duabus rectricibus mediis dorso concoloribus , tribus lateralibus utrinque apice et extiis sordide rufo- pallidis ; vittci superciliari ut in congeneribus albo- rufescente ; gutture toto albo, plumis totis apice transversèque fusco -notatis ; lateribus colli rufo-pallido variegatis ; pectore, abdomine, crissoque pallide fumigatis, in medio albescentibus, hypochondriis obscurioribus ; rostrum debile, rectum, com- pressum, acuminatum, nigro-corneum , mandibula paulo pallidiore ; tarsi debiles sed ita ut digiti elongati, unguibus anticis brevibus, postico elongato, omnibus paucissime curvatis ut in avibus graminicolis et ambulatoriis. Sur le vivant. Yeux brun-noir, bec et pieds noirs. Longueur totale, 160 millimètres; du vol, 300 mill.; circonférence du corps, 110 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mili.; de la queue, 60 mill.; du bec, 16 mill.; sa hauteur, 4 mill.; sa largeur, 4 mill. Nous avons rencontré cette espèce dans les plaines, au 34. degre, près de Buenos- Ayres, et dans les montagnes du 16.e au 20.e degré, à la hauteur de 3000 à 4500 mètres d’élévation au-dessus des Océans. Elle est surtout commune aux environs de Potosí, d’Oruro, de la Paz et de Chuquisaca, où elle mène le même genre de vie que l’espèce précédente. Elle vient souvent au milieu des villages et s’y montre partout très-commune. Jamais elle ne se perche sur les arbres. Les Aymaras la nomment Lahuayo aguatiri. N .° 314. UPPUCERTHIA N1GRO-FUMOSA, Nob. PI. LVII, fig. 2. Uppucerthia nigro-fumosa , d’Orb. et Lafr., Syn. , p. 23, n. 6. U. suprà tota fumigato-nigra ; remigibus nigris basi {secundum morem in aliis spe- ciebus ) rufescente et vittam obliquam formante; caudei nigrd, rectricibus tribus ( 573 ) externis ceque opice et extiis pallide rufis ; regione paroticd dorso concolore, plumis albo-s triât is; vitta superciliari alba, parum nigro-variegatd ; gutture toto albo, plumis apice jusco-punclatis ; subliis totd fumigata dorso paulo pallidiore, pennis totis slrid media longitudinali alba notatis ; rostrum elongatum, parum arcuatum, compressum , acuminatum, nigrum ; tarsi digitique robustiores, nigro- fusci. Sur le vivant. Yeux, bec et pieds noirs. Longueur totale, 250 millimètres; vol, 360 mill.; circonférence du corps, 150 mill.; longueur de la queue, 70 mill.; du bec, 25 mill.; sa hauteur, 6 mill.; sa largeur, 6 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 110 mill. Nous avons rencontré cette espèce seulement sur le versant occidental des Cordillères, à Valparaiso (Chili), à Cobija (Bolivia) et à Arica (Pérou), toujours sur le littoral maritime où elle est partout commune. Elle vit par couples qui se rappellent par un petit cri et y suit les mœurs des espèces précédentes. TÉNUIROSTRES MELLIPHAGES. Genre SERRIROSTRUM, Nob. J' aidé affine generi Coereba hoc novum genus. Formel pedum etenim, digitis ungu- lisque fortibus, atque lingua bificld apice penicillata, cum Coerebis flaveola et atricapiila, etc., omnino congruit, sed multo differt rostri formel inso Litet, maxilld valde sinuosa, basi parum depresse!, posted ascendente, apiceque tandem uncinato- curvatd ; tomiis ante uncum duobus aut tribus dentibus obliquis notatis ; mandibuld autem per totam longitudinem sursiim curvata, maxilld breviore ut in genere Xenope, Illigeri. Ce genre, bien caractérisé par son bec singulier, vit, comme les oiseaux-mouches, principalement de petits insectes. N .° 315. SERRIROSTRUM CARBONARIUM, Nob. PI. ¿VIH, fig. i et 2. Serrirostrum carbonarium , d’Orb. et Lafr. , Sjn ., p. 25, n.° î. S. capite , collo pectoreque totis , dorsi interscapulio , uropygio , alis, caudd tibiisque aterrimis ; tectricibus alce minoribus, tergo, abdomineque cinereis, tergo obscuriore, ano rufo ; rostrum nigro-plumbeum. Sur le vivant. Yeux bistrés, bec noir, pieds bruns. Longueur totale, 140 millimètres; du vol, 210 mill.; circonférence du corps, 80 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 75 mill.; de la queue, 50 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 8 mill.; sa largeur, 3 mill. Nous avons découvert cet intéressant oiseau sur le versant oriental de la Cordillère bolivienne au 17.e degré de latitude sud, principalement aux environs de Cajapi, pro- vince de Yungas, d’Inquisivi, province de Sicasica, et de Palca, province d’Ayupaya Passe- reaux. ( 574 ) (Bolivia). Elle se tient dans les lieux boisés et chauds, voltige sur les petites branches des buissons et des arbres, y faisant la chasse aux petits insectes avec une activité de mouvement très-remarquable, jetant de temps en temps un petit sifflement de rappel. N.° 316. SERR1ROSTRUM S1TTOIDES, Nob. PI. LVIII, fig. 3. Serrirostrum sittoicles , d’Orb. et Lafr. , Syn . , p. 2 5, n. 2. S. suprà totum cyaneo-ardesiacum; remigibus rectricibusque nigris, ardesiaco colore marginatis ; subtils totum pallidè rufum ; rostrum maxilld corned, mandibula pallidiore. Sur le vivant. Yeux brun-roux vifs, bec brun en dessus, rose à la base de la man- dibule inférieure; pieds brun-rosé. Longueur totale, 130 millim.; du vol, 180 mill.; circonférence du corps, 90 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; de la queue, 40 mill.; du tarse au bout des doigts, 30 mill.; du bec, 9 mill.; sa hauteur, 4 % mill.; sa largeur, 2)( mill. , Cette espèce, qui mène le même genre de vie que la précédente, habite aussi les mêmes lieux; nous l’avons rencontrée successivement à Chupé, province de Yungas, à Chuquisaca et à Yallé Grandé (Bolivia), toujours à l’est de la Cordillère. Elle se tient dans les lieux boisés et humides, sur les arbres fleuris et surtout sur les orangers, où, sans s’arrêter, elle parcourt avec uue vitesse extrême toutes les branches fleuries, en suçant les fleurs ou cherchant les petits insectes. Genre CONIROSTRUM, Nob. Hoc novum genus à duobus praecedentibus, rostro rectissimo , conico, compi esso , valde discrepans , attamen pedibus, alis , moribusque mellivoris illis affine vide- tur, generisque Dacnis aeque vicinum est. N.° 317. CONI ROSTRUM CINEREUM, Nob. Pl. LIX, fig. i. Conirostrum cinereum , d Orb. et Lafr. , Syn. , p. 2 5, n. i. C. suprà totum schistaceo-cinereum ; pileo, alis, cauddque nigris ; remigibus, tectri - cibus rectricibusque griseo - albescente marginatis ; macula medici alce alba , remigum basi albcl, exceptis tribus primis , formaté ; superciliis latis, albis, à naribus ad nucham ductis-, subtiis totum pallide cinerascente-, abdomine medio anoque pallidè. Sur le vivant. Yeux bruns, pieds bleuâtres, bec noirâtre. Longueur totale, 120 milli- mètres; de la queue, 40 mill.; du bec, 70 mill.; sa hauteur, 3 mill.; longueur du vol, 160 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 32 mill.; circonférence du corps, 60 mill. ( 375 ) Nous avons rencontré cette espèce à l’est et à l’ouest des Cordillères à Tacna (Pérou) et à Inquisivi , province de Sicasica (Bolivia) , dans les lieux fourrés ou aux alentours des habitations, où elle préfère les arbres fleuris. On la voit sautiller sans cesse, par- courant en tous sens les petites branches, où elle nous a paru sucer le suc des fleurs, tout en chassant les petits insectes. Son sifflement est faible, ses mouvemens sont des plus vifs. Famille des TROCHILIDÆ. Genre ORTHORHYNCHUS, Lacép. N.° 318. ORTHORHYNCHUS SMARAGDINICOLLIS , Nob. PI. L1X, %. 2. Orthorhy nchus smaragdinicollis , d’Orb. et Lair . , Syn. , p. 3i, n. 23. O. capite suprà dorsoque aureo-viridibus ; alis fuscis ; gulâ colloque antico satúrate smara gdino-splendentibus ; subtiis viridi-aureo parum micante; caudûi ferè recta , latâ , suprà aureo-infrà violaceo -pur pared; rostro gracili. Junior differt colore subtiis pallidè ochraceo ; gutturis et colli aliquot tantum pennis apice smaragdinis , aliis aura to-v iridib us . Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 90 millimètres; du vol, 130 mill.; circonférence du corps, 50 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 47 mill.; de la queue, 28 mill.; du bec, 12 mill. Cette espèce habite les montagnes boisées et un peu chaudes du versant oriental de la Cordillère, du 17.e au 18.e degré de latitude sud, principalement aux environs du hameau de Cajapi, près de Yanacaché, province de Yungas, et à Palca, province d’Ayu- paya (Bolivia) : nulle part elle n’est commune. Comme toutes les espèces de ces régions elle vit plus des larves et des nymphes des petites espèces d’hémiptères que du pollen des fleurs. N .° 319. ORTHORHYNCHUS PAMELA, Nob. PI. LX, fig. i. Orthorhynchus -pamela , cTOrb. et Lafr., Syn ., p. 29, n.° 14. O. suprà tota nigro fuliginosa; capite nigro; pennis uropygialibus apice, lectricibusque caudas superis metallice cyano - viridibus ; alce fuliginosas, primariis violaceo, secundariis et tectricihus oliváceo tinctis; remige primci basi, pogonio eocterno , cinnamomeo ; rectricibus cinnamomeis, lateribus anguste, apice late olivaceo- mcirginatis ; subtiis aterrima; ventre et abdomine pariim fuliginoso-tinctis ; pectore macula medici nivea, e plumis elongatis basi nigris apice albis formatât, notato; tectricibus caudee inferis cinnamomeis, parum fusco-adumb ratis ; rostrum rectissi- mum, mediocre. Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 120 millimètres; du vol, 175 mill.; circonférence du corps, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; du bec, 19 mill.; de la queue, 35 mill. Passe- reaux. Passe- reaux ( 376 ) Nous avons vu cette espèce au 17.e degré de latitude sud, à l’est de la Cordillère de la Paz (Bolivia) , province de Yungas, mais seulement à la limite supérieure de la végé- tation ligneuse , près du hameau de Tajési. Nous l’avons retrouvée ensuite dans la province d’Ayupaya, près de Palca-Grande, encore au sommet des montagnes. Nous croyons pouvoir en conclure quelle est propre à ces régions montagneuses, élevées d’environ 3500 mètres au-dessus des Océans. Nous n’en avons jamais aperçu que deux individus, ce qui nous porterait à croire qu’elle est très-rare : il est vrai de dire qu’on ne peut séjourner sur les lieux qu’elle habite. N .° 320. ORTHORYNCHUS AMETHYSTICOLLIS, Nob. PI. LX, fig. 2. Orthorhynchus amethysticollis , d’Orb. et Lafr., Xyra. , p. 3i, n.° 24. O. suprci totus viridis, uropygio parum aurato-, fronte smaragdino ; alis fuscis , pur- pureo tinctis; cauda latd, recta, cyano-nigrd , pennis duabus intermediis viridibus, tribus utrinque ultimis extremo apice albo -notatis; subtiis gula colloque antico amethystino -pulchre splendentibus; pectorali semicollare abdomineque medio pallide ochraceis; colli, pectoris et abdominis lateribus aureo- viridibus; ano caudœque tectricibus inferis albescentibus. Sur le vivant. Bec, yeux et pieds noirs. Longueur totale, 120 millimètres; circon- férence, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 55 mill.; de la queue, 36 mill.; du bec, 17 mill. En remontant le versant oriental de la Cordillère, du pays des Yuracarès vers Cocha- bamba, à la limite supérieure de la végétation ligneuse, sur les montagnes les plus accidentées du monde , nous avons aperçu le seul individu de cette espèce que nous ayons pu nous procurer. Il avait dans son estomac beaucoup de pucerons et de larves d’hémiptères. Genre TROCHILUS. N .° 32!. TROCHILUS ESTELLA, d’Orb. PI. LXIj fig. 1. Trochilus Estellcij d'Orb. et Lafr., Syn . , p. 32, n." 3i. T. cauda cuneata et rigidiusculâ , suprà brunneo - griseus ; collo dorsoque viridi cupreo paucissime relucentibus , hujus plumis rufo -pallido marginatis , caudee tectricibus cupreo-aurato viridibus; alis fuscis, apice chalib eo-nigr is , caudei cuneata, rigida, albei, pennis apice rotundato-acutis, duabus mediis cyaneo-viridibus, extimei laterali nigra, basi tantum et indis albei , tribus sequentibus totis cdbis , margine externo tantum angustissime nigro, subtiis , gulci et collo antico viridi- smaragdino resplendentibus , hoc colore colli maculd pectorali, triangulari, nigro-chalibcea ter- minatis, dein pectore ventreque albis, hypochondriis et ano rufo fuscis , vittd medici ( 577 ) longitudinali cas tañed pectoris et abdominis; rostrum brere, parum curvatum, nigrum. Junior differt guld et collo antico non viridibus sed albis , maculisque minutis, rotundatis, fusco notatis, pectore abdomineque absque colore cinnamomeo. Sur le vivant. Bec, pieds et yeux noirs. Longueur totale, 130 millimètres; du vol, 180 mill.; circonférence du corps, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 70 mill.; de la queue, 50 mill.; du bec, 22 mill. Nous n’avons rencontré cette charmante espèce que dans le ravin où est situé la ville de la Paz en Bolivia, au pied occidental de la Cordillère orientale. Elle se tient dans les lieux élevés et secs, à plus de 3000 mètres au-dessus des Océans. Elle va isolé- ment , voltigeant de fleurs en fleurs et se posant très-souvent sur les buissons ou sur les grandes plantes. Elle se nourrit principalement de pucerons. N.° 322. TROCHILUS ADELA., d’Orb. PI. LXI, fig. 2. Trochilus adela , d’Orb. et Lafr., Syn ., p. 33, n.° 3 2. T. suprà totus griseo obscure viridis , alis fuscis, apice parum purpureo tinctis; caudd cuneatd, rigida, fusco-nigrd, purpureo-tinctd; rectricibus totis {duabus mediis exceptis ) po gonio interno, sordide rufo-pallido albescentibus ; subtiis guld colloque antico viridi-smaragdino resplendentibus , pectore ventreque mediis nigro-chali- bceis, lateribus cinna momeis ; rostrum mediocre, nigrum , parum arcuatum. Sur le vivant. Yeux, bec et pieds noirs. Longueur totale, 140 millimètres; du vol, 160 mill.; circonférence du corps, 80 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 65 mil!.; de la queue, 43 mill.; du bec, 23 mill. Nous avons rencontré cette espèce une seule fois sur les montagnes sèches et arides des environs de Chuquisaca (Bolivia). Elle voltigeait entre les rochers, en se posant sur les plantes les plus élevées. Ordre des OISEAUX GRIMPEURS, Cuv. i.re FAMILLE. PIC ID Æ. Genre COLAPTES. N.° 323. COLAPTES RUPICOLA, Nob. PI. LXII, fig. i. C. suprà pallidè ochraceus ; pileo toto à naribus nuchdque sericeo-plurnbeis , collo supero, dorso toto a nuchd, alis cauddque, tectricibus, vittis fexuosis , nigris, lineatis, rectricum nigrarum scapis aureo- flavic antibus; caudd nigra, rectrice utrinque extremd duabusque mediis strictis, vittis, pallide ochraceis , capitis collique lateribus , gutture, collo antico, pectore et abdomine, caudceque tectricibus inferis ochraceo-albis, hoc colore medio abdomine paululum favicante ; vitta malari, nigro -plumbea , rubro mixtd, collo infimo guttis minimis, nigris , pectoreque majoribus conspersis . iv. 0is. 48 Passe- reaux. Passe- reaux. ( 578 ) Sur le vivant. Yeux jaune-vert, bec noir, pieds bruns. Longueur totale, 340 milli- mètres; du vol, 540 mill.; circonférence du corps, 200 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 170 mill.; du bec, 47 mill.; sa hauteur, 11 mill.; sa largeur, 11 mill.; de la queue, 90 mill.; du tarse au bout des doigts, 60 mill.; du grand doigt, 30 mill. Cette espèce habite le plateau bolivien et le plateau occidental de la Cordillère boli- vienne, depuis le 16.e jusqu’au 20.e degré de latitude sud, et les régions élevées du versant oriental de la Cordillère dans les régions sèches de plus de 3000 à 4500 mètres d’élévation seulement. Nous l’avons effectivement rencontrée près de la Paz, de Chu- quisaca, de Cochabamba et de Potosi (Bolivia). Elle vit par paires au milieu des rochers, dans les lieux dénués de buissons, se perche sur les rochers, et y mène une vie très- sauvage. Ses mouvemens sont vifs dans la recherche des insectes qu’elle poursuit entre les pierres; sa marche est rapide à terre, son vol lourd; son cri désagréable et fort, se fait entendre chaque fois qu’elle se perche. Les Indiens aymaras la nomment Yacayaca. Genre PICUS, Linn. N .° 324, PICUS CACTORUM , Nob. PI. LXI1, fig. 2. P. supra ater, maculd latd frontali pone rotundata el ad verticem extensa ; macula alid verticali triquetra, coccined; nucha transverse sordide grised ; dorso medio lined alba; uropjgio nigro alboque ceque variegato; alis cauddque nigris, maculis albis, vittatis; subtus totus sordide griseus ; guld totd ranunculaced. Sur le vivant. Tour des yeux et bec noir, yeux bistrés, pieds gris. Longueur totale, 190 millimètres; circonférence du corps, 120 mill.; vol, 370 mill.; du pli de l’aile à sou extrémité, 115 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 38 mill.; du bec, 18 mill.; sa hauteur, 5 mill.; sa largeur, 6 mill. La femelle manque de tache rouge sur la tête. Nous n’avons rencontré cette espèce que dans les grandes vallées sèches et arides qui sillonnent, de l’est à l’ouest, le versant oriental des Cordillères, près de Chaluani et de Chilon , province de Mizqué (Bolivia). Elle vit par paires au milieu des cactus arborescens , et ne se perche que sur ces végétaux. Elle se pose aux parties inférieures et gravit ensuite jusqu’au sommet, en y cherchant des araiguees, dont elle parait se nourrir exclusive- ment. Ce sont des oiseaux familiers, très-communs, et qui se montrent très-attachés les uns aux autres. N.° 325. PICUS ATRIVENTRIS, Nob. PI. LXIII, fig. i. P. ventre atro , non lineato ; capite cristato colloque suprerrto rubris, maculd au- rium tantum nigra, deorsum albo marginata; suprd totus ater; collo supero dorsoque medio vittd latd pallide straminee! notatis ; flexura, alce remigibusque intiis ochraceis; rostro albo. ( 571) ) Sur le vivant. Yeux et bec blancs, pieds noirs. Longueur totale, 330 millimètres. Passe- Nous avons rencontré cette espèce dans la province de Corrientes et dans les îles du reaux' Parana, du 28.e au 3 2.' 5 degré de latitude sud; nous l’avons ensuite retrouvée dans la province de Chiquitos et de Yallé Grandé, république de Bolivia. Elle se tient dans l’intérieur des grands bois, où du mois de Février en Mars elle vit en troupes, tandis quelle est par paires le reste de l’année. Ses cris sont perçans, et le bruit quelle fait en frappant les arbres morts de son bec, pour en faire sortir les insectes, est réelle- ment remarquable. Lorsqu’elle voit quelqu’un, elle se retire toujours du côté opposé d’un arbre, de manière à ne pas être aperçue; mais la curiosité la porte à venir, d’instans en instans, regarder si l’on est toujours à la même place. Ce sont des oiseaux criards, querelleurs , très-actifs. N. ° 326. PICUS CANIPILEUS, Nob. PI. LXIIIj fig. 2. P. supra olivaceus, uropygio leviter flavo striato ; alis eætüs parum aurulentis, remigium pogoniis intiis nigro-fuscis , rectricibus fusco-olivaceis, apice nigris, harum scapis suprà nigris , illarum brunneis , omnium subdis luteis ; fronte pileoque plumbeis, occipite et nucha coccineis, regione ophthalmica et paroicâ sordide albescentibus ; gula totâ et collo andCo nigris, punctis minutis , griseis conspersis ; subtus pallide olivaceo-f laves cens, viridi-fusco striatus ; alis subdis pallide ochraceis. Sur le vivant. Yeux bruns, pieds bleuâtres, bec noir. Longueur totale, 250 milli- mètres; vol, 440 mill.; circonférence du corps, 160 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 130 mill.; de la queue, 75 mill.; du tarse au bout des doigts, 50 mill.; du bec, 24 mill.; sa hauteur, 8 mill.; sa largeur, 10 mill. Cette espèce s’est montrée à nous sur le versant oriental des Cordillères, aux environs du bourg de Chupé, province de Yungas (Bolivia), au plus épais des bois qui couvrent le fond de tous les ravins de ces contrées humides et chaudes. Nous ne l’avons vue qu’une fois. N .° 327. PICUS PUNCTICEPS, Nob. PL LXIV, fig. i. P. suprà totus brunneo- niger, undique albo transversé 'vittatus ; pileo toto nigro- brunneo, striis minimis albis consperso , nuchd coccinea , utrinque trends duabus, unâ suprà, altera infrci oculos, albis, spado inter eas oculum includente nigro ; subdis sordide albus ; gutture, collo antico, ventreque nigro striatis. Foemina pileo toto , nuchdque unicoloribus , brunneo-nigris. Sur le vivant. Yeux rouge-carmin, bec corné, pieds gris. Longueur totale, 180 milli- mètres; du vol, 300 mill.; circonférence du corps, 115 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 90 mill.; de la queue, 60 mill.; du tarse au bout des doigts, 37 mill.; du bec, 20 mill . ; sa hauteur et sa largeur, 6 mill. Passe- reaux. ( 580 ) Cette espèce se trouve dans les mêmes régions que le P . cactorum , c est-à-dire dans les vallées sèches et arides de Chaluani et de Cochabamba, république de Bolivia. Elle se tient sur les coteaux, au fond des ravins, et dans les jardins mêmes de la ville de Cochabamba, mais elle est bien plus commune dans la vallée du Rio Chaluani, pro- vince de Mizqué. Elle grimpe aux petits arbres et aux cactus, n’est nullement craintive, vit par paires et sautille avec vitesse. Elle se nourrit principalement d araignées et ne pique pas les écorces , comme les autres espèces de Pics. N.° 328. PICUS FUMIGATUS, Nob. PI. LXV, fig. i. P. suprà totus fumigatus-, pileo toto nigro, striis rubris consperso; cauda fumigato- nigrd; subtiis capitis collique lateribus fumigatus unicolor; ano pallidiore. Sur le vivant. Yeux couleur de bistre pâle, bec et pieds noirâtres. Longueur totale, 170 millimètres; de la queue, 50 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 100 mill.; du tarse au bout des doigts, 35 mill.; du bec, 20 mill. Cette espèce parait propre au centre du continent américain , car nous l’avons ren- contrée d’abord dans la province de Corrientes , république Argentine, au 28. degré de latitude, et ensuite à Santa-Cruz de la Sierra et dans la province de Chiquitos, en Bo- livia, vers le 18.e degré. Elle se tient dans les grands bois et principalement à la lisière de ceux-ci, dont elle parcourt tous les points, le plus souvent isolée et silencieuse. Les Indiens guaranis la nomment Ipecu-mini , et les Indiens tobas du Chaco Coinironac. N.° 329. PICUS NIGRICEPS, Nob. PI. LXV, fig. 2. P. suprà totus aurulento-olivaceus ; pileo toto nigro, nuchae et dorsi plumis aliquot apice rubiginosis; stria à naribus ad nucham flavd nigro miætâ; subtiis olivaceo- nigro et pallido vittatus Sur le vivant. Yeux rouges, bec corné, pieds brun-bleuâtre. Longueur totale, 200 millimètres; vol, 320 mill.; circonférence du corps, 110 mill.; du pli de l’aile a son extrémité, 90 mill.; de la queue, 65 mill.; du tarse au bout des doigts, 40 mill.; du bec, 21 mill.; sa hauteur et sa largeur, 8 mill. Nous n’avons vu cette espèce qu’une seule fois dans les grands bois des coteaux qui avoisinent le bourg de Palca Grande, capitale de la province d’Ayupaya, république de Bolivia. Genre PICUMNUS, Tem. N .° 330. PICUMNUS ALBOSQUAMATUS, Nob. PI. LXIY, fig. 2. P. pennis totis gutturis, colli antici, pectoris et abdominis albis, subtiliter mgro- marginatis, squamceformibus ; capite suprà nigro, antrorsum striis parvis ru iis, posted punctis minimis albis consperso ■ ( 381 ) Sur le vivant. Yeux gris, pieds et bec bleuâtres. Longueur totale, 150 millimètres; passe du vol, 180 mill.; circonférence du corps, 70 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, rcaux 54 mill.; de la queue, 25 mill.; du tarse au bout des doigts, 25 mill.; du bec, 9 mill.; sa largeur, 5 mill.; sa hauteur, 5 mill. Nous avons rencontré cette jolie petite espèce dans la province de Yungas, près des rives du Rio de Tamanipaya, république de Bolivia, sur le versant oriental de la Cor- dillère. Elle menait sur les petits arbustes le genre de vie des Pics ordinaires. FAMILLE DES TROGONIDÆ. Genre TR.OGON, Linn. N .° 331. TROGON ANTISIENS1S, d’Orb. PI LXVI, fig. i. Trogon antisiensis , d’Orb., 183-7, Magasin de zoologie, classe 2.', pi. lxxxv. Caractères. Bec assez fort, déprimé à la base, arqué, comprimé vers son extrémité, lisse sur la longueur des commissures, marqué seulement d’une dent près de l’extré- mité de la mandibule supérieure; ailes longues, les rémiges acuminées à leur extrémité, la quatrième la plus longue; tarses courts, emplumés sur la moitié de leur longueur. Des plumes relevées verticalement de chaque côté, forment une huppe en crête qui couvre seulement les parties antérieures aux yeux; ces plumes sont dirigées en haut et en avant , sans néanmoins descendre plus bas que la mandibule supérieure. Indépen- damment de cette huppe, la tête, jusqu’à l’occiput, est couverte de plumes un peu plus longues que celles du cou, mais non susceptibles de se relever. Les tectrices supé- rieures des ailes sont lâches, comme celles des Autruches, longues, étroites, aiguës et tombent de chaque côté ; les couvertures supérieures de la queue sont de même nature que les couvertures des ailes, mais plus longues que la queue et tombent par-dessus les rectrices; douze rectrices étagées, les plus longues en dessus. Dimensions. Longueur totale du bout du bec au bout de la queue, 29 centimètres; circonférence du corps, 24 cent.; du pli de l’aile à son extrémité, 19 cent.; de la queue, 12 cent.; du bec, 15 millim. Couleurs. Bec jaunâtre, yeux rougeâtres; pieds brun -noir; une petite partie de la gorge noire; cette même teinte forme une tache à la base de la commissure du bec; rémiges et scapulaires entièrement noires; la huppe est, en dehors, du plus beau vert jaunâtre métallique ; les barbes , surtout les plus antérieures et les plus inférieures , sont terminées de rougeâtre métallique; le côté interne des plumes de cette huppe est bleu-verdâtre très-foncé; les plumes qui recouvrent la tête sont absolument de Sa même teinte que celles de la huppe, mais avec moins de reflets rougeâtres; le devant du cou et le commencement de la poitrine sont vert brillant; cette teinte est coupée carrément un peu au-dessus du pli de l’aile dans le repos; tout le dos, les couvertures tombantes des rémiges et des rectrices et le croupion d’un beau vert métallique très-brillant; les Passe- reaux. ( 382 ) petites tectrices inférieures des rémiges vert doré, les grandes noires; toutes les parties inférieures du rouge le plus éclatant. La queue se compose : l.° de six rectrices intermé- diaires noires; 2.° de deux latérales noires sur la moitié de leur longueur et sur la tige; le reste blanc; 3.° de quatre pennes extérieures blanches, la tige et la base noires, plumes des tarses noires , terminées de vert métallique. Cette magnifique espèce a beaucoup de rapports de formes avec le Couroucou pavonin ; mais elle s’en distingue par les caractères suivans : l.° par une taille moins grande de près d’un huitième; 2.u par ce que les plumes relevées en crêtes du Couroucou antisien ne couvrent que la partie de la tête antérieure aux yeux , et ne descendent pas sur la partie inférieure du bec, tandis que, chez le Pavonin, la crête couvre toute la tête, et ses plumes en avant tombent de chaque côté sur la mandibule inférieure du bec; 3.° en ce que le vert de la poitrine ne descend pas jusqu a la hauteur du pli de 1 aile dans notre espèce, tandis qu’il descend beaucoup plus bas chez le Pavonin; 4.ü par ce que les rectrices inférieures des ailes sont vert doré dans le Couroucou antisien et vert bleu dans l’espèce à laquelle nous le comparons; 5.° enfin, par les tarses, emplumés sur plus de la moitié de leur longueur dans notre espèce, et presque nus chez le Pavonin. Malgré ces différences qui distinguent parfaitement le Trogon antisiensis du Trogon pavoninus, beaucoup de traits de ressemblance en font des espèces très-voisines : l’allonge- ment et la nature des couvertures des ailes et de la queue, la huppe, ainsi que beaucoup d’autres détails de couleur. Nous l’avons rencontrée dans la république de Bolivia, à l’est des Andes, au sein des forêts humides et chaudes de la province de Yungas; elle y est constamment rare et se tient presque toujours près des torrents, au plus épais des bois, où ses mœurs, comme celles du genre auquel elle appartient , sont mélancoliques et sauvages. On entend sou- vent, le soir et le matin, son chant monotone, presque imitatif du nom de Couroucou; mais combien de difficultés à vaincre pour arriver jusqu’à l’oiseau, au milieu du pays peut-être le plus accidenté du monde! FAMILLE DES R A MP H A ST ID Æ. Genre AULACORHYNCHXJS, Gould. N.° 332. AULACORHYNCHUS COERULEO-CINCTUS, Nob. PI. LXVI, fig. 2. A. suprà totus prasinus unicolor , macula tantummodo uropygiali rubra, rectrici- busque duabus intermediis apice castaneis ; subtiis pallidior, gula tota alba; vitta superciliari et postoculari, genarum parte suboculari, zondque subpectorali azu- reis; rectricibus subtiis cyano- glaucescentibus ; rostrum cceruleo-plumbeum apice, albescens. Sur le vivant. Yeux jaune-clair; tour des yeux noirâtre, avec une tache jaune à la paupière inférieure; bec bleu fonce, rose à son extrémité, pieds bleus. Longueui totale, ( 385 ) 370 millimètres; du yol, 480 mill.; circonférence du corps, 230 mill.; du pli de l’aile à son extrémité, 140 mill.; de la queue, 140 mill.; du tarse au bout des doigts, 75 mill.; du bec, G5 mill.; sa hauteur, 25 mill.; sa largeur, 23 mill. Le bec est pourvu de chaque côté d’une rainure assez profonde qui part des narines et se perd à la moitié de la longueur. Entre ces deux sillons est une surface plane carrée. Cette rare espèce paraît appartenir exclusivement aux grandes forêts humides et chaudes qui couvrent le versant oriental des Cordillères, à l’est de la ville delà Paz, en Bolivia. Nous l’avons effectivement rencontrée seulement aux environs de Yanacaché, de Chupé et d’Irupana, province de Yungas. Elle se tient au plus épais des bois, dans les ravins, où son cri la fait découvrir, car son plumage la confondait avec le feuillage. Elle se nourrit de fruits quelle jette en l’air pour les recevoir ensuite. Son cri, souvent répété, lui a fait, par imitation, donner par les Espagnols le nom de Dios dura (Dieu vous donnera). Passe- reaux. 1 ( 585 ) TABLE ALPHABÉTIQUE ET SYNONYMIQUE DES OISEAUX. ACCIPITRES, Linn. Ordre Ada, Less cyanirostris , Nob nigerrima , Nob perspicillala , Nob Aglaya . . . . chHensis , Vigors. Voy. Tanagra yeni . cyanicollis. Voy. Tanagra cyanicollis . cyanocephala. Voy. Tanagra Maximi- liani gyrola. Voy. Tanagra gyrola . . . igniventris. Voy. Tanagra igniventris . Mexicana. Voy. Tanagra flaviventris . montana. Voy. Tanagra montana . . Schrankii. Voy. Tanagra Schrankii . yeni. Voy. Tanagra yeni Alauda Chii. Voy. An thus Chii .... fulva, Linn. Voy. Anthus fulvus . . rufa, Less. Voy. Anthus fulvus . . . Alecturus , Vieill flaviventris. Voy. Arundinicola flavi- ventris guirayetapa , Vieill leucocephalus , nob. Voy. Arundini- cola leucocephala tricolor, Vieill y'etapa, Vieill . Ampelidæ. Famille Ampelis, Linn. cayana, La ih.Voy. Ampelis cay ennensis cayennensis cinerea, Vieill. Voy. Querula cinerea. rubro-cristata , Nob tersa, Linn. Voy. Tersina tersa . . . viridis, Nob Anabates, Temm cristatus, Spix . gutturalis , Nob. Pl. 55, fig. 3 . . . rufif ons , Spix. Voy. Anumbius fron- talis squammiger, Nob. Pl. 54, fig. 2» . . unirufus, Nob HaS. 1 338 340 340 339 270 270 271 276 272 275 271 275 270 270 225 223 224 341 335 342 334 341 342 296 296 297 297 296 297 299 298 257 258 370 256 369 370 Anthus, Bechst acuticaudatus , Less. Voy. Anumbius anlhoides Chii, Vieill correndera , Vieill fulvus, Vieill fur catus, Nob rufescens, Nob Anumbi, Azara. Voy. Anumbius anthoides roxo , Azara. Voy. Anumbius ruber. . Anumbius , Nob anthoides, Nob frontalis, d’Orb ruber, Nob scolopaceus , Nob st r atico lis , Nob . striaticeps , Nob unirufus, Nob. Pl. 55 , fig. 1 . . . Aquila picta, Spix. Voy. Morphnus uru- bitinga . Aquileidæ. Sous-famille, Nob.. .... Arremon, Vieill ,. affinis, Nob rufinucha, Nob silens , Nob torquatus, Vieill. Voy. Arrem. silens. Arundinicola , Nob flaviventris , Nob leucocephala , Nob Astur, Bechst magniroslris nitidus unicinctus Asturina cinerea , Vieill. Voy. Astur nitidus Aulacorhynchus ccerulei - cinctus , Nob. Pl. 66, fig. 2 Balara roxo. Azara. Voy. Tyrannus tamno- philoides Bethylus , Cuv picatus Bidens femoralis, Spix. Voy. Falco femoralis rufivenler, Spix. Voy. Diodon bidentatus Pag. 223 252 225 225 223 227 226 252 253 251 252 256 253 257 255 254 370 84 66 281 282 283 281 281 334 335 334 91 91 95 93 95 382 308 269 269 116 122 49 i IV. Ois. Bubo, Magellanicus Buteo, Bechst busarellus macropterus , Vieill plumbeus, Cuv. Voy. Ictinia plumbea . rutilans tricolor, nob. unicolor, nob Cam pylorhynchus scolopaceus, Spix. Voy. Anumbius scolopaceus Caracaridæ. Sous-famille , nob Caracterisaclo bianco , cabos negros. Azara. Voy. Psaris cayanas Cardinalis americanas, Briss. Voy. Tachy- phonus gularis Carduelis atratus, nob. PI. 48, fig. 2. . Cassicus atrovirens , nob. PI. 61, fig. 2 . chrysonotus, nob. PI. 62, fig. 1 . . yuracares, nob. PI. 51, fig. 1 . . . Cathartes, Blig aura, Illig jota, Ch. Bonap. Voy. Cathartes aura jota, Ch. Bonap. Voy. Cathartes urubu urubu , Vieill Cathartista aura, Vieill. Voy. Cathartes aura urubu, Vieill. Voy. Cathartes urubu. . Cephalopterus, Geoff. Saint-Hil ornatus, Geoff. Certhilauda canicularia, nob. PI. 43 , fig. 1 maritima, nob. Voy. PI. 44, fig. 1 . tenuirostris , nob. PI. 43, fig. 2. . . Chimango, Azara.Voy. Polyborus-chimango Chipia capita, Azara. Voy. Tachyphonus capitatus Choliba, Azara. Voy. Scops choliba. . . Circaetus coronatus Circus, Bechst busarellus , Vieill. Voy. Buteo busarellus campestris , Vieill. Voy. Circus cinereus cinereus, Vieill. macropterus , Vieili. Voy. Buteo macro- pterus rufulus, Vieill. Voy. Buteo rutilans. . superciliosus, Less.V . Buteo macropterus Cissopis bicolor. Vieill .Y . Belhylus picatus Cola agouda anegadizos, Azara. Voy. Sy- nallaxis ruficauda ( 386 ) Pag. 137 137 102 103 112 101 104 106 109 266 44 301 279 364 366 367 365 31 38 38 31 31 38 31 296 296 359 360 359 60 278 132 75 75 110 103 110 110 112 104 112 269 240 Cola aguda cliicli, Azara. Voy. Synallaxis ruficapilla aguda de encuandro amarillo , Azara. Voy. Embernagra macroura . . . aguda de horqueta tricolor, Azara. Voy. Synallaxis phryganophilus. . . . aguda pardo de collar negro, Azara. Voy. Synallaxis Maximiliani. . . rara gallito, Azara. V. A lecturus tricolor rara pardo y blanco , Azara.Voy. Alec- turus guirayelapa Colaptes rupicola, nob. Pl. 62, fig. 1. • Conapophaga , Vieill ardesiaca, nob ncevia , Vieill nigro cincta, nob Conirostrum cinereum, nob. PI. 59, fig. 1. Contramaestre azuladillo , Azara.Voy. Cu- licivora dumicola copetillo ordinario, Azara. Voy. Muci- capara subcristata coronado. Azara. Voy. Muscicapara ver- mico ra pardo verdoso de corona amarilla, Az. Voy. Muscícapa viridicata .... Coradas cayana, Lath. V. Saltator cayana Coracina cephaloptera, Vieill. Voy. Cepha- loplerus ornatus Coracina ornata, Spix. Voy. Cephalopterus ornatus Coracinidæ. Famille Corvus flavus, G mei . V. Tyrannus sulfuratus Culicivora , Swains bivittata, nob. V. Culicivora dumicola. budytoides , nob. Voy. Setophaga bu- dytoides dumicola, nob parulus , nob reguloides , nob Cymindis leucopygus , Spix. Voy. Bos t lira- mus sociabilis i Cypselus Andecolus , nob. Pl. 42, fig. 2 . montivagus, nob. Pl. 42, fig. !.. • Dacnis, Cuv cayanas cyanater, Less.V. Dacnis cyanocephalus cyanocephalus , nob flaviv enter , nob Dœdalion nitidus, Less. Voy. Astur nitidus. Pag. 246 285 239 247 341 342 377 185 188 186 187 374 331 326 324 325 290 296 296 295 304 331 331 330 331 332 332 73 358 357 219 221 221 221 220 95 Pag. ( 587 ) Pag. Dendrocolaples atrirostris, nob. PI. 54, fig. 1 368 procurvus, Temm. PI. 53, fig. 2 . . 369 Diodon 122 bidentalus 122 Donacobius , Swains 213 albo -vittatus , nob 213 brasiliensis , nob 213 vociferans, Sw. V. Donacob. brasiliensis 213 Drymophila alca, Sw. Voy. Formicívora atra 179 trifasciata, Sw. V oy . Formiciv. domicella 178 Elanoides furcatus, Y'\e\W.Y .Milvus furcatus 100 leucurus, Vieill. Voy. Milvus leucurus. 98 Elanus dispar. Less. Voy. Milvus leucurus . 98 Emberiza atriceps , nob. PI. 47, fig. 2. . 363 bonariensis , Comm. Voy. Embernagra plalensis. 284 carbonaria, nob. PI. 45, fig. 2 . . . 361 fulviceps , nob. PI. 46, fig. 2 . . . 362 griseo-cristata , nob. PI. 47, fig. 1 , . 363 hypochondria, nob. PI. 45, fig. 1. . 361 luteo-cephala , nob. PI. 44, fig. 2. . 360 platensis, Lath. V. Emberiza bonariensis 284 speculifera, nob. PI. 46, fig. 1 . . . 362 Emberizoides marginalis , Temm. Voy. Em- bernagra macroura 286 Embernagra , Less 284 dumetorum , Less. V. Embern. platensis 284 macroura , nob. 285 olivascens , nob 285 platensis, nob 284 rufinucha,noh.Y . Arremonrufinucha . 283 silens, nob. Voy. Arremon silens . . 281 torquata, nob. Voy. Arremon affinis . 282 Episcopus avis, Briss. V. Tanagra episcopus 27 4 Euphonia, Desm 266 aureata, nob 267 laniirostris , nob 266 nigricollis, Vieill. V. Euphonia aureata 267 ruficeps , nob 268 serrirostris , nob. . 267 Falco , Beclist 116 arguya, Temm. Voy. Halicelus melano- leucus 76 aurantius, Gmel. Voy. Falco femoralis 1 16 bidentalus , Lath. V. Diodon bidentatus 122 brasiliensis, Briss. Voy. Morphnus uru- bitinga 84 brasiliensis, Gm. V. Polyborus vulgaris 551 busarellus, Azara. Voy. Buteo busarellus 1 03 Falco cachinnans, Linn. Y oy. Macagua ca- chinnans 96 concentricus , Illig.V. Nisus concentricus 88 coronatus, Temm.V .Circaetus coronatus 75 degener, Illig.V. Polyborus chimachima 63 destructor, Baud. V. Harpyia destructor 8 1 diodon , Temm. Voy. Diodon bidentatus 122 dispar, Temm. Voy. Milvus leucurus . 98 dominicensis, Linn. V. Falco sparverius 119 femoralis, Temm 116 furcatus, Gmel. Voy. Milvus furcatus . 100 hemidactylus, Temm. Voy. Nisus hemi- dactylus 86 histrionicus, Quoy. Voy. Circus cinereus 110 inseclivorus, Spix. V. Astur magnirostris 9 1 longipes, Illig. V. Morphnus urubitinga 84 magnirostris, Lath .Y .Astur magnirostris 91 nitidus. Lath. Voy. Astur nitidus . . 95 palustris, Vieill. V oy. Buteo macropterus 1 1 2 pileatus, Temm. Voy. Nisus pileatus . 90 plumbeus, prince Max. de Neuw. Voy. Ictinia plumbea 101 plumbeus, Linn. Voy. Ictinia plumbea . 101 polio gaster, Natt. V oy. Nisus polio gaster 8 9 rosthramus, prince Max. de Neuw. Voy. Roslhramus sociabilis ...... 73 rutilans, Licht. Voy. Buteo rutilans. . 104 sparverius, Gmel 119 striatus, Vieill. Voy. Nisus striatus . . 88 slriolatus. Voy. Astur nitidus . ... 95 unicinctus, Temm.Vo y . Astur unicinctus 93 urubitinga, Lath.V .Morphnus urubitinga 84 Falconidæ. Sous-famille. Nob 113 Falconidées. Famille 42 Ficedula pensytvanica, Briss. Voy. Muscica- para vermivora 324 Figulus albogularis, Spix.V . Furnarius rufus 250 Fluvicola, Swains 343 cenanthoides , nob. ....... 344 bicolor, nob.. 343 cyanirostris, nob. V. Ada cyanir ostris . 340 icterophris, nob. V. Suiriri icterophrys . 338 leucophrys , nob 345 nigerrima , nob. V oy. Ada nigerrima . 340 perspicillata , nob. V. Ada perspicillata . 339 rujiipectoralis , nob 345 Formicívora, Swains 17g alapi 181 atra 179 Formicívora brevicauda , Sw.V. Myrmoihera axillaris domicella Lafresnayano , nob pileata, Ménét. V . Thamnophilus pileatus r iif atra, nob Fringilla gyrola, Linn.Voy. Tanagragyrola macroura , Lath. V . Embern. maci oui a Furnarius , Vieill anumbi, Vieil!. V. A numb i us anthoides ruber, Vieill. Voy. Anumbius ruber . . rufus , Vieill Garrulus viridicy anus, nob. Pl. 53, fig. 1 • Généralités sur les oiseaux de proie . . Généralités sur les passereaux GRIMPEURS Gubernetes Cunninghami, Such. \oy. A lec- turus yetapa yiperu, nob. Voy. Alecturus yetapa. . Gypagus papa, \ie\\L\. Sarcoramphus papa Habiade Bañado, Azara. Voy. Embernagra platensis de ceja blanca, Azara. Voy. Saltator cœ- rulescens de gola negra, Az. V. Saltator atricollis de pico raranjado, Azara. "Voy. Saltator aurantii rostris punzo. Azara. Voy. Pyranga Azane . robustona. Voy. Saltator atricollis . • rojica, Azara. Voy. Pyranga rubicus . Hali cetus , Sa vi aguya, Less. V. Haliœtus melanoleucus . chimachima. Less. Voy. Polyborus chi- m achima cliimanzo, Less. V. Polyborus cliimango melanoleucus Harpya, Cuv coronata, Vieill. V . Circcietus coronatus destructor, maxima, Vieill. V. Harpiya destructor. Herpetotheres cachinnans, Vieill. Voy. Ma- cagua cachinnans sociabilis, Yiá\\N.Bosthramus sociabilis Hirundinea, nob bellicosa, nob Homero , Azara. Voy. Furnarius rufus . . Hylactes Tarnii, King. V. Leptonyx Tarnii Hylophilus, Temm ruficeps, prince Max ( 388 ) Pag. 183 178 182 175 180 272 285 249 252 253 250 368 1 141 377 342 342 28 284 287 288 288 264 288 265 76 76 63 60 76 81 75 81 81 96 73 314 514 250 198 219 219 Ibycter, Vieill gymnoceplialus , nob • Icterus maxillaris, nob. PI. 52 , fig. 2 . . . Ictinia , Vieill plumbea, Vieill Iribú, Azara. Voy. Cathartes urubu . . . rubicha, Azara. V. Sarcoramphus papa Jacapani , Marcgr. V- Donacob. brasiliensis Jacurutu , Marcgr. Voy .Bubo magellanicus Laniagra , nob guyanensis, nob * • Lanidæ. Famille. Less Lanius ccesius, Licht. V oy. Tyrannus ccesius- cay anens is luteus, Briss.Voy. Tyrannus sulfuratus cayanas, Linn. Voy. P saris cay anus . dolialus, Linn.V. Thamnophilus doliatus domicella, Licht. Voy .Formicívora do- micella gutlulatus, Licht. Voy. Thamnophilus striato-thorax > guyanensis, Licht. V oy . Laniagra guya- nensis inquisitor, Licht. Voy. Psaris inquisitor leverianus, Gmel. Voy. Bethylus picatus ncevius, Lath. Voy. Psaris cay anus. . ncevius , Linn.V. Thamnophilus ncevius palliatus, Licht. V. Thamnoph. palliatus picatus, Lalh. Voy. Bethylus picatus . stagurus, Licht.V. Thamnophilus major tyrannus, G me!. V. Tyrannus intrepidus validus, Licht. Voy. Psaris roseicollis . Leptonyx, Swains albicollis, nob ■ . . • macropus , Swains paradoxus , nob pittoides rubecula, nob Tarnii, nob Lesser crested fly-catcher. Voy. Muscipeta acadica Linaria analis, nob. PI. 48, fig. 1 . . . Lindo azul yoro cabezaceleste, Azara. Voy. Euphonia aureata celeste , oro y negro. Azara. Voy. Ta- nagra striata precioso, Azara. Voy. Tanagra cayana . Saihobi, Azara. Voy. Tanagra episcopus rag. 50 50 367 367 100 101 31 28 213 137 159 160 159 309 304 301 168 170 176 160 302 269 301 170 174 269 166 313 302 195 196 197 197 196 196 198 318 364 267 27 3 272 274 ( 589 ) Pag. Macagua, Azara 96 cachinnans 96 Maturus garrulus, Swains. Voy. Anumbius frontalis 256 Manacus rubrocapillus , Briss. Voy. Pipra rubrocapilla 294 Megalonyx medius , Less. Voy. Leptonyx albicolis 196 rubecula, nob. V. Leptonyx rubecula . 196 ruficeps , nob. Voy. Leptonyx Tarnii . 198 rufus, Less. V oy. Leptonyx macropus . 197 Merops rufus, Gmel. Voy .Furnarius rufus 250 Mdvago ochrocephalus, Spix. Voy. Polybo- rus chimachima 63 Milvus , Bechst 98 furcalus, Cuv 1 00 leucurus. Vieil! 98 Mimus Saturninus , prince Max. Voy. Or- pheus calandria 206 Morphnus , Cuv 84 urubitingua, Cuv 8 4 Motacüla cayana, Linn. V. Dacnis cayanus 22 1 olivácea, Linn. Voy. Pirco oliváceas . 162 perspicillata, Gmel. V. Ada perspicillata 339 vermivora , Gmel. Voy. Muscicapara vermivora 324 Muscícapa albiventris, Spix. Voy. Fluvicola bicolor 343 alector, Temm. V. Alertaras tricolor . 341 animosa, Licht.V. Tyrannus intrepidus 313 audax, Latb. Voy. Tyrannus audax . 305 bicolor, Latb. Voy. Fluvicola bicolor. 343 cæsia, prince Max. V. Tyrannus cæsius 309 cayennensis , Briss. Voy. Muscipeta cayennensis 317 Commersoni , Less. V. Ada perspicillata 339 coronata, Latb. Voy. Suiriri coronata 336 crinita, Latb. Voy. Tyrannus crinitus. 306 cristata, nob. Voy. Muscicapara sub- er istat a 326 cyanirostris, Vieill.V. Ada cyanir ostris 340 despotes, Licht.Voy. Tyrannus melan- cholicus 311 dominicana, Spix. Voy. Arundinicola leucocephala 334 dominicana, Licht. \ oy. Pepoaza do- minicana 347 elegans , nob. V. Muscícapa viridicata. 325 ferox, Latb. Voy. Tyrannus ferox . . 306 Pag. Muscícapa fur cata, Spix. V oy. Tj'rannus me- lancholicus 311 guiare, Nati. Voy. Todirostrum guiare. 315 joazciro, Spix. Voy. Pepoaza rixosa. . 350 legatus, Licht. Voy. Muscipeta albicollis 318 leucocephala , prince Max. Voy. Arun- dinicola leucocephala 334 ludoviciana, Lath. V. Tyrannus crinitus 306 mcesta, Licht. Voy. Pepoaza irupero . 348 nigricans, Vieill. V oy. Ada perspicillata 339 nivea, Spix. Voy. Pepoaza irupero . . 348 obsoleta, nob.V. Muscicapara obsoleta 328 olivácea, nob. Voy. Muscicapara bo- liviana 328 olivácea, Wils. Voy. Vireo olivaceus . 162 parulus, Kittlitz. V. Culicivora parulus 332 plumbea, Licht.Voy. Querula cinerea 296 polyglolla, Licht. Voy. Pepoaza : poly- glotta 346 psalura, Temm. Voy. A lecturus gui- rayelapa .......... 342 pyrope, Kittlitz. Voy. Pepoaza pyrope 348 querula, Wils. Voy. Muscipeta acadica 318 risoria, Vieill. V. Alecturus guirayetapa 342 rubra , Vieill. Voy. Tyrannus tamno- philoides 308 nif capilla, Vieill. V. Ada cyanirostris 340 straminea, Temm. Voy. Muscicapara subcristata 326 suiriri, Vieill. Voy. Suiriri-Suiriri . . 336 tyrannus, Lath. V. Tyrannus intrepidus 313 tyrannies, Lath. V. Tyrannus tyrannus 310 velata, Licht. Voy. Pepoaza velata. . 347 Virginia cristata, Briss. Voy. Tyrannus crinitus 306 viridicata, nob 325 vittigera, Licht. V. Pepoaza coronata 350 yetapa, Vieill. V oy. Alecturus y etapa. 342 Muscicapara, nob. 323 angusliroslris , nob 325 bivittata, nob . . . 324 boliviana, nob 328 Gaimardii , nob 326 leucophrys, nob 327 oleagina, nob 323 obsoleta, nob 328 slramineo-ventris , nob 327 slriaticollis , nob 323 subcristata , nob 326 Muscicapara ventralis , nob vermivora , nob Mcscicapidæ. Famille Muscigralla brevicauda, nob. PI. 39, fig. 1 Muscipeta , Cuv acadica , nob albiceps , nob albicollis , nob armillata , Vieill. V. Muscipeta valloides bimaculata, nob brevirostris, nob cayennensis , nob cinnamomea , nob. Voy. Muscipeta Vieillotii. flaca, Vieill . Voy. Muscipeta cayennensis Guillemini , nob. ....•••• obscura, nob. V .Muscipeta Guillemini . ralloides , nob regia Vieillotii, nob virgata, nob Muscisaxicola maculir ostris , nob. PI. 41, fig. 2. • mentalis, nob. Pi. 40, fig. i . • . • ruf vertex , nob. PI. 40, fig. 2, . . striaticeps , nob. PI. 41, fig. 1. • • My other a, Illig ala pi , nob. Voy. Formicívora alapi . . analis, nob coray a, Spix.V. Thryathorus coray a. fuligino sa, VXxgN .My r mother aaxillaris leuconota, Spix. Voy. Formicívora do- micella mentalis, Teram. Voy. Thamnophilus mentalis . . • nigro -maculata , nob pileata, Licht.V. Thamnophilus pileatus poliocephala, pr i nee M ax. Voy . Thamno- philus mentalis striato-thorax , Teram. Voy. Thamno- philus slriato-thorax Myotherinæ. Famille My r mother a, Vieill axillaris , Vieill guttata, Vieill. V. Thamnoph. guttatus Menestriesii , nob minuta, nob Ñacurutú, Azara. Voy. Bubo magellanicus Nauclerus furcatus, Vig. V. Milvus furcatus ( 390 ) rag. 328 324 299 354 317 318 319 318 322 320 321 317 32 S 317 319 319 322 317 321 320 356 355 354 356 188 181 191 229 183 Í 78 177 190 175 177 176 163 182 103 177 184 184 138 100 Nemosia, Vieill gularis, Vieill. V. Tachyphonus gularis nigricollis, Vieill pileata sordida, nob Nisus, Cuv concentricus hemidactylus magnirostris, Less Astur magnirostris malfini, Less. Voy. Nisus striatus. . . pileatus poliogaster striatus unicinctus, Less. Voy. Astur unicinclus. Noctua, Sav canicularia ferox, Vieill torquata urucurea, Less. Voy. Noctua canicularia Œnanthe perspicillata , Vieill. Voy. Ada perspicillala OISEAUX DE PROIE. Ordre ..... Opetiorynchus inundatus , Temm. Voy. Sy- nallaxis ruficauda rufus, prince Max. Voy. Furnarius rufus Oriolas leucopter us, Gmel. Voy. Tachypho- nus leucopterus Orpheus, Swains. . calandria , nob . dorsalis, nob patagónicas , nob thenca, nob. . tricaudatus, nob. V. Orpheus triurus . triurus , nob Orthorhynchus. amethysticollis, nob. PI. 60, fig. 2 . . pamela, nob. PI. 60, fig. 1. . . . smaragdinicollis, nob. PI. 59, fig. 2. Otus, Cuv br achy otos , Linn Pachyrhynchus , Sw. ........ cay anus , Spix. Voy. Psaris cayanus . marginatus , nob semi-fasciatus , Spix. Voy. Psaris semi- fasciatus Pallas, Spic. V. Arundinicola leucocephala. Pandion fulvus,\ieill.\ -Morphn. urubitinga Parulus ruficeps , Spix. Voy. Synallaxis ruficapilla Pag. 226 279 260 261 261 86 88 86 91 88 90 89 88 93 126 128 127 126 128 339 1 240 250 217 205 206 211 210 209 208 208 375 376 375 375 134 134 303 301 303 301 335 84 246 PASSEREAUX. Ordre PASSERES. Ordre Pepoaza, nob Pepoaza, Azara. Voy. Pepoaza polyglolta . andecola, nob coronata, nob dominicana, Azara gutturalis, nob. V. Pepoaza andecola . impero , Azara livida, nob montana montana, nob murina, nob. Voy. Pepoaza pyrope . . polyglotta , nob pyrope, nob. rixosa, nob.. . variegata, nob. PI. 39 , fig. 2 . . . . velata, nob Phalcobcenus , nob montanus, nob Phytotoma, Molina angustirostris , nob Bloxhami, Children. V .Phytotoma rara rara, Molina rutila, Vieill silens, Kittl. Voy. Phytotoma rara . PlCIDÆ Picolaptes scolopaceus , Lafr. Voy. Anum- bius scolopaceus Picumnus albo-squamatus, nob. PI. 64, fig. 2 Picus airiventris, nob. PI. 63 , fig. 1 . . . cactorum, nob. PI. 62, fig. 2. . . . canipileus , nob. PI. 63, fig. 2 . . . fumigatus, nob. PI. 65, fig. 1 . . . nigriceps , nob. PI. 65, fig. 2 . . . puncliceps , nob. PI. 64 , fig. 1 . . . Pipra, Linn. . erythrocephala, Gmel. Voy. Pipra ru- brocapilla fasciata, nob nœvia, Lath. Voy. Conophaga ncevia peruviana, Lath. V. Rupicola peruviana rubrocapilla rupicola, Gmel. V. Rupicola peruviana Pipradæ. Famille Pitydus aureo -ventris , nob. PI. 49 , fig. 1,2 Platyrhynchos bicolor , Vieill. Voy. Fluvi- cola bicolor coronatus, Vieill. Voy. Suiriri coronata Platyrhynchos hirundinœus , Spix. Voy. Hirundinea bellicosa 314 leucocephalus , Vieill. V. Arundinicola leucocephala 334 regius, Vieill. Voy. Muscipeta regia . 317 virescens, Vieill. V. Muscipeta acadica 318 Polyborus, Vieill 54 chimachima , Azara 63 chimango , Vieill 60 chimma, Vieill. Voy. Polyborus chima- chima 63 vulgaris, Vieill 55 Procnia ventralis, Illig. V. Tersina tersa . 299 Psaris , Cuv 301 atricapillus , nob. V. Psaris roseicolUs . 302 cayanus. 301 Cuvier ii, Sw. Voy. Psaris semifasciatus 301 erythrogenis, Selby. V. Psaris inquisitor 302 inquisitor, nob.. 302 roseicollis , nob 302 semifasciatus, nob. ....... 301 Pteroptochos albicollis, Kittl. Voy. Lepto- nyx albicolis 196 megapodius , Kittl. Voy. Leplonyx ma- cropus ........... 197 rubecula, Kittl. V. Leplonyx rubecula. 196 Pyranga, Vieill 262 albicollis, nob 265 Azaree , nob.. 264 luctuosa, nob 263 rubicus , nob. . 265 versicolor, nob 262 Querula, Vieill 296 cinerea, nob 296 Ramphocelus , Vieill. 280 atrosericeus , nob 280 Regulus omnicolor, Vieill. Voy. Tachuris rubri gastra. 333 Rhinomidee. Famille. Nob. 192 Rhinomya, Isid. Geoff. 193 lanceolata, Isid. Geoff. 194 Rosthramus , Less 72 niger. Less. Voy. Rosthramus sociabilis 73 sociabilis 73 Rupicola, Briss. 294 peruviana 294 Saltator, Vieill. . . , 286 atra, nob. Voy. Saltator melanopis. . 291 atricollis, Vieill 288 141 141 346 346 351 350 347 351 348 351 353 325 348 346 348 351 349 347 50 51 291 292 293 293 293 273 377 256 380 378 378 379 380 380 379 294 294 295 186 294 294 294 294 365 343 336 ( 392 ) Pag. Saltator aurantii rostris, Vieill. .... 288 Azaree, nob ». 287 ccerulescens , Vieill 287 cayana, nob 290 flavus, Vieill. Voy. Pyranga Azaree . 264 melanopis, Vieill. . 291 ruber, Vieill. Voy. Pyranga Azaree . . 264 rubious, Vieill. Voy. Pyranga rubious . 265 rufiventris , nob 289 similis, nob. 290 validus, Vieill. Voy. Saltator atricollis . 288 virescens , Vieill. Voy. Saltator cayana . 290 Sarcor amplius , Dumér. . 17 gryphus, Linn 17 papa 28 vultur, Dum. Voy. S. gryphus. . . 17 Soops, Sav 132 choliba ....... i ... • 132 Serrirostrum carbonarium, nob. PI. 58, fig.l 373 siltoides , nob. PI. 58 , fig. 3. . . . 374 Setophaga , Swains. ......... 329 brunniceps , nob. ........ 329 budytoides, nob. 330 verticalis, nob 330 Sparverius magnirostris, Vieill. Voy. Astur magniroslris .... 9! Spheenura fringillaris , Licht. Voy. Ember - nagra macroura 286 frontalis, Licht .\. Anumbius frontalis 256 ruficeps, Licht.V. Synallaxis ruficapilla 246 Spizaetus leucurus , Vieill. Voy. Haliœtus melanoleucus 76 melanoleucus, Vieill. Voy. Hcdieetus me- lanoleucus 76 Strix, Sav 135 choliba, Vieill. Voy. Scops choliba . . 132 canicularia, Mol. V. Noctua canicularia 128 decussata, Licht. Voy. Scops choliba . 132 ferox, Vieill. Voy. Noctua ferox . . 127 magellanica, Gm. V . Bubo magellanicus 1 37 ñacurutú, Vieill. V. Bubo magellanicus 138 passerinoides , Temm. V. Noctua ferox 127 perlata, Licht • . . . . 135 punicolu,\\e\W.\ oy. Bubo magellanicus 137 torquata, Daub. Voy. Noctua torquata. 126 ulula, Linn. Voy. Otus brachyotos . . 134 virginiana, Gm. V. Bubo magellanicus. 1 37 Strixidæ. Famille 123 Suiriri, nob 336 Suiriri, Azara. Voy. Pepoaza rixosa . . chorreado. Azara. V. Ada perspicillata . chorreado sin-roxo , Azara. V. Musci- peta cdbicollis chorreado todo, Az.V. Tyrannus audax churinche, Azara. Voy. Suiriri coronata coronata, nob. de cabeza blanca, Azara. Voy. Arundini- cola leucocephala de cabeza y rabadilla de canela. Azara. Voy. Ada cyanirostris dominico, Azara. Voy. Fluvicola bicolor guazu, Az. V. Tyrannus melancholicus, icterophrys , nob. ........ negro pico celeste, Azara. V o y. Ada cy a- niroslris ordinario, Azara. Voy. Suiriri- Suiriri . pardo amarillo mayor y menor, Azara. V oy . Tyrannus ferox pardo y rojo , Az. V. Tyrannus crinitus rojo, Az.V. Tyrannus tamnophyloides. rojo obscuro, Az.V .Hirundineabellicosa. Suiriri , nob Sylvia bivittata, Licht. V. Culicivora dumicola. canicapilla, prince Max. V. Sylvia velata cayana. Lath concolor, nob. dumicola, Vieill. V. Culicivora dumicola leucoblephara, Vieill melanops , Vieill olivácea, Lath. Voy. Vireo oliváceas . perspicillata , Lath. V . Ada perspicillata perspicillata, Vieill. V. Ada perspicillata pliryganophila, Vieill. Voy. Synallaxis phrygcinophilus platensis,\ ieill.V. Troglodytes platensis plumbea, Swains. Voy. Sylvia venusta rubrigastra, Vieill. Voy. Tachurisrubri- gastra ruficeps, nob. V. Hylophilus rujiceps . russeola, Vieill. V. Synallaxis ruficauda velata, Vieill venusta, Temm viridicata,\ iei 1 1. V. Muscícapa viridicata viridis, Briss. V. Dacnis cyanocephalus. Sylvidæ. Famille Synallaxis, Vieill cegytlialoides , Kittlitz Pag. 380 339 133 305 336 336 334 340 343 311 338 340 336 306 306 308 314 336 215 331 217 221 216 331 217 237 162 339 339 239 231 218 333 219 240 217 218 325 222 215 234 243 Synallaxis albescens , Temm albiceps, nob caudacutus , pr. Mp¡. V. Syn. rujicauda cinereus, pr. Max. Voj. Syn.ru/icapilla dorso maculatus , nob. ...... fuliginiceps, nob humicola, Kittlitz leucocephalus , nob maluroides , nob Maximiliani , nob patagónica , nob phryganop hilus , nob ruficapilla , Vieill rujicauda, Vieil! striaticeps, nob tecellataffemm.y .Sym.p hry gano phi lus torquata , nob. V. Synall. Maximiliani torquatus, prince Max tro glodytoides , nob Tachuris , nob cabeza de plomo. Azara. Voy. Todiros- trum guiare de vientre amarillo , Azara. Voy. Jrun- dinicola Jlavivenlris nigricans, nob obscur ito minor. Azara. Voy. Tachuris nigricans omnicolor, nob. V. Tach. rubrigastra rubrigastra, nob Tachyphonus , Vieill capitatus, nob. . Jlavinucha , nob guiar is, nob . . . leucopterus , Vieill luctuosus , nob. V. Pyranga luctuosa rujicollis, nob versicolor, nob. V. Pyranga versicolor Tanagra, Linn Tanagra, Less. Voy. Laniagra guyanensis atra, Gmel. Voy. Saltator melanopis . al rico l lis , Spix. Voy. Salo, atricollis . aureata, Vieill. V oy. Euphonia aureata canicapilla, Swains. Voy. Sylvia velata Cayana, Gmel cayanensis , Briss. Voy. Tan. Cayana cy anico llis , nob episcopus, Licht Jlammiceps, pr.Max.V. Pyranga rubicus Jlavivenlris , Vieill Pag. Tanagra gularis , Gmel. V. Tach. gularis 279 guyanensis, Linn. V. Laniagra guya- nensis 160 gyrola, Gmel 272 igniventris, nob 275 Maximiliani, nob 276 melanopis, prince Max. Voy. Saltator melanopis 291 mexicana, Gm.V. Tanagra Jlavivenlris 27 l mississipensis, Licht. V. Pyranga Azaree 264 montana, nob 275 nigerrima, Gm.V. Tachyph. leucopterus 277 mgricollis , Gm. V.Nemosia nigricollis 260 olivascens , Licht 274 pileata, La ib. Voy. TSemosia pileata . 261 porphyro , Licht. V oy. Pyranga rubicus 265 prima, Marcgr 270 rujicollis, Licht. V. Tachyph. rujicollis. 27 7 Sayaca. Voy. Tanagra olivascens . . 274 Say aca , Gmel. Voy. Tanagra episcopus 274 SchrancMi, Spix 270 silens, Lath. Voy. Mrremon silens. . 281 striata, Gmel 273 superciliaris, Spix. V. Saltat, cœrülescens 287 tatao , Linn 270 yeni, nob 270 Tanagridœ. Famille 259 Ter sina, Vieill 299 cærulea , Vieill. Voy. Tersina tersa . . 299 tersa 299 Thamnophilus , Vieill 165 affinis, nob 175 agilis , Spix. Voy. Vireo oliváceas . . 162 (dapi, Vieill. V. Formicívora alapi. . 181 albiventer, Spix. V. Thamn. major. . 166 aspersivenler , nob 171 aterrimus. Voy. Formicívora atra . . 179 atropileus , nob. 173 axillaris, nob. V. Myrmolhera axillaris 183 cœrülescens, Vieill. V. Thamn. ncevius. 170 do liat us . . 5 g g domicella, Mén. V. Formiciv. domicella 178 guttatus, nob. 177 guyanensis, prince Max. Voy. Laniagra guyanensis jgO Lafresnayanus , nob. V. Formicívora Lafreyana 182 lineatus, Spix. Voy. Thamn. palliatus . 174 lividus, Kittlitz. Voy. Pepoaza livida . 351 Pag. 241 241 240 246 237 242 245 244 238 247 249 239 246 240 241 239 247 248 238 333 315 335 334 334 333 383 277 278 279 279 217 263 277 262 269 160 291 288 267 217 272 272 271 274 265 271 ( 594 ) Pag. Thomnophilus maculatus, nob 172 major, Vieill 166 melanogaster, Spix. Voy. Myrmothera axillaris 183 mentalis, nob 177 minutus, nob. Voy. Myrmoth. minuta . 1 84 ncevius 170 palliatus 174 pileatus 175 radiosus, Spix. Voy. Thamn. dolíalas . 168 rufater, nob. Voy .Formido, rufatra . 180 rufus, Vïeill. V. Tyrann. tamnophiloides 309 rutilas, Vieill. Voy. Thamn. atropileus. 1 7 3 schislaceus, nob 170 stagurus, pr. Max. Voy. Thamn. major 166 striato -thorax 176 Thryothorus, Vieill 229 coraya, Vieill 229 modulator, nob 230 lindara, Marcgr. Voy. Strix perlata . . . 135 Tilyraatricapilla, Vieill.V. Psaris roseicollis 302 cinerea, Vieill. Voy. Psaris cayanas. . 301 rufa, Vieill. Voy. Psaris roseicollis . . 302 Todirostrum, Less 315 cinereum , nob 315 ecaudatum, nob 316 guiare, nob 315 margaritacei venter, nob 316 Todas cinereus, Briss. V. Todirost. cinereum 315 leueocephalus , Lath. V. Arundinicola leucocephala 334 marginatus, Licht.Voy. Pacliyrhynchos marginatus 303 melanocephalus , Spix. V- Todirostrum cinereum 315 regius, Latb. V. Muscipela regia. . . 317 Tordo de monte negro cobijas blancas, Az. Voy . Tacky phonus leucopterus . . 277 de monte torquato. Azara. Voy. Arre- aron silens 281 Trocliilidœ 375 Trochilus, Linn 376 adela, d’Orb 377 estrila, d’Orb. ......... 376 Troglodytes , Cuv 228 fulvus, nob. Voy. Troglod. platensis . 231 guarayanus, nob 233 pallidus, nob 234 platensis 231 Pag. Troglodytes tecellata, nob 232 Trogon antisianus, nob. Pl. 66, fig. 1. . 381 Turdidæ. Famille 199 Turdus, Linn 199 alapi , Gmel. V. Formicívora cilapi . . 181 albivenler, Spix. V. Turdus rufiventris 203 badius, Licht. Voy. Furnarius rufus . 250 brasiliensis, nob. Voy. Donacobius bra- siliensis 213 chiguanco , nob 201 choc hi, Vieill. Voy. Turdus rufiventris . 203 cirrhatus , Lath. V. Myrmoth. axillaris. 1 83 coraya, Lath. Voy. Thryothorus coraya 229 crinitus, Linn. V. Tyrannus crinitus . 307 crotopezus, Licht. V. Turdus rufiventris 203 Falldandice , Quoy 202 fuscater, nob 200 leucomelas, Vieill. V. Turdus rufiventris 203 magellanicus. King. V. Turd. Falldandice 202 orpheus, Spix. V. Orpheus calandria . 206 pratensis, YieiU.Y .Donacob. brasiliensis 213 rufiventris , Vieill 203 scolopaceus , nob. Voy. Anumbius sco - lopaceus 256 thenca, Vieill. V. Orpheus thenca . . 209 thenca, Vieill. Voy. Orpheus calandria 206 triurus , Vieill. Voy. Orpheus triurus . 208 Tyrannus , Vieill 303 albicollis , VieilL V. Muscipeta albicollis 318 ambulans, Swains. V . Pepoaza rixosa . 350 animosus, nob.V i Tyrann. intrepidus . 313 audax, Vieill 305 auranliaco-alro-crislatus , nob. ... 312 bellicosus, Vieill.V. Hirundinea bellicosa 314 bellicosus, Vieill. V. Tyrann. sulfuratus 304 bellulus, Vieill. V. Alecturus guir ay etapa 342 bif urcalus, Briss. V. Tyrannus tyrannus 310 ccesius, nob 309 cayennensis, Briss. V. Tyrannus ferox. 306 coronatus, Vieill. V. Pepoaza coronata. 350 crinitus, nob 306 dominicanus , Vieill. V. Pepoaza domi- nicana .... 347 ferox, Vieill 306 fumigatus , nob 307 guttur alis, Eydoux. Voy. Pepoaza livida 3 5 1 intrepidus, Vieill 313 irritabilis, Vieill. V. Tyrannus crinitus 306 irupero , Vieill. V. Pepoaza irupero ■ 348 Tyrannus magnanimus, Vieill. Voy. Tyran- nus sulfuratus melancholicus, Vieill pepoaza, V ieill. V. Pepoaza polyglotta . rixosus , Vieill. V. Pepoaza rixosa. . rufescens , nob rafeen Iris, nob rufus, nob. Voy. Tyrannus tamno- philoides savana, A ieill. Voy. Tyrannus tyrannus solitarius, Vieill. V. Tyrannus audax. sulfuratus lamnophiloides , nob tuberculifer, nob tyrannus, nob Uppucerthia andecola , nob. Pl. 56, fig. 2. montana, nob. PI. 56, fig. I. . . . Uppucerthia nigro-j umosa, nob.PI.57, fig. 2 vulgaris, nob. Pl. 57, fig. 1 . . . . Urucurea, Azara. Voy. Noctua canicularia Uzquanlzli , Fernand. V. Harpya destructor Vireo, Vieill. olieaceus, nob. virescens, Vieill. Voy. Vireo olivaceus Vultur atratus, Wils. Voy. Cathartes aura . aura, Linn. Voy. Cathartes aura . . aura, Wils. V. Cathartes urubu. . . brasiliensis. Lalli. V. Cathartes urubu, elegans, Gerini. V. Sarcoramphus papa gryphus , Humb. Voy. Sarcoramphus gryphus . papa, Linn. Voy. Sarcoramphus papa VuLTURiDÉES. Famille Yiperu, Azara. Voy. Alecturus yetapa. . Pag. 304 311 346 380 308 312 309 310 305 304 308 307 310 371 371 FIN DE LA PARTIE DES OISEAUX. (HSE I ( V. /V i . 2 7í>'/e el CEuf dio CAT II AK THE S urubu w 3.4./^ eJ-Œufdu CAT II ART HE S aura iuÿa>. 5 . Œuf dll P 0 LYB ORU S vulgaris Viezilof> *f.¿' *• V , • » f ' 7r arnés puiæé d après' dOrôÿ f evraa/d /ïdi/eur- François sculpo A- r A® //npr e ofo Z any fois Smpr y de Zanpíour. OISEAUX, PI. 2. Sí '/rea? ¿es p tfuv . 6 L evrauít Sí ditcar . ¡ . P H AL C O B Œ NU S m o ntan u s O.L.Œ0 du P O L Y B O ll:U S No/?. 2 . P junior CllimailtL'O Azara Srr ctnço is sculp y.OO/.OG/K. O/SK. Í /\ PI. 3. i . H U T E 0 tricolor, Nob. niSr/e . 2 • femelle/. Impr? de- £ angloi*?. M4- -Arincólo uc/ie s c . Traoi&r joined * Zenrcutlt JA (¿¿leur- i. TAMIN OPHI LUS aspersiventer , Jfob. 2. Ï se lus tac eus , Nob. OISE I E X JJnpr -e de JJ> ¿¿¿an . OIS K. 1 1 -V . E ■ Traviés pincel LevrcutU: .Editeur . 1.2. MY OTHER A aaalis, nob- O • ü Impr? de E asig le ir £■ Tr avíes pi. Zevrauk .Tidiiezir. -¿Lua ^Duménit sculp. 1-2 . RII! N O MYA lanceolala,i/ Orb . et Is- Geo/f. 3 - + . J\1 E GAL O \ I Y rufo * cgulari s, \o6 frnp r 1 de 1, a ru/ ¿o is DISK I f v . \ O/S/'J.UX. ri . /r ^Bretons sculp . Xevraudt .Edctcur. i. M EGALO NIX rufieep s , Nob. 2. M a Ib i colli s, ¿auuu. Impr ? dey Lanploi-r H \ . PI .9. ZevraitlP JEdite-itr. Zr clore sculp . i . TU RDU S lu scaler, Wot- 2 . 1 .cKiguanco, JSTob. Imp? dc Z arty lots . O/S/'- 1 1 Y JL .Tjíiii /e.\- JcJ . Leoraidl JJdileur JfrccnQíOTj' Sculp- E \ L O P11IL11 S ruíiccps , im>. : . H AC A I S il a piven ter , Xoi . m/(7j : a -. To ¿luz •: oi s /ri rx P/../Ó E. Travies pincc . ZevrcuiZt Editeur jfainedouc7ie sc- i. S Y SALL AXI S torquata, Mob. ‘2 ■ S tit o v q n at a , Xob . 7m p ? de EoUinu ■ PL /6. -Levrault Æcitùeur'. J3/*e¿onS o'ÇAx/p . i . SYNA I„ LAXIS stniaticeps , Nob. 2. S albiecps, Nob. Trnpr .e des. L any to ¿r- o/s/íA i :v. /y. /// PI. 20, Treaties pina:. ù .François sculp OÍS /i. M X r f ; evocado JSdiCeur i TAC HT PII 0 Kill S luctuosus nob. f 7)bàle, J ï . S a. J-emÆz-. /ntpr tc dc -Lanplüw- x . TAC HYP I J O INIT S I l avi n ii cli a . Web. 2 - 3 . EU PIT OIN IA s erriro stri s , Wol lmp P dey FolCiaw. 3 Of? EA CX F,. Fr avies dei Pi. 22 François Sculp. Zevrault Editeur ■ i. EXT PHOBIA lamiros iris, Mb . 2 . E .. ru fi ceps, m>i>. 5. Oeuf de l F niber/uttjra píateos ir , A o b 4 Oeuf de l Aijlaya episcopus , Imp f de Fol lia u OfSKAl'X . JC 7'raotéif piracy. L eor cctcLir JCCddeun . TAXAGIU (P.D. J monlana,*í 2 . T //A/y c v a n o c e pli al a ^XyJVob. Imp r S' de Lang Lois. : ■ O/SK A / V. /0.24 I','. Trecoi&f pane Zevrawlâ JL'dtCeur. Françoiif .reata. . TANAGRA sefeâ, 2 . T yeni. j/nipr ? d& Zanytoâp. a i . RAMPHOCELUS alro- sericeus w . 2 . Pï R A N G A aïbieollis /rnpr . e c¿e -Lasii. 2G. /.evríui/¿ /?rfi¿eur . François PI, 27. Erançoù'. j-c O/S E A I X K ’/'ravie# del . J.evraulL Editeur i I. M B E R _\ A(rR A torquata , Nob 2 . 1 ruJiivncha, Nob. Imp1’ de Follicat o/s/:. i r.x PL 7i del ■ /.ei>/%tuil/ Jùli/eur i. SALTATOR ruiiventris , .T»»/», ‘i. S si mi li s, .y, »/» S.Oouf ail (rustiros tris, x,,/,. Cor ¿fie . Imp u’ de Ib ¿¿¿au o/s/:a /x. /v. 30. J'J ■ TraviÁf ptnæ . Zet>r cuite JSdiôear. -Æ nn.erfo uc/e scuïp . î. PI PR A fasciata, w 2 . AMPELIS viridis , jim/tr* d& Z, a/ig lo i. Imp lF de /o (¿¿xiu ■ J levrazdt Editeur Erançoii r sc. 1-2 I ^ R AiS N U S tut cr cu li fer , Nob 3-4- T_ _• rnfiventris,7Pi)i. Imp “ de J'oUza iL O/SE. I ( A PI. 32 O/ SEA I X £. /ravies dei ■ ZevrituU. • /Editeur Atujaste Diane ml Je 1 S E ! O P II A GA verticalis , Noh. 2 . MIT S C I C APA s'lriaticollis,2Vb5. Jmpip de Fofliau . o! s r,. i rx j>/ :;a levraut. t KMteur Jirehm sc. 1. A LE( Il U l S fJavjventns . iwb. 2. C l L 1 (’ ] X () R A bvi dytoidcs . Fob. imp1? de do If ¿au . ' I / E ■ j did- le V/ 'au /( Editeur Breton, sc i. CULI C IV O R A rép'uloides , m>i. o 2 . L L l \ ] COL A rxifipec torali s , Wob , 7mp.e de Eoflzau ■ OZSE.ltA A. f' J ' N s o/s/:. t ( 'X PL. JP i MU S (MGR AL LA kewauea, w, 2 PEPOAZA variegata, Wot. O •’>- TYRAN N U S .Sulphuratus, Mob. 4. Oeuf du PEPOAZA polyo’lotta , Soi . Jínp ? cie Foi ù‘ a a . ¿c.¡» c * w OIS EA IL Y » PL. Ai. 1. C K RT H I LA N DA marítima,^. 2. EMBERIZA luteocephala , jroi 3- Oeuf a™, TYRAANUS Savanha . 4 ^^FLUVICOLA icteroplarvs . Jntp 'F' ^MUSCICAPA ícteropbrys, :W/ i - Oeuf du LOXIA cucultata,z/.. 4 G .IvMJVEiKlZA s poculi 'fera , ïïot. 2 E fiü-vieeps, jm. Pm/i11' de Za/u/Z/Ar . I O/SEA IX PL. 47- lii'eton kPc ■ Zeorauli lid i leur Tt 'notée' pina' f i. EM E E E ï /a tV ^ri sço ^cn stdtft, . *2 .. E «itpiccps, Woí 7). OEUF de l'E matutina Cmwi. 4 OEUF de F E. _ _ oubern atnx . /««. fmp ‘e de Z'o Zlicru . o /si: Arx PL /f.8 . Tr avies pi tur ■ h>vrau7/ Edtleur X. LINARIA analis , mb. 2. CARDUELIS atra tu s ,Nob- 3. Oeiif du CARDUELIS tristis . 4 & 5. rUltJARIÏÏS rafiis.M, i Oeuf Je rANUMBIUS slAaticejs.JW, Imp de J'oZ/ieizL. E- /rao (E r pin, e . / eo ran It Editen r i-2 . SERJU ROSTRI 31 carbo na rnim. sittoidcs, - OISE. il X 1 oisjSL irx /’/. o9. Ji. Irceoeés ptna>. Zevrault Éditeur . Peer din el sculp ■ i. COX I ROST RUM cinereum. 3ofi. 2 . QRTIIORII Y.X Cl Cl S smarao'd im co l l i s , 3rob . Jlnp ’P'de- Zanplo is . £ . Travies pui^r- Leo vault Editen Earrfinellc sculp t . x . 0 RT HO RHYNC HU S Pamela , nob 2 . 0 arae lliy s ti eo Mi s „ Jm.pT' de/ ILasip lour OISEACX. Pi. 60. I J* ‘JCBJ E . Trceoiès piruc.c Eitoùr, Eeorazilù el' CY' Edtl&ims. i O RTH 0 RHYN C HU S E stella , ¿ Orí . 2 . O fmpr ** der £ emplois. -Ânnedo u-c/ie, scùlp . Adela / al' O ri OISMACX. ? O/SE U A -ET/uzm'&j' p/nr> . -lnnedouc/ie sculp , J Aiis/ ,e Dumeriil sc . i. PIC US piincticeps, i\rot>. 2. PICUMNUS albo - squamalus, Wot. Z/np -e de Za/n//o/s . OISEAUX o/s/: i/ \ ¡sms PL. (>;> J?.2TrctD¿c*r ptn/r , Job . 6/0 XeorcaO/s /2 dite///' . (Vmmvalus , Woi>. 2. PIC H S tuoTiceps Dnp !A de ian/floLi' . L , Æ.Zi'imiès pùuz,. Zevrazdt éditeur . Aittf^Zuménil sc. OI SEA UX 1 TROGOÍA antisláiiu s , zr0o . 2 AI I>A(()RH YNCIH S ccerulei - cmctis , Woí £np^ ¿le/£cuuflot