« BIBLIOTHEQUE Emile BERTIN.i t-foâr bibliotheca carcinologica LB. Holthula ZOOLOGIE MÉDICALE. EXPOSÉ MÉTHODIQUE DU RÈGNE ANIMAL. TOME SECOND. Ouvrages «le II. van BUNudeV. Exercices zootomiques, deux fascicules, in-4°, Bruxelles, 1839. ÉTUDES PMBRÏOGÉNIQUES, fascicule premier, in-4", Bruxelles, 18 U. Mémoire sur les campanulaires de la côte d’Ostende, in i", Bruxelles, 1813. Becherches sur l’embryogénie des tubulaires et histoire naturelle des différents genres de cette famille qui habitent la côte d’Ostende, in-4", Bruxelles 1841 Recherches sur les bryozoaires FMVIATiles de la Belgiuue, in-4°, Bruxelles 1847 . Recherches sur l’anatomie, la physiologie et l’embryogénie des bryozoaires oui HABITENT la CÔTE d’Ostende, 3 livraisons, in-4”, Bruxelles, 1843-1848. Recherches sur l’organisation et le développement des linguatules ( Pcn- tastoma, Rudd.), iri— 4 °, Bruxelles, 1849. Les vers cestoïdes ou acotyles, in-4", Bruxelles, 1850. Anatomie comparée, 1 volume in-12, Bruxelles, 1852. Mémoire sur les vers intestinaux, qui a obtenu de l’Institut de France le grand prix des sciences physiques pour l’année 1854, in-4", avec 27 pl , Paris, 1858. l'afis. - Imprimerie do L. Martinet, rue Mignon, 1 ZOOLOGIE MÉDICALE. EXPOSÉ MÉTHODIQUE DU RÈGNE ANIMAL BASÉ SOR L’anatomie, l’embryogénie et la paléontologie COMPRENANT La Description des espèces employées en médecine de celles qui sonl venimeuses el de celles qui sonl parasites de l'homme et des animaux PAR MM. Paul finit VAIS rofesseur de zoologie et d’anatomie comparée u la Faculté des sciences de Montpellier P.- J. van Professeur de zoologie et d’anatomie comparée à l’Université de Louvain Accompagné de figures intercalées dans le texte TOME SECOND PARIS J. -B. BAILLIÈRE et FILS ' G A I FUS g DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE Hue Hautefeuille, 19 LONDRES j NEW- YORK -'9, REGENT-STREET j H, BAILLIÈRE, 290, BROADWAY MADL.d, Ci BAILLY-BAILLIÈRE, CALLK DEL PRINCIPE, 11 1 859 Droits de traduction et de reproduction réservés, H. BAILLIÈRE • • « TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME SECOND. TROISIÈME EMBRANCHEMENT. — Animaux mollusco-radlaires ou allocoiylés 1 TYPE PREMIER. — Mollusques 3 CLASSE PREMIÈRE. — Céphalopodes 3 Ordre des Dibranches 9 Ordre des 1* CLASSE DEUXIÈME. — Céphalidieks 16 Ordre des Gastéropodes 16 Sous-ordre des Pulmonés 19 Sous-ordre des Rranchilercs 23 Ordre des Uétéropodes 33 Ordre des Ptéropodcs 35 CLASSE TROISIÈME. — Bkachiopodes 38 CLASSE QUATRIÈME. —Lamellibranches 37 Ordre îles Conchifères 11 CLASSE CINQUIÈME. — Tuniciers 69 Ordre des Ascidies 72 CLASSE SIXIÈME. — Bryozoaires 15 Ordre des Ilippocrépiens 19 Ordre des 19 TYPE DEUXIÈME. — Vers 80 CLASSE PREMIÈRE. — Annélides 83 Ordre des 8' Ordre des Gépbvriens 03 Sous-ordre des Siponcles 93 VT TABLE PES MATIÈRES. Sous-ordre des Échiures 94 Ordre des Tomoptérides 94 CLASSE DEUXIÈME — Nématoïdes 95 Ordre des Chétoguathes. : gg Ordre des Nématoïdes vrais 97 1 . Nématoïdes libres ou vivant sur les végétaux 99 2. Nématoïdes parasites de l'homme et des animaux 103 Ordre des Gordiacés 153 Espèces douteuses de Nématoïdes 161 Ordre des Acauthocéphales 162 CLASSE TROISIÈME. — Cotvlides Ordre des Polypodes Ordre des llirudinées Sous-ordre des Bdellaires Sous-ordre des Malacobdelles Ordre des Trématodes Sous-ordre des Polycotylaires Sous-ordre des Distomaires. Ordre des Cestoïdes États divers et transformation des Vers cestoïdes Classification des Cestoïdes ... 160 167 108 191 191 192 196 215 216 229 CLASSE QUATRIÈME. — Türbellariés Ordre des Térétulaires. . . . Ordre des Planoriés Sous-ordre des Dcudrocélés . Sous-ordre des Rhabdocélés . 287 289 290 291 Remarques générales sur les Entozoaires ou Vers parasites, et plus particulièrement sur ceux de l’homme et des animaux domestiques. Epizoaires et Entozoaires Parasites de différentes classes. Opinions diverses au sujet des Entozoaires proprement dits! ! . i . ! Réfutation de la théorie dite de la spontanéiparité !.. Séjour des vers Réfutation des arguments de Bremser en faveur de là génération spontanée Résistance vitale des Entozoaires et de leurs oeufs Manière de vivre des Entozoaires Entozoaires observes dans l’homme... . Entozoaires des principaux animaux domestiques Substances vermifuges Des Pseudelminlhes 292 293 295 297 299 301 301 310 313 315 316 322 323 TABLE DES MATIÈRES. VII type troisième. — Echinoderm.es 326 CLASSE PREMIÈRE. — Ëchinides 329 Ordre des Oursins. . 330 CLASSE DEUXIÈME. — Stellêridks 333 Ordre des Astéries 333 Ordre des Eucrines 336 CLASSE TROISIÈME. — Holothurides 338 Ordre des Holothuries 338 Type QUATRIÈME. — Polypes, • 3*0 CLASSE PREMIÈRE. — Cténophores 340 Ordre des Gestes 347 Ordre des Gallianyres 34" Ordre des Bérocs 347 CLASSE DEUXIÈME. — Discophores ou Polypo-méduses 348 Ordre des Siphonophores 350 Ordre des Médusaires 353 Ordre des Sertulaires 359 Ordre des Hydraires 360 CLASSE TROISIÈME. — Zoantiiaires 375 Ordre des Actiniaires . 376 Ordre des Madréporaires 379 Ordre des Antipathaires 380 CLASSE QUATRIÈME. — Cténocères 38P Ordre des Tubiporaircs 380 Ordre des Gorgonaires 380 Ordre des Pcnnatulaires ; 386 Ordre des Alcyonaires 387 CLASSE CINQUIÈME. - Spongiaires 388 Ordre des Éponges 400 I \ 1 E CINQUIÈME. — Protozoaires. ; 409 CLASSE PREMIÈRE. _ I NFUSO ires 4 ' 0 Ordre des Infusoires ciliés 415 Ordre des Infusoires Ilagellifères. .... • 4 ^~ VIII TABLE DES MATIÈRES. CLASSE DEUXIÈME. — Riiizopodes Ordre des Nocliluques Ordre des Foraminifères Ordre des Radiolaires Ordre des Actinophrys Ordre des Grégarines Ordre des Amibes 125 426 428 430 432 433 434 ZOOLOGIE MÉDICALE TROISIÈME EMBRANCHEMENT. ANIMAUX ALLOCOTYLÉS. Les animaux étudiés dans le premier volume de cet ouvrage forment deux grands embranchements bien distincts, celui des Vertébrés et celui des Articulés. Quoique Cuvier ait joint les Anné- lides aux animaux articulés, et que de Bluinville ait même placé dans le même embranchement la totalité des familles ayant aussi la forme de vers, il nous a paru convenable de revenir sur ce point a la méthode de Linné, et de ne laisser parmi les Articulés véritables que l’ensemble des espèces dont le grand naturaliste suédois avait lait sa classe des Insecta. Lu effet, les animaux vermiformes, c’est-à-dire lesAnnélides et les Helminthes, n’ont pas autant d’aftinités avec les animaux arti- culés proprement dits (les Insectes de Linné ou les Conclylopodes des naturalistes plus récents), qu’on l’avait admis dans ces derniers temps. Cuvier, tout en leur associant les Annélides, était même de cet avis pour ce qui regarde les Helminthes, c’est-à-dire les Erito- /0 ' dlUvi ^ e a montré d’autre part qu’il ne fallait plus séparer ces , ne . es d’avec les autres animaux vermiformes, quoique t u mers n’aient pas toujours le corps annelé et qu’ils diffèrent souvent des véritables Annélides aussi bien par le système ner- vi ux que pour les autres appareils. Les observations dont les ani- maux vermiformes ont été plus récemment l’objet ne laissent aucun doute sur la convenance de cette classification, et ce que ii. i 2 ALLOCOTYLÉS. Ton sait dès à présent au sujet du mode de développement des animaux sans vertèbres, paraît justifier la séparation des Vers d’avec les véritables Articulés. Sur ce point, comme sur plusieurs autres, il parait donc convenable d’en revenir aux errements des naturalistes du dernier siècle. C’est à la grande division des animaux établie par Linné sous le nom de Vermes (1) qu’il faut rattacher les Vers des zoologistes actuels, c’est-à-dire les Annélides et les Entozoaires de Cuvier, et l’un de nous a proposé depuis plusieurs années de faire de toutes les classes qu’on a établies aux dépens des anciens Vermes un embranchement à part sous les noms d ’Allocotylés (2). Ces animaux, qu’ils soient Mollusques, Vermiformes ou Radiaires, ont en effet pour caractère commun d'avoir le vitellus autrement disposé, par rapport à l’embryon, que celui des Vertébrés ou des Articulés; ils manquent à la fois de squelette intérieur et de pattes articulées, et leurs embryons sont toujours ciliés. Nous y établissons cinq iypes différents ayant presque la même valeur que chacun des deux groupes primordiaux dont nous avons déjà fait l’histoire ; ce sont les Mollusques, les Vermiformes ou Vers, les L'chinodermes, les Polypes et les Protozoaires (S). Les Protozoaires sont des animaux beaucoup plus simples en organisation que les précédents et dont on fait deux classes diffé- rentes : les Foraminifères ou Rhizopodes et les Infusoires. C’est par eux que se termine le règne animal. (1) Linné caractérise ainsi les termes.' Tardigrada, ruollia , pendentia, viva- cissima , redintegranda, humidi animantia, multa acepbala et apoda plurima, androgyna vef ncutra, multa tentaculis, plurima dignoscenda. Il les divise en cinq catégories, assez peu différentes au fond, de celles que nous distinguons nous-mêmes, et qu’il nomme : Inleslina , Mollitsca, Testacea, Xoophyta et Infmoria. (2) Van Beucden, fi cch. sur l'annt.,la phyfiol. et l’embnjogén, des Bryozaires (tirage a part, Introduction,'. Bruxelles, ISIS. — Id. , Anal, comparée, p. 7 et 341, in-12. Bruxelles. (3) Sphœrozoaires, P. Gerv , 1839; Protozoaires, de Siebold. MOLLUSQUES. PREMIER TYPE. MOLLUSQUES. Les Mollusques sont des animaux à corps mou, chez lesquels le 'jtellus ne rentre ni par le dos, ni par le ventre ; dont les appendices uc S01lt jamais articulés, ni le corps divisé en segments. Ils ont généralement un collier nerveux, une paire de capsules auditives et des yeux; tous ont un tube digestif complet et un appareil res- piratoire distinct. Ils sont dioïques ou monoïques et dans les derniers "idres, outre la reproduction sexuelle, il y a encore chez cer- tains d entre eux une reproduction agame. La peau des Mollusques perte communément dans son épaisseur une plaque calcaire connue s ous le nom de coquille, et qui sert d’abri à l’animal, ou tout au moins à ses organes respiratoires. A la sortie de l’œuf, quelques-uns ont le corps nu, sans cils et sans coquille, et ils portent un sac vitellin qui rentre par la nuque ou a côté de la bouche; les autres ont généralement des cils vibra - tdes étendus sur une membrane nommée voile (le vélum) qui avoi- sine l’orifice buccal, ou bien des cils disposés en cercles autour du corps. Les Céphalopodes et les Gastéropodes pulmonés présentent eiure eux une ressemblance assez grande sous le rapport du déve- oppement : chez les uns comme chez les autres, le blastoderme se r cvcloppe surtout à l'extrémité postérieure du corps, et le vitcllus, eu lieu d’être régulièrement englobé, reste en partie à nu sur un 1 ôte de sa surface. 11 y a une vésicule vitelline. Tous les Gastéro- podes non pulmonés semblent conformés d’après le même modèle. r j, es Lamellibranches ont une membrane également ciliée. Les Lanciers et Lis Bryozoaires ont souvent une forme particulière à la S01tle ( '° Lœuf: tantôt ils ressemblent à un Têtard, tantôt leur l oips est cilié comme celui d’un Infusoire ou d'un Annélide. D’ail- ems < es deux groupes ne diffèrent pas plus des autres Mollusques, soit Gastéropodes brancliifères, soit Acéphales, que ne le font les Céphalopodes et les Gastéropodes pulmonés. 11 n’est donc pas dif- ficile de rapporter tous les Mollusques à un même type. U vioj.i.csuiiKs. Le Bryozoaire, enfermé dans sa loge avec ses branchiules (1) étendues et anastomosées entre elles, et avec son anus à l’extérieur, nous montre l’image presque complète d’un Tunicier. Les Pédicel- lines servent de transition entre les uns et les autres. Les bran- chiules, en se groupant par lamelles, au lieu d’être tendues le long des parois, et en s’étalant dans la grande cavité du corps à partir de la bouche et d’avant en arrière, transforment le Tunicier en bivalve. Pour bien saisir cette comparaison, il est bon de choisir un Mol- lusque acéphale ayant les bords du manteau réunis et ouverts seu- lement à l’extérieur par les deux orifices du siphon. On peut éga- lement se représenter un animal qui occuperait juste le milieu entre le Tunicier et l’ Acéphale. De l’Acéphale au Gastéropodes on passe par les Patelles qui ont les branchies en cercle et chez les- quelles le pied, rudimentaire dans lesAcéphales, prend ici une grande extension. Les branchies abandonnent ensuite cette forme circu- laire, se groupent ii droite, à gauche, ou sur la ligne médiane, et, en se déplaçant, elles entraînent les autres viscères. Dans les espèces plus élevées, leQastéropode acquiert la forme Limace, et enfin, des bras se développant autour de la vésicule vitelline, la forme la plus parfaite du Mollusque apparaît, et Ton a le Céphalopode. Presque tous les Mollusques , sauf les Pulrnonés , sont aqua- tiques. Ils vivent librement dans la mer et nagent quelquefois avec une grande rapidité. Ils se fixent tantôt sur les corps solides morts ou vivants, tantôt dans l'intérieur de ces corps. Il y en a qui s’enfoncent dans la boue, d’autres qui percent le bois ou même les pierres, et quelques-uns qui vivent exceptionnellement dans d’au- tres animaux (genre Entoconcha de J. Muller). Il y a quelques Mollusques que le médecin doit connaître. Pres- que tous les Céphalopodes sont comestibles et les Calmars sont esti- més même à l’égal du poisson le plus délicat ; la Sèche fournit en outre la sépia et l’encre de Chine. Parmi les autres espèces comes- tibles ou employées en médecine, nous citerons les Limaces ou Limaçons dont on fait du sirop, les Colimaçons (plus particulière- ment les Hélix pomatia, IL aspersa, H. loclea, H. vermieulata , H. rhodosloma et Achatina bicar inata) , les Tritons et d’autres Gas- téropodes marins (‘ Triton nodiferum, Murex brandaris, il. trunculus, il. inflatus, il. ramosus , Strom/jus lenliginatus , Turbo coactus, T. ru- gusus), Buccines, Tonnes, Cassidaires, Patelles, Littorins ainsi que des Bivalves, tels que les Huîtres, les Moules, les Avicules, les Vénus ou Clovisses et même plusieurs espèces d’Ascidies. (1) Nous désignons sous ce nom les tentacules ciliés des Bryozoaires. CÉPHALOPODES. 5 Quelques Mollusques semblent vénéneux. Le Lièvre marin (. Aply - s ‘ a depiluns) empoisonnerait même par la vue, au dire de Pline ; mais ce qui est plus certain, c’est que certaines blessures dues à des Gastéropodes, par exemple celles que font les Cônes et les Cieurotom.es, s'enflamment et paraissent devenir réellement dan- gereuses, ce qui tient à un poison que l’animal distille dans la plaie au moment de la morsure. Les Moules [Mytilus ednlis), qui sont si utiles comme aliment, empoisonnent dans certaines circon- stances; sans donner la mort, elles causent alors des accidents assez graves. Les recherches récentes ont montré que la chair musculaire des Mollusques ne renferme pas les principes chimiques qui com- posent en grande partie celle des animaux vertébrés, tels que le phosphate acide de potasse, l’acide oléo-phosphorique, la créatine et la créatinine. Ils y sont remplacés par une matière que MM. Va- lenciennes et Fremy considèrent comme identique avec la taurine de la bile des Vertébrés. Voici la composition de cette substance: Carbone. 19,3 Hydrogène 5,9 Azote 10,5 Soufre 24,0 Oxygène 40,1 100,0 On doit partager le type des animaux mollusques en cinq classes: les Céphalopodes, les Cèphalidiens (comprenant les Gastéropodes, les Hétéropodcs et les Ptéropodes), les Conchifères, les Tuniciers et les Bryozoaires. Ces trois dernières classes sont quelquefois réunies sous la dénomination commune (Y Acéphales. CLASSE PREMIÈRE. CÉPHALOPODES. Les Céphalopodes sont faciles à distinguer par diverses particu- larités importantes. Ils ont une tête véritable, séparée du tronc 6 MOLLUSQUES. par un étranglement, et au bout de cette tète on voit de longs appen- dices disposés circulairement autour de la bouche. Ces espèces de bras sont charnus et llexibles comme des fouets. Le tronc a la forme d’un sac, arrondi ou pointu à son extrémité, et il porte souvent deux nageoires sur les flancs. Les yeux sont au nombre de deux ; ils sont très grands et occupent les deux côtés de la tète. Sous le corps il y a une grande cavité en forme de sac dans laquelle sont logées les branchies; c’est le sac branchial, et au-devant de lui on voit un repli de la peau en forme d entonnoir, dont les parois sont très contractiles. La peau des Céphalopodes change rapidement de couleur; l’appareil qui produit ce changement est appelé chroma- tophore. Les Céphalopodes sont, à certains égards, ceux de tous les animaux sans vertèbres qui se rapprochent le plus des Ver- tébrés. Ils ont des rudiments d’un squelette à l’état de cartilage, et dont la pièce principale est une boîte crânienne qui sert à loger le cerveau. Leur système nerveux est formé d’un collier œsophagien et d’un giand nombre de filets partant de ses niasses supérieure et infé- rieure; les principaux nerfs sont les deux filets qui se rendent sia- les flancs à la base des nageoires, et qui y montrent un ganglion connu sous le nom de ganglion en patte d’oie. Chaque bras reçoit en outre un filet nerveux qui part du collier œsophagien, et ren- ferme en méine temps un nerf ganglionnaire. Il y a encore d’au- tres nerfs ganglionnaires, qui se rendent au cœur, aux branchies • ainsi qu’au tube digestif; ceux-là représentent le grand svm- patlnquo. Il y a deux oreilles internes logées dans l’épaisseur de la boîte cartilagineuse; ce sont deux poches membraneuses, contenant chacune un otolithe amylacé et qui reçoivent les nerfs acous- tiques; elles répondent au vestibule des Vertébrés. Les yeux sont placés sur le côté et se distinguent, indépendam- men de leur volume, par l’arrangement des parties qui les consti- u< n . es paupières restent soudées, mais la peau devenant trans- paren e au- evant du globe oculaire y simule une cornée. La conjonctive s etend en arrière tout autour du bulbe de l’œil, et la sclérotique est couverte par une peau pigmenteuse. La vraie cornée transparente s applique directement sur le cristallin, et la scléro- tique, au lieu de livrer passage à un seul nerf optique, est criblée de nombreux orifices que traversent autant de filets nerveux distincts. CÉPHALOPODES. 1 feous ce rapport le nerf optique se comporte ici comme dans les yeux à facettes des animaux articulés. L appareil digestif est replié sur lui-même. Dans la cavité buc- e, coqutllé ou os Je Seiche, vu en-dessus; b', le même (I) Zcekat et Inkspuger, en flamand. 13 CÉPHALOPODES . — JHUftANClIES. le premier uu individu complet qui lui avait été envoyé par M. Verany ; il présentait les deux liras tcntaculitormes comme les autres Sépiadés. L’est le Loligopsis Veranii: il a dix bras: deux paires de longucui Çgale, deux un peu plus longues et plus fortes, et enfin les deux bras tentaculaires plusieurs fois longs comme le corps et d une gracilité extrême. Ses deux nageoires sont terminales et en forme de cœui. Ce Céphalopode est de la Méditerranée. Cenre Calmar ( Loligd ). — Le corps est allongé comme la pointe d une flèche, cylindrique et terminé en arrière par deux nageoires triangulaires; on trouve dans l’épaisseur de la peau du dos une coquille cornée, longue et étroite comme une plume à écrire et, qui occupe toute la longueur du sac. Les ventouses des longs bras sont semblables aux autres. Ces Mollusques vivent toujours loin des côtes; ils nagent avec une extrême rapidité. Calmar commun ( Loligo vulgoris). — 11 habite la Méditerranée, l’Océan, la Manche et la mer du Nord. Sa chair est bien plus esti- mée que celle de la Seiche. Ses œufs forment des grappes sem- blables aux chatons de certains arbres. Genre Sépiole (Sepiola). — Corps très court, arrondi en arrière, avec les nageoires également arrondies, situées sur les flancs à une égale distance de l’extrémité postérieure du corps et de la tête. La Sépiole de Rondelet (Sepiola Rondeletii ) habite la Méditer- ranée; elle a un pouce au plus de longueur. Une autre espèce est de la Manche; on la prend aussi sur la côte de Belgique. Ces petits Céphalopodes vivent réunis par bandes; on les mange. Le genre Oxychotelthe ( Onychoteuthis ) a le corps allongé, mais les ventouses des bras longs y sont armées de crochets. Le genre Sépioteuthe [Sepiateuthis] a le corps assez court, ovale, et les nageoires longues et latérales. Le genre des Srnun.E 3 ( Spirula ) se distingue par la présence d’une coquille cloisonnée , interne, enroulée sur elle-même et cachee dans la partie postérieure du corps. On n’en a possédé des ani- maux complets et entiers que depuis quelques années seulement; il ne reste toutefois plus de doute sur leurs caractères essentiels; ces animaux sont assez peu différents des Calmars. Espèce unique: la Sruuîle de Peron [Sp. l'eronii ). Sa coquille est très abondante sur la côte occidentale d’Afrique, et porte com- munément le nom de cornet de postillon. Ces Bélemnites { Belemnites) . — Ce groupe est éteint. On n on 14 MOLLUSQUES. connaît que les coquilles fossiles, et ordinairement il n’y a que la pointe qui soit conservée. On sait cependant que l'animal était allongé comme un Calmar, et qu'il portait deux] nageoires latérales arrondies. Ou a même reconnu sa bourse du noir qui était longue et très grande. Les Bélemnites étaient autrefois nommées pierres de la foudre. On trouve ces coquilles en abondance dans les terrains crétacés et jurassiques; le nombre de leurs espèces et celui de leurs indi- vidus sont fort grands dans certaines localités et pendant long- temps on a attaché les idées les plus superstitieuses à leur pré- sence. Ou ne les a pas seulement considérées comme tombées du ciel, mais, anciennement, le nom de Jupiter était mêlé à leur his- toire parce qu'on les attrilbuait à ses foudres. Ordre des Tétrabranclics. Ces Céphalopodes ont aussi été dits inaeétabulés, il cause do leuis bras nus, formés de lamelles charnues portant plusieurs fdaments rétractiles semblables à des tentacules. Ces organes ont leur surface lisse; ils sont terminés en pointe et safis aucun organe d’adhésion. Au lieu de deux branchies, les Tétrabranehcs en ont quatre. La première famille est. celle des NAUTILIDÉS ou Nautiles. Les Nautiles (g. N au ti lus) ont les tentacules nombreux et ré- tractiles (1); leur entonnoir est fendu dans sa longueur, comme il l’est à l’état embryonnaire chez les Céphalopodes précédents. Les deux cœurs latéraux manquent. Il n’y a pas de vésicule du noir. Les yeux sont portés sur un pédicule. L’animal est placé dans la dernière loge d’une coquille cloisonnée à siphon médian, enroulée et dont l’orifice se ferme par un capuchon en guise d opercule. Le mâle produit une coquille comme la femelle. Le Nautile fi.ambé (. Nautilus pompüius ) est connu depuis long- temps par sa belle et grande coquille que l’on trouve dans tous les cabinets; mais l’animal, dont Rumphius avait fait mention, n’a ete bien décrit que depuis une vingtaine d’années. Grâce aux travaux de MM. Owen, Valenciennes, Vrolik et Van der Hoeven, on connaît parfaitement aujourd’hui l’organisation de ce singulier mollusque. M. \ an der Hoeven a décrit la transformation des digi- tations tcntaculifères de gauche en hectocotyle. (1) On voit une Vingtaine de paires à l’exttirieur, et autour de la bouche on observe en outre deux paires de prolongements digitiformes, qui portent chacun une douraine de semblables tentacules. CÉPHALOPODES. — TÉTHABftA NCHES. 15 Ce Nautile habite l'archipel Indien près des îles Moluques. 11 n’y a ( I ue deux autres espèces du même genre dans la nature vivante. { 1,1 trouve des Nautiles à l’état fossile jusque dans les couches cs plus anciennes. Certains d’entre eux ont la coquille droite et uon enroulée ( Ortkoceratites ), ou enroulée au sommet seulement [f-ituites). hes AMMON1TIDÉS forment une seconde famille qui sc distingue pur le siphon, situé du côté externe de la coquille (le côté ventral *1 après la position de l’animal chez les Nautiles). Les cloisons y sont très irrégulières et diversement découpées à l’extérieur. Il n’y a aucune espèce actuelle de cette division; celles qu’on connaît sont toutes éteintes ; leur nombre était considérable, et l’ancien genre Ammonites est aujourd’hui partagé en beaucoup d’autres. Quand la coquille est droite, ce sont les Haculites ; quand elle est courbée ou légèrement enroulée, ce sont les Hamites ; quelquefois die est comme déroulée ( Scaphites ) ou enroulée à tours contigus, J hautes ) ou obliquement enroulée et spirée [Turrilites ) , à coquille régulièrement enroulée et à tours légèrement invol vés [Ammo- nites proprement dites), ou enfin fortement involvés ( Globites ); on etl a distingué encore d’autres genres. Dans tous les exemples précédents, les cloisons sont fortement découpées et présentent à l’extérieur l’aspect des feuilles décom- posées du persil, ce qui les a fait dire persillées. Quand la coquille est enroulée et que les cloisons sont simple- ment lobées, ce sont des Cêrutites, et ce sont des Goniatites quand les cloisons sont en zigzag (1). Depuis les couches anciennes jusqu'au muschclkalk, les AM- MONMIDÈS sont à cloisons en zigzag; ils appartiennent donc aux Goniatites; après apparaissent les Cératites ou les espèces à cloisons ohees et les Ammonites à cloisons persillées, ou les Hamites, Ammonites ordinaires, Turrilites, etc. ' ' i Suivant quelques auteurs les coquilles fossiles connues sous le nom fo ,iUS a ' ) i ,ar, ‘ cnnpl11 probablement à ces Mollusques dont elles auraient ">e 1 opercule ; d'autres naturalistes les regardent, avecd’Orbigny, comme des rr npèdes voisins des Anatifes. 16 MOLLUSQUES. CLASSE DEUXIÈME. MOLLUSQUES CÉPH’ALIDIEWS. Ils ont la tôle peu distincte, et n’ont que deux ou quatre tenta- cules ; quelquefois même ils en manquent, entièrement. Leur orga- nisation est bien différente à certains égards de celle des Céphalo- podes, et elle est toujours plus simple. Ces animaux forment trois ordres différents ries Gastéropodes, les Heteropodcs et les Ptéropodcs. Ordre des Gastéropodes. Les Gastéropodes constituent dans le type des Mollusques un groupe d une grande importance, et quelques-uns d’entre eux acquièrent un volume assez considérable. Us se distinguent par une tête généralement séparée et portant une ou deux paires de tentacules qui s’envaginent et se déroulent comme un doigt de gant; les tentacules supérieurs portent com- munément des yeux. La tace inférieure du corps présente le plus souvent un disque charnu sur lequel ils rampent, ce qui leur a valu le nom qu ils portent. Les uns ont le corps nu, les autres possèdent au contraire une coquille, et cette coquille est formée d’une seule piece, sans cloison ni siphon et presque toujours enroulée- quel- quefois d y a aussi un couvercle appelé opercule. Généralement le corps n’est pas symétrique et’ l’anus s’ouvre le plus souvent, comme l’appareil respiratoire, sur la partie droite. lanôn™ e I)0 f e en h * s une la ™ cornée appelée improprement a b u î, et quelques dents cornées implantées en haut et laté- ralement dans les parois du bulbe buccal. Le tube digestif est tou- jours complet, 1 estomac est distinct, et l’intestin forme des cir- convolutions qui sont enveloppées par le foie. Il y a ordinairement des glandes salivaires et l’estomac est souvent armé de plaques calcaires qui .servent à une dernière trituration. On trouve chez quelques Gastéropodes des tubes cornés placés à côté de la bouche qui remplissent les mêmes fonctions. Dans beaucoup d’espèces, la respiration est pulmonaire ou CÉPHALIDIENS. — GASTÉROPODES. 17 bien, dans le plus grand nombre, elle a lieu à l’aide de branchies C 1 U1 son t placées dans une cavité sur la nuque. Ces branchies, 'bms leur arrangement, présentent des différences telles que Cuvier a ' ait divisé les animaux de cet ordre exclusivement d’après l’cxa- rnen de cet appareil. Sa classification n’a pu être considérée que comme provisoire. bous les Gastéropodes ont un appareil circulatoire, biais, comme a fait observer le premier M. de Quatrcfages, les veines manquent la circulation veineuse a lieu par des lacunes, fl existe un cœur entouré d’un péricarde et composé d’une oreillette et d’un ventri- cule. Les artères qui sortent du cœur distribuent le sang à la pé- riphérie. Les sexes sont tantôt séparés, tantôt réunis, et l’on trouve la disposition hermaphrodite chez ceux que l’on doit considérer comme les plus élevés en organisation ; il est vrai que ces ani- maux, a défaut de charpente solide, ne présentent les diverses conditions d’une locomotion facile que dans l’eau. La disposi- bon hermaphrodite exige un accouplement, malgré la réunion 'les sexes sur le même sujet. Cet appareil est généralement très compliqué; on en voit l’orifice à droite, sous les tentacules su- périeurs. La fécondation a généralement lieu à l’aide de sper- rnatophores, comme M. Moquin-Tandon l’a fait connaître tout récemment (1). Les Gastéropodes sont ovipares et quelques-uns sont même ovovivipares. A la sortie de l’œuf, ils affectent deux formes dis- tinctes: chez les uns, on voit une vésicule vitelline rentrer par la nuque parallèlement à l’œsophage, comme chez les Céphalopodes, tandis que chez les autres, le vitcllus est de bonne heure entière- ment enveloppé, et la nuque porte des voiles membraneux couverts e vibratiles qui servent à la première locomotion [vélum). G est d’après la présence de cet organe que M. Edwards a di- 'jse ces mollusques en Opistobranches et Protérobranches. Mais les l^podes et les Ptéropodes, dont les premières époques d’évo- 10n n étaient pas encore connues à l’époque où M. Edwards a proposé cette division, ont montré (à l’exception toutefois des Pncu- contre toute attente) des caractères embryonnaires 3 a i es à ceux des vrais Gastéropodes aquatiques. LesPneumo- ( 1 ) Comptes tendus de l’Académie dessciences: 1855, 19 novembre, p. 857. — J isloi i e natwelle des Mollusques terrestres el fluviatiles de France. Paris, 1855, t. bp. 163. ' II. 2 18 MOLLUSQUES. dermes portent, au lieu d’un voile membraneux, et un petit nombre d’autres, comme beaucoup d’Annélides, des cercles ciliés tout autour du corps ; ces cercles leur servent à la natation avant l’ap- parition des nageoires. Les Gastéropodes sont pour la plupart aquatiques, et c’est, pour ainsi dire, par exception que nous en obsei’vons un certain nombre qui sont terrestres. Conformément à ce que nous voyons dans d’autres groupes, ce serait dans l’ordre des Céphalopodes, le plus élevé de la classe, qu’il faudrait rencontrer les animaux aériens, les espèces aqua- tiques étant toujours inférieures aux autres.; mais c’est, probable- ment à cause de l’absence de charpente solide que la forme aérienne n’a pas été réalisée dans la première classe des .Mollusques. Les Gastéropodes sont généralement carnassiers et ils se détrui- sent même quelquefois entre eux. Il y en a aussi d’herbivores. On en trouve dans toutes les parties du monde, de terrestres et d’aquatiques, et il y en a sous toutes les latitudes, et presque à toutes les altitudes; les terrains les plus anciens recèlent aussi des coquilles qui se f apportent aux Gastéropodes (I). La division de cet ordre est difficile à cause de la richesse de ses genres; nous avons mis à profit, dans l’exposé qui va suivre, les re- cherches de nos devanciers, et particulièrement les ingénieux tra- vaux de M. Troschel. Le professeur de Bonn a distribué les Gas- téropodes en deux groupes parallèles, d’après le mode de réparti- tion des sexes sur un ou sur deux individus, d’après la confor- mation de la langue cornée, et d’après les yeux qui sont pédiculés ou non. C’est donc de la classification de M. Troschel que la nôtre se rapproche le plus. Les Mollusques gastéropodes y seront divisés en deux sous- ordres, d’après les caractères fournis par l’embryon aussi bien que par l’état adulte; ces deux sous-ordres sont ceux des Pulmoncs et des Branclnfères. Le tableau suivant établit l’énumération des principales familles de 1 ordre des Gastéropodes ; nous donnerons ensuite quelques détails sur la plupart d’entre elles, et nous signalerons leurs espèces les plus intéressantes sous le double point de vue alimen- taire et médical. (1) Le docteur Grateloup vient d’annoncer la publication d’un ouvrage qui trai- tera spécialement de ce sujet, sous le titre d'Essai sur la nourriture et les stations botaniques et zoologiques des Mollusques terrestres et fluvialiles. Lui et M. Raulin en ont donné un premier extrait dans les Actes de l'Académie de Bordeaux . CÉPHALIDIENS. — GASTÉROPODES. 19 monoïques et sans opercule. I p ulmone's . J ^dioiqnes et opercule's monoïques. Brunchifèros. < en Peigne peciiuiJuv yeux. . ,sessiles . . érfriopht li- ai mes. . I rompe . . nulle . dovelop pce. /univalve .) I bmncliiesA i dioïques. 1 coquille. .pédicules ' jyodoph Omîmes . , en cercle : cycloLnwiches . . . V eu lanières multivalve. { Hélie ides. Limncidcs. Âuriculitlés . On ch Ldi de s. ( Cyclos lomidés. . < Amjmllnridés. ( Aciculidés. ' OnchidnVidés. si P lys ides. Bull ides. Doridés. Bolides. ! Monopleitro- branchidés . Ancylidés. \ Siphonnridés. ( Paludinidés. Capnlidés. Naticidés. Vevmc.tidés . Cypréidés . I Mûrie idés. j liuccinidès, \ Volutidês. \ Strombidés . { Trochidés. < Néritidés. ( Hnliolidés. Patellidés. Dentalidés . Chilûnidés. Sous-ordre des Gastéropodes pulmonés. n n Le ; a emb T? S p0rtent Un sac vite % qui rentre par la nuque; tou/i! JT 102 d ® V0,le Wembpipsux, cilié. A l’état adulte, qui leur ninmu ^ 1 1 ce . S r °upe sont pourvus d'un sac pulmonaire ^ressemhl™* , ' ° res P irer (lans 1 air libre; leurs œufs sont grands La fpf,. i n sou ' en ^ P ar leur coque calcaire à desceufs d'oiseaux, paires de tenV A IoPusf l ues est distincte et porte une ou deux le corns f. n .-' lCU ts ’ < 0nt p!S su pérjpurs sont oculaires; les uns ont coquine Hr ‘ uicnt "u comme les Limaces, les autres ont une formes 0 f ac l UePc ds peuvent s’abriter, et, entre ces deux ll s s ’ nt umve tous les degrés intermédiaires, doivent veni' U ^ leS ° U af l ua .Lques, mais dans ce dernier cas ils les Dauphine lespu ’ er a la surface de l’eau connue les Phoques et ün ent,'!u. Parmi les Mammifère?, sexes réunis ° Plns *°utes les parties du monde. Les uns ont les comme les C\ A 11110 ^ es Limaces; les autres ont les sexes séparés la présence <]’,! ° storaes -j ces derniers se distinguent en outre par - u un opercule. 20 MOLLUSQUES. Ils sont ainsi divisés en aeux grands groupes dont le premier se termine par des animaux qui font la transition aux Gastéropodes aquatiques et qui ont, comme certains pseudo-Salamandres, des pou- mons et des branchies. Ce sont alors de véritables amphibies (1). A. Pulmonés monoïques. — Les HÉLICIDËS, par lesquels on com- mence habituellement cette première série, ont deux paires de tentacules arrondis, les inférieurs petits, les supérieurs assez grands et portant des yeux a leur extrémité; l'orifice de leur bouche est le seul qui s’ouvre sur la ligne médiane, les appareils sexuel, digestif et sécréteur se terminant du côté droit. Depuis les Limaces jusqu’aux Hélices et aux Bulimes, on voit la coquille, d’abord interne, se développer de genre en genre et à la fin envelopper entièrement l’animal. Cette famille est extraordinairement riche en espèces; elle en contient quelques-unes qui sont très grandes et dont les œufs ont presque la grosseur et la forme d’œufs d’oiseaux. Les principaux genres sont : Limace, Avion , Vaginuk, Cryptelle , Par- macelle , Testacelle , Vitrine, Succinée, Hélice, Bulime, Achatine, Pupa, Clausilie, Strophostome, etc. Le genre Arion forme une subdivision des Limaces, qui com- prend une espèce très remarquable et très répandue : la Limace rouge (Arion empiricorum ) (fig. 101). Celle-ci est commune dans Fig. 101. — Limace rouge. les bois et se fait remarquer par sa taille ainsi que par sa couleur ordinairement rouge ou brune. Elle est répandue dans toute l’Eu- rope, depuis la Norwége jusqu’en Espagne. Jadis on recommandait le sirop de limace pour la phthisie. Genre Limace. — Il y a plusieurs espèces de ce genre, dont une, très grande et noire, habite les jardins [Umax cinereo niger) ; une autre les caves et les lieux humides [Umax variegatus), et enfin (1) Voyez, pour 1 appareil sexuel, Ad. Schmidt, c 1er Geschlechtsapparat der Stylommatophoren , in taxonomischer Rinsicht. Berlin, 1835. — Le docteur Cari Semper vient de publier des recherches sur l’anatomie et la physiologie des Pul- monés (Zeils. F. Wiss. Zoologie, 1856, vol. VIII), CÉPHAUDIENS. — GASTÉROPODES. 21 Pine petite, de couleur grise, qui pullule souvent dans l’arrière- saison et cause de grands ravages dans les champs et les jardins [Umax ru fus). Les Limaces pondent des œufs transparents comme de petites P e rles en cristal; elles les déposent en automne le long des murs, ou au pied des arbres, dans les endroits qui sont le mieux exposés au s oleil. Le développement de l’embryon marche tout l’hiver, quand la gelée ne vient pas l’arrêter, et c’est, ainsi qu’après un hi\er doux, on voit de bonne heure une masse de ces animaux. Les Limaces ne se montrent que beaucoup plus tard quand l’hiver a été rigoureux. Le froid ne tue pas ces œufs; ils reprennent leur évolution chaque fois que la température s’élève au-dessus de zéro. L’activité organique augmente alors avec les degrés de tem- pérature. Pour détruire les Limaçons, le meilleur moyen est de cher- cher leurs œufs. La petite coquille de ces Mollusques a passé autrefois pour avoir des propriétés particulières; il en est déjà question dans les ou- vrages d'Hippocrate. On attribue à la mucosité de ces animaux les mêmes propriétés qu’à celle des Escargots. Cette substance a été analysée par Bra- connot. En faisant bouillir des limaces dans de l’eau pure, et faisant en- suite évaporer la liqueur mucilagineuse qu’on en obtient, on a un extrait qui, traité lui-même par l’eau froide à petites doses, mais plusieurs fois de suite, laisse un résidu composé en partie de mucus, et en partie d’une autre substance que Braconnot a nommée lima- cine. Afin de séparer cette dernière, on chauffe le résidu avec de l’eau et l’on jette la liqueur encore bouillante sur un fdtre; il en sort avec, lenteur une liqueur transparente qui se trouble dès qu’elle se refroidit et laisse déposer une matière blanche opaque qui est la limacine; c’est un principe azoté. Le genre Hélice [Hélix, L.) dont on a fait, quelquefois, à cause de la grande quantité de ses espèces bien plutôt que pour tenir compte de la valeur de leurs caractères distinctifs, la famille des Hélicidés, ( °mprend des Mollusques qu’on pourrait appeler des Limaces à co- f l Ul le; cette coquille est souvent globuleuse, tournée en volute, sans opercule, mais susceptible, à l’approche de l’hiver, de se fermer a aide d une pellicule calcaire qui préserve l’animal jusqu’au re- oui de la belle saison. Cette espèce d’obturateur ne tient pas au (t) Annales dechim. et de phys., 2 e série, t. XVI, p. 319. ■>: s -Mollusques. !ïî‘ff e C( >inme l'opercule véritable ; on le nommé ëpiphragme. LH . ,ce f sse lhlvèr engourdié dans sa coquille; elle s’y retire aussi pendant que la saison est chaude et sèche. Bans beaucoup de lieux, certaines espèces d’Escargots sont re- cherchées préférai, lernent aux autres; leur chair est assez coriace 1 est vuu, et de digestion difficile ; mais lorsque ces animaux ont b ‘r U »r d,Une r nière ble ’ «s fournissent agréable et qui constitue un véritable régal. Les Hélix sont ^rZ\' ta 6t rh0d0S !°” ia 0,1 P isann > et ™ôme Y H. variabilis, m^rrnux^ ,'“ ange habltÜe ' lement dans » os départements méridionaux, I Hehx pomatia manque à beaucoup de localités du h i ou y est rare. Dans le Nord, c’est ce dernier qui est le plus recherche; ailleurs on emploie encore d’autres especes On estime surtout les Escargots au premier printemps, alors qu’ils éd" its J, A n d r 168 PremièreS P luieS lcs ont fait so^irdelurl réduits. A d autres époques, on est quelquefois obligé d’attendre que leur intestin se soit, debarrassé des substances ingérées Quel- ques plantes leur donnent, dit-on, un meilleur goût" et il'i est d autres qui peuvent les rendre malfaisants. Les anciens Romains aimaient beaucoup les Escargots. Un rap- port de Yarron parle d’un certain Fulvius Herpinus qui avait formé une escargotière ( cochlearium ). Addisson a décrit une escargotière que des capucins avaient établie à Fribourg. Les Gastéropodes de ce genre ont aussi un emploi médical. On a quelquefois prescrit comme diurétique la poudre faite de leurs co onies aux Boris, et les Polycèrcs de ceux-ci aux Eolidos. 'unes ; PhylUdie, Diphyllidie , Tethys, Tri tonie, Euplocamus, [ tt Ie ' Potycera, Glanais, Eolide, Janus, Terrjipes, Calliopée, i rn/i m> ina, Proctonotus, Scillea et Diptocera. u h ttndaferes dioiques. — Nous pouvons subdiviser les bran- ( I ) J)esa iplim d'une nouvelle famille et d’un nouveau genre de Testaccs, ia-8, Naples, 1782 » 28 M0LLUSUE8. chifères dioïques, d’après la présence ou l’absence do trompe et d’après les yeux qui sont pédiculés ou sessiles. 1 . La première section comprend ceux qui n’ont pas de trompe et dont les yeux sont sessiles : ce sont les Édriophtalmes sans trompe. Nous en mentionnons ici sept familles : Les PALUDIN1DÉS ont deux tentacules très longs et les yeux sont placés a leur base. Le canal du sac branchial est très court. La coquille est souvent fort mince. La bouche de la coquille est régulière et se ferme par un opercule corné ou calcaire. Cette famille comprend des genres fluviatiles et marins; ce sont ceux des Paludina, Valvata, Melania, Littorina et Rissoa. Le genre Palumne ( Paludina ) réunit plusieurs espèces qui sont répandues sur toute l’Europe dans les eaux stagnantes et les eaux fluviatiles. L’espèce la plus remarquable par sa taille et par son mode de reproduction est la Palumne vivipare [Paludina vivipara) . Elle porte une coquille turbinée, de couleur foncée, grande comme une noix a peu près et dont 1 orifice est bouché par un opercule. Comme l’indique son nom spécifique, ce Mollusque est vivipare et loge pendant longtemps les jeunes Paludines, déjà couvertes d'une co- quille, dans une poche particulière de son manteau (1). La Paludina impur a est plus abondante partout ; elle se distingue par sa forme, par sa taille moins grande, et se trouve dans les eaux les plus sales. Ces Paludines servent comme les Liinnés et les Pla- n.orbes de patrons et de véhicules aux nombreuses Cercaires qui doivent devenir plus tard des Distomes. famille des à ERMEI IDES. — L animal des Vermets ou Vermé— tidés aune forme allongée et ressemble à une Annélide; la tête est petite et possédé deux paires de tentacules; les supérieurs por- tent des yeux. Le manteau se prolonge sur la nuque pour former une poche branchiale dans laquelle on voit des branchies pecti- niformes. La langue cornée qui tapisse la bouche est très large et se recouvre de sept rangées de dents. Le pied est arrondi et petit; il porte un opercule corné. La coquille est très longue, tournée irrégulièrement en spirale. Elle est régulière dans le jeune âge, et elle conserve chez quelques genres une partie de sa régularité. Cette famille comprend les genres Siliquaire , Magile et Vermet. Les CYPRÉADÉS ont une trompe courte, deux longs tentacules portant les yeux sur leur trajet, point de lamelle linguale, mais (I) Du mémoire intéressant a été publié sur ce Mollusque par Leydig, dans : Zeits f. IFiss. Zoologie; 1850, II, 125. CÉPIIALIDIENS. — GASTÉROPODES. 29 deux rangées de dents à la place, le pied ordinairement très large, le manteau formant souvent une expansion qui recouvre une grande partie de la coquille. La coquille est épaisse, dure et le plus souvent couverte par une sorte d’émail fourni par le pied ; quel- quefois il y a un opercule. Ce sont tous des Mollusques a coquilles brillantes que les amateurs de coquillages recherchent particuliè- rement. Quelques-uns (Ventre eux font des plaies avec leur trompe et sont même considérés comme vénéneux. Us appartiennent surtout aux mers du Sud. Les genres Ovula, Oliva et Cyprœa (1) appartiennent à cette famille. Les CAPULIDÉS forment une autre famille; par leur forme ils se rapprochent un peu des Patelles, dont ils s’éloignent toutefois par plusieurs caractères importants. Ils sont pectinibranches et ils ont une langue cornée à sept rangées de lamelles. La coquille a la forme d’un bonnet phrygien et, avec son large disque charnu, l’animal s’attache solidement aux rochers. On trouve quelquefois une plaque calcaire au pied; mais elle n’a rien de commun avec un opercule. Ils sont tous marins. Genres : Calyptrœa et Capulus. Dans les NATICIDÉS les tentacules sont tantôt assez courts, tantôt assez longs et larges, et portent les yeux sur le bord externe a leur base. Le pied est extraordinairement développé, et le man- teau s’étend tout autour de la coquille au point de l’envelopper. La cavité branchiale communique à l’extérieur à l’aide d’un court canal formé par le manteau. Les mâchoires latérales sont com- posées de plusieurs pièces jointes comme une mosaïque et placées cégulièrement à côté de la langue cornée. La coquille est souvent assez solide et porte une bouche grande et large. Us sont tous marins. Genres : Natica et Sigaretus. Les Natica ont longtemps été placés à côté des Néritines, à cause 0 a coquille qui est enroulée de la même manière, mais l’animal en dlffèr e notablement. Les CONIDËS ont une assez grande ressemblance avec les Cy- P'ea és, mais ils en diffèrent toutefois par quelques traits de leur (!) Si 1 on accorde une prédominance aux caractères fournis par ta Lame lin- guale, les Ovules et les Olives n’appartiennent pas à la même famille que les Cy- P r œa d après M. Troschel, et ces dernières sont plutôt voisines des Ancillaires et des Buccins. • MOLLUSQUES. organisation. La trompe est armée de deux rangées de crochets, comme chez les Pleurotomidés , et non de lamelles jointes ensemble Les crochets s’enfoncent assez profondément dans la plaie quais tout et souvent cette morsure n’est pas sans danger (1. Le pied est grand mais étroit, tantôt portant un opercule, tantôt n en ayant pas. Les yeux sont situés vers le milieu de la hauteur des tenta- colorée La C ° qU ‘ ° CSt tou j° urs «paisse, luisante et diversement On les trouve surtout dans les mers du Sud, et certaines espèces sont encore très recherchées des amateurs de coquilles. Les PLEUROTOMIDÉS. — Le pied est assez large, les tentacules sont courts et portent les yeux à leur hase; le pénis est volumineux • mais ce qui les distingue surtout de ceux avec lesquels ils ont le p us d admîtes, ce sont les deux rangées de dents, longues, aiguës e recourbées au sommet, dont la trompe est armée. Sous ce nip- pe il. sut tout, les 1 eurotonudes sont très voisins des Conidés. Leur coquille es très allongée et semblable à celle des Fuseaux, mais e bo d externe y présenté a sa base une forte échancrure dans laquelle se loge une partie du manteau. Cette famille a des représentants dans la mer du Nord mais c’est surtout dans les mers du Sud qu’elle acquiert tout son dévelop- pement, et que 1 on trouve ses plus grandes espèces. Genres : Pleurotoma, Clamtula et Mangelia. 2. La seconde section des Rranchifèrcs dioïques comprend les ,d iiophta mes a trompe. Ils ont une lame linguale étroite cou verte au plus de trois rangées de lamelles dont celle du milieu est large, et des mâchoires cornées latérales et petites te MLiSS “T* famiUeSdanS cctte -‘ion : Ils ont un onercnl . t - a ' dnt U “. eailal l )lus ou moins allongé. e. I eus sont marins et se nourrissent de chair. dtmîqîlq^c," qUC rani,,,al pouvoir lancer supposition, c’est que | e caDitainl'e’iT! 1 - VCmnleu f cs ' Ce ( l ui confirme cette aulicus) au moment où il le retin t 1 1 î" " ' U ' P ' qU<î Par un Cône ( Co ««s gonflement très douloureux «J? r E 7’ h "l “ - H. M. S. Samarang), ' ' ' Bcccher > N<*rwm of the voyage of CÉPHALIBIENS. — GASTÉROPODES. 31 fienres : Fusus, Fasicolario, Turbinella, Pyrula, Triton , Ranella et Murex. Le Murex brandaris est très commun dans la Méditerranée. On le mange sur presque tout le littoral de cette mer. <,u a pensé que cette espèce et une autre appartenant a la même a mû le étaient les animaux dont on tirait autrefois la pourpre ; mais il reste encore quelque doute à cet égard, et les coquilles de a pourpre qui sont figurés sur les anciennes médailles, quoique appartenant bien à la famille des Muricidés, ne sont certainement pas des Murex brandaris. La liqueur des Pourpres n’est pus con- le nue, comme le croyait Swammerdum, dans une poche particu- lière de l’animal, en connexion avec ses organes génitaux. Les BUCCIN 1CIUÉS ont le pied très large, une longue trompe comme les précédents, mais leur siphon est beaucoup moins allongé. Leur coquille est turhinée, large au milieu, et au lieu d’un long canal, elle montre une échancrure pour loger le court siphon. Us sont pourvus généralement, sinon toujours, d’un opercule. Tous sont marins et habitent surtout les mers intertropicales. Il n’y a qu une espèce qui s’étende au nord, le Buccinum undatum. Genres : Cancellaria, Purpura, Tercbra , Eburna, Buccinum , Cassis, Dolium et Harpa. Les YOLUTIDÉS ont le pied très large; un long siphon charnu; la tête petite ; les tentacules courts et souvent aplatis. 11 n’y a pas d’opercule. Leur trompe est longue et la glande de la pourpre sécrète un liquide très âcre que Ton croit même vénéneux. La coquille est souvent de forme ovale, sans canal pour le siphon, et le hord interne de la bouche y est presque toujours garni de plis. Us appartiennent surtout à l’océan Indien et quelques-uns d’entre eux deviennent assez grands. Genres : Voluta, Mitra , Marginella, etc. Les STROMBIDÉS ont une trompe très grosse, annelée et pou- vant s’étendre très loin. Leurs tentacules sont courts, et leurs yeux s °nt portés sur des tiges fortement développées, à côté desquelles 0X1 '°' t un prolongement qui sécrète l’opercule. La coquille est mande, et le bord externe de la bouche est prolongé sous forme Les Mollusques appartiennent surtout à la mer des Indes, et une espece très commune, remarquable par sa belle couleur rosée à extérieur, sert souvent d’ornement. Genres Rostellaria , Pterocera , Strombus, etc. 3, La troisième section des branchifères dioïques comprend les 01 MOLLUSQUES. Pectimbranches qui ont les yeux portés sur un pédicule, ou les Podophtalmes ; ces Mollusques sont remarquables en même temps par les nombreuses petites lamelles semblables à des fanons qui composent les parties latérales de leur lame linguale. Les branchies de ces Gastéropodes sont, non en peigne, mais flot- tantes dans le sac branchial et, comme le dit avec raison M. Tros- chel, plutôt en forme de plumes. Nous énumérerons trois familles dans cette section, ce sont : Les TROCHIDËS. — L’animal a la tête proboscidiforme; le pied court plus ou moins obtus ; des cirrhes tentaculaires sur les parties latérales du corps. Il porte généralement les yeux sur un pédicule ; la trompe est courte ; la langue couverte de plusieurs rangées de lamelles. La coquille est grande, épaisse et pourvue d un opercule corné ou calcaire souvent très grand et montrant des spires. Ce sont tous des Mollusques marins parfaitement abrités dans leur coquille, et qui sont surtout nombreux et d'assez grande taille dans les mers des pays chauds. Cette famille comprend les genres : Trochus, Rotella , Monodonta Delphmda, Turbo et Pfmianel/a. Les NÉRI1 lDÉh> ont le corps gros, le pied très large, le for- tdlon peu considérable, les yeux portés sur des appendices à la base des tentacules qui sont très longs et grêles. Leur langue est couverte de plus de sept rangées de lamelles. Leur coquille est fort épaisse, a bouche grande et avec le bord souvent étendu, ce qui lui donne la forme semi-lunaire. Us sont operculés. Ils n’atteignent jamais une grande taille. Les genres ont été appelés Nerita, Neritina , Clitbon, Velates, Pileolus et Navicella. On trouve une Néritine sur les pierres, dans les eaux courantes de presque toute l’Europe: Neritina fluvialilis (1). HAL101IDÉS. Leur cavité branchiale renferme deux branchies pectinées et qui sont toujours placées sur le dos; la tête porte deux longs tentacules à la base, et en dehors desquels on voit générale- ment les yeux. Le pied charnu est très large ; le cœur est situé sur le rectum comme chez les Acéphales. La coquille est grande et a la forme dun bouclier montrant un ou plusieurs orifices, ou bien une échancrure pour livrer passage à l’eau. La lame linguale est (1) M. Ed. Claparede (de Genève) vient de publier un travail intéressant sur 'anatomie et le développement de ce mollusque (Muller’s Archiv , 1837 ). CÉPHALIDIEN3. — GASTÉROPODES. 33 remarquable par des rangées externes de lamelles terminées en pointes ou en crochets. Ils s’attachent aux rochers au moyen de , eur P le d charnu, comme le font les Patelles et ils vivent tous dans la mer. Cette famille comprend les genres Patelloïdc, Parmophore, Êmar- 9lnule , B mur elle, Stomatelle et Haliotù . • Les branchifèrcs dioïques à branchies en lanières forment la jimille des PATELLIDÉS, qui se distinguent surtout par leur pied bjand et charnu, en forme de disque, au moyen duquel ils s’atta- C lent aux rochers avec une extrême solidité. Leur corps a une appa- rence conique et leurs branchies forment un cercle tout autour du Pied. La tète est distincte et porte deux longs tentacules qui ont i es yeux a leur base. La langue cornée de ces Mollusques est plus ongue que l’animal ; elle se replie plusieurs fois dans l’intérieur < u corps. La coquille a la forme d’un couvercle ou d’un pain de sucre surbaissé, avec des côtes partant du sommet. Les Patellidés sont marins ; ils vivent sur les rochers et peuvent rester à sec pendant la marée basse. Ou en trouve dans toutes les mers : il y en a dans la Méditerranée ; on en possède aussi une espèce très commune dans la Manche (Pa- tella vulgata) ; la Patelin testudinalis vil sur la côte du Groenland. On mange ces Mollusques. Leurs genres sont nommés Patella et Acmea. 5. D'autres branchifères dioïques forment la famille des 1)EN- I AL1DÉS qui se distinguent de tous les autres Gastéropodes par leurs branchies en pinceaux. Ce groupe est très remarquable et il se lie difficilement avec les autres Mollusques ; on a même douté à diverses reprises qu’il appartînt réellement à ce type. L’animal a une forme allongée et se loge dans une coquille plus ou moins arrondie, terminée en pointe d’un côté, élargie du côté opposé et ogerement courbée commeune dent canine ou comme une défense éléphant. Cette coquille est ouverte aux deux bouts. Le corps est éntonrè d’un manteau assez fin qui enveloppe en grande partie la comme un capuchon. 11 laisse passer en avant le pied qui a eu/ 0nUe conil l ue - La tète est fort petite, peu distincte, sans yeux, a | ,lan chies consistent en deux faisceaux de filaments, ce qui t y tr on uer à ce groupe les noms de Cirrhobranches et de Néma- ranc les> L’anus s’ouvre en arrière (•!). . 1 n 11 ‘l'ail complet sur l'organisation et le développement de cos Molusques V'rnl d être publié par M, Lacazc-Duthiers dans les Annales des sciences natu- i e 'es, 1 8o i . M. Deshaÿcs et de îîlain ville s’en étaient occupés antérieurement. II. 3 34 mollusques. Les Dentales vivent dans le sable au fond de la mer, la tête en bas; on en trouve dans toutes les mers et elles se montrent déjà dans les terrains de transition. Cette famille ne comprend que le genre Dentalium. Mais il faut éviter de confondre avec elle certains animaux dont les coquilles ont une forme assez semblable et dont l’animal est cependant très différent. Ce sont les Ditrupidés (g. Ditrupa ) qui prennent rang parmi les Annélides et dans le même ordre que les Serpùles. (>. La sixième division des Branchifères ou les CHITONIDÉS se distingue de toutes les autres par la présence d’une coquille mul- tivalve. Ils constituent un groupe très remarquable qui joint à l’ensemble du Mollusque quelques caractères du type des Vers. Les lamelles cornées de la langue indiquent clairement que ce sont des Mollusques et ces Mollusques ont pour pied un disque charnu comme tous les vrais Gastéropodes; toutefois ils portent dans 1 épaisseur de la peau de leur dos une coquille multi valve qui leur donne une apparence annelée. Cette coquille est toujours formée de huit pièces qui se recouvrent partiellement. Des branchies, sous forme de feuillets, sont situées sur le côté du corps, à droite et à gauche. L anus est percé en arrière sur la ligne médiane ; les organes sexuels sont symétriques et leurs orifices s’ouvrent bilatéralement. Le cœur est allongé et occupe sur le dos la ligne médiane. Les yeux et les tentacules manquent. La peau est souvent couverte décailles, de soies ou d’épines. Les Chitonidés, plus connus sous le nom d'Oscabrions, sont tous marins et habitent surtout les mers intertropicales; nous n’en avons que quelques-unes sur nos côtes (1 ) . De Blainville les séparait des Mollusques; mais leur lame lin- guale et quelques autres caractères indiquent que ce sont bien des Gastéropodes. Leurs genres principaux sont ceux des Chiton et Chitonella. Ce groupe a fait son apparition dans les mers dévoniennes, a re- paru dans les mers tertiaires, et a pris son principal développe- ment dans les mers actuelles. Ses espèces sont pour la plupart très ditliciles à distinguer d’une manière précise; elles ont donné lieu à plusieurs publications importantes. (1) Les jeunes Chiions portent un cercle ciliaire, et il y a plusieurs cercles de ces cils chez les embryons des Dentales (voir pour le développement des Chi- tons, un mémoire de Loven qui a été traduit par Troschel dans ses Archives, 1856, p. 206, et pour l’anatomie, indépendamment de Poli et de Blainville, Schiff, Bett. s. anal., v. Chilon piceus, dans les Zeil, f. Tf'iss. Zool. ; 1857, t» IX» CÉPHALIDMiÿi. — PTÉROPODES. 35 Ordre des Hétéro[>odes. oui S M , 0ll ! 1S( I ues hétéropodes forment, un petit groupe très naturel du f'gue de celui des Gastéropodes par la forme allongée nuH . <,1 ^ ,S ’ ^ ai disposition des viscères ([ui sont réunis en un . i , ls ’ e * surtout par le pied qui consiste en une nageoire itn- ct médiane. Ils ont tous une langue cornée couverte de sept mngees de dents. Leurs sexes sont, séparés. < s Mollusques nagent toujours dans une position renversée, nu ,V‘ ,nt d6S un ' nutllx pélagionsj et on ne, les voit près des rivages , orsc l u ü s y s °nt poussés par la tempête, tans certains parages, surtout sous la zone torride, ils four- 1 ont au point de couvrir la surface des mers, e groupe comprend d abord trois genres à corps nu, dont le premier n’a pas encore de pied : Phylliroe (1), Firoloidea et Firola. ai ventouse des Firoles sc trouve seulement chez les mâles. Elle nunque dans les femelles (Philippi et Leuckart), ne seconde section se. distingue par une coquille mince et transparente qui ne recouvre toutefois qu’une faible partie du corps; elle comprend les genres Carinaroîde et Carinaria. La troisième section est formée par le genre Atlante dont la coquille recouvre entièrement le corps (2). Ordre des Ptéropodes. I Cet ordre a été établi par Cuvier. Il le plaçait entre les Cépha- ci . , LS ,,ast êr°podes; mais, si l ou doit s’eu rapporter au des » • * ' U ' ^I , P eraen *’ il c§ t bien évident que les Ptéropodes sont '’éritabics^ d ’ une or 8 anisation inférieure à celle des Gastéropodes lies • i 01 ' 1 ! 8 de ces Mollusques est généralement divisé en deux par- in nôrtf 11 e ”® ure . représente la portion céphalique, la postérieure ou 1 lu qu on U a fait jusqu’à présent des observations que sur êtes individus conservés dans la liqueur. ,1 est probable toute f0,S “* S ““ “ '“"»«* qrt ya nionoécie, ces Mollusques (1) Anal U nier s. ueber die Clione borealis. Copenhague, 1838. LAMELLIBRANCHES. 39 «tant presque tous tixés au sol, soit au bout d’une tige plus ou ' U01ns longue comme les Lingules, soit, plus directement comme 1 s * orébratules, et condamnés à une immobilité presque complète, piques-uns manquent, dit-on, d’orifice anal. - ‘nsi que nous l’avons dit, les Brachiopodes vivent à de très gi'nndes profondeurs, et si aujourd’hui ces Mollusques sont rares ! ans ' os différentes mers, il n’en a pas toujours été de même; il est a remarquer, au contraire, qu’ils ont fourni de nombreuses espèces ,,ux Premières créations d'êtres organisés, et leur groupe tra- 'erse toutes les périodes géologiques. Ils vivaient en si grande cl iondance à certaines époques que l’on trouve des bancs entiers fm sont formés de leurs dépouilles. Les Productus , les Spirifers et ( 1 autres mollusques caractéristiques des formations paléozoïques appartiennent à la classe des Brachiopodes. Le genre des Lingules, les Térébratules avec toutes leurs subdivi- sions vivantes ou fossiles, les Orbiçulee, les Cranies et quelques autres encore sont les principaux genres de Brachiopodes et ils forment le type des principales familles admises dans cette classe. Les Caprines, les Hippurites et d’autres genres éteints, dont, on R fait souvent un groupe à part sous le nom de Rudistes, semblent devoir être rapportés à la même division des Mollusques. CLASSE QUATRIÈME. LAMELLIBRANCHES. Comme l’indique le nom d’ Acéphales qui leur est souvent appli- que, ces Mollusques n’ont point de tête distincte ; leur bouche est cachée au milieu de divers organes. Il n’existe plus chez eux de eutacules véritables, et leur peau s’allonge des deux côtés du corps, P° U| former un manteau qui les enveloppe complètement. Les Rphales lamellibranches sont protégés par ce manteau comme INle 1 est par sa couverture. Leur bouche porte des palpes qui servent habituellement à la respiration ; elle ne contient aucune P' 11 R solide et conduit dans une cavité creusée au milieu du foie f qui constitue l’estomac. L’anus s’ouvre du côté opposé à la 'oui lie et 1 p S intestins montrent souvent des circonvolutions. Il > a un coeur composé d’un ventricule reposant ordinairement sur le Rectum et de deux oreillettes. Les branchies consistent en deux 40 MOLLUSQUES. paires de longues lames branchiales qui s'étendent dans toute la longueur de l’animal. Le système nerveux est formé communément de deux ganglions, situés près les deux angles de la bouche, et d’un ganglion placé dans le pied : le ganglion pédieux. Ces trois ganglions forment le collici. On tiouve encore un autre ganglion sous le muscle trans- verse postérieur uni au ganglion buccal. Les Lamellibranches ont une oreille interne sous le ganglion pédieux et souvent des yeux sur le bord du manteau. Certains de ces Mollusques sont hermaphrodites, et montrent une succession dans l’apparition de leurs organes sexuels; chez le plus grand nombre les sexes sont séparés et, comme il n’y a point d’organes d accouplement, la fécondation peut avoir lieu après la ponte. La plupart sont ovipares. On en connaît cependant qui sont vivipares, comme les Cyclades et les Pisidies, parmi les Cyeladées, le Kelli’a rubm, parmi les Saxicavidés et le M U a bidentata du groupe des Myadés. Tous les Acéphales vivent librement dans l’eau au moment de leur éclosion, sauf les Naïades qui passent leur premier âge dans les branchies de leurs parents. Us nagent alors par le secours de longs cils vibratiles insérés sur une aile membraneuse qui devien- dra plus tard le pied, et, à l’approche du danger, plusieurs d’entre eux se retirent sous le manteau tutélaire de la mère, jusqu’à ce qu ils se fixent pour toujours et que leurs forces leur permet de se défendre eux-mêmes. Les embryons des Naïudés ont été pris par Jacobson pour un genre de parasites qu’il a nommé Glockidium ; de Blainville a relevé cette erreur. Les l 'ciguës adultes peuvent nager à la manières des Méduses en contractant rapidement les valves de leur coquille, et, d’après M- Quoy, la Psammobie araignée rampe comme les Gastéropodes Les Naïadés rampent également dans la vase, et l’on voit derrière eux pai tout où ils ont passé des sillons tracés par leur pied qui est en forme de soc. 11 Quelques Acéphales, surtout ceux qui vivent dans des tubes changent tellement déformé après leur éclosion, que pendant l’âge adulte on reconnaît à peine les caractères qui les relient aux autres genres de cette classe ; tels sont les Tarets et les Arrosoirs. Dans plusieurs Mollusques lamellibranches, il se forme dans 1 épaisseur du manteau des excroissances calcaires plus ou moins grandes et dont la composition chimique est la même que celle des coquilles. On appelle ces excroissances des perles. Celles de VAvi- LAMELLIBRANCHES. — CONCHIFÈRES. Ul cula margaritifera, de l océan Indien, ont une grande valeur com- merciale. M. de Filippi a émis récemment l’opinion, sur laquelle nous reviendrons, que ces concrétions étaient dues à la présence de parasites dans les coquilles, et qu’il faudrait, par conséquent, trou- Y 1 1111 m °yen de multiplier ces parasites pour augmenter le nombre c es perles elles-mêmes (1). Ordre des Conchif ères. Les Lamellibranches forment un seul ordre naturel, celui des - onchtfêres , dont les familles, pour la plupart limitées par des caractères assez peu tranchés, ont reçu les dénominations sui- vantes : Naïades. Mytilidcs. Qslréadés. l’eclinides. Malléide's. Arcades. Chamades. Cardidés. Vénéridés. Cycladés. Lucinadés. Saxicavidés, Tellinidés. Maclridés. Myadés. Pholadidcs. Aspergillidés. Lue étude approfondie du mode de développement des genres propres à ces ditïérentes familles pourra seule permettre une clas- sification rigoureuse de ses animaux. Naïades. — Ces Mollusques ont toujours uu pied très grand et charnu qui leur sert à la locomotion ; toutefois le dernier genre a comme les Huîtres la coquille fixée. Il n’y a pas de byssus à l’état adulte, mais, pendant la vie embryonnaire, les Naïades ont un cor- don fort long et entortillé qui leur en tient lieu. Leur manteau est ouvert dans la longueur, sauf en arrière où il forme deux courts siphons. Ils ont quatre palpes labiaux assez grands et de forme O' ale. Ils ont une coquille tranchante, équivalve, mais inéqui- atérale, à deux grandes impressions musculaires et à ligament externe. ifi , ous vivent dans l’eau douce, où ils se tiennent sur les fonds xaseux; tous se reproduisent rapidement. s servent souvent d’habitation à un grand nombre de parasites. et autres or *Q we dclle perle (il cimento, fasc.1V, Torino, 1852), Archiv rnUno ' res Publiés à Turin eu 1854 et 1857. — Kllehcnmeister, Muller s Gehlerts déclamation par de Filippi, pag. 490. — Hessliug 1 n * e '9cn de l’Académie royale de Bavière. — Docteur K. Mübius, Die eci en erlen, Hambourg, 1857. — J. Vander Hoe yen, Aner parelem, dans - Wumder natuur, 1857 , s* afl. h 2 MOLLUSQUES. Ou mange quelquefois ces Mollusques, mais d’une manière pu- rement accidentelle. • C est. surtout dans l’Amérique du Nord qu'ils sont le plus nom- breux, mais on en trouve aussi dans une grande partie de l’Eu- îope, particulièrement en t rance et en Belgique; les uns vivent de préférence dans les rivières (Unios ou Mulettes), d’autres se tiennent surtout dans les étangs (Anodontes). II y en a aussi dans les autres parties du monde, et en particulier a la Nouvelle-Hollande où ils servent de pâture à l’Ornithorhynque. ^Cette famille comprend les genres Anodonte , Iridine, Vnio, Ethêrie , etc. L Anobonte des Cygnes [Anodunta eygnea), ou la moule d’étang, vit dans toute l’Europe. Elle acquiert jusqu’à un demi-pied de lon- gueur. C'est le plus grand Mollusque de nos contrées. Elle porte une coquille mince, arrondie aux deux bouts, sans dents à la char- nière, de couleur verte à l’extérieur et d’un blanc lustré à l’inté- rieur. Sa chair a une odeur spécifique fort désagréable, et qui ne disparaît des tissus qui ont été en contact avec elle qu’après de longues armées. MM. Leuckart et Lacaze-Duthiers ont reconnu que les Anodontes sont monoïques (1). Les Éthéries sont remarquables par l’irrégularité de leur coquille, et si les Anodontes représentent les Moules dans l’eau douce, les Étheries y représentent parfaitement les Huîtres. On les trouve dans le Nil et dans le Sénégal. Les MYTILIDÉS ont toujours un pied mobile en forme de lan- guette, un muscle adducteur postérieur plus fort que l’antérieur et un byssus, qui est souvent très développé. Les bords du man- teau sont ordinairement soudés en arrière; quelquefois ils le sont dans toute leur longueur : il existe alors trois orifices distincts. Us vivent dans l’eau de mer, mais à de très petites profondeurs; quelques-uns préfèrent l’eau saumâtre et il y en a môme dans l’eau douce. Celle famille comprend deux grands genres : les Pinna, que l’on a nonpnes Jambonneaux, à cause de leur forme et de leur volume et, les MyMus ou Moules; ce dernier genre est subdivisée en Mo- diola, Modiohna., Lithodoma, Mytilus et Dreissma, La Pinna nobilis se distingue par sa grande et belle coquille (1) Leuckart, art. Zeugung. — Lacazc Bruxelles j 1855. Duthiers, Bulletin de l’Académie de LAMELLIBRANCHES. — CONCHIFÈRES. 43 triangulaire, et l’animal s’enfonce dans le sable avec sa pointe aiguë, en s attachant en outre à divers objets à l’aide de son énorme ,' SSus ; Mollusque est très abondant dans la Méditerranée et Vil" S Adriatique ; sur les côtes de Sicile et de Calabre, on fait de j° ! S tissus avec son byssus. On fabrique avec cette sécrétion des 1C lus j des bas, des gants, etc. Chaque Pinna loge quelques Crus- taces du genre Pinnoffière. d Moule comestible ou Moule ordinaire [Mytilus edulis] est très commune sur les côtes de France, principalement dans la Manche ? SUr tes côtes de Belgique. Tout le monde connaît ce Mol- lusque. td- Faucher, pharmacien à Orléans, a envoyé à l'Académie de médecine de Paris, un travail relatif à l’emploi des préparations ( e Mytilus edulis , dans les affections des voies respiratoires (1). La Moule s’accroît avec une rapidité extraordinaire, et atteint au eut de deux ans une taille assez grande pour être mangée. Elle •d dans les conditions les plus diverses et s’accommode de di- verses profondeurs comme de divers degrés de salaison. L’animal peut, même être complètement émergé à chaque marée. Quand ces Mollusques se trouvent dans des conditions un peu favorables, ds s’entassent comme une couche vivante recouvrant les pierres ou les pieux qui leur servent de point d’appui. Les Moules s’atta- chent les unes aux autres à l’aide de filaments, insérés à la base de leur pied, et qu’on' connaît sous le nom de byssus. C’est pour ainsi dire le cable, à l’aide duquel elles jettent l’ancre. Elles peuvent à volonté lever cet ancre, se déplacer et s’implanter ailleurs. On les N °it changer de place quand on les met dans un aquarium ou même dans un simple bocal ordinaire. L Huître étant plus difficile dans le choix des aliments, trouve mi ennemi dangereux dans la Moule, qui lui coupe littéralement les vivres. A ‘ 11 milieu de l’été, on voit quelquefois l’eau du bord de la mer, SUll °ut dans les criques, devenir toute rouge par suite de la quantité des jeunes Moules qui s’y sont développées. On , U ‘ ut Une poussière qui en recouvre la surface. La couleur est C l j U tou ^ c de brique. es boules constituent une importante ressource alimentaire, CS P 10 duisent néanmoins chez certaines personnes des accidents assez giaves et que l’on a quelquefois attribués à un principe par- 0) Gazelle mëd. de Paris, Il avril 1837. MOLLUSQUES. ticulier qu’elles recèleraient. Ce venin aurait son origine, d’après les uns, dans de petites Crabes qui logent en commensaux, mais non en parasites, dans la coquille des Moules; d’après d’autres dans le frai des étoiles de mer que la Moule aurait avalé. « On ne doit pas accuser la couleur orangée des Moules, dit De Beunie, leur corruption, leur maigreur, les phases de la lune, ni aucune maladie particulière des Moules, ni leurs pustules, ni le Nauplie d Albert le Grand, ni les Araignées, ni les Crabes que le vulgaire croit la cause de cette cruelle maladie, mais uniquement le frai des étoiles marines. » Nous ne voulons pas davantage en accuser ces dernières. C’est la Moule elle-même qui produit ces accidents, mais dans certaines circonstances seulement. Nous avons vu plus haut qu’aux États-Unis, on mange à part et avec délices les Pinnothères que l’on y trouve assez communément dans les Huîtres. Quelques personnes ne mangent les Moules qu’a- près leur avoir arraché le pied, c’est-à-dire cette languette noire que l’on voit vers le milieu du corps de ces Mollusques. Cette lan- guette est de nature musculaire et, par conséquent, elle ne peut, pas plus que les autres organes de la Moule, être la cause des accidents produits par cet Acéphale. On a prétendu aussi que les Moules qui avaient donné lieu à des accidents avaient été recueillies dans le voisinage de coques de navires doublées en cuivre. Évidemment cela n’est pas exact, non plus. D’abord il est rare dans nos ports de voir des navires doublés en cuivre et les accidents y arrivent comme ailleurs, et, de plus, les Moules malfaisantes ont souvent été récoltées dans les mêmes conditions que celles qui sont inoffensives. On sait du reste, cela est même très positif, que l’on peut manger sans inquiétude les Moules recueillies sur des plaques de cuivre. Voici les symptômes que l’on observe communément chez les personnes empoisonnées par des Moules : malaise ou engourdisse- ment deux ou trois heures après le repas; puis constriction à la gorge, et gonflement de toute la tête; ensuite une grande soif, des nausées et souvent des vomissements; gonflement du visage" des yeux, des lèvres et de la langue au point qu’on ne peut parler; la peau devient rouge comme si elle était excoriée. L’éruption de la peau est un des signes caractéristiques de cet empoisonnement; elle est ordinairement accompagnée d’une démangeaison insup- portable. Quelquefois, à la difficulté de respirer, se joint de la roideur des membres, et des phénomènes nerveux, comme des spasmes et des convulsions se déclarent en même temps. LAMELLIBRANCHES. — CONCHIFÈRES. Û5 Le traitement est très simple : après avoir fait vomir le malade, f,n ^ u * Liit boire en grande quantité une boisson légèrement aci- dulée. Le vinaigre est considéré par quelques médecins comme antidote de cet empoisonnement. es Moules comme les Huîtres n’avalent pour leur nourriture ( I ue ( * ? Ur Cnlever aux moules leurs qualités malfaisantes, il est indispensable de es laisser cinq a s j x heures au moins dans l’eau douce, renouvelée à diverses reprises, alors elles se dégorgent et rejettent toutes les matières dont elles peu- H'Ht être souillées. Il est prudent eu outre d'ajouter un filet de vinaigre. En se 46 MOLLUSQUES. que nous tenons d’un chirurgien de la marine française, M. le docteur Berchon. Observations d’empoisonnement par les Moules recueillies à llio- Janeiro (Brésil). — Cinq matelots de la corvette la Prudente, formant 1 armement du canot destiné à porter à terre l’officier chargé des observations astronomiques, recueillirent des Moules Sur l’Uot sté- rile de Los Ratonos, situé en rade de Rio, près de l’ile de Cabras et a 1 entrée du port marchand. Presque aussitôt après l’ingestion de ces Mollusques parurent des symptômes d’empoisonnement, principalement caractérisés par une vive irritation gastro-intestinale avec nausées, vomissements, selles abondantes, auxquels se joigni- rent, chez deux des matelots malades, des accidents nerveux plus graves, délire, soubresauts de tendons, anxiété extrême et refroidis- sement marqué des extrémités. Néanmoins, sous l’influence de l’administration prompte d’émé- tiques, de lavements laxatifs et d’applications émollientes sur l'ab- domen, aidés puissamment par l’usage interne de l’éther ces hommes revinrent assez rapidement à la santé. Des accidents du même genre furent observés à bord de la cor- vette l’Indienne et des autres navires de la division commandée par l’amiral Montagniès de la Roque, mais le retour de cas semblables fut prévenu par la défense formelle d’introduire à bord ou de re- cueillir a terre aucune substance alimentaire sans visite préalable. L’amiral Roussin, dans ses instructions sur la navigation des côtes "u Brésil, avait fait déjà cette recommandation. Quant a la cause réelle de ces accidents, M. Berchon s’exprime ainsi : « Est-ce à la présence, de pyrites cuivreuses sur l’ilot de Los Ratones qu ,1 faut 1 attribuer? j’en doute fort, sans avoir cependant vérifié la non-existence des minerais dans ce point et sur les îles voisines. semhtf CG v /T? dU d ° ublage des “«vires marchands? Cela —h-’T d0UtCUX *. bien qUC 16 P° int s knalé soit très rapproche du mouillage ordinaire des nombreux navires de com- merce q,„ fréquentent la rade de Rio. » Il semble plus rationnel d’admettre une modification humorale encore inconnue produite pendant l'époque du frai, modification conformant à ces prescriptions si simples, tons les amateurs de ce précieux coquil lage pourront le consommer sans crainte qui1 ,.II sera toujours débarrassé, en outre, de cette saveur vaseuse „„-n ™ a, trop fréquemment et qui nuit aussi à ses qualités hygiéniques. » LAMELLIBRANCHES. — C0NCH1FÉRES. kl qm a fréquemment déterminé des accidents de même genre en lance, — e t très souvent aussi le développement d’un urticaire, quand il n y a ni vomissements, ni selles abondantes. » Le genre Modiola comprend une espèce de la mer du Nord, 0 Ull - a pajma, qui devient très grande. On en voit quelquefois p U e une grappe réunie et dans chaque individu on trouve deux ^'nnothères l’un mâle et l’autre femelle. Celui-ci est de la grosseur l | Ule grande noisette; le mâle est beaucoup plus petit. 0 M°diola lithoyaga est également recherché dans plusieurs P surtout dans le Nord. M. Steenstrup a fait connaître , C j U 011 \ trouve souvent avec ces coquilles des ossements de 1 ’Alca oiseau devenu si rare aujourd’hui que l’espèce est, pour que' ^ le ’ ^ tru ‘ te * d y a aussi de ces Huîtres humatiles dans quel- P C V legions du Midi, où elles sont associées à des coquilles de lu V^Me Vénus, de Murex brandaris et de quelques autres Mol- «lues encore aujourd’hui communs sur les côtes de la Médi- terranée. r ’> ^ S ^ u *d’ os sont favorables il l’estomac; elles excitent l’appétit et l‘ paient les forces épuisées; cette nourriture est précieuse pour convedQscents, et les vieillards, aussi bien que les personnes en ( unie santé, peuvent en prendre sans inconvénients. Tout en for- uil un bon aliment sous un petit volume, elles se digèrent faci- n , l( ' nl | e *' entretiennent en outre la liberté des voies digestives. os < oi\ent être mangées crues, mais on eu fait aussi quelques préparations cuites. n mange des Huîtres dans toute l’Europe, à Stockholm, à Saint- otersbourg, ctgrace à la vapeur et aux chemins de fer, celles d’Os- fendc pourraient aller jusqu’à Alger ou même Alexandrie, aussi bien qu a Moscou. A Saint-Pétersbourg, on les paye jusqu’à un rouble un franc) la pièce, et seulement la moitié, à Stockholm. Les Huîtres ec h ei 'ehés pour la table. Ils ont une valeur pai°| UC ' 11 n eue . st P as de uième de plusieurs autres mets fournis rète G f è8ri f aaima1 ’ q u ‘ ne sont estimés qu’à raison de leur ra- dent e p> ne ^ ou * lsseii ^ ^ aucune faveur dans les localités où ils abon- qu'au ° St ainS ‘ f l uc . la Langouste et le Homard ne se vendent 1 1 Pnx du bon poisson ou quelquefois même à un prix infé- comii 1 1 r C aUCu . up ~ uv wuxiîoj a uoiics uc uuunu ? ct^ u Uii ' IV e ? au ) ra ' t P as de plus douces ni de plus tendres. estin ° UW * m '’ C cst ' c lac Fusaro qui fournit les Huîtres les plus ■ ^mees a Naples (1). Huîtres * Pl .V b ’ ,ort Génois, sur la côte de Bône, en Algérie, des eûtes 1 T J ° U1S3ent aussi d une certaine réputation. Celles des CancalVet Sammes"' ““ à • CeUe8 d '° Stende ’ de l'avoV ?" ()ll . inan 8' e généralement toute l’Huître, et l’on tient à leno!iw' n( OU VIVa,dC ‘ Ce P cudant quelques personnes en enlèvent inaVe.it • C - lUle f rt,e du ,nanfoau avec les branchies, et elles ne ment fomé H ^ ° dit, lequel est principale- acn torin, Mies appareds digestif et sexuel. . anal ■ Ime - St ™ t'" 1 ,é8er ’ sail1 > de tacihî digestion et même ,2 , affections chroniques des voies digestives, les ca- aiihcsnivctcres, la phthisie même (2). Elle convient surtout dans les convalescences de la plupart des maladies, et en général aux vieillards, aux individus faibles et débilités, ou à ceux qui sont dans rituîv ÜSme ° U d ° nt |,estoinac refuse lou,{; autre espèce de nour- Le bouillon que l’on en prépare quelquefois est restaurant et nasse * qUi PeUt tenir k la -«ère phospC: l it rentenne la chair de cet animal. eau salée qui accompagne les Huîtres a été recommandée de J tfe f® chromc l ues de l’estomac, à la manière de l’eau maiS à la d0S0 de Quelques cuille- Ida^s a qU o Ue l d HUÎ ‘? S l '" duiteS 011 poudre > généralement rem- étaient S i S -° üs - carbonate de chaux ou de magnésie, étaient a P ^ dbsorbun i tes 3 antiacides et lithontriptiques. Elles SOUvent employées autrefois contre les diarrhées des Ü’ P0Ur , '* CUUure des Hultres au laa l ll5 aro et à Marcnnes, Coste, (2) n. Sî " . ", lM ‘ de la Fmnce et de l'Italie. Paris, 1835. des Huit™ ' C Mldl ° n Cmploie C0Qtre les ma| adies de poitrine, non-seulement personnes bienTYT d “ Escar « ots crus - ct 11 «*’*«» pas rare de voir des por antes manger ces derniers comme moyen prophylactique. 52 3I0LLÜSQCES. enfants et contre le rachitisme; elles faisaient partie du fameux remède lithontriptique de mademoiselle Stephens. Les coquilles d’Huîtres ont été analysées par Bueholz et Brandes (GmeL, Handb. dur Chimie), par Rogers (. Silliman’s Journ., XXVI, 361), et par Pasquier (Gmelin, lococit.). Analyse Je Bueholz et Brandi. Caçbonatc de chaux 9S,6 Phosphate de chaux 1,2 Alumine 0,2 Matières albumineuses 0,5 Analyse de Pasijuior (chair des Huîtres).. Osmazome 1 Gélatine. / Mucus / 12,6 Albumine I Fibrine J Eau 7.4 Description. — Sans donner une description complète de l’Huître, nous allons cependant, faire l’énumération des divers organes que l’on aperçoit en ouvrant ce Mollusque. Vers le milieu du corps, on distingue une masse ronde et assez grande qui traverse tout ranimai et s’attache 'des deux côtés aux valves de la coquille; c’est le muscle adducteur qui sert à réunir les deux valves et à tenir l’écaille fermée. Les Huîtres sont monomyaires, c’est-à-dire à un seul muscle ; toutefois ce muscle est formé de deux moitiés, dont l’une est plus transparente que l’autre, et qui laissent toutes les deux leur impression sur la face interne des valves. Le muscle fournit la partie la plus consistante de l'Huître. (*) P ig. 10 .). lluitrc ouverte, montrant l’animal dans sa valve creuse : a, bord du manteau , 6, place de la bouche; c, peau; d, bord externe des branchies ; f, place du cœur ; g, le muscle. LAMELLIBRANCHES. — CONCBIFÈRES. 53 *' n peu au-dessus de lui se trouve une sorte de cavité dans la- quelle flotte une membrane noirâtre dont la couleur tranche avec 'es autres organes: c’est le cœur. On peut le voir battre quand le Mollusque n’est hors de l’eau que depuis peu de temps; mais animal peut encore être parfaitement en vie, sans que ses puisa* 'uns soient facilement reconnaissables ; elles ont lieu avec trop de * nfour. C ost surtout aux contractions des franges du manteau c iue 1 on reconnaît qu’une Huître est vivante. ‘ l out autour du muscle, du côté opposé au cœur, on voit une membrane qui tapisse tout, le bord libre des valves ; c’est le man- m.iu lui-même. En dedans de ce manteau sont logées deux muelles, striées dans toute leur longueur; elles suivent également e bord libre des valves; ces lamelles sont les branchies, li faut mettre 1 animal dans l’eau pour bien les voir. En plaçant devant soi l’Huître ouverte dans la valve concave, on observe que les branchies partent de la partie gauche et inférieure du muscle, le contournent et passent à droite pour s’engager dans une excavation. La oii elles finissent, on découvre deux paires de lamelles striées comme les branchies, ce sont les palpes labiaux; c est entre eux que so voit la bouche. Cet orifice s ouvre presque immédiatement dans une cavité creusée dans une masse jaune brun ; celte cavité, qui est l’estomac, consiste dans une excavation formée au milieu du foie. La bile est versée dans l’estomac par de grandes vacuoles. De l’estomac part l’intestin; son insertion a lieu sur le côté op- posé à la bouche. Il forme une anse, puis se termine à gauche, dans la position que nous avons donnée à l’Huître, à la hauteur du muscle adducteur. Autour du foie, qui se présente comme une masse jaune, on aper- Ç°it des organes blanchâtres qui sont formés de cæcums conto- 11,i nt, selon la saison, des œufs ou des spermatozoïdes. Ce sont les ^ganes sexuels. Ils s’ouvrent sur le côté, à une certaine distance 0 bouche. On ne peut distinguer l’organe mâle d’avec l’organe 1 melle qu’à l’aide du microscope et par l’examen de son produit. Les Huîtres, comme tous les Acéphales, ont un système nerveux qm consiste en deux ganglions rapprochés des deux angles de la muche, deux autres ganglions soudés l’un à l’autre, qui sont Sl *ues en dessous du muscle adducteur. Cos ganglions forment un r °Lier autour de la bouche et représentent le collier œsophagien, b iaut, comme on le pense bien, quelque habileté pour mettre a nu b‘ système nerveux. Les ganglions et filets, nerveux sont blancs, MOLLUSQUES. Ces Mollusques sont hermaphrodites, mais les produits sexuels mâle et femelle ne se forment pas simultanément. La liqueur fécondante, c est-a-dire le fluide chargé de spermatozoïdes appa- î ai a\,mt ( s e la formation des perles n’est pas due à une particularité de certaines espèces ( to Conchifcres, mais qu’il y a toujours dans les perles un noyau formé par un animal parasite. 11 a trouvé même dans une Anodonle, l’Acaridc (Alax ypsilq- Phora), si commun dans ces Acéphales, formant le noyau d'une perle. Il est à remarquer que ces Acaridcs sont excessivement fréquents dans les Anodontes qui ne sout que rarement raargaritifères, et qu’ils sont rares au contraire dans VUnio Margarilifera, qui est l’espèce de bivalve fluviatile dans laquelle la production des perles a lieu le plus souvent. 11 existe en Chine un Mollusque appartenant, comme les Mulettes et les Ano- dontes, a la famille des Naïadés, qui donne lieu dans quelques localités à une iudustrie fort curieuse. C’est le llarbata plicata de Humphrey, aussi appelé Symphonota bialata et Dipsas plicalus. Les Chinois l’élèvent avec le plus grand S( nn et lui font produire des perles à volonté. A cet effet ils introduisent dans • es Conchilères, entre le manteau et la coquille, alors que les valves sont béantes, ffuclque corps étranger, et, au bout d’un certain temps, ce corps s’est recouvert d une couche de nacre dont l’épaisseur augmente successivement. C’est de la Surte ( I ue ! ’ 0n obtient des perles ayant une forme déterminée, et que l’on produit ea Particulier ces petits magots eu perle qui ne sout, en réalité, que des figurines ■ olplécs que l’on a fait recouvrir par un dépôt de uacrc eu les plaçant dans les aiadés dont il vient d'ètre question. . 011 ’ P°” r 'a question des perles : Ph. de I’ilippi, SulT origine delle perle (Il ,(o i fasc. IV , Torino, 1852). — Mém. pour servir à l'hist. yen. des Tréma - bOClCSt Turin , . y,. ’ i>. 26. — Troisième mém . pour servir à Vhisl , gen. des lu >’in, 1857, p. 25. — Küchenmeister, il aller' s Archiv., 1856, ^ j, , ’ ^dcloinaMo» par de Filippi, p. -490. — ilessling, Gelehrtc Anzeigen Vu.'» Y'-' 6 ,0 ^ aie ^ e Bavière. — J. van der Hoeven, Ever puralen. Album lier i vli Sjl ’ ' n 8 ‘ — Hague et de. Siebold, Y.cüschr. f. Wissenschaft. ïooï., ‘•VIlI )P ;489 fl t4*a. 1837< ■ , Die echlen I erlen, ein Beitraa sur luxas - handels und Nalurgeschiclile der - selben. Hambourg, 18 57, i„_ 4 . U4 MOLUiSgCES. Ce travail est divisé en trois parties : la première a rapport au luxe des perles aux diverses époques et chez les diverses nations; a seconde a la pèche des perles et à leur commerce ; la troi- sième aux propriétés chimiques et physiques des perles, à leur structure et à leur formation. M. Mobius estime a 20 millions le nombre d'Avieulcs à perle» que 1 on pêche par an, dont U millions contiennent des perles. Les perles sont des concrétions de même nature que la nacre, mais qui se déposent dans l’épaisseur du manteau, et ne sont pas adhérentes à la nacre même de la coquille.- Toutes les Avicules per- lières n’en présentent pas, mais toutes sont bonnes pour la nacre, aussi bien celles qui ont des perles que celles qui en manquent. On distingue dans le commerce plusieurs variétés de nacre : celle Fig 107. - Nacre du Nankin. LAMELLIBRANCHES. — C0NCH IBÈRES. 65 j C Q Jl” n , celle dite bâtarde et celle de Nankin sont les plus em- p oyees 11 y a une nacre no j re q U j v i en t de Californie (1). ''rand' 11 C des — L’animal est proportionnellement pied 'fl | CC manteau ouvert, dans toute sa longueur; il a un grand jj J deux muscles adducteurs, et il possède quelquefois un deux * . i^ a C0( i ui " e cst remarquable par son épaisseur et par ses ni ^ y, a ' es semblables, mais inéquilatérales; sa charnière est for- jf f une forte rangée de dents diversement alignées. „ 7 famille comprend les genres Area, Pectunculus, Nu- Ula et irif/onia. i„, Pod ’ ^ a coc l u 'He du Pectunculus pilosus est employée par tes Siciliens pour faire des camées. denv'i" 11 a GHAMlD É s - — L’animal est très volumineux avec les trni '.°c ds du , manteau soudés dans toute leur étendue et laissant n _ , U 1 . Ces ’ ont 1111 P our fe pied et le byssus s’il existe, un autre -.J 1 )0Uche el lcs branchies, et le troisième pour l’anus. La ■ ■ C _ e * u régulière, inéquivalve, souvent lanielleuse, très renrw’tf ^ 'v’f 6 UUe char mére a dents grandes et fortes qui la res solide. Les Chamidés sont fixés soit par l’une des valves s °it par un byssus. Cette famille comprend les genres Chôma, Isocardia, Cleidothe- rus, Diceras, Iridacna et Hippopus. Tridacne (g. Iridacna) . C’est cette coquille gigantesque que on appelle communément bénitier ; elle est originaire de la mer des ven?’i e C a ?r r L Un<3 t6lle dimension et a tant de force qu’aux nohl CS ' na 0tS , ÎUlinial P® ut C0U P er le cable d’une ancre; son a, 'I! U n SqU "" t d*!»««, I», P. 32ï 66 MOLLUSQUES. Ils sont tous marins. Cette famille comprend les genres Curdium, tiemicardium, Gy- pricardium, Crassatella, Corbis et Lucinix. Il y a un Cardium de nos côtes qui sert d'aliment ( Curdium adule ) ; on le pêche principalement dans les étangs saumâtres. D’après un renseignement que nous tenons de M. Moutrousier, missionnaire à la Nouvelle-Calédonie, il existe en Australie une espèce de Bivalves appartenant à ce groupe qui est quelquefois vénéneuse. Elle est assez commune à la Nouvelle-Calédonie, à Woodlark et au nord de la Nouvelle-Hollande. Elle vit dans la vase des eaux saumâtres, et les naturels la mangent. Ce n'est qu’acci- dentellement qu’elle est nuisible. Un enfant de la mission dirigée par le 1 J . Moutrousier fut empoisonné pour en avoir mangé. Un arrêta les accidents avec du laudanum. Les CYCLADÉS ont deux petits siphons en arrière, mais leur pied simple ne plie pas comme celui des Cardidés. La coquille est for- tement bombée, et à côté des dents principales on voit encore des petites dents destinées à fortifier la charnière. Ils vivent dans la vase des eaux douces, et s’enfoncent dans la boue de manière à ne montrer que l'extrémité de leurs siphons. Ils sont hermaphrodites. Cette famille comprend les genres Cycias , Püidium, Cyrène, Glauconome, Galuthée , etc. On sait que les Cyclades vivent dans nos eaux douces, et que ces bi- valves sont vivipares. Ou en connaît plusieurs espèces en France ; les plus répandues sont appelés Cycias cornea, ('. t'ivicola et G. lacustris. D’après le B. Moutrousier, la grande Cyrène de l’Australie [Cy- rena pttpua), qui sert d'aliment aux naturels, est dangereuse dans certaines circonstances. Les YÉNEUIDKS ont les bords du manteau ouverts en avant pour livrer passage à leur grand pied comprimé, soudés en arrière et portant deux siphons médiocres, quelquefois réunis à leur base; le ligament de la coquille est court et. externe; la charnière porte ordinairement trois dents divergentes. Les parois sont dures et épaisses; les valves égales, bien fermées et assez souvent striées régulièrement. Cette famille comprend les genres Astérie, Vénus, Cythêrée et Cyprine. C est la Venus lusoria que les Japonais et les Chinois recouvrent en dedans d or et de couleurs diverses. On mange en Europe plusieurs espèces de celte famille, princi- LAMELLIBRANCHES. — C0NCH1EÉRES. 67 paiement celles qui vivent dans les étangs saumâtres du littoral de l ;i Méditerranée : Venus deemsata, virginea, et quelques autres. 1 Puis le midi de la France, où l’on en fait un grand usage, ou les sonnait sous le nom d’Arseilles, Claiwisses, etc. Un les mange crues ° u suites ; c’est un bon aliment. flans les SAXICAYIDÉS, l’animal a le pied rudimentaire, les Lords du manteau entièrement soudés et ne laissant qu un petit espace en avant pour le pied; en arrière, on voit deux siphons ‘‘uunis à leur base. Les valves sont inéquilatérales, transverses, ou- v Prtes en arrière ; elles montrent les deux impressions musculaires, °f l'impression palléale profondément échancrée. Le ligament est sterne. Tels sont les genres Pétricole, Venérupe , Saxicuve et Hiutelle. lie sont tous des Acéphales marins assez petits ; ils se creusent galeries dans les pierres et s’y enferment. Les TELL1NIDÉS ont le pied comprimé, déformé triangulaire; les bords de leur manteau sont soudés, saut devant le pied, et en Prière on voit deux larges siphons. Leur coquille est allongée transversalement, inéquilatérale et avec la partie postérieure plus Courte que l’autre. Le ligament est externe. L impression palléale Ust sinueuse en arrière. Genres Ponax , Psanwwbie , Cupse, Sa.nguinolo.ive et lelline. L’aninial des MÀCTR1DÉS a un pied comprimé triangulaire; les '^rds du manteau sont ouverts en avant et soudés en arrière oii ils Arment deux siphons assez longs, tantôt séparés, tantôt réunis. La c °quille porte un ligament interne, et chez quelques-uns il en existe r*' outre un externe. Les deux valves sont semblables et montrent de ux impressions musculaires. L’impression palléale postérieure distincte. Lette famille comprend les genres Amphtdesma , Mesodesma , Ana- Mactra et Lutraria. Les LUCINADÉS ont le manteau ouvert eu avant et fermé en 'U’iière oit l’on voit un ou quelquefois deux siphons; le pied est ° n 8) cylindrique et, dans certaines espèces, arrondi comme un \ tn ‘; le ligament est plus ou moins externe. 11 y a deux impres- M "us musculaires. La coquille est libre. Lette famille a pour genres les Cyvenellu, l.ucino.. Nuculina et Les MYADES ont deux siphons généralement très développés, quelquefois soudés l’un à l’autre; les bords du manteau sont taunis et laissent seulement un passage en avant pour le pied qui 68 MOLLUSQUES. est souvent massif et se prolonge antérieurement. Les coquilles sont équivalves, inéquilatérales'et restent béantes aux deux extrémités. La charnière est toujours faible. Us vivent dans le sable ou dans la vase et pénètrent souvent à d’assez grandes profondeurs. Ils sont tous marins. Genres Solémye, Solen (vulgairement Couteau), Solécurte, Phola- domye, Panopée , Mye et. Glycimère. Le genre Mye comprend deux espèces assez communes sur nos côtes, et que les pêcheurs mangent comme des Moules : la plus grande est, la Mye lies Sables (Mya arenaria);- l’autre, la Mye tron- quée [Mya trunenta ). Cette dernière nourrit un Ver parasite extrê- mement curieux, le Malacobdclla (/rossa. Ce Ver est logé sur la masse viscérale des Myes ou entre le manteau et les branchies. Dans la famille des PHOLADIDÉS, l’animal a le corps fort allongé et il ressemble un peu à un Ver. Le manteau est soudé ; il forme un long sac ouvert en avant pour le passage du pied, et il se termine en arrière par deux longs siphons qui sont quelquefois adossés l’un à l’autre. Le pied est comparativement petit; les branchies sont très longues; elles s’étendent dans le siphon. Les deux valves sont réunies sans liga- ment et bâillantes. Chaque valve porte un cuilleron qui pénètre dans les parties mcrlles. Ces Mollusques se creusent des galeries dans le bois ou les pierres, et ils tapissent souvent ces galeries d’une couche calcaire formant un tube dans lequel la coquille reste enfermée. Ils perforent par un moyen mécanique (1) . Les genres ont été nommés Pholade, Taret ou Teredo, Teredine , Cloisoiwaire, Fistulme et Gastrochène. Le Taret ordinaire ( Teredo navalis), désigné souvent sous le nom de Ver de mer, attaque le bois, quelle que soit son essence, et le creuse tellement, que le plus simple choc brise les pieux les plus gros et en apparence les plus solides. C’est une erreur de croire que ce dangereux ennemi nous a été apporté de quelque côte lointaine. Le Taret est malheureusement (I) Il y a soixante cl dix ans, Leendert Boirnne attribuait déjà la faculté de perforer à un moyeu mécanique. La Société hollandaise dos sciences, à llarletu, a couronné un mémoire de M. Cailliaud, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes, sur les Tarots, les Pholades et les Modioles qui percent l’argile, la pierre et le bois. La Société juge la question des Mollusques perforants entièrement résolue ( 1855 ). M. Mar- cel de Serres a aussi traité ce sujet dans plusieurs de ses mémoires. TÜNICtERS. G9 un animal indigène et dont nous ne devons guère espérer de nous débarrasser. Pour se prémunir contre les attaques du Taret, on garnit les pieux et les portes des écluses dans nos ports de mer avec des doux en fer; quand aux navires on les recouvre de cuivre ou de zinc. Il existe plusieurs autres espèces du même genre, et qui cau- sent les mêmes dégâts. On doit à M. de Quatrefages deux mémoires sur ces Mollusques, 1 un traitant de leur organisation et de leur histoire naturelle, l’autre ayant rapport à leur embryogénie (1). On trouve des Tarets dans le bois fossile du bassin de Bruxelles (Éocène). Nous en avons des échantillons de Lovenjoul, près de Louvain. Les ASPERGILLIDÉS. — Le corps est allongé comme un ver; les Lords du manteau sont soudés, laissant en avant une toute petite fonte pour le pied qui est très rudimentaire; il est terminé en ar- Oère par un tube unique portant deux orifices. La peau sécrète un L'be à parois épaisses dans l'intérieur duquel se logent les deux Petites valves. Ces valves sont béantes et sans cueilleron. Les tubes dans lesquels vivent ces Mollusques sont placés verb- alement dans la vase, dans des pierres tendres ou dans les masses oiadréporiques ; ils sont ouverts en dessous et portent en dessus une sorte de tamis pour le passage de l’eau; la disposition de ce dernier appareil peut simuler assez bien la pomme d’un arrosoir. Les Clavagelles (g. Clavayella) sont des Aspergillidés moins c °nnnuns à l’état vivant qu’à l’état fossile. Les Aspergtlles ou arrosoirs (g. Aspergillum ) ont des représen- tants dans la mer des Indes, et dans la mer Rouge ; ils vivent sur la plage, s’enfoncent dans le sable et montrent au dehors le pavil- l°n criblé qui termine leur tube. CLASSE QUATRIÈME. TUNICIERS. Cuvier les appelait Acéphales sans coquilles, mais Lamarck leur donnait le nom sous lequel nous venons de les désigner. Ce sont des animaux à forme souvent irrégulière et qu’en géne- (t) Ann. des sc. nat., 3' série, t. II, p. 19 et 101. 70 JfOUrSQUES. ral une personne étrangère à la zoologie ne peut prendre pour un corps vivant appartenant au règne qui nous occupe. C'est que ces singuliers organismes sont habituellement attachés aux rochers ou aux autres masses solides qui se trouvent dans la mer, et qir indé- pendamment de la forme d’un sac ou d'une outre que la plupart d’entre eux affectent, ils ont souvent une peau rocailleuse, cornée ou gélatineuse, Il n’est, pas rare de trouver cette peau recou- verte de polypiers et de plantes marines ; aussi n’est-ce pas sans motifs qu’un de ces animaux a reçu lo nom si caractéristique de Microcosme . Les Tuniciers, tout en appartenant au type des Mollusques, n’ont, jamais de coquille, mais leur peau, qui se durcit souvent comme un cuir, peut leur en tenir lieu. C’est, dans cette, première en- veloppe que l’animal est logé, connue l’Huître l’est dans sa coquille. Cette- enveloppe est surtout • rem arqua Idc par la présence de cel- lulose qui y a été signalée par MM. Schmidt, Dœwigot Kolliker fl). 11 n’y a pas de tète proprement, dite chez les Tuniciers, ni même de traces de cet organe, et leur corps, qui a souvent une forme plus ou moins globuleuse, ne montre à l’extérieur que deux orifices, dont l’un sert à l’entrée des matériaux nécessaires à l’en- tretien de l'animal, et l’autre à l’évacuation des résidus de la digestion ou à celle du produit sexuel. Le tube digestif est, complet, c’est-à-dire qu’il y a une bouche et un anus, mais la bouche est précédée d'une grande cavité dont les parois sont tapissées par des vaisseaux qui rendent cette cavité propre à la respiration. Ces vaisseaux sont, couverts de cils vibra- tiles. Il en résulte que le même canal, très large en avant, sert à la respiration, en retirant, l’oxygène de l’eau, et que, plus loin, il sert à la digestion. L'appareil circulatoire n’est pas moins remarquable. Le sang est épanché entre les viscères, et un tube membraneux, faisant fonc- tion de cœur, pompe ce sang de la cavité générale, puis i! le pousse dans les branchies. Un instant après, en se contractant en sens inverse, il le rappelle et le repousse de nouveau dans lu cavité branchiale; c’est ce qui a fait dire avec raison que le cœur change de minute en minute son oreillette en ventricule et son ventricule en oreillette, ainsi que ses artères eu veines et ses veines en artères. C est une curieuse observation de physiologie dont il est très facile de se donner le charmant spectacle partout où l’on trouve des Ascidies. (t) Ann. fies sc. tint., 3 e série, t. V, p. 193. 71 • TÜNIGIERS. Ces animaux, tout simples qu’ils sont on organisation, ont encore un système nerveux parfaitement distinct, et qui consiste en un ganglion unique d’où partent divers filets nerveux. On leur trouve même des yeux, surtout pendant la période de leur vie vagabonde, et ils ont une oreille interne située dans le gan- glion nerveux. Tous sont hermaphrodites. On voit communément dans une anse de leur intestin le testicule et l’ovaire réunis l’un à l’autre. Lu produit de ces glandes vient au contact dans le cloaque, et e est la que la fécondation s’opère; nous avons toujours, observé les ovules fit les spermatozoïdes développés en meme temps. Les Tuniciers se présentent ordinairement sous deux formes dis- tinctes. A la sortie de l’œuf ils sont presque en tout semblables a desTétards de grenouilles, comme Audoui n et M. Milne Edwards, et quelques temps après M. Sars, l’ont observé les premiers, et, sous cette forme, ils nagent librement et choisissent le lieu où ils doivent se fixer; mais ce choix ne se tait pas pour eux, ces I »*- bu'ds d’Aseidies contiennent dans leurs flancs une nouvelle pro- géniture qu’ils ont engendrée par agamie ; cette progéniture tantôt simple, tantôt composée de plusieurs individus, sert de point de départ à de nouvelles colonies. Ainsi la dissémination de leurs Espèces n’est abandonnée ni aux vagues, ni aux courants, car ce sont les jeunes individus qui sont chargés de ce soin; ceux-c i se flétrissent quand ce but est atteint. La nouvelle génération se développe directement sans jamais prendre la forme d’un Têtard, et elle seule acquiert des organes sexuels d’où sortiront de nouvelles larves. 11 y a de cotte manière Une alternance dans les générations. La mère, qu on nous permette nette comparaison, ne ressemble pas à sa fille, mais bien a sa petite-fille et cette mère c’est la larve agame. Cependant la reproduction des Ascidies n’a pas toujours lieu dune manière régulièrement alternante, bous sa forme adulte, le Tunioier peut d’abord engendrer par gemmes des individus sem- blables à lui, et montrer ensuite des organes sexuels. De, là ré- sulte, pour continuer notre comparaison de tout à 1 heure, qu il y a des sœurs qui ne se ressemblent pas, et qu une mère peut Engendrer d’abord par gemmes des filles qui lui ressembleront, et pondre ensuite des œufs d’où sortiront des filles tout a fait diffé- rentes d’elle-même. L’un de nous, qui s’est beaucoup occupé de cette question, a proposé de donner le nom de scolex aux individus qui sont agames 72 MOLLUSQUES. ou sans sexes et qui engendrent par gemmes, et le nom de pro- glottis à ceux qui acquièrent des organes sexuels. Ces derniers engendrent par ovulation. U exemple que nous venons de citer plus haut nous montre des individus qui, après avoir été seolex dans le jeune âge, deviennent eux-mêmes proglottis pendant l’état adulte, tandis que dans la plupart des cas, les seolex se flétrissent après la formation des gemmes, comme épuisés par ce premier mode de reproduction. Les Tuniciers sont tous des animaux marins; ils se lixent sur tous les corps solides qui se trouvent en mer, et leur nourriture con- siste principalement en infusoires que leur apportent les courants produits par leurs cils vibratiles. Libres dans le jeune âge, comme nous le disions plus haut, presque tous, au contraire, sont immo- biles et restent attachés pendant l’âge adulte. On en observe dans toutes les mers, et quelques Ascidies sont mangées malgré leur aspect repoussant et leur goût amer. On en apporte régulièrement au marché à Cette; elles appartiennent sur- tout à Y Ascidia sulcata ou microcosmos, espèce du genre Cynthia. Plusieurs Tuniciers sont très phosphorescents et contribuent à rendre l’eau de la mer lumineuse pendant la nuit ; tels sont, en par- ticulier, les Pyrosomes et les Salpes. Nous divisons cette classe en deux ordres: les Ascidies et les Salpes. Ordre des Ascidies. Nous grouperons toutes les espèces de cet ordre dans une famille unique sous le nom d’ASCIDIDÉS. Les Ascidies étaient déjà connues d’Aristote qui les a désignées sous le nom de Thethies. Le nom d ’Ascidium (deeuxov, outre), qui leur a été donné parBaster, est généralement accepté aujourd’hui. Cette famille est très riche en espèces ; elle renferme des ani- maux qui, tout en ayant une organisation semblable, présentent cependant des caractères extérieurs bien différents. Ils ont tous la même forme à la sortie de l’œuf et ressemblent à un Têtard ; c’est la forme agame ou le seolex. Celui-ci engendre par voie gemmi- pare la forme sexuée ou les Ascidies, mais ces Ascidies sont sim- ples et isolées dans le corps de la mère, tandis que d’autres sont réunies à plusieurs et forment une petite colonie composée d’in- dividus nés d’une même génération, et par conséquent tous du même âge. Certaines Ascidies simples peuvent ensuite engendrer desgern- TUNICIERS. — ASCIDIES. 73 nies et développer plusieurs générations qui restent agrégées comme une colonie de polypes, tandis que d autres restent tou- jours isolées et n’engendrent que par voie sexuelle. De là résultent trois divisions établies parmi les Ascidies par M, Edwards : Les Ascidies simples, les Ascidies socialesetlesAscidiescomposées. Quelques Ascidies simples, sont portées sur une tige longue et flexible; telles sont, en particulier, les Bolténies; d’autres sont réunies à plusieurs sur une tige commune ; le plus grand nombre est sessile. Le genre Boltéxie ( Boltenia ) comprend deux grandes espèces, portées toutes les deux sur un long pédoncule fixé solidement par s a base aux rochers : Le B. ovifera est de l’océan américain : le B. fusiformis est du détroit de Davis. Les Ascidies composées sont ordinairement déposées par leur Caere sur un corps so- lide qu’elles ne quittent plus. On les a distin- guées d’après le nombre de rayons qui entourent la bouche et l’anus. Loin rue pour les Asci- dies simples, c’est d’a- Peèsce nombre qu’on en a établi divers genres. Mais parmi les Ascidies composées, il y a des espèces qui restent li- bres et flottantes dans la mer; leurs colonies Se meuvent et ne s’atta- chent jamais à des corps solides. D’après ces di- vers caractères ces ani- maux sont partagés eh genres sous les noms de Cynthia , Phallmia , Podutethys , Boltenia , Fig. 108. — Ascidie ampulloïde très grossie. , jjuuuuui ? tlavelina, Perophora , Chelyosorna, Botvyllus, Aplülium, Pyrosoma. Diazona el 'Vl MOLLUSQUES. Le genre Cyntiiïe ( Cynthia ) comprend une belle cl grande espèce de la Méditerranée que l’on mange, la Cynthia micronosmus. Un petit monde animé habite sa surface, qui prend par là une phy- sionomie particulière, mais d’un aspect assez repoussant. Les gens pauvres achètent seuls cet aliment, qui a un goût acre et amer. Le genre Phalhma a pour type une petite espèce de couleur rouge, de la grosseur d’une groseille, qui habite communément les Huîtres de certaines localités [P. grossularia). Elle est utile aux naturalistes en ce qu’on peut se la procurer en vie très facilement et la conserver ainsi partout où arrivent des Huîtres. Une autre espèce, Phalhma ampulloides ffig. 108), se développe souvent en quantité prodigieuse dans les parcs à Huîtres ; à Ostende, elle envahit jusqu’aux Homards vivants. On ne la voit qu’en été. Dans le genre Aplydium se trouve une espèce extraordinairement commune dans la mer du Nord. C'est, une masse très irrégulière, à demi cartilagineuse, de couleur verdâtre, attachée au fond des eaux à de grandes profondeurs à côté des Alcyons. A cause do sa forme elle porte le nom d’.l. ficus; c’est Y Alcyonimn ficus de Linné et Y Alcyonimn pulmonis intar lobatum d'Ellis. Les Pyhosojiks (g. Pyrosoma) forment en commun un tube plus ou moins cylindrique, ouvert à sa grosse extrémité et flottant dans la mer. On trouve les Pyrosoma elegans et giganteum dans la Médi- terranée ; le Pyrosoma atlanticum dans les mers équatoriales, Du- rant la nuit on distingue ce dernier de très loin à la lumière qu’il répand. On en voit flotter quelquefois des amas considérables à la surface de la mer, où ils varient instantanément de couleur. Leur teinte passe du rouge vif à l’aurore, à l’orange, au verdâtre et au bleu d’azur. Ordre des Salpcs Les SALPES diffèrent surtout des précédents parce qu’ils vivent librement et isolés pendant leur état agame, et agrégés au contraire, comme lesPyrosoines, dans leur état, sexué. Mais dans ces deux états ils diffèrent k peine les uns des autres; leur forme est régulière et symétrique ; leur enveloppe est anguleuse et d’une, transparence si grande que l’on peut voir fonctionner tous les organes dans l'in- térieur de leur corps à travers la peau. Ils vivënt dans la haute mer et sont divisés en genres sous les noms de Salpa et Doliolum 1). (1) En 1845 on était encore dans le 'doute si le Doliolum est un Béroé ou 75 BRYOZOAIRES. C’est sur 1rs Salpn que Chain isso, le naturaliste poète, a fait la belle découverte de générations doubles et alternantes , alternati- vement. en effet, une génération vit isolée et. une autre, qui lui succède, vit agrégée . M. Krohn le premier, et ensuite MM. Eschricht, Huxley, H. Millier, H. Leuckart, Vogt, etc., ont confirmé cette belle découverte. CLASSE CINQUIÈME. BRYOZOAIRES. Ces animaux, dont Trembley avait déjà décrit la structure d'après une des espèces propres à nos eaux douces, ont été long- temps confondus avec les Polypes ordinaires. Ils en sont cepen- dant bien éloignés. MM. de Blainville, Edwards et Ehrenberg ont proposé presque en même temps de les on séparer, et M. Ehren- berg a établi pour eux une classe distincte. Le nom de Bryozoaires , proposé par le savant naturaliste de Berlin, est. aujourd bili géné- ralement accepté (1). Les auteurs comprennent dans cette division quelques genres qui ne lui appartiennent évidemment pas et que nous en éliminerons, comme par exemple les Vorticelles. Celles-ci sont de vraies I illu- soires et elles n’ont, rien de commun avec les Bryozoaires. Les Céphalopodes commencent le type, des Mollusques, et ce un Salpa, mais l'examen chimique leût rapporter à ces derniers par MM. TWUiker etLœwig (Ann. se. ml., ISIS, vol. V, p. 197). Ils reconnurent, après Schmidt, qu'une partie considérable du corps des Phallusies, des Cynthics.et probablement de tous les Tuniciers, est formée par la cellulose. Plusieurs travaux importants °nt été publiés dans ces derniers temps sur ces animaux. Voyez surtout (iflgcn- baur, Ueber die Entw. von Doliolum, in Zeits. f. Wiss. Zoo!.,t. V, 1853, et Ueber den Entwiclielungsc. von Doliolum, nebst Bemerk, ibid., t. Vil. 185;>. Vogt, •$«r les Tuniciers nageants de la mer de Nice. — R- Leuckart, T.ur anatomie und Kntwickel. der Tunicaten , in Z oologische Untersuch, Giessen, 1833. H. Milt br, Actes de la Société physico-médicale de Würzbourg, t. 111; et Zeils. /• BwsenoA. Z oui, t. IV, et Icônes Zoolomicœ de Victor Carus, Molluscoidea, ta b 1 . XVIII. (1) Ehrenberg, Symbolæ physicœ. — v an Beneden, Recherches sur l'ana- tomie, la physiologie et l’embryogénie des Bryozoaires qui habitent la côte d Os ‘onde (Mém. Acad. r. de Bruxelles, t. XVtÏÏ. 1844). — Busk, Catalogue of marine po lypozoa ; in Microscopical Society. 1852. 76 MOLLUSQUES. sont les Bryozoaires qui le terminent. Ces derniers sont jusqu’à un certain point des Céphalopodes en miniature. Ce qui place surtout ces animaux parmi les Mollusques, c’est qu’ils ont le tube digestif complet, libre et flottant dans une cavité commune ; ils se distinguent d’ailleurs des autres classes de cette catégorie en ce qu’ils ont la bouche entourée d'une couronne d’ap- pendices ciliées non rétractiles. Ils vivent tous en communauté; leur peau est généralement incrustée de sels calcaires ou bien elle se durcit et devient cornée ou chitincuse. Leur tube digestif a les parois distinctes et il flotte tout entier dans la cavité du corps. 11 est formé d’un œsophage, d’un estomac et d’intestins. On voit des cils vibratiles dans son intérieur ; ils sont destinés à conduire les aliments, et il y en a à l’extérieur pour mouvoir l’eau qui fait fonction de sang. La res- piration se fait par les appendices ciliés qui entourent la bouche et que nous avons appelés pour cette raison branchhdes au lieu de tentacules. Tl existe un ganglion cérébroïde et quelques filets nerveux comme chez les Tuniciers, mais aucune trace d’organes des sens. Les fibres musculaires rétractiles du corps sont distinctes, séparées les unes des autres et flottantes pendant le repos dans la cavité générale. > Les Bryozoaires ont des organes sexuels évidents, et l’on distingue chez eux des individus mâles, femelles et hermaphrodites ; ces trois sortes d’individus se trouvent réunis dans une même colonie. Ces Mollusques ont en outre une reproduction par gemmes. A la sortie de l’œuf, leur corps est souvent complètement cilié à sa surface, et le jeune Bryozoaire nage librement jusqu a ce qu’il ait choisi un lieu convenable pour l’établissement de la nouvelle colonie dont il sera l’origine. Cette enveloppe ciliée correspond à l’enveloppe du têtard des Tuniciers et représente le scolex ou la forme agame des Yers. De cette enveloppe on voit souvent sortir à la fois deux nouveaux individus qui, tout jeunes qu’ils sont, présentent l’aspect des Bryo- zoaires adultes. Ces derniers deviennent sexués, mais ils donnent dans leur jeune âge des bourgeons qui augmentent la colonie ; ainsi ils reproduisent d’abord par gemmes et plus tard par œufs. Chaque individu s’enveloppant dans un étui solide, calcaire ou corné, peut se mettre à l’abri des attaques de ses ennemis comme le font les Acéphales dans leur coquille. Mais comme les Bryo- zoaires vivent en communauté, les coquilles de tous les individus d’une même colonie sont agglomérées, et au lieu dé coquilles libres 77 BftïUZOAlHlïS. et séparées, ils forment une habitation cellulaire générale qu on a ap- pelée polypier ; dénomination impropre que 1 on pourrait rem- placer par celle de testier. Chaque loge de Bryozoaire a un péristoine tranchant ou un bourrelet dentelé, épineux ou nu, de forme variable et quelquefois couvert et protégé par une plaque calcaire qui fait fonction de bouclier. Nous lui avons donné ce nom parce que, bien qu’elle fasse fonction d’un opercule, elle n’a rien de commun, quant à son origine, avec l’opercule des Gastéropodes. Quelques loges portent en avant un gonflement sous forme de casque, qui se l'attache sans doute à quelques différences sexuelles, et l’on voit encore chez plusieurs d’entre eux des appendices articulés mobiles, sous la forme de becs d’oiseaux (ornithoramphes) ou de fouets qui servent évidemment à la défense de la colonie. Nous ne savons si l’on doit regarder ces appendices comme des Bryozoaires a formes dissemblables, ou comme des organes propres à la communauté ; en tout cas ils correspondent aux pédicellines des Échinodermes. Les Bryozoaires vivent dans l’eau douce ou dans l’eau de mer, et dans le premier cas ils doivent évidemment être placés en tête du groupe puisque leur forme est moins rayonnée que celle des autres. Us se fixent sur tous les corps solides qui se trouvent dans I eau, et quelques espèces marines recouvrent communément les coquilles des Moules comme une fine dentelle que Lecuwenlioek avait prise Pour des œufs de cet Acéphale. On en trouve dans toutes les mers, et les genres fluviatiles ont été observés sur une grande partie de l’Europe, depuis le midi de la France jusqu en buede et dans les environs de Moscou. Dans ces dernières années, on a retrouve aux Etats-Unis d’Amérique la plupart des genres européens. Us se nourrissent d’infusoires et de plantes microscopiques que le courant, produit par leurs cilsvibratiles, apporter leur bouche. On en ' oit souvent leur estomac plein et 1 on peut en reconnaître encore les caractères dans les bols de fèces qu ils évacuent. L activité organique est assez grande chez ces petits animaux, aussi s allaiblissent-ils rapidement dans une eau pauvre en nourriture et peu aérée. Nous résumons ainsi les caractères de cette classe : Branchiales disposées en fer à cheval ou en entonnoir, ciliées sur toute leui longueur; tube digestif flottant complet et replié sur lui-même; animaux agrégés; peau chiniteuse ou calcaire; absence de cœur et de vaisseaux . Nous divisons les Bryozoaires en deux ordres ou sections, dont la première a les branchiules en fer à cheval ( Hippocrépiens ), et dont la seconde les a en entonnoir ( Irtfundibulés ). 78 AlOLLUSyUES. Ordre des Hippocrépicns. La première section ne comprend que des genres, fluviatil es (1), que l’on a réunis dans la famille des PLUMATELLIDÉS ou Lopho- podidés. Leurs branchiules sont nombreuses, et, au lieu de se disposer en entonnoir, il y en a une partie -qui, ne trouvant pas à s’épanouir, double la rangée externe, comme le ferait un cône en papier à base trop large pour rentrer dans un espace déterminé. Le testier n’est pas calcaire mais plus ou moins corné, et il se compose le plus souvent de nombreux tubes tantôt ramifiés, tantôt réunis sous là forme d’une masse spongieuse : cette famille comprend les genres Alcyonella , Cristutella, Lnphopus , Plumatella et Fredericillu. Le genre Alcyonelle ( Alcyonella , Lamk) se montre sous la forme de masses agglomérées et chitineuses. Alcyonella fungosa. — Le testier qu’elle produit forme une masse spongieuse brune appliquée sur les plantes aquatiques ou sur les corps solides immergés; elle est répandue dans toute l’Eu- rope. Les CeisTaïelles (g. Crùtatdla, Cuv.) ont l’enveloppe commune membraneuse et diaphane. Le Cristatella rnucedo est remarquable par la forme de ses œufs. Les Lophopes (g. Lophopus, Dumortier) ont pour type l’espèce même que Trembley a décrite, et qui a fourni à ce célèbre obser- servateur un des mémoires insérés dans son ouvrage sur les Hydres. Les Plumatelles (g. Plumatella, ilosc) ont le testier tuberculeux et rameux. On en distingue plusieurs espèces. Les Frédéuicilles ( l' vcdcvicilla , P. Gerv.) comprennent l’espèce appelée par Blumenbaeh Tubularia sultana. Le panache formé par leurs branchiules est presque infundibuliforme. Ordre des Infundibulés. La seconde section ou le second ordre comprend un assez grand nombre de familles, toutes marines, à peu d’exceptions près. La famille des PÉDICELLÏDÉS sc distingue par une tige plus ou (1) Trembley, Mém. pour servir à l’histoire d’un genre de Polypes d'eau douve àbras en forme de cornes. — Raspail, Mém. sur V Alcyonelle, publié parmi ceux de la Société d’histoire naturelle de Paris, t- IV. — P. Gervais, Obs. pour servir à l’histoire des Polypes d’eau douce (Ann. d'anal, et dephys., t. III, 1839; e Ann. des sv. nat.). — Dumortier et Vau Bencden, [Histoire naturelle des bryozoaires fluviatiles (Mém. de l’Acad. r. de Belgique, t. XVI, et supplémeut, t. XXI). — Allmau, A monograph of freshwater Pohjposoa. Londres, 185b. BBYOZOAUIES. 79 nioins longue qui porte la loge du corps. Les branch iules sont très tourtes, fort grosses et réunies à leur base; la loge est largement ouverte et se ferme difficilement. On n’en connaît encore que quelques genres : Pedicellina , For- besia, Litsia. Les VÉSÎCULA RIDÉS ont des loges allongées, à parois membra- ueuses et vitrées qui se développent souvent par stolons d’une manière très irrégulière. Les branchiules sont longues; les loges s ouvrent sur le côté et se ferment comme par l’effet d’un sphincter. Oenres Laguncvla, Bowerbankia, Vulkeria, Vesicularia, etc. Les CELLAIUDÉS ont les loges généralement ouvertes sur le c ôté, le péristome couvert d’un bouclier et des pédicelles qui pro- tègent la colonie. Les tentacules sont étroits et peu nombreux. Le testier est souvent calcaire et ramifié; les loges sont diversement groupées entre elles. Genres Avtcella , Cellaria. Acamarchis. Les TUBUL1PORIDÉS ont des loges très longues, arrondies, à pé- ristome terminal sans bouclier, ni épines, ni pédicelles. Le testier Cs t quelquefois articulé. Genres Tubulipora, Crisia , Abel i, a. Les PALUDICÉLLIDËS ont les loges ouvertes sur le côté, et les ffidividus d’une colonie sont séparés les uns des autres par des 'Élisons internes complètes. Les tentacules sont très longs. Genres Paludicella, flippothoa, Calemria. Le genre Paudicelle ( Paludicella , P. Gerv.) a pour type le Patu- dicella articuluta, espèce fort commune dans l’eau douce et cou- rante. On le trouve en France, en Angleterre et en Allemagne. Les ALCYONIDÉS ont le testier entièrement cartilagineux ; leurs * 0 ges sont soudées les unes aux autres, et ils forment des masses très irrégulières qui se ramifient et s’élèvent perpendiculairement dans la mer sur différents corps solides. Le genre Halodactgle appartient à cette famille. L ffalodaclÿle diaphane est peut-être le lîryozouire le plus coin- ffiun de nos côtes. On eu trouve régulièrement sur la plage. Le tes* llei ‘ de cette espèce consiste eu une masse allongée, plus ou moins ffidée, de consistance demi-cartilagineuse et un peu transparente.' Aumd il est frais, ou y voit une multitude de petits points noirs qui Correspondent à chacun des animaux; 80 VERS. TYPE DEUXIEME. VERS. Quoique Linné ait étendu la dénomination de Fermes à tous les animaux sans vertèbres qui ne rentrent pas dans sa classe des Insectes, c’est-à-dire à tous ceux qui ne sont pas des Arti- culés condylopodes et que nous appelons Allocotylés, on a conti- nué à nommer Vers les espèces plus ou moins semblables aux Vers de terre ou aux Vers parasites, et dont l'un des principaux caractères est d’avoir en effet l’apparence vermiforme. C’est ainsi que Lamarck et Cuvier les circonscrivaient dans leurs premiers ouvrages ; plus tard ils les ont, au contraire, séparés en deux groupes : les Annélidcs et les Vers intestinaux, mais leur nouvelle classification n’a pas eu, sous ce rapport du moins, l’assentiment de tous les naturalistes ; encore moins a-t-on dû admettre, comme le voulait Cuvier, que les Annélides doivent être séparés des Intesti- naux, par les différentes classes des Crustacés, des Arachnides, des Insectes véritables et des Échinodermes. La transition des Anné- lides aux autres Vers s’opère en effet par degrés insensibles, et la division du groupe entier en ses catégories secondaires doit être établie sans interruption. Les Vernies dont il va être question dans cette partie de notre ou- vrage sontlesVcrsdes naturalistes actuels; ils ne comprennent donc qu’une partie des animaux auxquels Linné avait étendu ce nom. Ils répondent, sauf quelques modifications de détails et. avec l’adjonc- tion des Annélides, aux Venues intestina du naturaliste suédois, ainsi qu’aux Helminthka d’Q. F. Millier; ce sont aussi les Vers tels que de Blainville les définit dans la partie helminthologiquc du Dictionnaire des sciences naturelles (1). Us forment une grande divi- sion des animaux allocotylés égale en importance à celle des Mol- lusques, et ils sont inférieurs à ces derniers par l’ensemble de leurs particularités organiques. Les Mollusques, en effet, s'élèvent plus haut dans la hiérarchie animale par les Céphalopodes, qui sont la première de leurs classes, et ils descendent moins bas par les Tuniciers et les Bryozoaires qui, tout en étant les derniers repré- (1) Tome LVIt, p. 365 à 625 (article sur les Vers, publié en 1828). VERS. 81 tants des genres de ces types, sont très loin de présenter l’extrême simplicité des Vers cestoïdes ou des Térétulariés. Les Vers sont des animaux sans vertèbres, dont le corps est sou- vent segmenté en une série d’articulations distinctes, d'antres fois simplement annelé, ou parfois même dépourvu de toutes traces de division extérieure. Leur structure anatomique présente de grandes différences, suivant qu’on l’étudie dans les espèces des pre- mières familles, ou dans celles qui forment les derniers termes de cette curieuse série. Nulle part la dégradation ne se montre plus rapidement et avec plus d’évidence : c’est à ce point qu’à part les premiers Annélides, la plupart îles Vers manquent d’organes spé- ciaux de respiration, et que les groupes inférieurs de ce type n’ont Pas de canal intestinal non plus que d’appareil circulatoire; il y a d’ailleurs parmi eux de nombreuses espèces parasites, et ce genre de vie est même exclusivement propre à la plupart des Vers qui ne rentrent pas dans la classe des Vers sétigères. Bien qu’il soit aisé de reconnaître les animaux du type des Vers, B est, difficile de donner de l’ensemble de leur groupe une déflni- Bon caractéristique réellement précise, et qui soit applicable à toutes leurs espèces. Leur corps est toujours plus ou moins com- plètement, vermiforme, c’est-à-dire à peu près cylindrique ou en toscan grêle et allongé ; il est établi sur la forme symétrique Binaire, et les orifices sexuels s’y ouvrent sur la ligne médiane. Us n’ont que rarement des appendices locomoteurs, et ces appen- dices, lorsqu’ils existent, sont toujours inarticulés; quant au déve- loppement, il s’opère suivant le mode dit allocotylé. Les différences considérables que les Vers présentent sous le 'Apport, de leur genre de vie ; les habitudes souvent singulières de oeux qui sont parasites ; les métamorphoses qui distinguent cer- tains d’entre eux, et les migrations concordantes qu’ils exécutent dans certains cas, sont autant de faits importants à connaître et dont la notion a jeté le plus grand jour sur la physiologie de ces animaux, ainsi que sur les conditions dans lesquelles s’opère leur Propagation. Bans presque tous les grands groupes des Vers il y a des genres terrestres, d’autres qui sont tluviatiles ou marins, d’autres demi- parasites, et, enfin d’autres entièrement parasites. Les premiers So "t les plus parfaits en organisation ; les derniers sont les plus "iférieurs, et la sériation de chaque groupe est facile à établir. Chaque classe comprend aussi des Vers qui sont, les uns dioï- ques, les autres monoïques; et si les premiers peuvent être con- n. 6 82 VKRS. sidérés comme supérieurs aux seconds, on voit souvent, même dans des catégories tout à fait naturelles, le commencement de chaque série être occupé par des Vers monoïques. La partie de la science qui s’occupe de l’histoire des Vers est habituellement désignée par le nom d’kelminthologie (Dyuvç, ver ; Aôyo{, discours). Les recherches de Huilas, de Cuvier, deSavigny, de Rudolphi et de Blainville, ainsi que. celles d’un grand nombre de naturalistes encore vivants, ont fait faire les plus grands progrès à cette branche de la zoologie . Nous partagerons les animaux du type Vers en quatre classes : La première comprendra les Annélides véritables, c’est-à-dire les Ciwtopodes de Blainville ou les Annélides sétigères des autres auteurs (1). Les Néréides, les Lombrics ou Vers de terre, et beaucoup d’au- tres en font partie. Un doit y rattacher aussi les Échiures, les Si pondes, et même les Tomoptères ou Briarées. La seconde répond aux Nérnatoïde $ de Rudolphi, mais en y joi- gnant les Sagitlclles, longtemps prises pour des Mollusques, et les Échinorhynques, vers parasites dont l’histoire laisse encore à dési- rer sur certains points. Les Nématoïdes devraient peut-être rece- voir une autre dénomination, et l’un de nous les a appelés Fila- rides. La troisième classe sera celle des Cotylides, qui commencent par les Péripates et les Sangsues, et finit par les Douves et les Taenias. Elle forme une association importante dont nous essaye- (1) Les Annélides ainsi déliais répondent à une partie seulement des Anné- lides de Lamarck et de Cuvier: ce sont essentiellement les ÿntamozoaires chéto- podes de Dlainville. Lamarck, à qui l’on doit la création du mot Annélides , en explique ainsi la formation : « M. Cuvier nous ayant fait connaître les faits d’organisation qui concernent les Sangsues, les Néréides, l’animal des Serpules, etc., assigna à ces auimaux le nom de Vers à sang rouge ; mais reconnaissant la nécessité de les écarter considérablement des Vers et de leur assigner un rang plus élevé qu'aux Insectes, j'en formai tout de suite une classe particulière, que je présentai dans mes cours, à laquelle je donnai le nom d' Annélides, que je plaçai après les Crustacés, et dont je u eus occasion de 'consigner les déterminations par l’impression que dans l 'Extrait de mon cours, qui parut en 1812. » — « Pour les mettre eu ligne dans la série, nous avons trouvé « dit encore Lamarck dans uu autre passage de son His- toire des animaux sans vertèbres » des motifs qui nous autorisent à les placer après les Crustacés, quoiqu’ils interrompent les rapports que ces derniers ont avec les Oirrhipèdes. » AiNiN ÉLIDÉS. 83 l'ons de bien faire comprendre les rapports sériaux et l'intérêt mé- dical. C’est à propos de cette classe qu’il sera question des Hydatides ou Vers vésiculaires, qui ne sont pas, comme on l’a cru long- temps, des animaux d’un groupe à part; nous montrerons, en effet, qu’ils constituent simplement l’état agame des Tænias el autres Vers rubanés. La quatrième classe sera celle des Tvrbelluriés, dont les genres les plus connus sont ceux des Némertes ou Borlases, et des Pla- naires. Cette division a également reçu la dénomination de Térétu- lariés. Nous résumons les caractères distinctifs de ces classes dans le tableau suivant : / nou dittluei Corps < \ difflueol et . ( salis ventouses f d *P ri, " é f l 4 •t < ( arromli et sans soies . Ncmnioidts \ à ventouses . Cotylides. entièrement cilié Turbelluries. CLASSE PREMIÈRE. ANNÉLIDES. Cette classe, telle que nous allons la définir, ne répond pas com- plètement aux Annélides de Lamarck et de Cuvier, les Sangsues et autres Hirudinées 1 , n’en faisant pas partie. Elle ne comprend que les Vers appelés Chétopodes par de Blainville et ceux dont Cuvier faisait ses Annélides sétigères. Les Annélides ainsi délimités sont des Vers, en général élevés en organisation, qui sont pourvus d’appendices sétiformes pour la locomotion. Ces appendices 11e sont pas des pattes proprement dites, et ils n’ont pas les articulations qui distinguent les organes ainsi nommés chez les Articulés véritables; ce son! des soies tantôt assez longues, tantôt fort courtes, disposées sérialement et souvent Par faisceaux de chaque côté du corps. Chez ces animaux, le corps nst toujours annelé, et le système nerveux a la forme d’une chaîne ganglionnaire. Leurs autres organes ont en général une coniplica- l|( m supérieure il celle qui les distingue dans le reste des Vers, les Sangsues exceptées, et on leur reconnaît le plus souvent des organes s Péciaux de respiration; ce sont alors des branchies. (1) Nous en parlerons à propos des Colylides. g/j ANNÉLIDES. Les Annélides subissent des métamorphoses véritables, et le nombre de leurs articles varie avec l’âge. On voit déjà chez beau- coup d’entre eux des preuves de digénèse, la multiplication s’opé- rant par des organes sexuels dont toutes les espèces sont pour- vues, et, dans certaines circonstances, par agamie, c’est-à-dire avant qu’il y ait de sexes. Dans ce dernier cas, de nouveaux individus se développent en arrière du corps de ces animaux, particularité sin- gulière dont les auteurs du dernier siècle, O. F. Muller et Roesel en particulier, avaient déjà fait la remarque pour les Nais, et qui est, sous certains rapports, comparable à la génération également agame des Pucerons. Les autres Annélides chétopodes étant divisés en céphalobran- ches, dorsibranches, on y trouve quelques espèces de 1 une et l’autre section, qui sont aussi ii double reproduction, et, ce qui mérite surtout d’être remarqué, c’est, que ce sont des espèces iso- lées dans différents genres qui offrent ce singulier phénomène. On connaît deux genres : les Fila grand et les Amphicora dans la première section, et deux dans la seconde : les S y l lis et les Myriardda. Quant à la répartition des sexes, les Vers de cette classe sont tantôt monoïques (Lombrics), tantôt dioïques (Serpules et Né- réides). Dans ce dernier cas, les organes sexuels sont à peine différents dans le mâle et dans la femelle, et il faut souvent avoir recours au microscope pour en reconnaître la véritable nature. 11 y a cependant quelques Chétopodes dioïques dont les mâles diffèrent des femelles par les caractères extérieurs. Ces particularités se trouvent clans leurs organes locomoteurs et dans leurs organes de sens. Ou a observé aussi quelques différences de forme entre la pro- géniture engendrée par gemme et celle provenant des œufs, et O. F. Muller paraît même s’y être trompé, au point d’avoir pris un mâle de 1 ’Antolytus proliféra (1) pour une espèce différente qu’il a décrite et figurée comme telle (2) . Grube a également donné le nom de Diploc.erœa à ce sexe. Les larves possèdent un ou plusieurs cercles ciliaires. S il n y en a qu’un, il se place à la tête; si un second survient, c'est à 1 extré- mité caudale ; dans d'autres cas, il en surgit au milieu du corps. Le développement a lieu surtout par le segment préanal. (1) Nereis proliféra, Mttll., Z ool.dan., roi. U, tab, lu, fig. S, 6. ”• (2) Nereis proliféra, id. , fig. 1-4. 85 ANNÉLIDES. Lorsque la génération a lieu par agamie les nouveaux individus se développent surtout entre le dernier et 1 avant-dernier segment. Les Annélides ont un système circulatoire, lequel est partais assez compliqué ; leur sang n’est, pas toujours rouge, mais il 1 est dans le plus grand nombre des cas, et c’est, la partie séreuse elle- même qui possède cette couleur (1). Dans quelques Annélides, le sang est incolore, vert ou même bleuâtre. Pallas avait déjà fait cette observation. Le canal digestif des mêmes animaux est toujours complet, c’est-à-dire pourvu de ses deux orifices ; il montre dans certains genres des appendices latéraux assez nombreux, et que 1 quefois très développés, comme, par exemple, dans les Aphrodit.es : de semblables prolongements existent dans les Sangsues, mais ils y sont moins considérables. Un caractère important des Annélides est d’avoir, en général, le système nerveux sous la forme d une chaîne ganglionnaire, qui commence par un cerveau sus-œsophagien, et, après avoir em- brassé l’œsophage comme par un collier, se continué dans la région sous-intestinale en une série de ganglions dont le nombre est égal à celui des articulations extérieures. De même que celui des Myriapodes, ce système nerveux a ses ganglions plus ou moins volumineux, suivant que les Annélides qu’on étudie occupent dans la série générale de. cette classe ou dans leur ordre respectif un rang plus ou moins élevé. Quelquefois les deux portions droite et gauche, au lieu de coalescer sur la ligne médiane, restent distinctes l’une de l’autre, et il existe alors une double chaîne : c est ce dont les gabelles nous montrent, l’exemple. Une semblable dispo- sition se retrouve chez les Péripates et les Malacobdelles, qui sont des Vers cotylides. Dans les espèces supérieures de la classe des Annélides ou Vers sétigères, le système nerveux a plus de développement que dans celles des dernières familles de la même classe, mais il reste tou- jours sous la forme d’une chaîne ganglionnaire, et, les anneaux du corps sont moins semblables entre eux chez certaines espèces que de Blainville a placées à cause de cela en tête de tout, le groupe (Amphitrites, Serpules, etc.). Chez ces Chétopodes, les ap- pendices soit locomoteurs, soit respiratoires ou sensoriaux, sou en effet plus diversifiés que chez les autres Vers. Ces Vers sont nu>- (1) Cependant le sang d’une petite espèce d’Annélides propre à 1105 côl °* (le Capitella ou Lumbricondis), doit sa couleur rouge à la teinte même e ^ globules, et sous ce rapport il est plus comparable encore à celui de* auinia vertébrés. 86 ANNÉLIDES. noïques, du moins dans la plupart des cas. Leurs œufs tombent dans la cavité du corps avant l’éclosion. Au commencement du développement, leurs embryons portent une ou deux rangées de cils vibratiles. Certains Annélides ont la tête distincte du reste du corps, et il est beaucoup de ces animaux qui ont des points oculaires ou même de véritables stemmates auxquels se rendent des filets ophthal- miques. On a aussi trouvé des capsules auditives chez un certain nombre d’entre eux. Beaucoup d’espèces d’Annélides vivent dans les eaux salées : elles y sont errantes au milieu des algues et sur le sable, ou au contraire sédentaires. Dans ce dernier cas, elles se tiennent dans des tubes faits tantôt avec le sable lui-même, tantôt avec une ma- tière qu’elles produisent, et dont la consistance est comparable à celle des coquilles des Mollusques, ou simplement à celle du par- chemin. La plupart des Annélides marins sont dioïques. Les animaux de la même classe qui vivent dans les eaux douces, comme les Nais et genres analogues, ou bien dans la terre hu- mide, comme beaucoup de Lombrics, sont au contraire monoïques. Il y a peu d' Annélides qui nous soiêtlt réellement utiles. On doit cependant citer comme étant dans ce cas certaines espèces ma- rines dont on se sert comme d’appât pour la pêche, et surtout les Lombrics, dont on faisait autrefois diverses préparations. Quelques espèces d’Annélides seulement sont parasites à la ma- nière des Vers, dont nous parlerons ultérieurement. Plusieurs animaux de cette classe sont phosphorescents. On connaît une espèce de Lombric qui est dans ce cas (1), et la même propriété s’observe chez beaucoup d’Annélides marins (2'. Pal! as et 0. F. Millier avaient déjà fait, vers la tin du siècle dernier, un grand nombre de recherches importantes pour l’histoire des Annélides. Depuis lors, cette branche de l’helminthologie a fourni des observations également curieuses à Savigny et à de Blainville, ainsi qu’à MM. Milne Edwards, GErSted, de Quatrefages, Grube , K. Leuckart, d’Udekem, etc. L’ensemble des Vers dont nous venons de parler sous la déno- mination d’Annélides comprend, ainsi que nous l’avons dit, les Vers chétopodcs de Blainville. Guvier les partageait en Annélides tubicoles (Serpules, Sabelles, (1) Lumlrivus phosphorescents, Dugès, assez commun à Montpellier. (2) Les Nereis mucronata, nocliluca ctphosphomns, le Polgnoë fulgurant, le Pholocharis phosphoreus, et beaucoup d’autres, sont dans ce cas. 87 CHÉTOPODES. Térébelles, Amphitrites, Siphystomes et Dentales) ; Annélides dorsi- àranches (Arénicoles, Amphinomes, Eunices, Néréides, Alciopes, Spio, Lombrinères, Ophélies, Cirrhatules, Palmyres, Aphrodites, Ghétoptèresj, et Annélides abranch.es sétigères (Lombrics, N aïdes, Climènes). Dans la méthode des Annélides que nous allons exposer, les Sangsues et les Dragonneaux , réunis aux Vers précédents par Cuvier comme étant aussi des Annélides, sont bien des animaux du même type, mais ils doivent être éloignés de cette classe ; les Hirudinées ou les Sangsues sont des Gotylides, et les Dragonneaux des Nématoïdes ; quant aux Dentales, ce sont des Mollusques. La classe des véritables Annélides comprend, non-seulement les Chétopodes de Blainville, qui en forment le groupe principal, niais aussi les Géphyriens , c’est-à-dire les Échiures et les Sipon- cles réunis, et les Tomoptérides , dont l’unique genre est celui des Tomoptères ou Briarées.qui a été longtemps associé aux Mollusques nudibranehes. Ordre des CliCtopodes (1). On distingue trois sortes de Vers chétopodes susceptibles d être caractérisés d’après la considération des branchies, qui sont cépha- liques dans le premier cas, dorsales dans le second, et nulles dans I e troisième. Ces trois groupes forment autant de sous-ordres dont nous allons parler brièvement sous les noms de Céphalobranches , tiorsibranch.es et Abranches, qu'ils portent dans plusieurs auteurs. I Sous-ordre des Céphalobranches. Les Chétopodes du premier sous-ordre ont de longs appendices branchiaux sur la partie antérieure du corps, et les anneaux de leur corps sont diversiformes, ce qui les avait fait appeler Hétéro- ericiens par de Blainville. Leurs habitudes sont en général séden- taires, et ils habitent des tubes, d’où le nom de Tubicoles qu’ils ont re Çu de Cuvier. Tous sont marins. Us forment trois familles principales, les Serpulidés, les Amphi- Sitidés et les Sabellaridés. Les SERPULIDÉS, ou les Serpules, Spirorbes, etc. (g. Serpula, Linné), construisent des tubes calcaires. Il faut en rapprocher les Ditrupes (g. Ditrupa), souvent confondus, à cause de la forme de leur tube, avec les Mollusques de la famille des Dentales. (1) Chelopoda, Blainv. 88 ANNÉLIDES. Il y a une espèce du genre Sptkorbe, le Spirorbü Nautiloides, que l’on trouve en abondance sur les Homards, dont il garnit la carapace. Ce sont des parasites au même titre que les Cirrhipèdes ; ranimai sur lequel on les trouve leur fournit un gîte, mais ils ne vivent pas à ses dépens. On peut aisément se procurer ces Spirorbes en vie, et en les plongeant dans un peu d’eau de mer on les voit bientôt s’épanouir. Leur tête est ornée de houppes de tentacules ou cirrhes disposés sur deux rangs, et. rappelant un fer à cheval comme ceux des Aleyonelles et des Cristatelles. Toutefois il n’y a pas de mouvement ciliaire à la surface de ces organes; leur intérieur est creux ; et tantôt ils se remplissent, de sang et prennent une belle couleur verte, tantôt au contraire leurs parois se contrac- tent, le sang en étant chassé, et ils deviennent incolores. Le tube cal- caire que le Ver se construit est enroulé comme une petite coquille. Ce Spirorbe dépose dans son tube des œufs d’une belle couleur rouge. Le genre Filagrana, Berkeley (1), est une autre subdivision des Serpulidés. Le Ver est logé dans un tube calcaire assez fin et assez régulièrement contourné pour avoir mérité cc nom. Il comprend deux espèces qu’on voit assez communément dans la mer du Nord. La première est le F. implexa, décrit d’abord par Berkeley, puis par Sars dans son Fauna Norwegica( 2). La seconde est le F. Schleide- lici (3), qui a été décrit par O. Schmidt. Ces deux espèces sont remarquables en ce que toutes les deux elles sont digénèses. Les AMPHITRITIDËS, ou les Amphitrites et les genres analogues, sont dits aussi Vers à pinceaux ; leur étui a la consistance. du par- chemin. Les SABELLÀBIDKS, ou les Sabelles (g. Sabella, Guv.), se réunis- sent dans des amas de sable, percés de trous, dont l’extérieur a une apparence alvéoliformc. Le genre Amphicora contient une espèce (A. Sabella ) assez com- mune sur nos côtes, et qui est remarquable par la présence d’yeux à l’extrémité céphalique et à l’extrémité caudale. C’est M. Ehrenberg qui a le premier fait cette observation (h). Cette espèce est le Fabncia quadripunctata de Frey et de Leuckart (5). Ce Ver porte des panaches sur la tête comme les Serpules, et, ( 1 ) Z oolog. Journal, 1827, p. 229; et 1833, p. 426. (2) Fauna Normegica, p. 26. (3) Neue Beilrüge sur Nalurgesch. der Würmer, 1832. (4) Journal de V Institut, 4 janv. 1837. (3) Beilrüge sur Kentniss wirbelloser Thiere, 1847, p. 131 , tab. n, f. 3 . CHÉTOPODES. 89 comme ees dernières, il est logé dans un tube de peu de consis- tance. Les Amphicores vivent à plusieurs sur des pierres, et leurs tubes sont tellement contournés les uns dans les autres, que leur ensemble présente un aspect spongieux. Ils se conservent très bien dans les aquariums. Nous en avions depuis .quelque temps toute une colonie en vie, lorsqu'il arriva que tous les corps environnants furent envahis par de jeunes Amphicores sans panaches. Les parois du bocal en étaient couvertes. Nous croyons que ce sont de jeunes Vers nés par aga- mie et qui s’étaient choisi un gîte nouveau, grâce aux yeux qui sont situés à leur extrémité céphalique. Sous-ordre des Dorsibranches . Chez ces Chétopodes les anneaux du corps sont plus uniformes { |Ue chez les précédents, et la plupart sont à la fois pourvus de soies et de branchies insérées latéralement; dans certains cas, beaucoup d’anneaux ont aussi des cirrhes tentaculaires. Tous les Dorsibranches sont marins comme les Chétopodes du s ous-ordre précédent, et ils sont de même, dioïquos. On les nomme souvent Annélides errantes. Us peuvent être partagés en plusieurs familles, savoir : Les ARÉN 1C0LIDÉS, dont le principal genre, nommé Arénicole, (Arenicola), fournit aux pêcheurs de l’Océan une espèce utilisée comme amorce. . Les NËRÉIDIDÉS, partagés eux-mêmes en : Aphroditins, ou Aphrodites , Hermiones , Phyllodoces , Pal- ^yres, etc. ; Amphinomins ou Amphinomes, etc.; Eunicins, ou Eunices; Et Nérétdixs, ou Néréides diverses. beaucoup de ces Vers sont également employés par les pê- cheurs ; quelques-uns sont souvent appelés des Scolopendres de mer (1). (1) On trouvera l’énumération descriptive de leurs espèces, ainsi que celle des Chétopodes céphalobranches dans les auteurs suivants : l'allas, Spicilegia zoolo- aica. — Savigny, Système des Annélides (publié dans le grand ouvrage sur l’Égypte). ~~ Oe Blainville, article Vers, du Dict. des se. nat. — Milne Edwards, Ann. des sc. nat. , 1 " série, et Littoral de la France, t. II, 1834. — Grube, Die Familien der Anneliden. In-8, Berlin, 1851. — De Quatrefages, Mémoires divers insérés dans les Ann. des sc. nat., 3' série. — OErstedl, Annulatorum danicorum con - *Pectus. Hafnia;, 1842. 90 ANNiLIBES. La famille des SYLLIJJÉS a pour caractère d'avoir le corps très allongé, très mince, souvent linéaire, formé d’un très grand nombre de segments, et portant, deux cirrhes en arrière. Le genre Syllis contient une espèce, S. proliféra, qui a été obser- vée dans ces dernières années par MM. Frev et Leuckart, et qui est remarquable par les gemmes qu'elle engendre, comme l’indique son nom spécifique. Le genre Polyophthalme de M. de Quatrefages, qu’il a établi sur un Y r cr longtemps confondu avec les Nais. Ce Ver a la tète tri- lobée, les pieds biramés, des yeux céphaliques à cristallins multi- ples, et, sur chaque segment du corps, des yeux latéraux ii un seul cristallin (1) . M. de Quatrefages en décrit quatre espèces : P. Ehrenbergii , des mers de Sicile ; P. agilis , de la baie de Biscaye; P. pictus, et P. dubius. Le genre Myriamda, de la même famille, a été établi par M. Edward sur un Ver de la côte de Sicile, le M. fasciala. Ce Ver est également digénèse, et il se fait remarquer par le grand nombre de gemmes qui apparaissent simultanément à sa partie posté- rieure; la moitié de sa longueur est formée de ces gemmes. Sous-ordre des Abranches. Ces Vers sont encore pourvus de soies plus ou moins apparentes, mais ils n’ont pas de branchies, ce qui leur a valu la dénomina- tion d’ Abranches. Ils ont le corps allongé, formé d'anneaux nom- breux et uniformes, la tête non distincte et les sexes réunis sur le même individu, toutefois ils sont insuffisants et doivent nécessaire- ment s’accoupler pour devenir féconds. Quelques-uns son! marins, d’autres fluviatiles, et un certain nombre terrestres. Ces derniers recherchent néanmoins les sols humides, et à mesure que la sécheresse, succède à l'humidité, ils s’enfoncent davantage au-dessous de la surface. Les Chétopodes abranches sont les Annélides terricoles de plu- sieurs auteurs et les Lombricim de quelques autres. On y distingue surtout la grande famille des LOMBIÎIC1DKS, dont les Lombrics ou Vers de terre, ainsi que les .Vais, font partie. Les Lombrics (g. Lombricus\ déjà étudiés avec soin par Svvam- nierdam, ont donné lieu, depuis ce célèbre observateur, à des (1) Ann. des sc. nat., mars I R-4.ï. CHÉTOPODES. 91 remarques également curieuses. Quoique courtes, les soies des lombrics sont faciles à voir, si Ton emploie la loupe ; on peut aussi constater leur présence en passant simplement ces animaux entre les doigts, que leurs soies grattent alors comme les poils d’une brosse. Le renflement que ces Annélides présentent à peu de distance de la région céphalique est le siège de leurs organes gé- nérateurs; on l'appelle le bât. L'accouplement a lieu ventre à rentre. Les testicules sont sur deux rangs, composés chacun d’une s éi'io de renflements communiquant ensemble ; les ovaires longent de chaque côté U' système nerveux it la hauteur du douzième a nneau; ils sont membraneux et pyriformes. Les Lombrics pon- dent leurs œufs réunis dans de petites capsules. Ces Vers ont été autrefois employés en médecine pour la pré- paration d’une sorte de décoction huileuse. Dioscoride les men- tionne dans ses écrits, et ils portent , dans les auteurs de la renais- s ance, le nom de Lombrici seu Vernies terreni. Us recèlent dans leurs divers organes, et principalement dans leurs testicules, do nombreux parasites : AnyuiUules de diverses espèces, fVcelis filciria, Leucophrys, Paramécies, Amibes et Grégarincs. I ne espèce de Lombric (le Lum.br icm phosphorescents ) répand dans I obscurité une vive lumière. Elle vit dans la terre, et vient assez près de la surface lorsque le sol est très humide. Alors on l’aper- Çoitle soir, et dans certains endroits elle est fort abondante. Nous t’avons vue communément dans le jardin des plantes de Montpellier mai 1855, ainsi que pendant l’automne et l’hiver si pluvieux ,1(! 1857-58. On possède plusieurs ouvrages sur les Lombrics, entre autres taux du professeur Morrcn et de M. d’Udekem. Savigny, I luges tlotînaeister et quelques autres naturalistes, ont cherché à établir ta diagnose de leurs espèces. II y a d’ailleurs plusieurs genres de Lombrics proprement dits, c’est-à-dire de Vers de terre véritables, sans comprendre lesLoin- t'vics marins ni les Tubifex, les Enehytrées et les Nais, ainsi que tours autres subdivisions dont les unes sont marines et les autres Huviatiles. MM. Henle et d’Udekem ont étudié anatomiquement les Encby - tra?us , qui sont de petits Lombricidés intermédiaires aux Lombrics aux Nais, que l’on trouve dans la terre des jardins ou des vases il fleurs. On doit aussi à M. d’Udekem d’excellentes observations Sl| r le Lombric commun (. Lumbricus terrestres). M. d’Udekem a pu étudier en Belgique diverses espèces (le ce 92 ANNÉLIDES. genre (1). Il y en a un grand nombre en France, et l’on en trouve de plus grandes dans les pays chauds. Une espèce de Lombrieidés a été donnée comme ayant été ren- due par l’urèthre d'une jeune fille, et décrite sous le nom de Dactylius aculeatus. Cette indication est évidemment le résultat d’une erreur, et l’on ne doit pas y attacher plus de confiance qu’à l’opinion des anciens auteurs qui attribuaient à une seule et même espèce les Lombrics et les Ascarides lombricoïdes. Les Càpitelles (g. Capitella ou Lumbriconaïs) forment une divi- sion des Chétopodes abranches peu éloignée de celle des Lumbri- cidés, et qui présente un fait remarquable que nous avons déjà signalé. Habituellement les Chétopodes ont le sang rouge, et cette cou- leur réside dans la partie séreuse, tandis que chez les animaux vertébrés, ce sont les globules qui sont colorés. Les Capitelles sont dans ce dernier cas; ils ont le sérum incolore et les globules rouges. Ce sont de petits Lombrieidés propres aux eaux marines ; on en trouve à Ostende [Capitella capita et C. ftmbriata). Les Capitelles sont également remarquables en ce que ce sont des Chétopodes abranches à sexes séparés (2). La tribu des Naïdins ou Nais, dont les genres ont été multipliés dans ces derniers temps, et les espèces examinées de nouveau (3) , n’est pas moins curieuse à étudier. Une d’entre elles, le Nais pro- boscidea, qui sert de type au genre Stylaria, vit dans la cavité res- piratoire des Lymnées, et pond ses œufs dans le parenchyme même de ces Mollusques. Eu outre, le Chœtogaster Limnei a des habi- tudes analogues : c’est un véritable parasite de ces Gastéropodes ; et l’on trouve souvent le Nais furcata, l’un de nos Uronaïs, dans les tubes des Alcyonelles et des Plumatelles. Le Mutzia heterodactyla de M. Vogt, est aussi une espèce de ce groupe. Nous avons observé une espèce de Nais enkystée sur les bran- chies de la Perche. Les Nais sont au nombre des Vers chétopodes, chez lesquels on observe à la fois la génération agame et la génération par les sexe s. ( 1 ) Développement du Lombric terrestre dans les Mém. de l'Acad. r. de Bel- gique ( Mém . couronnés et Mém. des savants étrangers, t. XXVII). (2) Van Benedcn, bull. Acad. Bruxelles, 2' série, t. III. (3) Ehrenberg. Symboles physicœ. — P. Gervais, Bull, de l’Acad. de Bruxelles . t. V. — D’Udekem, ibid., t. XXII. GÉPHYRIENS. 93 Ordre des Géphyrlens. Nous ne parlerons que pour mémoire de l’ordre qui comprend 'es Siponeles et les Échiures. Ces Vers, dont Cuvier faisait des Échinodermes apodes, ont le corps cylindrique, très contractile, dépourvu de soies proprement dites, terminé en avant par une trompe rétractile, échinulée sur une partie de sa longueur, et por- tant en avant une sorte de collerette foliacée dans laquelle est percée la bouche. L’anus est ouvert sous le milieu du corps, et les organes de la génération dans deux orifices latéraux, situés vers le même point. Le système nerveux forme une chaîne ganglion- naire sous-intestinale. La peau est lisse, quelquefois annelée et souvent irisée. Les sexes sont séparés. Le sang est incolore. 11 y a de véritables métamorphoses et le développement n est pas uni- fiuement direct. Ces Vers sont tous marins. Ils vivent dans le sable, dans la vase, dans les pierres, etc. Quelques-uns d’entre eux acquièrent des dimensions assez considérables. Les poissons les recherchent pour s’en nourrir. Nous les partagerons en deux sous-ordres, les Echiures e t les Siponeles. Sous-ordre des Siponeles. Le groupe des Siponeles ne forme qu’une seule famille, celle des SIPONCULIDÉS, qui se partage en genres sous les noms de Siponcle ( Sipmculus ) Priapule, Lithoderme, etc. Ses espèces sont essen- tiellement marines. Parmi elles nous devons citer de préférence le Siponcle Émile (Sipunculus edulis, L.) que l’on mange sur les côtes de la Chine. Ce Siponcle atteint environ un pied de long, et il a à peu près le diamètre d’une plume d’oie. 11 vit à un pied ou un pied et demi de profondeur dans le. sable, et s’y tient, dans des trous verticaux ouverts à la surface du sol et k peu de distance du rivage. A la marée basse, les Chinois, qui sont très friands de Siponeles, arri- vent avec un petit faisceau de quelques baguettes de rotang. Dans ehaque orifice des galeries de ces Vers, ils enfoncent une de leuis baguettes, et après cette opération ils les retirent successivement, on ayant bien soin d’écarter en entonnoir le sable entourant 1 orifice. Alors ils trouvent le Siponcle attaché par la bouche au bâton qu’ils avaient enfoncé dans un trou, et ils peuvent 1 en- 94 AWMÉLIPES. lever sans qu’il se soit renflé en arrière, ce qui aurait rendu l’extrac- ' tion impossible. Il y a plusieurs manières d’apprêter le Siponcle. Tantôt on le lait, cuire avec de l’ail de Ternate, tantôt avec du gara sooy. L’une des espèces les plus remarquables parmi celles qu’on trouve sur nos cotes, est le biPONCLE balanoi'iiork ( Sipunculus hala — rmphorus ou S. nudus ) que Ton rencontre quelquefois en abondance sur la plage de la Méditerranée, surtout après les forts coups de mer. Le Phascolosoma Bernhardus se tient dans les coquilles vides des Littorines, des Turritelles, etc., et nous avons trouvé dans les ca- vités des pierres, ainsi que dans une coquille de Dentale, une espèce de Lithoderme [L. puslulosum, P. Gerv.). Des détails ont été donnés sur les Vers du même groupe par de Blainville (. Dictionn . des sc. nat.), par M. Grube [Archives de Müller, 1837), parM. de Quatrefages [Ann. des sc. nat., 3 e série, t. VIII, p. 307), et, par quelques autres naturalistes. L est M. de Quatrefages qui a proposé de réunir les Siponcles et les Ëchiures dans un ordre unique sous le nom de Géphyriens ; de Blainville associait les Siponcles à ses Vers apodes. Sous-ordre des Ëchiures. Ceux-ci sont encore plus voisins des Chétopodes, et de Blain- ville ne les en séparait pas; ils ont en effet des soies, mais sur quel- ques anneaux seulement. Ce sont, comme les Siponcles, des ani- maux marins. Ils ne comprennent qu’une famille, celle des ÉCHIURrüÉS, qui a pour gemes les J halasserna, Chetodoîna, Bonellia et, Stevnaspis. Ordre des Tomoptérides. Cet ordre comprend le Tomopteris oniscifortnis d’Eschscholtz, ou Briareus de MM. Quoy et Gaimard, qui a été étudié dans ces der- nières années par MM. Buseli, Grube et Kolliker (1). On l’avait d’abord pris pour un mollusque de la catégorie des Nudibranches ou de (elle des Heteropodes, mais c'est avec les Annélides qu’il faut le classer. (1) Buseli, Muller' s Archiv, 1847, 181. - Grube, Ëinige Bemerk. übei Tomopteris (Ibid., 1848, p. 456). — Grube, Anneliden , p, 9. — Kolliker, Z eitschr. fur Wissenschaftl. Zool., t. IV, p. 539 (1853). MÉMATOÏDJSS. 95 G est M. Grube qui ;i reporté les Tomoptères parmi ces derniers animaux, quoiqu’ils n’aient pas de soies, et qu ils manquent, non- seulement de vaisseau dorsal, mais encore d’appareil vasculaire. Leur corps porte des prolongements latéraux, ce qui leur donne un aspect tout particulier. La famille des TOMüPTËRIDÊS, la seule que comprenne cet °rdre, se compose du genre To.moi-tekis ou Briareus, qui est 'U a rin. L’espèce type de ce genre vit dans la Méditerranée. CLASSE DEUXIÈME. NÉMATOÏDES. Cette classe a pour division principale lesiNématoïdes de Rudolphi, dont tant d’espèces vivent en parasites dans les organes de l’homme des autres animaux vertébrés. Les Vers qui s’y rapportent ont U corps allongé, quelquefois semblable à un fil, et la cavité péri- gastrique distincte des viscères digestifs et génitaux. Ils manquent de vaisseaux et d’appareil circulatoire ; le plus souvent ils sont Pourvus d’un canal digestif ouvert à ses deux extrémités. Leurs sexes sont généralement séparés, et ils ont la génération unique- ment sexuelle. Leur développement est direct et leurs embryons sr >nt toujours dépourvus de cils vibratiles. Les Vers qu’on réunit dans cette catégorie vivent dans les condi- tions les plus diverses. Il y en a qui sont marins; d’autres sont duviatiles; quelques-uns sont terrestres; mais la plupart sont para- - sites des autres animaux, soit pendant un certain temps seule- ment, soit pendant toute leur vie. Parmi les demi-parasites, on Peut ranger les Gordius. LesiNématoïdes essentiellement parasites sont les Ascarides , les Strongles , les Dragonneaux, les Pilaires et beaucoup d’autres encore. Ceux qui restent libres sont moins nom- breux; ils ont toujours un moins grand nombre d u:uts que ceux 'lui sont entozoaires : nous citerons, entre aures, les Anguillules du vinaigre. H y a parmi ces animaux des espèces de dimensions très variées : quelques-unes, parmi celles qui sont parasites, ont quelquefois Un mètre et plus clc longueur ; d’autres sont, au contraire, si Petites, qu’on les a longtemps classées parmi les Infusoires ou a nimaux microscopiques. Telles sont, en particulier, les Anguil- lules que nous avons déjà signalées. 96 NÉMATOÏDES. Nous divisons les Nématoïdes ou Filarides en quatre ordres, savoir : les Chétognathes ou Sagittelles, les Nématoïdes véritables, les Gordiacés et les Acanthocéphales. Ordre des C'Iictognathcs. Cet ordre ne comprend qu’un seul genre, celui des Sagittelles ou Flèches (Sagitta, Quoy et Gaimard), dont les affinités ont été très diversement interprétées par les auteurs. On en a fait successive- ment des Ptéropodes, des Hétéropodes, des Annélides et même des Vertébrés. Aujourd'hui que l’on connaît leur organisation et leur mode de développement, il ne reste guère de doute sur la place qu il faut leur assigner. Le genre des Sagittelles établit évi- demment la transition des Annélides tels que nous les avons définis aux Vers nématoïdes, mais il diffère des uns et des autres en ce qu’il a les sexes réunis. C’est Slabber qui a le premier observé ces singuliers inverté- brés (1) ; plus tard ils ont été revus par MM. Quoy et Gaimard; MM. Krohn, Forbes, Darwin, d’Orbigny, Wilms, Souleyet, Busch et Gegenbaur les ont plus récemment étudiés. Comme l’indique leur nom, les Sagittelles ont la forme d’une flèche dont leurs nageoires caudales représentent même les barbes. Leur bouche est entourée d'un cercle plus ou moins complet de soies, mais ils n ont point de soies sur la longueur du corps, et celui-ci n est point annelé. Ils possèdent un ganglion nerveux cen- tral, mais ils manquent de cœur et de vaisseaux. Leur tube digestif est simple et droit. Leurs organes sexuels mâles et femelles sont réunis sur le même individu, et ils s’ouvrent a côté de l’anus par un seul orifice; le réservoir spermatique débouche dans l’ovaire. Le développement embryonnaire des Sagittelles est direct, c’est- à-dire sans métamorphoses. Leur embryon ne présente pas de cils vibratiles, et il a déjà sa forme définitive au moment de l’éclosion; dans l’œuf, il est enroulé sur lui-même. La famille unique de cet ordre est celle des SAGJTTIDÉS, qui comprend une dizaine d’espèces, toutes des eaux marines. On les trouve dans la mer du Nord, dans l’océan Atlantique et dans la Méditerranée ( Sagitta setosa,cephaloptera, bipunctata , rostrata , multi- dentata, serrato-dentata, lyra , draco , diptera , triptera ethexaplera). Ces Vers nagent avec une grande facilité et ils restent libres à tous les âges. (1) Naturkundigc Verlmtigingen, pi. 6, fig. 4-5. In-4, Harlem, 1778. 97 NÉJIATOÏDES. Ordre des IX Cm atonie s vrais (I). Le nom des Néwatoïdes rappelle que le corps de ces Vers a le plus souvent l'apparence d’un fil (2), et en effet il est toujours plus °u moins grêle, allongé ou même filiforme. On n’y reconnaît extérieurement aucun appendice, et. s’il y a une ou deux soies, elles s ont placées en arrière et destinées à remplir le rôle de pénis. Il 11 y a pas non plus de ventouses, et, la peau elle-même est régidule, élastique, très finement annelée dans un grand nombre de cas, et Presque toujours étiolée. Il n’y a ni tentacules, ni branchies, el il °st fort rare que l’on observe des points oculaires. Envisagés sous le rapport de leurs organes intérieurs, les ^éinatoïdes ne sont pas moins distincts des autres Vers. Leur '“mal intestinal est complet et ses orifices sont terminaux. Leur système nerveux n’est pas moins évident : il consiste en un cer- Ve au avec ganglion sous-œsophagien et brides latérales formant oollier, et en deux filets principaux longeant les côtés du corps; ces filets manquent de renflements ganglionnaires. Les sexes sont tou- jours séparés, et, dans beaucoup d’espèces, les individus mâles dif- E’reiit des femelles par leurs moindres dimensions ; ils sont aussi •boins nombreux. Leurs organes d’accouplement consistent en un °u deux pénis cornés d’apparence sétiforme; les testicules et les ‘‘anaux déférents occupent toute la longueur du corps; ils sont, jnbiformes. Les spermatozoïdes ont une forme granuleuse, et sein- dent projeter des filaments, comme les Amibes. Les organes internes Gs femelles sont peu différents de ceux des mâles ; ils sont aussi dès étendus, remplissent une grande partie du corps, et consistent L ‘ n deux longues cornes au fond desquelles naissent des vésicules L’erininatives qui s’entourent ensuite de vitellus, reçoivent bientôt P res 1 imprégnation des spermatozoïdes et s’enveloppent ultérieu- Jj-'oent de la coque qui devra les protéger lorsqu’ils seront pondus. s sortent par l’orifice volvaire, dont la position varie suivant les * eur es. Cet orifice est parfois ouvert à la partie postérieure du j°rps; on l’aperçoit dans d’autres Nématoïdes sous le milieu de la ln gueur totale, et il en est chez lesquels il est plus ou moins rap- proché de la bouche, et alors tout à fait antérieur. Quelques Néma- °ïdes sont vivipares. ;l) Kemaloidea, Rudolphi, Knlos. IM,, 1808, t. 1. a " lv -> Dicl. sc. nat., t. LVI1, p. 533. (2) Xrip.ï, fil; Elite;, apparence. — ApoiUi bxycepbola, II. 7 98 VEftS. Ces Helminthes ne subissent point de véritables métamorphoses, et leur génération est dite directe. Ce sont presque tous des animaux parasites, et habituellement ils ne se développent pas chez les indi- vidus mêmes dans le corps desquels ils ontété pondus. Quelques-uns s’enkystent et restent pendant un certain temps agames : c’est en particulier ce qui a lieu pour les Trichines, dont les muscles de l’homme présentent dans certains cas de nombreux individus. On trouve beaucoup de Nématoïdes dans le canal intestinal des ani- maux vertébrés, et les Mammifères en possèdent une grande quantité d’espèces et de genres'; mais il y en a aussi dans les ani- maux de presque toutes les autres classes, et les plus simples n’en sont pas exempts, puisque nous eu avons observé dans les Alcyo- nelles, les Say it toi les et les Cydippes. Quelques-uns percent les parenchymes, et on les voit alors dans la substance du foie, dans celle du corps, etc. Il y en a jusque dans le sang et qui circu- lent avec lui, comme cela s’observe dans le sang du chien. Ceux-là ont été dits hématozoaires : ce sont généralement des Nématoïdes nouvellement éclos, et leurs dimensions sont en effet très petites. Il y a des Nématoïdes qui ne sont entozoaires que pendant une partie de leur existence, comme les Gordius, peut-être aussi les Dragonneaux véritables ou Vers de Médine. D’autres sont complètement extérieurs, comme les Anguillules ou Vibrions du vinaigre, de la colle, etc., dont on faisait autrefois des Infusoires à cause de leur genre de vie et de leur petitesse. Certains Nématoïdes extérieurs sont, même marins, et il en est d’autres qui vivent dans la terre humide et pour ainsi dire dans les mêmes conditions que les Lombrics. On trouve des Nématoïdes parasites dans tous les organes indis- tinctement, et ils y sont dans des conditions très diverses. Agames, ils habitent un hôte provisoire et s’enkystent le plus communément dans le péritoine : c’est ainsi que les petits ron- geurs, les oiseaux à régime végétal, les reptiles, les batra- ciens et surtout les poissons osseux, en nourrissent souvent plu- sieurs dans leur cavité abdominale. On les trouve aussi, comme, par exemple, les Trichina, dans les muscles, dans le sang, les corps caverneux, le cerveau, et même dans les yeux. Les Trichines, un des genres de Nématoïdes que l’on observe dans l’homme, y sont quelquefois très abondants. Pour devenir complets et sexués, les Nématoïdes envahissent ordinairement des organes ouverts, particulièrement l’estomac et les intestins grêles; on en trouve aussi dans le poumon, dans les 99 NÉMATOÏDES. l’eins, dans la vessie urinaire, dans la matrice, dans les sinus Maxillaires, etc. 11 y en a même quelques-uns qui vivent indifïérem- 1Ue nt à l’état sexué, soit dans des organes clos qu’ils creusent, soit ( 1 mis des organes ouverts. Exemple : les Proshecosacter ainsi que les Proleptes gordioides. Il est probable que par la suite on trouvera quelques rapports entre les familles naturelles de ces Vers et les animaux ou les or- ganes qu’ils habitent. Ils sont généralement endoparasites; mais plusieurs, comme certains Spiroptères, vivant sur la membrane nictitante ou sur la conjonctive palpébrale, font le passage aux ectoparasites. Ces animaux se rattachent évidemment aux derniers des Vers chétopodes par leur forme et par plusieurs traits de leur organi- sation, mais la disposition de leur système nerveux ne permet pas de les réunir- aux Annélides. Ils sont, pour ainsi dire, la dégradation extrême de la série des Annélides pourvus de soies, comme les Irématodes el les Cestoïdes sont la dégradation finale des Hi- '“ndinées ou Annélides apodes, et l’on peut très bien faire de ces 'leux séries de Vers deux divisions parallèles dont chacune aurait Se s espèces supérieures, moyennes et inférieures. De Blainville pla- ( ' a d les Nématoïdes (Apodes oxycéphales de sa classification) avant les Hirudinées (Apodes myzocéphalés, Blainv.), en se fondant sur Ce que la génération, dioïque chez les premiers, est au contraire m °noïque chez les autres. . d’ailleurs les Nématoïdes ne forment pas un groupe entièrement 'f°lé. D’une part, ils se rattachent plus ou moins aux Rotateurs ou A'stolides par plusieurs de leurs caractères, et d’autre part, les ’ lèches ou Sagittelles (g. Sagùta) ont avec eux des analogies incon- testables. D’ordre si important et si nombreux en espèces des Vers néma- 'cides peut être partagé en deux catégories, eu égard à la manière ( Jc vivre des animaux qui s’y rapportent, et même à quelques-uns e leurs caractères anatomiques. Ceux de la première catégorie s °nt libres et vivent à l’extérieur ; ceux de la seconde habitent en Parasites dans le corps des autres animaux. 1. — Nématoïdes libres ou vivant sur les végétaux. Le Leur tête s Nématoïdes du premier groupe sont généralement petits, corps est cylindrique et jouit d’une certaine élasticité; leur porte souvent des soies, et quelquefois des yeux» Les deux 100 VERS. sexes diffèrent peu par la taille, mais ils sont souvent reconnaissables par la diversité de leur forme. Les œufs sont grands, peu nom- breux, et à coque mince. Ces Vers sont tantôt ovipares, tantôt vivipares, et ils changent légèrement de forme dans le cours de leur développement. On peut les réunir dans la famille des Anguillulidés. Famille des ANGUILLULIDÉS. Elle renferme un certain nombre de petits Vers, qui vivent librement dans la terre, dans l’eau, sur des animaux ou sur des plantes, et qui s’éloignent par divers carac- tères des Nématoïdes endoparasites ; Linné lés réunissait sous le nom de Chaos redioivum , et O. F. Millier les a désignés sous celui de Vibrio anguillula. Différents genres ont été établis parmi eux, et l'on en distinguera probablement un plus grand nombre encore lorsqu'on les aura étudiés plus complètement. Plusieurs d entre eux méritent, de fixer notre attention, car, malgré leur taille presque microsco- pique, quelques-unes de leurs espèces jouent un rôle important dans l’économie de la nature. Genre Hémipsile [Hemipsilus) .— M. de Quatrefages (1) a caracté- risé ce genre d’après un Ver marin de 6 à 8 millimètres de long sur un quart de millimètre de large, et dont le corps est cylin- drique, la queue aiguë, la tête tronquée et armée d’un cercle de soies, h’ Hemipsilus porte en outre, sur les côtés du corps, de petites soies qui décroissent d’avant en arrière. On trouve souvent ces petits Vers dans l’eau qui reste au fond des plats dans lesquels on a servi des Huîtres. Ils se développent en abondance dans tous les aquariums, et l’on peut aisément étu- dier tout leur développement, même en les gardant dans un vase qui contient à peine un demi-litre d’eau salée. Us répondent à VAnguillule marine de plusieurs auteurs. On distingue toutefois des Vers très différents autrefois confondus sous ce nom. Une seconde espèce, II. triehodes, a été décrite par M. Leuc- kart, (2). Genre Angiostome ( Angiostoma , Dujardin). — Ce genre a été établi par M. Dujardin pour des Vers très petits, dont la tête est tronquée et soutenue à l’intérieur par une capsule cornée que dépassent des parties molles, dont l’œsophage est musculeux et en massue, et qui vivent dans la terre humide ou dans le corps de quelques ani- maux terrestres, comme les Lombrics et les Limaces. (-1) Ann. se. nul , 18i(>, l. VI, p. 131. (2) Erichson's Archiv, 1849, p. 137. KÉMATOÏBES. 101 L’A.N'üiostO-ME de la Limage ( Angiostoma JJmacis , Duj.i vit en abondance, enkysté et agame, dans le corps des Limaces et des Lombrics terrestres ; il devient complet dans le cadavre de l’hôte «jui lui sert de gîte; la mort de ce dernier lui donne la liberté. Les Angiostomes vivent et se développent très bien dans la terre humide. Nous en avons trouvé une quantité considérable dans de la terre végétale qui était sous cloche, et qui avait contenu quelques Limaces et des Scolopendres (1). Le genre Anuli i.ïxle ( Anguillula ) a été proposé par M. Ehrenberg pour des Vers très petits aussi, qui ont le corps filiforme, cylin - drique, assez roule, avec la bouche orbiculaire et nue, et dont le spiculé mâle est simple, rétractile et sans gaine. M. Ehrenberg en cite cinq espèces, dont la principale est I’An- Willile eia'viatile ( Anguillula fluviatilis) ou le Vtbnon anguillula de Millier (2). Genre Rhabditis [Rhabditis, Duj.) — On a formé ce genre pour quelques Vers qui ne se distinguent pas facilement des précédents, et qui sont, également filiformes et très petits j ils vivent librement dans la terre, sur des Insectes ou dans des plantes, et se recon- naissent à leur tégument, qui est finement strié pendant la con- traction . Le Rn vbditis di" voîAiiaUi [Il habchtis ucati vit dans le vinaigic, et porte communément le nom d anguilla du vinaigre. On en \oit souvent par myriades, surtout dans le vinaigre de vin qui n a pas (> té trop sophistiqué. U y a encore d’autres espèces d’Anguillulidés qui vivent sur des plantes, et peut-être sont-elles en bien plus grand nombre qu’on ne le croit, mais leurs caractères zoologiques ne sont pas suffisam- ment établis. On connaît depuis longtemps celle du blé. Stcin- buch en a décrit deux autres depuis la fin du siècle dernier, et tout récemment M. J. Kühn vient d’en publier encore une nouvelle qui vit sur le Dipsacus (ullonuin (3). Nous proposons de désigner ces Vers parasites des plantes sous le nom d’ANGCiLLUUNES [Anguillulina). Ils ont le corps cylindrique et effilé aux deux bouts , leur peau est lisse ; ils manquent de soies. Des spiculés très courts se voient chez les mâles, dont ils (1) Voyez, |jour plus de détails, outre Dujardin, llisl.nat. des Helminthes, I». 263 : Will, Erichson’s Archiv, 1848, p. 174, ainsi que Lieberkiilm, Bulletin Acad. roy. de Belgique, mai 1858. (2) Muller, Infus., p. 63, pl. 9. (3) Z eitschr. fur wissenschafll. ïool., 1837, t. IX, p. 189. VERS. 102 forment le pénis; l'orifice sexuel femelle s’ouvre non loin de l’extrémité postérieure du corps. Les Anguillulines sont vivipares, ce qui est le contraire des précédents. Akguillule nu blé ( Anguillulina tritici ). — C’est l’espèce la plus curieuse de ce genre. Elle est la cause de la maladie du blé qui est connue sous le nom de nielle, et on l’a nommée Anguille du ble rachitique ou faux ergot (1). C’est en partie le Vibrio anguillula de Müller (2), et elle répond au Vibrio tritici de Baur (3). Ces petits Vers microscopiques peuvent se détacher complète- ment sans perdre la vie, et rester indéfiniment sous l’état d’une sorte de poussière sans mourir; quand on les humecte, ils repren- nent leur activité : on a comparé cela à une sorte de résurrection. Dans ces derniers temps, M. Davaine a étudié de nouveau ces sin- guliers Helminthes (û). Il fait connaître leur évolution et la manière dont ils s’introduisent pendant leur jeune âge dans la plante, et ensuite dans la graine. Anguillulina dipsaci. — Cette espèce est transparente, et dans la plupart des cas elle a une teinte bleuâtre. Cette couleur provient de fines granulations qui remplissent plus ou moins son corps. L’extrémité céphalique est sensiblement contractile. Les mâles ont l mm ,162; les femelles, l ram ,005. Ces Vers attaquent les fleurs de la plante dont ils portent le nom, et la rendent malade. Cette maladie a reçu un nom parti- culier. En mettant sur le porte-objet du microscope, dans une goutte d eau, la matière blanche recueillie sur un Dipsacus malade, M. J. Kühn ne fut pas peu étonné de trouver dans chaque parti- cule une masse d’Anguillulines entortillées. Elles parurent d’abord sans vie, mais bientôt la vie se manifesta; chaque Ver commença a s étendre l’un après l’autre, et quelque temps après ils étaient tous en mouvement. Eu les desséchant, ce mouvement cesse de nouveau, puis il recommence lorsqu’on leur donne un peu d’eau. En les laissant humecter, ils vécurent encore le second jour, puis ils moururent. Des fleurs recueillies au mois d’août et examinées au printemps suivant montrèrent encore leurs Anguillulines en vie. ( 1 ) Hozier, Observations physiques, 1715, p. 217. (2) O. F. Müller, Infus., p. 63, pl. 9. (3) Philosophical Transacl., 1823 ; et Ann. sc. nal., 1" série, 1824, t. II, P- 134, pl. 7. (4) Compt. rend. hebd. Acad.de Paris, t. XLI,p.435, 1855, et t. XUll, p. 148, 1 856. — Recherches sur l'AnguiUule du blé niellé. Paris, 1 857, in-8 avec figures. NÉMÀTOÏHES. 103 M. Kühn a trouvé ensemble (les mâles, des femelles, dos œufs et des jeunes a 1 état agame. La ponte des œufs semble s'effectuer seulement pendant l'été, car au mois d’août il n’y a plus de femelles pleines. Les observations de M. Kiilm le portent à penser que ces V ers sont la cause de la maladie des Dipsacus, comme YAnguil — lula tritici est celle de la nielie du blé. IL — Nématoïdes parasites de l'homme et des animaux. Ceux-ci n’ont jamais d’autres soies que celles de l’organe mâle ; ils manquent d’yeux; leurs œufs sont nombreux et souvent entou- rés d’une coque solide. En général, leurs embryons s’enkystent pendant le jeune âge, et ils ne continuent leur développement que lorsqu’ils ont passé d’un premier hôte dans un second. Ils sont divisés en sept familles principales, sous les noms de Sclérostomidés, Strongylidés, Ascarididés, Triçhocéphalidés, Fila- r idés et Gordidés. Nous en décrirons les principales espèces, qu’elles soient pa- rasites de l’homme ou des animaux domestiques. La famille des SCLÉROSTOMIDÉS se reconnaît à sa bouche en- tourée d’une armature cornée. Elle comprend les genres Cucul- lanus , Sclerostoma, Syngamus, Stenodes et Stenurus. Nous en signa- lerons d’abord quelques espèces : une du genre Cuculan, trois du genre Sclérostome, et une du genre Syngnme , le Syngame trachéal, hui est parasite des oiseaux; et nous parlerons ensuite de quelques autres Vers avant des caractères assez différents pour qu’on en ait lait un groupe distinct sous le nom de Dac/midins. Nous commencerons par les Sclérostomins. Genre Cuctjllan (Cucullanus,0. t . Muller). — LesGucullans ont le corps plus ou moins vivement coloré en rouge, la tête large, et une armure particulière composée de deux pièces formant des anses. Les femelles sont plus fortes que les mâles ; leur utérus renferme des embryons vivants. Le Oucullan élégant Cucullanus elegans ) mérite parfaitement son nom; c’est une des plus jolies espèces de tout l’ordre. On le reconnaît à la couleur jaune doré de son extrémité céphalique, qui lui donne quelque ressemblance avec certaines larves de biptères. Ce Ver est commun dans la Perche de rivière. Il avait déjà été observé par Leeuwenhoeck ; il est bien figuré dans Blanchard (1), (I) Voyugeen Sicile, pl. 20, fig. 4, et pl. 25, fig. 4. vers. 104 lie uno Gabriel en a fait le sujet d'une notice spéciale publiée à Berlin en 1853 (1) ; il y traite de son développement. Genre Solbrostomr (Se/erostomn,Blainv. . — Les Sclérostomes sont principalement parasites des Mammifères. On les reconnaît à ce que l’armure de leur tête n'est composée que d’une seule pièce, et à la forme de leur queue tronquée dans le sexe mâle. Sciéhûstome ur cheval [Sclerostoma equinum) . — Ce Ver est très commun dans le cheval, et. M. Dujardin en admet deux variétés, l’une de l’intestin, l’autre des anévrysmes, variétés que M. Diesing- regarde comme deux espèces distinctes. Leur corps est droit, aminci aux deux bouts, cylindrique, assez épais, d’un gris rougeâtre, finement strié à la surface. La tête est globuleuse, plus large que le corps et tronquée ; elle est soutenue par une capsule cornée. La bouche est orbiculaire et grande ; elle présente des dentelures sur le bord interne; à l’extérieur on voit quatre éminences arrondies disposées en croix. Le mâle a la bourse caudale formée de trois lobes à plusieurs rayons fourchus. La queue de la femelle est tronquée; le vagin s’ouvre un peu en dessous de la partie moyenne du corps. Le mâle atteint jusqu’à 30 millimètres; la femelle jusqu’à 50. Ce Ver habite l’intestin ainsi que le cæcum du cheval, de l’âne et du mulet (2). L’autre espèce, propre aux solipèdes, que quelques auteurs admettent , est le Sglérostome armé ( Sclerostoma armatum ) . C’est un Ver très curieux qui habite dans les artères et dans les intestins du cheval. On prétend qu’il produit des anévrysmes dans le premier cas. Le corps est droit, un peu effilé en arrière; il est rosé; la tête et le cou sont presque rouges. La tête est globu- leuse et tronquée; la bouche est armée d’une capsule à dentelures Unes. Le mâle a une bourse terminale formée de trois lobes; ces lobes sont soutenus par des rayons divisés; celui du milieu est le plus petit. La femelle a le bout de la queue obtuse; la vulve est située vers le tiers postérieur du corps. Le mâle a 28 millimètres de long ; la femelle va jusqu’au double. D après les observations de MM. Mehlis et Gurlt, il y a des différences assez grandes, surtout selon l’âge, dans la composition de la bouche. Le Sclérostome armé habite les anévrysmes des artères mésen- (1) De Cucullani eleganlis vivipari evolutione. Berolini, 18.‘>3. (2) M. Blanchard a figuré cette espèce : Règne anima! illustre, Zooph., j)l. XXVII, fig. 1-2. K ÉMATOÏDES. 105 lériques et cœliaques, ainsi que la veine porte, le gros intestin et surtout le cæcum ; on le trouve dans le cheval et dans l’âne. M. Dujardin rapporte ce Sclérostome au Sclerostoma equinum, mais depuis longtemps MM. Mehlis etGurlt ont distingué ces deux e spèces, et M. Diesing admet cette distinction. On a quelquefois considéré comme étant une espèce à part le Sclérostome «esté ( Sclerostoma dentatum). Son corps est droit, aminci aux deux extrémités; sa tète est tronquée et le bord de la capsule buccale est garni de dix à douze dentelures recourbées. La bourse du mâle a trois lobes, dont l'intermédiaire est le plus Petit; chaque lobe est soutenu par trois rayons non ramifiés. L'extrémité caudale de la femelle est droite et subniée, avec l’ori- fice sexuel situé près de l’anus. Le mâle a 15 millimètres de longueur; la femelle, 18. Habite les intestins grêles, le cæcum et le côlon du Sanglier et du Porc ; on l’a également observé dans les Pécaris du Brésil. Le genre Sy.w.uie [St/ngamus, de Siebold) a tous les caractères fies Sclérostomes, et M. Diesing ne l’en distingue même pas. Ce qui r( “nd surtout curieux les Vers de cette division, c’est que les mâles Se soudent aux femelles de manière à représenter un animal Unique, mais fourchu. On n’en connaît bien qu’une espèce. Syngame trachéal [Syngamits trachéal in). — Ces Vers, remar- quables sous plus d’un rapport, ont été observés d’abord par Wiesentlial, puis étudiés avec quelque soin par Montagne au com- mencement de ce siècle. Montagne les avait reconnus dans la tra- chée-artère des oiseaux de basse-cour, et il avait remarqué que leur présence gène quelquefois la respiration, au point de causer lu maladie connue, en Angleterre, sous le nom de ga/jes. Ce sont surtout les jeunes oiseaux, dans les premières semaines après l’éclosion, qui en sont attaqués. Le corps est droit, cylindrique, do couleur rouge ; il montre fies cordons blanchâtres très grêles, visibles a travers la transpa- re nce de la peau. La partie postérieure du Ver est semblable à un Hématoïde; mais vers le tiers antérieur, le corps se bifurque et Se divise en deux branches inégales, terminées chacune par un mnflement ou bouton. Ce Ver est long de 10 à 12 millimètres. Il habite la trachée artère du Coq, du Faisan, du Dindon, du Paon, de la Perdrix, de la Pie, du Pic, de l’Étourneau, du Mar- 11 net et du Canard domestique. VERS. 106 En Angleterre, sa grande abondante produit quelquefois une épi- zootie parmi les oiseaux de basse-cour, surtout parmi les Poulets (1 ! . On l’a vu non-seulement en Angleterre, mais aussi en Alle- magne et en Amérique. Les premiers auteurs qui ont étudié cet Helminthe l’ont regardé comme un Trématode. Montagne le désigne sous le nom de Fas- ciola tro.ch.ea, et Rudolphi sous celui de Distoma lineare. Rudolphi, en prenant les deux ventouses pour les deux extré- mités du corps, s’en faisait toutefois une idée fausse. M. de Siebold voit dans les Syngames la réunion de deux indi- vidus, l’un mâle et l’autre femelle, comme dans le genre Diplozom. M. Dujardin partage la manière fie voir de M. de Siebold, et conserve le genre que M. de Siebold voulait même supprimer. M. Diesing opère cette suppression, mais il place le Ver dans les Sclérostomes. Il y a une bonne figure du Syngame dans les Archives de Wieg- rnann pour l’année 1856. Un Ver très voisin de celui-là habite les fosses nasales de diverses espèces d’Oiseaux du genre des Mouettes ou Larus. Le mâle en est connu comme la femelle, mais les deux sexes ne se soudent pas ensemble. C’est le Cyathostoma tari que nous avons observé sur des Larus des côtes de la Belgique. Cyathostome des mouettes [Cyathostoma Lari). — Sur cinq indi- vidus, nous avons vu trois femelles et deux mâles. Ils sont tous rouges. Le mâle n’a pas la moitié de la taille de la femelle. Le corps se termine brusquement en arrière et s’épanouit en un éventail membraneux à six pièces de soutien, dont les moyennes sont les plus fortes. Le corps est rouge jusqu’à cette troncature. La bouche et la tête sont semblables à celles de la femelle. Il y a un œsophage rétortiforme, musculeux, nettement séparé. Le canal intes- tinal a les parois minces, de couleur noire; il est un peu plus long que le corps. Le testicule consiste en un seul tube fort large replie en avant. Le pénis est double ; ses deux spiculés sont de longueur égale. La peau est extrêmement mince, et les organes font hernie par le simple séjour de ce corps dans la salive, ou sous la plus légère pression. Nous joindrons aux Sclérostomidés les Dachnidins, qui renfer- ment aussi plusieurs genres. Les Dochmies (g. Dochmius ) sont des Vers à bouche béante, non (1) Magazin für die gesammle Thierheilkmde, 1841, p. 500. 107 NÉMATOÏDES. terminale, et dont, la tête, relevée et tronquée obliquement en des- sus, présente une large cavité anguleuse revetue par une mem- brane cornée. Docthmie trisonocéphale [Dochmius trigonocephalus) . Cesi frœlich qui a trouvé le premier ce petit Néiïiatoïde dans le Henard. d a été revu depuis lors par plusieurs observateurs. d se distingue par une tête obliquement tronquée, très iviégu Itère, avec la bouche latérale , tapissée par une membrane très ré- sistante; l’œsophage a les parois très épaisses avec un renflement •’n arrière. Le corps du mêle est terminé par deux lobes latéraux assez larges, formant tantôt une bourse, tantôt une cloche. La femelle a le corps arrondi au bout cl termine par un crochet grêle. Le mâle est long de 6 à 7 millimètres; la femelle, de 13 a 10. Ce parasite a été trouvé dans le Chien, le Renard et le Loup, en Allemagne, en Belgique, en France et en Angleterre; en outre, il a ®té signalé dans les Canis jubatus et, Azurtc du Brésil, par Natterer. d habite l’intestin et l’estomac. Nous croyons qu’il échappe souvent à l’examen par la petitesse 0e sa taille. Nous en avons trouvé une femelle dans l’estomac d un Renard, a côté. df> quatre Ascaris triquetra, au mois de janvier. Ce Renard !lv ait un Lapin dans son estomac. Cette espèce est figurée dans Rudolphi (1). Lochmte ttyvostome [Dochmius hypostomus) . — Le corps est cylin- drique droit; la tète globuleuse, obliquement tronquée; elle con- sent une capsule cornée dont te bord porte des dentelures conver- gentes. La queue du mâle présente une expansion membraneuse s °utenue de chaque côté par quatre rayons; 1 extrémité caudale de la femelle est arrondie ou conoi'de, mais pourtant obtuse ; elle termine par une pointe. Le mâle a 1 :i millimètres de long; la femelle, 20. Ce Ver habite les intestins de différentes races de. Moutons et ' :( ‘Ux du Chamois, de la Gazelle, de l’Antilope hmcoryx, du Dain, du Cerf et du Chevreuil. Hremser en a donné une bonne figure (2). Stéphanuue denté ( Stephanurus dentatus). — Le corps est cylin- drique, élastique, plus mince en avant. La bouche est grande, orbi- 1 u * a ire, à six dents faiblement marquées, dont deux, plus fortes IL Entos. hist., t. II, fig. 5-6. 2 ) Icon. HeJminth tab. îv, fig. 1-6. V Elis. 1 08 que les autres, sont opposées. La queue du mâle est droite ; elle porte cinq lobes réunis par une membrane; spiculé simple entre trois papilles coniques. La femelle a la queue infléchie, obtuse, terminée en pointe et garnie de chaque côté d’un tubercule obtus. Le mâle a de 22 à 30 millimètres; la femelle, de 34 à 40. Ce Ver vit isolément ou plusieurs ensemble dans des kystes du mésentère des cochons de race chinoise ; on ne le cite qu'au Brésil, où il a été observé par Natterer (1). Ophiostomb pes chats (Ophiostorna tubceformis). — Ce Ver, tout en ayant été étudié par un grand nombre de naturalistes, est encore loin d’être bien connu. M. Dujardin , et d après lui M. Diesing, le placent dans le genre Doc/tmius . Le corps est grisâtre, cylindrique. La tète est légèrement penchée, et la bouche s’ouvre en dessous et en travers comme une bouche de serpent ; l'armure de la bouche est garnie de chaque côté d’une forte dent à trois pointes. Le corps con- serve la même grosseur jusqu'à l'extré- mité antérieure ; en arrière, il se termine brusquement en pointe. Le mâle a la bourse caudale évasée; la femelle a la queue conique et l’orifice de sa vulve est situé vers le tiers postérieur. Le mâle est long de 7 millimètres; la femelle atteint jusqu a 10 millimètres. Ce Ver a été observé dans les Felts suivants ; F élis catus, F . vi- verrina, F. onrn, F. concolor, F. tigrina, b. melhuora, F. leo' pardus et F. pardus. Il a été vu en Allemagne par Heder et Gurlt, au Brésil par Natterer, en Autriche par Diesing, en Hol- lande par Bennet, et par nous à Paris et en Belgique 2 . Avcuylostüaie duodénai. ( Anchylostoma duodenale . — G est un Ver propre à l’espèce humaine ; il n’a été découvert que dans ces dernières aîmées. C’est M. Dubini (3 qui en a fait la découverte à Milan. En nu“ (•) a. De grandeur naturelle. — b. La tète grossie. (1) Voyez Diesing, Ann. des Wiener Muséum, vol. Il, tab. xv, fig. 9-19. (2) Voyez pi. l.fig. 3-7 de Herlwig's Magaz. , vol. XÜI, 1847. (3) « Le mot Agchylostoma, de àyzôzo?, sous lequel, dit Dubini, j’ai voulu, 0 ès IS43, faire connaître au publie ce nouveau Ver à crochet, est moins euphoniq 116 et moins conforme aux dérivations grecques latinisées que ne l’est le mot Ancien ' NÉMATOÏDES. 109 1838, on ouvrant le cadavre d’une paysanne morte avec une hépa- tisation pulmonaire, M. Dubini trouva dans le jéjunum un petit \ er caché dans les mucosités. Ce Ver lui présenta des caractères par- ticuliers, mais ce ne fut toutefois qu'en 18/i3, qu'il attira sérieuse- ment son attention et qu’il en fit une étude spéciale. U l’a observe vingt fois sur cent cadavres qu'il a ouverts à cet eftet. Ces Vers sont petits, cylindriques, un peu courbés, transpa- rents dans leur quart antérieur, jaunâtres, rougeâtres ou quel- quefois bruns dans les trois quarts postérieurs, et marqués, dans la partie intermédiaire, d’une petite tache noire qui indique h commencement de l’intestin. L’intestin est toujours taché de noir. H u'a qu’une ligne et demie de longueur. L’Anchylostome duode- nal habite le duodénum et les deux tiers supérieurs du jéjunum. Dans quelques cas, le nombre de ces Vers est si, grand que, en l’absence de toute lésion, AI. Dubini croit devoir attribuer la mort à leur présence. Depuis les observations de M. Dubini, MM. Gruner et Bilharz ont reconnu ce parasite en Kgvpte (au Caire;, et M.Eschricht 1 a signalé en Islande. Al. Bilharz l’a observé plus fréquemment dans le jéju- num que dans le duodénum, et souvent plusieurs centaines d’indi- vidus ont été trouvés dans un seul cadavre. Les mâles et les femelles se rencontrent dans la proportion de 1 à 3. „ , , , La tète, porte un appareil corné armé de quatre fortes dents. La tosfoma, que je propose maintenant. D'autres noms analogues ont subi la même variation euphonique : ainsi on dit, par exemple, Anchyloglossum (provenant éga- lement de déptuÀGî, courbé) pour indiquer le défaut ou vice de la langue qui se trouve repliée pur suite d’adhérences avec les gencives. « Le mémoire du docteur Dubini (avec deux planches) est iuséré dans les Am ali K nio. di medicina de Milan, 1843, t. CVI, l'asc, d’avril. Voyez aussi : la Note de Sicbold, Berichl liber die Lmtuncjen in Gebiete der Helminthologie wahrend des Jahres 1853-184*, dans les Archiv fur Nalur- geschichte, par A. F. A. Wiegmaun. Berlin, 1845, t. V, p. 220-221. — La Note de Dclle Chiaje, avec planches, dans le Compte rendu de l'Académie bour- bmique des sciences. Naples, 4 846, t. V, p. 399.- Le .hum. de méd. et de pharm. de Bruxelles, anu. 1840. - Kntozoografia umana per servire di eomplemento agli sludii di analomia palologica, etc., del doit. Angelo Dubini. — Opéra alla quale venne aggiudicato ü premio Dell’Acqua , per l amio i8±0, dalla conimissione a cio elctta nello spéciale maggiore di Milano. Milan, 1S+9- Schmidt’ s Jahrbücher, 1844, t. XLI, p. 189. — Pruner, Krankhciten des Orients, 1847, p. 244. — Diesing, Syst. helmintli., vol. 111, p. 322. Bilharz et de _ic bold, Zeitschr. fur ivissenschaftl Zoolog., 1853, p. 55. VERS. 110 bouche s’ouvre en dessous. Ge Ver est toujours fortement accroché à la muqueuse, et l'on voit une ecchymose, de la grosseur d’une lentille, autour du point où il est attaché. Au milieu de cette ecchymose se trouve une tache blanche qui est perforée au centre. Le pénis est très long et double. M. Dubini en a vu deux individus accouplés. Le mâle était attaché avec ses membranes caudales à l’orifice sexuel de la femelle. M. Bilharz dit que la diagnose de ce Ver donnée par M. Diesing est très défectueuse, et qu’il faut reprendre celle de M. Dubini, publiée dans son Entozoographie, en 1850. M. de Siebold propose de caractériser ainsi la disposition de la bouche et celle des dents : « Os acelabuiiforme subçomeum ; apertura oris accepta circulons subdorsalis ; déniés in fando oris intra apertune man/inem abdomina- lem quatuor uncinati. » M. de Siebold a pu s’assurer de l’exactitude des observations de M. Dubini, au sujet des deux éminences papillaires que ce dernier a reconnues en avant sur les côtés du corps. Elles avaient échappé à l’attention de M. Bilharz; M. de Siebold les a fait représenter et il les regarde comme des organes tactiles. Le travail du docteur Bilharz est accompagné de bonnes figures. Les STRONGYLIDÉS, ou les Nématoïdes de la seconde famille, ont la bouche nue et sans lobes; leurs luG. 110 . Strouglc filaire(*). m r L i es p 0r tent un second pénis, lequel est toujours terminal. Tels sont les genres Strungylus, Pseuda- Ims, Leptodera, üicelis et Eucamptus. Le genre des Strongles ( Strongyius , nous fournit plusieurs espèces qui méritent d’être décrites. Ce genre se distingue principale- ment par des lobes membraneux, souvent rayonnés, qui terminent en arrière le corps des mâles, et par l’égal développement des deux pénis. Les femelles ont, au contraire, le corps terminé en pointe, et leur vulve est, plus rapprochée de l’extrémité posté- rieure que de l’antérieure. Ces Vers sont quelquefois vivipares. Ils habitent en général le tube digestif des Mammifères ou des Oi- seaux. On en trouve communément dans les bronches des Rumi- nants. Quelques Strongles se trouvent dans le corps des Reptiles. (*) La partie postérieure du corps, muniront l’appareil extérieur de la génération cher, le NÉMATOÏDES. H1 Strongle géant ( Strongylus tjigas). — Ce parasite des reins, qui a été observé dans un si grand nombre d’animaux, est vraiment le géant des Vers nématoïdes, puisqu’on en voit des individus qui ont jusqu’à 1 mètre de longueur. Son corps est presque cylindrique, légèrement aminci aux deux bouts. La bouche est terminale, petite et entourée de six petites Papilles. Le mâle a le corps terminé par une bourse entière, sans rayons et sans fdaments, avec les pénis longs et filiformes. La femelle porte l’orifice des organes sexuels en avant du milieu de la longueur du corps. L’extrémité caudale est obtuse et très légère- uient recourbée. Le corps est d’un rouge sanguin. Le mâle atteint jusqu’à 40 centimètres de long sur 5 millimètres de large ; la femelle atteint jusqu’à un mètre, et peut devenir large de 12 millimètres. Ce Ver est en général facile à distinguer des autres espèces par sa taille et par sa couleur rouge, quoique cette couleur disparaisse ; >ssez facilement. Le rein dans lequel un Strongle se loge est ordinairement dé- truit. On a des exemples de cette désorganisation du rein par ies Stron- gles, non-seulement chez l’homme, mais aussi chez les animaux. Ue Blainville (1) rapporte que le rein d’une martre, sur lequel se trouvait un Strongle long de 29 pouces et 3 lignes, était réduit a la minceur d’une demi-ligne environ, et n’offrait plus aucun indice de son organisation normale. U est établi que quelques jeunes Strongles ont été évacués par les Lui nés, ainsi qu’on l’avait dit, mais ces cas sont très rares, et, dans plupart des exemples rapportés, ce sont d’autres corps, et non des Strongles géants qu’on a décrits. Quelquefois même des larves d’insectes, ou des produits morbides, ont donné le change à cet égard. M. le docteur Arlaud, chirurgien de la marine française, a publié «n 1846 un cas très curieux de la présence de Strongles géants dans l’espèce humaine (2). Ce cas a été présenté par une femme de la v Üle de Brest. Cette femme était âgée de vingt-six ans, bien réglée, bien portante (1) Traité zool. elphys. des Vers intest, de l'homme , par Bremser. Paris, 1837, P. 524. (2) Observ. de Strongles géants sortis des voies urinaires d’une femme, par M. Arlaud (rapport fait à l’Académie royale de médeciue le 27 janvier 18*0. bulletin de l’ Académie de médecine , Paris, 1846, t. XI, p- 420). VERS. 112 jusqu’à 1 époque où se sont manifestés les premiers symptômes de l’affection v-ermineuse. M. Arlaud vit pour la première fois la malade le ,‘5 mars 1840 ; elle souffrait déjà depuis dix-huit mois. Elle avait éprouvé d’abord les symptômes d'une néphrite ; puis il s’y était joint un sentiment de brûlure et de picotement dans la région des reins. Après trois mois de souffrance elle avait rendu spontanément par l’urèthre un ver ou quelque chose qui lui avait paru être un ver, mais que l’on avait négligé de conserver. Dans l’espace de six mois, six autres vers furent également rendus, dont deux par l’intervention de la sonde. Le 3 mars 1840, les symptômes étaient les suivants : Faciès souf- frant, un peu d amaigrissement; douleur dans la région rénale droite, et douleur le long du nerf crural droit jusqu’auprès de l’articulation fémoro-tibiale ; ischurie. La malade disait sentir depuis trois jours quelque chose qui d’abord l’avait piquée dans le côle droit des lombes, qui ensuite lui avait causé plus bas une sensation indéfinissable de douleur, peu vive, mais fort désagréable, et qui maintenant pesait dans la vessie. Un ver, disait-elle, avait remué pendant deux ou trois heures dans cet organe. Ce même jour, le cathétérisme, pratiqué sans difficulté, donna issue à une assez grande quantité d’urine blanchâtre, lactes- cente. Le lendemain, la rétention d’urine étant complète, j\l. Arlaud pratiqua encore le cathétérisme, et cette fois il sentit un obstacle au col de la vessie, et remplaçant la sonde par la pince de Hun ter, il saisit, après quelques tâtonnements assez longs et douloureux, un corps mou qu’il tira avec lenteur et en causant des douleurs très aiguës. C’était un nouveau ver long de 0,22 sur 0,004 d’épais- seur. D’autres accidents morbides furent présentés par cette femme, accidents dont la présence des Strongles paraît avoir été l’origine ; ils sont également décrits par M. Arlaud. Les obligations du service maritime ayant contraint ce chirurgien à quitter Brest en juillet 1841, il n’a pu suivre la malade plus longtemps, mais il tient de source certaine qu'après son départ il y a eu du mieux pendant quelques mois, et qu’ensuite les acci- dents qui avaient précédé la sortie des premiers Strongles ayant reparu, trois de ces entozoaires furent extraits de nouveau. En janvier 1846, la malade était encore en vie. Ruysch a observé le Strongle en Hollande, dans le rein de V KM AT O il) K?. 113 1 homme I) et du Chien. Hartmann et plus tard Redi l’ont signalée en Italie dans la Martre et dans le Chien. Kleid l'a vu dans les reins du L °up, et probablement c’est le même Ver que Pallas a vu de son côté dans le mésentère du Glouton (Gulo arcticus) ; Rudolphi l’a observé dans le poumon, le foie et I intestin du Phoque [P hoc a vitulina), dans intestin de la Loutre [l.vtra vulgaris ) , et dans les reins du Cheval ainsi que du Bœuf ; enfin on l'a reconnu encore dans les reins du R' nard et dans ceux du Canin jubatus, de l'Amérique méridionale. Ces Vers, trouvés dans des animaux si éloignés les uns des autres, J't dont le régime, le pays, et même le milieu diffèrent tant, appar- 'ennent-ils à une seule et même espèce? C’est ce que le temps nous apprendra. Comme c’est avec l’Ascaride lombricoïde que l’on pourrait le plus facilement confondre le Strongle géant, nous ferons remar- quer que l'Ascaride a trois éminences papillaires autour de la 'ouche, tandis que le Strongle géant en a six. Chez le Strongle n p s éminences sont en même temps plus petites. Phi outre, quand Vers sont encore frais ou vivants, le Strongle géant se recon- nut toujours à sa couleur rougeâtre, tandis que l’Ascaride est un blanc mat. Ce \er est-il propre à l’homme ou ne l’attaque-t-il qu’ac- f| dentellement? Partout il est d’une rareté excessive, aussi bien nhez l’homme que chez les animaux, et malgré son énorme taille nt les ravages qu’il cause, il serait difficile de dire à quel animal il Appartient en propre. ' 1,1 puis que l’on s’occupe d’anatomie pathologique, on n’a fait Aucune observation qui puisse nous apprendre comment ce singu- lei ‘ Parasite envahit le corps de l’homme ou celui des animaux. On a remis-tout récemment à notre examen un Ver qui, d’après e ^apport du médecin, avait été extrait de la vessie d’une femme, c l ue l’on regardait comme un Strongle; mais c’était un Ascaride 0, nbricoïde de taille ordinaire. Nous avons de la peine à croire qu h n ’y ait pas eu d’erreur quant à l’organe d’où il a été rejeté, quoiq ue la note qui en accompagnait l’envoi renfermât les détails es plus circonstanciés. s troxgle FU.A 1 BE [Sirongylus filaria). — Ce Ver parait se trouver quelquefois assez abondamment dans la trachée et les bronches r u Mouton et de la Chèvre ; il peut même causer la mort, et mérite à t 0) Grotius rapporte qu'on trouva une pierre et un Ver dans les reins du ’-'Mnd-due I-.rnest d Autriche, mort en 1503 dans les Pays-Bas, dont il fut gou- v 06 . 1857 ). VERS. 124 Ascaride DU PACA ( Ascaris uncinata). — Ce Ver a été observé dans l'intestin cæcum du Cavia aperça et du Cœlogenys paca. Son corps est un peu plus gros en avant qu’en arrière ; sa tête est nue ou sans ailes membraneuses, à valves assez longues et obtuses. Le mâle a 18 millimètres de long , la femelle de 25 à 30. Natterer l’a observé au Brésil dans le Cœlogenys paca. Ascaride du pigeon [Ascaris maculosa) . — Cette espèce, signalée d’abord par Goeze, puis par Rudolphi, Heister et Gebauer, a été trouvée dans l’intestin grêle de plusieurs espèces. M. Dujardin ne s’accorde pas avec Rudolphi au sujet des ailes latérales de sa tête ; il ne les a pas observées. On voit dans cette espèce des corpuscules diaphanes plus grands que les œufs qui lui donnent un aspect tacheté; c’est, ce qui a valu à ce Ver le nom de maculosa. On retrouve aussi de semblables corpuscules dans les Ascarides du Perroquet ; M. Dujardin dit qu’il les croit analogues aux Acéphalocystes. Le mâle a 40 millimètres de long, la femelle 50. Ascaride des gallinacés (Ascaris vesicularis). — Ce Ver a été trouvé dans un grand nombre de Gallinacés et aussi dans quel- ques Palmipèdes lainellirostres. La partie antérieure de son corps est communément enroulée, tandis que la postérieure est presque droite ; sa tête est petite avec des valves obtuses et courtes ; on voit une première cavité pharyn- gienne qui commence aux valves buccales, et une seconde vers 1« partie inférieure du bulbe œsophagien; ce bulbe est très gros en dessous. Dans le mâle, il existe une grande ventouse au-devant des spiculés qui sont inégaux; un de ces spiculés est trois fois plus long que l’autre, et la partie postérieure du corps est entourée dans ce sexe d’ailes membraneuses soutenues par des rayons. La fe' nielle a la vulve vers le milieu du corps. Le mâle a 8 millimètres de long , la femelle 12. M. Dujardin, à cause de l’inégalité des spiculés, de la position de la vulve et du mode de division de l’utérus, a pris ce Ver pour type d’un genre à part qu’il nomme Heterakis. Sur cent quatre-vingt-dix Poules examinées, cent sept conte' naient des Vers de cette espèce. Elle est surtout commune da» s les cæcums. Ascaride gibbeuse ( Ascaris gibbosa ) . — Zeder ayant seul vu cS Ver et ne l’ayant décrit que longtemps après, d’après ses souvenir 5 ' on doit, dit M. Dujardin, en considérer l’espèce comme très dou- teuse. Elle a été observée une seule fois dans l’intestin du Coq- 125 NÉMATOÏPES. Ascaride de la due le (Ascaris inflexa). — Ce Ver a le corps egale- ment aminci aux deux bouts, et porte deux membranes latérales s ur toute sa longueur ; les valves de la tête sont grandes, avec des Papilles à la face externe. Il a une teinte jaunâtre. Le mâle a 40 millimètres de long, la femelle 70. Sur quatre-vingt-quatre Poules, M. Dujardin a trouvé trente lois ''e Ver, et toujours dans l’intestin grêle. Ascaride dü dindon ( Ascaris perspicellum) . — M. Dujardin pense 'lue cette espèce, établie par Rudolphi d’après des femelles non adultes provenant de l’intestin grêle, du Dindon et à une époque °ù il confondait les Ascarides de la Poule, est simplement une As- •U'u's inflexa. Ascaris de l’oie (Ascaris dispar). — Cette espèce, qui ne diffère puère de l’ Ascaris vesicularis que par ses dimensions presque dou- bles, a été observée par Frœlich, Zeder et Schrank dans le cae- c um de l’Oie grasse. Rudolphi ne l’a pas vue et M. Dujardin dit lu on ne p a trouvée ni en France, ni en Angleterre; nous ne * avons pas non plus observée en Relgique, mais il est vrai de dire lue les Oies y sont raves. M. Diesing la cite dans les A nas anser, leucops, canadensis et Woschata. Le corps de V Ascaris dispar est aminci, surtout en arrière, et il Porte deux ailes latérales qui s’étendent de la tête jusqu’à la ffueue. Le mâle montre aussi une ventouse en avant des spiculés. Le mâle est long de 18 millimètres, la femelle de 23. Ascaride du cygne (Ascaris anatis cygnoidcœ) . — Ce Ver, décrit Par Creplin, réclame de nouvelles recherches. La tête porte deux "lies un peu lancéolées, et le corps de la femelle est plus aminci en avant; il est long d’environ 30 millimètres. Trouvé dans l’œsophage du Cygne. L’Ascaride capsulaire ( Ascaris capsularia ), qui est le même ani- mal que le Gordius marinas de Linné, est un des Vers les plus com- muns dans le corps des Poissons de mer. On le trouve tantôt enkysté dans le péritoine, tantôt libre dans le canal intestinal ; il est alors c °mpletet sexué. Presque tous les Poissons en renferment, surtout 11 l’état enkysté, et il peut s’y rencontrer par centaines. La femelle est plus grande que le mâle; elle peut atteindre jusqu’à 0,80 de longueur. Ces Vers ont la vie très dure. Nous en avons conservé en V| e au delîi de trois semaines en les tenant simplement dans de ' eau de mer. Aux 174 espèces d’Ascarides mentionnés dans son Sgstema Hel - 126 VERS. minthum, M Diesing vient d’en ajouter encore seize nouvelles d’après les descriptions de divers auteurs (1). Le genre Oxyure (■ Oxyurus ) a pour caractères principaux d’avoir la bouche à trois lobes peu saillants et le spiculé pénial unique, court et falciforme. Oxyure vermiculyirk (Oxyurus vermicularis). — Malgré la peti- tesse de sa taille, ce Ver pa- Fig. 113. — Oxyure ver- Fig. 11 i.— Oxyure ver- rasite était déjà connu d’Hip- micuiaire mâle (**). pocrate. (1 le désignait sous raiculaire femelle (*). le nom de A a <œpiç. Les mères de famille en général le connaissent aussi bien que le médecin ; elles savent qu’il habite souvent le rec- tum des enfants, et qu’on en voit souvent en quantité considérable au pourtour de l’anus où il cause, sur- tout la nuit, des démangeai- sons parfois insupporta- bles. Les Oxyures descen- dent jusqu’à l’orifice anal, et cherchent même une issue vers le soir ou au commencement de la nuit; c’est pour ce motif que le plus sou- vent les démangeaisons se déclarent seulement ii la fin du jour et non le matin. Le mâle n’a que de 2 à 3 millimètres, avec la queue enroulée en spirale et la pointe très courte : c’est Soemmerring qui l’a connu le premier. La femelle est longue de 9 à 10 millimètres* avec le corps très aminci en arrière. Dans les deux sexes le corps est fort mince, blanc et très élastique. La bouche est ronde quand elle est en repos, mais en protraction elle devient triangulaire et montre son bord légèrement trilobé. L’œsophage est charnu et (*) a. De grandeur naturelle, b. Très grossie. (**) a. De grandeur naturelle, b. Très grossie. (1) Sechsehn Arien von Nematoiden (Deukschr. der Malh. Nalurw. Wien. 1857). JîÉMATOÏDES. 127 musculeux, pourvu d’un canal triquètre, et il se sépare nettement du ventricule. On a observé ce parasite dans toute l’Europe et en Afrique. Ce Ver doit être considéré comme propre au rectum des enfants, mais il se trouve quelquefois plus haut dans l’intestin (1), et, dans d’autres cas il s'introduit de l’anus dans le vagin. On le découvre aisément à l’extérieur quand les enfants en sont incommodés; on en trouve quelquefois dans leurs lits; le plus souvent ils sont communs dans les selles. Le remède le plus simple, en même temps le plus efficace, est d’expulser les Vers au moyen d’un lavement ii l’eau froide qui les emmène en grand nombre lorsqu’il est rejeté de l’intestin. Ces parasites meurent d’ailleurs très rapidement dans l’eau pure. MM. Barthez et Rilliet (2) indiquent aussi comme remède contre les Oxyures les lavements d’absinthe, d’ail et d’asa fœtida, d’huile d’olive, d’eau de chaux et de sulfure de potassium. Il est inutile de faire remarquer que le soin principal et même Unique du médecin doit être d’expulser le Ver, et qu’il n’a guère à s’occuper ni delà constitution du malade, ni de son état moral. Lien des médecins croient, sans doute à tort, avoir vu naître ces Vers sous l’influence d’une forte impression morale ou d un régime débilitant; les aliments végétaux mangés crus paraissent être une cause bien plus certaine de leur apparition. On a dit à tort que les Oxyures s’introduisaient dans l’économie à l’état de larves au milieu de la farine, et que le Blé niellé ren- ferme de jeunes Nématoïdes qui deviendront plus tard des Oxyures. D’après M. Marchand, le Prurigo podicis de Willan est générale- ment dû à la présence des Oxyures. Il y a des accidents locaux et des accidents généraux qui sur- v iennent par suite de la présence de ces Vers, et qui peuvent devenir graves, même chez les adultes. Les premiers sont les démangeaisons au fondement, les excoriations, 1 eczéma de cette région , le ténesme, la chute du rectum, l’uréthrite, la nympho- manie, etc.; les seconds sont l’amaigrissement et l’hypochondrie, mais ces derniers sont plus rares. Beck a vu survenir la nymphomanie chez une femme de soixante et dix ans qui avait des Oxyures; cet état cessa par des injections dans le vagin qui firent périr les Vers (Gruveilhier). M. Raspail, dans plusieurs de ses écrits, et surtout dans son (1) Bremser dit en avoir observé dans le cæcum. (2) Traité des maladies des énfants. Histoire de lu santé et de lu maladie, fait jouer un très grand rôle aux Oxyures dans la production d’un grand nombre d’affections ; maison ne peut nier qu’il ri y ait de l’exagération dans sa manière d’envisager les faits connus. Ohez les petites filles, 1 onanisme a souvent pour cause la pré- sence d’Oxyures dans les organes sexuels. Les auteurs citent des cas de malades qui ont rendu des Oxyures toute leur vie ; M. Cruveilhier rapporte qu’il a donné des soins à un sujet qui en était affecté depuis dix ans. M. Marchand a vu un malade qui en a été tourmenté pendant quinze ans. Les Oxyures rendus par un individu peuvent-ils passer dans le corps d un autre. Gela est peu probable, même en supposant deux individus couchés dans le même lit. C’est très probablement à I état de germes, ou lorsqu ils sont encore très petits qu’ils s’intro- duisent dans le canal intestinal, soit par l’intermédiaire de cer- taines eaux, soit au moyen des aliments crus, et en particulier des fruits. Les fraises paraissent surtout en donner. M. Marchand, n acceptant pas les assertions des helmintholo- gistes, et ne voulant admettre que ce qu’il croit avoir vu, arrive à ce résultat singulier : que la nutrition s’opère chez les Oxyures par la surface externe de la peau, comme celle des Acéphalo- cystes. Il n’a aperçu en effet d’autres traces de l’organisation des Oxyures que des globules renfermés dans un sac, et peu de traces d appareil digestif. Quand on n’observe pas d’une manière com- plète, ne ferait-on pas mieux de s’en rapporter à ce que disent les autres? Ln malade tourmenté par les Oxyures a dépeint lui-même ses souffrances de la manière suivante : «Cette maladie en apparence si simple est pour moi un sup- plice. Chaque soir, entre cinq et six heures, lorsque les pre- mières douleurs se font sentir, je deviens pâle, j’ai des horripila- tions, je parais troublé; mes camarades s’en aperçoivent facilement; plusieurs fois j’ai eu des frissons. Je ne peux tenir en place; je suis obligé de marcher, de m’agiter; si je suis dans un lieu public, je sors à 1 instant et je cours prendre des lavements à l’eau froide, qui ne me soulagent pas toujours, et je suis alors au supplice : je me déchire le périnée et les bourses, je suis obligé d’uriner à chaque instant (1). » Oxyure du cheval (Oxyurus equi ) . — Cette espèce a été désignée (I) Marchand, Gazette des hôpit., t. IX (1847), p.367, 393, 435, 303. NÊMATOÏDES. 129 depuis Rudolplii sous le nom d ’O. curvula, mais il convient de lui rendre son premier nom spécifique imposé par Goeze. Le corps s’amincit aux deux extrémités, et en avant il se recourbe légèrement; la tête est conique, la bourse triangulaire. L’extré- mité caudale du mâle est subulée. Le corps de la femelle se ter- mine brusquement ; il montre à l’extrémité un stylet court et irré- gulier. Cette espèce est beaucoup plus grande que la précédente. On l’a trouvée dans le cæcum du Cheval, de l’Ane et du Mulet. Oxyure nu lièvre ( Oxyuris ambiyua). — Il se distingue par son corps effilé aux deux bouts ; sa queue est subulée et sa bouche armée de trois pièces. L’extrémité caudale du mâle est enroulée e t terminée par un stylet légèrement recourbé ; l’extrémité caudale de la femelle est crénelée. Le mâle a 7 millimètres de long; la femelle 11. Ce Ver n’a encore été trouvé qu’en Autriche, Il habite le gros intestin du Lapin sauvage, du Lapin domes- dque et du Lièvre. Oxyure spirothèque ( Oxyurus spirolheca, Guory) . Espèce parasite de P Hydrophilus pir.eus, gros Coléoptère commun dans nos eaux douces. Sa bouche a une conformation particulière. Oxyure orné ( Oxyuris ornata, Duj.). Cet Oxyure habite le canal mtestinal des Tritons et des Grenouilles. La femelle a 8 millimètres de long sur 1 millimètre environ de large. M. G. Walter vient de publier la monographie de ce Ver (1).* La famille des TRICHOCÉPHALIDÉS a le corps très long et très Scêle, surtout dans sa partie antérieure qui est plus étroite que la Postérieure ; les mâles n’ont qu’un pénis et les œufs portent uns s °rte de rétrécissement en goulot à chacune de leurs extrémités. Aux genres Trichosome et Trickocêpkale dont nous décrirons quel- f l Ut 'S espèces, il faut ajouter ceux des Thominx, Eticoleus, Calodium e t Liniscus. Les Trichosomes (g. Tkrichosomum) sont faiblement renflés en arrière ; leur gaine est courte et lisse. Trichosome mince (Trichosomum tenue). — Ce Ver ale corps très 8 r êle, avec des stries faibles et transverses à la surface de la peau. L extrémité caudale du mâle est obliquement tronquée; le pénis (t) Beitrœge zur Anal, und Phys, von Oxyurus ornata (Zeitsch. f. Zoo ’-< t. VIII, p. 143, pl, S et 6; I85C). D VERS. 130 est strié transversalement. La partie postérieure du corps de la femelle est obtuse, et sa vulve porte un appendice membraneux. Le mâle a 13 millimètres de long; la femelle 20. Vit dans l’intestin des Pigeons domestiques. Trichosome a long cou (Trichosomum longicolle). — Le corps s’épaissit légèrement en avant et la surface de la peau est striée en travers; il est d’un blane opaque. La femelle a la queue obtuse, et son orifice anal est très reculé. Il habite le gros intestin et le cæcum du Coq, du Faisan, de la Perdrix et des Telrao tetrix et urogallus. On l’a trouvé dans presque toute l’Europe. C’est Goeze qui a donné le premier une figure de ce Ver, mais elle est faite d’après un exemplaire incomplet. Trichosome rrevicol ( Trichosomum brevicolle). — En avant le Ver devient un peu plus épais; en arrière son corps est obtus. Le mâle, long de 15 millimètres, a le spiculé droit; la femelle est longue de 30 millimètres. Habite le cæcum de diverses espèces d’Oies et Canards : Ams anser, A. querquedula , A. glacialis, A. fusca et Mergus serrator. Nous l’avons observé dans plusieurs espèces de Canards sauvages et dans le Grèbe castagneux. Sur cent trente-neuf Oies ouvertes au musée de Vienne, dix-huit contenaient ce Trichosome. Trichosome n.iQUE (Trichosomum plica). — M. Dujardin a réuni cette espèce avec quelques autres dans le genre Culodiwn, à cause de l’organe copulateur qui est différent de celui des autres Tri- chosomes. Ce Ver vit dans la vessie urinaire de quelques espèces du genre Chien; il a été d’abord décrit par Rudolphi. Le corps est très grêle, complètement filiforme ; le mâle a la queue terminée par un appendice membraneux en pointe; le spi- culé est logé dans une gaine très longue et rétractile ; il est strié en travers et obliquement. La femelle a la partie postérieure du corps large et la queue obtuse. Le mâle a 13 millimètres de long; la femelle de 30 à 36, d’après M. Rayer (1). Il habite la vessie urinaire du Chien, du Renard et peut-être du Loup. Il a été observé en Allemagne par Rudolphi, on France par M. Rayer et en Irlande par M. Bellingham. Les TricïïOCÉfhaies (g. Trichocephalus) , qui ont donné leur nom à (t) Archives de médecine comparée, t. I, p. 180. Paris, 1843, Fig. 11! >. — Trichocéphale dispar (*). NÊMÂTOÏDES. 431 la famille, ont pour principaux caractères d’avoir le corps nette- ment partagé en deux parties : l’antérieure, longue et filiforme, ne contient que l’œsophage et une courte partie de l’intestin; l’autre comparativement renflée, contient le reste de l’intestin et les organes génitaux. L’anus est situé à son extrémité, qui finit en pointe obtuse. Le male a son spiculé génital simple et entouré par une gaine renflée ou vésieuleuse. La femelle a l’ovaire simple, replié dans la partie renflée du corps, et terminé en avant par un oviducte charnu qui s’ouvre au point de jonction des deux parties. Les œufs sont oblongs et pro- longés en goulot à leurs deux extré- mités. Trichocépuaie he l’homme ( Trichoce - phalus dispar). — Ce Ver a été décou- vert par Morgagni (1) et en 1761, un étudiant en médecine de l’université de Gôttingue l’a aussi trouvé dans le f: *cum d’un enfant de cinq ans. Rœderer et Wagler décrivirent en- suite le même Ver sous le nom de Tri- ahuris ; ils en avaient observé en abon- dance dans le cæcum de soldats fran- çais enlevés par une épidémie qu’ils désignèrent sous le nom de Morbus Wucosus (la fièvre typhoïde), et qu’ils attribuèrent à la présence de ce Ver (2) . Repuis lors, ce parasite a été trouvé dans le cadavre d’hommes morts de di- verses maladies, et l’on cite des exem- ples de 119 Vers trouvés à la fois dans le cæcum d’un même sujet, à Dublin (H. Bellingham), et même de plus de m dle ensemble (Rudolphi). Le docteur Bellingham dit que sur vingt-huit individus qui avaient 4urëlie. e m3le ’ d ° g, ' aadei "' nulurelle.-i. Le même, grossi. -, a. La femelle, de grandeur A (1) Morgagni, Epistolœ anatomicas; Patav., 1764. — Voyez aussi Cruvciihier, na tomie pathologique du corps humain , avec planches, vin' livraison. (2) En 1836, Délie Chiaje a publié une notice sous le litre : Sul tricocephalo sparo, ansilliario del choiera usiatico osservatoin Napoli. VERS. 132 succombé à diverses maladies et qui étaient d’âges et de sexes dif- férents, il a rencontré vingt-cinq fois ce Ver (1). Mayer le consi- dère comme tellement commun, qu’il est, suivant lui, difficile qu’on n’en trouve pas, et il en a observé sur un nègre. Le Trichocéphale serait rare en Italie, d’après Brera; Gruner le cite au contraire comme abondant chez les enfants en Égypte ; en général on l’observe plus communément chez les vieillards. Les helminthologistes ont reconnu ce Ver chez l’Orang-outang (Mayer), et dans plusieurs autres quadrumanes des genres Cercopi- thèque (Gervais, Crépi in), Semnopithèque (Treutler, Bremser), Ma- got (Treutler) , Cynocéphale (Bremser), Sapajou (Rudolphi) et même Maki (Bremser). Ces observations ont été faites sur des ani- maux morts en Europe dans des ménageries. On trouve le plus communément le Trichocéphale dans le cæ- cum; quelquefois dans le côlon, et, plus rarement encore, dans les intestins grêles. Sa présence paraît ne produire aucun symptôme susceptible de la faire reconnaître. Ce Ver se distingue surtout par son cou d’apparence capillaire, extraordinairement allongé, aussi fin qu’un cheveu, et par son corps relativement gros; le corps est cylindrique. Le mâle est enroulé en spirale; la femelle est presque droite. La bouche de l’un et de l’autre est terminale et fort petite. L’extrémité caudale du mâle est terminée par une bourse dans laquelle est logé un spiculé simple, filiforme et rétractile. Le corps de la femelle est brunâtre, et la partie antérieure ou grêle égale à peu près les deux tiers de la longueur totale. C’est à la jonction de ces deux parties du corps que s’ouvre l’oviducte ; ce conduit est charnu. Le mâle est long de 37 millimètres dont la partie antérieure et mince mesure 22 millimètres et l’autre 15 millimètres. La femelle est longue de AO à 50 millimètres, dont la partie mince occupe les deux tiers (2). Les Trichocéphales sont ovipares ; leurs œufs sont oblongs et ont une coque résistante ; ils portent un court goulot aux deux bouts. La ténuité de la partie antérieure du corps des Trichocéphales, qui, jusqu’à Goeze (1782), avait fait prendre cette région pour la partie postérieure, suffit pour distinguer ces Nématoïdes de toutes les autres espèces vivant aux dépens de l’homme. (1) Journal l'Institut, 1838, p. 303. (2) Voyez pour l'anatomie : Mayer, Beitr. sur anal, der Eniosoen, Bonn* 1841 — et Blanchard, Voyage en Sici’e, p. 272, pl. 23, fig. I. NÉJ1AT0ÏDES. 135 Trigocéphale déprimé ( Tricocephalus depressiusculus) . — Ce Ver a été d’abord trouvé par Frolich, dans le cæcum du Renard. Il a le corps presque droit, le cou très long et capillaire ; chez le mâle l’extrémité caudale est enroulée en spirale et pourvue d’une bourse cylindrique ; la queue est tronquée. La femelle est un peu recourbée ; sa queue est uncoïde. Le mâle a 50 millimètres de long; la femelle en a de 65 à 70. On le signale dans le cæcum du Chien et du Renard. Trigocéphale crénelé ( Tricocephalus crenatus). — C’est Goeze qui a connu le premier ce Ver. Il lui avait été envoyé par un médecin de Laubach qui l’avait, trouvé dans un Sanglier. Cette espèce a le corps assez épais et le cou très long, capillaire et un peu crénelé. Le mâle est enroulé en spirale en arrière ; la femelle, au contraire, a le corps presque droit. L’extrémité caudale du mâle porte une bourse en forme d’entonnoir. Le mâle a 50 millimètres; la femelle, un peu plus. On l’a trouvé dans le cæcum du Cochon et du Sanglier, ainsi que dans celui du Pécari et du Phacochère. Trichocéphale voisin [Trichocephalus af finis ). — Rudolphi a décrit le premier cet helminthe qui habite le cæcum de divers Rumi- nants, et qui avait été vu antérieurement par Abildgaard. Le cou est d’une longueur considérable et d’une grande ténuité; la tête est assez large; la surface du corps est striée ; le mâle a la partie postérieure enroulée en spirale, l’extrémité de la queue obtuse et une bourse longue et cylindrique toute hérissée ; son spiculé est pointu et recourbé. La femelle a le corps peu enroulé et la queue obtuse. Longueur du mâle 70 millimètres; delà femelle un peu plus. Ce Ver a été trouvé dans le Mouton, le Mouflon, la Chèvre, le Rœuf, le Chameau, le Dromadaire, la Gazelle, le Chevreuil, le Cerf et le Daim. Le Cervus dichotomus , le C. simpl ici cornis et, d’après Diesing, le Porc-épic le présentent aussi ; il habite le gros intestin. Mayer a donné une bonne figure du pénis de cette espèce (1). LesFILARlDÉS sont des Vers très allongés, également filiformes dans toute leur longueur, dont les mâles ont deux pénis inégaux. Leurs principaux genres sont ceux des Pilaires et des Spir opter es. Les Pilaires (g . Filaria) sont caractérisés par la forme plus ou moins tordue de leurs spiculés ou pénis. Une de leurs espèces est célèbre sous le nom de Dragonneau ou Filairc de Médine. (I) Bcilrœge, pl. U fig. C. 134 VJÏK6. FiiairE de Médine (Filaria medinensis ). — Il ne peut plus être question aujourd'hui de révoquer en doute l'existence de cet Hel-> minthe ; le Dragonneau existe réellement, et c'est, comme nous allons le voir, un Ver aussi curieux à étudier pour le naturaliste que pour le médecin. Son corps est blanc, arrondi et d’une longueur excessive ; il a, à peu près, le même calibre dans toute son étendue ; il est, toutefois, un peu plus mince en arrière ; la bouche est ronde et porte quatre épines disposées en croix. Le corps de la femelle est terminé en crochet. Elle est vivipare. On en a vu depuis 40 centimètres de lon- gueur jusqu’il 75; on prétend même en avoir observé d’un mètre et demi et plus. L’épaisseur du corps est a peu près de 2 milli- mètres. Il y a peu de Vers sur lesquels on ait autant écrit, et dans l'his- toire desquels on. trouve plus d’assertions contradictoires; mais il n’y a qu'un petit nombre de naturalistes qui aient eu l'occasion de 1 étudier frais ou en vie, et sa monographie est encore à faire. Sous le rapport de l’organisation, on a reconnu, mais avec doute, un tube digestif que l’on suppose parcourir le corps dans toute sa longueur, il existe certainement des oviductes, et, dans les individus que l’on observe sur l'homme, ils sont remplis de petits. C’est Jacobson qui a pu faire cette dernière observation, à Copen- hague, sur un Ver extrait do la jambe d'un garçon de treize à qua- torze ans, né en Afrique. Depuis lors, les mêmes embryons vivants ont été revus dans le corps des Dragonneaux, et jusque dans le pus qui sort des abcès que leur présence développe sur les parties qu ils habitent. M. Maisonneuve (1) a observé un cas analogue à celui décrit par Jacobson. Il lui a été fourni par un homme de vingt-huit ans, revenant du Sénégal, et qui portait sur le dos du pied une tumeur furonculeuso renfermant le Ver. M. Lebert (2) rapporte que «MM. Maisonneuve et Deville purent y étudier les petits Vers cylindriques, à tête mousse, de plusieurs centimètres de longueur (sic) et d’une grande agilité. » Plus récemment un autre tait semblable à celui de Jacobson et de M. Maisonneuve a été également observé dans un des hôpitaux de Paris. Il est probable, quoiqu’on ait dit le contraire, que l'orifice des organes sexuels femelles se trouve tout près de la bouche comme dans les autres Filaires ; cette disposition curieuse facilite l’éva- (1) Archives gén. de méd., 4" série, t. VI, p. 472. (2) Traité d anatomie pathologique gén, et spéç. Paris -1857, t. I, p. 402. NÉMATOÏDES. 135 cuation des œufs ou lorsque la génération est vivipare, celle des jeunes sujets, comme c’est le cas pour le Dragonneau. On ne connaît encore que la femelle de cette espèce. Le Dragonneau a été observé dans les diverses régions du corps, sous la peau des cuisses, des jambes, du scrotum, des bras, de la poitrine, etc., mais le plus communément on le voit autour de la cheville du pied. Les médecins français du Sénégal attribuent l’infection par les Dragonneaux à un séjour prolongé dans les marigots ou marais bordant le fleuve. C’est ainsi, suivant eux, que les matelots prennent cette espèce de Ver. Elle est originaire des régions intertropicales de l’ancien continent, surtout de certaines parties de l’Afrique (la côte de Guinée et le Sénégal); si on l'a trouvée quelquefois sur des Européens ou sur les habitants des colonies américaines, c’est, qu’ils en avaient apporté le germe de l’Afrique, de l’Arabie ou des Indes. Les blancs en sont attaqués comme les noirs, et un médecin de Curaçao, M. Doerssel, a rapporté à Hussein, qu’il a vu le même V or sur le Chien une fois a Buénos-Ayres, une autre fois à Curaçao même (1). Au bout de quelques mois, la présence de ces Helminthes déter- mine la formation de tumeurs volumineuses qui causent quelque- fois des douleurs atroces et dont on ne peut délivrer le patient que par l’extraction. Il se forme habituellement des abcès, et c’est alors au milieu du pus qu’il faut chercher le Ver. On 1 enroule avec précaution autour d’un bâton, ou d’un petit cylindre fait avec du diachylon, pour tacher de l’extraire en entier et sans le briser. Cette opération dure ordinairement plusieurs jours. On cite de nombreux accidents occasionnés par les morceaux de Filaires Dragonneaux restés dans les chairs. Si l’abcès tarde trop à se former, on recom- mande d’inciser la peau pour en extraire plutôt le \er. On peut le voir à travers le derme et même le sentir au doigt. Lœftler recommande de faire une incision au milieu de 1 endroit oh le Ver est perceptible au toucher, de placer dans la partie du corps qui le présente un morceau de bois fendu à l’une de ses extrémités, et d’exercer ensuite une traction tantôt sur une, tantôt s ur l’autre moitié du corps du Ver. Peré préconise le même mode de traitement. Il fut un jour chargé d’examiner, à Saint-Domingue, un bâtiment qui venait de (l)Hussem; Loc,cU.,y. 454. VERS. 136 Guinée. « Il trouva sur ce bâtiment un jeune nègre de dix à douze ans, qui était tellement maigre et affaibli, qu’il ne pouvait pas se tenir sur ses jambes. Après un examen attentif, il remarqua que cet enfant était incommodé par un Dragonneau qui était per- ceptible au toucher, non-seulement sur presque toute la surface du bas-ventre, mais encore sur une grande partie de la poitrine. Le chirurgien du bâtiment avait pris les protubérances que l’animal formait à l'extérieur, pour des veines superficielles; cependant ces protubérances provenaient de la position du Dragonneau. Ce chi- rurgien, après avoir employé inutilement toutes sortes de remèdes pour opérer la guérison, abandonna à la fin cet enfant comme un malade étique et incurable. Il est à remarquer que le petit nègre avait toujours conservé son appétit pendant la durée de la maladie. Peré l’acheta, pour une bagatelle, dans l’intention de le débar- rasser de son Ver, s’il était possible. Il pratiqua une incision de quatre lignes sur cette partie de la peau soulevée. Après avoir dis- séqué et écarté les lèvres de la plaie, il vit un corps blanc de la grosseur du la d’un violon, sur lequel, en exerçant une traction lente, il donna lieu à la formation d’une espèce d’anse. Quand le Ver ne voulut plus céder à la traction qui était exercée sur lui d’un côté, le médecin le faisait tenir par un aide, et il essayait de tirer sur l’autre bout. Il ordonna en même temps au malade de se tenir dans une position convenable, afin que les parties qui envi- ronnaient le ver se trouvassent dans un état complet de flexion ou de relâchement, de manière que la tension des muscles n’empêchât pas les mouvements du ver, et par conséquent sa sortie. Pin moins de quatre heures, ce médecin fut assez heureux pour l’extraire entièrement. Le malade ne sentit aucune douleur pendant cette opération, et il voyait sortir le Ver avec le plus grand sang-froid; il se rétablit ensuite à vue d’œil, sans prendre de médicaments, et il devint tellement gras et robuste, que Peré put le vendre douze cents francs trois mois plus tard, époque à laquelle il fut obligé de revenir en France (1). » Nous ferons suivre ici la lettre que Jacobson écrivit de Copen- hague à de Blainville au sujet du Ver de cette espèce qu’il eut occasion d’observer. « J’ai, parmi mes malades, dit Jacobson (2), un garçon de treize à quatorze ans, né sur la côte de Guinée, où son père, le frère du (1) Bremser, Traité zoologique et physiologique des Vers intestinaux de l’homme, Paris, 1837, p. 232. (2) Nouvelles Annales du Muséum d’histoire naturelle, t. 111, p. SO. KÉMATOÏDES. ‘ 3 1 célèbre philosophe Steffens, a été gouverneur. Cet enfant, après la mort de ses parents, a quitté 1 Afrique, dans le mois de mars de l’année passée, et après un séjour très court aux Indes occiden- tales, est venu ici dans le commencement d’octobre dernier. \ ers les premiers jours de décembre, il se plaignait de douleurs a la cheville interne de la jambe droite, et il s’y forma un abcès. Je fus alors appelé. L’abcès s’était ouvert, et un domestique en avait tiré Un morceau de Filaire de la grosseur d’une forte ficelle et de la longueur d’un pouce; mais il l’avait arraché de manière qu il n en avait enlevé que la moitié environ. Le jeune garçon ne parlant que la langue d’Oka, que nous ignorons tous ici, et ne sachant que quelques mots danois, encore difficiles à comprendre, nous pûmes cependant apprendre qu’en Guinée on lui avait déjà enlevé un Ver du pied. Quoi qu’il en soit, l’inflammation assez forte qui avait eu lieu autour de l’abcès ayant cessé, j’examinai le pied tous les jours, e t je parvins à découvrir que sur la peau du dos de cette partie, il y avait un Filaria medinensis. Je fis une petite incision dans un endroit où existait une anse assez grande, et je trouvai le Ver. Je le tirai alors, et je l’attachai sur un petit morceau de bois que je fis tourner sur son axe, en sorte qu’en très peu de jours, en con- tinuant cette môme manœuvre , je l’eus extrait complètement. Il avait presque une aune de longueur sur une épaisseur d’une demi- ligne. Sa couleur était entièrement blanche, la peau lisse, les deux extrémités légèrement pointues. » Les douleurs cessèrent bientôt, et la plaie guérit en peu de temps. Cependant l’abcès de la malléole interne s était changé en Un ulcère d’assez mauvais caractère. L’enfant n’éprouvait d abord Point de douleur et marchait facilement; mais quelques jours après elles se firent sentir de nouveau. J’examinai plusieurs endroits que je pouvais regarder comme suspects, et je découvris, sur le tendon fi’ Achille, une anse formée par un autre Ver. J y fis une petite incision, et l’animal se présenta aussitôt en formant une anse assez considérable sortant de son corps et par la plaie. » En examinant cette anse, je remarquai que la lancette avait fait Une petite ouverture au corps de l’animal et qu il en découlait une Matière blanche ; mais ce qui m’étonna le plus, c est que le Ver se xida et que les parois de son corps s’affaissèrent. Je conçus alois que la matière rejetée n’était que des œufs. Après avoir attache ^animal à un morceau de bois, je coupai une partie de 1 anse soitie je l’emportai chez moi pour l’examiner au microscope. Imaginez tous mon étonnement, loi'sque je vis que cette humeur blanc K 138 VERS . cju e je prenais pour des œufs n’était composée que d’une quantité innombrable de Vers pleins de vie et qui se mouvaient d’une ma- nière extrêmement vive. Ils sont cylindriques, tout à fait transpa- rents; la peau, sous certains aspects, est ridée ou presque articulée; l’une des extrémités du corps est légèrement atténuée, mais ar- rondie et obtuse; l’autre finit par une pointe extrêmement fine, droite et de la longueur de la moitié du corps environ. Le petit animal se roule et forme une spirale, en sorte qu’il ressemble à un Trichocéphale ; mais ce qui est presque inconcevable, c’est la quan- tité innombrable de vermicides dont le corps du Dragonneau est rempli, sans que j’aie trouvé aucune trace de viscère qui les ren- fermerait. Cette observation m’étonnant beaucoup, j’allai alors examiner 1 individu que je conservais dans l’esprit-de-vin. A ma grande surprise, en faisant des incisions en différents endroits, je fis, par la pression, sortir une masse de ces mêmes vermicides; en sorte que je pense que tout le corps de l’animal en est rempli- J’ai de nouveau constate aujourd’hui mes observations, en extrayant une nouvelle portion du Ver. Les vermicules que je fis sortir vé- curent plusieurs heures dans un tube rempli d’eau. Sont-ce bien les petits du Dragonneau? mais alors quelle quantité innombrable ! ou bien, je n’ose presque pas faire cette question, le Dragonneau ne serait-il qu’un tube ou un fourreau rempli de vermicules? » On sait très bien aujourd’hui que chez plusieurs Vers tous les viscères s’atrophient et font place aux œufs ou aux petits sortis des œufs par ovoviparité. Dans ce cas le corps de la mère n’est plus, pour ainsi dire, qu’une gaine destinée à protéger les œufs ou les petits. Comment le ver de Médine s’introduit-il dans l’économie? est-ce par la bouche, à 1 aide des boissons, ou bien est-ee par la peau ? Est-il encore dans 1 œuf au moment de son intromission, comme le suppose le docteur Chisalm (1), qui a traité plus de mille malades attaqués du Dragonneau, ou enfin s’introduit-il à l’état d’embryon comme le suppose Ilcat (2). Les anciens médecins n’ayant guère étudié l’histoire des Vers, leur opinion n’a pas une grande importance pour la solution de ces questions; et, au milieu de leurs nombreuses relations, qui sont souvent contradictoires, on ne sait trop que considérer (1) Essay on the mal. peslil. fevers, on the coast. of Guinea. London, 1801 . — ' Ediml. med. and Surgical Journal. 1815, vol. 15, p. us. (2) Observ. on the gen. of the Guinea - 1 1 onn ; in Edimb. med. und Surÿ*C<^ Journal, t. 12, p. 120. NÉMÂÎOÏÙES. 139 comme admissible. Nous allons toutefois citet quelques faits qui ont toute l’apparence d’avoir été bien constatés. Mais disons d’abord un mot de l’histoire des Dragonneaux. Les Vers de Médine sont des Vers nétnatoïdes; ils ont donc les s exes séparés; ils affectent déjà leur forme définitive au moment do l’éclosion et l’on sait que plusieurs espèces de la même classe vivent u n certain temps en parasites dans le corps de divers animaux, comme c’est le cas pour les Mermls, les Gordius, etc. 11 nous semble résulter du fait qu’il y a séparation des sexes et de l’état de gestation des femelles observées dans les plaies, que le dragonneau, au moment de pénétrer dans le corps de l’hôte qu’il attaque, doit avoir été fécondé, et l’on sait qu’on n’en a jusqu’à pré- sent observé que des femelles. Ce n’est donc pas précisément a l’état d’embryon qu’il s’introduit, et comme il est vivipare, c’est encore moins sous la forme d’œuf qu’il pénètre dans le corps de sa vic- time. En partant de là, on peut admettre qu’en général ce n’est Pas le breuvage qui infeste, mais bien les courses à pied, surtout à pieds nus, ou peut-être les bains de pied; nous verrons plus loin fine les jeunes Vers de cette espèce peuvent se déssécher complè- tement et revenir ensuite à la vie lorsqu’on les mouille. Ainsi que nous l’avons déjà dit les médecins français du Sénégal attribuent l’infection par les Dragonneaux à un séjour prolongé dans les marigots. C’est ainsi, suivant eux, que les matelots pren- nent cette espèce de parasites. Cherchons dans les auteurs quelques faits à l’appui de l’opinion fine les mêmes Vers peuvent aussi être contractés pendant une marche à pieds nus sur un sable échauffé. M. S. Oke (1) rapporte qu’un jeune marin de vingt ans arriva au °ap Coast castl, en juin 1 8à2, où il séjourna soixante-cinq jours, et fine pendant tout cc temps il n’alla qu’une seule fois à terre; il y resta pendant trois heures; il était nu-pieds et il avait trouve le sable tellement chaud qu’il avait eu de la peine à marcher. Tous les jours des Africains vinrent à bord ; plusieurs avaient le Dragonneau et ''liez quelques-uns d’entre eux les tumeurs formées par cc parasite étaient en pleine suppuration. Ce marin débarqua le là octobre li Southampton; il se portait bien. Dans le courant de mai 1853, il éprouva une douleur au talon du pied gauche; et, quinze jours "Près, il se forma un abcès qui s’ouvrit. Au milieu du pus le patient (1) Provincial medical Journal. London, 1813, n° 151, p. 118, et Wiegtnann s dfcMt), ; 1815, pag. 207. VERS. 140 découvrit un Ver de la grosseur d’une corde de violon et dont il retira un morceau de cinq pouces de long. Le 23 mai , un abcès sem- blable se montra à la partie inférieure de l’avant-bras gauche et il en sortit également un Dragonneau de trente-deux pouces. Sur le dos du pied droit, on sentit et l’on vit à travers la peau les circonvolu- tions d’un troisième Ver. M. Oke pense que les jeunes Dragonneaux se sont introduits par une plaie que le marin portait à la cuisse droite pendant son séjour sur la côte d’Afrique; nous croyons, au con- traire, que ces Vers se sont introduits directement par la peau le jour où il a fait sa course sur le sable (1). Le cas rapporté par M. Maisonneuve est celui d’un soldat qui avait servi deux ans et demi au Sénégal, et qui avait également marché pieds nus. Ce soldat montra, quatre mois après son retour en France, un furoncle sur le dos du pied gauche , d’où sortit, après une incision, un Ver de 9 pouces de long; il portait un second Dra- gonne.au au haut du mollet. Dans le pus comme dans le corps du Ver, M. Maisonneuve découvrit les myriades de petits Vers vivants, qu’il prit avec raison pour des embryons de Dragonneau (2)- M. Robin a eu également l’occasion de les observer, et il nous a montré le dessin de ces jeunes Vers (3). Dans le Journal d’histoire naturelle de Calcutta, M. Mac-Clel- land (h) a publié quelques faits importants. U a vu aussi des em- bryons vivants semblables à la mère, mais doués d’une vitalité plus grande qu’elle. Placés dans l’eau , ces jeunes Vers vécurent aussi longtemps que le corps fut enveloppé de ses mucosités : il 1 2 3 4 périrent rapidement sans cela. Une goutte de ces mucosités rem- plies de Vers était complètement desséchée ; elle fut mouillée à (1) M. Bilharz dit, d’après Burckhart, que les nègres de Scheodé prétendent que le Ver de Médine est ntroduit dans le corps, après l’inondation du Nil, P ar l’eau que l’ou boit. Hussem pense que ces Vers s’introduisent dans le corps par l'eau, quand on prend des bains. 11 a vu des sujets qui n’avaient pris que des bains de pied ga- gner le Filaire seulement dans les jambes, et d’autres qui avaient souvent nagé montrer ces Vers dans toutes les régions du corps, même au scrotum. La péné- tration de la Tique du Chien (genre Ixode) dans une petite tumeur du ventre d’une femme, lui fait supposer que le Ver pénètre du dehors, soit par un œuf in- troduit à travers l'épaisseur de la peau, soit à l’état jeune. (2) Archives générales, 1814, p. 472. — Wiegmann's Archiv. 1845, p. 208- (3) Robin, Filaire de Médine ( Gazette médicale, 9 juin 1855, p. 363). (4) Remarks on Dracunculus, in The Calcutta Journal of nal. hist., t. I, p. 33 9, Wiegmann’s Archiv. 1831, p. 34 t. NÉMATOÏDES. f-'l l'eau tiède vingt-quatre heures après, et les Vers revinrent rapide- ment à la vie avant que leur corps fût même complètement ra- molli. Un des bouts était encore sec tandis que l’autre bout se remuait déjà. La vapeur d’eau les fit mourir. Rouppe rapporte que les hommes de l’équipage dun na\ire de guerre, revenu de Curaçao en Hollande , et envoyés ensuite dans la Méditerranée, furent atteints de ce Ver, les officiers comme les matelots, et quoiqu’ils n’en eussent pas été incommodés lors de leur départ, les deux tiers des hommes en furent affectés. Ainsi ce n’est, qu’au bout de plusieurs mois que la présence des Aers s’est révélée (1). Les observations qui précèdent s’accordent sur ce point, que les femelles acquièrent une longueur excessive dans le tissu cellu- laire sous -cutané de l’homme, et qu’elles finissent, au bout de plusieurs mois , par former des abcès qui s’ouvrent a 1 extérieur. C’est la femelle qui , au lieu de quitter elle-même l’hôte , qui l’a hébergé jusqu’alors, pour déposer dans quelque flaque d’eau ou '•ans la terre humide sa nombreuse progéniture, c’est la femelle, 'lisons-nous, qui se débarrasse de son fruit dans le corps même 'lu sujet qui la loge, ce qui permet, à la faveur du pus, à ces Myriades d’embryons microscopiques, de vivre au dehors et de Percher une victime . Il y a peut-être cent mille à parier contre un que de tous ces embryons, il n’v en aura qu un seul qui arrivera a s a destination : c’est pourquoi il y a cent mille œufs pour un ver; la où le jeune adulte arrive facilement a son but, un ou deux Offifs suffisent pour assurer la conservation de 1 espèce. Des Européens ayant séjourné en Afrique ont egalement ressenti les atteintes de cette espèce de Ver, et plusieurs fois on en a vu entrer à leur x’etour dans nos hôpitaux pour s’y faire traiter. G est ainsi, comme nous l’avons vu plus haut, que plusieurs médecins ont eu l’occasion d’étudier le Dragonneau vivant , et qu ils ont r econnu que le corps de cet Helminthe était, pour ainsi dire, ''empli de petits Vers presque microscopiques et qui sont, bien certainement, les jeunes de cette espèce. Ceux que Jacobson eut l’occasion d’étudier vécurent plusieurs heures dans un tube rempli h’eau (2). L’histoire des Dragonneaux serait donc semblable à celle des Lordius et des Mermis, avec cette différence que les Dragonneaux v *vent aux dépens de l’Homme, tandis que ces derniers vivent aux (1) Rouppe, Ovcr de Z ieklen der Scheeplvarendcn, p. 216. (2) Nouv Ann. du Muséum, t. IU, p. 81. 142 VERS. dépens des Insectes, et que les femelles des Dragonneaux acquiè- rent leur dimension monstrueuse dans le corps du sujet qui les recèle, tandis que les Mermis, du moins le Mermis nigrescens , ne s’accouplent et ne prennent des organes sexuels qu’après leur sortie du corps. Au moment de leur maturité, les œufs des Dragon- neaux ont envahi tout le corps de la mère dont les viscères se sont atrophiés , et la femelle est ainsi réduite à l’état d’une sorte de gaine à œufs. Filaire ue l oeil (/' ilaria oculi ). — On trouve assez communé- ment chez les nègres, entre la conjonctive et la sclérotique, un Ver très effilé faisant 1 etïet d’une veine variqueuse , se mouvant avec assez de vivacité, et qui acquiert t pouce 1/2 à 2 pouces de longueur , sa présence cause quelquefois des douleurs très vives. M. Guy on a retire de l’œil d’une négresse de Guinée, amenée en Algérie , un de ces Vers qui était long de 38 millimètres , fili- forme, jaunâtre, terminé en pointe par une de ses extrémités, et offrait à l’extrémité opposée une sorte de mamelon dont la cou- leur noire tranchait avec celle du corps (1). Ce Ver est désigné dans quelques auteurs sous le nom de Fil aria oculi. Ce Ver appartient-il au Filaire de Médine dont il est question ci-dessus i Mous en doutons, mais on le connaît trop peu pour se prononcer, et il est à regretter que l’exemplaire que M. Guyon avait soumis à l’observation de l’un de nous n’ait pas pu lever les doutes qui existeront probablement longtemps encore sur la na- ture de son espèce. Nous rapporterons ici une autre observation de Filaire de l’œil faite longtemps avant par Bajon. Dans le mois de juillet 1768, dit ce médecin, le capitaine d’un bateau de la Guadeloupe amena chez moi une petite négresse âgée d environ six à sept ans, et me pria d’examiner un de ses yeux, dans lequel on voyait remuer un petit Ver de la grosseur d’un petit fil à coudre. Je l’examinai, et j’observai, en effet, un petit animal qui avait près de 2 pouces de long; il se promenait autour du globe de 1 œil, dans le tissu cellulaire qui unit la conjonctive avec la scléro- tique. En l’excitant, je m’aperçus que ses mouvements n’étaient point droits, mais tortueux et obliques. La couleur de cet œil notait point changée, et la petite négresse disait ne sentir aucune ( 1 ) Comptes rendus de l'Académie des Sciences; 1838, 2' sem., p. 733 . Gazette médicale de Paris; 1841, p. 106. - Rayer, Archiv. de médecine com- parée, et Cimier, Ann. d’occulistique, t. IX, p. 167 . NÉMATOÏDES* 143 douleur lorsque ce Ver s’agitait ainsi : elle avait cependant un petit larmoiement presque continuel. Après un premier essai infructueux, Bajon a saisi le Ver au mi- lieu du corps avec de petites pinces ; il a fait ensuite une ouverture a côté du corps du Ver avec la pointe d’une lancette, et avec une aiguille il a pu le retirer (1). MM. Nordmann et Rayer citent encore quelques autres observa- l'ons recueillis par M. Guyot qui a fait plusieurs voyages à la côte d’Angole , et qui a vu différents nègres affectés de cette maladie, d’après M. Guyot, les nègres appellent ce Ver Loa. Ces Vers lui ont Paru de la nature des Strongles, et il ne croit pas que ce soient des dragonneaux. Us sont très blancs, très durs, et moins longs à pro- portion. Bu reste, pendant sept voyages qu’il a faits à la côte d’An- £ole, il n’a jamais vu un nègre attaqué du véritable Dragonneau (2). M. Mongin mentionne encore l'exemple d’une négresse qui se Plaignait d’une douleur très vive dans l’œil, et qui avait un Ver Arpentant sur cet organe; il était long de 1 pouce 1/2 et de la gros- seur d’une petite corde à violon (3). Clot-Bey en a observé sur une négresse arrivée d’Afrique depuis Cinq à six ans , et esclave à Monpax , ville située sur les bords de *a Magdeleine (4). M. Lestrille, chirurgien de la marine française, nous a commu- niqué tout récemment, une observation analogue à celles que nous Venons de rappeler, et qu’il a eu l’occasion de faire lui-même Pendant son séjour au Gabon. Le 17 août 1854 un nègre appelé Chicou , vint lui demander de lui enlever quelque chose qui marchait dans son œil. Les phénomènes Présentés par le malade étaient les suivants : Clignotement fréquent ; sensation d’un corps étranger gênant les Mouvements de la paupière supérieure ; depuis le matin seulement l^il avait commencé à être douloureux; les vaisseaux de la con- jonctive étaient légèrement injectés; il y avait du larmoiement. A la Partie supéro-antérieure du globe de l’œil, vers l’angle externe, la c °njonctive oculaire était soulevée par un corps allongé flexueux 'lui s’étendait dans le sens transversal. A la première vue, ce corps étranger ne paraissait pas se mouvoir; mais, en soulevant avec une (1) Mém. pour servir à l’histoire de Cayenne et de la Guyane française, t. I, P' 325. (2) Mém., dissent, etobserv. de chirurgie, par Arrachart, p. 228. Paris, 1803. (3) Journal de médecine, t. XXXII, p. 338. 1770, (1) Archives générales de médecine, t. XXX, p. 573. VERS. IM pince dissection la conjonctive qui était décollée dans une assez grande étendue , des mouvements de reptation purent être aisé- ment aperçus. Une incision ayant été faite à la conjonctive avec des ciseaux courbes sur le plat, le Ver pût être saisi avec des pinces. M. Lestrille a bien voulu nous remettre ce Ver, qui est une espèce de Filaire appointie à l’une de ses extrémités, obtuse à l’autre et longue de 0,030. Sa bouche est inerme. Nous tenons du même observateur que les cas analogues ne sont pas rares au Gabon, et avant son départ de la côte d’Afrique il fut aussi consulté par une négresse qui était, selon toute apparence, porteur d’un semblable Entozoaire; mais la douleur avait son siège à la face postérieure de l’œil, et M. Lestrille n’a pas pu s’assurer de la justesse de son diagnostic. Filaire nu cristallin ( Filaria lentis). — On n’en connaît que la femelle qui a 15 millimètres de long et 0, ,n, "5 de large. M. Diesing place ce Filaire dans sa première division des Acheilostomi et il lui donne pour caractères une bouche orbiculaire et nue ou sans armure avec le corps grêle, linéaire et enroulé en spirale. Le corps de la femelle est légèrement renflé d’un côté et terminé du côté de la queue par une pointe aiguë. M. Grafe envoya en 1831, à M. Nordmann, deux cristallins extraits des yeux d’un aveugle, qu’il avait opéré de la cataracte. Dans l’une de ces lentilles, qui était encore entourée de sa capsule, M. Nordmann découvrit dans l’humeur de Morgagni, deux Filaires entortillées. 11 étudia ces lentilles une demi-heure après l’opération- Dans celle qui était dépourvue de sa capsule, il ne découvrit riem La longueur des vers observés dans l’autre était de 3/A de ligne. M. Nordmann put remarquer dans leur intérieur les différents viscères ; mais il avoue que les circonstances dans lesquelles il a dû observer ces parasites, ne lui ont pas permis d’établir le diagnostic précis de leur espèce. Depuis cette époque, plusieurs cristallins d’individus cataractes ont été examinées par M. Nordmann, mais sans qu’il ait pu y décou- vrir des Entozoaires. M. Ammon a figuré un Filaire trouvé dans l’œil d’un individu de soixante et un ans, opéré de la cataracte, mais qui ne paraît pas complet (1). Au mois de mai 1852, M. Nordmann reçut du professeur Jungkerb (I) Klinische Darstellungcn, pl. XII, ûg. 22 et 23. NÊMATOÏDKSÎ 145 un cristallin devenu opaque [cataracta lenticularis vtridis), dans lequel se trouvait un Pilaire vivant, long de 5 lignes 1/2 1 . M. Gescheidt a trouvé dans le cristallin d’un homme de soixante et un ans, affecté de cataracte, trois Filaires dont 1 un avaitdeux lignes de long, l’autre un peu moins, et le troisième à peine trois quarts de ligne. Ce dernier était contourné en spirale, et cet observateur se demande si c’est un mâle ou une jeune femelle. Il pense que ce Pilaire est de la même espèce que celui décrit par M. Nordmann. Le cristallin lui avait été remis par le professeur Amrnon (2) . Ces Vers sont loin d’être suffisamment connus pour qu’on leur assigne une place définitive dans le catalogue des Nématoïdes. Vous en dirons autant du Pilaire observé par M. Gescheidt dans le corps vitré d’un chien, corps vitré qui était changé en une masse opaque et blanchâtre, ressemblant a un dépôt de lymphe (3). Pilaire bronchial ( Filuria bronchiatis hominis). — Ce Ver, qui n'a été vu jusqu’à présent que par Treutler et dont la tête a été prise pour la queue, est loin d’être suffisamment connu. Treutler l’a trouvé dans les glandes bronchiales du cadavre d’un domine de vingt-huit ans. Quelques exemplaires de ces vers avaient plus d’un pouce de longueur; les autres étaient beaucoup moins longs. Ils avaient le corps allongé, arrondi, un peu comprimé des deux côtés, d’un noir brunâtre , avec des taches blanches sur une partie de la longueur, aminci à une extrémité, à moitié transparent 4 l’extrémité opposée, et recourbe aux deux bouts après la moit. Comme l’a fait remarquer Rudolphi, c est en prenant la tete pour la queue et les pénis pour des crochets buccaux proéminents, •lue Treutler a fait de ce Ver le genre Harnu- taria, qui doit être supprimé. Fig. lie.— Fiîana papil- Fn attendant qu on le connaisse mieux, il est prudent d’en laisser l’espèce dans le genre Pilaire, d’autant plus que l’on trouve plusieurs espèces de Filaires véritables dans les voies ''espiratoires des mammifères. Pilaire du Cheval [Filuria papillosa ) (Fig. H6). — On doit citer cette espèce parmi celles dont il est le plus souvent parlé (1) Mikrog. Beitrdge, Heftll, p. 9. (2) Rayer, Archives de médecine comparée , et Ammon, Annales d' oculistique, *• IX, p. 160. — Sichel, Iconographie ophthalmologique. Paris, 1858, p. 702 et su >v. et pl. LXXII. (3) Ibid., p. 176- n. 1 « VERS. 1Ü6 dans les ouvrages d’helminthologie et de médecine vétérinaire. Le corps en est très mince, un peu plus grêle en arrière qu’en avant, de couleur blanche; la bouche est petite, terminale; la tète porte huit papilles disposées en croix. L’extrémité caudale du mâle est plusieurs fois repliée en spirale et présente deux ailes membra- neuses; la femelle a le bout de la queue tronqué et un peu con- tourné. Elle est vivipare. Le mâle a 70 millimètres do longueur; la femelle en a ordinaire- ment plus du double; elle atteint jusqu’à 20 centimètres. On trouve cette espèce dans les cavités abdominale et pectorale du Cheval, de l’Ane, du Mulet, du Bœuf et du Buffle. On la trouve aussi, paraît-il, dans le corps vitré, dans la chambre anté- rieure, quelquefois entre les membranes du globe de l’œil; on l’a observée encore entre les membranes du cerveau, dans les mus- cles et dans l’intérieur de l’intestin. Sur quatre-vingt-douze chevaux abattus à Vienne, un seul conte- nait oc Pilaire. Pilaire a trois épines [Filaria trùpiAulosa ). — Le corps est court et sensiblement aminci en avant; la bouche est arrondie et porte trois épines noueuses. La femelle a 7 millimètres de long. Ce Ver n’a encore été vu que par M Gescheidt, qui l’a trouvé sous la membrane hyaloïde du corps vitré, chez le Chien (1). Fila ire lacrïmal ( Filaria lacrymalU ). — Ce Ver a d’abord été observé par Bonetî, et, dans ces dernières années, il a été étudié avec quelque soin par MM. Gurlt, Gescheidt, Gerber et Creplin. Le corps est filiforme, aminci des deux côtés, l’extrémité cau- dale du mâle formant un demi-tour dé spire. La bouche est arrondie et sans épines. La femelle est vivipare. Le mâle a de 15 à 16 millimètres de long; la femelle de 20 à 22 millimètres. Ce Ver habite dans le conduit lacrymal ou entre les paupières du Cheval et du Bœuf domestique. Nous l’avons observé en Belgique. Le genre Sitroptère (Spiroptera) va nous fournir quelques remar- ques intéressantes; une de ses espèces est parasite de l’homme. Spiroptère de l’Homme [Spirnptera hominis). — Ce Ver est encore très peu connu, et ce n’est, que dans quelques cas exceptionnels qu’on l'a observé. ü est- blanchâtre, mince, très élastique, roulé en spirale et légè- (î) Amman' s Zeitschrift fur Ophlhalmologie , t. 111, p. 37. — Froriep's Notize n ’ t. XXXIX, p. 55. NÉMATOÏDÏS. 147 rement effilé aux deux extrémités; sa tête est tronquée et porte deux ou trois papilles; la queue de la femelle est terminée par une pointe courte et obtuse, plus épaisse chez elle que chez le mâle, qui a en outre à sa base une aile membraneuse. Le mâle est long de 18 millimètres; la femelle de 22™'”, 5. La présence de l’aile membraneuse à la queue suffit pour distin- guer cette espèce de toutes celles qui vivent aux dépens de l’homme ; sa taille, sa forme amincie aux deux bouts, sa tête tronquée et la présence d’une ou de deux papilles font aisément reconnaître la femelle. Ce Ver a d’abord été vu à Londres, chez une femme pauvre qui souffrait depuis plusieurs années de douleurs violentes dans les cuisses et dans la vessie; ces douleurs étaient accompagnées d’une rétention d’urine. Dans l’espace d’un an elle en rendit un millier, dont le docteur LSarnett envoya quelques-uns à Rudolphi pour les lui faire examiner. Bremser, après avoir d’abord émis l’opinion que ce n’étaient pas des vers, les a considérés ensuite comme des jeunes du Stroig/e géant. M. Diesing cite cette espèce; mais il la place dans la catégorie de celles qui demandent encore de nouvelles recherches. Spiroptère mêgastome (. Spiroptera megostoma ). — Ce Ver a d’abord été vu par Rudolphi, à Berlin, et depuis lors il a été observé dans plusieurs localités en Europe, et surtout à Paris, par MM. Rayer, Valenciennes et Blanchard. M. Blanchard, dans ses Recherchas sur ^organisation des Vers, diten avoir fait la description anatomique plu- tôt d’après les observations de M. Valenciennes, qui avait fait faire u n dessin de ce Nématoïde, que d’après les siennes propres. Le corps de ce Ver est filiforme et de couleur blanchâtre; sa tête Porte quatre lobes élargis, elle est séparée par un étranglement; ^ bouche est grande. Le mâle a la partie supérieure du corps en- roulée en spirale , et garnie d’ailes membraneuses. Ses spiculés s °nt arqués et inégaux. La femelle a la queue droite en pointe arrondie ; la vulve est. située vers le tiers antérieur du corps. Le mâle est long de 7 millimètres; la femelle de 11. On trouve le Spiroptère mégastome dans des tumeurs de l’estomac du Cheval, en dessous de la muqueuse, qui est alors percée de trous. Sur vingt-cinq Chevaux, M. Valenciennes en a observé onze fois. V. Blanchard, qui a établi son genre Spirure d’après le Spiroptera I' a lpœ, place dans le même genre ce parasite du Cheval (l). (1) Voyage en Sicile , p« 242. Nous transcrirons ici un extrait de la note que M. Valenciennes a communiquée à l’Académie des sciences en 18A3, au sujet des Spiroptères mégastoines : « C’est vers la fin de mai que j’ai trouvé , pour la première fois , dans l’estomac d’un Cheval entier, boiteux, mais du reste bien por- tant , et abattu pour la nourriture des animaux carnassiers de la Ménagerie, une de ces tumeurs; elle avait 0 n, ,0ù0 de diamètre, et 0 m ,030 de saillie sur la surface interne de ce viscère. Depuis cette époque , j’ai examiné les estomacs de tous les Chevaux que j ai pu me procurer, et, afin de connaître la fréquence de cette affection dans le. Cheval, M. Rayer a eu la complaisance de rechercher de son côté, dans un certain nombre de Chevaux, des tubercules sem- blables à celui dont il a bien voulu prendre communication. Il résulte de ces recherches que sur vingt-cinq Chevaux , onze nous ont présenté des tumeurs plus ou moins développées. C’est donc une maladie très fréquente chez le Cheval, du moins dans la saison de l’année où nous sommes. Il me paraît, assez étonnant qu’elle n’ait pas été mieux signalée par les vétérinaires, car je ne puis en rapprocher qu’un seul cas cité par Rudolphi. » Parmi ces onze Chevaux malades , un avait deux tumeurs , un autre en avait quatre. Elles étaient de grosseur inégale , mais il ne paraît pas qu’elles dépassent les dimensions que j'ai données plus haut. On peut facilement les énueléer, et l’on voit qu’elles sont con- tenues entre la muqueuse et la fibreuse du canal digestif. » Des ouvertures , dont j’ai vu le nombre varier de une à cinq , établissent une communication entre l’extérieur de la tumeur et l’estomac, et les Helminthes peuvent s’introduire facilement dans la cavité de cet organe. Ces trous à travers les muqueuses n’altè- rent, pas cette membrane ; aucune inflammation n’est développée ni sur la tumeur ni autour des ouvertures. La fausse membrane qui forme l’enveloppe du kyste a une assez grande épaisseur, une enveloppe fibreuse. La tumeur est divisée par des replis nombreux en plusieurs cavités qui communiquent toutes ensemble, et elle est remplie par un mucus qui se concrète quelquefois tellement, que la tumeur prend une dureté squirrheuse résistante au scalpel ; le mucus mou ou solide contenait toujours une très grande quantité d’Entozoaires. La place et la contexture de ces tubercules sont donc tout à fait différentes des tumeurs vermineuses observées dans l’œsophage du Chien par M. Rayer ou déjà par Morgagni, le pre- mier de ces anatomistes ayant trouvé le tubercule œsophagien du Chien à la surface externe de la tunique musculaire du canal di- NÉMATOÏDES. 1/|9 gestif, et n'ayant aucune communication avec l'intérieur de cet organe. » Les mâles ne m’ont pas paru dépasser 0 m ,010 de longueur sur 1/2 millimètre d’épaisseur. La Louche, dépourvue de papilles, s’ouvre à l’une des extrémités, qui est droite, et un petit, bourrelet dû au plissement de la trompe fait une légère saillie au-devant du corps. L’extrémité opposée est roulée en spirale, et l’on voit, a l’aide d’un grossissement suffisant , qu’elle est garnie de deux pe- tites ailes entre lesquelles sortent deux verges grêles et courbées, dont l’une est toujours plus longue que l'autre. Eu fendant le Ver sur sa longueur et le plaçant sous le microscope, on aperçoit, sous l’enveloppe musculaire commune, que le Ver a une trompe de cou- leur brune, à peu près du huitième du tube digestif. .1 ai vu cette trompe sortir de près d’un tiers de sa longueur. Cette organisation montre donc que ces animaux ont quelque chose d’analogue a celle des Né inertes et à celle d’un grand nombre d’Annélidcs. Après la trompe, on voit le canal alimentaire suivre, en taisant de- légères ondulations, la longueur du corps jusqu’à 1 anus, percé tout près de l’extrémité de la queue. Les deux verges ont les mouve- ments très distincts et tout à fait indépendants ; chacune d’elles est creusée, dans toute sa longueur, d'un canal qui s ouvre à la pointe par une fente longitudinale comme une aiguille d’inoculation ; elle ressemble tout à fait à la dent venimeuse d’une Vipère. Elle est contenue dans une poche membraneuse dont les parois se plissent , et sur lesquelles s’insère l’extrémité des canaux fins et tortueux qui vont se rendre à un filet unique replié plusieurs fois autour de l’intestin. C’est le testicule, qui se termine par un petit bouton. » La femelle est un peu plus grande que le mâle , j’ai vu sa taille varier de 0 m ,013 à 0"*,032; l’épaisseur des plus grands individus n’est pas tout à fait de 1 millimètre. Elle se distingue extérieure- ment, du mâle parce qu’elle est toute droite; l’extrémité postérieure n’est pas roulée en spirale, elle ne porte pas d’ailes; la trompe est plus longue et plus protractile; au tiers antérieur du corps on trouve l’ouverture de la vulve, fente linéaire et longitudinale à la- quelle s’abouche un canal transversal et court, , sorte d’utérus qui se divise en deux longs filets de longueur inégale : l’un, le plus court, remonte vers l’extrémité antérieure ; l’autre s’enroule de même autour de l’intestin en se portant, vers la queue. Un des indi- vidus que j’ai placés sous le microscope a pondu sous mes yeux , et M. de Quatrefages, qui m’a prêté son aimable et savant concours dans cette anatomie, a été aussi témoin de ce fait. Un voit toujours. VERS. 150 et très aisément, les longs ovaires remplis de milliers d'œufs aux- quels ils donnent naissance ; on ne peut donc avoir le plus léger doute sur la nature et les fonctions de ces organes. » Ayant attaqué les tuniques membraneuses de ces petits Vers par des gouttes de solution de potasse concentrée, j’ai vu l’épiderme du corps se soulever, mais résister à l’action dissolvante du réactif. Cet épiderme n’est donc pas delà nature de la corne, mais proba- blement de celle de la chitine. Enfin , pour terminer les observa- tions faites sur ces petits parasites qui abondent quelquefois dans l’estomac du Cheval, je dirai que j’ai trouvé deux de ces animaux accouplés, et que M. Rayer a aussi observé un cas d’accouplement. La manière dont, le mâle saisit sa femelle en l’enroulant dans la spire de sa queue, et en appliquant ses ailes de chaque côté de la vulve, qui lui servent alors comme de ventouses pour se maintenir rapproché de la femelle, montre comment sa forme a été appropriée par la nature à l’usage qu’il doit en faire (1). » Spiroptère ensanglanté ( S/jiroptera sanguinolent a). — Ce Ver a été observé depuis longtemps par Heylc et Red, et depuis lors plu- sieurs helminthologistes qui l’ont retrouvé se sont attachés à ex- poser sa structure anatomique. Cette espèce a le corps toujours rougeâtre, mince, surtout en avant, avec la bouche grande et entourée de papilles. La queue est tournée en spirale chez le mâle et elle porte deux ailes vésicu- leuses. Le mâle est long de 50 millimètres; la femelle de 70. Ce Spiroptère habite aussi, comme celui du Cheval, dans des tumeurs de l’estomac et de l’œsophage, ou même de l’intestin. C’est un parasite du Loup, du Chien et du Renard. Ou l’a observé en Allemagne et en France. Spiroptère stuongyun ( Spiroptern strongylino). — Cette espèce n’a pasété rencontrée souvent ; c’est Rudolphi qui l’arcconnuele premier. Le Spiroptère strongylin a le corps très effilé en avant, avec la bouche orbiculaire et sans papilles, et il se distingue en outre par sa couleur blanchâtre; l’extrémité caudale du mâle est contournée en spirale et porte des ailes larges et arrondies. Le mâle est long de 12 millimètres ; la femelle de 20. 11 habite l’estomac du Sanglier et du Cochon ; il n’a été vu qu’en Allemagne. Sur dix-neuf Sangliers, deux seulement avaient ce Ver (Musée de Vienne). Natterer l’a retrouvé au Brésil, dans l’es- tomac du Pécari à lèvre blanche. (!) Comptes rendus , t. XVII (18i3), p. 71. NÉMATOÏDES. 15 Spiropterk a nez saillant [Spiroptera nasuta) . Kudolphi a le premier décrit cette espèce, qui se distingue des autres sous divers rapports. Le corps se termine en avant par une double saillie de laquelle descendent quatre bourrelets flexueux qui se recourbent; la bouche est, arrondie. Le mâle a la partie postérieure du corps enroulée et portant des rudiments d’ailes membraneuses. 11 mesure de U à 5 millimètres de long. La femelle a le double, et son corps est arrondi on arrière. Elle est vivipare. On le trouve dans le gésier du Moineau et du Coq. Sur quinze cent cinquante-sept moineaux, treize seulement con- tenaient ce Spiroptère, d’après des observations faites au musée de Vienne. SprnoPTÈRE hameçonné [Spiroptera ham.ula.td). — Natterer a trouvé ce Ver au Brésil, dans une excroissance superficielle du gésier d’un Coq. Le mâle, long de 10 millimètres, a l’extrémité, caudale enroulée e n spirale et des ailes membraneuses rudimentaires; la femelle a 13 millimètres de long. Spiroptère tricolore [Spiroptera tri.colur). — Ce ver habite des tubercules qui se, développent dans l’épaisseur des parois de I œso- phage et du ventricule succenturié, chez les Canards. Le corps est filiforme, épineux en avant, noirci par l’intestin, rouge dans la couche intermédiaire et blanc à la surface ; il est obtus aux deux extrémités. On n’en connaît que la femelle, qui est longue de 2 7 millimètres- M. Bellingham l’a vu en Irlande, dans l’j4 nas Tadorna. M. Dujardin l’a trouvé à Rennes, dans un Canard sauvage et, dans un Canard do- mestique. M. Dujardin fait un genre distinct de cette espèce, sous le nom d’HYSTRlCUIS (1). Spiroptère a queue crochue [Spiroptera uncinata). — Cet hel- minthe n’a été vu encore qu’à Berlin, dans des tubercules de 1 œso- phage d’une Oie. Son corps est plus mince en arrière qu’en avant ; sa tête n’est pas distincte et. elle est sans ailes ; la bouche est. orbiculaire et entourés de six papilles semblables it des valvules. Le male, enroulé eu spirale til ailé dans la partie postérieure du corps, mesure 9 millimétrés de l°ug; la femelle, un peu plus grande et plus épaisse, porte un cro- chet au bout de la queue. ( 1 ) Helm inthes, p . 290. VERS . 152 Genre Prolepte {Proleptus, Duj.). — Lu tête est très amincie, la bouche sans lèvres ni papilles, l’œsophage très long ; le mâle a deux spiculés inégaux. Prolepte gordjoïde ( Proleptus gordioides). — Le corps est très eftilé en avant; la tête ne présente rien de particulier, si ce n’est qu’il n’y a aucune apparence de papilles ni d’armure, et qu’elle est très légèrement échancrée au bout. Le corps est d’un blanc mat. La peau est lisse et unie. Ce Ver est long de 15 à 20 centimètres, et il a un millimètre d’épaisseur, du moins dans le sexe femelle. La génération est vivipare. Nous l’avons trouvé dans les parois de la matrice et dans le cho- rion des œufs d’un Squale pêché sur nos côtes de la mer du Nord, le Galeus canis, qui portait une vingtaine de jeunes. Il est de toute évidence que ce Ver perfore les membranes et qu’il peut passer d’un organe creux dans un autre. Genre Fjlaroïde ( Filaroides ). — Ce genre est caractérisé parles segments ridés qui lui permettent de s’allonger et de se distendre à mesure que sa progéniture se développe. Quand le Ver est plein, on ne distingue plus qu’une gaine à œufs. Fixaroïre des Mustèt.es ( Filaroides Mustelarum) . — Redi paraît avoir trouvé le premier ce singulier Ver quivit dans le poumon des Putois et des Fouines. Le Filaroïde forme un petit sac qui fait saillie à la surface du poumon sous la forme d’un tubercule. Dans ce sac sont logés plu- sieurs Vers de sexes différents, entortillés de manière à ne pouvoir en isoler un seul. U faut en chercher de jeunes pour obtenir des sujets complets. Ce Ver est très long, très grêle, et il montre sur toute sa longueur une bande noire à l’intérieur, qui est formée par le tube digestif- Il est. vivipare: on voit en même temps des embryons à tous les degrés de développement. Dans chaque anse on en aperçoit d’uu âge différent. Sous ce rapport, ce Ver est fort intéressant à étudier- Genre Odo.ntoiue [Odontobius) . — Le corps est blanc et liliforme j la bouche est arrondie et entourée de plusieurs pointes cornées. La queue est enroulée circulairement. L’espèce unique, Odontobius Ceti, vit sur les fanons des Baleines» mais probablement dans le premier âge seulement. C’est, auprès de 5 îles Malouines que M. Roussel de Vauzèine l’a observée (1). Il esta supposer qu’à l’étatadulte ces Filaires habitent librement dans la mer- ( 1 ) Ann. sc. nat ., 2' stfrie, t. I, p. 326. 153 fiORDl ACÉS . Ordre des tiordiaeés. Ces Vers sont connus depuis longtemps, mais comme on le pense bien, ce n’est que depuis quelques années, et cela grâce aux travaux de MM. Dujardin, de Siebold et Meissner, que leurs affinités avec les Pilaires ont été définitivement établies. Gesner en avait déjà observé dans l'eau et sur des plantes cul- tivées. C’est Linné qui leur a donné le nom de Gordius, à cause des nœuds qu’ils forment en se tortillant. Cuvier les place, sous la dé- nomination de Dragonneaux, à la fin des Annélides, tandis que de Blainville et Lamarck les rapprochent avec raison des Pilaires. Les Gordius (1) ressemblent extérieurement aux Pilaires, mais ils ont le tube digestif incomplet, et ils subissent une demi-méta- morphose. Ces Vers passent une partie de leur vie à l’état libre. Ils forment un groupe très remarquable sous divers rapports. On trouve souvent en été, dans des flaques d’eau après des inon- dations, dans l’eau des fontaines, dans les canaux ou même dans les rivières, des Vers extraordinairement grêles et longs qui se tortillent et sont fins comme une corde de violon ; ils ont jusqu’à un pied de longueur et même au delà : ce sont les Dragonneaux (2) . Au mois de juin on voit quelquefois apparaître, après une pluie d’orage, sur les plates-bandes des jardins, des Vers tout aussi minces ou même plus minces, mais qui sont moins longs; ils se tortillent également dans tous les sens ; on les découvre quelque- fois aussi sur les arbustes, là où un instant avant on n’avait rien observé: ce sont les Mermis. (1) Grube, Vebei • einige Anguillulen, und d. Entwiclcel von Gordius aquations ( Wiegm. Archiv, 1849, I, p. 358). - V. Siebold, Ueber die Wanderung der Gordiaceen ( Uebers . d. Arb. u. Verhand. de Schles. Ges. f. vaterl. Kultur, 1850, p. 3 8 ). _ v. Siebold, Entom. L eil. Sletlin, 1850, p. 238. — Girard Charles, Bist orical Sketch of Gordiacea (Prnceed. Acad nal. Sc. Philad., 1857, t. V, p. 279 ) Leidy A Flora and Fauna within Uving Animais ( Smilhsonian Contri- butions' to knowledge, t. I, 1851, p. 6, note).-V. Siebold, Beitrhge zur Natur- gesch. der Mermüen (Xeitschr. fur tuiss. Zaol., t- l8 '> 3 ’ P- 201). — Meissner, Beitriige zur Anal, und Physiol. von Mermis albicans (Idem, t. \ , p. 207).— Br*" triige sur Anat. und Physiol. der Gordiaceen (Idem, t. V p. 1 ; 1856). (o) n S ’en est rencontré de beaucoup plus longs, soit dans certaines sources des Pyrénées, soit en Languedoc, dans la terre humide. Ils passent pour envahir, dans quelques circonstances, le corps des bestiaux, mais ce ne peut être qu acci- dentellement. Nous en avons trouvé à Montpellier dans la terre d un vas fleurs; leur longueur variait entre 0,40 et 0,n0. VERS. 15â Ces Vers apparaissent parfois en grande abondance et brusque- ment, On les croirait tombés du ciel. D’où viennent-ils donc? Ce sont des Mermis qui ont passé la plus grande partie de leur existence dans le corps de quelque espèce d’insectes aux dépens des- quels ils se sont développés, et quand le terme de leur évolution approche, ils quittent leur hôte, s’accouplent et déposent leur pro- géniture dans un lieu convenable pour le développement, ils de- viennent principalement libres lorsque le Hanneton sort de terre, c’est-à-dire au mois de mai. MM. Leidy et Meissner ont tout récemment fait une étude spé- ciale de ces Vers. La femelle dépose dans l’eau des millions d’œufs réunis sous la forme d’un fin cordon, que M. L. Dufour avait pris pour un Ver parasite des Gordius. En trois semaines l’éclosion a lieu. Les embryons ne ressemblent aux parents ni pour la forme ni pour la construction. M. Meissner a vu les jeunes larves de Gor- dius pénétrer dans le corps de larves d'insectes, et s’y enkyster, mais il n’a pu les suivre plus loin. Ces Vers ont une organisation pins simple que les Nématoïdes en général ; ils ont une bouche, mais point d’anus; une glande qui s’ouvre en avant et des organes sexuels mâles ou femelles s’ouvrant en arrière. Les mâles des Gordius ont le corps bifurqué en arrière. Les embryons diffèrent des adultes par des piquants qui ornent l’extrémité céphalique. M. Leidy croit avoir trouvé un jeune Gordius enkysté dans le mésentère de la Grenouille. La famille des GOKDIDES ne comprend jusqu’à présent que les trois genres Gordius , Mermis et Chordode. Le genre Gordius ( Gordius , L.) est celui qui paraît le plus nom- ' breux en espèces. La plus commune en Europe est le Gordius aquatique ( Gordius ugualicus). — On la nomme commu- nément. Dragonneau , nom qui était donné primitivement au Ver de Médine ; elle est aussi appelée Crinon, etc. Ce Ver se distingue surtout parce que l'extrémité céphalique de son corps est légèrement gonflée au bout. Il est de couleur brune et acquiert jusqu’à deux pieds de longueur, il pond ses œufs réunis sous la forme d’un fil, comme le font les Crapauds. M. Meissner a vu 1 accouplement, et il a pu suivre tout le développement des embryons. Au moment de leur éclosion, ils iront point de tube digestif et leur tête est armée d un capuchon portant douze stylets sur deux rangs et un stylet principal et central qui leur sert à perforer les tissus. GOMIACÉS. 155 La seconde espèce reconnue par MM. de Siebold et Meissner, ou le Gordius subbifurcus. diffère suri oui parce que l’extrémité anté- rieure de son corps n’est pas gonilée et parce que l’extrémité pos- térieure en est légèrement bifurquée dans les deux sexes, comme *>on nom spécifique l’indique. M. de Siebold admet l’existence d’une troisième espèce sous le nom de Gordius tricmpidatus (1). Voici un exemple bien remarquable d’un Dragonneau introduit dans le corps d’une jeune fille, et dont le docteur Hessling a fait Part à M. de Siebold (2) : Une jeune fille a en effet vomi une femelle vivante de Gordius aqmticus ayant 23 pouces de long. C’était une vachère du lac Schliersee, dans les montagnes de la Dernière. Nous transcrivons ici les renseignements que le docteur Hessling a donnés à cet égard à M. de Siebold : « N. N..,, âgée de vingt-deux ans. Hile d’un laboureur aisé du Schliersee, était d'une constitution robuste et jouissait d'une santé continuelle. A 1 âge de quinze ans, la menstruation se produisit chez e Ue sans les moindres difficultés/ et elle n’éprouva jamais de dé- rangements. Au mois de janvier 1855, elle tomba malade avec les symptômes suivants : La jeune fdle au teint vermeil et aux joues rouges devint pâle ; son caractère, autrefois gai, devint changeant, tantôt turbulent, tantôt profondément mélancolique, accompagné d’une peur indicible, venant de dangers imaginaires, de grandes in- quiétudes, et d’un tremblement dans tous les membres. Ajoutez à cela une douleur pénétrante à la part ie postérieure du la tète, de temps à autre des souffrances asthmatiques, de fréquentes envies de rire, souvent des sanglots et des bâillements pendant des heures en- tières, des horripilations légères; son pouls était agité et inégal. Les affections gastriques faisaient défaut : il n’y avait ni disposi- tif Zeitsehr ■ fürwiss. Zooi., vol. VII, p. 143. (2) On distingue plusieurs autres espèces parmi les Gordius européens. M. lîaird ; in Gray, Calai, oflhe spec. of Entozoa in the British Muséum ), en admet leur, en tenant compte de ses propres observations, ainsi que de celles de Muller el de MM. Charvct, Dujardin, de Siebold, etc. Nous en avons étudié un autre qui venait de l’Algérie ( Gordius bifurcalus, è- Gerv.). l e Musée de Hambourg possède un Gordius rapporté de Calcutta par un capi Line de navire, et qui est assez semblable au Gordius aquaticus. M. Baird n ommc Gordius sphenura une espèce également trouvée dans l’Inde. Le même auteur cite, mais avec doute. Comme appartenant à la Jamaïque, un Gordius encore différent, qu’il appelle Gordius platyura. VERS. 156 lion pour le vomissement, ni vomissement réel, ni manque d'ap- pétit. A la question si elle ne se rappelait pas avoir mangé quel' que chose de nuisible, elle répondit négativement de la manière la plus formelle. Le médecin de Schlierseo la traita comme hysté- rique, et les calmants firent disparaître le mal, à l’exception des coliques dans le bas-ventre. Après neuf mois, la même mala- die se manifesta de nouveau ; les symptômes ci-dessus revinrent avec une plus grande véhémence; le tremblement des membres, les angoisses, la difficulté de la respiration étaient insupportables. Comme alors il y avait absence d appétit, envie de vomir, et que la langue était chargée, jaunâtre, on donna un vomitif. Au qua- trième vomissement se montra, à la grande frayeur de la ma- lade, un Gordius. Immédiatement après cessèrent tous les sym- ptômes nerveux, et cette jeune fille redevint alors aussi bien portante et aussi forte qu Auparavant. La menstruation, qui avait cessé depuis la première maladie, reparut aussi avec une marche régulière. » M. de Siebold fait remarquer qu’il ne regarde pas ce Ver connue étant îeellement un helminthe de 1 homme, mais bien comme un pseudo-helminthe. N'est-ce pas plutôt un helminthe erratique? Tl avait acquis son développement dans le corps de quelque insecte, et, en émigrant du corps de celui-ci, il s’est sans doute perdu dans 1 estomac de la jeune fille. 11 est probable que cette tille hystérique a avalé le Ver dans quelque breuvage ou avec sa nourriture, peut- être même avec l’insecte qui l’avait nourri, et en effet l’on observe quelquefois chez les filles hystériques des goûts tout à fait désor- donnés. Mais peut-on mettre sur le compte du Gordius les symptômes signalés plus haut d’après le médecin cité? Gela est fort douteux, dit de Siebold, et nous partageons sa manière de voir (1). Le Gordius aquaticus a été trouvé par M. de Siebold dans les Cara- tm violaceus, Feronia melanaria, Omaseus mêlas, Dytiscus marginal^ (larve), Locmtu viridissima, Decticus verrue ivorus et Gomphocerus viridulns. Le Gordius subbifurcus , dans les Carabus korlensis , Proeustes conaceus, Feronia melanaria, Feronia mctalliea, Pterostiehus nigrita Omaseus mêlas , Molops elatus, Pœcilus lepidus , Harpulus hottenr Iota, Calathus cisteloides, Pelar blaptoides, et Drassus fusais (2). ( 1 ) hnlomologische Zeitung, avril 1854, p. 107. (2) Quelques cas de parasitisme des Gordius dans les insectes avaient été précédemment signalés par de Blainville et par Leblond (Atlas du Traité aes fiORDIACÉS. 157 M. Felhieu a observé sur un Gordius long de deux pieds quatre Pouces, et qu’on avait trouvé sur le bord de la Loire, que ces \ ers Peuvent, reprendre la vie après leur dessèchement. 11 avait gardé ce fer vivant pendant neuf mois dans une assiette contenant du s able; il le trouva un jour desséché par suite de l’évaporation de •’eau. 11 voulut le mouiller de nouveau avec de l’eau pour lui faire éprendre sa forme avant de le mettre dans la liqueur, et, a sa grande surprise, le Ver revint à la vie, et il ne mourut que deux "lois après (1). Le g. Mermis (. Mermis ), établi par M. Dujardin, renferme aussi Plusieurs espèces, vivant à peu près dans les mêmes conditions, 'nais qui offrent entre elles des différences notables. Les deux prin- cipales ont été nommées par M. de Siebold Mermis nigrescens et •Permis aleicans; elles ont, comme les Gordius, une bouche, mais Point d’anus, et elles portent sur la tête des papilles, que l’on ne distingue pas chez ces derniers. Ces deux espèces montrent des dif- férences notables dans la forme de leurs œufs. On les trouve dans la ferre humide ou même quelquefois sur les arbustes. Le mâle du Mermis nigrescens est encore inconnu; on connaît celui du M. albi- eans. Nous avons trouvé, à la fin du mois de mai 1853, après une forte Pluie d’orage qui avait succédé à une grande sécheresse, un Ver de plusieurs pouces de longueur, entortillé et fin comme une corde de violon, qui recouvrait en si grande abondance les plates- bandes des jardins, que le matin on vint nous annoncer de divers l: ôtés, en nous apportant les pièces il l’appui, que pendant la nuit d y avait eu une pluie de Vers. C’étaient des Mermis sortis proba- blement pendant la nuit du corps des Hannetons (2) . Cette appari- tion de Vers a eu lieu à Louvain, dans la nuit du 3t mai au 1" juin. Nous ajouterons ici le résultat de quelques observations remar- quables faites par M. de Siebold, et qui doivent nécessairement conduire à la découverte de faits importants manquant encore dans l’histoire des Dragonneaux (3) . M. de Siebold a trouvé le Mermis albicans en abondance dans lu larve de YYpononieuta cognatella. Il y vit dans la cavité du corps, L-'rs intestinaux de Bremser, édition française par Ch. Leblond, Paris, 1837, P, 56). (1) Ann. clés sc. nal., I. VI, p. 493. (2) Bulletin de l’Academie des sciences de Belgique, 1853 et 1856 (3) Ces Vers appartiennent peut-être à une même famille, et ils ont certaine u^nt une grande aualogie entre eux. ms. 15 $ entre la peau et le tube digestif ; arrivé à un certain degré de déve- loppement, le Mermis traverse les parois du corps du patient, la têteen avant, devient libre, s'accouple, acquiert ses organes sexuels, et se complète ainsi après son émancipation. Ce Mermis pénètre ensuite dans la terre humide, y passe l’hiver, change de peau, et met au monde ries petits, qui vont à la re- cherche de leur victime au printemps suivant. M. de Siebold a mis de jeunes larves d ’Yponomeuta cognatella, de Pontia cratægi, de Liparis chrysarrhea et de Gastropacha neu- stria , en présence de ces embryons, et au bout de quelques heures ils avaient traversé la peau de ces larves et vivaient dans l’intérieur de leur corps sans qu’elles en parussent aucunement incommo- dées. Quelques larves portaient deux et jusqu’à trois embryons de Mermis. D’après M. de Siebold, ces Vers quittent leur hôte avant que celui-ci se transforme en chrysalide ou nymphe , et ce n’est qu’exceptionnellement qu’on en trouve dans les Insectes parfaits. Au moment où ils quittent l’insecte, leurs organes sexuels n’exis- tent point encore, et ils ne se développent, comme nous venons de le voir, qu’après qu’ils sont devenus libres. Il paraît que le Ver désigné sous le nom de Gringo ou P i/o, en Lombardie, et qui a été décrit par le professeur Gius. Bals. Cri— velli, sous le nom c V Auloplectus protognostus (1), appartient à cette même espèce, et n’est qu’un Mermis rdbicans. Le Mermis al/ncons a été observé par M. de Siebold dans les Melon proscarabeus, Manlis rehgiosa, Gomphoûerus Mario , Gomphoce- rus bipustulus, Athalia spmanum (larve), Variessa (>> (larve) ?, Zggtvna Al trios, Notodonta z/czac, Pygcera bucephalo, Liparis chrysorrhea, Gastropacka prum? Luprepia coza, Catocala sponsn, Cucullia tana- ceti , Mameslra p/si, Episemo graminis, Tortrix texlana, Pentium sali - cana, Yponomeuta pn.de. Ha, Y, cognatella et Cardylura pubescens , ainsi que, as§ure-t-on, dans le Succinea amphibie/., qui est un Mollusque. Voilà donc des Vers qui, contrairement à ce qui était admis il y a à peine quelques années, par les helminthologistes les plus en renom, passent une partie de leur existence en liberté et pour ainsi dire à 1 état de vagab ndage, et l’autre, enfermés dans une prison vivante, préparant, dans le silence de la retraite, les maté- riaux qui doivent servir à la conservation de leur espèce. Tous vivent librement à la sortie de l’œuf, et quelquefois ils reprennent même (1) Hemorie dell I R, Instit.uto tomba rdo di scienze tetlere ci arli, t. H ■ 1 Si 3. GORDIACES. 159 ce premier genre de vie pour s’accoupler et se reproduire. Au con- traire, les Pilaires de Médine sont enfermés pour toujours, quand l’acte le plus important de leur vie s’est accompli. Quand on fait un pas en arrière, on est tout surpris de voir que les helminthologistes les plus célèbres du siècle dernier ne con- naissaient pas un seul exemple certain de l’introduction des Vers dans le corps des animaux, et que ce n’est que depuis quelques années que ces faits ont été mis hors de toute contestation. Aux yeux de Rudolphi et de Bremser, les Vers n’avaient, d’autre origine que les tissus des animaux aux dépens desquels ils vivent. On n’a encore décrit qu’une espèce de Mermis exotique, le Mermis spiralis, Baird, de Hio-Janeiro. Le genre Cijordoee ( Chordodes ) est également étranger à nos con- trées ; il a pour type le Chordobe hleux [Chordodes pilosus ). — Ce Ver a été envoyé de Venezuela par le docteur Siegert., au Muséum de Hambourg : M. Sie- gert l’a trouvé dans le corps du Bl'abera gigantea, Serv., de l’ordre des Orthoptères, il avait d’abord 0,'2.1‘2 de longueur, et au bout de heuf jours, il avait atteint dans l’eau plus du double. Ce qui paraît surtout caractériser ce Ver, c’est, qu’il est comme Poilu vers l’une de ses extrémités. M. de Siebold avait d’abord exprimé des doutes au sujet de ce caractère, mais il paraît s’être assuré par lui-même que ce n’est Point un accident (1). Remarques sur le genre Trichina. Quelques autres Vers nématoïdes, signalés chez l’homme, n’ont Pas encore été classés d’une manière satisfaisante, ce qui tient à 1 Impossibilité dans laquelle on a été jusqu ici de les étudier Empiétement. Plusieurs devront probablement être rayés de la dste des espèces; d’autres ne sont peut-être que des jeunes arrêtés dans leur développement. Les Trichines (g. Trichina, Owen) sont plus particulièrement dans ce dernier cas. Trichine spirale ( Trichina spiralis). — M. Richard Owen a fait Connaître cc Ver en 1835 (2) ; il en avait observé un grand nombre s Ur un muscle de l’homme, qui lui avait été remis par M.Wormald, attaché à l’hôpital de Saint-Bartholomée, à Londres. Il est vrai de ( 1 ) Docteur Si. Mobius, Z eitsehr. fur ua'Ss. Zoologie, vol. VI, 185&; (2) Transacl. oftheZool. Soc. of London, 1833, vol. I, p. 313. visas. 160 dire que déjà, en 1822, Tiedemann avait déjà observé des vésicules analogues à celles recueillies par M. Wormald lj. Ces Vers sont logés dans des kystes de O""", 32 de longueur et de 0 uim ,038 de largeur. On les observe surtout dans les muscles de la vie de relation, et M. Luschka (2) cite le cas d’une femme, qui s’était livrée à la boisson, dont tous les muscles étaient tellement infestés de ces helminthes, qu’ils avaient l'air d’en être semés à la surface et dans l’intérieur. Ces kystes sont généralement blancs et opaques; quelques-uns, toutefois, ont des parois assez transparentes pour laisser distinguer le Ver à travers leur épaisseur. D’après M. Luschka, on trouve deux couches dans chaque kyste : l’extérieure, produite par l’organisme, et qui est enveloppée d’un réseau vasculaire; l’intérieure, dépendant de la Trichine. Dans la plupart des kystes on ne rencontre qu’un seul Ver, mais quelquefois ou en trouve deux et même trois. La ténacité de la vie est si grande chez ces petits animaux, qu’on les voit encore se mouvoir au bout de quinze jours, et après avoir été soumis à des températures variées, même au-dessous de zéro. Le Ver est allongé et cylindrique, et, comme tous les Nématoïdes, effilé à l’une de ses extrémités. La tête, qui a été prise pour le bout opposé, est, dit M. Luschka, obtuse, presque tronquée; on voit par moments s’élever à son extrémité une papille qui disparaît ensuite. On distingue dans ces Vers un tube digestif complet avec un œsophage très long qui occupe presque la moitié de la longueur du corps. A côté du tube digestif, qui avait d’abord échappé aux observateurs (3), est logé le rudiment de l’appareil sexuel. C’est a M. Luschka que l’on doit la connaissance de ces derniers détails relatifs à l’organisation des Trichines. Nous ne discuterons pas la question, quelquefois agitée, de savoir si les Trichines forment réellement le passage entre les Né" matoïdes et les Spermatozoïdes, ces derniers n’étant pas plus ani' maux que les globules de. sang, qu'on a aussi regardés comitH tels; mais il résulte clairement de leur séjour enkysté, connu 1 2 3 ; de l’état rudimentaire de leurs organes sexuels, que ces parasite® des muscles sont dos Vers arrêtés dans leur développement, et (1) Froriep’s Notizen, 1822, t. 1, !>• 0 4 . (2) Z eilschr. fürwiss. Zoologie, 1851, t. III, |). 69. (3) M. Owen a ainsi caractérise le genre Trkhina : « Animai pellmiduin, Ü"' » furme, tercs, postice attenuatum; os lineare; anusnullus; tubus intestinal'® „ gpnitaliaque inconspicui; in vesiea externa, cellulosa, elastica pleromque sol 1 ' » tarium. » G0RDIACÉS. 161 qui attendent un autre milieu pour continuer leur évolution as- cendante. Ce que sont les Trichines adultes et dans quelles con- ditions elles vivent plus tard, c’est ce que l’on ignore jusqu’à présent. La Trichine spirale (Trichina spiral is) a été observée sur l’homme en Angleterre, en Allemagne et en Danemark. On prétend l’avoir aussi trouvée sur le Cheval, le Chat, le Chien, le Cochon, etc. (1). Onchocerque réticulé ( Onchocera reticulata) (2). — Ce Ver n’a été observé que depuis peu d’années , et il n’a été vu que par un petit nombre de naturalistes. Il a le corps filiforme et élastique, la bouche terminale petite et orliiculaire, une tète non séparée du corps. L’extrémité caudale du mâle est déprimée en dessous et bordée de deux lobes; le corps de la femelle est enroulé en spirale, aminci en arrière ; le vagin s’ouvre en avant. La surface du corps est finement réticulée. Le mâle a âO millimètres de long. Crcplin en a fait un Filaire; MM. Diesing et Hermann en avaient lait une Trichine; depuis lors M. Diesing l’a placé dans un genre à part qui ne comprend encore que cette espèce. Elle a été découverte en 18A0 par le docteur Blehveiss,de l’Institut vétérinaire de Vienne (Autriche) , dans les muscles et dans l’épaisseur des parois d’une artère du Cheval. M. Gurlt l’a observée depuis à Berlin. Espèces douteuses de Nématoïdes. D’autres espèces de Nématoïdes sont douteuses et pourraient l’i'en n’avoir été établies que par suite de quelque méprise. De ce nombre est I’Oitiiosto.ma Pontieri, H. Cloquet. — Ce Ver, que Degland a signalé en 1823 dans le Recueil des travaux de la Société de Lille (p. 166), et dont il est parlé dans plusieurs ouvrages u’helminthologie, n’est probablement, comme le pense M. -Diesing, qui le cite toutefois encore parmi les Helminthes douteux, qu’un Ascaride lombricoïde mutilé. Le Ver désigné par M. Diesing sous le nom de Nematoideu.m homi- ■ Nis j Primer, t. II, p. 329, est lui-même la Linguatula serrata, dont ^ ust question plus haut, 1. 1, p. 501. (•) Voyez Diesing, Helminthes, vol. 11, p. 113. ( 2 ) Trichina reticulata, Dies Hermann, QEst med. Wochenbl., 1841. — ^ ‘laria reticulata, Crcplin, in Ersch etGrub, Encyclop.; 1846, t. I, sect. 44. — - 'allouerai reticulata, Dies., Akad.de Wissenseh. Wieu, 1853. il. 11 162 YE11S. Le Dactylius AcuiiEATüs de Curling est un Ver de In famille des Lombricidés, et dont nous avons déjà parlé. (Voir plus haut, p. 92.) Ordre dos Acantiiocéphalés (I). Les Échinorynoües (g. j Echinorhynchus , 0. F. Millier) forment un groupe à part qui s’éloigne de tous les autres Helminthes par plu- sieurs caractères importants. On les désigne, comme ordre, par le nom d’Acanl kocéphalés . Ils ont généralement le corps allongé, cylindroïde, comme celui des Nématoïdes, dont ils se rapprochent le plus par leurs caractères extérieurs, mais dont ils s’éloignent cependant par diverses autres particularités. Ces Vers sont terminés en avant par une trompe mobile logée dans une gaine à la fois protractile et rétractile, couverte de plu- sieurs rangées de crochets sou vent placés en quinconce ; ce qui leur a valu le nom qu’ils portent (2). Ils n’ont pas de tube digestif. Ils sont dioïques. Les mâles sont plus petits que les femelles; ils montrent deux ou trois testicules dans l’intérieur du corps, et, à la partie posté- rieure, un appendice membraneux sous forme de vésicule ou de bourse pour servir à l’accouplement. Le pénis est simple. Les femelles ont les ovaires libres , flottant dans l’intérieur du corps et qui produisent des œufs très petits à double ou triple enveloppe, elliptiques ou fusiformes, sans vésicules germinatives. Ces œufs flottent dans la cavité intérieure, comme les ovaires? ils sont saisis par l’extrémité d’un oviducte et évacués par la partie postérieure du corps. Les embryons, du moins dans les espèces qu’on a étudiées, portent déjà plusieurs crochets à la tête avant leur éclosion ; une des plu s remarquables sous cc rapport est V Echinorhynchus strumosus, q ul vit dans l’intestin du Phoque. Nous avons trouvé de jeunes Échinorhynques enkystés q 111 avaient déjà la forme des adultes, et nous sommes très portés croire que ces Vers se développent directement comme les Néron - ) toïdes, tout en changeant d’hôte, comme eux, avec l’âge. Ainsi les jeunes Échinorhynques vivraient d’abord aux dépens d’ani' ( 1 ) IC. M. Diesing, Zwiilf Arien von Acanthocephalcn (douze espèces d’Ecliii' 0 ' riiynques), ia Denkschrificn K. Alcacl. lier Wisscnschaflen. Wieu, 1856, t XI. (2) Ey. wc ?» crochet ; poyy.oç, trompe. ACANTHOCÉPHALÉS. 163 lllHUX différents de ceux qui leur servent de gîte définitif lorsqu'ils deviennent sexués. Dans une très jeune Plie ( Pleuronectes platessa) nous avons trouvé une grande quantité d’Échinorhynques à tous les degrés de déve- loppement qui provenaient évidemment des petits Crustacés avalés Par ces Poissons, et dont leur estomac était encore plein. Ces \ers hantent les cinq classes de Vertébrés, et sont presque toujours, pour ne pas dire toujours, logés dans le tube digestif. ■Si 1 on tient compte des dernières observations de M. Meissner *ur le développement des Gordius, les Échinorhynques sembleront beaucoup plus voisins des Nématoïdes qu’on ne l’avait cru jusqu’à Présent (1). Cet ordre ne comprend qu’une seule famille, les ÉCHINORHYN- CHIDÉS, et toutes ses espèces sont rapportées encore à un seul genre. On en connaît une centaine jusqu’à présent, et on n’en a pas observé sur les Poisson ssélaciens. Il n’a pas encore été trouvé d’Échinorhynques sur l’homme. ËcHiNoaiTYNQUE nu oochon (Echinorhynchus gigas). — À cause de sa grande taille ce Ver doit avoir été observé depuis fort longtemps, et il n’a pu avoir été confondu qu’avec les Ascarides dont il diffère cependant notablement, même à un examen superficiel. Son corps est très allongé, cylindrique, blanc ou légèrement bleuâtre, un peu aminci en arrière, et ridé transversalement dans toute sa longueur. Sa trompe est presque globuleuse ; elle porte six rangées de crochets disposés en quinconce. Le mâle a le corps terminé par une bourse piriforme; la femelle a le corps arrondi. Celle-ci a jusqu'à 0™,3 et au delà de longueur; le mâle n’a r l Ue 80 à 100 millimètres. Le corps a de 8 à 10 millimètres d’épais- seur. Ce Ver habite lé canal intestinal du Sanglier et du Cochon. Nat- terer l’a observé dans le Pécari. M. Diesing le cite aussi dans la Hyène rayée. Il a été trouvé assez communément en France, en Autriche et en Allemagne, fixé solidement aux parois de l’intestin, et quel- quefois dans la cavité abdominale après avoir traversé les parois (1) Pendant l’impression de cette feuille, nous recevons le nouveau travail de GuidoWageuer sur le développement et l’organisation de ces Vers : Beitrùge ~‘ Ur Enlwickel. d.Eingeweidewürmer, mémoire couronné par la Société hollan- éaise des sciences à Harlem en 1855. ( Naluurkund . Verhandelin. von de Holland. -V a - VERS. 168 abranches. Leur système ganglionnaire forme une chaîne unique ou médiane, saut toutefois chez les Malacobdelles, dont les deux séries ganglionnaires restent disjointes comme chez les Péripates. Leur corps est annale extérieurement, et il porte en arrière une grande ventouse circulaire à l’aide de laquelle ces animaux peuvent se fixer ; les lèvres de leur bouche remplissent aussi, dans bien des cas, une fonction analogue. Ils se nourrissent du sang des autres animaux. Quelques-unes de leurs espèces sont terrestres; d’autres sont, marines; mais la plupart vivent dans les eaux douces. En général, elles se contentent du sang des Poissons, mais quelques-unes piquent avec avidité les Mammi- fères lorsqu'ils vont à l’eau pour boire et s’y baigner. On a utilisé cette habitude en faisant de certaines Sangsues des animaux médi- cinaux dont on se sert pour les saignées locales. Tl n’y a qu’une seule famille dans cet ordre, celle des HIRÜDINI- NÉS ou BdelLaires hirudinëes, qui se partage d’ailleurs en plu- sieurs tribus. Ces Annélides, et plus particulièrement celles que l’on emploie en médecine, ont été l’objet de curieuses observations zoolo- giques, ainsi que d’études anatomiques et physiologiques très nombreuses; beaucoup de mémoires et même divers ouvrages étendus ont été publiés à cet égard (1). (1) Nous citerons plus particulièrement les suivants, soit parce qu’ils ont le caractère monographique, soit parce que la synonymie et la classification des Hirudinées y ont été traitées avec plus de détail : Johnson, A Treatise of lhe médicinal Leech. Londres, 1S1C. — Savigny, Famille des Hirudinëes (dans son Système des Annélides, 1820). — Caréna, Mo - nogr. du g. Hirudo (Mém. de/ r. Acad, del sc. di Torino , t. XXV, 1823. — - Moqîjn-Tandou, Manogr. de la famille des Hirudinées , in-4, 1820 (thèses de la Faculté des sciences de Montpellier). — De Blainvilie, tissai d’une mono- graphie de la famille des Hirudinées, in-8, 1827 (extrait du tome XLVIIi du Dictionnaire des sciences naturelles). Blainvilie ne fait pas mention dans son tra- vail de la monographie de M. Moquin-Tandon qu'il n’a pas connue, et qui u’est en effet que très peu antérieure à la sienne. La thèse de M. Moquin a été soutenue devant la Faculté des sciences de Montpellier en décembre 1826. Les noms employés par M. Moquin sont au contraire mentionnés dans le grand article Vers de Blainvilie, qui est un système complet d’helminlhologie pour l'année 1828- — De Filippi, Mem. ingli Annelidi delle famiglia di Sanguisughe, in-4. Milan, 1837. — l' r ' Mulier.de Hirudinibus circa Berolinum hucusque observatis dissert. zool., in-8, Berlin, 1814. — Moquin-Tandofl, Monogr. de la. famille des Hiru- dinées. Paris, 1846, in-8 avec allas. — Grube, Familie Hirudinacea (dans scs Familien der Ameliden, p. I rh; c t 148); 1850. HIRUDINÉES. 169 On peut partager les Htrudin idées ou les Bdellaires llirudinées en cinq tribus distinctes : 1" Les Branchiobdellins ou llirudinées branchifères ; 2° Les Idithyobdellins ou Hirudinéek piscicoles, soit marines, soit fluviatiles, dont la bouche est entourée d'une ventouse presque aussi grande que celle de l’extrémité anale ; 3° Les Gnathobdellim ou llirudinées pourvues de mâchoires, et dont les Sangsues médicinales font partie : leur ventouse orale est rudimentaire et bilabiée ; 4° Les Glossobdelliiin ou Hirudinées siphoniennes, dont la bouche porte au lieu de mâchoires une petite trompe exsertile ; 5° Les Microbdellins ou le g. Branchiobdella, Odier, non Blainv. ( Microbdella , Blainv.). I. — La tribu des Brahciiiordellins ( Bmnchiobdellina ) comprend quelques Hirudinées qui diffèrent des autres Annélides de cette famille par la présence de branchies distinctes placées sur les c e dans les Bulletins de la Société zoologique d’acclimatation, a expérimenté le ta h sur lui-même, etM. de Filippi a donné aux annélides qui présentent cette' Particularité le nom générique de Hœmentaria. Il distingue trois espèces de ces s ângsue s dont deux appartiennent au Mexique et la troisième à la rivière des êmazones. La capacité de succion de ces hirudinées est, dit-on, considérable. 180 VERS . Les dilatations bilatérales du canal digestif, que l’on appelle des estomacs, mais qui ont la forme d’appendices cœcaux, vont en augmentant sensiblement de grandeur à mesure que l’on s’éloigne de l’œsophage, d’ailleurs assez court, auprès duquel elles com- mencent (fig. 130). Fig. 121. Fig. 122. Fig. 123. Fig. 124. Yeux, bouche et ventouses de la Sangsue médicinale. — 121. Partie céphalique montrant les yeux. — 122. Fond de la ventouse antérieure pour montrer l’ouverture trifidc de la bouche. — 123. La bouche ouverte et les trois mâ- choires en place. — 124. Coupe longitudinale d’une mâchoire très grossie pour montrer les denticules eu scie de son bord libre. — 123. Ventouse buc- cale lorsqu’elle est appliquée contre une surface lisse. — 126. Autre forme, dt la ventouse buccale. — 127. Plaie étoilée faite par la Sangsue. — 128. Muscle* de la Ventouse anale et de la partie postérieure du corps (*), On en distingue onze paires, dont les deux premières sont pres- que confondues ensemble. La dernière, qui est la plus grande de toutes, n’est pas simplement transversale comme les autres; elle s’étend, en outre, longitudinalement d’avant en arrière, et fourni ainsi deux grands lobes qui descendent parallèlement à l’intestin proprement dit. Ce dernier n'a pas tout à fait on longueur le tiers du tube digesm mesuré dans son entier; il s’étend de l’origine de ces deux grands cæcums à l’orifice anal (1 ) . (*) l Muscles entrecroises du corps, c. Muscles longitudinaux, d. Quelques muscles lui’» 1 tudinaux épanouis dans la ventouse anale au milieu des muscles circulaires. (y) Les lobes stomacaux manquent à quelques hirudinées ; d’autres u’en o» 1 que des rudiments. U1RUDINÊES. 181 Quantité moyenne de sang tirée par une grosse Sangsue est de la ou 16 gram- mes. Il importe donc de signaler , dans 'u prescription des Sungsues, si ces An- oélides doivent être employées petites , Moyennes ou gi’os- rjjjgraswi'y ... . * partent «les musses gangliou- J? Ulres ; *\ œsophage; A A A A, les dilatations en cæcums de l'estomac; m.le dernier de cescottiparli- ,, enls î p p , rintestin visible, ainsi que l'estomac, au-dessus de la chaîne nerveuse ; c/, rectum , poches de la mucosité ; s, bourse de La verge ; a\ fourreau de la verge ; s, lu verge , jj.. e Pididymé droit; A A A, cordons spermatiques droit et gauche ; B B B, testicules; D, mu- 5® » E ovaires ; w, vulve. . , , en f ' Le lube di a estit ‘ de la Sangsue" 1 médicinale : a, b b b b, l’estomac et ses poches lateraie le t° lme ccecuil)S ? d c - les deux grands cæcums qui lougent l’intestin ; e e, 1 intestin , y, c 11111 011 partie Lenninnle de l’intestin. (*) Anatomie de la Sangsue médicinale. L’animal est vu par sa face ventrale al ouvert: a et /t, ventouse huecalc ; b s premier 1 en Bernent gan- glionnaire de la c haîne ner- veuse sous-intestinale; eee, la suite des ganglions de lu même chaîne ; tl y le dernier ganglion de colle chaîne ou ganglion anal \/JJ, les lileis de jonction des ganglions com- posant in chaîne nerveuse ; g g g, nerfs servant à la loco- motion et à lu sensibilité, ‘T 111 C’est danslos po- ulies stomacales que s’amasse le sang à mesure que les Sang- sues le pompent. La digestion est fort longue. Plus les Sangsues sont for- tes, plus est consi- dérable la quantité, non pas seulement absolue, mais rela- tive, du sang qu’elles Peuvent sucer. Ainsi les petites , dites a ussi filets , en pren- nent deux fois et demie leur poids; les Petites moyennes, quatre fois ; les grosses moyennes, ( ’inq fois et demie ; et les grosses, ou Sa ngsues vaches, cinq fois un onzième. La VERS. 182 ses, et, pour plus de certitude, on a quelquefois proposé de les peser au lieu de les compter. Les Sangsues ont des glandes salivaires. Leur foie est formé de petites poches ayant une apparence villeuse. Le sang de ces animaux est rouge ; les globules de couleur pâle qu’il renferme sont grumeux et très petits. M. Valentin leur donne environ 0,004 de millimètre. Le système circulatoire est assez compliqué. On peut y distinguer principalement un vaisseau ventral ou abdominal, un vaisseau dorsal ot dos vaisseaux latéraux. Ces quatre gros vaisseaux commu- niquent entre eux par dos rameaux accessoires; ils ont un mouve- ment propre de contraction. La respiration des Sangsues est purement cutanée, et l’on ne connaît, chez ces animaux, ni branchies ni organes que l’on puisse comparer à des poumons. Chaque individu porte toujours les deux sexes. Les organes mâles consistent en : 1° une verge qui sort à la face ventrale entre le vingt-quatrième et le vingt-cinquième anneau ; 2° une bourse de la verge renfermant une glande comparable à une prostate ; 3° un fourreau de la verge ; 4° deux épididymes ou vé- sicules séminales situés, l’un à droite et l’autre à gauche de la bourse; 5° deux canaux déférents ou cordons spermatiques étendus le long de la partie moyenne du corps; 6" neuf paires de glandes spermatiques ou testicules placés de distance en distance entre les ganglions nerveux et les cordons testiculaires avec lesquels ces testicules communiquent par un canal assez court se dirigeant perpendiculaire- ment sur ces derniers. Les organes femelles sont beaucoup moins étendus; ils s’ouvrent également sous la ligne médio-inférieure, mais entre le vingt-neuvième et le trentième anneau- On y distingue : 1° Leur orifice ou 1 }1 vulve; 2° la matrice, qui en est la continuation dilatée; 3° un ovi- ducte assez court, étroit et sinueux, qui est dirigé en avant et divisé en deux a son extrémité libre, ce qui représente 4° les ovaires, q 11 * sont de forme ovale. Les sangsues sont donc des Vers monoïques; leurs organes de (*) Les deux orifices génitaux de la Sahgsue: a, l’orifice- de la verge ; b , la verge ; e, l'on^ lce vulvaire. HIRUDINÉES. 183 reproduction sont faciles à observer sur la partie inférieure du corps. Celui du sexe mâle est placé en avant de celui qui remplit la fonction de vulve. Quoique pourvues des deux sexes, les Sangsues ont besoin de s’accoupler pour devenir fécondes. Ces animaux pondent leurs œufs enfermés dans des cocons Fig. 132 (*). B CP ovalaires, assez gros et dont la surface extérieure est veloutée ou même villeuse. Ces cocons donnent plusieurs Sangsues chacun. On voit des cocons qui n’en renferment que trois et d autres où il y en a jusqu’à trente et trente-deux. Les jeunes des Sang- sues, de même que ceux des autres llirudinées, ne subissent pas de métamorphose ; on les désigne par le nom de filets. On nomme anses mucipaves ou plandcs iuuc[ueuses des tubes vei- neux , dilatés à leur extrémité libre, qui s’ouvrent, à la face inférieure du corps chez les mêmes animaux, sur les parties latérales, et au nombre de dix-sept paires; ils sécrètent une humeur abondante, incolore, un peu moins visqueuse que celle des cryptes de la peau. D’autres poches, dites poches de la mucosité, sont des sacs mem- braneux ovalaires placés un peu au-dessous des anses, mucipares; on les a prises quelquefois pour des sacs pulmonaires. Genre Hjîmopis ( Hœmopis ) (1) . Les trois mâchoires sont moins fortes et moins comprimées que dans les Sangsues proprement dites, et elles ont les denticules moins nombreux et plus pointus, ce qui ne permet pas aux Hémopis d’entamer la peau avec autant de facilité que le font les Sangsues véritables. Leurs cocons sont aussi ovoïdes, mais plus petits et plus courts, et le tissu qui les recouvre est plus lâche et moins régulier. C) Cocons renfermant loî œufs de lu Sangsue : A, cocon un peu grossi ; sa partie su pc- *7 0, u e a été dépouillée de la couche villeuse; B, cocon entier et de grandeur naturelle; C. sec- tion longitudinale du même; D, secliou transversale. (1) Hœmopis, Savigny; 1817. — Hippoldella , Blainv.; 1827. Ï84 VERS. £S. F|G - *33. -Hémopis sanguisugue. Fig. 134.— Hémopis saoguisugue (*), Telle est PHémohs sangdisugue [Hœmopis sanguisuga ou H. vorax), qui a le dos roussâtre ou olivâtre, avec six rangées de petites taches Fig. 135 (**). Fig. 136 (**). Fig. 137 (**). (*) Tube digestif de Y Hœmopis sanguisuga.—b c\ œsophage; c il, nremie * l /T^ i i '.meVr n - »“*•'•'■»««!/»« tUta», quatrième:.., diS n k k onzième et deuucr comnaviimont. ■ /- ; /• v ....... .1 .1 r iremier compartiment d-nnvi^mp ot — * ./ » .*> ui&ième compartiments; ni son entonnoir • n o . . coln P al ' l,m ent : ik , ik ses deux grandes poches en forme de cæcums , ni, son entonnoir, no, mteslui ; op , rectum ou cloaque. _i ) S „t a ^'“ “‘S"*-— !3S. Les anneaux céphaliques monlrant les yeux I3G. A, une machonc, très grossie, B, quatre de ses denticules ; encore plus grossies. — 137. Cocou, HIRÜJD1NÉES. 183 noirâtres ; les bords orangés ou jaunâtres et le ventre noirâtre, par conséquent plus foncé que le dos (fig. 133 à 137). Elle habite les eaux vives de l’Europe et du nord de l’Afrique. C’est, la véritable Hirudo sanguisuga de Linné, et c’est à elle qu’on a surtout reconnu l’habitude de se fixer aux jambes des bestiaux, ou uiême dans leurs narines et dans leur bouche. Elle attaque parfois l’espèce humaine. Ainsi l’un de nous a fait connaître autrefois à la So- ciété des sciences naturelles le fait observé par M. le docteur Guyon d’une de ces annélides qui fut retirée du pharynx d’une jeune fille en Algérie. Les soldats français ont eu souvent à souffrir de cette Idrudinée pendant les campagnes d’Égypte, d’Espagne et d’Algérie. Elle attaque aussi la muqueuse des animaux domestiques. Larrey, et plus récemment M. Guyon, ont publié des documents lui ne laissent aucun doute à cet égard. Les chevaux abattus à Alger pendant les deux mois durant les- filels M. Guyon a fait ses observations, avaient des Hœmopis sanyui- Su !/a, soit dans les narines, soit dans la bouche, soit dans l’arrière- l’euehe ou dans le larynx, soit encore dans la trachée-artère, ou même dans toutes ces parties à la fois. Un bœuf, outre une douzaine d Hémopis de l’espèce dont nous parlons, et qui étaient insérées sur divers points do sa bouche et de son arrière-bouche, en avait quinze au tres réparties ainsi qu’il suit : 1° Cinq sur les bords extérieurs ou antérieurs de l’épiglotte; 2” Quatre dans les ventricules du larynx; 3° Six à la partie antérieure du quatrième ou cinquième anneau cartilagineux de la trachée-artère. Douze heures après la mort de cet animal, les Annélides ne s’en ctaient pas encore détachées , et elles y adhéraient même forte- ment. C’était par leur disque seulement, disque qui, comme on sait, es t très large dans les Hœmopis sanguisuga, qu’elles tenaient aux Parties; elles pouvaient alors promener librement leur tête sur les ^ombreuses piqûres qui existaient dans le voisinage, et sucer le Siln g qui en suintait. Elles cherchaient même encore à en pratiquer d e nouvelles. La plupart ont été transportées sur d’autres animaux, entre autres sur des Lapins et des Poules; elles y ont pris immé- diatement avec une grande voracité. L Hœmopis sanguisuga est très répandu dans toute l’Algérie. Parmi t!s Biskris qui sont à Alger, il en est bon nombre qui en ont été ‘dteints dans leur pays. On l’observe aussi, d’après leurs rapports, Sllr le Dromadaire et sur quelques autres quadrupèdes. L’est peut-être au genre Hémopis qu’il faut rapporter Y Hirudo 186 VERS. ardeœ trouvée par M. Guyon sous les paupières et flans les fosses nasales d’un héron crabier de la Martinique (. Ardea virescens, L-); ainsi que les Hirudo unicolor et martinicensis, aussi des Antilles j Fig. 138 à 143. — Aulastome vorace. Fig. 138. Fig. 140. Fig. 142: mais il faudrait, pour pouvoir l’affirmer, que ces espèces fussent moins incomplètement connues. Il 11 est pas impossible en effet, pour ne pas dire plus, que la prétendue Sangsue du Héron ne soit un Monostome, vivant sur le Héron, comme le Monostome variable vit dans les fosses na- sales de plusieurs de nos oiseaux aquatiques. (*) Aulastome vorace : Fig, 15$. Deux individus de cette espèce (Voy. p. 187). - 139. Partie cépb 3 ' lifjue mon ira in les yeux. — 140. Bouche ouverte ainsique I e commencement. (Je l'oesophage. a. p° r ' lion de la ventouse buccale ; cl d tf, les trois mâchoires; ce c, plis œsophagiens places en arrière des mâchoires <*/./. 141. Une dos mâchoires; grossie pour montrer les (lenticules. * ‘ ,JOUchlî 5 l’œsophage; c. l’estomac; i e e, deux cæcums de l’estomac f l‘ lJ répondent aux grands cæcums terminaux des sangsues médicinales (fie. 121, lettres c); o f gh,\ intestin rectum, - 145. Un des cocons à œufs. _ HIRÜDINÉES. 187 Genre Bdelle ( Bdclla ) (1) caractérisé par l’absence des denticules au bord libre des mâchoires, qui sont grandes, ovales et subcaré- nées, et par la présence de huit yeux. On ne connaît qu'une espèce, la Bdelle du Nil (Bdella mlotica ), des eaux douces de l'Égypte. Genre Aulastome [Aulastoma) (2). La bouche a encore trois mâchoires pareilles à celles des genres précédents, et qui ont même des denticules à leur bord libre, mais ces denticules sont très peu nombreux. Les yeux sont au nombre de dix. La seule espèce qu'on en connaisse est I’Aulastome vorace [Aulastoma yulo ), qui répond aux Hirudo gido et vorax des auteurs. On l’a souvent confondue avec l’Hæmopis, et aux environs de Paris, où elle est commune, on lui donne parfois le nom de Sangsue de cheval. Elle se rencontre aussi auprès de Toulouse et dans les Pyrénées (fig. 138 à 1Ù3). Genre Trochéte ( Trocheta ) (3). Mâchoires au nombre de trois, comme chez les précédentes, mais fort petites, demi-ovales, très comprimées, tranchantes et sans denticules. Yeux au nombre de huit. L’unique espèce est la Tuooiiète verdâtre ( Trocheta subviridis eu Geobdella Trochetii ) de France et d’Algérie, qui vit dans les lieux humides et dans les canaux souterrains; elle sort de l’eau pour Poursuivre les lombrics et s’en nourrir (tlg. \kk à 146, p. 188). Genre Nephelis ( Nephelis ) (â). Les Néphélis ou Erpobdelles, qui terminent la troisième tribu des Hirudinécs, ont la bouche grande, mais sans mâchoires bien distinctes. Ces organes sont ré- duits à trois plis œsophagiens. Les yeux sont au nombre de huit. Ces sangsues n'attaquent point habituellement les animaux supé- rieurs qui vivent dans l’eau. Elles ne se contractent pas non plus en olives à la manière des véritables Gnathobdellins, dont elles con- stituent une dégradation évidente. Leurs œufs participent à cet état d'infériorité; ils sont réunis dans des coques à parois minces e t lisses. On trouve abondamment les Néphélis dans la plupart des ®aux douces, soit courantes, soit stagnantes. La seule espèce qu’on ait pu jusqu’ici caractériser d’une manière certaine, est la Néphélis octûculée ( JSephelis octoculata; Hirudo octoculata de (1) Bdella, Savigny ; 1817. — Limitâtes, Moquin-Tandon ; 1826. - Palœo- bdella, Blainv. ; 1828. (2) Aulastoma, Moquin-Tandon. — Pscudoldella, Blainv. (3) Trocheta, Dutrochet; 1817.- Geobdella, Blainv. ; 1827. (4) Helluo, Oken ; 1815, — Nephelis, Savigny; 1817. — Erpobdella, Blainv. in I.amarck; 1818 . 188 VERS. V.ergann; Ilirudo vulgaris d'O. Muller et H. tessellata de Savigny). Elle est commune à peu près par toute l’Europe et se nourrit de petits mollusques, de planaires, de monocles et d'infusoires. Nous en donnons des figures sous les n os 147 à 153 (p. 189). Fig. 144 à 147. — Trochela subviridis (*). Fig. 144. Fig. 147. Fig. 145. 1 4 G. IV. Les Glossobdeutns ou les Hirudinées de la quatrième tribu diffèrent des autres par l’absence complète de mâchoires, et leur bouche, dont la ventouse est bilabiée et en bec de flûte, présente une petite trompe exsertile fournie par l’œsophage, ce qui leur donne une sorte de suçoir au moyen duquel elles pompent le sang des animaux. Leur propre sang est blanc et leurs œufs ne sont pas réunis sous un cocon. Les Glossobdellins sont plus petits que lus Gnatobdellins; ils sont assez nombreux en espèces et toujours fin- viatiles ou lacustres; quelques-unes se contractent en boule à la (*) Fig. 144-145. Deux individus de la Trochètc verdâlre. — trant les yeux. — 147. Le tube digestif, 146; A, la partie céphalique HiaUDIKEES. 189 manière des Cloportes; d’autres semblent se rapprocher, à plu- sieurs égards, des Piscicoles. Ces Hirudinées attaquent les Batraciens, les Poissons, les Mollus- f pies, etc. ; on n’en forme qu’un seul genre. Glossipiioxie (g. Glossiphonia) (1). — Le nombre des yeux varie de 8 à 2; le corps est lisse ou tuberculeux. Quelques espèces sont °nisciformes pendant la contraction. La GloSsiphonie marquetée (Glossiphonia tessellata ; Hirudo tes- Gu. 147. (*) Fig. 147 à 149. NcpViiitis octuculée. L'animal entier. Lu fig.140 est celle d’uq individu en pnrtutUiou — 150. Capsule ovigère, à divers degrés de développement ; celle marque'e C est prêle à éclore. — 151 et 152. Lu partie céphalique montrant les yeux dans la position d’extension et dans celle de raccourcissement. — 155. Les plis œsophagiens. dilata, O. Müller), est une des espèces onisciformes ; ses yeux s ont au nombre de huit. C’est une Hirudinée du Danemark et de la Prusse. On place auprès d’elle les '! Glossiphonia sanguinea, d’Italie; à deux yeux. Glossiphonia paludosa, d’Italie et de Montpellier; a quatre yeux. Glossiphonia catenigera, de Toulouse; à deux yeux. (1) Glossiphonia, Jolinsou; 1816. — Glossopora, iü. ; 1817. — Clepsine, Sa- v ‘gny ; 1817. — Glossobddla, Blaiuv.; 1827. — Clepsine et Lobina, Muquin- fandon. VERS. 190 Glossiphonia marginata, de Danemark, de Prusse, de France et de Piémont. Glossiphonia lincata, de Danemark. Glossiphonia circulons, d'Angleterre. Glossiphonia btcolor, de France. Glossiphonia oniscus, de l’Amérique septentrionale. Glossiphonia swampim , de l’Amérique méridionale. La Glossii'Hûnie sexocttlée ( Glossiphonia sexoculata; H. sexoc., Bergmann; H. complanata, etc.) doit son nom à ce qu’elle a six yeux. Elle est répandue dans une grande partie de l’Europe. La Glossiphonia keteroclùa ou hyalina est également fort com- mune; elle a de 4 à 6 yeux. On n’en trouve que deux chez la Glossiphonia bioculata (II. bio- cul ata, Bergman), appelée IL staynalis par Linné et H.pulligera par Bosc. Ce dernier nom lui vient de l’habitude qu’elle a de porter ses petits attachés sous son ventre. C’est avec le Glossiphonia hetero- clita ou hyalina, la plus commune de toutes les espèces de ce genre. On trouve en Algérie la Glossiphonia Algeriœ, et au Sénégal la Glossiphonia Rangii ( Uirudo viridis, Rang, non Shaw, nec Blainv. M. Moquin-Tandon regarde cette dernière comme étant peut-être une Macobdelle. V. La tribu des Microbdeleïns a les anneaux inégaux et la bouche pourvue de deux mâchoires. Genre Microbdelle (. Microbdella ) (1). Les Branchiobdelles de A. Odier, que nous nommons, avec de Blainville, Microbdelles, sont de petites Hirudinées à corps déprimé, composé de dix-huit anneaux alternativement plus grands et plus petits, pourvus de deux mâchoires et manquant d’yeux (2). Leur espèce type, déjà bien observée par Iloësel (. Imecten , pl. LIX, fig. 19-21), vit sur les branchies des écrevisses, et a reçu le nom de Mlceobdelle i»e l’Écrevisse ( Microbdella astaci). Il paraît plus convenable d’en faire une tribu à part que de la réunir aux autres Hirudinées gnathobdelles. M. Gay a trouvé au Chili deux espèces qui paraissent aussi appai'- (1) Branchlobdella, Odier, 1819 ; non Branchiobdellion, Sav., uec Branchio- bdella, Blainv. — Microbdella, Blainv., in P. Gerv, ; 1836. — Astacobdella, Vallot; 1841. (2) Les yeux manquent aussi dans le g. Typhlobdella, Kov., dont l’unique espèce vit dans la caverne de Baradla, prés Agtelak, en Hongrie. Ce genre ne nous est connu que par la citation qu’en fait M. Schmidt, dans sa Notice sur cette ca- verne (pl. LIX, fig. 19-21). TRÉMATODES. 191 tenir h ce genre : l’une (. Microbdella chilensis) vit sur les branchies des écrevisses de ce pays; l’autre ( Microbdella Auriculœ) dans la cavité respiratrice de YAuricula Dombeii (1). Sous-ordre des Mcdacobdellcs. Animaux assez semblables aux Sangsues par la forme générale, egalement pourvus d’une ventouse postérieure discoïde et a bouche en ventouse bilabiée. Us diffèrent des Hirudinées par leur corps ('lus mou et inarticulé, par leur sang qui est incolore et qui n est Plus renfermé dans des vaisseaux, par leurs sexes séparés, et par Conséquent dioïques, ainsi que par leur système nerveux dont la chaîne ganglionnaire a scs deux cordons séparés l’un de l’autre et presque latéraux. Le canal intestinal est complet. Si le tube digestif n’offrait pas ce caractère, nous n’hésiterions Pas à placer les Malacobdelles dans l ’ordre des Tréniatodcs auquel *ls conduisent d’ailleurs. U n’y en a qu’une seule famille, les MALACOBDELL1DÉS, dont te genre unique, Malaoobuelue ( Malacobdella ) (2), ne comprend en- core avec certitude qu’une seule espèce, la Malagobdeile épaisse ‘■Malacobdella grosso.; tiirudo grosso, de Millier). On l’a trouvée sous te manteau de plusieurs Mollusques bivalves propres aux côtes °ccidentales de l’Europe, tels que la Venus exoleta, le Mya truncata cl le Cyprina islandica. Ordre des Tréniatodcs. Les Vers dont se compose cet ordre sont les Entozoaires tré- hiatodes de Rudolphi. Peut-être devrait-on y joindre encore les destoïdes, qui semblent nôtre que des Tréniatodcs dégradés et agrégés sous forme rubanaire. Les Malacobdelles, dont nous avons Parlé dans le chapitre précédent, s’en rapprochent aussi a beau- coup d’égards. Circonscrits tels qu’ils le seront ici, les Tréniatodcs sont des animaux vermiformes, allongés ou discoïdes, mous, inarticulés, ayant le canal intestinal incomplet. Ils ont habituellement les sexes teunis. Leur système nerveux se compose d’une masse cérébrale d’où partent deux filets latéraux. Tous ont des canaux urinaires f IUe l’on a pris d’abord pour des vaisseaux circulatoires. Ces Vers ne sont pas toujours parasites. Il en est qui sont libres à un certain âge, et, dans ce cas, ils sont, les uns fluviatiles, et les A) Gay, Compl . rend, de V Acad, sc., t. IL P’ 322; 1S36. (2) Malacobdella, Blainv. ; 1827.— Xenistum, Blanchard; 1845. ■192 VKRS. autres marins. Beaucoup sont parasites et se distinguent en deux catégories, suivant quïis sont ectoparasites, c’est-à-dire attachés superficiellement au corps de leur hôte, ou, au contraire, endopa- rasites, et alors cachés jusque dans la profondeur de scs organes- Toutefois ces derniers eux-mêmes ne passent pas toute leur vie dans le corps des animaux vertébrés chez lesquels on les trouve, et dans leur premier âge ils sont libres, et fort différents par la forme de ce qu’ils seront plus tard; ils présentent même des cas évidents de digénésie. Les Douves ou Distomes appartiennent à cette dernière caté- gorie : ce sont des Trématodes endoparasites et digenèses. Les Polystomes et les Tristomes, au contraire, sont des Trématodes eetopai’asites et monogenèses; ils naissent avec la forme qu’ils doi- vent conserver, et, sous ce rapport, ils sont plus semblables aux Vers qui nous ont déjà occupés. En tenant compte de l’absence ou de la présence des métamor- phoses, ainsi que de quelques autres caractères, on peut partager les Trématodes en deux sous-ordres : les Polycotylaires et les DistO' ; maires. Sous-ordre des Polycotylaires (1). Les Vers de cette division ont déjà le canal intestinal plus oh moins rameux et à un seul orifice; leur bouche est antérieure et en forme de ventouse qui sert à les fixer; ils ont en outre plusieurs paires de ventouses postérieures. Cependant certains d’entre eux n’en ont qu’une seule, qui est alors plus ou moins semblable à celle des Sangsues, mais en même temps ils en ont deux plus petites auprès de la bouche. Leur corps est discoïde, aplati, inarti- culé, à peau bien plus résistante que celle des Planaries. Il n’y a pas de système vasculaire; c’est l’appareil excréteur de l’urine qui a été pris pour lui; il s’ouvx*e en arrière du corps et quelquefois sur le côté, par une vésicule pulsatile. Toutes les espèces sont mo- noïques. Le développement est direct. Les œufs sont grands, riches en vitellus, à coque cornée et pourvue de filaments exté- rieurs qui servent à les fixer; ce qui rappelle ceux des Poissons pla- giostomes. Les embryons manquent de cils vibratiles; au moment de leur naissance, ils ont déjà la forme définitive qui caractérise leur espèce, et ils sont assez actifs pour pourvoir dès lors à leur nourriture. Leur genre de vie est parasite, mais ce sont des parasites exté- (1) Polycotylaires, Blaiuv., Dict. sc.nat., t. LVft, page S69. TRÉMATODES. 193 1 u ‘ llls (ectoparasites); ils se tiennent plus particulièrement sur les ' " an chics des Poissons; il y en a cependant un genre (celui des Üdo- nolles qu’on ne trouve jamais que sur des Crustacés de la famille f ' es Caliges qui vivent eux-mêmes sur le corps du Flétan. Ce sont 'lune des parasites de parasites. ,)u peut partager les Polystomaires en deux familles, sous les noms de Tristomidés et de Polystomidés , Les TRISÏOMfDES n'ont qu’une seule ventouse postérieure. 11 y eil a de plusieurs genres (1) : Les 1 ,do:\ elles (g Udonella ) ressemblent encore complètement k 'Ls Sangsues; ce sont elles qui vivent attachées par leur ventouse 1 nudale aux tubes ovifères du Calige parasite des Flétans. Li‘ P hy II me ccthyi de Kroyer, Y Amphibotrium Kroyeri de Frev ' f Leuckart sont les mêmes animaux que VU. calùjantm. Ce Ver 1 Sl commun. 11 n a que 5 à 6 millimètres de longueur. Les Paulin k u. es (g . Epibdella sont disciformes. Ils ont deux {‘otiies ventouses buccales et une grande ventouse postérieure, qui l ' sf ar *iiée de crochets. Leur ressemblance avec les Sangsues, et en Particulier avec les Malaeobdelles, est encore très évidente. L Érinmai.K de j/hippoglossk [Epibdella hippocjlossi) vit sur la face ''bolée des Flétans; — VE. Science vit sur le Maigre ( Scienu aquila). Les deux espèces sont de la mer du Nord. Le g. Tristome ( Tristomd ) se distingue par une moindre dimen- S| °n de la ventouse postérieure et par un déve- loppement, au contraire, plus considérable des beux ventouses buccales. Ses œufs ont plusieurs “Ppendices. ( hi trouve les T ris tomes sur les Squales, les ‘oies, les Esturgeons, etc. 11 y en a plusieurs es pèces. Le g. Amphiptychus, trouvé par (U'ube et G. \Va- k'ter (2) dans le canal intestinal de la Chimère, a\ec des coquilles de Mactre, pourrait bien être lUl parasite de ce dernier Mollusque, se trouvant k l’état erratique ( !UIS le Poisson qui l’a fourni. 11 n’y a en effet aucun autre Ver polycotylaire vivant dans le tube digestif. Les Peltogaster, que Thompson avait connus et nommés Saccu- >na > lle sont pas des Trématodes, mais bien des Crustacés. fl ) Voyez Van Beneden, Suppl, aux comptes rendus, vol. Il, et Bullet.de Y Acad. °y- de Belgique , t. XXIII, n» \ o. ( 2 ) Muller' s Archiv., 1852. II. Fig. 154. Tristoma papil- lalum. 13 VERS. 194 Les POLYSTOMIÜES ou l’olycotylaircs à ventouses postérieure multiples et garnies de crochets, sont plus petits que les précé- dents. Plusieurs de leurs genres méritent une mention spéciale. L’un des plus curieux est sans contredit celui des ÜimraooAS (. Diplozoon , Nordmann), dont l’espèce Diplozoox paradoxal [U. paradoxum ) a été trouvée sur les bran- chies de plusieurs Poissons fluviatiles, et entre autres sur celles de la Brême. Les Vers de cette espèce sont simples dans le jeune âge (1) ; mais à l’époque de la reproduction, ils se conjuguent deux à deux, et ils vivent réunis pendant tout le reste de leur vie. Leurs œufs sont grands et pourvus d’un très long filament. On doit la décou- verte de ces Helminthes à M. Nordmann. Le g. OoTonoTHRiE (i Octobothrium ) tire son nom de la présence de huit ventouses postérieures. On trouve VO. lanceolatum sur les branchies de l’Alose; l’O. Mar- langi sur celles du Merlan; l’0. digitatum sur celles du Flétan et PO. leptogaster sur celles de la Chimère. L’Octobothrie du merlan (0. Merlangi) est une grande et belle espèce, qu’on prend assez communément sur les branchies des Merlans. Ce Ver a l’aspect d’une Sangsue élargie à la partie .posté- rieure du corps, et qui, au lieu d’une ventouse, en porterait quatre situées au bout d’autant de pédicules. Le genre Pleurocotyle (Pleurocotylus) est établi sur un parasite des branchies du Maquereau de la Méditerranée, et qui est remar- quable par scs quatre ventouses placées sur un des côtés du corps- Cette disposition est fort singulière, et AI. Grube, qui a déjà parle de ce Ver, n’était pas certain de ne pas avoir eu sous les yeux u» Ver anomal ou mutilé (2). Le g. Polystome (. Phylostoma ), qui a donné son nom à la famille) le doit lui-même à une méprise assez commune en helminthologie : on avait d’abord pris les ventouses, qui sont placées à la partie postérieure de son corps, pour des bouches. Ce nom a été quelque* fois remplacé par celui d ’Bexathgridium. , Une espèce de Polystome, le Polystome des Grenouilles (/'. iide* (jerrimum) est, assez fréquente dans la vessie natatoire de la Grenouille d’Europe. Elle est remarquable par sa taille, par son tube digestif ramifié et à branches anastomosées au milieu du corps, par h’ s (1) Dujardin a désigné ccs jeunes sous le nom de Üiporpa. (2) Troschel’s Archiv, 1855, p. 131. TKÉMATODES. 195 ' uux grands crochets qui sont logés au milieu de ses six ventouses, ‘■'"fin par ses mouvements qui la font ressembler complètement à Eue Sangsue. On en trouve quelquefois plusieurs dans la vessie d’une Hieme grenouille. M. Pagenstecher en a vu les jeunes munis de quatre y p ux; niais jusqu’à présent personne n’en a observé les œufs (■]'. be genre Onchocotyle ( Onchocotyle ), dont le corps est bifurqué ° n arrière et porte six fortes ventouses, ne renferme que deux Espèces : L ’Onchocotylus oppendiculatus, qui a été recueilli sur les bran- chies des Roussettes [M us t élus vulgaris), lit 1 ’O. borealis, parasite de celles du Scymnus glacialis. bn autre genre, celui des Aspidogastres ( Aspidogaster ), a pour ‘ype l' b conchicola, parasite des Ànodontes, dont M. Hermann Aubert vient de faire connaître l’anatomie et le développement. S(, s œufs sont très grands, et l’on voit déjà l’embryon tout formé dans leur intérieur. L’Aspidogastrc est surtout remarquable par la présence d’un disque treillissé qui est placé sous la partie ventrale de son corps (2 . A côté de cette famille des Polystomidès se rangent des Vers •uieroscopiques, que M. Nordmann a fait connaître le premier, et qui v, veut pour la plupart sur des poissons lluviatiles. Un les recueille en battant les branchies avec un scalpel, et en portant les mucosités s ur le porte-objet du microscope. Ce sont les genres Gyrodactylc , dont l’espèce principale a élé observée d’abord sur les Cyprins 'p. degans ); Dactyiogyrus, établi par Diesing sur le G. nuriculatus, Nordmann, trouvé sur les mêmes poissons, et Calceostoma, que l’un de nous a trouvé sur le Maigre d’Europe [C. degans) (3). Ces Vers, que M. Nordmann proposait de rapporter aux Ces- hiïdes, dont Creplin ne voulait pus faire des Entozoaircs et qu’on ne l'Eut pas, d’après Dujardin, Classer convenablement parmi les Tré- "latodes, appartiennent cependant à ce dernier ordre. Le genre Gyrodactylc doit y servir de type à une petite division Particulière dans laquelle viennent déjà se grouper un nombre '^scz considérable de Vers. Des travaux très importants ont été pu- dies, dans ces derniers temps, sur ces curieux parasites (à). (0 Pageusteclicr, Tremalodenlarvcn und Tremalodcn; Heidelberg, 1837. ( 2 ) '/-oit. f. Hêiss, 'Zoologie,, t. VI, |t. 349) 1854. ' ■') Van Beuedcn, Mdm. sur les Vers mtest,, dans les Suppl, (lux Comptes fendus, lI , p. no, p i. f . '*) V. Siebold, Zeit. f. H'is*. 'Zoologie, t. 1, p. 317 ; 1848. — Wcdl, Acad, sc. de Vienne, juillet 1837 et Journal de l'Institut, 1837, p. 339. — 196 VI! HS. Sous-ordre des Distomaires. Les Distonies, vulgairement nommés Douves, Faseioles, Papil- lons, etc. (l),ont le corps assez mou, inarticulé et souvent déprimé ; ils ont la partie antérieure rétrécie, souvent allongée et toujours pourvue d’un pore, en forme de ventouse, au fond duquel est la bouche. Leur canal intestinal est incomplet, comme celui des pré- cédents, et souvent dichotome ou même raineux. Une seconde ventouse, également inerme, se trouve souvent sous leur corps en arrière; c'est la ventouse abdominale. Tous ont un système de ca- naux urinaires bien développés. Leurs sexes sont toujours réunis, et leur appareil de la reproduc- tion est extraordinairement développé. L’appareil mâle s’y montre toujours en premier lieu. Dans l’appareil femelle, nous voyons des organes spéciaux pour la formation des vésicules germinatives et du vitellus. C’est au moment où ces deux produits se réunissent pour constituer l’œuf, que les spermatozoïdes se précipitent au- tour d’eux et assurent l’acte de la fécondation. La coque de l’œut sc forme ultérieurement dans l’oviducte. Ces œufs n’ont donc pas besoin de micropile. L’un de nous a vu distinctement les sperma- tozoïdes des Distomaires se mouvoir autour de la vésicule germina- tive (2). Tous les Vers de ce sous-ordre se font remarquer par leurs métamorphoses, et ils nous offrent un curieux exemple de digénésie- En effet, les Distomaires ne se développent pas complètement dans l’œuf, par suite sans doute de la petite quantité de vitellus qui s’y trouve contenue, et leurs œufs ne donnent pas directement naissance à des Distomes ayant ; la forme -caractéristique desanimaux de cet ordre- Les Vers qui en sortent ont souvent le corps cilié comme celui d’un Infusoire, et dans leur intérieur sc développe un autre animal sous l’apparence d’un sac mobile n’ayant point d’organes internes, et pa 1 ' conséquent agame. Un pore lui sert de moyen propre à se fixer, et c’est eu particulier sur certains Mollusques ou sur des Insecte*’ aquatiques qu’on le trouve; quelques animaux terrestres, les Hélices et les Limaces par exemple, le présentent aussi. Ce singulier état des Trématodes digénèses est l’état des Sporocystes. Les naturalistes ord üuid. Wagcnor, mémoire couronné par la Société des sciences de Harlem. mémoire est accompagné de 36 belles planches dessinées par l'auteur (Naluurkun' (lige verhand. van de Holland. Maatsch d. Wetensch. Haarlem). Harlem, 18i> 7 ’ (1) Porocéphalds, Iîlaiuv. Dict. sc. nat., t. LV1I, p. 588. (2) Bitllel. de VAcad. roy. de Belgique, 1858, n° 4. p. 312. TIllîMATODES. 107 P» beaucoup de difficulté à en reconnaître la véri- table nature, et leur étude a conduit à quelques mé- t'G- prises. Le corps singulier que Ahrens et Carus ont ^^Tchtatum; trouvé sur les Ambrettes (g. Succinea), et dont le très grossi, dernier de ces naturalistesafait son genre Leucochlo- l'idium , n’est qu’un Sporocyste de Trématodes. C’est donc sous ce nom de Sporocyste que l'on dé- signe les sacs vivants et mobiles qui se développent dans la larve infusoriforrae des Trématodes dis— ternaires. Ces corps singuliers pourraient aussi être nommés Embryopbores , si Ton devait ne les considérer que comme des sacs remplis d’embryons. Toujours est-il que, dans l'état actuel de la science, on les regarde comme étant de véri- tables individus, produisant, par génération agame, les Cereaires ou jeunes Distomes qu’on en voit bientôt sortir : c’est ce qui les a fait appeler aussi des Nourrices. On voit quelquefois ces Sporocystes engendrer directement, au lieu de Cereaires, des Distomes : M. de Filippi en a vu un exemple, et nous en avons observé un autre sur le Buccinum undatum. Les CEacAiRES, qui sont de petits animaux aqua- tiques fréquents sur le corps ou dans les tissus des Lymnées et des autres Mollusques de nos eaux douces, ont le corps ovalaire, et terminé en arrière par Fia. 1S6. une sorte de queue simple ou bifide, ce qui oreairedu Distomare- leur donne souvent quelque analogie avec les lusum; très grossi, têtards des Grenouilles , auxquels ils ressem- blent aussi par leurs mouvements. Quoique ces animaux aient été considérés pendant long- temps comme des Infusoires (1), et qu ils soient restés placés dans cotte classe jusque dans ces dernières années, on ne saurait douter que ce ne soient les larves des Distomes ou des autres Vers du même ordre , leurs métamorphoses a yant été parfaitement élucidées par les hel- minthologistes contemporains. En résumé, le Ver est cilié en sortant de l’œuf; il représente alors A) Genre Cercaria, O. F. Müller; 178G. 198 VERS. la forme de Proscolex. Il ressemble à un sac pendant la seconde génération, et constitue alors un Spnrocysle ou Scolex. Ce Scolex en- gendre à son tour une troisième forme, qui rappelle un têtard de Grenouille ; c’est la Cercaire, qui devient bientôt un Distonie. Nous comparons cette troisième génération à celle dont il sera parlé pour les Cestoïdes, sous le nom de Proglettis. Des 1778, Swaiumerdain avait déjà vu les Sporocystes et les Gerça ires qu’ils renferment, et en 1817, ces derniers furent de la part de Nitzscli l’objet d’un travail fort exact sur lequel de Blainville se fonda quelque temps après, pour établir leurs affinités avec les Planaires. Les Vers jaunes trouvés en 1808 par Bojanus tous la peau et dans la substance même du foie des Lymnées sont des Sporo- cystes a Cercaires, ainsi qu’il en a déjà fait la remarque, mais c’est -W. Steonstrup qui a le premier reconnu la transformation des Cer- caires elles-mêmes en véritables Distomes. L un de nous, dans un travail qui est sous presse et qui a été analysé par M. de Quatrefages en 1853 (1), a apporté de nouvelles observations, qui ont peut-être contribué à élucider cette difficile question, et, plus récemment, MM. Pli. de Filippi (2), La Vallette de Saint-George (3), Moulinié (û).Pagenstecher (5),G.\Vagener,etc. (6b ont traité le même sujet. Les Sporocystes ou nourrices des Cercaires sont, parasites ; les Cercaires elles-mêmes vivent le plus souvent en état de liberté. Quoique recherchant fréquemment les Mollusques, ce n’est pas dans l’intérieur du corps de ces derniers qu’elles doivent se transfor- mer définitivement en Dis tomes. Elles no font que s’y enkyster et passentensuite avec ce premier bête dans le canal digestif de quelque animal vertébré. Alors, tandis que le premier hôte est lui-même digéré, elles résistent a l’action dissolvante des sucs gastriques et deviennent de véritables Distomes. Après avoir perdu leur appendice (t) Comptes rendus de l'Academie des sciences 1834, et Annales des sciences naturelles; 1854. — Ce travail va paraître, dans le t. II des Suppléments aux Comptes rendus. (2) Ann. des se. j ml. 4 e série, t. III, p. 111, 1853, et Mém. de l'Acad. des se. de Turin. 2 e série, t. XVI. (3) Symboles ad Trematodum evolutionis Jiislnriam, 1835. (4) De la reproduction chez les Trcmalodes end opar usités, (t. II des Mém. (> e l'Institut genevois, 185G). (5) Pagenstechcr, Trematodenlarven und Trematoden. Heidelberg, 1857. (6) Guido Wagencr, Beitraege zur Enlwickel. d. Eingeweidewürmer Nalmtrlmndige verhandelungen. Haarlem, XII! deel. 1857. 199 TRÉMATODES. crânial et. avoir acquis les organes génitaux qui leur manquaient pendant leur état oercaire, elles vont produire des œufs qui, à leur tour, ne se développeront qu’au dehors et donneront bientôt lieu à une nouvelle génération apte aux mêmes transmigrations et aux thèmes métamorphoses. Les Distomaires sont tous des Vers parasites, au moins dans leur état adulte, et ils vivent alors dans l’intérieur du corps des animaux vertébrés. Ils s’introduisent plus profondément que les Polycotyles et sont dits à cause de cela Trématodes endoparasites. Leur double mode de multiplication, par œufs donnant des larves à Sporocystes et par Cercaires naissant de ces Sporocystes par agamie, les a fait aussi désigner par le nom de Trématodes digénèses. C’est à ce sous-ordre qu’appartiennent les Douves dont l’Homme nourrit plusieurs espèces. Les Amphistomes, etc., doivent égale- ment être classés dans le même groupe; ils ne constituent, avec les IHstomes véritables, qu’une seule famille, celle des Distomidés. Famille des DISTOMIDÉS. — Les Distomidés ont un tube di- gestif incomplet et dont l’orifice buccal est toujours terminé par une ventouse. Souvent il y a une seconde ventouse; elle est. énorme, et placée sous le ventre. Ces Vers sont tous endoparasites pendant leur état adulte. Le genre de cette division qui doit surtout nous occuper est celui des Douves ( Distoma) . Le genre Distome ( Distoma . ) (1) présente une ventouse antérieure située à l 'orifice et autour de la cavité buccale et une seconde ventouse sous le ventre; les orifices sexuels sont médians et toujours il existe lin orifice urinaire unique ouvert en arrière. Ces Vers ont presque constamment le corps plus ou moins allongé, cylindrique et à parois fort contractiles. Ils vivent dans les cavités naturelles, surtout chez les animaux vertébrés, mais on les trouve cependant aussi dans certaines espèces des classes intérieures, et il y en a jusque dans I' 1 tube digestif des Polypes. On en observe dans les animaux d’eau douce et terrestres comme dans les animaux marins. Il n’v a pas dans cette famille de genre plus riche en espèces que celui des Distomes: on en cite plus de cent cinquante; aussi attend on avec impatience que de nouvelles observations aient donne un moyen sûr de les partager en groupes naturels. (1) Retzius, 1786.- Ce genre avait aussi cté appelé Fasciola par 0. F.Miiller p n 1787. 201) VE II S. Plusieurs de ces N ers avaient d'abord été décrits séparément sous leur première forme et en même temps sous leur forme défi- nitive comme des animaux de groupes différents. Les noms qu'on leur a donnes dans le premier cas, c'est-à-dire lorsqu’ils sont encore a 1 état de Cercaires, devront disparaître des catalogues méthodiques. Le Diplostomum vol vans est b* jeune du Distoma nodulosum de la Vorcbe. Le Leitcochlondiicm des Ambrettcs ou Succinées, qui a été découvert en 1810 par Ahrens (1) , et dont AI. Carus a donné plus tard une nouvelle description (2), est, d’après Al.de Sieboid,le jeune du Distoma ho/ostomuni. Plusieurs autres espèces sont également nomi- nales, et la prétendue famille des Cercaires doit être entièrement supprimée, puisqu’elle ne repose que sur l’examen du premier âge des Distomes et des autres Trématodes digénèses. C’est donc avec surprise que nous avons vu Al. Diesing s’occuper en 1855 d'une ré- vision des Cercaires sans tenir compte des recherches embryogé- niques dont ils ont été l'objet (3). Le genre Dtstome {Distoma) a cinq de ses espèces qui s'ob- Fjg. t57. servent dans le corps de l’Homme, mais dont Distonie hépatique, plusieurs sont probablement des espèces errati - que&, c’est-à-dire qui , étant propres à des animaux qui habitent avec l’Homme , ne passent sur ce dernier que d’une manière occasionnelle. Distome hépatique [Distoma hepaticum). — Ce parasite, vulgairement appelé Douve , est l’un de ceux qui sont le plus anciennement connus et le plus généralement répandus. On ne peut le con- fondre avec aucun autre genre des Vers à cause de sa taille, de sa forme et de la complication de son intestin. Le corps du Distome hépatique est ovale- oblong, aplati comme une feuille, d’un brun noirâtre, sale, montrant la bouche en avant au milieu d'une éminence conique et la ventouse ventrale ou postérieure à quelque distance de là- L intestin est ramifié; les orifices sexuels sont situés entre la bouche et la ventouse ventrale, un peu plus près toutefois de cette dernière que de l’autre. Il est long de 30 millimètres et. large de 8 à 10. (1) Mac/. (1er Naturf. /y. ~ u Berlin. 1810, p. 292, tab. 9. (2) Nov. ad. ae nat. cur., vol. XVII, p. 1. (S) Révision der Cercarien ; Silzungsberichte, vol. XV. p. 377 1833. 201 TRÉMATOPES. Ce Ver a été observé dans le foie de l’Homme par Biddloo, l’allas, Mehlis 1) et quelques autres auteurs, mais on le trouve beaucoup plus communément sur divers Mammifères, principalement sur des Ruminants, entre autres le Mouton, l'Argali, le Chevreuil, le Cerf, le Daim, le l’icuf domestique, l’Aurochs ( Bos unis ) d après Aliram), la Chèvre et le Chameau. Le Cheval, l’Ane sont aussi attaqués par la Douve, et le Cochon l a montrée, ainsi qu’un Kangurou géant mort en captivité (Brem- ser). Le Castor, l’Écureuil, le Lapin et le Lièvre en ont également été attaqués. Le Distome trouvé, en Europe, dans le foie d’une Girafe, et qui a été décrit comme une autre espèce, n’est aussi qu’un Distoma hepaticum. On a signalé ce parasite dans toute l'Europe, et il s’étend jus- qu’au Groenland oii il a été observé, mais rarement, par Fabricius. Ce Ver, maintenant si répandu, est peut-être une des espèces Propres au Mouton. En effet, dans aucun Mammifère, il n’est aussi commun que dans ce Ruminant. Distome lancéolé ( Distoma lanceolatum) . — Ce Ver a été long- temps confondu avec le précédent avec lequel on le trouve quel- quefois, bien qu’il en soit, complètement distinct par sa forme. C’est Mehlis qui l’en a le premier nettement et définitivement distingué comme espèce. Le corps de ce Distome est lancéolé, comme l’indique son nom; trois à quatre fois aussi long que large; très aplati; blan- châtre et assez transparent. La ventouse de sa bouche est propor- tionnellement plus large que dans l’espèce précédente et à peu près de la même largeur que l’autre. Les intestins sont droits et simples, par conséquent sans ramifications. On voit les œufs à tra- vers la peau, et, selon le degré de maturité, ils sont bruns, noirs ou fauves. Longueur totale : 8 à 9 millimètres, sur 2 ou 2 et demi de large. Le Distome lancéolé diffère donc du Distome hépatique, surtout Par la taille, par le volume des œufs et par son intestin qui est s ans ramifications. Ce Ver se trouve souvent avec le précédent dans les mêmes or- (1) On a observé plusieurs fois de petits exemplaires du Disloma hepaticum ou de Disloma lanceolatum dans le foie de l’Homme. M. Durai, directeur de l’École ll( ‘ médecine de Rennes, a même trouvé le distoma hepaticum adulte dans la veine Perte (Dujardin), et M. de Siehold en cite un autre qui vivait dans uue tumeur du pied. Ce dernier cas a été recueilli par le docteur Frey. 202 VERS. ganes et sur lf s mêmes animaux ; ce qui l’a fait considérer long- temps comme étant le jeune âge du Distome hépatique. Bucholz, Cliabert etMehlis l’ont trouvé sur l’Homme, mais on le rencontre beaucoup plus communément sur le Mouton, !o Bœuf, b 1 Paim, le Cerf, le Cochon, le Lièvre et le Lapin. M. de Siebold a trouvé dans un jeune Chat, les canaux biliaires et la vésicule du fiel obstrués par plusieurs centaines de ces Dis- tonies (1). On ignore encore quelles sont les Cercairos de ces deux espèces de l'Homme, où elles vivent et comment elles s’introduisent. Il est probable que les Gercaires dont nos Distomes sont la transforma- tion s’introduisent dans notre corps avec les boissons. Distome Goliath ( Distoma Goliath). — C’est peut-être le plus grand Ver de tout cet ordre, puisqu'il atteint jusqu’à 80 milli- mètres de longueur et 15 millimètres de largeur. Il habite le foie de la petite Baleine ( Pterobàlena rostrata). Il y a donc ici un rapport entre le volume de l’inite et la taille de ses parasites. Le corps du Distome Goliath est très large, déprimé, affectant la forme d’une Sangsue, sans être cependant effilé aux deux bouts. La ventouse abdominale est plus petite que la ventouse de la bouche; elle est située vers le milieu du corps un peu plus près de 1 extrémité caudale. Les orifices sexuels sont très distincts et s’ou- vrent un peu au-devant de la ventouse abdominale. Le pénis esf très tort et il a sa surface, lisse, La couleur générale du Ver est d’un gris noirâtre. Distome retus (. Distoma, feiusum ).■ — Cette espèce est facile à distin- guer par les petites épines qui recouvrent la surface de son corps, par son bulbe œsophagien qui est large et trilobé en avant, et surtout par son canal excréteur très large et fort distinct qui se bifurque à une courte distance de la ventouse abdominale. Sa Cercaire est connue sous le nom de Cercaria armat a et vif sur le Limneus ovatus • Son Scolex ou sa larve est de couleur jaune. Nous en avons trouve d enkystées dans des larves do Frigane. A l’état complet ou de Distome, ce Ver habite l’intestin des Gre- nouilles. Nous en avons suivi la transformation jusqu’à leur matu- rité sexuelle. Distome hématome [Distomim hematobium , Bilharz) ( 2 j, — Ce Ver, découvert par M. Bilharz en 1851, est l’un des parasites les (1) Wiegman’s Archiv.; 1836, p. 113 (note). (2) Zeitschrift für Wiss. zoologie. 1883, vol. IV, p. 59. TRÉMATODES. 203 P 1 us remarquables qui aient été trouvés dans ces dernières années. Il a été observé sur l’Homme en Égypte. Son siège est dans la Ve ine porte et dans ses ramifications. L’espèce se compose do deux sortes d’individus complètement différents par la forme et par la physionomie; M. Bilharz les re- §arde comme étant les uns mâles et les autres femelles. Nous donnons en note leur diagnose d’après cet observateur (1) : M. Bilharz découvrit d’abord un mâle, qu’il prit pour un Néma- d'ïde, dans le sang de la veine porte ; il le distingua cependant P°ur un Ver nouveau, et, en le plaçant sur la platine du micros- ( ‘°pe, il le reconnut pour un Distome. Trois mois après, il écrivit à M. de Siebold : « Ce Ver est plus ''einarquable encore que je ne l’avais cru, puisque c’est un Tré- Niatode à sexes séparés. En cherchant avec soin dans les veines du mésentère exposé à la lumière, j’ai trouvé des Vers logés dans une rainure longitudinale d’un autre Ver vivant, comme une épée dans son fourreau, et montrant en avant la tète et en arrière la lueue libre. Celui qui forme la gaine est plus gros que l’autre : cest le mâle; la femelle est grêle et effilée comme un Nonni- loïde. » I) Distonura hæmalobium, sexu distiacto. Maris corpus molle, albidnm , fili- parte anteriore totius longitudinis octava vel noua(trunco) depressa, lan- subtùs plana vel concava, suprà leviter couves a, superficie lævi, rcliqua •’orporis parte (cauda) teretc, marginc corporis ab acetabulo vcntrali rétro utrin- ( l'tc versus faeiem rentraient conllcxo, coque modo caualr.m gynæcophorum effi- v>ente, apice postico altenuato, superficie externa tubercuiis liligeris conserta, s uperficic canatis interiorc mediana lævi et pnrlibus lateralibus aculeis minutis- S|| >iis scabra. Acetabulum aris apicale subiuferum, triangularc, acetabulum ven- Uulc sub iinem « trunei » inserlura, orbiculare eadein magnitudine cum aceta- ' )nl ° oris. Superficies utriusque aeetabuli granulis crebris miuutissimis scabra. Canalis cibarius sine pliarynge niusculari ante acetabulum ventrale in duas par- ’esdivisus, in posterioro (caudas) parte deuno unitns, cæcns. l’orus genilalis inter •tcetabulum ventrale et eanalis (gynætbophori) originem situs. “ l'emina» forma dissimilis, tenerrima, grqcillima; corpus tenuiforine, læve ^yalinum, antico sensim valde attenuatum, cauda canali nullo apice anguslata. Aeetabula et eanalis cibarius ut in mare, l’orus genitalis cum margine posteriore aeetabuli vculralis coalitus. " Longit. 3 ad 4 lin., mas feminam latitudine multo superans, ” Patria Ægyptus, in hominis vena portarum cjnsquc ramificationibus. In 'enis ineseraceis reperiuntur mares feminam in canali gvnaseophoro gerentes, ln ve| iis intestinalibus et hepaticis, in vena lienali semper vidui. » VERS. 204 L’intestin, qui se bifurque au-devant de la ventouse ventrale, se réunit de nouveau en arrière, et, se termine tout au fond en cul- de-sac. L’appareil sexuel enveloppe l'intestin dans la femelle, et son oviducte s ouvre sur le bord postérieur de la ventouse ventrale. Cet oviducte est très long; ses parois sont fort minces, et les œufs qu’il contient ont une forme ovale, mais avec un des bouts effilé. M. Bilharz croit avoir vu, dans les individus males qui portent la gaine, un testicule formé d’un grand nombre de glandes. A la fin de la même année, cet observateur a envoyé à M. de Siebold des dessins et des Vers de cette espèce conservés dans la liqueur. Dtstome filicolle ( Distoma filicolle). — Nous faisons mention de cette espèce, surtout parce qu’elle nous explique jusqu'à un cer- tain point les singularités du Distoma hematobium. Ce Ver vit en effet dans un sac, formé aux dépens de la peau, dans la cavité branchiale de la Castagnole ( Brama raii). Elle se réunit par couples, formés d’un individu grêle et d’un autre individu très large, rempli d’œufs. Llle a été décrite d’abord sous le nom d e Monostoma filicolle par Rudolphi, la petite ventouse abdominale ayant échappé à son attention. Comme on le pense bien, on a regardé ce Ver comme dioïque; mais il nous semble plus rationnel, à défaut d'une démon- stration suffisante, et en tenant compte des travaux de M. Bilharz relatifs au Distoma hematobium , de le regarder comme herma- phrodite. Dans lesautres Vers monoïques .quand deux individus s’accouplent, ils agissent tous les deux comme mâle et comme femelle, tandis qu ici, après la fécondation, un seul des deux devient une femelle complète et remplie d’œufs, l’autre ayant agi seulement comme mâle. M.G. Wagener a vu en effet des spermatozoïdes dans l’individu large et chargé d’œufs, et, si nous ne nous trompons, il a également vu deux individus pleins d’œufs dans un même sac. Si nous inter- prétons bien ce phénomène, il en résulterait que l’accouplement se fad deux à deux, comme dans les Limaces, et non d'une manière so- litaire, comme dans certains Cestoïdes. Le Ver qui agit comme mâle et qui est sans œufs est allongé et arrondi comme un Némato'ide, tandis que l'autre, opérant comme femelle, est effilé seulement dans la région céphalique et fort large, aplati, enroulé sur lui- même comme certaines larves d’insectes. Ni l’un ni l’autre ne pré- sentent l’aspect général des Vers de ce genre. Distome HÉTÉROPHYE ! Distoma heterophyes, Sieb.) (1). — C’est h' (I) Corpus ovato ohlongum, depressuro , sublus ptaniim, supra leviler eon- TltJOUTOUES. *205 26 avril 1851 que M. Bilharz découvrit cc Ver dans 1 intestin d’un jeune garçon, en Égypte. Il aperçut un grand nombre de points l 'ouges, d'une demi-ligne de long et d’un quart de ligne de large, rt qui sous le microscope, semblaient être de vrais Distomes entiè- rement développés. La couleur rouge provenait de la teinte rouge 'les œufs. Le corps de ces Vers est de forme ovale un peu plus large en arrière qu’en avant; la ventouse buccale est petite, infundibuli- lonne et elle s'ouvre plutôt en dessous qu'en avant. A quelque dis- lance de cette ventouse on voit un bulbe œsophagien. La ventouse ''entrale est douze fois plus grande que l’autre; derrière elle on distingue la bourse du pénis qui n’est pas sans ressemblance avec Une ventouse, et qui présente un cercle de soies. On aperçoit les deux testicules en arrière, en avant le gerihigène ut une vésicule séminale interne. L’espace situé entre ces organes est occupé par les replis de l’oviducte, et en arrière on découvre des deux côtés le vitellogène. En arrière aussi et sur la ligne unidiane on voit l’organe sécréteur que nous considérons comme Appareil urinaire. La surface de la peau est recouverte, en avant surtout, par des soies couchées ayant leur pointe dirigée en arrière. il. Bilharz a vu ces Distomes une seconde fois, et il a pu aper- ''evoir le mouvement des spermatozoïdes dans la vésicule séminale interne. Il a compté 72 soies cornées à la bourse du pénis, et ces s oies portent cinq barbes d’une longueur égale, qui rappellent, dit -'L de Siebold, les crochets de la bourse péniale des Polystomes 'd des Octobothriums. Distome ovale [Distoma ovaturn ). — Ce Ver a été trouvé par Meyer 'liez les oiseaux. Il a le corps aplati, de forme ovale, un peu moins large en avant lu’en arrière; il est blanchâtre et tacheté de noir. La ventouse buc- '-Me estorbiculaire, la ventrale est assez éloignée de la précédente et beaucoup plus large. Le pénis est long et tlexueux. Ve *uin. Acctabulum oris sub-apicale, infundibuliforme, parvuin. Acclabuluni 'eutrale, paululum ante medium situai , magnum (acetabulum cris decies et l| hra superans), globosum. Pharynx muscularis, globosa; canalis cibarius aille leetabulum ventrale in duas partes cæcas divisas. Cirrus post acetabulum ven- hale situs et oblique cum sinistra ejus parte coalilus, globosus, acetabuliformis, tlr culo completo setarum 72 minutissimarum raniulis quinque sccundis instruc- l arum curonatus, testiculus organoque germinifero globosis. Longit. t/2, a, l 3/4 lin. » Ein Beilrage sur Helmintographia Humana, Zeil. f. 1-Fiss. Zool., Vo1 - IV, 1883, p. 62. Cet helminthe est long de 7 à 8 millimètres, sur 2 millimètres de large. Il habite lu poche embryonnaire qui est située au-devant du rectum des oiseaux et qu'on appelle la bourse de Fabncius. On la trouve, dans le Canard domestique, dans plusieurs Canards sauvages, ainsi que dans le Foulque, la Pie, le Freux, la Corneille mantelée, la Buse et la Brachiote. Distome linéaire ( Dîstoma Uneare) . — * Ce Distome a été d’abord observé par Budolphi, mais à une époque où ce célèbre helmin- thologiste commentait seulement ses recherches sur les Vers ; aussi l’histoire de ce parasite réclamcrait-t-elle de nouvelles recherches pour être définitivement établie. Le corps est plan, linéaire, rougeâtre, terminé en avant par une sorte de cou, portant une ventouse antérieure entourée de sis papilles, et obtus en arrière. La ventouse ventrale est la plus grande. Le pénis est grand et cylindrique. Il est long de lâ à 15 millimètres et large de 1 millimètre et demi- Habite dans le gros intestin du Poulet. Distome élargi ( Distonui dilatatum'j. — Le corps de ce Ver est plan, allongé, obtus postérieurement. Le cou est déprimé, étroit et dilaté vers le milieu. La tête est semi-lunaire avec le bord épi" neux. La bouche est petite, orbiculairo J la ventouse abdominale est grande et a son orifice circulaire. Il a 7 a 8 millimétrés de long et 2 de large. Ce Ver a été trouvé par Miram dans le rectum et dans le cæcum des Poulets. Distome nu canard (Dîstoma echinatum). —Cet helminthe parait avoir été d’abord décrit par Bloch sous le nom de Cucullanus co- noideus. Il a le corps presque linéaire un peu déprimé, rosé ou rougeâtre; la tête réni forme entourée d'épines; la ventouse ventrale plus grande et l’orifice sexuel un peu plus rapproché de cette ventouse que de l’autre. Le pénis est lisse et court. 11 est long de 10 à 15 millimètres et large de 2. Il habite les intestins des Canards domestiques, de plusieurs espèces sauvages du même genre ainsique du Podiceps minor, du Cormoran, des Hérons [Ardea cornula et Nycticorax) , de la Grue et de la Cigogne noire. Nous avons obtenu la transformation du Cercaria brunnea en Distoma echinatum , en mêlant à la nourriture d’un Canard domes- tique des \ ers sous le premier de ces états. TllEMATODES. 207 Un trouve deux espèces de Distomes dans le Cormoran, et c est à tort, croyons-nous, que M. Diesing réunit le Distomum armatum à * ’echinatum . C’est une espèce distincte. Distome oxrcÉrHALJi ( Distomum oxycephalum ). — Celui-ci parait avoir été découvert par Frolich, qui l’a décrit sous le nom de Fas - appendiculata. Son corps est linéaire, déprimé, un peu obtus en arrière; son cou ° s t étroit en avant. La ventouse buccale est petite et son orifice <>s t orbiculaire ; la ventouse ventrale est beaucoup plus grande ; s °n ouverture est circulaire. Le pénis est très court. Il est long de 8 il 10 millimètres ; large de 2. On le trouve dans l'intestin du Canard domestique et de plusieurs espèces sauvages du même genre, y compris le Tadorne et l’Anus 'dbîfrous, ainsi que le Harle (Mergus merganser). M. Diesing se demande si cette espèce n’est pas une variété sans louants de Distoma echinatum. Nous doutons qu’il en soit ainsi. Genre IIhopalophohe (Rhopalophorus) . — Ce genre a été proposé par Diesing pour une des plus singulières formes de Vers qui aient été trouvées dans ces dernières années. Les llliopalophores, en effet, s °»t tout à fait semblables aux Distomes ; mais à côté de leur ven- touse buccale s’élèvent deux trompes rétractiles, hérissées de pi- 'luants, qui rappellent tout a fait les trompes des Tétrarhynques. M. Diesing en signale deux espèces : Le Rhopalophorus coronatus, trouvé au Brésil dans l'intestin de dif- férentes Sarigues ( Didelphis cancrivora, myosurus, guica et palmatà], lit le Rhopalophorus horridus, de l’estomac et des intestins grêles '1rs Didelphis myosurus et philander (1). Le genre Gastehostome ( Gasterostomum ), si remarquable par la situation de la ventouse buccale et de l'intestin au milieu du corps ainsi que par le développement du pénis à l’extrémité caudale, ren- ferme une espèce, Gast. crucibulum , qui a été décrite tour il tour ( '°nune Monostome par Rudolphi et M. Diesing, et comme Distome Par M. Dujardin. Cette espèce se trouve en abondance dans l’in- testin du Congre (2), M. G. Wagener en signale deux autres : l'une du Trigla micro - ^pidota , l’autre du Lophius piscatorius. Les MONOSTOMIDÉS n’ont qu’une seule ventouse, celle de la Partie antérieure. (1) Neunsohn ACleti von T rcmaloden, in üenkschrifh Alcadi 1 Vien t t. .X; I8S13. (‘-j^diesing, Syst. helnu, t. 1, p. 321. vans. 20} -i Lo genre Monostome (Monostoma) comprend, comme celui «les Distomes, un grand nombre d’espèces, mais plusieurs d'entre elles demandent une révision complète. Il est évident qu’il y a des Vers fort différents les uns des autres qui se trouvent réunis sous cette dénomination générique. Les Monostomes passent aussi, comme les Distomes, par la forme de Sporoeystes et de Cercaires avant d’atteindre leur état définitif- On sait aujourd’hui que le Cercaria eplwmera est le jeune âge du Monostoma flavam. Sous beaucoup de rapports, les Vers monostomidés ressemblent à des Distomes qui auraient perdu leur ventouse abdominale. On en trouve une espèce allongée et comparable à un Néinatoïdc dans l'intestin de la Taupe. Une autre, courte et ramassée comme une fève, habite des tu- meurs situées dans 1 épaisseur de la peau chez plusieurs oiseaux? et quoique l’espèce soit hermaphrodite, un individu faisant fonc- tion de mâle et un autre faisant fonction de femelle habitent dans chaque tumeur. Les oiseaux en nourrissent d'autres dans leurs sinus sous-orbi- taires (Monostoma variabilis de la Poule d’eau, de l’Oie, etc.), ou dans les cæcums de leur intestin ( Monostoma verrneosum des Canards • Lutin il y en a aussi dans le tube digestif de plusieurs reptiles et poissons. Al. Diesing a publié eu 1856 la description, accompagnée do figures, de plusieurs espèces très remarquables qui appartiennent au groupe dont nous parlons en ce moment. 1. n de ces Monostomes le M. echinostomum du Sula fusca) a la ventouse buccale entourée d’un cercle de crochets, comme on en trouve dans plusieurs Disto- midés. Monostome changeant (Monostoma mutabile). — C’est un des ' ers les plus remarquables de la famille, et il mérite, sous plus d’un l'apport, d’attirer l’attention des naturalistes. Zeder, qui l’a signalé le premier, l’a trouvé dans l’abdomen d’une Poule d’eau, et, dans ces dernières années, M. de Siebold 1 11 retrouvé dans les sinus sous-orbitaires de divers oiseaux aquatiques- Par ses curieuses observations ce savant helminthologiste a donné une certaine célébrité aux Monostomes dont il est ici question. Ils ont le corps un peu allongé, assez semblable à celui d’une jeune Sangsue contractée, convexe en-dessus et aplati en-dessous- On voit en avant l’orifice de leur bouche qui est très petit. Les deux intestins se joignent en arrière. TRÉMATODES. 209 Ces animaux sont vivipares, et, clans les individus adultes, on voit à travers la peau les embryons encore contenus dans leur ovi- ducte. Ils sont longs de 10 millimètres et larges do 2. M. Dujardin dit qu’ils atteignent jusqu’à 24 millimètres. Ces Vers ont été observés dans un grand nombre d’Oiseaux aqua- tiques, on pourrait même dire dans la plupart. Ils habitent les sinus sous-orbitaires, la cavité abdominale, la trachée, la cavité du ster- num, les poumons, les intestins, et jusque sous la membrane nyc- titante de ces animaux. On les cite dans l’Oie domestique, la Poule d’eau, la Foulque, la Grue, le Vanneau, l’Huîtrier, le Courlis, le Chevalier, le Râle d’eau, le Falco hamatus et le F. milvoides. Nous n'avons guère ouvert un Râle d eau sans en découvrir dans ses fosses nasales. MoNOSTOM.ro TiusÉRiAL [ Monostomu triserinle ) . — Le premier auteur qui ait observé ce Ver est Frolich, qui le découvrit dans le cæcum et dans le rectum des Oies. Depuis lors il a été vu par un grand nombre d’helminthologistes. Son corps est rosé ou rougeâtre, ovale-oblong, un peu plus étroit eu avant qu'en arrière et fortement aplati. Le ventre poite trois ran- gées de papilles jaunâtres la bouche est circulaire, terminale, les deux tubes digestifs, souvent de couleur rouge, sont terminés en cul-de-sac; les orifices génitaux sont contigus et fréquemment visi- bles à une courte distance de la bouche. Les œufs portent à chaque bout un très long filament. Ce Ver a de h à 5 millimètres de long sur 1 millimètre de large. On le connaît dans l’Oie domestique, dans le Canard domestique, dans plusieurs espèces de Canards sauvages, ainsi que dans le Coq, le Râle d'eau et la Poule d’eau. Il est très commun dans nos Oies et dans nos Canards. Ses papilles ne se développent qu’avec l’àge, et elles se montrent sur la face ventrale, comme l’a démontré M. Dujardin. C’est sans doute avec raison que Creplin regarde le Monostomu lineare comme u u jeune individu de cette espèce. M. Diesing a fait de ce Ver le genre Notocotyle, à cause des papilles qu’il croyait situées sur le dos. Monostomu fève ( Monostomum faba). — C’est sur une Mésange charbonnière, dans des tubercules globuleux, situés sous le ventre et au milieu de la cuisse, que Bremser a vu le premier ce singulier parasite. h. \k 210 VERS. Il a le corps déprimé et arrondi comme une fève, un peu plus large que long. Sa ventouse buccale est assez grande, ronde et située au milieu du bord supérieur; du côté opposé, on voit très distinctement l'orifice de l’appareil urinaire. Longueur, 3 à 4 millimètres; largeur, un peu plus. Les Monostomes fèves habitent dans des tubercules de la peau de la grosseur d’un pois, ouverts en dehors, et dans lesquels ils sont logés deux à la fois et appliqués l’un contre l’autre par le ventre. On les a observés sur le Tarin (. Fringilla spinus), le Moineau, le Canari, la Mésange (Parus major), l’Étourneau (Stwmus vulyaris), les Sylvia sibilatrix et troehilus, et le Mot.acilla boarula. C’est sur- tout sur les jeunes oiseaux qu’ils sont fréquents. Ces Helminthes ont été signalés en Suisse, en Autriche, en Alle- magne et en Italie par Rolando (1). Dans le Brama linii, on voit deux individus d’une espèce de Distome ( Distama filicollë) qui sont réunis de la même-manière dans des kystes de la peau s’ouvrant à l’extérieur; mais l’un est ordinaire- ment plein d’œufs et agit comme femelle, tandis que l’autre est comme un fil et agit comme mâle. Au contraire, dans le Mono- stome fève, on ne remarque guère de différences entre les deux individus. Selon M. Dujardin, toutes les difficultés que soulève l’histoire des Helminthes se trouveraient réunies ici ; ii pense que les œufs n’ont pu venir directement du dehors par la circulation des humeurs de l’oiseau. Cependant, si l’on tient compte des moyens que leurs mé- tamorphoses leur donnent pour changer d’hôte, la présence de ces Vers chez les Oiseaux n’est pas plus difficile à expliquer que celle des espèces que l’on trouve ailleurs. Monostome aminci ( Monostomum attenant uni). — On doit la décou- verte de cet Helminthe à Rudolphi, qui l’a trouvé dans le cæcum d’une Bécassine. C’est un Ver à corps allongé, déprimé, rétréci en avant, arrondi en arrière, avec la bouche terminale et de forme orbiculaire. Sa couleur est d’une teinte rougeâtre. Il est long de 3 à 4 millimètres seulement et large de près d’un millimètre. On l’a aussi rencontré dans le cæcum des Canards domestiques et des Canards sauvages (Anas elangula, clgpeuta, fusea , fuligulu » tadorna et musicus), et. dans celui des Harles ' Meryus mergauser et serrator) . (1) Miescher, Beschreibung und Unlersuchung dur Monostoma bijugum. ln-4, Bâle, 1838, avec une boune planche. TRÉMATODES. 2 1( M. Creplin suppose que ce n’est qu’un jeune du Monosloma tri- seriale, et il pourrait bien avoir raison. -Monostome du cristallin ( Monostomum lentis). — M. Nordinann a trouvé huitMonostomes d’un dixième de ligne de longueur dans les couches superficielles de la substance du cristallin de l’œil d’une vieille femme, dont la cataracte était en voie de formation (1) . Le Distoma ocu/i humani d’Amrnon (pl. XIV, fig. 19 et "20) est un W analogue retiré du cristallin d’un homme; sa longueur était d’un cinquième de millimètre (2). Monostome du Lapin [Monostomum Leporis). — Jusqu’à présent Kuhn a seul vu ce Ver (3). Il habite le péritoine du Lapin. Son corps est de forme ovale et déprimé; sa bouche est terminale. Il est long de 7 millimètres et large de 2. Ne serait-ce pas un Cysticerque pisiforme mal observé? C’est ce lue nous n’osons affirmer. Monostomk caryophyllin [Monostomum caryophyllinum ). — Le c orps de ce Ver est déprimé, obtus en avant et un peu crénelé, rétréci en arrière, et il présente en avant une grande bouche rhom- Koulale s’ouvrant en dessous. Le corps est long de éO millimètres et large d’un millimètre à peu près. Il habite les intestins du Canard domestique et ceux de l’Épinoche. C’est probablement un jeune Ver, et M. Creplin suppose même 'lue ce pourrait être un jeune Bothriocéphale. Le genre Amphistome ( Amphistoma ) tient beaucoup des Distomes Par le développement et l’aspect extérieur; mais le corps des Vers 'lui s’y rapportent est étroit eu avant, plus large en arrière, et pourvu d’une large ventouse à son extrémité postérieure. Il en existe plusieurs espèces, et à l’état adulte elles sont para- ntes des diverses classes de Vertébrés. Il y a une belle espèce de ce genre, pourvue de points oculi- lormes, qui vit dans l’intestin et dans la vessie de la Grenouille, et lue nous avons vue procéder de la forme Cercaire. M. de Filippi :i fait la même observation, et tout récemment M. Pagenstecher *’ a répétée. (1) Mikrog, Deitrage, Hefl II, p. 9. — Cimier, Annal, d'oculisliq., vul. IX, P" t6I. — Rud., Entoz., pl. IX, f. 5. (2) Klinische Darstellungen. ( a ) Voyez Kilhu, Anu.des sciences d’obscr cation, t. II, 464, pi. xi,Cg.6 et 7. — Piesiog, Sysl. helminth., t, I, p. 330. 212 VERS. AurmsïuME de i.a Grenouille ; . Vmplustoma subcluvuturn . — Il so <1 is- ti nguo par sa forme ovale, ses tachesde pigment placées à l'extrémité céphalique et sa grande ventouse à l'extrémité opposée. Ses œufs sont assez grands, et Zodor dit en avoir vu des embryons vivants, se montrant dans la partie large du corps, et continuant à se mouvoir dans l’eau froide après leur naissance, qui a eu lieu sous ses yeux (1; . On le trouve dans le rectum des Grenouilles. Nous en avons observé les scolex et les Gercaires dans le Cycles cornea, et à diverses reprises nous avons vu ees Gercaires, si carac- téristiques par leurs yeux et l'absence de ventouse abdominale, se transformer en Aruphistomes dans l’intestin des Grenouilles. AvirmsTOME comqi i; ( Amphistoma conicurn ). — La découverte de ce Ver est due à Daubenton, qui le trouva dans le Bœuf, en 1755. Le corps de l’Amphistome conique est ovoïde, oblong, un peu aminci en avant, obtus et recourbé en arrière; il est d’un blanc rougeâtre. Sa bouche est terminale et petite; sa ventouse posté- rieure a son ouverture circulaire. Sa longueur est do 1 1 à 12 millimètres et sa largeur de 2 à 3. De l'Aurochs, du Mouton et de la Chèvre, ainsi que du Chevreuil- du Daim, de l'Élan et de plusieurs autres espèces de Cerfs. Il n'a pas été observé ailleurs que dans les Ruminants. M. Blanchard a donné un bon dessin de cette espèce; mais ici en- core l’appareil colore en rouge représenté par lui comme circula- toire est l’appareil urinaire. Le genre Holostomk ( Holostoma ) se distingue surtout par la partie antérieure de son corps, qui est très large et qui fait tout entière fonc- tion de ventouse. Ce genre comprend plusieurs espèces qui sont presque toutes propres aux Oiseaux. On ignore encore si elles pas- sent par l’état de Gercaires. Holostome erratique ( Holostoma erraticurn ) . — Ver trouvé d’abord par Rudolphi dans le grand Plongeon. La partie, antérieure de son corps est comme séparée, campanU- lée, tronquée et pourvue de trois lobes membraneux ; la parti® postérieure est recourbée et très épaisse ; la couleur est blanchâtre avec une teinte brune produite par la présence des œufs. Ce Ver a de (i à 8 millimètres de long. On l’a retrouvé dans les intestins du Cygne, des Canards [Ano* olangulu, (jlacialts, marilu, fuse a , boschas , mollissima et tadorna), des -0 Zeder, Erst, iïacht. Saturgcsch. , 1800, p, 187. TRÉMATOM?. 2i: Alcu pica et torda, dos Colymbus septentrional is, nreticus et bnlttcus, ainsi que de la Bécasse et de la Bécassine. Le même Ver est désigné sous les noms d ’holostome, isostome et erratique. Le genre Hémis tome ( Hemisloma) est très remarquable par la forme singulière de son corps, qui est divisé en deux moitiés. 1 une, antérieure, fort large, faisant fonction de ventouse, et 1 autre pos- térieure, étroite et arrondie. La tète est séparée d'avec le tronc pai Un étranglement. 11 y a plusieurs espèces dans ce genre qui toutes vivent dans i tube digestif des Mammifères et des Oiseaux. On ne connaît pas encore leur développement par des observations directes. Hémistome ailé ( Hemistoma alatvm ). — Oœze , le premier, trouva huit de ces Vers dans le rectum d un Renard, et, depuis lors, la plupart des helminthologistes en ont aussi rencontre. Le corps est élargi, bombé, tronqué en avant et pourvu des deux cotés d'un lobule semblable à un tentacule de Limace ; la bouche s’ouvre sur le bord antérieur, elle est petite; ses bords membra- neux se replient sur le côté en arrière comme un manteau de Mol- lusque acéphale. Le corps est d’un blanc jaunâtre tirant un peu sur le vert. Cet Helminthe est long de h à 5 millimétrés et large de 1 milli- mètre et demi. . . Il habite l’intestin grêle du Chien et du Loup, ainsi que celui du Canis Azarœ ou Renard du Brésil. Il est également commun chez les Renards, en France et en Belgique. Té t ,u S tomk dureix Tetrastoma renais ) .— Belle Chiaje a décrit sous ce nom (1) un Ver observé d'abord par le professeur Lucarelli, et dont nous ne faisons mention ici que pour mémoire. Il lui donne deux orifices au milieu du corps comme dans les Sangsues, mais dont l’antérieur représenterait, d’après lui, la bouche et l’autre l'orifice génital. Il le considère comme intermédiaire aux lristomes et aux Linguatules. D’après le savant naturaliste napolitain, il habiterait le rein et aurait été trouvé chez une femme. Xématorotiirie (g. Nernatobothrmm) . . C est un "Ver lilitoinie, en apparence très semblable à un Nématoïde. On l’a trouvé sur le. Maigre Sciœna aquila), et il existe probablement aussi sur le Poisson-Lune. (1) Ehninlografla umana, p. 13. In-8, Naples, 1833. (2) Voyez Vau Beneden, pl. Xllt. 214 VERS. L espèce du Maigre est le Nématobotiirîe filarin { Nematobothrium filarinum) . L'étude attentive que nous en avons entreprise nous porte a le rapprocher, provisoirement du moins, du sous-ordre des Disto- maires, quoique, à la première vue, ce Ver ressemble plus à un Gor- dius qu’à un Trématode. Nous citerons deux autres espèces de Vers monostomidés, mais qui sont l'une et l'autre fort douteuses. Hexathtridie finguicole [Hexathyridiumpingnicola). — Ce Ver n’a été vu que par Treutler (1 ) , qui 1 avait recueilli dans un tubercule de l'ovaire d'une femme de vingt ans, morte à la suite d’un accou- chement laborieux. Il était altéré, mais encore conservé dans la collection de Treutler, quand Rudolphi a voulu l’examiner. Il est difficile de dire aujourd’hui si c’est un Polystome ou bien une Linguatule, et Treutler aura fort bien pu prendre, comme tant d'autres l’ont fait à l’époque où il observait, la tête du Ver pour sa partie postérieure. Cette espèce ne peut donc être admise comme définitive. Du reste, on ne connaît pas de Polystome enkysté, et comme ce Ver l’était réellement, il est plus probable que c’est une Linguatule, et peut-être une Linguatule de la même espèce que celle que l’on a observée depuis lors dans le foie de l’Homme en Égypte, en Saxe et en Autriche (-2). C’est donc une espèce qui ne figure ici que pour mémoire. Jl en est de même de la suivante. HexathyridIe des veines [Hexatkyridiurr venarum ). — Treutler (3) en a vu deux individus qui lui ont été remis comme provenant d’une veine rompue à la jambe chez un jeune homme qui se baignait. Ils avaient le corps aplati, lancéolé, obtus, et, ajoute-t-on, six pores ou ventouses à l’un des bouts. Ils étaient longs de 4 millimètres environ. Quoique Delle Chiaje prétende avoir observé dans le sang craché par des jeunes gens atteints d’hémoptysie des Vers semblables à ceux-là , nous n’en croyons pas moins que les Hexathyridies des veines reposent sur une erreur d’observation. Les six points décrits comme des pores sont disposés en avant et près du bord, comme dans les Planaires, dont ils ne sont peut-être (1) Obscrvaliones palhologiao-matomiae auctuarium, ad helminthologiam hu- mani corporis continentes, auclore Fred. Aug. Treutler. Lipsiæ, 1793. Cette espèce est aussi appelée Distoma pinguicola par plusieurs auteurs. (2) Voyez le tome I" de cet ouvrage. (3) Loc. cit., — Aussi appelé Distoma venarum par divers auteurs. CESTOÏDES. • -lt> que les taches oculaires, et nous n'avons aucun Trematode poly- stome qui se rapproche de celui-ci, ni pour le milieu dans lequel 1 vit, ni pour la forme du corps. Peut-être s’agit-il tout bonnement ici de quelque espece de Pla- naire qui s’était fixée sur la jambe du baigneur signalé par Treutler. C’était l’opinion de Zeder, de Rudolphi et de Bremser, et cest aussi la notre. Ordre des Cestoïdes. LesCestoïdes, ou Vers rubanés (1), dont le Ténia est un des types les plus connus, forment un groupe singulier de Vers caractérisés par leur corps multiarticulé, qui est précédé d’une tête ou partie en suçoir, le plus souvent armée de crochets et de ventouses. Ainsi envisagés, ils semblent comparables à des animaux arti- culés proprement dits, et cette apparence semble d’autant plus réelle que si leur tête a souvent la disposition rayonnée, leur corps est bien évidemment binaire, les articles s’y ajoutant les uns aux autres en nombre quelquefois très considérable. Le Ver forme alors une espèce de long ruban aplati, ce qui a fait donnera 1 ordre lui- même les noms de Cestoïdes, Rubanés, Ruban wl es (2), etc. Mais là se borne, pour ainsi dire, l'analogie des Cestoïdes avec les véritables Entomo/oaires ou même avec les Annélides, et ces sin- guliers parasites sont tellement dégradés dans leur organisation, que leur classification avec les derniers Zoophytes semblerait pré- férable, si les Trématodes ne les rattachaient aux Hirudinees, et celles-ci au reste des Vers. D’ailleurs, les Cestoïdes ne sont pas des animaux simples dans le sens ordinaire du mot, et les curieuses 'recherches dont ils ont été l’objet dans ces derniers temps doivent les faire considérer comme étant bien plutôt des agrégations d individus qui, réunis ainsi en société sous l’apparence^Tun Ver unique, sont plus spé- cialement" chargés, l’un d’assurer la demeure de la colonie tout entière, et les autres de remplir Injonction de reproduction. Pour compléter cette analogie avec les espèces sociétaires de la classe des Insectes, on peut ajouter qu’il existe aussi dans ees Vers des individus neutres qui se développent séparément et ne donnent point lieu, du moins tant qu’ils sont retenus dans ees conditions [l) Cestoidea Rudolphi, Entos. Wst. nal., 1808. — Bothriocephalà , BUinv., ftic.t. sc. nal., t LVII, p 58,8. (2 Bandivürmer des Allemands. 2J 6 VERS. exceptionnelles, à des anneaux ou individus générateurs. Tels sont les Hydatides ou Vers cystiques, dont on avait fait un groupe différent de celui des Gestoïdes, et qui ne sont autre chose que ces derniers dans leur état agame. Quelques auteurs avaient pensé que c’étaient de jeunes Ténias malades et devenus, pour ainsi dire, hydropi- ques (1). Ces Gestoïdes neutres, placés dans d’autres conditions, perdent leur poche vésiculaire, et ils engendrent, par voie agame. de nouveaux individus qui se placent à la partie postérieure de leur corps, comme le font, par rapport aux Annélides, les indi- vidus que celles-ci produisent souvent, et dont il a été déjà ques- tion dans cet ouvrage (2) . Ces nouveaux individus, qui no sont autres que les articles des Ténias, des Bothriocéphales , etc., vulgaire- ment connus sous le nom de cucuvbitains , différent de ceux qui les produisent, non-seulement par leur forme, mais aussi par leur structure anatomique. Ils sont, toujours sexués. Ce phénomène se produit lorsque l’Hydatide est introduit, avec ou sans l’animal dans lequel il était enkyste, dans le canal intestinal de quelque espèce omnivore ou carnivore, poursuit son évolution, et arrive, comme nous le dirons bientôt, de l’état de scolex à celui de strobile. Ainsi s’expliquent les apparences si diverses que nous présente une même espèce de Vers cestoïdes, lorsque nous l’étudions dans ses diverses conditions d’existence. Depuis longtemps des helminthologistes avaient observé quel- ques phases isolées du changement de forme qu’éprouvent ces parasites, lors de leur passage d’un animal dans un autre, ou des changements que présentent des Vers analogues vivant librement dans 1 eau, mais le résultat de ces observations, souvent incom- plètes, n avait jamais été accepté autrement que comme une cir- constance accidentelle dans la vie de ces êtres. h'tats divers et transformations des Vers cestoïdes. — La transfor- mation des Vers hydatiques ou Ténias agames en Ténias véritables ou sexués a une trop grande importance médicale pour que nous n’en décrivions pas les diverses phases avec détail. C’est ce que nous allons essayer de faire, en passant successivement en revue les diverses phases de développement de ces singuliers Vers. Nous parlerons d’abord des embryons ou proto-scolex, puis des Hydatides ou dento-scolex , et nous traiterons ensuite des Ténias (1) Cette théorie a été soutenue par M. de Sicbold. (2) Voyez paires Si et 92. 21 7 CESTOÏDES. rubanés, qui sont des strobiles, et. enfin des cucuvbitains, c'est-à- dire des Ténias désagrégés en proglottis. , 1° Embryons des Cestoïdes. - Les Ténias elles autres especes de Vers cestoïdes sont tous pourvus d'œufs très nombreux, p< | * protégés par une coque cornée: toutes qualités qui penne en à ees tufs de conserver facilement leur vitalité dans les diverses circonstances au milieu desquelles le hasard les expose, h emln > n , unique pour chaque œuf, est court, sans articulations c ^ - ment pourvu de trois paires de crochets au moment de 1 ecloaon . c’est. l’embryon hexacanthe, ouïe Yer cestoïdc a son état d eptofo- Sc olex. . i • Lorsoue le hasard ou des circonstances presque toujours adnn- rablemint prévues par la nature ont porté l'œuf du Cestmde dans le corps de quelque animal, le jeune nouvellement eclos pénétre dans la profondeur des tissus en les perforant a 1 aide de ses cro- chets. C'est une espèce de larve, et par suite un être agame, qui cherche à assurer son pre- ^ 138 _ Partie scolécoïde du Ténia sous sou •nier développement en (lut hy ,i a tiq ue (Cysticercus cell ulosæ) (■'). choisissant un endroit fa- ^ v orable, et qui, suivant l’occasion, va devenir bien- tôt un Cestoïde complet, °u bien rester pendant un temps plus ou moins long, Quelquefois même indéfi- niment, un être agame, c’est-à-dire dépourvu d'or- ganes sexuels et incapa- ble de reproduction sexi- Pare (1). 2° État hydatique des Cestoïdes. — Dès qu'il a trouvé son refuge dans le corps de quelque animal, s °it dans ses muscles, soit dans sa cavité péritonéale, ou dans un des parenchymes hépatique, splénique, cérébral, etc. ?quel lu tête du ver sortira ; c ■ portion 1 , ,1e la pu. tl« , (*)n, portion Je la membrane hydatique; b. le point par Irrpiel lu tele d ** la membîune dans lue,,. alla il est euvagin.i ; « slruMIai, "■ r, sa tèli avec les ventouses et les crochets ; /, le point Je pmc.ton av ec lu membrane enveloppante. fl) Un travail sur le premier Age des Cysticerques vient d'ètre publie par VERS. 218 l’embryon né de l’œuf du Cestoïde devient , ou plutôt il en- gendre par voie agame un nouvel individu engaîné dans sa propre mère, et qui demeure enkysté dans les tissus du sujet Fig. 159. — Cyslicercus tenuicollis (des Rumiuanls) (*). infesté, comme une larve l’est dans la capsule ou dans le cocon sous lequel elle va passer son état de chrysalide. Cette larve ou chrysalide du Cestoïde reste également agame tant qu’elle sera dans ces conditions ; mais son volume peut s’accroître : la partie M. Leuckart sous le titre: Die Blasenbândwürmer und ihre Enlwickelmg . In-*. Giessen, 1856 — Voyez aussi, snr le développement du Cysticerque cellulaire. Rainey, Philos. Trans., 1857, part. I. (") A, la vésicule hydatique, qui est moins grande que celle des Cysticerques du Cochon «* , e a ° mme ’ lu partie annulée de smi cou. — R, le même, montrant les détails du cou et d*- la tele; { est le point. par lequel celte dernière s’invagine. CESTOÏDES. 219 Postérieure de son corps se développe de plus en plus, et elle prend à la fin la forme d'une vésicule remplie de sérosité dans laquelle le Nouveau Ver se trouve enfermé par invagination : c'est alors 1 état hydatique ou l’hydatide (fig. 157, 158, etc). Sous cet état purement contingent, le scolex de Ténia ou le Cestoïde hydatiforme peut, produire de nouveaux individus, mais Par gemmation seulement, et l'on trouve en effet, indépendam- ment, des Hydatides à une seule tête, d’autres Hydatides ayant plu- sieurs têtes pour une même vésicule. (leux qui n'ont qu'une seule tête, du moins dans les conditions binaires, ont formé jusqu’à ce jour, dans les classifications hel- minthologiques , un genre à part sous le nom de Cysticerques !§• Cysticercus, Rudolphi). Ceux qui sont polycépliales, c’est-à-dire à plusieurs têtes, ont été partagés en deux genres : les uns, à tête plus volumineuse, sont les Cqemures (g. Cœnurus, Rud.); les autres, ou Échinocoques (g. hchi- "ococcms, Rud. à tête plus petite. Ceux-ci se détachent plus facile- ment, ce qui avait fait croire qu’ils nageaient dans le liquide même de la vésicule, sans jamais adhérer à ses parois. On admettait encore un autre genre d’Hydatides, souvent en- kystés comme les Hydatides céphalés, formés également d’une Poche membraneuse remplie de sérosité, mais dépourvus de têtes : ^étaient les Acéfhalocystes (g. Acepkdocystü, Laënnec), avec les- quels il est facile de confondre les Échinocoques lorsque les tètes 'le ceux . ci f on t saillie en dehors ou en dedans de la vésicule et qu’on les examine superficiellement, et cest là sans doute ce qui a donné lieu à la distinction des Acéplmlocystes exogènes et des Acé- Phnlocystes endogènes établie par Kühn (1). H n’en existe pas moins des Acéphalocystes véritables, c’est-à- dire des vésicules hydatiques encore sans têtes, sans crochets et sans suçoirs, et. nous en avons nous-même trouvé, associées avec des Échinocoques proprement dits, dans la cavité péritonéale des Singes. Nous ne pensons pas qu’on doive les considérer autre- ment que comme un état particulier et acéphale des Échinocoques. I,e sont des Échinocoques ou d’autres Hydatides dans un état par- tlc ulier de leur développement, et observés avant l’apparition des 'êtes multiples et à crochets en couronne qui caractérisent les deux P r éte,ndus genres qui précèdent. Hes différentes sortes de Vers hydatiques méritaient, quelles que (>) Mém . de la Soc. d’hist. nat. de Strasbourg, 1. 1. 220 VERS. soient leur provenance et leurs transformations ultérieures, d'être étudiées séparément, et plusieurs mémoires leur ont été consa- crés (1); mais les divisions établies pour elles dans la classifica- tion (2) ont dû disparaître des cadres zoologiques, puisque les Hy- datides ne sont eux-mêmes qu'un état particulier des Vers cestoïdes- On le démontre par l’observation directe aussi bien que par l’ex- périence. De même qu’une Gercaire enkystée dans un Insecte, dans tu> Mollusque ou dans quelque autre animal sans vertèbres, devient une Douve ou tout autre Trématode du même sous-ordre, lorsqu'elle est passée avec son hôte dans le corps d'un Vertébré, de même aussi les Hydatides, soit Cysticerques, soit Cœnures ou Échinoco- ques, se transforment eu Vers rubanés lorsqu’ils passent, avec tout ou partie de l'animal dont ils étaient parasites, dans l'intestin du Vertébré supérieur qui se nourrit de cet, hôte. Cette métamorphose peut également avoir lieu quand on introduit directement des Hydatides dans le canal intestinal des animaux chez lesquels ils doivent devenir rubanaires. Cette transformation des Hydatides, animaux agames, en Ténias qui sont pourvus d’un appareil reproducteur et font des œufs nom- breux, est un fait important pour la science, car elle détruit un des derniers arguments sur lesquels s’étayait la théorie de la génération spontanée; ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, elle a éh' démontrée par des observations directes ;ct par îles expérience* diverses sur lesquelles nous reviendrons plus loin, à propos île* espèces dont ces expériences ont élucidé l’histoire. 3 U Etat strobilaire des Vers cestoïdes. — On vientde voir que la pi'C' mière larve des Vers cestoïdes, au moment ou elle naît de l’œuf, est une sorte d’embryon agame ; et qu’elle a été nommée proto-scole>’> ainsi que tous les embryons des animaux inférieurs qui sont dans le même état. C Hydatide est une sorte de seconde larve ou d’embryon modifie- également agame, comparable sous certains rapports à la nourrie 11 (1) Tscliudi, THe BlasenwUrmer, eine monographischer Versuch . In-i, Fri' bourg, 18*7. — Livois, Recherches sur les Èchinocogues chez l'homme et chez l eS animaux, thèse inaugurale (Faculté de méd. de Paris, année 1813, n° 2). P. Gênais, Des Hydatides ou Vers nystoides en général (Mëm. de l’Acad. des se- lle Monlpcll ., 1817,1. I, p >12'. — Cli. Robin, Dictionnaire de médecine de N y s le u ■ Paris, 1858. (2) Fers vésiculaires, I.nmarrk Cyslica, Rudolphi (ce sont les Blasenwiir M el des Allemands). 291 CESTÜilÆS. •>U m rocuste desTrématodes. Son développement devra se continuer plus tard sous la forme strobilaire; tel qu’il est alors, cest notre 'teuto-scolex. , . ,r • Nous nommons au contraire**.* l’étal ultérieur ou d rndm- 'iualisation génératrice, dont il va être question ici, et pendant equd le Ver cestoïde acquiert des articulations successives, qm sont eonnne autant d’individus dont chacun est charge de la seule tonc- tion de reproduction. C’est le Ténia ou le üotlmocephale avec sa tète et ses nombreux anneaux attaches les uns aux aubes, l’ensemble a été regardé tantôt comme un seul animal multiaiticult, tantôt comme une réunion d’animaux agrégés les uns aux autres. û" Le quatrième état, ou état essentiellement propagateur, nous le nommons proglottis,oa état proglottien. Le Ver se désagrégé alors en ses différents éléments, savoir: 1“ les articles générateurs ou Cucurlitam, que les anciens médecins considéraient comme autant de Vers à part nés de la division des Ténias, ou bien dot - 'tant lieu aux Ténias par leur réunion (Valhsmeri) (1 j ; - ’lj son rejetés au dehors pour la dissémination des mus, - Ténia, du Bothriocéphale, etc., ou la partie anterieure du strobi c total qui reste au contraire dans le canal intestinal poui donne naissance à de nouvelles chaînes de proglotüs qui auront encore comme lavait la précédente, la propriété de se séparer en cucur- et ^ * souvent employés par les helminthologistes contemporains dm le sens que l'un (le nous (2) leur a donné il y a plusieurs années, que nous venons de rappeler dans les alineas qm precedent. Les Sc.oi.ex (g. Scolex dU F. Millier), longtemps ranges parmi les Cestoïdes comme un genre particulier, ne sont que des individus agames d’autres Vers appartenant à la meme classe. En passant avec les Poissons dont ils sont parasites dans le corps des Oiseaux, ces Scolex y deviennent (les Stroln es (le la meme espece de Vers. On en avait fait toutefois des Vers d un autre genre, comme „ , , . . hpniicoun d animaux ayant des me- cela a eu également heu pour neaui 3 ‘ tamorphoses analogues. , , Tout Cestoïde ou tout animal inferieur susceptible de passe. P« (!) Voyez Van Bencden. le, Fars oestdides ou Aootyles In-*, BruseUes ^O 12) Blumeubacha regardé, comme Vallisnien 1 avait fait, lesCucurbilainseon^ ... ... j, sp collaient les uus aux autres pour lorm a Utant d’animaux, mais il pensait qu us s ,, , . . jés sa „ , h i, 1313).— Le Ténia est entier uw u u leina (Ootlmg. Anseig, 1 <74, 1 1 naissance, dit au contraire Breinscr (1 oc. cil., P- 10o,. VERS. 222 l’état agame est pour nous un Scolex, et il peut y avoir des proto et des deuto-scolex comme nous l’avons dit plus haut pour les etn- iryons hexanthes des Cestoïdes et pour les Hydatides provenant de ces embryons. Les Strobiles (g. Strobita, Sars) (1) sont des espèces de Polvpes observes d abord par M. Sars sur les côtes de Norwége, et que, par suite de nouvelles observations, ce naturaliste a reconnus provenir du petit animal polypiforme, sorte de Scolex polypiforme, qu’il avait ( abord nomme Scyphisloma, et engendrant alors des articles qui deviendront autant de Méduses. Nous avons donc appliqué à l’état agrégé ou ovifère des Vers rubanaires le nom de Strobiles (état s robilaire) . C’est sous cette forme qu'ils sont rubanés, et qu’on le» a appelés plus particulièrement des Ténias ou Vers solitaires. Les Strobiles se désagrègent pour former des Proglottis, vulgairement cucurbitains, comme le Strobile de M. Sars se désagrégé pour donner 1 état proglottique flottant et de certains Polypes c’est-à' dire les Meduses des naturalistes. Quant au mot Proglott.s, il est emprunté à M. Dujardin qui I a employé, comme générique, dans un mémoire publié dans le tome XX de la seconde série des Annales des sciences naturelles, pour designer des Vers qui ontete reconnus depuis lors pour des cucurbi' tains, ou articles séparés d’uneespèce de Cestoïdes. M. Dujardin disait déjà, dans son Histoire naturelle des Helminthes, que ces Pro°ïotti» ne lui paraissent être que « des articles isolés de Ténia ou de B o- thriocéphale ayant continué à vivre et à s’accroître isolément, beau- coup plus qu’ils ne l’auraient fait en restant enchaînés dans leur situation primitive», et « qu’ils ont des organes génitaux et descend en tout semblables a ceux dont on peut les croire dérivés ». Il nous a paru utile de généraliser ces dénominations de scolex, de strobile et de proglottis ou cucurbitain , pour indiquer compara- ‘veinent les trois états de larve agame, d’animal parfait, mai» compose d’organismes multiples, et d’animal fractionnaire ou re- producteur, qui se remarquent chez beaucoup d’espèces inférieures, et dont les Cestoïdes nous offrent la succession d’une manière si évi- dente. Remarques historiques. - Un des premiers faits de transmigration bien constates a ete observé par Abildgaard. Ce savant a reconnu, il y a plus d un demi-siècle, que les Scliistoeephales des Gastérostées (1) Sars, Beskrtvelser og Iagttagelser, p 16. hi-8, Bergen 1835 Nous avons donné nu extrait de ce travail dans les Ann. f ’ranç . et etr. d'anal el dephysiol., t. II, p. 81 (1838). CEST01DES. lll > Épinoçhes continuent leui' développement dans les Canards, et B a même institué des expériences pour le démontrer. Deux Canards ont été nourris avec des Épinoçhes : dans 1 un, Abildgaard a trouvé soixante-trois Vers arrivés au terme de leur développement, tandis que dans l’intestin de Vautre il n y en avait lu un seul (1). De son côté, Bloch soupçonna un instant que les Ligules des boissons pouvaient peut-être continuer à vivre dans l’intestin des Biseaux, et il a fait aussi des expériences pour le prouver. Elles 0 ont eu, il est vrai, aucun résultat positif. Bloch a nourri des Bio- °hets, des Oies, des Canards avec des Ligules de Poissons, mais "U bout de quelque temps il ne trouva rien dans les intestins d( Res Oiseaux. Bloch avait, du reste, posé en théorie que les Vers des Poissons "e peuvent pas vivre dans les Oiseaux, et il dut éprouver quelque Sa hsfaction en voyant cette expérience s’accorder avec sa manière de voir. De son côté, Goeze, pasteur à Quidlembourg, fit aussi, vers la '"ènie époque, des expériences sur la transmigration des Vers, 'fiais il s’y prit également assez mal. Il nourrit un jeune Coq avec des Cestoïdes du Chat; au bout de quatre mois, il ne trouva plus, c °mme on le pense bien, aucune trace de ces Vers. Bloch se persuada de plus en plus que cette transmigration "existait pas, et pendant un demi-siècle la question en resta la. Ce temps toutefois ne fut pas perdu pour l’helminthologie. Ru- dulphi continua l’inventaire des Helminthes, auquel Lloch et Gœze Paient déjà consacré plusieurs années de recherches, et ces un— v aux, préliminaires indispensables d une bonne classification, étant "fie fois achevés, l’attention se porta de nouveau sur 1 organi- sation des Vers et sur les phénomènes de leur développement. ^Près Rudolphi, on s’est mis sérieusement à l étude de leur ana- 'fifitie, et plus tard à celle de leur embryogénie. C’est surtout à de Siebold que revient l’honneur d avoir fait les premières ob- ligations suivies sur le développement des Helminthes. En 1829. Creplin (2), étudiant les Vers d’un Lotus, reconnut l °us les degrés intermédiaires entre les Schistocéphales des Pois- s ° n s et ceux des Oiseaux, et ce fut lui qui proposa le premier le fi°m générique de Scliistocéphale. Daask, Sels skrivt 4781, t. I, p. 53* (2) Nov, observât p. 90. VERS. 221 Cette observation vint donc continuer le résultat obtenu et an- noncé par Abildgâard. En même temps l’observation fut dirigée d’un autre côté. Quel- ques Vers parasites furent successivement découverts à l’état libi' e dans l’eau de mer. Ü.-Fr. Muller a pêché le Cer caria inquiets et, dans ces derniers temps, M. J. Millier a pris des Cercaires et de* Distomes dans la Méditerranée et dans l’Adriatique en cherchant du jeunes Échinodermes (1|. M. Dujardin a également vu de jeune» Distomes au milieu des touffes des Corallines (2). Voilà tout ce que l’on savait sur ce sujet quand l'un de nous 1 2 3 * publié son travail sur les Cestoïdes; et en effet, nous ne faisons p 115 mention de l’observation faite en 1 8à2 par M. de Siebold sur le Cy 5 ' ticerquc de la Souris, par la raison que la présence de ce Ver daU s le Rongeur dont il s’agit était regardée par le savant professeur du Munich comme un fait accidentel et même anormal. M. de Siebold, il est vrai, avait parfaitement reconnu que la cou- ronne de crochets de ce Cysticerque est la même que celle d (1 Tænia crnssicollis du Chat, et que ces Vers sont identiques sous h rapport de l’espèce ; mais, à ses yeux, le Ténia appartenant au Ch» 1 s’était pour ainsi dire égaré, et, au lieu d’arriver dans l’intestin de Carnivore, il avait pénétré dans le foie de la Souris et y était deven 11 souffrant et hydropique. Ce Cysticerque était donc pour M. de Sic' bold un Ténia égaré, infiltré et malade. Cette interprétation donnée par M. de Siebold était d’ailleurs fo r semblable à celle qu’avait autrefois émise Pïdlas pour faire com- prendre comment les vésiculaires 11 e sont qu’un état anormal d 11 développement des Ténias, dont ils ont les crochets et les suçoir 5 ’ et dont ils 11 e diffèrent, suivant lui, que parce qu’une ampoid* y prend la place des anneaux atrophiés (3) . C’était toutefois un fait important que d’avoir reconnu l’identih de ces deux Vers dans la Souris et dans le Chat, mais la signifié' tion du fait lui-même avait ainsi complètement échappé au savait helminthologiste qui en avait fait l’observation. Tel était l’état de nos connaissances sur ce sujet, quand no u ’ avons commencé nos recherches sur les Cestoïdes (à). (1) Acad, des sciences de Berlin, séance de juillet 1851 ; — Journal de l'I’ 1 ' slUul, 1852, p. 62. (2) Helminthes. ( 3 ) Pallas, l)e Inseelis vivenlibus inlra viocnlia. tn-i, l.eyde, 1760. (i) Van Benedeu , Recherches sur le s Vers cestoïdes. ln-i, Bruxelles, 1 8j (extrait de VÂcad. roy. de Belgique). CESTOÏbES. 225 Nous sommes donc en droit de revendiquer pour l’un de nous l’honneur d’avoir signalé le premier que le phénomène de la trans- migration des Vers coïncide avec leurs métamorphoses, puisque Personne antérieurement n’avait songé à établir en règle et d’une manière précise que ees animaux changent régulièrement de forme bn même temps qu’ils changent de sujet. Bans un travail sur les Vers cestoïdes, nous avons en particu- lier démontré que les Tétmrhyuques des auteurs sont les scolex de Vers qui vivent sous cette première forme dans les Poissons °sseux, et que ces Poissons osseux, mangés par les Poissons carnas- siers, c’est-à-dire par les Plngiostomes, cèdent à ces derniers leurs Vers vivants. Ces Vers se complètent ainsi dans le canal intestinal des Poissons carnassiers. De même qu’oit avait enregistré dans le oatalogue des Vers les Cystlcerqucs et les Ténias comme des animaux différents les uns des autres, de même aussi on y avait enregistré oonime distincts les Anthocéphales et les Khynchohothries, qui ne 8 ont pourtant que des formes d’une seule et même espèce. Nous pouvons dire que dès ce moment un changement complet 11 eu lieu dans la manière de voir des auteurs. Tout à coup cet arcanc Sl obscur et si inintelligible de la vie et de la métamorphose des helminthes a été éclairé, et c’est alors que l’on a institué des expériences qui toutes sont venues confirmer ce que nous avions Prévu par nos travaux sur les Tétrarhynques. Le Cysticerque de la Souris, qui n’était regardé que comme le } en'm des Chats malade Ct hydropique, devenait un phénomène 'tttelligible, et la voie des expériences à faire était, ainsi toute tracée. M. le docteur Ktichenmeister est bientôt entré dans cette voie: il a fait prendre, en 1851,1e Cysticercus pisiformis du Lièvre etduLapiu 9 des Chiens, et il a vu ce Cysticerque se transformer en Ténia (1). -M. de Siebold a répété la même expérience, ct il a obtenu le ’hêrrie résultat (2). Nu mois d’août 1852, 0. Le Wald a publié une thèse sur la transformation des Cysticerques en Ténias. Il a fait avaler égale- ment des Cysticerques pisiformes du Lapin à des Chiens ct il a vu Ces Vers se transformer en Ténias dans l’intestin de ces Carnivores. ' u bout de soixante-cinq jours il trouvait des Ténias de 30 à 39 *pouces de long (3). d) Gunsburg Zeitschrift, Heft 3. Prager Viërteljahrsschrift, Band XXllh m) De Siebold, Transformation des Vers vésiculaires ou Cysticerques en Ténias; et '• 0( aiHé silésienne de Breslau, 7 juillet 1832. (Institut, 1 er sept. 1852, n u 280.) ( 3 ) Dtssert. inaugural. 11 . 15 226 VERS - Nous avons de notre côté institué des expériences qui ont plei- nement confirmé les résultats obtenus par ces savants. Les Cysticer- ques sont à peine introduits dans l’estomac du Chien, que leur kyste se dissout et que la vésicule tombe flétrie comme parsphacèle. Aus- sitôt qu'ils sont dans l'intestin, tous ces Vers se dégainent, et leur tête se montre avec sa couronne et ses ventouses pour adhérer aux parois intestinales. C’est le même phénomène que nous avions observé déjà sur les Cestoïdes des Plagiostomes, et la rapidité avec laquelle l’accroissement des jeunes Ténias s’opère dans l’intestin du nouveau sujet qu’il a envahi, nous explique pourquoi on trouve si rarement des Ténias au début de la segmentation. Beaucoup d’autres expériences ont été successivement entre- prises, et partout où elles ont été conduites avec soin, elles ont donné des résultats analogues. Ces expériences, sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir, sont dues à MM. Haubner, Leuckart, etc. Organisation des Cestoïdes. — L’organisation des Cestoïdes a été, comme leurs transformations, étudiée avec un soin tout particulier par les helminthologistes contemporains. A leur état rubané, ces Vers, sont des animaux mollasses, tou- jours étiolés, dont l’organisation est très simple. Ils n’ont pas de bouche, et manquent même entièrement d’organes de digestion- on ne leur trouve pas non plus d’appareil spécial pour la respira- tion, et ils n’ont point d’appendices locomoteurs. Leur parenchyme est incrusté presque partout de granulations calcaires visibles au microscope seulement, et qui ont été retrouvées jusque dans h* Hydatides ou Cestoïdes étudiés à l’état agame et vésiculaire. Ces concrétions ont été indiquées par quelques auteurs comme étant les œufs de ces animaux, alors que l’on croyait que ces derniers sont d’une autre famille que les Ténias. On démontrera leur véritable nature eu les touchant avec un peu d’acide acétique, qui en dégage l’acide carbonique. Ils sont logés dans l’intérieur du corps, an bout des ramifications des canaux excréteurs, et correspondent a ces produits si variés qui se trouvent dans les grands canaux uri- naires des Trématodcs (Claparède) ( 1 ). Dans certains cas, ils parais sent être également formés de phosphate de chaux. La partie antérieure du corps des Cestoïdes, la seule dont < *- Vers soient constitués lorsqu'ils sortent de l’état de scolex, présente des crochets qui, chez la plupart des espèces, sont persistants et sont plus ou moins nombreux, suivant celle de ces espèces q uU ( 1 ) UHs. f. Wiss, ZooC, 1857, et Archiv.de la Bibliolh. univ. de Genève ; CESTOÏDES. 227 1 on étudie. On y voit aussi des ventouses au nombre de quatre, disposées ordinairement d’une manière régulière : ce sont les suçoirs ou bothries des Vers rubanés. Elles n’existent pas dans tous, et lorsqu’elles existent, leur forme peut présenter des diffé- rences susceptibles d’être employées comme caractères. Les crochets constituent l’armature des Cestoïdes, et ils leur ser- ont particulièrement à se retenir aux parois de la muqueuse diges- te, ces animaux vivant toujours dans le canal intestinal pendant leur état strobilaire. La tête étant invaginée dans les Hydatides, leur couronne de crochets est alors sans usage. Ceux-ci sont des aiguillons cornés ; ils sont placés à la base renflée d’une espèce de petite trompe ou rostellum qui fait une saillie plus ou moins con- S| dérable dans le prolongement antérieur de l’axe du corps, et qui , c hez quelques espèces, est elle-ipême échinulée; c'est en particu- lier ce qui a lieu chez les espèces de Ténias dont Zeder a fait son fc'enre Halysis (1). Quant aux crochets, ils sont de nature chitineuse, et l’on peut leur reconnaître trois parties : 1" la griffa ou lame, portion aiguë flui est relevée verticalement dans le repos, et s’abat en dehors l°rsque l’animal veut s’accrocher; 2“ le manche qui lui est opposé, T sert de point d’attache au crochet lui-même dans la masse du ostellum ; il donne insertion à des muscles et représente un bras de levier; 3° la garde, espèce de saillie placée inférieurement sous 1° milieu du crochet, et qui sert de point d’appui dans les mouve- ments de bascule exécutés par l’ensemble du crochet. Cette garde es t communément enveloppée d’une gaine. . Les crochets manquent chez quelques genres de Cestoïdes (2), et ds peuvent exister, ou, au contraire, faire défaut dans des espèces du même genre, comme cela se voit chez les Ténias. Les’proto-scolex des Ténias doi venta la présence des six crochets d'flérentsde ceux-là et dont leur partie antérieure est armée le nom de larves hexacanthes, sous lequel nous les désignons. Les Hydatides (Cysticerques, Cén ures el Echinocoques) ont des c, *ochet.s aussi nombreux que les Ténias véritables dans lesquels ils s, ‘ transforment, et également en couronne. C’est eette similitude 'lui a mis sur la voie de l’identité d’espèce du Cysticerque de la " °uris et du Ténia du Chat. Les ventouses des Vers de cet ordre sont au nombre île quatre, du C) U y a une espèce d’Halysis dans la Genette : Halysis Genellæ, P. Gerv. , Iétn - A cad. sc. Monlp., t. I, p. 88, pl. 7, tig. 1. v2 ) Exemple, les Bothriocèphales. 228 VERS. moins dans le plus grand nombre des genres; quelquefois elles sont pédieulées et flottantes. Dans leur forme la plus ordinaire, elles sont entièrement scssiles. Les contractions qu’elles exécutent sont dues à la nature musculaire de leurs parois et aux faisceaux des muscles qu’elles reçoivent. Après la partie en forme de tête qui supporte les crochets et les ventouses, le corps se rétrécit un peu et représente une sorte de col plus ou moins allongé et incomplètement articulé, en arrière duquel viennent des articles parfois très nombreux qui se déta- cheront à l’époque de la maturité des œufs, pour former les ciiCur- bitains ou proglottis libres. Chacun de ces articles est hermaphrodite ; il est pourvu d’un appareil génital mâle et d’un appareil génital femelle, et l’on n’y voit pour ainsi dire point d’autres organes, leur fonction étant essen- tiellement reproductrice. C’est à la reproduction par œufs qu’ils sont affectés, et chacun d’eux peut être considéré comme un indi- vidu distinct, né en arrière du scolex par voie agame ou geifl- 1 mipare. Tout anneau proglot- tique a son appareil mâle et son appareil femelle. Chaque appareil mâle se coni- pose : 1 ° d’un testicule en général* formé de plusieurs vésicules dans lesquelles se développent les sper- matozoïdes, et qui se montre déjà dans le proglottis avant l’appari- tion d’aucun autre organe; 2°d’un canal commun qui sert de réser- voir pour le passage des zoospei'- mes. Ce canal est long, entortillé* “~ d d’un blanc opaque et placé ver» le milieu de l’article. Son extré' mité s’ouvre dans une cavité, q ll ‘ Fig. 160.— Anatomiedu Tænia solium (*). reçoit aussi le produit femelle de la génération, nubien elle s’ouvre séparément, à côté de l’orifice par lequel sortira ce dernier, et, dans {*) a, testicule ; b, speimlcJucte; c % orificê du pénis; tflutricâ (remplie d'œufs ; e, vag l ° ’ /, cloaque sexuel. 229 CESTOÏUES. cas, elle se termine par une sorte de prolongement ou pénis qui assure la fécondation au moyen d’une véritable intromission. L’appareil femelle n'est pas moins curieux. 11 est formé : 1° d un organe double, symétrique, placé en arrière et multilobé, qui est le véritable ovaire ou le germigène ; il produit les vésicules germina- tives ; 2» d’un autre organe souvent en forme de grappe, placé à droite et à gauche sur le trajet d’un canal souvent imperceptible : celui-ci est l’organe qui produit le vitellus ou le vitellogène (Van Ben.). Ses deux canaux aboutissent en un même point avec le canal sperma- tique, et les vésicules germinatives s’enveloppent une à une de la quantité de vitellus qui leur est nécessaire, pour passer ensuite dans One poche que l’on peut regarder comme une sorte de matrice ; c’est alors que chaque masse vitelline se revêt de sa coque. Par suite de sa distension, la matrice finit par envahir la presque totalité du proglottis, qui se détache bientôt, et, quittant avec les selles de l’animal infesté le canal digestif au milieu duquel il vivait, le Ver stro- luliforme passe à l’extérieur, et devient ainsi un moyen de propa- gation d’autant plus certain , que la coque résistante des œuts leur Permet d’échapper aux causes ordinaires de destruction. On a constaté chez les Vers cestoïdes un système de canaux par- jurant la totalité de leur corps, et qui ont été pris pour des vais- 8e aux sanguins ; nos observations tendent à les faire regarder comme Orinaires. . Quant au système nerveux des Cestoïdes, les auteurs qui, d après M. j. Muller, en admettent l’existence, en placent les ganglions dans la partie céphalique, entre les ventouses. D’autres nient fiu’il y ait réellement un système nerveux dans les animaux de ce groupe. Comme on le voit, les recherches dont ces Vers ont été 1 objet dans ces derniers temps ont permis d’apprécier leur organisation 6 t leurs métamorphoses beaucoup mieux qu on ne 1 avait fait autre- fois ; en même temps elles ont montré quels étaient les véritables °aractères de leurs principaux genres et en particulier de ceux qu il On porte surtout aux médecins de connaître. Classification des Cestoïdes. — Nous partagerons les Cestoïdes en si * familles que nous appellerons Caryophyllidês, Phjllobothndès, Cetrarhynchidés, Ligulidés, Bothriocêphàlidês et leniadés. Les CARYOPHILLÏDÉS sont des Vers qui jusqu’à présent n ont Pas été compris comme ils paraissent devoir l’être. Dans un des 1 ''avaux récents auxquels ils ont donné lieu, un auteur avoue même ne Pas pouvoir en distinguer la queue d’avec la tête. Nous avions 230 VERS. •leja fait connaître toutes les particularités de leur organisation et de leur développement. On peut considérer les Garyophyllidés comme simples ou comme composes et les placer dans les mono- ou dans les digénèsos, sui- vant la manière dont on envisage les principales particularités qui les distinguent. En les considérant comme digénèses, on les assi- mile à des scolex donnant naissance à un proglottis unique qui ne se sépare pas de sa mère. Ce groupe ne comprend qu’un seul genre et une seule espèce bien connue : La Gauyophtllée changeante [Caryophylleus mutabilis) , qui habite le canal digestif de plusieurs espèces de Cyprins. Elle a la forme d’un clou de girofle, ce qui lui a valu son nom, et porte en avant, en place de suçoirs, quelques expansions foliacées très mobiles et très changeantes comme tout le corps du Ver, et, pendant l’état adulte, des orifices sexuels se montrent en arrière sur la ligne médiane du corps. On y reconnaît une longue matrice occupant toute la partie postérieure ; les testicules se voient alors des deux côtés , un peu plus avant, et entre eux il existe un veste canal replié sur lui-même qui sert, de réservoir spermatique. L’appareil urinaire est complet et il porte en arrière une vésicule pulsatile, surtout reconnaissable chez les jeunes individus avant la formation des organes sexuels- On possède au Muséum de Paris une Caryophillée provenant de la Sciene axillaire du Cap ; c’est peut-être une seconde espèce. Nous avons trouvé dans le Butor (Ardea stellaris ) un Ver qui for- niera sans doute un nouveau genre dans le groupe des Caryophil' lidés, et peut-être est-ce aussi à cette même division qu’appartient le genre Eustejime ( Eustemma ) (1) dont l’espèce unique ( E . caryophil ' lum) a été trouvée par Natterer dans les intestins du Falco pileatus, du Brésil. Les PHYLLOBOTHRIDÉS ou Tétraphylles ont la tête garnie de quatre bothridies ou suçoirs, extraordinairement mobiles, très ex- tensddes, généralement séparés, mais quelquefois réunis entre eux et portant en général des ventouses : celles-ci sont pédiculées ou sessiles, et armées de crochets ou au contraire inennes. Ces Vers vivent tous à l’état de larve enkystée avant de prendre leur forme cestoïde. Un les trouve dans les Poissons ; leur groupe (l) Diesing , Sechzehn Galtungcn von Binnenwiirmern und ihre Arf en ' ( Dentkchrifltn , vol. IX, p. j 70 ; Vira, 1855.) 9 VI CESTOlDES. est très nombreux en espèces. Il y a quelques années seule- ment, toutes ces espèces étaient encore classés parmi les otrioce- phales. . _ Nous avons désigné sous le nom générique de Phyllobothrie (g. Phyllobothrium ) celles qui ont les bothndies completemen de pourvues de crochets ou d’épines. Le genre Échénéibothrie ( Echeneibothnum ) est remarqua ) c par la forme comme fenestrée de ses suçoirs. Il comprend une espèce très commune dans les Haies et dans les Pastenagues : E. minimum. D’autres genres de la même famille ont les suçoirs armes de cr - chefs au nombre de deux ou de quatre, ces crochets étant tantôt simples, tantôt fourchus. Le genre Acanthobothrie [Acanthobothrium) porte sur chaque suçoir deux crochets unis à la base et bifurqués au sommet. L’ Acanthobothrium coronatum, qui est longde 50 a 150 millimètres, est une espèce commune dans divers Squales. On ly a obsene depuis longtemps. ... . Les TÉTRARHYNCHIDÉS constituent une troisième lamille plus remarquable encore. Ils se distinguent par des suçoirs auxquels cor- respondent quatre trompes hérissées de crochets. Il y a peu de temps, on ne connaissait peut-être rien d’aussi mystérieux dans la zoologie des animaux inférieurs que ces Tétrarhynques, helminthes enkys- tés qui passaient tantôt pour des parasites d’entozoaires ou parasites de parasites, et tantôt pour des transformations de Vers intestinaux oéniatoïdes. Une étude attentive des Tétrarhynques a fait dispa- raître ces incertitudes et contribué à éclairer l’histoire des autres Helminthes. Dès lors une demi-douzaine de noms de genres ont disparu de la science, parce qu’ils ne reposaient que sur la consi- dération des formes transitoires de ces Tétrarhynques ou sur des déterminations erronées. . On trouve ces Vers enkystés, quelquefois en grande abondance, dans tous les Poissons osseux ; ils y sont placés tantôt au milieu des chairs, tantôt dans des replis duîpéritoine. Ce sont alors des larves agames ou des scolex. Au contraire, à l’état complet ou vraiment cestoide, on ne les rencontre plus que chez les Sélaciens (Raies et. Squales), dans le tube digestif desquels ils ont passé avec la proie dont ces Poissons se nourrissent. Quelquefois ils perforent les pa rois du tube digestif et parviennent ainsi dans la cavité péritoneale, mais dans ce cas ils ne peuvent pas arriver jusqu’à l’état proglot i - 1ère et fournir des Curcubitains; ils restent alors stériles. VERS. Lo genre Iétrarhvnqde (7 etrarhyachus) qui est le principal, pour ne pas dire l'unique genre de cette famille, n pour type Le Tétrarhynque hérissé ( Telrarhynchus erinaceus), espèce très commune, a 1 état complot, dans la Haut vubu» (la Raie ronce). Les LIG L LIRES ou Psoudophyllidés n'ont point do suçoirs propre- ment dits, et leur tête a perdu par là toute sa mobilité. Les uns con- servent encore des crochets, les autres en sont privés ; souvent leurs proglottis ne se détachent, pas ou sont même peu distincts à 1 extérieur, et, on se bornant à leur étude, on ne pourrait guère ad- mettre la nature polyzoïque des Vers cestoïdes, car ils restent, pour ainsi dire, unitaires à tous les âges. Les embryons ou proto-scolex de plusieurs d’entre eux ont montré les six crochets des jeunes des Ténias ordinaires, avant même leur sortie de l’œuf. Contrairement à ce que nous avons vu pour les Tétrarhynques, tous ces Vers sont étrangers aux Poissons sélaciens; ils vivent aux dépens des Reptiles batraciens et des Poissons osseux. Le genre Ligule (Lii/ula) est, un des plus remarquables de ce groupe. On sait que les Vers qu’il comprend vivent d’abord dans la cavité abdominale de plusieurs de nos Poissons tluviatileg, et sur- tout dans celle desCyprinidés. Ils y acquièrent souvent une longueur qui dépasse celle des Poissons eux-mêmes, et leur corps, qui est enlacé avec 1 intestin, est souvent plus gros que ce dernier. On a trouvé les mômes Vers dans le tube digestif de divers Oiseaux, sur- tout dans les Harlos, dont la nourriture consiste principalement en Poissons ; mais, contrairement à ce qui a lieu chez les autres Vers qui changent d hôte, c’cst-a-dire de sujet,, les Ligules ne sont pas plus développés dans les Oiseaux que dans les Poissons eux-mêmes. Nous devons même rappeler que M. Brullé a observé récem- ment que les Ligules de l’Ablette sont vivipares. Il a vu sortir do jeunes Ligules vivantes du corps de la mère. Cette observation nous montre que les Ligules ne sont pas des Vers agames comme le pensaient les auteurs. Le corps des Ligules arrivées à l’état de strobile ne présente pas de segments distincts, les proglottis ne s’en détachant, pas, comme dans les autres Cestoïdes, mais, néanmoins, la multiplicité de l’ap- pareil sexuel permet de reconnaître la limite de chacun des indi- vidus composants. La Ligule très simule (Lignla smplmsmna) forme l’espèce prin- cipale de ce genre. C est elle qui a donné lieu aux observations dont il vient d etro question. On la trouve abondamment dans plu- sieurs localités de I Europe, vivant au milieu des viscères dans l’ab- OESTÛÏWES. 233 ‘lumen des Poissons (lu viables. Cette Ligule est un Ver blanc, très c °nsistant, aplati, mais cependant assez épais, effilé aux deux bouts ,; 1 montrant des vides tranversales, surtout vers le milieu du corps. l’avons souvent observée dans les Hurles que l’on tue en Bel* Hique pendant les hivers vigoureux. M- BïUllé l’a étudiée sur les Ablettes du canal de Dijon. Hudolphi avait fait, au sujet dos Ligules, des observations 1res Cü rieuses qui l’avaient mis sur la voie de la théorie véritable de la ^production telle qu’on l'a depuis lors définie chez les V ers ces- l °ides et chez beaucoup d’autres ; mais de Blainvillc, qui U en ,l Vait pas saisi toute l’importance, en rend compte on ces termes dans gon grand article Visas du Dictionnaire des sciences natu - Ve lle$ ; « Nous devons, dit-il, au sujet des migrations des Ligules, rap- l |(, ler icj la singulière opinion de M. Hudolphi, qui pense que les L'gules commencent leur vie dans los Poissons et la terminent dans Ciseaux qui se nourrissent de ceux-ci , s’appuyant sur 1 obsev- Vat ion que, péritonéaux dans les premiers, ils sont constamment ' llte stinaux dans les seconds ; qu’il n’a jamais trouvé de Ligules de 'bissons avec des indices du développement des ovaires, au eon- b'diro de ce qu’il a vu dans celle des Oiseaux, et que, là où ne se trouve pus le Gastérostée npinoche, en Autriche, les Oiseaux aquatiques 11 tefi'ent jamais de Ligules. » 11 paraît que dans quelques parties de Italie on mange les Ligules après les avoir il *t frire, et qu’on les regarde comme un Scellent mets. Fia. 161.— Tête grossie du Ilothriocephalui punclatw (des Tur- bots). (*), est U famille des BOTHRIOGÉPHALIDÉS, qui surtout caractérisée parce que les organes MUUll PUIUIHUI IÛUIj |1IU DV «VU rj ‘^Producteurs sont ouverts sous le milieu in- t!r i°nr des anneaux, mérite une mention ° u t u particulière. Le genre Hotiiiuogéphai.e [Boihriaoephalus ) , r |Ui lu) sert de type, est très riolie en espèces, 'datant presque toutes les Poissons, L espèce <0 l’Homme y fait donc exception; car,dansles lummifùres et les Oiseaux, on ne trouve or- 1 Clairement que des Ténias pourvus de cro- partie aplatie qui surmonte la tête ; lr, l'étranglement qui vient ensuite , c. riée "'“ne; d, ride latérale; e, expansion latérale!/. S, h, trois dos segments du seule*. VERS. 234 chets ou sarcophages, et des Ténias sans crochets ou phytophages, mais point de Botriocéphales. Le Bothriocéphale qui passe dans le canal intestinal de l’homnic pour s’y développer sous son état strohilaire, sans que nous sachions sous quelle forme et dans quelles conditions il vit pendant son pr e ' mier âge, est le Botriocéphale large [Bothriocephalus latus, autrefois appelé TéniQ large). — L’étude anatomo-zoologique la plus complète que l’on en possède est due à M. Eschricht (1). La tête de cette espèce est oblongue, pourvue de deux fossettes latérales qui s’étendent dans toute sa longueur. Le cou est presque nul. Les premiers articles sont indiqués seulement par des rides; puis viennent des articles courts et très larges qui semblent presque carrés; ils sont cependant un peu plus larges que longs, et le 5 derniers prennent souvent une forme suballongée. Les deux on" fices sexuels s’ouvrent, sur la ligne médiane inférieure de ces an- neaux, l’un en arrière de l’autre, tandis que chez les Ténias ils sont latéraux. Ce caractère et celui de l’absence de crochets, ainsi qu e de véritables ventouses, rendent le Bothriocéphale très facile à dis- tinguer du Ténia. Les pénis du Bothriocéphale sont courts et lisses- Ce Ver atteint jusqu’à 20 mètres de long, et, d’après Rudol" phi, scs derniers articles peuvent avoir jusqu’à 27 millimètres de large. Il habite l’intestin de l’homme. M. de Siebold dit l’avoir trou'’ 4 aussi dans un Chien, à Braunsberg; mais, selon M. Diesing, ce B°" thriocéphale du Chien domestique serait d’une espèce différente : c(> serait le Bothriocéphale denté, qui a été découvert par Natterer :lU Brésil, dans le Canis Azarœ (2). Le Bothriocéphale de l’homme existe surtout en Suisse, en P°" logne et en Russie; on l’observe quelquefois aussi dans le midi de la France. La Faculté des sciences de Montpellier en possède deu* exemplaires qui ont été rendus, à quelque temps d’intervalle, p al la même personne : cette personne était un commis voyageur de Lyon qui a été traité à Montpellier par M. le docteur Jeanjean (-v M. de Siebold dit qu’à Dantzig on trouve seulement le Tœnia soin et qu’il n’a vu que le Bothriocéphale à Konigsberg; fait curieux d ul (1) Analomisch physiologische Untersuchungen überdie Bothriocephalen. (é cia natum curiasorum; 1840.) (2) Wiegmann’s Archiv; 1838, p. 305. (3) Nous ignorons si ce commis voyageur avait séjourné en Suisse. CESTOÏDES. 235 Explique peut-être par la position géographique de ces deux villes, séparées l’une de l’autre par le bassin de la Yistule. M. Kuchenmeister dit que le Bothriooéphale se trouve à Ham- bourg, mais seulement chez les juifs; on assure aussi que les domestiques allemands au service des Russes habitant Berlin pren- ant souvent des Bothriocéphales, dont leurs maîtres sont d ailleurs fréquemment infestés, et qu’en Suisse les domestiques ou d autres e auses en communiquent, au contraire, aux étrangers. M. Eschricht a compté dans un seul strobile de Bothriocéphale dix mille articles (cucurbitains ou proglottis) . Si l’on admet que c hacun de ces articles produise seulement mille œufs, ce qui est bien au-dessous de la réalité, on aura un total de dix millions d’œufs fournis par un seul Cestoïde de ce genre. Description du Bothriocéphale de l’homme. — La tete ou le scolex de ce Ver avait déjà été vue au milieu du siècle dernier par Bonnet; 'fiais ni Goeze, ni Linné, ni Rudolphi ne l’ont observée, et 1 on doit à Bremser de l’avoir reconnue de nouveau. Elle est longue d’un peu plus de 2 millimètres et large comme le tiers environ de s a longueur. Elle diffère complètement de celle des lénias non- Se ulement par sa forme et par sa grandeur, mais, comme nous 'avons déjà dit, par l’absence des quatre ventouses que l’on trouve toujours dans ces derniers, ainsi que par celle des crochets, qui s °nt si caractéristiques du Ténia ordinaire. Elle est d’ailleurs fiblongue au lieu d’être sphérique; est légèrement rétrécie en avant, et porte, de chaque côté, une fente ou une excavation lon- gitudinale qui s’étend à peu près dans toute sa longueur. En dessus et en dessous elle est plane, ou même un peu déprimée vers son 'fiilieu. Ce Ver est d’une couleur jaunâtre, avec le milieu des derniers Se gments plus ou moins brun, selon le degré de développement ( 'es œufs contenus dans la matrice; ce sont ces œufs qui leur don- ne nt cette dernière couleur. La portion du strobile appelée cou est assez courte ; puis vien- fient successivement des articles de plus en plus nettement séparés jusqu’aux derniers, qui sont eux-mêmes, dans beaucoup de cas, plus larges que longs, d’où le nom de 1 cerna lata qui a été donné au Ver avant qu’on en eût fait un genre sous le nom de Bothrio- uéphale. Ce caractère de la largeur ne suffirait pas du reste pour le faire distinguer, attendu que, dans le Tamia solium, on trouve des individus qui méritent également ce nom par la largeur de leurs articles. Mais tout doute deviendra impossible si l’on examine la VERS. t^te, ou simplement si 1 on tient compte de la position des orifices générateurs. [tans jes segments aplatis du Bothriocépbale, on voit les orifices sexuels sur la ligne mé- diane (fig.162) et non plus sur le bord, comme dans le Ténia, et les princi- paux organes de l’appareil sexuel se distinguent assez aisément à travers l’épais- seur de la peau. Comment le Bothriocé- phale,dont les œufs sont rejetés au dehors avec les eucurbitains détachés > parvient-il à loger dans l’intérieur du corps de l’homme, où il est quel' quefois si fréquent? On no saurait encore répon- dre avec précision à cette question, et tout ce que l’on peut dire, c’est que le mode de propagation et les conditions de l’éclosion de cette espèce de Cestoïdes sont différents de ce qu’ils sont chez les Ténias (1). Les Mammifères herbivores ont en général des Cestoïdes sans crochets, tandis que les Carnivores ont des Ténias à crochets. Puisque les premiers de ces quadrupèdes mangent des substancos végétales» ces Vors ne peuvent donc s’introduire dans leur corps avec la chah des autres animaux, comme cela a lieu pour les Carnivores; ce n’est que par l’herbe ou par l’eau qu’ils peuvent être fournis. Ne pour- rait-on pas en conclure que les Cestoïdes bothriocéphalés ne s’en- kystent. pas ? (*) Trois des anneaux strobilaires non encore detaehe's ea eucurbitains ; l’orifice mâle b 1 est visible au-dessus de l’orifice femelle, pénis n t qui e$t rentre dans cet anneau, est au cQi*' traire sorli dans celui qui suit. (1) Toutefois dans un magnifique atlas sur les Vers intestinaux, fait par M. Sein 1 ' bart (d’Utreeht), et qui est, aujourd'hui en possession du docteur Verloren, on voit un œuf du Bothriocépbale de l’homme contenant un embryon cilié et dans celui' ci un appareil bexacanthe. Fig, 162. — Bothriocépbale large (*). GBSÎOÏDES. 237 Nous ne serions donc pas surpris si l’on venait à constater (pie les scolex des Bothriocéphales s’introduisent sous une forme sem- blable à celle de quelque Infusoire, et qu’ils sont transportés dans l’économie par les boissons. Parmi les quelques faits déjà observés à cet égard, on pourrait d’ailleurs citer une observation due a un mis- sionnaire, et ce fait curieux pourrait être mis en regard de 1 opinion émise par quelques naturalistes que les Bothriocéphales sont donnes aux Suisses par l’eau des nombreux lacs de leur pays (1). L’observation dont nous voulons parler, a été faite par le P. La- Verlachère (2) ; la voici textuellement. « Ce dernier lac (Abbitibhi) , qui peut tenir le premier rang entre les plus grands du globe, puisqu’il a deux cents lieues de cir- conférence, est à peine connu des géographes, et n’a été jusqu’ici exploré que par quelques marchands de pelleteries ; son eau est va- seuse, désagréable au goût et donne le Ver solitaire à tous ceux qui en boivent pendant un certain temps. Il n’est pas un seul des Indiens lui habitent ses bords qui ne soit atteint de cet hôte incommode; aussi sont-il d’une maigreur extrême et d'un appétit dévorant. » Le Bothriocephalus latus, que M. Ëschricht a pu se procurer a Copenhague pour faire son beau travail, provenait dune dame, âgée de vingt-trois ans, née à Saint-Pétersbourg de parents russes, «Uai s qui avait passé toute son enfance et sa jeunesse a Copenhague ; toutefois elle retournait à peu prés tous les deux ans pour trois a quatre mois à Saint-Pétersbourg ou dans la Finlande méridionale. S T Sœmmerring, le célèbre anatomiste de Francfort, a eu le Bo- thrioeéphale ; ce qui s’explique par ce fait qu’il passait assezrégulière- «Ocnt, le temps de ses vacances en Suisse. Nous devons toutefois citer aussi le fait rapporté parM. Ëschricht, 'ui-même, d’un Bothriocéphale qu’il a reçu en 1837 d’un de ses «unis, le docteur Trier (de Copenhague), et qui avait été rendu par Une femme du pays (Danemark), sans qu’elle eût eu des rapports H Vec des Busses, des Suisses ou des Polonais (3) . Le docteur Haselberg(de Stralsund) rapporte le fait suivant : En 1836, il débarrassa une dame d’un Bothriocéphale entier, la tê te comprise. Ce fait le frappa, parce «lue ce Ver n’est pas connu e n Poméranie (Neupommcrn). Cette dame était née à Stralsund, et (f) Au dire d’ddier, un septième au moins de ia population de la Suisse souffri- f #U de la présence du Bdtriofcéphale. - Voyez 11. Lebert, Traité d'analümie p a- ,fl ologique générale et spéciale. Paris, 1857, 1. 1, p. 408. (2) annales de la propagation de la foi, janvier 1852, n 140, p. 7o. (3) Ëschricht, loc. cil., p. 4 40, note. -* a0 VERS. elle avait vécu là ou à Greifswald jusqu’en 1811, époque à laquelle elle s’était, il est vrai, rendue en Russie, avait demeuré jusqu’en 1832 à Dorpat, avait fait ensuite un voyage en Suisse et était revenue en 183à en Poméranie. Elle avait vécu ainsi vingt-trois ans dans des pays où le Bothriocépliale est commun (1). Le Bothriocéphale est facile à expulser, puisqu’il n’a pas de cro- chefs et que ses ventouses ne peuvent l’aider que faiblement à se fixer à la muqueuse des intestins. M. Jackson mentionne, dans un catalogue du Muséum anatomique de Boston, un Bothriocephalus latus d’un Anglais, et un autre Ver de même espèce, long de 3 pieds, qui fut rendu par un enfant de dix-neuf mois (2). Bothriocéphale denté ( Bothriocephalus serratus).— Ce Ver, admis* comme distinct du précédent, mais parM. Diesing seulement ( 3 ), est encore assez peu connu. La tête de son scolex est linéaire et arrondie en avant; elle porte deux longues ventouses angulaires; le cou est très court et filiforme- Les premiers articles sont très courts ; les suivants sont trois fois plu 5 larges que longs, anguleux, avec les coins postérieurs saillants. Il atteint la longueur de 350 millimètres, et sa plus grande lar- geur est de 7 millimètres. Natterer a trouvé ce Ver au Brésil dans l’intestin grêle du Canif Azarœ, et M. Diesing pense que le Bothriocéphale que M. de Siebold a signalé dans le Chien domestique appartient à cette espèce, et nou au Bothriocephalus latus. Bothriocéphale trompeur (. Bothriocephalus decipiens). La têtu de ce Botriocéphale est ovale-oblongue, à ventouses longues, angU' aires, latérales, et elle a le bord écarté en arrière. Le cou est très long et grêle. Les premiers segments sont parallélipipèdes; le® derniers à peu près carrés. Il atteint au delà d’un mètre de long; au milieu de la longueur, les articles ont 9 millimètres de large, la moitié seulement en arrière- habite les intestins du Chat domestique et ceux de plusieurs autres espèces du même genre, entre autres des Felis onça, leo ' pardus, concolor , pardalis, tigrina et macroura. Le Bothriocéphale ponctué ( Bothriocephalus punctatus) est une (1) Medizinische Zeilung, Gter, Jahrg., 1837, n° 32, p. 158. - Wiegman*’* Archiv; 1838, p. 305. (2) Jackson, A descript. calai, of the Anal. Mus. of the Boston Society. Boslofl, 1847, p. 317. (3) Diesing, Helm., 1. 1, p . 58s . 239 CESTOÏDES. espèce qui vit clans l’intestin du Turbot et do la Barbue. Il se trouve toujours et dans tous les individus, gras ou maigres, peu ''nporte, en si grande quantité, et si près du pylore, que le passage du chyme doit en être gêné. L’intestin est littéralement obstrué par ces Vers. C’est un exemple remarquable à citer en faveur de la thèse que la présence de Vers parasites, au lieu d’être un fait morbide et accidentel, constitue souvent un état normal, et devient ainsi une conséquence du genre de vie. Nous avons parle ailleurs des animaux sauvages qui ont toujours des Vers, mais qui les per- dent bientôt quand ils sont tenus en captivité, et en prennent par- fois d’autres qui ne sont pas ceux dont, leur espèce est infestée dans * état de liberté. Malgré la différence dans la forme de sa tête, le genre Soléko- r noR E ( Solenophorus ), qui est parasite des Serpents, est voisin des hothriocéphales. Le genre Triénopuobe ( l'riœnophorus ), si remarquable par ses Quatre crochets en demi-lune, comprend une espèce très com- mune dans le Brochet et la Perche, et qui atteint une assez grande longueur : le Triænopeore noduleux ( Tricmpidaria nodulosa des au- teurs). C’est à peine si le corps des adultes est divisé en segments; mais on trouve cependant à l’intérieur les organes générateurs avec le pénis qui s’ouvre alternativement à droite et à gauche. Les œuts sont entourés d’une coque simple, et l ou ne voit pas les six cro- °hets dans le proto-scolex. . TÉNIADÉS ou Cyclohjtlles.— Les Vers Cestoïdes de cette famille sont communément désignés sous le nom de / io , et sont tou* iou rs facilement reconnaissables aux quatre ventouses qui garnis- sent leur tête. Chez plusieurs d’entre eux, on trouve au milieu de ces quatre ventouses un rostellum, armé d’une couronne de crochets et pourvu de faisceaux de fibres musculaires qui meuvent ces cro- chets : c’est en particulier ce qui a lieu chez les Ténias ordinaires ho l’homme. Les segments des Cestoides téniadés sont toujouis distincts, et ils se détachent généralement à l’époque de la maturité. On connaît '•«puis longtemps, sous le nom de Cucurbitaim, ces segments ou m'ticulations, qui ne sont autre chose que le Ver adulte ou le stro- phe, décomposé en ses différents articles ou individus générateurs. °n les a nommés ainsi à cause de leur ressemblance de forme avec la s ®mence des melons et autres cucurbitacés. Leur expulsion avec les fèces est souvent le seul signe de la présence du Ténia, et lors- qu’elle a lieu, clic ne laisse aucun doute. Chacun de ces cucurbi- 240 VEàs. tains renferme des milliers d'œufs, qui sont destinés il disséniin° r au loin leur espèce. Un seul œuf qui parvient à sa destination, c'est- à-dire qui s’introduit passivement dans le corps d’un animal c* réussit à y éclore, produira bientôt des centaines d’individus s’il transforme en Hydatlde polycépale, et lorsque ces Hydatides pa»' seront dans le corps des animaux oit ils doivent compléter le» 1 ' développement (1), le nombre des individus produits, ou plutôt celui des œufs, deviendra pour ainsi dire incalculable, puisque chaque Ténia strobilaire donne à son tour plusieurs centaines de proglottis ou cucurbilains, chargés eux-mêmes d’autant de millier d’œufs. On resterait effrayé d’une pareille puissance de multiplie®' tion si l’on ne savait combien les chances en sont contre-balancée* par la grande destruction des Cucurbitains et de leurs œufs, ou p® 1 ’ la stérilité des Hydatides qui restent le plus souvent enkystés dn» f le parenchyme des organes et n’arrivent point à leur état générateur- Les embryons ou proto-scolcx de tous les Ténias ont six crochet* à leur sortie de l’œuf; ils vivent bientôt, pour la plupart du indium dans un kyste, sous la forme de Cysticerques, de Céntires oti d’Écl»' rtocoques, et ne deviennent des Ténias véritables qu’en passa» 1 dans le canal digestif des animaux auxquels leurs premiers hôtes servent de nourriture. On trouve des Ténias dans les Mammifères et dans les Oiseaux» les Batraciens et les Poissons en nourrissent aussi, mais cc n’es 1 que dans les deux premières classes que l’on a observé des Térd ilS à crochets. Cependant les Mammifères n’ont pas uniquement de* espèces dé cette dernière catégorie, et, dans Certains cas, ils ont & la fois des Ténias à crochets et des Ténias Sans crochets. Toutefois les Ténias a crochets semblent appartenir exclusivement attx Caf' nivores ou aux autres espèces sarcophages, et, au contraire, les Mat»' mifères phytophages n’ont généralement que des Cestoïdcs sait* crochets : c’est aussi le cas des Batraciens et des Poissons. U’Hominc, qui est omnivore, se trouve dans la condition excep' tionnellc que nous avons signalée tout à l’heure, puisqu’il prend’ par son alimentation animale, le Twain solium et le Twnia nanti qui sont des Ténias à crochets, et qu’il acquiert en outre, cône» 1 ' phytophage, le Twnia medio-canellata qui manque de crochets. C- e troisième Ténia et le Bothriocéphale lui appartiennent donc, en s» qualité d herbivore, tandis qu'il doit les autres aux aliments de na- ture animale dont il se nourrit en partie. (I) Comme c’est le cas pour le Cénure du Moutou et pour les Échinocoques l’Homme et du Cochon qui se transforment eu Ténias chez le Cliieu. CEST0ÏDJ5S. 241 Tous les vers vésiculaires (Cysticerques, Échinocoques , Cœ- "ures, etc.) sont des Taenias .en voie de développement; ils sont à I état agame et dans une condition expectative. Ne devant se déve- lopper entièrement que dans le canal intestinal, ils sont alors connue emprisonnés dans les cavités closes ou les parenchymes : le péri- toine, les muscles, le cerveau, l’œil, le foie, la rate, etc. Intro- duits dans le canal digestif de l’animal auquel ils sont destinés, ils résistent aux fluides digestifs de ce dernier, perdent bientôt leur 'ésicule, et prennent, au bout de quelques jours, la forme ruba- Uaire. Ce sont alors des Ténias, c’est-à-dire des Vers cestoïdes sous tour état reproducteur. Les Ténias des Herbivores, qui sont sans couronne de cro- chets , s’introduisent peut-être directement dans le canal intes- tinal de ces animaux avec les boissons, et nous avons quelque raison de croire que leurs embryons, au lieu d’avoir des cro- chets, sont couverts de cils vibratiles et qu’ils sont d’abord exté- r tours. Le groupe des Vers téniadés est extrêmement nombreux eu Espèces; mais la plupart d’entre elles sont encore si incomplète- ment connues, qu’il n’est guère possible aujourd’hui de les répartir naturellement. On les divise en deux groupes, d’après la présence °u l’absence de rostellum et de crochets, d’après l’arrangement, de ces crochets sur un ou plusieurs étages, d’après l’état caduc ou la fixité 'tos mêmes organes, et enfin d’après quelques caractères observés 'tons la disposition des organes sexuels. Celles qui n’ont pas de cro- chets seront nos Gymnolénuns , et celles qui ont des crochets nos ® c hinoténiins. Lymnoténiins, ou Ténias sans crochets. — Dans cette tribu, to tête est armée de quatre ventouses qui, seules , en l’absence 'tos crochets, fixent le ruban téniaire aux parois intestinales, jto trouve ces Vers dans les Mammifères phytophages , dans les ’ a b'aciens et dans les Poissons osseux. Nous ne croyons pas qu’il - ait beaucoup de Ténias à rostellum qui soient sans crochets. Le p °stelium est ordinairement l’indice de la présence de crochets; lllll is ces derniers, comme le rostellum lui-même, ont souvent 'Tliappé aux observateurs. Ü y a une espèce de ce groupe qui vit dans l’homme. tov..\iA médiocakelué ( Tœnia medio-canellata ). — Cette espèce sans "tochets n’est pas le Tœnia grisea de Pallas, comme quelques hel- "'mthologistes l’ont pensé; elle est extrêmement voisine du Tœnia J hxm, et a été constamment confondue avec elle jusqu’à l’époque 16 il. VERS. 242 où M. Küchertmeister Ten a bien distinguée (1). Les auteurs du siècle dernier l’avaient cependant reconnue; mais depuis Rudolphi on avait cru que tous les Ténias sans crochets dont ils parlaient n’étaient autre chose que des Bothriocépltâles. Bremser ne con- naissait d’abord que des Ténias sans crochets ; c’est Rudolphi le premier qui lui en a envoyé armés de ces Organes. Ce Ver se distingue d’abord par la forme de son seolex, c’est-à- Fig. 1G3. Fig. 164. Tamia medio-catiellala. — Fig. 163. Tête. — Fig. 164. Œuf très grossi. dire de sa tète; il n'y a ni rostcllum ni crochets, et l’absence de et* derniers n’est évidemment ni un effet de l’âge ni le résultat d’u» accident. Les quatre ventouses existent, et autour d’elles on voit des taches de pigment qui, examinées à la loupe, ressemblent réelle' ment à des yeux. La tête est aussi un peu plus volumineuse qu c dans le Ténia ordinaire. Nous n’oserions assurer que l’on puisse distinguer les proglott* naissants de cette espèce d’avec ceux du Tamia solium , mais il noU 9 a semblé que les œufs sont ici un peu moins sphériques. Un exemplaire de cette espèce de Ténia a été rendu, il y a pd de temps, par un charcutier de Louvain, et un par une jeune iill fc; de Liège. De son côté, M. Küchenmeister en a vu plusieurs autres, et >• ne serait pas impossible que l’espèce elle-même fût aussi répandu 1 ' en Europe que Test le Tamia solium. Ses cucurbi tains se détachent avec une extrême facilité, et l<* (l) Küchenmeister, Ucber Ces'oklen, p. 10'. Zittuu, 1833. — Id., Parasita 1 ' p. 88. Leipzig, 1853. GEST0ÏI1ES. 5/,3 sujets infestés eu laissent échapper même sans évacuations de ma- l 'ères fécales. Sa tête , par contre, semble , d’après M. Ki'ichenmeister , s e détacher moins facilement, et le strobile se rompt souvent par J administration des anthelminthiquès, au I ieu d’ètïeévacüé enentier. M. Schmidtinüller a décrit, sous le nom de Bothrioccphûtus tro- l tl -cus, un Ver qui a besoin d’être étudié de nouveau. La moitié des soldats nègres qui arrivent aux Indes en sont affectés. Cet Ento- <0 aire est rare chez les Européens; cependant on l’a observé chez '“eux qui avaient visité la côte de Guinée, et qui portaient en même le Hps le Ver de Médine (I). M. Schmidtmüllef, pendant un séjour de quinze ans aux Indes. Ue l’a jamais trouvé dans la race malaise. Lest sans doute le Tœfiia medio-candlata, ou quelque nouvelle s pèce peu différente de celle— la, mais elle n’a encore été signalée 'lue d'une manière incomplète. Ic.xrA a tête jNOIiie [Tamia melanocephaia) (2 . — Il n’y a ni 'ostellum ni crochets; les ventouses sont proportionnellement pc- I" tète est un peu plus large que le cou. Mais ce qui dis- ln gue surtout ce Ténia, c’est la largeur extraordinaire des segments '■'dativement à l’étroitesse du cou et de la tête. On voit des taches pigment sur les ventouses et au milieu d’elles : c’est ce qui lui a y ul u son nom spécifique. Nous l avons trouvé dans l’intestin du Mandrill ( Sirnia Maîmon . ïéxta mégastome [Tanta megmtoma) (3). — La tète est obtuse. Nus ou moins anguleuse, entourée de quatre grandes ventouses '•Gnu-sphériques. Au milieu des ventouses, on voit un rostellum s,| "s crochets, à grand orifice, ce qui fait donner à ce Ver le ?° ni de Mégastome. Les segments sont quatre fois plus larges que 0i| gs. Les orifices sexuels sont alternes. Le strobile est effilé en l ' !| nt, et un peu moins large aussi à l’extrémité postérieure qu’au Milieu. 1 Le strobile atteint un pied de longueur. -Nutterer a trouvé ce Ver dansi’intestin du Cebm caruyu, au Brésil dans plusieurs autres espèces du même genre. g . L ; aia plissé [Tænia plicata). — Ce Ver a été étudié par plu guis auteurs récents, et avant eux il l’avait été par Pallas, qui lui °nné le nom de l'ami a equina, changé par Rudolphi en celui de œ nia plicata. L lu Hamrop, Annalen fter [ahrgang, lleft 3 und 6. 7' ' ’ia Beueden, Supplém. aux Comptes rendus, t. U, p. k;2. I l) biestng, Zioansig Arien von Cephalocol. Wieo, 1836. VERS. 2M La tête est fort large, formant un disque tétragone; il n’y a ni crochets ni trompe. Le cou du strobile est fort court, plissé, et les segments se recouvrent en partie par leur bord supérieur. U n’y a pas longtemps, un homme fort distingué, en parlant de ces Vers, nous disait que de jeunes Tœnia plicata qui proviennent des intestins du Cheval peuvent devenir des Cystkercus fistularia dans l’abdomen du même animal. Ces Ténias atteignent près d'un mètre de longueur, sur 15 » 1 6 millimètres de largeur. Ils habitent l’intestin grêle du Cheval. Ténia mamillan ( Tœnia mamillana). — Cette espèce a été étu- diée par MM. Mehlis et Gurlt. Sa tête est obtuse, tétragone, avec des ventouses hémisphériques îi ouvertures allongées. Le cou du strobile est nul et les segment» sont cunéiformes. Le pénis du proglottis est marginal et entoure d’une grosse papille. Cet ento/.oaire est long de 10 à 12 millimètres et large de h. On le trouve dans l’intestin du Cheval. Ténia ferfolié [Tœnia per foliota). — Ver observé depuis long' temps par Pallas, mais confondu par lui avec le Ténia plissé. La tète en est petite, tétragone, avec des ventouses terminale»' Le cou du strobile est nul; les premiers articles sont courts et tre» larges. Le pénis, finement hérissé, est situé du même côté. Le pr" glottis est très large, et le pénis est enveloppé d’une gaine tubU' leuse recourbée en arrière. Il atteint de 80 à 90 millimètres, et est large de 8 à 9 milb" mètres. Habite l’intestin cæcum et le côlon du Cheval. Ténia étendu ( Tœnia expansa). — Étudié d’abord par Bloch 1 Gœze vers la fin du siècle dernier. Il a la tête tronquée, petd°’ obtuse, carrée ; ses ventouses s’ouvrent en avant et sont grande*” le cou du strobile est très court. Les premiers articles sont beaU'j coup plus larges que longs; les derniers sont encore fort larges, ^ leur bord crénelé dépasse un peu le segment qui suit. Les orifi ft * génitaux sont doubles dans chaque proglottis. Ce ver atteint jusqu’à 30 mètres de long sur 25 millimètres < L large- [| habite l’intestin grêle du Mouton, du Bœuf, du Chamois, de Gazelle, ainsi que du Chevreuil et des Cervus campestris, rufus nambi. Ténia du Boeuf ( Tœnia denticulatu ) . — La tête est petite, tétrago |K CEST01DES. 2?|5 elle ne porte ni trompe ni crochets; les ventouses sont presque contiguës, et s'ouvrent en avant avec une ouverture é«.roi; e cou est nul. Les articles supérieurs sont très courts et eicessivemen larges; les autres articles ont le bord ondulé et en partie imbri- quant. Les orifices génitaux sont doubles; le pénis est cour et ressemble à une dent aiguë. Longueur, 200 millimètres; largeur, 8 à 9. Habite l’intestin du Bœuf. Ténia de la Chèvre ( Tœnia Caprce). — Espèce décrite par ttudolphi, qui Ta trouvée dans l’intestin iléon de la Chèvre, mais M. Diesing la- place parmi celles qui doivent être examinées de nouveau. Ténia du Lapin ( Tœnia pect inata). — La tête est très petite, tron- quée, à ventouses circulaires ou elliptiques, sans trompe et sans crochets. Le strobile, très étroit en avant, s’élargit assez rapidement et acquiert une grande largeur au milieu du corps, largeur qu’il con- serve jusqu’à la fin. Le cou est très court, et les derniers segments ont à peine plus de longueur que ceux du milieu. Dans les jeunes strobiles, les derniers segments deviennent de plus en plus étroits à mesure qu’on approche du dernier. Les orifices génitaux sont situés l’un et l’autre du même côté. Le pénis est assez long et contourné ; i 1 s’ouvre à l’angle postérieur. Longueur, quelquefois de 250 à 260 millimètres; largeur, 10 mil- limètres au milieu. Habite l’intestin du Lapin et du Lièvre; il a aussi été trouvé dans la Marmotte. Pallas, Zeder, Rudolphi et Treutler l’ont observé en Allemagne, et Daubenton en France; nous l’avons vu communément en Bel- gique. Ténia frangé ( Tœnia fvmbriata). — La tête est obtuse, assez grande, nettement séparée du reste du corps; les ventouses sont hémisphériques. La segmentation commence sous les ventouses ; les segments sont larges, anguleux, unis en avant, découpés en arrière, et les derniers montrent sur le bord des franges à bouts arrondis. Ce Ver a été trouvé dans les intestins des Cervus paludosus, rufns, simplicicornis et nambi, de l’Amérique méridionale. Ce sont ses proglottis que Diesing a décrits , il y a quelques années (183A), sous le nom de Thysanosoma actinoides (1). (1) Diesing, Med. lahr. v. Oeslerr. Slaat., noue Folge, vol. VII, p. 105. — 246 VERS. Ténia dispar (Tasnia dispar ). — La tête est large, tronquée, peu distincte, sans rostoiluni ni crochets 5 le strobile est assez allongé. Les premiers segments se développent lentement, et, vers le milieu de la longueur, ils sont encore plus larges que longs. Ce n est que vers l'extrémité postérieure que les segments se séparent nettement et que les proglotiis se dessinent. Le testicule se montre de bonne heure sous la forme de vési- cules transparentes, qui sont remplacées plus tard par des capsules pleines d œufs, chacune d elles renferme trois ou quatre œufs, et les embryons sont très visibles à travers les parois du Ver. Dans chaque œuf on distingue aisément deux enveloppes, toutes les deux membraneuses et transparentes. L’enveloppe externe ne prend tout son développement que quand l’œuf est mis en liberté. C’est elle qui lui donne l’apparence d'un fuseau peu effilé. La seconde membrane est de forme ovale, et entre elle et la première il y a un espace assez grand qui est rempli de liquide. En écrasant quelques œufs mûrs sur le porte-objet du micros- cope, on donne la liberté aux proto-scolex ou embryons, et ceux-ci se meuvent dans tous les sens en abaissant constamment leurs cro- chets latéraux. Le Tréma dispar est un Ver très intéressant pour l'étude du pre- mier âge des Teniadés (1) . Cest a tort qu’O. Schmidt a avancé qu’il engendre sans organes sexuels lorsqu’il est arrivé à l’état de proglottis (2). Ce Ver est encore curieux sous un autre rapport : on voit parfaitement, chez lui les quatre canaux excréteurs aboutir à une M'siculc pulsatile, placée à l’extrémité postérieure du strobile. On \oit très bien aussi cet organe battre comme un cœur et répandre son contenu au dehors, sans que ce soit là l’effet de la pression. Hi le Ver n était pas entièrement libre, la vésicule pulsatile ne conti- nuerait pas à battre ainsi. On le trouve dans l'intestin des Tritons et de la Grenouille. Euiinoténiixs, ou Ténias pourvus de crochets céphaliques. — Ces '/Avansig Arien vnn Ceplialocolyleen, TJenkschrift. v. Malh. nat. cl., etc., vol. XK. Wien, 1856. (1) Notice sur l'éclosion du Tæuia dispar, et la manière dont les embryons de Cestoïdes pénètrent à travers les tissus, se logent dans les organes creux et peu- vent même passer de la mère au fœtus (Bull, de l'Acad. roy. de Belqique, l. XX, n" 11 et 12) : (") Ueier den Bandwurm der Frnsche, Tœnia dispar und die geschlechlslose Fortpflancung seiner Proglottiden. Berlin, 1855 . CESTOÏDES. L>à7 Ténias portent au milieu des quatre ventouses un appareil spécial qui se dégaine comme une trompe , et à la base duquel se trou- vent des crochets, sur une ou sur plusieurs rangées. On a constaté sur plusieurs d’entre eux qu'ils passent leur état de deuto-scolex sous la forme d’HydHtidcs,soitCysticerque,CœnureouÊehinocoquc. Quand le Cyslicerque a perdu sa vésicule caudale, en passant du sujet dans lequel il était enkysté dans l'estomac du dernier hôte qui doit le nourrir, toute sa tête se dégaine, et dès qu il est entré dans l'intestin, sa couronne de crochets pénètre là où le Ver veut se fixer ; les pointes en sont dirigées en avant et elles s enfoncent dans l’épaisseur de la muqueuse. Ces crochets s abaissent alors d’avant en arrière, en même temps que leur talon se porte en dedans; la tête du Ver est. ainsi enclavée dans l’épaisseur de la muqueuse elle-même. Ces derniers crochets n’ont rien de commun avec les six crochets de l'àge embryonnaire (!), qui se sont flétris depuis longtemps avant l'apparition de la couronne proprement dite. Ces Ténias habitent seulement les animaux à sang chaud. Mam- mifères et Oiseaux, et. en règle générale, seulement les espèces sar- cophages (Carnassiers, Insectivores, Omnivores). Au contraire, ce sont des Ténias semblables à ceux des Vertébrés à sang froid qu’on 165. — T œrt in solium. observe chez les Mammifères phytophages. Comme nous l’avons déjà dit, l’Homme nourrit des Ténias a crochets, "n Ténia sans crochets, et le Bothriocéphale, ce Fis qui s’explique par son régime omnivore. Ténia ver solitaire (2) [Tamia solium ;. — C’est 1° Ténia ordinaire ou le Ver solitaire , et il est facile à distinguer du Bothriocéphale par ses cro- chets, scs ventouses et la position latérale de ses pores génitaux. Ses articles sont aussi plus étroits, du moins en général. Sa couronne de crochets Permet de le séparer aisément du ? cenia medio- Ca ne/lata , et, comme sa taille est beaucoup plus Scande que celle du Tamin nann ou T.echinococcm, on ne peut pas n °n plus le confondre avec ce dernier. Q) L’embryou hexanthe. (2) D'après M. de Siebold, le Taenia, solium de l’Homme aurait pour syno- des les Tænia serrata, Cyslicercus ceUulosœ, C. pisiformis, C. tenuicolUs, Cœ- n urut cerebralis, Tœniamorginata (du Loup), T.crassiceps (du Renard) et T. inter- ™ e dia (de la Marte). Nous ne pensonspasqu’ileirèoitréeliementainsi. Le Cyslicercus Wlulosœ doit seul être réuni au Tænia solium; il en est le scolex nuétatagame. VERS. 2/i8 Werner est le premier auteur qui ait bien décrit le Ver soli- taire (1). Il avait déjà reconnu que chaque articulation possède les deux sexes et donné des détails exacts sur la tête ou scolex. La tête de cette espèce porte quatre ventouses comme celle de tous les Ténias, et au milieu des quatre ventouses on voit une cou- ronne de crochets mobiles. Le Ver entier (strobile) acquiert plu- sieurs mètres de longueur. Chaque anneau ou segment (proglottis ou cucurbitain) est, à l’état adulte, beaucoup plus long que large et loge des milliers d’œufs dans une matrice très ramifiée. Ce Ténia habite l’intestin grêle de l'Homme à l’état de Ver ruba- nairc et les parenchymes du Cochon à l’état de Cysticerque; on peut le trouver à l’état vésiculaire dans la plupart des organes : le cerveau, l’œil, les parois du cœur, les muscles, etc. Patrie. — On a observé le Tænia solium dans toute l’Europe, moins communément toutefois en Suisse (2), en Pologne et en Russie, où vit le Bothriocéphale. Il existe aussi en Égypte et dans d’autres parties de l’Afrique, en Asie, en Amérique, et enfin dans les colonies européennes. Toutefois on n’a pas pu comparer les Vers solitaires provenant de ces diverses origines. Une ligne de démarcation bien remarquable est formée par la Vistule dans l’ha- bitat de cet Eritozoaire. M. de Siebold, qui a demeuré à Dantzig, pou- vait, pendant son séjour dans cette ville, dire aux malades qui le consultaient, et sans autre indication, si les Vers (Ténias ou Bothriocéphales) qu’ils rendaient étaient du pays situé en deçà ou au delà de la Vistule. Le Bothriocéphale ne se montre pas en deçà de ce fieu ve, et le Ténia y est au contraire commun (3) . Ce Ver a été connu dès la plus haute antiquité. Hippocrate, Aristote et Pline en parlent. Il y a même lieu de supposer que Moïse, en défendant l’usage du Porc, connaissait le mode d’intro- mission du Ténia chez l’Homme. On sait aujourd’hui que ce Ver com- mence son développement dans le Cochon et peut-être dans d’autres animaux, pour le compléter dans notre espèce. Dans les animaux, il reste à l’état de vésicule hydatique et enkystée, dans le cerveau, dans les muscles, dans les parois du cœur, dans les yeux, dans le péritoine ou dans d’autres organes. On le trouve aussi sous cet état ( 1 ) Vermium inlest. prœscrtim TainiOB liumanœ brev. exposilio, in-8. 1.ipsiæ, 1782’ (2) M. de Siebold cite une lettre écrite par le docteur Baumert pendant son séjour à Noufchâteau, d’après laquelle la ladrerie des Cochons est à peu près inconnue en Suisse, surtout à Neuembourg, tandis que tous les Cochons q ul viennent de France en sont infestés. (3) Art. Parasites, p. 652. CESTOÏIMES. 249 dans l’Homme, mais il n’habite le plus souvent que l’intestin grêle il prend alors la forme rubanaire. Les Cochons tiennent leurs Cysticerques de l'Homme , et sous forme d’œufs qu’ils prennent dans les immondices au milieu des- quelles ils se vautrent ou qu’ils mangent. Les excréments humains, qu’on laisse souvent manger aux Porcs, en renferment principale- r Uent. Depuis 1782, Otto Fabricius avait fait la remarque que les Cysti- Re rques du Cochon [die Finnen ) provenaient d’un Ver ruba- aaire (1). Le Cysticerquc du Cochon (2), qui constitue par sa présence la Oialadie connue sous le nom de ladrerie de ces animaux, est l’état n °i’mal du Tœnia solium dans son premier degré de développe- ment. Il reste sous cette première forme en attendant qu’il soit mtroduit, avec les tissus qui le logent, dans le canal digestif de * Homme. La vésicule du Ver hydatique ne constitue donc pas un état ma- fudif ou un état hydropique de ce Ver, comme Pallas et M. de Sie- l*old l’ont pensé, et son séjour dans le Cochon n’est pas non plus ün accident ou un égarement, comme on l’a cru; c’est la condition 1>é gulière. Cependant ces Vers s’égarent bien quelquefois. C’est ce qui a lieu , par exemple, pour ceux qui se développent dans l’Homme fit y restent à l’état vésiculaire. Un œuf de Ténia, introduit dans f estomac de l’Homme, donne alors naissance, comme il le ferait 'fins l’estomac d’un Cochon, à un embryon qui peut, au lieu de s accrocher aux parois de l’intestin , les traverser, se creuser, pendant S °U état hexanthe, un passage à travers les tissus, et se rendre dans f's différents organes de l’économie. Chaque Cysticerque provient lll °rs d’un de ces œufs introduits ainsi directement; mais ces Vers ^siculaires, tant qu’ils restent enkystés, ne peuvent prendre la forme rubanaire, et ils n’engendrent pas dans l’animal qui les loge. '■ (9) Gazette médie., 1847. (10) Dict. de méd. en 30 vol., art. Hydatides. GESTOÏDKS, 251 'Ipoit. Get Homme avait été atteint d’une endocardite, mais il n’avait Montré aucun dessyinptémes d’une affection du système nerveux (1). L’un de nous a signalé nu cas remarquable de Cysticerques ob- s °Pvés dans presque tous les muscles d’une femme, ltien n avait pu ‘'dre soupçonner la présence do ces helminthes. C’est le seul cas remarquable de Cysticerques parasites de 1 espèce humaine que nous ayons constaté (2); il nous a été fourni, il y a Plusieurs années, par le docteur Demarquay, alors interne des hopi- ta ux et aide d’anatomie à la Faculté de médecine de Paris. Les Hydatides trouvés par M. Demarquay ont aussi été étudiés par Plusieurs autres personnes. Le sujet sur lequel cct habile anato- miste les avait recueillis était une femme âgée de soixante ans '‘aviron , dont le cadavre présentait de nombreux foyers puru- 1( mts paraissant avoir déterminé la mort. Comme dans les sujets °bservés par Werner, Himlyet un petit nombre d’autres auteurs, fresque tous les muscles logeaient do ces Cysticerques, aussi bien " e Ux (les membres une ceux du tronc. Il en a été trouvé jusque Fig. 166. — Cysticerques dans les muscles de l’Homme. ai(; nt de nature fibreuse, et m’offraient de résistance au toucher • Pm parce que celui-ci les remplissait en entier. Si on les ouvrait, \ VERS. 252 on mettait alors à nu le Cysticerque lui-même, qui était d’un blanc plus pur que sa capsule, et dont tous les individus observés avaient, comme toujours, la tête et le cou rentrés dans leur vési- cule hydatique (fig. 166). La surface de l’Hydatide est finement granuleuse, et l’orifice de rentrée de la partie ténioïde du Ver apparaît sous la forme d’un petit ombilic, dont l’ouverture, fort difficile à constater, se trouve entourée d’une sorte d’auréole ou sphincter d’un blanc laiteux. Sous cette auréole est le tubercule formé dans la vésicule elle-même par l’invagination de la tête et du cou ride de 1 animal- C’est cette apparence de tache blanche qui a fait quelquefois don- ner au Cysticerque le nom spécifique d’albo-punctutus.Le tubercule est de la grosseur d’un grain de chènevis à peu près ; quelque* fibres musculaires s’insèrent, d’une part, à son pourtour, plus o" moins près de sa base, et, d’autre part, sur la face interne de l‘ l poche hydatique, aux environs de l’orifice de sortie, à l’élargissement duquel elle contribuera sans doute lorsque le Ver devra allonge' sa tète et son cou. La tête est fort petite; on la trouve au fond de 1" poche de rentrée, plus ou moins rejetée sur le côté. Ses ventouse* musculaires sont au nombre de quatre, comme celles des autre* Cysticerques ou des Ténias, et sa couronne de crochets est égale- ment, petite, noirâtre, surtout dans sa moitié supérieure, où l’on va 1 de très petits grains de pigmentum, et formée de trente-deux cro- chets environ disposés sur deux rangs très serrés. Dans les Cys" cerques de cette espèce, on peut reconnaître a chaque croche comme dans les autres Cysticerques, les trois parties que no"* avons décrites précédemment. Les Vers connus sous le nom d’Échinocoques, qui habitent q llÊ quefois la cavité abdominale en nombre considérable, et dont V- vésicules atteignent jusqu’à la grosseur d’un œuf de Poule, sont au** des Vers rubanaires à l’état, agame, mais appartiennent à une au" espèce; il en sera question plus loin à propos du Ténia échinocoq ue ' Voici la description abrégée du Tænia solium dans ses trois état* - 1° de scolex, c’est-à-dire lorsqu’il est réduit, à la partie céphaliq ue ' 2" de strobile, ou de Ver complet et multiarticulé ; et 3" de proglod 1 ”’ ou cucurbitains. , • État de larve ou scolex (fig. 165 et 168). — Au milieu d’une ' l cule à parois fort délicates, et qui, à son tour, est logée dans ( kyste, on voit une portion envaginée comme un doigt de gant- et dé' qui, étant déroulée, forme un long cou, au bout duquel on couvre une couronne de vingt-deux à vingt-six crochets ou pi"” CES T 01 DE S. '2o6 quatre ventouses: cette vésicule mesure jusqu’à 15 millimètres de longueur et autant de largeur . . Ce Ver vésiculaire, qui est connu sous le nom de Cysticercus cellu- Fig. i 67 . — Rostellum de Tœnia solium (*). Fig. 168. — Crochets. 169. — Cystieerque du Cochon et trois de ses crochets. tosœ, habite surtout au milieu des muscles et de la graisse du Cochon, et de préférence la région intercostale. On le trouve aussi dans des kystes formés par le pé- ritoine. Il s’égare quelque- FlG ' lois dans divers organes de l’Homme, comme nous ba- vons dit plus haut. Etat strobilaire (fig. 170). "Nous comprenons sous ce nom tout le Ver rubané tel qu’il se trouve dans l’intes- tin, après yavoir été introduit s ous l’état de Cystieerque e t s’y être attaché aux pa- rois de la muqueuse à l’aide de ses ventouses et de ses crochets. Le strobile comprend d’abord la couronne et les ventouses dont nous avons déjà parlé, et qu’on nomme vulgairement la tête, le cou ou paitie qui précède les articulations génitales, et ces articulations elles-mêmes, qui seront appelées des cucurbitains lorsqu’elles se détacheront les unes des autres. Entre les ventouses, on voit naître par de lines branches les tubes excréteurs, qui constituent d’abord un cercle d’où partent quatre canaux longitudinaux s’étendant sur toute la longueur du \ ci jusqu'au dernier segment. Ces canaux, qui ont été injectés par Car- Usle, à la fin du siècle dernier, l’ont été de nouveau dans ces der- leurs cordons musculaires et le rostellum ; b, cio- , ( ) a, couronne de crochets eu place avec che ls isolés. VJîftS. 25û ilières années, et ils ont été pris pour des tubes digestifs, ou plus* souvent encore pour des canaux sanguins. Les corpuscules calcaires qui incrustent le parenchyme ne montrent qu’à une certaine distance des ventouses. Les premiers segments du strobiîe sont peu marqués, et les der- Fig. 170. — Tamia solium (étal Fig. 171. — Tamia, solium strobilaire). (proglotlis) (1). Fig. 172. — Œuf do Téuia. ni ers, plus longs que larges, montrent alternativement l’orifie 6 (1) Voir page 228 pour les details de celle figure. CESTOlDJiS. 'Da Sénital à droite et à gauche ; en se détachant, ils deviennent libres s °us la forme de eueurbitains , et ce nouvel état constitue l’état Proglottique. C’est dans l’Homme que le strobile acquiert la plus grande extension puisqu’on en a vu de plusieurs mètres de longueur. État de proy lattis ou eueurbitains (fig. 171). — Ils sont herma- phrodites complets; leurs orifices sexuels sont placés sur le bord libre, un peu plus près du bord postérieur. Le testicule est peu développé, et se termine par un pénis court. La matrice présente Un aspect rameux et occupe tout l’intérieur du corps. Les neufs 8 ont globuleux, quoique un peu plus longs que larges. Les eueurbitains se forment et se détachent les uns des autres dans l’intestin de l’Homme ; mais ils sont bientôt évacués avec ou Si >ns les fèces, quand ils sont mûrs et chargés d’œufs. Il ne peut plus guère y avoir de doute sur l'origine du Ver soli- hiire chez l'Homme. L'Homme le prend surtout en mangeant de la Mande crue , plus particulièrement de la viande de porc, et cer- taines industries, celle de la charcuterie par exemple, l’exposent Mus que d’autres il recevoir les germes de cette infection. Voici quelques-unes des premières expériences qui ont été faites pour arriver à cette démonstration ; nous les empruntons à M.\I, Kiichenmeister et Leuckart (1) : Expériences de M. Kiichenmeister. — « Environ cent trente heures avant le moment fixé pour l’exécution d’une femme condamnée à fa décapitation pour assassinat , je lui fis avaler, a son insu , un f - Ijsticercus tenuicollis, qt au bout de vingt heures, je lui donnai six ysticercus pisiformis, n’ayant pas à ma disposition de Cysticercus ' : 'dlulosæ. Ces Vers, dépouillés de leur vessie caudale, furent admi- Mslrés dans un potage, dont la température était à peu près celle 'M corps humain. » Environ quatre-vingts heures avant l’exécution , j'ai pu me Procurer de la viande de porc, contenant îles Cysticercus celhilosce, Provenant d’un animal tué depuis soixante heures, et, le lende- main, je fis servir à la condamnée du boudin dans lequel j’avais ''Produit douze de ces Vers; enfin d'autres Cysticercus cellulosœ, au Ooinbre de dix-huit» puis quinze, ensuite douze et dix-huit, lui firent administrés avec des aliments qu’elle prit dans divers repas 'lui précédèrent l’exécution de soixante-quatre, vingt-quatre et 'h'Uze heures. ' *) Kiichenmeister, Ann. sc. nul. } 1853. — Leuckart, Die Blasenwiinner. — ^ Autres expériences, dues à M. A. Humbert, sont citées par M. G.Bertholus. '256 VERS. » L'autopsie ne put être faite que quarante-huit heures après la mort. Ayant fait tremper les intestins dans de l’eau pendant quelque temps, je parvins à découvrir dans le duodénum quatre jeunes Ténias qui tous avaient encore sur la tête une ou deux paires de crochets; l’un de ces Vers avait encore la couronne de crochets presque complète. Tous avaient déjà leurs proboscides ( rostelluffl ! et les crochets au moyen desquels ils s’étaient fixés aux parois de l’intestin ; enfin ils avaient tous à l’extrémité postérieure de leur corps une échancrure et une inversion, comme on en voit sur les Gysticerques ingérés dans le tube digestif des Chiens. Ces parasites avaient de h à 8 millimètres de longueur, et ressemblaient au Tœniu solium par le nombre, la grandeur et la forme de leurs crochets ; mais les fossettes qui logent ces appendices étaient dépourvues de pigment et peu distinctes. » Je trouvai aussi dans la lavure des intestins six autres Ténias qui manquaient de crochets, mais qui, du reste, ressemblaient tout à fait aux précédents. » Cette expérience a donc fourni les résultats suivants : » l n Le Cysticercus cellulosœ est le scolex du Tœnia solium de l’Homme. » 2“ L’infection de l’Homme par le Tœnia solium est produite» comme tous les autres phénomènes du même genre, par l’inges- tion de Gysticerques. » 3” Cette ingestion peut se faire à notre insu, comme je l’avais avancé dans mon Mémoire présenté à l’Institut pour le concours de 1853, et dans mon ouvrage sur les Cestoïdes, publié eu allemand à Zittau, en 1853. » l\° Les règlements de police relatifs à l’hygiène publique doivent être modifiés en ce qui concerne la vente de la viande infectée de Gysticerques. » Expériences de M. Leuckart. — « Persuadé que le Cysticercus cel - lulosœ doit arriver à son développement complet dans le canal intestinal de l’Homme, j’entrepris à ce sujet trois expériences: » L’une sur un homme de quarante-cinq ans environ, affecté d’une maladie de Bright, et que j’achetai à prix d’argent; l’autre grâce au concours d’un de mes amis, médecin près de Giessen, sur un phthisique dont la vie ne pouvait se prolonger au delà de quelques semaines, et une troisième enfin sur un jeune homme d’une tren- taine d’années environ, dans une position aisée, bien portant, et qui n’avait jamais été infecté de Ténias: ce dernier se prêta volon- tairement à l’expérience, uniquement dans l’intérêt, de la question- CESÏOlDJiS. 257 » Les deux premiers furent nourris avec des scolex tirés de mon deuxième porc ladre (1), l'un le 2, l’autre le 3 août 1855. Chacun d’eux reçut environ douze Cysticerques mêlés à une soupe portée è la température du sang. » Le phthisique, qui avait été soumis à l’expérience sans le sa- voir, mourut au commencement d’octobre , après avoir eu , les derniers temps, une diarrhée très intense. Le résultat négatif était présumable dans de telles circonstances ; à l’autopsie on ne trouva pas trace de Bandwurm (Cestoïdcs) . » Le second individu fut aussi épargné, quoiqu'il eût certaine- ment absorbé les scolex. On ne trouva aucun proglottis, pas même après l’administration de purgatifs. Les selles furent attentivement examinées depuis la fin de septembre. » Je fus plus heureux dans ma troisième tentative. Le 10 août, je donnai à ce jeune homme, dans du lait tiède, quatre Cysticerques complètement développés (de 9 millimètres) et débarrassés de leur ampoule. Le 25 octobre, je trouvai dans les fèces les premiers proglottis, et j’en reconnus par cinq fois encore, à différents intervalles, jusqu’à ce qu’une double dose de kousso, administrée le 26 novembre, vint mettre un terme au séjour du parasite. Mon sujet rendit deux ténias d’une taille assez médiocre (tout au plus 2"’,50). Je ne pus retrouver la tête que de l’un de ces Vers; il est certain pourtant que l’autre tète avait dû être expulsée, puisque jusqu'à ce jour on n’a pas eu de traces de cet hôte, qu’on regarde généralement, peut-être à tort, comme fort incommode. » Indépendamment des expériences directes faites dans ces der- rières années, on trouve divers faits consignés depuis longtemps 'luns les archives de la science, et qui ne laissent pas de doute à cet égard. lin Abyssinie, dit Aubert (2), tous hommes, femmes et enfantsont le Ténia. 11 ne les abandonne jamais, et ils le conservent toute leur 'ic, sans en être beaucoup tourmentés. Ce médecin attribue la fréquence de ce Ver à ce que les Abyssins catholiques mangent ron-seulement de la viande cuite, mais aussi de la viande crue , °1 que cette viande est celle du porc. Les musulmans, qui ont la chair de porc en horreur, iront pas le Ténia. En Abyssinie, les Européens prennent le Ténia dès qu’ils se mettent dans les mêmes (1) Ce porc avait été le sujet d’une expérience précédente : M. Leuctart l’avait •nfectê artificiellement par l’iDgestion de proglottis de Tcenia solium. (2) Mémoires de l’Acad. de méd. de Paris. ISi I , t. IX, p. 089. II. 17 vers. 258 conditions que les Abyssins. M. Bilharz reproduit cette assertion, et il ajoute même que ces gens regardent comme étant dans un état anormal ceux des leurs qui ne rendent pas des cucurbitains , avec les selles. On ne vend pas un esclave dans ce pays sans lui donner un paquet de kousso, qui est, connue chacun sait, un and' téniaire plus sûr encore que lfécorce de racine de grenadier. M. Bilharz attribue également l’abondance de ces Vers à l’usage de la viande crue. Dans le même pays, il y a des chartreux qui ne prennent ni viande ni laitage, et, au dire de Kuppell, ils ne souffrent jamais du Ténia- De son côté, M. Reinlein, médecin des chartreux de Vienne, assure n’avoir jamais traité un seul de ces pères pour le Ténia (!’)• Depuis longtemps on a fait en Europe l’observation que les per- sonnes employées dans les cuisines, et surtout les charcutiers et les bouchers, sont les plus exposées aux Ténias. En Thuringe, presque tout le monde a des Ténias, et beaucoup d’individus en ont plusieurs à la fois. Gela tient à ce que dans ce pays on a l’ha- bitude de manger au déjeuner du porc cru et cuit hachés ensemble et étendus sur du pain; la ladrerie des cochons y est une maladie très commune. Nos charcutiers français et belges sont souvent atteints plusieurs fois du Ténia. Ainsi que nous l’avons déjà rappelé, on doit supposer que du temps de Moïse la notion tout au moins empirique de cette in- fection vermineuse par le porc était déjà acquise aux Hébreux, et qu’elle avait motivé la défense faite à ce peuple par le législateur de manger la chair de cet animal réputé immonde. On sait aussi que la même prescription est faite aux musulmans par le Coran- Il n’est pas douteux que la viande et le lard de porc salés ou fumés, que l’on mange en Europe, ne renferme souvent des Cysti— cerques ou des embryons hexacanthes capables de se transfor- mer en ténias dans nos intestins. Un morceau de porc, pesant U drachmes 1/2, que M. Küchenmeister avait fait acheter chez un charcutier (en Saxe), contenait 1 33 Gysticcrques, ce qui ferait pour 22 livres allemandes 88 000 Cysticerques. Le docteur Weisse, médecin en chef de l’hôpital des Enfants; à Saint-Pétersbourg, qui a prescrit un des premiers, sinon lepre' mier, la viande crue pour les enfants qu’on vient de sevrer, nous a assuré avoir vu pl usieurs fois 1e Ténia se développer par ce régime (2) ■ (1) Ueinlein, Bemerhungcn. Wien, 1812. ( 2 ) Jourm für Kinderkrankheiten, t. XVI, 1851. CESTOÏDES. 259 H parait du reste que le Ver vésiculaire qui engendre le Tamia solium se trouve également dans le Bœuf. Enfin un médecin de Stettin, M. Scharlau, a trouvé des Ténias chez sept enfants à qui il avait prescrit l’usage de viande crue. La rapidité de la croissance des Ténias est très grande, une fois qu’ils ont gagné le milieu dans lequel ils doivent se développer, c’est-à-dire la cavité digestive de certains animaux. Il ne leur faut alors que deux ou trois mois pour devenir complètement adultes et avoir au delà de 3 mètres de longueur. Aubert rapporte qu’il a rendu lui-même 3 mètres d’un Ténia par le kousso, mais que, la tête étant restée, il rendait de nouveau, trois mois après, d’autres cucurbitains. Ayant pris une seconde dose de kousso, il a évacué de nouveau une partie des anneaux, mais cette fois encore la tète avait résisté à l’action du médicament, et, deux mois après, des cucurbitains se montraient déjà dans les selles. Une famille saxonne avait pour habitude de prendre au second déjeuner du bœuf cru; au lieu de bœuf, on lui envoya un jour du porc cru qui était ladre, et qui fut néanmoins mangé sans précau- tions préalables. Huit semaines après, un des enfants appartenant à cette famille rendait, pendant qu’il était au bain, deux aunes de Ténia. Ce fait est rapporté par le docteur Mesbach. M. G. Bertholus cite, dans sa thèse inaugurale (1), le passage suivant d'une lettre qu’il a reçue de l’un de nos anciens élèves, M. A. Humbert (de Genève) : « Le 11 décembre 1855, je me procurai, à l’abattoir, de la graisse d’un porc fraîchement tué et farci de Cysticercus cellulosœ. Je dé- tachai avec soin ces Vers, et, en présence de M. le professeur Vogt et de notre ami Moulinié, j’en avalai quatorze Dans les pre- miers jours de mars 1855, j’ai senti la présence des Ténias, et en même temps j’ai commencé à en trouver des fragments assez con- 8 *dérables. Le professeur Vogt, à qui je les ai montrés, a constaté nu'ils appartenaient bien au Tamia solium. » Après s’être traité par un purgatif, M. Humbert semblait débar- rassé, lorsqu’au mois d’août 1855 il ressentit de nouveau les sym» Ptômes caractéristiques de la présence du Ver solitaire, sans doute Parce qu’il n’avait pu réussir à évacuer les tètes proglottifères de Ces parasites. Lu combien de temps le Gysticerque né d’un œuf se développc- l 'd chez le Cochon? On ne le sait encore qu’approximativement, car (I) Facullc de méd, do Montpellier, 1886 ; 260 VERS . on a vu des Cochons qui avaient des Cysticerques en naissant, et ces Vers ont dû passer de la mère au fœtus pendant la gestation. Nous avons fait prendre à un Cochon des œufs du T wma solium le 31 octobre, et, le 15 mars suivant, nous avons trouvé des Cysti- cerques dans ses chairs. En France, on appelle habituellement les Tœnia solium des Vers solitaires, ce qui ferait supposer qu’on n’en trouve qu'un à la fois dans le tube digestif. C’est là une erreur : les Tœnia solium habitent souvent en nombre multiple le canal intestinal de l’Homme, et l’on peut faire rendre en même temps plusieurs têtes ou strobiles. L’opinion si répandue que la tête du Ténia peut donner nais- sance à un nouveau Ver, si elle persiste, est au centrairc parfaite- ment avérée. Le docteur K... (de Gorlitz), ayant fait rendre à un de ses malades quarante et un de ces Vers prétendus solitaires, voulut avoir l’ex- plication de ce fait, et il apprit de cet homme que depuis quatre ans il mangeait chaque jour du porc cru, et que souvent ce porc était ladre (1). Sur deux cents cadavres autopsiés par lui, M. Bilharz a trouvé trois ou quatre fois des Ténias multiples, et il a vu jusqu’à cinq exemplaires réunis dans le même sujet. Creplin raconte qu’il a trouvé dans la collection de Rudolphi le Tamia solium et le Iiothriocephalus latus, à l’état de cucurbitains, qui provenaient de la même femme. Il y a d’autres exemples de l’existence simultanée, chez la même personne, de ces deux espèces de Vers cestoïdes, pourtant si diffe- rentes l’une de l’autre (2). Tænia en scie ( Tœnia serrata). — C’est aussi l’un des Vers les plus anciennement connus, et c’est avec le Tœnia solium qu’il a le plus d’affinité. M. de Siebold regarde même le Tœnia serrata comme étant la même espèce que le Ténia de l’Homme. l'iG. 173.— Cysticer- Le scolex libre vit dans des kystes périto- (lue pisiforme , ou n( i aux des Lapins et des Lièvres ; il porte un® scolex du rwma .... . , serraia. couronne de crochets disposes sur deux rang*» de longueur inégale et alternant entre eux ; chaque rang montre de vingt à vingt-quatre crochets. Ce scolex e^ 1 désigné dans les auteurs sous le nom de Cysticercus pisiforme, (1) Deulsche K Unie h von Al. Gœsckcn , 1833. (2) Encycl. d'Ersch et Grulicr; 1S19, t. XXXII, p. 299. CESTOÏDES. 261 c’est lui qui détermine la maladie des Lapins qu’on appelle boule, gros ventre , bouteile ou hydropisie. Son strobile est large immé- diatement en arrière des ventouses, et les premiers linéaments de la segmentation se montrent déjà à une très courte distance de ces dernières. , , Les orifices génitaux des cucurbitains sont irrégulièrement alternes. v , . 11 y a peu de différence entre la largeur de la tète et les derniers segments. Le proglottis porte ses orifices sexuels sur le côté, un peu au- dessous de la moitié de la longueur. Le pénis est court; il est plus long que large. Quand le proglottis devient libre, tout le corps est envahi par la matrice dendritique, qui est remplie d’œufs. Le strobile atteint jusqu’à 1 mètre de longueur, et les proglottis adultes ont de k à 5 millimètres de largeur. Sous cet état, il habite dans les intestins grêles du Chien. On le trouve presque dans tous les Chiens, à moins que ce ne soient des Chiens qui iraient pas quitté les appartements, et les fèces de ces animaux en sont presque toujours plus ou moins chargées. Nous l’avons souvent rencontré associé au Tamia canina. A 1 état < e scolex ou Cvsticerque, on le trouve non-seulement dans les Lapins, mais aussi dans les Lièvres, formant, dans toutes les régions de la cavité abdominale, des kystes et quelquefois des grappes, dont chaque grain est de la grosseur d un pois (1). C’est sur ces liydatides du Lapin que les premières expenences pour obtenir des Ténias, en faisant avaler des Cysticerques à diffé- rents animaux, ont été entreprises par M. Ivüchenmeister en 1851. Depuis longtemps divers auteurs avaient déjà remarque la res- semblance que présente le proglottis de cette espèce avec celui du Tcenia solium; nous avions également été frappe du peu de diffé- rence qui les sépare. Nous ne pouvons cependant pas nous rallier à l’opinion de M. de Siebold, lorsqu’il attribue le Tamia serrata a la même espèce que le Tcenia solium. M. de Siebold rapporte que les Islandais, qui vivent presque constamment avec leurs Chiens, sont pour la plupart [la sixième partie environ de la population) atteints d’une maladie hydatique des viscères qui détermine assez souvent la mort. Il pense que cette maladie provient des œufs du Tcenia serrata, qui, dans ces conüi- (1) M. R. Leuckart vient de publier de nouveaux détails sur le premier âge des Cysticerques et sur leur mode d’introduction dans la cavité péri ton Blasenwiirmer undihre Enlivickelung ; (licsscn, 18 jG). VERS. 262 tiens, parviennent à se développer, sous forme hydatique, dans le corps de l’Homme. Tl est plus probable que ces Vers vésiculaires appartiennent à une autre espèce de Ténia dont nous parlerons plus loin, sous le nom de Tœnia ecfiinococcits. C’est au contraire l’espèce du Tamia serrata qui a servi à la plupart des expériences récentes qui ont été faites sur la transfor- mation ou le développement des Vers vésiculaires en Ténias. Voulant convaincre quelques naturalistes de Paris qui doutaient en- core de l’exactitude de ces expériences, l’un de nous s’est proposé de leur en mettre la preuve sous les yeux en les répétant devant eux. Voici comment il a été rendu compte de ces expériences dans son Mémoire sur les Vers intestinaux, qui a été couronné par l'In- stitut (1) : « Nous avons pris à Louvain deux jeunes Chiens, Blac et Fido; le premier portera le n« 3, le second le n" 5. Ils avaient cinq semaines dans lespremiers jours dq décembre. Ils étaient de la même portée. Le 18 décembre, Blac prend trente-sept Cysticerques de Lapin domes- tique ; le 12 mars, il en prend quatre; le 23 mars, il en prend vingt- cinq, et le 21 avril encore quatre : ce qui fait en tout soixante et dix. » Fido est mort dans le mois de janvier. Le résultat de son autopsie n’a pas d’intérêt ici ; nous dirons toutefois que son intestin ne contenait pas de Tœnia serrata. » Fido est remplacé immédiatement par le premier jeune Chien que nous pouvons nous procurer : nous l’appellerons Mirza. Il est placé à côté de Blac, ne prend pas de Cysticerques, et il est nourri comme lui : c’est le n° h. » Le 1 er mars, nous achetons deux autres jeunes Chiens, frère et sœur, nés le même jour, et nous les laissons auprès de la mère jusqu’au 11 mars. Le mêle s’appelle Caïo; il est désigné sous le n° 1. La femelle s’appelle Tine et porte le n° 2. » Caïo prend le 12 mars, ainsi à l’âge de douze jours, quatre Cysticerques; le 23 mars, il en prend vingt-cinq; le 21 avril, trois : en tout, trente-deux Cysticerques. » Tine n’a pas quitté Caïo; elle n’a pas pris de Cysticerques, mais a mangé et bu à la même gamelle que son frère. » Le 22 avril, nous partons pour Paris, amenant les quatre Chiens, et le 2a avril, à une heure, dans le laboratoire de M. Va- lenciennes, en présence de ce professeur, de MM. Edwards, de Quatre fages et Haime, je déclare par écrit que les n* 1 (Caïo) et n" 3 (1) Supplément aux Comptes rendus, t. II, p. 158. C1EST0ÏDES. 263 (Bloc) ont pris seuls des Cysticerques, et je dépose, avant de pro- céder à l’autopsie, la feuille de papier, qui contient les indications suivantes : f le 12 mars * Cysticerques. Caïo (n“ 1) a pris le 23 mars 23 ^ le 21 avril. Total 32 fine (n° 2) n’a rien pris. , le 18 décembre.... 37 Cysticerques. \ le 12 mars 4 blac (n° 3) a pris. ic 23 mars 25 ( le 21 avril 4 Total 10 Mirsa (n" i) n’a rien pris. » Les quatre Chiens sont étranglés par le gardien, et, avant de faire l’autopsie, je répète que les n° s 1 et 3 doivent avoir des Ténias : le premier, de trois âges différents ; le n" 3, de quatre âges différents; que, dans ce dernier {Blac), il doit y avoir des Ténias plus âgés que dans Caïo, et en même temps en plus grand nombre; qu’entin les n“ s 2 et h n on auront pas. » Au moment de les ouvrir, M. Valenciennes, avec qui nous avions déjà eu une discussion, répéta de nouveau: « Mais tous les Chiens ont des Tœnia serrata; vous ne nous apprendrez donc rien. ». Nous avons répondu alors: « Pour preuve que tous les Chiens n’en ont pas, c’est que les n» 2 et h, dont nous allons faire l’autopsie, n’en auront pas. » Et nous allions meme jusqu a dire qu’ils ne pouvaient pas en avoir; que je répondais positivement du n" 2 mais que je ne pourrais pas en faire autant du n"k, qui avait été vagabond. Le n" 2 (Tine) avait été porté de la mère directement » Le n° 1 (Caïo) est ouvert : il porte dix*sept l enias dans 1 intestin grêle répartis distinctement en trois masses , occupant des hau- teurs différentes et indiquant des différences d’âge. Les plus grands n’ont pas encore leurs organes sexuels. » Le n° 2 (Tine) est ouvert ensuite. Nous incisons le duodénum . il n’y a rien; nous continuons et nous ouvrons jusqu’au cæcum, sans découvrir un seul Tœnia serrata. » Si depuis longtemps notre conviction n’avait été entière, nous en eussions presque été surpris nous-meme. » Le n" 3 (Blac) qui était mis en expenence depuis le mois ne décembre, est ouvert ensuite : son intestin grêle en est littérale- VERS. 264 ment obstrué ; plusieurs d'entre eux sont très longs, et les organes sexuels sont développés. On en voit les orifices, et l’on distingue les œufs a l’œil nu. 11 y eu avait vingt-eincj encore le lendemain quand ils ont été comptes. On voyait distinctement qu’ils appartenaient au moins à trois générations différentes. » Nous avons insisté auprès de ces messieurs pour que l’autopsie du n" 4 eût lieu encore en leur présence; et, comme dans le n“ 2, Mirza ne contenait aucune apparence de Ténia. » Ces Ténias ont été conservés au Muséum. » Peut-il y avoir encore du doute sur l’origine du Tœnia serrcita? » Le lundi suivant, M. Milne Edwards a bien voulu se charger de rendre compte de ces expériences à l’Institut (1). » Ténia nain [Tœnia nana) (2). — Parmi un grand nombre d’Helmin- thcs parasites de l’Homme, M. Bilharz a découvert aussi un Ténia, qu’il a d’abord voulu appeler Tœnia œgyptiaca; mais M. de Siebold, supposant que ce Ver pourrait être beaucoup plus répandu que ce nom ne le forait supposer, a préféré le. nommer Tœnia nana, à cause de la petitesse de sa taille, comparée à celle des autres Oostoïdes humains. Au mois de mai 1851, M. Bilharz écrivait à M. de Siebold que, dans un jeune homme mort de méningite, il avait découvert une quantité innombrable de Ténias à articulations larges complètement développées, de la grosseur d’une aiguille et longs à peine do 10 lignes en tout. La tête est grosse, aplatie en avant, de forme carrée, et les angles sont formés par les quatre ventouses. La largeur diminue au-dessous des ventouses; il se montre ensuite un long cou, au bout duquel apparaissent des articulations, qui s’élargissent brus- quement, et acquièrent trois à quatre fois la largeur de la tête. Ces Ténias sont adultes. M. Bilharz en a vu les œufs; leur forme est sphérique; ils ont une coque épaisse et jaunâtre; il suppose qu il existe en dessous une membrane vitelline. Les six crochets des embryons sont faciles à voir dans les œufs nouvellement pondus. Ces œufs ont 1/00'" de grosseur. Les pénis s’ouvrent du même côté. Le Tœnia nana n’est pas connu à l’état, de scolex, et l’on ne sait pas jusqu’ici comment il s’introduit dans l’Homme. Il est cependant probable qu’il y pénètre à l’état d’Échinocoque avec la viande crue. Ténia cénitre ( Tœnia cœnurus ). — Ce Ver est. connu depuis long- (1) Compt. rend, hebd., t. XL, p. 997, cl Journal l’Institut, 1855, p. 119. (2) /eilsrlir. fiir wissenseh. Zoologie, 1853, vol. IV, p. ci, pl. 4, fig. 18 . CESTOÏDES. 265 temps, mais à l’état de scolex seulement, c’est-à-dire à l’état hydatique; depuis longtemps aussi on sait qu’il est la cause de la Maladie des Moutons qu’on nomme le tournis. Tyson en a parlé en 1779, dans les Transactions philosophiques, '■oinme d’un animal ; Pallas l’a rapporté ensuite aux Vers ruba- n aires (1), et Linné l’a désigné sous le nom d ’Hydra hydatula. En 1780, une brochure intéressante a paru sur ce sujet, publiée par N. G. Leske ; elle est accompagnée d’un dessin exact, montrant le Ver e n place sur le cerveau, puis le corps des Cénures isolés et grossis (2) . Le Ver, tel qu’on le trouve sur le cerveau du Mouton, consiste dans une vésicule qui devient quelquefois grande comme un œuf de poule etse remplit d’un liquide albumino-séreux. Sur les parois de c ette vésicule se sont formés un grand nombre de corpuscules blancs, de la grosseur d’une tète d’épingle, faisant saillie à la surface, ou Entrant par invagination dans l’intérieur de la grande poche. Chacun de ces corpuscules ou granules est composé d’une double Couronne de crochets et de quatre ventouses qui l’entourent. Cette c °uronne de crochets, avec les ventouses, est placée au bout d une e Mrémité qui est libre, tandis que de l’autre côté il y a adhérence ;iv ec les parois de la grande vésicule. Ce Ver habite les diverses parties du cerveau, la moelle allongée la moelle épinière, et, suivant son siège, il cause des maladies on ''Pparence toutes différentes. On l’observe surtout chez le Mouton domestique, au-dessous de d''Ux ans, sans distinction de tempérament, de sexe ni de force, h Un de nous l’a trouve sur un Mouflon ( Guis musimon , ne a Montpellier; on dit l’avoir aussi rencontré chez le Chamois, leChe- Vr euil, le Renne, le Dromadaire, le Bœuf et le Cheval. En Chamois né et élevé au Muséum est mort du tournis , et üe Blainville a trouvé dans son cerveau une très grande quantité de Cénures. On prétend avoir vu des Cénures chez 1 Agneau au moment de la n:i 'ssance. M. dé Siebold nous apprend, dans son dernier travail sur ces er s, que dans l’Allemagne méridionale, surtout en Souabe (lia- it) Elenchus zoophylorum, p. 413. (2) N. g. Leske, Von demDrehen der Schafe und d cm Blasenwurme im Gehirne ^ ers elben. Leipzig, 1780. Üt > bon dessin du Cénure enkysté dans le cerveau d’un Mouton a été donne W «» récemment par M. Lebert (7Vai(é d’ anatomie pathologique, Paris, 1857, 1. 1, W ’LlX,fi g . 2). 266 vers. vière), les Cénures ne sont pas rares dans la race bovine, tandis qu’ils y sont à peine connus dans l’Allemagne septentrionale. Les observations de Klcncke, sur l’existence du Génure dans le cerveau de l’Homme, no méritent aucune confiance. Ce Ver s’introduit dans l’économie avec les aliments; il vit en gcolex à la surface du cerveau des Moutons, et plus particulière' mont dos Agneaux, mais il devient un Ténia complet dans le tubf digestif du Chien et du Loup. Voici d’abord les symptômes principaux que présentent les MoU' tons atteints de cette maladie: Ils perdent leur vivacité et ne mange» 1 plus ; bientôt leur tête devient brillante, leurs yeux sont rouges. K' 1 faisant marcher ces animaux, on remarque que les pattes fléchisse»* sous le poids du corps; ils donnent de la tête contre les barrière 5 qui les retiennent, et ils tournent souvent sur eux-mêmes et da» s le même sens. Pendant le siècle dernier, Leske avait déjà fait l’observation q» e Fig. 174. — Tamia amure (*) (Cénnredu Moulon)- les parois du crâne s’amincissent telleme»*' qu’elles cèdent à la pression , et qu’on p» l,t alors toucher le mal du doigt. Voici la marche de la maladie observée s» 1 deux Agneaux parfaitement bien portants. e< provenant d’une bergerie où la maladie n’exi s ' tait pas ; ils ont été mis en expérience par l’un de nous à Louvain ■ Le 27 mai au matin, on administre sur une feuille de trèfle de 5 œufs provenant d’un Ténia, provenu lui-même du Génure, à de»* Agneaux, qui les avalent sans difficulté. On leur en administre * a même dose l’après-midi (1). (•) a. Cerveau d’un Moulon qui a avale des œufs de Ténia cénure depuis Irois semaines, a été abattu après avoir donné lous les symptômes du tournis. — b. Galerie isolée fonn ee P‘ eS le Ver à la surface du cerveau. C’est à l’un des bouts de la galerie que se trouvent les C el,, y c ;, (scolex de Tcenia- cœnunts),'— c. Vésicule (proto-scolex) avant la naissance du scolex. — • <*• siculc dans laquelle apparaissent les scolex. — e. Vésicule qui a engendré des scolex. (1) Bulletin de l’Academie royale de Belgique, t. XXI, n°‘ 5 et 7. CESTOÏDES. 267 Quatre jours après, nouvelle administration, à l'un des deux Se ulement, d’une nouvelle dose. Ces Agneaux, âgés de six semaines, couraient librement en- Sei «ble dans un enclos, au milieu de la pelouse du jardin; ils ont ' l(, outé l'herbe de la pelouse, et ont reçu en outre des feuilles de ‘rèfte. Le 13, les premiers symptômes du tournis se déclarent chez t°Us les deux. L’un d’eux ayant été abattu, on remarque ce qui suit : Les deux hémisphères présentent à leur surface des sillons jaunes très irréguliers, au bout desquels on voit une vésicule dcrni-trans- f )a rente, de 3 à k millimètres de diamètre, et qui sont remplies 't Un liquide transparent (fig. 17 h, a). C’est le premier embryon, à la sortie de l’œuf, qui a grandi jus- W alors , mais qui n’a pas encore engendré des scolex ou des tètes (l). L’autre Mouton a été abattu quinze jours plus tard. Les Cénures étaient devenus grands comme des noisettes; il s’en trouva huit, têtes de scolex commençaient à se montrer. Ces derniers Cénures étaient enveloppés d’une membrane de '"'Uvelle formation, tj r °duite par l’exsu- at ion des surfaces v °Î8ines. Leurs scolex ne foutraient encore ventouses ni cro- c hets. . tl aurait fallu huit ■j°Urs de plus pour '‘formation de ces ^ganes. La tête ne fauche que vers le ®nte-huitièmejour ' l ' ® c tous ses or- Fig. 173 (*). FlG - 17C - — Ténia Cénure (**) Sanes, ' (Cénure du Mouton), Ces Cénures, devenus adultes et donnés à manger au Chien, chan- p.A *• vésicule hydatique. , . n0 : n . Dai . v ,,_ ,„,ii ra sa tôle ; ^icT/hydltiq^'r. ie.’crochats disposés en couronne ; d, les ° Us ®s; e , la cou; f, la masse marquée g dans la figure pi e eu e. J 1 ) C et état est analogue à celui sous lequel se présentent parfois les Echino- ns. Dans ce dernier cas, on l’a décrit comme Acéphalocyste. 268 vers. gent rapidement dans la cavité digestive de ce nouvel hôte. Lot» grande vésicule se détruit et disparaît dans l'estomac; les tète» ou les scolcx deviennent libres ; elles se dégainent et pénètre»* dans l'intestin grêle, se fixent aux parois par la couronne et par I e3 ventouses, et, au bout de peu de temps, chacune d’elles est de' venue un Ténia complet. Ces œufs issus de proglottis do Ténia, donnés à leur tour à t» 1 Agneau, occasionneraient de nouveau la maladie du tournis. Des expériences d’un haut intérêt ont été faites à cet égard p a * un professeur de l’école vétérinaire de Dresde, M. Haubner, 11 l’instigation de M. Küchenmeister, cpii a bien voulu nous en rendit compte. Le résultat de ces expériences a été inséré depuis lors da» 9 deux ouvrages différents (1). Plusieurs Agneaux ont reçu avec leurs aliments, le 7 janv» 1 185/i, des œufs ou des proglottis mûrs provenant du petit Ténia d» Chien (T. cœmirus ), et en même temps, vers le 20 du même nioi»< les premiers symptômes du tournis se sont déclarés, tandis O 1 ’ 1 les autres Agneaux, restés avec le troupeau, n’ont rien éprouvé- L’autopsie a montré, seize ou dix-sept jours après cette introdih' tion, desCénures de la grosseur d’une tête d'épingle, en partie libï® 9 à côté des vaisseaux, en partie logés dans des sillons. Plus tard h 9 Cénures avaient grossi, et vers le vingt-septième jour, on troU' ,J dans quelques-uns des' points obscurs indiquant l’apparition d® scolex ou têtes. Six semaines après l’introduction, toutes les ves- sies de Cénures portaient des têtes ayant leurs ventouses et la cou- ronne de crochets. Comment ces Vers se propagent-ils dans la nature? Il est i’®' connu que les Moutons atteints du tournis doivent être abattus, * 3 guérison étant difficile et n’ayant d’ailleurs été tentée que rare- ment. Comme on sait que le mal réside dans la tète du Mouto»; on coupe celle-ci, on la jette aux Chiens, et le corps est seul envol® à la boucherie. C’est évidemment ainsi que le Chien est infesté- Mais alors comment le Ver repasse-t-il au Mouton? Le Chien fl® compagne les Moutons dans les prairies et dans les montagnes, »*’ quand il a des Ténias mûrs dans le corps, il en évacue les progl»* 11 avec leurs œufs, et sème pour ainsi dire ceux-ci sur le passage ni»» 1 ' des Moutons. Ces œufs, infiniment petits, adhèrent aux herbes ffi» l’Agneau broute, et ils pénètrent dans son tube digestif, d’où 1 ' gagnent le cerveau. Il est possible que l’éclosion ait lieu dan» (1) Hamm’s agronomischer Zeilmg , 1854, n° 10, et Siebold, Ueber die U al> vnd Blasenwiimer. Leipzig, 1851, CESTÔÏDES. ^69 Panse, et que, pendant la rumination, les embryons, avec leurs six hochets, n’aient à traverser que la base du crâne lorsque la pelote ^inventaire les ramène dans la bouche. Ils remonteraient alors le 'ong d’un vaisseau ou d’un nerf, pour pénétrer sous les enveloppes ( 'n cerveau. , . , , . . Il résulte de là que le moyen d’arrêter le mal est très simple. Qu’on brûle, en effet, les têtes des Moutons atteints, ou qu on es W suffisamment bouillir; que l’on surveille aussi avec soin les Chiens de berger qui accompagnent les troupeaux , pour voir s 1 s Q nt ou non des Ténias, et qu’on rejette hors de la portée des Mou- tons ou des herbes dont ils se nourrissent les fèces portant les c Ucurbitains évacués par les Chiens : en peu de temps on arrê- tera les ravages de cette triste maladie. Un des grands moyens qui ont été préconisés contre le tournis est la trépanation ; mais ce moyen ne mérite ni l’extrême confiance des uns, ni la profonde indifférence des autres. Si le Cénure est P'acé à la surface des hémisphères, à l’aide d’une operation on Peut en effet guérir l’animal; mais s’il y en a plusieurs, et, qu ils s °ient logés à la base des hémisphères, ou dans les replis, entre eux et le cervelet, ou même dans la moelle, on ne peut évidem- ment les atteindre sans mettre la vie de l’animal en danger ou sans faire immédiatement périr (i) . . , D’ après M de Siebold, M. Gierer, vétérinaire a Turkhenn (Ba- vière) , a fait trente fois, sur des bêtes à cornes de deux à trois ans, ' opération du trépan, et il a guéri vingt-huit individus. M. de Siebold a pu comparer divers exemplaires de Cénures Provenant d’individus de la race bovine de deux à trois ans, avec «e s Cénures du Mouton, et il n’a trouvé entre eux aucune différence 8 Pécifique. . , , . Nous mentionnerons ici, plutôt pour attirer sur lui 1 attention des Pluralistes que pour le regarder comme espèce suffisamment éta- blie,^ autre Ver connu à l’état de Cénure: c est le Césure sériale \C(Enurus serialis ) (2). En 1812, Laënnec faisait remarquer, dans son Mémoire sur les V-s hydatides, que, d’après quelques chasseurs, les Lapins sont Su jets à une maladie semblable au tournis des Agneaux; « mais je ne U) Pour le traitement, consultez aussi Numann, qui a écrit sur res Vers un Mémoire très détaillé, où il part malheureusement de Pidéc qu’ils sc forment spou- Gnément. (2) Co munis serialis, P. Gcrvais, Mcm. Acad. sc. Monlpell., «H, t. I, P- 98. VERS. 270 sache pas, ajoute-t-il, qu’on ait encore trouvé des Vers vésiculaire» dans le cerveau de ces animaux (1). » Plus récemment, M. Em. Rousseau a remis à Leblond un Hd' minthe vésiculaire un peu plus gros qu’une noix, trouvé dans I e canal rachidien d’un Lapin de garenne, et Leblond a cru y recoii" naître le Cénure cérébral de Rudolphi ; mais nous avons oh' servé le même Ver au Muséum d’histoire naturelle de Paris, ct nous pensons qu’il appartient à une autre espèce que celle d l ‘ Mouton ; il nous est toutefois impossible de dire quel en est le Téné 1, De Blainville (2) parle d’un Ëchinocoque du Lapin (peut-être o JI Cénure) qu’il a trouvé dans la cavité péritonéale d’un individu l’espèce sauvage. Ténia échinocoque (Ttenia echirococcus) (3). — Les Ëchinocoque*’ sont connus depuis longtemps , et tous helminthologistes du siècle dernier en fou 1 mention; on en a même signalé plus d'uU c espèce. 11 n’en est pas de même du Ténia auqu^ les Échinocoques donnent naissance : c’t' sl à peine s’il a été étudié, et cette étude n ;l pu être faite que dans ces dernières année»' Les Échinocoques se distinguent des tu 1 ' très scolcx de Cestoïdes parce que leu* Fig. 177^— Échinocoque (*). embryon, après sa sortie de l’œuf, produ» dans une cavité close du corps, non pas u' 1 seul scolex avec sa couronne et ses ventouses, mais une ou plusieiu’ 5 générations d’individus semblables à lui, et ne consistant que dal>* une simple vésicule, sans aucun organe distinct. Quelques auteur» y ont vu une sorte de monade pour ainsi dire hypertrophiée. C’e» cette vésicule, envisagée isolément et avant l’apparition des scole* ou têtes, qu’on a appelée une Acéphalocijste. On voit de ces vésicules, qui sont plus ou moins grandes et q 1 * 1 sont parfois emboîtées les unes dans les autres, et la cavité périto- néale des Mammifères, ou quelques-uns de leurs organes pareO' (•) Membranes d’Échinocoque : a, la membrane eilcricurc; b, la membrune hydatique. ( 1 ) Mém. Soc. méd, de Paris, 1812, in-4, note 2, p. 85. (2) Dict. sciences nal., t. LV1I, p. 504. ( 3 ) Küchenmcister, Ueber Cestoden im Allgem. und die des Mcnschen i» sbe sondere. Zittau, 1853, in-8 avec planches. — V. Sicbold, Zeitschrift fur Zoologie, 1853, t. IV, p. 207, cl Ann. des sciences nal., l' série, t. IV, 1855-'' Roll., Yerhcmdlungen der phys. med., Gesellschaft. Würzburg, III, 1852i CESTOÏDES. 27 1 ( %mateux, le foie et les reins par exemple, peuvent en présenter 'les amas considérables. Après ces premières générations, il se forme dans l'intérieur de c es vésicules, sur leurs parois mêmes, des scolex avec la couronne rJ e crochets et les ventouses ; ces scolex, tout en ayant apparu par voie gemmipare, se détachent de bonne heure et tombent au milieu du liquide,, dans lequel ils restent alors suspendus. Ils se sont pourtant formés comme les Cénures; mais, au lieu de conser- v er des adhérences, ils se séparent très facilement des parois. C est à ce point que M. Uwen a regardé les Échinocoques comme étant plutôt des parasites de leur kyste qu’une dépendance de celui-ci. A côté de ces scolex, caractérisés par leurs crochets, on voit nager "Ussi des vésicules simples, qui représentent encore la génération Précédente. C’est ainsi, comme l’un de nous l a observé, que 1 on 'oit des Acéphaloc.ystes associés à des Échinocoques, c est-à-dire à des scolex ayant leurs crochets. Les Échinocoques sont ordinairement, sinon to ujours, enveloppés d’une coque assez épaisse 01 résistante, formée par une exsudation des parois Environnantes. Voici les caractères de cette espèce étudiée dans ^ 177 _ I , : , hi _ 8 «s différents âges : nocoque (*). Le scolex a un rostellum armé d’une double rangée de crochets, dont les uns sont plus grands et plus forts que 'es autres; tous les crochets sont remarquables par le grand deve- 'oppement de leur garde. La tête est de forme ovale ; les ventouses s °nt situées dans sa partie la plus ’ ar ge, elles sont circulaires. On ' °it entre elles l’origine des ca- naux excréteurs. Le strobile est très petit; son ( ' ( U'nier segment est déjà adulte 'orsqu'il n’y en a encore que trois ''e formés. Le proglottis montre un pénis ^ouvrant latéralement en dessous Fis. l"8. — Échinocoque (**)■ r ' u milieu de la hauteur. La ma- tr 'ce est sinueuse, et elle remplit presque entièrement le corps. '"Os œufs sont sphériques. }') Échinocoque dctuché tic sa membrane, grossi, ^ ) Échinocoque* plus grossi, encore adhérent a sa membrane hydatique. 272 VERS. Tout le stvobile n'atteint guère plus de 3 millimètres de Ion' gueur. Ce Ver habite, à l’état vésiculaire (scolex), c’est-à-dire sous s» forme Échinocoque, les divers organes de l’IIomme (1) et des ani- maux domestiques ou captifs, mais surtout le foie, la rate et É s poumons; on le trouve aussi, quoique plus rarement, dans l eS ventricules du cerveau, dans les yeux (2) et dans le cœur. Nous en avons observé sur plusieurs Singes [Macacus Cynomolgus , Silen uS et Inuus). La Chèvre, le Mouton, le Bœuf, la Girafe, le Cochon, ' e Chameau et le Dromadaire en ont aussi présenté. Les Échinocoque^ ne sont pas rares dans le foie du Cochon. Le strobilc, c’est-à-dire le Ver sous sa forme agrégée ou ruba- nairc, n’a encore été observé que dans les intestins du Chien. M. Szyman (3) cite le cas d’une femme morte d’albuminurie, (,! qui renfermait des Échinocoques dans les cavités abdominale c * thoracique. M. Schleisner, qui a donné en 1849 une topographie médical d’Islande, fait mention d’une maladie du foie (à) que M. Eschrid' 1 a démontré être le résultat de la présence des Échinocoques daU 5 cet organe (5). (1) Sur le développement des Echinocoques dans le foie de l’Homme, voyc 2 3 4 ' Gaillet, Bullel. Soc. anatom. de Paris, 1852, p. 519. — Virchow, Verhand. 11(1 phys, mcdic. Gesells. in Würzburg, 1853, p. 48, et 1856, p. 128, une lei lfC du professeur Buhl. Voyez aussi Cruveilhicr, Diclionn. de méd. cldechirurg . art. Entozoaires, t. Vit, p. 367. — Catmcil, Journal hchd.de méd. Paris, 1828, I p. 17. — Nivet, Archiv. gén. de méd., 1839. — Bouvier, Bull. Acad. roy. de 0$' Paris, 1840, t. IV, p. 556. — Aran, Archives de médecine, novembre 1841. (2) Chez un élève de l’institut des aveugles, âgé de vingt-quatre ans, M. G cS ' eheidt a trouvé un Échinocoque entre le cristallin et la choroïde. En ouvra 1 ' 1 la membrane de l’Échinocoque, qui était blanche, peu transparente et ass p2 | résistante, il en sortit une petite quantité de liquide séreux, et l'on vit > u ' c seconde poche membraneuse plus line, d'un blanc bleuâtre, enfermée dans 1,1 première. Cette poche, ouverte à son tour, laissa également écouler du liq u ' l)C séreux, qui contenait une quantité de petits Vers, les uns ronds, les autres ov®* Diras. Outre les Vers sortis avec le liquide, il s’en trouvait plusieurs adhéred 1 ’ aux parois du kyste. Quelques-uns avaient des suçoirs ronds, mais on n'a P u reconnaître leur couronne de crochets. (Rayer,, Archives de médecine comparé' — Cimier, Annales d'oculistique, vol. IX, p. 164.) (3) Dissertation, de cyslis Echinococcos. Culmæ,1853. (4) Forsog lil en nosographie of Island. Ryobcnhavn, 1849. (3) Undersogelscr over den i Island endenityte Hydalidesygdom. Kyobcnha' 11, 1851 CESTOÏMvS. 273 En Islande, dit M. Eschricht, règne une épidémie affreuse, dont, la sixième partie des habitants est affligée et à laquelle on succombe généralement : on l’appelle maladie du foie. On savait déjà que ce sont des Hydatides, et M. Eschricht a prouvé que les échantillons envoyés d’Islande sont ordinairement des Ecliinocoques et quel- quefois des Gysticerques. Nul doute que cette affreuse maladie ne vienne par des Ténias; mais il s’agirait de savoir par quelle voie les œufs ou les embryons de ceux-ci pénètrent dans le corps de l'Homme, après avoir été rejetés par les Chiens avec les excréments de ces animaux et sous la formé de cucurbitains non perceptibles. -M. Küclienmeister leur a donné le nom d ’ Eckinoccocus altrici- pariens. Les Échinocoques se rencontrent fréquemment dans les hôpitaux de Paris; mais, au dire de M. Lebert, ils sont rares à Zurich. JE sont également rares en Belgique. « Ces Vers existent souvent pendant longtemps sans déterminer d’accès bien graves, dit encore lM. Lebert (1). Des colonies entières peuvent vivre et périr sans avoir jamais donné lieu au moindre phénomène morbide, et ce n’est qu’à 1 autopsie que 1 on trouve leurs débris; d’autres fois ils peuvent simuler les maladies les plus graves du poumon, du foie, de la rate, des reins, de la mamelle, du tissu cellulaire sous-cutané, de l’abdomen, etc. C’est dans le foie surtout qu’ils peuvent donner lieu à do vastes abcès, que l'on a quelquefois ouverts au dehors avec succès. Leurs poches peu- vent faire irruption dans les canaux les plus divers de l’économie, et être éliminées au dehors par les urines, les selles, l’expectora- don, etc. n En journalier de quarante-six ans, mort a 1 hôpital de Dijon, Portant des Acéphalocystes (Échinocoques) dans le foie et dans la •’ate, offrit les symptômes suivants pendant le mois qui s’écoula votre son entrée à l'hôpital et sa mort : « Face amaigrie, teint pâle et un peu jaune; soif, mauvais goût ;l 'a bouche, langue blanche; rénitence et matité dans la zone Su péricure de l’abdomen, ventre indolent; selles assez rares; toux s ®che, oppression, point de côté au niveau de la mamelle gauche ; (t) Traité d'anatomie pathologique générale, t. I, p. 395. Paris, 1857. — A la • la 8e 421 de son ouvrage, le même auteur énumère plusieurs cas d’Échinocoques < * c ''Homme; il en figure un du foie sur sa planche L. è°us avons donné autrefois [Ann. franç. et ètrang. d'anal, eldephysiol., 183K, h , p. 472) la description d’un cas remarquable d’ Échinocoques de In cavité péri- néale du Magot; nous le reproduisons plus loin. II. 18 27/1. VERS. matité dans toute l'étendue de la moitié gauche du thorax et dans la partie inférieure de la moitié droite; absence de bruit respi- ratoire à gauche, point d’égophonie ; bruit respiratoire normal à droite, mais obscur et lointain en bas; pouls très fréquent, peau chaude et sèche. » Le même malade racontait que depuis dix-huit mois il était sous l’influence d’une fièvre intermittente tierce. M. Kiiehenmeister rapporte avoir vu un malade qui a craché une vessie d’Échinocoque dans un crachoir, et un autre malade qui en a rendu par les voies urinaires. M. Féaux cite un cas analogue d’Acéphalo- cystes du rein avec expulsion par les voies uri- naires (1). Dans le courant de 1852, l’un de nous décou- vrit dans l’intestin grêle d’un Chien des milliers de petits Ténias étendus sur la largeur de cet or- gane, Ces Ténias furent désignés sous le nom de Taenia nam dans un mémoire envoyé en mars 1853 à Paris; la description en est accompagnée de des- sins représentant le scolex avec ses crochets, ses ventouses et les organes sexuels des proglottis- Ces Ténias proviennent probablement, disions- nous, d’une colonie d’Échinocoques dont l’anima' se sera nourri. En voyant les observations de M. Roll sur les Ténias du Chien, il ne nous fut pas ditlîcile d® reconnaître que le naturaliste de Vienne avait eu les petits Ténias des Chiens sous les yeux, et qu >' les avait regardés à tort comme des Ténias qui u 1 2 3 4 ’ passent pas par l’état de Cysticerques (2), Nous avons reçu depuis lors les observations de M. de Siebold sur la transformation des Eclu- nocoques en Ténias (Ii), et ces importantes expériences sont ve- (1) On y voit la couronne de crochets, deus des quatre ventouses, les d el1 ' tubes urinaires, l’ovaire rameux et l’oviductc qui fait saillie. Ces deuv dernie p organes sont sur la partie slrobilaire du Ver. (2) Gazelle médicale, 1852, p. 162. (3) Roll, Beilrage zur Enlwiclcelungsgeschichle der Tenta ( Verhand ■ (lel Phys. med. Ges. in \V ursburg , Bd . III, 18521. (4) Siebold, Zeitschrift fur iciss. Zoologie, 1833, p. 409, pl. 16, A. m Fig. 180. — Ténia éehinocoque du Chien (3), CESTOÏDES. 275 nues confirmer complètement nos suppositions. Le Ténia que nous avions trouvé dans le canal inlestinal du Chien, et nommé Tœnia nana, est exactement le même que celui que M. de Siebold a obtenu des vessies d’Écliinocoques. Depuis deux ans, l'un de nous a reçu de l’abattoir de Louvain, et à cinq reprises différentes, des Éehinocoques provenant de foies de Cochon. On en trouve aussi très fréquemment à Paris. Ils sont logés dans une grande vésicule de la grosseur d’un œuf de Pigeon, dont la couleur blanche se détache sur le fond brunâtre du foie. En incisant les parois, on voit se répandre une sérosité, et, au fond du kyste, on aperçoit des milliers de fines granulations semblables à des semences de pavot. Chacune de ces granulations est une tête distincte avec ses crochets et ses ventouses encore engainées, et qui s’est détachée des parois internes de la vésicule. Ces tètes, ou, comme nous les appelons, ces scolex, introduits dans le canal digestif du Chien, se dégainent aussitôt qu’elles sont arrivées dans l’estomac, pénètrent dans l’intestin, et bientôt après on en voit par milliers attachées aux parois de l’intestin grêle. Chaque scolex est devenu un petit strobile ou Tœnia eckinococcus. Cet accroissement est très rapide. Nous transcrirons ici le résultat d'une expérience faite sur ces Vers (1). « C’est le 29 mars que j avais reçu de 1 abattoir un kyste à Éehi- Uocoques provenant d’un foie de Cochon. Le kyste ne formait qu’une seule poche, quoique a 1 extérieur il eût 1 air d être forme de plusieurs. Il était plein d’un liquide dans lequel nageaient des milliers de petites granulations. Quelques-unes de ces granula- tions étaient renfermées encore dans leur vésicule, et adhéraient mix parois par un pédicule ; les autres flottaient librement dans le liquide. » Vous avons administré à deux jeunes Chiens, âgés de dix jours et qui n’avaient pas encore quitté la mère, une cuillerée à café de liquide du kyste dans du lait. Les Chiens sont retournés près de l fl mère, puis ils ont été nourris au pain. 11 L’un de ces Chiens est mort au bout de trois semaines ; il avait* déjà la surface de l’intestin grêle couverte de ! énias éehinocoques. » Huit jours après, nous avons visité le second, et, comme le pre- mier, ht surface de l'intestin grêle était littéralement couverte de 1 énias presque adultes. ( 1 ) Bulletin de l’A cad. royale des sciences de Belgique, 1 857, t. XXIV , n°* 4 et G, p - 3io. 276 vers. » Cette espèce, quoique adulte, est presque microscopique, rela- tivement aux autres Ténias. Le nombre était tellement considé- rable, qu’il n’était pas possible d’atteindre la muqueuse avec le manche du scalpel sans en toucher plusieurs. » Ce strobile est non-seulement petit, mais aussi excessivement court, et à peine existe-t-il trois ii quatre segments, que le dernier se remplit déjà d’œufs. Le proglottis libre devient aussi volumi- neux que le strobile tout entier. On peut fort bien conserver ces intestins retournés dans la liqueur, et montrant des Ténias qui ont 1 aspect de villosités. On a pensé que les Êcbinocoques pouvaient, dans certains cas, affecter la forme simple de Cysticerques, et ne consister alors que dans un seul scolex isole. Des Cysticerques de petite taille, tiou\és avec des crochets d’Échinocoques, nous ont fait admettre cette pos- sibilité. Y a-t-il différentes espèces d’Échinocoques? Les helmintholo- gistes en ont admis depuis longtemps plusieurs; maisM. Dicsing les réunit en une seule dans son Systema Helminthum, et nous nous rallions à cette opinion. Nous entendons parler ici des Ëchino- coques ordinaires décrits par les auteurs ; car le 7 (pnict noria de l’Homme provient probablement d’un Ëchinocoque distinct de Y Echinococcus veterinorum, et qui u a pas encore été observé. Quelques observations ont été faites autrefois par 1 un de nous sur divers Échinocoques. Comme elles ont commencé a donner une idée plus exacte de la structure de ces parasites (1), il ne sera peut-être pas inutile de les rappeler ici, quoique l’opinion, alors admise, de la spécificité de ces animaux ait été démontrée fausse- ÉcniNocoQUE i>ë la Girafe.— «La Girafe, qui. a vécu dix-huit ans à la ménagerie de Paris, a aussi présenté des Hydatides. 11 y en avait deux, grosses chacune comme une orange, placées 1 une et 1 autre dans la rate. Auprès de ces Hydatides, que nous avons reconnues,' 1 l'aide du microscope, pour être des Échinocoques, et dans le pareil chyme du même organe, étaient les débris d’un troisième kyste, vidé depuis longtemps sans doute. Les membranes de ce troi sièrne parasite étaient repliées sur elles-mêmes et comme reçu 1 qucvillées en une petite masse tuberculeuse de la grosseur d mj 1 noix. Ainsi les Hydatides, qui d’ailleurs n’occasionnent guère (L désordres que lorsqu’elles compriment les t issus nerveux, ou l° rS (1) P. Gervais, Mcm. Acad, sciences. Montpellier, 1 84,7 ; 1. 1, p. 100 — Vl ’ 5 ' aussi Ch. [tobin, Société pliilom. de Paris, et Uict. de Kysten, 1 1* edit. rctue 1'° Littré et Robin, Paris, 1858, p. 468. CESTOÏDES. 277 qu’elles se sont développées en trop grande abondance, sont susceptibles de disparaître spontanément, et les traces qu’elles laissent sont peu étendues. Un pelotonnernent intérieur sem- blable à celui du kyste dans lequel l’Échinocoque avait été enve- loppé pendant sa vie se remarquait au centre du dépôt dont nous venons de parler. Il était d’apparence sébacée, et rappelait par son aspect la matière tuberculeuse. Des fragments de cette substance, soumis au microscope, montraient que c’était bien le reste de la véritable poche hydatique, puisqu’on y distinguait encore des cro- chets provenant des couronnes céphaliques de cette espece d Kn- tozoaires. , » J’ai fait connaître ce fait en 18à5 (1). Depuis lors M. Durit (2) a signalé des Êchinocoques trouvés par lui dans les poumons d’une Girafe; mais il les rapporte à l’espèce supposée commune à l’Homme, au Cochon, ainsi qu’à plusieurs Ruminants, et que Von a nommée Echinococcus veterinorum. Sans vouloir décider ici si tous les Êchinocoques que l'on a regardés comme appartenant a l’ Echinococcus veterinorum sont réellement de la même espèce, ce que je ne pense pas, je puis assurer que ceux de la rate de la Girafe que j’ai étudiés diffèrent, à quelques égards, de ceux du Cochon domestique que j’ai examinés comparativement. Les Kcln- nocoques «le la Girafe sont, comme les autres animaux de ce genre qu’on a nommés Echinococcus Hominis, Simite et veterino- rum, de petits corps graniformes distribués à la surface d une membrane fine formant une poche sphérique avec laquelle ils sont on continuité immédiate, et qui est elle-même leur poche hyda- tique comparable à celle des Cysticerques, tandis que les parties graniformes, qui s’en détachent avec une extrême facilité, repré- sentent la tête et le cou des Cysticerques, ainsi que la partie dans laquelle l’une et l’autre s’invaginent chez ceux-ci. La tete a une double couronne de crochets, et au-dessous d’elle on voit quatre ven- touses ou suçoirs, caractères communs à presque tous les Vers té- nioïdes et cystoïdes. La partie hydatique ettoutesles têtes auxquelles elle est commune forment une masse en général sphérique et ren- fermée dans un kyste d’apparence séreuse ou albumineuse, qui appartient à l’animal dont l’Hydatide est parasite ou qui a été pro- duit par lui Le plus souvent l’observation nous fait voir la partie dérocéphalique des Êchinocoques à la face interne de la membrane hydatique, et y formant des granulations nombreuses. Ces granu- (1) Dicl. «nie. cïhist. ml. dirigé par Ch. d'Orbigny, t. VI, p. 730. (2) Erichson’s Archiv. fur Xaturgeschichte, 1845, p. 239. VERS. 278 lapons ont sans doute servi à la description de T Acephalocystù endogena de M. Iüihn (1;. On voit-, à leur point de contact avec la membrane hydatique, un petit étranglement comparable au pore par lequel sort le dérocéphale des Cysticerques. La tête, les cro- chets et les suçoirs sont invaginés dans l'intérieur de cette espèce de granule, mais sans y prendre la position spirale qui leur est ordinaire chez les Cysticerques. La membrane de cette partie des Échinocoques et leur membrane hydatique ou commune présen- tent un grand nombre de petites cellules granuleuses, oviformes, remplies de matière calcaire. Ces cellules sont semblables à celles ([ue M. Gulliver 2) et d’autres auteurs ont décrites dans les Cysti- cerques. » Les Echinocoques de la Girafe que nous avons étudiés for- maient, à la face, interne de leur membrane hydatique, des granu- lations d’un quart environ plus grosses que celles du Cochon. Les grains oviformes, visibles dans leurs tissus, étaient aussi plus gros ([ue ceux de YEchinococcus veterinorum, et ils étaient moins nom- breux. Leur armature céphalique se composait de trente cro- chets environ, placés sur une double rangée et longs de 0 mi ",025, ce qui est aussi le diamètre de la plupart des grains oviformes calcaires. » Nous avons appelé ces Hydatides Echinococcus Girafœ (3). Échi.v'ücoqites des Singes. — « Rudolphi adonné le nom à’ Echi- nococcus Simiœ à l’Échinocoque du Magot, et, depuis qu’il en a parlé, nous avons publié des détails sur ces parasites, dont nous avons observé un cas très curieux fft). Plus récemment, nous avons recueilli des animaux semblables dans des Singes de deux autres espèces, un Macaque (Macacus Cynomolgus) et un Ouanderou (M>t~ cacus Silenus) . » Une poche du grand épiploon d’un Macaque recouvrait une fausse membrane renfermant un grand nombre d’Hydatides , la plupart grosses comme une aveline , mais dont quelques-unes (1) Mémoires de, la Soc. d'hist. nat. de Strasbourg, t. I. (2) Proceedings of the Xoolog.Soc. of London, 1840, p. 31. Voyez aussi les observations récentes de M. Claparède, dont il a été question ci-dessus. (3) Cette dénomination est purement provisoire , et devra disparaître dès que l’on saura quel est le Tamia qui provient de ces Échinocoques. (4) Sur l’Êchinocoque de la cavité abdominale du Magot, dans le tome II des Annales d'anatomie et de physiologie, publiées par MM. Laurent, Bazin, Hollard, Costc, P. Gcrvais et Jacquemart (1838). CESTOÏDES. 279 égalaient un œuf de pigeon, tandis cjue d autres ne dépassaient pas une groseille en volume, ou même une tête d’épingle. La masse totale était irrégulièrement ovoïde et longue de 8 centi- mètres environ dans son plus grand diamètre. 1 ne des plus grosses Hydatides qu'elle contenait enveloppait elle-même une vingtaine d’autres Hydatides, chacune du volume d’un noyau de cerise. » La grande poche et celle dont il vient d’être question sont des enveloppes formées par une pseudo-membrane de nature albumino-fibreuse. Elles sont à peu près hyalines, mais elles de- viennent, opaques au contact de l’air. Dans leur intérieur sont les véritables poches d’Écliinocoques, avec les mêmes caractères géné- raux. que ceux de l’Homme, du Cochon, de la Girafe, etc. Quel- ques-unes d’entre elles ne nous ont pas montré de têtes d’Échino- coques, quelque soin que nous ayons mis à les chercher; elles étaient cependant semblables aux autres par leur aspect extérieur, et elles étaient renfermées avec elles dans la meme poche . ou ne. saurait donc douter qu’elles ne soient un état particulier de la même espèce (1). C’est, là une des raisons qui nous ont fait émettre des doutes sur* l’existence des Acéphuloeystes comme animaux distincts des Échinocoques. Plusieurs autres faits viennent à l’appui de ces doutes, et ce qui doit faire suspendre tout jugement sut cette question, c’est qu’aucun observateur actuel n'a encore publié sur les Acéphalocystes des renseignements que l’on puisse regarder comme satisfaisants (2). » , Q . On doit maintenant admettre que ces Échinocoques des Singes sont, comme ceux qui vivent dans l’Homme, dans le Cochon et dans quelques autres Mammifères, susceptibles de se transformer en Té- nias, par suite, de leur passage dans le canal intestinal des Carnassiers ou des omnivores. Ténia nu Chien ( Tamia canina). — Ce Ver a aussi ete désigné par le nom de cucumerina, qui leur a été imposé pai Gœze. La tête du scolex est large et porte une trompe en massue re- couverte de plusieurs rangées de crochets tort petits, à talon large et de forme ovale. Le strobile a le cou court, fort étroit ; les seg- ments sont carrés avant d’arriver à la moitié de la longueur du Ver; ils sont très longs à la partie postérieure de son corps, et, en ^ rétrécissant aux deux bouts, ils présentent la forme d’un cha- (1) Ce sont des Hydatides de cette espèce, observées dans leur premier âge et avant l’apparition des scolex ou têtes multiples, qui caractérisent cette forme de Parasites ainsi que celles des jeunes Cénures. (Voyez plus haut, p. t (2) P. Gervais, Mém. Acad, sciences Montpellier, t. 1, |). IOU. 280 VKHS. pelet : on dirait des semences enfilées les unes à la suite des autres. Chaque proglottis porte un double appareil sexuel complet, qui s’ouvre de chaque côté vers le milieu de sa longueur. Les œufs, au nombre d'une douzaine seulement, sont enveloppés dans une cap- sule commune, et les embryons montrent distinctement leurs six crochets. On voit des strobiles longs de 3 mètres et au delà. Le Tamia canina habite les intestins grêles du Chien domestique. Nous en avons vu plus de cent réunis dans le même sujet. M. Eschricht. dit avoir reçu de Saint-Thomas des Antilles un Terni a cucumerina rendu par un nègre esclave. N’y aurait-il pas erreur dans l’indication qui lui a été fournie à cet égard; ou bien faut-il admettre, que ce Ver, qui est spécial au Chien, peut égale- ment vivre chez l'Homme dans certaines circonstances? C’est un point qu’il est encore difficile de décider. Gœze avait fait connaître le premier les crochets du Tœnia ellip- tica du Chat, et nous sommes persuadés qu’une étude suivie per- mettra de constater que le Tœnia canina du Chien et le Tœnia rlliptim du Chat ne forment qu’une seule et même espèce. M. Dujardin ale premier fait connaître les crochets armant la I rompe de cette espèce, et malgré ses observations, M. Diesing place encore le Tœnia canina dans la section des Téniens inermes. On ignore jusqu’à présent où vit le scolex libre du Tœnia cucu- merina , et dans quelles conditions elle habite sous sa forme hydatique (1). Dans deux Chiens de la même portée, dont l’un seulement rece- vait des Cysticerques pisiformes, mais dont le genre de vie, comme la nourriture , était exactement le même , nous avons trouvé , en en faisant l’autopsie au Muséum, devant plusieurs profes- seurs de cet établissement, des Tœnia canina assez âgés et fixés plus bas dans l’intestin grêle que les Tœnia serr ata. Ils habitaient le tiers inférieur des petits intestins. Nous ignorons comment ils s’étaient introduits. Ténia elliptiquk ( Tœnia elliptica). — Ce Ver est connu depuis longtemps à l’état complet ou de strobile dans le Chat ; mais on ignore où il vit à l’état de scolex, c’est-à-dire de Cystieerque. Nous avons fait prendre en même temps à dos Rats blancs des œufs de Tœnia (1) r,e Cysticercus tenuicollis des Ruminants (fig. 159, p. 218) donne aussi, par son passage dans les intestins du Chien, un Ténia particulier, dont nous ne con- naissons pas encore les caractères spécifiques. Toutefois MM. Kiichenmeister, Hauhneret Leuckart en ont opéré la transformation. CESTOÏDES. , 281 Hptica et de Tœnia crassicollis qui provenaient les uns et les autres 'lu même Chat; mais l’éclosion n’a pas eu lieu, ou du moins nous l’avons pu découvrir des Gysticerques. La trompe du scolex est comparativement petite et assez courte; e Ue est beaucoup plus large en avant et prend la forme d’une Massue. Elle est recouverte de plusieurs rangées de crochets fort Petits, peu recourbés, larges au talon, et assez semblables a une 'les boucles de la peau d’une Raie. Le strobile a le cou court, assez étroit, et ses segments, à peu près carrés vers le milieu du corps, * allongent en arrière de manière à devenir deux fois plus longs lue larges. Les proglottis se distinguent surtout par leur double ^pareil sexuel, qui s’ouvre de chaque côté vers le milieu des bords 'ihres. Les œufs sont contenus, au nombre de dix ou douze, dans "fie capsule commune, et l’on voit facilement les six crochets l,e s embryons. Le strobile atteint jusqu’à 3 décimètres ; les proglottis adultes " ft sont larges que de 2 millimètres. Ce Ténia n’a été trouvé jusqu’à présent que dans les intestins ’P’êles des Chats domestiques. On le distingue aisément par son appareil génital double et ses ° r ifices symétriques sur chaque proglottis. Il devra sans doute être réuni au Tœnia canina du Chien, dont d " e paraît pas différer comme espèce. On doit à Gœze la connaissance des crochets qui arment la ^'Oinpe de ce Ver, et qui ont longtemps échappé , dans celui du ^fien, à l’attention des helminthologistes. Ténia crassicol ( Tœnia crassicollis )■ — Ce \ er a été observé D’Puis longtemps à l’état de scolex dans les Rats et dans les Souris, à 1 état adulte, dans les Chats. Dans le premier cas, il porte le " r) fil de Cysticercus fasciolaris. M. de Siebold a démontre en 183à, "près les crochets et les ventouses, que ce Gysticerque était iden - l ' ( [fie avec le Ténia du Chat, mais en considérant le premier comme '"fi germe égaré qui avait manqué l’animal auquel il est destiné. " l similitude de ces deux Vers avait aussi frappé le célèbre natu- riste allemand Pallas; mais les auteurs modernes y avaient vu, c °fiime dans les autres Cysticerques , Cénures et Échinocoques °. 0l fiparés aux Ténias, non pas seulement des animaux d’espèces ' '^rentes, mais encore des espèces de deux groupes tout a fait ' Minets. Le Cysticercus fasciolaris, qui a le corps rubané et pourvu , e nombreuses rides, était toutefois considéré comme formant, la "fisition des Ténias aux Cysticerques. 282 vers. M. Rud. Leuckart (de Giessen) a fait prendre des œufs du Ténia crassicol à des Souris blanches; elles ont eu des Cysticerques, tandis que d'autres Souris qui n’avaient pas avalé de ces œufs n’en por- taient pas. Ce scolex possède une trompe très courte et une couronne do cro- chets à talons très longs et disposés sur deux rangs; les ventouses y sont saillantes et assez petites. Les premiers articles du strobih' sont très courts, et le Ver est large au-dessous des ventouses ; ses derniers articles sont plus longs que larges; ils montrent leur ori- fice sexuel tantôt d’un côté, tantôt d’un autre. Le proglottis a don 1 ' l’appareil sexuel simple. Le strobile atteint de 4 à 5 décimètres de long, et les proglottis adultes ont de 4 à 5 millimètres. Ce Ver habite surtout le foie des Rats, des Surmulots et des Souri* pendant qu’il est à l’état de Cysticerque, et, comme Ténia, il vij dans l’intestin du Chai domestique et du Chat sauvage. On l’a trou' 1 ’ également dans les Felis concolor, mellivora, onça,pardalis, macrou)' (i et tigrina des ménageries. 11 y a une seconde espèce de Ténia, vivant communément dm 1 * les Chats, mais dont il est facile de distinguer le Tcenia. crassicolU Si parce que celui-ci ne possède que des organes sexuels simple s’ouvrant à droite et à gauche du corps, tandis que ces organe* sont doubles dans l’autre, qui devient ainsi parfaitement syin 1 ’" trique. Cette seconde espèce est le Tcenia diïptica ou canina, décri 1 plus haut. Il est remarquable que, dans le Chien comme dans le Chat, il 1 ait une espèce à orifices sexuels opposés dans chaque proglottis, Hgs. Le cou du strobile est assez long; les premiers articles sont 'rès courts ; les derniers sont oblongs. Le pénis est court, tronque et i’évissé. . , , Il atteint jusqu’à 3 décimètres de long sur 2 millimétrés de large. Nous avons trouvé un proglottis adulte dans 1 intestin dune Vie, au mois de mars. Tout adulte qu’il était, il ne dépassait guère Hn e ligne, et se faisait remarquer par son pénis étroit et saillant S| ir le côté, non loin de l’angle inférieur. 11 habite l’intestin de l’Oie et du Canard domestique, ainsi que Cft lui du Coq et des Canards sauvages. Ténia des Cygnes (Tœnia œquabilis ).- La tête est presque globu- Ve, et les ventouses sont antérieures; le rostellum est obovale ; * e cou est presque nul; les premiers articles sont très courts, les Vivants anguleux et saillants. H atteint jusqu’à 35 centim. de long, sur 3 ou h mdlim. de large. H habite les intestins du Cygne sauvage et domestique. Ténia lancéolé ( Tœnia lanceolata). — La tête du scolex est très l* e tite, armée d’une trompe mince, cylindrique, et garnie, dapits Dujardin, d’une couronne de dix crochets grêles, et cependant DiesVng place cette espèce parmi les inermes. Le cou du strobile ® sl teès court; le corps est lancéolé, et il a ses articles très courts. V Irifices génitaux sont irrégulièrement alternes. Le proglottis VERS. 2Sû a le pénis hérissé, filiforme, un peu globuleux à sa base, et il s’ouvre j en avant sur le côté. 11 est long de 9 centimètres, large de 7 ou 8. Il habite l’intestin de l’Oie et du Canard de Barbarie. Ténia sétigère ( Tamia setigera) . — La tète du scolex est en cœur renversé; les ventouses sont grandes; la trompe est pyriforme et armée. Le cou est presque nul; les premiers articles sont tre s courts; les autres deviennent infundibuliformes, et les angles pos' térieurs s’allongent en un appendice tronqué. Il atteint de 6 à 7 décimètres de long sur 6 à 7 millimètres d c large. On le trouve dans l’intestin des Oies. Ténia sinueux ( Taenia sinnosa). — La tête du scolex est pyrattU' dale, et ses ventouses sont angulaires. La trompe est cylindrique armée de longs crochets saillants, presque droits. Le strobile a I e cou assez long, et les premiers articles sont très dilatables. Les or*' fices génitaux sont unilatéraux. Le pénis est très court et tronque 11 atteint seulement de 30 à 35 millimètres de long sur 2 mil' 1 ' mètres de large. Habite l’intestin de l’Oie et du Canard domestique, ainsi que de plusieurs Canards sauvages. Ce Ténia se reconnaît facilement :l l’amincissement de sa partie antérieure et à sa ligne de points noir*' Ténia fascié ( Taenia fasciata ). — La tête, qui est comprimée e hémisphérique, porte une trompe cylindrique et armée. Le cou es très long, plus mince que la tête. Les articles sont très courts; d’ sont six fois plus larges que longs. Il est surtout long de 150 millimètres et large de 1 à 2 millimètres- Il habite l’intestin de l’Oie domestique et celui de YAnas albifron>- Nous placerons ici, malgré sa tête inerme, le Ténia mégalope (. Tœnia megalops). — La tête du scolex es très grande, un peu quadrangulaire, et ses ventouses sont aus s * très développées. La trompe et les crochets manquent. Les p ï£ miers articles sont très courts; il n’y a presque pas de cou. postérieurs sont rétrécis à la base et à bords membraneux. ^ orifices sexuels sont unilatéraux. Le pénis, porté sur un tubereuh saillant et renflé, est à surface lisse. Il devient long de 60 millimètres et large de 1 1/2. Habite l’intestin du Canard domestique et ceux des Anas acuW' marila, leucocephala , fiiligula, leucnphthalma et brasiliensis. Ténia grêle ( Tœnia gracilis). — La tête est presque globuleuse à trompe mince et armée; le cou est très court; les premiers ai'O clés sont en forme d’entonnoir ; les suivants deviennent carrés. TDRBELLAR1ÉS. 28d H est long de 3 décimètres et large de 2 millimètres. On le trouve dans l'intestin du Canard domestique et du Canard Pénélope. Ténia a trois lignes [Tœnia trilineata). — La tète est presque globuleuse et porte une trompe allongée, cylindrique, de la lon- gueur de la tête, renflée et armée de crochets (1). Le cou est presque Hui; les articles sont très courts, avec les angles saillants. Les ori- fices sexuels sont inconnus. Longueur, 1 décimètre; largeur, 3 millimètres. Habite l’intestin du Canard domestique et des Anus acuta, circia, ^ Upeata , fuligula et ferina. M. Dujardin croit que c’est une variété du Tœnia sinuosa. Ténia coronüle ( Tœnia coronula). — La tète est presque riioni- fioidale, et les ventouses sont anguleuses et irrégulières. LatVompc «st épaisse, entourée d’une couronne de crochets. Les orifices génitaux sont unilatéraux. Le pénis est hérissé do très petites épines. Il est long de & à 10 centimètres, large de 1 1/2 à 2 millimètres. U habite l’intestin des Canards. C’est une espèce établie par M. Du- jardin, et qui n’a pas été vue par d’autres auteurs. CLASSE QUATRIÈME. TURBELLARIÉS (2). Nous donnons la valeur d’une classe ordinaire à Tordre des Aporo- céphalés térétulariés et planariés de Blainville (3), dont les espèces, (M Ces Ténias à trompe allongée et pourvue de crochets forment le goure “alysis, dont nous avons déjà parlé à la page 227. 12) a porocéphalés, Blainv.; 1828. - Turbellariés, Ehrenberg, Symbolœ phy- 8 ' c œ, 1831. Voy. en outre, pour celte classe de Vers, O. F. Muller, ouvrages d'vers Dugès, iWm . sur les Planaires (Ann. sc ■ nat., 1 série, t. XV et XXI). "-Oersted, Enlwurf ein. Syst. Einlh., etc., cler Plalwürmer. Copenhagcn, ‘SU. _ De Quatrcl'ages, Mémoire sur la famille des Némeriiens (Ann. sc. nat-, 3> ^rie, t. VI, p. 73), et Mém. sur quelques Planariécs marines (Ann. sc. nat-, 3 ” série, t. IV, 1815). — Max. Schultzc, lieilrUge s. naturg. d. Turbellm < en - ljr eifsvvaid, 1851. — Desor, Boston Soc. nat. Ilist., octobre 1818, et Milliers dre/dr, 1818, n°5ll. — Ch. Girard, Research, upon iXemert. and Plan, embryon, ^velopment of Planocera clliptica. Thiladclphia, l ni. t 3 ) Dict. sc. nal., t. LVII, p. 573. VERS. 286 souvent comprises sous les dénominations de Némertes et de P)»' naires, ont ordinairement, comme ce naturaliste en avait déjà fa' 1 la remarque, « le corps plus ou moins cylindrique allongé, et I e canal intestinal complet. » Les Turbellariés (l)sont des Vers rubanaires inarticulés, susccpb' blés, dans certaines espèces, de s'allonger extrêmement, ou a u contraire de se raccourcir beaucoup. Leur corps est entièrement lisse et couvert de cils vibratilcs. Leur tube digestif, habituellement droit, à bouche toujours distincte et à orifice postérieur souvd' 1 terminal, est accompagné en avant, dans beaucoup d’espèces, p a ’ une longue trompe sans communication avec la cavité digestive 1 Leur appareil urinaire s’étend dans toute la longueur du corp 5. Toute la surface de la peau est vibratile, et, elle renferme des co' 1 ' puscules en bâtonnets. Ces corpuscules sont indépendants dm organes urticaires qu’on a signalés chez quelques-uns des Turbo 1 ' lariés. Le sang est de couleur rouge chez plusieurs (Oersted ct Milne Edwards). Les sexes sont réunis, ou au contraire séparés s" 1 deux sortes d’individus. La génération est habituellement ovip*'"’ 1 ' (M. Schultze a cependant observé une espèce fluviatile qui vivipare) . A la sortie de l’œuf, les embryons sont couverts de cils vibratile"? et ils affectent déjà la forme des adultes.il y a cependant quelque"' uns de ces Vers chez lesquels on a observé des changements (lt forme, qui ne sont pas sans mériter le nom de métamorphoses (2)' La force de reproduction est très grande chez ces animai'*' Quand on prend de ces Vers vivants, à peine les a-t-on placés dam l’eau, qu’ils se divisent en fragments, et chacun des fragments co> 1 ' tinue à vivre pendant assez longtemps; toutefois nous n’avons P 1 ' nous assurer si ces fragments redeviennent tous des animaux coi"' plets, comme quelques auteurs l’assurent et comme cela para' 1 avoir été constaté pour les Planaires. Indépendamment de la reproduction sexuelle, on a aussi obser' 4 chez certains Turbellariés une reproduction agame, mais sans seoir'' a forme distincte. Les individus agames et les individus sex" fi5 sont parfaitement semblables les uns aux autres; c’est une rép®* 1 ' tion de ce que l’on voit chez diverses espèces d’Annélides chef 0 ' podes. Cette particularité est surtout évidente chez le Caten^ 1 ' lemnœ. * ht 1 observe aussi chez les Microstomes ; Linné et O. F. M" i1l 1 l’avaient constatée. (1) M. De U u a tre Cages en fait le groupe des Miocœla. (2) O. Schmidt, Muller’ s Archiv, 1830 et -1854. TÊRÉTULARIÉS. 587 Ces animaux sont presque tous marins ou tluviatiles; il y en a Cependant aussi quelques-uns de terrestres et même do parasites. Il y a parmi eux des espèces dont le corps est fort long. La grande •Némerte des côtes d’Angleterre et de France, qui a d’abord été dé- crite par Borlase, atteint jusqu’à 15 ou 18 mètres de longueur. On trouve principalement les Vers de cette classe a l’ombre, sous les pierres ou dans les coquilles abandonnées; ils sont communs dans certains parages. On les divise en monoïques et en dioïques : les premiers corres- l'ondent au grand genre ÎSemertes, les seconds au genre Planaria. Cuvier les avait séparés ainsi dans la première édition du Rcgne mimai, mais en laissant les derniers parmi ses Intestinaux paren- chymateux et en reportant les autres parmi ses Intestinaux cavi- taires. De Blainville en fait aussi deux groupes, mais qu’il donne comme deux familles de son ordre des Aporocéplialés. Les Né- •bertes y forment des Térétulaires ; les autres conservent dans la blême méthode le nom de Planariés. Ordre «les Terétulariés. Us ont le tube digestif complet^ l anus terminal , le corps allongé., Extraordinairement contractile } la peau lisse, ciliée , les tissus mous, et leur corps se divise souvent par le simple attouchement. Les 5fe xes sont séparés. C’est dans cette catégorie que se trouvent toutes ces grandes espèces marines, dont la Némerte de Borlase est une des plus Remarquables. Les uns ont une trompe et ont reçu le nom de Rhynchocœlés. Ils comprennent la famille des NÉMEBT1DÉS, dont le principal genre est celui de ces Némeftes ou Bovltisies dont nous venons de parler. MM. deQuatrefages, Desor, etc., en ont surtout étudié les espèces, 'lU’ils ont d’ailleurs subdivisées en plusieurs genres, comme de blainville et différents naturalistes avaient commencé a le faire. Dans le genre Némerte ( Neruertes ) se trouve une espèce très Commune sur les côtes de la mer du Nord, le A . gessereusis. Elle ctteiut jusqu’à un demi-pied et plus de longueur, a la grosseur 'l’une aiguille à tricoter, est. souvent de couleur pâle jaunâtre, et vit s ous les pierres, dans les endroits qui se mettent à sec pendant la basse marée. On peut la tenir très longtemps en vie dans un aqua- r "'m de très petite capacité. Les Némertes sont nombreuses en espèces et répandues dans VERS. 288 toutes les mers. Beaucoup d’entre elles sont remarquables par l‘ l 2 3 vivacité ou l’élégance de leurs couleurs. La manière dont elles sa raccourcissent ou s’allongent, suivant les conditions dans lesquelles elles sont placées, est aussi très curieuse; elles présentent, sous ce rapport, des différences véritablement étonnantes. Cuvier, e" les décrivant, d’après l’espèce de Borlase (. Nemertes Angliœ ou Boi" lasii), en avait pris la partie antérieure pour la partie anale (1). Une espèce plus petite, mais de la même série, est le Lomlajîhï des Huîtres (Lobiiabrum ostrearium, Blainv.) . Elle habite un tube incomplet, composé de grains de sable, que l’on trouve souvent appliqué sur la coquille des Huîtres comestibles de la Manche. Le genre Bonellie { Bonelliu ) a une forme bien plus singulière’ 1 Cet Helminthe, qu’on ne rencontre que dans l’Adriatique et dam la Méditerranée, vient d’être décrit, avec plus de détails que n e l’avait fait autrefois Rolando, parM. Ludwig Schmarda (2). Le genre Lancéolé ( Lanceola ) de Blainville mérite aussi d'être signalé. Risso a décrit, sous le nom do Sagittula longiroslrum, un 1 espèce qui doit lui être attribuée, mais qui n’a rien de commit 11 avec le prétendu genre Sagittule de Renieri, dans lequel il i" place. C’est une Lancéolé véritable et même le Lanceola P a ' retli de Blainville, qui se trouve à Gênes, à Nice et à Cette, tandi* que le Sagittula Hominis, que Risso cite néanmoins parmi les an 1 ' maux qui vivent auprès de Nice, repose sur l’examen superficie d’un appareil hyo-laryngien de Canard rendu par un homme sS eC des matières vomies, et que Renieri avait décrit comme étant n 11 Entozoaire. Nous avons publié autrefois une petite notice au suj 1 ' 1 du genre Lanceola (3). D’autres Térétulaires manquent de trompe et peuvent être app c " lées Arhynchins, comme le propose M. Schultze, ou PROSTOMA' T1DËS, du nom de l’un de leurs genres établi par Dugès. Il y (, n 11 des espèces fluviatiles et d’autres qui sont marines. Ces Prostom 1 ” et les Dérostomes, qui s’en rapprochent beaucoup, sont des V eP de petite dimension; on les a pris longtemps pour des Planaire 1 ’ véritables. Uugès, M. Ehrenberg et quelques autres helminthologistes se so* 1 ’ appliqués à en faire connaître les diverses espèces et à en étudie' (1) Figurée par M. de Quatrefagcs, toc. cit., et Iconogr. du Rcgnc Zoopii., pi- XXXIII et XXXIV. (2) Denhschrifl derK.A.dcr Wisscnsch ., I. IV, p. 177, pl. 1V-V1I. Wien.lSi^ (3) P. Gerv., Ann. franç.. etclrang. d’anal, cl dephysiol., 1S28, t. II, p. 1 PLANA1UÉS. 289 p organisation. Leur taille est très inférieure à celle des Némer- tidés. C’est dans ce sous-ordre des Arynchins que le curieux Dinophilus v orticoide$ trouve sa place. On le rencontre partout sur le littoral de la mer du Nord, particulièrement sur les algues. Il est facile à Reconnaître par sa couleur jaune orange. 11 nage avec une assez grande rapidité. On peut en prendre des centaines en quelques Coups de filet. C'est une petite boule, à surface ciliée, quand il est contracté. Il s’allonge de quatre à cinq fois sa largeur quand il 'eut nager; son corps est effilé en arrière (1). C’est encore ici qu’il faut probablement classer un autre groupe très remarquable, celui des Migrostomes [Microstoma) , qui, d’après •tt- Schultze, sont dioïques. Leur canal digestif est complet. Leur peau porte des organes urticaires. Outre la reproduction sexuelle , ’t y a chez eux une reproduction agame, même chez les individus Se xués. M. Schultze a même vu l’animal antérieur d’une même s eric avoir des organes mâles, et le postérieur des organes fe- melles (2). Ordre des Plaiiariés. Les Planaires sont des animaux mous, à corps en forme de ( l*sque aplati, plus ou moins ovalaire, ciliés, et dont, les tissus sont Remarquables, comme dans les véritables Némertes, par leur dif- t'uence. Leur canal intestinal n’a qu’un seul orifice, qui est inférieur, G t il est lui-même simple ou ramifié, ce qui a fait distinguer les Planaires en deux sous-ordres, les Rhabdocélés et les Dendrocélés. * n’existe point chez elles d’organes spéciaux pour la respiration 111 pour la circulation; mais on leur reconnaît un appareil cxcré- ,e nr qui a été quelquefois considéré comme aquifère, encore qu’il Paraisse servir à l’urination. Les organes mâles et les organes femelles s °nt. réunis sur le même individu, mais bien distincts l’un de l’autre lu $qu'au près de leur orifice ; quelquefois même chacun d’eux a son " l| verture à part, et l’orifice mâle se voit alors en avant de celui qui c °nduit aux oviductes. Quoique monoïques , les Planaires ont be- s °in de s’accoupler; quelques-unes paraissent vivipares; on a con- Slat é chez d’autres la ponte des œufs, et il en est chez lesquelles la b’ision de chacun des vitellus donne naissance à plusieurs indi— ^ O. Schmidt, .Veue Beilrage zur Kalucg. der Würmer. leaa, 1848. — Va» CtlC| îen, Uullel. Acad. roy. de Belgique, 1851, t. XVIII. m) Ueberdie Microslomeen [Wiegmanns Archiv, 1840, p. 28U). 19 I 291) Vers. vidus. La scissiparité des Planaires est aussi un tait avéré, et il y a un genre de ces animaux qui est alors multiarticulé, a la manière des Cestoides: c’est le genre Caténule de Dugès, dont Linné regardait l’espèce type comme un Ténia aquatique. Le système nerveux de ces animaux se compose d un cerveau sus-œsophagien et d’une paire de nerfs latéraux, sur le trajet des- quels on voit quelquefois des ganglions rudimentaires. Ce caractère les rattache aux Annélides, et plus particulièrement aux Cotylides de l’ordre des Trématodes, ainsi qu’aux Malacobdelles. Les yeux des Planaires sont quelquefois stemmatiformes et pourvus d’un véritable cristallin; d’autres fois ce sont de simples taches pigmentaires plus ou moins nombreuses. Cet ordre se divise en deux sous-ordres, qui sont ceux des Den - drocélés et des Rhabdocélés. Sous-ordre des Dendrocélés. Ce sont les Planariés qui ont le tube digestit ramifié. Leurs ori- fices sexuels sont réunis; leurs œufs sont peu nombreux et pour- vus d’enveloppes; ils ont le développement direct. Ces Vers sont terrestres, tluviatilcs, marins ou même parasites. La famille des GÉOPLAN I DÉS a le corps déprimé, long; la tetc non distincte, deux ou plusieurs taches oculaires ; la bouche non terminale; l’œsophage protractile et 1 orifice sexuel situé derrière la bouche. . , , On en a observé depuis longtemps en Europe; mais ce^ M. Charles Darwin qui, le premier, a bien fait connaître ces Ph»' naires terrestres , d’après des individus recueillis dans les foré s vierges de l’ Amérique du Sud (1). Genre GeorUHA (Geoplana, P. Gerv.) . — Max Schult/e tait mentio de vingt-six espèces de ce genre, dont une seule [Planaria terres - tris, G. F. Millier) est européenne (2). Nous l avons retrouvée au> environs de Paris et de Montpellier. Dans la famille des TYPHLOLEPTIDÉS, M. W. Stimpson men- tionne deux Vers parasites (3), le Cryptocœlum opacum , du port a Hong-koug, qui vit dans l’Échinarachnie, sorte d Ouisin, et (j) Annals and Mag. of nat. Hist., vol. XIV, 1844. {2 x d. M. Schultzc, BeUriige sur Kentn. der Landplanarien. Malle, 1857. (3) prodromus descript. animal, overlcbr. quœ in exped. ad océan. PoW septentri. observ. et descrips. W. Simpson, part. 1 (Proceed. of the Acad, of N ' sc. ofPhilad., février 1857), PLANAMES. 291 Typhlocolnx acumimtus, qui est parasite d’une espèce d’HoIothurie du genre Chirodote, propre au détroit de Beering. La famille des PLANARIDÉS renferme, entre autres genres, ,( dui des Plan ai lies ordinaires (. Planaria ), dont il y a des espèces dans nos eaux douces. Les Planaria lactea et fusca (genre Dendroüüiülum), de la famille des Planaridés, sont les plus communes parmi celles de nos contrées. Les Crïptocélés ont le tube digestif ramifié, comme les autres espèces de ce sous-ordre, mais leurs orifices sexuels sont séparés; les °eufs sont nombreux, à enveloppes simples. C’est chez eux qu’on a observé des métamorphoses. Ils sont surtout maritimes. L est à cette division qu appartient cette belle larve, pourvue de deux paires d’appendices ciliés, que M. J. Millier a pêchée, et à ^quelle il a donné le nom de Sltjlochns horteus. Les Phenicurus ou Vertumms, qui vivent sur les Téthys, sortes de grands Mollusques nudibranchcs de la Méditerranée, ont aussi 'dé classés parmi les Planaires : ce sont de singuliers corps, dont la "'dure est encore problématique aux yeux de plusieurs naturalistes od dont il nous a été impossible de nous faire une idée exacte, lUoiquc nous les ayons étudiés vivants; l’espèce en a été nommée ^wtumnus tethydicola par Otto. Sous-ordre des Rhabdocélés. Les Rhabdocélés ont le tube digestif simple, non ramifié; leurs Ospèces sont en général très petites, et elles vivent dans l’eau d'dmàtre ou dans les eaux douces et stagnantes. O. Schmidt et ■ Sehultze se sont surtout occupés de ces Vers. Lans la famille des MÉSOSTOMIDÉS, se trouve une espèce d’eau ( ,° Uce bien remarquable par sa forme et par sa taille, et qui est ^Pandue dans les marais d’une grande partie de l’Europe : c’est, le ] " >lUr >o ( Mesostomum ) Ehrenbcrgii, sur lequel on a déjà tant écrit. j.' 1 dernière notice que nous connaissions à son égard est celle de Leuckart (1). i| ^° Us avons tr °uvé une jolie Planaire, couverte de petites taches |),\ b'b'ment rouge, sur le corps d’un Merlan qu’on venait de ' ber; mais nous n’oserions affirmer qu’elle vive réellement en ‘* l 'Lsîte sur ce poisson. '*) ^ roschel's Ârchiv fiir Nalurgeschichte, 1852. 292 remarques générales Le g. Gatênule ( Catemla ) doit être mentionné ici. Il a pour type la petite espèce que Dupés comparait, comme l'avait fait Linné , a un Ténia, et qui n'est qu’une Planariée à génération alternante. Nous l’avons observée une foisdans les baquetsdu Jardin des p an e- de Montpellier. Le docteur Leydig l’a retrouvée dans une maie, sur les bords du Main, et il a constaté comme nous 1 exactitud de la figure et des descriptions de Dugès. 11 en a vu en grau c quantité. C’est une Turbellariée qui se propage par division, et ce que Dugès appelle segments, M. Leydig le compare avec raison aux articulations des Cestoïdes, c’est-à-dire à des proglottis. Chaque individu produit ainsi une chaîne de deux à huit Vers. Dans chaque segment il existe une partie renflée, sous forme <1Ç tète, qui porte les organes de sens, et une partie postérieure, ven fermant le tube digestif. En outre, le premier segment seul pré- sente une autre partie etlilée, correspondant à la terminaison cépha- lique de toute la chaîne (1) . Nous rapportons également à cette division de la classe de Turbellariés les singuliers parasites que M. Kôlliker a appelés l <■' cijema (2), et qui vivent sur les reins des Céphalopodes. REMARQUES GÉNÉRALES SUR LES ENTOZOAIRES OU VERS PARASITES, ET PLUS PARTIE ULIÉREMEN 1 SUR CEUX DE L’HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES. La nature conserve les espèces au détriment des individus; eb’ nourrit de végétaux un grand nombre d animaux, et les livre eI1 ^ suite à la dent des Carnivores. La vie ne s’entretient le plus sd vent que par la destruction de ce qui est vivant. Le parasitisne ■ si redoutable qu’il nous paraisse , est donc l’une des conditid' les moins dures auxquelles les corps vivants aient été assujetti^ puisqu’il a pour condition que le sujet sur lequel s alimente chaq 1 ^ être parasite vive pour assurer 1 existence de ce dernier. Lt peut ajouter que , dans beaucoup de cas, les parasites s’attaque' 1 ^ moins à l’organisme des individus qu ils infestent qu aux produ 1 ^ surabondants de cet organisme. D’ailleurs, le nombre des espu^" parasites est si grand, celui des individus qu’elles produisent S °V vent si extraordinaire, et celui des animaux qui en sont attaques (1) , Mullcr's Archiv, 1854, liv. III, p. 286, pl. 11. (2) Guido Wagencr, Muller’ s Archiv, 1857, p, 354. 295 SUR I.ES ENTOZOAIRES. considérable, que l’on doit regarder le parasitisme plutôt comme la condition normale de beaucoup d'espèces, soit animales, soit végétales, que comme un état pathologique accidentel qui serait particulier aux individus qui en souffrent. Il est dans la nature que beaucoup d'espèces vivent ainsi aux dépens les unes des autres; c’est ce qui ressortira des observations dont est composé ce cha- pitre. Nous y passerons successivement en revue la comparaison des parasites épizoaires et entozoaires, 1 indication des classes aux- quelles ces parasites appartiennent, les opinions qu’on a successi- vement émises sur le mode d’apparition de ces animaux dans les organes ou à la surface du corps, les objections que 1 état actuel de la science permet d’opposer à la théorie erronée de la généra- tion spontanée, la discussion des arguments réunis en faveur de celte théorie par Bremser, les conditions diverses du séjour des cntozoaires, et quelques propriétés singulières de ces animaux qui facilitent leur propagation. Nous donnerons ensuite la liste des Entozoaires qui sont parasites de l’Homme ainsi que de ses principaux animaux domestiques, et nous terminerons par quelques détails sur les médicaments anthcl- minthiques ou vermifuges, ainsi que sur les corps de diverses sortes qu’on a décrits à tort comme étant des Vers intestinaux, ceux-ci forment la catégorie dite des pseudelminthes. Épizoaires et Entozoaires. - La présence des parasites dans les organes ou à la superficie du corps a été constatée dans des ani- maux de toutes les classes, et les rapports que ces animaux ont entre eux, soit par leur alimentation, soit par les autres conditions de leur vie, sont un des principaux moyens de la propagation des parasites. Les harmonies biologiques sont ici très manifestes, et chaque sorte de parasites est soumise , dans son organisation ainsi que dans son genre de vie, à des conditions qui sont elles-mêmes mi rapport avec la manière d’être des espèces qu elle doit en- vahir. On nomme Épizoaires les animaux parasites qui se tiennent sur la surface extérieure des autres animaux, et Entozoaires ceux qui vivent plus profondément dans leurs organes creux ou qui enva- hissent même leurs parenchymes. Cette distinction, dès longtemps établie, est bonne à quelques égards, puisqu’elle est en rapport avec certaines particularités des espèces les plus ordinaires. On sait en effet que les Pedicu- Üdés, les Sarcoptes et beaucoup d’autres encore sont des Epi- zoaires ou des Ectoparasites, tandis que les Ténias, les Asca- 294 REMARQUES générales vides, etc., sont des Entozoaires ou des Entoparasites. Mais les particularités auxquelles elle fait allusion ne sont souvent que tem- poraires, puisque les espèces, soit ectoparasites, soit entoparasites, ou, pour employer des dénominations plus anciennes, épizoaires et entozoaires, ne le sont souvent que pendant une partie de leur existence. C’est ce que nous avons vu pour les Œstres, de l’ordre des insectes diptères, dont la larve seule vit sur les animaux ou dans leurs organes, tandis que leur nymphe et leur insecte parfait sont extérieurs et libres. C’est aussi ce que nous ont montré les Distomaires de L’ordre desTréinatodes, dont les Cercaires,vivant dans l’eau, représentent le premier état. Ces exemples, choisis entre mille parmi ceux que nous avons déjà eu l’occasion de citer dans cet ou- vrage, suffisent pour montrer qu’on ne saurait faire un groupe à part pour les parasites dans la classification du règne animal, et il résulte également de ce que nous avons exposé précédemment que les Entozoaires ou les Vers que l’on trouve dans le corps des autres animaux ne doivent, pas non plus être regardés comme formant une catégorie naturelle. Plusieurs classes riches en espèces libres, soit fluviatiles, soit marines, fournissent des Entozoaires, et l’on pourrait ajouter, sans s’écarter de la signification propre de ce mot, qu’il y a d’autres animaux que des invertébrés de la classe des Vers qui sont réellement Entozoaires. Les larves des Diptères de la famille des QEstridés, que nous avons déjà cités dans ce chapitre, ne sont-elles pas entozoaires au même titre que les Ascarides, les Dragonneaux ou les Ténias, si l’on ne tient compte que de leur mode de parasitisme , et les Linguatules, qui paraissent être des Crustacés inférieurs bien plutôt que des Vers, ne sont-elles pas aussi dans le même cas. Ainsi, lorsqu’on ne tient compte que du genre de vie des parasites, il est difficile de distinguer ceux qui sont entozoaires d’avec ceux qui sont épizoaires, et les caractères anatomiques de ces animaux ne permettent pas non plus de les séparer , comme classe , des autres divisions. Linné, Cuvier et d’autres naturalistes, tout en fai- sant un groupe des Intestinaux ou Entozoaires , avaient déjà re- connu cette impossibilité. Les Venues intestina du classificateur suédois renferment, indépendamment des Ascarides, des Ténias et des autres Vers intestinaux, les Gordius, les Sangsues, les Lom- brics, les Siponcles et les Planaires, (pii forment dans cette classe la division des Intestinaux vivant en dehors des animaux (extra alia animalia habitant la). A son tour, Cuvier rangeait parmi les Intestinaux plusieurs familles de Vers extérieurs, et entre autres SUR LES ENTOZOAIRES. 295 les Némertes, ainsi que les Planaires, c’est-à-dire toute la classe des Turbellariés. C'est pour éviter cette évidente contradiction que de Blainville, et, d'autres naturalistes avec lui, iront pas employé, dans leur clas- sification du règne animal, la dénomination d’Entozoaires ni celle d'Ëpizoaires que l’on trouve l’une et l’autre dans Lamarck. Il leur a été, par cela même, plus facile de tenir compte des vérita- bles caractères des animaux , c'est-à-dire de leurs caractères de structure , et de les grouper de manière à exprimer les véritables affinités qu'ils présentent lorsqu'on ne s’occupe que de leurs dis- positions anatomiques. Cette méthode est aussi celle que nous avons adoptée. Parasites de différentes classes. — Sans mériter pour cela le nom d’Entosoaires et encore moins celui (Y Helminthes, qui a un sens plus zoologique , beaucoup d'animaux appartenant à des groupes très différents les uns des autres, souvent même étrangers au type des Vers, sont des animaux réellement parasites. Les Poissons nous en fournissent quelques exemples. Indépen- damment des Lamproies, qui se fixent souvent aux autres animaux de cette classe, on peut mentionner les Fierasfers, de la famille des Gadidés, qui se tiennent souvent dans la cavité respiratoire des Holothuries (1). On cite un autre Poisson parasite des Échino- dermes; il vit dans l’Astérie discoïde. Mais c'est surtout parmi les animaux sans vertebres que 1 on voit de nombreuses espèces parasites, qu elles le soient pendant toute leur vie, ou, ce qui est plus frequent, pendant tel ou tel de leurs âges seulement. L’embranchement des animaux articulés fournit de nombreux parasites. 11 y en a qui sont de la classe des Insectes, d’autres de celle, des Arachnides, d’autres encore de celle des Crustacés. Les détails que nous avons fournis à leur égard dans le tome I er de cet ouvrage nous dispensent d’y revenir ici. Les Mollusques affectent plus rarement ce genre de vie; on peut Cependant en citer plusieurs exemples curieux, indépendamment de ceux qui vivent dans les Coraux, et qu’on nomme souvent Mol- lusques coralligènes. L’Entoconque de M. .1- Müller est un Gastéro— P°de qui se développe dans les Synaptes; les Stylifères ( Stylifer « stericola et St. Turtoni) habitent le corps de certains Échinodermes ; (1) Quoy et Gaiinard, Voyage de l'Astrolabe, Zoophïtes, pl. 6, fig. 4. Ge geul>aur, Z eitschr. für wissensch. Z ool., 1853, p, 329. 296 REMARQUES GÉNÉRALES V Eulimaacicula se tient dans l’estomac des Holothuries; le Melania Cambessedii, qui est peut-être une Eulime, se développe sur les Gomatules : ce sont tous des Gastéropodes. 11 y a aussi des Lamelli- branches, qui ont des habitudes analogues : le Modiolaria marina- rata vit dans le corps des Ascidies, ainsi que le Mytilus discors. Mais c’est parmi les Vers que se classent le plus grand nombre d’espèces animales vivant sur les autres animaux; et comnïe si le parasitisme, quelle que soit sa fréquence, était, même dans l’ordre physique, un signe d’infériorité, on remarque que ce sont surtout les dernières familles de cette grande division qui fournissent la plupart des espèces vivant dans ces conditions. A peine avons-nous pu signaler quelques Annélides chétopodes ayant ce genre de vie, et celles que nous avons citées appartiennent à la tribu des Nais, qui est l’une des dernières de cette classe. Au contraire , ce n’est pour ainsi dire qu’exceptionnellement que nous avons vu des Nématoïdes ou des Gotyloïdes indépendants. Les Sangsues méritent presque autant que les Polycotylaircs la qualification d’ectoparasites, et si ce genre de vie n’est pas ordinaire aux Turbellariés, on peut dire que les Cestoïdes, pour lesquels il est au contraire normal, leur sont inférieurs en beaucoup de points de leur organisation , ce qui con- firme la règle que nous posions tout à l’heure. D’ailleurs, sans parler des Vertumnes, qui se tiennent sur le corps des Téthys mollusques, on peut citer de véritables Turbellariés vivant au* dépens des autres animaux. Le Cryptocœlum opacum, de l’ordre des Planariés, se tient sur l’Échinarachnie, qui est une espèce d’Oursin, et le Typhlocolax acuminatus habite le corps des Chirodotes (! '• Les Dicyema sont même, jusqu’à un certain point, des entopara- sites, puisque c’est dans les corps spongieux des Céphalopodes, c’est-à-dire dans les reins de ces Mollusques, qu’on les a décou- verts. En sortant de la série des Vers, nous trouverons bien d’autres animaux ayant des habitudes analogues à celles des Entozoaires- Le Mnestra parasite dcM. Krohn est un Polype médusaire parasite de la l’hylliroé, et beaucoup de Polypes véritables, de Spon- giaires, etc., se fixent sur le corps des autres animaux. Enfin nous rappellerons que plusieurs espèces d’infusoires vi- vent aussi dans le corps des animaux, même dans celui des animaux supérieurs ou de l’homme, et, en traitant des Rhizopodes, nous verrons qu’on en a rapproché les Protées ainsi que les Grégarines, (I) St.impson, Proceed, of lhe .-1 cad. nf nal. Sc. of Philadelphia, 4857. SUR LES ENTOZOAIRES. ' qui envahissent si souvent le corps des Insectes, des Arachnides, des Crustacés ou des Lombrics. Opinions diverses au sujet des Entozoaires proprement dits. — tou- tefois ce sont les deux classes des Nématoïdes et des Cotvlidos qui fournissent le plus grand nombre d’espèces réellement parasites c’est-à-dire endoparasites, et ces deux classes rentrent dans le type des Vers, tel que nous l’avons défini. Ces \ers sont ceux qui reçoi- vent le plus communément le nom d’Entozoaires. Les animaux dont il s’agit ici ont été remarqués de très bonne heure, et il est déjà question d’eux dans les auteurs les plus an- ciens. On comprend, en eftet, qu ils aient dù être connus de tout temps par le vulgaire, et qu’ils aient attiré 1 attention des médecins, aussi bien que celle des premiers naturalistes, soit par la singula- rité de leur genre de vie, soit par les désordres qu’on leur attribue, et qu’ils causent réellement, du moins en partie. Les Vers ont été appelés Scolex (1) ou Helminthes par les Grecs, et Venues par les Latins; la dénomination d’Entozoaires, sous laquelle ils sont plus connus de nos jours, n’a été imaginée qu à Une époque récente. Toutefois les anciens n ont pas distingué les différentes espèces de ces animaux, comme nous le taisons au- jourd’hui, et la plupart leur ont échappé, ou du moins n’ont pas ete signalées dans les ouvrages qu’ils nous ont laisses. Au v» siècle avant l’ère actuelle, Hippocrate parle cependant de plusieurs sortes de Vers, en particulier des dénias, des Asca- rides et d'autres encore qui habitent, dit-il, dans le rectum et qui s’introduisent dans le vagin; ces derniers sont sans doute les Oxyures vermiculaires. Pythagore, qui vivait vers le même temps, passe pour avoir rap- porté deJïnde le spécifique dont nous nous servons encore aujour- d’hui contre les Ténias. Il cite, en effet, le grenadier comme pou- vant être employé contre les Vers plats qui vivent dans le corps de ^ homme. Aristote a fait mention des cucurbitains que les Chiens rendent avec leurs excréments; mais il a mentionné la ladrerie du Cochon, s ans savoir qu’elle était due à la présence d un animal parasite, et qu’elle pouvait être l’origine de l’infection téniaire de l'homme ; d’ailleurs, il a distingué chez ce dernier des Vers ronds, sans doute le » Nématoïdes, et des Vers plats, c’est-à-dire les Cestoïdes. (1) Ce mot a été souvent appliqué par les modernes à un genre particulier de v ers. Nous lui avons nous -même donné une signification spéciale qu’on trouvera e *pliqnée à la page 221 de ce volume. 298 REMARQUES GÉNÉRALES Galien a même connu les Hydatides, mais sans constater leuï nature animale. Il dit que l’on trouve dans le foie des Cochons des vésicules remplies d'eau, et il semble évident que ces vésicules ne sont que des Échinocoques. Quoique les anciens n’aient pas eu, au sujet de la génération des animaux inférieurs , toutes les idées ridicules qu’on leur prête et que les compilateurs ont surtout inventées ou propagées, ils ne s’étaient point rendu un compte exact de la manière dont les En- tozoaires se développent dans nos tissus. C’est d’eux que nous vient l’opinion, encore acceptée par quelques rares auteurs, de la géné- ration spontanée de ces parasites. Hippocrate les fait naître de l'altération des humeurs, et il pose ainsi dans la science la théorie de la spontanéiparité, et plus spé- cialement encore celle de la zoopoièse, que l’on professait encore, il y a peu d’années, dans plusieurs chaires de l’école de Mont- pellier. D’après cette opinion, que la science moderne contredit par tous ses résultats, les Vers intestinaux ne nous viendraient pas du dehors, et il n’est pas nécessaire, pour en expliquer l’apparition dans nos organes, de faire intervenir la procréation d’œufs servant à la transmission de leurs espèces, par voie d’hérédité, de la mère aux fœtus que celle-ci met au monde. La viciation des hu- meurs, l’altération des parenchymes sont des conditions sud'" santés, et la présence des Vers n’est, comme le disent parfois quel- ques auteurs, qu’un épiphénomène résultant des dispositions mor- bides de l’organisme. Cependant on avait remarqué depuis long- temps que si les sujets affectés de ce qu’on appelle l’état vermineux, ou même la cachexie vermineuse, sont le plus souvent des sujets lymphatiques, il arrive aussi que l’âge, quelquefois le sexe et plus souvent encore le régime ou telles habitudes spéciales, sont des causes évidentes de l’invasion des Vers et même de celle de cer- tains Vers préférablement à certains autres. 11 est vrai qu e plusieurs médecins n’ont pas craint d’admettre qu’il pouvait y avoir un état vermineux , même sans la présence de Vers ento- zoaires. Mais ce sont là des théories scolastiques avec lesquelles la science moderne n’a plus à compter, et qu’il faudrait laisser dans les livres des derniers siècles ou dans ceux de notre époque qui ont pour objet exclusif l’histoire des anciennes théories médicales. Quoique l’un des meilleurs helminthologistes de notre époque, Bremser, se soit déclaré le partisan de la spontanéiparité des Vers, quoiqu’il ait Sl'R LES EXT07.0AIRES. 20!) •lit' rne eu pour auxiliaires des auteurs que leurs travaux classent au nombre des zoologistes les plus distingués, tels que. Dugès et M. Dujardin en France, ou Burdach et d’autres en Allemagne, on doit en ett'et reconnaître aujourd’hui que les objections qu’il fai- sait à la procréation des Entozoaires par œufs ou par germes n’ont réellement, aucune valeur. Réfutation de la théorie dite de la spontanéipanté . — L un des grands observateurs dont l’histoire naturelle s’honore, Hcdi, qui vivait au xvir siècle, publia un ouvrage spécial d’helminthologie, ( Ws lequel il démontra que la génération des parasites s’opère '•'après les mêmes règles que celle des autres animaux , et i! fit voir que certains d’entre eux étaient d’ailleurs mâles ou fe- melles (1). Un médecin français, qui vivait aussi dans le xvir siècle, Andry, s’occupa dès lors de ces intéressantes questions et dans unedirec- hon analogue 2) ; toutefois ou pouvait encore considérer comme Une forte présomption en faveur de la génération spontanée le fait 'lue les Hydatides, quoique dépourvus d’organes reproducteurs, apparaissent souvent dans le corps des animaux, et qu’ils s’y mul- tiplient d’une manière très rapide sans qu’on puisse leur recon- éaître d’organes reproducteurs. Mais les expériences récentes dont •r.s Hydatides ont été l’objet, expériences dont Pallas avait déjà donné l’exemple, ont levé tous les doutes qui pouvaient subsister 11 cet égard. On sait aujourd’hui que les Hydatides, soit les Cysticerques, et Éehinocoques, soit même les Acéphalocystes, ne sont lie le premier état de certains Vers rubanés. Us sortent des œufs Pendus par les Ténias, et à leur tour ils se transforment en Ténias ' l ' r sque, par suite de migrations analogues à celles auxquelles beaucoup d’autres espèces de Vers sont soumises, ils passent des Parenchymes, au milieu desquels ils se tenaient enkystés, dans le ‘anal intestinal de l’Homme, du Chien, du Chat, et de quelques autres Mammifères vivant aux dépens des herbivores infestés par ,f!s Hydatides (3). . Oes expériences ont démontré ces transformations pour plu- ,|e urs des espèces qu’il nous importe le plus de connaître; et 0) François Rcdi , Osservasioni inlorno agli animait vivenli clic si trovano e 9ti animali vivenli. In-4, avec pl. Florence, 1684. ^ Andry, De la génération des Vers dans le corps de l’homme. In- 1 2, Paris, O) Voyez notre chapitre sur les CestoMes, p. 215 et suivantes. f-énure 300 ■REMARQUES GÉNÉRALES quoique nous ayons cité ces espèces en leur lieu, il ne sera p a> inutile d’en rappeler ici les noms, ne fut-ce que pour montrer les progrès que ces curieuses études ont fait faire a la synonymie he minthologique. ., Le Cytticercus cellulosœ, qui est fréquent dans le Cochon, dont 1 constitue la ladrerie, devient, en passant dans l’estomac de l’Homme, le Tamin solium, c’est-à-dire le Ver solitaire. Le Cytticercus pisiformis du Lapin devient , chez le Chien (t Loup, le Taenia serrata. , . Le Cytticercus longicollis du Campagnol devient le Tœma crassi' ceps chez le Renard. Le Cysticercus fasciolaris de la Souris et du Rat devient le Tœ* x crassicollis chez le Chat. _ _ , Le Cœnurus cerebralis du Mouton devient aussi un Ténia dans 1 corps du Chien et dans le Loup: c’est le Tamia cœnurus. En outre, les Échinocoques subissent à leur tour une transfoi'' mation analogue quand ils passent aussi des organes de certain*’ animaux dans le canal digestif de certains autres, et en parti' culier dans celui du Chien : ce sont alors les Tamia echinococc dont il a été également question dans un des chapitres prési- dents. c Ce fait singulier de la métamorphose des Vers, en rapport a' ^ leurs migrations, n’a été réellement démontré que dans ces def' nières années. Il jette le plus grand jour sur la théorie de l’infect^ vermineuse, et les recherches nouvelles dont les oeufs des Ent zoaires ont été l’objet à diverses époques complètent pour ain ? dire la notion exacte de cette théorie. Tant qu’ils sont enfermés dans les parenchymes du sujet qu > habitent, les Vers parasites sont incapables de reproduction œufs; ils ne peuvent que se multiplier par voie agame, c’est-à-d 1 ' par gemmiparité ; encore tous sont-ils bien loin dejouii de ut propriété. Leurs organes mâles ou femelles ne fonctionneront q lorsqu’ils seront parvenus dans l’intestin des animaux aux dépe^ desquels ils doivent continuer à vivre, ou dans quelque autre ca '' naturelle en communication avec, le dehors, et, sauf le cas Dragonneau, dont la femelle est cuticole à cet âge, ce n’est que j’ c’est-à-dire dans les viscères pourvus d’orifices naturels , connue ^ tube digestif, les poumons, les reins, etc., que les EntozoaU’ donnent des œufs. u Ces œufs, exposés à tant de chances de destruction, sont do^ d’une grande persistance de vitalité. Il est douteux qu il en cc 0 SUR LES EHTOZOAIB.ES. 301 immédiatement dans les intestins , bien qu’on ne puisse guère ex- pliquer autrement la rapide multiplication des Ascarides, des Oxyures, etc. ; mais ce qui est plus certain encore, c est que, tout en ‘étant rejetés par les selles, ils ne perdent pas leurs propnetes germinatives, et qu’ils peuvent les conserver assez W em P|> ^ que, repris ultérieurement, soit avec les aliments solides, . ' l’eau ou différentes boissons, par l’homme ou par d autres annnaux à l’espèce desquels ils sont affectés, ils deviennent pour eux de nou- veaux moyens d’infection. 11 est évident que beaucoup de ces œufs sont perdus; mais ils sont, comme nous l’avons vu, très nom- breux, et l’on ne saurait méconnaître que la nature, tout en livrant en apparence leur conservation et celle de leur espece au hasard, n’ait assuré, par toutes les précautions compatibles avec les condi- tions biologiques des animaux eux-mêmes, la perpétuité de leurs espèces respectives. , Le Cochon trouve dans la fange ou dans les excrements humains, qu’on ne craint pas de lui laisser manger dans beaucoup de fermes, les œufs des Ténias qui lui donneront la ladrerie, et cette ladrerie donne le Ténia à l’homme ; les pluies peuvent aussi porter des œufs de Vers dans les ruisseaux ou les fontaines dont 1 homme ou les animaux tirent principalement leur breuvage, et des observations faites sur les œufs de plusieurs Nématoïdes montrent qu ils peuvent résister à un séjour prolongé hors du corps des animaux dans les intestins desquels ils ont été produits, et faire ensuite retour a ces mêmes animaux par des voies analogues a celles que nous venons de signaler pour les Vers cestoides. . . Séjour des Vers - On a souvent divise les Vers parasites de l’homme en 1 855, p. 20). (4) Denlcschrifl . der Kais. Akad. der Wïss. Wien, 1850. (3) Art. Parasites du llamlwürlerbuch publié par Al. H. Wagner, t. 11, p. 648, et L'ebcr die U and- un d Blasenwürmer, Leipzig, 1854 (trad. dans les Ann. des sc. nal , 1855, t- IV, p. 73). SUR LES ENT0Z0A1RES. 303 nagent dans le sang et circulent avec lui, niais aussi a d’autres, souvent fort longs, qui vivent plutôt dans les gros vaisseaux que dans le sang lui-même, et qui, dans quelques cas, sont encore en partie engagés dans d’autres organes. Baer a trouvé dans la veine azygos d’un Dauphin deux Strongles, dont l’un avait sept pouces de long. Une autre lois, il a extrait de l’artère pulmonaire du même animal un Strongle long de six pouces (1). Vrolik,Craigie,Breschet et d’autres ont également vu des Y ers dans les mêmes conditions. Poelmann et nous-mêmes nous en avons ob- servé dans les vaisseaux comme dans les bronches. On en cite de trois Espèces, et M. Diesing a établi pour eux un genre distinct, sous le nom de Prostecosacler ; ils constituent ses l J v. inflexus , minor et convolutus. Le même helminthologiste rapporte d’ailleurs a ce genre le Strongle que M. Leuckart a découvert dans le crâne du Narval (2). Le Slrongylus armatus, ou Sclerotmmm armatum, a été vu dans des anévrysmes des artères mésentérique et cœliaque, ainsi que dans la veine porte, chez le Cheval et chez 1 Ane, par Ruysch, et plus récemment par MM. Schulze, Hodgson, Yalentin, etc. •) . M. le professeur Joly (de Toulouse) cite un Pilaire trouvé dans le cœur d’un Phoque; c’est pour lui un véritable Héma- tozoaire tâ). Le Filaria crassicauda habite le corps caverneux du Balænaptera p o$trata. On a aussi observé des Cysticerques dans le cœur de l’homme. M. Bilharz a vu en abondance le Distoma hœmatobium (5), dans les vaisseaux, chez l’homme, et chez divers animaux comme chez l’homme, on a signalé l’existence de Vers distomes dans la veine Porte, dans la veine pulmonaire et dans la veine cave. Nous voyons ainsi dans le système circulatoire, comme dans les autres cavités closes, des Vers nématoïdes, des trématodes et des c estoïdes , mais tous ces Vers paraissent s’y trouver à l’état agame. Pour devenir complets et acquérir leurs organes sexuels , ils doi- vent pénétrer dans une cavité ouverte , c’est-à-dire dans le tube ( t) Beilrage zur Kenlniss der med. Thiere, p. 500, en noie. (2) Diesing, Syst. helminlh. , vol. Il, p. 321, ctDavainc, GascUe médicale, '855, n u p. g. (3) Diesing, loc. cit. vol. II. p. 305. (1) Comptes rendus hebd., 1S58, t. XLVI, p. 103. (3) Xcitschr. fur wissensch. Zoologie. 304 j REMARQUES GÉNÉRALES digestif ou ses dépendances, ou bien encore dans l'appareil pulmo- naire ou dans l’appareil urinaire. On constate que ces Entozoaires se frayent le plus souvent un passage à travers les tissus, et plusieurs de ceux qu’on a observés étaient ainsi en voie de se déplacer. Sparing a soulevé la question de savoir si les hommes qui man- gent beaucoup de poisson ne sont pas plus sujets au Ténia que le® autres. Il faisait donc venir les Vers du dehors. Mais on connaissait peu les espèces à cette époque , puisque le Ténia du Chien, 1» Ligule des Poissons et le Botriocéphale du Saumon étaient regardés comme étant le même animal Nils llosen a fait la remarque que, dans son pays, les pêcheurs connaissent les Brèmes qui ont des Vers, et qu’ils n’en veulent pas manger, disant que ces Poissons donnent des maladies; on sait, afl contraire, qu’à Naples on mange les Ligules comme une frian- dise, mais il faut dire qu’on ne les mange pas sans les avoir lai 1 frire. A une époque où tous les naturalistes étaient spontanéiparistes> Pallas (1) a dit que les germes des Helminthes nous viennent de l’ex- térieur, et Gœze, dans son bel ouvrage sur les Helminthes, qui es J divisé en quatre parties , en a consacré une tout entière à cette démonstration. Gœze connaissait le grand nombre d’œufs que pro- duisent les Vers. Arguments de Bremser en faveur de la génération spontanée. Bremser a été l’un des partisans les plus ardents de la génération spontanée, et comme son ouvrage est entre les mains de presqi* 1 ’ tous les médecins, nous attachons quelque importance à réfuter h’ 5 arguments qu’il invoque en faveur de cette opinion. L’auteur du Traité sur les Vers intestinaux de l’homme reconnad d’abord que les Vers doivent, ou venir du dehors, ou se former at dedans du corps : deux opinions alors parfaitement admissible^ mais dont la seconde a seule ses sympathies. B’après lui, les partisans de la première opinion s’appuient sü 1 ’ la prétendue observation que les Vers intestinaux de l’homme ceux des animaux se trouvent également dans la terre ou dai lS l’eau, ce qui est inexact. Aussi n’a-t-il pas de peine à démontre 1 ' que tous les faits sur lesquels on s’est basé, pour soutenir ccd 1 ; hypothèse, reposent sur de fausses déterminations. Ainsi Lin 111 ' avait cru à tort avoir trouvé la Uouve du foie , le Ténia large (1) .Y eue nord. Ueilrÿge, 1781, t. 1, f. I, p. 42. SLR RES E5T0Z0AIBKS. 305 'Ascaride vermiculaire , libres dans l’eau de certains marais. En ^'mettant ces faits, Linné était dans l’erreur, cela est incontes- té; mais il ne s’ensuit pas que les Vers ne puissent pas venir du ( 'ahors, et si l’on se rappelle ce que nous avons dit de leurs œufs de leur mode de dissémination, on admettra qu’ils en viennent effet. Unzcr a cru que les Lombrics et l’Ascaride sont les mêmes ani- lll aux. 1 ironiser n’a pas de peine il démontrer victorieusement que n'est pas; mais l'erreur d’Unzer fait-elle que les Vers s’engou- ant spontanément dans notre corps? Bremser cite ensuite une lettre de flahn à l’allas sur une épizootie 'l Ul R régné tout le long de la rivière d’Ob, en Russie, et qu’il a ‘dtribuée à ce que les petites rivières et eaux stagnantes de ce pays puent, à cette époque, remplies d’une quantité considérable de maires [Gordius aquaticus) . On n’a pas, dit Bremser, rencontré ces ers dans l’estomac des animaux morts, mais bien dans leurs pou- Ui °hs, et il lui semble plus probable qu’ils ont été engendrés dans Ct!s derniers organes, comme cela a lieu très souvent chez les Mou- rus; il suppose alors que des poumons des animaux les Vers se s °Ut communiqués aux eaux dans lesquelles on les a trouves en 'tendance. bu doit faire remarquer, si ce sont vraiment des (lordius que b;tlm a vus dans l’eau de la rivière en question , que ces Vers ve- ulent du corps des Insectes, et non des poumons des quadrupèdes. Espèce observée dans ces derniers (‘tait évidemment différente, c ' ü y a erreur dans le rapprochement zoologique fait par Bremser ( ntre les Vers des poumons et ceux des rivières. Le ver qui était 1 "Use de l’épizootie, ou qui du moins 1 accompagnai l, est. un Néma- l°ïtle ordinaire, qu’on ne trouve jamais que dans le poumon ; ( dui des eaux lluviatiles est d’un tout autre groupe; il appartient ' IUx Gordiacés. Il y a donc ici une double erreur de la part de Bremser, et l’état '"duel de la science permet de substituer des données plus 1 Victes à celles que notre auteur avait mal interprétées. bremser prouve d’ailleurs que Brcra avait tort de supposer que !" s Vers de terre ou d’eau peuvent prendre la forme caractéris- "|Ue des Vers intestinaux en arrivant dans le corps des animaux. ' Les Vers en général, et les Vers intestinaux en particulier, "Prouvent jamais un pareil changement de forme, dit-il avec I ' i ‘ s °n. C’est comme si l’on prétendait qu’une coquille deviendra Arpent en la retirant de l’eau. » il. 20 306 REMARQUES GÉNÉRALES Sur ce point Bremser a raison ; mais est-il en droit de conclure? des erreurs qu’on a commises, que les Vers intestinaux ne viennent pas du dehors? Certainement non, et il est à son tour complète- ment dans le faux lorsqu'il les fait apparaître spontanément. La cause en est qu’à l’époque où il écrivait, toutes les métamorphoses singulières que subissent beaucoup d’Entozoaires étaient encore ignorées, et qu’il en était ainsi pour la plupart des faits de trans- migration que possède à présent la science relativement aux mêmes parasites. Plusieurs faits , alors connus, étaient encore inexplica- bles, tandis qu’aujourd’hui on s’en rend parfaitement compte. Bremser dit aussi avec assez d’exactitude que chaque Ver habite un animal à part, et qu’il s’y loge dans un organe particulier : ainsi l’Ascaride ms se trouve guère que dans l’intestin grêle ; le Trichocé- phale habite uniquement dans le cæcum ; l’Oxyure est particulier au rectum; le Polystoma integerrimum est logé dans la vessie uri- naire delà Grenouille; le Cénure du Mouton vit dans le cerveau de cet animal. Bremser ajoute que, si ces Vers venaient du dehors? on pourrait bien les saisir quelquefois sur leur trajet, ou bien qu’ils devraient se tromper de temps en temps de chemin, cl aboutir à d’autres organes que ceux auxquels ils sont destinés. 11 en déduit une nouvelle preuve en faveur de leur formation dans l’intérieur même du corps ; mais on sait aujourd’hui que les Vers intestinaux s’introduisent tous dans nos organes à l’état d’embryon 6 microscopiques, et qu’on ne les aperçoit que lorsqu’ils y ont p r ' 6 un certain développement. 11 en est, du reste, qui n’arrive 1 ' pas à leur destination ; ceux-là périssent sous leur forme agami' sans donner naissance à des œufs, puisque la plupart des V eli j n’engendrent que lorsqu’ils se sont fixés dans le canal intestin*' de leurs hôtes. Tous les Vers intestinaux ne se conservent pas seulement da" 6 le corps animal, mais ils y multiplient; ils meurent au contrai'' très vite, dit Bremser, quand ils sont forcés de le quitter. BreioA' pense que c’est là une des plus fortes preuves en faveur de l’opini°'J que les Vers intestinaux sont propres au corps des animaux qu’ils en sont les produits. On ne connaît en effet aucun Ver intestinal qui ne se multiple par œufs dans le corps de l’hôte qu’il habite, mais en mê"’ 1 temps on n’en connaît aucun dont les œufs ou les jeunes ne doj vent être expulsés avant de devenir adultes. Quel que soit nombre d’œufs qu’un Ténia ou un Ascaride produise, jamais l eUl développement ne commence dans l’animal même qui le l0r t? SUll LES EiXTOZOAIRES. 3O7 toujours les œufs sont évacués, et c’est du dehors que les nouveaux 'udividus paraissent venir. Si donc les Vers meurent le plus sou- ' ent quand ils quittent le corps de l’animal qui les contenait, ce 'lui ri ailleurs n’est ni aussi fréquent ni aussi rapide que Bremser 0 supposait, cela prouve seulement qu’ils ne peuvent pas vivre à état adulte dans un milieu différent de celui-là, et en cela ils res- semblent à tous les autres animaux. -Mais, continue Bremser, si les Vers intestinaux étaient venus du ehors, en quittant le corps de l’animal qui les nourrit, ils de- vaient pouvoir s’y accoutumer de nouveau, puisqu’en y’ retour- nant ils reviendraient à leur séjour primitif. Bremser ignorait encore, entre autres faits, qu’avant de pénétrer dans le corps des ertebres, la plupart des Distomaires vivent au dehors dans l’eau, l° lls uue P rem 'ère forme, et qu’ayant perdu cette forme en pénétrant vns les organes de leur hôte, ils devraient, pour reprendre leur état Primitif, reprendre aussi leur forme primitive , ou , en d’autres nrnies, ils devraient redevenir semblables à ce qu’ils étaient dans Ut premier âge : ut c est la ce dont ni eux ni les autres animaux sont susceptibles. Uremser invoque ensuite, en faveur de l’hypothèse qu’il défend I existence de Vers dans des fœtus nouvellement nés. Nous sommes de son avis lorsqu’il dit que tous les exemples de ce fait cités l'V les auteurs ne méritent certes pas que l’on y ajoute foi mais “caiimoins le fait a été réellement constaté et l’on ne peut le révo- ( juer en doute. Il nous est arrivé à nous-mêine de trouver des Vers , ;il1s de jeunes animaux qui n’avaient encore pris d’autres aliments le lait de leur mère. La mère peut parfaitement transmettre des Vers au fœtus Jvisque beaucoup d’espèces de parasites ont les moyens de percer s tissus. Mais sans pouvoir encore expliquer sûrement p ar _ v née de Douves dans le foie d’un Agneau nouveau-né, nous ne th °y°ns cependant pas qu’il soit nécessaire de recourir à une hvpo- K^ 0 , car nous savons que les jeunes Vers ont souvent la possibi- s J- de pénétrer dans le corps sans laisser de traces de leur pas- tî’ de se rendre d un organe dans un autre sans léser les Us d une manière évidente, ou du moins persistante ét;it!î-!’ ëfUtant Palks ’ qui fait venir les Vers du dehors, Bremser Com qUe l6S animaux qui ne man 8 ent Pas de chair peuvent ïf ,j youmquer leurs Vers à d’autres, et il admet que ces Vers, étant pietés avec les excréments, doivent aussi être mêlés avec les ents °u avec les breuvages; mais, ajoute-t-il, comment expli- 308 REiLARQUES GÉNÉRALES quer la communication d’Hydatides, chez lesquels on ne connaît points d’œufs, el qui, enfermés dans des capsules particulières, sé- journent dans des viscères qui n'ont aucune communication avec le canal intestinal. Cette objection, longtemps inattaquable, a perdu dans ces dernières années toute sa valeur, puisque 1 on sait main- tenant que les Hydatides ne sont que le premier état des Ténias, et qu’ils en prennent les caractères lorsqu'ils passent dans le canal intestinal des Carnivores, après être restés pendant un temps plu» ou moins long enkystés dans les parenchymes des animaux dont ces Carnivores font leur proie. Bremser cite une expérience curieuse faite par Sehreiber, qui eu 1806 a nourri, dit-il, un Putois pendant six mois uniquement de lait, de Vers intestinaux de toute espèce et d’œufs de ces derniers. Le Putois fut tué, et au grand étonnement de. tout le monde, dit Bremseià on n’y trouva pas la trace d’un Ver quelconque. Mais quels Vers ce Putois pouvait-il contenir, puisqu’il ne recevait que du lait et des Vers d’espèces quelconques? Bremser a tort de l'invoquer ■' l’appui de son hypothèse. Si Schreiber avait donné au Putois s ‘ l nourriture habituelle (des Campagnols ou d’autres petits ron- geurs), il eût certainement trouvé des Vers dans ses intestin*" Cette expérience ne prouve donc rien en faveur de la thèse ci 1 discussion. Bremser rapporte lui-même, immédiatement après, qu il a trou' 1 l'Échinorhynque, que l’on voit très rarement dans le Campagnol) comme parasite dans un Putois, et une autre lois dans un Faiicc 11 cendré (l<'nlco cineraceus ), et que l’estomac de ces carnassiers con tenait encore, dans l’un et dans l’autre, des débris de cette espèc 1 ’ de rongeurs. Les Ligules qui s’observent originairement dans la cavité abd° minale dos Cyprins, se trouvent comme parasites dans le caiD alimentaire d’oiseaux aquatiques et de poissons voraces; nia is | quoique vivants, ces Vers sont, au dire de Bremser, dans un et' très différent. Ils ont éprouvé une altération d’autant plus appareil 1 qu’ils sont plus éloignés de l’estomac. Nous avons vu qu’il y a v8 ' maintenant dans la science un grand nombre d’observations c 0l) firmant ces transformations que les Vers, et plus particulièrement h‘ Cestoïdes, subissent en changeant d’hôte, et ces observations s 0 ' 1 loin d’être favorables à la théorie de la spontanéiparité. D’ailleurs l’ouvrage de Bremser renferme beaucoup de dé ta 1 intéressants tirés des auteurs ou de ses propres recherches, 6 ’ lors de sa publication, il a été réellement utile. La tradud 1 " SÜR LES ENTOZOAIRES. 309 française qui en a été donnée par Grundler est accompagnée d’un appendice rédigé par de Blainville, qui ajoute encore à sa valeur scientifique. Le plus grand reproche que l’on puisse faire à Bremser, c’est, de 11 avoir tenté aucune expérience pour élucider les questions, encore obscures, de l’histoire des Vers, et de n’avoir introduit dans son argumentation d’autres assertions et d’autres faits que ceux qui avaient alors cours dans la science. La théorie de la génération spontanée qu’il adopte était seule en faveur auprès de la plupart 'tes savants, et Bremser a été défendu par plus d’un naturaliste en r cnom. C’est ainsi que nous voyons de Blainville lui-même apprê- ter ainsi la théorie de l’auteur allemand : « A toutes ces preuves négatives ou analogiques en faveur de s,) n opinion, M. Bremser en ajoute encore de directes eu rappor- tant les observations curieuses qu’il a eu l’occasion de faire sur le développement des Gérotles (1) dans les Poissons, en sorte qu'il l 'este bien convaincu que les Vers intestinaux, ne pouvant provenir 'te l’extérieur, se forment de toutes pièces dans les différentes par- ties de l’animal, en sont pour ainsi dire le produit, connue dans les Mammifères ou les Oiseaux, le fœtus est le produit de l’ovaire. La formation spontanée des Vers intestinaux s’opère donc probable- ment de la même manière que celle des Infusoires, dont, l’origine. Pendant la fermentation des substances organiques, a été mise hors de doute par les belles expériences de Treviranus, l’organisation d’une plante ou d’un animal retombant pour ainsi dire ici en plu- sieurs organismes (2) . » Cette théorie de la formation spontanée des Vers intestinaux Parait si peu extraordinaire aux physiologistes allemands (3), que M- Oken, dans la Chronique littéraire autrichienne, n° 9, nov. 1819, G) Les Caryuphy liées. 12) il est inutile de le rappeler, cette manière de voir, qu’on a également s °Utenue à propos des Infusoires nés dans les infusions animales , n’a pas été Copiée. Des expériences ducs à M. Sclnvann et à d auires observateurs ont "■outré qu’ici encore la présence de germes venus du dehors était nécessaire |H) ur déterminer même l'apparition des animaux microscopiques les plus simples s e développent dans les infusions. !■*) Dans ces derniers temps ils ont an contraire contribué d'une manière d'êciale à contredire, et cela au moyen d'excellentes observations, les derniers ‘"gunrients que l’on pouvait invoquer eu faveur de la génération spontanée, et la 'lUostiou en e S t aujourd’hui arrivée à ce point que la théorie de la génération l'onianée ne peut plus être soutenue, même pour les Infusoires. 310 REMARQUES GÉNÉRALES dit que M. Bremser aurait pu tirer des preuves plus concluantes en sa faveur de la formation organique par l'inorganique , puisque, dit-il, il aurait pu démontrer par des faits qu’il se forme avec do la chaux, du charbon, du sel et de l’eau, de la mucosité, qui est déjà, eo ipso, un animal qui se divise en globules et en Infu- soires (1). » Mais ces idées ont fait leur temps, et si la physiologie nous montre que la génération par œuf n’est pas le seul mode par lequel les animaux et les plantes se multiplient, elle peut remplacer avec certitude l'aphorisme d’Harvey : Omne vivum ex ovo, par cet autre : Omne vivum ex vivo eaderri evolutione prædito. La question en est aujourd’hui arrivée à ce point qu’il est môme difficile , en ce qui concerne les Entozoaires, de démontrer que l’état morbide des sujets affectés de ces parasites soit pour quelque chose dans l’infection elle-même, lorsqu’elle vient à se déclarer ou plutôt a être constatée ; car tant de sujets ont des Kntozoairet sans qu’on s’en aperçoive, qu’il faut se demander si la présence de Vers en petite quantité dans l’économie n’est pas plutôt un fait normal qu'une condition pathologique. Il en est des Entozoaires comme des Épizoaires : leur invasion a lieu lorsqu’on se place dans des conditions qui la rend facile, et elle n’est ni la conséquent d’une diathèse spéciale, ni celle d’une affection morbide préexis' tante. On a des Entozoaires comme on a des Poux, des Puces, des Tiques ou des Sarcoptes, parce que l’on s’est mis dans le cas d’étf® envahi par eux, par leurs embryons ou par leurs œufs. La meilleur® médication qu’on puisse employer contre eux consiste à les détruit lorsqu’ils ont été constatés , et jusqu’à ce que leurs condition*' d’existence et les lois de leur transmigration soient mieux connut» il faut user, pour les éviter, du petit nombre de moyens prophy" lactiques dont nous sommes dès à présent en possession. Les aC' quisitions les plus récentes de la science ont fourni à cet égat* des données qui, tout en étant bien imparfaites encore, sont cC' pendant d’un grand prix. Résistance vitale des Entozoaires et de leurs œufs. — Une autr® particularité de la physiologie des Vers intestinaux est leur perstè' tance vitale. Beaucoup d’entre eux, principalement, parmi les N (î ' matoïdes, ont donné lieu à des remarques tout à fait analogues *• celles que nous avons déjà citées à propos des Anguillules et de-’ Dragonneaux, ou plus curieuses encore. Rudolphi rapporte (2), ‘‘ (1) Blainville, dans Bremser, p. 510 (1824). (2) Enlozoorum synopsis, p. 250. SUE LES ENTOZO AIRES. 311 ^occasion de Y Ascaris s/æculigera, qui vit dans l'intestin des Cormo- r ans, qu’un naturaliste de Kiel lui envoya un jour trois de ces oiseaux qu’il lit placer dans l’alcool, et que , onze jours après, il retira de leur tube digestif les Vers qui s’y trouvaient. La liqueur conservatrice les avait roidis. Voulant les ramollir pour les étudier, Hudolphi les plaça dans l’eau , et il fut fort étonné en s’aperce- vant qu’ils étaient encore en vie. M. Miran a fait une observation analogue sur I Ascom acus du brochet. Il reçut les intestins d"un poisson de cette espèce qui étaient gorgés de Vers. Quelques-uns, placés sur les bords du vase, s’étant desséchés, il les vit revenir à la vie lorsqu’il y eut placé de i’eau eu quantité suffisante (1). M. de Siebold rapporte que, par une journée chaude d’été, il t'amassa dans les rues de Munich un Coléoptère de l’espèce nommée Pterostichus mêlas , du corps duquel il vit sortir un Ver roule et desséché. Bientôt après son immersion dans l’eau fraîche, ce Ver l>e prit sa forme, s’étendit et se mit à se mouvoir : c’était une femelle du Gordius aquaticus (2) . Cette propriété, qui dépend très probablement de la nature chi- mique du tégument des Nématoïdes, contribue, comme la longé- vité des œufs de ces Vers, à assurer leur dispersion, puisqu’elle leur permet de survivre aux animaux dans le corps desquels ils habitaient, et souvent aussi de trouver un autre refuge, soit pour (| ux , soit surtout pour leurs œufs, avant de périr. Au commencement du mois d’août 1853, M. Verloren avait recueilli des œufs de l’ Ascom marginata. Ces œufs furent placés dans un verre de montre et recouverts d’eau distillée. Leur dévelop- pement ne tarda pas à s’opérer, et au bout de quinze jours les •l e Unes Vers se roulaient dans leur œuf. Les embryons y restèrent Gl1 vie, mais, en hiver, la température diminuant, tout mouvement fai suspendu. Au printemps, la vie se manifesta de nouveau; ils Se conservèrent durant les chaleurs de l’été, et, à la séance du ® septembre 185 k de la Société provinciale des arts et des sciences d L trecht, M. Verloren (3) montra encore de ces mêmes Ascarides re stés en vie dans leurs œufs. Un an après leur formation, ils lv avaient encore subi aucun changement définitif. Pendant le congrès des naturalistes tenu à Bonn, en 1857, (U Miran, Wiegmann’s Archiv, 1840, p- 35. (2) Siebold, arl. Parasites do son HandwOrterbuch der Physiologie. (3) Provincial Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Welenschappen. 312 REMARQUES GÉNÉRALES M. Leuekarf a fait voir des œufs de l’Ascaride lombricoïde, qui sé- journaient depuis six mois dans une petite fiole remplie d’eau pourrie, et qui contenaient des embryons parfaitement en vie; on les voyait s’agiter dans leur coque aussi distinctement qu’on pour- rait, voir pour un Ver de terre placé dans les meilleures conditions. 11 y a plus encore : des œufs pris de Vers conservés depuis assez longtemps dans l'alcool, ayant été placés dans l'eau, on y a trouvé, au bout de quelques jours, des embryons vivants. La vie n'était pas non plus éteinte, dans des œufs retirés de préparations anatomiques séchées depuis plusieurs années, ou même plongées dans l’acide chromique. La coque de ces œufs est, donc complètement imperméable, même à l’alcool, et elle s’oppose à la dessiccation de leur contenu ! elle est également inaltérable par ce liquide, et la respiration semble pouvoir y être perdue : c'est là évidemment le secret de leur longue conservation. Qui peut dire pendant combien d’années ces œufs se conservent en vie, au milieu des circonstances naturelles, en dépit de la tem- pérature et des agents de destruction auxquels tant d’autres corps vivants ne peuvent résister? Des observations récemment publiées par M. Davaine (1) vien- nent, confirmer celles qu’on vient de lire ; il les a faites sur des œufs du Trichocéphale de l’homme et de l’Ascaride lombricoïde. Les œufs pondus dans le corps de. l’homme et rejetés avec les selles ont été recherchés par lui avec un soin tout particulier, et il a vu qu’d 5 ne commencent à se développer qu'après un temps assez considé- rable (huit mois pour la première de ces espèces, six pour la seconde) • 11 est évident, comme nous l’avons déjà dit, que la nature a voulu que ces œufs eussent ainsi la possibilité de revenir au bout d’un certain temps, soit avec les aliments, soit avec les boissons, dans des animaux de même espèce que ceux du corps desquels ils ont été rejetés, et M. Davaine ajoute avec raison que « dans ce long intervalle de temps, les (Buts du Trichocéphale et de l’Ascaride peuvent, sans nul doute, être transportés par les pluies dans h’ s ruisseaux, les rivières et, les puits, dont l’eau sert comme boisson ou est employée dans la préparation des aliments. Ces œufs, com' plétement développés, nu l’embryon, peuvent arriver par cette voU’ dans l’intestin de l’homme, et y acquérir un développement ulté- rieur el complet. » (1) Compt. rend, hébd., 1858, t. XLVI, p. 1 2 1 7 . 313 SUR TÆS ENTOZOAIRES. Manière de vivredes h'ntozoaires. — Ces animaux appartiennent au type des Vers, et plus particulièrement à deux de leurs classes, les Nématoïdes et les Cotylides, soit Trématodes, soit Cestoïdes. Les Nématoïdes sont loin d’être tous des animaux parasites, et lors- qu'ils le sont, ce n’est, que pendant une partie plus ou moins longue de leur vie, mais jamais pendant leur vie tout entière. Leurs œufs, ainsi que nous l’avons vu, peuvent et doivent passer un certain temps au dehors. Lesfiordiacés cessent d’être parasites au moment de la ponte; les Dragonneaux femelles deviennent, au contraire, cuti coles pen- dant leur état d’incubation. Les Distomaires sont extérieurs pendant leur forme cercaire ; les Cestoïdes, au contraire, sont évacués, sous forme d’individus géné- rateurs ou de cucurbitains, lorsque leurs œufs sont arrivés à l’état de maturité. Huant aux organes qu’ils habitent, les Entozoaires, c est-a-dire les Vers devenus parasites, ne sont pas non plus assujettis à des eonditions toujours identiques pour chacune de leurs espèces. L As- caride lombricoïde vit dans l’intestin grêle; mais il peut remonter dans la partie stomato-gastrique du tube digestif ou dans les voies digestives, et il est parfois rendu par la bouche ou par le, nez. L’Oxyure vermieulaire , qui semble spécial au rectum tant on l’y Encontre fréquemment , remonte parfois dans 1 intestin grêle, et, chez les petites filles, il gagne plus souvent encore les organes génitaux. Dans beaucoup de cas, les pérégrinations des Vers sont plus singulières encore, puisqu ils passent de la piotondciu des organes fermés dans les organes ouverts qui sont en communica- tion avec la peau externe par les orifices naturels; c est même ce qui a régulièrement lieu lors de la transformation des Hydatides en dénias, c’est-à-dire des Cestoïdes agames en Cestoïdes strobilaires ou reproducteurs. Mais il arrive le plus souvent que ce passage o’a lieu que lorsqu’un animal infesté par les Hydatides ou les outres scolex des Cestoïdes devient la proie d un Carnassier. I u fait analogue s’observe pour beaucoup de Nématoïdes qui '’ivent dans la profondeur des tissus pendant leur premier âge, et ‘«•rivent dans l’intestin, ou dans les organes en communication avec lui, au moment de devenir aptes à la reproduction. Les Entozoaires sont-ils assujettis a des règles plus régulières en ce qui concerne les espèces dont ils sont parasites? Beaucoup ^auteurs l’ont admis. Pour ces auteurs, chaque espèce animale a ses Parasites propres, soit Epizoaires, soit Entozoaires, et 1 on a souvent 314 REMARQUES GÉNÉRALES décrit comme nouvelle telle espèce d’Entozoaire ou d’Épizoaire, par la seule raison qu elle avait été trouvée parasite d'un animal sur lequel son genre n’avait point encore été signalé. C’est ainsi qu'on a inscrit dans les listes helminthologistes beaucoup d’espèces no- minales qu une étude plus attentive permet chaque jour de ramener à leurs véritables types. Los animaux domestiques, ou les animaux sauvages que nous tenons en captivité dans nos ménageries, sont surtout intéressants à étudier sous ce rapport. Vivant dans des conditions à peu près identiques, ils prennent des Entozoaires assez peu différents les uns des autres, quelquefois même semblables, et nous avons souvent eu l’occasion de constater que les Mammifères ou les Oiseaux qu’on amène des pays lointains n’ont, au bout d’un certain temps de résidence dans nos contrées, d’autres Vers que ceux dont nous-mêmes sommes attaqués, ou qui se rencontrent aussi dans nos espèces domestiques. Ils perdent donc les Vers qu’ils avaient contractés dans leur pays, et sont envahis par ceux du nouveau pays qu'ils habitent, ce qui est une preuve de plus à ajou- ter à celles que nous avons apportées en faveur de la procréation des Helminthes par graine et non par spontanéiparité. Ces faits, déjà si curieux par eux-mêmes, acquièrent une plus grande importance encore si l’on considère que les Entozoaires sont d espèces différentes suivant les contrées du globe où on les exa- mine, et que l’homme paraît aussi en prendre de nouveaux lorsqu’il s établit dans des contrées éloignées de celles où il avait précédem- ment vécu. C’est en particulier ce qui arrive pour les blancs établis au Sénégal ou en Guinée, lorsqu’ils contractent le Dragonneau. Une étude suivie des Vers intestinaux de l’homme, faite en Égypte par M. Bilharz, a conduit ce savant helminthologiste à la découverte de plusieurs espèces d’Entozoaires inconnues dans nos contrées, et d n est pas douteux qu’en faisant de semblables recherches sur les autres points du globe, on n’arrive bientôt à ajouter de nouvelles espèces à la liste des Vers parasites de l'homme ; et pourtant cette liste est déjà fort longue. C’est, ce dont on jugera par le tableau suivant. Le nombre total des espèces observées dans l’homme est de vingt-huit, en y comprenant, il est vrai, quatre d’entre elles sur lesquelles on n’a que des renseignements imparfaits et qui devront sans doute être supprimées (1). (1) Les noms de ces quatre espèces ont été mis en italique, ainsi que ceux des Cysticerques et des Ëchinocoques, qui ne sont que le premier état des Ténias. SUR LES ENT0Z0A1RES. 315 ENTOZOAIRES OBSERVÉS DANS L'HOMME (1). Nom* spécifiques. StRONGYLUS G1GAS. Décrits dans le tome II de cet ouvrage. Organes où ils s'établissent de préférence. Ascaris lümbricoides Ascaris al ata OX YUBUS VERMICULARIS Trichocephalijs DISP a R FiLARIA MEDINENS1S FlLARlA OCUL1 . . , FlI.ARIA LENTIS SpiROPTEHA HOMINIS TrICHINA SPIRALIS Ophiostama Ponlieri ' DlSTOMA HEPAT1CUM Distoma lanceolatum i Distoma up.matobujm ‘ Distoma heterophyes | MONOSTOMA LENTIS f II ex f^hy rid ium pinguicola Uexaihyridi um venarum v Tetrastoma renale ( BOTHRIOCEPHALUS LATUS TÆNIA MEDIO-CANELLATA TÆNIA SOLIUM et Cysticerus cellnlosœ Tænia NANA. . . , . . çj i Tænia echinococcus. F et Echinococcus liominis. .... î Tænia serrata ? (du Chien). \ et Echinococcus altricipariens. Page 108 Intestin grêle. 111 Reins. Duodénum (en Egypte). Page 115 Parenchyme ^pulmonaire ( observé une fois). 119 Intestin grêle, etc. 121 Intestin grêle i observe une fois , h Dublin). 126 Rectum, etc. 151 Cæcum. 134 Abcès sous-cul ane's {Afri- que intertropicale). 143 OEil des nègres ( Afrique ). 114 Cristallin. 110 Vessie urinaire ; 1res rare. 159 Muscles volontaires. 161 Espèce douteuse . 200 Ve'sicule biliaire. 201 Vésicule biliaire.^ 202 Veine porte (eu Egypte). 204 Intestin grêle(en Egypte). 211 Cristallin. 214 Espèce très douteuse. 214 Id. 213 Id. 234 Intestin grêle. 242 Id. 247 Id. 248 Parenchymes divers. 264 Intest, grêle {en Egypte). 270 Intestin grêle. 272 Foie, reins, etc. 273 Parenchymes divers ( en Islande). De semblables listes ont aussi été données pour les différentes espèces d’animaux chez lesquels on a constaté la présence des Éntozoaires (2) . Voici celles qui ont trait à nos principales espèces domes- tiques : (0 Nous n'avons pas fait entrer dans cette liste les Linguatules (t. J, p. 501), Qui sont souvent classées parmi les Vers, mais que nous avons reportées dans la c 'asse des Crustacés. On sait maintenant que, daus certaines circonstances, les binguatules vivent sur l’homme. (2) Voyez Rudolphi, Enlozoorum synopsis, cui accederunl manlissa duplex et 1 n dices locuplelissimi. In-8, Berlin, 1819. — Gurlt, Verzeichniss der T hier e, hei w elchen Entozoen gefunden worden sind Wiegmann's ( Archiv , 1815, p. 223). Addition au mémoire précédent(Creplin, ibid., 1846, p. 129, etl847, p. 289). ~~ Diesing, Syst. helm. REMARQUES GÉNÉRALES 31 G ENTOZOAIRES DU CHIEN DOMESTIQUE (1). Hemietomum alatum (intestins grêles). Ascaris marginal a (intestins grêles) . Spiroptera sanguinolenta (œsophage et estomac). Trichosomum plica (vessie urinaire). ïrichocephahts depressiusculus (cæcum'. Dochmius trigonocephalus (intestins). Strnngylus gigas (reins). Filarin trispinulosa (œil) . Filaria ocxtli (œil). Tænia serrât a (intestins). Taenia pusilla, (intestins). Tamia cucumerina (intestins). Dibothrium serratum ou latum (intestins). Cyslicercus cellulosœ (péritoine et muscles). ENTOZOAIRES DU CHEVAL (2). Ascaris megalocephala (intestins grêles). Filaria lacrymalis (conduit lacrymal) (3). Filaria papiltosa (abdomen, poitrine, muscles, intestins, cerveau, œil (b). Onchocerca reticulata (muscles et parois des artères). Oxyurus Equi (cæcum). Spiroptera megastoma (estomac). Sclerostomum armalum (artères, intestins, pancréas, testicules). Sclerostomurn tctracanthum (duodénum et cæcum). Strongylus gigas (reins). (1) Ajoutez Linguatula lænioides (des fosses nasales). Il eu est question, tome I, (i. soi. (2) Ajoutez : les Linguatula lænioides (sinus frontaux', et serrata (œil). (î) Des Vers ont été constatés dans l’œil du Cheval par: Greve, Erfahr. une Bcobacht., I,p. 173 . — Anderson, Edinb. med. and surg. Journal, 1805, p. 30t> - — Atkinson, J.ondon med. anclphys. Journ., 1820, — Brown, Transact . ofll‘ e Roy. Soc. of Edinb., 182t. — Twinuing, The Vcterinarian, 1828, p. 114."' Pereivall, ibid., p. 74. — Desmarets, ibid., p. 79. — Gibb, ibid., p. 194. Molyucux, ibid., 1828, p. 309. — Leuckart, Versuch einer nal. Einth., p. 29- (4) Hauyet. Wohtein das Ihich von den inn. Krank., p. 241. — Nemann, Journ- vètér. de Belgique, I, p. 57. — Busch, Mng. fur die gesammle Thierh., I, p. 28 - SIR LES EKT0ZÛA1RES. 317 Strongylus micrurus (bronches). Uistomum hepaticum (foie et vésicule). Twnia plicatn (estomac et intestins). Tamia mnmillata (estomac et intestins). Twnia perfoliata (estomac et intestins). Tamia [Cysticercus) fistularis (péritoine). ENTOZOAIRES DU CHAT DOMESTIQUE (1). Ascaris mystax (intestins grêles) . Aphiostoma tubœformis (intestins). Amphistomum truncalutn (vésicule du toic). Twnia crussicollis (intestins grêles). Twnia elliptica (intestins grêles). Bothriocephalus ( Dibothrivm ) decipiens (intestins). ENTOZOAIRES DU BOEUF (2). Ascaris lumbricoides (intestins grêles) . Filaria lacrymalis (conduit lacrymal). Filaria papillosa (abdomen et œil). Trichocephalus af finis (gros intestin). Strongylus radialus (intestins grêles). Strongylus micrurus (trachée-artère). Strongylus gigas (rein). iJistoma hepaticum (vésicule et toic;. ■Üisloma lanceolatum (vésicule et foie). Amphistomum conicum (estomac). Echinococcus polymorphus (foie et mésentère). Cœnurus cerebralis (cerveau). Cysticercus tenuicollis (foie et mésentère). Twnia expansa (intestins). Taenia denticulata (intestins). ENTOZOAIRES DE L’ANE. Ascaris megalocephala (intestins grêles). Oxyurus cumula (cæcum) . Filaria papillosa (abdomen et thorax). (1) Ajoutez: Unguatula serrala (du l'oie). (2) Ajoutez : Linguatula serrala (du foie). S 18 REMARQUES GÉNÉRALES Sclerostomum armatum (artères et intestins). Sclerostomum tetracanthum (cæcum) . Strongylus micrurus (bronches). Distomum hepaticum (foie et vésicule). ENT0Z0A1HES DU CHAMEAU. Trickocephalus af finis (gros intestin). Strongylus filariu (poumons). Distomum hepaticum (foie). Echinococcus polymorphus (péritoine). ENTOZOAIRES DU DROMADAIRE. Echinococcus polymorphus (péritoine) . Cœnurus cerebralis (cerveau) . ENTOZOAIRES DE LA CHÈVRE (1). Trickocephalus a f finis (gros intestins). üochmius hypostomus (intestins). Strongylus venulosus (intestins grêles). Strongylus filaria (poumons). Distomum hepaticum (foie et vésicule). Amphislomum conicum (estomac). Tœnia Capræ (intestins). Echinococcus polymorphus (poumons) . Cysticercus tenuicollis (foie et mésentère). ENTOZOAIRES DU COCHON DINDE. Ascaris uncinata (cæcum) (2). ENTOZOAIRES DU LARlN. Oxyurus ambigua (gros intestin) . Echinorhynchus Cuniculi (intestins grêles). Distoma hepaticum (foie et vésicule) . Distorna lanceolatum (foie et vésicule). (1) Ajoutez: Linguatula serrata ;du foie et du mésentère). (2) Ajoutez : Linguatula lœnioides (des sinus frontaux). 319 SUR LES EiNTU'ZüAIRES. Monostomum Leporis (péritoine). Cœnurus serialis (moelle épinière). Cysticercus pisiformis (scolex du Tœnia serrata) (péritoine). Cysticercus elongatus. ENTOZOAIRES DU MOUTON. Ascaris Dois (intestins). Trichocephalus a f finis (gros intestin). Eochmius Itypostomus (intestins) . Strongylus filaria (bronches et trachée). Strongylus contortus (estomac). Distomum hepaticum (foie et vésicule). Eistomum lanceolatum (foie et vésicule). Amphistomum conicum (estomac). Tœnia expansa (intestins), Echinococcus polymorphus (abdomen) . Cœnurus cerebralis, larve du Tœnia cœnurus (cerveau). Cysticercus tenuicollis (foie et mésentère). ENTOZOAIRES DU COCHON. Ascaris lumbricoides (intestins). Trichina af finis (muscles). Spiroptera strongylina (estomac). Trichocephalus crenatus (gros intestin). Sclerostomum dentatum (cæcum et côlon). Strongylus paradoxus (trachée et bronches). Stephanurus dentatus (tissu cellulaire). Echinorhynchus gigas (intestins grêles). Eistoma hepaticum (foie et vésicule). Eistoma lanceolatum (foie et vésicule). Echinococcus polymorphus, larve du Tœnia echinococcus (viscères surtout le foie) . Cysticercus cellulosœ, larve du Tœnia solium (cerveau, muscles, ^ux). Cysticercus tenuicollis (foie et mésentère). ENTOZOAIRES DU DINDON. Ascaris vesicularis (gros intestin). 20 1UÎM AINJL'ES GÉNÉRALES Ascaris perspicillum (intestins grêles). Syngamus l rac/ical is (trachée). Echinococcus? Gallopcwonis (poumons). ENTOZOAIRE DE LA PINTADE. Ascaris vesicularis (intestins). ENTOZOAIRES DU FAISAN COMMUN. Ascaris vesicularis (intestins). Trichosomum longicolle (intestins). Syngamus Irachealis (trachée). Tœnia infundibuliformis (intestins). ENTOZOAIRES DU PIGEON DOMESTIQUE. Ascaris maculala (intestins). Trichosomum tenue (intestins). Tamia crassula (intestins). ENTOZOAIRES DU COQ DOMESTIQUE. Ascaris vesicularis (intestins). Ascaris gibbosa (intestins). Ascaris inflexa (intestins). Spiroptera nasuta (estomac). Spiroplera hamulosa (estomac). Trichosomum longicolle (intestins) Syngamus trackealis (trachée). Distoma ovatuin (oviducte). Distoma lincare (gros intestin). Distoma dilatation (rectum). Notocotyle triseriale (intestins et cæcum). ENTOZOAIRES DU CYGNE. Filaria Cygni (intestins et abdomen). Fchinorhynchus polymorphus (intestins). Ilolostomurn errai icum (intestins). Tamia mquabilis (intestins). sua LES ENTOZO AIRES. 321 ENTOZOAIRES DE L’OIE DOMESTIQUE. Ascaris dispar (cæcum). Spiruptera uncinata (œsophage). Tnckosomum brevicolle (cæcum). Strongylus nodularis (canal digestif). Echinorhynchus polyrnorphus (intestins). THstorna ovatum (intestins). Thstoma echimtum (intestins). Notocotyle triseriale (cæcum) . Monostomum atténuation (cæcum). Monostoma mutabile (sinus sous-orbitaire). Tœnia lanceolata (intestins). Tœnia maliens (intestins). Tamia setigera (intestins). Tœnia sinuosa (intestins). Tœnia fasciata (intestins). ENTOZOAIRES DU CANARD DOMESTIQUE. A Scan', s inflexa (intestins). Eilaria anatis (cœur). Strongylus tubifex (œsophage). Spiroptera tricolor (ventricule succenturié). Echinorliynchus polyrnorphus (intestins). Syngamus trachealis (trachée). Etstoma oxycephalum (intestins). Eistoma echinatum (intestins). Monostomum caryopliyllinum (intestins). otocoty/c triseriale (cæcum). Tamia megalops (intestins). T, wnia maliens (intestins). i œnia gracilis (intestins). Epnia trilineata (intestins). * Quia coronula (intestins). ^ 'h trouvera des listes analogues relativement aux autres ani- j^Mans les ouvrages ou mémoires dus à Rudolphi ainsi qu’à . ‘ GurU, Diesing, etc., que nous avons cités précédemment (1). (l ) Tome II, p. 313. il. 21 322 REMARQUES GÉNÉRALES Substances vermifuges. — Les désordres que les V ers intestinaux occasionnent dans l'économie sont, incontestables, mais d arrive souvent que les phénomènes qui en sont la conséquence sont pu rement nerveux, et qu’il ne reste après l’expulsion de ces parasites aucune trace des lésions anatomiques que leur présence sein i ai avoir produites. Dans d’autres circonstances, les vers existent sans déterminer aucun accident, el c’est, même ce qui a lieu le plus sou vent. Sans revenir sur les indications que nous avons déjà don- nées à cet égard, et desquelles il résulte qu’on a beaucoup exagéré dans le plus grand nombre des cas les accidents réellement du à la présence des Entozoaires, nous donnons ici quelques details au sujet des vermifuges ou anthelminthiques, c est-à-dire des nu dicaments auxquels on a recours pour combattre l’action tanto réelle tantôt supposée de ces animaux. Les anthelminthiques connus sont uniquement employés contr les Vers existant dans le tube digestif, et l’on n’en possède p« & encore qui puissent être opposés aux Entozoaires développés dan» les autres organes; d’ailleurs le diagnostic de ces derniers es presque toujours incertain, et lorsque leur présence a été recon- nue, c’est plutôt à des moyens chirurgicaux qu’à des médicamen » véritables qu’il faut avoir recours pour les chasser. En employant les vermifuges, on se propose pour but princip^ d’engourdir les Vers qui se sont établis dans les voies digestives de faciliter ensuite leur expulsion avec les selles. Aussi emploie-t'j^ des narcotiques, des amers, des purgatifs doux, les uns a égétauxet autres salins, et, dans les cas extrêmes, des purgatifs drastiques. Les vermifuges végétaux les plus employés sont: La mousse de Corse, qui est un mélange de cryptogames marin*' carabines, fucus (1), ulves, conferves (2), etc. La fougère mâle, c’est-à-dire la souche du Polypodium P mas. I s Le sernen~cont.ru , tonné par la réunion de fleurs et de pédom u ^ floraux de plusieurs synanthérees. Celui de Barbarie est prim ip^ lement tiré des Artemisia glomerata et ramosa , et celui d’Alep VArtemisia Sieberi. On fait un semen-contra indigène avec 1 naris atripticifolia, de la famille des atriplicees. ^ La racine d’écorce de grenadier sauvage [Punica granalum) , la famille des granatées. (1) Fucus helminthocorlon, F. pur pur eus, F. olwnosuS. (2) Conferva fasckuloia. SUR LES ENTOZOAIRES. 323 Diverses espèces d’ Absinthes, et en particulier les Artemisia mari- dma et judaica. Le cousso, ou la fleur du Brayera anthelminthica, arbre voisin du ( ‘oignassier. Le hobbe tseuhucko, ou les bulbes de Y Oxalis anthelminthica. Le habbe zelin, ou les fleurs du Jasminum floribundum. Le bolbida, ou les feuilles, les fleurs et les fruits du Celosia vdoensis, de la famille des amarantacées. Le soana, ou les fruits du Mœsa picta, de la famille des myrtinées. L ogkert, ou la racine du Silene microsolen, de la famille des uaryophyllées. Ces six dernières espèces de vermifuges sont, comme la racine fl écorce de grenadier, des antiténiaires. On les emploie fréquem- flient en Abyssinie où le Ténia est commun (voy. Schimper). Bes Pseudhelminthes. — Indépendamment des Vers dont il a été question précédemment, on trouve souvent aussi, dans le corps de homme et des autres animaux, des espèces qui sont entoparasites tlu '«ème titre que les Nématoïdes, iesTrématodesou les Cestoïdes ; •nais qui appartiennent à des classes très différentes les unes des nntres. Il y a des Insectes hexapodes, comme les larves des Œstridés et des Muscidés, des Arachnides, comme les DémodexouSimonées, nés Crustacés inférieurs, comme les Linguatules, etc., qui sont hans ce cas, A l’époque où l'on confondait tous les animaux inférieurs sous ' e nom d’insectes, et où l'Hydre ou le Corail étaient réputés ^sectes, on a aussi appelé de ce nom tous les entoparasites connus s °it ceux dont nous faisons aujourd’hui des Vers, soit ceux qui le ntrent dans le type des Articulés proprement dits. Les travaux J. hedi ont commencé à jeter quelque jour sur cette réunion con- hse d’animaux parasites que l'on nommait indifféremment des lls ectes ou des Vers, et peu à peu leur classification est devenue Mus régulière à mesure que les naturalistes se sont appliqués d’une "i.mière plus spéciale à bien écrire leur histoire respective. I toutefois, les auteurs qui se sont occupés de ces matières dif- ( l( 'h's ne l’ont pas tous fait avec un égal bonheur, et quelques-uns "A introduit, même récemment, dans les cadres helminthologiques s ys 8®nres ou des espèces qu’on a dû en retirer, parce qu’ils repo- 1 lu sur l’observation de corps qui, en réalité, ne sont point des ‘"•aux du type des Vers. A°u s parferons de ces méprises sous le titre commun de Pseud- ' m inthes , rappellant que les animaux ou les autres corps qui 324 remarques générales y ont donné lieu ne méritent pas réellement la dénomination d’Helminthes. On ne saurait trop prémunir les praticiens, qui n’ont pas lait une étude spéciale de Fhelminthologie, contre ces erreurs de détermi- nation, auxquelles les zoologistes, même les plus distingués, ne savent pas toujours se soustraire; des substances tout à fait étran- gères au groupe des Helminthes pouvant aisément donner le change à cet égard. Par exemple, on prend pour des animaux de ce groupe de simples caillots de fibrine lorsque leur forme est allongé® ou rubanée (1), ou des débris de substances ingérées soit végétales, soit animales ; et il n’est, pas rare que l’on regarde aussi connu® rendus par des malades des animaux assez différents les uns des autres, mais qui ne se trouvent souvent dans les matières vomies ou dans les selles que pour être tombés par hasard dans les vases ou ces déjections ont été reçues. Ainsi il est assez fréquent de voir prendre pour des Cystieerque* ou même des Ëchinorhynques, des débris d’oranges non digéré» et qui ont passé dans ies fèces ou dans les matières vomies des malades qui prennent de la limonade, et nous avons été plusieurs fois consultés sur de semblables corps. Des larves d’insectes ont été regardés comme de nouveaux genre* ou de nouvelles espèces d’Helminthes; c’est en particulier sur un® semblable erreur de détermination ([ue reposent les Ascaris conO' soma et stepkanoftorna. On a même décrit des larynx ou des trachées d’Oiseaux et de» graines comme de véritables parasites dont on a même fait de* genres distincts d’Entozoaires : le Sagittula hominis de Renieri e l * * Physis intestinal is de Bastiani sont dans le premier cas; le Diaca fl' thos polycep/ialus et le Ditrachyceros rudis sont dans le second. h c Diacanthos est la rafle d’une grappe de raisin, et le Ditrachycér ® 5 une graine de mûre. Ces noms doivent par conséquent être ray ® 5 du catalogue des êtres. Dans plusieurs circonstances des productions pathologiques où été décrites connue étant des Entozoaires; c’est en particulier qui a fait établir l’espèce des Acephalocystis raccmosa, dits au »» 1 Hydatides utérines et H y drame tm hydatica. Ruysch en avait d®J‘ indiqué la véritable nature. (1) D’après MM. Ch. Robin et Davaine, le Filaria zébra de Mongraud, dée r '^ comme uu Ver de la veine saphène externe d’un homme mort à Brest, n e ’ qu’un coagulum tibrineux (Soc. de biologie, année 1852). SUR LES EK TOZO AIRES. 325 Le Trypanosoma sa nguinis, signalé par M. Gruby dans le sang des Grenouilles, est également un produit de l’organisme; il a été décrit comme un Hématozoaire. D’autre part, on a trouvé aussi des Vers vivant accidentellement dans l’économie, et qui ne sont pas habituellement parasites : ainsi le Dactylius aculeatus, rendu, assure-t-on, par le canal de l’urèthre et pris aussi pour un Ver d’un genre nouveau, ne paraît être autre chose qu’un Nais ou un Enchytreus. Les animalcules spermatiques, appelés aussi spermatozoaires ou bien encore, spermatozoïdes, ne sont pas des animalcules, comme quelques naturalistes l’ont supposé, et ils ne peuvent être regardés comme des Entozoaires parasites de la liqueur fécondante. Les sper- matozoïdes constituent l’essence du fluide séminal, et sont à ce liquide ce que lesglobules du sang sont au sang. Ils en forment l’élé- ment fécondateur, et déterminent, par leur contact avec l’œuf ou par leur pénétration dans son intérieur, l’évolution de ce dernier. C’est donc s’en faire une idée également fausse que de les classer, comme on l’a fait quelquefois, parmi les Cercaires, sous le nom de Cercaria hominis. Les Need/iamia expulsoria ne sont pas davantage des parasites des Mollusques céphalopodes; on sait très bien aujourd’hui que ce Sf mt des Spermatophorcs de ccs animaux, c’est-à-dire les capsules dans lesquelles leurs zoospermes s’accumulent et achèvent de se développer. La nature véritable des Hectocotyles, dont Cuvier faisait des Parasites des mêmes Mollusques, n’est pas moins bien connue. Ce sont les bras copulateurs de ces animaux, et non, comme l’avait Pensé un célèbre anatomiste, un genre de Vers cestoïdes ou Poly- cotylaires. Enfin le Poiyporus chameleo n’est aussi qu’un bras de Céphalopode trouvé entre les ares branchiaux d’un poisson du genre des Pagels. Rappelons en terminant que l'on pourrait citer d’autres méprises analogues, commises également par des naturalistes d’un mérite incontestable. Celles que nous venons d’énumérer suffisent pour montrer avec quelle réserve on doit toujours procéder dans ces diffi- ciles recherches. TROISIÈME TYPE. ÉCHINODERMES. Le type des Échinodermes (1) a ses limites nettement tranchées, et, c’est, à tort que, jusque dans ces derniers temps, on a confondu avec lui plusieurs genres de Vers qui sont, il est vrai, d’une con- formation très singulière, mais dont le développement mieux étu- dié a fait reconnaître la véritable nature (2). La forme des Échinodermes véritables les éloigne de tous les animaux dont nous avons parlé jusqu’à présent : tantôt globu- laires, tantôt étoilés, ils sont quelquefois aussi tubuleux et vermi- formes ou bien encore disposés sous la forme d'une fleur régu- lière portée sur une longue tige, et leur division est toujours quinquennaire. Leur peau est constamment dure et coriace; dans son épaisseur se déposent des corpuscules calcaires qui forment quelquefois un test solide, ou une charpente assez résistante pour conserver la forme de l'animal après sa mort. A la surface de la peau on trouve, chez plusieurs, des piquants mobiles, dont la longueur dépasse quelquefois le diamètre du corps, et c'est à ces piquants ou aux autres pièces dures dont leur peau est incrustée qu’ils doivent leur nom d’Échinodermes. Entre les piquants on découvre ordinairement des tubes membraneux très érectiles, qui ne sortent pas des orilices de la peau et fixent le corps en s’étalant sur les objets environnants: ce sont les ambu- lucres. Ils servent aussi à la préhension et à la locomotion. Quand les piquants n’existent pas, ces ambulacres sont particulièrement réunis dans l'une des régions du corps. Ils ne manquent que dans une seule famille. (1) Les Échinodermes ont été l’objet d’uu grand nombre de travaux dont le* plus importants sont dus à de Biainvi Ile et à MM. Agassiz et Desor, ainsi qu’* 1 MM. J. Muller et Troschel. Leur développement a surtout été étudié par M. J. Muller. Voir .1. MülleD Ueber den aUgemeinen Plan in der Entwiokelung der Echinodermen [Mém. l'Acad. de Berlin, 1846, 1848, 183 0, 1832 et 1833, et Ann. des sc. n al., 18&3 et 1834). (2) Les Siponcles et les Écbiures, c’est-à-dire les Échinodermes sans pieds *l e Cuvier, sont de véritables Vers, et les Minyades , que le même auteur rappof" tait aussi aux Échinodermes, sont des Polypes de la catégorie des Actinies. 327 ÉCHINODERMES. Ou voit encore à la surface do la peau des appendices souvent articulés et portés sur une tige, qu’on appelle des pédicellaires. Ils représentent les ornithoramplics des Bryozoaires , et servent a la préhension. 11 existe à leur extrémité des pièces mobiles faisant la pince, et dont le nombre varie selon les groupes. Quelques Échinodermes portent des taches que I on a regardées comme des yeux; on en voit en particulier à 1 extrémité des rayons dans les Étoiles de mer, et certaines espèces de l’ordre des Oursins en présentent aussi. D’ailleurs on ne connaît pas a ces animaux d’autre organe des sens. Le système nerveux de ces ltadiaires consiste dans un simple collier œsophagien formant autant de doubles ganglions qu il y a de divisions au corps et fournissant une paire.de nerfs principaux pour chacune de ces divisions. Le tube digestif est souvent complet. Les intestins, dont les parois sont toujours très délicates, sont maintenus en place par un mésentère, et la bouche est quelquefois armée de pièces calcaires mobiles agissant comme des dents, et que 1 on appelle la lanterne d’Aristote. La situation de l’anus, relativement à la bouche , est très variable. La respiration s’effectue, dans certains cas, par un arbre aqui- fère , qui conduit l’eau dans l’intérieur du corps, comme les trachées conduisent l’air; ou. bien encore l’eau circule entre les viscères pour agir directement sur le sang ou sur la lymphe qui ne s’en distingue pas. 11 existe des vaisseaux et quelquefois meme un cœur, mais cette circulation est toujours peu active. Le sang est incolore. Le foie est peu développé; mais on trouve de bonne heure un organe sécréteur, qui devient plus tard, chez les Astéries, la plaque madréporique ; cet organe représente, sans aucun doute, 1 appareil Urinaire. Les sexes sont séparés, excepté dans une seule famille. 11 n’y a pas d’organes copulateurs. Les œufs sont petits, à enveloppe mince et délicate; ils sont fort abondants. Les Échinodermes sont généralement ovipares ; rarement ils sont vivipares. Leurs larves sont d abord couvertes de cils vibratiles, et ils ressemblent alors à des Infusoires; mais si quelques-uns prennent directement leur forme radiaire sans subir un notable changement, la plupart éprouvent au contraire des métamorphoses f 't subissent des modifications dont nous ne voyons pas d exem- ples dans les autres classes. 328 ÉCHINODERMES. Tous les Échinodermes ont d’abord une forme symétrique ou bilatérale, et ils ne deviennent radiaires que plus tard ; plusieurs ont un tube digestif complet à l'état de larve, et pourtant les mêmes espèces n’ont plus dans l’âge adulte qu’une bouche et un anus confondus. Après que la larve a eu tout le corps couvert de cils vibratiles, des cercles se forment autour de lui, et quelquefois aussi des ap- pendices ayant l’apparence d’épaulettes qui deviennent les organes de locomotion ; ou bien, si les larves ne doivent pas vivre en pleine mer et se développer directement, elles acquièrent des tubes mem- braneux comparables à des ambulacres, et elles s’en servent comme de véritables pieds pour ramper. Ces pieds se flétrissent insensi- blement au fur et à mesure que le développement s’effectue. Quelques larves ont une forme très singulière et ressemblent à un chevalet, par exemple celles des Ophiures. Ce chevalet cilié, qui a un tube digestif complet, montre sur le dos un tubercule comme un bourgeon, qui devient plus tard une étoile; le chevalet, avec sa bouche et son œsophage, se sépare ensuite de l’étoile, en laissant son estomac au bouton, qui est devenu le véritable Échinoderme. Grâce aux travaux de M. J. Millier, qui a poursuivi ce sujet avec ardeur pendant dix ans, soit à Helsingor, à Helgoland et à Ostende, soit à Marseille et à Trieste, on connaît le développement de tous les groupes principaux du type des Échinodermes. Ces animaux sont tous marins, mais aucun d’entre eux ne nage à l’état, adulte. Ils rampent à l’aide de leurs tubes ambulacraires, ou se traînent dans le sable et à la surface des rochers. 11 y a tout un groupe d’entre eux qui reste fixé au sol au moyen d’une longue tige servant à les balancer au gré des vagues. On ne connaît pas d’Échinodermes parasites; mais il y a des Mollusques et même des Poissons qui vivent en parasites dans le corps de plusieurs de ces animaux (1). Les Échinodermes ont laissé de nombreuses traces de leur séjour dans les mers les plus profondes et les plus anciennes. Un groupe entier de ces animaux a été très abondant à diverses époques géologiques, et n’est plus représenté aujourd’hui que par quelques espèces dont quelques-unes très rares et disséminées dans des parages éloignés; ce groupe est celui des Encrines. Les genres actuels de ce type sont nombreux et variés dans leur formes. Leur organisation les rend intéressants, mais leurs espèces (l) Voyez tome II, p. 293. ÉCHINIDES. 329 '^ont pas une véritable utilité ; on mange cependant quelques-unes d’entre elles. Les Échinodermes se divisent naturellement en trois classes parfaitement distinctes les unes des autres, et dont les caractères Géologiques sont nettement tranchés; ce sont les Échinides, les Stellérides et les Ilolothurides. CLASSE PREMIÈRE. ÉCHINIDES. Les Échinides ou les Oursins et les genres analogues ont le corps e| itouré de plaques solides, formant un test calcaire et dont le Nombre présente une grande fixité. On y reconnaît dix zones de ces Plaques: les unes sont perforées, les autres non; elles alternent e ntro elles. Chaque zone est formée de deux rangées; cinq de ces z °nes sont plus étroites que les autres, et portent des orifices dis- posés avec une grande régularité : ce sont les zones ambulacraires. Les cinq autres zones sont appelées interambulacraires. Ces ambu- Lcres sont dits parfaits quand on les voit à la fois à la partie su- périeure du corps et à l'inférieure, ou circonscrits quand on les v °*t tout entiers au-dessus. Le corps des Échinides est souvent sphéroïde; quelquefois il es t déprimé ou étendu en longueur et il perd alors la forme régu- lièrement radiaire pour devenir plus ou moins évidemment bi- ^aire. On lui reconnaît très aisément dans ce cas un côté droit et fi côté gauche, une partie antérieure et une partie postérieure. Au centre des dix zones se trouve la bouche; elle est toujours lr| fère. L’anus s’ouvre à l’opposite de la bouche, ou bien en arrière même quelquefois à peu de distance d’elle et alors à la partie ‘nférieure ou postérieure du corps. Celui-ci est couvert de piquants tantôt très fins et soyeux, tantôt érrriant des bâtons fort gros, qui dépassent souvent en longueur le < i: *mètre de l’animal. Lntre ces piquants, on voit les tubes membraneux ou les ambu- ! Cres c l u > sont constamment en mouvement, et qui peuvent ^élendre à plusieurs pouces de distance. Le bout de ces ambu- acr es est parfois appliqué sur les corps étrangers et il y adhère avec 330 ÉCHINIDES, assez de force; en se contractant successivement, ils aident l'animal à se déplacer. Celui-ci est, alors comparable à un navire qui avan- cerait par l’eflet de plusieurs ancres lancées à une certaine distance et, dont les câbles se contracteraient. La bouche est, dans deux familles, garnie de fortes dents qui s’adaptent parfaitement les unes aux autres et exercent une forte mastication. C’est la réunion de ces pièces dentaires qui porte I e nom de lanterne d'Aristote. Autour de l’anus, on voit, communément cinq orifices qui corres- pondent aux oviductes, et par lesquels s’évacuent les œufs. Chaque orifice se trouve dans une plaque pentagonale, dont une, plus grande que les autres, représente la plaque madréporique des Étoiles de mer. Entre ces cinq plaques génitales on distingue cinq autres plaques plus petites, qui sont les plaques oculaires. Les Echinides 11 e nagent pas, mais ils rampent communément sur les rochers à de certaines profondeurs. Quelques-uns se placent dans des cavités de ces derniers et, sur les côtes de la Bretagne, on trouve souvent les Oursins dans des creux du granité qui ont une forme très régulière et sont toujours proportionnés à la taille ‘1° ces animaux. Leur nourriture consiste en matières animales ou en corallim^ et autres végétaux inférieurs, et leur tube digestif est souven* rempli, dans toute sa longueur, de grains de sable et même de petits cailloux mêlés à des débris organiques. Les Echinides les plus anciens que la paléontologie nous ait fri 1 connaître appartiennent au terrain carbonifère. Mais cette classe n’a été abondante que pendant les époques secondaire et tef" tiaire. Les mers actuelles en possèdent aussi un grand nombr® d’espèces. Ces animaux constituent un seul ordre naturel que l’on divh' en familles d’après la transformation du type sphérique en ui' e forme plus ou moins allongée, tantôt fortement déprimée et tant*}! renflée. C’est en se servant de ces caractères et, de certains autre” tirés de la bouche, etc., que les Echinides ont été partagés en quatu’ groupes: les Clypéastridés, les Spatangidés, les C assidulidés l> * les Cidaridés (1), Famille des CLYPÉASTRIDÉS. — Le corps y est généralcnU’ 11 * (1) Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des familles, des genres et des esp ecei de la classe des Échinodermes ( Ann . des sc. naturelles, 1846 et 1847). de forme ovale et aplatie ; la bouche est située au milieu de la face, inférieure ou en avant ; les ambulacres convergent vers le sommet de. la face supérieure, opposée à la bouche, tandis que l’anus est s itué en arrière et sous la même face. La bouche est armée de dents plus simples que dans la famille des Cidaridés, et qui sont autrement suspendues. Le test est généralement épais; les piquants s ont peu développés, ils ressemblent parfois à des soies. Les genres de cette famille se rattachent les uns aux autres par diverses formes intermédiaires, et il est difficile d’en établir les limites d’une manière précise. Cette famille manque aux formations anciennes et n’a pris son plus grand développement que dans l’époque tertiaire. Ses genres principaux Sont nommés: Lagune, Echinocyame, Cly- péastre, Fibulaire, Scutelle, etc. Les SPANTAGIDÉS s’éloignent plus que les autres Échinides do la forme radiaire. Une des cinq divisions de leur test affecte souvent une structure différente, et par là ils se rapprochent davantage des ani- maux symétriques pairs. Leur bouche est reportée en avant; elle e stsans dents, et leur anus s’ouvre en arrière à l’extrémité opposée. Les pédicellaires, quand ils existent, sont réunis en zones ou cor- dons flcxueux, et présentent souvent une coloration particulière. Souvent aussi il n’existe que quatre ovaires ou quatre testicules, et autant de pores génitaux; quelquefois môme il n’y en a que trois seulement. Genres principaux: Spcilcingue , Ltyssus, Hemiaster , Schizastev , ftolaster, Ananchytes, Dysaster, etc. Une espèce est commune dans la mer du Nord, dans l’Océan et dans la Méditerranée : c’est le Spatangus purpureus dont la gros- seur dépasse celle des autres Spatangidés connus sur nos côtes. Famille desCASSIDULIDËS.— La bouche est dégarnie de dents, e t l’anus s’ouvre, comme dans la famille des Glypéastres, dans I aire interambulacraive impaire. Quelques genres rappellent déjà Par leur forme les vrais Echinas, et, par leurs tubercules raame- L'nués et disposés en séries verticales, ils s’éloignent des Cly- Péastves, avec lesquels ils ont cependant quelques rapports de forme. Les genres principaux sont ceux des Echinonés, Nucléolites, *‘ ( 'hi no lampes, Cassidules, et Galérites. Les CIDARIDÉS ont le corps sphérique, la bouche au milieu et 611 dessous et l’anus au milieu, à la face opposée. Leurs dents sont. ,p ès compliquées, et sont maintenues en place par des prolonge- 332 , ÏCHINIDKS. nxents internes du test. L’anus est situé au milieu d’une rosette formée de cinq plaques génitales alternant avec cinq plaques ocu- laires. La plaque génitale impaire est confondue avec le tubercule madréporique. Les ambulacres sont étroits, et s’étendent sur une ligne sinueuse depuis la bouche jusqu’à l’anus. Entre ces lignes, on voit des rangées de tubercules grands et élevés qui portent les piquants. On peut dire que l’animal est une sphère dont un des pôles plus aplati que l’autre est occupé par la bouche, tandis que l’autre l’est par l'anus; c’est autour de ce dernier que l’on voit les cinq zones d’ambulaeres alterner avec les cinq zones de piquants. Les pédicellaires sont répartis sur toute la surface du test. Les Échinides de ce groupe sont divisés en deux tribus, dont la première, celle des Cidarins proprement dits, comprend les genres Cidaris, Jlemicidaris, Salenia, etc., qui ont un test épais et des piquants très gros et lourds, souvent granuleux et quelquefois clavellés ; ont des dents simples, des mâchoires ouvertes, des ambulacres très étroits et deux rangées de gros tubercules perforés sur les aires interambulacraires. Il y a une curieuse espèce de Cidaris dans la Méditerranée. Les ÉcjmxiNSjOU Oursins proprement dits, comprennent les genres Echinus, Echinociclaris, Diadema, etc., dont le test est plus mince avec des piquants plus grêles, subulés, finement striés ou écaillés, et placés sur des tubercules à peu près d’égale grosseur. Les Échinomèlres ont encore une forme un peu oblongue, et leur axe antéro-postérieur est oblique. Une espèce remarquable de cette famille est Y Echinus granit' taris, qui habite la Méditerranée et que l’on voit servir sur les tables à Naples, à côté des Huîtres et des meilleurs aliments fournis par la mer ( frutti di mare). Sur les côtes de la Corse et de l’Algérie on mange Y Echinus mel° dont le volume dépasse celui d’une grosse orange. Cette espèce se pèche aussi, mais moins fréquemment, sur les côtes de la Pro- vence et du Languedoc. En Provence et sur le reste de nos côtes les Oursins recherché 5 pour le même objet sont ceux auxquels on donne les noms d ’Echi' nus hvidus, esculentus, granularis, etc. M.Agassiz s’est assuré que Y Echinus esculentus de Linné n’est point l’espèce commune de la Manche et de la Méditerranée. Cette der- nière, qui est YE. granularis des auteurs actuels, en diffère p ar ses pores disposés en cinq paires d’arcs réguliers. Sa teinte est vio- lette, tandis que celle du véritable E. esculentus est orangée. STELLÊRIDKS. 333 On mange l’intérieur des Oursins, mais en ayant bien soin de ne laisser que les ovaires ou les organes mâles et de rejeter le tube digestif, dont le contenu, formé d’algues et de fragments de coral- lines, a une saveur âcre et désagréable. L’Oursin est alors de bon goût; il est apéritif et excitant. On le mange toujours vivant. CLASSE DEUXIÈME. STELLÉR1DES. Les Stellérides, ou Étoiles de mer, se distinguent généralement par leur forme étoilée. Leur corps, déprimé et jamais globuleux, est souvent divisé en cinq bras ou rayons plus ou moins mobiles, et leur bouche, qui est toujours située en dessous et au milieu, n’est jamais armée de mandibules. Plusieurs ont un tube digestif complet, et l’anus s’ouvre alors à l’opposite de la bouche. La peau est toujours épaisse ; elle montre dans son intérieur un grand nombre de pièces calcaires légèrement mobiles qui ont habituel- lement la forme de tubercules. Souvent les rayons ou bras pré- sentent une gouttière sur toute leur longueur, et c est dans cette gouttière, qui est placée inférieurement, que sont logés les ambu- lacres. Cette face inférieure correspond aux plaques ambulacraires des Échinides. A la face supérieure, un peu sur le côté, on aperçoit la plaque dite madréporique, qui est placée en arrière, et peut servir a di- viser le corps de chaque Stelléride en deux moitiés symétriques. Cette plaque représente l’orifice d un appareil excréteur, sans doute l’appareil urinaire. Cette classe comprend deux ordres: les Astéries divisées en trois familles, sous les noms à’Astéridés, Euryalidés et Ophiuridés, e t les Encrines ou Crindides. Ordre des Astérie*. Les Astéries ont pour première famille les ASTERIDËS, for- mant leur division la plus nombreuse. Le corps de ces Echinodermes S( ‘ continue régulièrement avec les bras, sans qu’il y ait entre eux Une ligne de démarcation. Les caecums de l’estomac et les ovaires détendent dans la longueur de ces organes. Quelquefois, au lieu de se diviser en bras, le corps est pentagonal, niais l’organisation STEUERIDES. 33/! reste la môme. Les ambulacres sont logés dans une gouttière en dessous de ces prolongements et sur deux ou quatre rangs. On voit toujours la plaque madréporique au-dessus du corps. Chez plu- sieurs, le tube digestif est rempli de matières sableuses; chez d’autres, il ne l’est pas, ce qui indique des habitudes différentes. Le nombre de cinq bras est le nombre normal; on en trouve toutefois, comme exception, quatre ou six (Asterias gelatinosa ), sept [Aster iscus Diesingii) , de sept à neuf (genre Luidia), neuf [Solaster endeca ), douze [Solaster papposus), de quatorze à vingt et un [Echi- naster Solaris), et enfin jusqu’à trente et au-dessus comme chez V Asterias helianthus. Plus le nombre est élevé, moins il a de con- stance. Ces Êcliinodermes ont les bras plus ou moins mobiles, et ils peuvent généralement les rapprocher les uns des autres. On les voit les étendre pendant la vie. Ils sont voraces, et sc nourrissent principalement de Mollusques. On les regarde comme étant les en- nemis des Huîtres. Plusieurs espèces se conservent assez bien en vie dans les Aqua- riums. Hans cet ordre, nous trouvons aussi un exemple de parasitisme pour ainsi dire commensal et semblable à celui dont il sera question plus loin à propos des Holothuries : nous lisons en effet, dans un journal de Batavia (1), que M. Vanduivenbode, faisant une incision dans une Étoile de mer (. Asterias discoidea Lamk, ou Culcita dis- coidea des auteurs modernes), y trouva un petit poisson très vi- vace, se débattant dans le liquide. C’est à Banda, Walhaai et' Ternate qu’il faudra faire des recherches sur ce sujet intéres- sant. On commit aussi parmi les Stylifer, genre de Mollusques para- sites établi par M. Broderip (2) , le Stylifer nstericola, qui vit sur une Astérie des des Gallopagos, 1 Asterucanthion helianthus , comme les Entoconques vivent sur les Synaptes (3). La division de cette famille en genres repose sur la forme dn corps, la présence ou l’absence d’un anus, les rangs des ambu- lantes et la position de la plaque madréporique : Genres Asteropecten, Asteraspis , Archaster, et Asteracanthion, etc. C’est à ce dernier genre qu’appartient l’Étoile de mer [A s ter a- (1) Bleekcrs, Jenie famille, et même les espèces d’un même genre, peuvent offrir, sous ce rapport, des différences considérables ; mais la struc- ture et la forme en sont si constantes dans chacune des espèces, que souvent on peut reconnaître ces dernières a la conformation de tours capsules ou hameçons. Indépendamment de ces capsules, on voit souvent, au bout des tuntacules des Polypes certainsspiculesroides et droits, qui sont com- parables à des aiguilles non appointes; ils sont lancés avec plus ou 'Uoins de force par les animaux qui les produisent; ce sont aussi armes pour ces Polypes. En effet, a cause de leur ténuité, ces 0 ) M. de Quatrefages a représenté des capsules qui ont une sorte de petit 'gnard supporté par une glande vénénifère et accompagné de muscles latéraux Set vaut à l’expulsion. Les corps urticants des Hydres , dont Laurent a nié * e 'istence, sont faciles à voir. Il y en a une première indication dans Trembley. ces derniers temps, MM. Corda, Ehrenberg, Doyère, etc., en ont donné des ®8Ures et des descriptions. POi: CTEiWllOBES. 346 spiculés doivent pénétrer aisément dans la peau des autres ani- maux : nous en avons vu souvent lancer par les Tubulaires. Classification des Polypes. — Le type des Polypes se partage en cinq classes : Les Cténophores, les Discophares ou P al y po- Méduses, les Zoan- thaïres , les Cténocères et les Spongiaires, dont nous allons exposer successivement les principaux caractères anatomiques et physio- logiques, en même temps que nous eu énumérerons les espèces les plus remarquables. CLASSE PREMIÈRE. CTÉNOPHORES (1)/ Les Cténophores forment une division qui se place en tète du type des Polypes, et qui présente encore quelques affinités avec les Holothurides et surtout avec les Mollusques par certaines de ses particularités. Ce sont les seuls Polypes pourvus d'une bouche et d’un anus dis- tincts , ce qui les a fait quelquefois regarder comme étant voisins des Tuniciers (2); ils dnt sur le corps des côtes ou lignes longitudi- nales recouvertes de lamelles ciliées ; souvent ils portent des appen- dices rétractiles, et ils sont monogénèses et à développement direct' Toutefois, leurs sexes sont réunis et ce sont par conséquent des animaux monoïques. J. Millier a vu de très jeunes Réroés qui avaient déjà la form 6 des adultes (3). On trouve encore chez plusieurs des animaux de cette classe forme symétrique binaire, et elle y est même plus prononcée q u ® dans les premiers Échinodermcs. Les Cténophores, qu’on a aussi appelés Ciliobranchés (Blainv ) > répondent à une partie seulement des Acalèphes hydrostatique* de Cuvier. (1) Voyez Esehscholtz, System der Acalephen. — Milne Edwards, Ann. à# sc. nalur., 2* sér., t. XVI. — Agassiz, Contribvt. to tlie nal. Hislory of the lephæ of North America, 1849 . (2) De Blainville, p. Gcivais, Vogt, etc. (3) Voir aussi Cari Scmper, Zeit. f. lVtss. Zoologie, 1858, vol. IX, p. 234- BEROES. 347 Ces animaux vivent par essaims dans la haute mer, et ils appa- raissent souvent brusquement et en grand nombre dans certains parages. Ils sont divisibles en trois ordres, les Cestes, les Callianyres et les Béroés. Ordre des Cestes. La bouche et l’estomac de ces animaux sont petits et leur corps est souvent étendu latéralement sous la forme de ruban. Il n’y en a qu’une famille, celle des CESTIDÉS. C’est dans cette famille que l’on trouve le genre Ceste [Cestum), dont une espèce ( Cestum Veneris ) est très remarquable par sa lon- gueur, qui est de 4 ou 5 pieds. Elle habite la Méditerranée. Ordre des Callianyres. Ils forment le milieu entre les Cestes et les Béroés. Leur corps, Cylindrique comme celui de ces derniers, porte comme celui des premiers des expansions latérales , mais qui sont disposées en forme d’ailes au lieu de simuler un allongement rubané du corps lui-même. Leur famille est celle des CALLIANYRIDÉS, qui a pour groupe principal le genre Callianyre [Coll iwn/jrci ) , qu on ne voit que très rarement sur nos côtes. Ordre des Béroés. Ces animaux ont la bouche fort grande, un estomac volumineux, le corps de forme ovale ou cylindrique et des côtés saillantes et ciliées qui s’étendent de la bouche a 1 anus. Ils ne constituent qu’une seule famille, celles des BÉROIDÉS, lui comprend les genres Beroë, Cydippe et Lesùmria. Une espèce du genre Cydippe ( Cydippe pileus ) se trouve abon- damment au printemps sur la côte de Belgique. Elle a été décrite et figurée par Gronovius en 1748, par Baster en 1 7 62, et plus récem- nient par quelques autres naturalistes. Sa transparence est si grande qu’on la voit à peine dans l’eau ; un dirait du cristal vivant et armé de lamelles mobiles en forme de roues. 343 DISCOPHORES CLASSE DEUXIÈME. DISCOPHORES ou POLYPO-MÉDUSES (1). Indépendamment de leur état proglottique, qui les a fait nommer Discophores, ils en présentent un autre tellement dif- férent de celui-là, qu'on les a rangés alors parmi les Polypes proprement dits sous les noms de Tubulaires, Campanulaires, Corynes, etc., et comme constituant des animaux d’un groupe tout à fait distinct. L’Hvdre reste intermédiaire, à certains égards, à ces deux états ou formes des Polypo-Méduses, mais elle se montre toujours sous une seule et même apparence. Ces animaux si curieux et autrefois si peu connus, auxquels nous donnons le nom de Polypo-Méduses pour rappeler qu’on les a tantôt nommés des Méduses et tantôt, au contraire, rangés parmi les Polypes, lorsqu’ils ne sont encore que sous leur premier état, sont presque tous digénèses. Au sortir de l’œuf ils sont ciliés, mais bientôt ils se montrent sous la forme de Polypes ayant des tentacules autour de la bouche, et le plus souvent ils vivent alors en communauté; plus tard ils acquièrent la forme à laquelle on donne le nom de Méduses, et possèdent des organes sexuels. Sous ce dernier état ils ont le corps nu et sans aucune partie solide ; ce sont les Discophores proprement dits, ou les anciens Acalèphes médusaires; d’autres, sous le pre- mier état, c’est-à-dire lorsqu’ils ont quitté la forme d’œufs ciliés, habitent des étuis et des loges, et possèdent un véritable polypier, et ce n’est qu’après avoir vécu ainsi pendant un certain temps qu’ils se présentent sous leur dernière condition. Les Polypo-Méduses, sous leur état de Polypes nommé Tubu- laires, Campanulaires, etc., possèdent une cavité digestive simpl e de laquelle partent divers canaux, et leurs appareils digestif, res- piratoire et circulatoire sont alors confondus. Dans le dernier âge. leur tissu devient transparent et gélatineux, et après leur dessiccation il ne reste pour ainsi dire qu’une simple pellicule. Leur corps a pris la forme d’un disque ou d’une ombelle. Le bord de cette (1) Discophores, Eschscholz, System lier Acalephen , iu-i. Berlin, 1829. — Arachnoclermait es, Blainv., Actinologic. — Acalèphes simples, Cuvier, Règne animal. U faut y ajouter 1rs Hydres et quelques autres genres de Polypes. OU POLYPO-MKDUSES. 3/i9 ombelle est ordinairement garni d’organes sensoriaux, que I on reconnaît à leur structure pour des yeux ou des capsules auditives. Les sexes de ces animaux sont séparés lorsqu’ils sont devenus des Méduses. Us se reproduisent par gemmes, par division ( Stomobrachium mirabile, Koll.) et par œufs. La scissiparité a lieu non-seulement à leur âge polypiaire, mais encore à 1 âge rnedusiformc. Tous n’accomplissent pas cette même évolution; il y en a par exemple qui passent directement de 1 apparence infusoriforme à l’état médusaire, et d’autres qui, en naissant par gemmes, arrivent aussi directement à leur dernier état. Nous retrouvons donc plus ou moins distinctement ici les trois conditions de scolex, de strobile et de proglottis, dont nous avons parlé à propos des Vers cestoïdes (1}. Tous les Polypo-Méduses vivent librement sous leur dernière forme et sous celle d’œufs comparables à des infusoires. Leurs strobiles, au contraire, sont presque toujours fixés. Ces animaux ont généralement, sinon toujours, le corps couvert de piquants microscopiques ou d’organes urticants qui causent parfois de vives démangeaisons et même des inflammations intenses lorsqu’ils ont touché les membranes muqueuses, particulièrement le nez ou les yeux. Plusieurs d’entre eux sont phosphorescents, et comme ils vivent souvent en bancs considérables, ils peuvent rendre la mer lumi- neuse sur une grande étendue. A la sortie de l’œuf, l’embryon de ces animaux est toujours couvert de cils vibratiles, aussi bien dans les Rhizostomes que dans les Tubulaires et les Sertulaires. Cet embryon infusoriforme se fixe, perd ses cils, s’allonge et montre bientôt, autour d’un orifice qui est la bouche, quatre ten- tacules. Ces tentacules croissent ensuite en nombre et en longueur, et le jeune animal ressemble alors complètement à une Hydre. Ces tentacules ne sont cependant pas creux et ils n’ont pas de com- munication avec l’estomac comme dans cette dernière. C’est cet embryon polypoïde que M. Sars avait nommé Scy- phistoma (2), en le considérant alors comme un genre à part ayant des (1) M. Kcillikcr pense que le Slomobracliium est un jeune Mésonéma (K6I1. , ?ei t., p . 325). (2) Beslcriwlser og JaglageUey et Ann. franç. et etr. d’anat. et de physiol., tome II, p. 81 ; 1838. •*50 dtscophores. affinités avec celui des Hydres. Tl pousse des gemmes sous forme de stolons, qui bientôt se détachent complètement de la mère et vont former de nouvelles souches. Ces Scyphistomes engendrent ensuite, non de l’extérieur, mais de l’intérieur du corps, d’autres gemmes qu’ils vomissent par la bouche et qui forment la géné- ration sexuée ou médusoïde. On en reconnaît déjà la forme mé- dusaire avant leur séparation du corps de la mère. Ce n’est donc pas toujours, comme on l’a cru, le Scyphistome qui se sépare en lamelles ou disques qui deviennent autant de Méduses. Ce Scyphistome, après avoir émis sa progéniture , continue à vivre comme auparavant, et il ne présente rien de particulier. Nous avons vu distinctement ces faits sur des animaux de ce groupe que nous avons pu étudier dans un aquarium pendant toute une année, et que nous croyons appartenir à l’espèce qu’on a nommee Cyaneacapillata lorsqu’elle est parvenue à son état médusaire. La classe des Discophores est divisée en quatre ordres: les Siphonophores, les Medusairet, les Sertulaires et les Hydraires. Comme on le pense bien, la présence ou l’absence d’un polypier ne peut, avoir, à défaut d’autres caractères distinctifs, aucune va- leur dans la distribution de ces animaux en familles naturelles, et cependant c’est uniquement ce qui avait fait établir la séparation des Acalèphes d’avec les Polypes. Ordre des Sipli onophorea (1). L ordre des Siphonophores comprend les animaux qu’on a nom- mes longtemps Acalèphes hydrostatiques, et qui vivent commu- nément en colonies flottantes. Chaque colonie est formée de plu- sieui s sortes d individus, indépendamment des mâles et des eme es, on y reconnaît aussi des Polypes agames, nourriciers, nag mis, etc. L œuf fournit un individu unique et agame qui est la souc h. e ces colonies qu’il engendre par voie gemmipare. C’est, comme on le voit, un proto-scolex comme celui des Vers. Quel- ( 1 ) Leaucur, daps Blainville, Actinologie. — Leuckart, Z ur niihere Kenlniss der Siphotoophoren, in 'J'rocheVs Arehfv, 1854, p. 1 .- Id„ Zooiog. Uutersuckungen, 1833. Kolli-er, Di e Schwimpolypen. Leipzig, 1853. — Gegepbaur, BeUrdge zurnul,. Kentn. der Schwimpolypen. Leipzig, 1854. — Vogt, Sur les Siphono- nhnv/>v a Q y. /. 1 SlPHONOPlIORES. 351 fluefois il se flétrit de bonne heure, en tout ou en partie, ou bien, au contraire, il continue à vivre en commun avec sa progéniture. La vessie aérienne en est une dépendance. Ce premier seules engendre une ou deux autres formes qui ser- vent à la nage ou à l’entretien de la colonie, et c’est de celle-ci seulement que naissent les individus sexués. Ils vivent souvent librement sous la forme de M éduses ombellifères, et acquièrent leurs organes sexuels après la séparation. Chez tous les Siphonophores on connaît aujourd’hui une forme médusaire, et nous avons ainsi dans ce groupe d’animaux des scolex, des strobiles et des pro- glottis tout aussi bien que chez les Vers cestoïdes. Chaque colonie est creusée par des canaux qui partent de la bouche des Polypes nourriciers et se rendent dans l’intérieur des individus nageurs ou sexués pour en entretenir la vitalité. Le scolex, ou l’individu mère de la colonie, se remplit souvent d’air et joue le même rôle dans la colonie que la tète des Ténias. Les deuto-scolcx ont souvent une forme de Méduses (les nageurs) ou de Polypes (les nourriciers), et ces derniers seuls ont une cavité digestive qui est très simple et creusée dans un corps charnu pyri- forme. Ils n’ont pas de tentacules autour de la bouche. Dans chaque colonie on trouve en outre des appendices d’une grande contractilité et que bon peut diviser en trois catégories : appendices préhenseurs, appendices urticants pour la défense et appendices tactiles. Enfin on trouve encore chez plusieurs d’entre eux des espèces de capuchons ou de casques qui se balancent régulièrement et qui ser- vent d’organes de protection. Toutes les parties du corps sont molles, excepté chez les Vé- lelles qui portent une lame cornée dans l’épaisseur de, leurs tissus. Les embryons, à la sortie de l’œuf, sont ciliés. Plus tard il se formé un corps polypiforme avec une vésicule aérienne à l’un de ses pôles. Celui-ci engendre par agamie les autres sortes d’individus qui viennent successivement enrichir la colonie, jusqu’à ce que les individus sexués se séparent. Les individus nageurs apparaissent après les nourriciers, et les générateurs se montrent à la fin, seulement pour clore la série du développement agame. Les Siphonophores sont tous des animaux marins; ils représen- tent les formes les plus gracieuses, et se font en même temps Remarquer par la délicatesse de leurs tissus ainsi que par la vi- vacité de leurs couleurs. IU3COPHORES. 352 On en a observé depuis les mers équatoriales jusque sur la côte de la Norwége. M. R. Leuckart a reconnu le premier la nature véritable des Siphonnphores, en tant que formant une division des Polypes (1)5 toutefois M. Delle Chiaje avait émis antérieurement l’opinion que ce sont des animaux agrégés. Ils forment quatre familles auxquelles on a donné les noms de Vélellidcs (2), P/iysalidés, Physophoridés et DipAydés. Les VÉLELLIDES ont une coquille aérifère et disciforme; ils manquent d’individus natateurs et de filaments ; on y reconnaît un grand individu avec une bouche distincte au centre de la colonie et plusieurs individus semblables, mais plus petits, placés en cercle autour de celui-là. La génération sexuelle est médusiforme. Les genres V délia et Porpüa font partie de ce groupe. Le pre- mier a une voile verticale oblique. Les Rataires, dont on a fait un groupe à part, sont de jeunes Vélelles. Los Vélellcs étaient très recherchées des anciens comme aliment; et de nos jours elles le sont encore des Grecs et des Siciliens. Les PHYSALIDÉS se distinguent par la grandeur du scolex? souche de la colonie, qui devient une énorme vessie aérienne, et par leurs appendices qui sont réunis en un paquet. Les scolex sont astomes comme les deutoscolex, et ces derniers portent des ten- tacules pour la pêche. La génération sexuelle est médusiforme. Genre Physalia (3). Les PHYSOPHORIDÉS sont des colonies provenant d’un scolex ayant une vésicule aérienne pyriforme, des individus nageurs mul- tiples logés sous la pochs premiers parce qu’ils ne se transforment pas en hameçons. U) Comptes rendus de l’ Académie, t. XV, p. 429, 1842. Nous eu avons flUssi fait l’observation vers la même époque, et cela dans le laboratoire même ( * e blainville; eu effet, ce savant naturaliste ne tarda pas à reconnaître l'incxacti- ludc des assertions de Laurent dont il avait parlé dans son rapport. II. 24 DISCOPflORES. 370 Ce sont, suivant toute probabilité, les premiers encore incomplé- ment développés. Lorsque l’Hydre est comprimée, elle les aban- donne comme les précédents et on les voit flotter autour des bras. Outre ces trois sortes d’organes, les mamelons des bras sont hérissés d’acicules rigides qui se détachent avec une grande faci- lité, ce qui fait qu’on n’en observe plus après quelque temps sur un bras soumis au compresseur. M. Doyère les croit siliceux et implantés dans l’orifice des organes qui viennent d’être décrits, surtout dans ceux de la troisième sorte. Ils sont bien distincts du filament enroulé en spirale dans l’intérieur des corps vésiculeux. Ce sont des organes d’urtication comme ceux que divers auteurs ont constatés dans d’autres Polypes et en particulier dans les Médusaires. M. Doyère cite à l’appui de l’opinion qui attribue cet usage aux organes dont il vient d’être question le fait suivant : Une grande Hydre s’était emparée d’une larve d’insecte assez grande elle-même relativement à la taille de l’Hydre. Lors de l’observation la larve était morte, bien qu’entière encore, mais elle portait un grand nombre des prétendus hameçons dont le filament était enfoncé dans son corps jusqu’au spiculé étoilé de leur vési- cule. La blessure, dit le naturaliste cité, est sans nul doute faite par le spiculé lui-même sortant du sac hastifère, et le filament se développe ensuite dans les tissus, ce que rend facile son extrême finesse et son mode d’évolution par invagination en dedans de lui- même. « Une larve toute semblable à la précédente, et déjà contenue dans l’estomac de l’Hydre qui a fait le sujet de cette observation, ne laisse, ditM. Doyère, aucun doute sur la nature et le but de l’at- taque dont la larve saisie a été victime. » Avant de parler des moyens de multiplication dont les Hydres disposent, nous devons rappeler une expérience très curieuse et très célèbre de Trembley sur le retournement de ces Polypes. Cette expérience, qui consiste à changer en estomac la peau externe de ces animaux, et vice versa leur estomac en peau externe, sans altérer le moins du monde leurs propriétés digestives, est souvent citée à l’appui de l’opinion, également bien connue, que le tube digestif n’est que la continuation dans l’intérieur du corps des animaux de leur organe tégUmentaire externe, et qu’il contribue par conséquent aussi bien que celui-ci à limiter exté- rieurement le corps lui-même. Deux auteurs à notre connais- sance, liory de Saint-Vincent et Laurent, ont annoncé avoir répété à la manière de Trembley le retournement des Hydres ; mais, mal- heureusement, ils ne nous ont pas appris plus que ce dernier HYBRAIRES. m quelle modification ce retournement amenait dans la fonction de la partie creuse des bras, ni par quel procédé l’Hydre supplée, lorsqu’elle se fixe, au pore terminal dont elle se servait précédem- ment. Trerabley décrit très longuement, dans son quatrième mé- moire, le retournement des Polypes et toutes les précautions dont il faut user pour y parvenir. « J’ai vu, dit cet excellent observa- teur, un Polype retourné qui a mangé un petit Ver, deux jours après l’opération. Les autres n’ont pas mangé sitôt. Ils ont été quatre ou cinq jours, plus ou moins, sans vouloir manger. Ensuite ils ont tout autant mangé que les Polypes qui n’ont pas été re- tournés. J’ai nourri un Polype retourné pendant plus de deux années. Il a beaucoup multiplié. J’ai aussi retourné des Polypes de la troisième espèce. Dès que j’eus retourné des Polypes avec succès, je m’empressai de faire cette expérience en présence de bons juges, afin de pouvoir citer d’autres témoignages que le mien, pour prouver la vérité d’un fait aussi étrange. Je témoignai aussi souhaiter que d’autres entreprissent de retourner des Polypes. M. Allemand, que j’en priai, mit d’abord la main à l’œuvre et avec le même succès que moi. Il a retourné plusieurs Polypes, il a fait en sorte qu’ils restassent retournés et ils ont continué à vivre. Il a fait plus : il a retourné des Polypes qu’il avait déjà retournés quelque temps auparavant. 11 a attendu, pour faire sur eux cette expérience pour la seconde fois, qu’ils eus- sent mangé après la pre- mière. M. Allemand les a aussi vus manger après la seconde opération. Enfin, il en a même retourné un pour la troisième fois, qui a vécu quelques jours, cta en- suite péri, sans avoir mangé ; mais peut-être sa mort n’est- elle point la suite de cette opération. » Traitons maintenant de la reproduction des Hydres. Ce phénomène s’opère de trois manières: 1° par la division du corps en plusieurs parties ) 2“ par le bourgeonnement agame ou par gemmiparité (fig. 182, Fig. 184. DISCOJ-’IIOIÜÎS. 372 183 et 184), et 3° par des corps auxquels on donne le nom d'œufs (%• 185 ). Le second et le troisième modes de reproduction doivent seuls nous occuper. Le premier a été exposé précédemment; c’est celui (juc Laurent appelle production par boutures. Le second mode, ou la reproduction par voie agame, était déjà connu de Leeuvvcnhoek. 11 consiste dans l’apparition de bour- geons sur un des points du corps de l’Hydre, bourgeons qui se développent peu à peu, présentent d’abord une cavité intérieure en communication avec l’estomac de la mère, poussent bientôt des tentacules, et peuvent se séparer de celle-ci ou rester en conti- nuité de substance avec elle, quoique les estomacs ne communi- quent plus (fig. 184). Dans le cas le plus ordinaire, la séparation des individus n’a pas lieu et l’on voit ainsi plusieurs Hydres réunies ensemble. Leur groupement se fait d’une manière régu- lière, comme dans les Polypes à polypiers. De Blainville a fait re- marquer que c’est près de la base du corps que les bourgeons se développent de préférence. Les œufs avaient été vus par LL de Jussieu (1743), par Trembley (1744), par Roesel (1755), par Pallas (1766) et par Wagler (1777). Plus récemment ils ont été étudiés avec soin par M. Ehrenberg, et MM. Dujardin, Laurent, etc., les ont également vus. Voici ce que M. Ehrènberg dit de ces corps qu’il a étudiés sur la variété orangée de l’Hydre vulgaire; nous le citons d’après la traduction publiée par Laurent : « Les aiguillons couvrent toute la surface de ces œufs et se bifurquent aux sommets. Les œufs hérissés sc déve- loppent à la base du pied, là où cesse la cavité stomacale, dans le parenchyme du corps, dans un endroit blanchâtre, glandulaire, l’ovaire périodique; ils sont portés six à huit jours dans une enve- loppe membraneuse de la peau et de l’utérus; la mince enveloppe se rompt, les globules tombent et le Polype meurt, à ce qu’il paraît, bientôt après la chute du dernier œuf, quoiqu’il soit bien vivant pendant tout le temps de la gestation. Or, ces œufs de l’Hydre, dont j’ai vu quatre se produire distinctement d’un seul individu, et dont j’en conserve deux vivants, et les deux autres desséchés d’après ma méthode communiquée en 1835, ont une bien plus grande ressemblance encore avec quelques formes fos- siles des Xanthidics qu’avec les œufs des Cristatelles. Ils sont aussi sphériques et garnis d’aiguillons fourchus, et ils ont même l’aspect corné jaunâtre des fossiles. » Laurent a nié les épines de ces œufs; voici, d’après le rapport HYDRÀIRES. 373 de Rlainville, l’opinion de ce savant sur les corps oviformes de ces ordres : « Le résultat fort intéressant auquel il est parvenu et qui ne laisse aucun doute dans son esprit, c’est que l’œuf de Fig. 186. Alcyonellc (l). l’Hydre grise (Hydre vulgaire) est composé d’une substance liquide et globuleuse semblable à celle qui remplit la vésicule de Pur- kinje, dans l’œuf des organismes supérieurs, enveloppée dans une véritable coque mucoso-cornée, produit de l’endurcissement des parties les plus externes de la matière ovarienne , d’abord entiè- rement molle : aussi cet œuf est-il lisse et non épineux, comme Koesel et M. Ehrenberg l’ont supposé (2). » C’est un œuf, parce (1) Nous avous mis en regard de l'Hydre chargée de scs œufs, la figure de deux polypes de l'Alcyonelle.Oo y voit les tentacules en partie rétractés dans le tube, le canal digestif replié, les oeufs et les organes mâles. Les Alcyonelles sont comme les Hydres des animaux lluviatiles, mais leur organisation est très différente et leur structure est bien plus compliquée. On les désigne à tort sous le nom de V o- lypes composés; ce sont des mollusque bryozoaires (voir t. Il, p. T8). (2) De nouvelles observations de Laurent l'ont conduit à penser qu’une même Hydre peut fournir des œufs épineux et d’autres qui ne le sont pas. BISCOPHORES. 374 qu’il est rejeté de l’intérieur du corps de la mère sous forme bien déterminée;, et qu’après un temps plus ou moins long, le jeune animal en sort tout formé et laissant une enveloppe qu’il a rom- pue ; mais il paraît univésiculaire et fécond sans avoir eu besoin de subir préalablement aucune imprégnation spermatique. Les Hydres sont donc sous ce rapport comparables aux animaux par- thénogènes dont nous avons parlé en traitant des Insectes, puis- qu’ils ont comme eux des œufs qui se développent sans le concours des spermatozoïdes, et d’autres, au contraire, pour lesquels ce concours est nécessaire. Leur génération par fécondation est peu connue, cependant on constate (1) qu’elles présentent dans certains cas une capsule à spermatozoïdes placée au-devant de la capsule ovifère. Ainsi, l’œuf de l’Hydre est composé, d’après Laurent, d’une seule vésicule, et cette vésicule semble être la vésicule germinative, dite aussi vésicule de Purkinje. Trembley a parlé des trois espèces d’Hydres, toutes trois propres aux eaux douces, que l’on connaît; il les non me Polype à longs bras. Polype vert et Polype brun; on leur donné depuis lors des noms latins; ce sont les Hydra fusca, viridis et vulgaris ou grisea. Quelques auteurs citent comme une quatrième espèce Y Hydra pollens, figurée dans Roesel, et M. Johnston en a indiqué une cinquième qu’il appelle Hydra verrucosa (2). Mais l’existence de ces deux dernières n’est, pas certaine. Les Hydres, dont les trois espèces observées par Trembley sont surtout faciles à reconnaître, vivent dans les eaux maréca- geuses, dans les lacs et les étangs, dans les canaux, et jusque dans les tonneaux ou les baquets d’arrosage de nos jardins. Le moyen de se les procurer, qui nous a toujours le mieux réussi, est de prendre au hasard, dans les endroits où l’on suppose qu’il y a des Hydres, des plantes aquatiques, des feuilles tombées des arbres ou d’autres corps à la surface desquels elles se tiennent habituelle- ment fixées. De retour chez soi, on laisse déposer dans des vases pleins d’eau et en verre transparent les substances dont nous venons de parler; les Hydres se fixent sur les parois et s’étendent; il est alors facile de les apercevoir à la vue simple. Dans les baquets d’arrosage ou dans ceux qui servent à la conservation des plantes aquatiques, il y a presque toujours beaucoup d’Hydres, et lorsque (1) Van Bencden, Bull. Acad. roy. de Belgique. (2) British ssoophytes, p. 97. ZOANTH AIRES. 315 lo soleil donne sur ces baquets les Polypes s’y voient facilement (1) . Tous les auteurs qui se sont occupés des Hydres depuis Trembley jusqu’à Laurent ont donné des détails sur quelques maladies dont ces animaux sont parfois atteints. Ce qu’on a nommé la maladie pédiculaire des Hydres consiste dans la présence à la surface de leur corps d’un grand nombre d’infusoires, qui y vivent en parasites. Bien qu’un assez grand nombre d’animaux marins aient aussi reçu, de la part des nomenclatours du dernier siècle, la dénomination générique d ’Hydra, il n’y a réellement d’espèces bien connues de ce genre que dans les eaux douces, et Bosc lui-même a décrit trop incomplètement celles qu’il a mentionnées pour que l’on puisse les accepter définitivement. Plus récemment, M. Johnston a indi- qué, sous le nom d ’Hydra littoralis, un Polype de la côte de Bel- fast, mais il ne le donne encore qu’avec doute comme appartenant véritablement à ce genre. CLASSE TROISIÈME. ZOANTHAIRES (2). Ces animaux se distinguent de tous les autres par leur tube digestif incomplet et à parois distinctes, ainsi que par leur cavité périgastrique divisée par des cloisons verticales. Leurs organes sexuels sont en communication avec la cavité des tentacules qui sont tubulaires, creux, jamais pinnés, et disposés sur une ou plu- sieurs rangées autour de la bouche. Ces rangées sont primiti- vement au nombre de six ou douze, et se multiplient très rapi- dement. (1) L’Hydre grise est la seule que nous ayons même observée dans le midi de la France; elle est commune au jardin botanique de Montpellier. C’est en vain que nous avons cherché des Hydres dans les baquets et les bassins du jardin d essai qui avoisine Alger. (2) De Blainville, Actinologie. — Dana, Structure of Zoophytes, Philadelphia, 1846. — Milne Edwards et Haime, Archives du Muséum, t. V et Ann. sc. nat., 3‘‘ série. — Milne Edwards, Histoire naturelle des Coralliaires, in-8, 1867 (dans les suites à Buffon de M. Rorct), 376 ZOAXTIIA TRES. Los Zoanthaires ont généralement les sexes sépares ; cependant quelques-uns les ont reunis [Cribrine et Cerianthe). Ils sont ovipares et gemmipares, mais ils affectent la même forme, qu ils produisent des œufs ou des gemmes. A aucun âge ils ne se présentent sous l’état médusaire. La force do reproduction de ces animaux est extraordinaire- ment grande j chaque partie qui se détache de leur corps et les lambeaux que leur masse abandonne en se déplaçant deviennent souvent de nouveaux individus. Ils paraissent être généralement carnassiers, si l'on en juge par la nature des aliments que l’on trouve dans leur cavité digestive et par leur genre de vie dans les aquariums. Le nombre de Crus- tacés ou de Vers et même de petits Poissons qu’ils saisissent est prodigieux, lout ce qui touche leurs tentacules est pris, et il n’y a rien de plus curieux que de voir un Ver très vivace se débattant au milieu des mille serpents, cherchant à l’enlacer, que for- ment les tentacules de ces Polypes. Nous avons vu l’Actinie cras- sicorne saisir au passage une jeune Clupe très vivace, et en rendre les débris le lendemain. Les Zoanthaires sont tous marins. Pour la plupart, ils sont fixés et vivent par colonies; quelques-uns restent isolés, tantôt libres, tantôt attachés au sol. On en trouve de toutes les dimensions, depuis quelques lignes seulement, jusqu’il un pied ou même un pied et demi de dia- mètre. On en observe dans toutes les mers, et il en a apparu aux épo- ques géologiques les plus reculées. Beaucoup d’entre eux produisent des empâtements habituellement calcaires appelés polypiers (Ma- drépores, etc.) dont l’influence sur les couches du globe a été ou est encore considérable. Ces Polypiers, dont les formes varient avec les Polypes dont ils proviennent, sont les résultats de l’in- crustation des tissus mêmes de ces animaux. Los Zoanthaires forment trois ordres bien distincts : les Acti- niaires, ou Zoanthaires malacodermes, qui ne produisent pas de polypiers; les Madréporaim , ou Zoanthaires à polypier pierreux, et les Antipat haires, dont le polypier est de consistance cornée. Ordre des Actiniaires. Les Àctinaircs ont la bouche située au milieu de plusieurs ran- gecs de tentacules, qui sont souvent perforés au sommet et laissent ACTIMAIRES. 377 échapper le liquide que l’animal renferme dans sa cavité périgas- ti'ique. Cette bouche, au lieu d’être simple, est quelquefois double par anomalie, et chacune a ses tentacules propres. Nous avons rencontré assez souvent des individus de l’Actinie dite plumeuse, qui présentaient par anomalie cette singulière disposition ; les deux bouches communiquaient avec la même cavité digestive. Souvent nous avons vu une des bouches avaler une proie et l’autre rendre le résidu delà digestion. Ayant donné un jour à l’une de ces Ac- tinies une Néréide vivante, elle a été avalée par une des bouches upi'ès un combat prolongé, et est sortie quelques heures après sous la forme d’une peau tordue, encore couverte de ses piquants. La cavité digestive a des parois distinctes, mais communiquant en arrière dans la cavité générale. Autour du tube digestif sont des cloisons disposées verticalement qui portent les organes sexuels. Les sexes sont généralement séparés, mais il y a aussi des espèces à sexes réunis. Les Actiniaires qui conservent leur individualité forment la famille des ACTINIADËS, répondant à l’ancien genre Actinia des auteurs. Les jeunes sont ciliés; ils portent d’abord une rangée unique de tentacules. Les tentacules apparaissent au nombre de six ou de douze. A la première apparition de ces organes, nous en avons déjà trouvé douze, dont six un peu plus gros étaient placés en de- dans des six autres plus petits, avec lesquels ils alternaient. M. Hollard en donne douze au premier cycle. Ils deviennent en- suite plus nombreux, mais les deux premiers verticilles sont de Uonibre égal, et ceux qui suivent sont toujours formés d’un nombre double. Ainsi le troisième verticille étant de douze, le quatrième 6s t de vingt-quatre, et ainsi de suite. Ces animaux vivent généralement attachés aux rochers ou à d’autres corps sous-marins. Ils s’y fixent à l’aide d’un pied circu- teire, semblable au disque charnu des Gastéropodes, qui occupe partie inférieure de leur corps, et est opposé à la bouche, 'te ns cet état et lorsque leurs tentacules sont bien épanouis, ils Assemblent à des fleurs radiées, et leur forme aussi bien que leurs '""leurs, qui sont très variées, en font des êtres fort curieux. On bout i es conserver longtemps dans des vases remplis d’eau de mer. Us se déplacent et choisissent les lieux qui leur conviennent le teieux. On trouve souvent dans les aquariums, où on les élève '"sèment, des individus qui aiment à se déplacer ainsi. Ils passent b "ne coquille ou d’une pierre sur une autre, montent le long des ZOANTH AIRES. 378 parois du vase, redescendent puis remontent de nouveau, et sou- vent ils restent plusieurs jours au niveau de l’eau, le corps pou- vant n’être qu’à moitié émergé sans en éprouver d’inconvénients: aussi sont-ils faciles à expédier, même à de grandes distances, et les amateurs d’aquariums aiment à en posséder. On en trouve dans toutes les mers; plusieurs de leurs espèces sont fort communes sur nos côtes. Les genres principaux de la famille des Actiniadés sont ceux des Discosoma, Actinia , Corynactis, Thalassianthus, Lucernaria, Cerian- tkus, Edwardsia, Mynias, etc. Le genre Actinie (g. Actinia), aux dépens duquel on a établi dans ces dernières années un nombre considérable de coupes secondaires souvent regardées comme de véritables genres, quoique les carac- tères sur lesquels elles reposent aient assez peu d’importance, comprend plusieurs grandes et belles espèces de nos côtes, parmi lesquelles on peut citer les suivantes : L'Actinie blanche (A. plumosa), qui est souvent blanche, mais aussi quelquefois jaune ou orange, atteint jusqu’à un demi-pied et plus de longueur; elle montre autour de sa bouche des lobes couverts de tentacules. C’est une des espèces les plus faciles 11 conserver dans les aquariums. L’Actinie pourpre [A . equina ) ne dépasse pas la hauteur de deu* pouces, a la peau finement striée, est d’un beau pourpre et mérite particulièrement le nom d’ Anémone de mer quand elle est épa- nouie. On la trouve en abondance sur les rochers dans la Manche- L’Actinie crassicorne (A. senilis ) est large de trois à quatre pouces, aies tentacules très gros, courts et arrondis au bout, s® distingue par des couleurs vives, souvent rouge de sang, et vit communément dans le sable. La Méditerranée fournit aussi de belles espèces cl’ Actinies- Hisso a dénommé celles que l’on trouve aux environs de Nice (1); et Kapp s’est spécialement occupé de quelques-unes de celles cp" vivent dans le port de Cette (2). Elles rentrent dans plusieurs de s genres établies par les autres. Quoique les Actinies soient des animaux urticants, onlesmang* 5 dans beaucoup de localités après les avoir fait frire. Pendant l eS mois de janvier, de février et de mars, on porte particulièrement sur le marché de Rochefort Y Actinia coriacea, vulgairement appelé (1) Histoire naturelle de l’Europe méridionale, t. V, p. 284; 1820. (2) Ueber die Pol>/pen und die Actinie n, in-4 avec pi. MADRÉPOR AIRES . 379 Cul de Mulet. Elle est estimée de quelques personnes, principale- ment des marins, qui trouvent sa chair délicate et, savoureuse. Les Mynias, classés par Cuvier parmi les Échinodermes, sont des Actinies qui vivent libres et voyagent à la manière des Acalèphes. On en a fait quelquefois une famille a part. Les ZOANTIIIDÉS forment une famille plus facile à caractériser. Os sont agrégés les uns aux autres, et leur peau s encroûte de ma- nière à laisser après la dessiccation une masse coriace, qui n’est pas Encore un Polypier véritable, mais qui résiste bien plus à la des- truction que le corps purement charnu des Actinies. Genres principaux i A bctnthus , Mont ill ijent . Pcilijthoci et Cov- b ci fer a. Ordre des Madréporaires. Les Madréporaires, plus connus sous le nom de Madrépores, et même sous celui de Coraux, quoique le véritable corail n’en fasse Pas partie, sont caractérisés par l’encroûtement calcaire auquel leurs tissus sont régulièrement assujettis, et c’est de cel encroûte- ment que résultent les polypiers. Ils ont d’ailleurs une grande ; malogie avec les Actiniaires dans les principaux traits de leur Organisation, et la plupart ont également la bouche entourée de tentacules. L’étude de leurs espèces fossiles fournit des données précieuses Pour la géologie ; elle a donné à plusieurs naturalistes l’occasion ( le travaux intéressants. On distingue parmi ces Polypes plusieurs familles, dont les prin- Opales ont été nommées Turbinolidés , Oculinidés, Astréidés et ^'ongulés. Les TURBINOLIDÉS ont plusieurs tentacules allongés, placés en ( Wx ou plusieurs séries, et qui portent souvent des gemmes Placés latéralement. Us ont un polypier calcaire avec des loges mtercloisonnaircs libi'es dans toute leur longueur, sans traverses synapticules. Cette famille réunit plusieurs genres remarquables, et ses '' s pèces sont les unes vivantes et les autres fossiles. Le Flabellum pavoninum est une belle espèce des mers de la ' j hîne, qui devient libre à l’état adulte. bans la famille des OCULINIDÉS nous citerons le genre oculine Moulina), dont une espèce [Oculina virginea), est connue sous le tl °m vulgaire de corail blanc; elle était autrefois employée en mé- 380 CTÉNOCÈRES. decine. Son polypier est solide, plus ou moins luisant et d'un blanc de lait. On le trouve dans l’océan Indien. Il a été décrit d’abord par Besler, sous le nom de Corallium album indicum (1), et plus tard par Rumphius, sous celui à’ Accarbariurn album vcrrucosum (2). C’est le Madrepnra virginea de Linné. Les ASTRÉIDÉS portent leurs tentacules sur le bord du disque ; leur polypier est calcaire, et leurs colonies acquièrent souvent un volume considérable. Cette famille comprend entre autres genres les Astrea et les Meandrina. Les FONGIDËS se distinguent par leurs tentacules nombreux qui sont épars autour de la bouche, et parleur polypier calcaire simple ou composé, étendu en forme de disque, de champignon ou de feuille. On y rapporte les genres Fongia et Pavonia. Ordre des Antipathaires. Il ne se compose que d’une seule famille, celle des ANTIPA- THIDÉS, qui paraissent n’avoir que six tentacules simples autour de la bouche, les Antipathes fournissent les polypiers qui sont souvent désignés sous le nom de corail noir, et ils sont remarqua' blés par leur grande analogie avec les arbres de mer ou Gôrgones- Ils représentent ces dernières dans la classe des Zoanthaires. Quel' ques auteurs les placent meme dans la même classe qu’elles. Le polypier des Antipathes a été analysé. On y a trouvé d® la silice, avec un peu de phosphate de chaux, un peu de magnésie et une très faible proportion de carbonate de chaux. CLASSE QUATRIÈME. CTÉNOCÈRES (3). Ces Polypes, appelés aussi Alcyonaires, parce que les Alcyons O 1 forment l’un des principaux genres, ont les tentacules générale" (1) Itarioramus. Besler., 1760, tab. XXV. (2) Amboinsch. rariteitkamer. (3) Cténocères , Blainv. GORGOU AIRES. 381 ■tient au nombre de huit, toujours bipinnés, et comme dentés en s cies sur leurs bord, ce qui leur a valu le nom deCténocères. lis ont ■■itssi huit lamelles périgastriques portant les organes sexuels. Leur polypier est le plus souvent formé de spiculés, et bon ne dis- tingue jamais de cloisons longitudinales dans son intérieur. Ce- pendant il cesse d’être parenchymateux dans les Gorgones, et son ■txe, qui se solidifie, prend alors une consistance cornée très résis- tante. Cette consistance est même pierreuse dans le Corail. Il reste toutefois à la surface de l’axe solide une couche moins résistante et spiculifère, c’est celle qui loge spécialement les Polypes. Les Tu- fipores ont leur polypier entièrement solide et tubiforme. Les œufs des Cténocères ressemblent à ceux des Sertulaires, et tes embryons s’y développent de la même manière. Ils sont d’a- bord couverts de cils vibratiles, puis ils se fixent en s’allongeant et Perdent alors leurs cils. Le premier individu qui en naît forme le Point de départ de la colonie. On ne trouve dans cette classe qu’une seule forme, celle de t'olypcs proprement dits, ce qui a également lieu pour les Zoan- thaires, et la génération y est de même monogénèse, puisque c’est s Ur les Polypes eux-mêmes que se développent les organes re- producteurs. Les Cténocères peuvent, être partagés en plusieurs ordres, sous les noms de Tubiporaires, Gorgonaires, Penmlulaires et Alcyonaircs. Ordre des Tubiporaires. Les Tubiporaires ne renferment que la seule famille des TUBI- p 0RiDÉS, composée elle-même du genre Tubipore ( Tubipora ), dont ■es polypiers sont calcaires et formés par la réunion de tubes ■■■stincts réguliers, superposés en couches successives et réunis entre eux de distance en distance par des expansions lamellaires également pierreuses. Les Polypes sont rétractiles dans 1 intérieur '■e ces tubes. On en trouve les espèces dans la nier Rouge, dans la mer des ■odes et dans certaines parties de 1 Océanie. L une d’elles a reçu le 11(1 ni de Tcbifore musique [Tubipora musica). Ordre des Gorgonaires. Ce sont des Cténocères agrégés et qui forment des polypiers, s °it calcaires, soit cornés, dont les Polypes occupent la partie cor- o82 GTKN0CKRJ5S. ticale. Celle-ci reste toujours tendre et renferme de nombreux spiculés épineux. Leurs colonies sont arborescentes, vivant autour d’une lige centrale, attachée par une sorte de pied au rocher ou à tout autre corps solide. Les Polypes portent huit tentacules. Ils se partagent en familles sous les noms de Corallidés, fsididés et Gorgonidés. Famille des CORALLIDÉS. — C’est dans la classe des CténO' cères que se placent les Coraux, polypiers célèbres par l’usage qu’on en fait en médecine et dam la joaillerie. Ces Polypiers , q uJ sont arborescents comme ceux de ? Gorgones, et dont la superficie es 1 de même formée par une croûte vr- vante et spiculifère , ont, un a* c pierreux presque entièrement forint de carbonate calcaire qui en con- stitue la partie employée, et dont l 11 consistance est comparable à celÉ* d’une pierre. Le genre Corail [Coral Hum), est I e seul que comprenne cette divisioû' 11 a pour principale espèce ^ Corail nouée ( Corallium rubrum ) & la Méditerranée. La véritable nature de cette cu- rieuse production n’a été réelÉ" ment connue que dans le siècle der- nier, et cela grâce aux recherché d’un naturaliste français Peyssonn^' qui eut l’occasion de l’étudier avec soin pendant son séjour à É Calle, ville littorale de l’Algérie. En effet, au commencement du xvin n siècle, le Corail, cornu’ 1 du reste tous les polypiers, était considéré par les naturalisé comme une plante, bien que Rondelet eût donné dès le xvi c sièc^ des preuves suffisantes de la fausseté de cette opinion. La natu 1 ' végétale de ces Zoophytes était si généralement acceptée, que é premiers observateurs qui en aperçurent les animaux les prii'C 1 pour les fleurs de ces prétendues plantes. Ils en regardaient é tentacules comme un cercle de pétales. Marsigli vit le premier cette prétendue fleur en 1706, et, da |P l’histoire de l’Académie des sciences de Paris, il est dit que * L (iORCONAIRES. 583 comte Marsigli a fait une découverte qui sera à jamais célèbre dans la botanique, celle de la floraison du Corail (1). P. Boccone a vu et examiné ultérieurement les parties molles du Corail à leur sortie de l’eau ; il les a maniées et goûtées; mais le Corail, comme les Gorgones, qu’il a également observées fraîches, ne lui a pas paru être plutôt un végétal qu un animal. Le Corail n’est positivement pas une plante, dit Boccone; mais 1 idée ne lui vient même pas de le comparer a un animal. Au contraire, il semble croire que cette substance se forme au fond de la mer, comme Y arbre de Saturne dans nos flacons, c’est-à-dire par le fait de quelque précipitation. Dans une lettre à Paul Boccone, datée d’Avignon (1670), Gui- sony dit qu’il possède du sel de Corail, qui se fige très rapidement et qui donne naissance à un nombre infini de branches. Le Corail, dit-il, pousse des branches en soumettant cette solution à une légère évaporation (2). En 1 723, Peyssonel, médecin de Marseille, observa à son tour le Corail vivant, et d’abord, il prit également le Polype pour la fleur de Cette prétendue plante: mais deux ans plus tard, il en reconnut la véritable nature, et il chercha à en établir les affinités avec les Actinies ou Anémones de mer ( 3 ). De nouvelles recherches laites par le même auteur sur les Polypes à polypiers que l’on trouve aux Antilles, ne lui laissèrent point de doute sur la réalité de sa découverte. Cependant, l’opinion des naturalistes lui fut encore défavorable, et Béaumur (A), ainsi que Bernard de Jus- (1) Bist. de l'Âcad. des sciences, 1710, p. 76. (2) Boccone, Recherches et observ. d'hist. nat. touchant le corail. Paris, 1660, e t Amsterdam, 1674, (3) Peyssonnel, Traité du corail, Londres, 1756, in-12, ou Trans . philos., Vol. XLVll. Ce traité n’a jamais paru dans son entier. Le manuscrit en est conservé dans G bibliothèque du Muséum de Paris. M. Flourens (Journal des Savants, 1838), et M. Müne Edwards (Histoire naturelle des Coralliaires) en ont donné des extraits. (4) Réautnur écrivit t\ Peyssonnel, à la date du 2 juin 1726 «... Je pense comme vous, que personne ne s'est avisé jusqu ici de regarder le corail et les Hthophytons comme l’ouvrage d’insectes ion appelait alors insectes la plupart des animaux inférieurs). On ne peut disputer à cette idée la nouveauté et la singu- larité, mais je vous avouerai naturellement qu il ne me paraît guère permis de l’établir dans la généralité que vous voulez lui donner. Les lithophy tons et les c °raux ne me paraissent pas pouvoir être construits par des orties ou pourpres, de quelque façon que vous vous y preniez pour les faire travailler... Je ne crois Pas que, par rapport aux coraux, il y ait un autre système à prendre que celui 384 CTÉN0CÈRE6. sieu (1), à qui il s’adressa, refusèrent de se rendre à ses observations. Dans 1 interet de la réputation de Peyssonnel, Rétiumur, en fai- sant part de cette découverte à l’Académie des sciences, crut même convenable de ne pas citer le nom de son correspondant, et ce ne tut qu en 1741 que lî. de Jussieu et Guettard s’étant rendus sur les côtes de la Normandie pour y étudier les Alcyons et les autres Polypes, étayant vu de leurs yeux les prétendues fleurs sortir de leurs cellules et y rentrer, la découverte de Peyssonnel fut enfin comprise et acceptée. Réaumur fit alors une rétractation publique, donnant ainsi aux savants un exemple qui n’a pas toujours été imité. Il revendiqua pour Peyssonnel le mérite de cette découverte, aussi importante que contestée. Le mot de Polype (2) tut alors employé pour la première fois pour désigner ces petits animaux. Les anciens l’appliquaient aux Céphalopodes, et en particulier aux Poulpes, dont la dénomination actuelle n’a pas d’autre origine. Le Corail, dont on fait un si grand usage comme pierre d’orne- ment, est quelquefois employé en médecine après qu’on l’a réduit en poudre. Son principal usage est aujourd’hui de servir comme dentifrice. D’après Watting on y trouve les substances suivantes : Carbonate de chaux 82 25 Carbonate de magnésie 3 jjq Oxyde de fer 40 » Gélatine animale et sable 100,000 Ce joli polypier a la forme d’un petit arbrisseau, de 25 à 50 cen- timètres de hauteur, de couleur rouge quand il est desséché, dont je vous ai parlé autrefois, que leur écorce seule est plante, à proprement parler, et que cette plante dépose une matière pierreuse qui forme la tige néces- saire pour la soutenir; alors je vois toutes les difficultés disparaître sur l’organi' tion qui manque au corail. » (1) Le 1 1 mars 1726, D. de Jussieu, répondaut à la communication que Peys- sonnel lui avait faite de ses recherches, s’exprimait ainsi : «A l’égard de voir® système des plantes pierreuses que vous rangez parmi les dépouilles animales < 1 ° la mer, je 11 c sais si vos raisons seront assez fortes pour nous faire abandonner le préjugé où nous sommes touchant ces plantes; il faut bien varier les preuves de la dissertation qu’on doit en demander au nom de l’Académie et du ministre." (2) Ment- de l’Acad. roy. des sciences. 1742, p. 290. GORGON AIRES. 385 et, qui est fixé par une hase assez large aux rochers ou it tout autre corps solide. On trouve cependant du véritable Corail qui est presque blanc (t) ; le Corail noir est au contraire le polypier d'un Antipathe. Pendant' sa vie, le Corail est enveloppé d’une écorce portant de distance en distance des loges par lesquelles sortent les capitules des Polypes, c’est-à-dire leur bouche entourée de ses tentacules pétaliformcs et la partie du corps qui en est la plus voisine. Les Polypes ont en effet le corps cylindrique, terminé par huit tentacules foliacés, dentelés sur leur bord et au milieu desquels se trouve la bouche. Leur extrémité épanouie ressemble parfaitement à une corolle, et l’on comprend que les premiers observateurs aient cru y voir une fleur. La bouche conduit dans une cavité assez grande, qui est séparée en compartiments par des parois membra- neuses. C’est, sur la partie inférieure et interne de ces parois que se développent les organes sexuels. Les divers Polypes d’une colonie communiquent entre eux par des lacunes vasculaires anastomosées dans l’épaisseur de l’écorce charnue. Ce Polype vit en abondance dans la Méditerranée, surtout sur la côte de la Sicile et sur celles de l’Algérie, du côté de Bone et de la Galle, où l’on en fait régulièrement la pêche (2). On le trouve aussi, mais plus rarement, sur quelques points des côtes de la Provence et de la Corse. Il habite toujours à une assez grande pro- fondeur. Contrairement à l’assertion de Forskal, M. Ehrenberg s’est, assuré de la non-existence du Corail dans la mer Rouge, et ce sont presque toujours des Lithophyles ordinaires, c’est-a-dire des Ma- drépores ou Zoanthaires pierreux que l’on a indiqués dans les autres mers sous le nom de Coraux. Cependant M. Dana cite une espèce de Corail véritable aux îles Sandwich [Corallium secundum ) , etil y a deux espèces fossiles de même genre, 1 une du terrain mio- cène de Turin [Corallium pallidum), l’autre de la craie blanche de i'axoè ( Corallium liée ldi) . Dans la famille des ISIDIDES, le polypier est arborescent comme (1) Ou nomme aussi Corail blanc un madréporaire du genre Oculine. Voyez d-dessus, p. 379. (2) Dos détails circonstanciés ont été publiés à cet égard dans le Tableau de è* situation des établissement français de l'Algérie pour 1850-32, ainsi que dans lc Catalogue de l’expédition de. l’Algérie pour 1853 ; on y trouvera aussi l’iiis- kaique cl une statistique de la pèche du Corail. II. 25 386 CTÉN0CÈ11ES. celui du Corail; mais sou axe est formé d'articulations ou de rondelles alternativement calcaires et cornées. Sous ce rap- port, les Isididés sont intermédiaires aux Corallides et aux Gor- gonidés. Leur genre principal est celui des Isis (Isis), qui vivent dans la mer des Indes et en Océanie. Leurs espèces les plus anciennement connues ont été nommées Isis HomtFORMË (Isis mmiliformis ou hippuris), ,et Isis allongée (Isis elongata ). Ces polypiers sont quelquefois cités dans les ouvrages de phar- macopée. C'est aussi à cette famille qu’appartient le genre Méutbée (Melithœà). Les GORGONIDÉS, ou les Gorgones, sont plus nombreux en espèces. La plupart sont en arbres ramifiés ou en raquettes anasto- motiques , et leur principal caractère consiste dans la nature cornée de leur polypier. On les appelle vulgairement arbres de mer. Leur classification vient d’être étudiée de nouveau par MM. Valenciennes (1) et Milne Edwards (2). Nous en avons plu- sieurs sur nos côtes. L’axe de certaines espèces de Gorgonidés est incomplet ou nul, et ces animaux forment alors une sorte de croûte subéreuse que l’on voit souvent sur la tige des Gorgones ordinaires. Ordre des Pcnnatulaires. Les Pennatulaires, dont Lamarck faisait son groupe des Poly- piers flottants, sont fort curieux à étudier. Ces Polypes vivent agrégés ; mais la colonie n’est jamais attachée au rocher par une base fixe et épatée; seulement, elle peut s'en- foncer dans le sable ou dans la vase, au moyen d’une tige basilaire, et cette tige est quelquefois soutenue par un axe solide. Leur corps est cylindrique ou penniforme. Cet ordre renferme plusieurs genres distincts dont quelques- uns ont des représentants dans la Méditerranée et dans la ifid’ du Nord. On les a nommés : Fumculina, Pavonaria, I ir gui aria, J.ygus, Scijtülium , Peunatula, Sarcoptilus, Pteromorphn , Pterocides , A 2, l. Ut. (2) Histoire des animaux. SPONGIAIRES. 395 les ouvertures par lesquelles l’Éponge se nourrit. Il est un autre genre d’Éponges qui ne peuvent se nettoyer, et que, par eette raison, on nomme illavable» (àirXuMœi) : les canaux dont elles sont percées sont larges, mais lé reste de leur substance est compacte. En les ouvrant, on trouve que leur tissu est plus serré et leur substance plus visqueuse que celle des autres Éponges ; au total, leur substance ressemble à celle du poumon. C’est de ce der- nier genre d’Éponges qu’on s’accorde le plus universellement a dire qu’elle est douée de sentiment; on convient aussi quelle subsiste plus longtemps que les autres. Il est facile de la distin- guer des autres Éponges, même dans la mer. Celles-ci blanchis- sent lorsque la vase baisse, au lieu que celle-là demeure toujours noire. » Nous n’avons supprimé de ce que dit Aristote que quelques dé- tails peu importants, ou même erronés ; et comme presque tous ceux qu’on peut lire dans les autres écrivains anciens qui se sont occupés de ce sujet depuis lui (Pline, Élien, Plutarque, etc.) sont lé plus souvent fautifs ou empruntés h Aristote lui-même, nous ne nous y arrêterons pas du tout. On trouvera d’ailleurs l’analyse de leurs récits dans le second mémoire de Guettard sur les Éponges. Rappelons seulement l’incertitude constante dans laquelle sont restés les naturalistes sur la véritable nature des Eponges, les uns eu en faisant des animaux, les autres, au contraire, des plantes, et disons qu’il est une troisième opinion, dans laquelle on considère les Éponges comme tenant à la lois des deux régnés, dont elles seraient le point de contact le plus évident, quoiqu’elles soient néanmoins plus lie.es aux animaux, dont elles sont certainement l'un des termes le plus inférieurs. C’est d’ailleurs une opinion qu’on a depuis assez longtemps proposée, et que l'allas, dans son Elenchus zoophytorum, a très bien formulée lorsqu il a dit : « In Spongiis vitee , fabricte et natures animahs terminus esse videtur. » classification. — Comment représenter dans la classification zoo- logique cette nature si exceptionnelle des Éponges ! C’est ce que les zoologistes modernes ont fait différemment, suivant les prin- cipes théoriques qui les ont guidés. Après les découvertes de Trembley et de quelques autres sur les Polypes, Linnæus retira les Éponges du règne végétal, dans lequel il les plaçait antérieurement, à l’exemple de Belon, de Tournefort, de Magnol, de Vaillant et de tous les botanistes des xvf etxvn" siè- cles. C’est qu’en effet certains Polypes, et en particulier les Alcyons, ressemblent beaucoup aux Éponges par la nature de leur parmi- 3 - )6 SPONGIAIRES, chyme; et comme ils ont des Polypes évidents, on en supposa aussi aux Éponges. C’est une opinion que des auteurs modernes ont également soutenue ; mais comme ils ne virent pas les Polypes des Éponges, ils admirent qu’ils existaient à l’état latent, et M. Ras- pail le dit expressément dans son mémoire sur les Éponges d’eau douce. Linnæus et ses contemporains furent donc ramenés par les ob- servateurs de leur temps au sentiment d’Aristote, et ils réunirent les Eponges, comme le firent aussi Cuvier et Lamarck, aux Alcyons, aux Isis et aux Gorgones. Mais, comme nous l’avons déjà dit, ceux- ci logent des Polypes évidents, ou plutôt ils sont la partie commune par laquelle se confondent les différents Polypes dans chaque colo- nie, et c’est dans les capitules eux-mêmes des Polypes que l’on trouve leur caractère radiaire. Les genres et les espèces sont faciles à re- connaître d’après ces Polypes, dont l’étude suffit pour ainsi dire à la zoologie systématique. La difficulté est bien plus grande au con- traire pour les Éponges, surtout si l’on n’a égard qu’à leur appa- îenee générale sans entrer dans l’analyse microscopique de leur structure; et comme celle-ci était à peine étudiée à l’époque dont nous parlons, les Éponges furent classées d’après leur forme gé- nérale, ou plutôt, d’après leur habitus extérieur, car la forme iuégulière de ces animaux ne se prête pas à une définition pré- cise. Mais on ne pensa point alors à s’enquérir si chaque Éponge était, une agrégation d’individus à la manière de la plupart des Polypiers, ou si au contraire elle composait elle-même l’individu. Cependant de lllainville pensa que la forme irrégulière des Spon- giaires devait les faire séparer des Zoophytes radiaires, et même de tous les autres animaux : aussi les considéra-t-il dans le Pro- drome de sa classification, publié en 1816, comme formant avec scs Agastraires d alors, c’est-à-dire avec les Infusoires, un sous- cegne sous le nom d’Hétéromorphes ou Agastrozoaires. Lun de nous a aussi proposé de considérer les Spongiaires comme (es agi égalions sous forme indifférente ou irrégulière d’animaux loit simples, auxquels la théorie et quelques observations recon- nues exactes conduisent à supposer la forme sphéroïdale, qui est la plus simple de celles qu’affectent les êtres organisés. Quoi qu il en soit, il paraît entièrement démontré aujourd’hui que les Spongiaires, bien qu’ils avoisinent les Alcyons, et bien que ceux-ci aient aussi comme eux leur parenchyme soutenu par des spiculés, forment un groupe particulier d’êtres organisés, et qu’ils constituent le terme extrême inférieur de la série des Po- SPONGIAIRES. 397 lypes. On doit donner à ce groupe la valeur d’une classe propre- ment dite. La classe des Éponges a reçu les divers noms de : Spongiaires , Spongidées, Spongiées, Héléromorphes, Bétérozoaires, Amorphes, Amorpkozoaires, Sphérozoaires, etc. On s’est aussi beaucoup occupé de sa position sériale, et les tra- vaux de MM. Grant , Fleming et Goldfuss ont perfectionné la réparti- tion des Éponges en genres; d’autres naturalistes sont venus après eux qui ont multiplié ces subdivisions, et dans l’état actuel on ne compte guère moins de 30 genres d’Éponges. M. Bowerbank a fait une étude spéciale de ces animaux dont il prépare la monogra- phie. M. Valenciennes en a fait aussi l’objet de nombreuses études qu’il se propose de publier. Guettard, que nous avons déjà cité plusieurs fois, avait donné une méthode de classification des Spongiaires que les auteurs qui lui ont succédé ont souvent négligé de consulter, quoiqu’elle ait paru en 1786. Il ne sera peut être pas inutile de la rappeler ici: c’est par elle que nous commencerons cet exposé. Guettard admet des Spongiaires de 7 genres différents: 1. Éponge. — Composé de longs filets entrelacés les uns dans les autres sans ordre ni symétrie; rempli de cavités ou trous ronds, ou de toute autre sorte de figures régulières ou irrégulières. 2. Mané. — Composé de fibres longitudinales simples ou rami- fiées, séparées les unes des autres par des filets entrelacés les uns dans les autres sans ordre ni symétrie ; point de cavités ou de trous, ou bien ceux-ci imperceptibles. 3. Trage. — Composé de fibres qui forment un réseau dont les mailles ont plusieurs côtés, qui sont fermées par une espèce de membrane ferme. h. Pinceau. — Composé de fibres longitudinales simples ou ramifiées, et de fibres perpendiculaires à 1 axe du corps. 5. A gare. — Composé de fibres longitudinale, simples ou rami- fiées, séparées les unes des autres par une membrane très fine, poreuse ou parsemée de très petits trous ronds, visibles seulement a la loupe. G. Tougiih. — Composé de fibres longitudinales simples ou ra- mifiées, séparées les unes des autres par des filets irrégulière- ment arrangés, et qui a une espèce d incrustation sur sa surface, 7. Linze. — Composé de fibres longitudinales qui se ramifient, et forment par leurs ramifications des mailles; qui est membra- neux et parsemé de petits trous visibles seulement à la loupe. SPONGIAIRES. Lamarck a séparé des Éponges, sous le nom de Spungüla, le Spmgiu friabilis des auteurs, qui est l’Éponge d’eau douce; mais trompé par de lausses indications, il l’a rapproché à tort des Cristatelles et des Alcyonelles, en le plaçant par conséquent bien loin des Eponges (1). Lamouroux a depuis lors changé ce nom de Spon- gille en celui d Éphydalie. Lamarck cite parmi les Éponges un bon nombre de celles qu’avaient fait connaître avant lui Turgot, Esper, Guettard et quelques autres; et par l’addition de celles qu’avaient nouvellement rapportées des mers australes l'éron et Lesuour, il en porte le nombre à 138 espèces, sans comprendre les Tétines et les Géodies. À 1 époque oii de Blainville a tait paraître son Manuel d'actinu- logie, la série des genres de Spongiaires était plus considérable encore. Voici ceux qu’il admet: 1° Alcvoncelle, donné comme le même que celui que MM. Quoy et Gannard ont appelé ainsi d’après une singulière production pochée aux îles Moluques, mais cependant très différent de ce Zoophyte, d après la figure et la caractéristique que de Blainville en établit lui-même. C’est ce que nous avons eu l’occasion de faire remarquer ailleurs. La véritable Alcyoncelle [A. speciosum, Quoy et Gaim.) est analogue au Neassia corbicula de M. Valenciennes, péché a I île Bourbon par quatre-vingts brasses, et rapporté au Muséum par Leschenault. C est sans doute le même genre de corps que V Euplectella deM. Owen. 2" Spongia, pour les nombreuses espèces fibreuses, et plus par- ticulièrement, pour les Éponges usuelles. Nous avons vu plus haut, d’après M. Bowerbank, qu’on leur refusait à tort des spiculés sili- ceux. Schweigger a donné à ce genre le nom d ’Àchilleum. o Calcisbongia, ou les Spongiaires à spiculés calcaires. Ce sont es Grantia de M. Fleming, et les Luchelia, etc., de M. Grant. 4° Il.viisroNGiA, Spongiaires friables sans réseau cornéo-fibreux, et diff ei . af , t surtout des Calcispongia, parce que leurs spiculés sont siliceux. Comme les trois genres ci-dessus, ils sont marins: ce sont les Ahchondria ou Halichondria de M. Fleming, et les Halina de M. Grant. 5° SroNGiuA, qui ne différent guère des Halispongia que parce (1) èu 1801, il ava ii ac | mi6 l'option q Uc i a Spougille était le polypier de* Cristatelles. Voici comment il s'exprimait à cet égard : « Le Spongia fluviatilis, Uqd., est le polypier ou les débris permaucuts de la Cristatelie, selon l’observa- tion de Lichtenstein, dont le professeur Vahl m’a fait part. » C’est une erreur complète. SPONGIAIRES. 399 qu’ils sont lluviatiles. Nous avons dit qu'on les avait aussi nommés Ephydatia. Ce sont également les Tupha de M. Oken, et les Ba- diaga de Buxbaum, 6” Geodia. Genre proposé par Lamarck, et dont le trait essentiel est d’être enveloppé d’une croûte calcaire, et de présenter des oscules réunis en grand nombre sur un point de la surface. 7° CcELOPTYCHnjM, Goldfuss. 8° Siphonia, Parkinson. Pour plusieurs espèces, dont une seule vivante. 9° Myrmeciüm, Goldf. Pour une espèce fossile. 10° Scyphia, Oken. Pour un plus grand nombre d’espèces, les unes vivantes, les autres fossiles. 11° Eudea, Lamouroux. Pour une espèce fossile du calcaire ju- rassique de Caen. 12°Hali.irhoa, Lam. Pour un fossile du même lieu. 13" Hippaxijii's, Lam. Pour un autre corps fossile du même lieu. 14° Cnemidhjm, Goldf. Pour des espèces fossiles. 15° Lymsouea, Lam. Pour un fossile de Caen. 16” Ciienendopora, Lam. 17” Tragos, Schw. Pour des fossiles. 18° Manon. Pour des fossiles. 19” Ierea, Lam. Pour un fossile de l’argile de Caeit. 20° Tethium, Lam. Pour les Spongiaires connus vulgairement sous les noms d ’ Orange de mer, Pomme de mer, etc. Outre ces 20 genres, auxquels il faut joindre celui des Clione ( Vioa, etc.), établi à peu près on même temps qu’eux par M. Grant, les zoologistes qui ont écrit plus récemment sur les Spongiaires soit vivants, soit fossiles, en ont proposé quelques autres. L’un des plus remarquables est celui des Iphition, dont M. Va- lenciennes publiera une description détaillée. Le corps sur lequel il repose provient de la mer des Antilles; c’est une sorte de grand vase, de couleur blanchâtre, dont la charpente est entièrement siliceuse (1). ' Celui que M. Gray nomme Halînema n’est pas moins curieux; Un article spécial ; mais sa nature spongiaire est moins certaine ; H vient des mers du Japon. Les côtes d’Europe ont fourni quelques Spongiaires voisins des (l) La croûte de Polypes analogues aux Zoanthes, dont le faisceau siliceux des Haiinèmes est souvent recouvert eu partie, tend à faire croire que ce curieux p olype est peut-être un genre de Zoanthaires ayant un axe siliceux. “' ,u SPONGIAIRES. Géodies, et entre autres le genre Pachymatisma de M. licnverbank. Les Dusedeia du même auteur, ou Dysidea , sont plus voisins des llaléponges; et les Halisarca de M. Dujardin sont indiqués comme tout a fait dépourvus de spiculés. Le genre Fistularia, Bow., repose sur le Spongia fistularn de Lafnarck. Les paléontologistes ont aussi ajouté quelques genres à ceux que Lainouroux et M. Goldfuss avaient établis d’après des Spongiaires fossiles. Tels sont ceux des Chaonites, Ventriculites, etc. , proposés par des auteurs anglais; Turonia, par M. Michelin, etc. A une époque antérieure à celle des travaux de MM. Grant et Fleming sur les Éponges, en 1812, Savigny avait fait graver pour 1 ouvrage d'Egypte trois magnifiques planches d’ Éponges, dont les détails sont exécutés avec toute la finesse qui a rendu %on Atlas célèbre. Quoique le texte explicatif de ces figures n’ait pas paru, on \oil pai la légende placée au bas de ces planches que l’auteur admettait trois catégories d’Éponges: les Éponges charnues, celles a piquants, et celles a réseau. Les premières nous paraissent moins certaines; mais il est évident que les secondes sont celles à spi- culés ou les Ilahchondria, et les troisièmes des Éponges pourvues de kératose. M. J. Hogg (1) a publié, il y a quelques années, une nouvelle classification des Spongiaires, dont le principe est peu différent et qui mérite aussi d’être mentionnée. En voici le tableau : 1 Eponges subcornées, a fibres cornées et sans spiculés. Ex. : Spongia pulchelia. 2 hp, subcornéo-s il ? ceuses, a fibres composées d’une substance cornée et de nombreux spiculés siliceux. r h'p. subcar lüayinéo-calcair es, à fibres cartilagineuses, avec des spiculés calcaires ou consistant en carbonate de chaux : Sp. com- pressa, botryoides, etc. k " E P- subcartilaginéo-siliceuses, à fibres composées d’une sub- stance cartilagineuse, avec des spiculés siliceux : Sp. tomentosa, palmata, fluviatilis , o" Sp. subéro siliceuses, à fibres de substance subéreuse, avec de longs spiculés siliceux: Sp. verrucosa et pitosa. Ordre des Éponges. Il n'y a réellement qu’un seul ordre dans la classe des Spon- giaires, et cet ordre peut recevoir la dénomination commune (1) Ann. and {Vag. ofnai.Hist., VIII. ÉPONGES. ZlOl (Y Eponges. Les nombreuses espèces qui s’y rapportent forment toutefois plusieurs familles bien distinctes. Nous parlerons de quatre des plus intéressantes, sous les noms de Spongidés, Téthidés, C timides et SpongUlidés. Les SPONGIDES ont un polypier mou, gélatineux, très poreux et élastique, dont la forme est extrêmement variable. C’est à cette famille qu’appartiennent les Éponges proprement dites, qui sont singulièrement variées soit dans leur forme, soit dans leur aspect extérieur. On en trouve dans toutes les mers. Le genre Halichondrie (. Halichondria ) comprend une espèce très commune dans la Manche et qui est ramifiée : c’est I’Hamchon- iuue oculée [H. oculola). Parmi les Eponges véritables (g. Spongia des auteurs actuels), on trouve plusieurs espèces qui servent en médecine et à la toi- lette. Usages médicinaux des Eponges . — Les éponges sont employées en chirurgie comme moyens dilatants pour nettoyer les plaies, et en médecine comme résolutif. Hippocrate les recommandait déjà pour leurs propriétés détersives, et c’est Arnaud de Villeneuve qui paraît les avoir utilisées le premier comme antiscrofuleuses. Quand on veut les employer comme moyen dilatant, on les pré- pare à la cire ou à la ficelle; quand on les emploie comme réso- lutives, on les torréfie jusqu’au brun noirâtre et on les réduit en poudre. Voici comment. On les prépare à la cire. On prend une Éponge fine, que l’on bat fortement pour en faire sortir le gravier; on la fait tremper dans de l’eau tiède pendant vingt-quatre heures, on la lave avec soin et l’on répète ce lavage deux ou trois fois; puis on la fait sécher, après quoi on la coupe par tranches que l’on plonge dans de la cire fondue et ces tranches sont ensuite retirées, puis pressées entre deux plaques de fer chaudes pour en exprimer la plus grande quantité de la cire, mais il en reste assez qui s’y est fixée pour empêcher l’Éponge de reprendre sa forme primitive. Quand on place une partie de cette Eponge dans une plaie, la chaleur ramollit la cire ; l’Éponge obéit à son élasticité, elle sc di- late; l’humidité la pénètre, la gonfle, et la fait servir comme moyen mécanique à l’écartement des parois mêmes de la plaie. Quand on veut la préparer à la ficelle, on la monde comme il a été dit ci-dessus, et, tandis qu’elle est encore humide, on la serre forte- ment avec une ficelle câblée dont les tours ne laissent pas le moindre intervalle entre eux, de manière qu’elle en soit recouverte dans 26 u. AQ2 Sl'OXGI AIRES. toutes les parties, à peu près comme une carotte de tabac. On ar- rête la ficelle par un nœud, puis on expose l'Éponge à la chaleur de l'étuve et on la conserve ensuite dans un lieu bien sec. Lorsqu on veut s’en servir, on défait un tour ou deux de la ficelle, on l’arrête de nouveau, et l’on tranche avec un couteau la quantité dont on a besoin. L 'Éponge torréfiée est employée depuis longtemps contre le goitre ; à cet effet, on la lave bien et ensuite on la torréfie dans un brûloir, comme le café, jusqu’au brun noirâtre et ensuite on pul- vériso. Une carbonisation trop complète aurait pour inconvénient de volatiliser 1 iode, auquel elle doit les propriétés antistrumeuses. Gomme l’Eponge contient de l’iode et comme on avait reconnu son utilité dans le goitre, on a cru que c’était à ce principe qu’elle devait cette propriété ; on a donc fait avec les différentes prépara- tions d iode des essais contre les diverses affections strunieuses, et elles ont parfaitement réussi. Aujourd’hui l’Éponge n’est plus guère usitée en médecine; on lui préféré l’iode ou ses préparations; quand on l’emploie c’est à la dose d’un à deux gros par jour. La plupart des praticiens pré- fèrent la forme d’électuaire ou de pastilles qu’on laisse fondre len- tement dans la bouche; on l’associe aussi à divers agents salins, soit purgatifs, soit aromatiques, tels que la cannelle, Te sulfate de soude, le carbonate de soude, etc. Plusieurs auteurs ont étudié la composition chimique des Éponges. Gerhardt (l) résume ainsi ce que l’on sait à cet égard : La substance organique des Éponges présente les mêmes carac- tères que la fibroïne de la soie. Après avoir été épuisée par l’acide chlorhydrique dilué, l’alcool et l’éther, elle renferme à 100": Cbookewit. POSSEI.T (2). Carbone 48,50 Hydrogène 6,29 Azote 16,15 Soufre 3,59 Phosphore )> Iode. . Oxygène » M. Mudler considère la matière des Éponges comme une combi- (t) Traité de chimie organique, t. IV, p. 500. Les Éponges ont été aussi analysées par Hahnemann (Berlin Jahrb., t. XXX)- et par Hatchclt ( Philos . Traits., 180Q). (2) Ann. der C hernie und Pharm., 1843 . ÉPONGES. 403 liaison de fibroïne avec du soufre, du phosphore et de l’iode, mais ces éléments (le soufre excepté) ne font point partie de la matière organique. Les Éponges donnent, terme moyen, 3/2 pour 10Ü de cendres, composées de silice, de sulfate, carbonate et phosphate de chaux, ainsi que d’iodure de potassium. Mises en contact avec l’acide sulfurique concentré, elles perdent leur élasticité; toutefois elles ne produisent pas de combinaison soluble dans l’eau. L’acide nitrique les dissout en partie; la por- tion insoluble est une substance molle, gluante, insoluble dans 1 eau et qui est complètement dissoute dans l’ammoniaque avec une couleur jaune, ainsi que par la potasse avec une couleur rouge, bouillies avec de l’acide chlorhydrique, les Éponges s’y dissolvent complètement avec une couleur brune. Dans 1 ammoniaque elles n’éprouvent aucune altération ; mais elles se dissolvent dans l’eau de baryte par l’ébullition. La solution alcaline neutralisée par l’acide acétique donne un précipité gélatineux qui disparaît par un excès d’acide; en même temps il se développe de l’hydrogène sulfuré. La poudre d’Éponge ( pulvis spongiw ustee ) renferme, entre au- tres substances, de l’iodure de sodium et du bromure de ma- gnésium. Voici l’énuméralion des principales sortes d’Éponges usuelles d’après le Dictionnaire du commerce publié par Guillaumin : 1“ L’Éponge fine douce de Syiue; elle sert à la toilette: c’est le Spongia usitatissima de Lamarck; 2° I’Éponge fine douce de l’Ar- chipel, qui n’est probablement qu’une variété de la précédente • elle sert à la toilette; on l’emploie aussi dans les manufactures de porcelaine, dans la corroicric et dans la lithographie ; 3° I’Éponge rtNE dure, dite grecque, employée aux usages domestiques et à quelques fabrications ; 4" I’Éponge blonde de Syrie, dite de Venise très estimée à cause de sa légèreté, de la régularité de ses formes* e t de la solidité de sa texture: elle sert aux usages domestiques; °° PfcpoNGE blonde de l’ Archipel, dite aussi de Venise: elle sert aux blêmes usages que la précédente ; 6" I’Éfonoe Céline, qui vient des '•êtes do Barbarie ; 7“ I’Étongk brune de Barbarie, dite de Marseille ■Vpongia commuais des naturalistes) : elle est très estimée pour les lessivages à l’eau seconde, pour le nettoyage des appartements et Pour l’écurie ; on la pêche du côté de Tunis, etc.; 8” I’Éponge de Salonioue. B faut ajouter a cette liste les Éponges dites dans le commerce SPONGIAIRES. AO/l anglais, Éponges des Indes occidentales, dont la principale localité est celle des îles Bahama. Leur forme est plus ou moins convexe ; leurs expansions sont libres; leurs fibres sont assez grossières. La mer Rouge a des Éponges d’une belle qualité, fort rappro- chées du Sp. usitatissima. Celles des mers d’Amérique, aux Antilles (Sp. conica, crateriformis, singularis, clavarioides , microsolena , etc.), pourraient être exploitées et il doit en exister aussi à la Martinique, d’où nous avons reçu par M. le docteur Guyon une Éponge à tissu fort serré, et percée de deux sortes de canaux: les uns grands, plus rares, les autres petits et très nombreux. Quelques Éponges du commerce viennent de la côte de Bahia; elles sont inférieures a celles de la Méditerranée. Les mers australes ont aussi des Éponges susceptibles de quelque utilité, et entre autres le .S. crassilobata, Lamk. Sur toute la côte de Syrie, de Beyrouth à Alexandrette, la pêche des Éponges est exploitée concurremment par les Syriens et par les Grecs. Elles abondent surtout aux points de la côte où le fond est le plus rocailleux. La pêche commence en mai et en juin ; elle finit pour les Grecs en août ; pour les Syriens, en septembre seu- lement. Les premiers arrivent sur des embarcations dites sacolèves, qui portent quinze ou vingt hommes, et ils louent aux Syriens des barques de pêche sur lesquelles ils se dispersent le long de la côte. Ils pêchent de deux manières : lesllydrioteset les Moréotes se servent du trident; tous les autres plongent. On dépouille d’abord par les lavages les Éponges des impuretés et de la matière animale qu’elles renferment; puis en les baignant dans de l’eau acidulée, on leur enlève les sels calcaires qui contri- buent à leur encroûtement, ainsi que des débris de polypiers, etc- M. Bowerbank a constaté que la kératose des Éponges, c’est-à- dire leur matière fibreuse, est pleine et non tubulaire comme on l’avait dit ; elle renferme quelques spiculés de très petite dimen- sion. Les TÉTHIDÉS forment des colonies plus ou moins globu- leuses, souvent assez semblables à des fruits, et en particulier 11 des oranges, des pommes ou des figues; elles sont composées d’une masse parenchymateuse assez consistante, soutenue par des spiculés, creusée de canaux et couverte d’orifices. Les Téthyes se fixent souvent sur des coquilles, et elles finissent habituellement par les englober complètement; c’est alors qu’elle» prennent la forme arrondie qui leur a valu le nom d’oranges dé- nier . ÉPONGES. ^0 5 Le genre Téthye ( Tethxja ) comprend, entre autres espèces, la Téthye orange (' Tethya lyncurium ), qui habite principalement la Méditerranée. La Téthye crâne [Tethya cranium ) est d’un blanc jaunâtre ; on la trouve dans l'Océan et la mer du Nord. Les CLIONIDÉS ont une bouche distincte, à œsophage protrac- tile. Ces Spongiaires sont pour ainsi dire parasites; ils vivent logés dans l’épaisseur d’autres corps, et leurs galeries anastomosées communiquent à l’extérieur par des orifices circulaires. Le genre Cuone [Cliona) comprend un nombre considérable d’espèces qui ont toutes des habitudes perforantes. Il y en a une excessivement commune sur l’Huître pied de cheval [Ostrea hippopus) et qui crible de trous les valves de ce Mollusque : c’est le Cliona celata. M. Hancock a publié un travail intéressant sur les Éponges de ce genre. Il en a reconnu plus de cinquante espèces vivantes, dont douze appartiennent à la faune britannique, et il a en même temps reconnu que des Clionés ont vécu à diverses époques géologiques. On en trouve en particulier dans le crag, dans plusieurs assises du bassin de Paris, dans la craie, dans l’oolithe et jusque dans le silurien (1). La famille des SPONGILLIDÉS comprend le genre des Sros- GT T.i.F.s [Spongilla) . Ges Éponges sont particulières aux eaux douces; elles forment des masses irrégulières et friables qui s’étalent sur les plantesousur les corps solides qui sont immergés. On en distingue depuis longtemps plusieurs especes; M. Lieberkühn dit en avoir re- connu quatre. Ce sont les Spongil les qui ont servi principalement pour les observations anatomiques et embryogéniques relatives aux Spon- giaires. Beaucoup d’auteurs s’en sont successivement occupés (2). La Spongirle fluviatile [Spongilla fluviatilis) en est l’espèce la plus ordinaire, elle est répandue dans toute l’Europe. (1) On lhe excavaling puwers of certain Spongesbelonging lothe genus Cliona (77ie Ann. and, Mag. of nal. Hist., ir 17, niai 1849, p. 321). (2) Espcr, Pflansenlhiere, Supplément, 1797. — Rœsel, Belustigungcn. — Reneaume (travail analysé par Guettant, Mi'in. sur l hist. nat.). — Liuk. — Grant, New Edinburgh , Philos. Journ., 1826, t. XIV, p. 270. — Raspail, Mim. Soc. hist. nal. Paris. — Dutrochet, Ann. sc. nal., 1828. — P. Gérvais, Compt. rend, hebd. Acad, sc., 1835, t. I, p. 260. — Dujardin, Ann. sc. nat., 1838. — Hogg, Ann. of nal. Hist., 1838, t I. p. 478. — Laurent, Recherches sur l Hydre et l'Eponge d’eau douce, in-8 avec pl. iu-fol. Paris, 1844. — Lieberkühn, Beitrüge zur nalurg. v. Spongillen, in Muller’s Archiv, 1856. 406 SPONGIAIRES. Plusieurs autres parties du monde ont aussi des Spongilles. Tl en existe, par exemple, dans le haut Nil une espèce assez peu diffé- rente des nôtres, et qui possède aussi des corps reproducteurs jaunes; ses spiculés sont toutefois un peu plus gros et, obtus à leurs deux extrémités. Une production analogue existe dans les eaux douces de l’Amérique méridionale. Il y a d’ailleurs beaucoup d’analogie entre les Spongilles et certaines espèces marines de Spongiaires. Paléontologie. — Un point important dont il nous reste à parler est celui de la répartition géologique des Éponges. On a signalé depuis longtemps des Éponges pétrifiées, et l’un des mémoires de Guettard a pour objet la figure d’un grand nombre d’entre elles, recueillies dans les fnluns de la Touraine. M. Goldfuss a fait également la description d’un nombre assez considérable d’es- pèces de ccs animaux, et l’on en reconnaît, ainsi que nous l’avons déjà dit, de plusieurs genres. Il est certain que les restes silicifiés des Eponges sont entrés pour une fraction considérable dans la formation de plusieurs terrains des époques secondaire et tertiaire, et quelques-uns de nos départements en fournissent de nombreux exemples. M. Michelin a donne la description de la plupart de ces Eponges fossiles dans son Iconographie zoophytolOgique , et il en décrit également des terrains de transition. Mais la grande variété des formes qu’affectent les Éponges, et l’irrégularité presque com- plète de ces formes, conduiraient certainement à l’admission d’un nombre d’espèces plus considérable qu’il n’y en a réellement, si l’on n’étudiait minutieusement les caractères du squelette, soit car- tilagineux, soit spiculeux de ces productions. La nature siliceuse, adventive ou réelle, de cette partie importante des Éponges en rend l’examen facile, quoique dans la majorité des cas on l’ait jusqu’à présent négligée. M. Dujardin a publié depuislongtemps un exemple remarquable de la grande abondance de spiculés siliceux d’Eponges que renferment certains terrains. Voici comment il s’exprime à cet égard dans sa note sur les poudingues siliceux qui surmontent la craie grossière en Touraine [Ann. se. nat., 1829, XV, 100) : « Cette roche se montre tout à fait dégagée sur le coteau au nord de la Loire, depuis Monnoge, oii elle surmonte la craie micacée, jusqu’à Vallières, et surtout près de Saint-Cyr, dans une coupure du coteau qui est à 1 opposé de la ville de Tours; c’est cette variété que je veux plus particulièrement signaler. Sur une épaisseur de 6 à 7 mè- tres, le coteau est formé d’une terre blanche, friable, remplie do Zoopliytes siliceux en fragments, qui ont conservé à peu près leur ÉPONGES. 407 position relative, et dont les surfaces sont assez nettes et bien con- servées; j’y ai distingué cinq espèces non décrites de Spongiaires en lames minces, couvertes d’oscules sur une ou sur leurs deux faces; elle contient des Peignes et des Térébratulcs converties éga- lement en silex. La terre blanche qui contient ces Zoophytes est toute pénétrée de spiculés siliceux de 2 à 4 millimètres, qui lient la masse, et l’empêchent d’être friable comme elle le serait sans cela; cette terre blanche se casse difficilement comme une pâte grossière de carton, et, quand on la manie sans précaution, les spiculés pénètrent dans les mains comme les poils de certaines Chenilles. Ces spiculés paraissent avoir de grands rapports avec ceux qui appartiennent aux Zoophytes décrits et figurés par le doc- teur Grant ; quand on cherche avec attention, on en trouve qui sont terminés par 3 ou 6 petits rayons symétriques. J’ai trouvé des Hallirhoés peu compactes, dont le tissu lâche paraissait formé de spiculés; un autre polypier compacte à l’extérieur m’a présenté, en le cassant, des spiculés nombreux au milieu d’une poussière blanche ; enfin, celles de ces Hallirhoés qui sont devenues plus compactes ont encore leur surface hérissée et susceptible d’adhérer aux fils de coton et de chanvre dont on les enveloppe, comme si les spiculés présentaient leurs pointes à l’extérieur. » M. le docteur Guyon a indiqué, dans un dépôt tertiaire des envi- rons d’Oran, qui a reçu la dénomination fautive de craie, des corps aciculaires assez nombreux. Il nous avait paru depuis longtemps que ces corps ne pouvaient être que des spiculés d’Éponges, et c’est ce dont nous nous sommes plus récemment assurés par l’examen microscopique de la pré- tendue craie dont il s’agit. Pulvérisée et soumise au microscope, de faibles parcelles de cette formation, même prises au hasard, présen- tent, de petits corps spiculaires fort semblables à ceux des Spon- gilles, mais un peu plus longs; ce sont évidemment des Haléponges. Leur nature est siliceuse, quoique celle de la roche qui les ren- ferme soit calcaire; divers autres corps organisés microscopi- ques, et en particulier des Foraminifères, y sont mêlés avec eux. 11 serait facile de multiplier ces exemples. Ceux qui viennent d’être cités nous ont paru suffisamment nombreux. On ne cite en- core aucun cas d’accidents morbides occasionnés par l’implan- tation dans le derme des spiculés de ces Spongiaires, mais il pourrait se faire qu’on en observât, et c’est ce qui nous a engagés à reproduire les détails qu’on vient de lire. Les agates mousseuses d’Oberstein, en Allemagne, celles de Sicile, ' ,ü0 SPONGIAIRES. et quelques jaspes de l’Inde doivent à la présence d’Éponges la particularité qui leur a valu leur nom ; M. Boverbank a donné il y a quelques années une démonstration évidente de ce fait I). Il y a reconnu des gemmes d’Éponges, des fibres résultant de la ma- tière cornée transformée en silex, et des spiculés. C’est même par cette observation intéressante qu’il a été conduit à supposer, et bientôt après à démontrer que les Éponges usuelles qu’on suppo- sait dépourvues de spiculés en avaient néanmoins. Pour être étu- diées sous ce rapport, les agates mousseuses doivent être usées en lames minces et soumises à un assez fort grossissement. Les silex de plusieurs localités renferment aussi, d’aprèsM. Bower- bank, des débris d’Éponges (2) Les Spongiaires fossiles (S) les plus anciens que l’on connaisse remontent a l’époque silurienne; ils appartiennent à trois genres différents : celui des Pat éponges, qui est propre à cette formation ; celui des Strornatopom , qui a duré jusqu’à la fin de la période secondaire, et celui des Cliones, dont il existe encore de nombreuses espèces dans les mers actuelles. (1) Ann. and Mag. of nat. Hist., t. X. (2) Trans. geol. Soc., 2° série, t. IV, p. 181. (3) On trouvera un résumé de leur histoire dans Pictct, Traite de paléonto- logie, 1857, t. IV, p. 530, 2 e édition. CINQUIÈME TYPE. PROTOZOAIRES. Co sont les plus simples, les plus nombreux et les plus petits de tous les animaux. Cette division a été établie, il y a quelques années, par les natu- ralistes pour des animaux dont les divers systèmes d’organes ne sont pas nettement séparés et dont la forme irrégulière et l’orga- nisation très simple ont été quelquefois considérées comme réducti- bles au type de la cellule. Dans cette manière de voir les Proto- zoaires, qu’on a aussi appelés dans certains cas des Sphérozoaires, se- raient, pour ainsi dire, les cell ulaires des animaux, comme les algues, les champignons, etc., sont les cellulaires du règne végétal. Mais cette définition se ressent un peu de l’idée théorique sous laquelle elle a été écrite, et, en réalité, les animaux auxquels on l’étend ne ressemblent que rarementà des cellules élémentaires; le tissu qui les compose semble même, dans la plupart des espèces, dépourvu de toute structure véritable. Les Protozoaires sont alors formés de sar- code, c’est-à-dire de cette matière diffluente et anhiste, si souvent mentionnée par les observateurs modernes et pourtant, encore si peu connue, malgré les travaux dont elle a été l’objet; et les plus élevés d’entre eux ne paraissent constitués que par cette même matière au milieu de laquelle on ne voit, aucun organe distinct (1), C’est là peut- être ce qu’il y a de plus caractéristique chez eux, et s’il fallait con- server cette division, ce qui ne nous paraît pas tout à fait com- patible avec l’état actuel de nos connaissances, nous préférerions la désigner par le nom d ’ Animaux sarcodaires. Elle comprend deux groupes principaux : les Infusoires ainsi que les Rhizopodes, dont les For aminif ères, autrefois réunis aux Mol- lusques céphalopodes, forment une des divisions principales. Tous ces animaux sont en général petits, ou même microsco- (t) « Je propose de nommer ainsi, dit M. Dujardin, ce que d’autres observa- teurs ont appelé une gelée vivante, cette substance glutineuse, diaphane, inso- luble dans l'eau, se contractant en masses globuleuses, s’attachant aux aiguilles de dissection et se laissant étirer comme du mucus, se trouvant chez tous les ani- maux inférieurs interposée aux autres éléments de structure. « (1 835 .) 41U INFUSOIRES. piques; ils ont des formes très variées, et ils portent des cils vibra- tiles, des appendices flagelliformes, des filaments rétractiles ou des expansions sarcodiques. Leur corps est tantôt nu, tantôt couvert d’une cuirasse siliceuse, calcaire ou membraneuse. Jamais ils n’ont de spiculés dans l’épaisseur de leur tissu. CLASSE PREMIÈRE, INFUSOIRES. L’étude de ces organismes offre un très grand intérêt, aussi bien pour le naturaliste que pour le médecin ou le philosophe. Bien dos maladies se propagent comme si elles avaient pour cause des ani- malcules véritables, et les Infusoires, si petits qu’ils soient, semblent jouer un très grand rôle dans la nature. Le géologue ne peut né- gliger leur action lorsqu’il établit la théorie duglobe.etle philosophe ne doit point ignorer que plusieurs savants célèbres ont cru trouver dans les Infusoires l’origine des animaux et même celle de 1 homme, comme si la nature avait été astreinte, lorsqu’elle a formé les êtres organisés, à faire nécessairement provenir les espèces les plus grosses et les plus compliquées de celles dont les dimensions sont les plus petites et la structure la plus élémentaire. Les Infusoires se montrent partout: depuis la cime des monta- gnes jusque dans les plus profonds abîmes; dans l’air comme dans 1 eau ; dans le sol aussi bien que dans les plantes ou dans les animaux , partout enfin où il y a do l’espace et de l’air, on trouve 1 cs Infusoires en plus ou moins grande abondance. Sous les pôles OU sous l’équateur, en été comme en hiver, dans l’air sec ou sur la terre humide, ils vivent, se répandent et se propagent ; il y en a jusque dans nos tissus et dans nos humeurs et, dans ces dernières années, on a signalé la présence de ces animalcules jusque dans le lait de femme (1). L’intérêt qui se rattache à l’étude de ces animaux a d’ailleurs été compris de tous les observateurs, et dès que l’invention du mi- (1) Vogel, Medicinisches correspondent bl. des Wurtemberg, aerlzl. Vercins, 2 l; sem., 1853. — Gazette medicale, 1854, p. 690. INFUSOIRES. Ml croscopp a permis de constater leur existence, ils ont été exa- minés avec la plus grande attention. Leeuwenhoek et ses con- temporains, O. F. Millier, M. Ehrenberg et beaucoup d’autres auteurs, se sont particulièrement appliqués à les bien faire con- naître (1). Comme exemple de l’importance des Infusoires dans la nature, nous citerons ces couches, souvent épaisses de plusieurs mètres et sur une étendue considérable, qui sont presque exclusivement formées des débris de ces animalcules. La fertilité du limon du Nil et celle des autres dépôts fluviatileS ou lacustres est due en grande partie à des débris d’infusoires. Des terres comestibles (la farine de montagne des Lapons, etc.) sont composées en grande partie des restes de ces petits êtres. La pluie de sang, le papier et la ouate météoriques ont aussi pour origine des animaux microscopiques, et c’est encore à eux qu’est due la rapide coloration en vert ou en rouge des llaques d’eau ou des étangs (2). Sous le rapport; de la durée et des particularités de la vie, con- naît-on des exemples plus remarquables dans les autres classes des êtres vivants? Beaucoup d’infusoires n’ont dans les circonstances ordinaires que quelques heures à vivre, et l’on peut prolonger indéfiniment leur existence en les desséchant; la vie est alors sus- pendue, et ces animalcules peuvent voltiger avec la poussière, être portés à des distances énormes, rester pendant de longues années inertes sur quelque coin de rocher ou dans tout autre lieu, pour revenir ensuite à la vie, et, comme on l’a observé maintes fois, ressusciter lorsqu’une goutte d’eau vient à imprégner leur tissu. C’est Leeuwenhoek, vers la fin du xvif siècle, qui vit le pre- mier des animalcules infusoires dans une infusion de poivre (24 avril 1676). Baker et Trembley en étudièrent, un demi-siècle plus tard; puis Hill, Joblot, Scha-ffer, Bœsel et Wrisberg, en firent à leur tour connaître de plusieurs sortes. Hill, en 1752, fit le pre- mier l’essai d’une classification de ces petits animaux, et, en 1764, Wrisberg leur donna le nom d’infusoires, parce qu’on les trouve en abondance dans les infusions de nature animale ou végétale. (1) Voyez parmi les publications modernes : Ehrenberg, Ueber Infusionsthier- chen, 1838. — Dujardin, Histoire naturelle des Infusoires. Paris, 1811. — Ehrenberg, it iïkrogeologie. Berlin, 1854 et 1836. — Stein, Die InfusionstMere. Leipzig, 1854. (2) La couleur rouge que prennent, à certains degrés de salure, les eaux des marais salants, est due à la présence de nombreux infusoires, et c’est également par des animalcules analogues que les sels gemmes paraissent avoir été colorés. 412 INFUSOIRES. tu 1774; O. F. Millier publia sur les Infusoires un ouvrage spécial qu’il compléta en 1786 (1). Les Infusoires ont été considères dès lors comme un groupe par- ticulier dont on a marqué la place parmi les animaux radiaires, tels que Lamarck et G. Cuvier les ont plus tard définis. Toutefois, pendant son séjour à Kœnigsberg, M. von Baer fut con- duit a supprimer la classe des Infusoires, et à ne voir dans ces êtres que des prototypes incomplets des autres classes. De Blainville, Leuckart et d’autres émirent des opinions analogues, et les Infu- soires ont été pendant quelque temps rayés comme groupe dis- tinct. Une seconde période commença lorsqu'on fit usage des lentilles aclnomatiques pour l étude de ces petits animaux. Pendant plu- sieurs années, à partir de 1830, M. Ehrenberg fit d’immenses dé- couvertes dans cette partie de la zoologie, et depuis lors il n’a cessé de faire des Infusoires son étude favorite ; mais il alla trop loin en leur attribuant une organisation plus compliquée que celle qu’ils ont réellement, et il ne réussit pas à séparer nette- ment les êtres microscopiques véritablement animaux de ceux qui appartiennent au règne végétal. Beaucoup de scs Infusoires polygastriques sont des végétaux, et non des animaux. En 1 835, M. Dujardin entreprit des observations nouvelles sur les mêmes animalcules, et il s unit à quelques autres naturalistes pour démontrer que le célèbre micrographe de Berlin s’était laissé quel- quefois entraîner par sa trop grande confiance dans les données de l’analogie. Enfin, dans ces dernières années, MM. J. Millier, Stein, Cla- parède, Laclnnann, Lieberkiibn, etc., ont eu l’occasion de faire encore de curieuses découvertes dans cette branche du règne animal, si souvent et si diversement explorée. L étude des Infusoires s’est considérablement simplifiée depuis qu on en a retiré les Rotateurs, dont nous avons parlé précédent- ment (2), et d’autres êtres qui ont en réalité des caractères très différents de ceux qu’ils présentent eux-mêmes. Pendant longtemps on avait placé dans la classe des Infusoires tous les organismes de très petite dimension qui ne trouvaient pas facilement leur place ailleurs dans les cadres zoologiques. C’étaient quelquefois des animaux encore incomplets ou mal (1 ) Anima lia in fusoria. ïn-i, av. fig. Copenhague, (2) Tome I, p. 504. INFUSOIRES. observés, des jeunes Alcyonelles par exemple, et d’autres embryons d’animaux allocotylés. D’autres étaient des produits morbides ou altérés, tels que des lambeaux de branchies ou des fragments de membranes ciliées. Il y avait aussi dans ce mélange d’êtres si disparates des plantes microscopiques ou des sporidies de végétaux cryptogames. Les Bacillaires, les Clostéries, etc-, étaient regardés comme étant des Infusoires, aussi bien que les sporidies des Algues, et M. Ehren- berg les classe encore parmi ses Infusoires polygastriques. Beau- coup de prétendues monades ne sont que de semblables germes de végétaux cryptogames mal étudiés. Des animaux appartenant à diverses classes, comme les Cercaires, qui sont le jeune âge de certains Vers trématodes ; les Rotateurs, qui appartiennent au type des Articulés, et les Anguillules, qui sont des Vers nématoïdes, ont longtemps été associés aux Infusoires. Enfin, on y avait également rangé certains produits normaux de l’organisme, et, en particulier, les spermatozoïdes ou zoospermes (fig. 188) que M. Owen a même proposé d’appeler Cercaires du sperme [Cercaria seminis), et 1 on a voulu y rapporter aussi des N eis à l’état de protoscolex, comme les Aeéphalocystes, qui ne sont qu’un état particulier des Éehinocoques et des Cénures. Fig. 18S. — Spermatozoïdes (*). uliefois considères comme animaux; ligures u api es ■, état fascicule; a , b, c, d, élut libi'e, vus tic profil et a pl«t» INFUSOIRES. 414 Parnii lcs llltusoil ' es tels qu’on les a plus récemment circon- scrits, il y a probablement encore d'autres formes qui ne méri- tent pas mieux ce nom, et d'autres que l’on devra reporter dans c régné végétal lorsqu’elles seront mieux connues. En effet, on a vu dans ces derniers temps que plusieurs Algues et d’autres crypto- games montrent dans les premiers temps de leur développement une analogie frappante avec certains Infusoires, tels que les Mo- nades et divers autres (1). Les Infusoires proprement dits (Infmona) forment néanmoins un groupe particulier d animaux dont les limites sont chaque jour mieux comprises. Ils ont de très petites dimensions, n’ont pas la forme régulièrement symétrique, et sont plutôt pairs que radiaires, quoi- qu ils s eloignent assez peu de la forme sphérique ou ovalaire. Leur corps est couvert de cils vibratiles ou pourvu de filaments inarticulés mobiles qui sont souvent d’une extrême ténuité. On voit dans son intérieur des vésicules pulsatiles et souvent des canaux ou vaisseaux aboutissant à ces vésicules; on leur recon- naît assez souvent une bouche et parfois même un anus plus ou tic. 189. — Chilodon uncinatus (*). rZ ‘ reproduction est ordinairement gemmipare ôù'conT”' !" cependant qu’elle est sexuellcdans certaines ÎTST" r T " lf " SOil ' i. — Külliker, Beitr. z. Kentn. nied. Thiere (Zeitschr. für wiss. 1 oui 1848, t. I, p. 1.) (2) Les Annélides ehétopodes, chez lesquels on a observé dés Grégafiués, appar- tiennent aux genres des Lombrics, Tubifex, Térébelles, etc. II. 28 RÏIIZOPODES. 434 leurs véritables caractères par leur séjour dans le nouveau milieu qu’elles habitent. On a beaucoup varié au sujet de leurs affinités. Ainsi, M. Léon Dufour en a fait d’abord des Vers trématodes; M. Diesing les a placées dans ses Rhynchodes, à côté des Échinorhynques; M. de Siebold, en 1839, les a reportées à la fin des Helminthes, parmi les (Mystiques ■ j\[. Stein leur assigne un rang parmi les Infusoires, sous le nom de Symphiten ; M. Leidig veut qu’on les classe assez haut parmi les Helminthes, et il combat avec MM. Frantzius, Stein, Henle, etc., l’opinion de ceux qui les regardent comme des ani- maux monocellulaires; enfin, M. Vogtenfait un groupe de Néma- toïdes. Ces parasites sont assez nombreux, mais ils n’ont encore été répartis qu’en un petit nombre de genres, qu’on a nommés Stylo- rhynque , Grégarine , Monocyste, Clepsidrine, etc. La Gkkgaiu.xe oligagantiie (Stylor/tynckus oliyacanlhusi est une des formes les plus remarquables. Elle est terminée par une sorte de trompe hérissée de crochets, et vit dans l’intestin des larves d’Agrions. La Grégarine pointue [Gregarina cuspidata) n’est pas moins remarquable par les deux prolongements latéraux qui lui donnent la forme d’une ancre de navire. Eile mériterait aussi de former le type d’un genre nouveau. Cette espèce vit dans l’intestin des Tubi- fexelde quelques autres Annélides de nos côtes. La Grégarine polymorphe [Clepsidrina polymorphe) se distingue par une tête distincte et des formes conjuguées. Elle est commune dans 1 intestin des Vers delà farine [Tenebrio molitor) . La Grégarine agile (. Monocystis agilis) n’a pas de tête distincte, ne forme qu’un boyau allongé et représente l’état le plus simple. Cette espèce vit dans le Lombric terrestre, et c’est à cause de sa forme allongée que l’on a supposé que lesGrégarines n’étaient qu’un état de certains Nématoïdes parasites. M. Dujardin avait pris cette espèce de Grégarine pour un Amibe. Ordre des Amibiens. Ces Khizopodes sont des animaux excessivement simples, nus, et d une telle instabilité déformé, qu’on les voit en changer à chaque instant sous le microscope; aussi, lorsqu’on les dessine, est-on continuellement obligé de compléter de souvenir la figure qu’on en fait, leurs contours ayant changé de forme avant qu’on ait pn AMIBIENS. 435 ' en tracer l’apparence. Le corps et scs expansions sont également difficiles à délimiter, et les Amibes, aussi nommés Protées, à cause de l'instabilité de leurs formes, semblent 11 ’être qu’une petite masse visqueuse, imprégnée de quelques granules ; on n’y reconnaîtrait jamais une forme animale, si l’on ne voyait distinctement leurs mouvements de reptation. Le mot Amibe ( Amiba ) a été introduit dans la science par Bory Saint-Vincent, pour exprimer l’instabilité continuelle de leur forme de corps. M. Ehrenberg l’a changé en Amœba. On trouve ces curieux animaux dans l’eau de mer et dans l’eau douce. 11 s’en développe en grande quantité et d’espèces très diverses dans l’eau de nos côtes, lorsqu’on l’a laissée en repos pendant quel- ques mois. FIN BU TOME SECONB ET DERNIER. ERRATUM I.a figure 84 (lome I, p. 400) a été placée à l'envers. La tête est représentée par la partie atténuée et l’anus par la partie élargie. Fig. 195. — Anodonte ( toine II, page 42) (*). Fig. 190. — Nais pruboscidea (tome II, page 92) (**). Fig. 197. — Onchocerca reticulata, des muscles du Cheval (Nématoide). Fig. 198. — Echinorhynchus acus, de la Morue (t. 11, p. 104). n Système circulatoire rte VAnoilonle (Moule îles étangs), d'après Bojanur. (, vrnlii' ulc ; a système jii ioriol ; 14 et tb, veines qui suivent le bord du manteau. Les veines conduisent le sùiig en partie, directement, à l'organe 4, qu’on appelle rein, ol en partie au sinus veineux de ia surface «upe'iieuro de cet organe ; 5, veine» qui ramènent immédiatement du sang a l’<» rril- laUe le reste ollnnl au sinus G, d'où unissent 1rs altères branchiales ; 7, S, représentent les veines branchiales, et 0 Toreillctle. _ . . (”) Figure cupide d’O. F. Mulli-f. — t est le corps de la mire ; 2, ,>, 4, sont trois iCiinrsvers Iles par génération agarae et à différents degrés de développement; h, partie à laquelle se sont formés île nouveaux segments. FABLE ALPHABETIQUE A Abdominaux, I, 266. Abeille, I, 326. Abranches, II, 90. Acalèphes, il, 340. Acalyple, 1, 182. Acauthie, 1, 362. Aeanlhobothrie, 11, 231 . Aeanthodaetyle, I, 198. Acanthomètre, 11,431. Acamhopbides, I, 167. Acanthoptérygicns,!, 231. Acanthothèqucs, 1, 449. Acanthure, I, 237. Acares, 1, 433. Acariasis, I, 458. Acarides, 1, 453. Acaste, 1, 499. Accipitres, I, 108. Acéphalocyste, 11, 219. Acétabulifères, 11, 9. Achlysie, 1, 455. Aciuète, II, 432. Acipenséridés, 1. 246. Acrochorde, I, 189. Acrochordidés, 1, 189. Acrydium, 1, 317. Actiniadés, II, 377. Actiniaires, II, 376. Actinie, II, 378. Actinophrys, II, 432. Adeps, I, 64. Æpyornis, I, 127. Agame, I, 129. Agamidés, I, 197 . Agare, II, 397. Agalhine, II, 24. Aglone, 1, 339. Aglyphes, I, 153. Agouti, I, 33. Aï, I, 91 . Aigle, I, 109. Aigrette, I, 130. Aiguillonnés, I, 327. Alaudidés, 1, 120. Albatros, I, 134. Albertidés, 1, 504. Alcédinidés, I, 1 l/l. Aires, I, 68. Alcidés, I, 137. Alcyon,!, I 1 8; II, 79, 388. Alcyonaircs, 11, 387, Alcyoncelle, II, 398. Alcyonclle, II, 78 et 373. Alcyonidés, II, 79. Alcyonidie, II. Alcyonins, II, 387. Alkermès, 1, 374. Alligator, I, 149. Allocotylés, II, l. Alose, 1, 270. Alouatte, I, 26. Alucite, 1, 360. Alyte, I, 212. Ambre gris, 1, 84. Amclabola, I, 300. Amiadés, I, 244. Amibe, II, 425. Amibiens, II, 435. Amie, I, 243. Ammoeèle, I, 283. Ammodyte, I, 168. Ammonite, II, 18. Ammonitidés, 11, 15. Amphibiens, I, 200. Amphisbène, I, 190. Ampbisbénidés, I, 190. Amphion, I, 485. Amphioxus, I, 287. Amphipodes, I, 488. Amphisile, I, 23ü. Amphistome, 11, 211. Ampbilritidés, II, 88. Amphiume, I, 222. Anabatidés, I, 122. Anachantins, 1, 237. Anallantoïdiens, I, 6 et 200 . TABLE ALPHABETIQUE. m Anatidés, I, 13G. Anatifes, I, 49T. Anchois, I, 272. Anchylostome, II, 108. Andrénides, I, 342. Andrias, I. 222. Androctonc, I, 433. Ane, I, 54. Angiostome, II, 100. Anguille, I, 2GG. Anguillulidés, II, 100. Anguillulinc, II, 100. Anguis, I, 193. Animaux, I, îx. Anisodontius, I, 184. Annélides, II, 83 et 163. Anodontc, II, 42 et 436 Anomoures, 1, 480. Anoplothérium, 1,71, Anthomyie, I, 400, Antilopes, I, 64. Aphaniplères, I, 385. Aphididés, I, 369. Aphobérophides, I, 153. Aphrodytins, II, 89. Apiaires, I, 325. Apididés, I, 323. Apistophidcs, I, 155. Aplysiadés, II, 26. Aplysic, II, 26. Apodes, I, 263. Apodidés, I, 490. Apténidés, I, 137. Aptères, I, 297. Aplérygidés, I, 127. Apus, I, 490. Ara, I, 111. Arachnides, I, 428. Araignée, I, 442 et 446. Araignée de mer, I, 254. Arcadés, II, 65. Archégosaure, I, 206. Arctoniscidés, I, 478. Arctomins, I, 33. Ardéidés, I, 129. Arénicolidés, II, 89. Argas, I, 459. Argonaute, II, 10. Argule, I, 494. Argulidés, I, 494. Argus, I, 123. Arion, II, 20. Armadille, I, 487. Arrénotokic, I. xir. Artémie, I, 431. Articulés, I, 290. Asealabotes, I, 199, Ascaride, II, 1 1 7. Ascarididés, U, 117. Ascidie, II. 72. Asellc, 1, 487. Aspcrgille, II, 69. Aspergillidés, II, 69. Aspic, l, 168. Atélénèvres, 1, 394. Athéricèrcs, I, 391, Atrée, I, 434. Atropos, I, 166, Axolotl, 1, 223. Axonge, I, 76. Azémiophides, I, 153. li Babiroussa, I, 76. Balæniceps, I, 130. Balanes, 1, 498. Baleine, I, 88. Balénidés, I, 88. Baliste, I, 282. Balistidés, I, 282. Barbu. I, 112. Barge, 1, 131. Basilic, I, 198. Bassaris, I, 45. Balracides, I, 207. Batraciens, I, 200. Bdellaircs, II, 168. Eddie, II, 187. lldcllidés, 1, 431. Bdellostome, I, 286. Becs en ciseau, 1, 45. Becs-ouverts, I, 129. Becs-fins, I, 121. Bélemnite, II, 13. Béluga, I, 87. Béroé, II, 247. Béroïdés, II, 247. Brzoards, 1, 63. Bimanes, I, 16. Birgue, I, 481 . Bispéniens, I, 150. Bisulquos, I, 38. Blaireau, I, 45. Blanc de baleine, I, 83. Blanus, I, 191 . Blaps, I, 310. Blatte, I, 310. Blattidés, I, 316. Blcnnidés, I, 258. Blennie, 258. Boa, 1, 186. TABLE Boédon, I, 1 88. Bœuf, 1, 39. Boidés, I, 186. Bolténic, II, "3. Bombinator, I, 212. Borabyce, I, 352. Bonellie, II, 288. Bopyre, I, 484. ISothriocéphale, II, 233. Bothriocéphalidés, II, 233. Botbrops, I, 163. Bouquetin, I, 53. Bourdon, I, 239. Bovidés, I. 59. Braebion, I, 504. Brachionidés, I, 504. Brachylophe, 1, 198. Brachyurcs, I, 479. Bradybate, I, 215. Bradype, 1,91. Brancbiobdellins, II, 169. Branchiobdellion, II, 169. Branchiopodcs, I, 490. Branehioslome (poisson), I, 286. Brauchiostome (myriapode), I, 422 Brévipcnnes, I, 126. Brochet, I, 267. Bryozoaires, 11, 75. Bueciuidés, II, 31 . Bucconidés, I, 112. Bucépbale, 1, 164. Buffle, I, 62. Bufonins, I, 215 Bulle, II, 27. Bupreste, I, 310. Bursaridés, II, 417. C Cachalot, l, 83. Cailleu, I, 189. Calamairc, 1, 189. Caldspongia, II, 398. Callianyre, II, 347. Callianyridés, II, 347. Calliphore, I, 396. Callitriche, I, 26. Calloealia, I, 116. Callocéphale, I, 80. Callocéphalins, I, 80. Calmar, II, 13. Caméléon, I, 197. Camélidés, I, 74. Campanulaire, 11, 356. Candirou, I, 270. Canidés, I, 45. ALPHABETIQUE. Cantharide, I, 301. Cantharidés, I, 304. Cantharidine, I, 305. Caouanne, I, 147. Capitol le, II, 92. Caprellidés, II, 489. Caprimulgidés, I, 116. Caprins, I, 59. Capromys, I, 33. Capulidés, II, 29. Carabidés, I, 31 3. Carcin, I, 479. Cardidés, I, 65. Caret, 1, 146. Cariama, I, 130. Carnivores, I, 44. Caryophyllidés, II, 229. Casoar, 1, 127. Cassidulidés, H, 321. Castor, I, 36. Castoréum, I, 36. Castorins, I, 34. Caténule, II, 292. Cavia, I, 33. Caviadés, I, 33. Cébins, I, 26. Cebus, I, 26. C.écilidés, I, 220. Cécilic, I, 220. Célacanthes, I, 245. Céléripède, I, 457. Ccllaridés, II, 79. Cénobite, 1, 481. Centé.tins, I, 42. Ccntrinins, I, 238. Ccntrisque, 1, 259. Ccnure, II, 219 et 266. Céphalaspis, I, 278. Cephalemyic, 1, 405. Céphalidiens, II, 16. Céphalobranches, II, 87. Céphalopodes, II, 6. Céphaloptérins, I, 237. Céphénémyie, I, 406. Cépolidés, I, 257. Céraste, I, 167. Cerbère, 1, 184. Cercaires, II, 197. Cercomonade, II, 423. Cercopithécins, I, 26. Cercopithèque, I, 26 Cerf, I, 66. Cérine, I, 328. Certhiadés, I, j 22. Cervidés, I, 66. Cervulc, I, 67. h 3 9 TABLE ALPHABÉTIQUE. MO Geste, II, 347. Cestidés, II, 347. Cestoïdes, II, 213. Cestracion, I, 238. Cestracionins, I, 238. Cétacés, I, 82. Céline, I, 83. Cétochile, II, 490. Cétodoutes, I, 82. Cétoine, I, 304, Chacal, I, 43. Chactas, I, 434. Chaia, I, 130. Chalarodon, I, 198. Chalcide, I, 195. Chalcididés, I, 195. Chameau, I, 174. Chamidés, 1, 45. Chamois, I, 04. Chardonneret, I, 120. Chéirogale, I, 27. Chéiromidés, I, 23. Chéiromvs, I, 23. Chéiroptères, I, 28. Chélifer, I, 440. Chéliféridés, I, 440. Chélodine, I, 146. Chclonée, I. Chélonidés, I, 146. Chélonie, I, 334. Chéloniens, I, 143. Chélonins, 1, 146. Chélouobic, I, 449. Chélouochampsiens, I, 143. Chenilles, I, 351. Chenilles nrticanlcs, I, 354. Chersea, I, -169. Chétocères, I, 392. Chétodou, I, 256. Chétodontidés, I, 256. Chétognathe, II, 96. Chétopodes, II, 87. Cheval, I, 54. Chèvre, I, 62. Chevreuil, I, ie. Chevrolle, I, 4g9. Chevrotain, I, 69. Chien, I, 45, 46. Chilodon, II, 414. Chiloguathe, 1, 417 . Chilopodes, I, 419. Chimère, I, 24 1. Chimériens, I, 241. Chimpanzé, I, 25. Chinchiila, I, 33. Chinchillides, I, 33. Chionis, I, 131. Chique, I, 387. Chirodotc, II. Chirote, I, 191. Cbiton, 1, 34. Chitonidés, II, 34. Chlamydosaurc, I, 197. Chloromys, 11, 33. Chlorops, I, 400. Chceropus, I, 96. Cholèpe, I, 91 . Chondracanthidés, I. 495. Choriopte, I, 462. Chromis, I, 260. Chrysochlore, I, 42. Chrysomèle, I, 41 . Chrysophrys, 1, 256. Classification des animaux, I, Cicadés, 1, 368. Ciconidés, I, 129. Cidaridés, il, 331. Cidnrius, II, 332. Cigale, I, 368. Cigogne, I, 129. Cinnyridés, 1 , 141 . Cire, I, 327. Cirrhipèdes, I, 496. Cirrholeulhis, II, 10. Civette, I, 45. Clavagelle, 11, 69. Clio, II, 38. Cliodidés, II, 37. Clione, II, 405. Clionidés, 11, 405. Cloporte, II, 105. Chipe, I, 271. Clupéides, I, 271. Clypéastridés, II, 330. Cobaye, I, 33. Coccidés, I, 370. Cochenille, I, 370. Cochon, I, 76. Cochon d’Inde, I, 33. Coffre, 1, 282. Coelogenys, I, 33. Cœlopellis, I, 184. Cœloptychie, II, 399. Cœnure, II, 219, 266. Coléoptères, 1, 302. Coléoptères parasites, I, 313. Colibris, I, 124. Colin, I, 124. Colobe, I, 25. Colobure, I, 190. Colombidés, 1, 125. Colombin, I, 125. Colombiue, I, 125. Colubrides, I, 182. Colus, I, 64. Colymbidés, I, 137. Comatule, II, 337. Comatulidés, II, 336. Conchifères, II. Condor, I, 108. Condylopodes, I, 229. Coadylurins, I, 42. Cône, II, 30. Conidés, II, 29 Conirostres, I, 119. Conopsaires, 1, 395. Copépodes, II, 496. Coq, I, 1 23. Coquillade, 1, 120. Cot'aciadés, I, 115. Coragyps, 1, 10S. Corail, H, 382. Corallidés, II, 382. Coraux, II, 379. Corbeau, I, 119. Cordylopbore, II, 357. Corize, I, 366. Corne de cerf, I, 67. Cornulaire, 11, 387. Coronelle, I, 188. Coronule, I, 498. Corvidés, I, 119. Corydallos, I, 120. Coryne, 11, 357. Coryphène, I, 237. Coryphodon, I, 189. Cossus, I, 338. Cotte, I, 255. Cotylides, II, 163. Coucou, I, 113. Couleuvre, I, 182, 186. Coureurs, I, 126. Courlis, I, 131 . Courtilière, I, 316. Crabe, I, 479. Crapaud, I, 213. Crépusculaires, I, 351. Creusie, 1, 499. Crevette, I, 488. Crevette de table, I, 483. Criquet, 1, 3 17. Cristatelle, II, 78. Crocodile, I, 148. Crocodilidés, I, 148. Crocodilieus, I, 148. Crotale, I, 160. Crustacés, I, 473. Cryptocèles, 11, 291. TABLE ALPHABÉTIQUE. kk\ Cryptocarpe, II, 355. Cryptoderme, I, 146. Cryptoprocto, I, 45. Cténodactylius, I, 33. Cténoides, I, 33. Cténomydés, 1, 33. Cténophorcs, II, 346. Cuculiués, I, 342. Cucullan, II, 103. Culicidés, I, 419. Curculio, I, 311. Curculionidés, l, 315. Cutérèbre, I, 408. Cyaine, I, 489. Cyamidés, I, 489. Cyathostome, II, 106. Cycloïdes, I, 249. Cyclope, 1, 496. Cyclophylles, 11, 239. Cyclopigèues, I, 453. Cycloptère, I, 258. Cyclostomes, I, 283. Cyclostomidés, 11, 25. Cydurcs, I, 198. Cydippe, II, 347. Cymothoa, I, 487. Cynhyène, I, 43. Cynictis, I, 45. Cynixis, I, 145. Cyuogale, I, 45. Cynosterne, I, 145. Cynthie, 11, 74. Cypréndés, I, 28. Cyprididés, I, 493. Cypriuidés, I, 275. Cyprins, I, 275. Cypris, I, 493. Cyproïdes, 1, 493. Cypsélidés, I, 116. Cystocrinidés, II, 338. D Dactyléthre, I, 208. Dactylius, II, 162. Dactylomys, I, 33. Dactyloptère, I, 255. Dacus, I, 401. Daguet, I, 66. Daim, I, 66. Daman, 1, 57. Daphnie, I, 452. Daphnoïdes, I, 492. Dasjespis, I, 57. Dasypodes, I, 92. Dasyure, I, 96. M2 TABLE Dasyuridés, I, 9C. Dauphin, I, 87. Décapodes, I, 477. Delphinaptère, I, 87. Delphiuidés, I, 87. Delphinins, I, 87. Démodés, I, 470. Demodicidés, I, 470. Dendrocélés, II, 290. Dendrocolapte, I, 122. Dendcophis, I, 188. Dentirostres, I, 120. Déodactyles, I, 115. Dermanyssc, I, 456. Dermeste, I, 314. Dermestidés, I, 314. Dermophilus, I, 387. Démoptères, I, 3IG. Desman, I, 43. Desmode, I, 28. Desmodins, I, 28. Deuloseolex, II, 222. Diacanthos, II, 324. Diacrantériens, I, 187. Dibranches, I, 9. Diclidurc, I, 30. Dicynodontidés, I, 142. Didelphes, I, 92. Didelphidés, 1, 97. Difflugie, 11, 430. Dindon, I, 123. Dinops, 1, 30. Diuornis, I, 127. Diodou, I, 281 . Diodontidés, I, 281. Diomédéins, I, 134. Dioplodon, 1, 80. Diphydés, II, 352. Diplolepis, I, 330. Diplopodes, I, 417. Diplozoou, 11 , 194, Dipodidés, I, 34. Dipodins, I, 34. Dipsadins, I, 183. Dipsas, I, 184. Diptères, I, 384. Discoglosse, I, 212. Discophores, II, 348. Distéire, I, 182. Distomaircs, 11, 196. Distome, U, 200. Distomidés, II, 199. Ditrachycéros, II, 324. Ditrupe, II, 34. Ditrupidés, II, 31. Diurnes, I, 331 . ALPHABÉTIQUE. Doclimie, II, 107. Dolichosauridés. I, 112. Dolicholis, I, 33. Doridés, II, 27. Dorsibranches, II, 88. Doue, I, 25. Douroucouli, I, 26. Dragon, I, 197. Dreisseua, II, 47. Dromadaire, 1, 74. Dromc, I, 480. Dromie, I, 480. Drontc, I, 108. Dryinus, I, 184. Dugoug, I, 81. Dysodes, I, 113. Dytiscidés, I, 313. E Ecaille, I, 146. Echasse, 1, 131. Echassiers, I, 125. Echénéibothrie, II, 230. Echénéis, I, 258. Echidne, I, 166. Echidné, I, 98. Echidnidés, 1,98. Echidnine, I, 171. Echimys, I, 33. Echinidés, II, 332. Echinins, 11, 329. Echinocoquc, II, 270. Echinodermes, II, 327. Echinorhynchidés, II, 163. Echinorhynque, 11, 162 et 436. Echinos, 1, 45. Echinotcniens, II, 246. Echiure, II, 94. Echiuridés, II, 95. Ecureuil, I, 34. Edémagènc, I, 407. Edentés, I, 90. Edriophthalines, I, 486. Eg.igropilc, I, 66. Elaïrine, I, 64. Elan, I, 68. Elaphe, I, 66. Elaphis, I, 188. Elapins, I, 181 . Elapumorphe, I, 184. Elaps, I, 181. Eledon, I, 75, 85; II, 9. Elenchus, 1, 389. Eléphant, I, 51. ! Elcutherata, I, 298. TABLE Elophilus, 1, 399. Emballomirins, I, 30. EmbioLoca, 1, ‘232. Emeu, I, 127. Emydc, I, 147. Emydidés, 1, 145. Emisaurc, I, 145. Enchélide, 11, 421 . Encrinos, II, 33G. Encrinidés, H, 336. Enfle-bœuf, I, 310. Eubydre, I, 45. Entoconcha, II, 4. Entomostracés, I, 492. Entozoaircs, II, 294. Entozoaires de l'ane, II, 317. — du canard, II, 321. — du chameau, II, 317. — du chat, II, 316. — du cheval, II, 317. — de la chèvre, II, 317. — du chien, II, 316. — du cochon, II, 319. — du cochon d’Inde, II, 318. — du coq, 11, 320. — du cygne, 11, 320. — du faisan, II, 320. — de l'homme, II, 315. — du lapin, II, 318. — de l'oie, il, 312. — la pintade, II, 320. Epcrounier, I, 1 23. Ephippigère, I. 417. Ephippus, 1, 258. Epibdelle, II, 193. Epicotylés, I, 290. Epicrium,I, 221 Epimaque, I, 121 Epinochc, I, 256. Epislylis, II, 417. Epizoaires, II, 293 Eponges, II, 299. Equidés, I, 54. Erémias, I, 198. Ergasilidés, I, 494. Erichthe, I, 484. Erichthidés, I, 481. Ericule, I, 42. Erinacéidés, I, 42. Erinaceus, I, 42. Eriode, 1, 26. Erpélon, I, 184. Eruca, I, 351, 354. Erythrolampre, Eryx, I, 186. Esocidés, I, 267. ALPHABÉTIQUE. A A 3 Etoile de mer, II, 333. Eudendrium, II, 357. Eudromie. I, 132. ; Euglène, II, 422. Euglénidés, II, 422. Euglossc, I, 361. Eugnathe, I, 188. Euménides, I, 347. Eunecte, I, 186. Eunicins, 11, S9. Euplccoplères, I, 316. Euplère, I, 45. Euprocte, I, 215. Euricèrc, 1, 114. Euryalidés, II, 335. Eurylaimidés, I, 115. Eustemme, II, 230. Exognatha, I, 299. V Falconidés, I, 109. Félidés, I, 45. Félis, I, 45. Fennec, I, 45. Fer-de-lanee, I, 104. Ficrasfer, II, 339. Filaire, II, 133. Filaridés, II, 133. Filaroïdc, II, 152. Fissirostre, I, 1 06. Fistulairc, 1, 259. Fistularidés, 1, 259. Flamant, I, 130. Flèche, II, 96. Flosculaire, I, 504. Floscularidés, 1, 504. Fongidés, I, 360. Foraminifères, II, 428. Forficules, I, 315. Forficulidés, I, 315. Formicidés, I, 347. Foulque, I, 132. Fourmi, l, 347. Fourmilier, I, 92, 122. Fulgorc, I, 368. Fulgorins, I, 368. Fulicidés, I, 132. Furcularidés, I, 504. G Gadc, 1, 261. Gadidés, I, 261. Gaduine, I, 2G3. Galagins, T, 27. .>■■■• TABLE ALPHABÉTIQUE. kkk Galago, I, 21, Galathée, I, 481. Galbulidés, I, 112. Galemys, I, 42. Galéopithécidés, I, 23. Galéopithèques, 1, 23 Galéuto, I, 197. Galerita, 1 , 120. Galidictis, I, 122. Galidie, 1, 122. Gallérie, I, 339. Galles, I, 349. Gollicoles, 1, 348. Gallides, I, 122. Gallinacés, I, 122. Gallinscct.es, I, 370. Gallinule, I, 132. Gamase, 1, 453. Gamasidés, I, 455. Gammaridés, I, 488. Ganga, 1, 124. Ganoïdes, I, 242. Gastéropodes, 11, 16. Gasterosteus, I, 256. Gastérostome, 1, 207. Gastrophage, 1, 253. Gavial, I, 150. Gécarcin, 1, 480. Gecko, I, 199. Geckonidés, I, 199. Céline, 1, 124. Gélinotte, I, 124. Genette, I, 48. Géocorise, l, 362. Géode, 11, 399. Géophilc, I, 423. Géophilidés, I, 423. Géoplana, 11, 290. Géoplauidés, II, 290. Géotriton, 1, 213. Géotrupe, l, 304. Géphiriens, 11, 93. Gerboise, 1, 34. Gerrhonote, I, 195. Gerrhosaure, I, 193. Gibbon, I, 25, Girafe, I, 66. Girafidés, 1, 66. Glires, I, 3i. Globicéphale, I, 87. Gloméridés, I, 418. Glossata, 1, 299. Glossiphonia, II, 4 g i . Glossobdellins, II, iss. Glossoliga, I, 216. Glossopètrcs, I, 236, Glouton, I, 43. Glyciphage, I, 462. Glyptodon, I, 92. Gnathobdellins, II, 17 0. Goéland, I, 135. Gongyle, I, 196. Gordiacés, 11, 153. Gord ides, II, 154. Gordius, II, 134. Gorfon, I, 137. Gorgonaires, 11, 386. Gorgone, 11. 386. Gorille, I, 23. Graisses, I, 64, 44, 76, 1 Grèbe, I, 132. Grébifoulquc, I, 133. Grégariuc, I, 433. Grenouille, I, 209. Grillon, 1, 316. Grimpereaux, I, 182. Grimpeurs, I, 112. Grue, I, 129. Gruidés, I, 129. Gryllidés, I, 316. Guacharn, I, 116. Guano, 1, 113. Guémule, I, 66. Guépard, 1, 45. Guêpe, 1, 343, Guêpier, I, 114. Guillemot, I, 137. Gymnodactylc, I, 1 99. Gymnodontes, 1, 280. Gymnopus, I, 140. Gymnotes, 1, 267. Gymuolidés, I, 267. Gymnurins, I, 42. Gypaète, I, 108. Gyrodaciyle, II, 193. Gyrope, I, 320. Il Halichondrie, 1, 401. Iialichure, I, 81 . Haliclophage, I, 383. Halincma, II, 399. Haliotbldés, II, 33. llalispongia, 11, 398. Halitherium, I, 80. Hallirrbou, II, 399. Hapale, I, 26. Hapalemur, I, 27. Hareng, I, 271. Harle, 1, 136. Hectocotyle, 1, 8. TABLE ALL'HAUÉTKJT K . Hélamys, I, 34. Hélice, II, 4 et 21. Hélicidés, H, 20 . Hélicinc, II, 22. Hélioruins, 1, 133. Helminthes, H, 82. Héloderme, I, 495. Hématopinus, I, 381. Hemimelabola, I, 300. Hémiodonle, I, 184. Hérnipsilc, II, 100- llémistome. II, 213. Hémopis, II, 184. Hérisson, I, 42. Hérodiens, I, 128. Héron, I, 130. Hétéromèle, I, 1 96 - Hétéroméres, 1, 303. Hétéropodes, I, et II 35. Ilétéroptères, I, 362. Hétérostorne, I, 422. Hexapodes, I, 296. Hcxatyridie, II, 216. Hippoboscidés, 1, 390. Hippocampe, I, 283. Hippocrépiens, II, 78, Hippobdella, II, 133. Hippolyte, 1, 483. Hippope, II, 65. Hippopotame, I, 76. Hirondelle, I, 116. Hirundinidés, I, 116. Hirudinées, II, 167. Hirudinidécs, II, 168. llirudo, II, 171. Hoazin, I, 41 et 113. Hocco, I, 124. Holoptychidés, I, 245. Holostome, II, 212. Holothuridés, II, 339. Holothurie, II, 339. llolotarses, I, 421. Homalopsis, 1, 184. Homard, I, 480. Homéosanridés, 1, 142. Homme, I, 13. llomole, I, 481. Homoplères, I, 368. Houbara, I, 131. Huile de foie de Dugond, I, 81. — de morue, 1, 263. Huître, II, 48. Humantin, I, 238. Huppe, I, 121. Hurleur, I, 24. Hyæmoschus, I, 69. Hyalidcs, 11, 37. Hydatidcs, II, 217. Hvdrachne, 1, 455. Hydrachnidés, T, 455. Hydractinie, II, 357. Hydraircs, 11, 361 . Hydre. II, 361 . Hydrochœrus, I, 33. Hydrocorise, I, 362. Hydromètre, 11, 324. Hydrophins. I, 182. Hydrophis, I, 182, Hydrops, 1, 188. Hyèue, 1, 45. Hyénidés, I, 45. Hylomys, I, 43. Hylins, I, 308, Hvpéridés, 1, 488. Hypnos, I, 239. Hyperoodon, I, 86. Hypocolylés, 1, 1. Ilypoderme, 1,407. Hyporétrine, I, 184. Hyraceum, I, 57. Ilyracidés, l, 57. Hystricidés, I, 33. Hystrïcins, I, 33. Ibidés, I, 131. Ibis, t, 131. Ichneumon, I, 45. lchricumonidés, 1, 348. Ichthyobdelle, II, 170. Ichlhyobdcllins, II, 169. Ichthyocolle, 1, 247. Ichtbyoïdes, I, 301. Ichthyosauridés, I, 142. Ictéridés, I, 120. Ierca, II, 399. Iguane, I, 498. Iguanidés, I, 198. Iguauodontidés, 1, I 42. lndri, I, 27. Infundibulés, II, 78. Infusoires, II, 410. Inpennes, I, 136. loplacent aires, I, 93 et 9 Insectes, I, 290. Insectivores, 1, 41. Ischirornis, I, 130. Ischnure, I, 435. Isididés, II, 385. Isis, II, 386. Isocyamus, I, 489. kh 6 Isomètrc, I, 43.3. Isopodes, I, 480. Iule, I, 418. lulidés, I, 418. Ivoire, I, 52. Ixode, I, 400. Ixodides. I, 4G0. J Jacamar, I, 1 12. Jaco, I, Mi. Julidés, I, 418. Jumcnlés, I, 53. k Kanguroo, I, 97. Kemas, I, 59. Kermes, I, 373. Kinkajou, I, 45. Kleistognatha, I, 298. Koala, I, 95. Kogia, I, 83. Kondylostoma, I, il 7. Kyphobalæna, I, 90. I, Labrax, I, 253. Labre, I, 259. Labridés, I, 239. Labyrinlhi formes, I, 237, Labyrinlhodon, I, 206. Lacerlidés, 1, 198. Lachésis, 1, 1 63. Lagopède, I, 41 et 124. Lagotriche, I, 26. Lagomys, I, 36. Lagotis, I, 33. !' ait > I, 55, 56, 61 et 75. Lama, I, 75. Lamantin, I, 81 . Lamellibranches, I, 39. Lamna, 1, 237 Lampèlres, I, 283. Lamproie, I, 2,85' ’ Lancéolé, II, 288. Langouste, II, 481. Lapin, I, 33 et 36. Lapis porci, I, 36. Laque, I, 374. Larinus, 11, 31 1 . Lariosauridés, I, 142. Larves parasites, I, 396. Lccheguana, I, 343. iBLE ALPHABÉTIQUE. I Lcmodipodes, 1, 489. Lémuridés, I, 27. Lémuriens, I, 27. Lépidosirène, I, 275. Lépidôsléc, I, 243. Lépidostéidés, 1, 243. Lépidosterne, 1, lgi . Lepidurc, I, 490. Lépilémur, I, 127. Léporidés, I, 35. Leptognalbiens, 1, 188. Leptopluhire, I, 319. Lepus, I, 35. Lernée, I, 495, Lcruéidés, I, 495. Lernéoeéridés, I, 493. Lernéopodidés, I, 495. Leucocbloridie, II, 197. Leucopbrc, 11, 421 . Leucopbrydés, II, 421. Lézard, I, 198. Liasis, I, 184. Lichanotins, 1, 27. Lièvre, I, 35. Ligule, I, 232. Ligulidés, I, 232. Limace, II, 20. Limaeine, II, 21 et 37. Limaçon, II, 4 et 20. Limnadic, I, 49. Limnadiadés, I, 491. Limnéc, II, 21. Limnéidés, II, 2i. Limule, I, 477. Limulidés, I, 477. Linguatule, I, 499. Linguatulidés, I, 499. Lingulc, II, 39. Liothée, 1, 320. Liparis, I, 357. Lipoptène, I, 390. Litbobic, 1, 421 . Lilhobidés, I, 421. Lobilabre, 11, 288. Locuste, I, 317. Locustidés, I, 316. Loligopsis, II, 12. Lombric, II, 90. Lornhricidés, II, 90. Lonehoplériues, I, 393. Lophidés, I, 258. Lophobrancbes, I, 283. Lophopc, II, 78. Loricaire, I, 278. Loricaridés, I, 278. I Lorins, I, 27. TABLE ALPHABETIQUE. Loris, I, 27. Loutre, I, 45. Loxodon, I, 50. Lucane, l, 304. Lucilic, I, 396. Luciniadés, II, 67 . Luth, I, 145. Lycodou, I, 188. Lycoguathe, I, 184. Lycose, I, 446. Lyre, I, 121. M Macaque, I, 35. Macacins, I, 33. Macropodidés, I, 93. Macrorhine, I, 80. Macroscélidés, 1, 42. Macrothérium, I, S2. Macroures, I, 460. Mactridés, II, 379. Madréporaircs, H, 67. Magot, I, 23. Maïa, I, 479. Maigre, I, 256. Makis, I, 27 Malacobdelle, II, 190. Malacobdellidés, II, 191. Malacobdellins, II, 191. Malacoptérygicns, I, 232. Malacostracés, I, 474. Malaptérure, I, 278. Malléidés, H, 62. Mallopbages, I, 317. Malmignatte, I, 4 49. Mammifères, I, 7. Mauakiti, I, 113. Manalus, 1, 81. Manchot, I, 137. Mandrille, I, 25. Mangouste, I, 45. Manguslins, I, 45. Manidés, I, 92. Manon, II, 399. Mante, I, 316. Mautidés, I, 310. Maquereau, I, 257. Marmotte, I, 34. Marsupiaux, I, 93. Marte, I, 45. Marteau, 1, 238. Martinet, I, 116. Médusaires. II, 523. Méduses, II, 342. Médusidés, II, 255. Mégaderme, I, 30. Mégalosauridés, I, 142. Mégathères, 1,91. Mégathéridés, 1,91. Melette, I, 272. Mélicertidés, I, 503. Mclins, 1, 45. Mélipone, 1, 338. Méliponins, I, 338. Méloé, I, 309. Méloïdés, I, 304. Mélolonthidés, I, 314. Mélophage, I, 390. Membracins, I, 3G8. Ménidés. I, 236. Ménobrancbc, I, 223. Mcnopbmc, 1, 222. Mermis, II, 157. Méropidés, I, 114. Mésoplodon, I, 87. Metabola, I, 300. Microbdelle, H, 190. Microbdellins, II, 190. Micropsitte, I, 1 12. Microstomc, I, 289. Miel, I, 330. Mites, I, 433. Mitosata, I, 298. Mnestic, II, 339. Mole, I, 281. Mollusques, II, 3. Moloch, I, 197. Molosse, I, 30. Molossins, 1, 30. Monade, II, 423. Monadés, II, 423. Monodelphes, I, 12. Monodontins, I, 87. Monostomc, II, 208. Monostomidés, II, 207. Mouotrèmes, 1, 93. Mordcllidés, 1, 315. Morélie, 1, 184. Morpion, I, 380. Morue, I, 261 . Mosasauridés, I, 1 42. Moschidés, I, 69. Moschus, I, 69. Mouche, I, 296. Mouffette, I. 45. Mouflon, I, 59. Moule, II, 42. Mouton, 1, 59 et 63. Muge, I, 258. Mugilidés, I, 238. Mulle, I, 255. A48 TABLÉ Murène, 1, 266. Murénidés, I, 26S. Murenopsis, I, 232. Murex, II, 31. Muricidés, II, 30. Muridés, I, 34. Musaraigne, I, 43. Musc, I, 71. Muscidés, 1, 395. Musophagidés, I, 113. Mustélidés, I, 45. Mustélins, I, 45. Myadés, II, 67. Myasis, I, 397. Mydasea, I, 146. Myc, II, 68. Myéloneurés, 1, 1. Mygalins, 1, 42. Mylabre, I, 309. Mylètes, I, 270. Myliobalius, 1, 237. Mynias, II, 379. Myodaires, I, 395. Myopotame, I, 33. Myriapodes, 1, 416. Myrmei'ium, II, 399. Myrméeobie, 1, 90. Myrmécobidès, I, 90. Myrruécophages, 1, 92. Mvrmécophagidés, 1, 92. Myrmidon, I, 92. Mytilidés, II, 42. Myxine, I, 385. Myzostome, 1, 502. Myzostomidés, I, 502. N Nacre, II, 64, Naïades, II, 40. Naïdins, II, 92. Nais, II, 92. Naja, I, 178. Najins, I, 178. Nandinie, I, 45. Narcine, I, 239. Nardoa, l, 184. Narvral, I, 87. Nasique, I, 25. Natatores, 1, 136. Naticidés, II, 29. Nautile, II, 14- Nautilidés, H, 14 Ncedhamia, II, 325. Nélomys, I, 33. Nématobothrie, II, 213. ALPHABÉTIQUE. Nématoides, II, 95 et 9 Nematoidemn, II, 101. Némertc, il, 287. Némcrtidés, II, 287. Néraocères, I, 413. Néoméris, I, 87. Néphélis, II, 187. Neplitliius, II, 287. Nèréididës, II, 89. Néréidins, II, 89. Néritidés, H, 32. Nesodon, 1, 82. Névroptèrcs, I, 322. Newportie, I, 422. Nicotboé, I, 494. Nocthora, I, 26. Noctilion, I, 30. Noctilionins, I, 30. Noctilueidés, II, 426. Noctiluque, II, 420. Noctuellins, I, 360. Nocturnes, 1, 351. Notacanthe, l, 393. Notants, I, 245. Notocotylès, I, 290. Notodclphis, I, 209. Notonecte, I, 308. Notopholis, I, 198. Notornis, I, 132. Nototherium, I. 98. Nuinidique, I, 129. Nummulitc, II, 430. Nyctère, I, 30. Nyctëreute, 1, 45. Nyctéribie, 1, 391. Nyctéribidés, I, 391. Nyctinomc, I, 30. Nyctipithecus, 1, 26. Nyctophile, I, 30. Nymphiparcs, I, 389. O Obisie, I, 440. Octobothric, 1, 194. Oclodonlidés, I, 33. Octopodes, I, 428. Octopodidés, U, 9. Octopus, II, 9. Oculine, II, 379. Oculiuidés, II, 379. Odonata, I, 298. Odontobie, II, 152. Odontolithe, I, 52. OEstre, I, 404. OEstridés, I, 402. TABLE ALPHABÉTIQUE. ’M ÔEuf, I, 103. Oie, 1, 136. Oiseaux, I, 9. Onchididés, II, 24. Onchidie, II, 24. Onchocéphalés, I, 499. Onchocerca, II, 436. Onchocotyle, II, 193. Ondatra, I, 35. Oniscidés, I, 486. Onychoteuthe, II, 13. Ophidiens, I, 150. Opbiomore, I, 196. Ophiostorne, II, 108 et 161. Ophisaure, I, 195. Ophiure, II, 335. Ophiuridés, II, 335. Opisthoglyphes, I, 153 et 183. Opotérodoules, I, 155. Orang, 1, 24. Orcins, I, 87. Oribate, I, 461. Oribatidés, I, 461. Oriolidés, 1, 121. Ornitliodelphcs, I, 97. Ornithoïdes, 1,201. Ornithomyie, I, 391. Ornithorhyncidés, I, 98. Ornithorhynque, I, 98. Orobranche, II, 169. Orphie, I, 267. Orthagoriscidés, I, 281. Orthoptères, I, 315. Oryctérope, 1, 92. Oryctéropidés, I, 92. Oscabrion, II, 34. Oscinis, 1 , 401. Ostéodesmes, I, 2. Ostèodermes, I, 279. Ostéoglosse, I, 267. Ostéoglossidés, I, 267 . Ostéozoaires, I, 1. Ostracion, I, 282. Ostracionidés, I, 282. Ostréacés, II, 47. Olaridés, I, 80. Otidés, I, 131. Ouistiti, I, 26. Ours, I, 45. Oursin, II, 332. Ovins, I, 59. Oxybèle, I, 186. Oxycéphalius, I, 186. Oxyporus, I, 313. Oxyure, II, 126. P Paca, I, 33. Pachydermes, I, Pæphagomys, I, 33. Pagel, I, Pagure, I, 481. Palamédéidés, I, 130. Palémon, I, 483. Palémonidés, I, 483. Palconiscus, 1, 224. Paléosauriens, 1, 1 42. Palerpètes, I, Paludicelle, II, 79. Paludicellidés, 11, 79. Paludine, II, 28. Paludinidés, II, 28. Panda, 1, 45. Pangolin, I, 92. Paon, I, 123. Papilionidés. I, 352. Papillon, I, 351. Paradisidés, I, 1 20. Paradoxure, I, 45. Paramécidés, II, 418. Paramécie, II, 418. Pardalotte, 1, 120. Parthénogénésie, I, xu. Passereaux, I, 109. Passérilbrmes, I, 109. Patellidés, I, 31 . Pauxi, I, 124. Pécari, I, 76. Pectinidés, II, 61. Pectorales pédiculées, I, 258. Pedcles, I, 34. Pédicellidés, II, 78. Pedicinus, I, 38t. Pédiculidés, I, 376. Pediculus, I, 376. Pégase, I, 283. Pégasidés, I, 283. Pélage, I, 80. Pélagins, I, 80. Pélamide, 1, 182. Pélécanidés, I, 134. Pélias, I, 167. Pélobate, I, 212. Pélodyte, I, 212. Peltocéphale, 1, 145. Pénélope, 1, 124. ; Pcnnatule. II, 286. Pennatulidés, II, 286. Pentamères, I, 303. Pentastome, l, 499. Pentonyx, 1, 146. IT. 29 TABLE ALPIIABÉTlQti'JÎ. 450 Péramèle, I, 96. Péramélidés, I, 96. Peratherum, I, 97. Perce-oreille, I, 316 et 421. Perche. I, 233. Percidés, I, 253. Perdicidés, I, Péréas, I, 188. Pérennibrancbes, 1, 221. Péridinidés, II, 421. Péridinie, II, 421. Périssodactyles, 1, 33. Périops, I, 187. Péripate, II, 166. Péripatidés, II, 166. Perles, II, 40 et 63. Pérodictique, I, 27. Perroquet, I, 110. Pétauristins, I, 93. Petit-gris, I, 34. Pétrel, 1, 134. Petrodroma, I, 43. Pétroinyzonidés, I, 285. Phacochère, I, 76. Phaéton, I, 134. Phaétonidés, I, 134. Pbalangidés, I, 95. Phalange, I, 95. Phalénidés, I, 352. Phaléuins, I, 338. Phanérocarpés, II, 353. Pharyngognatlies, I, 251 . Phascogale, I, 96. Phascolarctins, I, 95. Phaseolome, I, 93. Phasiauidés, I, 123. Phatagin, I, 93. Phénicoptéridés, I, 130. Philoptère, I, 320. Phocéaiue, I, 83. Phocéuins, I, 87. Phocidés, I, 80. Pholadidés, II, 68. Phoques, I, 79. Phryne, I, 440. Phrynidés, I, 440. Phrynocéphale, I, 197. Phrynosomc, I, 198. Phthiriasis, I, 378 . Phthirius, I, 380. Phyllobolhridés, II, 230. Phyllobothridie, II, 230. Phyllopodes, I, 490. Phyllosome, I, 485. Phyllostome, I, 28. Phyllostomidés, I, 28. Physalidés, II, 352. Physeter, I, 83. Physétéridés, I, 83. Physis, II, 324. Physophoridés, II, 352. Pic, I, 112. Picidés, I, 1Î2. Pie, I, 120. Pic-grièche, I, 121. Piczata, l, 298. Pingouin, I, 137. Pinnothèrc, I, 480. Pintade, I, 123. Pipa, I, 208. Pipadés, I, 208. Pipradés, I, 115. Pipuncule, 1, 394. Piranha, l, 270. Pitheeia, I, 26. Pithécins, I, 24. Pithecus, I, 24. Placoldcs, I, 233. Plagiodon, I, 33 et 189. Plagioslomes, 1, 233. Planaires, II, 289. Planipennes, I, 322. Plataniste, I, 87. Platanistins, I, 87. Platémyde, 1, 146. Platipézines, I, 395. Plature, I, 182. Platycarcin, I, 479. Platyrhiuins, 1, 184. Platysternc, I, 145. Plesconic, II, 418. Plcsconidés II, 418. Plésiosauridés, I, 142. Plcurocotyle, II, 194. Pleurodèle, l, 21 5. Pleuronectes, I, 360. Plcuroncctidés, l, 360. Pleurotomidés, H, 30. I’Iicipennes, I, 322. Plongeon, 1, 137. Plongeurs, J, 136. Plumatelle, II, 78. Plumatellidés, 11, 78. Plumes, U, 100 Podarcis, 1, Podarge, I, 116. Podocnemis, I, 146. Podophrys, II, 432. Podophthulnics, I, 477. Podure, I, 383. Podurelles, I, 382. Poduridés, 1, 383. TABLE ALPHABÉTIQUE. Pœderus, I, 313. Poissons, I, 224. Poissons plats, ï, 2G0. Poissons vénéneux, I, 272. Pollicipes, I, 497. Pollyxénidés, I, 318. Polychre, I, 198. Polycotylaires, II, 192. Polycystine, II, 421 . Polydesmidés, I. 318. Polygnatha, I, 298. Polyodon, I, 247. Polyodoutidés, I, 247. Polypes, II, 341. Polyplectrou, I, 123. Polypodes, II, 166. Polypo-méduse, II, 348. Polyporus, II, 325. Polyptère, 1, 244. Polyptéridés, I, 244. Polystome, II, 194. Polystomidés, II, 194. Polyzonidés, I, 319. Pontidés, I, 496. Pontie, I, 496. Pontobdelle, 11,170. Porc, I, 76. Porcellion, I, 486. Porc-épic, I, 36. Porcins, I, 65. Porocephalus, II, 499. Porlunc, I, 479. Poulpe, O, 9. Prester, I, 169. Primates, 1, 23. Prionitidés, I, 144. Pristins, I, 237. Proboscidiens, I, 51. Processionnaire, I, 353. Proctotrcte, I, 198. Progai I insectes, I, 370. Proglottis, II, 322. Prolepte, II, 152. Proméropidés, I, 121. Promops, I, 30. Propitbèque, I, 27. Propolis, I, 327. Prostome, II, 388. Prostomidés, II, 388. Protée, I, 222 et II, 435. Protéroglyphes, I, 153. Protoscolex, II, 216. Protozoaires, II, 409. Psammophis, I, 184. Pseudhelminthes, II, 322. Pseudobranchus, I, 223. Pseudochire I, 95. Pseudope, I, 195. l’seudophidiens, I, 320- Pseudo-salamandre, I, 321. Pseudostomidés, 1, 33. Psittacidés, I, 111. Psittacus, l, 111. Psoropte, I, 462. Psyché, I, 351. Psyllins, I, 369. Pterobalæna, I, 90. Ptérodactylidés, I, 142. Ptéroderme, I, 28. Pleromys, I, 34. Ptéromysitis, I, 34. Pterophorus, 1, 360. Ptéropodes, II, 35. Ptéropodidés, I, 28. Ptéropte, I, 455. Pteropus, I, 27. Ptilocerque, I, 42. Ptiloptère, I, 136. Puceron, I, 369. Puce, I, 386. Pulex, I, 386. Pulicidés, I, 385. Punaise, l, 362. Pycnodus, I, 224. Pygocentre, I, 270. Pyrale, I, 358. Pyralins, I, 358. Pyrgome, I, 499. Pyrosome, II, 74. Python, I, 185. Pyxis, I, 145. K Races humaines, I, 21. Rachiodon, I, 188. Radiolaires, II, 430. Rage, 1, 50. Raie, I, 237. Rainette, I, 209. Rajidés, I, 237. Halle, I, 132. Ranidés, I, 208. Ranins, I, 209. Rat, I, 35. Rat à bourse, I, 33. Ratel, I, 45. Raton, I, 45. Réduve, I, 362. Renard, I, 45 et 46. Renne, I, 68. Reptiles, I, 137. TABLE ALPHABÉTIQUE. k 52 Requin, I, 238. Rhabditis, II, 385. Rhabdocélés, II, 291. Rhamphastidés, I, 112. Rhinatrème, I, 221. Rhinéchis, I, 56. Rhinobate, I, 237. Rhinocéridés, I, 56. Rhinocéros, I. Rhinolophe, I, 30. Rhinolophidés, I, 30. Rhinopbis, I, 189. Rhinopome, I, 30. Rhipiplères, I, 385. Rhizostomfe, II, 354. Rhizoslomidés, H, 354. Rhopalophore, II, 207. Rhynchocyon, I, 42. Rhynchosauridés, I, 142. Rhyngota, I, 299. Ricin, I, 317. Ricinidés, I, 317. Roitelet, 1, 120. Rollier, I, 115. Rongeurs,!, 31. Rorqual, 1, 90. Rotateurs, I, 503. Rotifère, I, 505. Rotiféridés, I, 505, Roussette, I, 27 et 237. Ruminants, I, 59. Rupicapra, I, 64. Rupicolidés, I, 115. Rytine, f, 80. S Sagitta, II, 96. Sagittidés, II, 96. Sagittule, 11, 324. Salamandre, I, 215. Salamaudridés, I, 215. Salamandrine, I, 215. Salangane, I, 117. Salmonidés, I, 267. Salpa. II, 75. Salpidés, II, 75. Sangsue, II, 117. Sarcopsylla, I, 387. Sarcopte, I, 464. Sarcoptidés, I, 462. Saturnie, I, 352. Saumon, I, 268. Sauriens, I, 191. Saurophidiens, 1, 150. Saurophis, I, 195. Sauterelle, I, 317. Saxicavidés, II, 67. Scaphyrhynque, I, 247. Searabéidés, I, 314. Scénopiniens, I, 394. Sehizotarses, I, 411. Scie, 1, 237. Scièue, I, 256. Sciénidés, I, 256. Scincidés, I, 195. Scinquc, I, 196. Sciridés, I, 454. Sclérostome, II, 103. Sclérostoinidés, II, 103. Scolechiasis, I, 397. Scolécophides, I, 155. Scolex, II, 221. Scolopendre, I, 421. Scolopendrelle, I, 423. Scolopendridés, I, 421. Scolopendropsis, I, 424. Scolopocryptops, I, 421. Scombéridés, I, 256. Scopulipcdes, I, 341 . Scorpène, I, 255. Scorpion, I, 433. Scorpionidés, I, 430. Scorpius, I, 433. Scutigère, I, 420. Scyllare, I, 481. Scyllium, I, 237. Seyphie, II, 399. Scytale, I, 184. Scytalins, I, 181. Seiche, II, 11. Sélaciens, I, 236. Sépia, II, 7. Sépiadés, H, 11. Sépiole, II, 13. Sépiotculhe, U, 13. Seps, I, 351. Serpulidés, II, 87. Serran, I, 196. Sertulaire, I, 359. Sertularidés, I, 359. Sésins, I, 351. Sevum, 1, 64. Shcltopusik, I, 195. Sicboldie, I, 222. Simusauridés, I, 142. Sipbonaptères, I, 385. Siphouie, II, 399. Siphonophores, II, 350. Siphonops, I, 220. Siphonostomes, I, 494. Siponcle, II, 93. 453 TABLE ALPHABETIQUE. Siponculidés, II, 93. Siredon, I, 223. Sirène, I, 223. Sociétaires, I, 326. Solénoglyphes, I, 133. Solpuge, I, 451. Sonneur, I, 212. Sparidés, I, 236. Spatangidés, il, 331. Spatulaire, I, 217. Spectridés, I, 316. Spermatozoaires, II, 323 et 4 13. Spermatozoïdes, II, 323 et 413. Sphærodus, 1,244. Sphargis, i, 146. Sphenops, I, 196. Sphérozoaires, II, 1. Spherozoum, II, 432. Sphrodus, I, 313. Sphyngidés, I, 351. Sphynx, I, 331. Spiroptère, 1, 146. Spirule, II, 13. Spirure, II, 147. Spongiaires, II, 388. Spongidés, II, 401 . Spongillc, II, 398 et 405. Spongillidés, II, 403. Sporocystes, II, 196. Squale, I, 238. Squamifères, I, 256. Squamodermes, I, 248. Squatine, I, 238. Squatinins, I, 238. Squille, I, 483. Squillidés, I, 485. Staphylin, I, 314. Staurotype, I, 145. Stéarine, I, 65. Stelléridés, H, 382. Stellion, I, 197. Stéphanure, II, 107. Sternotère, I, 146. Stomachide, II, 121 . Stomapodes, I, 484. Stomoxc, I, 396. Strebla, I, 391. Strepsiptères, I, 385. Strobile, II, 220. Strombidés, II, 31. Strongle, II, 111. Strongylidés, II, 110. Slurioniens, I. Stylops, I, 383. Subbrachicns, I, 260. Subulicornes, I, 322. Suceurs, I, 385. Suint, I, 63. Syllidés, II, 303. Synapte, II, 340. Synaptidés, II, 340. Syncorine, II, 357. Syngame, II, 105. Synistata, II, 298. Systolidcs, I, 503. T Tabanidés, I, 393. Tænia, II, 239. Talégalle, I, 124. Talève, I, 132. Talpidés, 1, 42. Tamandua, I, 92. Tamanoir, I, 92. Tamarin, I, 26. Tanagridés, I, 121. Tangara, I, 121. Tanlale, I, Tanrec, I, 42. Tanystomes, I, 393. Taon, I, 393. Tapir, I, 56. Tapiridés, I, 56. Tarbophis, I, 184. Tardigrades, I, 91 et 473. Tarentule, I, 446. Taret, I, 68. Tarsier, I, 27. Tatou, 92. Teigne, I, 360. Tclégone, I, 434. Téléostéins, I, 348. Tclphusc, I, 479. Tclerpeton, I, 206. Télesto, II, 384. Tellinidés, II, 67. Télyphono, I, 439. Télyphonidés, 1, 439. Tcmera, I, 239. Tenebrio, I, 314. Ténia, II, 239. Téniadés, II, 239. Tenlhrcdines, I, 360. Ténuirostres, I, 121. Térébrants, I, 348. Tcrctuluircs, II, 287. Testudinidés, I, 143. Testudo, I, 145. Téthydés, 11, 404. Téthye, II, 405. Téthys, II, 27. 454 Tétrabranches, II, 14. Tétragule, I, 499. Tétramères, I, 304. Totraonidés, I, 124 Tétrastoine, II, 213. Tétrouyx, I. 14a. Thalassidrome, 1, 134. Thalassochélis, i, 146, Tlialassophides, I, 155. Thalassothèriens, I, 77. Théraphoses, I, 442. Thylacyue, 1, 96. Thysanoures, I, Tichodrome, 1, 122. Tinamidés, I, 132. Tinamou, I, 132. Tinéins, I, 360. Tiaèidés, I, 360. Tinochore, I, 124. Tinochoridés, I, 124. Tipule, I, 413. Tipulidés, I, 41S. Todidés, I, 114, Togue, II, 397. Tomoptéridès, II, 94. Torcoi, I, 112. Torpèdinins, I, 238. Torpille, I. 239. Tortue, I, 145, 147. Totipalmes, 1, 133. Toucan, I, 112. Touraco, I, 112. Trachélomonas, II, 422. Traehinus, I, 243. Tragopan, I, 123. Tragops, I, 185. Tragule, I, 69. Tréhala, I, 301. Trèmatodes, II, 192. Trémoctope, I, 10. Trépang, II, 339, Tricala, II, 311. Trichécidés, I, 122. Trichète, II, i 87 . Tricliine,ll, 159. Trichocéphale, IU130. Trichode, II, 421, Trichodecte, I, 349 Trichodidés, II, 421 . Trichomonade, II, 423. Trichosome, II, 127. Tridacne, II, 63. Triénophore, I, 239. Trigle, I, 235. Triglidés, I, 255. Triglyphodoutes, I, 183. TABLE ALMIABÈTIQÜE. Trigonocépbale, I, 163. Trilobites, I, 491. Trimères, I, Triodon, I, 282. Triodontidés, I, 281. Triouguliu, I, 310, Trionyx, 1, 146. Trionycidés, 1, 146. Tristome, II, 193. Tristomidés, II, 193. Tritomegas, I, 222. Triton, I, 216. Trochidés, II, 32. Trochilidés, 1, 122. Troglodyte, I, 25. Troglodytins, 1, 21. Trogonidés, I, 1 13. Trogonophidés, I, 191. Trogonophis, I, 191. Trogulidés, I, 453. Trombidés, 1, 454. Trombidie, 1, 454. Tropidolaime, 1, 166. Tropidonote, I, 187. Tropidosaure, I, 198. Truite, I, 267. Trygonins, I, 237. Tnbicinelle, I, 498. Tubiporaires, II, 380. Tubipore, II, 381. Tubiporidés, II, 381. Tubulaire, 11, 356. Tuniciers, II, 69. Turbellariés, II, 285. Turbinolidés, 1, 379. Turdidès, I, 121. Tursiops, I, 87. Tylodins, I, 486. Typhloleptidés, II, 290. Typhlopidés, I, 190. Typhlops, I, 190. Tyroglyphe, I, 462. U Ddonelle, II, 193. Udonala, I, 298. Ulonata, I, 298. Unau, I, 91 . üpupidès, I, 1 21. Urcéolaire, II, 117. üromaatyx, 1, 197. Uropeltidés, 1,189. üropeltis, I, 189. Urotrichus, I, 42. Ursidés, I, 45. TABLE ALPHABÉTIQUE. Urtication par les actinies, II, 378. — par l’alucite, I, 360. — par les chenilles, I, 354. . — par les méduses, II, 354. — par les polypes, II, 344. V Vampyre, I, 28. Vampyrins, I, 28. Varan, 1, 195. Varanidés, I, 195. Vastré, 1, 267. Vélelle, II, 352. Vélellidés, II, 352. Vénénosité des poissons, I, 2/2. Vénéridés, II, 60. Venin des abeilles, I, 335. — araignées, I, 445. — scolopendres, I. 422. — scorpions, I, 438. — serpents, I, 170. Ver de Médine, II, 134. Vermes (Linné), II, 1. Vermétidés, II, 23. Vermifuges, II, 322. Vers, II, 80. Vers intestinaux, 11,292. Vers rubanés, 11, 215. Vertumnus, II, 291. Vésicants, 1, 304. Vésicularidés, II, 79. Vespidés, 1, 343. Vespertilion, I, 30. Vespertilionidés, 1, 30. Vespertilionins, 1, 30. Vibrion, 11, 424. Vibrionidés, II, 424. Viscache, I, 33. Vitellus, I, 104. h Vipère, I, 168 et 170. Vipéridés, I, 158. Vipérins, 1, 159. Viverridés, I, 45. Viverréum, I, 47. Viverrins, I, 45. Volutidés, II, 31 . Volvocidés, II, 422. Volvox, II, 422. Vorticelle, II, 415. Vorticellidés, II, 415. X Xénoderme, I, 189. Xénodon, I, 187. Xénos, I, 385. Xiphias, I, 258. Xiphosures, I, 476. V Yack, I, 59. Yunx, I, 112 . Z Zaménis, I, 187. Zèbre, I, 54. Zébu, I, 62. Zeus, I, 257. Zibeth, I, 48. Ziphidés, I, 86. Ziphius, I, 86. Zoanthaires, I, 375. Zoanthe, I, 379. Zonure, 1, 195. Zoopoïèse, I, 298. Zoospermes 11, 325 et 413. Zorille, I, 45. Zyguénins, I, 238. FIN DE LA TAIILE ALPHABÉTIQUE. ' * . .V • il'.: J 1 ■ . y .1: i . ' 4 ( 5