Pfe> J % fe PC ^2. k S p> IPlfe s t ^) ^ ^^ .c - -OS tr»3 in ; .03 7 VOYAGE L ASTROLABE. IMI'RIMIiRIE ]>L HKMIK UII>01 r&£R£S , RU1. JACOB, «° 3^. VOYAGE DE DECOUVERTI. S ni LASTROLABE (Érrrutr par oiÎut îm Eut, PENDANT LES ANNÉES 1826-18*27-1828-1829, SOUS I.K COMMMXDEMkWT DE M. J. DUMONT D URVILLE. CV &ooio$ie MM. QUOY ET GAIMARD. TOME SECOND. PARIS, TASTE , ÉDITEUR-IMPRIMEUR, H° 36, RUE UE VA.UGIUAKD. 1832. AVERTISSEMENT. Cette partie de nos travaux est celle qui nous a donné le plus de peine et demandé le plus de soins. Nous osons même dire qu'il est certaines circonstances de leur exécution matérielle qu'il n'est pas donné à tout le monde d'apprécier. Toutefois on sentira les difficultés qu'il y avait à vaincre pendant une longue navigation , afin de pouvoir étudier vivants cette foule de Mollusques contenus dans près de cent planches grand in-folio, pour les saisir sous l'aspect qui leur est le plus naturel et les dessiner avec toutes leurs couleurs. Deux parties sont à distinguer dans cet ouvrage. L'une de faits scrupuleusement exa- minés , indépendants de tout système et de toute classification , tels qu'en recueillit autre- fois Adanson , et dans lesquels les auteurs méthodistes pourront puiser. Cette partie est celle à laquelle nous tenons le plus. Zoologie, t. ir. r) -y f r> r- 2 AVERTISSEMENT. L'autre est relative à l'ordre dans lequel nous avons placé tous ces matériaux : pour celle-là, nous n'y tenons pas et l'abandonnons aux critiques. Nous avons cherché à faire le mieux qu'il nous était possible , sans nous dissimuler l'extrême difficulté qu'il y a de trouver une classification qui repose en même temps sur l'animal et sa coquille. Les Mollusques ne se prêtent pas autant que d'autres êtres du règne animal à ces sé- ries naturelles et décroissantes qui facilitent les méthodes. Ils forment le plus souvent des groupes disparates qu'on ne peut faire mar- cher que parallèlement. Survient ensuite un autre embarras quand on vient à se demander quelles parties de l'animal doivent avoir la priorité et servir de base. Seront-ce les sens, les organes de la génération , ceux de la respiration ou l'enve- loppe calcaire, pour ceux qui en ont? Le plus grand nombre des parties doivent être utilisées dans des êtres aussi complexes , et nous croyons qu'après tout il faudra se ser- vir du test comme plus facile à observer , et des principes anatomiques pour les grandes divisions et quelques unes des secondaires. AVERTISSEMENT. 3 JNotre travail, dans ce moment, pourra avoir l'utilité de réunir des genres qui n'ont pas de caractères assez distincts pour être séparés, et d'en séparer d'autres qui, par l'examen seul des coquilles, avaient été joints. On doit s'attendre en cela à des choses fort insolites. Mais , nous le répétons , ce n'est point une classification générale que nous avons entre- prise; ce sont simplement des études de grou- pes , et le plus souvent celle de l'animal pour servir à sa détermination spécifique. Libre ensuite à chacun de changer ces rapports, puisque nous sommes encore si peu avancés dans cette étude, que tels ou tels genres peu- vent aussi bien être mis avant ou après. Nous recommandons expressément de ne pas trop faire attention à l'ordre dans le- quel sont nos planches : leur grandeur en rendait l'exécution lente et difficile, surtout par le moyen de la gravure que nous avons adopté. L'arrangement des matériaux qu'elles contiennent n'est point encore chose aussi facile qu'on pense. L'ouvrage d'Adanson ne fut guère apprécié qu'après sa mort, tel sera peut-être le sort du nôtre. Que celui qui dans le silence du i* 4 AVERTISSEMENT. cabinet y trouvera à redire, réfléchisse qu'il est le résultat de cinq années de travaux les plus assidus, dont trois autour du globe, au milieu de privations sans nombre et de cir- constances souvent bien difficiles. Malgré toute notre attention à ne point commettre de doubles emplois dans les dé- nominations d'espèces, cela est presque im- possible maintenant, vu la quantité d'ouvrages qui paraissent sur ces matières. Pour ce qui est des publications partielles d'objets prove- nant du voyage de V Astrolabe , qu'on achète chez les marchands, on nous permettra de les regarder comme nôtres. Ayant toujours eu plus en vue la science que nos intérêts particuliers, nous n'avons jamais pensé à faire des collections , et nous avons déposé tous nos matériaux au Muséum , où. l'on pourra consulter ceux relatifs à nos planches qui ont pu être conservés. Les Zoophytes étudiés sur le même plan feront suite aux Mollusques. Nous ne terminerons pas cet avertissement sans dire de quels secours nous ont été les ouvrages, les leçons, mais surtout les entre- tiens particuliers de M. le professeur de AVERTISSEMENT. 5 Blainville. JNous avons également trouvé dans la belle eolleetion de M. le duc de Rivoli , devenue en quelque sorte classique, toutes les facilités d'étude pour la comparaison de nos espèces. Enfin , nos rapports avec MM. le ba- ron de Férussac, de Roissy et Deshayes à ce sujet , nous ont été aussi agréables que fruc- tueux. MOLLUSQUES. OBSERVATIONS GÉNÉRALES. Ayant pour nous l'expérience d'un premier voyage, nous vîmes que tout ce qu'il y avait à faire dans un second pour les progrès de la Zoologie, tenait moins à l'étude des animaux vertébrés qu'à celle des Zoophytes et des Mollus- ques. Ces derniers n'avaient encore été étudiés que partiellement , conservés dans la liqueur , racornis et dépouillés des brillantes couleurs qui les ornent, pour la plupart. Nous savions tous les efforts que faisaient les auteurs de traités gé- néraux pour ramener à des principes d'organisa- tion la classification des Mollusques testacés , sans se borner, comme on l'avait fait jusqu'à eux, à l'étude exclusive des coquilles. Nos recher- ches se dirigèrent donc avec une attention sou- tenue vers cette étude. Nous en fîmes un système, commencé à notre départ et suivi avec la plus grande constance sur tous les points du globe 8 ZOOLOGIE. où V Astrolabe a relâché. De sorte que nous pou- vons dire, avec MM. les commissaires de l'Acadé- mie des sciences, qu'il n'est guère de genre ni de subdivision de genre dont nous n'ayons repré- senté l'animal dans toute son expansion et avec ses couleurs naturelles. Nous allons entrer dans quelques détails sur notre manière de faire ; détails qui paraîtront peut-être minutieux , mais qui mettront de prime abord sur la voie le voyageur qui navigue pour la première fois ou qui commence à se livrer à ces sortes de recherches. Ils lui économiseront beaucoup de temps, et l'on sait combien le temps est précieux lorsqu'on traverse rapidement des contrées où il est impossible de tout observer et de tout recueillir. Nous pouvons dire enfin que si nous n'avions pas employé de semblables moyens, nous ne serions point arrivés aux résul- tats que nous avons obtenus , et nous n'aurions pas représenté un grand nombre de Mollus- ques et de Zoophytes dans près de /joo planches in-4°. Lorsque entre les tropiques il se trouve dans les ports des rescifs abrités des fortes brises du large , sur lesquels il n'y a que peu d'eau ou qui découvrent à mer basse, on est sur d'y rencon- trer une grande quantité de Mollusques; sur- MOLLUSQUES. 0 tout lorsque ces bancs sont formés de madrépo- res dont les anfractuosités servent de refuge à tous ces animaux mous contre l'atteinte de leurs ennemis et les mettent, quand les eaux se reti- rent, à l'abri des rayons trop intenses du soleil. 11 faut de suite, muni de bonnes chaussures et de vases en fer-blanc, se porter sur ces lieux, ren- verser les pierres , fendre les madrépores, fouil- ler le sable , parce que plusieurs de ces animaux s'y plaisent selon leur nature. On ne doit pas négliger surtout de prendre à l'instant même une esquisse de certains d'entre eux que l'on voit se développer et marcher ; car dès qu'ils ne sont plus dans des eaux vives et courantes, ils se con- tractent et meurent avant qu'on puisse les des- siner. 11 faut souvent renouveler l'eau dans laquelle se trouvent entassés une grande quantité d'ani- maux qui la souillent promptement par la mu- cosité qu'ils ne cessent de dégager. Arrivé sur le navire, on les répartit dans de grands bocaux de verre blanc. Quelques-uns se développent de suite, tandis que d'autres mettent plus de temps, ren- trent au moindre choc, et demandent pour le faire d'être isolés dans des vases placés dans l'ombre. 11 en est qu'on peut laisser des heures entières hors de l'eau sans inconvénient : c'est même quelquefois un moyen pour les voir sortir de 10 ZOOLOGIE. leur coquille dès qu'on les y replonge. L'usage met bientôt au fait de ces petites particularités qui économisent singulièrement le temps du naturaliste. Le point important est le renouvelle- ment de l'eau dont la limpidité s'altère , et qui finit par se corrompre très-promptement. Pour éviter cet inconvénient, il faut laisser les vases à l'air aux trois quarts pleins, et couverts d'une gaze légère pour éviter que les Mollusques sor- tent de l'eau et ne se perdent. Nous chargions de ce soin un des hommes adroits qui sont de garde la nuit : mais souvent nous nous levions nous-mêmes pour le faire; autrement on courrait le risque de trouver le lendemain ses animaux morts; tant la chaleur est forte dans les lieux où ils abondent. Après que nous avions reconnu par nous-mê- mes les localités qui nous environnaient, ce qui est l'affaire d'un jour ou deux, nous nous éta- blissions sur le pont du navire pour dessiner du matin au soir. Nous eûmes bientôt façonné à ces sortes de recherches l'homme ordinairement chargé de nous accompagner, et qui ne nous laissait pas manquer de choses nouvelles. D'ail- leurs, par nos rapports avec les matelots, ils se faisaient souvent un plaisir de nous apporter tout ce qui leur tombait sous la main. Enfin, il MOLLUSQUES. 1 1 n'est pas jusqu'à la bonne volonté des naturels que nous ne fissions tourner à l'avantage de la science, en les déterminant à nous aller chercher des animaux dont ils connaissaient seuls les localités, et que nous n'aurions pu nous procurer sans eux. Après qu'on s'est servi des Mollusques , il faut les conserver dans de l'esprit-de-vin à vingt degrés, qu'on renouvelle deux mois après pour ne le changer ensuite que tous les six mois. Sans ces précautions ils s'altéreraient. Il faut bien prendre soin de casser l'extrémité de la coquille à ceux qui en sont pourvus, afin que la liqueur atteigne et conserve le foie, qui est un organe très-sus- ceptible de se gâter. Ce n'est pas toujours une chose facile que de casser une coquille sans alté- rer son animal. Pour cela il faut se servir d'un étau dans lequel on la brise sans secousses et sans éclats. Quand on a plusieurs individus, on en conserve d'entiers , afin de pouvoir un jour déterminer exactement l'espèce par la comparai- son. Autrement il serait facile de commettre des erreurs si on ne s'en rapportait qu'aux dessins , quelque bien faits qu'ils fussent. Ne possède-t-on qu'un individu précieux, le test ne doit être que peu endommagé, ou bien on prend des précau- 12 ZOOLOGIE. tions pour en retirer l'animal intact *. Il est bon de faire quand on peut des anatomies sur le frais. Toutefois ces sortes de travaux consument dans les relâches un temps précieux qu'on emploie avec plus de fruit à récolter et à dessiner. On sait, du reste, que ce n'est pas toujours sur le vi- vant qu'on peut anatomiser le mieux un Mollus- que, dont toutes les parties se contractent et changent de forme en laissant dégager une mu- cosité vraiment désespérante. On trouve bien plus de facilité peu de temps après sa mort, bouilli dans l'eau ou macéré dans l'esprit-de-vin. C'est, pourquoi ces sortes de recherches peuvent se remettre à d'autres temps. Tous les Mollusques ne se plaisent pas dans les lieux calmes et où il y a peu de profondeur. Les rochers battus par la mer en ont qui leur sont propres; quelques-uns se cachent sous le sable; d'autres se tiennent à plusieurs brasses sous l'eau. De là divers instruments pour se les procurer. Hors des tropiques, une petite drague est d'une grande ressource lorsqu'on navigue sur peu de profondeur. On peut même l'envoyer avec suc- * On notera la couleur des coquilles fragiles, des terrestres surtout, sus- ceptibles de s'altérer et même de disparaître complètement, comme nous avons eu occasion de le voir sur une Hélice et une Vitrine. MOLLUSQUES. 13 ces par cinquante brasses dans un calme parfait, comme nous le fîmes devant le port du Roi-Geor- ge à la Nouvelle-Hollande. A la Nouvelle-Zélande nous obtînmes également beaucoup de choses par ce moyen. Il n'est presque plus praticable dans les lieux où se trouvent des bancs de ma- drépores. Les Mollusques et les Zoophytes pélagiens s'ob- tiennent par un filet conique à mailles serrées, tenu ouvert par un cercle de barrique et que traîne le navire lorsqu'il ne fait qu'un tiers de lieue ou une lieue tout au plus à l'heure. On a le soin de le visiter souvent pour que l'ac- tion de l'eau ne brise pas les animaux délicats qu'il peut contenir. Nous croyons avoir été les premiers, sur la corvette VUranie, à nous servir d'une manière presque permanente de ce moyen, qui nous a été si utile pendant ce second voyage. Dans les calmes complets on emploie des filets en étamine à longs manches , semblables à ceux qui servent pour la chasse des insectes. Nous allons mettre sous les yeux du lecteur quelques particularités relatives à certains des animaux qui nous occupent, indiquer les loca- lités dans lesquelles nous les avons trouvés, et dire ce que leur organisation nous a présenté pour ser- vir à leur classification. Nous verrons combien 14 ZOOLOGIE. ou peut trouver dans la fixité de leurs couleurs de caractères pour la détermination des espèces, et dans la forme de l'opercule des données pour reconnaître qu'un individu doit plutôt appartenir à un genre qu'à un autre. La présence ou l'ab- sence de cet organe peuvent également servir de guide. Nos dessins ont spécialement eu pour but de représenter les Mollusques nus , les univalves et les multivalves , parce qu'ils présentent, indépen- damment de leurs formes, des teintes fugitives qu'il fallait saisir. Les Acéphales bivalves, au con- traire, ne demandaient pas sous ce rapport autant d'attention. Cependant il y en a d'ornés des plus brillantes couleurs , comme les Tridacnes , les Hypopes , les Limes , les Houlettes , etc. , que nous n'avons pas négligés. En général , on peut dire que parmi les univalves, le Mollusque trans- met à son enveloppe le fond et l'ensemble de sa coloration. Il est cependant de remarquables exceptions à cet égard. La première classe, celle des Céphalopodes, nous a fourni un assez bon nombre d'individus, bien moins communs toutefois dans la zone tor- ride que dans la tempérée, où on les pêche par centaines, comme cela a lieu sur les côtes de l'O- céan et probablement de la Méditerranée. Dans MOLLUSQUES. 15 les pays chauds, au contraire, il faut les recher- cher avec soin. La plupart ont d'assez belles cou- leurs. Le genre Poulpe paraît être le plus commun , puis le genre Calmar; ensuite viennent les Seiches. Encore dans les contrées équatoriales trouve-t-on plus d'individus de Sepiotheuthis, qui tiennent le milieu entre ces deux genres, que de Seiches pro- prement dites. Il n'est pas rare de rencontrer en pleine mer très au large des Calmars *. C'est même, la plupart du temps, de ces animaux que se nour- rissent les oiseaux grands voiliers. Ces Mollusques voraces doivent à leur facilité de progression de s'éloigner autant des côtes, qui pourraient leur offrir une nourriture plus abondante et plus as- surée. Peut-être aussi y en a-t-il d'essentiellement pélagiens. Nous observâmes un jour combien ils ont de vitesse dans leurs mouvements, lorsqu'ils nagent en pleine eau. Leur déplacement est brus- que, et ils s'arrêtent court, sans avoir l'air de mou- voir aucune de leurs parties. Dans ce mécanisme qu'ils ont de commun avec les Médusaires , leur manteau seul agit; ils vont à reculons, et peuvent même s'élancer hors de l'eau lorsqu'ils sont pour- suivis. Leur vue est si perçante qu'un naturel de * Dans le voyage de VUranie nous en trouvâmes sous l'équateur de l'Allantique un fragment pesant environ cent livres, qui peut donner une idée de ce que devait être l'animal entipr. 16 ZOOLOGIE. Vanikoro, très-exercé à tirer de l'arc, ne pouvait, sur un groupe de six, en percer aucun de ses flèches , bien qu'ils lui fussent perpendiculaires et sous une petite profondeur. Les Poulpes ont de plus la reptation en boule lorsqu'ils touchent le sol. Nos recherches ont été infructueuses pour nous procurer l'animal du Nautile, qui paraît habiter de très-grandes profondeurs, et dont la coquille ne vient surnager à la surface que lorsqu'il est mort. Les habitants d'Amboine, de Célèbes et de Bourou, ne le connaissent même pas. Rhump est encore le seul naturaliste qui l'ait vu. Ce fut en vain qu'à la Nouvelle-Guinée nous employâmes , auprès des naturels, tout ce qui pouvait le plus les tenter pour obtenir ce Mollusque, dont le tèt leur sert pour puiser de l'eau : leurs recherches furent inutiles. Nous n'osons pas dire que le grand fragment de Céphalopode , que nous avons trouvé dans la mer des Moluques, appartienne au Nautile. Il est remarquable par son extrême mollesse et deux portions tronquées de tentacules, pourvus de ventouses. Tout indique dans sa forme qu'il recouvrait une coquille. Quelque imparfait qu'il soit, nous avons cru devoir donner la figure de ce que nous avons pu saisir dans les Annales des sciences naturelles du mois de septembre i83o, MOLLUSQUES. 17 afin d'exciter l'attention de ceux qui visiteront après nous les mêmes parages. Les œufs des Céphalopodes affectent quelquefois des formes singulières; on en trouve, au milieu de la mer, de roulés en cylindre de la grosseur et de la longueur de la jambe. D'autres fois, ce sont des cônes parsemés de points rouges, qui, exa- minés à la loupe, représentent de jeunes indivi- dus sur des rubans ainsi enroulés. Mais, quelle que soit leur petitesse, la présence de leurs tenta- cules pairs et les premiers formés dénotent leur origine et doivent faire éviter les méprises. Nous avons fait quelques découvertes dans les Ptéropodes. La rade d'Amboine nous a été très- favorable pour nous amener, dans ses forts cou- rants , plusieurs de ces animaux. Une nouvelle es- pèce de Cymbulie nous a mis à même de faire mieux connaître l'organisation de ce Mollusque, qui, au moindre choc, se sépare de son têt mem- braneux. Le même lieu nous a procuré de nouveaux Phyl- liroés, sur lesquels nous avons pu compléter ce qui manquait à leur anatomie et reconnaître le système nerveux. Mais aucun organe ne s'est of- fert pour être désigné comme pulmonaire. Ainsi nous pensons avec M. Cuvier que cette fonction s'opère par la peau. Ces deux genres que nous Zon/ngir. t. II. 18 ZOOLOGIE. n'avions pu rencontrer dans notre premier voyage, que nous n'avions même jamais vus, prouvent qu'il ne faut souvent qu'un instant pour être favo- risé clans ces sortes de recherches. C'est surtout l'immense classe des Gastéropodes qui nous a donné le plus de choses nouvelles. Le premier ordre fournira un grand nombre de Doris , ornées des plus belles couleurs. Les es- pèces augmentant chaque jour, on pourra trou- ver dans leur forme et leur consistance d'assez bons caractères pour leurs subdivisions. Nous avons partout rencontré de ces animaux; mais l'Ile-de-France est, sans contredit, le pays qui en fournit le plus. Indépendamment des espèces qu'on sait en provenir, nous en avons découvert cinq ou six nouvelles dans fort peu de temps. Nous avons eu occasion d'observer une fois leur accouplement , qui n'avait point eu le temps d'être réciproque. Nous allons bientôt entrer dans plus de détails à ce sujet, en parlant des Aplysies. Les Doris coriaces et peu flexibles ont la faculté, en se contractant, de briser et de rejeter des portions de leur manteau , ainsi que les Harpes le font pour leur pied. Les mouvements qu'elles exécutent se bornent à la reptation, tandis que celles qui sont molles nagent très-bien à l'aide des vives contrac- tions de leur manteau. MOLLUSQUES. 19 Nous avons fait des études de Scy liées qui sem- blent nous prouver que celles qu'on trouve sur les fucus dans diverses mers appartiennent à la Gomfodensis de Forskal, qui est sans doute la même que la Pélagique de M. Cuvier. Les Glaucus, au contraire, présentent d'assez grandes variétés, que nous pensons toutefois devoir être ramenées à une seule et même espèce. Les Théthys et les Tritonies sont tellement peu communes dans les pays chauds, que nous n'en avons jamais rencontré. Les Phyllidies sont également assez rares. Ornées de couleurs écla- tantes, elles ont cela de particulier qu'elles exha- lent une odeur désagréable qui peut même ser- vir à les faire reconnaître, lorsque quelques-uns de leurs caractères ne sont pas suffisamment ap- parents. Les Pleurobranches, quoique moins nombreux que les Doris, se trouvent dans les mêmes lieux, et ont les mêmes habitudes ; c'est-à-dire que nous en avons amené de neuf à dix brasses de profon- deur, et que d'autres fois, on les prend sur les rochers qui bordent le rivage. Des espèces ont une coquille interne, d'autres en manquent, comme cela arrive pour les Aplysies. Nous avons rencon- tré à la Nouvelle-Hollande le type du genre Pleu- robranchidie qui habite la Méditerranée. 20 ZOOLOGIE. Dans les îles du grand Océan austral nous n'a- vons trouvé parmi les Aplysiens que des Dola- belles gisant sur le sable, à mer basse ou à demi enfoncées dans la vase, tandis que depuis la France, Ténériffe , le Brésil, Maurice nous ont offert des Aplysies proprement dites. Cette dernière localité nous en a donné plusieurs espèces nouvelles, et nous avons été à même de constater sur le vivant que le genre Notarche était une Aplysie de la di- vision de celles qui n'ont point les branchies pro- tégées par une coquille. Il paraît aussi y en avoir d'essentiellement pélagiennes, car deux fois nous avons rencontré sur des fucus, au milieu de l'O- céan , l'Aplysie striée. Il faut placer dans cette famille le genre Placo- branche de M. Van Hasselt que nous avons ob- servé dans toute son expansion aux îles des Amis, et comme très-voisin l'animal que M. Oken a nommé Actéon. Nous en rapprocherons également avec M. de Blainville le genre Siphonaire nouvelle- ment retiré des Patelles, avec lesquelles il avait été confondu jusqu'à ce jour. Ce sont des animaux jouissantdel'hermaphrodisme, mais probablement insuffisant, remplaçant en quelque sorte, pour le nombre , les Patelles dans les pays chauds , bien que celles-ci s'y trouvent cependant. Du reste , on rencontre partout des Siphonaires , depuis Gi- MOLLUSQUES. 21 braltar jusqu'au Cap, à la Nouvelle-Hollande, Mau rice, à la Nouvelle-Zélande et dans toutes les îles du grand Océan. A notre retour en France, nous avons été à même de faire quelques remarques sur les mœurs des Aplysies qui trouvent naturellement leur place ici. Nous étions à Royan, à l'embouchure de la Gi- ronde, dans les grandes marées de l'équinoxe de septembre; au bas de la jetée du port, sont des roches que la mer laisse à nu, lorsqu'elle se re- tire. Il semble qu'à cette époque , ce soit le rendez vous de toutes les Aplysies (kA. limbata) des en- virons, que dans le pays on nomme chats de mer. Elles se réunissent en petits groupes de trois à cinq pour s'accoupler. Nous étudiâmes ce mode d'accouplement pendant plusieurs jours , et nous vîmes que dans ces Mollusques herma- phrodites, l'introduction de l'organe excitateur n'était pas constamment réciproque. Nous l'eus- sions même presque nié, si le dernier jour, au moment de les abandonner, nous n'en avions saisi deux individus mutuellement accouplés. Ils cher- chent à s'accoler par quelque partie du pied ou du manteau , leurs têtes étant opposées *. Il faut que 1 M. Rang, auteur d'une belle Monographie des Aplysies, qui en a observe de vivantes, n'a pu voir que des accouplements (.impies, les deux 22 ZOOLOGIE. dans cet instant l'extrémité blanche de l'organe excitateur, qui est naturellement très-molle, ac- quière une rigidité qui puisse la mettre à même de glisser dans le sillon qui conduit aux organes de la génération. Où se porte la verge ? Nos ten- tatives n'ont pu nous amener à voir si c'était seu- lement dans le conduit commun au testicule et à l'oviducte, ou bien si elle atteignait jusqu'à ce dernier organe. Dès que nous avions coupé le pé- nis introduit, l'individu qui le recevait le rejetait par ses contractions , avant que nous pussions l'ouvrir et reconnaître sa vraie position. M. Cuvier a fait voir dans de superbes dessins que l'Aplysie a cela de particulier, que le pénis est placé vers la tête, à l'extrémité opposée où se trouvent les organes fondamentaux de la généra- tion, c'est-à-dire l'ovaire et le testicule. Or ce pé- nis n'a avec eux d'autre communication que par la rainure qui existe le long du cou, qu'il faut considérer comme un vrai canal déférent, ouvert ici et fermé dans la plupart des autres Mollusques qui sont dioïques. Nous croyons cependant en avoir observé plusieurs, chez lesquels il affectait cette même disposition ouverte. Alors rien n'est individus ayant la tète du même côté; mode assez gênant, même lois qu'un des deux seulement féconde l'autre, mais presque impossible lors- qu'il y a uuiou réciproque. MOLLUSQUES. 23 plus naturel d'admettre que dans l'accouplement simple , l'organe excitateur porte clans l'utérus ou Poviducte le fluide fécondant, qui coule le long du sillon. Mais dans l'union réciproque, où les deux ouvertures sont complètement remplies par les deux pénis, la même chose peut-elle avoir lieu? C'est ce que nous ignorons. La rareté des fécon- dations doubles nous porte à croire que cet acte n'est pas le plus naturel, et éprouve certains obs- tacles , au nombre desquels on pourrait peut-être mettre le mélange des semences. Dans la famille des Hélices, dans les Agathines et tous les Mollusques hermaphrodites insuffi- sants , qui ont un vestibule commun pour la gé- nération, il y a bien introduction réciproque des organes excitateurs, mais ici un conduit particu- lier et fermé porte la semence du testicule dans le pénis, ce qui n'a pas lieu dans les Aplysiens*. Le temps nous ayant manqué, nous n'avons pu pousser plus loin nos recherches relativement à la sortie des œufs dont les masses agglomérées 1 Personne que nous sachions n'a bien indiqué le mode d'accouplement de l'Escargot commun. La longue portion grêle et molle du pénis ne sort jamais par dédoublement ; il n'y a que celle que M. Cuvier a nommée le prépuce, qui est la verge proprement dile; elleest courte, renflée, un peu rugueuse, et se porte vers ï'oviducte dans le vestibule. En prenant deux limaçons accouplés, les liant et les plongeant brusquement dans l'eau bouil- lante, toutes ces parties conservent leurs rapports comme sur le vivant. 24 ZOOLOGIE. en cordons d'un jaune verdâtre se fixent sur les pierres. Ceux des Dolabelles que nous avons vus dans les pays chauds sont plus gros , plus régu- lièrement cylindriques , lisses , d'un vert sombre. On pourrait s'y tromper, et les prendre pour des Thalassiophytes ou de ces productions mari- nes dont la nature n'est pas encore bien déter- minée. Nous n'avons jamais eu occasion d'obser- ver l'accouplement des Pectinibranches à coquille. Les Aplysies nagent avec beaucoup plus de vitesse qu'on ne pourrait le croire; surtout celles pourvues d'une coquille et dont le manteau très- fendu se rabat de chaque côté comme de larges nageoires qu'elles font agir avec vigueur. Elles sont herbivores et arrachent d'une manière brus- que les tendres fucus dont elles se nourrissent. Laissées à nu sur le rivage, elles supportent assez bien l'action du soleil le plus violent, dans l'in- tervalle d'une marée à une autre. La quantité de liqueur violette qu'elles sécrè- tent est énorme. 11 ne serait pas impossible que les anciens l'eussent mélangée à la pourpre qu'ils retiraient de divers Mollusques. Nous en avons teint de la soie qui conserve bien sa couleur. Nous n'assurons pas que les espèces sans coquille aient une pourpre. Les Bulles, et nous v comprenons les Bullées MOLLUSQUES. 25 que nous n'admettons pas comme genre, sont de toutes les mers sans qu'on puisse dire posi- tivement que l'une ou l'autre division appartienne plus spécialement à telle ou telle contrée. La Nouvelle-Hollande est le lieu qui en fournit le plus. Au port du Roi-George, dans le havre peu profond et assez tranquille de la Princesse-Char- lotte, le rivage est couvert, on peut le dire, des enveloppes de trois ou quatre espèces de Bulles. Ici, ces animaux recherchent les fonds sablon- neux; mais il en est d'autres de très-petite taille qui se plaisent , comme nous l'avons vu aux îles Mariannes, sur les rochers battus par la mer, y demeurent constamment en se cramponnant dans leurs anfractuosités , et se confondent avec les fucus mousseux qui les tapissent. Quelques Bulles nagent verticalement et assez mal; ce qui tient au peu de développement de leur manteau et à la pesanteur de la partie pos- rieure de la coquille. D'autres, au contraire, pour- vues de lobes et d'appendices auriculaires, nagent très-bien. Nous mettrons au premier rang la Bulle rayée, qui joint l'élégance à la beauté des couleurs. Elle est assez commune dans la rade du Port-Louis de l'Ile-de-France. Celles qui portent leur coquille cachée dans l'épaisseur du manteau, qui l'ont très-rétréci ainsi que le pied , rampent 26 ZOOLOGIE. sur le fond, qu'elles peuvent à peine abandonner. Il en est d'admirables pour l'éclat et le velouté des couleurs que le pinceau ne peut rendre. A Dorey, nous avons saisi l'accouplement de la Bulle jaune à coquille interne. Il se fait de la partie anté- rieure d'un individu avec la postérieure supé- rieure d'un autre , de sorte qu'ils se suivent réunis sans que nous ayons vu d'union mutuelle. Ce qui semble indiquer, qu'ainsi que dans les Aplysiens, elle n'est ni constante, ni nécessaire, quoiqu'ils aient les deux sexes réunis. Nos des- sins représentent ces animaux dans la position que nous venons d'indiquer. Dans l'ordre des Pulmonés, qui comprend tou- tes les espèces terrestres et un assez bon nombre d'aquatiques, nous avons dessiné celles que nous avons pu voir se développer. Nous allons donner quelques aperçus sur les localités de certaines d'entre elles, indiquer leurs habitudes et quel- ques faits généraux d'organisation. On trouve partout des individus de la grande famille des Hélices. Mais dans les pays lointains de même qu'en Europe, les animaux ne diffè- rent pas assez à l'extérieur pour qu'on puisse s'en servir comme caractères génériques. Nous avons trouvé dans les Moluques deux espèces nouvelles de Vitrines; et nous ferons remarquer MOLLUSQUES. 27 que V Hélix citrina, si variée en couleur, et si commune dans les collections, n'est qu'une grosse \ itrine portant un grand pore muqueux à l'ex- I rémité demi tronquée de son pied. L'Hélice Melon , de la division des Bulimes , couvre, de concert avec l'Ambrette allongée, le sommet de la montagne de Bald-Head à la Nou- velle-Hollande. L'île de Van-Diemen nous a donné l'Hélice Dufresne et une Ambrette nouvelle qui se tient cachée sous les pierres dans les lieux secs et élevés. Nous n'avons vu, dans tout notre voyage, de Parmacelles qu'à Ténériffe sur les mousses humi- des de la foret d'Aguas-Gracias. Presque partout nous avons rencontré des Limaces. A la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle- Zélande elles sont rares ; celie même qui provient «le ce dernier lieu est remarquable en ce qu'elle na que deux tentacules. Dans l'île aride et vol- canique de l'Ascension elles se trouvent reléguées au sommet de la plus haute montagne, où les nuages entretiennent de la verdure et de l'humi- dité. L'Ile-de-France en possède une espèce par- ticulière , qui semblerait n'habiter que sur les arbres de la montagne du Pouce. Elle tient un peu des Parmacelles, et sa transparence nous a fait la nommer Diaphane. C'est de ce pays, et de 28 ZOOLOGIE. Madagascar primitivement, que proviennent les Agathines, très-gros Mollusque qui ravage les vergers. Nous donnons une figure coloriée de son animal, ainsi que son anatomie, qui ne dif- fère presque de celle des Hélices que par l'absence des deux glandes frangées qui se trouvent près du vestibule commun aux organes générateurs. Les Auricules appartiennent aussi aux Pulmo- nés terrestres ; car nous les avons toujours trou- vées dans les bois, mais ordinairement près du bord de la mer. Les petites espèces surtout ont une prédilection particulière pour les rivages , tandis que celles dont on a fait le genre Scarabe s'enfoncent assez profondément dans les terres , et se tapissent sous les feuilles mortes , comme nous l'avons fait remarquer il y a long-temps. Le propre de ces Mollusques est d'avoir les yeux placés à la base interne de leurs tentacules. La grande Auricule Midas seule a les siens si pro- fondément cachés sous une peau épaisse qu'elle paraît en être dépourvue. Elle est fort commune dans les lieux humides de la Nouvelle-Guinée. Nous nous étendrons assez longuement sur son organisation à son article. C'est nécessairement après les Auricules que doivent venir les Pyrami- delles, malgré certains caractères qui les en éloi- gnent , comme d'avoir des branchies et un MOLLUSQUES. 39 opercule. Aussi faut-il en attendant en former un petit groupe à part. Nous plaçons à la suite de cette famille les singuliers Mollusques connus dans les collections sous le nom d'Ampullaire aveline et fragile , provenant, la première de la Nouvelle-Zélande, la seconde de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des animaux pulmonés, hermaphrodites insuffisants, avec lesquels nous formons le genre Ampulla- cère , parce qu'ils ont la forme d'Ampullaires dépourvues de tentacules. Ils se tiennent ordi- nairement dans de petits étangs où il n'y a que quelques pouces d'eau salée ou saumâtre. Les Onchidies ou Péronie de M. de Blainville pullulent entre les tropiques. Nous en donnons plusieurs espèces nouvelles qui vivent plus à terre que dans l'eau. Les rivages de Dorey, ceux du havre Carteret à la Nouvelle-Irlande en étaient couverts. A la Nouvelle-Zélande, une très-petite espèce tapissait comme des points noirs les ro- chers de l'anse de V Astrolabe. Les mêmes espèces présentent de grandes variétés dans les couleurs, qui varient quelquefois dans peu de temps à la manière des Caméléons. De sorte qu'il faut pren- dre garde , même sur le vivant , pour ne pas faire de doubles emplois ; à plus forte raison lorsqu'on les étudie dans la liqueur. Nous ferons 30 ZOOLOGIE. observer aussi que les tubercules qui couvrent le dessous du pied, dépendent le plus souvent du racornissement produit par l'alcohol. Plusieurs do ces animaux laissent échapper, par des pores qui occupent le bord du manteau, une liqueur blan- che et laiteuse. Il existe dans la rade d'Algesiras une très-petite Onchidie que nous n'avons point suffisamment examinée pour la faire connaître. Elle n'a guère plus d'une ligne de long. Nous ne la croyons pas la même que celle qui habite les cotes de la Manche. Les contrées équatoriales nourrissent aussi dans leurs eaux douces des Lymnées , des Planorbes et des Physes. Nous en avons des îles des Amis , des Mariannes et de Célèbes. Sans trop suivre d'ordre rigoureux dans ces considérations générales, nous voici arrivés aux Pectinibranches qui forment environ la moitié de la classe entière des Mollusques, et procurent par leur multiplication une nourriture assez abondante à quelques peuples de l'archipel indien. Les animaux des Porcelaines et des Ovules ont la plus grande ressemblance entre eux, et prou- veraient de nouveau la difficulté d'établir des genres qui reposeraient en même temps sur le Mollusque et sa coquille, si ces deux-là devaient MOLLUSQUES. M être séparés. Ce sont des animaux si élégants de forme et la plupart si agréables par leurs cou- leurs , que nous avons représenté toutes les es- pèces que nous avons vues vivantes. Il faut dire aussi que nous avons été servis à souhait par la nature de notre voyage qui nous faisait naviguer sous l'équateur ou entre les tropiques. Dans toutes ces contrées on trouve des Gyprées, pourvu qu'il y ait des abris et une petite quantité d'eau. Elles se donnent peu de mouvement, et demeu- rent une partie du temps retirées dans leur coquille. Les petites espèces même se cachent sous les pierres ainsi que beaucoup d'autres Mollusques. Heureux pays pour le naturaliste qui , chaque fois qu'il soulève un large quartier de madrépore, est souvent embarrassé du choix, et s'impatiente de ne pouvoir tout prendre et tout observer! Le manteau rameux et velouté des Porcelaines enveloppe parfois tellement la co- quille, qu'au premier aspect on ne les reconnaî- trait pas. Chaque espèce a ses couleurs propres, et sous ce rapport il nous sera facile d'en confir- mer plusieurs. C'est ainsi que si l'on pouvait douter que la petite Ovule anguleuse fût une espèce distincte et seulement le jeune âge de l'Oviforme, on serait tiré d'incertitude par son animal orné de couleurs élégantes , tandis que 32 ZOOLOGIE. celui de l'Ovule oviforme est entièrement noir, avec de petits tubercules blancs : singulier con- traste avec la blancheur de la coquille , qui forme une tranchante exception à la règle que nous avons indiquée plus haut sur la similitude de couleur des Mollusques avec leur test. Nous ignorons qui a pu donner lieu à la fable que les Cyprées changeaient de coquilles en gran- dissant. Il ne faut qu'en voir une vivante ou morte pour juger de suite de l'impossibilité du fait. La plupart dés Mollusques , même des plus enroulés, comme certains Troques, abandonnent assez facilement leur enveloppe par la cuisson ou la macération dans l'esprit-de-vin; les Porce- laines jamais. Il est tout-à-fait impossible à cette masse viscérale renflée de passer par une ouver- ture aussi rétrécie, qui a valu à toute la famille le nom d'Angiostome. Nous le savons mieux que personne, nous, qui lorsque nous voulions con- server l'animal d'une espèce précieuse étions obligés de briser son enveloppe. On pourrait ob- jecter que ce n'est que dans le jeune âge où l'ou- verture est très-évasée. Rien n'a pu nous donner le moindre soupçon de ce phénomène qui serait unique, et répugne à être cru par quiconque a quelque idée de l'organisation des Mollusques. On ignorait encore la forme et le développe- MOLLUSQUES. 33 ment qu'était susceptible de prendre l'animal de l'Olive. Il recouvre en partie sa coquille à l'aide de son énorme pied se relevant comme un man- teau, et présentant en avant une sorte d'écusson auriculé. Le manteau, proprement dit, est très- court, et envoie postérieurement dans les sutures un prolongement très-délié qui leur donne le poli. Ce sont des animaux très- vifs, s'agitant beau- coup, se relevant avec prestesse lorsqu'ils ont été renversés, très-voraces, puisqu'on les prend à l'Ile-de-France avec des appâts de viande. On les trouve dans toutes les mers des tropiques dont ils cherchent les plages sablonneuses. Les espè- ces se maintiennent assez dans certaines localités. Ainsi Tonga et les îles des Amis fournissent l'Érythrostome ; et les Marianes, ce qu'on consi- dère comme sa variété, qui pourrait bien être une espèce distincte. On trouve dans les Molu- ques la plupart des autres espèces, surtout la Maure, dont les variétés passent au jaunâtre, et peut-être même au blanc. La couleur de l'animal caractérise assez bien certaines espèces; mais il en est d'autres où elle n'indique pas les diffé- rences qu'offrent les coquilles. C'est un des Mol- lusques que nous avons étudiés avec le plus de soin sur un grand nombre d'individus. Nous en avons même fait développer plusieurs centaines Zoologie, t. 11. 'i 3i ZOOLOGIE. pour notre amusement, et jamais nous ne leur avons vu d'opercule. Quelque petit qu'il soit, il ne nous aurait pas constamment échappé s'il eût existé. Ne se présenterait-il que dans le très-jeune Age , et se perdrait-il ensuite par la vivacité des mouvements de l'animal? Ce qu'il y a de certain, c'est que deux petites espèces, la Ziz-Zag et la Zonale, possèdent un opercule. Ne les ayant vues que desséchées , nous ne pouvons assurer que ce soient de vraies Olives et non des Ancillaires. Ces dernières ne se distinguent des Olives que par la petitesse des tentacules non apparents à l'ex- térieur, que nous croyons dépourvus d'yeux; par la grandeur de leur opercule et le manque d'ap- pendice filiforme du manteau , propre à former et entretenir les sutures. Ce qui fait qu'elles n'exis- .tent pas. Les mœurs sont les mêmes. Nous n'avons pu rencontrer d'Ancillaires que sur quelques fonds vaseux de la Nouvelle-Zélande. Elles sécrètent une abondante quantité de mucosité. Les Volutes sont des animaux aussi agréable- ment colorés que leurs coquilles. Les nuances en sont aussi bien diversifiées que tranchées selon les espèces. Leur tète repose sur un large bouclier arrondi , et leur pied ne se relève point sur le dos. Ils habitent à peu de profondeur sur le sable. Ils sont lents à se développer. Le port du Roi-George, MOLLUSQUES. 3;> la haie des Chiens Marins, la Nouvelle-Guinée , les Moluques, la Nouvelle-Zélande, nous ont fourni la plupart des espèces connues. Une seule espèce inédite provient de la Nouvelle-Zélande. Les cou- leurs dans les Cônes nous ont également fourni de bons caractères spécifiques. Souvent le siphon respiratoire suffirait seul pour cela. Ces Mollus- ques appartiennent, en général, aux contrées chaudes. Ce sont peut-être les plus timides de tous les Pectinibranches. Ils mettent un temps infini à se développer, et rentrent au moindre mouve- ment, pour mourir enfoncés dans leur coquille; d'où il est très-difficile de les avoir en entier, même en la brisant; ce qui tient au grand nombre de tours deleur columellelamelleuse, sur laquelle l'animal est appliqué et aplati. Leur glande sali- vaire , les hameçons et les dards qui hérissent leur appareil lingual sont quelque chose de bien par- ticulier. Le nouveau genre Conœlix, établi assez légè- rement seulement sur l'examen de la coquille, doit rentrer dans les Mitres, comme dépourvu d'o- percule et par d'autres caractères que nous dé- montrerons, au rang desquels il faut mettre la présence d'une pourpre odorante, nauséabonde, qui caractérise spécialement les Mitres, et qui, dans quelques circonstances douteuses, nous fai- 3 30 ZOOLOGIE. sait tout aussitôt reconnaître le genre. Les Mitres ont de plus une trompe démesurément longue, dépassant dans l'Épiscopale, de beaucoup, la lon- gueur de la coquille. Ce sont des animaux qui se développent peu, et dont le test, excessivement dur, est difficile à casser pour la conservation du Mollusque, autrement qu'avec un étau. Toutes les contrées équatoriales fournissent des Mitres. Nous renvoyons aux détails anatomiques les particula- rités d'organisation relatives au tube digestif. Nous mentionnerons ici les Strombes, singuliers Mollusques, qu'on trouve par milliers à Vanikoro et ailleurs. Ils se ressemblent tous par leur con- formation générale , qui tient un peu de celle des Cônes. Leur pied subcylindrique , divisé en deux parties ouvertes presque à angle droit, est pourvu d'un long opercule denticulé ou non , à l'aide du- quel l'animal s'élance par bonds, ne pouvant se mouvoir autrement. Les yeux sont placés tout- à-fait à l'extrémité de longs tubes, d'où partent des tentacules déliés et aigus. Après les yeux des Céphalopodes, ce sont probablement les mieux or- ganisés. Nous en réunirons un assez bon nombre pour démontrer que la vive coloration de leur cornée peut aider à la distinction des espèces. Dès 1827, nous avons eu l'honneur de faire part à l'Académie de nos observations, accompa- MOLLUSQUES. 37 gnées de dessins, sur l'animal de la Harpe , qui est inoperculé, et qui jouit de la singulière faculté de rejeter la partie postérieure de son énorme pied; il entre avec peine dans la coquille ; mais ce n'est pas ce qui occasionne exclusivement sa rupture. Cela tient à la présence d'un large canal aquifère dans cette partie. Ces Mollusques habitent des lo- calités spéciales; nous supposons que ce sont des eaux profondes et peu agitées, peut-être sous des rochers , car ce n'est que par les naturels du port Dorey, à la Nouvelle-Guinée, que nous obtînmes une assez grande quantité d'individus, sur plus de quarante desquels nous confirmâmes le phénomène que nous venons d'indiquer. Nous y reviendrons en donnant l'anatomie de ce genre. Les Tonnes manquent également d'opercule. Leur pied est très-large , ailé en avant. Une longue et grosse trompe, que l'animal promène sur son dos, indépendamment de ses fonctions propres, sert à écarter ce qui peut le gêner. Leurs couleurs rayonnées, assez élégantes , caractérisent bien les espèces; du moins sur trois que nous avons ob- servées. Les Casques, qui rentrent dans cette famille, n'ont point les mêmes habitudes. Leurs mouve- ments sont très-lents. Il est vrai que leur pied, qui sert à l'exécuter, est singulièrement dispro- 38 ZOOLOGIE. portionné dans beaucoup d'espèces avec la gros- seur et la pesanteur de la coquille. L'animal, qui en sort peu, est cependant peint des plus vives couleurs. Son opercule rétréci ne doit être consi- déré que comme rudimentaire. Tous ces animaux, dans leur conformation gé- nérale, tiennent aux Buccins. L'étude de ces der- niers nous a permis d'y faire rentrer, d'après des habitudes de mœurs, des espèces placées avec les Fuseaux. Il est vrai qu'on passe insensiblement des unes aux autres. Nous nous sommes quelque- fois aidés des couleurs, bien que ce caractère, fort bon pour les espèces, serve peu, en général, à la détermination des genres. Une division naturelle dans les Buccins pro- prement dits est celle des Nasses , que l'on recon- naît à leur pied auriculé en avant , fourchu en ar- rière, à leur pelit opercule souvent denticulé, et surtout à la vivacité , on pourrait dire à la turbu- lence de leurs mouvements. La Cancellaire Lime, qui vient des Moluques, est une vraie Nasse, de même que les Buccins Agathe et Onde qu'on trouve au cap de Bonne-Espérance. Ces deux espèces sont complètement aveugles, quoique pourvues de longs tentacules. Elles ont de plus la faculté d'ab- sorber de l'eau par leur large pied, et de la lan- cer en jets déliés. Ce sont des Mollusques voraces, MOLLUSQUES. 39 se gorgeaut de chair, se servant de leur trompe armée de crochets comme dune tarière, et fouis- sant rapidement dans le sable avec leur pied. Les Struthiolaires sont de vrais Buccins: il faut en dire autant des Éburnes, recouverts d'un épi- derme fibreux, à large et fort opercule, ongui- culé. Le renflement canaliculé de leurs sutures tient à un pli analogue du manteau. Les Littorines, les Planaxes doivent former un petit groupe peu éloigné des Buccins. Ce sont, en général, des Mollusques parasites, qui se plai- sent aux alentours des habitations , et qu'on trouve plus souvent hors de l'eau que dedans, sur des pieus ou suspendus aux branches des arbres. On rapportera aux Littorines la Phasianelle angulaire de M. de Lamarck, remarquable par sa fragilité. Les Fasciolaires ressemblent tellement aux Fu- seaux qu'elles ne peuvent réellement former qu'une division dans ces derniers, fondée seulement, pour la facilité de l'étude, sur les plis de la Colu- melle. Nous verrons également qu'il est des Tur- binelles qui ne sont que des Fuseaux, de même que les Pleuro tomes, qui n'ont d'autre différence que l'échancrure de leur bord, produite par une semblable dans le manteau. Ce sont des animaux d'autant plus apathiques qu'ils ont à traîner une enveloppe lourde et assez considérable. Leurs ten- iO ZOOLOGIE. tacules et leur pied sont fort petits, et, en général, dans leur coloration en rouée, ils ont un air de famille qui les distingue. Les Ricin ules ressemblant aux Pourpres par l'animal et l'opercule, ne peuvent former , selon nous, qu'une division dans ces dernières ; encore est-elle assez difficile à établir, si on ne prend pour base que les piquants et les tubercules de l'ouverture , car on passe insensiblement des Pourpres lisses aux Ricinules. Les Colombelles se rapprochent infiniment des Pourpres , l'opercule est presque le même. Nous joignons les Paludines aux Ampullaires. Nous ne voyons d'autres différences, que dans les Ampullaires il existe, indépendamment de la branchie, un organe dont a parlé M. de Blain- ville , que nous avons reconnu contenir de l'air, qui tend sans doute à rendre plus léger un Mol- lusque naturellement très-lourd. ACélèbes, nous avons trouvé des Paudines dans les ruisseaux et dans un lac d'une haute montagne , tandis que les Ampullaires habitaient près du bord de la mer. Les Turritelles ressemblent aux Cérites. Les Mêlâmes, les Potamides, les Mélanopsides et les Pyrènes n'en sont pas éloignées pour la forme de ranimai. Celui des Mélanies a le manteau pres- que constamment frangé et l'opercule subspiré; MOLLUSQUES. \ I ce que ne présentent pas tontes les Cérites. Ce sont des Mollusques très-timides, abondants clans les pays chauds et vivant dans les eaux douces, courantes ou marécageuses, selon les espèces. Quant aux Cérites, on peut dire qu'elles se trouvent partout et en grand nombre. Nous en donnerons plusieurs espèces nouvelles, ainsi que la figure de quelques animaux de celles déjà con- nues. Nous signalerons, comme en différant un peu par l'opercule, la grande espèce que nous nommons Cérite lisse. Nous ne l'avons vue qu'au port du Roi-George, vivant en troupe, dans les lieux très-abrités, entre les fentes des rochers, immobile au fond de l'eau ; ce qui fait qu'elle est couverte d'Hipponyces. Les vases du Port-Jackson nourrissent une grande quantité de Cérites Pyrazes, coquille au- trefois très-rare. Nous recommandons à ceux qui auront occa- sion d'observer les Cérites , ce qui n'est pas très- difficile puisque nous en avons sur nos côtes , de constater si les sexes sont séparés sur deux indi- vidus différents. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que nous n'avons jamais rencontré que des femelles Les Troques et les Turbos ont particulièrement fixé notre attention. Nous avons pu par l'étude des animaux ranger dans chacun de ces genres 42 ZOOLOGIE. des coquilles qui n'étaient pas à leur place. Ce n'est qu'une même famille dans laquelle on peut, si l'on veut, pour la facilité de l'étude, laisser subsister ces deux genres qu'on ne saurait vraiment distinguer que par la forme de l'opercule et par quelques filaments plus ou moins nombreux qu'ils ont à la racine du pied. Quant aux Mono- dontes de M. de Lamarck, nous les faisons ren- trer, comme l'a fait M. de Blainville, dans les Troques, dont ils formeront une division fondée sur le plus grand nombre de lanières tentacu- laires qu'ils portent aux côtés du pied. Nous n'en avons jamais vu moins de quatre et plus de huit. Ces animaux sont généralement de petite taille, et ils se font remarquer par la vivacité de leurs mouvements , que le choc ou la manipulation ont souvent de la peine à réprimer. On peut même dire qu'ils sont plus souvent hors de l'eau que dedans. L'animal des Roulettes leur étant presque en tout semblable doit être placé dans le même groupe. Les grandes espèces, au contraire, sont des Mol- lusques timides, allongeant à peine la tète hors de leur coquille, la rentrant au moindre contact, se tenant toujours sous les eaux et se déplaçant peu, comme le prouve l'enduit sale dont la plu- MOLLUSQUES. 43 part sont recouverts. Leur pied est rarement muni d'appendices filamenteux. Quelques-uns d'entre eux appartiennent aux Sabots proprement dits ; et celui connu sous le nom de Télescope est une vraie Cérite.Ces coquilles, très-répandues dans les pays chauds, font l'ornement des collec- tions par la variété et l'éclat de leurs couleurs. Les Turbos ou Sabots ont dans leur opercule paucispiré et calcaire un très-bon caractère géné- rique , indiquant une forme constante dans leur ouverture; ce qui n'a pas toujours lieu pour les Troques. Les individus de ces deux genres ont une organisation toute particulière dont on ne s'était pas douté. Ils sont hermaphrodites , non à la manière des Mollusques pulmonés, mais à peu près comme les Parmophores, les Hipponyces, les Patelles, les Marginules, les Stomatelles, etc., qui jouissent de l'hermaphrodisme qu'on peut appeler suffisant. Il en résulte une modification profonde dans plusieurs de leurs fonctions, dont les organes ont plus ou moins de rapports avec ceux des genres que nous venons d'indiquer. Nous entrerons dans plus de détails lorsque nous en serons à leur article spécial. Mais toujours est- il que nous sommes arrivés à pouvoir déduire, d'après l'inspection simple d'un opercule de cette famille, la forme de l'appareil branchial et celle 4 4 ZOOLOGIE. tles organes de la circulation, de la génération, du système nerveux, etc., tous différents de ceux de la plupart des autres Mollusques pectinibran- ches. Les Phasianelles sont de vrais Turbos. Sur les plages de la partie sud de la Nouvelle-Hollande , nous avons été à même d'étudier les habitudes de ces Mollusques, qui y sont très-nombreux. Ils se plaisent dans les lieux sablonneux et sur ceux où croissent les fucus qui protègent leur fragilité. Aussitôt que la mer les a déposés sur le rivage, ils se retirent dans leur coquille. Mais que l'eau les touche de nouveau , ils se développent avec rapidité et s'agitent dans tous les sens. C'est à la vivacité de leurs mouvements qu'ils doivent d'avoir presque tous le bord de leur ouverture cassé. Leur pied présente cela de particulier , qu'il s'allonge en forme de trompe, et que dans le marcher ses deux parties latérales glissent alternativement l'une sur l'autre. Ce sont des animaux voraces habitant une assez grande pro- fondeur, fuyant la lumière, et qu'on peut pren- dre avec des appâts de chair. C'est après cette famille que les lois d'une organisation presque semblable nous forcent de placer les Parmophores, les Haliotides, les Fissu- relles, les Émarginules, et même les Stomalclles, MOLLUSQUES. 45 malgré la dissemblance de la coquille de ces Mollusques avec celle des Turbos et des Troques. Nous démontrerons dans nos planches l'affinité qui règne entre ces animaux jouissant de l'her- maphrodisme suffisant. Le port du Roi-George, mais surtout le port Western, nous ont donné des Parmophores d'une très-grande taille. Ils sont entièrement noirs, apa- thiques , et se cachent sous les pierres dans les lieux où il n'y a que peu d'eau. Presque partout on trouve des Ilaliotides; mais les plus grandes et les plus belles espèces habitent les contrées tempérées, comme la Nouvelle-Zélande, l'extré- mité sud de la Nouvelle-Hollande, etc. La colo- ration peut offrir de bons caractères pour la connaissance des espèces ; et si nous ne nous sommes pas attachés à dessiner ces Mollusques , cela tient à ce que presque toujours recouverts par leur large enveloppe, ils n'entrent que diffi- cilement en expansion. Les Fissurelles, les Emarginules sont fort rares dans les pays que nous avons parcourus. Il en est de même des Stomatelles,que nous n'avons ren- contrées qu'à la Nouvelle-Hollande , aux îles des Amis et à Vanikoro. L'espèce de ce dernier lieu, qui est nouvelle, porte un opercule. Son organe branchial est comme celui des Troques, formé de 46 ZOOLOGIE. deux peignes superposés et non écartés , ainsi que cela a lieu dans les genres indiqués ci-des- sus. Plusieurs coquilles de Stomates ont été con- fondues, jusqu'à ce jour, avec celles des Sigarets qui sont très-fragiles, toujours internes et appar- tenant à des Mollusques dioïques. Les Janthines sont assez difficiles à classer. Nous leur trouvons certaines affinités , quoique éloignées , avec les Turbos. Ce sont des Mollus- ques essentiellement pélagiens. Ne leur ayant jamais trouvé que le sexe femelle, sans accouple- ment, quoique nous ayons souvent navigué des semaines entières au milieu d'eux, nous les sup- posons hermaphrodites suffisants. Us sont com- plètement aveugles , sans la moindre trace d'yeux sur leurs tentacules, profondément bifurques. Dès 1827, nous avons fait connaître à l'Aca- démie des Sciences la manière dont les œufs étaient portés sous la vésicule membraneuse qui sert à faire flotter l'animal. Us sont renfer- més dans de petites outres en forme de pépin de courge, placées ordinairement sur deux lignes régulières. Nous ignorons comment s'opère cet arrangement. Chaque loge contient des milliers de petits grains bruns, qu'on reconnaît au micros- cope pour être des Janthines déjà formées. Indé- pendamment de cela, nous avons trouvé une fois MOLLUSQUES. 17 dans L'utérus de petites coquilles qui seraient probablement sorties sans passer dans les capsu- les. Ce Mollusque s'aide pour nager de son pied qu'il allonge en forme de trompe, comme font les Phasianelles. Il est probable que les membra- nes qu'il porte sur les côtés de ce pied à la ma- nière des Troques et des Turbos, lui servent aussi à ce mécanisme. La vésicule cartilagineuse , comme l'appelle Fabius Columna, n'est point placée à l'endroit où serait l'opercule , mais bien en dessous du pied et à sa partie postérieure , l'animal étant censé vu dans sa position normale et en rampant. Elle se détache facilement et doit sans doute se reproduire de même. Nous ignorons encore com- ment cela s'opère. Par l'observation de l'animal d'un vrai Cadran, nous trouvons que sa place est à côté des Tro- ques, ainsi que l'a indiqué M. de Blainville, mais des Troques à opercule paucispiré, dont l'organi- sation n'est pas la même que ceux à opercule mul- tispiré, comme nous le ferons voir. Nous disons vrai Cadran, parce qu'il en est une espèce, le Sola- riumvariegatum , qu'on range dans ce genre , dont la forme de l'animal, et surtout celle plus singu- lière de l'opercule calcaire en cône , doivent l'en faire sortir, ou du moins former une divison re- marquable. 48 ZOOLOGIE. Viendront ensuite les Dauphinules. Nous n'a- vons pu nous assurer de la valeur réelle des es- pèces de ce genre , n'ayant vu que l'animal de la Laciniée. Nous avons enfin reproduit, et presque simul- tanément avec MM. Gray, Ruppel1, l'Aurillard, le genre Vermet qu'on n'avait pas vu depuis Adan- son, et qu'il avait décrit et figuré avec sa sagacité ordinaire. La Nouvelle-Hollande, les îles Ma- rianes , la Nouvelle-Zélande nous en fournissent diverses espèces, dont une fort grosse. Il y en a d'operculées et d'autres qui ne le sont pas. C'est ici qu'il est bon de s'éclairer de l'animal , pour la classification de la coquille, dont la forme, peu fixe en général, n'offre pas des caractères spéci- fiques bien précis. Nous ferons observer que plu- sieurs Serpules et Vermilies de M. de Lamarck doivent faire partie du genre Vermet. Il y a douze ans que le Muséum possède des Vermets que nous apportâmes de notre premier voyage. Nous les reléguâmes parmi les Serpules, d'après un exa- men superficiel de leur tube. Un peu d'habitude suffit cependant, au premier aspect, pour ne pas confondre les unes avec les autres. Trop souvent les lithographies de l'ouvrage de M. Ruppel sont d'une mauvaise exécution et même défectueuses, comme, par exemple, son Parmo- phore austral , qui n'est pas l'austral, et son Vermet, dont tous les organes sont transposés; ce G4 ZOOLOGIE. SECHE VERMICULEE. Sepia vcrmiculata. Nob. PLANCHE I. FIGURES 1-5. Sepia, corpore piano ; postice emarginato ; an- tice acuto , desuper transversim lineolato ; pinnis margine rubro punctatis ; brachiis longissimis . Grande espèce, élargie, épaisse, peu ova- laire, à tète et tentacules fort gros. Le manteau se termine en avant par une pointe large et trian- gulaire. Les nageoires sont ondulées, et laissent entre elles, en arrière, une large écliancrure, au milieu de laquelle parait la pointe de la pièce dor- sale. La tète, extrêmement large, a les yeux un peu remontés vers sa partie supérieure. Les tentacules sont courts, fort épais à leur base. Ils sont gar- nis de quatre rangées de petites ventouses courte- ment pédiculées. Leur cartilage n'est point den- ticulé. Les longs bras sont cylindriques, et dé- passent le corps de près d'un tiers. Leur extré- mité aplatie, recourbée en sabre, porte un grand MOLLUSQUES. 6S nombre de ventouses, dont huit ou dix sont re- marquablement grandes; leur limbe est uni, et le pédicule médian. Les mandibules sont fortes, l'in- férieure un peu comprimée, médiocrement poin- tue. La pièce dorsale est un ovale très-allongé, plus large à sa partie postérieure, où il est régu- lièrement arrondi et pourvu dune pointe courbe; il est convexe en dessus. En dessous, la substance crétacée est bombée dans toute son étendue. La partie postérieure et dorsale de cet osselet a une teinte rougeâtre de laque remarquable. Tout le corps en dessus, sur un fond jaunâtre , présente des lignes vermiculées, le plus souvent transverses et de couleur rouge brun. Sur le bord des nageoires elles dégénèrent en points de la même teinte, d'autant plus petits qu'ils appro- chent davantage du limbe. Le milieu du dos est d'un brun foncé; le dessous du corps jaune, pi- queté très-finement de brun rouge. La tète est de cette même couleur avec de courtes vermicides. Celles des tentacules sont longitudinales, surtout vers la pointe. Les bras n'en ont point. Cette Sèche nous a été donnée au cap de Bonne- Espérance , d'où elle provient très-probablement. Elle était depuis quelque temps dans la liqueur, de sorte que nous ne pouvons assurer quelles sont ses vraies couleurs. Toutefois les vermicides qui la caractérisent sont invariables; mais leur Zoologie, t. ii. 5 06 ZOOLOGIE. teinte sur le vivant pourrait ne pas être ce qu'elle paraît et même tenir du bleu de ciel. DIMENSIONS. pieiU. pouces, lignes. Longueur totale (i) i 1 6 Longueur du corps » 9 » Longueur des tentacules supérieurs, en- viron 4 6 Longueur des longs bras 1 2 >■ Largeur du corps » 7 » Largeur de la pièce dorsale » 3 » Sa longueur ■> 8 » SECHE DEUX-LIGNES. Sepia bilineata. Nob. PLANCHE 2, FIGURE I. Sepia, corpore elojigato, rhomboïdale , vitta cœrulea cincto ; pirinis medio dilatatis. Cette Sèche a le corps très-allongé, en forme de losange ; ce qui tient à la disposition des na- (i)Dans la mesure de nos Céphalopodes nous entendrons par longueur totale, celle prise de l'extrémité du corps à l'extrémité des petits tentacules, dont l'extension ne varie pas, comme celle des deux longs bras propre- ment dits. MOLLUSQUES. G7 geoires. Les yeux sont très-larges; les tentacules petits, mais les bras peuvent atteindre dix-huit pouces de longueur. Le dessin les représente à l'é- tat vivant, et rétractés. Leurs ventouses sont sur quatre rangées obliques. La couleur générale de ce Céphalopode est d'un blanc bleuâtre, piqueté d'une foule de petits points couleur de laque, plus ou moins foncée. Ces points s'agrandissent à la volonté de l'animal, et changent en même temps de couleur, de manière que, par une sorte de mouvement de dilatation qu'il produit à volonté, de blanc bleu il devient violet foncé. Il suffit de le toucher pour que ce phénomène ait lieu partiellement dans le point de contact. Mais ce qui distingue spécialement cette espèce , ce sont deux lignes d'un vert d'aigue- marine magnifique, qui se font remarquer à l'en- droit de l'insertion des nageoires au corps. Le manteau est échancré en avant avec un limbe bleuâtre. En général, les tentacules sont blancst piquetés de points couleur de laque. Leur frange reflète, par intervalle selon la réflexion de la lu- mière, une belle couleur d'or. Les yeux sont d'un vert nacré, de même que les parties supérieures de la tète. Une bande d'un noir bleuâtre prend à la partie supérieure de l'orbite, et s'étend à la pau- pière. Cette Sèche provient du port Western , situé dans le détroit deBass, à l'extrémité sud de la 5. (>S ZOOLOGIE. Nouvelle-Hollande. Elle a été perdue dans l'envoi que nous fîmes au Jardin du Roi par l'Angleterre; de sorte que ce Mollusque est du petit nombre de ceux que nous ne pouvons pas reproduire à l'ap- pui de nos dessins. SECHE A LARGES BRAS. Sepia latimanus. Nob. PLANCHE 2, FIGURES 2-1 I. Sepia, corpore ovali; antice posticeque acuto ; capite lato; brachiis crassis , extremitate valde palmatis, obtusis. Cette Sèche a des rapports avec XOfficinalis , mais elle est plus allongée. Son corps est ovalaire, pourvu de nageoires de peu d'étendue, qui laissent entre elles, à la partie postérieure, un petit espace libre, pointu, où l'os fait saillie. En avant le man- teau se prolonge en pointe largement triangulaire. La tète offre une grande largeur augmentée par la saillie des yeux. Les huit tentacules sont courts, larges à leur base, très-pointus à l'extrémité. Ils sont garnis de quatre rangs de petites ventouses denticulées à pédicule court, inséré sur le côté. Les bras dépassent la longueur du corps. Ils sont MOLLUSQUES. 69 robustes, demi-aplatis ; leur extrémité est remar- quable par son évasement ovalaire et obtus. Elle est recouverte de ventouses de grandeurs diffé- rentes, soutenues par un gros et assez long pédi- cule qui s'insère au milieu de la cupule. Le car- tilage qui donne la forme orbioulaire à chaque ventouse n'est point denticulé. Les mandibules sont médiocres, de couleur brun foncé. La supérieure est obtuse, et celle d'en-bas plus pointue. La pièce dorsale est ovalaire, arrondie en avant, pourvue d'une pointe en arrière, presque plane eu dessus , assez bombée en dessous à sa partie moyenne, avec une gouttière médiocre. Les la- melles décrivent une courbe arrondie. Ce mollusque provient du port Dorey , à la Nouvelle- Guinée. N'en ayant point fait de dessin à l'instant où il nous fut apporté mort, c'est dire que ses couleurs ne présentaient rien de remar- quable. Celles sous lesquelles il est représenté ont augmenté d'intensité dans la liqueur. Nous sup- posons que sa couleur naturelle est blanchâtre avec des reflets bleuâtres ; elle passe aux diverses teintes du rouge brun à la mort. DIMENSIONS. pouces. ligiir». Longueur totale fl 6 Longueur du corps 5 /, 70 ZOOLOGIE. pouces. lignes Langueur des deux longs bras, environ. ... 8 6 Largeur du corps 4 Largeur de la tète . . . • i î Longueur de la pièce dorsale 5 3 Sa largeur i » Longueur du siphon i 3 SECHE ALSTRALE. Sepia australis. Nob. PLANCHE 5, FIGURES 3-J. Sepia , corpore longo , subtriangulari ; antict acuto ; pinnis tenuibus ; ossiculo elongato , supra bicanaliculato . Petit individu dont le corps est ovalaire, élargi, terminé en pointe en avant, à nageoire étroite, plus développée à la partie postérieure, où elle est échancrée. Le siphon est long, la tête et les tentacules sont gros. Les bras sont déliés , peu élargis à leur terminaison, laquelle est striée. Les ventouses en sont extrêmement petites , placées sur quatre rangées, dont les deux moyennes sont les plus grosses. La pièce dorsale est étroite, pour- vue d'une pointe et de couleur jaunâtre. En des- MOLLUSQUES. 7 1 sus elle présente une arête longitudinale circon- scrite par deux sillons et couverte de stries ova- laires concentriques qui donnent à cette pièce de la ressemblance avec le cartilage des Calmars. En dessous elle est à peine excavée, avec un sillon mé- dian bien prononcé. La couleur du corps est un rouge brun parsemé de petites taches bleuâtres. Les nageoires sont d'un blanc bien piqueté de rouge brun. Le ventre est ponctué de laque et de brun sur les cotés. La tète et les tentacules sont brun rouge, les bras blancs, excepté à leur épanouissement, qu'ils ont des mou- chetures rou«eâtres. Cette Sèche a été prise sur le banc des Aiguilles, à trente lieues du cap du même nom. Elle avait souffert dans le filet, sans cependant être morte. C'est à cela sans doute qu'il faut attribuer la sor- tie des yeux de la tête; ce qui pourrait induire à erreur et être pris pour un caractère , surtout après que la liqueur a concentré toutes les parties et fait disparaître les déchirures. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur totale 2 4 Longueur du corps 1 7 Longueur des bras 3 Longueur de la tète » 9 Longueur de la pièce dorsale 1 7 Sa largeur. . „ „ 7 Largeur du corps 1 7 2 ZOOLOGIE. SEPIOTEUTHE DE DORE Y. Sepioteuthis guinensis, Noh. PLANCHE 3, FIGURES I-J. Sepioteuthis, corpore elongato , ovali; apice subacuto ; colore variabili, aut albo aut brunneo , punctato. Le corps de cette espèce est ovale allongé, un peu pointu à son extrémité postérieure, échancré à l'antérieure, qui forme également une pointe, mais peu saillante. La tète est grosse, arrondie. Les tentacules sont pointus. Les bras ne paraissent pas atteindre l'extrémité du corps. Les ventouses de ces appendices sont à peu près de même gran- deur, à pédicule latéral et ayant leur cartilage cir- culaire crénelé. Les mandibules sont petites, re- courbées et fort pointues. Le cartilage dorsal est large , à manche court. Cependant il ne présente pas de différence spécifique bien caractérisée avec celui de plusieurs autres Sépioteuthes. Le siphon est un peu pointu. Lorsque cet individu nous fui apporté peu MOLLUSQUES. 73 de temps après sa mort , il était uniformément blanchâtre. Nous ne fûmes pas peu étonné deux ans après, en le retirant de la liqueur, de le trou- ver d'un brun rougeâtre foncé avec des points rapprochés de la même couleur. Rien n'est donc plus variable que les teintes que prennent ces animaux, non-seulement de leur vivant, mais en- core après la mort. Dans le premier état, si on les tourmente ou qu'on leur enfonce une épingle dans la tète, de blancs qu'ils étaient ils deviennent bruns , et il se développe par tout le corps une foule de petits points de la même couleur. Ces va- riations assez difficiles à expliquer tiennent sans doute à la circulation des fluides dans le corps de l'animal , modifiée par la double action des nerfs et des muscles. Notre individu a des rapports avec celui qu'ont ligure MM. Garnot et Lesson dans le voyage de la Coquille, et qui porte le nom du dernier. Ce- pendant il est plus allongé dans toutes ses par- ties , et l'extrémité du corps finit en pointe. Ce Mollusque habite le port Dorey , à la Nouvelle- Cuinée. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur totale G Longueur du corps 3 8 Longueur des bras, environ 3 ou 4 Largeur du corps 2 Langueur du cartilage dorsal /t 74 ZOOLOGIE. SEPIOTEUTHE LUNULE. Sepioteuthis lunulata. Nob. miro en langue de Vanikoro. PLANCHE 3, FIGURES 8-1 3. Sepioteuthis , corpore suborbiculari , brunneo punctato ; dorso lineis cœruleis notato ; pinnis lunulatis. Grande espèce de forme ovoïde , arrondie et plus large en arrière qu'en avant. Le bord du manteau s'avance en cœur sur la tète et est échan- cré en dessous à l'endroit où sort le siphon , le- quel est court et conique. Les nageoires sont très- larges, réunies en arrière, où elles ne présentent qu'une très-petite dépression. La tète est arron- die et portée sur un col court. La membrane qui recouvre l'œil, et simule une paupière, est pour- vue d'une petite pointe. Les tentacules sont longs et grêles; les supérieurs, externes, dépassent tous les autres. Les bras sont plus longs que le corps. Leur extrémité est longuement dilatée, carénée à sa partie dorsale, couverte de ventouses dans toute MOLLUSQUES. 75 sa longueur sur trois ou quatre rangées assez irré- gulières. Celles desbras, plus petites, ont la même forme et sont seulement sur deux rangées. Les mandibules sont petites, brunes à la pointe, qui est obtuse. Le cartilage dorsal est lancéolé, assez large , en forme de gouttière. Lorsque ce Céphalopode nous fut apporté quelques instants après sa mort , sa couleur gé- nérale était d'un rouge brun très-foncé, due à un grand nombre de points rapprochés formant un rang de larges taches rondes sur le bord des na- geoires, qui elles-mêmes sont bordées de brun. Le dos est marqué de bandes transverses courtes et bleuâtres. Cette espèce habite l'île de Vanikoro. Elle fut prise à la seine dans la rade de Manévé. Une va- riété sans lignes transverses bleuâtres se trouve à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur totale n G Longueur du corps G 4 Sa largeur 5 Longueur des tentacules 4 6 Longueur des bras 11 Longueur du cartilage dorsal 7 2 Sa largeur 1 1 -j 7(i ZOOLOGIE. SÉPIOTEUTHE DE MAURICE. Sepioteuthis mauritiana. Nob. PLANCHE 4, FIGURES 2-6. Sepioteuthis, corpore lato, tantisper apice acuto y punctis nigris irrotato ; brachiis extremi- tate longe palmatis. Grande espèce dont !e corps est ovalaire, plus large en arrière, où il est un peu pointu, arrondi , légèrement échancré en avant. Les nageoires s'élar- gissent brusquement peu après leur origine. La tête est large et forte. Les bras sont gros, un peu comprimés; leur extrémité est dilatée dans une longue étendue , couverte d'un grand nombre de ventouses sur quatre rangées obliques. Celles du milieu sont les plus larges; leur pédicule, assez long, s'insère au milieu de la cupule, dont les den- ticules du limbe sont très-saillantes. Les ventouses des bras sont plus petites. Des deux mandibules la supérieure est la plus pointue. Le cartilage dor- sal, qui est fort grand, joint à ce caractère celui d'avoir son extrémité postérieure un peu bifur- MOLLUSQUES. 77 quée. Sa forme est du reste comme dans tous les individus du genre. De très -petites ven- touses recouvrent le bord de la membrane qui entoure les lèvres et correspond à chacun des tentacules. Ce Céphalopode était probablement blanc dans l'état de vie. Mort il est légèrement jaunâtre, fine- ment ponctué de brun violacé plus intense sur la tète et au dos. Le ventre a infiniment moins de points. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur du corps 6 i Sa plus grande largeur 3 6 Longueur des bras 8 Longueur du plus long tentacule 3 Largeur de la tète , i $ Largeur du cartilage i i Sa longueur 6 i SÉPIOTEUTHE AUSTRAL. Sepioteuthis australis. Nob. PLANCHE 4 5 FIGURE I. Sepioteuthis , corpore albo suborbiculari; an- tiee cordifbrmi, postice obtuso ; pinnis latissimis ; 7S ZOOLOGIE. brachiis extremitate lads , apice obtusis ; ossiculo lojigo , ovali. Très-grande espèce remarquable par l'élargis- sement de ses nageoires, qui font que le corps a une forme orbiculaire vers le milieu , un peu en cœur en avant, obtus à sa partie postérieure. Le dos est bombé dans toute sa longueur. La tète est courte, ses tentacules sont longs, très-pointus, les deux supérieurs médians sensiblement plus courts, à ventouses petites. Les bras dépassent le corps en arrière ; ils sont fort gros , aplatis , ob- tus à leur extrémité, laquelle est largement dila- tée dans une assez longue étendue , recouverte d'un grand nombre de ventouses, dont les plus grandes sont au milieu. Toutes sont assez cour- tement pédiculées. La membrane qui entoure la bouche est recouverte de quelques ventouses. Les mandibules sont robustes, peu aiguës, très-brunes à la pointe, blondes dans le reste de leur surface. Le cartilage se distingue par sa forme de celui des autres espèces en ce qu'il est proportionnellement plus large et plus ovalaire sur toute sa longueur. Les couleurs de ce Sépioteuthe sont blafardes ; ce qui indique qu'il devait être blanc sur le vivant. Une autre preuve, c'est que nous l'eussions des- siné aussitôt qu'il nous fut apporté , s'il avait eu quelques caractères remarquables dans sa teinte. Sa couleur rosée tient à sa macération dans l'es- MOLLUSQUES. 79 prit de vin. Il provient de la Nouvelle-Hollande, probablement du port Western. DIMENSIONS. pieds, pouces. Longueur du corps 10 Sa largeur „ 8 Longueur des tentacules » 5 Longueur des bras i j Longueur du cartilage dorsal io Sa largeur a lignes. io » 9 3 CALMAR DE VANIKORO. Loligo vanikoriensis. Nob. PLANCHE 3, FIGURES 1-2. Loligo , cozpore elongato , cjlindraceo ; antice truncato ; pinna terminali, obtusa> mediocri; brachiis Ion gis , compressés , apice acutis. Ce Calmar est remarquable par la longueur de son corps presque cylindrique dans toute son étendue, si ce n'est vers l'extrémité postérieure, 80 ZOOLOGIE qui finit en pointe allongée. La nageoire termi- nale est peu large, obtuse, triangulaire. Le man- teau ne présente en avant qu'une petite pointe dorsale à peine sensible , ce qui fait paraître cette partie comme tronquée. La tête, qui est large, forme avec les tentacules environ les deux tiers de la longueur du corps. Le siphon, gros et court, s'enfonce dans une dépression du cou. Les deux tentacules externes sont très-gros et portent une membrane en dehors. Tous sont munis de deux rangées obliques de petites ventouses assez lon- guement pédicuiées. Les bras n'atteignent pas tout-à-fait l'extrémité du corps. Leur terminaison, élargie et recouverte de deux rangs de ventouses, finit par une pointe charnue. Les mandibules sont très - pointues , grêles, striées transversalement, noires à la pointe, brun clair à leur base. Le cartilage dorsal n'offre point de caractère bien distinct; obtus, élargi d'abord, il se rétrécit bientôt et devient très-grêle , puis il s'élargit de nouveau en lame triangulaire à son extrémité postérieure. Nous n'avons point de renseignements satis- faisants à donner sur la couleur naturelle à ce Cal- mar, dont deux individus nous furent apportés par les habitants de Vanikoro. Elle ressemblait plus ou moins à celle que prennent la plupart de ces Mollusques après leur mort; c'est-à-dire qu'elle MOLLUSQUES. 81 est blanche ou rosée sur les bords, rougeâtre ou piquetée de brun rouge sur le corps. Elle devient brune par le séjour dans la liqueur. DIMENSIONS. pouce*, lignes. Longueur totale 5 a Longueur du corps 3 3 M longueur au corps Longueur de la tète avec les tentacules. ... 2 Longueur des bras 3 9 Longueur du cartilage dorsal 2 11 Circonférence du corps 2 2 CALMAR A COURTS TENTACULES. Lolign brevitentaculaia , nob. Loligo, corpore cyli/id/aceo, albo; brachiis mi- nimis ; pinna triangulari , lateribus acuta. Nous signalerons ici, sans en donner de figure, un petit Calmar des parages de la Nouvelle-Guinée, long d'environ deux pouces , remarquable par la brièveté de ses tentacules , la largeur et la forme de sa nageoire presque triangulaire, très-pointue latéralement, à peu près comme celle de la queue Znnfogir. T. II. 6 »' 82 ZOOLOGIE. des cétacés. Nous ne dirons rien des bras, qui étaient tronqués, ni des ventouses, à cause de leur petitesse. Le cartilage dorsal est très-allongé, grêle et élargi en avant. La couleur de ce Mol- lusque, qui a été déposé au Jardin du Roi , est blanche. SÉPIOLE LINÉOLÉE. Sepiola lineolata. PLANCHE 5, FIGURES 8-l3. Sepiola y corpore crasso , brevi, jotwulato, an- tice ciliato , vittis longitudinalibus notato ; pinnis elongatis ; capite latissimo. Cette petite espèce a les formes trapues , ra- massées, à tel point que la tète ne paraît faire qu'un avec le corps; ce qui tient à ce que le sac se continue avec elle sans interruption à la partie dorsale. Libre et ouvert dans le reste de son éten- due, il est échancré en dessous où repose le siphon et présente de chaque côté des yeux une série de dix-sept à dix-huit petites cirrhes termina les éga- lement espacées. Le reste du corps est arrondi, bombé en dessus et en dessous. Les nageoires, qui MOLLUSQUES. 83 en occupent presque toute rétendue latérale, sont élargies. La tète large et grosse parait d'un volume énorme pour l'individu. Les yeux sont très-espaces et proéminents; les tentacules médiocres; les deun plus longs en forme de bras n'atteignent pas l'extré- mité du corps. Les ventouses des premiers sont ex- cessivement petites, globuleuses, courtement pédi- culéés , à ouverture étroite , et placées en rangées obliques de quatre. Celles des bras sont innom- brables , confluentes et tout-à-fait microscopiques. Le siphon est long, cylindrique, à ouverture ter- minale. La lame dorsale, qui existe ordinairement, est si petite qu'elle a échappé à nos recherches. La couleur de ce Mollusque est blanche. Le corps et la tète, jusqu'à la base des tentacules, sont recouverts de lignes longitudinales très-pres- sées d'un blanc mat. On en compte deux ou trois sur les nageoires , qui ont leur intervalle légèrement violacé. Trois ou quatre lignes ponctuées de cette même couleur occupent les parties latérales du corps, dont le dessous est blanc. Les yeux sont d'un bleu foncé. Cette Sépiole a été prise à la seine dans la baie Jervis, à la Nouvelle-Hollande. Elle vivait encore lorsqu'on nous l'apporta. S 4 ZOOLOGIE. niMKNSIONS. Longueur totale Longueur du corps. ... Longueur des tentacules Longueur des bras Largeur du corps Largeur de la tête pDuces. ligne 1 10 I » 6 » i 5 i 2 )i 8 ONYCHOTEUTHE ARMÉ Onycholeuthis arnmtus , nol>. PLANCHE 5, FIGURES l /\~1^> . Onychoteuthis , corpore conico , rubro punc- tato ; pinnis latis , triangularibus ; brachiis tenta- culisque armatis. Très-petite espèce prise dans la mer des Mo- luques, près de l'île Célèbes. Sa longueur totale est d'un peu plus d'un pouce , y compris les longs bras; et celle du corps est d'un pouce environ. Le corps de cet Onychoteuthe est conique , finis- sant en pointe aiguë , surtout lorsqu'on l'observe MOLLUSQUES. 85 par le ventre. Les deux nageoires qui le terminent sont larges et taillées en cœur à leur insertion sur le dos. Une arête assez saillante occupe toute la longueur dorsale de l'animal. La tète est grosse. Les yeux sont grands, latéralement placés, à ou- verture linéaire et verticale; les tentacules mé- diocres, de même que les bras, qui ne dépassent pas la longueur du corps. L'élargissement termi- nal est excessivement rétréci , muni d'une rangée extérieure de ventouses denticulées et d'une rangée interne de crochets. Mais ce qui est particulier à cette espèce, c'est que tous les tentacules, au lieu d'être couverts de ventouses, n'en ont qu'à leur extrémité, et que le reste de leur étendue est garni de deux rangs de crochets, dont chacun est enve- loppé en partie par une membrane. Ce caractère pourrait à la rigueur déterminer une division dans ce genre. Le siphon est gros et allongé. Le cartilage dorsal est renflé à son milieu, ré- tréci ensuite pour se dilater un peu vers la pointe à la manière d'une rame antique. Ce Calmar était mort lorsqu'on le prit. Dant cet état, la couleur du corps était rouge brun , pi- queté de points de la même couleur; celle de la tète, d'acier bruni en dessus, et celle de la na- geoire , blanche seulement sur le limbe. 86 ZOOLOGIE. POULPE LUNULE. Octopus lunulatus , uob. PLANCHE 6, FIGURES 1-2. Octopus, corpore minimo, ovali , basi tantis- per acuto , lunulis cœruleis auratisque irrorato ; cucurbitulis elongatis. Cette petite espèce n'a que deux pouces de lon- gueur environ , en y comprenant les tentacules. Son corps est ovalaire , très-légèrement pointu à son extrémité , sa tète grosse. Les ventouses qui recouvrent les tentacules sont élevées, plus larges à la base qu'au sommet, ce qui leur donne l'as- pect d'une petite amphore. Le corps est blanc , recouvert dans toutes ses parties, ainsi que les tentacules, de lunules bleu de ciel très -vif sur leur pourtour et moins intense au milieu. Mais quand on excite l'animal , il devient rouge brun et ces lunules passent au bleu d'émeraude. Cette espèce habite le havre Carteret, à la Nou- velle-Irlande. MOLLI BQ1 ES. H7 POULPE CORDIFORME. Octopus cordiformis, nob PLANCHE 6' , FIGUKE 3. Octopus, corpore orbiculari, alato, tubercu- lose*; brachiis longis cceruleo lunulatis. Le corps de cette espèce est tuberculeux presque arrondi, s'élargissant latéralement en forme de na- geoires, finissant en cœur en avant. La tète est large ; les yeux sont peu saillants et comme ca- chés par une paupière tuberculeuse. Les tenta- cules sont longs , à peu près égaux, moins les laté- raux qui n'atteignent pas les autres. Les ventouses sont sessiles. Le corps est d'un brun rouge pointillé de la même couleur, et ses côtés, qui s'étalent en forme d'ailes , sont bordés de bleu verdâtre. Sa tète et les tentacules, de même couleur que le corps, ont de plus des lunules indécises bleu de ciel clair, plus vif sur ces derniers qu'à la tète. En dessous ce Mollusque est blanc; le siphon seul est pointillé de brun rouge. 88 ZOOLOGIE. Cette espèce habite la baie Tasman , à la Nou- velle-Zélande. DIMENSIONS pieds pouces, lignes. Longueur totale 3 i Longueur du corps 7 » Sa largeur 6 » POULPE DE WESTERN Octopus superciliosus , nob. PLANCHE 6, FIGURE 4- Octopus, corpore ovali, cirrhose* ; tentaculis crus sis , longis ; palpebris filamento notatis. Cette espèce d'assez petite taille, dont le corps est ovalaire, est remarquable par la grosseur du faisceau que forment les tentacules à leur réu- nion , lequel égale presque le volume du corps lui-même. Il l'est surtout par les cirrhes charnues et espacées qui le recouvrent, dont deux plus longues occupent le sommet des paupières. Les MOLLUSQUES. 80 yeux sont tres-bombés et un peu pointus, les ten- tacules longs , très-déliés , et la membrane de leur côté extérieur se prolonge jusqu'à leur extrémité. Le ventre est lisse. Ce poulpe n'a été dessiné qu'après un assez long séjour dans la liqueur, de sorte que sa cou- leur presque blanche sur le vivant est passée au brun rougeàtre. Il habite le port Western dans le détroit de Bass , à la Nouvelle-Hollande. Sa longueur totale est de trois pouces six lignes. Il atteint probablement une plus grande taille. POULPE MEMBRANEUX. Octopus membranaceus , nob. PLANCHE 6 , FIGURE 5. Octopus, corpore cjlindraceo , oblique mem- brana cincto; tcntaculis apice acutis. Ce Poulpe dont le corps est presque cylin- drique, un peu allongé, obtus à son extrémité, nous a paru devoir être figuré à cause de la petite membrane qu'il porte obliquement en arrière en 90 ZOOLOGIE. forme de nageoire bien distincte. Elle n'existe toute- fois qu'au coté droit, celle de gauche ayant été dé- truite. Nous avons apporté Le plus grand soin à reconnaître que ce n'est point une déchirure de la peau, mais bien un pli. Les tentacules, médio- crement allongés, deviennent brusquement grêles et sont très -pointus. Le corps et la tète sont recouverts de granulations très -fines. La cou- leur naturelle à cette espèce doit être blanchâtre, car si elle eût offert quelques teintes remar- quables , nous les eussions dessinées. Elle habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces. ligues 3 2 Longueur du corps jusqu'aux yeux. . . i » Longueur des tentacules moyens supé- 2 ■z MOLLI SQ1 ES. 91 (.iMii: HÉLICE, — Hélix, HÉLICE ALFOUR. Hélix undulata , nob. PLANCHE 7, FIGURES 1-2. Hélix , testa supra paululum convexa , rugosa, undulata , transversim striata , castanea et vitta aurantia in suturis ornata ; peristomate reflexo , cœruleo ; umbilico lato profundo ; anfractibus quinque. Grande espèce large, un peu aplatie, à spire peu élevée , largement et profondément ombili- quée ; le premier tour de spire apparaissant au fond de l'ombilic , le dernier subcylindrique comme dans les Cyclostomes. Bouche grande , un peu ova- laire, péristome arrondi, légèrement réfléchi, non interrompu, mais n'offrant plus qu'un bourrelet en ligne droite à son passage sur le dernier tour près de l'ombilic. Le dessus de la coquille présente des bour- relets en forme de larges ondes rugueuses, et des stries transverses, rayonnantes, un peu tremblées , 92 ZOOLOGIE. comme feuilletées. En dessous , ces stries sont plus régulières et plus fines. La couleurgénéraleest un marron clair, dessus laquelle se détache une ban- delette étroite d'un beau jaune qui commence avec la spire , en suit les sutures, et se termine au der- nier tour, qu'elle sépare à peu près en deux par- ties égales. Le contour de l'ombilic a une zone jaunâtre. Le péristome est bleuâtre et l'intérieur de l'ouverture est d'un blanc nacré; on y suit la trace de la bandelette extérieure. L'animal est grand, de la forme de Y Hélix po- matia, à tentacules allongés. Yeux assez gros en bouton. Tentacules antérieurs renflés à leur extré- mité. La couleur générale de ce Mollusque est un brun rougeâtre, plus foncé sur la tète et les ten- tacules qu'aux parties latérales du corps. Cette belle coquille habite l'île Célèbes. Elle est fort rare, car il n'en a été trouvé qu'un indi- vidu par M. de Sainson sur le contour du lac de Tondano , à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer et dans une région fraîche et humide. DIMENSIONS. pouces, lignes. Diamètre antéro-postérieur. . ± \ Diamètre vertical i Épaisseur i 9 MOLLUSQUES. 03 HÉLICE MAMILLAIRE. Hcli.i- mamilla. Fer. , Prod. additions, pag. 673. PLANCHE y, FIGURES 3~5. Hélix , testa subglobosa, rugosa aut sulcata, subflava; fasciis fusais duabus; apertura ovali , tantisper conforta et angustâ; péris tomate re- flexo albido; umbilico colamella semi-obtecto ; anfractibus sex. M. de Férussac, dans son grand ouvrage sur les Mollusques , a figuré cette Hélice. Il l'avait d'abord nommée Papilla ; mais ayant reconnu que c'était une espèce nouvelle, et non celle que Millier avait appelée ainsi, il lui a donné le nom de Mamilla. Cette coquille , de la grosseur de notre Hélice Vi- gneronne , est globuleuse ; tous ses tours de spire sont larges et ne décroissent pas brusque- ment; le sommet lui-même est élargi et comme un peu écrasé. Les sutures sont fines et déliées. La bouche est un peu contournée, ovale, resser- rée. Le péristome est arrondi, entier, rebordé, d'un beau blanc, avec un petit bourrelet au bord gauche. Tl cache en partie l'ombilic, qui est bien indiqué et assez profond. 94 ZOOLOGIE. Cette coquille est couverte de rugosités, qui supé- rieurement forment des lignes rayonnantes, trans- verses, et dégénèrent en petits sillons obliques sur le dernier tour. Généralement sa couleur est jau- nâtre avec deux bandes brun marron clair, dont une plus petite. Des exemplaires sont tout-à-fait marron , et les bandes sont alors d'un brun foncé. Quelquefois on a de la peine à les apercevoir. L'animal est grand , ses tentacules sont allon- gés , les postérieurs terminés par un assez gros bouton; les antérieurs sont renflés à leur extré- mité. La dent ne diffère presque pas de celle de notre limaçon. Tout le corps est rouge brun foncé sur les tentacules , la tète et la partie pos- térieure du pied. Ce Mollusque habite les bords du lac de Ton- dano, à une très-grande élévation dans l'île de Célebes. Il n'y est pas très-rare. DIMENSIONS. pouces, lignes. Diamètre antéro-postérkur i n Diamètre vertical 1 l\ Épaisseur >° MOLLUSQUES. 9S HÉLICE GRANULÉE. Hélix granulata , nob. BLANCHE J, FIGITRKS n'-Ç). Hélix, testa globosa, tenuiter granulata, sub- mtrea; fascia fusca cinc.ta; aperturà semi-lunata ; péris tomate albo etsubrubro, ad lœvam emargi- nato; anfractibus sex ; umbilico non distineto. Assez grande et belle coquille, globuleuse , dont le dernier tour de spire est très -grand, renflé, très-bombé en dessous. Ouverture large , semi- lunaire, infléchie sur le bord gauche, qui recouvre entièrement l'ombilic. Péristome interrompu, peu épais, légèrement réfléchi, blanc en dedans, rou- geâtre sur son limbe. Cette coquille est très-finement striée et cou- verte de granulations excessivement fines qui la font paraître comme piquetée. Sur les premiers tours de spire ces sortes de verrues affectent des lignes obliques régulières. Sa couleur est d'un jaune rougeâtre , plus foncé aux environs de l'ou- verture. Une bandelette d'uii brun rougeâtre suit le dernier tour, et va se perdre dans la suture en devenant très-déliée; au sommet de la spire, elle 96 ZOOLOGIE. est côtoyée par un petit ruban orangé clair. L'in- térieur de la bouche, assez profondément, est d'un blanc tirant sur le bleuâtre. Cette Hélice , dont nous n'avons pu nous procu- rer l'animal , habite le port Dorey, à la Nouvelle- Guinée. Elle n'y paraît pas commune. Il est probable que des individus doivent avoir deux ou plusieurs bandelettes. DIMENSIONS. pouces. lignes Diamètre antéro-postérieur I I 1 I I 6 3 HÉLICE PAPOIIA. Hélix papuensis-, nob. PLANCHE 7, FIGURES 10-l3. Hélix y testa trochiformi , luteola aut albida, fascia castanea aut rubella cincta; spira acuta vel rotunda ; anfractibus sesquiquinque ; apertura elliptica ; peristOTJiate elliptico , aliquando uniden- tato , dilatatOj acuto; umbdico semi-distinvlo. MOLLUSQUES. 97 Cette espèce, qui a un pou la forme d'un Tro- que , a ses tours de spire élargis, tant soit peu déprimés, principalement le dernier, qui est le plus grand de tous; son sommet est généralement pointu; un seul individu sur dix l'avait arrondi et ses tours de spire renflés. L'ouverture est assez grande, elliptique , à péristome évasé, à peine re- bordé, tranchant, largement interrompu en ar- rière. Son bord gauche recouvre en partie l'om- bilic , et sur un individu , il était pourvu d'une assez forte dent. Le test a un aspect lisse, bien qu'il soit cepen- dant finement strié en travers. Sa couleur varie du blanchâtre au jaunâtre clair. Une bandelette mar- ron ou brune suit le contour des sutures. Très- déliée d'abord , elle s'élargit considérablement sur le dernier tour; le péristome est blanc, rosé ou très-brun , ainsi qu'on peut le voir sur les varié- tés qui sont figurées. Il est même des individus qui sont entièrement blancs, et où la trace de la bandelette est à peine apparente. Nous ne connais- sons point la couleur et la forme de l'animal de cette Hélice, qui habite le port Dorey, à la Nou- velle-Guinée. DIMENSIONS. Pouces, lignes. Diamètre t S Diamètre vertical i i Épaisseur » 9 Zoologie, t. 11. 7 98 ZOOLOGIE. HELICE POINTUE. Hélix acuta , nob. Rina sapourf., en langage papou. PLANCHE 8, FIGURES I - 4- Hélix, testa fragili, conica , tantisper trochi- formi, carinata, lutea,vitta castanea cincta ; aper- tura triangulari ; péris tomate lato , reflexo , antice acuto; columella arcuata ; umbilico distincto; an- fractibus quinis. Cette espèce, de grandeur médiocre, assez fra- gile, légèrement striée, est remarquable par sa forme conique, pointue, peu élevée; par ses tours de spire larges, dont le dernier est fortement ca- réné; par sa partie inférieure très-bombée, enfin par sa bouche large, triangulaire, à péristome in- terrompu , évasé , tranchant , fortement, recourbé en haut, pointu en avant. La columelle un peu arquée porte un indice de dent; en se déjelant en dehors, elle masque en partie l'ombilic, qui est profond. On voit au fond de la bouche la trace de la carène extérieure , qui vient former comme une gouttière dans l'angle du péristome. MOLLUSQUES. ï)9 Du vivant de ce Mollusque, sa coquille est d'un beau jaune vif en dessus, orné d'une large ban- delette brun-rouge, occupant les derniers tours de spire. Elle est côtoyée intérieurement par un petit filet blanc sur la carène. Le dernier tour en dessous est rouge brun clair, bordé de blanc, le péristome est jaune clair. L animal est grand, saillant beaucoup hors de sa coquille, laquelle a été représentée ici un peu renversée, pour mieux faire voir les rapports qui existent entre elle et le Mollusque. La tète, le cou , sont gros et jaunâtres sur les côtés. La tète, rougeàtre en dessus, présente deux petites lignes médianes longitudinales , terminées par deux points rouge brun. Les tentacules postérieurs, longs et gros , portent les yeux à leur extrémité. Les antérieurs partent d'un mufle légèrement ré- tréci en arrière; le reste de l'animal est blanc. On le trouve au havre de Dorey , à la Nouvelle- Guinée. Cette coquille a certains rapports avec l'Hélice petit Bonnet, Pileolus de M. de Férussac; mais sa légèreté, ses couleurs et la plus grande élévation de sa spire l'en distinguent assez. DIMENSIONS. pouces. li ^ n< — Diamètre antéro-posterieur I » »> 11) » 8 100 ZOOLOGIE. HÉLICE TROCHOIDF. H dix ttochus , nob. PLANCHE 8, FIGURES 5-y. Hélix, testa conoidea, levé, apice acuta , flam- mis fuscis pic ta; apertura ampla, triangulari ; pé- ristomate amplo , acuto, tantisper recurvato; um- bilico non distincto ; anfractibus seins latis. Il ne faut pas confondre cette espèce avec la Trochiforme de Lamarck, qui n'a de commun que le nom *. La nôtre ressemble parfaitement à cer- tains Troques; elle est assez légère, à spire élevée, pointue, brusquement conique; les tours en sont larges, à sinus déliés et bien marqués. L'ouverture est grande, évasée, triangulaire, à péristome interrompu, large, tranchant et peu rebordé. L'ombilic n'est point distinct. La bou- che et la base du dernier tour reposent sur un plan horizontal. Le test est lisse ou marqué de stries extrê- mement déliées, ou blanchâtre ou jaunâtre , cou- * Ce n'est pas non plus la Trochokle du Prodrome de M. de lerussao , pag. 52 , n° 376. Ce n'est qu'après que notre planche a été gravée , (pie nous nous sommes aperçus de cette similitude de nom en français. MOLLI soi ES. 101 vert de flammes roussâtres obliques et indépen- dantes sur chacun des tours de spire. Le contour df la bouche est blanc , niais le fond est rougeâ- tre marbré. Nous ne connaissons point L'animal de cette coquille, dont nos exemplaires n'étaient pas d'une parfaite fraîcheur. Elle habite le havre Carteret, à la Nouvelle- Irlande. Diamètre aotéro-postérieu 4 Diamètre vertical. Epaisseur DIMENSIONS. pouces. lignes I » I 9 » 9 HÉLICE A FINES RAIES Hélix tenuiradiata , nob. PLANCHES, FIGURES 8-IO. Hélix, testa oibiculata, perforata , taiitisper conoidea, apice acuta; subflava , Uneolis rubris tenuissimis cincta; apertura ovali ; labro antice acuto, rejlexo ; aiijraclibus latis sex. 102 ZOOLOGIE. Cette Hélice , de forme orbiculaire , a sa spire peu élevée, mais conique, assez pointue; les tours en sont larges, à peu près égaux et légèrement arrondis, l'ouverture est grande, tant soit peu triangulaire; son contour est interrompu en ar- rière, arrondi, tranchant, rebordé, un peu aigu en avant. Il cache une partie de l'ombilic, qui est peu large et très-profond. Cette coquille, marquée de stries obliques et transverses excessivement déliées, est d'un jaune isabelle tirant sur le rougeâtre ; ses tours sont couverts de lignes rouges très-fines, assez espa- cées. On en compte onze sur le dernier jusque près de l'ombilic. Ces bandes se joignent en forme de rubans; sa bouche et son péristome sont d'un blanc rosé. Nous ne connaissons point la forme du Mollus- que de cette espèce assez rare, dont nous n'avons rapporté qu'un individu. Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces. lignes. Diamètre antéro-postérieur i 2 Diamètre vertical » 117 Epaisseur » 8 MOLLI soi ES. m:* HELICE TRANSPARENTE. Hélix translucida. PLANCHES, FIGURES ll-l3. Hélix, testa/'ragili, imperforata , ovato-conica , valde ventr/cosa, tota alba , diaphanea, transver- sirnstriata ; apertura magna , ampla, subrotunda; peristomate acuto , denticulato interrupto. Cette jolie espèce, une des plus remarquables du genre, est turriculée, ventrue , à tours de spire larges, le dernier, le plus grand de tous, avec un indice de deux petites carènes vers sa base. L'ou- verture est grande, ovalaire , évasée; son contour est tranchant, peu rebordé , crénelé, interrompu en arrière. Nulle trace d'ombilic. Le test, diaphane et d'une fragilité extrême, est couvert de stries assez profondes , rapprochées et dirigées obliquement en arrière. Sa couleur est d'un joli blanc mat. Le péristome est d'un blanc de faïence. Nous ne connaissons point l'animal de cette coquille, qui pourrait bien être différent de celui des Hélices proprement dit. Il habite le port Do- 104 ZOOLOGIE. rey,à la Nouvelle-Guinée, où il est fort rare, puisque nous n'avons pu rencontrer qu'une seule coquille, dont le sommet de la spire était cassé, ce qui nous empêche de donner le nombre pré- cis de ses tours. DIMENSIONS. ponces. lignes. Longueur de la coquille , environ i 6 Diamètre antéro-postérieur. i i HELICE ZONA1RE. Hélix zonaria. Voyez laSynonymie dans Lamarek, t. VI, 2 e part., n° 37. Voyage de l'Uranic, pi. 67, fig. 1 t\- i5. PLANCHE 8, FIGURE l4- Hélix, testa orbiculato-depressa , umbdicata, glabra , albida, fusco-zonata, maculis rufis ad- spersa ; spira planulata ; labro expanso , margine reflexo albo aut roseo. Lk. MOLLUSQUES. 105 Cette coquille bien connue, et qui offre de si nombreuses variétés de teintes, n'est figurée ici que pour faire connaître son animal, que nous avons eu occasion de voir se développer à Bou- rou, une des îles Moluques. Il est en tout semblable à celui des Hélices; il sort beaucoup en avant hors de sa coquille, ce qui fait que sa partie postérieure se prolonge peu; cette dernière est lancéolée, un peu aplatie. Les tentacules sont longs et gros. La couleur de ce Mollusque est d'un rougeâtre sombre, passant au jaunâtre sur les flancs et au bord du pied. Le dessus de la tète et du cou est plus foncé que les autres parties. Le pied n'offre point sur les côtés ces lignes obliques qu'on remarque dans plusieurs espèces de ce genre. HÉLICE CONIFORME. Hélix coniformis , uob. PLANCHE 8 , FIGURES iÔ-I^. Hélix, testa elongata, coniformi, apice acuta, irnperforata, subalbida; anfractibus senis , latis , 106 ZOOLOGIE. subrotundatis ; ultimo duabus fasciis rubris cincto ; suturis impressis ; apertura ovali margine acuta. Petite espèce, turriculée, à spire pointue, dont les tours très-espaces, arrondis, sont séparés par des sutures bien marquées; le dernier de tous, qui est aussi le plus grand, est un peu ventru. L'ouverture est grande, ovalaire, à péristome élargi, tranchant, non rebordé. 11 n'y a point de trace d'ombilic. Cette coquille a des stries à peine apparentes ; elle est blanchâtre et marquée de deux lignes rougeâtres , qui ne sont visibles qu'au dernier tour de spire. La bouche est blan- che. Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la coquille 10 Diamètre antéro-postérieur 9 MOLLUSQUES. 107 HÉLICE TROIS -LIGNES. Hclix trilineota , nob. ( Division des Bulinies. ) PLANCHE 9, FIGURES 1-3. Hélix, testa ovato-conica , imperforata, alba; strigis rufo-fuscis , longitudiiialibus plus minusve densis ornata; apertura ouata, violacea; labro simplici acuto ; columella basi nigra ; anfractibus quinque et s es qui. Coquille ovale, turriculée, à spire médiocre- ment pointue, dont les tours sont un peu renflés; le dernier aussi grand que tous les autres ensem- ble, un peu ventru. L'ouverture est ovalaire al- longée, ample; son péristome simple, droit et tranchant. La columelle se déjette un peu en de- hors à sa base, et cache l'ombilic. Le test est assez fragile , largement strié en on- des longitudinales, et flambé dans le même sens de lignes ou fauves, ou rougeâtres, ou brunes, plus ou moins rapprochées et interrompues à chaque tour. Sur le bord gauche , en dehors de la columelle, qui est toujours blanche, se trouve 108 ZOOLOGIE. une tache d'un brun presque noir, qui varie peu. L'ouverture a une teinte vineuse ou violacée. L'animal est allongé, ayant la tète renflée, les tentacules postérieurs assez longs, les inférieurs courts. Le pied ne dépasse point l'extrémité de la spire. Il est linéolé de jaunâtre. Sur le milieu de la tète et du cou on remarque une ligne noi- râtre, avec deux bandes latérales brunes plus larges, qui partent de la base des tentacules , et d'où nous avons tiré la dénomination spécifique de ce Mollusque. Le reste de l'animal est blan- châtre. Cette espèce habite le port du Roi-Georges, à la Nouvelle-Hollande. Elle n'y est pas aussi com- mune que la suivante. On la trouve sur le som- met de Bald-Head et dans une partie très-circon- scrite du havre de la Princesse-Royale. L'animal se développe rarement et lentement. Au premier aspect on pourrait prendre cette Hélice pour le Bulimedes Antilles de Lamarck, auquel il ressem- ble seulement par ses flammes brunes. Lorsqu'il est un peu décoloré , il a encore certains rapports avec le Radié du même auteur. DIMENSIONS. pouces. lignes » 5 MOLLUSQUES. 109 HÉLICE MELON. Hélix rnclo. (Division des Bulimos.) Hélix Melones. Fer., Prod., pa'g. 5/(, n" /(of>, PLANCHE 9, FICURES 4"7« Hélix, testa oi'ata, ventricosa, vix perforata, longitudinaliter striata , alba , flammis subrubris ornata; apertura mediocri, ovali; labro simplici acuto ; columella subreflexa; anfractibus quinque . Varietas castanea ; vitta alba cincta. Cette Hélice ressemble tellement au Bulime enflé de Lamarck, qu'il faut comparer avec soin un grand nombre d'individus pour voir qu'elle n'a point les flammes pâles, longitudinales et ré- gulières du Bulime. Elle est épaisse, courte, très-renflée, ventrue, à spire obtuse, le dernier tour du double plus grand que tous les autres réunis. L'ouverture est assez grande, ovalaire; le péristome interrompu, simple, tranchant, un peu rebordé à son union 110 ZOOLOGIE. avec la columelle, pour recouvrir l'ombilic, qui paraît quelquefois à peine. Cette coquille est finement striée en oncles lon- gitudinales. Nous prendrons pour type de sa co- loration celles qui , sur un fond blanchâtre , présentent des flammules d'un rouge jaunâtre. La columelle et l'ombilic sont assez souvent ta- chés de brun violacé. Des individus sont jaunâ- tres, d'autres tout blancs avec une apparence de ruban aux sutures , traces des flammes qui ont disparu. D'autres ont l'ouverture entièrement blanche, et quelques-uns ont le bord interne du péristome rougeâtre. Mais une variété bien distincte, assez rare, est celle qui, entièrement d'un marron clair, est ceinte d'un ruban blanc qui passe au jaune sur le dernier tour. Cette Hélice est très commune au port du Roi - Georges , principalement sur le sommet de Bald-Head. On la ramasse par centaines au milieu des ambrettes, qui y sont également fort répandues malgré la sécheresse qui semble exis- ter sur cette montagne. Les individus décolorés sont quelquefois vivants. Ce Mollusque est telle- ment timide, que nous n'avons pu le faire se dé- velopper pour le dessiner. Nous avons reconnu cependant qu'il ne diffère en rien des vraies Héli- ces. A l'époque où nous nous trouvions sur la plage de la Nouvelle-Hollande, au mois d'octobre, MOLLUSQUES. 1 1 1 les individus que nous rencontrions étaient presque tous morts. Leur réunion en si grand nombre sur une montagne tiendrait-elle à l'habi- tude qu'ont les naturels d'incendier sans cesse les bois et les herbes des plaines? DIMENSIONS. ponces, lignrs. Longueur i » Épaisseur » 6 HÉLICE DE SAINTE-HÉLÈNE. Hélix Helena , nob. (Division des Bulimes. ) PLANCHE Q, FIGURES 8 - Q. Hélix, testa ovato-conica , subperforata , squa- lide lutea, transversim et longitrorsum striata; spira acuta; anfractibus senis ; suturis valde prof midis ; apertura subovali ; margine simplici ; columélla tantisper reflexa. 1 1 2 ZOOLOGIE. Petite espèce , turriculée , régulièrement ova- laire , dont la spire est brusquement très-poin- tue ; ses tours sont élargis, peu arrondis, très- saillants; l'avant- dernier assez grand, mais le dernier plus étendu que tous ensemble. Les su- tures sont remarquablement profondes , à peu près comme dans les Eburnes. L'ouverture est longitudinale, ovalaire, grande; le péristome est simple, un peu anguleux, tendant à devenir en- tier en se réunissant en arrière; au bord gauche il se déjette un peu sur l'ombilic, qui est en fente étroite. Cette coquille, très-finement striée en long et en travers, est d'un jaunâtre sale, tirant sur le brun vers son sommet. La bouche est blanchâtre. Nous n'en connaissons point l'animal. Elle habite Sainte-Hélène. Nous devons les deux individus que nous possédons à l'obligeance de M. Seel, qui a réuni dans son cabinet toutes les produc- tions de cette petite île. Cette espèce mieux con- nue sera susceptible de rentrer dans la division des Partules, dont elle se rapproche par la dis- position de ses stries, surtout si son péristome est rebordé. DIMENSIONS. lignes. Longueur 10 Epaisseur 5 MOLLUSQUES. 113 HÉLICE BOSSUE. Hélix gibba. ( Division des Partules. ) Piirtula gibba. Fér. Prod. , pag. 66 ou 70, n° 3. Parlula gibba. Voy. de l'Um/iie, Zool., pi. 6 Épaisseur G HELICE EXCLUSE. Hélix ex dus a. Férussac , Prodrome; Limaçons, page 49» n° ly Voyage de l'Uranie, Zoologie, page 472- PLANCHE IO , FIGURES 22-25. Hélix, testa discoidea, depressa, s tria ta, per- forata, carinata, marmorata ,fascia rubra cincta ; apertura triangulari ; péris tomate simplici ; anfra- ctibus dimidio quinis. Cette Hélice, de grandeur moyenne, avait déjà été rapportée par nous lors de notre premier 1 28 ZOOLOGIE. voyage ; clans ce dernier , nous l'avons dessinée avec son animal. Elle est discoïde, un peu con- vexe du côté de la spire, comme creuse du côté opposé. Elle est pourvue d'une carène tranchante, qui, en laissant le dernier tour, se prolonge sur tous les autres le long des sutures. Elle est très- finement striée. Son ouverture est grande, quoique comprimée , triangulaire en ogive , taillée oblique- ment; son péristome est simplement bordé, in- terrompu dans notre individu. On voit cependant qu'avec le temps il peut devenir continu. L'om- bilic est très-évasé, profond. En dessus, cette co- quille est couverte de larges taches de diverses couleurs, qui la font paraître comme marbrée. Une ligne d'un rouge assez vif occupe tous les tours de la spire. Un semblable petit ruban existe aussi en dessous sur un fond verdâtre, passant au brun près de la carène. L'animal a le dessus du corps et ses tentacules d'un brun foncé ; le pied est allongé , pointu en arrière, très-comprimé. Un ruban jaunâtre, strié de brun en travers, règne tout le long de son étendue. Cette espèce habite Rawak, Dorey, à la Nouvelle- Guinée, et l'île de Vanikoro, d'où provient notre individu. lignes. Diamètre 8 Épaisseur. MOLLUSQUES. 12!) HÉLICE GEORGIENNE. Hélix Gcorgiana, nob. PLANCHE IO , FIGtTRF.S a6-3(). Hélix , testa orbiculari, translucida etfragdi, desuper valde striata , flava ; anfractibus quater- nis , ultimo eylindraceo ; apertura amplay sub- circinata; labro tenui. Cette petite Hélice , qui a beaucoup de rapports avec la Nitidula de Stouder, est orbiculaire, ar- rondie en dessus, avec des stries profondes et serrées qu'on ne voit bien qu'à la loupe. Le der- nier tour de spire est presque cylindrique, fort grand, évidé par l'évasement de l'ombilic, ce qui rend celte coquille comme concave en dessous. L'ouverture est presque orbiculaire, à péristome simple. L'épiderme très - serré est de couleur blonde, comme tout le tèt, qui de plus est fragile et translucide. Cette espèce habite le port du Roi-Georges, à la Nouvellc-Hollando. Nous n'en connaissons point l'animal. DIMENSIONS. Diamètre. Épaisseur. Zoologie, t. no ZOOLOGIE. HELICE DE TONGA Hélix Tonga na , nob. PLANCHE I I , FIGURES ig-23. Hélix, testa discoidea, conica , imperforata , fragili, pellucida , bicarinata , albicanti; apertura subtriangulari ; labro simplici acuto ; columella conforta; anfractibus sex. Très-petite espèce blanchâtre , fragile et dia- phane, pourvue d'un épidémie jaunâtre. Quoique discoïde, sa spire s'élève en cône obtus, le der- nier tour a une carène bien prononcée, et au dessus une petite ligne saillante qui remonte sur toute la spire. Cette coquille est bombée aussi en dessous. Son ouverture est ovalaire, rendue un peu triangulaire par le sillon que forme la carène. Son bord est simple, tranchant, sa colu- melle torse. Quelques exemplaires avaient une raie trans- versale d'un rouge brun. La carène n'est pas très- marquée sur les jeunes individus. L'animal a les tentacules postérieurs assez gros et courts. Le pied, fort long, dépassant la coquille, MOLLUSQUES. 131 est tronqué à son extrémité en forme de marche d'escalier. Là probablement il doit y avoir un pore muqueux , comme dans quelques Vitrines. Il est blanc ainsi que le reste du corps, à l'excep- tion du dessus de la tète qui est roux. Cette Hélice habite l'île basse de Tongatabou. Nous la trouvions sur les feuilles des arbres dans la route qui conduit de Bea à Hifo. DIMENSIONS. lignes. Diamètre 4 Epaisseur , 3 HÉLICE CADRAN. Hélix solarium, nob. PLANCHE I 1 , FIGURES l\-">S). Hélix , textadiscoidea,fragili, cari/iata, striata, fulva ; spira conica, obtusa; apertura triangulari; rima umbilicali , dilatata , alta ; anfractibus sep- tenis , valde distinctis. 9- 1 Wï ZOOLOGIE: Cette petite espèce a quelques rapports de forme avec XExclusa, mais elle ressemble telle- ment à un cadran, que nous lui en avons donné le nom. Elle est discoïde , convexe et un peu co- nique du côté de la spire, dont les tours sont rapprochés et bien distincts, à l'aide de la carène qui, après avoir abandonné le dernier, limite les sutures de tous les autres. Elle est presque plane du coté opposé où l'ombilic forme un large trou qui permet de voir les tours de la spire comme dans les cadrans. L'ouverture est déprimée, tri- angulaire. Le péristome paraît être simple et tranchant. Le têt est très-finement strié, à épi- derme mince et de couleur blonde. L'animal est allongé, très-comprimé, dépassant de beaucoup la coquille en avant et en arrière. Ses tentacules postérieurs sont longs et cylindri- ques, la tête est marquée de deux lignes noires longitudinales. Les côtés du pied sont bruns avec une ligne rougeâtre, au-dessus de laquelle en est une autre ponctuée de noir. On la trouve sur les arbres du havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande. DIMENSIONS. lignes. Diamètre 4 Épaisseur 2 MOLLUSQUES. 133 HÉLICE PETIT-CLOU. Hclut clavulus. Hélix clavulus. Fér., Prod. , pag. 5i , n° 38i. PLANCHE I I , FIGURES 3o-33. Hélix y testa perforata , elongato - acuminata , pellucida, fragili, cornea, tenuissime striata; an- fractibus obliquis , octogonis, ultimo longiore; apertura longa , ovali; labro simplici ; columella paululum conforta. Cette espèce , de la grandeur et de la forme de nos petites Clausilies de France, a sa spire très- pointue; les tours en sont un peu obliques et renflés, les deux derniers surtout. Ils sont cou- verts de stries longitudinales fort déliées. L'ou- verture est allongée , ovalaire dans le plan de l'axe de la coquille. Le péristome est simple , tranchant , tres-légèrement rebordé sur le côté gau- che , la columelle un peu tordue.. L'ombilic est 134 ZOOLOGIE. en fente. Cette Hélice est très-fragile, translucide et de couleur de corne ou blanchâtre. Elle se trouve à l'Ile-de-France. DIMENSIONS. Longueur A t Épaisseur 1 * MOLLUSQUES. 1.89 G en b ê VITRINE. — farina, Draparnaud. VITRINE DE WESTERN. VUrina nigra , nob. PLANCHE I 1 , FIGURES 8-y. Vitriiia, Lesta ovali , planiuscula , rufa; aper- tura elliptica , ampla ; margine sinistro leviter in- flexo; anfractibus quaternis. Cette Vitrine est ovalaire , allongée , très-peu bombée en-dessus, à spire plutôt enfoncée que saillante, très-courte, le dernier tour très-grand. Les sutures en sont bien marquées; l'ouverture est fort large , elliptique ; son bord gauche est un peu fléchi en dedans. Le têt est translucide, lisse, de couleur blonde tirant sur le fauve. L'animal, malgré son assez grand développe- ment, peut être contenu dans sa coquille. Le cou est allongé ; les tentacules postérieurs sont gros , courts, renflés à l'extrémité qui porte les yeux. On a infiniment de peine à apercevoir sur le vi- vant l'auricule placée à l'entrée de l'ouverture pulmonaire, ainsi que les appendices de droite et 136 ZOOLOGIE. de gauche du manteau, qui ne recouvrent point la coquille. On les distingue mieux après la mort du Mollusque. Le pied, qui se prolonge en pointe, porte à son extrémité et en dessous une appa- rence de pore muqueux; ce qui est le contraire d'autres Vitrines qui ont cette dépression en des- sus. Tout l'animal est noir. Il habite le port Wes- tern, dans cette partie de la Nouvelle-Hollande qui regarde le détroit de Bass. Nous le trouvâmes sur le bord d'un ruisseau. Le port du Roi-Georges nous a fourni des indi- vidus plus petits, vivant sous les arbres, loin de l'eau douce. DIMENSIONS. lignes- Longueur de la coquille 6" Épaisseur ai VITRINE FLAMMULÉE. Fitrina Jlammulata , nol). PLANCHE I I, FIGURES 5-7. Purina, testa subgiobosa , perforata , pellucida, Jragi/i, levi , fulva, flammulis rufis cincta; aper- tura semilunata ; margine sinistro nec inflexo. MOLLUSQUES. 137 Cette coquille a la forme d'une Hélice discoïde; elle est subglobuleuse, à spire un peu saillante, dont le dernier tour va en s'arrondissant. La su- ture est double ; l'ouverture grande , semi-lunaire, à péristome tranchant, sans inflexion au bord gau- che. L'ombilic est à peine perceptible; le test est lisse , fragile, pellucide, d'un blond roussâtre avec des flammules plus foncées de la même couleur. L'animal est très-grand et ne peut être contenu en entier dans sa coquille. Ses tentacules sont longs, déliés; la tête porte deux sillons rappro- chés. Le pied est tronqué en escalier avec un pore profond; il a près de son bord un sillon sur lequel viennent se rendre des lignes obliques. Des expansions du manteau, celle de droite re- couvre presque entièrement la coquille; les anté- rieures sont médiocres, toutes sont de couleur grise. Les tentacules sont brunâtres; la tète, rouge brun , a de chaque côté une bandelette d'un brun presque noir. La partie postérieure du pied est marquée de lignes triangulaires brunes, dirigées en arrière; leur intervalle est jaune. Le reste du corps est jaune tendre. Ce Mollusque, que nous avons un peu grossi, habite l'île Célèbes. Nous l'avons trouvé sur les feuilles, dans les lieux humides, à une très-grande élévation, en allant au lac de Tondano. 138 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la coquille 6 Largeur 5 Épaisseur 3 i VITRINE VERTE. Farina viridis, nob. PLANCHE II, FIGURES l6-l8. Vitrina, testa solida , discoidea, valde carinata, desuper convexa, infra globosa , viride fascia lu- tea cincta ; apertura ampla , triangulari ; péris to- mate simplici acuto; rima umbilicali vix dis- tincta. Grande espèce , discoïde , ressemblant à une Hélice , bombée en dessus, davantage en dessous, à spire obtuse, mais saillante, formant environ cinq tours, dont le dernier très-renflé est fortement caréné. Le ruban de cette carène se prolongeant le long de la suture la fait paraître comme dou- ble. L'ouverture est grande, subtriangulaire, à MOLLUSQUES. 130 bords tranchants. La coin nielle se rabat an de- hors et donne lien à un ombilic excessivement petit. Tout le tèt est très-finement strié et couvert d'un épidémie épais. Du vivant de ranimai, il est d'un beau vert émeraude, son arête seule est jaune; mais après sa mort, la coquille devient d'un jaune clair; ce qui prouve de quelle utilité est l'étude de ces animaux sur le frais. Ce Mollusque est du nombre de ceux que la coquille ne peut entièrement cacher, et son pied est toujours extérieur. Son extrémité, tronquée en forme d'escalier, cache un pore muqueux pro- fond. La tête, le cou et les quatre auricules sont d'un beau vert d'émeraude à reflets bleuâtres ; les tentacules sont bleuâtres aussi. Au dessus du pore sont des lignes triangulaires bleuâtres et vertes. Le reste du corps est blanc. Le bord du pied a un sillon auquel viennent se rendre les lignes obli- ques qui parcourent les côtés. L'appendice auri- culaire du manteau ne paraît pas autant recou- vrir la coquille que dans la précédente. Cette espèce, qui paraît rare, habite les mon- tagnes de Manado , dans l'île Célèbes. DIMENSIONS. lijine». Diamètre o Épaisseur. . g 1 40 ZOOLOGIE. VITRINE CITRINE. V Urina citrina . Lamarck. An. Sam. v., t. 6, i, p. 7 PLANCHE II, PIGUKES l~4- Hélix, testa orbiculato - convexa , subumbili- cata, lœvi, diaphana , nitida , paUide lutea , œtate castanea ; ultimo anfractu fascia alba aut nigfa cincto; spira obtusa; labro acuto. D'après notre habitude de dessiner tous les ani- maux, même des coquilles les plus connues, nous ne fûmes pas peu surpris en nous promenant dans les jardins d'Amboine , de reconnaître que l'Hélice citrine, si' commune dans les collections et si variée dans ses couleurs, était une Vitrine de l'espèce à tèt solide. Nous ne nous étendrons donc point sur les ca- ractères dune coquille aussi répandue et figurée dans beaucoup d'ouvrages; nous dirons que l'ani- mal, quoique très-grand, rentre tout entier dans son enveloppe. Il se prolonge à peu près égale- ment en avant et en arrière. La tète est grosse , arrondie; les tentacules postérieurs sont courts, les antérieurs assez longs , les lèvres légèrement MOLLUSQUES. lit effilées, ce qui les fait un peu ressembler à des tentacules , et pourrait faire croire que rani- mai en aurait six. Les appendices auriculaires an- térieurs sont larges et cachent en partie l'ouverture pulmonaire; les latéraux sont minces, allongés; ce- lui de droite, un peu canaliculé, n'est que rudi- mentaire comparé à ceux de quelques-unes des es- pèces que nous venons de décrire. En jetant un coup d'œil sur la planche où sont réunies nos Vitrines, on pourra mieux saisir ces différences. Le pied , avant que de finir en pointe, présente une tron- cature pour un pore , d'où s'échappe une assez grande quantité de mucosité. Il est couvert de stries obliques, qui se rendent sur une ligne lon- gitudinale qui avoisine son limbe. La couleur de ce Mollusque est jaunâtre sur la tête , blanchâtre ou rougeâtre à l'extrémité posté- rieure du pied qui présente une ligne brune di- vergente. Les auricules sont blanches. Comme dans quelques-unes de nos Hélices deFrance, on aper- çoit au travers de la coquille les ramifications des veines pulmonaires. La dent est étroite et cour- bée en forme d'arc. Nous sommes portés à croire que toutes les Hé- lices regardées comme des variétés de la Vitrine, ne doivent pas être des Vitrines. Des observations directes des animaux feront seules connaître ces différer! ces. 142 ZOOLOGIE. VITRINE DE TENERIFFE. Vitrina Teneriffœ , nob. ( Division des Hélicolimaces. Fér. ) Bobusso par les habitants de Sainte-Croix. PLANCHE l3, FIGURES 4"9 et 9*- Vitrina, testa ,fragilissima , ovali , planiuscula , pellucida, virescente ; apertura maxime aperça, elliptica ; margine sinistro valde inflexo ; spira brevi; anfractibus ternis. Venant de démontrer que des Vitrines ont des coquilles solides comme celles des vraies Hélices, et que la plupart peuvent y rentrer en entier, il peut être bon de faire une division des Vitrines que le test ne peut contenir en totalité , et qui de plus ont presque tout le corps couvert en avant par une sorte de cuirasse. Ce sont les Hélicoli- maces de M. de Férussac auxquelles appartient l'espèce suivante. La coquille est ovalaire , peu bombée , arron- die en dessus , à spire très-courte , dont le der- nier tour est fort grand et constitue presque toute MOLLI SQUES. 143 la coquille , qui , en petit , ressemble parfaitement à celle intérieure de certains Sigarets. Son ouver- ture est ovalaire fort ample , et son bord gauche est fortement fléchi en dedans. Les sutures sont pleines et bordées par une petite lamelle ruban- née. Elle est translucide excessivement fragile , lisse, car les stries dont elle paraît couverte ne sont que celles d'accroissement. La couleur, qui est verdâtre clair, peut tenir à l'épiderme ; quel- ques exemplaires qui en sont dépourvus parais- sent blanchâtres. Cet épiderme est quelquefois fort épais, membraneux. L'animal a la tète assez petite; le dessus du cou présente une ligne longitudinale saillante, accom- pagnée de chaque côté d'une rainure. Les tenta- cules postérieurs sont minces et déliés, les anté- rieurs fort petits. L'écusson est très-long , presque conique, libre antérieurement, recouvrant posté- rieurement la coquille d'une manière assez va- riable, puisque l'animal peut à volonté la rendre plus ou moins apparente et même quelquefois la cacher entièrement. Cependant le plus souvent la spire seule est recouverte , et l'écusson paraît alors comme échancré. Il est strié transversale- ment. L'orifice de la respiration est placé fort en avant de la coquille, caractère qui distingue cette espèce des autres connues. Le pied , en forme de queue, presque aussi long que la partie antérieure du corps, est pointu, très-comprimé latéralement, 144 ZOOLOGIE. tranchant supérieurement. Il offre à son origine en dessus, à toucher la coquille, un large sillon triangulaire. La couleur de ce Mollusque, dont les plus grands individus avaient un pouce et demi de longueur, est d'un noirâtre sale, plus foncé sur le bouclier et à la base du pied, lequel dans le reste de son étendue est plus clair et piqueté de points noirâtres. Les organes que recouvre la coquille sont tachés de brun et de jaune. Le foie offre, comme dans les Limaces, un réseau vasculaire brillant et délié. La dent est munie d'une petite pointe mé- diane. Cette Vitrine habite les lieux humides et sombres, le longdes ruisseaux , sous les pierres. Nous en trou- vâmes un assez bon nombre à la rivière iï léguas Gracias, que nous nourrîmes pendant quelques jours avec des feuilles de laitues. Elles sont très-vivaces et presque toujours en mouvement. Si on les irrite en touchant la tête, elles la rentrent et la recouvrent en élargissant consi- dérablement Técusson , qu'elles agitent fortement. Elles impriment aussi à leur queue un mouvement qui la fait se redresser au-dessus de la coquille. Nous avons essayé de les représenter dans ces deux états. niMF.NSKWS. lignes. Longueur de la coquille. Largeur MOLLUSQUES. H3 Genre LIMACE. — Limax, Linn. LIMACE DE L'ASCENSION. Lîmax Ascensionis , nob. Arion Ascensionis. Gar. et Less., Voy. de la Coquille , Moll., pi. 16 , %. /). PLANCHE l3, FIGURES l4"l8. Limax , corpore desuper et antice fulvo ; pos- tice plumbeo ; tentaculis minimis ; cljpeo lato, ovali; ossiculo minimo ovali-acuto. Cette Limace a un peu plus de deux pouces de longueur. Elle est assez grosse, à pied obtus en arrière, sans troncature et sans pore. Les tentacules postérieurs sont courts, noirâtres. Le bouclier est grand , ovalaire ; la place de l'osselet est marquée en dessus par un renflement. Cette pièce est petite, ovalaire et un peu pointue. Toutes les parties que nous venons de décrire sont d'un fauve clair. Le dessus du corps en arrière est bleuâtre, le limbe et le dessous du pied sont jaunâtres. Des stries, obli- Zootftgie. t. 11. 10 146 ZOOLOGIE. ques d'avant en arrière , viennent se terminer à une ligne qui règne sur le bord du pied. La dent est très-faible, arquée, avec une saillie au milieu. Une seule de ces Limaces, sur près de cent, était presque noire en dessus. Ce Mollusque habite sous les pierres , au som- met des montagnes, et dans les lieux humides de l'île dont il porte le nom. Probablement que c'est le seul terrestre qu'on y trouve , et peut-être même y a-t-il été apporté. LIMACE DIAPHANE. Lima.v perlucidus , nob. PLANCHE l3, FIGURES IO-l3. Limax, corpore oyali, depresso, perlucido , albo , punctis nigris notato; tentaculis minimis , crassis, nigro striatis ; ossiculo corneo , ôvato. Cette espèce, non moins remarquable par sa transparence , qui ressemble à celle d'une gelée animale , que par sa forme ovalaire allongée, très- aplatie , semble faire le passage des Limaces aux Parmacelles. Sa longueur est d'un pouce à un pouce et demi. Le pied, le manteau , sont comme confondus ; ce dernier est arrondi en arrière, et MOLLI SOIES. 147 la tète est large et aplatie. Les tentacules posté- rieurs sont courts, gros, et parcourus clans leur longueur par une ligne noire. Uu léger sillon trace la séparation de la bouche d'avec le pied. Le milieu du dos est surmonté d'un écusson charnu , ova- laire, sur le bord droit duquel est l'ouverture de l'organe pulmonaire. Sous cet écusson est une co- quille cornée , ovalaire , un peu bombée , striée et roussâtre, avec une indication de spire à la par- tie postérieure. La couleur de ce Mollusque est généralement blanchâtre, avec de petits points enfumés accou- plés. Le dessus de la tète est légèrement rougeâtre, et la partie postérieure du corps est marquée d'une ligne brune. L'écusson est mélangé de brun et de jaunâtre. Les animaux s'accouplent comme les Limaces, parle bord droit du tentacule postérieur. Ils habi- tent l'Ile-de-France. Nous ne les avons trouvés que dans une seule localité que nous indiqua M. Des- lisse fils; c'est sur la montagne du Pouce, au lieu où on laisse le sentier qui conduit à Moka pour mouter sur le sommet du Piton. Ils sont assez communs en novembre , à l'ombre des feuilles des arbres environnants. Dans les endroits plus ou moins humides nous n'en avons plus trouvé. ni 148 ZOOLOGIE. LIMACE BITENTACULEE. Limax bitentaculatus , noh. PLANCHE l3, FIGURES 1-3. Limax , corpore elojigato , subcylùidraceo ,squa- lideluteo; dorso canaliculato ; tentaculis duo bus. Ce Mollusque possède des caractères qui, dans une monographie des Limaces, lui feraient former une division basée sur l'absence des petits tenta- cules inférieurs. Long d'un pouce environ , grêle, il a du reste toute la forme d'une Limace. La tète est distincte, la bouche ovalaire; les tentacules assez courts, un peu en massue, sont pourvus d'yeux très-petits à leur extrémité. Le dos présente une rainure assez profonde, régnant dans toute son étendue à commencer de la tête. Elle se di- vise un peu à gauche pour contourner l'ouverture pulmonaire, qui dans cette espèce est plus re- montée vers le dos. Des stries obliques viennent de chaque côté aboutir à cette rainure. Le pied est assez peu distinct du reste du corps. Il est d'un blanc jaunâtre. La couleur de ce Mollusque est d'un jaunâtre sale tacheté de brun clair. Il n'v MOLLUSQUES. 149 avait point d'apparence de bouclier cachant une pièce cornée, et n'ayant qu'un seul individu très- mince, nous n'avons pas fait de recherches à ce sujet. Habite l'anse de l'Astrolabe, dans la baie Tasman, à la Nouvelle-Zélande. Il vit sur les feuilles. 150 ZOOLOGIE. Genre AMBRETTE. — Succinea, Draparnaud. AMBRETTE AUSTRALE. Succinea australis. PLANCHE l3, FIGURES IQ-23. Succinea, testa ovato-oblonga, ventricosa, pel- lucida, Jragili, flava aut nigricante , oblique striata; apertura ovali; anfractibus ternis. Cette espèce a beaucoup de rapports avecl'Am- brette amphibie de France; elle s'en distingue par son dernier tour de spire plus renflé , et par ses stries obliques plus brunes. Son ouverture est grande , ovalaire. Sa couleur varie , ce qui peut tenir à la saison, à la nourriture que prend l'ani- mal , et au lieu qu'il habite. Au premier aspect , lorsqu'on la détache de dessous les pierres , elle est noire, et après qu'on l'a fait développer dans un lieu humide, elle devient brune ou ardoisée, ou même verdàtre. La coquille décolorée est trans- parente et jaunâtre. Une variété sénestre a l'ou- verture plus allongée et presque noire. MOLLUSQUES. 151 Quoi qu'il en soit, l'animal a l'aspect de celui d'une Limace. Les tentacules postérieurs sont courts, gros, renflés à l'extrémité, où sont les yeux; les antérieurs très-petits. Sa tête est arron- die, offrant en avant une sorte d'écusson. Le mufle est divisé en deux lobes et séparé du pied par un sillon. La bouche est ovalaire. Le pied est court et ne dépasse point -l'extrémité de la coquille ; ses bords sont denticulés , et ses côtés obliquement striés. Il est blanc jaunâtre en dessous. Le reste du corps est jaunâtre sale, ponctué de brun. Cette Ambrette habite l'île de Van Diémen. Nous la trouvions dans les environs d'Hobart-Town , sur les lieux élevés, arides et dépourvus d'eau. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la coquille S~ Epaisseur 3 152 ZOOLOGIE. Genre AGATHINË. — Achatina , Lamk. AGA.THINE MA.UR1TIENNE. achatina Mauritiana. Lamarek. \x\. s. v. , t. VI, 2e* part. , page 12g. Hélix fulica. Daudeb. Hist. des Moll. , n° M7. Garnot et Lesson , atlas de la Coquille. PLANCHE II, FIGURES IO-l 5 J et PLANCHE 4p, FIGURE 21 , pour de plus amples détails anatomiques. Achatina, testa ovato-conica, longitudinaliter s triât a , albido lu tes ce rite ; strigis longitudinalibus confertis , rufo aut flavo-fuscis ; spira apice acu- tiuscula ; apertura albida aut violacea ; labro mar- gine interiore fusco . Dans notre premier voyage, nous avions ap- porté l'animal de l'Agathine , dont s'est servi M. de Blain ville dans son ouvrage sur les Mol- lusques pour caractériser ce genre. En passant de nouveau à l'Ile-de-France, nous avons été plus à même d'étudier ces animaux et d'en prendre un dessin sur le vivant. Ils se sont tellement multi- MOLLUSQUES. 153 plies dans cette île qu'on en trouve à chaque pas, et que les propriétaires les font détruire avec soin par les noirs , qui les nomment Couroupas. On ne voyage pas sans voir des monceaux de leurs coquilles sur le bord des champs. Il y a de ces Mollusques d'une énorme grosseur qui doi- vent occasioner beaucoup de dégâts , surtout dans les jardins. Il y a dans ces coquilles de nombreuses varié- tés, qui auront probablement porté à trop mul- tiplier les espèces. L'animal a beaucoup de rapports avec celui des Hélices. Il est d'un rouge brun plus ou moins foncé, plus intense sur la tête, laquelle est rayée longitudinalement ainsi que le cou. Les tentacules postérieurs sont assez courts , coniques , tandis que les antérieurs sont allongés. Les lèvres sont proéminentes et bifides. La bouche a une dent en fer à cheval sans dentelures sur son bord libre. Le pied est long, large, subarrondi à sa partie postérieure, sans sillon marginal. Il est couvert de granulations charnues de couleur rougeâtre avec des teintes bleuâtres, et jaune sale à sa face inférieure. Dans la reptation il s'étale quelquefois en ovale, à la manière des Mollusques marins. Le collier est épais, continu dans toute son étendue. Il règne en dessous une lamelle, qui se divise au coté droit en deux feuillets formant une ouver- ture ovalaire pour la respiration, et une autre ar- 154 ZOOLOGIE. rondie,un peu plus en dehors, pour la sortie des excréments. Elles ne sont séparées que par une cloison fort mince. L'organisation intérieure de l'Àgathine diffère peu de celle des Limaces, comme on pourra s'en assurer sur l'anatomie que nous en donnons , faite partie sur le vivant et partie sur le mort. L'œsophage est gros , ovalaire. Il reçoit les con- duits excréteurs de quatre glandes salivaires allon- gées qui recouvrent l'estomac. Leurs quatre ca- naux séparés se réunissent pour n'en former que deux. L'estomac est ovalaire. Le canal intestinal se rétrécit à sa sortie dans l'étendue de plus d'un pouce, et se dilate ensuite en un énorme gésier arrondi , recourbé sur lui-même, lisse dans son intérieur. Le reste de l'intestin forme deux anses, dont la plus grande est enveloppée par le foie , avant que de former lerectum. Ce dernier est long, ample et bosselé. Le foie forme une masse con- sidérable, homogène, très-brune, qu'il est diffi- cile de séparer en lobes bien distincts. Le plus considérable de ses conduits s'ouvre à la partie postérieure du gésier; les autres versent dans l'in- testin que le foie embrasse immédiatement. La cavité respiratrice n'a de remarquable qu'une grande veine pulmonaire, qui la traverse oblique- ment avant que de s'ouvrir dans l'oreillette. Elle reçoit dans son trajet le réseau des autres vais- seaux. Le ventricule est allongé, pyriforme. L'or- MOLLUSQUES. 155 gane dépurateur est fort long , un peu triangu- laire; son conduit se comporte comme dans le Limaçon. L'ovaire est caché dans le bord gauche du foie. L'oviducte est fort long, délié et tortillé. L'utérus est formé de cellules accolées , représentant une frange ; il s'élargit ensuite en tube longitudinale- ment plissé à l'intérieur, et reçoit, avant que de s'ouvrir dans le vestibule commun, le canal de la vésicule arrondie , qui est assez court. Le testicule, placé en dedans et près l'anse que forme le gésier, est un peu recourbé sur lui-même à sa pointe. Il touche à l'utérus. Les deux canaux sont assez long -temps intimement unis ; le défé- rent se sépare, croise l'utérus et se porte à la base de la verge, laquelle est peu longue. Son enve- loppe est pourvue d'un muscle rétracteur. Cet or- gane donne dans le vestibule qui s'ouvre à la base du tentacule droit. Il n'y a point cet appareil d'ap- pendices frangés , ni de dard calcaire , comme dans l'Escargot. Nous n'avons point parlé du dé- veloppement plus ou moins grand de toutes ces parties, selon le temps où on les observe. Le reste est comme à l'ordinaire. Voyez les planches. 15G ZOOLOGIE. Gknri: AURICULE. - Auricida, Lanik. AURICULE MIDAS. Auricula Midce. Voyez la synonymie dans Lamarck, t. VI, p. 137. Garnot et Lesson , atlas de la Cor/iiillc. Insoumour par les Papous de Dorey. PLANCHE l4- Auricula, testa ovato-oblonga, crassissima , striis decussata , superne granosa , alba ; épidémie castaneo fusca; spira brevi, conoidea; apertura niedio angustata ; columella biplicata.htxmk. Il n'est probablement pas de coquille qui ait été aussi souvent figurée que celle-ci. Aussi évi" terions-nous de la reproduire si nous n'avions à faire connaître les rapports de l'animal avec son enveloppe et quelques détails de son organisation. Ce Mollusque enlevé de sa coquille est ovalaire- conique , spiral, mais dont toutes les parties sont MOLLUSQUES. 157 ramassées les unes près des autres. La tète et le cou sont gros et allongés. Cette première partie a un mufle saillant, élargi, et porte à son sommet deux tentacules médiocrement longs, un peu co- niques, rugueux, non élancés et roides comme ceux des Hélices , sans aucune trace d'yeux à la partie interne de leur base, encore moins à leur sommet, où ils ne doivent pas en avoir pour ap- partenir réellement à un animal de la famille des Auricules. Le pied est gros , ovalaire , dirigé en arrière, et se terminant en pointe obtuse. Il est séparé du mufle par une rainure transverse pro- fonde , et du cou par un sillon qui n'existe qu'au côté droit, dans lequel vient s'ouvrir l'utérus et qui sert, comme dans beaucoup de Mollusques , à conduire les œufs. Toutes ces parties sont d'un rouge brun foncé, tuberculeuses; le dessus du cou est strié transversalement. Le collier forme tout autour de la bouclie de la coquille un bourrelet épais qui la déborde un peu et en remplit toute l'étendue, ne laissant que trois ouvertures, une pour la tète et le pied réunis qu'il embrasse étroi- tement, et deux autres qui pénètrent dans la ca- vité respira trice et le rectum. Ces dernières, très- rapprochées l'une de l'autre et placées dans l'an- gle postérieur du péristome, sont contenues clans une fossette du collier. La pulmonaire est ronde et plus étroite; l'anale se termine en gouttière ou cornet, qui fait sur le vivant une saillie je- 158 ZOOLOGIE marquable. Le bourrelet est de plus marqué d'une rainure , que l'on ne voit qu'après que l'animal a été macéré dans l'esprit-de-vin. Le muscle co- lumellaire, très-aplati, a deux cannelures profon- des pour s'accommodera la double dent du bord gauche. L'Auricule Midas est complètement aveugle , dans ce sens qu'elle n'a aucune trace d'yeux à l'ex- térieur; mais en l'anatomisant avec soin on aper- çoit sous la peau, qui est fort épaisse, deux très- petits points noirs qui sont les rudiments de ces organes. Ils sont placés où ils doivent être , c'est- à-dire à la base interne des tentacules, très-près du ganglion supérieur, qui leur envoie des filets nerveux. L'ouverture de la bouche est située au milieu de deux lèvres épaisses. La masse buccale pro- prement dite est renflée à peu près comme dans le Limaçon , et porte aussi en arrière une petite vésicule linguale ;elle est pourvue d'une dent cor- née, arquée, lisse. La langue n'est qu'une plaque membraneuse recouverte de petites aspérités qua- drilatères. Le ganglion céphalique embrasse l'œsophage derrière et fort près de la dent, disposition qui doit probablement varier selon l'allongement ou le raccourcissement de la tète du Mollusque. Deux forts muscles, bifurques à leur insertion à la masse buccale, servent à la retirer en dedans. C'est près MOLLUSQUES. 159 d'eux que viennent s'ouvrir deux longues glandes salivaires, qui par leur extrémité opposée vont se fixer sur l'œsophage , ou plutôt sur le premier es- tomac qui donne dans un énorme gésier en boule, ne ressemblant pas mal au fronteau qu'on met sur la tète des enfants. Cet organe , placé entre le testicule et le dernier lobe du foie, est blanc , très-charnu , comme celui des oiseaux, à colonnes musculaires intérieures. Sur sa partie postérieure, qui est membraneuse, il reçoit l'estomac qui, avant que de s'y ouvrir, présente un petit cœcum court, en spirale. A sa sortie du gésier l'intestin est aussi renflé en cul-de-sac ; il décrit ensuite deuxgrandes anses dans le foie, et se termine par un rectum fort ample et bosselé. On peut considérer le foie comme formé de deux à trois lobes bruns presque noirs, dont deux des canaux s'ouvrent immédia- tement dans l'intestin, et celui du troisième lobe, assez long, se porte au sommet du gésier. Tous ces viscères digestifs sont recouverts de vaisseaux lymphatiques nacrés. Le plus remarquable, après avoir passé sur l'œsophage, se porte au gésier, où il forme de jolies ramifications. La cavité respiratrice est très-ample, supérieu- rement tapissée d'un grand nombre de vaisseaux anastomosés, dont la réunion forme deux veines pulmonaires qui vont séparément se jeter dans l'oreillette. L'une des deux n'est qu'un rameau : 100 ZOOLOGIE. la plus grosse côtoie l'organe dépurateur*. L'o- reillette est très-large , blanchâtre , le cœur peu volumineux. L'organe de la dépuration, placé à la paroi su- périeure pulmonaire, est très-gros, aplati , allongé en arc; il reçoit une grande quantité de vais- seaux. Il s'ouvre par un très-petit trou à la pointe. Son intérieur est tapissé de plis transverses réu- nis à une sorte de raphé. La matière qu'il sécrète est brunâtre. A. travers le plancher qui forme la paroi infé- rieure de l'organe pulmonaire on aperçoit à droite le rectum, et près de lui les replis jaunes de l'uté- rus allant aboutir à la rainure du col. L'ovaire, de couleur orangée, est situé à l'ex- trémité spirale de l'animal entre les divisions du dernier lobe du foie. L'oviducte , aussi long que mince, est tortillé sur lui-même, blanc. Il côtoie le gésier, traverse le foie et descend sur le corps de l'utérus. Ce dernier est une masse ovalaire , gélatineuse, jaunâtre , formée de granulations qui la font ressembler à une glande. Son conduit ex- créteur, contourné sur lui-même, est plissé dans sa longueur, ce qui lui donne l'apparence de deux * Il existe une particularité dans l'arrangement de ces vaisseaux, sur- tout de ceux qui du rectum vont à l'organe dépurateur; c'est que les troncs d'un côté alternent avec l'extrémité des vaisseaux de l'autre côté. Voyez les figures. MOLLliSQUES. !Gl canaux adossés. Sous l'utérus est une vessie bru- nâtre, de la grosseur et de la nature de celle du Colimaçon , avec cette différence qu'il en part deux canaux ramifiés, dont l'un se porte en ar- rière sur le corps de l'organe, et l'autre en avant le long du conduit de l'utérus. Nous avons indi- qué plus haut l'ouverture de ce conduit de l'or- gane femelle, dans la rainure du col en arrière du tentacule droit. L'organe excitateur sort par une ouverture placée à la base de ce tentacule , ainsi que cela a lieu dans les Hélices : mais il est loin d'avoir le même développement. Il est conique , pointu et un peu tortillé à son extrémité. Sa gaine est fort longue, éminemment érectile , pourvue d'un muscle rétracteur et , dans sa longueur, de deux lames charnues. Le testicule est gros , glo- buleux , compacte , jaunâtre , recouvert par le foie et avoisinant une des anses intestinales. 11 s'unit au pénis par un conduit déférent assez court. Les Auricules sont essentiellement terrestres , quoique en général elles se tiennent peu éloignées de la mer. Elles peuvent même exister plusieurs jours sous l'eau, comme nous l'avons vérifié. L'es- pèce qui nous occupe abonde à la Nouvelle-Guinée, dans le port Dorev. Ce sont les naturels qui se char- geaient de nous les apporter. Ce Mollusque paraît susceptible de vivre long-temps, à en juger par quel- ques-uns, dont les coquilles étaient usées extérieu- rement par un long frottement dans la progression. Zoologie, t. il. ii 102 ZOOLOGIE. AURICULE AVELINE. Auricida Scarabœus. Voyez la Synonymie dans Lamarck. PLANCHE l3, FIGURE lf\. Auricida, testa ouata, convexo-depressa , per- f'orata, laterlbus oppositis subangulata, glabra , œtate rufo-castanea; spira breviuscula; apertara ringente , utroque latere dentata. (Lam.) • M. de Férussac a fait connaître sons le nom de Scarabe, genre établi par Denys de Montfort , l'animal de l'Àuricule Aveline, d'après des individus rapportés par nous dans notre premier voyage ( Voyez la Zoologie de VUranie , page 487 ). M. de Blainville le décrivait en même temps dans le Journal de Physique. C'est pour compléter ce qu'ont dit ces naturalistes de l'organisation de ce Mollusque que nous en donnons une figure faite sur le vivant. La saillie qu'il fait hors de la coquille est assez considérable en avant. La tète et son mufle sont »ros. Ses tentacules fusiformes , pointus , renflés au milieu, ont à leur base interne deux petits yeux MOLUJSQUKS. 103 noirs. Le pied se termine en pointe et ne dépasse pas la spire. Tout le corps est légèrement rou- geâtre en avant, brun sur la tète, jaunâtre dans sa partie postérieure. Ces animaux vivent à terre non loin des riva- ges. Nous ne les avons jamais vus couverts par la mer. Ils sont apathiques, fuient la lumière, se cachent sous les feuilles mortes , et sont presque toujours profondément enfoncés dans leur enve- loppe. 11 faut une forte pluie pour les déterminer à en sortir. Ces difficultés nous ont empêché d'en dessiner plusieurs, afin de voir si on peut trou- ver par la couleur ou la forme de l'animal des caractères propres à distinguer les espèces, qui ne nous paraissent pas déterminées avec assez de précision. On en trouve dans tout l'archipel Indien. AURICULE JAUNE. Auricula luira , nob. PLANCHE I?> , FIGURES 25 - 2 y. Auricula , testa ovato-conica , postice dilatata , lœvigata , nitida :, lulcola; spira brevi , coniça; 164 ZOOLOGIE. columella quinque dentata-? labro dextro den- tato. Espèce assez grande, olivaire, à spire courte, conique, formée de sept à huit tours rapprochés, dont le dernier s'élève assez brusquement, et qui élargit la partie postérieure de la coquille plus que l'antérieure. L'ouverture est étroite , plus large en avant, à péristome uni, presque droit sur le bord droit, lequel porte ordinairement huit plis. La co- lumelle, arrondie à sa base, cache presque entière- ment l'ombilic ; elle est chargée de cinq dents ou plis qui ne varient presque pas sur un grand nombre d'individus. Il est rare d'en trouver avec la bouche achevée, aussi ont-ils pour la plupart le bord droit un peu arrondi en arc et tranchant. Cette Auricule est d'un jaunâtre sale uniforme; morte, elle devient d'un assez joli blanc très-poli. C'est alors qu'on distingue quelquefois au travers du tèt des lignes transverses d'un blanc mat. Quel- ques exemplaires offrent aussi des sillons longi- tudinaux irréguliers d'accroissement. L'espèce que nous figurons provient de l'île Vanikoro. Il en existe une variété plus grande , en tout semblable, à Guam , dans l'archipel des Marianes. Elles ont quelques rapports , de forme seulement, avec l'Auricule coniforme. L'animal a les tentacules fusiformes, très-poin- tus , portant les yeux à leur base interne. Le mufle MOLLUSQUES. 165 est arrondi; il s'élargit de manière à égaler le pied, avec la partie antérieure duquel on pourrait le confondre, s'il n'en était séparé par une très-petite rainure. Le pied est ovalaire, large, bifurqué en arrière, séparé en avant par un sillon transverse pour former une sorte d'écusson, qu'il ne faut pas confondre avec le mufle. La bouche fermée a la forme d'un T. L'animal est d'un jaune semblable à celui de son enveloppe, seulement le pied est d'une teinte plus foncée en dessous. Les tenta- cules sont bruns. Nous n'avons trouvé ce Mollusque que sur un seul point de la petite île de Nanoun-ha , qui touche Vanikoro. Il se tenait sous les arbres du bord de la mer. DIMENSIONS. lignes. Longueur m Epaisseur au milieu 4 166 ZOOLOGIE. ADRICULE A COLLIER. Auricula rnonile. Lamarck. a. s. v., t. VI, 2e part. , page 141. Deshayes , Encycl. me th. vers. , t. II, page 90, n" S. PLANCHE l3 , FIGURES 28-33. Auricula, testa ovato-conica , turblnata, basi attenuata, lœvigata, niticla, albido cœrulescente , Juh'O fasciata; spira brevissi/na; columella qua- driplicata ; labro clextro dentato. (Deh.) Varietas; inagis elongata , pluiïmis fasciis cincta. L'Auricule à collier et la Fasciée de M. Deshayes sont la même espèce; ce que nous avons eu occasion de vérifier d'après un grand nombre d'individus, dans la collection de M. le prince d'Esling, qui a appartenu autrefois à M. Lamarck. Si nous la reproduisons ici, c'est pour faire connaître la forme extérieure de l'animal, qui dans ces petites espèces diffère assez des grandes pour en former une division. Nous ne pouvons mieux faire que de donner la description de l'exact et consciencieux auteur des Coquilles fossiles des environs de Paris. MOLLUSQUES. 167 « Cette coquille est bien voisine de l'Àuricule « coniforme, mais elle se caractérise constamment « d'une manière si tranchée, que nous ne pensons « pas qu'on la confonde avec elle. Sa taille est pe- « tite; elle est de forme ovalaire, conique, plus « large à la base que la plupart des Conovules, « parce que son ombilic, fortement évasé, occupe « un assez grand espace; la spire est courte, ré- « gulièrement conique, formée de huit à neuf « tours très-rapprochés ; l'ouverture est longitu- « dinale , fort étroite postérieurement , un peu « plus évasée antérieurement. La columelle pré- ce sente quatre plis, dont les inférieurs sont les ce plus gros, le bord gauche n'est sensible qu'à la « base de la columelle; il se renverse au dessus « de l'ombilic en le laissant ouvert ; le bord droit ce est tranchant, s'épaississant un peu en dedans; ee il est chargé vers l'ouverture de quatre ou cinb ce dents assez saillantes, il n'est pas strié. Toute ce la coquille est lisse , polie , de couleur blanc ce bleuâtre, interrompue par quatre ou cinq zo- cc nés brunes , régulières et transverses. » Nous ajouterons que cette espèce présente pour la forme une variété plus allongée , dont l'ombi- lic est quelquefois apparent , et une autre qui va- rie beaucoup pour sa coloration. Il est des indi- vidus tout blancs; d'autres fauves avec des fascies de la même teinte; d'autres, et c'est le plus grand nombre, avec trois larges bandelettes brunes sur 168 ZOOLOGIE. le dernier tour, qui est chamois. Toute la spire est d'un brun rougeâtre; mais les quatre plis de la columelle et les dentelures du bord droit ne varient jamais et caractérisent fort bien cette es- pèce, quelles que soient ses diverses nuances. Dans son extension , l'animal dépasse sa co- quille. Ses tentacules sont fusiformes, pointus, presque noirs. Sa tête assez grosse est brune; sa bouche s'allonge pour former un petit mufle sé- paré du pied par un très-léger sillon. Ce dernier, plane , allongé, bifurqué en arrière, offre en avant l'indice d'un sillon transverse, comme l'espèce précédente. La bouche, dans ses mouvements de dilatation, a la forme d'un écusson en cœur bordé de noir. Nous avons figuré tous ces détails très- grossis. La couleur de ce Mollusque est légèrement rougeâtre. Nous l'avons trouvé en très -grand nombre au havre Carteret de la Nouvelle-Irlande, non loiu du rivage. Il existe aussi à la Nouvelle- Guinée. Ces animaux sont assez agiles et se meu- vent beaucoup par un temps pluvieux. DIMENSIONS. lignes. Longueur des coquilles de 5 -£ à 7 Epaisseur i MOLLUSQUES. if,o AURICULE AUSTRALE. Auricula australis , nob. PLANCHE l3 , FIGURES 34"38. Auricula , testa turriculata , ovoidea , lœvi , vi- rescenti; brunneo-fasciata ; spira conica elongata, apice erosa ; columella biplicata. Au premier aspect on prendrait cette espèce pour un petit Bulime; elle est ovoïde, allongée, à spire conique, obtuse, à cinq ou six tours, dont le premier est toujours rongé, et le dernier fort grand , ventru. L'ouverture est étroite , subovalaire; la columelle a deux plis écartés, le postérieur plus développé et plus tranchant. Le bord droit est lisse. L'ombilic est presque entièrement caché par la columelle. Cette coquille est plus ou moins grossièrement striée en long , recouverte d'un épi- derme épais. Vivante, elle est verdâtre, sale ou brune , avec des fascies noirâtres , qui varient de trois à cinq. Pour les bien voir il faut les plonger dans l'eau. La bouche est d'un violet foncé et le péristome généralement blanchâtre. L'animal est médiocrement grand; ses tentacu- les , fusiformes, peu aigus, sont quelquefois très- 170 ZOOLOGIE. renflés, bruns, annelés de noir; les yeux sont placés à leur base interne. Le mufle est allongé, le pied ovalaire un peu pointu, sans bifurcation : ces parties sont d'un brun foncé , excepté le bord du pied qui est d'une teinte plus claire. Les individus qu'on trouve au port Western ont les tentacules beaucoup plus gros et dilatés vers leur milieu. Ceux de la terre de Van Dié- men nous ont paru d'une taille un peu plus grande. Ces deux localités, peu distantes l'une de l'autre, appartiennent à la Nouvelle-Hollande. Ces Mollusques habitent par milliers les plages saumâtres couvertes d'arbrisseaux, au milieu des- quels ils se plaisent; aussi ne les rencontre-t-on pas partout. A Hobart-Town il faut les chercher le long des fossés qui séparent les cultures du bord de la mer; ils vivent avec notre genre Am- pullacère. Au port Western , c'est au milieu de l'île aux Anglais qu'on les trouve, là où la mer forme comme une petite rivière. DIMENSIONS. lignes. 6 Épaisseur 3 Longueur 6 MOLLUSQUES. 171 AURICULE ALÊNE. Auricula subula , nob. PLANCHE l3, FIGURES Zç)-^Q. Auricula, testa ovato-conica ; apice acuta, lœvi, luteo-fulva; apertura ovali, alba; columella tri- plicata. Cette Auricule a quelques rapports pour la forme et la petitesse avec Y Auricula myosotis de nos contrées. Elle est turriculée, ovalaire, comme pointue aux deux extrémités, mais beaucoup plus vers la spire, qui est aiguë , à cinq ou six tours obli- ques, bien espacés, dont le dernier est olivaire. Il est marqué d'un petit sillon, ou plutôt d'une dépression transversale en arrière. L'ombilic n'est point apparent. Cette coquille est lisse, blanche , recouverte d'un épiderme assez épais d'un jaune tirant sur le fauve et brillant comme un vernis. Elle habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Ir- lande. Nous n'en connaissons point ranimai. 172 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Épaisseur 2 AURICULE OREILLETTE. Auricula aurilac.ea , Fér. PLANCHE l3, FIGURES ^l-fa. Auriculciy testa solida, cylindracea, apice acuta, lœvi, alba ; apertura subovali; columella lœvi- gata. Cette Auricule a la forme et l'épaisseur d'une Tornatelle. Elle est cylindrique , à spire allongée, brusquement pointue et très-aiguë. On compte six ou sept tours, dont le dernier l'emporte de plus du double sur tous les autres réunis. L'ou- verture est allongée , ovalaire, plus large en avant qu'en arrière. Le bord droit est lisse , un peu tranchant; le columellaire un peu évidé à sa base, lisse et sans pli. Mais ce défaut de dent pourrait MOLLUSQUES. 173 bien tenir à ce que notre individu a un peu souf- fert; car un autre, que nous avons vu dans la collection de M. de Férussac, et qui provient de la baie des Chiens-Marins, a une dent à la colu- melle. L'ombilic n'est point apparent. Cette coquille est lisse et uniformément blan- châtre. Il est probable que, vivante, elle est pour- vue d'un épidémie qui peut lui donner une autre couleur; mais sa forme la fera toujours re- connaître. Nous n'en connaissons point l'animal. Elle provient de l'île Guam. DIMENSIONS. lignes. Longueur 8 Epaisseur 3 AURICULE A COTES. Auricula costata , nob. PLANCHE l3, FIGURES fô-ffi. Auricula, testa ovata, subglobosa, rufula,for- titer longitrorsum costata; spira brevi; columella triplicata. 74 ZOOLOGIE. Cette très-petite espèce a la forme d'une harpe en miniature. Elle est globuleuse , un peu ovoïde, à spire courte, arrondie, pointue seulement à son sommet; formant cinq à six tours, dont les premiers sont très-serrés, le pénultième plus large, et le dernier trois fois plus grand que l'ensemble. Tous sont couverts de côtes longitudinales, pro- fondes et arrondies. L'ouverture est oblongue, plus large en avant, où elle s'arrondit; elle a des rapports avec celle de la grande Auricule Midas , c'est-à-dire que le bord droit est épais, un peu fléchi en dehors vers sa terminaison en arrière. La columelle porte trois plis bien distincts sur les quatre individus que nous possédons. Leur couleur est un jaune ferrugineux fort clair, un peu plus intense sur le sommet des côtes. Cette Auricule, dont nous ne connaissons point l'animal, provient du havre Carteret, à la Nou- velle-Irlande. DIMENSIONS. lignes. Longueur 4 Epaisseur 2 MOLLUSQUES. i7û .» Genre PYRAMIDELLE. — Pjramidella , Lam. PYRAMIDELLE VENTRUE. Pyramidelia ventricosa , nob. Gtiérin, Magasin de Conchyliologie, i'e livraison. PLANCHE 65, FIGURES 3-7. Pyramidelia, testa ovato-turrita , ventricosa, apice acuta, longitrorsum tenuissime striata, sub- eœrulea, marmorata, flammulata; ultimo an- fractu longo; vittis fuscis cincto ; labro margine intus albo, infundo striato yel denticulato. A chaque pas qu'on fait dans l'étude approfon- die des Mollusques , si on saisit des rapports pro- pres à éclairer une classification, on en trouve aussi d'autres fort embarrassants pour les métho- des auxquelles se ploient difficilement les orga^ sations si diverses de ces animaux. Les Pyra,;^'- delles, qui donnent lieu à cette observation, scOt dans ce cas : voisines par la coquille des Auricules et surtout des Tornatelles , qu'on ne connaît pas 176 ZOOLOGIE. encore bien *, elles en diffèrent par les formes extérieures, par la présence de l'opercule, et sur- tout par la disposition de l'organe pulmonaire , qui est une vraie blanchie. Elles ne peuvent donc que former un groupe particulier, voisin cepen- dant des Auricu lacés. Ce sont des animaux marins très-timides, dont le lent développement nous a donné d'autant plus de peine à saisir que, sur des centaines d'in- dividus, nous n'avons pu nous en procurer que trois de vivants. Le pied est arrondi , sans sillon marginal, se rabattant en avant en forme d'écusson auriculé, portant postérieurement un opercule ovalaire, membraneux, à lamelles sans spirale, ayant une ou deux échancrures pour glisser sur les plis co- lumellaires. Un de ces sillons se continue sur le pied. La tète est surmontée de deux larges et assez longs tentacules en cornet pointu, latéralement ouverts, portant des yeux sessiles à leur base in- terne. La bouche se trouve placée dans un mufle aplati, large, dilaté, et assez profondément bi- lobé, séparé du pied par une rainure. Ces parties * N us en avons cependant une sur nos côtes qu'il paraît difficile de se oC ar vivante. MM. Audoin et Edwards, dans' leur voyage de la Mail" fc»e nit rencontré une Toi natelle dont ils n'ont pu étudier le développe- B»e..t, parce que l'animal était mort, mais toutefois assez bien conservé poul- ies autres détails de son organisai ion. Comme il porte un opercule, il est probable que ces naturalistes lui trouveront plus de rapports avec les Pyra- midelles qu'avec les Auricules, et que c'est un mollusque peclinibranclic MOLLUSQl ES. 177 vues de face, ont quelque ressemblance avec la tête d'un âne. La cavité inspiratrice est ouverte dans toute la largeur du manteau. Elle porte au bord droit une Longue et étroite branchie; le cœur est par conséquent dirigé de droite à gauche. Le rectum et l'utérus, accolés l'un à l'autre, longent la bran- chie, et donnent dans une gouttière en forme d'auricule produite par le bord du manteau. Les follicules qui. sécrètent la mucosité tapissent la paroi supérieure de la cavité. Nos observations anatomiques se sont à peu près bornées là, et lorsque nous avons voulu les reprendre , ces Mol- lusques étaient tellement racornis par la liqueur, qu'en ouvrant l'abdomen nous n'avons pu distin- guer qu'un gros organe cylindrique, gélatineux, ayant à son côté , et au dessus de l'œsophage , un autre corps plissé en zig-zag. Tous deux doivent probablement appartenir à la génération, indice que les sexes seraient réunis en hermaphrodisme insuffisant, ce qui serait encore fort singulier pour ce genre. La couleur de tout le corps est blanc mat. L'o- percule et le bord seul du manteau sont jau- nâtres. L'animal de la Pyramidelle tachetée (pi. 6&, fîg. i — %) est en tout semblable à celui de la Ventrue. Il faudrait avoir examiné un beaucoup plus grand nombre d'animaux pour s'assurer si Zoologie, t ■-> 11 178 ZOOLOGIE. la place de la branchie à droite est constante, ce que nous n'avons encore rencontré que dans un assez petit nombre de Mollusques, comme les Ampullaires, les Paludines, etc. Ce n'est qu'après un examen bien attentif fait sur un grand nombre d'individus, tous parfaite- ment semblables, que nous nous sommes décidés à regarder cette Pyramidelle comme une espèce distincte , quoique nous ne dissimulions pas que par des passages on arrive fort près de la Tachetée , comme nous nous en sommes assurés dans la collection de M. de Férussac. Mais il est une limite qu'on peut saisir et des caractères dif- férents que possède seule l'espèce nouvelle ; comme, par exemple, d'être plus courte, plus brus- quement pointue , d'avoir les tours plus allongés , les sutures plus profondes , mieux marquées ; l'ou- verture moins dilatée et plus allongée, toujours sillonnée, denticulée dans sa profondeur et sur le bord droit, qui est blanc, ce que n'offre pas la Ta- chetée. Enfin, au lieu d'être ponctué, son sommet est marbré, barriolé en long de brun et de bleuâ- tre; et sa base, cerclée de bandelettes brunes, s'é- largit sur le dernier tour, qui en a trois. Le contour extérieur de la columelle et du bord droit est jaunâtre. Cette Pyramidelle habite l'île de Vanikoro, où se trouve également et en grand nombre l'espèce MOLLUSQUES. 179 plissée, et moins communément la tachetée. Elles nous étaient apportées par les naturels , de sor- te que nous n'en connaissons point la localité précise ; mais c'est clans l'eau de mer que nous étudiâmes leur développement. lignes. Longueur 1 4 Épaisseur 5 i 12' 180 ZOOLOGIE. Genre CYCLOSTOME. — Cyclostoma, Lamk. CYCLOSTOME JAUNE, Cyclostoma lutea , iioh. PLANCHE 12, FIGURES 11-12. Idem, variété, figures i3-i4- Cyclostoma, testa veutricoso-conica , umbili- cata , diapliana, lutea - virescenti ', tenuissime striata; spira acuta; anfractibus quaternis et ses- qui;labro lato, reflexo , tantisper interrupto. Varie tas , minima; m agis stria ta. Cette espèce, d'assez petite taille, a la forme du Cyclostome multilabre. H est ventru, à spire courte, conique et pointue; le dernier tour porte une très- petite carène. Tous sont marqués de stries fines, transversales et tremblées, qu'on ne peut bien voir qu'a la loupe; elles sont croisées par d'autres lon- gitudinales et obliques. L'ouverture est grande, à péristome large, rebordé, tranchant, assez ordi- nairement interrompu en arrière. L'ombilic est étroit. Vivante, cette coquille est d'un jaune ver- MOLLUSQUES. 181 dâtre clair; morte, elle devient blanche et trans- lucide lorsqu'elle a perdu son épiderme. La bou- che est blanche. L'animal a deux longs tentacules pointus, rou- geâtres , portant des yeux noirs à leur base et en dehors. Le mufle est assez long , de cou- leur blanche, de même que le pied, qui est aplati, pointu et dépassant de beaucoup la coquille en arrière. Il porte vers son milieu , en dessus , une languette charnue, s:ir laquelle repose un oper- cule arrondi , membraneux , muîtispiré, dont les tours sont entrecoupés. La variété, plus petite, est plus profondément striée. Ces Cyclostomes habitent le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande. On les trouve aussi à Bou- rou, dans lesMoluques. Un, entre autres, était pi- queté de rougeâtre , avec une bandelette de la même couleur sur le dernier tour. Peut-être n'est- ce pas la même espèce , malgré la ressemblance de forme. 1)1 IIENSIONS. lignes Longueur 7 Épaissi m- , G 182 ZOOLOGIE. CYCLOSTOME DE CARTERET. Cyclostoma Novce Hiberniœ , nob. PLANCHE 12, FIGURES l5-IC). Cyclostoma, testa minima, ventricoso-conica , perfbrata, apice acuta, longifrorsum striata, ru- fula ; spira virescenti, anfractibus quinis et ses- qui ; apertura dilatata, tantisper reflexa. Espèce plus petite que la précédente, de même forme, mais s'en distinguant par son manque de carène et de stries transverses. Il n'en existe seu- lement que de longitudinales et obliques. L'ouver- ture est grande , complète , à péristome évasé, à peine rebordé. La couleur est d'un rougeâtre orangé, tirant sur le fauve sur le dernier tour, tandis que l'extrémité de la spire est verdâtre. L'animal est court, à pied ovalaire , dépassant peu la coquille; les tentacules sont gros, courts, obtus ; toutes ces parties sont légèrement rou- geâtres. L'opercule est calcaire, arrondi et multi- spiré. Ce Cyclostome habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande. MOLLUSQUES. IS3 m: M 1 . NM UN s. lijînc.. Longueur 5 Épaisseur ft CYCXOSTOME MULTIIABRE. Cyclostoma multilabris . Lamarck. An. s. v., t. VI, %e part., page i/,8, n° 25. PLANCHE 12, FIGURES 20-22. - Çyclostoma , testa ventricoso-conica , perforata, diaphana, cinerea, apice cœrulescente; ultimo an- fractu, striis quinqueacutisprominentibusasperato; spira brei'i, acuta; labro margine reflexo , postice marginibus pluribus antiquis subimbricato. (Lk.) Notre individu , que nous ne figurons que pour faire connaître son animal , est une variété du Multilabre, dont les carènes sont à peine sail- lantes. Vivant, il est marqué de bandes brunes transverses , séparées par d'autres plus étroites 184 ZOOLOGIE. et jaunes, qui sont celles qui répondent aux ca- rènes. Le péristome est blanc. Ce caractère spécifique de Multilabre n'est pas bon , car plusieurs espèces accroissent ainsi le bord de leur ouverture, ce que n'offre pas notre individu , bien qu'il soit en tout ressemblant au Multilabre. L'animal a le mufle gros, allongé , carré ; les tentacules longs , pointus : ces parties sont rou- geâtres. Le pied est très-long, pointu, jaunâtre en dessus , avec une tacbe lancéolée brune. L'oper- cule est membraneux, multispiré et rougeâtre. On le trouve au port Dorey, à la Nouvelle-Gui- née. Est-il bien sur que celui que M. de Labil- lardière a donné à M. de Lamarck provient de la Nouvelle-Hollande ? DIMENSIONS. lignes. Longueur 5 Epaisseur 4 MOLLUSQUES. 185 CYCLOSTOME PAPOU A. Cyclostoma Papua , nob. PLANCHE 12, FIGURES 23-20. Cyclostoma, testa orbiculari, planulata , subtus profit ride umbdicata, lœvi; albida, flammis rubro- castaneis ornata; apertura intégra, rotunday vix reflexa; anfractibus quaternis. Jolie espèce, planorbique, lisse, dont la spire peu élevée a ses tours bien arrondis , espacés , le dernier très-grand , cylindrique à sa terminaison , comme l'indique son ouverture , qui est entière, à péristome fort peu évasé , à peine réfléchi. Les sutures sont linéaires et profondes. L'ombilic , lar- gement évasé et profond , permet de voir tous les tours, qui sont parfaitement évidés. Le fond de cette coquille est blanchâtre , cou- vert de flammes transverses et pressées rouge- brun, qui, sur le dernier tour, forment un cordonnet irrégulier. L'ouverture est d'un blanc bleuâtre. Nous ne connaissons point l'animal île ce Cyclos- tonif , qui habite le port Uorey, à la Nouvelle- < ruinée. 186 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Diamètre 8 Epaisseur. CYCLOSTOME CANNELÉ. Cyclostoma striata, nob. PLANCHE 12, FIGURES 2y-3o. Cyclostoma, testa longe turriculata, cyliadra- cea,fulva longitrorsum valde canaliculata ; aper- tura subovali. Ayant perdu cette coquille après l'avoir dessi- née, elle sera du petit nombre de celles que nous ne pouvons reproduire. Ce n'est que par l'ensemble de la forme de l'animal que nous en faisons un Cyclostome , car l'ouverture de la coquille est plu- tôt celle d'une Hélice. Elle est turriculée , longue de trois lignes, cylindrique, à spire grosse vers la pointe , qui est tronquée ; les tours , au nombre de six ou sept, sont un peu obliques ; le dernier, le MOLLUSQUES. 187 plus grand de tous ; ils sont chargés de cannelures profondes , longitudinales. Le péristome est épais sans être rebordé. La couleur de ce Cyclostome est jaunâtre tirant sur le fauve. L'animal fait une grande saillie hors de son en- veloppe. Il a un mufle arrondi , échancré en avant, prodigieusement long ; les tentacules sont co- niques, médiocres, portant les yeux à leur base externe. Le pied est court. Son opercule , non mul- tispiré comme dans les espèces précédentes , est ovalaire pour s'accommoder à l'ouverture , et pauci- spiré. Il existe une rainure longitudinale entre le pied et le cou du côté gauche. Ce Mollusque, que nous avons figuré un peu grossi et dans la posi- tion qu'il prenait assez souvent , est à peu près de même couleur que sa coquille. Le dessus de la tête est de plus réticulé de jaunâtre. Habite l'île de Vanikoro. Il y est rare, et on le trouve sur les feuilles. JSS ZOOLOGIE. CYCLOSTOME FRANGÉ. Cyclostoma fimbriata. Lamarck. An s. v., t. VI, 2e part., page 148, n° 24. PLANCHE 12, FIGURES 3l-35. Cyclostoma, testa ventricoso-cojioidea, subper- J'orata, transversim striata, albido lutescente, fusco cincta ; anfractuum rnargine superiore pli- cis Jîmbriato ; spira brevi, acuta; apertura lutea. C'est du Cyclostome frangé de M. de Lamarck que cette espèce se rapproche le plus , bien qu'elle n'ait pas ses sutures cannelées , comme l'indique la phrase caractéristique. Il a encore des rap- ports avec le Cerclé du même auteur; mais il n'a point de stries transverses. Dans tout son déve- loppement, cette espèce, longue de huit lignes, est conique , ventrue, à spire un peu aiguë, dont les tours sont arrondis. L'ombilic n'est ouvert que dans le jeune âge. Assez communément sa couleur est d'un jaune clair tirant sur le rougeâtre. Quel- quefois elle est tachetée de bleuâtre , comme dans l'individu que nous avons figuré. Le dernier tour est marqué d'une bandelette brune ou rougeâtre. MOLLUSQUES. l.sïJ L'animal ressemble assez à eelui de notre Cyclos- tome élégant 3 sa tête, son mufle et ses tentacules sont d'un brun violacé. Ces derniers sont comme tremblés sur leur longueur. Les côtés du pied sont jaunâtres. L'opercule est arrondi , avec une petite pointe, et paucispiré. Ce Mollusque est très-commun à l'Ile-de-France. On le trouve, dans les mois d'octobre et novembre, caché sous les pierres qui avoisinent les bords de la mer. Au Mapou il y en a beaucoup. Les individus décrits par M. de Lamarck sont indiqués venir de la Nouvelle-Hollande. Est-ce bien vraiment de cette localité ? CYCLOSTOME A TENTACULES ROUGES. Cyclostoma rubcns , nob. PLANCHE 12 , FIGURES 36-OQ. Cyclostoma, testa turrita, conica, perforata, cari/iata, apice acuta, oblique striata, lutea ru- bro variegata; apertura subrotimda, alba; an- fractibus se/iis. 190 ZOOLOGIE. Très - petite espèce régulièrement conique , à spire prolongée pointue, que l'on prendrait bien certainement pour une Hélice , sans la connais- sance de l'animal. Son dernier tour est un peu ventru, caréné; son ouverture est légèrement ova- laire, à péristome blanc non continu, et quelque- fois rebordé dans le très -jeune âge. L'ombilic est étroit, formé par un canal bordé d'une petite arête. Cette coquille est obliquement striée , comme plissée à sa base. Elle est d'un jaune verdâtre varié de rouge ou de rosé au milieu de la spire ; le dernier tour est pourvu d'un petit ruban rou- geâtre. Après la mort, le jaune devient plus clair. L'animal a le mufle allongé, pourvu d'un petit chaperon près du bord. Ses tentacules sont longs, cylindriques, d'un rouge vif, portant de gros yeux noirs à leur base. Le pied est assez long, d'un vert jaunâtre ; il règne un petit rebord charnu sur toute sa longueur. L'opercule est membraneux , paucispiré et un peu pointu. Ce Cyclostome habite l'Ile-de-France. Nous ne l'avons trouvé que vers le sommet de la mon- tagne du Pouce, sur les arbres et dans les lieux un peu humides. DIMENSIONS. lignes. Longueur 4 Épaisseur i. \ MOLLUSQUES. 191 CYCLOSTOME A BANDEAU. Cyvlosloma erosa , nob. » PLANCHE 12, FIGURES 4o~44- Cyclostoma, testa turrita, conica , perforata ; apice acuta, ultimo anfractu semper erosa, vio- lacea , aut rubra ; spira luteola ; apertura rubeola ; péris tomate simplici, integro , subovali; umbilico canaliculato. Petite espèce, de même forme, mais un peu plus grande que la précédente, conique, à spire pointue, dont les tours, au nombre de cinq et demi, sont arrondis à sutures profondes; le dernier, qui est aussi grand que tous les autres ensemble, est un peu ventru et constamment couvert de rugo- sités obliques, qu'on ne voit bien qu'à la loupe. Elles effacent en partie une carène, qu'on aper- çoit cependant près de l'ombilic. Celui-ci est en fente demi-circulaire, et limité en dehors par un bourrelet. L'ouverture est demi - circulaire , un peu anguleuse en arrière. Le péristome est simple et continu. Ces dernières parties sont rosées. Cette coquille est rougeâtre ou violacé sombre 192 ZOOLOGIE. à sa base, jaunâtre au sommet avec de petites flammules rougeâtres. L'animal porte un mufle assez long d'un jaune clair, surmonté d'une ligne violette en chevron brisé en avant des tentacules. Ces derniers sont gros, courts, et portent à leur base, sur un petit renflement, dés yeux noirs et volumineux. Le pied est de la même couleur que la tête. L'opercule est membraneux, paucispiré. Ce Mollusque habite l'île Guam , une des Ma- rianes. Il n'y est pas très - répandu , car il nous avait échappé dans notre premier voyage. DIMENSIONS. lignes. Longueur 4 Épaisseur 2 MOLLUSQUES. iî)3 Genre HÉLICINE. — Helicina , Lamk. HELICINE FLAMMÉE. i Helicina flammea , nob. PLANCHE 12, FIGURES 1-5. Helicina, testa globoso-conoidea, minima, striata, subalbida , flammis rubris convertis or- nata; péris tomate crasso, tantisper reflexo. Très-petite espèce , de deux lignes et demie de diamètre, globuleuse, subdiscoïde, à spire coni- que, un peu élevée , ayant quatre à cinq tours ar- rondis, striés et couverts de flammes brun rouge, en ziz-zag et très -pressées. L'ouverture est sur- baissée, demi-circulaire , à péristome un peu re- bordé; et cela jusque dans les individus les plus petits. L'animal est très-long, à pied étroit, légèrement tronqué à sa pointe. Les tentacules sont fusiformes, pointus. Ces parties sont d'un blanc jaunâtre. La forme de l'opercule nous a échappé. 11 n'est même pas indiqué dans le dessin , ce qui tenait à ce qu'il était très-probablement caché sous la coquille. Zoologie, t. ii. i3 IU4 ZOOLOGIE. Ce Mollusque habite l'île de Tonga. Nous le trouvions sur les arbres. Les coquilles mortes per- dent leur jolie couleur rouge et deviennent en- tièrement blanches. HÉLICINE RUBANEE. Helicina tœniata , nob. PLANCHE 12, FIGURES 6-IO , et variété planche ii , figures 34-38. Helicina, testa discoidea, tenuiter striata, ca- rinata, desuper paululum conoidea, subtus inflata, alba, rubro cincta; apertura semilunata; peri- s tomate subreflexo; columella unidentata. Varietas, minima, globosa, rubra, albo uni vel bicincta. Cette Hélicine est d'assez petite taille. Le plus grand nombre des individus ne dépassent même pas celle de l'espèce précédente. Un seul qui nous a servi de type a quatre lignes et demie de diamètre. Il est discoïde , à spire peu élevée , conique , dé- crivant quatre tours et demi, dont le dernier est excessivement grand et fortement caréné. Le des- MOLLUSQUES. EOS sous de la coquille est très-bombé, sou ouverture médiocre, semi-lunaire, un peu ovale, àpéristome simple, blanc et très- légèrement rebordé. La co- lumelle, très-déprimée, en rejoignant le bord gau- che forme une petite dent à sa base. Le fond du têt est d'un blanc jaunâtre ceint d'une bandelette iVun rouge de laque. La variété, plus petite et globuleuse, a deux ou trois bandelettes , ou bien est entièrement rouge brun, avec un cercle jaunâtre. Enfin il est des in- dividus tout jaunes. Un caractère qui ne varie pas, mais qui n'existe que sur le vivant, est une tache blanche vers le bord droit de l'ouverture , qu'au premier abord on pourrait prendre pour un pli. L'animal a un mufle allongé, cylindrique, bien distinct du pied par une rainure transverse et par une autre longitudinale dans le sens du cou. Les tentacules sont fusiformes , annelés de brun. Le pied est médiocre, pointu. La tête est rougeâtre en dessus et jaunâtre sur les côtés, ainsi que le pied. L'opercule est membraneux, un peu pointu, à éléments concentriques et de couleur jaune. Cette Hélicine habite Vanikoro. Nous ne l'avons trouvée que sur la petite île de Vanoun-ha. Elle y était très-commune , après la pluie, sur les arbres. La variété de la planche 1 1 se trouve à Tonga , près de Bea. i3" 196 ZOOLOGIE. Genre AMPULLACÈRE. — Ampullacera, nob. Animal spiral globuleux, renflé, à pied court, quadrilatère, avec un sillon marginal antérieur. Tête large , aplatie , échancrée en deux lobes ar- rondis portant deux yeux sessiles, sans apparence de tentacules. Cavité pulmonaire limitée en avant par un collier, ayant son ouverture au bord droit; bouche membraneuse. Les deux sexes réunis. Coquille assez épaisse, globuleuse, ventrue, profondément ombiliquée, à ouverture ronde ou oblique, les bords réunis; spire courte, mais sail- lante. Opercule membraneux, mince, à stries obli- ques, paucispiré, portant quelquefois un talon. AMPULLACERE AVELINE. Ainpullacera avellana. Ampullaire aveline. Lamarck. A. s. v. , l. VI , ie part, page 179, n° 9. Bulimus avellana. Brug. Dicl. , n° 1. Hélix avellana. Gml. Moll. , p. 36/jo, 110 181. MOLLUSQUES. 197 Nerita iiu.r avcllana. Martini, pi. 188, li^. 1810., 189.0. Lunax crcnata. Martyn , %. 6g. PLANCHE l5 , FIGURES I , 8 , et 9 , variété clans la coquille. Ampullacera , testa suborbiculata , globosa, vaille perforata; crassiuscula , longitudinaliter rugosa, Joliacea, glauca aut luteo-fuscescente ; anfractibus quinis , ultimo superne angulato , sub- carinato; spira brevissima, obtusa; apertura obli- qaa ■ , subovali, violacea, dextrorsum marginata; péris tomate albo,foris inflexo. Varietas , testa minima, flavescenti, rugosiore ; spira acuta. Il n'est pas étonnant que cette coquille et la suivante aient été placées parmi les Ampullaires, avantqu'on connût leur animal. En effet, rien n'y ressemble davantage. Nous y fûmes pris aussi nous d'abord, et ce n'est qu'en dessinant et étudiant avec soin ces Mollusques que nous vîmes qu'ils étaient pulmonés, par conséquent que toute leur organisation devenait différente de celle des Am- pullaires. Voici ce que présente celui de J'Arn- pullacère Aveline. Le pied est grand , transverse, jaunâtre, séparé de la tète par un sillon. Celle-ci a la forme d'un cbaperon divisé en deux lobes arrondis, dépour- vus de tentacules, et portant deux très-petits yeux 198 ZOOLOGIE. sessiles sur un fond d'un assez beau jaune. En ar- rière est un collier assez bien formé par le bord du manteau , qui ne laisse au côté droit qu'un trou rond pour l'entrée de l'air, et offre un peu plus en dehors l'ouverture de l'anus sur un pé- dicule saillant, bifurqué , comme dans l'Auricule Midas. Ces parties ainsi que celles que cache la coquille sont d'un brun foncé. La cavité pulmonaire est grande , et porte sur son plancher un large organe dépurateur, folli- culeux, dont on voit très-bien l'ouverture sur un très-court pédicule antérieur. Le cœur lui est ac- colé en arrière , et l'on distingue au travers le pigmentum noir, dont le plancher est recouvert , une grosse veine qui vient du collier et côtoie le rectum. Après avoir enlevé la cloison qui sépare l'abdomen, on trouve l'œsophage recouvert de deux glandes salivaires , linéaires et fixées par leurs extrémités. L'estomac ne s'en distingue point , de sorte qu'il donne dans un gésier glo- buleux, musculeux et nacré comme celui d'un oiseau, contenant dans son intérieur quatre pe- tites dépressions ou fossettes. L'intestin qui en sort, après avoir reçu les canaux du foie qui l'en- veloppe , se termine par le rectum sans circonvo- lutions apparentes. La bouche est petite et mem- braneuse. Plus en dehors , on voit l'organe excitateur s'ouvrant près de l'œil droit , au lieu où serait le tentacule du même côté. Il a en arrière un muscle MOLLUSQUES. 1 99 protracteur et un long canal tortillé. Nous n'avons pu nous assurer , tant ces parties sont délicates , si ce canal fait suite et se continue avec un sem- blable beaucoup plus long, qui enveloppe le tes- ticule placé près du gésier. A la droite du pénis est l'utérus, très-renflé en arrière où il reçoit l'oviducte, qui vient en ser- pentant de l'ovaire, lequel occupe la partie posté- rieure du tortillon. Ainsi voilà bien un Mollusque respirant l'air en nature, quoiqu'il vive dans les mares, possédant les deux sexes réunis, mais étant cependant her- maphrodite insuffisant. Il est apathique, ne fait que peu de saillie hors de sa coquille, dans la- quelle il rentre profondément au moindre con- tact. Nous le trouvions à demi enfoncé dans le sable vaseux , sous quelques pouces d'eau sau- mâtre, son ouverture pleine de terre. Cette espèce n'a encore été trouvée qu'à la Nou- velle-Zélande. Elle est commune dans certaines localités. Les plus gros individus ont donné leur nom à une plage de l'anse de l'Astrolabe , dans la baie Tasman. Nous trouvions les plus petits, dans une autre anse peu éloignée, entassés devant les cabanes des naturels, qui les mangent. Ces deux variétés sont bien distinctes, et ne nous ont pas paru vivre ensemble. On en rencontre encore , mais plus rarement, à la baie des îles sur les bords de ce qu'on nomme la rivière Kaoua-Kaoua. 200 ZOOLOGIE. La grande variété, qui était inconnue, a la spire moins pointue ; son ouverture est d'un beau violet très-foncé, qui passe au brun après la mort. Ses stries longitudinales sont moins profondes. L'es- pèce de carène qu'on voit sur le dernier tour forme un canal dans l'intérieur qui aboutit à l'échancrure, et qui doit probablement être produit par la saillie que fait le rectum. Enfin sa couleur est d'un ver- dâtre glauque. L'opercule est membraneux , ova- laire, couleur de terre de Sienne, à stries obliques, avec un indice de commencement de spire. 11 ne clôt pas complètement l'ouverture comme celui des vrais Ampullaires. La variété, plus petite, est celle qu'on connaissait dans les collections, et qu'a figurée Martyn. Elle est plus légère, sa spire est plus aiguë, ses stries sont plus profondes, davantage espacées et foliacées. Sa couleur est jaunâtre. Mais les dessins qui en ont été faits ne la présentent que polie et usée en partie. La rupture de ses bords plus fragiles fait facilement disparaître son échancrure, qui est un caractère si remarquable que nous l'aurions donné comme spécifique de cette espèce, si déjà elle n'avait eu un nom généralement adopté. DIMENSIONS. pouces, lignes. Diamètre transverse des plus grosses.. i 9 Idem de la variété . 11 MOLLUSQUES. 201 AMPULLACERE FRAGILE. Ampullacera fragilis. Jmpullnirc fragile , Lamarck , A. s. v. , t. VI , -±e part. , page 179, n° m. PLANCHE IJ, FIGURLS IO-I2 , et i3-i6, variété dans la coquille. Ampullacera, testa semiglobosa, wnbilicata r pellucida, tenuissime striata, gris eo- corne a , flarn- mis undulatis ornata; spira acuta ; anfractibus senis ; apertura semilunata. Varietas, testa maxima, squalide cœrulea, vitta violacea cincta; spira obtusiuscula. Cette espèce tient encore pins des Ampullaires pour la coquille que la précédente. Elle est ex- trêmement petite, à ouverture presque ronde, à spire élevée, pointue, formant de cinq à six tours. Elle offre de nombreuses variétés de coloration. La plus élégante est un fond jaunâtre traversé de deux bandes brunes , couvertes longitudinalemcnt 202 ZOOLOGIE. de zigzags réguliers très - pressés de la même teinte. Ces lignes sont plus ou moins apparentes et étendues. Des individus sont jaunâtres , d'au- tres sont rubanés comme dans la famille des Am- pullaires. Nous ramassions à pleine main cette variété sur les plages herbeuses et saumâtres de la rivière des Anglais, du port du Roi-Georges, à la Nouvelle- Hollande. C'est sans doute de ce lieu que Pérou l'avait rapportée. Elle se trouve aussi, mais rare- ment , à l'île de Van-Diemen. En longueur et en largeur elle a cinq lignes. C'est dans ce dernier lieu que nous recueillîmes la variété plus grande , qui mesure huit lignes dans ses deux diamètres. Elle est très-ventrue, à spire obtuse, grossièrement striée, d'un bleuâtre sale, avec une bande violacée sur le dernier tour; le péristome a aussi une teinte de la même cou- leur. Quelques individus ont des flammes brunes comme ci-dessus. Elle habite les bords des fossés remplis d'eau saumâtre qui séparent les cultures, près la ville d'Hobart - Town , à la gauche de la rade. L'animal est entièrement le même pour les deux variétés , comme on peut le voir par nos dessins. Son pied est un carré long, arrondi à ses angles , un peu plus en avant où il est un peu en cœur. 11 est jaune en dessus. La tète, séparée du pied par une rainure, forme un large écusson MOLLUSQUES. 203 aplati, découpé en cœur, d'un brun fauve, mar- qué dans sa longueur dune bande brune , de chaque coté de laquelle sont les yeux, entourés d'un petit cercle brun, comme dans certaines Bulles. Le collier et la cavité pulmonaire sont jaunâtres, le tortillon est orpin piqueté de noir; ce sont aussi les couleurs de l'ovaire et du foie. L'opercule est semi-lunaire un peu allongé, mem- braneux , brun, régulièrement paucispiré , por- tant un onglet recourbé à sa face interne près de la spire. 20 i ZOOLOGIE. Genre LYMNÉE. — Lj/n/iœa, Lain. LYMNÉE VERTE. Lymnœa viridis, nob. PLANCHE 58, FIGURES lti-lî). Lji?inœa, testa ovato-longa , tenui , pellucida , longitrorsum striata , fusco-viridl; anfractibus quùiis convexis; rima umbilicaliformi ; spira acuta. Cette espèce, que nous avons trouvée dans l'île de Guam, a de grands rapports avec la Lyranée voyageuse. Toutefois nos plus grands individus n'ont que quatre lignes de longueur; ils sont d'un brun légèrement verdâtre sur le vivant, et on peut leur compter cinq tours de spire , caractères qui dilférentient cette espèce de la précédente. Elle est courte, ventrue, striée longitudinale- ment, à ouverture large, ovalaire, dont le pé- ristome est quelquefois entier. La columelle est ondulée avant que de se déjeter en dehors pour former une scissure qui simule un ombilic. La MOLLUSQUES. 205 spire est courte, pointue, ses tours sont con- vexes. L'anima] est grand, à pied ovalaire allongé, s'élargissant beaucoup , se relevant sur les côtés dans la natation. Les tentacules sont courts, trian- gulaires , aplatis. L'extrémité de la tête s'allonge en un petit mufle plus ou moins élargi, bien distinct du pied. Au côté droit est un petit bour- relet saillant où s'ouvrent l'anus et l'organe pul- monaire. Toutes ces parties sont verdâtres avec des taches brunâtres. Morte, la coquille est d'un brun clair de cou- leur de corne. 20f. ZOOLOGIE. Genre PHYSE. — Physa , Drap. PHYSE DE TONGA. • Physd Tongana , nob. PLANCHE 58 , FIGURES IC)-20. Et variétés idem, figures 21-22. Physa, testa sinis trorsa, elongata , ventricosa, longitrorsum striata, subpellucida , fulvo-casta- nea; spira longa ; anfractibus obliquis quinque vel senis. Varietas (aut species nova) minima, seniper al- bida vel f lava, pellucida. Grande espèce, de onze lignes de longueur sur cinq ou six de largeur, à spire allongée, pointue; les tours en sont obliques , arrondis , le dernier très-grand, ventru; tous ont une petite dépres- sion en forme de ruban près des sutures. L'ou- verture est assez rétrécie , ovalaire , à bord tran- chant. Le têt est très-finement strié en long, lui- sant, un peu translucide, d'un brun clair, pas- sant au jaunâtre vers l'extrémité de la spire. La base de la columelle est blanche. MOLLUSQUES. 207 Cette coquille nous fut toujours «apportée morte par les naturels de Tonga, de sorte que nous ne pouvons dire quelle est sa vraie couleur dans l'état de vie, ni connaître la forme de son animal. Une variété qui n'a que cinq lignes de lon- gueur, en tout semblable, est d'un blond très-clair ou presque blanche. ISous en possédons un assez bon nombre d'individus qui tous se ressemblent, ce qui pourrait faire supposer que ce serait une espèce. On sait du reste que celles de ce genre sont aussi difficiles à bien caractériser que les Lvmnées. PHYSE GÉORGIENNE. Physa Georgiana , nob. PLANCHE 58, FIGURES lZ-l\. Physa, testa sinistrorsa , ovato-oblonga , cor- nea, crassa, tenuissime longitudinaliter striata; spira brevissima , acuta ; apertura angustata, sub- ovali. Cette espèce se fait remarquer par sa forme ovoïde, par sa spire très-courte, pointue, qui n'a 208 ZOOLOGIE. que quatre à cinq tours, dont les deux derniers sont fort grands , sans dépression , rubanée près des sutures. L'ouverture est rétrécie, subovalaire, son péristome épais, ainsi que toute la coquille, qui est finement striée en long avec d'autres stries transverses qu'on ne voit qu'à la loupe. La couleur est d'un blond de corne. La pointe de la spire est rougeâtre, le bord gauche de l'ou- verture brun. Habite le port du Roi-Georges, à la Nouvelle-Hollande. DIMENSIONS. li^nPS. Longueur 6 Épaisseur 3 MOLLUSQUES. 209 Genre PLANORBE. — Planorbis , Brug. PLANORBE DE TONDANO. Piannrbis Tondanensis , nol». PLANCHE 58, FIGURE 3