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POISSONS

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TRAVAILLEUR ET DU TALISMAN

PENDANT LES ANNÉES 1880, 1881, 1882, 1883

Ouvrage publié sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique

SOUS: LA DIRECTION. DE

A. MILNE-EDWARDS

MEMBRE DE L'INSTITUT PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES DRAGAGES SOUS-MARINS

PROFESSEUR-ADMINISTRATEUR DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE

POTSSOINS

PAR

DONPANEIE IE ANINAT: Professeur-Administrateur da Muséum d'histoire naturelle,

Membre de la Commission des dragages sous-marins.

PARIS G. MASSON, ÉDITEUR

120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine

1888

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EXPÉDITIONS

DU TRAVAILLEUR ET DU TALISMAN

+ CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

SUR LA FAUNE ICHTYOLOGIQUE DES GRANDES PROFONDEURS

La faune des grandes profondeurs, pour ce qui concerne les Poissons, a pris aujourd’hui une importance qu’on était loin de soupconner il y a encore peu de temps, car ces animaux Vertébrés, en raison de leur élévation organique relative, ne paraissaient guère, à priori, susceptibles de s’accommoder aux conditions biologiques anormales que nous suppo- sons exister dans ces abimes. Un fait, il est vrai, la pèche traditionnelle des squales à Sétubal, aurait pu éclairer sur ce point, mais il était resté ignoré du monde savant et, pour les ichtyologistes, les seules connais- sances positives se bornaient aux indications vagues données par les pècheurs sur certaines espèces exceptionnellement prises et recueillies d'ordinaire à la suite de grandes tourmentes, circonstances qui faisaient légitimement regarder ces animaux comme habitant des points inaeces-

sibles aux moyens habituels de capture.

(TALISMAN. Poissons.) 1

2 POISSONS.

Le perfectionnement des moyens de pêche, la part active prise par les marines des grandes nations à ces recherches, ont aujourd’hui augmenté dans des proportions inattendues nos connaissances sur ce sujet, et l'abondance des récoltes a suivi de près les heureuses modifications appor- tées successivement aux engins destinés à prendre les êtres des grandes profondeurs ; il suffit, pour s’en convaincre, de comparer les listes de ces animaux récoltés dans les premières expéditions du Porcupine et du Lightning avec celles données après les dragages du Challenger, du Blake, avec l’énumération qu'on trouvera plus loin, résumant le produit des récoltes du Travailleur et du Talisman pour ce groupe. C’est surtout en ce qui concerne les poissons que la substitution du chalut à la drague a produit des effets merveilleux. Il est aujourd’hui hors de doute que dans les régions profondes la faune ichtyologique ne se montre pas moins riche que celle des Classes inférieures et est absolument spéciale, les espèces, qui se trouvent passé une certaine limite, ne se rencontrant pas dans les niveaux supérieurs e{ réciproquement.

L'étude de cette partie de la faune abyssale présente toutefois, dans l’état actuel de la science, de grandes difficultés, car les moyens d'action dont nous pouvons disposer sont loin d'atteindre la perfection voulue pour nous renseigner avec {toute la précision désirable sur plusieurs faits importants.

Il est essentiel de ne pas perdre de vue que beaucoup de ces animaux, grace à la perfection de leur appareil locomoleur, de leurs organes sensoriels, doivent échapper aux instruments mis en usage et, de plus, que la manière dont agissent ceux-ci peut souvent nous laisser dans le doute sur le point exact les êtres ont été pris.

La rapidité bien connue avec laquelle se meuvent la plupart des pois- sons doit leur permettre souvent de fuir la drague ou le chalut; nous pouvons mème regarder le fait comme positif, en ayant égard aux espèces le plus souvent capturées. Aïnsi dans les listes données plus loin, ce sont surtout les animaux les moins bien doués au point de vue des appareils locomoteurs, ceux dont les nageoires sont peu développées, particulière- ment la caudale, organe principal d’impulsion, qu’on prend en plus grande quantité, les Macruridæ, si caractéristiques de la faune abyssale, peuvent

ètre cités comme exemple. D'un autre côté, il n’est guère douteux que les

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 3

Squales du groupe des Spinacidæ ne soient nombreux dans-les zones pro- fondes, si on réfléchit, d’une part, à la grande quantité qui en est pêchée à Sétubal, d'autre part, à ce que, dans les différentes expéditions et en des lieux très éloignés les uns des autres, quelques rares exemplaires appartenant à ce même groupe ont cependant été recueillis. Cela vraisem- blablement ne tient-il pas à l'engin employé? En réalisant ailleurs le mode de pèche usité sur les côtes de Portugal, on trouverait sans doute la même abondance de ces poissons carnassiers.

Le moment et par suite la profondeur exacte auxquels sont capturés ces animaux ne seraient pas moins importants à connaître avec précision ; toutefois, sous ce rapport, en ce qui concerne les poissons surtout, nous sommes imparfaitement renseignés. L’engin étant trainé pendant plusieurs heures, la hauteur du fond varie souvent; cependant les sondages opérés au moment de l'immersion, de la rentrée de la drague et même au cours de l'opération, peuvent renseigner à ce sujet ou indiquer au moins les con- fusions possibles de ce fait; ce ne pourrait être d’ailleurs, dans la plu- part des cas, qu'une cause d’erreur de médiocre importance. Il n’en est pas de même des erreurs résultant de la capture possible de poissons pendant la descente ou l’ascension de l'engin, capture qu'on peut com- prendre comme ayant lieu pour ces êtres en des points très divers.

La pêche du plus grand nombre des autres animaux marins ne donne pas prise aux mêmes incertitudes; les Rayonnés, même les plus élevés en orga- nisation, tels que les Oursins ou les Astéries, ne quittent point le sol et sont forcément saisis sur le fond; on peut en dire autant des Mollusques, un petit nombre sont capables de nager réellement et, en tous cas, les Lamelli- branches, les Gastéropodes, de beaucoup les plus importants dans ces études, sont assimilables sous ce rapport aux Rayonnés. La question est différente en ce qui concerne les Crustacés, dont plusieurs sont bons nageurs ; toutefois la plupart des Brachiures restent sur les fonds et les Macroures eux-mêmes s'en écartent peu; aucun d'eux en somme ne parait être sus- ceptüble de se maintenir longtemps au milieu des eaux. Pour les poissons au contraire ce mode de station est connu comme habituel dans les espèces dites pélagiques, et le plus grand nombre de ces animaux ne

touchent ordinairement le sol qu'à de rares intervalles ; il en résulte que

À POISSONS.

l'engin peut les prendre sur tout son parcours. On doit donc faire une certaine attention à la manière dont le poisson est ramené. Lorsqu'il à pénétré au fond de la poche du chalut au milieu de la vase avec les animaux fundicoles, Zoophytes, Mollusques, ete., on ne peut guère douter qu'il n'ait été pris en même temps qu'eux; mais lorsqu'il se trouve sim= plement engagé dans les fauberts, il est possible qu'il ait été accroché à un moment quelconque de l’opération.

En somme il serait fort désirable d'arriver à construire un appareil tel, qu'on püt savoir le moment il entrerait et celui 1l cesserait d'être en action, comme un chalut s’ouvrant et se fermant suivant qu'il touchera ou non le fond (1).

Si l'incertitude du point précis auquel ont été pris les poissons peut jeter parfois quelque doute sur leur distribution bathymétrique exacte, dans l'état actuel de la science, en ce qui concerne l’ensemble de la faune profonde, les mêmes objections n'existent pas, et il résulte de recherches aujourd'hui assez nombreuses pour entraîner la conviction, qu'elle pré- sente des caractères spéciaux et qu'il est en général facile de reconnaitre les poissons lui appartenant.

On peut regarder comme un fait acquis que les poissons ramenés dans les dragages à grandes profondeurs, même sur des points rapprochés de lieux habituels de pêche, appartiennent, pour la grande majorité, à des espèces inconnues ou rarement prises. Pour ces dernières, que les anciens ichtyologistes avaient déjà, on l’a vu, indiquées comme devant habiter de grandes profondeurs, cette opinion était basée sur ce que ces poissons

se trouvaient capturés à la suite de tempêtes ayant profondément boule-

versé les mers, ou encore dans lestomac d’autres poissons, remarquables

par la rapidité de leur locomotion, souvent connus comme espèces migra-

trices, ce que nous savons devoir être rapporté moins à des déplacements

en surface qu’à des déplacements en profondeur. Un fait, qui parle dans le même sens, est celui des pêches effectuées à

Sétubal, l’on peut étudier à côté l’une de l’autre la pêche côtière, la

pêche en mer profonde, et par des procédés qui ne peuvent laisser aueun -

(1) Je rappellerai que notre excellent collègue, M. le marquis de Follin, a fait quelques tentatives dans cette voie.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 5

doute sur le lieu précis sont capturés les poissons. Nulle confusion n'existe entre les faunes, elles sont parfaitement distinctes. A ces preuves peuvent en ètre jointes d’autres résultant de la nature A A \ FAT s Pal | . mème des êtres, ou plutôt de certains caractères extérieurs, qui leur

donnent, dans le plus grand nombre des cas, un faciès particulier. Sans

parler du faible développement habituel des nageoires, surtout de la eau-

_dale, ils présentent souvent des couleurs ternes sombres, allant jus- qu'au noir le plus profond, et n'offrent que par exception une coloration vive un peu brillante (Veoscopelus macrolepidotus Johns., Sebastes dac- tylopterus Delar. S. Auhlii Bowd.). D’autres fois ils présentent certains appareils lumineux, organes oculiformes, mieux photodotiques, dont l'utilité biologique peut s'expliquer en raison de l'obscurité naturelle qui réenerait dans ces profondeurs, et de l'absence de lumière solaire ; la pré- sence de ces appareils semblerait done devoir complètement caractériser les poissons qui les possèdent, comme animaux bathyoïkésites. IL est vrai que des Scopelidæ abondamment pourvus de ces organes sont parfois capturés dans les filets de surface (1), mais ces poissons sont également connus des eaux profondes, et comme c’est habituellement la nuit qu’on les pêche en des points plus élevés, il est supposable qu'ils remontent à ce moment pour redescendre dans les fonds pendant le jour. Un autre caractère, dont la valeur n’est pas moindre, se tire de la couleur de la pupille, laquelle dans certaines espèces, Spirar, Centroscymnus, Centro- phorus, Malacosteus, Aulopus, ete., au lieu de présenter sa teinte noire ordinaire, est d'un magnifique vert émeraude, ce qui donne à l'œil un aspect très singulier. Cette particularité, dont la raison physiologique nous _est encore inconnue, se relie certainement à l'habitat spécial de ces êtres, et n’a jamais été observée sur des poissons appartenant aux régions supé- rieures; malheureusement on ne la signale que sur un petit nombre

d'animaux, de plus elle ne peut être reconnue que sur le frais (2).

(1) Voir en particulier : Sur les recherches zoologiques poursuivies durant la seconde campagne de l'Hirondelle, 1886, par le prince Albert de Monaco (Comp. rend. Acad. se., L. CIV, p. 452.—14 févr. 1887).

(2) Le Centrina Salviani Risso, d'après ce caractère, doit très vraisemblablement appartenir à la faune abyssale. Bien qu'on n'ait pas, que je sache, de renseignements sur la profondeur exacte à laquelle il se rencontre, partout il est signalé comme rare.

6 POISSONS.

En joignant à ces observations certains faits relatifs à la décompres- sion qui, chez les poissons pourvus d’une vessie natatoire, amène la rup- ture de celle-ci et la projection de l'estomac par la bouche, on arrive à un ensemble de preuves, lesquelles ne laissent d'ordinaire aucun doute sur la profondeur considérable à laquelle ont été capturés les poissons.

Au point de vue de la répartition des animaux marins on peut, dans l'état actuel de nos connaissances, admettre trois grandes régions bathymétriques. La première, soumise à laction des marées, est connue depuis longtemps sous le nom de RÉGION zrrrorare (1). Une seconde, qui, toujours submergée, participe cependant des conditions que présente la précédente, en ce qui concerne la température, la lumière, et dans laquelle la pression est faible, renferme des végétaux en grande abondance, c’est la RÉGION cômÈRE. La troisième, ou RÉGION ABYSSALE, diffère de la précédente par les conditions de température, celle-ci, tendant à s'égaliser sur de vastes espaces, s’abaisse progressivement; par les con- ditions de lumière, laquelle s’affaiblit avec la profondeur et finirait par disparaitre ; enfin la hauteur de la masse liquide y exagère la pression dans des proportions énormes ; les végétaux y font défaut (2).

Si théoriquement cette division se présente avec une certaine netteté, lorsqu'il s’agit de la réaliser dans la pratique, on éprouve un embarras sérieux, qui résulte du fait d’une gradation suivie dans les circonstances diverses énoncées plus haut, aussi l’on ne peut établir ces régions en grande partie que d’une façon arbitraire. Lorsqu'on connaîtra mieux le point précis s'arrèterait la pénétration des rayons lumineux, estimé vers 400 mètres par MM. Fol et Sarasin, celui cesse la végétation, 250 à 300 mètres, peut-être trouvera-t-on une base pour déterminer la limite qui sépare les régions côtière et abyssale.

Pour donner une idée de la répartition bathymétrique des poissons de

(4) Voir les travaux d’Andouin et Milne Edwards, Sars, OErsted, Forbes, ete., résumés dans : Remarques sur les zones littorales (Mém. Soc. biol., sér., t. IT, p. 165, 1871).

(2) Il y à une quatrième région à élablir, la RéGion PÉLAGIQUE, dans laquelle les animaux et végétaux toujours flottants restent isolés du sol et dont l'importance, au point de vue de la répar- tition générale des êtres marins, est {très grande, mais elle ne rentre pas directement dans nos

études actuelles.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

la faune marine profonde, j'ai, dans le tableau ci-joint, dressé la liste de ceux de ces êtres cités par les auteurs ou observés dans nos expéditions, en indiquant pour chacun d'eux les hauteurs maximum et minimum ils ont été rencontrés. Ceci ne doit être considéré que comme un essai fort imparfait, vu en premier lieu l'impossibilité je me suis trouvé dans bien des cas d'apprécier la valeur de certaines espèces, leur détermination avec les éléments dont nous pouvons disposer présentant une difficulté extrème.

Certaines d’entre elles, anciennement connues et citées dans les traités généraux d’ichtyologie, sont bien décrites, figurées pour la plupart et représentées le plus souvent par des exemplaires typiques dans les princi- paux musées; sous ce rapport les collections du Muséum d'histoire natu- relle sont d’une grande richesse. Pour les espèces découvertes dans ces derniers temps, le travail le plus spécial sur Ta matière est celui publié par M. Günther en 1877 et 1878, travail qui doit ètre considéré comme une simple prise de date et n’a pas été jusqu'ici donné ## extenso avec tous les développements nécessaires. Il aurait été utile de pouvoir examiner sur place les exemplaires rapportés par l'expédition du Challenger au British Museum, lesquels sont étudiés à l'heure actuelle par ee savant ichtyolo- giste, mais la proposition que j'avais faite de me rendre à Londres pour ce travail n'ayant pu être accueillie, les documents encore imparfaits dont il a été question plus haut sont les seuls dont les zoologistes puissent disposer. Il faut y joindre quelques descriptions données par les auteurs américains, en particulier par MM. Goode et Bean; bien qu'elles soient plus complètes que celles fournies par M. Günther, il est souvent assez difficile d'arriver par leur moyen à des déterminations rigoureuses, d’au- tant que plusieurs de ces espèces sont établies sur des exemplaires fort défectueux.

Dans cette liste il y a done bon nombre de déterminations, qui devront ètre modifiées ultérieurement, soit qu'il s'agisse d’assimilations erronées, les brèves diagnoses données pouvant bien convenir à plusieurs espèces d’un même genre, soit au contraire de distinctions fautives résultant de descriptions imparfaites. Ce sont des incorrections inévitables dans

l'état actuel des choses ; les études et les comparaisons uitérieures pour-

8 POISSONS.

ront seules y remédier. Pour faciliter et hâter autant que possible ces rectifications, je m'attacherai, dans la partie descriptive de ee travail, à faire de chaque espèce douteuse un examen méthodique aussi complet que possible et accompagné de figures qui faciliteront l’intelligence du texte.

D'un autre côté, les renseignements bathymétriques ne doivent pas non plus être acceptés sans réserve. Nos connaissances sur les niveaux occupés par chaque espèce peuvent être entachées d'erreur par les raisons sur lesquelles je me suis assez longuement étendu plus haut; en second lieu, les observations dans une partie de la science aussi neuve sont trop peu nombreuses, si on compare la faible étendue de l’espace exploré à l’im- mensité des océans, pour qu'on puisse les regarder comme suffisantes. Cependant les faits recueillis dans les explorations différentes sur des points très divers, parlant tous dans le même sens, il est présumable que la répartition bathymétrique des Poissons, telle que l'indique le tableau, donne une idée approchée de ce qu'elle est réellement.

La région littorale n'existe pas à proprement parler pour les Poissons, car si certains Gobèus, Gunellus, ete., s'y rencontrent souvent, aucune de ces espèces ne peut ètre regardée comme lui étant propre. Je suppose la région côtière arrêtée à 300 mètres, c’est-à-dire vers la limite inférieure de la végétation. Quant à la région abyssale, j'ai eru devoir la subdiviser en une partie supérieure dans laquelle se rencontrent en assez grand nombre encore des formes de la région côtière, sa limite approximative serait vers 1,000 ou 1,500 mètres, point auquel paraissent s'arrêter les Élasmobranches hypotrèmes et les Pleuronectes; quant aux colonnes dans lesquelles sont divisées ces sous-régions, elles n’ont d'autre but que de rendre plus facile l'étude bathymétrique comparée des espèces. Cette liste comprend de plus un certain nombre de Poissons qui, tout en n’atteignant pas la profondeur de 300 mètres, s'en rapprochent et, étant rares dans la région côtière, peuvent, avec assez de vraisemblance, être regardés comme se rapportant aux zones plus profondes. Pour les espèces réelle- ment côtières, qui ne descendent qu'accidentellement dans les régions abyssales supérieures, on s’est contenté souvent d'indiquer les niveaux

inférieurs; ces animaux étant habituellement pris par les pêcheurs, qui

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 9

approvisionnent nos marchés, les hauteurs auxquelles ils s'élèvent n’ont

pas en général été notées d’une manière précise et nous n'avons que des

renseignements vagues à cet égard (1).

(4) Parmi les travaux modernes qui ont fourni les plus utiles renseignements je dois citer : D «

Peters (W.). Ueber eine neue mit Halieutæu verwandte Fishgattung, Dibranchus, aus dem Atlan- tischen Ocean (Monatsb. Berlin, 1775, p. 736; 1 pl.).

GÜNTHER (A.). Preliminary notes on new Fishes collected in Japan during the expedition of H. M. S. « Challenger » (Ann. Mag. nat. Hist., sér.,t. XX, p. 433, 1877).

Preliminary notices of deep. sea Fishes collected during the voyage of H. M. S. « Challenger »

(ibid., 5e sér., tII, p. Â7, 179 et 248, 1878).

Exploration of the Faroe Channel, during the summer of 1880 in H. M.'s hired Ship « King

+ Errant » (Proc. R. Soc. Edinburg, t. XI, p, 677, 1882).

Goone (G.). Descriptions of seven new species of Fishes from deep soundings on the southern New-England coast, with diagnoses of two undescribed genera of Flounders and à genus related to Merluccius (Proc. U. S. nat. Mus., t. IE, p. 337, 1880).

Fishes from the Deep-Water on the south coast of New-England, obtained by the United States Fish Commission inthe summer of 4880 (id., p. 467).

Notacanthus phasganorus, a new species of Notacanthidæ from the Grand Banks of New Found- Land (id., p. 535).

Cozzert (R.). Den Norske Nordhavs-Expedition, 1876-1878. Fiske. Christiania, 4880.

Bean (T.-H.). Notes on some fishes, collected by James G. Swan in Washington territory, including a new species of Macrurus (Proc. U. S. nat. Mus., t. VI, p. 362, 1883).

Description of a new species of Plectromus (P. crassiceps) taken by the United States fish Commission (id., L. VIT, p. 73, 1885).

Goope (G.) et Bean (T.-H.). Descriptions of two new species of fishes (Macrurus Bairdii and Lycodes Verrillii) recently discovered by the U. S. Fish Commission, with notes upon the occurrence of several unusual forms (Amer. Journ. se. and arts, p. #70, 1877).

Description of à new species of Fish (Apogon pandionis) from the deep water off the mouth of Chesapeake bay (Proc. U. S. nat. Mus., L. LIT, p. 160, 1880).

Benthodesmus, a new genus of deep-sea fishes allied to Lepidopus (id., p. 379).

Description of Leplophidium cervinum and L. marmoratum, new fishes from deep-water off the Atlantic and Gulf coasts (id., L. VIII, 4885, p. 422).

Descriptions of new fishes obtained by the United States Fish Commission, mainly from deep water off the Atlantic and Gulf coasts (id., p. 589).

GrLL (Th.). Diagnosis of new genera and species of deep-sea fish like vertebrates (id., t. VI, 1883, p. 253).

Gr£z (Th.) et Ryper (J.-A.). Diagnoses of new genera of Nemichthyoid Eels (id., p. 260).

Gieuiout (H.). New deep-sea fish from the Mediterranean (Nature, t. XX VII, p.198 London, 1883).

(TALISMAN Poissons.)

19

LISTE MÉTHODIQUE

DES POISSONS DE LA RÉGION ABYSSALE

REGION RÉGION ABYSSALE RS SUPÉRIEURE. } INFÉRIEURE. 0-300 300-500 500-1000 4000-2000 2000-4000 4000-5394 mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. ELASMOBRANCHII. d E Pleurotremata. Fam. Seyllidæ. 4. “Pristiurus atlanticus (1), N. sp... » » 540 » » » 2. Scyllium canescens, GUNT... ..... » » 7132 » » » 3. spinacipellitum, N. sP.. » » 975 » » » 4. acutidens, N. SP... ... » » 946 » » » Fam. Spinacide. 5. “Centrocymnus cœlolepis, Boc., Car. » » » 1230-1853 » » 0% _- obscurus, N. SP.... » » » 1435 » » 7. “Centrophorus squamosus, L. Gx. ) » » 1230-1853 , » S —— calceus, LOWE..... » » » 1230-1853 ) » 9. “Spinax pusillus, LoWE.......... » » 80 » » » 10. “Centroscyllium Fabricii, REIN... » 366 » 1495 » » Hypotremata. Fam. Rajidæ. AH MR aa fulloniCa, ALINNÉ e7 0. » » 614 ) D » 12, radiata, "DONOY..---.--.... » » 839 » » » 43. hyperborea (COLLE enr » » 839 » » » A4 plutonia (GARM-...--.... » 118 609 » » » 15 = Nornata, (GARM.--2- ----.-.e 252-260 » » » » » Holocephala. Fam. Chimeridæ. 46. *Chimera monstrosa, LINNÉ. ..... » » 800 1957 » » Aïe abbreviata, Gicz....... » » » 1290 2359 »

(4) Les espèces marquées d’un astérisque * ont été rencontrées dans les dragages du Travailleur et du Talisman: elles sont étudiées dans la partie descriptive de ce mémoire sous le mème numéro d'ordre.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 11

RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE RE SUPERIEURE, INFERIEURE. EE me 0-300 300-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-5394 mèt. mèt. mèt. mot. mèt. mèt, TELEOSTEI. : Apoda. Fam. Murænidæ. 18. *“Myrus pachyrhynchus, N. sPp..... » 410 » 1917 S 5 49. “Nettastoma melanurum, Rar.... 15 » 640 » » ) 20. procerum, (. et B... » 325 » 1185 » » ES -— proboscideum, N. sp. » » ) » 29()() < 22: parviceps, GUNT..... » » 631 » » » 93. *Uroconger viCiNUS, N. SP........ » » 598 1495 » » 2%. “Synaphobranchus pinnatus, GRAY. 201 » » » 39250 ) 25: bathybius, GUNT... » » » ) 3499-3749 » 26. brevidorsalis, GUNT. » » » 1966 2515 » STE = affinis, GUNT...... » » 631 » » » 98. Histiobranchus infernalis, GILL... » » » » 3165 » 29. “Cyema atrum, GUNT......... ie » » » » 2200-3292 » 30. *Nemichthys scolopacea, Rica... » 160 » 1915 » » 31." INANS ACUNT. » » M4 » » 4572 32. Serrivomer Beanii, G1z. et R..... » » » 1563 » ) 33. Spinivomer Goodei, Gr. et R.... » » » » » 4318 34. Labichthys carinatus, Giz. et R... » » » 1657 » » 39. elongatus, Giz. el R... » » » » 2977 » 36. Simenchelys parasiticus, GILL.... » » 891 » » » Fam. Leptocephalidæ. 37. “Hyoproporus messinensis, KüLL.. » » 550 » » » 38. “Leptocephalus Morrisii, L. Gm... » » » 1105-1550 » » Abdominales. Fam. Salmonidæ. 39. Bathylagus antarcticus, GUNT, ... » » » » 3566 » 40. —- atlanticus, GUNT..... » » n » 3731 » 41. Hyphalonedrus chalybeius, Goop. 219 426 » » » » Fam. Bathythrissidæ. 42. Bathythrissa dorsalis............ » » 631 » » Ù Fam. Sternoptychidæ. 43. *Neostoma bathyphilum, NG. et sr. » » » 1420 2285 » Li. “0 quadrioculatum, N. SP.. » » 950 » (71h 45. *Gonostoma denudatum, RAF..... » 460 » 1180 » »

A6. microdon, GUNT...... » » 14 »

12 47. Gonostoma elongatum, GUuNr.. 48. gracile, GUNT. - -..... 49. *Chauliodus Sloani, BL. Sc. 50. Sigmops stigmaticus, GILL....... 51. Polyipnus, sp., GUNT...... 52. “Sternoptyx diaphana, HERM..... 33. ‘Argyropelecus hemigymnus, Cocc. 54.” Olfersii, GUY... 55. ‘Ichthyococeus ovatus, Cocc….. 56. “Opisthoproctus soleatus, xG. el sr 57. Bathyophis ferox, GUNT.... 58. Echiostoma microdon, GUNT... 99. micripnus, GUNT..... 60. Malacosteus indicus, GUNT....... GIE = choristodactylus,n.sP. 62. Cyclothone lusca, G. et B....... 63. “Eustomias obseurus, N. G. et sp... 64/*Stomias#boa, ARISSO 0 7 65. Hyperchoristus Tanneri, G1r1..... 66. Astronesthes niger, Rich........ Fam. Scopelidæ. 67. Inops Murrayi, \GUNT ee 00 68. Nannobrachium nigrum, GUNT... 69. Odontostomus humeralis, GUNT.. 70. *“Scopelus Gemellarii, Coce.. ..... fl MülleniGMen 12: engraulis, GUNT........ 73. antarCtiCUS, NAUNT- 74. myzolepis, GUNT........ 75. Dumerili, (GUND.--... 76. crassipes, GUNT........ TT -— macrostoma, GUNT,..... 78. MICTO PS, GUNT. ; 79. ‘Neoscopelus macrolepidotus, Joux. 80. ‘Aulopus Agassizi, BoNar... ..... 81. nigripinnis, GUNT. ...... 82. nu GrACIIIS, UND: 83. Bathypterois longifilis, GUNr..... 84. longipes, GUNT..... 85. quadrifilis, GUNT...

POISSONS.

REGION CÔTIÈRE

REGION ABYSSALE ——— " SUPÉRIEURE. INFÉRIEURE.

RE

EE —— 0-300 300-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-5394

mèt mèt. mèt. mèt. inèt. mèt. 660 140: » ) \ ) 631 1463 » » » 891 » » 4682 » » » » » 4318 , 466 » » » » » ) 1193 2792 » ui » 1534 (2?) 2039 ) ) » 950 1615 » » 950 2030 » » » » » 2030 » ) » » » 4163 ) ) 3932 » M4 » » » Ù » 1400 2290 » 835 92982 » D » 2792 » ) 90 1917 » » 1748 » » ) ) » » 4570 ) » ) 2925-3475 Ù M4 ) » » 914 ) » » » d90 1635 » ») » » 96 » 2030 » 166 » ) » » , » 3612 » »» 1463 De » ) » 593 » » » ) » ) 1234 2743 » » » » » » 4436 » » » » 2515 » ) » 950 1590 » » » 460 1440 » ) 219 » » » » » » » » 2012-2606 » ) » 951 1152 » » » » » » » 4847 » » 914 1408 » »

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 13

RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE RE ie SUPÉRIEURE. INFÉRIEURE. RE —_— 0-300 300-500 500-1000 1000- ne 2000-4000 4000-5394 mèt, mèt. mèt. mèt mêt. mèt. 86. Bathypterois longicauda, Gunr... » » » ) ) 1663 STE ŒUDIUS, Ne SP... » » 834 1917 » ) S8. Bathysaurus ferox, GUNT........ » » » » 2012 » 89. MOIS, GUN... - » » » » 34929 1362 90. * obtusirostris, N. sr. » » » » 3650 » ga Agassizii, G. et B... » » » 1183 2200 92. ‘Scopelogadus cocles, x. G. et sr.. » » » 1090 3605 Fam. Alopocephalidæ. 93. “Alepocephalus rostratus, RISso... » 2 830 ] 3655 » 94. —- niger, GUNT....... » ] » 1661 2560 » 95. macropterus, N. SP. » » 865 » 2115 96. Agassizii, G. et B.. » » » 1686 » GIE productus, GïLL... » » » » 2471 98. Platytroctes apus, Gunr......... » » » » 2743 » 99. Bathytroctes microlepis, GUNT.... ] » » 1993 100. rostratus, GUNT...... » » » 1234 101. macrolepis, GUNT.... » » » » 3932 » 102. * homopterus, N. SP... » » D 1113 » ) 103. ° —— melanocephalus,x.sp. » » » 1435 2600 » 104. * APÉLITUS, INC SP 1 » » » 122 3695 » 105. “Anomalopterus pinguis, x. G. et sp. » » » 1400 » » 106. Xenodermichthys nodulosus, GUNT. » » 631 » 2 » 107. * socialis, N. SP... ) D 717 1350 108. “Leptoderma macrops, N. G.et sr.. » » » 1319 2333 ) Fam. Halosauridæ. 109. “Halosaurus macrochir., GUNT.... » » » 1183 2995 » 110. * Owenti, JO .--.-... » » 830 1617 » » 114 Li 15 Johnsonianus, N. SP. » » 86 » 2415 » 419 affinis AGUNE- » » » 1033 » » GE phalacrus, N. SP..... » » » 1103 2220 114. rostratus, GUNT...... » » » » » 4572 115. Gooder AGIT re. » » » » 2008-3165 » Anacanthini. Fam. Pleuronectideæ. 116. Platysomatichthys hippoglossoi- TES WALBL eat ses mars o 142-217 » » » » » 117. Hippoglossoides platessoides, FAB. 225 408 » » » »

118. ‘Pleuronectes megastoma, Doxov. 60 » 560 » » »

1 POISSONS.

RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE SE = SUPÉRIEURE. INFÉRIEURE.

x. ——

0-300 300-500 500-1000 4000-2000 2000-4000 4000-5394

mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. 119. Limanda Beanii, GO0DE.......... 230 » » » » » 120. “Solea variegata, Donov.......... 60 306 ) » » » 491. * profundicola, N. sP......... 250 » » 1290 » » 122. Pleuronectes cynoglossus, LINNÉ.. 157 » » 1438 » » 123. Citharichthys arctifrons, GoopE.. 437 360 » » » » 124. unicornis, GoopE.. 210-283 » » » » » 125. *Ammopleurops lacteus, Boxar.... 60 120 » » » » 126. Aphoristia nebulosa, G. et B..... » 418 » » » » 127. Monolene sessilicauda, Goone. .. 210-283 » » » » » 128. Thyris pellucidus, GOo0pE........ 157-210 » » » » »

Fam. Eurypharyngidæ. 129. Saccopharynx flagellum, Mircu…. » D » 1642 » » 130. “Eurypharynx pelecanoides, VAILL. » » » 1050 2300 » 131. Gastrostomus Bairdii, Grz. et R... » » 712 » 2683 » law. Macruridæ.

132. Bathygadus cottoides, GUNT..... » » 951 1280 » » 133. multifilis, GUNT...... » ») 91% » » » 134. * melanobranchus,n.sr. » 830 1590 » » 135." Hymenocephalusitalicus, G16L..... » 110 » » 2033 » 136. carinatus, GUNT.. . » » 91% » » » 137. occidentalis, G.etB. 241 » » » » » 158. villosus, GUNT. . . » » 558 » » » 13920 -- crassiceps, GUNT » » 951 » 2995 » 140. cavernosus, G. et B. 154 » » » » » 444. * longifilis, G. et B... » » » 1324-1635 » » 142. * -—- diSpar, IN: SP... » » » 1105 » » 143. * filicauda, Gunr.... » » » » 3292 4846 14%. macrops, G.et B... » » 613 » » » 145. Coryphænoides microlepis, Gunr. » 393 » » » 146. _ carapinus, G.et B. » » » 1686 » AOL 447. = rupestris, GUNN.. » » 958 » » » 148. —— asper, GUNT..... » » 914 » 3429 » 449. leptolepis, GUNT.. » » 640 » 3749 » 150. Murrayi, GUNT... » » » 1100 2012 » 151. variabilis, GUNT.. 247 » » » » 24436 152. altipinnis, GUNT . » » » 1033 3429 5 4153. nasutus, GUNT... » » 631 1033 » » 154 æqualis, GUNT... 140 » » » 2200 »

455. serrulatus, GUNT. » » » 1280 » »

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE SR * THE DRE ve RE 0-00 300-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-5394 mèt. mèt. mèt. mèt. met. mèt, 456. Coryphænoiïdes affinis, Guxr...... » » 3ATD » 157 longifilis, GUNT...... 1033 » » 158. asperrimus, N. SP.. 1257-1590 159% = DITAS EN SP » 165-4255 160. sulcatus, G. et B.... » 863 » » 161. -— PUIS GUN 0. » » 914 1190 162. -- denticulatus, Guxr.. 503 950 » » 163. selerorhynchus,Güuxr. » 1993 » 164. Chalinura simula, G. et B....... » 609 4101 165. "Macrurus sclerorhynchus, Var... » 640 » 3693 » 166. * holotrachys, Guxr .... » » 1097 2200 » AGE smiliophorus, N. sr.... » 460 » 1319 » 168." zaniophorus, N. SP..... » » 830 1350 169. _ Bairdiüi, G. et B... 274 » 1338 » » 470." cœlorhynchus, Risso... 140 » 580 » » 171. - caribbæus, G. et B..... 260 384 » » ) 172 fasciatus, GUNT. ....... » 448 » » » » 173." trachyrhynchus, Risso. » 405 » 1495 » » ATA* Japonicus, SCHLEG...... » 460 » » 2290 » 475. carminatus, GOODE..... 210 » 849 » ») » 176. longirostris, GUNT..... » » » 1280 » » 4177. asper, Get... » » 556 » 2272 » Fam. Ophidiide. 178. “Dicrolene introniger, G. et B ... » 849 1495 » » 479. Porogadus miles, G. et B........ » » » 2136 » 180." NUAUS EN SP » » » » 2324-3200 » 181." subarmatus, N. SP.... » » » » 3200 » 182. Sirembo laticeps, GUNT.......... » » » » » 4572 183. compressus, GUNT...... » » » » » 4572 184. gracilis, GUNT........ » » » 1661 » » 185. Messieri, GUNT......... » » 631 » » » 186. —_ eTandis (UND... » » » » 3429 » 187. macrops, GUNT......... » » 686 » » » 188. brachysoma, GUNT...... » » 640 » » » 489. ocellatus, GUNT......... » » 640 » » » —_ Catend, (160 D... » » » » 2683 » pectoralis, G. et B...... » » » » 2616 » * Guentheri, N. SP....... : » » » » 3200 » * metriostoma, N. SP...... » » » 1230-1442 » »

murænolepis, N. SP..... » 410 » » » »

16 POISSONS.

RÉGION RÉGION ABYSSALE REUS SUPÉRIEURE. è Re

0-300 300-500 À 500-1000 4000-2000 2000-4000 1000-5394

mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. mèt. 195. ‘Sirembo microphthalmus, x. sr. » » » » 3200 ) 496. * oncerocephalus, N. sp... » » » 3200 » 197. Leptophidium profundorum, GiLz. 213 389 ») 198. cervinum, G. et B. 102-186 » » » 499: = marmoratum,G.etB. 389 » D 200. Bassozetus normalis, GILL... 2843 » 201. Rhodichthys regina, Corr....... ] 2341 » 202. Acanthonus armatus, GUNT...... 1966 » » 203. Typhlonus nasus, GUNT......... 3932 4463 204. Aphyonus gelatinosus, GUNT..... » ) 2560 » 205. “Bythites crassus, N. sP........,.. » ) 4255 206. CT CCR 000 203 » » 207. “Alexelerion Parfaiti, N. G. et sr.. » » » » » 5005

Fam. Gadidæ.

208. Chiasmodon niger, Jonxs....... » » » » 2743 » 209. “Motella tricirrhata, BL. ...... 142 640 » » 210. macrophthalma, Srur... 146 987 ) » » 211. Haloporphyrus lepidion, Risso..…. » » 651 1097 >) » 242 rostratus, GUNT... » » » 1097 2515 » 219. viola, G. et B.... 283 » » » 29279 » 214. Onos cimbrius, LINNÉ........... » 3925 ) » » » 215. —Reinhardi, KR......... » » 1203 » » AO M UlVUS (GIE... 0e » » » » 202: » 217. Melanonus gracilis, GUNT... » Ù » » 3612 » 218. Lotella marginata, GUNT........ 219 » 631 » » 219. *Læmonema robustum, GUNr..... » 410 636 ) » » 290. barbatula, G. et B... » 411-496 » » » » 221-GPhycis albidus, LG. 40 460 » » » » 222. mediterraneus, DELAR.. » » 614 » » » 293. M CRUSS, ALBI... 80-261 » » » » » DU M TEBIUS, AWALB::-.-- 119 426 » » » » 295. tenus, MITCH---- 0. » » 556 » » » 296. Chesteri, G. et B......... 283 » 595 » » » 227. ‘Physiculus Dalwigkii, Gunr... » 640-782 » » » 228. Brosmius brosme, Muzz......... » » 969 » » » 229. “Brosmiculus imberbis, N. sp...... » 410-460 » » » » 230. “Hylargyreus brevipes, N. sp...... ) » » 1319 ) » 231. “Mora mediterranea. Risso........ » » 614 1367 » » 232. *Merluccius vulgaris (L.), FLEM.... 99 » 640 » » » 299: bilinearis, Miren...... 137 » 891 » » »

+ + LA DISPOSITIONS GÉNÉRALES. 17 RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE s a SUPÉRIEURE. INFERIEURE, KZ a ——— —— = A 0-300 300-500 500-1000 4000-2000 2000-4000 4000-5394 mèt. met. met. inè lt. met. mèt. 234. Hypsicometes gobioides, GOo0pE... 210 ) ) Ù » » 235. “Merlangus argenteus, Guicu...... » A 550 » ) Fam. Lycodidæ. 236. Barathrodemus manatinus, G.etB. » » » 1183 » » 237. Lycodes seminudus, REIN....... » ATS » » » » 238. Esmarki (COLL......... » 475 640 » » » 239 frigidus, CoLz.......... ) 475 » » 2438 » 240. Hpallidus ACONL 2 . —- » KT 987 » » 244 —_Hutkeni (COLRS..----.-- » ) 839 » » » DAS MaCcrOPS, GUNT...:..... » » ) 1283 Ù 4060 DAS. 00 AIDUSS NSP -rmteseee » » » » » 4060 244. * (?) mucosus, Ricn....... » » » 1160-1230 » » 245. = paxillus et DEEE NE TEC » » 668-891 » » » 246. paxilloides, G.et B..... » » D56-853 » » » 247 Murœna CGOLL:.-........ » » 640 1203 » » 248. ernillit Gr eteDEe Cr. » » A81 1102 » » 249. ‘Gymnolycodes Edwardsi, N. sp... » » » 1319 » » 250. Lycodonus mirabilis, G. et B..... » D » 1353 » D] 251. Melanostigma gelatinosum, GUNT. » » 7123 » » » 252. Gymnelis viridis, FABR........!.. » A81 » » » » Acanthopterygii. Fam. Notacanthidæ. 253. “Notacanthus mediterraneus, Fir. CÉÉVER EE 2 TS » » 932 1495 » » 254. = Bonaparti, Risso.... » » 132 ) » » 255. anal Ge » » » 1000 » » 256. * Rissoanus, Fiz.etVER. » » » » 2212-3429 » Fam. Centriscidæ. 257. “Centriscus scolopax, LiNNÉ_.. 120-235 » » » » » Fam. Aulostomatidæ. 258. ‘Aulostoma longipes, N. SP....... » » » 1163 » » Fam. Cyclopteridæ. 259. Liparis vulgaris (L.), FLEM...... » » 987 » » » 260. Bathybi, COLL.......... » » » 1203 » 261... af ranula, G. et B...... » ul » » » 3

(TALISMAN. Poissons.)

18 POISSONS.

RÉGION RÉGION ABYSSALE CÔTIÈRE RS < > SUPÉRIEURE. INFERIEURE,

A ————— ——

0-300 300-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-5394

mèt. mèt. mièt. mèt. mèt. mèt. 262. Eumicrotremus spinosus, MuzL .. 937 » » » ) » 263. Careproctus Reinhardi, Kr...... » A81 » 1203 » » 264. Anarrhichas lupus, LiNNÉ........ » 477 » » » » Fam. Pediculati. 265. Mancalias uranoscopus, Mure... » » 681 » 3507 » 266. Geratias, sp., GUNT...... : FRE » » » » » 4390 267. Halieutæa senticosa, GO00DE...... » 435 » D » » 268. *Dibranchus atlanticus, PETERS. » 347 658 » » » 269. *Chaunax pictus LoWE.2.. ...... » 351 830 2 » » 270. “Melanocetus Johnsonii, GUNT..... » » » » 2516 4789 274. bispinosus, GUNT.... » » 658 » » » 272. “Lophius piscatorius, LINNÉ..... 219 668 » » » » Fam. Gobidæ. 273. “Gobius Lesueurii, RIsso......... 80 445 » » » » 274. *Callionymus lyra, LINNÉ....... . 90 A1 » » » » 275.“ phæton, (GUNT.. ». .* » 560 » » » » Fam. Trichiuridæ. 216. Tepidopus, Sp, GUNT.-. » 631 » » » » 277. Benthodesmus elongatus, CLARKE. 146 » » » » » Fam. Scombridæ. 278. Caranx amblyrhynehus, C. V.... » » » » 9535 » 219."Cyttus roseus, LOoWE . .:......... » A10 » » » » 280-2Capros aper, TUINNÉ. e . = . - » 309 » » » » 281."Gyrinomene nummularis,x.G.etsP. » » » 1105 » » Fam. Trachinide. 282. Bathydraco antarcticus, Gunr.... » » » » 2305 » 283. Lopholalilus chamæleoniceps, G. ete... 0... a AT 154 » » » » » Fam. Sparideæ. 284. “Dentex macrophthalmus, BL..... 120 410 » » » » Fam. Seleroparideæ. 285. *“Trigla cavillone, Lacép et ie : 75 39 » » » » DSC DID BL: ee ec cc » 306 » » » »

AO EN Ya LINNÉ......... ne » AA » » » »

288. 289. 290. 291 299. 203. 294. 295. 206 29e 298. 299. 300. 301. 302. 303.

304

305

306. 307. 308. 309. 310. 311. 312. 315.

314

3106.

315.

DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

Peristedium miniatum, Go0pE .. Agonus decagonus, SCHNEID

Cottunculus microps, CoLL...... *

—- torvus, GOO0DE......

£ INnermiIs, N. SP. .....

Cottus bathybius, GUNr.......... = Thomson, GUNT.......

Centridermichthysuncinatus, REIN.

Icelus uncinatus, REIN........... Triglops Pingelii, REIN... ....... Amilra liparina, Go0pE....... $

‘Sebastes dactylopterus, DELAR... Ee AKubli: BOwDee Le 7 “Setarches Guentheri, Jonxs...... fidjiensis, GuNr........ —- parmatus, GO0pE......

Fam. Percidæ. “Pomatomus telescopus, Risso..….. Fam. Berycidæ.

“Hoplostethus mediterraneus, C. V.

Bey D. GONE "ET MECS Caulolepis longidens, GiLz....... Plectromus suborbitalis, Gizz....

crassiceps, BEAN..... Poromitra capito, G. et B........ Stephanoberyx Monæ, Gizz......

Cyclostomata. Fam. Myxinidæ.

“Myxine glutinosa, LINNÉ . ....... AL australis JENCE Ce... 0

Fam. Petromyzontidæ.

Petromyzon Bairdii, Gizz........

RÉGION CÔTIÈRE

RÉGION ABYSSALE = | SUPÉRIEURE.

0-300 00-500 500-1006 mèt. mèt. mèt. 119 301 » 295 475 » » 349 987 » » 849 » » 930 » 329 » » » » 995 408 » » » 559 91 A81 » » )) S91 79 » 975 » » 640 » 400 580 » 392 » 219 325 » » 10 971 140 » » » » 631 » 366 » » 358 » » » » » » » 261 » 858 » » 631 » 1000

INFÉRIEURE.

2

300-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-5394

mèt.

1495 1495 1033 101%

»

mét.

mèt.

5994 »

»

19

20 POISSONS.

D'après ce tableau, trois des sous-classes, qui composent le groupe des Poissons, manqueraient dans la faune abyssale : les Ganoïdes, les Dipnées, les Leptocardiens; la seconde est, à la vérité, aujourd'hui con- finée dans les eaux douces, et les mers anciennes, qu'habitaient les Ganoïdes en si grande abondance, étaient, suivant toute probabilité, peu profondes. Parmi les trois sous-classes restantes, l’une, celle des TéLéosretr, maintient son énorme supériorité numérique, les deux autres représentent à peine 6 p. 100 du total, les CycLosromara y entrant pour un peu moins de 1 p. 100.

Les ELasmoBrANcnnt sont, nous en avons donné la raison probable, plus abondants, sans doute, que ne semble l'indiquer le nombre de ceux qui ont été recueillis. On devrait peut-être en augmenter la liste de quelques espèces réputées bathyoïkésites, telles que les ZLæmarqus, avec l'Orynotus centrina Lin. et le CAlamydoselachus, mais les niveaux exacts auxquels ces animaux se rencontrent sont imparfaitement connus. Les espèces réellement de zones profondes appartiennent au groupe des Æolocephala:; les Pleurotremata, bien que nous ayons vu pêcher des Centrophorus et des Centroscymnus par 1,853 mètres, se tiennent en général à des niveaux plus élevés et ne descendent guère au delà de 1,000 à 1,500 mètres; les Hypotremata, animaux de fond dans les zones côtières, n’atteignent même pas la première de ces profondeurs.

Les Téleostéens méritent de fixer l'attention d’une manière spéciale. On remarquera tout d'abord que les ordres aberrants des Lophobranches et des Plectognathes font absolument défaut, les Chorignathes seuls étant représentés dans leurs quatre grands sous-ordres, quoique d’une manière fort inégale pour chacun de ceux-ci.

Parmi les Apop, la famille des Muroexx seule paraît réellement appar- tenir à la faune abyssale. Bien que nous ayons ramené dans plusieurs dragages profonds quelques Leptocéphales et que MM. Goode et Bean citent une espèce indéterminée de ce groupe prise par 411 mètres, il me reste des doutes à cet égard et l’on est en droit de se demander si ces êtres, trouvés en petit nombre jusqu'ici, n’appartiennent pas à la faune pélagique, ils auraient été accidentellement pris à la surface; la question

me parait, au moins, devoir être réservée. Il n’en est pas de même pour

DISPOSITIONS GÉNÉRALES. 21

certaines espèces de vrais Apodes, que la drague ramène très habituelle- ment des grandes profondeurs, tel est en particulier le Syraphobranchus pinnatus Gray, que, dans les opérations du Z'alisman, nous avons ramené vingt-cinq fois par des profondeurs variant de 760 à 3,250 mètres. D’autres espèces peuvent être citées comme habitant les zones les plus inférieures :

x t

Nemaichthys scolopacea Rich. (4,572 mèt.), Spinivomer Gooder Gil et R. (4,318 mètres). Cependant les Apodes n’entrent en somme que pour très peu plus de 6 p. 100 dans le nombre total des espèces bathyoïkésites, ce sous-ordre pris dans son ensemble n’a pas, ilest vrai, l'importance nu- mérique des suivants.

Les ABpomNaLes sont plus nombreux, la liste donnée en énumère 77 es- pèces, encore conviendrait-il d'ajouter au moins le Pathophilus nigerrimus Gigl. et un Myctophum, cité sans désignation spécifique par M. Goode, tous deux de la famille des Sromiariæ et appartenant, le premier au moins, d’une manière incontestable, aux grandes profondeurs, les niveaux exacts auxquels ils ont été rencontrés ne sont malheureusement pas donnés, cela fait en somme près du quart, 24 p. 100 du nombre total. Six familles se partagent ces espèces, trois d’entre elles ont une moindre impor- tance, les Sazmouibæ, les Baravrarissinx, les Harosauribx, ces deux-ci sont toutefois des plus intéressantes comme caractéristiques de la faune abys- sale, les derniers surtout, qui peuvent descendre jusqu'à 4,572 mètres. Les trois autres avec les ArePocepaaubz 16, les Srernorrycunz (1) 24, les Scopeibæ 26 espèces, renferment la presque totalité des types bathyoïkésites du sous-ordre. La première famille ne comprend que des poissons de grands fonds; les Srernorrycninæ, tout en étant à peu près dans le même cas, offrent certains types pélagiques, enfin des genres entiers de la famille des Scopeubx, les Saurus, les Sudis, les Paralepis sont entièrement côtiers ou pélagiques et les Scopelus eux-mêmes, pour quelques espèces au moins, peuvent abandonner les profondeurs et gagner la surface dans certaines circonstances.

Quoi qu'ilen soit, la majorité des Poissons du sous-ordre des ABDOMINALES

(4) Dans ce tableau les Sromwrarinz sont indiqués comme faisant partie de cette famille, la présence d'un barbillon génial ne me paraissant pas un caractère assez important pour justifier une division de telle valeur,

19

POISSONS.

rencontrés dans les dragages en eau profonde se trouvent à des niveaux très bas, s’élevant rarement au-dessus de 500 mètres, dépassant parfois 4,000 mètres et pouvant aller au delà de 5,000 mètres : Bathyophis ferox Günt. (5,029 mèt.), Gonostoma microdon Günt. (5,304 mèt.).

Les Axacaxrmnt, lesquels, à considérer les quatre divisions de l’ordre des CuoriéxaTat d’une manière générale, n'arrivent qu'en troisième ligne, et d’assez loin, au point de vue du nombre des formes spécifiques, sont cepen- dant de beaucoup les plus riches en espèce dans la faune profonde, car en prenant le chiffre brut des espèces énumérées dans le tableau, nous en trou- vons 137, soit 43 p.100 environ, plus des deux cinquièmes. Pour les PLEu- RoxECTOIDEI la liste peut en être regardée comme un peu forcée, car cer- taines espèces admises par les auteurs comme des grands fonds ne dépas- sent pas en réalité la zone côtière, mais par contre je n'ai pas porté sur le tableau l’Æippoglossus vulqaris(L.) Flem., le Zimanda ferruqginea Storer, faute de renseignements précis sur leur habitat (1), ni un P/euronectes indéterminable, que nous avons trouvé par une profondeur de 608 mètres ; en somme ces poissons sont peu nombreux, 13, et, non plus que les Eurx- PHARYNGIDÆ dont la place exacte dans la série ne peut ètre regardée comme définitivement établie, ne changent pas sensiblement le résultat, le chiffre auquel se monte le nombre des véritables Gapoïpet restant de 121 environ.

Les PLEURONECTDEÆ, animaux presque absolument attachés au sol, mauvais nageurs et par conséquent ne pouvant fuir facilement la drague, ne sont pas abondants dans les profondeurs, ils dépassent rarement 500 mètres et n’atteignent qu'exceptionnellement 1,000 à 1,500 mètres, point vers lequel j'ai cru devoir placer le niveau inférieur pour la première zone de la région abyssale.

Les EuryPHARYNGibæ, encore imparfaitement connus, sont surtout inté- ressants comme très caractérisés en tant qu'espèces bathyoïkésites, mais c’est parmi les Gapoïnet qu'il convient de chercher les véritables types de cette faune, qu'il s'agisse soit du nombre des espèces, soit de l'abondance des individus. La famille des Macruninzæ se fait remarquer sous ce double point de vue, il y a peu de temps encore on pouvait à peine y compter

(4) Duhamel (Traité des Pêches, &. AIT, sect. 1x, chap. 1, p.272 et 273) rapporte cependant qu'au dire es pêcheurs, les Flétans se prennent par 100 et 500 brasses (162 et 812 mètres) suivant la saison. P ) P P ( )

DISPOSITIONS GÉNÉRALES. 23

une douzaine d'espèces, le tableau en renferme 46 et on n'y trouve que celles dont les niveaux de capture sont connus, bien que, pour les trois ou quatre types restant, il ne puisse guère être douteux qu'il ne s'agisse d'animaux habitant également les grands fonds. Quant à leur abondance il suflira de citer le Macrurus sclerorhynchus Nal, rencontré dans 50 dra- gages et dont 331 individus ont été pris dans nos différentes campagnes. D'un autre côté si ces Poissons gagnent parfois la région côtière, ils sont plus habituels dans les zones réellement profondes et peuvent atteindre des niveaux très bas : Coryphienoïdes variabilis Günt. (4,436 m.), Hymenocephalus filicauda Günt. (4,846 mèt.).

Quoique moins nombreuse, 30 espèces, et moins abondamment répan- due, la famille des Opnbupx joue encore un rôle important dans la zone abyssale, ses représentants appartiennent tous au groupe des BROTULINA, dans lequel nous trouvons un mélange de genres, souvent très voisins, les uns connus des régions supérieures, il y a même un genre des eaux douces, Lucifuga, les autres de mer profonde. Les espèces composant ces derniers s'élèvent plus rarement dans la région côtière que les Macruripæ et descendent à des profondeurs aussi considérables : 7yphlo- nus nasus Günt. (4,463 mèt.), Alexeterion Parfaiti n. sp. (5,005 mèt.). On peut remarquer que si, chez les Macrurmx, les yeux sont tou- jours bien développés, parfois même grands, chez les ‘Ormpupæ ils sont toujours médiocres, et souvent disparaissent ou se trouvent tout au moins singulièrement atrophiés, les genres 7'yphlonus, Aphyonus, Alexe- lerion, en sont des exemples, le même phénomène se présente dans le genre Lucifuqga cité plus haut.

Les Ganibx, relevés comme appartenant à la faune profonde, sont au nombre de 28, c'est-à-dire dans la même proportion à peu près que les précédents; on pourrait, il est vrai, ajouter quelques noms : Gadus morrhua Lin., Haloporphyrus australis Günt., Onos septentrionalis Coll. ; ces animaux atteignent vraisemblablement les zones supérieures des régions abyssales sans {outefois qu'on en ait encore la preuve directe. Les Poissons de cette famille remontent en tous cas plus volontiers dans la région côtière, comme en peut faire juger le tableau, qui ren-

ferme bon nombre d'espèces anciennement connues. On y rencontre moins

19 &

POISSONS.

de types caractéristiques des zones profondes, celui qui descend le plus bas serait le Melanonus gracilis Günt. (3,612 mèt.).

Au contraire, les Lyconbx, dont le nombre s'est singulièrement accru dans ces dernières années, quoique moins abondants en espèces, 17, sont beaucoup plus spéciaux comme types de zones profondes; ils remontent peu au-dessus de 500 mètres et descendent au delà de 4,000 : Zycodes macrops Günt., L. albus n. sp. (4,060 mèt.).

Un fait très frappant, en ce qui concerne la faune abyssale, c’est la pauvreté relative du sous-ordre des AcaxruopterYGn, le plus riche en lypes spécifiques dans la période actuelle parmi les Téléostéens; encore faut-il remarquer que sur le tableau sont portées un certain nombre de familles, qui ne semblent se trouver qu'accidentellement à de bas niveaux, tels sont les Gosupx, les Tricnunbz, les Sparibx, lesquels ne dépassent guère 500 mètres et, pour les espèces bien connues, se trouvent en mème temps et plus abondamment dans la région côtière. Il est douteux que les CEx- TRISCIDE atteignent le niveau de 300 mètres, et quant à l'Awlostoma longipes n. sp., on peut se demander si ce n’est pas une espèce pélagique recueillie près de la surface. La famille des Scousnpx n'est-elle pas dans le même cas? le Gyrinomene numimularis n. sp. est imparfaitement connu encore, et si les Cyltus avec les Capros habitent certainement à une certaine profon- deur quoique faible, on est étonné de rencontrer le Caranx amblyrhynchus C. V., cité par MM. Goode et Bean comme pris par 2,935 mètres. Pour les Tracunipzx et les CYcLopreribz, la certitude devient plus grande; le Bathydraco antarcticus habite sans aucun doute les zones profondes, et les Cyclopteridæ sont trop mal doués au point de vue des organes locomo- teurs, pour qu'il n’y ait pas toute probabilité qu'ils ont bien été recueillis aux niveaux indiqués par les sondages.

Les ScLeroparibæ nous offrent un plus grand nombre de types bathyoï- késites, mais il faut avoir égard aux groupes en lesquels on peut partager cette famille. Les Tricuna, Trigla, Peristedium, Agonus, aux- quels il faudrait peut-être ajouter les Aspidophoroiles monopteryqius Val. et Prionotus alatus G. et B. n’habitent pas à proprement parler les régions profondes, la plupart d’entre eux sont côtiers et ne descendent

qu'accidentellement sans dépasser jamais 500 mètres. Les Cornixa, pour

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 95

les espèces citées, atteignent un niveau inférieur et sont moins habituelle ment trouvées dans les régions élevées; il en est de même pour les Scor- POENINA dont une espèce : Sebastes Kuhlii Bowd, atteint 2330 mètres; le genre Searches est mème assez caractéristique de la faune abyssale supé- rieure. Il faudrait peut-être ajouter à cette liste le Sebastes marinus Lin., que M. Collett cite comme ayant été trouvé par 269 mètres, et le Bathysebastes albescens Milgend., sur lequel je n'ai pu trouver aucun renseignement quant à la zone qu'il habite, mais d’après le nom générique il doit se rencontrer sans doute dans les régions abyssales.

Les PEercnz, cette famille, de beaucoup la plus étendue dans le sous- ordre des AcanNTHOoPrERYGn, n'offre qu'un représentant encore d’un type très anormal, le Pomatomus telescopus, Risso, qui, connu d’ancienne date, est très caractéristique de la faune abyssale; il faudrait ajouter, d’après MM. Goode et Bean, un Apogon, À. Pandionis, ce qui est d'autant plus singulier que les autres espèces du genre ont jusqu'ici été regardées plutôt comme de la région côtière, presque littorales; la profondeur exacte à laquelle ce poisson a été pris n’est pas indiquée par ces auteurs.

Toutefois ce sont surtout les familles des Noracanrinæ, des PEDICULATI et des BerYcibx, qui, pour ce Sous-Ordre, doivent ètre spécialement remarquées. La première, dont la position dans la série ichtyolo- gique est douteuse, ne comprend qu’un petit nombre d'espèces, toutes de grands fonds. Les Pectorales pédiculées, dans leur ensemble, offrent un mélange d'espèces côtières et bathyoïkésites, le Zoplhaus piscato- rius Lin., devrait même plutôt être considéré comme appartenant aux premières, bien qu'ils descendent parfois au delà de 600 mètres, mais les genres Dibranchus, Chaunax, Melanocetus, ces derniers surtout, dont une espèce a été trouvée par 4789 mètres, sont très caractéristiques. Il en est de mème pour les Berycidæ dont certains genres : Myripristis, Beryx, sont presque exclusivement de surface, tandis que l’Aoplostethus, qui en est très voisin, ne quitte guère les profondeurs ; c’est à cette famille qu'appar- tient le ?/ectromus crassiceps, Bean, pris par 5 394 mètres, point le plus bas, jusqu’à ce jour, l’on ait constaté la présence de Poissons.

Les CYcLosromaTa sont rares dans la faune abyssale, soit comme types

spécifiques (ils sont, il est vrai, très peu nombreux), soit comme individus.

Tr . A (TALISMAN. Poissons.) #

26 POISSONS.

Dans les quatre campagnes effectuées, par le Travailleur et par le T'alisman, À n'a été capturé qu’un exemplaire du Myxine glutinosa Lin. Cependant ces animaux ne paraissent pas doués d’une grande agilité, se tiennent à la surface des fonds vaseux et se trouveraient par suite, semble- til, dans les conditions les plus favorables pour être facilement dragués.

En résumé, les Poissons, qui peuvent, dans l’état actuel de nos connais- sances, être regardés comme spécialement caractéristiques de la faune abyssale, sont en premier lieu les Macrümbz et les OPxibinz du sous-ordre des ANacanrmini ; les Srernorrycuibæ, les Scopecibæ, les ALEPOCEPHALIDÆ, de celui des ABpommares, devraient être placés auprès d’eux, enfin les Noracanrmpæ, les BEervcibæ, parmi les AcanrHoprErRYGn, quelques espèces d’Apopa, les Srinacipæ, parmi les ELasmoBraNcHn, viendraient compléter cet ensemble.

Il résulte de ces considérations que la faune abyssale, en ce qui con- cerne les Poissons, n’est pas sans présenter certains rapports avec les faunes polaires. Cette conclusion ne peut sans doute être présentée qu'avec réserve, car la répartition par niveaux n'étant pas encore suffisamment établie, dans l’état actuel de nos connaissances, la faune dont il est ici particulièrement question renferme des éléments hétérogènes; cependant la présence des Lyconnæ, des Macrurbx, des NoracanrHinæ, des COTrINA, des Myxniæ, pour ne parler que des groupes les plus importants, établit entre les deux faunes une affinité non douteuse. Le fait peut avoir sa raison d’être dans la température basse des régions abyssales ; c'est sans doute aussi qu'il faut chercher l'explication de ce fait que les Poissons des zones froides ou tempérées peuvent se rencontrer à des latitudes beaucoup moins hautes, mais dans ce cas à des profondeurs plus grandes, par exemple le Centroscyllium Fabricii Reinh., le Merluccius vulgaris (L.) Flem, trouvés par 1495 et 640 mètres sur les côtes d'Afrique. I faut d'ailleurs ajouter, comme différence importante, que la faune abyssale renferme un grand nombre d’ABbomiNALEs, dans les faunes polaires ce sont au contraire les AcanrnoprerYGn, en particulier ceux appartenant à la famille des Tracunibæ, qui dominent.

Enfin plusieurs faits semblent témoigner d'une homogénéité frappante

dans toute la faune ichtyologique abyssale, ce qu'on observe également pour

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 27

les deux faunes polaires. Non seulement en effet les mêmes genres se trouvent sur des points très éloignés, les Bathysaurus, Halosaurus, Bathypterois, Macrurus, Coryphænoides, qui se rencontrent à la fois dans l’Atlantique et le grand océan Pacifique, mais des espèces peuvent avoir une aire de répartition fort étendue. Nombre d’entre elles ont été prises sur les points les plus éloignés d’un même Océan: le Microlene introniger G. et B. existe à la fois dans le voisinage de l'Amérique septentrionale et sur les côtes du Soudan; le Macrurus holotrachys Günt., découvert à l'embouchure du Rio de la Plata, a été dragué sur les côtes du Maroc. L'extension peut aller encore plus loin : le Sfomnias boa Risso, des profondeurs de la Méditerranée, a été retrouvé dans l'océan Arctique, sur des ponts nom- breux de l'Atlantique, enfin par Peters dans l'océan Pacifique. On verra plus loin que sur les côtes du Soudan, aux Acores et aux îles du Cap- Vert, nous avons capturé un Macroure, qu'il ne parait pas possible de distinguer du Wacrurus japonicus Schlegel. Les exemples pourraient être multipliés, mais il faudrait comparer directement les types, ce qui n’a pu jusqu'ici être fait, pour avoir une certitude absolue.

Il serait fort intéressant d'étudier à un autre point de vue la répar- tition des poissons dans les grandes profondeurs, pour se rendre compte de leurs rapports mutuels en cherchant quelles espèces, sur un même point, cohabitent les unes avec les autres; cette question, déjà fort difficile à résoudre pour les espèces côtières, devient on peut dire impos- sible, avee les matériaux dont nous pouvons disposer pour létude des animaux des grandes profondeurs. Nous remarquons toutefois que, si l’on rencontre dans les poissons, comme dans tous les groupes d'animaux, des différences considérables dans l'extension horizontale de certaines espèces, les unes étant étroitement limitées, tandis que d’autres occupent une aire très étendue, des différences analogues se rencontrent dans l'extension verticale pour la faune des mers profondes.

Le tableau ci-joint énumère quelques types essentiellement ba- thyoïkésites et tous, comme l'indique une première colonne, rencontrés dans un assez bon nombre de dragages, ce qui donne plus de cer- titude quant aux niveaux, puisque cela semble indiquer qu'ils sont abon-

damment répandus et moins aptes à fuir. Les deux colonnes suivantes

28 POISSONS.

donnent les hauteurs extrêmes, auxquelles ils ont été pris, et en retran- chant la hauteur minimum on obtient une différence ascensionnelle exprimant l'aire d'extension verticale, qu'une espèce peut occuper d’après ces observations.

NOMBRE PROFONDEURS. DIFFÉRENCE

de ascen-

dragages. Minimum. Maximum. sionnelle. À Mètres. Mètres. Môtres. Synaphobranchus pinnatus, GRAY...... 95 201 3250 3049 Macrurus sclerorhynchus, VAL ........ 50 640 3655 3015 Alepocephalus rostratus, Risso........ 14 830 3605 2825 Coryphænoides æqualis, GUNT......... 9 140 2200 2060 Hymenocephalus italicus, Gi@L........ 18 410 2033 1623 SLOMIAS DOM MRISSO TRE Ne Re 11 550 m1 017 1367 Hoplostethus mediterraneus, GC. V..... 22 140 1435 1293 Bathypterois dubius, N. SP............ 21 834 1917 1083 Halosaurus Owenii, Jonns..........:.. 15 830 1617 781 Bathygadus melanobranchus, N. sP.... 925 830 1590 760

D'après les renseignements puisés dans les auteurs, la différence irait encore plus loin, 4189 mètres, pour le Coryphænoides variabilis Günt.

On ne peut établir, d’une manière même approchée, les rapports que peut avoir avec les faunes perdues la faune abyssale, nos connaissances en ce qui concerne celle-ci devant être regardées comme encore très incomplètes, et je me borneraiï à la considération générale des groupes.

En ce qui concerne les Élasmobranches, la difficulté des comparaisons est des plus grandes, malgré les progrès que les recherches de M. Hasse ont fait faire dans ces dernières années à cette partie de la science. Ces animaux, sauf dans des cas exceptionnels, ne sont connus que par des débris (vertèbres, dents, aiguillons, scutelles cutanées, etc.), qui nous donnent une idée d’autant plus imparfaite de leurs caractères zoolo- giques, que ces différentes parties, comme depuis longtemps Agassiz en a fait la remarque, sont le plus souvent trouvées disjointes, laissant dans le doute la question de savoir comment rattacher à une espèce donnée ses différents organes. Cependant on peut croire que les Spinax et les Centro- phorus, de la famille des Srnacnzx, sont représentés les premiers dans le jurassique inférieur, les seconds dans les parties les plus récentes du terrain

crétacé ; quant aux ScyLLipæ on en connaît, et d'assez exactement déter-

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 29

minés, du jurassique supérieur. Pour les /aja, les espèces fossiles comparables par la brièveté du museau aux espèces bathyoïkésites n’ont apparu que dans les terrains tertiaires supérieurs, il en est sans doute de mème du genre Chunæra, car si les HorLocepnara sont signalés dans les terrains secondaires anciens, tels que le Lias, les genres de cette époque paraissent fort différents du genre actuel.

Pour les Téléostéens, quoique les documents soient plus complets, la majorité des familles, et sans contredit les plus caractéristiques au point de vue qui nous occupe, font défaut. Tels sont les différents groupes des Ganobri, les Srernoprycmibæ, les ALEPocEPHALIDx, les HaLosaurinz, les ScorPExINA, ces derniers assez importants, leur aspect ne permet- tant guère de les méconnaïître. Un certain nombre sont certainement représentés dans les terrains tertiaires : Apopa, Penicuranr, Gosupx, TracuiNIDæ, SParID&; ou dans la craie supérieure, PLEURONECTIDÆ, SCOMBRDE, Bervcnz. Mais on remarquera que ces différentes familles ne sont pas moins bien représentées et même mieux dans la faune côtière; aussi pouvons-nous en conclure, sans insister sur cette question encore à l'étude, que la faune abyssale, au moins en ce qui concerne les Téléostéens, est de date peu reculée et caractéristique en quelque sorte de l’époque actuelle. Ceci s’accorderait d’une part avec la moindre profondeur des mers anciennes, d'autre part avee l'élévation plus grande de leur température.

Pour terminer cet exposé général, Je donnerai ici l’énumération, par ordre de profondeurs, des dragages dans lesquels ont été capturés des poissons, avec le nombre des espèces et des individus. Cette sorte de sta- tistique ne comprend que les opérations effectuées pendant la campagne de 1883, de beaucoup d’ailleurs la plus importante.

On verra en premier lieu que l'abondance des poissons recueillis est extrème, ce qui ressort du nombre des individus, lequel dépasse 3 900, et que ces animaux ont été rencontrés dans la grande majorité des dra- gages. Ceux-ci, d’après le tableau dressé par M. Alphonse Milne Edwards, sont au nombre de 147, si on compte les numéros doubles et en en réunissant quatre (Dr: 2v et Lvi, Lxxx et ExxI), qui ont été groupés deux à deux. Il convient de déduire cinq opérations (Dr. xxv', xxxvr',

XGVIL Ds, CVIH, CIX), qui ont servi pour des sondages ou à puiser de

30 POISSONS.

l'eau à diverses profondeurs, deux autres (Dr. cn, cu) pour la pêche spéciale du corail, sept dans lesquelles différents accidents ont empêché le fonctionnement régulier des engins (Dr. XXXV, LNI, LVII, LXXXIX, CXV, XXVII, GX); on peut joindre à ceux-ci douze dragages nuls n'ayant ramené que très peu d'animaux (Dr. 1, Vi, XV, XXIV, XXV, XXVII, XXIX, LXXV, CXIN, -CXVII, CXXIV CxXVI) ; enfin pour cinq (Dr. Liv, LV et LVI, cv, cv, exxv), exécutés par faibles profondeurs dans le voisinage des côtes, les renseignements n'ont pas été recueillis. Resteraient en somme 116 dragages, dont 106 ont fourni des poissons en plus ou moins grande abondance.

Ils se répartissent de la manière suivante, eu égard aux profondeurs :

2

De D RMEDimelitson ose ccccedecuadoonce .... 45 dragages. ODA DORE EE ET —- 500 à 1000 M6 oenono0 dos 005 Meme ae 24 1000 à 2000 TN OO OU Donc no 33 2000 à 4000 ....... So 0 0 on dada 0 24 4000 à 5005 Mira coct cocooindodunoorho 6

En ce qui concerne la quantité d'individus pêchés, un certain nombre

d'opérations méritent d’être particulièrement citées :

Dragages CX par 410 à 460 mètres....... 935 individus. CI PAT 400 à 580 20000 = XCV Par A230 a AMCO NN 172 XCHI Dar A295 204283 2 7. 150 LXXXVILI par 1043 à 4143 ....... 134 --

On voit que, mème par des profondeurs assez considérables, des récoltes fructueuses peuvent être faites pour l'ichtyologie. Jindiquerai encore les dragages x11 par 2115 mètres, cr par 3 200 mètres, ayant rapporté le premier 29 poissons, le second 28, pour montrer que, dans ces abimes, nos moyens de capture peuvent, dans des circonstances favorables, agir efficacement.

L'examen des listes, en nous indiquant les espèces qui cohabitent les unes avec les autres, fait voir en même temps que quelques-unes

prouvent, par leur abondance sur un point, des habitudes de sociabilité

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 31

comme nous l'observons pour quelques poissons de nos côtes, qui vivent

en troupes bancs. Tels sont :

Dr CR TS On dividus: Hymenocephalus ilalicus, GIGL..... | Dr ACXTE SEA U58 (DS CHI eee RES Xenodermichthys socialis, x. sp.... Dr. XCV...... oo CR Leptoderma macrops, N. SP........ Dr NC 47 Bathygadus melanobranchus, N. sr. Cor MIRE À si Le HDi ed ones en) DRE ET D (NID) ALL} O0 QI I ES SSEEAUS) Macrurus selerorhynchus, VAL. | Dr. LXXXV.. .... 33 ne Halosaurus Johnsonianus, N. sp.... Dr. LXXIX........ 33 Dicrolene introniger, G. et B....... Dr XII EE". 28 =

S'il était permis de chercher à tirer une conclusion d'observations encore très incomplètes, cette courte énumération montrerait qu'ici également les espèces du groupe des Gapormer méritent d'être comptées parmi les plus sociables.

CAMPAGNE DU TALISMAN 1883

Énumération statistique, par ordre de profondeur, des dragages dans lesquels des Poissons ont été pêchés

Drag. v. Prof. 60 mètres. Golfe de Cadix.

Temp. ? Vase et coquilles. Grand chalut.

Torpedommarmorata (l") MRISSO Re ec re À Pleuronectes megastoma, Donov................... ee 2 CO SOIEA VUIS anis) ARISSO EEE Creer Cor 2 variepata, DONOV:.- 0m. 00e essor HR 1 Ammopleurops lacteus, Boxar... ........ Ter ee 1 71 Gobins SP (Yun:)L REC EE TrE ARE TE 0 SES CEE 1 Chine loops Sosonceb ame nacc toc etant 1 SATSUSANnUlARIS. MINE CE 1 Centroprististhepatus, LG CC EEE eee rec Il

Drag. cv. Prof. 75 à 30 mètres. Rade de Porto-

Grande. Temp.? Sable coquillier. Petit chalut. SAULUSRASGCIALUS ISSUES eee Per TC ECC 2 À Pleuronectes Grohmanni, BONE r SOON ONCE ARESSS SPP E oo cccoccdm aus oe 4 Dactyloptecusmolitans AL lGM Eee "R Preeree ere re 1 58 SCOHDÆ MAIS CLOL AIN EEE CCC RTE EC Cr EC 1 Rhypticus saponaceus, BEASGINEe crc 1

Drag. cv. Prof. 90 à 75 mètres. Canal de Saint-

54

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

84 Vincent Saint-Antoine. Temp.? Sable coquillier, coraux. Petit chalut. Nettastomasmelanuium, RAR Mur) "CCR CCE 2 MUR D A SPA SINDe 0 (O7 US) Re ee cl A0 Saurus fasciatus, Risso..... SR Re CIE LU ot 3 Pleuronectes Grohmanni, BONAP...... Ü Hieras en im be DIS MINE RER PER ET REC CC il Lepadogaster bimaculatus, PENN........ NÉS 2e 2 GODIUSMINUTUS, DIN (QUE) TC 8 Calhonymus Lyra LINE ER CE CE EEE DE re l Neopercis atlantieus VAI ee ce -ce cr Il 72 ÜUranoscopus scaber DIN"... Ne en Gene Le 9 MT CAMION EC PAGE ER EE Ce cr Ce 3 Sebastes/dactylopterus, DELAR rec 9 SCOLDÆNAISCLO LA TINS MA ma Ce 3 —_ I SCNCSAIENSIS, MODEIND.. 0 eee 24 Rhypticus saponaceus, Br SGEN: ec. 1 Gen tLopLiS HS hepalUS GMA EEE RER 3 Serranus cabrilla, Lin. (var. macrospilodus).............. n Drag. 1. Prof. 99 mètres. Golfe de Cadix. Temp. 15°,5. Vase et coquilles. Grand chalut. Pleuronectes megastoma, Doxov.......... M noce otere 2 GIURALUS OS PINO NE EE ec 19 SOIT RATE SATA MONO VE CR CC 35 Merluccius vulgaris (1), FLEM. (jun.) ........:.......... 2 Blennius 0CelIARIS DIN me ect cret 2 68 Callonymus Tyran EPP EEE EEE eee ec 2 DST CAVIIIONE DA GER EE eee Cu 4 Sebastes dactylopterus, MDELAR.-- "#2. AC nee 1 SEORDÆNAISCrO A LIN AVR ee rc LC 1 Drag. Lxvin. Prof. 102 mètres. Cap Bojador. Temp. ? Sable coquillier. Grand chalut. Pleuronectes Grohmanni, BONAP 0... 7... 1 | GObIDSEMUIUS MIN (Un JE PEER ER EEE CCE 1 3 SCOBDÆNIESCLO A LIN VOL ee Ce 9 | SERLANUSACADE NEA NTENS ee ee Ce 1 229

(TALISMAN. Poissons.)

34 POISSONS.

Drag. nn. Prof. 106 mètres. Golfe de Cadix.

Temp. 17°,5. Vase et coquilles. Grand chalut.

Pleuronectes \GrohmMmanniABONAP RP Soledivarienala DONNER ere ere Tee Blennius ocellaris, LIN ..

Gepola rubescens MIN "CE CPE

Call'onymus lyra MIN "etre

s

Centropnistis hepatus, L. GM...........

Drag. iv. Prof. 118 mètres. Golfe de Cadix,

Temp. 15°,5. Vase et coquilles. Grand chalut.

Scylliumistellare Tin. ((OBUTAe) MERE Re Re eee ! Pleuronectesimesastoma, DONOv 6 2 CILDALUS ASPINO en nee RE EE CC UC 1 Soledivanienata, ADONOV:-2. 20e Ac cc ec 1 Merluecinsvulearis (le) DMC EC CTP 1 Gobins minutusS AIN Re cer ec tccchectt o) Caprossaper, LIN re eue ten co oc one demo 1 SCORDÆNANSCRO LA, DIN: Eee ee ce cer 4 Drag. xx. Prof. 120 mètres. —- Cap Blanc (Ma- roc). Temp.? Roches, coquilles, sables. Petit chalut. Pleuronecles(Grohmanni, BONAD- Ce eee 3 AGantholabrus PAllOnteSRISSD CR RE CEE 1 CentniSCuSiSColO Dane PEER PR CCS Il Capros aper, LIN....... Mince oc L 10 Dentexsmacrophtalmus 0er. -r--ter Lee cce 1 Prislarcavillone ACER Re ete Ce À SCOLDÆNAISCTO IA MIN VAE rer reer CCC Cr 29

Drag. vi. Prof. 126 mètres. Baie de Cadix.

Temp.? Vase et coquilles. Grand chalut.

Pleuronectes#mesastoma; DONOV. "creer Soleavariesata, IDONOV:e ere ce

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mm

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

398 Drag. Lxvi. Prof, 130 mètres. Cap Bojador. Temp.? Sable coquillier. Grand chalut. Pleuronectes Gr0hmanni, BONAP.. 10 \ SOLARIS AA DONOVAR ee eee CC rer : 2 CENITISQUSISCOlOPARS AN EE l 17 fl CAPTOSP ADERMIINT A ER SUR eue cercueil eD OC CC 1 Dentexmacrophtalmus BD (700) ER 1 Dniclateavilone MPACÉRE RC 2 Drag. x. Prof. 140 mètres. Nord du banc d’Ar- D guin. Temp.? Sable vasard, coquiller. Petit chalut. AMMOPIEUTOPSEACIEUS BONAP. ec 4 | MacrurustcælorhynChus MRISSO ee ee ces 3 | Coryphænoides eqQualS LGUNT Ce 38 CenCriSCUSISCOIOPAR AIN EEE PE RE CC 6 GADPOS PAPER MINE mme me Ce ocuede 79 150 DéntexmchrySophtalmus BL EE CO PPT Ce. 5 RAA ACAVION EMA CE Ce ee ec 4 SebDastes RU BOND eee em mec pere ree 5 | Hoplostetbusemedilerraneus CV RE ec 6 | Drag. Lxv. Prof. 175 mètres. Cap Bojador. Temp.? Sable coquillier, coraux. Grand chalut. Pleuronectes Grohmanni BONAP- memes 3 | GaPrOS APE MENU) RER EEE EEE ER CEE ee ee 4 | 11 Dentesemacrophtalmus BE (jun) Eee RER ER Ee CEE CT 1 | Drachinus AEACO AIN ec ec: 3 } Drag. xc. Prof. 175 mètres. Nord du banc d’Ar- guin. Temp. 15°. Sable vasard, coquillier. Petit chalut. CeRIBISCUSESCOIODAXS IEINS er EC Ce ce ee CL D | CAPLOSSANPELMÉNEE EE .-cecereeecmerero ec cc re 9 14 Drialaecayillone MIPAGÉP PE Fe ce ARRETE 2 | Sebastes Kuhlii, «BOWD-6:: 21 entre teen tle open 1

290

36 POISSONS. 530 Drag. xc. Prof. 235 mètres. Nord du banc d’Ar- guin. Temp. ? Sable vasard verdâtre. coquillier. Petit chalut. Congersvule anis) CUVE EEE ETE 1 Solea vulgaris (L.), Risso...... D Dion oo ue 2 Ammopleuropslacteus BONAPE SEE ee 1 Coryphænoidestequalis GUNT "EC EEE EE CERN EE CEE Ÿ Macrurus cœlorhynchus "RISSO Ne E 24 CentrisCuSISCOlOpDEX EN CE 4 | 218 Capros aper, Lin..... Dee en Eee en dt 20 Dentex-macrophthalmus BLOC ECC CET ! 1 Sebastesidactylopienus ADELAR ER ENT EC 26 _ RUN ABOWDL Eee mer cdot rasmieeec cc A1 - = : | Hoplostetbus mediterraneus, G. V........... PDO GO 99; Drag. 1xv. Prof. 250 mètres. Cap Bojador. Temp.? Sable coquillier, coraux. Grand chalut. SOI MDrOUNTICOLA EN SSP RE EEE ee [l Ammopleurops lacteus ABONAP ARE CCE EEE CCC CCC 1 | | % Capros aper, Ein. ...-..." ET DO OS dolce [l Trigla cavillone, LAcÉP... ...... RS Enr E oe Do ue Il | Drag. Lxiv. Prof. 355 mètres. Cap Bojador. Temp.? Sable coquillier, coraux. Grand chalut. CAPTOS PER MINES EE eee CCC il bentexmacrophihalmus BL PE CEPP EE EP EEE Ce 1 | 10 nie la CAMION AA CEP EELEeeT e eC CC 9 \ Drag. ex. Prof. 347 à 405 mètres. Canal Saint- Vincent Saint-Antoine. Temp. 11°,5 et 10°. Sable, gravier. Grand chalut. Synaphobranchus PINNATUS NRA PAPE PEER CRE E EC Il Nülopus Agassizi, BONAP. Jun.) ee CEE RENTE CEE CEE 16 StOMIAS ADO M RSS Os cer eee Le P ME CCE cr Il " Macrurusstrachyrhynchus, RISSO "ET - (| { F Dibranchus atlanticus APEDERS- Ce CCC Lee CCC 1 Sebastes dactylopterus, DELAR (jun.) ................... 1

803

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Drap. £xix. Prof. 410 mètres. Cap. Bojador.

Temp. ? Sable vasard. Grand chalut,

MacrunosecælorRMNCNUS USSR Bath YONUS MUrEÆNOICPIS, NSP 0. re

Merlangus arcenteus GUIGRe Re

DentesemacrophthalnUS BTE ES re Sebastes dactyloptERUS, DELAR 7. Pomatomus TEleSCOPUSS AIS D EEE 2 or e: Hoplostethus mediterraneus, «GW...

Drag. ex. Prof. 410 à 460 mètres. Canal de Saint- D

Vincent Saint-Antoine. Temp.? Sable, graviers.

Petit chalut.

MYEUSADAC YEN CUS NSP PEER SC Gonostomardenudatunm RAR CEE. AT GPUSRA ESS IZLEBONAPE Eee ie = te AA ee HymenocephalusMtalicuS GEL ee Tr Macrurusesmiiophorus, NSP Eee CC GŒIOTHYNCRUS, LRISSO (7) EEE EEE TAPONICUS, \SCHLE Gr se =: eee etre BœmonenarrobuS UM IGUNTE EEE RE Brosmiculus imberbis, N. SP........ RE te rte OPUS MDISGAORIUS MINE ER RARE RCE CEE CT Sebastes dacivlopierus DELAR= 2-0 ee. —— M Une) nee

Setarches Guentheri, Jouxs........ RS A ee

Drag. vu. Prof, 540 mètres. Cap Spartel.

Temp.? Vase. Grand chalut.

ÉRISDUTUSMALTIANTICUS, NSP: Ce SCOPUS SPA INDE LE armee ere eeti espion HÿmenocephalusAtalieus, (GIGD- PAPE CRE CEE EN EE EE L MacouEusISClErOrhyNChUS/ VAT Merneustarsenteus (GUrGRe ec ce Sebastesidactylopierus. DETAR-- 2 ee Hoplostethus mediterraneus @ VER C0Pr Rte

803 | \ 87 [l

935 JMD 98

37

38 POISSONS.

Drag. xvn. Prof. 550 mètres. Devant Mazaghan.

Temp. 13°. Vase. Grand chalut.

Hwyoprorus messinensis ROME RC TTC Pleuronectes megastoma, DoNov....... -............... Hymenocephalus talicus \GIGL- EEE EEE CT Macrurus selerorhynchus, VAL CPPREERC PEER Tee Merlansussarsenteus, \GUICH-E-F-RPRPRRENEEEEET PET Sebastes dactylopterus, DELAR.....................

Hoplostethus mediterraneus, C. V................

CON

= © = bd QC 1

=

Drag. xvir. Prof, 550 mètres. Devant Mazaghan.

Temp. 13°. Vase jaunâtre. Grand chalut.

ScopelusiGemeliann 1000 -2 Pre re HymenocephaluS talus AGIGL- EC crcce Macrurus sclerorhynchus "VAT. ""Fee EC. Sebastes dactylopterus, DELAR........... ........... Hoplostethus mediterraneus, C. V...................

1 KV =

Drag. xx. Prof. 560 mètres. En vue de Fayal.

Temp. 12°,5. Sable, graviers. Petit chalut.

Pleuronectes megastoma; DONOV.... Mn Hymenocephalusatalicus (GIE EPP CRC ECC Macrurus cœlorhynchus, Risso. (jun.)...............,.... Gallonvmusiphæton AGUNT PRE ET CET EE T7 MophiusepiScatontus, MAN EEE EEE Cr Sebastes dacbylopienus, DELAR See reee cc Hoplostethus mediterraneus, CG. V.......................

Drag. ex. Prof. 400 à 580 mètres. Canal de Saint-

Vincent Saint-Antoine. Temp.? Sable, gravier.

Petit chalut.

SDINAX MDUSILIUS, LOWELE eee: Gonostomaidenudatume RAR RE Eee AUTO PUS ENT ASSIZL AB ONAP = Hymenocephalusuitalieus (GG. "Ce ne Coryphænoides æqualis, GUNT............ Ne Ce mure

EE

1853

83

33

13

1987

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

MaGRunusCÆlOryNChUs, RISS0.. 2-12. Mr (

—— TAPONICUS ASCHLEG ee ee. à Pæmonema robustu GONE. 20 POpHUSADISCALOTIUS NE M 1 Sebastes dactyloplerus, DEAR A0 SetarC Nes GUENThERL TOENSE RE RE REC Ce CT CT (

Drag. 1x. Prof. 622 mètres. Cap Spartel.

Temp.? Vase. Grand chalut.

"'SCOPEIUS; SP. IND:. ee TRS. A CT Il Hymenocephalus italicus, GG. ........ ..... dr Cl Macrurus-sclerorhynchus, "VAL"... 7

trachyrhynehus, Risso .. Il Mosemediterranea, RISSO........ 22... :.... 3 BomalomusstelesCOpUus, ARISSO: ee -..…e Il Hoplostethus mediterraneus, C. V............... 8

Drag. extv. -- Prof. 633 à 598 mètres. Canal de Saint-Vincent Saint-Antoine. Temp. 10°.— Sable, roches.

Grand chalut.

TOCODEERÉUICIDUS IN SP em ec. Macrurus SCIE oLbMNCQUS AVAL PRE RE N 2

Drag. Lxu. Prof. 640 mètres. Cap Bojador. D «

Temp. 9,5. Sable, coraux. Grand chalut.

Hymenocephalus italicus, G1GL.............. cie 8 MarrunussScleronnynChus VAL PET ere cc (ÿ MetlUCCIUS NUISATIS MPDEM ee mc 1 Hoplostelhusimeciterraneus, (CNE 12

Drag. Lxx. Prof. 640 mètres. Côte du Soudan.

Temp.? Sable vasard, coquilles, coraux. Grand

chalut. Nettastomaimelanunumns RAS EP Ce ne l Macrurusisclerornynehus, VAL EE CCE EEE CE ui Mofellaminieicenata (BLOG SE CPR M | BRYSICUIUS ADAM SE RATE EEE EE CE EE R n-ce )

39

1987

296

2340

40 POISSONS. SeDastes dactylopierus, DELAR. 2-4... 1 =. Kuhli;: BOND Soccer eco Ce 1 Pomatomus telescopus MRISSO "REC CCC Ce 1 Hoplostethus mediterraneus, G. V............ N'a tt er 43

Drag. x. Prof. 717 mètres. Cap Spartel (Maroc). Temp. 12°. Corail. Grand chalut. NenodermiehthyS#S0CIANIS MN SP ee co

Macrurus sclerorhynChus VAT PE PENSE CEE RE Sebastes dactyloptenus (DELAR-2-" CRPEPP PER TPE Eee il

Drag. ex. Prof. 760 à 618 mètres. Canal de Saint-Vincent Saint-Antoine. Temp.? Sable vasard.

Grand chalut.

Nettastoma melanunum, RARE ee ee ee ; il SCopelus MSPAINDI ER mm ec lieeee d-emeCce 1 Hymenocephalus talicus AGICL PRE 10 Coryphænoides æqualis, GUNr...... 1 Macrurussclerorhynehus VAT RCE CEE CE RE 1 Eœmonema robUSEUM, lGUNDE ni Chaunax ipictus, DOWE Fe mc eee / Pophius piscatornius, INF" -<- RC 1 Bomatomus telesCopus MRISSO EE RE Ce EC 1

Drag. Lx. Prof. 782 mètres. Cap Bojador

(Sahara). Temp.? Sable coquillier, coraux. Grand

chalut. HyÿmenocephalusMta lus GIGR ee REC EE CT 37 CorvphæenvidestæqualS GUN RE 1 MacruTus sclerorhynCNUS AVAL APE EEE 8 Physiculus Dali SRAUP EN EN EEE TT Fe 1 Sebastes tdactyiopterus, IDETAR EE ECC 2 Ru BOMDE SU. SENS RS NC A Hoplostethusmediterraneus, «CV. 32

Drag. Lxxxvi. Prof. 800 mètres. Côtes du Soudan.

2340

27

14 Or

82

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

19 © © 1

Temp. 8". Sable vasard, vert. Grand chalut.

Chimæra monstrosa, Lin. (Fœtus de). . . . . . . .. . . . . il Nénodermich{hys SOCIAlIS, NSP 1 | Macrurussclerorhynchus NAT RE 93 al trachyrAyNChUS MRISSO PR ol | Seébastes RU BOND ER CEE CCR CC CC ( Hoplostethus mediterraneus, C. V..........:...... / Drag. Lxxxv. Prof. 830 mètres. Côtes du Sou-

dan. Temp. 7°,5. Sable vasard, vert. Grand chalut.

PRISHUMNSNSP IND (OBUR AE). Cr. ne » Alepocephalus rostratus, RISSO M 1 FalOSAUTUSMOWENNNTOENS RE EE a il Bathysadus melanobranchus; N. sp... 5 Macrurus sclerorhynchus) Var... DO EP D) SN TODNOLUS ENS A EE Ce 3 gi ZAMOPROTUS MN DSP ee eee TT CE dl FLAC RYLAYNChUSMRISSO EE Ce 26 CHAUNAREDICEUSMLOVE EME EEE EEE CR ET il Sebastes Kuhlii, Bowp. . .. ........ De io a nées Ole 2 Pomalomusitielescopus ARISSO ER CCC 5 Hoplostethus mediterraneus, GC. V. (jun.)............. 1 Drag. xxxur bis. Prof, 834 mètres. Cap Cantin. Temp. 11°. Vase rougeâtre. Grand chalut. AH per OiS dUbDIUS EN SPA 2 MiEnocephalusirostratus, RISSO. NE 3 XenodecmichthySSSOCIAls, NSP. PR CU 1 Halosaueus Owen JOENS. 7... 3 93 JOLNSORIANUS SES 1 Bathygadus-melanobranchus, N. SP. . . . . . . . .. . .. .... 9 Macruvrusssclerorhynchus VAE Ce 2 trachyrhynCUS MRISSO EEE ER CE ET ETES 2 Drag. Lxxxiv. Prof. 860 mètres. Côtes du Sou- 2655

(TALISMAN. Poissons.) 6

42 POISSONS.

dan. Temp. 7°,9. Sable vasard, vert. Grand

chalut.

Halo AULUS TONWCDMINIOENS ERP REP CEE Bathygadus melanobranchus, N. SP... . . . . . .. . .. Macrurus sclerorhynchuS NAT PEER

trachyrhyYnenus ARISSO PEN EEE EE EEE CRC SePastes MR UDINS ABOND ARR RE

Drag. xLix. Prof. 865 mètres. Canaries.

Temp. 7°. Vase jaune. Grand chalut.

SYnaphobranchus pInnatUS GRAS EE TT AlepocephaluSMaCrODIEQUS AN SP HalosauruSSIohnSONIaNUS EN SR Bathysadustmelanobranchus IN SPACE ER Macrurusieclerornynenus VAT PER EE ER ET Hoplostethus mediterraneus, G. V., (jun.). .......

1O br

= 1 -1

Drag. Lxxn. Prof. 882 mètres. Côtes du Soudan.

Temp.? Sable vasard. Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus (GRAY __ Alepocephalus macropterus, N. sP., (jun.). . . . . ....... HalosSaurus1O0wWeNN JOANS EE PE EEE RCE

JOBNSOMANUS ANSE RE CCC Bathygadus melanobranchus, N. sp. ............... Macrurus MtraChyrHYNCUS, ARISSO EE EN Hoplostethus mediterraneus, CG. V., (jun.). . . . . . . . . . ..

Drag. Lxxxvur. Prof. 888 mètres. Au nord du

bane d’Arguin. Temp. 7°. Sable vasard, vert.

Grand chalut.

Nemichthys#scolopacea RIGHT Dicrolenekniromeer (Get Be. CREME CE

Drag. xxxvi. Prof. 912 mètres. Au large de Mo-

18

39

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

gador. Temp.? Vase rouge. Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAy. ................. 1 BalDYDEeT0IS UDIUS NSP RE RE 2 Bathygadus melanobranchus, N. sp. . . . . . . . . . . . . . . .. 2 MacrueusesclerorhynchuS VAR RER nr Drag. xx. Prof. 920 mètres. Devant Mazaghan. Temp. 10°. Vase jaunâtre. Petit chalut. HaloSSUuUuSROMENTIOHNSEER EE EEE 1 HymenocephaluS talus GIGE NN En [l MacrurusesclerorbhynChus) NAT NO Il Sebastes a dactylopierus, A DELAR.- CCC il Pomatomusttelescopus) /RISSO UN 1 Hoplostethus mediterraneus G MNe . 3 Drag. exxxu. Prof. 930 mètres. Côtes du Soudan. Temp. 6°,8. Sable vasard, vert. Grand chalut. Alepocephalus AMACTOPIELUS, AN. SSP cu me 1 Bathysadusumelanobranchus NSP ME 3 Macrurus SclerorhynChUS VAE PE TRE Eee 14 raCDYLLVNCQUS AIRIS CEE ECC 3 COUNCUIUS NEC S EN SP EE ER 1 Pomatomus ielescopus 1RISS0 ee eee ee 1 Hoplostethus mediterraneus, C. V. (jun.)............. Il Drag. Lxxxn. Prof. 932 mètres. Côtes du Soudan. Temp. 7°. Sable vasard, vert. Grand chalut. ÜrOCOn Le AVICINUS ANS PENSE EE 1 BADVYPIe OISUDIUS INA SP EEE CE ECC 2 Alepocephaius rostratus, Risso, (jun.). . ............. 1 HAloSAURUS ONENTPNICDENS RE EC CC CCE CCC 1 Bathygadus melanobranchus, N. sp. ............... 3 Macrurus selerorhynchus, VAT EME CR CECI 25 = SUIOPRORUS IN SP EE CE CC Cie 2 ZAMODONUS EN SSP CE CC Eee CIE [l = IraCchyEhNnChUS M RISSO EEE CECI ET 2 Notacanthus mediterraneus, Fi. et VER. .......... 1e l Sebastes ERURITE BOND ee CCC 2

= 2e AR ——

2732

24

11

2814

De”

44 POISSONS.

2814 Drag. 11. -— Prof. 946 mètres. Parages des Cana- ries. Temp.? Sable piqueté noir, roches. Grand chalut, hamecons. SCYIDINIACUTENS NSP ERP EEE CEE CC TE 1 | HalosauruSs O0 ENT TION EEE CCE [l 5) MacrurusSClerorynCUS NA ER EE CE CETTE 1 | Drag. L. Prof. 975 mètres. Parages des Canaries Temps. 7°,2. Vase jaune. Grand chalut.

Seyllium? spinacipellitum, N. sr

Il Synaphobranchus pinnatus AGRAT PU C 1 Scopelus gemellarit, (00600, (jun) EN l AMlepocephalusAroSira lus MRISSO RE CPE ET CE ; Halosaurus OWENIN JORNS %

[l

Johnsonianus, N. sr

© 12

Bathygadus melanobranchus, N. sP

Macrurus SClenorhynCus VAT CR RE EEE SA 8 Mora mediterranea, Risso

2 Sebastes tdactylopienus, DEAR 1 Pomatomusstelescopus ARISS0 (712) EE EE EE 1 A f

Drag. xxxvi. Prof. 1050 mètres. Au large de

Mogador. Temp.? Vase rouge. Grand chalut.

Myrus pachyrhynehus, x. sp

Synaphobranchus pinnatus, GRAY

Alepocephalus rostratus, Risso

|

Xenodermichtys socialis, N. sp

Eurypharynx/pelecanoides, VAILL (jun).

De nn Re

Bathygadus melanobranchus, N. sp. .

Drag. x. Prof. 1084 mètres. Cap Spartel. Temp. ? Vase et coraux. Grand chalut. Hymenocephalus longifilis, G. et B

Macrurus sclerorhynchus, VAL smiliophorus, N. sp

Qt © —_—

10

= =

Moratmediterranea, MRISSO Se CNP EE

2886

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

28806

= = N

Drag. xav. Prof. 1090 mètres. Devant le banc d’Arguin. Temp. 6°. Sable vasard, verdätre. Grand chalut.

SCOPÉIORAAUSICOCIES ANS EE EE CE CC XenodermichthyS SOCIAlIS NSP ee te Macrurusssclerorynchus VAT (ur) CEE

Drag. xxx. Prof. 1103 mètres. Cap Cantin.

Temp.? Vase jaune. Grand chalut, fauberts.

BALRYPIETOISAUDIIS NSP EC HaloSauLUS pale CCS, Ne SPP EC RE Ce Ce Bathygadus melanobranchus, N. SP. ................ Hymenocephalus longifilis, G. et B. . . . . . . . . . . . . . . .. Macrunus SclencrhyNCNUS VAT ER EEE Ce

ÉLAChVERYN CUS MRISSO EEE ETES CE

Drag. xx. Prof. 1 105 mètres. Devant Mazaghan.

Temp. 6°,5. Vase, éponges. Petit chalut.

SynaphobranchUSpINnATUS RAY RE CCR ee Éeptocephalus Morris PE GMA EEE CRE BaHbVP EL OI dUDIUS EN SP EC Ce CCC CC Hymenocephalus ialicus, GG...

CHERE Ge GDS co 0 0 v 00 0 © bo v mroo viotc MaCRurus SCI Or yNACUS VAT PEER ETS GYMOMENCMAUMIMUIATIS NSP CRC Hoplostethus mediterraneus CNE ET

30 16 à | 1 2 { {l 2 1 17

Drag. Lxxxvn. Prof. 1 013 à 1113 mètres. Au

Nord du banc d'Arguin. Temp. à 6°. Sable vasard,

vert. Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAy.................. BAC VPLErOISNAUDILS, NSP CE PCR CECI Alepocephalus rostratus, “RISSO. "NN TN Bathytroctes homopterus, N. SP... . .-...….... 4... HAS aus O0 WE JOHNS RE CC ET

A6 POISSONS.

Bathysadus/melanobranchuSs NSP RE 46 Macrurus SclerorhYnChUS NA A5

ZAMIOPILOEUS MNESPR EE Te eee eee 3

ÉTACHYENYDCAUS MRISSO PER EE REC EE 2 Dicrolenemntroniser OMR EE CPE CC ER EEE CCE 6 Drag. xxxiv. Prof. 1123 mètres. Cap Cantin.

Temp.? Vase rouge. Grand chalut.

ChauloduS SION NBE RSCEN CR CC PP RE 1 Sternoptys diaphana MAERMEE CE EE Il Areyropelecus hemigymnus, (COCO... Il

Drag. Lxxx et Lxxxi. Prof. 1139 mètres. Côte du Soudan. Temp. 6°,2. Vase grise. Grand chalut,

ve ligne de pêche.

Scopelus (Gtemellarii, (COCCOM(GU.) NON I Bath MP IenOISAIUDIUS EN SP EE CC [l PeplodermaÆmMacrOps NSP RE rm ET Er o Halosaurus JONNSOMANUS AN SRE M 7 Bathygadus melanobranchus, N. Sp. ................ 20 Hymenocephalus crassiceps, Gunr (jun.)............. 1 _- loncinlis ACER EE Ne ER CCE 3 MacrurusteclerorhynChusS VAL ER EEE EEE CCE 19 HrACHVChVMNCUS MRISSO PRE ECC TT 3 3 Dicroleneinironiecn AC Re MB PE EE EE EEE OC CEE 3 ColtunCUIUEMOMUS MG OODE EEE EE ET CCE 7 Sebastes RUN MBOMD: ee ee 1

Drag. xzvi. Prof. 1 163 mètres. Entre Lanzarote et le Maroc. Temp. 8°,7. Vase. Grand chalut. Scopelus Gemellarii, ACOCCO ER NE EE

fl SIOMIASNDOBE MAIS SO ee à = moe lacs EL Ce il LeploderMmaMacrops NSP LPC Ce 3

Bathysadus melanobranchus; N. SP... MEN EN Te 8 HMmenocephalus talieus GITE 1

_ longinlis CM LIB CEE 2 Morasmediterranea IRISSO. CRT CU 1 AulostomatlOnSgipeES NSP Ce ET Re 1

2937 134

3162

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 4|

t 1 31062 Drag. xzvir. Prof. 1 [80 mètres. Entre Lanzarote etle Maroc. Temp. 8°,5. Vase. Petit chalut. Gonostoma denudatum, RAR CR il Depi0deRmarMaACrOPS NSP [l Bathygadus melanobranchus, N. sp. . . . . . . 4 5... . . .. E) | 19 Hymenocephalus longifilis, G. et B.....,........... 7 Meacrurusescleronhynchus VAT EP EE PER TEEN a Mora-mediterranea: RISSO Re M ET ee 1 Drag. xm et x bis, Prof. 1216 mètres. Au large d’'EL Arish (Maroc). Temp. 10°. Vase et co- raux. Petit chalut. Halosaurus Johnsonianus, N. sp. ..........,..... te l Hymenocephalus longifilis, G: et B. . . . . . 6 | 0 Macrurusssclerorhynchus ADN EEE NE ES 1 | Ÿ SH ODIORUS AN SP EC EC 1, Drag. xLvi. Prof. 1220 mètres. Entre Lanzarote et le Maroc. Temp. 8°. Vase jaune. Grand chalut. BHHMPIELOISMUUDIUS ENS TC CCI. 1 1 Drag. xcv. Prof. 1230 à 1 160 mètres. Devant le bane d’Arguin. Temp.? Sable vasard, verdâtre, Grand chalut. Gentrophorusicalceus MÉOWE ME EE il Ghimæra MONSÉLOSA LINE 2 SCODElOSATUSACOCIES, NSP CR CCE 1 BATAMPEEROISAAUDIUS EN EP Cr TT pi) NONOUeLMICNEYS SOCIAIIS Ne SP. eee ee 133 É EN 172 Halo aunuS AO wEN JOHNS-- ECC r CO CT CRE 40 | Bathygadus melanobranchus, N. sp. ............... r Maerurussselerorhynchus, VAL CEE EP ERC EEE C 14 SIFEMDO ME(TIOSÉOMA, Ne Be. = ce ces ec ce 1 LVCOdESEMUCOSUS, AEFR MP ICR Ce CE ee A74)

3868

18 POISSONS.

Drag. xxx. Prof. 1 232 mètres. Côtes du Soudan.

Temp. 5,8. Vase jaune. Grand chalut.

Bath Ypler0ISUDIUS ANS EP EE ECC 2 Halosaurns JohnsoniIantnis NSP EEE CE RCE 33 Hymenocephalus crassiceps, GUNT. - . - . . . . .. 8 MaCrurusS]apONICUS, SCHDEE EC CES ) Dicrolenetintronisen CB RE CC ECC 2 Notacanthus mediterraneus, Fi. et VER. . ........... 1

Drag. x1v. Prof. 1235 mètres. Entre Lanzarote

et le Maroc. Temp. 5°. Vase jaune, molle. —- Grand chalut. Bath YDIéTOIS AUDIUS EN SRE CCE CR CCC CCC 6 Alepocephalus rosiratus ARISSO EE Ce ec Ce 1 MeptodermaMmMaCrODs NSP EEE CCE Cr ET à 3 HAlOSauTuS OVER AIGENS EE ER ECO CR CE CC ET CC l JOHDSOMANUS NSP ER CC (l Bathygadus melanobranchus, N. SP. . . . ............. 0) Macrurus Sclerorhynchus NAT CREER ER E 3

Dras. 1. Prof. 1238 mètres. Parages des Ca- D [e)

naries. Temp. 7°,2. Vase rougeätre. Grand chalut.

BalhYpLeROISIQUDIUS INIST C-C 3 Macrurusescler 0 hynCNUS VAT PEER ECC 1

Drae XX DIS Prof. 1250 mètres. Côtes du

Soudan. Temp. 6°. Vase grise. Grand chalut.

Scopelosadus DCIES, .N. SP... NE ATOS AUUSARAlACEUS EN SP PEER REECEET Bathygadus melanobranchus, N. SP. ................ Hymenocephalus crassiceps, GUNT. . ................ Macrurus Étlerorhynchus, VAL. CNE EE Dicrolene introniger, Get Be. "TEE

= br & © ©

Drag. cxxVI. Prof. 1257 mètres. Entre Pico et

3303

49

23

13

3452

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Saint-Georges. Temp. 11°,5. Vase grise, Grand

chalut.

GHIMÉrAMMONSILOSA AIN 1 SMaphobranchus pPINNAIUS VÉRAT 4 BAD MDIEROIS A AUDAUS NE SP 4 HalOSAUEUS O0 WE JOHN EL 1 CODEN OITES I ASDERAIMUS AN SP Le cn ce ee 5 MaccurusssclerorhyMEQUS AVAL 8

JAPONICUS, SCHLE GS me Il SITE OMMETIOS OMAN SPA ee il

Drag. xx1. Prof. 1 319 mètres. Devant Mazaghan.

Temp. 8°. Vase. Petit chalut.

Necstoma quadrioculatUM, NSP... 1 BatNhMDIeL IS AUDIUS ANSE EE 1 Bathygadus melanobranchus, N. Sr... .............. 9 Hymenocephalus longitilis (Gr etB 3 MacrunusiscleronhynChus MATE ee 4

SNUILOPDOQUS NAS Be ee cc CC ec 0C 2 HAT YLEUS DTrEVIPES, IN SP ee : ce eo rose er ee l Gymnolycodes Edwardsi, NSP... [ Hoplostethus mediterraneus, (CV... 8

Drag. xxxur. Prof. 1350 mètres. Cap Cantin.

Temp.? Vase rougeätre. Grand chalut,

fauberts.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY. ................. 2 Neoscopelus macrolepidotus, Joans. . . . . . . . . . . . . . ... 1 AMIE LOISIQUDIUS NSP RC OC OC CCR 3 NEROTeRMICHDYS SOCIAIS, NSP Re 1 HAlOSaURUSAIOPNSONIANUS, NSP eee 10 Bathygadus melanobranchus, N. SP. . . . . . . . . . . . . . . (n HMmenocephalus longifnilis, Get BB... ( Macrueusiselerorhynchus, VAL nu: ct 6

= ZANTODHROLUS AN ESP ee ce 1 MOT RnCUIER LAN Ed DRISSO. ne creer !

(TALISMAN. Poissons.)

3459

3

9

49

0 POISSONS.

3947 Drag. xxvr. Prof. 1400 mètres. Cap Blanc (Ma- roc). Temp. ? Vase jaune. Grand chalut. Malacosteus ChoristodaCiylus NSP 1 AMOMalOpIeCUSMPIDEUIS IN SPA UN? a] Eurypharynx pelecanoides NAIL EP RCE 1 |

Drag. xxx. Prof. 1435 mètres. Cap Cantin.

Temp.? Vase. Petit chalut, fauberts, petite drague.

=

MVPUSIDAChUVIDCQUS MN ESP EE CC | SyYnaphobranchus pinnatus, (GRAVE EN BAthMP Ier 0ISAUDIUS NAS EE PE EEE CEE EC CS.

D. -1

DIOMIAS DO, MEUISS OL CR ee ie le ce ne CCE BathysaduSmelanobranchus, NSP EC

= = = + lo _——

Hymenocephalus longifilis, \GebtB

Drag. Lxxviur. Prof. 1400 à 1435 mètres. Côtes du Soudan. :— Temp. 5°,2 et 5,4. Vase jaune. Grand

chalut.

Centrocymnus(ObSCURUS EN SP PE NE 1 SYNAPhODTANCRUS HPINNAIUS GRACE RES EN Alepocephalus THACROPIENUS NSP ER CC EC Bathytroctes melanocephalus, N. SP. . . . . . . . à). . ... Bathygadus melanobranchus, N. SP... . .. . HiymenocephalusACrassiCeps AGUND

EE À = |O

MACrURUSSSCler OT HYNCNUS NAN CREME RTE

Drag. xx. Prof. 1435 mètres. Côtes du Soudan. Temp. 7°,1. Sable vasard. Grand chalut, ligne de

pèche.

= = TE ., _ __

SYNAPhOLrANCRUS PINNALUS, (GRAY. HaloSaurusSphalaCEUus AN Sp EE Bathygadus melanobranchus, N. Sp. . . . . . . .

1

Hymenocephalusicrassiceps GUNT PCF Er MaGrurusÉeGlerORMynGNUS AVAL EE

= 19

Hoplostethus mediterraneus (CN Cr

93913

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

3913 Drag. exx. Prof. 1440 mètres. Au sud des Açores. Temp.°? Vase grise. Petit chalut. Synaphobranchus pinnatus, GRAY. ................. Il | AUIOPUS A SASSIZIMBONAD Eee n] ñ BAHAMPIELOISAUDIUSS Ne SD { | Drag. xx. Prof. 1 442 mètres. Au sud des Açores. Temp. 7°. Vase grise. Petit chalut. Synaphobranchus pinnatus, GRA. . ................ 2 À Bath YPIErOISIAUDIUS IN IS EE 3 BalhMELOC Les AltPIEUS NAS EE Il Halo AUS PhAlACRUS EN SD LE 18 Coryphænoides asperrimus, N. SP. ................. 9 MACRO SMATÉNIS ANSE ER Cm ce 1 SDeMmDONMELTIOS OM AN SP em 10 Drag. xan. Prof. 1 495 à 1283. Devant le Banc d'Arguin. Temp. 4,5. Sable vasard, verdâtre. Grand chalut. Gentroscyllium Fabrice REIN 1 LROCODAELMICIDUS AN ESP PRE CEE CE CC CE 3 | RAUAMPIeRGIS TUDITIS ENS me -- c 135 | SIOMIAS DA IRISS OPA dr cn ea ie ns Cie ce 1 MEPOGEPhalhSTOSEAIUS ISSN RC ee > HODIOdERMANACCOPS AN ESP EE PER PTE CCC 47 HAlOS UE MOWENMENJOENS EP ER Ce l JONTSOMANUS ENS SP A CRE ET 13 | Bathyeadusumelanobranchus, NSP... 2 ) 150 Macrucusisclerornymchns VAL PEER TEE CC A : (Ra CDVEMNCNUS RISSO EPP PRE CEE. 1 = JaPoeuS A SCHLEG CCR Cd ul Dicrolenekintironiser Get BR 28 Bycodesté)Menrnilln, Go ebB CT 2 Notacanthus mediterraneus, Fir. et VER. . . ........... 2 COHHNGUIUSAIONNUS GOUDE ARE CR CR CE Ne 2 = INeRMIS IN SP Eee ce ee CCC ie 2

3748

52 POISSONS.

3748 Drag. ©. Prof. 1550 mètres. Devant le Banc d’Arguin. Temp. ? Vase verdätre. Grand chalui. SynaphobranChus pinnatus, (GRAY 1) Éeptocephalus Morris TAGMERE EE EE EEE TRE 1 AlepocephaluS@maCrOpienus NSP RC CE Ce Il 8 BathytrocteS attrilus; NSP RP EEE CEE CE EC 2 a HAloSauTus O0 W EN TAUDENS ER PE 1 \ MécrurusesclerorhynChusS VAT RE EEE ET 2 Drag. xxx. Prof. 1590 mètres. Cap Cantin. Temp. °? Vase grise. Grand chalut, fauberts. Neoscopelus macrolepidotus, Jonns. . ............... 2 BathMpIerois AUDIUS, NSP, M 3 Alepocepalts nos tratus, RISSO Se CCC 1 Halo ARS ONNSOMANUS AN ESP TE CE 1 14 Batlysadusmmelancbranchus ANS d | ; HymenocephalusMtalicus AGIGLE PERLE TEE 2 _ lonsitisAG-tetB; mr. Te nn 3 Coryphænoïdes /aspeRriDIS MN SR 1 Drag. xcix. Prof. 1617 mètres. Devant le Banc d'Arguin. Temp. ? Argile ardoisée. Grand chalut, ligne à fauberts. StOmMIAS DO, MIS Il | Bathyfroctes-melanocephalus sn AS) 3 HaloSauTUSOWENTTONNS EEE ENTER TR CET CET {l | Drag. xx. Prof. 1635 mètres. Devant Mazaghan. Temp. 6°,9. Vase. Petit chalut. Neostoma quadrioculatum,.N. SP... "| 1 \ Malacosteus choristodactylus, N: sp... "NN et Il ScopelusiGemellat (COCo EE fl 8 Bath ypLer0ISUDIUS, NSP ee TT [l HATOSAURUSADRAlACEUS ENS PE PE CEE RER E 9 Hymenocephalus longifilis, G. et B. ............... 2

3751

CONSIDERATIONS GÉNÉRALES.

Ct SE

3781 Drag. ux. Prof. 2013 mètres. Au S. de Fuerta-

J 0

ventura. Temp. #4. Vase jaune. Petit chalut.

Neostoma quadrioculatum, N. sP.................... Il Il

Drag. Lvm. Prof. 2015 mètres. Au S. de Fuerta-

ventura. Temp. 3°,5. Vase jaune, Petit chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY.................. 1 } MMacourus-selerorhynchus VAL CE 108 3

Drag. xun. Prof. 2075 mètres. Au large d’Aga- dir. Temp. 5. Vase grise, coquilles brisées. Petit chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY. . . . . . . . . . .. =...

Alepocephalus macropterus, N. sp. ............,.... Hymenocephalusitalicus (GIE

a L

Drag. xuiv. Prof. 2083 mètres. Au large d’Aga- dir. Temp.? Vase grise, coquilles brisées. Petit

chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY.................. an) Hymenocephalusitalieus (GG RER a) Ë

Drag. x. Prof. 2 104 mètres. Au large d’A- o D gadir. Temp.? Vase grise, coquilles brisées.

Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY. .................

CD = ==

Halo ae TORNSONIANUS, NSP. Re D Re

DRATAGTUS) IN SPA Coryphænoides æqualis, GUNT. EE

= bd —_—_—

Drag. x11. Prof. 2115 mètres. Au large d'Agadir.

3798

o1 POISSONS.

Temp. ? Vase grise, coquilles brisées. (Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY. 8

Alepocephalus rostratus ISO 3

IMACTODICDUS AN ASP ER EEE RER ETC TES )

Halosaurus Johnson anus NAS CEE EEE 6

CoryphænoidesMæqualiS MOGUNT A EC CR CE 2

MacrurusesclerorhynchuS AT NAT 2 Drag. xv. Prof. 2190 mètres. Au large de Ra- bat. Temp. #,5. Vase jaunâtre. Petit chalut.

Alepocephalusirostratus IRISSO [l

HAloSauruSphalaCLUS EN IS EE OT. ce 1

Drag. xxxx. -— Prof. 2200 mètres. Au large d’A- gadir. Temp. ? Vase grise, coquilles brisées. Grand chalut.

Neftastoma probosCideUM NN SL 1| Synaphobranchus pinnatus; (GRAVE 9 Bathysaurus Ag as IMAC BENEPE EEE TC 1 Bathytroctesmmelanocephalus NS 1 Halosaurus maroc GUN ER 9 Coryphæncides fæqualisS MOUNT CN RE 1 Macrurus sclerorhyncnus VAT Var nr 2 Drag. xxxvin. Prof. 2210 mètres. Au large d'Agadir. Temp.? Vase. Petit chalut. Synaphobranchus pinnatus, GRAY. ................. 3 EVENT A CUMIACUNT RER CE 1 Macrurus-sClerorhynCUUS VAT 1 Drag. x1. Prof. 2212 mètres. Au large d'Agadir. Temp. 5". Vase grise, coquilles brisées. Grand chalut. Notacanthus Rissoanus, Fi et VER. ........... se 1

3198

CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. 3839 Drag. cxxx. Prof. 2220 à 2155 mètres. De

0

Fayal à Saint-Michel. Temp. 4. Vase grise, molle.

Grand chalut. SYNaphobranchUSHPINNAIUS GRAT

Neostoma bathy Din SP Malacosteus choristodactylus, N. sp. . ...............

Ææ 1 à dr = —,

HAlOSateUuS Dh a lACRUS EN ESP EE EN Macrurus SClerorhynchUS, VAL JAPOMICUS ISCELEG. ee

Drag. cxxx. Prof. 2235 mètres. —- De Fayal à Saint-Michel. Temp.?— Vase grise, pierres ponces. Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY. ................. ! |

Alepocephalus rToStratuS M RISSO 4% A; 3 HalosaurusimacrochiT IGUNE. 1 |

Drag. cxz. Prof. 2 285 mètres. Golfe de Gascogne. Temp. ? Vase, argile. Grand chalut.

Neostomabathyphilumenespe l Il

Drag. xevi. Prof. 2324 mètres. Devant le Banc d’Arguin. Temp.? Vase grise, un peu verte.

Petit chalut.

MacnunusESClenOrDVNEQUS VAL EEE

Drag. xevir. Prof. 2324 mètres. Devant le Banc d’Arguin. Temp. 3°,4. Vase grise, un peu verte.

Petit chalut.

Macrurus sclerorhynchus, VAL. . 2... . nd G POrOgaduSEQUAUS, SP... RER.

Drag. xcv. Prof. 2330 à 2320 mètres. Devant

56 POISSONS.

le Banc d’Arguin. Temp. et 3°,8. Vase grise, un peu verte. Petit chalut.

Neostomalquadrioculatum, NSP "PEU RE 1 Alepocephalus-rostratus, RISSO CR Il MeptodermamactOps EN SP REP ER PE EC RTE 1 MacrurusiscleronhyneRuS NAT EREEE PEER ET 5 Sébastes RUN ABOND ER EE RP ER TNT PPT 1

Drag. xiv. Prof. 2516 mètres. Au large de Rabat.

Temp. 4°. Vase jaunâtre. Petit chalut. Melanocetus Johnson, AGUNT PER EE Ce [l Drag. xxvin. Prof. 2600 mètres. Cap Cantin.

Temp. 3°,5. Vase. Grand chalut.

Bathyiroctestmelanocephalus NSP 1 Maccurus SClen0rhVTCNUS VAT CCE AE CT 1

Drag. ox. = Prof. 2195 à 2792 mètres. Au S. des Açores. Temp. et 3°,5. Sable, fond dur.

Petit chalut.

Neostomalquadrioculatum, IN SP ce ie 1

SLETROPIVXIAIAPhANA MAERME CE Ce

BUSTOMIASMOPSCUNUS AN SPA CC CC CET CC 1 Drag. cxx. Prof. 2792 à 2921 mètres. - - Au S: des

Acores. Temp. 3°,5 à 3,8. Sable vaseux, fond dur. 5 9 , Petit chalut.

Neostomarquadrioculatuens, AN USP NP 4 Drag. xxx. Prof. 2995 mètres. Au N. de Saint-

Michel. Temp. 3°4 Vase blanchâätre, molle.

Grand chalut.

Nemicnthys Minis NAS EEE EE TE PETER CORRECTE Î NeostomalquadrioculatumNASP A EE ENT ll Halosaurus macrochi AGUNT NRC ! Hymenocephalus ACrASSICepS; AGUNL NEC EEE 1

——

3871

3900

at di

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

3000 Drag. cr. Prof. 3200. —— Entre Dakar et la Praya.

Temp.? Vase grise. Grand chalut.

Synaphobranchus pinnatus, GRAY Myrus, AFF

19

Neostoma quadrioeulatum, N. sp

Macrurusesclerornhynenus VAT

CSS

Porogadus nudus, N. sP 98

subarmatus, N. SP Sirembo Guentheri, N. sp

microphtalmus, N. se

= CLÉ

—— oncerocephalus, N. SP

Drag. cn. Prof. 3655. Entre Dakar et la Praya.

Temp. 2°,3. Vase grise.

Grand chalnt.

Bathysaurus obtusirostris, N. sr

Scopelogadus Gocles NN 6- EDS... Alepocephalus rostralus, Risso

> de bn

BalhNiroctes atlEItUS EN SPC CT

MACrUnUsESCIe Or NNCRUS NA Pisces, IND

[St

19

Drag. cxxxu. Prof. 3975 mètres. Des Açores en France. Temp. 3°. Vase blanchâtre. Petit chalut.

Lycodes albus

Drag. cxxxiv. Prof. 4060 mètres. Des Acores en

France.— Temp.3".— Vase blanchâtre. Grand chalut(1).

Neocstoma quadrioeulattmmNeisP. . . . . . : . . . . . . .. . . . . 1 Il

Drag. cxxxv. Prof. 4165 mètres. Des Açores

3910

(4) De nombreux Entelurus æquoreus Lin., la plupart en décomposition et pris, suivant toute probabilité, à la surface, ont été ramenés par le chalut dans ce dragage et le précédent cxxxur.

(TALISMAN. Poissons.) 8

58 POISSONS. 3940 en France. Temp. 2°,9. Vase blanchâtre. Petit chalut. Neostoma quadrioCulAEUM, NSP EEE RE 2 3 CORVPRENOITESIBISAS AN ASP EEE CE EC ET CT LE 1.5) j Drag. exxxvi. Prof. 4255 mètres. Des Acores en France. Temp. 3°. Vase blanchätre. Petit chalut. ConyphæenDIdes SIG AS AN SRE PR EE CT 1, = BYLHIÉES CTASSDS NSP ee lie OMC 1 À à Drag. exxxi. Prof. 4415 mètres. Au N. de Saint-Michel (Açores). Temp.? Vase blanchâtre. Petit chalut. Neosiomaquadrioculatum, NSP EN EN 2 2 Drag. cexxxix. Prof. 4789 mètres. Des Acores D > en France. Temp. 2°,8. Vase blanchâtre. Petit chalut. Mélanocetus Johnson (GUN M | 1 Drag. exxxvi. Prof. 4975 à 5 005. Des Açores en France. Temp. 2°,7. Vase blanchâtre. Petit chalut. Alexeternion tParialll, N. Gel SP re ce 1 4

, 47 PU. |

BPDENDES ESPOIRS

ELASMOBRANCHII

1. Pristiurus atlanticus.

AMIE aires t SENTE ES ECTS E

? Pristiurus melanostomus, Lowe. Fishes of Madeira, p.93, PL. XIV, 1843-60.

Espèce très voisine du Prishurus melanostomus Raf., s'en distingue toutefois par son museau plus obtus, la longueur, mesurée de son extré- mité la plus saillante à la lèvre antérieure, est plus petite que la dis- tance séparant les deux commissures labiales, elle est égale ou supérieure dans l’autre espèce. Les dents (1) ont leur pointe médiane plus robuste, moins allongée, et latéralement on trouve deux dentieules au lieu d’un seul, elles paraissent plus nombreuses, 31 de chaque côté à la mâchoire supérieure au lieu de 28. Les scultelles cutanées (2), quoique du même type et assez voisines comme forme, ont le limbe proportionnellement moins large, la nervure médiane à la fois plus étroite et plus saillante, les dents latérales moins divergentes.

Les tubes de Lorenzini sont moins nombreux, à en juger par la disposi- tion des orifices à la face inférieure du museau (3) ils forment un écusson ovoïde allongé, les orifices étant très régulièrement disposés.

Les fentes branchiales diminuent sensiblement, comme dimensions,

(4) PL I, fig. 19 et, pour le Pristiurus melanostomus, fig. 2%. (2) PL. I, fig. {°et, pour le Pristiurus melanostomus, fig. 2 (3) PI. L. fig. 42 (CT. Bonaparte. Faun. Ital., pl. CXXXIT, fig. 3.

60 POISSONS.

d'avant en arrière, la dernière n'ayant pas moitié de la hauteur de la première, tandis qu'elle équivaut à plus des trois quarts chez le Pristiu- rus melanostomus. L'évent est également plus petit à proportion.

Toutes ces différences prises isolément sont légères, mais elles donnent à l'animal une physionomie assez spéciale, en comparant surtout des individus de même taille, pour justifier l'établissement de cette nouvelle espèce.

Il serait bien possible qu'on dût y rapporter le Scyllien décrit sous le nom de Pristiurus melanostomus par Lowe, car il indique sur cet individu des dents avee deux paires de denticules latéraux.

Un exemplaire femelle long de 440 millimètres, ramené de 540" par

le travers du cap Spartel, dragage vin (n° 84-387, Coll. Mus.).

3. Scyllium? spinacipellitum.

(PATENT 601); et

4. Scyllium ? acutidens.

PI. I, fig. 4).

Trois autres dragages nous ont fourni des exemplaires, qui, sans aucun doute, se rapportent au groupe des Scylliidæ, sans qu'il soit possible de les déterminer comme genre d’une manière plus précise; il n’est pas inutile toutefois de les mentionner pour servir de points de comparaison dans des recherches ultérieures.

Ce sont en premier lieu deux jeunes squales, un d'eux long de 123", pris dans le dragage L par 975" (n° 84-384, Coll. Mus.), l’autre long de 150", pris dans le dragage Li par 946" (n° 84- 385, Coll. Mus.), ils proviennent l'un et l’autre de la même localité, parages des Canaries. Malgré leur conservation très défectueuse, on peut constater qu'ils possèdent une nageoire anale et que la première dorsale est placée en arrière des ventrales, réunion de caractères qui

se rencontrent chez les Scyllidiens seulement. Mais l’état dans lequel se

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. Gi

trouvent les têtes ne permet pas de reconnaitre si les narines étaient dis- tinctes de la bouche comme chez les Scyllium et Pristiurus, se pro- longeaient jusqu'à celle-ci comme chez les Æemiscyllium, Chiloscyllium, Giglymostoma, Stegostoma, Crossorhinus. Les deux premiers genres et les Ginglymostomes étant jusqu'iei les seuls qu'on ait rencontrés dans l’Atlan- tique, c’est à l’un d'eux, sans doute, qu'appartiennent ces petits Pleuro- trèmes, je les rapporte provisoirement aux Roussettes.

Le premier, moins mal conservé que l’autre, est recouvert de son tégu- ment sur la plus grande partie du corps, les scutelles offrent une forme tout à fait anormale (1), en sorte de chausse-trape ayant quatre prolonge- ments, disposés à peu près dans un même plan à angles droits, de l’entre- croisement desquels s'élève une tige cylindrique légèrement courbe, e’est la partie libre. Les dents (2) ont une pointe médiane et de chaque côté une paire de pointes latérales. Ceci n’est pas sans analogie avec la description donnée plus haut des dents chez le Prestiurus atlanticus, mais la forme des scutelles est toute différente et l'examen de ces parties faite sur le Scyllivn stellaris Lin, à des âges très différents, un adulte mesurant 800", et un jeune, long seulement de 143" (3), tout en montrant qu'il y a certaines rariations dans la forme de ces organes, n’en indique pas à beaucoup près d'aussi grandes. En raison de la conformation des scutelles, je propose- rais pour cet animal le nom de Seyllium spinacipellitum.

Sur le second, le tégument a été complètement enlevé, les dents seules (4) peuvent fournir quelques indications, elles offrent le type habituel chez les Scyllidiens avec une longue pointe médiane et une petite pointe laté- rale de chaque côté, la première plus développée comparativement que dans aucune des espèces analogues. Je le désigne sous le nom de Seylliun acutidens.

Enfin, dans le dragage Lxxxv, par 830" (N° 84-386, Coll. Mus.), on a trouvé l'enveloppe cornée d'un œuf (5), qui doit provenir d’un Seylli-

dien et dont l'aspect diffère sensiblement de tous ceux décrits Jusqu'ier.

62 POISSONS.

Sa forme est en quadrilatère allongé comme chez les Squales ovipares, il

mm

est long de 61°”, large de 22°"; à l'extrémité close les angles se prolongent

nm

en deux cornes, longues d'environ 7", courbées l’une vers l’autre, l'extrémité opposée, par laquelle le petit s’est échappé, est légèrement arrondie, les bords sont simplement convexes. Ce qui rend cet œuf parti- culièrement singulier, e’est que les faces présentent des côtes saillantes, longitudinales, régulières, au nombre d’une trentaine de chaque côté. D'après ce que nous connaissons pour la forme de l'enveloppe cornée de l’œuf chez les Pleurotrèmes ovipares, c'est de l'œuf du Pristiurus qu'on serait porté à rapprocher celui dont il est ici question. Chez les Scyllium connus (S. canicula Lin., S. stellare Lin. (1), S. Edwardsi Cuv. (2), S. Chilense, Guich)(3), les angles portent de très longs prolonge- ments; chez les Gynglymostoma (G. cirrhatum L. Gm.) (4), les Stegostoma (S. igrinum, Lin.) (5), les Chëoscyllium (C. indicum, L. Gm.) (6), l'œuf est au contraire absolument dépourvu de tout appendice. Chez le Pristiurus melanostomus, Vœuf, bien décrit et figuré par Yarrell (7), intermédiaire, en quelque sorte, entre les deux formes précédentes, présente à l’une de ses extrémités, celle par laquelle sort le jeune animal, deux petites cornes ou prolongements courts, l’autre extrémité est arrondie, mais avec une échancrure punctiforme bien évidemment formée par les deux autres angles, rapprochés et à peine saillants. Dans l'enveloppe dont il est ici question, les prolongements de l'extrémité close sont, sans doute, les ana- logues de ces derniers, mais les angles sont arrondis à l'extrémité ouverte. I n’est pas inutile d'ajouter que si, chez les Hypotrèmes ovipares, tels

que les Raïes, l'enveloppe cornée de l'œuf a un aspect tout différent (8) de

(4) M. E. Moreau (Poissons de la France, t. 1, p. 270, 4884) a fort bien indiqué les caractères qui distinguent les œufs dans ces deux espèces, De nombreuses figures, pour le S. Stellure Lin., ont été données par les auteurs, depuis Rondelet, la plupart sont peu satisfaisantes.

(2) G. Edwards, Glanings of the Nat. Hist., 1760. 2 part., pl. CCLXXXIX. Les cornes, d'après la ligure, sont relativement courtes, étant à peine moitié de la longueur du corps, mais pourraient bien avoir été brisées.

(3) Les œufs de cette espèce ont été rapportés par la Mission du cap Horn.

(4) Carus, Erlauterungstafeln z. vergl. Anat., part., pl. VL fig. 7 et 8.

(5) L. Vaillant, Comptes rendus Acad. se., t. LXXXVI, p. 1279 (20 mai 1878).

(6) J. Müller, Uber den glutten Hai des Arisloteles, p. 59, 1842.

(7) Yarrell, Brit. Fishes, édit., t. IL, p. #81.

(8) Tilesius, Ueber die sogenannte Seemäusen, pl. IV, fig. 4 à # et pl. V, fig. 2, 4802.

5

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 63

ce qu'ilest chez les Pleurotrèmes cités, cependant, dans certains cas, il s'en approcherait beaucoup plus, comme J. Müller en à fait la remarque à propos du Platyrhina Schœnleinii, M. et H. (1). Toutefois il n’en est pas moins probable que l'enveloppe cornée, dont il est ici question, provient d'un Scyllidien.

Serait-ce l'œuf du Pristiurus atlanticus ? Dans ce cas ilaurait un carac- tère différentiel d’une grande importance à ajouter à ceux donnés plus haut, mais, quoiqu'une figure, trop réduite malheureusement, donnée par Lowe (2) puisse, d’après certains détails, paraitre favorable à cette ma- nière de voir, la description parle contre et la question ne peut être

actuellement jugée.

5. Centroscymnus cϾlolepis Bocage el Capello.

(QE TEE ER TRS IGN ICE CRE

Cette intéressante espèce se distingue au premier coup d'œil par la forme de son museau, la petitesse des nageoires dorsales, aussi bien que par son écaillure singulière,

Jusqu'ici on n’a pas trouvé d'individus de très grande taille ; MM. Bocage et Capello citent l’exemplaire type du Musée de Lisbonne comme mesurant 1",14; nous possédons une femelle ayant à très peu près les mêmes dimen- sions (N° A, 3931, Coll. Mus.).

La hauteur est environ 1/6 de la longueur.

La tête (3) est courte, le museau obtus, arrondi, la longueur de celui-ci, prise de l'extrémité à l’orifice buccal, un peu inférieure à la largeur de la bouche, laquelle se prolonge de chaque côté par un sillon long et bien marqué. Les dents à la mâchoire supérieure (4) sont subulées, à portion basilaire bifide; celles de la mâchoire inférieure (5), à pointe en lancette rejetée en dehors, de telle sorte que le côté tranchant interne est presque ) J. Müller, Ueber den glatten Huai des Aristoteles, p. 62 et pl. VI, fig. 2, 1842.

) Lowe, Fishes of Madeira, p.97, pl. XIV, fig. #, 1843-56. ) PL. IL, fig. {a l

4) PI. IL, fig. 14. 5) PI. IL, fig. 1e.

67 POISSONS.

horizontal, ont leur bise en quadrilatère allongé suivant la hauteur. Les narines sont notablement plus rapprochées du bout du museau que de l'angle de la bouche (1). L'œil grand, latéral, a, comme chez les autres squales pris à cette profondeur, l'iris noir, la pupille d'un beau vert clair. Les évents, de forme demi-cireulaire à côté convexe dirigé en avant, sont à une distance de l'extrémité du museau égale à une fois trois quarts la longueur de celui-ci, la distance qui les sépare égale la longueur du museau, leurs dimensions sont médiocres, 15°" environ sur un individu de forte taille. Orifices branchiaux petits, placés à la hauteur de la na- geoire pectorale, le cinquième touchant presque celle-ci.

Orifice cloacal reculé un peu en arrière du point d'union des deux tiers antérieurs au tiers postérieur de la longueur totale.

Les nageoires dorsales très rudimentaires sont situées la première vers les 2/5 de la longueur du corps, la seconde à cette même distance de la première. Toutes les deux à peu près semblables, quadrilatères, à base un peu plus petite que la hauteur (la base étant mesurée à partir de l’épine), les dimensions sur le plus grand individu sont de 40°" pour la base et 50°" environ pour la hauteur. Lépine pour chacune d'elles est très peu développée, cachée sous la peau, à peme visible, longue d’'en- viron 15°". Caudale également petite, occupant environ les 2/11 de la longueur totale. Les nageoires paires ne paraissent pas, au point de vue de la locomotion, devoir contrebalancer l’infériorité résultant de la petitesse des précédentes, elles sont relativement peu développées; les pectorales se trouvent situées à peu près à mi-distance de l'extrémité du museau à la première dorsale, les ventrales juste en avant de la seconde.

Cet animal est d’un brun acajou, sur le sec le centre de chaque scutelle apparait comme un point blanchâtre, ceci est beaucoup moins marqué sur le frais.

La structure de ces scutelles, des plus singulières, a été indiquée pour la première fois par MM. Barboza du Bocage et Brito Capello. Si on consi- dère cet organe dans son état d’intégrité on voit qu'il s’insère à la peau par

une base lamelleuse triangulaire, festonnée et gaufrée sur les bords. De

(H)APIENTT AS" AP;

ÿ*

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. C5

cette base s'élève un pédoncule cylindrique, en colonne creuse, élargi à ses deux extrémités (1), il supporte une lamelle circulaire un peu cordi- forme (2), renflée sur le bord, amincie au centre, en sorte que la face externe est sensiblement concave. C'est vers le milieu de la lamelle que s'insère le pédoneule et non sur le côté comme chez la plupart des Squales analogues (3), il en résulte que la seutelle pourrait ètre comparée non à une feuille ordinaire dont le limbe serait réfléchi à angle droit sur le pétiole, mais à une feuille peltée ou à un champignon. De plus, ce qui rend cet organe encore plus anormal, la lamelle se détache avec la plus grande facilité du pédoncule, surtout lorsque la dessiccation a quelque peu

rétracté les parties, cette division s'effectue toujours de la même ma-

‘nière et sans fracture appréciable, indiquant bien que les tissus pré-

sentent sur ce point une solution de continuité naturelle. Sur des coupes verticales il est possible de constater cette limite de séparation entre le pédoncule et la lamelle (4).

L'encéphale est remarquable dans son ensemble par son élongation. Le prosencéphale en forme de pyramide triangulaire, à base tournée en avant et bilobée sur le bord, présente à sa partie moyenne deux éminences, précédant une excavation losangique, qui laisse à découvert l'entrée des ventricules. Les angles antéro-externes portent deux pédoncules olfactifs, qui, sur l'individu examiné, ne mesurent pas moins de 20°". Dans le mésencéphale on peut regarder comme représentant le cerveau inter- médiaire un pédoncule cylindrique, d'environ 10° de long, divisé en deux par un sillon longitudinal. Les lobes optiques ovoïdes ne diffèrent pas sensiblement de ce qu'ils sont dans des genres voisins. Le cervelet, de forme oblongue, offre un sillon médian longitudinal, qui n’atteint pas les extrémités et le ferait assez bien comparer à un pain fendu. Les lames postérieures, la moelle allongée, ne présentent rien qui mérite d’être signalé.

En comparant cet organe à ce qu'il est dans les Acanthias (5), genre rap-

(CU AN UOTE

(2) Ibid. : 4, b.

(3) Comparer la coupe précédente avec celle de l’écaille du Centophorus squamosus Liu., pl. IE, fig. 2. (4)

(5)

4) Pl: IL, fig. dc: ee’.

5) Le cerveau de l’Acanthias vulgaris(L.) Risso a été figuré avec beaucoup de soin et d’exactitude

(TaLISMAN. Poissons.) 9

66 POISSONS.

proché de celui-ci par tous les zoologistes, on est frappé des différences por- tant sur la forme du prosencéphale, sur les dimensions des pédoncules olfactifs et du cerveau intermédiaire, c’est à cela qu'est due l’élongation indiquée plus haut.

Les viscères n’offrent rien de spécial, la valvule de l'intestin est spirale; le foie atteint un énorme volume; sur un individu de 12 kiïlog. 050, il pesait 2 kilog. 050.

Ces squales, comme leurs congénères, sont ovovivipares et la plupart des femelles pêchées étaient, à cette époque (août 1881), en état de gestation. Le nombre des fœtus varie de treize à quinze d’après nos observations, ils sont répartis dans les utérus de telle sorte que la différence n’est que d’une unité, six à droite, sept à gauche dans un eas, huit et sept dans un autre. Nous avons pu en recueillir un grand nombre et à des degrés très divers de développement, leurs longueurs variant de 10° à 150°° ou 160”. Sur les plus petits embryons les branchies accessoires manquent, mais se voient sur ceux qui atteignent 25°" à 30°"; on les trouve encore bien développés, la longueur étant de 90°"; elles sont très rudimen- taires sur des individus de 120°" et disparaissent sur ceux de 150". Ces derniers prennent la coloration de l'adulte ; cependant ni les dents ni les sceutelles ne sont encore distinctes, ces dernières étant indiquées par des amas pigmentaires arrondis ponctuant le tégument et visibles à un gros- sissement de 20 à 40 diamètres. Les aiguillons sont perceptibles dès la taille de 100"* à 120" se détachant de la nageoire sous forme d’un mamelon arrondi, sur les individus plus développés ils sont nettement distincts.

On sait qu'à ces profondeurs, d'après les observations actuellement faites, la température est peu élevée, nous l'avons trouvée sur ce point de 6°,5. Quelques observations (1) tendraient à faire penser que, chez les Squales vivipares, à l’époque de la gestation les femelles se rapprochent de la sur-

L face des eaux pour trouver une chaleur plus grande, en vue, pense-t-on,

d'après MM. Vulpian et Philippeau par A. Duméril (Hist. nat. des Poissons, 1.1; pl. IL, fig. 7; 4870). Le sujet a été étudié depuis avec détails par M. Gustav Fritsch (Untersuchungen über den feincren Bau des Fischgehirns. Berlin, 1878).

(4) Voir le résumé donné des faits connus relatifs à cette question dans Hist. nat. des Poissons d'A. Duméril, t. I, p. 202.

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 67

de soumettre leurs œufs, quoique contenus encore dans l'utérus, à une sorte d'incubation solaire, ee qui paraît rationnel eu égard à la température va- riable de ces Poissons. Les Centroscymnus de Sétubal prouvent que cette condition n’est pas cependant indispensable, ear bon nombre de ces ani- maux étaient évidemment très près de l'époque de la parturition, à en ju- ger par le volume des fœtus et l’état de résorption de la vésicule ombilicale. Il serait intéressant de déterminer la température propre des Squales ovo- vivipares et de reconnaitre si elle offre quelque différence pendant et en dehors de l’état de gestation, question qu'on ne peut que poser à l'heure actuelle.

6. Centroscymnus obscurus.

(PIE RE 222592290794 008)

Poisson de forme assez allongée, cylindrique, la hauteur du eorps étant à peu près égale à 1/9 de la longueur totale. Museau aplati, sa portion préorale (1) supérieure au double de la distance qui sépare les narines en avant, et aussi à la distance d'écartement des commissures buceales ; narines beaucoup plus près de son extrémité que de l'orifice buccal, deux longs sillons labiaux obliques, convergeant en avant. Bouche située à mi-distance de l'extrémité du museau au deuxième orifice bran- chial. Pectorales arrondies. Origine de la première dorsale sur le milieu de la longueur moins la caudale, sa base, non compris l’aiguillon, égale environ au quart de la distance qui sépare les deux dorsales, et plus courte que celle de la seconde, laquelle se termine à peu près au niveau de la pointe des ventrales; les deux aiguillons peu développés, en grande partie cachés sous la peau, la première dorsale d’ailleurs un peu moins étendue que la seconde dans toutes ses parties. Caudale occupant plus de 1/5 de la longueur totale, nettement échancrée en dessous.

Dents de la mächoire supérieure (2) subulées, à base renflée, bifurquée;

celles de la mâchoire inférieure (3) avec une pointe lamelleuse, triangulaire,

(1) PL IF, fig. 20, 2, (2) PL. IL, fig. ©

FLE

7) (3) PL IL, fig. 2.

68 POISSONS.

allongée, obliquement dirigée en dehors, tranchante, base aplatie, quadri- latérale. Écailles (1) sur le type de celles des Centrophorus, à base columnaire verticale soudée à l'extrémité d’un limbe, dirigé horizontalement, celui-ci ayant la forme d'une feuille plus ou moins tridentée en arrière, avec trois nervures longitudinales répondant à chacune de ces dents, la médiane plus forte, entre elles se trouvent des nervures secondaires transversales, courbes, plus ou moins régulières, parallèles, les reliant l’une à l’autre. Ces écailles sont remarquablement petites et donnent à la peau un aspect tomenteux.

L'animal est entièrement d’un noir foncé.

Un individu femelle long de 590" a été pris dans le dragage Exxv, par 1400" à 1 435" sur les côtes du Soudan (n° 84-388, Coll. Mus.).

Par son aspect le Centroscymnus obscurus rappelle le Scymnodon rin- gens Boc. et Cap., maisses dents inférieures à pointes nettement obliques en dehors l’en distinguent au premier coup d'œil, les dents supérieures subu- lées empêchent de réunir cette espèce aux véritables Cenfrophorus.

Ce squale n’est pas toutefois sans présenter de réels rapports avec le Centrophorus squamulosus Günt., du Japon, à en juger par la description (2), qui seule m'est connue, cependant les dorsales dans ce dernier sont moins rapprochées, le museau est plus allongé par rapport à la longueur de la tète, considérée comme se terminant à la hauteur de la première fente branchiale. La forme des dents supérieures n’est malheureusement pas donnée. C'est à côté du Cextroscymnus cœlolepis Boc. et Cap., qu'il con- viendrait done de le placer; toutefois cette nouvelle espèce en diffère notablement par la structure des scutelles, dont le limbe n’est ni articulé, ni inséré au pédoncule en un point plus ou moins rapproché du centre,

elle fait passage aux Centrophorus.

(4) PL IL, fig. 2°. (2) Günther, Preliminary notes on new Fishes collected in Japan during the Expedition of H. M. S. « Challenger » (Ann. Mag. nat. Hist., 4e sér., &, XX, p. 433, 14877).

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 69

7. Centrophorus squamosus Linné.

(PISE SSS plie 2/28) 0 Nour) (Var. Dumerilii, pl. IL, fig. 3, 3*, 3°.)

Ce squale, il y a peu de temps encore, connu seulement par de rares exemplaires sans origine précise, paraitrait, d’après la pêche effectuée sous nos yeux, être au contraire le plus abondamment répandu à Sétubal. Il est assez singulier que sur les douze exemplaires examinés, tous se soient trouvés être des mâles. D'après MM. Bocage et Capello, ce poisson peut atteindre une taille de 1°,42; ceux que nous avons pêchés étaient plus petits ef ne dépassaient guère 1°,10 à 1°,15.

L'iris est d’unnoir profond, la pupille vert émeraude clair.

Le Centrophorus squamosus L. Gm. se distingue surtout du C. granu- losus BL., par la conformation des scutelles pédonculées dans le premier, sessiles chez le second, point sur lequel Müller et Henle (1), plus tard A. Duméril (2) ont particulièrement insisté. Malgré cette différence, qui, aux yeux de certains ichtyologistes, justifierait peut-être la formation de coupes génériques, ces animaux sont, je crois, avec raison rapprochés, car il ne faut voir qu’un fait de degré. Si chez le Centrophorus granulosus, aussi bien que dans l'espèce suivante, le C. calceus Lowe, le plus grand nombre des scutelles sont pédonculées, d’autres sont sessiles etde formes très voisines de celles qu'on observe chez le €. granulosus, par exemple aux bords du museau, sur les nageoires et différentes autres parties du corps (3); en ces points on peut passer insensiblement de l’une à l’autre forme. Le nom d'Arreyanhada donné par les pêcheurs à cet animal fait allusion à l’âpreté du tégument.

D'après les exemplaires recueillis, on pourrait distinguer deux variétés fort voisines, sans doute, mais qu'il est utile cependant de faire connaitre. La coloration de l'espèce typique étant d’un brun plus ou moins acajou, la

(4) Plagiostomen, pl. XXXIII et XXXIV, p. 89 et 90, 1841.

(2) Hist. gén. des Poissons, t. I, pl. V, fig. 11, 12, 143 et 18.

(3) MM. Bocage et Capello ont fort bien fait comprendre le rapprochement par les figures qu'ils ont données dans leur travail : Peixes Plagiostomos (comparez pl. I, fig. 2: b, ce; avec pl. U, fig. 1: f.

T0 POISSONS

variété tire sur le gris noirâtre. La dorsale antérieure semble dans celle-ci proportionnellement moins élevée, eu égard à la longueur de la base, et la postérieure au contraire plus haute, le rapport entre les deux dimensions étant environ des 2/7 pour la premiére, des 6/11 pour la seconde, tandis que pour le Centrophorus squamosus type, on trouve 3/7 pour l’une et 4/9 ou moitié pour l'autre. Les aiguillons, surtout celui de la nageoire postérieure, paraissent plus grèles et moins courbes dans la variété. Les scutelles, qui fournissent des caractères plus positifs, ont dans la variété (1) la lamelle plus étroite, la côte médiane seule bien visible, les latérales étant rudimentaires ou nulles: sur le bord postérieur les denticules sont gros et peu nombreux, un à quatre de chaque côté; au contraire, sur l’espèce type (2) la largeur de la lamelle est très peu diffé- rente de la longueur, les côtes latérales sont distinctes, et les denticules au nombre de cinq à sept paires. Quant à la dentition, la première a les dents supérieures (3) terminées en une pointe formant un triangle peu près équilatéral, au lieu de présenter une pointe rétrécie portée sur une base renflée (4); les inférieures (5) ont leur pointe notablement plus surbaissée, et il ne parait pas y avoir de dent médiane impaire, les indi- vidus typiques (6) présentent les caractères opposés. Sur la tête, en assez mauvais état d’ailleurs, qui se trouve dans les collections du Muséum, exemplaire vu par Broussonnet et Lacépède, la disposition des dents de la mâchoire supérieure se reconnait cependant avec netteté; aussi ne peut-il y avoir doute sur ce qu'il faut regarder comme forme typique et comme variété.

En comparant ces descriptions avec celles données par les auteurs (7) pour les Centrophorus squamosus L.Gm.etle €. Dumeril Johns., on trouve bon nombre de caractères rapprochant ces deux espèces des formes qui viennent d'être indiquées ci-dessus ; il y aurait toutefoisinversion en ce que

le véritable Centrophore écailleux de Broussonet, avec ses dents supérieures

(4) PI. IX, fig. 3.

(2) PL. TI, fig.

(3) PL IT, fig. 32.

(4) PL. UT, fig. 24.

(5) PIN, Mg. 32:

(6) PL I, fig. 2e.

(7) Voir en particulier Günther, Cat. Brit. Mus. Fishes, t. VII, p. 422, 1870.

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 71

à pointes rétrécies, et sa dent inférieure médiane, correspondrait au €. Du- merilii, la variété, avee ses dents supérieures plus élargies dans leur portion terminale, l'absence de dent impaire à la mâchoire inférieure, devant être rapprochée au contraire du €. squamosus des auteurs. La confusion s’ex- plique d’autant plus facilement que dans le traité classique de Müller et Henle, l'espèce est représentée (1), la figure de détail ne montre pas de dent impaire inférieure. Toutefois il faut remarquer que ce dessin est fort imparfait, si on le compare à ceux qui sont généralement donnés dans ce remarquable ouvrage (2), et les dents ne sont pas figurées, comme d’or- dinaire, sur la tête vue par dessous; on peut en conclure que ces parties étaient en mauvais état sur l’exemplaire de Berlin comme sur celui du Muséum d'histoire naturelle, les seuls connus à cette époque.

Quoi qu'il en soit, le rapprochement à établir avec la tête étudiée par Brous- sonet n'étant pas douteux, il y aurait lieu d’intervertir les descriptions, si on jugeait utile de conserver ces deux espèces, qu'il me parait plus naturel de considérer comme de simples variétés, car certains individus présentent des combinaisons mixtes de caractères, surtout en ce qui concerne les seutelles et les dents, de sorte qu'on peut avec autant de raison les rappro- cher de l’une ou de l’autre forme.

8. Centrophorus calceus Lowe.

(PL. IN, fig. 4, de, 4», 4e, Ai)

Ce Squale n’est réellement bien connu que depuis les travaux de MM. Bocage et Capello. Il ne parait pas ‘atteindre une très grande faille; les deux exemplaires que la Commission scientifique du Zravailleur à rapportés de Sétubal ne mesurent pas plus de 1,03 à 1°,06 (N° A, 3929 et A, 4802, Coll. Mus.); ce sont deux femelles adultes ; dans les oviductes de l’une d'elles nous avons rencontré einq petits longs de 200" et ayant

la vésicule ombilicale en grande partie résorbée.

(4) Müller et Henle, Plagiostomen, pl. XXXIV. (2) Comparer par exemple les planches XXXIIT et XXXIV, la première représentant le Centro- phorus granulosus BI. Schn.

72 POISSONS.

La forme particulière du museau, élargi en spatule, donne à ce Centro- phore un faciès tout particulier, qui permet de le reconnaitre au premier coup d'œil; la teinte générale est d’un gris bleuâtre, plus päle, presque blanc, sous le ventre.

La peau, eu égard à ce qu’on connait généralement chez les Sélaciens, offre peu de résistance et se déchire avec une extrème facilité.

La pupille est d’un vert émeraude clair.

MM. Bocage et Capello, après comparaison entre des exemplaires pro- venant de Madère et ceux pêchés à Sétubal, ayant admis l'identité de leur Centrophorus crepidalbus avec V'Acanthidium calceus de Lowe, il paraît convenable, suivant l'opinion de M. Günther, d'adopter cette dernière épithète comme ayant la priorité, bien que la description incomplète donnée par l’auteur anglais ne rendit guère possible une détermination positive.

Un individu plus petit, long de 540”, a été ramené dans le dragage xcv du Z'alisman par 1 230" devant le bane d’Arguin (N° 84-389, Coll. Mus.).

9. Spinax pusillus Lowe.

Cette espèce, qui diffère du Squalus spinaz Lin. (Spinax niger des auteurs) par la forme de ses scutelles granuleuses et non prolongées en pointe filiforme, est représentée dans nos collections par un individu long de 230°" très bien conservé. Il a été trouvé dans le dragage ext par 580" dans le canal de Saint-Vincent Saint-Antoine, îles du Cap-Vert (N° 84-

390, Coll. Mus.).

10. Centroscyllium Fabricii Reinhardt. Un petit exemplaire long de 175"*, en fort mauvais état, peut être rapporté à cette espèce, la seule connue jusqu'ici. La forme des dents, tricuspides aux deux mächoires, ne laisse aucun doute sur l'assimilation

générique. La comparaison avec des types de même grandeur appartenant

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 73

à la collection du Muséum montre que la forme générale, la disposition des nageoires, la force et les dimensions des épines, sont celles de l'espèce de Reinhardt.

Ce poisson a été pèché dans le dragage xan, par 1495", devant le banc d’Arguin (N° 84-391, Col!. Mus.).

Le Centroscyllium Fabricit étail surtout connu des mers septentrionales et du Groenland; trouvé déjà plus au sud dans les dragages exécutés par les soins des États-Unis, car le Muséum à recu de l’Institution smithsonienne un exemplaire pris à 366" (200 brasses) par 42°,40 lat. N. et 65°,18 long. O., ce Squale descendrait encore davantage, 20°,44 lat. N. d’après

nos observations, mais en gagnant des profondeurs plus grandes. ©

REMARQUES SUR LA FAMILLE DES SPINACIDÆ

ET SUR LA PÈCHE DES SQUALES PAR DE GRANDES PROFONDEURS A SÉTUBAL

La famille des Spinacidæ, telle qu’elle est aujourd'hui définie par le plus grand nombre des ichtyologistes, c'est-à-dire comprenant à la fois les genres groupés autour des Acanthias, des Spinaz, tribu des SrINAGINA, et ceux qui se rapprochent des Scymnus, ScxYmxiA, renferme la plupart des Plagiostomes des grandes profondeurs. Voici comment, d’après les maté- riaux que j'ai pu rassembler, cette famille semblerait devoir être comprise dans ses subdivisions.

En premier lieu si, contrairement à l'opinion de Müller et Henle, on réu- nit en un groupe les Srixaces et les Scyuxi formant pour ces ichtyologistes deux familles distinctes, e’est que ces animaux présentent non seulement dans la disposition de leurs nageoires impaires, surtout l'absence d’anale, des caractères communs, mais encore que les dents, dans ces deux divi- sions, offrent un arrangement analogue et tout à fait particulier, sauf chez les Centroscyllium. À Vune au moins des mâchoires (1), parfois aux deux (2), la partie basilaire ou racine de la dent s’'élargit en formant une lame

(4) PL. IL, fig. 4e, 2e. (2) PI. IN, fig. 4e, 14, 24, 2e, ga, 32.

=

(TALISMAN. Poissons.)

1 PS

POISSONS.

appliquée, suivant une de ses faces, contre le cartilage mandibulaire; la solidité est encore augmentée par le chevauchement de ces racines les unes sur les autres, chaque lame recouvrant par son bord externe sa voisine et se trouvant solidement unie avec elle, non seulement par un tissu intermédiaire fibreux ou fibro-cartilagineux, mais souvent encore par une sorte d’emboitement réciproque, car des parties en saillie sur l'une des racines pénètrent dans des parties creuses qui leur correspondent sur la suivante. De cette disposition, qui disparait dans les genres limites comme les Æchinorhinus, lesquels par suite mériteraient de former une tribu spéciale, résulte que chez ces Squales on ne peut enlever une dent sans arracher ébranler les dents voisines et que le remplacement doit se faire par rangée complète, ce qui d’ailleurs est sans doute général pour tous les Élasmobranches, mais beaucoup plus évident ici que partout ailleurs.

Dans la tribu des SPNaGINA, qui nous intéresse plus particulièrement, la compréhension des genres est différemment interprétée par les auteurs, MM. Barboza du Bocage et Brito Capello par exemple, ayant établi un certain nombre de coupes, que M. Günther n’a pas cru devoir admettre. Pour ce dernier en effet le genre Centrophorus M. et H. doit renfermer en même temps les espèces des genres Scymnodon Boc. et Cap. et Centros- cymnus, Boe. et Cap. Malgré l'autorité du savant directeur du Musée Bri- tannique, le faciès du Scymnnodon ringens avec ses dents inférieures aiguës et si développées, l'aspect que donnent au Centroscymnus cœlolepis ses écailles à limbe articulé, arrondi, sans traces de dentelures, me paraissent, joints aux raisons déjà données par les auteurs portugais, justilier l’opinion de ces derniers. Le tableau synoptique ci-contre donnera idée des subdi-

visions à établir en admettant cette manière de voir.

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES. 15

Trib. SPINACINA

| triangulaire. Dents supérieures subultes; les infé-

rieures à pointe dressée, triangulaire. . ...... L. Oxynotus Rar. | aiguës, |dressée, triangulaire . . 2. Scymnodon Boc. et Cap. simples. oblique. tran-| SUPulées. 3. Centroscymnus Boc. elCap. Corps! Dents | Ie, URe inférieures Ho) 4. Centrophorus M. et H.

chantes. Les à pointe plus moins

ee supérieures : à pointe | \ laire.

arrondi. Dents pointe oblique, tranchantes, ainsi

supérieures que les inférieures . ......... 5. Acanthias Risso.

tricuspides.{ à pointe oblique, tran- Dents nechantes eee ee 6. Spinax Cuv.

inférieures lésalement tricuspides. . 7. Centroscyllium M. el H.

La pêche des Squales à Sétubal, depuis un temps qu'il est impossible de préciser, mais certainement fort ancien, donne lieu à une exploitation régulière sur laquelle il nous a été possible de rassembler un certain nombre d'indications. Il est, je crois, d'autant plus opportun de les faire connaître, que les mêmes procédés employés sur d’autres points du globe amène- aient, sans aucun doute, la découverte de {ypes nouveaux analogues.

Le nombre des bateaux, qui se livrent à cette industrie spéciale, est peu considérable, trois à Sétubal même et à peu près autant à Cezimbra, petit port situé plus à l’ouest à mi-chemin à peu près du cap Spiechel. Ces embarcations, longues de 5 à 6 mètres, sont larges, solidement cons- truites, mais en même temps équilibrées de manière à céder aux moindres impulsions de l’eau, condition leur permettant de tenir la mer même par sros temps, car souvent, vu la distance, la pêche demande des absences de plusieurs jours et la rentrée au port peut être difficile. Le bateau sur lequel la pêche s’est effectuée sous nos yeux était monté par neuf hommes plus un jeune garçon de douze à quinze ans.

L'engin employé se compose en premier lieu des lignes portant les hains. Ce sont de petites cordes de 16%" à 20°" de circonférence, longues d’une trentaine de mètres, portant à des distances égales vingt corde-

lettes plus fines, de 1*,50 de long à l'extrémité desquelles sont empilés

76 POISSONS.

les hamecons. Ces derniers, analogues à ceux qu'on emploie habituelle- ment pour la pêche de la morue au banc de Terre-Neuve, ont une hauteur de 140°° à partir du sommet de la courbure jusqu'à l'extrémité d'attache; le diamètre du fil de fer étamé, avec lequel ils sont établis, est de 4°. Ces lignes, analogues à ce que les pècheurs de lOcéan désignent sous le nom de pièces d'appelets, sont réunies bout à bout au nombre de vingt à quarante, formant une fessure, laquelle porterait par conséquent de 400 à 800 hamecons. Le tout est fixé à une maitresse corde de même grosseur mesurant de 1,200 mètres à 1,300 mètres (700 brasses). Les pêcheurs portugais désignent l'engin sous le nom d’espinheis, qui au propre signifie épine dorsale et fait allusion à la ressemblance qu'on peut saisir entre cet instrument et l’aspect du rachis des poissons avec ses longues apo- physes partant à des intervalles réguliers (1).

Les hains sont amorcés au moyen de sardines fraiches, conservées dans le sel et remplissant le fond de l’embarcation au-dessous du plan- cher. Au fur et à mesure les hamecons garnis sont placés vers l'avant du bateau, formant deux paquets entre des fiches placées dans ce but sur le plat bord. Cet arrangement réclame de la part du pêcheur une grande habitude pour être méthodiquement fait et permettre plus tard de jeter avec ordre les hameçons, sans qu'ils risquent de se prendre les uns dans les autres.

Au moment de mettre l'engin à l’eau on conduit l'embareation au moyen de deux rames plus longues que celles dont on se sert habituellement, afin que la ligne venant de l'avant ne risque pas de s'engager dans les avirons. Pour procéder à l'immersion on commence par lester l'extrémité avec une pierre de médiocre grosseur, ayant environ le volume des deux poings, puis on jette un par un les hamecons, qu'on voit passer avec régularité le long du bateau, descendre obliquement et disparaître sans qu'aucun vienne accrocher l’autre. Les pièces d’appelets sont ainsi successivement envoyées, et on file la ligne. Lorsque la moitié environ de celle-ci est à l’eau, on arrête l’opération pendant un quart d'heure, en continuant de nager pour tendre l'appareil; on achève ensuite d'immerger complètement le

(1) Cet engin n'est en définitive qu'une Palangre disposée pour opérer à de grandes profondeurs (voir Duhamel. Traité général des Pesches, 1 sect., p. 71, 1769).

1 1

ÉLASMOBRANCHES. PLEUROTRÈMES.

restant. Toute cette manœuvre demande environ une heure et demie.

Après une heure trois quarts de repos, l'engin ayant été laissé au fond, on s'occupe de le relever, ce qui constitue la partie pénible de l'opération, les moyens mis en usage par les pêcheurs de Sétubal étant des plus primitifs. On dispose à l'avant du bateau une sorte de madrier, lequel porte, encastré dans son extrémité libre, une poulie en bois, l’autre bout s'appuie contre le mât, et Le tout est solidement amarré à la pièce relevée en saillie, qui, dépassant la proue, continue en quelque sorte la quille. La maitresse corde étant engagée sur la poulie, les hommes de léquipage se placent deux par deux sur chaque banc; tous alors, les mains garnies de mor- ceaux de drap, tirent ensemble et amènent ainsi la ligne sur l'arrière du bateau. Là, le patron recoit les différentes portions de corde, qu'il enroule ; à chaque dix tours il arrête au moyen d’un nœud, et forme ainsi des paquets qu'il place avec ordre les uns au-dessus des autres. IF faut près de deux heures pour remonter, lever ainsi la maitresse corde et arriver à la première pièce d’appelet. À partir de ce moment la ma- nœuvre se passe à l'arrière; la ligne placée sur le côté droit du bateau est tirée par trois ou quatre hommes; le patron, armé d'un croc en fer, surveille l’arrivée de l'engin, tandis qu'un pêcheur à côté de lui jette sans grand ordre au fond du bateau les hamecons et les cordes qui les tiennent. Aussitôt qu'un poisson se présente, le patron, au moyen du roc, qu'il lui enfonce dans la bouche, le hisse à bord et le jette devant le pêcheur, qui dégage l'hamecçon.

La durée du coup de ligne, auquel nous avons assisté, a duré un peu plus de cinq heures et demie. La mer était remarquablement calme. Vingt et un Squales furent capturés, on ramena en outre huit Mora Mediterranea Risso.

La ligne touche le fond, car sur ses trois cents ou quatre cents derniers mètres elle est au retour chargée de vase; d’un autre côté il est clair que si ces poissons habitaient des zones plus élevées, expérience eût depuis longtemps appris au pêcheur qu'il était inutile d'employer un engin non seulement coûteux, mais encore encombrant et pénible à manœuvrer. Notons de plus que sur ce point, des populations nombreuses s’occu-

pent exclusivement de la capture des poissons, ces espèces de Squales ne

78 POISSONS.

sont prises qu'avec l’espinheis. 1 n’est donc pas douteux que ces poissons ne viennent bien de ces profondeurs.

Dans le cours de la campagne du Talisman, le chalut, à trois reprises et en des lieux fort éloignés les uns des autres, a ramené, on l’a vu plus haut, des Squales appartenant aux espèces qu'on pêche à Sétubal; e’étaient de jeunes individus, mais leur présence suffit pour permettre d'affirmer que ces animaux existent sur ces points; seulement leur volume, leur agilité, empêchent de les prendre facilement avec cet engin.

Quels bénéfices retire-t-on de cette pêche, c’est ce dont je n'ai pu qu'in- complètement me rendre compte malgré les renseignements qui nous ont été fournis avec beaucoup d’obligeance par M. Fryxell, commis de M. J. O’Neitl, vice-consul de France à Sétubal, ou ont été donnés à M. de Follin par le patron Juan Correà, celui-là même qui a pêché devant nous. Le produit principal parait être la peau des Squales; mais sauf le Centrophorus granulosus, qui, pouvant être employé pour la fabri- cation d'un galuchat, a sans doute une certaine valeur, les autres ne doivent servir qu'au polissage des bois. Le prix en est minime; une peau de Scymnus lichia m'a été vendue sur les lieux pour 280 reis, soit environ 1,50. Elle était séchée, étendue sur deux bâtons en croix, l'animal ayant été fendu le long du dos, la tête et toute la chair enlevée. On la prépare également en arrachant des lanières de 8 à 10 centimètres de large et de la longueur du poisson. Le foie donne une huile dont les gens du pays se servent pour l'éclairage; elle serait aussi, paraïtl, parti- culièrement estimée pour le graissage des bois, qui doivent frotter l’un sur l’autre, Enfin le corps des Squales, habillé comme la Morue, e’est-à- dire fendu pour retirer l’arête, étalé, salé et séché, constitue un aliment; il est consommé sur place. On se demande, en somme, comment de tels produits peuvent indemniser des frais d'équipage et d’outillage, que

nécessite une semblable pêche.

ÉLASMOBRANCHES. HYPOTRÈMES. 79

11. Raja fullonica Linné.

Un petit exemplaire dont le disque mesure 180" de long sur 130" de large et la queue 250" me parait devoir être rapporté à cette espèce, bien que, l'animal étant jeune, il puisse rester quelque doute sur cette assi- milation.

Toute la partie supérieure du corps est couverte de seutelles ; des épines plus fortes forment une rangée médiane longitudinale sur le dos se pro- longeant sur la queue; quelques autres se voient plus en dehors au niveau de la ceinture scapulaire, au bord interne de l'orbite jusqu'à l'angle interne de l’évent, sur les côtés de la queue; en ces deux derniers points les épines sont assez nombreuses pour former des lignes continues.

L'individu est un mâle.

Pêché à bord du 7ravailleur en 1882, dragage 1, par 614" de pro-

fondeur (N° 83-149, Coll. Mus.).

La détermination spécifique des poissons du genre Jiaja est, on le sait, un des points les plus difficiles de lIchtyologie, et, en particulier, pour cette espèce les auteurs sont loin d'être d'accord sur le nom qu'il con- vient de lui attribuer. A. Duméril (1) pense que le fiaja fullonica de Linné n’est pas l'espèce de Rondelet, mais plutôt le 2. chagrinea de Pennant. M. E. Moreau (2) semble partager cette manière de voir, à en juger par la synonymie qu'il donne de cette espèce. Cependant, eomme dans le Systema naturæ la figure de Rondelet est très exactement citée, que la diagnose ne renferme pas de caractères incompatibles avec ceux de l'espèce en question, je crois, avee M. Günther, quil est plus con- venable de donner à la Raiïe épineuse à museau court le nom Linnéen.

(4) A. Duméril, Hist. nat. des Poissons, t. [, p. 554 (Note). (2) M. Moreau, Poissons de France, t. I, p. 432.

80 POISSONS.

16. Chimæra monstrosa Linné.

(PL. IV: fig. 9).

Quatre individus de cette espèce ont été pris; tous sont de petite taille, le plus grand mesurant à peine 400". Le plus petit, long de 130°° à 140"", porte encore sous l’abdomen la vésicule ombilicale (1); le diamètre de celle-ci est de 9°" à 10°, son pédoncule est nul. Cet exem- plaire était-il encore contenu dans l'œuf? cela est présumable; toutefois, il n’a pas été possible de trouver trace de la coque cornée, quoiqu'on ait examiné avec le plus grand soin dans ce but les débris ramenés

par le chalut.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ASEXRRNIER EEE Côtes du Soudan. ... 800" 1 DEN OV ee Re Banc d'Arguin.. - . 1230 2 MON N VIDER SN MACON APP CCE 1257 1 4

En 1882 dans le golfe de Gascogne, dragage 1, par une profondeur de 614", on a recueilli les fragments d’une enveloppe cornée de même nature que celles altribuées aux œufs d'Hococepnaza. La comparaison faite, soit avec les figures données par J. Müller ou A. Duméril (2), soit avec les œufs déposés dans les galeries du Muséum, lesquels ont été étudiés par ee dernier auteur, ne laisse aucun doute sur l'identité à établir entre ces différents objets. Cette enveloppe plus petite, autant qu'on en peut juger, que les œufs vus par A. Duméril, à perdu toutes les parties filamenteuses périphériques, mais on distingue très nettement l'extrémité triangulaire prolongée en pointe, avec l’arète qui la parcourt et se continue sur le corps de la coque.

La présence de ces œufs dans le golfe de Gascogne rend très probable qu'ils proviennent des Chiméæra et non des Callorhynchus.

(4) PLV, fig. 2, a. (2) A. Duméril, Hist. nat. cles Poissons, PI. VIT, fig. 8.

TELEOSTEI

APODA

18. Myrus pachyrhynchus. (PESTE A AE)

Corps allongé, la queue occupant les 3/5 de la longueur totale, arrondi dans la portion abdominale la hauteur et la largeur font à peine 1/27 de cette même dimension. Tête longue, du double environ de la hauteur; le museau, assez court, en oceupe le tiers; il est arrondi, renflé, la mâchoire supérieure dépassant l’inférieure en avant et sur les côtés par suite de l’épaississement des lèvres. Bouche peu fendue, sa commissure s'étend à peine au delà du bord postérieur de l'œil mème n'atteint que le centre de cet organe. Dents fines, nombreuses, presque en carde, celles de l’intermaxillaire un peu plus développées, ainsi que celles du vomer; ces dernières forment une ligne médiane à la voûte palatine. Narines très rapprochées de la gencive, l’antérieure un peu prolongée en tube, difficile à reconnaitre au milieu des eryptes dépendant des canaux muqueux fort développés aux deux mächoires. Orifice branchial médiocre, très peu en avant de la pectorale. Peau nue.

Ligne latérale visible comme une bande étroite, pâle, sur les côtés du corps.

Nageoires pectorales médiocres, mais bien distinctes; les nageoires impaires assez développées confondues à l'extrémité caudale. L'origine de la dorsale se trouve à une distance de l’orifice branchial égale à celle qui sépare ce même orifice de l’œil.

Coloration grisätre ; nageoires plus pâles, orifice branchial noir.

Cavité abdominale peu prolongée au delà de l’orifice anal, 1/4 envi-

(TALISMAN. Poissons.) .

82 POISSONS.

ron de sa longueur {otale. L’œsophage, membraneux, débouche dans un estomac en siphon à parois beaucoup plus épaisses; celui-ci ne se prolonge même pas jusqu'à moitié de la portion préanale de la cavité. L’intestin se dirige d'abord en avant comme d'ordinaire chez les Apodes, formant une anse simple; cette portion, qu'on peut appeler ascendante, a l'aspect de l'estomac, la portion descendante offre des parois moins épaisses, et gagne en ligne droite l’orifice anal. L’estomac et la première partie de l'intestin sont : terre de Sienne claire; la partie postérieure de ce dernier : jaune. Foie peu développé, coiffant l’anse intestinale ; il se continue en un lobe linguiforme, qui dépasse très peu l’origine du siphon stomacal. Vessie natatoire étendue depuis la fin du tiers antérieur de la cavité abdominale jusqu’à la hauteur de l'anus. La portion post-anale de la cavité est occupée par le rein. Péritoine argenté, maculé de petites taches noires.

Millin. 1/100.

BoneUueUuTUUl) EEE EEE 360 » HAUTEUT A PETER PNR TRACE 15 3 Bpaissoue ei AND An ERA re 13 3 Fonsueurndentaitete 2 7. 26 fl

de’la queue". 7 0 290 61

dUMUSEAU EE PR ENT 9 34 Diameétrende œil 2. 7 ) 19 Espace nterorDitaire RE ) 19

84-431, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. JESRRRES P RE A E Côtes du Maroc. . ... 1435 1 D ANNE EE ER a 1050 il CRE DOTE Iles du Cap-Vert. ... 460 2 4

(4) Dans ces tableaux, une dernière colonne renferme les rapports en centièmes : à la longueur du corps pour les seconde à cinquième dimensions (hauteur et épaisseur du corps, longueurs de la tête et de la nageoire caudale ou de la queue, suivant le cas) : à la longueur de la tête pour les trois dernières (longueur du museau, diamètre de l'œil, espace interorbitaire). (Voir pour l’établis- sement et la valeur de ces rapports : Mission scientifique au Mexique. Poissons, p. 57 et suivantes.)

Je ferai remarquer que, suivant l'usage généralement adopté aujourd'hui, la longueur du corps est prise moins la caudale, dans le cas contraire on emploiera l'expression : longueur totale. La lon- gueur de la tête est pour les Apodes la longueur du cräne, pour les autres Téléostéens, la distance comprise entre le point le plus saillant du museau et l'extrémité postérieure du battant operculaire, abstraction faite des épines saïllantes, qui peuvent parfois le prolonger.

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 83

Les caractères de eet Apode, en particulier la position labiale des narines, le font évidemment rentrer dans le genre Myrus, qui, jus- qu'ici, ne comprenait qu'un espèce, le Myrus vulgaris (L.) Kaup. Ise dis- tingue facilement de ce dernier, dont le museau est nettement conique et non renflé; la dorsale aussi commencerait moins en avant dans le

Myrus pachyrhynchus que dans son congénère.

19. Nettastoma melanurum hRafinesque.

(PI. V: fig. 2, 2 9»).

Cette espèce avait été jusqu'ici regardée comme propre à la Méditerranée, les dragages du T'alisman l'ont fait retrouver dans l'Océan. Nos individus, adultes, au nombre de deux, se distinguent aisément du Veffastoma procerum décrit par MM. Goode et Bean; les dents sont assez robustes, la mâchoire supérieure ne dépasse que de très peu linférieure, le prolon- gement nasal est fort court.

Sur notre plus grand exemplaire, dont les dimensions sont données ei- dessous, la cavité abdominale s’étend d'environ 70°" au delà de l'anus, qui est à 260°* de l’extrémité du museau. L'’estomac ayant la forme habi- tuelle chez les Apodes se prolonge en pointe un peu au delà de Porilice anal; l'intestin naît très près de son origine et se dirige d’abord en avant sur une longueur d’un centimètre environ, puis se recourbe et se continue directement en arrière pour atteindre l’orifice postérieur. Le foie est divisé en deux lobes, celui de droite s'étend plus en arrière que celui de gauche, La vessie natatoire, dont l'extrémité antérieure est à peu près à la hauteur de la courbure intestinale, se prolonge jusqu’à l’extrémité de la cavité abdominale, mais non au delà.

L'estomac du grand individu, pris dans le dragage ex, renfermait

deux petits crustacés du genre Vemalocarcinus.

Millim. 1/100. LOMME PORN 6 0e Doc 670 » HAUT CE A 31 6) ÉOÉSEUE ACER po ar ee 17 2

Poneveurade la télé cer 67 10

84 POISSONS.

Millim. 1/100.

Longueur de la queue. . ..... AS 440 61

—— JUMUSEAU EE EE 36 DA Diametre dei ER EE EEE 10 45 Espace interorbitaire. . . . . . . . . . .. fl 10

84-430, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LXXT RE . Côtes du Soudan. ... 640 L DAENTI EE RE cr Iles du Cap-Vert . ... 90 2 jun. Go (CDI IE RES R ie _ io 760 1

4

La forme générale, l'absence de pectorales, la coloration particulière de l'extrémité caudale, me font rapporter à cette espèce les deux petits poissons cités du dragage cvu, l’un de 95°", l’autre de 142". Leur niveau bathymétrique est cependant notablement différent de celui des adultes. [ls leur ressemblent d’ailleurs beaucoup, et je ne vois pas les rapports qu'on pourrait établir entre eux et l'A/yoprorus messinensis Kôll. du groupe des Leptocéphales, animal que M. Gill et M. Günther considèrent comme soit l’état jeune, soit la transformation pathologique,

du Vetlastoma.

21. Nettastoma proboscideum.

(PL VIT; fig. 3).

L'exemplaire, qui fait objet de cette description, est en assez mauvais état.

La longueur totale est considérable, cependant l'extrémité postérieure manque, mais, d’après la hauteur au point coupé, cela ne peut pas aug- menter notablement cette dimension (1); la queue en occupe très peu plus de moitié, la hauteur, au point le plus élevé, vers le milieu de la longueur, est très faible, 1/50 de celle-ci, épaisseur encore moindre. La tête occupe à peine 1/10 de la longueur totale; le museau est malheureu-

(4) En essayant de reconstruire géométriquement cette portion marquante, par le prolongement des bords supérieur et inférieur, on peut l’estimer à 50m ou 60m,

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 85

sement fracturé; cependant on peut reconstituer à peu près intacte la mâchoire supérieure, elle présente à son extrémité un prolongement nasal mou, aplati, triangulaire, qu'on pourrait comparer pour la forme à celui qui orne le museau du serpent connu sous le nom de Serpent porte-épée (Langaha ensifera D. B.), sa longueur de 20°" est, dans l’état de con- servation il se trouve, à peu près moitié de la longueur du museau :

x

à sa base se voit, la narine antérieure, de forme tubuleuse, la narine pos- térieure est sensiblement en avant de l'œil, à 5°" environ, à un niveau un peu supérieur au centre de celui-ei. Les dents sont fines, couvrant en râpe les deux mâchoires et le palais. Les orifices branchiaux, en fente allongée d'avant en arrière et de bas en haut, sont rapprochés du ventre, nettement distincts cependant.

Corps pris dans son ensemble fusiforme, se renflant progressivement jusque vers la portion moyenne et diminuant d’une manière insensible à partir de ce point. La ligne latérale, rapprochée du dos en avant, se place ensuite au milieu de la hauteur et se continue ainsi jusqu'à l’extré- mité caudale. On ne voit pas trace d’écailles.

Le mauvais état de conservation empêche de reconnaitre avec certitude la disposition des nageoires impaires ; toutefois, la dorsale commence à peu près au niveau de l’orifice branchial et lanale très peu en arrière de l’anus. Les pectorales, c’est un des caractères du genre, font défaut.

Millim. 1/100.

L'ONU ES RER ee 960 » HAUTEUR ANSE EME CEE 29 2 DRE RE RER EAN 1% 1 Pongueuridellantéte eee 99 10

de la queue "7... 560 58

_— IMUSEAUR RE FE Er. bb] 55 Diametre de lil PMP | 5 5 Espace interorbitaire. . . . . . ...... 2 2

84-1069, Coll. Mus. Numéro dun dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

DOOULS RENE Côtes du Maroc. . . .. 2200 [l

86 POISSONS.

Cet Apode se rapproche évidemment beaucoup du Wetfastoma procerum G. et B. (1) par la présence d’un prolongement rostral, celui-ci toutefois est plus développé dans notre individu, il mesure au moins quatre fois le dia- mètre de l'œil, d'un autre côté il est charnu, en triangle allongé et ne méri- terait guère l’épithète de filamenteux, que lui donnent les ichthyologistes américains. Cependant ce caractère serait insuffisant pour l'en distinguer, si je ne croyais trouver dans les proportions du corps une différence, qui ne parait guère permettre d'identifier ces deux poissons. D’après MM. Goode et Bean, la longueur de la queue est double de celle du corps, tète comprise, soit les 2/3 de la longueur, chez notre individu que je désignerai sous le nom de Weffastoma proboscideum, la queue n'entre pas

pour plus de 1/2 ou 3/5 dans cette même dimension.

23. Uroconger vicinus.

(PL. VL: fig. 4, 4e, 4).

Très voisin comme aspect de l'Uroconger lepturus Vichards., ayant toutefois, autant qu'on peut en juger par les figures données de celui-ci, le corps et la queue plus élevés par rapport à la largeur.

Les canaux mucifères de la tête bien développés. La commissure labiale atteint au moins le niveau du centre de l’œil ; les mâchoires sont armées de dents fortes, surtout à lintermaxillaire et à la partie antérieure des dentaires; les dents vomériennes manquent à la partie postérieure de l’os, mais sur le corps se voient deux dents fortes, l’antérieure surtout, elles sont l’une derrière l’autre. Cette disposition serait conforme à la figure donnée par Richardson, mais diffère de celle indiquée par Bleeker, pour la même espèce (2). La narine antérieure est tubuleuse, assez rap- prochée du bout du museau, difficile à distinguer des pores muqueux voisins et située près de la lèvre ; la postérieure plus relevée, en avant de l'œil, se trouve au-dessus d’un sous-orbitraire lâchement uni aux os de la

(4) Bull. of the Mus. comp. zool. Havard College; t. I, n. 5, p.224, 1883.

(2) Richardson, dans la description, dit que les dents ne sont pas figurées sur la partie posté- rieure du vomer par suite de l'imperfection de la pièce remise au dessinateur, la figure donnée par Bleeker doit donc être considérée comme plus exacte.

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 87

face. Les orifices branchiaux sont médiocres, un peu au-dessous et en avant de la base de la pectorale; l’espace qui les sépare est notablement supérieur à leur longueur.

Anus vers les 2/5 de la longueur totale. Ligne latérale bien distincte, surtout en avant, elle est formée de points blanchâtres avec une perfo- ration nette en leur centre, rappelant les pores muqueux de la lèvre et de la mâchoire inférieure ; ces derniers, au nombre de 4 à 6, très marqués.

Cavité abdominale étendue en arrière de l'anus d’un peu moins de 1/4 de-sa longueur totale. L’estomac, prolongé en siphon, a son extrémité en eul-de-sac située en avant de l'anus ; il est d’une couleur noir bleuûtre, foncé. L'intestin, qui naît vers la partie antérieure de l’organe précédent, se dirige d’abord d'arrière en avant sur une petite longueur, puis se recourbe et gagne sans aucune inflexion l’orifice anal ; il est d’un noir de suie profond. Le foie n’est constitué que par un lobe linguiforme occupant en longueur 1/3 de la cavité abdominale. La vessie natatoire, médiocrement développée, se prolonge très peu au delà du foie par une extrémité arrondie, elle se rétrécit en avant en un pédicule, qui m'a paru déboucher à la partie supérieure de l’æsophage.

Millim. 1/100.

MONnEUEDR CR tr ne o10 » POP ER ci Se RE 28 à) Épasseur M. AU CAPE Cal) Luc 11 2 Ponsueurdendtantéten "Nr. A 8

de latqueue 325 GA

= dUPMUSEAU 16 36 Diametre de l'œnmm ne 7 16 Espace interorbitaire. . . ......... D) A1

N°84-430, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 41: LXXXIT . . ... Côtes du Soudan. ... 932 I DEN CIE +. 7.4 Banc d’Arguin . .... 1495 3 Ga (EU SR EERRREE Iles du Cap-Vert . ... 633 Il

+ .

88 POISSONS.

Cette espèce se distingue de FUroconger lepturus Richards, non seule- ment parles proportions différentes données plus haut, mais encore par la disposition des dents vomériennes et la distance qui sépare les orifices branchiaux. La figure donnée dans le voyage du Sulphur (1) semble indiquer que la membrane branchiostège passe au-dessous de la gorge pour se réunir à celle du côté opposé, tant l’orifice est largement ouvert ; le texte, il est vrai, rectifie cette erreur; la figure donnée par M. Bleeker (2) est plus satisfaisante.

L'Uroconger vicinus représente dans l'océan Atlantique l’espèce de la mer des Indes.

24. Synaphobranchus pinnatus Gray.

(PI VI: fig 9 Da 9b 9ec\ . , US: 2, 2,2; ZT) le

Cette espèce a été décrite avec beaucoup de soin par Johnson, sous le nom de Syraphobranchus Kaupii. M. Günther la rapporte au Muræna pinnata, nom donné par Gray à un poisson indiqué dans Gronovius; ce dernier ne le possédait pas et l’avait étudié dans la collection de Vosmaer. Le type n'étant plus connu, la description première laissant beaucoup à désirer et n'étant pas accompagnée de figure, on peut se demander si l’assi- milation est parfaitement exacte. Toutefois comme le caractère spécial, tiré de la disposition de lorifice branchial unique, est indiqué, quoique d’une manière dubitative, par Gronovius, pour ne pas compliquer inutilement la nomenclature on peut admettre le nom de Synaphobranchus pinnatus Gray, en conservant l’appellation générique imposée par Johnson.

I n'y a guère à ajouter à la description donnée par ce dernier en ce qui concerne l'apparence antérieure. Toutefois, et contrairement à la phrase caractéristique de Gronovius, la mâchoire supérieure se trouve être la plus courte sur les nombreux exemplaires que j'ai pu examiner. On trouve aussi dans les proportions générales une différence qui, si elle ne üent pas à une faute typographique, chose d’ailleurs probable, serait très importante : dans le tableau de Johnson pour les dimensions prin-

(41) Richardson, Voy. Sulphur. lchtyology, pl. LVL, fig. 1. (2 Bleeker, Atlas ichtyologique ; Murènes, pl. V, fig. 1.

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 89

cipales, la longueur totale de l'individu étant de 812"" (32”), la hauteur serait de 76°" (3"), soit environ :: 10 : 1; dans nos exemplaires le rapport est moitié moindre, c’est-à-dire :: 20: 1.

Les écailles (1) affectent le type connu pour l’anguille commune et en général tous les poissons à écailles sous-épidermiques ; une d’elles mesure 3,1 de long sur 1°", de large. L’adhéronce de ces organes au derme est assez faible, sur le plus grand nombre de nos exemplaires ils font défaut, sans cependant que les individus paraissent notablement détériorés.

Le sagitta est petit, 2°",1 sur 1°",6, discoïde, un peu rétréci à son extrémité antérieure, lisse sur les deux faces, sauf le sillon acoustique

Après séjour dans l'alcool la disposition des narines est peu visible, sur le frais, au contraire, il est facile de constater que l’antérieure se pro- longe en tube; la base de celui-ci au point de jonction avec la lèvre s'élargit, l’ensemble formant de chaque côté de la tête une saillie trian- gulaire, surtout visible quand on examine l’animal directement en dessus ou en dessous (2).

_ Tube digestif en siphon d’après le type habituellement connu ehez les Apodes. À l'æsophage très court, presque nul, succède une portion à parois membraneuses très minces; sa couleur est d’un brun rougeätre foncé, elle parait susceptible de se dilater et pourrait être considérée comme une sorte d'ingluvies, de jabot. L’estomac proprement dit, qui y fait suite, long de plus du double, a ses parois plus épaisses, surtout dans ses parties postérieures ; sur son tiers antérieur il est jaunâtre, bleuâtre dans le reste de son étendue; ilse termine en un cul-de-sac prolongé par un repli du péritoine formant une sorte de ligament, qui le fixe au point le plus reculé de la cavité viscérale, laquelle s'étend bien au delà de l’anus. Sur un individu de 400% à 450"", ce jabot et l’estomac me- surent environ 105"". L'orifice pylorique se trouve placé très près de l'origine de l'estomac sur le côté droit; de ce point l'intestin se dirige directement en arrière, dépasse de quelques millimètres le cul-de-sac stomacal, puis revient en avant pour aboutir à l'anus; la portion directe ct la portion récurrente sont accolées l’une à l’autre comme les deux canons

PI. VI, fig. 2.

PI. VI, fig. 2.

(TALISMAN. Poissons.)

90 POISSONS.

d’un fusil, la première étant naturellement libre en avant, puisqu'elle est à peu près du double plus longue que la seconde, l’anus répond environ à la moitié de la longueur de l’estomac. Ce dernier présente intérieure- ment des plis longitudinaux au nombre d’une douzaine, les parois sur le restant du tube digestif paraissent lisses, autant qu'on en peut juger sur les animaux que j'ai eus à ma disposition. Le foie est petit, il n’y a, comme d'ordinaire, pas traces de cæcums pyloriques. Quant à la vessie natatoire elle offre un développement beaucoup plus considérable que ne semble le dire Johnson, qui la donne comme allongée et mesurant plus du tiers de la longueur du corps; elle se continue en effet très loin dans la portion caudale, réduite pour sa partie postérieure à un fin prolongement cylindro-conique, placé dans le canal hæmapophysaire, dis- position singulière, qui n'avait jamais été, je crois, signalée sur aucun autre

poisson.

Millim. 1/100.

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84-456, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. NE PR. 2 à Côtes du Maroc. . ... 1105 2 DRXN NE RU - = 10 SR: 1435 2 De NUE RE © 1350 1 NN NN ee . Mise. 912 1 DNA = Pre 1050 1 GX NN EE: = Lt MR 2210 3 TENNIS =, PR 2200 9 SRE te er He 2115 8 DPXTTE PR Re —- no ne 210% Î AO EXT EE EE 2075 4

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 91

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LAN EVEr CS Côtes du Maroc. . ... 2083 I 1 DH SORA PE CANALIES 865 3 AN AE nn ne PR Os 975 il AR ENTRE 4 te pe Et D 2015 1 ROM ERNIIEE 2. 770 Côtes du Soudan. ... 882 ( AGENT AR ACTE 1435 ( ITÉNE SN III SRERRE SE 1435 2 ASMEXNNNIT RE Banc d’Arguin. ..... 1115 1 AMOR A Rue D Ne A 1550 1 DDACIR PEER Iles du Cap-Vert. . ... 3200 2 DONNER 0 = Rte 405 Il DD ICNERTEET RENTE. ACOLES M ea 1449 2 DA CXXTIE 4. 0. nn 1410 [l SES QUE Re 1257 % TE ACA ON BE ENS te RU 2290 I PÉEMEXAXE res Re AS OS EE 2935 I

Le Synaphobranchus pinnatus Gray peut, on le voit, tre considéré

comme une espèce des plus caractéristiques de la faune abyssale.

29. Cyema atrum Günther.

(PI VIT, fis..4, 4).

L’Apode, mentionné ici, peut être provisoirement décrit sous ce nom; toutefois les caractérisques données de l'espèce et même du genre étant très sommaire, on ne pourra décider de la justesse du rapprochement qu'après la publication 27 extenso du travail de M. Günther.

C’est un petit poisson long de 110" à 120°°, à peine épais de 2,5 à 3"; cette forme a été comparée avec justesse à celle des Lepto- céphales par le savant directeur du Musée Britannique.

La tête est renflée, occupant environ 1/6 de la longueur totale; le museau y entre pour plus de moitié; bouche fendue bien en arrière de l’æil, les mâchoires sont garnies de petites dents serrées, disposées en quinconce

et donnant cet aspect de lime fine connu chez les Vemichtys. La mâchoire

92 POISSONS.

supérieure manquant en très grande partie, ainsi que l'extrémité de l’in- férieure, leurs dimensions ne peuvent être données que d'une manière approximative. Îl n’est pas possible de reconnaitre la position des narines. Les yeux sont peu développés, et l'intervalle, qui les sépare, assez grand, 1/7 environ de la longueur de la tête. Les orifices branchiaux étroits sont rapprochés de la ligne ventrale sans être confondus et placés très près des pectorales.

L'anus se trouve au delà du milieu de la longueur totale à l'union des 5/8 antérieurs aux 3/8 postérieurs. Peau privée d’écailles.

La dorsale et l’anale commencent à peu près au même niveau sur la partie postérieure du corps, immédiatement en arrière de Panus, La manière dont elles se terminent n’est pas absolument claire ; sur l’animal frais il m'a paru qu’elles s’unissaient en laissant une échancrure semi- lunaire postérieure, rappelant la nageoïire caudale ordinaire des poissons proprement dits, mais je n'oserais affirmer que l'extrémité fût absolument intacte, l’action du liquide conservateur rend la constatation du faitencore plus difficile aujourd'hui.

Couleur d’un beau noir velouté.

Millim. 1/100.

ÉODBUCURE Re CC CES 105 » HAUTEUR PRE CRE rec Mo 7 7 ÉPRISSeUDES A NME EN LINE: 2,5 2 Ponsueur deNlaMtete Een 17 16

de la queue... . 40 38

—_"HduemUuseaure ne. 9) NS A1 Diametresdendliœil "eee 0,5 3 HSpacemnterorDitaire RP EVE 2 15

84-1067, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. XX TITE NE Re Côtes du Maroc. . . ... 2210 1

M. Günther indique l’espèce comme prise par des profondeurs de

3,743" et 3,262° dans les océans Pacifique et Antarctique.

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 93

30. Nemichthys scolopacea Richardson.

(PIAVTT RE 2022)

Les caractères de cette espèce sont tellement nets, qu'il ne peut y avoir aueun doute sur la détermination de l'individu pêché à bord du Talisman.

Les deux mächoires sont égales et droites.

Cet exemplaire, dans un magnifique état de conservation, étant unique,

il n'a pas été possible d'étudier la disposition des viscères.

Millim. 1/100. ÉONEUCURE RER TR 650 »

HA UE UT mc eue 9 1,4

DOESC UE ee Ne re > 0,7 Longueur de la tête. , ........... 57 9 de laqueus 643 98 ——_ UPMUSEAU-S-. Al 72 DE GE LR RCE 6 10 Espace nterorbitaire. 3 5

84-1068, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur, Nombre d'indiv. IL) OO It EEE Banc d'Arguin. ..... 838 1

Cette profondeur est un peu plus grande que celles indiquées dans les re- cherches faites à bord du Z/ake, le poisson a été pris par 290" et 400"

environ.

31. Nemichthys infans Günther.

(PI. VII, fig. 4, 4°).

La description donnée de cette espèce par M. Günther (1) étant très brève, l’exemplaire dragué à bord du Zalisman, d'un autre côté,

(1) Günther, Preliminary notice, 4878, p. 251.

94 POISSONS.

laissant beaucoup à désirer au point de vue de la conservation, le rappro- chement est douteux.

L'individu, autant qu'on peut en juger, était à peu près de forme cylindrique. Museau en cône aigu, les os des mâchoires couverts de dents en lime fine, comparables à celles du Nermichthys scolopacea Richards. L'œil parait petit, il est plus rapproché de l’extrémité du museau que de l'orifice branchial.

Anus peut-être un peu plus reculé que dans l'espèce {ypique du genre, la longueur de la queue, comparée à la longueur totale, est pour celle-ci de plus des 10/11, et seulement des 7/9 pour l'individu ici mentionné.

La peau étant en majeure partie enlevée avec la plus grande portion des nageoires, il nous manque plusieurs caractères importants. Je ne {rouve trace de la dorsale, par un rayon incomplet, qu'un peu en arrière de l'anus ; l'anale commence immédiatement après ce dernier, elle parait avoir été plus haute que la dorsale. La base, dépendant des os scapulaires, qui supportait les pectorales, permet seule de constater la présence de

ces nageoires en arrière de la fente branchiale.

Millim. 1/100. PONnCUEURERE ER EE Cr ee 240 » HAUTEUR EN SE LT eme niet 3 il ÉPAISSEUR M A EE tee 3 1 onsteurde latte EEE 34 1A de la queue. . . : . . . . . .. 187 78 TDADUSEAUE Er 13 38 Diamètre detliŒil nn 1,4 a EspacennmterorDitaire. CR PAM RE 1 3 84-1070, Col. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’'indiv. CNE re 5 à AICOLOS RC CT 2995 1

Nous retrouvons ici le caractère principal donné à l'espèce par M. Gün- ther, à savoir l'éloignement de l’anus à une distance des pectorales double

de celle qui sépare ces dernières de l'œil. Quant à l’allongement propor- + te)

TÉLÉOSTÉENS. APODES. 95

tionnel du corps, plus grand chez le Nemichthys scolopacea Richards. que chez le Nernichthys infans Günth., pour notre exemplaire la différence n’est

guère sensible.

37. Hyoprorus messinensis Külliker. el

38. Leptocephalus Morrisii Linné-Gmelin.

Ces deux poissons ont été trouvés :

L'AHyoprorus messinensis Kôl]. :

Numéro du dragage. Localit®. Profondeur. Nombre d'indiv.

NV Et ET Côtes du Maroc. . . .. 550 À

Le Leptocephalus Morrisi L. Gm. :

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LRO PR TE Côtes du Maroc. . ... 1105 il DAME Se LE te noie Banc d’Arguin .... 1550 l 2)

Sans qu'il soit possible de l’aflirmer, on est porté à croire que ces poissons ne viennent pas en réalité de ces profondeurs, mais ont été recueillis plus ou moins près de la surface, cependant MM. Goode et Bean

citent un Leptocephalus comme dragué par 411”.

ABDOMINALES

Genre NEOSTOMA.

Sternoptychidée sans barbillon mandibulaire, peau ne présentant pas d’écailles, mais pourvue de taches photodotiques. Bouche largement fendue, dents maxillaires et mandibulaires longues, des dents palatines et ptérygoïdiennes. Orifice branchial excessivement étendu, pas de pseudo- branchie. Nageoires dorsale et anale commençant très peu en deçà du milieu de la longueur du corps, la seconde se prolongeant fort en arrière; adipeuse distincte.

Cette caractéristique vise surtout l'espèce typique, le Veostoma bathy- philum: la seconde espèce, vu la petitesse et le mauvais état des exem- plaires, n'a pu être examinée aussi complètement, il est impossible pour elle d’aflirmer l'existence de la nageoire adipeuse.

Ce genre offre les plus grands rapports avec celui des Gonostoma Raf., dont il se distingue surtout par l'absence d’écailles ; on peut joindre à ce caractère la petitessse du sous-orbitaire, qui est loin de recouvrir toute la joue.

Je le regarderais peut-être comme identique au genre Cyclothone, G. et B. (1883), surtout en considérant notre seconde espèce, le Veostoma quadrioculatum, si le genre établi par les ichtyologistes américains ne présentait des dents vomériennes et n’offrait de taches photodotiques qu’à

la partie ventrale, ce qui ne se trouve pas dans notre espèce.

43. Neostoma bathyphilum. (PI. MIT; Ge AE) B, XIII; + D. 13; A. A ; + P.7; V. 10.

Corps allongé, aplati, la hauteur au milieu du corps étant égale à

environ 1/11 de la longueur, et l'épaisseur plus petite de moitié.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 97

La dimension considérable de l’orifice branchial, dont le bord montant est très oblique de bas en haut et d’arrière en avant, semble rejetter l'œil vers l’extrémité antérieure, de telle sorte que le museau parait excessive- ment court, faisant à peine 1/5 de la longueur de la tête, qui occupe elle- même environ 2/9 de la longueur du corps. Bouche énorme obliquement ascendante ; intermaxillaires, maxillaires, dentaires, armés de dents mé- diocres sur les premiers, fortes, au moins en partie, sur les seconds et troisièmes, se voient de longues dents coniques, espacées, les intervalles étant occupés par des dents plus petites; les longues dents (1) à base élargie peuvent s’abaisser de dehors en dedans pour se redresser ensuite, disposi- tion comparable à celle qu'a décrite M. R. Owen chez le Lophius piscato- rius Lin., en particulier. Il existe en outre des dents sur le palatin et plus en arrière sur le ptérygoïdien, à la face interne de l’arc maxillo-crémastique. Œil médiocre, son diamètre égal environ à moitié de la longueur du museau et l’espace interorbitaire à celle-ci. L’opercule offre trois côtes rayonnantes, le préopercule est sans doute constitué par une longue pièce, qui forme la plus grande partie du bord montant du battant operculaire et est située au-dessous de l’opercule ; une autre pièce placée vers l'angle peut être regardée comme le sous-opercule l’interopereule, sinon les deux réunis; au reste ces parties n'ont pu être étudiées qu'au travers de la peau pigmentée, qui les enveloppe, il faudrait les examiner sur des pièces soigneusement disséquées pour en avoir une idée exacte.

La ligne latérale n’est pas distincte ; toutefois, en avant de la première dorsale une rangée de taches photodotiques, au nombre de 8 ou 10, semble en indiquer la situation. Ces organes lumineux sont représentés en outre par une série de taches analogues commençant sur la membrane branchiostège, entre les rayons, et se prolongeant de chaque côté près de la ligne ventrale jusqu’à la eaudale; on voit aussi au-dessus de l’extrémité postérieure du maxillaire un amas glandulaire longitudinal, qui pourrait bien avoir la même fonction et serait analogue à ce qu’on connait chez le Malacosteus. Anus assez exactement au milieu de la longueur totale.

La dorsale à rayons et l’anale commencent vers le mème niveau, immé-

(4)P1. VIIT, fig. 1%.

(TALISMAN. Poissons.) 13

98 POISSONS.

diatement en arrière de l’anus, la seconde est plus du double de l’autre en longueur, et se termine assez près de la caudale, qui est fourchue. Une petite adipeuse s’observe à une distance de la dorsale rayonnée égale environ à la base de celle-ci, elle finit au même niveau que l’anale. Les pectorales et les ventrales sont composées de rayons faibles et les secondes se trouvent insérées à peu près à mi-distance de la base des premières à l'anus.

Tout le corps, sans trace d’écailles, est d’un noir velouté profond, les taches photodotiques se détachant en blanc.

On trouve quatre ares branchiaux, longs et grèles, portant des tra-

chéaux également allongés et munis de très petits denticules coniques.

Millim. 1/100.

MONSUEUTE RE CCE CC 132 » Hauteur MT CR ne 14 9 Épaisseur NES UE RE. M NAT 6 4 Pongueuride lame ACER ER EU 30 20

de la nageoire caudale. .. 13 (?) 9

AU MUSCAU: 1. LI 6 20 Diametrente im ee 3 10 Espace interorbitaire . . . . ... É) 16

85-60, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1 (Tr -21882)1 (4) EXCEL Golfe de Gascogne. .. 1420 1 D'MAONNTNE LE CE ne : ACOTES ce 2220 1 Bo CNET o M'ome om oc Golfe de Gascogne. .. 2285 1 D)

Le Neostoma bathyplilum présente certains rapports avec le Gono- stoma microdon Günth., autant qu'on en peut juger d’après la courte diagnose donnée; le nombre des rayons est le même à la dorsale et à l’anale, le sous-orbitaire ne recouvre la joue ni dans l’une ni dans l’autre espèce ; il y a une certaine similitude dans la disposition des dents, mais le savant ichtyologiste du British museum ne parlant pas des

(4) Gette notation, dans ce tableau et les suivants, indique les draguages effectués à bord du Travailleur dans les trois campagnes de 1880, 1881, 1882.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 99

écailles, on est en droit d’en conclure que son espèce en est revêtue eon- formément à la caractéristique générale du genre, d'autant que pour une autre espèce, le Gonosloma gracile, 1 indique la peau comme nue en

apparence.

44. Neostoma quadrioculatum. (AVI: 82,229) 90).

B. XI: + D. 43: À. 19 +: V. 6.

Dans cette petite espèce, les dimensions générales sont à très peu près les mêmes que dans l'espèce précédente, sauf la caudale, qui serait peut- ètre un peu plus courte, mais aucun exemplaire, malgré le nombre rela- tivement considérable qui en a été capturé, ne présente cette partie dans un état satisfaisant de conservation.

La tête occupe environ 1/4 de la longueur du corps, elle est com- primée, le chanfrein obliquement descendant. Le museau y entre pour 3/11. Bouche largement fendue, le maxillaire s'étendant très loin en arrière jusqu'à une petite distance de l’orifice branchial; lintermaxil- laire et le maxillaire sont armés de dents fines, inégales, sur un seul rang, 10 à 12 sur le premier, 65 sur le second; à la mâchoire infé- rieure il n’y en a également qu’une rangée, mais elles croissent régulière- d'avant en arrière, on en compte de 80 à 90 sur chaque dentaire. Ces organes, à l’une et à l’autre mächoires, sont coniques, rétrécis à la base, non mobiles, et, à un fort grossissement (1), offrent des stries obliques, fines. Il ne parait pas y avoir de dents au palais. L’æil est très petit, 1/20 à peine de la longueur de la tête, l’espace interoculaire atteint 1/5 de cette même dimension. En avant du globe oculaire et à un niveau un peu inférieur, se trouve une tache sombre, très apparente et que l’on pren- drait volontiers, au premier abord, pour l'œil lui-même sur les indi- vidus conservés, lorsqu'ils ont perdu plus moins leur revêtement pigmentaire ; c’est un des organes photodotiques dont ce poisson est abon-

damment pourvu; on en rencontre en effet une série qui, commençant sur

(4) PL VII, fig. 24.

100 POISSONS.

la joue se continue, à travers la région operculaire, avec celles placées sur la ligne latérale, ces dernières disparaissent vers l’origine du pédoncule caudal. Ces organes photodotiques, sauf le préoculaire, sont peu appa- rents, noyés dans le pigment noir, qui couvre tout l'animal; je ne les ai bien vus que sur un jeune individu encore blanchâtre, long d'environ 30°%, Il n’en est pas de mème d’une série placée sur la membrane branchiostège, un organe par intervalle interradiaire (1), et de quatre autres séries, deux de chaque côté, qui suivent l’une la base de la nageoire dorsale, l’autre celle de l’anale, les organes photodotiques étant en mème nombre que les rayons. Orifice branchial très largement ouvert.

Peau absolument nue.

La dorsale et l’anale naissent au même niveau vers le milieu de la longueur totale, mais la première est plus courte, 1/6 environ de la longueur totale, l’autre étant moitié plus longue ; le bord libre sur chacune d'elles s’abaisse régulièrement d'avant en arrière. La caudale est échan- crée, précédée sur le pédoncule de rayons fulcroïdes bien visibles, Les nageoires paires sont médiocrement développées. Je n'ai pu reconnaitre d’adipeuse, comme je l'ai dit plus haut.

Couleur d’un brun foncé ou plutôt noire; les nageoires ont la même teinte.

La composition du squelette, en ce qui concerne l’are maxillo-cré- mastique et l'appareil operculaire, a pu être étudiée (2). La branche antérieure du premier montre : le palatin (22), l'os transverse (24), le ptérygoïdien (25); la branche postérieure : le temporal (23), l'os de la caisse (27), le symplectique (31); elles se réunissent sur le jugal (26). Le V ainsi formé est très allongé et fort obliquement porté en arrière, la branche antérieure assez élargie, la postérieure remarquablement grêle. Celle-ci porte un appareil operculaire très réduit et dont toutes les parties sont comme disjointes, le préopercule (30) se trouve représenté par une lame longue, étroite, portant une sorte d’écaille scléreuse (28), qui est cer- tainement l’opercule, une pièce placée plus bas (32) doit représenter le

sous-opercule ou l’interopercule, peut-être les deux pièces réunies.

(4) PI. VII, fig. 2°. (2) PI, VIT, fig. 2», Dans cette figure et les figures analogues données plus loin, la désignation et la notation des pièces sont conformes à celles adoptées par Cuvier pour l'anatomie de la Perche.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 101 Le cristallin ne mesure pas plus de 0"",5 de diamètre.

Millim. 1/100.

ONSUBURRRER SR Us à ee MR 52 » HAUTEUR TE ce ccm. 6 10 ÉPOUSER MER SSL 3 ) Pongueumdenantéte ere il 18

—— de la nageoire caudale. . . 9 15

UMDUSCAUR EE TR Er 3 21 Drametresde lee tee 0,5 ï Espaceumterorbilaire "eu 2 18

84-1083, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 4. (Tr. 1880) VI.... Golfe de Gascogne. …. 1553 Il NA ER CRE 1600 I SE CREER 5 TR ».. 4420 3 4. ( —- ) XLIV.. Côtes du Maroc. . ... 2200 1 5: A(Tr 1882), XEX00"" du Portugal... 1350 1 CAEN) EXEN ET MACATANIES 1200 1 EN ENT Cotes dusPortugal.." 950 [l SRE de ee du Maroc..... 1319 1 Le SON ET Ce 1635 1 TOMBER TRE Canaries 2013 1 REX CNIL EEE Banc d'Arguin. . .... 2330 [l 2 COR" S SE orgtarotote COEUR RES 3200 4 ARCS Er SE ACOLESE EE Recce 2192 6) LPS RER ee de 2991 4 16h CAO EEE le Cl 2995 1 AT OISE SE ne one LG AS 2 AM CNNENTIVE. NS Atlantique N°... 1060 1 TS AUNNNVE EE UN ours 1165 . 2

Ce poisson diffère assez du précédent pour qu'il soit peut-être un jour nécessaire de former pour lui un genre distinet; la dentition surtout paraît être particulière, et, à la machoire inférieure, offre une régularité peu habituelle chez les SrervopryYcmibæ; cependant il est préférable, je crois, de ne voir qu'un caractère spécifique. L'appareil photodotique préoculaire peut aussi servir à distinguer cette espèce, bien qu'il n’appa-

raisse nettement que sur l'animal conservé.

102 POISSONS.

45. Gonostoma denudatum Rafinesque.

Tous les exemplaires sont plus ou moins détériorés, surtout l’individu pris par la plus grande profondeur. Sur celui-ci, les téguments, les na- geoires, la plus grande partie des os de la tête ont été enlevés en le reti- rant des fauberts dans lesquels les dents étaient engagées; cependant la situation respective de la dorsale et de l’anale, la disposition des dents sur le maxillaire (lintermaxillaire manque), la facon dont les dents pha- ryngiennes supérieures s’entre-croisent d'un côté à l’autre en arrière, permettent de regarder la détermination comme certaine.

La longueur du plus grand individu est de 200°° à 230°°, dimension

très considérable pour l'espèce.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LONXEVITRAE TE Côtes du Maroc. . . .. 1180 1 DENON EN ER Iles du cap Vert. . .. 460 1 JON CIS ET an star 80 1

6)

49. Chauliodus Sloani Bloch-Schneider. Un exemplaire long de 240°”°, en assez bon état de conservation.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

NO OU NE EN ACER Côtes du Maroc. . . .. 1193 1

52. Sternoptyx diaphana Hermann.

Ce poisson a été pris dans les dragages suivants :

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LÉDNORNDVE CE LE: er Côtes du Maroc. . . .. 1123 1 D CN IX Er de tar AIGOTES . ee CT 2792 1 2

Ces individus sont tous en fort mauvais état.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 103

53. Argyropelecus hemigymnus Cocco.

Ce poisson a été trop bien étudié pour que je croie devoir revenir ici sur sa description, sauf en ce qui concerne les teintes de l'animal obser- vées sur le frais. Il est argenté, brillant sur presque toute l'étendue du trone, sauf au ventre et à la partie dorsale, se voient des taches d’un noir très intense, cette dernière teinte se retrouve sur le pédoncule ‘audal, tant à l’anneau situé sur le milieu de sa longueur qu'à la base de l’uroptère; l'anneau porte inférieurement les taches noires, ocellées d'argent, décrites par les auteurs. Les parties nues sont blanc jaunâtre, translucides. La coloration indiquée dans les planches du Fauna italica par le prince Bonaparte est assez différente, puisqu'il figure ce poisson comme entièrement argenté, sauf une teinte rougeàtre sur le dos et des taches noires à la base de l’uroptère. La description donnée par Valenciennes, d’après Cocco, se rapproche de ce que jai observé moi-même; cependant, vu la variabilité bien connue des pois- sons sous ce rapport, il n’y aurait rien d’impossible à ce que ces diffé- rences tinssent à la saison ou aux localités diverses que pourrait fré- quenter cette espèce.

M. Günther (1), d’après la forme et l’organisation de ces poissons, pense que ce ne sont pas des animaux de la faune abyssale, et que, se tenant le jour à une petite profondeur, ils remontent la nuit à la surface. Il serait singulier, dans cette hypothèse, que les pècheurs ne les prissent pas habituellement et qu'ils aient au contraire été fréquemment capturés dans les dragages à grande profondeur. D'un autre côté les larges taches placées le long de l'abdomen et du pédoneule caudal ont bien les carac- tères d'organes photodotiques, ce qu’on ne s’expliquerait guère pour des poissons n'habitant pas les eaux profondes au moins dans certains cas (2). Enfin plusieurs individus de cette espèce, aussi bien que de la suivante, sont arrivés dans la drague ayant les intestins extroversés par

(4) Introduction to the study of fishes, 1880, p. 628. (2) Voir les considérations présentées plus haut, p. 5, au sujet des Scopelus.

10% POISSONS.

suite de l’expansion des gaz de la vessie natatoire, ce qui peut être regardé comme preuve qu'ils vivaient sous une forte pression.

Sur un certain nombre d'exemplaires, les œufs faisaient issue hors du cloaque; leur diamètre est d'environ 0,3 et ils paraissaient en état de parfaite maturité, ce qui n’est pas favorable à l’idée suivant laquelle

on considère l’Argyropelecus comme l’état larvaire des Zeus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 4. (Tr. 1881) II, 2Ser. Golfe de Marseille . . . 1060 1 2 (Tr. 1882) IV." Golfe de Gascogne 1534 il GPO RE 1) RON RS LA TA 1 AU RE _ VAE 1420 1 DEN) EXT VE IC ANATIES PE ET 1200 1 6. ( )LVI.... Côtes du Portugal. .. 950 1 AGEN) HERVE TA 1100 Il SHNNNIN EEE Te Côtes du Maroc . . .. 1123 1

oc

54. Argyropelecus Olfersii Cuvier.

Cette espèce se distingue fort aisément de la précédente à son corps plus élevé, son pédoncule caudal moins long et la disposition des deux épines lisses qui terminent le pelvis, l’une recourbée en avant, l’autre droite, dirigée en arrière, ce qui donne assez bien à l’ensemble la dis-

position connue pour le fer d'une gaffe.

Numéro du dragage. Localité, Profondeur. Nombre d'indiv. (LrM882)ML VIENS Côtes du Portugal. .. 950 1 (MES NOMEXILT EE déc 1615 1

55. Ichthyococcus ovatus Cocco.

(PL XIV; fig. 2, 9).

La figure qu’on trouve dans le Fauna italica du prince Charles Bona- parte donne une assez médiocre idée de ce poisson, que je détermine plutôt d’après la description, qui est meilleure, et par comparaison avec

des exemplaires venant de Nice.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 105

La forme de la tête est tout à fait obtuse. Bien qu'il ne paraisse pas y avoir d'écailles proprement dites, elles sont simulées par un quadrillé noir. Le ventre est aplati sur une petite largeur, formant une sorte de sole, légèrement saillante en avant sous le menton.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (Dr°4882) XETT "0" Côtes du Maroc. . ... 2030 l Re) NENIET du Portugal... 950 1

Cette espèce n'avait Jusqu'ici été signalée que de la Méditerranée; nos

exemplaires de l'Océan sont identiques avec ceux venant de cette mer.

Genre OPISTHOPROCTUS.

('Ortcûe, en arrière; mpoxtoç, anus).

Corps élevé, comprimé, privé d’écailles, au moins celles-ci seraient- elles très caduques; extrémité postérieure comme tronquée, le pédoncule caudal étant relevé de telle sorte que son bord inférieur fait un angle droit avec la ligne ventrale; par suite l’anale, dirigée directement en arrière, prend la position habituelle de la caudale sur la partie moyenne de cette troncature, dont l’anus occupe l'angle inférieur et la caudale l'angle supé- rieur. Pectorales et ventrales bien développées. La partie inférieure sous la tête et l'abdomen est aplatie, formant une sole couverte d’un ré- seau noir, dont les mailles sont occupées par un pigment brillant argenté. Pas de barbillon mandibulaire. Mandibules développées recevant entre elles la mâchoire supérieure dont la mobilité paraît faible ; pas de dents visibles.

N'ayant eu à notre disposition qu'un individu, il n’a pas été possible de pousser très loin l’étude de ce poisson de taille minime. Toutefois, bien que son état de conservation laisse à désirer sous certains rapports, il est nettement caractérisé par la situation singulière de l’anale, situa- tion dont aucun poisson, sauf peut-être les 7rachyplerus, ne nous offre d'exemple. La place des Opisthoproctus doit se trouver parmi les

É L (TALISMAN. Poissons.) Se

106 POISSONS.

STERNOPTYCHIDÆ S. Str., dans le voisinage des /chthyococcus, dont les rap- proche la présence d’une sole ventrale, très vraisemblement photo- dotique.

Cependant toutes ces questions, en l’absence de renseignements plus complets, restent douteuses. La petitesse de l'animal pourrait même porter à se demander s'il a atteint son complet développement, ou ne serait pas susceptible de subir avec l’âge certaines modifications; la dis- position des nageoires semble plutôt indiquer un être chez lequel ces

parties ont acquis leur forme définitive.

56. Opisthoproctus soleatus. (PIERRE MAS) D'AO A ATACAIOECP ASE SVAS;

Ce poisson de très petite taille a le corps élevé, la hauteur étant égale environ aux 4/11 de la longueur du corps (de l'extrémité du museau à la troncature, qui supporte lanale); la plus grande largeur atteint 1/8 de cette même dimension. Le dos, en courbe assez régulière, est tranchant, le bord ventral aplati, en sorte que la coupe du corps donnerait un triangle isocèle allongé.

La tête, à chanfrein en ligne droite obliquement descendante et à bord inférieur horizontal, est également comprimée, élevée en arrière; museau allongé occupant près des 3/8 de la longueur de la tête; bouche remar- quablement petite, étendue jusqu'à moitié seulement de la longueur du museau ; la mâchoire inférieure a, de chaque côté, son bord supérieur for- tement convexe et prolongé en arrière; le lobe ainsi formé passe en dehors des maxillaires, qui se trouvent emboîtés, à l'inverse de ce qu'on connaît chez les Zchtyococcus. Je n'ai pu reconnaître la présence de dents, celles-ci d’ailleurs sont, on le sait, peu développées et d’une constatation difficile chez le poisson que je viens de citer en dernier lieu et duquel je crois pouvoir rapprocher l'Opisthoproctus. L'œil est énorme, égal à la longueur du museau et regarde en haut, l’espace interorbitaire étant très réduit.

Une large pièce sous-orbitaire recouvre toute la joue. L'orifice branchial

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 107

est largement ouvert; on distingue le préopercule et une pièce posté- rieure allongée, qui représenterait l’opercule et le sous-opercule, la division est peut-être cachée par le tégument. Il n’a pas été possible de compter les rayons branchiostèges.

Forme du corps tout à fait bizarre. A la face ventrale se trouve une sole aplatie, ovalaire, allongée, limitée par un sillon, profond surtout en avant à la région hyoïdienne, cette partie n’adhère pas et forme une languette antérieure étendue jusqu'au niveau de la commissure maxillo-mandibulaire ; la surface de cet organe est partagée en espaces assez régulièrement polyvédriques par un pigment noir, les espaces eux-mêmes étant revêtus d'un pigment argenté (1). N'est-ce pas un appareil photodotique? la comparaison avec l/efhyococcus porterait à le penser. L’anus se trouve juste au-dessus de l'extrémité postérieure de cette sole ; au delà le pédoncule caudal semble manquer, car le poisson est coupé carrément à ce niveau et présente un bord vertical qui gagne le dos. L'étude des nageoires montrera dans un instant comment il faut interpréter cette modification de l'extrémité postérieure du corps. Peau nue; toutefois au bord dorsal, surtout en avant, au-dessus de la pectorale et au bord ventral dans le voisinage de la sole, une réticulation de la peau semble indiquer la présence de matrices pour les écailles, mais celles-ci ont disparu et il paraît plus probable qu'il n’y à qu’une apparence com- parable à celle que présente le tégument des Argyropelecus, des Ster- noptyx, des {chtyococcus.

La dorsale, reculée à une distance du bout du museau double environ de la longueur de la tête, est peu étendue. L'anale, insérée sur l'extré- mité postérieure tronquée du corps, se trouve directement dirigée en arrière ; on la prendrait volontiers au premier abord pour la caudale; toutefois, en y regardant d’un peu près, on observe à l’angle supérieur de la troncature une petite nageoire séparée de la précédente par un espace, faible, il est vrai, mais très net, précédée de rayons fulcroïdes distincts, laquelle, sans aucun doute, représente la caudale rejetée en haut. La pectorale présente quelques rayons allongés, qui dépassent le point d'origine de la dorsale: très peu en arrière de celui-ci s’insèrent égale-

() PL XII, fig. 1°.

108 POISSONS.

ment les ventrales, dont l'extrémité n’atteint pas l'anus. Il faut remarquer que toutes ces nageoires et particulièrement les nageoires impaires, sont assez endommagées pour qu'il ne soit pas facile de se rendre compte de leur forme. La petitesse et la fragilité de l'individu empêchent également d'affirmer que la formule des rayons soit tout à fait exacte.

Dans son état actuel de conservation ce poisson a la tête argentée, le corps jaune rougeàtre; les nageoires sont Incolores.

Il est fâcheux que la nécessité de conserver aussi intact que possible ce curieux spécimen ne permette pas d’en faire l'étude anatomique, surtout pour ce qui concerne la portion caudale du rachis. I y à quatre ares branchiaux, mais je n'ai pu reconnaître si une pseudo-branchie existe ou

non. Millim. 1/100.

L'OngUeUur AU CORPS..." 0e 22 » HAUTeUL RS RAC 8 36 Épaisseur. A EP NE AE A PA 37 16 Loneueunde Jattéte Eee EE TE 8 36

== de la nageoire caudale. . . 3%) 1e)

ee POTAINUSEAUE RE 3 97 Diametre de LEE SET 3 37 Espace interorbitaire. ..e.. . . : . . 0,5 6

83-62, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (Rr 4882) ETIE Côtes du Maroc. . . .. 2030 Il

61. Malacosteus choristodactylus. (PI. VIIT; fig. 4).

B. VID. I, 14; A. I, 14; C. 12EP. 4; V.5.

Ce poisson est très voisin du Malacosteus niger Ayrès, espèce typique du genre, aussi me bornerai-je à indiquer les caractères différentiels les plus saillants.

La forme est à peu près la même; toutefois la hauteur, prise en avant,

se trouve plus grande, environ 2/9 au lieu de 1/6 de la longueur,

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 109

d’après les mesures données par Avrès. Le corps est aplati, son épaisseur étant 1/3 de la hauteur, et cela n’est pas à l’action de l'alcool, comme le pensait le naturaliste américain, car nous avons pu constater le fait sur l’animal frais.

Nombre des rayons des nageoires assez différent, la formule donnée

pour l'espèce type étant : D:49A 20:10: 12=-21P%5; V6.

Pour la pectorale les rayons sont parfaitement libres ef courts, ceux des ventrales relativement gros. La caudale est fourchue, Ayrès, pour cette dernière, dit que l’état de conservation ne lui a pas permis d’'appré- cier sa forme. Les nageoires impaires sont enveloppées dans le tégument, de telle sorte qu'il faut un grand soin pour en compter les rayons.

Celui des individus en meilleur état recueillis à bord du Z'alisman ne présente pas, non plus que l’exemplaire type, trace du plancher de la bouche, sauf tout à fait en avant, et l'appareil hyoïdien, imparfaitement développé, est à nu, relié à la symphyse mandibulaire par un Higament d'au moins 40°” de long, fort bien indiqué dans la figure et la descrip- tion données du Malacosteus niger, et que M. Günther regarde à tort comme un barbillon.

La structure de ce ligament est d’ailleurs très remarquable. [est com- plètement musculaire, formé d’un cylindre central de fibres très nette- ment striées, revêtu par le tégument. Quelque soin que j'aie mis à exa- miner cet organe, je n'ai pu découvrir les lambeaux de la membrane qui aurait pu le réunir au plancher de la bouche: il constitue donc lui-même en quelque sorte ce plancher. En effet, à l’état de vie ce muscle génio- glosse, par sa contraction, doit rapprocher l'extrémité antérieure de Pos lingual de la symphyse mandibulaire, entraînant en avant la partie infé- rieure des arcs branchiaux, qui viennent avec les pièces centrales de l’hyoïde combler le vaste espace anormalement laissé entre les mâchoires inférieures sur les individus morts. Je ne crois pas qu'on connaisse sur aucun poisson une disposition analogue; il y a, on le sait, des muscles géni-hyoidiens agissant sur les hyoïdes, mais les mouvements de los

110 POISSONS.

lingual, ainsi que celui des pièces impaires qui le suivent, sont très limités dans le sens antéro-postérieur; ici au contraire ils doivent être étendus et l’on peutse demander si cette mobilité ne vient pas aider à la préhension des aliments; les dents linguales, si développées, étant projetées brus- quement en avant, puis ramenées en arrière, viendraient accrocher la proie et la feraient pénétrer dans la bouche, elle-même puissamment armée.

Les arcs branchiaux sont au nombre de quatre, mais le dernier très peu développé. Is se réunissent sur l'os hyoïde, relié lui-même latérale- ment au suspensorium par un are, peu élargi, membraneux, dentelé, présentant 6 festons, que je regarde comme étant des rayons bran- chiostèges rudimentaires.

Nous ne connaissons guère de poisson chez lequel les appareils phothodotiques atteignent un développement comparable à celui qu’ils présentent chez les Malacosteus. W faut dire que par contre ils sont peu nombreux. On en trouve seulement deux paires, elles ont été fort bien figurées par Ayrès, qui toutefois ne parle dans le texte que de la paire postérieure.

Le premier appareil est placé immédiatement sous l'œil; à Pextérieur il apparaît comme une tache triangulaire ou ovoïde appoimtie en avant. Sur le frais sa teinte est mordorée, elle devient grise à reflets un peu métalliques sur l’animal conservé dans la liqueur. En incisant la peau, on voit que l'organe est beaucoup plus développé qu'on ne le croriait tout d’abord. Dans son ensemble, sa longueur atteint 8,7 sur un individu

m

mesurant 129"; 1l est piriforme, l'extrémité atténuée remonte en avant vers l'angle formé par la portion dentifère de l’intermaxillaire avec son apophyse montante, pour SV insérer. En arrière l'extrémité renflée arrive Jusqu'à l'organe photodotique postérieur, qu'on pourrait aussi désigner par lépithète de sus-maxillaire en appelant l’autre sous- oculaire. L'appareil photodotique sus-maxillaire est beaucoup plus petit, 2°, très peu plus grand que ce qu’on en aperçoit à l'extérieur, de forme presque sphérique, de couleur blanche un peu verdàtre. L'un et l’autre organe sont exactement renfermés, sauf les portions visibles, dans une

poche cutanée doublée d’un pigment noir très épais.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. alt

La structure histologique n’a pu être étudiée que d’une manière fort imparfaite, vu l’état des exemplaires; toutefois en s’aidant des travaux publiés sur ce sujet et en particulier du mémoire de M. Ussow (1), il est possible de reconnaître l'identité de ces organes chez le Malacosteus avec ceux étudiés chez différents poissons par cet auteur.

L'un et l’autre appareil offrent une structure semblable; la masse inté- rieure, de couleur pâle dans l’état de conservation J'ai pu lobserver, est composée d'une multitude de cellules nucléaires mesurant 0,016 sur 0°”,026; du tissu conjonctif remplit les interstices. La masse ainsi formée est entourée, sauf sur le point qui correspond à l'orilice cutané, d'une première enveloppe absolument opaque par la lumière transmise, d’un blanc nacré brillant à la lumière directe; son épaisseur est de 0°*,053; elle est formée de fibrilles fusiformes, très facilement isolables, longues de 0"°,026, larges d'à peine 0°°,001, se colorant, mais difficilement, par le picrocarminate d’ammoniaque; ces fibrilles se juxtaposent parallèlement les unes aux autres et concentriquement à la surface de l'organe pour constituer cette première enveloppe. La seconde, ou enveloppe externe, est épaisse d'environ 0°°,040, d'un noir profond, quel que soit le mode d'éclairage employé, et constituée par un pigment noir, dont je n'ai pu observer la disposition réelle. Il ne m'a pas non plus été possible de reconnaître la structure du tégument au niveau des orifices.

Quelque incomplet qu'ait pu être cet examen dans les circonstances Je me suis trouvé pour le faire, il permet cependant de reconnaître avec certitude l’homologie à établir entre ces appareils et les organes décrits et figurés par M. Ussow chez le Gonostoma denudatum, le Maurolicus amethystopunctatus (2).

On peut penser que physiologiquement les cellules glandulaires sécrètent la substance lumineuse, dont l'éclat est renvoyé par la pre- mière tunique nacrée, qui remplirait l'office de réflecteur, réflecteur doublé d’une enveloppe noire absorbante fournie par la tunique externe.

(4) Ussow, Ueber den Bau der sogenannten Augenähnltichen Flecken einiger Knoschenfische. Bull.

Soc. Imp. Nat. Moscou, t. LIV, "€ part., p. 79, pl. I à IV, 1879. (2) Voy. en particulier dans le travail cité, pl. HT, fig. 44 et 12.

112 POISSONS.

Millim. 1/100.

EODEUEUTATUNCOTDS EE PEER CE 156 » Hauteur ES RER a 36 23 Épalsseur aie - ee Me CE ne 10 6 Longueur de latte) ER 20 13

de la nageoire caudale. . . 19 12

—_ OULMUSEAU 3 15 Diamétre dei eee 8 10 Espace Anterorbitaire "Mu" 8 40

85-62, Coll. Mus.

Numéro du dragage, Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. L'EXIL EE Côtes du Maroc. . . .. 1635 1 DIR PE En D 1400 1 D AUNXINS CEE ACOTES EN ET CT 2220 1

3

Suivant les vues de M. Günther, l'absence du barbillon devrait faire passer le genre Walacosteus des SromarDbx, ce savant ichtyologiste le place, parmi les Scoreuinx. Toutefois ces poissons, d’après l’ensemble de leurs caractères, se rapprochent beaucoup des S{omias et peuvent être regardés comme un genre de passage, qui justifie encore davantage la

réunion de ces deux familles.

Genre EUSTOMIAS.

(EŸ, tout à fait ; croutac, Stomias).

Un barbillon postmandibulaire fort allongé; une seule dorsale très reculée ; ventrales composées de deux groupes de rayons, un supérieur et un inférieur. Mächoires puissamment armées de dents unisériées; pas de dents au palais, mais des crochets très développés sur la langue. Peau complètement nue, des taches photodotiques petites, nombreuses, le long du corps; un organe de même ordre, un peu plus développé, au- dessus du maxillaire, à la hauteur de l'œil.

(1) L'appareil operculaire faisant défaut, cette dimension est prise de l'extrémité du museau à la fente branchiale.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 113

Ce poisson, avec ses intermaxillaires armés de dents, son aspect extérieur si caractéristique, la position de ses nageoires, appartient sans nul doute à la famille des SrerorpryYeupæ, la présence d’un barbillon le rapproche des Somias.

Il me paraît inutile d'indiquer les caractères qui séparent ce genre des Astronesthes Rich. et des Sfomias Cuv., mais, d'après les des- criptions, il semble se rapprocher davantage des Bathyophis Günth. et des Æchiostoma Lowe, par la forme générale et la disposition des taches photodotiques. Il diffère de tous deux par l'absence de dents au palais: de plus les premiers sont privés de nageoires pectorales, les seconds ont des dents mandibulaires postérieures sur plusieurs rangs et les dents

linguales faibles.

63. Eustomias obscurus.

(PL. VIIL, fig. 3, 3).

B. XD. 21; A. 35 P. 3: V. 7.

Forme très allongée, la hauteur n'étant guère que 1/20 de la longueur du corps et l'épaisseur 1/30.

La tête, qui occupe .1/7 de cette même dimension, est conique, comprimée; la mâchoire inférieure dépasse la supérieure, le museau y entre à peu près pour moitié. Bouche largement ouverte, quoique le maxillaire ne dépasse l'œil que d'assez peu, et fortement armée ; linter- maxillaire porte en avant 2 longues dents crochues, véritables ca- nines, puis {1 autres dents, moins développées quoique robustes, la première et la cinquième de cette série postérieure sont les plus fortes, les dernières les plus petites ; sur le maxillaire qui ne fait pas la moitié du bord denté, ces organes sont réduits à de fines crénelures, ils ne sont même bien visibles qu'en arrière et à l’aide de la loupe; la mandibule rappelle l'intermaxillaire par la manière dont elle est ar- mée; on y compte 14 dents; les deux premières séparées des suivantes par une sorte de barre, sont les plus fortes, puis viennent les troisième, sixième et aussi dixième ou onzième; les autres, quoique moins hautes,

(TALISMAN. Poissons.) ie

114 POISSONS.

sont encore assez développées: il n'y a pas de dents palatines: en revanche los lingual porte des crochets aussi robustes que ceux des mâchoires; un médian antérieur et deux ou trois pairs, postérieurs ; ces derniers dépendent, au moins en partie, des pièces médianes hyoïdiennes. Je n'ai pu distinguer que la narine postérieure située juste en avant et au-dessus de lPœil. Celui-ci, reculé, petit, mesure 1/11 environ de la longueur de la tête; l'espace interorbitaire est très peu moindre.

Un long barbillon s'insère à l'extrémité antérieure de los lingual; sa longueur atteint près de 50°"; il est cylindrique, avec un renflement terminal (1) de 3°" environ, étranglé en son milieu; lPextrémité libre portait 7 prolongements filiformes, au bout de chacun desquels se trouve une sorte de petite sphère. L’enveloppe de la tige du barbillon offre dans sa paroi des noyaux fort distincts, équidistants. A en juger par ses caractères extérieurs, cet organe doit constituer un appareil tactile très délicat. Orifice branchial largement ouvert, la membrane branchiostège, peu élevée, est soutenue par des rayons courts entre lesquels se trouvent des taches photodotiques. On observe encore une petite plaque de même nature très visible, par sa teinte claire, placée vers la hauteur de l'œil au-dessus et très près du maxillaire.

Sur le corps, qui est absolument privé d’écailles, se voient comme de petits points blancs, d’autres taches photodotiques forment une double série de chaque côté à la région ventrale. Anus très en arrière, environ aux 7/10 de la longueur du corps.

La dorsale et l’anale se terminent à très peu de distance de la caudale ; la seconde, qui n'a pas 1/3 de la longueur du corps, commence im- médiatement en arrière de l'anus, la dorsale est moitié moins étendue. Caudale très courte, 1/20 à peine de la longueur du corps. Les pectorales sont composées de 3 rayons grèles. Les ventrales, situées bien en ar- rière du milieu de la longueur, se divisent en deux portions, une su-

périeure , composée de 3 rayons courts, une inférieure de # rayons,

(4) PL VI, fig. 3.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 115

au moins quadruples des précédents en longueur. Il faut remarquer que la délicatesse des organes et l’état d'imparfaite conservation du sujet n'ont permis de faire le compte des rayons sur les nageoires impaires que d'une facon approximative.

La couleur est d’un noir velouté profond; iris blane d'argent.

Millim. 1/100.

DOnNSUCUTIAUNCOrpS 165 » HAUTEUR M CR se dans 8 5 ÉDAISSeL Re I S ee 0 6 3 Ponsueurdelatéte 24 11

de la nageoïire caudale. . . . 5 3

—_. AUMUSCAU 12 50 Diamétre deliŒtlR ee eee Eu 25 10 Espace interorbitaire. 2 8

85-64, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (ha)

(CIDRE RES EE ACOTE SE Ce 2792 l

On n'a recueilli qu'un individu de cette curieuse espèce, heureu- sement dans un état de conservation assez satisfaisant pour pouvoir se

faire une idée fort exacte de ses caractères.

64. Stomias boa Risso.

Cette espèce, parfaitement connue depuis les recherches de Risso et la description donnée par Cuvier et Valenciennes, est caractéristique des grandes profondeurs. Comme le montre le tableau ci-dessous, elle a été rencontrée par individus isolés, il est vrai, mais dans de nombreux dragages, en des localités très diverses. Malheureusement les exemplaires laissent la plupart du temps beaucoup à désirer, soit, ce qui est le plus fréquent, qu'ils aient été engagés par leurs mâchoires fragiles dans les fauberts, soit recueillis dans la vase au fond du chalut et dans la drague. En outre, un mucus très abondant et tenace couvre leur peau peu résistante et, lorsqu'on cherche à le retirer, 1l est presque

impossible de ne pas enlever celle-ci en même temps.

116 POISSONS.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1880) VI. . .. Golfe de Gascogne. . . 1300 1 DE) DER _- Me 1600 1 (NT 1882) 245 1800 l PS) ITS IC 590 1 5. ( ) LXIT .. Côtes du Portugal... 1615 1 6. ( )LXVI.. Golfe de Gascogne. . . 950 Il TRPDOCC ELITE LEE Côtes du Maroc. . . .. 1435 I 9 XLVIIEe ec. TL 1163 1 ONCE ALES Banc d'Arguin . .... 1495 1 AD NCIS = iron 1617 l AA CRIE M Ne llestducapiVerte "te 405 {l

11

Les différentes espèces admises dans le genre S/omias me paraissent fort douteuses, d’après les matériaux que j'ai pu avoir entre les mains. M. Günther (1) en énumère trois d'après les auteurs. Les Sfomias boa Risso et Stomias barbatus Guy. ne doivent pas être regardés comme distincts; Valenciennes, dans la grande Histoire des poissons (2), a dis- cuté cette question de manière à ne pouvoir laisser de doute sur ce point. Il est vrai que, suivant le prince Bonaparte, le nombre des rayons pour les nageoires dorsale et anale serait moindre dans le Somias barbatus que dans le S{omias boa: mais, comme Va fait très justement remarquer l’auteur cité plus haut, des exemplaires authentiques, donnés par ce zoologiste lui-même, ne présentent pas ce caractère, non plus qu’un exem- plaire envoyé de Nice par Risso, également sous le nom de S/omias bar- batus. Ces deux espèces ne peuvent donc être légitimement conservées. Quant au S{omias ferox Reinh., il est surtout caractérisé par sa colo- ration et la longueur aussi bien que la forme du barbillon mandibulaire. Or, suivant mes observations faites sur le frais, ce dernier organe est mou, extensible, ce qui peut jeter quelque doute sur les caractères tirés de ses dimensions relatives; il serait plus long que la tête dans lespèce grœnlandaise; la disposition non frangée de l’extrémité de ce même bar- billon pourrait aussi être considérée comme un caractère plus positif; malheureusement 11 y a doute à cet égard. Je dois à l’obligeance de

(1) Günther, Cat. Brit. Mus. Fishes, &. V; p. 426, 186#. (2) Cuvier et Valenciennes, Hist. des Poissons, t. XVIIL, p. 370, 1846.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 117

M. Steenstrup et de M. Lutken d’avoir pu examiner les deux seuls exem- plaires de cette espèce que possède le musée de Copenhague : l’un a 198" de longueur totale, l’autre 145", tous deux ont, paraît-il, servi à la des- cription faite par Kroyer; je serais porté à croire que le plus grand a été pris comme modèle pour la figure donnée dans le voyage en Scandinavie et en Laponie, la taille semble l'indiquer et le barbillon mandibulaire est simple, atténué à lPextrémité. Quant au petit exemplaire qui, par la coloration et les autres caractères de forme, est assimilable au pré- cédent, l'extrémité libre du barbillon est sur lui très nettement divisée -en pinceau trifide, 1l ne peut guère être contesté que cela ne doive être considéré comme l'état réellement normal: le grand exemplaire à sans doute subi une mutilation accidentelle de cet organe délicat. En résumé il faudrait, je crois, attendre qu’on pût établir la distinction de cette espèce d’après des exemplaires plus nombreux et en meilleur état de conservation, pour affirmer qu’elle est légitime.

Dans les individus les mieux conservés, pris dans nos dragages, le bar- billon est remarquablement court, n'ayant pas plus de 3°”, sur le plus grand exemplaire, et entier à son extrémité; mais je n’oserais affimer qu'il soit absolument intact, et dans le doute, lanimal doit être rapporté au Sfomias boa, dont il présente très nettement l'aspect général et la coloration.

Ce poisson aurait une répartition géographique des plus intéressantes, puisque, signalé à la fois dans les mers du Nord et la Méditerranée, le golfe de Gascogne, sur la côte du Maroc, il se trouverait également,

d'après Peters, dans le grand océan Pacifique (1).

70. Scopelus Gemellarii Cocco. D: 45: À 497 V7. Écailles ; ?, 36, ? La détermination des espèces du genre Scopelus présente de très grandes difficultés, surtout lorsqu'on ne possède que des individus

(1) Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, 1876, p. 846.

118 POISSONS.

dans un état médiocre de conservation, ce qui est malheureusement le cas pour les exemplaires recueillis dans nos dragages. Tous ont perdu leurs écailles, et les nageoires sont très détériorées. Cependant les plus grands d'entre eux peuvent être caractérisés suffisamment. Pour les plus petits, qui n'atteignent que 40° à 50°", la détermination reste douteuse.

Ces Scopèles se rapprochent des espèces du genre qui ont le museau le plus court et tout à fait arrondi, Pœil grand, la bouche profondément fendue, peu élevée, horizontale. Le nombre des rayons est un peu plus grand à la nageoire dorsale qu'à lanale et, quoiqu'il y ait une petite différence dans les formules, c’est évidemment au Scopelus Gemellarii Cocco, qu'il convient de les assimiler; ce dernier, d'après les auteurs, offre pour les rayons D. 17: A. 15.

En comparant ces exemplaires avec les espèces les plus voisines, on voit qu'ils diffèrent des Scopelus resplendens Rich. et S. caudispinosus Johns., par un nombre beaucoup moindre de rayons aux nageoires impaires supérieure et inférieure du Scopelus maderensis Lowe, par l’ab- sence de l’épine suroculaire, enfin du Scopelus Rafinesquui Cocco, dont ils se rapprochent évidemment beaucoup, par leur œil plus petit : il est contenu environ quatre fois dans la longueur de la tête et non deux fois trois quarts.

Milliru. 1/100.

POREUEUT EN EE oem Re 108 » HAUTEUR. AMC CE CREME EE 119 17 ÉDaisseur NN SENTIR ITR ER CA 14 13 Ponguennidedattete ne re re 31 al

de la nageoiïire caudale. . .. 1 13

MOdTIMUSEAU. 0e CCE 5 15 Drametre delire eee ee 9 26 Espace interorbitaire . : .. .. . .… 10 2%)

84-1078, Coll. Mus.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 119

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 4. (Tr. 1882) XLV . . . Côtes du Maroc. . . .. 1200 1 DUT eee - ne re 590 l GB OUT ER AU le 1635 Il RNA Le se 1163 [ DRE ee sos let Canaries 975 l GARANTIE er Côtes du Soudan, ... 1139 Il

(h

79. Neoscopelus macrolepidotus Johnson.

(PI. IX, fig. 2, 2, 2).

BND IV, 06 A IT 11-28. Écailles, 3/31/4.

Ce poisson, décrit avec beaucoup de soin et figuré par Johnson, a été deux fois rencontré dans les dragages du Z'alisman. I est, à l’état frais, remarquable par ses brillantes couleurs, le rouge vif se mêle au bleu d'azur, le tout relevé par les points argentés, brillants, cerclés de noir, qu'on voit sur l’abdomen.

Le Veoscopelus nous à montré, mieux peut-être que toute autre espèce, la dilatation qu'éprouvent les gaz contenus dans la vessie natatoire, sur Les poissons ramenés brusquement des grandes profondeurs. Tous les indi- vidus sont arrivés à la surface énormément distendus, Pestomac projeté hors de la bouche, le corps tellement gonflé que les écailles étaient comme hérissées à sa surface.

Celles-ci, très caduques, manquent presque en totalité et on n’a pu en recueillir que quelques-unes sur le dos et au ventre, les nageoires les ont protégées, puis à la ligne latérale, elles paraissent plus adhérentes. Sur aucune je n'ai pu constater la présence des spinules indiquées par Johnson, ce qui d’ailleurs, vu les points elles ont été prises, n'infirme aucunement l'observation de ce consciencieux ichtyo- logiste. Deux écailles sur le dos (1) et le ventre (2) sont relativement pe-

som

ttes, l’une mesure 5"" sur 3"", la seconde 5"",5 sur 3"",5, celle-là

(WIPIANE Ne. 2. (2) PI. IX, fig. 22.

120 POISSONS.

avec un foyer distinct un peu excentrique, régulièrement entouré par les crêtes. L'écaille de la ligne latérale (1) est énorme, surtout en hauteur, mesurant 24° pour cette dernière dimension et 8°* dans le sens antéro-postérieur: il n'y a qu’une perforation simple, abritée par une lamelle qui du bord postérieur de l'ouverture se dirige en avant; la partie comprenant les champs antérieur et latéraux, qui occupe à peu près une moitié de l’écaille, est chargée de crètes concentriques; celles-ci manquent au champ postérieur.

Par suite de l’état dans lequel arrivaient à bord les animaux ainsi qu'on vient de le voir, l'examen des viscères présente une certaine dif- ficulté, car on peut craindre qu'ils n’aient été lésés dans le déplacement qu'ils ont subi; cependant on peut reconnaître leurs dispositions prin- cipales. Le péritoine est d’un noir violacé profond. L’estomac, en siphon, offre également une teinte sombre; l'intestin, membraneux, de couleur jaune d’ocre pâle, naît vers son milieu, remonte en avant jusque très près de la cloison péricardique et redescend directement en arrière, étant à peine courbé vers le tiers antérieur de ce trajet, en un point il embrasse à demi une glande, le pancréas sans doute; à la courbure il reçoit » cæcums pyloriques, placés en ligne à la suite les uns des autres ; ils sont membraneux, allongés. Le foie doit être assez volumi- neux, mais était fort altéré, un lacis de canaux (vasculaires ou hépa- tiques) sans parenchyme, subsistant seul sur beaucoup de points. La vessie natatoire est blanche et adhère à lintestin ainsi qu'à l'estomac par des tractus, qui ne paraissent pas perméables, et d’ailleurs le résultat de la décompression rend évident qu’elle est close. Il est impossible d’en préciser la forme exacte dans l’état de rétraction elle se trouve après rupture; toutefois l'extrémité postérieure est conique. Les reins sont représentés par un amas rubané de couleur jaune un peu orange, placé au-dessus de la portion postérieure de l'intestin; ils remontent assez loin en avant. Sur l'individu que j'ai pu examiner, les ovaires vo- lumineux, en forme de massue allongée, s'étendaient dans les 2/3 pos-

térieurs de la cavité abdominale, bien au delà de l'extrémité du cul-

(4) PI. IX, fig. >.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 191

de-sac stomacal; ces organes sont entourés d'un repli séreux et viennent aboutir à un orifice commun par des canaux bien limités, orifice, distinct de l'anus, et placé en arrière de celui-ci.

Millim. 1/100.

ÉOREUCNRA EEE Lis Mu. 225 » HAUTEUR TP OR > 29 ÉDAISSU RE Re cote qe 36 16 BonsUeuniTenaéle er Run 75 33 de la nageoire caudale. . .. 43 19 CUS... ee 92 29 Diamètre delœle 15 20 Espace interorbitaire . . . . ....... 16 21 85-06, Coll. Mus. - Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. SE OO RER Côtes du Maroc. . . .. 1590 2 DRRNNTITE s7 DOC. 1350 I

M. Günther regarde ce poisson simplement comme une espèce du genre Scopelus, mais les détails qui viennent d’être donnés sur la splan- chnologie montrent qu'il doit en être distingué ainsi que Pavait proposé dès l'abord Johnson. La présence d’une vessie natalatoire le différencie de tous les poissons de la famille des Scopezinæ jusqu'ici connus. L'auteur, qui a décrit le premier le Veoscopelus macrolepidotus, a déjà fait remar- quer que les quatre premiers rayons de la dorsale ne sont pas branchus: J'ajouterai qu'ils sont durs, résistants; c’est encore un caractère singulier pour un poisson de cette famille, et de nouvelles études seraient néces-

saires pour mieux déterminer ses rapports réels.

80. Aulopus Agassizi Bonaparte. (PL. XIL, fig. 3, 3e, 3P, 3°). BAIE ED NL AA AM GE CMGE CPGE TNT 9; Écailles, 4/49/9. Ce poisson, décrit et figuré par le prince Bonaparte sous le nom de

Chlorophthalnus Agassizi, étudié depuis sur des exemplaires types par

(TALISMAN. Poissons.) Le

122 POISSONS.

Valenciennes, est aujourd’hui très bien connu. Nous en avons recueilli à bord du Z'alisman de nombreux et fort beaux individus de tailles très variées, les plus grands mesurent 209 de longueur totale, les plus petits 70°; la première taille est de beaucoup supérieure à celle assi- gnée par les auteurs à cet animal, les exemplaires connus ne dépassant pas en général la dernière dimension; cependant, d’après la figure donnée dans le Fauna italica (ces figures sont ordinairement de la grandeur naturelle), certains individus pourraient avoir 120°° environ.

Est-ce bien à cette espèce qu'appartiennent les poissons pris dans l'Atlantique? Cela me paraît le plus probable; cependant on constate cer- taines différences dans la formule des rayons et des écailles: toutefois en comparant nos individus avec les types de la collection du Muséum, notamment celui envoyé par Ch. Bonaparte et vu par Valenciennes, l'aspect général, les proportions, ete., sont si bien les mêmes que ces différences ne me paraissent pas excéder ce qu'on peut admettre comme dépendant de variations individuelles ou de âge.

Les écailles, du type pseudo-cténoïde, sont remarquables par lirrégu- larité de leurs formes, et en quelque sorte rudimentaires, tant leur épaisseur est faible. Celles du corps (1) irrégulièrement polygonales, d'ordinaire à cinq côtés, présentent parfois un angle rentrant à la place d’un des angles saillants antérieurs habituels ; elles sont assez grandes; lune d'elles prise au-dessous de la ligne latérale mesure 6,9 de large sur 4°” de long: le foyer, très reculé, est érodé, les crêtes concentriques laissant en ce point un espace libre plus ou moins large ; les lobes marginaux antérieurs manquent ou sont représentés par de larges courbures etles angles rentrants indiqués plus haut; on ne voit pas de sillons centripètes; le bord postérieur libre est crénelé sans spinules réelles. Écailles de la ligne latérale (2) mesurant 5"",5 de long sur 4°°,4 de large, semblables aux précédentes avec une perforation focale simple, abritée par une lamelle en quadrilatère, plus ou moins ailongée, parfois rétrécie en arrière, elle adhère au bord de la perforation.

Sagitta ovalaire, plan convexe, bord supérieur rectiligne ; contour

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 123

entièrement festonné ; sillon acoustique (1) large, étendu au moins sur les 6/7 de la longueur: les crêtes limitantes sont l’une et l’autre nettement accusées; îlots indistinets; extrémité du sillon arrondie; embouchure élargie, l’antirostrum étant rejeté en arrière. Face externe (2) gaufrée; foyer déprimé, concave: aire périphérique chargée de stries d’accrois- sement étagées, concentriques aux festons limbaires.

Le tube digestif est d’une grande simplicité. L’estomac, membraneux dans sa portion antérieure et grisätre, offre des parois plus épaisses et devient noir-bleuâtre vers son extrémité terminale en cul-de-sac; l’in- testin, à parois minces et délicates, naît très avant, ne présente pas de cæcums pyloriques distincts, et se dirige directement en arrière sans circonvolutions pour aboutir à l’anus. Celui-ci est assez avancé, les ventrales le dépassent, aussi se trouve-t-il plus près de l'origine de ces dernières que de celle de l’anale; la cavité abdominale, revêtue d’un pigment noir profond, se prolonge un peu au delà, sans toutefois atteindre le niveau de l’anale. Les autres viscères n'étaient pas visibles ou étaient

altérés: la vessie natatoire fait certainement défaut.

Millim. 1/100.

LOMME ce eat CMOS doeine 175 » BÉMHANPSS0 06 Lo O0 ONE 30 17 ÉDaiSS eee ne Le Aer Lie 26 14 Bonsueurdenltaitele Per. CN. bb] 31

de la nageoiïre caudale. . .. 34 19

OUNMUSeAU EE ECC CE 19 34 Diameétre(deliŒilr eee tn | 20 36 Espace Interorbitaire "7 D) 9

85-74. Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ARC Iles du cap Vert. .... 160 4 DONS à à à ee Potro d 280 6 DAMON et Mer des Sargasses . . . 405 16 END OURS ACORESE ER EEE CE 1440 ]

94

(4) PI. XIL, fig. 3. (2) PI. XIL, fig. 3.

124 POISSONS.

L'opinion de Valenciennes, qui n’admet pas le genre CAlorophthalmus Bonap. et place cette espèce avec les Aw/opus, me paraît la plus justifiée ; la grandeur relative de l'œil, la position des ventrales par rapport à la dorsale, la situation de celle-ci sur le tronc, ainsi que le nombre de ses rayons, ne peuvent être regardés comme caractères génériques. Pas plus sur nos exemplaires que sur les types, je n’ai pu reconnaître nettement

les dents linguales dont parle Valenciennes.

87. Bathypterois dubius. CRIS ie AA AM AA A PIN Mo te PI NINEe CPI NENE PAPE PERS)

B. XII D. 1,14; A. 9:10: 19 EP. 2,10; V. 2,6. Écailles : 6/60/8.

Ce poisson singulier ne paraît jamais atteindre une grande taille; sur la nombreuse série d'exemplaires récoltés à bord du T'alisman, le plus développé mesurait 260°" de longueur totale. Le écailles tombent le plus souvent ne laissant que la trace du repli cutané dans lequel cha- eune d’elles est logée ; le dessin quadrillé, pâle sur fond bleu d'acier, qui en résulte, joint à la forme de la tête, donne à l’animal une grossière ressemblance avec certains Ganoïdes, tels que les Polyptères. La hauteur est environ 1/8 de la longueur, l'épaisseur à peu près 1/12; la tête y entre pour 2/11 et la caudale pour 1/4.

La tête, aplatie en dessus avec les faces latérales dirigées obliquement de dehors en dedans et de haut en bas, peut être comparée à une pyra- mide à trois pans. Le museau, qui fait un peu plus du tiers de sa lon- gueur, est également fort aplati, la mâchoire inférieure dépasse notable- ment la supérieure, le maxillaire se prolonge en arrière de l'œil à une distance à peu près égale à celle qui sépare celui-ci de l'extrémité de la mâchoire supérieure. Les branches mandibulaires élargies en dessous recouvrent toute la région gulaire, sauf un espace ovoïde, allongé, en arrière de la symphyse (1); chacune offre cinq pores bien distincts. Bou-

(4) PL IX, fig. 1.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 125

che médiocre; dents fines et formant des bandes peu élargies sur les den- taires et les intermaxillaires, nulles au palais. Les narines, assez difficiles à reconnaître au milieu des pores qu’on observe dans leur voisinage, sont rapprochées l’une de l'autre, séparées par un faible pont membra- neux, très peu plus éloignées du bout de la mâchoire supérieure que de l'œil. Celui-ci, placé aux 3/7 environ de la longueur de la tête, petit, car il n'a guère que 1/20 de cette même dimension, est dirigé légère- ment en bas par suite de la forme générale de la tête; espace interor- bitaire égal environ à la distance qui sépare du bout du museau le centre de l'œil. Trois ou quatre pores aux sous-orbitaires, faisant suite à des organes analogues qu'on observe sur le museau. Orifice branchial large- ment ouvert, les pièces operculaires distinctes, surtout le préopercule et l’opercule : toutes ces parties, ainsi que la joue et la tête en dessus à parür du niveau des yeux, couvertes d’écailles.

Le tronc offre un bord dorsal presque droit, un bord ventral très peu convexe, aussi le pédoneule eaudal est-il encore proportionnellement élevé. Ce dernier présente en dessous, à la racine de la nageoire caudale, une échancrure singulière, dont la moitié antérieure est formée par une sorte d'ergot; la signification physiologique de cette disposition ne paraît pas facile à déterminer. La ligne latérale, après s'être légèrement inflé- chie vers le bas en partant du pli operculaire, occupe ensuite la région moyenne du corps. Anus à une certaine distance en avant de l’anale, vers le milieu de la longueur. Les écailles, très peu adhérentes (nous ne pos- sédons pas un exemplaire qui les présente dans leur état d'intégrité sur toute la surface du corps), sont de grandeur moyenne.

La dorsale à son origine en avant du milieu de la longueur, ce point et sa terminaison étant également éloignés des extrémités correspon- dantes du corps: le premier rayon ne paraît pas articulé, il est très peu plus de moitié moins haut que le second, lequel est le plus élevé et me- sure une fois un quart environ la hauteur du tronc; le bord supérieur de cette nageoire s'abaisse obliquement d'avant en arrière. L'adipeuse, peüte, plus haute que large, est située un peu en avant du milieu de la distance, qui sépare la dorsale de l’origine de la caudale. Anale de

mème forme que la dorsale, moins longue et moins haute d’à peu près 1/3

126 POISSONS.

pour chaque dimension, premier rayon articulé, non branchu; l’origine de cette nageoire est sensiblement en arrière de la dorsale. Caudale fourchue, les rayons inférieurs paraissant plus prolongés que les supérieurs.

Les nageoires paires présentent une disposition des plus singulières, qui donne à ce poisson sa physionomie spéciale. Les pectorales sont divisées en deux portions. La supérieure se trouve constituée par 2 rayons, l'inférieur, très court, ne mesure pas plus de 3°" à 10°, le supérieur, excessivement allongé, atteint (dans la position anatomique) (1) ou même dépasse la base de la caudale: il est composé de deux tiges intimement unies, sauf à l'extrémité, de sorte que l’ensemble figure un filament bifide à sa terminaison. Un détail de structure important au point de vue de l’usage auquel est destiné le long rayon, c’est que l’une des par- ties composantes dans son tiers sa moilié basilaire est simple, sans arliculations, et, dans le reste de son étendue, composée d’une multitude de petits articles placés bout à bout, tandis que l’autre présente cette dernière disposition sur toute sa longueur (2); il en résulte que, dans cette portion basilaire la première tige restant d’une longueur invariable, l'autre peut s'allonger ou se raccourcir à la volonté de l'animal; or, comme elle est intimement unie à la première, celle-ci se trouve forcée de se courber plus ou moins en arc suivant le degré de rétraction ; cet effet doit s’exagérer, comme nous le verrons plus loin, par la diffé- rence de position des cavités cotylaires, qui reçoivent les extrémités de chacune des tiges. La seconde portion, qui représente mieux la pectorale ordinaire des poissons, est composée de rayons non branchus, allongés ; quelques-uns peuvent atteindre jusqu'à 1/5 de la longueur du corps et dépassent l’origine de la dorsale; aucune membrane ne les réunit. Sur le frais il est facile de constater que les longs rayons supérieurs peuvent être dirigés en tous sens par l'animal et habituellement (dans ce qu'on pourrait appeler la posihion physiologique) en avant (3), comme deux tentacules, à en juger par la situation qu'ils prennent quand on plonge le

(PIX ne de (2) Voir pl. XII, fig. 4 : 66. (3) PI. IX, fig. 12.

TELEOSTEENS. ABDOMINAUX. 197

poisson encore frais dans l’eau en l’abandonnant à lui-même; les rayons de la portion inférieure jouissent aussi d'une grande mobilité et doivent également être regardés comme des organes du tact.

Les ventrales, insérées en avant de la dorsale, sont aussi composées de deux parties, 2 rayons externes, allongés, disposés spécialement pour le tact et 6 internes, branchus comme les rayons mous ordinaires: tous sont d'ailleurs réunis par une membrane. Les rayons externes méritent une mention spéciale, car ils présentent certaines particularités les éloignant du type habituel de ces organes chez les autres poissons. Dans l'individu normal (il sera question plus loin de certaines différences observées sur quelques exemplaires), ils sont robustes, dépassant nota- blement l’anale: leur diamètre est à peu près le même de la base à l'extrémité libre, celle-ci seulement est aplatie dans le sens horizontal et très légèrement élargie. A la base ce rayon paraît comme osseux et les articulations transversales ÿ sont peu marquées; ces dernières deviennent nettes vers l'extrémité. Au premier abord chacun de ces organes semble simple, c’est-à-dire non branchu, mais, en ÿ regardant de plus près, on s'aperçoit qu'il est partagé en deux suivant le sens de l'aplatissement; la fente peut s'étendre plus moins loin et être artificiellement prolongée Jusqu'à la base; en somme, ce rayon paraît formé de deux portions Juxtaposées, réunies par un tissu lâche, mais cette juxtaposition est d’un mode insolite, car lorsque les rayons se divisent, les parties sont géné- ralement placées côte à côte et non superposées. Il serait intéressant d'observer sur le vivant le jeu de cet organe et de voir si, en appliquant les deux parties de cette sorte de pince sur les objets, l'animal n'obtient pas par le toucher une notion plus exacte de leur forme. L'examen histologique confirme la supposition qu'on doit y reconnaître des organes spéciaux pour ce sens, car il y révèle lexistence de bâtonnets en fuseaux très allongés (1) mesurant 1,041 sur 0"*,017, lesquels me paraissent comparables aux organes que M. Jobert a fait connaître sous le nom

d’aiguilles ostéoides dans les rayons tactiles des Trigles (2). Je suis porté

(4) PI. XII, fig. 4, 2) Jobert, Étude d'anatomie comparée sur les organes du toucher. Ana!. si

art. n.5; p. 76 et 90. PI. VII, fig. 59, 1872.

nal., ouser,, t: XVI,

128 POISSONS.

à penser, d'après le développement de ces aiguilles dans les appareils plus spécialement destinés au tact, qu'il faut y voir des sortes de parties de perfectionnement plus ou moins comparables aux poils tactiles de différents animaux. Il ÿ aurait chez le Bathypterois un développement du toucher spécial, qui contrebalancerait l’imperfection de l'organe visuel el l'absence de taches photodotiques.

La couleur générale est d’un gris d'acier foncé, passant au bleu; lorsque les écailles sont tombées, un réseau formé par leurs contours apparaît en clair sur cette teinte. Les nageoires impaires et la partie membraneuse des ventrales sont plus foncées, brunes ou noires: rayons externes des ventrales et ceux des pectorales incolores, blanchätres ou jaunûtres.

Écailles du type cyceloïde, médiocrement développées, à peu près quadrilatères, celles des flancs au moins, car en se rapprochant du dos et du ventre elles s'allongent. Une d'elles prise vers la nageoire dorsale (1), mesure 6°" de long sur 4°” de haut; le foyer est à peu près central, il n'y à pas de limite nette entre les champs antérieur et latéraux, tous couverts de fines stries: le bord adhérent est sinueux, sans lobes marginaux ni sillons centripètes bien marqués; le champ postérieur présente également des erètes concentriques, mais elles ne sont bien visibles qu'antérieuremeut, la portion terminale libre restant membra- > de long sur 4°" de haut, était assez régulièrement en quadrilatère, à bords antérieur et

neuse. Une écaille de la ligne latérale (2) mesurant 4”

postérieur arrondis; le canal occupe le tiers médian, il est simple, c'est-à-dire avec un orifice postérieur correspondant à la perforation focale; d'ailleurs la structure de la lamelle se montre la même que pour les écailles du corps, le bord antérieur présente seulement en son milieu un lobe étendu et le bord postérieur une échancrure en face du canal.

On compte 25 vertèbres dorsales et 33 caudales. Le crochet dont 1l a été parlé plus haut comme placé à la partie inféro-postérieure, un peu en avant de la caudale, dépend de la plaque hypurale, formée des dernières htæmépines soudées pour soutenir les rayons; on doit donc le regarder

(4) PI IX, fig. de. (2) PL IX, fig. 1 F.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 129

comme partie intégrante de cette nageoire, au mème titre que les fulcroïdes, dont il paraît n'être qu'une modification

Les portions du squelette, qui supportent les nageoires paires, sont les seules sur lesquelles je crois devoir insister, en raison de limportance spéciale de ces organes appendiculaires.

Le membre antérieur (1), dans sa partie basilaire, est construit sur le type habituel, tel qu'il est connu depuis Cuvier pour la Perche par exemple. On trouve la chaîne formée du sus-scapulaire (46), du scapu- laire (47) et de l’huméral (48) sans modifications notables. En arrière, existe une sorte de plaque scléreuse très développée en surface et consti- tuée partiellement de portions écailleuses l’on peut retrouver les pièces habituelles principales; en haut se voit une écaille perforée, discoïde, très évidemment analogue du radial (62), c’est elle qui supporte le long rayon tactile supérieur (66), rapport d’articulation qui, chose à noter, se retrouve chez la Perche pour le rayon homologue; cette pièce s'articule d'autre part avec la portion supérieure de l'huméral. Également articulée avec celui-ci, mais à sa partie inférieure existe une seconde écaille (51) quadrilatérale, renforcée par des côtes, qui partent en divergeant d’une élévation centrale pour gagner les quatre angles; c’est lanalogue du eubital. En arrière de ces deux os se trouve une chaîne de trois osselets écailleux superposés; l’inférieur (64), le plus développé, est juxtaposé au cubital, auquel il ressemble jusqu'à un certain point par sa forme en carré régulier et la présence d’un centre élevé d’où partent des côtes de soutènement; le moyen (64) moins grand est subarrondi, également renforcé par des côtes; enfin le troisième (64”), le plus petit, est trian- gulaire, peu épais, articulé avec le radial; les deux osselets inférieurs supportent les rayons (65) de la nageoire pectorale proprement dite et, avec le supérieur, doivent être considérés comme représentant les os du carpe. Outre la forme lamelleuse insolite de ces derniers, ce qui rend particulièrement remarquable cet appareil, c'est que les os qui le composent sont unis d’une facon si lâche, qu'un vaste espace reste libre entre le radial et le cubital de haut en bas, entre l'huméral et les osselets

(4) PL XX, fig. 4.

TALISMAN. Poissons.)

130 POISSONS.

carpiens d'avant en arrière; cet espace est comblé par une lame scléreuse (a), qui passe même, semble-t-il, sous tous ces osselets.

L’articulation du long rayon tactile supérieur avec le radial se fait par une double articulation répondant aux deux tiges longitudinales qui le composent; elles sont nettement sur des plans différents, en vue sans doute de produire l’inflexion du rayon, suivant la disposition anatomique si bien étudiée sur le Trigle par Deslonchamps (1), à quoi s'ajoute, comme on l’a vu plus haut, la différente structure des deux tiges.

L'appareil pelvien est simple. L’os iliaque offre la forme triangulaire habituelle, il est fortement concave à sa face supérieure pour recevoir des masses musculaires puissantes, destinées à mouvoir les rayons si exceptionnellement développés. Du bord postérieur de cet os part un ligament allongé, également triangulaire, de mème longueur à peu près que l'os lui-même, se dirigeant directement en arrière et prolongé par un muscle jusqu’à la nageoire anale, muscle qui doit être regardé comme homologue de celui désigné par Cuvier sous le nom de muscle grêle inféro-antérieur. Il est aussi à remarquer que le bassin se trouve suspendu à la colonne vertébrale par un appareil Higamenteux un peu plus solide qu'il ne Pest d'ordinaire chez les Poissons et constitué par le renforcement des fibres conjonctives, qui doublent la membrane péritonéale. La stabilité relativement plus grande de l'appareil pelvien chez le Bathypterois paraît en relation avec l'importance biologique de la nageoire qu’il supporte.

L’encéphale (2) est développé dans son ensemble. Les lobes olfactifs (a) et cérébraux (4) sont petits, surtout les premiers, qu'on distingue diffici- lement, au moins dans les conditions a pu être fait l'examen. Les lobes optiques (c) apparaissent, vus en dessus, comme une bande en demi-cercle avec un sillon médian parfois peu marqué. Le cervelet (d) au contraire est énorme, trilobé, avec une partie médiane plus forte que les latérales. La moelle allongée (e) présente à son origine, sur le plancher du calanus scriplorius, deux renflements ovalaires très développés, séparés l’un de l’autre par une commissure nette. Cette dernière dispo-

(1) Mém. Soc. Linn. de Normandie, t. VIT, p. 48, pl. V, fig. 1 : g,h. (2) PI. XV, fig. 4.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 131

sition doit être regardée comme en rapport avec les fonctions tactiles des nageoires antérieures et peut être comparée, sans doute, à ce qu’on connaît chez le Trigle.

Sagitta amygdaliforme de dimension médiocre, longueur 2°",$8, largeur

mn

1°°,9, épaisseur 0"°,9 sur un individu d'environ 170"". Sillon acoustique simple, peu profond (1), les crêtes limitantes peu élevées, ilots indis- tincts, rostrum saillant, une sorte de dépression longitudinale parallèle au sillon sur l'aire inférieure. A la face inféro-externe, foyer formé par élévation régulière de la périphérie au centre (2); quelques dépressions rayonnantes surtout dans la partie inférieure de Paire périphérique. Limbe peu sinueux.

Diamètre du cristallin 1°°,2, sur un individu long de 160".

Quatre paires d’arcs branchiaux complets. Trachéaux de la première paire allongés, sétacés; de même aspect, seulement moins longs, sur les deux suivantes; courts et robustes à la quatrième. Pas de pseudo- branchie distincte, ni de vessie natatoire.

Le tube digestif (3) est d’une grande simplicité, l'estomac (a) en continuité avec l’œsophage, donne naissance à l'intestin vers son extrémité postérieure sans qu'il ÿ ait de cul-de-sac; cet intestin (d) remonte en avant jusqu’un peu au delà de la moitié de l'estomac, se recourbe ensuite pour se diriger en arrière et, après quelques sinuosités, se renfle dans sa moitié postérieure avant d'aboutir à l'anus (e); il n'existe pas d'appendices pyloriques. Les sacs ovariens (7) sont clos et munis chacun d'un canal vecteur distinct; je n'ai pu voir d’une manière absolument claire, bien que cela soit très probable, s'ils débouchent à l'extérieur par un orifice distinet de l'anus.

La description du Bathypterois donnée ci-dessus est faite d'après les individus les plus développés et en particulier un exemplaire dont

voici les principales dimensions :

(1) PL. XV, fig. 42, Le sillon est incomplètement indiqué sur cette figure, la crèle limitante supé- cieure n'étant pas assez marquée.

(2) PI. XV, fig. 4.

3) PI. XIV, fig. 4.

132 POISSONS.

Millim. 1/100,

PODSUEURAUNCORDS EE REETEE 243 » Hauteur. ce code 31 13 ÉPAISSEUR Se CR 20 8 POnBUEURdeNMtEle PETER A5 18

de la nageoire caudale. . . 58 24

AU MUSEA ee 16 35 DiametreldeNi@il ee 3 6 ESpacennterorDitaires CCE 16 39

85-121, Coll. Mus.

On observe des variations, qui méritent d'être signalées et pourraient peut-être légitimer des distinctions spécifiques ; mais il me paraît pré- férable, dans l’état actuel de nos connaissances, de les regarder comme de simples particularités individuelles.

Celles qui portent sur les proportions générales sont on peut dire nulles, quelle que soit la taille des individus (1). Il en est de même des formules des nageoires et des écailles; les variations sont insignifiantes.

Il en est autrement pour les proportions et de la forme des nageoires paires. En ce qui concerne la portion inférieure des pectorales, il semble que chez certains individus les rayons soient durs et rigides, chez d’autres plus délicats, filiformes. Cette différence, qui, vu le mauvais état de conservation de ces parties chez la plupart des exemplaires, ne peut être constatée que sur un très petit nombre d’entre eux, semble en relation avec la taille (2).

Les rayons tactiles des ventrales présentent des variations plus considérables, portant sur leur longueur et leur forme. Pour lindividu pris comme type, on a vu qu'ils dépassent notablement l’anale et sont à peu près d’égal diamètre sur toute la longueur ou s’élargissent un peu à l'extrémité. Ils peuvent chez d'autres spécimens être beaucoup plus

courts et atteindre à peine l’origine de l’anale (3). Cette différence ne le)

(1) Le plus petit exemplaire mesure 116% ne 85-140, Coll. Mus.

(2) La comparaison a été faite spécialement entre Les n°° 85-121, Coll. Mus. et 85-101, Coll. Mus. ; ce dernier long de 480,

(3) PI. IX, fig. 4e, 85-436, Coll. Mus.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 133

paraît pas d’ailleurs comme la précédente être en rapport avec la taille ; y aurait-il relation avec le sexe de l'individu, c’est ce que je ne puis affirmer; d’ailleurs on trouve tous les intermédiaires.

Quant à la forme, l'extrémité libre est parfois atténuée (1), surtout chez les petits individus. D’autres fois, et les cas ne sont pas rares, elle se dilate (2), les deux portions superposées en lesquelles se divise le rayon semblant être disjointes et ne plus pouvoir aussi exactement se Jjuxtaposer. Il n’est pas possible de voir autre chose qu'un état pathologique, la symétrie n’existant Jamais, et même, sur certains exemplaires (5), cette modification se montre d’un côté, l’autre étant

normalement conformé.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

11, D PRE Côtes du Maroc. . . .. 1105 |

DD OT PRE OR OS à este 1319 1

Ga 01 | SSSR nt 0 1635 1

DÉRENINENETRE Br 2 ON 1455 !

60 2.0,0. 1 RES NME 1103 4

(DO OU RER TL ME re en 1590 3

PANIER TS NE 1350 3

LE, SOCUTRUS EN ES 834 2

CPE A RARE RE 912 2

LOMXTEVS SEE ON ET 1935 6 AA EVIL Er NN, ur 1220 { LA ERP Canaries ere re 1238 3 18 PCSI EEE Côtes du Soudan. . .. 1932 2 ATEN RIEM. EEE Ses 1139 1 MP SUIERERSE ss 932 2 LES AL 0.0 QUI Banc d’Arguin . .... 1113 9 AE GITE, 5 = EST 1495 15 ASEN CNE ENT Ice. EP LE 1230 5 LOC ESC 28 ACORES ET Ce 1442 3 DDRCXNIES 00. CRT 1410 il DAS CNE VITE =: 2. ns eo ci cote ro te 1257 L 70

Les renseignements pour la distinction des espèces se réduisant aux

(4) No 85-140 Coll. Mus.; 85-139, Coll. Mus. (2) PL. IX, fig. 49; 85-95. Coll. Mus. (3) 85-135, Coll. Mus. et 85-103, Coll. Mus.

134 POISSONS.

descriptions abrégées données par M. Günther en 1878, il est assez dif- ficile de savoir sinotre Bathypterois se rapporte à l’une de celles signalées par le savant directeur du British Museum, qui en établit quatre, dont les caractères les plus saillants me paraissent pouvoir être résumés

comme l'indique le tableau ci-dessous :

immédiatement ouf. ,. , PR Te Re E (dilatés à l'extrémité. . . . .… .. 1. B. longifilis Günr.

très peu en arrière

des ventrales. non dilatés.

Dorsale ! ay ectors SEE | Rayons ventraux Rayon pectoral

à son extrémité. 2. B. longipes Günr.

RE de dès sa base... 3. PB. quadrifilis Günr. supérieur bifide Ë, 1 fi

EXTERNES CE EAN

| très en arrière des ventrales, s'étendant jusqu'à l'anale. 4. B. longicauda Günr.

C'est évidemment du Bathypterois longipes Günt. que se rapprocherait davantage notre espèce; mais en ayant égard à d’autres caractères que ceux énoncés ci-dessus on trouve un certain nombre de différences. Ainsi en ce qui concerne les formules des nageoires, l'anale m'a constamment présenté 9 rayons au lieu de 10, la partie inférieure de la pectorale 10 à 12, au lieu de 7 à 8, la ventrale 8 au lieu de 7 (1), enfin l’adipeuse existe sur tous nos individus, tandis que chez le Bathyplerois longipes Günt., elle pourrait manquer. En somme les différences que nous montrent les nageoires paires paraissent de nature à justifier l’établissement d’une espèce, jusqu'à ce que lon puisse comparer directement des types authen- tiques ou que des figures et une description plus précise permettent de lever toute difficulté; le nom de Bathypterois dubius indique les réserves faites à cet égard.

La position géographique est au reste assez différente de celles indi- quées pour les espèces décrites par M. Günther; deux d’entre elles, Ba- thypterois longifilis, el B. longicauda, viennent de l’océan Pacifique, les autres, Bathypterois longipes et B. longifilis, de l'océan Atlantique, mais

dans sa partie occidentale, côtes de l'Amérique du Sud.

(4) N'y aurait-il pas erreur pour ce dernier chiffre, donné à la caractéristique de l'espèce (Loc. cit., p. 184) ? La diagnose du genre dit en effet : « ventrals..…. eight-rayed », d'une manière générale.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 135

Genre BATHYSAURUS Günt.

Ce genre remarquable à été fort bien caractérisé par M. Günther et, dans nos dragages, deux individus S'y rapportant ont été pris, dont un me paraît représenter une espèce nouvelle.

Il n’y a guère à ajouter à ce qu'en dit le savant ichtyologiste anglais, je ferai seulement remarquer que les ares branchiaux semblent plutôt épineux que tuberculeux, ces épines, plus distinctes dans le Zathysaurus Agassizü G. et B., sont groupées par trois ou quatre; elles sont d’ailleurs grèles et médiocrement allongées.

Sur aucun des deux exemplaires les viscères ne sont en bien bon état; cependant 1l est possible de reconnaître la disposition du tube diges- tif (1) ; on trouve en arrière de la cloison péricardique une portion mem- braneuse formant une sorte d’æsophage (a) plus distinct qu'il ne l’est d'ordinaire chez les poissons ; lestomac lui-même (4) est en cul-de-sac simple, se prolongeant jusque vers le milieu de la cavité viscérale; lin- testin (d) naît au point d'union avec l’æsophage: il présente à son origine, suivant l'espèce, un ou plusieurs lambeaux allongés (c) malheureusement mal conservés, qui ne paraissent cependant pas pouvoir représenter autre chose que des cæcums pyloriques; à partir de il descend directement le long de l'estomac et, après l'avoir dépassé, gagne en ligne droite l'anus chez le Bathysaurus Agassizii G. et B., tandis que chez le Balhysaurus oblusirostris, plus particulièrement étudié ici, il décrit quelques cir-

convolutions et se renfle légèrement avant d'atteindre lorifice anal (e). La vessie natatoire manque.

M. Günther a fait connaître deux espèces, MM. Goode et Bean en ont depuis ajouté une troisième. On peut les caractériser de la manière sui-

van!le :

SONO TER 2 ne 0 ie ce ee nee le tes B. mollis Günr. Adipeuse ( 120 écailles environ. . . . . B. ferox Güwr.

nulle. Ligne latérale avec : : PEAR à l'au plus 80 écailles. . . ... Z. Agassizit G. et B.

(4) PL. XIV, fig. 3.

136 POISSONS.

Les deux premières ont été trouvées dans l'océan Pacilique, l’une à Yeddo, l’autre à la Nouvelle-Zélande. L'espèce décrite par MM. Goode et Bean provient des dragages exécutés dans l'océan Atlantique ; c’est

à elle que se rapporte un de nos exemplaires pris sur les côtes du Maroc.

90. Bathysaurus obtusirostris.

(PI. X; fig. 2, 2, 2, 2e, 94, 2%, 9 96, P]. XIV; fig. 3).

Be VITNCED ASE AAC EP A6 VS

Ecailles ?/61/?

L’exemplaire mesure de longueur totale près de 600". La tête entre pour 2/9 et la caudale pour 1/7 dans la longueur du corps, qui est arrondi, la hauteur comme l'épaisseur en ayant environ 1/10.

Tète aplatie, obtuse, museau ovale, la perpendiculaire menée du bout de la mâchoire supérieure à la ligne interorbitaire étant très peu plus grande que celle-ci. Bouche, comme dans les autres espèces du genre, énormément fendue, la distance, qui sépare le bord postérieur de lor- bite de l'extrémité du maxillaire, se trouvant de beaucoup supérieure à la longueur du museau; sous les mandibules se voient 7 à 8 gros pores. L'armature dentaire est effrayante, les dents existent non seulement aux deux mâchoires, sur plusieurs rangs, 3 ou 4, à l’inférieure, mais encore sur le vomer, les palatins, tout le long des pièces impaires hyoï- diennes, aux pharyngiens tant supérieurs qu'inférieurs; les dents maxil- laires (1) et voméro-palatines, ces dernières particulièrement dévelop- pées (2), et pouvant mesurer jusqu’à 10°" de long, sur {°° de diamètre à la base, sont coniques, terminées en fer de flèche et mobiles; les exté- rieures peuvent s'écarter notablement jusqu'à être rayonnantes autour des mâchoires, elles sont fortement courbes ; les intérieures se relèvent jusqu'à la verticale et sont presque droites. Les narines, situées très

eu plus près de l'orbite que du bout du museau, sont séparées par 1

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 1:

by un faible pont membraneux; la postérieure est beaucoup plus grande que l'antérieure; un tentacule filiforme de 8°" à 10°" se trouve entre elles. Œil médiocre, 1/8 de la longueur de la tête, l'intervalle interorbitaire relativement large, 2/9 de cette même dimension. L'orifice branchial est vaste. Autant qu'on en peut juger sur un exemplaire unique et qu'il était nécessaire de ménager, le préopercule et l'interopereule sont bien développés, mais les deux pièces postérieures, opercule et sous- opercule, quoique étendues, restent membraneuses, faisant en quelque sorte suite à la membrane branchiostège.

Les écailles ont malheureusement presque partout disparu, sauf à la ligne latérale et sur une petite portion du ventre: on en compte 8 ou 9 sur la ligne menée transversalement entre les extrémités antérieures de la base des ventrales. Les joues et la région operculairc sont également écailleuses. La ligne latérale, étendue tout le long du corps à sa partie moyenue, ne paraît pas se prolonger sur la nageoire caudale, au moins n’en existe-t-il plus trace, contrairement à ce qu'on observe sur lexemplaire du Bathysaurus Agassizii G. et B., dont il sera question plus loin.

Anus à l’origine du tiers postérieur du corps, très près de la nageoire anale; il en est séparé par une petite papille conique haute d’envi- ronde (1).

Dorsale médiocrement allongée; la longueur de sa base, un peu plus de moitié de la distance qui sépare son origine de l'extrémité du museau, équivaut environ à 1/5 de la longueur du corps; la hauteur du plus haut rayon, quatrième ou cinquième, doit avoir cette mème dimension. Une petite adipeuse, large à la base de 4"*, près de trois fois plus haute, se voit à une distance de la terminaison de la dorsale égale aux 3/5 de la longueur, qui sépare celle-ci de l’origine de la caudale (2). Anale très en arrière de la dorsale, la distance qui les sépare étant presque égale à la base de celle-ci; elle se termine un peu en arrière de l’adipeuse. Caudale légèrement émarginée. Pectorales à rayons grèles peu prolongés, atteignant à peine la moitié de la longueur

(4) PL XIV, fig. 3: f.

(2) Elle est placée trop en avant sur la figure d'ensemble pl. X, fig. 2.

(TALISMAN. Poissons.) 18

138 POISSONS.

des ventrales. Celles-ci, munies de rayons plus robustes, surtout lexterne, qui est simple, articulé cependant, ont leur origine égale- ment éloignée de la symphyse mandibulaire et de l'anus; elles se ter- minent à une distance de ce dernier équivalente à leur propre lon-

gueur.

Le poisson, à la sortie de l’eau, était uniformément d'un blanc sale, mais toutes les écailles, ou à peu près, étant tombées, il est difficile de savoir quelle est la couleur réelle. Pupille noir foncé, iris opalin.

Sauf celles de la ligne latérale, les écailles n’ont pu être étudiées qu’à la région pectorale, seul point il en restait quelques-unes; elles sont d’un type très franchement cycloïde. Celles de la ligne latérale (1) pré- sentent une disposition très particulière; leur forme est à peu près quadrilatérale; lune des mieux conservées mesure 4,6 de long sur »°°,9 de haut; le canal est limité en dehors par une lamelle plus ou moins élargie en avant, trapézoïde, adhérant par le bord postérieur à la lame ; celle-ci présente une large perforation dont le bord est renforcée en arrière par un épaississement, lequel émet de chaque côté une trabécule qui, se joignant à celle du côté opposé, subdivise d’abord la perforation en deux parties: l’antérieure circulaire, presque cen- trale, la postérieure plus large, cordiforme, les trabécules unies formant une pointe de ce côté; de plus, ces prolongements eux- mêmes, sur leur trajet, offrent des perforations beaucoup plus petites. Cet ensemble correspond sans doute à ce que j'ai désigné ailleurs (2) sous le nom de perforation interne focale, mais avec une complication inusitée. La partie lamelleuse de l’écaille n'offre rien de spécial; elle

est couverte de crêtes concentriques, qui s’interrompent dans le champ

postérieur. Millim. 1/100. MOnEUEUr AUNCOTPS. "0 DT d04 Hauteur RL EE ARE Ne 50 10 HPasSeuRa eee E E 50 10 longueur de lattéte.. "es un 11% 22

(1) PL. X, fig. 25. (2) Sur les écailles de Ja ligne latérale chez différents Poissons Percoïdes (Comp. rend. Acad. Se.,

t. LXXIX, p. 406, 1874).

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 139

Millim. 1/100.

Longueur de la nageoire caudale. .. 76 15

AUIMUSEAU 31 30 DiameétretdetlŒ@il 15 13 Espace interorbitaire. . . . . .. . . .. 925 29

85-150, Coll. Mus.

Numéro du dragage Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(CUS A CCAD-VEN ee cle 3655 1

La présence d’une nageoire adipeuse établit un rapport entre celte espèce et le Bathysaurus mollis Günth. de locéan Pacifique. La diagnose de ce poisson est très brève; toutefois l’élongation médiocre des rayons antérieurs de la dorsale peut servir à distinguer notre PBathysaurus obtusirostris ; ils sont plus développés dans lPautre espèce ; il n’est pas fait mention non plus du tentacule nasal, qui n'aurait pas manqué de frapper sans doute un observateur aussi expérimenté que M. Günther ; enfin, celui-ci, dans la caractéristique générale du genre, donne le museau comme allongé, tandis qu'ici 1l est court. Ces caractères sont

suffisants, je crois, pour justifier la distinction.

91. Bathysaurus Agassizii Goode et Bean. (PAPAS AE)

B. XI D. 18: A. 42-+P. 44; V.8.

Écailles ?/70/?

L'exemplaire mesure une longueur totale de 520" à 530°° et répond, pour la forme, les proportions de la tête et de la plupart des autres parties du corps, pour la disposition des nageoires, d'une manière fort exacte à la description donnée par les auteurs américains. Les seules différences qu’on puisse remarquer portent sur la hauteur, qui serait un peu moindre, 1/12 au lieu de 1/7 de la longueur. Il y aurait un rayon de plus à la dorsale et autant à l’anale, ainsi qu'aux rayons bran-

chiostèges : le nombre de ces derniers m'est, il est vrai, donné qu'avec

140 POISSONS.

doute par MM. Goode et Bean. Notre individu n'a que 70 écailles à la ligne latérale ou 75, en comptant les écailles, qui se trouvent sur la caudale : on en indique sur le type 78, nombre très voisin.

Quant aux caractères pouvant servir à distinguer cette espèce de la précédente, les plus importants se tirent de la forme de la tête, plus allongée et présentant en dessus des côtes et des anfractuosités beaucoup plus marquées; le museau est plus aigu, la perpendiculaire abaissée du bout de la mâchoire supérieure sur la ligne interoculaire étant double de celle-c.

L’appendice tentaculaire entre les narines est en lobe membraneux et non filiforme. Les dents sont plus courtes. Base de la dorsale égale à la distance qui sépare l’origine de cette nageoire du bout du museau ; elle se termine très peu en avant de l’anale. Il n'y a pas d’adipeuse; enfin les rayons moyens de la pectorale, près de moitié plus longs que les autres, s'étendent sous forme de filaments bien au delà de lFextré- mité de la ventrale, qu'atteignent d'ailleurs les rayons voisins de lon- gueur moindre.

On peut rer d'autres caractères de la disposition des écailles et surtout de la forme de celles composant la ligne latérale. A en juger par celles de lécusson pectoral, elles sont plus petites, car sur la

4% à 15. L'examen des

ligne transversale de celui-ci on en compte 1 écailles de la ligne latérale, les montre du même type que celles décrites pour le Bathysaurus obtusirostris, quoique présentant des différences sensibles ; d’après l’écaille que j'ai pu observer (1), la forme est beaucoup plus allongée, 6°*,9 sur une hauteur maximum de 4,5; le canal est formé par une lamelle également libre sur trois de ses bords ; la perforation focale se trouve aussi subdivisée en deux par des trabécules partant des bords épaissis postérieurs de cette perforation et se soudant l’une avec l’autre ; ces trabécules sont comme renforcées par des épaississements de la lame de l’écaille; la partie antérieure de la perforation est arrondie, petite, la postérieure beaucoup plus grande,

irrégulièrement ovalaire. La comparaison des deux figures représentant

(API X, fig: 4b:

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 141

ces écailles dans chacune des espèces fera mieux comprendre qu'aucune description les analogies et les différences offertes par ces organes. Il serait curieux de constater si chez les autres Pathysaurus ces disposi- tions se rencontrent également.

Millim. 1/100.

ÉONSUEUTAUNCONPS. : 455 » HAUTEUR EME AS ie ie 38 8 ÉDAISS CAE Ch an cut ne 50 11 Longueur dela tête "7. 425 2

de la nageoire caudale. .. 65 14

du museau...... De Al 33 Diamètre detlii@il een ru 18 14 Espace interorbitaire. . . . . .. Dar 21 17

85-149, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. OO ER Côtes du Maroc. . . .. 2200 1

Par l’absence de nageoire adipeuse cette espèce se rapproche du Bathysaurus ferox Günth.; un des caractères donnés à ce dernier suffit pour établir la différence : il présente 120 écailles à la ligne latérale. Comme M. Günther ne mentionne pas l'allongement des nageoires et qu'il parle de ce caractère pour la seconde espèce établie par lui, on peut légitimement supposer que les pectorales sont de dimensions ordi- naires et non à rayons filamenteux prolongés, comme chez le Bathysau- rus Agassizi G. et B.

Le type décrit par MM. Goode et Bean avait été trouvé par le travers

m

de la Caroline du Sud à une profondeur de 1,184.

Genre SCOPELOGADUS.

Une nageoire dorsale et une nageoire anale placées vers le milieu de Ta longueur du corps; ventrales jugulaires, multiradiées. Corps couvert d'écailles grandes, caduques; pas de taches photodotiques: tête anfrac-

tueuse à os caverneux. Dents sur lintermaxillaire et la mandibule;

142 POISSONS.

palais et langue inermes. Yeux peu visibles, rudimentaires (?). Une

pseudobranchie. Vessie natatoire nulle.

La position de ce genre dans la série est quelque peu embarrasante à déterminer. L'espèce, unique jusqu'ici, qu'on y trouve, à l'aspect d’un Scopelus, c'est-à-dire d’un poisson appartenant au groupe des Mala- coptérygiens, mais ses ventrales sont très nettement sous les pectorales, franchement thoraciques, ce qui devrait la faire placer parmi les ANACANTHINI (rADOIDEI.

Toutefois ce caractère, auquel à une certaine époque on aurait accordé une valeur prépondérante, ne peut cependant l'emporter sur d'autres particularités qu'on regarde aujourd’hui avec raison comme ayant une importance plus réelle. J'insisterai en particulier sur la con- formation du squelette basiliaire de la nageoire caudale, lequel, par un heureux hasard, a pu être examiné sur un individu en trop mauvais état pour figurer dans les collections. Tandis que chez les ANAGANTHINT GADOIDEI, même Îles véritables Gadus pourvus d'une caudale normale, les plaques hypurales sont rudimentaires et ne répondent qu'à un petit nombre de rayons du centre de la nageoïre (1); dans le Scopelogadus (2), on trouve deux larges plaques supportant la presque totalité des rayons, conformément à la disposition connue chez le Cyprin par exemple, si bien étudié par M. Kælliker.

C'est donc parmi les ABDOMINALES que ce genre paraît devoir être placé, en attendant qu'une connaissance plus complète de son organisation permette de le mieux définir et d'en mieux apprécier les rapports.

(4) PL XXVI, fig. 5. Merlangus argenteus Guich. (2) PI. XX VI, fig. 62.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 143

92. Scopelogadus cocles. (PI. XX VI; fig. 6, 6°, 6», 6°, 64, 6°). D. 49; A. 8 V. 10.

Ecailles 2/21/4.

La hauteur égale à très peu près 1/4, l'épaisseur 1/10 de la longueur du corps.

La tête entre dans celle-ci pour 3/10; elle est obtuse, guère plus haute que large, très anfractueuse. Le museau court, busqué, en occupe Île tiers ; bouche peu relevée, médiocre; le maxillaire atteignant seulement le niveau de l'orbite, autant qu'on peut en juger; intermaxillaire étroit. maxillaire légèrement élargi en arrière, mâchoire inférieure remarqua- blement haute, ne dépassant pas la supérieure, armée, ainsi que l’inter- maxillaire, de dents fines et nombreuses, unisériées: vomer, palatins, langue, inermes ; cette dernière est volumineuse, Œil peu distinet (2 Sous-orbitaires formant sur la joue et le museau des replis lamelleux, qui donnent à la tête son aspect spécial. Orifice branchial largement ouvert; battant operculaire formé de pièces peu solides; on n’en dis- tingue bien que deux : lune supérieure, la plus résistante, de forme triangulaire avec une côte verticale longeant son bord antérieur, serait l’opercule ; une autre pièce membraneuse placée sous la précédente, en arrière du jugal et de larticulaire, représenterait sans doute l’interoper- cule et le sous-opercule réunis. Ces pièces sont enveloppées d’une peau muqueuse formant en arrière un lobe.

Le corps, assez comprimé, diminue régulièrement de hauteur depuis la tête jusqu’à la base de la caudale, qui devient moitié moins élevée. Aous situé vers le milieu de la longueur. Il n’a pas été possible de trouver une seule écaille sur aucun des trois individus examinés; aussi ne faut-il accepter qu'avec réserve les chiffres donnés dans la formule, au moins pour ce qui concerne la distribution sur la ligne transversale par rap-

(4) On trouvera plus loin quelques détails sur l'état dans lequel se trouvaient ces organes pour

les individus recueillis à bord du Tulisman.

14 POISSONS.

port à la ligne latérale, car les traces de ces organes, évidemment de grandes dimensions, permettent, d’après les cryptes, d'apprécier assez exactement le nombre total.

La plupart des nageoires étaient en assez mauvais état. L'origine de la dorsale se trouve à une distance de la tête presqu'égale à la moitié de la longueur de celle-ci, et sa base équivaut aux 3/4 de cette même dimen- sion (18°). Anale notablement plus courte, car elle ne commence guère qu'à moitié de la longueur de la précédente et se termine très peu plus loin; il est impossible, pour cette nageoïre aussi bien que pour la précé- dente, de se faire une idée de leur forme; la hauteur, appréciée d’après

mm

quelques rayons, dépasse 15 La caudale, à laquelle on compte 19 rayons, est échancrée. On ne découvre pas d’adipeuse; cela peut tenir au mauvais état de conservation.

Pectorales très allongées, dépassant un peu la terminaison de la dor- sale; environ 13 rayons. Ventrales courtes, en médiocre état d’ailleurs, placées directement au-dessous des précédentes, présentant plus de rayons qu'on n'en trouve d'habitude chez les Scopecix.

La coloration du corps et de la tête est d’un noir profond, couleur qui se continue dans les cavités bucco-branchiales.

Vertèbres dorsales 10, caudales 16, en comptant celle à laquelle adhère l'hypural inférieur; celui-ci bien développé, formant une plaque en triangle à peu près équilatéral, Phypural supérieur de même forme et à très peu près de même dimension (1).

Les otolithes sont de moyenne taille relativement au volume du Poisson. Le sagitta hémilenticulaire mesure 3°°,2 de long, sur autant de haut, et 1°°,1 d'épaisseur; il est placé verticalement; face interne (2) plane avec un sillon acoustique large, peu profond, mal limité; Pilot postérieur seul est assez visible; face externe (3) régulièrement convexe, sans accident quelconque; le bord antérieur est légèrement émarginé, le supérieur un peu lobé, l'inférieur en courbe régulièrement demi- circulaire.

(4) PI, XXVI, fig. 6e.

(2) PI. XXVL, fig. 6r. (3) PL XXVI, fig.

Ge,

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. [KE]

L'œil, vu le petit nombre d'individus et leur état, n'a pu être étudié d'une manière assez complète. Chez tous il était au premier abord invisible, si bien que J'ai cru pendant quelque temps l'espèce aveugle avec absence complète du globe oculaire, et je ne suis pas encore par- faitement sûr que l'organe soit normalement conformé. Sur les plus gros individus on ne trouve dans l'orbite, mal limitée, qu'une sorte de lamelle pliée longitudinalement en deux, comme les feuillets d'un livre, cou- verte de pigment, elle est de nature cartilagineuse, un gros nerf v aboutit : c’est probablement l'œil vidé. Sur un plus petit exemplaire,

mm

long d'environ 44°", et qui me paraît devoir être spécifiquement rapproché des précédents, des coupes ont montré un cristallin, peu développé il est vrai, mais bien distinct, mesurant 0°°,8. Il sera intéressant de pouvoir étudier l'appareil de la vision d’une manière plus complète sur des individus mieux conservés, car la première impression est que l'organe fondamental doit être rudimentaire, comme atrophié.

On trouve quatre paires d’arcs branchiaux complets avec des trachéaux antérieurs grèles, allongés, les postérieurs courts; une pseudobranchie. Vessie natatoire nulle. Rayons branchiostèges probablement assez nom- breux, dix au moins, à en juger par le rapprochement de quelques-uns, qui peut faire apprécier l’écartement normal, et en même temps par la dis- tance, qui existe sur une même branche hyoïdienne, entre le premier et le dernier visibles, car la plupart sont tombés.

Le tube digestif (1) se compose d’un estomac musculeux (b) d’une teinte sombre extérieurement, par suite d’un dépôt pointillé de pigment noir dans le feuillet séreux qui le recouvre. Un peu en avant du fond de ee sac sto- macal et du côté gauche, naît une première portion de l'intestin, à laquelle on peut donner le nom de canal duodénal (c), c’est la partie la plus étroite; elle remonte directement en avant jusque vers le diaphragme péricardique, qui limite en ce point la cavité viscérale. L'intestin se recourbe alors, rece- vant les canaux biliaires, provenant d'un foie peu développé qui coille

cette partie de l'intestin, et 5 cæcums pyloriques, deux supérieurs (4),

(4) PI XXVI, fig. 64, 6e.

TALISMAN. Poissons.) 2

146 POISSONS.

trois inférieurs (d’), tous placés à gauche. L'intestin (e) se dilate à partir de ce point et forme, à droite de l’estomac, une double courbure, la pre- mière, supérieure, dirigée d’avant en arrière, la seconde, concentrique à celle-ci, dirigée en sens inverse; puis l'intestin, revenu sur la ligne médiane, se rend directement à l’anus (f.

Millim. 1/100.

Longueuridu corps eue 50 » HANLEURS Te M NA EN 21 26 ÉDASSEURE Re ere Re PCR ) 10 Éongueuridedlatéte. en ne 24 30

de la nageoire caudale. . . 17 21

UUMMUSEAU EE 8 de Diamètre denl'œil "0% 3,5 (?) 14 Espaceninterorbitaire "mn ON)

84-1075, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. RNB anC A ATEUIN. 0. 1250 1 DEN RES tete = PO ER ES 1090 7 ER UN arme idee re 1230 {

LAC 27277 NN one HAPEVeL PERRET 365 [| 5

Les trois individus des dragages xav et cn ont seuls pu être conservés; les premiers étaient les plus développés, les dimensions sont données d’après

l’un d'eux, le troisième étant de moitié plus petit.

FAMILLE ALEPOCEPHALIDÆ.

Cette famille, il y a peu de temps encore, réduite au seul genre A/epo- cephalus, avec l'Alepocephalus rostratus Risso comme unique espèce, s’est singulièrement accrue depuis les recherches faites sur la faune abyssale, à laquelle appartiennent les poissons qui la composent.

M. Günther, en 1878, a établi trois nouveaux genres, auxquels je crois devoir en ajouter deux autres, le tableau ci-dessous en indique les

caractères les plus apparents :

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 147

1 (ones (HALEINE Ce AL LI Alepocephalus Risso. stinctes. ÊTRE ; de di tinctes. | Maxillaire | denté. . .......... Bathytroctes Güxrn. Ventrales | . A QUES EE de 2e LT nm de Platytroctes Günru. Ecailles récédée d'un long repli adipeux. . Anomaloplerus N. G. | nulles. [ ES [ 1 "sale ù aussi longue que l'anale. Xenodermichthys Günru. Dorsale simple et | SR ÿ

| plus courte que l'anale. Zeptoderma x. &.

La conservation de ces poissons, surtout pour les A/epocephalus et les Bathytroctes, offre de très grandes difficultés; quoiqu'ils aient été capturés en grand nombre, e’est à peine si on est parvenu à en rapporter quelques-

uns dans un état à peu près satisfaisant.

Genre ALEPOCEPHALUS, Risso.

Ce genre, depuis les recherches faites à de grandes profondeurs, à vu le nombre de ses espèces augmenter dans une notable proportion. A PAle- pocephalus rostratus Risso, décrit en 1820, ont été ajoutés successivement les Alepocephalus niger Günth. (1878), A. Bairdii G.et B. (1879), A. Agas- size G. et B. (1883), À. productus Gill (1883), auxquels il faudrait joindre l'Alepocephalus macropterus, dont on trouvera la description plus loin.

Dans l’état actuel de nos connaissances, excepté l’espèce décrite par M. Günther, trouvée dans l'océan Pacifique, au nord de PAustralie, toutes les autres sont de l'océan Atlantique nord, soit de la partie orientale, en y comprenant la Méditerranée, soit de la partie occidentale, ces dernières étant les trois espèces décrites par MM. Goode et Bean et par M. Gill.

IL est très possible que des assimilations eussent pu être faites entre celles-ci et quelques-uns des nombreux spécimens trouvés dans nos dra- gages, mais l’état de conservation de la plupart d’entre eux ne permet pas une détermination spécifique rigoureuse. Non seulement le chalut a le plus souvent rapporté ces poissons privés d’écailles, les nageoires brisées ou enlevées, mais encore les exemplaires mis dans l'alcool y ont été, sauf de rares exceptions, très altérés, ramollis, et sont tombés par mor- Ceaux.

A l’aide des notes prises au moment de la pêche, de l'examen du tégu- ment, de certaines parties du squelette, surtout de la mandibule, les exem-

plaires ont pu être rapportés à deux types : l'un à grandes écailles que l’on

148 POISSONS.

peut regarder comme assimilable à l’A/epocephalus rostratus Risso, cer- tains exemplaires ne laissent même pas de doute à cet égard; l’autre à

écailles petites, lAlepocephalus macropterus.

93. Alepocephalus rostratus Risso.

(PL XL; fig. 4, 4e, 4», 4°, 48, PL. XII: fig. 5).

Ce poisson peut atteindre une assez grande taille, jusqu'à 500" avec la caudale.

On compte 29 vertèbres dorsales et 33 caudales. La mâchoire infé- rieure (1) a son bord dentifère étendu, il occupe la moitié de la longueur; la plus grande hauteur se trouve assez en arrière, de telle sorte que la man- dibule, dans son ensemble, paraît très allongée.

Les écailles sont grandes, la formule est généralement 6/50 à 55/8; sur de très grands exemplaires, j'ai trouvé 11/ 71/15, ce qui peut porter à croire qu'il s'agit d’une espèce différente ; mais le compte n’ayant pu être fait que d'après les traces laissées par ces organes, tous enlevés sauf quelques-uns, il peut y avoir doute. Elles sont très franchement cycloïdes. L'une des flancs (2), ovalaire, allongée, mesure 8**,2 de long sur 5"",6 de haut; la différence des diamètres peut parfois être beaucoup plus consi- dérable dans le rapport de 2,25 à 1; foyer excentriquement placé très près du bord adhérent, 1l n’y a pas de champs distincts: les crètes concen- triques, plus serrées en avant et sur les côtés qu'en arrière, sont coupées dans ce dernier point par de fines stries rayonnantes (3) qu'on ne peut regarder comme de véritables sillons, tant elles sont légères; cette dispo sition donne à ces écailles un aspeet très particulier. A la ligne latérale (4), ces organes sont très analogues aux précédents comme aspect général et dimensions ; le canal forme un tube complet, la lame est déprimée en gout- tière ; je n'ai pu voir de perforation focale: il parait n'y avoir qu'un orifice

antérieur et un postérieur; la lame elle-même est fortement échancrée en face

(A) ABLE ETUI a RIE (2) PIS XT fig. 1S. (3) Ces stries ne sont pas assez marquées sur la ligure. (4) PL XL fig. 19.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 149

de ce dernier; les crêtes concentriques sont aussi coupées, vers le bord libre, par de fines stries rayonnantes.

L'encéphale (1) montre des lobes olfactifs (4) et cérébraux (4) médiocre- ment développés, ces derniers présentent un sillon transversal bien marqué à la région moyenne et externe; les lobes optiques (ec) sont volumineux, simples; entre eux et les parties précédentes se distingue la glande pinéale (f) de forme sphérique; le cervelet (4) est en trèfle, avec une sorte de petit sillon arqué, en arrière; la moelle allongée (e) n'offre que de petits renflements antérieurs.

Le sagitta a été étudié d’après un grand individu d'environ 410%" de longueur; sa forme générale est assez exactement celle d’un triangle rec- tangle ; il mesure 8°" ,3 de long sur 6"",3 de large et 1°" d'épaisseur. Face supéro-interne (2) sensiblement plane, divisée, par le sillon acoustique, lequel, dans sa moitié antérieure, entame si profondément l’otolithe, qu'il semble faire une fissure complète sur toute son épaisseur; Peffet est d’au- tant plus sensible qu'en ce point la crête limitante supérieure forme une notable saillie; sa moitié postérieure est peu profonde et se termine très près du bord, on peut se demander si le sillon n'existe pas sur toute la longueur de cette face; rostrum très saillant. Face inféro-externe (3) avec le foyer situé à peu près au point de rencontre des bissectrices des angles du triangle et formant à partir de ce point une sorte de pyramide surbaissée, à trois pans; l’aire périphérique présente quelques sillons rayonnants sur la face de la pyramide qui répond au bord supérieur : l’un surtout, très marqué, gagne l'embouchure du sillon acoustique ; toute l’aire est chargée de sillons concentriques festonnés. Limbe comme crénelé, surtout le long du bord inférieur les incisures sont nombreuses, serrées et profondes.

Diamètre du cristallin : 15°".

Millim. 1/100. MOnBUEULE EE CE CNET 420 » HAUTEUR ER Ce 54 13 HRAISSED TN LORS co ERA ele A 10

(4) Pi. XI, fig. 5. (2) PI. XI, fig. 1. 3) PL XE, fig. 4e.

150 POISSONS.

Millim. 1/100.

Longueur de la tête... : Sn 130 31 de la nageoire caudale. . . 60 1% AUMMUSEAU CPC 49 32 Diametre(deRŒl ee rene 35 26 Espace interorbitaire... cs =..." 22 17

85-157, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

SE QU OR Côtes du Maroc. . . .. 2190 1 DRXNNIIE FE 2 2 PP PT ENT 1590 {l D DONNE EE 834 3 REX EE OM OU ee 1050 1 DAXLDE SES CE =" 0 NEA 2115 3 GENE ee - lte SE se ce 1935 Î el PR RE M CANANICS ES. re 975 3 8. LXXXII. Côtes du Soudan. . .. 932 (l ATX VER TE Mure 830 1 AOMERENNITE RE Banc d’Arguin. . . .. 1113 1 AE EXC RE PANNE 1495 > APR EME RR e ee 2330 1 13 ACTE. GAPNERT EEE RE 3695 1 AAMCXNKXE SE 7 A ACONES LE ee 2935 1

: 24

95. Alepocephalus macropterus.

(PL. XI; fig. 2, 2, 2, 9e).

B. IV + D. 21; A. 40H P. 8; V. 5.

Écailles 20/225/36.

Cet Alépocéphale est allongé ; la hauteur ne mesure que 1/8 de la lon- gueur du corps, l'épaisseur étant encore moindre, 1/11 environ.

La tête, qui occupe plus du quart de cette même dimension, est allon- gée; le museau en fait les 2/5, il est rétréci, en pointe obtuse; bouche médiocre, la mächoire supérieure dépasse notablement l’inférieure, le maxillaire atteint à peine le bord antérieur de l'orbite; on trouve des dents non seulement sur les intermaxillaires et les dentaires, mais encore sur

le vomer et les palatins; aux mâchoires elles sont eylindro-coniques,

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 151

allongées, quoique petites, sur un seul rang. Narines largement ouver- tes, peu écartées, l’antérieure vers le milieu de la longueur du mu- seau. Œil grand, environ 3/11 de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire n’est que des 2/11. Orifice branchial largement ouvert, le battant operculaire en grande partie membraneux, les pièces en sont très incomplètement calcifiées; préopercule courbe, à bord antérieur épaissi, opercule avec quatre côtes rayonnantes; l’inter et le sous-opercule, indis- tinets, sont en quelque sorte remplacés par les rayons branchiostèges.

Anus un peu en arrière du milieu de la longueur totale. La ligne latérale descend obliquement du bord supérieur de la fente branchiale au milieu de la longueur du corps, elle se place à la partie moyenne. Les écailles sont remarquablement petites sur le corps; celles de la ligne latérale très simples, comme on le verra plus loin, sont plus grandes, il n’y en à pas plus d’une centaine suivant la longueur (1).

Dorsale avec le bord libre un peu convexe, reculée en arrière, à une distance de la caudale à peine égale à sa base, qui équivaut environ à 1/8 de la longueur du corps; sa plus grande hauteur est à l'union de ses deux tiers antérieurs avec le tiers postérieur. L'anale, beaucoup plus longue, plus du double, commence assez près de l’anus et se termine un peu en arrière de la dorsale; sa plus grande hauteur est à peu près la même et située presque à sa terminaison. Caudale précédée de faux rayons fulcroides, médiocrement longue, 1/7 environ de la longueur du corps, légèrement émarginée. Pectorales peu développées. Ventrales également très courtes.

La couleur sur le tronc et le pédoncule caudal est brun-rougeûtre ; tête d'un joli bleu cendré; les nageoires, paires et impaires, sont d’une teinte sépia ou bistre. [ris d’un noir profond, la pupille bleu cendré clair.

Les écailles sont d’un type très simple. Celles du corps (2), assez régu- lièrement arrondies, mesurent 1°",5 à 1°°,6 de diamètre ; foyer subcentral, un peu rapproché du bord adhérent ; erètes concentriques bien marquées

en avant, masquées en arrière par une multitude de fines vermieulations

(4) Je rappellerai que lorsque le nombre des écailles de la ligne latérale n'est pas le même que celui des rangées, c'est ce dernier qui, suivant l'usage, figure dans les formules. (2) PL: XI, fig. 2.

152 POISSONS.

superficielles, qui sont évidemment analogues aux stries rayonnantes signa- lées plus haut dans les écailles de l’A/epocephalus rostratus Risso. Écailles de la ligne latérale (1) réduites au canal et formées d’un tube cylindrique long de 2°°,5, large de 1°",1 sans trace de lame écailleuse. Il n’est pas sans intérêt de retrouver cette disposition des écailles de la ligne latérale chez les Alepocephalus alors qu'elle a été signalée sur différents autres poissons appartenant à des groupes très divers, Grammistes, Rypticus, Anguilla, ete.

Il n’a pas été possible d'étudier d'une façon aussi complète qu'il eût été désirable l'anatomie de cet Alépocéphale et je ne puis donner que quel- ques indications détachées. Le crâne cartilagineux prend, comme dans l'Alepocephalus rostratus Risso, un développement extraordinaire, les parties scléreuses ne formant que de minces lamelles, qui le recouvrent à peine. À la mâchoire inférieure (2) le bord dentaire occupe à peine 1/3 de la longueur et l’apophyse coronoïde se trouve portée fort en avant, aussi la mandibule parait-elle très courte.

Les otolithes n’ont pu être examinés.

Le cristallin est énorme, 8°” de diamètre.

Estomac courbe, noir intense, sauf dans sa portion pylorique redressée, il devient blanc mat; on trouve 5 cæcums pyloriques médiocrement

allongés. Il n’y a pas de trace de vessie natatoire. Millim. 1/100.

PONnSUEUR EEE RE EE CT 310 » Hauteur RCE RICE 40 13 HDAISSEUTEE ee tou Po cle 34 11 Ponsueuriderlaniete meer Er 82 26

de la nageoire caudale. .. AT 15

du museau". +". 32 39 Diamètre de l'œil. . . ..... ROLE 27 31 Espace interorbitaire. . . . . .. . . .. 15 18

85-163, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. A EX TPE TM eur Côtes du Maroc. . ... 2115 8 DRNILITT RER CC en -- 2075 1

(4) PL XL, fig. 2. (2) PL XI, fig. 2.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 153 Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

SAN UMINES certe : Canaries. n2.12 4 Lu. 865 1 RRENNUTE Cotes idu Soudan... - 882 9 DATLXX VII. 0 - a 1435 2 CAIAXANITE SRE. re a 930 1 TACTILE . Banc d'’Arguin. . . .. 1550 I

16

Cette espèce ne peut être confondue avec aucune autre actuellement connue du même genre, et se distingue au premier coup d'œil par la peli-

tesse de ses écailles et le développement inusité de la nagcoire anale.

Genre BATHYTROCTES Günther.

Ce genre, établi par M. Günther, doit être regardé comme très voisin des A/epocephalus, dont il diffère par la présence de dents au maxillaire supérieur. Cet auteur en cite deux espèces, les Pathytroctes maicrolepis et B. rostratus.

Dans les dragages exécutés à bord du Z'alisman, un certain nombre de poissons appartenant à ce genre ont été pris, et, quoique la plupart soient dans un état médiocre de conservation, on peut y distinguer trois espèces dont aucune ne se rapporterait à celles indiquées par M. Günther, autant que les brèves diagnoses données par ce savant permettent d’en juger. Le Bathytroctes microlepis Günth. a été pêché au large du cap Saint-Vincent, le B. rostratus Günth. vers Pernambuco; ce dernier présente en avant du museau un court prolongement des intermaxillaires, qui n’existe sur aucune des espèces ci-après décrites; je ne m'occuperai donc que du premier pour les comparaisons différentielles à établir.

102. Bathytroctes homopterus. (BEAUTE Re MAPAE MP)

D. 19; A: 494 V. 9.

Écailles. 6/64/14

Quoique dans un état de conservation un peu meilleur que les suivants,

ÎÉ à . , « ñ . o \ exemplaire d’après lequel est établie cette espèce laisse encore beaucoup

(TALISMAN. Poissons.) 20

154 POISSONS.

à désirer sous ce rapport; toutes les écailles manquent et les rayons des nageoires sont pour la plupart brisés ; cependant la trace des premières et la base des seconds permettent d'établir les formules données plus haut.

Le corps est plus allongé que celui d'aucune des deux espèces ci-après décrites, la hauteur n'étant que 1/7, l'épaisseur environ 1 /13 de la longueur.

La tête occupe à peu près 1/3 de cette même dimension; le museau est contenu trois fois dans la longueur céphalique. Le maxillaire atteint à peu près le milieu de l’æil; il est, ainsi que l’intermaxillaire, armé de dents coniques un peu espacées, tandis qu’à la mandibule les dents (1) placées, comme chez les Sauriens pleurodontes, contre un rebord externe, sont plutôt cylindriques, aplaties en lancette à la pointe, qui est courbée vers l’intérieur de la bouche (2), et serrées les unes contre les autres en palissade. Battant operculaire en grande partie membraneux, avec des côtes rayonnantes comme dans les espèces voisines.

Anus vers le tiers postérieur. L'état de l'individu ne permet pas de déterminer exactement la situation de la ligne latérale.

On ne peut non plus donner la forme exacte des nageoires, presque toutes les extrémités des rayons étant brisées; mais leurs positions sont très nettes. L'origine de la dorsale se trouve un peu en avant du dernier tiers de la longueur, sa base est de très peu supérieure à la plus grande hauteur du tronc; l’anale lui correspond assez exactement, et la dépasse de très peu en arrière. La pectorale gauche seule existe; je n’y trouve que 8 rayons, un certain nombre ont sans doute disparu, les supérieurs sont allongés au point d'atteindre ou mème de dépasser le point d’origine des

ventrales, situées vers le milieu de la longueur.

Millim. 1/100.

PONSUEUT EEE RER CCC CICR 161 » HAUTEUT- eee cn re cie ce cicte 25 15 ÉDASSeUE: 4. : évatenetete SERA 13 8 Poneneurede lartéte eee. 52 32 de la nageoire caudale. . . 22 13 dumuseau 6 re 17 32

4) PL XII, fig. 4. (2) PL. XI, fig. 1.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 15

©

Millim. 1/100.

Diamélre detlœ@ils Mere 13 25 Espace interorbitaire. . . . . . .. . .. 7 13

86-4, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

HENRI CNE Banc d'Arguin. .... 1143 1

Cette espèce se distingue facilement des deux suivantes par la situation de ses nageoires dorsale et anale se répondant l’une à l’autre comme chez les Alepocephalus, ainsi que par la forme et la disposition des dents man- dibulaires.

D'après la diagnose du genre donnée par M. Günther, « les nageoires dorsale et anale sont médiocrement longues, la première en arrière des ventrales » ; ceci fait supposer que pour les deux espèces citées par cet auteur, ces nageoires ne sont pas opposées. Serait-ce un caractère de nature à faire élever au rang de genre distinct le Bathytroctes homopterus ? Il faudrait pouvoir comparer directement ces différentes espèces et avoir

de ce dernier des exemplaires en meilleur état pour décider cette question.

103. Bathytroctes melanocephalus. (PIX Ge" 9,3, 3)

D. 44 ; A. 4114 V.8. Écailles 13/103/ ?

Dans l'exemplaire particulièrement étudié comme étant le moins défec- tueux, la hauteur atteint environ 1/5, l'épaisseur 1/8 de la longueur.

La tête fait près des 2/5 de cette même dimension. Le chanfrein descend un peu obliquement en avant, le museau occupe le tiers de la distance qui sépare son extrémité antérieure du bord libre de lopereule; le maxillaire dépasse sensiblement l'orbite; les dents à l’intermaxillaire et au dentaire sont allongées, fines, coniques, unisériées, séparées les unes des autres par un espace à peu près égal à leur largeur. L’œil, assez grand, mesure environ 2/11 de la longueur de la tête; espace interorbitaire un peu plus petit. A l’état frais les pièces scléreuses de l’opercule, très

156 POISSONS.

ténues, sont cachées dans un tégument mou, formant un lambeau prolongé en arrière ; après l’action de l’aleool et la dessiccation qu'il produit, on dis- tingue des côtes rayonnantes dirigées de haut en bas et d'avant en arrière, qui soutiennent l’opercule.

Anus assez en avant de l’anale vers le milieu de la longueur de l’espace qui sépare le bord postérieur de l’opercule de la base de la caudale. La ligne latérale, sauf en avant, ne s'éloigne pas du milieu de la hauteur du tronc ; les écailles, qui la composent, sont plus développées que celles du reste du corps, environ du double, c'est-à-dire qu’à une d'elles correspondent ordi- nairement deux rangées transversales; aussi n’y compte-t-on que 64 écailles.

La dorsale répond à peu près à la distance qui sépare l'insertion des ventrales de l’origine de l’anale, celle-ci plus courte que la première; l’une et l’autre sont peu élevées; bord libre rectiligne, légèrement descendant d'avant en arrière sur chacune d'elles. Caudale émarginée. Les pectorales et les ventrales sont courtes; on compte environ 13 rayons à chacune des premières.

Le corps est d'une teinte gris-verdâtre, la tête d’un noir bleu profond; nageoires bistrées; iris gris-bleuâtre, pupille noire.

Écailles du corps (1) ovalaires, longues de 2°",4, hautes de 1°°,8; foyer peu apparent, central; les crêtes concentriques, seul accident que l'on distingue, sont écartées, à peu près parallèles au bord, dans la portion basilaire ; dans la portion postérieure elles sont plus serrées et montrent une tendance à prendre une direction longitudinale pour se réunir en angle très aigu sur la ligne médiane. Les écailles de la ligne latérale sont d'un type assez singulier (2) : la lame est ovalaire, échancrée en arrière, plus allongée proportionnellement que les précédentes; l’une d’elles mesure en longueur 4°, sur de haut; la perforation interne est énorme, partagée par une trabécule étendue transversalement à la face inférieure, libre à ses deux extrémités, mais reliée au bord antérieur de la perforation par de petits piliers longitudinaux, disposition analogue à celle qui a été

décrite plus haut chez le Bathysaurus obtusirostris (3); la lamelle, qui

1) PIeXT fig.32. (2) PI. XI, fig. 3r. (3) Voy. p. 138 et pl. X, fig. 26.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 157

forme la paroi du canal, n’est pas moins anormale; on peut se la repré- senter comme une portion seléreuse quadrangulaire, continue en arrière avec la lame écailleuse, criblée de perforations, ayant les angles libres prolongés du côté du bord adhérent en des cornes qui forment un demi- cerele avec le bord de la lamelle elle-même; la lame de l’écaille est en gouttière à partir de la lamelle jusqu'au bord libre échancré, et présente quelques très petites perforations arrondies , irrégulière- ment disposées.

Millim. 1/100.

PONEUEUR EEE EE EC 108 )

ÉTUDE PRET EE ERP IERE 22 20

ÉDAlSSeUTe ne oder e ne, 14 13

Pongueur denlantete. 45 41

de la nageoire caudale. . . 19 17

a UTUS AU re 15 33

Diamétre de œil ie el 8 18

Espace interorbitaire. . . . . . . . . . . 7 15

85-167, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

SP OAI PMRRRENAE Côtes du Maroc. . . .. 2600 1 DERNIERE à ie. NE RTE ve 2200 1 SEX VII 2. 2 Côtes du Soudan. ... 1435 1 D, UOTE Banc d’Arguin. .... 1617 1

Cette espèce n'est-elle pas identique au Bathytroctes microlepis Günth. ? la description peut laisser quelques doutes. Dans le poisson vu par l'ichtyologiste anglais on trouve une petite différence pour la ligne laté- rale, qui compterait 70 écailles ; les formules données pour les nageoires dorsale et anale : D. 16, A. 17, s'écartent notablement de ce qu’on trouve sur nos exemplaires; mais le maxillaire, M. Günther signale ce point en parti- culier, est notablement plus court, puisqu'il atteint seulement le niveau du üers postérieur de l'orbite. Ces caractères me paraissent justifier la distinction jusqu’à ce que la comparaison des types puisse permettre de décider plus

exactement les choses.

158 POISSONS.

Le Bathytroctes microlepis Günth. avait été pêché au sud-est du cap Saint- Vincent dans les mêmes parages que le Bathytroctes melanocephalus.

104. Bathytroctes attritus.

(PIX ip 0022092 005)

Nos individus, fort détériorés dans le chalut, se sont de plus dé- composés dans l’alcool, en sorte qu'aucun n’a la tête entière ni les nageoires intactes, et l’on ne trouve que des lambeaux de tégument privé d’écailles. Malgré l’état pitoyable dans lequel se trouvent ces exemplaires, ce Bathytroctes diffère évidemment de toutes les espèces jusqu'ici connues.

I n’est pas douteux qu'il ne se rapporte à ce genre; l'aspect est absolu- ment celui de l'Alepocephalus rostratus Risso, avec un museau arrondi. La longueur de l’exemplaire le mieux conservé est, moins la caudale, qui manque, de 250°°; comparée à cette dimension, la hauteur équivaut aux 2/11 et la tête aux 2/7; le museau entre dans celle-ci pour cette même proportion de 2/7. Le maxillaire ne s'étend pas en arrière au delà de l'orbite ; la dentition en est analogue à celle décrite pour l'espèce précédente; la mandibule rappelle beaucoup celle de l’Alepocephalus rostratus Risso, elle est armée de dents coniques (1) fortement courbées de dehors en dedans (2), solidement soudées au dentaire. Œïl assez développé, 1/6 de la longueur de la tête; espace interorbitaire un peu plus grand que l'orbite.

On ne peut avoir qu'une idée imparfaite de l’écaillure; toutefois, d’après un lambeau pris sur le pédoncule caudal, on compte, sur une longueur de 55°”, douze rangées d’écailles, à en juger par la disposition des cryptes squammifères, qui sont restées bien distinctes; si on estime d’après ce chiffre lenombre total, il y en aurait environ de 40 à 50 rangées sur le corps.

La dorsale et l’anale sont les seules nageoires dont on puisse approxi- mativement évaluer le nombre des rayons, d’après celui des osselets inter- épineux, qui, grèles dans leur partie profonde, renflés en sphère plus ou moins régulière au point d’articulation, sont parfaitement reconnaissables ;

(4) PI. XI, fig. 2. (2) PL XIL, fig. 2.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 159

j'en trouve 9 pour la première, 11 pour la seconde; quoique ce soient des chiffres minimums, quelques rayons ayant pu échapper, ils s’écartent certainement peu de la réalité. On ne voit que des débris des pecto- rales et des ventrales.

La coloration était d’un noir profond rappelant celle de l’Alepocephalus rostratus Risso.

Ily a 20 vertèbres dorsales et 25 caudales. Le crâne cartilagineux est semblable, comme développement et aspect, à celui des Alépocéphales.

Sagitta irrégulièrement discoide aplati ; longueur et hauteur 3°*,3, épaisseur 1°°,1. Le sillon acoustique divise profondément et de bout en bout la face supéro-interne (1) à peu près par le milieu ; la crête limitante supérieure présente en avant un bord relevé, saillant, qui rappelle la disposition analogue signalée chez l’Alepocephalus rostratus Risso; l'aire supérieure est large avec une fente peu profonde, qui fait suite à ce bord relevé et gagne en obliquant le bord postérieur ; aire inférieure plus allongée par suite de la saillie du rostrum. La face inféro-interne (2) est convexe, le foyer central relevé en dos d'âne se trouve diamétralement opposé au sillon acoustique. Limbe faiblement festonné au bord inférieur, les échancrures correspondant aux extrémités du sillon très marquées.

Diamètre du cristallin sur l’exemplaire dont les dimensions sont données ci-dessous :

Millim. 1/100.

BONUS es Cie ce ie R ee 250 » HAUTEUR ER CE CE CIC 45 18 É Passeurs AN DNA ae it ? » Honsueurmdenlantéte tee 73 29

de la nageoire caudale. . . ? »

(OU MUSEAUS. ee 26 29) Diamètre de orbite. 14 16 Espace interorbitaire. : : 5. 17 19

85-166, Coll. Mus.

(4) PI. XIL, fig. 2». (2) PI. XI, fig. 2.

160

POISSONS. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. AAC SECRET Banc d'Arguin. . . .. 1550 2 D ACTE SERRE (CODES NS 06e 3609 1 DCE ENS INCOTES ES ce ose 1442 il : =

C'est surtout du Bathytroctes melanocephalus que se rapproche cette espèce, car elle se distingue comme celle-ci du Bathytroctes microlepis Günth., par son maxillaire plus prolongé, et du B. Aomopterus par la forme etla disposition des dents à la mâchoire inférieure. On peut la différencier de la première par la dimension des écailles évidemment beaucoup moins petites, par la tête et le museau plus courts.

Genre ANOMALOPTERUS (1).

Corps oblong, tête forte. Des dents sur les intermaxillaires, la mandibule etles palatins. Dorsale à rayons et anale placées sur le pédoncule eaudal, se répondant à peu près l’une à l’autre, la première précédée d’un repli. sorte d’adipeuse, occupant toute la longueur du dos en avant. Fente bran- chiale largement ouverte. Peau nue.

Par l'absence d’écailles ce genre se rapprocherait des Xenodermichthys et des Leptoderma, dont il se distingue suffisamment par son aspect exté- rieur aussi bien que par la présence de ce repli adipeux antéro-dorsal, qui ne se rencontre dans aucun autre genre.

105. Anomalopterus pinguis.

(PET: fig 472)

D. 47; A. 444P. 9; Y. 9.

Ce poisson, de petite taille, n’est représenté dans les collections que par un exemplaire. L'action de l’alcool l’a considérablement déformé (2); heu- (1) ’Avôpadce, irrégulier; zrégvË, nageoire.

(2) Pour faire juger de cette altération, que peu de poissons offrent au même degré, la tête a été représentée pl. XI, fig. 4*, d'après l'individu, tel qu'il se trouve aujourd'hui dans nos galeries.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 161

reusement un croquis d’après le frais permet d'en donner une figure et une description plus exactes.

mm

La longueur est à peine de 60°", la hauteur atteint 1/5 de cette dimen- sion, l’épaisseur est moitié moindre.

’ar suite de la grande extension du lobe membraneux, qui prolonge le bord operculaire, la tête fait près de moitié de la longueur, le museau y entre pour 1/3. La bouche est largement fendue, le maxillaire se prolongeant au delà du niveau du bord orbitaire postérieur. La mâchoire supérieure et la mandibule portent de très petites dents, il y en a de plus fortes sur les palatins, je n’en découvre pas sur le vomer, mais la petitesse de l'individu ne permet pas d’être absolument aflirmatif à cet égard. Œil entouré d’un repli cutané qui le rétrécit beaucoup sur le frais, 1l n'occupe guère que 1/20 de la longueur de la tête; cette dimension est très augmentée sur l'individu conservé. Espace interorbitaire de lon- gueur au moins double (1). Orifice branchial large; les pièces oper- culaires, noyées à l’état frais dans un tégument mou, sont d’ailleurs en grande partie membraneuses ; on ne distingue bien, même après rétraction du tégument, que le préopereule et l’opercule; ce dernier présente des côtes rayonnantes, les extrémités de quelques-unes font saillie en frange à la partie postérieure du bord libre.

Peau absolument nue; la ligne latérale part du bord supérieur de la fente branchiale et gagne rapidement le milieu de la hauteur, qu’elle suit jusqu'à la base de la caudale.

La nageoire dorsale offre une disposition des plus singulières, comme on l’a vu dans les caractères du genre; elle occupe les 4/5 de la longueur du dos, commençant à la hauteur de l'angle supérieur branchial; ses 2/3 antérieurs sont formés par un repli cutané bas, qu'on peut comparer à une sorte d’adipeuse, le tiers postérieur, plus élevé, forme une véritable nageoire à rayons. L'anale correspond à cette seconde partie, tout en élant un peu moins longue et se termine très peu plus en arrière. La cau-

dale, légèrement échancrée, égale environ 1/6 de la longueur. Les pecto-

(4) Je n'ai pu découvrir les narines; les deux points placés à l'extrémité du museau sur la figure sont accidentels.

TALISMAN. Poissons. 21

162 POISSONS.

rales sont plutôt courtes ; l’origine des ventrales répond à peu près à celle de la dorsale à rayons.

Couleur générale bleuâtre, iris blanc.

On trouve quatre arcs branchiaux, le dernier peu développé, en grande partie adhérent; les trachéaux du premier sont comparativement très allongés et robustes.

Millim. 1/100.

DONSUCUR RENE CEE GI » Hauteur PERRET CE CO Ee 17 28 ÉDaisseus: AO AE CR RE 8 (?) 14 Hongueuride la ftéte ce 30 49

de la nageoire caudale. . . 11 18

ee UUinESeAUr Er cer 10 33 Diameétre de Lœl ee ete ET 1,5 5] Espace ‘interorbitaire... 1... 3,9. "A4

85-168, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

EN RER M EEE Côtes du Maroc. . . .. 1400 1

106. Xenodermichthys socialis.

BL OX 6 MM ME MAMA MEME)

B. VID: 27; A. 27 EN. (6.

Ce poisson, de petite taille, est fortement comprimé ; les bords supérieur et inférieur du corps sont sensiblement parallèles sur la plus grande partie de leur longueur, ce qui rappelle la forme des A/epocephalus. La hauteur fait à peu près 1/6 de la longueur, l’épaisseur 1/13 environ.

La tête entre pour 1/4 dans la longueur du corps; elle est également comprimée, sauf la saillie des yeux. Museau très court, 1/4 à peine de la tète, encore la mandibule, qui dépasse notablement la mächoire supé- rieure , en occupe-t-elle près de moitié. Le maxillaire, surmonté à sa partie postérieure d’une pièce complémentaire distincte, atteint presque le niveau du centre de l'œil ; des dents très fines existent en bas sur

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 163

le dentaire, en haut sur l’intermaxillaire, que dépasse assez le maxillaire pour que celui-ci puisse être considéré comme concourant à former le bord de la mâchoire supérieure ; la voûte palatine est inerme ainsi que la langue et même les pharyngiens. Œil énorme, son diamètre fait les 2/5 de la lon- gueur de la tête; il s'élève au-dessus du chanfrein, formant en outre une sail- lienotable sur le côté (1) et à la voûte palatine; l'espace intraorbitaire équivaut à peine à 1/6 de la longueur de la tête. Orifice branchial large, quoique la fente operculaire ne remonte pas très haut, le bord supérieur du battant étant réuni au corps par une membrane. On distingue le préopereule, lopercule, ce der- nier en quelque sorte membraneux, flabelliforme, soutenu par trois côtes rayonnantes, enfin une lame scléreuse qui, s'engageant en partie sousle préo- pereule, peut être regardée comme un interopercule : toutes ces pièces sont disjointes, le battant operculaire étant formé, pour la plus grande partie, d’un repli cutané qui comble le vide laissé entre elles.

Sur le frais surtout, la peau est luisante, recouverte d’un mucus épais, on ne distingue pas de ligne latérale, elle se confond sans doute avec l'interstice des masses musculaires supérieure et inférieure ; il n’y a pas trace d’écailles. Anus placé en arrière du milieu de la longueur.

La dorsale est reculée sur le pédoncule caudal, peu haute, faiblement relevée postérieurement par rapport à la ligne du dos; l’anale lui corres- pond exactement comme dimension et comme forme. Caudale fortement échancrée, précédée, aux bords supérieur et inférieur du pédoncule, de fulcroides bien distincts, occupant moitié de la distance qui la sépare de la dorsale et de l’anale. Les nageoires paires sont peu développées, courtes, les pectorales soutenues par 16 rayons environ.

La coloration est uniformément d’un noir violet profond; les nageoires paraissent plus claires par suite de leur translucidité. On distingue vague- ment des points noirs sur la membrane de l’anale, un deux par inter- valle. Des taches photodotiques se voient au-dessous de l'œil sur la joue et le battant operculaire, elles se continuent à la ligne ventrale; ces taches sont plus apparentes sur l'individu conservé que sur le frais. L'iris est d’une

teinte violette, la pupille opaline.

(4) PL. XIE, fig. 12, 4.

164 POISSONS.

L'encéphale n'offre d'important à signaler que le développement assez notable des lobes supérieurs de la moelle allongée (1).

Sagitta élargi, ayant grossièrement la forme d'un 4 italique, à très peu près aussi large que long, environ 1°",8 ; sa face supéro-interne (2) pres- que plane n'offre qu'un sillon acoustique large, peu marqué; l'inféro-ex- terne (3) est convexe.

Diamètre du cristallin 4°”.

Les trachéaux pectinés sont en rangée simple, longs et bien développés sur les deux premiers ares; au troisième on trouve un rateau antérieur etun second rang formé d’aspérités; deux rangs de ces dernières existent sur le quatrième. Pseudobranchie composée de cinq ou six petites lamelles. Pas de vessie nataltoire.

L’estomac (4) est en siphon, court ; on trouve 5 à 6 cæcumspyloriques (6) sur la première portion de l'intestin ; celui-ci (4) décrit plus loin quelques circonvolutions, puis se renfle pour se rétrécir en entonnoir allongé avant d'atteindre l’orifice anal (e).

Les organes de la reproduction s'étendent sur toute la longueur de Ia cavité abdominale, fixés à sa partie supérieure aux côtés de la colonne vertébrale ; dans aucun des deux sexes il ne parait exister de canal vecteur propre. Le testicule (5) est profondément incisé à son bord inférieur et divisé ainsi en une série de lobes ou de feuillets, environ 23. L'ovaire (6)

mm

est formé d'œufs petits, {ous égaux, mesurant à peu près 1°" de diamètre.

Millim. 1/100. DOREUEUT EEE RU ere 147 » HAUTEUR EME RE EEE 24 16 ÉPAISSEUR SNA LT OU AOSENURS 10 7 Pongueurde la téte "0 39 24 de la nageoire caudale. . . 17 11 TU ÉMUSEAU e) 23 Diametre del'œil. "ru 1% 40 Espace ‘interorbitaire. : 6 17 (4) PL XII, fig. 40. (2) PI. XI, fig. 49. (3) PL. XII, fig. 4e. (4) PL. XUIX, fig. 4f, 46, 48: D (5) PI. XII, fig. 1f: g (6) PL. XIU, fig. 46 : À

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 165

Numéros du dragage. Localités. Profondeur. Nombre d'indiv. ARC a. CCGOtes du Maroc... 2 117 I DNA ee Mo. uns 1350 [l GB. 0,0, {INSEE PERS = Ce 834 1 AXE VITS 25. 0 Men ste 1050 1 GS MLD O0 01 PÉTER Côtes du Soudan. . .. 800 Il CEXCINE EE EL Banc d'Arguin. . ... 1090 [l HAN CNE ee 2 LE RE 1230 133

139

Ce poisson appartient-il en réalité au genre Aenodermichthys? En se reportant à la caractéristique donnée par M. Günther (1878) on ne voit rien qui l'en éloigne certainement. Toutefois la peau ne présente pas de rugosités sensibles, ni trace de production qu'on puisse comparer à des écailles même rudimentaires. En tout eas, il se distingue facilement du Xenoder- michthys nodulosus Günth., qui, avee cette disposition du tégument, offre une formule des nageoires assez différente et un œil médiocrement développé.

Le Xenodermichthys socialis, on le voit, a été pris en très grande abon- dance dans un des dragages, ce qui peut faire supposer qu'il vit en troupes.

r

Genre LEPTODERMA (1).

Corps allongé, graduellement atténué d'avant en arrière, devenant presque filiforme. Tête médiocre, sauf le développement énorme des yeux dans l'espèce connue. Bouche petite. Des dents sur l’intermaxillaire et le dentaire ; un sus-maxillaire distinct. Dorsale et anale allongées, reculées sur le pédoncule caudal et se terminant à une petite distance de son extré- mité, la première notablement plus courte que la seconde. Fente bran-

chiale largement ouverte, quoique ne remontant pas très haut. Peau nue.

Ce genre se rapproche surtout des Xenodernachthys Günth., mais s’en distingue suffisamment par l'aspect général, la bouche beaucoup plus

(1) Aerrds, délicate ; doua, peau.

166 POISSONS.

petite, enfin l'inégalité de longueur des nageoires dorsale et anale.

La peau, absolument nue, est très peu adhérente aux tissus sous-jacents.

107. Leptoderma macrops.

(PI. XIII; fig. 2, 29, 9h, 2e, 91, 2e, 9, 9e).

B. V +D. 48; À. 71+ V.5.

La plus grande hauteur, en arrière de la tête, égale à peine 1/15 de la longueur, et l'épaisseur au même niveau a la même dimension; elle estun peu plus faible à la partie moyenne, et sur le pédoncule caudal l’aplatis- sement devient très prononcé.

La tête serait petite, n'était le volume énorme des globes oculaires ; elle entre pour 1/5 dans la longueur. Le museau est obtus, court, à peine 3/11 de la distance qui sépare son extrémité du bord operculaire postérieur. Bouche petite, le maxillaire étant loin d'atteindre le niveau du bord orbitaire antérieur; chaque intermaxillaire porte une rangée de petites dents coniques, au nombre de 14 environ; le maxillaire est inerme, mais entre nettement dans la composition du bord de la mächoire supérieure ; un petit osselet en serpe se voit au-dessus de son bord supérieur en arrière ; la mandibule est armée de dents semblables à celles de l’intermaxillaire, elles sont assez peu développées, pour n’être visibles qu’à un assez fort gros- sissement. Je n’ai pu découvrir de dents à la voûte palatine. L’œil, on l’a vu plus haut, offre un développement considérable et fait sur le côté une saillie énorme (1); il occupe les 3/8 de la longueur de la tête; l’espace inter- orbitaire est moitié moindre. L’orifice branchial, quoique largement ou- vert, ne remonte pas très haut; on ne distingue, parmi les pièces qui le soutiennent, que le préopercule assez développé et l’opercule formant encore ici une lamelle délicate, flabelliforme, renforcée par une dizaine de côtes rayonnantes, prolongées en forme de frange au bord libre. Toutes ces parties sur le frais sont enveloppées par le tégument, on ne les distingue bien que sur les individus desséchés.

(1) Beaucoup plus forte encore que cela n’est indiqué sur les figures 2* et 2», faites d’après l’exem- plaire conservé dans l'alcool.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 167

L'anus est placé assez en avant, vers l'union des 3/8 antérieurs avec les 5/8 postérieurs. Je n'ai pu reconnaitre la présence d’une ligne latérale ; le tégument est si délicat, qu'il a été impossible d’avoir un exemplaire sur lequel il ne füt déchiré, enlevé, comme retroussé vers la tête, tant il pa- rait peu adhérent aux couches musculaires.

La dorsale et l’anale, inégalement étendues, l’origine de la première étant vers le 22 rayon, soit aux 2/7 de la seconde, se terminent toutes deux au même niveau à une très petite distance de la caudale; elles sont l’une et l’autre peu élevées ; tous les rayons sont divisés et articulés. Caudale peu développée, au reste il n’est pas possible de savoir exactement quelle était sa forme. On compte 15 rayons à la pectorale, qui est lancéolée; les ventrales sont si rapprochées qu'elles semblent se confondre.

Couleur entièrement d’un noir profond, velouté, les nageoires bistrées. L'iris offre une teinte grisâtre; pupille opaline.

Pour l’encéphale, assez comparables à celui du Xerodermichthys, les lobes supérieurs de la moelle allongée sont peu développés (1).

Le sagitta, long de 2°”,3, large de 1°”,6, est triangulaire; le sillon acoustique, profond, partage entièrement la face interne (2) ; la face externe est convexe (3), le bord inférieur légèrement festonné.

Diamètre du cristallin 5°,

Les quatre arcs branchiaux présentent sur les trois antérieurs des rateaux composés de longues dents au nombre d'une douzaine sur chacun d'eux, ces dents sont chargées de petits denticules, coniques, longs de 0°”,083, larges à la base de 0°*,020, revètus d’une couche de dentine. La vessie natatoire manque.

Le tube digestif (4) se compose d'un estomac globuleux (4), communi- quant avec l'intestin par une portion pylorique en cylindre, qui reçoit de chaque côté un cæcum, deux en tout (e,c), et forme un prolongement conique en s'enfonçcant dans l'intestin. Celui-ci (d) décrit un certain nombre de

circonvolutions avant d'aboutir à l'anus (e). Couleur de l'estomac noire,

(4) PL XII, fig. 2e (2) PL XI, fig. 22. (3) PI. XII, fig. 2e. (4) PL XI, fig, 2f et 25.

+ €.

168 POISSONS.

sauf la portion pylorique, qui est jaunâtre, rayée longitudinalement de bistre; les cæcums sont de cette dernière teinte, ainsi que la première portion de l'intestin, laquelle tire cependant un peu plus sur le rouge et est rayée de jaunâtre, couleur qui domine sur le reste du tube digestif. Le foie (/) est jaune clair. Le gros intestin renfermait, parmi divers débris, des soies d’annélides parfaitement reconnaissables; les cæcums pyloriques étaient remplis d'œufs de Nématoïdes; un de ces vers, entier, a également été trouvé dans l'intestin proprement dit.

Les reins sont représentés par deux organes blanchätres (2) situés tout à fait à la partie postérieure de la cavité abdominale.

Les ovaires (4) présentent une particularité des plus singulières, les ovules y étant développés fort inégalement. Les uns, très nombreux, n'ont pas 1" de diamètre, ils sont blanchâtres ; les autres au contraire mesurent jusqu’à 3°”, ces derniers sont d’un beau jaune ; on en compte une douzaine environ sur chaque ovaire. Je n'ai pas connaissance qu'une semblable dis- position ait été observée jusqu'ici chez un Téléostéen. Il n’y a pas de canal vecteur des ovaires.

Millim. 1/100.

Longueur ee ce RTE Tee 16% » HAULEUR...6 Le race ee 11 6 Épaisseur Fe OR OU ER ie 7l 4 oncueurideMasté eee CEE 29 17

de la nageoire caudale. .. O7)

_- dUAMUSEAUE CE. 8 27 Driametre der PRE NERne 11 38 Espace interorbitaire 7 5 a

85-295. Coll. Mus.

Numéros du dragage. Localités. Profondeur. Nombre d'indiv. ANNE ER nn Côtes du Maroc. . . . . 1935 3 DPNDMIEER AE. 20 SON ETES 1163 3 9. UMR —- are 1180 1 HR TE ee Côtes du Soudan, . .. 1139 4 ÉRDITAR RES Banc d’Arguin. . . .. 1495 47 DA

NCMIE RER EE Nr: Sie 2330 1

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 169

Ce poisson ne parait pas rare dans ces localités et dans le dragage xcn, il s’est trouvé pris en grande abondance; cependant aueun des exem-

plaires n’est dans un état tout à fait satisfaisant.

Genre HALOSAURUS Johnson.

Les auteurs ont indiqué quatre espèces du genre Halosaurus. La pre- mière en date a été décrite très en détail et figurée par M. Johnson, en 1863, Halosaurus Owenii: deux autres ont été brièvement caractérisées par M. Günther en 1878, Halosaurus macrochir et Halosaurus rostratus : enfin plus récemment, en 1883, M. Th. Gill a, sous le nom d'Halosaurus Gooder, fait connaitre un animal très voisin de la première espèce de M. Günther, mais qui lui paraît offrir cependant quelques particularités spéciales dont il a fait l'énumération dans une diagnose différentielle.

On peut, en s’en remettant à ces descriptions, trouver parmi les carac- tères les plus saillants les différences suivantes, qui permettraient de distin- euer ces poissons. Chez l’Aalosaurus Owenii Johns. seul, le diamètre horizontal de l'œil n’est pas de beaucoup inférieur à l’espace interorbitaire. Les Halosaurus Goodei Gill. et Æ. macrochir Günth. ont l’un et l’autre XII rayons branchiostèges, tandis que l’Aalosaurus rostratus Günth. n’en offre que IX ; d’un autre côté, tandis que dans l'espèce de M. Gill la portion préorale du museau n'oceupe que 2/7 de celui-ci, elle en fait 1/3 chez l'Halosaurus macrochir Günth. Il semble au reste que les trois Æalosaurus à espace interobitaire large sont assez voisins les uns des autres.

Dans les dragages effectués à bord du T'alisman on à recueilli quatre espèces. L'une se rapporte sans nul doute à l’Halosaurus macrochir Günth. Les trois autres ont l’espace interorbitaire égal inférieur au diamètre horizontal de l'œil, se rapprochant en conséquence sous ce rapport de l’'Halosaurus Owenii Johns. En ce qui concerne l’aspect extérieur, ces trois Halosaurus se ressemblent beaucoup, et il faut un examen attentif pour les distinguer l’un de l’autre; il n’est pas non plus facile de décider lequel doit être assimilé à l’espèce de M. Johnson, car, on le verra plus loin, l'examen des écailles de la ligne latérale donne les caractères différentiels

(TALISMAN. Poissons.) 22

170 POISSONS.

les plus sûrs, et la description de l’auteur précité est naturellement muette sur ce point. Toutefois on ne peut hésiter qu'entre deux de nos espèces, car l’une, Halosaurus phalacrus, n'a pas d’écailles sur le vertex, ce qui est en opposition avec la description et la figure données. Celles-ci nous font connaître que, dans le type primitif, la longueur de la tête est supé- rieure à la distance qui sépare la fente branchiale de la racine des nageoires ventrales ; ceci ne se rencontre que sur une de nos séries d’in- dividus, qui seront désignés sous le nom d’Aalosaurus Owenii Johns. ; dans les autres la longueur de la tête est inférieure à la distance précitée, je la nomme alosaurus Johnsonianus, pour rappeler l’auteur qui a le premier fait connaître ce genre curieux.

Le tableau synoptique suivant résume les caractères distinctifs de ces

différentes espèces :

notablementipluslarse que IX CPE H. rostratus GüNTu.

le diamètre horizontal de |] Portion préo-l < SI ECURENO ::2:6. À. macrochir Günru.

l'œil. Rayons branchios-) ,,le du museau. : OT TI GoodiiGIrr.

tèses aunombre de. "| celuisci Es mue Be 0 : Espace inférieure à la inter- longueur de la orbitaire écailleux. Distance tête H. Owenii Jonxs

égal ou atre) entre la fente bran-(

: au plus égale à chiale et laventrale |" 1 SA de

au diamètre ho- De al NAVETLEXe

la longueur de lattéte rene H. Johnsonianus N. SP.

DUR EN AR AENUE ID ER CEE H. phalacrus x. sr.

B. XII; D. I, 11 ; A. 200? + V. I, 8. Écailles 13190/5.

Cet Halosaurus peut atteindre une grande taille; un des spécimens recueillis mesure environ 600". La hauteur dépasse à peine 1/17 de la longueur totale, et l'épaisseur est encore moindre, quoique de très peu, le

corps étant presque cylindrique.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 171

La tête entre pour 1/8 à peu près dans cette mème longueur ; sa largeur au niveau de la région operculaire est peu différente de la hauteur, elle est aplatie en dessus; museau déprimé, arrondi, la bouche placée au tiers antérieur environ de la longueur de celui-ci; le maxillaire supé- rieur atteint le niveau du bord antérieur de l'œil. On trouve des dents fines en velours, sur les intermaxillaires, les maxillaires, les dentaires, les palatins, la langue, les pharyngiens tant supérieurs qu'inférieurs ; il en existe également sur les ares branchiaux. Les pièces operculaires ne parais- sent pas différentes de ce qu'elles sont chez l’Aalosaurus Owen Johns., sur lequel j'ai pu les étudier plus en détail, seulement le bord postérieur est plus vertical. On voit des écailles à la partie supérieure de la joue en arrière de l'œil; le reste de la tête, et en particulier la partie supérieure, en sont privés. Un canal muqueux, bien visible sur le frais, s'étend du bout du museau à l’angle operculaire en suivant le bord de la mà- choire supérieure ; il est soutenu par des pièces squameuses très déve- loppées, que la dessiccation fait ressortir (ce sont elles qu’on voit sur la figure d'ensemble à la portion antérieure et au-dessus du maxillaire).

Le tronc et la queue s’atténuent insensiblement; cette dernière dès le niveau de l’anus (celui-ci placé aux 2/5 de la longueur totale, et à une distance de l'extrémité du museau à peine égale à trois fois la longueur de la tête) est déjà comprimée, forme qui s’accentue davantage en allant vers l’extrémité postérieure atténuée insensiblement en pointe. La ligne latérale naît au niveau de l’angle sous-operculaire et suit les côtés infé- rieurs du tronc; arrivée à la queue, elle est placée immédiatement contre la nageoire anale, sans qu'il soit possible de distinguer aucune rangée d’é- cailles qui l'en sépare. Chaque écaille de la ligne latérale présente une tache blanchâtre que M. Günther regarde comme étant une tache photodo- tique ; l’état de conservation de nos individus ne permet pas de se rendre compte de leur nature.

L'origine de la dorsale se trouve à une distance de l’extrémité du mu- seau double de la longueur de la tête, sa base est égale environ aux 2/5 de cette dernière et inférieure à la plus grande hauteur donnée par le second ou troisième rayon, le premier, non branchu, étant plus court;

le bord supérieur descend obliquement d'avant en arrière. L’anale,

172 POISSONS.

excessivement allongée, suivant le caractère du genre, a les rayons antérieurs plus forts que les suivants et divisés; les autres sont simplement arüculés, filiformes, leur longueur, à peu près égale au tiers de la lon- gueur de la tète, ne décroit pas sensiblement d'avant en arrière. Il n’y à pas à proprement parler de nageoire caudale, les derniers rayons de l'anale s'inelinent de plus en plus obliquement et viennent se placer dans le prolongement du corps, qui se trouve terminé par le rayon articulé extrème, lequel semble en quelque sorte continuer la colonne vertébrale effilée et réduite en ce point à un axe cartilagineux segmenté.

La pectorale, composée de 11 rayons environ, est placée très haut, allongée, atteignant à très peu près l’origine des ventrales. Celles-ei ont leur point d'insertion en avant de la dorsale et situé à une distance de l’orifice branchial un peu inférieure à la longueur de la tête; elles sont courtes.

L'animal est entièrement d’un noir légèrement bleu d'acier à l’état frais.

Les écailles du corps étant en grande partie tombées, je n'ai pu examiner celles des flancs prises au lieu d'élection; mais elles étaient con- servées, c'est-à-dire sur certains points voisins de la ligne latérale, ou contre les nageoires dorsale et anale, on peut facilement juger qu'elles sont absolument semblables à celles dont il sera question plus loin à propos de l’Æalosaurus Owenii Johns., qui à plus particulièrement servi à ces études ; elles doivent seulement être à proportion de plus grande taille; une d'elles prise vers le niveau de la première dorsale

pm

contre la ligne latérale mesure 8**,7 de long sur 5"*,3 de large. Quant aux écailles de la ligne latérale moins caduques, leurs dimensions sur celte espèce m'ont permis d'en reconnaitre plus facilement la structure. Une d'elles, prise au niveau de la première dorsale (1), est longue de 8"",4, haute de 7°°,3 épaisse de 0°" 22, en quadrilatère arrondi au bord adhé- rent et au bord libre, plus fortement à ce dernier, qui devient presque demi-circulaire ; le foyer, c'est-à-dire la perforation simple, un peu obli- quement percée, qui, sur l’écaitle sèche, représente tout le canal, se

trouve vers le tiers postérieur; cette perforation est petite, 0"",08. Au

(4) PL XIV, fig. 2°,

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 173

bord radical se voient 11 lobes marginaux, les sillons centrifuges cor- respondants s'étendent assez loin dans la direction du foyer; les champs antérieur, latéraux et postérieur sont couverts de erètes concentriques très régulièrement disposées. Mais ce qui frappe particulièrement dans ces écailles, c’est la présence d’une sorte de ressaut, de côte saillante (1), qui forme la limite entre le champ postérieur et les trois autres champs. Sur une coupe normale antéro-postérieure (2) elle apparait comme une petite saillie, et il est facile de constater que le tégument adhère forte- ment à l’écaille au point se trouve cette crête; e’est à cela qu'il faut attribuer la conservation de ces organes à la ligne latérale, tandis que sur le corps elles ont presque partout disparu. On peut reconnaitre (3) que la structure histologique est celle des écailles ordinaires ; une couche caleifiée externe (4), granuleuse, peu transparente, une couche calcifiée in- terne (4), transparente, puis de nombreuses couches fibreuses ; les plus extérieures (c) encroûtées de carbonate de chaux, lequel peut même se pré- senter sous formes de granulations, les couches plus profondes (4) molles, facilement colorables par le picro-carminate d’ammoniaque.

Cette crête saillante des écailles de la ligne latérale se retrouvant dans toutes les espèces étudiées ci-après, on pourrait y voir un caractère générique.

Millim. 1/100.

Honsueuraiotale Re 290 » HA TCULE cree he re our 38 6 ÉDAESEUR 4m MENU, DU che 27 BonsuenrmdenlanteleRr RCE 50 13

de la nageoire caudale. . . » »

RC CUIMUSEdUNM ee 38 47 Diametrede ll ECC 10 12 ESpacenterORDITAITe. NE 18 29

85-390, Coll. Mus.

CPIEXNI fig 22 0, a. (2) PLXNT, fig. 24 : c; fig. 20 : A. (3) PL XIV, fig. 2,

174 POISSONS.

Numéros du dragage. Localités. Profondeur. Nombre d'indiv. DO SUD S'oto Côtes du Maroc. . . .. 2200 9 NP OO PS ANDRE De Di nie AICORCSE ECC 2935 1 CRAN. ce 2995 1 11

Je dois faire remarquer que les individus placés dans le tableau ci- dessus comme provenant du dragage xxx, étaient en si mauvais état que la détermination doit être regardée comme douteuse. Il a toutefois été pos- sible d'examiner quelques écailles de la ligne latérale sur un tronçon d'individu; comme elles se rapportent plutôt à la forme décrite ci-dessus qu'à loute autre, j'ai cru devoir les mentionner ici, quoique sous certaines réserves. Cette écaille est cependant moins régulièrement en quadrilatère, les festons sont plus accentués : s’agirait-il d’une des deux espèces, qui nous sont inconnues, Zalosaurus rostratus Günth., ou Æ. Goodii Gill?

Les poissons des autres dragages répondent de tous points à la diagnose donnée par M. Günther, en 1878. À peine peut-on relever de légères dif- férences dans le nombre des rayons de la dorsale, 12 au lieu de 13, et dans la formule des écailles de la ligne transversale, en ce qui regarde la portion située au-dessus de la ligne latérale ; 13 écailles au lieu de 14.

Je n'ai pas à revenir sur les caractères distinctifs principaux, qui empêchent de la confondre avec les Æalosaurus rostratus Günth., et Halo- saurus Goodii Gil. L'élargissement de l’espace interorbitaire la distingue au premier coup d'œil des trois espèces dont il va être question ci-après.

Les exemplaires types, décrits par M. Günther, avaient été trouvés dans l'Atlantique par une profondeur de 1993", puis à mi-chemin entre le

cap de Bonne-Espérance et l'ile Kerguelen par une profondeur de 2515”.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 175

109. Halosaurus Owenii Johns.

(PI: XIV; fig. 5, 5°, 50, 5°, 51, 5°, 5!. PI. XV; fig. 4, 42, 4, 4°. PI. XVI: fig. 3, 3°).

B. XV+D. I, 40 ; A. 180? V. I, 9.

Ecailles 12/245/6.

Ce magnifique poisson peut, d’après les exemplaires recueillis à bord du Talisman, atteindre une taille comparable à celle de Æalosaurus macrochir Günth. ; plusieurs individus mesurent au moins 570",

Sur les mieux conservés la forme du corps est antérieurement quadran- gulaire ; plus en arrière le tronc devient comprimé; la queue conserve cette forme en l’accentuant de plus en plus. La hauteur est un peu supérieure à 1/17 de la longueur totale, la plus grande épaisseur un peu moindre ; la tête occupe 1/8 de cette même dimension. Comme on le voit, les propor- tions sont les mêmes que pour l'Aalosaurus macrochir Günth.

Tête (1) comparativement comprimée, allongée, étroite ; la largeur à la région operculaire égale environ 2/3 de la hauteur. Le museau en occupe 2/5; sa portion préorale entre pour moitié dans sa longueur; après séjour dans l'alcool, il est aplati, aigu. Le maxillaire atteint le niveau du bord orbitaire antérieur. La narine antérieure est tubuleuse, difficile à reconnaître, la postérieure largement ouverte ; ces orifices sont rap- prochés l’un de l’autre, placés un peu en avant de l'œil. Celui-ci, grand, occupe 1/8 de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire équivaut seu- lement aux 3/5 de son diamètre horizontal. Le battant operculaire, à partir du pli supérieur, s’arrondit en courbe d'avant en arrière, puis des- cend à peu près verticalement, enfin revient presqu’à angle droit horizon- talement en avant; les bords libres inférieurs des battants operculaires, en contact antérieurement sur la ligne médiane et recouvrant les rayons branchiostèges, ne s’écartent que très peu l’un de l’autre en arrière. Les cannelures rayonnantes de l’opercule et du sous-opercule, si visibles sur

(4) PI. XV, fig. 4e, 4.

176 POISSONS.

d’autres espèces du genre, sont ici peu marquées, ce qui peut tenir, il est vrai, au meilleur état de conservation des exemplaires.

Anus un peu en avant de la moitié de la longueur totale, à une distance du bout du museau égale à trois fois un tiers la longueur de la tête. La ligne latérale part également de l’angle du sous-opercule et, sur la queue, laisse, à l'origine de celle-ci, entre elle-même et l’anale, un espace se voient d’abord deux rangées d’écailles ; un peu plus loin il n’y en a plus qu’une, et enfin les écailles perforées se placent immédiatement contre la nageoire. Ces organes d’ailleurs paraissent beaucoup plus adhérents sur le corps que dans les autres espèces, et nous possédons un certain nombre d'individus qui sont, sous ce rapport, dans un état de conservation remarquable.

La dorsale commence à une distance du bout du museau égale à deux fois un tiers la longueur de la tête; ses proportions et sa forme ne diffèrent guère de ce qu'elles sont chez l'AHalosaurus macrochir Günth., peut-être est-elle un peu plus haute à proportion. L’anale, la caudale n’offrent pas de différences à noter. Les pectorales sont loin d'atteindre l'origine des ventrales; de leur partie inférieure se détachent trois petits rayons libres. Les ventrales se trouvent à une distance de lorifice branchial parfois égale à la longueur de la tête, plus souvent un peu supérieure à cette dimension; ses plus longs rayons se prolongent très peu au delà du bord antérieur de la dorsale.

Coloration rougeûtre, argentée sur le frais, surtout à la région ventrale ; chaque écaille est finement ponctuée de sombre dans les parties situées au- dessus de la ligne latérale. Les différentes nageoires sont incolores, l’anale offre cependant un liséré sombre au bord libre à sa partie postérieure.

Les écailles sont assez grandes. Une d’elles prise sur le corps (1) mesure 6%" de long sur 4°°,6 de haut; la forme générale est celle d’un qua- drilatère allongé, à côté postérieur arrondi ou parfois légèrement anguleux, rappelant un éeu d’armoirie; le foyer, dans celles que j'ai examinées sur le orand exemplaire dont les dimensions sont données plus loin, était large- ment érodé ; lobes marginaux petits, au nombre de 11 ou 12 sur les

écailles de la partie moyenne du tronc; crêtes concentriques serrées, dispa-

(4) PL. XIV, fig. 5.

D 26

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 177

raissant au champ postérieur dans lequel l’écaille devient membraneuse ; l'épiderme, qui revêt l’extrémité libre, se montre ponctué d’amas pig- mentaires très petits, en forme d’anneaux.

Pour apprécier la valeur taxinomique des écailles de la ligne latérale dans ce genre, et profitant du bel état de conservation des individus, j'ai cher- ché à constater dans cette espèce les variations que ces organes peuvent présenter suivant les régions. Une de ces écailles (1) prise au lieu d'élection, au niveau de la dorsale, vers le quart antérieur de la distance comprise entre l'orifice branchial et l'extrémité postérieure du corps, est quadrilatère, à bord postérieur légèrement cintré, mesurant 5°” ,9 aussi bien en longueur qu’en largeur; le foyer est subantérieur, assez nettement marqué; les crêtes concentriques, sur les champs antérieur et latéraux, sont serrées et sail- lantes, on en trouve de plus délicates, non moins régulièrement disposées, sur le champ postérieur; le bord adhérent porte 9 festons, les sillons centrifuges s'étendent presque jusqu'au foyer; on observe ici, comme cela a été indiqué pour l’Æalosaurus macrochir Günth., une petite crête éle- vée, séparant le champ postérieur du reste de lécaille; en ce point la peau adhère fortement. Sur l’écaille sèche le canal est réduit à une simple perfo- ration placée immédiatement en arrière de la petite crête; sur le frais un tube membraneux prolonge le canal, maisilest assez difficile de reconnaitre il se termine, les couches superficielles de la peau, qui recouvrent le champ postérieur, étant chargées d’un réseau serré, sans doute de nature pigmentaire, richement anastomosé; ce réseau est formé de cylindres opaques par transparence, jaunâtres à la lumière directe, dont les plus fins mesurent 0"",017 à 0"*,022; dans l’état j'ai pu les examiner, ils parais- sent formés d’une substance granuleuse homogène ; il n’est pas possible de reconnaitre d'éléments cellulaires distincts; ce réseau n’est pas sans analogie avec le réseau pigmentaire de la peau de certains animaux infé- rieurs, tels que les Hirudinées.

Une autre écaille de la ligne latérale prise immédiatement en arrière de l’orifice branchial (2) diffère de la précédente par ses dimensions moindres, sa forme un peu plusirrégulière, le bord antérieur étant dirigé obliquement,

(4) PL XIV, fig. 5e.

(2) PI. XIV, fig. 52.

TALISMAN: Poissons.) 23

178 POISSONS.

et le moindre nombre des festons. Les différences sont nulles pour une troisième écaille, prise au milieu de la longueur du corps moins la tête (1). Aux trois quarts de cette même longueur, la dimension d’une écaille (2) devient très faible, à peine de long sur 1**,7 environ de large; la forme passe à l’ovale, la crête, limite du champ postérieur, se voit encore, quoique plus petite ; il s’agit bien d’ailleurs d’écailles appartenant à la ligne latérale, car la perforation est très nette; les écailles ordinaires voisines sont beaucoup plus petites, réduites à de simples squames ovales, longues de 1°°,4, larges de 1°" avec 2 ou 3 festons marginaux. A l'extrémité ter- minale du pédoncule caudal les écailles de la ligne latérale paraissent faire défaut, et je n’ai plus trouvé que des squames (3) analogues à celles dont il vient d’être question en dernier lieue, ncore plus petites toutefois, car les plus grandes atteignent à peine 1°" de long; beaucoup sont moitié moindres.

On peut conclure de cette étude que la forme typique des écailles de la ligne latérale ne varie pas d’une manière sensible sur un mème individu au tronc et à la partie antérieure de la queue dans cet Aalosaurus.

D'un autre côté, sur des exemplaires de tailles diverses, l’aspect de cette écaille, prise au niveau de la nageoire dorsale, se montre constamment le même, la seule variation porte sur le nombre des festons, qui le plus sou- vent, neuf fois sur treize, de 9 à 11, une fois s’est trouvé de 7, deux fois de 8, une fois s’est élevé à 12.

Le squelette est d’une grande simplicité. On compte 70 à 72 vertèbres dorsales et environ 235 caudales. Le corps des premières est moins épais que haut, très largement perforé au centre ; l’incrustation calcaire en est incomplète, et, par la dessiccation, des fentes longitudinales divisent le corps assez régulièrement; la partie persistante de la corde dorsale se trouvant ainsi à proportion très volumineuse, cette circonstance, jointe à la souplesse des ligaments unissant les corps vertébraux, rend le rachis excessi- sivement mobile dans son ensemble. À en juger d’après les exemplaires conservés, il paraît y avoir aussi dans le sens longitudinal une élasti-

cité beaucoup plus grande que celle observée habituellement chez les

(4) PI. XIV, fig. 5. (2) PL. XIV, fig. 5d. 3) PL XIV, fig. 5, pl. XV, fig. de.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 179

poissons. Y aurait-il une élongation et un raccourcissement possible de cette partie du squelette? Je me borne à poser cette question, les éléments positifs manquent pour la résoudre; mais cela pourrait expliquer une dis- position très anormale de la partie antérieure de la moelle, observée sur certains sujets, et dont il sera plus loin question.

Le crâne est allongé, l’appendice nasal soutenu par des squames an- fractueuses dépendant du système des canaux dits muqueux. Appareil maxillo-crémastique bien développé, la mâchoire inférieure élevée, pres- que en demi-cerele, sa moitié antérieure garnie de dents. Le battant oper- culaire est ample, mais composé d’un petit nombre de pièces, car on ne distingue que l’opereule à peu près quadrilatéral et une seconde lame, qui occupe ses bords antérieur et inférieur, puis se prolonge en avant jusqu'à l'articulation de la mâchoire inférieure ; elle représenterait par conséquent à la fois le préopercule, le sous-opercule et l’interopercule.

La ceinture scapulaire et le bassin n’offrent rien de particulièrement intéressant à noter.

Le tissu du squelette examiné sur les os du cräne et les vertèbres montre,

particulièrement sur les premiers, des ostéoplastes très nets. _ Le sagitta est long de 2*°,8, haut de 1°°,3, sur un individu de taille moyenne mesurant environ 390", d’une forme très simple, à peu près rectangulaire avec les extrémités arrondies. Face supéro-interne (1) peu convexe, ne présentant comme accident que le sillon acoustique, courbé, très marqué en avant, mais diminuant rapidement de profondeur pour se terminer vers le milieu de l’otolithe. Face inféro-externe (2) à foyer central élevé, incliné régulièrement sur le reste de la surface jusqu’au limbe, qui ne présente que des festons peu marqués (3).

Trachéaux courts, robustes, épineux. Vessie natatoire (4)très développée, simple, en forme de fuseau allongé; j'ai cru reconnaitre un canal pneuma- lophore (4) qui s’ouvrirait dans l'estomac, mais le fait n'ayant pu être ob- servé que sur des exemplaires dans l'alcool, demanderait confirmation.

(4) PL XVI, fig. 3.

(2) PL XVL, fig. 3.

(3) Sur un desindividus provenant du dragage xxxix et rapportés avec doute à l'Halosaurus ma-

crochir Günt. (voy. page 174), le sagitta est semblale à celui qui est ici décrit. (4) PL. XIV, fig. 5! : g.

180 POISSONS.

L'appareil digestif (1) montre un estomac en siphon, petit (4); l'intestin (d), après avoir décrit un trajet en À se dirige directement en arrière, il

présente à son origine 8 à 13 cæcums pyloriques courts (c) en série pectiniforme. Le foie (+) est peu développé. Ce dernier est blanc rosé, le

reste de l’appareil d’un noir profond.

Je n’ai pu observer que les ovaires (ff) remplis d’œufs de petite dimen-

sion. Comme à M. Johnson, ils m'ont paru dépourvus d’

néale formant sac (2) et sans conduit vecteur.

Millim. Hongueur totale eee En CR 970 HauteUR PEN. M NN CT 33 ÉDAISSeUR TE 2e Er NAN 23 L'ongueurndenta tete er CR 0 76 de la nageoire caudale. .. » = OUIMUSCN.. 0... EP . 31 Diamètre de LœIl: 8 "EC ee 10 Espace interorbitaire. . . . . . . . . .. 6 85-335, Coll. Mus. Numéros du dragage. Localités. Profondeur. A XIRE RS CE Côtes du Maroc. . . .. 920 2XXXITILE EEE CT —— ste 83/4 DS ANEVE TU, TR ENTRE HO EE NT 1235 ER PET ME Ce (COMENT SES 975 DATI RENE 51 oo vo oc 946 G'AEX XIE 0. Ler. à Côtes du Soudan 882 TION DO CO I ESEREE RE LA: 932 CE DO CUNER SSSR = PS 860 ORNE ES ee AD 830 AÉPNIS SUITE Banc d’Arguin. . . . . 1113 AA AN CUITE EN EAN Le EN | LÉRRME 1495 ADN CVS ICE. TE PE CU 1230 AR N CINE Le. = hr 1617 LAC AE ec ee + ONE Le 1550 AS GNXNIIEN ACOTESL Lee 1957

(1) PI. XIV, fig. 5f. (2) M. Günther (Catal. Brit. Mus., t. VIT, p. 482) les indique comme clos: elle à l'état plus ou moins avancé de maturité des organes ?

enveloppe périto-

Nombre d'indiv.

[l 3 1 4

20

la différence tiendrait-

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 181

L'Halosaurus Owenii Johns. a été trouvé, on le voit, dans de nombreux dragages et parfois en abondance. Je renvoie à l'étude de l'espèce suivante la discussion des caractères

qui me portent à voir dans ces individus l'espèce typique du genre.

110. Halosaurus Johnsonianus.

B. XII-H-D. I, 10; A. 486? V. I, 8.

Cet Halosaurus, très analogue au précédent, ne semble cependant jamais atteindre une aussi grande taille. Ses formes sont plus grèles, la hauteur n'étant guère que 1/25 de la longueur totale ; le tronc paraît cylindrique, mais il faut dire qu'on n’a obtenu aucun exemplaire dans un état de con- servation comparable à celui de quelques individus de l'espèce précédente,

La forme de la tête (1), les proportions du museau, celles de l'œil et de l'espace interorbitaire, la disposition du battant opereulaire, n’offrent rien de distinctif. Autant qu’on en peut juger, ce dernier n’est pas écailleux, mais sur les tempes et la partie supérieure de la tête se voient des squames non douteuses.

L'anus est très peu en arrière du tiers antérieur du corps et éloigné du bout du museau seulement du triple de la longueur de la tête.

L'origine de la dorsale se trouve à une distance du même point égale à deux fois cette dernière dimension. Les pectorales sont loin d'atteindre le point d'insertion des ventrales, lequel se trouve à une distance du bout du museau moindre que deux fois la longueur de la tête; la nageoire elle- même est en grande partie en avant de la dorsale.

La coloration, tout en se rapprochant de celle de l'Æalosaurus Owenii Johns. offre quelques différences. Chaque écaille du corps présente une tache noire à son extrémité libre, d'où résulte une réticulation en damier; d'autre part les écailles de la bigne latérale, sombres, forment, par leur ensemble, une

1) PL. XV, fig. 22, 2b,

,

182 POISSONS.

bande foncée ; enfin, comme pour l'espèce suivante, la couleur noire de la cavité branchiale se prolonge davantage sur la région scapulaire, apparait au travers des pièces de l’opercule et s'étend sur toute la tête. Ces carac- tères, bien qu'accessoires, surtout le dernier, sont commodes pour distinguer de suite cette espèce de la précédente, dont elle est si voisine.

Les écailles du corps, peu adhérentes, manquent sur la plupart des exem- plaires, etn’offrent pas d’ailleurs de différence notable, comparés à celles de l’'Halosaurus Owenii Johns.; celles de la ligne latérale sont au contraire assez caractéristiques pour permettre à elles seules de ne pas confondre les deux espèces. Le type suivant lequel sont construits ces organes (1) se trouve sans doute être le même, mais la longueur est sensiblement moindre com- parée à la largeur; l’une d'elles prise au milieu du tronc mesure 4°°,5 dans la première dimension et 2°°,8 pour la seconde ; la forme est plutôt ovalaire, le nombre des festons, quoique ceci n'ait pas la mème importance, est gé- néralement plus élevé de 14 à 16 dans les deux fiers des cas; cependant il peut tomber à 12 et même 11. La constance de ces caractères, qui frappent au premier examen, a pu être observée sur au moins seize individus.

L'encéphale (2) montre des lobes olfactifs globuleux nets (a); les lobes cérébraux (b), de taille médiocre, offrent en arrière quelques plis ; les lobes optiques (c), plus volumineux comme chez les autres poissons osseux, sont ici en grande partie cachés par la première portion de l’épencéphale, le cervelet (d) de forme triangulaire, qui remonte en avant jusqu'au niveau de leur bord antérieur (3); les lobes supérieurs de la moelle allongée (e) sont globuleux, assez gros, mais courts.

Sur l'individu examiné la moelle épinière présentait dans la cavité crânienne, en avant du trou occipital, une disposition des plus anormales (4). En partant de la moelle allongée, le cordon rachidien, au lieu de gagner directement le canal vertébral, se recourbait en dessous et en avant, puis, revenant sur lui-

même, formait aussi un tour complet avant de prendre sa direction ordi-

(1) PI. XV, fig. 25.

(2) PI. XV, fig. 24,

(3) L'action prolongée de l'alcool, au moins je n'avais pas remarqué ce détail lors des premières études, à fait apparaitre sur le cervelet une gouttière longitudinale, qui en occupe presque toute la partie médiane.

(4) PL XV, fig. 24:09.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 183

naire. Un autre cas a pu être observé sur un animal du même genre en mau- vais état, dont la détermination spécifique précise n'a pu être faite, Sur les autres Æalosaurus examinés au nombre de six, la disposition était normale.

Ce fait, qui me parait n'avoir jamais été observé sur aueun poisson, est évidemment à une cause accidentelle; faut-il y voir une monstruosité ? ILest plus vraisemblable que c'est une modification post mortem due à la rétraction longitudinale, que permet la laxité des ligaments intervertébraux et l’ossification incomplète des centrums eux-mêmes. En admettant cette hypothèse, on comprend que la moelle épinière, refoulée d’arrière en avant ait se replier sur elle-même pour se loger dans la cavité crânienne. L'état de conservation des individus n’a pas permis de voir s’il y avait eu rupture des racines nerveuses.

Millim. 1/100.

POnSHeUTALOLAl RER EEE 390 » HAUTEUR CN ile 15 4 ÉD ASS Ne te a Tue Ce 12 3 Ponsueuride latéte ur A7 12

de la nageoire caudale. . . » »

HN AUEMUSEAUS- CN ce 29 A7 Diamelresde œil ECC 7 15 ESpace interorbitaine.t...…. 1 8

85-301, Coll. Mus.

Numéros du dragage. Localités. Profondeur. Nombre d'indiv. 1 TERRE Côtes du Maroc. . . .. 1210 1 HIMD.0, 0,1 | ÉSEPRES A RSS 1590 î SPA UE à ne > 1350 10 EXXXITINEiS, 7" IN PA Er 834 1 5 AIRES PIE c MNT. 2115 6 CXTIR 0. ET 210% 3 He SIP RRSRRERARE AN CE. 1235 1 SUD Canaries erreur 865 l CL po PIRE AN Ho he 975 1 TOME. NCGOtes dutSoudan. 882 18 LIEN) OU ROSE _ se Lake 1232 33 19 LOIRE EEE Prend 1139 7 ACIER ET CCC DAncid'ATSUIN EEE. 1495 13

18% POISSONS.

Cette espèce et la précédente sont, on le voit, très voisines l’une de l’autre, et je les avais primitivement confondues. Aussi peut-on hésiter pour savoir à laquelle des deux doit être réservé le nom primitif donné par M. Johnson d’Halosaurus Owenii.

Les caractères empruntés à la description de l’auteur anglais qui me paraissent avoir le plus de valeur, sont ceux tirés de la distance relative des nageoires dorsale et ventrales. En ce qui concerne ces dernières, MM. Johnson et Günther, qui cependant ont eu en main le même exemplaire, ne sont pas tout à fait d'accord. Pour le premier auteur, en se reportant aux mesures détaillées qu’il donne, la distance de ces nageoires à lextré- mité du museau est de 117°"; la longueur de la tête étant de 62°" serait par conséquent un peu supérieure à la distance qui sépare les ventrales de l’orifice branchial. M. Günther donne ces deux longueurs comme étant égales. Pour les poissons à nageoires franchement abdominales, tels que les Halosaurus, d'aussi petites différences ne doivent pas être regardées comme ayant, il est vrai, une bien grande valeur, on ne serait autorisé à en tenir compte que si elles étaient notables. La position de la dorsale a plus de fixité, d’après les mesures données par M. Johnson, confirmées par la figure accompagnant le mémoire; l'origine de cette nageoire dans son espèce est à une distance du bout du museau égale à deux fois un cinquième la longueur de la tête. Si on ajoute à cette dernière considéra- lion que le poisson décrit par M. Johnson atteignait près de 500°" et que, parmi les nombreux exemplaires de ces deux espèces pèchés à bord du T'alisman, tous les individus de grande taille et à nageoire dorsale reculée appartiennent à celle dont les écailles de la ligne latérale sont en quadrila- tère, il devient très probable qu'ils représentent bien l’Aalosaurus Owenii Johns., l'espèce à écailles en parallélogramme, ovalaire, devant être con- sidérée comme différente.

Je dois avouer que sans la considération de ce dernier caractère, dont l'importance paraît réelle et qui s’est trouvé constant pour tous les indi- vidus sur lesquels on a pu l’examiner, il m'aurait paru plus sage de ne voir qu'une simple variété. Les tableaux montrent que ces deux espèces se trouvent dans les mêmes localités et ont été plusieurs fois prises dans un mème dragage.

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX. 185

113. Halosaurus phalacrus.

(PEN ES APIPNRVE RE MEME APE)

B. X HD. I, 9; A. 200? EL V.I,7

Par son aspect, en ce qui concerne les proportions générales, cette espèce se rapproche de PAalosaurus macrochir Günth. tout en étant un peu plus grêle, ainsi la hauteur est inférieure à 1/20 de la longueur totale, le tronc est un peu plus comprimé.

La tête (1) n'entre pas pour plus de 1/9 dans la longueur, elle est éga- lement aplatie en dessus et notablement plus allongée, ce qui rend le museau spatuliforme; ce dernier fait 3/7 de la longueur céphalique, sa portion préorale occupe son fiers antérieur. La région inférieure de la tête est aplatie sous le museau, les mandibules, en arrière de la bouche, forment une surface ovalaire, un peu relevée en toit, enfin dans la portion gulaire se voit une sorte d’arête produite par la rencontre des battants operculaires, ceux-ci se réunissant sous un angle aigu en sorte que la section de la tête à ce niveau donnerait la figure d’un triangle iso- cèle à sommet inférieur. Le diamètre horizontal de l'œil égale 1/7 de la longueur de la tête, l’espace interorbitaire a la même dimension. Orifice branchial largement ouvert, à battant operculaire un peu plus régulié- rement arrondi et plus prolongé en arrière que dans l’Aalosaurus ma- crochir Günth. Comme d'ordinaire on trouve un canal muqueux, qui, sur le frais, forme un bourrelet considérable partant des bords latéraux du museau pour passer sur le maxillaire, puis sous l’œil et se terminer vers l'angle operculaire, ce canal recoit, en arrière de la commissure bue- cale, une branche de même nature, mais moins volumineuse, venant de

la mâchoire inférieure :

; quelques pores muqueux s’observent de chaque

AL ee , “x rune = = côté sous celle-ci. L'opercule et la grande pièce pré-inter-sous-operculaire sont comme cannelés sur les bords libres postérieur et inférieur. On

reconnait des écailles sur le battant operculaire et la région temporale;

1) PL XVI, fig. 44, 4,

(TALISMAN, Poissons.)

12

186 POISSONS.

la portion supérieure de la tête est nue, les écailles du corps s'arrêtent très nettement à la région occipitale (1).

Le tronc est moins cylindrique que dans l’espèce précédente. La position de l'anus se trouve la même. Les individus sont malheureusement privés pres- que en totalité de leurs écailles, iln'en reste que çà et sur la ligne latérale, aussi a-til été impossible d’avoir la formule avec une exactitude suffisante.

L'origine de la dorsale se trouve à.une distance de l'extrémité du museau double de la longueur de la tête. Les pectorales n’atteignent pas le point d'insertion des ventrales, lequel est à une distance de l’orifice bran- chial notablement moindre que la longueur céphalique ; les ventrales elles- mêmes sont courtes et situées en avant de la dorsale.

Ce poisson à l’état frais offre une teinte rose chair; anale sombre, tirant sur le brun, la tête noir bleuâtre.

Quoiqu'on ait capturé un certain nombre d'individus de cette espèce, il n’a cependant pas été possible d’examiner une seule écaille du corps. Les écailles de la ligne latérale (2) sont assez grandes, pouvant atteindre jusqu'à 4,9 de long, sur 5°°,5 de large; leur forme se rapproche de l'ovale plus que dans aucune autre des espèces examinées; le type est d’ailleurs le même, c’est-à-dire avec une perforation simple et une ligne saillante, à laquelle adhère le tégument, séparant le champ postérieur des champs latéraux et antérieur. Le nombre des festons marginaux paraît très variable, tantôt ils sont peu nombreux, 2 ou 3, et larges, d’autres fois plus multiples, jusqu’à 18, et étroits, car dans l’un et l’autre cas ils occupent à peu près tout le bord radical.

L'encéphale (3) est construit sur le même type que dans l'Aalosaurus Johnsonianus, les lobes olfactifs (a) semblent plus petits, les sillons des hémisphères (4) moins nombreux, plus prolongés et placés au côté interne; les lobes optiques (c), ce qui peut paraitre plus important, sont plus à découvert, le cervelet (d) se portant moins en avant (4).

(4) La figure 4*, pl. XVI, semble en indiquer des traces; ce sont des plis accidentels dus à l'action de l'alcool.

(2) PI. XVI, fig. 1°.

(3) PI. XV, fig. 3.

(#) Le dessin ne marque pas assez la forme en trèfle du cervelet ni un sillon longitudinal qui sépare nettement l'un de l’autre les renflements antérieurs de la moelle allongée.

Millim.

DOnEUBURMOtAlE EE 430

HAUTEUR ele tes 20

Épaisseur 5 BE ROSE ET 13

Longueur de la tête. . ....... ; 53

de la nageoire caudale. . . »

OU MUSCAU 24 Diametretdenlæilee er ne 8 ESpaCeMNtErORDILAITE. 8

85-382, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. ENVIE taire Côtes du Maroc. . . .. 2190 00] SERRE A AN 1635 DNA ee: 2070 rt 1103 AXE. Ce soprc.e RP RC 2104 SLI O II EEE Côtes du Soudan. . .. 1435 (Gb ANOND OLIS EC 28 1250 Do EEE ACORCSR RER CE 1442 SACRNINEEE ET RM en à 2220

TÉLÉOSTÉENS. ABDOMINAUX.

1/100.

Nombre d'indiv.

CO = æ NO I æ

tn bn

12

187

L’Halosaurus phalacrus, par son vertex non écailleux, son museau en

spatule, n’est pas sans présenter certains rapports avec les Æalosaurus macrochèir Günth., {. rostratus Günth. et A. Goodi Gil., mais s’en dis-

tingue néanmoins dès l’abord par son espace interorbitaire moins

élargi, dans ces espèces il égale au moins le double du diamètre hori- zontal de l’œil. La forme des écailles de la ligne latérale permettrait de le

distinguer de l’Æalosaurus macrochir Günth. sur lequel a pu être étudié

ce détail anatomique, ce dernier les ayant de forme quadrilatérale, tandis qu'elles sont ovalaires chez l’Aalosaurus phalacrus.

ANACANTHINI

FAMILLE. PLEURONECTIDÆ.

Les poissons qui composent le groupe des PLeuronecribæ habi- tent, pour la plupart, des zones peu profondes et l’on n’en à trouvé relativement que peu dans nos dragages. Pour en faire juger J'ai cru devoir énumérer 161 tout ce qui a été recueilli dans les différentes cam- pagnes, y compris quelques espèces qui ne peuvent être aucunement

regardées comme appartenant à la faune abyssale (1).

118. Pleuronectes megastoma Donovan.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1880) XVII. . . Golfe de Gascogne. . . 306 2 2 (Dr M882)"VIIT.. AC A1 2 BTE one ee Côtes d'Espagne. . . . 99 2 DV ee ee ae -— PRE 118 9 DAV Er CNRS. _- RE 60 16 Gale eee 6 ee 126 2 1 NII RE Côtes du Maroc . . .. 250 2 SCAN EE ACOTÉSAE Ce lee eee 560 Il

29

Pleuronectes Grohmanni Bonaparte. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

4; (Tr. 1882) XXXIV . Côtes du Maroc . . . . 112 2 OUT ESP ENRSIEInEe d’Espagne. . .. 106 43 DOUTE en -e - du Maroc . ... 120 3 HR ee 0. duSoudan. . .. 175 on) BD LD IIS SEE RES ele 130 10 (HO IDC ILES MSC SE He 102 1 ENCRES Iles du Cap Vert. . .. 75 4 SAGMIE Re : tre 90 1

67

(1) Ces espèces ne portent pas de numéro d'ordre,

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 189

Les individus pris dans les dragages cv et cvi étaient sur un fond de Nullipores rouge sang de bœuf, lesquelles recouvraient tous les objets, coquilles et pierres, ils avaient pris cette même teinte et aussi vive. L'un d'eux, quoique régulièrement conformé, c’est-à-dire sénestre, se trouvait coloré du côté aveugle, pâle du côté oculifère, cependant Pœæil

droit avait accompli son évolution et la forme était déjà normale (1).

Pleuronectes citharus Spinola.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. EM Re a ce Côtes d’Espagne. . .. 99 19 DRM à Re 118 1

20

Pleuronectes sp. |

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (Er MSS2) MIE Golfe de Gascogne. . . 600 1

mm

Cet exemplaire, long de 28%", est trop Jeune pour être exacte- ment déterminé; l'œil supérieur se voit encore bien distinctement du côté droit. La ligne latérale, sans courbure au niveau des pectorales, pourrait faire penser au Plewronectes candidissimus Risso, mais il est tout aussi admissible que c’est l'état transitoire de l’une des précédentes espèces. À cet âge ces poissons n'ont-ils pas des mœurs plus pélasgiques

et l'individu vient-il bien de cette profondeur ?

Solea vulgaris (Linné) Risso.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. APAVESR FN 1 ne Côtes d'Espagne. . . . 60 2 ZX Cle Banc ATEUI 235 2 4

Solea Lascaris Risso.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

ou Éo RD ie a Porto Praya "#11 00e. 1

(1) Cet individu, qui n’est pas en réalité un véritable double, est celui dont il est incidemment question dans une note parue au Bull, Soc. Philom., sér.,t. VII, p. 6, 1883-1884.

190 POISSONS.

120. Solea variegata Donovan.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 14880) XVII. . . Golfe de Gascogne. . . 306 1 200 LASER .. Côtes d'Espagne. . .. 99 35 RON ES à HN 106 42 RIVE EN Re 118 1 DEAN ER CR CE -- one 60 47 CR PEN EE a RE 126 1 DA VIL ES ee Côtes du Soudan. . .. 130 2

99

121. Solea profundicola.

D. 84; À. 694 V. 4. Écailles 31/127/49.

Hauteur du corps ayant à très peu près 1/3 de la longueur, dans laquelle la tête n'entre que pour 1/5.

Museau rond peu proéminent, bouche petite, étendue à peine jusqu’à moitié de l’œil inférieur, faiblement armée et seulement du côté aveugle; narines de la forme ordinairement connue chez la Sole vulgaire. Œil supérieur plus avancé que l’inférieur, bien découvert, tandis que ce der- nier est abrité par une paupière, qui le cache en grande partie; leur diamètre est d'environ 2/5 de la longueur de la tête, l’espace interorbi- taire est 1/3 moins grand.

Ligne latérale étendue sans courbure appréciable de l'œil supérieur au milieu de la caudale (1). Écailles petites, serrées, cténoïdes sur les deux faces du corps.

Dorsale commencant vers le niveau du milieu de l'œil supérieur et s’arrétant à une petite distance de la caudale. Celle-ci arrondie, composée d'environ 16 rayons. Pectorales peu visibles, filiformes, 1 à 3 rayons. Ventrales de 4 rayons, également peu développées.

Coloration gris rougeâtre sur la face droite supérieure; nageoires dorsale et anale noires, sauf pour les rayons, qui, couverts d’écailles, sont

(4) Les rangées d'écailles n’ont été comptées, dans la formule, qu'à partir du niveau du pli branchial supérieur pour la ligne latérale, qui, en réalité, part de l'œil.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 191

de la couleur du tronc; la teinte noire est surtout très visible du côté aveugle ; extrémités des rayons d'un blanc laiteux.

Les écailles du corps sont du type habituel, trop bien connu et figuré, en particulier par Baudelot, pour qu'il soit nécessaire de les décrire ici en détail; elles sont en quadrilatère, longues de 2°°,3, hautes de 1°" avec une aire spinigère réduite, des spinules serrées, aiguës, divergentes. Les écailles de la ligne latérale ovalaires, plus petites, ne mesurent que 1°°,86 de long sur 0°”,85 de large, le canal est simple, il y a une perforation interne, mais si près du bord de la lamelle qu’elle échancere celui-ci, au moins sur l’écaille sèche. Les écailles du corps paraissent être plus grandes du côté coloré que du côté aveugle, tandis que ce serait le contraire pour celles de la ligne latérale.

Vertèbres 8D.+54C., sans compter l'hypural.

Sagitta gauche placé de champ, le droit un peu oblique, tous deux semblables, lenticulaires, moins convexes toutefois à la face interne, les dimensions sur un individu de 100"" sont : longueur 2,4, hau- teur 2°°,1, épaisseur 0"”,8; le sillon acoustique ne dépasse guère le centre, il est large, arrondi en arrière; le reste de la surface ne présente aucun autre accident.

Millim. 1/100.

PONSUEUTAMNEME Re A nee cer 147 » HAUTEUR ET re euetmmete del se 51 34 ESSONNE OT ER 9 6 Ponpueurdelantéte ne 2 29 20

—— de la nageoire caudale. . . 17 11

duUMUSEAUS- CE 6 94 DiametrendeniŒlE NE (l 91 Espace anterorbitaire 2.0. À 14

83-128, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Dr. 1882) XXVI. . . Côtes de Portugal. . . 370 2 DA) XX XII Golfe de Cadix. . . .. 440 1 SM) )ii LC CESSE Côtes de Portugal. . . 1290 1 1 TPE du Soudan , .. 250 1

192 POISSONS.

Les individus qui représentent cette espèce dans les collections du Muséum sont en médiocre ou mauvais état, sauf celui qui provient de l’'avant-dernier des dragages et a servi de type. Cependant, d'après l’écail- lure et la disposition des pectorales, on ne peut guère douter qu'ils ne se rapportent tous à une même espèce.

Le Solea profundicola appartient à la section des Wicrochirus Bonap. (Buglossus Günth.) par l'état d’imperfection de ses pectorales et se distin- gue à première vue des trois espèces connues dans ce groupe : Solea lutea Risso, S. variegata Donov., S. minuta Parn.; par la petitesse des écailles, dans ces espèces on compte au plus 85 ou 90 rangées longitudi-

nales, habituellement beaucoup moins.

125. Ammopleurops lacteus Bonaparte. D. 90;\A. 72; C. 14H V.4.

Écailles 19/92/95.

Plusieurs Armmopleurops lacteus Bonap., et pris par certaines profon- deurs, ont été rencontrés dans nos dragages.

Tous, à première vue, paraissent présenter une ligne latérale nette, s'étendant du pli supérieur operculaire à l'extrémité appointie de la queue, mais malgré une attentive recherche, je n'ai trouvé nulle part d’écailles portant le tube caractéristique; on peut se demander si ce n’est pas une simple apparence.

Il est également assez difficile de décider si la ventrale, composée de 4 rayons, doit être considérée comme résultant de la fusion des deux catopes rudimentaires, ou représente la ventrale gauche seule, la correspondante de droite manquant. comme dans le groupe voisin Aphoristia de Kaup. Contrairement à l'opinion généralement adoptée, la seconde manière de voir me paraitrait la plus probable, eu égard au nombre des rayons et à la position de cette nageoire, insérée plutôt à gauche que sur la ligne médio-ventrale même.

En réalité les nageoires impaires sont continues et la division intro-

duite dans la formule des rayons est, jusqu’à un certain point, arbitraire.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 193

Millim. 1/100.

On SUEUR APRES - Lu US 55 » HAUTEUR UE Lsness à 25 28 HD RUSSE DR PA ee nn Le mi MU se à ÿ Hongueurdelatéte "ru" nn us" 17 19

de la nageoire caudale. . . . 7 8

_ AUPNUSCAUS ETC % 93 Diametre den te Eu Cn 3 17 Espace interorbitaire. .: . . . . . . .. ) »

86-5. Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(Dr. 1881) XXVIII:. Penon de Vélez….= . 370 2 2. —, _XXIX. ri 420 Il 3. (Tr. 1882) MIT. . . - Golfe de Gascogne. . . 400 4 Le: Vo Se Côtes d’Espagne. . . . 60 1 CÉMDEXI DNNT EAUR Ur duSoudan. . .. 250 1 HN GE. es Le Denise Banc d’Arguin. . . .. 235 l SX CIE, 2. +2. Loic re 140 le

14

Le genre Aymopleurops est bien distinet du genre Plaqgusia par la

5 5 disposition de la bouche ; la nécessité de le séparer du genre Aphoristia, Kaup, qui dans ce cas aurait l'antériorité, parait moins évidente, mais les

éléments nous manquent pour juger cette question.

FAMILLE. EURYPHARYNGIDÆ.

Il est assez difficile, d'après les descriptions et les figures données, d'établir d’une manière positive les relations entre le genre £urypharynx etles genres Saccopharynx Mitchill (1) Ophiognathus (2) Harwood et de savoir si ces derniers sont bien identiques, comme on l'admet généralement.

Nos connaissances sur ces poissons se réduisent aux détails donnés par Mitchill et par Harwood, ce dernier y ajoute une figure, qui avai

(4) Mitchill, Ann. Lyc. Nat. Hist. New-York, L. I, p. 82, 1824.

(2) Harwood, Phil, Trans. London, parsI, p: 49, pl. VIE, 1827.

(TaLISMAN: Poissons.)

194 POISSONS. |

échappé jusqu'à ces derniers temps à la plupart des auteurs, enfin à la description plus complète due à M. Johnson (1), car ce qu'en dit Cuvier (2) est emprunté aux travaux des deux premiers de ces zoologistes. M. Günther (5), bien qu'ayant à sa disposition deux exemplaires, dont le type décrit par M. Johnson, mais sans doute en mauvais état, a donné dans sa diagnose, surtout pour ee qui concerne l'appareil respiratoire, des caractères qui sont loin de s’accorder avec ceux fournis par ses pré- décesseurs, au point qu'il est difficile de décider s’il s’agit bien des mêmes poissons, d'autant que ce savant ichthyologiste a maintenu cette diagnose dans de plus récents ouvrages (4). La question historique a d’ailleurs été traitée avec grand soin par MM. Gill et Ryder (5), lesquels ont clairement montré combien les descriptions anciennes étaient su- périeures à celles données depuis; aussi me paraît-il inutile de reprendre cette discussion, renvoyant aux auteurs précilés, surtout à leur second travail, qui est aussi complet que possible à cet égard.

Il n’est pas moins malaisé de décider le rang qu'occupent ces êtres dans la série ichthyologique. Laissant de côté pour le moment les Saccopha- rynæ Ophiognathus, je ne m'occuperai ici que du genre Eurypharynæ mieux connu soit par les détails donnés d’après l'exemplaire dragué à bord du Z’ravailleur en 1882 (6) et deux autres pris l’année suivante à bord du Z'alisman, soit par l'étude faite du Gastrostomus dans le travail cité de MM. Gill et Ryder. Je dois en effet dire ici, par avance, que ce dernier genre ne peut pas être distingué du genre £urypharynæ, la longueur du crâne, seul caractère différentiel, ayant été donnée d’une manière fautive dans ma première note, comme on le verra plus loin par la description de cet animal.

Les rapports de l'£wrypharynzx, ainsi que je l'ai dit dans un travail antérieur, peuvent être établis avec les Anacanrmni et les Apopa. d'y Joignais à cette époque certains abdominaux, Scoreuibæ et SromiATIDÆ, en ) Johnson, Ann. Mag. Nat. Hist. sér., t. X, p. 277, 1862.

(

) Guvier, Régne animal, 2 édit, t. IE, p. 355, 1829. Günther, Cal. Fishes Brit. Mus., t. NUL, p. 22, 4870.

A 9

(4 (2 (3) (4) Günther, Introduction to the Study of Fishes, p. 670, 1880.

(5) Gill et Ryder, Procced. U. S. Nat. Museum, L. VL,p. 262, 188%; —et mème recueil, t. VIE, p. 48, 1885. (6) Comp. rend. Acad. sciences 1, XGV, p. 1226, 11 décembre 1882.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 193

vue surtout des analogies tirées de la disposition des màchoires chez le Malacosteus Ayrès; mais ayant pu aujourd'hui étudier en nature des ani- maux appartenant à ce genre (1), cette opinion me paraît devoir être absolument rejetée. Jarrivais d’ailleurs à cette conclusion que c’est parmi les ANacanrnNt qu'il convenait de placer l£urypharynx, en formant toutefois pour lui une famille spéciale.

MM. Gill et Ryder, qui ont discuté avec grand soin cette difficulté taxinomique, ont cru devoir créer pour ces animaux un ordre des Lyowerr, nom en rapport avec la disjonction de certaines portions ou seg- ments du corps, notamment la simplification de l'arcade maxillaire é supérieure, réduite aux palatins, et l'éloignement qu'on observe entre l'appareil branchial et l'arc scapulaire. Il faut dire que dans leur second travail ces auteurs, revenant en partie sur cette ma- nière de voir, abandonnent le premier point et regardent la mâchoire comme formée en réalité par les maxillaires et non par les palatins. Cet ordre comprendrait deux familles, les SaccoprARYNGD#, renfermant les genres Saccopharynæ Mitchill et Ophiognathus Harwood, puis les Eurvrnaryenz. Il se rapprocherait, d’après les théories phylogénétiques de ces auteurs, de l'ordre des Apopes. Malheureusement, les faits, qui doivent militer en faveur de cette opinion, ne sont, dans aucun de ces travaux, exposés d'une manière, Je dirais, didactique, cela cependant n'eût pas été sans utilité pour une question aussi délicate.

En ce qui concerne le premier point peut-on regarder comme néces- saire de créer pour ces poissons une division de telle importance? Nos méthodes pour la classification des Téléostéens sont fort peu avancées, et jusqu'à ce qu'on ait trouvé de nouvelles bases, qui nous permettent de quitter la classification actuelle, dont les origines remon- tent aux premiers temps des études ichthyologiques, la multiplicité de semblables divisions me parait plus préjudiciable qu'utile à la science. Mais l'importance des caractères vient-elle la justifier ? Si on se reporte à l'énumération de ceux-ci, donnée par MM. Gill et Ryder (2), la chose ne peut être regardée comme démontrée. Les seuls, qui aient une certaine

(1) Voir plus haut p. 108. 2) Voir le travail de 1884, p. 263.

196 POISSONS.

valeur, sont relatifs au nombre des ares branchiaux, dont on compte 5, et à la simplification de Pare maxillo-crématique ou suspensorium. Pour le premier point, si on considère les faits analogues connus dans quelques groupes voisins on ne voit pas qu'ils aient été regardés jusqu'ici comme ayant une telle importance. Parmi les Poissons téléostéens, si l’on n'a pas observé d'augmentation dans le nombre des branchies, on trouve en revanche des simplifications par suppression d'un ou deux ares (SCORPÆNIDE, PEpicuLAn), et l’on n’a vu dans ces différences anato- miques que des caractères de genre. Chez les Élasmobranches, c’est à la même conclusion qu'on est arrivé, et ici pour l'augmentation de ces parties, je veux parler des Æexanchus et des Heptanchus, placés par les zoologistes les plus autorisés près de genres n'ayant que quatre ares branchiaux (1) et n'étant considérés que comme formant au plus une famille. L'absence de la portion centrale de l'hyoïde, l’état rudimentaire de l'appareil maxillo-crémastique, ont évidemment encore moins de valeur; il est habituel d'observer dans les types dégradés des simplifi- cations analogues, qui dans aucun cas ne peuvent être regardées comme altérant assez l’ensemble de lorganisme pour mériter d’être élevées au rang de caractère ordinal.

Il me paraît inutile de discuter la valeur des deux familles des Sac- COPHARYNGIDE et des EuryPnaRyxGnx, les genres qui composent la première, connus seulement par les descriptions et les dessins des anciens auteurs, ne permettent pas de s’en faire une idée suffisante. Ce qu'on peut en conclure, c’est que tous ces poissons sont fort voisins les uns des autres, peut-être même ne sont-ils pas distincts génériquement; à plus forte raison ne doit-on pas y établir des familles et, dans l’état actuel de nos connaissances, il ne faut en admettre qu'une pour laquelle le nom le plus ancien d'EURYPHARYNGDE serait adopté.

Une question intéressante est de chercher quelles sont les affinités réelles de ces Poissons. Sous ce rapport les travaux des deux auteurs

américains ont apporté de grandes lumières. Ainsi que je l'avais

(4) Le nombre des ares branchiaux ne parait même pas à plusieurs ichthyologistes (il suffira de nommer M. Günther) assez important pour justifier la distinction générique : ils réunissent les Heranchus et les H-ptanchus, dans un genre Notidanus.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 197

dit dès mes premières études, ces animaux, pour mieux dire l'Eurypharynx, puisqu'il est le moins imparfaitement connu, peuvent ètre rapprochés des Apopa et des ANAGANTHINE.

En faveur de la première opinion, qu'adoptent MM. Gill et Ryder, on peut invoquer la position de la ceinture scapulaire, très reculée et sans connexion avec le crâne, l’absence de cæcums pyloriques. J'ajouterai que, dans le suspensorium des mâchoires, jai trouvé de véritables ostéo- plastes, ce qui n'a pas été jusqu'ici signalé chez les AxAcanrmNr; il est vrai de dire que pour la colonne vertébrale le tissu scléreux caleifié fait défaut, il est remplacé par du tissu simplement fibreux, en sorte que ce caractère histologique, malgré son importance, n'a pas toute la valeur qu'on serait tenté de lui attribuer au premier abord. Mais les vrais Apodes ont les intermaxillaires soudés entre eux et avec le vomer et l’ethmoïde, la vessie natatoire est constante; or 1l en est autrement chez l'£wry- pharynæ, qui sous ce rapport se rapproche des AxAGANTHNt aberrants tels que les Fierasfer, les Ammodytes, les Congrogadus, chez lesquels non plus nous ne rencontrons pas les nageoires ventrales. Le premier, le troisième de ces genres, auxquels on pourrait joindre les Ophidron et quelques autres poissons du même groupe, sont également privés de cæcums pyloriques.

En résumé, si certains caractères ostéologiques rapprochent les Ecry- PHARYNGIDÆ des Apop4a, il en est d'autres, non moins importants, tirés de lexamen du même appareil, qui les en éloignent ; aussi en tenant compte des différents détails d'organisation, même de la forme extérieure, de la structure des rayons des nageoires, c'est parmi les ANAGANTHINI, me paraît-il encore, qu'il convient de les placer, en attendant qu'une con- naissance anatomique plus approfondie de ces êtres vienne nous éclairer à ce sujet.

Genre EURYPHARYNX (1) Vaillant. Corps allongé, atténué en arrière; peau nue. Yeux petits, rappro-

chés du bout du museau. Dorsale s'étendant sur toute la longueur

du dos, anale presque aussi développée que la précédente, toutes deux

(1) Ededs, large; ozpvyé, gosier.

198 POISSONS.

s’arrétant à une certaine distance de l'extrémité du corps (?), lequel semble entouré d'une caudale formée d'un repli de la peau sans rayons (1). Màchoires très allongées dépassant de beaucoup la tête en arrière, lâchement unies au crâne; la supérieure constituée par un os long et grêle, renflé antérieurement au point d'attache (lequel point se trouve un peu en dessous de l'extrémité du museau), s'atténuant insensiblement en arrière et n'atteignant pas l'angle articulaire, ou devenant membra- neux en ce point et s'accolant à un gros os supérieur, le suspensorium, tandis que lui-même représenterait l'intermaxillaire, le maxillaire man- quant. De très petites dents se voient sur ie bord de cet intermaxillaire et des mandibules, ces dernières présentent en outre, en avant, une paire de crochets assez fragiles. Entre les mandibules une vaste poche exten- sible. Orifice branchial punctiforme, partie médiane de l'hyoïde absente ;

» ares branchiaux.

130. Eurypharynx npelecanoides Vaillant.

PI. XVIL, fig. 4, 4°, 4», 4°.

Corps comprimé, s'atténuant régulièrement d'avant en arrière; la plus grande hauteur, vers l’orifice branchial, est à peine 1/20 de la lon- gueur totale, l'épaisseur étant moitié moindre.

La tête, mesurée comme chez les poissons ordinaires, c’est-à-dire depuis l'extrémité du museau jusqu'à l’orifice branchial, qui en réalité répond à l’orifice du pharynx, serait fort étendue, car elle n’occuperait pas moins de 1/5 de la longueur totale, mais le crâne est excessivement court, 11°" sur notre plus grand individu, c'est-à-dire 1/40 de cette même dimension. Cette conformation anormale est due au développement singulier des mâchoires, dont les branches se prolongent démesurément en arrière, les supérieures étant suspendues au crâne et à la partie anté- rieure du corps par un repli tégumentaire très lâche. Entre les mandi- bules s'étend une membrane extensible, élastique, comparable à celle qu'on connaît sous le bec du Pélican et dont l'usage est sans doute le

(1) Je conserve ce caractère dans la diagnose parce qu'il s’y trouvait primilivement; mais on verra plus loin qu'il peut y avoir doute à cet égard,

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 199

même, à en juger par sa structure histologique. Cette membrane (1) limitée en dehors par la peau (4), en dedans par la muqueuse buccale (d), l'une et l’autre fortement pigmentées, présente entre ces deux couches un tissu conjonctif (b) renfermant de nombreux faisceaux (e), que leur structure fait aisément reconnaître comme appartenant au tissu élas- tique. La distance qui sépare l'œil de lextrémité rostrale, ou la longueur du museau, est très réduite, à peine moitié de la longueur du crâne. L'œil est petit, l’espace interorbitaire, énorme, mesure les 9/11 de cette mème longueur. Orifice branchial réduit à une simple perforation placée à une petite distance en avant de la pectorale; on ne trouve trace d'aucune pièce operculaire n1 d'hyoïde, ni de rayons branchiostèges. La peau est absolument nue, sans ligne latérale dis- tincte. La distance mesurée de l'extrémité du museau à l'orifice anal fait environ les 3/11 de la longueur totale. Toutefois, par suite de la grandeur démesurée de la bouche et du pharynx, la cavité viscérale est encore plus réduite que ne semblerait l'indiquer cette dimension; comparée à cette mème longueur, on peut estimer qu'elle n’en occupe guère que le 1/10.

La dorsale commence bien en avant de l’orifice branchial et se prolonge peut-être jusqu'à l'extrémité postérieure du corps ; cependant je n'ai pu clairement constater la présence de rayons, ni à la pointe caudale ni sur une distance de quelques centimètres en avant de celle-ci. Il en est de mème pour l’anale, dont l’origine se trouve très peu en arrière de l'anus. Le compte exact des rayons est assez difficile, 11 y en a certainement plus de 140 à 150 à la dorsale et d'une centaine à l’anale. L’extrémité caudale, à un premier examen, m'avait paru entourée d’un repli membraneux, mais J'avoue que, dans l’état actuel des exemplaires, il est impossible d’en retrouver la trace. Les rayons de ces nageoires impaires, dorsale et anale, sont grèles, les plus développés, le dixième environ pour la première, le treizième pour la seconde, sont longs de 12°" à 13°"; on ne distingue pas de membrane interradiale. Les nageoires paires sont encore plus ru-

dimentaires, les ventrales manquant d'une manière complète et les pecto-

(4) PL XVIL, fig. 12.

200 POISSONS.

rales étant très réduites : ces dernières apparaissent en effet comme deux sortes de prolongements cutanés à peine longs de 2°" ou 3°.

Tout l'animal est d’un noir velouté profond; à la sortie de l’eau, il était couvert d’un mucus très abondant.

Comme il à été dit plus haut, la peau est privée d'écailles. Sous un revêtement externe épithélial, muqueux, se voit (1) une couche de pigment noir épaisse (4), supportée par une troisième couche formée de fibres con- jonctives nacrées (b); plus intérieurement, sur la paroi abdominale, prise ici comme exemple, existe une épaisseur notable de fibres musculaires striées (c). Malgré la présence de ces derniers éléments, qui pourrait faire supposer que cette paroi n’est que peu extensible, l’estomac parait ‘apable d'admettre des proies d’un fort volume comme pour d’autres poissons bathyoikésites.

L'appareil digestif est des plus simples. Il existe quelque difficulté pour se rendre exactement compte de la manière dont la bouche est armée. Sur le Saccopharynzx flagelluin, Mitichil indique la longueur des mâchoires comme étant de 76", la mandibule serait privée de dents, mais à l’intermaxillaire sur une longueur de 26°" se verrait une rangée de dents osseuses, en hamecons. Harwood et M. Johnson en indiquent en haut comme en bas. Sur les deux plus grands des exem- plaires que J'ai entre les mains, les mâchoires étaient garnies de très fins denticules sur toute l’étendue, avec une dent crochue longue de 2°" à l'extrémité de chaque dentaire. Enfin MM. Gill et Ryder décrivent le Gastrostomus comme pourvu de dents petites, coniques, formant sur chaque mâchoire une bande très étroite, sans dents en crochets. Lorsqu'on songe à la faiblesse des parties qui soutiennent ces organes, si l’on se rappelle, en même temps, que, chez beaucoup de poissons, ils se détachent avec la plus grande facilité, sont parfois cadues, on peut se demander s'il faut voir dans ces différences des carac- tères génériques. Toutefois n'ayant pu constater, malgré un examen attentif, la trace de dents en crochets sur le bord des mâchoires,

l'empreinte de leur base aurait se trouver, je pense que, au moins

(4) PL XVI, fig, 1e.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 201

provisoirement, les Saccopharynx flagellum Mitch., Eurypharynx pele- canoides, Gastrostomus Bairdii Gil. et R. peuvent être conservés comme espèces distinctes, bien que de fortes présomptions puissent porter à croire qu'elles devront être un jour réunies.

La cavité buccale, Himitée en haut par les mâchoires supérieures réunies à la partie antérieure du tronc au moyen de membranes cutanées Tâches, extensibles et en bas par la poche élastique éten- due entre les deux mandibules, offre des dimensions dont on se ferait difficilement idée sans avoir vu l'animal frais. Lorsqu'on ouvre complètement la bouche, ce poisson ressemble à un long entonnoir ou si l’on veut à une chausse à filtrer, ayant un orifice très vaste et s’atté- nuant en une pointe déliée que forme le corps. Cette cavité est sus- ceptible, sans aucun doute, de recevoir des proies d’un volume consi- dérable, mais la faiblesse des moyens de rétention, dents et màchoires, est telle qu'il parait peu probale à priori que ces proies puissent être des poissons, des crustacés ou autres animaux doués de mouvements énergiques, suivant la remarque de MM. Gill et Ryder. Ces auteurs émettent l'idée que lanimal, comme le Pélican, remplirait d’eau sa bouche et par lissue de la partie liquide entre les mâchoires rap- prochées retiendrait les petits organismes flottants, hypothèse assez acceptable; toutefois Fobservation du contenu de Festomae m'a montré que l£urypharynx pelecanoides peut capturer des animaux d'un certain volume, car j'y ai trouvé les débris du test d'un Échinide ayant un dia- mètre d'au moins 15°" à 20°". La portion postérieure du pharynx à gros plis longitudinaux paraît d'ailleurs susceptible de se dilater dans une assez forte mesure. Sa teinte est d’un gris bleuâtre foncé. Il n’y a pas à proprement parler d'œsophage (1); les plis pharyngiens, se termi-

nant en saillies arrondies à une même hauteur, forment une sorte de bourrelet circulaire qui représente l'orifice cardiaque de l'estomac (a); celui-ci (b,4) est en cul-de-sac simple, ses parois sont assez épaisses, si on tient compte des replis de la muqueuse, qui forme sur la face

interne des saillies longitudinales irrégulières, séparées par des sillons

1) PI. XVII, fig. 42.

(TALISMAN. Poissons.) 26

202 POISSONS.

étroits et profonds, plus ou moins anastomosés. Sur une coupe perpen- diculaire à laxe longitudinal d’un des replis on reconnaît que chacun d'eux est constitué, dans sa portion centrale, par un tissu conjoncetif ren- fermant de nombreux vaisseaux; ce n’est autre chose qu'une dépendance de la couche profonde de la muqueuse et que sur cette base, formant une couche continue épaisse de 0,175, sont placées des glandes tubu- leuses en nombre incaleulable, car leur diamètre étant environ de 0"",052, elles sont serrées les unes contre les autres, sans qu'il existe aucun interstice, rappelant ainsi la disposition d'un gigantesque épithélium cylindrique. L'orifice pylorique, fort petit, apparaît comme une sorte de ponctuation d'où partent de petits plis rayonnants: il se trouve très en avant, contre le bourrelet cardiaque, et conduit dans lintestin dont la première portion, située sur le côté droit de l’estomae, se dilate (ce) avant de former l'intestin proprement dit (4). Celui-ci ne décrit qu'une ecirconvolution très courte, qui le ramène à peine au delà de la terminaison du cul-de-sac stomacal, puis se dirige en arrière pour aboutir à l'anus (4) sans former à proprement parler de gros intestin. Comme glandes annexes de cet appareil on reconnaît facilement le foie (ff), de couleur blanchâtre, constitué de deux lobes, droit et gauche, largement réunis en dessous en une sorte de gouttière, qui recoit le court pharynx et la partie antérieure de Festomac. J'ai pu cons- tater la présence d'un canal hépatique (g) partant du lobe droit et débouchant (g') dans la partie dilatée de l'intestin au travers du pancréas. Ce dernier (e) coiffe en quelque sorte cette-portion dilatée et se prolonge en dessus formant un lobe, qui s'étend loin en arrière (e).

Les ares branchiaux, au nombre de 5, avec autant d'orifices pharyn- giens, ne portent pas les lamelles ordinaires en dent de peigne, mais des sortes de houppes enchevêtrées, formées d'un raphé médian avee des saillies vasculifères, opposées comme les barbes d'une plume; je ne trouve pas trace de trachéaux. La vessie natatoire manque.

Les autres appareils n'ont pu être vus que d'une manière fort incom-

plète. I parait n'y avoir (1) qu'un rein unique (/ logé presque en totalité

(1) PI. XVIL, fig. de,

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 203

dans la portion post-anale de l'abdomen. Les organes reproducteurs males consistent en deux glandes (#,7), divisées en feuillets, elles occupent la partie supérieure de la cavité abdominale sur presque

toute sa longueur.

Millim. 1/100. MONSUEUREN RER ES LI A T0 » HAUTEUTA EMA A VAE 22 ver. 24 5 HDAISS UD A De LU 11 2 Ponsueur de la téte (4). 11 2 _ delaquence en 345 73 dMUSeAU RE ù 45 Diametre de œil... L 0,2 Espace interOrbitaire. 81 Ne 83-121, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Tr. 1882) XLIIT. . . Côtes du Maroc. . . . 2300 1 D SON RES EE ADO 1 Ge AO I TRES ATOS: 1050 1

3

En terminant, je répélerai que la dénomination de cette espèce doit ètre regardée comme douteuse, Jusqu'à ce que des comparaisons directes

aient montré qu'elle n'est pas identique au Saccopharynx flagellum Mitch. FAMILLE. MACRURIDÆ.

La famille des Macrüribx, depuis les recherches faites dans les grandes profondeurs, a pris une nouvelle importance, soit par le nombre des genres, soit surtout par celui des espèces, qui ont été considérablement multipliées dans ces derniers temps.

Elle doit comprendre, suivant moi, tous les ANACANTHINE GADOIDEI s. slr. (2) présentant deux dorsales, la seconde très étendue, unie à l’anale sans qu'il y ait de caudale distincte.

(4) Cette mesure et la suivante sont prises, vu la forme du poisson, comme pour les Apopa.

(2) La position des Gadopsis Rich. dans la série zoologique ne me parait pas encore définitivement fixée et l’on peut regarder comme très douteux qu'ils appartiennent réellement aux ANACANTHINI. 5 F

204 POISSONS.

Cette diagnose, qui s'applique plus spécialement aux genres typiques cités par les auteurs : Wacrurus BL, Coryphænoides Gunn., Malacoce- phalus Günth., Bathyqadus Günth., Macruronus Günth. et Chalinura G. et B.; oblige d'y comprendre les genres S{rinsia Rafin., Melanonus Günth., Murænolepis Günth. Ceux-ci n'existent malheureusement pas dans les collections du Muséum, mais le premier et le dernier ayant été décrits et figurés soigneusement il est possible de se faire une idée de leurs rapports naturels.

Les Sfrinsia sont mal connus. Bonaparte n'en parle que d’après un exemplaire unique, privé de barbillon, ce qui est contraire à la diagnose de Rafinesque. M. Günther ne cite ce poisson que par les auteurs, puisqu'il n'existerait pas dans les collections du British Museum et je ne vois pas quels sont les caractères qui justifient la position que lui assigne ce zoologiste entre les véritables Gades et les Merlus; labsence de cau- dale distincte est suffisante, ce me semble, pour l'en éloigner et le rap- proche des Opnibnpx des Macruribx, plutôt de ces derniers, puisqu'il y a une prem ère dorsale développée normalement. L'existence de cette nageoire dorso-caudo-anale unique paraît, à un point de vue général, avoir d'autant plus de valeur qu'elle se lie à un caractère de l'évolution embryon- naire des poissons. En somme pour ce quiconcerne spécialement le Sfrinsia linca Raf., jusqu'à ce que l'examen de nouveaux exemplaires permette de mieux définir ce poisson, on peut avoir quelques doutes sur sa réalité, car à s'en remettre à la figure donnée dans Le Faura Ltalica(\), la forme obtuse de l'extrémité du corps semble indiquer un animal en état de réparation après perte accidentelle de la partie postérieure du pédoncule caudal.

Les Murænolepis Günth. (2) forment un type aberrant. La forme générale le rapprocherait des Brotula et les nageoires ventrales offrent une disposition des plus singulières; le nombre des rayons étant de 5, nombre habituel chez beaucoup de poissons, les trois internes sont rudi- mentaires, tandis que les deux externes, très développés, rappellent la disposition connue chez les PAycis ou certains Protulina. W'Y a deux nageoires dorsales, la première rudimentaire réduite à un seul rayon

(4) PI. CVIT. (2) Challenger’'s Voyage. Shore Fishes, p. 18. PI. VIIT, fig. B, 4880.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 205

filamenteux ; sous ce rapport le genre Wurænolepis serait pour les MAcru- RibÆ l’analogue des Preymareros chez les GAninx. C'est done un genre de passage dans toute lacception du mot, dont la place entre les Macrurpz et les Opnibupz peut être regardée encore comme douteuse.

Cette première difficulté mise à part en ce qui concerne la com- préhension de la famille des Macrüribæ, on n'éprouve pas un moindre embarras pour limiter les genres qui la composent, même en s’en tenant aux genres typiques. En effet, plusieurs d’entre eux ne sont pas caracté- risés d'une manière suffisante et, d'un autre côté, par suite de l'adjonction de nouvelles espèces, les coupes assez clairement définies tout d’abord sont devenues beaucoup moins nettes. IF me paraît done nécessaire de donner ici la diagnose des genres suivant la méthode que j'ai cru devoir adopter, basée sur l'appréciation de caractères dont la valeur est peut-être faible, mais qui, dans un groupe aussi homogène, ne conduisent pas à des rapprochements forcés et sont assez nets pour permettre une distinction facile; le tableau synoptique suivant en donnera idée, la justification de ces caractères se trouvant mieux à sa place avec Pétude de chacun des genres.

Les Chalinvra de MM. Goode et Bean n’y figurent pas, la diagnose donnée par ces auteurs me laisse dans le doute pour les distinguer des Coryphænoïdes Gunn. Quant aux Walacocephalus Günth., les deserip- tions ne me semblent pas permettre de le distinguer non plus de ces derniers.

En revanche il me paraît nécessaire, avec M. Giglioli, d'admettre le genre spécial Æymenocephalus pour le Malacocephalus levis E. Mor.,

qui n’est certainement pas l’espèce de Lowe.

égales, villiformes ou en | nul... ÆPathygadus Günth. carde, toujours pluri-! non prolongé Sériées. Barbillon ldistiner. Hymenocephalus Gigl. jusqu'au ne re : inégales, une rangée. 7 Le se | préopercule. 2 2 ME | bifide. . Macruronus Günth. Sous-orbitaire Dent plus développée, par- re en(s À Ur ee \ antérieur fois unisériées. Bar-) . à : bill simple... Coryphænoides Gunn. illon

Joint au préopercule par une ligne äâpre.. . . .. Macrurus BI.

206 POISSONS.

Sauf les Macruronus, qui ne sont connus jusqu'ici que de la Nouvelle- Zélande par le Macruronus Novæ-Zealandiæ Mect., tous les autres

genres sont représentés dans nos dragages.

Genre BATHYGADUS Günther.

Premier sous-orbitaire non prolongé jusqu'au préopercule par une crête âpre. Dents toutes égales en bandes, villiformes. Ecailles cyeloïdes,

peu adhérentes. Barbillon nul.

On peut ajouter à cette diagnose les caractères suivants empruntés à celle donnée par M. Günther : museau non prolongé au delà de la bouche; celle-ci large, antérieure et latérale. Yeux petits ou médiocres. Les deux dorsales presque continues. Os de la tète mous, caverneux.

Un poisson pêché en grande abondance à bord du T'alisman répond bien à ces caractères, mais aucun individu ne nous a présenté de bar- billon, tandis que M. Günther, d'après la diagnose du genre, indique cet organe comme pouvant ou non se présenter dans le Pathygadus cottoides, type de ce groupe. Le fait est d'autant plus singulier que, chez les Ganinæ les mieux connus, l'absence ou la présence du barbillon a tou- jours été admise comme un caractère d'une réelle importance, la plu-

part des auteurs le regardant comme de valeur générique.

134. Bathygadus melanobranchus.

(PLV ER SM A EMEMEMEAE)

B. VIH D. IX —102; A.97+E V. 8.

Écailles 7/140? /17.

Forme générale des Macrurus, la plus grande hauteur au niveau des 5 5 ventrales, juste en arrière de la tête, étant 1/7 de la longueur, et l'épais- seur, au même point, 1/11 seulement. Tête forte contenue à peu près cinq fois dans la longueur du corps, avant ] ê )

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 207

les côtés formés de parties scléreuses faibles, comme papyracées. Museau obtus, faisant environ 1/4 de la longueur de la tête; bouche grande, le maxillaire dépasse plus moins le centre de Fœil; mandibule un peu proéminente, elle déborde légèrement les intermaxillaires ; ces der- niers, ainsi que les mandibules, chargés de dents fines, égales, sur plusieurs rangs. Narines largement ouvertes, contiguës, lantérieure arrondie, la postérieure ovalaire, verticale, contre le bord de l'orbite. Œil grand, égal ou un peu supérieur à la longueur du museau; espace interorbitaire très peu plus petit. Chaîne des sous-orbitaires gonflée par les canaux muqueux, les postérieurs se prolongeant en une lamelle libre, qui dépasse le bord antérieur du préopercule sans v adhérer. Pas de barbillon. Orifice branchial très largement ouvert. Le préopercule semi- lunaire est très grand: l’opercule, moins développé que le sous-opercule, présente des sortes de rayons lamelleux.

L'anus se trouve vers le tiers antérieur de la longueur du corps, en arrière de l’origine de la seconde dorsale. Les écailles sont plutôt petites: 1l est assez difficile de juger quelle est leur disposition, attendu qu'elles sont très caduques et aucun des exemplaires n’est sous ce rapport dans un état de conservation satisfaisant.

La première dorsale, médiocrement élevée en avant, S’abaisse rapide- ment en arrière; la seconde, bien distincte de la précédente, quoique l'espace qui l’en sépare soit faible, est moins haute encore. L'anale très basse commence vers le niveau du dixième rayon de la seconde dorsale. Pectorales falciformes, autant qu'on en peut juger, dépassant le point d'origine de la seconde dorsale. Insertion des ventrales en avant des précédentes.

Couleur générale d'un gris rose argenté, avec des reflets irisés très brillants sur la tête donnant des teintes bleues et vert émeraude aux mâchoires et au battant operculaire. Intérieur de la bouche et de la cavité branchiale d'un noir profond.

Les écailles sont d'une structure fort simple, celles du corps (1) à peu

près ovalaires mesurant 5°°,4 sur 4°°,3, minces, d'un type absolument

(4) PLXVIIL, 4e,

208 POISSONS.

eycloïde; le foyer est un peu plus rapproché du bord libre que du bord antérieur, les crêtes concentriques l’entourent sans traces de sillons centripètes ni, par conséquent, de champs distincts ; ces crêtes ont un trajet très régulier sur les côtés et la partie libre, mais à la partie antérieure elles deviennent anguleuses, contournées, parfois interrom- pues. En l'absence de lobes marginaux ce caractère est peut-être le meilleur pour trouver l'orientation. Les écailles de la ligne laté- rale (1) ne différent des précédentes que par leurs proportions; elles

mm

sont très peu moins longues que larges, 3,6 sur 4,2, avec une perfo- ration simple au foyer, sans gouttière ou autre accident propre à faire reconnaitre la présence d'un canal.

Sagitta réniforme, échancré fortement vers le milieu du bord supé- rieur; extrémité antérieure tronquée obliquement; sur un individu de

mm

300"" on trouve les dimensions : longueur 8°, largeur 4,5, épaisseur 1°". Face supéro-interne (2) plane même un peu concave; sillon large, étendu sur presque toute la longueur, mal Himité, les crêtes supérieure et inférieure étant peu élevées, on entrevoit à peine les îlots; l'embou- chure du sillon est indistincte, le rostrum et lantirostrum étant tout à fait effacés. Face inféro-externe (3) très convexe, régulièrement bombée du limbe au foyer, qui est central.

in m

Cristallin volumineux 11°" de diamètre sur lindividu type, dont les dimensions seront données plus loin.

Le premier arc branchial a les trachéaux de la rangée antérieure al- longés, 8°" sur un grand exemplaire, flexibles, chargés de petites soies au bord supérieur; ceux de la seconde rangée et des trois autres ares sont courts, 2°" au plus, en tubereules hérissés de petites dents.

La vessie natatoire paraitsimple, mais sa forme exacte est assez difficile à déterminer, attendu qu'elle avait éclaté par la décompression chez tous les individus sur lesquels jai pu en faire l'examen. Sa face externe est d'un blanc brillant, linterne argentée. Les corps rouges, à l'état normal, se présentent sous lPaspect d'une masse unique linguiforme

(4) PI. XVII, fig. 40.

1 (2) PL XVIII, fig. 42. (3) PL XVIII, fig. 1»,

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 209

appliquée sur la paroï, mais si on les lire au moyen d’une pince, on voit qu'ils sont constitués chacun d’une masse hémisphérique, à laquelle adhère une sorte de pédicule extensible central, ce qui leur donne alors la forme d’un champignon (1). Leur couleur est rouge de Saturne.

Le tube digestif est constitué par un estomac de couleur noir foncé, sur le frais, comme le péritoine pariétal; l'intestin apparaît en rouge au travers du péritoine viscéral ponetué de sombre. Les cæcums pyloriques sont en deux groupes; j'en ai compté 15 en dessous et 11 en dessus de l'intestin.

Millim. 1/100.

DODÉUCUR ES ed tre 410 » HAUTS REC 58 14 ÉDDSSEDRARR ee ee 39 9 Longueur de la tête. . . . . . ... . .. 84 20

de la nageoirecaudale. . . . » »

TUAMUSCAU PME 29 26 Diamètre de l'œil... 923 27 Espace"interorbitaire. . . . : . . . . . 21 925

86-112, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 11, SOU SEMESTRE Côtes du Maroc. . .. 1319 2 DEN NE ns eine ee Meet 1435 [l 219 A O0 PR Te ce: 1103 3 DERNEXTL . . : - _ 1590 [l SC NX T2 24 1 0. due 1350 6 GRXEXNTIIN DIS ROUE 834 9 To DOOOU ERREREE _- ire 912 2 SRE VIS. 5, à à 5 SOioic 1050 2 OBXEVEN 2e Le 2 sus À 1235 8 LORIE 2. Tale 1163 5 AAREXTEMITD, 22... 2... ANR 1180 (o) D CREER Canaries..." 865 9 183 TERRE RE Ro ne 975 25 11 TOUR Côtes du Soudan. . . 882 14 15, JOURS EE 1433 (l

ANT EDORLEN ee ee O0

(4) PI. XVII, fig. 1°: a, @.

(TAzISMAN. Poissons.)

LEA

210 POISSONS.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

REDON Te 96

AGEN NME ERP Côtes du Soudan. .. 1435 1 ATANONIIN ETS EEE se 1959 3 AS NTENEENE Er = de 1139 20 L'OMEON NII ER Ne 932 3 D OPATENNNIIIE EN EE = NI CIe 930 3 DA EX ANTINE Ce ROME 860 2 DD EN NRNE ES lee 0e = doc 830 8 DAME NX MIT TEE Banc d'Arguin . ... 1113 46 JL ENCRES PONT e 1495 2 D (ON EC le TUE 1250 4 158

La seule espèce connue de ce genre, décrite par M. Günther, avait été trouvée à la Nouvelle-Zélande et aux iles Kermadec par des profondeurs de 951" et 1280". La phrase caractéristique dit : « Tête grosse, épaisse, d'une hauteur considérable à la région nuchale » ; ee qui justifie l’épithète de cottoides, donnée à ce poisson. Cette diagnose ne convient nullement, on peut le voir, à notre espèce, qui rappelle plutôt par son apparence les Aymenocephalus, avec lesquels on devrait la réunir, n’était l'absence

de barbillon.

Genre HYMENOCEPHALUS Giglioli.

Premier sous-orbitaire non prolongé jusqu'au préopercule, erète âpre

sous-orbitaire incomplète ou nulle. Dents toutes égales, en bandes, soit le

plus ordinairement villiformes, soit en carde, Barbillon distinct, simple.

Ce genre diffère du précédent par la présence du barbillon génial, et pour certaines espèces par les écailles cténoïdes ; ce n’esten réalité qu'un démembrement du genre Corypheenoides Gunn., dont il se distingue par ses dents toutes égales, en velours le plus souvent, et formant une bande à l’une et l’autre mâchoire.

On doit, d'après cette diagnose, y placer les Corypheenoides villosus Günth., €. crassiceps Günth., €. filicauda Günth. et C. carinatus Günth. Il

faut y joindre le type décrit par M. E. Moreau, sous le nom de Walaco-

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 211

cephalus lævis(—#H. italicus Giel.), d'après un individu appartenant à la col-

lection du Muséum, et les Pathyqadus cavernosus G. et B., PB. macrops G.

et B., B. longifilis, G.etB., avec le Malacocephalus occidentalis, G.etB. Pour les comparaisons spécifiques, on peut grouper ces animaux de la

manière suivante (1) :

SI. *. ilalicus Gigl. (4) égal à l'œil ou plus petit. É = ; ; [ H. carinatus Günth.

H. occidentalis G.etB.

cténoïdes ou carénées.

Espace interorbitaire :

| S II. plus grand que l'œil. . . .{ A. villosus Günth. RP 2 * A. crassiceps, Günth. Écailles . . . . S III.

H. cavernosus G. et B.

cal à l'œil ou plus pelit. Fo LE ou Poe tin H. longifilis G. et B.

eye rides.

{ “AT. dispar n. sp. \Espace interorbitaire & IV.

posent quete | A. filicauda Günth. Trop souvent les écailles, très peu adhérentes, manquent et peuvent mettre dans l'embarras pour savoir à laquelle des deux divisions primaires du tableau dichotomique précédent appartient un poisson donné ; tel est le cas pour le Zathygadus macrops, G. et B. ILest probable qu'une étude plus complète montrera la nécessité d'élever chacune de ces deux divisions

au rang de genre.

135. Hymenocephalus italicus Giglioli.

(PINS MEME 0)

DAMON Are

Ecailles 5/n/13.

Ce poisson ayant été très soigneusement étudié par M. E. Moreau (2), il

me parait inutile de revenir en détail sur sa description. Toutefois les exem- plaires que j'ai eus à ma disposition étant nombreux, certaines particularités

(1) Dans ce tableau et les suivants les espèces marquées d'un astérisque sont celles que nous avons rencontrées dans nos dragages, l'étude en est faite plus loin. (2

2 Malacocephelus lævis E. Mor. (nec Lowe), 1881, Poiss. de France, t. HIT, p. 284, fig. {

a

d.

212 POISSONS.

ont pu ètre examinées de plus près, ainsi que divers caractères anatomiques.

En ce qui concerne l'aspect général, l’anus est nettement en arrière de la première dorsale et l’anale, par suite, est plus reculée ; au contraire la seconde dorsale s’avance beaucoup plus en avant que ne l’a figurée M. E. Moreau; mais la remarque en avait été faite par cet ichtyologiste lui-même, les rayons antérieurs sont très peu visibles, difficiles à distin- guer. Pour bien apprécier ces détails il était nécessaire de sacrifier les indi- vidus soumis à l'étude, et lexemplaire que M. E. Moreau avait à sa disposi- üon était alors unique dans la collection du Muséum.

La couleur est gris rosé sur le dos, argentée sur le ventre et la tête, cette dernière avec des reflets chatoyants. Au reste, ces teintes, quoique données d’après l'animal frais, sont peut-être modifiées sur les individus absolument intacts par la présence des écailles; ces organes se détachent avec une telle facilité que sur les si nombreux exemplaires capturés, pas un ne pré- sente le revêtement écailleux dans un état convenable de conservation. I serait bien possible que les écailles manquassent sur une partie plus ou moins grande du corps, contrairement aux figures données par M. E. Moreau et ici mème. Leur présence constatée à la partie dorsale et en avant des na- gcoires ventrales, l'existence, autant qu'on en peut juger, de cryptes squami- gènes, sont cependant des présomptions en faveur de l'opinion contraire.

A en juger par les écailles recueillies (1) aux deux points qui viennent d'être cités, ces organes, quoique pouvant atteindre une certaine dimen- sion, 2"",3 à 2"°,8, sont très minces; le foyer est à peu près central, le bord antérieur peu ou point sinueux; champ postérieur chargé ordinaire- ment de spinules rares, plus ou moins régulièrement disposées en quinconce, de petits amas pigmentaires se voient parfois à leur base (2). Sur certaines écailles ventrales, les spinules font complètement défaut et les crêtes con- centriques se prolongent sur le champ postérieur; la présence d’écailles cycloïdes à cette région n’a rien qui doive étonner, le fait se présentant sur les poissons les plus franchement eténoïdes tels que la Perche.

Le sagitta offre des dimensions considérables eu égard à la taille du

x

poisson, laquelle n'excède jamais 160" à 180". Sur un individu mesurant

(41) PI, XIX, fig. 1°, 19, Ces écailles ne viennent pas d’un mème individu. (2) PI. XIX, fig. 4°.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 23

am mm

environ 190" (la queue manquait en partie), cet organe a 5°°,8 de long

mm c)

sur 6"",2 de haut et 1

mm

D d'épaisseur; la forme, dont nous retrouverons l’analogue chez d’autres espèces dans des genres voisins, est singulière, il semble qu'à un sagitta hémi-amygdaloïde ait été ajouté une sorte de prolongement aliforme antéro-supérieur. À la face supéro-interne (1), légè- rement convexe, le sillon acoustique est large, s'étendant sur plus des deux liers de la longueur, les crêtes limitantes sont bien marquées, embouchure directement dirigée en avant, ilot postérieur net; sur l’aire supérieure et en particulier sur le prolongement aliforme, dont il a été question plus haut, se voient des plis ravonnants, peu profonds. La face inféro-externe (2) est fortement convexe avec quelques plis rares ou mieux quelques sinuo-

sités sur la partie supérieure du limbe.

Millim. 1/100. BONSUEUL EMMA M A ET 183 » HAUTEUR. A eme ce CS cs 21 11 ÉDAISSOURe An em lea < 11 6 Longueur de la tête. . . . . . . . .. 32 17 de la nageoire caudale. . . » » dUAMUSEAU (D 19 Dismetre de NE u 10 31 Espace interorbitaire . . . . . . . .. 9 28 86-68, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. 4: (Tr. 14882) XXX VIII. Côtes du Maroc. . . . 636 10 2. ( )XXXIX.. —- ETAT 530 1 6% MU Ent ADS 40 8 AIN. 2. se 622 42 DEV. gen AE 550 57 GIE». er à 10. ER 550 22 TER GS RE = es 920 1 SEX Xe, NT RAT —- De OS 2 ORNE. 6. : :.w. —— 1590 ? ID EXDIIEE 5: . . . ee 2010 1 APN LS can. | 2083 1 APENEVIT es... 01162 il À reporter... 118 (4) PL. XIX, fig. de. (2) PL: XIX, fig. 4

214 POISSONS. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

REDON 118

19. XIE RER Côtes du Soudan. . . 182 37 LAINE ER = Terre 640 5 AO MIENINEERETEE ER LÉO i10 46 ACCES ENTER Iles du Cap-Vert. . . 460 780 AÉRONLE C PELE 0 198 IS ACIER = ot 760 40 1OMENXITT RER ACORES- re ce 560 4 1231

L'Hymenocephalus walicus Gigl. est des plus abondants dans ces profondeurs el nous lavons capturé parfois, voir le dragage ex, en très grande quantité.

À suivre d’une manière rigoureuse les lois de la nomenclature, cette espèce devrait peut-être porter le nom d'Aymenocephalus lævis E. Mor., mais il y aurait inconvénient à conserver cette épithète pour un poisson aussi voisin du véritable WMalacocephalus mieux Coryphænoules lævis Lowe.

Cette espèce se rencontre aussi dans la Méditerranée, c’est de que

provenaient les exemplaires acquis précédemment de M. Gal par le Muséum.

139. Hymenccephalus crassiceps Günther.

(PI. XX ; fig. 4, 4e, 4, 4e, dû, 1e),

B. VII D. Il, 9—n; À 403 ?-LV. 140.

Écailles; Lig. lat. 200 ultr.; Lig. tr. 51.

Ce poisson est d’un aspect singulier par suite du développement énorme des parties antérieures et de la diminution rapide du corps. La plus grande hauteur équivaut à 2/11, l'épaisseur, au niveau de la dorsale, à 1/12 environ de la longueur.

La tête, qui occupe à peu près 1/5 de celle-ci, est, sur le frais, presque exactement sphérique; sous l’action de l'alcool elle se dessèche, laissant apparaitre les anfractuosités des parties seléreuses, anfractuosités qu'on

ne pourrait soupçonner auparavant. Museau bombé, obtus; bouche placée

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 215

à sa partie inférieure un peu oblique en bas et en arrière, de médiocre étendue ; les mâchoires sont armées de fines dents en velours, toutes égales, le palais est inerme. Narines rapprochées l’une de l’autre et de l'œil, la postérieure de beaucoup la plus grande. Celui-ci bien développé occupant environ le 1/4 de la longueur de la tête, l'espace inter-orbitaire a 2/5 de cette dernière dimension, c’est-à-dire est notablement supérieur au diamètre orbitaire lui-même. Barbillon petit, grêle, ayant à peine 1/3 ou mème 1/% de ce diamètre, Orifice branchial largement ouvert, quoique ne remontant pas très haut, arrondi. Les pièces operculaires, noyées dans le tégument, qui revêt toute la tête, ne sont visibles que par la dissection ; on trouve que le préopercule est festonné sur son bord libre, l’opercule en triangle, avec un prolongement inférieur, linter-oper- cule et le sous-opereule sont minces, à demi-membraneux. La tête est entièrement couverte d’écailles rudes, petites.

Le tronc se trouve appliqué en quelque sorte contre la portion postérieure de la tête, la cavité viscérale étant courte, car Panus répond au niveau se termine la première dorsale. Le pédoncule caudal est rétréci, comprimé. Les écailles sont petites, très rudes; à la base de la seconde dorsale, en existe une rangée de beaucoup plus fortes, surtout pour ce qui con- cerne les spinules dont elles sont armées. Je n'ai pu distinguer de ligne latérale.

La première dorsale a son bord supérieur incliné, presque vertical, elle est courte ; on ne voit distinctement que la seconde épine, la première étant très petite, cachée par le tégument; celle-là est armée sur le bord anté- rieur de dents peu saillantes quoique aiguës, inclinées en arrière; la seconde dorsale, dont les premiers rayons sont bas et peu distincts, com- mence à une distance de la première environ double de la base de celle-ci, elle est peu élevée sur toute sa longueur. L’anale prend son origine à peu près au même niveau un peu plus en avant que cette dernière; ses premiers rayons sont proportionnellement plus élevés que les suivants, sans que cette nageoire soit bien haute. A l’état normal il n’y a point de caudale proprement dite, car on ne peut donner ce nom aux quelques rayons, qui terminent la portion filiforme du corps et réunissent la se-

conde dorsale à l’anale. Les pectorales sont médiocres, faleiformes ; elles

216 POISSONS.

dépassent visiblement le niveau d’origine de lPanale; les ventrales, encore moins développées, sont placées un peu en avant des précédentes. Couleur gris souris gris rosé; l’intérieur de la bouche, les cavités branchiales, le péritoine, sont d’un noir profond qui, surtout chez les jeunes sujets, apparait par transparence, en sorte que la portion globuleuse antérieure devient plus ou moins sombre. L'aspérité des écailles donne à l'animal, suivant la remarque faite par M. Günther, un aspect villeux. Les écailles sur les flancs (1) sont transversalement ovalaires, petites; l’une d'elles mesure 1°°,4 de long sur 1°°,9 de haut; foyer tout à fait central; bord antérieur simple ; crêtes concentriques très régulièrement disposées sur les champs antérieur et latéraux ; le champ postérieur est armé de spinules coniques, longues et fortes, à base radiée, presque perpendiculaires à la lame, médiocrement nombreuses, disposées en carde, ILexiste, on l'a vu précédemment, des écailles plus développées à la base de la dorsale molle; bien que du mème type que les précédentes, elles offrent certaines différences; la lame (2) est moins régulière et plus grande, 2°°,3 environ dans les deux dimensions longitudinale et transver- sale, mais les spinules sont beaucoup plus robustes, inégales, les plus petites coniques, les plus grandes irrégulièrement prismatiques, aplaties vers l’extrémité; leur longueur peut dépasser 1°" et leur diamètre 07,5. Le sagitta est à peu près en quadrilatère, arrondi, bombé sur les deux

mm )mm

faces, long de 9°", haut de 7°°,4, épais de 2°°,6 sur un individu d'environ 300". À la face supéro-interne (3) le sillon acoustique est large, étendu, les crêtes limitantes, ainsi que les ilots antérieur et postérieur très nets. La face inféro-externe (4) est la plus convexe, avec quelques sillons rayon- ? v nants peu profonds. Limbe largement festonné. D

Cristallin, sur ce même individu, ayant 10° de diamètre.

Millim. 1/100. ÉORSUEUT 350 » ÉTAUTEURER EE MIN RARE 64 18 DORÉ CU OR ES LD E 30 8

(4) PL. XX, fig. 19. (2) PI. XX, fig. 4e. (3) PL. XX, fig. 4r. (4) PI. XX, fig. 4°,

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. MT

Millim. 1/100.

Pongsueundentanttéte 15... 0 69 19

de la nageoire caudale. . . » »

AUMMUSEAU 21 30

Diamètre de lœil me eu 18 26

Espace interorbitaire . . . . . . . .. 28 40

86-92, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1882) VIT. . . . Golfe de Gascogne. . . 1600 1 DER 6 Côtes du Soudan. . .. 1435 1 SNS... nn 5) 1 ARIENENEXS, 7 Mer. 2 ie 1299 8 DMENNINUDIS ee. 41290 n (DID) O0 CPE re 0 Ale 1 TAC ee AICOLOS Rasta ee ee 2995 1 17

Il n’est guère douteux que l’Aymenocephalus dont il est ici question ne soit l’analogue de l'espèce décrite sous le nom de Coryphænoides crassi- ceps par M. Günther comme prise au N. des iles Kermadec par le CAa/- lenger ; ces exemplaires avaient été capturés par une profondeur de 951" et 1138". Si l'assimilation est confirmée, c’est un nouvel exemple d'espèces bathyoïkésites se rencontrant à de grandes distances puisque la localité indiquée par l'expédition anglaise est située en plein Océan pacifique vers la Nouvelle-Zélande. Les seules différences qu'on puisse saisir, d’après la brève description donnée par M. Günther, c’est que dans nos exem- plaires l'œil n’est pas précisément petit quoique plus court que le museau, les spinules des écailles du corps ne sont pas courbées, cela ne pourrait être dit que des écailles longeant la dorsale. Ces différences me paraissent trop légères pour justifier une distinction spécifique jusqu'à ce que la comparaison directe des échantillons puisse être faite.

Sur le premier individu pris pendant la campagne du 7alisman, dra- gage LxxI1 et catalogué sous le 86-90, Coll. Mus., se rencontrait un

accident, qui avait d’abord trompé sur les affinités réelles de ce poisson.

(TALISMAN. Poissons.) 28

218 POISSONS.

L'extrémité du corps (1) avait été coupée accidentellement et, des rayons s’y étant reformés, il existait une nageoire caudale parfaitement distincte, caractère qui aurait fait ranger cet Anacanthinien parmi les Ganibæ et non les Macrurbx. C’est un point qui mérite de fixer l'attention des Ichthyologistes lorsqu'il s’agit, sur un exemplaire unique, de déterminer la position d'un genre de poisson et ce qui m'a porté à émettre plus haut

quelques doutes sur la légitimité du genre Sfrinsia Raf.

141. Hymenocephalus longifilis Goode et Bean. (PL. XXI, fig. 4, 4°, 4», 1°.)

D. I, 7—n; A.n LV.I,8.

Écailles? 7/135/18.

Ce poisson a la portion caudale très étendue et grêle, aussi paraît-il excessivement allongé; sur des individus bien entiers la hauteur est à peine égale à 1/8 de la longueur et l'épaisseur moitié moindre.

La tête entre pour 1/6 dans la longueur, elle est très anfractueuse sur les exemplaires mal conservés, beaucoup moins sur ceux chez lesquels le tégument est intact. Museau peu proéminent, carrément coupé à l'extrémité, obtus. Bouche bien fendue, le maxillaire dépassant un peu le niveau du bord orbitaire postérieur ; les deux mächoires sont égales, garnies de fines dents en velours, palais inerme. L'æil est développé, 2/9 de la longueur de la tête, très peu plus petit que le museau et un peu plus grand que l’espace inter-orbitaire. Les sous-orbitaires sont gonflés, comme caverneux, formant une saillie sensible. Barbillon grêle, médiocre- ment allongé, n'ayant pas la moitié de la longueur de la tête. Orifice branchial largement ouvert, préopercule anfractueux comme les sous- orbitaires, opercule armé d'une dent forte, qui ne dépasse pas en arrière le lobe membraneux. La tête est nue, sauf sur le vertex, se voient des traces d’écailles.

Tronc médiocre, l'anus étant placé en avant du point d'union du tiers

1) PL. XX, fig. de,

TÉLÉOSTÉENS. ANACGANTHINIENS. 219

antérieur et du tiers moyen. Les écailles sont d'une grande délicatesse ; on peut mème se demander si elles existent sur toute la surface du corps; l'étude de leur structure montrera plus loin qu'on doit les regarder comme faisant passage des écailles exsertes aux écailles sous- épidermiques. Elles manquent sur la plupart des exemplaires, ce qui empêche de reconnaitre clairement la position de la ligne latérale; autant qu'on en peut juger celle-ci remonte vers le dos peu après son point d’ori- gine et se maintient bien au-dessus de la ligne moyenne sur la plus grande partie de son parcours.

Première dorsale basse, sauf la deuxième épine, qui est lisse, grêle, flexible, excessivement allongée, ayant au moins 1/3 de la longueur; les derniers rayons très bas se distinguent par de ceux de la seconde dorsale, car celle-ci commence très près de la première et l’on pourrait croire au premier abord qu'il n'existe qu'une épiptère unique, la seconde est comparativement assez élevée. L'anale prend son origine en arrière de la précédente, les rayons en sont plus courts. La pectorale, comptant en- viron 13 rayons, a sa base directement placée au-dessous de l’origine de la première dorsale, la ventrale très peu plus en arrière, l’une et l’autre ont le premier rayon au moins aussi développé que la deuxième épine dorsale, et, comme celle-ci, filiforme et ténue. Il existe par suite 5 filaments tenta- culaires, qui fournissent à l'animal des organes du tact très délicats.

Couleur générale blane bleuâtre argenté, avec l’orifice branchial d’un noir profond légèrement pourpre. Iris vert doré.

Les écailles du corps seules ont pu être observées (1), elles sont à peine plus longues que hautes, celle qui a été figurée mesurait 177,8 sur 1°”,6, la forme en est presque circulaire, avec un angle très obtus anté- rieur, régulièrement arrondie en arrière ; foyer subeentral; pas de champs distincts, les crêtes concentriques sont plus serrées à la partie postérieure qu'en avant à la partie médiane elles forment des angles aigus et se perdent sur le bord latéralement; sur les côtés et en arrière elles sont dis- posées concentriquement avec plus de régularité; ces erètes sur la partie

qui correspond au ehamp postérieur sont divisées par de fines stries rayon-

(4) PI. XXII, fig. 4°.

220 POISSONS.

nantes en une multitude de petits îlots, ce qui rappelle la structure des écailles de l'Anguille et en général des écailles sous-épidermiques.

Sagitta hémi-amygdaloide, placé presque horizontalement dans le crâne; sur un individu de 200”, il mesure 4°°,8 de long, 2°”,8 de haut, et 0"*,5 d'épaisseur. Face supéro-interne (1) à peu près plane; le sillon acoustique atteint presque son bord postérieur et occupe plus du quart de la largeur, crêtes limitantes bien accusées, embouchure et fond du sillon aboutissant à deux troncatures, celle qui correspond à la première et représente l’échancrure ostiale, plus accusée, latéro-supérieure; les ilots se voient facilement et le postérieur, comme étranglé en son milieu, est subdivisé en deux portions. Face inféro-externe (2) convexe, à foyer cen- tral élevé, sans sillons ni aucun autre accident.

Le cristallin mesure 5°" de diamètre. |

Millim. 1/100.

DONEUCUT EEE CT CC 292 » Hauteut Eee ele A CE 30 12 ÉDAISSCUR a Re een 18 6 bonsueurdetartete rer CEE #7 16 -- de la nageoire caudale. . » »

== ULÉMUSEAU. RS 12 25

Diametredeli@il ru 11 923 Space NterOLDILAITE CN 10 21

86-501, Col. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ANS PSE ae Côtes du Maroc. . . . 1084 1 D CI D RS ATEN —- Nine 1216 6 NON CE RS 3110 3 HAENCNIINS Au RSS —— C6 2 DEN XX 5 RES. 0 1255 il (ARCS TIRER PT se 1103 16 TARNNN TERRES Er TER CR 090 3 SALUT NS ne Dr 21950 6 OLIS SERIE MEME ee CAO 2 AO KLMIRIES.. 0 -- S 808 00 OT) 7 ANR re C0tes dULSoudTaNn. re. 1139 3

(A) PI. XXIL, fig. 42. (2) PI. XXII, fig. 4°.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 291

Ce poisson présente fort exactement les caractères donnés par MM. Goode et Bean à leur Bathygadus longifilis, que la présence d'un barbillon doit faire ranger parmi les Æymenocephalus, d'après le tableau donné préeé- demment. Cette espèce avec ses écailles cycloïdes, peu adhérentes et l’es- pace interorbitaire médiocrement élargi, ne pourrait être confondue qu'avec l’Æymenocephalus cavernosus G. B., qui en diffère par plusieurs caractères, entre autres la brièveté de la pectorale, laquelle est à peine égale aux 2/3 de la tête.

L'épithète de longifilis prète un peu à la confusion avec le Corypher-

noides longifilis Günth. (1877), qui appartient à un genre voisin.

142. Hymenocephalus dispar. (PI. XXIV, fig. 1).

D. LU, 8—n; A.n + V.8 ou9.

Écailles 7/146/21.

Corps peu comprimé, la hauteur étant à peu près égale à 1/8 et l'épais- seur à 1/1% de la longueur.

La tête entre dans celle-ci pour 1/7, son chanfrein continue la courbe du dos jusqu'au bout du museau, qui tombe à peu près verticalement et est arrondi dans le sens transversal. Bouche assez ouverte, le maxil- laire arrivant au niveau du bord postérieur de l'œil; de fines dents en velours aux intermaxillaires et à la mandibule seulement; cette dernière présente en dessous quelques enfoncements muqueux. On ne voit bien que la narine postérieure large et rapprochée de læil. Celui-ci, assez grand, 1/3 de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire moitié moindre. Une sorte de gouttière anfractueuse suit le bord inférieur des sous-orbitaires. Barbillon génial proportionnellement gros et allongé, un peu plus que la longueur de la tête. Orifice branchial largement ouvert. Bord operculaire arrondi; l’opereule est soutenu par une sorte d'épine aplatie, non visiblement saillante. Toute la tête est couverte d’'écailles, peu distinctes toutefois sur le museau.

Le corps est allongé, comprimé en arrière. Anus vers le tiers de la

222 POISSONS.

longueur totale, séparé de l’origine des ventrales par une distance in-

J mm

férieure à la longueur de la tête (24"*). Écailles en très grande partie tombées, ce qui ne permet pas de déterminer le trajet de la ligne la- térale.

Origine de la première dorsale très peu en arrière de l'insertion des pectorales, la nageoïre en triangle s'abaisse rapidement, l’état de conser- valion ne permet pas de reconnaitre si le second rayon était prolongé en tentacule ; la seconde dorsale, prenant son origine presque immédiatement après la précédente, s’en distingue surtout par l'élévation des premiers rayons. Anale naissant en arrière de l'anus notablement plus basse que la dorsale correspondante. Pectorale de 17 rayons, le supérieur prolongé en un filament, dont la longueur (51°) est presque double de celle de la tête. Ventrales avec le rayon externe également prolongé, mais n'ayant tou- tefois (31°”) que la longueur de la tête.

Ce poisson ayant été confondu avec l’Æymenocephalus longifilis G. et B. au moment de la capture, il est probable que sa coloration est la même, au moins n’ai-je aucune note spéciale à ce sujet. Cependant sur l'individu conservé l’orifice branchial n’est pas aussi foncé et les dorsales paraissent d’une teinte sombre.

Je n'ai pu observer qu'une écaille prise sur la ligne latérale vers la partie antérieure du corps, elle est en quadrilatère et mesure 2°",2 sur 1°°,8; il y a une perforation focale simple vers le tiers postérieur, les crêtes concentriques ont la même disposition en avant que dans l'espèce précédente, réunies en angle très aigu sur l'axe longitudinal, se perdant au bord sur les côtés; en arrière et latéralement ces crêtes sont subdivisées aussi en ilots par de petits sillons centrifuges, mais au centre, se trouve une gouttière triangulaire dont le sommet répond à la perforation et qui repré-

sente le canal, elles redeviennent continues, régulièrement concentriques.

Millim. 1/100. POnSUeUr "te tte Pre 195 » HAUTEUL. C6 RE RER ete 26 13 ÉDAISS EURE ee OR ee DR 15 7 Dongueurdelattéte "mu 30 15

de la nageoire caudale. . . » »

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 293

Millim. 1/100

Longueur du museau. . ... . . . .. 8 26 Diametre delŒ@ils 10 33 Espace interorbitaire . . . . . . . .. 5 16

86-551, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv.

DOS PR AO Côtes du Maroc. . . . 1105 Il

Cette espèce est très voisine de la précédente et, n’en possédant qu'un exemplaire, j'avais d’abord été porté à n’y voir qu'une simple variété de celle-ci, cependant elle offre certains caractères qui ne permettent pas ce rapprochement. L'aspect général n’est pas tout à fait le même, le corps est plus épais, l’espace interorbitaire beaucoup plus étroit comparativement, le filament formé par le rayon ventral externe plus court, le barbillon par contre notablement plus long et plus fort.

Genre CORY PHÆNOIDES Gunner.

Premier sous-orbitaire non prolongé jusqu'au préopercule; crête äpre sous-orbitaire incomplète ou nulle. Une série de dents plus fortes, sans représenter toutefois de véritables canines (1), se trouve en dehors d’une bande de dents en velours; ces dernières exceptionnellement peuvent manquer, et les dents sont alors fortes, unisériées à l’une ou l’autre

mâchoire. Un barbillon simple.

Tel qu'il est ici limité, ce genre se distingue de tous les autres Macrunibæ genuinæ, sauf les Macruronus, par la présence de dents fortes coniques, au moins à l’une des mâchoires, avec ou sans dents en velours. Ce dernier cas se rencontre parfois à la mâchoire inférieure, ainsi chez le Coryphænoides æqualis Günth., parfois aux deux chez le Corypheænoides giyas ; ce dernier mériterait peut-être pour cette raison de former un genre à part. On doit remarquer que les dents coniques sont placées en

4) Pour le Coryphænoides nasutus Günth., la diagnose porte qu'elles sont à peine plus fortes que les dents en velours.

224 POISSONS.

dehors des dents en velours quand les deux ordres d'organes se rencon- trent simultanément, tandis qu'à la mâchoire supérieure des Macruronus Günth., elles seraient en dedans.

La disposition du sous-orbitaire, ne s'étendant pas jusqu’au préoper- cule lorsqu'il forme une ligne âpre, parait au premier abord avoir une grande importance, mais en pratique ce caractère est souvent d’une appré- ciation difficile, car on trouve tous les passages.

Pour faciliter la comparaison des espèces, je les grouperai de la manière suivante :

S

Si

: . C. serratus Lowe. inernes OUNCYCIOIAeS À À EE EN ' C. microlepis Günth.

——— *#° Q

. carapinus G. et B.

SIL. \ C. Fabrici Sund. { plus grand } C. asper Günth. que l'œil. C. leptolepis Günth. Scneiblement | C. Murrayi Günth. Écailles denticulée. C. variabilis Günth. :C. rudis Günth. carénées Espace SIL. | ou interorbitaire | | C. altipinnis Günth. cténoïdes. égalant l'œil! €. nasutus Günth. Seconde } au plus. |*C.æqualis Günth. | épine | C. serrulatus Günth. de la C. affinis Günth. première dorsale SAME | C. denticulatus Rich. ‘sub-denticulée ou lisse. . . ./ A Run

C. gigas n. sp. C. sulcatus G. et B.

| C. asperrimus n. sp.

Cet arrangement ne peut être présenté qu'avec certaines réserves, car, établi d'après les descriptions des auteurs, lesquelles ne sont pas toujours faites suivant la même méthode et laissent souvent ignorés des détails importants à connaître pour comparer les espèces, ses imperfections sont évidentes. Ainsi on ne peut savoir exactement quel est le diamètre de

l'œil par rapport à l’espace interorbitaire ou au museau chez le Coryphæ-

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 225

noides rudis Günth.; les écailles sont sur certains points du corps presque ou entièrement lisses chez le Coryphænoides leptolepis Günth., ces mêmes organes ne sont que très imparfaitement connus pour le Corypheenoides carapinus G.etB.Tel qu'il est cependant ce tableau pourra simplifier l'étude

comparative des espèces ci-après décrites.

154 Coryphænoides æqualis Giünther.

(PI. XIX, fig: 2, 92, 9», 2, 92,96)

B.VII-D. I1,9— #; A. n—Y.S8.

Écailles 9/n/22?.

La hauteur n'est guère que 1/7 de la longueur et l'épaisseur près de moitié moindre.

La tête, qui entre pour 1/6 dans la longueur, est anfractueuse, légèrement gonflée; le museau en occupe 1/#, il est obtus, dépassant un peu la bouche; celle-ci, de grandeur médiocre, le maxillaire se terminant au niveau de la verticale abaissée du centre de l'œil ou très peu au delà ; mâchoires armées de dents fortes accompagnées intérieurement, à la supé- rieure, d’une bande de dents en velours. Un barbillon grêle, qui équivaut ou même est un peu supérieur au diamètre de l’æil. Orifice branchial largement ouvert.

Le tronc est court, bien que l'anus soit un peu en arrière de la première dorsale. Aucun des individus n’a d’ailleurs la paroi abdominale intacte, chez tous elle est en grande partie ou en totalité enlevée. Il en est de même pour les écailles dont on ne trouve que et des traces, même sur les exemplaires les mieux conservés, c’est sur le dos à la partie antérieure (1) qu’elles paraissent adhérer le plus. La ligne latérale, rappro- chée du dos sur la plus grande partie de son étendue, est peu apparente.

La deuxième épine de la première nageoire dorsale égale les 2/3 environ de la hauteur; elle présente des denticulations fines, serrées ;

1) C'est d'après la partie antéro-dorsale que, sur la fig. 2, l'écaillure a été représentée ; ilest possible

que le dessin l’exagère en ce qui concerne le ventre et les parties inférieures du pédoncule caudal.

(TALISMAN. Poissons.) 29

296 POISSONS.

la seconde dorsale, très basse, commence à une distance de la première inférieure au moins d'un quart à la longueur de la tête. L'anale a son origine plus en avant, presque au niveau du point se termine la première dorsale. Les pectorales sont proportionnellement allongées, dépassant les premiers rayons de la précédente nageoire. Les ventrales au contraire sont courtes, insérées très nettement en avant de la première dorsale et des pectorales.

Coloration gris clair ou gris d'acier aux parties supérieures, argentée sur les côtés de la tête et la partie ventrale; on la comparerait volontiers à celle du Merlan commun; le battant operculaire présente des teintes irisées, qui s'étendent sur les sous-orbitaires.

Écailles petites. Une d'elles prise sur le corps (1) est ovalaire transver- salement, longue de 1**,9, haute de 3°",4; foyer un peu reculé vers le bord libre; pas de lobes bien nets ni de sillons centrifuges; on ne distingue sur les champs antérieur et latéraux que les crêtes concentriques. L’aire postérieure est chargée de spinules médiocrement nombreuses, petites, fines, disposées en lignes rayonnantes (2). Les écailles de la ligne latérale (3) sont exactement du mème type, leurs dimensions très peu différentes : sur l'aire spinigère les spinules manquent à la partie médiane se trouve une gouttière peu profonde; je n'ai pu voir de perforation.

Le crâne (4), formé de parties seléreuses papyracées, est remarquable par l'étendue des cloisons qui s'élèvent de sa surface et le rendent très anfractueux.

Le sagitta, amygdaloïde, appointi en avant, est un peu moins convexe à sa face supéro-externe qu'à l'inféro-externe ; sur un individu de 360”, il offre les dimensions suivantes : longueur 10"",4, hauteur 5°°,9, épais- seur 2"". La face supéro-externe (5) présente un sillon acoustique assez large, occupant la plus grande partie de la longueur, ayant les crêtes limi- tantes et les ilots, en quadrilatères allongés, bien distincts quoique presque continus; l'aire supérieure moins large que linférieure, l’échancrure

(1) PL XIX. fig. 22.

(2) Cette disposition est plus régulière que ne l'indiquent les figures. (3) PL XIX, fig.

4) PI. XIX, fig. 2%. (5) PL XIX, fig. 2.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 227

ostiale très nette. La face inféro-externe (1) présente de faibles gouttières rayonnantes. Limbe festonné, plus fortement au bord supérieur.

Diamètres du cristallin, 9°", 3 sur le même individu.

Les trachéaux, à tous les ares, sont constitués par une double série de tubereules épineux arrondis.

La vessie natatoire, éclatée chez l'individu étudié, a les parois minces et affecte la forme d'un sac cylindrique, arrondi à ses deux extrémités ; sa teinte est uniformément argentée. Les corps rouges formeraient un amas dans la concavité antérieure, mais n'ayant étudié que des animaux dans l'alcool, il est difficile d'apprécier la véritable disposition, ces détails

ne pouvant être bien vus que sur le frais.

Millim. 1/100.

ÉONEUCURSE Re RE Ce 430 » Hauteur se CRE TR El 61 A ÉPAISSEUR Re re 37 8 Longueurdelatête. . . . . ...... 76 17

de la nageoire caudale. . . » »

AUMMUSEAU AT 20 26 Diamétredeli@il 21 27 Espace interorbitaire . . . . . . . .. 17 22

86-81, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ART CE NE. Côtes du Maroc. . . . 2900 l 2, SUDIPÉ RER SRE DATA LATE 1 Gioe SOLDIER PRE _ - - 2102 1 5 IL NE Côtes du Soudan. . . 182 Ï DATENT. SR PEU SEE 710 3 CARO Sera Banc d’Arguin: . . . : 235 2 Îlo CUITE er AL TT 140 38 EL CESR RER Iles du Cap-Vert. . .. 80 ( MONUMENT Ve 760 (|

52

Ce Coryphænoides, par les dimensions comparatives de l'œil et de l’espace

interoculaire, la conformation de la deuxième épine dorsale et des écailles,

1) PI. XIX, fig. 2.

228 POISSONS.

se range au SIT du tableau ci-dessus. Il parait se rapprocher beaucoup, d'après la description donnée par M. Günther, du Coryphænotïdes æqualis de cet auteur; les différences les plus apparentes se rapporteraient à la forme du museau; « conically projecting beyond the mouth », museau qui est obtus et médiocrement avancé dans notre espèce, laquelle aurait éga- lement le barbillon un peu plus allongé. Ces particularités sont, ou d’une appréciation trop difficile en l'absence de figures et de comparaison directe, ou de trop peu d'importance pour mériter d’être invoquées actuellement comme caractères distinctifs.

Chez les Coryphænoides altipinnis Günth.et €. rudis Günth., la seconde dorsale commence à une petite distance de la première; celui-ci en outre a les dentelures de l’épine dorsale sensiblement écartées. Le Coryphænordes serrulatus Günth. a les spinules des écailles non en séries et très fournies. Les écailles du Coryphænoides affinis Günth. présentent cinq côtes dont la médiane plus forte. Enfin on ne trouve pas dans l’espèce dont il est iei question la barbe qui prolonge le museau, et le rayon ventral externe n’est pas développé d’une manière anormale, comme cela s'observe chez le Coryphænoides nasutus Günth.

Sur certains individus parmi les dents en velours de la mächoire supé- rieure se voient un certain nombre de dents plus fortes, qui parfois forment une seconde rangée parallèle à la rangée des dents externes. Ces individus offrent en général une teinte plus pâle; tous, au reste, sont en si mau- vais état que je n'oserais les distinguer spécifiquement du type déerit plus haut. Il est possible que la présence de ces dents internes se lie au déve- loppement ou, pour mieux dire, au remplacement des dents extérieures. A la mandibule, on trouve aussi parfois près de la symphyse deux rangées

de dents fortes.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 229

158. Coryphænoides asperrimus.

(PI. XVIII, fig. 9: DU 9b

B. VII-D. II, 8—n; A.n.<+V. 7.

Écailles 8/184 7/93.

Corps très allongé, la hauteur n'étant guère que de 1/8 de la longueur et l'épaisseur moitié moindre.

La tête, qui entre environ pour un 1/6 dans cette même dimension, est courte, épaisse. Le museau en fait les 2/7; il est obtus et se prolonge très peu au delà de la bouche, s’élevant presque perpendiculairement en avant de celle-ci, qui est plutôt petite; le maxillaire atteint à peine le bord antérieur de la pupille; sur l’une et l’autre mâchoires se voient une rangée externe de dents fortes, quoique médiocrement développées et intérieu- rement des dents en velours formant une bande. Les narimes sont rapprochées, la postérieure, plus basse que l’antéricure de beaucoup la plus grande, est presque en contact avec l'œil. Celui-ci occupe 1/4 de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire atteint les 2/7 de cette même dimension ; un barbillon court, n'ayant pas la moitié du diamètre oculaire. L'orifice branchial s'élève seulement aux 2/3 de la hauteur du corps; battant operculaire arrondi. Il n’est pas facile, au travers des téguments, d'apprécier la forme des pièces qui le composent; on voit toutefois que le préopercule est postérieurement en quart de cerele assez régulier; l’ensemble de l’opercule et du sous-opercule donne une sorte de trapèze allongé, dont la base formerait le bord du battant, une suture horizontale le divise à peu près par son milieu, séparant les deux pièces; enfin, l'interopercule est petit, en triangle, étendu d'avant en arrière, ne se prolongeant pas au delà de l’angle du préopercule. Toute la tête est cou- verte d’écailles âpres, semblables à celles du reste du corps, l’âpreté est particulièrement forte sur le museau.

Corps allongé, aplati, l'abdomen peu saillant; la paroi en étant fort altérée, il est difficile de déterminer d’une manière précise la position de l’'orifice anal. La peau est excessivement rude au toucher, comme une

lime, par suite de la force des spinules, qui sont surtout développées vers

230 POISSONS.

la partie dorsale; les écailles sont petites, plus adhérentes que dans beau- coup des espèces voisines. La ligne latérale s'étend directement du bord supérieur de l'orifice branchial au milieu du pédoneule eaudal.

Première dorsale médiocrement élevée, les 23/5 environ de la hauteur du corps, sa deuxième épine est lisse, grèle ; la seconde dorsale commence à une distance de la première égale environ à la longueur de la base de celle-ci; elle est peu élevée. L'anale, avee les rayons un peu plus développés, prend son origine vers le point se termine la première dorsale. Les pectorales finissent au même niveau, elles sont petites, ainsi que les ventrales, dont l'insertion se trouve très nettement en arrière de la base de celles-là.

La coloration, sur le frais, est d’un gris souris, devenant noire, surtout chez les jeunes sujets, à l'abdomen, au battant operculaire, un peu à la tôte, par suite de la teinte foncée de la séreuse péritonéale et des mu- queuses, qui tapissent la bouche et la cavité branchiale.

Les écailles sont fortement armées et d’un type assez spécial. Une d'elles, prise sur le corps (1) de l'individu le plus développé, qui a servi de type,

mm

est ovalaire, ne mesurant que 1°”,6 de long et 2°°,4 de haut ; l’aire spini- gère occupe plus de la moitié de la lame, les champs latéraux manquant, on peut dire, complètement; les spinules sont peu nombreuses, 6 à 10 (sur un jeune individu, long de 160", je n'en trouve même qu'une seule), leur disposition est plutôt en quinconce, elles sont remarquablement robustes, coniques, à base fortement radiée. Les écailles placées le long de la seconde dorsale sont très peu plus grandes, 1°°,7 sur 2°°,5, leurs spinules sont plus développées. Une écaille de la ligne latérale (2) est exactement du même type et de mêmes dimensions que les écailles du corps, seulement les spinules manquent à la partie moyenne se trouve une gouttière peu profonde, s’élargissant d'avant en arrière ; il semble y avoir une perforation, mais elle n’est pas assez nette pour qu'on puisse affirmer le fait, d'autant que la hauteur des spinules gène pour l’emploi de forts grossissements.

mm

Diamètre du eristallin, 5°7,2.

(4)2P1XVIIT,"fig-27: (2) PL XVII Mg 2».

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 231

Millim. 1/100.

ÉONSUCUT ES ER 301 » OGC ET RUE 90 112) DbasSouR ete NP A ne 20 6 Pongueurdelatéle D2 17

de la nageoire caudale. . . » »

—OdUMUSEAU nr 15 99 Diametre delle ne 13 95 Espace interorbitaire . & . . «+. . . . 16 31

N280-118. Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. DANONE Ne Côles du Maroc 1590 ! DONNE En EE ACOTESS. Ne ut 1412 9 SA CNNVIES UE - 2 A LT TS 1257 à)

15

La présence d’une deuxième épine lisse à la dorsale fait placer cette espèce dans le S IV du tableau donné précédemment. Elle ne peut être confondue avec le Corypheenoides denticulatus Rich., qui a l’origine de sa seconde dorsale fort éloignée de la première, des écailles à épines nom- breuses et grèles, dont on trouve seulement 5 rangées au-dessus de la ligne latérale. Le Coryphænoides longifilis Günth. offre une bouche beau- coup plus grande, puisque le maxillaire atteint le bord postérieur de l'œil; les nageoires pectorales ct ventrales ont un certain nombre de leurs rayons très prolongés: enfin les écailles portent cinq carènes rayonnantes faibles, et l’on en compte 13 à 14 rangées au-dessus de la ligne latérale, Quant au Coryphænoides sulcatus G. et B., sans parler des sillons qui séparent les spinules sur les écailles, le museau est plus court et l’espace interorbitaire au plus égal au diamètre oculaire.

Sauf l’individu-type iei étudié, tous ceux qui ont été capturés à bord du T'alisman étaient de petite taille et la plupart en si mauvais état que quatre seulement ont pu être conservés. Ce fâcheux résultat est à la nature des écailles ; par leurs spinules elles adhèrent si fortement aux fauberts, que l'animal, dans le relèvement de la drague, est tiraillé, brisé, aussi devient-il impossible, la plupart du temps, de le dégager dans un état convenable,

quelque précaution qu'on puisse prendre.

232 POISSONS.

159. Coryphænoides gigas.

(PLEXXON IE" 2, 098 M9)

B. VI-+-D. Il, 8—87; A. 107; V. 40. Écailles 9/138/34.

Cette espèce, remarquable par la taille qu'elle peut atteindre d’après les deux exemplaires capturés, a la forme typique des MAcruribx, avec toute- fois le tronc relativement allongé, eu égard à la position de l'anus.

La hauteur est environ 1/6 de la longueur, l'épaisseur moindre, 1/8.

La longueur de la tête égale à très peu près la hauteur. Cette tète est globuleuse, légèrement aplatie; le museau obtus, arrondi, court, y entre pour 1/4. La bouche est infère, quoiqu'à une petite distance du bout du museau, assez grande, la commissure se trouvant très peu en avant du niveau du bord orbitaire postérieur; les mâchoires présentent chacune une seule rangée de dents coniques, enfoncées dans une sorte de muqueuse gingivale ; elles sont assez fortes, un peu écartées ; on en compte environ 20 à 25 de chaque côté à l’une et l’autre mâchoire; sous la mandibule se voient 5 ou 6 pores enfoncés; les lèvres, surtout la supé- rieure, sont molles, papilleuses. Les narines, largement ouvertes, séparées par un pont membraneux étroit, sont rapprochées de l’œil. Le centre de celui-ci se trouve situé vers le tiers antérieur de la tête: son diamètre en fait 1/5: l’espace interorbitaire est sensiblement plus grand, 1/4 de cette mème dimension. Le premier sous-orbitaire, autant qu’on peut en juger au travers des téguments, se prolonge un peu en arrière, mais certaine- ment n'atteint pas le préopercule. On trouve un barbillon peu développé, mesurant environ le diamètre de l'œil. L'orifice branchial est largement ouvert, cependant la membrane branchiostège adhère à l’isthme sur une petite étendue. Le préopercule forme à son angle une saillie arrondie ; il n'est pas possible de se faire une idée de la forme des autres pièces. Toute la tête couverte d’écailles semblables à celles du corps.

Celui-ci, assez régulièrement fusiforme, est proportionnellement long,

l'anus se trouvant un peu en arrière du tiers antérieur. Les écailles, médio-

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 233

crement adhérentes, sont, eu égard à la taille de l'animal, de di- mensions ordinaires mème plutôt petites, si on a égard à leur nombre d'après les formules ; elles donnent à la peau une äâpreté sensible. La ligne latérale, placée en avant vers le cinquième supérieur de la hauteur, ne se trouve au milieu qu'à la fin du premier quart du pédoncule eaudal.

La première dorsale est élevée, la seconde épine mesure au moins moitié de la hauteur du corps; cette épine ne peut pas être regardée comme réellement denticulée, bien qu'à la terminaison il soit possible de recon- naitre trois ou quatre rugosités ascendantes, peu élevées ; sur le reste de son étendue on ne trouve que des inégalités moins sensibles à la vue qu'au toucher. La seconde dorsale commence à une distance de la première égale à deux fois et demie la base de celle-eï et inférieure à la longueur de la tôte, les premiers rayons en sont courts et écartés. L'origine de l’anale se place sensiblement plus en avant, les rayons en sont de suite assez élevés. Les pectorales relativement petites n’atteignent pas le niveau se termine la première dorsale. Les ventrales placées un peu en arrière des précédentes ont leur rayon externe du double au moins plus long que le suivant.

Tout l'animal est d’un gris souris, avec la membrane branchiostège et les nageoires brunâtres.

Les écailles du corps (1) les plus développées sont longues de 10°", hautes de 9°”, en forme d’écu d’armoirie, à foyer à très peu près central; les champs antérieur et latéraux sont chargés de stries fines, sans sillons centripètes, bien que l’on puisse distinguer un large lobe marginal, qui occupe la plus grande partie du bord adhérent; l'aire spinigère présente des spinules en séries parallèles parfaitement régulières, et comme ces spinules sont très inclinées en arrière, elles se recouvrent, semblent se tou- cher et changer les séries en sortes de crêtes dentelées, surtout au centre, les spinules sont plus fortes. En se rapprochant de la ligne ventrale les écailles deviennent plus petites, de forme irrégulière, paucispinulées (2).

Les écailles de la ligne latérale (3) un peu moins grandes que celles du

1) PI. XX, fig. 23. 2) PI. XX, fig. 2. 3) PI. XX, fig. 2.

(TALISMAN, Poissons.) 30

234 POISSONS.

Ÿ mm

corps, 8"",4 de long sur à peu près autant de hauteur, sont du même type, seulement une gouttière remplace les rangées centrales de spinules, il n'y a pas de perforation focale visible.

L'appareil branchial n'offre rien de bien intéressant à noter, sauf la pe- titesse de la dernière des fentes: les trachéaux sont très peu élevés, en quelque sorte tuberculeux. Il n'existe pas de pseudo-branchie.

La vessie natatoire développée, simple, à paroi fibreuse assez épaisse, est revêtue intérieurement d'une muqueuse argentée, laquelle d’ailleurs avait été arrachée et enlevée sur une grande partie de la surface par suite de la rupture de l'organe.

L'estomac est ample, en siphon, se prolongeant en arrière sur les deux tiers de la longueur de la cavité abdominale; les parois en sont épaisses, la muqueuse chargée de plis serrés, cérébriformes. L'intestin, dont l’origine est rapprochée de l’orifice cardiaque, à sur une longueur d'environ 20°" le même aspect que l'estomac, mais à partir de ce point, il reçoit 10 cæcums pyloriques allongés, il devient membraneux; sa longueur est orande et ne peut guère être estimée à moins de quatre fois la longueur de la cavité abdominale ; il se dirige d’abord en arrière pour se recourber au delà de l’orifice anal, remonte puis descend en formant deux cireonvo- lutions en Ü, qui ne dépassent pas le milieu de la cavité, enfin revient jusqu'au niveau de l’anse pylorique pour gagner l'anus en formant sur ce trajet plusieurs replis; dans sa portion terminale la paroi s’épaissit de nouveau. Le foie offre un lobe droit volumineux, qui occupe toute la longueur de la cavité viscérale, s’atténuant en arrière; le lobe gauche au contraire ne dépasse pas l’orifice pylorique de l'estomac. Une sorte de sac pyriforme, long d'au moins 60° à 70°”, doit représenter la vésicule biliaire, mais les connexions sont rompues, les viscères ayant été rejetés par la cavité buccale à la suite de la dilatation des gaz de la vessie natatoire.

L'appareil rénal est constitué par une masse discoïde, aplatie, on pourrait dire nummulaire, il existe un uretère dilaté en réservoir vésical vers sa {erminaison.

Les testicules, larges de 60°", renflés en avant, atténués en arrière,

ils se réunissent, sont enveloppés chacun par un repli du péritoine, qui

TÉLÉOSTÉENS. ANACGANTHINIENS. 239

forme un véritable canal vecteur. L'orifice de ce canal est assez large,

situé en dehors de la marge de l'anus et certainement distinet de lorifice

uréthral.

Millim. 1,100,

ÉONQUEULER PNEU CC: 730 »

HEURE AR a Es SU 125 17

BIPAISSEUR RE RE 7e 58 12

Ponsueurdelatéte Ne 116 16

de la nageoire caudale. . . » »

du museau . . . . . . . .. 30 26

Diametre de eu 24 20

Espace interorbitaire . . . . . . . .. 32 97

86-117, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

A CRNENMVE nur Atlantique N. . . . : 4165 I DONNEES SRE 0 De ire 1255 I 2

Le Coryplænoides qiqas appartient, comme le €. asperrünus, au S IV du tableau, 1l diffère assez de ce poisson, et des €. denticulatus Rich., €. rudis Günth., €. sulcatus G. et B., par les spinules des écailles disposées en séries parallèles, pour qu'il soit inutile d'insister sur d’autres caractères. Quant au Coryphænoides longifilis Günth., il présente à la mächoire supé- rieure des dents plus fines intérieures en outre des fortes dents externes, les écailles n'ont que cinq côtes rayonnantes faibles, enfin la seconde

dorsale commence immédiatement en arrière de la première.

Genre MACRURUS Bloch.

Premier sous-orbitaire prolongé en arrière en une crête âpre, qui le Joint au préopereule, Dents en velours à l’une et l’autre mâchoire. Écailles toujours cténoïdes, les spinules, de forces très variables, disposées soit en séries rayonnantes, soit en carde, d’autres fois remplacées par des crêtes.

Barbillon toujours distinet, simple.

236 POISSONS.

La disposition particulière du sous-orbitaire antérieur, déjà signalée par Cuvier comme rappelant ce au’on trouve chez les Joues cuirassées parmi les AcanTHoPTERYGu , distingue spécialement ce genre. Il est vrai que ce caractère n’est pas toujours d’une netteté absolue; parfois la crête sous-orbitaire s'arrête en arrière avant d'atteindre le préopercule, laissant un faible espace assez distinct sur le frais, disparaissant lors- que l'animal est desséché soit par l’action de l'alcool, soit à l’air libre. Le fait peut s’observer sur les espèces voisines du Wacrurus sclerorhynchus Val. M. Jordan, à propos du Macrurus Baird G. et B., à insisté de son côté sur la difficulté d'établir une différence notable entre le genre Macrurus et le genre Coryphænoides, en ce qui concerne la présence ou l'absence de cette ligne äâpre sous-orbitaire atteignant le préopercule. Quoi qu'il en soit, ce caractère est dans le plus grand nombre des cas assez évi- dent pour que le doute ne soit pas possible, et on peut le regarder comme suffisant pour justifier la distinction générique.

Le nombre des espèces étant devenu dans ces dernières années considé- rable, il n'est pas toujours facile de les distinguer les unes des autres, quoique l'étude des écailles, sur l'importance desquelles M. Günther a particulièrement attiré l'attention, ait rendu sous ce rapport la chose plus aisée dans bien des cas (1).

Pour faciliter les comparaisons, comme dans les genres précédents, je

grouperai les espèces de la manière suivante :

(1) L'importance attachée à l'étude de ces organes pour les distinctions spécifiques m'a engagé à figurer (pl. XXI, fig. 5 et 5%) comme terme de comparaison les écailles du corps et de la ligne laté- rale du Macrurus macrolepidotus Kaup, dont le type fait partie des collections du Muséum, en y joignant le tableau des dimensions, pour compléter autant que possible la description donnée par l’auteur de l'espèce.

Écailles 4/63 ultr.[12

mill. 1/100

ÉODSUEUT. EEE 2e clersleteite sienne ses ee etes Oro slam seine esse latte 310? »

HAUTE NN ele errie dal cles A Ve MO OR in Or DO boN 50 16 BPAISSBUR Eee cnrs eee Che Den Ce 10)

Longueur de la tête........... nee one eo ee Ce 71 2?

della nageoire caudale....- 7"... Danone » »

AUIMUSEAUL 7 Dorian de doboo ve vedoanee 20 28

Drametneide TES -LRerrte eee rc et CCC ICLe 30 4?

ESpace”interorDitaires.tececmecccte che Clement 14 19

A-7573, Coll. Mus.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 237 SL. “AL. sclerorhynchus Val. “MW. holotrachys Günth. denticulée sur !*4Z. smiliophorus n. sp. toute sa longueur. “M. zaniophorus n. sp.

plus court M. armatus Mect. que l'œil M. Bairdii G. et B. ou très peu AL. acrolepis Bean. ? M. fasciatusGünth.

plus long. , $ II.

M. Fabricii Sund. lisse sur la | M. australis Rich.

Seconde

épine dorsale

plus grande partie 1. cœlorhynchus Risso.

au de son étendue. | AL. atlanticus Lowe. M.macrolepidotus Kaup. M. caribbæu G. et B.

S IL.

À. lrachyrhynchus Risso. notablement plus long que l'œil. * M. juponicus Schleg. Seconde épine dorsale lisse sur la M macocher Gui plus grande partie de son éten-| M carminatisCecde 1H, L 1 .

CE 2M. longirostris Günth.

\?.. asper G. et B.

La conformation de la seconde épine dorsale ne m'est pas connue pour les Macrurus fasciatus Günth., M. longirostris Günth., AL. asper G. et B.,

leur place reste par suite douteuse dans le tableau.

165. Macrurus sclerorhynchus Valenciennes.

(PL 2222 2b;.20")

B. VIHD.IL, 9—n; A. n+ V.9.

Écailles 8/177?/95.

Cette espèce, bien connue depuis Valenciennes, a été décrite et figurée dans ces dernières années avec très grand soin par M. Vinciguerra (1) et il serait inutile de revenir ici sur ce point, j'ajouterai seulement quelques

détails sur les écailles et le sagitta.

(1) Ann. del Mus. civ. di Se. nat. di Genova, t. XIV, p. 622; pl. II, 4879.

un

238 POISSONS.

Les premières, en ce qui concerne celles du corps, ont été déjà étu- diées, je ne les donne ici (1) que pour mémoire et comme terme de comparaison avec celles de la ligne latérale. Celles-ci (2) sont du même type, plus petites seulement, avec des spinules plus robustes, en séries moins nombreuses, les médianes manquent pour former une espèce de souttière en face de la petite perforation focale.

Le sagitta, amygdaloïde, ovalaire, est presque horizontalement placé ; sur un individu de plus de 170" (la queue manque en partie), 11 mesure 7"*,5 de long, sur 4"”,6 de hauteur et 1°°,3 d'épaisseur. Sillon acous- tique étendu sur presque toute la longueur de la face supéro-interne (5); ilots antérieur et postérieur bien distincts : embouchure placée de côté, le rostrum étant fort saillant, l'antirostrum reculé, ce qui rend Péchan- crure ostiale très nette. Face inféro-externe (4) à peu près aussi con- vexe que la précédente, toutes deux ne le sont d'ailleurs que faible- ment, comme on peut en juger par le peu d'épaisseur de Potolithe; cette face ne présente d'autre accident notable qu'une assez forte incisure, chez certains sujets, en face de l'échancrure ostiale. Le limbe inférieure- ment est en courbe simple, régulière, supérieurement il présente des festons plus moins accentués, celui qui forme l’antirostrum le plus développé.

Diamètre du cristallin 67

La première fente branchiale est moins étendue que les suivantes; tra- chéaux courts, sous forme de petits faisceaux épineux. Corps rouges de la vessie natatoire disposés en deux appendices linguiformes divergents.

L'estomac est en siphon et lon compte 10 cæcums pyloriques; l’in- testin se recourbe deux ou trois fois avant d'aboutir à une portion plus

dilatée qui le termine.

Millim. 1/100. FOnSUEUTs eee CE 270 » HAUTEUT- HR et 39 13 ÉPAISSEUR. - eee 20 7

(1) PI. XXII, fic. 2) PI. XXII, fig. (3) PI. XXII, fig. 4) PI. XXII, fig.

1 1] ct

19 19 I - S

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 239

Millim. 1/100.

longueur de la tête. . . 40 1 delanageoirecaudale. . . » » AUMMUSCAUMEE EEE 12 30 Diamètre dell@il 14 30 Espace interorbilaire + . à... . ) 29

86-165, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Tr. 1882) XXXVIIT. Côtes du Maroc. . . . 636 1 DÉAMVRE sn e ne Mo a à 40 2 DANS 6 corse ee o © 622 1 AN meet co —= oo le 717 1 Sn IL RSR EME TRANS = 0/66 1084 3 CAN. en 5 ot 1216 1 DPI EEE EN D90 11 RRQ ER = ROUE 290 {l CRUE RSS 7 920 l TON Ce ne = 3-d D 1105 D) MHERNXT Ereee Ho ie 1319 1

LD SCSI 0 2600 Il TE SOC URSS 1109 n NII Le à at) 6 HS SO CUT ASE Re 834 9 LERXOCNVIN LE Te NE 912 4 ANNE VIII. 02 en 2210 1 TRS RER —- 01230 3 LOREXAVITIE 3 00 _ 1180 n

MILITE CREER Cana ES RE 865 2 DA et re ceci os CE 975 8 RL RS ee 1938 il DORE Meme aie NT TT 946 1 DANS ou a nr 2) Li l 25e JULIE Côtes du Soudan . .. 182 8 DÉTENTE: : + = : - 640 6 DHPMENONTRE PONS SL re 640 4 DO ATENENUIITE Et: me A5 2

RL UOTE SNS —= 1235 1 SU ATEOXTNO US A250 1 DST NERN Es mi 1. 01189 19 D ARDENNE. =. ch 2e 932 25

A reporter... AA

240 POISSONS. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

Report... A1M

9 CNT Côtes du Soudan. . . 930 14 NID OONNERM re 860 7 D, LLNNNNEN EE 830 39 DONNE ; 800 2: NN NII Banc d'Arguin . ... 4118 A5 NC eee 1495 21 JOPEX CINE Re ce 1090 1 AO PNR CNET ne 1230 14 HN ONE Te 2330 5 AD EX CMIE 2324 1 A3. EXGNIL =, 2 2 2324 3 NT RE A Ge —- 1550 2 ANCIEN ee Le le Gap=-VeLLEAEEEE" 3200 3 ONCE RS Mer. Ter 3009 3 HIACNIIE ES EE Iles du Cap-Vert 760 1 28. CXDVNE EE ie 633 2 AJMENSNITIE Er AGOULES Meta ee 1257 8 DAC PS AR RS DC 2220 2 331

Cette espèce, remarquable par son abondance dans les régions abys- sales (1), se distingue des Wacrurus armatus Hector et M. ALolotrachys Günth. par le plus grand nombre des rangées de spinules, autant qu’on en peut juger d’après détails fournis par les auteurs. Pour le Wacrurus Bairdi, bien qu'il y ait, semble-t-il, un certain désaccord, quant à la disposition des spinules, entre la description primitive donnée par MM. Goode et Bean et celle de M. Cope, les premiers indiquant sur les écailles, au moins celles de la partie antéro-supérieure du corps, une rangée de spinules mé- dianes formant carène, tandis que le second dit que les spinules, subégales et alternes, ne sont au contraire jamais réunies de cette façon, il paraît en résulter toutefois que la disposition sériale n’est pas aussi nette que sur le WMacrurus sclerorhynchus Val. Le Macrurus acrolepis Bean, connu d'après un exemplaire unique retiré de lestomac d'un phoque, ne peut ètre regardé comme ayant été décrit d'une facon suffisante, et je ne

(1) est vrai que dans l'énumération précédente il peut y avoir eu confusion pour un certain nombre de cas avec le Macruwrus smiliophorus, ci-après décrit, l'examen des écailles n'ayant pu ètre fait à bord sur tous les individus; ces deux Macrurus sont assez voisins pour que cela n'ait qu'une importance secondaire au point de vue de la répartition générale des espèces bathyoïkésites.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 2441

saurais trouver de caractère différentiel net, on ne possède pas notam- ment de détails sur la nature des écailles; cependant l’épithète spécifique

paraît y faire allusion.

166. Macrurus holotrachys Günther. (PI. XXII, fig. 3.)

Günther, Ann. and Mag. Nat. Hist. sér., t. Il; p. 24, 1878.

B. VID. II, 8—n; A.n—+V.7.

Écailles 7/136°/922.

Ce Macroure, quoique de taille un peu plus forte, à en juger par les individus capturés, se rapproche tellement du Wacrurus sclerorhynchus Val., qu'il me paraît inutile d’en donner une description détaillée.

Les proportions sont les mêmes. Le museau présente les trois saillies épineuses, mieux marquées peut-être, mais cela peut tenir à l’état de conservation. La différence de longueur entre le museau et l'œil est très peu moins grande; le premier équivaut à 1/3 environ, le second à 3/11 de la tète, tandis que chez le WMacrurus sclerorhynchus Val. le museau ayant à peu près la même dimension relative, l'œil est égal à 4/11.

Ces particularités, assez peu importantes en elles-mêmes, sont heu- reusement accompagnées de différences plus grandes dans la structure des écailles; je ne parle pas en effet des différences dans la formule de la ligne latérale, lorsque les chiffres sont aussi élevés, ce caractère perd de sa valeur.

Une écaille du corps (1) sur l'individu pris comme type mesure environ 3"",3 dans les deux sens; sa forme générale est d'ailleurs assez comparable à celle connue pour l'espèce précédente, seulement les spinules sont plus robustes, surtout celles de la rangée médiane, plus nettement radiées à

leur base, en séries moins nombreuses, 5 à 7 seulement. A la ligne

(4) PL. XXIL, fig.3.

(TALISMAN. Poissons.) 0

242 POISSONS.

latérale, je ne trouve même plus que deux spinules placées au bord libre,

une de chaque côté de la gouttière.

Millim. 1/100. ÉODEUEUT- CRAN AR RE 360 » HAUTEUR NET ete 42 11 ÉPAISSe HE Ne Tee 28 8 Longueur delatête. . . ........ 64 18

—— de la nageoire caudale. . . » »

_ AUMUSEAU- NE 20 31 Diamétrede ile ere 18 28 Espaceumterorbitaire 15 93

84-179, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1154.00, UD FRERE Côtes du Maroc. . . . 2200 2 DRE te ee re —— ee RAD 2

4

Ces poissons ne m’avaient pas paru, au premier abord, devoir être distingués du WMacrurus selerorhynchus Val., si ce n’est comme consti- tuant une simple variété (1). Toutefois, la différence de taille, la disposition des spinules des écailles plus robustes et moins nombreuses, peuvent être regardées comme suffisantes pour nécessiter une distinction spécifique.

On peut les rapprocher du Macrurus holotrachys Günth., à en juger d’après la diagnose donnée de cet animal, lequel a été trouvé par le Challenger vers l'embouchure du Rio de la Plata par une profondeur de

1,097 mètres.

167. Macrurus smiliophorus. CORRE MMA AE 0) B. VI +D.II, 8—n;A.n + V. 7. Écailles, 8/211?/16. Forme très allongée, corps atténué vers son extrémité postérieure au point de devenir filiforme. Plus grande hauteur, presque double de

(4) Ceci a été maintenu par mégarde dans l’énumération statistique des dragages, voir p. 54.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 243

l'épaisseur et contenue un peu plus de sept fois dans la longueur totale.

Tète grosse et courte, très peu plus longue que le corps n’est haut. Museau n’en faisant guère que 1/3, raccourci, tétraédrique, fortement épineux à son extrémité antérieure, qui est peu saillante. Œil grand, son diamètre horizontal occupe 3/8 de la longueur de la tête; espace inter- orbitaire n’atteignant que 1/5 de cette même dimension. Bouche infère, médiocre, mâchoires garnies de fines dents en velours. Barbillon man- dibulaire long de 6" à 7°°, en soie fine à son extrémité libre. Ligne latérale dans son septième antérieur offrant une courbure légère et placée vers le tiers supérieur de la hauteur, en occupant le milieu dans le reste de son trajet. Anus situé vers le cinquième antérieur de la longueur.

Première dorsale courte, élevée, la seconde épine dépassant au moins de 1/6 la plus grande hauteur du corps, son bord antérieur garni de denticulations dirigées de haut en bas, elles sont fines, serrées, au nombre de 37 environ; abaissée en arrière, cette épine dépasse de près de moitié de sa longueur le point d’origine de la seconde dorsale. Celle- ci composée d’un grand nombre de rayons bas, prolongée, comme dans les autres espèces du genre, jusqu’à l’extrémité postérieure du corps elle se joint à l’anale, laquelle commence plus en avant au niveau de la perpendiculaire abaissée du dernier rayon de la première dorsale. Le nombre des rayons, des plus difficiles à déterminer exactement, est en tous cas considérable; j'en ai compté environ 187 pour l’une et 122 pour l'autre. Il n’y a pas à proprement parler de nageoire caudale, à moins de regarder comme telle les quelques faibles rayons placés à l'extrémité dans le prolongement du corps au point d'union des nageoires dorsale molle et anale. Les nageoires pectorales et ventrales, insérées assez exac- tement l’une au-dessus de l’autre, dépassent le point d'origine de l’anale par leurs extrémités libres, le rayon externe des secondes est prolongé en filament.

Coloration uniformément argentée, un peu rougeûtre, avec des reflets bleu d’acier, les régions abdominale antérieure et branchiostégale d’un bleu foncé presque noir. Le barbillon a cette dernière teinte à la base, il est blanchâtre sur le reste de son étendue.

244 POISSONS.

Écailles des flancs (1) avec les champs antérieur et latéraux, couverts de crêtes concentriques fines; un seul grand lobe marginal occupe tout le bord adhérent; sur le bord libre de Paire spinigère 10 à 12 spinules inégales, vitreuses, élargies en lame de lancette (d’où le nom spécifique), les spinules sur le champ même semblables mais un peu moins déve- loppées, en séries peu régulières, on en compte environ 6 sur la ran- gée rayonnante médiane. Écaille de la ligne latérale (2) constituée exac- tement de la même manière, les spinules manquent seulement à la partie médiane de l'aire spinigère, se trouve un espace soit en parallélo- gramme soit en triangle allongé à base tournée en arrière, sur lequel s’observent des crêtes concentriques, moins accusées seulement que sur la partie antérieure; je n’ai pu observer de perforation focale, bien que j'aie examiné un assez bon nombre d’écailles appartenant à divers in- dividus; dans certains cas à l’origine de la gouttière se trouve de chaque côté une pièce écailleuse, qui s'élève, se recourbe en dedans de manière à former un canal complet, sauf, sur le sec, une fente longitudinale plus ou moins large, entre les deux pièces.

Le sagitta, quoique du même type que chez le Macrurus sclero- rhynchus Val., en diffère cependant au premier coup d'œil. Sa forme est plutôt lancéolée, élargie en avant; sur la face interne(3), le sillon acoustique, les îlots, n'offrent rien de particulier, sauf l'embouchure de celui-là, la- quelle est moins rejetée de côté, le rostrum étant plus obtus, moins proé- minent; ce qui distingue cet otolithe, c’est la saillie plus grande du feston anti-rostral, laquelle forme une sorte de lobe rappelant, quoiqu’à un beaucoup moindre degré, la disposition décrite chez l'Aymenocephalus italicus Gigl. (4). Nous verrons cette forme s’accentuer dans quelques-unes des espèces suivantes.

mn

Diamètre du cristallin 7°*,5 sur un individu long de plus de 270°*. (4) PL XXIL, fig. 4e.

(2) PL. XXI, fig. 49.

(3) PL XXI, fig. 4e.

(4): Voy. p. 212, pl. XIX, fig. 42, 42.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS.

245 Millim. 1/100.

MON RUCURE M LE LME 250 » HAUTEUR RE ln 94 13

HD RSS Bee ei ne de mme ct à 18 7 Ecngueur de la/téte +0. 37 15

de la nagcoire caudale. . . » »

TR UN TQUS AU EE Ne il 30

- Diametre dell... 14 38 Espace interorbitaire . . . . ..... 8 21

A.2510, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

4. (Tr. 1880) XVI. . .. Golfe de Gascogne. . 1160 1 2. (Tr. 1881) XXX . . . Côtes du Maroc. . .. 1205 il NS er .. -. IDSZ 5 RENTE ne eee ve = me A216 1 Hs DONRREAER RR e —— 0 1919 72 GCHEXAX IE ET Te Côtes du Soudan, , . 932 2 DARTENENE VE EE Dai —— nn 830 3 BRON cils: Iles du Cap-Vert. . . 460 1

16

Cette espèce, si l’on s’en tenait à l'apparence extérieure, ne peut être distinguée du Wacrurus sclerorhynchus Val., soit pour les proportions, soit pour la taille et l'aspect général, mais Pexamen desécailles Iève toute difficulté, les spinules n'étant pas régulièrement disposées en série et offrant une apparence tout autre. On peut aussi invoquer la différence de forme que présente le sagitta.

168. Macrurus zaniophorus. (PI. XXII, 4, 4.) B. VI+D.II, 9—n; A. n—+V.8.

Écailles 7/1332/19?.

Cette espèce, qui peut atteindre une assez grande taille, nos individus varient entre 180** et 430", appartient encore au groupe du Macrurus

246 POISSONS.

sclerorhynchus Val., dont elle se rapproche sous beaucoup de rapports.

Le corpsest peut-être un peu moins allongé, la hauteur ne faisant guère que 1/7 de la longueur. La tête serait un peu plus longue, 2/11 de cette même dimension; museau court, 3/11 de la longueur de tête, ayant également, au moins sur l’animal conservé dans l'alcool, trois saillies épineuses. L’œil, l’espace interorbitaire, les narines sont comparables, pour les dimensions et la disposition, à ce qu’on voit chez le WMacrurus sclerorhynchus Val.

Les nageoires sur tous les exemplaires sont en assez mauvais état et je n'ai pu trouver une seconde épine dorsale entière, on peut constater toutefois qu'elle était spinuleuse et assez robuste; la distance qui sépare les deux dorsales est au moins double de la base de la première proba- blement supérieure, car le point exact d’origine pour la seconde est assez difficile à déterminer d’une facon précise.

La couleur sur le frais est terre de Sienne, avec des reflets veloutés produits par l’écaillure.

Les écailles, proportionnées à lataille de l'individu type, sont grandes. Une du corps (1) mesure 5"°,1 de long sur très peu moins de large; il est inutile de la décrire en détail, car elle ne diffère pas, comme type général, de celles des autres Macroures, mais Paire spinigère est chargée de spinules grèles, nombreuses, disposées irrégulièrement en carde (d’où l’épithète spécifique), sauf sur les bords extérieurs, peut parfois s’observer une disposition plus ou moins sériale, rayonnante. L’écaille de la ligne latérale (2) ne diffère de la précédente que par l'absence de spinules au centre laissant, comme chez d’autres espèces, une gouttière libre, élargie en arrière; ilexiste une perforation, mais petite et oblique,

aussi ne peut-on distinguer les bords des ouvertures qu'à un fort gros-

sissement. Millim. 1/100. ÉOongUeUurR et re ee 380 » HÉLONE SON Re oc oi 56 15 ÉPRISSUTE ete ee Le AE conan 32 8 Ponsueurdenlantéte nr re 70 18

+

(4) PL XXI, fig. (2) PI. XXII, fig. 4.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS.

Millim. Longueur de la nageoire caudale. . . » _- JUMUSEAUS 19 Diametre dellŒil tn 24 Espace interorbitaire . . . . . . . .. 14 86-182, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. ER RUITE,. e.2 - Côtes du Maroc. . .. 4350 DER TT Côtes du Soudan. . . 932 SOUL OS A PER ENERES -- D 830 RARIEXONX VIS 5:07. Banc d’Arguin. . ... 1113

1/100.

»» 27 34 20

Nombre d'indiv.

1 1 Il 3

6

Le Macrurus zaniophorus pour la taille rappelle plutôt le H/. Aolo-

trachys que toute autre des espèces précédemment citées: son aspect

général est toutefois un peu plus lourd. [ei encore c’est la disposition des

spinules des écailles qui fournit le meilleur caractère,

elles sont grèles

et disposées sans ordre déterminé bien visible. Le Macrurus Bairdii G. et

B. s'en rapproche, peut-être sous ce rapport, en ce qui concerne les

écailles du corps, mais celles du vertex dans ce poisson présentent une

rangée médiane de spinules formant carène, ce qui ne se rencontre pas

dans l’espèce ici décrite.

170. Macrurus cœlorhynchus Risso. (PIEXX IS, 3798 32) B. VHD.II, 8—n; A. n+ V. 7. Écailles 5/84?/18.

Cette espèce est trop bien connue, d’après les descriptions ou les figures données par Giorna, Bonaparte et surtout M. Vinciguerra (1) pour

qu'il ne soit pas inutile d’en détailler ici les caractères; je me bornerai à

l’étude de quelques points complémentaires sur son anatomie.

(1) Ann. del Mus. civ. di Se. nat. di Genova, t. XIV. p. 619. 4879

248 POISSONS.

La forme générale des écailles ne diffère pas sensiblement de ce qu’elle est dans plusieurs des espèces précédentes, sauf peut-être une tendance à s’élargir davantage; celle qui se trouve ici figurée (1) mesure 4*°,8 de long sur 5"°,5 de haut; l’aire spinigène est couverte de spinules coniques, droites, allongées, disposées en séries plus ou moins distinctes, mais rayonnantes et non parallèles comme ceci existe chez les Macrurus sclerorhynchus Val., M. macrolepidotus Kaup, etc., aussi ne voit-on d’abord l'alignement que sur la série centrale et les séries extrêmes, mais une fois la disposition saisie, il est facile de la retrouver partout sur les écailles bien conservées. Les écailles de la ligne latérale ne diffèrent des précédentes que par l’absence des spinules centrales sur le trajet de la gouttière et par suite le moindre nombre des séries ; une perforation focale en tube oblique se voit sur certaines de ces écailles, d’autres en paraissent réellement privées.

Sur un petit individu de 141", le sagitta mesure 6°°,4 de long, sur 4°*,b de large et 1°”,2 d'épaisseur. Sa forme générale est irrégulière- ment lancéolée. Face supéro-interne (2) convexe, courbe, parcourue assez exactement en son milieu par le sillon acoustique étendu en ligne droite depuis la saillie rostrale antérieure jusqu'à son fond, qui est proche de l'extrémité postérieure de lotolithe sans l’atteindre toutefois ; crêtes limitantes bien marquées, mais je ne distingue pas d’ilots ; échancrure ostiale presque nulle. Face inféro-externe (3) plus relevée que la précé- dente par suite de la saillie du foyer, quelques gouttières centrifuges sur les bords de l'aire périphérique surtout dans sa moitié supérieure. Limbe en courbe assez régulière dans son demi-contour inférieur, avec des lobes dont quelques-uns forment une saillie notable vers son tiers

antérieur, dans son autre moitié.

Millim. 1/100. ÉONPUEUT. ENT OR TEE OR 270 » Hauteur. ee MUR JA 15 ÉDASSEUREES et ed ST 27 10 Longueur de la tête. . . . . . . . .. 13 21

(1) PL XXL, fig. 3. (2) PL XXI, fig. 8. (3) PL. XXI, fig. 3.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 249

Millin. 1/100.

Longueur de la nageoire caudale. . . » »

_ dumuseaur 27 37

Diametre dellŒile te Ce 25 31

Espace interorbitaire . . . . .. 17 93

86-139, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1882) VIII. . . Golfe de Gascogne. . . A1 l DÉATENIN Eee Côtes du Soudan . .. 410 2 EL PURES ETS Banc d'Arguin. . . . . 235 24 LR GITE Se re sex so 140 3 6}, SCENE Iles du Cap-Vert. 160 2 CRC .+ . nt 580 ( TEACXXIETS 7: 0 ACOLES RE ee 560 2

40

Sous le rapport de la longueur du museau, comparée à celle de Pœil, le Macrurus cœlorhynchus Kisso est limite entre les groupes, car si l'égalité de ces deux dimensions est habituelle, cependant dans certains cas elle est rompue en faveur du premier et ces individus, comme celui dont les dimensions sont données ci-dessus, passeraient au type du Macrurus trachyrhynchus Risso, mais la différence est trop faible pour mériter d'être prise en considération.

Toutefois cet allongement relatif permet à première vue de distinguer cette espèce des WMacrurus macrolepidotus Kaup, et M. fasciatus Günth., chez lesquels le museau est beaucoup plus court. La disposition des spinules des écailles plutôt en carde et ne formant pas de carènes ne permet pas de la confondre avec les Macrurus Fabrici Sund, et 17. aus- tralis Richards. Il est plus difficile, au moins d’après les descriptions, de différencier ce Macroure des Wacrurus atlanticus Lowe et W. caribhœus G. et B. Cependant ces deux dernières espèces auraient la seconde dorsale et l’anale à rayons beaucoup plus nombreux, puisque chez la première on trouve respectivement les nombres approchés 100 et 110, chez la seconde 110 et 110, tandis que le Macrurus cœlorynchus ne possé-

derait, d'après M. Günther, que 68 et 83 rayons; il faut dire que le

(TALISMAN, Poissons.) 32

250 POISSONS.

compte de ces parties n’est pas sans présenter certaines difficultés chez ces Gadoïdes. On peut ajouter que chez le Macrurus atlanticus Lowe le second rayon de la première dorsale atteint ou dépasse l’origine de la seconde si on le couche en arrière, tandis que pour le Wacrurus cœlorhynchus Risso il atteint rarement ce point. Le Macrurus cariblœus G. et B. à une formule d’écaille assez différente du Macroure dont 1l est ci question, 6/124/15 ou 16.

173. Macrurus trachyrhynchus Risso. (PSN E EP DEAD 0)

B. VID. II, 410—n; A. n+ V. 6.

Écailles 3/126 2/19.

Ce Macroure est médiocrement comprimé, la hauteur étant égale à 1/7 et l’épaisseur à 1/9 de la longueur, parfois même il est tout à fait arrondi.

La tète entre pour 2/7 dans cette même longueur; elle est divisée en deux régions par les crêtes âpres qui s'étendent de l’extrémité du museau à l’angle operculaire; la région supérieure, très élevée, offre une autre crête joignant la partie postérieure de lœil au pli operculaire supé- rieur; elle est assez régulièrement convexe, sauf sur le museau elle devient plus déprimée; région inférieure également un peu bombée. Le museau lui-même est aigu, aplati, muqueux sur le frais à lextré- mité, qui devient très fragile chez les exemplaires conservés dans la li- queur. Bouche assez grande, en fer à cheval, son bord antérieur étant un peu plus éloigné de l'extrémité du museau que de l'angle branchio- stège, elle commence très peu en avant du niveau antérieur de l'œil et n’atteint pas son bord postérieur. Narines rapprochées, ovalaires, à grands diamètres verticaux, celui de l’antérieure au moins trois fois plus petit que celui de la postérieure. Œil développé, son diamètre hori- zontal, qui fait au moins 1/4 de la tête, notablement plus grand (de 1/4)

que le diamètre vertical, l’espace interorbitaire lui est à très peu près

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 251

égal. Le prolongement étendu des sous-orbitaires au préoperculaire participe à la formation de la ligne âpre rostrale citée plus haut. Bar- billon grêle et court, ayant environ 2/7 du diamètre horizontal de l'œil. Orifice branchial largement ouvert, bien que le pli operculaire ne soit pas placé à beaucoup plus des deux tiers de la hauteur. Les pièces du battant sont peu visibles, cependant on reconnaît que le préopereule s'arrondit fortement en arrière et ne laisse en haut qu’un très petit espace pour les autres pièces entrant dans la composilion de cette partie. La tête est entièrement couverte d’écailles allongées, présentant chacune une forte carène épineuse, c’est à peine si on trouve un petit espace nu au-dessous de la narine antérieure.

Anus reculé aux 2/5 environ de la longueur du corps. Les écailles sont excessivement àpres et le long des nageoires impaires supérieure et in- férieure existe, de chaque côté, une série de ces organes beaucoup plus développés, auxquelles une carène médiane, élevée, épineuse, serrati- forme, donne à peu près l’apparence d’une tuile faitière; ces carènes se répondant d'écaille à écaille, Pensemble de ces dernières forme deux plans, l’un dorsal, l’autre ventral, au milieu desquels se voient respec- tivement chacune des nageoires. La ligne latérale se trouve au quart supérieur de la hauteur, assez rapprochée du dos, dont elle suit la courbure sur une grande partie de sa longueur.

Première nageoire dorsale avec les épines très faibles; la première, plus longue qu’elle ne l’est d'habitude dans ces poissons (11°), a 1/5 de la hauteur, la seconde est du double plus grande; distance qui sépare les deux dorsales très petite, on pourrait presque dire qu’elles sont en continuité directe ; la seconde s'élève en arrière les rayons ont à peu près comme longueur 1/3 de la hauteur du corps. Anale compa- rable à la seconde dorsale. La base des pectorales se trouve très peu en avant de l'origine de la première dorsale, leur longueur équivaut environ au diamètre horizontal de l'œil. Les ventrales sont insérées très nettement en avant des précédentes, elles sont courtes, sauf le rayon externe, qui se prolonge en filament.

La couleur sur le frais était uniformément d’un gris plus ou moins

bleuitre.

252 POISSONS.

Les écailles, dont M. Günther a déjà donné une figure (1), sont remar- quablement rudes. Une de celles-ci, prise sur les flancs (2), est élargie, la lamelle mesurant 3°°,6 de long sur 5°°,9 de haut, on ne voit pas de crètes concentriques nettes, les spinules sont peu nombreuses, 3 à 7, rapprochées du bord, les médianes excessivement robustes, coniques. Les écailles de la ligne latérale (3) sont absolument du même type, mais les spinules, réduites à deux, également très robustes, se trouvent près du foyer; elles peuvent être coniques ou triangulaires, le plus souvent aiguës, parfois, comme le montre la figure, tronquées, cette différence ne provient-elle pas de ruptures accidentelles ?

Le sagitta, de forme assez irrégulière, mesure, sur un individu de 340°", 14" de long, 10°°,3 de large et 3°”,3 d'épaisseur. La face supéro- interne (4) est en plan courbe d'avant en arrière, avec le sillon acous- tique assez large, en gouttière, à crêtes limitantes nettes, son origine se rapproche beaucoup de lextrémité postérieure, l'embouchure est légè- rement oblique, les îlots sont surtout distincts par leur bord inférieur, qui suit parallèlement la crête limitante correspondante et forme ainsi une sorte de gouttière secondaire; rostrum constitué par l'extrémité saillante antérieure, antirostrum très développé; aire supérieure irré- gulièrement bosselée et divisée partiellement par des gouttières cen- trifuges, aire inférieure simple. Face inféro-externe (5) avec le foyer relevé, mais les plans descendant d’une manière plus brusque en haut et en bas, l'ensemble est en dos d'âne à axe antéro-postérieur, l'aire péri- phérique simple en bas, en avant et en arrière, est tourmentée, comme l’autre face dans la partie supérieure correspondante. Le limbe, en courbe régulière très légèrement festonné dans sa moitié inférieure, présente au contraire, dans le reste de son étendue, des lobes excessivement saillants dont le plus fort correspond à l’antirostrum, il est suivi de trois ou quatre lobes encore très accusés, leur ensemble forme une saillie no- table, rappelant jusqu'à un certain point ce qui a été signalé plus haut a (2 (3 ( (

) Introduction to the Study of Fishes, p. 551, fig. 254, 1880. PL ERXIP D 002: JPl- XXI fo25. 4) PI. XXI, fig. 2. 5) PI. XXI, fig. 22.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 253

pour l’Aymenocephalus italicus Gigl. (1), on observe aussi quelques

festons à l’échancrure ostiale.

Millim. 1/100.

ROnCUeURE NM ANR ee 430 »

HAUTEUR RUE à cel dr 59 12

SAT NRA ES 46 10

POnSUEUTITENANLELE SUN 117 27

_- de la nageoïire caudale. . . » »

JUPMUSEAUREREE ER 2 50 43

Diamètre delœæl 7. 33 28

Espace interorbitaire . . . . . . . .. 32 27

86-122, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1 IE CRÉENT Côtes du Maroc. . . . 622 1 D D SO REPAS A0 1 DNNONIIINIS EE RUE 834 2 DEN TIRE te Côtes du Soudan. . . 882 l DEN NN ee à + : à 119 3 GA TNXXITEN SE CE TT 932 2 RD XXII 4 020 Tr 930 3 SUN NIVE. en ue 860 7 OEM M ns mue Sr 830 26 IAE SO 'IEERRE ET: 500 il MAD XXNVITR re Banc d’Arguin . ... 1113 2 PEN CIE 2 2. 149) Il ACIDE Iles du Cap-Vert. . . 405 1 61

Bien que cette espèce ait été prise dans de nombreux dragages et en grande quantité, on n’a pu en conserver que peu d'exemplaires et encore en médiocre état, tant ce poisson s’altère avec facilité, même dans les liquides conservateurs, aussi avons-nous dûù, pour certains détails, re- courir aux exemplaires de la collection du Muséum, entre autres à un type envoyé par Risso (2).

Le Macrurus trachyrhynchus Risso, par la disposition des épines rares et exceptionnellement robustes, qui arment les écailles du corps, se dis-

(1) Voir page 212 et pl. XIX, fig. 13, 1». (2) À 7563, Coll. Mus.

19 © pres

POISSONS.

tingue de toutes les autres espèces du SIT, le Wacrurus longirostris seul pourrait en être rapproché, suivant la remarque de M. Günther. Sans reproduire ici la diagnose différentielle donnée par cet auteur, je rap- pellerai, parmi les caractères cités, que les fortes écailles dorsales et ventrales ont dans cette dernière espèce leur arête formant une épine lisse et non denticulée comme cela se trouve chez le Macroure dont

il est ici question.

174. Macrurus japonicus Schlegel.

(BARRE MEME A AE MEME)

Macrurus parallelus? Günth. Ann. Mag. Nat. Hist., sér., &. XX, p. 439, 1877. occa ? Goode et Bean, Proc. U.S. Nat. Mus., t. VIT, p. 593, 1885.

B. IV HD. 9—n; A. n.+ V.7.

Écailles 5/106 ?/15.

Cette espèce rappelle beaucoup la précédente par l'aspect et les pro- portions ; la hauteur équivaut à 1/9 et la largeur à 1/10 de la longueur.

La tête fort aiguë entre pour 1/# dans cette même dimension, sa forme générale est celle d’une pyramide quadrangulaire, dont les angles consis- tent en des arêtes saillantes, très âpres; les deux inférieures (1) suivent, comme chez le Macrurus trachyrhynchus Risso, les côtés du museau jusqu’à l’angle operculaire, elles comprennent le prolongement qui unit les sous-orbitaires au préopercule; les deux supérieures naissent un peu au devant de l'œil et passent sur celui-ci pour gagner le pli operculaire ; sur la face supérieure de la pyramide, limitée par ces deux dernières arêtes, se trouvent deux autres côtes analogues, à peu près parallèles, qui divisent ainsi cette face légèrement convexe en trois parties, elles naissent au niveau du sommetde l'orbite et se prolongent jusqu’à la nuque. Museau triangulaire, spatuliforme, muqueux et gonflé sur le frais, sa lon- gueur entre pour tres près de moitié dans celle de la tête. Bouche petite,

(4) PL XXI, fig. 1, 4, 4e

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 255

en fer à cheval, son bord antérieur, plus éloigné du bout du museau que de l’angle branchiostège, se trouve en avant de læil, et son angle postérieur ne dépasse pas celui-ci; dents fines en velours aux deux mâchoires, nulles sur le palais et la langue. Narines ovalaires rapprochées lune de lautre, lantérieure très petite, la postérieure beaucoup plus grande, plus du triple en diamètre, placée très près de l'œil. Celui-ci fort grand; son diamètre horizontal, supérieur au ver- tical, équivaut à plus de 1/4 de la longueur de la tête, espace interorbi- taire est moindre, un peu plus de 1/5 de cette même dimension. Barbillon avant à peine 1/4 du diamètre horizontal de Pœil. Orifice branchial assez large, cependant le pli operculaire ne se trouve que peu au-dessus du milieu de la hauteur. Le préopercule se prolonge obliquement en arrière et se réfléchit sur la face inférieure de la tête; l’espace triangulaire laissé libre au-dessus est occupé par l’opercule à la partie supérieure et le sous-opercule à la partie inférieure, il est caché en partie sous le précé- dent, l’interopercule manque. Les faces supérieure et latérales de la tête, sauf un area bien visible autour des narines, sont couvertes d’écailles très rudes, celles surtout placées sur les crêtes, dont les spinules dirigées d'avant en arrière se distinguent facilement à l'œil nu; la face inférieure est tout à fait privée d'écailles.

Corps un peu aplati; anus placé vers les deux cinquièmes antérieurs. Écailles semblables sur tout le corps, sans séries plus fortes le long des lignes dorsale et ventrale, elles sont âpres avec des carènes très apparentes. La ligne latérale, à partir du ph operculaire, suit la courbure du dos et ne se place au milieu de la hauteur qu'au delà de l'anus.

Première dorsale à seconde épine grèle, lisse, élevée, avant à peu près les 4/5 de la hauteur du corps, la base est au moins moitié moindre, la distance qui la sépare de la seconde plus petite encore. Cette dernière nageoire est basse, inférieure sous ce rapport à l’anale, qui commence immédiatement en arrière de l'anus. Pectorales petites se terminant vers le niveau du milieu de l’espace qui sépare les dorsales, composées d'environ 17 rayons. Ventrales insérées en arrière des précédentes, à rayon externe prolongé en un filament, qui dépasse l'anus.

La couleur était uniformément d'un gris rosé avec la première dorsale

256 POISSONS.

et les ventrales sombres ; narine postérieure bordée de noir en avant.

Une écaille des flancs (1) est à peu près hexagonale, mesurant 5°",5 de long sur 5°",9 de large; foyer central, érodé; champs antérieur et latéraux chargés de fines crêtes concentriques, aire spinigère avec des spinules robustes, rares, en séries parallèles, la série médiane est la plus distincte, formée de pointes notablement plus fortes que les laté- rales, inclinées les unes sur les autres en arrière, en sorte que c'est plutôt une crête dentelée, la spinule terminale fait une saillie sensible au delà du bord. Une écaille de la ligne latérale (2) offre à peu près la même forme et les mêmes dimensions, il existe une perforation focale très petite et très oblique, difficilement visible, avec une gouttière triangulaire posté- rieurement élargie; de chaque côté sont des spinules rappelant ce qu'on trouve sur les écailles précédentes, celles qui sont placées le long des bords de la gouttière forment deux séries comparables à la série médiane de lécaille des flancs.

Le sagitta est horizontalement placé, lancéolé, extrémité postérieure la plus aiguë; sur un individu d'environ 360", il mesure 11°°,9 de long sur 7"",2 de large et 2" d'épaisseur ; il n’atteint que 5°”,5 sur un exemplaire de 195%, la forme et les détails sont d’ailleurs les mêmes pour l’un et l’autre. La face supérieure (3), assez régulièrement convexe, est parcourue en son milieu par le sillon acoustique, dont le fond atteint presque le bord postérieur de lotolithe; l'embouchure est centrale, antérieure; les îlots, unis par une petite languette, se voient avec netteté; il n'y a à proprement parler ni rostrum ni antirostrum, ni échancrure ostiale. La face inférieure (4) est relevée de la périphérie au centre. Le limbe ne présente que de faibles sinuosités. Ce sagitta est le plus simple que j'aie rencontré Jusqu'ici dans le genre Macrurus.

| mm

Diamètre du cristallin 1

1) PI. XXL, fig. 1°. 2) PI, XXI, fig. 1f. 3) PL XXI, fig. fe. 4) PI. XXL, fig. 14.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 957

Millim. 1/100.

ÉONEUCURE MEN Dr con eue 370 » HAUTEUR Re ES ttes Vote 45 12 BAISSE ES REME 1 2 ce ee 38 10 Pongueur ide la téte "nn" 98 26

de la nageoire caudale. . . » »

dUMUSEANE NS 15 A6 Diamètre de l'œil. . . . . . . . . . .. 27 PAT Espace interorbitaire . . . . . . . .. 22 22

86-123, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité, Profondeur. Nombre d'indiv. APR XIXE Se Côtes du Soudan... 1232 3 DRX GITE Re Banc d’Arguin. . . .. 1495 4 DRM De se ses ne Iles du Cap-Vert. . .. 460 10 AMONIPERNNE UMR EE RMS 580 7 DRE no AICORES APE Te 1442 1 GRENIER en a TON E 19257 11 HRCRNIRE RS 0 Ms ses ile © 2220 il

37

Le Macroure dont la description vient d’être donnée appartient, on le voit, au $ III du tableau des espèces et paraît pouvoir se distinguer faci- lement du plus grand nombre de celles qui s’y trouvent énumérées. Ainsi le Macrurus trachyrhynchus Risso, dont la description à été faite plus haut, a le museau écailleux en dessous, les arêtes céphaliques supé- rieures non marquées, les écailles ornées d’une tout autre façon, et des rangées de ces organes spécialement développés le long des nageoires dorsale et anale. Le Macrurus longirostris Günth. offre également sur ce point des écailles plus larges. Pour le Macrurus macrochir Günth., la seconde dorsale se trouve placée à une distance de la première égale à la moitié de la largeur de la tête; ses pectorales sont remarquablement allongées et le rayon externe des ventrales n’est pas prolongé en fila- ment. D’après le type des écailles on pourrait également éliminer dans cette diagnose différentielle les Macrurus asper, G. et B. et M. carmi- nalus Goode, la rangée centrale des spinules étant semblable aux laté- rales dans le premier, ces spinules disposées en carde dans le second.

Restent les Macrurus Japonicus Schleg., M. parallelus Günth. et. Occa

(TALISMAN, Poissons.) 33

258 POISSONS.

29

G. et B., entre lesquels j'avoue ne pas reconnaître de différence impor- tante à s’en remettre aux descriptions, et que je crois en conséquence devoir réunir, jusqu'à ce que la comparaison directe des types permette de juger ce qu’il y a de fondé ou non dans cette manière de voir. On remarquera que les deux premières espèces viennent des mers du Japon,

la troisième et nos exemplaires de l'Atlantique.

178. Dicrolene introniger Goode et Bean.

(PL XXII, fig: 2; 22, 22,20, 24/2t;) Goode et Bean, Bull. Mus. Havard Coll., t. X, p. 202, 1883.

B. VIII-ED.n: An; -LV.2.

Écailles 7/127?/30.

Cette espèce a le corps comprimé, s’'atténuant en arrière sans ètre précisément filiforme, si on néglige les rayons formant la nageoire caudale. La hauteur équivaut environ à 1/8 et l'épaisseur à 1/12 de la longueur.

La tête, assez forte, entre pour 2/11 dans cette dimension. Le museau est court, 1/# de la longueur de la portion céphalique, le maxillaire dépasse le bord postérieur de l'orbite; les deux mâchoires, sensiblement égales, sont garnies de très fines dents en velours, le vomer et les palatins sont munis d'organes analogues, sur la portion médiane de l’hyoïde on en observe d’un peu plus fortes, mais sur lextré- mité linguale elles font défaut. La narine antérieure, située à peu près au milieu du museau, est ovalaire à grand axe horizontalement dirigé, et plus petite que la postérieure, laquelle se trouve contre l'orbite, placée verticalement; la première serait aisément confondue avec une des cryptes céphaliques, dont il sera parlé plus loin. Œïil de très peu inférieur à la longueur du museau et à l’espace interorbitaire. Pas de barbillon. Orifice branchial largement ouvert. Préopereule arrondi présentant 3 ou 4 fortes dents espacées sur la partie postéro-infé-

rieure du limbe; opercule également armé d’une épine horizontale

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 259

robuste, laquelle ne dépasse pas le lobe membraneux: le sous-opercule est développé, constituant pour la plus grande part la portion posté- rieure du battant opereulaire. Toute la tête est chargée d'écailles et présente des pores muqueux très développés ; 6 ou 8 en dessus formant deux séries parallèles, autant autour de l’œil, quelques-uns entre celui-ci et l'angle branchial, 5 sous chacune des mandibules, sont particulièrement visibles.

L’anus est placé à la terminaison du tiers antérieur de la longueur totale. Les écailles sont petites, peu épaisses, elles manquent en grande partie sur la plupart des individus. La ligne latérale, peu distincte, remonte, très près de son origine, vers le dos, qu'elle suit à une petite distance de la nageoire supérieure, mais on la perd plus moins loin au delà de la moitié de la longueur du corps.

Dorsale et anale peu élevées, la première commence à une distance de l'extrémité du museau égale à une fois un quart la longueur de la tête, la seconde plus en arrière, très près de l'anus. A la rigueur on peut distinguer une caudale sur une troncature postérieure. Les pectorales sont remarquables, elles peuvent être considérées comme se composant de deux portions, la supérieure est formée de 17 rayons unis à la base par une membrane, c’est la nageoire pectorale proprement dite, les 9 autres sont libres sur toute leur étendue, plus épais, plus longs, surtout le second et le troisième, en comptant de haut en bas; ils mesurent, en effet, au moins 4/3 de la longueur totale, les plus longs rayons de la portion supérieure ayant à peine 1/5 de cette mème dimen- sion. Les articles cartilagineux, qui composent les rayons libres, sont sensiblement plus courts que ceux des rayons supérieurs. fl existe là, on le voit, une disposition analogue à celles que présentent les Cheilodactyles, les Polynèmes, mème les Trigles, chez lesquels les régions inférieures de la pectorale deviennent des organes spéciaux du tact. Le jeu de ces rayons tactiles, à en juger par l'épaississement de la base et la constitution des parties cartilagineuses doubles, doit être le même que chez les Trigles, cités précédemment à propos du Bathypterois dubius (1). Les ventrales constituées chacune par deux

(1) Voir p. 126.

260 POISSONS.

rayons grèles ayant à peine 2/3 de la longueur de la tête sont nettement jugulaires; le rayon externe un peu plus court que l’interne.

Couleur d’un gris rosé chair, avec le pourtour de la bouche et l’orifice branchial d’un noir foncé, cette dernière teinte se retrouve, formant un petit liséré, au bord des nageoires dorsale et anale, les pectorales, surtout les rayons libres, sont d’une teinte sombre.

L'étude des écaillesestintéressante comme montrant un passage très net des écailles cycloïdes ordinaires exsertes aux écailles eyeloïdes sous- épidermiques. Une d'elles, prise sur les flancs (1), est oblongue, mesurant 2°",4 de long sur 1"",7 de large, à foyer excentrique, placé au tiers antérieur; il n'y a pas de champs distincts, les crêtes concen- triques, régulièrement disposées, sont coupées par des sillons centri- fuges nombreux dont la plupart partent presque du foyer et qui les divisent en une multitude de petits îlots allongés. L'écaille de la ligne latérale (2), irrégulièrement arrondie, et ayant ses deux dimensions à très peu près égales, 1°”,8 de long sur 1"”,7 de large, est exactement du même type; foyer excentrique, bien qu'un peu moins antérieur, il existe à une petite distance en arrière de celui-ci une perforation oblique, qu'on ne peut distinguer qu'à un fort grossissement, et deux crêtes médiocrement élevées, étroites, partant de ce point pour former une sorte de fer à cheval ouvert en arrière, c’est sans aucun doute la base du canal caractéristique de ces écailles. Ces îlots calcaires, formés par le morcellement des crêtes concentriques, conduisent bien évidemment aux ilots plus isolés encore des écailles des Anguilla, des Rhypticus, des Clinus et autres poissons à écailles intracutanées.

L'’encéphale (3) n'offre à noter que le grand développement des lobes optiques (c) et surtout des renflements de la moelle allongée (e), ces derniers en rapport sans doute avec l'importance prise par les rayons de la pectorale comme organe du tact. On peut rapprocher cette dispo- sition de celle signalée plus haut chez le Bathypterois dubius (4).

Le sagitta hémiovoide, elliptique, mesure 4"",# de long sur 2*°,7

1) PI. XXI, fig. 24. 2) PL. XXIU, fig, 2°, 3) )

El

PI. XXHI, fig. 2.

( ( ( (4) Voir p. 130 et pl. XV, fig. 4.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 261

de haut et 0"",7 d'épaisseur, il est placé de champ. Face interne (1) plane avec un sillon acoustique médian, qui n'est bien visible qu'à la partie moyenne, son fond est peu distinct et, vers l'embouchure, il devient superficiel, entamant peu la surface, les îlots sont imparfaitement accusés. Face externe (2) à umbo saillant, placé vers le foyer antérieur de l’ellipse. Limbe très simple sans autre accident sensible qu'une légère échancrure vers le milieu du bord supérieur.

Diamètre du cristallin 4°”.

Trachéaux antérieurs du premier arc branchial longs, Les postérieurs et ceux des autres arcs courts, en tubercules épineux.

Vessie natatoire en sac simple, ovoïde, allongé. A la partie postérieure et inférieure, J'ai observé un trou arrondi, de moins d’un millimètre, dont la signification m'échappe, il était parfaitement net, à bords régu- liers, ne provenant certainement pas d'une rupture accidentelle. Met-il en rapport cette vessie nataloire avec une portion membraneuse ténue, qui aurait disparu dans la dissection? Est-ce l’origine d'un canal pneu- matophore ? L'état de conservation des animaux ne m'a pas permis de le décider.

Un feuillet péritonéal d’un noir profond revêt toute la paroi abdomi- nale, laissant en dehors cette vessie natatoire. Le tube digestif se compose d’un estomac allongé à extrémité assez aiguë; le duodénum, qui en part relativement près du fond, ne présente que des cæcums pyloriques très petits et peu distincts, disposés en couronne autour du tube intestinal; j'en compte environ 5; la portion de l'intestin placée à la suite est comme glanduleuse, plus élargie que le reste, à trajet postéro-antérieur; elle forme une courbure appliquée contre le dia- phragme abdomino-branchial, après laquelle l'intestin revient en arrière au delà du cul-de-sac stomacal, se replie en ce point pour venir former en avant une seconde courbure concentrique à la première et, à partir de là, se dirige directement vers l'anus. L’œæsophage et l'estomac sont violet noirâtre, la première portion de l'intestin chamois plus ou moins orangé, le reste du tube digestif jaune verdàtre. Foie médio-

(4) PL XXI, fig. >, (2) PL. XXII, fig. 2.

262 POISSONS.

crement volumineux, Jaune chamois ainsi qu'une masse ovoide placée

dans l'angle gastro-duodénal et qui me parait être le pancréas.

Millim. 1/100.

BONÉUEUEs nee dei 210 »

Hauteur RE er Et 28 13

ÉDASSEUE ME SUR ARTE M 20 9

Longueurde la ttéte "1". 39 18

de la nageoire caudale. . . 20 9

JUAMUSEAUN RSS 10 25

Diametre delete re 9 93

Espacennterorbitaire Fu 7 10 25

86-511, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

EL XNIN AE Ce Côtes du Soudan. : . 1232 2 DMEXNUINE SA nee ee Se « {SD 1 G EI LD. O.0, GET PASS _ 159 3 ALMA Late Banc d'Arguine.. "0 CuuHAS 6 SE ADO OUIITIENC EEE Æ A M ne 858 1 CAR CITE FR Re = OL 1495 28

La description donnée par MM. Goode et Bean ne permet pas de douter

que ce ne soit l'espèce vue par ces ichthyologistes.

180. Prorogadus nudus. (PI'XXIV, fig2, 2% 2.)

B. VIIIHD. n; A.n—+V.2.

Poisson très allongé, peu comprimé, la hauteur étant égale à 1/12 et l'épaisseur à 1/15 environ de la longueur.

La tête n'entre que pour 1/7 dans celle-ci. Dans l’état de conservation se trouve l'animal, elle est (1) anfractueuse, hérissée d’épines,

avec une crête médiane; il existe une de ces épines très forte à la

(1) PL. XXIV, fig. 2.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 963

partie antérieure et moyenne de l'orbite, 2 en arrière, l’une devant l’autre, placées sur le sous-orbitaire à l'extrémité opposée du dia- mètre; » au-dessus de l'orbite, dont une antérieure, deux moyennes situées sur une même ligne transversale, les deux postérieures vers l’angle supérieur, et également placées, l’une en dehors, l'autre en dedans; enfin on trouve 2 ou 3 épines sur une crête s'éten- dant de l'orbite au pli operculaire; le surscapulaire en offre 5, deux sur sa base, longitudinalement disposées (1), deux en arrière, une à chacun des angles postérieurs, la cinquième est au bord infé- rieur vers le milieu de la longueur; on pourrait encore signaler 2? autres prolongements spiniformes, l’un en arrière de la narine postérieure, il dépend du sous-orbitaire antérieur, l’autre beaucoup moins accentué, à l'extrémité du museau. Celui-ci arrondi, aplati, occupant 2/7 de la longueur de la tête. Bouche grande, le maxillaire dépasse notablement l'œil; dents très fines, en velours, sur les mächoires, le vomer et les palatins. Narines placées l’une au quart, l’autre à la moitié de la distance qui sépare le bout du museau du bord antérieur de l'œil. Ce dernier occupe près de 1/5 de la tête, l’espace interorbitaire a la même dimension. Sous-orbitaires bien dis- tincts, anfractueux. Orifice branchial largement ouvert; préopercule avec une gouttière limitée par un double rebord, chacun d'eux armé de 3 épines obtuses; opercule avec un aiguillon supérieur ; sous-opercule membraneux. On ne voit pas qu'il ait existé d’écailles sur la tête, l'appareil des canaux muqueux y est très développé, particulière- ment dans les sous-orbitaires et la gouttière du préoperecule; sous chacune des mandibules, 4 ou 5 enfoncements appartenant au même appareil.

Le pédoncule caudal est très atténué, presque filiforme en arrière, avec une faible troncature. Anus un peu en avant du tiers antérieur et à une distance de l’origine des ventrales (39°°), notablement supérieure à la longueur de la tête. Les écailles manquant presque en totalité, je n'ai pu en découvrir quelques-unes que dans le voisinage de l’orifice bran-

(1) Lépine antérieure est peut-être indépendante du surscapulaire; avec un aussi petit nombre d'exemplaires, il n’est pas possible de décider le fait d’une manière certaine,

264 POISSONS.

chial; il ne m'a pas été possible de déterminer la position de la ligne latérale.

Dorsale commençant un peu en arrière de la base des pectorales, vers le tiers de la longueur de celles-ci; l’anale immédiatement en arrière de l’anus; ces nageoires sont médiocrement élevées, et les rayons terminaux, constituant la caudale ne sont pas très prolongés. Pectorales médiocres, mesurant un peu plus des 2/3 de la longueur de la tête. Ventrales un peu plus longues que les précédentes, le rayon interne légèrement plus court que l’externe.

Coloration d’un blanc rosé avec les parties inférieures et latérales de la tête, la région operculaire et l'abdomen noir-bleuâtre. |

L'écaille que j'ai pu observer (1) est ovalaire, allongée, plus aiguë à l'extrémité postérieure ; elle ne mesure que 1"",3 de long sur 0*”,6 de large; le foyer, situé vers le tiers postérieur, est entouré de crêtes con- centriques coupées au côté radical et latéralement par quelques sillons centrifuges. Ces organes sont, on le voit, du même type que chez le

Dicrolene introniger G. et B., précédemment étudié.

Millim. 1/100.

ÉONÉUCUER CCE CC 202 »

HAUTEUR Ne Pre clou 17 8

Épaisseurtrs ele ME Rs 12 6

Ponsueurndelattète "0 31 5

de la nageoire caudale. . . 6] 2

—- dUMMUSEAU TEEN 9 26

Diamètre del œil "PR ue 6 19

Espace interorbitaire . . . . . . . .. (0 19

86-537, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv.

A OUVIES 22 Bancd'Arguin. . . .… 2324 3 DA CT es à à Cap-Vert 0 3200 1

4 Ce poisson est évidemment très voisin du Porogadus miles G. et B. On peut trouver quelques différences dans les proportions générales du

(4) PL. XXIV, fig. 2».

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 265

corps, mais elles sont peu importantes. L'absence des trois rangées laté- rales de pores, la longueur des pectorales, bien supérieure à la moitié de la longueur de la tête, les ventrales s'étendant beaucoup moins en arrière (la distance qui sépare leur extrémité de l'anus est de trois fois supé- rieure à la longueur du museau au lieu de lui être égale), la présence d'une épine de plus au surscapulaire, sont des caractères de plus de valeur. Cependant je neles aurais pas regardés comme suffisants pour Jus- tifier une distinction spécifique, parce qu'ils peuvent, jusqu'à un certain point, dépendre du plus ou moins bon état de conservation de Pindividu, mais, d’après la description fort complète donnée par MM. Goode et Bean, la longueur du tronc offre une différence sensible, puisque dans leur espèce la distance qui sépare l’origine des ventrales de l'anus est à peu près égale à la longueur de la tête, tandis que chez le Porogadus nudus cette même distance surpasse celle-ci de plus d’un quart.

La description et ces remarques s'appliquent particulièrement à un individu convenablement conservé du dragage xcvir; l'exemplaire du dragage c est de petite taille, assez abîmé, aussi n'est-il pas facile de dire si la détermination est exacte. Il se rapproche toutefois beaucoup

plus du Porogadus nudus que de Pespèce suivante.

181. Porogadus subarmatus. (PXINV he 0810

B. VID. n; A.n-—LV. 2.

Espèce très voisine de la précédente, quoiqu'elle en soit certainement distincte.

Les proportions générales sont à peu près les mêmes, cependant la tête est un peu plus courte, 1/8 seulement de la longueur du corps; espace interorbitaire plus large, 2/9 de la longueur céphalique et un peu supérieure au diamètre de l'œil, qui n'entre dans celle-ci que pour 2/11.

La tête estmoins bien armée (1); on trouve une épine préorbitaire, une crête

(1) PI. XXIV, fig. 3.

TALISMAN. Poissons. 34

266 POISSONS.

postorbitaire également épineuse à sa partie postérieure, mais incompa- rablement moins saillante; l’aiguillon operculaire existe également; en revanche, elle est beaucoup plus anfractueuse. Au devant des veux se voient ? gros pores, un de chaque côté, et en arrière une série de 7 autres non moins développés, disposés en fer à cheval à concavité tournée en arrière, sur la portion pariéto-occipitale de la tête; les pores se conti- nuent au delà pour gagner la ligne latérale en passant sur le pli opereu- laire. Les sous-orbitaires, le bord préoperculaire, la partie inférieure des mandibules, présentent de semblables enfoncements, qui dépendent évi- demment du système dit muqueux. La distance qui sépare la racine des ventrales de l'anus est un peu supérieure à la longueur de la tête (30°).

La coloration est celle de l'espèce précédente, la bouche, le battant operculaire, Pabdomen, présentent une teinte noire par transparence, les muqueuses et les séreuses correspondantes étant très foncées.

Comme dans le Porogadus nudus, les écailles sont excessivement peu adhérentes et manquaient sur tous les individus, qui cependant étaient en nombre dans le dragage; c’est à grand’peine que j'ai pu en trouver une près de la fente operculaire. Elle est de forme irrégulièrement arrondie, mesu- ant 1,7 sur 1,4; le foyer est excentrique, sans que je puisse dire s'il est antérieur ou postérieur, car la surface est uniformément couverte de crêtes concentriques fines et régulières, sans sillons ni lobes qui per- mettent de l’orienter. C’est encore bien évidemment une écaille eyeloïde intracutanée.

Sagitta hémilenticulaire; ses dimensions sur un individu de 190°°

7 d'épaisseur. La face

il mm

étaient de ,2 de long sur 1"",5 de large et 0", supéro-interne (1) est très simple; presque plane avec un enfoncement médian, qui représente le sillon acoustique. Face inféro-externe (2) relevée vers un umbo légèrement excentrique. Limbe assez exactement circulaire, sauf en avant, se trouve une petite troncature rectiligne.

Diamètre du cristallin 2°*,7.

Trachéaux antérieurs du premier are branchial allongés, les autres courts, épineux. Vessie natatoire simple.

(1) PL. XXIV, fig. 3. (2) PI. XXIV, fig. %e.

TÉLÉOSTÉENS. -—- ANACANTHINIENS. 267

L'estomac est en siphon, de couleur noire, et le duodénum présente, près de son origine, une demi-douzaine environ de cæcums pyloriques disposés circulairement autour de lui: ils sont courts, arrondis, blanc- jaunâtre, comme le reste de l'intestin.

Les œufs sortant de l'abdomen sont rouge de Saturne.

Millim. 1/100. ÉONSUEULR EM 204 » HAULEUL. Re -) à 17 8 ÉPAISSOUL er RER 0. 12 6 Pongueur de la-tète. 2 15

de lanageoire caudale. . . 6 0)

_ dUMRIUSEAU 8 29 Diametre del Re 5 18 Espace interorbitaire . . . . . . . .. ( 22

86-530, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (CEE TES ROUE GAaD-VET RENE 3200 Il

Genre SIREMBO Bleeker.

Bathynectes Günther, 1878. Bathyonus Goode et Bean, 1885.

Corps arrondi ou faiblement comprimé, pédoncule caudal longuement atténué en arrière, ligne latérale toujours simple, en général peu dis- ünete, souvent incomplète. Tête gonflée, lisse; museau sans barbillons ni cils; yeux médiocres ou petits; dents égales, fines, en velours aux deux mächoires, sur le vomer et sur les palatins; une épine operculaire, par- fois deux ; préopereule à bords ordinairement lisses. Nageoires verticales confondues; pectorales le plus souvent simples, ne présentant qu'excep- üonnellement un ou deux rayons tactiles isolés; elles sont placées en

avant de l'anus; ventrales jugulaires.

Ce genre est très voisin des Dicrolene G.etB. et des Porogadus G. et B.

Le premier s’en distingue par la présence d'épines préopereulaires,

268 POISSONS.

jointe à la disposition de la pectorale; le second par les aspérités qui recouvrent la tête. Ces caractères ont-ils réellement une valeur géné- rique ? Il est permis d'en douter.

Quoi qu'il en soit, la diagnose donnée ci-dessus peut permettre de distinguer ces poissons parmi les genres nombreux qui composent auJour- d'hui la section des BroruzinA dans la famille des Opninunx. Elle s'applique au Sirembo imberbis Schleg., type réel du groupe et laisse en dehors le Sirembo armatus Schleg., mal connu d’après un exemplaire sec en mau- vais état et dont la place ne peut être déterminée.

Le genre Bathynectes Günth., dont le nom, pour fait de priorité, a été changé en celui de Bathyonus par MM. Goode et Bean, ne me parait pas devoir en êlre séparé, au moins d'après les caractères donnés par ces auteurs (1), ne voyant pas nettement sur quoi repose la distinction.

Ainsi limité, le genre Sérermbo comprendrait aujourd’hui une douzaine d'espèces; il faut joindre en effet au type primitif, Siremboimberbis Schlege., les Sirembho Messiert Günth., S. laticeps Günth., S. compressus Günth.,S. gracilis Günth., S. catena G. et B., S. pectoralis G. et B., et quatre espèces nouvelles dont on trouvera ci-après la description, S. Guentheri,

S. metriostoma, S. murcnolepis, S. nucrophthalmus, S. oncerocephalus.

192. Sirembo Guentheri. (PL. XXIV, fig. 5.)

Br. VII-D. n;A.n.—+vV.2.

Poisson à corps plus ramassé qu'il ne lPest en général dans les espèces du même groupe. La hauteur équivaut à 1/8, et l'épaisseur au 1/11 de la longueur.

La tête entre pour 2/11 dans cette même dimension, son chanfrein des- cend obliquement en avant; museau élargi, arrondi, légèrement déprimé, sa longueur fait les 2/9 de la tête elle-même. Bouche bien fendue, le

(4) Voir en particulier les diagnoses génériques données par M. Günther pour le genre Sirembo (Cat. Brit. Mus. Fishes, É IV, 313, 1862 . et pour le genre Bathynectes (Introduction to the Study of Fishes, p. #7, 1880).

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 269

maxillaire se prolongeant notablement au delà du bord orbitaire posté- rieur. La dentition n'offre rien de particulier. Narine antérieure petite, placée vers la moitié de la longueur du museau, la postérieure plus visible, rapprochée de l'orbite, au niveau du diamètre transversal de l'œil. Celui-ci petit, un peu plus de 1/7 de la longueur de la tête, l'espace interorbitaire, 2/5 de cette dimension, est presque triple de Pœil. Système dit muqueux représenté, au-dessous de ce dernier, par une gout- tière formée d’une sorte de lambeau transversal en haut et des sous- orbitaires en bas, elle se termine en cul-de-sac en avant une cloison verticale limite un enfoncement, un gros pore antérieur, en arrière elle est ouverte; une gouttière analogue se trouve en avant du préopereule, elle se change en un canal sous la mâchoire inférieure, lequel ne com- munique bien visiblement au dehors que par un pore de petite dimension placé près de la symphyse. Fente operculaire largement ouverte, épine de l’opercule forte. La tête paraît avoir été entièrement couverte d’écailles.

L'anus est à 40°" de l’origine des ventrales, distance supérieure d’en- viron 1/% à la longueur de la tête. Les écailles ayant disparu, il n’est pas possible de bien déterminer la position de la ligne latérale.

Dorsale commençant au niveau de lorilice branchial, à rayons médio- crement élevés; lanale lui est semblable et prend son origine un peu en arrière de l’anus, vers les 2/5 de la longueur. La petite tron- cature du pédoncule caudal permet de distinguer, à la rigueur, une nageoire impaire terminale, mesurant à peine 1/12 de la longueur du corps. La pectorale compte environ 16 rayons ; les trois inférieurs sont isolés, non toutefois aussi nettement que chez le Aicrolene ntroniger, G. et B., mais doivent remplir le même office d’organe tac- tile, car ils sont très développés: l'inférieur, le plus long, mesure au moins 1/4 de la longueur du corps (55°"). Les ventrales sont d'un tiers moins longues que la tête, insérées à listhme du gosier bien en avant des pectorales, chacune composée de deux rayons égaux.

Couleur entièrement d’un blanc rosé, le revêtement d’un noir intense, qui tapisse les cavités buecales, branchiales et abdominales, fait par transparence apparaître ces parties en noir.

Diamètre du cristallin 3°”.

270 POISSONS.

Millim. 1/100. LONÉEUEUT RER EE 0e 170 » HAUTEUR. 4 D UE CS CPE à 23 13 É DAS M Se 2e RS du 15 9 LOnSUEUATENANTLÉTE ER 32 49 -- de la nageoire caudale. . . 15 9 -- dUMUSEAU | 29 Diametrede L@il D 1) Espace interorbitaire . . . . . . . .. 13 40 86-525, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. GIE TERME CAPEMETEE EEE 3200" 2

C'est avec doute que je donne cette espèce comme nouvelle, car, sauf le caractère d’élongation des rayons inférieurs de la pectorale, elle me paraît ressembler de tous points, d’après la description, au Serembo (Bathynectes) laticeps Günth., auquel Je Favais d’abord réunie. Comme cette disposition anatomique, quoique très apparente, peut être difficile à constater, si les individus ne sont pas dans un état parfait de conser- vation, il est possible que ces deux espèces doivent être réunies après comparaison des types.

Le Sirembo Guentheri fait, on le voit, passage très direct aux Dicro-

lene, dont il diffère par l’absence d'épines préopereulaires.

193. Sirembo metriostoma. (PI. XXIIL, fig. 3, 3, 3°.)

B. VID. n.;,A.n—+vV. fi.

Écailles 10/151/33.

Ce poisson est allongé, élevé sur une certaine partie de sa longueur, car il ne s’atténue sensiblement qu'au delà de la moitié du corps. Sa hauteur égale à peu près 1/7 de la longueur, l'épaisseur est moitié moindre.

La tête entre pour environ 1/5 dans cette même dimension, elle est

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 271

anfractueuse sur l'animal conservé dans la liqueur, mais gonflée sur le frais par des liquides muqueux. Museau oblus, arrondi, faisant près de 1/5 de la tête, la mächoire supérieure dépasse un peu la mandibule, le maxillaire s'étend au delà du bord orbitaire postérieur ; de fines dents en velours sur les mächoires, les palatins, la portion médiane de l'hvoïde, très peu plus fortes sur le vomer. Narines pelites, arrondies, sur une mème ligne horizontale, l’antérieure vers la moitié du museau, la posté- rieure contre le bord orbitaire. Œil un peu plus long que le museau, 2/9 de la longueur de la tête, égalant l'espace interorbitaire. Orifice branchial largement ouvert; 2 ou 3 dents triangulaires, assez fortes au bord du préopercule ; elles sont, sur l'animal intact, cachées sous la peau, l'opercule offre une forte épine horizontale, qui ne dépasse pas le lobe membraneux; le sous-opercule est développé, s'étendant sur la plus grande partie du bord postérieur du battant. Toute la tête est couverte d'écailles ; les pores muqueux ne sont pas apparents.

L'anus se trouve au tiers de la longueur totale et distant de l’origine des ventrales d’un peu plus que la longueur de la tête (30""). Écailles pe- tites, bien distinctes, paraissant moins caduques que dans beaucoup des espèces voisines. La ligne latérale, en partant du ph operculaire, se pro- longe au même niveau jusque vers le milieu du corps parallèlement à la ligne dorsale et se perd en arrière.

Origine de la dorsale nettement plus reculée que la base des pecto- rales; anale commencant très près de l'anus, toutes deux médiocrement élevées. Pectorales sans rayons inférieurs libres, mesurant environ la moitié de la longueur dela tête. Ventrales longues, n'ayant chacune, au moins en apparence, qu'un seul rayon prolongé un peu au delà des pectorales.

Couleur grisätre passant au noir par transparence à la bouche, sur le battant operculaire et le ventre; un liséré sombre borde les nageoires impaires.

Écailles de grandeur moyenne. Une du corps (1) est en ovale allongé,

mesurant 1°*,39 de long sur 0,79 de large, à foyer légèrement reculé et

(4) PL XXII, fig. 3.

272 POISSONS.

entouré de crêtes concentriques régulières; celles-ci sont coupées en arrière par 3 ou 4 sillons centrifuges, courts, entre lesquels se voient des lobes marginaux peu saillants; des sillons existent également sur les champs latéraux, mais en s’avançant vers le bord libre ils devien- nent de moins en moins nets et finissent par disparaître (1). Une écaille de la ligne latérale (2) est irrégulièrement arrondie et ne se distingue des précédentes que par l'absence de crêtes concentriques à la partie

postérieure, qui devient membraneuse.

Millim. 1/100. LONBUEULE + Aie DOM MC EME 136 » HAUTEUR: RC Nc nr ton 19 14 RDAISSEUTE Le PMP er 10 7 Longueuride lattéte Nr 26 19 —= de la nageoïre caudale. . . » » AURMUSEANE NT d] 19 Diamètreide l'œil ER 6 93 Espace interorDIfaire "0. 6 23 Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LE AXCNMAE PA RNRES: Banc d'ATSUIN. 1230 Il DCS EE CC ACOPES Es M rs EE 1442 1 SCENE ee ee NE ste AR 22 1957 Î a] LE]

Le Sirembo metriostoma se distingue du S. imberbis Schleg., par la dimension de la tête, qui, chez ce dernier, est plus grande, 2/7 de la longueur. Chez les $. laficeps Günth., S. compressus Günth., S. gra- cilis Günth., l'œil est beaucoup moins développé, au plus 2/11 de la tête. Le S. Messieri Günth. offre un museau moitié plus long que le diamètre oculaire. L'espace interorbitaire du $S. pectoralis G. et B a un peu plus de deux fois ce même diamètre. C’est évidemment avec le S. catena, G. et B., qu'existent le plus d’affinité; cependant on trouve chez celui-ci, d'après la description donnée par les auteurs américains, une tête plus

(1) La netteté des sillons latéraux et postérieurs est exagérée sur la figure, 2MPI XXII, fs. 32:

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 273

courte, elle ne fait guère que 1/10 de la longueur du corps et les ventrales insérées plus en arrière. On peut ajouter que les épines pré- operculaires constituent pour le Sirembo metriostoma un caractère spécial, qui le rapproche beaucoup des Dicrolene, mais il n'a pas de

rayons allongés spécialement tactiles à la pectorale.

194. Sirembo murænolepis.

(PI. XXII, fig. 4, 4°.)

B. VI+D.n; A.n—+vV.2.

Poisson comprimé, élevé, la hauteur étant équivalente aux 2/11 de la longueur du corps et l'épaisseur à 1/13.

La tête, comme longueur, égale la première de ces dimensions, elle est plutôt comprimée. Museau médiocre, 3/11 de la tête. Bouche peu étendue, car le maxillaire ne dépasse pas le bord postérieur de Pœil; ces rapports, il est vrai, sont assez difficiles à apprécier, car sur les deux exemplaires qui ont été pris, les mächoires sont luxées, largement ouvertes et il n'est pas possible de les rétablir en position; dents très petites, n’offrant d’ailleurs rien de remarquable à noter. On ne distingue clairement que la narine postérieure rapprochée de l'œil. Celui-ci est grand, près de 1/4 de la longueur de la tête, l’espace interorbitaire a la même dimension, tous deux par conséquent très peu plus courts que le museau. Orifice branchial largement ouvert. Les pièces operculaires, recouvertes par la peau, ne sont pas distinctes; l’opercule se termine par 2 épines naissant vers le même point, la supérieure, analogue à celle qu'on trouve dans les autres animaux du même genre, est droite, hori- zontale, l’inférieure descendante, courbée en cimeterre, atteint la partie moyenne du bord postérieur operculaire, sa pointe se termine au même niveau que celui de l’épine supérieure. La tète est entièrement couverte d’écailles semblables à celles du corps.

Anus aux deux cinquièmes de la longueur, à une distance de la base des ventrales (23%) à très peu près égale à la longueur de la tête. Les

écailles couvrent tout le corps, sauf la région abdominale, qui en paraît

(TALISMAN. Poissons.) Le

274 POISSONS.

dépourvue; elles sont petites, serrées, ni en rangées régulières, ni imbriquées, mais formant une sorte de mosaïque ; on en compte environ une dizaine au-dessus de la ligne latérale. Celle-ci, placée au quart de la hauteur, marche parallèlement à l’arête dorsale, et disparaît vers le tiers postérieur du pédoncule caudal.

La dorsale commence à peu près au milieu de la longueur des pécto- rales, l’anale, immédiatement en arrière de l'anus; toutes deux sont peu élevées. Pectorale à bord postérieur un peu convexe, sans rayons libres; on en compte 21; sa longueur moitié de celle de la tête. Ven- trales ayant à peu près la même dimension; les deux rayons, qui com- posent chacune d’elles, unis à la base, l’'interne notablement plus long que l’externe.

Couleur générale gris lilas, devenant bleuâtre à la gorge et sur l’abdo- men ; tout le corps parsemé d’une multitude de ponctuations pigmentaires noires; nageoires bistre pâle, sauf les ventrales, qui sont d’une teinte fon- cée. Iris gris-bleu avec un cercle, étroit, argenté, bordant la pupille.

Les écailles sont de formes assez variées, et cela sur un même point du corps, tantôt hexagonales très allongées, comme celle qui se trouve figurée ici (1), laquelle mesure 1°*,3 sur 0°",8, d’autres fois oblongues ou ovoïdes, ou orbiculaires ; le foyer n’est jamais central; de fines stries concentriques recouvrent toute la surface: elles sont divisées en îlots par des sillons centrifuges qui atteignent généralement le foyer. Je n'ai pu trouver d'écailles de la ligne latérale, laquelle n’est sans doute formée

que de parties membraneuses.

Millim. 1/100. LONEUEUR EN CT EE 109 » HAUTEUTAA ER ER ET ARE 21 19 HDAISSCUR eo DRE 9 5 Longueur de lastéte 21 19 de lanageoire caudale. . . » » AUANUSE AURA ( 28 Dramètrede lœ@il eee ) 24 Espace interorbitaire . . . . . . . à] 2%

86-523, Coll. Mus.

(4) PL. XXI, fig. 42.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 275

Numéro du dragage, Localité. Profondeur. Nombre d’indiv.

RENNES ER CE M. à Côtes du Soudan. . . H10 2

Le Sirembo muréænolepis assez Voisin du précédent comme aspect se distingue par les mêmes caractères que lui des autres poissons de ce genre. Les deux espèces ne peuvent toutefois être confondues, le Sirembo metriostoma ayant les ventrales notablement plus allongées et simples, les écailles d’un type moins franchement sous-cutané, plus apparentes,

le maxillaire moins prolongé en arrière, une seule épine operculaire.

195. Sirembo microphthalmus. (PI. XXIV, fig. 4.)

B. VIHD.n; A. n—+V.i.

Ce poisson est moins comprimé, plus anguilliforme que les précé- dents; sa hauteur équivaut à 1/10, la largeur à 1/13 de la longueur.

Tête entrant pour 1/5 dans cette mème dimension, aplatie en dessus, étroite, allongée. Le museau, qui en fait environ les 4/11, est un peu spatuliforme ; la mâchoire supérieure s’avance sensiblement au delà de l'inférieure. Bouche infère, moins grande que ne le ferait supposer la longueur du maxillaire, qui dépasse l'œil, mais n’est guère plus long que la moitié de la tête. Dents petites, en velours sur les mâchoires, les pala- tins, le vomer, formant un À sur ce dernier. Narine antérieure rapprochée du bout du museau, munie d’une sorte de voile membraneux, la posté- rieure à moitié de la distance rostro-oculaire. Œil très petit, presque ‘aché sous la peau, cependant distinct, mème sur le frais; son diamètre équivaut à peine à 1/20 de la longueur de la tête, tandis que la distance interorbitaire en égale près de 1/4. Orifice branchial largement ouvert. Pièces operculaires indistinctes ; le préopercule porte vers l’angle quatre épines, robustes ; l’opercule en présente une, subulée, forte, faisant saillie très peu au-dessus de la partie moyenne du bord libre du battant; à son point d’origine elle se recourbe de bas en haut, rappelant un peu la disposition de lépine operculaire inférieure du Sirembo murænolepis.

La joue et le battant operculaire sont couverts d’écailles, le reste de la

276 POISSONS.

tête est nu avec des enfoncements, en rapport avec des cavités gonflées, sur le frais, par une substance muqueuse.

Anus vers les deux cinquièmes antérieurs, à une distance de la base des ventrales (37°) très supérieure à la longueur de la tête. Les écailles sont excessivement petites, peu visibles à l’œil nu, noyées dans la peau, plus distinctes à la partie ventrale que sur le reste du corps. La ligne latérale ne paraît représentée que par une série d’élévations très peu apparentes, qui cessent mème vers la moitié de la longueur; elle est rapprochée de la ligne du dos.

Origine de la dorsale vers le milieu de la pectorale, celle de lanale immédiatement après l'anus; toutes deux sont basses. Les pectorales, composées de 13 rayons, ont comme longueur moitié de celle de la tête; elles sont lancéolées, les deux rayons inférieurs détachés, sans être plus développés que les autres. Ventrales encore plus petites; leur terminai- son visiblement obtuse pourrait faire douter au premier abord qu'elles fussent intactes, cependant cette particularité se retrouve sur les trois exemplaires et de la même façon.

Coloration blanche, sauf la tête noir bleuâtre ainsi que l'abdomen, et la nageoire pectorale d’une teinte sépia foncée.

Écailles tout à fait orbiculaires ; leur diamètre ne dépasse pas 0"",4; le foyer, suivant les cas, exactement ou à très peu près central, est entouré de crêtes concentriques, divisées par des sillons centrifuges, dont la majeure partie atteignent le foyer, le tout formant un dessin d'une grande régularité. Ce sont encore des écailles d’un type franche-

ment intra-cutané.

Millim. 1/100. PONSUEUT EME ee MEL E 142 » Hatteur. nor ere one, ce 14 10 ÉDASSelEr este ie eue Me DE 10 7| Longueuride la itéte 28 20 de la nageoire caudale. . . » » JUMUSEAUE ES 10 36 Diametredeli®il. CE NME 45 5 Espace interorbitaire . . . . 1... 7 24

86-539, Coll. Mus.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 277

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(Cle Es cHoAC EE Cap-Vert "#7. 3200 3

Cette espèce, par son aspect extérieur et la petitesse de ses yeux, diffère trop de tous les autres Sirembo pour qu'il soit nécessaire d'insister sur les caractères différentiels; on pourrait même se demander s’il ne conviendrait pas d’en faire un genre à part. Cependant, autant que la description permet d'en juger, elle ne serait pas sans présenter quelques rapports avec le Sirenbo compressus Günth.; chez celui-ci tou- tefois la distance ventro-anale serait beaucoup plus faible, seulement égale à la longueur de la tête, et l'œil placé plus en avant, au quart

antérieur de celle-ci.

196. Sirembo oncerocephalus. (PI° XXIV, fig: 6.)

B. VIII HD. n; A.n; + V.1.

1

Ce poisson, pour la forme générale du corps, se rapproche plus que le précédent des espèces typiques du genre Sirembo; il est allongé, comprimé, la hauteur n'étant guère que 1/9 et l'épaisseur 1/13 de la longueur.

La tête entre pour 2/11 dans cette même dimension; elle est arrondie, gonflée sur le frais, au point de ne laisser voir aucune des saillies du crâne. Museau hémisphérique, occupant 3/11 de la longueur de la tête et dépassant la bouche. Celle-ci médiocre, quoique le maxillaire s'étende notablement au delà de lPœil, il n'arrive pas au niveau de la partie moyenne de la tête; les deux mâchoires, le vomer et les palatins sont garnis de dents fines en velours. Narines peu éloignées l’une de l’autre, l’antérieure proche de l'extrémité du museau, la postérieure à égale distance de la précédente et de l'œil. Ce dernier, peu apparent, caché sous les téguments; son diamètre fait à peine 1/15 de la longueur de la tête, espace interorbitaire cinq fois plus grand. Orifice branchial large- ment ouvert; les pièces composant le battant operculaire, noyées dans le tégument muqueux qui couvre la tête, sont indistinctes; il ne paraît y

278 POISSONS.

avoir qu'une épine mousse à l’opercule. Écailles peu visibles sur le vertex, davantage sur les joues et le battant operculaire.

Anus au tiers de la longueur du corps et séparé de l’origine des ven- trales par une longueur (48°) un peu supérieure à celle de la tête. Les écailles, très ténues, sont cependant légèrement imbriquées les unes sur les autres; le plus grand nombre manquent. Pas de ligne latérale per- ceptible, à moins qu’elle ne se confonde avec l'interstice musculaire latéral supérieur.

Dorsale commençant un peu en avant de l’orifice branchial, anale immédiatement en arrière de l'anus, l’une et l’autre assez élevées en arrière, presque moitié de la hauteur du corps. Caudale assez distincte. Pectorales courtes, un peu plus d'une demi-longueur de tête, com- posées de 21 rayons unis par une membrane. Ventrales de même dimension que les précédentes, assez robustes, obtusément terminées.

Couleur d’un blanc assez pur, tête entièrement noir bleuâtre, teinte qui se retrouve, mais moins intense, sur l’abdomen.

Les écailles que j'ai pu étudier ont été prises dans le voisinage de la fente branchiale. La mieux conservée est ovoïde mesurant 2°°,9 sur 2*,3, à foyer excentrique, très probablement antérieur, il est entouré de crètes nombreuses, excessivement fines, très régulièrement disposées et espacées, sans trace de sillons centrifuges, ce qui est assez différent de

ce que l’on a vu exister dans les autres espèces.

Millim. 1/100.

PONEUCUREE ER TT CEE 221 » Hauteur PME PERS CARRE 26 12 Epaisseur Re GE 17 7 Longueur delaitele ee sr A1 18

de la nageoire caudale. . . 18 8

du MUSeAU- RE CN Al 27 Diametredel'œil. tt Re 2,5 6 Espace interorbitaire . . . . . . . .. 12 29

86-541, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(GENRE AS RER Cap-Vert ere 3200 1

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 279

Cette espèce peut être regardée plus encore que la précédente comme anormale dans le genre Sirembo: sa tête gonflée, la petitesse de Pœil comparé à la longueur du museau et à la largeur de l’espace inter-orbitaire

lui donnent un faciès très particulier.

205. Bythites crassus. (PI XXVE ie 1*) B. VII + D. n.; A.n. + V. 2.

Écailles 20/156?/50.

Par sa forme générale, ce poisson se rapproche assez du Bythiles fuscus Reinh.; sa hauteur fait un peu plus de 1/5, et son épaisseur de 1/9 de la longueur.

La tête entre environ pour 2/11 dans celle-ci; elle est épaisse, le museau bombé, arrondi en quart de cercle. Bouche médiocrement fendue ; le maxillaire ne dépasse que de peu le bord postérieur de œil. Il existe des dents fines en velours aux deux mâchoires, aux palatins, au vomer; ces dernières forment une plaque en triangle très surbaissé, les angles en sont simples; il existe aussi des dents de même sorte sur la langue. Narine antérieure vers le premier tiers du museau, assez grande, allongée horizontalement, entourée d’un repli cutané qui forme un tube nasal rudimentaire ; on trouve une fente ou fossette profonde, placée au-dessous et descendant jusqu’au bord de la lèvre supérieure; narine postérieure un peu plus petite, ovalaire, verticale, rapprochée de Pœæil. Celui-ci peu développé, à peine 1/8 de la longueur de la tête; espace interorbitaire beaucoup plus grand, près des 4/11 de cette même dimension. Orifices branchiaux largement ouverts; membranes bran- chiostèges s’unissant en angle et passant librement sous la gorge. Pièces operculaires enveloppées d’une peau épaisse, qui ne permet pas d’en distinguer les rapports; l’épine de l'opercule est toutefois bien distincte, aplatie, robuste, sa pointe n’atteint pas le bord mem- braneux ; autant qu'il est permis d'en juger au travers des téguments,

le préopereule serait obtusément denté. Toute la tête, y compris les

280 POISSONS.

mâchoires inférieures et la partie des téguments répondant aux mem- branes branchiostèges, couvertes d’écailles comme Île reste du corps.

Celui-ci est très comprimé dans la seconde moitié du pédoncule caudal. Anus un peu en avant du milieu de la longueur. Écailles petites, comme le montre la formule, serrées, se prolongeant sur les nageoires dorsale, anale et même pectorales. Une ligne latérale supérieure, placée au tiers environ de la hauteur, suit parallèlement le bord du dos et, sur le pédon- cule caudal, se perd plus ou moins loin, car celle de gauche paraît plus prolongée que celle de droite; une autre inférieure se voit sur la moitié postérieure de ce même pédoncule, elle est plus rapprochée du bord ven- tral que l’autre ne l’est du bord dorsal. Il est douteux qu'il existe une troisième ligne latérale également sur la partie postérieure du pédoneule juste à mi-hauteur; ce n’est peut-être que l’interstice entre les masses musculaires dorsale et ventrale, l'état de l'exemplaire ne permet pas de décider cette question.

La dorsale, assez peu distincte à son origine, étant recouverte par le tégument écailleux, commence en arrière de la base des pectorales, elle est peu élevée, 1/3 à peine de la hauteur; sa base est engagée dans la peau. L’anale a exactement la même apparence et se trouve placée immédiatement en arrière de l'anus. [n’y a pas, à proprement parler, de caudale. Les pectorales sont courtes, moitié environ de la longueur de la tète, arrondies, fortement engagées aussi dans le tégument. Ventrales, en réalité composées de deux rayons, mais intimement unis à leur base, l'interne, le plus long, est de très peu supérieur à la moitié de la hauteur (34°); l’externe n’a que les 3/5 de cette même dimen- sion (20°), il est libre dans sa moitié terminale.

La couleur était uniformément d'un brun rougeàtre, plus foncé, pas- sant au noir sur les nageoires.

Les écailles du corps sont en ovale régulier, longues de 3% à 4%, hautes de 1°° à 1%*,5; bien qu'appartenant au type des écailles intra- cutanées, elles paraissent disposées régulièrement et imbriquées, autant qu'on en peut juger, car elles manquent sur une grande partie du corps. Le foyer est excentrique, placé vers le quart postérieur de la longueur,

entouré de crêtes coupées par des sillons centrifuges, lesquels sont assez

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 281

régulièrement espacés à leur terminaison sur le limbe, et s'arrêtent plus ou moins loin du centre pour partager ces crètes en îlots quadrilatères allongés concentriquement et presque égaux entre eux (1). Je n'ai pu observer les écailles de la ligne latérale, soit qu’elles aient été enlevées, soit, ce qui me paraît plus probable, qu'un système de canaux simple- ment membraneux les remplace.

Les viscères, sur un individu unique, n’ont pu être examinés d’une facon suffisante. Cependant J'ai pu reconnaître que les trachéaux anté- rieurs du premier are branchial sont allongés, les autres en tuber- cules courts; il n’y a pas de pseudobranchie, mais il existe une vessie natatoire. Le boyau pylorique naît assez près du fond de lPestomac; on trouve de petits cæcums grèles allongés; deux seuls étaient distincts; il doit, je suppose, y en avoir davantage, sans qu'ils paraissent être nombreux. En arrière de l’anus, très développé, se voit nettement un pore abdominal par lequel les produits de la glande mâle doivent être conduits à l'extérieur, un repli séreux formant canal relie les laitances

à cet orifice.

Millim. 1/100. MONSUEUR. se 300 » HAUTEUR Mr CERN Mere ne 63 21 ÉDAISSCUT EN encre Géie 34 11 Longueur de la tête. . . . . . . . . . 59 49 de la nagcoire caudale. . . 20 6 dusmuseaus 15 25 Diamètre deliŒil.. 8 13 EspaceunterorDitaire 21 35 86-552, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (CO, CN ISERE Atlantique N. . . .. 4255 1

Cette espèce, tout en se rapprochant du Bythiles fuscus Reinh. et du Neobythites Gilli G. et B., en est certainement distincte. Le premier a la

(1) C’est le type d’écaille décrit plus haut pour le Sirembo murænolepis, voir pl. XXE, fig. 4.

(TALISMAN. Poissons.) 36

282 POISSONS.

tête plus allongée, puisqu'elle occupe 1/4 de la longueur; on trouve de plus de petits cirrhes céphaliques, la bouche est plus fendue, le maxil- laire s'étendant bien au delà de l'orbite; enfin il existe une papille anale, mais comme c’est un caractère sexuel variant peut-être avec la saison, on peut ne pas en tenir compte. Quant au Veobythites Gilli G. et B., pour ne citer que les caractères les plus saillants, l’œil égale l’espace inter- orbitaire et est beaucoup plus grand, puisqu'il occupe 3/11 de la lon- gueur de la tête, la plaque dentaire vomérienne à une forme différente; le maxillaire s'étend bien au delà de l'œil, les ventrales sont beaucoup plus longues et atteignent presque l’anus.

I ne me paraît pas que le genre Veobythites puisse être conservé; le seul caractère distinctif se tire de la présence d'une épine operculaire et de deux épines à l'angle du préopercule; or la première se trouve également sur l'individu typique de Reinhardt, d'après l'examen qu'a bien voulu en faire à ma demande M. Lutken ; quant aux épines préoperculaires, elles sont, de l'avis de MM. Goode et Bean, faibles; on

ne peut guère voir au plus qu'un caractère spécifique.

Genre ALEXETERION (1)

Peau nue. Tête courte, à mâchoire inférieure relevée verticalement au devant de la supérieure, bouche ascendante. Des dents fines aux deux mächoires, manquant sur le vomer et les palatins. Œil rudimentaire. Barbillon nul. Orifice branchial largement ouvert; membrane branchio- siège libre. Anus éloigné de la gorge. Nageoires verticales confondues.

Pectorales distinctes, ventrales nulles.

Ce genre offre des affinités multiples, qui rendent sa position assez difficile à déterminer.

La dorsale unique, confondue avec l’anale et la caudale, doivent évi- demment le faire ranger parmi les Opmpnpx. Mais, d'un côté, son aspeet

extérieur, la petitesse des yeux le rapprochent de certains BRoTuzINA,

(4) ’AreZrzee, amulette, talisman.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 983

tels que les Zyphlonus Günth., les Aphyonus Günth., dont il diffère par l'absence de ventrales; d'autre part ce dernier caractère indiquerail peut-être des rapports avec les FirasreriNA, seulement la position de l'anus, placé notablement plus en arrière, est toute différente chez l'Alexeterion, qui ne s'éloigne pas moins des AumopyrnA également apodes.

Dans ces dernières années (1883), M. Giglioli a fait connaître un genre Bellottia, qu'il place parmi les OPaupx et chez lequel les ventrales font défaut; sans se prononcer absolument sur la situation que peut occuper ce genre dans la famille, l’auteur compare ce poisson au P{eridium. On n'a encore que des renseignements très incomplets sur ce Bellottia et l'Alexeterion; 11s ne sont connus, le premier que par deux exemplaires, le second par un seul, décrit ci-après; il est toutefois présumable que ces deux genres devront être considérés comme faisant passage des Fieras- FERINA aux BroTuLINA, bien plus près toutefois de ces derniers.

Quant aux différences à établir entre eux, les plus saillantes peuvent se tirer de la présence, chez les PBellottia, de dents plus fortes. au milieu des dents en velours à la mandibule, de ce que le vomer et les

palatins y sont armés, enfin, sans doute, de la direction des mâchoires.

207. Alexeterion Parfaiti. (PEXXV Mie 2,27 22)

B. V—- D. 48: A. 40 V. 0.

Corps allongé, comprimé, surtout dans la partie postérieure, la plus grande hauteur n'étant guère que 1/6 et l'épaisseur, au niveau des pectorales, 1/8 de la longueur.

La tête entre pour 1/6 dans celle-ci; sa forme globuleuse lui donne un aspect assez singulier qui, par suite de la disposition de la bouche, rappelle ce que l’on connaît chez les Uranoscopus, les Synanceia, ete. Elle est comme tronquée en avant ; le museau occupe le bord supérieur de la troncature; la bouche, arrondie en fer à cheval, est dirigée vertica- lement, la mâchoire inférieure étant, lors de l’occlusion de lorifice, tout

à fait relevée, les deux mandibules se courbent en dehors et circons-

284 POISSONS.

crivent entre elles un ovale, qui dans cette position regarde directement en avant; intermaxillaire étroit, à peu près de même longueur que le maxillaire, lequel est dilaté à son extrémité postérieure, ou plus exacte- ment inférieure, puisque lui aussi est verticalement placé (1). On trouve des dents fines, égales, sur la mandibule et sur la partie antéro- supérieure de l’intermaxillaire; sur ce dernier elles ne paraissent pas s'étendre plus loin; je n'ai pu en reconnaître ni sur le vomer ni sur les palatins. L’œil, très rudimentaire, fort petit, environ 1/15 de la longueur de la tête, n'apparaît que comme une tache noire, pigmen- taire; il n’était guère plus visible sur le frais. Orifice branchial large, son angle branchiostège se prolonge très loin en avant; la petitesse du poisson et l’état membraneux des parties scléreuses ne permettent pas de bien distinguer les pièces operculaires.

Anus vers le milieu de la longueur du corps. Il n’est pas possible de constater trace d’écailles ou de ligne latérale.

Les nageoires impaires sont confondues, commençant à la partie dor- sale au niveau de l'anus, très peu plus en arrière à la partie ventrale, les rayons excessivement délicats sont longs de 4**° à 5°". Pectorales éten- dues jusqu’au niveau d’origine de la dorsale. Ventrales nulles. Le dénom- brement des rayons est assez difficile vu la petitesse et l’état de conser- vation de l'individu.

La couleur était uniformément d’un blanc très légèrement rosé.

Millim. 1/100. DONSUCURÉ KR Fr Ce 42 » HÉUTE AOo e loin dia con 7 16 Épaisseur DNS de Ce 0) 12 ÉoOngteUurTelA ele EEE 7 16 de la nageoire caudale. . . » » du museau. . 4 . . . ... 3 43 D'ametrede ele SE 0,5 7 Espace anterorbitaire "7 % 97

86-554. Coll. Mus.

(4) PL XXV, fig. 22.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 285

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(CON ITIENSSEN MEN AtlantIquenNt "00 2005 1

Cette espèce, intéressante par la profondeur à laquelle elle a été trou- vée, ne peut guère, comme on l’a vu par les caractères génériques, être confondue avec aucun autre des OPmoupæ. Celui qui paraît s’en rappro- cher peut-être davantage serait le Bellothia apoda Gigl., très différent toutefois par son aspect, comparable, d’après l’auteur de l'espèce, au Pteridium atrum Risso, par sa coloration foncée, par son œil beaucoup plus développé, 1/5 de la longueur de la tête, par les pores muqueux qui couvrent le corps et surtout la partie céphalique, ce dont il n'existe pas trace sur l'Alexeterion Parfaiti, enfin par les rayons de la dorsale et de l'anale certainement plus nombreux, D. 90: A. 75; C. 12.

209. Motella tricirrhata Bloch.

L'individu pêché à bord du T'alisman était entièrement d’un beau rouge carmin, plus foncé au bord libre des nageoires impaires, sur les nageoires paires et aux barbillons. Iris d’un joli bleu grisâtre.

Millim. 1/100. DONAUCUR ARR Er de 113 » HAUTEUR ES SRE ee cn. 16 1% ÉAISSCURAR Rd ie 10 8 Pongüeuridelatéte 93 20 de la nageoire caudale. . . 13 11 dunmuseau 6 26 Drame tre de TEE EE b] 22 Espace interocDitdiTe en 4 17 86-559, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Tr. 1882) XXXIV. . Côtes du Maroc. . . . 112 1 Ps (DOI TS EEE du Soudan. .. 640 1

Bien que ces individus soientde petite taille, pour celui dont il est parti-

286 POISSONS.

culièrement question ici et provenant du second dragage, les proportions sénérales et la présence d’une rangée de dents externes plus fortes ne permettent pas de le rapporter au Motella maculata Risso, ni au 17. fusca Risso. L'autre étant moins développé, la détermination est douteuse. Ilest singulier de trouver cette espèce côtière et plutôt sédentaire à une semblable profondeur, cela ne doit-il pas être mis en rapport avec la

latitude moins élevée ?

219. Læmonema robustum Günther. B. IV+D.5—61,; 4.60 V, 2.

Écailles 12/134/30.

Les individus capturés sont de petite taille, les uns brunätres, les autres blanchâtres, tous avec les nageoires dorsale et anale lisérées de noir; la coloration différente de ces derniers paraît due à la chute des écailles.

Celles-ci petites, en quadrilatère allongé, arrondi aux deux extrémités, celles du corps mesurent 1°°,8 de long sur 1°" de large. Foyer plus ou moins éloigné du bord antérieur, mais toujours au delà du milieu, en ovale allongé; les crètes concentriques suivent assez régulièrement la direction du bord libre, sur le champ postérieur, mais en avant se dirigent directement au bord radiculaire, sauf six ou sept, les plus voisines du foyer, lesquelles se réunissent sous un angle aigu en avant de celui-ci, les sillons centrifuges font absolument défaut (1). Celles de la ligne latérale sont du mème type, plus petites, 1°°,3 sur 0,8, mais le foyer, répondant au point naît le canal, est reculé Jusqu'au bord postérieur de Pécaille et le champ correspondant n'existe pas; on trouve un espace circulaire, sans accidents; les crêtes en partent pour gagner le bord adhérent comme dans les écailles précédentes; sur l’espace circulaire s’insère un tube membraneux long de 0,2 constituant un véritable canal. sur 2"°,6 de haut et 2"”,2 d'épaisseur, est

nm

Le sagitta, long de 7

(4) Disposition analogue à celle figurée pour d’autres poissons, voir PI. XVII, fig. 4°, PI. XXII, fig. 1°.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 987

énorme comparativement à la taille de l'animal (180"" pour l'exemplaire étudié); 1l appartient comme forme au type singulier, dont on trouvera la description plus loin pour le PAysiculus Dalwigkii Kaup (1); l'extré-

mité antérieure est seulement moins saillante, plus arrondie.

Millim. 1/100,. PONEUCUTAERR EAN RE 130 » HAUÉOUR RER I ne 17 13 ÉPAISSEUR RE At fe 15 11 Pongueurdelaté teen nn 30 23 de la nageoiïire caudale. . . fl 5 _ AUIMUSCAUS- EF LR. 10 33 Diamétre delle EE en 11 Espace interorhbitaire . : . . . . . . / 13 86-556, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indir. 4. (Tr. 1882) XXXVIIT. Côtes du Maroc. . . . 636 1 DCE Cle Iles du Cap-Vert. . . 460 3 (OR ARE es 580 20 DR CXITEME EN ne à SR 760 5

29

Le genre Læmonema diffère très peu des Phycis, car le nombre des rayons de la première dorsale, 5 au lieu de 8 ou 10, me paraîtrait plutôt devoir être considéré comme un simple caractère spécifique, et Pabsence d'écailles sur les nageoires impaires est, dans bien des cas, d’une consta- tation difficile. Faut-il y joindre le caractère Uiré de la forme du sagitta? Nos connaissances sur la valeur taxinomique de cet organe ne permet- tent guère, à l'heure actuelle, de juger cette question.

Trois espèces ont été signalées et c'est du Læmonema robustum Günth., que nos individus paraissent se rapprocher soit par les formules de la seconde dorsale et de l’anale, soit par celle des écailles, enfin par la longueur des ventrales, qui dépassent notablement l’anus. Chez le Læmo-

nema Yarrellii Lowe, on ne trouve que 110 écailles à la ligne latérale, le

(1) Voir page 291 et pl. XXV, 3,4 3h, 3c.

288 POISSONS.

L. barbatula G. et B. a les nageoires ventrales beaucoup moins étendues.

Ces différences ont évidemment une importance médiocre; il serait nécessaire, avant d'admettre ces espèces comme réelles, de comparer des individus en nombre et de vérifier les modifications que l’âge ou la saison peuvent apporter.

221. Phycis albidus Linné-Gmélin. (PI. XX VI, fig. 4, 4°.) B. VI = D'8—52: A 512.2. Écailles 8 /103/93.

Il existe dans la distinction des espèces du genre PAycis une confusion telle, que je ne puis présenter qu'avec réserve la détermination spécifique ici proposée. Les individus dragués sont tous de petite taille, 50" à 100%", ce qui rend la chose encore plus difficile.

Ils se rapprochent du Phycis albidus L. Gm. par leur première

mm

dorsale sensiblement plus élevée que la seconde, 14°” au lieu de 10°”, et les ventrales dépassant notablement l'anus.

La coloration était d'un blanc rosé sur le corps, argentée sur le ventre et la tête; première dorsale brunâtre à la pointe, la seconde dorsale et l’anale lisérées de cette même teinte, celle-là avec deux taches sombres, l’une tout à fait à la partie antérieure, l’autre juste au milieu de la longueur. Pectorales d’un blanc laiteux.

Sagitta amygdaloïde allongé, à grosse extrémité antérieure, de taille moyenne; sur un individu long de 70°" il mesure 4°°,8 de long, 1°”°,8 de haut et 1°°,3 d'épaisseur. Face supéro-interne (1) bombée en travers, irrégulièrement striée suivant la longueur, une strie plus étendue presque médiane représente le sillon acoustique, il est très peu profond, difficile à reconnaître. Face inféro-externe (2) mamelonnée, une partie des vallécules la coupent d’un bord à l'autre. Limbe, surtout infé- rieurement, festonné par la saillie de ces mêmes mamelons.

Diamètre du cristallin 3°".

(4) PL XXVI, fig. 4. 2) PI. XXVI, fig. 4.

TÉLÉOSTÉENS.

Millim.

MONTRE Le ee eee 98 HAUTEUR ER ER de der 19 DAS US ee to ne 11 Poneueuride laitéte RC 24

de la nageoire caudale. . . 11

dUAMUSCAT EE CR 8 Diametre dell" eee 7 Espace interorbitaire . . . . : . . . . 6

83-104, Coll. Mus.

Numéro du dragage.

LT 4881) XV. 2.

1. (

D =) XX VIT. - | 3. (Tr. 1882) XXV. . .. OS XV Si 0) XXVIE : . ES LV +

Villefranche . . . .. 40 Penon de Velez. . . . 370 Côtes du Portugal. . 460 te 370 450 7: 440

ANACANTHINIENS.

Profondeur.

289

1/100.

19 11 24 11 33 29 24

Nombre d'indiv.

Ce poisson n’est pas à proprement parler une espèce des grandes pro-

fondeurs, d’après ces dragages il n’atteindrait pas tout à fait les fonds

de 500 mètres.

222. Phycis mediterraneus Delaroche.

Un exemplaire, encore moins déterminable que les précédents, vu

sa petite taille, peut provisoirement être rapporté à cette espèce.

La première dorsale est de même hauteur que la seconde, les ven-

trales n’atteignent pas l'anus.

Teinte générale plus sombre que dans les individus décrits plus haut du Phycis albidus L. Gm., il existe partout de petites ponctua-

tons noires particulièrement visibles sur la tête, qui est argentée dans

ses parties inférieures ainsi que le ventre. Nageoires incolores, même

les ventrales, qui, par suite, sont assez difficiles à distinguer au

premier abord.

(TALISMAN. Poissons.)

37

290 POISSONS.

Millim. 1/100. DOTE à ofolote 0 à co she de 54 » HÉRENIP b ao soesmouonsacc 12 DD Ébpaisseur ee CR ECC 8 15 Longueurdelatéte 15 28 de la nageoire caudale. . . 5) 9 dUMUSEAUE A CEE 4 26 Diamètre dell 0) 33 Espace interorbilaire : . : » : « 3 20 83-98, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. (Mr MISS2) MEN ENS Golfe de Gascogne. . 614 Il

Physiculus Dalwigkii Kaup. (PI. XXV: fig. 3, 3°, 3», 3°.)

B. VI D.6— 65; A. 68 +-V. 5.

10/130/33.

Des individus de tailles variées, 120" à près de 5007 de long, ont été pris dans deux dragages. Ils répondent parfaitement à la description donnée par M. Günther (1), sauf sur quelques points de détail, et l’on ne peut guère douter de l'assimilation avec ce type spécifique.

Sur le gros individu dont les dimensions sont données plus loin, je n'ai compté, il est vrai, que VI rayons branchiostèges; mais un petit exem- plaire, en assez mauvais état pour qu'on ait pu le sacrifier, m'en a montré VII. Je ne vois pas les épines nuchales du cou dont parle le savant directeur du British Museum: les sus-scapulaires font un peu saillie sous la peau : est-ce de cela qu'il s'agit? Enfin à la ventrale cet auteur ne signale qu'un rayon prolongé, le rayon externe, sur n0$ exemplaires le second l’est également.

L'état de conservation des individus ne permet de calculer la

formule des écailles que par la trace des cryptes, elles manquent presque

(1) Günther, Cat. Brit. Mus. Fishes, t. IV, p. 348.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 291

partout, Je n'ai pu en trouver que vers la ligne latérale et près de la pectorale, celles-ci irrégulières, toutes d’ailleurs du type cycloïde. Les premières sont en quadrilatère allongé, à petits côtés légèrement arrondis, longues de 2°°,9, larges de 1°,7; foyer linéaire placé sur la moitié postérieure; les crêtes concentriques sont dirigées presque direc- tement d’arrière en avant, et parallèles aux bords latéraux, elles s’in- fléchissent vers l’axe antéro-postérieur à leurs extrémités, celles du centre s'unissant sous un angle aigu, les autres aboutissant au bord adhérent et au bord libre; l'aire postérieure est chargée de ponctuations pigmentaires.

Le sagitta, sur un individu de 180", estlong de 9°", haut de 3°", épais de 2°°,8, 1loffre un aspect des plus insolites, sa forme peut être comparée à la moitié d’un fuseau, irrégulièrement anfractueux, coupé suivant son axe par un plan qui, dans la position normale de l'organe, serait vertical. Cette face (1) est la face interne, elle se trouve divisée en deux portions iné- gales par un sillon mieux une fente profonde surtout postérieurement, c'est sans doute le sillon acoustique; la portion inférieure, la plus longue et un peu plus large que la supérieure, se rétrécit en pointe obtuse à ses deux extrémités et présente, en son milieu, une surface allongée dans laquelle on pourrait voir l’ilot postérieur, si la forme inusitée de ce sagitta ne rendait toute assimilation difficile, en dessus règne une gouttière dépendant du sillon acoustique; la portion supé- rieure s’écarte de la précédente surtout en arrière, elle offre une pointe aiguë, particulièrement bien visible lorsqu'on regarde l’otolithe par en haut. La surface convexe, placée en dehors de la face plane interne précédente, correspond à ce qu'on désigne habituellement sous le nom de face inféro-externe, laquelle ici regarde successivement en haut, en dehors puis en dessous; on peut lui considérer deux faces : l’une supérieure (2), avec quelques mamelons, présente, en arrière de son milieu, sur sa moitié interne, une incisure transversale limitée en dedans par la pointe aiguë dont il a été question plus haut, mourant insensiblement en dehors, cette incisure dépend du sillon acoustique ;

(4) PL XXV, fig. 3. (2) PL. XXV, fig. 3e.

292 POISSONS.

la face inférieure (1) est plus simple, grossièrement mamelonnée. Cette forme d’otolithe qui n'a pas, que je sache, encore été décrite, s’observe dans quelques autres espèces, par exemple le Zæmonema robustum Günth., cité plus haut (2).

Le cristallin mesurait 6*° de diamètre sur ce même individu.

Millim. 1/100.

DOnSUeUT Er ne ee Cr ce ie 276 » HAUtEUr. SAR En LE EUR AMEN 38 14 ÉDHISSeUD IN MN CE LUS 36 13 ÉOngueurIde latte EEE 65 23

de la nageoire caudale. . . 25 9

du museau Ne. 22 34 Diametreidelol eee 17 26 Espaceinterorbitaire 14 21

86-572, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. AMENER ER CR Côtes du Soudan. . . 782 1 DRE Re me se -- Mrs 640 6)

6

Le Physiculus Dalwigkii Kaup se distingue facilement du ?. fulvus Bean, par ses écailles plus petites, la formule donnée pour ce dernier étant 6/61 ou 62/16, et du P. Xaupi Poey, par la présence d’une épine operculaire, qui manque à ce dernier.

Genre BROSMICULUS. Corps allongé. Une seule dorsale et une seule anale; caudale distincte; ventrales étroites composées de 5 rayons. Dents médiocres, bisériées

aux deux mâchoires; dents vomériennes et palatines nulles. Pas de barbillon ni de pseudobranchie.

Ce genre, tout en étant voisin des Prosmius par sa forme générale et

(4) PI. XX, fig. 3°. (2) Voir page 287.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 293

la disposition des nageoires, s’en distingue par l'absence de dents au palais et de barbillon génial. On pourrait ajouter que l'anus est porté plus en avant et l’anale de même longueur que la dorsale.

Je n'ai compté non plus que VI rayons branchiostèges ; mais n'ayant qu'un individu à ma disposition, je n’oserais répondre que ce chiffre

soit exact.

229. Brosmiculus imberbis.

(PI. XXV, fig. 4.)

B. VI D. 58; A. 58 Y. 5.

Écailles 7/81 /23.

Gadidé ayant l'apparence des Brosmius. La plus grande hauteur égale environ 1/6 et l’épaisseur, en avant, 1/9 de la longueur.

La tête entre dans celle-ci pour 2/9; elle est un peu plus haute que large, arrondie, le museau obtus, tronqué, fait le 1/4 de sa lon- gueur. Bouche médiocrement fendue, bien que le maxillaire atteigne le niveau du centre de l'œil; la mâchoire inférieure dépasse légère- ment la supérieure, l'angle symphysaire étant un peu proéminent. Des dents aux deux mächoires, espacées, coniques, bien visibles, quoique petites, sur deux rangs, l’un externe, l’autre interne : vomer et palatins inermes. Narine antérieure petite, arrondie, la postérieure plus grande, allongée verticalement, rapprochées l’une de l’autre et de l'œil; dans l’espace qui les sépare se voit un lambeau cutané formant opercule pour la seconde. Œil occupant 1/4 de la longueur de la tête; espace interorbitaire notablement plus grand, 3/10 de cette même dimen- sion. Les sous-orbitaires cachent en grande partie le maxillaire. Pas de barbillon génial. Orifice branchial largement ouvert, membrane bran- chiostège libre. Préopercule arrondi; opercule en triangle rectangle, soutenu par deux côtes divergentes, partant de l'angle droit antéro- supérieur, l’une suit le côté supérieur, l’autre, s’écartant peu du côté antérieur, atteint vers son quart inférieur le bord libre qui est légère- ment convexe, elles ne dépassent ni l’une ni l’autre ce dernier; inter-

294 POISSONS.

opercule formant une bordure parallèle au préopereule; pas de sous- opercule distinct. Toutes les pièces operculaires sont membraneuses, peu résistantes, couvertes de fines stries rayonnantes. La tête est com- plètement écailleuse jusqu'à l'extrémité du museau.

Le corps s'atténue régulièrement d'avant en arrière et devient en même temps de plus en plus comprimé. Anus au quart de la longueur. La ligne latérale rapprochée du dos se perd vers les trois cinquièmes de la longueur; peut-être y en a-t-il plusieurs, mais il ne reste qu'un trop petit nombre d’écailles, pour permettre de juger de la disposition réelle sur le poisson dans son état d’intégrité.

La nageoire dorsale a son origine en arrière de la base de la pectorale, elle occupe, ayant partout la même hauteur, la presque totalité du dos et s'arrête à une petite distance de la caudale. L’anale commence presque au même niveau que la précédente et finit avec elle, lui étant en tout comparable. Caudale arrondie, 23 rayons, mesurant environ 1/10 de la longueur. Pectorales un peu plus courtes que la tête, 21 rayons. Ventrales jugulaires, moins longues que les précédentes, à base étroite, cependant aplatie, le second rayon, le plus développé de beaucoup, dépasse l’origine de l’anale.

Coloration sombre, plus claire sur la tête, la partie postérieure du dos et le pédoncule caudal; joues argentées; nageoires impaires d'un brun sépia foncé, les nageoires paires noirâtres.

D'après les quelques écailles qui ont pu être examinées et dont les seules un peu intactes appartiennent à la ligne latérale, le type est cycloïde, analogue à celui décrit pour l’'Aymenocephalus longifilis, G.et B.(1), mais elles sont régulièrement ovoïdes, longues de 2°”,3, larges de 1°°,4; le foyer estau tiers postérieur et les crêtes concentriques paral- lèles au bord libre dans le champ correspondant, se réunissent en angle aigu ou aboutissent au bord adhérent, suivant qu'elles sont plus ou moins rapprochées de l’axe; il existe au bord postérieur une échancrure sur laquelle s’'insère un tube membraneux dépendant du système de

la ligne latérale: lorsque ce tube manque, il est difficile de savoir si 5 )

(4) PL XXL, fig. 4°.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 9295 l’écaille n’est pas une écaille du corps, car on ne trouve ni perforation, ni gouttière.

Diamètre du eristallin 3"",3.

Millim. 1/100.

DOULEUR RE ee ee ice ee 159 » Hauteur. FACE EMI 27 17 ÉDAISSeUR ne ha er ca di. 18 11 Longueur de la tête. . . . . . . . .. 36 22

de la nageoire caudale, . . 17 10

ducMUSEAU. 1... 9 25 Diamètre de lœil sn. 1... 9 25 Espace interorbitaire . . . .:. . . .. 1 30

86-569, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv, hurtas le Des Iles du Cap-Vert. .. 460 9

230. Halargyreus brevipes. (PI. XX, fig. 5). B. VII D. 8—56 ; A. 26—922-E V. 5.

Écailles 7/122/30.

Pour l'aspect extérieur, ce poisson présente une certaine ressem- blance avec le Merluccius vulgaris (L.) Flem., le corps est presque arrondi en avant, l'épaisseur étant à peu près égale à la hauteur, qui mesure environ 1/8 de la longueur.

La tête entre pour 1/4 dans celle-ci, elle est un peu moins haute que large. Museau médiocre, à contour ovalaire, occupant environ 1/3 de la longueur de la tête. Bouche assez grande, bien que le maxillaire ne s'étende pas au delà du niveau du centre de l'orbite; la mâchoire infé- rieure avec une petite saillie dure en avant de la symphyse, dépasse nettement la supérieure ; l’une et l’autre sont armées de dents fines en velours, le vomer et les palatins sont inermes. Narines contiguës,

ovalaires, grandes, rapprochées de l'œil. Celui-ci équivaut à 1/4 de la

296 POISSONS.

longueur de la tête; espace interorbitaire notablement moindre, 2/11 seulement de cette même dimension. Pas de barbillon génial. Orifice branchial largement ouvert; préopercule arrondi, opercule et sous- opercule se terminant chacun par une extrémité lamelleuse, appointie, formant la partie saillante du bord operculaire. Toute la tête est cou- verte d’écailles jusqu’à l’extrémité du museau.

Anus vers le milieu de la longueur du corps. La presque totalité des écailles étant tombées, il est assez difficile de se rendre compte de l'aspect général du poisson; la ligne latérale se rapproche du dos, même sur le pédoncule caudal, en avant, elle se trouve vers le quart supérieur. Les traces laissées par les écailles permettent cependant d'établir la for- mule et font juger qu’elles sont nombreuses.

Les nageoires impaires ont été aussi fort détériorées, en particulier la caudale. L'origine de la première dorsale se trouve en arrière de la base des pectorales, cette nageoïire est courte; la seconde se trouve presque immédiatement après elle et laisse en arrière un espace appré- ciable entre sa terminaison et les faux rayons de la caudale. La pre- mière anale commence environ au niveau du quart antérieur de la seconde dorsale ; la seconde est presque continue avec elle, la diffé- rence de hauteur des rayons seule les distingue. Caudale nettement séparée des deux nageoires impaires précédentes, surtout de lanale, précédée de faux rayons fulcroïdes; elle est en trop mauvais état pour qu'on puisse en apprécier la forme. Pectorales médiocres, mesurant environ comme longueur 1/3 de la tête (30**). Ventrales excessivement courtes; moins de moitié des précédentes.

Couleur rougeàtre, argentée sur les joues et les parties inférieures; pectorales sombres; cavités buccale et branchiale d’un noir intense.

L'état de conservation ne permet pas d'étudier les écailles d’une manière complète, sauf celles de la ligne latérale, car je n’ai pu en trouver du corps que dans le voisinage de celle-ci, et la forme irrégu- lière qu'elles affectent peut faire supposer qu'il s’agit d'écailles anormales, comme il est fréquent d’en observer sur ce point; l’une d'elles, ovale, lancéolée vers l'extrémité libre, est longue de 5", large de

2% 7, le foyer est à très peu près central, les crêtes concentriques se

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 297

réunissent en avant et en arrière de lui sous des angles plus moins aigus pour les médianes, les plus extérieures atteignant le bord adhérent ou le bord libre. Une écaille de la ligne latérale est en quadrilatère un peu élargi au bord radical, qui est arrondi, les trois autres étant recti- lignes et le postérieur carrément coupé; elle mesure 4,4 de long sur 3,4 de large; les champs antérieur et latéraux sont occupés par des crêtes concentriques parallèles aux côtés et serrées sur ces derniers, plus écartées, unies en angle aigu ou atteignant le bord adhérent, sur le premier; le champ postérieur présente au centre une surface cha- grinée, rectangulaire, offrant une crête élevée de chaque côté; une lame membraneuse transforme le tout en canal sur le frais; le petit espace latéral compris entre le canal et les extrémités des champs latéraux est

couvert de stries écartées, parallèles au bord libre.

Millim. 1/100.

PONSUEUTEER ER EEE CCE 390 » Hauteur Me ER EES 44 12 HDI SUR RE NI ER ee 39 11 Éonsueurdelantéte Fr "cu 89 25

de la nageoire caudale. . . 23? 6

TUAMUSCAU EE EN 28 31 Diametrerde lei ere RIPPNERCNC EN 22 25 Espace InterorDitaire {7 19

86-578, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. DOUCE EEE Côtes du Maroc. . .. 1319 1

La seule espèce citée du genre est l’Æalargyreus Johnsonii Günth. de Madère. Notre espèce s’en distingue très aisément, à en juger par la des- cription, car je ne sache pas que ce type générique ait été figuré; dans celui-ci, la tête est beaucoup plus haute que large, le maxillaire dépasse le centre de l'œil, les mâchoires sont égales, la dorsale commence au niveau de la racine des pectorales et le rayon ventral externe est prolongé en un filament; ajoutons que les trachéaux antérieurs externes sont plus longs que les lamelles branchiales, caractère qui ne se rencontre pas

chez l’Halargyreus brevipes.

(TALISMAN. Poissons.) 38

298 POISSONS.

231. Mora mediterranea Risso. (PL XXV, fig. 6, 6°). B. VID. 7— 244; À, 15—15 LV. G.

Écailles 7/87/24.

Ce poisson a été, depuis Risso, décrit avec soin par plusieurs zoolo- sistes; toutefois, les figures données soit dans l’/chfyologe des les Cana- res, soit dans le Fauna italica, ne sont pas absolument satisfaisantes ; aucune ne rend, surtout d’une manière convenable, la grandeur de Poil, dont le diamètre dépasse visiblement la longueur du museau.

fcailles grandes, relativement à la taille du poisson, et assez caduques. Sur le corps, pour l'individu type, l'une d’elles mesure 11° sur 9": elle est de forme quadrilatérale à bords antérieur et postérieur légèrement saillants en angle; quoique le centre soit érodé sur une grande étendue, il est facile de constater que les crêtes concentriques, parallèles entre elles et au bord libre sur le champ postérieur, s’écartent d'arrière en avant, de telle sorte que les médianes s'unissent en angle aigu vers le bord radical, que les moyennes aboutissent à ce dernier et les externes aux bords latéraux. Une écaille de la ligne latérale est en trapèze, le bord libre représentant le petit côté parallèle; elle mesure Q®% { sur 8"",7; à la partie moyenne du bord postérieur aboutit un canal mi-partie scléreux, mi-partie membraneux, bien limité, occupant 1/4 environ de la longueur de Pécaille; les stries concentriques sont dis- posées comme sur les écailles du corps.

Le sagilta, sur un exemplaire de plus petite taille, environ 300”, mesure 14°°,5 de large sur 9°%,2 de plus grande hauteur et 3°°,3 d’épais- seur ; sa forme, très singulière, peut être comparée à celle d’une hache; dans le crâne il est placé verticalement avec le lobe, figurant le fer de la hache, en avant et en haut. La face interne (1) présente un sillon acoustique mal défini en avant, il est formé de deux rainures peu pro- fondes limitant un large îlot antérieur quadrangulaire, allongé; en arrière, le sillon est constitué par une double gouttière tordue en portion de spire;

(2) PL XXV, fig. 6.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 299

la gouttière inférieure très profonde se dilate en spatule postérieurement, l'autre devient indistincte en avant, la crète limitante supérieure s'efface; la saillie linéaire qui sépare ces deux demi-canaux peut être regardée comme l’homologue de Pilot postérieur ; l’'échancrure ostiale, répondant au sillon supérieur en avant, est bien marquée par suite de Ja saillie de l’antirostrum, le rostrum se confond avec l'embouchure du sillon acoustique, laquelle par suite n’est pas apparente; les aires supé- rieure et inférieure disparaissent en arrière, la première, formée par le lobe, est demi-circulaire avec une extrémité postérieure presque linéaire ; la seconde est fort étroite, toutes deux ont leur surface faiblement anfractueuse. La face externe (1) offre des dépressions plus fortes, dont une longitudinale fait, en quelque sorte, la contre-partie du sillon acoustique s'étendant de l’échancrure ostiale presque jusqu'à l’extrémité du manche et séparant celui-ci du lobe; une autre dépression gagne le bord supérieur. Le limbe, autour du lobe saillant supérieur, est irrégu- lièrement festonné.

Millim. 1/100.

DONnEUCUrEA RE M RE one à 430 »

HAUTEUR ER ere 103 24

Épaisseur ET NERO TE CS RE 65 15

Dongueuridenlaitéte ee 110 95

de la nageoire caudale. . . d7 13

dUÉMUSEAU ET - 21 924

Diamétre dei 34 30

HSpaceNnterorDitalre CR ne 23 21

A 4798, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1 (Dr 41881) XXXIVet XXXV. M Sétubpal. 1367 9 PARUS) ee à - Golfe de Gascogne. 614 2 SR ne nes 9 Côtes du Maroc. . . 622 ) 1, JUL RO EE Re 1084 1 D ASCII SERRE MU 1350 l GANTS Le ns + RS 1163 il ls MINIER Te 1180 1 Gb lies RARE Canaries 975 2 20

(4) PL. XXV, fig. 6%.

300 POISSONS.

Ce Gadoïde a déjà été cité comme pris dans l'Océan, en premier lieu, par MM. Webb et Berthelot (1), puis par Brito Capello (2), les premiers l'ayant rencontré aux îles Canaries, le second sur les côtes du Portugal. Partout, même dans la Méditerranée il a été signalé pour la première fois par Risso, ce Gade est indiqué comme rare, ce qu'on doit attribuer à la difficulté qu'ont les pêcheurs pour l’atteindre dans les grandes pro- fondeurs qu'il habite d'ordinaire. À Sétubal, 9 ont été pêchés devant nous, leur taille était assez considérable, l’un des plus grands mesurant 470°" de longueur totale, nous en avons pris par contre à bord du Travailleur n'ayant que 85°.

Suivant les observations rapportées par Valenciennes, d’après MM. Webb et Berthelot, dans les points ces naturalistes ont recueilli ce poisson, on le pêche toute l'année par 183" et 366" (100 et 200 brasses), profondeur très différente de celle de 1,367”, à laquelle descendent ces animaux sur les côtes de Portugal. Bonaparte (3) se contente de dire que le Mora mediterranea Risso est un poisson des grands fonds, lequel se rapprocherait des côtes en été.

La comparaison des individus rapportés par la Commission scientifique du Zravailleur et du Talisman, avec les exemplaires venant de la Médi- terranée et faisant partie des collections du Muséum, ne peut laisser aucun doute sur leur identité spécifique, question que M. Günther s'était posée dans son catalogue des Poissons du British Museum ; les dents de la partie antérieure du palatin se voient chez tous les individus ayant

acquis une certaine taille.

232. Merluccius vulgaris (Linné) Fleming. B. VIIL + D. 41 40 ; A. 32 V.7. Écailles 13/168/21.

Écailles du corps très allongées; une d’elles, prise près de la dorsale (sur l'individu du dragage Lxm choisi comme type), estlongue de 10°”, large

(4) Ichthyologie des îles Canaries, par Valenciennes, p. 76. PI. XIV, fig. 3; 1836-1844 (sous le nom d’Asellus canariensis).

(2) Cut. Peixes de Portugal, p.30, 141 ; 1880. (3) Zconographia della Fauna Italica.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 301

de 4°*, arrondie en avant, appointie à l’autre extrémité; foyer un peu en arrière du milieu de la longueur; crêtes concentriques assez réguliè- rement parallèles au bord libre et aux bords latéraux dans la partie postérieure, dans le champ antérieur les médianes se réunissent entre

elles, les externes aboutissent au bord adhérent. Ecailles de la ligne

mm mm (6)

latérale beaucoup plus petites, 4°°,2 sur 3°°,2, avec une perforation cen- trale très nette; couvertes de crêtes serrées, régulièrement concentriques dans les champs antérieur et latéraux, le champ postérieur étant occupé sur toute son étendue par un canal large, en carré, demi-membraneux.

Le sagitta est lamelleux, remarquable par sa longueur, courbé un peu suivant celle-ci sur la face externe; chez un individu de 450" environ, il mesure 31°" de long sur 10° de large et 2°°,6 seulement d'épaisseur ; élargi et obtus antérieurement, en arrière il se rétrécit en pointe. Face interne un peu convexe d'avant en arrière, avec un sillon acoustique large, sauf à la partie moyenne, existe un étranglement, et terminé très peu en avant de l'extrémité postérieure, crêtes limitantes fort dis- tinctes, ainsi que les deux îlots; la gouttière placée au-dessus de Pilot postérieur amincit assez le sagitta pour le rendre translucide, il présente même souvent de petites perforations en fentes transversales; échan- crure ostiale large, rostrum épais, arrondi; antirostrum d'autant plus visible qu'une échancrure supérieure, parfois une inférieure, le Himitent; aire supérieure avec quelques sillons rayonnants, aire inférieure lisse. Face externe convexe transversalement dans sa moitié inférieure, d’où résulte un bourrelet aplati, longitudinal; elle est parcourue suivant sa largeur par des côtes mousses, irrégulières, séparées par des sillons plus nets dans la moitié supérieure. La partie supérieure du limbe est fes- tonnée, certains lobes, surtout vers l’échancrure ostiale et aussi tout à fait en arrière, sont limités par des incisures profondes; la partie infé-

rieure est tranchante, simple ou légèrement crénelée en arrière.

Millim. 1/100. ÉONSUCURE EE A CC 520 » HAUTE Cu. ci 13 14 ÉRAISSEU nc cc 60 Al

Longueur de la fête..." 140 27

302 POISSONS.

Millim. 1/100.

Longueur de la nageoire caudale . . o1 10 AUMMUSEAU PE RTS 49 39 D'ametre del eee 27 19 EspaceMnterorDitaire "7700 37 26 86-577, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 4. (Tr. 4880) XVIT. . . Golfe de Gascogne. . . 306 1 PAIE RER RE Côtes d’Espagne. . .. 99 2 SD NS RS te EREe 118 1 I NÉS SEE Côtes du Soudan. . .. 640 1

Cr

Bien que le premier et surtout le dernier de ces dragages puissent faire présumer que le Merluccius vulgaris (L), Flem. descend à une certaine profondeur, cependant son abondance sur nos marchés montre assez qu'il se lient de préférence à des niveaux plus élevés. C’est pour ces poissons en particulier qu'il serait important de déterminer exactement le moment ils ont pu pénétrer dans le chalut. Il faut noter que c’est à une faible latitude qu'a été pêché dans le dragage rx individu dont les dimensions ont été données plus haut; c’est peut-être la raison qui expliquerait la profondeur plus grande à laquelle était descendu ce Gadoïde.

235. Merlangus argenteus Guichenot.

(PL. XXV, fig. 7, 7; pl. XXVI, fig. 5.)

B. VID. 9—1%—16; À. 18—15L V.G.

Écailles ? 9/58/11.

Ce poisson ne paraît pas atteindre une grande taille, il a l’aspect d'un véritable Gadus; la hauteur est assez exactement 1/4, et l'épaisseur 1/7 de la longueur.

La tète, plutôt élevée, en occupe 1/3, elle est aplatie, anfractueuse en haut, angulaire en bas par suite de la saillie tectiforme que font les

membranes branchiostèges. Museau court, occupant 3/11 de la lon-

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 203

gueur de la tête; bouche relevée obliquement, de grandeur médiocre, le maxillaire s'étendant peu au delà du bord antérieur de l'œil; mà- choire inférieure dépassant la supérieure, lune et l’autre garnies de fines dents en velours; palais et langue inermes, sauf deux très petites plaques occupant les extrémités du vomer, lesquelles même ne paraissent pas exister sur tous les individus; chez ceux elles manquent les angles du vomer sont très saillants. Œil grand, 4/11 de la longueur de la tête, l’espace interorbitaire n'en à que 17/7. Les sous-orbitaires forment une bande étroite et anfractueuse. Pas de barbillon. Orifice branchial largement ouvert; battant operculaire ter- miné en pointe mousse, les pièces qui le composent, toutes distinctes, ne présentent rien de remarquable à noter. Il n’y a pas d’écailles céphaliques, sauf sur la nuque.

Le tronc est comprimé ; anus au milieu de la longueur. Les écailles sont d’une grande ténuité et paraissent même manquer normalement sur la plus grande partie du corps. La ligne latérale, indiquée par une série de points noirs espacés, partant du pli branchial supérieur, reste, jus- qu'au niveau de la seconde dorsale, parallèle à la ligne du dos vers le quart supérieur du corps; à partir de ce point elle descend pour gagner la portion moyenne, qu'elle n’atteint toutefois que très en arrière vers le milieu de la troisième dorsale.

La première dorsale commence juste au niveau de l'extrémité de l'oper- cule, la première anale est placée immédiatement en arrière de l'anus. Le rapport des longueurs de ces nageoires peut être exprimé de la

manière suivante, celle de la première dorsale étant prise pour unité :

1e D 2e D 3 D jre À 2e À 1 1,9 1,3 9,3 1,3

La nageoire caudale paraît avoir été convexe. Au reste, malgré le nombre relativement assez considérable d'individus capturés, aucun exemplaire ne présentait ces parties dans un état assez satisfaisant de conservation pour qu'on püt se faire une idée exacte de leur forme. Pectorales peu développées, arrondies, atteignant à peine l'anus.

304 POISSONS.

Ventrales nettement en avant des précédentes, encore plus courtes.

Coloration uniformément rosée, sauf le ventre et les joues, qui sont argentés. Nageoires grisätres, transparentes.

La seule écaille observée, prise au-dessus de la pectorale près du battant operculaire, est assez exactement arrondie, mesurant 2°°,4 à 2"*,5 de diamètre; foyer non central, vers le tiers antérieur ; toute la surface est chargée de crêtes concentriques plus serrées sur la portion antérieure, divisées en îlots dans le champ postérieur par des sillons centrifuges aboutissant au bord (1).

Sagitta fort simple, court, amygdaloïde, lancéolé, également relevé en carène des deux côtés; sur un individu de 90°”, il mesure 5°°,6 de long,

J mm

4,3 de large et 1°°,6 d'épaisseur. Face supéro-interne (2), à sillon

acoustique large, assez profond, un peu rétréci à sa partie moyenne, aboutissant vers le centre de l’extrémité semi-circulaire antérieure, et terminé avant d'atteindre l'extrémité postérieure; îlots peu distincts, séparés par un large détroit. Face inféro-externe (3) à umbo vers le tiers antérieur, quelques stries rayonnantes peu marquées. Limbe à festons larges et peu accentués.

Diamètre du cristallin 6°°,2.

Il à été question plus haut de la terminaison de la colonne vertébrale, prise comme exemple de la disposition habituelle chez les ANACANTHINI vrais (4).

On trouve quatre arcs branchiaux, tous munis de trachéaux courts, tubereuleux, sauf sur la rangée externe du premier are, ils sont allongés, sétacés. Pas de pseudobranchie. Bien que je n’aie pu étu- dier la forme de la vessie natatoire, sa présence est suffisamment constatée par le retournement et la projection des viscères chez la plupart des individus; elle a des parois délicates et devient difficile à reconnaitre lorsqu'elle a éclaté.

Estomac de couleur noir-violet, ainsi que le péritoine : sa forme est

(4) Cecirappellerait la disposition signalée chez l’Hymenocephalus longifilis G. et B. (voir page 219, et PL. XXIL, fig. 4°).

(2) PL XXV, fig. 7.

(3) PI. XX, fig. (4) PI. XXVI, fig. 5 (voir page 142).

a

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 303

globuleuse ; l'intestin se rend à l’anus en se repliant deux fois; il n'existe que 6 cæcums pyloriques.

Millim. 1/100.

RON SUCURE RE CE ce à ce 113 »

HAUTEUL APE RN EE on 28 95 HDAlS UD Ge ee 0 17 15 Longueur de lattête.." 39 34

de la nageoire caudale. . . 13 11

_- AU IMUSEAU Re 11 28 Diametre de œil 14 36 Espace interorbitaire . . . .. Te 6 15

86-586, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Tr. 1882) VIIL. . . Golfe de Gascogne. . . AAA 49 (1) 2 ALIMENT Côtes du Maroc. . .. 540 10 NOM 2. : DOIGS 90 > RRTANIER SES TRE Côtes du Soudan. . . . 410 9 13

Le Merlanqus argenteus Guich. est, on le voit, un poisson des zones abyssales supérieures; son abondance dans l’un des dragages peut faire présumer que, comme quelques-uns de ses congénères, il vit en troupes.

Guichenot avait créé pour ce poisson le genre Gadiculus, d'après l'absence de dents vomériennes. M. Bellotti, après avoir examiné les individus en sa possession comparativement avec les exemplaires types que le Muséum lui avait communiqués, a montré que c'était un acci- dent, et mes observations propres confirment pleinement la manière de voir de cet ichthyologiste. Le vomer porte des dents, mais très petites, et sans doute caduques, car elles manquent sur bon nombre d'individus. Le genre Gadiculus ne saurait donc être maintenu. Dans l’état actuel de nos connaissances, et en formant pour les Morues sans barbillon une division générique distincte, cet animal doit porter le nom de Merlanqus argenteus Guich.

(4) Ce nombre est trop faible, une partie des individus étaient en si mauvais état que le compte

n a pu en être fait exactement.

(TALISMAN. Poissons.)

39

306 POISSONS.

242. Lycodes macrops Günther.

(PLSXX VE 522221212520)

Des deux exemplaires que j'ai eus à ma disposition, l’un est en très médiocre état, le tégument, la paroi abdominale ayant été en grande partie enlevés et les nageoires plus ou moins détruites; de l’autre il ne reste que la tête et une portion du corps en décomposition, mais ayant pu toutefois être utilement employées pour quelques recherches anato- miques.

Ce ZLycodes appartient, sans aucun doute, aux espèces anguilli- formes, la hauteur, peu différente de l'épaisseur, ayant à peine 1/12 de la longueur.

La tête entre assez exactement pour 1/5 dans celle-ci, elle paraît aplatie, en demi-cercle. Bouche, comme d'ordinaire, médiocrement fendue, quoique le maxillaire atteigne le centre de l'œil; les lèvres épaisses, avec une série de 6 pores très visibles à la supérieure, on en trouve 7 sous chaque branche de la mâchoire inférieure; les dents sont fortes, unisériées sur les intermaxillaires, bisériées sur les den- taires: elles sont peu nombreuses sur le vomer et les palatins, 5 environ pour le premier, et disposées sur deux rangs. L'œil, dans l’état de conservation se trouvent les individus, est énorme proportionnelle- ment à ce que sont ces organes dans les autres espèces du genre, car il n'aurait guère moins de 2/7 de la longueur de la tête, et égalerait la longueur du museau; l’espace interorbitaire serait au contraire très petit, 1/15 à peine de la longueur de la tête, c’est-à-dire moins de 1/5 du diamètre oculaire. Les quatre pièces operculaires sont bien distinetes quoique membraneuses.

I n'est pas possible d'apprécier exactement la position de l'anus ni le trajet de la ligne latérale, par suite de l'enlèvement de la peau et de la paroi abdominale ; cependant, sur des débris qui en restent, on cons- tate aisément la présence d’écailles petites, écartées, enfoncées dans

le tégument.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 207

La dorsale commence à une distance du bout du museau égale environ à 1/4 de la longueur, le point d’origine exacte de l’anale ne peut être apprécié. La pectorale, un peu moins longue que la tête (21°), se prolonge au delà de l’origine de la dorsale. Les ventrales, dépouillées de la peau, qui doit normalement les envelopper, sont constituées par 6 rayons simples, articulés; les plus longs mesurent 6°".

[Il n'a pas été possible de reconnaitre la coloration.

Les écailles, du type sous-épidermique, sont assez régulièrement arculaires, leur diamètre étant de 1,05 ; les crêtes concentriques sont coupées, sur toute l'étendue du limbe, par des sillons centrifuges, qui partent en rayonnant du foyer central pour atteindre directement Le bord et partagent les crêtes en îlots quadrilatères, très allongés transversalement. C'est la forme que nous retrouverons dans l’une des espèces sui- vantes (1).

L'encéphale (2) offre une division assez accentuée du lobe olfactif (a) pour qu'il paraisse double au premier abord; les lobes cérébraux (4) et les lobes optiques (c) grossissent graduellement, ces derniers étant assez volumineux, le cervelet (d) est développé, et le lobe inférieur (g) plus encore peut-être, celui-ci porte une hypophyse (4) sphérique, sans pédoncule bien marqué.

Sagitta hémi-amygdaloïde, losangique, placé de champ dans le saccule, la face plane en dedans: sur une tête mesurant 31°" (la mème dimension que chez l'individu pris ici pour type) ; sa longueur est de 4°”, la largeur 2°°,6, l'épaisseur de 1°". Le sillon acoustique s'étend sur les deux tiers de la face interne (3) en son milieu, un peu rétréei à mi-longueur par le rapprochement des crêtes limitantes supérieure et inférieure ; 1l a son embouchure placée latéralement au-dessus de la pointe antérieure formant le rostrum: antirostrum peu marqué, par suite de la faible pro- fondeur de l’échanerure ostiale ; extrémité postérieure du sillon nette bien arrêtée ; ilots indistincts; aire supérieure avec des stries rayonnantes

assez nombreuses, peu accentuées ; aire inférieure lisse, sauf une gouttière

1) Voir Lycodes albus, pag. 310. PI. XXVI, fig. 4°. (2) PI. XX VI, fig. 2, 22, 2, (3) PL. XXVI, fig. 20.

308 POISSONS.

allongée, étroite, peu profonde, placée à sa partie antérieure parallèlement au sillon acoustique. Face interne (1) élevée, à umbo presque central, placé un peu au-dessous de l’axe, lisse, sauf quelques sillons espacés dans la partie supérieure de Paire périphérique. Limbe beaucoup plus convexe en haut qu'en bas, largement festonné au bord supérieur, obscurément à l'inférieur.

Diamètre du cristallin 4,3.

Millim. 1/100. LONSUEUREET ARE OPA 161 » HAUTEUR Le A. HE al 13 8 ÉIDASSeUL ER ce en ee me-ieicre 412 1 LONnFUEUTATEMANÉLE PRE NE 32 20

de la nageoire caudale. . . » »

dUAMUSEAU ee () 28 Diameétre de liœil 9 28 Espace interorbitaire : . . . . . . .. 2 6

86-592, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. CINE) Banc d'Arguin. . . .. 1495 2

Bien que l’état de conservation laisse à désirer et rende la détermina- tion douteuse jusqu'à un certain point, cependant, à en juger d’après la description et la figure données par M. Günther, la brièveté relative du museau, le diamètre considérable des yeux, l’étroitesse de l’espace interorbitaire, montrent assez que ce poisson est, sinon identique, au moins très voisin du Zycodes macrops Günth., lequel se différencie d’ailleurs aisément de la plupart des autres espèces du genre par ces caractères. L'individu dont il est ici question paraît, il est vrai, avoir le corps proportionnellement un peu plus allongé, douze fois la hauteur au lieu de dix fois, mais la peau et la paroi abdominale manquant, cette dernière dimension se trouve diminuée, en sorte que la différence, déjà faible, peut être considérée comme nulle. Les Lycodes paxillus, G. et B. et L. parilloides, G. et B. ont également l'œil égal à la longueur du

(4) PL XXVI, fig. 22. (2) Sous le nom de Lycodes? Verrilli G. et B. dans l’énumération statistique page 51.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 309

museau et Pintervalle interorbitaire beaucoup plus petit, 1/%; mais ici la longueur du corps est incomparablement plus grande, seize fois la hauteur, et celle de la tête beaucoup moindre, puisqu'elle occupe seule-

ment 1/8 de la longueur.

243. Lycodes albus. (PSV EME AE AL TS)

B. V.-D,132 ; A. 108 + V 1.

Ce Lycodes est de forme très allongée, la hauteur, à très peu près égale à l’épaisseur, n'étant guère que 1/17 de la longueur.

La tête n'entre que pour 1/8 dans celle-ci, elle est aplatie, enveloppée d’une peau muqueuse. Museau arrondi, occupant 1/3 de la tête; bouche petite, à lèvres épaisses, frangées, infère, car la mâchoire supérieure dépasse notablement l’inférieure, l'épaisseur des téguments ne permet pas d'apprécier le point finit le maxillaire, mais la commissure buccale atteint à peine le milieu de l’espace compris entre le bout du museau et le centre de l'œil. Dents assez fortes, coniques, dirigées d'avant en arrière aux deux mâchoires ; il en existe également sur le vomer et les palatins. On ne distingue bien que la narine antérieure, tubuleuse et placée tout à fait en avant sur le bord labial, au premier abord elle se confond avec les franges et les saillies formées par les ervples muqueuses, qui sont au nombre de 6 environ à la mâchoire supérieure, et de # ou 5 sous chaque branche de la mâchoire inférieure. Œil tourné presque directement en haut, peu visible, même sur le frais, étant caché sous la peau; son diamètre n’est guère que 1/9 de la longueur de la tête ou 1/3 de celle du museau; l’espace interorbitaire a les mêmes dimensions. Orifice branchial assez large, car la membrane branchiostège n’adhère à l’isthme que sur une faible largeur, ou 37° au plus; l’opercule est en triangle à peu près isocèle à sommet inférieur; le sous-opercule allongé remonte à la partie postérieure du précédent, qu'il dépasse en haut et en arrière pour former une pointe mousse mem-

braneuse. La peau de la tête ne présente pas d’écailles.

310 POISSONS.

L'anus se trouve placé un peu en avant des 2/7 de la longueur. Les écailles, sous forme de taches pâäles, sont bien distinctes à la partie postérieure du corps et, en avant, à la face ventrale sur l'animal conservé dans la liqueur. La ligne latérale, peu visible, est située antérieurement vers le milieu de la hauteur, mais descend ensuite en arrière vers son tiers ou son quart inférieur.

La dorsale est assez reculée, commencant vers le quart de la longueur 53°" du bout du museau), l’origine de lanale se trouve encore plus loin (61°”), toutes deux peu élevées, exactement semblables, se réunis- sent à l’extrémité avec la caudale. Pectorale large, enveloppée dans un tégument épais; la base se trouve à 26°" du bout du museau; sa longueur a cette même dimension et son extrémité est loin d'atteindre le niveau d’origine de la dorsale. Les ventrales, ne mesurant que 3°” et placées à 21° du bout du museau, ne paraissent constituées que par un seul rayon, il est probable qu’en réalité il y en a plusieurs réunis sous une gaine cutanée simple.

La coloration était, sur le frais, d’un blanc très légèrement bleuàtre avec la tête, une ligne dorsale et une ventrale, suivant la base des nageoires correspondantes, d’un bleu indigo clair; abdomen sombre ; les pectorales, les ventrales, le bord libre des nageoires impaires, brun sépia. Iris bleuâtre.

Il est inutile de refaire 1e1 la description des écailles (1), ce qui a été dit à propos du Lycodes macrops Günth. (2) pouvant leur être appliqué mot pour mot; leur diamètre n’atteint guère que 0°°,6. Il ne paraît pas y avoir d’écailles spéciales de la ligne latérale, elle serait entière-

ment membraneuse.

Millim. 1/100. POnEUEUR EE RE s 199 » HAUtEUT EE RER RTE 12 6 HPHISSeLTA AE PR PS AT 10 6) Boneueurdenlantetc ec". 26 13 _— de la nageoire caudale. . . 3 1 JUMUSEAUE EE NN @) 34

1) PI. XX VI, fig. 1°. 2) Voir p. 307.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 311

Millim. 1/100. DiaméireneL@i Re 3 hi Espace interorbitaire . . . . . . . .. 3 11 86-590, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. CXXXIIL. ORNE Atlantique N. .... 3975 2

Le Lycodes albus se range évidemment parmi les espèces anguilli- formes du groupe, et sa longueur proportionnelle peut déjà servir à le distinguer des Lycodes Sarsii Coll. et L. Verrilli G. et B., chez lesquels la hauteur est de 1/14 et 1/12 de la longueur. Chez les Zycodes paæillus G. et B., L. paxilloides G. et B., œil est beaucoup plus grand, occupant 2/7 de la longueur de la tête. C'est en somme du Zycodes muræna Coll. que ce poisson paraîtrait se rapprocher davantage, mais ce dernier à l'œil également plus développé, 1/5 de la tête, le corps est plus long, vingt et une à vingt-deux fois la hauteur. Enfin j'ajouterai que dans toutes ces espèces la dorsale commence plus en avant sur le milieu des pectorales ou sur leur partie postérieure.

Il m'avait d'abord paru que ce Lycodes albus et les espèces voisines méritaient de former un genre à part, auquel j'avais provisoirement donné le nom de Zycodophis, mais, malgré les importants travaux publiés par M. Lütken et M. Colett, l'étude de ces poissons présente de si grandes difficultés, que, n'ayant pu voir, par moi-même, des types

authentiques de toutes les espèces, la question doit être réservée.

244. Lycodes mucosus? Richardson.

B. VI-LD. 106? ; A. 81? L V. 2.

L'individu pris dans les dragages du Z'alisman se trouve être en si mauvais état, qu'il n'est pas possible de le déterminer spécifiquement avec certitude.

Tout ce qu'on peut dire, c'est que ce poisson, d’assez grande taille,

appartient plutôt aux espèces zoarciformes, la hauteur n'étant guère

312 POISSONS.

que 1/11 de la longueur. Sur des lambeaux du tégument pris dans cer- tains points protégés, comme le voisinage des pectorales, on peut cons- tater qu'il devait être d’un noir profond, avec des amas punctiformes pigmentaires nombreux, mais sans trace d'écailles, car vu Pétat de la peau et la disposition régulière des taches colorées en ces endroits, il est certain qu'elles n’y ont jamais existé.

La dorsale commençait à une distance du bout du museau égalant à peu près 1/4 de la longueur du corps, et l’anale plus en arrière, vers les 2/5, mais il n’est pas sûr que la portion antérieure de celle-ci n'ait pas été emportée avec la paroi abdominale, qui manque. Pectorales élargies, longues de 50°", ayant environ 22 rayons. Les ventrales ne mesurent que 10°" et, autant qu'on en peut juger, n’offrent que 2 rayons.

Diamètre du cristallin, S°",4.

Millim. 1/100. DO ECS CREME RE 430 Hauteur APN EN PRE AC ROT Erte 38 9 ÉpaIsReURotC CU 10 9 Pongueur de lantéte re E 84 28

de la nageoïre caudale. . . » »

dumusean() 33 39 Diametre delle PRE 17 20 Espace interorbitaire . : . . . . . 8 9

86-589, Col. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. NOMME EE Banc d’Arguin. . . .. 1230 1

Genre GYMNOLYCODES (2).

Corps comprimé, atténué, ensiforme ; peau peu adhérente aux couches »

sous-jacentes et privée d’écailles. Nageoires verticales réunies ; peeto-

(1) Le mauvais état dans lequel est la tête rend cette dimension et les deux suivantes fort in- certaines. (2) Touws, nu; Lycodes, genre typique.

TÉLÉOSTÉENS. ANACANTHINIENS. 313

rales enveloppées dans le tégument; ventrales jugulaires? Mâchoires garnies de dents fines sur plusieurs rangs, disposées en quinconce : vomer et palatin inermes. Orifice branchial petit, placé un peu au-dessus

des pectorales.

Cet Anacanthinien me paraît devoir être rapporté à la famille des Lrconnæ, les nageoires verticales sont en effet unies en une seule, l'orifice branchial est petit et la membrane branchiale soudée à l'isthme du gosier.

Il ne peut toutefois être placé dans aucun des genres, aujourd'hui assez nombreux, qui composent ce groupe. Les nageoires ventrales ont été arrachées, mais d'après le point d'insertion, il est possible cependant de reconnaitre leur place en avant des pectorales directement sous l'orifice branchial; la présence de ces nageoires distingue ce genre des Gymnelis Reinh. et genres voisins: Maynea Cunn., Melanostigma Günth., Gymnehichthys Fischer, Uronectes Günth. L'absence de dents palatines ne permet pas de le confondre avec les Zycodes Reinh., Hypolycodes Hector et Lycodonus G. et B., mais le rapproche des Zlennodesmus Günth. et Lycodopsis Coll., dont il diffère par l'absence d'écailles et la forme du corps atténué régulièrement de la tête à l'extrémité caudale, tandis qu'il est à bords parallèles sur une assez grande longueur dans les espèces connues de ces deux derniers groupes, fort voisines et qu'il conviendra

peut-être de réunir un jour.

249. Gymnolycodes Edwardsi.

(PLEXVNI fe)

B. VI+D.n;A.n+V.?

Ce petit poisson est moins allongé que la plupart des Lyconnx, sauf peut-être les Melanosligma, et la forme aplatie de son corps le fait plutôt ressembler aux OPmounx du groupe des Broruzina. La plus grande hauteur est à très peu près 1/5 et l’épaisseur 1/7 de la longueur.

La tête fait environ 2/9 de cette dernière dimension; sa forme

(TALISMAN. Poissons.) 40

31% POISSONS.

est globuleuse, autant qu'on en peut juger, car elle est altérée par la luxation des mâchoires, dont celle de gauche a disparu, et la distension exagérée de la membrane branchiostège. Museau busqué, occupant 2/5 de la tête; bouche grande, le maxillaire se prolonge jusque vers le niveau du centre de Pœil, Sur l'intermaxillaire et le dentaire se voient des dents petites, planes, pavimenteuses, rappelant, par leur disposition, ce qu'on connaît chez certains Élasmobranches, tels que les Mustelus quelques Raies: le palais est absolument lisse. Œil de dimension moyenne, occupant 1/5 de la longueur de la tête; l'espace interorbitaire est plus grand, 1/3 environ de cette même dimension. Je n'ai pu dé- couvrir de barbillon. L'orifice branchial consiste en une simple fente placée vers angle supérieur et descendant à peine jusqu’au niveau de insertion de la peclorale. On ne peut reconnaitre la forme et la dis- position des pièces operculaires, qui paraissent imparfaitement déve- loppées : la membrane branchiostège est soutenue par des rayons relati- vement longs, forts, lesquels, dans l'état se trouve lindividu, sont

ê

artés, distendant la membrane en une sorte de globe. Anus placé un peu en arrière du tiers antérieur. I n’est pas possible de savoir S'il y avait ou non de ligne latérale, la peau, peu adhérente, comme chez certains poissons tels que les Liparis, manquant sur la plus grande partie du corps. Tégument absolument privé d’écailles, mais parsemé de nombreux points pigmentaires, chromoblastiques, qui le couvrent presque entièrement aussi bien sur le corps que sur la tête et les nageoires.

La dorsale ne paraît pas commencer fort en avant, son origine étant à peu près au niveau de l'anus, celle de l’anale se trouve très légè- rement plus reculée, l'une et l'autre sont comparables, comme aspect et dimensions; leur hauteur peut être estimée à 5°" ou 6°, d'après la longueur de quelques rayons; elles se réunissent à l'extrémité posté- rieure du corps 1l n'existe pas, à proprement parler, de caudale, en ce point les rayons atteignent 9°". Les pectorales, complètement enga- gées dans la peau, sont longues d'environ 12°, le nombre de leurs rayons peut être de 11 à 13.

Au sortir du chalut l'animal était entièrement de couleur bistre, plus

TÉLÉOSTÉENS. ANACGANTHINIENS. D) foncé sur les nageoires; le ventre noir bleuâtre. L'intérieur de la bouche et de la cavité branchiale étaient jaunâtres, avec quelques points pigmen-

taires très espacés.

Millim. 1,100.

PODAUCURERE SEE 91 HAUTEUR LS Ado ee eu 19 21 ÉPAISSEULE REA MNT ET GE 13 14 Pongueurde la tél 20 22

de la nageoire caudale. . . d) 10

AUMUSEAU EN 8 40 Diametre deli@rl ee / 20 Espace interorbitaire . . . . . . . .. fi 39

86-522, Coll. Ms. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ONE PEER Côtes du Maroc. . .. 1319 1

Il serait nécessaire de compléter cette étude sur des exemplaires en meilleur état, notre individu, déjà fort abimé à la sortie du chalut, s'étant depuis notablement détérioré.

ACANTHOPTERYGII

FAMILLE. NOTACANTHIDÆ.

Cette famille pourrait comprendre d’après les auteurs deux genres, les Notacanthus BI. (1), ayant pour type le W. nasus BI., les Polyacan- thonotus Bleek., ne renfermant jusqu'ici que le P. Rissoanus, Fil. et Ver. M. Günther, pour ce dernier, avait proposé de reprendre la déno- mination générique Campylodon, créée par Fabricius et abandonnée comme postérieure au nom de Vofacanthus, mais elle s'applique suivant toute vraisemblance à l'espèce de Bloch, on ne peut donc légitimement la détourner de sa signification primitive et, dans le cas l’on croirait devoir maintenir la distinction générique, le nom proposé par Bleeker mériterait la préférence.

Il n'est pas facile, en dehors du Mofacanthus Rissoanus Fil. et Ver., de se faire une idée de la valeur des espèces, admises aujourd’hui par les ichthyologistes dans cette famille, et bien que la collection du Mu- séum puisse passer pour riche, eu égard à la rareté de ces Poissons, les matériaux sont encore insuffisants pour décider cette question. Nos collections renferment en premier lieu un superbe exemplaire, de près d’un mètre de long, auquel encore manque une bonne portion de la queue; il a été rapporté du Groenland, lors du voyage de /a Recher- che (2), deux individus beaucoup plus petits, 132% et 147°°, venant de Nice, ils ont été étudiés par M. E. Moreau; enfin, pendant la campagne du

(4) Ce nom a été universellement adopté; cependant Bloch, soit dans la grande édition de son Iehthyologie (t. XI, p. 112 ; 1787), soit dans l'édition posthume par Schneider (p. 390 ; 4801), forme le nom d'une facon différente et écrit: Acanthonotus. Comme le texte exprime plutôt la pensée de l’auteur, ce terme ne devait-il pas être préféré à celui porté par la planche, laquelle plus souvent consultée, à ce qu'il semble, donne: Notacanthus? Cela paraitrait logique, mais aurait aujourd'hui plus d'inconvénients que d'avantages. Les deux dénominations se trouvant dans le mème ouvrage, il était, on peut dire, loisible de prendre l'une ou l’autre; celle pour laquelle l'usage a prévalu est cependant la moins régulièrement composée.

(1) C'est l’exemplaire figuré dans le Voyage en Islande et au Groenland, pl. XI, et dans l'Atlas du Régne animal illustré, pl. LV, fig. 2.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 317

l'alisman, cinq Notacanthes mesurant de 250°° à 314" ont été capturés. Si d'un autre côté on se reporte aux descriptions et aux figures don- nées, on trouve un total de six espèces, qui par ordre de date sont les

suivantes :

Notacanthus nasus Bloch, 1787. La description première est peu satisfaisante, elle a élé complétée par Cuvier et Valenciennes, qui avaient pu examiner l’exemplaire type (Hist. Poiss., t. VIIT, p. 467); toutefois celui-ci était en très médiocre état et bien des points restent obseurs. Ainsi ces derniers auteurs donnent pour formule de la ventrale L,8, tandis que Bloch indique IH, 10, ce qui est sans doute plus près de la vé- rité. À cette même espèce a été rapporté l'individu du voyage de /4 Recherche, mais à tort, si on a égard à la formule des nageoires anale

et dorsale, comme on le verra plus loin.

Notacanthus Bonaparti Risso, 1840. MM. Filippi et Verany ont fait remarquer avec justesse qu'il est assez difficile d’avoir une idée exacte de ce poisson, vu le désaccord qui existe sur des points, non sans im- portance, entre la description et la figure ; ainsi l’auteur indique IX épines dorsales et il n'y en a que VIT de représentées. La première devrait sans doute être prise de préférence en considération; il faut remarquer tou- tefois qu'elle est souvent malaisée à comprendre par suite des nombreuses fautes typographiques qu'on y rencontre et que d'autre part la planche

paraît soigneusement étudiée.

Notacanthus sexpinnis Richardson, 18%4-1848. Description par- faite, comparative avec la figure du poisson donné comme Wofacanthus nasus dans l'édition du Aègne animal illustré; elle est accompagnée

d'une planche excellente.

Notacanthus mediterraneus Vilippi et Verany, 1859. La description est très bonne, il est fächeux qu'il n’y ait pas de représentation iconogra- phique à l'appui. M. le E. Moreau a rapporté à cette espèce, malgré quelques différences dont il fait mention, les deux spécimens des

318 POISSONS.

collections du Muséum provenant, comme le type original, de Nice.

Notacanthus phasganorus Goode, 1881. L'individu, quoiqu’'en mau- vais état (il avait été pris dans l'estomac d'un Somnniosus brevipinna Le- sueur), offre des caractères assez nets, si on a égard au nombre élevé des épines anales.

Notacanthus analis Gill, 1884. Très voisin du précédent, dont il différerait surtout par les dimensions comparatives du museau, de l'œil et de l’espace interorbitaire, caractères d’une appréciation délicate, si on songe surtout à l’état dans lequel se trouvait le premier de ces exem- plaires.

Le Notacanthe du voyage de /a Recherche parait intermédiaire entre ces deux derniers, se rapprochant toutefois davantage du Wofacanthus phasganorus Goode.

Les caractères sur lesquels ontété établies ces espèces se tirent surtout de la composition des portions épineuses de la dorsale et de l’anale, de la disposition des dents palatines, mandibulaires et maxillaires, du nombre de ces dernières, enfin de quelques différences dans les proportions de la tête. Quant aux proportions générales, utilement employées d’ordi- naire dans les distinctions spécifiques, l'alcool altère si profondément et, semble-t-il, si inégalement suivant les cas ces animaux, si fréquemment ils sont mutilés, qu'il est fort difficile d'y avoir recours.

Quoi qu’il en soit, on arriverait avec ces données à établir le tableau synoptique suivant :

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 319

Genre NOTACANTHUS Bloch.

Aou EnineSs del tiN an EL ONE N. medilerraneus K. et \. É ee ventraleaunombhrede lil... N. sexpinnis Richards, pines lorsales, D & : : ; Re Eu . . Mix a XI. X à XL. Sur chaque in-|20 à 22 dents. A. Bonaparti Risso. non COMPrIST

Épines | termaxillaire. . . . . . 30 dents... . AV. nasus BI. a d'HRS elile épine { anales rs 2e M F ü Im XVII supérieure au diamètre de arliculée _ LE - : eiaal à XXII. | RŒTE PRET EE R N.phasganorus Goode.

postérieure,

de Longueur au 2e UE : ee du museau \égale au diamètre de l'œil. A. analis Gill. nombre de NN CPE AUR el A ER Re Se eee N.Bissoanus Fil. et Ver.

Ce tableau, emprunté aux descriptions données par les auteurs el qui n'a d'autre but que de fixer les idées sur ce point, ne peut être accepté sans réserves relativement à la valeur des caractères qui y sont employés.

On doit en premier lieu regarder ceux-ci comme peu sûrs dans une cer- taine limite en raison du petit nombre d'exemplaires connus. La plupart des espèces sont établies d'après l'examen d'un seul sujet, en sorte qu'il est absolument impossible de distinguer les caractères spécifiques réels des particularités individuelles, lesquelles, autant qu'il est permis d'en juger, peuvent ne pas être sans importance.

Par exemple, le nombre des épines qui composent la dorsale varie de V à VII et de IX à XI, pour l’anale on en trouve de IX à XXIT; il est bien entendu qu'il n’est pas question, comme Je lai dit plus haut, du M. fèrs- soanus, lequel, en tant qu'espèce au moins, est parfaitement distinct. Or il est facile de se convaincre, en étudiant la structure et la disposition de ces épines, qu'elles doivent très probablement varier quant au nombre avec l’âge, sur un même individu. C'est surtout en examinant la na- geoire anale qu'il est difficile de se défendre de cette idée, la limite entre les épines et les rayons articulés est en quelque sorte impossible à saisir, on passe des unes aux autres par des transitions insensibles et très

ordinairement les dernières épines présentent des vestiges non douteux

320 POISSONS.

d'articles, quoiqu'elles soient absolument rigides; le fait a été déjà noté par Richardson et se trouvait fort bien rendu sur la magnifique planche du Voyage en Islande et au Groenland. D'un autre côté, en arrière de la dernière épine dorsale se voit habituellement un petit rayon non branchu, mais distinctement articulé; il est d’ailleurs demi-rigide et ressemble plutôt sous le rapport de la consistance à une épine qu’à un rayon propre- ment dit. N'est-ce pas à, en effet, une épine en voie de développement, laquelle s'accroîtra et s’éloignera de la précédente pour prolonger la dorsale? Sur certains sujets cette épine articulée manquerait (1), on s’est mème demandé si ce n’était pas un caractère spécifique. Ne seraient-ce pas plutôt des individus pris au moment la dernière épine, venant d’ac- quérir tout son développement, n’est pas suivie du rayon dont l’évolution n'a pas encore commencé au moins d’une manière apparente? Il y aurait quelque chose de comparable à ce qui existe chez les Polvptères pour l'accroissement du nombre des pinnules. Le fait, il est vrai, en ce qui con- cerne les épines dorsales des Notacanthes, estbeaucoup plus douteux parce qu'on ne voit pas ici de transition insensible comme chez ceux-là et les épines dorsales paraissent d'autant plus développées qu'elles sont plus reculées. D'un autre côté, la distance qui sépare ces mêmes épines est régulière et les postérieures ne sont pas moins espacées que les anté- rieures comme chez les Polyptères. Pour l’anale il en est tout autre- ment, ces objections ne peuvent être faites.

Si le nombre des épines varie, ne pourrait-il pas être mis en relation avec la taille et par conséquent avec l’äge probable des individus? Dans l'espérance d'apporter quelque lumière à cette question j'ai rassemblé dans le tableau suivant les données fournies par les auteurs, qui, la plupart, sont très explicites sur ce point, en y joignant l'examen des matériaux dont j'ai pu disposer. Il comprend dans une première colonne l'indication des sources sont puisés les renseignements; les trois suivantes donnent: la dimension de chaque individu (2), puis le nombre

des épines pour la nageoire dorsale et pour la nageoïire anale; enfin on

(4) D'après les auteurs, car je l'ai rencontrée sur tous les individus que j'ai pu examiner. (2) Ces chiffres ne donnent qu'une approximation ; la perte de la portion caudale semble être un accident fréquent chez ces animaux et bon nombre d'individus sont en voie évidente de réparation.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 321

trouvera dans une dernière colonne l'indication historique en ce qui

concerne chaque exemplaire (1).

Nombre des épines

Tale. —… 2 —_—— dorsales. anales.

1 2N16470/ Coll. Mus. AS2RDETTTS "A IX Vu par M.E. Moreau. DNAPGAEMIA. 5.4 .1 147 MITA XI id. 2. SCC. R1SS0, 1840... :. . + 148 IX XV Type du N. Bonaparti Risso. 4. Sec.Filippiet Verany,1839. 203 VA XIT Type du N,mediterraneusFil.et Ver. 5..N° 87-128, Coll. Mus. . . . 2235(2) V, 1 X Campagne du Z'alisman, 1883. 6. 87-127, MM ELITE VAS al X id. HEANPA ST 12910, id 310 Mi XI id. 8. 87-129 GR Sr MM XI id. 9. Sec. Richardson, 1844-48. 330 M'A XIV Type du N. sexpinnis Richards. 10. Sec. Cuv. Valenc., 1851.. 812 X XIII Type du AV. nasus BI. 11: À, 6864, Coll. Mus. . .. 930 XI, 1 XXII Du voyage de la Recherche. 12Sec. Goode, 1881. . . . . . 968 X XIX Type du N. phasganorus Goode.

En laissant de côté pour un moment les trois premiers spécimens, on trouverait un certain rapport entre la taille et le nombre des épines, tant à la dorsale qu'à l’anale, mais la progression n’est pas toutefois régulière, car si on néglige le 9 comme habitant des régions très dif- férentes de tous les autres, en passant des 4 à 8 au 10, à une augmentation de taille de plus du double correspond une élévation du nombre des épines assez sensible pour la dorsale, faible au contraire pour lanale, tandis qu'entre ce dernier individu et ceux qui portent les 11 et 12, bien que la dimension longitudinale ne subisse qu'une augmentation relativement petite, le nombre des épines anales peut devenir plus de moitié plus grand. D'un autre côté les trois premiers exemplaires, bien que de taille beaucoup moindre comparés aux autres, ont des formules plus élevées pour la dorsale en particulier, que ceux qui les suivent immédiatement.

On peut conclure de cette discussion que si, chez les Notacanthes, sur

un individu donné le nombre des épines dorsales et surtout anales varie,

(1) Le Notacanthus analis Gill. présente un nombre d’épines élevées D. XI, 1; A. XVII, il ne figure pas dans ce tableau, sa taille n'étant pas indiquée dans la description.

(2) Get exemplaire, doit il sera question plus loin, sous le nom de Notacanthus mediterraneus, var. pallidus (Voir page 328 note), a la partie postérieure du corps tronquée et en voie de réparation (PL. XXVIL, fig. 2°), il devait normalement avoir une taille sans doute égale à celle des n°5 7 et 8.

(TALISMAN. Poissons.) #1

322 POISSONS.

c'est dans des limites probablement définies et par conséquent les formules combinées des deux nageoires sont susceptibles de fournir des caractères propres à la détermination des espèces.

En ce qui concerne spécialement les exemplaires de la collection du Muséum, deux d’entre eux (n° Î et 2) appartiennent à un premier tvpe, qui me paraît être le Notacanthus Bonaparti Risso (1), quatre (n° 5, 6, 7 et 8) peuvent être assimilés avec plus de certitude au W. mediterraneus Fil. et Ver., le dernier enfin (n° 11) est à rapprocher du W. phasganorus Goode, bien que, on l’a dit plus haut, il présente certaines affinités avec le V. analis Gill.

Pour les espèces qui ne sont connues que par les descriptions et les figures, le W. sexpinnis Richards. doit vraisemblablement être regardé comme un type à part, bien que l’on ne puisse préciser ses caractères distincüifs, car le W.mediterraneus Fil. et Ver. en paraît très voisin, sauf la formule de l’anale. La chose parait plus douteuse en ce qui concerne le N. nasus BI., qui pourrait bien n'être que l’état adulte du N. Bonaparth Risso, lequel devrait dans ce cas changer de nom, mais cette espèce, quoi- que typique, n’est qu'imparfaitement connue, vu l’état de l’exemplaire qui a servi aux descriptions. Sans doute, d’après Cuvier et Valenciennes, les dents maxillaires antérieures sont bisériées, ou plurisériées, tandis qu'elles sont sur une seule rangée chez le N. Bonaparti Risso ; mais ce caractère, que l’on retrouve sur le W. phasganorus d'après M. Goode et que j'ai pu vérifier sur l’exemplaire du voyage de /4 Recherche, me paraît être un caractère d'âge, vu l’inégal développement de ces organes chez cet individu et leurs rapports différents avec l'os qui les supporte, les dents les plus longues étant immobiles, égales, tandis que les autres paraissent n’adhérer que faiblement, comme le font à leur début des dents de remplacement, et sont en outre de tailles variées.

Une question sur laquelle les ichthyologistes hésitent encore à se prononcer, c’est la position qu'il conviendrait d’assigner dans la elasse des Poissons à la famille des Noracanranx.

Pour ne parler que des principales opinions émises à ce sujet, Cuvier

(4) Ils rappellent d’une manière frappante la figure donnée par cet auteur.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 323

place ces êtres auprès des Rynchobdelles et des Mastacembles parmi les Scombéroïdes, en faisant remarquer toutefois que cette position dans la série ichthyologique est douteuse, vu les notions incomplètes qu'on avait sur ces animaux. Ce rapprochement fut, en partie au moins, adopté par Müller, qui réunit ces trois genres en une famille commune, Noracanrur, mise également auprès des Scombres.

Dans le catalogue des Poissons du British Museum, M. Günther forme deux familles, Masracemsezinæ et Noracaxrm, cette dernière réduite au genre Votacanthus, placées à la fin de la série des AGANTHOPTERYGN, en quelque sorte hors rang, l’une faisant passage aux Apop4, Pautre aux AgpomNaLes. Toutefois, dès cette époque, dans un résumé sous forme de tableaux joint au troisième volume dudit catalogue, il place les Masra- CEMBELIDÆ parmi les ACANTHOPTERYGIL BLENNIIFORMES, les NorTacanTur restant à part, dans leur situation première. C'est l'opinion conservée par le savant auteur dans son /atroduction to the Study of Fishes en 1880. Deux ans plus tard, nous voyons les auteurs américains MM. Jordan et Gilbert reprendre l'idée de Müller en réunissant les deux familles dans l’ordre des Opisrnom, emprunté à M. Cope et caractérisé par la ceinture scapulaire suspendue à la colonne vertébrale, et non adhérente au crâne, mais les caractères donnés pour cet ordre, s'ils s'appliquent convenablement aux MasracemBeLIDæ, sont fautifs sur des points impor- tants en ce qui concerne les Notacanthes.

Chez ces derniers, en effet, la vessie natatoire est pourvue d’un canal pneumatophore, caractère qui rapprocherait ces poissons des ABpomr- NALES, comme l’aspeet extérieur, la position des catopes, l'avaient déjà fait supposer à différents ichthyologistes, toutefois cette disposition ana- tomique se rencontre également dans le groupe des Ganoïdes, et c’est parmi ceux-ci en effet qu'il convient, je pense, de placer les Nota- canthes.

On peut invoquer en faveur de cette manière de voir un caractère histologique qui, sans être exclusif, puisqu'il se rencontre dans bon nombre d’abdominaux, est très exceptionnel chez les Acanthoptérygtens : la présence d’ostéoplastes, qui existent non seulement dans les épines

des nageoires, mais également dans les différentes parties du squelette, os

324 POISSONS.

du cräne (pariétal), vertèbres, côtes (1). Les épines montrent encore ce caractère de n'avoir qu'un canal nourricier central et non deux, comme cela se rencontre sur les épines osseuses de certains Abdominaux, Silures et Cyprins par exemple, particularité qui cadre mal avec la position attribuée aux Notacanthes parmi les Téléostéens, et doit plutôt être regardée comme indiquant des analogies avec les écussons dorsaux des Esturgeons mieux les pinnules isolées des Polyptères; on pourrait ajouter que la variabilité plus ou moins grande du nombre de ces organes chez tous ces poissons n’est pas sans leur donner un certain air de famille.

Enfin, on verra plus loin que la constitution de la vertèbre écarte les Notacanthes de la plupart des Téléostéens pour les rapprocher des Elasmobranches mieux du groupe intermédiaire des Ganoïdes. La disposition des lames apophysaires neurales percées d’un trou de conju- gaison et élargies au point de se toucher les unes les autres, leur arti- culation par l'intermédiaire d'un cartilage rayonnant basi-crural, ce qui se trouve également pour l'articulation de l'arc hémapophysaire, sont les plus frappantes de ces particularités, on pourrait y joindre la présence d’une corde dorsale en grande partie persistante, toutefois ce dernier caractère demanderait à être vu sur des animaux dans un état meilleur de conservation, je n'ai pu en juger que d’après la vertèbre desséchée.

On pourrait objecter que la vessie natatoire simple, les écailles cycloïdes, l'absence de valvule spirale dans l'intestin (ce à quoi il faut peut-être joindre l'absence de valvules en rangées multiples dans le bulbe artériel), éloignent ces Poissons des Ganoïdes. Mais il faut dire que le premier de ces caractères se voit déjà chez les Sturioniens ; quant aux écailles et à la valvule spirale, chez les Aria les premières sont d’un type analogue, et chez ces mêmes poissons, auxquels on peut joindre les Lepidosteus, la seconde est si réduite, qu'il est souvent difficile ou même impossible d'en constater la présence.

(4) M. Külliker, dans son travail sur la structure histologique du squelette des Poissons (1859), le plus complet encore sur ce sujet, place Les NoracanTHint parmi les ACANTHOPTERI Sans ostéoplastes, mais il suit la classification de Müller et il s’agit évidemment des Mastacembles, chez lesquels, j'ai

pu le vérifier, le squelette ne montre pas ces éléments histologiques et qui présentent des épines formées d'un tissu analogue à la dentine ou mieux à la vitrodentine.

TÉLÉOSTÉENS. ACGANTHOPTÉRYGIENS. 399

En résumé, en admettant le groupe des Ganoïdes, évidemment fort hétérogène, si on s'en tient au moins à ses représentants actuels, c’est parmi eux que le genre Notacanthus doit ètre placé comme établissant un nouveau lien entre ces poissons, les Esturgeons en particulier, et les

Téléostéens abdominaux et apodes (1).

253. Notacanthus mediterraneus Filippi et Verany.

PI. XXVII, fig. 2. 2, 9, 9e, 9ù, 9

Br. VIII 2 D. VI, 1 ; A: XI, 420? —E NV. IIS, G.

Écailles, 19/299/935.

Forme aplatie, étirée, la queue se prolongeant pour se terminer par une très faible troncature comme chez certains OPnbupx; la hau- teur fait environ 1/12, l'épaisseur moins de 1/20 de la longueur du Corps.

La tête entre dans celle-ci pour 1/6 ou 1/7; elle estcomprimée. Museau proéminent, muqueux, aussi, suivant l’état de conservation, c’est-à-dire s'il a été plus ou moins rétracté par l'alcool, il occupe les 2/7 ou moins du quart de la longueur de la tête; cette partie doit jouir, sur le vivant, d’une certaine mobilité, et constitue un organe de tact très sensible, à en juger par le volume de la branche nerveuse, qui S'y ramilie. Bouche infère, plutôt petite, car son bord antérieur se trouve vers le milieu de la longueur du rostre et la commissure n’atteint pas, ou à peine, le tiers antérieur de l'œil. Le maxillaire est remarquable par sa terminaison postérieure fourchue; la branche supérieure donne une forte épine, linférieure se recourbe en un lobe allongé, arrondi: cette disposition que je constate sur tous les exemplaires et, comme on le verra, sur l'espèce suivante, paraît être générale dans le genre et n'a cependant été signalée que par Richardson à propos du Nofacanthus sexpinnis: 11 à fait, il est vrai, la remarque que la figure donnée par Valenciennes dans le Æègne animal illustré Vindiquait parfaitement. L'intermaxillaire

(1) Cette nouvelle manière de comprendre la position des Nofacanthus dans la série ichthyolo- gique modifierait sur ee point les vues générales exposées au début de ce travail (voir page 20).

9326 POISSONS.

est large, armé d'environ 24 dents, aplaties, aiguës, recourbées d'avant en arrière vers le milieu de leur longueur, pour former de véri- tables crochets; mandibule munie de dents analogues, mais droites, on en compte 26 ou 27 de chaque côté; enfin, au palais existe une rangée de dents exactement semblables à ces dernières, formant un fer à cheval concentrique à lare mandibulaire, tous ces organes sont solidement fixés aux parties du squelette qui les supportent. Il est remarquable que les dents mandibulaires répondent plutôt aux dents palatines qu'aux intermaxillaires, les premières sont immédiatement placées en avant des secondes et avec celles-e1 doivent servir à couper comme le feraient des lames de ciseaux, tandis que les dents des intermaxillaires sont placées beaucoup plus en avant; ces os et les maxillaires paraissent jouir d’une grande mobilité; un système de tendons assez compliqué s’y insère. On peut préjuger, d'après cette disposition, que les dents anté- rieures sont spécialement destinées à saisir la proie, leur forme semble en rapport avec cette fonction, et à l’attirer entre les dents postérieures qui la sectionnent ou la retiennent. Les autres parties de la bouche ne présentent pas d'organes dentaires. Les narines peu apparentes sont rapprochées l’une de lautre et situées vers le quart postérieur du museau; deux lobes, l’un supérieur, l’autre inférieur, se voient sur le pont membraneux qui les sépare, et se prolongent un peu sur les bords de la narine antérieure. Œil médiocre occupant 1/5 environ de la lon- sueur de la tête; les sous-orbitaires faisant complètement défaut, l'orbite n'est limitée en arrière que par les parties molles et surtout les masses musculaires, qui meuvent les mâchoires.

Orifice branchial largement ouvert, le pli supérieur cependant ne remonte guère plus haut que les 2/5 de la hauteur du corps, mais l'angle symphysaire est porté très en avant. On trouve le battant operculaire composé des pièces habituelles, elles sont complètement recouvertes d'une peau épaisse, aussi ne peut-on les distinguer qu'après avoir enlevé celle-ci : sa forme générale est celle d’un quadrilatère allongé, le bord postérieur étant à peu près rectiligne. Le préopercule en L se prolonge en pointe en avant; l’opercule forme presque à lui seul la partie

sostérieure du battant: le sous-opercule n’est représenté que par une [ Ï

12 1

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 32

bande étroite, placée au-dessous du précédent, tous deux sont parcourus par des côtes ou mieux des stries rayonnantes égales, serrées, dirigées d'avant en arrière, et qui, pour l’opercule, partent de son angle antéro- supérieur et semblent continuer les rayons branchiostèges ; l’interoper- eule est moins distinct, une sorte de pièce étroite, allongée, carrément coupée en arrière, le représente. Tête entièrement couverte d’écailles semblables à celles du corps, plus petites seulement.

Anus vers les deux cinquièmes de la longueur de celui-ci; un orifice génital postérieur distinct. Ligne latérale commençant en avant assez haut, car elle est au-dessus du pli operculaire, et, vers la partie médiane du corps, située encore notablement plus près du dos que du ventre. Écailles peu visibles, enfoncées dans le tégument.

Épines dorsales courtes, robustes, renforcées par une côte posté- rieure, hautes de à 5°, à base élargie transversalement pour Parti- culation avec l’interépineux, et mesurant dans ce sens 2°" au moins; la première épine, placée bien en avant de l’anus, est à 115"" du bout du museau; la base de la nageoire, constituée par ces épines

mm,

libres, mesure environ 54 le petit rayon placé en arrière de la VI° épine est brisé, mais sa partie basilaire bien distincte. L’anale commence immédiatement en arrière de l'anus, ou plutôt du pore génital entre les IT° et ITI° épines dorsales ; sa portion épineuse finit avant ou au niveau de la VI; les épines qui la composent sont plus grèles que les dorsales, la [” étant à peine haute de 1,9, la XF de 7°”, la portion molle s’arrète à une distance faible mais réelle (1° à 1°°,5) de l’extré- mité du corps. En ce point existe une troncature sensible, malgré latté- nuation du pédoncule caudal, avec une uroptère distincte quoique très courte et composée d’un très petit nombre de rayons, 5 ou 6. Pectorale peu développée, sa longueur étant à peine moitié de celle de la tête, pointue, falciforme, composée de 12 rayons; sa base est à une certaine

0 m “)

distance de l’orifice branchial (7"" ou 8°"). Ventrales un peu en avant de

la première épine dorsale, qui répond environ à leur tiers antérieur ; l'extrémité des rayons atteint l'anus, la IT° épine, la plus longue, est moitié plus courte (10"*)

la I ne mesure que 3*° à 4°”, la IT° est inter- 1 9

médiaire comme longueur; ces épines sont robustes, comparables à

328 POISSONS.

celles de l’anale, les deux premières à pointe simple, la troisième nette- ment bifide; sur les individus parfaitement intacts, les ventrales sont jointes sur la ligne médiane, mais la faible membrane qui les unit se rompt avec la plus grande facilité.

Tous les exemplaires, sauf un (1), étaient brun-sépia avec le pourtour de la bouche, le bord du battant operculaire, la portion molle de l’anale, un liséré dorsal sur la partie postérieure du pédoncule caudal et Pu- roptère, noirs.

Les écailles sont du type très franchement sous-épidermique, de

1 mm

forme ovalaire, plus ou moins allongées, mesurant de long sur 0,6 à 0"",7 de large avec le foyer central ou très peu en avant. On ne distingue que des sillons centrifuges rectilignes et les crêtes concentriques très étroites, en sorte que la surface se trouve divisée en petits quadri- latères larges d'environ 0°°,020 sur 0"",070 à 0"",080 de long, au niveau de la partie moyenne du rayon. Ces écailles sont toutefois imbriquées, mais ce qu'elles présentent de remarquable, c’est leur fragilité extrême ; il a été impossible, sur les exemplaires, cependant bien conservés, de nos dragages, d'en extraire d’intactes et les mesures ont être prises sur des lambeaux du tégument auquel on les avait laissées adhérentes; lors- qu'on veut les enlever par le grattage, opération qui les fournit en bon

état pour l'étude chez l'Anguille, le Ryplicus et autres poissons ayant ces

organes du même type, on n'obtient chez les Notacanthes que des écailles.

comme pulvérisées, les petits quadrilatères se disjoignent et il semble que

la lamelle basilaire, qui les soutient d'habitude, fasse ici défaut (2).

(1) Get exemplaire, pris dans le dragage Lxxxit, constitue peut-être une espèce distincte; dans le tableau précédemment donné (voir page 321) il est inscrit sous le 5. Sa couleur était d'un blanc laiteux à l’état frais, et le nombre de ses épines dorsales est le plus faible connu jusqu'ici. Ses dents sont peut-être un peu moins nombreuses (20 à l'intermaxillaire), quoique la longueur de la tête (50mm) soit à frès peu près comparable à celle de l'individu pris pour type et que les propor- tions des différentes parties, longueur du museau, diamètre de l'œil, espace interorbitaire, soient sensiblement les mêmes. Par malheur la partie postérieure de la queue (pl. XXVIL, fig. 2°) à été coupée accidentellement et était, avons-nous dit, en voie de réparation. Je le considère comme simple variété, sous le nom de N. mediterraneus, var. pallidus, jusqu'à ce qu'on puisse avoir des renseigne- ments plus complets sur ses caractères propres. De tous les Notacanthes pêchés dans nos dragages, c'était de beaucoup le mieux conservé etil a particulièrement servi à l’étude des viscères abdominaux:

(2) Sur le grand exemplaire de Nofacanthus phasganorus du Voyage en Islande et au Groenland, A. 6864, Coll. Mus., cette lamelle parait avoir acquis plus de résistance et, bien que les écailles soient encore fragiles, j'ai pu, par le procédé ordinaire avec les brucelles fines, en extraire quelques- unes intactes; elles mesurent 32 à 4uu (de Tong sur 20® à 3uu de large et sont du même type.

+

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 329

Le squelette est d'une assez grande simplicité. On compte environ 50 vertèbres abdominales et 168 caudales. La dernière est tronquée pour supporter l'uroptère. La constitution des pièces rachidiennes pré- sente d’intéressantes particularités et s’écarte de ce qu’on connaît chez la plupart des Téléostéens. Le centrum est annulaire, avec une perfora- tion centrale, qui s'étend à près de la moitié du rayon pour les vertèbres antérieures et plus loin encore pour les vertèbres du milieu de la queue, la corde dorsale serait donc en grande partie persistante; les faces de la portion osseuse sont concaves et la périphérie, sur le see, fendillée, lacuneuse suivant l'axe vertébral, les cônes osseux antérieur et postérieur se trouvant unis par des lamelles longitudinales, ce qui rappelle la disposition connue chez certains Squales tels que PA/onas vulpes et d’ailleurs d’autres poissons. Chacune des branches inférieures de l’épine neurale se joint au corps de la vertèbre par une sorte de palette sur laquelle des sillons font distinguer une partie centrale infé- rieure triangulaire et deux supérieures de même forme, l’une en avant, l'autre en arrière, celle-ci percée d’un trou donnant passage à une des racines nerveuses, les palettes sont contiguës entre elles : il est impossible de ne pas être frappé des analogies que présente cette dispo- sition avec celle qu'on rencontre chez les Plagiostomes et certains Ganoïdes, et de ne pas assimiler ces pièces aux cartilages cruraux, Surcru- raux et intercruraux de ces vertébrés. L'articulation de cet arc neural, et ceei existe également pour l'arc hémal, ne se fait pas directement avec la substance osseuse qui constitue le centrum, mais par l'intermédiaire de

bases cartilagineuses placées dans quatre fossettes, deux supérieures,

deux inférieures, creusées dans le corps de la vertèbre, en sorte que sur

+

+.

une coupe transversale on trouve quatre rayons cartilagineux rappelant la disposition connue chez les Elasmobranches astérospondyliens (1).

Le crâne (2), largement ouvert antérieurement, n'offre aucune trace

(1) Nos connaissances en ce qui concerne la structure des vertèbres chez les Téléostéens sont loin d’être aussi avancées que pour les Élasmobranches, si bien connus sous ce rapport depuis le travail magistral de M. Hasse. D'après des recherches personnelles, je trouve chez la Perche, le Hareng, la Carpe, l'Anguille et beaucoup d'autres Poissons osseux, les arcs neuraux et hémaux directement soudés au centrum, mais chez le Brochet se rencontre un cartilage basilaire radiant déjà figuré par Gegenbauer.

(2) PI. XXVIL, fig. 22.

(Tauisuan. Poissons.)

ES LEZ

330 POISSONS.

de saillies à la partie supérieure; en dessous, le sphénoïde se bifurque formant deux crêtes postérieures, qui n’atteignent pas toutefois la por- tion apparente du basilaire, en avant ce même os donne une longue tige presque droite prolongée par le vomer, une autre tige supérieure courbe constituée par les frontaux et les nasaux se Joint à elle tout à fait en avant de manière à circonserire un vaste espace libre. Au point d'union existent des cartilages dont le postérieur pourrait être regardé comme un ethmoïde, l'antérieur semi-lunaire aplati, élevé, sou- tient la portion saillante muqueuse du rostre.

L'are maxillo-crémastique ne laisse distinguer qu'une partie des os qui le composent habituellement. D’après l'examen qui a pu en être fait, on trouve en arrière un grand os triangulaire à sommet tronqué, dont la base, tournée en baut, s'articule d'une part avec le crâne, d'autre part supporte l’opercule et le préopercule, il existe toutefois un large vide entre lui et ce dernier, c'est le temporal, mais comme il présente supé- rieurement une perforation, peut-être la caisse y est-elle jointe. Le sommet tronqué du triangle se trouve prolongé par une partie lamel- leuse, appointie, sur laquelle s'articule le suspensorium de l’appareil hyoïdien, ce serait done le symplectique. Une lame scléreuse, bifurquée en arrière pour recevoir la pointe de la portion précédente, remonte en avant et s'articule avec l'extrémité antérieure du crâne, on n'y distingue pas nettement de suture, elle offre en bas une saillie articulaire pour la mâchoire inférieure et son côté supérieur est bordé par une pièce styliforme, qui se prolonge en arrière jusqu’au temporal, anquel elle est jointe dans la partie inféro-antérieure de ce dernier; cette pièce pourrait bien représenter le ptérygoïdien interne, la lame bifurquée renferme certainement le jugal, qui en occuperait la portion inférieure et postérieure, son prolongement antérieur pouvant être regardé comme le transverse. Quant au palatin, il est constitué par un os en demi-cerele solidement articulé à celui du côté opposé et formant le fer à cheval dentifère dont il a été question en décrivant la bouche; ce qui serait ici très particulier, c’est qu'il est indépendant de l'arc maxillo-crémastique, étant relié avec lui, aussi bien qu'avec le crâne,

par des ligaments et des muscles, qui laissent à l’ensemble une grande

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 331

mobilité et permettent des mouvements étendus. Ceci amène à cette conclusion que la chaîne maxillo-crémastique s'articule en avant non par l'intermédiaire du palatin, ce qui est le cas habituel, mais au moyen du transverse. On ne peut guère trouver l’analogue de cette indépen- dance, de cette mobilité du palatin, que chez l'Esturgeon ou chez les Élasmobranches, en reprenant l'interprétation de Cuvier quant à la signification des cartilages dentifères supérieurs chez ces derniers, interprétation abandonnée à tort, comme M. Günther dans de récents travaux l’a très justement fait remarquer.

Le maxillaire est eléidiforme, bifurqué en arrière; la branche supé- rieure constituant une épine robuste et acérée, comme on l’a vu plus haut. La mâchoire inférieure, très haute postérieurement, présente une pointe géniale inférieure suivie d'un feston, au-dessus duquel se voit une perforation pour le passage de nerfs ou de vaisseaux. Elle est constituée, comme d'ordinaire, par deux pièces, une dentaire et une articulaire; une lame cartilagineuse interne joue sans doute le rôle d’operculaire. La pièce dentaire en arrière et en bas se pro- longe en une assez large lame triangulaire, qui se recourbe sous la gorge.

La ceinture scapulaire (1) est attachée directement à la colonne verté- brale à une certaine distance en arrière du crâne, comme chez les Apopa : l’union est faite par des ligaments très Tâches; on ne distingue que deux os allongés représentant le scapulaire (47) et lhuméral (48). La portion basilaire de la nageoire consiste en une grande lame carti- lagino-fibreuse (4, a) avec deux écailles osseuses, l’une supérieure, arrondie, le radial (52), l’autre inférieure, sécuriforme, le cubital (51). En arrière de ce dernier se voient trois petits os carpiens (64, 64', 64), qui supportent les rayons inférieurs de la nageoire, les supérieurs s’in- sèerent directement à la lame cartilagineuse.

Le bassin est formé d'un os unique en pyramide triangulaire, aplatie, allongée, aiguë ; l’un des angles dièdres est placé en bas, formant une

crête d'insertion pour les muscles, la base est oblique de dehors en

(1) PI. XXVII, fig. 2».

332 POISSONS.

dedans et d'avant en arrière, avec son angle externe saillant comme une sorte de dent mousse.

Les interépineux, supportant les épines dorsales, sont robustes, formés d’une lamelle antéro-postérieure, renforcée de chaque côté par une autre lamelle transversale, qui donne en haut une surface articulaire dirigée également en travers et précède une autre surface d’articulation plus petite, arrondie. L'épine en cône allongé dans presque toute sa longueur se dilate inférieurement, s'aplatit d'avant en arrière, et présente un sillon postérieur en ce point; elle se bifurque à la base pour s’articuler avec l’interépineux. J'ai déjà dit que ces rayons durs sont formés d'une substance osseuse, se voient de véritables ostéo- plastes, lesquels, sur une coupe vers le milieu de la hauteur, sont disposés concentriquement autour d'une cavité centrale unique.

Le cerveau, en très mauvais état, n’a pu être étudié que fort incom- plètement. Les lobes cérébraux et les lobes optiques sont arrondis, les seconds très peu plus volumineux que les premiers. Cervelet très grand, comme aplati, demi-ovale antérieurement, coupé carrément en arrière, il laisse la plus grande partie du quatrième ventricule et la moelle allongée à découvert, tandis qu'en avant il semble comme rabattu sur les lobes optiques, dont il cache au moins le tiers postérieur (1).

On a vu que l'abondance et le volume des nerfs, qui se rendent dans le museau, doivent faire présumer que celui-ci sert particulièrement au toucher.

Le sagitta est placé de champ, fort simple, lenticulaire, peu déve- loppé, car sur l'individu disséqué, mesurant 310°°, il a 1°°,6 de long sur 1"°,2 de haut et 0"",6 d'épaisseur. La face interne (2), un peu convexe, présente pour tout accident un sillon acoustique simple, médian, étendu sur la moitié antérieure, assez profond, à bords subparallèles; le côté rostral est un peu plus saillant que l’antirostral. La face externe (3), plus fortement bombée, est lisse. Limbe sans festons prononcés, sauf l’é-

chancrure ostiale. J'ai pu examiner le lapillus et l’astéricus, le premier

(4) Cette disposition du cervelet n'est pas sans analogie avec celle qui a été signalée plus haut chez les Halosaurus (voir pages 182 et 186; pl. XV, fig. 24 et 3).

(2) PI. XX VII, fig. 2.

(3) PL. XXVI, fig. 24.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 333

de forme sphérique, le second semilunaire, lun et l’autre de très petites

dimensions. Diamètre du cristallin 4°°,7.

L'appareil respiratoire se compose de 4 ares branchiaux, garnis chacun de doubles lamelles pectinées. Sauf les trachéaux de la rangée antérieure du premier arc, qui sont allongés, mesurant 2"°,5, les autres sont courts, tous d’ailleurs espacés ; les pharyngiens inférieurs en pré- sentent de semblables à ces derniers sans autre armature, les pharyngiens supérieurs manquent. Pas de pseudobranchie.

La vessie natatoire se trouve située dans la cavité abdominale, à la partie supérieure de celle-ci, au-dessus des autres viscères et s'étend à peu près sur toute sa longueur. La séreuse qui la recouvre étant bien distincte du feuillet pariétal proprement dit, cette vessie natatoire n’est pas, comme chez beaucoup de Poissons et, en particulier, chez les Acantho- ptérygiens munis de cet organe, adhérente, elle flotte librement. Sa forme est en fuseau très allongé; paroi constituée de trois membranes, l’externe séreuse, mince, incolore, transparente, la moyenne argentée, plus épaisse, l’interne non moins développée, jaunâtre, d'apparence glandulaire. La présence d’un canal pneumatophore me paraît démontrée par ce fait que sur aucun des individus, et en particulier sur celui dont il a été question comme Nofacanthus mediterraneus, \ar. pallidus, la vessie natatoire n'avait ni éclaté ni projeté les viscères au dehors; cependant cet individu était fort bien conservé et avait été ramené d’une profondeur de plus de 1200 mètres. Je dois toutefois avouer que je n'ai pu mettre clairement ce canal en évidence. Après avoir regardé comme le repré- sentant un tractus, étendu de la partie postérieure de lestomac à la portion centrale de la vessie, disposition qui aurait rappelé celle connue chez le Hareng, je suis arrivé à me convaincre que e’était simplement un lien vasculaire. Il me paraît plus probable que la communication à lieu par l'extrémité antérieure de la vessie, se prolongeant Jusqu'au niveau du diaphragme branchio-abdominal, en un canal sur lequel la séreuse péritonéale forme un revêtement d’un noir intense. D'un autre côté, dans l'estomac, très près de l’orifice cardiaque, entre deux des gros plis longi- tudinaux, qui parcourent la face interne de ce viscère, se trouve à la partie

337 POISSONS.

supérieure un orifice assez large, ayant près d’un millimètre de dia- mètre, qui me paraîtrait représenter l’orifice externe. Mais le rapport direct entre le tube et cet orifice n'ayant pu être établi, la question de continuité doit être réservée jusqu’à ce qu'on ait pu faire l'examen d’autres individus, surtout à l’état frais, car en dehors de cette condition l’étude de ce point d'anatomie présente, on le sait, les plus grandes difficultés.

Par suite de la position de la ceinture scapulaire le cœur, comme chez les Apodes, est reculé, situé en quelque sorte dans la cavité abdominale, à la paroi antérieure et inférieure de laquelle la poche péricardique apparaît comme une masse piriforme allongée. L'oreillette est placée au- dessus et à gauche du ventricule, qu’elle dépasse en arrière; celui-ci en forme d'olive s'étend au contraire un peu plus en avant; le bulbe artériel est, comme d'ordinaire, conique, à parois épaisses ; il ne m'a pas été pos- sible de constater la disposition des valvules, par suite de la petitesse de l'organe, qui dans son ensemble mesure à peine 20°" de long, le bulbe en faisant environ 2/5. Les globules sanguins mesurent 0"",021 sur 0°",010.

L'appareil digestif comprend un estomac court, d’une teinte violet foncé, presque noir, garni intérieurement de plis longitudinaux. L’intestin naît de sa partie la plus reculée, se porte en avant, puis se recourbe pour se diriger en arrière ; à la courbure il recoit 4 cæcums pyloriques assez gros, ayant presque le diamètre de l'intestin et de même aspect; deux à droite, longs, égaux, deux à gauche, linférieur plus court : l'intestin arrive ainsi directement jusqu'à l'extrémité postérieure de la cavité abdo- minale, remonte alors de nouveau en avant jusque vers le milieu de celle-e1 et de gagne l'anus; sa partie terminale, très légèrement dilatée, peut être regardée à la rigueur comme gros intestin, d'autant que sur la paroi interne s’observe un repli valvulaire iléo-rectal formant un anneau complet. Le foie de grosseur médiocre, constitué de deux lobes latéraux, recouvre l'origine des cæcums pyloriques et la portion antérieure de l'estomac; le pancréas, autant qu'on en peut juger, est représenté par des masses glandulaires logées dans les premières sinuosités de l'intestin. Le tube digestif, au milieu d'éléments cellulaires assez difficiles à déter- miner, contenait des fibres musculaires striées et des spicules d'Éponges

hexachinellides.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 335

Le rein occupe la partie postérieure de la cavité abdominale et ne se prolonge pas en avant.

Je n'ai pu observer que les laitances, formant deux masses latérales énormes, qui remplissent les interstices laissés dans la cavité abdomi-

nale entre tous les autres organes : il ne paraît exister aucun canal vec-

teur. Millim. 1/100. PONSUEUR EE c- 314 HAUTEUR RE NE RS EE LE cLe 21 8 ÉPAISSEUR 13 4 Longueur dela tètes.. :..... 50 16 -- de la nageoire caudale. . . 8 12 AUMUSEAUT EE Re 19 2% Diamètre de œil eh 10 20 Espace interorbitaire. . . . ... .... 5 10 87-129, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 10 UN ES D RTE Côtes du Soudan. ... 1232 1 DAMON 5 ae 2 Nr 932 1 À or (OUI ANSE RCE Banc d'Arguin . .... 1495 ?

256. Notacanthus Rissoanus Filippi et Verany.

(PI. XXVIL, fig. 1.)

B. VIII + D. XXX VII, 1; A. XX VII, n + V. I, 9.

Espèce de forme plus svelte que les autres Notacanthes, autant qu'on en peut juger; la plus grande hauteur, qui se trouve sur notre individu en arrière de l'anus, vers le milieu de la longueur du corps, fait à peine 1/15 de cette dimension, l'épaisseur étant moitié moindre.

La tête donne surtout cette apparence, non qu'elle soit beaucoup plus allongée, 1/8 environ de la longueur, mais le museau, qui en occupe plus

du tiers, au lieu d'être busqué, se prolonge en une sorte de trompe

336 POISSONS.

molle, qui rappelle assez bien celle des Mastacemblus (1). L'état de l'animal ne permet pas de juger de la grandeur de la bouche; en tout cas, la commissure n’atteint pas le bord orbitaire antérieur, sa forme est ana- logue à ce qu'elle est dans les autres espèces du genre, c’est-à-dire infère ; les dents excessivement fines et serrées garnissent l’une et l’autre mà- choire, il y a des dents plus fortes, sur le palais, elles forment un fer à cheval concentrique à celui des dents intermaxillaires, c'est la dis- position générale dans le genre. Le maxillaire présente également ici une extrémité postérieure fourchue, dont la branche supérieure est en épine robuste. L'état de conservation ne permet pas de distinguer les narines. Œil médiocre occupant à peine 1/8 de la tête, l’espace interorbitaire très petit n’a pas moitié de cette dimension. Orifice branchial large; battant operculaire presque carrément coupé en arrière; sa composition est d’ailleurs la même que pour l'espèce précédente.

Anus placé en avant de la moitié de la longueur 107*° de la pointe rostrale) ; on ne voit pas traces d'écailles, cependant la ligne latérale est nette, partant du pli operculaire pour se placer au milieu de la hauteur ou même un peu au-dessous, vers le niveau de l’orifice anal.

La nombreuse série des épines composant la dorsale commence assez

près de la tête environ 48°° du rostre); la première épine mesure

J mm

environ {°° de haut, la dernière 4**, elles sont toutes légèrement courbées d'avant en arrière; on voit un rayon supplémentaire plus petit et plus grêle après la XXXVIF épine, je n'ai pu lui trouver d’arti- culations distinctes; la distance comprise entre les rayons extrêmes est assez exactement moitié de la longueur du corps. La portion dure de l’anale commence immédiatement en arrière de l’anus, vers le niveau du milieu de la nageoire précédente et s'étend un peu plus en arrière, il peut d’ailleurs y avoir doute sur le point lui succède la portion molle, attendu qu'après la XXVIT épine comptée, se trouve une lacune, faible il est vrai, qui me paraît avoir être occupée par des rayons mous, mais il est impossible de justifier cette manière de voir, étant donnée la difficulté qu’on éprouve sur les autres espèces à distinguer

(1) Ce détail est donné d'après l'observation sur le frais, car cette partie au déballage était dé- truite et le museau fort détérioré.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 337

les dernières épines des premiers rayons à la nageoire anale; cette por- tion molle, dont la plus grande hauteur peut être de 8°", s'arrête un peu avant l'extrémité, en sorte qu'il y a une caudale distincte formée de 5 ou 6 rayons. Pectorale à une distance de la fente operculaire égale environ à 1/3 de la longueur de la tête, sa base étant très peu en avant de la première épine dorsale; sa longueur est de 11°", sa forme ovalaire ; j'y compte 13 rayons. Les ventrales, placées à une distance du rostre égale environ à 1/3 de la longueur du corps, n'atteignent pas l'anus, et ont à peu près la même dimension que les pectorales, elles sont désunies sur notre exemplaire; je ne vois qu'une épine, longue d'à peine 5°”. La couleur sur le frais était d’un blanc laiteux avec la tête noire. Iris de cette dernière teinte. Diamètre du cristallin, 2,3.

Millim. 1/100.

ÉONSUCUTE EEE ET 260 » Hauteur. 2 EMA EAN à 0 20 7 HDAISSOUR ete RE te acc 9 3 Longueur de latête. . . . : . . . . . .. 51 42

de la nageoire caudale, . . . 5 2

JUMNUSCAU EEE 11 39 Diamètre de l'œil. . . .. .. ee etre 4 13 Espace interorbitaire. . . . . . . . . .. 2 6

87-130, Col. Mus.

Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

[e2

Numéro du dragage.

DU ÉRRE RRSTER Côtes du Maroc. . .. 2912 1

Le Notacanthus Rissoanus n’est qu'imparfaitement connu d’après la brève diagnose donnée par MM. de Filippi et Verany en 1859, encore ces savants paraissent-ils l'avoir faite d'après un dessin que leur avait communiqué Risso, neveu du célèbre zoologiste, dans la collection duquel, nous disent-ils, M. Bellotti avait vu l’exemplaire type. Les caractères énoncés conviennent de tous points à notre individu, qui doit être considéré comme de la même espèce, chose d'autant plus pro- bable que les rapports entre la faune méditerranéenne et celle des régions

il à été trouvé ne sont plus à démontrer.

(TALISMAN. Poissons.)

43

338 POISSONS.

257. Centriscus scolopax Linné.

(PI. XXVIL, fig. 3.)

Lig. lat. 57; lig. tr. 37.

Ce poisson, depuis longtemps connu et soigneusement décrit par nombre d'auteurs, ne paraît pas avoir été étudié quant à la structure de ses écailles, lesquelles présentent une disposition très singulière.

Il n’y a pas de ligne latérale réelle visible et, comme l’indiquent les auteurs systématiques, les écailles sont petites et rugueuses. Lorsqu'on les examine à un grossissement suffisant, on reconnait (1) qu’elles présentent une partie basilaire en lamelle irrégulièrement losangique ou rhomboïdale, allongée en travers, à angles aigus souvent courbés en crochets, mesurant environ 0°”,4 sur 1°°,2, d’où s'élève un pédoncule, haut d'à peu près 0,4, à l’extrémité duquel s’insère à angle droit une lamelle foliacée, lancéolée ou cordiforme, chargée d’épines formant une nervure médiane bien marquée, étendue de la base au sommet, et de chaque côté une ou deux nervures latérales, parallèles à la précédente, mais moins régulières, souvent interrompues; le bord postérieur du limbe est également épineux ; la dimension de cette feuille peut être de 1°°,2

mm

de long sur 1°" de large.

Il est difficile de ne pas être frappé de la ressemblance que présentent dans leur forme ces organes avec les scutelles de certains Élasmobranches tels que les Acanthias, les Centrophorus (2). Ici toutefois la structure histologique n’est pas celle de la véritable dentine. On observe sur la base des lignes sombres disposées assez régulièrement et concentriquement, elles sont croisées par des lignes centrifuges, ce qui rappelle fort exacte- ment l’ornementation de certaines écailles cycloïdes. Sur la lamelle foliacée ce sont des arborisations irrégulières ou des traits partant des nervures comme les barbes d’une plume, ces apparences de canalicules sont de simples crevasses et disparaissent de suite en plaçant l’écaille dans un

(4) PI. XX VII, fig. 3. (2) Voir pl. II, fig. 2°, 3.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 339

liquide même peu réfringent. Malgré leur forme inusitée, ce sont donc

des écailles de véritables Téléostéens.

Millim. 1/100, PONAUCUREER EN RC CCC re 106 ÉD Sn 3 99 É DA SOU ee ane 10 9 ongueurdedatéte 50 47 de la nageoire caudale. .. 14 13 + AU MUSEAU. 7. 3) 70 Diametreide l'œil un UT 10 20 ESpaceMnterOrDILaITE. un. 8 16 87-134, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1 OI DEEE Côtes du Maroc. . . .. 120 1 Dal D QUI ESC REee du Soudan. . .. 130 il Gi PTE Banc d'Arguin. . ... 175 2 RNCS Tue > 235 l DCI ESP RERLERS _ ele 140 5

10

Ce poisson descend à peine au delà de 200" et ne peut être considéré comme appartenant réellement à la faune profonde.

En examinant l’exemplaire du Ramphosus aculeatus Agass., de Monte- Bolea, conservé dans les collections du Muséum, on retrouve sur plusieurs points des traces du tégument montrant des écailles en losange dispo- sées suivant des séries obliques, ce qui rappelle fort exactement la disposition signalée pour le Centriseus scolopax Lin., j'ai cru même distinguer une base triangulaire avec ses pointes retournées. Il me paraît done hors de doute que dans ce genre fossile, si tant est qu'il doive être conservé, la structure des écailles était la mème que dans

le genre actuellement existant.

340 POISSONS.

258. Aulostoma? longipes. (PI. XX VIL, fig. 4)

DiS AO VE

Un exemplaire unique a été recueilli, de très petite taille et en médiocre état de conservation.

Sa forme est allongée, presque cylindrique, car la hauteur est environ égale à 1/9, et l'épaisseur à 1/11 de la longueur.

La tête entre pour très peu plus du tiers dans cette dimension; museau occupant les 4/9 de la longueur de la tête. L'œil gauche seul existe, encore ne paraît-il pas intact, il n’occuperait guère que 1/8 de cette mème longueur; espace interorbitaire presque nul. On ne voit pas trace d’écailles, et la ligne latérale n’est indiquée que par une série de taches pigmentaires, dont il sera parlé plus loin à propos de la coloration.

Pour dorsale, on ne trouve qu'une nageoire excessivement courte (3°° à 4°), placée très en arrière aux 2/3 de la longueur; une anale exactement semblable lui répond à la partie inférieure du corps. La eau- dale, quoique brisée, montre mieux sa disposition; on y compte 15 rayons et de plus des épines fulcroïdes au nombre de 12 en haut et de 8 en bas environ ; il est certain qu'elle n’a pas de rayons prolongés médians. Les pectorales sont passablement longues (8"*); les ventrales, composées, autant qu'on en peut juger, de 6 rayons, ont leur point d'insertion très rapproché des nageoires dorsale et anale, et se prolongent au delà du pédoncule caudal, ayant plus du tiers de la longueur du corps; une autre particularité, c'est qu'elles paraissent portées sur une sorte de base hémisphérique saillante.

La couleur est d'un rouge jaunâtre; un peu en arrière des pecto- rales commence, vers la partie inférieure des flancs, une ligne noire, qui se prolonge jusqu'à l'extrémité du corps, elle est formée d’une multitude de taches pigmentaires arrondies, dont les plus grosses atteignent 0°*,08 à 0°°,10, elles sont en série continue en avant, se groupant en petites fascies obliques sur chaque faisceau musculaire en

_ _

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 3

arrière; en ce point une seconde ligne parallèle à la précédente, mais formée de taches espacées, se trouve au-dessus de l’interstice muscu- laire; enfin des ponctuations de même nature occupent toute la hauteur du pédoncule caudal à la base de l’uroptère. La face ventrale présente trois paires de grosses macules noires, séparées dans chaque groupe par un étroit espace, elles partagent en quatre parties égales la distance comprise entre les pectorales et les ventrales, au niveau de celles-ci se voit un point médian noir, et la base renflée de ces nageoires offre la même teinte, l’ensemble de ces taches donne sur cette partie du corps de l'animal un dessin très régulier.

Les lambeaux de tégument que J'ai pu examiner, car il manque sur une partie du corps, ne présentent pas trace d’écailles.

Le long de la ligne ventrale, entre et sous les taches noires, s’observe une traînée saillante, une sorte de bourrelet jaunâtre, qui pourrait bien être un reste de la vésicule ombilicale.

Millim. 1/1C0.

ÉODAUCUT ER AS » HAUTEUR EE CT C0 à) il Épaisseur eee À 9 Longueur de la têle. . . . . . . . . .. 16 35

= de la nageoire caudale. . . 6 13

= AUNUSEAU 7 4 Diametre delire nn 2 12 Espace interorbitaire. . . . . . . . . . 0,5 3

87-130, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

NME mue Côtes du Maroc. . . . . 1163 1

Ce poisson n'est malheureusement connu, on le voit, que d’une manière fort imparfaite, car il s'agit d’un individu excessivement jeune, peut-être à l’état d’alevin, aussi la détermination reste-t-elle douteuse.

C'est évidemment un Bouche-en-flûte de la famille des AuLosrommx. Les ventrales abdominales l’éloignent des Aworhynchus Gill., l'absence

du filament caudal des l'istularia Lin., aussi par exelusion l’ai-je rangé

342 POISSONS.

parmi les Awlostoma Lacép. Toutefois il faut remarquer que le tégument nu, le manque de la série d’épines dorsales en avant de la nageoire molle, sont deux caractères négatifs importants. Pour le premier, l'individu est si jeune qu’il est très admissible que la peau n’a pas encore acquis tout son développement et l’on sait que les écailles n’y apparaissent qu'assez tard. Quant aux épines il existe sur ce spé- cimen, en avant de la dorsale molle, une fente qui pénètre entre les masses musculaires supérieures, ne résulte-t-elle pas de larrachement de ces organes et des interépineux, qui les supportaient?

N’avons-nous pas affaire à un alevin d’Awlostoma coloratum Mall. et Trosch.? C’est ce que j'avais admis tout d'abord, mais dans celui-ci les ven- trales sont à mi-distance à peu près entre les pectorales et l’anale, elles sont très courtes. Je ne vois pas, en parcourant les travaux remarquables qui ont été publiés dans ces derniers temps surles métamorphoses des pois- sons de mer, en particulier les travaux de M. Lutken, qu'on ait constaté dans aucun cas un changement aussi grand avec l’âge dans la position de ces nageoires, car il est bien évident que la longueur plus grande des rayons est loin d’avoir la même valeur, pour ce dernier caractère les exemples de semblables variations ne manqueraient pas. On pourrait ajouter que l'Aulostoma coloratum Mall. et Trosch. n’est pas connu de ces régions et n’est guère signalé que des côtes d'Amérique, cependant le Muséum pos- sède un exemplaire rapporté de Sainte-Hélène, par Arnoux, en 1846.

Une dernière question serait de savoir si l'Awostoma loxqipes pro- vient bien de la profondeur indiquée par le dragage dans lequel it a été trouvé. Je pense, sans pouvoir en donner la preuve absolue, qu'il pro- vient plutôt de la surface, les Bouches-en-flûte n'ayant en réalité aucun

des caractères des poissons bathyoikésites.

268. Dibranchus atlanticus Peters.

87-209, Coll. Mus.

Numéro du dragage, Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

CNT RENE Iles du Cap-Vert. . . . 405 1

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 343

Notre exemplaire est en très mauvais état, la portion céphalo-somatique se trouve écrasée et divisée en deux. Cependant il ne peut y avoir de doute sur la détermination, la peau étant assez intacte pour permettre de bien apprécier la forme générale du corps, la disposition et l'aspect des tuberecules cutanés, même laconformation de la bouche; les deux ares bran- chifères du côté droit sont restés; aussi, en se reportant à l'excellente description donnée par Peters et aux figures qui Paccompagnent (1), on se convainc facilement que ce ne peut être une autre espèce. L'exem- plaire de la collection du Muséum mesurait environ 82"" avec la caudale, celle-ci ayant 15°".

Les individus d’après lesquels a été décrit le Hibranchus allanticus Peters proviennent d'ailleurs à peu près des mêmes régions (10° 12,9

lat. N.; 17° 25,9 long. O.) et d'une profondeur très peu plus grande, 675",

269. Chaunax pictus Lowe. (BND ME MM A AE AE Ana)

B. V + D. I 10; A. 7 + V. 24.

Lig. lat. 51 (2).

Les individus pêchés à bord du Zalisman diffèrent de l'exemplaire type que Lowe a si bien étudié, par quelques caractères tirés de la composition et de la forme de certaines nageoires.

La dorsale proprement dite a un rayon de moins, 10 au lieu de 11, et la membrame inter-radiale, d’une délicatesse extrême, se rompt avec la plus grande facilité. Par contre l’anale a deux rayons de plus, 7 au lieu de à (3). Ces différences ne sont point de nature à justifier une distinc- tion spécifique.

Tout le corps, sur ces petits exemplaires, était d’un joli rose tendre

(1) Peters, Monatsb. K. Acad. Berlin, t. XL, p. 736 (25 novembre 1875), 4876.

(2) Va la forme anormale de ce poisson, le nombre des écailles est compté sur la ligne latérale supérieure de l’extrémilé du museau à la base de la caudale.

(3) Sur plusieurs individus les nageoires ventrales étaient invaginées dans la peau, qu'il fallait rebrousser pour les découvrir; je ne sais si cela peut se présenter normalement sur le frais ou est à l’action des liquides conservateurs.

344 POISSONS.

avec le tour de la bouche et les différentes nageoires d’un rouge vermil- lon vif : le dessin formé des lignes d’écailles du système latéral se distin- guait par une teinte grisâtre, due sans doute à la présence de la vase dans les anfractuosités. Iris jaune paille très clair, pupille foncée.

Le tégument présente des parties scléreuses qui différent assez, surtout celles du corps, des écailles habituellement connues chez les Téléostéens. Tout l'animal est couvert de sortes de petits disques (1) minces, arrondis ou très légèrement ovalaires, leur diamètre varie de 0"",4 à 0"",6 ou 0"",7, du centre de chacun d'eux s'élève une petite épine conique, légèrement courbée, haute de 0°",25 à 0°%",40 ; l’ensemble de ces prolongements donne à la peau un aspect velouté. Les écailles des lignes latérales sont également curieuses (2), on peut se les figurer comme une sorte de selle renversée, formée d’une lame scléreuse peu épaisse, percée d’un orifice situé sur la ligne médiane et rapproché du bord antérieur, les côtés relevés se terminent par une ou deux épines, celle de devant étant la plus longue dans ee dernier cas; les dimensions sont d'environ 0"",8 d'avant en arrière sur 1"%,2 transversalement et 0"",8 de hauteur, non compris l’épine, qui peut atteindre 0%®,2. Quant à la structure, les lames paraissent homo- gènes; cependant sur les écailles du système latéral on peut parfois reconnaître des lignes légères parallèles aux bords antérieur et pos- térieur; les épines des écailles somatiques sont creuses, la paroi ayant environ 0%",007; celles qui arment les bords relevés des écailles du système latéral sont au contraire pleines, mais visiblement constituées par des cônes emboîtés, on peut en compter quatre ou cinq; les unes comme les autres sont formées d’une substance homogène assimilable à la vitrodentine.

Le sagitta lenticulaire, volumineux relativement à la taille de lani- mal, mesure, sur un individu de 95%", 5%%,3 de long sur 3"*,8 de large et 1,3 d'épaisseur. Sa situation, autant que j'ai pu l'observer sur un individu, qu'il était nécessaire de ménager pour d’autres recherches, me paraît anormale. Il serait horizontalement placé, et ce qu’on peut re-

(4) PI. XXVIIE, fig. 4e, 41. (2) PL XXVIN, fig. 46, 4m, di.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 345

garder comme étant le sillon acoustique serait sur la face inférieure. Celle-ci (1), sauf le sillon placé à la partie centrale, s'étendant un peu en avant et en arrière, mais mal limité dans ces deux directions et présentant une sorte d’ilot postérieur, n'offre aucun autre accident. La face supé- rieure (2), à foyer comme usé, montre 6 ou 7 sillons centrifuges gagnant l'intervalle des festons limbaires ; vu de ce côté, l'aspect de cet otolithe rappellerait assez bien la forme de certaines coquilles bivalves à grosses côtes. Le limbe est simplement convexe en dehors (normalement bord inférieur), largement festonné en dedans (bord supérieur).

Globe oculaire volumineux, près de 10° de diamètre; dimension du cristallin moitié moindre.

Trois fentes branchiales seulement; le premier are adhérent, privé de lamelles respiratoires et armé d’une rangée simple de trachéaux, courts, épineux; les deux suivants sont branchifères, les lamelles paraissent simples, les trachéaux, semblables aux précédents, sont sur une double rangée; le quatrième arc est adhérent comme le premier, mais porte des lamelles branchiales, un tiers moins hautes, toutefois, que celles des autres ares, il n’a qu'une rangée de trachéaux. L’orifice bran- chial postérieur, placé à une certaine distance en arrière et un peu au- dessus des pectorales, est assez difficile à reconnaître, même sur le frais, et, par suite sans doute des conditions de décompression dans lesquelles sont ramenés ces animaux, devient dans ces circon- stances plus perméable, si l’on peut dire, de dehors en dedans, que dans le sens opposé habituel. Les individus sont toujours arrivés gonflés d'eau et ce liquide, remplissant deux vastes poches latérales étendues des branchies à l’orifice externe, ne s’écoulait pas sponta- nément, dans quelque sens qu’on tournàt le poisson, mais l'évacuation a lieu lorsqu'on introduit d’arrière en avant un stylet par cet orifice qu'on franchit dans cette direction avec beaucoup de facilité. Rien de semblable ne s'observe sur les Lophius que j'ai pu étudier comparati- vement. Pas de vessie natatoire.

Les viscères étant en médiocre état de conservation, l'estomac seul à

(4) PI. XXVILL, fig, 4e. 2) PL. XXVIIL, fig, 40.

Æ ta

TALISMAN. Poissons.

346 POISSONS.

pu être examiné. Il est presque sphérique et succède à un æsophage très large; orifice pylorique étant rapproché de ce dernier, cet estomac peut ètre considéré comme du type siphonaire. Des cæcums pyloriques ne paraissent pas exister.

Millim. 1/100.

LONBUCUR ARR CREER CERTES 116 » Hauteur Ie M EC 28 24 É DAS CUT ER 6% 6H] Longueur de Ja tête (4)... 42 36

de la nageoire caudale. . . 28 24

JUIMUSEAU RE EN ES 15 36 Diamétrerde CEE : 8 19 Espace interorbilaire. . . . . . 14 33

87-210, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ATEN EEE Côtes du Soudan. . . . 830 1 DACXIE EE Iles du Cap-Vert. . .. 760 4

D

Nos individus sont tous comparativement de petite taille, 73"" à 144" de longueur totale, tandis que le type décrit par Lowe ne mesurait pas moins de 400%", Aussi, malgré les caractères différentiels indiqués plus haut, je ne crois pas devoir les considérer, ainsi que je l'avais fait d’a- bord (2), comme formant une espèce nouvelle, bien que le nombre plus grand des rayons de l’anale ne soit évidemment pas sans importance.

Le Chaunax pictus Lowe à une aire d'extension assez vaste, puisqu'il

a été retrouvé par M. Goode sur les côtes de l'Amérique du Nord.

270. Melanocetus Johnsonii Günther.

Ce poisson a été décrit par M. Günther d’une facon très complète,

aussi me paraît-il inutile de revenir sur ce point.

(1) De l'extrémité rostrale à l'articulation occipito-vertébrale. (2) Dans une publication populaire ce poisson a été figuré avec ses couleurs, d’après une ma- quette due à l'habile pinceau de notre collègue M. le M5 de Follin, sous le nom de Dibranchus festivus.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 347

L'individu pêché dans le dragage x, bien que ramené d'une pro- fondeur considérable, était encore vivant et nous a rendu témoin du jeu des pharyngiens supérieurs, armés, comme on le sait, de dents très . fortes. Ouvrant largement son énorme gueule, l'animal projette en avant ces organes Jusqu'au niveau des mâchoires, ils arrivent écartés, placés verticalement à droite et à gauche, puis aussitôt se rapprochent, les dents d’abord dirigées en avant, s’engrenant les unes dans les autres sur la ligne médiane, comme celles d’une paire de cardes, l'appareil est ensuite ramené en arrière et les mâchoires se ferment. Cette suc- cession de mouvements s’est répétée devant nous plusieurs fois jusqu’à la mort de l’animal. Les pharyngiens supérieurs chez ce poisson parai- traient, d’après cela, pouvoir être considérés comme des mâchoires supplémentaires, destinées à saisir la proie, à l’attirer au fond de la bouche, venant ainsi en aide aux mâchoires véritables. Il n’est peut-être pas sans intérêt de noter que le jeu de ces pharyngiens se fait dans un

plan horizontal comme pour les appareils masticateurs de bon nombre

d’invertébrés. Millim. 1/100.

LONSUEURE RE EREEER T4 » HAUTEUR NE re ee à à 45 61 ÉpaisSeuR ER Re Rem 26 33 Longueur de la tête. . . . . . . . . . . 42 57

de Îa nageoire caudale. . . 23 31

dUÉMUSEA 18 36 Diametrerde l'Œle u_u 4 9 Espace interorbitaire. . . . . . . : .. 17 40

87-215, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d’indiv. EXT SEL Côtes du Maroc. . . .. 2516 1 DR CXXXIXE EN Atlantique... 4789 1

L'individu pris comme type dans le tableau des dimensions est le mieux conservé, mais un peu plus petit que l’autre, lequel mesure 111°* de longueur totale.

348 POISSONS.

272. Lophius piscatorius Linné.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. IENCXE RE RENE Iles du Cap-Vert. . . . 460 2 DHCXL EE Ca tAut ET 580 il D: (OX ETIENNE - PR 760 il AND OUEN ACDLES ET ace De 560 Il

5

La brièveté de l’épine operculaire rapproche nos individus du Lophius piscatorius Lin., ils sont tous jeunes, le plus grand mesurait 250" à 270%" de longueur totale, le plus petit 807% à 907%.

L'espèce n’a pas, que je sache, été encore signalée à une latitude aussi basse, c'est à cette cause qu'il faut, sans doute, attribuer la profondeur à laquelle nous l’avons rencontrée, car dans les mers placées plus au nord, c’est un poisson plutôt de la région côtière, il n’est pas excessi-

vement rare sur nos marchés.

273. Gobius Lesueurii Risso.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. AMOPTOMISS TR) IEEE Villefranche. . . . .. 445 1 DEN) KV ES 40 1]

3. (Tr. 14882) XXIV. . . Côtes du Maroc. . . . 112 1 LE A EV TI IC Anar EE 80 Il r

Bien que cette espèce, comme on le voit, ait été trouvée dans un dra- gage au delà de 400%, on ne peut guère la regarder comme appartenant

à la faune profonde.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 349

274. Callionymus lyra Linné.

Numéro du dragage. Localité, Profondeur. Nombre d'indiv

1. (Tr. 1882) VIIT. . . . Golfe de Gascogne. . . Al 2 DA NN) XXXINE Cotes Au Maroc... 112 6 Se) LNIL 07 du Portugal . . 240 1 FU RE RE Te d'Espagne . .. 99 2 DSTI NT —— SN 106 5 GCMCNID PC MAS TEAN: Iles du Cap-Vert. . .. 90 |

17

Le Callionymus lyra Lin. est une espèce de passage entre les zones supérieures et les zones profondes, et mérite à peine d'être regardé comme appartenant à la faune abyssale. Tous les individus Cap- turés étaient de petite taille, les plus grands mesurant à peine 40°" ou

50%, aussi la détermination spécifique est-elle quelque peu incertaine.

275. Callionymus phaëton Günther.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

CXXITE SLR ADRESL 5 6 po oc 560 3

Le plus grand des individus mesure environ 60%%, Ils répondent bien à la figure et à la description du Calhionymus festivus Bonap., qu'il ne faut pas, d'après M. Günther, confondre avec l’espèce de Pallas portant le

même nom.

279. Gyttus roseus Lowe.

Br. E D. VIII 27: A 1 25 225V, LT. Écailles, 92/53/40 ?

Ce poisson, dont le faciès rappelle celui du Zeus faber Lin., est élevé, aplati, la hauteur étant moitié et l'épaisseur égale seulement à 1/8 de la

longueur du corps.

350 POISSONS.

La tête entre pour 2/5 dans cette même dimension, la bouche étant fermée. Le museau dans la même position fait encore plus de moitié de la longueur de la tête, cependant le maxillaire, par suite de sa diree- tion presque verticale, atteint à peine le bord antérieur de l’orbite; ül n'y à de dents qu'aux intermaxillaires, sur les dentaires et le vomer, toutes sont petites, en velours. Narines rapprochées l’une de l’autre et de l'œil, en forme de boutonnières verticales, la postérieure beau- coup plus grande que l’antérieure. Œil énorme, 1/3 de la longueur de la tête, élevé, le bord orbitaire supérieur dépassant le chanfrein, et garni sur toute sa longueur d’une série d’épines en dents de scie, diri- gées en avant, au nombre de près d’une trentaine, les 5 ou 6 premières notablement plus développées que les autres, qui ne peuvent être vues qu'à la loupe. L'espace interorbitaire est légèrement concave, orné de stries, dont les intérieures se réunissent en donnant une sorte d’ogive, dont le sommet atteint à peu près l’occiput. Le sous-orbitaire antérieur dilaté en avant se prolonge pour concourir à former la gaine dans laquelle rentre l’apophyse montante, excessivement développée, de l’intermaxil- laire. Orifice branchial large, élevé; comme chez le Zeus faber Lin., le préopercule et linteropercule sont fort allongés, l’opercule et le sous- opereule par contre très réduits.

Anus très peu en arrière du milieu de la longueur. Bien qu'on cons- tate sur la peau un dessin régulier assez net (1), semblant indiquer des écailles, je n’ai pu en reconnaître l'existence sauf à la ligne latérale et dans son voisinage immédiat. Celle-ci, placée vers le cinquième au moins de la hauteur sur le tronc, elle marche parallèlement au contour du dos, descend à la partie moyenne sur le pédoncule caudal, ce dernier très distinet comme chez les poissons analogues. Entre le bouclier pelvien et l’anus, se trouvent quatre écussons développés, protégeant la ligne ventrale, les trois premiers sont armés d'épines fortes dirigées en arrière; à la base des nageoires dorsale et anale se voient une série de petites nodosités, correspondant aux interépineux, elles sont dirigées obliquement, don-

nant l'apparence d'une sorte de câble.

(1) La formule pour la ligne transversale est donnée d’après cetle apparence.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 301

La dorsale occupe une grande partie de la longueur du dos, ses épines sont robustes, la II, la plus forte, équivaut assez exactement à 1/3 de la hauteur; les 8 ou 10 premiers rayons mous vont en croissant, l’antérieur étant très bas, ils sont plus espacés que les suivants et la membrane d'union n'existe qu’à leur base. Anale absolument comparable à la por- tion molle de la précédente quant à son aspect; je ne trouve qu’une épine robuste et immobile. Le pédoncule caudal s’élargit à son extrémité pour fournir une base arrondie à l’uroptère, qui compte environ 14 rayons et est coupée carrément en arrière. Pectorales médiocres, obtuses, com- posées de 13 rayons. Ventrales remarquablement longues, ayant leur base à peu près au niveau de l'insertion des pectorales et s'étendant de plus du tiers de leur longueur au delà de l’épine anale; les deux tiges juxtaposées qui composent chaque rayon sont très distinctes presque dès la base, comme chez les Trigles et poissons analogues, il faut avoir égard à cette circonstance pour les compter, on pourrait sans cela facilement admettre un chiffre supérieur au nombre réel.

Couleur argentée passant au rougeâtre sur les parties supérieures et inférieures, nageoires jaunàtres, peu colorées, sauf les ventrales, dont la membrane interradiaire est noire et les rayons blanc de lait.

Les écailles, comme on la vu, manquent sur la plus grande partie du corps. Près de la ligne latérale, j'ai trouvé des plaquettes losangiques, très ténues, transparentes, mesurant 1%%,5 sur 2% environ, couvertes sur une de leurs moitiés seulement, la partie adhérente sans doute, de fines crêtes concentriques, leur forme et la disposition des stries indiquent assez des écailles anormales, comme cela est ordinaire en ce point. Les écailles de la ligne latérale sont en carré plus ou moins irrégulier, avec un des angles antérieurs remplacé par un angle ren- trant, et mesurent 1**,8 dans les deux sens; le canal fort développé n’a que deux orifices, le postérieur se confondant avec la perforation focale large, placée tout à fait en arrière; la lame est mince, offrant dans sa partie antérieure à la région moyenne de fines stries con- centriques (1).

(1) La constitution de ces écailles n’est pas sans analogie avec celle indiquée plus haut pour l'Aulopus Agassizi Bonap. (Voir page 122 et pl. XIL, fig. 3, 3°).

352 POISSONS.

Les otolithes sont de taille médiocre; le sagitta, aplati, hémi-discoïde, mesurant 2°",9 de long sur 3°" de haut et 0"",7 d'épaisseur; les autres étant proportionnellement développés, car le lapillus, globuleux, trièdre, est long de 1,3, large de 1", et à peu près aussi épais; l’astéricus, long de 1°°,2, large de 0°°,6, mais lamelleux, excessivement ténu et dé-

mm

licat; ces mesures sont prises sur un poisson mesurant 105°* de long. Le sagitta, dont la forme générale vient d’être indiquée, est placé de champ, divisé en deux parties à peu près égales par le sillon acoustique, qui s'étend sur toute la longueur; chacune des extrémités de celui-cirépond à une profonde échancrure, et présente une saillie dans le canal lui- même, l’échancrure et la saillie antérieures répondent sans doute à l’échan- crure ostiale et à l’ilot antérieur; aire supérieure un peu moins haute que l'inférieure, en secteur tronqué, tandis que celle-ci est assez régulièrement demi-circulaire; ces deux formes différentes résultent de linclinaison des angles rentrants, qui constituent les échancrures, les côtés inférieurs sont en effet dans le prolongement l’un de l’autre, tandis que les côtés supérieurs remontent obliquement en haut; les aires sont onduleuses, lobées sur les bords, la supérieure plus régulièrement que linférieure, qui présente un gros feston médian et de plus petits latéraux. Face ex- terne à foyer central, très légèrement relevé, de ce point partent des stries rayonnantes gagnant les échancrures interlobaires. Limbe mousse. On remarquera que la conformation de cet otolithe ne rappelle en rien le sa- gitta si anormal et si singulier du Zeus faber Lin. (1).

Diamètre du cristallin 9°°,4 sur lexemplaire pris pour type, dont les dimensions sont ici données .

Millim. 1/100.

Longueura En ss mate Re 150 » BÉRETMECoe remecia de rh 50 ÉDOIESCUDS ete A De Pr eee 20 13 Pongueurnde latéte EM NEr 60 40

de la nageoire caudale. . . . 24 16

UPMUSCAUE CC 39 DD Diamètre delœil "Fc 20 33 Espace interorbitaire. . . . . . . . . . 11 18

(4) Voir en particulier : Retzius, Das Gehôrorgan der Wirbelthiere, t. I, pl. VII, fig. #*; 1881.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 393 N°2 87-232, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

MINE ENTER Côtes du Maroc. . . . 410 2

Le Cytlus roseus Lowe n'avait été décrit primitivement que d’une ma- nière assez incomplète, M. Günther, dans le catalogue du British Museum, a ajouté quelques caractères, qui permettent de le distinguer aisément du Cyttus australis Richards, entre autres, chez ce dernier, la faiblesse et Pé- longation des épines dorsales et anales, la gouttière, qui reçoit la ventrale, à quoi l’on peut joindre la présence de quelques spinules peu saillantes sur le champ postérieur des écailles. Il offre plus de rapport avec le Cyttus abbreviatus Hector, cependant ce poisson a le museau plus court relati- vement au diamètre de l'œil, qui lui est au moins égal, l'œil lui-même étant plus grand, puisqu'il occupe les 2/5 de la tête; l'extrémité de son maxillaire est échanerée, avec l'angle postéro-supérieur prolongé en pointe, le sous-opercule offre quelques dentelures, les ventrales parais- sent plus courtes; enfin, les tubérosités en torsade, placées à la base des nageoires dorsale et anale, sont armées de petites épines.

Les Cytlus australis Richards., et C. abbreviatus Hector, habitent l'Océan Pacifique et ont été rencontrés dans les régions avoisinant la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande.

280. Capros aper Linné.

Écailles, 5/62/32.

Ce poisson est trop bien connu pour qu'il soit nécessaire ici de le décrire, et je me contenterai de donner quelques détails complémentaires sur les écailles et les otolithes en particulier.

Sauf deux individus dont, pour le plus grand, les dimensions sont ici données, tous ceux qui ont été pris étaient de petite taille. Ceux-là de couleur grisâtre, les autres d’un joli rouge tirant sur le vermillon aux parties supérieures, blanc argenté sur le ventre. [ris doré avec quelques

macules rouges.

(TALISMAN. Poissons. 45

394 POISSONS.

Les écailles sont cténoïdes. Une du corps, presque demi-cireulaire, à bord libre très peu convexe et mesurant 2"",9 de long, sur 3"",5 de large, est entièrement couverte, sur les champs antérieur et latéraux, de stries très fines, très serrées, régulièrement concentriques au bord; le champ postérieur, relativement étroit, est hérissé de spinules subulées longues de 1", épaisses à la base de 0"",06 à 0"",08, celle-ci étoilée, ces spinules sont disposées en quinconce et par leur longueur et leur finesse donnent à la peau son aspect velouté spécial. Une écaille de la ligne latérale a une forme irrégulièrement circulaire, mesurant 2*°,5 de long, sur 2%%,7 de large; le canal s'étend sur presque toute sa longueur et présente deux orifices, le postérieur très rapproché du bord libre; les champs antérieur et latéraux sont comparables à leurs homologues de l’écaille des flancs; le champ postérieur, chargé de spinules absolument semblables par leur forme et leur disposition à ceux précédemment décrits, occupe un secteur au moins égal au quart de la surface ; il est à noter que des spinules semblables couvrent également la lamelle extérieure du canal, ce qui ne s’observe que très exceptionnellement.

Sagitta de taille médiocre, mesurant, sur un individu de 795", 3"%,2 de long, 3°" de haut, 1"",1 d'épaisseur, convexe en dedans, plan en dehors ; sa forme générale est hémi-discoïde, assez voisine de ce qu'elle est chez le Cyffus roseus Lowe, et, jusqu'à un certain point, comparable à celle du sagitta chez le Bathytroctes attritus (1), avec exagération dans les accidents, ce qui le fait ici paraître comme divisé en deux moitiés, l’une supérieure, l’autre inférieure. La face interne présente cette divi- sion à un haut degré par suite de la profondeur du sillon acoustique, qui la parcourt dans toute son étendue, et répond en avant à une échancrure ostiale, pénétrant sur au moins 1/3 de la longueur ; une autre gouttière moins forte divise l'aire inférieure en deux parties, elle aboutit à une échancrure également très sensible du bord postérieur. Face inférieure plane sauf un certain nombre d'impressions rayonnantes dans l'aire supérieure. Quant au limbe, dans sa moitié supérieure il présente

quelques gros festons, et dans la moitié inférieure de nombreux prolon-

(4) Voir pl. XIL, fig. 2h, 2e.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 355 gements dentiformes, petits, serrés, aigus, plus ou moins carrément coupés; quelques-uns, plus longs et moins régulièrement disposés, se voient à l’opposite de léchancrure ostiale.

Millim. 1/100.

MON AUEUT IE EN LC eee 115 »

HAUTEUR PE Re LAS 64 55

ÉDAIS SCA ME dam Rue de 21 18

Longueur de la tête. . . . . . . . . .. 43 37

de la nageoire caudale. . . 30 26

- AUMTUSEAU NME 17 3)

Diametre de LŒl 17 39

Espace nterorbitaire 15 30

NA 02515, Coll. Mus. Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1880) XVII. . . Golfe de Gascogne. . . 306 1 2, (Tr. 1882) XXIV . . Côtes du Maroc. . . . 112 1 SON EE ET d’Espagne . .. 118 l AVR ls eco a tnt Re 60 1 Ge ATCRNEIRME SE NRTE Te: 126 Il GREXKITE ne du Maroc. . .. 120 10 HÉREXIVES en du Soudan... 359 7 SAVE ECS + —- ne 250 1 DRE. _ Un: 175 4 TDSLXVIT _ Mae: 130 1 NC EC Banc d'ATEUIN. 175 9 106 CIS ON 235 20 8 RCIP PEER ARTE, 140 19

281. Diretmus argenteus Johnson (1).

Johnson. Proceed. Zool. Soc., 1863, p. 403, pl. XXXVE, fig. 2.

D. 1 27: A. I. 23 + V.I,5.

Corps très élevé, comprimé, la hauteur étant égale aux 8/11 et l’épais- seur seulement à 1/6 de la longueur.

(1) Sous le nom de Gyrinomene nummularis, dans la liste méthodique, page 18, et dans l'énumé- ralion statistique, p. 45, dragage xx.

396 POISSONS.

La tête, qui entre pour 3/7 dans cette dernière, est élevée, à chan- frein convexe se continuant régulièrement en quart de cercle avec la portion antérieure du dos. Museau médiocre, 1/4 de la longueur de la tête; cependant la bouche est assez grande, presque verticale et le maxil- laire dilaté, sécuriforme en arrière, atteint au moins le quart postérieur de l'œil; les dents mandibulaires sont les plus distinctes, petites, plu- risériées, autant que permet d'en juger la taille de l'animal; aux intermaxillaires elles sont très faibles, ne formant qu'une rangée de denticulations visibles seulement à la loupe; je n'ai pu découvrir d’or- ganes dentaires sur d’autres parties de la bouche; les os maxillaires à leur extrémité interne sont chacun muni d’une saillie mousse, dentiforme, | bien visible en arrière des intermaxillaires. Œil développé, 4/9 au moins de la longueur de la tête ; l'espace interorbitaire à peine égal à 1/7 de celle-ci, c’est-à-dire au tiers du diamètre de l'orbite, présente en son milieu une carène longitudinale assez saillante. Fente branchiale étendue, le bord postérieur du battant operculaire est dirigé verticalement ou même s’'avance un peu en arrière et forme, avec le bord inféro-antérieur, un angle aigu ; préopercule réuni sans doute avee l’interopercule, allongé, à bord postérieur rectiligne, arrondi en bas, il est finement dentelé et strié; opercule lamelleux, avec un angle supérieur obtus, s'étendant assez loin en pointe inférieurement, il est couvert de stries rayonnantes et festonné plutôt que dentelé au bord libre; Je n’ai pu distinguer le sous-opercule. Sauf la joue, se voient des impressions squamoïdes, le reste de la tête est nu.

La ligne du dos en avant continue le chanfrein, formant avec lui, comme on l'a vu plus haut, un quart de cercle, qui s'étend jusqu’à la naissance de la dorsale, à partir de elle est directement et obliquement descendante jusqu'au pédoncule caudal, qui est bien distinct et entre environ pour 1/7 dans la longueur. Ligne ventrale demi-cireulaire, tran- chante en avant, se trouvent une série d’épines en dents de scie au nombre d'environ 21, placées sur autant d'écussons en chevrons, imbriqués. Sauf ces écailles spéciales, on ne voit sur la peau qu’un dessin réticulé simulant des squames qu'il est impossible d'isoler; en s’en remet-

tant à cette apparence on compterait à peu près 28 ou 29 écailles, aussi

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 357

bien dans le sens longitudinal que dans le sens transversal. La ligne laté- rale n’est pas distincte.

La dorsale, dont l’origine.se trouve très peu en arrière du niveau cor- respondant à la fente operculaire, s'étend jusqu'au pédoneule caudal, elle est médiocrement élevée, autant qu'on en peut juger, car les extré- mités des rayons ne sont pas intactes, il faut attribuer sans doute à cette circonstance que ceux-ci paraissent simples et à peine articulés? L'épine est courte, 2°* environ, et en avant présente vers son tiers infé- rieur deux petites denticulations épineuses superposées, dirigées en haut. Une série de petites protubérances, armées chacune d’une épine, se trou- vent de chaque côté de la nageoire, lui formant une sorte de gaine. L'anale commence plus en arrière,un peu au delà du milieu de la longueur, et finit au même niveau que la précédente, les rayons sont semblables à ceux de celle-ci, l’épine antérieure est très courte, Je ne puis découvrir de nodosi- tés latéro-basilaires comme à la dorsale. Caudale composée d’une vingtaine de rayons, brisés en partie; 1l n’est cependant pas douteux qu’elle ne soit profondément fourchue, elle est précédée sur le pédoncule par des rayons fuleroïdes, qui, à la partie inférieure, se continuent presque jusqu'à l’anale. Pectorales triangulaires, longues d'environ 1/3 de la longueur du corps, composées de 10 à 12 rayons, les deux ou trois premiers courts, le suivant le plus long, plus rigide avec de très petites épines espacées à la partie moyenne de son bord antérieur. Ventrales en trop médiocre état de conservation pour qu'on puisse en indiquer la forme et la longueur.

Couleur argentée sauf à la partie dorsale, se voit une teinte brun rougeàlire.

gum ‘ed

Diamètre du cristallin, 2°°,5.

Millim, 1/100.

ONEUEUT 2 - CPE Me CU 0 30 » HAUTEUR RE EE A UC de 22 13 ÉDaSSe Dre Re 2 ei » à 6) 16 Longueuride lattes... : . . mA. 13 43

de la nageoire caudale . . D) 16

ATÉMUSEAU. 3 25 Diametrendentœir "#20 70 6 46

Espace interorbitaire. . . . . - . . .. 2 15

358 POISSONS. 87-953, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

ONCE TER RE ENERE Côtes du Maroc. . .. 1105 {

Comparé à la figure du Miretmus argenteus, donnée par M. Johnson, notre individu, plus petit d'ailleurs, paraissait assez différent surtout par l'écaillure, la forme du dos et quelques autres caractères, pour que j'aie cru d’abord devoir le regarder comme tout à fait distinct. Je ne puis, en effet, trouver traces d’écailles, mais cela peut tenir à l’âge du sujet. La description donnée par lichthyologiste anglais me fait supposer cepen- dant, jusqu'à comparaison des types, qu'il s’agit de la même espèce, connue d’ailleurs, je crois, par ces deux seuls exemplaires.

M. Campbell a décrit et figuré (1878) un genre Miscus de la Nouvelle- Zélande, très voisin évidemment du /rretnus, dont il diffère toutefois par son abdomen lisse et l'absence, au moins n’en est-il pas fait mention, du

prolongement odontoïde dépendant des maxillaires.

284. Dentex macrophthalmus Bloch.

D. XII, 10; A. III, 8. Écailles, 6/58/13.

Les écailles sont grandes, comme le montre la formule. Une d’elles, prise sur le corps, mesure 10°" de haut sur 8"",4 de long: elle est franche- ment cténoïde polystiche du type trop connu chez ces animaux pour qu'il soit utile d’insister sur sa description. A la ligne latérale une écaille me- sure 7,6 de haut sur 5"",1 de long, la lamelle du canal, qui en occupe le tiers moyen, est presque en carré parfait, on ne trouve qu'un orifice anté- rieur et la perforation focale; deux trous arrondis, placés sur l'aire spinigère à une petite distance du bord libre, dans la direction prolongée des bords de la lamelle du canal, se rapportent sans doute au système sen- soriel latéral, ils ont 0"",14 à 0"",17 de diamètre et sont, chacun, reliés à la perforation interne par une gouttière peu profonde, creusée à la face inférieure de la lame; le champ antérieur ne présente qu’un large feston

médian et deux petits festons latéraux aboutissent des sillons centri-

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 359

fuges partant des bords du canal, il est, ainsi que les champs latéraux, chargé de stries excessivement fines ; l'aire spinigère ne présente de spi- nules bien visibles qu'à la partie médiane du bord libre et sur deux ou trois rangs, le reste de la surface n’offrant que de faibles empreintes dis-

posées en séries rayonnantes. Millim. 1/109.

DONPUEUR ES ne ee à 209 » HAUTOUL SEE NE Ne 75 36 DAS UE eh « 33 16 oneueuridela téte 75 36

de la nageoire caudale. . . A7 22

AUAMUSEAU 24 32 Diametrendenl Oil EE 28 37 Espace interorbitaire. . . .. ne 18 24

87-358, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. IEXXTIERRE Se 4 Côtes du Maroc. . .. 120 (l DEN EN ours du Soudan... 399 il JTE IS mi e : = te 475 1 HRRTENVTI SN Go nr 130 1 GENS RO etre 410 il CGI Banc d'Arguin. . . .. 235 {l REX CLIM ENS EN EEE 140 5

11

Le Denter macrophthalmus BI. n’est sans doute qu'accidentel dans la

faune abyssale supérieure et appartient plutôt à la région côtière.

285. Trigla cavillone Lacépède.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LUE TEST CRIE Côtes d'Espagne. . . . 99 fi DNEX TITRE RS ne 2e du Maroc . . .. 120 a GLEN RE du Soudan . .. 399 2 SE NV RME A 250 1 DAME. 1.26 LU 2 Po 130 2 CANON UNIES ET Banc d’Arguin. . . .. 175 2 EN CII PS TE PP LIN: 140 4 SARONITEER RE Iles du Cap-Vert. . .. 90 3

360 POISSONS.

Tous les exemplaires étaient de petite taille, les plus grands mesurant à peine 120% à 130" de longueur totale. La remarque faite sur la situation bathymétrique du Dentex macroph-

thalmus BI. peut s'appliquer à cette espèce et aux deux suivantes.

286. Trigla pini Bloch.

Numéro du dragagc. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

(Tr. 4880) XVII. . . Golfe de Gascogne. . . 306 1

Cet exemplaire mesure 223"" de longueur totale, dont 40°" pour

l’uroptère.

287. Trigla lyra Linné.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. t Le]

(Tr. 1882) VIII. . . Golfe de Gascogne. . . AA 1

La petitesse de cet exemplaire, 44°" de longueur totale, rend la déter- mination difficile, cependant la force et la grandeur de Pépine scapulaire, l’échancrure déjà nette du museau, le nombre des épines latéro-dorsales dépendant des os inter-épineux, ne peuvent guère laisser de doute à

cet égard.

291. Cottunculus torvus Goode. (PLXXMITI 2382132290) B. VII + D. VI, 14; À. 143 + V,3. Lig. lat. 18.

Tête énorme, corps atténué à partir de ce point, arrondi en avant, faiblement comprimé en arrière. Cette tête globuleuse occupe les 3/8 de la longueur, elle est un peu

À

moins haute que large, avant dans le premier sens les 2/3, dans le second

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 361

les 2/7 de cette même dimension. Sur le frais, la peau muqueuse dont elle est recouverte masque en grande partie les tubérosités ou épines qui la hérissent et deviennent très apparentes sous l’action de l'alcool: on en distingue deux occipitales symétriquement placées en travers, deux plus en avant, vers la hauteur du milieu de l'orbite, formant avec les pré- cédentes les angles d’un trapèze allongé, légèrement rétréei en avant: de ces épines suroculaires part de chaque côté une ligne courbe armée de trois autres épines à peu près équidistantes, dont la dernière, répondant au pli operculaire, est placée à un niveau postérieur à celui des tubéro- sités occipitales ; entre les deux dernières épines de la ligne courbe se voit une quatrième élévation beaucoup moins accusée que les autres ; sur les joues s'observent d’autres tubérosités, 1l sera question des plus importantes en étudiant les pièces operculaires. Le museau, fortement arrondi, occupe très peu plus du quart de la longueur de la tête. Bouche relevée, bien fendue à cause de sa largeur, car le maxillaire atteint à peine le centre de l'œil; les deux mâchoires sont chargées de dents fines, mobiles d'avant en arrière; sur plusieurs rangs, en bandes dont la mandibulaire est la plus large, le vomer porte également des dents fines disposées en une bande étroite concentrique à la mâchoire supérieure, elle semble s’'interrompre au milieu. Je ne vois bien qu’une des narines, l’antérieure, prolongée en un tube court, les pores muqueux empêchent de distinguer la seconde. Œil à diamètre très peu moins long que le museau, paraissant plus petit sur le frais par suite de lépaisseur des téguments qui l'entourent, espace interorbitaire près de moitié plus petit. Sous-orbitaires formant une crête épineuse; ils ont un prolonge- ment très net qui s'appuie sur le préopereule. Ni barbillon, ni tentacules visibles. Orifice branchial largement ouvert, bien qu'il y ait soudure de la membrane branchiostège avec la gorge sur une étendue notable, mais le pli branchial est très élevé et le bord supérieur du battant se prolonge horizontalement en pointe bien au delà. Les pièces operculaires sont absolument noyées dans la peau, on ne peut en reconnaitre la disposition qu'après les avoir mises à découvert ; le préopercule est en angle droit et renforcé par une crête très saillante, soutenue de distance en distance

par des cloisons également scléreuses placées perpendiculairement à sa

. 46 (TALISMAN. Poissons. ce

362 POISSONS.

direction le long de son bord inférieur pour la portion horizontale et de son bord postérieur pour la portion montante; il en résulte une série de cavités, faisant suite à des cavités analogues placées sur la face externe de la mandibule, toutes appartiennent au système des canaux dits muqueux ; l’opercule est en triangle isocèle, sa surface sillonnée par des côtes rayonnant de l’angle supérieur; le sous-opercule est repré- senté par une bande, qui borde le côté opposé à cet angle et se prolonge au delà pour former la pointe extrème du battant; l’interopercule est constitué également par une lame allongée placée sous la portion hori- zontale du préopercule.

Anus situé en avant du milieu de la longueur. Ligne latérale très visible, bien qu'il n’y ait pas à proprement parler d’écailles, sauf quelques incrustations scléreuses en avant, le nombre donné plus haut comme formule se rapporte aux pores ou orifices muqueux très distincts, qui percent le tégument de distance en distance : elle s’abaisse assez rapide- ment du pli branchial pour atteindre le milieu de la hauteur vers le tiers antérieur du corps et y rester jusqu’à l'extrémité du pédoncule caudal en se prolongeant sur l’uroptère. La peau, qui n’adhère que faiblement aux parties sous-jacentes, est nue aussi bien sur le tronc que sur la tête.

Toutes les nageoires sont plus ou moins enveloppées par le tégument, ce qui en rend l'examen difficile et le compte des rayons n’a pu être établi que sur un individu sacrifié. La dorsale a son origine vers le niveau de l’angle supérieur du battant operculaire, mais n'est bien distincte (1) qu'au delà de la moitié du corps en arrière de l'anus, au point commence la portion molle dont la longueur est environ 1/3 de la distance comprise entre l'extrémité du museau et la base de la caudale ; les épines, cachées sous la peau, se distinguent des rayons parce qu'elles sont simples, mais elles sont articulées, les autres sont faiblement branchues, et comme la division en articles se fait graduellement, on peut dire qu'il n'y a pas de limite nette entre ce qu’on appelle la portion dure et la portion molle; la hauteur est petite en avant, elle égale, vers le milieu de la nageoire, environ les 2/3 de la hauteur du corps. L’anale

(1) Plus cependant que ne l'indique la figure faite d’après l'animal conservé, elle n’est plus visible.

TÉLÉOSTÉENS ACANTHOPTÉRYGIENS. 363

ne comprenant guère que des rayons articulés simples est plus courte que la dorsale molle et commence vers le quart antérieur de celle-ci, se terminant au même niveau; sa hauteur est également moindre. La caudale, qui mesure très peu plus de 1/5 de la longueur du corps, est fortement arrondie en arrière ; ses deux rayons supérieur et inférieur sont grèles et courts, en sorte qu'il n'y a en réalité que dix rayons apparents, lesquels sont divisés en deux à l'extrémité. Pectorales très développées à base large, prolongées très en avant sous l’orifice branchial et se confondant en quelque sorte avec la peau, les rayons inféro-antérieurs sont courts, gros et mous sur le vivant, destinés sans doute à servir comme organes du tact; le 16° ou 18° rayon, le plus allongé, atteint l’origine de la portion molle de la dorsale. Ventrales insérées à une petite distance en arrière du premier rayon de la précédente, courtes (16), les trois rayons qui la composent sont à peu près de même longueur, non branchus, de mème que ceux de la pectorale.

Couleur, d’après le frais, uniformément gris violet pâle; une série de petites taches foncées sur la ligne médio-dorsale, commençant à la hauteur de l'extrémité de l’opereule et se changeant, sur la dorsale même, en une bande noire, qui en suit le bord supérieur, ces taches répondent aux épines ; anale également lisérée de noir.

On a vu plus haut que la peau chez ce Cottunculus torvus Goode doit ètre regardée comme privée d’écailles, cependant à la partie antérieure de la ligne latérale et répondant aux 5 ou 7 premiers pores se voient des endurcissements seléreux, qui constituent des anneaux, ou mieux des canaux, plus ou moins imparfaits, car ils sont souvent réduits à leur partie externe, formant alors une sorte de pont. Les plus complets (1) offrent deux orifices larges, l’un antérieur, l’autre postérieur; les parois latérales sont, le plus souvent, irrégulièrement fenêtrées, ces dernières ‘ouvertures étant comblées sur le frais par une membrane délicate. Ge sont évidemment des canaux sans lamelles, dépendants du système sensoriel de la ligne latérale, comme il n’est pas rare d'en rencontrer

chez les Poissons à peau nue,

4) PI. XX VII, fig. 3°.

364 POISSONS.

2e

Le sagitta sur un individu de 130"" mesure 5"°,5 de long, sur 4"",1 de haut, et 1"",2 d'épaisseur, sa forme est à peu près quadrilatérale, à angles arrondis, il est légèrement convexe à la face supéro-interne (1), un peu concave à la face opposée. Sur la première (2) le sillon acoustique présente une fossette centrale, allongée, profonde et forme antérieu- rement une gouttière comblée en grande partie par l’ilot antérieur, en arrière il est prolongé jusqu'au bord postérieur par un sillon étroit, qui n'est sans doute qu'une strie un peu forte faisant partie du système des stries rayonnantes écartées, qui couvrent l’aire supérieure; lembou- chure du sillon est nette, l’antirostrum plus élargi, peut-être plus saillant que le rostrum. La face inféro-externe (3) est aussi divisée par une strie médiane plus marquée en avant qu'en arrière et offre également des stries rayonnantes dans sa partie supérieure, elles répondent à celles de l’autre face et aux festons occupant la moitié correspondante du limbe. Le bord inférieur de celui-ci est simple, épais, presque rectiligne.

L'état de conservation n'a pas permis d'étudier dans tous ses détails la disposition des viscères. Cependant on peut reconnaître qu'il n'existe que trois ares branchiaux complets, le quatrième est adhérent, et ne présente qu'une seule rangée de lamelles et de trachéaux, lesquels sont réduits partout à de petites saillies épineuses, en choux-fleurs; je n'ai pu voir la peudobranchie. Vessie natatoire nulle. Ce qui restait du tube digestif permet de reconnaitre que l'estomac, de couleur blanche, est ample,

en siphon. Millim. 1/100.

ILES EURS 1800) ofatla © dc ar oc : 146 » HAULEURE VS PEN NE 32 22 ÉDAISS EUR ee ES ce ee Ed M 28 Mongueur de lattéte PRE Re 56 38

—— de la nageoire caudale. . . 31 21

TUIMUSEAU EEE EE 16 28 Diamétrende ŒIL PEER 1% 25 Espace interorbitaire. . . . . . . . .. 8 14

(4) Je ferai remarquer que ces ololithes, déterminés comme côtés droit et gauche, n'ont pu ètre orientés qu'après coup, et leur forme étant un peu anormale, il pourrait y avoir erreur dans la désignation des faces, bien que cela soit peu probable.

(2) PL. XXVIIL, fig. 3.

(3) PL. XX VIII, fig. 3r.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 365

87-199, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. DANSE COTES AU Soudan. 1139 7 DEN CLS Re 2 Banc d'Arguin . . ... 1495 2 9

Ce Cottunculus diffère certainement du Cottunculus microps Coll, qui a la peau verruqueuse et l’espace interorbitaire beaucoup plus grand que Pœil. Est-il bien identique à l'espèce décrite par MM. Jordan et Gilbert (1) d'après l’exemplaire nommé par M. Goode? Les caractères donnés par ces auteurs lui conviennent, mais la description étant un peu brève, il pourrait y avoir doute.

Les individus pris dans nos dragages sont de tailles très variées, les plus petits ont 35"" à 40%" de long, abstraction faite de la caudale, qui

mesure 87m,

292. Cottunculus inermis. (PL. XX VIII, fig. 2).

B. VI + D. VIII, 47: À, 14 + V. 2.

Forme gyrinoïde, corps en quelque sorte muqueux et se déformant sensiblement dans l'alcool.

La tête, en arrière de laquelle le tronc et la queue s’atténuent graduel- lement en cône, est absolument globuleuse sur le frais, ses trois dimen- sions étant à peu près les mêmes, mais après l’action des liquides conservateurs la longueur seule est peu altérée, elle équivaut aux 37/7 environ de la longueur, mais l'épaisseur et encore plus la hauteur dimi- nuent d’une manière notable. Museau inférieur au tiers de la longueur de la tête. Bouche terminale, arquée, relativement médiocre, le maxil- laire atteint à peine le niveau du bord antérieur de l'orbite; il n'existe

de dents qu'aux intermaxillaires et aux dentaires, elles sont fines, en

(4) Jordan et Gilbert, Bull. U, S. Nat. Mus. 16, Synopsis Fishes North America, p. 688, 1882.

366 POISSONS.

velours, je n’en ai trouvé ni sur le vomer, ni aux palatins, bien que le premier fasse une saillie transversale très visible en arrière de la mà- choire supérieure, concentrique à celle-ci et rappelant le vomer armé de l'espèce précédente. Sous-orbitaires anfractueux, les inégalités, non plus que celles qu'on peut reconnaître sur les autres parties de la tète, sont absolument indistinctes au travers du tégument muqueux, épais, qui les recouvre; les os sont d'ailleurs membraneux, mous. Orifice branchial assez large, la membrane branchiostège unie à l’isthme, le pli operculaire remonté très haut vers le côté dorsal; la disposition des pièces, autant qu'on en peut juger, est analogue à ce qu'on a vu pour l'espèce précédente, la faible consistance des parties seléreuses empêche d'en reconnaitre nettement les limites; l’opercule et le préopercule paraissent cependant un peu plus résistants.

Anus fort exactement au milieu de la longueur. La ligne latérale est représentée par des ponctuations blanchâtres, dont on peut compter 10 à 12 du pli operculaire à la base de la nageoire caudale, elles sont assez régulièrement espacées et rapprochées du bord dorsal, sauf posté- rieurement, les 3 ou #4 dernières gagnent le milieu de la hauteur. Peau absolument nue, garnie de granulations pigmentaires serrées, dont on reconnait nettement la disposition en chromoblastes étoilés sur certains points.

La dorsale, enveloppée dans cette peau muqueuse ettrès peu adhérente aux parties profondes, est difficile à reconnaître et, de même que les autres nageoires, n'a pu être étudiée pour le détail des rayons que sur un individu en mauvais état, dont tout le tégument avait été accidentellement enlevé; elle commence en avant vers le niveau de l'extrémité du battant operculaire, et s'étend presque jusqu'à la caudale ; les épines, qui méritent à peine ce nom, tant elles sont molles et flexibles, occupent 1/3 de cette longueur, cette portion est moins haute que la portion molle, dont les plus longs rayons mesurent à peu près les 2/5 de la plus grande hauteur; les 5 ou 6 derniers sont moins développés, lanageoire semble prolongée au delà par un repli tégumentaire. L'anale est comparable comme aspect à la portion molle de la dorsale, mais plus courte, plus reculée, commencant

à une distance notable de l'anus, et terminée au même niveau qu'elle.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 367

Caudale arrondie en arrière, environ 15 rayons. Pectorales grandes, élar- gies, à base prolongée en avant comme dans l'espèce précédente; les plus longs rayons atteignent l’anale, on en compte 19. Ventrales très petites peine 4%" de long), à base bien en arrière du point s'étendent en avant les pectorales et à une distance de l'anus (13"*) égale environ à 1/3 de la longueur de la tête.

Couleur d'un violet brun uniforme, plus foncé sur les nageoires dorsale et anale, les nageoires paires et le pourtour de la bouche. [ris argenté; pupille gris bleuâtre elair. Cavités buccale et branchiales pâles.

L'encéphale offre des lobes olfactifs très petits; les hémisphères, qui les suivent, et les lobes optiques vont en augmentant de volume, ces derniers étant assez développés; cervelet sphérique, relativement petit, ayant à peine le volume d’un des deux hémisphères.

Les sagittas, sur un individu de 80°" de long, étaient comme caséeux à la surface, ce qui doit être attribué à une altération accidentelle, et n’ont pu être étudiés qu'imparfaitement. Cetotolithe, long d'environ 4"",5, haut de 3"®, était placé de champ; sa forme est en triangle à peu près isocèle, à côtés arrondis, bord inférieur, correspondant à la base, peu convexe, les autres avec de gros festons; pointe rostrale obtuse et très saillante.

La disposition des branchies est la même à peu près que dans Pespèce précédente, c’est-à-dire qu'on trouve trois ares branchiaux complets portant deux séries de lamelles et deux séries de trachéaux, plus un qua- trième are adhérent, à lamelles et trachéaux unisériés; ces trachéaux sont proportionnellement un peu plus longs que chez le Cottunculus torvus Goode; il existe une petite branchie operculaire. Les pharyngiens sont chargés de dents en cardes fortes et nombreuses. Dans l'estomac, on pouvait reconnaître des fragments de crustacés, plus une petite masse hémisphérique, qui m'a paru être une portion de cristallin, à en juger par sa structure fibreuse, et une colonne vertébrale, ces derniers débris provenant de poissons.

Millim. 1/100.

PONSUEUT EEE EEE CR ee 86 » Hauteur EEE CRC CC 24 28 PDAs ER dei Soie 33 38

368 POISSONS.

Millinu. 1/100.

Fonsueunderlaité le eee ET 38 47 -- de la nageoire caudale. . . 26 30 AUMMUSEAU EEE 12 31 Diametre ei EEE CRE 6 16 ESpaceMNTerO DITAITE RENE 15 39

87-207 (1), Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. EMEXNNITIE SE Côtes du Soudan. . . . 930 1 D RCI ee Bancid'ATEUIN. 1495 2 3

Le Cottunculus inermis diffère trop des deux espèces Jusqu'ici connues du même genre par l'absence des tubercules épineux céphaliques, pour qu'il y ait lieu d’insister sur les autres caractères distinclifs apparents. On pourrait se demander si son faciès, l'absence de dents vomériennes, ne justifieraient pas l'établissement d’un genre spécial; toutefois Pap- parence du vomer étant absolument la même et ces derniers organes chez les Collus paraissant dans certains cas pouvoir manquer, je pense

que ce sont simplement des différences spécifiques.

299. Sebastes dactylopterus Delaroche.

DT A9 AC MINS EPP NT, 2 Ve 0:

Ecailles, 6/50/2%.

Les écailles sont d’un type trop connu pour qu'il soit nécessaire de les décrire iei, elles se rapprochent de celles des autres Sebastes. (4) Le tableau des dimensions donné ci-dessus est pris sur un exemplaire conservé dans

l'alcool, le tableau suivant a été établi d'après un autre individu frais: ils pourront faire juger des altérations produites par l’action du liquide conservateur.

Millim. 1/100.

LONTUEUDE EEE... Creer ee si » HAUTEUR rec r---e---r cer 35 43 É PAS SEUL eee eos eee elec Le eee 33 41 Longueuride Taltéte = "t--ree----cte-ce-r--eer 36 4% de la nageoïre caudale.-::..........0...." 19 23

JUEMUSCAUE EE EEE mere 11 30 Diametre delire EP cer rater 6 16 12 33

EspacennterorDNaire 2e C---C-Er Ce

TÉLÉOSTÉENS. ACGANTHOPTÉRYGIENS. 369 Toutefois je ferai remarquer, pour celles de la ligne latérale, que l’ouver- ture postérieure, de forme circulaire, est tout à fait tangente au bord libre, elle correspond sans aucun doute à la perforation focale, mais, par sa position, Joue très exactement le rôle d’orifice terminal.

Le sagitta, de forme amygdaloïde, ovalaire, allongé, très simple, me- sure, pour un individu de 122"", 7,4 de long, 4°" de haut et 1"",2 d’é- paisseur, 11 est placé de champ. Face interne la plus convexe; le sillon acoustique en gouttière simple, très large, profond, en occupe au moins les 3/4; rostrum en pointe mousse, très saillant au delà de l’embou- chure ; antirostrum peu marqué, on ne distingue, et encore vaguement, que l’ilot antérieur; aires sans accidents. Il en est de même de la face externe, sur laquelle ne se trouve qu’une dépression faible et courte en face de l’échancrure ostiale. Le limbe en bas présente quelques légers festons, sur les deux tiers antérieurs, 8 à 10 au plus; dans sa partie supé-

rieure il est à peine sinueux. Millim. 1/100.

TON SUEURA MANS RE as ut 234 » AUTOUR ER AE EC | 74 31 ÉDAISS CUT er ed RU. | 43 18 Longueur dela téte."..... 100 13

de la nageoire caudale. . . 59 25

dUMUSEAULE 28 28 Dr'amétre de EEE En 32 32 Espace interorbitaire. . . . . . . . .. il [hl

87-332, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

1. (Tr. 1882) VIII. . . Golfe de Gascogne. . . AA { ENTER EEE Côtes d'Espagne. . . . 99 il SNA 140 Re —. du Maroc. . . . 540 > REX AE UE: 717 1 ORNE ere —= TH 550 11 CENTER FPE ere —_ Perte 550 2 NN RAS ELLE an = Sie 920 1 SR re te LE Canaries 975 4 ORNE ES Re Côtes du Soudan. . . 182 2 AO TEXTURE SE 410 1 AASLEXXE ES 8 —- ACT 640 1

À reporter. . . . : 14

47

(TALISMAN. Poissons.)

370 POISSONS.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

RENON LEE 14

ÉERTIS ER or oc Banc d’Arguin : . . . 235 26 ÉMIS R EE c Iles du Cap-Vert . . . 90 9 IBENE) Coton oo con D 460 121 OMIS —= ee 580 40 AGAIN ee 405 1 ATACRAUTE EEE ACOLES EEE CCE 560 I 212

Le Sebastes dactylopterus Delar. n’est pas précisément rare dans les parties élevées de la région abyssale supérieure et il passerait même dans la région côtière; cependant, comme déjà Delaroche en avait fait la remarque, reproduite par Cuvier et Valenciennes, l'espèce doit être considérée comme habitant plutôt les profondeurs.

Un nombre considérable de ceux que nous avons pêchés étaient de très petite taille, ainsi les exemplaires pris en quantité dans le dragage ex ne dépassaient guère 110%" et beaucoup ne mesuraient pas plus de 30°" ou 40"”.

300. Sebastes Kuhlii Bowdich. DM O AIT 5 ERA OM E NS:

Écailles, 53/50/25.

Pour ce qui concerne les écailles dans cette espèce, Je n'aurais à répéter ici que ce qui a été dit pour l'espèce précédente.

Quant au sagitta, d'après les exemplaires sur lesquels J'ai pu lexa- miner, son étude mérite une mention toute particulière. Sur un individu de petite taille mesurant 122%, il est de forme amygdaloïde, appoimti surtout en avant, long de 8"",2, haut de 3°°,4, épais de 1"*,4 placé de champ, d’ailleurs assez analogue à celui du Sebastes dactylopterus Delar., quoique plus allongé proportionnellement et à contour encore moins accidenté. Le sillon acoustique étendu sur les 2/3 ou les 3/4 de la lon- sueur à son embouchure obliquement dirigée et son extrémité posté-

rieure limitée imparfaitement; l'ilot antérieur apparaît sous la forme

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 371

d'une sorte de crête supplémentaire partant de la crête limitante infé- rieure pour gagner le milieu de l'embouchure; le rostrum, par suite de l’obliquité de celle-ci, n’est pas aussi long que dans l'espèce précédente, l’antirostrum apparaît comme un faible feston. La face externe est re- levée en dos d'âne suivant l'axe longitudinal; aire périphérique simple. Le limbe aux bords inférieur et supérieur sur leur moitié ou deux tiers antérieurs est légèrement et irrégulièrement festonné, l'extrémité postérieure, comme tronquée, présente une petite échancrure.

Sur un individu de grande taille, dont il sera fait mention plus loin et qui mesurait 440%", le sagitta paraît très différent. Ces otolithes aplatis, quoiqu'épais, pointus en arrière, ont une forme générale assez difficile à définir, le bord inférieur, à peu près droit, ne se relève que tout à fait antérieurement en quart de cercle, le bord supérieur, dans sa moitié antérieure, présente deux profondes échancrures séparées par la saillie de l’antirostrum, dans sa moitié postérieure il est obliquement descen- dant, faiblement convexe. Ceci s'applique au sagitta du côté gauche, car celui du côté droit n’est pas absolument symétrique, la partie supérieure étant comme écrêtée et se dirigeant en ligne droite et parallèlement au bord inférieur depuis l’antirostrum jusqu’à une petite saillie angu- leuse située vers le tiers postérieur de la longueur du sagitta; à partir de ce point, le contour reprend la direction oblique et gagne la pointe ter- minale. Par suite de cette asymétrie les dimensions des deux otolithes ne sont pas tout à fait les mêmes au moins pour la largeur, qui, prise vers le milieu, est de 7"",7 pour celui de droite, 10%",5 pour celui de gauche, les longueurs ne sont pas d’ailleurs sensiblement différentes, 22% et 21": l’épaisseur est la même, 3"". A la face in- terne le sillon acoustique est large, remarquablement profond, par suite de la saillie extraordinaire des crêtes limitantes, lesquelles ont plus de 1°" de hauteur et s'étendent de chaque côté comme deux collines allon- gées, deux murailles parallèles; lembouchure est, on l’a vu, anguleuse, enfoncée entre le rostrum et l’antirostrum très saillants, le premier sur- tout, le fond du sillon n’a pas d'autre limite précise que le point s’arrè- tent les crêtes; l'aire inférieure est étroite et se termine en pointe posté-

rieurement; aire supérieure plus large et sans accidents, sauf deux ou

372 POISSONS.

trois impressions radiantes courtes, vers la pointe postérieure. Face ex- terne plane ou même un peu concave à peine relevée en son centre. Le limbe à été décrit plus haut à propos de la forme générale de ces singu- liers otolithes, j'ajouterai qu'il est en tranchant mousse dans son demi- contour inférieur et la moitié antérieure de son demi-contour supérieur, il est au contraire dans la seconde moitié de celui-ci comme écrêté, carrément obliquement coupé.

Bien qu'on puisse trouver des modifications sensibles dans la forme des sagittas pour une même espèce suivant la taille, c’est-à-dire l’âge des individus, ainsi que j'ai pu le constater moi-même chez le Gadus Morrhua Lin., cependant des différences aussi grandes ne paraissent Jamais avoir été signalées. D’après les caractères extérieurs, je ne puis croire, cependant, que ces animaux n’appartiennent pas à une même espèce, le fait de dissemblances de ces otolithes est d’ailleurs d’une dis- cussion d'autant plus difficile que, sur ce même exemplaire, se constate une asymétrie également exceptionnelle, aussi je donne ces détails sur- tout à litre de renseignements destinés à provoquer de nouvelles obser- vations.

Millim. 1/100.

HONEUEUE ENS AP REP ENET 217 » HANeUR ARS ER ns 2 62 28 ÉPAISSeUR ee ea ee Ce 45 21 POnSUeUrIAeNANTÉLE er EEE 9% 43

de la nageoire caudale. . . A5 21

duUPUSeAU. ECC. 25 26 Drametre sde IEEE 28 30 space mterorDitaire Eu 9 9

87-330, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. LIRE OU Côtes du Soudan. . .. 782 1 D'NXXIM ER - fase 640 1 MLD OCT ETES De _ 5 1150 1 ATEN NON EN Re 932 2 DÉMTENONNIN EE VAR 860 1 CAEN ENCRES Ne 830 2

8

Areporten es

CE

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 373

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

HREPOLIA EEE 8

HART A St 2. à Côtes du Soudan. . .. 800 Il OO DAME MUR Banc d'Arguin. . . .. 175 Il EX CNP EEE MU 6 2939 Al LOT EKCTE Re a EE =) on ne 140 5 LS XEVIE Se 72.2. RTC 2330 Î 54

La Commission du Z'alisman a rapporté en plus de la rade de Palmas. mais sans niveau bathymétrique certain, deux exemplaires du Sebastes Kuhlii Bowd., dont l’un ne mesure pas moins de 520"" de longueur totale,

c’est celui qui a fourni les gros otolithes dont il a été question plus haut.

301. Setarches Guentheri Johnson.

BITES D EXT A0" AIT, 5, V1. 5.

Écailles, 10/62/40.

Malgré certaines différences dans les formules, dont les plus impor- tantes seraient le nombre des épines de la première dorsale, X au lieu de XI (1), celui de la rangée longitudinale d’écailles, 62 au lieu de 82 ou 86, et pour quelques détails anatomiques, dont il sera question plus loin, les exemplaires pris à bord du Z'alisman me paraissent devoir être rapportés à l'espèce décrite et figurée par M. Johnson, d'autant plus que son exemplaire unique semble ne pas avoir été dans un état de parfaite conservation.

Les écailles ne sont pas cténoïdes, comme l’a très bien reconnu l’au- teur anglais. Celles du corps, fort petites, mesurant, sur l'individu dont les dimensions sont données plus bas, environ 1°",4 de long sur 1"",1 de large, sont en forme d'écu à bord antérieur droit, avee 2 ou 3 lobes margi- naux répondant à autant de sillons centrifuges, le restant du contour donne une portion d'ovale plus ou moins allongé, le foyer est tantôt net, circu-

(4) D'après les chiffres donnés dans le texte, car la figure ne montre que X épines à la première dorsale, la formule de la seconde restant [. 9. (Johnson, Descriptions of some new Genera and Species of Fishes oblained at Madera. Proceed. Zool. Soc. of London, p. 177, pl. XXII, 1862.)

374 POISSONS.

laire, d’autres fois érodé, irrégulièrement oblong dans l’un et l’autre cas, les crêtes concentriques se dirigent parallèlement au bord du limbe, plus serrées dans le champ antérieur que sur les trois autres. La ligne latérale, contrairement à ce qu'avait cru M. Johnson, offre des écailles, elles sont plus grandes que celles du corps, 2"*,6 de long sur 2"",8 de large (abstraction faite de prolongements, dont il sera question dans un instant), mais beaucoup plus fragiles; la portion antérieure la plus distincte est limitée par un bord radical arrondi, à peine sinueux, les lobes marginaux étant nuls ou peu sensibles; les côtés légèrement courbés en $ se prolon- gent en arrière en deux longues pointes semi-membraneuses, qui finis- sent par se perdre dans le tégument, et forment sur les flanes une suite de saillies allongées placées bout à bout, d’où résultent pour l'ensemble deux séries linéaires, l’une supérieure, l’autre inférieure, parallèles et limitant la ligne latérale, disposition indiquée, quoique d’une manière un peu imparfaite, sur la figure déjà citée; au point naissent ces deux cornes et entre elles la lame se termine par un bord postérieur droit; le canal est formé par la peau étendue entre ces cornes, lesquelles sont presque aussi longues que la lame même; les aires antérieure et latérales sont chargées de crètes concentriques fines, interrompues ou non par de faibles sillons centrifuges, dont on compte, dans le premier cas, 3 à 6. Le sagitta sur un individu de 97"" mesure 5"",5 de long, 3"",4 de haut, 1%% d'épaisseur; il est placé de champ, de forme amygdaloïde avec un angle rentrant droit ou ouvert à la partie antéro-supérieure. Face interne peu convexe, sillon acoustique peu profond, mal limité, net seulement sur son tiers moyen, l'embouchure, placée au fond de l'angle rentrant, se trouve située à la limite du tiers antérieur de l’otolithe; en arrière une strie continue le sillon jusqu’à l'extrémité postérieure; le rostrum est très saillant, obtus, l’antirostrum arrondi; aire supérieure en demi-cerele avec une incisure étroite, marginale, rayonnante, vers son tiers postérieur; aire inférieure relevée par une faible crête longitudinale en dos d'âne, parallèle à son bord inférieur. Face externe convexe suivant une ligne courbe, longitudinale, symétrique à la crête précédente. Limbe mousse sur tout son pourtour; quelques festons dans son demi-contour supérieur, qui en outre est entamé par l'angle rentrant de l'embouchure

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 37

ostiale et un enfoncement correspondant à l'incisure de l’aire supérieure interne; demi-contour inférieur largement et régulièrement courbe.

Diamètre du eristallin 4%",6, sur l’exemplaire dont les dimensions sont données plus bas.

Quatre arcs branchifères, les trachéaux antérieurs du premier seuls allongés, les autres relativement courts; une pseudobranchie; la présence d'une vessie natatoire n’est pas douteuse, elle est simple, de couleur argentée.

Millim. 1/100.

ON SUCUEERERMREER EE 124 » HAUTEUR SR PE M 2 he has 37 30 ÉDAISSOURE ne eee rene 22 18 Longueur de la tête. : . . . . . . . . . 50 40

de la nageoire caudale. . . 95 20

dUMUSEAU 5 | 15 36 DiametredenliEle eu il 29 Espace interorbitaire. . . . . . . . .. 10 20

87-319, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. ACIER CURE Iles du Cap-Vert. . . . 160 À DACXIE 2, AE 0 2 sis D80 6

10

M. Goode sous le nom de Sefarches parmatus à fait connaître (1880) une seconde espèce peu différente de celle décrite par M. Johnson, elle n'aurait que X épines à la première dorsale et 6 rayons seulement à la seconde ; la comparaison d'exemplaires types serait utile pour constater s’il n'existe pas de caractères différentiels plus importants.

De son côté M. Günther signale la présence d’un Sefarches nouveau

aux iles Fidji (1).

(1) Günther, Introduction to the Study of Fishes, p. 415, 1880.

3176 POISSONS.

304. Pomatomus telescopus Risso.

+

B. VII + D. VII I, 40; A. II, 7 + V. I, 5.

Ecailles, 3/44/14.

Le Pomatome télescope est fort bien connu depuis Risso, Cuvier et Valenciennes; plus récemment, M. É. Moreau en a complété la des- criplion sur plusieurs points.

Ce dernier icthyologiste a indiqué la structure cténoïde des écailles et la forme particulière des spinules. Pour le corps un de ces organes, pris sur l’exemplaire dont les dimensions sont ici données, mesure 9% 5 de long et8"",7 de hauteur; ces écailles sont quadrilatérales avec de nombreux festons postérieurs, 17 environ, et des sillons centrifuges très nets ; les spinules trièdres sont petites, très nombreuses, couvrant tout le champ postérieur. Une écaille de la ligne latérale moins grande, mesurant 6%" dans les deux dimensions, offre un canal complet, formé d’une lamelle, qui occupe au moins moitié de la longueur de la lame, l’orifice antérieur et la perforation focale se voient nettement, il paraît y avoir deux canaux divergents en arrière, suivant chacun le bord du champ postérieur, mais cette portion de l’écaille restant membraneuse, il est difficile de’ décider, dans l’état de conservation se trouvent ces poissons, si ce n’est pas une simple apparence.

On trouve pour le nombre des vertèbres : D.12-+C. 15. Les épines de la dorsale et de l’anale, celle de la pectorale également, montrent une structure cloisonnée comme chez les Apogons.

Le sagitta est obliquement dirigé en dehors, aplati, en quelque sorte nummulaire, quoiqu'appointi antérieurement, mesurant, sur un exem- plaire de 155"", 8"",3 de long, 6"" de large et 1°",2 d'épaisseur. Sillon acoustique net, les crêtes limitantes parallèles, mais plus écartées dans la moitié antérieure par suite d’un ressaut anguleux de la crête inférieure vers le milieu de l’otolithe; embouchure en fente, fond à une très faible distance de l'extrémité postérieure; îlot antérieur seul distinct, et encore assez

peu, occupant toute la longueur de la partie élargie du sillon; rostrum et

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 371

antirostrum en pointes aiguës, le premier dépassant notablement le second; aires très simples à peine gaufrées sur les bords, l'inférieure la plus étendue. Face inféro-externe peu convexe, irrégulièrement bossuée; des sillons centrifuges, peu profonds, gagnent les encoches séparant les larges festons postéro-supérieurs, quelques impressions conchoïdes parallèles au bord inférieur. Limbe obtus quoique peu épais, finement et irrégulièrement festonné dans son demi-contour inférieur, qui est presque en demi-cercle, plus largement dans son demi-contour supérieur, lequel est surbaissé ; une incisure à la partie postérieure de ce dernier, surtout marquée à la face supéro-interne.

Diamètre du cristallin 14% sur l'exemplaire pris comme type.

Les trachéaux de la rangée antérieure sur le premier arc branchial sont allongés, les autres courts, sur chaque arc la rangée postérieure est

toujours moins développée que l’autre. Pseudobranchie bien distincte.

Millim. 1/100.

ÉONSUEUT ER Ce ee era lcis 226 » HAUTEUL A POELE MRRNRUr EvI 46 20 HAS CE 0 Ne Le 42 18 Longueur delatéte 80 35

_ de la nageoire caudale. . . 407? 17

-- duPMmUSEAU Re EN 19 24 Diamétre denl'Œ@l EC 30 37 Espace interorbitaire. . . . . . . . .. 22 27

87-351, Coll. Murs.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv AMIENS de 7 mere Côtes du Maroc. . . . 622 1 DANIEL 7 920 [l ee oo AO SEA NE Te Canaries tr 975 1 RENE NE ee Côtes du Soudan. . . 410 I D XXI Au ne 640 1 GER NNITE OC 930 1 TERRAIN. cms. Core 830 5) SACXITA EE LE Iles du Cap-Vert. . . 160 il

12

TALISMANX. Poissons. 48

378 POISSONS.

Le Pomatomus telescopus Risso, indiqué dès la création de l'espèce comme habitant les «abîmes marins », ne paraît pas descendre au delà de 1000 mètres.

305. Hoplostethus mediterraneus Cuvier et Valenciennes. (PLXXVIL Ge 5 5e 50)

BV D SYI A8: VAUIT REV T6: Écailles, 11/31/19.

Ce poisson, comme le précédent, est trop bien connu pour qu'il soit nécessaire de revenir sur sa description, très complètement faite, même au point de vue anatomique, par Cuvier et Valenciennes, plus récemment par M. É. Moreau.

Les écailles du corps (1) sont en quelque sorte demi-circulaires, le bord adhérent étant très peu convexe; une d'elles mesure environ 4°",2 de long sur 5"",1 de large, ayant le foyer central entouré de fines crêtes concentriques, qui deviennent simplement moins distinctes ou parfois même disparaissent complètement dans le champ postérieur; à la partie dorsale, en avant de la nageoire et sur les côtés de celle-ci, comme l'ont fait déjà remarquer les auteurs de lÆistoire des Poissons, elles portent de véritables spinules et sont plus robustes, la lame est plus épaisse surtout pour les écailles bordant la nageoire, qui sont relevées en cônes vers leur centre. Les écailles de la ligne latérale (2) sont allongées dans le sens de la hauteur, celle ici figurée ne mesurait pas moins de 5"",7 sur 12"%,2: la lamelle du canal, en forme de feuille lobée, n’adhère qu'au bord postérieur de la perforation focale, elle offre de petites ouvertures arrondies, plus nombreuses en arrière; la lame, plus éten- due en dessous de la perforation qu’en haut, présente en face du canal un feston médiocre, et au bord libre un prolongement court, élargi, légèrement bilobé; toute la partie antérieure est ornée de crêtes concentriques fines, la partie libre porte des spinules, comparables à

(4) PL XXVII, fig. . (2) PL XXVIL, fig. 3°.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 379

celles des écailles dorsales, quoiqu'un peu moins fortes, il en existe également, chose, on le sait, peu habituelle (1), sur la lamelle du canal : ces spinules courtes, cylindriques, sont, dans l'aire postérieure, alignées suivant des lignes concentriques très régulières.

Le squelette, en ce qui regarde son aspect général, ayant été déerit par M. Owen, il me paraît inutile d'y revenir; J'ajouterai seulement que la formule des vertèbres est : D.104C.15, y compris l’hypural.

Les lobes cérébraux sont relativement peu développés, mais bien visibles, irrégulièrement cuboïdes plutôt qu'arrondis, avee un pli latéral peu étendu, ils recouvrent les lobes olfactifs, représentés par un très léger épaississement à l’origine du nerf. Lobes optiques très développés, au moins doubles en diamètre de ceux qui les précèdent, globuleux, débordant largement de chaque côté. Cervelet un peu inférieur comme volume à l’un des précédents, régulièrement sphérique, placé au-dessus d'eux, l’ensemble rappelant des boulets en pyramides, ce qui donne une hauteur inusitée à l’encéphale. La moelle allongée présente en pre- mier lieu deux renflements latéraux antéro-supérieurs, qui soutiennent également le cervelet et le dépassent latéralement, bien qu'il les re- couvre dans la plus grande partie de leur étendue; on devrait peut- être les considérer comme n’en étant qu’une dépendance; puis viennent deux renflements allongés suivant la direction des cordons médullaires, ils sont arrondis en arrière, et présentent un orifice entre et au-dessous de leurs extrémités postérieures, lequel est la terminaison du quatrième ventricule.

Le cerveau se trouve placé au-dessus de deux vastes ampoules sclé- reuses à parois plus ou moins calcifiées, dans lesquelles le saccule auditif est inclus, isolé par suite de la cavité crânienne proprement dite.

Le sagitta est volumineux, mesurant, sur un individu de 157", 12%*,2 de long, 9"",6 de large et 2"",2 d'épaisseur, assez aplati par conséquent, tronqué carrément à la partie antérieure, en angle obtus postérieurement, il est incliné de bas en haut et de dedans en dehors dans sa position normale. La face supéro-interne (2) est très légèrement

(1) Voir plus haut, page 354, la remarque faite au sujet des écailles du Capros aper Lin. (2) PI. XX VII, fig. 5.

380 POISSONS.

convexe d'avant en arrière; sillon acoustique large, peu profond, à extré- mité mal définie ; il offre les deux îlots, quoique la limite entre ceux-ci soit peu accusée, en revanche leurs bords, surtout l’inférieur, et les crêtes limitantes, circonserivent deux gouttières fort nettes, qui s'arrêtent très peu avant d'atteindre le rostrum et l’antirostrum ; le premier est rejeté en haut formant l'angle antéro-supérieur, en sorte que l’orifice ostial est tout à fait placé sur le bord externe; l'aire supérieure est parcourue par des sillons rayonnants qui forment des incisures plus ou moins marquées, une particulièrement forte derrière l’antirostrum; aire inférieure lisse. La face inféro-externe (1), comme lindiquent Cuvier et Valenciennes, est en « pyramide à quatre faces, très surbaissée »; le sommet umbo se trouve rapproché du bord inférieur; la partie supérieure de Paire périphérique présente des sillons rayonnants et des incisures correspondant à leurs homologues du côté opposé. Le limbe est profondément déchiqueté et lobé dans sa partie supérieure; en bas à la partie centrale, il présente aussi deux sortes d’épines saillantes suivies de festons peu élevés, dont un forme l'extrémité postérieure: vers l’angle antéro-inférieur se voient également quelques saillies épineuses.

Sur un petit individu de 3"", chez lequel le sagitta ne mesure que 3,3 de long, 2"",2 de large et 0"",8 d'épaisseur, bien que l’aspect soit à peu près le même, on observe certaines différences intéressantes à signaler au point de vue des modifications que l’âge peut apporter à cet organe. L’extrémité postérieure est tronquée comme l’antérieure, en sorte que la forme générale rappelle plutôt celle d'un quadrilatère très peu allongé; face supéro-interne plane, lisse, c’est à peine si on dis- tingue une gouttière formée, d'après sa situation et sa direction, par le bord des îlots et la crête limitante inférieure; face inféro-externe régulièrement convexe; limbe simple, sauf une échancrure angulaire supérieure vers l'embouchure du sillon acoustique et deux prolonge- ments l’un un peu au-dessus de l'angle antéro-inférieur, l’autre au milieu

du bord inférieur, le premier particulièrement saillant, en épine; ils cor-

(4) PI XXVIL, fig. 3.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 381

respondent d'ailleurs évidemment aux accidents analogues indiqués pour l'otolithe décrit plus haut d’après l'adulte.

Diamètre du cristallin 11"",3, sur l'individu dont les dimensions sont données plus loin.

Cuvier et Valenciennes ont décrit avec soin la disposition de l’appa- reil respiratoire ; Je ferai toutefois remarquer que les trois ares branchiaux antérieurs seuls sont complets, le quatrième étant adhérent sur presque toute son étendue, il faut y regarder de très près pour voir la fente postérieure fort réduite et n’occupant que la partie moyenne de l’are, sur lequel on ne trouve qu'une seule rangée de tubercules trachéaux et la rangée antérieure des lamelles branchiales, la postérieure n'étant repré- sentée que par de courtes lamelles à la partie moyenne de l’arceau.

Ces mêmes auteurs ont insisté sur labsence d'os lingual chez ce poisson, ce qui produit à la partie antérieure de l'hyoïde une troncature inusitée.

Je ne trouve qu’une quinzaine de cæcums pyloriques, en deux paquets égaux.

Mill. 1/100.

ÉOREUCUT en me ne er ee 200 » TÉL SU ie no ot CR NC ST EC 87 43 DAS ne in ee du cu 37 18 Bongsueurdelatére MMM". 80 40

_ de la nageoire caudale. . . . 62 31

dMUSeAUE ECC ER 20 25 Diane reRdeIE ISERE 26 32 Espace interorbitaire. . . . . . . . . .. 23 29

87-268, Coll. Mus.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv. 1. (Tr. 1882) XXXVIIL. Côtes du Maroc. . .. 636 3 DOVE ee ct MER 540 4 RIRE SR MT PT ER = Solo 622 8 SERVIS EE Ho ie 590 11 De XVII Se 2 2 - 990 D CRIE EE ECC TT. 920 3 TN CU ei 1105 4

A reporter. . .. 40

382 POISSONS.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

REPORT 40

BHXXT EE Sr cc Côtes du Maroc. . .. 1319 8 (CARD D D'AORE M Canaries. 1e" 865 2 AO RTE Ter RS 975 4 AA LXTL RE CE EN Côtes du Soudan 782 32 ADI EE DEC 640 12 ANENPDER EEE Me 410 20 AA XRTE PEN se 640 13 AO MEXX IEEE CEE de 882 il AG XXIIT on LENS) l ATRRNTTRRE Ee Re 930 il AS ANNE PR ATEN -- SUR 830 4 AOMEXENVTE ER _ a 800 4 PALM. ( SRE Banc d'Arguin. . .. 235 99 A 01 | (ÉRRERSSE Ee _ se 140 6 AUD O UTILES 4e ACORCS EEE 260 1 245

Ce poisson, des plus rares jusqu'à ces derniers temps dans les collec- tions, se prend, comme on le voit, en abondance dans les zones supérieures de la région abyssale, il peut même en être regardé comme l’une des espèces les plus caractéristiques et ne remonterait qu'excep- tionnellement dans la région côtière.

Nul doute qu'il ne faille y réunir le 7Zrachichthys pretiosus Lowe, ainsi qu'a proposé de le faire M. Günther.

Quant à lutilité de distinguer génériquement les Æoplostethus C. V., des 7rachichthys Shaw, suivant les vues de Cuvier et Valenciennes, qui ne connaissaient en nature que le premier de ces genres, les auteurs sont partagés à cet égard, et le prince Ch. Bonaparte, Costa, émettent une opinion contraire. Il est certain qu’en comparant les deux espèces, qui représentent ces genres (1), on est frappé de leur similitude. Cependant, sans parler du nombre moins considérable des épines de la dorsale chez le Zrachichthys australis Shaw, ce qui pour ces Acanthoptérygiens peut avoir une certaine valeur, la présence de dents vomériennes, quoique

(1) Le Muséum possède aujourd'hui, grâce aux soins de feu Castelnau, un fort bel exemplaire du Trachichthys australis Shaw.

TÉLÉOSTÉENS. ACANTHOPTÉRYGIENS. 383

formant une plaque très peu étendue, le plus grand développement des bandes dentifères palatines, les écailles si complètement développées, si franchement ceténoïdes sur toute l’étendue du corps, forment un

ensemble de caractères qui justifient la séparation.

CYCLOSTOMATA

FAMILLE. MYXINIDÆ 314. Myxine glutinosa Linné.

Numéro du dragage. Localité. Profondeur. Nombre d'indiv.

Tr. 1882) XXV. ... Côtes du Portugal. . 460 1

Cet exemplaire, le seul représentant de cette sous-classe trouvé dans nos nombreux dragages, est de petite taille et mesure environ 190%" de

long sur 10"" de diamètre.

APPENDICE

Les planches, qui accompagnent ce travail, étaient terminées entièrement et l'impres- sion déjà avancée, lorsqu'a paru le grand ouvrage de M. Günther : Aeport on the Deep Sea Fishes collected by H. M. S. Challenger during the years 1873-1876. London, 1887. Comme il n'était plus possible d'introduire aucune modification sans détruire la con- cordance entre ces planches, les tableaux donnés dans les considérations générales et le texte descriptif, j'ai conserver celui-ci dans son intégrité première, me bornant à indiquer sous forme d'appendice les remarques principales que suggère la lecture de cette œuvre importante en ce qui concerne la synonymie des espèces.

Page 93. Nemichthys infans (non Günth.). = N. Richard n. sp. Page 96. Genre Neosroma. Les Gonostoma gracile Günth. (PL XLY,

lig. C) ({)et, sans doute, G. elongatun Günth (id., fig. B) devraient êlre

placés dans ce genre auprès du Meostoma bathyphilum, celui-ci très

voisin du premier, dont il diffère par le moindre nombre de rayons à nale et l’adipeuse plus développée.

Page 136. Bathysaurus obtusirostris n. Sp. B. mollis Günlh. Page 139. Bathysaurus A gassizi G. et B. B. ferox Günth.

Page 141. Genre ScoreLogapus. Ce n’est sans doute pas autre chose que Le genre Mecampmaës Günth. Noire espèce me parail voisine, sauf cer- {aines différences dans les formules des rayons el des écailles, du

4) Ce renvoi et les suivants se rapportent aux planches du travail cité de M. Günther.

. : 7. (TALISMAN. Poissons.) 49

386 APPENDICE.

M. microps de M. Günther, rapporté primitivement par cel ichthyolo- gisle au genre SCOPELUS.

Page 153. Bathytroctes homopterus n. sp. = B. rostratus Günth. (PL. LVIT, fig. B).

Page 160. Genre AxomaLoprerus. Il serait bien possible que la place de ce poisson fût tout autre, il n’est pas sans présenter quelques analogies avec les MELAMPHAES Günth. et les Mazacosarcus Günlh. Cette question, vu l'insuffisance des matériaux d'étude, ne peul être que proposée.

Page 214. ÆHymenocephalus crassiceps Günth. Notre espèce semble différer de celle-ci (PL. XXXVI) par la grandeur de l'œil, la longueur du maxillaire, la denticulalion de l’épine de la dorsale, les écaillures de la tête et du corps homogènes, elc., et devrait reprendre le nom d'A. globiceps Vaill.

Page 225. Coryphænoides œqualis Günth.— Ce n’est pas de cette espèce que doit êlre rapproché notre poisson, mais du Coryphænoïides (Malacocephalus) levis, Lowe (PL XXXIX, B), toutefois ce dernier a le barbillon plus court, la deuxième épine dorsale lisse, deux rangées de dents fortes à la mâchoire supérieure, l'œil plus grand. On pourrait désigner l'animal décrit dans le présent {travail sous le nom de Coryphænoides subleævis n. sp., qu'il portait sur notre catalogue provisoire à bord du Talisman. Les exemplaires que j'ai signalés comme présentant une dentilion différente (p. 228) sont sans doute de vérilables Coryphienoides lævis, Lowe.

Page 241. Macrurus holotrachys Günth. Nos individus se rapportent non pas à celle espèce (PI XXVHL, fig. B), mais au 27. sclerorhynchus Günth.

(nec Val.) (PL. XXXIL, fig. A) M. Guentheri n. sp.

Page 242. Macrurus smiliophorus n. sp. Sans doute identique au 4. æqualis Günth. (PI. XXXIL, fig. C), quoique celui-ci ait les dents externes visiblement plus fortes que les autres, le premier rayon ventral non ou

peu prolongé.

Page 254. Macrurus japonicus Schleg. Le M. parallelus Günth.{PL. XXIX, A) ne doit pas êlre maintenu dans la synonymie et conslilue cerlainement une espèce dislincle.

Page 268. Sirembo Guentheri n. sp. Mironus (Bathynectes) laticeps Günth. (PI. XXV, fig. B).

Page 273. Sirembo mur:ænolepis n. sp. Diplacanthopoma brachysoma Günth.

APPENDICE. 387

(PL. XXI, C); celui-ci doit être alléré par l'action des liquides conser- valeurs.

Page 277. Sirembo oncerocephalus n. sp. Offre quelque ressemblance avec le Bathyonus compressus Günth (PI. XXI, fig. A). Celui-ci cependant a les mâchoires égales, l'œil plus grand, 1/11 de la longueur de la tête, l’es- pace interorbilaire plus étroit, 3 diamètres oculaires, sa couleur est noi- râlre. Je ne pense pas que ces différences puissent s'expliquer par l’âge ou l’élat de conservation.

Page 279. Bythites crassus n. sp.— Très voisin du Neobythites grandis Günth. (PI. XXI, fig. A). Chez ce dernier le préopercule n’est pas armé; pos- sède-t-il des dents linguales ?

Page 313. Gymnolycodes Edivardsi n. Sp. Ce poisson n'appartient pas à la famille des Lycoptæ, l'enlèvement accidentel de la joue a mis à décou- vert une tige scléreuse orbilo-operculaire, qui nous éclaire sur ses véri- tables affinités, il doit être placé parmi les DiscoBozr, el rapproché du Liparis micropus Günth. (PL XII, fig. B), sinon même réuni avec lui, le mauvais état de conservalion des nageoires ventrales ne permel pas

(e) d'être affirmatif à cet égard. Le groupement toutefois pourrait être maintenu pour ces espèces et celles qui diffèrent des vrais Liparis par leurs nageoires impaires continues, comme l’a proposé Krôyer en formant le genre Careproctus, qui me parait, ainsi qu'à M. Collet, devoir être adopté.

Page 322. La synonymie des espèces du genre Nofacanthus adoplée par M. Günther diffère surtout de celle ici exposée par la préférence qu'il accorde pour le 7. Bonaparti de Risso à la description sur la figure. Celle-ci me parait, je l'avoue, meilleure, élant surtout donnée la confor- milé qu'elle présente avec nos exemplaires de Nice. Il y à une confu- sion que l'interprélalion proposée dans le présent travail me parait de nalure à dissiper, elle aurait l'avantage de conserver pour les deux espèces méditerranéennes, que je crois distineles, les deux noms an- ciennement donnés el de ne pas obliger à en créer un nouveau pour le Notacanthus mediterraneus Fil. et Ver.

Page 335. Nofacanthus Rissoanus Fil. et Ver. Le poisson du Japon décrit et figuré sous ce nom par M. Günther (PI. LXI, B) est certainement dis- tinct de l'espèce, dont il est iei question, laquelle, vu la localité, corres- pond vraisemblablement à celle qu'ont étudiée MM. Filippi et Verany.

358 APPENDICE.

Outre sa forme générale plus épaisse el son museau plus court, carac- tères, on l’a vu, difficiles à employer pour distinguer ces animaux, le poisson du Challenger se différencie suffisamment par les épines anales plus robustes, moins longues, incomparablement plus nombreuses (LIV), ses écailles distinctes, ele. Je proposerais de le nommer Notacanthus Challengeri.

Page 360. Coftunculus torrus Goode = C. Thomsonü, Günth. (PL IX, B).

Fig

Fig

4

Fig

Fig.

Fig.

Fig.

Fig

EXPLICATION DES PLANCHES

(A moins d'indication contraire les objets sont figurés de grandeur naturelle.)

PLANCHE I

. 1 Pristiurus allanticus n. sp. (p. 59). Réduction à 1/2 de la grandeur

nalurelle.

Têle vue en dessus.

1’ Tête vue en dessous.

Sculelles vues en dessus. Gross. 40 diam.

1" Dent. Gross. 14 diam. .2 Prisliurus melanostomus BRaf. Scultelles vues en dessus. Gross. 0 diam.

2 Dent. Gross. 14 diam. . 3 Scyllium ? spinacipellitum n. sp. (p. 60). Scutelle. Gross. 106 diam. Dent du même. Gross. 40 diam. 4 Scyllium ? acutidens n. sp. (p. 60). Gross. 40 diam. 5 Scyllium stellare Lin., jeune. Scutelle vue de côté. Gross. 106 diam.

a Pédoncule. % Lamelle. Sculelle vue en dessus montrant la forme de la lamelle. Gross. 106 diam. Dent. Gross. 40 diam. 6 Centroscyllium Fabrici Reinh. (p. 72). Dent. Gross. 52 diam.

. 7 OEuf d'un Élasmobranche indélerminé, de la famille des Scvyllidiens Y

sans doute (p. 61}.

Fig

PLANCHE Il

. 1 Centroscymnus cælolepis Boc. et Cap. (p. 63). Réduction aux 2/9 de

la grandeur naturelle.

390 EXPLICATION DES PLANCHES.

Têèle vue en dessus. Réduction au 1/3 de la grandeur naturelle.

Têle vue en dessous. Réduction au 1/3 de la grandeur naturelle.

Scutelle, coupe verticale, montrant l'arliculalion de la lamelle et du pédoncule. Gross. 15 diam.

a Côté antérieur de la lamelle. 4 Côté postérieur de la lamelle. ce, ec" Pédoncule en colonne cylindrique creuse. 4 Cavité de la sculelle. e, e Suture d'union de la lamelle et du pédoncule.

1" Dent prise à la mâchoire supérieure. Gross. 5 diam. Dent à prise à la mâchoire inférieure. Gross. 5 diam. Fig. 2 Centroscymnus obscurus n. sp. (p. 67). Réduction aux 3/7 de la gran- deur naturelle. 2" Tète vue en dessus. Réduction aux 4/7 de la grandeur naturelle. Tête vue en dessous. Réduction aux 4/7 de la grandeur nalurelle. Sculelle vue en dessus montrant le système d'ornementation de la lamelle. Gross. 30 diam. 2* Dent prise à la mâchoire supérieure. Gross. 13 diam. Dent prise à la mâchoire inférieure. —- Gross. 8 diam. Fig. 3 Centrophorus squamosus L. Gm. (p. 69). Scutelle, coupe verticale montrant la continuité du pédoncule et de la lamelle. Gross. 14 diam. (Les lettres à, à, c,c’, d, ont la même significalion que pour la figure 1°).

P£axcue II

Fig. 1 Centrophorus calceus Lowe (p. 71). Réduction au 1/4 de la grandeur nalurelle. Tête vue en dessus. Réduction au 1/3 de la grandeur naturelle. Tèle vue en dessous. Réduction au 1/3 de la grandeur naturelle. Dent prise à la mâchoire supérieure. Gross. 6 diam. Dent prise à la mâchoire inférieure. Gross. 6 diam. Fig. 2 Centrophorus squamosus L. Gm. (p. 69). Réduclion au 1/5 de la gran-

deur nalurelle. Têle vue en dessus. Réduction aux 3/11 de la grandeur naturelle. Tête vue en dessous. Réduclion aux 3/11 de la grandeur naturelle. Scutelle vue en dessus, montrant le svstème d’ornementalion de la

lamelle. Gross. 8 diam. 2* Dent prise à la mâchoire inférieure. Gross. 5 diam. Dent prise à la mâchoire supérieure. Gross. 5 diam. Fig. 3 Centrophorus squamosus L. Gm. var. Dumerilii. Sculelle vue en dessus

montrant le système d'ornementalion de la lamelle. Gross. 8 diam.

EXPLICATION DES PLANCHES. 991

Dent prise à la mâchoire supérieure. Gross. 5 diam. 3" Dent prise à la mâchoire inférieure. Gross. 5 diam.

PLaxcae IV

Fig. 1 Æaja fullonica Lin. (p. 79); vu en dessus. Réduction aux 3/4 de la grandeur nalurelle. (La queue n’est pas figurée tout à fail assez longue.) 1‘ Le même vu en dessous. Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle, Fig. 2 Chimæra monstrosa Lin. (p. 80); fœlus. a Vésicule ombilicale. PLANCHE V Fig. 1 Myrus pachyrhynehus n. sp. (p. 81). 1‘ Section du corps au niveau de la naissance de la dorsale. 1” Section du corps vers le milieu de la région caudale. Fig. 2 Nettastoma melanurum Raf. (p. 83). Réduit aux 4/5 de la grandeur

naturelle. Section du corps au niveau de la naissance de la dorsale. Section du corps vers le milieu de la région caudale.

PLANCHE VI

Fig. 1 Uroconger vicinus n. sp. (p. 86). Tête vue en dessous montrant la distance qui sépare les deux orifices branchiaux. Réduction aux 2/3 de la grandeur naturelle. 1’ Section du corps au niveau de l'orifice branchial. Section du corps vers le milieu de la région caudale. Fig. 2 Synaphobranchus pinnatus Gray (p. 88). Tête vue en dessous montrant la disposilion des orifices branchiaux réunis dans une cavité commune. Réduction aux 2/3 de la grandeur naturelle. Écaille. Gross. 65 diam.

PLANCHE VII Fig. 1 Nenuüchthys infans Günth. N. Bichardi n. sp. (p. 93 el 385).

Seclion du corps vers le milieu du tronc. Fig. 2 Nemichthys scolopacea Richardson (p. 931.

392 EXPLICATION DES PLANCHES.

2" Section du corps vers le niveau de l’orifice branchial. Fig. 3 Nettastoma proboscideum n. sp. (p. 84). Tête. Fig. 4 Cyema atrum Günth. (p.91). 5 [

+

4" Section au corps vers le niveau de l’orifice branchial.

P£ancae VIII

Fig. 1 Neostoma bathyphilum n. sp. (p. 96). Dent maxillaire. Gross. 20 diam. Fig. 2 Neostoma quadrioculatum n. sp. (p. 99). Dent maxillaire. Gross. 161 diam. Disposition des os constituant la mâchoire supérieure et l'arc maxillo- crémaslique. Gross. 5 diam.

(Les chiffres correspondent à ceux employés par Cuvier dans la description de la tête du Perca fluviatilis. Cette remarque s'applique aux figures analogues dans les planches suivantes).

17 Inltermaxillaire. 18 Maxillaire. 22 Palalin. >3 Temporal.

04 Transverse. 5 Plérygoïdien interne. 26 Jugal.

27 Os de la caisse. 28 Operculaire. 30 Préopereulaire.

31 Symplectique. :— 32 Sous-operculaire (ou 33 interoperculaire).

Hvoïde, rayons et membrane branchiostèges, pour montrer la position des laches photodoliques. Gross. 10 diam.

Fig. 3 Eustonias obscurus n. sp. (p. 113). Extrémité du barbillon. Gross. 7 diam. Fig. 4 Malacosteus choristodactylus n. sp. (p. 108). Réduclion aux 7/9 de la grandeur naturelle.

PLANCHE IX

Fig. 1 Bathypterois dubius n. sp. (p. 12%). Très peu plus petit que grandeur naturelle.

Le mème, réduit, pour montrer la posilion des nageoires peclorales observées sur l'animal à l'état frais.

1’ Tèle du même vue en dessous.

Variélé à rayons tactiles ventraux, courts.

{État pathologique ayant amené une disposition anormale des rayons tactiles ventraux.

Écailles des flancs. Gross. 9 diam.

j' Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam.

EXPLICATION DES PLANCHES. 393

Fig. 2 Neoscopelus macrolepidotus Johnson (p. 119). Écaille prise à la base de la nageoire dorsale. Gross. 5 diam. 2" Écaille prise en arrière et très près des nageoires ventrales. Gross. 5 diam. 2" Écaille prise sur la ligne latérale. Grandeur naturelle.

PLANCHE X

Fig. 1 Bathysaurus À gassizù G. et B. B. ferox Günth. (p. 139 et 385). Réduction aux 2/5 de la grandeur naturelle. Têle vue en dessus. Réduction à 1/2 de la grandeur naturelle. 1’ Écaille de la ligne latérale, face interne. Gross. 9 diam. Fig. 2 Bathysaurus obtusirostris n. sp. BP. mollis Günth. (p. 136 et 335). Réduction aux 2/5 de la grandeur naturelle.

La nageoire adipeuse est placée un peu trop en avant.)

Têle vue en dessus. Réduction à 1/2 de la grandeur naturelle.

Têle vue en dessous. Réduction à 1/2 de la grandeur naturelle.

Dent vomérienne vue de face. Gross. 5 diam.

2" La même, vue de côté. Gross. 5 diam.

Dent maxillaire prise au côlé externe, vue de face. Gross. 5 diam. La même vue de côté. Gross. 5 diam.

2: Écaille de la ligne latérale, face interne. Gross. 9 diam.

PLANCHE XI

Fig. 1 À /epocephalus rostratus Rissso (p. 148). Sagilla du côté droit, face inféro-externe. Gross. 5 diam. Le même, face supéro-inlerne. Gross. 5 diam. Mâächoire inférieure vue du côté externe. a, a Suture qui sépare l’angulaire du dentaire.

Écaille du corps. Gross. 5 diam. 1" Ecaille de la ligne latérale. Gross. 5 diam. Fig. 2 A /epocephalus macropterus n. sp. (p. 150). Réduction aux 7/11 de la

grandeur nalurelle. Mâchoire inférieure vue du côté externe. a, a Sulure qui sépare l’angulaire du dentaire. 2" Écaille du corps. Gross. 27 diam. Tube auquel sont réduites les écailles de la ligne latérale. Gross. 9 diam.

TALISMAN. Poissons.) o0

394 EXPLICATION DES PLANCHES.

Fig. 3 Bathytroctes melanocephalus n. sp. (p. 155). Écaille du corps. Gross. 20 diam. 3" Écaille de la ligne latérale. Gross. 14 diam. Fig. 4 Anomalopterus pinquis, n. sp. (p. 160 et 385). (D'après une maquette faite sur le frais.)

%* Tèle du même individu desséchée par l’aclion de l'alcool.

PLANCHE XII

Fig. 1 Bathytroctes homopterus n. sp. B. rostratus Günth. (p. 153 et 385). Portion de la mâchoire inférieure, vue par la face interne. Gross. 20 diam. a, a Rebord contre lequel sont placées les dents. Une dent de la mâchoire inférieure, vue de {rois quarts pour montrer

l'extrémité aplatie en lame de lancette. Gross. 106 diam. Fig. 2 Bathytroctes attritus n. sp. (p. 158). Portion de la mâchoire infé- rieure, vue de côté. Gross. 106 diam. 2 Une dent de la mâchoire inférieure vue de côté. Gross. 106 diam. 2 Sagitta du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 9 diam. Le même vu par la face inféro-externe. Gross. 9 diam. Fig. 3 Aulopus Agassizi Bonap. (p. 121). Sagilta du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 9 diam. 3* Le même, vu par la face inféro-interne. Gross. 9 diam. 3" Écaille du corps. Gross. 9 diam. Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam. Fig. 4 Bathypterois dubius n. sp. (p. 124). Ceinture scapulaire et charpente squelettique du membre antérieur, nageoire pectorale. Gross. 2,5 diam. 46 Sus-scapulaire. 47 Scapulaire. 48 Huméral. —: 51 Cubital. 52 Radial. 64, 6464" Os du carpe. 65 Rayons inférieurs.

66 Rayons supérieurs, développés en organe spécial du tael.

a Lame scléreuse unissant ces différentes parties. 4 Extrémité d’une des deux parlies en lesquelles se divisent les rayons externes des nageoires ventrales, montrant la disposition des aiguilles

ostéoïdes tactiles. Gross. 50 diam. Fig. 5 À lepocephalus rostratus, Risso (p. 148). Encéphale vu par la face su- périeure. Gross. 2,5 diam. a Lobes olfactifs. 4 Lobes cérébraux. « Lobes optiques.

d Cervelet. e Moelle allongée. / Glande pinéale.

F œ 1S.

Fig.

EXPLICATION DES PLANCHES. 395

.PLaNcHE XIII

1 Xenodermichthys socialis n. sp. (p. 162). Tête vue en dessus. Tête vue en dessous.

Cerveau vu en dessus. Gross. 5 diam. a Lobes olfactifs. 0 Lobes cérébraux. « Lobes optiques. d Cervelet. e Moelle allongée. Sagitla du côté droit, face supéro-interne. Gross. 9 diam. Le même, face inféro-externe. Gross. 9 diam. 1 Viscères d’un individu mâle vus du côlé gauche. Très peu plus que grandeur naturelle. a OEsophage. 4 Estomac. ec Cæcums pyloriques. d, d In- testin. e Orifice anal. / Foie. y, g Testicule. Viscères d’un individu femelle vus du côlé gauche. Très peu plus

que grandeur nalurelle. (Les lettres à, 4, ce, d,e, f, ont la même signification que pour la figure précédente.) h Ovaire. Tube digestif vu du côté ventral pour montrer le mode d'insertion des cæcums pyloriques sur l'intestin. Gross. 2,5 diam. (Les lettres a, c, d, ont la même significalion que dans la figure 1°.) 2 Leploderma macrops n. sp. (p. 166. Têle vue en dessus. Tète vue en dessous. Cerveau vu en dessus. Gross. 5 diam. (Les lettres &, b,c,d,e, ont la même signification que pour la figure 1°.) Sagilla du côté gauche, face supéro-interne. Gross. 9 diam. Le même, face inféro-externe. Gross. 9 diam. 2' Viscères d’un individu femelle vus par le côté gauche. Gross. 1,5 diam. environ. (Les letlres a, b, c les figures el 1°.)

d,e,f, h, ont la même signification que dans

,

à Rein. Porlion antérieure du tube digestif vu du coté ventral pour montrer le mode d'insertion des cæcums pyloriques sur l'intestin. Gross.

2,5 diam. (Les lettres a, b, ec, d, ont la même signification que pour la figure 1°.)

396 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLancnEe XIV

Fig. 1 Opisthoproctus soleatus n. sp. (p. 106). Gross. 2,5 diam. 1 Le même vu en dessous. Gross. 2,5 diam. Fig. 2 Zchthyococcus ovatus Cocco (p. 104). Gross. 2,5 diam. 2 Le même vu en dessous. Gross. 2,5 diam. Fig. 3 Tube digestif du Bathysaurus obtusirostris n. sp. B. Mollis Günth.

(p. 136 et 385).

a OEsophage. à Eslomac. c Cæcum pylorique? 4 Intestin. e Anus. / Papille post-cloacale.

Fig. 4 Tube digestif du Bathypterois dubius n. sp. (p. 12%). (Les lettres &, 4, d, e ont la même signification que pour la figure 3.) {.[ Ovaires. Fig. 5 à Halosaurus Owenii Johns. (p. 175). Écailles diverses prises : 5 Sur le tronc vers le niveau de la dorsale ; Sur la ligne latérale immédiatement en arrière de la fente branchiale : Sur la ligne latérale au quart antérieur du corps ; Sur Ja ligne latérale à la moitié du corps; 5% Sur la ligne latérale aux trois quarts du corps; A la partie extrême de la queue; Gross. 9 diam. pour toutes ces figures. 5! Tube digestif. Les deux liers antérieurs seulement ont été représentés. (Les leltres a, 4. e. d, ont la même signification que pour la figure 3.) e Rate? /.f Ovaires. 4 Vessie nalaloire. # Son tube vecteur présumé. —— à Foie.

PLANCHE XV

Fig. 4 Halosaurus Oweni Johns. (p. 175). Réduction aux 9/11 de la gran- deur naturelle. {* Tète vue en dessus. 1j” Tête vue en dessous. Écaille prise à la partie extrême du pédoncule caudal (la même, a élé figurée Pi. XIV, fig. 5°). Gross. 36 diam. Fig. 2 Halosaurus Johnsonianus n. sp. (p. 181). 2: Tête vue en dessus. Tète vue en dessous.

EXPLICATION DES PLANCHES. 397

Ecaille de la ligne latérale prise vers le niveau de-la dorsale. Gross. 9 diam.

2" Encéphale vu en dessus. Gross. 5 diam.

a Lobes olfactifs. # Lobes cérébraux. + Lobes optiques. d Cervelel. e Moelle allongée. y Moelle épinière acciden-

tellement repliée dans la cavilé crânienne. Fig. 3 Halosaurus phalacrus n. sp. (p. 185). Encéphale vu en dessus. Gross. 5 diam. (Les lettres à, b, c, a, e, ont la même signification que pour la figure 2°.) Fig. # Bathyplerois dubins n. sp. (p. 124). Encéphale vu en dessus. Gross. 5 diam.

(Les lettres a, 0, ec, d,e, ont la même signification que pour la figure 2".

4 Sagilta droit, face supéro-inlerne. Gross, 9 diam. Le même, face inféro-externe. Gross. 9 diam.

PLANCHE XVI

Fig. 1 ÆHalosaurus phalacrus n. sp. (p. 185). Tête vue en dessus.

Tête vue en dessous.

Écaille de la ligne latérale prise vers le milieu du tronc, Gross. 9 diam. Fig. 2 Halosaurus macrochir, Günth. (p. 170). Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle. Tête vue en dessus. Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle. Têle vue en dessous. Réduction aux 3/4 de la grandeur nalurelle. Écaille de la ligne latérale, prise vers le milieu de la longueur du tronc. Gross. 4,5 diam. a,a Crète qui sépare le champ postérieur des champs antérieur et latéraux. 2! Coupe verticale d’une écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam. a Extrémilé antérieure ou radicale. % Extrémité postérieure, libre. « Coupe de la crête, qui sépare le champ postérieur des champs antérieur et latéraux. 2* Portion moyenne de celle mème coupe. Gross. 53 diam. A Crête qui sépare le champ postérieur des champs antérieur el latéraux. «4 Couche calcifiée externe granuleuse. —- 4 Couche calcifiée interne transparente. « Couches fibreuses anciennes;

dans les plus superficielles se voient des concrétions calcaires.

398 EXPLICATION DES PLANCHES.

«Couche fibreuse de nouvelle formation; elle se colore plus rapidementel plus fortement par le picro-carminale d’ammoniaque que les précédentes.

Fig. 3 Halosaurus Owen Johns. (p. 175). Sagitla du côlé droit vu par la face supéro-interne. Gross. 13 diam. 3' Le même vu par la face inféro-externe. Gross. 13 diam.

PLaAncHE XVII

Fig. 4 Evrypharynx pelecanoïides Vaïll. (p. 198). Tube digestif et principaux viscères vus du côté droil.

a Partie postérieure du pharynx. -- 4 Eslomac; Ÿ’ son cul-de-sac postérieur. c Première partie rentflée de l'intestin. 4 Intestin; d'anus. e Pancréas; e’ son extrémité postérieure. f Lobe droit du foie rabaltu pour mettre l’estomac et la première partie de l'intestin à découvert; /” lobe gauche du foie. y, g' Canal hépatique; il a été sectionné pour permettre de rabaltre le lobe droit. / Aorte (on a représenté ce vaisseau beaucoup plus écarté des viscères qu'il ne se trouve en réalité, el l'artère gastro-intesti- nale 4" est loin d'être aussi longue que le montre la figure). à Veine caudale. # Veine efférente du rein. / Rein. m Testicule droit; #7" organe correspondant du côté gauche.

1 Paroi de la poche buccale, coupe normale à la surface. Gross. 46 diam.

a Couche pigmentée superficielle dépendant du derme. 4 Tissu conjonclif renfermant: c de nombreuses fibres élastiques. d Couche pigmentée interne dépendant de la partie profonde de la muqueuse buccale.

Paroi de l'abdomen, coupe normale à la surface. Gross. 40 diam.

a Couche pigmentée superficielle dépendant du derme. 4 Tissu conjonctif nacré sous-dermique. c Couche des fibres muscu- laires. 4 Tissu conjonclif intermédiaire. e Couche pigmentée interne. / Parlie profonde de la séreuse abdominale.

PLANCHE XVIII

Fig. 1 Bathygadus melanobranchus n. sp. (p. 206). Réduction aux 2/3 de la grandeur naturelle. Sagilta du côté droit vu par la face supéro-interne. Gross. 5 diam. 1" Le même vu par la face inféro-externe. Gross. 5 diam,

EXPLICATION DES PLANCHES. 309 Écaille du corps. Gross. 9 diam. 1‘ Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam. Vessie nalatoire ouverte et élalée, montrant la disposition des corps rouges, aa, élirés. Fig. 2 Coryphænoïdes asperrimus n. sp. (p. 229). 2" Écaille du corps, prise au-dessus de la ligne latérale vers le niveau de la première dorsale. Gross. 9 diam. 2 Écaille de la ligne latérale prise vers le même niveau. Gross. 9 diam.

PLANCHE XIX

Fig. 1 Æymenocephalus italicus Gigl. (p. 211). Sagilla du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 5 diam.

Le même vu par la face inféro-externe. Gross. 5 diam. |‘ Écaille du corps prise en avant de la nageoire ventrale. Gross. 18 diam. l'Écaille du corps prise au-dessus de la ligne latérale. Gross. 18 diam. Fig. 2 Coryphænoïdes æqualis Günth. = C. sublæris n. sp. (p. 225 el 386).

Réduction aux 2/3 de la grandeur naturelle.

% Crâne vu en dessus.

Sagilla du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 2,5 diam. Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 2,5 diam.

2! Écaille du corps. Gross. 14 diam.

Écaille de la ligne latérale. Gross. 14 diam.

(La disposition des spinules et séries rayonnantes est plus nette, plus régulière que ne l'indi-

quent ces deux dernières figures.)

PLANCHE XX

Fig. 1 Hymenocephalus crassiceps Günth. 1. globiceps n. sp. (p. 214 et 386. Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle. Extrémilé caudale d’un autre individu en voie de réparalion. Sagilla du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 5 diam. Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 5 diam. j* Écaille du corps. Gross. 14 diam. Écaille prise contre la nageoire dorsale. Gross. 14 diam. Fig. 2 Coryphænoides qigas n. sp. (p. 232). Réduction aux 2/5 de la gran-

deur nalurelle.

400

J Fig.

Fig { ig.

= Fig. O

EXPLICATION DES PLANCHES.

Ecaille du corps. Gross. 5 diam. Écaille de la ligne latérale. Gross. 5 diam. Kcaille irrégulière de la région ventrale. Gross. 5 diam.

PLANCHE XXI

{ Macrurus japonicus Schleg. (p. 254). Réduction aux 3/4 de la gran- deur naturelle. Tête vue en dessus. Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle.

La même, vue en dessous. Réduction aux 3/4 de la grandeur naturelle. Sagitta du côté droit, vu par la face supéro-externe. Gross. 3 diam.

1" Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 3 diam.

Écaille du corps. Gross. 9 diam.

Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam.

2 Macrurus trachyrhynchus Risso (p. 250). Sagitta du côlé droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 2 diam.

Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 2 diam.

Écaille du corps. Gross. 9 diam.

Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam,

3 Macrurus celorhynchus Risso (p. 247). Sagitta du côté droit, vu par

la face supéro-interne. Gross. 3 diam. Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 3 diam. 3” Ecaille du corps. Gross. 9 diam.

PLANCHE XXII

{ Macrurus snuliophorus n. sp. =? M. æqualis Günth. (p. 242 el 386). {* Sagitta du côté droit, face supéro-interne. Gross. 4,5 diam.

Le même, face inféro-externe. Gross. 4,5 diam.

Écaille du corps. Gross. 13 diam.

centre n'est pas perforé.)

1" Écaille de la ligne latérale. Gross. 13 diam.

2 Macrurus sclerorhynchus Val. (p. 237). Sagilla du côté droit, face supéro-interne. Gross. 4,5 diam.

Le même, face inféro-externe. Gross. 4,5 diam.

2" Écaille du corps. Gross. 9 diam.

centre n’est pas perforé.)

Ecaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam.

EXPLICATION DES PLANCHES. 101

Fig. 3 Macrurus holotrachys Günth. M. Guentheri n. sp. (p. 241 et 386). Écaille du corps. Gross. 9 diam. Fig. Macrurus zaniophorus n. sp. (p. 245). Écaille du corps. Gross. 9 diam. ï Écaille de la ligne latérale. Gross. 9 diam. Fig. 5 Macrurus macrolepidotus Kaup. (p. 236). Écaille du corps. Gross.

> diam.

Ecaille de la ligne latérale. Gross. 5 diam.

PLancue XXIII

Fig. 1 Æymenocephalus longifilis G. et B. (p. 218).

Sagitta du côté droit, face supéro-interne. Gross. 7 diam. 1” Le même, face inféro-externe. Gross. 7 diam. Ecaille du corps. Gross. 18 diam.

Fig. 2 Dicrolene introniger G. el B. (p. 258).

Encéphale, vu par la face supérieure. Gross. 5 diam.

a Lobes olfactifs. 4 Lobes cérébraux. « Lobes optiques. d Cervelet. + Moelle allongée. Sagilla du côté droit, face supéro-interne. Gross. 7 diam. Le même, face inféro-externe. Gross. 7 diam. 2! Écaille du corps. Gross. 18 diam.

Écaille de la ligne latérale. Gross. 18 diam. Fig. 3 Sirembo metriostoma n. sp. (p. 270).

Écaille du corps. Gross. 26 diam. 3" Écaille de la ligne latérale. Gross. 26 diam. Fig. 4 Srembo murænolepis n. sp. Diplacanthopoma brachysoma Günth. (p. 273 el 386). i Écaille du corps. Gross. 26 diam.

PLancae XXIV

Fig. ! Hymenocephalus dispar n. sp. (p. 221). Fig. 2 Porogadus nudus n. sp.-(p. 262). Tête vue en dessus. Écaille du corps, prise dans le voisinage de la fente operculaire. Gross. 20 diam. Fig. 3 Porogadus subarmatus n. sp. (p. 265. Portion antérieure du corps. 3" Têle vue en dessus.

(TALISMAN. Poissons.)

402 EXPLICATION DES PLANCHES.

Sagilta vu par la face supéro-interne. Gross. 9 diam. Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 9 diam.

Fig. 4 Sirembo microphthalmus n. sp. (p. 275). Fig. 5 Sirembo Guentheri n. sp. Mironus laticeps Günth. (p. 268 et 386). Fig. 6 Sirembo oncerocephalus n. sp. (p. 277 et 386).

PLANCHE XXV

Fig. 1 Bythites crassus n. sp. (p. 279 et 386. Réduction à 1/2 de la grandeur nalurelle. Fig. 2 À lexeterion Parfait n. sp. (p. 283). Tête du même, vue de côté. Gross. 3 diam. Tèle du même, vue en dessus. Gross. 3 diam. Fig. 3 Physiculus Dalwigkii Kaup. (p. 290). Réduction à 1/2 de la grandeur nalurelle. Sagilla du côlé droit, face interne. Gross. 3 diam. Le même, face supérieure. Gross. 3 diam. Le même, face inférieure. Gross. 3 diam. Fig. 4 Brosmi-ulus imberbis n. sp. (p. 293). Réduction aux 9/10 de la gran- deur naturelle. Fig. 5 Halargyreus brevipes n. sp. (p. 295). Réduction aux 2/5 de la gran-

deur naturelle. Fig. 6 Mora mediterranea Risso (p. 298). Sagitla du côté droit, vu par la face

[e] interne. Gross. 2 diam. Le même, vu par la face externe. Gross. 2 diam. Fig. 7 Merlanqus argenteus Guich. (p. 302). Sagilla du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 5 diam. Le même, vu par la face inféro-externe. Gross. 5 diam.

PLaxcue XXVI

Fig. 1 Lycodes albus n. sp. (page 309). Porlion antérieure du corps, vue en dessus. Porlion antérieure du corps, vue en dessous. Écaille du corps. Gross. 40 diam. Fig. 2 Lycodes macrops Günth. (p. 306). Encéphale, vu de côté. Gross. ,5 diam. Le même, vu en dessus. Gross. 4,5 diam. Le même, vu en dessous. Gross. 4,5 diam.

EXPLICATION DES PLANCHES. 103

Pour ces {rois figures les mêmes lettres ont la même signification. a Lobes olfactifs. » Lobes cérébraux. « Lobes optiques. d Cervelet. e Moelle allongée. / Glande pinéale. y Lobe inférieur. / Hypophyse. Fig. Sagilla du côté droit vu par la face interne. Gross. 9 diam. 2" Le même, vu par la face externe. Gross. 9 diam. Fig. 3 Gymnolycodes Edivardsi n. sp. Careproctus Ediwardsi? (p. 313 et 386). Fig. 4 Phycis albidus L. Gm. (p. 288). Sagitla du côté droit, vu par la face supéro-interne. Gross. 9 diam.

4 Le même vu par la face inféro-exlerne. Gross. 9 diam.

Une petite portion de l'extrémité postérieure manque.)

Fig. 5 Merlanqus argenteus Guich. (p. 302). Terminaison de la colonne veriébrale. Gross. 2,5 diam. Fig. 6 Scopelogadus coclès n. sp. (p. 143 et 385). —°? Melamphaës microps Günth. Terminaison de la colonne vertébrale. Gross. 2,5 diam. Sagitta du côté droit, vu par la face interne. Gross. 9 diam.

Le mème, vu par la face externe. Gross. 9 diam. 6" Tube digestif, vu du côlé gauche. Gross. 2 diam.

Le même, vu du côlé droit. Gross. 2 diam. Pour ces deux figures les mêmes lettres ont la même significalion. a Urifice cardiaque de l'estomac. 4 Estomac. —c Boyau pylorique. d Cæcums pyloriques supérieurs. d°Cæcums pyloriques in- férieurs. e e Intestin. / Orifice anal.

PLancae XXVII

Fig. 1 Nofacanthus Rissoanus Fil. et Ver. (p. 335). Fig. 2 Nofacanthus mediterraneus Fil et Ver. (p. 325). Crâne vu de côlé. Ceinture scapulaire et charpente squelettique du membre antérieur, nageoire pectorale. Gross. 2,5 diam.

47 Scapulaire. 48 Huméral. 51 Cubilal. 5> Radial. 64, 64, 64° Os du carpe. 65 Rayons inférieurs. 66 Rayons supérieurs. 4 Lame scléreuse unissant ces différentes parlies. 2 Sagilla du côté droit, face supéro-interne. Gross. 13 diam. Le même, face inféro-exlerne. Gross. 13 diam.

Portion caudale mulilée et en voie de réparalion d’un autre individu,

(var. pallidus p. 328).

204 EXPLICATION DES PLANCHES.

Fig. 3 Centriscus scolopax Lin. (p. 338). Écaille du corps. Gross. 27 diam.

Fig. 4 Auwlostoma? longipes n. sp. (p. 340).

Fig. 5 Hoplostethus mediterraneus, C. V. (p. 378). Sagitta du côté droit, face supéro-interne. Gross. 2,5 diam.

Le même face inféro-exlerne. Gross. 2,5 diam. 5” Écaille du corps. Gross. 5 diam. 5 Écaille de la ligne latérale. Gross. 5 diam.

PLancHe XXVIII

Fig. 1 Chaunax pictus, Lowe (p. 343). Le même, vu en dessus. Le même, vu en dessous.

Sagitta du côté droit, face inférieure. Gross. 4,5 diam.

1" Le même, face supérieure. Gross. 4,5 diam.

1! Scutelles cutanées. Gross. 27 diam.

1: Écaille de la ligne latérale, vue par le côlé antérieur. Gross. 27 diam.

1" La même, vue de clé. Gross. 27 diam.

1‘ La même un peu inclinée, vue par la face externe. Gross. 27 diam.

Fig. 2 Cottunculus inermis, n. sp. (p. 365). Fig. 3 Cottunculus torvus, Goode Thomsonii Günth. (p. 360 et 387). Li

portion dure de la dorsale n’est pas figurée.)

Sagitta du côté droit. Gross. 4,5 diam. Le même, vu par la face opposée. Gross. 4,5 diam.

3 Ecaille de la ligne latérale, vue de trois quarts. Gross. 14 diam.

TABLE ALPHABÉTIQUE

Alepocephalus rostratus, Risso macropterus N. SP....

Alexeterion N. @ Parfaili, N. se Ammopleurops lacteus, Boxar....... Anomalopterus x. G

PINSUIS, NSP 01 Argyropelecus hemigymnus, Cocco. Olfersii, Cuv. Aulopus Agassizi, Boxar.. Aulositoma? longipes, x. sr... Bathygadus melanobranchus, x. sP.. Bathyonus compressus, GüNTu Bathypterois dubius, N. sp... Bathysaurus Agassizii, G. et B.. ferox, Günru MOINS, GÜNDEH: obstusirostris, x. sp. 136, Bathytroctes attritus, N. SP. ...:..... homopterus, x. sp. 153, melanocephalus, x. sp. rostratus, GüNTH Brosmiculus imberbis, N. sr Bythites Crassus, N. SP... 2e) Callionymus lyra, Lix phæton, GÜNTH.- CONTOS ADO IN PRE 0. Careproctus, KRÜYER Centriscus scolopax, LiN............ Centroscyllium Fabricii, Reis Centroscymnus cœælolepis, Boc. el C:

139,

squamosus, L. GM. Chauliodus Sloani, BL. SCHX

148 150 282 283 192 39) 160 103 10% 121 310 206 386 124 389 355 389 389 158 389 155 389 293 380 349 349 993 387 338

Chaunax pictus, Lowe.............. 343 Chimæra monstrosa, LIN............ 80 Coryphænoides æqualis, Güvrn.. 225,386 _ asperrimus, N. SP..... 229

DIS ASIN SP LEE 932

Iævis, LOWE....... 380

—— sublævis, N. SP....... 386 Cottunculus inermis, N. sP...... 369 Thomsonii, GüNTH...... 387

—- torvus, GOODE...... 360, 387 GyYemaatrum GNT 7. - M GYttusroseus ONE Ce eee 349 Dentex macrophthalmus, BL ........ 398 Dibranchus atlanticus, PETERS. ...... 349 Dicrolene introniger, G. et B........ 258 Diplacanthopoma brachysoma, Günra. 386 Diretmus argenteus, Jonxs.......... 399 Eurypharynx pelecanoides, Vaizz.... 198 HUSIOMIAS NTIC ERP PRE PE PERTE EEE 112 OPSCULUS IN SL ere 113 Gobius Lesueurii, RiISSo............. 348 Gonostoma denudatum, Rar......... 102 Gymnolycodes NA cer "0e 312, 386 Edwardsi, N. sr. 313, 386 Gyrinomene naummularis, N. SP....... 300 Halosaurus Johnsonianus, N. SP...... 181 MmACrOCHIT; CÜNTH: 170

OWENTRJONNSE. 175

phalacrus Nsp-°P°P°P°e 185 Hoplostethus mediterraneus, C. V.... 378 Halargyreus brevipes, N. sp... ..... 295 Hymenocephalus crassiceps,Günrir. 214,386 _— diSpaAL Ne SP... 221

_ globiceps, N. sP.... 386

italicus, GiGLz...... 211

longifilis, G.et B... 218

406 TABLE Hyoprorus messinensis, KüLL....... 95 Ichthyococeus ovatus, Cocco......... 10% Læmonema robustum, GüNTH........ 286 Leptocephalus Morrisii, L. Gu....... 95 DePIOdERMANNNE EEE EPP 165 IMACTOPS AN SRE E 166 Liparis micropus, GÜNTH. . --........ 387 Lophius piscatorius, LIN...... ..... 348 Lycodes abus RASPEE EEE CEE 309 = MACLODS LUN Eee Ce E 306 MUCOSUS A RICHARDS... a11 Macrurus æqualis, GüNTH........... 380 cœlorhynchus, Risso...... 247 Guentheri, N. SP..,.... -- Jo0 _ holotrachys, Güxru... 241, 386 Japonicus, SCHLEG. .... 254, 386 macrolepidotus, Kaur..... 236 OCCArA EI PE EC TE eee 254 parallelus? Günru..... 254,386 = sclerorhynchus, VAL....... 237

selerorhynchus, Günru. (n.

Mr) boo ponsenontes bb 380 smiliophorus, x. sP.... 242, 386 trachyrhynchus, Risso..... 250 —— zaniophorus, N. SP...... 245 Malacosarcus IGÜNDH- 22... 385 Malacosteus choristodactylus, x. sp... 108 Melamphaës, GüNTH........... 38 Melanocetus Johnsonii, GüNTH....... 346 Merlangus argenteus, Guicn.... 302 Merluccius vulgarius (L.), FLEM...... 300 Mixonus laticeps, GÜNTH.-.. 386 Mora mediterranea, Risso........... 298 Motellatricicrhatas BE "+". "72e 285 Myrus pachyrhynechus, N.sP......... SI Myxine glutinosa, Lin.............. 384 Nemichthys infans, Günru... ... 93,385 RICA NSP... 385 scolopacea, RICHARDS. 93 Neobythites grandis, GüNTH......... 386 Neoscopelus macrolepidotus, Jonxs.. 119 Neéostoma NICE EE 96, 385 bathyphilum, N. sP........ 96 = quadrioculatum, N. sr 99 Nettastoma melanurum, RAF........ 83 _ proboscideum, N. sp... 84

ALPHABÉTIQUE.

Notacanthus Challengeri, N. SP...... 387 —- medilerraneus, Fin. et MERE TRE 325, 387

mediterraneus, ic. el VER., var, pallidus... 3928

Rissoanus, FiL.et VER. 335,387 Opistho proc LUS NAGER TEEE 105 soleatus, N. SP....... 106 Phyeis albidus EP AGMEEE CEE EE 288 mediterraneus, DELAR...... 12581 Physiculus Dalwigkii, Kaur......... 290

Pleuronectes, SP... citharus, SPINOLA..... 189 Grohmanni, Bonap.... megastoma, Doxov.... Pomatomus telescopus, Risso 310

Porogadusmudus, NAISPe--2F-E--Cre 262 subarmatus, N. SP........ 265 Pristiurus atlanticus NSP PRE EEE 59 Rajafullonica; Line tre 79 SCopelogadus, N°6... 141,385 COCIèS NSP EE CCEE 143 Scopelus Gemellarii, Cocco.... ..... 117 Scyllium? aculidens, N. sP.......... 60 ? spinacipellitum, x. sP..... 60 Sebastes dactylopterus, DELAR...... 368 RUN BOWDe CCE CCE 370 Setarches Guentberi, Jonxs.......... 313 Sirembo Guentheri, N. SP. ..... 268, 386 metriostoma, N. SP......... 270

microphthalmus, x. sp...... 275

oc 380

murænolepis, N. SP

oncerocephalus, x. sp... 277,386 SOlEa lasCarIS RISSO ee CCE CEE 189 profundicola, N.SsP............ 190 variegata, DoNov............. 190 vulgaris (L.), Risso..... 2 So 189 Sternoptyx diaphana, HERMANN...... 102 SpinaxpuSsillus, LOWER EEE EEE 12 Stomias DCa, RISSO----------- SA Lili LS) Sinaphobranchus pinnatus, GRAY.... 88 Triela cavillone, LACÉP..... 359 LT, IN CCC 360 DIN Bee Eee CET 360 ÜrOCONngEMICINUS, NSP PRE EEE 86 Xenodermichthys socialis, N. SP...... 162

104#75-87, Corbeil. Imprimerie Crété.

Exped. du Travailleur et du Talisman.

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Expéd. du Travailleur et du Talismans Poissons._ PI. XXV

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Expéd du Travailleur et du l'alsman. Poissons PI. XXVI.

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Expéd. du Travailleur etdu Talisman Poissons. P1.XXVIIL

1. Chaunax pictus,Lowe.— 2. Cottunculus inermis,n.sp

3. C. torvus, Goode e

EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES

\ L ! DU

|| TRAVAILLEUR ET DU TALISMAN

PENDANT LES ANNÉES 1880, 1881, 1882, 1883

Ouvrage publié sous les auspices du Ministre de l'Instruction publique

SQUS LA DIRECTION DE

A. MILNE-EDWARDS

\ MEMBRE DE L'INSTITUT

PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES DRAGAGES SOUS-MARINS

PROFESSEUR-ADMINISTRATEUR DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE

POISSONS

PAR

LVAIELANT Professeur-Administrateur du Muséum d'histoire naturelle,

Membre de la Commission des dragages sous-marins.

PARIS G. MASSON, ÉDITEUR

120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine

1888

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