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Full text of "Mémoires présentés par divers savants"

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MEMOIRES 

PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS 

\    L'ACADÉMIE 
DES  INSCRIPTIONS   ET    BELLES-LETTRES 


DEUXIEME   SERIE 
VI 


PARIS 

K\    ^  ENTE    CHEZ    C.    KLINCKSIECK 


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MÉMOIRES 

PRÉSENTÉS   l>\R    DIVERS    SAVANTS 

À   L'ACADÉMIE 
DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

DE 

L'INSTITUT  DE  FRANCE 
DEUXIÈME  SÉRIE 

ANTIQUITÉS   DE   LA    FR  VNCE 
TOME  VI 


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■ — 


PARIS 

I  M  P  R 1  M  E  RI  E   N  \T  1 0  IN  A  L  E 


\l   DCCC  I.WW  III 


! 


DEl  MÊME   PARTIE 


MÉMOIRES 


PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS 

À  L'ACADÉMIE 

DES 

INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 


ETUDE 

SUR 

LA  VIE  DE  JEAN  LE  MERCIER, 

13. . -1397, 

PAR  H.  MORANV1LLÉ. 


AVANT-PROPOS. 

L'auteur  de  la  Vie  de  Jean  le  Mercier  n'a  pas  la  prétention 
d'avoir  révélé  le  rôle  considérable  qu'a  joué  son  héros;  mais  au 
moins  il  espère  avoir  réussi  à  attirer  l'attention  sur  son  influence 
politique  à  la  fin  du  xive  siècle.  Loin  d'avoir  occupé  la  première 
place  après  le  roi  dans  la  direction  des  affaires  du  pays  pen- 
dant de  longues  années  comme  son  ami  Bureau  de  la  Rivière, 
il  a  eu  une  position  longtemps  plus  modeste,  mais  au  moins 
aussi  utile.  Après  avoir  donné  aux  trésoriers  des  guerres,  ses 
collègues  et  ses  successeurs,  l'exemple  d'une  comptabilité  sans 
reproches,  il  a  dirigé  avec  une  honnêteté  à  toute  épreuve, pen- 
dant plus  de  quinze  ans,  les  opérations  financières  du  royaume , 

Sav.  ÉTRA.NG.  II*  série,  t.  VI,  2°  partie.  > 

UIPUUtBIE    HiriOtALC. 


■2         ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES- LETTRES. 

pour  achever  à  la  tête  du  gouvernement  général  une  carrière 
commencée  dans  les  rangs  les  plus  modestes,  et  mourir  en  dis- 
grâce après  avoir  joué  sa  tête  dans  une  lutte  inégale  et  impru- 
dente contre  les  oncles  de  Charles  VI.  En  somme,  il  s'est  trompé 
quand  il  a  cru  qu'il  suffirait  à  des  hommes  nouveaux,  pour  se 
maintenir,  de  tenter  la  suppression  de  privilèges,  en  ne  s'ap- 
puyant  ni  sur  l'aristocratie,  ni  sur  la  partie  éclairée  du  peuple 
lelle  (lue  l'Université  et  même  en  mécontentant  ces  deux  partis 
loul  ensemble;  il  n'a  pas  compris  qu'il  se  perdait  irrémédiable- 
ment, le  roi  ne  pouvant  évidemment  continuer  à  le  soutenir 
longtemps  à  la  fois  contre  ses  oncles  et  contre  l'Université. 
Même  pour  la  haute  bourgeoisie  qui  était  la  petite  noblesse  du 
temps  et  pour  le  peuple,  cet  homme,  dont  il  est  difficile  de  fixer 
le  lieu  d'origine  et  les  commencements,  n'était  qu'un  parvenu 
auquel  on  reprocha  jusque  dans  sa  propre  famille  de  manilester 
un  orgueil  illimité;  son  autorité  devait  paraître  d'autant  plus 
lourde  à  la  masse  populaire,  qu'il  s'en  rapprochait  davantage 
par  son  origine.  Enfin  il  avait  été  presque  constamment  chargé 
de  l'administration  financière,  et  avait  été  un  instrument  intel- 
ligent entre  les  mains  de  Charles  V  qui  l'avait  formé;  c'était 
un  titre  de  plus  à  la  haine  publique,  et  il  faut  avouer  que  les 
titulaires  de  ces  fonctions  ont  été  rarement  populaires.  Aussi, 
au  moment  de  sa  chute,  aucune  voix  ne  s'éleva  en  faveur  de 
Jean  le  Mercier  ni  de  ses  collègues,  et  si  leur  constante  intégrité 
les  fit  échapper  à  un  traitement  trop  rigoureux,  elle  ne  les  sauva 
cependant  pas  de  l'oubli.  C'est  au  point  qu'à  partir  de  leur 
disgrâce,  on  a  toutes  les  peines  du  monde  à  trouver  trace  de 
leur  nom  :  ils  disparaissent  totalement  de  la  scène.  Assuré- 
ment leur  zèle  et  leur  fidélité  méritaient  une  autre  récom- 
pense; mais  il  faut  reconnaître  que  leurs  contemporains  au- 
raient eu  bien  de  la  peine  à  montrer  quelque  reconnaissance 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  3 

pour  l'organisateur  de  la  perception  des  aides ,  ce  mal  nécessaire , 
qui  longtemps  a  fait  maudire  le  nom  de  Charles  V. 

Telle  a  été  la  vie  de  Jean  le  Mercier;  plusieurs  traits  en 
avaient  été  recueillis  par  le  P.  Anselme.  M.  L.  Delisle  s'y  était 
aussi  arrêté  et  avait  apprécié  tout  l'intérêt  que  pourrait  pré- 
senter un  mémoire  sur  ce  personnage  :  ce  sont  ses  bienveillants 
conseils  et  ses  encouragements  qui  l'ont  provoqué. 

Il  n'eût  pas  été  sans  intérêt  de  donner  les  comptes  aussi 
complets  que  possible  de  Jean  le  Mercier  pour  l'époque  pen- 
dant laquelle  il  a  été  trésorier  des  guerres;  mais  il  aurait  fallu 
les  reconstituer  de  toutes  pièces  et  voici  comment.  Nous  n'avons 
en  réalité  que  des  extraits,  assez  copieux  il  est  vrai,  mais  non 
pas  les  comptes  eux-mêmes.  Or,  grâce  aux  nombreuses  quit- 
tances échappées  aux  incendies  de  la  Chambre  des  comptes 
et  conservées  un  peu  partout,  mais  surtout  à  la  Bibliothèque 
nationale,  il  eût  été  possible  de  compléter  les  fragments  de 
comptes  que  nous  possédons,  et  de  reconstituer  en  très  grande 
partie  les  comptes  originaux.  Mais  les  limites  de  temps  qui  nous 
étaient  imposées  ne  pouvaient  nous  laisser  l'espoir  de  terminer 
les  dépouillements  nécessaires,  qui  auraient  exigé  un  labeur  de 
plusieurs  années;  de  plus  il  était  douteux  que  l'intérêt  de  cette 
restitution  fût  proportionné  à  l'effort  qu'elle  eût  exigé.  Ces 
diverses  considérations  ont  décidé  à  se  contenter  des  extraits 
de  comptes  qui  sont  fournis  par  deux  copies  empruntées 
l'une  à  Gaignières,  l'autre  à  l'abbé  De  Camps,  auxquelles  ont 
été  ajoutées  les  mentions  des  quittances  relevées  au  cours  du 
travail. 

C'est  maintenant  le  lieu  d'expliquer  et  de  justifier  l'insertion 
dans  une  étude  sur  la  vie  de  Jean  le  Mercier  d'un  chapitre  où 
il  est  traité  de  la  perception  des  aides  plus  spécialement  en 
Normandie,  et  vers  1370.  D'abord  il  semblait  qu'après  le  livre 


!i        ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

de  M.  Vuitry  '  il  restait  quelque  chose  à  dire  sur  la  perception 
des  aides;  M.  Izarn2  Ta  compris  et,  après  avoir  judicieusement 
fait  choix  d'un  très  curieux  document  signalé  et  utilisé  par 
M.  Delisle 3,  il  s'en  est  servi  d'une  façon  moins  complète  qu'il 
n'eût  été  désirable.  H  a  paru  que  le  sujet  n'était  pas  épuisé ,  qu'en 
outre  il  n'était  pas  inutile  d'ajouter  aux  renseignements  fournis 
par  un  seul  registre  ceux  qui,  concernant  la  même  époque,  se 
trouvaient  dans  divers  dépôts.  De  là  à  avoir  fait  un  travail  com- 
plet sur  les  aides  sous  Charles  V,  il  y  a  loin;  c'est  un  simple 
jalon  de  posé  :  ce  seront  les  premières  bases  d'une  étude  plus 
spéciale  à  laquelle  nous  sommes  loin  de  renoncer.  Si  enfin  nous 
avons  examiné  plus  particulièrement  la  Normandie,  cela  tient 
d'abord  à  l'existence  d'un  document  de  premier  ordre  qui  con- 
cerne cette  région  '',  ensuite  à  ce  fait  que  les  pièces  détachées 
qui  intéressent  cette  province  sont  en  nombre  encore  considé- 
rable; puis  l'ordre  financier  y  a  été  d'autant  plus  grand  que 
la  Normandie  produisait  au  trésor  plus  que  tout  autre  pavs, 
à  cause  de  la  richesse  de  ses  habitants  et  de  la  densité  de  la 
population5;  en  dernier  lieu,  c'est  assurément  la  région  de 
la  France  où  Jean  le  Mercier  a  été  le  plus  souvent  envoyé  soit 
pour  inspecter  les  comptes  des  receveurs,  soit  pour  surveiller 
et  hâter  la  rentrée  des  aides. 

Je  ne  veux  pas  terminer  ce  rapide  exposé  sans  remercier 
tous  ceux  qui  ont  bien  voulu  s'intéresser  à  cet  essai.  Après 
AI.  L.  Delisle,  que  je  prie  d'agréer  ici  l'hommage  de  ma  pro- 
fonde reconnaissance,  je  ne  puis  oublier  M.  J.  Lair,  dont  les 

1    Etudes   sur  le  régime  financier  de   la  s  Arch.  nat. ,  KR   iob. 

France,  3  vol.  in-8",  1884.  5  L'aide  dite  de  la  rançon  du  roi  Jean 

Compte  des  recettes  et  des  dépenses  du  n'eul    pas  cours   dans   les    sénéchaussées 

roi  de  Navarre.  du   Midi,  qui  avaient  préféré   payer   une 

Histoire  du  château  et  des  sires  de  Saint-  somme    fixe    qu'elles    recouvraient   elles- 

Sauvem-le  Vicomte,  Preuves.  mêmes. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  5 

conseils  m'ont  été  si  utiles.  Je  suis  redevable  d'indications  pré- 
cieuses à  M.  le  comte  Albert  de  Circourt,  et  je  ne  dois  pas 
moins  à  l'obligeance  de  mon  ami  M.  Eugène  Jarry. 

CHAPITRE  PREMIER. 

13.  .  à  1369. 

L'un  des  principaux  articles  '  du  traité  de  Brétigny 
(8  mai  î  36o)  fixait  la  rançon  du  roi  Jean  à  trois  millions  d'écus 
d'or  payables  en  plusieurs  termes.  Le  premier,  au  payement 
préalable  duquel  était  subordonnée  la  délivrance  du  roi,  se 
montait  à  600,000  écus  que  le  régent  voulait  trouver  rapide- 
ment ". 

Parmi  les  noms  des  agents  que  Charles  employa  alors,  on 
relève  celui  de  Jean  le  Mercier.  On  ne  sait  rien  de  précis  sur 
sa  naissance.  Le  père  Anselme,  dans  l'article  qu'il  consacre  à 
Jean  le  Mercier,  dit  qu'il  était  Écossais  de  nation.  Peut-être  a-t-il 
été  amené  à  cette  opinion  par  ce  fait,  qu'à  la  même  époque, 
il  y  avait  aussi  à  la  cour  un  Jeban  Mercer  «  du  pays  d'Escosse  », 
que  Charles  V  envoya  au  mois  de  juillet  1877  à  Harfleur, 
pour  inspecter  sa  flotte  et  celle  que  le  roi  de  Castille  mettait  à 
la  disposition  de  son  allié3.  Le  religieux  de  Saint-Denis  dit, 
dans  sa  chronique,  que  Jean  le  Mercier  était  «  ex  humili  plèbe 
natum  »\  Ce  témoignage  paraît  assez  vraisemblable  ;  il  concorde 
d'ailleurs  avec  les  renseignements  que  nous  avons  pu  recueillir. 
Il  est  vrai  que  dans  son  Histoire  de  Charles  VI5,  Jean  Jouvenel 
des  Ursins  prétend  que  «  gentilhomme  et  noble  estoit  de  père 

1   Art.  xiv.  4  Chronique  du  religieux  de  Saint-Denjs 

'   Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  2i5.  contenant  la  règne  de  Charles  VI,  éd.  Bella- 

3  L.  Delisle,  Mandements  de  Charles  V,  guet,  I,  p.  q5o. 

ii°  i^i/j.  ''  Edition Denys Godefroy,  1 653, p. 69. 


6        ACADOITE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

et  de  mère,  lesquels  n'estoient  pas  si  bien  héritez  qu'on  pourroit 
bien  dire,  mais  ils  en  vivaient».  Cette  assertion  contredit 
formellement  celle  du  religieux  de  Saint-Denis.  Au  premier 
abord  elle  paraît  plus  digne  de  foi,  car  le  père  de  l'archevêque 
de  Reims  auteur  de  la  chronique,  Jean  Jouvenel,  avocat  au 
Parlement  et  prévôt  de  Paris,  était  neveu  par  alliance  de  Jean 
le  Mercier;  et  l'archevêque  était  lui-même  filleul  de  notre 
personnage.  Mais  c'est  précisément  en  raison  de  cette  alliance, 
qu'il  faudrait  peut-être  préférer  l'opinion  du  religieux  de 
Saint-Denis  comme  plus  désintéressée.  Il  faut  ajouter  que 
nous  verrons  Jean  le  Mercier  encore  qualifié  de  «honestus  et 
providus  vir»  le  27  septembre  i38i,  dénomination  qui  ne 
paraît  pas  pouvoir  être  appliquée  à  un  noble  d'extraction.  Enfin 
il  fut  anobli  en  i3y4,  c'est  la  meilleure  preuve  que  son  père 
n'était  pas  gentilhomme. 

Les  chroniques  ne  nous  disent  rien  de  plus.  Quant  aux  ren- 
seignements que  peuvent  fournir  les  actes,  on  ne  doit  les  ac- 
cueillir qu'avec  une  grande  prudence;  car  aucun  nom  n'a  été 
plus  commun  que  celui  du  personnage  qui  nous  occupe.  On  a 
pu  croire  que  Jean  le  Mercier  était  de  Gisors  et  garde  des 
garnisons  des  grains  du  duc  de  Normandie  '  :  c'est  en  raison 
de  cette  origine  que  l'on  aurait  pu  le  rattacher  à  un  Jean  le 
Mercier,  garde  du  scel  aux  obligations  de  la  châtellenie  de  Gi- 
sors, et  qui  figure  dans  un  acte  daté  de  mai  1 333 2.  Une  autre 
pièce  émanée  du  même  Jean  le  Mercier  porte  la  date  du  3i  oc- 
tobre 1 35 1  3.  Cette  origine  paraissait  s'accorder  assez  avec  ce 
que  dit  le  religieux  de  Saint-Denis  :  «  ex  humili  plèbe  natum.  » 

1   L.  Dèlisle,  Hist.  de  Suint-Sauveur-k-  3  Bibl.  nat.,  Cabinet  des  titres,  Pièces 

Vicomte,  p.  187,  note/i.  originales,    vol.     193 1 ,    dossier    44-i  iS , 

'  Mémoires  et  notes  de  Le  Prévost ,  t.  II ,  n°  3. 
p.  327. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS,  7 

Mais  un  extrait  de  comptes  de  i36o,  dit  en  propres  termes: 
«  Reginaldus  le  Mercier  fdius  et  hères  définie ti  Joannis  le  Mer- 
cier quondam  provisoris  garnisionum  bladorum  et  vinorum 
annis  1 347,  ^48  et  1 349  Pr0  hospitio  Régis  et  Joannis  tem- 
pore  quo  erat  dux  Normannie1.»  Le  garde  des  garnisons  des 
grains  était  donc  mort  avant  1369  :  le  texte  est  formel,  et  il 
n'y  a  plus  à  y  revenir;  notre  Jean  le  Mercier,  par  conséquent, 
n'est  pas  originaire  de  Gisors  et  n'a  pas  été  maître  des  garnisons 
des  grains  du  duc  de  Normandie.  Malheureusement  il  n'y  a 
pas  d'autre  attribution  à  présenter,  et  nous  n'avons,  jusqu'à 
présent,  rien  trouvé  sur  l'origine  de  notre  personnage. 

Cependant  nous  ajouterons  que,  d'après  son  propre  témoi- 
gnage, Jean  le  Mercier  avait  un  frère  qui  s'appelait  Perrinet  ou 
Pierre  le  Mercier2.  C'est  lui  que  nous  rencontrerons  comme 
lieutenant  de  Jean  le  Mercier  lorsque  celui-ci  devint  trésorier 
des  guerres.  Pierre  le  Mercier,  qui  devint  notaire  du  roi,  épousa 
Jeanne  de  Saint-Riquier 3;  aussi  est-il  quelquefois  appelé  Pierre 
le  Mercier  dit  de  Saint-Ricjuier.  La  suite  de  ce  récit  exposera  les 
ennuis  que  ce  personnage  dut  causer  à  son  frère. 

Jusqu'en  1 358 ,  les  documents  font  donc  complètement  dé- 
faut; mais  à  partir  de  cette  date,  Jean  le  Mercier  a  contresigné 
des  pièces  émanées  de  la  chancellerie  royale  4;  il  est  donc  con- 
stant que,  dès  lors,  il  était  notaire  et  secrétaire  du  roi.  De  plus, 
le  26  janvier  1 36o  (n.  st.) ,  qualifié  de  clerc  et  secrétaire  du  roi, 
il  traita  de  la  reddition  de  la  ville  de  Creil5  occupée  par  les 

1  Bibl.nat.  .Nouv.acq.lat.  i84,fol.25v°.  Jean  le  Mercier  est  hors  de  doute  (Arch. 

"  Pièces  justificatives,  n°  XVI11.  nat.,  JJ  90, fol.  33  v°).  Voir  pour  mai  i36o 

3  Bibl.  nat..  Cabinet  des  titres.  D;  Ville-  JJ  87,  fol.  173  r°  et  fol.  86  r°.  Les  trois 
vieille,  Trésor  généalogique,  t.  58,  fol.  16.  pièces    suivantes    sont    datées    de    Bou- 

4  La  première  est  de  février  i358  (n.  logne-sur-mer  :  JJ  88,  fol.  63  r°;  JJ  88, 
st.);  le  nom  y  est  écrit  :  «  J.  le  Marcier.  »  fol.  63  v°;  JJ  88,  fol.  5i  r°. 

Il  semble  cependant  que  l'attribution  à  5  P.  Anselme,  t.  VIII,  p.  34a. 


8        ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Vnglo-Navarrais.  Le  régent  (Charles  Y)  tenait  beaucoup  à  s'as- 
surer la  possession  de  cette  place.  Charles  le  Mauvais  consen- 
tit à  la  lui  céder  moyennant  six  mille  royaux  d'or1.  C'est  la 
première  fois  que  l'on  voit  Jean  le  Mercier  mêlé  à  des  négo- 
ciations, et  il  est  permis  de  croire  qu'il  y  déploya  des  qualités 
de  nature  à  frapper  l'attention  du  régent;  au  moins,  depuis  lors, 
commence-t-il  à  être  un  peu  plus  en  lumière. 

On  a  vu  quel  avait  été  le  chiffre  fixé  pour  la  rançon  du  roi  Jean; 
on  sait  également  que,  pour  acquitter  cette  somme  énorme, 
il  fallut  avoir  recours  à  des  impôts  extraordinaires  dits  aides 
pour  la  rançon  du  roi  Jean,  en  même  temps  qu'à  des  emprunts. 
Les  instructions  adressées  par  le  régent  à  un  des  commissaires 
chargés  de  lever  les  sommes  exigées  nous  ont  été  conservées; 
elles  sont  contresignées  par  Jean  le  Mercier2,  mais  il  est  bien 
douteux  qu'il  ait  eu  quelque  part  dans  leur  rédaction;  aussi 
n'insisterons-nous  pas  sur  leur  teneur;  on  se  bornera  à  faire 
remarquer  que  la  recette  devait  être  centralisée  à  Saint-Omer 3, 
où  le  régent  passa  le  12  juillet,  probablement  pour  recueillir 
l'argent  réuni.  Il  semble  certain  que  Jean  le  Mercier  ne  l'ac- 
compagna pas.  En  effet,  le  22  mai  i36o  il  était  déjà  en  Nor- 
mandie, à  Rouen,  auprès  de  Louis  d'Harcourt,  vicomte  de  Châ- 
tellerault,  auquel  le  régent  l'avait  attaché'1.  Louis  d'Harcourt 
était  chargé  d'opérer  «  la  vuidange  des  forteresches  Anglesches 
de  Normendie  ».  Ces  forteresses  étaient  Saint-Vaast-sur-Seule 
et  Lingèvre,  que  les  Anglais  auraient  dû  rendre  sans  condi- 
tions à  Louis  d'Harcourt,  mais  dont  ils  firent  acheter  la  remise5, 
et  Honfleur. 

1   Boursier,  Histoire  de  Creil ,  p.  108.  court  fut  institué  lieutenant  du  roi  en  Nor- 

3   Bibl.  de  l'Ecole  (les  chartes,  t.  XXXVI ,  mandie  par  lettres  du  10  avril   1060.  — 

p.  81.  Laroque,  Preuves  de  l'Histoire  généalogique 

3   $  ix  dos  Instructions.  de  la  maison  d'Harcourt ,  t.  IV,  p.  1102. 
'  Pièces  justificatives,  n°I.  Louis d'Har-  6  Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  118. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  9 

Ce  ne  fut  qu'en  i36i,  vers  le  mois  d  avril1,  après  que  les 
états  du  bailliage  de  Caen  eurent  voté  une  aide  destinée  à  satis- 
faire l'avidité  des  Anglais,  que  Saint-Vaast  et  Lingèvre  furent 
remis  à  Louis  d'Harcourt,  lieutenant  du  roi2.  Un  receveur 
spécial,  Jean  Mauvoisin,  bourgeois  de  Caen3,  et  Renier  le  Cou- 
telier, vicomte  de  Bayeux  \  furent  chargés  de  centraliser  le 
produit  de  l'aide  ainsi  votée.  Mais,  en  sa  qualité  d'bomme  de 
guerre,  Louis  d'Harcourt  s'entendait  peu  aux  questions  finan- 
cières, et  le  régent  tenait  à  mettre  en  la  compagnie  de  son  lieu- 
tenant quelqu'un  qui  pût  lui  rendre  un  compte  exact  de  la 
partie  financière  de  l'opération. 

Le  21  juillet,  Jean  le  Mercier  était  toujours  en  Normandie, 
à  Arques,  remplissant  probablement  auprès  du  lieutenant  royal 
les  mêmes  fonctions  que  précédemment 5.  Le  20  juillet,  il  était 
de  nouveau  à  Rouen ,  où  il  se  faisait  rembourser  des  avances 
qu'il  avait  faites  par  ordre  du  régent  «  pour  la  chevance  orde- 
née  pour  la  délivrance  du  Roy  ou  pais  de  Normandie  gouver- 
ner, et  par  les  commissaires  establiz  faire  lever  et  exploicter0.  » 
D'ailleurs  ce  n'était  pas  seulement  en  compagnie  du  lieutenant 
du  roi  que  Jean  le  Mercier  opérait  en  Normandie;  nous  le 
trouvons  en  effet  dans  le  dernier  mois  de  l'année,  accom- 
pagnant le  Baudrain  de  la  Heuse,  amiral  de  France7.  De  plus, 
en  même  temps  que  Jean  le  Mercier,  Mouton  de  Blainville  avait 
été  chargé  par  Louis  d'Harcourt  de  s'occuper  de  l'évacuation 

1  Le  13  avril,  Robin  Ades,  capitaine  de  3  Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  120. 

Saint-Vaast,  Davkin  de  Hereton  et  Jane-  3  Bibl.   nat. ,    Quittances,  \ol.   26006, 

quin  Youde,  ses  compagnons,  donnèrent  n"  2^2. 

quittance  à  Louis  d'Harcourt  pour  8,000  4  Ibidem. 

écus,  montant  du  premier  terme  de  la  ran-  5  Pièces  justificatives,  n°  II. 

çon  de  16,000  écus  exigée  par  Jean  Chan-  s  Pièces  justificatives,  n"  III. 

dos  (Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  9,  7  Pièces  justificatives,  n°  IV. 
dossier  n"  216,  pièce  n°  2). 

Sav.  étrang.  II"  série,  t.  VI,  2e  partie. 


10      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

deHonûeur;  aussi  tous  deux  reçurent  du  lieutenant  royal  l'ordre 
d'avoir  à  passer  par  Uarileur,  Monlivilliers,  Caudebec,  Fécamp 
et  Dieppe,  afin  sans  doute  d'y  rassembler  argent  et  gens  d'armes 
destinés  à  remplace!-  les  Anglais  à  Honneur  (février  i36i, 
n.  si.)  '.  Le  6  mai  i36i,  Jean  le  Mercier  recevait  une  somme 
de  4o  royaux  d'or  pour  vaquer  à  l'évacuation  des  forteresses 
anglaises  de  Normandie,  toujours  sous  l'auloritéde  Louis  d'Har- 
court2.  Sauf  peut-être  à  de  rares  intervalles  où  il  vint  rendre 
se-  comptes  au  roi  ou  plutôt  au  duc  de  Normandie,  et  prendre 
ses  ordres,  Jean  le  Mercier  continua  à  rester  auprès  du  vicomte 
de  Chàtellerault.  En  effet,  nous  le  trouvons  à  Arques  le  i  >  juillet 
1 36 1,  occupant  toujours  la  même  situation3. 

Il  est  peu  probable  que  Jean  le  Mercier  soil  resté  longtemps 
encore  en  Normandie,  le  but  principal  de  sa  mission,  c'est- 
à-dire  la  remise  des  forteresses  anglaises,  étant  alors  atteint. 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  ligure  à  la  date  de  décembre  1 36 1  sur 
la  liste  des  notaires  et  secrétaires  du  roi'1,  et  c'est  entre  celle 
date  et  l'année  î  365  qu'il  fut  nommé  par  le  roi  Jean  ou  par 
Charles  V,  sergent  d'armes.  Il  est  possible  que,  pendant  celle 
période,  il  ait  été  attache  à  divers  personnages  comme  il  l'avait 
été  à  Louis  d'Harcourt.  C'est  ainsi  que  l'on  constate,  le  î  G  jan- 
vier 1 365  (n.  st.), qu'il  élail  commissaire  de  Robert  de  Fiennes. 
connétable  de  France5.  Mais  nous  n'avons  malheureusement 

rien   de    plus   sur   notre  personnage   jusqu'au   mois  de   mars 

i36q  (n.  st.)6. 

'  Pièces  justificatives,  n"  V.  parte  comissarium .  . .  »  Je  dois  ce  r.ensei- 

Pièces  justificatives,  n°  VI.  gnementàl'obligeancedeM.SiniéQnLuce. 

Pièces  justificatives,  m"  \  II.  "  C'est  à  ce  moment-là  seulement  qu  on 

'  Ordonnances,  t.  III,  p.  534-  voit    qn'il   est    huissier    d'armes.    Cette 

Arch. nat. ,X.uj, fol. i5ov°: dilec-  charge  dut  par  conséquent  lui  être  co.n- 

tum servientem  nostrum  armorum  Johan-  férée  entre  le  16  janvier  1 365  (n.  st.]  et 

iieni  Mercerii,  ipsius  constabutarii  in  hac  le  mois  de  mars  1 . > ( > >j  (n.  st. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  !  1 

Une  circonstance  inopinée  permit  alors  à  Charles  V  de  re- 
connaître les  services  que  Jean  le  Mercier  lui  avait  rendus  et  de 
le  mettre  en  situation  de  lui  eu  rendre  de  plus  importants. 
Nicolas  Odde,  trésorier  des  guerres1,  ne  pouvant  plus  continuer 
ses  fonctions  que  son  âge  ou  sa  santé  lui  interdisaient,  le  roi, 
qui  d'ailleurs  paraissait  n'avoir  qu'à  se  louer  de  ses  services,  le 
releva  de  ses  fonctions  en  lui  donnant  une  «  pension  à  sa  vie  ». 
En  même  temps,  le  27  mars  1 369  (n.  st.),  il  désigna  Jean 
le  Mercier  pour  succéder  à  Nicolas  Odde  dans  l'exercice  de 
la  charge  de  trésorier  des  guerres'2.  Nicolas  Odde  avait  des 
parents    compromettants  :   un   de  ses  neveux,   alors  sergent 
d'armes  et  receveur  de  certaines  aides  en  Lyonnais,  se  mit 
dans  le  cas  d'avoir  besoin  d'une  lettre  de  rémission3.   Lui- 
même,  malgré  les  témoignages  de  satisfaction  que  le  roi  lui 
avait  accordés,  paraît  n'en  avoir  pas  été  complètement  digne. 
Il  avait  une  maison  à  Paris,  rue  Pierre  au  Lard.  Derrière  cette 
maison,  un  de  ses  cousins  possédait  certains  louages  qu'il  lui 
confia  en  (idéicommis.  Or,  Nicolas  Odde  vendit,  comme  lui 
appartenant  en  propre,  ce  qui  lui  avait  été  remis.  La  fraude  se 
découvrit  et  il  «  s'absenta  »,  comme  on  disait  alors u. 

De  longs  extraits  des  comptes  de  la  trésorerie  des  guerres  de 
Jean  le  Mercier  nous  ont  été  conservés  5.  Le  premier  de  ces 
comptes  va  du  1"  avril  1  369  (n.  st.)  au  ier  mars  1870  (n.  st.). 

Voici  comment  il  est  disposé  :  en  tète,  se  trouve  le  tarif  au- 
quel était  coté  le  service  des  gens  de  guerre,  selon  leur  rang 

1  Depuis  le  2 3  novembre  i.35i)  (Vuitiv,  n°   5o3.    Etienne   Braque   fut  nommé    le 

t.  II,  p.  5i'i).   Les  titres  scelles  de  Gai-  même  jour  aux  mêmes  fondions  (P.  An- 

rambault ( Bibl.  nat.)  renferment  de  nom-  selme,t.  VIII,  p.  34a). 
breuses  quittances  à  lui  données  par  divers  3  Arcb.  nat.,  JJ  111,  fol.  7  v°. 

gens  d'armes.  4  Arcb.  nat.,  JJ  111,  fol.  1  to  v°. 

!   Pièces  justificatives,    n°  VIII,    1,   et  5   Pièces  justificatives,  11°  VIII. 

L.    Delisle ,    Mandements    de    Charles    l  . 


12      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

et  leur  équipement;  un  chevalier  banneret  touchait  4o  sous 
tournois  par  jour,  un  chevalier  bachelier  n'en  recevait  que  20, 
tandis  qu'un  écuver  n'avait  que  10  sous  tournois.  De  même, 
un  archer  «  estoffé  »  recevait  10  sous  tournois,  et  un  archer  non 
étoffé  n'en  touchait  que  5.  En  dehors  des  pièces  justificatives 
qui  précèdent  le  compte,  se  trouvent  les  mentions  de  recettes. 
On  constate  que  la  source  la  plus  considérable  de  ce  que  l'on 
pourrait  appeler  le  budget  de  la  guerre  était  le  produit  des 
aides,  ce  qui  n'a  rien  que  de  très  naturel.  Mais,  en  outre,  on 
remarque  que  le  trésorier  pouvait  être  crédité  sur  les  débiteurs 
du  roi  du  montant  de  leur  dette;  cpie,  lorsqu'il  était  néces- 
saire, il  avait  même  recours  aux  coffres  du  roi;  qu'enfin  le 
trésorier  des  guerres  prenait  l'argent  dont  il  avait  besoin,  soit 
dans  la  caisse  du  receveur  général  des  aides  à  Paris  qui  reçoit 
des  généraux  trésoriers  l'ordre  de  versement,  soit  chez  les  rece- 
veurs des  diocèses  par  lesquels  il  passait.  A  litre  de  curiosité, 
on  notera  que,  pour  la  première  année  de  sa  trésorerie  des 
guerres,  la  recette  de  Jean  le  Mercier  s'est  élevée  a  3  0  5,3  44  livres 
en  chiffres  ronds  '.  Vient  ensuite  la  liste  nominative  des  cheva- 
liers bannerets  ou  bacheliers,  ou  des  écuyers  avec  le  nombre 
d'hommes  qu'ils  ontamenés  avec  eux  etdont  ils  ont  fait  montre. 
Les  montres  se  faisaient  par-devant  les  maréchaux  de  France 
ou  leurs  commis2.  Le  roi  pouvait  charger  de  ce  soin  un 
de  ses  conseillers3;  on  a  même  l'exemple  d'un  bourgeois  de 
Paris,  échevin  il  est  vrai,  Jean  de  Bonnes  dit  Coquatrix  '',  pas- 
sant des  revues  de  gens  d'armes,  et  constatant  le  nombre  des 

1   Pièces    justificatives,    n°    VIII,    10.  n-°  8 14, p- 4i 8;  et Bibl.  nat. ,  Quittances, 

3,951,702  fr.  72  cent.,  valeur  intrinsèque  ,  vol.  26006, n°l  i3i,  1^2,  etc. 
le  franc  il'or  ayant  alors,   d'après  M.  de  J   LVibl.    nat. ,  Quittances,  vol.   26006, 

Wailly,  une  valeur  intrinsèque  de   i3  fr.  m"  11 5. 
38  cent.  '  Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairam- 

!   L,  Delisle,  Mandements  <lr  Charles  V,  Imult,  vol.  34,  fol.  2555,11°  1. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  13 

combattants1.  C'était  sur  le  procès-verbal  des  montres  que 
le  compte  était  dressé,  et  que  le  trésorier  des  guerres  attri- 
buait aux  hommes  d'armes  la  somme  à  laquelle  ils  avaient 
droit.  Une  fois  payés,  les  intéressés  remettaient  une  quittance 
au  trésorier  qui  la  conservait  comme  pièce  justificative  de  son 

compte. 

Il  est  à  remarquer  que  très  généralement  on  faisait  prêt  pour 
un  mois  aux  hommes  engagés,  c'est-à-dire  qu'on  leur  avançait 
un  mois  de  solde;  le  roi  payait  donc  pour  des  services  futurs. 
De  mois  en  mois  le  trésorier  des  guerres  continuait  à  faire 
prêt  jusqu'à  ordre  contraire.  Souvent  il  lui  était  ordonné  de 
payer  sans  se  faire  présenter  de  montres;  il  faisait  alors  pré- 
céder ce  chapitre  des  mots:  «deniers  payés  par  mandement 
sans  montres.  »  C'étaient  d'ordinaire  les  gages  de  chevaliers 
tenant  garnison. 

Il  semble  qu'il  faille  admettre  que  sous  la  dénomination  gé- 
nérale d'hommes  d'armes  on  n'ait  pas  compris  les  sergents, 
les  valets,  en  un  mot  les  suivants  de  l'armée;  il  paraît  même 
que  les  chevaliers  bannerets,  les  chevaliers  bacheliers  et  les 
écuyers  étaient  confondus  sous  cette  même  désignation.  Kn  un 
mol ,  dans  les  montres,  nulle  part  il  n'est  tenu  compte  des  valets 
qui,  d'ailleurs,  et  on  se  l'explique  aisément,  ne  recevaient  pas 
de  solde  du  roi.  Cette  incertitude  rend  impossible  l'estimation, 
même  approximative,  du  nombre  total  d'hommes  que  compre- 
naient les  armées  au  xivc  siècle. 

Depuis  sa  nomination  jusqu'au  moment  où  il  quitta  la  tré- 
sorerie des  guerres,  Jean  le  Mercier  n'a  pas  cessé  de  faire  prêt 
et  payement  aux  gens  de  guerre.  La  monotonie  de  ces  opéra- 
tions suffit  à  expliquer  celle  de  leur  exposé;  il  a  donc  paru  utile 

'    Mandent/ iits  de  Charles  V,  n"  5&7  ,  p.  2-jb, 


14       ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

à  tous  points  de  vue  de  le  rejeter  à  la  fin  de  la  présente  étude; 
c'est  là  que  l'on  retrouvera  les  renseignements  relatifs  à  l'exer- 
cice des  fonctions  de  notre  trésorier. 


CHAPITRE  II. 

Perception  des  aides  en  Normandie. 

En  ce  temps-là,  disent  les  Grandes  Chroniques1,  sur  la  con- 
vocation du  roi,  les  trois  étals  s'assemblèrent  à  Paris  (7  dé- 
cembre 1369);  il  s'agissait  d'obtenir  d'eux  des  subsides.  Ils 
accordèrent,  pour  l'«  estât  »  du  roi,  de  la  reine  et  du  dauphin, 
le  produit  de  l'imposition  de  douze  deniers  pour  livre  et  de  la 
gabelle,  et  pour  les  dépenses  de  la  guerre  un  fouage  de  4  francs 
par  feu  de  ville  fermée  et  de  1  franc  et  demi  par  feu  de  piaf 
pays,  «le  fort  portant  le  foible  ».  En  outre,  comme  on  l'avait 
fait  depuis  l'établissement  de  l'aide  pour  la  délivrance  du  roi 
Jean,  par  chaque  queue  de  vin  vendue  en  gros,  il  fut  décidé 
que  l'acheteur  paierait  le  treizième  denier;  pour  la  vente  au 
détail,  le  vendeur  devait  acquitter  le  quatrième  denier. 

Il  a  paru  intéressant,  étant  donnée  la  compétence  financière 
que  Charles  V  sembla  reconnaître  à  Jean  le  Mercier,  d'abord 
trésorier  des  guerres,  puis  général  conseiller  sur  le  fait  des 
aides,  de  chercher  à  déterminer  le  mode  de  perception  de  ces 
impôts  en  Normandie.  On  a  choisi  la  Normandie,  car  c'est  la 
province  où  Jean  le  Mercier  fut  toujours  de  beaucoup  le  plus 
employé2;  ensuite  parce  que  l'organisation  financière  de  celte 


1  Tome  VI,  p.  3a  1.  terminée  quoique  fort  étendue.  Ainsi  Jean 

-   Il  semble  qu'il  v  ait  eu  au  moins  un  Le  Mercier  opère   rarement  au   sud  de  la 

usage   en  vertu   duquel  un   trésorier  des  Garonne;  c'était  la   région  qui  dépendait 

guerres  était  plus  spécialement  chargé  du  do  Montméian,  trésorier  des  guerres  du 

pavement  îles  troupes  dans  une  région  dé-  duc  d'Anjou.  On  s'explique  cette  division 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  15 

région  a  été  très  complète  et  très  régulière;  enfin  parce  que, 
grâce  à  son  administration,  ce  lut  la  province  de  France  où 
les  aides  produisirent  le  plus. 

Pour  l'étude  de  la  perception  des  aides  en  Normandie,  les 
Archives  nationales  possèdent  un  registre  très  précieux1,  qui 
contient  les  comptes  du  receveur  des  aides  de  la  ville  et  vicomte 
de  Caen  et  comté  d'Alençon  «  en  tant  comme  il  en  sict  ou  dyo- 
cèse  de  Bayeux  »  ;  il  commence  au  icr  octobre  1  370.  C'est  doue 
une  sorte  de  tableau  de  l'organisation  des  aides  en  Normandie 
que  nous  allons  essayer  de  tracer  en  nous  aidant  de  ce  docu- 
ment. 

Il  y  avait  dans  cette  province,  antérieurement  au  1 1  janvier 
1371  (n.  st.),  deux  receveurs  dont  les  fonctions  étaient  in- 
dépendantes: un  receveur  chargé  d'encaisser  le  produit  des 
aides  imposées  lors  de  la  rançon  du  roi  Jean;  un  receveur  des 
aides  de  la  guerre.  Cet  état  de  choses  n'existait  qu'en  Nor- 
mandie. 

Partout  ailleurs,  Charles  V  avait  réuni  les  deux  genres  d'aides 
entre  les  mains  d'«  uns  mêmes  officiers  pour  eschiver  les  iraiz 
du  grant  nombre  desdiz  officiers  qui  estoient  sur  chacun  desdiz 
faits».  Aussi  le  roi  entendit  régulariser  la  perception  en  Nor- 
mandie et  «  voulanz  tous  yceulx  aides  estre  semblablement 
gouvernés  oudit  pais  comme  es  austres  lieux  et  diocèses  de 
nostre  dit  royaume  »,  il  nomma  Yvonnet  Huart  «  receveur  seul 
sur  tous  les  deux  faiz  dessusdiz  en  la  ville  et  viconté  de  Caen 
ans  gaiges  décent  livres  tournois  par  an2  ». 

Donc,  à  partir  du  i  1  janvier  1371,  voici  l'organisation  des 
recettes  en  Normandie.  Dans  chaque  diocèse0,  il  y  a  un  rece- 

par  ce  fait  que  re  (irincc  était  lieutenant  '    KK.  io\  Musée  des  Arch.    nat. 

général  et  par  conséquent  avail  ses  propres  !  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  1. 

fonctionnaires.  '  Ordonnances,  1.  \,  p.  65o.  arl.  a  :. 


16      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

veur  des  aides;  à  côté  de  lui,  et  souvent  au  chef-lieu  du  dio- 
cèse, se  trouve  un  lieutenant  du  général  élu.  Il  y  a  un  général 
élu  pour  plusieurs  diocèses.  Le  lieutenant  de  ce  fonctionnaire 
«  baillait  au  receveur  un  roulle  seellé  du  seel  aux  causes  de  la 
viconté,  pour  lever  les  sommes  sur  les  personnes  contenues 
endit  roulle»1.  L'aide  était  affermée,  et  les  personnes  de  qui  il 
s'agissait  d'obtenir  le  produit  des  aides  étaient  des  fermiers 
qui  venaient  au  chef-lieu  de  la  recette  pour  concourir  aux  en- 
chères. 

Au-dessous  du  receveur  et  du  lieutenant  de  l'élu2,  se  trou- 
vaient des  sergents;  ces  sergents  étaient  à  la  tête  de  petites  cir- 
conscriptions dites  «  sergenteries  ».  La  Curne  de  Sainte-Palave 
dit  dans  son  Glossaire3  que  le  sergent  léodé  est  un  «sergent 
héréditaire  qui  a  la  jurisdiction  pour  recouvrer  les  cens, 
rentes,  droits,  impost,  coustumes,  royautéz,  ou  droits  féodaux 
qui  appartiennent  au  seigneur  de  l'endroit  où  il  demeure  ». 
La  charge  de  sergent  s'achetait  et  l'acheteur  se  faisait  confirmer 
par  le  roi  dans  son  acquisition  ''.  Outre  ces  fonctions,  le  sergent 
avait  celles  d'agent  du  vicomte;  à  ce  titre  celui-ci  lui  envoyait 
l'ordre  de  faire  crier  dans  l'étendue  de  son  ressort  «  les  plés 
de  ladite  viconté»  \  M.  Vuitry  mentionne,  d'après  les  Ordon- 
nances, comme  agents  de  recouvrement  des  fouages  les  «  col- 
lecteurs»0. Cette  dénomination  paraît  n'avoir  jamais  existé  en 
Normandie  :  les  fonctions  des  collecteurs  étaient  remplies 
dans  cette  province  par  les  sergents,  d'abord  agents  du  vi- 

1  Pièces  justificatives  ,  n°  XFII ,  19.  fieffés;  les  sergents  ordinaires  étaient  insti- 

!  Pour  les  fonctions  de  l'élu,  voir  Vui-  tués  par  les  baillis  ou  les   vicomtes  (Or- 

try,  Eludes  sur  le.  régime  financier  de   la  donnances,  t.  XII,  p.  16g). 
France,  t.  II,  p.  i/(4-                                                 s  Bibl.  nat. ,   Quittances,  vol.    tGoi'i, 

'  Ed.  Favre,  t.  IX,  p.  &oa,  col.  1.  n°2i56. 

1  Arch.    nat.,  JJ    100,   fol.   y  4   v"    el             '  Vuitry,  Etudes  sur  le  régime  financier 

fol.  237.    Ceci   s'applique    aux   sergents  de  la  France,  t.  II,  p.  i48. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  17 

comte,  et  qui  désormais  deviennent  des  agents  financiers  très 
actifs l. 

Voici  quelles  étaient  les  sergenteries  dépendantes  de  la  vi- 
comte de  Caen  : 

Creully  (chef-lieu  de  canton,  arrondissement  de  Caen); 

Bernières-sur-Mer  (canton  de  Douvres,  arrondissement  de 
Caen); 

Ouistreham  (canton  de  Douvres,  arrondissement  de  Caen); 

Troarn  (chef-lieu  de  canton,  arrondissement  de  Caen)  ; 

Argences  (canton  de  Troarn,  arrondissement  de  Caen); 

Préaux  (canton  d'Evrecy,  arrondissement  de  Caen); 

Evrecy  (chef-lieu  de  canton,  arrondissement  de  Caen); 

Villers  (chef-lieu  de  canton,  arrondissement  de  Caen); 

Cheux  (canton  de  Tilly-sur-Seulles,  arrondissement  de 
Caen). 

Prenons  lune  de  ces  sergenteries,  celle  de  Creully  par 
exemple.  Elle  comprenait  les  villages  suivants,  dans  Tordre  où 
les  cite  le  registre  d'Yvon  Huart  : 


Creully; 

Bretteville-rOrgueilleuse; 
Secqueville-en-Bessin  ; 
Saint-Gabriel  ; 
Coulombs; 
Pœviers; 

Vaux-sur-Seulles  ; 
Vaussieux; 

1  Une  ordonnance  du  20  janvier  i3go 
(n.  st.)  (Ordonnances,  t.  XII,  p.  169) 
permet  de  constater  que  c'était  l'usage 
de  toute  ancienneté,  mais  seulement  dans 
certains  bailliages,  d'exiger  des  sergents 
Sav.  étiung.  Q"  série,  t.  VI,  2°  partie. 


Cainet; 

Martragny; 

Saint-Léger-Carcagny  ; 

Sainte-Croix-Grand-Tonne  ; 

Fresnay-le-Crotteur; 

Brécy; 

Cully; 

Piucqueville; 

des  cautions  à  concurrence  de  200  livres 
parisis.  Charles  VI  ordonna  le  20  janvier 
1390  (n.  st.)  de  mettre  cet  usage  en  pra- 
tique en  Normandie. 


ilt-riMiiiL     KATIOHALB. 


18      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  Fresne-Camilly;  Amblie; 

Camilly;  Lantheuil; 

Pierrepont  ;  Esquay-Notre-Dame. 

Il  est  inutile  de  poursuivre  plus  loin  ces  énumérations;  niais 
si  l'on  osait  établir  un  parallèle  entre  les  divisions  adminis- 
tratives du  xive  siècle  et  celles  de  notre  époque,  peut-être 
pourrait-on  dire  que  le  chef-lieu  de  la  sergenterie  est  un  centre 
de  population  paraissant  correspondre  à  ce  qu'est  aujourd'hui 
le  chef-lieu  de  canton. 

Donc,  nous  avons  vu  que  dans  chaque  sergenterie  il  y  a 
un  agent  appelé  sergent.  Il  était  chargé  de  percevoir  les  fou  âges 
dans  l'étendue  de  sa  sergenterie;  d'y  faire  crier  le  jour  où  les 
baux  des  fermes  des  aides  seraient  passés  au  chef-lieu  de  la 
recette  \  afin  d'en  avertir  les  concurrents  qui  voudraient  se  pré- 
senter; enfin  de  mois  en  mois  il  recevait  ses  «  charges  »  faites 
par  le  receveur. 

Au-dessus  des  sergents  se  trouvait  le  receveur  chargé  de 
centraliser  la  recette  des  fouages  des  sergenteries.  11  devait 
percevoir  aussi  sur  les  fermiers  des  impôts  le  montant  de  leur 
adjudication.  Il  dressait  le  compte  qui  devait  passer  sous  les 
yeux  de  la  Chambre  des  généraux  conseillers  et  de  la  Chambre 
des  comptes2.  Ses  comptes  se  faisaient  par  trimestres,  et  con- 
tenaient non  seulement  les  recettes  et  les  dépenses  réelles, 
mais  encore  des  recettes  et  des  dépenses  fictives 3,  c'est-à-dire 
d'ordre.  Voici  comment  :  le  comte  d'Alençon  avait  composé 
«  pour  cestc  présente  année  pour  les  feux  de  ses  terres  estans 
es  pais  de  Normendie  et  ailleurs,  par  le  pris  de  deux  mille 
frans  ''.  »  Cette  somme  avait  été  perçue  par  le  receveur  du 

1  Pièces  justificatives,  n"  XIII,  a.  —  '  Voiries  marges  du  registre  KK.  io\  —  '  Pièces 
justificatives,  n°  XIII, /t.   —   *  Ibidem. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  19 

«  dyocèse  de  Seez pour  ce  qu'il  reçoit  l'argent  de  ladite 

composition,  pour  ce  que  il  a  plus  des  feux  de  ladite  conté,... 
et  pour  ce  ledit  receveur  reprent  en  despense  en  chapiltre  de 
deniers  rendus  par  nombre  de  feux,  ce  qu'il  en  rend  en  re- 
cepte.  ...  ».  Le  receveur  fait  la  même  opération  pour  des 
terres  «de  l'eritage  du  roy  de  Navarre»;  —  «il  convient  que 
ledit  receveur  s'en  charge  pour  clarté  de  compte  combien  que 
il  n'en  puisse  avoir  receu  aucune  chose,  pour  ce  que  ledit  roy 
de  Navarre  lieve  toutes  les  aydes  en  ladite  chastellerie  (de 
Condé-sur-Noireau),  semblablement  comme  en  ses  autres 
terres,  et  en  fait  garderie  fort, et  ne  veult  souffrir  que  aucunes 
aydes  y  soient  levées  pour  le  Roy;  et  pour  ce,  ledit  receveur 
reprent  en  despense  ceu  qu'il  en  rent  en  recepte.  Et  aussi  se 
charge  ledit  receveur  de  plusieurs  feux  estans  es  ville  qui  ont 
esté  désertes  pour  le  fait  de  la  prinse  de  Thury,  et  n'y  a  de- 
mouré  pour  ladite  année  aucune  personne;  lesquiels  (eux  il  re- 
prent semblablement  en  despense  '.  »  Le  but  de  cette  appa- 
rente complication  de  compte  est  facile  à  saisir.  En  effet,  si 
les  villes  détruites  se  relevaient,  si,  par  suite  d'une  circon- 
stance quelconque,  les  terres  du  comte  d'Alençon  ou  du  roi 
de  Navarre  tombaient  entre  les  mains  du  roi  de  France,  au 
même  moment,  les  agents  financiers  trouvaient  sur  leurs  re- 
gistres le  montant  de  l'impôt  des  feux  à  percevoir  dans  ces  nou- 
veaux domaines.  C'était  donc  moins  «par  clarté  de  compte», 
que  par  un  prévoyant  calcul  de  la  part  du  Roi,  que  le  rece- 
veur agissait  ainsi. 

Le  receveur  ne  versait  pas  dans  une  caisse  unique  le  pro- 
duit de  sa  recette.  Il  en  payait  une  partie  au  général  élu,  et 

1  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  à-  M.  Prévost,  dans  son  Introduction  au  Compte  des 
recettes  et  dépenses  du  roi  de  Navarre  publié  par  M.  Izarn,  a  traité  le  même  point, 
page  lxxx. 

3. 


20      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

celui-ci  donnait  des  reçus  au  receveur  qui  les  classait  et  les 
transmettait  à  la  Chambre  des  comptes  comme  pièces  justifica- 
tives1. Il  en  versait  également  une  partie,  tantôt  au  receveur 
général  des  aides  de  la  guerre2,  tantôt  au  trésor  royal  et  cela 
sur  un  ordre  du  roi'5,  tantôt  aussi  à  des  fournisseurs  de  vivres 
pour  les  armées,  à  la  suite  d'un  mandement  des  généraux4. 

Les  généraux  conseillers  se  faisaient  encore  apporter  di- 
verses sommes  parle  receveur5.  Enfin  les  trésoriers  des  guerres 
prenaient  directement  l'argent  chez  le  receveur  dans  le  diocèse 
duquel  ils  se  trouvaient6.  Le  receveur  transmettait  directement 
aux  villes  et  aux  établissements  religieux  les  dons  que  leur 
faisait  le  roi  sur  le  produit  de  l'aide  de  douze  deniers  par 
livre7.  Il  payait  directement  les  dépenses  qu'il  faisait  pour 
l'ameublement  du  bureau  de  la  recette8;  il  essayait  même  de 
mettre  au  compte  du  roi  le  vin  et  les  autres  denrées  consom- 
més au  moment  de  la  conclusion  des  baux  des  fermes  de 
l'impôt0.  Il  faisait  la  même  tentative  pour  la  location  de  la  mai- 
son où  ses  gens  et  lui  demeuraient,  et  pour  l'achat  de  verrières 
destinées  à  fermer  les  fenêtres  de  son  bureau  ;  mais  la  Chambre 
barrait  impitoyablement  ces  dépenses  en  ajoutant  en  marge  : 
Radiatur  quia  non  est  conmetum10.  Le  receveur  payait  aux  officiers 
royaux  leurs  gages,  aussi  bien  aux  gens  de  guerre  qu'au  gé- 
néral élu  et  à  lui-même11.  Il  payait  les  messagers  chargés  de 
porter  aux  sergents  les  «  cedules  des  feux  »  des  sergenleries  u. 

1  Pièces  justificatives,   n°   Mil,   5,  7,  '  Pièces  justificatives,  n"  XIII,  5,   10 

et  8.  et  11. 

5   Pièces  justificatives,  11°  XIII,  5.  s   Pièces  justificatives,  n°  XIII,  12. 

5  Pièces  justificatives,  n"  XIII,  9.  s  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  i3. 

4  Pièces  justificatives,  n"  XIII,  8.  '"Pièces    justificatives,     n"    XIII,     \à 

1  Ribl.    nat.,  Quittances,   vol.   2G00Q,  et  21. 

pièce.  n°  1047.  "   Pièces  justificatives,  11°  XIII ,  1  5. 

6  Pièces  justificatives,  n"  XXXIII.  1!  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  2. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  21 

Il  pouvait  êlre  appelé  à  Paris  «  pour  aller  par  devers  messei- 
o-neurs  les  généraux  trésoriers  à  Paris  qui  l'avoient  mandé  par 
leurs  lettres  pour  les  causes  contenues  en  icelles  »  \  ou  pour  y 
rendre  ses  comptes'2.  D'autres  fois,  un  agent  du  roi  tel  que 
«monseigneur  de  Fescamp,  gênerai  conseiller  »  mandait  le 
receveur  auprès  de  lui  pour  «  voier  son  estât3»  ou  «pour  luy 
dire  response  de  ce  que  il  luy  avoit  enchargié  »\  Il  envoyait 
chaque  mois  aux  sergents,  chacun  pour  sa  part,  l'état  des  feux 
du  diocèse5.  H  faisait  dresser  les  baux  de  l'impôt  par  un 
notaire  «  de  court  d'église  »  °  et  un  «  tabellion  de  court  du  Pioy  ». 
Ceux-ci  dressaient  ces  baux  en  registres  en  y  mentionnant  les 
noms  des  fermiers  et  de  leurs  «pièges»7.  Le  receveur  faisait 
encore  «  doubler  »  les  baux  originaux  «  par  deux  foiz,  l'une  pour 
le  receveur  gênerai,  et  l'autre  pour  le  receveur  (c'est-à-dire 
pour  lui-même),  pour  faire  sa  recepte»8.  Quelques-uns  des 
doubles  des  baux  passés  pour  la  ferme  de  l'aide  de  douze  de- 
niers pour  livre  dans  la  recette  du  diocèse  de  Bayeux  nous  ont 
été  conservés.  Ils  portent  la  nature  des  matières  imposables 
qui  faisaient  l'objet  d'une  adjudication,  le  nom  du  fermier,  le 
montant  de  la  somme  pour  laquelle  il  est  déclaré  adjudicataire, 
enfin  le  nom  du  «  plege  » y.  Ce  dernier  élément  n'existe  pas 
dans  le  registre  des  comptes  du  receveur,  évidemment  afin 
d'éviter  une  complication  inutile ,  puisque  les  noms  des  «  pièges  » 
étaient  déjà  écrits  en  double  sur  acte  authentique.  Enfin,  le 
receveur  devait  faire  plusieurs  «estas  pour  porter  par  devers 

1  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  16.  Voir  le  même  point  dans  Prévôt,  Intro- 

1  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  17.  duction au  Compte  des  recettes  et  dépenses  du 

3  Pièces  justificatives,  n"  XIII,   îC.  roi  ih  Navarre,  p.  lv. 

4  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  16.  8  Pièces  justilicatives,  n°  X1I1,  18. 

5  Pièces  justilicatives,  n"  XIII ,  2.  '  Bibl.  nat. ,  Quittances,  vol.  26011, 
8  Pièces  justificatives,  n°  XIII,  13.  n"  1280,  1280;  vol.  26012,  n"  i566, 
7  Pièces    justilicatives,    n"   XIII,     12.  1 5™3 ,  i5iji  et  1628. 


22  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
messeigneurs  les  généraux  trésoriers  à  Paris  »  et  d'autres  agents 
royaux1.  Il  ne  semble  pas  que  le  receveur  de  diocèse  ait  été 
chargé  de  recueillir  des  aides  imposées  au  clergé  et  aux  gens 
d'église  quant  à  leurs  bénéfices.  Nous  savons  par  une  quittance 
(octobre  i3Ô7),  antérieure  il  est  vrai  de  treize  ans  à  la  pé- 
riode qui  nous  occupe,  que  cette  recette  se  faisait  «par  autre 
voye  »'\  c'est-à-dire  par  un  receveur  spécial.  Il  peut  être  permis 
de  supposer  que,  pas  plus  en  1870  qu'en  1 3 57,  le  receveur  de 
diocèse  n'a  eu  à  s'occuper  de  cette  recette. 

On  rencontre  dans  notre  registre  un  personnage  désigné 
sous  le  titre  de  «  gênerai  esleu  et  receveur  es  dyocèses  de  Li- 
sieux,  Sees,  Coustances  et  Avrenches  sur  le  fait  dez  aydes  de 
la  guerre»3.  C'est,  à  notre  époque  (1370-1871),  Raoul  Cam- 
pion,  qui  se  fait  envoyer  à  plusieurs  reprises  diverses  sommes 
par  le  receveur  de  diocèse'1.  Il  paraît  assez  difficile  de  détermi- 
ner les  fonctions  de  ce  personnage;  il  est  qualifié  de  général 
élu  de  Basse-Normandie,  et  cependant  il  est  receveur,  et  touche 
diverses  sommes  qu'il  tient  du  receveur  de  diocèse5.  Or,  ré- 
gulièrement, l'élu  n'a  pas  le  maniement  des  fonds. 

Au-dessous  de  ce  général  élu  qui  semble  être  un  employé 
supérieur  chargé  de  surveiller  et  les  élus  et  les  receveurs,  il  y 
a  un  élu  par  diocèse.  Pour  le  diocèse  de  Bayeux,  c'est,  en  1 3  7 1 , 
le  vicomte  de  Caen,  Guillaume  le  Grant,  lequel  touche  cent 
livres  tournois  pour  son  traitement,  comme  le  receveur6.  Il  y 
a  des  exemples  de  plus  d'un  élu  par  diocèse.  A  Evreux,  en 
octobre  1378,  on  constate  l'existence  de  deux  élus  :  Geoffroi 

1   Pièces  justiBcatives,  n°  XIII,  18.  "  Pièces  justificatives,  n"  XIII,  7. 

1  Bibl.  nat..  Pièces  originales,  dossier  ''  H    semble  qu'il  ait   été   particulière 

Albin  (S'.).  ment  chargé  de  recouvrer  les  dettes  con- 

3  On   trouve  aussi  :«  gênerai  esleu   et  tractées  envers  le  roi  (Pièces  justificatives, 

receveur  en  la  Basse-Normandie»  (Arch.  n"  XIII,  5). 
nat.,RK  io\  fol.  73  r°).  '   Pièces  justificatives,  n"  XIII,  1  5. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  23 

le  Gras  et  Guillaume  le  Dyacre  l.  En  juin  1379,  les  élus  du  dio- 
cèse de  Clermont  lurent  chargés  de  faire  une  enquête  sur  la 
diminution  des  feux2.  Enfin,  on  lit  ces  mots  dans  une  quit- 
tance datée  de  février  1 3 7 7  :  «l'un  des  esleus  de  par  le  Roy 
nostre  sire  es  cité  et  dyocèse  de  Rouen  » J. 

L'élu  de  Caen  a  un  lieutenant  et,  comme  l'élu  est  en  même 
temps  vicomte,  son  lieutenant  le  supplée  aussi  dans  ses  ionc- 
tions  administratives.  Ce  lieutenant  est,  à  notre  époque,  Guil- 
laume de  Sainte-Croix4.  L'élu  transmet  à  son  lieutenant,  ou 
bien  directement  au  receveur,  «  un  roulle  scellé  de  son  seel 
aprouvé  sous  le  seel  des  obligations  de  ladicte  viconté  » 5.  Ce 
«  roulle  »  contient  l'état  des  sommes  à  percevoir  par  le  rece- 
veur. Il  faut  donc  bien  remarquer  que  l'élu  n'a,  en  aucune  fa- 
çon, le  maniement  de  l'argent  levé  :  il  ne  perçoit  absolument 
rien.  Mais  il  préside  aux  adjudications  des  fermes  des  aides;  et, 
comme  une  élection  peut  avoir  parfois  plusieurs  receveurs, 
l'élu  se  déplace  et  va  alors  au  chef-lieu  de  chaque  recette 
«bailler»  les  fermes  des  aides0. 

Quant  au  receveur  général  des  aides  ',  lequel  réside  à  Paris, 
il  centralise  l'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  de  l'admi- 
nistration locale.  Quand  il  se  fait  envoyer  de  l'argent  par  le 

1   Bibl.   nat.,   Quittances,  vol.    26oi5,  1876  (n.  st.  )  il  était  prisonnier  au  palais; 

n°  2299.  et  ses  biens  étant  mis  sous  séquestre,  sa 

*  Bibl.    nat.,  Quittances,  vol.   2601G,  femme  Guillemette  dut  prier  le  roi  d'in- 

n°'  a5o2  et  2583.  tervenir,  pour  lui  assurer  une.  rente  annuelle 

3  Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairam-  de  Ao  livres  tournois  (Arcli.  nat.,  JJ  108, 

bault,  vol.  /i,  fol.  i33.  fol.  73  v°).  11  est  probable  que  son  incaicé 

1  Pièces  justificatives,  11°  XIII ,  19.  ration  remonte  à  une  époque  un  peu  anté- 

5  Pièces  justificatives,  11°  XIII,  20.  rieure    au   26  janvier    i37&  (n.  st.);   en 

6  Bibl.    nat.,   Quittances,  vol.  26009,  effet,  à  celte  date,  Charles  V  anoblit  Fran- 
n°  956;  vol.  26010,  11°  I25i.  çois  Chanteprime,  déjà  qualifié  de  rece- 

'   Le   receveur  général  des  aides  était         veur  général  des  aides  (Arcli.  nat.,  JJ  106, 
alors  (1371)  Jean  lUissier;  il  parait  que         fol.  i43  v°). 
sa   probité  laissa  à  désirer,  car  en  février 


2'i  VCADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
receveur  de  diocèse,  il  lui  expédie  une  «cedulle  singnée  de  sa 
main  et  du  contrerouleur,  et  singnée  de  troiz  des  singnés  de 
nosseigneurs  les  generaulx  trésoriers  à  Paris  » !.  Généralement 
le  receveur  de  diocèse  porte  lui-même  l'argent  à  Paris  et  se  fait 
toujours  accompagner  par  un  valet,  souvent  même  par  deux 
ou  trois  hommes  d'armes. 

Outre  la  gabelle  dont  l'administration  incombait  à  des  agents 
spéciaux,  les  états  de  i36o  avaient  accordé,  d'abord  une 
aide  de  douze  deniers  pour  livre2,  ensuite  une  aide  du  qua- 
trième et  du  treizième  sur  les  boissons,  enfin  la  perception  des 
fouages. 

11  a  été  dit  plus  haut  que  l'impôt  de  douze  deniers  pour  livre 
était  affermé.  Les  baux  se  passaient  par-devant  deux  notaires, 
l'un  de  cour  du  roi,  l'autre  de  cour  d'église,  au  chef-lieu  de  la 
recette3.  Les  adjudications  se  faisaient  par  sergenterie.  Chaque 
adjudicataire  produisait  des  «pièges»,  ou  au  moins  devait  les 
produire.  On  constate  en  effet  que  parfois  il  n'y  en  avait  pas  ''. 
Dans  ce  cas,  et  quand  l'adjudicataire  était  hors  d'état  de  payer, 
le  receveur  portait  au  chapitre  des  dépenses  la  somme  qu'il  au- 
rait dû  percevoir.  Ainsi,  un  fermier  nommé  Jean  Lauglois  ayant 
été  déclaré  adjudicataire  de  la  ferme  de  la  pierre  et  de  la  chaux 
pour  la  somme  de  20  sous,  et  n'ayant  pas  pu  payer,  le  receveur 
porte  les  30  sous  en  dépense  :  «  Pour  deniers  rendus  cy  dessus 
de  Jehan  Langloiz,  povre  homme  qui  riens  n'a,  pour  la  ferme 
de  pierre,  caus  et  sablon xx  sols5.  »  Il  arrivait  trop  sou- 
vent aussi  que  les  fermiers,  ruinés  par  les  dévastations  des  An- 
glais, ne  pouvaient  se  libérer  entièrement  vis-à-vis  du  roi.  Ils 


1   Pièces  justificatives,  n"  XIII,  5.  percevoir  (Arcli.  nat.,  E  17/15,  fol.  5 
"  Cet   impôt  e\istait   encore  en    16G8.  3  Pièces  justificatives,  11°  XIII,  2. 

Colberl  le  (il  supprimera  partir  du  i"jan-  '   Pièces  justificatives,  a°  XIII,  1  l. 

vin-  1669;  il  explique  qu'on  ne  pouvait  le  '*  Pièces  justificatives,  n°  XIH,  là- 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  25 

adressaient  alors  une  requête  à  Paris  aux  généraux  conseillers 
qui  siégeaient  en  Chambre,  dans  une  des  salles  du  Palais1,  et 
demandaient  que  la  Chambre  provoquai  une  enquête.  Celle-ci 
envoyait  aussitôt  au  bailli  dans  le  ressort  duquel  l'adjudication 
avait  eu  lieu  Tordre  de  procéder  à  une  enquête  destinée  à 
constater  si  vraiment  le  fermier  devait  être  «  sur  cepourveu  de 
remède  gracieux  ».  La  Chambre  des  généraux  conseillers  se  ré- 
servait de  prononcer,  dès  quelle  aurait  reçu  le  rapport  du 
bailli2. 

Lorsqu'il  n'y  avait  pas  de  cas  de  force  majeure  empêchant 
les  recettes  du  fermier,  et  que  celui-ci  ne  versait  pas  d'argent, 
le  receveur  mettait  la  caution  du  fermier  en  prison,  quand  ses 
meubles  n'étaient  pas  aisément  saisissables.  Il  pouvait  arriver 
que  la  caution  offrît  alors  au  receveur  une  rente  qui  devait  cou- 
vrir ce  dernier;  le  traité  était  confirmé  par  le  roi,  ou  plutôt 
par  la  Chambre  des  comptes3. 

Tous  les  objets  servant  à  l'alimentation,  au  costume,  à  la  con- 
struction ,  étaient  soumis  à  l'impôt  de  douze  deniers  pour  livre  u 
perçu  sur  le  vendeur5.  Le  charbon  de  terre  y  aurait  même  été 
soumis  si  on  en  avait  fait  un  usage  suffisant  pour  que  l'impôt 
pût  produire  quelque  chose0.  Dans  les  villes  de  l'importance  de 
Caen,  presque  chaque  matière  imposable  faisait  l'objet  d'une 
adjudication  séparée;  cela  s'explique  par  l'élévation  relative  des 
sommes  à  percevoir;  tandis  que  dans  les  villages  il  n'y  avait 
qu'un  seul  fermier  pour  tous  les  objets  soumis  à  l'impôt.  Très 
généralement  même,  un  fermier  réunissait  dans  la  même  adju- 

1  Bibl.  nat. ,  Quittances,  vol.  2600(1,  tient  à  plusieurs  reprises  ta  liste  des  objets 
n°  xS^.  soutuisà  l'impôt,  ainsi  que  les  prix  atteints 

2  Bibl.    nat..    Quittances,  vol.  26007,         par  les  adjudications. 

n"'  277,  278,  288,  etc.  5   Ordonnances ,  t.  III,  p.  ,433. 

3  Arcb.  nat.,  J.I  127,  fol.  129  r°.  °    «De    carbon  de  terre nient.» 

4  Le  registre  KR  iob  (Arch.  nat.)  con-         (Arcb.  nat.,  KK  iob,  fol.  6  r°.) 

Sav.  Éthang.  11°  série,  t.  VI,  2'  partie.  6 


26  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
dication  plusieurs  villages1.  Les  frais  d'adjudication,  tels  que 
frais  de  notaires2,  étaient  à  la  charge  du  roi.  Ces  adjudica- 
tions se  faisaient  le  soir3.  Les  baux  se  faisaient  pour  un  an". 
L'«  hussier  de  la  cohue»  les  criait  dans  la  halle  «et  ailleurs»0. 
Dans  ces  baux  ne  se  trouvait  pas  compris  le  droit  de  lever 
l'impôt  de  douze  deniers  par  livre  dans  les  foires.  On  l'affer- 
mait à  part  et  le  bail  était,  comme  toujours,  fait  pour  un  an0. 

Outre  l'impôt  de  douze  deniers  par  livre,  il  y  avait  un  impôt 
sur  les  boissons,  impôt  d'une  quotité  variable,  selon  que  la 
vente  se  faisait  au  détail  ou  en  gros.  Il  était  du  quatrième  pour 
la  vente  au  détail  et  du  treizième  pour  la  vente  en  gros.  Les 
boissons  énumérées  sont  le  vin,  le  cidre,  la  cervoise  et  le  ho- 
chet7. L'impôt  du  treizième  se  percevait  à  l'entrée  des  villes s. 

De  même  que  l'aide  de  douze  deniers  pour  livre,  l'impôt  sur 
les  boissons  était  affermé.  Par  conséquent,  pour  la  perception 
de  ces  deux  classes  d'aides,  le  receveur  de  diocèse  n'avait  aucun 
rapport  avec  les  contribuables.  Il  n'en  avait  absolument  qu'avec 
des  fermiers. 

Il  convient,  pour  se  faire  une  idée  un  peu  moins  exclusive 
du  sujet  qui  nous  occupe,  de  jeter  aussi  un  rapide  coup  d'œil 
sur  la  perception  de  l'aide  de  douze  deniers  pour  livre  et  de  l'im- 
position sur  les  boissons  dans  une  autre  province,  afin  de  saisir 
quelles  peuvent  être  les  différences  dans  l'administration,  selon 

1   M.  Prévost,  dans  son  Introduction  an  précis  la  contredisent.  Le  compte  seul  est 

Compte  des  recettes  et  dépenses  du  roi  de  Na-  fait   par  trimestres.  (Pièces  justificatives. 

carre,  a  traité  le  même  point.  n°  XIII,  12  et  21.) 

1   Pièces  justificatives,  n"  XIII,  12  cl  21.  5  Pièces  justificatives  ,n°  XIII ,  1S  et  2  1 . 

3  Piècesjustilicativcs  ,  n°  XIII,  18  et  21,  6   Pièces  justificative»,  n"  XIII,  2&. 

et  Prévost,  p.  LV.  ?   Pièces  justificatives,  n"  XIII ,   2.1.   Le 

'    M.  Prévost  (p.  lv)   soutient  que  ces  bocliet  était  une  sorte  (I  hydromel.  Le  Me- 

baux  se  passaient    pour   trois   mois.    Non  naçjier  île  Paris  (vol.   II,   p.   238   à   2/i<>) 

seulement  rien  dans  le  texte  d'Yvon  Huarl  en  donne  la  composition, 
ne  permet  cette  affirmation  ,  mais  des  textes  8   Ordonnances ,  t.    III,  p.   436. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.  27 

qu'il  s'agit  du  Nord  ou  dune  autre  région.  Examinons  par 
exemple  la  levée  de  l'aide  dans  le  Midi,  dans  le  diocèse  de 
Nîmes1.  Il  est  fâcheux  que  l'exemple  que  nous  prenons  soit 
bien  postérieur  à  l'époque  dont  nous  nous  occupons  plus  parti- 
culièrement, il  est  de  l'an  i3q6;  il  ne  faudra  donc  pas  vouloir 
établir  de  rapport  trop  étroit  entre  des  époques  si  différentes. 

En  1396,  dans  le  diocèse  de  Nîmes  et  l'archevêché  d'Arles, 
on  constate  d'abord  que  l'impôt  de  douze  deniers  pour  livre  a 
toujours  cours,  ensuite  que  le  droit  du  quatrième  et  du  trei- 
zième sur  les  boissons,  selon  qu'on  les  vend  au  détail  ou  en 
gros,  est  remplacé  par  une  aide  du  huitième  pour  la  vente  en 
détail  et  de  douze  deniers  pour  livre  pour  la  vente  en  gros.  La 
liste  des  matières  soumises  à  l'impôt  de  douze  deniers  pour 
livre  figure  dans  le  compte  de  1  396;  on  y  rencontre  des  objets 
analogues  à  ceux  que  l'on  trouve  en  Normandie,  et  aussi  d'autres 
produits  peut-être  plus  spéciaux  à  la  région,  par  exemple  ceux 
des  apothicaires,  des  vendeurs  et  revendeurs  de  chandelles  de 
cire  et  de  suif,  des  marchands  d'huile,  etc.  On  constate  notam- 
ment l'abondance  des  vignes  dans  la  viguerie  de  Nîmes,  dans 
la  viguerie  d'Anduse  et  dans  celle  d'Aigues-Mortes.  Naturelle- 
ment l'aide  est  affermée  à  divers  adjudicataires;  chaque  lieu  de 
la  viguerie  de  Nîmes  donne  naissance  à  une  adjudication  sépa- 
rée. Les  foires,  comme  en  Normandie,  faisaient  encore  l'objet 
d'une  adjudication  spéciale.  Enfin  dans  le  compte  des  recettes 
figure  le  produit  des  folles  enchères  et  des  amendes. 

Il  y  a  deux  élus  pour  ce  diocèse,  mais  un  seul  receveur. 
Chaque  élu  a  un  traitement  annuel  de  100  livres  tournois;  le 
receveur  touche  lui  aussi  100  livres.  Au  lieu  de  faire  convo- 
quer les  candidats  au  bail  des  fermes  dans  le  chef-lieu  de  l'élec- 
tion, les  élus  se  déplacent  et  vont,  l'un  dans  un  lieu  des  diverses 

1   Bibl.  nat. ,  fonds  franc.  8665. 


->s       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

vi"iienes,  le  second  dans  un  autre.  Leur  clerc  ou  notaire  les 
accompagne.  Au  besoin  un  lieutenant  du  viguier  peut  lui 
aussi,  évidemment  en  vertu  d'une  procuration  spéciale,  bailler 
les  fermes. 

\u-dessus  du  receveur  du  diocèse  de  Nîmes  et  archevêché 
d'  \ile.s,  se  trouve  un  receveur  général  des  aides  «oudit  pais», 
dont  les  opérations  sont  elles-mêmes  contrôlées  par  un  contre- 
rolleur  de  la  dicte  gênerai  recepte.  C'est  au  receveur  général  des 
aides  de  la  région  que  le  receveur  particulier  paraît  verser  la 
totalité  de  sa  recette;  ce  dernier  porte  en  dépense  le  montant 
du  don  fait  au  duc  de  Berry  par  Charles  VI,  de  la  moitié  des 
aides  de  deux  lieux  dépendant  de  la  baronnie  et  ressort  de  Lu- 
nel,  terre  qui  appartenait  au  duc. 

Après  cette  courte  digression,  revenons  à  la  Normandie. 
L'impôt  des  louages  était  probablement  perçu  directement  par 
les  sergents  dans  les  villages.  Cette  perception,  on  l'a  vu  plus 
haut,  se  faisait  en  trois  termes  \  après  réception  par  le  sergent 
du  rôle  de  l'impôt  à  percevoir,  rôle  qui  lui  était  envoyé  par  le 
receveur  du  diocèse,  lequel  le  recevait  lui-même  de  l'élu  chargé 
de  l'assiette  des  louages2.  Il  pouvait  se  faire  qu'en  cas  de  néces- 
sité urgente,  on  avançât  de  quatre  ou  cinq  jours  le  terme  du 
payement  mensuel  de  l'aide.  Mais  ce  n'était  qu'à  titre  excep- 
tionnel;.  Le  montant  de  l'impôt  était  de  6  lrancs  pour  feu  de 
ville  fermée  et  de  i  francs  pour  feu  de  plat  pays.  Dans  les  villes 
ia  perception  se  faisait  d'une  façon  différente  et  voici  comment: 
l'élu  ayant  fixé  au  receveur  la  somme  à  loucher,  celui-ci  la  ré- 
clamait non  pas  aux  contribuables  avec  lesquels  il  n'avait  ja- 
mais de  rapports,  mais  au  receveur  des  revenus  communaux 


ru. 


'   Pièces  justificatives,  n°  XIII,  2.  '  Pièces    justificatives,    n"    XIII,    ai. 

!   Pièces  justificatives,  n    Mil,  >.\.  M.  Prévost  voit  là,  avec  raison,  le  résulta! 

Pièces  justificatives,  n°  XIII,  3.  d'une  transaction  entre  les  habitants  cl  le 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  29 

11  arrivait  souvent  que  des  villages  avaient  été  détruits  et  ne 
produisaient  plus  rien  pour  les  fouages.  De  même  il  pouvait 
se  faire  que,  par  suite  de  dévastations  des  gens  de  guerre, 
l'assiette  des  fouages  n'eût  pas  établi  une  proportion  équi- 
table entre  le  nombre  des  feux  et  celui  des  habitants  qui  rési- 
daient. 

Le  roi,  à  différentes  reprises,  fit  modifier  l'assiette  des 
fouages,  de  façon  à  ramener  cet  impôt  à  une  juste  proportion 
avec  le  nombre  des  habitants1.  C'est  pour  ce  motif  que  1rs  élus 
de  la  région  à  laquelle  le  roi  était  disposé  à  accorder  une  re- 
vision de  l'assiette  se  réunissaient  pour  faire  une  enquête  sur 
la  diminution  des  feux'2.  Mais  il  est  à  remarquer  que  cette  re- 
vision de  l'état  des  feux  ne  se  fit  qu'en  Languedoc  (1073- 
1374  )!.  On  fit  aussi  la  même  opération  pour  le  diocèse  de 
Clermont'1,  et  peut-être  pour  des  provinces  limitrophes.  En  re- 
vanche, nous  n'avons  pas  trouvé  d'exemple  d'une  enquête  de 
ce  genre  en  Normandie.  Le  receveur  du  diocèse  de  Bayeux 
constate  bien  qu'il  n'a  rien  reçu  d'un  village  «désert»,  mais 
partout  ailleurs,  et  à  moins  que  le  hameau  ne  soit  détruit,  le 
montant  des  fouages  est  réclamé  sans  adoucissement. 

L'administration  de  la  gabelle  était  dirigée  par  des  grène- 
tiers  et  des  contrôleurs5.  Le  grènelier  reçoit  les  déclarations 
des  marchands  de  sel  qui  veulent  expédier  leur  marchandise 
d'un  grenier  dans  un  autre.  Le  marchand  déclare  donc  le  vo- 

roi   [Introduction  au  Compte  des  recettes  et  3  Voir  les  documents  indiqués  dans  ta 

des  dépenses  du  roi  de  Navarre,  p.  lxi).  noie  i. 

1  Voir  plusieurs  documents  de  cegenre  '  Voirlespiècesindiquéesdanslanotea. 
dans  le  recueil  des  Ordonnances,  it  aux  s  M.  Dunoyer  de  Segonzac,  dans  ies 
Arch.  nat.,  JJ  io4  ,  fol.  1 1  v°,  etc.;  .U  io5,  positions  de  sa  thèse  de  sortie  de  l'Ecole 
fol.  162  r*,  et  JJ  109.  des  chartes  (janvier  i8<S5j,  voit  l'origine 

2  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  2u"oi(>,  des  contrôleurs  dans  l'extension  du  rôle 
n°'  25o2  et  u58o.  du  greffier  ou  secrétaire  du  grènetier. 


30      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

lume  qu'il  veul  transporter  de  Dieppe  à  Béarnais,  par  exemple. 
Le  grènetier  de  Dieppe  constate  le  volume  du  chargement,  puis 
le  sel  arrivé  à  Beauvais  est  mesuré  de  nouveau,  et  le  grènetier 
de  Beauvais  dresse  un  certificat  où  il  mentionne  le  volume  de 
sel  à  l'arrivée.  Ce  certificat  est  transmis  au  grènetier  du  point 
de  départ,  qui,  si  les  chiffres  concordent,  tient  quittes  le  mar- 
chand et  les  «  pièges  »  qu'il  a  dû  fournir  '. 

Les  greniers  sont  des  entrepôts  appartenant  au  roi,  mais 
dont  le  loyer  est  mis  à  la  charge  des  marchands  de  sel  qui  sont 
ohligés  d'y  déposer  leur  marchandise2. 

Les  lots  de  sel  sont  vendus  au  public,  c'est-à-dire  aux  dé- 
taillants, parle  grènetier,  pour  le  compte  des  marchands,  dans 
l'ordre  où  ils  sont  entrés  en  magasin  \  C'était  ce  qu'on  appelait 
vendre  au  tour  de  papier. 

Aussi,  quand  le  grenier  est  plein,  le  marchand  peut  avoir 
avantage  à  faire  transporter  son  sel  dans  un  grenier  où  il  y  a 
moins  de  marchandise.  Il  agit  alors  comme  il  est  expliqué  plus 
haut.  Mais  il  peut  se  faire  que  le  roi  veuille  vendre  pour  son 
compte  le  sel  contenu  dans  tel  ou  tel  de  ses  greniers.  Dans  ce 
cas,  il  achète  aux  déposants  leur  marchandise'1. 

Le  grènetier  apporte  l'argent  provenant  de  sa  recette  au  lieu 
qui  lui  est  fixé  par  les  généraux  conseillers5. 

Le  prix  du  sel  était  fixé  par  le  roi.  Ce  prix  comprenait 
deux  éléments  :  l'un  qui  servait  à  rembourser  le  marchand; 
l'autre  qui  était  le  produit  net  de  l'impôt.  Or  ce  second  élément 
a  été  variable.  Tantôt  le  roi  fixait  le  montant  de  l'impôt  au  cin- 

1  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26009,  l  Pièces  justificatives,  11°  XIV  et  Bibi. 
n"  io.'>2;  vol.  26010,  n"  1119,  1120,  nat.,  Quittances,  vol.  26011,  n"  i4oo. 
1121;  vol.  2601  1,  n"  1377.  Dans  ce  cas   le  grènetier  rembourse  aux 

2  Pièces  justificatives ,  n"  XV.  déposants  le  montant  du  prix  de  leur  sel. 

3  Yuitiy,  Études  sur  le  régime  financier  B  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26011. 
de  la  France,  t.  Il,  p.  i5i.  ""  1289. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  31 

quième,  tantôt  il  l'établissait  à  un  chiffre  fixe  par  muid1.  Ce 
chiffre  a  varié,  il  a  été  de  20  francs  d'or,  de  2 1\  francs,  et 
même  de  ho  francs  sous  Charles  VI.  Une  pièce  malheureuse- 
ment non  datée,  mais  dont  l'examen  paléographique  permet 
de  fixer  la  date  tout  à  fait  au  commencement  du  xve  siècle  et 
même  à  la  fin  du  xivc  siècle,  montre  que  le  droit  du  roi  était 
alors  de  36  francs. 

Le  prix  de  fabrication  du  sel  n'a  jamais  participé,  à  coup  sûr, 
aux  fluctuations  de  l'impôt;  il  était  certainement  à  peu  de  chose 
près  le  même  à  l'époque  qui  nous  occupe  qu'au  commence- 
ment du  XVe  siècle;  or,  notre  document  nous  apprend  qu'il 
était  de  1  6  livres  tournois  par  muid2  pris  sur  le  quai  d'embar- 
quement (dans  le  cas  particulier  c'est  à  Rouen),  non  compris 
bien  entendu  le  droit  du  roi. 

Nous  supposerons  qu'il  s'agit  de  transporter  un  muid  de  sel 
de  Rouen  à  Évreux.  Acheté  aux  sauniers  sur  le  quai  de  Rouen, 
le  sel  est  débarqué,  mesuré  et  mis  en  tonneaux  pour  éviter 
autant  que  possible  l'humidité  et  les  inconvénients  que  présen- 
terait le  peu  de  résistance  de  sacs.  Chacun  de  ces  tonneaux  con- 
tenait irénéralemcntdeuxsetiers,  soit  un  sixième  du  muid.  Une 
fois  mis  en  tonneaux,  le  sel  était  embarqué  sur  un  bateau  qui, 
en  suivant  la  Seine,  entrait  dans  l'Eure  qu'il  remontait  ensuite 
jusqu'à  Cailly;  ce  trajet  se  faisait  sous  escorte;  il  en  était  de 
même  de  Cailly  à  Evreux;  ce  dernier  transport  s'opérait  natu- 
rellement par  charrois  et  l'état  des  chemins  était  tel,  que 
chaque  charrette  ne  pouvait  transporter  qu'un  tonneau,  soit 
deux  setiers.  Arrivé  à  Evreux,  le  chargement  de  sel  devait  être 
de  nouveau  mesuré  comme  nous  l'avons  montré  plus  haut.  Dans 


au 


'   Yuitiv,  Etudes  sur  le  régime  financier        ik  hectolitres  98  litres.  Le  prix  total 
de  la  France,  t   II,  p.  i5a  et  note  1.  muid  a  dû  varier  de  5o  à  60  francs  d'or 

2  D'après  Liltré,  le  muid  de  sel  valait         environ  ;  à  l'époque  qui  nous  occupe. 


32      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

ce  calcul ,  on  n'a  fait  entrer  en  ligne  de  compte  ni  divers 
menus  Irais,  ni  les  péages  qui  grevaient  la  navigation,  ni  enfin 
le  loyer  du  grenier  à  sel,  que  devaient  acquitter  les  marchands 
déposants  '. 

La  pièce  qui  fournit  ces  renseignements  a  été  rédigée  par 
un  marchand  en  gros  qui  a  voulu  démontrer  qu'étant  donnés 
le  droit  du  roi  et  les  frais  d'achat  et  de  transport  indispen- 
sables, le  prix  de  revient  du  sel  comparé  à  celui  de  la  vente 
le  constituait  fort  en  déficit.  A.  la  fin  de  l'année  1  3q5  et  au  com- 
mencement de  1396,  par  suite  d'une  crise  qu'il  nous  est 
malheureusement  impossible  d'expliquer,  le  prix  de  revient  du 
sel  baissa  subitement  et,  paraît-il,  dans  des  proportions  telles, 
que  les  marchands  propriétaires  de  sel  déposé  dans  les  greniers 
antérieurement  à  cette  baisse  auraient  été  complètement  ruinés. 
Aussi,  le  11  avril  1396,  Charles  VI,  peut-être  après  avoir  vu 
la  note  de  notre  marchand,  reconnaissant  qu'il  était  impossible 
pour  ces  négociants  de  continuer  le  commerce  dans  les  condi- 
tions nouvelles,  déclara  que,  moyennant  une  somme  (ixe  consi- 
dérable versée  par  eux  dans  le  trésor  royal,  il  leur  garantissait 
la  vente  au  prix  antérieur  à  la  crise,  et  cela  pendant  une  période 
de  sept  ans2.  C'est  peut-être  Là  qu'il  faut  rechercher  l'explica- 
tion et  la  raison  d'être  de  la  pièce  qui  vient  d'être  analysée. 

Il  arrivait  encore  que  les  greniers  de  toute  une  région  étaient 
vides  de  sel,  par  exemple  quand  les  marchands  renonçaient  à 
en  faire  venir,  en  raison  de  irais  trop  considérables.  Le  fait  se 
produisit  à  la  fin  de  l'année  i3yo  dans  les  greniers  de  Har- 
fieur,  Honfleur,  Caudebec,  Mantes  et  Pontoise.  A  cet  état  il 
n'y  avait  qu'un  remède  que  Charles  Y  appliqua  aussitôt  : 
retait  de  faire  artificiellement  monter  le  prix  du  sel;  encore  le 
roi   limita-t-il   à   deux   mille  poises   la   quantité  qui   pourrait 

1   Pièces  justificatives,  n"  XV.  —  "  Iîibl.  nat. ,  1"'  franc.  14371,  fol.  a35v°  et  238  r'. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  33 

être  vendue  à  un  prix  supérieur  au  cours  fixé.  Le  droit  du  roi 
ne  devait  subir  aucune  diminution;  c'était  simplement  une 
augmentation  dans  le  prix  de  vente  qui  était  autorisée  '. 

On  n'était  pas  libre  d'échapper  à  l'impôt  en  se  privant  de 
sel.  Un  projet  de  compte,  préparé  pour  le  grènetier  de  Mantes, 
nous  montre  comment  procédait  l'administration  de  la  gabelle'2. 
Le  grènetier  de  Mantes,  au  reçu  des  lettres  royaux  en  date  du 
2A  janvier  i3y3  (n.  st.)  \  partit  de  Mantes  et  alla  à  Dreux.  Là, 
il  présenta  ses  lettres  au  bailli  et  au  maire,  «  fist  assembler  la 
ville  »  pour  le  surlendemain,  et  envoya  deux  sergents,  «<  par  les 
villes  de  la  chastellerie  de  Dreux  »,  afin  de  convoquer  trois  ou 
quatre  notables  de  chacune  de  ces  «  villes  »  pour  le  même  jour. 
La  veille  de  l'assemblée,  il  s'informa,  du  mieux  qu'il  put,  du 
nombre  et  des  ressources  des  habitants  de  Dreux.  Puis,  le  jour 
de  la  réunion,  il  lut  les  lettres  du  roi,  parla  aux  bourgeois, 
«et  list  tant  que  il  ot  le  nombre  des  feux».  Ensuite  il  leur 
offrit  de  composer,  c'est-à-dire  que,  moyennant  le  payement 
d'une  somme  fixe,  ils  ne  seraient  pas  soumis  à  la  gabelle.  Mais 
les  habitants  refusèrent.  Alors  «ledit  grènetier  assist  et  im- 
posa les  habitans  d'icelle  ville  et  parroisse  deDreues  à  prendre 
et  venir  querre  oudit  grenier  (de  Mantes),  de  trois  mois  en 
trois  mois,  x  sextiers  de  sel  et  comtnist  certains  collecteurs 
pour  ce  faire,  et  aussi  imposa  xn  autres  paroisses  des  villes 
voisines  d'environ  ladicte  ville  de  Dreues».  Beaucoup  de  villes 
ou  de  villages  préféraient  au  contraire  composer. 

Les  maisons  religieuses  étaient  soustraites  à  la  gabelle;  de  là 
une  source  continuelle  de  fraudes  très  préjudiciables  au  fisc.  Le 
roi,  en  même  temps  qu'il  ordonnait  l'opération  précédente, 
faisait  interroger  par  les  grènetiers  les  chefs  des  établissements 

1   Pièces  justificatives,  n"  XVI.  —  2   BiM.    na(.,    Quittances,  vol.   2601  I ,  n"  i3q3. — 

'    Ordonnances ,  t.  V,  p.  577. 

Sav.  étiung.  11°  *érie  ■  t.  VI ,  2°  partie.  5 


Va      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

religieux  situés  dans  leur  ressort,  sur  la  quantité  de  sel  dont  ils 
avaient  besoin,  afin  qu'il  la  leur  fît  parvenir,  et  aussi  afin  d'«  ob- 
vier aux  fraudes  qui  chascun  jour  estoient  commises  soubz 
ombre  d'eulx  ou  fait  de  la  gabelle  »  '. 

On  essayait  encore,  par  d'autres  voies,  de  diminuer  le 
nombre  des  fraudes.  Il  arrivait  que  les  sauniers  expédiaient 
du  sel  sans  déclaration  et  frustraient  ainsi  le  trésor.  Pour  pré- 
venir ce  fait,  le  grènetier  envoyait  un  agent  qui  allait  «  de  jours 
et  de  nuys  par  loutez  les  salines.  .  .  .  savoir  quelle  quantité 
de  sel  il  y  avoit  fait,  affin  que  les  sauniers  ne  autres  ne  l'em- 
portassent muchiement,  et  savoir  que  le  sel  que  on  chargoit 
pour  mener  par  cauciou  fust  mené  bien  et  loyalment»2. 

Telle  a  été,  en  pratique,  l'organisation  du  recouvrement  des 
aides  en  Normandie,  sous  Cbarles  V.  On  remarquera  que  l'un 
des  traits  essentiels  de  cette  administration  est  l'absence  com- 
plète de  rapports  entre  le  contribuable  et  le  receveur  royal 
chargé  de  la  perception. 

CHAPITRE  III. 

1370  à  décembre  1377. 

Pendant  que  Jean  le  Mercier  s'occupait  du  payement  des 
troupes,  il  était  obligé  à  des  déplacements  si  fréquents  et  si 
lointains,  il  avait  des  comptes  si  compliqués  à  tenir,  des  écri- 
tures si  nombreuses  à  faire  exécuter,  qu'il  eut  des  lieutenants. 
Nous  trouvons  deux  personnages  portant  ce  titre  auprès  de 
Jean  le  Mercier  à  deux  dates  différentes.  Le  premier  est  Etienne 
Routi,  qui  est  qualifié  de  lieutenant  de  Jean  le  Mercier  dans 


1  liibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26011,  n0-  i3g3  et  i^23.  —  3  Bibl.  nat.,  Quittances. 
I.  2(J0l8,  n°  209. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  35 

une  quittance  en  date  du  i5  mai  13701.  Le  second,  se  dé- 
signant lui-même  comme  lieutenant  de  Jean  le  Mercier,  esl 
Pierre  le  Mercier,  dit  de  Saint-Riquier,  du  nom  de  sa  femme'2. 
C'était  probablement,  on  l'a  vu,  le  frère  de  Jean  le  Mercier,  et 
il  dut  donner  infiniment  d'ennui  à  notre  personnage.  En  effet, 
outre  ses  fonctions  de  lieutenant  de  Jean  le  Mercier,  Pierre  le 
Mercier  était  notaire  royal  et  contrôleur  des  aides  de  la  guerre3. 
Mais  il  ne  paraît  pas  que  le  roi  ait  été  plus  heureux  dans  le  cliob 
de  son  contrôleur  et  notaire  que  dans  celui  de  son  receveur 
général  des  aides  de  la  guerre  Jean  l'Uissier4.  Ainsi,  au  mois 
de  novembre  1  3  7  A ,  Pierre  le  Mercier  était  en  prison ,  et  les  gé- 
néraux conseillers  sur  le  fait  des  aides,  parmi  lesquels  était  alors 
Jean  le  Mercier,  intervenant  en  faveur  du  frère  de  leur  collègue, 
faisaient  payer  à  la  femme  de  Pierre  le  Mercier  le  traitement 
de  son  mari,  alors  détenu  dans  les  prisons  du  roi5.  Pierre  le 
Mercier  survécut  peu  à  son  incarcération  ;  le  8  sejîtembre  1  370 
on  constate  qu'il  était  déjà  mort.  Un  passage  de  l'ordonnance 
du  6  décembre  1373''  peut  donner  l'explication  de  l'arresta- 
tion de  Pierre  le  Mercier;  il  est  relatif  aux  divers  genres  d'in- 
fidélité dont  pouvaient  se  rendre  coupables  les  clercs  et  les 
lieutenants  des  trésoriers;  ceux-ci,  dès  qu'ils  s'apercevaient  de 
ces  actes,  devaient  en  avertir  les  généraux  conseillers,  «  et  avec 
ce,  leur  donneront  congé  incontinant  ».  Il  est  permis  de  croire 
que  c'est  pour  des  actes  de  cette  nature  que  Pierre  le  Mercier 
se  trouvait  en  prison;  on  voit  qu'on  s'était  gardé  de  lui  donner 


«  congé  incontinant  ». 


Le  lieutenant  d'un  trésorier  des  guerres,  de  même  que  son 

1  Bibl.  nal.,  Titres  scellés  de  Clairam-  i  Pièces  justificatives,  n°  XXXVII. 
bault,  vol.  97,  fol.  7573.  4  Voir  plus  haut,  p.  a3,  note  7. 

2  Pièces    justificatives,    n0'   XXIX    et  ''  Pièces  justificatives,  n°  XXXVII. 
XXX.  6  S  25.   Ordonnances,  t.  V,  p.  645. 


36      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
chef,  payait  les  gens  d'armes  sur  la  montre,  et  prenait  chez  le 
receveur  de  diocèse  les  sommes  dont  il  avait  besoin. 

Mais  outre  ses  lieutenants,  Jean  le  Mercier  avait  plusieurs 
clercs  ou  secrétaires1.  L'un  d'eux,  appelé  Guillaume  Moreillon2, 
resta  au  service  de  Jean  le  Mercier  au  moins  jusqu'au  27  no- 
vembre 1  377  ;5.  Telle  paraît  avoir  été  l'organisation  de  ce  que 
nous  appellerons  les  bureaux  d'un  trésorier  des  guerres.  On 
verra  en  appendice,  à  la  suite  de  cette  étude,  le  fonctionnement 
de  ces  bureaux. 

Peu  d'agents  du  pouvoir  se  trouvaient  plus  en  relations  avec 
les  princes  que  ne  l'étaient  les  trésoriers  des  guerres.  Ces  rap- 
ports constants  d'un  homme  chargé  de  compter  exactement,  avec 
des  personnages  puissants  dont  l'intérêt  était  de  toucher  le  plus 
d'argent  possible,  étaient  assurément  fort  délicats.  Il  ne  semble 
pas  que  Jean  le  Mercier  ait  eu  de  conflit  avec  les  princes;  il  faut 
attribuer  cette  paix  relative  à  ce  fait,  que  les  frères  de  Charles V 
étaient  certains  d'avance  que  le  roi  soutiendrait  énergiquement 
son  agent.  Aussi,  loin  de  chercher  à  employer  la  violence,  l'un 
d'eux,  le  duc  de  Bourgogne,  préféra  s'attacher  par  des  bienfaits 
un  trésorier  des  guerres,  probablement  à  cause  des  complai- 
sances qu'il  en  attendait,  et  il  gratifia  Jean  le  Mercier  d'une 
pension  viagère  annuelle  de  200  livres  tournois  :  «  et  parmi  ce 
il  en  sera  lenuz  d'en  faire foy  et  bornage  à  monseigneur  età  ses 
successeurs  dux  de  Bourgoigne,  ou  cas  qu'il  survivrait  mondit 


seigneur.  » 


<  !ette  pension  devait  se  toucher  en  deux  termes,  à  Pâques  et 


Le  duc  de  Bourgogne  fait  donner  une        des  arbalétriers  du  roi,  et  cela  au  moins 


■&"c 


gratification  aux  clercs  de  Jean  le  Mercier.  depuis  novembre  i3&2  (Bibl.  nat. ,  Pièces 

Mandements  de  Charles  V,   ii°   1 3 7 A  ,  originales,  vol.  20^6,  dossier  n°  £6680). 

p.  707.  Moreillon  avait  rempli  les  mêmes  '  Pièces  justificatives,  n"  XLVI;  voir  le 

fonctions  auprès  de  Pierre  Chauve! ,  clerc  nom  du  signataire. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  37 

à  la  Toussaint.  Elle  partait  de  Pâques  i3y3,  et  Jean  le  Mercier 
toucha  le  montant  du  premier  terme  déjà  échu  le  -j3  juin  l, 
jour  où,  lui  aussi,  faisait  au  duc  de  Bourgogne  son  premier 
payement.  Mais  il  ne  convenait  pas  à  Jean  le  Mercier  d'aliéner 
sa  liberté  vis-à-vis  d'un  prince  dont  les  intérêts  personnels 
pouvaient  heurter  ceux  du  roi.  Ajoutons  à  cela  que  peut- 
être  Jean  le  Mercier  ne  savait  pas  plier,  et  on  comprendra 
pourquoi  il  refusa  obstinément  de  faire  hommage  au  duc.  La 
conséquence  de  ce  refus  fut  qu'il  ne  toucha  plus  sa  pension, 
dont  la  mention  continue  à  figurer  cependant  sur  les  registres 
de  comptes  du  duc",  mais  suivie  des  mots  «néant,  pour  ce 
riens  n'en  a  demandé  » 3,  ou  «  néant,  quar  riens  ne  li  en  a  esté 
paie  » \ 

Bureau  de  la  Rivière  avait  été  inscrit  lui  aussi  pour  une 
pension  de  800  livres  tournois.  Mais  il  faut  croire,  ou  que  le 
roi  aurait  vu  d'un  mauvais  œil  ses  agents  accepter  des  devoirs 
vis-à-vis  de  ses  frères,  ou  que  le  duc  demandait  à  ceux  qui  s'at- 
tachaient à  lui  des  services  incompatibles  avec  le  dévouement 
au  roi ,  puisque  Bureau  de  la  Rivière  refusa  également  de  prêter 
hommage.  Cependant,  comme  il  était  alors  un  personnage  plus 
important  que  Jean  le  Mercier,  le  duc  lui  fit  des  avances  pour 
l'attirer,  en  lui  faisant  compter  sa  pension,  le  3i  mai  1878, 
sans  plus  de  succès  qu'auparavant5.  Bureau  de  la  Rivière  ac- 
cepta, mais  ne  céda  pas  encore  sur  la  question  de  l'hommage0. 
Il  ne  mil  un  terme  à  ses  refus  qu'en  1 388.  A  cette  date,  et  le 
2  3  mai,  il  accepta  la  capitalisation  de  sa  pension  à  4, 000  francs. 

1  Archives  de  la  Côte-d'Or,  B   i438,  "  Juillet   1078.  B  i45a,  fol.  16  r".   A 

fol.  ■;'\  r°.  partir  du  registre   B  1  /i 54.   (1378),  il  ne 

-  Ibid.,   B    i/idi,  fol.  22  r";  B  1 444  .  figure  plus  sur  les  comptes  du  duc. 
fol.  22  r";  B  1  445,  fol.  27  V0.  s  Archives  de  la  Côte-d'Or,  B    i4-'"s 

'  Ibtil.,  B  i45i,  fol.  20  v°,  à  la  date  de  fol.  22  r°  el  B  1 4 5 1 ,  fol.  20  v°. 
mai  1078.  *   Ibid.,  B  i45a,fol.  16  r°. 


38      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Il  est  vrai  qu'alors  il  devait  avoir  besoin  d'argent,  car  il  mariait 
son  fils  '.  Quant  à  Jean  le  Mercier,  il  ne  céda  jamais,  mais  aussi 
il  s'attira  la  haine  du  duc;  ajoutons  que  Bureau  de  la  Rivière 
n'y  échappa  pas  davantage.  Mais  si  le  bon  vouloir  de  Philippe 
le  Hardi  (il  défaut  à  notre  personnage,  du  moins  il  s'était  at- 
tiré par  ses  services  la  bienveillance  de  Charles  V.  Il  en  reçut 
un  éclatant  témoignage  le  G  décembre  1 3 73. 

Dès  le  1  3  novembre  i  3yj  ,  Charles  V  avait  rendu  une  ordon- 
nance qui  réglait  à  nouveau,  entre  autres  dispositions,  les 
fonctions  des  généraux  conseillers.  Celle  du  6  décembre  de 
l'année  suivante  établit  Jean  de  Reuil,  Jean  le  Mercier  et  Gilles 
le  Gallois  dans  les  fonctions  de  généraux  conseillers  sur  le  fait 
des  aides  de  la  guerre 2.  Elle  fixait  en  ces  termes  h>s  attributions 
des  trois  conseillers  :  «  Art.  1 1 .  Item  que  les  dessus  dis  Jehan  de 
lUieil,  Jehan  le  Mercier  et  Gilles  le  Galloys  ne  feront  doresna- 
vant  aucunes  délivrances  de  deniers  soit  de  dons,  gaiges, 
debtes  ou  autres  choses  quelconques,  se  ce  n'est  en  plaine 
chambre  ou  autre  part  où  ilz  soient  assemblez  pour  noz  be- 
songnes  ou  pour  nostre  fait,  excepté  seullement  pour  les  paie- 
mens  des  gens  d'armes  cpii  auront  esté  ordonnez  par  nous  ou 
par  lettres  exécutées,  ou  par  les  deux  d'eulx  s'ilzsont  à  Paris.  » 
L'article  12  défendait  au  receveur  général  de  faire  des  paye- 
ments, même  au  vu  de  lettres  royaux,  à  moins  qu'elles  ne 
portassent,  entre  autres  signes  de  validité,  un  visa  des  gé- 
néraux conseillers  accompagné  de  leur  signet.  L'article  i3  éta- 
blissait que  :  «  Toutes  lettres  et  mandemens  retïuscz  en  la 
chambre  des  generaulx,  sera  escript  au  doz,  et  signé  de  notaire, 
que  les  lettres  ont  esté  refusées;  et  semblablement  quant  l'on 

1   Archives  de  la  Côted'Or,    B    1/1G9,         (I.  I,  p.  489)  voil  avec  raison,  dans  lin- 
loi.  6.">  1".  stilution  des  généraux  conseillers,  l'origine 
Ordonnances,  t.  V,  p.  0/45.  Félibien        de  la  Cour  des  aides. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  39 

donnera  Ion  delay  de  faire  le  paiement;    et  sera  la   teneur 
ou  substance  desdites  lettres  et  la  cause  du  relTnz  enregistré 
tout  au  long  en  ladite  chambre.»  Par  l'article   i5,  les  géné- 
raux conseillers  étaient  institués  inspecteurs  des  comptes  des 
trésoriers  des  guerres,  de  leurs  clercs  et  de  leurs  lieutenants. 
Il  était  ordonné  qu'aussitôt  que  les  trésoriers  des  guerres  au- 
raient fait  un  payement,   les  généraux  conseillers  verraient 
«leur  estât  du  paiement  précèdent,  par  la  manière  que  dit 
est  dessus  du  receveur  gênerai,  et  au  plus  tard  de  deux  moys 
en  deux  moys».    L'article   16  ajoutait   :   «Item    les   dessudis 
Jehan  de  Rueil,  Jehan  le  Mercier  et  Gilles  le  Galloys  jureront 
en  nostre  présence,  qu'ilz  diront  l'un  à  l'autre  la  vérité  dudit 
fait  sans  riens  en  celler,  et  qu'ilz  ne  porteront,  ne  soutien- 
dront fait  de  quelconque  seigneur  ou  autre  personne,  quelle 
qu'elle  soit,   par  faveur  ou  autrement,  à  l'appetissement  du 
fait  de  la  finance,  et  ne  donneront  charge  ne  malgré  l'un  à 
l'autre,  mais  feront  et  porteront  le  fait  l'un  de  l'autre  comme 
le  sien  propre.  »  Par  l'article  17,  Charles  V  ordonnait  aux  gé- 
néraux conseillers  d'avoir  «  advis  et  deliberacion  de  conseil  sur 
le  nombre  des  esleuz,  receveurs  et  autres  officiers  estans  es  dio- 
cèses sur  le  fait  des  aides  »  ;  le  roi  donnait  pouvoir  à  ses  trois 
généraux  conseillers  d'en  restreindre  et  diminuer  le  nombre, 
«  selon  ce  qu'ilz  verront  qu'il  sera  à  faire  à  nostre  proffit;  et  en 
chargeons  leurs  consciences  sur  la  foy  et  loyaulté  qu'ilz  nous 
doivent».  Enfin,  par  l'article  18,  Charles  V  commit  le  chan- 
celier et  les  généraux  conseillers  au  soin  d'envoyer  «  incon- 
tinant»  des  réformateurs  en  Languedoc,  où  il  paraît  que  le 
désordre  était  à  son  comble,  au  moins  dans  l'administration  des 
aides.  En  somme,  cette  ordonnance  montre  quelle  était  la  con- 
fusion qui  y  régnait,  non  seulement  en  Languedoc,  mais  aussi, 
quoique  à  un  degré  moindre,  dans  le  reste  du  royaume. 


40      ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

11  est  permis  de  croire  que  Jean  le  Mercier  eut  une  part 
considérable  dans  la  rédaction  de  cette  ordonnance;  indé- 
pendamment du  rôle  qu'il  y  joue  comme  général  con- 
seiller, il  avait  une  autorité  particulière  pour  signaler  les 
\ols  et  les  dilapidations  des  élus,  des  receveurs  ou  autres 
agents  des  aides  visés  particulièrement  dans  divers  articles. 
Par  ces  nouvelles  fonctions  si  importantes,  Jean  le  Mercier 
se  trouvait  plus  que  jamais  rapproché  de  la  personne  de 
Charles  V,  et  en  relations  suivies  avec  les  seigneurs  les  plus 
influents  de  la  cour.  Parmi  ceux-ci,  on  cite  tout  d'abord  l'ami 
de  Charles  V,  Bureau  de  la  Rivière;  ceci  explique  que  des 
relations  étroites  se  soient  formées  entre  lui  et  Jean  le  Mer- 
cier; si  bien  que,  jusqu'au  bout,  la  fortune  de  l'un  suivra 
les  mêmes  vicissitudes  que  celle  de  l'autre,  tous  deux  per- 
sonnifiant, pour  ainsi  dire,  les  traditions  du  prince  qui  les 
avait  distingués. 

C'est  peut-être  ici  le  lieu  de  résumer,  à  l'aide  des  ordon- 
nances, les  principales  attributions  de  la  Chambre  des  géné- 
raux conseillers,  pendant  la  carrière  de  Jean  le  Mercier. 

Les  généraux  conseillers  ne  peuvent  faire  le  commerce  '; 

Ils  ont.  autorité  absolue  sur  tout  le  personnel  des  aides2; 

Ils  examinent  chaque  mois,  sans  faute,  l'«  estai  du  receveur 
gênerai  au  lont  et  au  juste  »''; 

Une  délégation  des  généraux  va  chaque  mois  présenter  au 
roi  un  résumé  de  l'état  du  receveur  général;  le  roi  le  garde 
par  devers  lui"; 

Ils  ne  peuvent  faire  délivrance  de  deniers  qu'après  une  déli- 
bération faite  en  Chambre  '; 

Ordonnances,  t.  V,  p.  538,  art.  i.  —  *  Ibid. ,  t.  V,  p.  538, art.  i5.  —  '  Ibid.,  I.  \ , 
p.  53g,  art.  12.  —  ''  Ordonnances,  l.  V,  p.  53<j ,  art.  12.  —  ''  Ibid.,  t.  V,  p.  53o, 
arl.  S. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DINERS  SAVANTS.  41 

Les  questions  se  décident  dans  la  Chambre  des  généraux  à 
la  majorité  des  voix.  Quatre  conseillers  au  moins  doivent  être 
présents1; 

C'est  aux  généraux  conseillers  que  le  roi  adresse  les  lettres 
portant  exemption  des  aides2; 

Si  l'on  en  croit  un  passage  d'une  ordonnance3,  il  paraîtrait 
que  les  généraux  s'étaient  partagé  la  France  selon  les  provinces, 
quelques-uns  d'entre  eux  étant  plus  spécialement  chargés  du 
Midi; 

Les  généraux  assistent  aux  séances  du  conseil  royal,  et  sont 
mentionnés  comme  présents,  dans  les  ordonnances  réglant  des 
matières  relatives  aux  aides 4; 

Ils  assistent  aussi  aux  séances  de  la  Chambre  des  comptes 
où  se  règlent  des  matières  avant  quelque  rapport  avec  les 
aides5; 

C'est  souvent  sur  leur  initiative  que  le  roi  règle  les  ques- 
tions de  monnaies6; 

Ils  reçoivent  des  élus  et  des  receveurs  les  baux  des  fermes  de 
leur  diocèse,  les  noms  des  fermiers  et  de  leurs  cautions,  et  l'in- 
dication du  montant  de  l'adjudication  de  chaque  ferme7  ; 

Ils  sont  divisés  en  deux  classes:  1"  généraux  conseillers  sur 
le  fait  de  la  finance;  2"  généraux  conseillers  sur  le  fait  de  la 
justice  des  aides8.  C'est  la  réunion  de  ces  deux  classes  qui 
forme  la  Chambre  des  généraux  conseillers; 

8   Ordonnances,  t.  V,  p.  53g,  art.  8.  Cet  6   Ordonnances ,  t.  V,  p.  5o6  et  5o-. 

article  ne    s'est  appliqué    que  lorsque  le  '  Ibid. ,  t.  VI,  p.  k,  art.  là- 

nombre  des  généraux  conseillers  atteignit  s   Ibid.,  t.  V,  p.  578,  art.   i5,  S  2.  Il 

six.  semble  que  cette  division,  consacrée  offi- 

2  Ibid.,  t.  V,  p.  29g  ,  35 1  et  467.  ciellenient  dès  le  commencement  du  règne 

3  Ibid. ,  t.  V,  p.  Gai,  ligne  i3.  de  Charles  VI,  ait  existé  en  pratique  dès 

4  Ibid. ,  t.  V,  p.  35 1  et  p.  653.  l'époque  de  Charles  V. 

5  Ibid.,  t.  VI,  p.  210. 

Sav.  ktiung.  II'  série,  t.  VI,  2'  partie.  6 


i  M  t  fi I U  £  fit  E     - 


42       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  roi  est  représenté  dans  la  Chambre  par  un  procureur 

qui  est  chargé  de  conclure  devant  les  généraux  conseillers  sur 
le  fait  de  la  justice  des  aides  '  ; 

Le  grènetier  juge  les  délits  de  faible  importance  commis 
contre  les  ordonnances  régissant  la  gabelle;  les  affaires  plus 
graves  \ont  par-devant  les  généraux  conseillers  à  Paris2. 

On  trouve  dans  l'ordonnance  du  26  janvier  1  383  (n.  st.), 
qui  rétablit  la  Chambre  des  généraux  conseillers',  la  mention 
des  attributions  suivantes'1  : 

Les  généraux  lixeut  les  gages  des  officiers  des  aides; 

Ils  envoient  des  ordres  pour  faire  bailler  à  ferme  les  aides 
«  ou  les  foire  lever  en  nostre  main,  se  bon  leur  semble  »; 

Ils  peuvent  donner  répit  aux  fermiers; 

Trois  au  moins,  ou  quatre  d'entre  eux,  pourront  ordonner 
aux  receveurs  de  faire  des  payements; 

Ils  peuvent  «commander  et  faire  signer  et  passer  lettres 
(relatives  aux  aides),  par  chacun  de  nos  notaires  sous  nostre 
grant  seel  »  ; 

Les  lettres  traitant  des  matières  d'aides  ne  seront  valables 
crue  si  elles  sont  scellées  du  signet  de  trois  généraux  conseillers 

I  O  O 

au  moins; 

Pour  les  matières  concernant  la  justice  des  aides,  deux  gé- 
néraux conseillers  seront  suffisants; 

Les  généraux  conseillers,  à  l'exclusion  de  tous  autres  officiers 
royaux,  connaissent  seuls  des  délits  commis  par  les  agents  des 
aides; 

L'autorité  de  la  Chambre  des  généraux  est  parallèle  à  celle 

1   Ordonnance.i,  t,  \.  p.  578,  art.  i3.  relevons  que   les   attributions  dont   nous 

1  IbiJ.,  l.  V,  p.  578,  art.   i3,  et  t.  Vf,  n  avons  pas  parlé  plus  haut;  il  est  probable 

p.  448,  art.    u.  que  les  fonctions,  telles  qu'elles  sont  fixées 

Leur  nombre  est  alors  de  cinq.  dans  celle  ordonnance,   sont   les  mêmes 

Ordonnances,  t.  VI,  p.  yo5.  (Vous   ne  que  s<ms  Charles  \  . 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  43 

rie  la  Chambre  des  comptes  et  à  celle  du  Parlement.  Ainsi,  la 
Chambre  des  comptes  doit  enregistrer  les  actes  émanés  des  gé- 
néraux, sans  avoir  le  droit  d'y  rien  changer;  de  même  il  n'y  a 
pas  d'appel  recevable  contre  les  arrêts  de  la  Chambre  des  géné- 
raux conseillers; 

En  cas  de  doute  sur  une  question,  la  difficulté  sera  tranchée 
par  les  généraux  eux-mêmes,  «appelez  avec  eulx  aucuns  de 
nostre  conseil  jusques  au  nombre  fie  six  ou  quatre  au  moins  »'; 

Enfin  il  pouvait  se  faire  que  la  multiplicité  des  affaires  obli- 
geât à  adjoindre  un  membre  temporaire  à  la  Chambre  des  gé- 
néraux; en  ce  cas,  on  prenait  un  conseiller  au  Parlement  qui 
vaquait  «ou  fait  de  la  justice  en  la  Chambre  desdiz  aides  tant 
à  rapporter  des  procès  et  plaidoiries  et  à  les  oïr,  veoir  et  con- 
seiller, comme  en  autres  besongnez  en  la  dicte  Chambre  et 
touchans  ledit  fait  des  aides »  ~. 

Tels  ont  été,  jusqu'à  la  démission  de  Jean  le  Mercier3,  les 
traits  principaux  des  fonctions  de  général  conseiller  sur  le  lait 
des  aides  . 

Cependant  les  Anglais  continuaient  plus  que  jamais  à  dé- 
vaster la  Basse-Normandie  et  la  garnison  de  Saint-Sauveur- 
le-Vicomte  se  distinguait  par  ses  excès.  Charles  V,  ému  des 
réclamations  continuelles  des  habitants5,  avait  montré,  dès  le 
27  décembre  1872,  sa  résolution  d'en  finir  avec  ces  pilleries6 
et  de  rendre  la  sécurité  à  cette  partie  de  la  Normandie.  Dès  le 


1  Cette  mesure  fut  confirmée  par  lettres  ''  L.  Detisle,  Histoire  du  château  et  des 
du  3  avril    1 383   (n.    st.)    {Ordonnances,  sires  de  Saint-Sanveur-le-Vicomte,  p.  i83. 
t.  VII,  [>.  7                                                                "   Ibidem,   p.    i85.   Le    théâtre   de    la 

2  Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  vol.  80.  guerre  semble  se  déplacer  un  peu  alors, 
dossier  1760 ,  pièce  n"  5.  et    se    porter    du    côté   de    la    Bretagne. 

g  février  i388  (n.  st.  .  (Voir  Bibliothèque   nationale,   collection 

4  Voir,  sur  ce  sujet,  Vuitry,  Eludes  sur  De  Camps,    volume  84,   fol.    198   v"   et 

'<■  régime  financier  de  ht  France ,  t.  If ,  p.  1 4o.  212  r°.  ) 

6. 


Vi  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
mois  de  février  1 3 7 3  (n.  st.),  on  avait  commencé  à  réunir  des 
armes  à  Caen  '.  Enfin,  après  des  préparatifs  qui  durèrent  plus 
d'un  an,  Charles  V  donna,  à  la  date  du  ieraoût  i3y4,  les  pou- 
voirs les  plus  étendus  à  Jean  de  Vienne,  chargé  de  la  direction 
des  opérations  militaires,  aux  évêques  de  Baveux  et  de  Cou- 
tances,  à  Jean  le  Mercier  et  à  Guillaume  dit  le  Bègue  de  Fayel2, 
les  autorisant  à  faire  toutes  dépenses  jugées  nécessaires,  et  leur 
donnant  «mandement  especial...  de  faire  assembler  les  habi- 
tans  des  cité  et  diocèse  d'Evreux,  de  Lisieux,  de  Sez,  de 
Baieux,  de  Coustances  et  d'Avranches  et  les  autres  du  pais  de 
Normendie,  et  en  especial  les  gouverneurs,  officiers  et  subies 
des  terres  »  du  roi  de  Navarre,  du  duc  d'Orléans  et  des  comtes 
d'Alençon  et  du  Perche,  situées  en  Normandie,  enfin  tous  les 
intéressés  a  la  prise  de  Saint-Sauveur,  pour  établir  une  aide 
«  pour  le  fait  dessusdit  tenir  et  continuer  illeuc. . .  comme  bon 
vouz  semblera»'.  On  voit  que  la  plus  grande  latitude  élait 
laissée  aux  commissaires  du  roi. 

Mais  avant  d'envoyer  Jean  le  Mercier  en  Normandie, 
Charles  V,  qui  avait  éprouvé  combien  la  place  de  Creil  était 
importante,  en  avait  ordonné  la  réunion  au  domaine  dès  le 
1  5  janvier  1074  (n.  st.) ,  et  il  voulut  s'entendre  avec  les  posses- 
seurs afin  de  les  indemniser.  En  effet,  la  seigneurie  de  Creil 
n'appartenait  pas  au  domaine  royal;  elle  avait  été  aliénée  par 
saint  Louis  avec  le  comté  de  Clermont,  en  faveur  de  son  sixième 
(ils,  Robert,  dit  de  Clermont,  chef  de  la  maison  de  Bourbon. 

Histoire  de  Saint-Stmveur-le-  Vicomte,  d'Avranches,  cli.-l.  de  c°°).  (  Voir  Bibl.  nat., 

P-  l°"-  Quittances,  vol.  26016,  n°'  2685  et  2720.) 

Nous  avons  vu  figurer  à  plusieurs  re-  3    Histoire,  de  Saint -Sauveur,   Preuves, 

prises  ce  personnage  dans  les  comptes  de  p.  213  à  21.").  Le   i3  juillet,  on  coristale 

trésorerie  des  guerres  de  Jean  le  Mercier.  que   Jean    le    Mercier    séjournait    depuis 

En  i38o,  il  était  capitaine  du  château  de  quelque  temps  déjà  à  Caen.  (Pièces  justi- 

Saint-James  de-Beuvron   (Manche,   arr.  ficati\es,  n°  \X.\VT.) 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  45 

Celui-ci,  étant  mort  au  mois  de  février  1  3  1 8 ,  laissa  son  comté 
et  ses  seigneuries  à  son  fils  Louis,  créé  duc  de  Bourbon 
en  1 33 1 .  Louis  maria  en  1 334  sa  fille  Béatrice  ta  Jean  de 
Luxembourg,  roi  de  Bohême,  et  entre  autres  avantages,  elle 
reçut  en  dot  la  seigneurie  de  Oeil.  Puis,  après  la  mort  de  son 
mari  à  Crécy,  elle  épousa  en  secondes  noces  Eudes,  seigneur 
de  Grancey  en  Bourgogne,  et  conserva  Oeil.  Ce  fut  donc  avec 
elle  et  avec  son  second  mari  que  Charles  V  eut  à  traiter.  C'est 
pourquoi  il  désigna,  en  septembre  187/4,  des  négociateurs 
parmi  lesquels  on  remarque  Bureau  de  la  Rivière  et  Jean  le 
Mercier.  Mais  les  représentants  des  deux  parties  n'ayant  pu  se 
mettre  d'accord,  on  nomma  en  octobre  d'autres  négociateurs 
qui,  à  la  fin  de  janvier  i  375 ,  décidèrent  l'échange  de  la  sei- 
gneurie de  Creil  contre  celle  de  Bar-su r-Aube.  Toutefois,  les 
habitants  de  cette  dernière  ville  ayant  vivement  protesté,  il  fut 
convenu  qu'Eudes  de  Grancey  se  contenterait  d'une  somme 
de  12,000  florins  d'or1. 

C'est  alors  (octobre  137/1)  clue  Charles  V,  étant  à  Melun 
et  s'occupant  de  la  minorité  qui  pourrait  suivre  sa  mort,  voulut 
régler  la  question  de  la  régence.  Il  décida  que  la  reine  sérail 
tutrice  de  ses  enfants,  que  le  duc  de  Bourgogne  et  le  duc  de 
Bourbon  l'assisteraient  dans  la  régence,  que  les  réserves  mé- 
talliques du  trésor  seraient  confiées  à  Bureau  de  la  Rivière  et, 
dans  le  cas  où  il  mourrait,  à  une  commission.  Enfin,  la  reine 
et  les  ducs  présideraient  un  conseil  de  régence  composé  des 
fonctionnaires  de  la  cour,  des  maréchaux,  de  grands  seigneurs, 
de  maîtres  des  comptes,  et  où  figurait  Jean  le  Mercier'2. 

Mais  revenons  à  la  Basse-Normandie.  Aussitôt  en  fonctions, 
les  commissaires  du  roi  se  hâtèrent  de  convoquer  les  trois  états 

1   Boursier,  Histoire  de  lu  ville  et  ehâtellenie  de  Creil,  p.  367  à  369.  —  2   Ordonnances 
t.  VI,  p.  26  et  'hj,  et  du  Tillet  (éd.  île  1607),  p.  276  et  277. 


'iO       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

de  Normandie,  qui,  réunis  une  première  fois  ie  3i  août  ',  une 
seconde  lois  le  i6  octobre'2,  votèrent  deux  tiers  de  fouagcs 
exigibles  en  septembre,  octobre,  novembre  et  décembre. 

Après  avoir  fait  régler  par  Jean  le  Mercier  toute  la  partie 
financière  de  l'opération,  et  le  siège  de  Saint-Sauveur  n'étant 
pas  poussé  très  activement3,  le  roi,  vers  le  i5  octobre,  envoya 
son  général  conseiller  en  Bretagne  pour  «certaines  et  grosse/. 
besoignes  touchant  nostre  honour  et  profit»'1,  en  lui  adjoi- 
gnant Robert  Assire,  vicomte  d'Auge5.  Il  est  probable  que 
Jean  le  Mercier  fut  envoyé  auprès  du  duc  de  Berrv  el  de 
Du  Guesclin,  qui,  on  l'a  vu,  avaient  été  chargés  par  le  roi  de 
prévenir  les  effets  du  débarquement  de  Jean  de  Montfort  en 
Bretagne6.  Le  20  octobre,  l'élu  deCaen,  Guillaume  le  Grant7, 
dépêcha  un  messager  à  Jean  le  Mercier  déjà  arrivé  au  Mont- 
Saint-Michel,  «pour  savoir  sa  volenté  se  l'en  mettroit  sus  les 
fouages,  ainssi  que  le  Roy  nôstre  sire  l'avoil  mandé  »\  Vers  le 
commencement  de  décembre,  Jean  le  Mercier  était  vraisem- 
blablement de  retour  à  Paris,  et  c'est  dans  le  courant  de  ce  mois 
qu'il  fut  anobli  9. 

Le  i5  janvier  1  3y5  (n.  st.),  Charles  V,  décidé  à  faire  un  vi- 


'   Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  188. 

'  Ilml. ,  p.  189. 
Malgré  toul,  on  avait  persisté  à  con- 
server un  certain  nombre  de  gens  d'armes 
en  Basse  -Normandie,  sous  les  ordres  de 
Jean  de  Vienne.  (Bibl.  n  il. ,  Titres  scelles 
dé  Clairambault,  vol.  i<>,  fol.  076,  n "  .">.  ; 

'  Mandements  di  Charles  V,  n°  io86, 
p.  563. 

6  .Sur  ce  personnage ,  don)  on  retrouve 
lissez  fréquemment  le  nom  à  celle  époque 
au  moins  en  .Normandie,  a  paru  très  ré- 
cemment  une   1  Lude    liistoi  ique    et    bio- 


graphique,   par    le    vicomte    0.   de    l'oli. 
Chronique  des  quatre  premiers    Valois, 
p  a53. 

7  Guillaume  le  Grant  avait  été  maire  de 
Rouen  en  i36oet  1 36 1 . 

8  Histoire  de  Saint-Sauveur-le -Vicomte , 
Freines,  p.   182. 

«  Joannes  Mercerii ,  generalis  consilia- 
rius  super  facto  subsidiorum  Régis  ordi- 
natorum  pro  guerra,  december  137/1.» 
(Bibl.  nat.,  Cabinet  des  titres,  vol.  reliés, 
n"  10.3,  p,  28;  extr.  de  la  Chambre  des 
comptes.) 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  kl 

goureux  effort,  donna  ordre  à  Raoul  Campion1,  receveur 
général  en  Basse-Normandie,  de  se  tenir  aux  ordres  de  Jean 
de  Vienne,  «toute  choses  arrière  mises»2.  Le  lendemain 
16  janvier,  Jean  le  Mercier  expédiait  au  même  Raoul  Campion 
une  lettre  plus  pressante  encore3,  lui  mandant  d'avoir  à  accou- 
rir auprès  de  l'amiral  aussitôt  que  celui-ci  aurait  besoin  de  lui, 
l'assurant  que  «plus  grant  plaisir  ne  pourriez-vous  faire  au 
Roy  nostre  dit  seigneur».  Enfin  il  ordonnait  au  receveur  gé- 
néral de  lui  faire  savoir  le  jour  de  l'«  emprise  »,  ou  de  venir  le 
lui  annoncer,  ajoutant:  «et  quant  est  aux  charges  sur  vostre 
fait,  je  n'en  feray  nulles  que  je  puisse,  et  se  d'aucunes  vous 
escripsoie,si  n'en  faites rienz, s'il  ne  vous  plaist,  se  l'emprainte 
de  mon  signet  n'est  enclos  dedens  mes  lettres.  »  (Tétait  la  pro- 
messe à  peu  près  formelle  qu'aucun  des  fonds  recueillis  en 
Basse-Normandie  ne  serait  employé  à  outre  chose  qu'au  siège 
de  Saint-Sauveur. 

A  la  réception  des  lettres  du  roi  contenant  «  l'abrègement 
et  manière  de  la  prise  et  destruction  du  lieu  de  Saint-Sauveur  »  ', 
Jean  de  Vienne  convoqua  les  états  provinciaux.  Ceux-ci  se 
réunirent  le  ao  janvier  à  Bayeux5.  Ils  accordèrent  une  somme 
de  3o,ooo  francs  destinée  à  payer  les  gens  de  guene  occupés 
au  siège  de  Saint-Sauveur,  et  qui  devait  être  levée  pour  le 
2  0  février  et  envoyée  à  l'aoul  Campion,  conseiller  du  roi  et 
receveur  de  cette  aide. 

Au  mois  de  février,  Jean  de  Vienne  mit  définitivement  le 

'  Anobli  on  juillet  1088,  Raoul  Gain-  D  M.  Delisle,  dans  l'Histoire  de  Saint- 
pion  est  qualifié,  dans  l'acte,  de  conseiller  Sauveur  (p.  ig3  ,  note  1),  a  prouvé  que  la 
du  roi  (Arch.  nat.,  JJ  i33 ,  fol.  00  v").  réunion  a  eu  lieu  le   29  et  non  le   28. 

3  Histoire    (/c    SainUSauvear,    Preuves,  comme  ledit  le  compte  d'Yvon  Huait.   Il 

p.  224..  nc  parait  pas  cependant  que  rassemblée 

3  Ibid. ,  Preuves,  p.  225.  ail  pu  durer  deux  jouis.  (Voir  P>il>l.  nat. 

'   Ibid.,  p.  191.  Quittances,  vol.  26012,  n"  1 584   l 


48      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
siège  devant  la  place1;  Jean  le  Mercier  en  fut  probablement 
avisé  comme  il  l'avait  demandé.  Il  venait  d'inspecter  en  com- 
pagnie de  Nicolas  Braque  et  de  Mouton  de  Blainville,  maré- 
chal de  France,  accompagnés  de  Raimond   du  Temple2,  les 
fortifications  de    la   ville  de  Mantes3,  afin  de   décider  quels 
étaient  les   travaux  à   entreprendre,   quand   il  repartit   pour 
Saint-Sauveur,  où  il  représentait  d'ailleurs  la  Chambre  des 
généraux  conseillers.  C'est  en  cette  qualité  qu'il  reçut  le  7  mars 
1875  (n.  st.),  à  Saint-Lô,  une  somme  de  27,000  livres  tour- 
nois, apportée  de  Caen  par  Raoul  Campion  selon  ses  ordres, 
pour  payer  les  gens  d'armes  et  les  arbalétriers  employés  au 
siège'1.  Le  20  mars,  Jean  le  Mercier  chargea  Bernard  de  Mont- 
ferrat  de  construire  à  Caen  un  grand  canon  de  fer,  qui  fut 
amené  devant  Saint-Sauveur  vers  le  10  ou  le  12  mai,  selon 
l'estimation  de  M.  L.  Delisle5. 

Les  assiégés  cependant,  découragés  à  la  vue  de  ces  prépa- 
ratifs, voyant  les  Français  s'avancer  assez  près  du  château  pour 
parvenir  à  ébranler  une  de  ses  tours,  songèrent  à  traiter.  Les 
négociations  furent  conduites  du  côté  des  Français  par  Jean  de 
Vienne  et  Jean  le  Mercier0.  Elles  aboutirent,  le  21  mai,  à  la 
promesse  faite  par  les  Anglais  de  rendre  le  château  le  3  juillet 


Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  ig4- 
Voir  sur  ce  personnage  une  note  in- 
sérée par  moi  dans  le  Bulletin  de  la  So- 
ciété de  l'histoire  de  Paris,  [année  1886. 

3  Les  travaux  de  fortification  avaient 
commencé  à  Manies  des  i368,  sous 
la  direction  du  maître  maçon  du  roi, 
Jean  Autabours  (Bibl.  nat..  Quittances, 
vol.  2G007,  n"'  358,  059,  363,  372  et. 
385).  J.  de  Manie  avait  été  nommé,  parle 
ni.  commissaire  chargé  de  la  surveillance 
bid.,   vol.  26008,  n°  5i2).   Eu   i3Ga, 


le  fort  de  l'église  Notre-Dame  était  garni 
de  provisions  et  d'armes  par  Sarrasin  de 
Richebourc,  capitaine  de  Mantes  (ibid., 
vol.  26008,  n°  636).  Les  travaux  conti- 
nuèrent encore  fort  longtemps  (ibid., 
vol.  26009,  n"  9^3,  996,  etc.). 

Histoire  de  Suint-Sauveur,  Preuves , 
p.  2  35. 

Ibid. ,  p.  196  a  197. 

Mandements  de  Charles  V,  p.  592, 
n°  il /n,  et  Histoire  de  Saint  Sauveur, 
Preuves,  p.  261. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  49 

suivant  s'ils  n'étaient  pas  secourus,  et  ce,  moyennant  payement 
au  capitaine  anglais,  Thomas  de  Catterton,  d'une  somme  de 
4o,ooo  francs1.  En  dehors  de  cette  somme,  Thomas  de  Cat- 
terton devait  toucher  en  son  nom  personnel  12,000  francs; 
divers  autres  frais  et  dons  faisaient  monter  la  dépense  à 
60,000  francs2. 

Grâce  aux  précautions  de  tout  genre  prises  par  le  roi,  le 
traité  du  2  1  mai  fut  exécuté3.  Mais  avant  son  départ,  Thomas 
de  Catterton,  enchanté  de  la  loyauté  avec  laquelle  la  convention 
avait  été  exécutée  à  son  égard,  «  témoigna  sa  satisfaction  en 
offrant  une  somme  de  2,000  francs  à  Jean  le  Mercier  qui  avait 
pris  la  part  la  plus  active  à  la  conclusion  el  à  l'exécution  du 
traité.  Jean  le  Mercier  accepta  les  2,000  francs,  mais  s'em- 
pressa de  les  verser  dans  la  caisse  des  subsides  affectés  au  fait 
de  Saint-Sauveur.  Au  reste,  cet  acte  de  probité  et  de  désinté- 
ressement ne  tarda  pas  à  recevoir  une  éclatante  récompense. 
Les  représentants  de  la  Basse-Normandie,  voulant  laisser  à 
Jean  le  Mercier  un  souvenir  de  leur  reconnaissance,  mirent 
à  sa  disposition  une  somme  de  6,000  francs,  que  le  roi,  par 
lettre  du  i5  juillet  1370,  l'autorisa  à  accepter.»  Ce  passage 
emprunté  à  M.  L.  Delisle  montre  jusqu'où  pouvait  aller  le 
dévouement  de  Jean  le  Mercier. 

Il  est  bien  probable  que  ce  fut  peu  après  ces  événements 
que  le  roi  lui  donna  la  charge  de  capitaine  de  la  cliâtellenie 
de  Creil.  C'est  en  effet  le  3 1  août  1 37 5  que  nous  le  rencontrons 
pour  la  première  fois  avec  cette  qualité'1.  Il  touchait,  pour 
cette  charge,  600  livres  tournois. 

A  ce  propos,  il  peut  être  intéressant  de  se  rendre  compte  du 
traitement,  ou  pour  mieux  dire  des  traitements  que  recevait 

1   Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  kj8.   —  2  Ibid. ,  p.  19g.   —   3   Hist.  de  Saint-Sauveur, 
p.  200  à  20G.   —   4   Pièces  justificatives,  n"  XXXVIII. 

Sav.  étiiang.  IIe  série,  t.  VI,  2*  partie.  7 


IHPniHEMI     N1TIO" 


50  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES  LETTRES, 
alors  Jean  le  Mercier,  en  dehors  des  gratifications  qu'il  pouvait 
recevoir  pour  services  exceptionnels.  Il  faut  commencer  par 
rappeler  qu'il  était  général  conseiller  et  châtelain  de  Oeil. 
Pour  la  première  de  ces  charges,  il  touchait  600  livres  parisis 
par  an;  pour  la  deuxième,  il  recevait  600  livres  tournois.  On 
sait  que  la  livre  parisis  était  d'un  quart  plus  forte  que  la  livre 
tournois.  Jean  le  Mercier,  dans  une  quittance  datée  du  3  1  août 
iô-]b\  dit  qu'il  est  payé  en  francs  d'or,  à  '20  sous  tournois 
pièce.  Si  l'on  réduit  en  livres  tournois  les  600  livres  parisis 
que  touche  Jean  le  Mercier  comme  général  conseiller,  on  arrive 
au  chiffre  de  y5o  livres  tournois;  et  comme  le  franc  d'or 
égale  la  livre  tournois,  on  a  7.^0  francs  d'or.  La  valeur  intrin- 
sèque du  franc  au  titre  légal  était,  selon  les  tables  fie 
M.  de  Wailly2,  d'environ  i3  fr.  38  cent,  de  notre  monnaie 
d'aujourd'hui  :  ce  qui  donne  pour  780  francs  d'or  (de  1  3 7 5) , 
io,o35  francs  de  notre  monnaie,  valeur  intrinsèque  au  titre 
légal,  et  pour  600  francs  d'or  (représentant  le  traitement  de 
châtelain  de  Creil),  8,028  francs  de  notre  monnaie,  valeur  in- 
trinsèque au  litre  légal.  En  somme,  la  valeur  intrinsèque  de  ces 
appointements  équivaut  pour  une  année  à  i8,o63  francs  de 
monnaie  actuelle. 

Mais,  outre  cette  somme  représentant  les  gages  ordinaires, 
Jean  le  Mercier  touchait  5  francs  d'or  par  jour  (ou  66  fr.  90  cent, 
valeur  intrinsèque),  chaque  fois  qu'il  chevauchait  «hors  poul- 
ies besoignes»  du  roi.  Ainsi,  dans  la  quittance  sur  laquelle 
nous  venons  de  faire  ces  calculs,  Jean  le  Mercier  nous  apprend 
qu'il  chevaucha  quatre  mois  jusqu'au  moment  où  il  donne  sa 
quittance  (3i  août  1 375).  Cela  fait,  pour  les  mois  de  mai, 
juin,  juillet,  août,  cent  vingt-trois  jours,  et  à  raison  de  5  francs 

1   Pièces  justificatives,  n°  XXXVIII.  —  5  Mémoire  sur  les  variations  de  la  livre  tournois, 
p.  245  (Tome  XXI  des  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions,  2"  partie). 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  51 

par  jour,  6i5  francs  d'or  ou  8,228  fr.  70  cent,  (valeur  intrin- 
sèque) comme  gages  extraordinaires.  Or  l'année  avait  encore 
cinq  mois  à  courir,  et  il  n'est  pas  impossible  que  le  roi  n'ait 
charge  son  conseiller  de  nouvelles  missions.  En  un  mot,  en 
dehors  de  la  gratification  extraordinaire  de  6,000  francs1  qu'il 
reçut  en  1 3y5 ,  Jean  le  Mercier  dut ,  dans  le  cours  de  la  même 
année,  loucher  au  minimum  26,291  fr.  70  cent.,  valeur  in- 
trinsèque. 

Peut-être ,  versla  finde  l'année  1 3  7  5 ,  Jean  le  Mercier  se  reposa- 
t-il  à  Oeil'"  et  à  Paris  des  fatigues  qu'il  avait  dû  éprouver  au  siège 
de  Saint-Sauveur.  Une  quittance  de  gages  ordinaires,  donnée 
par  lui  le  2  décembre  1370,  à  François Chanteprime,  rendrait 
plausible  cette  supposition;  car  il  n'y  est  nullement  question 
de  traitement  extraordinaire  pour  voyages*.  Le  6  février  1076 
(n.  st.),  probablement  sur  la  recommandation  de  Jean  le 
Mercier,  Gillet  le  Moine,  son  clerc,  recevait  du  roi  une  grati- 
fication de  100  francs  en  récompense  du  zèle  qu'il  avait  mis  à 
seconder  son  maître  dans  les  opérations  dirigées  contre  Saint- 
Sauveur'. 

Peu  après,  Charles  \  chargeait  Jean  le  Mercier  d'une  mis- 
sion à  Avignon5.  C'est  alors  que,  le  22  avril,  Raoul  Campion 


1  80,280  francs,  valeur  intrinsèque  au 
titre  légal. 

2  Dès  la  fin  de  l'année  précédente, 
Charles  V,  considérant  que  la  ville  avait  été 
ruinée  «  par  la  prinse  des  ennemis  de  nostre 
royaume,  qui  es  ans  mccclviii,  lix  et  lx 
derrains  passés  occupèrent  nostre  ville 
de  Creil.  .  .  »,  déclara  qu'aucun  droit  ne 
serait  établi  sur  ses  foires  (  Arch.  nat. , 
JJ  106,  fol.  1  ia  v").  Le  a3  mars  1 377  (n. 
st.),  le  roi  rétablit  aussi  une  foire  à  Creil 
(Arch.  nat.,  JJ  110,  fol.  i4o  r°). 


J  Pièces  justificatives,  n°  XXXIX. 

1  Histoire  Je  Saint-Sauveur,  Preuves, 
p.  299. 

5  A  ce  moment  (fin  de  février  et  com- 
mencement de  mars),  Louis  de  Sancerre 
eut  à  repousser  certaines  «  routes  de  gens 
d'armes  qui  par  manière  de  compaignes 
sont  nagaires  venues  ou  royaume  îles 
parties  d  Alernaigne  ».  (Bibl.  nat.,  Titres 
scellés  de  Clairambault ,  vol.  i4,  fol.  907, 
n°  5.) 


52      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

arriva  à  Paris  avec  6,000  francs  eu  or  et  4, 000  livres  en  blancs 
de  5  deniers  tournois  pièce,  provenant  de  ce  qui  restait  des 
sommes  votées  pour  l'évacuation  de  Saint-Sauveur.  Mais  Jean 
le  Mercier  n'élail  pas  encore  de  retour  d'Avignon ,  et  comme 
c'était  lui  qui  avait  «gouvernée  en  cliief  le  fait  de  la  finance 
dudit  vuidement»  de  Saint-Sauveur,  Charles  V,  tenant  à  ce 
qu'il  examinât  lui-même  les  comptes  de  Raoul  Campion,  fit 
rester  ce  dernier  à  Paris  jusqu'au  retour  de  son  conseiller. 
Celui-ci,  étant  arrivé  vers  le  20  ou  le  2  1  mai,  conféra  jusqu'au 
20  juin  avec  Piaoul  Campion  qui  retourna  aussitôt  en  Nor- 
mandie '. 

Nous  n'avons  aucun  renseignement  sur  Jean  le  Mercier  poul- 
ies derniers  mois  de  l'année  1  376.  Il  est  permis  de  croire  qu'il 
partagea  son  temps  entre  l'hôtel  Saint-Pol,  le  palais  de  saint 
Louis,  siège  de  la  Chambre  des  généraux  conseillers,  et  la 
surveillance  des  travaux  de  construction  du  château  de  Creil. 

Dans  le  courant  du  mois  de  janvier  i  3yy  (n.  st.) ,  Charles  V 
l'autorisa  à  fonder  une  chapellenie  dans  l'église  Notre-Dame 
de  Boulogne-sur-Seine2.  Dès  cette  époque,  Jean  le  Mercier 
songeait  donc  à  choisir  là  le  lieu  de  sa  sépulture,  et  ne  parais- 
sait pas  craindre  que  des  circonstances  imprévues  pussent  ja- 
mais l'empêcher  d'y  reposer. 

Vers  le  commencement  d'avril  1877,  Jean  le  Mercier,  pré- 
occupé de  mettre  les  forteresses  de  Normandie  en  état  de 
prolonger  leur  résistance  à  des  coups  de  main  que  l'on  avait 
redoutés  pendant  l'hiver  précédent3,  ordonna  de  mettre  vingt- 

Hisloire   de  Saint-Sauveur,    Preuves,  (Archives    de    la    Cote    d'Or,    B    i45», 

n.  3o6.    Le   1"  octobre,  le  duc  île  Bour-  loi.  70  v°). 

gogne  chargea  un  écuyer  de  Jeanle  Mercier  ;   Ai.li.  nat.,  JJ   110,  fol.  35, et  Guil 

de  porter    100  francs  d'or  à  «Guillaume  hermy,    Inscriptions  de   l'ancien  diocèse    de 

de  Clirey,  chevalier,  auquel  monseigneur  l'arts ,  t.  Il,  p.  706. 

les  a  donné/,  ces'e  lois  de  grâce  especial  0  3  Histoire  de  Saint-Sauveur,  p.  a4o. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  53 

deux  muicls  de  froment  dans  le  château  de  Caen  l.  Au  début 
du  mois  suivant,  le  7  mai,  Charles  V  alla  à  Rouen,  emmenant 
avec  lui  Jean  le  Mercier,  qui  devait  lui  montrer  «  son  navire  et 
aussi  les  garnisons  et  autres  choses  nécessaires  pour  le  fait  de 
son  armée  » 2.  Jean  le  Mercier  était  lui-même  accompagné  de 
maître  Hutin  d'Aunoy,  secrétaire  du  roi,  qui  devait,  sons  les 
ordres  de  Jean  le  Mercier,  faire  «  les  lettres  et  escriptures  tou- 
chans  le  fait  de  nostre  navire  et  armée  de  la  mer  »  \  Le  1 6  mai , 
Jean  le  Mercier  était  encore  a  Rouen  d'où  il  donnait  l'ordre  de 
transporter  des  canons  de  Saint-Sauveur  à  Honlleur  pour  l'ar- 
mement de  la  flotte'1. 

Le  roi  revint  assez  rapidement  à  Creil,  où  Jean  le  Mercier  le 
rejoignit  le  i  9  mai  ;  ce  jour-là ,  Charles  V  donna  à  Jean  de  Mons, 
«  familier»  de  son  conseiller,  une  somme  de  3o  francs5.  11  est 
difficile  de  dire  si  maître  Hutin  d'Aunoy  s'arrêta  lui  aussi  à 
Creil.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  le  roi  et  Jean  le  Mer- 
cier étaient  de  retour  à  Paris  le  20  mai6.  Trois  jours  après, 
le  2  3  mai,  Charles  V  renvoyait  encore  Hutin  d'Aunoy  en  com- 
pagnie de  Jean  le  Mercier  à  Rouen ,  à  Harfleur  «  pour  le  parfait 
des  lettres  et  escriptures  nécessaires  au  lait  de  ladite  armée. .  .  »  '. 
Il  projetait,  en  effet,  une  descente  en  Angleterre,  et  c'était  afin 
de  mettre  ses  plans  à  exécution  qu'il  avait  chargé  Jean  le  Mer- 
cier de  s'occuper  aussi  activement  de  l'armée  de  la  mer,  mission 
dont  notre  personnage  nous  a  laissé  le  détail.  Arrivé  à  Rouen, 
il  en  fit  «  partir  les  barges,  galées  et  autres  vesseaux,  les  vivres, 
garnisons  et  autres  choses  nécessaires  ausdiz  vesseaux»,  et  les 
fit  mener  de  Rouen  à  Harfleur  «  pour  le  fait  de  l'armée  du  Roy 

1  Bibt.  nat.,  Quittâmes,   vol.    a6oi3,  ''  Histoire   de   Saint-Sauveur,    Preuves, 
11°  irjo2.  p.  012,  n°  2  2.3. 

2  Pièces  justificatives,  n"  XL.  ''   Mandent. deCharles  V,  n°  1371,  p.  706, 

3  Mandements  de  Charles    V,   n°   1373,  *   Ibidem. 
p.  706.  '   Ibidem. 


54      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

nostredit  seigneur  mettre  sus».  Puis  il  s'en  alla  à  Harfleur 
attendre  l'arrivée  des  gens  de  guerre,  des  vaisseaux  et  des  ma- 
riniers, surveiller  l'embarquement  sous  les  ordres  de  Jean 
de  Vienne,  présider  à  leur  payement,  aux  distributions  de 
vivres  et  autres  choses  qui  leur  furent  faites;  «  et  me  convint 
demourer  es  dictes  parties  tant  que  ledit  navire  fust  parti  dudit 
lieu  de  Harcfleu  et  du  Clnef  de  Caux  et  que  je  en  euz  perdu  la 
vue1.»  Jean  le  Mercier  revint  probablement  a  Paris  au  com- 
mencement de  juillet,  peut-être  le  7  ou  le  8  2. 

Jean  de  Vienne  ravagea  quelques  villes  des  côtes  anglaises, 
ce  qui  le  brouilla  avec  le  sire  de  Torcy  qui  servait  sous  lui 
et  eût  voulu  se  loger  dans  une  de  ces  places.  Sur  ce,  les  Français 
revinrent  à  Harfleur,  «car  les  souldoiers  avoient  servi  leur 
temps  de  leurs  gaiges.  Quant  le  navire  lut  venu  à  Marefleu, 
l'amiral  ala  à  la  court  du  Roy,  devers  le  Roy  de  France.  El 
aussi  fit  monseigneur  de  Torchy,  maiz  monseigneur  Bureau 
de  la  Rivière  et  sire  Jehan  le  Mercier  les  mistrent  à  acort3.  » 
On  voit  qu'il  n'était  pas  toujours  facile  de  maintenir  la  disci- 
pline dans  les  armées  du  xive  siècle. 

Le  roi,  peu  satisfait  des  faibles  résultats  de  cette  course  sur 
les  côtes  anglaises,  renvoya  Jean  le  Mercier  une  troisième  fois 
à  Harfleur 4  en  lui  adjoignant,  le  il\  juillet,  son  valet  de 
chambre  Jean  de  Vaudetar5,  «pour  noz  besoignes  touchant 
le  fait  de  nostre  armée  de  la  mer»6.  Le  même  jour,  c'est-à- 
dire  le  24  juillet,  le  roi  accorda  2,000  francs  d'or7  à  Jean  le 

Pièces  justificatives,  n°  XI. I.  i36a  ,  et  celui-ci  ne  lui  ménageait  pas  les 

3  Pièces  justificatives ,  n°  XLII.  marques  de   sa   faveur  (voir  Arcli.    nat., 
1  Siméon   Luce,    Chronique  des   quatre         JJ  92,  fol.  25  v°  et  JJ  io3,  fol.   1  44  r°). 

premiers  Valois,  p.  262.  "   Mandements  de  Charles   V,  11°    i4n, 

4  Pièces  justificatives,  11°  XL1II.  p.  720. 

Il    était   déjà   valet    (le  chambre   du  '  26,760  francs,  valeur  intrinsèque  au 

duc  de  Normandie  avant  le  1"  septembre         titre  légal. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DWERS  SAVANTS.  55 

Mercier  et  exposait  en  ces  termes  les  motifs  de  sa  libéralité  : 
«  Comme  nostre  amé  et  féal  conseiller  Jehan  le  Mercier  nous  ait 
servi  longuement  et  encores  serve  de  jour  en  jour  continuel- 
ment  à  grant  paine  et  travail  de  son  corps,  en  pluseurs  ma- 
nières, tant  à  cause  de  son  dit  office,  comme  en  pluseurs 
voyages,  lesquelz  il  a  faiz  et  fait  de  jour  en  jour  par  nostre 
coni mandement  en  pluseurs  parues  de  nostre  royaume,  et 
aussi  ou  fait  de  nostre  armée,  en  laquelle  il  a  eu  très  grant 
paine  et  travail.  »  Charles  V  ajoutait  que  Jean  le  Mercier  était 
obligé  d'entretenir  autour  de  lui  un  grand  nombre  d'hommes 
et  de  chevaux,  et  qu'enfin  il  venait  de  perdre  neuf  à  dix  che- 
vaux lors  de  son  dernier  voyage.  Ce  don  exceptionnel  lui  était 
fait  en  dehors  de  ses  gages  ordinaires  et  extraordinaires  et  des 
2,000  francs  que  le  roi  avait  coutume  de  lui  donner  chaque 
année1,  gratification  annuelle  qui  portait  à  3,35o  francs  d'or2 
les  traitements  fixes  de  Jean  le  Mercier. 

Revenons  à  la  mission  de  Jean  le  Mercier  avec  Jean  de 
Vaudetar.  Il  partit  de  Paris  le  19  juillet,  puis  alla  trouver  le 
roi  alors  à.  Senlis  «  lui  dire  certaines  choses  touchans  son  armée 
de  la  mer  et  savoir  sa  voulenté  sur  ce».  Aussitôt  après,  le  roi 
l'envoya  à  Laon  et  dans  la  région  «  pour  certaine  reformation 
que  faisoient  maistre  Jehan  d'Arcy  et  autres  de  son  conseil  sur 
les  Juifs  du  bailliage  de  Vermandois3  ».  De  là  il  s'en  vint  à 
Rouen ,  et  puis  à  Harfleur,  pour  conférer  avec  l'amiral  d'Espagne 
qui  commandait  la  flotte  mise  au  service  de  Charles  V,  et  lui 
communiquer  les  ordres  royaux;  enfin  pour  présider  au  ravi- 
taillement de  cette  flotte.  De  même,  après  avoir  donné  des 

1  Mandements  de  Charles    V,  n°   i/u3,  '  Il  a   t-té  impossible  de  retrouver   le 
p.  721.  moindre  renseignement  sur  cette  «refor- 

2  4'»,Sa3  francs,  valeur  intrinsèque  au  mation». 
tilre  légal. 


50      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

instructions  à  Jean  de  \  ienne,  qui  commandait  la  flotte  royale 
el  venait  de  débarquer  «  à  la  fosse  de  Leure  et  à  Harefleu  »,  il  fil 
faire  payement  pour  six  semaines  aux  gens  qui  servaient  sous 
les  ordres  de  l'amiral  de  France,  et  les  fit  ravitailler1.  Les 
Grandes  Chroniques  disent  qu'il  y  avait  là  «trente  cinq  galées, 
el  grant  foison  de  barges  et  autres  vaisseaux  »  "'.  Voici  comment 
la  Chronique  des  (jiialre  premiers  Valois  raconte  la  troisième  mis- 
sion de  Jean  le  Mercier  à  Harfleur3  :  «  Cestui  sire  Jeban  le 
Mercier,  qui  estoil  principal  gouverneur  des  deniers  du  Roy,  et 
à  lui  estôient  tous  les  receveurs  el  grenetiers  du  royaume  de 
France  obeissans,  vint  à  Harefleu  et  fit  dereebief  singler  le  na- 
vire de  France  et  d'Espaingne  à  Hantonne. . .  En  cestui  voiagi' 
ne  firent  riens  les  François;  lors  singlèrent  vers  Calaiz.  »  Ceci 
se  passait  probablement  à  la  fin  de  juillet. 

Sur  ces  entrefaites,  Olivier  de  Clisson''  mit  le  siège  devant 
Auray  en  Bretagne5.  Jean  le  Mercier,  aussitôt  après  avoir  pro- 
cédé au  ravitaillement  de  la  flotte,  partit  pour  rejoindre  Clisson. 
En  passant  par  Caen,  il  apprit  que  l'on  craignait  «plusieurs 
larrons,  pilleurs  et  robeurs  qui  gastoient  et  roboient  »  toute  la 
Basse-Normandie1'.  Les  officiers  royaux  et  plusieurs  habitants 
ajoutèrent  que  si  on  n'y  mettait  ordre,  une  grosse  foire,  dite 
foire  de  la  Guibray  7  et  séante  à  Falaise,  n'aurait  pas  lieu,  «  car 
nuls  marchans  n'y  oseroient  venir  pour  doubte  d'estre  robez». 

'    Pièces  justificatives,  n°  XLIII.  6  Ces  pillards  venaient  de  Guyenne ,  où 

2  T.  VI,  p.  3/;g.  ils  trouvaient  asile  dans  les  terres  du  roi 

3  P.  ?.(io.  d'Angleterre. 

"  Il  était  retenu  depuis  le   i5juin  avec  7  Cette  foire,  qui  rapportait  beaucoup 

200    hommes    d'armes,    au\    gages    de  au  roi ,  se  tenait  certainement  entre  le  i3 

920  francs  par  mois  (Bibl.   nal.,  coll.   De  et  le  20  août  (voir  Bibl.  nat ,  Quittances, 

Camps,  vol.  <S/|,  fol.  :'.(iN  1').  vol.  2601/I,  n"  2088).  Or,  il  est  permis  de 

Siméon  Luce,   Chronique  îles   quittée  croire  qu'elle  avait  commencé  le  dimanche 

premiers  Valois,  p.  262  ,  el  Grandes  Clironï-  1  u'  août  1377. 
ques,  t.  VI ,  p.  34<J- 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  57 

Jean  le  Mercier  chargea  alors  le  bailli  de  Caen,  Renier  le  Cou- 
telier, de  commettre  le  nombre  nécessaire  de  gens  d'armes  au 
soin  de  chasser  ces  «  larrons  et  pillards  »  et  de  garder  la  foire l. 
Ses  ordres  furent  exécutés,  et  Renier  le  Coutelier  engagea  pour 
huit  jours,  du  jeudi  i3  août  au  jeudi  :io  août  inclusivement, 
un  chevalier,  nommé  Thomas  de  Vieux,  ainsi  que  2 4  écuyer 
et  archers,  pour  chevaucher  dans  tout  le  pays  d'alentour  et 
pour  garder  la  foire2. 

Après  avoir  mis  ordre  à  cette  affaire,  Jean  le  Mercier  quitta 
Caen  probablement  vers  le  1 1  ou  le  1  2  août  et  arriva  enfin  à 
Auray,  «à  certaine  journée  que  avoit  emprinse  au  xve  jour  du 
mois  d'aoust. ..  monseigneur  de  Clichon,  de  y  estre  plus  fort 
que  les  ennemis;  laquelle  journée  ledit  monseigneur  de  Cli- 
chon tinst;  et  pour  ce  fu  mis  ledit  lieu  d'Auroy  en  l'obéissance 

du  Roy3.  » 

Aussitôt  après  la  prise  d'Auray,  Jean  le  Mercier  dut  aller 
avec  Clisson  rejoindre  les  troupes  qui  étaient  autour  de  Calais4. 
Mais  auparavant  il  s'arrêta  à  Rouen,  et  il  nous  a  laissé  le  récit 
de  ce  qu'il  y  exécuta.  A  peine  arrivé  dans  cette  ville,  il  fitformer 
un  convoi  d'outils  et  d'armes,  déposés  jusque-là  au  clos  des 
galées,  et  les  fit  transporter  vers  Calais,  «pour  certaine  che- 
vauchiée  et  emprise  que  ledit  seigneur  avoit  ordenée  y  estre 
faite.  »  Puis  il  s'en  alla  à  Amiens,  où  il  rejoignit  le  duc  de  Rour- 
gogne  qu'il  accompagna  devant  Ardres5,  où  ils  arrivèrent  le 
k  septembre.  Le  7,  la  ville  se  rendit.  Le  duc,  après  avoir  em- 
porté quelques  autres  places,  quitta  la  Picardie  avec  sa  suite, 
la  pluie  empêchant  de  continuer  les  opérations0,  et  arriva  à 

1  Mandements  de  Charles  V,  n"  i5/i3,  3  Pièces  justificatives,  n°  XLIII. 

p.  771.  "  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  356. 

s  Bibl.   nat.,  Quittances,   vol.   2601/1-  i  Pièces  justiGcatives,  11°  XLIII. 

n"  2088.  *  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.. 356. 

Sav.  étrang.  II'  série ,  t.  VI ,  2'  partie.  8 


lltiiiUUlL    BATtOH. 


58       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Melun  en  compagnie  de  Jean  le  Mercier  et  peut-être  de  Clis- 
son,  vers  le  23  septembre.  Ce  qu'il  y  a  de  sur,  c'est  que  Jean 
le  Mercier  était  à  Paris  le  2  4,  après  une  absence  de  68  jours  '. 
Il  resta  à  Paris  depuis  lors  jusqu'au  i3  octobre;  peut-être 
alla-t-il  aussi  au  château  de  Creil,  dont  le  roi  poussait  active- 
ment les  travaux,  puisqu'il  affecta  une  somme  de  6,ooo  francs 
aux  dépenses  du  dernier  trimestre  de  l'année  1377". 

Cependant,  le  duc  d'Anjou,  qui,  aidé  par  Du  Guesclin  ;, 
opérait  avec  succès  en  Languedoc  depuis  le  mois  de  juillet, 
assiégea  Duras  pour  se  venger  du  parjure  du  seigneur  de  ce 
château  et  s'en  empara  après  trois  semaines  de  siège4.  Mais, 
avant  la  prise  de  la  place,  Charles  V avait  envoyé,  le  i3  octobre. 
Jean  le  Mercier  devant  Duras,  «  par  devers  monseigneur  le  duc 
d'Anjou  estant  audit  lieu  de  Duras,  pour  lui  dire  certaines 

choses  secrètes et  aussi  pour  voir  au  paiement  des  genz 

d'armes  estans  es  dictes  parties  aus  gaiges  dudit  seigneur.  »  Le 
10  novembre  il  revint  à  Paris5. 

Dans  l'intervalle,  le  21  octobre,  le  roi  lui  avait  donné  sa 
gratification  annuelle  de  2,000  francs;  l'acte  met  en  lumière 
qu'il  était  bien  plus  demandé  à  Jean  le  Mercier  qu'aux  autres 
généraux  conseillers,  lesquels  exerçaient  simplement  leur  office 
à  Paris,  et  qu'il  était  forcé  de  faire  grande  dépense.  Enfin,  le 
roi  ajoutait  comme  raison  de  sa  libéralité,  qu'il  voulait  que  son 

conseiller  tînt  un  rang  «  grant  et  honnorable »°.  Jean  le 

Mercier  toucha  cette  somme  le  27  novembre7. 

1    Pièces  justificatives,  n"  X-LIII.  l   Le  due  mit  le  siège  devant  la  place  le 

"  Bibl.  nat.,Quilt.,vol.26oi4  .iVaoi  i.  <|   octobre    [Grandes    Chroniques,    t.    \I. 

Du  Guesclin   av. iii    été    retenu,   pai  p.  353  à  355). 

lettres   du    21     juin      en    compagnie  de  Pièces  justificatives ,  n°  \U1I. 

200    hommes,    pour  servir   sous   le  due  "    Pièces  justificatives,  n'XLV,  et  Man- 

d'Anjou   (Bibl.    nal.,    coll.     De   Camps,  déments  de  Charles  V,  n"  i/m)o,  p.  751. 

vol.  8/1.  loi.  a ( > f>  v°).  '   Pièces  justificatives,  n°  \l.\l. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  59 

CHAPITRE  IV. 

Décembre  1377  à  septembre  1380. 

Sur  ces  entrefaites,  l'empereur  Charles  IV  annonça  à 
Charles  V  son  neveu,  qu'il  avait  l'intention  de  venir  le  visiter  et 
de  faire  en  même  temps  un  pèlerinage.  Aussitôt  le  roi  envoya 
un  messager  à  son  oncle,  afin  de  savoir  de  quel  côté  il  voulait 
entrer  en  France.  Par  suite  d'un  malentendu,  Charles  V,  après 
avoir  envoyé  jusqu'à  Mouzon  (où  ils  attendirent  en  vain  pen- 
dant quinze  jours)  les  comtes  de  Sarrebrùck  et  de  Braisne, 
Bureau  de  la  Rivière  et  Pierre  de  Chevreuse,  maître  d'hôtel, 
rappela  son  ambassade.  Peu  après,  l'empereur  manda  qu'il 
arriverait  par  Cambrai'.  Ce  fut  donc  dans  cette  ville  que  le 
roi  envoya  au-devant  de  son  oncle  une  nouvelle  ambassade 
composée  du  seigneur  de  Coucy,  des  comtes  de  Sarrebrùck  et 
de  Braisne,  de  Bureau  de  la  Rivière  et  de  Jean  le  Mercier2: 
«  et  en  leur  compaignie  avoit  grant  foison  de  chevaliers  et  d'es- 
cuiers  en  bonnes  estoffes,  vestus  de  livrées  desdis  seigneurs, 
et  estoient  bien  trois  cens  chevaux3.  »  L'empereur  arriva  à 
Cambrai  le  mardi  2  2  décembre. 

On  sait  par  les  Grandes  Chroniques  avec  quelle  magnificence 
Charles  V  reçut  son  oncle,  et  en  même  temps  le  soin  qu'il  mit 
à  ne  pas  sembler  reconnaître  la  suprématie  de  la  couronne 
impériale.  Nous  nous  bornerons  à  donner  une  sorte  de  journal 
du  séjour  de  l'empereur,  inséré  dans  un  des  registres  du  Parle- 
ment'1. 

«Décembre.  Le  lundi  xxi  et  les  jours  suivans  la  court  vaca 
et  fu  empeschée  pour  l'apareil  de  la  venue  de  l'Empereur. 

1   Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  357  et  3   Grandes  Chroniques,  !.  VI,  p.  35g. 

358.  A  Arcli.  nat.,  Registres  du  Parlement, 

Pièces  justificatives,  ri"  XLVI1I.  X  1^71,  fol.  5  r°  et  v°. 

8. 


60      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES  LETTRES. 

«  Janvier.  Le  lundi  ime  jour  entra  l'Empereur  à  Paris. 

«  Mardi  vc  jour,  pour  la  venue  d'ycelui  fu  le  Palais  em- 
pesché.  » 

Le  mercredi  6,  la  cour  vaqua  à  cause  de  la  fête  de  l'Epi- 
phanie. 

«  Ce  jour  le  Roy  fit  solemnellc  feste  de  son  oncle  l'Empereur 
et  de  son  cousin  le  Roy  des  Romains  filz  dudit  Empereur,  et 
fut  fait  solempnel  disner  ou  Palais  roial  à  Paris.  Et  seirent  a 
la  table  de  marbre  au  disner  l'arcevesque  de  Reins,  un  evesque 
d'Alemaigne  chancelier  de  l'Empereur,  l'evcsque  de  Paris, 
l'Empereur,  le  Roy  nostre  sire  et  le  Roy  des  Romains.  A  la 
seconde  table  seirent  monseigneur  le  Dalphin  de  Viennois 
ainsné  filz  du  Roy,  les  duz  de  Berry,  de  Bourgoigne,  de  Bour- 
bon et  deus  duz  d'Allemaigne.  » 

Lundi  1 1  janvier  :  «  Et  ce  jour  l'Empereur  disna  à  Saint-Pol 
par  devers  la  Royne,  et  après  se  partit  de  Paris  et  s'en  ala  au 
Bois  de  Vincennes,  et  d'ilecques  s'en  retourna  à  son  pais.  » 

«  Mardi  xnc  le  Parlement  fu  remis  et  ordené  en  son  premier 
lieu  et  estât » 

Le  roi,  de  même  qu'il  avait  chargé  une  ambassade  de  re- 
cevoir l'empereur,  le  fit  accompagner  jusqu'à  sa  sortie  de 
France,  c'est-à-dire  jusqu'à  Mouzon ,  par  les  mêmes  personnages 
qui  l'avaient  reçu  à  Cambrai,  le  sire  de  Coucy,  les  comtes  de 
Sarrebrùck  et  de  Braisne,  Bureau  de  la  Rivière  et  Jean  le  Mer- 
cier1. Jean  le  Mercier  accompagna  certainement  l'empereur 
jusqu'à  Mouzon,  d'où  il  était  de  retour  à  Paris  peu  avant  le 
4  février2,  c'est-à-dire  deux  jours  environ  avant  la  mort  de  la 
reine  (6  février).  Le  8  février  il  était  encore  à  Paris,  où  il 
donna   quittance  au    receveur  général  pour  ses  gages  ordi- 

1   Pièces  justificatives ,  n*  XLVIII,  et  Grandes  Chroniques,  t.  VI.  p. /ni.  —  i  Voir  la 
pièce  citée  dans  la  note  précédente. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  61 

naires1.  Il  est  donc  probable  qu'il  assista  aux  obsèques  de  la 
reine,  qui  durèrent  du  \l\  au  19  février2. 

Dans  ce  même  mois  (lévrier)  les  conférences  reprirent  à 
Bruges  entre  les  représentants  de  la  France  et  de  l'Angleterre3. 
Il  ne  paraît  pas  que  Jean  le  Mercier  ait  été  mêlé  à  ces  négo- 
ciations, au  moins  d'une  façon  directe.  Le  roi  l'employa  d'un 
tout  autre  côté.  Craignant  toujours  des  surprises  en  Norman- 
die, et  sur  le  point  de  rompre  définitivement  avec  le  roi  de 
Navarre,  Charles  V  envoya  Jean  le  Mercier  le  7  mars  à  Rouen, 
à  Dieppe  et  à  Harfleur,  pour  faire  préparer  la  flotte  et  garnir 
d'armes  et  de  vivres  les  châteaux  et  les  villes  du  pays,  de  façon 
à  pouvoir  résister  en  cas  de  descente  des  Anglais.  De  là,  Jean 
le  Mercier  se  rendit  à  Honneur,  à  Caen,  à  Bayeux,  a  Saint-Lô 
et  à  Saint-Sauveur,  afin  d'inspecter  les  forteresses,  et  de  les 
faire  également  garnir  de  toutes  choses  nécessaires.  Puis  il  re- 
vint à  Scnlis  auprès  du  roi,  qui  l'avait  mandé  à  cause  de  la  ve- 
nue de  Charles  de  Navarre'1. 

En  effet,  pendant  l'absence  de  Jean  le  Mercier,  Charles  V 
avait  reçu  avis5  de  quelques  seigneurs,  que  Charles  le  Mau- 
vais voulait  le  faire  empoisonner  et  que  l'instrument  de  ce 
crime  devait  être  Jaquet  de  Paie0,  chambellan  du  roi  de  Na- 
varre; celui-ci  venait  de  l'envoyer  en  France  en  compagnie  de 
Charles  de.  Navarre,  son  fds  aîné7.  Jaquet  de  Rue  fut  arrêté 
aussitôt,  et  on  saisit  dans  un  de  ses  coffres  «  un  petit  roolle  de 
mémoires»8.  Pendant  ce  temps,  Charles  de  Navarre  était  en 

1  Pièces  justificatives-,  n*  XL1X.  i  Au  commencement  de  mars. 

-  Grandes  Chroniques ,  t.  VI,  p.  4i3  à  Voir  de  lui  une  quittance  du  3o  mars 


/• 


i3-l     (n.    si.)    (Bibl.    nat.,    Quittances. 
Ibid.,  p.  417.  vol.  26010,  n°  n5/). 

4  Pièce  justificative,  n°L  (publiée  dans  '  Grandes  Chroniques,  t.  VI ,  p.  4 1 8 

les  Preuves  de  l'Histoire  de  Saint-Sauveur-  8  Ibid.,  p.  4 19  à  432 

le-Vicomte,  p.  3i4). 


02      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Normandie;  il  fit  savoir  au  roi  qu'il  viendrait  volontiers  par 
devers  lui,  s'il  avait  un  sauf-conduit.  Charles  V  le  lui  accorda 
avec  empressement  el  reçut  le  jeune  prince  à  Senlis  ,  où,  comme 
on  l'a  vu,  il  avait  mandé  Jean  le  Mercier.  Puis  après  avoir 
montré  à  Charles  les  trahisons  dont  son  père  s'était  rendu 
coupable  à  son  égard,  le  roi  exigea  de  lui  le  serment  de  faire 
remettre  au  duc  de  Bourgogne  les  places  navarraises  de  la 
Normandie  l. 

Aussitôt  les  ducs  de  Bourgogne  et  de  Bourbon,  accom- 
pagnés du  connétable,  du  sire  de  Coucy,  de  Jean  le  Mercier 
et  d'autres  seigneurs,  commencèrent  par  prendre  posses- 
sion des  villes  et  châteaux  d'Evreux,  Breteuil,  Pacy,  Anet. 
Bréval,  Piégnévi'lle'.  A  la  prise  du  château  de  Bernay,  on 
s'empara  de  la  personne  du  capitaine  de  cette  place,  secrétaire 
du  roi  de  Navarre,  Pierre  du  Tertre,  «  lequel  savoit  les  secrés 
d'iceluy  roy  de  Navarre  comme  aucun  autre»3.  Amené  à 
Paris,  il  fut  mis  au  Temple,  où  il  fut  interrogé'1.  Dans  les 


1  Les  Navarrais  qui  accompagnaient 
leur  jeune  prince  durent  jurer  comme  lui, 
et  parmi  eux  le  fameux  Ferrando  d  Ayons. 
Les  Grandes  Chroniques  (t.  VI,  p.  433) 
assurent  que  Charles  île  Navarre  lit  en- 
tendre à  Charles  V  qu'il  serait  bon  de  re- 
tenir le  capitaine  navarrais  jusqu'à  ce 
qu'il  eût  fait  rendre  les  forteresses. 

~  Chronique  des  quatre  premiers  Valois, 
p.  266.  Bréval  (Seine-et-Oise),  arron- 
dissement de  Mantes,  canton  de  Bonnières; 
Régnéville  (Manche),  arrondissement  de 
Coulanccs,  canton  de  Montmartin-sur- 
mer. 

3  Grandes  Chroniques ,  t.  VI,  p.  434- 

"  Ilud.,  t.  VI,  p.  435  à  43g.  Froissart 
raconte  que,  vers  ce  temps -là,  Jean  le 
Mercier  et  Guillaume  de  Dormans  furent 


envoyés  par  Charles  V  pour  s'emparer  en 
son  nom  de  la  baronnie  de  Montpellier 
(édit.  de  M.  le  b°°  Kervyn  de  Leltenbove, 
t.  IX,  p.  5G).  Secousse  [Hist.  de  Charles  k 
Mauvais,  t.  I ,  p.  196),  tout  en  citant 
la  narration  de  Froissart,  paraît  lui  pré- 
férer le  récit  fait  par  d'Aigrefeuille  dans 
son  Histoire  de  Montpellier  et  d'après  lequel 
ce  serait  Jean  de  Deuil  qui  aurait  été 
chargé  par  le  duc  d'Anjou  d'opérer  la  con- 
fiscation de  la  seigneurie  de  Montpellier. 
Il  paraît  difficile  d'admettre  le  récit  de 
Froissart,  d'autant  qu'on  constate  de  fâ- 
cheuses lacunes  dans  cette  partie  de  ses 
chroniques.  Il  scuihle  que  le  récit  de  d'Ai- 
grefeuille ,  qui  prononce  le  nom  de  Jean 
de  Beuil,  sénéchal  de  Toulouse  et  d'Albi, 
mérite    plutôt  créance.    De   plus ,    selon 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  63 

papiers  qu'on  saisit  sur  lui,  on  trouva  la  liste  des  noms  de  con- 
vention donnés  aux  personnages  les  plus  importants  de  la  cour, 
noms  qui  assuraient  le  secret  des  correspondances  entre  lui 
et  Charles  le  Mauvais.  Pierre  du  Tertre  avoua  cette  liste.  On  v 

J 

voit  figurer:  Jean  le  Mercier  sous  le  nom  d'«Elatus»,  Clisson 
sous  celui  de  «  Bubulcus  »,  Bureau  de  la  Rivière  sous  celui  de 
«  Secus»,  etc.  Il  est  permis  de  croire  que  chacun  de  ces  noms 
de  convention  avait  pour  origine  un  trait  particulier  de 
caractère ' . 

Cependant  les  ducs  poursuivaient  le  cours  de  leurs  succès 
en  Normandie.  La  province,  au  moins  la  Basse-Normandie, 
fut  taxée  à  !\ 0,000  francs,  destinés  au  payement  des  hommes 
d'armes  chargés  de  réduire  les  places  navarraises2.  Michel 
de  la  Fosse,  receveur  à  Caen-de  cette  aide  extraordinaire,  eut  à 
payer,  le  19  et  le  28  avril,  les  sommes  que  coûtèrent  deux 
engins  construits  par  ordre  du  connétable  pour  réduire  les 
châteaux  appartenant  au  roi  de  Navarre3.  Après  une  attaque 
infructueuse  contre  Cherbourg,  les  Français  prirent  Gavray 
et  Pont-Audemer5,  déjà   attaqué  avant  l'expédition  de  Cher- 


M.  Kervyn  de  Lettcnliove  [Chroniques  de 
Froissait,  t.  IX,  p.  5o3),  ce  serait  au 
mois  d'avril  que  Charles  V  aurait  fait 
saisir  Montpellier:  or  Jean  le  Mercier,  à 
pari  un  voyage  auprès  du  roi  à  Senlis, 
passa  les  mois  de  mars,  avril  et  mai  en 
Normandie.  Enfin,  la  Chronique  de  Jeun  de 
Noyai  (Bulletin  de  lu  Sociélé  de  l'histoire 
de  France,  lSS3,  p.  27A)  dit  epic  c'est 
ie  duc  d'Anjou  qui  l'ut  chargé  de  l'opéra 
tion  :  i!  est  donc  naturel  de  supposer  que 
c'est  par  le  sénéchal  de  son  gouvernement 
qu'il  a  fait  exécuter  les  ordres  royaux. 

1   Secousse,  Histoire  de  Charles  le  Mau- 
vais, t.  II,  p.   388.  Charles  de  Beaure- 


paii'C,  Chronique  de  Pierre  Cochon  (Société 
de  l'histoire  de  Normandie),  p.  i53. 

J  Bihl.  nal.,  Quittances,  vol.  atjoiô, 
n°  a388. 

3  Bihl.  nat.,  Quittances,  vol.  2G01/I, 
n0'  2  1IJ7  et  2  176. 

'  Gavray  fut  assiégé  par  Du  Guesclin 
(Bihl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  2,  dos 
sier  Abecourt,  pièce  n"  3). 

5  Ce  lut  à  ce  siège  qu'on  trouve  une 
mention  du  ogroz  canon  »,  probablement 
le  même  dont  M.  L.  Delisle  a  raconté  la 
construction  dans  l'Histoire  de  Saint-Suu- 
veur-le-VicQmte ,  et  qui  avait  été  forgé  pai 
ordre  de  Jean  le  Mercier  (Bihl.  nal.,  Quit- 


64      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

bourg.  Le  22  mai,  Jean  le  Mercier  revint  à  Paris  '.  Après  que 
les  deux  conseillers  de  Charles  le  Mauvais,  Pierre  du  Tertre  et 
Jaquet  de  Rue,  eurent  été  convaincus  d'avoir  voulu  attenter 
aux  jours  du  roi  et  livrer  les  places  de  Normandie  aux  Anglais, 
on  les  lit  traîner  du  Palais  jusqu'aux  Halles;  et  là  ils  eurent  la 
tête  tranchée2,  le  28  juin3. 

Le  8  juin,  Charles  V,  étant  à  Vincennes,  a\ait  donné 
6,000  francs  d'or  à  Jean  le  Mercier,  en  considération  des  ser- 
vices que  celui-ci  lui  avait  rendus  «  à  visiter  et  faire  visiter  bien 
el  diligement  tous  les  chasteaux,  villes  et  autres  forteresses 
d'icellui  pays  de  Normandie»,  et  à  rassembler  les  sommes 
nécessaires  au  payement  des  gens  de  guerre,  «et  aussi  pour 
tenir  et  mettre  sièges  et  bastides  devant  les  chasteaux  et  autres 
forteresses  que  le  roy  de  Navarre  tenoit,  tient  et  encore  occupe 
oudit  pays  de  Normandie  \  » 

Finalement,  à   part   Cherbourg   et    le    château  de   Saint- 
Guillaume  de  Mortain  ,  il  ne  resta  plus  une  place  de  Normandie 
aux  mains  de  Charles  le  Mauvais.  En  même  temps,  Charles  \ 
donnait   l'ordre   de  détruire  les  forteresses  prises5.  Mortain 
même  ne  résista  pas  longtemps  à  monseigneur  de  la  Ferté,  aux 


tances,  vol.  a6oi5,  n°  2222).  Jean  de 
Vienne  commanda  les  assiégeants  (Bibl. 
nal  .  Quittances,  vol.  26oi5,  n°*  22  i<i 
el  2221).  Voir  aussi  sur  les  troupes ,  qui 
assistèrent  au  siège:  Bibl.  nat.,  Pièces 
originales,  vol.  7,  dossier  1/17,  pièces  7 
el  suiv. ,  et  vol.  12,  dossier  323  ,  pièce  2. 

'   Pièces  justificatives,  n"  L. 

'  Grandes  Chroniques ,  t.  VI,  p.  4/|().  Au 
commencement  de  juin,  Jean  le  Mercier 
et  Du  Guesclin ,  probablement  alors  en 
Normandie  (Dom  Morice,  Preuves  de 
l'Histoire  de  Bretagne,  vol.  Il,  colonne  38o) , 
envoyèrent  des  «  lettres  closes  liastives  »  à 


Clisson  qui  était  en  Bretagne  (Dom  Morice. 
Preuves  de  ['Histoire  de  Bretagne,  vol.  Il, 
colonne  292). 

3  Cbarles  de  Beaurepaire,  Chronique 
de  Pierre  Cochon  (Société  de  l'histoire  de 
Normandie),  p.  i4ç).  Secousse,  dans  son 
Histoire  de  (  'hurles  le  Mail  vais  (  t.  I ,  p.  191), 
propose  deux  autres  dates  qui,  d'ailleurs, 
ne  le  satisfont  pas. 

'   Pièces  justificatives,  n°  LII. 

6  Voir  à  ce  propos  les  notes  de  la  Chro- 
nique du  MontSaint-Michel  (Société  des 
anciens  textes) ,  par  M.  Siméon  Luce,  t.  I, 
p.  11,  note  8. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  65 

sires  de  Tournebu,  de  Torcy  et  aux  autres  barons  de  Nor- 
mandie '. 

Le  siège  de  Cherbourg  fut  alors  décidé.  Jean  ie  Mercier  fut 
naturellement  chargé  de  la  direction  administrative  et  finan- 
cière de  l'opération  et,  le  27  octobre,  il  arriva  à  Montivilliers2. 
Là,  il  s'occupa  de  recruter  des  ouvriers  pour  faire  les  travaux 
d'approche.  A  cet  effet,  il  donna  ordre  au  vicomte  de  Mon- 
tivilliers «  de  prandre  et  arrester  par  toute  ladicte  viconté  touz 
les  charpentiers,  maçons,  quarriers,  pionniers,  et  sieurs  d'aiz, 
•  et  d'autres  gens  tel  nombre  et  telle  quantité  comme  vous  verrez 
qu'il  sera  besoing,  et  aussi  tant  de  chevaulx,  charroz  et  char- 
rettes comme  il  en  convendra  ».  Il  ordonnait  en  outre  au  vicomte 
de  diviser  ces  ouvriers  par  escouades  de  vingt-cinq  hommes, 
«  dont  l'un  d'iceulx  par  manière  de  connestablie  en  saiche  et 
doie  respondre  chascun  jour  par  monstre  ou  reveue,  et  de 
leurs  noms  et  des  lieux  et  villes  dont  ilz  seront,  et  les  rendre 
au  xie  jour  de  novembre,  par  devant  nous  en  la  ville  de  Ga- 
renten  en  Constantin,  pour  leur  ordener  ce  qu'ilz  auront  à 
faire.  »  Il  ajoutait  que  ces  hommes  seraient  entretenus  et  rétri- 
bués aux  frais  des  villages  de  la  vicomte  de  Montivilliers 3.  Tou- 
tefois une  aide  fut  établie,  dès  le  mois  de  novembre,  dans 
toute  la  province  de  Basse-Normandie;  les  receveurs  ordinaires 
des  aides  furent  chargés  d'en  opérer  la  perception  '. 

Cependant  la  plus  grande  activité  régnait  dans  la  contrée: 
on  s'occupait  de  faire  tailler  des  boulets  de  pierre5;  les  bour- 

1   Chronique  des  quatre  premiers  Valois,  '  Bibl.   nat. ,  Quittances,    vol.  a6oi5, 

p.  275.  n°  3298. 

-  M.  SiméonLuce,  dans  la  Chronique  du  '  Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  3, 

Mont- Saint -Michel  (Société   des   anciens  dossier  A  bot,  pièce  n"  2. 
textes),   montre  que  l'investissement  de  5  Bibl.   nat.,  Quittances,  vol.    2Goi5, 

Cherbourg    avait    commencé    dès    juillet  n°  2876. 
1378  (t.  1,  p.  12  ,  note  1). 

Sav.  étiiang.  Il*  série,  t.  VI,  2e  partie.  9 


IMPRIMERIE    SATICO'ALÉ. 


66      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

geois  de  Lisieux  durent  iaire  construire  un  engin  destiné  au 
siège  et  qui  fut  achevé  vers  le  1 5  décembre  '.  En  même  temps, 
Gui  Chrétien,  bailli  de  Rouen  et  de  Gisors,  commissaire  du 
roi  pour  le  siège  de  Cherbourg,  réunit  à  Brionne",  le  mercredi 
27  octobre,  une  assemblée  générale  à  laquelle  assistèrent  les 
vicomtes  de  Pont-Authou ,  de  Pont-de-1' Arche,  d'Auge,  de 
Beaumont,  d'Evreux,  de  Pont-Audemer,  d'Qrbec,  de  Breteuil, 
de  Couches,  Pierre  de  \alnandrin,  bailli  dTlarcourt,  Pierre 
Lenglés,  vicomte  de  Brionne,  Geoffroy  Le  Cras  et  Guillaume 
le  Dvacre,  élus  sur  le  fait  des  aides  a  Evreux,  et  plusieurs 
autres.  Cette  assemblée  commit  Jean  Dvacre,  vicomte  d'Auge, 
pour  lixer  le  nombre  d'ouvriers  que  devait  fournir  la  vicomte 
d'Auge3  pour  le  siège  de  Cherbourg. 

Déjà  les  opérations  contre  la  ville  avaient  commence 
sous  la  direction  de  Du  Guescliu.  Le  début  du  sièçe  lut 
mauvais:  les  Anglais  et  les  Navarrais  avaient  fait  «  grosse  em- 
busche  »  dans  laquelle  tombèrent  Olivier  du  Guescliu,  frère 
du  connétable,  le  sire  de  Maun>  et  environ  soixante-dix  che- 
valiers et  écuyers.  Mais  laissons  la  parole  à  la  CJuonicjiw  des 
quatre  premiers  \  alois h  : 

«  Pour  lors  que  l'en  vint  mettre  siège  devant  Cesarbourg,  il 
laisoit  merveilleux  froit5,  et  enfondoient  les  chevaulx,  et  aussi 
\  avoit  grant  defaulte  de  vivres.  De  laquelle  s'estoit  fait  fort 
sire  Jehan  le  Mercier,  de  fournir  l'ost  de  vivres.  Comme  on  fust 
venu  à  Cesarbourg,  chacun  tend)  à  soy  logier.  Là  eurent  trop 
de  povreté  et  de  mesaize  la  menue  gent  tant  de  fain  que  de 

1   Bibl.   nat.,   Quittances    vol.   2,6oi5,  '  Pages  i-Seï  270. 

'i    2>li'i  '  On  était  au  mois  de  décembre.  C'est 

Eure,    arrondissement    de    Bernay,  ce  qu'exprime  la  pièce  justificative  n°LTV, 

chef-lieu  de  canton.  quand  elle  dit  que  le  temps  «csloit  bas  et 

1  Bibl.  nat..   Quittances,   vol.  2601:"),  froit    cl    moult  contraire  au  fait   dessus- 


^-!99' 


dit  ». 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DINERS  SAVANTS.  67 

lroit,  et  tant  qu'il  fallut  que  l'ost  deslogast.  Mais  ainçois  que 
on  se  deslogast,  les  Angl<  >is  qui  virent  les  François  au  froit  et  au 
vent  qui  tendoient  à  eulx  logier,  comme  monseigneur  Charles 
de  Navarre  et  sire  Jehan  le  Mercier  furent  venuz.  les  Anglois 
et  Navarrois  vessirent  de  Cesarbourg  etvindrent  bouter  le  feu 
en  l'ost.  Delà  partie  des  logeis  audit  sire  Jehan  le  Mercier,  on 
cria  alarme  et  s'arma  l'ost.  Et  donc  se  retrairent  tantost  lesdiz 
Anglois  et  Navarrois,  car  monseigneur  de  Clisson  survinst  en 
l'ost  à  tout  bien  mille  combatans.  Parce  qu'il  n'estoil  pas  mai- 
son ne  temps  convenable  à  prendre  sie^e,  et  aussi  les  gens  ne 
les  chevaulx  n'avoienl  pas  assés  vivres,  il  Fallut  que  l'ost  se 
departist.  Et  fit  l'en  bastides  en  l'abbaye  '  où  demoura  mon- 
seigneur Guillaume  de  Bordes,  o  une  roule  de  gens  d'armes 
dudit  host. 

«Apres  ce  on  fit  ung  concile  à  Caen.  Et  là  fut  le  connes- 
lable  et  sire  Jehan  le  Mercier  et  le  conseil  du  Roy,  pour  avoir 
sur  le  pais  de  Normendie  une  aide  ou  suhcide  pour  paier  les 
gens  d'armes2.  Et  quelque  on  estoit  en  icellui  parlement,  ceul\ 
qui  estoient  demourés  esdictes  bastides  se  deslogerent,  car  ilz 
estoient  pou  pour  résister  contre  ceulx  de  Cesarbourg.  Le 
connestable  fui  trop  marry  que  le  siège  estoit  rompu.  Si  advint 

En  dehors  de  Cherbourg.  à   la  somme   de  au. Son    francs  d'or,  qui 

L'assemblée  eut  lieu  à  Caen.  le  ;  ■  durent  être  versés  aux  termes  fixés  à  Etienne 

cembre,  sous  la  présidence  du  connétable;  Fourcaut    receveur  général  de  celte  aide 

elle  comprenait  des  gens  d'église  .  des  geitz  (Pièces  justificatives  ,  n°  LIV).  Mais  ce  ne 

île  conseil  et  d'autres   encore.   Après   une  furent  pas  seulement  le  bailliage  de  Caen 

longue  discussion,  on  convint  que,  pour  el  la  châtellenie  de  Condé  qui  eurent  à  se 

parvenir  à  payer  les  >;ens  d'armes,  il  fan-  cotiser;  la  même  obligation  s'étendit  à  la 

drait  avoir  recours  a   une  aide  extraordi-  Norman             iar  deçà    Seine»,    qui    dut 

naire,  exigible  en  deux  termes,  le  premier  paver  une  aide   de  3o,ooo  francs.  Yvon 

échéant  a  la  mi-mars  1079  (n.  st.)  et  le  Huait  fut  chargé  d'en  opérer  le  recouvre 

second  à  la  lin  du   mois  d'avril  suivant.  ment  (Bibl.  nat. ,  Quittances,  vol. 

Le   bailliage   de  Caen  et  la  châtellenie  de  n°  118). 
Condé- sur -Noireau  lurent  taxés  en  gros 


68       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

que  le  connestable  fui  un  jour  avec  les  generaulx  ou  trésoriers; 
il  demanda  où  estoil  sire  Jehan  le  Mercier,  el  on  lui  dit  qu'il 
est  oit  avec  les  dames. 

«  Le  connestable  lors  dit  et  appella  sire  Jehan  le  Mercier 
ordeux  gars,  traistre  et  larron  au  roy  de  France,  et  que  par 
son  deffault,  le  fait  du  siège  estoit  rompu.  Et  ce  que  le  connes- 
table a  voit  dit  fut  reporté  à  sire  Jehan  le  Mercier  en  la  pré- 
sence  de  monseigneur  N.  du  Bosc,  evesque  de  Baieux,  et 
d'autres  seigneurs  du  conseil  du  Roy.  Dont  sire  Jehan  le 
Mercier  luit  moult  yrés  et  dolent,  puis  respondi  comme  subtil  : 
»  Je  sçay  bien  que  le  connestable  a  dit  ces  paroles  par  yre  et 
«  couroux  qu'il  a  de  son  frère,  de  monseigneur  de  la  Roche,  du 
«  sire  de  Mauny  et  des  autres  bons  chevaliers  et  escuiers  qui  ont 
u  esté  prins.  Mais  se  Dieu  plaist,  je  m'en  excuseroy  tant  et  si 
avant ,  par  devant  le  Roy,  que  je  en  seroy  excusé  deuement.  » 
dette  réponse  prudente  mit  fin  à  la  querelle,  au  moins  en  appa- 
rence. Il  est  néanmoins  permis  de  croire  que  Jean  le  Mercier 
conserva  un  certain  ressentiment  contre  le  connétable,  dont  les 
reproches,  il  faut  l'avouer,  étaient  absolument  injustes.  Mais 
on  verra  plus  loin  que  les  habitudes  galantes  de  Jean  le  Mercier 
lui  causeront  d'autres  et  plus  vifs  désagréments;  en  attendant, 
Charles  V  ne  paraît  pas  avoir  attaché  la  moindre  importance 
aux  accusations  du  connétable  contre  Jean  le  Mercier.  Celui-ci 
dut  revenir  à  Paris  à  la  fin  de  décembre  1878,  ou  plutôt  au 
commencement  de  janvier  1.379. 

Malgré  la  résistance  de  Cherbourg,  la  conquête  des  places 
uavarraises  de  la  Normandie  était  faite.  Charles  V  voulut  aus- 
sitôt décourager  les  résistances  locales  en  confisquant  les  biens 
de  ceux  qui  tiendraient  le  parti  du  roi  de  Navarre 


i 


Robert   Assire  et  Nicolas  de  Plancy,         cette   opération    par    le    roi    Cl i.-irtes    \. 
clerc    des    comptes,    furent    chargés   Je         (Bihl.     nat. ,    Quittances,     vol.     2G016 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  69 

Le  2  2  janvier  1379,  Charles  V,  étant  à  Vincennes,  modifia 
quelques  parties  de  son  testament,  daté  d'octobre  187/1.  Pi'1" 
sieurs  de  ses  exécuteurs  testamentaires,  en  effet,  étaient  morts 
dansl'intervalle.  Aussi  le  roi  ajouta  aux  noms  de  ceux  qui  vivaient 
encore  ceux  de  son  confesseur  frère  Maurice  de  Colenges,  de 
ses  conseillers,  Miles  de  Dormans,  évêque  deBeauvais,  Etienne 
de  la  Grange,  président  au  Parlement,  maître  Jean  Crète, 
maître  des  comptes,  maître  Jean  Ganart,  avocat  au  Parle- 
ment, Jean  le  Mercier,  Jean  de  Vaudetar  et  Gilles  Malet  ses 
valets  de  chambre  '. 

Peu  de  jours  après,  le  28  janvier,  Charles  V,  ayant  appris 
que  les  receveurs  de  l'aide  levée  pour  le  siège  de  Cherbourg 
avaient  gardé  une  partie  du  produit  de  l'aide  par  devers  eux, 
et  que  les  opérations  de  comptabilité  n'avaient  pas  été  régu- 
lières, ordonna  a  Piaoul  Campion,  son  conseiller,  et  à  Berthaut 
à  la  Dent,  receveur  général  des  aides  en  Basse-Normandie,  de 
laire  une  enquête  sur  ce  point  et  d'en  faire  savoir  les  résultats 
à  Jean  le  Mercier'2. 

C'est  alors  (3  février)  que  Charles  V,  voulant  aller  visiter  les 
domaines  du  sire  de  Coucy,  envoya  Jean  le  Mercier  à  Coucy,  à 
Saint-Gobain,  et  dans  les  autres  domaines  du  sire  de  Coucy, 
afin  d'y  mener  maître  Philippe  Ogier3,  conseiller  du  roi,  chargé 
par  celui-ci  de  les  voir  et  de  les  visiter,  pour  en  «  rapporter 

n°  2696,  el   vol.    26017,  n"  64).  Quant  !   Mandements  de  Charles    V,   u     1824, 

aux  archives  du  comté  d'Evreux,  elles  res-  p.  890. 

tèrent  en  place  dix  ans  encore;  ce  ne  fut  3  Ogier  était,  dès  avant  le  29  octobre 

guère  qu'au  mois  d'août  i388  que  le  bailli  ^77,  seigneurdu  Mesnil-Aubry,  secrétaire 

d'Evreux,    le    célèbre   J.   d'Ableiges,    fit  et  maître  des  comptes  du  roi.  Celui-ci  lui 

transporter    à    Paris    les    archives    de    la  accorda,   le  29  octobre  1377,  le   produit 

Chambre  des  comptes  d'Evreux  (Bibl.  nat. ,  d'un  marché  (Arch.  nat. ,  JJ  n  1,  f*  101  r"). 

Quittances ,  vol.  a6o23 ,  n°  1 32.3).  Pour  les  faits  de  la  période  comprise  entre 

Arch.  nat.,  cartons  des  rois,  K  5o,  le  3  février  1379  et  'e  3°  janvier  i.38o. 

n°  '°-  voy.  les  pièces juslificalives,  n°  LUI. 


70  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
Testai  audit  seigneur,  ainsi  comme  il  avoit  enchargié  audit 
maistie  Philippe  Ogier»,  Puis  Jean  le  Mercier  revint  à  Paris  le 
i3  lévrier  et  y  resta  jusqu'au  g  mars.  A  cette  date,  et  sur 
l'ordre  du  roi,  qui  était  alors  à  Senlis,  il  se  rendit  en  Anjou,  en 
Touraine,  dans  le  Maine  et  en  Normandie,  pour  inspecter  les 
comptes  des  receveurs  et  des  grènetiers  de  ces  provinces.  On  a 
vu,  en  effet,  que  le  28  janvier  précédent,  Charles  V,  inquiet  de 
la  façon  dont  les  aides  avaient  été  perçues,  avait  prescrit  une 
enquête1  alors  limitée  à  la  Normandie.  Jean  le  Mercier  ne  re- 
vint que  le  3  avril  suivant. 

Pendant  la  seconde  moitié  du  mois  de  mars,  et  par  consé- 
quent pendant  son  absence,  Charles  V  alla  visiter  «les  chas- 
tiaulx  de  Coucy,  de  Saint-Goubain  et  Saint-Lambert  et  puis 
s'en  ala  à  Nouviant-le-Comte2  et  s'en  râla  par  la  Fere  et 
Chauni»3.  Eustache  Descbamps  a  écrit  deux  pièces  de  poésie 
cà  propos  de  ce  voyage  que  le  roi  entreprit  en  Vermandois, 
tandis  qu'il  envoyait  Jean  le  Mercier  dans  l'Ouest.  L'une  de 
pièces,  écrite  en  l'honneur  du  sire  de  Côucy,  vante  la 
beauté  de  ses  domaines: 

Qui  veult  terre  de  granl  déduit  savoir, 
Et  ou  droit  cuer  du  royaume  de  France, 
Et  fortresce  de  merveilleux  povoir, 
Haidtes  forests  etestanesde  plaisance. 
Aires  d'oiseaulx,  pars  de  belle  ordonnance, 

Ou  pais  de  Vermendoys, 
Devers  Coucy  acheminer  te  dois  : 

Voir,  qi  elques  lignes  plus  haut,  à  la  des  celte  époque,  Jean  le  Mercier  possédai! 

page  69.  ce  domaine. 

iisne,  arrondissement  de  Laon,  can-  ~  A.    Molinier,  Fracments  inédits  de  h 

Ion  de  Crécy-sur-Serre.  On  disait  alors  in-  Chronique  de  Jean  de  Noyai  (Bulletin  de  la 

différemment  Noviant  ou   Youvioti,  qui  est  Société  de    l'histoire  de  France,    i883, 

la  lurine  actuelle.    On  constate  ainsi  que,  p.  '2fb). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS. 

Lors  des  terres  verras  la  nompareille; 
Pour  ce  est  son  cri  :  Goucy  à  la  merveille! 

pour  ce  dist  li  bons  Roys 

Que  de  Coucy  ne  vit  euvre  pareille, 

Pour  ce  est  son  cri  :  Coucy  à  la  merveille1  ! 

Dans  la  seconde,  Euslache  Deschamps  donne  l'itinéraire 
du  roi  pendant  ce  voyage2.  La  pièce  commence  ainsi  : 

Seure  chose  est  à  prince  de  savoir 

De  son  pais  la  marche  et  les  destrois.  .  . 

D'après  le  poète,  Charles  V  aurait  été  à  Coucy.  à  Saint-Aubin 
à  Folembray,  à  Saint-Gobain  : 

Et  l'andemain  vit  devant  sa  litière 
Biches  et  cerfs  prendre  joyeusement. 

Puis  : 

\  Novion  pot  plaisant  lieu  veoir, 

Et  au  souleil  cler  resplendir  les  loys, 

Et  le  prince  richement  recevoir. 

Qui  lu  illec  trouver  pot  le  hault  doys  ; 

De  tous  poissons  ot  illec  cours  pleniere. 


'  M"deQueux  de  Saint-Hilaire,  Poésies 
d'Euslache  Deschamps,  édit.  de  la  Soiiété 
des  anciens  textes  (t.  I,  p.  269). 

3  Ibid.,t.  III  •  p-  168.  Tarbë  attribue  ce 
voyage  à  Charles  VI.  Il  est  vrai  qu  il  avoue 
n'en  pouvoir  déterminer  la  date.  M.  de 
Queux  de  Saint-Hilaire  a  évidemment 
suivi  l'opinion  de  Tarbé.  Il  est  permis  de 
croire  que  celte  attribution  à  Charles  VI 
est  inexacte ,  en  raison  du  récit  emprunté  à 


la  Chronique  de  Jean  de  Noyai,  des 
de   la   chancellerie  royale  et   des   circon 
stances  relatées  dans  la  seconde  des  pièces 
que  nous  citons  ici-mème  et  où  il 
que  le  roi  suivit  lâchasse,  étant  clam  sa 
litière.  Cette  Façon  d'assister  à  une  chasse 
montre    bien  que    nous    avons    affaire 
Charles  V,   toujours  malade  el    inoapabli 
de  se  soumettre  à  un  exercice  violent 


72      ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  gentil  Roy  y  vint  à  la  prière 
Jehan  le  Mercier,  qui  le  vit  grandement  : 
Là  ot  bons  vins  et  moult  bel  parement 
En  son  chastel  fait  de  bonne  piere  '. 

Charles  V,  qui  se  trouvait  à  Vincennes  le  2  février2,  en  était 
parti  peu  après  pour  Senlis,  où  nous  le  trouvons  dès  le 
2  mars3.  Il  semble  y  avoir  séjourné  constamment  jusqu'après 
le  16  mars'1;  puis,  le  22  mars,  il  passa  àCompiègne5  et  parvint 
le  même  jour  à  Ourscamps  °.  De  là,  en  suivant  l'itinéraire 
indiqué  par  le  poète,  Charles  V  serait  allé  à  Coucy  et  à  Saint- 
Aubin  :  du  moins  nous  savons  qu'il  était  le  2  4  mars  à  Folembray  ', 
probablement  de  retour  de  Coucy.  Il  revint  le  2  6  mars  à  Noyon 8, 
où  il  se  trouvait  encore  le  lendemain  °.  Le  2  8  il  était  à  Chauny  '", 
d'où  il  poussa  peut-être  jusqu'à  Nouvion-le-Comte,  que  Jean 
le  Mercier  possédait  depuis  peu  de  temps.  Il  est  certain  que 
celui-ci,  qui  était  venu  avec  Philippe  Ogier  organiser  et  pré- 
parer le  voyage  du  roi,  était  encore  dans  l'Ouest,  d'où  il  ne 
revint  que  le  3  avril.  Ce  fut  par  conséquent  en  son  absence 
que  Charles  Vdul  venir  à  Nouvion. 

Le  roi  voulut  néanmoins  laisser  à  son  général  conseiller 
une  marque  de  sa  bienveillance,  et,  le  28  mars,  étant  àCbauny, 
il  confirma  des  lettres  de  rémission  déjà  accordées  à  Jean  et  à 
son  frère  Jean  dit  des  Coquins,  tous  deux  familiers  de  Jean  le 
Mercier,  lesquels  avaient  tué  un  individu  qui,  paraît-il,  les 
avait  blessés  et  insultés11.  De  Nouvion-le-Comte,  Charles  V  alla  à 

1  Bibl.   nat.,  tonds  français,   n°  84o,  "  Arch.  nat. ,  JJ  n4,  fol.  1 5g  v°. 

fol.  ijj  v".  M.  de  Queux  de  Saint-Hilaire  '  Ibid.,  fol.  96  v°. 

donne  comme  texte:  «l'ait  de  très  bonne  Ibid.,  fol.  9g  r°. 

piere».  Ibid.,  fol.  1 56  r°. 

J  Arch.  nai.,  JJ  1 1/1,  fol.  ià[)  v".  Ibid.,  fol.  106  r"  et  1  ik  1°.  On  y  lit  à 

Ibid.  ,  fol.  78  r".  deux,  reprises:  «  Quant  nous  avons  nagaires 

//■il/.  .  fol.  82  r°.  este  à  Coucy». 

:    Ibid.,  fol.  85  v°  cl  96  r.  "  Arch.  nat.,  JJ  n/r,  fol.  106  r°. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  73 

ia  Fère  et  de  là  à  Noyon,  où  il  était  le  3o  mars1.  Le  lendemain, 
il  arriva  à  Compiègne2,  et  le  2  avril  il  parvenait  à  Senlis3,  où 
l'on  constate  encore  sa  présence  le  3  avril4;  enfin  le  6  avril  il 
était  de  retour  à  Paris5.  On  a  vu  plus  haut  que  Jean  le  Mercier 
l'y  attendait  depuis  le  3  avril. 

Cependant  les  affaires  de  Bretagne  s'étaient  aggravées.  Vers 
la  fin  de  l'année  1378,  Jean  de  Montfort  avait  fait  partie  d'une 
expédition  commandée  par  le  duc  de  Lancastre.  Le  roi,  outré 
d'une  hostilité  si  constante,  avait  fait  prononcer  par  les  pairs,  le 
9  décembre  1  378,  la  confiscation  du  duché.  Puis,  au  commen- 
cement d'avril  1379,  ^  "^  venir  à  Paris  le  seigneur  de  Laval, 
Bertrand  du  Guesclin,  Glisson,  le  vicomte  de  Rohan,  et  leur 
exposa  les  trahisons  de  leur  duc;  enfin  il  les  invita  à  jurer  de 
faire  rendre  à  ses  commissaires  les  places  de  Bretagne  dont  ils 
avaient  la  garde0.  Ces  commissaires  étaient  le  duc  de  Bourbon, 
le  maréchal  de  Sancerre,  Jean  de  Vienne, Bureau  de  laRivière  et 
d'autres  personnages,  parmi  lesquels,  sans  doute,  Jean  le  Mer- 
cier. Celui-ci  partit  de  Paris  en  effet  avec  le  maréchal  de  San- 
cerre, le  i3  avril,  pour  se  rendre  auprès  de  Clisson,  afin  d'es- 
sayer de  prendre  possession  des  places  que  ce  dernier  gardait. 
En  même  temps,  il  était  chargé  d'étudier  l'opinion  publique  en 
Bretagne7,  de  «parler  à  plusieurs  des  gens  d'esglise,  nobles  et 
gens  des  bonnes  villes  dudit  pays  et  rapporter  au  Roy  nostre 
dit  seigneur  Testât  et  voulenté  des  gens  dudit  pays  de  Bre- 


1  Mandements  de  Charles   V,  n°   l835, 
p.  900. 

2  Arch.  nat.,.TJ   n4,  fol.  1 5 1  v". 

3  Ibid.,  îol  i44  V. 

1  Ibid.,  fol.  îoa  r°  et  \ki  V. 

5  Ibid.,  fol.  1A6. 

6  Grandes  Chroniques,  t.  VI,   p.  453  à 

456. 

Sav.  étiung.  II*  série ,  t.  VI ,  2'  partie. 


7  Ce  fut  pendant  ce  voyage  en  Bretagne 
que  la  municipalité  de  Tours  envoya  à 
Paris  un  commissaire  chargé  de  «  t;i iie  vé- 
rifier les  lettres  du  don  du  tiers  du  fouaige  : 
lesquelles  dites  lettres  d'yeelui  don  ne 
furent  pas  vérifiées  quand  elles  furent 
faites ,  parce  que  sire  Jehan  le  Mercier 
n'estoit  pas  à  Paris  et  estoit  allé  en  Bre- 


10 

IE     NiTH 


74      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

taingne.  »  Il  revint  à  Paris  le  3  mai,  et  après  avoir  pris  les 
ordres  du  roi,  il  repartit  le  i5,  «en  la  compagnie  monseigneur 
de  la  Rivière,  pour  aler  es  parties  de  Bretaingne  par  devers  mon- 
seigneur de  Clichon,  aucuns  desprelas,  gens  d'église,  nobles  et 
bonnes  villes  dudit  pays,  pour  leur  dire  et  exposer  certaines 
choses  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  avoit  enehargiées  à  Saint 
Germain  en  Laye  audit  monseigneur  de  la  Rivière  et  audit 
Jehan.  »  Ces  négociations  durèrent  jusqu'à  la  fin  de  mai,  et  le 
6  juin,  Jean  le  Mercier  arriva  auprès  du  roi;  aussitôt  celui-ci 
le  renvoya  à  Compiègne  «  et  ailleurs  pour  ses  besongnes  ».  Enfin 
Jean  le  Mercier  fut  de  retour  à  Paris  le  21  juin  et  il  y  resta 
jusqu'au  12  juillet.  Dans  l'intervalle,  le  9  juillet,  qualifié  pour 
la  première  fois  de  seigneur  de  Noviant,  il  avait  assisté  à  l'ou- 
verture des  coffres  contenant  les  joyaux  de  Charles  V. 

Trois  jours  après,  le  1  a  juillet,  il  quitta  encore  Paris  pour 
aller  en  Normandie,  et  en  particulier  dans  le  Cotentin  à  Monte- 
bourg,  où  se  trouvait  Jean  de  Vienne,  capitaine  général  du  roi 
dans  cette  région.  Il  était  chargé  «de  lui  dire  certaines  choses 
à  lui  enehargiées  de  par  icellui  seigneur  touchant  l'onneur 
et  proftit  dudit  pays».  Jean  de  Vienne  était  en  effet  chargé 
d'empêcher  les  Anglais  de  Cherbourg  de  ravager  le  Cotentin  -. 

De  plus,  Jean  le  Mercier  devait  réunir  une  sorte  de  conseil 
formé  des  chevaliers  et  des  écuyers  placés  sous  les  ordres  de 
Jean  de  Vienne,  conseil  qui  devait  décider  si  la  place  de  Monte- 
bourg  pouvait  être  convenablement  fortifiée  pour  surveiller 
les  Anglais  de  Cherbourg. 

Après  avoir  pris  l'avis  des  chevaliers  de  Jean  de  Vienne,  il 

taigne;   auquel  sire  Jehan  le  Mercier   le  '   Labarte,    Inventaire    du    mobilier    de 

Roy  nostre  sire  l'avoit  comandé  faire  ve-  Cliarhs  V,  collection  îles  Documents  iné- 

rifier >  Delavillc  le  Roulx,  Registres  dits,  p.  1 1. 

des  comptes  municipaux  de  la  cille  de  Tours ,  -  M"  Terrier  de  Loray,  Histoire  de  Jean 

t.  I!i,  p.  205,  n°  8Fn.  de  Vienne,  p.  i33. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  75 

revint  à  Montargis  où  était  le  roi :  et  lui  rendit  compte  de  sa 
mission.  Puis  il  retourna  à  Paris,  où  il  arrivait  le  1 3  août.  Il  en 
repartit  le  16  août,  «  pour  aler  es  parties  de  Normandie  veoir 
et  visiter  les  chasteaux  et  autres  forteresses  dudit  pays  de  Nor- 
mandie, et  yceuls  avi tailler  et  emparer,  ainsi  comme  le  Pioy 
lui  avoit  enchargié,  et  autres  besongnes  louchanz  le.  fait  desdiz 
aydes.  »  Ce  fut  lors  de  ce  voyage  que  Jean  le  Mercier  donna 
l'ordre  de  déposer  divers  engins  et  des  munitions  au  château 
de  Vire,  dont  Piaoul  Taisson  était  capitaine2.  En  même  temps 
il  fit  faire  certaines  réparations  à  cette  forteresse3. 

Après  avoir  réglé  ces  détails,  il  revint  à  Montargis  auprès  du 
roi,  probablement  avant  le  -jo,  août,  date  où  ce  prince  était  à 
Soisv  ou  à  Sens  \  et  lui  lit  son  rapport.  A  peine  était-il  arrivé 
à  Montargis,  que  Charles  V  l'en  faisait  partir  pour  la  Flandre, 
en  compagnie  de  l'évêque  de  Beauvais,  du  sire  de  Coucy  et  de 
Bureau  de  la  Rivière  «  pour  faire  certaines  choses  à  euls  en- 
chargiées».  Il  paraît  facile  de  se  rendre  compte  de  l'objet  de 
cette  mission  ;  mais  peut-être  n'est-il  pas  inutile  de  faire  con- 
naître ce  qui  se  passait  au  même  moment  dans  l'Ouest.  Le 
2  3  juillet  î  379,  le  roi  avait  envoyé  son  maître  d'hôtel  Pierre  de 
Chevreuse  et  son  secrétaire  Jean  Pastourel  à  Niort,  où  tous  deux 
arrivèrent  le  4  août  et  rejoignirent  le  duc  de  Berry.  Là  se  tint 
une  assemblée  de  prélats,  gens  d'église,  nobles  et  bourgeois,  à 
laquelle  Pierre  de  Chevreuse  eut  à  demander  des  subsides  pour 

'Les     Grandes    Chroniques     (t.    Vf,  tit  de  Paria  le  26  juillet  (Mandements  de 

p.   458)    nous    apprennent    qu'au    mois  Charles  V,  collection  des  Documents  iné- 

d'aoùt  «commença  une  grande  mortalité  dits,  n0'  l856  et  1867,  p.  910). 
à  Paris  et  environ  ;  et  se  parti  le  Roy  et  ala  '   Pièces  justificatives ,  n°  LV. 

à  Montargis  en   celle  saison.  Et  aussi  se  3  Bibl.  nat..   Quittances,    vol.    26016, 

partirent   de    Paris   la  plus   grant    partie  n°  2660. 

des  conseilliez  du  Roy  et  autres,   pour  '  Bibl.    nat.,  Quittances,  vol.   26016. 

cause  de  ladicte  mortalité.  »  Charles  V  par-  n°  2629. 

10. 


70      ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

la  défense  du  pays.  Il  les  obtint  et  revint  à  Paris  le  26  août.  11 
n'en  repartit  que  le  29  août  et  alla  par  devers  le  roi  à  Soisy  et 
à  Sens,  alin  de  lui  faire  son  rapport  et  de  faire  dresser  les  lettres 
relatives  à  l'aide  qui  avait  été  accordée.  Le  9  septembre,  le  roi, 
étant  à  Montargis,  manda  auprès  de  lui  Pierre  de  Chevreuse, 
qui  accourut  dès  le  12.  Charles  V  le  chargea  de  négociations 
avec  les  Bretons  afin  d'essayer  d'arriver  à  une  entente.  Pierre 
partit  le  18  septembre;  cependant  les  pourparlers  entre  lui  et 
les  Bretons  traînèrent  en  longueur,  puisque  le  commissaire 
royal  ne  devait  rentrer  à  Paris  que  le  10  décembre1;  si  bien 
que  Montfort  eut  le  temps  de  rentrer  en  Bretagne2.  Cet  événe- 
ment fit  rompre  les  négociations. 

Or,  pendant  que  Pierre  de  Chevreuse  discutait  en  Bretagne, 
le  comte  de  Flandre,  cousin  de  Jean  de  Montfort,  avait  de  son 
côté  commencé  des  pourparlers  en  faveur  de  son  parent3,  et 
c'est  évidemment  en  vue  d'un  accord  possible  de  ce  côté  que 
Charles  V  avait  envoyé  les  quatre  personnages  dont  nous  avons 
parlé,  et  parmi  lesquels  était  Jean  le  Mercier.  Mais  une  révolte 
de  Flamands  interrompit  les  négociations,  qui  échouèrent  en 
Flandre  comme  en  Bretagne. 

Quant  à  Jean  le  Mercier,  il  revint  à  Paris  le  28  septembre. 

De  Paris,  il  alla  passer  quelques  jours  à  Creil  d'où  il  partit 
le  4  octobre  pour  Arras,  en  compagnie  de  l'évêque  de  Beau- 
vais,  du  sire  de  Coucy,  de  Bureau  de  la  Rivière,  accompagnés 
eux-mêmes  de  maître  Alleaume  Boitel  et  probablement  aussi 
de  Jean  Tabary'.  Arrivés  à  Arras,  ils  eurent  avec  madame 
d'Artois  et  avec  le  comte  de  Flandre  une  entrevue,  au  cours  de 
laquelle  on  discuta  encore  la  question  du  duché  de  Bretagne, 

1  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  2601G,  n"  2629.  —  2  Grandes  Chroniques,  t.  IV, 
|).  458.  —  3  Chronique  (les  quatre  premiers  Valois,  p.  2^4-  —  '  Bibl.  nat.,  Quittances. 
vol.  26016,  11"  U6/17  cl  26'icS. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  77 

avec  aussi  peu  de  succès  d'ailleurs  que  la  première  fois,  le 
parti  breton  voulant  conserver  comme  duc  Jean  de  Montforl, 
et  Charles  V  voulant  le  remplacer  par  Henri  de  Blois  '. 

D'Arras,  Jean  le  Mercier  et  ses  collègues  se  rendirent  à  Bou- 
logne-sur-mer «  pour  parlementer  avecques  plusieurs  des  gens 
du  roy  d'Angleterre  que  icellui  roy  d'Angleterre  avoit  en- 
voie en  icelles  parties  pour  traictier  de  la  paix2».  Mais  il  ne 
fut  pas  possible  de  s'entendre  mieux  sur  ce  point  que  sui- 
tes affaires  de  Bretagne.  Jean  le  Mercier,  après  avoir  exposé  à 
Charles  V3  l'état  de  la  question,  était  de  retour  à  Paris  le 
29  janvier  i38où. 

Pendant  ces  dernières  absences  de  Jean  le  Mercier  (fin  oc- 
tobre), le  roi  ayant  appris  que  le  comte  de  Saint-Pol,  long- 
temps prisonnier  du  roi  d'Angleterre,  avait  fait  alliance  avec 
ce  prince,  afin  d'obtenir  sa  liberté  sans  payer  rançon,  fit  saisir 
sa  terre  et  ses  châteaux5.  En  conséquence,  il  chargea  le  sire 
de  Coucy  et  Bureau  de  la  Rivière  d'opérer  cette  confiscation ''; 
son  conseiller  Gilles  le  Gallois  reçut  l'ordre  de  visiter  les  for- 
teresses du  comté  et  de  les  garnir  de  vivres,  enfin  de  prendre 
la  même  précaution  pour  les  «  villes  »  d'Anneux7,  Crèvecœur*, 


1   Chron.  des  quatre prem.  Valois,  p.  28/1. 

5  Les  négociations  de  Boulogne  durent 
avoir  lieu  en  janvier,  car  on  constate 
que  c'est  en  janvier  1080  que  Jean  Ta- 
bary  accompagna  les  gens  du  conseil 
du  roi  (Bibl.  nat. ,  Quittances,  vol.  26016, 
n"  26/17  et  2648).  Les  pouvoirs  donnés  aux 
négociateurs  anglais  sont  datés  du  26  sep- 
tembre 1070;.  Ces  représentants  étaient: 
Guillaume  comte  de  Salisburv,  Jean  sire 
de  Cobliam ,  Robert  d'Aslieton ,  Hugues 
de  Segravc  et  maître  Wautier  de  Skir- 
lawe  (Rymer,  t.  III,  3e  partie,  p.  go). 

'  Charles  V  était  alors  à  Montargis. 


4  Pour  les  détails  se  rapportant  à  la 
période  comprise  entre  le  3  février  1  379  et 
le  3o  janvier  i38o,  voyez  les  pièces  justifi- 
catives; n"  LUI. 

5  Chronique  des  quatre  premiers  Valois, 
p.  281,  et  Rymer,  t.  III,  3' partie,  p.  88-89. 

"  11  n'est  pas  téméraire  de  supposer  que 
Jean  le  Mercier  eut  la  même  mission  que 
ces  deux  personnages,  avec  lesquels  il 
voyageait  précisément  à  la  même  époque. 

'  Anneux,  Nord,  arrondissement  de 
Cambrai,  canton  de  Marcoing. 

!  Crèvecœur,  Nord,  arrondissement  de 
Cambrai,  canton  de  Marcoing. 


78      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
Mortagne  \  afin  de  prévenir  en  même  temps  les  difficultés  que 
pourrait  causer  la  révolte  des  Flamands,  révolte  qui  survint 
alors  -. 

Jean  le  Mercier,  de  retour  depuis  le  29  janvier,  signa  le 
ier  février,  en  même  temps  que  Bureau  de  la  Rivière,  Jean  de 
Vienne,  Arnaud  de  Corbie,  premier  président  au  Parlement, 
et  Nicolas  Braque,  une  convention  avec  le  roi  de  Castille,  repré- 
senté par  Pedro  Lopez  de  Ayala,  «  baneour  du  Roy  de  Castelle  », 
et  Jean  Alfons,  un  homme  de  loi.  En  vertu  de  ce  traité,  le  roi 
de  Castille  devait  fournir  pour  l'été  vingt  galées,  qui  arrive- 
raient à  la  Rochelle  le  plus  tôt  qu'elles  pourraient;  des  gens 
du  roi  de  France  devaient  s'y  trouver  pour  les  recevoir3. 

Au  mois  d'avril,  Charles  Y  donna  à  Jean  le  Mercier  une 
nouvelle  marque  de  sa  faveur.  On  a  constaté  que  celui-ci  pos- 
sédait la  terre  de  Nouvion-le-Comte  dès  la  seconde  moitié  du 
mois  de  mars  1379  (n-  sl-)-  De  ce  domaine  faisait  partie  le 
village  de  la  Frette'1,  désigné  alors  sous  le  nom  de  «la  Freite 
Beliart  ».  Or,  c'était  l'usage,  dans  la  prévôté  de  Laon,  que  l'on 
pût,  dans  une  cause  civile  ou  criminelle,  en  ajDpeler  du  juge 
ordinaire,  commis  par  les  seigneurs  hauts,  moyens  ou  bas  jus- 
ticiers, «  ou  soit  que  la  cause  soit  encommencèe  ou  non  »,  au  bailli 
de  Vermandois  ou  à  «  son  lieutenant  au  premier  siège  de  Laon  ». 
On  appelait  celte  procédure  «  appellaliones  Laudunenses  »,  ou 
«appeaux  volages».  Après  appel  de  ce  genre,  le  bailli  de  Ver- 
mandois,  ou  son  lieutenant,  connaissait  de  la  cause  à  lui  sou- 
mise, si,  après  avoir  ouï  les  parties,  il  jugeait  que  les  appeaux 
volages  étaient  légitimes.  Dans  le  cas  contraire,  il  renvoyait  la 

1  Morlagne,  Nord,  arrondissement  île  i  M"    Terrier    de   Lorav,   Histoire    de 
Valenciennes ,  canton  de  Sainl-Amand.               Jeun  de  Vienne,  Pièces  justificatives,  n"  67 

2  Voir  plus  haut,    p.  76.    Bibl.    nal.,         et  71. 

Quittances,  vol.  2601G,  11"  2629.  4  Aisne,  c"  de  Fargniers. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  79 

cause  aux  juges  ordinaires1.  On  voit  aisément  combien  une  pa- 
reille formule  était  élastique,  et  le  préjudice  considérable  qu'un 
droit  de  cette  nature  exercé  par  le  grand  bailli  de  Vermandois, 
c'est-à-dire  par  le  pouvoir  royal,  devait  causer  aux  seigneurs 
ayant  des  domaines  dans  la  prévôté  de  Laon.  Les  terres  de 
Jean  le  Mercier,  se  trouvant  dans  ce  ressort,  étaient  soumises  à 
cet  usage.  Charles  V,  n'ayant  pu  ou  voulu,  malgré  des  ordon- 
nances réitérées,  extirper  cet  abus,  et  désirant  d'ailleurs  accor- 
der à  son  général  conseiller  ou  à  ses  officiers  la  plénitude  du 
droit  de  justice;  considérant  que  par  ces  appeaux  volages  la 
justice  était  souvent  retardée  ou  même  «  délaissiée  »,  Charles  V 
donc  abolit,  cassa,  annula  les  appeaux  volages  ayant  cours 
dans  les  terres  de  Jean  le  Mercier,  mais  en  se  réservant  «  les 
appeaulx  de  droit  et  de  faux  et  mauvais  jugement,  et  tout  ce 
qui  pour  cause  de  telx  appeaulx  de  deffaut  de  droit  et  de  faulx 
et  mauvais  jugemens  se  puet  et  doit  ensuir  » 2. 

Cependant,  Jean  de  Vienne,  en  attendant  l'arrivée  des  vingt 
galées  castillanes  promises  par  la  convention  du  icr  février, 
dirigea  avec  Du  Guesclin  l'occupation  des  îles  de  Jersey  et  de 
Guernesey3,  puis  alla  ravager  les  côtes  d'Angleterre.  La  flotte 
rentra  à  Carentan  le  10  juin.  Le  1 3  juin,  aussitôt  après  avoir 
appris  le  débarquement  de  l'amiral,  Charles  V  fit  partir  Jean  le 
Mercier  pour  la  Normandie,  par  devers  Jean  de  Vienne  et 
«  monseigneur  de  la  Ferté,  leur  dire  certaines  choses  secrètes 
que  ledit  seigneur  m'avoit  enchargées  à  leur  dire  de  bouche  ». 
C'étaient  sans  doute  des  instructions  pour  la  campagne  à 
entreprendre  aussitôt  que  les  vaisseaux  espagnols  auraient  re- 
joint Jean  de  Vienne.  Puis  il  alla  visiter  les  villes,  châteaux  et 
forteresses  de  Normandie  et  voir  le  résultat  de  son  inspection 

1  Du  Cange,  Glossaire,  éd.  i883,  t.  I,  fol.  la  v°. —  3  M"  Terrier  de  Loray,  His- 
p.  32  5,  colonne  î .  —  s  Arcli.  nat. ,  JJ  117,         toire  de  Jean  de  Vienne,  p.  1/17  et  1 48. 


80      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
de  l'année  précédente  :  «  savoir  comment  ilz  estoient  fortif- 
fiées  et  garniz  de  vivres,  afin  de  y  pourvoir  si  [hesoing]  feust.  » 
Le  roi,  en  effet,  craignait  toujours  une  descente  des  Anglais, 
ou  plutôt  une  attaque  de  Jean  de  Montfort  du  côté  de  la  Bre- 


tagne. 


De  là,  Jean  le  Mercier  s'en  alla  à  la  Rochelle  recevoir  les 
galées  que  le  roi  de  Castille,  conformément  à  la  convention  du 
iei  février  précédent,  envoyait  au  service  du  roi,  «et  veoir  la 
monstre  des  genz  d'armes,  arbalétriers  et  autres,  estans  sur 
ycelles,  afin  de  leur  faire  faire  paiement  par  le  trésorier  des 
guerres,  comme  ledit  seigneur  m'avoit  enchargé.  »  Il  paraît  que 
le  roi  de  Castille,  pour  parfaire  le  nombre  de  vingt  galées, 
envoya  un  bateau  en  fort  mauvais  état,  et  un  autre  que  Jean 
le  Mercier  ne  voulut  recevoir  que  pour  une  demi-galée.  Jean 
de  Vienne,  ayant  reçu  ce  renfort,  malgré  tout,  considérable, 
pilla  à  deux  reprises  les  côtes  d'Angleterre  l. 

Après  avoir  procédé  à  la  réception  des  galées  d'Espagne, 
Jean  le  Mercier  s'en  alla  à  Nantes  et  à  Chàteau-Joscelin  trouver 
Clisson,  qui  l'emmena  à  Vannes,  auprès  de  Jean  de  Montfort  et 
de  plusieurs  barons  de  Bretagne,  afin  de  s'occuper  à  conclure 
un  traité  avec  le  duc. 

Les  négociations  entamées  depuis  la  fin  de  l'année  précé- 
dente à  Boulogne-sur-mer  avec  l'Angleterre2  n'avaient  pas 
empêché  les  Anglais,  au  mois  de  juillet  i38o,  de  descendre 


'   M"  Terrier  de  Loray,  Histoire  de  Jean  de   Lettenhove,   t.  VIII,  notes,  p.  545. 

de  I  ienne,  p.  i4a  et  i5o.  Jean  le  Mercier,  l'évèque  de  Bayeux,  En- 

2  On  offrait  à  l'Anglelerre  le  pays  de  guerrand  sire  de  Coucv,  Bureau  de  la  Ri- 
Chartres,  le  Périgord,  le  Houergue,  la  vicre,  Arnaud  de  Corbie,  Nicolas  Braque, 
Saintonge  au  delà  de  la  Charente  cl  le  maître  Alain  Boissel  et  Tabary  furent  char- 
comté  d'Angoulôme,  connue  dot  de  Ca-  gés  de  faire  ces  propositions  (Rvmer. 
therine  de  France,  qui  aurait  épousé  Ri-  t.  III,  3*  partie,  p.  07). 
cliard  II.  Voir  Froissart,  éd.  du  b°°  K.ervyn 


MÉMOIRES  PRÉSENTAS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  SI 

à  Calais  au  nombre  de  7,000  a  8,000  combattants  et  de  traver- 
ser tout  le  royaume  dans  sa  largeur,  de  Calais  à  la  Bretagne,  en 
passant  au  sud  de  Paris.  Ils  opérèrent  sans  encombre  leur  jonc- 
tion avec  Jean  de  Monlfort.  Ce  secours  ne  dut  pas  contribuer 
à  rendre  le  duc  plus  accommodant;  et  le  résultat  des  pourpar- 
lers ne  paraît  pas  avoir  été  heureux,  si  l'on  s'en  tient  aux  évé- 
nements qui  leur  succédèrent  '. 

Jean  le  Mercier  avait  à  peine  fait  son  rapport  au  roi,  que 
celui-ci  l'envoyait  hâtivement,  le  2  août,  en  Picardie,  auprès 
du  duc  de  Bourgogne  et  de  Bureau  de  la  Rivière2,  leur  dire 
certaines  choses  secrètes  et  confidenlielles.  Ces  deux  per- 
sonnages étaient  probablement  à  Saint-Omer  3,  essayant,  avec 
le  comte  de  Flandre,  de  régler  les  affaires  de  Bretagne,  et 
se  préparaient  à  poursuivre  les  Anglais,  qui  venaient  de  faire 
irruption  ''.  Jean  le  Mercier  revint  à  Paris  le  1  5  août 5.  Quelques 
jours  après  (4  septembre),  le  roi  le  nomma  capitaine  du  châ- 
teau de  Viviers-en-Brie,  celte  charge  étant  devenue  vacante  par 
la  démission  de  Hutin  de  Vermeilles0. 


1  Voir  aussi  Grandes  Chroniques ,  t.  VI, 
p.  467. 

!  Nous  constatons  en  effet ,  à  cette  date , 
la  présence  en  Picardie  de  Bureau  de  la 
Rivière  et  du  duc  de  Bourgogne  :  1"  août 
1080,  Hue  d'Andignicourt  doit  servir  en 
la  -compagnie  de  Bureau  de  la  Rivière  et 
sous  le  gouvernement  du  duc  (Titres 
scellés  de  Clairambault ,  vol.  4 ,  fol.  i  k  1  r°)  ; 
— 1\  août  i38o,  Jean  d'Engennes  sert  en 
Picardie  en  la  compagnie  de  Bureau  de  la 
Rivière  et  sous  le  gouvernement  du  duc  de 
Bourgogne  (Titres  scellés  de  Clairam- 
bault, vol.  4,  fol.  1 5g  r"). 

3  Citron,  des  qaalre  prem.  Valois,  p.  284- 

4  26  août  (Titres  scellés  de  Clairam- 
bault, vol.  5,  fol.  21 3). 

Sav.  étiung.  21  série,  t.  VI,  2e  partie. 


5  Pièces  justificatives  ,  11"  LVI.  Ces 
voyages  de  juin  à  août  i38o  sont  les 
premiers  où  nous  voyons  Jean  le  Mercier 
toucher  huit  francs  d'or  par  jour,  comme 
indemnité. —  C'est  alors  que  Du  Guesclin 
fut  envoyé  contre  les  Anglais  et  les  com- 
pagnies qui  pillaient  le  Midi.  Il  s'arrêta  au 
siège  de  Chàteauneuf-de-Randon,  dans  la 
sénéchaussée  de  Beaucaire,  y  tomba  ma- 
lade et  mourut  le  vendredi  i3  juillet. 
(Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  46G.)  (Voir 
la  liste  des  hommes  d'armes  qui  l'accom- 
pagnèrent, Bibl.  nat.,  collection  De  Camps, 
vol.  84,  fol.  296  v°.) 

''  «  Johannes  le  Mercier,  consiliarius 
Régis,  capitaneus  de  novo  ordinatus  et 
instituais  per  dominum  Regem  castri  de 


82      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Cependant  Charles  V,  qui,  sans  doute,  sentait  ses  forces  dé- 
cliner, voulait  essayer  d'en  finir  avec  la  question  de  Bretagne, 
qu'il  s'était  cru  obligé  de  soulever,  mais  dont  il  n'avait  peut- 
être  pas  envisagé  suffisamment  toutes  les  difficultés.  Aussi,  dès 
le  9  septembre,  il  renvoya  Jean  le  Mercier  en  Bretagne  avec 
Olivier  de  Mauny  et  Ancel  de  Salins,  pour  s'occuper  du  traité 
avec  Jean  de  Montfort  et  fit  avancer  à  son  général  conseiller  le 
montant  de  son  indemnité  de  voyage  pour  trente  et  un  jours  l. 
Ce  fut  au  cours  de  ce  voyage  que  Jean  le  Mercier  manda  à 
Pontorson  le  bailli  de  Cotentin  et  le  procureur  du  roi  résidant 
ià  Avranches2. 

Jean  le  Mercier  quitta  son  maître  pour  ne  plus  le  revoir. 
Celui-ci  lui  donnait,  du  reste,  le  jour  même  de  sa  mort,  le 
i  6  septembre,  à  Beauté-sur-Marne,  un  dernier  témoignage  de 
sa  confiance.  Il  le  chargea,  en  compagnie  de  prélats,  de  sei- 
gneurs, de  maîtres  des  comptes,  de  payer  diverses  dettes  qu'il 
avait  laissées,  spécialement  celles  de  son  hôtel  ou  de  celui  de  la 
reine,  morte  depuis  quelque  temps  déjà.  Il  ordonna,  en  même 
temps,  qu'on  remit  à  ces  personnages  les  clefs  de  la  salle  de  la 
tour  de  Vincennes3,  où  200,000  francs  d'or  étaient  en  dépôt, 
afin  que,  avec  cette  somme,  ils  payassent  toutes  ses  dettes.  En 
même  temps,  Charles  V  avait  fait  supprimer  les  aides  \  et  il  est 
permis  de  croire  que  si  Jean  le  Mercier  s'était  trouvé  alors  au- 
près du  roi,  il  aurait  tenté  d'empêcher  cette  mesure,  qui  devait 
causer  de  si  graves  embarras  au  gouvernement  de  Charles  VI. 

Vivario  in  Bria,  per  resignationem  factam  ;  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.   26017 

perdominum  Hutinum  de  Vermeilles ,  per  n°  3. 

litteras  Régis  datas  \  Septembris  i38o.»  3  Mandements  de  Charles   V,  n"   i956, 

(Bibl.  nat.,  Nouv.  acq.lat.  i84,  lbl.3ov°.)  p.  9^9. 

^  '   Soit  a48  francs  d'or,  a  raison  de  8  IV.  4   Chronique  des  quatre  prenucrs  Valois, 

d'or     par    jour.      (Pièces     justificatives,  p.  288  et  note  1 
n°L\IV.) 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  83 

CHAPITRE   V. 

Octobre  1380  à  Février  1384  (n.  st.). 

A  peine  Charles  V  avait-il  fermé  les  yeux,  que  les  difficultés 
commencèrent.  Le  duc  d'Anjou,  en  sa  qualité  d'aîné  des  oncles 
paternels  du  roi,  réclamait  la  régence,  que  les  ducs  de  Bour- 
gogne et  de  Bourbon  refusaient  de  lui  céder.  Pour  régler 
cette  question,  des  arbitres  furent  choisis  d'un  commun  ac- 
cord :  ceux-ci  décidèrent  que  le  nouveau  roi  serait  couronné  et 
que  le  royaume  serait  gouverné  par  lui,  et  en  son  nom  '.  La 
garde  de  la  personne  du  jeune  prince  fut  confiée  aux  ducs  de 
Berry  et  de  Bourbon2.  Puis,  le  l\  novembre,  Charles  VI  fut  cou- 
ronné à  Reims3. 

C'est  alors  qu'à  l'instigation  du  duc  d'Anjou,  le  comte  de 
Saint-Pol  rentra  en  grâce;  celui-ci  en  profita  pour  user  de 
représailles  contre  Bureau  de  la  Rivière,  aux  conseils  duquel 
il  attribuait  la  confiscation  subie  par  lui  sous  le  règne  précé- 
dent. Bureau  delà  Rivière,  très  lié  avec  Clisson  \  pria  celui-ci 
d'intervenir  en  sa  faveur.  Grâce  à  l'insistance  de  Clisson  et  de 
tous  ceux  que  Bureau  de  la  Rivière  s'était  attachés,  le  roi  le 
rappela  à  la  cour;  car  il  avait  cru  prudent  de  s'éloigner  pour 
quelque  temps,  le  duc  de  Berry  et  les  membres  de  la  famille 
royale  étant,  en  général,  mal  disposés  à  son  égard5.  Au  même 
moment,  le  cardinal  d'Amiens,  Jean  de  la  Grange0,  l'un  des 

1  Grandis  Chroniques,  t.  VI,  p.  A71.  nys,  t.  I,  p.  /jo;  et  Histoire  de  Charles  17, 

2  Chronique  da   religieux  de  Saint-De-         de  Jean  Jouvenel,  p.  7. 

nys,  t.  1,  p.  (i.  8,  10  et  16.  '  Jean   de    la   Grange,    abbé     de    Fé- 

1  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  471.  camp,  puis  évêque  d'Amiens  et  cardinal 

1  Clisson  fut  alors  (28  novembre  i38o)  le  20  décembre  1076.  Son  testament  est 

nommé    connétable.    (Bibl.    nat. ,   Pièces  mentionné  dans  le  recueil  de  M.  Tuetev, 

orig., vol.  78;),  dossier  17879, pièce  11" /|5.)  p.    257.    Son   tombeau,  quoique  mutilé, 

5   Chronique  du  religieux  de  Saint-De-  existe  encore  à  Avignon. 


84      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES- LETTRES. 

meilleurs  conseillers  Je  Charles  V,  inquiet  de  quelques  paroles 
du  jeune  roi  à  Savoisy,  s'enfuit  à  Douai,  et  de  là  à  Avignon, 
où  il  mourut  le  2  4  avril  i4o2  '.  Or,  c'était  Jean  de  la  Grange 
qui,  avec  Jean  le  Mercier,  avait  dirigé  l'administration  finan- 
cière. Aussi  peut-on  supposer  avec  assez  de  raison  que  Jean 
le  Mercier  prit  également  le  parti  de  s'éloigner  temporaire- 
ment; car  ce  n'étaient  pas  seulement  Bureau  de  la  Rivière  et 
le  cardinal  de  la  Grange  qui  étaient  attaqués,  c'était  le  gou- 
vernement même  de  Charles  V.  Peu  de  personnages  avaient 
d'ailleurs  eu  plus  de  part  que  Jean  le  Mercier  à  l'administra- 
tion des  finances;  aussi  dut-il  chercher  à  se  faire  oublier.  Ce 
qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  nous  perdons  sa  trace  pendant 
cette  période 2. 

Sitôt  que  le  roi  fut  revenu  de  Reims  à  Paris,  la  populace 
réclama  la  suppression  des  aides.  Le  conseil,  après  en  avoir 
délibéré,  et  considérant  l'effervescence  populaire,  se  décida  à 
cette  concession  3,  dont  la  conséquence  fut  de  rendre  inutiles 
les  généraux  conseillers  sur  le  fait  des  aides.  Dès  lors,  Jean  le 
Mercier  fut  moins  en  vue  encore. 

Cependant  les  négociations  entamées  sous  le  règne  précé- 
dent avec  la  Bretagne,  tant  en  Bretagne  qu'en  Flandre,  avaient 
porté  leur  fruit.  De  plus,  Charles  V,  qui  avait  mis  une  sorte  de 
point  d'honneur  à  ne  pas  vouloir  céder,  ni  subir  Jean  de  Mont- 
fort,  Charles  V  était  mort;  il  devenait  plus  facile  au  nouveau 
gouvernement  de  ne  pas  tenir  compte  de  ces  répugnances,  et 

1  Jean  Jouvenel ,  p.  5.  J.  de  la  Grange  ceux  des   négociateurs   français  auxquels 

dut  prendre  la  fuite  vers  le  milieu  ds  dé-  le  roi  d'Angleterre  donnait  des  sauf-con- 

cembre;  car,   au    commencement   de  ce  duits. 

mois-là,  le  duc  d'Anjou  l'avait  envoyé  aux  3  Jean  Jouvenel,  p.    7;  Chronique  du 

états  de  .Normandie  {Chronique  tics  quatre  religieux  de  Suint-Dcnys,  t.  I,  p.  44  à  56; 

premiers  Valois,  p.  ag3).  voyez  aussi  le   recueil    des   Ordonnances, 

'  On   ne  relève  plus   son   nom    parmi  t.  VI,  p.  &2y. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  85 

le  traité  put  être  signé  au  commencement  de  l'année  1 38 1  '. 
Mais  il  eût  fallu  encore  de  l'argent  pour  combattre  les  Anglais: 
malgré  des  tentatives  réitérées  en  Normandie  et  ailleurs,  on  ne 
put  obtenir  l'octroi  de  subsides2. 

Après  la  ratification  du  traité  avec  la  Bretagne,  des  commis- 
saires furent  envoyés  pour  recevoir  le  serment  de  fidélité  du 
duc  :  c'étaient  Jean,  évêque  de  Chartres,  Arnaud  de  Corbie, 
premier  président  au  Parlement,  Pierre  de  Chevreuse  et  Jean 
le  Mercier,  enfui  maître  Jean  Tabary,  secrétaire  du  roi.  Le 
l\  avril,  ils  reçurent  le  serment  du  duc  à  Guérande  '.  C'est  à  ce 
propos  que  le  rimeur  du  Libvre  du  bon  duc  Jehan  écri\it  : 

Et  auxi  envoya  le  Roy 
Commissaires  de  tel  arroy, 
Jucques  au  duc  sëmblabiement 
Pour  recepvre  le  serement 
Du  duc  et  des  barons  ensemble; 
Et  y  vindrent,  comme  il  me  semble, 
L'evesque  de  Chartres,  et  de  Corbie, 
Avecques  eulx  par  compaignie 
Chevreuse,  Thabary,  le  Mercier; 
Bien  s'entr'amoint  et  tenoint  cliier". 


1  Chronique  du  religieux  de  Saint -De- 
nys,  p.  6o  cl  62. 

"  Chronique  des  quatre  premiers  Valois, 
p.  202  à  2Ç)h.  C'est  alors  qu'eut  lieu  le  la- 
meuv  procès  du  prévôt  de  Paris  Hugues  Au- 
briot,  procès  qui  marque  encore  la  réaction 
contre  les  serviteurs  de  Charles  V.  Aubriot , 
avant  d'être  prévôt  de  Paris,  avait  été  bailli 
de  Dijon;  c'est  à  raison  de  ces  fonctions 
que  Jean  II,  en  janvier  i362  (n.  st.), 
l'autorisa  à  posséder  des  terres  dans  l'éten- 
due de  son  ressort.  (Arcli.  nat. ,  JJ  gi, 
fol.  3i)).  —  «De  sire  Hugues  Aubriot 
prevost  de  Paris  sur  ce  que   il  puet  de- 


voir à  monseigneur  par  la  fin  île  ses 
comptes,  du  temps  que  il  estoit  bailli  de 
Dijon par  ma  lettre  faicte  xix  de  lé- 
vrier ccclxXH.  »  (Archives  de  la  Cote  d'Or, 
B  iA38,  fol.  i3  r°.)  Le  12  juillet  1071,  le 
duc  de  Bourgogne  fit  rendre  à  Aubriot 
200  livres  tournois,  qui  lui  restaient  dues 
sur  /ioo  livres  qu'il  avait  prêtées  au  duc 
pour  la  dépense  de  son  hôtel.  (Archives 
de  la  Côle-d'Or,  B  i£35,  fol.  32  v".) 

3  Dom  Morice,  Preuves  de  l'Histoire  <U 
Bretagne,  t.  II,  colonne  3o2. 

'   Charrière,    Chronique  de  Bertrand  du 


'. 


1 ,  t.  Il ,  p.  b\<). 


86      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Jean  le  Mercier  put  donc  jouir  du  succès  des  longues  et 
pénibles  négociations  auxquelles  il  avait  été  mêlé  dès  le  com- 
mencement. Il  figure  enfin  parmi  les  témoins,  dans  le  procès- 
verbal  qui  fut  dressé  à  propos  du  serment  d'hommage  prêté  à 
Charles  VI  par  Jean  de  Montfort,  le  vendredi  27  septembre 
suivant1. 

Sur  ces  entrefaites'2,  le  conseil,  obéissant  à  une  des  préoccu- 
pations constantes  de  Charles  V,  voulut,  par  ordonnance  du 
i3  juillet,  réduire  le  nombre  des  officiers  attachés  à  divers 
services,  et  en  particulier,  à  la  Chambre  des  comptes.  Ainsi, 
l'article  premier  établit  l'évêque  de  Thérouanne  président,  et 
parmi  les  membres  de  la  Chambre  on  relève  le  nom  de  Jean 
le  Mercier;  il  était  réglé  que  lui  et  quelques-uns  de  ses  col- 
lègues assisteraient,  quand  ils  le  pourraient,  aux  séances  de  la 
Chambre,  qu'ils  n'auraient  d'autres  gages  que  ceux  qu'ils  rece- 
vaient avant  cette  ordonnance,  «avec  les  droits  accoustuméz 
à  prendre  en  ladite  Chambre  » 3. 

La  nécessité  du  rétablissement  des  aides  devenait  de  plus 

«Necnon   providis  et   honestis  viris  seigneur  de  Beauvais  et  au  viconte  d'Acy, 

Johanne  Mercerii,  Egidio  le  Gallois,  et  et  tous  furent  en  opinion  de  monseigneur 

pluribus  aliis.  »  (Dom  Morice,  Preuves  de  non   aler   en   personne,  nies   secourir  la 

l'Histoire  de  Bretagne,  vol. II,  colonne  378.)  Roinne  d'argent  et  de  gens  à  son  povoir, 

Le  .">  septembre  1 3 S 1 ,  Jean  le  Mercier  si  bien  seur  tousjours  que  la  Roinne  doie 

assista  an  conseil  qui  fut  tenu  en  présence  persévérer  devers  lui  en  son  bon  propos.  » 

du   roi,    pour  décider   quelle    réponse   il  Le  duc  se  décida  à  partir,  à  la  suite  d'un 

fallait  faire  au  duc  d'Anjou,  demandant  grand  conseil  tenu  au  commencement  du 

s'il  devait  accepter  ou   refuser  d'aller  en  mois  de  janvier  suivant.  (Journal  de  Jean 

Italie  au  secours  de  la  reine  de  Naples.  Le  le  Fèvre,  évêque  de   Chartres,  publie  par 

conseil  répondil  par  l'organe  du  chance-  II.  Moranvillé ,  t.  I.  p.  10.) 

liei   «que  Le   Roy  ne  sou  conseil  ne  sau-  3  Recueil  des  Ordonnances,  t.  VI,  p.  6o5, 

roienl  conseiller  monseigneur  d'Anjou».  art.   1.  Les  lettres  du  roi  instituant  Jean 

Jean,  évèque  de  Chartres  et  chancelier  du  le  Mercier  maître   lai    à  la  Chambre  des 

duc   d'Anjou,   ajoute  :   «Nous  parlâmes  à  comptes   sont   du   i)   mars    i38i     (n.    st.) 

part  à  messire  Nicolas  Braque,  à  Jehan  le  (Bibl.  nat. ,  Nouvelles  acquisitions  latines. 

Merchier,  au  seigneur  de  Coucv  et  à  mon-  18/1,  fol.  3G    r°). 


MÉMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  87 

en  plus  évidente.  Il  paraît  que  sept  fois,  dans  le  cours  de 
l'année  i38i,  le  duc  d'Anjou  avait  essayé  d'obtenir  des  sub- 
sides, mais  toujours  avec  un  égal  insuccès1.  C'est  pourquoi ,  au 
commencement  de  l'année  i382 ,  les  ducs  d'Anjou  et  de  Bour- 
oo°ne  voulurent,  avec  le  conseil  du  roi,  rétablir  l'aide  de 
douze  deniers  pour  livre  et  les  autres  impôts.  A  cette  nouvelle, 
le  il\  février  1 382  ,1a  population  de  Rouen  s'ameuta.  En  même 
temps,  le  duc  d'Anjou  avait  fait  crier  à  Paris  la  ferme  de  l'im- 
position; il  la  fit  bailler  et  puis  annoncer.  L'aide  devait  être 
perçue  à  partir  du  icr  mars.  Ce  fut  le  signal  de  la  révolte,  qui 
fut  complète. 

Cependant  le  duc  de  Bourgogne,  après  avoir  réprimé  avec 
le  roi  l'insurrection  de  Rouen,  se  dirigea  sur  Paris.  Les  habi- 
tants, craignant  avec  raison  une  rude  punition,  firent  supplier  le 
roi  d'user  de  clémence 2.  Mais  en  attendant,  les  aides  ne  se  perce- 
vaient pas  et  il  fut  impossible  de  persuader  les  états,  réunis  à 
Compiègne,  de  la  nécessité  de  ce  subside3. 

Durant  le  cours  de  ces  contestations,  avait  éclaté  la  révolte 
des  Flamands  contre  leur  comte;  le  duc  de  Bourgogne,  se 
disposant  à  venir  au  secours  de  son  beau-père,  emmena 
le  roi  à  la  tête  de  l'expédition.  On  sait  que  le  résultat  de 
cette  campagne  fut  la  défaite  des  rebelles  à  Rosebeck.  L'ab- 
sence du  roi  ne  fut  pas  sans  influence  sur  la  révolte  des  Pari- 
siens qui,  sous  la  conduite  d'un  drapier  de  Paris,  Nicolas  le 
Flament,se  soulevèrent  de  nouveau.  A  leur  retour  de  Flandre4, 
le  duc  de  Bourgogne  et  le  conseil  étaient  résolus  à  faire  un 

'   Chronique du  religieux  de  Suint-Dcnys ,  des  gens  des  comptes  touchant  un  traite- 

t.  I,  p.  128.  ment,  excepta    de  cette  mesure   Nicolas 

2  Ibid. ,  t.  I,  p.  iM  à  i48.  Braque,  Pierre  de Chevreuse,  Pierre Bour- 

;  Jean  Jouvcnel,  p.  a  5.  naseau,  Jean  le  Mercier  et  Gilles  le  Gallois 

1  Le  8  juillet   1082,  Charles  VI,  par  (Ordonnances,  t.  XII,  p.  124). 
une  ordonnance,  qui  réduisait  le  nombre 


88      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

exemple.  De  nombreuses  exécutions  eurent  lieu,  et  parmi  les 
victimes  les  plus  célèbres,  on  cite  Nicolas  le  Flament  '  et  Jean 
des  Mares,  qui  avait  été  à  plusieurs  reprises  l'intercesseur  des 
Parisiens,  mais  qui,  surtout,  avait  soutenu  les  prétentions  du 
duc  d'Anjou  à  la  régence,  contre  les  ducs  de  Berry  et  de  Bour- 
gogne. L'exécution  de  ces  deux  personnages  et  de  plusieurs 
autres  bourgeois  marqua  le  terme  de  la  punition  infligée  à  la 
ville  de  Paris'.  La  charge  de  prévôt  des  marchands  fut  aussi 
supprimée.  11  est  probable  que  Jean  le  Mercier,  qui,  pendant 
les  premiers  mois  du  règne  de  Charles  VI,  avait  cherché  à  ne 
pas  porter  ombrage  aux  quatre  ducs,  suivit  le  conseil  royal, 
dont  au  surplus  il  faisait  partie,  s'abstenant  de  rester  long- 
temps à  Paris,  où  les  gens  de  finance  et  les  conseillers  du 
roi  étaient  peu  en  sûreté.  Aussi  paraît-il   à  peu  près  certain 


1  Nicolas  le  Flament  fournissait  des 
draps  au  duc  de  Bourgogne.  On  retrouve 
son  nom  à  diverses  reprises  dans  les  re- 
gistres des  comptes  des  ducs  de  Bourgogne 
à  Dijon.  Le  religieux  de  Saint -Denis 
l'accuse  d'avoir  trempé  précédemment 
dans  l'assassinat  des  deux  maréchaux  de 
Charles  V,  alors  duc  de  Normandie.  Voir 
aussi  une  affirmation  plus  précise  sur  ce 
point  dans  la  Partie  inédite  des  Chronique;:  de 
Saint-Denys ,  par  M.  Pichon,  i864,  p.  29. 

1  Outre  ces  personnages  on  arrêta  cn- 
core  :  Guillaume  de  Sens,  président  au 
Parlement  depuis  le  3  février  i38o  (n.  st.) 
(Arcli.  nat.,X  1671,  fol.  2y5v°)  et  qui  avait 
reçu  de  Charles  V,  le  27  août  1872,  une 
maison  sise  à  la  Bochelle  (Arcli.  nal., 
JJ  H'3,  fol.  120  V"); —  Jean  deVaudetar,  ce 
valet  de  chambre  de  Charles  V,  collègue 
de  Gilles  Malet  cl- à  qui  ce  prince  donna 
souvent  des  marques  de  sa  laveur  (,1J  0,2, 
fol.  a?>v"ct  JJ  io3,  fol.  1 4 4 1'°  ;  enfi  i  JJ  1 1 1, 


fol.  i68v°)  ;  Jean  de  Yaudelar  fut  d'ailleurs 
relâché  et  revint  à  la  cour  ;  —  Martin  Douhle 
(voir  sur  lui  la  notice  de  Paul  Lacroix  );  — 
Jean  le  Noble,  valet  de  chambre  et  «  espi- 
cier  du  Roy»  dès  i3G2.  Il  nous  est  resté 
un  certain  nombre  de  comptes  de  sucreries 
fournies  par  lui  à  Charles  V  (voir  Bibl. 
nat. ,  Quittances,  vol.  26004,  n'  i3o8, 
vol.  26oo5,  n"  1 097,  1/100,  i4o4,  i&23, 
i53o,  i539).  Sa  disgrâce  ne  fut  pas  de 
longue  durée;  il  fournissait  à  Charles  \  I,  en 
1 3go ,  690  livres  de  cire  pour  l'«  obsèque  » 
que  ce  prince  fit  faire  à  l'église  des  Blancs- 
Manteaux  pour  le  repos  des  âmes  d'Oli- 
vier de  Mauny  et  de  Hutin  de  Vermeilles, 
chambellans  (Bibl.  nat.  ,  Quittances  , 
vol.  26024.  n°  i/igo);  — Jean  Filleul,  no- 
taire au  Châtelet  (voir  le  Ménagierde  Paris , 
1. 1,  p.  i36,  note).  L'orfèvre  dont  parle  le 
religieux  de  Saint  Denis  était  Henriel  de 
Pons  (Partir  inédite  des  Chroniques  de  Saint- 
Dcnys,  par  M.  Pichon,  i864,  p.  27). 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  89 

qu'il  accompagna  le  roi  en  Flandre  et  qu'il  en  revint  avec  lui. 
Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  entre  le  mois  de  septembre  1  38  1 ,  où  il 
est  encore  qualifié  de  «providus  et  honestus  vir»  ',  et  le  mois 
de  janvier  1 383  (n.  st.),  où  il  est  qualifié  de  chevalier2,  que 
Jean  le  Mercier  fut  élevé  à  ce  degré  de  la  hiérarchie  féodale. 

Cependant  la  répression  de  l'émeute  de  Paris  avait  rendu 
facile  le  rétablissement  des  aides  :  en  conséquence,  il  fallut 
songer  à  rétablir  la  Chambre  des  généraux  conseillers  sur  le 
fait  des  aides.  Aussi,  par  ordonnance  du  26  janvier  1 383  (n.  st.) , 
Charles  VI  restaura  ce  rouage  de  l'administration  financière, 
en  nommant  généraux  conseillers,  Jean  le  Mercier,  Gilles  le  Gal- 
lois, chevaliers,  Nicolas  de  Fontenay,  François  Chanteprime  et 
maître  Philippe  de  Moulins3.  En  même  temps,  le  roi  leur  con- 
férait une  autorité,  pour  ainsi  dire  sans  limites,  sur  les  agents 
des  aides,  tant  au  point  de  vue  purement  administratif  qu'au 
point  de  vue  disciplinaire.  Jean  le  Mercier  était  certainement 
le  personnage  le  plus  en  vue  parmi  les  nouveaux  membres  de 
la  Chambre;  il  avait  pour  lui,  outre  l'affection  du  roi,  l'expé- 
rience des  affaires;  il  dut  donc  être  le  premier  de  la  Chambre 
des  généraux  ainsi  reconstituée.  Il  est  certain  qu'il  ne  dut  pas 
quitter  alors  Paris,  car  il  avait  fort  à  faire  pour  rétablir  les 
anciens  services. 

Plusieurs  villes  avaient  suivi  l'exemple  de  Paris":  Piouen 
s'étant  révolté  encore  une  fois,  le  conseil  du  roi  décida  qu'il 
importait  d'infliger  à  celte  ville  un  châtiment  exemplaire,  et 
choisit  pour  commissaires,  dit  le  religieux  de  Saint-Denis, 
«  maître  Jean  Pastourel,  président  de  la  Chambre  des  comptes, 

'   Voir  plus  haut,  p.  86,  note  1.  '11  fallut  envoyer  dans  les  provinces 

Ordonnances,  vol.  VI,  p.  -job.  des  réformateurs  généraux.  C'est  à  ce  titre 

'   11   devint  évêque  d'Evreux  au   mois  que  Jean  de  Montaigu  alla  dans  la  province 

d'octobre  i383.  de  Reims  (Arcli.  nat. ,  JJ  î  23  ,  fol.  1 1 1  v°). 

Sav.  éthang.  IIe  série ,  t.  VI ,  i'  partie.  1 1 


90  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
qui  l'emportait  sur  les  autres  membres  du  conseil  par  l'élo- 
quence et  la  sagesse,  et  monseigneur  Jean  de  Noviant1,  che- 
wilier,  issu  de  la  plèbe,  et  que  le  feu  roi  Charles  avait  élevé  au 
premier  rang  parmi  les  officiers  royaux,  en  raison  de  sa  dexté- 
rité dans  le  maniement  des  affaires.  »  On  avait  choisi  ces  deux, 
personnages,  parce  qu'ils  connaissaient  de  longue  date  le  carac- 
tère normand2.  On  adjoignit  aux  deux  principaux  commis- 
saires, .Nicolas  Painel,  Jean  de  Vienne,  Etienne  du  Moustier 
et  Robert  Thoroude,  clerc  secrétaire  du  roi\  avec  des  troupes 
en  nombre  suffisant  pour  ôter  aux  Rouennais  toute  velléité 
de  résistance.  Les  premiers  d'entre  les  bourgeois  vinrent  au- 
devant  des  commissaires,  en  les  assurant  de  la  soumission  de 
la  ville,  et  les  introduisirent  dans  la  cité,  dont  les  portes  étaient 
à  terre.  Jean  le  Mercier,  Pastourel  et  ses  collègues  furent  reçus 
au  milieu  des  acclamations  en  l'honneur  du  roi,  et  des  té- 
moignages d'une  joie  «exubérante»  :  tous  espéraient  que  les 
commissaires  étaient  chargés  d'une  mission  pacifique.  Mais  à 
peine  furent-ils  entrés  au  château  de  Rouen,  que  la  joie  gé- 
nérale se  changea  en  deuil  public.  Car  les  commissaires  firent 
réunir  les  anciens  de  la  ville,  et  Jean  Pastourel,  dans  un  dis- 
cours à  la  fois  long  et  élégant,  mais  aussi  menaçant,  rappela 
les  crimes  des  Rouennais  contre  le  roi  et  les  églises,  en  ajou- 
tant qu'ils  n'avaient  pas  été  suffisamment  punis.  Il  conclut  en 
disant  que  les  auteurs  des  désordres  n'étaient  pas  les  seuls 
coupables  du  crime  de  lèse-majesté,  mais  qu'il  fallait  y  joindre 
ceux  qui  avaient  négligé  de  résister;  et,  en  vertu  de  l'autorité 
royale,  il  ordonna  de  les  jeter  tous  en  prison.  Bref  les  commis- 
saires dressèrent  une  liste  de  trois  cents  personnes  et  plus, 
qu'ils  firent  arrêter. 

1  Ou  Jean  li-  Mercier,  du  nom  de  sa  terre  de  Nouvion  ou  Noviant-lc-Comte.  —  '  Chro- 
nique dn  religieux  de  Saint-Denys,  t.  I ,  p.  a5o.  —  '  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26019. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  91 

Les  fêtes  de  Pâques  survenant,  à  la  sollicitation  des  nota- 
bles, on  relâcha  sous  caution  les  prisonniers,  et  mille  des  plus 
riches  habitants  durent  garantir  par  des  engagements  écrits  et 
nominatifs  le  retour  de  ceux  qui  avaient  été  mis  en  liberté 
provisoire.  Après  les  fêtes,  ceux-ci  s'étant  représentés,  les  com- 
missaires distinguèrent  trois  classes  de  coupables  :  ceux  qui 
avaient  résisté  à  la  volonté  royale,  quand  les  subsides  avaient 
été  exigés;  ceux-ci,  après  enquête,  furent  condamnés  à  mort; 
d'autres,  à  qui  on  permit  de  se  racheter,  après  les  avoir 
longtemps  retenus  en  prison,  sans  instruire  leur  procès;  d'au- 
tres enfin,  qui  paraissent  n'avoir  eu  pour  tout  crime  qu'une 
grande  fortune,  et  à  qui  les  commissaires  extorquèrent,  selon 
leur  bon  plaisir,  de  grosses  sommes  d'argent  à  titre  de  don1. 
De  plus,  ils  exigèrent  une  somme  de  60,000  livres  tournois, 
qui  dut  être  payée  collectivement  par  les  habitants.  Gui 
Chrétien,  bailli  de  Rouen,  fut  chargé  de  l'assiette  de  cette 
somme  considérable2,  qui  fut  payée  par  une  taille  et  par  des 
emprunts  sur  les  notables  de  la  ville.  Elle  fut  perçue  par 
quatre  receveurs,  Jacques  Bourel,  Gervais  Dessaulx,  Pierre  le 
Tavcrnier  et  Thomas  de  Greiges,  commis  à  ce  soin  par  les 
bourgeois3.  Il  va  sans  dire  qu'une  somme  pareille  ne  put  être 
payée  en  une  fois,  surtout  si  l'on  songe  que  les  bourgeois 
devaient  être  très  appauvris  par  les  opérations  financières  des 
deux  commissaires  royaux.  Il  paraît  que  les  comptes  n'étaient 

'    M.  Bellaguet  traduit  «  sub  accommo-  prêt,  quand   on    peut   exiger    des   dons? 

dntitiiulo»   par  «à  titre  de  prêt  »,  ce  qui  (Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys, 

nous  paraît  erroné.  Du  Cange  (Glossaire,  collection   des    Documents   inédits,    t.    I. 

édition  de  i883,  vol.  I,  p.  iS,  colonne  2)  p.  a5o,  2.Î2  et  2j4). 
donne    des    exemples    d'«  accommodore  »  "'   Bibl.    nat,   Quittances,    vol.   26021, 

dans   le    sens   de    «donner»;   ce   qui  ré-  n°  8/1.2. 

pond  bien  mieux  au  but  que  se  proposaient  3  Bibl.  nat..   Quittances,  vol.  26020, 

les  commissaires.  Pourquoi  demander  des  n°  621. 


{)■!      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

pas  encore  réglés  en  1 384  >  et  il  subsistait  encore  quelques  dif- 
ficultés en  1 386. 

De  pareils  résultats  pécuniaires  étaient  faits  pour  plaire  aux 
ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne,  qui,  selon  Froissart,  absorbè- 
rent la  plus  grande  partie  de  ces  recouvrements.  Le  succès  de 
cette  mission  expliquerait  donc  la  rentrée  de  Jean  le  Mercier  sur 
le  terrain  politique.  Il  est  même  possible  que  ce  soit  à  la  suite 
de  ces  événements  qu'il  ait  été  laiL  maître  d'hôtel  du  roi;  car  il 
porte  ce  titre  pour  la  première  fois  le  5  mai  de  cette  année1. 

Jean  le  Mercier  était  arrivé  à  Rouen  peu  avant  Pâques", 
c'est-à-dire  vers  le  milieu  de  mars.  Il  paraît  certain  qu'il  resta 
en  Normandie  pour  achever  de  régler  les  questions  relatives 
au  rétablissement  des  aides.  Il  est  désigné  avec  ses  collègues 
sous  le  titre  de  :  général  commissaire  député  par  le  roi  sur  le 
fait  de  la  générale  réformation  qui,  en  cette  présente  année 
(i383),  a  été  faite  dans  le  duché  et  pays  de  Normandie3.  Le 
nombre  des  écritures  des  généraux  commissaires  et  celui  de 
leurs  mandements  durent  être  considérables;  car,  à  plusieurs 
reprises,  on  fit  en  leur  nom  des  demandes  de  papier,  parche- 
min et  cire  au  vicomte  de  Rouen  \ 

En  même  temps  que  Jean  le  Mercier  s'occupait  à  faire  réta- 
blir les  aides  en  Normandie,  il  était  chargé  avec  Etienne  du 
Moustier,  le  5  mai,  de  veiller  à  l'armement  d'une  flotte  qui 
devait  être  mise  sous  le  commandement  du  connétable  de 
Clisson5.  En  effet,  au  commencement  du  mois  de  mai,  le 
conseil  apprit  que  les  Anglais,  sous  le  commandement  de  l'é- 
vêque  de  Norwich,  venaient  de  débarquer  à  Calais,  et  rava- 

'  Pièces  justificatives,  n°  LIX.  '  Bibl.    nat. ,  Quittances,  vol.  26019, 

Pâques  tomba  le  22  mars.  passim. 
'  Bibl.  nat.,  Quittances,   vol.  2601;),            s  Voir,  aux  Pièces  justificatives,  le  do- 
pièce  n°  /172.  cumeni  cote  11°  LIX. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  93 

geaient  la  Picardie1.  Ce  fut  pour  arrêter  les  progrès  des  en- 
nemis que  le  conseil  décida  la  réunion  d'une  armée  consi- 
dérable et  d'une  flotte  chargée  de  porter  en  Flandre  les  engins 
et  les  outils  de  mine  qui  étaient  nécessaires.  Jean  le  Mercier 
et  le  vice-amiral  Etienne  du  Moustier,  qui  avaient  été  choisis 
comme  commissaires,  surveillèrent  l'armement  des  navires2; 
et,  le  7  juin,  étant  à  Harfleur,  ils  constataient  l'état  des  fourni- 
tures d'armes  et  d'outils  faites  par  Jean  Champenois,  maître 
du  clos  des  galées  de  Piouen,  et  par  le  contrôleur  «sur  ledit 
fait»,  Jean  Choque  dit  Desrame3,  à  divers  navires  au  nombre 
de  dix-neuf4.  On  embarqua  aussi  «quatre  gros  canons  enfustés, 
fournis  de  chevilles  de  fer  et  de  charnières.  .  .  »5.  En  même 
temps  le  vicomte  d'Auge  reçut  de  Gui  Chrétien,  bailli  de  Uouen 
et  de  Gisors,  l'ordre  d'acheter  des  canons  et  de  la  poudre0. 
Des  bateaux  furent  enfin  loués  pour  transporter  les  vivres  et 
les  habillements  nécessaires  à  «  ce  présent  passaige  de  la  mer  » . 
le  tout  par  ordre  du  lieutenant  général  de  Jean  de  Vienne, 
nommé  du  Puy,  et  de  Jean  le  Flament,  trésorier  des  guerres 


1  Les  Flamands,  après  avoir  Onvoyé  à 
Paris  des  députés  qui  furent  éconduits, 
firent  cause  commune  avec  les  Anglais. 
Le  débarquement  de  l'évêque  s'opéra  le 
17  mai.  [Partie  inédite  îles  Chroniques  de 
Saint-Denys,  par  M.  Pichon  ,  i864  ,  p.  3/.) 

1  Les  dépenses  lurent  couvertes  au 
moyen  d'une  aide  spéciale,  dont  nous 
trouvons  une  mention  pour  le  diocèse 
d'Amiens  (Bibl.  nat. ,  Pièces  originales, 
vol.  17,  dossier /126,  pièce  n°  3). 

3  J.  Choque  devint  lui-même  maître  du 
clos  des  galées  avant  le  mois  de  décembre 
l384  (Bibl.  nat. ,  fonds  franc.,  11"  21170  5, 
pièce  n°  88). 

4  Se  décomposant   comme   suit  :   neuf 


barges,    six    bnrgots,    troi-,   baleiniers      I 
une  galiole. 

'  Pièces  justificatives,  n°  LX.  Ci 
nons    paraissent    correspondre    au     type 
donnfc  par  Viollet-le-Duc  [Dictionnaire  de 
l'architecture  française,  t.  V,  p.  ■•■• 

0   Bibl.   nat..   Quittances,   vol.    2G01;) 
11'  àok- 

'  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  2601g. 
a"  48g,.  Jean  le  Flament  était  probable- 
ment le  frère  cadet  île  Jean  le  Flament  dit 
l'aine,  maître  des  monnaies  en  ij.'i  i  ■ 
qui  alla  en  Angleterre  comme  otage  du 
roi  Jean  (Arcb.  nat.,  JJ  82  ,  fol.  221  1°,  et 
Bibl.  nat. ,  Quittances,  vol.  260C7,  11"  36o) 
—  Mais,  tout  en  massant  des  troupes  dans  le 


94      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Cependant  le  roi  et  le  duc  de  Bourgogne  préparaient  leur 
départ  pour  la  Flandre;  tous  deux  commandèrent  expressément 
à  Jean  le  Mercier  de  revenir  par  devers  eux  «  en  la  chevau- 
chiée»  qu'ils  entendaient  faire  contre  les  Flamands1.  Mais 
reconnaissant  qu'il  avait  de  grands  frais  à  supporter  pendant 
cette  expédition,  le  roi  lui  assignait,  outre  ses  gages,  8  francs 
d'or  par  jour,  depuis  son  départ  de  Paris  jusqu'à  son  retour2. 
Il  convient  de  remarquer  que  cette  laveur  lui  fut  accordée 
«à  la  relacion  »  du  duc  de  Bourgogne,  qui,  évidemment, 
devait  une  reconnaissance  particulière  au  commissaire  qui 
avait  recueilli  tant  d'argent  à  Rouen.  Le  [\  août,  Jean  le  Mer- 
cier était  encore  dans  cette  ville,  où  il  faisait  i'«  appointe- 
ment. . .  au  vicomte  de  Rouen  sur  les  dix  mil  frans  qui  doivent 
estre  receus  de  la  ville  de  Rouen  dedens  la  my-aoust»,  et 
ordonnait  de  faire  parvenir  une  partie  de  cette  somme  à  Arras 
avant  le  i5  août;i. 

Au  commencement  du  mois  d'août  (i383),  Charles  VI 
partit'1;  à  son  approche,  les  Anglais  reculèrent  jusqu'à  Bour- 

.\ord,  mi  ne  dégarnissait  pas  la  Norman-  aides,  telles  comme  il  envient  ou  pais  de 

die:  ainsi,  depuis  la  fin  de  juillet,  on  y  Languedoil    pour  le   l'ait   de    la    guerre» 

constate  la  présence  d'un  certain  nombre  (Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault . 

d'hommes   d'armes,   sous   le  commande-  vol.  3i,  fol.  a335,n"  2). 
nient  de  quelques  capitaines,   parmi   les-  2   Pièces  justificatives,  11°  LXI. 

quels  nous  citerons  le  maréchal  delà  Ferté  3  Pièces  justificatives,  n°  LXII. 

(Bibl.  nal..  Titres  scellés  de  Clairambault,  '  Le  roi  quitta  Paris  le  2  août  {Pardc 

vol.  5,  fol.  171  r").  inédite  des  Chroniques  de  Saint -Denys ,  par 

1   C'est  pendant  l'expédition  de  Flandre  M.  Pichon,  i864,  p.  3<)).  Les  titres  scellés 

(août)   que   Pierre   de   Chevreuse  fut   en-  de  Clairambault  sont  remplis  de  quittances 

vové  en  mission  à  Lyon  avec  l'evêque  de  délivrées  par  plusieurs  chevaliers  au  tré- 

Laon,    le   chancelier  de   France   et   Phi-  sorier  des  guerres  Guillaume  d'Enfernet, 

lippe  de  Saint- Père,  trésorier  de  France ,  pour  leurs   gages  dans  cette   expédition 

i' pour  parler  aux  commis  de  Languedoc  (Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault 

qui  es li lient  assembles  mulil  lieu  de  Lion  vol.  3,  fol.  11  r"et4i  r";  vol.  h  ,  fol.  1  2  1  r°; 

par  mandement  du  Roy,  pour  mettre  sus ,  vol.  5,  fol.   187  r",  201.  2o5  r".  207  r", 

en  tout  le  pays  de  Languedoc,  semblables  2cu),  etc.). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  95 

bourg,  dont  l'armée  royale  se  disposa  à  faire  le  siège  l.  Mais  le 
lundi  i5  septembre,  par  l'intervention  du  duc  de  Bretagne, 
ils  obtinrent  de  sortir  de  la  ville  avec  le  produit  de  leurs  pil- 
lages'2. Ce  fut  la  fin  de  la  campagne,  et  le  roi  dut  être  à 
Paris  dès  la  fin  du  mois  de  septembre3. 

Quant  à  Jean  le  Mercier,  il  est  bien  probable  qu'il  revint  à 
Paris  avant  le  1 1  septembre  \  Aussitôt  de  retour,  le  1 1  sep- 
tembre, il  envoya  Tordre  à  Guillaume  Charnel,  receveur  de 
Caudebec,  de  venir  à  Paris  par  devers  Guillaume  d'Enfernet5, 
trésorier  des  guerres,  pour  lui  apporter,  des  deniers  de  sa 
recette,  i,5oo  livres  en  blancs  de  5  deniers  tournois  pièce, 
destinées  au  payement  d'hommes  d'armes.  Le  10  octobre,  il  se 
fit  communiquer  l'état  de  la  recette  de  Caudebec,  et  donna 
des  instructions  pour  que  l'on  versât  au  receveur  général  des 
aides  de  la  guerre0  5oo  livres  tournois  provenant  de  cette 
recette7.  Enfin,  le  2 3  octobre,  Jean  le  Mercier  donna  quit- 
tance à  Berthaut  à  la  Dent,  pour  l'indemnité  quotidienne  qui 
lui  avait  été  attribuée  pendanl  sa  mission  à  Bouen  et  la  cam- 
pagne de  Flandre.  De  ce  chef,  il  loucha  G5o  francs  d'or8. 


1    i3  septembre  (samedi). 

8  Chronique  tin  religieux  de  Saint-De- 
nys,  i.  I,  p.  28/1  et  suivantes. Froissai  1  ,éd. 
Kervynde  Lettenhove,  t.  X,  p.  26.")  à  27:. 

3  Le  roi  était  à  l'abbaye  de  Blan- 
deke  près  Saint-Omer,  le  22  septembre 
(Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  vol.  17, 
dossier  4a6,  pièce  11°  3). 

1  Pièces  justificatives,  n"  LXIII. 

5  Enfernet  était  bailli  de  Cotentin.  En 
août  i38o,  il  fut  commis  par  Cbarles  V 
au  soin  de  faire  abattre  le  cbàteau  de 
Tincbebrai  (Bibl.  nat.,  Quittances, 
vol.  26016 ,  n"  3780,  2787  et  suivants). 
Enfernet   était,  en  juin    1 38 1   et  janvier 


l382  (n.  st.),  trésorier  général  des  aides  à 
Rouen  (Bibl.  nat. ,  Quittances, vol.  2G018, 
n"  iMi  et  3<>7,  original  signé.  Il  devint 
seigneur  de  Tracv,  et  moyennant  un 
accord  qu'il  conclut  avec  son  suzerain  il 
obtint  de  faire  directement  hommage  au 
roi  (Arcb.  nat.,  JJ  i3o,  fol.  119  v°). 

0  Berthaut  à  la  Dent. 

'  Pièces  justificatives,  n°  LXIII. 

8  Pièces  justificatives,  n"  LXTV.  C'est 
le  20  novembre  que,  sur  l'ordre  du  roi- 
Jean  le  Mercier,  en  compagnie  du  chance- 
lier, de  l'évèque  de  Laon,  de  Philippe  de 
Moulins,  de  \icolas  de  Fontenay  et  d'E- 
tienne du  Moustier,  offrit  à  la  duchesse 


96       ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  duc  de  Bretagne  avait  chargé  des  chevaliers  anglais,  à 
leur  départ  de  Bourbourg,  d'assurer  le  roi  d'Angleterre  de  son 
vif  désir  de  voir  conclure  une  trêve.  Il  envoya  même  deux  de 
ses  chevaliers  en  Angleterre,  pour  traiter  cette  question.  Ces 
deux  envoyés  réussirent  jusqu'à  un  certain  point  dans  leur 
mission,  puisque  des  négociateurs  anglais  passèrent  à  Calais; 
('étaient  :  le  duc  de  Lancastre,  le  comte  de  Buckingham, 
i'évêque  d'Hercford,  Jean  Holland  frère  du  roi,  Thomas  de 
Percy  et  autres  du  conseil  d'Angleterre.  De  son  côté,  Charles  VI 
envoyait  à  Boulogne,  vers  le  26  novembre,  le  duc  de  Berry1, 
Jean  le  Mercier,  I'évêque  de  Laon  et  le  chancelier  de  France, 
accompagnés  de  divers  personnages.  Les  plénipotentiaires  se 
réunirent  dans  le  village  et  l'église  de  Leulinghen,  entre  Bou- 
logne ci  Calais. 

Les  conférences  durèrent  probablement  plus  d'un  mois2; 
mais,  dit  Froissart,  «  tout  considéré  et  parlementé,  on  n'y  peut 
onques  trouver  nulle  paix.  »  Charles  VI  avait  attribué  à  Jean 
le  Mercier  son  indemnité  ordinaire  de  8  francs  d'or  par  jour, 
tant  qu'il  serait  occupé  à  négocier,  et  ordonna  de  lui  faire 
prêt  pour  un  mois'.  Le  seul  résultat  des  négociations  lui  la 
prolongation  des  trêves  jusqu'à  la  Saint-Michel  1 384-  H  est 
probable  que  Jean  le  Mercier  fut  de  retour  au  commencement 


d'Anjou  ,  venue  à  Paris  pour  implorer  l'as- 
sistance  pécuniaire  de  Charles  VI,  de  lui 
montrer  l'étal  des  recettes  et  des  dépenses 
du  royaume.  Jean  le  Fèvrc,  chancelier  de 
la  duchesse,  et  le  conseil  de  cille  princesse 
comprirent  que  c'était  presque  un  relus. 
(Journal  de  Jean  le  Fèvre,  publié  par  II. 
Mbranvillè,  p.  5o.) 

1  Et  leduc  de  Bourgogne  ,  d'après  Frois- 
sart. Mais  il  semble  que  si  le  duc  de  Bour- 
gogne  y   était  allé,  sa  présence  ïùt  été 


signalée  dans  les  pièces  citeos  note  3. 
D'ailleurs  le  sauf-conduit  accordé  aux  né- 
gociateurs français  ne  porte  pas  le  nom  du 
duc  de  Bourgogne  (Byrner,  t.  III,  3"  par- 
tie, p.  1G0  et  1 G 1).  D'après  la  Partie  in- 
édile des  Chroniques  de  Saint-Denys,  par 
M.  Pichon,  i864,  p.  44 ,  il  semble  que 
le  duc  de  Bourgogne  n'y  alla  pas. 

2  Froissart  dit  trois  semaines;  voir  les 
pièces  citées  dans  la  note  suivante. 

3  Pièces  justificatives ,  n°'  LXV  et  LXVI. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  97 

de  janvier  1 384  (n.  st.).  En  tout  cas,  le  \l\  janvier,  il  était  à 
Paris  et  se  faisait  rembourser  8  livres  parisis  données  à  cer- 
taines personnes  par  ordre  du  roi1. 

Ce  fut.  vraisemblablement  dans  le  courant  de  février  qu'il 
se  remaria  «par  ordenance  et  voulenté  »  de  Charles  VI,  dit-il 
mélancoliquement2.  Il  avait  épousé  en  premières  noces  Jeanne 
de  Saint-Dizier,  fille  de  Jean  II,  seigneur  de  Saint-Dizier,  de 
Dampierre  et  de  Vignori,  et  d'Alix  de  Nesle  Offémont3.  La 
date  précise  de  ce  mariage  demeure  inconnue.  Quoi  qu'il  en 
soit,  nous  savons  que,  quelques  années  avant  1 383,  Jean  le 
Mercier  était  déjà  veuf'.  Il  est  vrai  que,  comme  on  l'a  vu  déjà 
et  surtout  comme  on  le  verra  plus  bas,  il  faisait  de  son  mieux 
pour  égayer  son  veuvage.  Charles  VI,  soit  pour  mettre  fin  aux 
galanteries  de  Jean  le  Mercier,  soit  pour  le  faire  entrer  dans 
une  très  noble  famille,  lui  fit  épouser  en  secondes  noces  Jeanne 
de  Vendôme,  fille  de  Robert,  seigneur  de  la  Chartre-sur-Loir, 
et  de  Jeanne,  dame  du  vidamé  de  Chartres5.  Enfin,  «en  ac- 
croissement et  avancement  de  son  dit  mariage»,  le  roi  lui 
donna,  le  8  février,  une  somme  de  3,ooo  francs  d'or,  «à  la 
relacion  »  des  ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne0.  Jean  le  Mercier 
donna  quittance  de  cette  somme  le  i5  février7. 

1   Douêtd'Arcq,  Comptes  de  l'hôtel,  p.  2 34.  ''   Duplès    Agier,     Registre  criminel   du 

"  Pièces  justificatives ,  n°  LXVII.  Chàtelct ,  t.  II,  p.  119  à  i3o. 
J  De  la  maison  de  Clerraont.  Elle  élait  5  Robert  de  Vendosme,  seigneur  de  la 

fille  de  Gui  de  Clerraont ,  premier  du  nom,  Chartre  et  de  la  Ferté-Arnault ,  fut  vidame 

dit  de  Neelle,  maréchal  de  France,  tué  à  de  Chartres  par  le  mariage  qu'il  contracta 

Cou  rirai  (1 1  juillet  1002)  ,etde  Marguerite  avec  Jeanne  de  Chartres,   vidamesse   de 

de  Thorotte,  dame   d  Offémont   (P.  An-  Chartres,  fille  de  Guillaume,  vidame  de 

selme,  t.  VIII,  p.  729).  Nous  ignorons  son  Chartres,   et    sœur   de   Robert,   aussi   vi- 

degré  de  parenté  avec  Jean  de  Neelle,  sei-  dame   (aveu   de    1 3g  1 .    Bibl.de   la   ville 

gneur  d'Offémonl ,  mentionné  dans  un  acte  d'Orléans ,  Hubert ,  Généalogies  orléanaises , 

analysé  dans  les  Mélanges  de  paléographie  t.  IV,  fol.  76  r°  et  269  v°). 
et   de    bibliographie,    de    M.    L.    Delisle,  6  Pièces  justificatives,  n°  LXVII. 

p.  £i5.  '  Pièces  justificatives,  n"  LXVIIL 

Sav.  Étuang.  II"  série,  tome  VI,  2'  partie.  i3 


l  M  P  T.  I M  E  H  !  t 


98      ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

CHAPITRE   VI. 

Février  i384  à  novembre  i388  (n.  st.). 

En  janvier  i38<4  mourut  Louis  de  Mâle,  comte  de  Flandre1. 
Le  duc  de  Bourgogne,  son  gendre,  entra  alors  en  possession 
de  vastes  domaines,  ce  qui  ne  fit  qu'accroître  son  influence 
dans  le  conseil  royal. 

Provisoirement,  et  grâce  à  la  trêve  deLeulinghen,  le  royaume 
était  à  peu  près  tranquille2.  Il  y  avait,  il  est  vrai,  de  temps  en 
temps,  des  incursions  de  seigneurs  de  Guyenne3;  il  y  eut  aussi 
une  révolte  des  paysans  d'Auvergne  et  de  Poitou,  la  révolte 
des  Tuchins,  qui  fut  réprimée  par  le  duc  de  Berry  allant  à 
Avignon  pour  voir  le  Pape  \  Le  duc  revint  probablement  en 
juin.  Au  mois  de  juillet,  il  fut  chargé  avec  son  frère  le  duc  de 
Bourgogne,  Jean  de  Vienne5  et  Jean  le  Mercier,  de  renouer 
les  négociations  à  «  Bouloigne  sur  la  mer  et  environ  »,  avec  le 
duc  de  Lancastre1'.  Malgré  le  désir  du  duc  de  Berry7,  on  ne 
put  arriver  à  une  entente;  on  convint  seulement  de  prolonger 
la  trêve,  qui  expirait  à  la  Saint-Michel  i384  (29  septembre), 
jusqu'au  ier  mai  1 385  8. 

Mais  avant  le  départ  de  Jean  le  Mercier,  qui  ne  dut  pas  avoir 


1  Le  28  janvier  d'après  Froissart. 

2  Sauf  du  côté  de  la  Flandre  ,  où  l'on 
craignait  toujours  des  incursions;  Gilles  le 
Gallois  était  àAbbevitle  le  1  2  janvier,  d'où 
il  envoya  des  lettres  closes  à  monseigneur 
de  Sempi,  au  seigneur  de  Torcy  et  à 
Braquet  de  Braquémont  alors  à  Grave 
lines  «  touchans  le  fait  de  la  garnison  de 
ladicte  ville  de  Gravelingnes »  (Bibl.  nat. , 
Quittances,  vol.  26019,  n"  370). 

3  Chronique  du  religieux  de  Saint  -De- 
nys,  t.  I ,  p.  3oa. 


'  Chronique  iln  religieux  de  Suint-Denys , 
t.  I,  p.  006  et  suiv. 

'  M"  Terrier  de  Loray,  Histoire  de 
Jeun  de  Vienne,  pièces  justificatives,  n"  80. 

6  Pièces  justificatives,  n°  LXX ,  et  Ry- 
mer,  t.  Ht,  3e  partie,  p.  167  et  168; 
l'acte  rapporté  par  Hymer  ne  mentionne 
pas  Jean  de  Vienne. 

7  Jean  Jouvenel,  p.  ào. 

8  Froissart,  éd.  du  b°°  Kervyn  de  Let- 
tenhove,  t.  X,  p.  3o6;  Rymer,  Fcedera, 
édition  de  170/1,  t.  III,  3°  partie,  p.  170. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  99 

lieu  avant  le  2 2  juillet,  Charles  VI  ordonna,  le  1 5  juillet,  de  lui 
faire  prêt  pour  un  mois  sur  son  indemnité  de  8  francs  d'or 
par  jour  l.  Quelques  jours  après,  Jean  le  Mercier  donna  quit- 
tance de  cette  avance2  (22  juillet).  Le  20  juillet,  le  roi  lui 
avait  donné  une  nouvelle  marque  de  son  affection  en  lui  attri- 
buant un  don  de  2, 000 francs  d'or,  outre  ses  gages  ou  pensions3; 
Jean  le  Mercier  en  donna  quittance  après  son  retour  de  Picar- 
die, le  7  septembre  \  Le  même  jour  (7  septembre)  il  toucha 
un  mois  de  son  indemnité  de  8  francs  d'or  par  jour  5. 

Il  paraît  qu'à  la  suite  de  l'insuccès  des  négociations,  le  duc 
de  Berry  rentra  dans  son  gouvernement  pour  réunir  les  troupes 
qu'il  devait  envoyer  au  moment  de  la  reprise  des  hostilités  6. 
Quanta  Jean  le  Mercier,  qui  resta  à  Paris,  il  fut  chargé,  avec 
Etienne  du  Moustier,  de  rétablir  en  la  province  de  Rouen  et  de 
Mantes7,  l'aide  de  douze  deniers  pour  livre  et  du  quart  des  bois- 
sons. En  effet,  les  lettres  royaux  exposaient8  que,  malgré  les 
efforts  des  négociateurs  et  l'intervention  des  rois  de  Castille 
et  d'Ecosse,  la  guerre  était  inévitable.  Mais  les  aides  jusque-là 
en  cours  ne  suffisant  plus,  le  roi  chargeait  ses  conseillers  Jean 
le  Mercier  et  Etienne  du  Moustier  de  rétablir  les  anciennes 
aides.  Il  insistait  sur  la  nécessité  de  les  lever  «prestement» 
et  d'en  verser  le  produit  entre  les  mains  de  Nicolas  de  Plancy 9, 
«  commis  à  recevoir  ladicte  finance  ». 

1  Pièces  justificatives,  rTLXX  et  LXXI.         firmer  cette  assertion   (t.  VIII,  p.   343). 

2  Pièces  justificatives,  n°  LXXIII.  c   Chronique  du  religieux  de  Saint- De- 
J  Pièces  justificatives,  n"  LXXII.                    nys,  t.  I,  p.  a&\- 

"  Pièces  justificatives,  n°  LXXV.  '  Dès  le   mois    de   juillet    avait   oom- 

5  Pièces  justificatives,  n°  LXXIV.  Cette  mencé  en  Normandie  la  réformation  géné- 

quittance   a  été   analysée  par  Dom  Ville-  raie,  qui  rapporta  un  assez  grand  nombre 

vieille   (Bibl.   nat. ,  Trésor  généalogique,  d'amendes    au    trésor    (Bibl.    nat. ,   Quit- 

vol.  58,  fol.  i5  v°).  Le  P.  Anselme  pré-  tances,  vol.  26020,  n°  552). 

tend  que  Jean  le  Mercier  ne  revint  à  Paris  s  Le  19  octobre  1 38A- 

que   le  8    octobre;   rien   ne  parait  con-  '  N.  de  Plancy  était  clerc  du  roi  el  de 

i3. 


100    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

\ussi  Jean  le  Mercier  et  Etienne  du  Moustier  expédièrent- 
ils,  le  27  octobre,  un  vidimus  de  cotte  leltre  royale,  vidimus 
adressé  au  bailli  de  Cotëntin,  au  vicomte  de  Coutances  et  à 
Simon  Marchant,  receveur  des  aides  au  diocèse  de  Coutances  ' . 
En  même  temps,  ils  s'occupaient  activement  des  préparatifs 
militaires;  ainsi  ils  firent  faire  200  milliers  de  viretons  «fer- 
rez et  encoffréz»;  rappareiller  et  nettoyer  les  armures  qui 
étaient  dans  les  arsenaux  de  Rouen  et  de  Harlleur;  préparer 
des  «pavez,  falloz»  pris  au  clos  des  galées  de  Rouen,  enfin 
d'autres  armes,  tant  offensives  que  défensives;  le  tout  par  ordre 
du  roi.  La  dépense  totale  s'éleva  à  17,200  francs  d'or2.  Enfin 
les  deux  commissaires  royaux  ordonnèrent  l'achat  de  «  bon 
bescuit»,  qui  avait  dû  être  fait  ou  acheté  à  Montivilliers,  à 
Harlleur  ou  aux  environs,  et  qui  était  destiné  ta  la  nourriture 
des  gens  de  guerre.  Nicolas  de  Plancy  reçut  l'ordre  de  payer  de 
ce  chef  à  Guillaume  de  Longueil,  vicomte  de  Montivilliers, 
une  somme  de  28,000  francs  d'or3. 

Sur  ces  entrefaites,  le  prévôt  de  Paris,  Jean  de  Folleville, 
chargé  depuis  la  révolte  de  Paris,  outre  son  office,  des  affaires 
concernant  la  prévôté  des  marchands,  qui  avait  été  suppri- 
mée avec  l'échevinage,  exposa  au  conseil  royal  l'impossibi- 
lité où  il  était  de  diriger  les  deux  services'1.  Le  conseil,  re- 
connaissant la  difficulté,  fil  droit  à  cette  requête,  et,  par  lettres 
du  27  janvier   1 385  (n.  st.),  Jean  Jouvenel,  alors  avocat  au 

ses  comptes,  dès  avant  le  28  septembre  tard   d'Eslang;    voy.   l'inventaire,    p.    10. 

1 379  (Bil)l.  nat. ,  Quittances,  vol.  26016  ,  "  Bibl.    nat.,     fonds    franc.,   25705. 

n"   a586).    En    îSgo,  il  est  qualifié   de  n°  88,  el  Titres  scellés  de  Clairambault , 

maître  des  comptes   et  conseiller  du  roi  vol.  216,   n°  9737.   Voy.  M"  Terrier  de 

(Arch.  nal.,  JJ  l3g,  fol.  207).  Loray,  Histoire  de  Jean  de  Vienne,  Pièces 

1   Bibl. nat.,  fonds  franc. ,  25705,  pièce  justificatives,  n0  8ij). 

n°  80.  Ce  sont  sans  doute  ces  lettres  dont  3  Bibl.  nat. ,  fonds  franc. ,  25705  ,  n089. 

il  est   question  dans  une  quittance  con-  '  Jean  Jouvenel,  Histoire  de  Charles  VI, 

servie  sous  le  n"  106  du  recueil  de  Bas-  p.  70. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  101 

Parlement,  fut  nommé  prévôt  des  marchands1.  A  l'expédition 
de  ces  lettres  assistaient  le  chancelier,  le  connétable,  l'évêque 
de  Langres  et  Jean  le  Mercier.  Il  est  permis  de  croire  que  la 
parenté  qui  alliait  Jean  Jouvenel  à  Jean  le  Mercier  ne  fut  pas 
étrangère  à  ce  choix2.  L'archevêque  de  Reims  n'attribue  la 
nomination  de  son  père  qu'à  la  renommée  dont  il  jouissait;  il 
est  toutefois  probable  que  l'influence  de  Jean  le  Mercier  fit  plus 
que  la  probité  du  prévôt. 

Les  préparatifs  militaires,  commencés  dès  la  fin  de  l'année 
précédente  (i384),  étaient  considérables.  C'est  qu'en  effet  une 
expédition  maritime  devait  être  entreprise  en  Ecosse,  sous  le 
commandement  de  Jean  de  Vienne.  Tout  le  commencement  de 
l'année  1 385  fut  employé  à  compléter  l'armement  des  navires, 
à  faire  arriver  des  subsistances  au  port  de  l'Ecluse,  et  à  re- 
cueillir les  sommes  destinées  au  payement  des  gens  d'armes  '. 
Pour  accroître  les  ressources  pécuniaires,  on  décida  que  l'aide 
qui  venait  d'être  ajoutée  aux  aides  de  la  guerre  serait  perçue 
par  anticipation.  Nicolas  de  Plancy,  receveur  central  des  res- 
sources destinées  à  la  flotte,  fut  chargé  de  la  recueillir.  Il  eut 
également  à  recevoir  le  produit  d'emprunts  «  dont  le  paiement 
escherra  à  la  Toussains  prouchain  venant»'1.  Les  plus  grands 


lanvier 


1  Jean  Jouvenel,  archevêque  de  Reims,  donne  positivement  la  date  du  27  ja 

place,  dans  son  Histoire  de  Charles  VI ,  la  i385  (11.  st.).  Entre  l'autorité  du  chroni- 

nomination  de  son  père  à  la  fin  de  l'année  queur  et  celle  du  registre  officiel,  onn'hési- 

i388.  Après  lui,   tous  les  historiens   de  tera  pas  à  choisir  la  seconde. 
Charles   VJ ,  et  cela  sans  exception  à  ce  2  Jean  le  Mercier  était  l'oncle  de  Mi- 

que  nous    croyons,   ont  répété  la  même  chelle de  Vitry,  femme  du  nouveau  prévôt 

date,  se  disant,  avec  apparence  de  raison,  des    marchands.    Il   a   été   impossible   de 

que  le  fils  du  prévôt  devait  bien  connaître  trouver   le   point    de  jonction    entre    1rs 

l'histoire  de  son  père.  Mais  un  extrait  de  deux  familles. 

la   Chambre   des   comptes  (Mémorial  E,  '  M"   Terrier    de    Loray,    Histoire  de 

fol.  180),  qui  nous  a  été  conservé  par  une  Jean  de  Vienne,  Pièces  justificatives,  n"  9g. 
copie  de  Menant,  dans  la  collection  Leber  4  Bibl.  nat. ,   Quittances,   vol.   nGoso, 

(Bibl.  de  Rouen,  vol.   VII,  fol.  99  r°),  pièce  n"  64 1. 


102  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
personnages  et  les  plus  riches  figurèrent  sur  la  liste  des  prê- 
teurs. On  y  remarque  l'évêque  de  Paris,  le  cardinal  de  Laon1, 
Pie'rre  de  Vé,  avocat  au  Parlement",  et  bien  d'autres  encore. 
Jean  le  Mercier  ne  pouvait  manquer  de  contribuer  lui  aussi, 
et,  le  1  2  juin,  il  prêta  2,000  francs  d'or3.  H  fit  même  son  possible 
pour  provoquer  d'autres  prêts;  ainsi  il  décida  Thomas  du 
Breuil,  habitant  de  Falaise,  à  prêter  100  livres  tournois".  La 
seconde  moitié  de  l'aide,  exigible  à  la  Toussaint,  devait  servir 
au  remboursement  des  emprunts.  Ceux-ci  furent  rendus  en 
effet,  et  un  contemporain  constate  que  cette  mesure,  n'étant 
pas  ordinaire,  parut  incroyable  au  public5.  Jean  le  Mercier 
fut  apparemment  remboursé  un  des  premiers  :  il  donnait 
quittance  à  Nicolas  de  Plancy  le  22  octobre6. 

Pendant  ce  temps,  Jean  de  Vienne,  qui  ne  pouvait  suffire 
à  tout,  avait  obtenu  du  roi  d'avoir  pour  lieutenant  Hervieu 
de  Neauville  '.  Celui-ci  prit  lui-même,  pour  l'aider,  un  nommé 
Jean  Langloiss.  D'autres  auxiliaires,  Robin  de  Heuguevilîe  et 
Robin  de  Gronmesnil,  commis  par  Etienne  du  Moustier  et 
Guiot  de  Bricons,  commissaire  de  Jean  de  Vienne,  faisaient 
transporter  par  mer,  de  Rouen  et  de  Harfleur  à  l'Écluse,  de 
grandes  quantités  de  tonneaux  de  biscuit,  des  armures,  de  l'ar- 
tillerie, des  projectiles,  des  cordes,  «et  autres  choses  que 
porter  y  faut,    pour  le  fait  de  ceste  présente  armée»0.   Des 

Bibl.  nat.,   Quittances,   vol.   26021,  "   M"   Terrier   de     Loray,     Histoire    de 

""  7  '  7  et  7  '  8-  Jean  de  Vienne,  Pièces  justificatives ,  11°  9 1 . 

Bibl.    uat..  Quittances,   vol.   26021,  Hervieu  de  Neauville  devint  maître  delà 

n    72°-  chambre  aux  deniers  du  duc  de  Bourgogne 

1   Pièces  justificatives,  n"  LXXMI.  (  Archivesde  la  Côte-d'Or,  B  1 467,  f"  36  r°). 

Pièces  justificatives,  n°  LXXVW.  8  Bibl.  nat..  Quittances,   vol.  26020, 

«  Quod  tune,  quia  non  solitum,  vul-  n°  65  1 . 

garibus incredibile  videbatur. »  (Chronique  *  Bibl.  nat..   Quittances,  vol.   26020, 

du  religieux  de  Saint-Denys,  t.  1,  p.  35o.)  n"  65 1,  652  ,  655,  664,  665,  666,  667. 

Pièces  justificatives,  n"  LXW.  668,  670,  671,  672,  673. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         103 

travaux  d'aménagement  furent  exécutés  clans  1 83  navires,  pour 
loger  les  chevaux1.  La  flotte,  après  avoir  été  rejetée  à  la  côte  par 
deux  tempêtes,  put  enfin  partir  vers  le  30  mai  1 385  2.  Elle 
aborda  à  Leith  vers  le  ier  juin.  Nous  ne  suivrons  pas  davantage 
cette  expédition,  Jean  le  Mercier  y  restant  désormais  étranger. 

C'est  alors  qu'eut  lieu  le  mariage  du  roi  à  Amiens3.  Jean  le 
Mercier  n'y  assista  pas.  A  ce  moment,  en  effet,  il  était  chargé, 
avec  Gui  Chrétien  '',  d'une  mission  dans  la  province  de 
Rouen  «  et  ailleurs  »,  évidemment  pour  traiter  des  questions 
financières  et  maritimes  5.  Car  les  armements  faits  à  l'Ecluse 
n'avaient  pas  eu  pour  seul  objectif  l'expédition  d'Ecosse,  la- 
quelle ne  devait  être  qu'une  diversion.  La  grande  flotte  desti- 
née à  opérer  un  débarquement  sur  les  côtes  mêmes  d'Angle- 
terre devait  partir  le  ier  août.  Les  préparatifs  avaient  continué 
après  le  départ  de  Jean  de  Vienne.  Ainsi,  en  juin  et  en  juillet, 
Gilles  le  Gallois,  devenu,  comme  Jean  le  Mercier,  maître  d'hô- 
tel du  roi,  s'occupait  des  approvisionnements  en  réquisition- 
nant les  boulangers  d'Amiens,  où  il  faisait  fabriquer  du 
biscuit6. 

Au  milieu  de  ces  travaux,  et  le  lendemain  du  mariage  royal  ', 
arriva  à  Amiens  la  nouvelle  de  la  prise  de  Dam  nie  par  Fran- 

1  Bibl.  liât.,  Quittances,  vol.  2(1020,  Bibl.  nat.,  Quittances  scellées,  fonds 
n°  681,  et   M"  Terrier   de    Loray,    His-  franc. ,  a Aooo,  p.  n 5. 11  est  probable  que 

toire  de  Jeun  de   Vienne,  Pièces  justifica-  Jean  le  Mercier  et   Gui  Chrétien,  partis 
tives,  n"   n5.  Il  esl  presque  certain  que  dans  le  courant  de  juin,  ne  furent  de  re- 
Jean de  Vienne,  comme  le  dit  Froissart,  tour  qu'au  commencement  d'août, 
n'emmena  que  Co  vaisseaux  et  laissa  les  °   Bibl.  nai.,   Quittances,  vol.  26021, 
autres  à  l'Ecluse.  n"  7^9  et  y5o.  Vers  le  même  temps,  il 

2  Marquis  Terrier  de  Loray,  Histoire  prêta  au  duc  de  Bourgogne  1 ,000  francs 
de  Jean  de  Vienne,  Pièces  justificatives,  d'or,  que  ce  prince  lui  rendit  le  23  février 
n"  îi/j.  i  386  (n.  st.)  (Archives  de  la  Côte-d'Or, 

3  Froissait,  t.  X,  p.  BU  à  352  et  356  B  1A62,  fol.  52  r°). 

à  36o.  '  C'est-à-dire  le   18  juillet,  le  mariage 

1  Devenu  maître  des  requêtes.  royal  ayant  été  célébré  le  17  juillet. 


10- 'i    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

çois  Ackermann,  à  la  tête  des  Gantois1.  Ce  qui  augmentait 
la  gravité  de  la  situation,  c'était  le  voisinage  où  Damme  se 
trouvait  de  l'Ecluse,  le  centre  des  préparatifs.  Le  roi  fit  aussitôt 
son  mandement,  et  convoqua  des  troupes  pour  le  1er  août". 
Lui-même  partit  d'Amiens  le  2 5  juillet,  et  arriva  devant  la 
place  au  jour  fixé,  le  ier  août. 

Ackermann,  qui  avait  longtemps  espéré  un  secours  des  An- 
glais, se  voyant  isolé,  prit  le  parti  d'évacuer  la  ville  (27  août). 
L'armée  royale  y  entra  aussitôt.  Mais  ce  succès  arrivait  trop 
tard;  le  mal  était  fait,  et  l'expédition  en  Angleterre  était  com- 
promise ou  au  moins  retardée. 

Aussi,  le  lendemain  de  son  entrée  à  Damme,  Charles  VI  et 
son  conseil  comprirent  qu'il  était  nécessaire  d'avoir  «preste- 
ment très  grosse  finance».  En  conséquence,  on  ordonna  aux 
élus  et  receveurs  d'Arqués,  de  Caen,  d'Alençon  et  de  Mantes, 
de  faire  rentrer  sans  délai  le  terme  des  aides  à  échoir  au 
Ie'  octobre.  L'argent  devait  être  remis  à  Rouen,  entre  les  mains 
de  Nicolas  de  Plancy,  le  1  2  ou  le  1 5  septembre  au  plus  tard. 

C'était  une  anticipation  d'un  mois.  Enfin  Jean  le  Mercier  fut 
envoyé  à  Rouen  «  pour  faire  avancer  ladicte  finance,  et  aussi 
pour  la  faire  bailler  par  ledit  maistre  Nicolas  ou  ses  commis 
au  trésorier  de  noz  guerres3.  »  Il  alla  même  jusqu'à  Harflenr. 
Là  il  apprit  qu'Etienne  Josson,  receveur  des  aides  de  la  vi- 
comte de  Montivilliers  et  «  exempeion  de  Fescamp»,  s'était 
«  absenté  ».  Aussitôt  il  fit  venir  Jean  de  Vondenay,  clerc  du  re- 
ceveur en  fuite,  afin  de  se  faire  expliquer  si  ce  dernier  avait 

1    Froissait,  éd.  kcrvvndc  Lettenhove,  Bosquit,  écuyer  ndu  pays  de  Behaigïie.  » 

I.  X,  p.  353  à  3j(i.  (Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault , 

!  L'armée  comprenait  alors,  outre  les  vol.  19,  fol.  1293,11°  1). 

troupes   françaises ,   quelques  aventuriers  '  Bibliothèque    nationale,   fonds   fran- 

étrangers.  Ainsi,  le  21  août,  on  constate  çais,    vol.   25-o5,   pièces  n°'   io3,   io4. 

devant  Damme  ia  présence  de  Jehan  de  io5,  106. 


MEMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         105 

touché  le  terme  de  juin;  sur  la  réponse  négative  de  l'agent  du 
receveur,  Jean  le  Mercier  le  chargea  de  recueillir,  de  concert 
avec  GeolTroi  de  Brotonne,  le  produit  des  aides  pour  le  mois 
de  juin,  en  l'absence  du  receveur  titulaire1. 

Tandis  que  Jean  le  Mercier  s'occupait  des  finances  en 
Normandie,  le  roi  s'avançait  dans  les  Quatre-Métiers  jus- 
qu'au village  d'Arteveldo,  qu'il  quitta  d'ailleurs,  le  10  sep- 
tembre, pour  rentrer  en  France.  La  saison  était  alors  trop 
avancée  pour  permettre  d'entreprendre  un  débarquement  en 
Angleterre;  aussi  l'expédition  fut-elle  ajournée,  mais  non  aban- 
donnée :  en  effet,  Gui  de  la  Trémoille2  et  Clisson  faisaient 
peindre  au  mois  de  septembre,  sur  deux  nefs,  leurs  armes 
et  leurs  devises3. 

Peu  après,  le  19  octobre,  Charles  VI,  qui  paraît  avoir  eu 
pour  Jean  le  Mercier  une  affection  presque  égale  à  celle  qu'il 
portait  à  Bureau  de  la  Rivière,  donna  à  son  maître  d'hôtel  les 
terres,  héritages  et  rentes  qu'avait  possédés  Simon  le  Drouays 
dans  les  sergenteries  de  Laigle'1  et  deBreteuil5  et  qui  avaient 
été  conlisqués  à  la  suite  de  l'exécution  de  ce  personnage  «  pour 
certains  cas  et  deliz  criminelz».  A  la  vérité,  ces  terres  avaient 
été  données  par  Charles  de  Navarre  ou  par  son  frère  et  lieute- 

1  Le  successeur  d'Etienne  Josson  fut  relia ieux  de  Saint-Denys,  t.  I,  p.  3<)2).  Le 
Dreue  d'Autrain.  En  avril  i38(5,  les  deux  duc  de  Bourgogne  l'aimait  beaucoup.  Ce 
agents  chargés  par  Jean  le  Mercier  de  la  fut  par  lui  qu'en  janvier  i388  (n.  st.), 
perception  du  terme  arriéré  de  juin  n'a-  Gui  obtint  une  concession  d'eau  de  fon- 
vaient  pas  encore  rendu  de  comptes.  Enlin,  taine  pour  son  hôtel  de  la  rue  des  Bour- 
le  1"  mai  1 3y(3 ,  Charles  VI,  très  pressé  donnais  (Arch.  nat.,  JJ  i32,  fol.  a<4  r"). 
d'argent ,  exigea  l'apurement  de  leurs  écri-  3  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26021, 
tures    (Bibl.   nat.,  fonds  franc.,    ib~ob ,  n"  778. 

n°  128).  '    Laigle,     Orne,     arrondissement    de 

2  Gui  de  la  Trémoille,  sire  de  Sully,         Mortagne,  chef-lieu  de  canton. 

fut  le  seigneur  provoqué  par  un  chevalier  5  Breteuil-sur-Iton,   Eure,   arrondisse- 

anglais  Pierre  deCourtenay  {Chronique  du         ment  dEvreux,  chef-lieu  de  canton. 
Sav.  étrang.  II'  série,  t.  VI,  2"  partie.  i4 


106  \CADKMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
riant  Pierre  de  Navarre  à  Jean  le  Franc'.  Mais  le  roi,  ne  se 
considérant  pas  comme  lie,  puisque  cette  donation  n'avait  pas 
été  confirmée  par  lui,  l'attribua  à  Jean  le  Mercier,  à  concur- 
rence de  3o  livres  parisis  de  rente.  Dans  le  cas  où  les  revenus 
du  domaine  n'atteindraient  pas  cette  somme,  Jean  le  Mercier 
en  devenait  entièrement  propriétaire2.  Le  cas  prévu  se  réalisa, 
car  le  produit  de  la  confiscation  se  trouva  n'être  que  de  trente- 
deux  livres  huit  sous  neuf  deniers  tournois3.  Quelque  temps 
après,  Charles  VI  donna  également  à  Jean  le  Mercier  deux 
mille  quatre  cent  vingt-six  livres  treize  sous  et  quatre  deniers 
tournois,  somme  que  le  donataire  avait  prise  à  Berthaut  a  la 
Dent,  en  lui  promettant,  soil  de  la  lui  rendre,  soit  de  lui  en 
Jaire  avoir  décharge.  Jean  le  Mercier  donna  quittance  de  cette 
somme  aux  héritiers  et  «exécuteurs»  du  receveur  général 
Berthaut  a  la  Dent,  qui  venait  de  mourir'1. 

Sur  ces  entrefaites,  les  Flamands,  las  de  soutenir  contre  le 
duc  de  Bourgogne  une  guerre  qui  les  ruinait,  firent  leur  paix 
avec  ce  prince  (18  décembre).  Faut-il  signaler  ici  que,  pen- 
dant la  durée  de  la  révolte,  le  duc  avait  été  obligé  de  recourir 
à  des  emprunts  pour  la  dépense  de  son  hôtel,  et  même  qu'il  ne 
dédaignait  pas  de  rembourser  ses  créanciers?  C'est  ainsi  que, 
le  28  décembre,  il  ordonna  de  rendre  à  Jean  le  Mercier  le  mon- 
tant d'un  prêt  que  celui-ci  lui  avait  fait,  soit  mille  francs  5. 


'  Ce  Jean  le  Franc  était  un  des  conseil- 
Lers  de  Pierre  île  Navarre  (Pièces  justifi- 
catives, n"  LXXII,  souscription). 

'   Pièces  justificatives,  n"  LXXIX. 

1  Arch.  nat.,  ,IJ   138,  fol.  28  r". 

1  Pièces  justificatives,  11°  LXXXI.  Ce 
ait  alors  que  Jean  de  Vienne  revint  de 
:ion  expédition  d'Ecosse.  On  lui  reprocha  , 
ainsi  qu'a  ses  compagnons,  d'avoir  jeté  le 
désordre   dans    les   ménages   écossais.    11 


semble,  en  effet,  que  les  Français  ne 
durent  pas  trop  s'ennuyer;  ainsi  Jean 
de  Vienne,  outre  ses  ménétriers  attitrés, 
en  ramena  d'autres,  qui  jouèrent  devant  le 
duc  de  Bourgogne  au  mois  de  décembre 
i385  (Archives  de  la  Cote-d'Or,  B i46a  . 
fol.  98  v°). 

6  Jean  le  Mercier  donna  quittance  le 
20  février  1 386  (n.  st.)  (Archives  de  la 
Côte-d'Or,  B  14G2,  fol.  5a  v°). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  107 

L'hiver  ne  fut  troublé  que  par  quelques  incursions  des  gar- 
nisons anglaises  de  Calais,  Brest  et  Cherbourg1.  Malgré  l'inter- 
vention du  roi  d'Arménie,  qui  essaya  en  vain  de  renouer  des 
négociations,  le  conseil  royal  voulut  faire  exécuter,  cette  année 
(  1 386) ,  le  projet  d'une  descente  en  Angleterre.  A  cet  effet,  il 
fut  décidé,  le  2  4  avril,  qu'on  lèverait  une  aide,  «  en  la  manière 
que  fu  levée  le  derrenier  ayde,  qui  fu  ordonné  pour  le  fait 
de  la  seconde  armée»,  mais  qu'elle  serait  un  peu  supérieure  à 
la  précédente;  qu'en  outre,  on  ferait  encore  des  emprunts-. 

L'aide  devait  être  perçue  en  deux  termes  :  la  première  moitié 
à  la  fin  du  mois  de  mai,  la  seconde  à  la  fin  de  juin 3.  Quelques 
jours  après,  le  3o  avril,  Jean  le  Mercier  et  Gui  Chrétien  (de- 
venu maître  à  la  Chambre  des  comptes),  commissaires  du  roi, 
envoyèrent  l'ordre  aux  élus  et  receveur  du  diocèse  de  Lisieux 
d'asseoir  dans  leur  ressort  «  bien  et  prestement  au  plus  profita- 
blement»,  et  de  la  façon  la  «  moins  damagable  pour  le  peuple 
que  faire  se  pourra. . .  la  somme  de  seize  mil  sept  cens  sept  livres 
tournoiz».  Le  produit  de  cette  imposition  devait  être  recueilli 
en. deux  payements  «  par  égal  porcion,  venant  ens  franchement 
oullre  les  dépens  qu'il  convcndra  pour  ce  faire  ».  Le  premier 
payement  devait  avoir  lieu  à  la  fin  de  mai,  et  le  second  à  la  fin 
de  juin.  Tous  deux  devaient  être  versés  entre  les  mains  de 
Nicolas  de  Plancy.  Jean  le  Mercier  recommanda  qu'on  l'avertît, 
au  cas  où  des  gens  d'église,  des  officiers  royaux  ou  autres,  les 

1  Chronique  du  religieux  de  Saint- De-  remboursé  le  8  décembre  de  la  mèmean- 
nys,\.  I,p.  284.  Le  8  janvier  i386  (n.  st.)  née  (Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clai- 
on  trouve  Jean  le  Mercier  à  Vernon,  où  rambault,  vol.  17,  fol.  n85,  n°  à). 
il  examina  les  comptes  du  grènetier  de  3  Mis  Terrier  de  Loray.  Pièces  jus- 
Rouen  (Pièces  justificatives,  n°LX\XII).  titicatives,  n°  119.  Voir  aussi  les  Collec- 
C'est  ainsi  que  Guillaume  des  Bordes  tions  de  Bmtard  d'Estang  à  la  Bibliothèque 
versa  1,000  livres  tournois  à  Milet  Baillet,  nationale,  Catalogne,  par  M.  L.  Delisle. 
commis  à   recevoir  les   emprunts;   il    fut  p.  i58,  pièce  n°  3. 


108    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

nobles  exceptés,  se  refuseraient  à  contribuer.  Les  mêmes  in- 
structioDs  furent  envoyées  aux  élus  et  receveur  du  diocèse  de 
Séez,  mais  la  somme  à  prélever  là  ne  dépassait  pas  6,09^  livres 
tournois1.  Les  ordres  de  Jean  le  Mercier  furent  complète- 
ment et  ponctuellement  exécutés,  et,  aux  termes  fixés,  l'argent 
fut  apporté  à  Nicolas  de  Plancy,  alors  à  Rouen2. 

Pendant  qu'on  recueillait  l'aide,  Jean  le  Mercier  s'occupait 
des  fournitures  de  projectiles.  Ainsi  il  passa  avec  Milet  de  Lion-', 
maître  des  artilleries  du  roi,  un  marché,  en  vertu  duquel  Milet 
de  Lion  devait  fournir  à  Paris,  au  mois  de  juin  suivant, 
cinquante  milliers  de  viretons  pour  être  remis  à  Jean  Choque 
dit  Desrame,  maître  du  clos  des  galées,  moyennant  8  livres 
tournois  par  millier,  soit  4oo  livres  tournois.  Le  premier  paye- 
ment de  100  livres  fut  effectué  le  3  mai;  le  1 1  juin,  joo  li- 
vres tournois  furent  payées  à  Milet  de  Lion'1.  Les  dernières 
100  livres  furent  versées  le  ik  juina. 

Vers  le  milieu  d'août,  Charles  VI  se  mit  en  route  pour  l'E- 
cluse6; une  fois  qu'il  fut  arrivé  ,  tout  étant  prêt,  «  tous  les  jours 


1    Pièces  justificatives,  n°  LXXXI1I. 

"  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26021, 
n'876. 

1  Milet  de  Lion  succéda  comme  maître 
des  artilleries  du  roi  à  Jean  de  Lion , 
qui  avait  été  nommé  à  cette  fonction  par 
lettres  du  26  avril  i364  (Bibl.  de  Rouen, 
tonds  Leber,  Extraits  de  la  Chambre  des 
comptes,  vol.  VII,  fol.  60).  Ce  Jean  de  Lion 
avait  obtenu  une  lettre  de  rémission 
(Arch.  nal.,  JJ  82,  fol.  i5  r")  en  i352.  — 
On  s'était  aussi  beaucoup  occupé  des  subsis- 
tâmes; ainsi,  dès  le  1"  avril,  Hervieu  de 
Neanville  payait  des  mariniers  d'Abbeville, 
qui  avaient  mené  de  celte  ville  au  Croloy 
seize  pipes  de  biscuit. qui,  de  là, devaient 


être  dirigées  sur  l'Ecluse  (Catalogue  de 
Cbaravay,  vente  du  18  mars  iS85. 
n°  162  ). 

1  Les  pièces  constatant  les  deux  pre- 
miers payements  font  partie  d'une  collec- 
tion particulière. 

6  Bibl.  naf.,  Quittances,  vol.  26021. 
11°  888. 

6  L'entreprise  paraîtrait  avoir  été  bien 
préparée.  On  peut  citer,  à  ce  propos,  le  pas- 
sage suivant  des  comptes  du  duc  Philippe 
de  Bourgogne  :  «  AGodescalst  van  Raluich, 
pour  un  certain  voiage  que  nagaires  il  a 
fait  ou  pais  d'Angleterre,  pour  savoir  et 
rapporter  à  monseigneur  de  lestât  et  no 
velles  des  Anglois  et  du  pais  de  par  delà, 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         109 

de  la  septmaine  disoit-on  :  il  partira  demain»1.  Le  duc  de 
Touraine  et  i'évêque  de  Béarnais,  chancelier,  après  avoir  ac- 
compagné le  roi  à  Lille,  s'en  revinrent  à  Paris  avec  plusieurs 
seigneurs.  Quant  à  Jean  le  Mercier,  il  est  probable  qu'il  resta 
auprès  du  roi  à  l'Écluse  et  prit  part  au  conseil  qui  fut  réuni, 
lorsque  le  duc  de  Berry,  assuré  de  l'insuccès  désormais  inévi- 
table de  l'expédition,  se  fut  déclaré  prêta  l'entreprendre'.  On 
sait  que  le  conseil  fut  à  peu  près  d'accord  pour  déclarer  que 
l'embarquement  était  devenu  impossible  \  Ce  qui  permet  pres- 
que d'affirmer  que  Jean  le  Mercier  était  à  l'Ecluse  auprès  du 
roi  et  du  duc  de  Bourgogne,  c'est  que  ce  dernier,  le  i4  oc- 
tobre, jour  de  l'arrivée  du  duc  de  Berry,  gratina  notre  person- 
nage d'une  somme  de  1,000  livres,  en  reconnaissance  de  ses 
services  et  pour  se  l'attacher  davantage  \  Or,  si  Jean  le  Mercier 
était  resté  à  Paris,  le  duc  de  Bourgogne  n'aurait  probablement 
pas  eu,  à  ce  moment,  besoin  de  son  influence  et  de  ses  ser- 
vices. Ce  prince  tenait  beaucoup,  en  effet,  à  ce  que  l'expédition 
se  fît 5  et,  lors  de  la  séance  du  conseil,  qui  eut  lieu  à  l'arrivée  du 


par  mandement  de  mon  tlil  seigneur  senz 
quittance  ,  donné  xu  de  novembre 
r.ccim"  vi .  .  .  XL  frans»  (Archives  de  la 
Côte-dOr,  B  1 465  ,  fol.  108  r°.) 

'  Cependant  il  est  certain  que,  dès  le 
a3  juillet,  on  s'attendait  à  un  retard.  Ainsi 
un  chevaucheur  du  roi  fut  envoyi  à 
Guillaume  des  Bordes,  au  sire  de  Torcy, 
au  sénéchal  d'Eu,  au  sire  do  Garencières, 
pour  leur  porter  l'ordre  de  «retarder  cer- 
taines gens  d'armes  que  ilz  admenoient  ■> 
devers  le  duc.  De  même,  on  envoya  un 
chevaucheur  porter  le  même  ordre  au  sire 
de  la  Roche-Guyon,  en  Bretagne;  enfin 
on  en  expédia  un  autre,  pour  la  même 
cause,  au  comte  de  Saint-Pol ,  «  lequel  on 


disoit  estre  à  Cambray  ».  (  Archives  de  la 
Cùte  d'Or,  B  î/iGa,  fol.  i  10  r°  et  v°.) 

3  Le.  due  arriva  à  l'Écluse  le  1/1  oc- 
tobre. 

3  Froissait,  éd.  Rervyn  deLettenhove, 
t.  XII,  p.  20  à  27. 

4  Bibl.  nat. ,  Duin  Yillevieilie,  Trésor 
généalogique , vol.  58 , fol.  1  5  v°,  et  Arcliivi  ? 
de  la  Cote  d'Or,  B  i465,  fol.  83  1°. 

s  Froissart,  éd.  Rervyn  de  Lettenhove, 
t.  XII,  p  23,  note.  Leduc  témoigna  à  Nicolas 
de  Plancy  sa  reconnaissance  de  la  peine  que 
celui-ci  prenait  pour  recueillir  et  payer  le? 
sommes  nécessaires  à  l'expédition,  en  lui 
donnant  le  16  septembre  une  somme  de 
5oo  francs  d'or  pour  ses  agréable'       1 


110  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
duc  de  Berry,  il  dut  chercher  à  se  rendre  favorables  les  mem- 
bres les  plus  influents  de  la  réunion.  Le  projet  de  descente 
étant  définitivement  abandonné,  le  roi  quitta  l'Écluse,  après 
qu'il  eut  été  décidé  que  le  duc  de  Bourgogne  logerait  dans  une 
ville  en  bois,  construite  en  prévision  de  l'expédition  maritime, 
les  ouvriers  employés  depuis  1 384  à  la  construction  du 
château  de  l'Ecluse1. 

Jean  le  Mercier  était  de  retour  à  Paris  avant  le  16  no- 
vembre2. Il  put  donc  assister  au  célèbre  duel  de  deux  cheva- 
liers normands  attachés  au  comte  d'Alençon,  duel  qui  eut  lieu 
le  21  décembre3.  Le  20  décembre,  Charles  VI,  probablement 
à  l'occasion  des  fêtes  de  Noël,  avait  fait  don  d'une  robe  à  chacun 
des  quatre  maîtres  de  son  hôtel,  à  Nicolas  Braque,  Pierre  de 
Chevreuse,  Jean  le  Mercier  et  Tau  pin  de  Chantemelle4. 

L'hiver  se   passa   sans  événement,  au    moins  en  France, 


vues  (Archives  de  la  Côle-d'Or,  1}  i/(65, 
fol.  83  v°). 

1  Pour  la  construction  du  château  de 
l'Ecluse,  dès  mai  i384,  voir  Archives  de 
la  Côte-d'Or,  B  i46i,  fol.  174  r".  La  du- 
chesse de  Bourgogne  vint  pour  la  pre- 
mière fois  voir  les  travaux  le  2  3  juillel 
:38c),  el  fit  donner  une  gratification  de 
4o  francs  aux  ouvriers  (Archives  de  la 
Côle-d'Or,B  M79,  fol.  55  v").  Cependant, 
dès  le  commencement  de  1 388,  et  alors 
que  le  château  n'était  pas  terminé,  il  eut 
un  capitaine,  qui  fut  Jean  de  Morchiesdit 
Gallehaul  (Bibl.  nat.  ,  Titres  scellés  de 
CUiraaibault,  vol.  9,  loi.  5o5,n°  1).  Hues 
de  Bailleul  servit  sous  ce  capitaine  avec 
onze  écuyers  pour  la  garde  du  château 
(mars  1 388 )  (Bibl.  nat.,  Titres  scelles  de 
Clairambault,  vol.  9,  fol.  5o3,  n"  3). 

A  cette  date,  il  assistait  à  l'expédition 
de  lettres  (Bibl.  de  Houen .  fonds  Leber, 


Extraits  des  Mémoriaux  de  la  Chambre  des 
comptes ,  vol.  XII ,  fol.  1  55).  Même, le  a3  no- 
vembre, il  fit  envoyer  des  lettres  au  roi  et 
aux  ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne,  alors 
à  Lille  (Catalogue  de  Charavay.  vente  du 
28  mai  1887,  n"  53). 

Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys, 
t.  I ,  p.  AGà-  Les  deux  chevaliers  s'appe- 
laient Jean  de  Garrouges  et  Jacques  le  Gris. 
On  peut  voir  une  mention  de  Jacques  le 
Gris  dans  le  Journal  de  Jean  le  Ferre, 
évoque  de  Chartres,  publié  par  H.  Moran- 
villé,  I.  I,  p.  9.  L'histoire  de  ce  duel  se 
trouve  dans  .les  notes  de  Froissart,  éd. 
Kervyn  de  Lettenhove,  t.  XII,  p.  366. 

Ces  robes  se  composaient  de  :  «  à 
chascun  demie  escarlatc  et  vc  ventres  de 
menu  vair»  (L)ouêt  d'Arcq,  Nouveaux 
comptes  de  l'argenterie  des  rois  de  France 
au  XIV'  siècle,  publiés  [tour  la  Société  de 
l'histoire  de  France,  p.  2/11). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  Il] 

puisque  l' effort  des  Anglais  porta  sur  la  Castille,  dont  le  roi, 
après  avoir  dévasté  le  Portugal,  se  vit  à  son  tour  pressé  par  les 
Anglais  et  les  Portugais  commandés  par  le  duc  de  Lancastre. 
Celui-ci  élevait  des  prétentions  au  trône  de  Castille,  du  chef 
de  sa  femme,  fdle  de  Pierre  le  Cruel.  Le  roi  de  Castille  ayant 
réclamé  laide  de  la  France,  on  lui  envoya  d'abord  Pierre  de 
Villaines,  qui  fut  bientôt  suivi  du  duc  de  Bourbon1.  Mais  ce- 
lui-ci était  à  peine  arrivé  que  le  roi  de  Castille  lui  fit  savoir 
qu'il  avait  traité2. 

Enfin,  on  se  borna  à  faire  des  préparatifs  pour  une  nouvelle 
expédition  maritime  qui,  celte  fois,  semblait  réunir  plus  d'élé- 
ments de  succès  que  les  précédentes3.  Ni  le  roi  ni  ses  oncles 
ne  durent  d'abord  en  faire  partie,  de  sorte  que  des  questions 
purement  militaires  ne  furent  pas  subordonnées  aux  conve- 
nances des  princes.  D'ailleurs,  on  se  préparait  d'une  façon  sé- 
rieuse4 et  sans  précipitation;  car,  dès  la  fin  de  l'automne,  on 
avait  commencé  à  prendre  les  précautions  nécessaires5. 

Au  mois  de  mai  1 387°,  les  préparatifs  furent  poussés  avec 


'  On  établit  en  Fiance  une  aide  «  sur  le 
fait  d'Espaigne  »  (Bibl.  nat. ,  Quittances, 
vol.  a 603  2,  n°*  980  ë't  1000).  Le  diocèse 
de  Paris  eut  à  payer  une  taille  de 
20,000  livres  parisis  pour  cet  objet  (Bibl. 
nat.,Nouv.  aeq.  la!.,  i84 ,  loi.  102  r°).  Le 
duc  de  Bourbon,  de  retour  du  Portugal, 
quitta  l'Espagne  à  la  fin  du  mois  de  sep- 
tembre. 

*  Chronique  (la  vd'ajkax de  Saint-Denys , 
t.  I,  p.  44o  à  4/18. 

3  Le  ï!\  janvier  1387,  Jean  le  Mercier 
qui  avait  encore  prêté  1.000  francs  au  duc 
de  Bourgogne,  donna  quittance  pour  celte 
somme,  qui  lui  fut  alors  rendue  (Archives 
de  la  Côte-d'Or,  B  1467,  fol.  36  r"). 

4  Les   dépenses   nécessitées   par   cette 


expédition  n'arrêtèrent  pas  les  rembour- 
sements de  prêts  antérieurs.  Ainsi  Milet 
Bailiel ,  commis  à  recevoir  les  emprunts, 
fit,  le  22  avril,  un  remboursement  à 
Etienne  <le  la  Grange,  président  au  parle- 
ment (Bibl.  nat. ,  Quittances ,  vol.  26022  , 
n°  1019). 

8  On  constate  que,  le  18  novembre 
i386,  Wauthier,  sire  de  Bossut,  acbe 
valier  de  Hcnaut»,  était  à  l'Ecluse  au  ser- 
vice du  roi ,  pour  passer  en  Angletei  re  sous 
e  gouvernement  du  comte  de  Sahil  Pol 
(Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault , 
vol.  19  ,  fol.  1295,  n°  1). 

6  Dans  une  séance  qui  eut  lieu  le 
i5  mai,  le  conseil,  composé  du  sire  de 
Coucy,  du  comte  d'Eu,  du  sire  de  la  Tré- 


112     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

plus  rie  vigueur.  11  fut  décidé  alors  que  l'expédition  serait 
scindée  en  deux.  Une  partie,  commandée  par  Clisson  \  s'embar- 
querait en  Bretagne,  à  Tréguier;  l'autre  partirait  d'Harlleur, 
sous  les  ordres  du  comte  de  Saint-Pol,  de  Jean  de  Vienne  et 
du  sire  de  Coucy.  L'expédition  comprenait  six  mille  lances, 
trois  mille  arbalétriers  et  des  valets  :  il  y  avait  des  vivres  pour 
trois  mois2.  Jean  le  Mercier,  qui,  le  12  avril,  avait  fait  montre 
à  Arras  de  dix-sept  écuyers  et  un  archer3,  fut  chargé  de  sur- 
veiller l'embarquement  à  Harfleur'1.  Tout  paraissait  en  bonne 
voie,  lorsque  arriva  la  nouvelle  de  l'arrestation  de  Clisson  dans 
une  entrevue  avec  le  duc  de  Bretagne. 

On  sait  qu'après  avoir  voulu  faire  périr  le  connétable,  Jean 
de  Montfort,  sur  les  instances  du  sire  de  Laval,  se  contenta 
d'une  rançon  de  100,000  francs  et  de  la  remise  de  trois  châ- 
teaux. Clisson,  à  peine  délivré,  accourut  à  Paris  en  toute  hâte. 
Là  il  trouva  le  roi  très  bien  disposé  à  son  égard;  les  ducs  de 
Berry  et  de  Bourgogne,  au  contraire,  le  blessèrent  profondément 
par  leur  indifférence  et  même  leurs  moqueries.  Aussi  ces  pro- 


moille,  de  l'amiral  de  France,  de  Jean  le 
Mercier  et  d'Etienne  du  Moustier,  décida 
qu'il  serait  fait  prêt  à  divers  capitaines 
d  arbalétriers,  jusqu'à  concurrence  de 
2,000  francs  d'or  (Bibl.  nat. ,  Pièces  orig. , 
vol.  7S9  ,  dossier  1787g,  n°  10). 

Clisson,  le  ig  mai,  était  encore  à 
Paris  (Bibl.  nat.,  Pièces  orig. ,  vol.  780, 
dossier  17879,  n"  10). 

2  Froissait,  éd.  Kervyn  île  Lettenhove, 
t.  XII,  p.  i.rn.  La  Flandre,  ayant  besoin 
d'être  contenue,  ne  fut  pas  dégarnie  de 
troupes  :  monseigneur  de  Hambures  servit 
en  qualité  de  capitaine  de  Wesl-Flandre 
(Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault , 
vol.  I\ ,  fol.  3g  r"). 


1  Pièces  justificatives ,  n°  LXXXIV. 

1  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26022, 
n°  io58.  Jean  de  Blaisy,  chevalier,  sire  de 
Mauvilly  et  chambellan  du  roi,  fut  chargé 
de  passer  des  revues  de  bateaux  le  1"  juin 
(Bibl.  nat. ,  Quittances  ,  vol.  26022  ,  pièce 
n"  1007).  Ce  même  Jean  de  Blaisy  avait 
accompagné  Jean  de  Vienne  en  Ecosse  en 
1 385  (Bibl.  nat..  Titres  scellés  de  Clai- 
rambault, vol.  i5,  fol.  971,  pièce  n°  1). 
En  1387,  nous  le  trouvons,  depuis  janvier 
jusqu'en  septembre,  retenu  avec  six  che- 
valiers et  quatorze  écuyers  pour  la  garde 
du  roi  (Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clai- 
rambault, vol.  i5,  fol.  971,  pièces  n"'  2  ,  3 
et  4)  . 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  113 

cédés  durent-ils  resserrer  les  liens  d'amitié  et  d'intérêt  qui  rat- 
tachaient à  Bureau  de  la  Rivière;  on  sait,  d'autre  part,  que  le 
partage  de  la  confiance  du  feu  roi  avait  également  réuni  Jean 
le  Mercier  et  Bureau  de  la  Rivière,  qui  éprouvaient  tous  deux 
pour  les  oncles  de  Charles  VI  les  sentiments  assez  froids  que 
Charles  V  avait  habituellement  témoignés  à  ses  frères.  Les 
événements  rapprochaient  donc  ces  trois  hommes. 

L'arrestation  de  Clisson  avait  été  le  signal  du  licenciement 
des  troupes1.  Au  moment  où  le  conseil  royal  avait  appris  la 
captivité  de  Clisson,  un  écuyer  du  duc  de  Gueldre  apportait 
au  roi  un  défi  de  la  part  de  son  maître2,  qui,  alors  en  guerre 
avec  la  duchesse  de  Brabant,  dont  le  duc  de  Bourgogne  devait 
hériter,  venait  de  faire  alliance  avec  le  roi  d'Angleterre.  Le 
conseil  royal  fut  d'avis  de  s'occuper  d'abord  de  l'affaire  de 
Clisson3,  et  il  est  bien  probable  que  Bureau  de  la  Rivière  et 
Jean  le  Mercier  ne  furent  pas  étrangers  à  cette  détermination. 

Il  fui  décidé  que  l'évêque  de  Béarnais'1,  Bureau  de  la  Ri- 
vière, Jean  de  Vienne,  et  Jean  de  Beuilr'  iraient  en  ambassade 
auprès  du  duc  de  Bretagne,  afin  d'épuiser  les  moyens  d'ac- 
commodement. 

1  Froissart,  éd.  Kervvn  de  Lettenhove,        comptes  de  Bourgogne  où  se  trouve  le 


o  o 


t.  XII,  p.  i5t)  à  182.  dénombrement  des  troupes  (Archives  de  la 

"  Fin  juillet  (Douët  d'Arcq,  Choix  de  Côte-d'Or,  B  1A67,  fol.  79  r"  à  86  v"). 
pièces  inédites  relatives  au  règne  de  Charles  VI,  4  L'évêque  de  Béarnais ,  étant  mort  sur 

t.  I,  p.  78).  ces  entrefaites,  fut  remplacé  par  l'évêque 

'  Froissart,  éd.  Kervyn,  t.  XII,  p.  183  de  Langres. 
à   i85  et  ai5,   et  t.   XIII,  p.  36  à  3ij.  s  Jean   de   Beuil  était  chambellan  du 

Quant  au  duc  de  Bourgogne,    il  envoya  duc  d'Anjou,  dès  avril  1 36g.  A  cette  date 

deux  cent  vingt  hommes  d'armes  environ  il  reçut  le  domaine  de  Vautournon  (Arch 

à  la  duchesse  de  Brabant,  sous  les  ordres  nat.,  JJ100,  fol.  1 44  r").  Son  nom  se  trouve 

de  Guillaume  de   la  Trémoille.   Froissart  constamment  dans  le   Journal  de  Jeun  le 

(t.  XIII ,  p.  48  à5i)  parle  de  quatre  cents  Fèvre,  èvèquc  de  Chartres.  En  i.3qo,  il  ac- 

lances.  Le  chiffre  que  nous  donnons  est  compagna  Charles  VI  en  Languedoc  (Bibl. 

emprunté  à  un  registre  de  la  Chambre  des  nat. ,  Quittances,  vol.  26024,  n°  i46i). 
Sav.  éthang.  IIe  série,  t.  VI,  2']>artie.  i5 


[UPAllfEiiiE    mu' 


1 1 4    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Les  envoyés  n'obtinrent  aucun  résultat1.  A  leur  retour,  le 
conseil  lut  très  embarrassé.  L'injure  faite  par  le  duc  de  Gueldre 
ne  pouvait  rester  impunie;  d'autre  part,  si  le  roi  s'en  allait  en 
Allemagne,  on  savait  bien  qu'aussitôt  le  duc  de  Bretagne  livre- 
rait ses  places  aux  Anglais2.  En  conséquence,  il  fut  décidé  qu'une 
nouvelle  mission,  composée  du  sire  de  Coucy,  de  Jean  deVienne 
et  de  Bureau  de  la  Rivière,  serait  en\  oyée  auprès  du  duc.  Mais, 
avant  le  départ  de  ces  personnages,  arriva  à  Paris  la  nouvelle 
cpie  le  duc  de  Bretagne,  de  l'avis  de  son  conseil,  venait  de  re- 
tirer ses  gens  d'armes  des  trois  places  qu'il  avait  extorquées  à 
Clisson.  En  outre,  les  trois  envoyés  réussirent  à  obtenir  du  duc 
qu'il  vînt  à  Blois,  pour  une  entrevue  avec  les  ducs  de  Berry  et 
de  Bourgogne.  A  la  suite  de  cette  rencontre,  les  oncles  du 
roi  décidèrent  le  coupable  peu  repentant  à  venir  à  Paris  faire 
hommage  à  Charles  VI 3. 

Pendant  que  le  conseil  se  débattait  au  milieu  de  ces  diffi- 
cultés, Jean  le  Mercier  et  François  Chanteprime  avaient  de- 
mandé à  être  relevés  de  leurs  fonctions  de  généraux  conseillers. 
Jean  le  Mercier  ne  pouvait,  en  effet,  continuer  à  s'occuper  suffi- 
samment des  aides,  au  moment  où  il  prenait  une  part  de  plus 
en  plus  grande  à  la  politique  générale;  François  Chanteprime 
invoquait  des  motifs  de  maladie.  Le  roi,  accédant  à  leur  désir, 

1  Froissart,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove ,  tel  :  i°  le  â  février,  en  l'hôtel  de  l'Écu 

l.  XII,  p.  229  à  2o/j.  de  France,  en  compagnie  de  Gui  de  Cou- 

'  Ibid.,  t.  XIII,  p.   100  à  io5  et  116.  sant,  grand  maître  d'hôtel,  de  Jean  Braque, 

Le    12    décembre,  le  duc  de  Bourgogne  Gauvain  de  Dreux  et  Gilles  Mallet,  cheva- 

rendit  à  Jean  le  Mercier  2 ,000  francs ,  que  liers  et  maîtres  d'hôtel  ;  20  en  mai ,  en  l'hô- 

celui-ci  lui  avait  prêtés   (Archives  de   la  tel  de  Barbeau  a  où  csloit  la  chambre  aux 

Côte-dOr,  B  1 4G7,  fol.  37  r").  deniers»,  en  compagnie  de  Gui  de  Cou- 

3  C'esten  février  et  en  niai  i388(n.st.),  sant,  de  Gauvain  de  Dreux  et  de  Bobert 

que  Jean  le  Mercier  paraît  avoir  pour  la  du    Boissay    (Douét   d'Arcq,   Comptes  de 

première  fois  vérifié  les  comptes  de  l'hôtel  l'hôtel  au  xiy'  et  nu  xv'  siècle,  p.  239  et 

du  roi,  en  sa  qualité  de  maître  de  l'hô-  2/io). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  115 

les  remplaça,  le  9  février  i388  (n.  st.),  par  Nicolas  de  Plancy 
et  Jean  de  Vaudetar.  La  Chambre  des  généraux  conseillers  se 
trouva  ainsi  composée  :  Philippe  de  Moulins  '  et  Nicolas  de 
Fonlenay,  spécialement  chargés  du  fait  de  la  justice;  Nicolas 
de  Plancy  et  Jean  de  Vaudetar,  plus  particulièrement  commis 
au  gouvernement  de  la  finance2. 

A  la  même  date  (9  février  1 388) ,  Charles  VI  rendit  une 
ordonnance  par  laquelle  il  essayait  de  diminuer  le  nombre 
des  titulaires  d'offices  et  de  charges  ;  mais  à  la  Chambre  des 
comptes,  on  excepta  de  cette  mesure  févêque  de  Paris,  prési- 
dent, Nicolas  Bracque,  Pierre  de  Chevreuse  et  Jean  le  Mercier; 
ceux-ci  du  reste  ne  devaient  pas  toucher  d'autres  gages  que 
leurs  pensions ô. 

Peu  après  l'arrivée  du  duc  de  Bretagne  à  Paris,  Jean  le 
Mercier  partit  pour  la  Normandie  avec  l'un  des  nouveaux  gé- 
néraux conseillers,  Jean  de  Vaudetar,  afin  de  surveiller  l'arme- 
ment d'une  Hotte,  qui  devait  se  joindre  aux  navires  de  Castille\ 
En  effet,  en  vertu  d'une  convention  négociée  par  Jean  de 
Vienne  avec  le  roi  de  Castille,  celui-ci  s'était  engagé  à  envoyer 
seize  bâtiments  qui  se  joindraient  à  la  flotte  du  roi  de  France5. 
Les  deux  flottes  combinées  devaient  prévenir  tout  débarque- 
ment des  Anglais 6. 

Le  1  5  juillet,  Jean  le  Mercier  était  à  Harfleur,  où  il  donnait 
quittance  à  Jean  Chanteprime,  receveur  général  des  aides, 
pour  2 4o  francs  d'or  à  lui  dus,  ou  à  valoir  sur  son  indemnité 

1   Depuis  octobre  1 383  èvêque  d'Évreux.  rier  de  Loray,  //«foire  de  Jean  de  Vienne, 

'   Ordonnances,  t.  VII,  p.  763.  pièces  justificatives,  n°  127. 

3  /i,V/    n    17/i.  6  Toutefois  ceux-ci  avaient  abordé,  dès 

4  Pièces  justificatives ,  n°  LXXXV.  Jean  le  commencement  du  printemps ,  sous  les 
Gehe,  secrétaire  du  roi,  accompagna  Vau-  ordres  du  comte  d'Arundel,  auprès  de  la 
detar  et  Jean  le  Mercier.  Rochelle ,  mais  n'avaient  pas  pu  faire  beau- 

'  3  février  i388  (n.  st.).  Voir  M"  Ter-        coup  de  mal ,  n'ayant  pas  de  chevaux. 

i5. 


116    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

de  8  francs  d'or  par  jour1.  Presque  en  même  temps, le  2  i  juil- 
let, il  prêta  2,000  francs  au  duc  de  Bourgogne  qui  se  disposait 
à  se  rendre  en  Allemagne  avec  Charles  VI'2. 

C'est  alors  crue  Jean  le  Mercier,  qui  avait  acquis  la  terre  de 
Fontenay-en-Brie 3,  voulut,  pour  sa  sûreté  et  sa  demeure,  y 
avoir  un  château,  où  il  pourrait  se  réfugier  en  cas  de  danger: 
le  roi,  de  qui  dépendait  l'autorisation  d'élever  un  château  fort, 
la  lui  donna,  avec  l'agrément  du  duc  de  Bourgogne  '. 

Cependant  les  préparatifs  de  l'expédition  s'achevaient;  ils 
lurent  très  sérieusement  conduits.  Froissart  et  le  religieux 
de  Saint-Denis  s'accordent  pour  dire  que  Colin  Boulait', 
ce  bourgeois  de  Paris  qui  avait  accepté  de  faire  porter  les  sub- 
sistances à  l'Écluse  en  1  386,  se  chargea  du  même  soin,  cette 
fois  encore  avec  succès6.  Malgré  tout,  il  ne  semble  pas  que  les 
provinces  par  lesquelles  les  troupes  passèrent  aient  eu  beau- 
coup à  se  louer.de  leur  discipline.  Eustache  Deschamps,  qui 
lui  aussi  alla  en  Gueldre,  nous  le  dit  dans  une  de  ses  pièces. 
que  l'on  peut  ainsi  dater  à  coup  sur7  : 


Pièces  justificatives,  n°  LXXW  1. 

Archives  de  la  Côte-d'Or,  B  i46g, 
f'ol.l4  v".  Parmi  les  personnes  qui  prêtèrent 
au  duc,  nous  citerons  la  duchesse  sa 
femme,  Jean  de  Vaudetar,  Michel  du  Sa- 
lildii,  receveur  des  aides  à  Paris,  François 
el  Jean  Chanteprime,  Philippe  de  Moulins, 
évêque  d'Evreux.  Jean  le  Mercier  ne  fut 
remboursé  que  le  2  mai  1081)  (Archives 
de  la  Côte-d'Or,  B  i/i75,  fol.  34  r°). 

Fontenay-Trésigny,  Seine-et-Marne, 
arrondissement  de  Coulommiers,  canton 
de  Rozoy-en-Brie. 

'  Arch.  nai.,  JJ  1 33 ,  fol.  34  '-'"■ 
'  M.  le  comie  de  Circourl   a   prouvé, 
dans  le  premier  article  qu'il  a  consacré  à 


Louis  d'Orléans,  que  les  convois  de  vivres 
rejoignirent  l'armée  en  remontant  le  Rhin. 
Pour  l'historique  de  cette  expédition,  le 
mieux  est,  du  reste,  de  se  reporter  au  récit 
si  complet  et  si  exact  qu'il  en  a  fait  dans 
la  Revue  des  questions  historiques,  1887. 

"  Yon,  sire  de  Garencières  ,  chambel- 
lan ,  fut ,  avec  plusieurs  autres ,  chargé  de  la 
garde  particulière  du  roi  pendant  la  durée 
de  cette  campagne.  C'est  à  ce  titre  que, 
le  3  juillet  1 389 ,  il  reçut  1,000  francs 
d'or  (Bil)l.  nat.,  Sceaux  de  Clairambault 
vol.  2  17,  fol.  9783). 

7  M"  deQueuxdeSaint-Hilaire,  Poésies 
d'Eustache  Deschamps,  éd.  de  la  Société 
des  anciens  textes,  vol.  III,  p.  -'<•>• 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  117 

L'autrier  si  com  je  m'en  vonoie 
De  Busancy  ',  de  Setenay2, 
Oy  pluseurs  gens  en  ma  voie. 
Et  si  tost  que  Meuse  passay, 
Uns  paisans  dist  :  Je  ne  sçay 
Comment  on  se  pourra  chevir, 
Je  voy  chevaulx  prandre  et  ravir, 
Moulons  el  aumaille  tuer 
Par  gens  qui  nous  en  l'ont  fuir; 
Ja  piet  n'en  puist-il  retourner 3. 

Et  malgré  cela,  d'ordre  du  roi,  la  solde  des  gens  de  guerre 
avait  reçu  une  très  notable  augmentation'1. 

Il  est  certain  que  Jean  le  Mercier  n'accompagna  pas  le  roi 
en  Allemagne.  Ainsi  le  duc  de  Bourgogne  lui  ordonna  de  veuil- 
le trouver  à  Melun;  puis  il  l'emmena  à  Montreuil  où  il  était  le 
18  août;  là  il  retrouva  le  roi,  les  ducs  de  Berry  et  de  Bour- 
bon, et  le  conseil5.  Il  les  suivit  probablement  aussi  le  surlen- 
demain jusqu'à  Montereau,  où  le  roi  était  le  1  5  et  le  20  août0. 


1  Ardennes,  arrondissement  de  Vouziers, 
chef  lieu  de  canton  à  trois  lieues  environ  de 
Grandpré,  où  Charles  VI  lui-même  passa 
en  allant  enGueldre.  C'esl  le  7  septembre 
que  Charles  VI  passa  à  Buzancy. 

1  Meuse,  arrondissement  de  Montmédy, 
chef-lieu  de  canton. 

1  Le  vœu  du  paysan,  dont  parle  le  poète, 
fut  en  partie  exaucé.  I  n  certain  nombre 
de  prisonniers  restèrent  entre  les  mains 
des  Allemands,  et  parmi  eux  on  peut  citer 
Boucicauf  le  jeune,  chambellan  du  duc 
de  Bourgogne,  et  dont  la  rançon  dépassa 
:!,oco  francs  d'or.  Le  duc  de  Bourgogne 
lui  lit  don  de  cette  somme,  pour  l'aider  à 
payer  sa  ranci  m  (Archives  de  la  Côte-d'Or, 
Il  1479,  fol.  M  r°). 


4  Voir  à  ce  sujet  un  mandement  des 
généraux  conseillers  (Bibl.  nat.,  Pièces 
originales,  dossier  Anfernet). 

;'  Pièces  justificatives,  n"  LXXXVII. 
Quelque  temps  avanl  Yvon  Iluart,  rece- 
veur des  aides  de  Caen,  lui  avait  remis 
600  francs  (voir  {'Inventaire  des  collec- 
tions de  Bastard  d'Estang,  par  M.  Delisle, 
p.  l58,  pièce  11"   i3). 

0  Arch  nat.,  .IJi34,  fol.70r°.  C'est  ' 
que  Charles  VI  engagea  Milet  de  Lion 
pour  l'expédition  d'Allemagne  (Bibl.  nat., 
Quitt.,  vol.  26023,  n°  1227).  Le  2  sep- 
tembre, le  roi  était  à  Châlons-sur-Marne 
îArch.  nat. ,  JJ  i.°>3,  fol.  60  v°).  Le  7 
tembre  il  était  à  Buzancy  [du  il.  .loi.  85^),  et 
le  8  à  \lnn/i\  sur  Meuse  [ibid.,  fol.  08  1 


118    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Puis  il  revint  à  Paris  et,  3e  i3  septembre,  tint  sur  les  fonts 
le  deuxième  enfant  de  son  neveu  par  alliance,  Jean  Jouvenel, 
le  prévôt.  Il  donna  à  son  filleul  son  propre  prénom.  Cet  enfant 
devait  être  le  célèbre  archevêque  de  Reims,  auteur  de  l'His- 
toire de  Charles  VI  '. 

L'expédition  de  Gueldre  se  termina  par  l'apparente  sou- 
mission du  duc.  Le  retour  des  troupes  fut  extrêmement  pé- 
nible, des  pluies  continuelles  ayant  détrempé  le  sol  et  fait 
grossir  les  rivières;  la  plupart  des  bagages  furent  perdus.  Néan- 
moins il  semble  difficile  de  nier  le  grand  effet  moral  produit 
en  Allemagne  par  cette  expédition,  qui  ne  coûta  peut-être  pas 
autant  qu'on  avait  paru  le  craindre,  puisque  en  avril  i3o,o 
(n.  st.)  seulement  on  toucha  le  second  tiers  de  l'aide  levée 
pour  le  «voyage  d'Alemaigne  » 2  :  il  semble  donc  qu'on  n'était 
pas  très  pressé  d'en  percevoir  le  produit. 

Charles  VI  revint  assez  rapidement  à  Pœims  où  il  arriva  peu 
avant  la  Toussaint.  11  avait  donné  ordre  au  cardinal  de  Laon, 
au  chancelier,  à  Jean  le  Mercier3  et  à  d'autres  membres  du  con- 
seil, de  venir  l'y  rejoindre;  et  ils  venaient,  eux  aussi,  d'arriver 
depuis  peu'1.  Dans  une  réunion  du  conseil  qui  eut  lieu  le  i  ou 
le  3  novembre,  le  cardinal  de  Laon  déclara  qu'il  était  temps  que 
le  roi  prît  la  direction  des  affaires.  Charles  VI,  qui  n'était  sans 
doute  pas  étranger  à  cette  déclaration,  parla  après  le  cardinal 
de  Laon  en  appuyant  cette  opinion.  Les  ducs  n'eurent  qu'à  se 

puisàVillers-devant-Dun  [ibid.,  P  109  r°) ,  p.    112.  C'est  à  l'obligeance  de  M.  Dela- 

à  Bamli/.  (:>)  les   12,   i3  et  1/1  septembre  chenal  que  je  dois  cette  indication. 

(Bibl.nat.,Montres,in,n''46a),àFûssenich  '   Bibl.   nat. ,    Quittances,  vol.  2G024, 

les2o  a  1,22  et a3 septembre  (itiU,n°46ç)),  n"  1 47^. 

à  Worlshem  (Arch.  nat.,  J  522,  n"'  18  et  3  Jean  le  Mercier  était  encore  à  Paris 

18  bis),  à  Corenzich  depuis  ta  fin  de  sep-  le  29  octobre,  jour  où  il  assistait  à  une 

tembre  jusqu'au   1  .">  octobre  (Bibl.  nat.,  séance    du   conseil   (Bibl.   nat.,   Chartes 

tonds  franc.,  20599,  n°  (,7)-  royales,  fonds  franc.,  25706,  n°222). 

1  Bibl.    nat,  fonds  franc.,    n°  k^bi ,  *  Pièces  justificatives,  n°  LXXXIX. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         119 

retirer1.  Seulement,  très  peu  de  jours  après,  le  cardinal  de 
Laon  étant  mort,  on  fut  convaincu  que  les  princes  l'avaient  fait 
empoisonner.  Malgré  tout,  ceux-ci  étaient  éloignés  du  gouver- 
nement, et  Charles  VI  ne  retint  auprès  de  lui  que  le  duc  de 
Bourbon.  Puis  il  revint  à  Paris  et  de  là  se  rendit  à  Pontoise, 
où  les  ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne  prirent  congé  de  lui. 

Mais  pendant  le  séjour  du  roi  à  Beims,  on  apprit  le  mariage 
de  la  fdle  du  duc  de  Lancastre  avec  le  fils  du  roi  de  Castille. 
Cette  nouvelle  inquiéta  vivement  le  conseil,  qui  sentit  que 
l'ancienne  hostilité  de  l'Angleterre  contre  la  famille  de  Henri 
de  Transtamare  prenant  fin,  la  Castille  allait  échapper  à  l'in- 
fluence de  la  France.  En  conséquence,  il  lut  décidé  que  Jean 
de  Vienne  serait  envoyé  auprès  du  roi  de  Castille  afin  de  lui 
faire  sentir  son  ingratitude  envers  le  fils  de  celui  à  qui  il  de- 


vait son  trône'". 


CHAPITRE  VII. 

Novembre  1088  à  1897. 


On  a  vu  précédemment  que  le  roi  s'était  décidé  à  ne  con- 
server auprès  de  lui,  outre  le  duc  de  Bourbon,  que  les  anciens 
conseillers  de  son  père,  et  parmi  eux  Clisson,  Bureau  de  la 
Bivière,  Jean  le  Mercier  seigneur-de  Nouvion,  Jean  de  Mon- 
tagu3 et  le  Bègue  de  Villaines'1.  «  Et  le  Boy,  de  son  mouvement, 


1  Chronique  du  religieux  de  Suint-Dcnys, 
t.  ] ,  p.  554  à  562. 

!  Froissaii,  éd.  Kervvn  île  Lellenliove, 
t.  XIII,  p.  278.1281. 

1  Voir  la  notice  de  M.  Merlet  sur  Jean  de 
Montagu  (Biblwlh.  de  l'Ecole  des  chartes, 
vol.  XIII,  p.  2^8).  L'auteur  parait  n'avoir 
pas  connu  les  pièces  suivantes  :  Arch.  nat., 
JJ  96,10!.  63  v°,lettrede  rémission dejuillet 
i364;  JJ  123,  fol.  11 1  v",  où  Montagu  est 


désigné  en  novembre  i383  comme  réfor- 
mateur général  en  la  province  de  Reims; 
Bibl.  nat.,  Quitt.,  vol.  26020,  pièce  5/i2. 
par  laquelle  Cbarles  VI,  le  5  juillet  i384, 
lui  donne  100  francs  d'or;  enfin  diverses 
pièces  (Bibl.  nat.,  Quitt.,  vol.  26026. 
n"  1737,  1763  ,  1821  ). 

4  Pierre  de  \  illaines ,  dit  le  Bègue ,  était 
allé  en  Espagne  avec  Du  Guesclin,  au  se- 
cours de  Henri   de  Transtamare  et  avait 


120     ACADÉMIE   DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

advisa  quelles  gens  il  vouloit  avoir  près  de  luy,  et  choisit  prin- 
cipalement le  seigneur  de  la  Rivière  pour  estre  en  sa  compa- 
gnée.  Et  près  de  sa  personne,  le  seigneur  de  Noviant,  lequel  il 
lil  son  grand  maislre  d'hostel1  et  avoit  à  nom  messire  Jean  le 
Mercier.  Gentilhomme  et  nohlo  estoit  de  père  et  de  mère,  les- 
quels n'estoient  pas  si  bien  héritez  qu'on  pourroit  bien  dire, 
niais  ils  en  vi\ oient2.  En  jeunesse  fut  moult  nourry  avec  le 
Roy  :sage  et  prudent  esloit,  et  do  grande  discrétion.  Et  en  ef- 
lect  avoient  presques  tout  le  gouvernement  des  finances,  luv  el 
le  (ils  d'un  secrétaire  nommé  Montagu3.  »  Ces  personnages. 
dès  qu'ils  sévirent  investis  d'une  telle  autorité,  dit  le  religieux 
de  Saint-Denis,  firent  entre  eux  un  traité  d'accord  fraternel, 
el  s'obligèrent,  par  serment,  à  s'appuyer  en  toutes  circon- 
stances les  uns  les  autres,  et  à  n'avoir,  dans  la  prospérité  comme 
dans  l'adversité,  qu'un  seul  esprit,  une  seule  volonté  et  un 
seul  dessein.  Ils  convinrent  que  l'injure  faite  par  l'un  d'entre 
eux  à  l'autre  serait  prise  par  tous  comme  personnelle,  et  qu'au- 
cun d'eux  ne  mettrait  obstacle  à  ce  qui  plairait  aux  autres. 

Les  deux  principaux  membres  du  nouveau  gouvernement, 
c'est-à-dire  Bureau  de  la  Rivière  et  Jean  le  Mercier4,  entre- 
prirent aussitôt  des  réformes  destinées  à  capter  le  bon  vouloir 
du  peuple5,  en  diminuant  les  impôts0  et  en  destituant  tous  les 

été  fail  comte  de   Ribadeo;  il   était  aussi  vail,  ce  qu'il  fallait  penser  de  cette  affir- 

seigneur  de  Tourny  en  Buqueon  (Arcli.  mation. 

nat.,.IJ  i4o,fol. 25g  v°). Voir  aussi  JJ  100,  ;  Jean  Jouvenel,  éd.  de  1  (>.">.">,  p.  Go. 

fol.  72  (nièce  citée  par  J.  Quicherat,  Ro-  4  Montagu  n'avait  qu'une  situation  in 

drigue  de  Villundrando,  p.  7,  note  1),  une  férieure,  eu  égard  à  celle  de  ces  deux  per- 

lettre  de  rémission  :  il  avait   tué  la  cham-  sonnages. 

brière  de  sa  femme.  s  «Ad  regnicolamm  captandum  bcni- 

1    11  ne  semble  pas  que  Jean  le  Mercier  volenciam.  » 


a 


iit  jamais  été  autre  chose  que  simplement  ''  Le  28  décembre,  fut  supprimée   I 

maître  de  l'hôtel.  «creue»  des  aides,  laquelle  avait  eu  cours 

2  On  a  vu,  au  commencement  de  ce  tra-        en  i388  (Ordonnances,  t.  VII,  p.  768). 


MEMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  121 

officiers  royaux  institués  par  les  ducs.  Ils  expulsèrent  du  Parle- 
ment tous  les  abbés  et  prieurs  qui  y  siégeaient,  et  les  obligèrent 
à  la  résidence,  tout  en  faisant  une  exception  en  faveur  de  l'abbé 
de  Saint-Denis1.  Ils  cherchèrent  enfin  à  rétablir  un  peu  d'ordre 
dans  l'administration.  Ainsi,  il  est  impossible  de  ne  pas  leur 
attribuer  une  grande  part  dans  l'ordonnance  du  5  février,  réor- 
ganisant le  Parlement'2. 

C'est  sous  la  même  influence  que  Philippe  de  Moulins,  de- 
venu en  1 388  évêque  de  Noyon,  Jean  de  Vaudetar,  Nicolas 
de  Fontenay  et  Nicolas  de  Plancy,  demandèrent  au  roi  de  les 
décharger  du  gouvernement  des  aides.  Charles  VI,  étant  à 
Vernon  le  2 S  février  1 38g  (n.  st.),  fil  droit  à  leur  requête,  et 
nomma  généraux  conseillers  les  personnages  suivants :i'évêque 
de  Meaux,  Guillaume  de  Dormans;  François  Chanteprime, 
qu'on  voit  rentrer  en  fonctions,  soit  que  sa  maladie  fùl  un  pré- 
texte, soit  qu'elle  fût  réelle;  Guillaume  Drunel,  tous  trois 
commis  au  fait  de  la  justice;  Gui  Chrestien,  Jean  le  Flament ', 


1   Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys, 

t.  I ,  p.  568  à  5y2  et  57/1.  Ordonnances, 
t.  Vil,  p.  218.  —  C'est  le  31  janvier 
1  38g  que,  dans  le  conseil  de  la  ville  de 
Rouen,  «fut  délibéré  que,  pour  le  bien, 
honneur  et  état  de  la  ville  garder»,  l'on 
achèterait  «  six  mille  et  demi  de  hareng 
soi  de  Boulogne»,  pour  présentera  «mon- 
seigneur  de  Bayeux,  un  millier,  monsei- 
gneur de  Noyant  [sic)  deux  milliers,  mon- 
seigneur le  Chancelier,  deux  milliers; 
maître  Guy  Chrétien,  un  millier»  [Revue 
de  Rouen  et  de  la  Normandie ,  i845,  1"  se- 
mestre, p.  l43). 

■    Ordonnances ,  t.   VII,   p.    22/1.  —  Le 

10  février  1089  (n.  st.),  Jean  le  Mercier 

étail  au  conseil  à  Paris  et  il  ligure  parmi  les 

personnes  présentes  à  la  rédaction  de  l'or- 

Sav.  étba^g.  IIe  série,  t.  VI,  2'  partie. 


donnance  de  cette  date,  portant  rémission 
générale  aux  Juifs  [Ordonnances,  t.  \ll, 
p.  aa5).  Il  fut  également  présent,  en  fé- 
vrier, à  la  rédaction  des  lettres  portanteon- 

lirmalion  de  celles  de  Charles  V,  en  date 
du  i5  octobre  i3~4  [ibid.,  p.  200).  Son 
nom  ligure  aussi  au  bas  de  l'ordonnance 
confirmant  auv  Juifs  la  jouissance  de  leurs 
privilèges  (février,  ibid.,  p.  23i);  au  bas 
de  celle  qui  leur  accorde  un  privilège  en 
matière  de  prêt  (février,  ibid  ,  p.  23a): 
enfin  au  bas  d'une  autre  rendue  en  leur 
faveur  (février,  ibid.,  p.  234). 

;  Ce  personnage  avait  été  garde  de  la 
monnaie  d'Angers;  il  lut,  pour  certains 
faits  d'indélicatesse,  qu'il  commit  dans 
l'exercice  de  ses  fonctions ,  condamné  à  de 
grosses  indemnités  et  à  ne  plus  pouvoir 


mpiiiMLFiE    s,riu 


122     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pierre  Desnier,  chargés  plus  spécialement  «de  la  distribution 
■  les  finances  ». 

Puis,  par  ordonnance  de  lin  février,  Charles  VI  ',  en  présence 
de  plusieurs  personnages, parmi  lesquels  nous  relevons  le  nom 
du  seigneur  de  Nôviant,  étai>lil  diverses  règles  concernant  son 
hôtel;  on  y  remarque  la  décision  portant  que  Jean  le  Mercier 
ainsi  que  Pierre  de  Chevreuse  et  Philippe  d'Aunov 2  serviraient 
quand  il  leur  plairait. 

Les  nouveaux  conseillers  du  roi  s'occupèrent  aussi  de  la 
Chambre  des  comptes,  et  le  iermars,  une  ordonnance  rendue 
à  Vernon  en  régla  la  composition  définitive3.  Jean  le  Mercier  et 
Pierre  de  Chevreuse  conservèrent  la  situation  qu'ils  y  avaient 
antérieurement,  situation  extraordinaire  et  en  quelque  sorte 
hors  cadre.  Le  président  fut  Jean  Pastourel,  dont  on  a  déjà  ren- 
contré le  nom  à  coté  de  celui  de  notre  personnage.  Au-dessous, 
il  y  avait  quatre  maîtres  clercs  et  quatre  maîtres  lais,  puis 
cinq  clercs  d'en  haut'',  enfin  sept  clercs  d'en  bas;  on  comptait, 
en  outre,  deux  notaires  greffiers.  Quant  à  Gérard  de  Montaigu , 
déjà  secrétaire  de  la  Chambre,  il  était  maintenu  dans  sa  place. 


l'emplir  d'offices  nivaux.  Néanmoins,  en 
mai  1087,  le  roi,  considérant  les  services 
que  Jean  le  Flamenl  lui  avait  rendus,  en 
particulier  lors  de  la  dernière  campagne 
projetée  contre  l'Angleterre,  le  réhabilita 
et   le  déclara  habile  à  remplir   tons  offices 

royaux  "excepté  en  fait  de  momroyen 
(Arch.  nat.,  JJ  100,  fol.  137  v"). 

'  Jean  Jouvenet ,  éd .  de  1 653 ,  p.  716. 

Ce  fui  lui  <|ui ,  en  juillet  i.>85,  reçut 
en  don  du  roi  8  livres  parisis  de  rente, 
assises  sur  la  maison  d'un  «espicier»,  sur 
le  l'élit  Pont  à  Paris,  et  provenant  de  la 
confiscation  des  biens  d'un  Gantois  ap- 
pelé   Jacques    Relb    (Arch.    nat   .    .IJ    127, 


fol.  l68  v").  Il  avait  trois  lilles  naturelles 
Jeanne,  Jeanne  la  cadette  cl  Margue 
rite,  que  Charles  \I  légitinn  par  lettres 
du  10  juillet  1882  (Arch.  nat.,  JJ  121, 
fol.  58  r").  Voir  aussi  la  Biographie  gêné 
raie  du  D'  Hoefer. 

'  Ordonnances ,  t.  VII.  p.  a38. 

1  Parmi  eux  Oudarl  de  Trigny,  que  le 
roi  emmena  en  Languedoc  pour  le  procès 
de  Bétizac.  A  diverses  reprises,  Oudart  de 
Trigny  reçut  des  libérables  du  duc  de 
Bourgogne;  par  exemple,  le  a/i  mai  i386, 

ce  prince  lui  donna  100  francs.  A  celte 
date,  il  était  déjà  clerc  des  comptes  (Ar- 
chives de  la  Côte-d'Or,  B  .  i&5  .  fol.  83  r'.) 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS. 


123 


Celte  ordonnance,  outre  les  dispositions  relatives  à  l'organisa- 
tion delà  Chambre  des  comptes,  contient  une  série  de  mesures, 
dont  quelques-unes  avaient  déjà  été  prises  sous  le  règne  de 
Charles  V,  notamment  celles  qui  concernent  les  trésoriers  des 


guerres. 


Le  icr  mars,  le  roi  rendit,  en  la  présence  de  Jean  le  Mercier, 
qui  l'avait  accompagné  à  Vernon,  une  autre  ordonnance  con- 
cernant les  eaux  et  forets1  et  une  seconde  ayant  rapport  à  la 
voirie  de  Paris2.  Le  lendemain  (2  mars)  Jean  le  Mercier  as- 
sista encore  à  Vernon  à  l'expédition  d'une  instruction  concer- 
nant l'administra tion  des  aides3.  Le  rédacteur  de  celte  pièce 
constatait,  entre  autre  choses,  le  faible  revenu  des  aides,  eu 
égard  à  ce  qu  elles  auraient  dû  rapporter  au  trésor,  puis  fai- 
sait remarquer  que,  selon  les  ordonnances  primitives'1,  étaient 
seuls  exempts  du  payement  des  aides  «  les  vrais  estudiants  des 


Ordonnances,  t.  VII,  p.  771. 


629.    Ces    lettres    furent    renouvelées    le 


Ibid., 


p.    2'U>. 


Ibid.,  p.  2^6.  Le  recueil  des  Ordon- 
nances  donne  la  date  du  11  mars,  à  \  er- 
nun  :  une  copie  de  cette  ordonnance,  con- 
servée à  la  Bibliothèque  nationale  (fonds 
franc.,  1 6585 ,  loi.  1  12  r")  et  qui  parait 
bien  certainement  avoir  été  faite  sur  l'o- 
riginal (registre  D  de  la  Chambre  des 
comptes),  donne  le  2  mars.  Cette  date 
parai!  plus  vraisemblable  que  celle  qui 
est  fournie  par  les  Ordonnances.  En  ellet 
ce  recueil  (t.  VII,  p.  2^9)  donne  une 
autre  ordonnance,  datée  du  11  mars  à 
Paris;  or,  il  parait  difficile  que  le  même 
jour  deux  ordonnances  aient  pu  être  ren- 
dues, l'une  à  Vernon,  l'autre  à  Paris.  Il 
importe  de  remarquer  que  le  texte  publié 
par  les  Ordonnances  (p.  2/16)  est  em- 
prunté lui-même  à  une  copie. 

"    Ordonnances,    t.    V,    p.   22  1,    /167   el 


P 


•    i384    (n.    st.)  :    «  Hue    anno 
obtinet  Universitas  singulare  privilegium 
exemptionisab  omni  tributo  vinario ,  dum- 
modo   magislri   et  scholares   apud    recta 
rem  jurati,  quod  viniim  suum  est,  ab  eo 
signetum  suum  obtineant,  et   redemptori 
bus  tributi exhibeant  »  (Du  Boulay, Historia 
Universitatis ,  t.  IV,  p.  597  à    "o  .  Eu  cas 
de   fraude,   compétence   du  recteur.  On 
remarquera  la  clause  qui  ordonne  la  resti- 
tution des  droits  perçus   depuis  le   1      I 
vrier    1 383    (n.   st.)    (voir   Ordonnances, 
t.  VII,  p.  35.)  On  peut  expliquer  cetli  1 
donnance  parce  lui  que ,  pendant  l'émeute 
de  i382-i383,  à  Paris,  la  perception  de 
l'impôt  avait  été  suspendue,  circonstance 
dont    l'Université    profita    naturellement. 
Aussi,  pour  se  l'attacher,  le  roi  déclara  que 
l'on  restituerait  à  ses  membres  les  droits 
perçus  depuis  la  répression  de  la  ré\o!le. 

16. 


12'.     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
Universitéz  de  Paris,  d'Orléans  et  d'Angers;  et  présentement 
plusieurs  prélats,  abbez,  prieurs,  ordres  mendiants,  advocats, 
procureurs,  clercs  mariez  et  autres,  se  font  des  dites  univer- 
sitéz, et  combien  que  ilz  n'x  viennent  qu'une  fois  ou  deux  l'an, 
et  ont  cedule  du  recteur  tesmoignant  qu'ils  sont  estudiants;  et 
par  ainsi  est  le  Roy  defraudé.  »  De  plus,  il  paraît  que  plusieurs 
personnes  «baillent  leurs  vignes  à  leurs  enfans  demourants  es 
dictes  Universitéz,  et  en  font  vendre  le  vin  à  taverne  au  nom 
d'iceux  enfans  pour  frauder  le  Roy;  aussi  aucuns  estudians,  et 
semblablemenl  Hospitaliers  et  autres  privillegiez  font,  desdits 
pais  où  il  y  a  vins,  mener  iceux  vins  es  pais  où  il  n'en  crois!  au- 
cuns, et  les  y  font  vendre  à  destail,  qui  est  chose  moull  préju- 
diciable et  dommageable  audit  faict  des  aydes »   L'ar- 
ticle i  ■>.  établissait  que:  «  Au   (emps  du  Roy  Charles  que  Dieu 
absolve,  estoit  par  le  Roy  ordonné  un  clerc,  lequel,  avec  le  con- 
servateur des  privilèges  de  l'Université  de  Paris,  mettoit  son 
signel  ez  cedulles  qui  se  faisoient  pour  les  vrais  estudians;  et 
quand  aucun  débat  en  sourdoit,  il  estoit  décidé  cl  déterminé 
parles  généraux;  dont  maintenant  le  conservateur  veult  avoir 
et  prend  de  faict  la  connoissance;  et  qui  pis  est,   se  aucune 
cause  d'appel  en  \  est,  il  faut  que  les  fermiers  en  voiseht  plai- 
der en  cour  de  Rome »  condition  propre  à  diminuer  le 

nombre  de  ceux  qui  auraient  été  disposés  à  prendre  les  fermes. 
On  voit  donc  que  Jean  le  Mercier  et  ses  collègues  n'hésitaient 
pas  à  s'attaquer  aux  Universités  et  en  particulier  à  l'Université 
'le  Pans,  dans  celui  de  ses  privilèges  qui  semblait  trop  abusif. 
La  puissante  compagnie  conçut  une  haine  violente  contre  ceux 
qui  osaient  toucher  à  un  privilège  aussi  précieux  que  celui  de 
tenir  cabaret  sans  payer  les  aides,  c'est-à-dire  sans  être  soumis 
au  droit  commun.  Ou  trouve  la  trace  de  cette  profonde  irri- 
tation dans  la  chronique  du  religieux  de  Saint-Denis,  et  même 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.         125 

dans  la  chronique  de  Jean  Jouvenel,  qui,  bien  que  parent 
de  Jean  le  Mercier,  ne  peut  s'empêcher  de  le  blâmer  d'avoir 
traité  brusquement  la  vieille  Université. 

Cependant  les  conséquences  de  la  disgrâce  du  duc  de  Berry 
ne  tardèrent  pas  à  se  faire  sentir;  la  chronique  de  l'arche- 
vêque dcPieimsdit  à  ce  propos  :  «  Et  desappointa  le  Roy  messire 
Pierre  de  Gyac,  qui  esloil  son  chancelier,  et  estoit  au  duc  de 
Berry,  et  fil  messire  Arnaud  de  Corbie,  lors  premier  président 
de  Parlement,  son  chancelier.  »  Le  conseil  du  jeune  prince  fut 
composé  de  personnages  ayant  été  principalement  «  delà  nour- 
riture du  Roy  Charles  le  Quint  son  père1  ».  Le  moment  parut 
favorable  aux  victimes  de  l'administration  du  duc  de  Berry 
pour  élever  la  voix  contre  ses  excès  habituels.  Un  religieux  du 
diocèse  de  Toulouse,  Jean  de  Grandselve,  ayant  obtenu  du  roi 
une  audience,  dénonça  hardiment,  en  la  présence  du  duc  lui- 
même,  les  exactions  et  les  abus  de  justice  dont  souffraient  les 
habitants  du  Languedoc.  Le  roi  écouta  cette  plainte  et  promit 
formellement  de  visiter  la  province. 

Jean  le  Mercier  paraît  être  resté  à  Paris  pendant  la  plus 
grande  partie  de  l'année  i38g.  Ainsi  nous  le  trouvons  men- 
tionné, comme  assistant  au  conseil  du  duc  d'Orléans,  le  l\  fé- 
vrier', et  au  conseil  du  roi  à  Paris,  les  9,  lo,  18  et  ib  fé- 
vrier3. 

Le  î  (S  février,  Louis,  duc  de  Touraine,  frère  de  Charles  VI, 
donna  ordre  à  son  valet  de  chambre,  Jean  Poulain,  de  rendre 

Jean  Jouvenel, éd.  de  iG5.3,  p.  90  et  fol.  1 1  \  v°.  —  Dans  le  omis  de  févriei 

additions,  [1.77.3.  Jean  le  Mercier  assista  à  d'autres  séances 

Dibl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  5.3,  du  conseil  a  Paris,  avec  le  connétable,  le 

dossier  ii5(j,  pièce  n"  7.  vicomte   de    Meluu,  messire   Enguerrand 

Bibl.  nat. ,  Chartes  royales ,  f*!  franc.,  Deudin,  messire  Guillaume  des  Bordes,  le 

vol.  25706,   n"  2.35,   236  et  287.  Pour  sire  de  Chevreuse  (Àrch.   nat.,  JJ    i36, 

le    10   février,  voir  Arch.   nat. ,  J.l    106,  fol.  1 12  v°,  1 13  v°,  n4r',  1 1I1  v°et  1  i8v°). 


126    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

à  Jean  le  Mercier1  une  somme  de  1,600  francs  d'or,  que  ce- 
lui-ci lui  avait  prêtée,  probablement  pour  l'aider  à  payer  les 
travaux  entrepris  par  lui  à  l'hôtel  de  Bohême2. 

Le  12  mars,  Jean  le  Mercier,  arrivé  de  Yernon  la  veille, 
assista  à  Paris  à  la  séance  du  conseil  de  ce  jour,  en  compagnie 
du  duc  de  Touraine,  des  évêques  d'Auxerre  et  de  Noyon,  de 
Pierre  deGiac,  du  vicomte  de  Melun,  de  Guillaume  des  Bordes, 
de  maître  Oudarl  de  Moulins  et  de  plusieurs  autres  . 

Le  roi  partit  directement  pour  Evreux ,  où  il  était  le 
i4  mars'1.  Le  23  5  et  le  26  mars0,  on  constate  sa  présence  à 
Rouen.  11  ne  paraît  s'être  rapproché  de  Paris  crue  pendant  la 
première  moitié  du  mois  suivant;  en  effet,  le  12  avril,  on  le 
trouve  à  Chantilh    . 

Pendant  ces  voyages  de  Charles  \  I,  Jean  le  Mercier  resta  a 
Par, s  et  continua  a  assister  &oit  au  conseil,  soit  «  es  requêtes  te- 
nues du  commandement  du  Roy  par  monseigneur  le  duc  de 
Touraiue»,  avec  l'évêque  de  Noyon,  le  sire  de  Coucy,  le  vi- 
comte de  Melun  et  plusieurs  autres8.  En  avril,  trois  jours  après 
l'époque  où  nous  avons  constaté  la  présence  du  roi  à  Chan- 
tilly, Jean  le  Mercier  assista  au  conseil  (i5  avril),  «presens 

messeignein  s  le  duc  de  Touraine,  le  sire  de  Chevreuse 9  ». 

Le  19  et  le  22  avril,  nouvelle  constatation  de  la  présence  de 

C'est  probablement  à  la  fin  de  l'année  d'Arcq  cite  cette  pièce,  d'après  un  autre 

l388   que  Jean    le    Mercier   fut  nomme  registre  des  Archives ,  KK.  806 ,  fol.  3o2  v°. 
chambellan  du  duc  de  Touraine.  Arch.  nat.,  JJ  1 35 ,  fol.  68  1'.  Ordon- 

Pièces  justificatives,    n°  XC,    et    ex-  nances,  t.  VII,  p.  2 5o. 
trait  d'un  compte  de  Jean  Poulain  (Bibl.  *  Il  logea  au  palais  épiscopal(  Arch.  nat., 

nat. ,  Quittances ,   vol.    26020,  11     1827).  JJ   i35,  fol.  65 
Charles    \l  avail  donné  à   son  lier./,  rue  Arch.  nat,  JJ  l35,  fol.  69  r". 

de  Nesle,  l'hôtel  de  Bohème,  acheté  par  Arch. nat.,  JJ  1 35 ,  fol.  109  V". 

lui  a   l,i    reine  de  Sicile  et   de  Jérusalem  Arch.  nat.,  JJ  i35,fol.  121  v  '. 

(juin  1088,  Arch.  nat.  JJ  1 33).  Voir  aussi  s  Arch.  nat. ,  JJ  1 35 ,  fol.' 63  r". 

Douêt  d'Arcq,  Choix  de  pièces  inédites  sur  Arch.  nat. ,JJ  i35,  fol.  91  r".    Ordon- 

le  règne  de  Charles  VI,  1. 1 ,  p.  98.  M.  Douët  nances,  l.  VII.  p.  2G3. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  127 

Jean  le  Mercier  à  Paris  au  conseil  ',  ainsi  que  les  i  2  \  1 8 3,  2  o  '', 
12  mai5  et  le  3  juin0. 

Durant  les  fêtes  qui  marquèrent  alors  le  mariage  du  duc 
de  Berry,  conclu  après  bien  des  difficultés,  le  conseil  entreprit 
de  prolonger  de  trois  ans  Les  trêves  avec  l'Angleterre.  Les  né- 
gociateurs furent,  pour  la  France,  l'évêque  de  Bayeux7,  le 
comte  de  Saint-Pol,  beau-frère  du  roi  d'Angleterre,  Guillaume, 
vicomte  de  Melun8,  Nicolas  Bracque  et  Jean  le  Mercier". 
Comme  précédemment,  les  conférences  eurent  lieu  à  Lelin- 
ghen.  Les  négociateurs  français  voulaient  faire  comprendre 
dans  les  trêves  le  royaume  de  Castille  en  même  temps  que 
le  royaume  d'Ecosse,  et  cela  malgré  les  Écossais;  car  dès  que 
ceux.-ci  eurent  appris  qu'on  parlait  de  trêves,  ils  protestèrent  et 
•essayèrent,  mais  trop  tard,  d'interrompre  le&conférences.  Les 
trêves  furent  conclues  "' pour  trois  nouvelles  années,  jusqu'au 
16  août  1 3 9  ?  ". 


1  Arch.  nnt. ,  .1.1  i.'if),  Poli  99  r\  e)  BibL 
nal.,  Pièces  nriy.,  vol.  2337,  dossier  5266a, 
pièce  11"  ■•,. 

Arch.  nnt.,  .1.1  i35  ,  fol.   i3o  r°. 

'  Arch.  nat.,  J.I  i35,  fol.  167  v".  Or- 
donnances ,  1.  VII ,  p.  27 1 . 

'  V  Saint-Ouen.  Bibl.  nat. ,  Pièces  orig., 
vol  'i.'l.Vi ,  dossier  5255o,  pièce  11"  7. 

s  Bibl.  nat. ,  Chartes  royales,  P^franç., 
25706 ,  n"  2o3. 

"  Ordonnances,  t.  VII,  |>-  283. —  C'est 
vers  celte  époque  (/i  mai)  que  Jean  le  Mer- 
cier, ayanl  eu  un  procès ,  contre  une  femme 
nommée  Marie  Cliabote,  devant  les  gens 
des  requêtes  du  Palais,  cette  femme  fit 
appel  de  la  sentence  au  Parlement.  Malgré 
l'opposition  de  Jean  le  Mercier,  «  finalle- 
meni  le  procès  est  receus  à  juger,  utrum 
bene  vel  maie  fuerit  appellatum . . .  »  Il 
nous  a  été  impossible  de  découvrir  ni  l'o- 


rigine ni  les  suites  de  cette    EFaii 
justificatives,  11°  XCI.) 

7  Nicolas  du  Bosc. 

8  Guillaume ,  vicomte  de  Melun,  était 
capitaine  du  château  de  Couches  en  sep- 
tembre 1080  (Bibliqth.  nat  ,  Quittances, 
vol.  26017,  n°  29).  En  1.38(3,  il  était  sei- 
gneur de  Mon  treuil-Bellay  et  de  Blandy 
(Biblioth.  nat. ,  Quittances,  vol.  26022, 
n"  101 3). 

"  Rymer  (t.  III,  l\'  partie,  p.  56)  ne 
parle  pas  de  Nicolas  Braque.  Il  cite, 
outre  les  personnages  déjà  nommés,  Raoul 
sire  de  Rayneval,  le  vicomte  d'Acy,  maître 
Jean  Canari  chancelier  de  Bourgogne,  el 
maître  Yves  Derian. 

10  Le  traité  fut  signe  le  18  juin  (Ry- 
mer, t.  III,  4e  partie,  p.  39). 

11  Froissart,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove, 
1.  XIII, p.  3i5  a  3ig, ett.  XIV,  p.  \  et  5. 


128    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Jean  le  Mercier  dut  être  de  retour  à  Paris  vers  le  2^  juin. 
Le  lendemain,  il  obtint  du  roi  la  concession  du  droit  de  haute 
justice  dans  ca  seigneurie  de  Fontenay-en-Brie,  parce  que 
l'exercice  de  ce  droit  royal  par  deux  prévôts  fermiers  ne  ces- 
sait de  provoquer  des  conflits  avec  les  officiers  de  Jean  le  Mer- 
cier.  Le  roi  ne  retint  pour  lui-même,  en  échange  de  l'abandon 
de  ce  droit,  qu'une  rente  de  8  livres  parisis'. 

Le  3,1e  6  et  le  îo  juillet,  on  constate  la  présence  de  Jean  le 
Mercier  au  conseil  à  Paris'2,  et  c'est  dans  le  cours  de  la  première 
semaine  d'août  qu'il  vit  naître  son  premier  fils,  qui  fut  bap- 
tisé dans  l'église  de  Saint-Jean-en-Grève,  sa  paroisse.  Le  roi, 
le  duc  d'Orléans  et  la  comtesse  de  Namur  firent  à  Jean  le  Mer- 
cier l'honneur  de  tenir  son  fils  sur  les  fonts;  l'enfant  fut  appelé 
Charles,  du  nom  de  son  parrain3.  11  va  donc  de  soi  cpie  le 
9  août,  on  trouve  Jean  le  Mercier  au  conseil'1. 

Quelques  jours  après,  le  î  7  août, eut  lieule  mariage  de  Louis, 
duc  de  Touraine,  avec  Valenlinede  Milan,  fille  de  Jean  Galéas 
Visconti,  seigneur  de  Milan,  comte  de  Vertus.  Les  noces  furent 
célébrées  à  Melun5.  Jean  le  Mercier  dut  y  assister,  et  il  y  avait 
bien  des  raisons  pour  cela.  L'une  des  principales  esl  cpie,  le 
i3  septembre,  il  fut  chargé  parle  jeune  prince,  avec  Jean  de 
Garencières,  son  chambellan,  de  conclure  avec  Jean  Galéas  un 
accord,  touchant  l'évaluation  du  revenu  de  la  cité  d'Asti  et  des 

1    Arcli.    nat.,  .1.1    1  .'i(i ,    loi.    12    \     et.  d'établir  son  âge),  par  Gille  de  Langres, 

fol.  22  1  prêtre   Irésorier  de  la  chapelle   royale  de 

Bibl.  nal    Titres  scellés  de' Clairam-  Notre-Dame-du-Vivier  en  Brie,  lequel  avait 

bault,  vol.   217,  fol.  9783.  Pièces  orig.,  assisté  au  baptême  du  fils  de  Jean  le  Mei 

vol.  2272,  dossier  Tu.'i-'i,  11"  5.  Chartes  cicr  (Bibl.   nat.,  Quittances,  vol.  a6o3l, 

royales,  fonds  liane.,  26706,  n°  211;  et  11"  joo3). 
Piècea  orig. ,  vol.  88 ,  dossier  i.s.17,  n°  3.  '   Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  dossiei 

Ce»  renseignements    nous   sont   don-  Cr< ,  pièce  n°  33. 

nés  par  un  certificat  d'âge ,  donné  à  Charles  ''  Chronique  du   religieux  de  Saint-De- 

de  Noviant  en    1/1 10  (pour  lui   permettre  nys,  t.  I.  p.  608. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         129 

terres  en  dépendant,  le  tout  formant  la  dot  de  Valentine  de 
Milan.  Voici  quelles  furent  les  conditions  de  cet  accord.  Les  re- 
venus annuels  furent  évalués  à  18,000  ducats  :  mais,  le  duc 
de  Touraine  ayant  reçu  ces  terres  comme  représentant  un  re- 
venu annuel  de  3o,ooo  ducats,  il  fut  convenu  que,  depuis  le 
mariage  par  paroles  «de  présent»  (8  avril  1887),  jusqu'au 
moment  de  la  transaction  (3o  septembre  1889),  Jean  Galéas, 
n'ayant  donné  qu'une  valeur  de  18,000  florins,  devait  com- 
pléter les  3 0,000  florins  garantis;  ce  qu'il  lit,  en  promettant  de 
payer  pour  l'arriéré  3o,ooo  florins,  et  de  solder  une  somme 
de  120,000  florins,  c'est-à-dire  le  capital  des  12,000  florins 
de  rente,  capitalises  à  10  p.  0/0  et  qui  manquaient  à  la  dot 
de  Valentine  de  Milan  '. 

Aussitôt  après  le  mariage  de  son  frère,  Charles  VI  voulut 
que  la  reine  fît,  pour  la  première  fois,  son  entrée  solennelle  à 
Paris2.  Le  dimanche  22  août,  «madame  Elizabel  de  Bavière, 
royne  de  France,  entra  de  nouvel  a  Paris  en  moult  noble  com- 
paignie;  et  l'accompaig noient  messeigneuis  les  dus  de  Berry, 
de  Bouriroiune,  de  Touraine  et  de  Bourbon  et  le  duc  de  Lor- 
raine,  la  Royne  Blanche,  les  duchesses  d'Orlians,  de  Berry,  de 
Bourgoigne,  de  Bar  et  de  Tourainne,  et  plusieurs  autres  sei- 
gneurs et  dames  senz  nombre,  et  si  grant  nombre  de  pueple, 
et  autres  gens  de  ce  royaume  et  estranges,  que  pieça,  comme 
disoient  les  anciens,  ne  fut  veue  ne  feite  plus  grant  leste  en  ce 
royaume3.  »  On  remarquera  que  lorsque  la  reine  fut  entrée  à 
Notre-Dame  et  y  eut  fait  offrande  de  quatre  draps  d'or  et  d'une 

1   Ces  renseignements  sont  empruntés  de  Jean  le  Mercier  à  Paris,  avec  le  duc  de 

au   premier  article    que    M.  le  comte  de  Touraine,   probablement    pour  surveiller 

Circourt  a  publié  récemment  dans  la  Re-  les  préparatifs   de   l'entrée  royale  (Bibl. 

vue  des  questions  historiques,  1887,  p.  3o,  nat.,    Pièces   originales,    dossier    Craon, 

note  1  du  tirage  à  part.  pièce  n°  35). 

;  Le  1 8  août,  on  constate  la  présence  Arcli.    nat.,   X"    1^74,    loi.  3a6   r". 

s'->    Étrang.  [Ie  série,  1.  \I,  2' partie.  >7 


■ 


130    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

couronne  ',  «  messire  Jehan  de  la  Rivière  ~  et  messire  Jehan  le 

Merchier luy  en  baillèrent  une  plus  riche  assez  que  celle 

ne  fuist,  et  luy  assirent  sur  le  chief  l'evesque  dessus  nommé3 
et  les  quatre  ducs  devant  dis  \  » 

C'est  environ  à  cette  époque  que  les  conseillers  du  roi 
décidèrent,  pour  le  défendre  contre  ses  libéralités,  qu'on 
ne  mettrait  plus  au  trésor  d'or  monnayé,  mais  qu'on  fon- 
drait les  réserves  métalliques,  de  façon  à  en  faire  un  cerf 
d'aussi  grande  dimension  que  celui  qu'on  voyait  dans  la 
salle  du  Palais5.  Malheureusement,  dit  le  religieux  de  Saint- 
Denis,  les  nouveaux  conseillers,  étant  restés  peu  de  temps 
aux  affaires,  ne  purent  achever  ce  cerf  d'or  que  jusqu'au  haut 
du  cou6. 

Aussitôt  après  les  fêtes  ',  le  roi  ayant  résolu  d'aller  en  Lan- 


\    la   date    du    lundi    23,   on   lit  ceci   : 

« propter  coronationcm  Régine ,  curia 

vacal.  »  Froissart  prétend  que  l'entrée  so- 
lennelle eut  lieu  le  20  août. 

'  Couronne  que,  par  un  mécanisme  in- 
génieux, deux  anges,  descendant  du  ciel. 
lui  avaient  posée  sur  la  tète  (Froissart,  éd. 
Kervynde  Lettenhove,  t.  XIV,  p.  5  à  25). 

'  C'est  de  Bureau  de  la  Rivière  qu'il 
s'agit,  et  non  pas  de  Jean  de  la  Rivière, 
chambellan  dès  i36i  (Bibl.  nat. ,  Quitt. , 
vol.  26004,  n"  1192.  Arch.  nat.,  JJ  82, 
fol.  38  r";  JJ  92  ,  fol.  7  r°,  2 k  r",  38  r").  Il 
est  moins  probable  encore  qu'il  s'agisse 
de  Jean  de  la  Rivière ,  écuyer  et  maître 
d'hôtel  du  duc  de  Berry,  châtelain  de 
Beaucaire  en  1 384  (Bibl.  nat.,  Quit- 
tances, vol.  26020,  n"  5 a  1 1  ) . 

1  L'évèque  de  Paris. 

'  Les  ducs  de  Berry,  de  Bourgogne,  de 
Touraine  et  de  Bourbon  (Froissart,  éd. 
Kervyn,  t.  XIV,  p.  i3). 


5  Le  cerf  était  l'emblème  que  Chai  les  \  I 
s'était  choisi  (Jean  Jouvenel,  p.  10). 
Peut-être  est-ce  là  une  simple  légende .  des- 
tinée àperpétuer,  sous  une  forme  frappante, 
le  souvenir  de  l'économie  des  Marmou- 
sets. La  pièce  justificative  n°  LXXXVIU 
montre  quels  étaient  les  magnifiques  ré- 
sultats financiers  de.  leur  administration. 

"  «  Quem  tanien,  quia  diu  in  regimine 
non  manserunt,  non  nisi  usque  ad  colli 
summitatem  peregerunt»  (t.  I,  p.  608). 
Faut-il  entendre  qu'ils  ne  purent  achever 
que  la  tête,  comme  le  dit  M.  Bellaguet. 
nous  ne  le  croyons  pas.  Nous  pensons  qu'il 
faut  entendre  ce  passage  ainsi  :  «ils  ne 
purent  faire  la  tète».  Le  Laboureur  (His- 
toire de  Charles  VI ,  t.  1,  p.  17^)  propose 
la  même  traduction  que  nous. 

7  Le  3  septembre ,  Jean  le  Mercier 
assista  au  conseil  à  Vincennes  (Biblio- 
thèque nationale,  Chartes  royales,  fonds 
franc.,  2^706,  pièce  11°  217). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         131 

guedoc,  conformément  à  la  promesse  qu'il  en  avait  faite1,  il 
fallut  trouver  des  ressources  nouvelles  pour  couvrir  les  frais 
de  ce  voyage  2.  La  gabelle  fut  haussée,  et  le  conseil  royal  retira 
de  la  circulation  une  certaine  catégorie  de  pièces,  en  fixant  la 
valeur  à  laquelle  devaient  être  prises  celles  qui  étaient  con- 
servées. Comme  on  craignait  des  mouvements  dans  Paris,  le 
prévôt  reçut  l'ordre  de  tenir  la  chose  secrète  jusqu'au  jour  où 
il  devait  la  faire  crier,  c'est-à-dire  jusqu'au  samedi  3o  octobre3. 
Cette  mesure  causa,  dit  le  religieux  de  Saint-Denis,  un  grave 
préjudice  au  menu  peuple. 

Cependant  il  fallut,  outre  ces  mesures,  recourir  aux  em- 
prunts, et  Gilles  Maillet,  maître  général  des  monnaies,  fut 
commis  à  recevoir  les  emprunts  pour  le  voyage  du  roi  en  Lan- 
guedoc. Parmi  les  prêteurs,  nous  voyons  Jean  de  \aude- 
tai\  conseiller  du  roi  et  maître  des  comptes,  s'inscrire  pour 
■j,ooo  francs  :  il  avait  à  se  faire  pardonner  sa  participation  à 
la  révolte  des  Parisiens  4. 

Le  1 1  et  le  12  septembre,  le  conseil  était  à  Melun;  Jean  le 
Mercier  assistait  à  la  séance  de  ce  jour5,  et,  le  i5,  cà  Paris,  il 
était  présent  à  l'inventaire  des  joyaux  de  Valentine  de  Milan 6. 

Le  roi  partit  alors  (vers  le   29  septembre)   du  château  de 

1  Voir  plus  haut,  p.  ia5.  [ibid.  ,  p.  296).  Enfin ,  également  le  même 

2  De  plus,  le  roi  avait  fait  prendre  à  jour,  des  lettres  étendant  au  Dauphiné 
Vincenncs  une  somme  de  100,000  francs,  les  dispositions  des  actes  précédents  furent 
tant  pour  les  frais  du  voyage  que  pour  la  rendues  par  le  conseil ,  toujours  en  pré- 
garde  des  frontières  (Pièces  justificatives,  sence  de  Jean  le  Mercier  {ibid.,  p.  297 
n°  LXXXVHI).  et  298). 

'   Ordonnances,   I.    VU,   p.    294.   Cette  '   Bibl.   nat.,   Quittances,   vol.    2602/1, 

ordonnance  lut  rendue  a  Melun  le  1 1  sep-  11°  15/19. 

tembre.  Jean  le   Mercier   est    mentionné  s   Bibl.    nat..  Pièces  orig. ,  vol.   2i)43, 

comme  assistant  à  sa  rédaction.  Le  même  dossier    6534g,    n°    à\    Charles   royales, 

jour  (1 1  septembre)  le  conseil,  où  siégeait  vol.  26706,  n°  21  9. 

Jean  le  Mercier,  expédia  un  mandement  "  Arch.  nationales,  KK  896,  fol.  36  v" 

pour  la  fabrication  des  nouvelles  espèces  à  39  v°. 

'7- 


132    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

IVauté-sur-Marne  avec  le  duc  de  Touraine1,  le  duc  de  Bour- 
bon, le  sire  de  Coucy,  Bureau  de  la  Rivière,  Montagu  et  Le 
Bègue  deVillain.es2.  Outre  ces  personnages,  qui  formaient  l'en- 
tourage immédiat  du  roi,  on  remarquait  encore  Jean  d'Estou- 
teville,  Jean  de  Beuiî3,  Muet  d'Engennes'1,  échanson  du  duc  de 
Touraine,  Jean  de  Roussay5,  chambellan  de  ce  prince,  et  un 
grand  nombre  d'autres  seigneurs.  De  plus,  Charles  VI  emme- 
nait en  Languedoc  un  maître  des  comptes  et  des  clercs  «pour 
voir,  oyr  et  examiner  les  comptes  » G.  Il  passa  par  Avignon  où  le 
duc  de  Berry  le  rejoignit  avec  le  duc  de  Bourgogne".  En  quit- 


'  Louis,  duc  de  Touraine,  peu  de  jours 
avant  son  dépari ,  donna  à  Jean  le  Mercier, 
le  9  septembre ,  une  somme  de  mille  francs, 
«  considérons  les  paines  et  travaulx  qu'il  a 
chascun  jour  en  nostre  service»  (Pièces 
justificatives,  n°  XCII). 

"  Jean  le  Mercier  n'accompagna  pro- 
bablement pas  le  roi.  Ce  qu'il  y  a  de  cer- 
tain, c'est  qu'il  était  à  Paris  le  3o  sep- 
tembre, où  il  lui  présent  à  l'expédition 
des  lettres  par  lesquelles  le  roi  accepta  que 
l'évêque  de  Verdun  mît  «en  la  puissance 
et  au  droicl  royal  de  France  »  sa  ville 
épiscopale  (Bibl.  nat,  fonds  franc. ,  1 6585, 
loi.  i  3o  r").  Le  2(j  octobre,  Jean  le  Mercier 
assista  aussi  au  conseil  (  Bibl.  nat.  , 
Chartes  royales,  vol.  35706,  11°  :>•>•>.  et 
Aicb.  nat.,  JJ  i3ti,  loi.  1  10  r"  et  i5i  r°). 
Enfin  ,  le  18  novembre  (JJ  1  36 ,  fol.  1  bà  r") 
et  le  9  décembre  (JJ  i36,  fol.  162  v°  et 
loi.  i-o  v°),  il  assista  encore  au  conseil  a 
Paris. 

'  Bibl.  nat,.  Quittances,  vol.  a6oa4, 
n°  i46i. 

'  Bibl.  nat..  Quittances,  vol.  26025, 
n'  177^.  Regnault  d'Engennes,  son  frère, 
était,  en  juillet  1392,  écuyer  tranchant 
du  roi. 


5  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  2G024, 
11°  i/i45.  Comme  chambellan  du  duc  de 
Touraine,  il  touchait  un  traitement  annuel 
de    1,200    francs   (Bibl.    nat.,   Quittances, 

vol.  260-^3 ,  n"  137,5). 

L'un  de  ces  clercs  était  maître  Ou- 
dart  de  Trignv,  qui,  entre  ses  gages,  reçut 
comme  indemnité  de  voyage  quatre  livres 
tournois  par  jour  (Bibl.  de  Rouen,  fonds 
Leber,  Extraits  des  registres  de  la  Chambre 
des  comptes,  vol.  XII,  fol.  m  v°). 

'  Une  sorte  de  conseil  de  régence  fut 
(barge  à  Paris  d'expédier  les  affaires  cou- 
rantes; il  était  composé,  entre  autres,  de 
l'évoque  de  Baveux,  de  l'amiral,  des  sires 
de  Raineval  et  de  Noviant  (Jean  le  Mer- 
cier) ,  du  vicomte d'Acv  (Jean  la  Personne. 
capitaine  de  la  Bastille  dés  i3S6;  voir  sa 
revue  :  Catalogue  de  Cbaravay,  vente  du 
18  mars  i8.S5,  n°  i83;Bibl.  nat,  Quit- 
tances, vol.  26022  ,  n"  1  1  10  et  vol.  a6oa3  , 
11"  1375),  du  maréchal  de  Blainville,  et 
enfin  du  chancelier  (Arcb.  nat.,  JJ  i36, 
fol.  i5i  r°,  1 54  r°,  162  v°  et  170  v",  enfin 
JJ  i38,  fol.  18  v°).  C'est  ce  conseil,  ainsi 
composé,  qui,  le  3o  octobre,   expédia   un 

mandement  destiné  à  améliorer  la  position 
fuie  aux  changeurs  par  les  ordonnances 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  133 

tant  cette  ville,  le  roi  congédia  ses  deux  oncles  :  puis  le  conseil 
retira  le  gouvernement  du  Languedoc  au  duc  de  Berry,  chan- 
gement dont  le  pays  «  estoit  moult  resjouy  »,  le  duc  et  ses 
agents  ayant  mis  cette  région  au  pillage.  Les  deux  oncles  du 
roi  obéirent  et  s'éloignèrent,  mais  non  sans  promettre  de  se 
venger  sur  ceux  qui  avaient  donné  à  leur  neveu  le  conseil  de 
les  mettre  ta  l'écart,  conseil  qu'ils  attribuaient  avec  assez  de  rai- 
son au  connétable,  à  Bureau  de  la  Rivière,  Jean  le  Mercier, 
Montagu  et  Le  Bègue  de  Villaines. 

En  attendant,  Cbarles  VI  se  promettait  d'infliger  un  châti- 
ment exemplaire  aux  officiers  de  son  oncle,  «  et  seront  corrigiés 
ceulx  qui  l'avoient  desservy  »  '.  Après  avoir  passé  une  quinzaine 
de  jours  à  Montpellier,  Charles  VI  arriva  à  Béziers  -.  A  peine 
arrivé,  il  fit  commencer,  par  les  gens  de  la  Chambre  des 
comptes  qu'il  avait  amenés,  une  enquête  sur  l'administration  de 
Bétizac,  officier  du  duc  de  Berry  et  son  agent  en  Languedoc. 

Ce  Bétizac,  qui  avait  eu  une  lettre  de  rémission  en  mai 
i3623,  était  devenu  secrétaire  du  roi  parla  faveur  du  duc  de 
Berry;  c'est  ainsi  que  ce  prince  lui  fit  donner  par  son  neveu 
/joo  francs  d'or  le  7  novembre  i383  ''.  La  même  année,  lorsque 


du  11  septembre  précédent  [Ordonnances, 
t.  VII,  p.  3o2).  De  même,  le  3  novembre, 
il  décida  que  les  blancs  fabriqués  dans  les 
hôtels  des  monnaies  auraient  cours  pour 
quatre  deniers  jusqu'au  i5  janvier  suivant 
(  ibid. ,  [>.  3oa  ;.  Ce  délai  lui  prorogé  jusqu'à 
Pâques ,  par  lettres  du  1 8  décembre  (  dnd. , 
p.  322).  Enfin,  le  i/t  janvier  1090,  Jean 
le  Mercier,  le  chancelier,  l'évêque  de 
Bayeux,  le  maréchal  de  Blaînville,  ren- 
dirent un  mandement  destiné  à  empêcher 
les  sorties  de  numéraire  hors  du  royaume 
et  à  régler  la  répression  des  fraudes  ibid. , 
t.  VII,  P.  3o6). 


1  Froissart,  éd.  Kervyn  de  Leltenhove  , 
l.  XIV,  p.  3y,  'io  et  4  :■ 

i  On  suivra  de  préférence  le  récit  de 
Froissarl  Le  religieux  de  Saint-Denis  dit 
que  le  roi  alla  a  Montpellier  et  de  là  à 
Toulouse  par  Carcassonne ,  fans  parler  du 
voyage  de  Béziers.  D'après  lui,  le  procès 
de  lietizac  aurait  été  instruit  à  Toulouse. 
Il  dit  que  le  roi  partit  d'Avignon  le  3  no- 
vembre et  arriva  le  21)  à  Toulouse. 

1   An  h.  nal.,  J.l  cji,  fol.  1  lili  r  . 

1  Bibliothèque  nationale,  Pièces  origi- 
nale^, vol.  33o.  dossier  711g, au  nom  de 
Bétizac ,  pièce  n°  2. 


134     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

le  duc  de  Berry  l'eut  établi  son  lieutenant  en  Languedoc  et  vi- 
e-mer de  Béziers  l,  il  lui  donna  la  baron  nie  de  Saint-Geniès-de- 
Malgoires2;  ce  fief  avait  été  confisqué  sur  Bérenger  de  Mont- 
pesac,qui  avait  trempé  dans  la  révolte  de  i382  contre  le  duc 
de  Berry.  Celui-ci  fit  confirmer  en  i388  sa  donation  par 
Charles  VI J.  Bétizac  accompagnait  le  roi  depuis  Avignon  sans 
paraître  se  douter  du  sort  qui  l'attendait.  On  connaît,  d'après 
Froissart,  le  résultat  des  interrogatoires  subis  par  la  créature 
du  duc  de  Berry,  et  leur  issue  tragique  '.  Nous  y  voyons,  pour 
nous,  un  exemple  entre  tous  de  la  réaction  contre  les  ducs. 

Puis,  le  roi,  qui  était  à  Toulouse  depuis  le  29  novembre, 
reçut  l'hommage  du  comte  de  Foix,  après  qu'un  traité  avec  ce 
prince  eut  été  négocié  par  Bureau  de  la  Rivière,  Jean  le  Mer- 
cier et  l'évêque  de  Noyon,  «  qui  là  estoient  venus  nouvellement 
d'Avignon.  Mais  les  traittiés  furent  moult  secrès  » 5. 

Ayant  ainsi  réglé  les  affaires  du  Languedoc,  le  roi  s'éloigna 
de  cette  province  et  repassa  par  Dijon,  où  le  duc  de  Bourgogne 
le  reçut  avec  pompe6.  Quant  à  la  légende  d'après  laquelle  le 


1  11  prend  ce  titre  dans  un  acte  date  de 
juillet  1 388  (Bibl.nat.,  Pièces  originales, 
vol.  33o,  dossier  Bétizac,  n°  3). 

:  Saint -Génies- de  -  Malgoires  ,  Gard, 
arr.  d'Uzès,  canton  de  Saint-Chaptes. 

J  Arch.  nat.,  JJ  1 33 ,  fol.  5i  v°,  73  v° 
à  77  y",  78  r°.  Bétizac  figure  encore  parmi 
les  «  secrétaires  à  gaiges  servans  par  movs  » 
dans  l'ordonnance  du  g  février  i388(n.st.) 
[Ordonnances,  t.\II,  p.  157).  Il  était  spé- 
cifié que  Bétizac  et  un  de  ses  collègues 
1  seronl  paiéz  en  Languedoc». 

1  Froissart ,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove , 
t.  XIV,  p.  60  à  70.  Bureau  de  la  Rivière 
et  Jean  le  Mercier  ne  parurent  pas  au  pro- 
cès de  Bétizac;  les  principaux  membres  du 


conseil  qui  suivaient  le  roi  étaient  Le 
Bègue  de  Villaines  et  Jehanin  ou  Jehan- 
net  ou,  plus  simplement,  Jean  d'Estoute- 
ville  (Arch.  nat.,  JJ  137,  passim). 

5  Froissart,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove, 
t.  XIV.  p.  77.  Le  7  janvier,  le  roi  quitta 
Toulouse  et  revint  à  Montpellier  après  avoir 
changé  les  officiers  royaux  [ibid.,  p.  70,). 
Par  ordonnance  du  28  janvier  i3ijo  (n.  st.  | 
[Ordonnances,  t.  VII,  p.  3a8),  il  institua 
comme  généraux  réformateurs  en  Lan- 
guedoc, l'archevêque  de  Beims,  Ferry 
Cassinel,  Pierre  de  Chevreuse  et  Jean 
d'Estouteville. 

Entrée  du  roi  Charles  17  «  Dijon,  pai 
M.  E.  Petit.  i885. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  135 

roi  et  son  frère,  à  la  suite  d'un  pari,  seraient  arrivés  en  moins 
de  cinq  jours  à  Paris  l,  il  y  faut  absolument  renoncer. 

Les  princes  et  la  cour  ne  revinrent  que  dans  la  seconde  moitié 
de  février.  Mais  Jean  le  Mercier  y  était  dès  le  mois  de  janvier', 
et  l'on  constate  encore  sa  présence  dans  cette  ville  les  7'\  8\  g, 
1 8  et  2  5  février5.  En  effet,  le  7  février0,  il  adresse  aux  garde  et 
maître  particulier  des  monnaies  de  Rouen  la  rude  injonction 
que  voici  : 

«  Chers  amys,  le  Roy  nostre  sire  m'a  mandé  que  à  sa  venue, 
il  veult  savoir  la  valleur  de  toutes  ses  monnoyes  depuis  le  pre- 
mier jour  de  Février  mil  111e  mi"  et  vin  jusques  au  premier 
jour  de  Février  mil  111e  1111"  et  ix,  et  pour  ce  les  generaulx 
maistres  des  monnoyes  vous  ont  escript  que  vous  clouez  toutes 
les  boestes7  de  la  monnoye  de  Rouen.  Si  vous  mande,  de  par 
le  Roy,  que  lesdictes  boestes  vous  gardes  clouez  se  fait  ne  l'avez, 
et  les  apportez  ou  envoyez  seurement  à  Paris,  par  devers  les- 
dits  generaulx  maistres.  Et  vous,  maistre,  sans  aucun  delay, 
apportez  ou  envoyez  tout  le  prouffilt  que  vous  devez,  à  cause 
de  la  dicte  monnoye.  Saichez  s'il  y  a  deffault,  l'en  vous  en- 
voyera  exécuter  sans  depport,  par  prinse  de  corps  et  de  biens. 
Et  m'escripvez  tantost  la  réception  de  ces  présentes,  avec  tout 
Testât  de  la  dicte  monnoye.  Nostre  Seigneur  soit  garde  de  vous. 
Escript  à  Paris,  le  VIIe  jour  de  Février  111e  1111"  et  neuf.  » 

1   Froissart ,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove ,  dit  de  petits  coffres,  où  l'on  enferme  les 

t.  XIV,  p.  80  à  82.  monnoies  qu'on  a  essayées,  pour  les  en- 

!  Arch.  nal. ,  JJ  i38,  fol.  18  v°.  voyer  à  la  Cour  des  Monnoies,  et  en  faire 

3   Ordonnança,  t.  VII,  p.  332  et  Bibl.  un  nouvel  essai.  Les  hottes  se  font  parles 

nat. ,  fonds  franc.,  20627,  n°*  3  e*  3-  gardes  des  monnoies;  ils  y  doivent  mettre. 

'   Ordonnances ,  t.  VII,  p.  333.  sans  choix,  de  vingt  pièces  d'or  une,  et  de 

Bibl.  nat. ,  Chartes  royales,  vol.  26706,  dix    huit    marcs   de   pièces  d'argent  une 

n01  235,  236  et  238.  autre,   qui   servent   d'échantillon  pour  le 

6  Ordonnances,  t.  VII,  p.  332.  faire  juger.  9  [Dictionnaire  de  Trévoux,  1771 , 

'  «Boîtes,  en  termes  de  monnoies,  se  1. 1,  p.  q5o.) 


136    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

L'ordre  était  catégorique,  nous  ignorons  s'il  reçut  une  ré- 
ponse satisfaisante.  Du  moins  le  ton  de  la  lettre  paraît  ne  pas 
avoir  dû  comporter  d'autre  réplique  que  l'envoi  des  boîtes  de 
la  monnaie. 

Après  Pâques  i3qo',  Charles  VI  nomma  au  gouvernement 
du  Languedoc  Pierre  de  Chevreuse,  déjà  membre  du  conseil, 
absolument  dévoué  aux  conseillers  du  roi.  Charles  VI  fit  en 
même  temps  signifier  au  duc  de  Berry  qu'il  était  relevé  de  ses 
fonctions  dans  le  Midi  et  lui  fit  porter  ses  lettres  de  révocation 
parle  sire  de  Harpedenne,  neveu  de  Clisson.  Le  duc,  furieux, 
accusa  avec  raison  Clisson,  surtout  Bureau  de  la  Rivière  et 
Jean  le  Mercier,  d'être  les  auteurs  de  la  mesure  qui  le  frappait2. 
Toutefois  sa  mauvaise  volonté  était  alors  impuissante,  Jean  le 
Mercier  se  sentant  fortement  soutenu  par  le  duc  de  Touraine, 
auquel,  d'ailleurs,  il  rendait  depuis  longtemps  des  services. 
Ainsi,  le  10  avril,  il  assista  au  conseil  de  ce  prince  à  Saint- 
Germain-en-LayeJ;  le  lendemain  celui-ci  donna  ordre  de  rendre 
à  son  conseiller  et  chambellan,  Jean  le  Mercier,  une  somme 
de  1,000  francs  qu'il  lui  avait  prêtée '.  Jean  le  Mercier  donna 
quittance  le  3  août5. 

A  cette  époque,  les  Génois,  profondément  troublés  dans 
leur  commerce  par  les  Arabes  de  la  ville  d'Afrique 6,  députèrent 
à  Paris,  afin  d'implorer  du  secours.  Aussitôt  on  décida  d'en- 
voyer le  duc  de  Bourbon  avec  quinze  cents  lances  pour  entre- 
prendre, de  concert  avec  les  Génois,  le  siège  de  ce  nid  de 
pirates.   Plusieurs    seigneurs    voulurent    se  joindre   au   duc; 

Celte   année-la,    Pâques    tomba    le  la  collection  de  M.  Jarry,  d'Orléans  (titres 

3  avril.  relatifs  a  Louis  d'Orléans). 

Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys ,  "  Pièces  justificatives ,  n°  XCIII. 

t.  I,p.  6A7.  5   Pièces  justificatives,  n°  XCIV. 

Bibl.nat.,Piècesoriginales,vol.2i5a,  "  El-Mediah,  près   Tunis,    ville  rasée 

dossier  Orléans,  n"  92,  et  une  pièce  de  par  Cliarles-Quint. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  137 

parmi  eux  étaient:  le  comte  d'Eu,  le  sire  d'Albret,le  comte  d'Har- 
court,le  sire  de  Coucy,  Jean  de  Vienne1,  enfin  d'autres  encore, 
dont  les  noms  ont  été  conservés,  et  à  qui  Charles  VI  fit  divers 
dons  en  argent.  Nous  citerons  :  Regnault  de  Nantouillet,  Jean 
de  Soisv,  Perrinet  de  Garencières,  Raoul  du  Bochet,  Guillaume 
de   Tignonville,  Alain  de  Mauny,  le  seigneur  de  la  Roche- 
Guyon,  Robert  de  Hangest,  le  fils  de  Philippe  des  Essarts,  etc.  '. 
Quant  aux  pourparlers  qui  continuaient  avec  l'Angleterre, 
ils  ne  devaient   amener  un  résultat  que  quelques  mois  plus 
tard;  néanmoins  le  roi  envoya  Jean  le  Mercier  négocier  avec 
les  Anglais.  Celui-ci  se  mit  en  route,  malgré  «  ses  maladies  qu'il 
a  souvent»,  accompagné  de  quelques  membres  du  conseil.  Il 
était  tellement  souffrant  à  ce  moment  qu'il  alla  à  Boulogne  en 
litière,  car  «  bonnement  ne  povoit  chevauchier  »,  et  qu'il  dut  se 
faire  accompagner  de  médecins.  Les  conférences  n'ayant  point 
encore  abouti,  Jean  le  Mercier  revint  au  commencement  du 
mois  d'août3.  Charles  VI,  satisfait  de  cette  nouvelle  preuve  du 
dévouement  de  son  conseiller  qui,  dans  l'état  de  santé  déplo- 
rable où  il  était,  n'avait  pas  hésité  à  entreprendre  un  voyage  si 
pénible,  lui  donna,  le  1  1  août,  4,ooo  francs  d'or,  pour  l'indem- 
niser de  ses  dépenses  et  l'aider,  de  plus,  à  payer  «  cerlains  ou- 
vrages en  son  hostel   à  Paris  \  lesquelz  lui  ont  grandement 
cousté  » ,  ouvrages  entrepris  par  «  commandement,  voulenté  et 

1   Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys ,         très  voisin  de  celui  de  Clisson  qui  rtr.il 
t.  f,  n.  648  à  (552.  on  le  sait,  rue  du  Chaume  (aujourd'l 


2  Bibl.  nal.,  F'  franc,,  20690,  n°  68.  rue  des  Archives).  Jean  le  Mercier  possédait 

3  Puisqu'il  était  à  Paris  le  3  août  (Pièces  cette  maison  dès  avant  1089.  On  a  vu 
justificatives,  n°  XCIV).  que  sa  paroisse  était  Saint-Jean-en-Grève. 

4  L'hôtel  où  se  faisaient  ces  travaux  (Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  a6o3l,  pièce 
était  situe  rue  de  Paradis  (aujourd'hui  rue  n°  33o3.  )  L'hôtel  de  Jean  le  Mercier  passa 
des  Francs-Bourgeois),  entre  la  chapelle  à  Gauthier  de  Hongreford  vers  i43o  (Bibl. 
de  Braque  (au  coin  de  la  rue  des  Archives)  de  Bouen ,  f'  Leber,  extraitsde  la  Chambre 
et  la  rue  Vieille  du  Temple;  il  était  donc  des  comptes,  vol.  xn,  fol  58  r°). 

Sav.  ÉTOANG.  Il"  série,  t.  VI,  ■>'  partie.  18 


■ 


138     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

ordenance»  du  roi  '.  Jean  le  Mercier  donna  quittance  de  cette 
somme  le  i5  août2. 

Peu  après,  le  roi  d'Angleterre  donna  de  grandes  fêtes  à 
Londres.  Parmi  les  chevaliers  qui  s'y  rendirent,  l'un  des  plus 
brillants  fut  le  comte  d'Ostrevant,  gendre  du  duc  rie  Bourgogne 
et  fils  du  comte  de  Hainaut.  On  lui  offrit  l'ordre  de  la  Jarre- 
tière, qu'il  accepta.  A  cette  nouvelle,  Charles  VI,  d'accord  avec 
son  conseil,  le  somma  de  venir  faire  hommage  de  sa  terre  à 
Paris,  sous  peine  de  se  la  voir  confisquer.  Le  jeune  comte 
obéit,  «  autrement  on  euist  eu  la  guerre  enHaynnau  toute  preste; 
et  y  rendoient  très  grant  peine  pour  l'avoir,  le  sire  de  Coucv  et 
messire  Olivier  de  Clichon;  mais  messire  Jehan  le  Merchier  et 
le  sire  de  la  Piiviere  la  brisoient  ce  qu'ils  povoient  » 3.  On  re- 
connaît aisément,  à  ce  trait,  la  sagesse  et  le  sang-froid  des  deux 
premiers  conseillers  du  roi. 

Quelques  jours  avant  le  icr  octobre,  Jean  le  Mercier  envoya 
Hegnaut  de  Pontfavergier  présenter  de  sa  part  «  une  couple  de 
lévriers  »  au  duc  de  Touraine.  Le  duc  donna  à  Régnant  une 
gratification  de  10  francs''.  Puis,  le  1 2 ,  le  jeune  prince  donna 
à  Jean  le  Mercier  une  somme  de  100  francs  d'or,  prix  d'une 
robe  pour  sa  livrée  de  l'année  courante.  Jean  le  Mercier  donna 
quittance  de  celte  somme  à  Jean  Poulain,  garde  des  finances 
du  duc,  le  16  octobre5. 

'   Pièces     justificatives,     n"    XCV     et  liste,  n°  129,  rôle  Je  la  dépense  du  duc 

XCVI.  de  Touraine,  en  juillet  i38a). 

3  Pièces  justificatives,  n"  XGVII.  5  Pièces  justificatives ,  n"  XQX ,  et  col- 

3  Froissart,  éd.  Kcivynde  Lettenliove,  leetion  de  M.  Jarry,  d'Orléans.  Le  i4  no- 

t.  XIV,  p.  266  à  '269.  vembre    i3go,   le  duc  donna   à  Jean    le 

1  Pièces  justificatives,    n"   XGVII  I.  —  Mercier  des  lettres  de  reconnaissance  pour 

Déjà  l'année    précédente    (juillet    i38g),  une  somme   de   3oo  francs,  que  celui-ci 

Jean   le    Mercier  avait    l'ait    don  au  jeune  lui    avait,    quelque     temps     auparavant, 

prince  de  deux  «espagnoz»  [Collections  de  remise  à  Beauvaïs  (I-..  Delisle,   Les  collec- 

Bastard  d'Estang,  inventaire,  par  M.  De-  tions  de  Bastard  d'Estang,  page  1/16).  Or 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         139 

Cependant  les  chevaliers  qui  avaient  été  en  Barbarie  revin- 
rent vers  la  fin  de  novembre,  après  une  campagne  glorieuse 
mais  difficile.  Leurs  récits  intéressaient  vivement  le  roi  et  le 
duc  de  Tonraine,  qui  ne  rêvaient  plus  que  croisades.  Afin  de 
tourner  leurs  vues  belliqueuses  sur  un  pays  d'accès  plus  facile 
et  de  les  faire  aboutira  quelque  chose  de  plus  pratique,  Jean 
le  Mercier  et  Bureau  de  la  Rivière  suggérèrent  à  leur  jeune 
maître  l'idée  d'une  guerre  contre  le  pape  Boniface,  la  France 
étant  alors  dans  l'obédience  de  Clément  d'Avignon.  Charles  VI 
approuva  complètement  cette  proposition,  et  l'ouverture  de  la 
campagne  fut  fixée  au  mois  de  mars  1  3q  i  ;  en  même  temps,  il 
fit  écrire  au  duc  de  Bretagne  de  venir  le  trouver,  à  cette  date, 
avec  deux  mille  lances,  de  façon  à  être  toujours  en  mesure  de  le 
surveiller.  Le  duc  de  Bretagne,  tout  en  donnant  une  réponse 
satisfaisante,  fit  entendre  que  «  de  tout  ce  que  ils  ont  proposé  et 
proposent,  il  n'en  sera  rien  ». 

Est-ce  par  reconnaissance  envers  Jean  le  Mercier  de  la  per- 
spective de  la  conquête  de  l'Italie,  que  celui-ci  lui  avait  fait  entre- 
voir, ou  pour  d'autres  motifs,  toujours  est-il  que  Charles  VI 
lui  donna,  le  10  décembre,  la  somme  de  2,000  francs  d'or1. 


Jean  le  Mercier  était  passé  par  Beauvais 
à  son  retour  de  Picardie  ,  où  il  avait  négocié 
avec  les  Anglais  (voir  plus  haut,  p.  107). 
C'est  donc  alors  qu'il  prêta  de  l'argent  au 
duc  de  Touraine.  Ceci  ressort  d'une  pièce 
qui  permet  de  constater,  le  1"  novembre, 
la  présence  de  Jean  le  Mercier  au  conseil 
du  duc  de  Touraine  à  Beauvais  (Bibl.  nat. , 
cabinet  des  titres,  supplément  chronolo- 
gique  aux  Pièces  originales).  Auparavant 
Jean  le  Mercier  avait  séjourné  à  Vernon , 
tout  à  fait  à  la  fin  d'octobre,  ainsi  que  le 
montre  cet  extrait  :  «  Ledit  trésorier  pour 
viijours  qu'il  a  vacqués  en  alant  de  Paris 


à  Vernon,  par  devers  messeigneurs  le  vi- 
conte  de  Melun,  Jehan  le  Mercier  et  sire 
Jeban  le  Flamcnt,  qui  là  estoient,  auquel 
lieu  les  dessusdiz  l'avoient  mandé,  pour 
certaines  besongnes  louchans  le  fait  de  son 
office,  et  retournant  à  Paris,  c'est  assavoir 
du  xxmiejour  d'otembre  mccciiii"  et  dix 
qu'il party  de  Paris,  jusques  au  pénultième 
jour  dudit  moiz  tout  inclus,  qu'il  fu  re- 
tourné, à  cause  desesdizgaigesde  nrifians 
par  jour.  .  .  xxvm  1.  t.»  (Bibl.  nat.  P' 
franc. ,  4482 ,  p.  270,  compte  d'Arnoul 
Boucher,  trésorier  des  guerres). 

'   Pièces  justificatives,  n°  CI.  Le  i3dé- 


1  ÏO    AC  vDÉUIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

On  voit  que  l'administration  de  Jean  le  Mercier  plaisait  à  son 
jeune  maître.  Le  duc  de  Touraine  était  aussi  fort  attaché  au 
vieux  serviteur  de  son  père;  il  lui  témoignait  encore  son  affec- 
tion, en  lui  accordant,  le  2  février,  une  somme  de  1,000  livres, 
«pour  considération  des  services  qu'il  nous  fait  chascun  jour 
et  espérons  que  face  ancore.  .  .  »  '.  Jean  le  Mercier  en  donna 
quittance  le  6  mars  suivant".  Enfin,  le  21  mars,  Louis  donna 
à  Regnaut  de  Roye,  son  chambellan,  4oo  francs  d'or  que  ce 
dernier  devait  à  Jean  le  Mercier3;  c'était  assurément  la  plus 
délicate  façon  de  faire  un  don  à  Jean  le  Mercier,  qui  ne  comp- 
tait peut-être  guère  être  remboursé. 

Au  commencement  de  février,  le  roi  d'Angleterre  avait  en- 
voyé inopinément  a  Paris  une  ambassade,  à  la  tète  de  laquelle 
était  Thomas  Percy;  elle  se  logea  rue  «Croix  ou  Tiroy.  à 
l'hostel  et  enseigne  du  Chastel-Festu  »  \  Toute  la  cour  était 
alors  à  Paris.  Le  lendemain  de  leur  arrivée,  vers  neuf  heures, 
les  ambassadeurs  s'en  allèrent  au  Louvre,  où  le  roi  les  atten- 
dait, entouré  de  son  frère,  de  ses  oncles  et  d'un  grand  nombre 
de  seigneurs;  il  envoya  pour  les  recevoir  à  l'entrée  du  Palais, 
Bureau  de  la  Rivière,  Jean  le  Mercier  et  quelques  autres  grands 
personnages.  Les  ambassadeurs  exposèrent  alors  le  désir  qu'a- 
vait leur  maître  de  conclure  une  paix  durable;  le  roi  répondit 
dans  le  même  sens.  Enfin,  pendant  les  six  jours  que  les  Anglais 

cembre  1390,  Jean  le  Mercier  assistait,  à  collectiou  dite  Histoire  générale  de  Pans, 

Paris,  à  l'expédition  de  lettres  en  faveurdu  publiée  par  la  ville  de  Paris) ,  une  discus- 

comte  de  Tancarville  (Bibl.   nal. ,  Pièces  sion  approfondie  sur  le  nom  de  cet  hôtel, 

originales,  vol.  1917,  fol.  290  v°).  N'est-d   pas  plus  vraisemblable  de  croire 

'  Pièces  justificatives,  n*  Cil.  que  c'était  le  nom  d'un  primitif  proprié- 
Pièces  justificatives ,  11°  LUI.  taire?  Ainsi  on  constate,  par  une  quittance 
Bibliothèque  11.1t.,  Pièces  originales  du  21  octobre  i33g,  l'existence  d'un  cer- 
»ol.  2  584,  dossier  b-jàdb,  n°  n.  tain    FL>nriet  de  Chasteaufestu,  de  la   vi- 

1  On  peut  voir  dans  la  Topographie  de  comté  de  Paris  (Bibl.  nat. ,  Titres  scellés 

r,tiiiicn  Paris,  de  Berty  (t.   I ,  p.   5  de  la  de  Claiianibault ,  vol.  29,  fol.  2167.  n"/i). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  1  h  I 

passèrent  à  Paris,  il  fut  convenu  que  vers  le  milieu  du  mois 
rie  mars  de  Tannée  suivante,  le  roi,  son  frère,  ses  oncles  et 
son  souverain  conseil  seraient  à  Amiens  l. 

Sur  ces  entrefaites,  le  duc  de  Touraine  ayant  eu,  dons  une 
affaire  galante,  à  se  plaindre,  avec  assez  de  raison,  de  l'indis- 
crétion de  Pierre  de  Craon2,  obtint  du  roi  son  frère  que  celui- 
ci  le  fît  chasser  de  son  hôtel;  Bureau  de  la  Rivière  et  Jean  le 
Mercier  furent  chargés,  de  la  part  du*  roi,  de  notifier  an  cou- 
pable «que  on  n'avoit  plus  que  faire  de  son  servie  en  l'ostel 
du  Rov,  et  que  il  quesit  ailleurs  son  mieulx  ».  Même  ordre  lui 
fut  transmis  de  la  part  du  duc  de  Touraine,  par  Jean  de  Beuil 
et  le  sire  d'Arbauls,  sénéchal  de  Touraine.  Expulsé  de  l'hôtel 
royal,  de  l'hôtel  de  Touraine,  de  l'hôtel  de  Naples  et  de  Jéru- 
salem, Pierre  de  Craon,  cousin  du  duc  de  Bretagne,  se  réfugia 
auprès  de  ce  prince,  qui  lui  dit:  «  Beau  cousin,  confortés  vous; 
car  tout  ce  vous  a  brassé  Clichon»,  tant  sa  haine  contre  le 
connétable  l'aveuglait. 

Vers  le  milieu  de  mai3,  Jean  le  Mercier  alla  avec  le  chan- 
celier et  les  autres  membres  du  conseil  à  Mantes  et  à  (iisors, 
retrouver  le  roi  qui  était  probablement  aile  chasser;  puis  il 
alla  à  Rouen,  où  il  était  le  20  mai.  Là,  le  conseil  de  ville  vint 
le  prier  d'employer  son  crédit  pour  obtenir  la  continuation 

'  Froissart,  éd.  Kervyn  de-  Lettenbove,  en  la  Chambre  des  comptes,  à  la  prest  ition 

l.  XIV,  p.  280  a  -kjo.  de  serment  de  maitre  Michel  du  Sablon, 

-  On    l'accusait   aussi  d'avoir,   lois  de  «gênerai des monnoyes  «(Bibl.nat., extraits 

l'expédition  du  duc  d'Anjou,  détourne  de  de  la  Chambre  des  comptes,  tu'  Ir. , 
l'argent  qu'il  devait  porter  à  ce  prince  et    ■      a836,fol.6  r°). —  Le  6  avril  i  3(j  1 ,  Guille- 

d'avoir  été  ainsi  la  cause  de  sa  mort.  Le  mette  le  Mercier,  fille  du  premier  mariage 

Journal  de  Jean  le  Fèvre,  évêtjue  de  Chartres,  de  Jean  le  Mercier  et    récemment   deve- 

montre  ce  qu'en  pensait    son   rédacteur.  nue  veuve  de  .Lan   de  Chepoy,  reçut  de 

Pierre  de  Craon  avait  reçu  des  lettres  de  Charles  VI  2,000  francs  d'or,  à  l'occasion 

rémission  le  .S  mars  i3<So  (n.  st.)  (Arch.  et  en  accroissement  du  prochain  mariage 

nat,  JJ  u6,  fol.  97  r"  et  v°).  de  sa  fille  (  Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clai- 

3  L"   i"  avril,  Jean  le  Mercier  assista,  rambault,  vol.  3i,  fol.  a3i  î,  n°  3) 


142    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

des  aides  de  la  ville,  et  il  fut  délibéré  qu'on  lui  présenterait 
deux  gros  «  lus  » l  et  deux  carpes,  et  qu'on  lui  donnerait  chaque 
jour,  tant  qu'il  resterait  à  Rouen,  six  «  juistes  »  de  vin'2  pour  son 
dîner,  el  quatre  pour  son  souper3. 

De  Rouen,  Jean  le  Mercier  alla  à  Harfleur,  «  veoir  et  visiter 
un  hable  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  y  a  ordené  estre 
fait».  De  ce  chef,  Jean  le  Mercier  toucha,  comme  indemnité 
de  voyage,  une  somme  de  1 43  francs  d'or  pour  dix-huit  jours 
d'absence  ''.  Il  n'est  pas  vraisemblable  que  le  roi  soit  allé  à  Har- 
fleur; mais  le  duc  de  Touraine  y  était  alors  avec.  Jean  le  Mer- 
cier, et  celui-ci  semble  lui  avoir  servi  de  trésorier  pendant  ce 
temps;  car  c'est  de  sa  main  que  le  duc  reçut  l'argent  qu'il  dé- 
pensa, sans  vouloir  «  les  parties  cy  estre  déclarées  »  et  pour  cause5. 

C'est  au  mois  de  juin  que  se  place  le  récit  d'une  affaire  des 
plus  fâcheuses  pour  Jean  le  Mercier.  Une  femme  appelée  Co- 
lette la  Buquette  se  présenta  à  l'hôtel  de  la  rue  de  Paradis, 
tenant  à  la  main  un  enfant,  au  bras  duquel  était  attaché  un 
écriteau  portant  ces  mots  :  «  Cest  enfant  est  filz  messire  Jehan  le 
Mercier,  sire  de  Novion.  »  Les  domestiques  de  Jean  le  Mercier  la 
mirent  à  la  porte,  puis  on  la  conduisit  au  Châtelet,  où  on  l'en- 
ferma. Là,  elle  fut  interrogée  une  première  fo; s  le  lundi  26  juin. 
Elle  déclara  que  «  environ  sept  ans  a  »,  elle  avait  eu  des  rap- 
ports avec  Jean  le  Mercier,  alors  de  passage  à  Caudebec,  et  logé 
à  l'hôtel  «  où  pend  l'enseigne  de  l'espée  »  ;  que  de  ces  rapports 
était  né  un  fils,  qu'elle  avait  élevé  comme  elle  avait  pu;  enfin, 

1   Brochets.  Voir  Glossaire  de  La  L'urne  4   Pièces  justificatives,  n°  CIV. 

de  Sainte-Palaye,  éd.  Favre,t.  VII, p.  206.  5  Pièces  justificatives,  n°  CV.  Jean  te 

-  Sur  le  mol  «juiste»,  voir  le  Glossaire  Mercier  était  de  retour  à  Paris  le  3  juin, 

de  La  Curne  de  Sainte-Palaye ,  éd.  Favre,  date  où  il  est  mentionné  comme  présent . 

t.  VII ,  p.  1 2/1 ,  colonne  2  ,  au  mol  «  juste  k  ».  dans  l'ordonnance  concernant  le  Châtelet 

3  Revue  de  Rouen  et  de  la   Normandie,  de  Paris  [Recueil  des  Ordonnances,  t.  VII, 

i8i5,  1"  semestre  ,  p.  i44-  p.  785). 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  143 


qu'étant  à  bout  de  ressources,  elle  était  venue  à  Paris,  et  après 
une  attente  de  huit  jours,  était  allée  trouver,  à  l'hôtel  de  Nou- 
vion ,  Jean  Remoire,  chapelain  de  Jean  le  Mercier,  en  le  priant  de 
demander  à  son  maître  quelques  secours  pour  elle.  Après  cet 
interrogatoire,  maître  Jean  Truquan ,  lieutenant  du  prévôt,  et 
Martin  Double,  avocat  au  Châtelet,  furent  chargés  par  le  prévôt 
d'aller  interroger  Jean  le  Mercier  chez  lui.  Le  même  jour,  ces 
deux  personnages  remplirent  leur  mission  et  exposèrent  au 
plaignant  les  dires  de  Colette. 

Le  lendemain,  ils  retournèrent  à  l'hôtel  de  Nouvion  pour  in- 
terroger le  plaignant.  Il  leur  dit  qu'il  se  rappelait  bien  qu'en- 
viron huit  ou  neuf  ans  auparavant  et  avant  son  second  ma- 
riage, il  avait,  en  effet,  logé  à  l'hôtel  de  l'Epée  à  Caudebec, 
et  qu'alors  étant  veuf,  «  il  ot  compaignie  charilele  une  fois  seu- 
lement à  une  jeune  fille,  lors  chamberière  et  demourant  en 
icellui  hostel  »,  mais  que,  depuis  sept  ans  passés,  il  n'était  plus 
passé  à  Caudebec.  «Dit  avec  ce,  qu'il  vouldroit  qu'il  lui  cust 
cousté  deux  cens  livres  de  rente  et  il  feust  adcertené  que  le  fdz 
d'icelle  femme  feust  sien».  Il  ajouta  que  durant  son  deuxième 
mariage,  il  n'avait  fait  aucune  infidélité  à  sa  femme;  que, 
d'ailleurs,  si  elle  avait  eu  cet  enfant  de  lui,  Colette  la  Buquette 
n'aurait  pas  attendu  jusqu'à  ce  jour  pour  réclamer  une  pen- 
sion. Bref,  il  demanda  qu'on  punît  sévèrement  cette  femme, 
et  «  requeroit  instamment,  que  l'on sceust qui avoit  induit  icelle 
femme  à  dire  et  depposer  contre  lui  les  choses  dessus  dittes  ». 

Le  jour  suivant,  mercredi,  après  le  rapport  des  deux  per- 
sonnages chargés  de  recueillir  la  déposition  de  Jean  le  Mercier, 
le  prévôt  fit  comparaître  de  nouveau  Colette  la  Buquette. 
Celle-ci  maintint  que  les  relations  avaient  existé  sept  ans  seu- 
lement auparavant.  Mais  elle  avoua  avoir  eu  une  vie  fort  peu 
régulière  et  ne  pas  savoir  si  c'était  Jean  le  Mercier  qui  l'avait 


1M  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
rendue  grosse;  que  d'ailleurs,  trouvant  que  l'enfant  ressemblai! 
au  seigneur  de  Nouvion,  elle  le  lui  avait  attribué.  Après  deux 
entrevues  assez  orageuses  avec  lui,  elle  était  allée  trouver  le 
prévôt  des  marchands,  sachant  qu'il  «  cstoit  bien  afin  du  sire  de 
Nouvion  »  '  el  l'avait  prié  d'intercéder  pour  die  auprès  de  Jean  le 
Mercier.  Celui-ci  avait  répondu  qu'il  voulait  n'en  plus  entendre 
parler.  Elle  ajouta  que  c'était  alors  qu'elle  avait  mené  à  l'hôtel 
de  Nouvion  l'enfant,  portant  l'écriteau  attaché  a  sa  manche. 

Après  l'enquête,  on  en  vint  au  jugement.  Les  juges,  consi- 
dérant l'«  estât  d'icelle  prisonnière,  qui  est  femme  de  dissolue 
vie  et  mauvaise.  .  .  ,  les  paroles  injurieuses  et  diffamatoires  par 
elle  dites  de  la  personne  dudit  sire  de  Nouvion,  qui  est  sei- 
gneur de  tel  estât  que  chascun  scet  et  du  grant  conseil  du 
Roy  »,  que  Colette  n'avait  eu  pour  but  que  d'extorquer  de  l'ar- 
gent, «  et  que  en  ce  pourrait  advenir  très  grant  descort  et  se- 
paracion  de  mariage  entre  icellui  sire  de  Nouvion  et  madame  sa 
femme,  qu'il  a  de  présent  »,  les  juges  donc  condamnèrent  Co- 
lette la  Buquette  à  être  «  tournée  ou  pillory  et  banye  à  tousjours 
de  la  ville,  viconté  el  prevosté  de  Paris,  sur  peine  d'estre  en- 
fouye  toute  vive».  Le  jugement,  assez  lestement  mené,  fut 
exécuté  le  ier  juillet". 

Il  y  a,  dans  cette  affaire,  un  point  à  retenir:  Jean  le  Mercier 
soutenait  qu'il  y  avait  huit  ou  neuf  ans  qu'il  avait  connu  Colette 
la  Buquette;  celle-ci  alléguait  une  date  plus  récente,  sept  ans. 
Dans  le  premier  cas,  il  faudrait  prendre  comme  date  1  383  ou 

'   On  a  vu  plus  haut  que  clans  sa  chro-  13S9-1392   ,   publié  pour   la  Société  des 

nique  de  Charles VI,  Jean  Jouvenel,  fils  du  Bibliophiles  français,  par  M.  Duplès-Agier 

prévôt,  disait  que  son  père  avait  épousé  la  (volume  II.  pages  119  à  i3o).  Ce  procès, 

nièce  de  Jean  le  Mercier.  I!  n'a  pas  été  pos-  qui  parait  avoir  été  conduit  assez  discré- 

muIc,  nous  l'avons  déjà  dit,  de  déterminer  (fuient,  a  été  publié  en  entier  par  M.  Du- 

lepointde  contact  dis  deux  familles.  plès  Agier,  qui    \    a  joint  des  notes   inte 

Registre  criminel  du  Châlelet  de  Pans  ressantes. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         145 

i384;  dans  le  deuxième,  i385.  L'intérêt  de  Jean  le  Mercier, 
qui  paraissait  craindre  une  scène  de  sa  femme  ou  même  une 
séparation  de  corps,  était  de  soutenir  que  cette  affaire  galante 
avait  eu  lieu  antérieurement  à  la  fin  de  janvier  i  38/»  (n.  st.), 
date  où  l'on  a  vu  qu'il  s'était  remarié,  et,  par  conséquent, 
pendant  son  veuvage,  comme  il  le  dit  lui-même;  sa  femme  ne 
pouvait,  en  vérité,  se  plaindre  des  légèretés  de  son  mari  avant 
le  mariage,  étant  donné  surtout  le  goût  bien  connu  du  sei- 
gneur de  Nouvion  pour  la  compagnie  des  dames1.  On  con- 
state que  le  témoignage  de  Colette  la  Buquette,  qui  a  varié 
sur  quelques  points,  a  été  fixe  sur  celui-ci:  elle  maintint  tou- 
jours que  Jean  le  Mercier  l'avait  connue  en  1 385,  c'est-à-dire 
un  an  après  son  mariage.  Or,  cette  année-là  même  (  1 3 8 5  ) , 
Jean  le  Mercier  fit  deux  voyages  en  Normandie,  comme  on  l'a 
dit  plus  haut  :  le  premier  en  juin  et  juillet,  le  deuxième  à  la 
fin  d'août.  Aussi,  quoique  Colette  la  Buquette  fût  «femme  de 
dissolue  vie  et  mauvaise»,  le  doute  est  possible  entre  l'affir- 
mation de  Jean  le  Mercier,  qui,  cette  fois  peut-être,  passa  à 
côté  de  la  vérité,  et  celle  de  cette  femme.  Il  est  vrai  qu'il  y 
allait  d'une   séparation   de  corps,  qui  n'eût  pas  manqué  de 
faire  un  gros  scandale,  et  on  comprend  aisément  qu'on  ait 
cherché  à  éviter  à  l'un  des  premiers  personnages  de  l'Etat  une 
aussi  désagréable  aventure2. 

Cependant  les  contestations  ne  cessaient  pas  avec  la  Bre- 

1  Chronique  des  quatre  premiers  Valois ,  vol.  2129,  dossier  48371,  pièce  n"  2).  — 
p.  277.  En  ce  même  mois  d'octobre,  Jean  le  Mer- 

2  Le  10  octobre,  le  duc  de  Touraine  cier  assista  à  l'expédition  de  lettres  par 
donna  à  Jean  le  Mercier  100  francs  d'or,  lesquelles  Charles  VI  acheta  à  Olivier  du 
pour  sa  livrée  de  cette  présente  année  Guesclin,  frère  de  Bertrand  du  Guesclin, 
(Pièces  justificatives,  n"  CVIII).  Jean  le  le  comté  de  Longueville,  sous  réserve  d'un 
Mercier  donna  quittance  de  cette  somme  droit  d'usufruit  en  faveur  du  vendeur  (Bi- 
le 1 5  décembre.  Le  mandement  du  duc  a  bliothèque  nationale,  Pièces  originales, 
été  conservé  (Bibl.  nat..  Pièces  originales,  vol.  1917,  fol.  296  r°). 

Sav.  Étrang.  IIe  série,  t.  VI ,  2'  partie.  1 9 

UIPIUUERII 


146    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

tagne.  Afin  d'essayer  d'y  mettre  un  terme,  il  fut  résolu,  sur  le 
conseil  de  Bureau  de  la  Piivière  et  de  Jean  le  Mercier,  qui, 
sans  cesse  aux  côtés  du  roi,  gouvernaient  la  cour  et  réglaient  à 
leur  gré  les  difficultés1,  que  Charles  VI  se  rendrait  jusqu'à  Tours 
avec  son  frère,  ses  oncles  et  son  conseil,  et  que  là  il  recevrait 
le  duc  de  Bretagne.  Jean  le  Mercier  accompagna  son  maître  à 
Orléans,  puis  à  Tours;  ensuite,  voyant  que  le  duc  de  Bretagne 
tardait  à  venir  (il  fit  attendre  son  suzerain  pendant  quinze 
jours) ,  Jean  le  Mercier  revint  à  Paris,  où  il  était  le  3  novembre2. 
Il  est  probable  que,  le  27  novembre,  il  était  de  nouveau  à  Tours, 
où  le  duc  de  Touraine  lui  donnait  1,000  francs  d'or5.  Mais  le 
8  décembre,  il  était  à  Paris4. 

Ainsi,  il  est  à  peu  près  certain  que  Jean  le  Mercier  retourna 
à  Tours  après  le  3  novembre,  et  en  repartit  après  le  27  no- 
vembre. Le  23,  il  devait  être  à  Tours,  où  il  recevait  du  roi 
2,000  francs  d'or,  dont  il  donna  quittance  le  12  janvier  13925. 
C'est  apparemment  vers  cette  date  qu'il  tira  du  Trésor  des 
chartes  quelques  documents  «pour  les  exprès  affaires  du 
Roy»6. 

1   Chronique  du  religieux  de  Saint-Denys,  vol.  2 1 5a  ,  n"  1 56).  Jean  le  Mercier  donna 

i.  1.  p.  722.  —  C'est  à  cette  époque  que  quittance  le  8  janvier  i3ç)2  (Pièces  justi- 

r  rapporte  l'extrait  suivant  :  «Gilet  de  la  ficatives,  n°  CX). 

Halle,  chevaucheur,  pour  avoir  porté  des  le  4  Pièces   justificatives,   n"   CVIII.    Le 

;i"  jour  de  novembre  cccuii"  et  onze,  de  1 5  décembre  1 3 rj i ,  Jean  le  Mercier  donna 

Lizieux  à  Paris,  lettres  closes  de  Maillet  quittance  à  Jean  Poulain,  pour  la  robe  que 

Mansois,  clerc  audit  trésorier  (des  guerres  ce  prince  lui  donnait  pour  l'année  cou- 

Arnoul  Bouclier),  adreçans  à  monseigneur  rante  (Pièces  justificatives,  n°  CIX). 
de  Noviant  et  audit  trésorier,  par  sa  quit-  6  Pièces  justificatives,  n°  CXI.  La  du- 

tanec  donnée  xi' jour  dudit  mois  de  no-  chesse    de    Touraine,    à    l'occasion    des 

vembre,.  .  .  vi  frans,  valent  vil.  t.  s  (Bibl.  étrennes  de  l'année  i3o,2  (n.  st.),  donna 

nal. ,  f'  franc. ,  4482  ,  p.  32 1,  compte  d'Ar-  à  madame  de  Noviant  «  un  annel  de  blanc 

noul  Boucher,  trésorier  des  guerres).  csmaillié  à  un  rubi  du  pris  de  l  frans  i. 
Pi  ces  justificatives,  n"  CVI.  6  Bibl.  de  Rouen,  f*  Leber,  Extraits  de 

1  Pièces  justificatives,  n°  CVII  et  compte  la  Chambre  des  comptes,  copiés  par  Mé- 

de  Poulain  (Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  nant,  t.  XIII,  fol.  i  17  \°. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  147 
Les  négociations  durèrent  bien  trois  mois  :  le  duc  de  Bre- 
tagne se  montrait  intraitable;  Froissart  prétend  que  Charles  VI 
n'était  pas  maître  de  son  conseil,  où  régnaient  Jean  le  Mercier, 
Olivier  de  Clisson,  Le  Bègue  de  Villaines  et  Montagu  l.  De  fait, 
en  haine  de  ces  personnages,  dès  que  ceux-ci  émettaient  un 
avis,  les  ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne  soutenaient  l'opinion 
contraire2. 

Pendant  qu'on  discutait  avec  le  duc  de  Bretagne3,  des  en- 
voyés du  roi  d'Angleterre  vinrent  savoir  si,  comme  il  avait  été 
convenu,  le  roi  avait  toujours  l'intention  de  se  rendre  à  Amiens 
vers  la  mi-mars.  Sur  une  réponse  affirmative,  ils  se  retirèrent. 
En  conséquence,  vers  le  milieu  du  carême  de  1892,  se  réu- 
nirent à  Amiens:  du  côté  des  Anglais,  les  ducs  de  Lancastre  et 
d'York  avec  tout  le  conseil  d'Angleterre;  du  côté  de  la  France, 
le  roi,  son  frère,  les  ducs  ses  oncles".  On  a  la  preuve  de  la 
présence  de  Jean  le  Mercier  à  Amiens,  depuis  au  moins  le 
3o  mars5.  Il  fut  convenu  que  les  négociateurs  anglais  soumet- 
traient au  Parlement  les  propositions  suivantes:  possession  par 
les  Anglais  des  places  qu'ils  tenaient  en  Aquitaine,  plus  neuf 
évêchés  «quittes,  et  délivrés  et  sans  ressort»;  enfin  payement 


1  Bureau  de  la  Rivière  était  à  Toulouse 
pour  la  succession  de  Foix.  Cette  affaire 
l'ut  réglée  le  i5  décembre  i3gi  en  laveur 
du  sire  de  Caslelbon. 

3  Froissait,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove, 
t.  XIV,  p.  364- 

3  II  Tut  enfin  décidé  que  son  fils  épou- 
serait une  fille  de  France  et  que  sa  fille 
serait  mariée  au  fils  de  Jean  de  Bretagne 
(héritier  des  prétentions  de  la  maison  de 
Blois)  et  de  la  fille  de  Clisson.  Jean  de  Bre- 
tagne dut  en  outre  renoncer  à  porter  les 
armes  de  Bretagne.  (Froissart,  éd.  Kervyn 
de  Lettenhove,  t.  XIV,  p.  366.) 


4  Le  duc  de  Bourgogne  fit  faire  à  «  Ca- 
sinlepaintredemourantà  Paris  »,  200  écus- 
sons  «  de  painture  »,  pour  désigner  les  hô- 
tels de  ses  gens  à  Amiens  (Archives  de  la 
Côte-d'Or,B  i486,  fol.  3or°). 

5  «  Ledit  Pierre  de  Breban,  pour  avoir 
porté  des  le  xxx° jour  de  mars  cccim"  et 
Xi,  lettres  closes  dudit  trésorier  adrecani» 
à  monseigneur  de  Noviant  et  à  Montagu ,  à 
Amiens,  par  sa  quittance  donnée  xxmi'jour 
d'avril  cccim"  et  douze  après  Pasques, 
. . .  un  frans  valent  mi  1.  t.  »  (Bibl.  nat. , 
id>  franc.,  448a  ,  p.  3a4,  compte  d'Arnoul 
Boucher,  trésorier  des  guerres). 

»9- 


148  ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
par  la  France  des  i  ,4 00,000  francs  restant  à  payer  de  la  rançon 
du  roi  Jean.  Eu  même  temps,  les  trêves  furent  prolongées  d'un 
an  '.  Jean  de  Chàteaumorant  et  Taupin  de  Ghantemelle2  furent 
chargés  d'accompagner  les  ambassadeurs  anglais  dans  leur  île, 
afin  de  rapporter  la  réponse  aux  propositions. 

Sur  ces  entrefaites3,  eut  lieu  l'attentat  de  Craon  contre 
Clisson  (i4  juin).  Le  roi,  très  ému  de  cet  audacieux  coup  de 
main,  ayant  appris  que  le  meurtrier  était  auprès  de  Jean  de 
Montfort  (ce  qui  était  chose  facile  à  deviner) ,  somma  ce  der- 
nier d'avoir  à  le  livrer.  Le  duc  de  Bretagne  ayant  feint  d'ignorer 
la  retraite  de  l'assassin,  le  duc  d'Orléans  et  le  conseil,  con- 
vaincus de  la  complicité  du  duc,  décidèrent  aisément  le  roi  à 
une  expédition  contre  lui.  Les  ducs  de  Bourgogne  et  de  Berry 
montraient  peu  d'empressement  pour  cette  campagne;  il  fallut, 
malgré  tout,  qu'ils  obéissent.  Parmi  les  personnages  qui  assis- 
tèrent à  la  séance  du  conseil  où  fut  décidée  l'expédition,  les 
plus  considérables  étaient,  outre  le  connétable,  Bureau  de  la 
Rivière  et  Jean  le  Mercier. 

Lorsque  les  ducs  virent  que  tout  était  décidé  sans  eux,  leur 

Elles  devaient  prendre  fin  à  la  Saint-  à  Paris.  Le  4  juin ,  il  donna  à  son  frère  le 

Jean-Baptiste.  duché  d'Orléans  en  échange  du  duché  d< 

Jean  de  Chanteruelle ,  dit  Taupin ,  chà-  Touraine  que  celui-ci  possédait  jusqu'alors, 

lelain  de  Gisors,  était,  dis  i38q,  seigneur  — A  cette  date  se  rapporte  encore  l'extrait 


le  la  Confist  et  de  Flavacourt  et  maître  suivant  :  «Jehan  Mansois ,  pour  avoir  porté 

d'hôtel    du    roi    (Bibl.   nat.,   Quittances,  lettres  closes  du  Koy  nostredit  seigneur,  de 

vol.  26022,  n"'  1008  et  1009;  vol.  26023,  tnesseigneurs  de  la  Rivière  et  de  Noviant, 

n"  1 3 5 5 ) .  Etienne  le  Marié,  vicomte  de  de  la  ville  de  Caen  aus  vicontes  et  rece- 

Gisors,  acheta  à  Jean  de  Chantemelle  une  veurs  de  Bayeux,  Coustances,  Avranches, 

maison,  sise   à  Gisors:   cette   acquisition  Vallongnes  etde  Saint-Sauveur-le-Viconte, 

tut  confirmée  par  Charles  VI,  le  20  no-  par  sa  quittance  donnée  le  pénultième  jour 

vembre     1092     (Arch.     nat.,     JJ     i43,  du  dit  mois  de  juing  ccemi"  et  xn...  un 

fol.  172  v°).  1.  t.  «  (Bibliothèque  nationale,  fonds  fran- 

Chailes  VI,   un  peu  avant,  avait  eu  çais,    n°  4482,    p.    82/1,    compte   d'Ar- 

une  attaque  de  lièvre  chaude;  on  le  mena  noul   Boucher,   trésorier  des   guerres   de 

en  litière  à  Beauvais,  puis  à  Gisors,  enfin  Charles  VI 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  149 

haine  contre  les  conseillers  du  roi  ne  connut  plus  de  bornes; 
ils  rêvèrent  aux  moyens  de  détruire  une  autorité  qui  était  alors 
si  manifeste,  que  ceux-ci  disposaient  à  leur  gré  des  affaires,  et 
que  le  roi  ne  suivait  que  leurs  conseils,  à  l'exclusion  de  ceux  des 
autres.  Mais  que  leur  reprochait-on  ?  Voici  ce  que  le  religieux 
de  Saint-Denis,  qui  ne  leur  est  guère  favorable,  allègue  contre 
eux.  Ils  s'étaient  arrangés,  par  leur  caractère  ingénieux  et  ha- 
bile, de  façon  à  être  unis  dans  le  gouvernement,  convaincus 
que  personne  ne  pourrait  mettre  obstacle  à  ce  qu'ils  voudraient. 
Leur  espoir  ne  fut  pas  trompé.  D'abord,  ils  se  mêlèrent  à  toutes 
les  intrigues  de  la  cour,  à  tel  point  que  personne  ne  put  arri- 
ver aux  charges  publiques  ni  aux  fermes  des  impôts  sans  leur 
intermédiaire;  nul  n'était  admis  aux  charges  de  la  cour  s'il  ne 
leur  promettait  amitié.  Soit  par  des  dons,  soit  par  des  pensions 
excessives,  ils  avaient  fini  par  acquérir  d'immenses  richesses, 
à  l'aide  desquelles  ils  avaient  acheté  des  palais  plus  vastes  que 
des  palais  royaux,  et  tant  de  domaines  qu'ils  égalèrent  les  plus 
riches  du  royaume. 

Mais  comme  l'opulence  et  les  honneurs  sont  généralement 
l'écueil  de  la  modération,  ils  se  mettaient  insolemment  au- 
dessus  même  des  grands.  Ce  fut  là  l'origine  des  jalousies  vio- 
lentes, qu'ils  excitèrent1.  «Et  sembloit  par  leurs  manières,  dit 
Jean  Jouvenel,  qu'ils  cuidoient  estre  perpétuels  en  leurs  offices, 
et  qu'on  ne  leur  pouvoit  nuire ...  Et  voloient  de  si  haute  aisle, 
qu'à  peine  en  ozoit  on  parler2.  » 

Le  religieux  de  Saint-Denis  accuse  même  Clisson,  Bureau 
de  la  Pùvière  et  Jean  le  Mercier  d'avoir  voulu  attenter  en  Nor- 
mandie à  la  justice  ecclésiastique,  et  d'avoir  donné  l'ordre  aux 
juges  séculiers  de  cette  province  de  condamner  à  une  amende 

1   Chronique  du  religieux  de  Saint- Denjs,  t.  II,  p.  10.  —  '"  Jean  Jouvenel,  p.  90. 


150    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 
ceux  qui    se  soumettraient  à   la  juridiction   temporelle  des 
prélats  '. 

Déjà  l'Université,  atteinte  dans  ses  privilèges2,  avait  protesté 
et,  le  9  juin,  avait  tenté  de  faire  entendre  ses  plaintes  au  roi. 
N'ayant  pu  obtenir  audience,  elle  interrompit  ses  leçons.  «Et 
afin  qu'on  n'eust  pas  léger  accez  devers  le  Roy  »,  ses  conseillers 
lui  firent  quitter  Paris  pour  Saint-Germain-en-Laye.  L'Uni- 
versité, ne  se  tenant  pas  pour  battue,  n'hésita  pas  à  envoyer  là 
une  seconde  députation,  qui  arriva  le  1 5  juillet.  Il  paraîtrait 
qu'après  des  pourparlers,  le  chancelier  dit  aux  députés  que  le 
roi  était  très  occupé  «et  qu'ils  s'en  allassent.  Et  pour  ce  s'en 
retournèrent  à  Paris  sans  estre  ouys.  Ce  qu'on  tenoit  à  chose 
bien  estrange  » 3.  Au  contraire,  le  religieux  de  Saint-Denis  ra- 
conte qu'à  la  requête  même  de  Bureau  de  la  Rivière  et  de  Jean 
Je  Mercier,  on  reçut  les  députés  de  l'Université,  non  pas  que 
les  deux  conseillers  du  roi  eussent  changé  de  sentiment,  mais 
bien  de  projet'1.  En  effet,  il  paraît  qu'on  ne  laissa  pas  par- 
ler les  représentants  de  l'Université,  de  peur  qu'ils  ue  por- 
tassent atteinte,  soit  à  l'autorité  des  conseillers  du  roi,  soit  à 
celle  du  roi  lui-même.  D'après  le  même  chroniqueur,  avanl 
que  les  députés  eussent  ouvert  la  bouche,  le  chancelier, 
prenant  la  parole,  leur  dit  que  le  roi  faisait  droit  à  leur  re- 
quête. 

Cependant ,  malgré  l'état  de  maladie  de  Charles  VI ,  état  qui  se 
trahissait  par  une  surexcitation  extraordinaire,  lui  et  le  conseil 
arrivèrent  au  Mans,  après  avoir  passé  à  Auneau,  château  appar- 
tenant à  Bureau  de  la  Rivière,  du  chef  de  sa  femme5.  On  sé- 


1   Chronique  du    religieux  de  Smnt-De-  4  n  Non  animo ,  secl  consilio  mutalo.  » 

nys,  t.  Il ,  p.  i:> ,  i/|,  îG.  ;'   Une  grande  partie  des  noms  des  che- 

1   Voir  plus  haut,  p.  123  et  12^.  valiers  et  écuyers  qui  prirent  part  à  l'cx- 

1  Jean  Jouvcnel,  p.  90.  pédition  sont  conserves  à  la  Bibliothèque 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS,         151 

journa  trois  semaines  au  Mans,  et  l'envoi  préalable  d'une  am- 
bassade au  duc  de  Bretagne  fut  décidé.  Elle  fut  composée  de 
Regnault  de  Roye,  du  sire  de  Garencières  ',  du  sire  de  Château- 
morant,  et  de  Taupin  de  Chantemelle,  châtelain  de  Gisors2.  Le 
duc  de  Bretagne  ayant  donné  une  réponse  évasive,  Charles  VI 
partit  du  Mans  le  5  août.  A  peine  avait-il  dépassé  la  léproserie, 
qu'il  rencontra  un  malheureux,  dont  l'asjject  l'épouvanta.  Malgré 
les  efforts  de  l'entourage,  cet  homme  suivit  le  roi  pendant  près 
d'une  demi-heure,  en  criant  d'une  voix  terrible  à  plusieurs  re- 
prises :  «N'avance  pas,  noble  roi;  car  on  va  te  trahir.  »  Un  cli- 
quetis d'armes ,  expliqué,  de  diverses  manières ,  mit  le  comble  à  la 
terreur  du  roi,  qui,  pris  d'un  accès  de  folie  subite,  se  jeta, 
l'épée  à  la  main,  sur  ceux  qui  l'entouraient3. 

Plusieurs  médecins  furent  aussitôt  appelés;  c'étaient  Regnaut 


nationale,  f5*  franc.,  4482;  ce  manuscrit 
est  le  compte  d'Arnoul  Boucher,  trésorier 
des  guerres. 

'  Châtelain  jde  Caen  dès  1387  (Bihl. 
nat.,  Quittances,  vol.  26022,  n°  1109; 
vol.  26023,  n°  12  10;  vol.  2602/4 1  n°  1  5i2  ). 

2  En  même  temps,  le  roi  envoya  des 
iettres  closes  à  divers  seigneurs  de  1  > ;  e - 
tagne.dont  les  noms  nous  sont  fournis  par 
l'extrait  suivant:  « Philippot  Martin ,  Tho- 
mas Garaul,  Jehan  d'Arisolcs,  et  Jehan 
Germain,  chevaucheursdu  Boy  noslre  sire, 
pour  avoir  porté  hastivement  lettres  closes 
du  Boy  nostredit  seigneur,  aus  seigneurs 
cy  après  deelairés,  c'est  assavoir  :  ledit 
Philippot  Martin ,  pour  avoir  [  porté  ]  lettres 
closes  dudit  seigneur  aux  seigneurs  de  Po- 
lignic,  de  Pennehouet,  le  viconte  de  Bo- 
lian,  le  sire  de  Mourlat,  Henry  de  Parisy 
et  le  sire  de  Quentin,  xv  frans.  Ledit 
Thomas  Garant  aux  seigneurs  d'Ajucht,  de 
Gargnulay,  du   Chastel,  du  Perier,   Tho- 


mas de  Carnuel  escuier  et  au  viconte  du 
Fou,  xv  frans.  Ledit  Jehan  d'Arisolcs  ans 
seigneurs  de  Malestroit ,  le  sire  de  Chas- 
teaubrient,  Alain  de  Malestroit,  Jehan  le 
Vayer,  de  la  Chartre ,  messire  Guy  de 
Rochefort  et  Jehan  Mallor,  x  frans.  El  ledit 
Jehan  Germain  aus  seigneurs  de  Monlau- 
ban,  de  la  Hunaudaie,  Estienne  Goien,  le 
sire  de  Mathignon  ,  Eustace  de  la  Houssaye, 
le  sire  de  Montfort,  le  sire  de  Cratain  et  le 
sire  de Ghastelgiron ,  x  frans;  —  es  parties 
de  Bretaingne  ou  quelque  part  que  lesdis 
seigneurs  soient.  Par  quittances  des  des- 
susdiz  données  \vvc  jour  dudit  moys  de 

juillet  cccmr1  et  douze l   frans. 

valent  L  1.  t.  »  (Bihl.  nat. ,  P'  franc,  4482  . 
p.  32  5,  compte  d'Arnoul  Boucher). 

3  Froissart  prétend  que  le  roi  ne  tua  per- 
sonne. Le  religieux  de  Saint-Denis  raconte 
qu'il  tua  quatre  hommes,  entre  autres  le  bâ- 
tard de  Polignac.  Il  est  difficile  de  cboisii 
entre  ces  témoignages  contradictoires. 


152     \CADKMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Freron,  premier  médecin  du  roi,  Jean  Durant,  médecin  du 
duc  de  Bourgogne,  Mahieu  Regnaut,  médecin  du  duc  d'Or- 
léans,   Jean    de    Montnantheuil ,    médecin    de    la    duchesse 
d'Orléans,  Thomas  de  Voyenne,  médecin  du  comte  de  Nevers; 
on  leur  adjoignit  un  médecin  du  Mans,  nommé  Guillaume 
Touzé1.  Froissart  a  raconté  le  résultat  de  leur  consultation 
et  leur  rapport  aux  oncles  du  roi;  leur  science  resta  impuis- 
sante. Ils  se  bornèrent  à  recommander  le  changement  d'air, 
et  il  fut  décidé  que  le  malade  partirait  en  litière2  pour  Oeil. 
Les  ducs  se  hâtèrent  dès  lors  d'avertir  le  duc  de  Bretagne  de 
a  fin  de  la  campagne  et  chargèrent  de  ce  soin  le  sire  de  Coucy, 
;omte  de  Soissons,  et  Gui  de  la  Trémoille,   chambellan  du 
•oi3.  Mais  à  la  veille  même  de  l'événement  fatal,  Arnoul  Bou- 


«  Maislre   Régnant    Freron,   premier 
phizicien  du  Roy,  maistre  Jehan  Durant, 
pbizicien  de  monseigneur  de  Bourgoigne, 
maistre    Mahieu    Regnaut,    phizicien   de 
monseigneur   le   duc   d'Orléans,   maistre 
ehan  de  Monlnanlhueil,  phizicien  de  ma 
lame     d'Orléans,     maistre    Thomas    de 
/oyenne,  phizicien  de  monseigneur  le  conte 
le  Nevers,  et   maistre  Guillaume  Touzé, 
ihizicien  demeurant  au  Mans,  ausquelz  le 
lov  nostredit  seigneur  a  donné  à  chascun 
l'eulxc  frans,  pour  consideracion  des  bons 
•l  agréables  services  qu'ilz  lui  ont  faiz,  en 
e  visitant  en  certaine  maladie  qu'il  ot  au 
Mans  el  des  peines  et  travaulx  qu'ilz  y  ont 
euz,  par  mandement  du  Roy  nostredit  sei- 
gneur donné  x\e  jour  d'aoust  cccmi"  et 
douze ,  expédié  par  les  generaulx  damier 
iour  d'icellui  moiz,  et  six  quittances  des 
iessudiz,   données,  c'est  assavoir   la  pre- 
niere  sxi° jourdudit  moiz,  la  seconde  et 
a  tierce  \\    jour  d'octobre  ensuivant,  la 
purle  cl  la  quinte  xxn'  jour  dudit  moiz 


d'octobre  el  la  vi'  et  darniere,  xxm'  jour 
d'icellui  moiz  ensuivant,  chascune  de 
c  frans;  pour  tout.  .  .  .  vi"  livres  tournois» 
(Bibl.  nat. ,  P'  franc.,  448a  1  p.  243,  compte 
d'Arnoul  Boucher,  trésorier  des  guerres 

3  « ...  A  Colart  de  Tauqnes ,  son  escuier 
de  corps  et  maistre  de  son  escuierie,  pour 
une  litière  qu'il  a  faicte  faire  au  Mans  pour 
ledit  seigneur  »  (  Bibl.  nat. ,  f1  franc. ,  4482  . 
p.  23o,  et  263,  compte  d'Arnoul  Boucher 
trésorier  des  guerres). 

3  «Monseigneur  Enguerrain,  sire  de 
Coucy,  conte  de  Soissons,  et  monseigneur 
Guy,  sire  de  la  Tremoulle  et  de  Sully, 
chambellan  du  Roy  nostre  sire,  ausquelz 
le  Roy  nostredit  seigneur  a  ordonne  pré- 
sentement avoir  la  somme  de  vm'  frans 
d'or,  c'est  assavoir  ledit  monseigneur  de 
Coucy  v'  frans,  et  ledit  de  la  Tremoulle 
111e  frans,  que  le  Roy  nostredit  seigneur 
leur  a  donné,  de  grâce  espcciale,  par  ses 
lettres  données  le  xxv*  jour  d'aoust 
MCr.Cim"  et  xii,  pour  faire  leurs  despens 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  153 

cher,  trésorier  des  guerres,  s'était  mis  en  route  avec  le  cham- 
bellan du  roi  Maurice  Mauvinet,  à  la  tète  d'une  gai  de  de  soixante 
hommes  d'armes,  neuf  chevaux  à  hâts  et  trois  conducteurs, 
afin  de  recevoir  des  mains  de  Clisson  le  montant  d'un  prêt  que 
celui-ci  faisait  au  gouvernement  royal  et  qui  n'étaitpas  inférieur 
à  80,000  francs;  si  le  versement  avait  été  opéré  un  jour  plus 
tôt,  Clisson  perdait  entièrement  cette  somme,  que  se  seraient 
assurément  partagée  les  ducs  de  Berry  et  de  Bourgogne.  Heu- 
reusement pour  lui,  un  courrier,  porteur  de  la  nouvelle  delà 
maladie  du  roi,  arriva  à  temps  à  Château-Josselin ',  et  le  prêt 
ne  fut  pas  effectué2. 


en  alant  et  deniourant  devers  monseigneur 
le  duc  de  Bretaigne,  où  ledit  seigneur  les 
envoioit  pour  certaines  besongnes ,  tou- 
chans  grandement  ledit  seigneur  et  son 
royaume,  et  en  retournant  par  devers 
icellui  seigneur,  si  comme  il  appert  par 
lesdictes  lettres  du  Roy  expédiées  par  les- 
dis  generauK  le  damier  jour  dudit  111017. 
d'aoust,  pour  ce,  par  vertu  d'icellesel  deux 
quittances  desdizdeux  seigneurs,  c'est  assa- 
voir audit  monseigneur  de  la  Trenioulle, 
xxvi°  jour  d'aoust  ccc.1111"  et  xil ,  ni'  dans 
et  audit  monseigneur  de  Coucy,  xxvii'jour 
dudit  mois,  v°  frans,  pour  tout,  cy  retenu 
vin'  1.  t.»  (Bibl.  nat. ,  F'  franc.,  4482, 
p.  269,  compte  d'Arnoul  Bouclier,  tré- 
sorier des  guerres). 

1  nJaquet  Romas,  chevaucheur  du  Roy 
nostre  sire ,  pour  avoir  porté  lettres  du 
Rov  nostredit  seigneur  àChasteau  Josselin, 
par  devers  ledit  trésorier,  par  quittance 
donnée  vi'  jour  d'aoust  oudit  an  mil 
cccmi"  et  douze...,  vi  frans  valent 
VI  1.  t.»  (Bibl.  nat.,  F"  franc.,  4482, 
p.  327,  compte  d'Arnoul  Boucher,  tréso- 


rier des  guerres) 


■'  Monseigneur  Morice  Mauvinet,  che- 
valier chambellan  du   Roy    nostredit  sei- 
gneur, que  ledit  seigneur  lui  a  donnez  pour 
deffraier,  lui,  lx  hommes  d'armes  et  dix 
archers,  dis  grans  l'iaiz,  mises  et  despens 
qu'ilz    firent,   tant  en  pertes  de  chevaulx, 
comme  autrement    en  alant,  par  le  corn- 
mandement    dudit    seigneur,   du   Mans  a 
Chaste)  Josselin,  mener  et  conduire  ledit 
trésorier  (Arnoul  Boucher),  lequel  tréso- 
rier  le    Roy    noslredil    seigneur    envoioit 
audit  lieu,  pour  illeur  recevoir  un"  mille 
frans,  que   monseigneur  Olivier,   sire    de 
Cliçon,    connestable  de  France,  lui  avoit 
promiz   de    prester  pour   certains   aiaires 
qu'il  ot  ou  voyaige  qu'il  fist  au   Mans  et 
pour  ledit  argent  plus  seurement  aporter 
par  devers  ledit  seigneur,  lequel  argent  ne 
fu  point  preste  ;  par  mandement  du  Roy 
nostredit    seigneur,     donné    le   xi"    jour 
d'aoust  mccciiii"  et  xn,  expédié  par  les 
generaulx  le  xiiii*  jour  d'icellui  moiz  et  quit- 
tance dudit  monseigneur  Morice,  donnée 
le  xv*  jour  ensuivant.  .  . ,  111e  1.  t.  »  (Bibl. , 
nat.,   f'   Iranç.,    448a,   p.    24a,   compte 
d'Arnoul  Bouclier,  trésorier  des  guerres). 


Sav.  étiiano.  II'  série,  t.  VI.  2"  partie. 


urnmtRiE 


I5'i     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Il  fallut  aussi  contremander  tous  les  mouvements  de  troupes 
qui  avaient  été  décidés;  ainsi  on  avait  voulu  faire  passer  les 
troupes  du  Mans  à  Angers,  où  il  leur  aurait  été  fait  payement 
de  leur  solde.  Aussi  le  clerc  du  trésorier  des  guerres  s'était-il 
rendu  d'avance  à  Angers  :  il  dut  en  revenir  le  9  août,  les  troupes 
se  disloquant  au  Mans1.  Enfin,  on  eut  à  indemniser  les  cheva- 
liers des  frais  qu'ils  avaient  faits  pour  obéir  à  la  semonce  du 
roi,  el  composer  avec  eux.  Tout  cela  ne  se  fit  pas  sans  peine, 
ni  surtout  sans  grosses  dépenses;  Jean  le  Mercier,  Bureau  de 
la  Rivière,  Montagu  et  les  autres  n'eurent  d'ailleurs  plus  à  se 
préoccuper  de  ces  questions,  la  folie  du  roi  les  livrant  sans  dé- 
fense à  leurs  plus  acharnés  ennemis,  les  ducs  de  Berry  et  de 


bourgogne. 


Cette  catastrophe  marqua  le  terme  de  leur  pouvoir.  Les  ducs 
avaient  décidé,  d'accord  avec  les  médecins,  que  l'infortune 
monarque  serait  mené  au  château  de  Oeil,  renommé  pour  la 
pureté  de  l'iar  qu'on  y  respirait.  Avant  de  quitter  le  Mans,  «  lut 
dit  au  seigneur  de  la  Rivière,  à  messire  Jehan  le  Merchier,  à 
Montagu,   au  Bègue  de  Velaines,  h   messire  Guillemme   des 


On  réquisitionna  trois  conducteurs  de 
chevaux  pour  porter  l'argent  que  l'on  pen- 
,iii  rapporter:  ci'  furent  Jean  Gemmant 
avec  trois  chevaux  à  bâts,  des  paniers  et 
des  cordes,  Georget  Bagol  avec  trois  che- 
vaux.) et  Pierre  Testart,  qui- conduisait  lui 
aussi  trois  sommiers,  (ies  hommes  donnè- 
rent quittance  le  12  août  de  ce  qui  leur 
iiail  dû  [ibid.,  p.  3o3  et  3o4). 

'  «Lui  (Hohin  Bourée,  clerc  d'Arnoui 
Bouclier) ,  pour  v  jours  qu'il  a  vacquiez,  en 
aJantdela  ville  du  Mans  à Àngiers,  mener  el 
conduire  illec  certaine  somme  d'argent, 
pour  ce  que  le  Ro\  nostredit  seigneur,  qui 
lors  avoit    fait  son   mandement   audit   lieu 


du  Mans,  avoit  ordonne  que  toutes 
d'armes  qu'il  avoit  mandez  audit  lieu  du 
Mans  se  Iraissent  audit  lieu  d'Angiers: 
pour  d'icellui  argent  faire  le  paiement 
ausdittes  gens  d'armes  et  d'icellui  lieu 
d'Angiers  retourner  audit  lieu  du  Mans, 
pour  ce  que  ledit  seigneur  et  les  dittes 
gens  d'armes,  pour  certaines  causes  qui  sur- 
vindrent,  n'alerent point  audit  lieu  d  V:i 
giers;  c'est  assavoir  du  v"  jour  d'aoust 
cr.cliiC'et  XII,  jusques  au  ixc jour  d'icellui 
moiz  tout  inclus,  à  cause  desdiz  n  frans 
de  gaiges  par  jour.  .  .  x  1.  t.  »  (l'ibl.  nat. , 
P*  franc.,  44-82  ,  p.  290,  compte  d'Arnoul 
Bouclier,  trésorier  des  guerres). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  155 

Bordes,  et  à  messire  Helion  de  Lignach,  que  ils  s'en  dépar- 
tissent de  tous  poins,  tant  que  on  verroit  comment  il  se  por- 
terait et  seroit  en  meilleur  jDoinl  et  estât.  Ceulx.  s'en  déportèrent 
et  les  autres  en  eurent  l'administration.  » 

En  effet,  on  constate  qu'avant  l'accident  du  roi,  Jean  le  Mer- 
cier recevait  constamment  des  chevaucheurs,  chargés  de  lui 
porter  des  dépêches  royales;  or,  après  le  1  5  août,  tout  envoi  de 
courrier  cesse  suhitement  '  ;  il  est  vrai  que  ceci  doit  s'expliquer 


'  C'est  ici  le  lieu  de  faire  le  relevé  des 
missives  envoyées  par  ordre  de  Charles  VI  à 
Jean  le  Mercier,  ou  au  conseil  resté  à  Paris, 
depuis  la  fin  de  juillet  jusqu'au  milieu 
■A  ,1'iùl  i3g2  :  «  Hannequin  Jamet,  clievau- 
heurdu  Roy  nostre  sire,  pour  avoir  porté 
très  hastivement  lettres  dudit  seigneur  à 
monseigneur  le  chancellier  et  à  monsei- 
gneur de  ISTo\  iant,  parsaquittahcédonnçelê 

xxvi'jourdudit  moys  de  juillet vi  frans, 

valent  vi  1,  t.  »  (Bibl.  nat. ,  f  franc. ,  4482  , 
p.  326, compte  d'Arnoul  Boucher,  trésorier 
des  guerres).  —  «  Thomassin  de  Marichon  , 
chevaucheurdu  Roy  nostre  sire  ,  pouravoir 
porté  lettres  du  Roy  et  dudit  trésorier  du 
Mans  à  Paris,  adreçanz  à  monseigneur  de 
Noviant  et  à  Montagu  ,  et  pour  en  avoir  rap- 
porté la  response  audit  lieu  du  Mans;  et 
d'icellui  lieu  du  Mans,  avoir  porte  lettres 
du  Roy  nostre  sire  à  Jehan  Chanteprime , 
trésorier  des  guerres,  estant  à  Nogent  le 
Rotro, par quittancedonnée ledit  \\\  11e jour 
de  juillet  inTet  mi..  .,  vi  Irans  ,  valent  VI  1. 
t.  »  [ibtd. ,  p.  326).  —  0  Jehan  de  Rochefort, 
chevaucheurdu  Roy  nostre  sire,  pouravoir 
aie  de  Paris  au  Mans,  par  devers  les  gens 
d'armes  et  arbalestriers ,  que  ledit  seigneur 
avoit  mande  illec  au  XVe  jour  de  juil- 
let cccnii"  et  douze,  leur  faire  savoir  que 
monseigneur  le  mareschal  Bouciquaut  et 


ledit  trésorier  venoient  audit  heu,  ri  du- 
dit lieu  du  Mans  estre  retourné  à  Paris  et 
porté  lettres  closes  dudit  seigneur  à  mon- 
seigneur de  Noviant  et  à  Montagu  e1  en 
avoir  rapporté  la  response  audit  lieu  du 
Mans,  par  sa  quittance  donnée  le  \xix°jour 
dudit  mois  de  juillet.  .  .  ,  x  Irans,  valent  x 
I.  t.»  [ibid.,  p.  327).  —  «Thomassin  de 
Marichon,  chevaucheurdu  Rov  nostre  sire . 
pour  avoir  porté  lettres  closes  dudit  si i- 
gneur  et  dudit  trésorier,  par  devers  mon- 
seigneur de  Noviant,  par  sa  quittance  don- 
née pénultième  jour  de  juillet  im"xii...  , 
vin  frans,  valent  vin  I.  I.  »  [ibid.,  p.  327). 
—  «Jehan  Saisy,  ohevaucheur  du  Roy 
nostre  sire,  pour  avoir  porté  leltres  closes 
dudit  seigneur  à  Paris ,  par  devers  le  conseil 
d'icellui  seigneur,  par  sa  quittance  donnée 
ledit  ix"  jour  d'aoust  un"  xn.  .  .  ,  x  frans. 
valent  x  1.  t.»  [ibid.,  p.  027  j.  —  «Pierre 
de  Braveu,  chevaucheur  du  Roy  nostre 
sire,  pour  avoir  porté  hastivement  lettres 
du  Roy  noslredit  seigneur  à  monseigneur 
île  Noviant  à  Paris,  et  aussi  lettres  dudit 
trésorier  à  sesclers,  par  quittance  donnée 
xi  dudit  mois  d'aoust.  .  .  vin  I.  t.»  [ibid.. 
p.  327].  —  •  Thomas  Garaut ,  chevaucheur 
du  Roy  nostre  sire,  pour  avoir  porté  let- 
tres dudit  seigneur  du  Mans  à  Paris  et  à 
Gisors,   pur  devers   les    gens   du    conseil 

20 


156     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

par  ce  fait  que  Charles  VI  partit  alors  pour  Creil ,  où  il  arriva 
probablement  flans  les  deux  ou  trois  premiers  jours  de  sep- 
tembre, en  compagnie  de  ses  trois  oncles  et  de  son  frère  l. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  perte  des  anciens  conseillers  de 
Charles  VI  était  décidée.  Bureau  de  la  Rivière  comprit  le  danger 
qui  le  menaçait  et  s'en  alla  à  son  château  d'Auneau.  Montagu 
réalisa  autant  d'argent  qu'il  put  et  s'enfuit  à  Troyes,  puis  de 
là  à  Avignon.  Jean  le  Mercier  n'avait  pas  quitté  Paris;  il  s'oc- 
cupa de  mettre  en  lieu  sûr  ce  qu'il  put  de  sa  fortune  et  eut 
même  à  ce  propos  une  idée  fort  ingénieuse  :  il  fit,  le  :>.3  oc- 
tobre, un  dépôt  de  2,000  nobles  d'Angleterre  entre  les  mains 
de  Chanteprime,  qui  les  versa  au  trésor  deVincennes.  Ce  dépôt 
fut  si  bien  respecté  que  jusqu'en  1  39 7,  il  était  encore  con- 
servé'-. 

Mais  Jean  le  Mercier  eut  l'imprudence  de  rester,  et  même 
de  se  montrer  au  palais.  C'est  ici  que  doit  se  placer  l'incident 
raconté  par  Jean  Jouvenel  :  «Et  advint  que  le  duc  de  Bour- 
gongne  rencontra  le  seigneur  de  Noviant3  au  Palais,  et  lui 


d'iceliui  seigneur,  par  quittance  dudit  Tho- 
mas, donnée  xiii'  jour  dudit  moys  d'aoust 
mil  cccini"  et  douze. ..  ,  vm  frans,  valent 
vin  I.  t.  »  (ibuL,  p.  828).  —  «  Ledil 
Jehan  de  Rochefort ,  pour  avoir  porté 
hastivement  lettres  closes  du  Roy  nostre 
sire ,  de  la  ville  du  Mans  à  Paris ,  par  de- 
vers monseigneur  de  Novianl  ,  par  quit- 
tance donnée  ledit  \vn°  jour  d'aoust 
nu"  xn. .  . ,  vi  frans .  valent  vi  1.  t.  »  (  ihid.  , 
p.  3a 9). 

1  «  Ledil  trésorier,  pour  xxmi  jours  qu'il 
a  vacquez  en  alant  de  Paris  à  Creil ,  ou  le 
Roy  l'avoil  mandé  et  auss\  messeigneurs 
les  durs  de  Berry,  de  Bourgongne  ,  d'Or- 
léans et  de  Bourbonnois,  pour  certaines 
besongnes    touchans   sondit   office,   etc.» 


(du  !\  au  27  septembre  ioi)2;  Bibl.  nat. , 
f*  franc.,  /|Z»8a  ,  p.  27,3,  compte  d'Arnoul 
Bouclier,  trésorier  des  guerres). 

s   Pièces  justificatives,  11°  LXXXVII. 

'  Dans  les  éditions  données  par  Théo- 
dore et  Denys  Godefroy,  de  la  chronique 
de  Jean  Jouvenel,  le  nom  de  Noviant  est 
toujours  écrit  :  «  Nouiant  » ,  ou  «  Noujant  » , 
ce  qu'on  n'a  pas  hésité  à  prendre  pour  une 
forme  vieillie  de  Nogent.  La  plupart  des  au- 
teurs d'histoires  générales  ont  reproduit 
cette  erreur  commise  par  leurs  prédéces- 
seurs. Une  faute  d'impression  a  fait  mettre , 
dans  les  noies  que  M.  le  baron  Kervyn  de 
Lettenhove  a  consacrées  à  son  xv*  volume 
de  Froissait  (p.  365) ,  Jean  Marchand  au 
lieu  de  Jean  le  Mercier. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         157 

dit  :  Seigneur  de  Noviant,  il  m'est  survenu  une  nécessité,  pour 
laquelle  me  faut  avoir  présentement  trente  mille  escus,  faites 
me  les  bailler  du  trésor  de  monseigneur  le  Roy,  je  les  resti- 
tuerai une  autre  fois.  Lequel  luy  respondit  bien  doucement 
et  en  grand  révérence,  que  ce  n'étoit  pas  à  luy  à  faire,  et  qu'il 
en  parlast  au  Roy  et  au  conseil,  et  qu'il  feroit  ce  qu'il  luy  se- 
roit  ordonné.  Ledit  duc,  qui  vouloit  avoir  ladite  somme,  sans 
ce  que  personne  en  sceust  rien  (ce  qui  eust  esté  en  la  charge 
dudit  seigneur  de  Noviant),  respondit  :  Vous  ne  me  voulez  pas 
faire  ce  plaisir?  Je  vous  asseure  que  en  bref  je  vous  destruiray.  » 

Jean  le  Mercier,  très  inquiet  des  dispositions  du  duc,  alla 
voir  aussitôt  Jean  Jouvenel ,  le  prévôt  des  marchands,  son  neveu 
par  alliance,  et  lui  confia  son  aventure.  Jean  Jouvenel  «le  con- 
forta, en  luy  disant  que  souvent  les  grands  seigneurs  disent  des 
paroles  qu'ils  ne  mettent  pas  à  exécution,  et  qu'il  falloit  trouver 
moyen  de  capter  sa  benevolence.  Et  ledit  de  Noviant,  qui  es- 
toit  sage  et  prudent  et  cognoissant  bien  les  gens,  respondit 
qu'il  cognoissoit  bien  les  conditions  du  duc,  et  qu'il  avoit  ac- 
coustumé  de  mettre  ses  volontez  à  exécution.  Et  qu'il  l'avoit 
bien  monstre  au  faictde  messire  Jean  des  Mares,  et  d'autres  »  l. 

Peu  de  jours  après,  Clisson,  ayant  eu  à  voir  le  duc  de  Bour- 
gogne pour  des  affaires  concernant  sa  charge  de  connétable, 
fut  accueilli  par  de  brutales  paroles.  Il  s'en  revint  chez  lui,  et 
puis,  d'une  traite,  s'enfuit  à  Montlhéry,  dont  il  était  châtelain, 
et  de  là  à  Josselin  en  Rretagne.  Aussitôt  les  ducs  de  Rerry  et 
de  Rourgogne  le  dépouillèrent  de  sa  dignité  de  connétable  en 
faveur  du  comte  d'Eu,  puis  firent  prononcer  son  bannissement. 

En  même  temps,  l'hôtel  de  Nouvion  fut  cerné,  de  façon  à 
empêcher  d'en  sortir,  et  on  dépêcha  le  Barrois  des  Barres,  avec 

1  Jean  Jouvenel,  p.  91  et  93. 


158    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

un  certain  nombre  d'hommes,  au  chute. iu  d'Auneau,  pour  se 
saisir  de  la  personne  de  Bureau  de  la  Rivière,  qui  eût  bien  pu 
s'enfuir  s'il  l'eût  voulu,  mais  qui  mon  Ira,  en  cette  occasion,  un 
courage  vraiment  remarquable  l. 

Dès  que  Bureau  de  la  Rivière  eut  été  arrêté,  on  pria  Jean  le 
Mercier  et  le  Bègue  de  Villaines  de  se  constituer  prisonniers 2  ; 
ils  furent  enfermés  au  Louvre,  puis  à  la  Bastille,  «  combien  que 
lesdils  de  la  Rivière  et  Noviant  eussent  bien  et  notablement 
gouverné,  et  espargné  une  grand  finance.  .  .  » J.  Enfin  on  se 
saisit  aussi  de  Guy  Chrétien.  Leurs  biens  furent  confisqués,  et 
les  terres  de  Jean  le  Mercier  données  à  différents  personnages. 
Sa  seigneurie  de  Nouvion-le-Comte,  «  qui  tant  luy  avoit  cousté  » . 
lut  donnée  au  sire  de  Coucy. 

Puis,  le  2  5  septembre,  le  conseil  composé  des  ducs  de  Berry, 
de  Bourgogne,  d'Orléans  et  de  Bourbon,  manda  aux  gens  des 
comptes  d'avoir  à  rechercher  tous  les  dons  de  1,000  francs  et 
au-dessus  que  le  roi  avait  faits  à  une  seule  personne  depuis 
qu'il  gouvernait  (depuis  1389),  et  aussi  tous  les  deniers  qu'il 
avait  eus,  pour  mettre  en  ses  coffres  et  faire  sa  volonté.  Cette 
enquête  terminée,  les  gens  des  comptes  devaient  en  consigner 
les  résultats  dans  un  rapport,  qui  serait  présenté  au  roi,  à  ses 
oncles  et  à  son  frère. 

Le  7  octobre  suivant,  au  conseil  tenu  en  l'hôtel  de  Nesles, 
des  injonctions  identiques  leur  furent  répétées  «  et  qu'ils  ne 
laissassent  à  faire  pour  laveur,  ne  pour  amour  qu'ils  eussent  à 

Froissarl,  éd.  Rervyn  de  Leltenhove,  tien.  Apres  furent  délivrez  par  leurs.bonnez 

;    X\  ,  p.  63  e1  li'i.  excusations,quimonstroientparlettrezqui 

2  Après  le  a3  octobre.  n'avoieut  rien  fait,  fors  parle  commande- 

■  Jean  Jouvenel,  édition  de  1 653,  par  ment  du  Roy  Charles,  père  de  cest'prfesent 

Denys  Godefroy,  p.  <|  i .  —  ■  Et  furent  pri-  Ro\  ...»  [Chronique  deP.  Cochon, publiée 

sonniers  à  Paris  messire  Buryau  de  la  lîi-  par  M.  de  Beaurepaire,  pour  la  Société  de 


VI 


ère,  sire  Jehan  le  Merchier  et  Guj  Ci.  s-        l'histoire  de  Normandie,  p.  191. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  159 

personnes  quelconques  »  K  Le  même  jour,  on  leur  fit  défense 
de  payer,  ni  gages  ni  pensions  à  Clisson,  au  Bègue  de  Vil- 
laines,  à  Jean  le  Mercier,  à  Jean  de  Montagu  et  à  Jeannet 
d'Estouteville2,  à  qui  le  duc  de  Berry  ne  pouvait  pardonner 
son  rôle  dans  le  voyage  de  Languedoc3. 

Cependant  les  amis  des  prisonniers  ne  restaient  pas  inactifs. 
Jeanne  de  Boulogne,  se  rappelant  que  c'était  à  Bureau  de  la 
Rivière,  qu'elle  devait  d'être  duchesse  de  Berry,  suppliait  le  duc, 
son  mari,  d'épargner  le  vieux  chambellan  de  Charles  V.  Jean  de 
Berry,  vaincu  par  ces  prières,  promit  d'intervenir  auprès  de  son 
frère  le  duc  de  Bourgogne,  dont  la  femme,  parente  de  Jean 
de  Montforl,  était  au  contraire  animée  d'une  haine  violente 
contre  les  prisonniers.  Jean  le  Mercier,  accusé  du  même  fait 
que  Bureau! de  la  Rivière  et  détenu  comme  lui,  dut  son  salut 
à  l'identité  de  leur  cas;  on  ne  pouvait,  en  effet,  délivrer  l'un 
sans  l'autre.  Mais  on  s'attaqua  à  tous  les  actes  de  son  adminis- 
tration; les  oncles  du  roi  firent  faire  une  recherche  de  tous 
les  financiers,  et,  par  lettres  données  à  Abbeville,  le  i3  avril, 
Jean  de  Longueil,  Jean  de  la  Brele  et  Jean  le  Vite  furent 
chargés  de  cette  enquête  ''. 

Sur  ces  entrefaites,  on  relâcha  le  vieux  comte  de  Ribadeo, 
le  Bègue  de.  Villaines,  pour  lequel,  le  i5  mars  1 3 9 3 ,  vingt  et 
un  chevaliers,  les  premiers  du  royaume  et  six  écuyers  se  con- 

1  Bibl.  nat. ,  Extraits  de  la  Chambre  des  grâce    en    i3g4    (Arch.    nat.,   .1.1    i/i5 

comptes,  T  franc. ,  2836,  fol!   1  2  v°.  fol.  ao'i  v°). 

3   Bibl.  nat. ,  Extraits  de  la  Chambre  des  3  Charles  de  Chambly  succéda  a  Jean 

comptes,  f'  franc.,  2806,  fol.    17  r°;  et  le  Mercier  dans  la  charge  de  capitaine  du 

Bibl.  de  Rouen,  fonds  Leber,  extraitsdesre-  château  de  Vivier -en -Brie  (Bibl.  nat.,f' 

gistres  delà  Chambre  des  comptes,  vol.  XIII,  franc.,  20691,  fol.  7  5 1  }■. 
fol.  11g    —  Jeannet   d'Estouteville   étail  ''  Biblioth.  nat. ,  collection  De  Camps 

valet  tranchant  du  roi  ;  il  fut  capitaine  de  la  vol.  86,  fol.  3-]  r°.  Le  copiste  a   tiré  ce 

tour  de  Yernonnet  (Bibl.  nat. ,  Quittances,  renseignement  d'un  original  conservé  à  la 

vol.   26016,  n°  2709).  Il  était  rentré,  en  Chambre  des  comptes  de  Languedoc. 


100    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

statuèrent  «pleiges  et  principaux  respondans».  Le  Bègue  de 
\  i Haines,  prisonnier  au  château  de  Crèvecœur,  près  Villers- 
sur-Néaufle,  dut  déposer  une  caution  de  20,000  livres  parisis. 
Ce  fut  sa  rançon.  Le  dimanche  16  mars,  on  lui  ouvritles  portes 
de  sa  prison,  et  le  19,  il  vint  au  Parlement  ratifier  les  condi- 
tions de  sa  mise  en  liberté,  entre  les  mains  du  premier  prési- 
dent Guillaume  de  Sens1. 

Mais  on  ne  parlait  pas  de  relaxer  les  deux  prisonniers  de 
la  Bastille;  Bureau  de  la  Rivière,  malgré  les  angoisses  trop  na- 
turelles qu'il  devait  éprouver,  conservait  tout  son  calme.  Jean 
le  Mercier  n'eut  pas  le  même  courage.  Il  «  avoit  tant  plouré  en 
prison  que  moult  en  estoit  débilité  de  sa  veue.  .  . ,  si  que  à 
peines  veoit-il;  et  couroit  commune  renommée  parnry  le 
roy anime  de  France  et  aut repart ,  que  il  estoit  aveugle  » 2. 

Le  duc  d'Orléans,  néanmoins,  ne  cessait  de  s'occuper  d'eux. 
De  plus,  Jean  Jouvenel,  prévôt  des  marchands,  «  sçavoit .  .  . 
que  eux  estans  en  gouvernement  avoient  grandement  fait  leur 
devoir,  et  que  ce  qu'on  leur  laisoit  n'estoit  que  par  envie.  Et 
pour  ce,  il  délibéra  de  leur  aider,  et  en  parla  ausdits  sei- 
gneurs3, et  à  ceux  qui  se  mesloienl  du  gouvernement  de  la 
justice,  en  toute  douceur  et  humilité,  requérant  qu'on  leur 
fit  justice,  accompagnée  de  miséricorde,  si  mestier  estoit». 
Le  duc  de  Bourgogne,  poussé  par  la  duchesse  sa  femme,  fut 
très  mécontent  des  efforts  du  prévôt,  «  et  des  lors  commença  à 
machiner  contre  ledit  Juvenal  pour  le  destruire  »  4. 

1  Aicli.  nat.,  V  12,  fol,  170  r".  Malgré   la  partialité  montrée    contre  les 

2  Froissait,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove,  accusés,  un  individu  convaincu  de  faux 
t.  XV,  |>.  f)5  à  200.  Plusieurs  personnages  témoignage  contrç  Bureau  de  la  Rivibrefut 
lurent  impliqués  dans  l'affaire  de  Bureau  condamné  [ibid.,  t.  1 ,  p.  128,  n°  LXVI). 
de  la  Rivière  et  de  Jean  le  Mercier  (voir  '  Vux  ducs  de  Bourgogne  et  de  Berrv. 
Douët  d'Arcq,  Choix  de  pièces  inédites  sur  4  Jean  Jouvenel ,  édition  de  1 653,  par 
le   règne  de    Charles    VI,    t.   I,    p.    123).  Denys  Godefroy,  p.  92. 


MEMOIRES  PRESENTES  PM  DIVERS  SAVANTS.  161 

Enfin  après  un  an  et  quelques  mois  de  prison,  on  renonça  à 
les  faire  mourir:  ils  furent  relâchés,  et,  le  3i  janvier  î  3gA , 
le  roi  leur  rendit  leurs  biens  meubles  et  immeubles,  à  charge 
de  vider  le  royaume  «  détiens  la  mi-caresme  prouchainemenl 
venant»;  ils  durent  jurer  devant  la  cour  de  Parlement  «  qu'ilz 
ne  pourchasseront  ou  feront  pourchassier  aucune  chose  contre 
ceste  présente  ordonnance  ou  appoinctement  ».  Le  vicomte  de 
Melun  fut  chargé  de  les  «  mettre  hors  de  uostre  chastel  de  la 
porte  Saint-Anthoine  hors  Paris  où  ils  estoient  detenuz  prison- 
niers ».  Les  lettres  royales  furent  entérinées  en  la  Tournelle  le 
1  3  février  suivant1. 

Jean  Jouvenel,  l'archevêque  de  Reims,  prétend  que  Jean  le 
Mercier  lut  seulement  banni  de  la  Cour,  avec  défense  d'en  ap- 
procher de  quatorze  ou  quinze  lieues  2. 

D'après  un  document,  dont  nous  n'avons  pu  contrôler  l'au- 
thenticité, les  choses  se  seraient  passées  ainsi3:  aussitôt  après 
l'arrestation  de  Jean  le  Mercier  et  de  Bureau  de  la  Rivière,  on 
convoqua,  pour  les  juger,  un  lit  de  justice.  Le  roi  étail  alors 
dans  un  moment  de  lucidité.  Sur  quatre-vingt-seize  opinants, 
quatre-vingt-six.  les  déclarèrent  dignes  de  la  peine  de  mort. 
Charles  VI  s'opposa  vivement  à  leur  exécution,  protestant 
qu'ils  n'avaient  pas  mérité  ce  traitement.  Ces  paroles  exaspé- 
rèrent le  duc  de  Bourgogne.  Cependant,  grâce  à  l'intervention 
du  roi,  Jean  le  Mercier  et  Bureau  de  la  Rivière  étaient  sauvés. 
Mais  eu  égard  au  nombre  de  ceux  qui  s'étaient  prononcés 
contre  eux,  il  fut  décidé  qu'ils  se  retireraient  en  Dauphiné  : 
Bureau  de  la  Rivière  à  la  Tour-du-Pin'1  et  Jean  le  Mercier  à 
Saint -George -d'Espérance5.    Après   avoir   résidé   là    quelque 

1   Pièces  justificatives,  n°  CXII.  4  Denys  Godefroy  imprime:  à  la  Toui 

-   Jean  Jouvenel,  p.  92.  du  Pauz. 

Ibidem,  p.  77I1.  s  Isère,  arr.de Vienne,  c°°  de  Heyrieux. 

S  iv.  Étrang.  IIe  série .  t.  \  I .  ?*  partie.  2  l 


162     VCADÉUIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
temps,  tous  deux   obtinrent   l'autorisation    de   revenir    chez 

eux. 

Pour  en  finir  avec  ce  procès,  dont  les  phases  sont  restées  fort 
obscures,  on  remarquera  que  les  pièces  de  procédure  furent, 
non  sans  hésitation,  remises  au  roi  par  le  Parlement,  le  3  avril 
1  394  (n.  st.),  sur  les  instances  des  ducs  d'Orléans  et  de  Bour- 
bon :  il  est  permis  de  douter  que  ce  fût  pour  les  faire  con- 


server1. 


A  partir  de  sa  délivrance,  on  ne  rencontre  plus  que  de  rares 
mentions  de  Jean  le  Mercier.  On  sait  que  le  26  mars  1  3  94  (n.st.), 
des  lettres  royaux  reconnurent  qu'une  assez  forte  somme  lui 
était  due2.  Peu  après,  le  duc  d'Orléans  lui  lit  don  d'une  mule 
noire 3.  Le  2  avril  1 3 95 ,  il  était  à  Cambrai ,  où  la  ville  de  Rouen 
envoya  un  messager  lui  porter  des  lettres  closes,  demandant  un 
éclaircissement  «  touchant  le  fait  de  lx  miliers  de  trait,  lesquielz 
avoien!  estébailliézà  Jehan  Choquez  dit  Desraisins  [sic), gardien 
et  maistre  du  clos  des  gallées  pour  lors  »  \  Enfin  le  P.  Anselme 
ajoute  que  Jean  le  Mercier  est  porté  sur  <  les  trois  et  sixième 
comptes  de  Michel  du  Sablon,  des  années  1395  et  1396,  qu'il 
fut  payé  de  partie  d'une  somme  de.  24,000  francs,  qui  lui  étoit 
due,  par  lettres  du  26  mars  1  3q3  »5. 

Sur  une  dalle  tumulaire,  conservée  dans  l'église  paroissiale 
de  Boulogne-sur-Seine  et  portant  la  date  du  3  juillet  1  397,  on 

lit  :  «  Cy  gisl chevalier  seigneur  de le  Conte, 

conseiller  et  maistre  d'ostel  du  Roy mil  trois 

'   Le  Parlement  de  Paris,  par  M.  F.  Au-  par    M.   de  Beaurèpaire   (Rouen,    i864, 

bert,p.  192.  iii-80  de  38  pages). 

*   Peut-être  élait-il  alors  en  Dauphiné  s  P.  Anselme,  l.  VIII,  p.  343.  Il  faut 

(P.  Anselme,  t.  VIII,  p.  343).  ajouter   que   l'inventaire  des  biens   qu'il 

3  Bibl.    nat.,    Pièces    originales,    Or-  laissa  fut  présenté  au  Parlement  le  17  juillet 

léans,  IV,  pièce  n'  ^37.  i/ho    seulement  (Journal    de   Nicolas  de 

1  Voir  :   Le  clos  îles  galées  de   llone» ,  Baye,  édité  par  M.  Tueley,  t.  I,  p.  32y). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         163 

cens  mi"  etxvn,  le  me  jour  de  juillet.  Priez  Dieu  pour  luy  '.  » 
A  côlé,  se  trouve  une  autre  dalle,  à  l'effigie  d'une  femme,  et 
sur  laquelle  est   gravée  une   inscription   également   mutilée: 

« monseigneur  Jehan chevalier, 

maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire »  Ces  pierres,  dont 

la  première  a  été  gravée  dans  les  Inscriptions  de  l'ancien  dio- 
cèse de  Paris2,  ont  été  identifiées  par  M.  L.  Delisle.  Il  s'agit 
pour  la  première  de  Jean  le  Mercier,  seigneur  de  Nouvion -le- 
Comte.  Quant  à  la  seconde,  il  est  à  peu  près  certain  que  c'est 
celle  de  sa  première  femme,  Jeanne  de  Saint-Dizier.  Il  n'est 
pas  probable,  en  effet,  que  Jeanne  de  Vendôme,  sa  seconde 
femme,  laquelle  se  remaria  à  Simon  de  Dreux3,  ait  désiré  être 
enterrée  auprès  de  son  premier  mari. 

De  son  premier  mariage,  Jean  le  Mercier  n'eut  qu'une  fille, 
Guillemette.  Elle  épousa  en  premières  noces  Jean  de  Chepoy, 
resta  veuve  au  commencement  de  1391  avec  deux  enfants  au 
moins  :  un  fils,  Louis  de  Chepoy,  et  une  fille  qui  se  maria  vers 
le  mois  d'avril  1 39 1  ".  En  1397,  on  constate  que  Guillemette 
avait  épousé  Renaud  de  Coucy,  seigneur  de  Vervins5. 

De  son  deuxième  mariage,  il  eut:  i°  Charles  de  Nouvion0 
(ne  dans  la  première  semaine  du  mois  d'août  1 38g) ; 

20  Jean  de  Nouvion7; 


1  Comment  concilier  (elle  date  avec  un 
hommage  prêté  le  i  f)  mai  1 397,  par  Jeanne 
de  Vendôme,  veucc  el  gardienne  de  ses 
enfants?  Peut-être  la  dale  gravée  sur  la 
dalle,  de  l'église  de  Boulogne  est-elle  celle 
du  jour  où  fut  opéré  le  transport  du  corps 
de  Jean  le  Mercier,  du  lien  de  son  décès 
à  l'endroit  où  il  devait  définitivement  re- 
poser. (Pour  1  hommage  cilé  ici,  voir 
Mémoires  et  Notes  d'Aug.  Le  Prévost,  l.  III, 
p.  49.) 


-  Inscriptions  de  l'ancien  diocèse  de  Pans , 
par  M.  de  Guilhermy,  t.  II,  p.  84. 

'  P.Anselme,  t.  VIII,  p.  343. 

1  Bibl.uat.,  Pièces  originales,  vol.  2  129. 
dossier  483 71,  pièce  n°  i5,  et  Titres  scellés 
de  Clairambault,  vol.  3i,  fol.  23 1 1,  n°  .">. 
l'ieces justificatives,  u"  CXIU. 

"  Charles  de  Nouvion  épousa  en  1/112 
Isabelle  Maréchal,  demoiselle  de  la  reine. 
U  mourut  sans  postérité  en  i/|i4- 

7   Mort  jeime ,  sans  postérité. 
■2 1 . 


164    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

3°  Jeanne  de  Nouvion,  laquelle  épousa  Oger  de  Nantouillet 
le  i4  juillet  1399.  De  ce  mariage  naquit  Béatrice  de  Nan- 
touillet; 

4°  Catherine  de  Nouvion,  qui  épousa  Jean  de  Coûtes  dit 
Minguet1,  premier  panetier  du  duc  d'Orléans;  ce  mariage  se 
célébra  comme  le  précédent,  le  \l\  juillet  1  399- .  D'où  : 

Louis  de  Coûtes,  écuyer; 

Raoul  de  Coûtes,  écuyer; 

\nne  de  Contes,  qui  épousa  Guillaume  de  Harvilie3; 

Jeanne  de  Coûtes,  qui  épousa  Florent  d'Islers. 

ARMOIRIES   DE  JEAN   LE  MERCIER. 

Les  sceaux  de  Jean  le  Mercier  présentent  deux  types  diffé- 
rents, selon  M.  Demay  :  i°  Quand  il  était  trésorier  des  guerres, 
il  portait  un  écu  au  sautoir  engrêlé,  accompagné  en  chef  d'une 
tête  de  More,  soutenu  par  deux  aigles  tenant  la  guiche  à  leur 
hec,  supporté  par  deux  lions; 

2n  Depuis  il  porta  un  écu  au  sautoir  engrêlé  chargé  d'un 
besant  en  cœur,  penché,  timbré  d'un  heaume  cime  d'une  tête 
d'homme  dans  un  vol;  dans  le  champ,  des  rameaux  fleuris'1. 


Le  S  avril  1399  (après  Pâques),  le 
duc  d'Orléans  donna  à  son  panetier 
4,ooo  francs,  en  accroissement  de  son 
mariage  avec  une  des  filles  du  feu  sire  de 
Noviant  (collection  de  M.  Jarry, d'Orléans, 
pièces  relatives  à  Louis  d'Orléans).  Jean 
de  Goûtes  mourut  en  i£38.  Son  fils  Louis 
fut  page  de  Jeanne  d'Arc. 

«Pour    vaisselle     d'argent    dorée,    à 

1  o  francs  le  marc  ,  donnée  à  Jean  deCoutes 
dit  Minguet,  premier  panetier  de  monsei- 
gneur d'Orléans,  le  jour  de  ses  nopees , 

1  à  juillet ,  1 00  livres  parisis.  »  Cette  somme 


fut  payée  le  2  5  juillet.  —  «  Pour  5o  marcs 
d'argent  doré  en  vais-selle,  que  le  Roy  a 
donné  à  Ogier  de  Nantouillet ,  premier  es- 
cuier  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans,  le 
jour  de  ses  nopees ,  1 4  juillet ,  5oo  francs.  » 
(Extraits  du  xn"  compte  de  Charles  Pou- 
part,  Bibl.  nat. ,  fonds  français,  2068/1, 
fol.  5l2.) 

J  Bib  nat.,  1. cabinet  des  titres,  D.  Ville- 
vieille,  Trésor  généalogique ,  vol.  58  ,  fol.  16. 

4  Demay,  Inventaire  des  sceaux  de  la 
collection  Clairambau.lt ,' 1.  1,  n0'  6003  et 
6oo<4. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  165 

Un  armoriai  colorié  du  xve  siècle '  a  pu  heureusement  nous 
fournir  les  couleurs  et  les  métaux  de  ces  armoiries;  elles  sont: 
d'azur  au  sautoir  cngrêlc  d'or,  charge  d'une  tête  de  More  de  sable  tor- 
tillée d'argent  en  chef. 

Grâce  à  cette  troisième  description,  on  peut  supposer  que 
ce  que  M.  Demay  a  pris  pour  un  besant  dans  la  seconde,  est 
une  tête  de  More.  Cette  erreur  s'expliquerait  par  la  petite 
échelle  a  laquelle  la  gravure  a  été  faite. 

1    Bibl.  nat. ,  fonds  français.   io4<3c),  p.  58. 


166    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

APPENDICE  I. 

JEAN  LE  MERCIER   TRESORIER  DES  GUERRES. 
1 0G9-1 373. 

A  peine  en  fonctions  (4  avril),  Jean  le  Mercier  eut  à  pa voi- 
les gages  de  Raoul  de  Raineval,  panetier  de  France,  ei  de  Hue 
de  Boulay,  qui  tous  deux  avaient  accompagné  Charles  V  à 
Tournai,  en  septembre  1 368  '.  En  même  temps  le  roi  fixait  le 
chiffre  des  Irais  de  voyage  de  son  trésorier  dos  guerres  à 
h  francs  d'or  par  jour,  outre  ses  gages,  chaque  fois  qu'il  che- 
vaucherait (5  avril)2.  A  cette  date  aussi  (5  avril),  Charles  V 
lui  manda  de  fournir  les  payes  nécessaires  à  Louis  de  Sancerre3 
et  aux  chevaliers  qui  servaient  avec  lui,  tels  que  Jean  de  Beuil, 
chargé  de  la  garde  d'Angers,  Alart  de  Doustienne,  gouver- 
neur de  Blois,  Geoffroy  de  la  Selle'1,  etc.,  sous  les  ordres  du 
duc  de  Berry,  nommé  lieutenant  général  des  pays  situés  entre 
la  Seine  et  la  Loire,  le  Maçonnais  et  le  Lyonnais,  dès  le  5  fé- 
vrier précédent5. 

Puis  Jean  le  Mercier  reçut  l'ordre  de  se  transporter  en  Au- 
vergne; on  n'ignore  pas  que  c'était  l'époque  où  le  roi  rompait 
avec  l'Angleterre  et  se  préparait  à  la  guerre  désormais  immi- 
nente C'est  ainsi  que  s'explique  cette  retenue  de  gens  d'armes, 
qui  se   massèrent   en   Auvergne,   au   nombre  de  cinq  cents, 

1  i' res    justificatives,     n"    VIII,     3.  3  Louis  de  Sancerre  était  seigneur  de 

Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  264.  l'usait  Sagonne  (('.lier,  arrondissemenl  de  Saint- 

que  Charles  V  avait  pensé  rencontrer  dans  Arnaud  Montrond)  (Arch.    nat.,   J.l    ia4, 

cette  ville  le  comte  «le  Flandre,  afin  de  né-  fol.  if>f>  v"). 

gocier  avec  lui  le  mariage  de  l'héritière  du  "  Pièces  justificatives,   n"   VIII,    2.    el 

comte  avec  leduc  Philippe  de  Bourgogne.  Mandements  de  Charles  I    (collection  des 

1   Pièces  justificatives,  n     VIII,    1,   et  Documents  inédits),  p.  257  et  2  58. 

Mandements  de  Charles  V,  n°  5oo,  p.  257.  s  Pièces  justificatives,  n"  VIII,  1. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         167 

sous  le  commandement  du  duc  de  Berry  et  du  maréchal  de 
Sancerre.  De  plus,  le  ier  mai,  ces  troupes  furent  augmentées 
de  huit  cents  hommes [. 

Conformément  à  un  mandement  du  2b  avril  1369,  Jean  le 
Mercier  compta  à  Guillaume  de  la  Trémoille  i5  «payes  à  luy 
ordonnées  pour  la  garde  du  Chastel-Guillaume  » 2;  et,  après 
avoir  reçu  ordre,  le  12  mai,  de  payer  une  pension  de  5o  francs 
par  mois  à  Alart  de  Barhanchon,  ou  de  Doustienne,  gouverneur 
du  comté  de  Blois,  il  dut,  en  exécution  de  lettres  du  23  mai, 
faire  payement  à  Geoffroy  de  la  Selle  et  au  Camus  de  Pons, 
commis  à  la  garde  du  château  et  de  la  ville  de  la  Boche-Posay 3, 
pour  quatre-vingts  hommes  d'armes  et  douze  arbalétriers  V 
dont  ils  avaient  fait  montre  devant  Jean  d'Azay,  châtelain  de 
Loches5;  enfin  ce  dernier  reçut  lui-même  de  Jean  le  Mercier 
sa  paye  pour  lui  et  ses  trente-neuf  écuyers0. 

Le  i  2  juin,  Charles  V  retint  Gui  le  Baveux,  pour  servir,  au 
besoin  sur  la  Hotte,  sous  les  ordres  du  duc  de  Bourgogne,  et 
chargea  Jean  le  Mercier  de  lui  faire  prêt  '.  Jean  le  Mercier  dut 
également  solder  ce  qui  était  dû  au  duc  de  Bourbon  retenu 
avec  deux  cents  hommes  d'armes,  par  lettres  du  29  juin,  pour 
servir  en  l'armée  de  la  mer8.  Le  3o  juin,  Charles  V  envoya  Jean 
le  Mercier  à  Troyes  pour  faire  prêt  aux  gens  du  duc  de  Bour- 
gogne, qui  se  disposait  à  prendre  le  commandement  de  l'ex- 
pédition maritime9. 

Le  icr  juillet,  notre  trésorier  des  guerres  reçut  Tordre  de 
payer  à  Louis  de  Sancerre  3oo  livres  tournois  par  mois  pour 

1  Pièces  justificatives,  n"  VII],  2.  '  Pièces  justificatives, ïi°  VIII,  38. 

'   Château-Guillaume,  Indre,  commune  Mandements   de  Charles    I,    n°    535, 

de  Lignac.  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  38.  [>.  266. 

1  La  Roche-Posay,  Vienne,  air.  de  CIm  ;  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  38. 

tellerault,  c°°  de  Pleumartin.  s  Pièces  justificatives ,  n    VIII,  3i. 

1  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  \.  "  Pièces  justificatives,  n°  \  III.  29. 


168     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

son  état  personnel1.  Jean  le  Mercier  fit  encore  pavement  au 
duc  de  Bourbon,  retenu  le  même  jour  (icr  juillet),  avec  trois 
cents  hommes  d'armes,  pour  le  service  de  la  flotte2.  Puis  il 
paya  Guillaume,  dit  le  Bastard  de  Poitiers,  qui,  avec  quarante 
hommes,  fut  envoyé  à  Harfleur  pour  garder  les  barges3. 
Enfin,  selon  un  mandement  du  8  juillet,  il  compta  à  François 
de  Perillos,  amiral  de  France,  un  terme,  du  montant  de  ses 
gages,  fixés  à  2,000  francs  d'or  pai  an  '. 

Ces  préparatifs  une  fois  laits,  le  dimanche  1  5  juillet,  Charles  V 
partit  pour  Bouen5,  d'où  il  devait  aller  à  Harfleur6,  afin  d'exa- 
miner la  flotte  qu'il  avait  fait  réunir  pour  opérer  une  des- 
cente en  Angleterre.  Il  avait  décidé  que  le  duc  de  Boureroime. 
son  frère,  commanderait  l'expédition7.  Le  lendemain,  il  ordonna 
de  faire  prêt  au  duc  de  Bourbon,  retenu  par  lui  à  son  service, 
avec  quatre  cents  hommes  d'armes  depuis  le  3o  juin8,  suivant 
les  montres  laites  par-devant  Jean  de  Bonnes,  échevin  de 
Paris9,  à  ce  commis  par  le  roi  le  même  jour  "'. 

Le  29  juillet,  Charles  V,  en  son  château  de  Bouen,  manda  à 
Jean  le  Mercier  d'aller  par  devers  le  sire  de  Craon,  au  siège  de- 
vant la  Boche-sur-Yon  u,  pour  distribuer  !\, 000  francs  à  lui  et 
aux  gens  d'armes  desa  compagnie  12.  Le  16  août  suivant,  comme 

Mandements  de   Charles    V.    p.   27'i,  sur    les    habitants   d'Harfleur   une   aide, 

n*  55i.  Voir  la  liste  des  hommes  d'armes ,  dont  le  produit  était  destiné  à  fortifier  la 

Pièces  justificatives  ,  n°  VIII,  2."").  ville.  Les  habitants  élurent  comme  rece- 

Mandements   de  Charles    \':   n°   553,  veux  Robin  Bugart,  par-devant  le  prévôt 

p-  37^  Jean    l'Espicier    (Bibl.    nat. ,    Quittances, 

Pièces  justificatives,  n°  VIII,  29,  note  1.  vol.  26009,  »°9^5)- 

'  Pièces  justificatives,  n"  VIII,  3g  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  018. 

1   Pièces  justificatives,  n°  VIII,  38.  Mandements    de  Charles    V,  11°    552, 

Froissait,  éd.  Luce,  t.   VII,  p.  lxxii  p.  37^. 

et  Lxxm.  "   //,„/.,  „"  558,  ]).  275. 

C'csl  évidemment  lors  de  ce  voyage  "    Ibid.,  n"  537,  p.  2-5. 

que    Charles    V    ordonna    a    Etienne   du  12  Au  commencement  du  mois  de  juillel 

Moustier,  son  huissier  d'armes ,  d'établir  1369,  les  Anglais  mirentle  siège  devant 


MÉMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  169 

le  dit  M.  S.  Luce,  Amauri,  sire  de  Craon,  était  à  Bauge,  où  il 
manda  à  Jean  le  Mercier,  trésorier  des  guerres,  de  payer  les 
gages  d'un  certain  nombre  de  gens  d'armes  '. 

Le  projet  d'une  descente  en  Angleterre,  formé  par  le  roi,  ne 
put  être  exécuté.  En  effet,  le  duc  de  Lancastre,  fils  du  roi 
d'Angleterre,  passa  à  Calais  avec  grande  quantité  de  gens 
d'armes  et  d'archers  ;  cette  troupe  chevaucha  jusqu'à  Thé- 
rouanne  et  jusqu'à  Aire,  et  incendia  les  pays  où  elle  passa2. 

Dès  lors,  renonçant  a  cette  expédition,  Charles  V  résolut 
d'envoyer  en  Picardie  le  duc  de  Bourgogne  avec  quatre  cents 
hommes  d'armes,  Gui  le  Baveux  avec  trois  cents  hommes  ',  et 
plusieurs  autres,  dont  le  compte  de  Jean  le  Mercier  nous  a 
conservé  les  noms4.  Le  duc  de  Bourgogne  lut  nommé  lieute- 
nant royal",  et  le  16  août,  Jean  le  Mercier  reçut  l'ordre  de  lui 
payer  3oo  livres  tournois0.  Le  duc  de  Bourbon  devait  égale- 
ment servir  avec  quatre  cents  hommes  d'armes,  sous  le  duc 
de  Bourgogne  7.  Celui-ci,  après  être  resté  en  observation  depuis 
le  2  4  août  en  face  des  Anglais,  s'en  alla  à  Hesdin  le  2  sep- 
tembre, sans  avoir  rien  fait,  «  dont  moult  de  gens  lurent  cour- 
rouciés  »  \ 

Le   24    août,  le  roi  ordonna  à  Jean    le  Mercier  de  payer 

la    Roche-sur- Yon    et    cette    forteresse   se  chastel  s'estoit  rendu  »  (Froissart ,  éd.  Luce, 

rendit    dans    les    premiers    jours    d'août  t.  VII,  p.  I.XXIII,  notes). 
(Froissart,  éd.    Luce,  t.    VII,   p.   usm  :   Grandes  Chroniques ,  t.  \1.  p.  3i8, 

note  2).  Se  reporter  aussi,  à  ce  propos,  ;    Mandements   île  Charles    V.    n°   564  , 

aux  Pièces  justificatives ,  n°  VIII ,  kk ,  note.  p.  281. 

1    Mandements   de   Charles    V,  n"   55g ,  '   Pièces  justificatives,  n°  Vlil,  3l. 

p.  276. — "Comme  te  Roy  nostre  sire  nous  5   Mandements   de   Charles    V,   11°  564, 

eust  mandé   que   nous  assemblassions  le  p.  281. 
plus  de  gens  d'armes  que  nous  pourrions.  "   llnil.,  n    566,  p.  281. 

pour  aller  lever  le  siège  que  nos  ennemis  Pièces  justificatives,  n"  VIII,  21). 

avoient  mis  devant  le  chastel  de  la  Roche-  "   Grandes  Chroniques ,  t.  VI,  p.  3ig  el 

sur-\' on,  et  il  soit  ainsi  que,  avant  que  tes-  Froissart,  éd.   Luce,  t.   VII,   p.   lxxvi  el 

ditesgens  d'armes  lussent  assemblés,  ledit  lxxvii.  lxxx  et  lxxxi. 
Sav.  éirang.  Il'  série,  t.  VI ,  2'  partie. 


170     ACADEMIE  DBS  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

4,ooo  francs  à  Amauri  de  Craon,  «de  nouvel  envoyé  es  par- 
ties» (ie  Bretagne,  en  prêt  sur  ses  gages  et  sur  son  état  de 
5oo  francs  d'or  par  mois  '  ;  et  le  I\  septembre  il  nomma  Amauri 
son  lieutenant  en  Basse-Normandie,  aux  gages  de  800  francs  - 
par  mois. 

Sur  ces  entrefaites  les  Anglais  venaient  d'entrer  en  Bretagne  3, 
après  avoir  quitté  Château-Gontier.  Le  nouveau  lieutenant  les 
chassa  devant  lui  et  les  poursuivit  jusqu'à  Sainl-Sauveur-le- 
Vicomte,  «  ou  Clos  deConstentin  »;  cette  poursuite  dura  quinze 
jours'1. 

Le  27  septembre,  Amauri  écrivit  à  Jean  le  Mercier  de  faire 
prêta  divers  personnages  placés  sous  ses  ordres  et  dont  les  noms 
figurent  dans  le  compte  de  notre  trésorier5;  à  ces  hommes 
d'armes  il  faut  ajouter  le  maréchal  de  Blainville,  retenu  par 
lettres  du  12  septembre',  avec  trois  cents  hommes  pour  servir 
en  Normandie  et  ailleurs,  où  il  pourrait  être  utile0.  Divers 
gens  d'armes,  tels  que  Jean,  sire  de  Beaumanoir,  servirent 
sous  les  ordres  du  maréchal  '.  De  même,  Jean  le  Mercier  pava 
Guillaume  du  Merle,  conseiller  du  roi,  capitaine  de  la  Nor- 
mandie située  outre  Seine,  retenu  également  par  lettres  du 
12  septembre,  avec  deux  cents  hommes  d'armes8. 

Aussitôt  après  avoir  fait  prêt  aux  troupes  cantonnées  en  Nor- 
mandie, Jean  le  Mercier  paya  les  hommes  d'armes  qui  opé- 
raient dans  le  Nord,  sous  les  ordres  du  duc  de  Bourgogne: 
ainsi  le  1  5  septembre,  Jean  de  Chalon,  dit  le  Bâtard,  étant  à 

Mandements  de  Charles    V.    n"    568,  '  Pièces  justificatives,    n°    VIII ,    ■>'> , 

|>.  282.  noie   1 . 

Pièces  justificatives,  n"  VIII  ,  \  el  5.  Pièces  justificatives,  11    VIII,  f). 

3  D'après  une  lettre  close  du  27  août  '   Pièces  justificatives ,  n*  VIII',  3& 

adressée  au  bailt:  de  Caen.  e)  où  celui-ci  Pièces  justificatives,  n°  VII!,  6. 

est  averti  d'avoir  à  se  garder  des  pillards.  !   Pièces   justificatives    n      VIII,     35, 

[landements  de  Charles  I.  n"  570,  p.  38:>,.  note  1. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  171 

Hesdin,  lui  donna  quittance  pour  un  prêt  fait  sur  ses  gages  el 
sur  ceux  de  ses  hommes1. 

Cependant  la  lulle  s'étendait  jusqu'en  Bourbonnais,  où,  dès 
le  mois  d'août  précédent,  les  Anglais  avaient  pris  le  château  de 
Belleperche  et  s'étaient,  en  même  temps,  emparés  de  la  duchesse 
de  Bourbon,  mère  du  duc2.  Le  26  septembre,  le  roi,  résolu  à 
faire  un  vigoureux  effort  de  ce  côté,  retint  le  duc  de  Bourbon0 
pour  y  servir  sous  le  duc  de  Berry,  et  Jean  le  Mercier  lui  fit 
payement,  après  que  ce  prince  eut  fait  montre  à  Dezize\  le 
10  octobre  1 3 6 9 5 .  Deux  jours  après,  également  à  Dezize, 
Geoffroi,  seigneur  du  Boschet,  qui  devait  servir  avec  trois 
cents  hommes  d'armes,  sous  le  duc  de  Bourbon,  donna  quit- 
tance à  Jean  le  Mercier  pour  54o  livres  tournois0. 

Ces  troupes  mirent  alors  le  siège  devant  Belleperche;  mais 
la  place  résista;  aussi  des  renforts  furent  nécessaires,  et,  en 
attendant  que  le  duc  de  Bourgogne  s  y  rendît7,  le  2 G  octobre 
Charles  V  manda  à  Jean  le  Mercier  qu'à  la  suite  d'un  accord 
fait  entre  son  conseil  d'une  part,  et  d'autre  part  Gui  le  Ba- 
veux, Jean  de  Vienne,  le  chambellan  Guillaume  des  Bordes,  le 
Bègue  de  Fayel8,  Jean  de  Beuil  et  Guillaume  de  Sarrebrûck, 
ces  personnages  devaient  servir  avec  un  certain  nombre 
d'hommes  d'armes  de  leur  compagnie y. 

Aussi  Jean  le  Mercier  fit-il  prêt  à  un  certain  nombre  de 

'   Pièces  justificatives,!!0.  IX.  7  Froissait,  éd.   Luce,   t.  Vil,    p.    xc, 

'  Froissart,  éd.  Luce,  i.  VII,  p    lwi.  note  4- 

3  IbuL,  p.  xc,  note  S.Leduc  de  Bour-  *  Guillaume,  dit   le   Bègue  de  Fayel, 

bon  n'entra   en  campagne  que  le   10  oc-  était  en  i38o  »  garde  de  la  ville  et  cliastel 

tobre.  de  Saint-Jame-de-Beuvron  »,  aux  gages  de 

1   Saône-et-Loire ,  arrondissement  d' Au-  3oo  francs  par  an  (Bïbl.  nat. ,  Quittances , 

Uni,  canton  de  Couches.  vol.  26016  du  fonds  français,  pièces  2620 

5  Pièces  justificatives,    n°    VIII,    35,  et  268b). 

note  2.  '  Mandements   de    Charles    V,    n"   600, 

6  Pièces  j ustificatives ,  n"  X.  p.  295. 

■12  . 


172     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 

chevaliers,  servant  sous  Gui  le  Baveux.  Celui-ci  devait  se  trou- 
ver, au  mois  de  novembre,  en  Touraine  et  en  Anjou;  en  effet, 
le  f>  novembre,  Hue  d'Aubemare,  retenu  pour  servir  en  sa 
compagnie,  donna,  à  Tours,  quittance  à  Jean  le  Mercier1.  11 
est  même  probable  que  Jean  le  Mercier  eut  quelques  difficultés 
avec  un  des  chevaliers  placés  sous  les  ordres  de  Gui  le  Baveux  : 
car  Jean  du  Boisgarnier,  à  qui  il  est  laitallusion,  au  lieu  de  don- 
ner simplement  une  quittance  de  prêt  sur  ses  gages,  fut  con- 
damné par  la  cour  du  roi  à  Tours  à  donner  quittance  au  tré- 
sorier des  guerres  :  «et  en  a  esté  jugié  par  le  jugement  de  la 
dite  court  le  Boy  »2. 

Le  2-4  novembre,  Hue  d'Aubemare,  qui  servait  toujours 
sous  le  même  chef  en  Touraine,  donna  de  nouveau  quittance 
à  Jean  le  Mercier*. 

Mais  la  nécessité  de  renforcer  les  corps  de  troupes  qui  opé- 
raient en  Auvergne  fit  envoyer  Gui  le  Baveux  dans  cette  pro- 
vince, dès  le  mois  de  décembre.  Le  :>!\  de  ce  mois,  à  Moulins, 
Geoffroi  de  Bercis,  qui  servait  sous  les  ordres  de  ce  capitaine, 
donna  quittance  à  Jean  le  Mercier  pour  une  avance  qui  lui 
avait  été  faite  sur  ses  gages4.  Le  même  jour,  dans  le  même  lieu, 
Hue  d'Aubemare,  qui  avait  suivi  Gui  le  Baveux  en  Auvergne5, 
Jean  du  Boisgarnier0,  et  Jean  d'Azay7,  servant  aussi  sous  le 
même  chef,  donnèrent  quittance  a  Jean  le  Mercier.  Enfin  Jean 
de  Villemur  fut  retenu  par  lettres  du  27  décembre,  avec  quatre 
cents  hommes  d'armes,  pour  servir  sous  le  duc  de  Berry,  chargé 

1    Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Ctairam-  '   Bibliothèque  nationale,  Titres  scellés 

h. mil,  vol.  7,  loi.  335,  n"  1.  de  Clairambault ,  volume   7,   folio   335, 

'    Pièces  justificatives,  n"  XI.  pièce  n°  3. 

3  Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Ctairam-  "   Pièces  justificatives ,  11°  XII. 

Iiault ,  vol.  7,  fol.  335,  n°  2.  ?  Bibliothèque  nationale,  Titres  scellés 

1   Bibl.  nat.,   litres  scellés  de  Ctairam-  de  Clairambault,   volume   8,   folio    /177, 

bault,  vol.  i3,  loi.  873,  n"  1.  pièce  n"  à. 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  173 

du  commandement  supérieur  des  gens  de  guerre  en  Auvergne. 
11  fit  montre  à  Châteauneuf-sur-Cher  '  et  Jean  le  Mercier  fut 
chargé  de  le  payer  2. 

D'un  autre  côté,  Charles  V  avait  décidé,  le  i er  décembre, 
l'envoi  en  Guyenne  du  vicomte  de  Rochechouart,  chargé,  en 
compagnie  de  Regnaut  de  Douy,  de  «  grever»  les  Anglais3. 

En  même  temps,  le  1 1  décembre,  il  exposait  que  Guicharl 
de  Culent  s'était  logé  par  son  ordre  dans  le  château  de  Cha- 
lucet  en  Guyenne'1  et  y  tenait  garnison,  pour  le  défendit' 
contre  les  Anglais,  qui  s'efforçaient  de  le  reprendre;  il  termi- 
nait en  ordonnant  à  Jean  le  Mercier  de  payer  ses  gages  à  Gui- 
chart,  ainsi  qu'aux  gens  d'armes  de  sa  compagnie5. 

A  la  suite  d'un  plan  de  campagne  arrêté  à  Paris  entre  le  roi 
et  ses  trois  frères,  au  commencement  de  i  3"),  selon  M.  Siméon 
Luce  °,  mais  peut-être  dès  le  mois  de  décembre  i30g  ',  le  duc 
de  Berry  fut  chargé  d'attaquer  l'Aquitaine  du  côté  du  Limou- 
sin et  du  Quercy,  et  il  eut  sous  ses  ordres  les  chevaliers  dont 
nous  avons  parlé,  comme  se  trouvant  alors  en  Auvergne8.  Jean 
le  Mercier,  qui  leur  avait  déjà  fait  prêt,  leur  fil  de  nouveau  pave- 
ment, et  en  premier  lieu  à  leur  capitaine,  Gui  le  Baveux,  qui 
reçut  d'abord  7  •*  livres  tournois,  parce  que  le  roi  lui  avait  assi- 
gné un  franc  par  mois  et  par  homme  d'armes  qu'il  présenterait'1, 
et  en  second  lieu  187  livres  10  sous  tournois  pour  lui  chevalier, 
quatre  autres  chevaliers,  et  quinze  écuyers  qui  servaient  en 

1  Cher,     arrondissement     de     Saint-  "   Froissart,  éd.  Luce,  t.  VII,  p.  xctu. 

Amand-Mont-Rond.  '  Puisque  l'on   voit  Jean   de    Villenui 

3   Pièces  justificatives,  n°  VIII,  37.  retenu  dès   le  27  décembre    1369,   pour 

3  Pièces  justificatives,  n"  VIII,  6.  servir  sons  le  duc  de  Berry.  Pièces  justi- 

1    Mandements  de    Charles    V,   n"   619,  licatives ,  11"  \  III ,  07. 

p.   3og.   Cet   événement  se  produisit    le  '  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  37.  Voii 

3i    octobre    [Mandements    de    Charles    V,  plus  haut,  p.  172. 

n"  692,  p.  .Vi<|).  9  Bibl.  nat.,  Tilres  scellés  de  Clairain- 

''  Pièces  justificatives ,  n"  VIII  ,  S.  banlt,  vol.  1  1,  loi.  643,  n°  2. 


Il  II    ACADÉMIE  DLS  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Bourbonnais,  sous  le  duc  de  Berry1.  Gui  le  Baveux  donna 
quittance  à  Jean  le  Mercier  le  20  janvier  1870  (n.  st.)  à  Saint- 
Pou  rçain2. 

Jean  le  Mercier  recul,  à  la  même  date,  quittance  de  Hue 
d'Aubemare3,  Jean  d'Azay'1,  Geoflroi  de  Bercis5,  qui  servaient 
avec  leurs  hommes  en  la  compagnie  de  Gui  le  Baveux.  Le 
1 8  lévrier,  notre  trésorier  reçut  aussi  quittance  de  Gui  le  Baveux 
lui-même,  pour  un  nouveau  prêt  fait  à  ce  capitaine,  tant  sur 
l'«  estât  de  sa  personne»0,  que  sur  les  gages  des  gens  d'armes 
servant  en  sa  compagnie7. 

Le  2'j  du  même  mois,  Charles  V  ayant  retenu,  pour  servir 
également  sous  le  duc  de  Berry,  Louis  de  Sully  avec  cent 
hommes  d'armes,  Jean  le  Mercier  eut  à  faire  avance  de  sa  solde 
à  ce  chevalier  8. 

Enfin,  par  lettres  du  ic'  mars,  le  roi  retint  Louis  de  San- 
cerre,  maréchal  de  France,  avec  cent  soixante  hommes  d'armes, 
pour  le  servir  en  Berry  et  en  Auvergne;  ce  fut  encore  notre 
trésorier  des  guerres  qui  lui  paya  ses  gages'1.  Il  en  fut  de  même 
pour  Hue  du  Boulay,  retenu  le  même  jour,  avec  vingt  et  un 
hommes  d'armes,  pour  «  estre  et  demeurer  en  la  compagnie  du 
Boy,  pour  la  garde  et  seureté  de  sa  personne  » 10,  comme  il  l'avait 
été  depuis  quelques  années  déjà.  En  dernier  lieu ,  le  même  jour 
(icr  mars),  (maries  V  ordonna  à  Jean  le  Mercier  de  payer  les 
gages  de  son  écuyer  de  corps  Àlart  de  Doustienne,  gouverneur 

1    Bibl.  liai..  Titres  scelles  de  Clairam-  "'  Tilres  scellés,  vol.  i3,  loi.  873,  11°  2. 

bault,  vol.  m,  fol.  643,  11"  3.  "  Bibl.  nal.,  Titres  scellés  de  Clairam 

-  Allier,    arrondissement    de    Gannat,  bault,  vol.  1  1,  fol.  645 ,  n"  1 . 

chef-lieu  de  canton.  '  Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Ciairam- 

3  Bibl.  nat.,  Tilres  scellés  île  Clairam-  bault,  vol.  1  1,  fol.  G43,  n"  4. 
bault,  vol.  7,  loi.  335,  n°  4-  8  Pièces  justiûcatives,  n"  VIII,  44. 

4  Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairam-  J  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  43. 
bault,  vol.  8,  fol.  477,  n"  5.  I0  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  43. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  175 

du  comté  de  Blois1,  retenu  au  nombre  de  cinquante  payes, 
pour  servir  sous  le  maréchal  de  Sancerre2. 

A  ce  moment,  Jean  le  Mercier,  de  retour  d'Auvergne  el 
du  Bourbonnais,  devait  être  à  Paris;  car,  le  6  mars,  Gui  le 
Baveux,  s'y  trouvant,  lui  donnait  quittance,  pour  prêt  d'un 
mois,  sur  ï'«  estât  à  lui  ordenné  »  par  le  roi3,  en  même  temps 
que  sur  ses  propres  gages,  ceux  de  dix-neuf  chevaliers  et  de 
cent  vingt-quatre  écuyers,  servant  sous  ses  ordres  en  Auvergne 
et  en  Anjou  '. 

Le  8  mars,  le  roi  retint  Jean  de  Beuil,  chambellan  du  duc 
d'Anjou,  au  nombre  de  cent  payes,  pour  le  servir  en  Anjou  et 
dans  le  Maine5,  sous  les  ordres  du  duc  d'Anjou,  chargé  d'atta- 
quer l'Aquitaine  du  côté  de  la  Réole  et  de  Bergerac1'.  Par  lettres 
du  i4  mars,  Ymbaut  du  Peschin,  chambellan  du  duc  de  Berry, 
lut  retenu  avec  cent  hommes  d'armes,  pour  servir  sur  la 
frontière  du  Limousin  sous  les  ordres  de  son  maître,  et  Jean 
le  Mercier  fut  chargé  de  le  payer7.  Enfin  la  veille,  le  î  3  mars, 
le  roi  avait  retenu  Louis,  vicomte  de  Rochechouart,  et  Regnaut 
de  Douy,  chacun  à  raison  de  soixante  hommes,  pour  servir 
ires  guerres  de  Guienne,  et  en  la  garde  des  chasteaux  dudil 
viconte».  Tous  deux  ligurent  sur  les  comptes  de  Jean  le 
Mercier s. 

Le  i4  avril,  Regnaut  Besille,  .'tant  a  Bourges,  donna  quit- 

1    Mandements    <l<-   Charles    \\    n°    645  '  Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairam- 

p,  3a3.  bault,  vol.  1  i,  loi.  045,  n°  2. 

3   Pièces     justificatives,    11°    VIII,     13.  ''  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  43. 

Mais  il  parait  que  Jean  le  Mercier  n'en  lii  "   Froissait,   éd.  Luce,  I.  Vif,  p.  XGHI. 

rien;  aussi  reçut-il  un  nouvel  ordre  d'avoir  De  son  côté,  le  duc  de  Berry  devait   se 

à    s'exécuter    vis-à-vis    d'Alart    de    Dons-  porter  vers  le  Limousin  et  le  Quercy . 

tienne,  le   1"   mars   i.'îyo  (n.  st.)  (Pièces  ''   Pièces  justificatives,  n"  VIII,  44-  Voir 

justificatives,  n"  VIII,  12).  aussi  la  note  correspondant  à  ce  passage 

3   Bibl.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clair  i-n  des  pièces  justificatives, 

bault,  vol.  11, fol. 645,  11°  3.  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  43. 


176     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTHES. 

lance  à  notre  trésorier  de  2  2Ô  livres  tournois,  qui  lui  avaient 
été  avancées  pour  lui,  un  chevalier,  et  onze  écuyers  :  Regnaut 
servait  sous  le  maréchal  de  Sancerre  '.  Puis  Jean  le  Mercier  fit 
prêt  à  Jean  de  Vienne,  retenu  par  lettres  du  4  mai,  avec  deux 
cents  hommes  d'armes,  qu'il  devait  emmener  en  Guyenne  et 
en  Languedoc  auprès  du  duc  d'Anjou2. 

En  vertu  de  lettres  en  date  du  5  mai,  Jean  le  Mercier  eut  à 
faire  prêt  au  duc  de  Berry,  lieutenant  du  roi  en  Berry,  en  Au- 
vergne, en  Bourbonnais,  Forez,  Sologne,  Touraine,  Anjou  et 
dans  le  Maine 3.  Guillaume  des  Bordes,  chambellan  du  roi, 
retenu  avec  deux  cents  hommes  d'armes,  alla  en  la  compagnie 
du  duc  de  Berry,  de  même  que  Jean  de  Villemur'1,  retenu 
également  par  lettres  du  5  mai,  avec  cent  quarante  hommes 
d'armes5.  Jean  le  Mercier  eut  à  faire  prêt  à  ces  différents 
personnages,  ainsi  qu'à  Regnaut  de  Douy,  retenu  avec  soi- 
xante hommes  d'armes,  par  lettres  du  î  i  mai6.  De  plus,  le 
6  juin  1870,  il  reçut  l'ordre  de  payer  les  gages  de  Guichart  de 
Culent  qui,  le  3i  octobre  i36g,  s'était  emparé  du  château  de 
Chalucet  en  Guyenne,  comme  on  l'a  vu  plus  haut7. 

Jean  le  Mercier  était  alors  en  Berry,  où  l'on  constate  sa 
présence  le  lendemain  7  juin,  jour  où  le  duc  Jean  lui  fit  pré- 
sent d'une  haquenée8.  Notre  trésorier  dut  faire  prêt  également 
à  Hugues  de  la  Roche,  sire  de  Tourneille,  et  à  Roger,  comte  de 
Beaufort,  tous  deux  retenus  par  lettres  du  roi,  en  date  du 
3i  mai,  avec  cent  hommes  d'armes,  pour  la  garde  de  la 
ville  de  Tulle  et  de  plusieurs  châteaux  et  forteresses,  depuis 
peu  de  temps  en  l'obéissance  du   roi.  Ces  deux  personnages 

Pièces  justificatives,  n   Mil.  "   Pièces  justificatives,  n°  VIII,  45. 

Pièces  justificatives,  n"  VIE,  45.  7  Mandements   de   Charles    V,  n"  6i)2, 

Pièces  justificatives,  n°  VIII,  44-  p.  34g. 
'  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  45.  8  Froissart,  éd.  Luce,  t.  VII,  p.  xctv. 

1   Pièces  justificatives,  n°  VIII,  45.  note/» 


MÉMOIRES  PRÉSEMÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  177 

firent  montre  à  Limoges,  le  22  août.  Il  est  probable  que  ce 
fut  vers  cetle  date  que  Jean  le  Mercier  leur  fit  prêt1. 

Jean  le  Mercier  eut,  en  outre,  à  payer  leurs  gages  :  au 
comte  de  la  Marche,  retenu  avec  trois  cents  hommes  d'armes 
pour  la  garde  du  Limousin,  et  reçu  à  Montlucon  avec  Gui- 
chart  Dauphin  le  3o  juillet2;  à  Louis,  sire  de  Sully,  retenu, 
dès  le  27  juin,  avec  cent  hommes,  destinés  à  un  service  de 
garnison  aussi  bien  qu'à  un  service  actif3;  à  des  geus  d'armes 
retenus  par  le  maréchal  de  Sancerre,  en  exécution  d'un  man- 
dement donné  le  12  juillet  1870.  Ces  troupes  devaient,  sous 
les  ordres  du  maréchal,  tenter  un  effort  pour  recouvrer  la  ville 
de  Limoges'1. 

Le  28  août,  Jean  le  Mercier  dressa  de  sa  propre  main  une 
récapitulation  des  sommes  dues  et  payées  soit  au  duc  de  Berry, 
soit  à  des  capitaines  de  sa  compagnie.  A  ce  jour,  il  était  dû 
à  ce  prince  «  iT  vmc  xvu  frans,  pourveu  que  Perrinet  mon  frère 
n'ait  riens  balle  par  sa  lettre  à  Clermont»5. 

Sur  ces  entrefaites,  Robert  knolles.  ayant  débarqué  à  Calais 
à  la  tête  de  quinze  cents  hommes  d'armes  et  quatre  mille  ar- 
chers, se  mit  en  devoir  de  marcher  sur  Paris,  en  dévastant  mé- 
thodiquement les  pays  par  lesquels  il  passait,  sauf  cependant 
le  comté  de  Soissons  et  d'autres  terres,  qui  appartenaient  au 
sire  de  Coucy.  Le  roi  rappela  aussitôt  du  Guesclin,  qui  guer- 
royait en  Guyenne,  en  compagnie  du  duc  d'Anjou6.  L'alarme 

1   Pièces  justificatives,  11°  VIII,  46.  sur  ce  passage,  où  l'on  voit  que  Pierre  le 

1  Pièces  justificatives,  n"  VIII,  46.  Mercier  était  mêlé  aux  opérations  de  tré- 

1   Piècesjustificatives,n°ViïI,47.  sorerie  des  guerres  de  son  frère,  que  je 

4  Pièces  justificatives,  n"  VIN,  k~] .  me  suis  appuyé  pour  identifier  avec  lui 
Froissart.  éd.  Luce.t.  VII,  p.  en,  note  î,  Pierre  le  Mercier,  lieutenant  de  Jean  le 
cm  et  p.  2  a  S  et  à  1 1  •  La  ville  fut ,  en  effet ,  Mercier. 

occupée  par  les  Français  (ihid.,  p.  ex).  6  Froissart,  éd.   Luce,   I.  VII,  p.  c\  à 

5  Pièces  justificatives,   n°  XVIII.  C'est         cvin. 

Sav.  Étbang.  II*  série,  t.  VI ,  i"  partie.  =3 


IHPII.11ML      SITU 


178    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

fut  vive  à  Paris.  Nous  en  trouvons  la  preuve  dans  les  comptes 
de  Jean  le  Mercier. 

Parmi  les  personnages  qui  payèrent  alors  le  plus  de  leur  per- 
sonne à  Paris,  il  faut  citer  d'abord  Hugues  Aubriot,  garde  de  la 
prévôté  et  capitaine  de  Paris,  et  ensuite  Pierre  de  Chevreuse1. 
Mais  sur  le  conseil  de  Clisson,  qui  se  défiait  peut-être  de  la 
valeur  des  enrôlés  parisiens,  le  roi  défendit  tout  combat.  Au 
bout  de  deux  jours  P»obert  Knolles  décampa  assez  précipitam- 
ment". 

Malgré  cette  retraite  rapide,  Charles  V  fit  poursuivre  les 
Anglais  en  Vendômois,  dans  le  Maine  et  en  Touraine  par  Jean 
de  Vienne,  Guillaume  des  Bordes,  Gui  le  Baveux,  Jean  Paste, 
Guillaume  dit  le  Bègue  de  Fayel,  Alart  de  Doustienne,  gou- 
verneur de  Blois,  le  bâtard  de  Veraay,  capitaine  de  Ferrières, 
retenus  avec  trois  mille  hommes  d'armes,  par  lettres  du  1 1\  oc- 
tobre3. Jean  le  Mercier  leur  fit  prêt  ainsi  qu'à  d'autres  gens 
d'armes  '. 

Cependant,  le  prince  de  Galles  ayant  appris  l'occupation  de 
Limoges  par  le  duc  de  Berry,  qui  était  de  connivence  avec  l'é- 
vêque,  jura  de  se  venger  de  la  trahison  commise  et  vint  assiéger 
la  ville.  Au  bout  de  six  jours,  les  Anglais  entrèrent  par  la 
brèche,  égorgèrent  plus  de  trois  mille  habitants  et,  malgré  leur 
courage,  Jean  de  Villemur,  Hugues  de  la  Roche  et  Pioger  de 
Beaufort,  qui  commandaient  la  garnison,  durent  se  rendre5.  Ce 
n'était  pas  le  moment  de  dégarnir  le  Limousin;  aussi  Jean  le 
Mercier  eut  à  faire  prêt  à  Louis  de  Sancerre ,  retenu  par  le  roi , 

1  Pièces  justificatives,  n"  Vfll,  kl-  ginales,  vol.  2272,  dossier  5i  37^,  pièce 

'   Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.   3aj  à  n°  2). 
3*5.  J   Pièces  justificatives,  n"  VIII ,  4g. 

3  Le  21    septembre,  Jean   le  Mercier  5  Froissarl,  éd.  Luce,  t.  VII,  p.  exiv  et 

devait  encore  297  livres  tournois  à  Une-  cxv,  et  Chronique  normande  du  xiv'  siècle, 

relie  de  la  Pierre  (Bibl.  nat.,  Pièces  01  i-  p.  io5. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  179 

par  lettres  du  28  septembre,  avec  trois  cents  hommes  d'armes, 
pour  le  servir  en  Limousin1. 

Enfin,  le  comte  de  la  Marche  ayant  mis  son  comté  entre  les 
mains  du  roi,  Guichart  Dauphin  fut  retenu  par  lettres  royales 
du  \l\  décembre  1870,  avec  cent  hommes  d'armes,  pour  la 
garde  de  cette  terre2.  Jean  le  Mercier  acquitta  encore  les  gages 
de  divers  chevaliers  tenant  garnison.  Ainsi  il  paya  :  Guillaume 
de  Villebeuf,  retenu  avec  trente  hommes  d'armes,  capitaine 
de  Beaulieu  en  Limousin3;  Jean  de  Meudon,  retenu  capitaine 
rie  Saint-Germain-en-Laye,  avec  six  hommes  d'armes;  Pierre 
de  Pons'1,  retenu  capitaine  de  l'abbaye  de  Fontgombault5,  avec 
huit  payes  de  gens  d'armes0. 

Jean  le  Mercier  eut  encore  à  payer  certaines  sommes,  d'ordre 
du  roi;  elles  sont  inscrites  dans  ses  comptes  sous  la  rubrique: 
«  Deniers  payez  par  mandemens  sans  monstres.  »  On  y  relève  le 
nom  d'Aimeri  de  Narbonne,  amiral  de  France,  et  de  Guillaume 
de  l'Aige,  qui  avait  tenu  garnison  avec  soixante  hommes  dans 
la  ville  de  Lesterps7.  Viennent  ensuite  des  mentions  de  paye- 
ments faits  à  des  chevaliers  d'Allemagne,  à  Jean  d'Artois,  ser- 
gent d'armes  du  roi,  à  Hutin  de  Vermeilles,  envoyé  parle  roi  à 
Avignon  avec  Bureau  de  la  Rivière'-,  enfin  à  Jean  de  Lyons, 
sergent  d'armes  du  roi  et  maître  de  son  artillerie9. 


'   Pièces  justificatives,  n°  VIII,  48. 

2  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  4<). 

3  Probablement  BeauJieu-sur-Ménoire , 
Corrèze,  arr.  de  Brive,  ch.-l.  de  c°°. 

4  Peut- être  était-il  parent  de  Renaud 
de  Pons,  dont  parle  Froissart  (éd.  Kervyn 
de  Lettenhove,  t.  VIII,  p.  77),  et  qui, 
d'abord  partisan  des  Anglais,  les  quitta 
pour  s'attacher  à  Charles  V. 

5  Indre ,  arr.  du  Blanc ,  c°°  de  Tournon- 
Saint-Martin. 


"  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  5o. 

'  Lesterps,  Charente,  arrondissement 
et  canton  de  Confolens. 

"  Il  est  probable  que  Bureau  de  la  Ri- 
vière alla  à  Avignon,  en  même  temps  que 
le  duc  d'Anjou,  pour  saluer  le  nouveau 
pape  Grégoire  XI.  Cette  mission  passa  les 
fêtes  de  Pâques  1 37 1  à  Avignon  (FroiV 
sart,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove,  t  VIII. 
p.  81  et  83). 

9  Pièces  justificatives ,  n°  VIII,  E>o. 

23. 


180     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  7  mars  i3yi  (n.  st.),  Jean  de  Brion,  conseiller  du  roi  et 
maître  des  requêtes  de  l'hôtel,  ordonna  à  Jean  le  Mercier  de 
faire  prêt  et  payement  à  Pierre  Trousseau,  capitaine  de  Tours, 
qui  avait  présenté  cinq  écuyers1.  Notre  trésorier  fit  aussi  prêt 
à  Hue  du  Boulay,  à  Bobert  de  Saburas  (ou  de  Sabevroys)  et  à 
Jacques  d'Harcourt,  chargés  de  la  garde  de  la  personne  du 
roi,  à  Jean  de  Beuil,  à  divers  autres  personnages,  enfin  à 
Jean,  sire  de  Pierrebufïière,  retenu  avec  cent  hommes  d'armes 
pour  la  garde  du  Limousin,  par  lettres  du  roi  en  date  du 
]  5  avril  î  3  7  î  \ 

Dès  le  mois  de  juillet  î  370,  Charles  V  avait  chargé  Jean  de 
la  Grange,  abbé  de  Fécamp  et  général  conseiller  sur  le  fait  des 
aides,  d'aller  «par  devers  nostre  Saint  Père  le  Pape,  pour  le 
fait  de  dix  gallées  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  lui  envoyé, 
pour  son  retour  par  deçà  les  monts3».  Ces  égards  étaient 
de  nature  à  parfaitement  disposer  Urbain  V  à  l'égard  du  roi 
de  France,  qui  voulut,  sans  plus  tarder,  tirer  profit  de  ces  sen- 
timents, dont  devait  hériter  le  nouveau  Pape;  Urbain  V,  en 
elïèt,  mourut  le  19  décembre  i3yo. 

A  peine  Grégoire  XI  était-il  élu  que,  le  9  janvier  1 3  7  1  (n.  st.], 
Charles  V  renvoya  l'abbé  de  Fécamp  à  Avignon  par  devers  le 
Pape4,  très  probablement  afin  de  négocier  un  emprunt;  car 


'  Dekvitle  le  Roulx,  Registres  des 
comptes  municipaux  de  lu  ville  de  Tours, 
t.  Il ,  p.  347,  n.  2. 

2   Pièces  justificatives,  n"  VIII,  53. 

5  Jean  deChambly,  dit  le  Haze,  maître 
d'hôtel  du  roi ,  accompagna  l'abbé  de  Fé- 
camp. Ce  fut  Jean  le  Mire  qui  fut  rece- 
veur et  commis  «  sur  le  fait  de  l'armée  des- 
dictes gallées»  (Bibl.  nat. ,  Titres  scellés 
de  Clairambault ,  vol.  27,  fol.  202.3,  n°5). 
Etienne  de  Brandis,  maître  des  ports  de 


la  sénéchaussée  de  Carcassonne,  com- 
manda cette  espédition;  en  récompense 
des  services  qu'il  rendit  à  Charles  V  en 
cette  occasion  ,  il  fut  fait  garde  du  dos  des 
galées  de  Rouen  le  i3  janvier  i3y4  (n.  st.) 
(Biblioth.  nat.,  collection  Clairambault, 
vol.  8a5,  fol.  21).  Le  départ  de  l'abbé  de 
Fécamp  fut  postérieur  au  18  juillet.  (  Voir 
aussi  Froissait ,  éd.  Luce,  t.  VII,  p.  CVUI.) 
1  Mandements  de  Charles  V,  n"  74 1 1 
p.  38 1 . 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  181 

on  constate  qu'au  mois  d'avril  suivant,  Jean  le  Mercier  alla 
lui  aussi  à  Avignon  trouver  le  pape  Grégoire  XI,  pour  un 
emprunt  de  deniers.  Il  y  retourna  au  mois  de  juin  suivant  et 
en  rapporta  cent  mille  francs,  après  avoir  encore  obtenu  une 
aide,  ou  décime  sur  le  clergé  l. 

Une  quittance  de  Jean  le  Mercier,  datée  du  6  décembre 
1 3  7 1 ,  montre  que  Charles  V,  tout  en  chargeant  ses  agents  de 
graves  intérêts,  ne  négligeait  pas  pour  cela  de  satisfaire  son 
goût  pour  les  objets  de  luxe.  Ainsi,  il  chargea  Jean  le  Mercier, 
qui  rapportait  cent  mille  francs  empruntés  au  Pape,  de  lui 
acheter  «  pluseurs  draps  de  soye,  orfroiz  de  chappelle  et  autres 
choses  »  ". 

Mais  quelle  que  put  être  l'importance  des  missions  diploma- 
tiques dont  il  était  momentanément  chargé,  Jean  le  Mercier 
n'en  continuait  pas  moins  à  remplir,  dans  l'intervalle,  les  de- 
voirs de  sa  charge.  Ainsi,  le  12  mai,  il  avait  reçu  de  Jaquelin 
d'Andigné  l'ordre  d'avoir  à  faire  prêt  et  payement  à  Pierre 
Trousseau,  capitaine  de  Tours3.  Puis  il  fit  prêt  à  Girart,  sire 
de  Rais  '',  retenu  pour  servir  le  roi  sous  les  ordres  de  Clisson. 
11  dut  payer  également  des  gens  d'armes  du  duc  de  Berry,  qui 
avaient  été  attribués  à  ce  prince  pour  la  garde  de  son  apanage, 
par  lettres  du  1 1\  juillet  1871  5. 

Cependant  les  Anglais  continuèrent  à  porter  leurs  princi- 
paux efforts  du  côté  du  Poitou,  et  au  mois  d'août  ils  mirent  le 
siège  devant  la  forteresse  de  Montcontour c.  Le  roi,  tenant 
essentiellement  à  sauver  cette  place,  envoya  Clisson  à  son 
secours;  en  même  temps,  il  ordonna  à  Jean  le  Mercier  de  payer 

'  P.  Anselme,  t.  VIII.  p.  34a.  d'armes,   par   lettres   du  22    avril    i3~i 

2  Pièces  justificatives,  n°  XXI.  (Pièces  justificatives,  n°  VIII,  53). 

'  Pièces  justificatives,  n°  XIX.  5   Pièces  justificatives,  n"  VIII,  54- 

1  II  fut  retenu  avec  quarante  hommes  6   Vienne,  arr.  de  Loudun,  ch.-l.  de   ° 


182     \C\DKMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

les  gens  d'armes  nécessaires  à  cette  expédition  '.  Clisson,  lieute- 
nant du  roi  "es  basses  marches»,  retint  au  nom  du  roi  plu- 
sieurs gens  d'armes, pour  essaier  à  reconforter  le  fort  de 

Monlcontour.  .  .  »  Parmi  eux,  nous  citerons  le  gouverneur  de 
Blois,  Alart  de  Doustienne,  et  le  vaillant  Breton  Jean  de  Ker- 
louet2.  Ils  reçurent  leur  payement  de  Jean  le  Mercier.  Avant 
que  Clisson  fût  arrivé,  les  Anglais  s'étaient  déjà  logés  dans  la 
place;  il  fallut  donc  les  y  assiéger.  Puis,  à  l'annonce  de  l'arri- 
vée d'autres  ennemis,  venus  de  Niort  au  secours  de  la  forte- 
resse, Clisson  appela  à  lui  le  connétable  et  le  duc  de  Bourbon. 
Grâce  à  ces  renforts  et  le  lendemain  de  leur  arrivée,  les  Fran- 
çais s'emparèrent  de  Montcontour  '. 

Le  3  i  juillet  précédent,  Jean  le  Mercier  avait  reçu  du  rece- 
veur des  aides  à  Clermont  i,5oo  francs  d'or,  destinés  à  payer 
le  maréchal  Louis  de  Sancerreet  ses  gens  d'armes,  qui  station 
naient  en  Berry  et  en  Limousin4;  et  le  16  septembre,  Jean, 
comte  deSancerre,  servant  sous  son  frère  le  maréchal,  donna 
quittance  à  Jean  le  Mercier  pour  solde  de  tout  compte  de  ses 
ga^es  et  de  ceux  de  ses  gens  d'armes b. 

Le  ier  septembre,  Jean  le  Mercier,  étant  à  Paris,  avait  donné 
une  quittance  de  2,000  francs  d'or  à  Jean  l'Uissier,  receveur 
général  des  aides  de  la  guerre;  cette  somme  était  destinée 


1  Mandements  de  Charles  V,  n"  81 4, 
j).  4  17-  —  Le  27  août ,  (ibarles  V  ordonna 
à  Jean  le  Mercier,  vu  l'urgence,  de  payer 
même  sans  montres  (Bibl.  nal.,  Pièces 
originales,  vol.  789,  dossier  1787g,  n°  7). 

"  Pièces  justificatives,  n°ViII,  56  el  57. 
Le  Limousin  n'en  continua  pas  moins  à 
être  fortement  occupé.  Ainsi,  le  27  août, 
Robert  de  Sancerre  fut  retenu  pour  la 
garde  du  Limousin  (ibid.,  55).  De  même 
Louis  de  Sancerre,  le  maréchal,  fut  re- 


tenu par  lettres  du  i5  octobre,  pour 
servir  en  Limousin  (ibid.,  57).  Jean  le 
M <■  1  ricr  |>i\  1  ces  !M/ns  de  guerre. 

3   Froissart,  éd.  Kervyn  de  Lettenbove, 
t.  VIII,  p.  89  et     l48.    Chronique   du    bon 
duc  Loys  de  Bourbon,  éd.  Cbazaud,  p.  88. 
1  Pièces  justificatives,  n°  XX.  Louis  de 
Sancerre  était  capitaine  pour  le  roi  en  Li- 
mousin depuis  le  1"  mars   1 37 1   (n.  st.) 
Pièc  s  justificatives,   11°  VIII,  52  et  57). 
'    Pièces  justificatives,  11°  XXIV, 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  183 

aux  gens  d'armes1.  Puis,  le  7  septembre,  d'après  un  mande- 
ment des  maréchaux,  donné  le  5  du  même  mois  à  Tours  \  il  fit 
prêt  à  Gilles  d'Achainviller,  retenu  pour  servir  en  Berry,  en 
Poitou  et  en  Limousin,  sous  le  maréchal  de  Sancerre',  et  reçut 
en  même  temps  quittance  de  Hue  d'Amboise  \ 

Charles  V,  le  i3  octobre,  manda  à  Jean  le  Mercier  de  payer 
les  gages  de  Pierre  de  Mornay  et  de  quatre-vingts  hommes  de 
sa  suite5.  C'est  à  cette  date  que  Pierre  de  Mornay  remplaça 
Robert  de  Sancerre  dans  la  garde  du  Limousin0.  Peu  après, 
le  roi  ayant  retenu  à  son  service,  sous  les  ordres  de  Clisson, 
un  Génois,  Honolïle  Spinart,  connétable  d'arbalétriers,  donna 
ordre  à  Jean  le  Mercier,  le  3i  octobre,  de  lui  Faire  prêt  et 
payement  de  mois  en  mois,  jusqu'à  ordre  contraire'.  Enfin, 
le  i3  décembre,  Jean  le  Mercier,  étant  à  Paris,  reçut  de 
Jean  l'Uissier  600  francs  d'or,  à  distribuer  à  Hue  du  Boulay 
et  aux  gens  d'armes  qui,  sous  ses  ordres,  formaient  la  garde 
du  roi8. 

Au  commencement  de  l'année  1372,  et,  selon  le  P.  An- 
selme, le  10  février,  Charles  V  envoya  Jean  le  Mercier  en 
Guyenne,  afin  de  traiter  avec  Jean  de  Grailly,  captai  de  Buch, 
de  la  délivrance  de  Pioger  de  Beaufort,  prisonnier  des  Anglais 


1  Pièces  justificatives,  n°  XXI.  Le 
5  septembre ,  les  maréchaux  mandèrent  à 
Jean  le  Mercier  d'avoir  à  payer  Hue  d'Au- 
bemare  (Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  vo- 
lume /17,  dossier  i(M6,  n°  i8). 

2  Pièces  justificatives,  n°  XXII, 

3  Pièces  justificatives,  n"  XXIII. 

4  Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  à-], 
dossier  io46,  n°  16. 

5  Mandements  de  Charles  V,  c  tlection 
des  Documents  inédits,  11°  8a5,  p.  4a3. 

6  Pièces  justificatives,  n"VIII,  55.  —  Le 


18  octobre,  Jaquelin  d'Andigné,  commis- 
saire du  roi,  donna  ordre  à  Jean  le  Mer- 
cier de  faire  prêt  à  Pierre  Trousseau , 
seigneur  de  Chasteaux,  capitaine  de  la 
ville  de  Tours,  pour  ses  gages  et  ceux  de 
cinq  écuyers,  montés  et  armés  (Bibl. 
nat.,  Pièces  originales,  vol.  57,  dossier 
i23i,  pièce  n°  4). 

7  Mandements  de   Charles    V,   n°   828, 
p.  kik- 

8  Pièces  justificatives  ,  n°  XXVI. 


IS'i     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

depuis  le  sac  de  Limoges1;  Jean  le  Mercier,  d'après  l'auteur 
de  ['Histoire  généalogique  de  la  Maison  de  France,  n'aurait  quitté 
le  captai  que  le  20  mars  suivant2.  Ce  récit  n'est  infirmé  par 
aucun  document;  plusieurs  pièces,  au  contraire,  permettent 
de  constater  la  présence  de  Jean  le  Mercier  dans  le  Sud-Ouest, 
dès  l'année  précédente. 

Ainsi,  le  1"  mars  1 3 7  1  (n.  st.),  Hugue  de  Freideville,  ma- 
réchal d'Auvergne,  commis  par  le  roi  à  recevoir  la  montre  de 
cinquante  lances  dans  le  comté  de  Ventadour  et  en  Limousin, 
envoya  à  Jean  le  Mercier  la  montre  de  Jean  de  Noyai,  écuyer 
de  Bretagne,  et  d'autres  gens  de  guerre,  avec  ordre  de  leur 
faire  prêt  et  payement3.  Il  n'y  a  donc  rien  d'impossible  à  ce 
que  Jean  le  Mercier  fût  alors  en  Guyenne,  puisque  à  diverses 
reprises  il  eut  à  payer  des  gens  de  guerre  dans  des  provinces 
voisines  de  cette  région.  Ajoutons  que  son  compte  de  trésorerie 
des  guerres  pour  l'année  1  3 72  débute  par  la  mention  de  divers 
payements  faits  à  Louis  de  Sancerre  et  au  duc  de  Bourbon 
alors  en  Limousin4. 

Jean  le  Mercier  était  à  Paris  le  3i  mars,  date  a  laquelle  il 
donna  quittance  à  Jean  l'Uissier  pour  900  francs  d'or  destinés 
à  la  solde  de  plusieurs  gens  d'armes,  retenus  au  service  du 
roi5.  Peu  après,  il  alla  en  Picardie,  faire  prêt  à  Hue  de  Châ- 
tillon,  sire  de  Dampierre  et  de  Rollaincourt,  maître  des  arba- 
létriers et   capitaine  général  pour  tout  le  pays  de  Picardie, 

'   Voir  plus  haut,  page  178.  Roger  de  de  Clermont-Ferrand ,   c"°  de  RochefortJ 

Beaufort,  prisonnier  du  capta],  était  frère  (Bibl.  nat.,  P'  franc.,  26287,  n°  4?)- 

du  pape  Grégoire  XI  (Froissart,  éd.  Luce,  5  Pièces  justificatives,  n°  XXVIII.  Le 

t.  VII,  p.  exiv,  note  2).  16    avril,   Etienne    Routi,    lieutenant   de 

"■   P.  Anselme,  t.  VIII,  p.  342-  Jean  le  Mercier,   donna  à  Jean   l'Uissier 

1    Pièces  justificatives,  n°  XXVII.  quittance  de  1,200  francs,  pour  la  garde 

"   Pièces  justificatives,   n"  VIII,   5a   et  de  la  ville  de  Rochecliouart  (Bibl.  nat., 

fio.  Enfin,   le  1"  lévrier,  Jean  le  Mercier  Titres   scellés   de   Clairambault ,   vol.   97, 

devait  être  à  Orcival  (Puy-de-Dôme,  arr.  fol.  7573). 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  185 

retenu  avec  quatre  cents  hommes  d'armes,  qui  lurent  reçus  à 
Thérouanne  le  1"  mai  '. 

C'est  à  cette  époque  que  se  rapportent  de  très  sérieuses  ten- 
tatives, laites  par  le  roi,  pour  créer  une  flotte,  qui  fût  en  état 
d'appuyer  les  opérations  des  navires  mis  à  sa  disposition  par  le 
roi  de  Castille.  Aussi,  le  8  mai,  Charles  V  mandait-il  à  Jean  le 
Mareschal,  receveur  général  des  aides  pour  la  guerre  en  Nor- 
mandie, de  bailler  tous  les  deniers  de  sa  recette  à  Jean  leMercier, 
«  par  l'ordonnance  de  nostre  amé  et  féal  conseiller  Nicolas 
Braque,  pour  les  distribuer  et  convertir  au  fait  dessusdit...  »2. 
Les  efforts  du  roi  datent  même  de  1869,  ^ors  d'une  première 
tentative  de  descente  en  Angleterre3,  et  du  milieu  de  l'année 
1370,  époque  où  Jean  Ribaut,  vicomte  de  Montivilliers 4, 
commis  à  surveiller  les  ouvrages,  barges,  galées  et  autres  vais- 
seaux commandés  par  le  roi,  venait  de  faire  terminer  trois  galées 
sorties  du  chantier  de  construction  de  Rouen5. 

Ce  fut  avec  les  sommes  que  lui  remit  Jean  le  Mareschal, 
que  Jean  le  Mercier  paya  Yvain  de  Galles.  Cet  article  ligure  en 
ces  termes  dans  les  comptes  :  «  A  Yvain  de  Galles,  etc.,  pour 
le  payement  de  six  semaines  de  gages  de  luy,  de  200  hommes 
d'armes,  compris  en  /\o  chevaliers  bacheliers  et  100  arbales- 
liïers,  etc.,  à  deservir  en  certain  passage,  que  le  Roy  li  a  or- 
denné  à  faire  par  la  mer  en  certaines  barges0  ».  En  effet, 
Yvain  de  Galles  avait  été  charge  d'opérer  une  descente  dans 
les  îles  normandes.  En  même  temps  (icr  juillet),  Jean  de  Rie, 
seigneur  de  Barbançon,  qui,  selon  Froissart,  fit  aussi  partie 
de  l'expédition,  ordonna  au  receveur  Jean  de  Lespine  de  faire 

1   Pièces  justificatives,  n"  VIII,  61.  '  Seine-Inférieure,  arr.  du  Havre. 

5   Mandements   fie  Charles    V,    n°   886,  '   Bibl.   nat. .   Quittances,  vol.  26001)  , 

p.  £5-.  n"  923,  i)55,  1020,  etc. 

3  Voir  plus  haut,  pages  167  et  168.  6  Pièces  justificatives,  n°  VIII ,  64. 

SiV.  étiung.  11°  série,  t.  VI ,  2*  partie.  •  i 


186    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

livrer  à  Yvain  de  Galles  soixante  «  fleiches l  de  lart  »,  pour  ravi- 
tailler ses  arbalétriers  et  ses  archers,  «qui  sont  venuz  en  sa 
compeignie  dedens  les  xn  barches  » 2.  C'étaient  donc  douze 
barges  qu'Yvain  de  Galles  avait  sous  ses  ordres3. 

Cependant,  à  la  suite  dune  sanglante  défaite  infligée  à  la 
fin  du  mois  de  juin  aux  Anglais  par  la  flotte  de  Castille ,  en  face 
de  la  Rochelle,  les  bourgeois  de  cette  ville  se  préparèrent  à 
rentrer  dans  le  devoir.  Après  divers  pourparlers,  ils  finirent 
par  faire  leur  soumission  et  reçurent  dans  leurs  murs  le  duc 
de  Berry4.  Charles  V  ne  tarda  pas  à  tirer  parti  des  excellentes 
dispositions  des  Rochelois,  et  dès  le  5  octobre,  il  dépêcha 
vers  eux  Jean  le  Mercier,  chargé  d'emprunter  au  maire  et  aux 
habitants  4,ooo  livres,  destinées  au  payement  des  gens  de  guerre 
qui,  servant  en  Poitou  sous  le  duc  de  Berry,  voulaient  se  dé- 
bander5. Le  roi  nomma  en  même  temps  Maurice  du  Parc,  son 
chambellan,  gouverneur  de  la  Rochelle,  et  cent  hommes  furent 
mis  sous  ses  ordres,  pour  la  garde  de  la  ville6. 

Vers  ce  temps-là,  Jean  le  Mercier  versa  à  Regnaut  Gombaut, 
«  clerc  ordenné  à  paier  la  despense  de  l'ostel  »  du  duc  de  Bour- 
gogne, 6,000  francs  destinés  à  la  solde  des  gens  d'armes  cpii 
servaient  sous  ce  prince  en  Guyenne  :  le  duc  donna  quittance 
de  cette  somme  le  12  novembre7. 

1   Quartier    Je    viande   salée;   voir  Du  '  Froissart,  éd.  Kervyn  de  Lettenhove, 

Cange,  Glossaire,  éd.  Favre,  t.  III ,  p.  5a4,  t.  VIII,  p.  i:i3.i  1 91. 
colonne  1,  au  mot  jlich.es.  P.  Anselme,  t.  VIII,  p.  3^2. 

1   Les  frais  d'achat  de  ce  tard  devaient  r'  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  77.  Jean 

être  couverts  par  un  prélèvement  fait  sur  le  Mercier  fit  prêt  à  tous  ces  gens  d'armes, 

les  ttxxn"   frans  d'or,  en    quoy   le   Roy  II  n'est  pas  inutile  de  rappeler  que  Jacques 

d'Espaingne  estoit    tenu    à    monseigneur  de  Montmort  succéda  dès  1 87/1  à  Maurice 

d'Anjou»    (Bibl.    nal.,     Titres    scellés   de  du   Parc,  dans  ces   fonctions  de  gouver- 

Ciairambault,  vol.  9,  fol.  5n).  neur  (Bibl.  nat. ,  collection   De  Camps, 

3  Froissait  (éd.  Kervyn  de  Lettenhove,  vol.  84,   fol.  202  v"). 
t.  VIII,  p.  \k\)  donne  le  chiffre  de  treize  7  Archives  de  la  Côte-d'Or,  B   1 438. 

barges.  fol.  1/1  v". 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         187 

Le  2 1  janvier  1 3 7 3 ,  David  de  Poix,  sire  de  Brimeux,  donna 
quittance  à  notre  trésorier,  pour  io5  livres  tournois  en  prêt  sur 
ses  gages  et  ceux  des  hommes  d'armes  de  sa  compagnie,  qui  ser- 
vaient sous  le  maître  des  arbalétriers,  en  Picardie1.  Enfin,  de 
passage  à  Paris,  Jean  le  Mercier  donna,  le  8  février,  un  cer- 
tificat au  receveur  des  diocèses  de  Lyon,  Mâcon  et  Chalon,  qui 
avait  apporté  à  Nevers,  par  devers  Pierre  le  Mercier,  lieutenant 
et  frère  de  notre  trésorier,  une  somme  de  i,4oo  francs  d'or  qui 
devait  être  remise  à  Louis  de  Sancerre2  et  au  duc  de  Bourbon. 
Il  est  probable  que  le  maréchal  d'Auvergne,  Hugue  de  Froi- 
deville,  servait  sous  le  maréchal  de  Sancerre3. 

Peu  après,  Jean  le  Mercier  fit  prêta  plusieurs  gens  d'armes, 
qui,  comme  David  de  Poix,  servaient  en  Picardie  sous  le 
maître  des  arbalétriers4,  et  paya  les  chevaliers  qui  tenaient 
garnison  dans  la  même  région5.  Puis,  probablement  vers  le 
commencement  de  mai,  il  fit  prêt  aux  gens  d'armes  qui 
avaient  servi  en  Guyenne  sous  le  duc  de  Berry,  retenu  par 
lettres  du  28  avril,  avec  trois  cents  hommes  d'armes,  pour  la 
garde  de  ce  pays  6. 

Le  duc  de  Bourgogne  opérait  en  ce  moment  en  Poitou,  où 
le  duc  de  Berry  le  rejoignit  bientôt7.  C'est  alors  que  le  duc  de 
Bourgogne  fut  retenu  par  le  roi,  avec  quatre  cents  hommes 
d'armes;  les  comptes  de  Jean  le  Mercier  ont  conservé  les  noms 
des  chevaliers  qui  furent  en  sa  compagnie8.  Notre  trésorier 
eut  à  lui  verser  mille  francs  par  mois,  pendant  la  durée  de 
cette  campagne,  à  compter  du   8  juin.  Le  duc  donna  quit- 

1  Pièces  justificatives,  n°  XXXII.  '   Pièces  justificatives.  n°  VIII ,  69. 

2  Pièces    justificatives,    n"    XXIX    et  5  Pièces  justilicatives,  n"  VIII,  71. 
\XX.  ''  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  72. 

3  Bibl.     nat.,    collection    De   Camps,  '  Grandes  Chimiques,  t.  VI,  p.  336  à 
vol.  Sa,  loi.    192  r".  Ce  chevalier  fit   sa  338. 

montre  devant  Louis  delà  Porte.1!  8  Pièces  justificatives,  n'  VIII,  73. 

H. 


188     \C\DKMIE  DBS  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

tance  le  23  juin1.  Jean  le  Mercier  fit  aussi  prêt,  «sur  les 
<>a<res  de  xvn  chevaliers  et  xlv  escuiers  de  l'ostel  de  mondit 
seigneur,  estans  à  ses  frés  et  despens  »,  jusqu'à  concurrence 
de  i,i85  francs2.  Le  \l\  juillet,  Jean  le  Mercier  répéta  la 
même  opération,  pour  l'état  du  duc  et  les  gages  des  chevaliers 
et  des  écuyers  de  son  hôtel5.  Il  fit  de  même  le  18  août  et  le 
i3  septembre,  où  il  paya  1 ,63o  francs,  et  le  18  octobre, 
où  il  versa  2,1  2  5  francs  au  receveur  du  prince'. 

Le  25  mai  1878,  Jean  le  Mercier  fut  gratifié  dune  somme 
de  mille  francs,  en  dédommagement  des  frais  considérables 
qu'il  avait  supportés  dans  l'exercice  de  sa  charge  de  trésorier 
des  guerres5.  Trois  mois  plus  tard,  le  22  août,  il  était  à  Paris 
et  recevaitde  François Chanteprime  unesomme  de  200  francs0. 

Pendant  ce  temps,  du  Guesclin  assiégeait  la  petite  place  de 
Derval7.  Serrés  de  près,  les  défenseurs  du  château  se  mirent 
à  parlementer  avec  le  connétable,  qui  en  référa  au  duc  d'Anjou, 
alors  occupé  au  siège  de  la  Roche-sur-Yon.  Le  prince  accepta 
les  termes  de  l'accord,  suivant  lequel  les  assiégés  devaient 
rendre  la  place  dans  les  quarante  jours8.  Dès  lors,  Charles  V 
se  hâta  de  faire  amener  par  Bureau  de  la  Rivière,  de  Blois  à 
Derval,  des  hommes  d'armes  destinés  aux  ducs  d'Anjou  et  de 
Bourgogne9  qui  devaient  recevoir  la  soumission  de  la  ville. 
A  cet  effet,  le  8  octobre,  il  manda  à  Jean  le  Mercier  de  payer 
2,000  francs  à  Bureau  de  la  Rivière Iu. 

1  Archives  de  la  Côle-d'Or,  B  i438.            '  Loire  -  Inférieure ,  arr.   de   Château- 
fol.  1/1  v".  briant,  clief-lieu  de  canton. 

Ibid.,  B  i438,fol.  i4v°.  8  Froissart,éd.Kervyn,  t.  VIU,p.a6a. 

3  lbid.,B  iA38,fol.  i4v°.  a  Peut-être  faut-il  lire  Bourbon,  au  lieu 

1  Ibid. ,  B  1^38,  fol.  i3  v".  de  Bourgogne.  C'est ,  du  inoins  ,  la  version 

5  P.  Anselme,  t.  VIII,  p.  34a.  de  Froissait. 

6  Bihl.  nat..  Quittances     vol.  26011,              °   Mandements   de  Charles    V,   n°  984 , 
pièce  n'  i/|io.  p.    'no.     Par    suite   de    diverses    circon- 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         18'J 

Au  mois  de  juillet,  le  duc  de  Lancastre  et  Jean  de  Montiort 
débarquèrent  à  Calais,  pour  faire  une  chevauchée  eu  dia- 
gonale à  travers  la  France,  jusqu'à  Bordeaux.  Au  lieu  de  s'en- 
richir de  pillage,  ce  furent  eux  qui  se  firent  poursuivre  par  les 
Français,  alors  en  nombre  '.  En  effet,  le  duc  de  Bourgogne  fut 
chargé  de  leur  donner  la  chasse.  Dans  ce  but,  dès  le  1 8  juin  et 
alors  que  les  Anglais  se  préparaient,  Charles  V  avait  attribué 
à  son  frère  un  supplément  de  troupes,  une  autre  croissance  de 
gens  d'armes'2;  enfin,  il  retint  plusieurs  gens  de  guerre,  qui 
devaient  servir  sous  les  ordres  du  duc.  Jean  le  Mercier  fit 
chaque  fois  des  avances  sur  leurs  gages,  à  ce  prince  et  aux 
hommes  qui  l'accompagnaient  ''. 

Vers  la  même  époque,  il  eut  aussi  à  faire  prêt  à  des  gens 
d'armes  enrôlés  pour  servir  sous  le  duc  d'Orléans,  lequel  avait 
été  lui-même  retenu,  par  lettres  du  5  septembre  i'5'jo''.  Il 
est  possible  que  le  duc  d'Orléans  ait  agi  en  Bretagne.  Car 
Charles  V  se  préoccupait  vivement  de  la  situation  que  lui 
créaient  la  duplicité  et  la  sourde  hostilité  du  duc  Jean  de  Mont- 
fort,  qui,  dès  le  mois  de  mai,  passa  en  Angleterre.  Cette  rup- 
ture ne  prit  pas  le  roi  au  dépourvu;  déjà  il  avait  paré  au  plus 
pressé,  en  nommant  Guillaume,  dit  le  Bègue  de  Fayel,  capitaine 
de  la  Basse-Normandie,  sous  les  ordres  de  Robert  d'Alençon, 
comte  du  Perche,  lieutenant  royal  dans  la  même  province5. 
Jean  le  Mercier  eut  à  lui  faire  prêt,  ainsi  qu'aux  gens  de  sa  com- 

stances,  les    Anglais,  ayant  reçu  des  se-  3  Pièces  justificatives,  n°  VIII,  -jb.  Voir 

cours,  refusèrent  d'exécuter  la  convention  plus  haut,  p.  187. 

et  gardèrent  Derv al  (Froissart,  éd.  Kervyn  "  Pièces  justificatives ,  il0  VIII,  76. 

de  Lettenhove,  t.  VIII,  p.  271  et  296  à  s  Le  Bègue  de  Fayel  présenta  quarante 

297).  écuyers    à   Saint-Lô,    le    1"  mars    1070 

1  Grandes  Chroniques,  t.  VI,  p.  339  el  (n.st.).  Ilprésenta  une  autre  revuele  i"avril 
•Vit).  de  la  même  année  (Bibl.  nal. ,  collection 

2  Pièces  justificatives,  n'  VIII,   74.  De  Camps,  vol.  84,  fol.  188  r°). 


190    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

pagnie.  Le  départ  du  duc  de  Bretagne  avait  été  le  signal  d'un 
apaisement  général,  et,  à  part  quelques  résistances  isolées, 
comme  celles  de  Derval  et  de  Brest,  le  reste  de  la  province  se 
soumit  sans  difficulté. 

Le  1  6  septembre,  Jean  le  Mercier  était  à  Saint-Quentin,  où 
i]  fit  prêt  à  Jean  d'Audenfort,  capitaine  du  fort  d'Audrehem 
et  qui  servait  sous  le  maître  des  arbalétriers1.  Pendant  ce 
temps,  le  duc  de  Berry  continuait  à  opérer  en  Poitou  et  en 
Saintonge;  ainsi,  le  29  septembre,  à  Poitiers,  Patoil  du  Chier, 
qui  servait  sous  ce  prince,  donna  quittance  à  Jean  le  Mercier, 
pour  prêt  à  lui  fait  sur  ses  gages  et  ceux  des  gens  de  sa  com- 
pagnie2. 

Enfin,  le  6  octobre,  le  duc  de  Bourgogne  fit  donner  une 
gratification  de  trente  francs  aux  clercs  de  Jean  le  Mercier, 
trésorier  des  guerres 3.  Ce  devrait  être  la  dernière  fois  qu'on 
rencontre  notre  personnage  avec  ce  titre,  puisqu'il  fut  nommé 
général  conseiller  le  6  décembre  1378;  cependant,  le  17  jan- 
vier 1874  (n.  st.),  il  recevait  à  Saint-Quentin,  en  qualité  de 
trésorier  des  guerres,  quittance  de  Jean  du  Cloys,  capitaine 
du  fort  de  Brunembert'1. 

C'est  donc  ici  que  s'arrêtent  les  extraits  des  comptes  de  Jean 
le  Mercier;  à  partir  de  cette  date,  l'on  ne  trouvera  naturelle- 
ment plus  de  quittances  qui  aient  été  délivrées  à  son  nom  par 
des  gens  de  guerre,  en  échange  du  payement  de  leur  solde. 
C'est  à  l'aide  de  quelques-unes  de  ces  quittances,  et  des  ex- 
traits qui  ont  été  conservés,  qu'on  a  essayé  d'esquisser  ici  une 
reconstitution  des  comptes  originaux. 

Il   tenait   garnison  avec  quatre  arba-  3  Areh.  delà  Côte-d'Or,  B  i44i,  1*  52  r°. 

étriers  (Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Gai-  ''  Pièces  justificatives,  n"  XXXV.  Bru- 

rambault,  vol.  à,  fol.  1/41  r°).  nembert,  Pas-de-Calais,  arrondissement  de 

2  Pièces  justificatives,  n°  XXXIV.  Boulogne,  canton  de  Desvres. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         191 
APPENDICE   II. 

GAGES  DE  JEAN  LE  MERCIER  ET  SOMMES  DIVERSES  QU'IL  A  REÇUES  EN  DON. 

Nous  ne  savons  rien  de  précis  sur  les  sommes  qu'il  dut, 
sans  aucun  doute,  recevoir  avant  1 373. 

25  mai  i3yo 1 ,000  francs. 

1  5  juillet  i  3y5 6,000 

1  5  juillet  î  378 1 ,000 

6  février  1  3y6 1  00 

ik  mai  1 3 77 70 

8  juillet  1  377 160 

ik  juillet  1377 2,000 

26  septembre   1377 3/|0 

2  1   octobre  lijj  .  .  , .  2,000 

29  novembre  1377 i45 

4  février  1378 190 

A  partir  au  moins  de  1377,  Charles  V  donne  chaque  année 
à  Jean  le  Mercier  2,000  francs  d'or;  jusqu'en  i38o,  cela  fait 
8,000  francs. 

26  mai  i  378 385  francs. 

8  juillet  1  378 6,000 

30  janvier  1  38o 1 ,46o 

1 8  août  1  38o 5o4 

9  septembre  1 38o 2/18 

23  octobre  1 383 656 

26  novembre  1 383 2/10 

8  février  1  384 3, 000 

1  5  février  1 384 3, 000 

1  9  juillet  1  384,  au  moins 24o 

20  juillet  1  384 2,000 

7  septembre  1  384  ,  au  moins 24o 

2  décembre  1 384 t  1  5 


192    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

29  novembre  1  385 2,426  francs. 

1  k  octobre  1  386 1,000 

1  5  juillet  1  388  ,  an   moins 2/10 

1  8  août  1  388 120 

9  novembre   1  388 120 

9  septembre  1  389 2, 1  ko 

1  1  août   1  390 t\,  OOO 

1  6  octobre  1  390 i  00 

1  o  décembre  1390 2.000 

2  février  1  3g  1 1 ,000 

2  juin  1391 1  /i3 

3  novembre  1391,  au  moins 3oo 

2 y  novembre  i3gi 1 ,000 

8  décembre  1  3 9  1 20 

1  2  janvier  1  392 2,000 

Il  est  probable  qu'il  resta  gouverneur  de  Creil  jusqu'à  sa 
mort;  cela  donne,  pour  ses  gages  de  châtelain  de  Creil,  un 
total  de  10,200  francs. 

De  même  il  fut  général  conseiller  depuis  le  commencement 
de  1374  jusqu'à  la  fin  de  10S7,  c'est-à-dire  quatorze  ans,  à 
raison  de  600  livres  parisis,  ou  760  livres  tournois  par  an, 
soit  io,5oo  francs. 

En  outre,  nous  omettons  évidemment  quantité  de  sommes, 
reçues  pour  divers  voyages,  que,  d'ailleurs,  nous  savons  qu  il 
fit,  tout  en  ignorant  le  temps  qu'il  y  dépensa.  Nous  passons 
encore  ses  gages  de  secrétaire  du  roi  et  ensuite  ceux  de  tré- 
sorier des  guerres  jusqu'en  1875. 

La  somme  en  francs  d'or  est  de  76,402  francs. 

On  admettra  que  le  franc  d'or  a  eu,  en  moyenne,  une  valeur 
intrinsèque  (au  litre  légal)  de  i3  francs  en  chiffres  ronds. 

En  valeur  intrinsèque  au  titre  légal,  on  obtient  :  993,22611'. 
(valeur  métallique  d'aujourd'hui). 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  193 

APPENDICE  III. 

DOMAINES   DE  JEAN   LE   MERCIER. 

On  a  vu  que  Jean  le  Mercier  possédait,  dès  avant  mars  1379 
(n.  st.),  la  seigneurie  de  Nouvion-le-Cointe  '  comprenant  le 
domaine  de  la  Frette2.  En  i38o,  Charles  V  supprima  tous 
«appeaulx  frivoles»  cpii  portaient  atteinte  aux  droits  de  jus- 
tice de  Jean  le  Mercier.  Ce  privilège  n'était,  en  somme,  que 
l'exécution  rigoureuse  de  lettres  d'intérêt  général,  rendues  au 
mois  d'avril  1872,  après  une  enquête  faite  par  le  bailli  de  Ver- 
mandois  et  le  procureur  royal  du  bailliage,  enquête  qui  donna 
lieu   à   un   rapport,  que   ces  fonctionnaires   adressèrent   aux 
maîtres  des  requêtes  de  l'hôtel.  Ces  lettres  de  1872,  afin  que 
«  les  cauteles  et  malices  des  appeaulx  fussent  du  tout  aboliz  et 
effaciez  »,  avaient  ordonné  que  les  appelants  au  bailliage  de 
Laon,  pour  quelque  cause  que  l'appel  eût  été  lait,  «seraient 
tenuz  de  renuncier  à  leurs  diz  appeaulx  dedens  les  huit  jours 
ensuivant  qu'ils  auraient  fait  ledit  appel»,  et  dans  le  cas  où 
ils  «  ne  feussent  diligens  de  prandre  et  poursuir  leurs  adjour- 
nemens  dedens  temps  deu,  pour  l'assise  prouchainement  en- 
suivant, ilz  paieraient  la  somme  de  soixante  solz  d'amende, 
au  juge  de  qui  serait  fait  ledit   appel;   lequel  juge  pourrait 
faire  exécuter  son  jugié,  procéder  et  aler  avant  selon  raison, 
nonobstanz  leurs  appeaulx;  et  ou  caz  que  les  appelans  pren- 
draient leurs  appeaulx  dedens  temps  deu  en  assize,  et  qu'd 
serait  dit  bien  jugié  et  mal  appelle,  ou  bien  appelle  et  mal 
jugié,  qae  le  stile  ancien  fust  tenuz  et  gardez,  ainsi  que  de 
raison  et  coustume  a  esté  fait  et  acoustumé  à  faire  ou  temps 

1  OuNouvion-sur-Serre,  Aisne,  air.  de  '  Aisne,  arc  de   Laon,  canton  de  la 

Laon,  canton  de  Crécy-sur-Serre  Fère,  commune  de  Fargniers. 

Sav.  Étrakg.  Q'série,  t.  VI,  2' partie.  -3 


194    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

passé.  «  Mais  celte  ordonnance  ne  fut  point  observée  à  Laon; 
aussi  Charles  VI  la  confirma-t-il  en  mai  13881.  Nous  ignorons 
si  depuis  elle  fut  mieux  observée. 

Dès  avant  le  i  décembre  i  384  ",  Jean  le  Mercier  possédait 
aussi  les  seigneuries  de  Rugles3  et  de  Bailly'.  Très  peu  aupa- 
ravant, il  avait  acheté  la  terre  de  Bois-Arnaud.5.  Ces  terres  dé- 
pendaient toutes  de  la  chàtellenie  de  Breteuil-sur-Iton.  Le 
2  décembre  î  o 8 4 ,  Pierre  de  Navarre  avertit  le  receveur  de 
Breteuil  d'avoir  à  tenir  Jean  le  Mercier  quitte  de  ii5  livres 
tournois,  «  en  quoi  il  est  tenus  à  vostre  recepte,  pour  raison  du 
xme  denier  et  du  relief  ou  rachat  de  la  terre  de  Boys-Arnault, 
par  lui  nouvellement  acquise0.»  On  peut  se  rendre  compte, 
mais  seulement  dune  façon  très  approximative,  du  revenu 
annuel  de  la  terre  de  Bois-Arnaud:  il  ne  devait  pas  être  très 
inférieur  à  îoo  livres  tournois. 

Le  8  novembre  î  3oo ,  Jean  le  Mercier  donna  quittance  à  Jean 
Périer,  vicomte  et  receveur  de  Breteuil,  d'abord  de  1 5  livres 
2  sous  6  deniers  tournois,  à  lui  dus  pour  le  terme  de  la  Saint- 
Michel,  «  à  cause  de  la  moitié  de  xxx  livres  v  sols  tournoys  que 
nous  prenons  de  rente  par  chacun  an,  sur  ladicte  recepte,  à 
cause  de  ladicte  [seigneurie]  de  Puiglez;  »  et  en  second  lieu  de 
î  6  livres  5  sous  7  deniers  obole  tournois,  «  pour  ledit  terme  de 

'    Ordonnances,  t.  V,  p.  /171,  et  t.  VII,  de  l'Ecureuil  et  de  Lucei  [Mémoires  et  notes 

p.  18g.  d'A.  Le  Prévost,  t.  III,  p.  4g). 

"  Nous  savons  que  Jean  le  Veneur  était  '  Pièces  justificatives,  n"  LXXVI.  — 

encore  seigneur  de  Rugles  en  i38i  (Me-  «Aussi  en  Normandie  et  ailleurs,  est  dû  au 

moires  et  notes  d'Auguste  Le  Prévost,  t.  III ,  Rov  ou  au  seigneur  feudal  ou  censuel  par 

p-  4g)-  le  vendeur,  le  treizième  denier.  . .  ,  et  est 

1  Eure,  arr.  d'Ëvrcux,  ch.-l.  de  canton.  dû  relief  outre  le  treizième»  (Glossaire  de 

4  Eure,  arr.  dEvreux,  canton  de  Ru-  Lannere,   éd.  Favre,    1882,  p.    483,  eu 
gles,  commune  d'Arnbenay.  lonne  2).   Il  convient  de  remarquer  que 

5  Eure ,  arr.  d'Evreux ,  canton  de  Rugles.  dans   le  cas  présent  c'est    l'acheteur  qui 
Jean  le  Mercier  possédait  encore  les  terres  avait  à  payer  ce  droit. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  195 

Pasques,  pour  et  à  cause  de  noz  gaigez  de  l'une  des  chevauchées 
de  la  forest  dudit  Bretueil,  à  nous  appartenant  à  cause  dudit 
lieu  de  Ruglez1.  »  Quant  à  la  terre  de  Pmgles,  il  est  permis  de 
croire  qu'elle  avait  été  confisquée  sur  le  roi  de  Navarre'",  ou  sur 
l'un  de  ses  partisans,  peut-être  Jean  le  Veneur,  et  donnée  direc- 
tement a  Jean  le  Mercier. 

Le  19  octobre  1 385,  Jean  le  Mercier  reçut  de  Charles  VI  les 
terres3  que  Simon  le  Drouays,  exécuté  «pour  certains  cas  et 
deliz  criminelz  »,  tenait  dans  les  sergenteries  de  Breteuil4  et  de 
Glos5,  jusqu'à  concurrence  de  3o  livres  parisis  de  rente.  Dans 
le  cas  où  le  revenu  aurait  été  inférieur  à  cette  somme,  il  était 
décidé  que  Jean  le  Mercier  aurait  toute  la  terre  confisquée 
sur  Simon  le  Drouays,  «  tant  en  justice,  en  rentes  et  en  toutes 
autres  choses,  sans  riens  en  excepter»,  quoique  Charles  VI  eût 
décidé  primitivement  que  le  produit  des  forfaitures  servirait 
à  élever  la  chapelle  du  bois  de  Vincennes.  Ces  lettres  furent 
enregistrées  à  la  Chambre  des  comptes  le  4  novembre  suivant. 

Le  vicomte  d'Orbec,  Richard  Morel,  fut  chargé  parles  gens 
de  la  Chambre  de  faire  la  prisée  des  terres.  A  cet  effet,  le  (\  dé- 
cembre i3S5,  il  réunit  «vingt  et  quatre  hommes  jurez,  sere- 
mentez  et  enchargéssur  ce,  presens  a  ce  Guieffroy  Tainquere,  » 
procureur  du  roi  en  la  vicomte  de  Breteuil,  et  Guillaume 
Seguin,  avocat  et  conseiller  du  roi.  Les  vingt-quatre  jurés  se 
décomposaient  ainsi  :  cinq  écuyers,  trois  habitants  de  la  pa- 

1  Pièces  justificatives,  n"  C.  Voir  une  château   de    Rugi  es,   appartenant  alors  à 

pièce  relative  au  même  objet  (la  janvier  Charles  le  Mauvais  (Bibl.  nat.,  Quittances. 

1392   n.   st.),   aux    Pièces   justificatives,  vol.  26012,  11"  i52i). 

n°CXVII.  3   Pièces  justificatives,  n°  LXXIX. 

5  Le   A    septembre     1 3-jZt ,    Ferrando  4  Eure,    air.    d'Evreux,    chef-lieu   de 

d'Ayen    donnait     ordre     aux     gens    des  canton. 

comptes  et  trésoriers  du  roi  de  Navarre,  6  Gtos-la-Ferrière ,  Orne,  arr.  d'Argeu- 

d'avoir  à  payer  les  réparations  Alites  au  tan,  canton  de  la  Ferté-Fresnel. 

25. 


196     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  LT  BELLES-LETTRES. 

roisse  de  Saint-Aignan-de-Glos  et  seize  habitants  de  paroisses 
voisines.  Ces  témoins  rapportèrent  «que  une  motte  ancienne, 
où  il  n'avoit  ne  manoir  ne  maison  aucunement,  ne  estoit  mé- 
moire de  homme  qui  oneques  point  y  eust  veue,  maiz  supposoit 
l'en  bien  que  anciennement  y  avoit  eu  manoir,  estoil  le  chiel 
d'un  quart  de  fieu  appelé  le  fié  de  Buffaloise  que  souloit  tenir 
feu  Symon  de  Drouars,  nuement,  du  Roy  nostre  sire,  par  loy 
et   par  hommage  sien  propre,  et  que  aucune  rente  ne  rede- 
vance ne  estoit  deue  à  aucun,  fors  ledit  hommage  et  le  relief, 
quand  le  cas  s'offre,  c'est  assavoir  lx  et  xv  sols  tournois  de 
plain  relief  pour  le  décès  du  tenant  dudit  membre  de  fieu.  » 
A  la  suite  vient  la  désignation  de  chaque  pièce  de  terre, 
composant  le  «tellement»  de  Simon  le  Drouays,  avec  l'indi- 
cation de  son  étendue,  de  la  nature  de  la  culture,  du  nom  du 
tenancier,  enfin  du  montant  de  la  rente  annuelle  qu'il  doit. 
Bref,  on  constata  que  la  somme  de  ces  rentes  ne  donnait  que 
«  trente  deux  livres  vin  solz  nuef  deniers  obole  tournoise  ».  En 
conséquence  et  considérant  que  cette  somme  était  inférieure 
à  la  limite  de  3o  livres  parisis  de  rente,  fixée  par  le  roi,  la 
Chambre  des  comptes,  au  mois  de  janvier  i  386 ,  envoya  Jean 
le  Mercier  en  possession  de  ce  nouveau  domaine  l. 

Enfin,  une  quittance  du  i4  mai  1.392  nous  apprend  que 
Jean  le  Mercier  touchait  une  rente  de  3o  livres  5  sous  tour- 
nois, sur  la  prévôté  de  Breteuil,  «  pour  le  parfait  de  la  terre  du- 
dit lieu  de  Ruglez,  eschangée  à  celle  de  Lonchamp  »  ;  plus  une 
autre  rente  de  60  sous  tournois,  «  sur  la  prevosté  de  Lyre  en 
ladicte  viconté,  à  cause  dudit  lieu  de  Bailli  »2. 

A  la  fin  de  juillet  1 388 ,  on  constate  dans  une  autre  ré- 
gion  une  nouvelle  acquisition  de  Jean  le  Mercier,  faite  pro 

1   Pièces  justificatives,  n°  (iXIV.  —  '  Pièces  justificatives,  n*  CXVI. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  197 

bablement  peu  de  temps  auparavant.  Il  s'agit  de  la  seigneurie 
de  Fontenay-en-Brie1.  En  effet,  à  cette  date,  il  obtint  de 
Charles  \I  l'autorisation  d'édifier  en  cet  endroit,  comme  il  le 
iueerait  convenable,  un  cbâteau  avec  murs,  tours  et  fosses, 
pour  la  sûreté  et  «  demourance  »  de  lui ,  de  sa  femme  et  de  ses 
enfants.  Les  habitants  de  Nesles2,  village  situé  à  moins  de 
deux  lieues  de  Fontenay  et  où  Jean  le  Mercier  avait  droit  de 
haute,  moyenne  et  basse  justice,  devaient  faire,  chacun  à  leur 
tour,  le  guet  dans  la  nouvelle  forteresse;  en  cas  de  résistance 
de  leur  part,  le  capitaine  de  Jean  le  Mercier  avait  le  droit  de 
les  y  contraindre  3. 

A  Fontenay  même,  Jean  le  Mercier  n'avait  pas  le  droit  de 
haute  justice.  Aussi,  le  3o  mai  i  3So,  le  roi  constatait  que  les 
deux  prévôts  fermiers  des  châtellenies  de  Melun  et  de  Tour- 
nan\  «de  jour  en  jour,  molestent  et  travaillent  les  hommes 
et  subgets  des  lieux  dessudiz,  qui  sont  si  povres,  que  à  grant 
peine  peuvent  ils  paier  les  rentes  et  charges  de  leurs  héritages, 
et  par  la  contrainte  et  molestacion  desdiz  prevostz  fermiers 
de  Meleun  et  de  Tournant  et  des  sergens  estans  es  dictes 
prevostez,  esquelles  a,  de  l'une  à  l'autre,  six  luyes  de  dis- 
tance ou  environ,  et  aussi  pour  le  fait  des  guerres,  pluseurs 
des  diz  hommes  et  subgets  des  lieux  dessus  declariés,  ont 
esté  et  sont  desers  et  laissié  le  pais.  .  .  ;  »  bref,  considérant  que 
les  revenus  de  Jean  le  Mercier  avaient  beaucoup  diminué  par 
ces  deux  causes,  Charles  VI  lui  concéda  la  haute  justice  à  Fon- 
tenay et  dans  les  dépendances  de  ce  domaine,  avec  le  droit 
d'instituer  tels  officiers  qu'il  lui  conviendrait,  et  de  «  faire  lever 

'   Fontenay-Trésigny,  Seine-et-Marne,  d'une  grosse  tour  à  Nesles  s'était  conserve 

arr'  de  Coulommiers ,  c°°  de  Rozoy-en-Brie.  (Catalogue  de  Charavay,  novembre  1 885 , 

*  Seine-et-Marne,  arr' de  Coulommiers,  p.  i3,n°  1-65). 
c°n  de  Rozoy-en-Brie.  On  constate  ciu-en  3  Arcli.  nat.,  JJ  i33,  fol.   m  r". 

1GI9   encore,  le   souvenir  de  l'existence  4  Seine-et-Marne,  arr.  de  Melun. 


198     \C\OKMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

signe  de  justice  à  n  pilliers  en  lieu  convenable.  .  .  ».  Enfin  il 
déclara  qu'il  soustrayait  à  la  juridiction  des  prévôts  de  Melun 
et  de  Tournai)  les  hommes  de  Jean  le  Mercier,  et  les  plaçait 
sous  celle  du  prévôt  de  Paris,  parce  que,  les  uns  ressortissant 
du  prévôt  de  Melun,  et  les  autres  de  celui  de  Tournan,  «  plu- 
sieurs foiz  ils  sont  adjournés  à  un  mesme  jour  à  comparoir  es 
diz  lieux  de  Meleun  et  de  Tournant,  qui  sont  à  six  lieues  de 
distance,  comme  dit  est,  qui  est  et  seroit  moult  grief  chose  et 
comme  impossible  de  y  comparoir1".  Le  roi  ne  retint  qu'une 
rente  fixée  à  8  livres  parisis  :  c'était  le  dernier  vestige  de  son 
droit  de  haute  justice.  Mais  désireux  de  rendre  sa  lerre  quitte 
de  toute  espèce  de  charge  de  ce  genre,  Jean  le  Mercier  pro- 
posa au  roi  de  lui  abandonner  8  livres  parisis  sur  une  rente 
perpétuelle  de  3o  livres  5  sous  parisis,  assise  sur  le  péage 
royal  de  Péronne-,  rente  acquise  par  Jean  le  Mercier  de  Jean 
de  Marchy,  écuyer,  hoir  et  héritier  de  Simon  de  Lyons. 
Charles  VI  accorda  à  Jean  le  Mercier  sa  requête  au  mois  de 
juin  i3gi.  L'acte  consacrant  cette  faveur  fut  enregistré  à  la 
Chambre  des  comptes  le  1 1\  juillet3. 

Le  23  mars'1  précédent,  Jean  le  Mercier  avait  acheté  de 
Guillaume  de  Craon,  vicomte  de  Châteaudun ,  en  son  propre 
nom  et  au  nom  de  sa  femme,  moyennant  une  somme  de 
2,000  francs,  une  rente  annuelle  de  200  livres  tournois, 
payable  en  deux  termes,  à  la  Toussaint  et  à  la  Chandeleur, 
rente  assise  sur  la  vicomte  de  Châteaudun5.  Le  l\  mars  i3q5 
(n.  st.),  Marguerite,  fille  de  Guillaume  de  Craon,  et  Gui  de 


'/• 


1  Pièces  justilicatives,  n'  CXV.  ( 

'-  Charles,  Bis  aine  de  Jean  le  Mercier,  loi.  vi"xi\,  n"  1 5g). 

chevalier  cl  chambellan  du  roi,  avoua  te-  3  Arcli.  nat.,  JJ  î^i,  fol.  34  r°. 

nir  de  celui-ci  22  livres    >  muis  parisis  de  '  De  l'année  i3<)i. 

rente,   assise   sur    le   péage   de   Péronne  s  Arch.  nat.,  KK  896,  loi.  ia5. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.  199 

la  Rochefoucault,  son  mari,  en  firent  prononcer  le  retrait  par  le 
Parlement1,  et  le  i3  mars  1  3g5,  ils  la  cédèrent  au  duc  d'Or- 
léans'". 

A  ces  domaines  il  faut  ajouter  la  terre  d'Ognes3,  dépen- 
dante du  château  de  Chauny,  dont  Ogier  de  Nantouillet,  pre- 
mier écuyer  de  corps  du  duc  d'Orléans  et  gendre  de  Jean  le 
Mercier,  eut  le  bail  à  cause  de  sa  femme,  Jeanne  de  Nouvion, 
de  Charles  et  Jean  de  Nouvion  ses  beaux-frères,  enfin  de  Ca- 
therine de  Nouvion,  mariée  à  Jean  de  Coules.  Le  duc  d'Or- 
léans, possesseur  du  château  de  Chauny,  remit  aux.  héritiers 
de  Jean  le  Mercier  la  somme  de  100  livres  parisis,  que  ceux-ci 
lui  devaient  pour  le  relief  de  la  terre  d'Ognes  ''.  En  outre,  Jean  le 
Mercier  possédait  encore  la  seigneurie  de  Pimprez-lès-NoyonJ. 

Cela  formait,  on  le  voit,  trois  groupes  de  propriétés:  un 
premier  en  Normandie,  un  second  en  Brie,  un  troisième  en 
Vermandois,  et  ce  dernier  paraît  avoir  été  le  plus  important 
de  tous.  On  se  rappelle,  en  effet,  la  strophe  d'Eustache  Des- 
champs, citée  au  cours  de-cette  étude,  et  dans  laquelle  le 
poète  vante  les  agréments  de  la  terre  de  Nouvion-le-Comte. 
On  n'a  pas  oublié  non  plus  que  Froissart,  au  moment  où  il 
raconte  la  disgrâce  de  Jean  le  Mercier,  insiste  sur  ce  fait  que 
la  terre  de  Nouvion  avait  coûté  fort  cher. 


1  Arcli.  nat,.  KK  896,  lui.  126  v°.  5  Oise,  arr.  de  Compiègne,  canton  de 

-  Bibl.    nat.,    cabinet    des    titres,    D.  Ribecourt  (Bibl.  nat.,  Quitt. ,  vol.  26o3i, 

Villevieille,  Trésor  généalogique,  vol.  58,  pièce  11°  33o3).  M.  L.  Mazière,  dans  sa 

fol.  i5  v°,  d'après  une  pièce  tirée  des  ar-  Notice   historique    sur   Ribecourt    (Noyon 

chives  du  château  de  La  Rochefoucault.  187a,  p.  4o),  signale  quelques  domaines 

3  Aisne,  arr.  de  Laon,  c°"  de  Chauny.  moins   importants   que   possédait  Charles 

4  Bibl.   nat.,  Quittances,   vol.  26o3o,  le  Mercier,  fils  de  notre  personnage.  Tous 
11"  3o22.  se  trouvaient  autour  de  Pimprez. 


PIECES  JUSTIFICATIVES. 


i 

(Bilil.  uni. ,  Pièces  originales,  Mercier  (le),  vol,  1  9 3  1,  ilossier  \  \  i  1  s  ,  pièce  a°  5,  p  ircuemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  d'Arqués, 
receveur  de  l'aide  d'un  écu  pour  feu  dans  celle  vicomte,  pour  A6  royaux. 

,\ii|ius  .  2  1  juillet  1  .Win. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le 
Régent,  ay  eu  et  receu,  par  le  mandement  des  généraux  députez  sur  le  fait 
des  subsides  d'un  escu  pour  feu  en  Normandie,  de  Guillaume  île  Castres, 
viconte  d'Arqués  et  receveur  desdiz  subsides  en  ladicte  viconté,  la  somme 
(fe  quarante  et  six  reauxd'or;  de  la  quille  somme  je  me  tiens  à  bien  contens 
et  en  quitte  le  dit  viconte  el  touz  autres  à  qui  quittance  il  appartient  et  l'en 
promect  à  acquiter 'vers  ton/,  et  contre  touz.  Escript  à  Arques  soubz  mon 
signel  le  xxic  jour  de  juillet,  l'an  «le  grâce  mil  ccc  soixante. 


Il 

(Bibl.  nul.,  Pièces  originales,  Mercier  (le),  vol.  ig3i,  dossier  ii.'iiS,  pièce  n°  7,  parcliemin.J 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  même 
pour  3o  royaux  qui  lui  sont  dus  à  cause  des  dépenses  qu'il  a  laites. 

Rouen,  33  juillet  1 36o. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le 
Régent,  ay  eu  et  receu   par  la  main  «le  honnorable  et  discrète  personne 
Sav.  11 1, \m..  Il'  série ,  t,  VI,  ■'  partie.  j*i 


1,1,-iirjLr  il    r,iiii>i ai  : 


202    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Guillaume  de  Castres,  \  iconte  d'Arqués,  la  somme  de  trente  royaux  d'or,  sur 
l.i  despense  par  mon  dict  seigneur  le  Régent  à  moy  ordenée  pour  la  chevance 
ordenée  pour  la  délivrance  du  Roy  ou  pais  de  Normandie  gouverner,  e1  par 
les  commissaires  establiz  faire  lever  el  exploicter;  et  de  la  dicte  somme  me 
tieng  à  bien  paie,  et  en  quitte  ledit  viconte  el  touz  autres  à  qui  quittance  eu 
puet  appartenir.  En  tesmoing  de  ce ,  j'ay  escript  mon  signet  et  mis  mon  propre 
Mil  en  ceste  quittance.  Donné  à  Rouen  le  xxv'jour  de  juillet,  l'an  mil  ccc 
soixante. 

.1.  i,i:  Mercier. 


m 

(  Bibl.  mil. ,  Pièces  originales,  vol.  î  5  2  2  ,  dossier  3463  '1 ,  pièce  n"  10  ,  parchemin.  ) 

Quittance  donnée  par  le  Baudrain  de  la  House.  amiral  de  France,  et  Jean  le  Mercier,  au 
receveur  général  de  Rouen,  pour  i(io  florins  d'or  qu'ils  avaient  dépensés  dans  une 
mission. 

1  décembre  1 36o. 

Nous  le  Baudrain  de  la  Heuse,  admirai  de  France,  et  Jehan  le  Mercier, 
clerc  du  Roy  nostre  sire,  avons  eu  et  receu  de  Richart  du  Til.  receveur 
gênerai  d'un  aide  ordené  à  lever  es  bailliages  de  Rouen  et  de  Cau\,  par  la 
main  du  maire  de  Rouen,  pour  la  despense  faicte  et  à  faire  à  cause  des 
forteresses  occupées  des  Englois  taire  vuidier,  huit  vins  fleurins  royaux  d'or 
pour  la  despense  par  nous  faicte  et  à  faire  en  alant,  demourant  <'t  retour- 
nant devers  monseigneur  Thomas  de  Hollande,  pour  le  faire  venir  à  Rouen 
afin  de  faire  vuidier  le  fort  d'Orival  el  autres,  de  laquelle  somme  nous 
nous  tenons  pour  bien  poiés  et  en  quittons  ledit  receveur  gênerai  et  tous 
autres.  Escript  soubz  nos  seaux  le  \\i"  jour  de  décembre,  l'an  mil  ccclx. 
Pourveu  que  la  quittance  que  baillée  avons  au  maire  ou  à  ses  gens  de 
••elle  somme,  ou  ceste  l'une,  soit  de  nulle  value.  Fait  à  Rouen,  \\'  de 
février  CCCLX. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         203 

IV 

(Bil)l.  nat. ,  Quittances,  vol.  2600/1,  pièce  m"  1  1 '1 'i  .  parchemin.) 

Quittance  de  Mouton  de  Blainville  et  île  Jean  le  Mercier  au  vicomte  <le  Caudebec,  de 
t20  réaux  pour  divers  voyages  faits  par  eux  à  propos  île  l'évacuation  de  Hon- 
fleur. 

Fécamp,  37  février  i36i  (n.  st.). 

Sachent  luit  que  nous  Mouton  sire  de  Blainville  et  Jehan  le  Mercier, 
clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le  due  de  Normandie,  confessons  avoir 
receu  de  honnoré  homme  et  discret  le  viconte  de  Caudebec,  par  vertu  du 
mandement  de  messire  Louys  de  Harecourt,  viconte  de  Chastellerault,  la 
somme  de  six  vins  reaux  d'or,  c'est  assavoir  nous  Mouton  dessusdit  quatre 
vins  reaux,  et  je  Mercier  quarante  reaux,  pour  la  despense  de  nous  deu\ 
dessus  escripz,  laite  ou  veage  à  nous  commis  par  ledit  messire  Louys,  à 
aler  es  villes  de  Harefleu,  de  Monslierviller,  de  Caudebec,  de  Fescamp  et 
de  Dieppe,  pour  le  fait  de  la  vuidange  de  Honnefleu.  De  laquelle  somme, 
pour  tant  comme  à  chascun  louche  et  comme  dessus  est  dit,  nous  nous 
tenons  à  bien  paiez,  et  en  quittons  ledit  viconte  et  louz  autres  à  cpii  il  puet 
appartenir.  Donné  à  Fescamp,  souz  nos  seaulx,  le  wvii"  jour  de  février, 
mil  cr.ci.x. 


15il>l.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  (le),  vol.  io,3j,  dossier  iiiiS.  pièce  u"c|.  parchemin. I 
Quittance  de  Jean  le  Mercier,  clerc  du  roi  et  du  duc  de  Normandie. 


m 


receveur  des  aides  de  Rouen,  pour  80  royaux  à  valoir  sur  ses  gages 

Rouen,  :>:>  mars  i3Gi  (11.  st.). 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le 
duc  de  Normendie,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  honnoré  homme,  et  sage 
Richarl  du  Thil,  receveur  des  aidez  ordenez  es  bailliages  de  Rouen  et  de 
Caux  pardeça  la  rivière  de  Saine,  d'un  quart  d'escu  pour  feu,  et  d'autres 
choses  pour  le  fait  de  la  vuidange  des  forteresches  anglesches  de  Normendie, 
la  somme  de  quatre  vins  royaulz  d'or  sur  l'ordenance  à  moy  faite  par  le 
Roy  nostre  sire  et  son  conseil,  pour  estre  en  la  compaingnie  de  noble  homme 

26. 


204     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

c!  puissanl  tnessire  Loys  de  Harecourt  à  l'execucion  de  la  dicte  vuidange;  de 
la  quelle  somme  je  me  tien  à  bien  paie  et  en  quitte  ledit  receveur  et  tous 
autres  à  <|iii  il  puet  appartenir.  Donné  à  Rouen,  soubs  mon  propre  seel,  le 
wif  jour  de  mars,  l'an  mil  ccc  soixante. 


VI 

(Bibl.  ii.it. .  Quittances,  vol.  26004,  pièce  11"  1189,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  an  vicomte  île  Caudcbec ,  pour  l\o  royaux  qui  lui  eut  éti 
assignes  par  le  roi,  à  l'occasion  de  l'évacuation  des  forteresses  anglaises  ni  Nor- 
mandie. 

Rouen ,  6  mai  i3Gi . 

Sachent  tuit  que  Jehan  le  Mercier,  clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le 
•  lue  de  Normandie,  confesse  avoir  eu  cl  receu  de  honnoré  homme  et  sage 

Jehan  de ,  viconte  de  Caudebec,  la  somme  de  quarante  reaux  d'or  sui 

l'ordenance  à  mov  laite  par  le  Roy  nostre  dit  seigneur  pour  vaquer  a 
l'execuc[i]on  de  la  vuidange  des  fortereces  angleches  de  Normandie  et  par 
vertu  du  mandement  de  noble  et  puissant  seigneur  messire  Louys  de  Hare- 
court, lieutenant  de  nostredil  seigneur  sur  ledit  fait;  de  laquelle  somme  je 
me  tieng  à  bien  paie,  et  en  quitte  ledit  viconle  et  touz  autres  à  qui  il  puet 
appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  j'ay  scellé  ceste  quittance  de  mon  propre 
seel.  Donné  à  Rouen,  le  vï'  jour  de  may,  l'an  mil  ccc  soixante  et  un. 


VII 

(Bibi.  nai..  Pièces  originales,  Mercier  (le),  vol.  ig3i,  dossier  'i'i'ii*.  pièce  n°  li,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte d' Arques ,  pour  80  royaux  d'or  qui  lui  étaient  dus, 
en  raison  des  dépenses  qu'il  avait   laites  pour  le  service  du  roi. 

Arques ,  1 3  juillet  1  .iii  1 . 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  clerc  du  Roy  et  de  monseigneur  le 
duc  de  Normandie,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  honnoré  homme  et  sage 
Guillaume  de  Castres,  viconte  d'Arqués,  par  vertu  du  mandement  du  Roy 
nostredit  seigneur  et  de  celui  de  messire  Louys  de  Harecourt,  viconte  de 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         205 

Chastclleraut,  son  lieutenant  en  Normandie,  sur  le  fait  de  la  vuidange  des 
fortcreces  angleches,  de  l'argent  d'un  quart  d'escu  pour  feu,  ordené  à  lever 
ou  dit  pais  pour  la  despense  dudit  fait,  lournie  la  somme  de  quatre  vins 
reaux  d'or,  lesquelz  je  avoie  mis  de  ma  chevance  en  messageries  et  autres 
nécessitez  pour  l'execucion  de  ladicte  vuidange,  et  des  quelz ,  par  ces  pré- 
sentes, je  me  tieng  à  bien  paie  et  en  quitte  le  dit  viconte  et  touz  autres  à  qui 
il  puet  appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  j'ay  seellé  ceste  quittance  de  mon 
propre  seel.  Donné  à  Arques,  le  \ne  jour  de  juillet,  l'an  mil  ccc  soixante 
et  un. 


VIII 

(Bibl.  nai.,  fonds  franc.,  20684,  extraits  de  comptes.  |>.  . '> < > -7 ,  et  collection  De  Camps,  vol.  ^7 
COMPTE  DE  JEAN   LE  MERCIER. 

(Extrait  d'un  volume  de  la  Chambre  des  comptes.) 

Pouvoir  : 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  à  tous,  etc.  Desirans  que 
nos  trésoriers  des  guerres,  desquels  chascun  prent  600  livres  parisis  de  gages 
par  an  appartenans  audit  office,  exercent  leurs  offices  en  leurs  personnes,  et 
considerans  que  Nicolas  Odde,  nostre  trésorier  des  guerres,  ne  peut  en  per- 
sone  faire  ledil  office  et  que  pour  ce  et  pour  ses  mentes  luy  avons  donne 
par  nos  autres  lettres  certaine  rente  ou  pension  à  sa  vie,  nous,  oy  le  bon 
raport  de  nostre  amé  huissier  d'armes  Jehan  le  Mercier,  iceluy  avons  l'ail 
et  faisons  nostre  trésorier  de  nos  guerres  au  lieu  dudit  Nicolas,  ausdits 
gaiges,  etc.  Donné  à  Paris,  le  27  mars  1  368 ,  et  le  quint  de  nostre  règne. 

Lettres  du  Roy  audit  Jean  le  Mercier,  de  k  frans  d'or  par  jour  outre  ses 
gaiges,  toutes  les  fois  qu'il  chevauchera  hors  pour  sondit  office.  A  Paris,  le 
5  avril  i36q  après  Pasques,  le  5'  de  nostre  règne. —  Parle  Roy,  H.  d'Au- 
noy.  Et  au  dos  :  De  par  les  generaulx  esleus  à  Paris  sur  les  aides  ordennez 
pour. la  provision  et  deffense  du  royaume,  Jean  le  Mire,  receveur  gênerai 
des  aydes, accomplissez  le  contenu  au  blanc,  etc.  6  avril  1 3 6g. —  II.dAunoy. 

Lettre  de  la  lieutenance,  et  pouvoir  de  monseigneur  le  duc  de  Berry  et 
d'Auvergne  : 


206    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Charles,  etc.,  à  tous Nous  conûans  à  plain  du  senz  et  diligence  de 

nostre  très  cher  et  féal  le  duc  de  Berry  et  d'Auvergne,  iceluy  avons  fait  et 
faisons  nostre  lieutenant  gênerai  pour  le  fait  de  la  guerre  es  parties  de  Berry 
et  d'Auvergne,  de  Bourbonnois,  de  Foroiz,  de  la  Saloigne,  de  Touraine, 
d'Anjou,  du  Maine,  de  Normandie  d'entre  les  rivières  de  Seine  et  de  Loire. 
de  Masconnois  et  de  Lyonnois,  excepté  es  fiez  et  arrierefiez  de  nostre  très 
cher  el  très  aîné  frère  le  duc  de  Bourgogne  ez  pays  de  Lyonnois,  et  luy 
avons  donne  plain  pouvoir  de  retenir  gens  d'armes  et  sergens  tant  à  che\al 
comme  à  pie,  arbalestriers  el  archiers  et  tous  autres  manières  de  gens 
d'armes,  jusques  à  tel  nombre  et  loutesfois  que  bon  luy  semblera,  de 
donner  lettres  d'estat  à  eeulx  qui  personelleinent  seroient  en  nostre  ser- 
vice, de  faire  estabhes,  traités,  etc.,  crimes  [sic),  legitimacions ,  privilèges, 
franchises,  etc..  excepté  ce  que  regarde  le  fait  de  nos  aides  de  nostre  do- 
maine, et  le  fait  de  nostre  frère  le  duc  d'Anjou,  en  tout  ce  que  à  lieutenant 
gênerai  peut  et  doit  apartenir,  etc.  A  Paris,  le  5  février   1 368 ,  de  nostre 


Charles,  etc.,  à  nostre  aine  et  féal  Jean  le  Mercier,  trésorier  de;  nos 
guerres,  salut.  Comme  par  nos  autres  lettres  nous  ayons  ordenné  que  nostre 
très  cher  el  amé  frère  le  duc  de  Berry  ait  présentement  en  sa  compagnie 
et  sous  son  gouvernement  5oo  hommes  d'armes,  et  nostre  amé  et  féal 
chevalier  et  conseiller  Louis  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  ait  aussy  en 
sa  compagnie  et  soubs  son  gouvernement  829  payes,  pour  nous  servir  en 
nos  présentes  guerres,  desquels  329  nostre  dit  mareschal  aura  pour  luy  et 
de  son  hostel  cent  payes,  nostre  amé'  et  féal  Jean  de  Bueil,  chevalier,  pour 
la  garde  delà  ville  d'Angers  et  du  pays  d'environ  5o  paies,  et  pour  la  garde 
de  la  ville  du  Mans  20  payes,  le  gouverneur  de  Blois  5o  payes,  Gieffroy  de 
ia  Selle,  chevalier,  22  payes,  Renoul  de  Bonnay,  chevalier,  1  h  payes,  Re- 
gnault  de  Résilie ,  chevalier,  i5  payes,  le  Bègue  de  Fayel,  chevalier, 
9.5  payes,  et  Jean  l'Estendart,  2 5  payes.  Nous  vous  mandons  que  ,  ces  lettres 
voues,  vous  transportiez  en  Auvergne  ou  ailleurs  vers  nostre  dit  frère  el 
nostredil  mareschal  et  faites  à  nostredit  frère,  audit  mareschal  et  aux  gens 
d'armes  de  sa  compagnie  jusque  à  5oo  hommes  d'armes,  prest  et  payement 
pour  un  mois.  A  Paris,  le  5  avril   1369.  —  Par  le  Roy,  H.  d'Aunoy. 

Charles,  etc.  Nous  retenons  nostre  lies  cher  el  amé  frère  le  duc  de  Berry 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         207 

et  d'Auvergne  au  nombre  de  800  hommes  d'armes  pour  nous  servir  en  nos 
présentes  guerres,  etc.  Donné  au  Val  Nostre-Dame,  le  icr  may  1069,  ^e 
nostre  règne  le  6".  —  Par  le  Roy,  T.  Hocic. 

3.  Charles ,  etc. ,  aux  generaulx  conseillers  et  esleuz  des  aides  à  Paris  pour 
In  défense  et  provision  du  royaume  ;  octroyons  à  nostre  dit  frère  le  duc  de 
Berry  pour  son  estât  et  soustenir  les  frais  de  la  guerre,  2,000  livres  tour- 
nois chascun  mois,  etc.  A  Paris,  en  nostre  hostel  lez  Saint  Pol ,  le  1  :V  oc- 
tobre 1369,  de  nostre  règne  le  6". 

Charles,  etc.,  à  nostre,  etc.,  Jean  le  Mercier,  etc.  Nous  avons  ordenné. 
par  nos  autres  lettres,  nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseiller  Loys  de 
Sancerre,  mareschal  de  France,  ait  à  nos  gages  en  sa  compagnie  et  sous  son 
gouvernement,  le  nombre  de  329  payes  pour  nous  servir  en  nos  présentes 
guerres,  et  pour  ce  luy  avons  ordené  pour  lestât  de  sa  personne,  outre  ses 
gages  et  des  gens  d'armes  de  sa  compagnie,  3oo  livres  tournois  pour  mois. 
Si  vous  mandons,  etc.  A  Paris,  le  1" juillet  i36g. 

Charles a  Jean  le  Mercier Comme  nous  eussions  pieça  re- 
tenu nos  amez  et  feaulx  chevaliers  Raoul  de  Raineval,  pannetier  de  France, 
et  Hue  de  Boulay,  pour  estre  en  nostre  compaignie  ou  voyage  que  nous 
feismes  lors  ez  parties  de  Picardie,  chascun  au  nombre  de  20  hommes 
d'armes  sous  son  gouvernement,  et  leur  eussions ,  pour  certaines  causes,  taxe 
pour  gages  de  chascun  chevalier  Z|5  frans  d'or,  et  pour  chascun  escuyer 

2.5  frans  d'or  par  mois,  etc Vous  mandons  que  les  payez,  etc 

A  Paris,  le  V  avril  1  369  après  Pasques,  le  6e  de  nostre  règne. 

Pouvoir  à  Philippe  d'Aunoy  : 

Charles à  nostre  amé  et  féal  chevalier  Philippe  d'Aunoy,  maistre 

de  nostre  hostel ,  salut.  Nous  avons  des  pieça  retenu  pour  la  garde  et  seurté 
de  nostre  corps,  à  nos  gages,  nostre  amé  et  féal  chevalier  Hue  de  Boulay,  à 
20  hommes  d'armes  en  sa  compagnie,  encor  le  retenons  et  sesdits  gens,  et 

vous  mandons  les  voir  et  recevoir  par  chascun  mois,  etc A  Paris,  le 

1"  avril  i368. 

4.  Charles à  nos  amés  et  feaulx  conseillers  les  généraux  esleuz  à  Paris 


208     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

sur  le  fait  des  aides  ordenéz  pour  la  guerre.  Nous  avons  ordené  nostre  amé 
escuier,  Vlart  de  Barhanchon,  gouverneur  du  comté  de  Bloys,  à  nous 
servir  en  nos  présentes  guerres,  et  pour  son  estât  soustenir  et  pour  ses  bons 
services,  luy  donnons  pour  chascun  mois  5o  Crans  d'or,  tant  qu'il  nous  ser- 

\  ii  a.  Si  vous  mandons,  ete A  Paris ,  le  1  2  may  1069 ,  le  6e  de  nostre 

règne. 

Charles à  tous Nostre  très  cher  et  amé  cousin   le  sire  de 

Craon    cstahlissons   nostre    lieutenant    en   tout    le  pays   de  la    Basse-Nor- 
mandie, etc.  Donné  en  l'abbaye  de  Sainte  Caterine  sur  Rouen,  le  à"  sep 
tembre  1069,  et  de  nostre  règne  le  6e.  —  Par  le  Rov,  J.  Tabari. 

Charles Le  Roy  donne  audit  sire  de  Craon  800  frans  d'or  par  mois. 

pour  son  estât  de  lieutenant,  tant  qu'il  le  sera,  etc Au  Bois  de  \  in- 

cennes,  le  26'  septembre  10G9.  —  Par  le  Roy.   \\o. 

Lettre  dudit  sire  de  Craon  : 

Amaury,  sire  de  Craon,  lieutenant  du  Roy  nostre  sire  en  la  Basse-Nor- 
mandie  à  Jehan  le  Mercier    ....  Comme  le  Roy  nous  ait  ordené  à 

venir  ou  pays  dessusdit,  au  plus  grand  nombre  de  gens  d'armes  et  archers 
que  nous  pourrions  pour  résister  à  la  mallevoulence  de  nos  ennemis, 
qui  à  présent  sont  ou  cloz  de  Costentin,  et  il  soit  ainsy  que  nous  avons 
assemblé  le  plus  que  avons  pu;  vous  mandons  que  à  ceulx  qui  s'en- 
suivent, c'est  assavoir  :  à  nostre  oncle  messire  Pierre  de  Craon,  sire  de 
fa  Suse,  luy  banneret,  2  autres  chevaliers  et  1  1  escuiers  en  sa  compagnie; 
item  à  messire  Amaury  de  Clisson,  sire  de  Raymeffort,  chevalier,  et 
1  8  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  le  Galois  de  lîoge,  chevalier, 
9  autres  chevaliers  et  36  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  Jean 
deChampaigne,  chevalier,  6  autres  chevaliers  et  28  escuiers  en  sa  compa- 
gnie; item  à  messin'  Jean  le  Chappellaiz,  chevalier,  3  autres  chevaliers 
et  1  (i  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  Pierre,  sire  de  Mathefelon, 
chevalier,  2  autres  chevaliers  et  12  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  Jean 
de  Laval,  escuier,  un  chevalier  et  6  escuier-,  en  sa  compagnie;  item  à  Guil- 
laume du  Bourcneuf,  escuier,  et  2  1  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  Jean 
de  Karalouet,  escuier,  et  18  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  Jeun  du 
Vergier,  escuier,  un  chevalier  et   ig  escuiers;  item  à  messire  Raoul  Patrj 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         209 

chevalier,  et  h  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  Jean  de  la  Boissay, 
et  lx  escuiers  en  sa  compagnie;  item  a  messire  Robert  Patry,  chevalier,  et 
11  escuiers  de  sa  compagnie;  item  à  messire  Patry,  seigneur  de  Chas- 
liaugiron,  chevalier,  et  12  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  Alain  de 
Taillecoul,  dit  l'abbé  de  Malepaye,  escuier,  1  chevalier  et  6 A  escuiers  en 
sa  compagnie;  item  à  messire  Gieffroy  Février,  chevalier,  2  autres  cheva- 
liers et  35  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  Brenier  de  Laval,  che- 
valier, 1  autre  chevalier  et  8  escuiers  en  sa  compagnie;  item  à  messire  Guil- 
laume, sire  de  Tusse,  chevalier,  3  autres  chevaliers  et  20  escuiers  en  sa 
compagnie,  vous  faciez  prest  et  payement  en  la  manière  qu'il  appartiendra. 
Le  27  septembre  1369. 

Lettre  de  retenue  : 

Charles aux  trésoriers   de  nos  guerres.   Nous   vous   mandons  que 

vous  payez  à  nostre  amé  et  féal  chevalier  Jean,  sire  de  Beaumanoir,  cheva- 
lier, les  gages  ordenez  pour  cent  lances,  auquel  nombre  nous  l'axons  re- 
tenu et  retenons  par  ces  présentes,  sous  le  gouvernement  de  nostre  amé  et 
féal  chevalier  et  conseiller  Mouton  de  BlaihVille,  mareschal  de  France,  selon 
la  monstre  qu'il  fera,  etc A  Sainte  Caterine  sur  Rouen  ,  le  10  sep- 
tembre 1  36y,  le  6°  de  nostre  règne.  —  Par  le  Roy,  J.  Tabari. 

Lettre  de  retenue  : 

Charles à  nostre,  etc Jean  le  Mercier.  Comme,  par  certaine 

composition  et  accord  fait  par  les  gens  de  nostre  conseil  avec  nos  amez 
et  feaulx  chevaliers  Guy  le  Baveuz,  Jean  de  Vienne,  Guillaume  des  Bordes, 
nostre  chambellan,  le  Bègue  de  Fayel,  Jean  de  Bueil ,  etc.  (voir  L.  Delisle, 
Mandements  de  Charles  V,  n"  600,  p.  2o5). 

Lettre  de  retenue  : 

Charles à  nos,  etc les  generaulx  esleus,  etc pour  la 

garde  et  dellense  des  chastiaux  et  forteresses,  que  nostre  amé  et  leal  cousin 
le  vicomte  de  Rochechoiiart,  estant  au  pays  de  Guyenne  pour  résister  et  gre- 
ver nos  ennemis,  l'avons  retenu  et  retenons  au  nombre  de  six  vingts  hommes 
d'armes,  et  nostre  amé  et  féal  chevalier  Regnault  de  Douy,  autres  soixante 
hommes  d'armes  sous  le  gouvernement  dudit  vicomte,  ordenons  audit 
Sav.  étbang.  II"  férié,  t.  VI,  a"  partie.  27 


il     NATION 


210     U.VDKMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

vicomte  par  mois  Go  frans  d'or.  Si  vous  mandons,  etc A  Paris,  le 

1  3 () 9 .  —  Par  le  Roy,  T.  Iloeie. 

Lettre  de  retenue  : 

Charles.  ....  à  nos,  etc.,  les  generaulx  esleuz,  etc.  Nous  avons  retenu 
nostre  amé  et  féal  chevalier  Regnault  de  Douy,  à  6o  hommes  d'armes,  pour 
nous  servir  en  la  compagnie  de  nostre  amé  et  féal  chevalier  le  vicomte  de 
Rochechouart,  au  pays  de  saditc  vicomte  et  environ  en  ladite  duehic  de 
Guyenne.  Desquels  avons  ordené  la  monstre  estre  laicte  à  Paris  par 
nostre  ame  et  féal  chevalier  Jean  de  Chambli  dit  le  Haze,  maistre  de  nostre 
hostel,  ou  en  son  absence,  par  Jaques  de  Hangest,  nostre  huissier  d'armes. 
Si  vous  mandons  que,  veue  ladite  monstre,  vous  fassiez  prest  audit 
Regnault,  etc A  Paris,  le  29  novembre  i36q. 

lharles à  nos,  etc.  Ayant  retenu  nostre  amé  et  féal  chevalier  Re- 

gnault  de  Douy,  au  nombre  de  60  hommes  d'armes,  luy  ordenons  pour  son 
estât,  mitre  les  gaiges  de  luy  et  desdits  gens  d'armes,  60  livres  tournois  par 

mois.  Si  \ous  mandons,  etc En  nostre  hostel  lez  Saint  Pol ,  à  Paris, 

le  1  1    niay  1  3yo. 

Charles à  nus,  etc Nous  sommes  bien  recors  que,  de  nostri 

voul  mté,  nostre  amé  et  féal  chevalier  Guichart  de  Culent  se  mist  ou  chai 
de  Chalucet  en  la  duebié  de  Guyenne,  et  en  entreprist  la  garde  pour  le  tenir 
en  nostre  obéissance  encontre  nos  ennemis,  qui  longuement  y  avoienl  tenu 
et  avoient  grant  envie  de  le  prendre;  et  comme  il  y  ait  tenu  chascun 
jour  dix  hommes  d'armes,  et  deux  hommes  d'armes  en  la  ville  d'illeuc.  des 
quels  sont  trois  chevaliers,  sçavoir  luy  et  deux  chevaliers,  nous  vous  man- 
dons le  payer  des  gages  de  luy  et  de  sesdites  gens  pour  2  mois A 

Paris,   :  1  décembre  i36g.  —  Par  le  Roy,  Yvo1. 

Compte  Jean  le  Mercier,  trésorier  des  guerres,  des  receptes  et  mises  par 
liay  el  ses  lieutenants  laites  à  cause  de  sondit  office  aux  gens  d'armes,  archiers 
et  autres  qui  ont  servy  le  Koy  en  ces  présentes  guerres,  auxquels  on  a  payé 
les  gages;  «est  assavoir  pour  chevalier  bannenet,  ko  sous  par  jour;  et  pour 

1    Voii    les    Miaulements  de  Chartes  !',  n"  II  19  ,  p.  ^09. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         211 

chevalier  bachelier,  20  sous  tournois;  pour  escuier,  io  sous  tournois;  pour 
archer,  10  sous  tournois;  despuis  le  i™  avril  1 368  jusques  au  ]rr-mars 
,3% 

RECEPTE. 

Des  géneraulx  trésoriers  à  Paris  des  aydes  ordenez  pour  la  délivrance  du 
roy  Jean  que  Dieu  absolve,  par  la  main  de  Jean  l'Uissier,  receveur  gênerai 
à  Paris  desdiz  aydes,  pour  distribuer  aux  gens  d'armes  sous  monseigneur 
de  Berry  et  Louis  de  Sancern  . 

Des  trésoriers  du  Roy  à  Paris,  par  les  mains  de  Pierre  de  Landes,  chan- 
geur du  trésor. 

De  Jean  le  Mire,  receveur  gênerai  des  aydes. 

Des  Coffres  du  Roy  par  les  mains  de  messire  Hue  de  Roche,  conseiller 
du  Roy  noslre  sire  et  maistre  de  ses  comptes. 

Des  deniers  desdiz  coffres  par  les  mains  de  messire  Hue  de  Roche  et 
maistre  Bertrand  du  Cloz,  maistres  des  comptes  du  Roy  nostre  sire,  pour 
bailler  et  distribuer  à  messire  Gieffroy  de  la  Selle  et  au  Camus  de  Pons  sur 
leurs  gages  de  80  hommes  d'armes  et  1 2  arbalestriers  de  leur  compagnie 
desservis  et  à  desservir  à  la  garde  du  chasteau  et  ville  de  la  Roche  de 
Pouzay. 

De  messire  Hue  de  Villers,  chevalier,  pour  deniers  lesquels  il  devoil  au 
Rov  pour  certaines  causes. 

Des  generauk  trésoriers  à  Paris,  par  les  mains  de  Jean  l'Uissier,  pour 
distribuer  à  messire  Amaury,  sire  de  Craon,  en  prest  sur  les  gages  de 
5oo  hommes  d'armes,  et  à  monseigneur  Andry,  sire  de  la  Courture.  cheva- 
lier de  Limosin ,  pour  don  à  luy  lait  par  le  Roy  nostredit  seigneur,  /100  livres 
tournois. 

De  Michiel  de  Caours,  guernetier  du  guernier  à  sel  de  Paris,  et  commis 
à  recevoir  l'aide  nouvelle  ordenée  sur  ledit  sel  en  ladite  ville ,  pour  le  pas- 
sage de  la  nui-. 

De  Jean  le  Mire,  receveur  gênerai  des  aydes  à  Paris,  pour  distribuer  à 
messire  Jaques  de  Vienne,  sire  de  Lonvy,  en  prest  sur  gages  de  luy  et 
2  5  hommes  d'armes  qu'il  doit  avoir  en  sa  compagnie  ou  service  du  Roy, 
sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne ,  pour  le  fait  du 
passage  de  la  mer. 

De  Michel  de  Caours,  pour  donner  à  monseigneur  ie  comte  de  la  Marche, 
pour  ayder  à  garder  ses  forteresses  qu'il  a  en  la  duché  de  Guyenne,  —  à 


212     \GADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

messire  Raymonde  Marueil,  chevalier  -,  en  déduction  de  2,000  livres  tournois 
de  rente  que  le  Roy  luy  a  dosmées  avec  le  chasteau  de  Gourtenay. 
9.  Dudit  Michel,  pour  distribuer  à  messire  Guillaume  de  Poitiers,  dit  le 
Bastar,  sur  ses  gages  et  des  gens  d'armes  de  sa  compagnie  en  la  compagnie 
de  monseigneur  le  due  de  Bourgogne,  au  sire  de  Saint  Dizier,  sur  les  gages 
de  1 ô  hommes  d'armes. 

i  '<■  Jean  le  Mire,  pour  distribuer  à  messire  Jean,  sire  de  Saint-diamant, 
chevalier  de  la  duchié  de  Guyenne,  pour  don  à  luy  faict  par  le  Roy, 
cent  (Vans. 

A  Guillaume  de  la  TrimouIIe,  escuier,  sur  gages  de  10  payes  à  luy 
ordenées  pour  la  garde  de  son  chaste!  de  Cliaslelguillaume. 

De  Michel  de  Gaoura,  pour  bailler  en  prest  sur  les  gages  de  messire  Jean 
de  Chastillon,  sire  de  Gandelus,  et  3o  hommes  d'armes  de  sa  compagnie, 
sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne,  pour  le  pas- 
sage de  la  mer. 

Dudit  Michel,  pour  bailler  en  prest  sur  les  gages  desservis  en  ces  pré- 
sentes guerres  à  messire  Gieffroj  de  la  Selle,  à  messire  Jean  de  Floyon, 
chevalier,  à  mes  ire  Jean  Paste  et  à  messire  Guillaume  des  Bordes. 

De  François  d'Aunoy,  receveur  ez  cite  et  diocèse  de  Paris  des  aides 
ordenez  pour  la  provision  et  deffense  du  royaume. 

De  Jean  l'Orfèvre,  receveur  ez  cité  et  diocèse  de  Chartres  des  aides 
ordenez  pour  la  provision  et  deffense  du  royaume. 

De  Guillaume  Chastillon,  receveur  ez  cite  et  diocèse  d'Orliens  des  aydes 
pour  la  provision  et  deffense  du  royaume,  et  commis  en  ladite  ville  à  rece- 
voir les  deniers  nouvellement  ordenez  sur  le  sel,  pour  le  passage  de  ladite 
mer. 

De  Jean  le  Mire ,  pour  bailler  à  plusieurs  gens  d'armes  ou  service  du  Roy, 
sçavoir,  pour  messire  Bclhon  de  Marsenac,  bailly  de  Bourges,  et  à  Perre- 
net  d'Aunoy.  escuier,  sur  les  gages  de  luy  et  de  19  autres  escuiers  de  sa 
compagnie,  ordennez  pour  la  garde  du  navire  qui  est  à  Harfleu. 

De  Guillaume   de   la   Rivière,   commis  à  recevoir  l'ayde  nouvellement 
ordené  ou  diocèse  de  Mans,  sur  le  l'ait  du  sel. 
10.  De  Guillaume  Gobin,  commis  à  recevoir  laide  nouvellement  ordene  sur 

le  fait  du  sel  ou  diocèse  de  Tours,  pour  le  passage  delà  mer. 

De  Jean  de  Douet,  commis  à  recevoir  l'ayde  nouvellement  ordené,  etc., 
en  la  ville  de  Saumur. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         213 

De  Jean  de  Saint  Père,  receveur  des  aides  ordenez  pour  la  délivrance  du 
rov  Jean  es  cité  et  diocèse  du  Mans. 

De  Philipon  de  Saint  Père,  receveur  des  aydcs  ordenez  pour  la  déli- 
vrance du  roy  Jean  es  cité  et  diocèse  de  Tours. 

De  Jean  Tourant,  receveur  des  aydes  pour  la  délivrance  du  roy  Jean  os 
cité  et  diocèse  d'Angers. 

De  Jean  Berruier,  receveur  des  aides  ordenez  pour  la  délivrance  du  roy 
Jean,  en  la  ville  et  ressort  de  Saumur. 

De  Guillaume  de  Chauvigny,  receveur  à  Bourges  des  aides  pour  la 
délivrance  du  roy  Jean. 

De  Jean  le  Mire,  pour  bailler  à  monseigneur  le  duc  de  Bourbonnois,  à 
messire  Hue  de  Boulay  et  à  messire  Hugues  de  Grançon,  sur  1rs  gages  d'eux 
et  des  gens  d'armes  de  leur  compagnie. 

Dudit  le  Mire,  pour  bailler  à  messire  Giell'roy  de  la  Selle  et  à  messire 
Jean  d'Azay,  sur  leurs  gages  et  des  gens  d'armes  de  leur  compagnie. 

De  Jean  d'Antregues,  receveur  nagueres  en  Forest  des  aides  pour  la  pro 
vision  et  delïonse  du  royaulme. 

Des  generaulx  trésoriers  à  Paris  des  aides  ordenez  pour  la  délivrance  du 
roy  Jean,  pour  baillera  messire  Guillaume  Boitel,  chevalier. 

De  Oudet  de  Sery,  receveur  ou  diocèse  de  Saint  Flour  des  aides  pour  la 
deffense  du  royaume. 

De  Jean  Broiart,  receveur  en  Bourbonnois. 

De  Bertran  de  Remusac. 

De  Pierre  Daymer,  receveur  à  présent  ou  pays  de  Forest  des  aides  orde- 
nez pour  lu  guerre. 

Des  generaulx  trésoriers,  pour  distribuer  a  messire  Guillaume  de  Millac, 
pour  5o  bomines  d'armes. 

De  Pierre  de  Vernueil,  receveur  à  Mascon  et  Chalon. 

De  Pierre  Goursie,  receveur  à  Ostun  des  aides  pour  la  guerre. 

De  Jean  du  Vergier,  receveur  es  cite  et  diocèse  de  Lyon. 

De  Gille  le  Large,  receveur  gênerai  des  aides  pour  la  guerre  es  cité  et 
diocèse  de  Tours. 

De  Guillaume  Bequet,  receveur  gênerai  des  aides  pour  la  guerre  ez  cite 
et  diocèse  du  Mans. 

De  Estienne  Braque,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre  sire. 

Somme  de  toute  la  recette  11e  nu"  xv°'  111e  xliiii  livres  vu  s.  n  d.  t. 


21/i    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 


DESPENCE. 


\  messire  Loys  de  Sancerre.  mareschal  de  France,  pour  les  gages  de  luy 
banneret,  i5  chevaliers  bacheliers,  5g  eseuiers.  queu,  trompeté  et  mares- 
chal, h']  livres  par  jour  (pour  3o  jours). 

Pour  messire  Estienne  de  Flavigny,  chevalier,  et  4  eseuiers,  Go  sols  par 
jour;  pour  les  gages  de  luy  banneret,  1  6  chevaliers  bacheliers,  6i  eseuiers, 
queu,  trompeté  et  mareschal,  4g  livres  tournois  par  jour. 

Pour  Perrin  de  Bourges,  escuier,  et  un  autre  escuier  receuz  à  Bourges, 
20  sols  par  jour;  pour  les  gages  de  luy  baneret,  y  chevaliers  et  35  eseuiers. 
queu,  trompette  et  mareschal,  27  livres  tournois  par  jour. 

Pour  messire  Pierre  de  Mornay1,  chevalier,  et  3o  eseuiers,  16  livres  par 
jour;  pour  les  gages  de  luy  banneret,  8  chevaliers  bacheliers,  55  eseuiers. 
queu,  trompeté  et  mareschal,  38  livres  par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  Linieres,  chevalier,  2  autres  chevaliers  et  1  3  eseuiers, 
()  livres  10  sous  par  jour;  pour  gages  de  luy  banneret;  1  1  chevaliers  bache- 
liers, 64  eseuiers,  queu,  trompeté  et  mareschal,  45  livres  10  sols  par  jour. 

Pour  Philipon  du  Puy,  escuier,  un  autre  escuier,  20  sous  par  jour;  pour 
gages  de  luy  banneret,  1  1  chevaliers  bacheliers,  65  escuyers,  queu,  trompeté 
et  mareschal,  46  livres  par  jour. 

Pour  Jean  de  Bondis,  escuier,  et  19  eseuiers,  10  livres  par  jour;  pour 
gages  de  luy  banneret,  12  chevaliers  bacheliers,  71  eseuiers.  queu.  trom- 
peté et  mareschal,  Z19  livres  10  sols  par  jour. 

Pour  messire  Helie.  Trancheserf,  chevalier,  2  autres  chevaliers  et 
i5  eseuiers,  10  livres  10  sols  par  jour;  pour  gages  de  luy  banneret. 
12  chevaliers  bacheliers.  71  eseuiers.  queu,  trompeté  et  mareschal. 
5o  livres  par  jour. 

Pour  messire  Pierre  du  Four,  chevalier,  et  6  eseuiers,  4  livres  par  jour 

\2.         Mandement  : 

Charles à  Jean  le  Mercier Pour  tout  le  temps  que  nostrè 

ainu  Alart  de  Brebanchon,  escuier,  gouverneur  du  comté  de  Blois,  et  les 
gens  d'armes  de  sa  compagnie,  nous  ont  servy  en  nos  présentes  guerres, 
vous  laites  comptes A  Paris,  i5  octobre  1  369. 

1   Dans  la  copii  tti   De  Camps  (vol.  84,  fol.  idi   r°),  on  lit  :   Philippe  de* Mornay. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         215 

Charles à  Jean    le  Mercier Nostre  amé  escuier  de  corps 

Alart  de  Doustevene,  gouverneur  du  comté  de  Blois,  nous  a  signifié  que, 
comme  par  nos  autres  lettres  vous  eussions  mandé  que  à  luy  et  aux  gens 
d'armes  de  sa  compagnie  qui  avoient  servy  ez  présentes  guerres,  vous  feissiez 
compte  suivant  sa  monstre  et  reveue,  ne  l'ayant  pas  fait,  vous  mandons  de 
le  faire Eu  nostre  liostel  les  Saint  Pol,  à  Paris,  ic'  mars  i36g. 

Alart  de  Doustevene,  escuier,  gouverneur  du  comté  de  Blois,  pour  gages 
de  luy,  5  chevaliers  bacheliers  et  3o  escuiers,  ib  livres  par  jour. 

Pour  Timberge  l'Aleme.nt,  escuier,  un  autre  escuier,  20  sols  par  jour: 
pour  les  gages  de  luy,  2  chevaliers  et  18  escuiers,  queu,  trompeté  et  ma- 
reschal,  12  livres  par  jour. 

Pour  les  gages  de  messire  Hue  d'Ambaize,  chevalier,  el  ik  escuiers, 
i3  livres  par  jour  ;  pour  les  gages  de  luy,  3  chevaliers,  ki  escuiers. 

Pour  messire  Anceau  de  la  Mute,  chevalier,  et  5  escuiers,  70  sols  par 
jour;  pour  gages  de  luy,  k  chevaliers,  ko  escuiers,  queu,  trompeté  et  ma- 
reschal,  20  livres  par  jour,  pour  Testât  de  sa  personne  à  luy  ordené  par  le 
Roy,  de  5o  livres  par  mois,  oultre  les  gages  de  luy  et  des  gens  d'armes  de 
sa  compagnie. 

Amaury1,  sire  de  Craon , lieutenant  du  Roj  en  la  Basse -Normandie,  capi- 
taine de  .mu)  hommes  d'armes,  banneret,  .">  chevaliers  bacheliers  et  21  es- 
cuiers. 

Pour  messire  Pierre  de  Craon,  son  oncle,  banneret,  2  bacheliers  et 
1  1  escuiers. 

Pour  messire  Amaury  de  Clisson,  sire  de  Raymefort,  el  18  escuiers. 

Pour  messire  Pierre,  sire  de  Matefelon ,  2  bacheliers. 

Pour  messire  Brimor  de  Laval,   1  chevalier,  <S  escuiers. 

Pour  messire  Geoll'roy  Sebille,  chevalier,  et  3  escuiers. 

Pour  Jean  Tassa,  escuier,  et  k  autres  escuiers. 

Pour  messire  Gieffroy  Février,  2  chevaliers  et  35  escuiers. 
13,  Pour  messire  Guillaume,  sire  de  Tucé,  3  chevaliers,  20  escuiers 

Pour  Jean  du  Vergier,  escuier,  1  chevalier  et  19  escuiers. 

Pour  Guillaume  du  Bourneuf,  escuier,  et  2  1  escuiers. 

Pour  Guillaume  Remont ,  escuier,  1  escuier. 

1   Bibl.  nat., copie  de  De  Camps,  vol.  84  ,  fo).  îoli  v". 


210    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pour  messire  le  Gallois  do  Rogé,  9  chevaliers  et  3 fi  escuiers. 

Pour  messire  Jean  le  Chappelays,  3  chevaliers  et  1  fi  escuiers. 

Pour  Jean  de  Laval,  escuier,   1  chevalier,  6  escuiers. 

Pour  Jean  Caraloet,  escuier,  et  45  escuiers. 

Pour  messire  Raoul  Patry  et  k  escuiers. 

Pour  messire  Jean  de  la  Bpissaye  et  h  escuiers. 

Pour  messire  Robert  Patry  et   1  i   chevaliers. 

Pour  messire  Patri,  sire  de  Chasteaugeron ,  et  12  escuiers. 

Pour  messire  Pierre  Bardoul,  2  chevaliers  et  i5  escuiers. 

Pour  Alain  deTaillecol,  dit  l'abbé  de  Malepaye,  1  chevalier  et  fio  escuiers. 

Pour  messire  Taupin  du  Mesnil  et  5  escuiers. 

Charles1 Aux  generaulx  conseillers  sur  le  fait  de  la  guerre.  Nous 

vous  mandons  que  vous  faciez  compte  à  nostre  amé  et  féal  chevalier  Jean, 

sire  de  Beaumanoir,  par  Jean  le  Mercier ,  des  gages  de  luy  et  des 

gens  d'armes  de  sa  compagnie,  qu'il  a  tenus  en  nos  guerres,  suivant  ses 
monstres A  Paris,  ii\  mars  1  3 69.  —  Par  le  Roy,  T.  Graffart. 

Monseigneur  Jean,  sire  de  Beaumanoir,  chevalier,  pour  les  gages  de  luy 
banneret,  5  autres  chevaliers  bacheliers,  56  escuiers  et  35  archers  armez, 
5a  livres  par  jour,  etc. 

14.  Mandement  du  Roy  aux  généraux  esleus  sur  le  fait  de  la  guerre,  pour 
conter  à  messire  Guillaume  des  Bordes,  chambellan  du  Roy,  messire  Jean 
de  Vienne,  messire  Guy  le  Baveux,  messire  Jean  de  Bueil,  le  Bègue  de 
Fayel  et  Guillaume  de  Salebruce.  1"  mars  1 36g. 

Monseigneur  Guillaume  des  Bordes,  chevalier,  chambellan  du  Roy,  pour 
gages  de  li,  2  autres  chevaliers  et  17  escuiers,  11  livres  10  sols  par 
jour. 

Pour  messire  Fouques  de  Marcelli,  chevalier,  un  autre  chevalier  et 
k  escuiers2,  A  livres  par  jour. 

Pour  messire.  Guignait  du  Brueil ,  chevalier,  et  8  escuiers,  cent  sols  par 
jour. 

Pour  messire  Sauvage  de  Villers,  chevalier,  et  7  escuiers,  k  livres  10  sols 
par  jour. 

1   Bil)l.  nat.,  tonds  français,  2068  1 ,  p.  3^8.  —  '  L'extrait  de  De  Camps  donne  7  écuyers. 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         217 

Pour  messire  Jean  de  Halemviller,  chevalier,  un  autre  chevalier  et  i  1  es- 
cuiers,  7  livres  1  o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Yon,  sire  de  Garencieres,  chevalier,  deux  autres  chevaliers 
et  i3  escuiers,  9  livres  1  o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Hervié  de  Coich,  chevalier,  et  12  escuiers,  7  livres  par 
jour. 

Pour  messire  Guillaume  de  Montenay,  chevalier,  2  chevaliers,  1  6  escuiers, 
1  1  livres  par  jour. 

Pour  messire  Jean  Souvain,  chevalier,  2  chevaliers,  1  7  escuiers,  i  1  livres 
1  o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  Crux,  chevalier,  7  escuiers1,  cent  sols  par  jour. 

Pour  messire  Guillaume  de  Conc,  chevalier,  et  t\  escuiers,  60  sols  par 
jour. 

Pour  messire  Robert  le  Homme,  chevalier,  et  i3  escuiers,  7  livres 
1  o  sols  par  jour. 

Pour  Jean  de  Moncueil,  escuier,  et  12  autres  escuiers,  6  livres  10  sols 
par  jour. 

Pour  Pierre  François,  escuier,  3  escuiers,   (\o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Régnant  le  Baveux,  chevalier,  ro  escuiers,  6  livres  par 
jour. 

Pour  messire  Guillaume  le  Bastarl,  chevalier,  7  chevaliers2,  18  escuiers, 
1  1  livres  par  jour. 

Pour  Bigot  Dabi,  escuier,  8  escuiers,  à  livres  10  sols  par  jour. 

I5-  .Monseigneur  Jean  de  Vienne,  chevalier,  pour  les  gages  de  luy  bachelier, 
un  banneret,  dix  chevaliers  et  vii"xui  escuiers,  97  livres  10  sols  par  jour; 
pour  les  gages  de  luy,  un  baneret,  10  chevaliers  et  vu"xm  escuiers,  66  livres 

par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  Maillié,  chevalier,  et  28  escuiers,  1  5  livres  par  jour: 
pour  gages  de  luy,  un  banneret,  1  1  chevaliers  et  vi"  xim  escuiers,  80  livres 

I  o  sols  par  jour  3. 

Pour  messire  Charles  de  Bouille1,  chevalier,  un  chevalier  et  5  escuiers, 

II  livres  20  sols  par  jour. 

1  L'extrait  de  De  Camps  donne  8  écuyers.  3  «  Rec  eus  à  Mirebeau  »  (  De  Camps ,  vol.  84  . 

2  L'extrait  de  De  Camps  donne   i    cbevalier  fol.  107  v"). 

et  18  écuvers.  4  De  Camps  (  ibid.  )  donne  Boville. 

Sav.  étkaisg.  Il'  série,  t.  VI,  2°  partie.  28 


:  l  11  l  H I  £     tlt 'r 


218    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pour  messire  Lancelot  de  Lorris,  chevalier,  un  escuier,  3o  sols  par  jour  ; 
pour  gages  de  luy,  i3  chevaliers  et  vi"  xm  escuiers,  80  livres  io  sols  par 

jour. 

Pour  messire  Jean  de  Feux,  chevalier,  2  escuiers,  ào  sols  par  jour. 
Pour  Jean  Servens,  escuier,  un  escuier,  20  sols  par  jour. 
Pour  messire  Jean  de  Fontaines,  chevalier  seul.  20  sols  par  jour. 
Item  chiet  pour  messire  Pierre  de  Pons,  chevalier,  auquel  il  donna  congié 
pour  un  mois,  20  sols  par  jour. 

Item  chiet  pour  Guillaume  de  Germoles,  escuier,  congé  pour  8  jours. 

16.         Monseigneur  Guy  le  Baveux,  chevalier,  pour  les  gages  de  lui,  6  chevaliers 
bacheliers  et  28  escuiers  receus  à  Tours,  1  novembre  136g,  17  livres  par 

jour. 

Pour  messire  Hue  d'Aubemare,  chevalier,  et  1  1  escuiers,  6  livres  10  sols 

par  jour. 

Pour  messire  Gieffroy  de  Berssies ,  chevalier,  un  chevalier.  1 6  escuiers . 
1 0  livres  par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  la  Fauconiere ,  chevalier,  3  chevaliers  et  1  6  escuiers , 
1  2  livres  par  jour. 

Pour  messire  Simon  l'Estendard,  chevalier,  20  escuiers,    1  1   livres  par 

jour. 

Pour  Robinet    de  Sabreuras,   escuier,   8  escuiers,   k  livres   10  sols  par 

jour. 

Pour  messire  Jean  du  Boysguernier,  chevalier,  3  chevaliers,  1  2  escuiers, 

1  0  livres  par  jour. 

Pour  messire  Gieffroy  de  Saint-Simon ,  chevalier,  un  chevalier,  1  3  escuiers, 
8  livres  1  o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  Rouray1,  chevalier,  10  escuiers 

Pour  messire  Guillaume  de  Saint  Martin,  chevalier,  5  escuiers,  h  livres 
par  jour. 

Pour  Jean  de  la  Sabloniere,  escuier,  9  escuiers,  cent  sols  par  jour  ;  pour 
gages  de  luy,  h  chevaliers,  i5  escuiers,  1  2  livres  10  sols  par  jour. 

Pour  Robert  de  la  Voue,  escuier,  un  chevalier,  18  escuiers,  10  livres 
10  sols  par  jour. 

De  Camps  donne  Rouvray. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         219 

Pour  messire  Jean  d'Azay,  chevalier,  9  escuiers,  6  livres  par  jour. 

Pour  messire  Giefroy  de  la  Selle,  chevalier,  7  escuiers,  k  livres  10  sols 
par  jour. 

Pour  messire  Eschevart  de  Pruli,  chevalier,  3  escuiers,  5o  sols  par  jour; 
pour  gages  de  li,  19  chevaliers  et  1  i5  escuiers,  77  livres  10  sols  par  jour. 

Pour  gages  de  messire  Giefroy  de  la  Selle,  chevalier,  18  chevaliers  et 
1  18  escuiers,  par  reveue  à  Moulins. 

Pour  Daniel  de  Marroles,  escuier,  2  escuiers,  3o  sols  par  jour. 

Pour  messire  Guillaume  de  Gravant,  chevalier,  3  escuiers. 

Item  chiet  pour  Robert  de  Grozbrueil,  escuier. 

17.  Monseigneur  Guillaume  de  Fayel,  dit  le  Bègue,  chevalier,  pour  gages  de 

lui pour  gages  de  lui,  9  chevaliers  et  26  escuiers  ',  2/1  livres  10  sols 

par  jour. 

Pour  messire  Jean  de  Rux,  chevalier  seul,  20  sols  par  jour;  pour  gages 
de  lui,  g  chevaliers  et  26  escuiers,  2  3  livres  par  jour. 

Pour  messire  Pierre  de  Saint  Simon,  chevalier,  3  escuiers,  5o  sols  par 
jour;  pour  gages  de  lui,  9  chevaliers,  29  escuiers,  il\  livres  10  sols  par 
jour. 

Pour  messire  Gile  de  Maucourt,  chevalier  seul,  20  sols  par  jour. 

De  ce  chiet  il  pour  Jean  d'Aride,  escuier 

Item  chiet  pour  Raoul  du  Fayel 

Item  pour  messire  Jean  de  Cramailles,  chevalier 

18  Monseigneur  Jean   de  Bueil,  chevalier,   chambellan  de  monseigneur  le 

duc  d'Anjou,  pour  les  gages  de  lui,  1  5  chevaliers  et  83  escuiers,  queu  .  trom- 
peté et  mareschal,  58  livres  par  jour. 

Monseigneur  Loys,  vicomte  de  Rochechouart,  chevalier  banneret,  pour 
luy  banneret,  9  chevaliers  bacheliers  et  5o  escuiers,  36  livres  par  jour,  et 
pour  son  estât  par  mois,  60  livres2. 

Mandement  du  Roy  pour  compter  à  messire  Regnault  de  Douy,  cheva- 

1  Le  nombre  des  écuyers,  qui  manque  dans  3  «  Retenu  par  le  Uoy  au  nombre  de  1  20 

le  manuscrit  fronçais  20684,  a  été  fourni  |  ar  hommes  d'armes,  pour  ta  garde  des  villes  et 
la  copie  empruntée  à  De  Camps,  vol.  S'i,  chasteaux  qu'il  a  au  ducbé  de  Guyenne»  (De 
fol.  10S  v°.  Camps,  vol.  84  ,  fol.  108  v°). 

28. 


220    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

lier,  pour  li,  et  60  hommes  d'armes  de  sa  compagnie,  en  la  compagnii 
du  vicomte  de  Rochechouart,  à  la  garde  de  ses  chasteaux  en  la  duchié  de 
Guienne,  1  1  may  i3yo. 

Monseigneur  Régnant  de  Douy,  chevalier,  pour  les  gages  de  luy,  5  che- 
valiers et  5/i  escuiers,  3/i  livres  par  jour;  pour  lestât  à  luy  ordené  outre  ses 
gages,  60  livres  par  mois. 

Charles à  Jean  le  Mercier Comme  des  la  veille  de  Toussains 

dernière  l'an  1  36o ,  nostre  amé  et  féal  chevalier  Guichart  de  Culenl  se  misl 
de  nostre  commandement  en  la  ville  et  chastel  de  Chalucet,  en  la  duchié 
«le  Guyenne,  et  entreprist  la  garde,  ayant  gardé  ledit  chastel  au  nombre  de 
1  2  hommes  d'armes,  sçavoir  luy  chevalier,  2  chevaliers,  et  0.  escuiers;  vous 
mandons  que  lui  faciez  conte.  6  juin  îSyo1. 

19.  Monseigneur  Mouton,  sire  de  Blainvilie,  mareschal  de  France,  h  banne- 
ret,  un  chevalier  bachelier  et  10  escuiers. 

Messire  Jean  de  Bueil -,  cb.  bach.,  10  eh.  et  27  esc.  servit  sous  le 
mareschal  de  Sancerrc. 

M.  Raoul  de  Bonnay,  ch.  bach.,  servit  sous  le  mareschal  de  Sancerre. 

M.  Gieiïroy  de  la  Selle ,  ch.  bach. ,  et  8  esc. ,  sous  le  mareschal  de  Sancerre. 

M.  Regnaut  Besille,  cb. ,  1  cb.  et  1  1  esc,  sous  le  marescbal  de  Sancerre. 

M.Jean  l'Estendart,  ch. 

M.  Oudart  de  la  Roche,  ch..  et  l\  esc. 

M.  Guillaume  le  Bastart,  ch. ,  1  ch.  et  36  esc,  receus  à  \ssoudun,  le 
j  de  juin. 

M.  Robert  d'Aunoy,  dit  le  Galois,  ch. ,  1  ch.  et  G  esc,  sous  le  mares- 
cbal de  Sancerre. 

M.  Hugues  de  Chandée,  ch. ,  1  ch.  et  2  esc,  receus  à  Bourges  le  1  juin 
1  369,  pour  servir  sous  le  marescbal  de  Sancerre. 

M.  Jean  de  Boisguernier,  ch. ,  1  ch.  et  2  esc,  sous  ledit  mareschal. 

M.  Pierre  de  Mornay,  ch. ,  et  2  esc  ,  sous  ledit  mareschal. 

Guillaume  d'Ars,  esc,  et  3  esc,  sous  ledit  mareschal. 

Gilles  de  la  Porte,  esc,  et  3  esc,  sous  ledit  marescbal. 

20.  Autres  prests  à  compter  fais  à  messire  Hue  de  Boulay,  chevalier. 

'   Voir  Mandements  de  Charles  V,  n°  0g2  ,  j>.  3'ig.  —  !  De  Camps,  vol.  8'j ,  foi.  109  r°. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.         221 

Ledit  m.  Hue  de  Boulay,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes,  pour 
estre  continuellement  en  la  compagnie  du  Roy,  à  ch.  et  9  esc. 
Pour  m.  Philippe  de  Guiencourt,  ch. 
Pour  m.  Loys  de  Tignonville,  ch.,  et  1  esc. 

Autres  prcsts  à  compter  faits  à  monseigneur  le  duc  de  Berry  et  d'Au- 
vergne et  aux  gens  d'armes  de  sa  compagnie  et  sous  son  gouvernement. 

Audit  monseigneur  de  Berry,  sur  les  gages  de  : 

M.  Guillaume  de  Bourbon,  son  chambellan,  ch. ,  7  autres  ch.  et  3o  esc. 
de  son  hostel,  receus  à  Clermont  en  Auvergne,  le  9  de  may  1  8(19. 

M.  Guillaume  de  Meleun,  ch.,  chambellan  du  Roy,  capitaine  de 
3o  hommes  d'armes,  pour  servir  sous  monseigneur  de  Berry. 

Pour  m.  Gautier  de  Chastiauchalon,  ch.,  1  ch.,  9  esc. 

Pour  Oudet  de  Cbaranton,  esc,  et  1  6  autres  esc. 

Pour  Loys  de  Langon,  esc,  1  esc. 

Pour  m.  Guillaume,  de  Cravent,  ch. ,  et  i3  esc. 

Pour  m.  Philippe  de  Linieres,  1  ch.  et  16  esc. 

M.  Guy  de  Chauvigny,  vicomte  de  Broce,sire  de  Chasteau-Raoul ,  banne- 
ret,  i3  bach.  et  67  esc.  de  sa  compagnie,  pour  servir  sous  monseigneur  le 
duc  de  Berry. 

Pour  m.  Jean  do  Brueil,  ch. ,  et  l\  esc. 

Pour  m.  Guillaume  de  Sulli,  ch.  bach.,  et  3  ch.  et  5  esc. 

Pour  Guillaume  du  Brueil,  esc,  et  3  esc. 

Pour  m.  Loys  de  Lègue  et  3  esc. 

Pour  Jean  de  la  Garde,  esc,  et  3  esc 

M.  Pierre  de  Paluau,  sire  de  Montresor,  ch. ,  et  3  esc.  receus  à  Busan- 
cois  le  1  de  juillet  1  369. 

Jean  de  Bondis .  esc. ,  et  1  9  esc.  receus  à  Bourges  le  1  de  septembre  1  369. 

M.  Bcthon  de  Marsenac,  ch.,  et  20  esc.  receuz  à  Bourges,  sous  le  gou- 
vernement de  monseigneur  le  duc  de  Berry,  le  10  d'avril  1  069. 

Pour  m.  Pierre  de  la  Broce,  ch. ,  et  1  1  esc. 

Pour  Jean  de  Lussen,  esc. ,  et  1 1\  autres  esc. 

Pour  Guillaume  Coichet,  esc,  et  2  esc. 

Pour  M.  Pierre  Courant  et  2  esc 

M.  Jean  de  Saint  Verain,  ch.,  et  9  esc,  sous  le  gouvernement  de  mon- 
seigneur le  duc  de  Berry. 


222    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Jean  de  Linieres,  ch. ,  et  i  5  esc.  sous  monseigneur  le  duc  de  Berry 
(comme  les  suivants  i. 

21.  M.  Trouillart  de  Maignac,  ch.,  et  i5  esc. 
M.  Amaury  de  iMeno,  ch. ,  i  ch.  et  y  esc. 
M.  Loys  de  Saint  Jullien.  ch. ,  et  1 1  esc. 
M.  Jean  d'Azay,  ch. ,  et  5  esc. 

M.  Raoul  de  Bonnay,  ch.,  3  ch.  et  26  esc 
M.  Regnaut  Résilie,  ch. ,  3  ch.  et  2  G  esc. 
M.  Plotart  de  Cmx\  ch. .  et  G  esc. 

M.  Loys  de  Mailly,  ch. ,  et  1  o  esc. .  receus  à  Bourg  de  Diex,  le  1  de  may 
i369. 

M.  GielTroy  de  Bersies,  ch.  seul. 

M.  Bouchart  de  Montigny,  ch. ,  3  ch.  et  1  G  esc. 

M.  Guy  de  Sully,  ch.,   1  ch.  et  19  esc. 

Pour  Robert  de  Chevigny,  esc. 

M.  Philippe,  seigneur  de  Linieres,  ch.,   1  ch.  et  7  esc. 

AI.  Loys  de  Broce,  seigneur  de  Sainte  Severe,  ch.,  2  ch.  et  S  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Noce,  ch.,  et  5  esc. 

M.  Fouques  Riboule,  sire  d'Acé,  et  8  esc. 

M.  Adam  de  Vieuxpont,  ch.,  1  ch.  et  g  esc. 

M.  Pierre  de  Hargexille,  ch. ,  2  ch.  et  5  esc. 

M.  Guy  de  La\al,  ch.,  1  ch.  et  7  esc. 

Ferry  de  Montery,  esc. ,  6  esc. 

Pierre  François,  esc,   1  ch.  et  6  esc 

M.  Pierre  de  Negron,  ch. ,  i  ch.  et  10  esc 

M.  Gieffroy  de  Germolles,  ch.,  et  19  esc. 

M.  Gautier  de  Chastiau  Chalon,  ch.,  2  esc 

22.  Pour  m.  Estienne  de  Chastiau  Chalon,  ch.,  1  ch.  et  2  esc. 
Juhel  Roulent,  esc,  et  o,  esc 

Guillaume  de  la  Mousse,  esc,  et  à  esc. 


1  C'esl  évidemment  de  Plotart  de  Cluis  qu'il 
s'agit  ici.  Ce  personnage  possédait  alors  le  <  ba- 
teau fort  du  Soudun-sur Creuse  (Indre,  oit.  du 
Blanc  c""  de  Tournon-S'  Mai  lin,  <-""  de  Néons- 
sur-Creuse),  et  non  pas  comme  le  dit  M.  Si- 


méon  Luce,  arr.  d'Aubusson.  c"  de  Clicnc- 
railles).  Cette  forteresse,  dont  les  ruines  do- 
minent encore  la  Creuse,  fut  donnée  en  garde 
au  maréchal  de  Sancerre.  (Froissart,  éd.  Luce. 
t.  VII,  p.  r.vwrn,  noie  3.) 


MÉMOIRES  PRÉSEMÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         223 

Guillaume  de  Rambergues,  esc.,  et  58  autres  esc,  receus  à  Raimefort, 
le  1  de  juillet  î  36g. 

Jean  de  Chastellet,  esc,  et  3  esc. 

Estelle  de  Marconnay,  esc,  et  5  esc 

Ymbert  du  Peschin,  esc,  7  ch.  et  63  esc,  receus  à  Clermont,  le  2  5  de 
novembre  1  3  6  g . 

Pour  Pierre  Bourgoing,  esc,  20  esc 

M.  Gieflroy  du  Boschet,  ch.,  8  ch.  et  lu  esc,  receus  à  Chantenay,  le 
18  de  décembre  i36g. 

M.  Jean,  sire  de  Nantouillet,  ch.,  5  esc 

Hugues  Dalphin,  esc,  10  esc 

Aubert  de  Guerart,  esc,  et  2 h  esc. 

M.  Guy  de  la  Tour,  ch.,  capitaine  de  par  monseigneur  le  duc  de  Berry, 
au  pays  d'Auvergne,  1  1  autres  ch.  et  18  esc. 

Pour  m.  Pierre  de  Charanton,  ch.,  et  3  esc. 

M.  Guillaume,  sire  d'Achon,  ch.,  7  ch.  et  22  esc 

M.  Berautde  Dianne,  commandeur  de  Celles,  2  autres  ch.  et  17  esc 

M.  Guillaume,  sire  de  Chalcncon,  ch. ,   1  ch.  et  18  esc. 

M.  Anfour  de  Saint  An  (?),  ch. ,  et  1  o  esc. 

Pour  Girart  de  Semur,  esc,  et  [\  esc 

M.  Hugues  de  la  Roche,  ch.,   1  ch.  et  8  esc. 
23.         Pour  M.  Robert  de  Charenton  et  8  esc. 

Perrin  de  Plancy,  esc ,  et  7  esc 

Chastart  du  Peschin,  esc,  6  ch.  et  27  esc 

Randon  de  Polignac,  esc,  et  18  autres  esc 

M.  Jean  de  Blozy,  ch. ,  et  2  esc. 

M.  Jean  de  Crux,  ch. ,  et  2  esc 

M.  Antoine,  sire  de  Bcaujeu,  ch.  hanneret ,  8  bach.  et  9 1  esc. 

Pour  M.  Pierre  de  Saint  Joirc  et  1  o  esc. 

M.  Guy,  seigneur  de  Cousant,  ch.  banneret,  1  2  bach.  et  37  esc 

M.  Jean  d'Armignac,  ainsné  fils  de  monseigneur  le  comte  d'Armignac. 
banneret,  h  ch.  bach.  et  1  1  3  esc. 

M.  Pierre  de  Berbesy,  ch.,  et  1  esc. 

M.  Hugues  de  Chandée,  ch.,  1  ch.  et  2  esc. 

Monnin  de  Boce,  esc,  et  10  esc. 

Robert  d'Auton,  esc,  1  ch.  et  h  esc. 


22k    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Bastart  Dauphin,  esc,  \  esc. 

Guillaume  d'Ars ,  esc. ,  3  esc. 

Valentin,  dit  le  Bas  tard  de  Jamouze,  esc. ,  10  esc. 

M.  Brimor  de  Laval,  ch.,  1  esc. 

M.  Jean  du  Liergue  (ou  d'Olicrgues),  ch. ,  2  ch.  et  1  2  esc. 

Marquis  de.  Beaufort,  esc,  2  ch.  et  11  esc. 

M.  Guillaume  de  Villebœuf,  ch.,  et  1/1  esc 

24.         Lettre  de  retenue 1, 

Charles à   Jean  le  Mercier Savoir  vous   faisons  que  nous 

retenons  par  ces  présentes  nostre  très  cher  et  amé  frère  le  duc  de  Bour- 
goigne,  pour  nous  servir  ou  fait  de  nos  présentes  guerres  pour  nostre  armée 
de  la  mer,  ou  nombre  de  mil  lances  de  gens  d'armes.  Si  vous  mandons 
que  selon  ses  monstres  faites  prest  et  payement.  A  Paris,  1"  juillet  1869: 
de  nostre  règne  le  6e.  —  Par  le  Roy,  H.  d'Aunoy. 

Charles à  tous Nous   certains  du   bon  gouvernement  et 

loyauté  etc.   de  nostre   très  cher  et  très  amé   frère  le  duc  de  Bourgogne . 

iceluy  establissons  nostre  lieutenant  en  tout  le  pays  de  Picardie,  ele A 

Tancarville,  le  i5  août  i36g.  —  Par  le  Roy,  J.  Tabarv. 

Charles à  Jean  le  Mercier transportez-vous  à  Troyes  pour 

faire  prest  et  payement  aux  gens  d'armes  de  monseigneur  de  Bourgogne. 
Dernier  juin  1  369. 

Charles à  Jean  le  Mercier Comme  nous  eussions  retenu  nostre 

frère  le  duc  de  Bourgogne  pour  nous  servir  en  nos  présentes  guerres  au 
nombrcdeZioohommes  d'armes, nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseiller  Guy 
le  Baveux  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes  et  plusieurs  autres,  pour  estre 
à  nos  j^ages  en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de  nostre  dit  frère,  et 
pour  ce  que  nous  avons  entendu  que  le  duc  de  Lenclaslre  estoit  descendu  à 
Râlais,  à  tout  grand  foison  de  gens  d'armes  et  archiers  nos  ennemis,  pour 
porter  doniage  à  nous  et  nostre  royaume,  et  desja  a  couru  en  nostre  pays 
de  Picardie:  pour  y  résister  avons  envoyé  nostredit  frère;  et  comme  fera 

1   Bibl.  nat. ,  fonds  français,  206S4,  j>.  3s6. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         225 

grands  frais,  vous  mandons  luy  bailier  3,ooo  livres  tournois  à  une  fois 

A  l'abaye  de  Jumieges,  16  août  i36a. 

Charles à  tous Nous,   confians  de  la  bonne  diligence  de 

nostre  amé  et  féal  chevalier  et  maistre  de  nostre  hostel,  Jean  de  Chambli  dit 
le  Haze,  l'ordonnons  pour  recevoir  et  veoir  les  monstres  de  tous  les  gens 
d'armes,  archers,  arbalestriers ,  qui  sont  et  seront  en  nos  présentes  guerres. 

Si  donnons,  etc Au  Bois  de  Vincennes,  19  may   1369.  —  f*ar  J° 

Roy,  J.  Tabari. 

25.  Autres  prests  à  compter  fais  à  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne,  et  au* 
gens  d'armes  qui  furent  ou  voyage  de  Toumeham  l. 

M.  Philippe,  fils  de  Roy  de  France,  duc  de  Bourgoigne,  pour  9  ch.  et 
4i  esc.  de  son  hostel,  receus  ;'i  Rouen  le  28  jour  de  juillet. 

M.  Mille  de  Noyers,  comte  de  Joigny,  banneret.  g  bach.  et  5-j  esc. 

M.  Guillaume  de  Gaillonnel,  ch.,  et  1  esc,  sous  ledit  comte  de  Joigny. 

M.  Poullain  de  Blangy,  ch.  seul,  sous  ledit  comte  de  Joigny. 

Poincet  de  Chasteauneuf ,  esc. ,  et  3  esc. 

.M.  Mille,  sire  de  Noyers,  pour: 

M.  Jaques  de  Serin,  et  i3  esc. 

M.  Gautier  de  Vienne,  sire  de  Jou,  ch.  bann..  2  bach.  et  Z16  esc. 

M.  Hugues  de  Vienne,  sire  de  Sainte-Croix,  et  m.  Jean  de  Sainte-Croix, 
ch.  banneret,  sire  de  Savigny,  i  bach.  et  ki  esc. 

Ledit  m.  Hugues  de  \ienne,  pour  m.  Philibert  de  Tonnere  et  16  esc. 

M.  Simon  de  Sainte-Croix,  bach. 

M.  Jean  de  Sainte-Croix,  bann.,  3  bach.  et  2 5  esc. 

M.  Jean  de  Chastillon ,  sire  de  Gandelus  et  de  Dury,  bann.,  y  bach.  et 
16  esc,  receus  à  Compiegne,  le  18  de  juillet  1369. 

Jean  de  Roissy,  esc,  2  esc,  sous  ledit  m.  Jean  de  Chastillon. 

M.  Jean  le  Bastart  deChalon,  ch.,  6  ch.  et  5-  esc. 

M.  Gibaut  de  Merlo,  sire  d'Espoisse,  pour? 

M.  Pierre  de  Chevigny,  ch.,  1  autre  ch.  et  là  esc,  receuz  à  Com- 
piegne. 

26.  M.  Etienne  de  Flavigny,  ch. ,  3  ch.  et  26  esc. 

:   BLbl.  nat..  De  Camps,  vol.  84,  fol.   ii3  r"  in  fine. 

>A\ .  ÉTBANG.  II'  série  ,  I.  VI,  2'  partie.  29 


226    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Gautier,  sire  d'Asillieres ,  ch.  bann. ,  5  bach.  et  27  esc.  receus  à  Hesclin. 
M.  Ogier  de  Saint  Cberon,  cl).,  1  esc. 
M.  Jean  Paste,  ch. ,  5  ch.  et  2  3  esc. 
M.  Hugues  de  Gransson,  ch. ,  3  ch.  et  12  esc. 
M.  Hugues  de  Damas,  sire  de  Marcilly,  ch. ,  A  esc. 
M.  Girart  de  la  Tour,  sire  de  Montbelet,  ch. ,  1  ch.  et  7  esc. 
Berthelot  du  Drac,  esc.  seul  sous  ledit  m.  Girart. 
M.  Hugues  de  l'Espinasse,  ch. ,  et  Pierre  du  Til,  esc,  et  8  autres  esc 
M.  Guy  de  Valory,  ch.,  et  6  esc. 
Guy  de  Sousay,  esc. ,  2  esc 
M.  Philebert  de  Montagu,  ch. ,  2  ch.  et  7  esc. 
M.  Eudes  de  Grancy,  bann.,  1  bach.,  2  esc. 
M.  Jean  de  Crux,  ch.,  et  2  esc. 

M.  Pierre  de  Montagu,  sire  de  Maulay,  ch. ,  1  ch.  et  5  esc 
M.  Guy  deNeufville,  ch.,  et  9  esc. 
Ernoul  d'Osienge,  esc,  et  3  esc,  sous  ledit  m.  Guy. 
M.  Eudes  de  Savoisy,  ch. ,  et  8  esc 
M.  Ferry  de  Nelle ,  ch.,  sous  ledit  m.  Eudes. 
M.  Robert  d'Aunoy,  dit  1<-  Galois,  ch.,  /1  ch.  et  3()  esc 
M.  Colart  disque,  ch.,  sous  ledit  Galois. 
Guillaume  Chambellan,  esc,  et  5  esc,  sous  ledit  Galois. 
M.  Charles  de  Chastillon,  ch.,  3  ch.  et  i5  esc 
Pour  m.  Jean  de  Passi,  ch.,   1  ch.  et  2  esc. 
M.  Guillaume  de  Terrier,  ch.,  et  7  esc,  sous  ledit  m.  Charles. 
M.  Guy  dAngleure,  ch.  seul,  sous  ledit  m.  Charles. 
Girart  de  Nast,  esc  ,  sous  ledit  m.  Charles. 
M.  Ost  d'Azello,  ch.  bann.  d'Allemagne,    1  ch.  et  8  esc 
M.  Pierre  de  Courtcnay,  ch.,  et  6  esc 

Jean  de  Bourgongne,  esc.  bann.,  !\  ch.  bach.,  A5  esc,  receus  à  Com- 
piegne,  le  1  jour  de  juin  i3(>a. 

M  Jean  de  Chardonne,  ch. ,  6  esc  ,  sous  ledit  Jean. 
27.  M.  Edouart,  sire  de  Saint  Disier,  ch.,  1  ch.  et  10  esc. 

Robert  de  Martinpuis,  esc,  et  o  esc 

Jean  de  Chavens,  esc.  de  la  compagnie  de  m.  Jean  de  Rye,  et  7  esc. 
M.  Gieffrov  du  Boschet,  ch.,  7  ch.  et  80  esc. 
Pour  Philippot  de  Trappes,  esc 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         227 

M.  Loys  de  Mailly,  ch. ,  1  autre  ch.  et  6  esc. ,  receus  à  Rouen ,  le  6  d'aoust 
•  369. 

M.  Guy  de  Pontaillier,  mareschal  de  Bourgogne,  i  ch.  et  16  esc. 

Sous  ledit  m.  Guy  : 

M.  Hugues  de  Damas,  ch. 

M.  Eschevart,  sire  de  Pruly,  ch.,  et  h  esc. 

M.  Loys  de  Saint  Jullien,  ch.,  î  ch.  et  3  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Beaurain,  ch.,  et  i  esc. 

Guillaume  Petit  Villain,  esc,  3  esc. 

M.  Robert  d'Estrumel,  ch. ,  i  esc. 

Pierre  Boissel ,  esc,  et  A  esc. 

Pierre  de  Til,  esc,  sire  de  Saint  Berin,  et  5  esc 

M.  Jean  de  Mailly,  ch.,  et  i  esc. 

Henry  de  Sauvement,  esc,  i  esc. 

Edouart  de  Grantpré ,  esc,  2  ch.  et  22  esc. 

M.  Jean  de  Montagu,  sire  de  Sonbrenon,  ch. ,  et  3  esc. 

M.  Guillaume  Crespin ,  ch.,  sire  de  Mangny,   1  ch.,  6  esc. 

M.  Taupin  de  Villers,  ch.,  sous  ledit  m.  Guillaume. 

M.  Pierre  de  Songion,  ch.,  et  8  esc. ,  sous  ledit  m.  Guillaume  (Crespin. 
sire  de  Mangny). 

M.  Regnaut  de  Douys,  ch.,  8  esc. 

Pour  Jean  île  Belay,  esc,  et  3  esc. 

Pour  Gtiiot  de  Chenevieres,  esc,  3  esc. 

Pour  Perrinet  Brûle,  dit  de  Toutemont,  esc,   1  esc. 

Pour  Jean  de  Peronne,  esc,  et  3  esc. 

Pour  Jean  de  Mainneville,  esc,  et  5  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Nantouillet,  ch.,  et  7  esc 

Sous  ledit  m.  de  Nantouillet  : 

M.  Jean  Giresme ,  ch.,   1  ch.  et  3  esc 

M.  Jacpies  des  Essars ,  ch. ,  et  l\  esc. 

M.  Raoïd  de  Jeux,  ch  ,  et  4  esc. 

Philippe  de  Jaingny,  esc,  tx  esc. 

Gilles  Cocherel,  esc. 

Guillaume  de  Pommolain ,  esc,  k  esc. 

28.         M.  Guillaume,  dit  le  Bègue  de  Fayel,  ch. ,  6  esc. 


228    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

AL  Raoul,  sire  de  Gaucourt,  ch.,  2  ch.  et  k  esc,  sous  m.  de  Fayel  avec 
les  trois  suivans. 

Robache  du  Hamel  et  k  esc. 

M.  Gilles  de  Ville,  dit  l'Estonné,  ch.,  2  ch.  et  5  esc. 

M.  Tristan  de  Chamhli,  ch.,  et  6  esc. 

M.  Jean,  sire  deHangest,  ch. ,  1  1  ch.  et  k 2  esc. 

M.  Pierre  de  Becquinieres ,  ch.,  et  1  esc,  sous  ledit  m.  de  Hangest  avec 
les  8  suivans. 

Sous  m.  de  Hangest  : 

M.  Raoul,  seigneur  de  Maricourt,  ch.,  et  5  esc. 

M.  Tristan  de  Reu  et  1  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Saulieu,  ch. ,  et  1  0  esc. 

M.  Jacques,  sire  de  Buissu,  ch.,  et  3  esc. 

M.  Ysac  de  Querrieu,  ch. ,  1  ch.  et  8  esc. 

M.  Sagremor  de  Longueval,  ch. ,  et  3  esc. 

M.  Goulart  de  Moy,  ch. ,  et  l\  esc. 

M.  Pierre,  sire  d'Auviller,  ch.  seul. 

M.  Guy  du  Tremhlay,  ch. ,  et  5  esc. 

M.  Lancelot  de  Lorris,  ch. ,  et  6  esc. 

Sous  ledit  m.  Lancelot  : 

M.  Raoul  de  Chenevieres,  ch.,  et  g  esc. 

Raoul  de  Mery,  esc. ,  et  3  esc. 

Pignon  Soret,  esc,  et  1  esc. 

M.  Jean  de  Vergy,  seneschal  de  Bourgogne,  bann. ,  2  bach.  et  23  esc. 

M.  Charles,  sire  de  Saucourt,  ch.  bann.,  5  bach.  et  10  esc 

M.  Jaques  de  Vienne,  sire  de  Lonvy,  bann.,  2  bach.  et  28  esc. 

M.  Jean,  sire  de  iluilleval,  bann.,  1  ch.  et  cj  esc. 

Sous  ledit  sire  de  Huilleval  : 

M.  Baudouin,  sire  de  Sangate,  ch.,  et  3  esc. 

M.  Roulet,  sire  de  Hestreus,  ch.,  ï  ch.  et  i\  esc. 

M.  Lancelot  de  Caumcsnil,  ch.,  et  6  esc. 

Jean  d'Anjou,  esc.  2  esc. 

M.  Gautier  de  Chastilion,  sire  deDours,  ch.  bann.,  2  bach.  et  7  esc. 

M.  Henry  de  Beurre,  seigneur  de  Disquenne,  bann.,  2  bach.  et  18  esc 

M.  Regnaut  d'Assy,  ch.,  1  chev.,  2  esc 

Jean  de  Chaumonl,  esc,  et  1  esc,  sous  ledit  m.  Regnaut. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         229 

M.  Flament  de  Mammes,  ch.,  et  5  esc. 

M.  Anguerran  de  Hames,  ch. 

M.  Jean,  sire  de  Bavelinguehen,  ch.,  et  i  esc. 

Pierre  de  Sainte  Beuve,  esc,  i  esc. 

M.  Thibaut  d'Arlo,  ch.  seul. 

29.         Lettre  de  retenue  1  : 

Charles à  Jean  le  Mercier.  Nous  retenons  par  ces  présentes  nostre 

très  cher  et  amé  frère  le  duc  de  Bourbonnois,  à  nombre  de  200  hommes 
d'armes,  pour  nous  servir  en  nos  présentes  guerres.  Si  vous  mandons,  etc.  .  .  . 
A  Paris,  29  juin  1  369.  —  H.  d'Aunoy. 

Autre  lettre  de  retenue  dudit  duc  à  lioo  hommes  d'armes.  Dernier  juin 
.369. 

Lettre  dudit  duc  pour  5oo  livres  par  mois  au  nombre,  de  /100  hommes 
d'armes  en  sa  compagnie,  sous  le  gouvernement  du  duc  de  Bourgogne, 
i  6  aoust  1369. 

Lettre  du  Roy  à  Jean  de  Bonnes,  bourgeois  de  Paris,  pour  avoir  la 
monstre  dudit  duc  et  de  ses  gens.   16  juillet  1  36g. 

Lettre  du  Roy  à  Jean  le  Mercier,  pour  faire  prest  audit  duc  et  aux  gens 
d'armes  de  sa  compagnie,  par  les  monstres  faites  par  devant  Jean  de  Bonnes, 
eschevin  de  la  ville  de  Paris.  A  Paris,  1  fi  juillet  1369. 

M.  Gauthier2  Dessous-la-Tour,  ch.,  2  ch.  et  22  esc. 

M.  Guillaume  de  Chasteau  de  Mortagne,  ch. .   1  esc. 

M.  Antoine  de  Vinay,  ch. ,  et  5  esc. 

M.  Robert  de  Sancerre,  ch.,  S  ch.  et  i3  esc. 

M    Erart sse  (de  l'Espinassc),  ch.,  5  ch.  et  18  esc. 

M.  Griffon,  seigneur  de  Montagu.  ch.,  3  ch.  et  58  esc. 

1  Bibl.  nat.,  fonds  franc. ,  20684, p.  200. —  du  1  dejuillet  suivant,  au  nombre  de  3oo  hom- 

L;i  copie  de  De  Camp?,  vol.  84,  fol.  116  r°  et  mes  d'armes,  |>our  servir  ou  fait  des  présentes 

117  v°,  donne  ceci  :  0  Autres  prests  a  compter  guerres  et    pour  l'armée  de  la    mer,    et    par 

faits  à    plusieurs  gens   d'armes  estant   en   la  autres   du    16  jour  d'aoust,    au    nombre    de 

compagnie  de  monseigneur  le  duc  de  Bourbon,  4oo  hommes  d'armes,   sous  le  gouvernement 

et  sous  ie  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  du  duc  de  Bourgogne  ,  pour  luy  bann.,  57  bach. . 

de  Bourgogne.  Monseigneur  le  duc  de  Bourbon  et   i'i2  esc.  de  son  hostel  comme  de  sa  com- 

retenu  par  lettres  du  Roy  données  à  Paris  le  pagnie.  » 

2g  de  juin  1 3  6  9  ,  au  nombre  de  200  hommes  ■  Bibl.  nat.,  collection  De  Camps,  vol.  84 

d'armes  pour  servir  es  guerres,  et  par  autres  fol.  1  17  v°. 


230    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Mautaillé  de  Brisolles,  ch.,  i  ch.  et  1  esc. 
M.  Iluguede  Froideville,  ch.,  2  esc. 
M.  Jean  de  Laye,  ch.,  3  ch.  et  7  esc. 
M.  Cielïroy  de  Seuli,  ch.,  et  7  esc. 
M.  Girart  de  Bourbon,  hann.,  et  9  esc. 
Jean  de  Bussur,  esc.  de  la  compagnie  de  m.  Girart. 
M.  Lourdin  de  Saligny,  ch.,  et  A  esc. 
30.         M.  Pierre  de  Fontenay,  ch.,  et  3  esc. 

M.  Guillaume,  sire  de  Charlençon,  th.,  1  chev.  el  10  esc. 

M.  Philibert  de  TEspinasse,  ch.,  k  ch.  et  1  1  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Palais,  ch.,  et  k  esc. 

Jean  de  Saint  Vrain,  esc.,  1  esc.  sous  m.  Jean. 

M.  Pierre  de  Chantemelle,  ch.,  1  esc. 

M.  Plotart  de  Vernoy,  ch. ,  et  5  esc. 

M.  Jean  de  Varegny,  ch.,  1  ch.  et  5  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Grille,  ch.,  et  l\  esc. 

M.  Raoul  de  Saint  Joire,  ch.,  et  8  esc. 

M.  Hugues,  sire  de  Chastiaumorant,  ch.,  2  esc. 

Josseran  de  la  Vieux,  esc.,  seigneur  de  Fougerolles ,  3  esc. 

Bricbart  de  ConU'es,  esc,  2  esc. 

Jean  de  Poulegny,  esc,  3  esc. 

Jean  de  Hinche,  esc,  2  esc. 

M.  Antoine  le  Bastart  de  Savoy e,  ch.,  5  esc. 

M.  Jean  de  Châles,  ch.,  et  3  esc 

M.  Anfour  de  Saint  An,  ch.,  /i  esc. 

M.  Jean  de  Montagu  le  Blanc,  ch.,  8  esc. 

M.  Robert,  sire  de  Boissay,  ch.,  1  ch.,  7  esc. 

M.  Mathe  de  Talleru,  ch.,  1   esc. 

M.  Pierre  de  Norry,  ch.,  et  h  esc 

M.  Jean,  sire  de  Chasteleu,  ch.,  et  18  esc. 

M.  Régnant  Patrouillait,  ch.,  A  ch.  et  h  esc. 

Sous  ni.  Régna  ut  : 

M.  Ancel  du  Fay,  ch.,  a  ch.  et  8  esc 

M.  Phelippe  de  Trie,  sire  de  Marueil. 

M.  Pierre  de  Bouchant,  ch.,  et  19  esc. 

M.  Antoine,  sire  de  Beaujeu,  ch.  bann. ,  1  bach. ,  1  1  esc. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         231 

M.  Robert  de  Beaujeu,  cli.,  et  5  esc. 

M.  Guy,  sire  de  Chauvigny,  vicomte  de  Broce,  ch.  bann.,    1    bacb.  et 

esc. 

M.  Gille,  sire  de  Nedonchel,  ch.,  et  A  esc. 

M.  Girart  de  Bourbon,  sire  de  Montpcrroux ,  ch.,  et  i  esc. 

M.  Pierre  de  Semur,  ch. ,  et  2  esc. 

M.  Loys,  sire  de  Fescamp,  ch.,  1  ch. ,  2  esc. 

.M.  Pierre  de  Saint  Joire,  ch. ,  et  4  esc. 

Antoine  de  Bellenaue ,  esc. ,  k  esc. 

31.  Autres  prests  à  compter  fais  à  plusieurs  gens  d'armes  estans  en  la 
compagnie  de  m.  Guy  le  Baveux  et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur 
le  duc  de  Bourgogne. 

M.  Guy  le  Baveux,  ch.,  retenu  par  lettres  du  Roy,  données  à  Paris  le 
1  2  jour  de  juin  l'an  1 36g ,  pour  servir  au  fait  des  présentes  guerres,  et  pour 
le  fait  de  l'armée  de  mer  sous  .le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgogne,  3  ch.  et  1  1  esc. 

M.  Gieffroy  de  Saint  Simon,  ch. ,  1  ch.  et  g  ('se. 

M.  Gieffroy  le  Voin,  ch.,  et  3  esc. 

Jaquet  de  Montmor,  esc,  sous  m.  Gieffroy. 

M.  Gieffroy  de  Berssies,  ch.,  et  5  esc. 

M.  Jean ernier  (Boysguernier),  ch.,  i  ch.  et  k  esc. 

M.  Estienne  de  Chastelchalon ,  ch. ,  1  ch.  et  19  esc. 

M.  Hue  d'Aubemare,  ch.,  et  1  2  esc. 

M.  Bouchart  de  Montigny,  eh.,  2  ch.  et  1  '1  esc. 

M.  Phelippe  de  Mousliers,  ch.,  et  12  esc. 

M.  Jean  de  Rouvroy,  ch.,  9  esc. 

M.  Pierre  d'Icy,  ch. ,  et  8  esc. 

M.  Jean  de  Montmorency,  ch. ,   1  ch. ,  7  esc. 

M.  Jaques,  sire  de  la  Codre,  chev. ,  k  esc. 

M.  Jean  Auhin,  ch.,   1  ch.,  6  esc. 

M.  Guy  de  iMauvoisin,  ch. ,  1  ch.  et  6  esc. 

M.  Guillaume  de  Saint  Martin,  ch. ,  8  esc. 

M.  Jean  de  la  Fauconniere,  ch.,  8  esc. 

M.  Jean  du  Lyon,  ch.,  A  ch.  et  8  esc. 

M.  Egret  de  Besu ,  ch.,  1  esc. 


232    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Simon  l'Estendart,  e.sc. ,  20  esc. 

Robert  de  Sabruvas,  esc,  1Z1  esc. 

Henry  Betin,  esc,  g  esc. 

Perrot  d'Aunoy,  esc. ,  17  esc. 

Le  Ga.scoing  du  Bois,  esc. ,  7  esc. 

M.  Hardouin  de  Mailly,  chev.  bann. ,  2  ch.,  17  esc. 

M de  \  endosme  ,  ch. ,  h  chev. ,  9  esc. 

M.  Régnant  de  Sevré,  ch.  seul. 
Oudin  Taillepié,  esc,  et  1  esc. 

32.         Charles  ' aux  generaulx  conseillers  esleus  à  Paris  sur  les  aides.  Nous 

avons  ordcné  que  la  semonce  que  nostre  amé  et  féal  conseiller  le  seigneur 
de  Craon  devoit  faire  de  5oo  hommes  d'armes,  pour  nous  venir  servir  au  1  5P 
de  ce  présent  mois,  ait  jusque  au  dernier  dudit  mois  pour  tous  délais,  ri 

que  sur  ses  gages  et  de  ses  gens  lui  donniez  en  prest  mil  frans  d'or 

En  nostre  hostel  les  Saint-Pol ,  à  Paris,  2  juin  i36o.  —  Par  le  Roy,  Pierre 
Michiel. 

Lettres  du  Roy  à  Jean  le  Mercier,  pour  aller  devers  le  sire  de  Craon  au 
siège  devant  la  Roche  sur  Ion ,  pour  distribuer  à  luy  et  aux  gens  d'armes  de 

sa  compagnie  /i,ooo  francs En  nostre  chastel  de  Rouen,  29  juillet 

,369. 

Lettres  du  Roy  audit  le  Mercier  de  faire  prest  et  payement  tant  sur  les 
gages  du  sire  de  Craon  de  nouvel  envoyé  ez  parties  de  Bretagne,  comme  sur 

son   estât  de   5oo  frans  d'or  par  mois,  6,000  francs A  Jumieges, 

ik  aoust  1  369. 

Lettres  du  Roy  à  Jean  le  Mercier  pour  son  amé  et  féal  cousin  et  conseiller 
le  sire  de  Craon,  auquel  il  ordonne  5oo  frans  d'or  par  mois,  alant  ez  par- 
ties de  Bretagne A  Jumieges,  2/1  aoust  1  3 G9. 

De  par  le  sire  de  Craon  à  nostre  amé  Jean  le  Mercier.  Comme  le  Roy 
nous  aist  mandé  que  assemblissions  le  plus  de  gens  d'armes  que  pourrions, 

1   Bibl.  nat. ,  fonds  franc.,  20684,  p.  397.  combattre  les  Anglois   qui    estoient  partis  de 

—  De  Camps  (fui.  120  r")  a  résumé  ces  lettres  Chastiau-Gontier,  duquel  pays  il  se  partit,  et 

ainsi  :  0  Autres  prests  à  compter  fais  au  sire  de  les    poursuivit  jusques   à  Saint-Sauveur-le-Vi- 

Craonetaus  gens  d'armes  estons  en  sa  compa-  comte  ou   Clos  de  Constentin,  lequel  voyage 

gnie.  Amaurv,  sire  de  Craon  ,  lieutenant  du  Roy  dura  10  jours  et  se  Ct  avec  ceux  qui  suivent»; 

en  l,i  Basse-Normandie,  envoyé  par  Sa  Majesté  et  l'extrait  de  De  Camps  continue  comme  le 

es  parties  de  Bretagne,  pour  aller  essayer  de  dis.  franc.  20O81. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         233 

pour  aller  lever  le  siège  que  nos  ennemis  avoient  mis  devant  le  chastel  de  la 
Roche  sur  Ion;  et  il  soit  ainsy,  que,  avanl  que  lesdits  gens  d'armes  fussent 
assembla/,  il  cstoit  rendu,  ou  nous  ne  pourions  lever  ledit  siège,  que  nous 
alessions  à  la  plus  grand  compagnie  que  nous  pourrions  en  la  compagnie  de 
monseigneur  le  duc  de  Bretagne ,  pour  chastier  les  Anglois  qui  se  sont 
partis  de  Cliasteau  Gontier;  les  ayant  assemblé,  vous  mandons  aux  chefs 
desdits  gens  d'armes  faire  le  plus  grand  prest  que  pourez ,  c'est  à  sçavoir  : 

33.  A  nostre  oncle  ni.  Pierre  de  Craon,  cb.  bann.,  U  ch.  et  20  esc. 
Au  sire  de  Mathefelon,  cb.,  5  ch.  bach.  et  35  esc. 

Au  sire  de  Montejehan,   luy  bann.,   3  cb.  bach.,  38  esc. 
A  ni.  Amaury  de  Clisson,  bach.,  3  ch.,  33  esc. 
A  m.  Bremor  de  Laval,  2  cb. ,  20  esc.  et  1  h  archers  armez. 
A  m.  Guy  de  Laval,  cb.,  3  cb.,   16  esc. 
Le  sire  d'Uste(?),  ch.,  2  ch.,  5  esc. 
M.  Jean  de  Cbampaigne,  6  cb.,  36  esc. 
Le  sire  de  la  Grésille,   1   cb.,  6  esc. 
M.  Briant  de  la  Haye,  1  ch. ,  3  esc. 
Le  sire  de  Sillé,   1  cb. ,  l\  esc. 
M.  Gielfroy  Février,  3  cb.,  3i  esc. 
M.  Gielfroy  de  Baux  et  1  6  esc. 
Le  sire  de  Tusse,  3  cb.,    18  esc, 
M.  Brandelis  de  Champaigne,   1  ch.,   i5  esc. 

L'abbé  de  Malepayc,  dit  Alain  de  Taillecol.    1   ch.,    3o  esc.  et .  .  .   ar- 
chers. 

Jean  du  Vergié,  esc esc. 

Guillaume  du  Bourcneuf,  esc,  22  esc.  A  Baugé,  le  16  aoust  i36o. 

Lettre  comme  la  précédente  dudit  sire  de  Craon,  adressant  audit  le  Mer- 
cier, pour  bailler  argent  : 

A  m.  Guy  Oudart,  ch.,  7  esc.  en  sa  compagnie. 

A  Jean  de  la  Haie,  esc,  et  g  esc. 

A  Henry  de  Saint  Aubin,  esc,  et  6  esc.  et  3  archiers  armez. 

A  m.  Jean  de  Chappelaiz,  pour  luy,  2  autres  ch.  et  7  esc. 

Et  pour  raportant,  etc.,  à  Baugé,  16  aoust  i36o. 

34.  Autres  prests  à  compter  fais  à  m.  le  mareschal  de  Blainville  et  aux  gens 

Sav.  Étrang.  IF  série  ,  I.  VI ,  2e  parlie.  3o 


234     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

d'armes  de  sa  compagnie,  sous  son  gouvernement,  estant  es  parties  de  Nor- 
mandie '. 

Le  sire  de  Blainville,  mareschal  de  France,  retenu  par  lettres  du  Roy  du 
12  jour  de  septembre,  l'an  i36u,  à  3oo  hommes  d'armes  de  sa  compagnie 
i  sous  son  gouvernement,  pour  servir  es  présentes  guerres  es  parties  de 
Normandie  et  ailleurs  où  besoin  sera. 

Pour  luy  bann. ,  1  bach.  et  o  esc. 

M.  Guillaume,  sire  de  Calleville,  cb.,  et  2  esc. 

M.  Henry,  sire  de  Tieuville,  cb. ,  1  cb.  et  7  esc. 

M.  Tarcelet  de  Sainte  Beuve,  cit.,  et  l\  esc. 

Le  Gascoing  du  Bois,  esc,  6  esc. 

Girart  d'Esquais,  esc,  8  esc. 

M.  Gieffroy  de  MangneviHe,  cb.,  1  cb.  et  3  esc. 

M.  Guillaume  de  Villers,  sire  du  Homet,  cb.,  3  ch.  et  >3  es< 

M.  Guillaume  de  Brequeville,  cb. ,  1  cb.  et  12  esc. 

M.  Guillaume  de  Buiili,  cb. ,  1  cb.  et  2  esc 

M.  Hébert  de  Vieux,  cb.,  1  esc. 

M.  Richart,  sire  de  Creuilli,  cb.,  1  cb.  et  7  esc. 

M.  Raoul  Fauq,  cb..  et  .7  esc. 

\F.  Raoul  Paynel,  ch. ,  2  cb.,   1  1  esc. 

M.  Robert,  sire  de  Pirou,  cb. ,  1  ch. ,  7  esc. 

Erart  de  Perte,  esc.,  5  esc 

M.  Guillaume  de  Vierville,  cb.,  8  esc. 

M.  Cordelier  du  Mesnil,  ch. ,  6  esc. 

M.  Raoul  de  Meurlent,  ch.,  et  6  esc. 

M.  Henry  de  Colombieres,  ch.,  9  esc. 

M seigneur  de  Tourne! >u,  bann.,  !x  ch.  et  33  esc. 

Alain  de  Maingny,  esc. ,  4  esc 

M.  Raoul  de  Guibervillc,  ch. ,  et  6  esc. 

\1.  Guillaume  de  Percy,  ch.,  et   1  esc. 

M.  Pierre  de  Fontaines,  ch.,  et  8  esc. 

M.  Guillaume  de  Magneville ,  ch.,  et  5  esc 

Rogier  de  Iîotot,  esc,  et  k  esc 

Aubin  de  Neufville,  esc,  5  esc. 

'   De  Camps,  vol.  84,  fol.  121  r° 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS. 
Colin  de  Hetehon,  esc,  9  esc. 


235 


35.  Charles1 aux  conseillers  generaulx  esleuz  sur  les  aides.  Nous  rete- 
nons par  ces  présentes  nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseiller  Guillaume 
du  Merle,  capitaine  de  par  nous  es  parties  de  Normandie  outre  la  rivière 
de  Seine,  a  200  hommes  d'armes  en  sa  compagnie  et  sous  son  gouver^ 
nement,  pour  nous  servir  en  ces  présentes  guerres;  si  vous  mandons  vous 

luy  fassiez  prest  pour  un  mois A  Sainte-Catherine  au  Mont  de  Rouen . 

1  o  septembre  1  3Co. 

Giefiroy2  du  Frcsne,  esc,  et  2  esc.  sous  ledit  m.  Guillaume. 

M-  Jean,  sire  de  la  Ferté  Fresnel,  bann.,  k  hach.  et  26  esc. 

M.  Guillaume  de  Saint  Clost,  ch. ,  2  ch.  et  i3  esc. 

M.  Jean  du  Bois,  ch.,  2  ch.  et   i3  esc. 

Pienv  Bourgeois,  esc,  et  n  esc. 

M.  Guillaume  Painnel,  bann.,  3  ch.  et  3o  esc. 

M.  Girarl  JeTournebeu,  ch.,  1  ch.  et  k  esc. 


Charles3 aux  trésoriers  des  guerres.  Nous  retenons  nostre  1res  cher 

et  très  amé  frère  le  duc  de  Bourbon ,  pour  nous  servir  en  nos  présentes 
guerres  ou  pays  de  Bourbonois  et  ailleurs,  sous  le  gouvernement  de.  nostre 
très  cher  e1  très  amé  frère  le  duc  de  Berry,  à  3oo  hommes  d'armes  de  sa 
compagnie,  sçavoir  luy,  homme  de  banneres,  60  chevaliers  et  les  autres 
escuiers.  Si  vous  mandons  luy  fassiez  prest,  etc.  .  .  .  Au  Bois  de  Vincennes, 
2 G  septembre  1  oGg. 

Lettres  du  Roy  à  Jehan  de  Bonnes,  eschevin  de  Paris,  pour  aller  à  Desise 


'  BiM.nat.,  ronds  franc. ,  2068/1 ,  p.  '102. — 
De  Camps  (vol.  8/|  ,  loi.  122  r")  analyse  ainsi 
cette  pièce  :  «  Prests  à  compter  fais  ci  messirc 
Guillaume  du  Merle,  et  aus  gens  d'armes  de 
sa  compagnie  estans  es  parties  de  Normandie. 
M.Guillaume  du  Merle,  ch.  conseiller  du  Roy, 
retenu  par  lettres  de  Sa  Majesté  ilu  1  2  de 
septembre  i.'J6n,  capitaine  es  parties  de  Nor- 
mandie outre  la  rivière  de  Seine ,  à  200  hommes 
d'armes  en  sa  compagnie  et  sous  son  gouver- 
nement, pour  servir  es  présentes  guerres  es 
dites  parties  et  ailleurs,  10  cb.  et  02  esc.» 

2  De  Camps,  vol.  Si.  fol.   122  r°. 


l'ulil.  uat. .  londs  franc. .  2068/i,  p.  402  in 
fine.  —  De  Camps  (vol.  87,  fol.  1  22  r"  in  fine) 
analyse  ainsi  ces  pièces  :  «  Prests  à  compter  fais  à 
monseigneur  le  duc  de  Bourbon  et  aus  gens 
d'armes  de  sa  compagnie  ,  estans  au  siège  devanl 
BeUepcrche.  Ledit  monseigneur  de  Bourbon  . 
retenu  par  lettres  du  26  de  septembre  l'an 
i36çj,  pour  servir  es  présentes  guerres  au  paj 
de  Bourbonnois  et  ailleurs,  sous  le  gouver- 
nement du  duc  de  Berry,  pour  luy  banneret 
5  ch.  hach.  cl  3  \  esc.  de  son  lioskl,  leeeus  en 
la  ville  de  Dicise,  le  10  d'octobre  i36g 

3o. 


236    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

recevoir  la  monstre  des  gens  d'armes  de  monseigneur  le  duc  de  Bourbonois. 
\  l'a  ris,  3  octobre  1369. 

Lettre  de  lestât  dudit  duc,  de  5oo  frans  d'or  pour  son  estât  par  mois. 
Au  Bois  de  Vincennes,  28  septembre  i36c). 
30.        M.  Griffon1,  seigneur  de  Montagu,  ch.  bann.,  ».  bach.  et  2>j  esc. 

M.  Philebert  de  i'Espinasse,  ch.  bann.,  12  bach.  et  3  y  esc. 

M.  Guichart  Dalphin,  bann.,   10  ch.  et  1/1  esc. 

M.  Lourdin  de  Saligny,  ch. ,  el  9  esc. 

M.  Pierre,  seigneur  de  Norry,  ch. ,  3  ch. ,  16  esc. 

M.  Robert  de  Sancerre,  ch. ,  7  ch.  et  22  esc. 

M.  Jean  le  Bastart  de  Bourbon,  seigneur  de  Rochefort,  ch.,    h   ch.  ei 
1  o  esc. 

M.  Hugues  de  Digoine,  ch.,  et   10  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Vrain,  ch.,  2  ch.  et  k  esc. 

M.  Jean  de  Vau  le  Comte,  ch.  seul. 

Jean  de  la  Guiche,  esc,  et  9  esc. 

M.  Jean  de  Bouloigne,  ch.  bann.,  9  bach.     1  3  esc. 

Guiot  de  Ronssoy,  esc,  l\  esc. 

M.  Guy  de  Rochefort,  ch. ,  el    1   esc. 

M.  Eude,  sire  de  Vendac,  ch. ,   1   es< 

M.  Robert  de  Beaujeu,  ch.,   1  esc. 

M.  Floton,  sire  de  Revel,  ch. ,  et  8  esc. 

Jean  du  Mast,  esc,   1  esc 

Hugon  du  Chat,  esc,  3  esc. 

M.  Jean  de  Bricolles,  ch. ,   1   esc. 

M.  Phelippe  d'A ventres,  ch. ,  et  3  esc. 

Jean  de  Trois  Vernay,  esc. 

M.  Jean  des  Granges,  ch. 

M.  Guillaume  dellainnes,  ch. ,  k  payes. 

M.  Hugues  de  Chauguet,  l\  payes. 

M.  Hugues  Dalphin,  12  payes. 

M.  Gibaut  de  Merlo,  ch.,  pour  12  payes. 

M.  Guy  de  Mes  au  Comte  (?),  ch. ,  pour  /1  payes. 

Guillaume  Morin,  esc,  5  esc. 

Dr  Camps ,  vol.  87,  fol.  1    2  >.' 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         237 

M.  Jean  de  Cintré,  ch.,  5  esc. 
Guillaume  de  Sainte  Prime,  esc.  g  esc. 
Hugues  de  Blangy,  esc,  2  esc. 
M.  Girart  de  Roissillon,  ch.,   1  ch. ,  2  esc. 
Jean  de  Roissillon,  esc,  k  esc. 

37-         Autres  '  prests  à  compter  : 

A  m.  Jean  de  Vienne,  ch.,  34  ch.  et  vm"v  esc 

M.  Guillaume  des  Bordes,  chambellan  du  Roy,  ch.,  2  3  ch. ,  ix"v  esc. 

M.  Guy  le  Baveux,  ch.,  2g  ch. ,  vni"x  esc 

M.  Guillaume  de  Fayel,  dit  le  Bègue,    10  ch.,  29  esc 

M.  Jean  de  Bueil,  ch.,  i5  ch.,  80  esc. 

Guillaume  de  Salebruce  et  4  esc. 

Autres2  prests  faits  à  m.  Jean  de  Villemur  et  ans  gens  de  sa  compagnie. 

M.  Jean  de  Villemur,  chevalierbachelier,  retenu  par  lettres  du  Roy  don- 
nées à  Paris  le  27  de  décembre  de  l'an  i36o,,  au  nombre  de  4oo  hommes 
d'armes,  pour  servir  es  guerres,  par  l'espace  d'un  mois,  sous  le  gouvernement 
de  monseigneur  le  duc  de  Berry,  58  escuiers  receus  à  Chasteauneuf  sur  Ghier. 

Jean  de  Nouval,  esc,   1  ch. ,  76  esc. 

^von  de  Karigen,  esc,  et  2-  esc. 

Henry  Karouel,  esc,  et  29  esc. 

Guillaume  Berengier,  esc,  et   i5  esi 

Jean  du  Bois.  esc. ,  et  36  esc. 

Jean  Barra,  esc.  et  4o  esc. 

Jacob  Alain,  esc,  et  62  esc. 

^  on  Fere,  esc,  et  43  esc. 

Guillaume  de  Garrot,  esc,  1  ch.  et  56  esc 

38.         Charles3 à  Jean  le  .Mercier.  Nous  avons  ordené  nos  amez  et  feaulx 

chevaliers  Gieffroy  de  la  Selle  et  le  Camus  de  Pons,  à  la  garde  du  chastel  et 
de  la  ville  de  Pouzay,  à  80  hommes  d'armes  et  1  2  arbalestriers;  desquiex  le- 
dit Gien'rov  aura  la  charge  de  4o  hommes  et  desdis  arbalestriers,  et  ledit 

1  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  2068I,  p.  4o5.  —  -  De  Camps.  vol.  87,  fol.  123  v°.  -  '  Bibl.  nat., 
fonds  franc.,  20684,  p.  'iofi  in  fine. 


238    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Camus  aura  et  tiendra  les  autres  /to,  sous  le  gouvernement  dudit  Giefroy 
que  nous  en  avons  fait  capitaine,  nonobstant  que  ledit  Giefroy  ait  esté  et  soit 
par  nous  ordené  ou  nombre  de  dix  payes,  à  la  garde  de  nostre  ville  de 
Tours.  Pour  la  monstre  desquels  80  hommes  d'armes  et  12  arbalestriers, 
nous  avons  ordené  nostre  aîné  et  féal  Jean  d'Azay,  chastelain  et  garde  de 
nostre  chastel  de  Loches.  Si  vous  mandons  leur  faire  prest  et  payement,  etc 
A  Paris,  le  2  3  may  1869. 

Autres  prests  à  compter,  faits  à  plusieurs  gens  d'armes  estant  en  establies 
dr  villes  et  ehasteaux. 

M.  GieSroy  de  la  Selle,  le  Camus  de  Pons,  et  m.  Jean  d'Azay  pour 
l'establie  de  la  Roche  de  Pouzay. 

Ledit  m.  Gieffroy,  un  ch.  et  38  esc.  et  1 2  arbalestriers. 

Ledit  Camus  et  28  esc.  et  1  2  arbalestriers. 

M.  Jean  d'Asay,  ch. ,  et  39  esc. 

A  Guillaume  de  la  Tremoille,  esc. ,  pour  le  nombre  de  1  5  payes,  pour  la 
garde  du  Chastel  Guillaume. 

Deniers1  baillez  par  mandement  sans  monstres  à  : 

M.  Guillaume  le  Bastart  de  Poitiers,  pour  luy,  et  /40  hommes  envoiez  à 
Harefleu  pour  la  garde  du  navire. 

M.  Guillaume  de  Nuillac,  ch. ,  pour  mener  5o  comhatans  en  l'abbaye  de 
Saint  Sabin  en  Poitou. 

M.  François  de  Périlleux ,  admirai  de  France,  sur  la  somme  de.  2,000  frans 
qu'il  doit  avoir  par  chascun  an,  par  mandement  du  Roy  donné  le  8  jour 
de  juillet  1  oGij. 

A  Criquet  de  la  Crique2,  pour  aler  en  certains  lieux  avec  l'amiral  de 
France,  du  commandement  du  Roy. 

A  messirc  Jean  de  Chamigny,  chevalier,  lequel  le  Roy  a  envoyé  devers 
ledit  amiral  pour  la  garde  dudit  navire  avec  messire  Gauchier  du  Broillart  et 
Jean  de  la  Bresse. 

A  Estiennc  Castel,  armeurier  et  varlet  de  chambre  du  Roy,  pour  ba- 
nieres,  panonceaux  el  estendars  qu'il  a  fait  faire  pour  le  navire. 

A  Jean  de  Bonnes,  eschevin  de  la  ville  de  Paris,  commis  à  recevoir  les 

1  De  Camps,  \ol.  S '1  .  fol,  1  2  i  r°.    —      Bibl.  nat.,  fonds  franc.,    !o68  i  ,  p.  io~- 


MKMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         239 

monstres  des  gens  d'armes  de  monseigneur  le  duc  de  Bourbonnois  et  d'autres 
pour  les  gage;  de  luy  de  2  frans  par  jour. 

30.         Dons  faiz  par  le  Roy  : 

A  messire  Aubert  de  la  Courtine,  chevalier. 

A  messire  Jean  de  Saint  Chaînent,  chevalier  du  pays  de  Guyenne,  pour 
don  à  luy  fait  pour  cause  des  forteresses  qu'il  lient,  qu'il  a  mises  en  l'obéis- 
sance du  Roy. 

\  messire  Guillaume  des  Bordes,  pour  ->o  hommes  d'armes  qu'il  tint  à 
Paris  en  y  ver  en  1  0G8. 

A  messire  Jean  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche,  pour  ayder  à  garder 
ses  forteresses  qu'il  a  ou  pays  de  Guyenne. 

A  messire Raymon  de  Marueil,  chevalier  du  pays  de  Guyenne. 

A  Guillaume  Roussel,   trompeté  du  Roy.  pour  aider  à  payer  sa   rançon. 

A  messire  Guillaume  Boitel,  chevalier. 

A  messire  Ithierde  Perrouce,  chevalier  de  l'ospital  de  Saint  Jean  en  Jeru- 
salem  et  commandeur  de  Belle  Chassaigne ,  pour  composition  faite  par  luy 
ans  Anglois  qui  tenoienl  siège  devant  le  chastel  de  Chalucet. 

A  messire  Ilelie  Brachet,  chevalier  de  l'ospital  de  Saint  Jean  de  llierusa- 
1cm,  du  pays  de  Guyenne,  lequel  est  venu  de  nouvel  à  l'obéissance  du  Roy 
et  mis  ses  forts 

A  messire  Baiart  de  Lastic,  chevalier  de  l'ospital.  pour  semblable  cause. 


ii 


SECl  Mil  S    COMPOTl  S 

ïO  Lettre  de.  retenue  de  monseigneur  Loys  de  Sancerre ,  mareschal  de  France 

au  nombre  de  vm" hommes  d'armes.  A  Paris,  du  1"  mars  1 36g. 

Lettre  de  retenue  du  vicomte  de  Rochechouart  et  messire  Régnant  de 
Douy,  au  nombre  de  vi"  combatans.  A  Paris,  du  i3  mars  i36g. 

Lettre  de  retenue  de  monseigneur  Hue  du  Boulay,  chevalier,  au  nomhre 
de  7  chevaliers  et  1  k  escuiers  en  sa  compagnie.  A  Paris,  1  mars  1  36g. 

Lettre  de  retenue  de  messire  Jean  de  Bueil,  chevalier,  chambellan  de 
monseigneur  le  duc  d'Anjou,  au  nombre  de  cent  payes  de  gens  d'armes.  A 
Paris,  8  mars  1 36g. 

'  Bibl.  nat. ,  fonjs  franc.,  20684,  p.  îiog. 


2'tO    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Lettre  «le  retenue  de  Imbaut  du  Peschin,  escuier  de  corps  du  Roy.  A  Pa- 
ris, 1  3  mars  1  3(>q. 

Lettre  nouvel  de  la  lieutenance  de  monseigneur  le  duc  do  Berry  et  d'Au- 
vergne esdits  pays  et  des  montagnes  d'Auvergne,  Bourbonois,  Forois,  So- 
loigne,  Touraine,  Anjou,  Maine.  Normandie,  etc.  A  Paris,  5  mai  i  3 6 9 . 

Lettre  de  retenue  dudit  duc,  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes.  A 
Paris.  5  may  1  36g. 

Compte  Jean  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy.  despuis  le  1"  mars 
i  36()  jusqu'au  1er  mars  i3yo,  des  mises  fuites  aux  cens  d'armes  qui  ont 
servj  es  présentes  guerres. 

Recepte. 

41.  De  Jean  l'Uissier,  receveur  gênerai  à  Paris  des  aides  pour  la  délivrance 
du  ro\  Jean,  pour  bailler  à  messire  Une  du  Boulas  et  aux  gens  d'armes  de 
sa  compagnie. 

De  luy  pour  donner  à  messire  Nicole  d'Ansou  !,  chevalier  d'Aiemagne. 

De  luy  pour  messire  Guillaume  Boitel,  chevalier. 

De  luy  pour  messire  Jean  de  Vienne,  chevalier,  en  prest  pour  aller  qué- 
rir a 00  hommes  d'armes. 

De  luy  pour  bailler  à  messire  Jean  de  Meudon,  capitaine  du  chaste!  de 
Saint  Germain  en  Laye. 

De  luy  pour  messire  Jean  d'Armignac,  seigneur  de  Charolois. 

I  le  luy  pour  messire  Unezelle  de  la  Pierre  -,  chevalier  du  pays  de  Mince 

De  luy  pour  Jacob  Lalain,  Guillaume  du  Guerrot ,  Jean  Barra,  et  Jean 
du  Boys,  escuiers  de  Bretagne,  capitaines  et  gardes  du  Blanc  en  Berry. 

De  luy  pour  messire  Berthelemy  de  Poulaine .  messire  Henry  de  \\  allestin 
messire  Nicole d'Anso ,  messire  Unezelle  de  la  Pierre,  chevaliers  d'Aiemagne, 
et  aux  gens  d'armes  de  leur  compagnie. 

De  luy  pour  messire  Pierre  de  Pons  et  messire  Thomas  de  \  oudenay, 
chevaliers. 

De  luy  pour  messire  Jean  de  Hargeville. 

Des  generaulx,  etc.,  par  Jean  l'Uissier,  pour  bailler  aus  gens  d'armes  es 
parties  de  Guyenne  et  ailleurs,  sçavoir  par  la  main  Jean  Remon .  receveur 

1   1  ch.,  6  esc.  (  De  Camps ,  vol.  84  ,  loi.  îâo  r").       -    ich.,i6esc   (  De  Camps ,  vol.  84,  fol.  »4or°). 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         241 

des  aides  à  Nevers;  de  Jaquet  Loron,  receveur  desdites  aides  en  la  ville  de 
Vezelay  etenlaprevosté  de  la  Magdeleine  ou  diocèse  d'Othun;  de  Guillaume 
le  Roy,  grenetier  à  Bourges  ;  de  Regnault  de  Montrepaire ,  grenetier  d'Auxerre  ; 
de  Guillaume  Trolet,  gouverneur  d'Orléans,  et  Guillaume  Pieblanc,  rece- 
veur des  aides  à  Orléans;  de  Jean  Passelet,  grenetier  à  Cosne;  de  Guillaume 
Hocié ,  grenetier  de  Gien  ;  de  Michel  Payen ,  receveur  desdis  aides  es  cité  et 
diocèse  d'Auxerre. 

Dudit  Jean  l'Uissier  pour  bailler  à  messire  Hutin  de  Vermeile,  chevalier 
et  chambellan  du  Roy. 

Autre  recepte. 

42.  De  Jean  des  Champs,  receveur  en  la  ville  et  arcediacre  de  Blois  des  aides 
ordenez  pour  la  guerre. 

Des  esleus  d'Olhun  par  la  main  de  Guyot  de  Viezchastel,  receveur 
illec. 

Des  esleuz  de  Mascon  par  la  main  de  Estienne  Peureau,  receveur 
illec. 

Des  esleuz  de  Lyon  par  la  main  de  Jean  de  Villars,  receveur  illec. 

De  Jean  de  la  Garde ,  receveur  gênerai  des  aides  pour  la  guerre  es  cité  et 
diocèse  de  Lyon,  Mascon  et  Chalon. 

De  Guillaume  Chauvigny,  receveur  au  diocèse  de  Bourges. 

De  Jean  Remon,  receveur  ez  cité  et  diocèse  de  Nevers  des  aides  pour  la 
guerre. 

De  Robert  de  Florac,  receveur  des  aides  pour  la  guerre  à  Clermont. 

De  Pierre  Courtoys ,  receveur  des  aides  pour  la  guerre  à  Blois. 

De  Guillaume  Pieblanc.  receveur  des  aides  pour  la  guerre  es  cité  et  dio- 
cèse d'Orléans. 

43.  Prests  a  compter,  fais  à  monseigneur  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de 
France,  retenu  par  le  Roy  pour  le  servir  en  ces  présentes  guerres  es  parties 
de  Berry  et  d'Auvergne,  au  nombre  de  i  6o  hommes  d'armes,  par  lettres 
du  î  de  mars  î  3  6  9 . 

Ledit  monseigneur  le  mareschal,  banneret,  1  1  ch.  bach. ,  79  esc. 

Pour  messire  Pierre  de  Pons,  ch.,  et  16  esc. 

Pour  m.  Hugues  de  Cravant ,  ch.,  et  7  esc. 

Pour  m.  Robert  de  Sancerre,  ch. ,  9  chev.  et  44  esc- 

Sav.  étrang.  IIe  série,  t.  VI,  2'  partie.  3  1 


1«r       I1ICIHE      1ll.l''Ui 


242     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pour  m.  Philippe,  sire,  de  Linieres,  ch. ,  3  ch.  et  17  esc. 
Pour  m.  Bequet  le  Voin,  ch.,  3  oh.,   i  esc. 
Pour  m.  Andri  de  Prie,  ch.,  i  ch.  et  3  esc. 

Autres  prêts  Tais  à  monseigneur  Loys,  vicomte  de  Rochechouart,  et  à 
messire  Régnant  de  Douy,  retenu  par  le  Roy,  chacun  au  nombre  de  6o  coin- 
batans,  pour  servir  es  guerres  de  (ïuienne  et  en  la  garde  des  chastcaux  dudif 
\icomte,  par  lettres  du  î  3  jour  de  mars  i36o. 

Ledit  monseigneur  Loys,  vicomte  de  Rochechouart,  hann. ,  i  i  ch.  et 
48  <'M'. 

M.  Regnaut  de  Douy,  5  ch.,  54  esc. 

Autres  presls  laits  a  Hue  du  Boulay,  ch. ,  retenu  par  le  Rov,  au  nombre 
de  2i  hommes  d'amies,  pour  estre  et  demeurer  en  la  compagnie  du  Roy. 
pour  la  garde  et  seureté  de  sa  personne,  par  ses  lettres  du  î  jour  de  mars 
:  369,  6  ch.  et   i  4  esc. 

Autres  prests  faits  à  Alard  de  Doustienne,  esc,  vicomte  et  gouverneur  Au 
comté  de  Blois,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  5o  payes  pour  le  servir  en 
ses  guerres  en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  ma- 
reschal  de  Sancerre,  par  lettres  du  7  jour  de  mars  i3bq,  Sch.bach.,  38  esc 

Pour  messire  Thierry  de  Sausailles,  ch.,  et  g  esc. 

Autres  prests  lais  à  messire  Jean  de.  Bueil,  ch. ,  chambellan  de  monsei- 
gneur le  duc  d'Anjou,  retenu  par  lettres  du  Roy  du  8  jour  de  mars  i36g. 
<      au  nombre  de  1  00  payes,  pour  le  servir  es  guerres  es  parties  d'Anjou  et  du 
Maine,  16  ch. ,  65  esc. 

Pour  M.  Jean  de  Montelais,  ch. ,   1  7  autres  ch.  et  82  esc. 

44.  \utres prests  fais  à  Ymbaut  du  Peschin,  esc,  chambellan  de  monseigneur 

le  duc  de  Berry,  retenu  par  lettres  du  Roy  du  1/1  jour  de  mars  i36g,  au 
nombre  de  1  00  hommes  d'armes ,  pour  servir  en  ces  présentes  guerres  sur  la 
frontière  de  Lymosin,   1  1   ch. ,  88  esc1. 

1  (Charles,  par  la  grâce  île  Dieu,  Roy  de  dilection.  Comme,  par  noz  autres  lettres  don- 
France,  à  noz  amez  et  feaulz  conseilliez  sur  le  nées  à  Sainte  Katerine  de  Rouen,  le  vint  nuef- 
fail  des  aydes  ordenés  pour  la  guerre,  salut  et         viesme  jour   de  juillet    darraiu    passé,    nous 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS. 

Pour  m.  Philippe  d'Avenieres,  ch.,  3  ch.,  86  esc. 


2l\'A 


Henry  de  Carouet,  esc,  et  \~j  esc. 

Autres  prests  fais  à  monseigneur  Loys,  sire  de  Sully,  chevalier  banneret, 
retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  100  hommes  d'armes,  pour  servir  esdites 
guerres  en  la  compagnie  et  sous  monseigneur  le  duc  de  Berry.  par  lettres 
du  22  jour  de  février  i36g,  5  bach.  et  3/i  esc. 

Autres  prests  à  compter  fais  à  monseigneur  le  duc  de  Berry  et  d'Au- 
vergne, lieutenant  du  Roy  es  pays  de  Berry,  d'Auvergne,  des  montagnes 
d'Auvergne,  de  Bourbonnois,  de  Forois,  de  Saloigne,  de  Touraine,  d'Anjou 
et  du  Maine,  et  aux  gens  d'armes  de  sa  compagnie  par  lettres  du  5  jour  de 
may  l'an  î  370. 


eussiens  mandé  à  nostre  amé  et  féal  chevalier 
Guillaume  du  Mille,  que  il  amenast  en  sa  com- 
pagnie  par  devers  nostre  1res  chier  cl  amé  cou- 
mu  le  sire  de  Craon,  toutes  les  gens  d'armes  et 
autres  dont  il  porroit  liner  sur  es,  erance  d'aler 
lever  le  siège  que  nos  ennemis  avoient  mis 
devant  la  Roche  sur  Yon,  et  avant  que  il  y 
poussent  estre  il  avoit  esté  pris  par  lesdis 
ennemis;  et  pour  ce  avoit  esté  ordené  que  ledit 
sire  de  Craon  et  plusieurs  autres  en  sa  coni- 
paignie  se  trairpient  à  Saint-Sauveur,  ta  où  nos- 
dis  ennemis  esloient,  sur  espérance  de  les  com- 
hatre,  et  pour  ce  que  nostredit  chevalier  a  tenu 
lonctemps  certaine  et  grant  quantité  de  gens 
d'armes  pour  les  causes  dessusdictes ,  dont  il  n'a 
fait  aucune  monstre,  avons  composé  et  com- 
posons avecques  nostredit  chevalier,  pour  tout 
le  temps  qu'il  a  tenu  lesdicles  gens  en  sa  com- 
paignie,  pour  toutes  choses  à  la  somme  de  qua- 
torze crus  frans,  dont  d  a  eu  par  nostre  amé  et 
féal  trésorier  de  nos  guerres,  par  lettres  dudit 
chevalier  données  le  septiesme  jour  d'aoust 
ccei.\i\,  huit  cens  livres  tournois;  et  des  vic  li- 
vres tournois  demourant  desdites  xmic  livres 
tournois,  nous  vous  mandons  que  vous  le  paies 
ou  assignés  en  tel  lieu  qu'il  en  puist  estre  paies; 
et  par  ces  présentes ,  vous  mandons  que  lesdictes 
vin"  livres  tournois  que  nostredit  trésorier  lui  a 


ainsi  baillié ,  li  faciès  alloer  en  ses  comptes  et 
rahatre  de  sa  recepte  sans  contredit  par  cellui  ou 
ceulz  à  qui  il  appartendra,  non  contrestant  (pie 
nostre  dit  chevalier  n'ait  fait  monstre  de  lui  et  de 
sesdictes  gens  et  quelconques  ordenances,  man 
démens  ou  défenses  faictes  au  contraire.  Donné 
à  Paris  le  xim'jour  de  mars,  l'an  de  grâce  mil 
trois  cens  soissante  uuef  et  le  vi''  île  nostre  règne. 

«  Par  le  Roy.  à  la  relacion  de  generaulz  con- 
seilliers  sur  le  fait  des  aydes  de  la  guerre. 
«Moktagu.  « 

[Av.  dos  on  lit 

«  Nous  generaulz  conseillers  à  Pans  sur  le  fait 
des  aydes  de  la  guerre,  voulons,  ordenons  et 
mandons  que  la  somme  de  huit  cens  livres  tour- 
nois que  Jehan  le  Mercier  trésorier  des  guerres 
a  bailliée  à  messire  Guillaume  du  Melle,  si 
comme  contenu  est  au  blanc  de  ces  présentes 
et  pour  la  cause  en  ycelles  contenue,  soit  allô, 
es  comptes  dudit  trésorier  par  celui  ou  ceul/  à 
epu  il  appartendra,  ^elon  la  fourme  et  teneur 
de  ces  présentes ,  et  si  comme  le  lîoy  le  nous 
mande  par  ycelles.  Donné  à  Pan-  le  \v'  jour 
de  mars  .  l'an  nul  cxci.xiv 

1  VlONTAGl  .  » 

(Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault , 
vol.  -3,  fol.  5735,  pièce  n°  i.l 


244    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pour  les  gages  de  messire  Guichart  de  Marzé ,  ch. ,  1 1  ch.  et  43  esc. ,  des 
gens  de  l'hostel  dudit  duc. 

M.  Jean,  comte  de  Sancerre,  bann.,  7  bach. ,  32  esc. 

M.  Regnaut  BesiHe,  ch.,  1  ch.,  10  esc. 

Pour  m.  Eschevart  de  Pruly,  ch.  seul. 

M.  Guy  de  Chauvigny,  vicomte  de  Broce,  bann.,  4  ch.,  20  esc. 

M.  Pierre  de  Negron,  ch.,  g  esc. 

M.  Ernoul  de  Bonnay,  ch. ,  4  esc. 

Chastart  de  Peschin,  esc,  3  esc. 

M.  Hugues  de  Froideville,  ch.,  9  esc. 

M.  Guy  de  la  Tour,  ch. ,  1  ch.  et  28  esc. 

Pour  Robert  des  Granges,  esc,  1  esc 

M.  Guy,  seigneur  de  Cousant,  ch.  bann.,  2  bach.,  37  esc. 

M.  Guillaume,  sire  d'Apchon ,  ch.,  3  ch.,   18  esc. 

Pour  m.  Pierre  de  Voulpillierc  ,  ch. ,  et  2  esc. 

M.  Guillaume  de  Bourbon,  ch.  bann.,  1  ch.  et  8  esc. 

M.  Jean  de  Bouloigne,  ch.  bann.,  4  bach.,  16  esc. 

M.  Geuffroy  du  Boschet,  4  ch.  et  i5  esc. 

45.  Autres  prests  à  compter  fais  à  monseigneur  Jean  de  Vienne,  ch. ,  retenu 
par  le  Roy  au  nombre  de  200  hommes  d'armes,  pour  mener  en  sa  compa- 
gnie es  parties  de  Guienne  et  de  la  Languedoc  par  devers  monseigneur  le 
duc  d'Anjou,  par  lettres  du  4  jour  de  may  i3yo,  5  ch.  et  19  esc. 

M.  Gillo  de  Poissy,  ch. ,  2  ch. ,  19  esc,  receuz  a  Auxerre,  avec  les  sui- 
vans. 

M.  Robert  de  Bailledart,  ch.,  11  esc. 

M.  Jean  de  Girolles,  ch. ,  i  ch.  et  19  esc. 

Jean  de  Merlo,  esc,  et  19  esc. 

M.  Gaucher,  sire  d'Irour  (?),   1  ch.  et  19  esc 

M.  Simon  d'Aunay,  ch.,  1  cl),  et  10  esc. 

Jean  (le  Montlehery,  esc,  18  esc. 

Ferry  de  Montery,  esc,  1  1  esc. 

M.  Erart  de  Tinteville,  ch. ,  2  esc 

M.  Billart  deGrancy,  ch.,  7  esc. 

Jaques  du  Puis,  esc,  et  4  esc. 

Jean  de  la  Mote,  esc,  4  esc. 


46. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         245 

M.Jean  d'Irle,  ch.,  1  ch.  et  1 1\  esc. 
M.  Oingnart  du  Breuil,  ch.,  et  3  esc. 

Autres  prests  fais  à  messire  Guillaume  des  Bordes,  ch.,  chambellan  du 
Roy,  retenu  au  nombre  de  200  hommes  d'armes,  pour  aller  en  sa  com- 
pagnie et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  de  Berry,  2 1  ch.  et 
1  76  esc. 

Autres  prests  fais  à  messire  Jean  de  Villemur,  ch. ,  retenu  par  lettres  du 
Roy  du  5  may  i3yo,  au  nombre  de  1  ko  hommes  d'armes,  pour  le  servir 
en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  de  Berry. 
5  ch.,  1 35  esc. 

Pour  messire  Guillaume  de  Viche,  ch. ,  1  1  ch.  et  38  esc. 

Autres  prests  fais  à  messire  Jean  d'Armignac,  bann.,  retenu  par  le  Roy 
par  ses  lettres  du  i3  de  may  1370,  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes, 
pour  le  servir  en  ces  présentes  guerres  en  certaines  parties  du  royaume. 
1  ch.  et  9  esc. 

Pour  le  Bourc  de  Landore,  esc,  et  29  esc. 

Pour  Bernardon  de  la  Lègue,  esc,  et  28  esc. 

Pour  le  Bastard  d'Armignac,  esc,  et  81  esc. 

Pour  Jean  de  Biaru,  esc,  1  ch.  et  66  esc. 

Autres  prests  fais  à  messire  Hugues  de  la  Roche,  sire  de  Tournelle,  et 
m.  Rogier,  comte  de  Beaufort,  escuier,  retenus  par  lettres  du  Roy  du  der- 
nier jour  de  may  1370,  au  nombre  de  100  hommes  d'armes,  pour  la 
garde  de  la  cité  de  Tuelle  (Tulle),  et  de  plusieurs  cbasteaux  et  forteresses, 
venus  de  nouvel  en  l'obéissance  dudit  seigneur. 

Pour  Hermant,  sire  de  Languet,  esc,  16  esc. 

Pour  m.  Loys,  sire  de  Montbouchier,  ch.,  2  ch. ,  11  esc. 

Pour  m.  Amblart  de  Villejaque,  ch.,  3  ch.,  46  esc. 

Lesdits  m.  Hugues  de  la  Roche  et  Roger  de  Beaufort,  5  autres  ch.  et 
87  esc,  receus  à  Limoges,  le  22  jour  d'aoust. 

Autres  prests  fais  à  monseigneur  le  comte  de  la  Marche,  retenu  par  le 


246    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Roy  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes,  pour  la  garde  du  pays  de  Ly- 
mosin. 

Pour  messire  Guichart  Dalphin,  ch.  bann.,  sire  de  Jalegny,  9  autres  ch. 
el  27  esc.  receus  à  Montlusson,  sous  le  gouvernement  dudit  comte,  le 
pénultième  de  juillet  i3yo. 

Pour  m.  Guy  de  la  Roche,  ch.  bach.,  6  esc. 

Pour  m.  Estienne  de  Flavigny,  ch.,  1  ch. ,  i3  esc. 

Ymbert  des  Noes,  esc?,  1   esc. 

Pour  m.  de  Saint  Jullian,  ch.,  et  l\  esc. 

Pour  le  seigneur  de  la  Roue,  ch.,  k  ch.,  8  esc. 

Pour  Helion  de  Gouson,  esc,  9  esc. 

Pour  m.  Pierre  de  Dompuhon  (!J),  ch.,  10  ch. ,  69  esc. 

Pour  le  seigneur  de  Beauvoir,  ch.,  et  lx  esc. 

Pour  m.  Godefroy,  seigneur  de  Montmorin,  ch. ,  1  esc. 

/,7  Autres  prests  fais  à  monseigneur  Loys,  sire  de  Sully,  bann.,  retenu  par 

le  Roy  au  nombre  de  100  hommes  d'armes  sous  le  gouvernemenl  de  mon- 
seigneur le  comte  de  la  Marche,  tant  pour  la  garde  de  ses  chasteaux  que 
pour  chevaucher  en  la  compagnie  dudit  monseigneur  le  comte,  par  lettres 
du  27  de  juin  i3yo,  /1  ch.  bach.,  46  esc. 

Autres  prests  lais  à  certainnes  gens  d'armes,  lesquielx  monseigneur  le 
mareschal  de  Sancerre  avoit  retenus  par  mandement  du  Roy,  donné  le 
!  •>.  jour  de  juillet  i3yo,  pour  cause  de  certaine  emprise  que  ledit  mon- 
seigneur le  mareschal  avoit  faite  pour  le  recouvrement  de  la  ville  de  Li- 
moges. 

Alart  de  Doustevene,  autrement  de  Brabanchon,  vicomte  et  gouverneur 
de  Blois,  1/1  ch. ,  79  esc. 

M.  Pierre  de  Paluau,  seigneur  de  Montezor,  eh.  bach.,  h  aulres  ch.  et 
2  3  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Palais,  seigneur  de  Marueil,  ch.,  21  esc. 

M.  Guillaume  de  Harecourt1,  ch.,  1  ch.,  19  esc. 

M.  Godemart  de  Linieres,  ch.,  12  esc. 

1   Guillaume  d'Harcourt  el  ics  gens  d'armes  i3'i  livres  tournois  (La  Roque,  Preuves  de  l'his- 

lurenl  reçus  à  Châtelleraull  \r.  1 2  juillet  i38o,  ta'we  généalogique  de  la  maison  d'Harcourt  jt.IV, 
cl   le   même   jour    il    donna    quittance    pour         p.  1  1 1 5). 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         247 

M.  Jean  d'Azay,  ch. ,  et  g  esc. 

M.  Guillaume  Crespin,  ch. ,  sire  de  Mauny,  i   ch.,  3  esc. 

Anceau  de  Saint  Germain,  esc,  6  esc. 

M.  Geuflroy  de  la  Selle,  ch.,  7  esc. 

M.  Guillaume  de  Neilhac,  ch.,  i  ch. ,  tu  esc. 

Autres  prests  fais  à  certaines  gens  d'armes  ordonnez  pour  la  garde  de  la 
ville  de  Paris  et  pour  mettre  les  habitans  d'icelle  en  arroy  et  ordenance  pour 
la  deffense  d'icelle,  comme  pour  la  poursuite  des  ennemis  estans  es  parties 
d'environ  Paris. 

Hugues  Aubriot,  garde  de  la  prevosté  de  Paris  et  capitaine  de  ladite 
ville. 

M.  Pierre,  seigneur  de  Chevreuse,  ch.,  i  ch.,  9  esc. 

M.  Thomas  de  Voudenay,  ch.,  1  ch.  et  17  esc. 

Le  Bastart  de  Vernay,  esc,  1  ch.  banneret,  3  autres  ch.  et   i5  est. 

48.         Autres  prests  fais  à  : 

Monseigneur  Loys  deSancerre,  mareschal  de  France,  retenu  par  lettres 
du  Roy  du  28  de  septembre  i3yo,  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes, 
pour  le  servir  es  présentes  guerres  es  parties  de  Lymosin. 

Ledit  monseigneur  le  mareschal,  bann. ,  22  bach.,  7 l\  esc.  receuz  à  Chas 
teauraoul,  à  Saumur,  etc. 

M.  Jean,  comte  de  Sancerre,  ch.  bann.,  l\  bach.  et  Ziô  esc. 

VI.  Jean  d'Azay,  ch.  bach.,   1  bach.  et  ik  esc. 

M.  Fouchier  de  Merlay,  ch. ,  8  esc 

Thilement  Bercpielin ,  esc. ,  7  esc. 

M.  Jean  Museau,  ch.,  7  esc. 

Jean  de  Montlehery,  esc,  et  9  esc 

M.  Aubert  d'Aucois,  ch.,  2  ch. ,  2  esc. 

M.  Josseaume  Berart,  ch. ,  k  esc 

M.  Simon  de  Roucy,  ch.,  k  esc. 

M.  Hugues  de  Campdeo,  ch.,  3  esc. 

M.  Jourdain  d'Aymer,  ch. ,  3  esc. 

Jean  de  \illembon,  esc,  6  esc. 

M.  GeuiFroy  du  Bouschet,  ch.,  y  ch.  et  t\i  esc. 

Pour  Guillaume  Gholet,  esc.  seul. 


248    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Juliel  Rollant,  esc,  1  ch.  et  28  esc. 

M.  Regnaut  Bezille,  ch. ,  2  bach.  et  20  esc. 

M.  Pierre  de  Negron,  ch. ,  et  10  esc. 

M.  Gautier  de  Chastelchalon,  ch.,  2  ch.,  10  esc. 

M.  Jean  de  Hargeville,  ch.,  9  ch.  et  5o  esc. 

M.  Robert  de  Sancerre,  ch.,  5  ch.  et  ho  esc. 

M.  Guy  de  Montigny,  ch.,  2  ch.,  5  esc. 

M.  Bequet  le  Voin,  ch. ,  1  ch.  et  o!i  esc. 

M.  Raoul  de  Chanevieres,  ch.,  2  cl).,   i5  esc. 

M.  Guillaume  de  Ranibergues,  esc. ,  et  7  5  esc. 

Grégoire  Usedemer,  capitaine  de  60  arbalestriers  (Uzodimare  de  Gennes). 

M.  Guillaume  deNeilhac,  ch. ,  3  ch.  et  3/i  esc. 

M.  Philippes  de  Linieres,  ch. ,   1  ch. ,  8  esc. 

M.  Plotart  de  Clues,  ch. ,  5  esc. 

Fouquet  Rony,  esc. ,  k  esc. 

Gosset  des  Bos  et  8  esc. 

M.  André  de  Prie,  ch. ,  1  ch. ,  8  esc. 

M.  Charles  de  Chambli,  ch.,  5  esc. 

M.  Guichart  de  Cullent,  ch. ,  g  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Vrain,  ch.,  g  esc. 

M.  Loys  de  Broce,  ch.,  1  ch. ,  8  esc. 

M.  Guillaume  de  Bois,  ch. ,   1   ch. ,  8  esc. 

Aymery  Bezille,  esc,  9  esc 

Guillaume  le  Bouteiller,  esc. ,  7  esc 

Jean  du  Mesnil,  esc,  9  esc. 

Perrin  Guerin,  esc,  9  esc. 

Le  Bourgoing  de  Milly,  esc,  6  esc. 

Le  Bastart  de  Calart ,  esc. ,  9  esc. 

Jean  de  Sigongné,  esc,  9  esc. 

Robert  de  Villemur,  esc. ,  9  esc. 

Denys  de  Preelles,  esc,   1  ch.,  2  esc. 

M.  Guillaume  Bonnet,  ch.,  2  ch. ,  k  esc. 

Chariot  de  Savoisy,  esc. ,  k  esc. 

Turpin  des  Prez ,  esc. ,  5  esc. 

49.         Autres  prests  fais  à  inessire  Guichart  Dalphin,  chevalier  banneret,  retenu 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         249 

par  le  Roy  au  nombre  de  îoo  hommes  d'armes,  pour  la  garde  de  la  comté 
de  la  Marche,  laquelle  ledit  comte  a  mise  en  la  main  du  Roy,  par  lettres 
du  \ lx  de  décembre  i3yo. 

Ledit  m.  Guichart  Dalphin ,  bann. ,  g  bach. ,  go  esc. 

Autres  prests  lais  à  : 

M.  Jean  de  Vienne;  M.  Jean  Pasle; 

M.  Guillaume  des  Bordes;  M.  Guillaume,  dit  le  Bègue  de  Fayel; 

M.  Guy  le  Baveux;  Le  gouverneur  de  Blois  ; 

Et  le  Bastart  de  Vernay,  retenus  ensemble  par  le  Roy  au  nombre  de 
3oo  hommes  d'armes,  pour  la  poursuite  de  Robert  Quenolle  et  plusieurs 
autres  ennemis  du  Roy  estans  es  parties  de  Vendomois,  du  Maine  et  de 
Touraine,  par  lettres  du  i  4  jour  d'octobre  \Z-jo. 

Ledit  ni.  Jean  de  Vienne,  sire  de  Rollens,  î  î  cli.  et  68  esc. 

M.  Guillaume  des  Bordes,  chambellan  du  Roy,  eh.  bach.,  G  bach.  el 
'i8  esc. 

M.  Charles,  sire  de  Bouville,  eh.  bach.,  3  bach.,  G  esc. 

Alart  Douslevene,  esc,  gouverneur  de  Blois,  6  eh.  et  A3  esc. 

M.  Guy  le  Baveux,  ch. ,  y  ch.  et  22  esc. 

M.  Jean  Paste,  ch.,  7  ch.  et   12  esc. 

M    Guillaume,  dit  le  Bègue  de  Fayel.  ch..   10  ch.  et  ig  esc. 

Jean,  dit  le  Bastart  de  Vernay,  esc.,  capitaine  de  Ferrieres,  et  1  g  esc. 

Autres  prests  faits  à  certaines  gens,  lescpaielx  doivent  servir  le-  Roy  en  ces 
présentes  guerres  pour  certain  temps  pour  certaines  sommes  d'argent. 

\  on  Kariaham , 

Henry  de  Kerubés, 

Et  Jean  de  Nouai,  esc.  de  Bretaigne,  huissiers  d'armes  du  Roy. 

M.  Jean  de  Villemur,  ch.,  etc. 

M.  Jean  d'Armignac,  ch.,  seigneur  de  Charolles. 

M.  Guillaume  Boitel,  ch.,  à  cause  de  la  prise  de  la  forteresce  du  Jard 
en  Guienne ,  etc. 

Establies  des  villes  et  chasteaux. 

50.  M.  Gui  llaume  de  \  illebeuf ,  ch. ,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  00  hommes 

d'armes,  capitaine  et  garde  de  la  ville  de  Beaulieu  en  Limosin. 

Sav.  étramg.  II" série,  t.  VI,  a'partie.  02 


:  il  1  n  1  i     >  ■ 


250    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Jean  de  Meudon,  ch.,  retenu  par  le  Roy  capitaine  de  Saint  Germain 
en  Laye,  au  nombre  de  6  hommes  d'armes,  par  lettres  du  i  2  jour  de  mars 

l3(M). 

M.  Pierre  de  Pons,  ch.,  retenu  capitaine  de  l'abbaye  de  Foncombaut,  au 
nombre  de  8  paies  de  gens  d'armes,  par  mandement  du  i5  de  juin  i3yo. 

Pour  lluguelin  Tranchelion,  esc.  seul,  receu  à  Bourges  sous  ledit 
m.  Pierre. 

Deniers  payez  par  mandemens  sans  monstres. 

A  monseigneur  Aymery,  vicomte  et  seigneur  de  Narbonne,  admirai  de 
France,  pour  bailler  à  des  mariniers,  etc.,  par  mandement  du  Roy  du 
21  de  septembre  îS-yo. 

A  Guillaume  de  l'Aige,  esc,  pour  cause  de  60  combattans  cpi'il  a  tenus 
en  la  ville  de  l'Estrerp  et  ou  pays  d'environ,  pour  la  garde  et  deffense 
d'icelle,  g5o  livres. 

M.  Berthelemy  de  Poulaine,  ch.  d'Alemagne. 

M.  Henri  de  Walestin,  ch.  d'Alemagne. 

M.  Nicole  d'Orso,  ch.  d'Alemagne. 

M.  Unezelle  de  la  Pierre,  ch.  dAlemagne. 

Jean  d'Artois,  sergent  d'armes  du  Roy. 

A  m.  llutin  de  Vermeilles,  ch.  envoyé  par  le  Roy  à  Avignon,  avec 
m.  Bureau,  sire  de  la  Rivière,  avec  3o  hommes  d'armes  en  sa  compagnie. 

A  Jean  de  Lyons,  sergent  d'armes  du  Roy  et  maistre  de  son  artillerie. 

51.  EXTRAIT   DU  COMPTE   DE   JEAN   LE   MERCIER,   TRESORIER  DES  GUERRES  DU   ROY, 

DEPUIS  LE    1    JOUR  DE  MARS    )3yO  JUSQUES  AU    I    DE  MARS    1  87  1  . 

A  esté  payé  au  ch.  banneret  Zto  s.  t.,  au  ch.  bach.  20  s.  t. ,  à  l'escuier  et 
archer  estoffé  10  s.,  et  à  l'archer  non  estoffé  5  s.  par  jour1. 

1   Ici    le   manuscrit   fi-anç.    20684,  p.   \->  1 ,  «De  Jean  Lenglois,  grenetier  du  grenier  à  sel 

donne  les  mentions  suivantes,  pur  lesquelles  on  en  la  ville  de  Tours. 

complète  l'extrait  emprunté  à   la  collection   De  «De  Guillaume  d'Estrelles,  grenetier  du  gre- 

Camps  :  nier  à  sel  d'Angiei  s. 

«Recepte.  —  Entr*autres  :  a  De    Berthelemy  Loyauté,    receveur   desdis 

•  De  Guillaume  de  la   Rivière,  grenetier  du  aides  au  diocèse  de  Nevers. 

grenier  à  sel  ordené  pour  le  ttoy  en  la   ville  1  De  Jean  de  Montbrun ,  grenetier  du  grenier 

'lu  Mans.  à  sel  en  la  ville  de  Chiuon.  » 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         251 

Despense  : 

M.  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  pour  les  gages  de  luy  banne- 
ret,  28  eh.  bach.  et  70  esc. 

M.  Jean,  comte  de  Sancerre,  bann.,  l\  bach.,  /i5  esc. 

M.  Robert  de  Sancerre,  ch.  bach.,  9  bach.  et  45  esc. 

M.  Guichart  Dalphin,  sire  de  Jalegny,  ch.  bann.,  garde  et  gouverneur 
pour  le  Roy  en  la  comté  de  la  Marche,  7  bach.  et  92  esc. 

M.  Olivier,  seigneur  de  Giron  et  de  Belleville,  lieutenant  du  Roy  es 
parties  des  Basses  Marches,  ch.  bann.,   1  bann.,  i3  bach.  et  82  esc. 

Pour  m.  Gieffroy  de  la  Grésille,  bach.,  5  ch.  et  i5  esc. 

Pour  Boniface  de  Chaalons,  esc,  et  1  1  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Montelais,  ch.,  1  ch.  et  18  esc. 

Pour  m.  le  Galois  d'Aunoy,  ch. ,  2  ch.,  6  esc. 

M.  ,l<an  de  Bueil ,  ch.  bach. ,  chambellan  du  Roy,  1  9  ch.  et  79  esc. 

M.  Guillaume  des  Bordes,  ch.  bach.,  chambellan  du  Roy,   20  ch.  el 

79  esc- 

Pour  m.  Loys  de  Mailly,  ch. ,  k  ch.  et  2  5  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Roye,  ch.,  et  3  esc. 

Pour  m.  Tort(?)  île  Nantouillet,  ch.,  2  ch. ,  20  esc. 

Pour  m.  Hue  d'Amboise,  ch. ,  et  27  esc. 

M.  Jean  de  Villemur,  cl). 

Pour  Robert  de  Villemur,  esc,  frère  dudit  m.  Jean,  et  g  esc. 

Pour  le  Bastart  île,  Calart,  esc,  et  g  esc. 

Pour  Philebert  de  Sacbins,  esc,  et  8  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Fontaines,  ch. 

Pour  Denys  de  Preelles,  2  ch.  et  7  esc. 

52.  Prests  à  compter  lais  à  plusieurs  gens  d'armes  qui  ont  servy  le  Roy  en  ces 
présentes  guerres  es  parties  de  Limosin,  en  la  compagnie  et  sous  le  gouver- 
nement de  m.  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  capitaine  pour  le 
Roy  es  dites  parties,  depuis  le  1  jour  de  mars  l'an  1870. 

M.  Jean  d'Azay,  ch. ,  et  9  esc  receus  à  Clermont  en  Auvergne,  avec  les 
suivans,  le  h  may. 

M.  Simon  de  Roucy,  ch. ,  1  ch.  et  h  esc. 

M.  Hugues  de  Campdeo,  ch.,  et  2  esc. 

M.  Gieffroy  du  Boschet,  ch. ,  2  ch.,  k  esc. 


252    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Regnaut  Bezille,  ch.,  2  ch.  et  y  esc. 

VI.  Pierre  de  Negron,  ch.,  et  1  i  esc. 

M.  Gautier  de  Chasteauchalon,  ch.,  2  ch.,  5  esr. 

M.  Bequet  le  Voin,  ch.,  y  esc.  . 

M.  Guillaume  de  Ncilhae,  ch.,  2  ch.,  y  esc. 

M.  Philippe,  sire  tle  Lunes,  ch..  1  ch. ,  (i  esc. 

M.  André  de  Prie,  th.,  1   ch.,  8  esc. 

M.  Charles  de  Ghambii,  ch.,  i5  esc. 

M.  Guichart  de  Culent,  ch. ,  8  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Yrain,  ch.,  8  esc. 

M.  Loys  de  Broce,  eh. .  1  ch.  et  y  esc. 

M.  Guillaume  de  Boys,  ch.,   i  ch. ,  y  esc. 

Thilement  Berquelin,  esc,  g  esc. 

Guillaume  le  Bouteiller,  esc,  3  esc. 

Ayniery  Besille,  esc,  10  esc. 

Jean  du  Mesnil ,  esc ,  l\  esc 

Perrin  Guerin,  esc,  g  esc. 

Philebert  de  Sachins,  esc,  2  ch.  et  i5  esc. 

Chariot  de  Savoisy,  esc,  9  esc. 

Turpin  des  Prez,  esc,  5  esc. 

Robert  de  Villemur,  esc,  capitaine  du  fort  de  Esterp,  et  9  esc. 

Denys  de  Preeles,  esc,  2  ch. ,  y  esc. 

M.  Estienne  Morhier,  ch. ,  et  8  esc. 

M.  Sauvage  de  la  Celle,  ch. ,  2  ch. ,  8  esc. 

Waleran  de Brebenchon ,  esc,  1  ch.  et  28  esc 

Bernait  de  Bersies,  esc,  2  ch. ,  i5  esc 

Jean  le  Rony,  esc,  g  esc. 

53.  Autres  presls  fais  a  ni.  Jean ,  sire  de  Pierrebuffiere ,  ch. ,  retenu  au  nombre 
de  100  hommes  d'armes,  pour  la  garde  du  pays  de  Lymosin,  par  lettres 
du  Roy  du  i  5  d'avril  1  3 y  1 . 

Ledit  sire  de  Pierrebuffiere,  pour  m.  Regnaut  de  Baveux,  ch. ,   1  ch.  et 

l\8  esc 

Autres  prests  fais  à  m.  Hue  de  Boulay,   ch. ,  retenu  par  le  Roy  pour  la 
garde  et  seurté  de  son  corps    au  nombre  de  2  1  hommes  d'armes ,  et  de  creûe , 


5/|. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         253 

outre  et  pardessus  lesdits  2  1  hommes  d'armes,  m.  Robert  de  Sabuvras,  au 
nombre  de  10  hommes  d'armes,  et  m.  Jaques  de  Ilarcourt,  au  nombre  de 
20  hommes  d'armes,  par  lettres  du  Roy  du  1  5  mars  1  3yo. 

Ledit  m.  Hue  du  Boullay,  pour  luy,  6  autres  cb.  et  i3  esc.  receus  au 
Bois  de  Vincennes,  le  1  mars  i3yo. 

M.  Robert  de  Sabuvras,  eh.,  1  eh.,  G  ese.  receuz  au  Louvre,  le  i3  de 
mars. 

M.  Jaque  de  Harcourt,  ch. ,  S  eh.,  9  esc. 

M.  Regnaut  de  Douy,  ch..  9  ch.,  3o  esc. 

Autres  prcsts  laits  à  m.  Jean  de  Bueil,  ch. ,  retenu  par  le  Roy  par  ses 
lettres  du  1  de  février  i3yo,  au  nombre  de  /40  hommes  d'armes. 
Pour  m.  Jean  de  la  Jaille,  ch.,  k  ch.,  3ô  esc.  receus  à  Lodun. 

Autres  prests  laits  à  m.  (lirait,  sire  de  Rais,  retenu  par  le  Roy.  par 
ses  lettres  du  22  d'avril  1 371 ,  au  nombre  de  ko  hommes  d'armes,  pour  le 
servir  en  ses  présentes  guerres  en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de 
m.  de  Cliçon,  pour  luy  bann. ,  5  ch.,  '6k  esc. 

M.  Brimor  de  Laval,  ch.,  retenu  par  lettres  du  Roy  du  16  novembre 
1 37  i ,  au  nombre  de  1  o  hommes  d'armes .  pour  la  garde  du  pays  à  la  dame 
de  Pays. 

Autres  prests  laits  à  certaines  gens  d'armes  ordonnées  à  monseigneur  le 
duc  de  Berry  et  d'Auvergne ,  pour  la  garde ,  seureté  et  dell'ense  de  sesdits  pays . 
par  lettres  du  Roy  du  1  k  de  juillet  1  3 7  1 . 

M.  Chatart  du  Peschin ,  ch.,  1  ch.  et  8  esc.  receus  à  Bourges. 

M.  Guy  de  Sully,  ch.,  et  12  esc. 

M.  Guillaume  de  Cravent,  ch. ,  et  5  esc. 

M.  Guillaume  d'Aubusson,  ch.,  1   ch.  et  !\  esc. 

Jean  de  Sury,  esc,  2  ch.  et  8  esc. 

Jean  de  Montlehery,  esc. ,  3  esc. 

Elyon  de  Cluys,  esc,  7  esc. 

Guillaume  de  la  Mousse,  esc,  k  esc 

Jean  Saquet,  esc,  et  10  esc. 

Le  Camus  Jacobin,  esc,  5  esc 

Jean  de  Mousv,  esc. ,  5  esc. 


254    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  Bègue  de  Ribaudes,  esc.,  7  esc. 

\I.  Loys  de  Bigny,  ch.  seul. 

Jean  de  Bigny,  esc.  seul. 

Bernart  des  Roches,  esc.  seul. 

Odenet  de  Fougieres,  esc,  1  esc. 

M.  Guillaume  de  Sully,  ch. ,  1  ose. 

Guichart  de  Chastellus ,  esc. ,  7  esc. 

Simonnet  Beauflet,  esc,  1  esc 

Perrin  des  Ages,  esc,  1  ch.  et  7  esc. 

Jean  Denisot,  esc,   1  esc 

M.  Hugues  de  Chasteauchalon ,  ch. ,  8  esc. 

Riquet  l'AIemant,  esc,  k  esc. 

M.  Gieffroy  de  Sully,  ch.,  2  esc. 

M.  Aubert  d'Aucoù,  eh.,  1  ch.,  2  esc 

Jean  des  Arbres,  esc,  1  esc. 

M  Gieffroy  de  Germollcs,  ch..  à  ch.,  16  esc. 

Thiiement  Berquelin ,  esc,  5  esc. 

M.  Ernoul  de  Bonnay,  ch.,  et  00  esc. 

Guillaume  Prévost ,  esc  ,  [\  esc 

Huguet  du  Bois  le  Roy,  esc. ,  1  esc. 

Berthier  de  Nantcilles,  esc 

Guillaume  le  Bouteiller,  esc. ,  k  esc 

Jean  Hardi,  esc,  l\  esc 

Robert  Denisot,  esc. 

Guillaume  le  Vicomte,  esc,  2  esc 

Guillaume  de  Montcontour,  esc,  1  esc. 

M.  Estienne  de  Chasteauchalon,  1  ch.  et  1  esc. 

55.  Autres  prests  lais  à  certaines  gens-d  armes  ordennées  à  monseigneur  le  duc 
de  Berry  pour  la  garde  de  ses  dits  pays,  par  lettres  du  Roy  du  1  à  de  juillet 
,37i. 

M.  \uberl  de  Montvert,  ch.,  l\  ch.,  20  esc,  receus  à  Clermont. 
M.  Hugues  de  Montroignon,  ch.,  h  ch.,  20  esc 
Jean  de  Noal,  esc.  de  Bretaigne,  2  ch. ,  22  esc. 
Yon  de  Kariahcn,  esc.  de  Bretagne,  et  2/1  esc. 
M.  Andrieu  de  Bornomille .  ch. ,  5  ch.  et  ôâ  esc 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         255 

Antoine,  sire  de  Bellenaue,  esc,  5  ch.  cl  19  esc. 

Autres  prests  faits  à  m.  Robert  de  Sancerre,  ch.,  retenu  par  lettres  du 
Roy  du  27  d'aoust  1  37 1 ,  au  nombre  de  90  hommes  d'armes,  pour  la  garde 
et  defifense  du  pays  de  Lymosin. 

Ledit  m.  Robert  de  Sancerre,  bach. ,  g  ch.  et  80  esc. 

M.  Pierre  de  Mornay,  ch. ,  retenu  en  lieu  dudit  m.  Robert  de  Sancerre, 
au  nombre  de  80  hommes  d'armes,  pour  la  garde  du  pays  de  Lymosin,  par 
lettres  du  Roy  du  1/4  d'octobre  1371,  i3  ch.,  66  1  se. 

50.  Autres  prests  fais  à  plusieurs  gens  d'armes,  retenus  par  le  Roy  et  par 
monseigneur  Olivier  de  Cliçon,  lieutenant  du  Roy  es  Basses  Marches,  pour 
essaier  à  réconforter  le  fort  de  Montcontour,  devant  lecpiel  les  ennemis 
estoient  à  siège. 

M.  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  retenu  par  le  Roy,  du 
26  d'aoust  1  37  1 ,  au  nombre  de  3oo  hommes  d'armes,  pour  aider  à  essaier 
reconforter  ledit  fort  de  Montcontour,  pour  luy  bann.,  2  1  bach.  et  58  esc. 

M.  Jean,  comte  de  Sancerre,  bann.,  3  ch. ,  2  1  esc. 

M.  Guy,  seigneur  de  Chauvigny,  bann.,  3  bach.,  16  esc. 

M.  Guillaume  de  Meleun,  ch. ,  5  ch.,  1/1  esc. 

M.  Philippe,  seigneur  de  Linieres,  ch.,  i  ch.  et  8  esc. 

M.  Gieffroy  du  Boschet,  eh.,   1   eh.  et  i5  esc. 

M.  Guillaume  de  llarcourt,  bann.,  2  ch. ,  22  esc. 

M.  Hue  d'Amboise,  seigneur  de  Chaumont,  ch.,  9  esc. 

M.  Regnaut  Besille,  ch.,  [\  ch.,  1G  esc. 

M.  Aubert  de  Saint  Sebastien,  ch. ,  1  ch. ,  i3  esc. 

M.  Jourdain  Denver,  ch.,  A  ch.,  6  esc. 

M.  Jean  de  la  Personne,  vicomte  d'Acy,  ch. ,  2  ch.  et  10  esc. 

M.  Jean  d'Avernay,  esc,  et  1  1  esc. 

Asselin  Double,  esc,  1  A  esc 

Gillet  d'Acbeinvillier,  esc  ,  1  1  esc. 

Autres  prests  fais  à  monseigneur  Mouton ,  sire  de  Blainville,  mareschal 
de  France,  retenu  par  lettres  du  Roy,  du  mois  d'aoust  1371,  au  nombre 
de  100  hommes  d'armes. 


256     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Ledit  monseigneur  le  mareschal,  bann.,  5  ch. ,  17  esc,  reccus  à  Tours 
le  5  de  septembre. 

M.  Charles,  sire  deBouville,  ch. .  d  esc. 

M.  Hervé  le  Coich,  6  ch.,  3  esc. 

M.  Jean  l'Estendart,  ch. ,  i  th.  et  2  esc. 

M.  Jean  Fauconnier,  ch.,  2  ch.,  k  esc. 

M.  Guillaume  Crespin,  sire  de  Mauny,  ch.,  2  ch.,  7  esc. 

M.  Robert,  sire  de  Boissay,  ch. ,  1  ch.,  5  esc. 

M.  Guillaume,  sire  de  Bellangues,  ch. ,  7  esc. 

M.  Jean  Maquerel ,  ch.,  1  ch.,  3  esc. 

M.  Colart  d'Estouteville ,  sire  d'Auzebosc,  ch.,  et  7  esc. 

M.  Jean  de  la  Heuze,  ch. ,  1  ch.  et  1  esc. 

M.  Robert,  sire  d'Esneval ,  bann.,  1  ch.,  2  esc. 

Perrinel  Paviot,  esc,  et  3  esc 

Autres  presls  faits  à  plusieurs  gens  d'armes,  lesquels  monseigneur  de 
Cliçon  a  retenus  pour  mener  en  sa  compagnie  devant  ledit  fort  de  Mont- 
contour  pour  essaier  à  le  reconforter,  par  lettres  du  26  aoust  1371. 

M.  Jean  de  Malestrait,  ch. ,  g  ch.,  5o  esc. 

M.  Pierre  de  la  Grésille,  ch.,  1  A  ch. ,  63  esc. 

M.  Jean  Serpillon,  ch.,  2  ch. ,  21  esc. 

M.  Alart  de  Doustevene,  ch. ,  gouverneur  du  comté  de  Blois.  7  ch., 
U~j  esc 

M.  Gieflroy  de  Caruuel,  ch.,  /|0  esc. 

Giefl'roy  Berthclin,  esc,  2 5  esc. 

Guillaume  Coespelle,  esc,  1  !  esc 

Jean  de  karalouet,  esc,  /|5  esc 

Jacob  Alain,  esc,  i5  esc. 

Autres  prests  fais  à  monseigneur  Loys  de  Sancerre ,  mareschal  de  F rance , 
el  à  certaines  gens  d'armes,  qu'il  mena  en  sa  compagnie  ou  pays  de  Lynio- 
sin  pour  garder  el  reconforter  iceli  par  lettres  du  Roy  du  1 5  jour  d'octobre 
l'an  1371. 

Ledil  mareschal  bann.,  1  1  ch.,  /17  esc 

M.  Guy,  seigneur  de  Chauvigny,  ch.  bann.,  3  ch.,  17  esc 

M.  Phelippe,  seigneur  de  Liniers,  ch.,  1  ch.  et  1  esc 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.         257 

M.  Loys  de  Broce,  sire  de  Sainte  Severc,  ch. ,  i  ch.  et  3  esc. 

M.  Guichart  de  Culent,  ch.,  7  esc. 

M.  Guillaume  de  Bois,  ch. ,  1  ch.,  9  esc. 

M.  Pierre  de  Mornay,  ch.,  l\  ch.,  35  esc. 

M.  Hugues  de  Cbampdeo,  ch.,  5  esc. 

Henry  de  la  Maintenue,  esc. ,  1  2  esc. 

Jean  de  Cresancy,  esc,  i3  esc. 

Guillaume  de  Buxieres  ,  esc. ,  k  esc. 

Mondon  de  la  Pierre,  esc,  1  ch.,  10  esc. 

Autres  presls  lais  à  m.  Gauchier  de  Passac,  ch. ,  retenu  par  lettres  du 
Roy  du  8  de  janvier  1  37  1  au  nombre  de  5o  hommes  d'armes  pour  la  garde 
et  seureté  du  pays  de  Limosin,  9  ch. ,  4o  esc. 

58  Autres  prests  fais  à  m.  Régnant,  sire  de  Pous.  ch. ,  lequel  est  nagaires 

venu  en  l'obéissance  du  Roy,  et  mis  sadicte  ville  de  Pons,  ses  autres  lieux  et 
forteresses  en  l'obéissance  dudit  seigneur,  retenu  au  nombre  de  3oo  hommes 
d'armes,  dont  il  aura  pour  la  garde  de  sa  ville  i5o  hommes  d'armes. 

Thibaut  du  Pont,  esc.,  retenu  au  nombre  de  5o  hommes  d'armes. 

Geoffroy  de  Partenay,  esc,  au  nombre  de  70  hommes  d'armes,  etc. 

Guillaume  F'eron,  esc,  au  nombre  de  3o  hommes  d'armes,  tous  sous  le 
gouvernement  dudit  sire  de  Pons. 

Establies. 

M.  Pierre  Trousseau,  sire  de  Chasteaux ,  en  Anjou,  capitaine  de  la  ville 
de  Tours,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes,  par  lettres  du  1  2  lé- 
vrier 1370. 

Deniers  payez  par  mandemens. 

Guillaume  de  l'Age,  esc,  connestable  du  fort  de  l'Esterp,  etc. 

Guillot  de  Maisieres,  esc,  capit.  duchasteau  du  Cor  en  Limosin. 

Pierre  de  Montfrebeu,  esc ,  capit.  du  chastel  de  la  Coussiere  en  Perigord. 

Bertrand  de  1  Age ,  esc 

A  messire  Alain  de  Beaumont,  ch.1. 

A  monseigneur  Girart,  sire  de  Rays,  ch. 

A  Conrart  de  Grimault,  esc.  de  Gennes. 

1    Bibl.  nat. ,  fonds  franc.,  2068/1,  p.  /12/1. 

Sav.  Étiung.  II*  série,  t.  VI.  2'  partie.  33 


258     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

•  9  EXTRAIT  DL    COMPTE  DE  JEAN    LE  MERCIER,  TRESORIER  DES  GUERRES  DU   ROY, 

COMMENÇANT    AU    1    JOUR    DE   MARS    1  3  y  1  ,    ET    FINISSANT  AU    1    DE   JANVIER    lûyj1. 

Despense. 

Monseigneur  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  ch.  bann.. 
i  i  bacb. ,  î  5  esc. 

Monseigneur  Loys,  duc  de  Bourbonnois,  comte  de  Ciermont.  per  et 
chamberier  de  France,  bann.,  7  bacb.,  36  esc.  de  sa  compagnie. 

Pour  les  gages  de  m.  Loys  de  Sully,  bann.,  3  cl).,  1  1  esc 

Pour  m.  Charles  de  Hangest ,  ch. ,  5  ch.  et  1  7  esc. 

Pour  ni.  Guillaume  de  Merlo,  ch.,  7  esc. 

Pour  m.  Guillaume  de  Vichi,  ch.,  1  esc. 

Pour  m.  Ancel  de  Villers.  ch.,   1  esc. 

Pour  Jean  Bussel,  esc,  a3  esc. 

Pour  Hugues  de  Saint  An,  esc. ,  à  esc. 

Pour  Robert  de  Songneville,  esc,  6  esc. 

Pour  Pierre  deMontescul,  esc,  2  esc 

Pour  Pierre  de  la  Baume,  esc,  6  esc. 

Monseigneur  Jean  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche,  ch.  bann.,  2  bacb.. 
1 2  esc. 

Item  pour  les  gens  d'armes  (pie  il  a  tenus  pour  la  garde  de  sadicte  comte 
lie  la  Marche. 

Premièrement,  pour  m.  Sauvage  de  la  Celle,  ch. ,  1  ch.  et  38  esc. 

Pour  Jean  de  Dongon,  esc,  et  3g  esc. 

M.  Guillaume  des  Bordes,  ch.  et  chambellan  du  Roy,  19  ch.  et  80  esc. 

M.  ,ban  de  \ienne,  sire  de  Rollans,  ch.  et  chambellan  du  Roy,  1  bann., 
1  8  bacb.  et  80  esc ,  venu  de  Rollans  en  la  comté  de  Bourgogne. 

Pour  m.  Régnant  de  Trie,  dit  Patrouillart,  ch. ,  â  esc. 

M.  Antoine  ,  sire  de  Beaujeu ,  ch.  bann. ,  h  bach.  et  k  esc. ,  venus  de  Vilie- 
franche  en  Beaujollois. 

Pour  m.  Thomas  de  Haimeville,  ch.,  k  esc. 

Conrrart  de  Grimaut,  esc.  de  Jennes. 

M.  Colart  de  Frontoville,  seigneur  de  Torchi ,  ch.  bach.,  S  ch..  20  esc. 

1  De  Camps ,  vol,  8  '1 .  fol.  1  80  r°. 


00 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         2  M) 

Pour  m.  Simon  de  Bieuquedan,  ch. ,  et  19  esc. 
Pour  m.  Guillaume,  sire  de  Bellangues,  ch.,  1  esc. 
M.  Magnant  de  Hagnenonville ,  ch. ,  A  esc. 
Pour  Jean  Girart ,  esc. ,  et  1  2  esc. 

M.  Mouton,  sire  de  Blainville,  mareschal  de  France,  bann.,  2  autres 
bann.,  19  ch.  bach.  et  38  esc. 

Prests  à  compter  fais  à  plusieurs  gens  d'armes,  qui  ont  servi  le  Roy  en 
ces  présentés  guerres  es  parties  de  Berry  et  de  Lymosin,  et  en  la  duché  de 
Guienne,  en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  ma- 
reschal  de  Sancerre,  depuis  le  1  jour  de  mars  1 3 7  1 . 

M.  Jean  de  Cuise,  ch.,  5  ch.,  A  esc. 

M.  Robert  de  Chaseron,  ch.,  2  ch.,  5  esc. 

M.  Regnaut  Besille,  ch.,  3  ch. ,  16  esc. 

M.  Gaucher  de  Passac,  ch. ,  9  ch. ,  l\o  esc. 

M.  Guillaume  de  Neilhac,  ch. ,  2  ch. ,  k  esc 

\\  aileron  de  Berbenchon,  esc,  7  esc. 

Pierre  Sirot,  esc,  10  esc. 

Jean  du  Mesnil,  esc,  3  ch.,  8  esc. 

M.  Helie  Trancheserf,  ch.,  1  ch. ,  12  esc 

Robert  de  Villemur,  esc,  2  ch.  ,  7  esc. 

Le  Bastart  de  Calait,  esc,  1  ch. ,  8  esc. 

Philibert  de  Sachins,  esc,  1  ch. ,  S  esc. 

Georges  Borin  de  Jeunes,  connestable,  et  1  <)  autres  arbalestriers  Jenneuois 
à  cheval. 

Autres  pr.sts  à  compter  fais  à  plusieurs  gens  d'armes,  qui  ont  servi  le 
Roy  es  parties  de  Berry,  les  mois  de  février  et  mars  1371. 
M.  Chastart  du  Peschin ,  ch. ,  3  ch. ,  1 1  esc. 
M.  Gieffroy  de  Sully,  ch.,  h  esc. 
M.  Aubert  d'Auceps,  ch.  seul. 
M.  Helie  de  Chasteauchalon,  ch. ,  1  ch. 
Jean  de  Sury,  esc. ,   1  ch. ,   1  6  esc. 
Guillaume  le  Vicomte,  esc,  3  esc 
Thalement  Berquelin,  esc.  seul. 
Berthier  de  Nacelles,  esc  seul. 


200     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

qj  autres  prests  à  m.  Brimor  de  Laval,  eh.,  retenu  par  le  Roy  au  nombre 

de  10  hommes  d'armes,  pour  la  garde  du  pays  de  la  terre  de  Rays. 

Wtres  prests  à  compter  fais  à  ni.  Hue  de  Chastillon,  sire  de  Dampierre 
et  de  Rollaincourt,  maistre  des  arbnlestriers  et  capitaine  gênerai  pour  le  Roy 
par  tout  le  pays  de  Picardie,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  4oo  hommes 
d'armes,  par  ses  lettres  données  à  \  incennes,  le  1  2  jour  de  mars  l'an  1871. 

Ledit  m.  le  maistre,  bann. ,  6ch.,  29  esc,  receus  àTherouenne,  le  1  de 
may  1  3y2. 

M.  Mahieu  de  Roye,  cb.  bann.,  k  autres  ch.  bach.  et  10  esc,  receus 
à  Terouenne,  le  1  de  may   i3y2,  comme  aussy  les  suivans. 

M.  Robert,  seigneur  des  Quesnes,  cb.  bann..  2  bach.  et  8  esi 

M.  Colart  du  Caste!,  cb. ,  2  ch.,  3  esc. 

M.  Guerart,  sire  de  Tertry,  cb.,  1  ch. ,  6  esc 

M.  Jaques  de  Harcourt,  cb. ,  5  cb. ,  6  esc. 

M.  Pierre  de  Bequignies,  cb.,  6  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Novyon,  cb.,  1  ch.,  U  esc. 

\1.  Robert  de  Loques,  vicomte  de  Meaux,  ch.  bann.,  h  eh.  et  9  esc 

\1.  Andrieu,  sire  de  Rambures,  ch. ,  2  ch. ,  G  esc. 

M.  Robert  de  Bouberch,  cb. ,  9  esc. 

M.  Jean  de  Gourle.  cb..  3  ch. ,  5  esc. 

\1.  Lyonnel  d'Araines.  ch.,  lx  ch.,  5  esc. 

M,  Jean  de  Bouberch,  eh.,  1  ch.,  7  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Hangest,  ch.,  3  ch. ,  h  esc. 

M.  Lyonnel  de  Sorel ,  cb.,  2  ch. ,  6  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Sampi,  ch. ,  1  ch.,  17  esc. 

M.  Mouton,  sire  de  Moutonviller,  ch.,  5  ch.  et  l\  esc. 

M.  Tristan  de  Moreuil,  ch.,  2  ch. ,  5  esc. 

M.  David  de  Pois,  sire  de  Brimeu,  ch. ,  3  ch.  et  h  esc. 

M.  Guy  de  Honcourt,  ch.,  2  cb.,  12  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Iioudicourt,  ch. ,  2  ch.,  9  esc. 

M.  Soihier  de  la  Viesville,  ch.,  2  ch.,  7  esc. 

M.  Lancelot  de  Loncviller,  ch. ,  9  esc. 

M.  Jean  de  Loncviller,  frère  de  Lancelot,  ch.  bann.,  1  ch.,   10  esc. 

M.  Giles,  sire  de  Berlette,  eh.,  A  ch. ,  6  esc. 

M.  Gauvain  de  Bailleul,  ch. ,  et  1  1   esc. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         201 

M.  Gileberl  de  Sainte  Audegonde,  ch. ,  8  esc. 

M.  Robert,  sire  de  Warin,  cb. ,  î  cb. ,  8  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Watenes,  ch. ,  6  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Lisqnes,  cb. ,  i  esc. 

M.  Guerat  d'Iquelbeq,  ch.,  i  cb.,  k  esc. 

M.  Boort  de  Saint  Venant,  ch. .  i  ch.,  8  esc. 

M.  Henry  de  Beruch,  cb.  d'Alemagne ,  k  ch. ,  35  esc. 

Banduin,  dit  Voir  de  Voir,  esc,  8  esc. 

Martel  de  Valhuon,  esc,  h  esc. 

M.  Riquart  Pourcel,  cb.,  6  esc. 

M.  liasse,  sire  de  la  Vaqnerie,  ch.,   î   ch.,  7  esc 

M.  Jean,  seigneur  de  Crocoeson,  ch..  8  esc, 

M.  Gauvinet  <h  BaiHeul,  ch.,  l\  esc. 

M.  Jean  de  Roye,  cb.,  k  esc 

Havart  de  Gambernart.  esc,  î  cb.,   10  esc. 

Hervart  de  Belleperche,  esc,  17  esc 

M.  Jean  de  Fontaines,  ch.,    i  ch.,  l\  esc 

M.  Jean,  seigneur  de  Proissy,  cb.,  7  esc. 

M.  Jean,  dit  l'Alement  de  Saint  Venant,  ch. ,  i   cb.  cl  G  esc 

M.  Enguerran,  dit  le  Beguc  de  Crequy.  ch. .  el  7  esc 

M.  Jean  de  Chastillon,  ch. ,  et  8  esc 

Gauchier  de  Chastillon,  esc,  h  esc 

M.  Pierre  de  Craon,  ch. ,  1  ch. ,  l\  esc. 

M.  Robert  de  Linieres,  ch. ,  8  esc 

M.  Mabieu  de  Fransures,  ch.,  2  ch.  et  3  esc 

Jean  de  Cbepoy,  esc,  16  esc. 

M.  Guillaume  d'Arras,  ch. ,  et  5  esc 

Estienne  des  Autieux,  esc,  5  esc. 

Georges  de  la  Paume,  esc,  5  esc. 

Establies  pour  le  pays  de  Picardie  !. 

62.         Jean  de  Loquingueham ,  esc,  capitaine  du   fort  de  l'abbaye  de  Beau- 
lieu,  3  esc  et  10  arbal.,  receus  a  Terouenne,  le  1  de  may  1J72. 

1   M.  D.  Haigneré  a  publié  cesétablies  d'après         de  la  Morinie)  ;  mais  la  copie  dont  il  s'est  servi 
un  manuscrit  île  D.  Grenier  [i/|3*  livraison  du  fournît  un  teste  moins  complet  et  moins  correct 

Bulletin  historique  de  la  Société  des  Antiquaires  que  celui  qui  est  imprimé  ici. 


262     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Jean  Bontemps,  esc,  capitaine  de  l'abbaye  de  Lisques,  i  esc.,  10  arbal. 

Guillaume  de  Wailly,  esc,  capit.  du  fort  d'Esperleque,  a  esc.,  3  arbal. 

Guillaume  de  la  Cressonnière,  esc,  capitaine  de  Tourneham,  l\  esc, 
8  arbal. 

Ostolin  de  Fertin,  esc,  capitaine  du  fort  d'Alembon,  3  arbal. 

Jean  d'Oxelairc,  arbalestiier,  capitaine,  de  Beaupré,  et  î  autre  arbal. 

Ancel  de  Urolande,  esc. ,  capitaine  du  fort  dudit  lieu,  y  arbal. 

Jean  Fleurs,  esc,  capitaine  de  Reninguelian  ,  i  esc,  3  arbal. 

Maliieu  de  Sanbruich,  esc.  capitaine  du  ebastel  de  la  Montoire ,  3  esc, 
5  arbal. 

Jean  de  Boudingueban ,  esc,  capitaine  de  la  Montoire,  en  lieu  de  Ma 
bieu  de  Sanbruich. 

Pierre  Cloqucmain,  esc,  capitaine  du  fort  de  Bringuehan,  3  arbal. 

Simon  Catot,  esc,  capitaine  du  ebastel  de  Fiennes,   î  esc.  5  arbal. 

Baudoin  d'Avuin,  esc,  capitaine  du  fort  de  Fouquerolles.  3  esc 

Jean  d'Audenfort,  esc,  capitaine  d'Audeneham,  et  k  arbal. 

Jean  du  Moulin,  esc,  capitaine  de  Belle,  i  esc. 

Jean  du  Cloy,  esc,  capitaine  de  Bruncnberg,  2  esc 

Ernoul  du  Saussay,  esc,  capitaine  du  fort  de  Hardentun,  3  arbal. 

Robert  de  Hardentun  au  lieu  dudit  Ernoul. 

Lambert  le  Ravenne,  capitaine  du  fort  delà  Planque,   i  i  esc. 

Florent  de  Lisques,  esc,  capitaine  du  ebastel  de  Lisques,  et  5  arbal. 

Autres  presls  fais  à  certains  gens  d'armes ,  retenus  par  le  Roy  par  ses  lettres 
du  i2  de  septembre  i3y2,  pour  estre  aux  gages  dudit  seigneur  en  ces 
présentes  guerres  es  parties  de  Picardie,  sous  le  gouvernement  de  mon- 
seigneur le  maistre  des  arbalestriers,  outre  et  par  dessus  le  nombre  de 
4oo  hommes  à  li  ordennez  par  ledit  seigneur. 

M.  Pierre  de  Craon,  cb.,  5  ch.  et  7  esc,  receus  à  Abbeville,  le  20  de 
septembre. 

M.  Charles  de  Poitiers,  bann.,  3  cb. ,  i5  esc. 

M.  Guillaume,  chastellain  de  Beauvez,  cb.  bann.,  3  cb.  et  9  esc. 

M.  Robert  de  Linieres ,  ch.,  1  cb.,  6  esc. 

M.  Hue  deVillers,  sire  de  Boubereb,  cb.,  k  cb.  et  12  esc. 

Jean  de  Chepoy,  esc,  3  cb.  et  18  esc. 

Robert  Augot,  esc,  2  esc 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         263 

03.  Aulres  prests  à  compter  fais  à  monseigneur  Buriau  de  la  Rivière,  ch. 
bann.,  et  premier  chambellan  du  Roy,  retenu  au  nombre  de  200  bommes 
d'armes,  par  lettres  du  29  d'aoust   1  3y2  ',  3  bach.  et  6  esc. 

Pour  m.  Gieffroy  do  Saint  Simon,  ch.,  3  ch.,  1G  esc. 

M.  Miles  de  Noiers,  comte  de  Joigny,  bann.,  5  cb.  et  1  2  esc,  receus  à 
Orléans,  le  1  d'aoust  ^72  avec  les  suivans. 

Pour  m.  Gieffroy  de  Pigny,  ch.  seul. 

Pour  m.  Guillaume  de  Beauvoir,  ch. ,   1  ch. .  3  esc. 

M.  Charles,  sire  de  Bouville,  ch.,  2  ch.,  7  esc. 

M.  Guy  le  Baveux,  ch.,  3  ch.,  7  esr. 

M.  Adam  le  Brun,  ch.,  1  ch. ,  2  esc. 

M.  Jean  l'asle,  ch. ,   1  ch.,  12  esc. 

M.  Jean  de  Saint  Vrain,  sire  d'Aunois,  ch. ,  !\  esc. 

M.  Régnant  de  Trie,  ch. ,   1  ch.,  k  esc. 

M.  Estienne  de  Flavigny,  ch.,  1  ch.,   1  esc. 

M.  Raoul  de  Montigny,  ch.,  2  esc. 

M.  Gaucher  d'Iroer,  ch.,  2  cb. ,  9  esc. 

M.  Gieffroy  de  Saint  Simon,  ch. ,  1  ch.,  2  esc. 

Buriau  de  la  Rivière  ,  esc. ,  4  esc. 

Jean  de  Karalouet,  esc,  i3  esc. 

Olivier  de  la  Ramée,  esc. ,   1  3  esc. 

M.  Berart,  sire  de  la  Bove,  ch.,  9  esc. 

Jean  du  l'ont,  esc,  i3  esc. 

M.  Jean  l'Estendart,  ch. ,  2  esc,  receus  à  Angers  avec  les  suivans. 

M.  Hue  d'Amboise,  sire  de  Ghaumont,  et  7  esc. 

M.  Jean  de  Montmorency,  sire  de  Saint  Leu  ,  ch. ,  et  2  esc. 

M.  Jean  de  Creux,  ch. ,  2  ch..  k  esc 

M.  Simon  de  Breuquedam,  cb.,   1  ch.,  k  esc. 

Loys  de  Croisy,  esc. ,  6  esc. 

Alain  du  Vergier,  esc. ,  2  esc 

Jean  Cadin,  esc,  6  esc. 

Pierre  de  Ailiers,  esc,  8  esc. 

Establies. 
64.         M.  Pierre  Trousseau,  ch.,  capitaine  de  la  ville  de  Tours,  retenu  par  le 

Au  Bois  du  Viacennes  (Bibl.  nat. ,  fonds  franc.,  20684  ,  p.   I29). 


264     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Roy  au  nombre  de  6  hommes  d'armes,  pour  la  garde  et  seureté  de  ladite 
ville,  par  lettres  du  1  2  février  1870. 

Deniers  baillez  par  mandemens. 

A  \vain  de  Galles,  esc.,  pour  le  payement  de  6  semaines  de  gages  de 
luy,  de  200  hommes  d'armes,  compris  en  l\o  ch.  bach.  et  100  arbal.  etc., 
à  deservir  en  certain  passage  que  le  Roy  H  a  ordenné  à  faire  par  la  mer  en 
certaines  barges. 

A  M.  Régnier  Grimant,  ch.  e!  chambellan  du  Roy,  sur  les  gages  de  lui. 

Jean  de  Grimault  et  Ayton  de  Grimault,  patrons  de  2  galées 

Cosme  de  Grimault,  patron  d'une  galée. 

(îirart  Vaque,  patron  d'une  galée. 

Jean  Forchier,  Gastaigne  Dore,   Angclin  Juge,   Andelot  de    Grimault 
patrons  de  galées,  comme  sur  les  gages  des  arbalestriers,  etc.,  fournissant 
lesdictes  galées. 

Autres  deniers  baillez  par  mandemens. 

A  Guillaume  Bourgois,  consul  de  la  ville  de  Lymoges,  au  nom  des  bour- 
geois de  ladicté  ville. 

\  monseigneur  Aymery,  vicomte  et  seigneur  de  Narbonne,  admirai  de 
France. 

\  Remon  Constant,  trésorier  gênerai  de  monseigneur  le  duc  de  Berry  et 
d'  \uvergne. 

A  Amiot  Arnault ,  receveur  gênerai  des  finances  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgogne. 

A  monseigneur  Jean ,  vicomte  de  Rohan  ,  chevalier. 

\  ^  mbert  le  Damoisel,  armurier  et  varlet  de  chambre  du  Roy. 


Frais  et  conduit  de  monnoyes. 

Jean  de  la  Houssoic,  sergent  à  cheval  de  Paris. 

A  Henry  le  Jay,  noltonier  à  Orléans. 

A  Guillaume  de  Valentienes ,  demeurant  à  Paris. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         265 


QUINTUS  COMPOTL'S   ET   ULTIMCS 


<">•>  Compte  Jean  le  Mercier,  despuis  le   icr  janvier  \3j2 

jusque  au  jcr janvier  \'d-j'S. 

Recepte. 

De  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  à  Paris  des  aides  ordenés  pour 
la  guerre. 

De  Jaques  la  Rarbe,  receveur  des  aides  ordenez  pour  la  guerre  à  Rheinis. 

De  Jean  Rrocart,  receveur  desdis  aides  ou  pays  de  Rourbonois. 

De  Michel  de  Caours,  grenetier  au  grenier  à  sel  de  Paris. 

De  Rarthelemy  Loiauté,  receveur  des  aydes  à  Nevers. 

De  Jean  de  Savenieres,  receveur  des  aydes  à  Meaux. 

De  Nicolas  Rouart,  receveur  desdis  aides  à  Lengres. 

De  Drouin  Bernier,  receveur  desdis  aides  à  Vezelay. 

De  Regnault  de  la  Chapelle,  receveur  de  Vermandois. 

De  Lucas  Benoist,  receveur  du  baillage  de  Meaux. 

!)>•  Eaurens  du  Molinet,  receveur  de  Paris. 

De  Jehan  le  Mareschal,  receveur  desdis  aides  en  Normandie. 

De  Pierre  Thalemars,  receveur  à  Amiens. 

De  Pierre  Hocié ,  receveur  à  Orliens. 

De  Lucas  le  Fevre,  receveur  à  Lodun. 

De  Pierre  le  Sève,  receveur  de  la  haillie  d'Amiens  et  conté  de  Pontieu. 

De  Lienart  de  Landres,  receveur  ou  diocèse  de  Soissons. 

De  Jean  d'Arras,  receveur  ou  diocèse  de  Troyes. 

De  Ymbert  Saunier,  receveur  des  louages  ou  pays  de  Bourbonnois. 

De  Nicolas  Tricart,  receveur  à  Gisors. 

De  Pierre  de  Soissons,  receveur  à  Sens. 

De  Arnault  le  Tappissier,  receveur  à  Chalon. 

De  Jean  de  Luc ,  receveur  à  Beauvez. 

De  Estienne  de  Cormeilles,  receveur  à  Clermont. 

De  Jean  d'Espernon,  receveur  à  Laon. 

De  maitre  Rollant  Fournier,  notaire  du  Roy  nostre  sire,  et  commis  df 

1   Bibl.  nat. ,  fonds  franc.,  2o68i,  p.  43  2. 

Sav.  étr.wg.  IIe  série,  t.  VI,  2e  partie.  .;  , 


266    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

par  luy  à  recevoir  certains  deniers  pour  paiement  de  monseigneur  d'Anjou 
et  des  gens  d'armes  de  sa  compagnie. 

Dé  Raoul  Campion,  receveur  gênerai  de  la  chevance  ordenée  pour  le 
fait  de  Saint  Sauveur  le  Viconte. 

De  Thomasin  Bardin,  receveur  desdis  aides  à  Chartres. 

De  Jean  le  Mire,  receveur  à  Auxerre. 

De  maitre  Pierre  de  Verignies,  receveur  delà  Rochelle. 

De  JeanSpifame,  marchant,  demeurant  à  Avignon. 

De  Estienne  Bracque  ,  trésorier  des  guerres,  pour  deniers  par  luy  payez  à 
cause  de  l'office  dudit  Jean  le  Mercier,  son  compagnon,  à  Jean  de  France, 
capitaine  de  certain  nombre  de  arbalestriers. 

Despense  1. 
06.         M.  Guillaume  des  Bordes,  ch.  et  chambellan  du  Roy,  9  cb.,  90  esc. 

M.  Hue  du  Boulay,  ch. ,  6  ch.,  1  4  esc. 

M.  Philippe,  fiis  de  Roy  de  France,  duc  de  Bourgogne. 

Pour  m.  Thomas,  sire  deVoudenay,  ch. ,  16  ch.  et  45  esc. 

Pour  m.  Aymé  de  Vaux,  ch.,   16  ch.,  45  esc. 

Pour  m.  Guy  de  la  Trimoilie,  ch.,   16  cb.  et  45  esc. 

M.  Jean,  duc  de  Lorraine,  bann.,  10  bacb.,  29  esc. 

Pour  Girart  de  Guiberviller,  esc,  7  esc. 

Pour  Simon  de  la  Noveville,  esc. 

M.  Pierre,  comte  de  Genève,  cb.  bann.,  8  bacb.  et  4i  esc,  venu  d'An 
nessier  (Annecy)  en  la  comté  de  Genève. 

M.  Jean  de  Vienne,  sire  de  Roullans,  bann.,  7  ch.,  7  esc. 

Pour  m.  Jean,  seigneur  de  Couvant,  ch.,   1  1  ch.  et  34  esc 

M.  Mouton ,  sire  de  Blainville ,  cb. ,  mareschal  de  France ,  bann. ,  4  autres 
bann. ,  9  bach.  et  1  06  esc 

M.  Charles,  sire  de  Boville,  cb. ,  6  ch.,  33  esc 

M.  Hugues  de  Vienne,  cb.  bann.,  2  bach.,  12  esc. 

M.  Jean,  comte  de  Sarebruce,  bouteiller  de  France. 

Pour  m.  Eudes  de  Grancy,  sire  de  Loirois,  cb. ,  2  ch.  et  16  esc. 

Pour  m.  Trouillart,  sire  de  Lésines,  ch. ,   1  ch.  et  i4  esc. 

Pour  Simon  de  Cbantebeufve,  esc. ,  5  esc. 

1  Bibl.  mit.,  De  Camps,  vol.  84,  toi.  1G/1  r". 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         267 

M.  Pierre  de  \illers.  ch.  et  souverain  maislre  d'-hostel  du  Roy,  9  ch. 
bach.  et  3o  e.sc. 

M.  Gaucher  de  Passac,  ch.,  senesclial  deLymosin,  7  bacli.,  3a  esc. 

M.  Waleran  de  Lucembourg,   comte  de   Ligny,   ch.    bann.,  7    bacb., 
22  esc. 

Jaques   de ■  Warchin,   fils   au    senesclial    de    Hainaut,    esc,    1 1\    ch.  e( 
8  à  esc. 

M.  Philippe  de Luzarches,  ch.  bacb.,  5  bach. ,  12  esc. 

M.  Humbert,  sire  de  Toirc  et  de  ViUars,  ch.  bann.,  8  ch.,  h  1  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Fransures,  ch.  bann.,  0  ch.,  20  esc. 

M.Jean    d'Arencieres ,    ch.,     2    ch. ,    22    esc,    venu   de    Bar-le-Duc  à 
Paris. 

M.  Antoine,  sire  de  Beaujcu,  ch.  bann.,  16  bach.  et  83  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Roye,  ch. ,  7  ch. ,  4  2  esc. 

M.  Loys  de  Namur,  comte  de  Roucy,  ch.  bann.,  17  bach.  et  ^5  esc. 

Pour  les  gages  de  m.  Guillaume  de  Namur,  son  neveu,  ch.  bann.,  2  ch. 
et  2  7  esc. 

Pour  m.  Jaques  de  Harcourt,  ch.,  à  ch.  et  5  esc. 

Pour  Hue  de  Linieres,  esc,  7  esc 

Pour  m.  Collait  d'Estouteville ,  sire  d'Ozeboc,  ch.,  3  ch.  et  q  esc. 

Pour  Oudin  l'Aignel ,  esc. 

Pour  m.  Clarin  de  Chievré,  ch.,  2  ch.,  6  esc. 
07.        Pour  m.  Warnierde  Daules,  ch.,  1  ch.,  g  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Beaumont,  comte  de  Fauquembergue,  bann.,  k  ch.. 
1  7  esc. ,  \enu  de  Saint  Orner  à  Beauquesne. 

Pour  m.  Jean  de  Watennes  ,  ch. ,   1  2  esc. 

Pour  m.  Robert  de  Bethune,  vicomte  de  Meaux,  ch.  bann.,  6   bach., 
35  esc. 

Pour  Jaques  de  Flagneules,  esc,  1  ch.,  à  esc,  venu  de  Liège. 

Pour  le  sire  de  Montigny,  ch. ,  k  esc. ,  venu  de  la  comté  de  Hainaut. 

Pour  m.  Gieffroy  de  Lesquielle,  ch.,   1  ch.,  2  esc,  venu  de  Chastellier 
en  Ardenne. 

Pour  Henry  de  Housiers,   esc,   3  esc,  venu  de  Housiers  en   Retelois 
(Vouziers). 

Pour  m.  Flament  de  Manniers  (ou  Maumers),  ch.,    12    esc,  venu   de 
Saint  Orner. 

34. 


268    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Jean  de  Rie,  sire  de  Balançon  ,  ch. ,  capitaine  et  gouverneur  de.  la  ville 
de  la  Rochelle  et  du  pays  d'environ. 

Pour  m.  Fouques  de  Verseaux,  ch. ,  à  ch. ,  32  esc. 

Pour  m.  Robert  Chapperon  et  3/j  esc. 

Pour  Yon  de  Karinguehan ,  esc,  26  esc. 

Pour  Robinet  Malo\  en  lieu  de  Robert  Chaperon,  et  36  escuiers;  de  ce 
il  a  eu  par  lettres  de  messire  Berart  du  Bosrogier. 

De  m.  Estor  de  Miraumont. 

De  m.  Guillaume  de  Symencourt. 

De  Jean  des  Mares. 

De  Regnaut  de  Germolles. 

De  Guillaume  Arbonnet. 

De  Olivier  du  Perier. 

De  Darien  du  Parc. 

De  Olivier  de  la  Tour. 

De  Robert  Guillon. 

De  Bricet  du  Rémige ,  etc. 

Lancelot  Daniel  pour  gages  de  lui,  2  connestables  et  37  arbalcstriers  à 
cheval. 

Gerart  Vaque,  escuier  du  pais  de  Gennes,  luy,  un  connestable,  28  arba- 
lcstriers à  cheval. 

Georges  de  karret,  escuier  du  pays  de  Gennes,  h  escuiers,  l\  conestable* 
el  96'  arbalcstriers  à  cheval. 

Jean  de  France,  du  pays  de  Gennes,  pour  gages  de  luy  connestable, 
26  arbalestriers  à  cheval. 

Ilonofïle  Spinart,  escuier  du  pais  de  Gennes,  capitaine  de  certains  arba- 
lestriers dudit  pays. 
68.         M.  Jean  de  Bueil,  ch.  et  chambellan  du  Roy,  pour  gages  de  lui,  1  9  ch. . 
80  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Fromentieres ,  ch.,  un  chevalier  et    10   escuiers. 

Pour  Jean  de  Linieres,  esc,  et  5  esc. 

M.  Hue  de  Chastillon2,  maistre  des  arbalestriers  de  France,  ch.  bann.. 
6  bacb. ,  3 A  esc 

Pour  m.  Jean  de  Nouvion ,  ch. ,   1  ch. ,  8  esc. 

1   Bibl.  mit.,  fonds  franc,,  3068/1,  |>.  436.         '■  Bilil.  nul..  De  Camps,  vol.  84  .  fol.  166  r*. 


MI  MOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         269 

Pour  m.  Gauvain  de  Bailleul,  th.,  8  esc. 

Pour  m.  Andrieu  de  Rambures,  eh.,  y  esc. 

Pour  m.  Walleran  de  Camberon ,  ch. ,  3  eh. ,  8  esc. 

Pour  m.  Jean,  sire  de  Prevre,  ch. ,  k  ch. ,  /j  esc. 

Pour  m.  Pierre  de  Bequigtiies,  3  ch. ,  5  esc. 

Pour  m.  Hue,  sire  deDivion,  ch. ,  i  ch. ,  5  esc. 

Pour  m.  Pierre,  sire  de  Crequi,  ch. ,  8  esc. 

Pour  m.  Robert,  sire  Ai  Crcseques,  bann. ,  i  ch. ,  6  esc. 

Pour  ni.  Jean  de  Matringuehan,  ch. ,  î  ch.,  y  esc. 

Pour  m.  Loys,  sire  d'Auxi,  ch. ,  3  ch. ,  3  esc. 

Pour  m.  Mouton,  sire  de  Moutonviller,  2  ch.  et  2  esc. 

Pour  Baudin  Gousse,  esc,  2  esc. 

Pour  m.  Robert  de  Bellebrune,  ch.,  i  ch.  et  8  esc 

Pour  m.  Jean,  sire  du  Bos,  î  ch. ,  8  esc. 

Pour  m.  Gillebert,  sire  de  Sainte  Audegonde,  ch. ,  3  ch.  et  6  esc 

Pour  m.  Estienne,  sire  de  Waudrinehehan ,  et  6  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Prevre,  ch. ,  3  ch. ,  6  esc. 

Pour  m.  Walleran  de  Camberon,  ch. ,  2  ch. ,   i  2  esc. 

Pour  Hue  du  Mesnii,  esc,  8  esc. 

Pour  m.  Jean,  sire  de  Lisques,  ch.,  1   ch. ,  y  esc. 

Pour  m.  Sance  de  Beaumont,  chastellain  de  Saint  Omer. 

M.  Raoul  de  Rayneval,  ch.,  pannetier  de  France,  bann.,  G  ch.  bach. , 
1  3  esc. 

Pour  les  gages  de  ni.  Raoullequin  de  Rayneval,  son  fils.  ch. .  1  ch., 
1  y  esc. 

Pour  m.  Jean,  sire  de  Riencourt,  ch. ,  2  ch. ,  10  esc. 

M.  Guy,  sire  de  Pontalier,  mareschal  de  Bourgogne,  3  ch. .  1  5  esc. 

Pour  Henry  de  Sauvement,  esc,   1  esc 

M.  Mile  de  Noyers,  comte  de  Joigny,  ch.  bann.,  5  bach..  i  1  esc. 

Pour  Merinet  Clabachie  ,  esc,  2  esc. 

M.  Jean  de  Chastillon,  comle  de  Porcien,  ch.  bann.,  1  bach.,   18  esc 

M.  Olivier,  sire  de  Cliçon  et  de  Belleville,  ch.  bann.,  1  bann.,  33  ch.. 
1  65  esc 

Pour  m.  Philippe  de  Trie,  ch. ,  1  ch. ,  3  esc. 

Pour  m.  Jean  d'Illers,  2  ch. ,  53  esc. 


270    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Pour1  m.  Jean  de  Malestrait ,  un  autre  ch.  et  100  esc. 
Pour  m.  Philipes  de  Trie,  un  autre  ch.  et  3  esc. 
Pour  m.  Arnaut  de  la  Roe,  5  autres  ch. ,  i5  esc. 

09  autres  prests  à  plusieurs  arbaieslriers ,  sous  monseigneur  de  Ciiçon. 

Nicolas  Janne,  capitaine,  un  connestable,  3o  arhalestriers  Genneuois  à 
cheval  de  sa  compagnie. 

Andelot  de  Grimauit,  escuier,  un  connestable,  29  arbaiestrh  rs  à  cheval. 
Gerart  Vaque,  escuier,  un  connestable,  il\  arhalestriers  à  cheval. 
Jean  de  Varez,  escuier,  3i  arhalestriers  Geneuois  à  cheval. 
^ngelin  de  la  Porte,  escuier  du  pays  de  Germes,  a3  arhalestriers  à  cheval 

Prests2  à  compter  lais  à  monseigneur  Loys  de  Sancerie,  mareschal  de 
France,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  100  hommes  d'armes. 
Ledit  m.  le  mareschal,  hann.,  19  bach. ,  79  esc. 

M.  Gaucher  de  Passac.  ch. ,  seneschal  de  Limosin,  retenu  au  nombre  de 
Ao  hommes  d'armes  par  lettres  du  Roy  du  5  de  juillet   1  3y3 ,  7  ch. ,  3a  esc. 

\utres  prests  à  compter  fais  à  plusieurs  gens  d'armes  cpii  ont  servi  es 
parties  de  Picardie,  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  maistre  des 
arhalestriers. 

AI.  Jacpies  de  Harcourt,  ch. ,  2  ch. ,  6  esc,  reçeus  à  Therouenne  le  1  de 
janvier  1372,  comme  les  suivans. 

M.  Jean  de  Fontaines,   1  ch. ,  9  esc. 

M.  Jean  de  Loncviller,  bann.,  i  ch. ,  8  esc. 

M.  Enguerran,  sire  de  Fieufl'es,  ch. ,  1  ch. ,  5  esc. 

M.  Rasse,  sire  de  la  Vaquerie,  ch. ,   1  ch. ,  5  esc. 

Martel  de  Valhuon,  esc,  9  esc. 

M.  Oudart  de  Renti,  ch. ,   1  ch. ,  7  esc. 

M.  Lyonnel  d'Araines,  ch. .  1  ch. ,  3  esc. 

M.  David  de  Pois,  ch. ,    1  ch.,  3  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Walenes,  ch. ,  5  esc. 

Bort  le  Voir,  esc,  G  esc. 

1  Bibliothèque  nationale,  l'omis  franr.,  20684  .  p.  438  in  fine.  —  •  liibi.  uni.,  De  Camp?, 
vol.  84,  fol.  iGO  r°. 


MÉMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         27! 

70.         Eslienne  des  Autieux,  esc,  5  esc. 

M.  Gauvainnet  de  Bailleul,  ch. ,  6  esc. 

M.  Robert  de  Linieres,  ch. ,  8  esc. 

M.  Enguerran  de  Crequi,  dit  le  Bègue,  ch. ,  -j  esc. 

M.  Jean  de  Ilondrecoustre,  ch.,  i  ch. ,  5  esc. 

M.  Jean ,  sire  de  Sampi ,  ch. ,  î  5  esc. 

M.  Guillaume  d'Arras,  ch. ,  5  esc. 

M,  Guillaume  de  Neelle,  ch. ,  li  esc. 

George  de  la  Paume,  esc,  5  esc. 

M.  Robert  de  Neelle,  ch.  bann.,   î  ch. ,  à  esc. 

Jean  de  Wysque,  esc,  k  esc. 

M.  Soibier  de  la  Viesville,  ch.,  î  cb.,  k  esc 

Aleaume  de  Gaspennes,  esc,  10  esc. 

M.  Floridas  de  Basaincourt,  cb. ,  i  esc. 

M.  Pierre.  Bournel,  cb.,  h  esc. 

M.  Colart  d'Iscpie,  ch.,  î  ch. ,  G  esc 

M.  Hue  de  Grantcourt,  cb.,  !i  esc. 

Guillaume  d'Aiguës,  esc,  9  esc. 

M.  Guerart  d'Isquebeque ,  ch. ,  3  esc. 

M.  Gallchaut  de  Morchies,  cb.,  1  ch. ,  6"  esc. 

M.  Robert  de  Bouberch,  ch. ,  8  esc. 

M.  Surrien  des  Quesnes,  ch.,  2  cb.,  k  esc 

Baudoin  de  Tranquich,  esc,  8  esc. 

Colart  de  Tauques,  esc,  9  esc. 

M.  Pépin,  seigneur  de  Selles,  cb.  ,  1  ch. ,  1  esc.  receus  à  Montmirail  le 
1  de  septembre. 

M.  Robert  de  Loques,  vicomte  de  Meaux,  bann.,  3  baclï. ,  '1  esc. 

M.  Baudin  de  Novion,  ch.,  6  esc,  receus  à  Montmirail. 

Le  Bègue  du  Ru,  esc,  8  esc. 

M.  Jean,  sire  de  Prevre,  ch. ,  1  cb..   10  esc. 

M.  Raoul  de  Clermont,  ch. ,  3  esc. 

M.  Waleran  de  Camberon,  cb. ,  3  cb.,  8  esc. 

Robert  de  Tranquich,  esc,  6  esc. 

M.  Orengeois  de  Relli,  ch. ,  et  9  esc,  receus  le  26  jour  de  novembre  l'an 
i373. 

M.  Pierre  de  Craon,  ch.,  1  ch.  et  2  esc,  receus  à  Tberouenne. 


272    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Establics  pour  le  pays  de  Picardie. 

Jean  de  Loquinguehan ,  esc.,  capitaine  du  fort  de  l'abbaye  de  Beaulieu 
2  esc,  10  arbalestriers. 

Jean  Bontemps,  esc,  capitaine  de  l'abbaye  de  Lisque,  2  esc,  18  arbal. 

Florent  de  Lisques,  esc ,  capitaine  du  fort  de  l'abbaye  de  Lisques,  5  arbal. 

Jean  d'Ozelaire,  arbal. ,  capitaine  du  fort  de  Beaupré,  1  arbal. 

Vncel  d'Urolande,  esc,  capitaine  du  fort  de  Urolande,  et  7  arbal. 

(îille  de  la  Brie,  esc,  capitaine  du  ebastel  de  Lambert,  3  arbal. 

Guillaume  de  la  Cressonnière,  esc,  capitaine  du  ebastel  de  Tournehan. 
lx  esc,  8  arbal. 

Lambert  le  Ravenne,  esc,  capitaine  du  fort  de  la  Planque,  3  esc,  19  ar- 
bal. 

Guillaume  de  Wailly,  esc. ,  capitaine  du  fort  d'Esperleque ,  2  esc,  3  arbal. 

Jean  d'Audeffort,  esc,  capitaine  du  fort  d'Audencher,  h  arbal. 

Jean  du  Cloi,  capitaine  du  fort  de  Brunembert,  2  esc,  1  archer. 

Jean  de  Bortdingben,  esc,  capitaine  du  fort  de  la  Montoire,  h  esc. 
5  arbal. 

Simon  Catot,  esc,  capitaine  du  fort  de  Fiennes,  1  esc,  5  arbal. 

Jean  du  Moulin  l'aisné,  capitaine  du  fort  de  Belles,  2  esc. 

Ostelin  de  Farcin,  capitaine  du  fort  de  la  Quinte,  6  arbal. 

Enguerran  de  Lumbres.  esc,  capitaine  de  Ruminghen,  1  esc,  3  arbal. 

Arnoul  du  Sauchoy,  capitaine  du  fort  de  Hardentun,  3  arbal. 

Jean  deCrouste,  esc,  capitaine  du  fort  de  Westrocum,   1  esc. 

Baudin  d'Anvin,  esc,  capitaine  du  fort  de  Fouquesolle,  3  esc 

Robert  des  Jardins,  esc.  capitaine  du  fort  de  Saumer  en  Bos,  18  arbal. 

Autres  prests  fais  aus  gens  d'armes  qui  ont  servi  en  la  compagnie  et  sous 
le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc  de  Berry  et  d'Auvergne  es  parties 
de  Guienne,  auquel  le  Roy  avoit  ordonné  à  avoir  et  tenir  le  nombre  de 
3oo  hommes  d'armes,  pour  la  garde  dudit  pays,  par  lettres  du  28  jour 
d'avril  i3y3. 

M.  Hugues  de  Froideville,  ch. ,  mareschal  d'Auvergne,  5  ch. ,  2/1  esc. 

M.  Bruyant  de  Coulombier,  ch. ,  h  ch. ,  1  k  esc. 

M,  Jean  de  la  Personne,  vicomte  d'Aunay.  ch.,  seneschal  de  Poitou, 
o  ch.,  52  esc. 

M.  Olivier  de  Hauterive,  ch. .  G  ch..  17  esc. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         273 

M.  Gadiffer  de  la  Sale,  ch. ,  5  ch.,  22  esc 

M.  Loys  de  Mailly,  ch.,  5  ch.,  16  esc. 

Jean  Adueil,  esc,  î  k  esc. 

M.  Giefroy  de  la  Selle,  ch. ,  9  ch. ,  io  esc. 

M.  Guichart  d'Arse,  ch.,  9  ch.,  ko  esc. 

M.  Pierre  de  Manson,  ch. ,  8  ch.,  16  esc. 

M.  Guy  Fouquaut,  ch. ,  7  cl).,  18  esc. 

M.  Raoulequin  de  Rayneval,  ch.,  9  ch. ,   10  esc. 

Estienne  Maynart,  esc,  8  ch.,  1  k  esc. 

M.  Pierre  de  Negron,  ch. ,  5  ch.,  1  1  esc. 

Le  bastard  de  Calart,  esc,  5  ch.,  17  esc. 

M.  Aymon  Bouquel,  ch.,  8  ch.,  38  esc. 

Patoil  du  Cher,  esc. ,  g  ch.,  4  2  esc 

M.  Aymery  de  Rochechouart,  ch.,  9  ch.,  l\2  esc. 

M.   Main  de  Beaumont,  ch.,  1  ch. ,  36  esc 

Guillaume  de  Rubergues,  esc. ,16  ch.,  58  esc. 

Aubert  Degaret,  esc,  16  ch.,  58  esc 

"3.  autres  prests  fais  ans  gens  d'armes  qui  ont  servi  le  Roy  en  ces  présentes 

guerres,  en  la  compagnie  et  sous  le  gouvernement  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgongne,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  /ioo  hommes  d'armes. 

M.  Charles  de  Chastillon,  ch.  et  sire  d'Angleure,  hann.,  3  bach.,  5  esc. 

Pour  in.  Hue  de  Chastillon,  ch. ,  1  ch. 

Pour  Jean  Megret,  esc,  3  esc. 

Pour  Gueulart  d'Aoust,  esc,  5  esc. 

M.  Wautier  de  Vienne,  seigneur  de  Mirebeau,  bann..  i  ch. ,   i3  esc. 

Pour  m.  Odile  de  Morgeu  et  9  esc 

M.  Jean  de  Vergy,  sire  de  Fouans,  bann. ,  2  ch. ,  1  -  esc. 

M.  Guillaume  le  Bastart  de  Poitiers,  ch..  19  esc. 

Pour  Jacob  Sans  Maittre,  esc,  9  esc 

M.  Geuffroy  du  Bochet,  ch. ,  l\  ch.,  6  esc. 

Pour  m.  Gerarl  de  Bourbon,  1  eh.,  25  esc. 

M.  Jean  de  Montagu,  ch.,  2  ch.,  2  esc 

Pour  Guillaume  de  Bavau,  esc.  2  esc. 

M.  Pierre  de  Thil,  ch.,  2  esc 

M.  Pierre  de  Montagu,  ch.,   1  ch.,  3  esc 
Sav.  Étiung.  IIe  série,  t.  VI,  2"  partie. 


274    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Jean  de  Nanton,  ch.,  1  esc. 

M.  Guy  de  Tremblay,  ch. ,  2  esc. 

M.  Gaucher,  seigneur  d'Arcillieres ,  ch. ,  5  esc. 

M.  Jean  Paste,  ch.,  1  ch. ,  4  esc. 

M.  Jean  de  Rougeniont,  ch. ,  3  esc. 

M.  GeufTroy  de  Charny,  ch.,  2  esc. 

Pour  Pierre  Composeres,  esc,  6  esc. 

Robert  de  Martinpuis,  bailly  d'Othun,  esc,  4  esc. 

Pour  Guillaume  du  Bois,  esc,  2  esc. 

M.  Philippes  de  Villers,  ch.,  3  ch.,  6  esc 

Pour  m.  Jean  de  Fosseux,  ch. ,  1  esc. 

Jean  de  Bourgogne,  esc,  2  ch.  bann.,  1  1  bach.  et  46  esc 

Pour  m.  Régnait  de  Verdelot,  ch. ,  5  esc. 

74.         Autres  croissances  de  gens  d'armes  faites  audit  monseigneur  le  duc  de 
Bourgongne,  par  mandement  du  Roy  du  18  jour  de  juin  1873. 
M.  Jean  dArtois,  comte  d'Eu,  bann.,  8  ch. ,  17  esc. 
Pour  in.  Jean  de  Crocoison,  ch. ,  1  ch. ,  2  esc. 
Pour  m.  Jaques,  sire  de  Buseu,  ch. ,  1  ch. ,  19  esc. 
Pour  Lancelot  de  Colehaut,  esc. 
M.  Jean,  seigneur  du  Til,  ch.,  1  ch. ,  2  esc. 
Pour  Guillaume  d'Orge ,  esc. ,  5  esc. 
M.  Edouart,  seigneur  de  Saint  Disier,  banu. ,  4  esc. 
\I.  Eustache  de  Conflans,  ch. ,  1  ch. ,  2  esc. 
Pour  Jefui  d'Argouille,  esc,  2  esc. 
Pour  Henry  de  Goncresson,  esc,  1  esc. 
M.  Pierre  de  Rosay,  ch. ,  1  esc. 

M.  Guillaume  de  Granssai,  ch. ,  seigneur  de  Larrai,  2  ch. ,  12  esc. 
M.  Estienne  de  Fla\igny,  ch. ,  2  ch. ,  1  2  esc. 
Guillaume  de  la  Boessiere,  esc,  6  ch. ,  i5  esc 
Perrin  de  Vy,  esc,  2  esc. 
Jean  de  Tremblay,  esc. ,  1  esc. 
Pierre  de  Villebeon ,  esc. 
M.  Jean  de  Fosseux,  ch. ,  1   esc. 
M.  Simon  de  Meleun,  ch. ,  2  esc. 
Jean  de  Sorviller,  esc,  4  esc 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         275 

M.  Hue  d'Amboisc ,  ch. ,  2  ch. ,  g  esc. 

Ferry  de  Montery,  esc.,  5  esc. 
Colinet  de  Puiseaux,  esc,  19  esc. 
M.  Jean  Prunele,  ch. ,  5  esc. 
Martelet  de  Halouin ,  esc. ,  5  esc. 
Robert  de  Poissy,  esc,  à  esc. 
Lancelot  Boiau,  esc,  3  esc. 
M.  Guillaume  de  Cauray,  ch.  seul. 
Guillaume  du  Plessier,  esc. ,  3  esc. 
Jean  de  Rosay,  esc. ,  3  esc. 

75.  Autres  prests  fais  à  plusieurs  gens  d'armes,  retenus  par  le  Roy,  pour  le 
servir  en  ces  présentes  guerres  en  la  poursuite  de  ses  ennemis,  sous  le  gou- 
vernement de  monseigneur  le  duc  de  Bourgongne. 

Evain  de  Galles,  esc,  retenu  au  nombre  de  100  hommes  d'armes,  par 
lettres  du  9  juin  1073. 

M.  Hutin  d'Omont,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes,  2  ch. , 
1  y  esc. 

Pour  Ancelot  de  Lille,  esc,  k  esc. 

Merch  de  Gressetel,  esc,  1  esc. 

M.  Regnaut  de  Douy,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes,  1  ch.. 
28  esc. 

M.  Guy  de  Chauvigny ,  vicomte  de  Broce ,  retenu  au  nombre  de  2  0  hommes 
d'armes,  ch.  bann. ,  k  bach. ,   i5  esc. 

M.  le  comte  de  Bresne,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes. 

Pour  m.  Enguerran  de  Legny,  ch. ,  3  ch. ,  1  5  esc. 

Pour  m.  Jean  de  Conflans,  1  ch. ,  8  esc. 

M.  le  comte  de  Blois,  retenu  au  nombre  de  1  00  hommes  d'armes,  bann. , 
1  bann. ,  1  6  ch. ,  82  esc. 

Pour  Estor  le  baslart  de  Moresque,  esc,  3  esc. 

M.  Jean,  sire  de  la  Ferté  Fresnel,  mareschal  de  Normandie,  bann.,  re- 
tenu au  nombre  de  16  hommes  d'armes,  k  ch. ,  1  1  esc 

Pour  Michel  du  Marchez,  esc  seul. 

Pour  Jean  de  la  Henippe,  esc. 

M.    Claudin    de    Halenviller,    ch. ,    retenu  au  nombre  de    i  o  hommes 
d'armes. 

35. 


276    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

M.  Guillaume,  seigneur  de  Marueil ,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  10  hommes 
d'armes,  1  ch. ,  6  esc. 

Pour  Lieron  do  la  Barge,  esc.,  1  esc 

M.  Estienne  de  Flavigny,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  1  2  hommes  d'armes, 

2  ch. ,  9  esc. 

M.  Jean  l'Eslendart,  ch.,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes, 
7  esc. 

M.  Charles,  comte  de  Dampmartin,  ch.  bann.,  retenu  au  nombre  île 
20  hommes  d'armes,  1   bann.,  3  ch. ,  i5  esc. 

M.Robert  de  Fiennes,  ch.  bann.,  retenu  au  nombre  de  3o  hommes 
d'armes,  8  ch. ,  2  1  esc. 

M.  Clarin  de  Chievré,  ch.,  retenu  au  nombre  de   10  hommes  d'armes, 

3  ch. ,  6  esc. 

M.  Bureau,  sire  de  la  Rivière,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  20  hommes 
d'armes,  6  ch.,  1  k  esc. 

M.Jean,  sire  de  llangest,  ch.,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes, 
1  eh. ,  8  esc. 

M.  Jean  de  Barquettes,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes. 

M.  Regnaut,  sire  de  Pons,  bann.,  retenu  au  nombre  de  3o  hommes 
d'armes,  h  chev. ,  25  esc. 

Hu»uelin  du  Bois,  esc,  retenu    au  nombre  de   20   hommes   d'armes, 

I  9  CSC. 

Jean  de  Montegny,  esc. ,  retenu  au  nombre  de  1  o  hommes  d'armes,  2  ch., 

7  esc. 

M.  d'Alebret,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes,  5  ch.,    1  !\  esc. 

Pour  m.  Philipnes  de  la  Bruieres,  ch.,  l\  cb.,  i5  esc. 

M.  Raoul  Tesson,  ch.,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes,   1  ch., 

8  esc. 

M.  Jean  de  Brebançon ,  seigneur  de  Gieumont ,  ch. ,  retenu  au  nombre  de 
10  hommes  d'armes,   1  ch.  et  8  esc. 

Pour  Henry  de  Marie,  esc.,  5  esc. 

M.  Pierre  Trousseau,  seigneur  de  Cbasteaux,  retenu  au  nombre  de 
2;i  hommes  d'aunes,  3  ch. ,  20  esc. 

Geuffroy  de  la  Roche,  esc,  seigneur  de  Pignodo  (?),  retenu  au  nombre 
de  10  hommes  d'armes,  i  ch.,  7  esc. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         277 

M.  Jean  Barreau,  gouverneur  d'Amiens ,  retenu  au  nombre  de  i  o  hommes 
d'armes  et  y  esc. 

M.  Robert  d'Alençon,  comte  du  Perche,  bann.,  8  ch.,  Ai  esc. 

7o.  Autres  prests  fais  ;i  certaines  gens  d'armes  ordennez  à  monseigneur  le  duc 
d'Orliens,  lequel  avoit  esté  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  200  hommes 
d'armes,  par  lettres  données  à  Paris,  le  5  de  septembre  îSyo. 

M.  Jean  de  Cbastillon,  sire  de  Dury,  eh. ,  3  cb.,  a  î   esc. 

M.  Egret  de  Rezu,  cb.,  h  cb.,  20  esc. 

M.  Guillaume  de  Meusalenl,  cb.,  1  ch.,  8  esc. 

M.  Pbelippe  de  Juilly,  ch.,  3  ch.,   16  esc. 

M.  Geuffroy  de  Saint  Simon,  ch.,  3  cb.,  1G  esc. 

Geuffroy  de  Partenay,  esc,  2  cb.,  97  esc. 

M.  le  comte  de  la  Marche,   retenu  au  nombre  de  5o  hommes  d'armes, 
bann.,  1  autre  bann.,  10  cb.  et  38  esc. 

M.  le  comte  de  llarcourt,  retenu  au  nombre  de  5o  hommes  d'armes. 

Pour  m.  Henry  de  Trousscauville,  cb.,  10  cb.,  33  esc. 

M.   le  comte  de  Tancarville,   cb.,   retenu  au  nombre  de    100   hommes 
d'armes. 

Pour  M.  Eustace  de  Campremy,  ch. ,  1  cb.  et  1  3  esc. 

M.  Jean  de  Neelle,  ch.  bann. ,  2  ch. ,  1  o  esc. 

M.  Lohier  de  Trie,  cb.,  7  cb.,  g  esc. 

Jeon  du  \  al .  esc.,   i  1  ch. ,  kl*  esc. 

Le  sire  dAnthoin,  retenu  au  nombre  de  120  hommes  d'armes,    bann., 
2  1  ch.  et  80  esc. 

Le  sire  de  Sully,  retenu  au  nombre  de  Go  hommes  d'armes,  bann.,  7  ch., 
52  esc. 

Le  sire  de  Ferc,  cb.,  retenu  au  nombre  de  3o  hommes   ('.armes.  5   eh., 
22  ese. 

Le  comte    Dalphiu    d'\uvergne,    retenu    au    nombre    de   3o   hommes 
d'armes,  bann. ,  G  chev.  et  2  3  esc. 

Le  sire  de  Paire,  ch.,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes,  i  ch., 
18  ese. 

Le  sire  de  Boqueaux,  ch.,  retenu  au  nombre  de   10  hommes  d'an 
1  ch.,  8  ese. 

LcsiredeMaillv.cb. ,  retenu  au  nombre  de  1  0  hommes  d'armes,  1  cb.,  Se>c. 


278    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Le  sire  de  Ruisseville,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  i5  hommes  d'armes, 
li  ch..  1  o  esc. 

Le  sire  de  Canny,  ch.,  retenu  au  nombre  de  10  hommes  d'armes,  1  ch. , 
6  esc. 

M.  Loys  de  Broce  et  m.  Guichart  de  Culant,  retenu  au  nombre  de 
10  hommes  d'armes. 

Le  sire  de  Floyon,  ch. ,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes, 
k  ch.,  1  5  esc. 

77.  Jaques  Wyn,  dit  Poursigunt  d'Amour  (Poursuivant  d'amour),  esc, 
retenu  au  nombre  de  a5  hommes  d'armes,  5  ch.,  19  esc. 

M.  Loys,  sire  de  Malvau,  ch.,  h  ch. ,  i5  esc. 

M.  Loys,  sire.de  Fescamp,  ch.,  1  ch.,  2  esc. 

M.  Jean  de  Villers,  ch.,  1  ch. ,  8  esc. 

Hue  de  Sapignies,  esc,   1  esc. 

Le  sire  de  Loques,  retenu  au  nombre  de  i5  hommes  d'armes,  bann., 
2  cli. ,   1  2  esc. 

Le  sire  de  Brimeu,  ch.,  retenu  au  nombre  de  20  hommes  d'armes, 
2  ch. ,  7  esc 

M.  Hugues  de  Chalon,  ch.  bann.,  2  bann.,   i  1  bach.,  76  esc 

Pour  m.  Guy  de  Belleeuvre,  2  eh.,  12  esc. 

Jehannet  d'Estouteville,  e^c. ,  6  th.,  20  esc 

M.  Guillaume  de  Bourbeli.  ch.,   1  ch. ,  2  esc. 

Monseigneur  de  Rohan,  retenu  par  le  Roy  au  nombre  de  3oo  hommes 
d'armes  pour  le  pays  de  Bretagne,  par  lettres  du  18  de  septembre  i3y3. 
bann.,  /10  ch.,  25g  esc. 

M.  Morice  du  Parc,  ch.,  chambellan  du  Roy,  capitaine  et  gouverneur  de 
la  ville  de  la  Rochelle,  pour  les  gages  de  luy,  de  1  00  hommes  d'armes  à  luy 
ordennez  pour  la  garde  de  ladite  ville,  etc. 

Jean  Mathc  '  et  Pierre  Bernait,  bourgeois  de  la  ville  de  la  Rochelle,  pour 
deniersà  eux  baillez  pour  et  ou  nom  de  messire  Morice  du  Parc,  chevalier, 
gouverneur  et  capitaine  de  ladite  ville  et  du  pays  d'environ ,  sur  les  gages 
de  luy  et  de  cent  hommes  d'armes  à  li  ordenez  pour  la  garde  de  ladicte 
\ille  et  dudit  pays. 

1    BiM.  nat.,  fonds  franc.,  20G8/1,  p.   i.'io. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         279 

Deniers  baillez  par  mandement  sans  monstre. 

78.  A  monseigneur  Bureau,  sire  de  la  Rivière  et  fr  chambellan  du  Roy. 
pour  don  à  luy  fait  pour  et  en  recompensation  des  despens  qu'il  a  faits  du 
sien  où  il  a  grandement  froyé,  tant  pour  soustenir  son  estât,  comme  pour 
defroyer  et  contempter  certaine  grant  quantité  de  gens  d'armes  qu'il  a  ad- 
menez  à  Blois  en  sa  compagnie  par  devers  monseigneur  le  duc  d'Anjou, 
et  d'iceluy  lieu  de  Blois  à  Derval ,  en  la  compagnie  dudit  monsei- 
gneur d'Anjou,  pour  l'acompagner  à  tenir  certaine  journée  que  monsei- 
gneur de  Cliçon  avoit  emprinse  d'estre  devant  le  cbaslel  de  Derval  à  ceste 
Saint  Michel  dernière  passée;  à  laquelle  jornée  ceux  qui  le  tenoient  le  dé- 
voient rendre  au  Roy;  et  aussy  outre  le  nombre  de  20  hommes  d'armes 
que  le  Roy  luy  avoit  ordené  avoir  en  la  compagnie  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgogne  ;  pour  ce ,  par  mandement  donné  à  Paris  ou  chastel  du  Louvre . 

le  8  octobre  i373,  et  quitance  dudit  sire  de  la  Rivière  dudit  mois 

deux  mil  (Vans. 

Audit  sire  de  la  Rivière,  pour  don  à  luy  lait  par  le  Roy  de  2.000  Irans 
par  mois,  pour  aider  a  soustenir  son  estât  et  deffrayer  plusieurs  gens  d'armes 
qu'il  a  amenez  en  sa  compagnie  par  devers  monseigneur  le  duc  de  Bour- 
gogne, lesquels  ne  prennent  aucuns  gages,  tant  comme  ils  seront  en  sadicte 

compagnie.  Par  mandement  du  Roy  donné  à  Paris,  le  1  7  octobre  1  3y3 

2,000  livres. 

A  Pierre  de  Montfrebeu,  escuier,  pour  garder  le  chastel  de  la  Cousiere. 
avec  tels  gens  d'armes  nécessaires. 


IX 

(Bibl.  nat.. Titres  scellés  de  Clairambault ,  vol.  27,  fol.  199!,  n°  5, parchemin.) 

Hesdin,  [5  septembre  i36g. 

Quittance  de  Jean  de  Chalon,  dit  le  Bâtard,  à  Jean  le  Mercier,  pour  -.iâo,  livres  10  sous 
tournois  à  lui  pasés  en  prêt  sur  ses  gages,  ceux  de  G  chevaliers  et  de  /17  écuyers  de  sa 
compagnie,  qui  servent  sous  les  ordres  du  duc  de  Bourgogne. 

La  montre  de  ce  chevalier  est  au  verso  du  fol.  1991.) 


280     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

X 

(Bibl.  nat.,  Titres  scel  es  de  Clairambault,  vol.  18,  fol.  128g,  m"  i,  parchemin.] 

Decize,  ta  octobre  îSGij. 

Geoffroy  du  Boschel  donne  quittance  à  Jean  le  Mercier  pour  bào  livres  tournois  qui  lui 
ont  été  avancées  sur  ses  gage-.,  ceux  de  5  autres  chevaliers  et  2^  écuyers,  tous  ser- 
vant sous  le  due  de  Bourbon  en  Bourbonnais. 


XI 

Bibl.  nat.,  'litres  scellés  de  Clairambault,  vol.  iG,  fol.  10S7,  n'  2,  parchemin, 

Tours,  22  novembre  1069. 

Quittance  de  ses  gages  donnée  par  Jean  du  Boys-Garnier  à  Jean  le  Mercier, 
après  un  jugement  qui  l'a  condamné  à  la  lui  remettre. 

Saichent  touz  que  monseigneur  Jehan  du  Boys  Garnier,  chevalier,  a  con- 
fessié  en  la  court  du  Roy  nostre  sire  à  Tours,  que  il  a  eu  et  receu  de  Jehan 
Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre  sire,  en  prest  sur  les  gages  de 
lui.  de  trois  autres  chevaliers  et  onze  escuiers  rie  sa  compaignie,  deserviz  et 
à  deservir  en  ces  présentes  guerres,  es  parties  de  Touraine  et  d'Anjou  en  la 
compaignie  et  sou/,  le  gouvernement  de  messire  Guy  le  Baveux ,  capitaine  de 
deux  cens  hommes  d'armes  es  dictes  parties,  la  somme  de  sept  vins  d<  ux 
livres  diz  sotilz  tournois  en  vif  n  frans  d'or  et  diz  soulz  tournois;  de  la- 
quelle somme  ledit  messire  Jehan  s'est  tenu  et  tient  à  contant  et  pour  bien 
paie;  et  sur  ce  a  quitié  et  quite  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  ledit  trésorier, 
et  îouz  autres  à  qui  de  ce  quitance  puet  et  doit  appartenir.  El  a  promis  ledit 
monseigneur  Jehan,  par  la  ioy  de  son  corps,  non  venir  contre  ceste  présente 
quitance,  en  renunciant  quanta  ce  à  l'exception  de  ladicte  somme  non  eue 
et  non  receue.  Et  en  a  esté  jugié  par  le  jugement  de  la  dicte  court  le  Roy. 
En  tesmoing  desquelles  chouses,  ces  présentes  letlres  ont  esté  seellées  du 
seel  du  Roy  nostre  dit  seigneur  establi  à  Tours,  le  \xitc  jour  de  novembre, 
l'an  mil  ccc.  soixante  et  neuf. 

J.  Malicokne. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         281 

XII 

CiIjI.  nat  .  Titres  scellés  de  Clairambault ,  vol.  16,  fol.  1087,  ti°  '1 ,  parchemin. ) 

Moulins,  ?.  '1  décembre  i36g. 

Quittance  de  Jean  de  Boys-Garnier  à  Jean  le  Mercier,  pour  yo  livres  tournois  que  celui-ci 
lui  a  versées  en  prêt  sur  ses  gages,  ceux  d'un  chevalier  et  de  8  écuyers  de  sa  compa- 
gnie, servant  sous  Guy  le  Baveux,  en  Bourbonnais  et  en  Auvergne. 


XUI 

(Arch.  nat.,  KK  10*.) 
Compte  de  l'aide  pour  la  rançon  du  roi  Jean  dans  le  diocèse  de  Baveux. 

Charles  ' ,  par  la  grâce  do  Dieu  Roy  de  France ,  à  lotis  ceulx  qui  ces  leltres 
verront,  salut.  Comme ja  pieça,  pour  ce  que  les  aidez  ordennées  pour  le  fait 
de  noz  guerres  ne  povoient  suuffire  auz  frais  et  missions  qu'il  convenoit 
taire  pour  le  l'ait  dessudit,  nous  eussons  ordené  les  aides  de  la  délivrance  de 
feu  nostre  1res  cher  seigneur  et  père,  que  Dieux  absoille,  par  tous  les  lieux 
et  diocèses  de  notre  royauhne,  eslre  mis  et  adjouté  avec  ledit  fait  desdiz 
aides  de  la  guerre  et  gouvernés  par  uns  rnesmes  officiers,  pour  eschiver  lis 
Irai/,  du  grant  nombre  des  diz  officiers  qui  estaient  sur  chascun  desdiz  faits; 
et  nostre  dicte  ordenance  ait  este1  et  soit  tenue,  entérinée  et  acomplie  en 
tous  les  lieux  et  dyoceses  de  nostre  dit  royaulme,  excepté  ou  païz  de  Nor- 
mandie. Nous,  voulanz  tous  yceulx  aides  estre  semblablement  gouvernés  ou 
dit  paiz,  corne  es  autres  lieux  et  diocèses  de  nostre  dit  royaulme,  savoir 
faisons  que  nous,  pour  le  bon  rapport  qui  fail  nous  a  esté  de  la  personne 
de  Yvonnet Huart ,  confians  à  plain  de  son  sens,  loyauté  et  bonne  diligence, 
ycelui  avons  fait,  commis,  ordené  et  establi,  faisons,  commettons,  ordenons 
et  establissons  par  la  teneur  de  ces  présentes,  receveur  seul  sur  tous  les 
deux  faiz  dessudiz  en  la  ville  et  viconté  de  Caen,  ans  gaiges  de  cent  livres 
tournois  par  an;  en  rappelant  tous  autres  receveurs  sur  les  diz  faiz  es  dictes 
ville  et  viconté.  Et  luy  avons  donné  et  donnons  par  ces  présentes  povoir  et 
auctotité  de  faire  exercer,  maintenir  et  gouverner  ycellui  office,  de  faire 
et  faire  faire  par  ses  commis  et  députez  toutes  manières  de  contraintes  et 

1  Fol.  5 

Sav.  étiung.  IIe  série,  t.  VI,  2' partie.  36 


■2H2    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

exécutions  touchant  les  diz  aides,  et  généralement  toutes  autres  choses  qui 
i  ullice  de  receveur  pevent  et  doivent  compelter  et  appartenu'.  Si  donnons 

, andement  par  ces  présentes  à  touz  nos  justiciers,  officiers  et  subgés ,  cpie 

audit  Yvonnet  et  à  ses  commis  et  députez,  en  faisant  et  exercent  le  fait  de 
■ïa  dicte  recepte,  obéissent  et  entendent  diligeament  et  lui  prestent  conseil, 
confort  et  aide,  se  mestier  en  a  et  requis  en  sont.  El  à  noz  amés  et  feaulx 
gens  de  nos  comptes  à  Paris,  que  les  dizgaigesde  c  livres  tournois  par  an  il 
allouent  en  ses  comptes  et  rabatent  de  sa  recepte  sans  contredit  aucun.  En 
tesmoing  de  ce,  nous  avons  fait  mettre  nostre  seel  à  ces  lettres.  Donné  à 
Paris,  le  xic  jour  de  janvier,  l'an  de  grâce  mil  ccclxx,  et  de  nostre  [règne]  le 
septième.  Ainssi  singnées  : 
Par  le  Roy, 

H.  n'ÀiNOY. 

Recepte  des  impositions  de  xn  deniers  pour  livre  faite  par  ledit  receveur 
pour  troiz  mois  commenchans  le  vin0  de  janvier  ccclxx,  et  finissant  le 
vu1 'jour  d'avril  ensuivant,  baillée  par  Guillaume  le  Grant,  viconte  de  Caen, 
esleu  illec  sur  ledit  fait,  sy  comme  il  appert  par  un  roulle  scellé  du  seel  ans 
causes  de  la  dicte  viconté,  baillé  par  ycellui  viconte  audit  receveur,  pour 
lever  les  sommes  sur  les  personnes  contenus  eu  dit  roulle 

Despense  commune1.  —  Messages.  —  A  Martin  le  Porteur  que  ledit 

receveur  envoia  par  devers  les  sergens  de  Thury,  de  Tournebu  et  de  Brete- 

ville  sur  Loise  porter  leurs  cedules  des  louages  de  leur  sergenteries  pour  le 

gond  tiers  qui  chaira  le  premier  jour  de  may  ccclxxi,  parti  le  x\v"  jour 

d'avril  eu  dit  an  par  commandement  de  l'esleu,  pour  ce.  .  .  xn  sols  tournois. 

A  Jehan  le  Jcaune,  lequel  le  dit  receveur  envoia  aus  sergents  de  Thury 
et  de  Tournebu,  affin  que  ycculx  sergents  feissent  crier  que  les  enchieres 
des  un"  et  xm°  de  leur  sergenteries  passcroient  le  ix°  jour  de  juing  à  Caen . 
au  soir,  et  que  ilz  y  lussent  pour  recorder  cen  que  fait  en  avoient  le  11e  jour 

de  juing  ccclxxi,  pour  ce vm  sols  tournois. 

r 

'   Fol.  ',  •  v 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         283 

A  Jehan  le  Jeanne,  le  quel  le  dit  receveur  envoia  aux  sergents  de  Thurv 
et  de  Tournebu ,  leur  faire  savoir  que  les  enchieres  des  impositions  de  xn 
deniers  pour  livre  de  leurs  sergenteries ,  passeraient  le  vif  jour  de  juillet  pro- 
chain venant,  et  que  il  feissent  crier  ainssi  comme  il  a  esté  adcoustumé,  le 
premier  jour  de  juillet  ccc  l\xi  ,  pour  ce vin  sols. 

3.  A  Jehan  Guerrier,  lequel  ledit  receveur  envoia  par  devers  les  sergents 
de  la  viconté  de  Faloise,  portant  leur  cedules  des  feux  pour  le  paiement  de 
janvier  prochain  venant,  pour  ce  que  il  avoit  esté  mandé  au  receveur  gêne- 
rai, que  hastivement  ilz  fussent  levez  le  xxvf  jour  de  décembre  ccci.wi. 
pour  ce x  sols. 

Autre  recepte1  faite  par  ledit  Yvon  Huart,  des  feux  de  la  ville  et  viconté 
do  Caen,  et  de  la  viconté  de  Faloise  et  conté  d'AIençon,  en  tant  comme  il 
en  siet  ou  diocèse  de  Baieux;  c'est  assavoir  sur  chascun  feu  de  ville  fermée 
vi  frans  par  an ,  et  sur  chascun  feu  de  plat  païz  n  frans  par  an  ;  les  quiex 
feux  Raoul  de  Brny,  receveur  avant  ledit  Yvon  et  l'un  des  esleus  sur  ledit 
fait,  bailla  audit  Yvon,  par  un  roulle  seellé  de  son  seel,  ainssi  comme 
cbargié  en  avoit  esté  par  ses  compegnons  eleus  pour  l'année  derrainement 
passée,  qui  commencba  le  premier  jour  de  janvier  ccclxix,  et  feny  le  der 
rain  jour  de  décembre  ccclxx;  et  ledit  Yvon  se  charge  pour  un  an,  com- 
menchant  le  premier  jour  de  janvier  ccclxx  et  fenissant  le  derrain  jour  de 
décembre  ccclxxi,  eu  quelle  roulle  sont  contenus  les  feux  de  ladicle  coulé 
d'AIençon.  Et  pour  clarté  de  compte,  s'en  charge  ledit  Yvon  en  recepte  cy 
après,  combien  que  par  luy  n'en  ait  esté  aucune  chose  receu,  pour  ce  que 
monseigneur  d'AIençon  a  composé  pour  ceste  présente  année  pour  les  feux 
de  ses  terres  estans  es  pais  de  Normandie  et  ailleurs,  par  le  prix  de  deux 
mille  frans,  sy  comme  par  vidymus  des  lettres  du  Roy  nostre  sire  et  de  mes- 
seigneurs  les  généraux  trésoriers  à  Paris,  donné  à  Paris,  le  xv'jour  de  janvier 
mccci.xxi,  rendu  sur  cest  compte,  peut  apparoir,  lesquelles  le  receveur  ou 
dyocese  de  Seez  a  par  devers  luy,  pour  ce  que  il  reçoit  l'argent  de  la  dicte  com- 
position pour  ce  que  il  a  plus  des  feux  de  la  dicte  conté  en  sa  recette  que 
partout  ailleurs:  et  pour  ce,  ledit  receveur  reprent  en  despence  en  chapittre 

1   Fol.   -,  i 

3G. 


284    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

de  deniers  rendus  par  nombre  de  feux,  ce  qu'il  en  rent  en  recepte,  jouxte 
ce  mie  il  est  vérifié  par  un  roulle  scelle  du  seel  dudit  Raoul  de  Bray.  El  aussi . 
pour  ce  que  eu  roulle  des  diz  feux,  qui  a  esté  baillié  audit  Yvon,  seelé  de 
son  prédécesseurs  dessus-nommé,  sont  contenus  plusieurs  feux  qui  sont  de 
la  terre  et  chastellerie  de  Condé  sur  Noire  Eaue,  qui  est  de  l'eritage  du  Roy 
de  Navarre,  et  l'a  baillée  de  nouvel  à  madame  la  Royne  Blance,  sa  sœur,  sauf 
que  il  a  retenu  devers  soy  la  garde  dudit  chastel;  il  convient  que  ledit 
receveur  s'en  charge  pour  clarté  de  compte,  combien  que  il  n'en  puisse 
avoir  receu  aucune  chose,  pour  ce  que  ledit  Roy  de  Navarre  lieve  toutes 
les  aydes  en  la  dicte  chastellerie,  semblablement  comme  en  ses  autres  terres 
et  en  fait  garderie  fort,  et  ne  veult souffrir  que  aucunes  aydes  \  soient  levées 
pour  le  Roy;  et  pour  ce,  ledit  receveur  reprent  en  despense cen qu'il  en  renl 
en  recepte.  Et  aussi  se  charge  ledit  receveur  de  pluseurs  feux  estans  es  villes 
qui  ont  esté  désertes  pour  le  fait  de  la  prinse  de  Thury  et  n'y  a  demouré 
pour  ladicte  année  aucune  personne,  lesquiex  feux  il  reprent  semblablement 
en  despense. 

Recepte.  —  La  ville  de  Gaen. 

Des  bourgoiz  et  habitans  de  la  ville  de  Caen,  par  la  main  de  Robert  des 
Sarcus,  receveur  pour  la  dicte  ville,  empluseurs  parties  et  paiemens,  pour 
v  nxv  feux  à  vi  frans  pour  feu,  valent  pour  an ni'"  cl  frans1. 

Summa  vcxxv  foci,  valent,  vi  francis  pro  foco,  irT  cl  francos. 

Autres  deniers  paie/.-: 

A  Jehan  l'Ussier,  receveur  gênerai  des  aides  de  la  guerre,  sy  comme  il 
peut  apparoir  par  sa  cedulle  singnée  de  sa  main  et  du  contrerouieur,  el 
singnée   de  troiz    des   singnés    de   nosseigneurs   les   generaulx  trésoriers  a 


'S 


Paris,  faite  le  \xvi  jour  de  janvier  ecc  iax m'  lx  livres  tournois. 

Autres  deniers  paiez  pour  dons  : 

A  la  ville  de  Baieux,  pour  les  deux  deniers  que  elle  prent  sur  les  xn  de- 
niers couranz  en  ycelle ,  si  comme  par  mandement  du  Roy,  vérifié  par 
messeigneurs  les  generaulx  conseillers  à  Paris,  rendu  à  court  par  Raoul 
Paien,  receveur  avant  ledit  Yvonnet 


'   En  marge  :  «Composueranl  cura  Stepliano  de  Cormailtes  ad  n"'  c  francos  |>ro  anno,  e(   post- 
modum  ordinatum  Tint  < j n< ><!  solvereut  ultimam  Lerciam  parlem.»  —  s  Fol.  3  r°. 


MÉMOIRES  PRÉSENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         285 

Autres  deniers  paiez  : 

A  l'abbé  de  Cherisy,  pour  les  deux  deniers  que  ledit  abbé  prent  sur  les 
xn  deniers  aiant  cours  en  sa  terre,  sy  comme  il  appert  par  mandement  du 
Roy,  verefié  par  messengneurs  les  generaulx  trésoriers  à  Paris,  et  quittance 
dudit  abbé,  donnée  le  xxne jour  de  février  ccclxx,  rendu  a  court  avecques 
cest  présent  compte,  pour  ce c  sols  tournois. 

A  Raoul  Campion ,  gênerai  esleu  et  receveur  es  dyoeeses  de  Lisieux ,  Seez . 
Baieux,  Constances  et  Avrenches,  sur  le  fait  des  aides  de  la  guerre  et  com- 
mis à  recevoir  generalment  les  deniers  deuz  au  Roy  nostre  sire  es  diz  diu- 
rèses au  devant  du  premier  jour  de  janvier  derrain  passé,  rendu  à  court 
avecques  cest  présent  compte,  pour  ce ix"  livres  tournois. 

Sumuia  ix"  v  libre  turonensium. 

Despense  commune.  —  Pour  les  despens  dudit  Yvon  et  d'un  compai- 
gnon  armé  en  sa  compaignie,  pour  double  des  ennemis,  lequel  parti  de 
Baieux  pour  venir  à  Caen  porter  à  Aymeri  Renoult,  bailli  de  Costentin. 
m'  un"  livres  tournois,  lequel  Yvon  demoura  allant  et  venant  par  deux  jours 

le  xxf  jour  de  novembre  ccclxx,  pour  ce  par  jour \xx  sols  tournois 

\alanl  l\  sols. 


Pour  les  despens  dudit  Yvon,  lequel  parti  de  Paris  par  commandement 
de  messeigneurs  les  généraux  trésoriers  à  Paris,  pour  venir  à  Baieux  quérir 
la  somme  de  iii''lx  livres  tournois,  et  apporter  à  Jehan  l'Ussier,  gênerai  rece 
veur,  sy  comme  par  cedulle  de.  mes  diz  seigneurs,  donnée  le  xxviu"  jour  de 
janvier  ccclxx,  lequel  demoura  allant  et  venant  et  retournant  xv  jours,  pour 
ce  par  ofdenance  de  mes  diz  seigneurs xv  frans. 

Pour  les  gaiges  dudit  Yvon,  de  tant  comme  il  a  esté  receveur,  qui  com- 
mencha  le  premier  jour  d'octobre  ccclxx,  et  feny  le  derrain  jour  de  dé- 
cembre ensuivant. 

Despense  '  de  cest  présent  compte.  —  Deniers  paies  à  Raoul  Campion, 
gênerai  esleu  et  receveur  es  dyoeeses  de  Lisieux,  Sees,  Constances  et 
Avrenches,  sur  le  fait  dez  aydes  de  la  guerre,  sy  comme  par  pluseurs 
lettres  et  mandemens  du  Boy  nostre  sire  et  de  messeigneurs  les  généraux 

'   Fol   3  g  v". 


286    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

trésoriers  à  Paris,  lesquiex  ledit  receveur  a  monstre  sur  cest  compte,  peut 
apparoir. 

Autres  deniers1  paies  par  ledit  receveur  à  Jehan  l'Ussier,  receveur  gênerai 
des  aides  ordennez  pour  le  fait  de  la  guerre,  sy  comme  il  appert  par  une 
cedulle  de  messeigneurs  les  generaulx  sur  le  dit  fait,  singnée  dudit  Jehan, 
donnée  le  xe  jour  de  décembre  mccclxxii lvii  frans. 

Summa  per  se. 

Autres  deniers  paiez  par  ledit  receveur  à  Rogier  Vautier,  bourgoiz  de 
Caen,  commis  de  par  le  Roy  nostre  sire  affaire  en  la  dicte  ville  de  Caen 
certaine  quantité  de  pain  bescuit,  si  comme  par  vydimus  de  sa  commission 
et  mandement  dudit  seigneur  et  de  messeigneurs  les  generaulx  conseillers  à 
Paris  sur  ledit  fait,  attaché  au  mandement  du  dit  seigneur,  souz  l'un  de  leurs 
singnés,  rendu  à  court  sur  cest  présent  compte,  peut  apparoir 

Pour  les  despens2  de  Clément  le  Coiutoiz,  lequel  fut  envoie  par  Guil- 
laume le  Granl,  vicoute  de  Caen,  et  esleu  sur  ledit  fait  et  par  ledit  rece- 
veur à  Paris,  porter  au  trésor  du  Roy  nostre  sire  la  somme  de  11e  frans,  les 
quiex  le  Roy  nostre  dit  seigneur  avoit  mandé  yceulx  estre  envoiez  en  son 
dit  trésor,  pour  certaines  causes  contenues  en  ses  lettres,  si  comme  par 
ycelles  peut  apparoir 

Dons :;  : 
10  Pour  don  fait  par  le  Roy  nostre  sire  aus  bourgois  et  habitaus  de  la  ville  de 

Caen,  de  n  deniers  tournois  sur  les  xn  deniers  pour  livre,  aians  cours  en  la 
dicte  ville  et  fors  bours,  pour  un  an,  commenchant  le  vin'  jour  de  janvier 
mil  ecc  lxx  inclus,  eu  quel  jour  le  dom  semblablement  fait  aus  diz  bourgois, 
pour  l'année  précédente,  failli  rabatu  sur  les  diz  n  deniers,  pour  portion  et 
convenant  leur  quantité  des  perles  par  deffaut  de  pièges,  missions,  gaiges 
et  remissions,  en  la  manière  que  acoustumé  a  esté  pour  les  anées  précé- 
dentes, sy  comme  par  lettres  dudit  don,  vérifiées  par  nosseigneurs  les  gene- 
raulx trésoriers  à  Paris  sur  le  fait  des  dictes  aydes,  peut  apparoir;  lesquiex 
\n    deniers   pour   livre  montent   en   somme  pour    ceste    présente   année. 

Fol.  7Ô  r".  —  ':  Fol.  n5  r".  — -  ';  Fol.  '11  r". 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         287 

vin"1  IXe  xlvi  livres  xv  sols  vi  deniers,  dont  il  appartient  aus  diz  bourgoiz  pour 
leur  dit  don,  ximc mi" xi  livres  ir  sols  vi  deniers.  Sur  quoy  est  à  rabatre 
pour  leur  quantité  de  gaiges,  pertes  par  delfaut  de  pièges,  remissions  et 
autres  couslages,  xxvi  livres  n  sols  vi  deniers.  Pour  ce,  pour  le  démoliront 
de  la  dicte  somme,  par  quatre  lettres  de  recongnoissance  de  Robert  des 
Sarcus,  receveur  pour  les  dis  bourgois  et  habitans,  rendues  sur  cest  présent 
compte  avecques  les  lettres  dudit  don,  peut  apparoir.  .  .  xim'  lxv  livres. 

Pour  les  n  deniers  appartenant  aus  diz  bourgoiz  sur  les  foires  soiantes 
en  la  dicte  ville  et  fors  bours  d'icelle,  dont  la  somme  se  monte  mic  uni  livres 
vu  sols  tournois  ;  pour  ce ,  pour  la  vf  partie  de  la  dicte  somme  appartenant 
ausdiz  bourgois,  par  deux  lettres  dudit  receveur,  rendues  sur  cest  compte, 
pour  ce,  lxxv  livres  xuii  sols  vi  deniers. 

il.  Dons  à  une  foiz,  fais  par  le  Roy  nostre  sire,  au  couvent  et  prieur  de  la 
ndigion  de  Nostre  Dame  du  Carme  de  Caen  ,  pour  don  à  eulx  fait  par  le  Roy 
nostre  sire,  pour  les  causes  contenues  en  ses  lettres,  données  le  xv°  jour  de 
juing,  l'an  mil  ccclxxi,  mandement  de  messcigneurs  les  généraux  trésoriers 
à  Paris,  donné  le  derrain  jour  de  juing  eu  dit  an,  et  quittance  des  diz  prieur 
et  couvent ,  donnée  le  xii"  jour  de  novembre ,  l'an  mil  ecc  i.xxi ,  rendu  à  court 
avecques  cest  présent  compte,  peut  apparoir,  pour  ce c  frans 

li>.  A  Pierre  Oui!  de  Fer  ' ,  pour  boiz  et  aez  acbatés  de  luy,  pour  faire  un  con- 
teur à  faire  la  dicte  recepte  et  deux  banz  qui  sont  d'une  part  et  d'autre  du- 
dit compteur,  le  xuc  jour  de  mars  ccclxxi,  pour  ce xl  sols. 

A  maistre  Guillaume  Cauvin,  charpentier,  pour  sa  paine  et  salaire  d'avoir 
fait  ledit  compteur  et  bans  pour  vm  jours,  pour  ebascun  jour  mi  sols  tour- 
nois ,  le  xnc  jour  de  mars  ecc  lxxi  ,  pour  ce xxxn  sois. 

A  Jehan  Peugny,  pour  vm  verges  de  canevas  achatées  de  luy,  pour  cou- 
vrir ledit  compteur,  chascune  verge  n  sols  vi  deniers,  ledit  xvnc  jour  de  jan- 
vier, pour  ce xx  sols. 

Pour  clou  à  gantier  et  à  late,  pour  faire  ledit  compteur  et  bans  et  pour 

petit  clou  et  ruben  pour  coustre  eu  conteur,  ledit  xvnc  jour,  pour  ce 

xi  sols. 

A  Richart  Caffin,  plastier,  pour  mi  boisseaux  de  piastre  pour  plastrer  les 

1   Fol.  43  v°. 


]  ;;. 


288    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

pestes  dudit  compteur,  aiïîn  que  les  ras  n'y  entrassent,  pour  sa  paine  d'avoir 
icelluy  piastre,  pour  un  jour  que  ii  lui  à  ce,  le  xviu' jour  de  janvier  ccc  i.w, 
pour  ce xii  sols. 

A  Thomas  Gires,  dit  le  Menteur,  pour  un  coffre  acheté  de  luy,  lequel  est 
tout  ferré  de  grans  bendes  de  fer  d'une  paume  de  ley ,  à  deux  pares  de  ciels , 
lequel  ledit  receveur  acheta  de  luy  pour  mettre  l'argent  de  la  dicte  receple, 
pour  ce  que  aucune  foiz  il  a  grant  foison  de  gens  d'armes  en  la  dicte  ville, 
affin  que  le  dit  argent  fut  plus  seurement;  le  xii"  jour  de  mars  lxxi,  sy 
comme  par  quittance  dudit  Thomas,  donnée  ledit  jour,  rendu  à  court 
avecques  cest  présent  compte,  peut  apparoir,  pour  ce \u  frans. 

Pour  la  paine  et  sallaire  de  messires  Jehan  du  Bruil,  prostré.  Pierre  l'Ai- 
enel,  nottaire  de  court  d'edisc,  et  Thomas  Pelichon,  tabellion  de  court 
de  Roy,  d'avoir  esté  presens  à  faire  les  baux  des  dictes  impositions ,  1111e et 
mu6  et  des  foires,  quant  ilz  sont  escheues,  pour  un  an ,  commenchant  le  pre- 
mier jour  dé  janvier  ccclxx,  et  fenissant  le  derrain  jour  de  décembre  en 
suivant  ccc  lxxi,  toutesfois  que  mestier  en  a  esté  et  que  les  enebieres  en 
sont  passées  et  pour  avoir  enregistrés  icculx  baux,  les  nons  des  fermiers 
et  de  leurs  pièges,  et  faire  les  lettres  et  jugements  quant  mestier  en  a  esté,  si 
comme  par  mandement  de  l'esleu  sur  ledit  fait  et  quittance  desdiz  nottaires 
et  tabellion,  donnée  le  mf  jour  de  janvier  m  ccc  lxxi,  rendu  à  court  avec- 


ques cest  présent  compte,  peut  apparoir,  pour  ce xvi  livres  ' 


Pour  despense2  faite  par  ledit  receveur  quant  les  diz  aides  furent  bailliées 
et  les  enchieres  en  passèrent  à  Baieux,  pour  les  moiz  d'octembre,  novembre 
et  décembre  ccc  lxx  contenu  en  cest  présent  compte ,  tant  en  torches ,  chandelles, 
en  vin  et  autre  despense  de  bouche,  présent  Ernouf  Ernouf ,  lieutenant  en  la  ville 
et  viconté  de  Baieux  de  Guillaume  le  Grant,  gênerai  esleaes  dyoceses  de  Baieux, 
Secs,  Coastances  et  Avrenches,  Andrcu  Picot,  conseiller  du  Roy  nostre  sur, 
Michel  de  Cotvin  ,  tabellion ,  et  plusieurs  autres ,  qui avoient  aidië  et  estoient  presens 
à  faire  les  baux  dessus  diz ,  pour  le  prouffit  et  honneur  du  Roy  nostre  dit  seigneur, 
par  le  commandement  dn  bailleur  desdictes  fermes,  sy  comme  il  a  esté  adeoustume 
et  par  compte  fait  des  despenz  pour  ce lx  sols  tournois3 xx  sols. 

On  a  rayé  ce  chiffre  et  on  a  mis  en  marge  :  nir.  »  Tout  le  passage  imprimé  ici  en  itali<[iir 

u,  fores.  a  étérayé.par  un  membre  <le  la  Chambre,  sur 

|.'cl|    3,»,  le  compte  original  du  receveur  du  diocèse  de 

'  «De  isto  radiato  nicbil.quia  Rc\  non  lene-  Bayeux,  Yvon  lluarl. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         289 

Pour  le  saillaire  de  Martin  Raimont,  pour  avoir  fait  iez  cris  des  fermes 
par  pluseurs  foiz  quant  les  enchieres  dévoient  passer,  tant  pour  estre  allé 
ce  faire  à  Trevieres  ',  à  Ysegny  2,  à  Cherisy\  à  Thorigny4,  et  es  autres  lieux 
publiques  et  adcoustumés,  et  ans  autres  marchiez  de  la  viconté,  par  le  com- 
mandement del'esleu  ou  son  lieutenant,  pour  le  prouffit  du  Roy  nostresire, 
et  pour  faire  les  cris  pour  le  temps  de  cest  présent  compte,  pour  ce . 
\\  sols. 

14.  Pour  la  despense  et  sallaire  de  Ernouf  Vauchiz,  clerc,  pour  [avoir]  minué, 
grosse  et  doublé  ce  présent  compte  par  deux  foiz  et  tous  les  baux  des  aides, 
et  doublé  les  baux  des  fermes  pour  l'esleu  et  pour  le  receveur,  et  pour 
plusieurs  mandemens  et  autres  escriptures  nécessaires  à  la  dicte  recepte,  et 
pour  parchemin  et  pappier  convenable  alfaire  toutes  les  dictes  escriptures. 
pour  ce lx  sols. 

Pour  le  louage  d'une  maison  où  ledit  receveur  démo  tira  et  ses  c/ens,  le  temps 
des  île  troiz  mois,  pour  ce lx  sols  tournois5. 

Pour  deniers  rendus  cy  dessus  de  Jehan  Langloiz,  povre  homme  qui 
riens  n'a,  pour  la  ferme  de  pierre,  caus  et  sablon xx  soL 

Gaiges  d'officiers fi  : 

15.  A  messire  Roberl  de  \ arguiez7,  chevalier,  chastellain  el  cappitaine  du 
chaste!  de  Caen,  pour  ses  gaiges  d'un  an,  commenchant  le  premier  jour  de 
janvier  mil  ccclxx  el  fenissant  le  derrain  jour  de  décembre  ensuivant  ccclxxi, 
si  comme  il  appert  par  un  vydimus  des  lettres  du  Roy  nostre  sire,  donné 
le  ixc  jour  d'avril  ccclxix,  pour  ce vl  livres  tournoiz 

A  Guillaume  le  Grant,  vicontede  Caen  etesleu  sur  le  fait  des  dictes  aydes 
esdictes  vicontés  et  conté,  en  tant  comme  il  en  siet  ou  dyocese  de  Baieux, 
pour  ses  gaiges  d'un  an,  commenchant  le  premier  jour  de  janvier  ccclxx,  et 

'  Trévières ,  Calvados ,  arr.  de  Bayeux ,  chef-  5  «Radiatur  quia  non  est  consuétnm.  »  Le 

lieu  de  canlon.  passage  que  nous  avons  imprimé  en  italique  a 

2  Isigny,  Calvados,  arr.  de  Bayeux,  chef-lieu  été  rayé  sur  le  compte  original, 
de  canton.  6  Fol.  4o  v •". 

3  Cerisy-la-Forèt,  Manche,  arr.  de  Sainl-Lô,  ;   Robert   de   Varignies,   capitaine   de  Caen 
c°°  de  Saint-Clair. 


(  Beziers  ,    Chronologie  historique    des    baillis 

et   des    gouverneurs    de  Caen ,    Ca'.'i 
p.  56). 
S.vv.  lirang.  H'  série,  t.  VI,  a"  partie.  ;;7 


1  Torigny-sur- Vire,  Manche,  arr.  de  Saint-         el   des   gouverneurs    de    Caen.    Caen, 
Lô,  chef-lieu  de  canton.  p.  56). 


IUPMUEIIIE    \  i  nn\ALf . 


290     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

fenissanl  le  derrainjour  de  décembre  ccclwi.  par  deux  lettres  de  quittance , 

l'une  donnée  le  mf  jour  de  décembre  ccclwi,  et  l'autre  donnée  le  vnc  jour 
de   janvier  ensuivant  eu  dit  an,  rendues  a  court  avecques   cest  présent 

compte,  pour  ce <:  livres  tournoiz. 

Pour  les  gaiges  dudit  receveur  pour  un  an,  commencliant  le  premier 
jour  de  janvier  mocclxx,  et  fenissanl  le  derrain  jour  de  décembre  mccclxxi 
c  livres  tournoi/.. 

lfi.  Autre  despense1  faite  par  ledit  receveur,  pour  plusenrs  voyages  par  luy 
faiz. 

Pour  les  despens  dudit  receveur,  lequel  parti  de  Caen,  un  varlet  en  sa 
compaignie,  a  deux  chevaux,  pour  aller  devers  mcsseigneurs  les  généraux 
trésoriers  à  Paris,  qui  l'avoient  mandé  par  leur  lettres,  pour  les  causes  con- 
tenues en  icelles,  lesquelles  furent  données  le.  xv°  jour  d'avril  ccclwi.  dé- 
moulant, allant,  séjournant  et  rettournant,  depuis  le  pénultième  jour 
d'avril  ccclwi  jusques  au  xm"  jour  de  may  ensuivant,  qui  sont  xiiii  jours, 
pour  ce xiiii  frans. 

Pour  les  despens  dudit  Yvonnet,  d'un  varlet  et  deux  clievaux  en  sa  com- 
paignie, lequel  alla  devers  monseigneur  de  Fescamp,  gênerai  conseiller  du 
Roy  nostre  sire,  lequel  l'avoit  mandé  pour  voier  son  estât 

Pour  les  despens  dudit  receveur,  d'un  varlet  en  sa  compaignie  et  deux 
clievaux,  lequel  alla  devers  monseigneur  de  Fescamp  à  Rouen,  pour  luy 
dire  response  de  ce  que  il  luy  avoit  enchargié 

17.  Pour  les  despens- dudit  receveur,  fais  en  venant  de  Caen  a  Paris,  pour 
rendre  ce  présent  compte  et  le  compte  de  l'imposicion  de  la  ville  et  viconté 
de  Baieux,  pour  trois  mois  fenis  en  décembre  ccclw,  allant,  demourant  et 
retournant  par  xvi  jours,  par  jour  xx  sols  tournois,  oultrc  ses  gaiges, 
valent xvi  livres 

18,  l'ourla  paine  3  et  sallaire  de  Richart  l'Ussier,  huissier  de  la  cohue  de  Caen. 
davoir  crié  en  la  dicte  cohue  et  ailleurs,  les  baux  des  fermes  desdictes  aydes 

'   Fol.  'i.'i  r".  —  !  Fol.  .'i'i  v°.  —  3  Fol.  kà  r°. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         291 

toutesfoiz  que  les  cnchieres  en  sont  passées  et  que  mestier  en  a  esté;  pour 
ce.  par  mandement  dudit  csleu,  rendu  sur  cest  compte  avecques  quittance 
dudit  Ricbart,  donnée  le  mf  jour  de  janvier  eu  dit  an la  sols  '. 

Pour  torches  et  chandelles  arsses  et  gastées,  en  faisant  les  baux  des  fermes, 
tant  des  imposicions  1111e  et  miic  et  les  foires,  quant  les  enchieres  en  sont 
passées  par  vvi  nuiz  et  plus xn  livres2. 

Pour  toille  affaire  sas,  pour  mettre  l'argent  de  la  dicte  recepte  es  quiex  il 
es1  entré  xxv  verges  de  canevas,  tant  pour  ledit  canevas  que  pour  façon 
d'iceulx,  pour  tout l\  sols. 

Pour  parchemin  et  pour  escripre  cest  présent  compte  et  ycellui  doubler 
el  faire  pluseurs  escriptures  à  ycelui  appartenant,  et  pour  doubler  les  baux 
originaux  pour  rendre  à  la  court  et  faire  les  charges  aux  sergens  de  mois  en 
moiz,  el  aussi  pour  papier  â  escripre  les  diz  baux  originaux,  et  yceulx  dou- 
bler par  deux  foiz,  l'une  pour  le  receveur  gênerai,  et  l'autre  pour  le  rece- 
veur pour  faire  sa  recepte  sur  ce;  et  pour  faire  pluseurs  etas  pour  porter  par 
devers  messeigneurs  les  généraux  trésoriers  à  Paris ,  et  devers  monseigneur  de 
Fescamp,  et  aussi  à  mestre  Martin  Beauparisy,  pour  ce w  livre! 

Autre  recepte1  faite  par  ledit  Yvon,  des  impositions  de  xu  deniers  pour 
livre,  pour  les  troiz  mois  commenebans  le  vm  jour  d'avril  ccclxu,  et  fenis- 
sans  le  vif  jour  de  juillet  ensuivant,  baillée  par  Guillaume  de  Sainte  Croix, 
lieutenant  du  viconte  de  Caen,  esleu  sur  ledit  lait,  sy  comme  il  appert  par 
un  roulle  scellé  du  seel  aux  causes  de  la  dicte  viconté,  baillé  par  ledit  lieu- 
tenant audit  receveur,  pour  lever  les  sommes  sur  les  personnes  contenues 
eu  dit  roulle. 


20.         Recepte  '  : 

De  l'imposition  de  xn  deniers  pour  livre  faite  par  le  dit  receveur,  poui 
les  troiz  mois  commenebans  le  premier  jour  d'ottobre,  l'an  mit  ccclxx,  no- 
vembre et  décembre  ensuivans,  par  Ernouf  Ernouf,  lieutenant  en  la  dicte 
ville  et  viconté  de  Baieux  de  Guillaume  le  Grant,  viconte  de  Caen,  gêne- 
rai esleti  sur  ledit  fait,  si  comme  il  appert  par  un  roulle  seellé  de  son  seel, 
aprouvé  souz  le  seel  des  obligations  de  la  dicte  viconté,  baillé  et  livré  par 

Barri'  et  remplacé  par  .vt  sols.  —   -  Barré  et  remplacé  par  vm  livres.  —      Ce  clnffre  en  a 
remplace  un  autre,  qui  a  été  gratté.  —  >    Fol.  9  r°.  —  5   Fol.  1  r°. 

37. 


19. 


292    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

icellui  Ernouf  audit  receveur,  pour  lever  et  explofttier  les  sommes  sur  les 
personnes  contenuz  eu  dit  roulle. 

21.         Autre  despense  faite  par  ledit  receveur  '. 

A  Pierres  l'Aignel,  nottaire  de  court  d'église,  et  Thomas  Pelichon,  tabel- 
lion de  court  de  Roy,  pour  leurpaine  et  sallaire  d'avoir  esté  presens  à  faire 
les  baux  des  dictes  imposicions  un"  et  xm "'  et  des  foires,  quant  il?,  sont 
escheues,  pour  un  an  commencliant  le  premier  jour  de  janvier  ccclxxi  et 
fenissant  le  (terrain  jour  de  décembre  ensuivant  ccclxxii,  loutesfois  que  mes- 
tier  en  a  esté  et  que.  les  enchieres  en  sont  passées,  et  pour  avoir  enregistrés 
iceulx  baux,  les  noms  des  fermiers  et  de  leurs  pièges,  et  faire  les  lettres  et 
jugemens,  quant  mesticr  en  a  esté,  sy  comme  par  mandement  de  l'esleu  sur 
ledit  fait  et  quittance  des  dis  nottaire  et  tabellion,  dont  la  derreniere,  pour 
!i  parpaie,  est  donnée  le  xvi"  jour  de  janvier  ccclxxii,  rendue  à  court  avec- 
ques  cesl  présent,  peut  apparoir,  pour  ce xu  livres. 

A  Richart  de  Lille,  hussier  de  la  cohue,  pour  sa  paine  et  sallaire  d'avoir 
crié  en  la  dicte  cohue  et  ailleurs  les  baux  des  fermes  desdictes  aydes,  toutes- 
foiz  que  les  enchieres  en  sont  passées  et  que  mestier  en  a  esté,  sy  comme 
par  mandement  de  l'esleu  sur  ledit  fait  et  quittance  dudit  Richart,  donnée 
v'  jour  de  janvier  ccclxxii,  c'esl  assavoir,  pour  l'an  commenchant  le  pre- 
mier jour  de  janvier  ccclxxi,  et  fenissant  le  derrain  jour  de  décembre  après 
ensuivant  ccclxxii,  pour  ce \l  sols. 

Pour  les  despens  dudit  receveur,  en  allant,  demourant  el  retournant  de- 
vers les  généraux  conseilliez  sur  ledit  fait,  lesquiex  l'avoient  mandé  venir  à 
eulx  à  Rouen,  pour  voier  son  estât,  ouquel  voiage  il  demoura  x  jours,  si 
comme  par  lettres  desdis  conseilliers,  données  à  Rouen,  le  x\"  jour  de  jen- 

vier  m  ecc  lxxii,  rendues  à  court  avecques  cest  présent  compte,  pour  ce 

x  livres  tournois. 

l'onr  une  verrine  bktn.ee  à  an  escachon  de  France,  achetée  de  Simonnet  le 
Verrier,  pour  mettre  en  une  fenestre  du  compteur  où  ledit  receveur  fait  la  dicte 
récente,  pour  ce  que  aucune  foi:  que  il  pleut,  le  vent  chasse  la  pluie  sur  les  pap- 
piers  et  escrips  de  la  dicte  recepte,  par  quittance  dudit  Simonnet,  donnée  le 
vv'  jour  de  janvier  ccclxxii lxx  sols  tournois'-. 

1  Fol.  78  v°.  —  s  Tout  le  passage  imprimé  en  italique  a  élé  rayé  lors  de  ta  révision  du  compte 
par  les  généraux  conseillers. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         293 

Pour  torches  et  chandelles  arsses  et  guastées  en  faisant  les  baux  des  fermes . 
tant  impositions  un"  et  xnf'etles  foires,  quant  ilz  eschaent,  et  les  enchieres 
en  sont  passées  parvint  nuiz  et  plus,  pour  ce x  livres1. 

Pour  toille  à  faire  sas,  pour  mettre  l'argent  de  ladicte  recepte  et  pour  façon 
d'yceulx,  et  pour  couvrir  de  neuf  le  compteur  de  la  dicte  recepte  cpii  estoit 
tout  usé,  pour  tout vi  livres2. 

Pour  parchemin  à  escripre  cest  présent  compte,  pour  escriprc  ycellui  et 
doubler  les  baux  origineaux  et  rendre  à  la  court  et  faire  les  charges  ans  ser- 
gens  de  moiz  en  mois,  et  aussi  pour  pappier  à  escripre  les  diz  baux  origi- 
neaux, et  icellui  doubler  par  deux  fois 

Du  un'  des  vins3  venduz  en  détail  en  la  ville  deCaen,  pour  les  deux  pars 
de  xvmc  livres,  pour  ce,  par  Pierre  Baudry xu'  livres. 

Du  \iii°  des  \ins  venduz  en  gros  en  la  dicte  ville,  pour  les  deux  pars  de 

mc  lu  livres,  pour  ce,   par  Richart  Symon irxxxmi  livres  \iu  sols 

un  deniers. 

Du  nu"  des  sidrez  vendus  en  détail  en  la  dicte  ville,  pour  les  deux  pars 

de  c  livres,  pour  ce,  par  Jehan  Lambert lwi  livres  xm  sols  nu  de- 

niers. 

Du  xnf  des  sidrez  vendus  en  gros  en  la  dicte  ville,  pour  les  deux  pars 
de  xv  livres,  par  Richard  de  Missy x  livres. 

Du  iin"des  cervoises  et  boschez  venduz  en  la  dicte  ville  de  Caen,  pour  les 

deux  pars  de  vic l  livres,  pour  ce,  par  Jehan  le  Hericié iiiicxxxm  livres 

vi  sols  vin  deniers. 

Summa  \i\c  xliiii  livres  xm  suis  mi  deniers  tournois. 

Autre  recepte4  faicte  par  ledit  Y  von  Huart,  des  feux  de  la  ville  et  viconté 
de  Caen,  viconté  de  Faloise,  en  tant  comme  il  en  siet  ou  diocèse  de  Baieux 
estans  souz  le  Roy  noslre  sire,  c'est  assavoir,  pour  un  an  commenchant  le 
premier  jour  de  janvier  ccclxxi  ,  et  fenissant  le  derrain  jour  de  décembre  en- 
suivant ccclxxii,  pour  chascun  feu  de  ville  fermée  vi  frans  pour  feu,  et  pour 
chascun  feu  de  ville  en  plat  païz  n  frans  pour  feu,  jouxte  ce  que  il  a  esté 

1   vm  livres  ajoute  et  x  livres  barré  par  un         un    membre    de   la   Chambre    des   généraux, 
membre  de  ta  Chambre.  3  Fol.  2  1  v". 

3    VI    livres    barré     et    C    sols    ajouté     par  *  Fol.  67  r". 


294     ACADÉMIE  DES  ENSGRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

mandé  par  lettres  du  Roy  nostre  sire,  données  lu  vi°  jour  de  novembre 
CCCLXXI,  rendues  à  court  sur  cest  présent  compte;  lesquelx  feux  ont  esté  assis 
par  Guillaume  le  Grant,  viconte  de  Caen,  et  esleu  esdicles  villes  et  vicontés, 
di  s  aides  de  la  guerre,  et  baillés  au  dit  receveur  pour  faire  en  la  recepte,  sy 
comme  par  le  roulle  seellé  du  dil  esleu,  rendu  à  court  sur  cest  présent 
compte,  puet  apparoir. 

La  ville  de  Caen. 

I).  s  bourgoiz  el  habitons  de  la  ville  de  Caen,  par  la  main  de  Robert  des 
Sarcus,  receveur  pour  la  dicte  ville,  en  pluseurs  parties  et  paiemens,  pour 
v'  \\\  feux  à  vi  frans  pour  feu,  valent  pour  an iii"cl  frans 


• 


Autre  recepte  '  faicte  par  ledit  Yvon,  de  l'imposition  des  diz  \n  deniers 
pour  livre  de  pluseurs  foires  escheues  et  bailliez,  depuiz  le  vuic  jour  de 
janvier  ccciax  jusques  au  vu  jour  de  janvier  mccclxxi  ,  lesquelles  ne  sont 
point  comprimez  es  baux  des  dictes  impositions,  si  comme  paryceux  baux 
peut  apparoir 


Xl\ 

(Bibl.  nat.,  nouvelles  acquisitions  latines,  2320,  pièci   n    54,  parchemin. 

Duplicata,  délivre  par  le  grenetier  de  Mantes, 
rei  onnaissance  d  une  dette  qu'avait  la  gabelle  envers  divers  marchands  de  sel. 

Manies,  18  mai  i.">7  i. 

Sachent  tuil  que  je  Jehan  de  Dampmart,  grenetier  du  grenier  à  sel  establi 
pour  le  Roy  nostre  sire  en  la  ville  de  Mante,  certiffie  et  tesmoigne  cpie 
pour  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  et  par  vertu  de  ses  lettres  à  moy  adreçans. 
j'ai  prins  et  levé  depuis  le  xxviif  jour  du  mois  d'avril  derrenierement  passé, 
jusques  au  vif1  jour  de  ce  présent  mois  de  may,  quatre  inuis  un  quartier  de 
sel  à  la  mesure  de  Mante,  pour  la  septième  partie  du  sel  qui  estoit  ou  gre- 
nier di  -  acquis  de  sel  de  la  ville  de  Mante,  appartenant  au  maire  de  la  dicte 
ville,  à  plusieurs  genz  d'église,  bourgois  et  autres;  et  lequel  sel  a  esté  par 
moy  vendu  et  débité  durant  ledit  temps,  au  pris  de  lviii  frans  pour  mui, 


Fol.  19 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         295 

t;int  pour  le  Roy,  comme  pour  les  parçonniers  à  qui  ledit  sel  estoit  et  dont 
pour  leur  droit  leur  appartient,  et  que  le  Roy  leur  doit,  pour  celle  cause, 
soixante  douze  frans  six  solz  parisis;  de  laquelle  chose  leur  ay  autres  fois 
donné  une  semblable  lettre  qu'il  ont  perdue  par  fortune,  si  comme  ilz 
dient,  et  pour  ce  les  deux  lettres  ne  vauldront  que  une  mesmes  lettre.  Donné 
soubz  mon  seel,  duquel  je  use  oudit  office;  et  à  greigneur  confirmacion  et 
congnoissance  de  mondit  seel,  ay  fait  mettre  à  ces  lettres  le  secl  de  la  chas- 
tellenie  de  Mante,  par  Gilles  le  Breton,  garde  d'icelui,  à  Mante;  le  wiu'jour 
du  mois  de  may,  l'an  mil  ccclxxiiii. 


XV 

(Bibl.  nat.,  Cabinet  des  titres,  supplément  ans  Pièces  originales.) 
'Pièce  non  datée;  peut-être  de  la  fin  du  xiv"  siècle  ou  du  commencement  du  xv*.) 

Noie  relative  au  prix  de  revient  d'un  nmid  de  sel. 

Cy  ensuit  la  desclaracion  des  mises,  coustz  et  despens  que  cousle  on 
cousteroit  muy  de  sel  rendu  ou  grenier  d'Evreux,  en  principal,  sans  comp- 
ter en  rien  le  deebié,  le  louage  de  la  maison,  ne  autres  despenses  et  cous- 
tages,  tant  pour  ravoir  son  argent  que  aultremenl  '. 

Et  premièrement  : 

Deulx  poises  de  sel,  mesure  de  Rouen,  font  et  doivent  faire  ung  muy 
auquel  muy  a  xlviii  mynos-;  le  minot  au  prix  de  nxvii  sols  vi  deniers  tour 
nois,  vault  le  muy  la  somme  de  lxvi  livres  tournois;  sur  quoy  est  prins  pour 
le  droit  du  Roy  sur  chascun  muy,  la  somme  de  xxxvi  livres,  dont  ebascun 
muy  couste  en  principal  en  la  rivière  de  Sayne  les  parties  qui  ensivent,  et 
tant  en  principal  (pie  en  despense. 

Pour  l'achat  en  principal  de  chascun  muy  de  sel,  prins  sur  le  quay  de 
l'eaue  de  Rouen,  couste  de  présent  la  somme  de xvi  livres  tournois. 

Item  pour  le  mesurer  et  portera  terre  en  queues,  pour  ce  que  aultrement 
bon  ne  l'oseroit  envoier  pour  le  présent,  tant  pour  les  pluyes  que  pour  la 

1  Cette  note  est  évidemment  l'œuvre  d'un  est  tel  que  le  chiffre  auquel  est  fixée  la  vente  du 

déposant  de  sel  dans  un   des  greniers  royaux,  muid  de  sel  est  inférieur  au  pris  de  revient, 

et  tend  à  démontrer  que  le  prix  des  transports ,  -  Le  minot  est  le  quart  du  setter.  Le  muideon- 

ajoute  au  prix  d'achat  et  au  montant  des  droits .  tient  1 2  setiers ,  et  vaut  1 8  hectolitres  1 S  litres. 


296     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

guerre,  et  pour  la  grant  perte  etdechié  qui  y  pourrait  estre,  pour  le  muy 

xx  >-ols  tournois. 

Ihiii  pour  six  queues  qu'il  convient  à  mettre  ledit  sel  chascun  muy,  et 
ne  seront  iames  bonnes  à  mettre  vin,  pour  cause  tludit  sel,  xl  sols  tournois, 
pour  ce xl  sols  tournois. 

Item  pour  porter  icellui  muy  de  sel  de  cote  ville  de  Rouen  par  la  rivière 
de  Saine,  et  d'icelle  entrer  en  la  rivière  d'Eure,  jusque/,  à  Cailli,  qui  est  à 
trois  lieux  près  d'Evreux  ou  environ,  pour  ce c  sols  tournois. 

Item  pour  les  gens  d'armes  qu'il  convient  avoir  à  conduire  icellui  sel 
jusquez  audit  lieu  de  Cailli,  pour  chascun  muy xl  sols  tournois. 

Item  pour  mener  icellui  muy  de  sel  de  Cailly  à  Evreux,  à  charroy,  dont 

chascune  charette  ne  pourra  porter  que  une  queue  au  temps  de  présent 

vi  livres  tournois. 

Item  pour  les  gens  d'armes  qu'il  convient  avoir  et  prendre ,  pour  conduire 
les  charette/.  et  le  sel  depuis  Cailli  jusque/,  à  Evreux,  par  estimacion,  car 
aultrement  ne  le  peult  hom  bonnement  savoir  jusques  ad  ce  que  lesdictes 
gens  d'armes  soient  allouez c  sols. 

Item  pour  descharger  ledit  sel  et  mesurer  audit  lieu  d'Evreux  et  pour 
pluseurs  autres  coustagez,  tant  des  acquis  de  la  rivière  d'Eure  que  de  plu- 
seurs  autres  despenses  et  mises  pour  chascun  muy xxx  sols  tournois 

Somme  totale  de  ses  parties  dessus  desclarés xxxvm  livres  x  sols. 


XVI 

i  I3ibl.  nat. ,  nouvelles  acquisitions  latines,  2320,  pièce  n'  3;),  parchemin.) 

\  idimus  de  lettres  par  lesquelles  Charles  V  autorise  une  augmentation 
du  prix  de  vente  du  sel  dans  différents  greniers. 

Paris,  20 janvier  1071   (n.  st.). 

A  tous  oeuls  qui  ces  lettres  verront,  Hugues  Auhriot,  garde  de  la  pre- 
vosté  de  Paris,  salut.  Savoir  faisons  que  nous,  l'an  de  grâce  mil  ccclx  dix, 
le  lundi  vint  jours  de  janvier,  veismes  unes  lettres  du  Roy  nostre  sire, 
seellées  de  son  grant  seel,  contenans  ceste  fourme  :  Charles,  par  la  grâce  de 
Dieu,  Roy  de  France,  à  noz  amez  et  feauls  noz  generauls  conseiiliers  sur 
les  aides  pour  le  l'ait  de  noz  guerres,  salut  et  dilection.  Pour  ce  que  nous 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         297 

avons  entendu  que  en  nos  greniers  de  Harefleu,  de  Honnefleu,  de  Caude- 
bec,  de  Vernon,  de  Mante  et  de  Pontoise,  n'a  point  de  sel,  et  que  les  mar- 
elians  qui  les  ont  accoustumé  de  garnir  n'en  vouloient  point  aler  quérir 
hors  de  nostre  royaume ,  ne  euls  mettre  es  périls  de  mer  et  de  terre ,  qui  sont 
à  le  aler  quérir  et  amener  par  deçà,  se  il  n'en  avoient  plus  grant  pris  que  on 
leur  a  donné  jusques  à  ores  en  noz  dis  greniers,  pour  cause  que  ledit  sel 
que  l'en  amennoil  de  nouvel,  seroit  de  plus  chier  coust  assez  rendus  en  noz 
dis  greniers,  que  celui  que  l'en  y  a  amené  ou  temps  passé;  savoir  vous  fai- 
sons que  nous,  enfourniez  sufhsaument  les  choses  dessus  dictes  estre  vrayes, 
et  afin  que  noz  subgez  n'aient  défaut  de  sel,  avons  ordenné  et  ordonnons 
de  grâce  especial,  que  les  marchans  qui  vouldront  entreprendre  du  faire 
venir  et  mettre  en  noz  dis  greniers  jusques  à  deux  mil  poises  de  sel  seule- 
ment, lequel  sel  il  y  auront  mis  et  mettront  depuis  le  premier  jour  de  dé- 
cembre darreinement  passé,  auront  de  cbascune  poise  seize  frans.  Si  vous 
mandons  et  enjoingnons  que  ledit  seel  qui  sera  mis  en  nozdis  greniers,  depuis 
ledit  jour  jusques  à  la  dicte  quantité,  vous  faites  vendre  par  noz  grenetiers 
des  dis  greniers  cbascune  poise  seize  frans  pour  les  marebans  et  leur  faites 
paier  ledit  pris  si  tost  que  leur  dit  sel  sera  venduz,  nonobstant  le  pris  qui 
paravant  y  estoit  ordonnez  ne  soit  si  grans,  pourveu  que  nostre  droit  n'en 
soit  point  appeticié  ou  diminué  en  aucune  manière;  et  gardez  que  en  ce  n'ait 
aucun  défaut.  Donné  à  Paris,  le  un'  jour  de  janvier,  l'an  de  grâce  mil  ccclx 
dix,  et  de  nostre  règne  le  septiesme.  Et  estoient  ainsi  signé  :  Par  le  Roy,  Bai- 
gneux.  Et  nous,  à  ce  présent  transcript,  avons  mis  le  seel  de  la  prevosté  de 
Paris,  l'an  et  le  lundi  dessusdis. 

J.  du  Vivier. 


XVII 

(  Bibi.  nat. ,  Titres  scellés  de  Clairambault ,  vol.  1  h  ,  fol.  899 ,  n"  1 ,  parchemin,  j 

Bourges,  l'i  avril  1070  (n.  st.). 

Quittance  de  Regnault  Besille,  chevalier,  à  Jean  le  Mercier,  pour  2a5  francs  qui  lui 
étaient  dus  pour  ses  services,  ainsi  que  pour  ceux  d'un  autre  chevalier  et  de  1 1  écuyers 
de  sa  compagnie,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Sancerre. 


Sav.  étiung.  Il'  série,  t.  VI ,  2"  partie.  38 


ilJpr.iiiLniL    .'  .11 1-.-.  •  1 


298    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 


XVIII 

i  in-li.  nat.,  K.K  2Ôi,  fol.  10S,  autographe , papier.  Voir  Froissart, 
éd.  Lucc,  t.  VII,  p.  xciv,  note  'i.) 

(  lomple  autographe  de  Jean  le  Mercier,  de  ce  qui  était  dû  au  duc  de  Bem  pour  son  état. 

28  août  1370. 

Je  doy  à  Estienne  Vaiée,  pour  Testât  de  monseigneur  de  Bercy,  pour  le 

mois  de  juillet n"  frans. 

Item  semblablement,  pour  celuy  d'aoust u"  frans. 

Item  pour  les  gages  des  gens  d'armes  de  son  hostel,  pour  les- 
clis  11  mois \v'  1.11  frans. 

Somme v*  v1  lu  frans. 

Item  ly  doy,  qui  me  tiennent  lieu  d'autre  partie  ,  premièrement  : 

Au  conte  de  Sancerre cent  frans. 

A  Ymbaut  du  Peschin vi'xxv  frans. 

\  messire  Régnant   Bezille vin1  frans. 

À  messire  Enoul  de  Bornay xxx  frans. 

Ut  sire  de  Chauvigni un1  frans. 

\  Guillaume  de  Rebergnez xl  frans. 

Somme mil  xxxv  frans  '. 

Somme  pour  tout viM  vc  nu"  vu  frans. 

Sur  quoy  ledit  Estienne,  par  la  main  de  Chauvigni xv   frans. 

Item  de  Robert  de  Rion vu'  frans. 

Item  du  trésorier imc   frans par  Jehan  Ogier. 

item  à  Guillaume  de  Rebergnez vi'  frans. 

\u  sire  de  Nantouillet,  pour  monseigneur 1111e l  frans. 

\u  Borgne  de  Beauce,  pour  le  mois  d'aoust cent  frans. 

[tem  à  Estienne  Valée,  comptant V'  frans. 

Somme in' vu  l\x  frans'2. 

Reste  que  il  li  est  deu uM  vmrxvii  frans, 


1  e<  compte  est  inexact  :  pour  que  cette  sé- 
rie de  sommes  fasse  i,o35  lianes,  il  faudrait 
ajouter  '■<  cette  récapitulation  une  somme  de 
1  n  francs.  Il  esl  probable  que  quand  Jean  le 
Mercier  a  uns  son  compte  au  net,  il  a  oublié 
d'ajouter  un  second  s  au-dessus  du  chiffre  de 
messire  Rejmault  Bezille  et  de  celui  .lu  sire  de 


Chauvigny;   d'autant  que   la  même  erreur   se 

reproduit  à  la  seconde  mention  de  Guillaume 

de  Rebergnez. 

-  Note  autographe  dans  la  marge 

»  Si  comme  il  a  la  quittance,  et  il  me  la  doit 

rendre    comme    elle    est    comprise     en     reste 

somme.  » 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         299 

Pourveu  que  Perrinet  mon  frère  n'ait  riens  balle  par  sa  lettre  à  Cler- 
mont. 

Escript  et  signé  de  ma  main,  le  xxvm'jour  d'aoust ccclxx. 

J.  Lii  Mercier. 


XIX 

|  Bibl.  mil.,  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  1 ,  fol.  i  h  i,  pièce  a°  3  ,  parchemin.) 

Tours .  1 2  mai  1371. 

Jaqueiin  d'Andigné  certifie  à  Jean  le  Mercier  qu'il  a  reçu  ce  jour  la  revue  de  Pierre  Trous- 
seau ,  chevalier,  seigneur  de  Ckasteaux ,  capitaine  de  Tours ,  et  de  5  écuyers  de  sa  com- 
pagnie .  t'I  lui  donne  ordre  de  leur  faire  prêt. 


XX 

I  Bibl.  nat.,  Pièces  originales ,  Mercier  [le],  vol.  igoi,  dossier  iiiiv  pièce  ri   \-\ ,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,    donnée  au  receveur  des  aides  à  Clermont, 
pour  i,5oo  francs  d'or  destinés  au  payement  des  gages  du  maréchal  de  Sancerre. 

Nevers,  3i  juillet  1371. 

Saiclient  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy 
nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Robert receveur  à  Cler- 
mont des  aides  ordenées  pour  la  guerre,  la  somme  de  mil  cinq  cenz  Iran/, 
d'or  pour  yceulx  ba[iller]  à  monseigneur  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de 
France,  et  aus  gens  d'armes  de  sa  compaignie,  estanz  à  présent  ou  service 
[de]  nostre  dit  seigneur  en  ces  présentes  guerres,  es  parties  de  lierry  et  de 
Lymosin;  de  la  quelle  somme  je  me  tieng  [à  bien  paie.  Donné]  à  Nevers 
soubz  mon  seel,  le  derrenier  jour  de  juillet,  l'an  mil  ccclx  et  onze. 

J.  le  Mercier. 


38 


300    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES  LETTRES. 

XXI 

(Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  73,  fol.  5"ji5,  a°  i,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  à  Paris,  pour  2,000  francs  d'or 
à  distribuer  aux  gens  de  guerre. 

Taris,  1"  septembre  1371. 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre 
sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  l'Uissier,  receveur  gênerai  à  Paris 
des  aides  ordennés  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme  de  deux  mille  livres 
tournois,  en  11"  frans  d'or,  pour  yceulx  baillier  et  distribuer  à  cause  de  mon 
dit  office  à  plusieurs  genz  d'armes  estans  au  service  dudit  seigneur  en  ces 
présentes  guerres;  de  laquelle  somme  de  nM  livres  tournois,  es  diz  ri"  l'rans 
d'or,  je  me  tieng  à  bien  paie.  Donné  à  Paris,  souz  mon  seel,  le  premier 
jour  de  septembre,  l'an  mil  c.cc  soixante  et  onze. 

J.  le  Mercier. 


XXII 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  vol.  G,  dossier  1 3 1 ,  pièce  n"  î  .  parchemin.  1 

Tours,  5  septembre  1.17  1  - 

Mandement  des  maréchaux  de  France  à  Jean  le  Mercier,  d'avoir  à  payer  les  gages  de 
Gilles  d'Achinvillier  et  de  1 1  ècuyers  de  sa  compagnie,  qui  ont  fait  montre  le  même 
jour  à  Tours,  et  doivent  servir  en  Bcrry,  Poitou  et  Limousin,  sous  les  ordres  du  ma- 
réchal Louis  de  Sancerre. 


XXIII 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  vol.  G,  dossier  i3i,  pièce  n"  a,  parchemin.) 

Tours,  7  septembre  1  n 7  1 . 

Quittance  de  Gilles  d'Achinvillier  à  Jean  le  Mercier,  pour  ses  gages  et  ceux  de 
;  1  écuyers  de  sa  compagnie,  montant  à  <)0  francs  d'or.  (La  montre  de  cet  écuyer  se 
trouve  à  la  suite  de  celte  quittance.) 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         301 

XXIV 

(Arcli.  uat.,  K  âg,  n°  56.) 

(Compte  fait  à  Jean  le  Mercier  par  Jean,  comte  de  Sancerre,  pour  ce  qui  lui  était  dû 

sur  ses  gages. 

Paris,  îG  septembre  1371. 

Compte  de  nous,  Jehan,  conte  de  Sancerre,  chevalier,  et  des  genz 
d'armes  que  nous  avons  tenuz  en  notre  compaignie,  soubz  le  gouverne- 
ment de  nostre  cher  et  amé  frère  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  Fran(;e, 
depuis  le  premier  jour  de  mars,  l'an  mil  ccclxx,  jusques  au  premier  joui' 
de  juing  ensuivant,  mil  ccclxm  ,  fait  à  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres 
du  Roy  nostre  sire,  par  mandement  dudit  seigneur,  donné  à  Saint  Pot  lez 
Paris,  le  wiii"  jour  d'aoust  mil  ccclxxi,  en  la  manière  qui  s'ensuit.  Premiè- 
rement, pour  les  gaiges  de  nous  banneret,  nu  chevaliers  bachelers  et  xlv  es- 
cuiers,  dudit  premier  jour  de  mars  ccclxx  jusques  au  premier  jour  d'avril 
ensuivant  par  xx\i  jours,  xxvm  livres  x  sols  tournois  par  joui-,  vnT  mi"  m  li- 
vres \  sols  tournois. 

Pour  nous  banneret,  vi  chevaliers  bachelers  et  xliii  escuiers,  dudit  pre- 
mier jour  d'avril  ccclxx  jusques  au  premier  jour  de  may  ensuivant  ccclxxi 
par  xxx  jours,  xxix  livres  x  sols  tournois  par  jour,  viiiciiij"  v  livres  tournois. 

Pour  nous  banneret,  vr  chevaliers  bachelers  et  \liii  escuiers,  dudit  premier 
jour  de  may  jusques  au  premier  jour  de  juing  ensuivant,  par  xx\i  jours, 
xxix  livres  x  sols  tournois  par  jour,  ix'xmi  livres  x  sols  tournois. 

Somme,  ii"vicmi"  m  livres  tournois. 

Item  pour  lestât  de  nostre  personne  à  nous  ordené  par  le  Roy  nostre  dit 
seigneur  de  c  livres  tournois  par  mois,  oultre  les  diz  gaiges  de  nous  et  des 
dictes  gens  d'armes  de  nostre  compagnie,  dudit  premier  jour  de  mars  jus- 
ques audit  premier  jour  de  juing  ensuivant,  qui  font  m  mois,  c  livres  tour- 
nois par  moys,  mc  livres  tournois. 

Somme  des  gaiges  et  estât,  nM  ixcuii"in  livres  tournois. 

De  ce  avons  nous  eu,  par  vu  de  noz  lettres,  donné,  c'est  assavoir:  un  de 
may,  vmcv  livres  tournois,  ce  jour  pour  nostre  estât,  c  livres  tournois;  et  \i\ 
dudit  mois,  vmriin"v  livres  tournois,  ce  jour,  pour  nostre  estât,  c  livres 
tournois;  et  xxvm  dudit  mois,  c  livres  tournois;  et  w'  jour  d'aoust  ensui- 


302     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

wint  ,  \ci.  livres  tournois;  et  xxim  dudit  mois,  c  livres  tournois;  somme  que 
non-  avons  eu  :  h"  vi'  m.  livres  tournois.  Ainsi  nous  est  deu  par  la  fin  de  ce 
présent  compte,  m  sliii  livres  tournois;  de  la  quele  somme  ledit  trésorier 
nous  a  aujourd'ui  baillié  sa  ceclule.  Lequel  compte  nous  afiermons  en  nostre 
loyauté  et  par  notre  serement  fait  en  la  main  dudit  trésorier,  estre  vray,  et 
avoir  servi  nous  et  nos  dictes  gens  bien  et  loyaument  par  le  temps  dessus- 
dit, senz  aucune  faute.  En  tesmoing  de  ce,  nous  avons  seellé  ce  présent 
compte  de  noslre  propre  seel.  Fait  à  Paris,  le  xvic  jour  de  septembre,  l'an 
mil  ccc  soixante  et  onze. 


\\V 

(liil)i.  nai.,  Titres  scellés  de  Clairambault .  vol.  7.", .  fol,  .") - 1  r> ,  0    .  ,  parchemin 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  à  Jean  l'Huissier,  pour  le  remboursement  qui  lui  a  été  fait 
de  diverses  dépenses,  lors  d'un  voyage  qu'il  avait  entrepris  à  Avignon. 

Paris,  (>  décembre  1  .'i-i. 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre 
sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  l'Uissier,  receveur  gênerai  à  Paris  de- 
aides  ordennés  pour  la  guerre,  la  somme  de  quatorze  cenz  soixante  frans 
d'or  et  demi,  pour  le  parpaiement  de  la  somme  de  n"  ix'  lx  frans  et  demi. 
en  quoy  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'estoit  tenus,  tant  pour  faire  amener 
conduire  à  certain  nombre  de  genz  d'armes  d'Avignon  à  Meleun,  la  somme 
de  cent  mille  frans  d'or,  comme  plusieurs  draps  de  soye,  orfroiz  de  chappeile 
et  autres  choses,  lesquelles  j'ay  achetées  du  commandement  dudit  seigneur. 
si  comme  il  appert  plus  à  plain  par  ses  lettres  données  le  rm'jour  d'aoust 
derrain  passé.  De  la  quelle  somme  de  xiiir"  lx  frans  d'or  et  demi  je  me  tien" 
à  bien  paie.  Donné  à  Paris,  souz  mon  seel,  le  vic  jour  de  décembre,  l'an 
mil  ccc  lx\i. 

J.  le  Mercier. 


MÉMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         303 

XXVI 

(Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault ,  vol.  73,  fol.  5- 1 5  ,  n°  3,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  à  Jean  l'Huissier  pour  une  somme 
destinée  à  payer  les  gages  de  Une  du  Boulay. 

Paris,  i3  décembre  1371. 

Sachent  tuitque  je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre 
sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  l'Uissier,  receveur  gênerai  a  Paris  des 
aides  ordonnés  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme  de  >i\  cenz  livres  tournois 
en  vr  frans  d'or,  pour  baillier  et  distribuer  1  messire  Hue  du  Boulay,  che\  alier, 
en  prest  sur  les  gaiges  de  lui  et  des  genz  de  sa  compaignie,  deservis  et  à 
deserviren  la  compaignie  du  Roy  nostre  dit  seigneur,  à  la  garde  et  seurté  de 
son  corps;  de  laquelle  somme  je  me  tieng  à  bien  paie.  Donne  à  Paris,  souz 
mon  seel,  le  xm8jour  de  décembre,  l'an  mil  ecc  soixante  et  onze. 

J.  i.e  Mercier. 


WVII 

Uiil>l.  nat.,  Quittances,  vo).  2601  1,  n'  i.3oo,  parchemin.) 

Herment1,  1"  mars  i3t2  (n.  st.  . 

Hugues  de  Froideville ,  maréchal  d'Auvergne,  commis  1  recevoir  la  montre  de  .'><>  I  inces 

«  ordenées  par  le  l\o\ en  la  conté  de  \  enthedeur  et  de  Limozin  » ,  donne  ordre 

à  Jean  le  Mercier  de  faire  payement  à  l'écuyer  Breton  Jean  de  .Nouai,  à  à  chevaliers 
'•I  i(|  écuyers  de  sa  compagnie,  reçus  le  même  jour  à  Herment. 


XXVIII 

(Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  73,  fol.  ;"> 7  1 7 .  n"  1,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  à  Jean  l'Huissier,  pour  une  somme  destinée  au  payement 

des  gens  de  guerre. 

Paris,  3i  mars  i37'j  (n.  st.). 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre 

'   Puy-de-Dôme,  arrondissement  de  Clermont-Ferrand ,  chef-lieu  de  canton. 


304    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  i'Uissier,  receveur  gênerai  à  Paris 
des  aides -ordennés  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme  de  nuef  cens  livres 
tournois  en  ixc  frans  d'or,  pour  baillier  et  distribuer  à  cause  démon  office  à 
plusieurs  gens  d'armes  estans  aus  gaiges  du  Roy  nostre  dit  seigneur,  en  ces 
présentes  guerres.  De  laquelle  somme  de  ixc  livres  tournois  je  me  tieng  à 
bien  paie.  Donné  à  Paris  le  derrenier  jour  de  mars,  l'an  mil  ccc  lxxii. 

J.  le  Mercier. 


\\I\ 

(Bil)l.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  io3i,  dossier  444 18,  pièce  n°  1  1 ,  parchemin. ) 

Nevers,  1/1  juillet  1372. 

Pierre  le  Mercier,  lieutenant  de  Jean  le  Mercier,  certifie  que  Pierre  Amélie ,  lieutenant  de 
Jean  de  la  Garde,  élu  et  receveur  des  diocèses  de  Lyon,  Màcon  et  Chalon,  et  chargé 
de  lui  apporter  à  Nevers  1 ,000  francs  d'or  destinés  au  payement  du  duc  de  Bourbon 
et  du  maréchal  de  France  (Louis  de  Sancerre  ?),  a  mis  9  jours  pour  aller  de  Lyon  à 
Nevers  et  pour  en  revenir. 


xx\ 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  1901,  dossier   i  i  I18,  pièce  n    10,  parchemin 

Nevers,  2  août  1 . > 7 2. 

Voir  la  pièce  justificative  n"  XXIM,  qui  est  identique  ; 
le  montant  de  la  somme  d'argent  diffère  seul;  il  est  ici  de  « cens  frans». 


XXXI 

(Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault ,  vol.  22,  fol.  1571,  n'  1,  parchemin.) 

Thérouanne . ,  27  septembre  1372. 

Quittance  de  David  de  Poix,  sire  de  Brimeu,  à  Jean  le  Mercier,  pour  33  livres  tournois 
qui  lui  ont.  été  versées  en  prêt  sur  ses  gages  et  ceux  de  2  autres  chevaliers  el 
5  écuyers  de  sa  compagnie,  pour  servir  en  Picardie  sous  les  ordres  du  mailre  des  arba- 
létriers. 


MÉMOIRES  PRÉSEMÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         305 


XXXII 

Ilibl.  nat..  Tare,  scellés  de  Clairambault,  vol.  22,  fol.  1071,  11°  2,  parchemin.] 

(Une  copie  de  cette  quittance  se  trouve  aussi  dans  les  Pièces  originales,  vol.  2'iqO, 

dossier  Rivière  [Bureau  de  la],  pitre  n°  1 10  v°.) 

Thcrouanne,  21  janvier  io-.\  (H.  st.). 

Quittance  de  David  de  Poix,  sire  de  Brimeu,  à  Jean  le  Mercier,  pour  io5  livres  qui  lui 
ont  été  payées  en  prêt  sur  ses  gages  et  ceux  d'un  chevalier  et  de  trois  écuyers  de  sa 
compagnie,  qui  servent  en  Picardie  sous  le  maître  des  arbalétriers. 


XXXIII 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales ,  Mercier  [le],  vol.  1 9  3 1 ,  dossier  iiiiN,  pièce  u"  î.'i,  parchemin. 1 

Certificat  de  voyage  donné  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  des  aides 
de  Lyon.  Màcon  et  Chalon. 

Pai  is,  *  février  1 .';-:;  (  n.  st.). 

Je  Jehan  le  Mercier,  trésorier  des  guerres  du  Roy  nostre  sire  ,  certiffie  que 
Jehan  de  la  Garde ,  rece\  eur  des  aides  ordenées  pour  la  guerre  es  citez  et  dio- 
cèses de  Lyon,  Mascon  et  Chalon.  a  apporté  à  Nevers  par  devers  mon  lieu- 
tenant la  somme  de  quatorze  cenz  frans  d'or,  les  quieux  ont  esté'  baillez  et 
délivrez  à  monseigneur  Loys  de  Sancerre,  mareschal  de  France,  et  aus  eenz 
de  sa  compaignie;  ou  cptel  voyage  le  dit  Jehan  de  la  Garde  a  demouré, 
alant,  demouraiil  et  retournant  à  Lyon,  si  comme  il  m'a  tesmoigné  par  son 
serement,  par  l'espace  de  neuf  jours.  Escript  à  Paris,  soubz  mon  seel ,  le 
vin'  jour  de  febvrier,  l'an  mil  cccl\  et  douze. 


XXXIV 

j  Bibl.  nat. .  Titres  scellés  de  Clairambau.lt ,  vol.  3  1 ,  fol.  ?3  13,  n°  3  ,  parchemin.  ! 

Poitiers.  29  septembre  1J7J. 

Quittance  de  Patoil  du  Clier,  écuyer,  i\  Jean  le  Mercier,  pour  8/jo  francs  d'or  qui  lui  ont 
été  versés  en  prêt  sur  ses  gages,  ceux  de  9  chevaliers  et  07  écuyers  de  sa  compagnie, 
servant  en  Poitou  et  en  Saintonge,  sous  les  ordres  du  duc  de  Berrv. 

Sav.  Étrang.  II'  série,  t.  VI,  2e  partie  3p 

!) 


300    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

x\xv 

Bilil.  nat., Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  33,  fol.  2443,  h"  2,  parchemin.) 

Saint-Quentin,  17  janvier  1 . '> 7  '1   (n.  st.). 

Quittancé  de  Jean  du  Cloy,  écuyer,  capitaine  du  fort  de  Brunemberl  ' ,  à  .lean  le  Mercier 
pour  3/i  livres  t3  sous  4  deniers  tournois  en  prêt  sur  ses  gages,  el  sur  ceux  d<- 
2  autres  écuyers  et  d'un  arclier  non  étoffé,  qui  défendent  ce  fort,  soib  le  comman- 
dement supérieur  du  maître  des  arbalétriers. 


WXVJ 

[Bibl.  nat.,  nouvelles  acquisitions  latines,  2J20.  pièce  n°  60,  parchemin.) 

Attribution  par  Jean  le  Mercier  d'une  indemnité  de  voyage  au  receveur  des  aides  de 
Lisieux,  cpii  était  venu  le  trouver  à  Caen ,  pour  lui  faire  examiner  ses  comptes. 

Caen  ,  1  3  juillet  1  I7  i. 

Les  generaulz  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordennés  pour  la  guerre  à 
Estienne  Asse,  receveur  desdiz  aides  es  cité  et  diocèse  de  Lisieux,  salut. 
Comme,  par  mandement  de  nostre  bien  amé  Raoul  Campion,  receveur  gêne- 
rai d'iceulz  aides  en  la  basse  Normandie,  vous  soiez  venu  à  Caen  par  devers 
nous  Jehan  le  Mercier,  gênerai  conseiller  sur  ledit  fait,  pour  nous  monslrei 
au  juste  et  au  cler  tout  Testât  de  vostre  recepte  et  pour  certaines  autres 
causes  touchant  le  fait  de  vostredicle  recepte;  ouquel  voyage  vous  avez  vac- 
quié  ctdemouré,  tant  en  venant,  demouranl  pour  veoir  et  visiter  vosttedit 
estât  et  attendre  la  response  de  nous  Jehan  le  Mercier,  comme  en  retournant . 
par  l'espace  de  quatre  jours;  nous  volons  et  vous  mandons  que,  pour  chageun 
desdiz  un  jours,  vous  aiez,  prenez  et  retenez  par  devers  vous,  des  deniers  de 
vostre  recepte ,  oultre  et  par  dessus  voz  gaiges  ordinaires ,  vint  soulz  tournois 
qui  font  en  somme  quatre  livres  tournois.  Et  par  rapportant  ces  présentes 
tant  seulement,  ycelle  somme  de  un  livres  tournois  sera  allouée  en  vo/. 
comptes  et  rabatue  de  vostre  recepte  par  ceulz  à  qui  il  appartendra  sanz 
contredit.  Donné  audit  lieu  de  Caen,  soubz  le  signet  de  nous  Jehan  leMer- 

'  Brunembert,  Pas-de-Calais,  arrondissement  de  Bouloene-sur-Mer,  canton  de  Desvres. 


MEMOIRES  PRKSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.         307 

cier,  en  l'absence  de  nosseigneurs  et  coinpaignons,  le  xnr'jour  de  juillet. 
l'an  mil  ccclxxiiii. 

Signet  de  Jean  le  Mercier,  représentant  une  tête  de  Christ  de  face,  avec  la 
légende  disposer  en  octogone:  «  +  Signet  Jehan  le  Mercier.  » 


XXXVII 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  i  g3  i,  dossier  i  i  i  1 S  ,  j>iècc  n"  1  i  ,  parchemin.) 

Les  généraux  conseillers  donnent  au  receveur  général  des  aides  l'ordre  de  payer  à  la 
femme  de  Pierre  le  Mercier,  alors  en  prison,  les  gages  de  son  mari. 

Puis,  i"  décembre  \ '■'•*-  i. 

Les  généraux  conseilliers  à  Paris  sur  les  aides  ordennéz  pour  le  fait  de  la 


guerre,  à  François  Chanteprime,  gênerai  receveur  des  aides  dessusdiz,  salut. 
Nous  vous  mandons  (pie  toui  ce  qui  peut  estre  deu  àrnaistre  Pierre  .Mercier, 
dit  de  Saint  Riquier,  notaire  du  Roy  nostre  sire  et  contrerollcur  sur  le  dit 
lait,  à  cause  de  ses  gaiges  de  vi  soubs  [sic)  par  jour,  vous  paiez  et  délivrez 
senz  delay  à  sa  femme,  si  comme  autrefois  avés  paie  le  dit  maistre  Pierre 
jusques  au  premier  jour  de  novembre  deirenierement  passé,  qui  fu  détenu 
es  prisons  dudit  seigneur.  Et  par  aupportant  ces  présentes  et  quittance  de 
sa  dicte  femme,  tout  ci1  que  paie  lui  aurés  a  la  cause  dessusdicte  sera  alloé 
en  voz  comptes  et  rabatii  de  vostre  recepte  senz  contredit.  Donné  à  Paris, 
soubs  noz  signez,  le  premier  jour  de  décembre,  l'an  mil  ecc  soixante  et 
quatorze. 

De  Meun. 


XXXVIII 

Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [te],  vol.  19.i1,  dossier  'ii'u8,  pièce  n"  îô,  parchemin.) 
Quittance  de  Jean  ie  Mercier,  pour  une  portion  de  ses  gages  de  général  conseiller. 

Paris ,  3i  août  1  j-b. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire, 
confesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des 
aides  ordennés  pour  la  guerre,  la  somme  de  deux  cenz  livres  parisis   en 

39 . 


308    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

11e  l  frans  d'or.  x\  sous  tournois  pièce,  sur  ce  qui  me  peut  estre  deu  à  cause 
de  mes  gaiges ordinaires  de  vic  livres  parisis,  que  je  prenz  paran  pour  mon 
dit  office,  ouitre  les  vic  livres  tournois  que  je  prenz  par  an  à  cause  du  gou- 
vernement de  la  ville,  chastel  et  chastellerie  de  Creeil,  et  v  frans  d'or  que 
je  prenz  pour  oullre  mes  diz  gaiges  quant  je  chevauche  hors  pour  les  besoi- 
gnes  dudit  seigneur;  pour  mi  mois,  c'est  assavoir  may,  juing,  juillet  et  ce 
présent  moys  d'aousl.  Delà  quelle  somme  de  deux  cenz  livres  parisis,  es  diz 
ii'  l  frans  d'or,  je  me  tiens  à  bien  paiez  et  en  quitte  le  dit  seigneur,  le  dit 
François  et  touz  autres.  Donné  à  Paris,  soubz  mon  seel,  le  derrenier  jour 
dudit  moys  d'aotist,  l'an  mil  ccclx  et  quinze. 


XXXIX 

(Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1931,  dossier  144i8, pièce  11"  1  h  .  parchemi 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général, 
pour  le  montant  d'un  terme  de  ses  gages  de  général  conseiller. 

Paris,  "  décembre  1  ■'■--■<. 


con 


Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire 
fesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  à  Paris 
des  aydes  ordenez  pour  la  guerre,  la  somme  de  deux  cens  livres  parisis  en 
pi  est  sur  mes  gaiges  ordinaires  de  six  cens  livres  parisis,  que  je  prens  par  an 
à  cause  de  mon  dit  office,  ouitre  la  somme  de  six  cens  livres  tournois  que 
je  prens  par  an,  oullre  mes  dis  gaiges  ordinaires,  pour  cause  de  la  garde  et 
gouvernement  de  la  ville ,  chastel  et  chastellerie  de  Craeil  ;  c'est  assavoir  poul- 
ies moys  de  septembre,  octobre,  novembre  derrenierement  passez  et  cest 
présent  mois  de  décembre.  De  laquele  somme  de  11e  livres  parisis  je  me  tien 
à  bien  paiez  et  en  quitte  le  dit  François  et  tous  autres.  Donné  à  Paris  soubs 
mon  seel ,  le  second  jour  dudit  mois  de  décembre ,  l'an  mil  ccclx  et  quinze. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         309 

XL 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales ,  Mercier  [le],  vol.  1  g3 1,  dossier  ï'iiiiv  pitce  n°  17,  parchemin.) 

Quittance  do  Jean  le   Mercier  au  receveur  général , 
pour  les  frais  d'un  voyage  qu'il  a  fait  avec  le  roi. 

■  i  nui  1  377. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseillier  du  Roy  nostre  sire, 
confesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprinie,  receveur  gênerai  des 
aides  ordenées  pour  la  guerre,  la  somme  de  soixante  dix  frans  qui  deubz 
m'estoient,  à  cause  de  cinq  frans  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  ordenez 
prendre  et  avoir  par  jour  quant  je  chevauche  hors  pour  le  fait  de  ses  heson- 
gnes,  pour  les  despens  que  j'ay  fais  à  alerde  Paris  à  Rouen  en  la  compaignii 
du  Roy,  pour  li  monstrer  son  navire  et  aussi  les  garnisons  et  autres  choses 
nécessaires  ponr  le  lait  de  son  armée  ;  ou  quel  voiage  j'ay  demouré,  alatit 
de  Paris  à  Rouen,  séjournant  es  dictes  parties  et  retournant  à  Greil  par 
devers  le  Roy  et  de  là  à  Paris,  par  quatorze  jours;  c'est  assavoir  depuis  le 
vue  jour  de  ce  présent  mois  de  may,  jusqnes  au  w'jourd'icellui  mois  inclus, 
qui  font  à  v  frans  par  jour,  qui  font  la  dicte  somme  de  lx\  frans;  de  la 
quelle  je  me  tiengs  à  bien  paies  cl  en  quitte  ledit  seigneur,  ledit  François 
et  tous  autres.  Donné  soubz  mon  seel,  le  wim1'  jour  dudit  mois  de  may, 
l'an  mil  troiz  cens  soixante  dix  sept. 


XLI 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier   J44i8,  pièce  11'  20,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides, 
pour  un  voyage  qu'il  a  fait  en  vue  de  préparer  le  départ  d'une  Hotte 

s  juillet   .377. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseillier  du  Roy  nostre  sire . 
confesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des 
aides  ordenés  pour  la  guerre,  la  somme  de  huit  vins  dix  frans,  qui  deubz 
m'estoient  à  cause  de  cinq  frans  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  ordenés 
prendre  et  avoir  par  jour  quant  je  chevauche  hors  pour  le  fait  de  ses  beson- 


MO     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

gnes,  pour  les  despens  que  j'ay  faiz  à  aler  de  Paris  à  Rouen  et  illec  ordener 
et  faire  partir  les  barges,  galées  et  autres  vesseaux,  les  vivres,  garnisons  et 
autres  choses  nécessaires  ausdiz  vesseaux,  et  iceuls  l'aire  mener  de  Rouen  à 
Harefleu,  pour  le  fait  de  l'armée  du  Roy  nostre  dit  seigneur  mettre  sus; 
et  dudit  lieu  de  Rouen,  m'en  alay  audit  lieu  de  Harefleu,  pour  là  atendre  la 
venue  des  gens  d'annez,  arbalestriers,  mariniers,  vesseaux  et  autres,  et  iceuls 
faire  entrer  en  mer,  en  la  compaignie  et  soubz  le  gouvernement  de  messire 
Jehan  de  Vienne,  admirai  de  France,  et  aussi  pour  ordener  leur  paiement 
e1  leur  (aire  délivrance  de  vivres,  garnisons  et  autres  choses  neccessaires  pour 
ledit  passage  faire  ;  et  me  convint  demourer  es  dictes  parties,  tant  que  le  dit 
navire  fust  parti  dudit  lieu  de  Harefleu  et  du  Chief  de  Caux  et  que  je  >\\  euz 
perdu  la  veue.  Ou  quel  voiagej'ay  demoure,  alant,  deinouranl  et  retournant , 
c'est  assavoir  depuis  le  xxvni"  jour  de  may  derrain  passé,  jus, pies  au  derrain 
jour  de  juing  inclus  que  je  retournay  à  Paris,  par  xxxun  jours,  qui  font,  à 
v  frans par  jour,  la  dicte  somme  de  vm"  x  frans,  des  quelxje  me  tieng  à  bien 
paiez  et  en  quitte  le  dit  seigneur,  le  dit  Françoiz  et  touz  autres.  Donné  soubz 
mon  seel ,  le  vni°  jour  de  juillet ,  l'an  mil  ccc  lx  dix  sept. 


XLJI 

(Bibi,  ii.u. .  Pièces  originales,  Mercierfle],  vol.  ig3i, dossier  U4i8,  pièce  a'    •  •,  parchemin. 

Paris,  g  juillet  L'177. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier 
pour  i5o  francs  d'or,  montant  d'un  trimestre  de  ses  gages  comme  châtelain  de  Oeil 


XLIII 

(Bibl.  no  t..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1901,  dossier  444 18,  pièce  n"  2.3,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  gages  supplémentaires,  qui  lui  sont  dus 
en  raison  de  plusieurs  voyages  faits  par  ordre  du  roi. 

Paris,  ->6  septembre  1377. 

Sachent   tous  que  je  Jehan  le  Mercier,   conseiller  du  Roy  nostre  sire, 
confesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         3  I  1 

aydes  ordenez  pour  la  guerre,  la  somme  de  Iroix  cens  quarante  frans  d'or. 
qui  deubs  m'estoient  à  cause  de  cinq  frans  d'or  que  le  Roy,  nostre  dit  sei- 
gneur, m'a  tauxez  et  ordenez  prendre  et  avoir  par  jour,  quant  je  vois  hors 
pour  ses  besongnes ,  pour  les  despens  que  j'ay  fais  à  aler  de  Paris  à  Senlis  par 
devers  le  Roy,  lui  dire  certaines  choses  touchans  son  armée  de  la  mer  et 
savoir  sa  voulenté  sur  ci'.  El  de  là  m'en  envoia  à  Laon  et  es  parties  de  là, 
pour  certaine  reformation  que  faisoient  maistre  Jehan  d'Arcy  et  autres  de 
son  conseil,  sur  les  Juifs  du  bailliage  de  Vermandois.  Et  après  ce  que  je  y 
heus  fait  ce  pour  quoy  le  Roy  m'y  avoit  envoie,  m'en  retournay  à  Rouen  et 
de  là  à  Harefleu  pour  parler  à  l'admirai]  d'Espaingne  et  autres  de  sa  com- 
paignie, qui  estoient  venus  à  certain  navire  pour  servir  le  Roy  nostre  dit  sei- 
gneur, et  leur  dire  certaines  choses  qu'il  m'avoit  mandées  à  leur  dire  ;  et  pour 
les  ralfreschir  de  vins,  de  bescuis,  de  chairs,  d'artillerie  et  d'autres  choses; 
et  aussi  pour  parler  de  par  ledit  seigneur  à  monseigneur  1  admirai!  de  France, 
qui  atout  le  navire  et  ceids  de  sa  compaingnie  estoient  descendus  à  la  fosse 
de.  l'Eure  et  à  Harefleu  pour  euls  raffreschir.  Auquel  admirai  et  ans  gens 
d'armes,  arballesliers,  mariniers  et  autres  de  sa  compaignie,  fis  faire  paie- 
ment pour  vi  sepmaines,  ravitailler  de  vins,  de  bescuis,  de  chars  et  autres 
garnisons  et  aussi  d'artillerie  et  de  toutes  autres  choses  qui  appartenoient  à 
leur  fait.  Et  ce  fait ,  m'en  alay  en  Bretaingne  devant  Aurov  à  certaine  journée 
([ue  avoit  emprinse  au  xv°  jour  du  mois  d'aoust  demain  passé  monseigneur 
de  Clichon,  de  y  estre  plus  foi  l  que  les  annemis;  laquele  journée  ledit 
monseigneur  de  Clichon  tinst ,  et  pour  ce  lu  mis  ledil  lieu  d'Auroy  en 
l'obéissance  du  Roy.  ¥à  de  là  m'en  retournay  à  Rouen,  et  là  fis  chargier tant 
eschelles,  manteauls,  pavaz,  artillerie,  pelles,  houes,  pics,  piez  de  chievre. 
canons,  comme  autres  abillemens  que  ledit  seigneur  avoit  fait  faire  en  son 
cloz  des  gallées  à  Rouen  et  mener  es  parties  de  Calais,  pour  certaine  chevau- 
chiée  et  emprise  que  ledit  seigneur  avoit  ordenée  y  estre  faicte.  Et  dudit  lieu 
de  Rouen  m'en  alay  à  Vmiens  et  de  là,  en  la  compaignie  de  monseigneur  de 
Bourgoingne,  devant  Ardre  et  es  dictes  parties.  Et  m'en  retournay  par  devers 
le  Roy,  en  la  compaignie  de  mes  dis  seigneurs,  à  iMeleun.  Duquel  voiage, 
alant,  séjournant  et  retournant,  j'ay  demouré  depuis  le  xi\e  jour  de  juillet 
derrain  passé,  jusques  au  xxiur*  jour  de  ce  présent  mois  de  septembre  inclus 
que  je  retournay  à  Paris,  par  lvviii  jours ,  qui  font,  à  v  frans  par  jour,  la 
dicte  somme  de  mc  \i.  frans;  desquelx  je  me.  tien  à  bien  paiez  et  en  quitte 
ledil  seigneur,  ledit  François  et  tous  autres.  Et  certiffie  en  ma  lovante,  avoir 


312     ACADÉMIE  DES  INSCIÏÎPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

vacquiéou  cl  il  voiage  par  le  temps  dessusdit.  Donné  à  Paris  soubz  monseei, 
le  xxvi*  jour  dudil  mois  de  septembre,  l'an  de  grâce  mil  ccclx  et  dis  sept. 


XL1\ 

li'lil    nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le  .  vol.  1981,  dossier  \  i  \  1 8  ,  pièce  a!  21,  parchemin.) 

Paris ,  28  septembre  i  "177 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  pour  i5o  francs  d'or, 
montant  d'un  trimestre  de  ses  gages  comme  châtelain  de  Creil. 


XLV 

Bibl.  nat.,  Pièceï  originales.  Mercier  [le],  vol.  io.3i,  dossier  /iiii8,  pièce  n"  18,  parche 

Charles  V  donne  à  Jean  le  Mercier  2,000  francs  d'or, 
en  récompense  des  services  que  celui-ci  lui  rend. 

Vincennes,  21  octobre  1377. 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  à  noz  amez  et  feaulx  les 
generaulx  conseiller--  sur  le  fait  des  aides  ordenées  pour  la  guerre,  salut  et 
dileccion.  Savoir  vous  faisons  que  comme  par  nostre  commandement  et 
ordenance  nostre  amé  et  féal  conseiller  Jehan  le  Mercier  chevauche  et  se 
transporte  souvent  en  plusieurs  et  granz  voyages  et  en  plusieurs  lointaignes 
parties,  pour  plusieurs  granz  et  grosses  besoignes  touehans  honneur  el 
prouffit  de  nous  et  de  nostre  royaume;  pour  quoy  il  convient  que  il  ait  et 
tiengne  grant  nombre  de  genz  et  de  chevaux,  tant  pour  la  seurté  de  sa  per- 
sonne, pour  ce  que  aucune  foiz  il  est  neccessité  que  il  chevauche  jour  et 
nuyt  pour  l'expedicion  dos  besoignes  dont  il  est  chargés;  pour  lesquelles 
causes  il  convient  nostre  dit  conseiller  tenir  plus  de  genz  et  de  chevaux  et 
faire  très  grant  despense  et  plus  que  se  il  faisoit  et  exerçoit  son  office  à 
Paris  ;  si  comme  nous  nous  tenons  de  ce  pour  souffisaument informez,  nous, 
pour  consideracion  des  bons  et  agréables  services  que  nostre  dit  conseiller 
nous  a  laiz,  fait  de  jour  en  jour,  et  espérons  que  il  nous  face  ou  temps 
avenir,  et  afin  que  nostre  dit  conseiller  soit  miex  et  plus  honnorableinenl 
acompaignez  el  que  lui  et  ses  genz  soient  toujours  prestz  pour  faire  ce  que 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         313 

nous  leur  voudrons  comander  et  aussi  que  honnorablement  il  puist  tenir 
son  estât,  lequel  nous  voulons  que  il  tiengne  grant  et  honnorable  ;  à  ycellui 
nostre  conseiller  avons  donné  et  donnons  ceste  fois,  de  nostre  grâce  especial 
et  certaine  science,  la  somme  de  deux  mile  frans  d'or  à  prendre  et  avoir 
des  deniers  de  noz  diz  aides.  Si  vous  mandons  que  la  dicte  somme  de  deux 
mile  frans  d'or  vous  faciez  bailler  et  délivrer  à  nostre  dit  conseiller,  par 
François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des  diz  aides;  et  nous  voulons  que, 
par  raportant  ces  présentes,  avec  lettres  de  recongnoissance  de  nostre  dit 
conseiller,  ycelle  somme  soit  allouée  es  comptes  dudit  François  et  rabatue 
de  sa  receple  par  noz  amez  et  feaulz  genz  de  noz  comptes  à  Paris  sans  con- 
tredit; nonobstant  ses  gaiges  ordinaires  de  vf  livres  parisis,  qui  prent  par  an 
à  cause  de  sondil  office;  les  v  frans  qui  prent  par  jour  quant  il  chevauche, 
oultre  ses  diz  gaiges  ordinaires  ;  les  \T  livres  tournois  qui  prent  par  an  oultiv 
ses  diz  gaiges  ordinaires,  pour  cause  du  gouvernement  du  chastel ,  ville  et 
chastellerie  de  Creil,  et  aussi  les  n"  frans  que  nagueires  lui  avons  donnez  en 
recompensacion  de  plusieurs  chevaux  qu'il  a  euz  mors  es  voyages  qu'il  a  fait 
pour  nous  es  parties  de  Normandie,  pour  le  fait  de  nostre  armée  de  la  mer 
mettre  sus,  et  quelconques  autres  dons  à  lui  autresfoiz  faiz  et  qu'il  ne  soient 
exprimez  en  ces  présentes,  et  quelconques  ordenances,  mandemens,  ou 
deifenses  faites  ou  à  faire  au  contraire.  Donné  au  Bois  de  Vincennes,  le 
\\i  jour  d'octobre,  l'an  de  grâce  mil  cccLXwn  et  de  nostre  règne  le  xnne. 
Par  le  Roj 

Blanchet. 


XLVI 

(Bil)l.  nat..  Pièces  originales.  Mercier  [te],  vol.  ia3i,  dossier  Vi'nS,  pièce  a°  19,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier, 
pour  la  somme  de  deux  mille  francs  d'or  susdite. 

Paris,  27  novembre  1377. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire,  con- 
fesse avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des 
aides  ordenés  pour  la  guerre ,  la  somme  de  deux  mile  frans  d'or  qui  deubz 
m'estoient,  pour  don  à  moy  fait  par  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  tant  pour 

Sav.  étrang.  II*  série ,  t.  VI ,  2e  partie.  in 


1 A  r  1  on  aie 


3 1  k    AC  IDEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

consideracion  des  bons  et  agréables  services  que  ledit  seigneur  dist  que  je 
lui  ay  faiz  et  qu'il  espère  que  je  lui  face  ou  temps  avenu-,  comme  pourgrant 
nombre  de  genz  et  chevaux  qui  me  convient  avoir  et  tenir  en  ma  com- 
paignie  pour  mieux  et  plus  seuretnent  aler  en  granz  voyaiges  et  plusieurs 
lointaines  parties,  où  ledit  seigneur  m'envoye  pour  ses  besoignes  touchant 
1  onneur  et  prouffit  de  lui  et  de  son  royaume,  comme  plus  à  plain apert par 
lettres  du  Roy  faites  sur  ce,  données  le  xxi°  jour  d'ottobre  derrain  passé;  de 
laquelle  somme  de  deux  mde  frans  d'or  dessus  diz,  je  me  tiens  à  bien  paiez 
et  en  quitte  le  dit  seigneur,  le  dit  François  et  touz  autres.  Donné  à  Paris, 
souhz  mon  seel,  le  xxvu* jour  de  novembre,  l'an  mil  occlx  et  dix  sept. 

G.  MOREILLOV 


XLVII 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  19.31,  dossier  i  i  i  i  * .  pièce  a°  25,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier 
jiour  l'indemnité  de  voyage  qui  lui  a  élé  attribuée. 

Paris,  29  novembre  )  -^77. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire, 
confesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  à  Paris 
des  aides  ordenés  pour  la  guerre,  la  somme  de  sept  vins  cinq  frans  d'or, 
qui  deubz  m'estoient  pour  cause  de  v  frans  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur 
m'a  ordené  prendre  et  avoir  par  jour,  quant  je  vois  hors  pour  ses  besoignes, 
pour  partie  des  despenz  que  j'ay  faiz  à  aler  de  Paris  à  Duras  es  parties  de 
Gascoigne,  pardevers  monseigneur  le  duc  d'Anjou  estant  au  dit  lieu  de 
Duras,  pour  lui  dire  certaines  choses  secrètes  que  ledit  seigneur  m'avoit 
enchargées  à  lui  dire,  touchant  le  bien  et  prouflitdelui  et  de  son  royaume; 
et  aussi  pour  pourvoir  au  paiement  des  genz  d'armes  estans  es  dictes  parties 
aus  gaiges  dudit  seigneur.  Ouquel  voyage  j'ay  demouré,  alaut,  séjournant  et 
retournant,  c'est  assavoir  depuis  le  xnf  jour  d'octobre  derrain  passé,  jusques 
au  xe  jour  de  ce  présent  moys  de  novembre  inclus,  que  je  retourné  à  Paris, 
par  wîx  jours,  qui  font,  à  v  frans  par  jour,  la  dicte  somme  de  vu"  v  frans 
d'or,  desquelz  je  me  tiens  à  bien  paiez  et  en  quitte  le  dit  seigneur,  le  dit 
François  et  tous  autres.  Et  cerlilly  en  ma  loyauté  avoir  vacquié  ou  dit  voyage 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         315 

par  le  temps  dessusdit.  Donné  à  Paris,  soubz  mon  seel,  le  xxixc  jour  dudit 
moys  de  novembre,  l'an  mil  ccclxxvii. 

G.  Moreillon. 


XLVIII 

(Rihl.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1901,  dossier  'i'i'iiN,  pièce  n"  26,  parchemin.) 

Ordre  des  généraux  conseillers  au  receveur  général,  d'avoir  à  payer  à  Jean  le  Mercier 
les  frais  des  vovages  qu'il  a  faits,  pour  recevoir  et  pour  reconduire  l'empereur. 

Paris,   'i  février  1 3 7 8  (ri.  st.). 


Les  generaulz  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordenés  pour  la  guerre,  à 
François  Chanteprime,  receveur  gênerai  d'ieeulz  aides,  salut.  Nous  vous  man- 
dons que  à  nostre  bien  amé  compaignon  sire  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du 
Roy  nostre  sire,  vous  paiez  et  délivrez  la  sommé  de  neuf  vins  dix  frans 
qui  deubs  lui  sont,  comme  il  nous  est  apparu  par  cedule  de  la  chambre  des 
comptes  du  Roy  nostredit  seigneur  à  Paris  ;  laquelle  nous  vous  envoyons 
attachiée  à  ces  présentes  soubz  un  de  nos  signez  ;  pour  cause  de  deux 
voyages  qu'il  a  faiz  du  commandement  dudit  seigneur,  en  la  compagnie  de 
nosseigneurs  le  sire  de  Goucy,  les  contes  de  Sarrebruche  et  de  Brayne  et  le 
sire  de  la  Rivière,  premier  chambellan  du  dit  seigneur,  c'est  assavoir  l'un  des 
dix.  voyages  à  Canibray,  en  l'encontre  de  l'Empereur;  et  l'autre  de  Paris  à 
Mouson,  pour  convoier  et  mener  ledit  Empereur  hors  du  royaume.  Et  par 
raportant  ces  présentes,  ladietc  cedule  et  quittance  sur  ce  dudit  Jehan  le 
Mercier  de  la  dicte  somme  de  rx"  x  frans,  ycelle  somme  sera  allouée  en 
voz  comptes  et  rabatu  de  vostre  recepte  par  ceulz  à  qui  il  apartendra  sanz 
contredit.  Donné  à  Paris,  soubz  noz  signez,  le  1111e  jour  de  février,  l'an  mil 

CCCLXXVII. 

J.  Gehe. 


u>. 


316    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

XLIX 

(BiIjI.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  19J1,  dossier  .'1V118,  pièce  11"  27,  parchemin. 

Paris,  8  février  1378  (11.  st.). 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,  pour  un  trimestre  de  ses  gages 
comme  cliàtelain  de  Creil. 


(Bibl.  nat,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  1 9 3 1 ,  dossier  444 18,  |  ièce  a     18,  parchemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier, 
pour  indemnité  de  deux  voyages  qu'il  a  faits  en  Normandie  '. 

Pans .   26  mai  1 3-8. 

Sachent  tait  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire,  con- 
fesse avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des  aides 
ordenées  pour  la  guerre,  la  somme  de  troiz  cens  quatre  vins  cinq  frans  d'or, 
qui  deuz  me  sont  à  cause  de  v  frans  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a 
ordenés  prendre  et  avoir  par  jour  quant  je  chevauche  pour  ses  besongnes. 
oultre  et  pardessus  mes  gaiges  ordinaires  de  vic  livres  parisis  que  je  prens  par 
an  à  cause  de  mon  office,  et  de  vi'  livres  tournois  que  je  prens  par  an  à  cause 
de  la  garde  de  la  ville,  chastel  et  chastellenie  de  Creel  ;  c'est  assavoir  depuis 
le  vu"  jour  de  mars,  l'an  mil  ccclxxvii,  que  je  partis  de  Paris,  par  le  com- 
mandement et  prdenance  dudit  seigneur,  pour  aler  en  Normandie,  c'est 
assavoir  à  Rouen,  à  Dieppe,  à  Harefleu,  sur  la  cotiere  de  la  mer  par  deçà 
Saine,  pour  mettre  sus  et  faire  aprester  le  navire  dudit  seigneur,  afin  que  l'en 
s'en  peust  aidier  quant  besoing  sera,  et  aussi  faire  advitaillier,  emparer  et 
fortiffier  les  villes,  chasteaux  et  forteresses  de  ladicte  frontière,  c'est  assavoir 
de  vivres  el  autres  choses  neccessaires,  de  gens  d'armes  et  arbalestiers,  afin 
de  résister  aus  ennemis  dudit  seigneur  ou  cas  qu'ils  descendraient  oudit 
païz  ;  et  de  là  m'en  alay  à  Honnefleu,  à  Caen,  àBayeux  ,  à  Saint  Lo  et  a  Saint 
Sauveur,  pour  veoir  et  visiter  semblablement  les  chasteaux  et  forteresses 

Publiée  par  \1.  L.  Delisle  dans  l'Histoire  du  château  et  des  sires  de  Saint-Sauveur-le-Vicomte , 
Preuves,  p.  3 1 4. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         317 

dudit  pays  et  de  les  advitailler  semblablement,  comme  dessus  est  dit.  Et  ce 
fait,  retournay  à  Senliz  par  devers  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  qui  m'avoit 
mandé  pour  cause  de  la  venue  de  messire  Charles  de  Navarre.  Et  de  là  m'en 
retournay,  par  le  commandement  dudit  seigneur,  en  lacompaignie  de  mes- 
seigneurs  de  Bourgoigne,  de  Bourbon,  de  Coucy  et  plusieurs  autres  de 
messeigneurs,  pour  faire  mettre  en  l'obéissance  dudit  seigneur  les  villes, 
chasteaux  et  forteresses  que  le  roy  de  Navarre  a  ou  paiz  de  Normandie,  et 
faire  guerre  a  ceuls  qui  ne  se  voudroient  mettre  en  son  obéissance.  Et 
retournay  à  Paris  le  xxif  jour  de  may  ensuivant,  par  r.xxvn  jours,  v  frans 
par  jour,  valent  mcnii"v  frans  ;  de  laquelle  somme  je  me  tieng  à  bien  paie. 
Donné  à  Paris,  soubz  mon  seel,  le  \xvic  jour  de  may,  l'an  mil  ccclwviii. 


LI 

(Bibl.  nat..  Quittances,  vdl.  26014,  n°  2200,  parchemin.) 

Paris,  26  mai  i3-V 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,  pour  le  trimestre  courant  de  ses  ga^es 
comme  châtelain  de  Creil. 


lu 

(Bibl.  nal.,  Quittances,  vol.  26oi5,  o°  2225%  parchemin.) 

Quittance  de  .Iran  le  Mercier,  pour  (i.ooo  francs  d'or  qu'il  a  reçus  en  don  du  roi. 
en  récompense  de  ses  services  en  Normandie. 

Paris,  8  juillet  1878. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire,  con- 
fesse avoir  eu  et  receu  de  Thevenin  Fourcaut,  receveur  gênerai  en  Nor- 
mandie, entre  les  rivières  de  Saine  et  de  Dyve,  de  la  finance  nouvellement 
ordennée  oudit  pays  pour  le  paiement  des  genz  d'armes  qui  y  sont,  la 
somme  de  six  mile  frans  d'or,  qui  deubz  m'estoient  pour  don  à  moy  fait  par 
le  Roy  nostre  dit  seigneur,  pour  consideracion  des  services  crue  je  lui  ay  faiz 
à  visiter  et  faire  visiter  bien  diligement  touz  les  chasteaux,  villes  et  autres 
forteresses  d'icellui  pays  de  Normandie  et  ycelles  faire  emparer  et  mettre  en 


318     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

estât  de  bonne  deffense,  et  aussi  les  faire  advitailler,  si  comme  il  en  estoit 
nécessité  et  besoing;  et  en  recompensacion  des  fraiz,  missions  et  despenz 
et  aussi  des  grans  pain  es  et  travaulz  que  il  m'a  convenu  faire  et  suporter 
pour  faire  venir  enz  et  assembler  les  finances  qu'il  a  convenu  etconvendra, 
tant  pour  le  paiement  des  genz  d'armes,  arbalestriers  et  autres  qu'il  a  con- 
venu et  convient  encore  tenir  sur  les  champs,  et  aussi  pour  tenir  et  mettre 
sièges  et  bastides  devant  les  cbasteaux  et  autres  forteresses  que  le  roy  de 
Navarre  tenoit,  lient  et  occupe  encore  oudit  pays  de  Normandie,  comme 
rebelles  et  desobeissans  audit  seigneur,  si  comme  plus  à  plain  apert  par 
lettres  dudit  seigneur  sur  ce  faites,  données  au  Bois  de  Vincennes  Je 
vin  jour  de  ce  moys  de  juing  derrain  passé.  Delaquelle  somme  de  six  mil 
bans  d'or  dessus  diz,  je  me  tiens  à  bien  paiez  et  en  quitte  ledit  seigneur. 
ledit  receveur  gênerai  et  touz  autres  à  qui  il  apartendra.  Donné  à  Paris .  soubz 
mon  seel,  le  vin*  jour  de  juillet,  l'an  mil  ccclx  et  dix  buit. 


lui 

I'hIiI.  nat.,  Quittances,  vol.  26016.  n°  2636,  parchemin.) 

Compte  de  ce  qui  est  dû  à  Jean  le  Mercier,  pour  divers  voyages 
qu'il  a  faits  par  ordre  du  roi. 

Paris,  du  0  février  1379  (n.  st.)  au  3o  janvier  i38o  (n.  st. 

Compte  de  Jehan  le  Mercier,  consiller  du  Roy  nostre  sire,  de  plusieurs 
voiages  qu'il  a  fais  du  commandement  et  ordenance  du  Roy  nostrèdit  sei- 
gneur, depuis  le  111e  jour  de  février  l'an  mccclxxviii,  jusques  au  xxx°  jour  de 
janvier  mccclxxix  exclut  ;  pour  lesquelx  voiages  il  lui  a  esté  tauxé  et  ordené 
par  ledit  seigneur  cincq  frans  par  jour,  oultre  ses  gaiges,  tant  ordinaires  à 
cause  de  son  dit  office,  comme  de  ses  gaiges  à  cause  du  gouvernement,  ca- 
pitainerie et  chastellerie  de  Craeel,  si  comme  plus  à  plain  peut  apparoir  par 
lettres  dudit  seigneur  rendues  à  court,  en  son  premier  compte  des  voiages. 
commençant  le  xvne  jour  de  may,  l'an  mil  cccLxxim. 

Recepte  : 

Et  premièrement  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  de  Paris, 
des  aydes  ordenez  pour  la  guerre,  par  lettre  dudit  Jehan  le  Mercier,  donnée 
xxie  jour  dudit  mois  de  février,  l'an  mil  ccclxxviii lv  frans  d'or. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         319 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  xvmc  jour  de  avril  ccclxxix  après  Pasques 

vi"  x  frans1. 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  le  mfjour  de  juillet  ensuivant cv  frans. 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  le  dit  jour ix"  v  frans. 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  le  derrenier  jour  d'aoust  ensuivant vin" 

v  lrans. 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  le  derrenier  jour  de  septembre  mccclxxix 

nc  xx  frans. 

De  lui  par  sa  lettre  donnée  le  derrenier  jour  de  décembre  l'an  dessus 
dit vic  livres  tournois2. 

Somme  de  la  recepte  :  ximc  lx  frans. 

Despense: 

Et  premièrement  ledit  Jehan  le  Mercier,  parti  de  Paris  le  devantdit  mc  jour 
de  février,  l'an  mccclxxviii,  du  commandement  et  ordenance  du  Roy  nostre 
dit  seigneur,  pour  aler  es  parties  de  Coucy,  Saint  Goubain  et  en  austres  chas- 
tiaux  et  villes  de  mondit  seigneur  dé  Coucy,  mener  maistre  Philippe  Ogier. 
consiiler  dudit  seigneur,  pour  iceuls  veoir  et  avisier  et  rapporter  lestât  audit 
seigneur,  ainsi  comme  il  avoit  enchargié  audit  maistre  Philippe  Ogier,  et  re- 
tourna à  Paris  le  xm"  jour  d'icellui  mois  inclus,  qui  font  xi  jours,  v  frans  par 
jour,  par  tauxacion  et  lettres  du  Roy  nostredit  seigneur  rendues  à  court  comme 
dit  est lv  frans. 

Item  se  parti  de  Paris,  du  commandement  dudit  seigneur,  le  ix°  jour  de 
mars  ccclxxviii,  pour  aler  es  parties  d'Anjou,  de  Thouraine,  du  Maine,  et 
Normandie,  veoir  et  visiter  les  estas  des  receveurs  et  grenetiers  estans  es 
dictes  parties  sur  le  lait  des  aydes,  et  retourna  à  Paris  le  ru*  jour  d'avril  en- 
suivant inclut,  qui  font  xxvi  jouis,  à  v  frans  par  jour vi"x  frans. 

Item  se  parti  de  Paris,  du  commandement  dudit  seigneur,  le  xnie  jour 
d'avril,  pour  aler  es  parties  de  Bretaingne  en  la  compaignie  monseigneur  le 
mareschal  de  Sancerre,  paidevers  monseigneur  de  Clichon,  sur  espérance 
de  prandre  et  avoir  pour  le  Roy  nostre  dit  seigneur  la  possession  des  villes 
et  chasteaulx  que  souloit  tenir  en  Bretaingne  Jehan  de  Montfort,  jadis  duc 
de  Bretaingne,  lesqueles  avoient  esté  mises  et  baillées  en  garde  audit  mon- 
seigneur de  Clichon,  et  pour  parler  à  plusieurs  des  gens  d'esglise,  nobles  et 

1  On  lit  en  marge  :  «  Capiuntur  per  com-  s  ce  Iste  quinque  partes  capiimtur  per  compo- 

polum  Francisci  Chantcprime,  iinitum  ad  ulti-         tum  Francisci  Chanteprime ,  linilum  ad   ulti- 
raam  junii  ccclxxix.  »  uiam  liecembiis  ccclxxix.  » 


320    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

des  bonnes  villes  dudit  pays,  et  rapporter  au  Roy  nostre  dit  seigneur 
l'estat  et  voulenté  des  gens  dudit  pays  de  Bretaingnc.  El  retourna  à  Paris 
le  mc  jour  de  may  ensuivant  inclut,  qui  font  xxi  jour,  l'un  et  l'autre  inclus, 
;i  v  frans  par  jour cv  frans. 

Item  se  parti  de  Paris  le  xvc  jour  de  may  ccclxxix.  en  la  compaignie  mon- 
seigneur  de  la  Rivière,  pour  aler  es  parties  de  Bretaingne  par  devers  mon- 
seigneur de  Clichon,  aucuns  des  prelas,  gens  d'église,  nobles  et  bonnes  villes 
dudit  pays  pour  leur  dire  et  exposer  certaines  eboses  que  le  Roy  nostredit 
seigneur  avoit  enchargiées  à  Saint  Germain  en  Laye  audit  monseigneur  de 
la  Rivière  et  audit  Jehan;  et  vint  pardevers  le  Roy  le  vf  jour  de  juing  en- 
suivant,  et  s'en  ala,  de  son  commandement,  à  Compiengne  et  ailleurs  pour 
ses  besongnes,  et  retourna  à  Paris  le  xxfjour  de  juing  ensuivant  inclut,  qui 
font  xxxvii  jours,  v  frans  par  jour ix"  v  frans. 

Item  [se]  parti  de  Paris  le  xn°  jour  de  jullet  mccclxxix.  du  commande- 
ment et  ordenance  du  dit  seigneur,  pour  aler  es  parties  de  Normandie  ou 
pais  de  Coustantin,  de  Montebourc,  pour  parler  à  monseigneur  l'amiral  de 
Fiance,  capitaine  gênerai  pour  ledit  seigneur  es  dictes  parties,  et  lui  dire 
certaines  choses  à  lui  enchargiées  de  par  icellui  seigneur,  touchant  l'onneur 
et  proffit  dudit  pays,  et  avoir  avis  et  conseil  aus  chevaliers  et  escuiers  qui 
esloient  en  sa  compaignie ,  se  ladietc  ville  de  Montebourc ,  qui  avoit  esté  com- 
mancée  à  emparer  et  fortifïier,  estoit  ville  tenaille  pour  la  garde,  seureté  et 
deffense  dudit  pays,  pour  faire  guerre  à  ses  annemis  estans  à  Cherbourc; 
el  vint  à  Montargis,  où  le  Roy  estoit,  lui  dire  et  rapporter  tout  l'estat  qu'il 
avoit  trouvé  oudit  pays,  et  retourna  à  Paris  le  xm'  jour  d'aoust  ensuivant 
inclut,  qui  font  xxxm  jours,  v  frans  par  jour vm"  v  livres  tournois. 

Item  se  parti  de  Paris  le  xvic  jour  d'aoust  ccclxxix,  pour  aler  es  parties 
de  Normandie  veoir  et  visiter  les  ebasteaux  et  autres  forteresses  dudit  pays 
de  Normandie  et  yceuls  avitailler  et  emparer,  ainsi  comme  le  Pioy  lui  avoit 
enchargié,  et  autres  besongnes  touchanz  le  fait  desdiz  aydes;  et  s'en  vint  à 
Montargis  pardevers  le  Roy,  lui  dire  et  signiffier  ce  pourquoy  il  y  avoit  esté  ; 
lequel  l'ordena  à  aller  en  Flandres  en  la  compaignie  de  monseigneur  de 
Béarnais,  monseigneur  de  Coucy  et  monseigneur  de  la  Rivière,  pour  taire 
certaines  choses  à  euls  enchargiées,  et  retourna  à  Paris  le  xxvin0  jour  de 

septembre  ensuivant  inclus,  qui  font  xliiii  jours,  à  v  frans  par  jour 

h'  x\  frans. 

Item  se  parti  de  Paris  le  1111e  jour  d'octobre  l'an  dessusdit,  du  commande- 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         :v>\ 

ment  dudit  seigneur,  pour  nier  de  Creel  à  Arrasà  la  compaignie  demessei 
gneurs,  monseigneur  de  Beauvais,  de  Coucy,  de  la  Rivière  et  maistre  Al- 
leaume  Boitel,  que  le  Roy  y  avoit  envoie  pour  parler  à  madame  d'Artois  et 
au  conte  de  Flandres,  qui  là  dévoient  être.  Et  dudit  lieu  d'Arras,  mes  dis 
seigneurs  et  le  dit  Jehan  en  leur  compaignie  aierent  à  Boulongne  sur  la 
mer,  pour  parlementer  avecques  plusieurs  des  gens  du  Roy  d'Angleterre, 
que  icellui  Roy  d'Angleterre  avoit  envoie  en  icelles  parties  pour  traictier 
de  la  paix;  et  vint  par  devers  le  Roy  à  Montargis  et  ailleurs,  lui  dire  Testât 
de  ses  dictes  besongnes.  Et  retourna  à  Paris  le  xxrx°jour  de  janvier  ensui- 
vant inclut,  font  cxvm  jours,  v  frans  par  jour,  valent v'  mi"  x  franz. 

Summa  totalis  expensi  hujus  compoti xiiii  l  franci. 

Débet x  francos. 

O.neratur  in   debito   caincre  compotorum  particulariter  incepto ,   linilo 
inno  Mcccmi"  xvn  videlicet  ab  anno  mccclxi  citra. 


LIV 

(Bibl.  iiat.,  tonds  français,  20Ô99,  pièce  n°  5g,  parchemin.) 

Vidimus  de  lettres  du  roi  en  claie  du  27  décembre  1378,  relatives  à  l'établissemi  ni 
d'une  nouvelle  aide  pour  le  siège  de  Cherbourg  el  à  l'assiette  de  cet  impol. 

.1 .  16  féirier  1 . '. 7 9  (n.  st.). 

Renier  le  Coutelier,  bailli  de  Caen,  et  Raoul  Campion,  conseillier  et  com- 
missaires du  Roy  notre  sire ,  au  viconte  de  Faloise  ou  à  son  lieutenant ,  salut. 
Nous  avons  receu  les  lettres  du  Roy  nostre  sire  et  une  cedule  signée  de 
maistre  Jeban  Gebe,  son  secrétaire,  contenantes  la  fourme  cpii  s'ensuit  : 
Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  au  bailli  de  Caen  et  à  Raoul 
Campion,  salut.  Comme,  pour  certaines  et  justes  causes  qui  ont  esté  advisées 
et  desclairiés  en  nostre  conseil ,  nous  eussons  nagaires  voulu  et  ordonné  par 
grant  et  meure  deliberacion  de  nostredit  conseil,  faire  aprouchier  à  granl 
nombre  de  genz  d'armes  et  arbalestiers,  le  cbaslel  et  ville  de  Chierebourc, 
et  en  acomplissant  nostre  dicte  ordonnance,  nostre  amé  et  féal  connestable 
ait  esté  par  aucun  temps  au  nombre  do  genz  d'armes  et  arbalestiers  que 
nous  y  avons  fait  tenir  devant  ledit  chastel  et  ville  de  Chierebourc,  tendant 
ailit;  de  meittre  fourmeement  le  siège  devant  yceulx  et  y  faire  mener  et 
Sav.  étrang.  II"  série,  tome  VI .  2'  partie.  l\  1 


iUI'TUHEfUE      \  Al  n,  ,  lu 


322    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES- LETTRES. 

aprouchier  pluseurs  grans  engins,  canons,  nianteaulx,  apparaulx  et  moult 
d'autres  abiliemeas  que  nous  avons  l'ait  mener  près  d'ilec,  tant  par  mer 
comme  par  terre,  pour  plus  grever  nos  ennemis  eslansillcc,  se  le  temps  eust 
esté  ad  ce  convenable;  mais  pour  la  saison  et  le  temps  qui  estoit  bas  et  froit 
et  moult  contraire  au  fait  dessusdit,  aions  advisé  une  autre  voye  etnoz  genz 
fait  relraire  jusques  à  briei  temps  que  nostre  entencion  et  volenté  est  de 
remeittre  le  fait  sus,  au  greigneur  effort  de  genz  d'armes  et  arbalestiers  que 
nous  pourrons,  pour  essaier,  au  plaisir  de  Dieu  ,  meittre  en  nostre  obéissance 
lesdiz  chastel  et  ville  de  Chierebourc;  et  jusques  à  lors  aions  fait  meittre 
grand  establie  de  genz  d'armes  et  arbalestiers  ou  clos  de  Coslentin  pour 
destraindre  les  tenans  et  occupans  lesdiz  chaste!  et  ville  de  Chierebourc 
cl  que  en  aucune  manière  ilz  ne  puissent  grever  ou  dommagier  aucuns  de 
noz  subgez,  et  pour  ce  que  le  premier  fart  et  la  frontière  que  nous  faisons 
là  tenir  nous  ont  esté  et  sont  de  très  grant  coust  et  que  longuement  ne  le 
pourrions  continuer,  ne  les  aides  du  pais  fournir,  avons  fait  assembler  à 
Caen  un  gênerai  conseil  tenu  par  nostredit  connestable  le  xnc  jour  de  dé- 
cembre derrain  passé,  tant  de  genz  d'église,  genz  de  conseil,  comme  de 
moult  d'autres,  en  la  présence  duquel  plusieurs  choses  ont  este  exposées 
et  ditles  touchans  le  l'ait  de  nostre  guerre  et  especialement  du  fait  dudit 
Chierebourc  ;  par  lequel  conseil,  en  ladicte  générale  assemblée,  advisé  lu. 
que,  pour  continuer  et  fournir  le  paiement  des  genz  d'armes  qui  sont  en 
ladicte  frontière  et  remettre  le  fait  sus  de  l'aprochement  dudit  chaste!  et 
ville  de  Chierebourc.  le  l'ait  de  noz  aides  ne  povoit  pas  assez  suffire  sanz 
l'aide  de  noz  bons  subgiez,  qui  présentement  adviserent  et  conseillèrent  que 
une  aide  se  lèverait  en  nostre  pais  de  Normendie  et  en  aucuns  autres  lieux 
hors  ycellui  pays,  dont  le  premier  ternie  du  lever  commencera  à  la  quin- 
zaine de  mars  ppouchain  venant  et  le  second  et  derrain  paiement  en  la  fin  du 
mois  d'avril  d'ilec  prochain  ensuivant;  et  en  sont  tauxés  en  gros  les  habitans 
dudh  bailliage  de  Caen  avecques  la  chastelerie  de  Condc  sur  Noire  Eaue 
à  la  Minime  de  vint  mile  huit  cens  frans,  si  comme  il  vous  est  apparu 
ou  apparia  par  le  roulle  de  l'assiete  qui  a  esté  faite  et  divisée  par  les  vi- 
contés.  Si  vous  mandons,  commettons,  estroilement  enjoignons  tant  et  si 
avant  comme  plus  povons,  que  parles  vicontez  et  parroisses  dudit  bailliage 
et  chastelerie  de  Coudé,  vous  assoie[z]  ou  faites  assoier  la  dicte  somme  de 
vint  mile  huit  cens  frans  le  plus  justement  et  loyaument  que  vous  pourrez, 
sur  les  habitans  des  vicontez  et  parroisses  dudit  bailliage  et  chastelerie  de 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         323 

Condé  ;  et  les  assietes  que  faites  en  aurez,  bailliez  soubz  voz  seaulx  ans 
commis  de  par  nous  à  faire  en  la  recopie ,  qui  en  feront  le  paiement  à  Es- 
tienne  Fourcaut,  lequel  nous  avons  commis  et  establi  receveur  gênerai 
dudit  fait;  de  ce  faire  et  de  contraindre  ou  faire  contraindre  touz  ceulx  qui 
aucune  chose  en  devront,  vous  avons  donné  et  donnons  plain  povoir  et 
commission  et  àchascun  de  vous,  et  mandons  à  touz  noz  subgez,  en  requé- 
rant touz  autres,  que  à  vous  et  à  chascun  de  vous,  vos  commis  et  députez 
en  cesle  partie,  entendent  et  obéissent  diligeaumant  et  vous  prestent  con- 
seil, confort  et  aide,  se  mestier  en  avez  et  requis  en  sont.  Donné  à  Saint 
Germain  en  Laye,  xxvif  jour  de  décembre,  l'an  de  grâce  mil  trois  cens 
soixante  et  dix  huit  et  le  xvc  de  nostre  règne.  Ainsi  signé  :  Par  le  Roy,  J.  Gehe. 
Item  s'ensuit  la  fourme  de  ladite  cedule.  C'est  l'extrait  du  rouile  d'un  nouvel 
aide  qui  est  mis  sus  ou  pays  de  Normendie  et  se  lèvera  à  la  xvc  de  mars 
ccclxxviii  et  en  la  fin  du  mois  d'avril  prochain  d'ilecques  ensuivant,  en  tant 
comme  touche  l'assiele  du  bailliage  de  Caen  ,  envoyé  au  bailli  dudit  lieu  de 
Caen  et  à  Raoul  Campion,  soubz  le  signé  maistre  Jehan  Gehe,  secrétaire 
du  Roy  noslre  sire,  pour  en  faire  ou  faire  faire  les  assietes  particulières  par 
les  vicontez  et  chasteleries  cy  après  ensuivant  :  premièrement  la  ville  et 
viconté  de  Caen  vi"  frans,  le  viconte  en  fera  la  recepte  à  lx  livres  de  gaiges; 
la  viconté  de  Baieux  m"  frans,  le  viconte  en  fera  la  recepte  à  lx  livres  de 
gaiges;  la  viconté  de  Faloise  v"  frans,  le  viconte  en  fera  la  recepte  à  l  livres 
de  gaiges;  la  viconté  de  Vire  m"  frans,  le  viconte  en  fera  la  recepte  à 
xl  livres  de  gaiges;  la  chastelerie  de  Condé  sur  Noire  Eaue  viuc  frans,  le 
viconte  dudit  lieu  en  fera  la  recepte  à  xx  livres  de  gaiges.  Ainsi  signé  :  Col- 
lacion  est  faite  avec  le  rouile  original  de  ladicte  assiele,  J.  Gehe.  Par  vertu 
desquelles  lettres,  nous  et  par  bonne  deliberacion,  eu  sur  ce  bon  conseil  et 
advis,  avons  assis  particulièrement  sur  les  \illes  et  parroisses  de  vostre  dicte 
viconté  de  Faloise,  la  somme  de  cinq  mile  frans  pour  une  foiz  à  paier  et 
lever  à  deux  termes  :  le  premier  terme  le  xvc  jour  de  mars  prochain  venant 
et  le  second  terme  en  la  fin  du  mois  d'avril  ensuivant,  si  comme  il  est  plus 
à  plain  contenu  ou  rouile  parmi  lequel  ces  présentes  sont  annexées.  Si 
vous  mandons,  que,  selon  le  mandement  du  Roy  nostredit  seigneur  et  selon 
le  contenu  de  ladicte  cedule  et  dudit  rouile  et  assietc,  vous  cuilliez  et  levez 
sur  lesdictes  villes  et  parroisses  de  vostredicte  viconté  les  sommes  par  nous 
ainsi  assises,  donnant  sur  ce  voz  lettres  de  recognoissance ;  et  ladicte  somme 
de  v"  frans,  par  vous  receue,  bailliez  à  Estienne  Fourcaut,  par  la  fourme  ei 

ii. 


62li     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

manière  que  le  Roy  nostredit  seigneur  le  mande.  Donné  à  Caen,  le  xvi  jour 
de  lévrier  l'an  mil  ccclxxviii. 


LV 

(lîilil.  nat..  Quittances,  vol.  56016,  n"'  ->5|ii  et  2565.) 
Inventaire  de  l'artillerie  déposée  au  château  de  Vire  par  ordre  de  Jean  le  Mercier. 

\ut.  .1  septembre  1 3 7 y . 

L'inventore  de  l'artillerie,  trait  et  autres  choses  louchans  defTence.  estans 
eu  cliastel  de  Vire,  bailliez  en  garde  à  monseigneur  Raoul  Tesson,  cappi- 
taine  d'icellui,  par  l'ordenance  du  Roy  et  du  comandement  Jehan  le  Mer- 
cier, presens  Bertaut  à  la  Dent,  le  bailli  de  Caen  et  le  viconte  dudit  lieu 
de  Vire,  le  samedi  m*  jour  de  septembre. 

Premièrement  : 

Cinquante  arbalestes  à  estref. 

Item  n  baucepiés  de  cor. 

Item  n  autres  haucepiés  plus  peliz. 

Item  xx  casses  de  viretons. 

Item  xn  falos. 

Item  if  tourteaux. 

Item  11  canons  perriers,  jetans  l'un  xl  livres  et  l'autre  xxx 

Item  cent  livres  de  poudre  de  canon. 

Ilem  un  engin  perrier  tout  prest  en  double  cordage. 

Item  11e  pierres  pour  ledit  engin. 

stem  nr  pierres  pour  les  canons. 


LVI 

Bibl.  nat.,  Titre*  scellés  de  Clairambault,  vol.  7J.  loi.  J717.  a°  3,  parchemin. 
Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  gages  de  voyag    • 

Pan.-..  18  août  1  iso 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostresire,  con- 
fesse  avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  g  neral  des  aides 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         325 

pour  la  guerre,  la  somme  de  cinq  c^nz  quatre  frans  d'or  qui  denbz  m'estoient 
à  cause  de  vin  frans  que  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  tauxés  et  ordenné 
prendre  et  avoir  par  jour  pour  mes  despenz  faire,  quant  je  vois  hors  pour  ses 
besoignes ,  pour  alerde  Paris  en  Normandie  devers  monseigneur  l'amiral  de 
France  et  monseigneur  de  la  Ferté.  leur  dire  certaines  choses  secrètes  que 
ledit  seigneur  m'avoit  enchargées  à  leur  dire  de  bouche,  et  aussi  pour  veoir 
et  visiter  les  villes,  cliasteaux  et  forteresses  dudit  seigneur  oudit  pays  et 
savoir  comment  ilz  estoient fortiffiées  et  garniz  de  vivres,  afin  de  y  pourvoir 
si  [besoing  feust.  Et  de  là  m'en  allay  à  la  Rochelle  recevoir  les  g  «  d'Es- 
paigne  que  le  Roy  de  Castelle  envoyoit  ou  service  dudit  seigneur  et  venir  la 
monstre  des  genz  d'armes,  arbalestriers  et  autres  estans  sur  ycelles.  afin  de 
leur  faire  faire  paiement  par  le  trésorier  des  guerres,  comme  ledit  seigneur 
m'avoit  enchargé.  Et  ce  fait,  m'en  allav  de  là  à  Nantes  et  à  Cbasteau  Jocelin 
par  devers  monseigneur  deClisson,  qui  me  mena  en  sa  compaignie  à  \  annes. 
ou  esfoit  messire  Jehan  de  Montfort  et  plusieurs  des  barons  de  Bretaigne, 
pour  traictier  sur  le  fait  de  la  paix  d'entre  le  Roy  et  ledit  messire  Jehan  de 
Montfort  ;  et  delà  m'en  retournay  à  Paris  pardevers  le  Roy,  le  derrenierjour 
de  juillet  derrain  passé.  Et  quant  je  lui  cuz  dit  et  raporté  ce  quej'avoie  fait 
et  trouvé,  m'en  envoya  hastivement  en  Picardie  par  devers  monseigneur  de 
Bourgoigne  et  monseigneur  de  la  Rivière,  leur  dire  certaines  choses  secrètes 
que  il  m'avoit  enchargées,  et  parti  de  Paris  pour  aler  devers  euh  le  ir  jour 
de  ce  présent  mois  d'aoust.  Esquelz  voyages  j'ay  demouré.  alant.  séjournant 
et  retournant,  c'est  assavoir  depuis  le  xuf  jour  de  juing  derrain  passé  jus- 
ques  au  xvr  jour  de  ce  dit  présent  mois  d'aoust  inclus  que  je  retourné  à  Paris, 
qui  sont  lxiii  jours,  rabatu  i  jour,  et  font,  a  vin  frans  par  jour,  la  dicte  somme 
de  cinq  cenz  quatre  frans  d'or  dessusdiz.  Desquelz  je  me  tiens  a  bien  paiez 
et  content  et  en  quitte  le  dit  seigneur,  ledit  François  et  touz  autres,  et  certiffi 
en  ma  lovante  avoir  vacquié  es  diz  vovages  par  tout  le  temps  dessusdit.  Donne 
à  Paris  soubz  mon  seel.  le  xvm"  jour  du  dit  mois  d'aoust.  l'an  mil  cet. 
quatre  vins. 

J.  le  Mercier. 


326    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

LVII 

(Bibl.  nat.,  Titres  sceili's  de  Clairambault,  vol.  70,  fol.  5- 1 7,  n"  a,  parchemin.) 

Paris,  18  août  1080. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  avance  d'un  trimestre  sur  se-  : 
de  gouverneur  de  Creil. 


LVIII 

(Bibl.  nal..  Titres  sceller  Je  Clairambault,  vol.  7.S,  fol.  07 1 9 .  n°  i,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  ses  gages  extraordinaires, 
à  l'occasion  d'un  voyage  qu'il  allait  faire  en  Bretagne,  d'ordre  du  roi. 

Paris,  q.  septembre  i38o. 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire,  con- 
fesse avoir  eu  et  receu  de  François  Chanteprime,  receveur  gênerai  des  aides 
ordenés  pour  la  guerre,  la  somme  de  deux  cenz  qtiarente  huit  frans  d'or  en 
prestsur  mes  gaiges  de  huit  frans,  que  le  Roy  nostre  dit  soigneur  m'a  tauxés 
et  ordené  prendre  et  avoir  par  jour  quant  je  vois  hors  pour  ses  besoignes, 
pour  mes  despenz  faire  à  aler  en  Bretagne,  où  le  dit  seigneur  m'envoie  pré- 
sentement en  la  oompaignie  de  messire  Olivier  de  Mauny  et  messire  Ancel 
de  Salins,  pour  entendre  et  besoigner  au  fait  du  traitié  qui  est  entre  le  Roy 
nostre  sire  et  messire  Jehan  de  Montfort.  De  la  quelle  somme  de  11e  xlviii  frans 
d'or  dessusdiz,  je  me  tiens  à  bien  paiez  et  en  quitte  ledit  seigneur,  le  dit 
François  et  touz  autres.  Donné  à  Paris,  soubz  mon  seel,  le  i\c  jour  de  sep- 
tembre, l'an  mil  ecc  im". 

J.  le  Mercier. 


LIX 

(British  Muséum,  Additional  Charters,  3g.) 

Commission  donnée  à  Jean  le  Mercier  et  à  Etienne  du  Mouslier,  pour  diriger 
les  préparatifs  de  l'expédition  maritime  commandée  par  Clisson. 

Melun,  Ti  mai  1     13. 
A  tous  ceuls  qui  ces  présentes  lettres  verront,  Audoyn  Chauveron,  che- 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         327 

valier,  conseiller  du  Roy  nostre  sire  et  garde  de  la  prevosté  de  Paris,  [salut]1. 
Savoir  faisons  que  nous,  l'an  de  grâce  Mcccim"  mi ,  le  lundi  xxvejour  du  mois 
d'avril,  veismes  unes  l[ettres  du  Roy]  nostre  sire,  scellées  de  son  seel  ordené 
en  l'absence  du  grant,  contenant  la  fourme  qui  s'ensuit.  Charles,  par  la  grâce 
de  Dieu  roy  de  [France],  à  tous  ceulxqui  ces  lettres  verront,  salut.  Gomme 
nous,  pour  le  bien  etprouffit  du  royaulme,  [avons ordonné]  unearmée  estre 
mise  présentement  sur  mer  soubz  le  gouvernement  de  nostre  amé  et  féal 
cousin  et  connestable  le  sire  de  Cliçon,  et  [il  soi]t  moult  grant  nécessité  et 
besoing  de  avoir  promptemeut  grant  finance,  gens  d'armes,  arbalestriers , 

mariniers  et  autres  gens ,  [provisions  et  autres  abillemens  et  choses 

nécessaires  pour  le  dit  fait;  savoir  faisons  que  nous,  confians  à  plain  des 
sens,  loyau[lés]  et  diligences  de  noz  amez  et  feaulx  conseilliers  Jehan  le  Mer- 
cier, chevalier,  maislre  de  nostre  hostel,  et  de  Estienne  du  Moustier,  vice 
admirai  de  la  mer,  yceulx  avons  commis  et  ordenez,  commettons  et  or- 
donnons par  ces  présentes,  sur  le  fait  de  la  dicte  armée,  et  leur  avons  donné 
et  octroie,  donnons  et  oclroions  par  ces  mesmes  lettres,  plain  povoir,  autlo- 
rité  et  mandement  espeeial  de  retenir  de  par  nous  et  en  nostre  service  puni  le 
fait  dessusdit  et  soubz  le  gouvernement  de  nostre  dit  cousin  et  connestable, 
tel  nombre  de  gens  d'armes ,  arbalestriers ,  mariniers,  charpentiers,  maçons, 
mineurs,  cannoniers  et  autres  gens  pour  ycelhii  fait ,  tant  et  telz  comme  bon 
leur  semblera  et  ils  verront  estre  expédient  et  prouffilable;  de  leur  ordenner 
et  tauxer  gaiges  et  estas,  de  les  casser,  se  bon  leur  semble,  de  retenir  et 
mettre  autres  en  leur  lieu ,  de  arrester,  de  prendre  ou  faire  prendre  et  an-ester 
chevauLx,  charrettes,  barges,  nefs  et  autres  vaisseaux,  vins,  biefs,  pain,  chaux  , 
lart  et  autres  vivres  et  pourveances  pour  le  fait  dessusdit,  de  contraindre  ou 
faire  contraindre  à  ce  tous  ceulx  dont  mestier  sera,  de  commettre  sur  ce 
receveurs  et  autres  officiers  à  gaiges  et  autrement,  se  mestier  est  et  ils  voyent 
estre  à  faire,  de  faire  paier  les  estas  et  gaiges  dessus  diz  avec  les  salaires  et 
autres  despens,  messageries  des  missions  qu'il  convendra  faire  pour  cause 
des  choses  dessus  dictes  et  généralement  de  faire  et  exercer  de  par  nous 
toutes  autres  choses,  expediens  et  prouffilables  pour  ledit  fait,  deppendances 
et  circonstances  d'icellui,  combien  que  elles  soient  telles  qui  requièrent 
exprès  et  espeeial  mandement.  Et  nous  voulons  que  tout  ce  que  noz  diz  con- 
seilliers auront  fait  bailler  et  délivrer  par  la  manière  et  pour  la  cause  dessus 

1  J'ai  essayé  de  combler  les  lacunes  de  la  copie  du  Musée  britannique. 


328    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES  LETTRES. 

dictes  soient,  par  rapportant  cerlifïicacion  d'eulz  et  recongnoissance  de  ceulz 
à  qui  baillié  sera,  alloué  es  comptes  de  cellui  ou  ceulx  qui  baillié  l'aura  ou 
auront  partout  où  mestier  sera,  sens  contradicion  aucune.  Si  donnons  en 
mandement  à  tous  noz  justiciers,  officiers  et  subgiez  et  à  chascun  d'eulx  que 
à  noz  diz  conseilliez  et  à  leur  commis  et  députez  en  ce  obéissent  et  entendent 
diligemment  et  leur  donnent  et  prestent  conseil,  aide  et  confort,  se  mestier 
est  et  requis  en  sont,  et  telement  qu'il  nous  doie  estre  agréable  et  que  en 
l<  ur  reffus  et  défaut  ne  s'en  puissent  aucuns  inconveniens  ensuir.  En  tesmoing 
de  ce,  nous  avons  fait  mettre  à  ces  lettres  nostre  seel  ordené  en  l'absence  du 
grant.  Donné  a  Meleun  sur  Saine,  le  Ve  jour  de  may,  l'an  de  grâce  mil  ecc 
nu"'  et  trois,  de  nostre  règne  le  tiers.  Ainsi  signé  :  Par  le  Roy,  à  la  relacion  di 
messeigneurs  les  ducs  de  Derry  et  de  Bourgongne  et  de  plusieurs  du  conseil. 
P.  Manhac.  Et  nous,  à  ce  présent  transcrit,  avons  mis  le  seel  de  la  prevosti 
de  Paris,  l'an  et  jour  dessus  diz. 

Sur  le  repli  :  «  Collaeion  est  faicte1.  » 


LX 

(Bibl.  nai..  Quittances    vol,  26019,  ""  "-''■  parchemii 
Etat  de  l'armement  de  quelques  navires,  cerliQé  par  Jean  le  Mercier  - 

7  juin  1  SUS. 

Cy  après  ensieut,  soubz  les  seaux  de  monseigneur  Jehan  le  Mercier,  chi 
valier,  conseiller  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  et  Estienne  du  Mous- 
tier,  conseiller  et  visamiral  de  nostre  dit  seigneur,  commissaires  ordenés  de 
par  lui  sur  le  fait  de  ceste  présente  armée  de  la  mer.  la  declaracion  laite  à 
Jehan  Cliampenois,  maistre  des  ouvrages  et  reparacions  du  navire  du  Roy 
nostre  dit  seigneur,  garde  de  son  clos  des  galees,  armeures  et  artilleries 
pour  le  fait  de  la  mer,  et  à  Jehan  Choques  dit  Desraine,  contrerolleur  sur 
ledit  lait,  de  baillier  et  délivrer  aux  maistres  des  barges,  bargos,  balleniers 
et  galiote,  ordenés  d'alcr  en  ceste  dicte  présente  armée,  les  viretons, 
lances,  pavais,  dais  qui  ci  après  ensuivent;  et  avec,  de  baillier  à   maistre 

1  .If  dois  la  communication  de  cette  pièce  .1  l'obligeance  île  M.  Dupont-Fenier. 
Ce  document  a  été  publié  d'une  façon   très   incomplète  par  M.  lu  marquis  Terrier  île  Lorav 
'Unis  son  flistoin   de  ■!•  <<n  de  I  *■  un.  ,  l'i ,  es  justificatives ,  h"  52. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         329 

Pierre  Gilles,  canonier,  les  canons,  poudres,  pierres,  et  autres  choses  à  ce 
nécessaires;  et  aussi  à  Chrestien  de  la  Court,  mineur,  les  pelés,  piquois, 
mains  de  fer,  piez  de  chievre  et  autres  oustilz  de  mine. 

Premièrement. 

En  la  barge  Saint  Pierre,  qui  est  de  Guillaume  de  la  Hogue.  dont  est 
Ministre  Pierre  Coterel, vi  casses  de  viretons. 

Il' in  xv  pavais.  Item  vin  lances. 

En  la  barge  Nostre  Dame,  qui  est  dudit  Guillaume,  dont  est  maistre  Tas- 
sin  Sebirel u  casses  de  virelons. 

Item  xv  pavais.  Item  vin  lances. 

En  la  barge  dicte  la  Jebancte,  qui  est  de  Robin  de  Gronmesnil,  dont  est 
maistre  Billart  de  la  Crois vi  casses  de  viretons. 

Item  \  pavais.  Item  vi  lances. 

En  la  barge  Nostre  Dame,  qui  est  de  Jehan  Brumen,  dont  est  maistre 
Pierre  le  Mercier, v  casses  de  viretons. 

Item  x  pavais.  Item  vi  lances.   . 

Ou  bargot  qui  est  de  Colin  le  Rebours,  dont  est  maistre  Jehan  dez  l'er 
rois v  casses  de  viretons. 

Item  \  pavais.  Item  v  lances. 

Ou  bargot  Guillaume  Lenglés,  dont   est  maistre  Lorens  Gouel, 

v  casses  de  viretons. 

Item  x  pavais.  Item  v  lances. 

En  la  barge  d'Engleterre ,  dont  est  maistre  Raoul  Vyart v  cassis  de 

viretons. 

Item  \  pavais.  Item  \  lances. 

Ou  bargot  Guillaume  de  la  Haye,  dont  est  maistre  Guillemot  Vyart 

\  casses  de  viretons. 

Item  \  pavais.  Item  un  lances. 

Ou  bargot  Robin  de  Gronmesnil,  dont  est  maistre  Rogier  Corvée 

v  casses  de  viretons. 

Item  x  pavais.  Item  un  lances. 

(  )u  bargot  messire  Erart  de  Dinteville ,  dont  est  maistre  Martin  Siques 

v  casses  de  viretons. 

item  x  pavais.  Item  v  lances. 

Ou  ballenier  Robin  de  Gronmesnil ,  dont  est  maistre  Bertin  la  Belle 

m  casses  de  viretons. 

Sav.  étrang.  II*  série,  i.  VI,  2*  partie.  ,',., 


330     VCADEMIE   DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES  LETTRES. 

Item  vin  pavais.  Item  un  ianees. 

Ou  ballenier  Jaques  de  Brumen ,  dont  est  maistre  Cardin  le  Vielu , 

m  casses  de  viretons. 

Item  vin  pavais.  Item  mi  lances. 

Ou  ballenier  dont  Pierre  Caillot  est  maistre n  casses  de  viretons. 

Item  vi  pavais.  Item  un  lances. 

En  la  galiote  dont  est  maistre  Baude  Sales, une  casse  de  vire- 
Ions. 

Item  mi  pavais.  Item  n  lances. 

Ou  bargot  Sainte  Katerine,  qui  est  de  Robin  de  Gronmesnil,  dont  est 
maistre  Robin  Humetel, v  casses  de  viretons. 

Item  \  pavais.  Item  un  lances. 

En  la  barge  Saint  Jaques,  dont   est  maistre  Jehan  le   Borgne, 

vi  casses  de  viretons. 

Item  xv  pavais.  Item  vin  lances. 

En  la  barge   Saint  Julien,  dont  est  maistre  Wautre  Jensonne, 


yi  casses  de  viretons. 

Item  xv  pavais.  Item  vin  lances. 

En  la  barge  Saint  Nicolas,  dont  est  maistre  Jehan  Péris, v  casses 

de  viretons. 

Item  xv  pavais.  Item  vi  lances. 

En  la  barge   de  Saint   Wallery,  dont  est  maistre  Bertaut  Amis, 

\i  casses  de  viretons. 

ltrm  xv  pavais.  Item  vin  lances. 

A  maistre  Pierre  Gilles,  cannonier,  un  gros  canons  enfustés,  fournis  de 
chevilles  de  fer  et  de  charnières,  avec  nu  quevalez  de  bois,  vni"vi  li\res 
de  poudre  et  vin"  pieres  pour  yceulx  canons. 

Audit  maistre  Pierre,  xiu  canons  portatis,  fournis  de  chevilles  et  de  cro- 
chez  de  fer,  avec  n'xxu  ploumées. 

A  lui  par  semblable,  vin  pelés  defferrées,  un  pennier  à  main,  un  piquois 
ilf  1er,  un  grans  chevilles  de  fer  et  11e  tappons  de  bois. 

A  lui  par  semblable,  un  baril  atout  sa  clerf  et  serreure  pour  mettre  la 
poudre  aux  canons  devanx  dis. 

A  Chrestien  de  la  Court,  mineur,  ni  xn"  de  pelés  ferrées,  \  botes, 
xwi  penniers  à  main,  et  ix  mandes. 

\u    dit   Chrestien,    xxx    piquois    de    fer  acherés,    vi    houyaux   de   fer, 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         331 

vu  pinclics  de  fer  moiennes,  m  grans  pinches  de  fer,  vi  pies  de  chievre 
de  fer,  mi  grans  maillez  et  \n  coings  de  fer. 

Ainsi  ordené   par  messeigneurs  à  Harrefleu,  le  vnc  jour  de  juing,  l'an 
un"  et  trois. 

R.  Thoroude. 


LXI 

l'ul.l.  nui. ,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1  g3i,  dossier  i  i  i  18,  ;  ière  11e  29,  parcliemin. 

Ordre  du  roi  de  paver  une  crue  ele  gages  à  Jean  le  Mercier,  pour  les  Irais 
<[ue  lui  occasionneront  deuv  missions  qui  lui  ont  été  données. 

Paris,  23  juillet  i383 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  à  noz  amez  et  feaulz  gens 
de  noz  comptes  a  Paris,  salut  et  dilection.  Comme  nous  aiens  ordenné  et  or- 
denons  envoyer  hastivement  en  la  province  de  Roen ,  pour  certaines  be- 
soingnes  touchans  les  aides  pour  le  fait  de  la  guerre,  nostre  amé  et  féal 
chevalier  et  conseiller  Jehan  le  Mercier,  et  lui  aiens  enchargié  et  commando 
expressément  de  retourner  devers  nous  en  la  chevauchiée  que  entendons  à 
faire  contre  noz  ennemis,  nous,  eue  consideracion  aux  grans  mises  et  des- 
pens  qu'il  lui  convent  à  faire  en  ce  voiage,  lui  avons  ordené  et  taxé,  orde- 
nous  et  taxons  par  ces  présentes  huit  frans  d'or  pour  chasciin  jour  qu'il 
sera  oudit  voiage,  oultre  et  pardessuz  autres  gage  ou  pension  qu'il  a  et 
prent  sur  nous  par  an  pour  quelconque  cause  ou  manière  que  ce  soit,  à 
prendre  iceulz  vm  frans  par  jour,  du  jour  qu'il  se  partira  de  Paris  pour  aller 
oudit  voiage  jusques  à  son  retour  ilecques.  Si  vous  mandons  que  à  son  dit 
retour  vous  recevez  et  eez  son  compte,  et  selon  ce  qu'il  vous  certifiera  lui 
avoir  vaquié  oudit  voiage,  lui  bailliez  cedule.  Et  par  ces  mêmes  lettres,  nous 
mandons  à  nos  amez  et  feaulz  les  generaulz  conseillers  sur  les  diz  aides  pour 
la  guerre,  que  ce  qui  apperra  par  la  dicte  cedule  à  lui  estre  deu  des  diz 
vm  frans  par  jour,  ils  le  facent  paier  par  Bertaut  à  la  Dent,  gênerai  receveur 
des  di/.  aides.  Et  tout  ce  que  icelui  Bertaut  aura  paie  pour  ceste  cause,  en 
rapportant  la  dicte  cedule  et  quittance  dudit  Jehan  le  Mercier  et  ces  pré- 
sentes ou  vidimus  d'icelles  fait  soubz  seel  roial,  alloez  es  comptes  dudif 
Bertaut  senz  reiïuz  ou  contredit  aucun,  non  contrestant  ordenances,  man- 


332    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

démens  ou  défenses  au  contraire.  Donné  à  Paris,  le  xxifjour  de  juillet,  Pan 
mil  ccclxw  et  troiz  et  de  nostre  règne  le  tiers. 

Par  le  Roy  à  la  relacion  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne. 

J.  Tabari. 


LXII 

(Bibl.  uat.,  Quittances,  vol.  26017,  11"  i3G,  parchemin.) 
Emploi  fixe  par  Jean  le  Mercier,  d'une  portion  de  l'amende  infligée  à  la  ville  de  Rouen. 

Rouen ,  4  août  [  1 .183]. 

L'est  l'appoiatement  que  monseigneur  Jehan  le  Mercier  a  fait  au  viconte 
de  Rouen,  sur  les  dix  mil  frans  qui  doivent  estre  receus  de  la  ville  de  Rouen 
dedens  la  my  aoust. 

Et  premièrement  : 

Dedens  le  xv"  jour  d'aoust,  11"  vc  frans  à  Arras  ledit  jour. 

A  Berlaut  à  la  Dent  par  sa  cedulle vc  frans. 

A  monseigneur  le  connestable  par  cedulle  dudit  Bertaut  audit  \v"  jour 

11"  v'  frans. 

\  monseigneur  le  maresclial  de  Sancerre,  par  cedulle  dudit  Bertaut  audit 
xve  jour ii"  jnf  frans. 

A  monseigneur  le  mareschal  de  Blainville,  quant  il  baillera  cedulle  dudit 
Bertaut m  frans. 

Au  petit  Jehanin  d'Estouteville  semblablement,  quand  il  baillera  cedulle 
dudit  Bertaut ni'  livres. 

A  mestre  Jehan  Pastourel vi"  livres, 

Au  bailli  de  Meleun c  livres. 

A  maistre  Henry  Judas lxvi  livres. 

Escript1  à  Rouen  le  un"  d'aoust. 

J.  le  Mercier. 

Item  m™  frans  à  Bertaut  à  la  Dent,  pour  Rober  d'Ellendui. 

J.  le  Mercier. 

1   Ce  mot  et  1rs  suivants,  sont  de  la  main  de  Jean  le  Mercier. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         333 

LXIII 

(Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1901,  dossier  ï  i  i  iS,  pièce  11"  3i,  parchemin.) 

Certificat  de  voyages  donné  par  Jean  le  Mercier  à  Guillaume  Charnel, 
receveur  de  Caudebec. 

Paris,  22  octobre  i383. 

Nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre  d'ostel  du  Roy 
nostre  sire,  certifions  à  touz  que  le  xic  jour  du  mois  de  septembre  der- 
rain  passé,  cpie  nous  mandasmes  Guillaume  Charnel,  receveur  de  Caude- 
bec, venir  à  Paris  par  devers  Guillaume  d'Enfernet,  trésorier  des  guerres, 
pour  lui  apporter  des  deniers  de  sa  recepte  la  somme  de  quinze  cens  livres, 
en  blans  de  v  deniers  tournois  pièce,  pour  tourner  et  convertir  ou  fait  de 
sondit  office;  ou  quel  voiage  ledit  receveur  demoura,  alant,  séjournant, 
pour  faire  recevoir  la  dicte  finance,  et  retournant ,  par  dix  jours,  lui,  deux  che- 
vaux et  un  varie! ,  deux  chevaux  à  hast  et  deux  variez  de  pie  pour  apporter 
la  dicte  finance;  et  aussi  convint  qu'il  preist  avec  lui,  pour  conduire  la  dicte 
finance,  quatre  hommes,  les  quelx  y  furent  par  deux  jours  tant  seulement. 
Rem  le  mandasmes  autre  foiz,  c'est  assavoir  le  x"  jour  de  ee  présent  mois 
d'octobre,  venir  par  devers  nous  à  Paris;  et  pour  ce  qu'il  n'y  pot  venir,  nous 
envoia  Richart  Gosselin,  son  clerc,  pour  nous  apporter  l'estatde  la  dicte  re- 
cepte et  des  deniers  d'icelle  la  somme  de  vc  livres  tournois,  en  blans  de  v  de- 
niers tournois  pièce,  laquelle  finance  nous  lui  feismes  bailler  et  délivrer  à 
Bèrthaul  à  la  Dent,  receveur  gênerai  des  aides  ordenées  pour  la  guerre, 
pour  tourner  et  convertir  ou  lait  de  son  dit  office,  pour  laquelle  finance 
apporter  seuremenl,  ledit  (losselin  prent  en  sa  compaignie  quatre  hommes 
et  un  cheval  à  bast  et  un  varlet  a  pié,  lesquelx  furent  ou  dit  voiage,  venant 
et  retournant,  les  quatre  hommes  vi  jours,  et  le  cheval  à  bast  vm  jours  et 
ledit  Gosselin,  lui,  deux  chevaux  et  un  varlet  attendre  à  Paris  pour  avoir 
sa  descharge  dudit  receveur  gênerai,  et  fu  en  venant  et  demourant  et  pour 
son  retour  par  dix  et  sept  jours;  les  quelles  journées  et  chacune  d'icelles, 
ledit  receveur  et  son  dit  clerc  nous  ont  affermé  par  leur  seremens  estre  vrayes 
et  tant  avoir  mis  et  vaqué  es  voiage  dessusdiz.  Donné  à  Paris,  le  xxn*  jour 
d'octobre,  l'an  mil  ecc  quatre  vins  et  trois. 

R.  TllOROUDE. 


33A     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

LXIV 

l'iibl.  lia!.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  19.11.  dossier  'li'iiH,  pièce  n°  3o.  parchemin..] 

Quittance  de  Je;m  le  Mercier  pour  la  crue  de  gages  qui  lui  avait  été  accordée  par  le  roi . 

le  22  juillet  précédent. 

.1  octobre  1  383. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Berthaut  à  la  Dent, 
receveur  gênerai  des  aides  ordenés  pour  la  guerre,  la  somme  de  six  cenz 
cinquante  six  frans  d'or,  qui  deubz  m'estoient,  comme  il  appert  par  cédule 
de  la  Chambre  des  comptes  et  mandement  dudit  seigneur  fait  sur  ce,  pour 
cause  de  certain  voyage  que  j'ay  fait  par  l'ordenance  et  commandement 
dudit  seigneur  en  la  province  de  Rouen  et  autre  part  es  parties  de  Picardie 
et  de  Flandres,  pour  cause  de  ses  besoignes  ;  de  laquelle  somme  de  vi'lu  frans 
d'or,  je  me  tiens  à  bien  paiez  et  en  quitte  ledit  seigneur,  Berthaut  et  touz 
autres.  Donné  soubz  mon  seel,  le  xx  111e  jour  d'octobre,  l'an  mil  cceuii"  et 
trois. 


LXV 

Bibl.  uat..  Pièces  originales,  Mercier  jlej.  vol.   iq3i,  dossier  'i  î  1 1  s ,  pièce  11    .12.  parchemin.) 

Ordre  de  Charles  \1  de  compter  à  Jean  le  Mercier  le  montant  de  son  indemnité  de 
voyage  pour  3o  jours,  à  l'occasion  d'une  mission  diplomatique  qu'il  va  remplir  en 
Picardie  avec  le  duc  de  Berry. 

Pans,  10  novembre  1 383. 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  à  nos  amez  et  feaulx  les 
généraux  conseilliers  sur  les  aides  pour  la  guerre,  salut  et  dilection.  Nous 
envoyons  présentement,  en  la  compaignie  de  nostre  très  chier  et  très  amc 
oncle  le  duc  de  Berry,  es  parties  de  Picardie,  pour  le  fait  du  traitié  avecques 
nostre  adversaire  d'Angleterre,  nostre  amé  et  féal  chevalier,  conseillier  et 
maistre  de  nostre  hostel  Jehan  le  Mercier  et  pluseurs  de  noz  autres  conseil- 
liers; et  pour  les  gaiges  de  nostre  dit  conseillier,  durant  le  temps  dudit 
voyage,  lui  avons  ordené  et  taxé,  ordenons  et  taxons  par  ces  présentes 
huit  frans  d'or  chascun  jour,  otiltr'e  et  par  dessus  autres  gaige  ou  pension 
qu'il  prent  sur  nous.  Si  vous  mandons  que  sur  yceulx  gaiges  de  vin  frans  par 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         335 

jour,  vous  lui  faites  faire  prest  pour  trente  jours  parBertaut  à  la  Dent,  re- 
ceveur gênerai  à  Paris  des  diz  aides,  et  ainsi  de  moys  en  moys,  durant  le 
temps  qu'il  demoura  par  delà,  et  à  son  retour,  satisfàcion  et  paiement  de  ce 
que  plus  aura  demouré  oudit  voyage  oultre  le  temps  dessus  dit,  et  dont  il 
vous  apperra  par  ses  lettres  de  certificacion  ou  cedule  de  la  Chambre  de  noz 
comptes,  selon  le  compte  qu'il  y  aura  sur  ce  rendu,  et  par  rapportant  ces 
comptes  dudit  gênerai  receveur,  sens  contredit,  non  contrestant  ordenances, 
mandemens  ou  défenses  au  contraire.  Donné  à]  Paris,  le  xc  jour  de  no- 
vembre, l'an  de  grâce  mil  ecc  un"  et  trois,  et  le  quart  de  nostre  règne. 
Par  le  Roy,  à  la  relacion  de  messeigneurs  les  dux  de  Berri  et  de  Bour- 

J.Tabari. 


LXVI 

liilil    h. il.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],- vol.   i  g3 1 ,  dossier   'li'iiS,  pièce  n"35,  parchemin.; 
Quittance  de  Jean  le  Mercier,  relative  au  mandement  royal  précédent. 

26  novembre  i383. 

Saichent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Bertaut  à  la  Dent, 
receveur  gênerai  des  aides  ordonnées  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme 
de  deux  cens  quarente  frans  d'or  pour  trente  jours  entiers,  sur  les  gaiges 
de  huit  frans  par  jour  à  moy  ordennez  et  tauxés  par  le  Roy  nostre  sire, 
pour  tant  comme  je  scray  et  vacqueray  ou  pais  de  Picardie,  en  la  compai- 
gnie  de  monseigneur  le  duc  de  Berry  et  de  pluseurs  du  conseil  du  Roy 
nostre  dit  seigneur,  pour  Le  fait  du  traictié,  si  comme  plus  à  plain  puet  appa- 
roir par  lettres  dudit  seigneur  sur  ce  faictes,  données  le  x  jour  de  ce  présent 
mois  de  novembre;  de  laquelle  somme  de  11e xl  frans  d'or,  je  me  tieng  pour 
bien  content  et  paie,  et  en  quitte  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  ledit  Bertaut 
et  tous  autres.  Donné  soubz  mon  seel  le  xxvi  jour  de  novembre,  l'an  mil 
ecc  un"  et  trois. 


336    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

LXVII 

Bibl.  nal.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  14/118,  pièce  n°  33,  parchemin. ) 
Charles  VI  donne  3,ooo  francs  d'or  à  Jean  le  Mercier  à  l'occasion  de  son  mariage. 

Paris,  8  février  i3S4  (u.  s  .  . 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  à  nos  amez  et  feauh  les 
generaulx  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordennées  pour  la  guerre,  salut 
et  dileccion.  Savoir  faisons  que  à  nostre  amé  et  féal  chevalier,  conseiller  et 
maistre  de  nostre  hoslel  Jehan  le  Mercier,  lequel  de  nostre  ordenance  et 
voulenté  s'est  nouvellement  marié,  nous,  pour  les  bons  et  agréables  services 
qu'il  nous  a  faiz  et  fait  chacun  jour  en  plusieurs  manières,  avons  donné  e1 
donnons  de  grâce  especial  par  ces  présentes,  pour  et  en  acroissement  et 
avancement  de  son  dit  mariage ,  la  somme  de  troiz  mille  frans  d'or  pour  une 
foiz.  Si  vous  mandons  que  par  Bertaut  à  la  Dent,  gênerai  receveur  des  aides 
dessus  diz,  vous,  des  deniers  d'iceulx,  faites  bailler  et  délivrer  à  nostre  dit 
chevalier  et  conseillier,  ou  à  son  certain  mandement,  la  dicte  somme  de 
m*  frans,  laquelle,  par  rapportant  ces  présentes  et  recognoissance  sur  ce.  sera 
allouée  senz  contredit  aucun  es  comptes  dudit  Bertaut  et  rabalue  de  sa 
recepte,  nonobstant  les  gaiges  ou  pension  qu'il  prent  sur  nous,  et  dons  quel- 
conques qui  par  nostre  très  cher  seigneur  et  père,  que  Dieux  absoille,  ou 
par  nous  lui  aient  esté  faiz  es  temps  passez,  supposé  qu'ilz  ne  soient  ex- 
primez en  ces  présentes,  et  ordennances,  défenses  ou  mandemens  à  ce 
contraire.  Donné  à  Paris,  le  mu0  jour  de  février,  l'an  de  grâce  mil  ecc  quatre 
vins  et  troiz,  et  de  nostre  règne  le  quart. 

Par  le  Roy,  à  la  relacion  de  messeigneurs  les  ducs  de  Berry  et  de  Bour- 
goingne. 

P.  Mamiac 


LXVI1I 

Bibl.   nat.,  Pièces  originales,  Mercier  |lej.  vol.   ig3i,  dossier  i44 18 ,  pièce  11    34,  parchemin.] 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  la  somme  de  3,ooo  francs  que  lui  a  donnée  le  roi 

à  l'occasion  de  son  mariage. 

Paris,  10  février  i384  (m  si.). 
Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre  d'ostel 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         337 

du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  rcceu  de  Berthaut  à  la  Dent,  rece- 
veur gênerai  des  aides  ordenées  pour  la  guerre,  la  somme  de  trois  mile  frans 
d'or  qui  deubz  m'es toient  pour  don  à  moy  fait  par  le  Roy  nostre  dit  seigneur, 
pour  les  bons  et  agréables  services  cpie  je  lui  ay  faiz  et  faiz  chascun  jour,  or 
pour  et  en  acroissement  ei  avencement  de  mon  mariage,  lequel  i'ay  fait  par 
ordenence  et  voulenté  dudit  seigneur,  ainsi  corne  tout  ce  plus  à  plain  ap- 
pert par  lettres  du  Roy  nostre  sire  faites  sur  ce,  données  le  vin'"  jour  de  ce 
présent  mois  de  février.  De  la  quelle  somme  de  trois  mile  frans  d'or  dessus- 
dicte  je  me  tiens  a  bien  paiez  et  en  quitte  ledit  seigneur,  le  dit  Berthaut  ei 
touz  autres.  Donné  à  Paris  sous  mon  seel,  le  xvjour  dudit  mois  de  février, 
l'an  mil  cccmi"  et  trois. 


L\IX 

I.ilil.  iiat.,  Pièces  originales,  Mi  rcier  [le),  vol.  io.3i,  dossier  S  \  1 18,  pièce  n"  38,  parchemin.) 
Quittance  de  Gille  le  Moine,  clerc  de  Jean  le  Mercier,  pour  don  à  lui  fait  par  le  roi. 

20  février  i38/i  (n.  st.). 

(Jiles  le  Moine,  clerc  de  monseigneur  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  cou- 
seillier  du  Roy  nostre  sire  et  l'un  des  généraux  conseilliers  sur  le  fait  des 
aides  ordonnés  pour  la  guerre,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Berthaut  a  la 
Dent ,  receveur  gênerai  desdiz  aides ,  la  somme  de  vint  frans  d'or,  pour  sa  part 
et  porcion  de  la  somme  de  six  vins  frans  que  le  Roy  nostre  sire  a  donnez 
aus  vi  clercs  de  nosseigneurs  les  generaulz  consseilliers  sur  le  fait  desdiz 
aides,  si  comme  il  dit  plus  à  plain  apparoir  par  lettres  dudit  seigneur  sur 
ce  faictes,  etc.  Desquiex  vint  frans  d'or  et  pour  ladite  cause,  il  se  tinst  à  bien 
paiez,  etc.,  contant,  etc..  promettant,  etc.,  cous,  etc.,  obligation,  etc.,  juri- 
diccion,  etc.  Fait  l'an  mil  ecc  quatre  vins  et  trois  le  samedi  \x'  jour  de 
février. 

De  la  Court. 

P.  le  Mire. 


Sav.  étoang.  IIe  série,  t.  VI,  2'  parlie.  i,i 


mi  i.imi  r.i: 


338    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

L\\ 

!  Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  iq3i,  dossier  i  i.i  i  8  ,  pièce  n°  3;,  parchemin. 

Ordre  donné  par  le  roi,  d'avoir  à  paver  à  Jean  le  Mercier  son  indemnité  ordinaire, 
pour  un  voyage  qu'il  fait  en  Picardie. 

P.iris.   i  5  juillet  1 38  1. 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à  noz  ainez  et  feaulx  les 
generaulx.  conseilliers  sur  le  fait  des  aides  ordennez  pour  la  guerre,  salut  et 
dilection.  Nous  envoions  présentement  nostre  amé  et  féal  chevalier  et  eon- 
seillier  Jehan  le  Mercier  es  parties  de  Bouloingne  sur  la  mer  et  environ, 
en  la  compaingnie  de  noz  1res  chiers  oncles  les  du\  de  Berry  et  de  Bour- 
goingne  et  de  noz  gens  de  nostre  conseil  ordennez  y  aller  pour  le  fait  du 
traittié  de  la  paix  d'entre  nous  et  nostre  adversaire  d'Angleterre;  et  avons  or- 
donné que  il  ait  huit  frans  par  jour,  oultre  ses  gaiges  ou  pension  que.  il  prent 
par  an  sur  nous,  pour  ses  despens  faire  oudit  voiage,  alanl,  demourant  et 
retournant,  et  que  sur  celui  soit  fait  prest  présentement  pour  un  mois.  Si 
vous  mandons  que  ledit  prest  lui  faciez  faire  des  deniers  desdiz  aides  sanz 
delay,  et  se  aucune  chose  lui  est  pour  ceste  cause  deue  à  son  retour  dudii 
voyage,  faites  le  lui  paier  lors  sanz  autre  mandemenl  attendre  de  nous  sur 
ce,  El  nous  voulons  que  ce  qui  paie  lui  en  sera  soit  alloué  es  comptes  de 
celui  à  qui  il  appartendra,  par  rapportant  ces  lettres  et  recognoissance  de 
nostredit  conseillier  seulement ,  nonobstans  ordonnances  ou  defifenses  au  con- 
traire. Donné  à  Paris,  le  xv°  jour  de  juillet,  l'an  de  grâce  mil  ccciin"  et 
quatre  et  de  nostre  règne  le  quart. 

Par  le  Roy,  à  la  relacion  de  nosseigneurs  les  dux  de  Berry  et  de  Bour- 
goingne. 

ï  VON. 


LXX1 

(  Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  20020,  11°  556,  parchemin.) 
Attache  des  généraux  conseillers,  relative  à  la  pièce  précédente. 

Paris,  H)  juillet  1  38  i 
De  par  les  généraux  conseilliers  sur  le  l'ait  des  aides  ordenées  pour  la 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR   DIVERS  SAVANTS. 

guerre.  Bertaut  a  la  Dent,  receveur  gênerai  des  dictes  aides,  accomplissii  ; 
le  contenu  es  lettres  du  Roy  nostre  sire,  attachées  à  ces  présentes  soubz 
l'un  de  noz  signez,  faisant  menciôn  de  huit  frans  d'or  par  jour,  tauxés  à 
nostre  chier  sire  et  compaignon  messire  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  con- 
seillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  dit  seigm  ur,  pour  aler  au  traitié  à 
Bouloigne  sur  la  mer,  en  lui  faisant,  sur  ce,  presl  pour  un  mois,  par  la  form< 
et  manière  qu'il  est  contenu  es  dictes  lettres  et  que  1"  Roy  le  mande  par  icelle. 
Donné  à  Paris,  le  xrxe  jour  de  juillet,  l'an  mil  cc<  un11  et  quatre. 

J.  Gehe. 


LXXII 

Bilït.  nat. ,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  4 'j.'h       |   èci    1  i-chen 

Don  fait  par  Charles  VI  à  Jean  le  Mercier  d'un     somme  de  2,000  Irani 

Paris,  20  juillet  i3 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  a  noz  amez  et  feaulx  les 
généraux  conseilliers  sur  le  l'ait  des  aides  ordennés  pour  la  guerre,  sa 
dilection.  Savoirvous  faisons  que.  pour  les  hons  et  agréables  service-  qui 
nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseiilier  Jehan  le  Mercier,  mai  [sire  de  1 
ostel] .  a  faiz  et  fait  de  jour  en  jour  en  pluseurs  manières,  nous  a  ycelui 
donne  el  donnons  par  ces  présentes,  de  grac<    esp  cial,  1,:  somme  [di 
mille  frans]  d'or,  à  les  prendre  et  avoir  poui    une  foiz  des  deniers  desdiz 
aides.  Si  vous  mandons  que  par  Bertaut  à  la  Dent,  receveur  [gênerai  1  d  iceio 
ailles,  vous  faites  bailler  et  délivrer  à  nostre  dit  conseiller  ou  à  son  certaii 
mandement  ladicte  somme  de   deux  mille   francs;    et   par  rapportant    ces 
présentes  et  recognoissance  sur  ce,  ladicte  somme  sera  allouée  es  comptes 
et  rabatue  de   la  recepte  dudit  receveur  par  noz  amez  et  feaulx  gens  de 
noz  comptes  à  Paris  sans  contredit,  nonohstans  quelconques  autres  dons, 
gaiges  ou  pensions  par  noz  prédécesseurs  ou  par  nous  à  lui  faiz  et  qu'ils  m 
soient  spécifiez  et  esclarciz   en   ces  présentes  et   ordenances,  mandemens 
ou  défenses  contraires.  Donné  à  Paris  le  xxc  jour  de  juillet,  l'an  de  grâce 
mil  ccciiii"  et  quatre,  et  le  quart  de  nostre  règne. 

Par  le  Roy,  à  la  relation  de  nosseigneurs  les  dux  de  Berry  et  de  Bour- 
goingne. 

J.  Blanchi:! 


340    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

LXXI1I 

(Bilil.  nal.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  io.3i,  dossier  44di8,  pièce  n°  36,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,  relative  à  la  somme  tjui  lui  a  été  attribuée 
le  1 5  juillet  précédent. 

Paris,  f> a  juillet  i384. 

Saichent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  el  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Bertaut  à  la  Dent, 
receveur  gênerai  des  aides  ordennés  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme  de 
deux  cens  quarante  frans  d'or,  sur  ce  qui  me  puet  ou  pourra  estre  deu, 
pour  cause  de  huit  frans  d'or  de  gaiges  par  jour  à  moy  ordonnez  par  le  Roy 
nostre  sire  pour  aller  à  Boulongne,  en  la  compaignie  de  messeigneurs  les 
ducs  de  Berry  et  de  Bourgoingne,  pour  le  fait  du  trahie  de  la  paiz;  sur 
ce  plus  à  plain  puet  apparoir  par  lettres  du  Roy  nostre  dit  seigneur  sur  ce 
faictes,  données  le  xv'jour  de  ce  présent  moys  de  juillet;  de  laquelle  somme 
de  nc  xl  frans  d'or,  je  me  tieng  pour  bien  paie  et  content,  et  en  quitte  le 
Roy  nostredit  seigneur,  ledit  Bertaut,  et  tous  autres.  Donné  soubz  mon  seel . 
le  \\nc  jour  de  juillet,  l'an  mil  cccim"  et  quatre. 


LXXIV 

Bilil.  nat. ,  Quittances,  vol.  2G020,  11°  5G5,  parchemin.) 
Quittance  relative  au  même  fait  que  la  précédente. 

7  septembre  i384- 

Saichent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  du  Roy  nostre 
sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Bertaut  à  la  Dent,  receveur  gênerai  des 
aides  ordenés  pour  le  faict  de  la  guerre,  la  somme  de  deux  cens  quarante 
frans  d'or,  en  deducion  de  ce  qui  me  peut  ou  pourra  eslre  deu,  pour  cause 
des  gaiges  de  liuil  frans  par  jour  à  moy  ordenés  et  tauxés  parle  Roy  nostre 
dit  seigneur,  pour  aler  es  parties  de  Bouloigne  sur  la  mer,  en  la  compaignie 
de  messeigneurs  les  ducs  de  Berry  et  de  Bourgoigne ,  et  messeigneurs  du  con- 
seil, ordenez  y  aler  pour  le  fait  du  traittié  de  fa  paiz,  si  comme  par  lettres 
d'icellui   seigneur    sur   ce    faites   plus   à    plain  peut    apparoir.    De   laquelle 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         341 

somme  de  n'  xl  frans  d'or,  je  me  tieng  pour  bien  content  et  paie  et  en 
quitte  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  le  dit  Berlaut  et  tous  autres.  Donné  souhz 
mon  seel,  le  vnc  jour  de  septembre,  l'an  mil  cccim"  et  quatre. 


LXXV 

(Bibl.  uni.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  19^1,  dossier  iiii  5,  pièce  n°  3g,  parchemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  2,000  francs  d'or  qui  lui  ont  été  attribues 
par  le  roi .  le  20  juillet  précédent. 

7  septembi  e  1 38  i. 

Saichent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Berthaut  à  la  Dent. 
receveur  gênerai  des  aides  ordennés  pour  le  fait  de  la  guerre,  la  somme  de 
deux  mille  frans  d'or,  lesquelx  le.  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  donne/,  pour 
certaines  causes  contenues  es  lettres  dudit  seigiv  ur  sur  eu  faictes.  De  la- 
quelle somme  de  11"  frans  d'or  dessusdicte  je  me  tieng  pour  content  et  bien 
paie,  et  en  quitte  le  Roy  nostre  dit  seigneur,  ledit  Bertaut  et  lous  autres. 
Donné  soubz  mon  seel,  le  septiesme  jour  de  septembre,  l'an  mil  ecc  quatre 
vins  et  quatre. 

LXXV1 

(Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i ,  dossier  l\  i  1 1  S,  pièce  n'  î  1 ,  parchemin.) 

Pierre  de  Navarre  remet  à  Jean  le  Mercier  ce  que  celui-ci  lui  doit,  à  raison  du  treizième 
et  du  relief  de  la  terre  de  H1  is-Arnault. 

Paris,  3  décembre  1  38  e 

Pierre  de  Navarre,  lieutenant  pour  nostre  très  redoubté  seigneur  et  frère, 
es  terres  qu'il  a  en  garde  de  par  monseigneur  le  Roy  de  France,  au  viconte 
et  receveur  de  Bretueil  ou  à  son  lieutenant,  salut.  Pour  consideracion  des 
bons  services  que  nostre  amé  et  féal  chevalier  messire  Jehan  I  Mercier, 
seigneur  de  Noviant  le  Conte  et  de  Rugles  en  la  chastelleric  de  Bretueil, 
nous  a  faiz,  nous  lui  avons  donné  et  quittié,  donnons  et  quittons  de  grâce 
especial,  par  ces  présentes    la  somme  de  cent  quinze  livres  tournois  en 


342     VCADEMIE   DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

quoi  il  est  tenus  à  vostre  recepte,  pour  raison  rlu  xiur  denier  et  du  relief 
ou  rachast  de  la  terre  de  Boys  Arnault  par  luy  nouvellement  acquise.  Si 
vous  mandons  que  de  la  dicte  somme  le  tenez  et  faictes  tenir  quittié,  et 
paisible,  en  lui  ostanl  tout  empeschement,  s'aucun  lui  estoit  pour  ce  donne. 
et  la  foi  et  homage  premièrement  gagés  en  l'assise,  en  la  manière  acostu- 
mée;  et  par  monstrant  ces  lettres  ou  vidimus  d'icellcs,  vous  serez  de  ladicte 
-  mine  deschargé  en  voz  comptes.  Donné  à  Paris,  le  if  jour  de  décembre, 
l'an  mil  cccmi"  et  quatre. 

Par  monseigneur  le  lieutenant .   presens  \ous,  messires  Jehan  de  Poissj 
et  Jehan  le  Franc. 


J.  Ch 


AP.ITE. 


LXXVII 

(Bibl.  uat. ,  Picn-s  originales,  Mercier  [le],  vol.  i  go  1,  dossier  i  |  i  i  3 .  pii ■•  i   rf  i  2 ,  parchemin. 
Obligation  pour  1111  prêt  de  a. 000  francs  fait  au  roi  par  Jean  le  Mercier. 

Paris,  1 2  juin  1  385 

l.c  lïoy  nostre  sire  doit  à  monseigneur  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  sei- 
gneur de  Nouviant,  chevalier,  conseillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostn 
dit  seigneur,  pour  prest  fait  par  lui  à  yceluy  seigneur,  pour  convertir  ou  lai! 
de  ceste  présente  seconde  armée  d'Angleterre,  baillez  à  mov  Nicolas  de 
Plancy,  notaire  d'icelui  seigneur  et  clerc  de  ses  comptes,  commis  à  recevoir 
les  empruns  et  autres  finances  ordennées  pour  ladicte  armée,  la  somme  de 
deux  mile  frans  comptans  par  luy;  laquelle  somme  luy  doit  estre  rendue 
des  deniers  de  la  derrainne  moitié  de  l'aide  imposée  pour  continuer  et  en- 
forcir  l'armée  de  la  mer,  dont  le  paiement  escherra  à  la  Toussains  prou- 
chain  venant,  à  moy  commis  à  recevoir  de  par  ledit  seigneur  pour  restituei 
iesdiz  empruns.  Escript  à  Paris,  soubz  mon  signet  et  saing  manuel,  le  xif  joui 
de  juing,  l'an  mil  trois  cens  quatre  vins  et  cinq. 

Plancy. 
Reqistrata.  —  Bof;ne. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         343 
LXXVIII 

(Bibl.  mit..  Pièces  originales ,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  'i'r'118,  pièce  n°  'i3,  parchemin.) 

Obligation  délivrée  au  nom  du  roi  à  Tbomas  du  Breuil,  de  Falaise, 
o 

pour  un  prêt  de  100  francs  que  Jean  le  Mercier  l'avait  engagé  à  faire. 

Pans,  5  août  1.185. 

Le  Roy  nostre  sire  doit  à  Thomas  du  Brueil,  demourant  à  Faloise,  la 
somme  de  cent  livres  tournois,  pour  prest  par  lui  fait  audit  seigneur,  el 
dont  il  avoit  esté  requis,  si  corne  il  disoit,  par  monseigneur  Jehan  le 
Mercier,  chevalier,  conseiller  dudit  seigneur,  pour  convertir  ou  faitdeceste 
présente  seconde  armée  d'Angleterre,  receuz  par  moy  Nicolas  de  Plancy, 
notaire  d'icelui  seigneur  et  clerc  de  ses  comptes,  commis  à  recevoir  les  em- 
prunt et  autres  finances  ordennées  pour  la  dicte  armée;  comptaus,  c'est 
assavoir  en  un  esciis  d'or  coronnéz,  xxn  sols  vi  deniers  tournois  pièce, 
nu  livres  x  sols  tournois;  en  frans  xx  sols  tournois  pièce,  xl  livres  tour- 
nois; en  blans  x  deniers  tournois  pièce,  xxx  livres  tournois;  et  en  blans 
v  deniers  tournois  pièce,  xxv  livres  x  sols  tournois.  Laquelle  somme  de 
c  livres  tournois  doit  estre  rendue  audit  Thomas  des  deniers  de  la  darrai- 
niere  moitié  de  l'aide  imposée  pour  continuer  et  enforcir  l'armée  de  la 
mer,  dont  le  paiement  escherra  à  la  Toussains  prochain  venant,  à  moy 
commis  à  recevoir  de  par  ledit  seigneur,  pour  restituer  lesdiz  empruns.  Es- 
cript  à  Paris,  soubz  mon  signet  et  saing  manuel,  le  v"  jour  d'aoust,  l'an  mil 
ccciiii"  et  cinq. 

Plancy. 
Renistrala.  —  J.  de  Rameku. 


LXX1X 

Bibl.  liât.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  444i'S,  pièce  n°  4i,  parchemin. 

Donation  faite  par  Charles  \  1  à  Jean  le  Mercier,  des  terres  confisquées 
sur  Simon  le  Drouays. 

Viiicennes,  19  octobre  i385. 

A  tous  ceulx  qui  ces  lettres  verront,  Ricart  Morel,  viconte  d'Orbec,  salut. 


3 M    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BEELES-LETTRES. 

Savoir  faisons  que  nous,  l'an  de  grâce  mil  cccim"  et  cinq,  le  1111e  jour  de 
décembre,  veismes  un  vidimus  d'unes  lettres  du  Roy  nostre  sire  à  collacion 
d'icelles,  seellé  du  seel  de  la  prevosté  de  Paris,  aveques  un  mandement  au 
dos  de  nosseigneurs  de  la  Chambre  des  comptes,  soubz  vm  de  leur  signez, 
dont  la  teneur  ensuit.  Et  premièrement  ensuit  la  teneur  dudit  vidimus.  A 
(nus  ceulx  qui  ces  lettres  verront,  Audouin  Chauveron,  chevalier,  conseiller 
du  Roy  nostre  sire  et  garde  de  la*prevosté  de  Paris,  salut.  Savoir  faisons  que 
nous,  l'an  de  grâce  mil  ccg  mi"  et  cinq,  le  lundi  \\\'  jour  du  moys  d'octobre, 
veismes  unes  lettres  du  Roy  nostre  sire,  seellées  de  son  grant  seel,  en  laz  de 
saie  et  en  cire  vert,  desquelles  la  teneur  s'ensuit  :  Charles,  par  la  grâce  de 
Dieu  Roy  de  France,  savoir  faisons  à  tous  presens  et  à  venir  que,  comme 
Symonle  Drouays  deffunt  tenist  de  nous,  à  cause  de  la  chasteilerie  de  Bre- 
tueil, plusieurs  terres  et  tenemens  es  sergenteries  d'Egles  et  de  Bretueil,  au 
temps  qu'il  vivoit,  et  ledit  Symon  eust  esté  aptouché  par  aucuns  de  noz 
officiers  pour  certains  cas  et  deliz  criminelz,  et  depuis  attaint  et  convaincu, 
et  pour  yeeulx  exécuté,  et  par  son  dampnement  et  forfait,  les  terres  et  héri- 
tages, rentes  et  possessions  quelconques  qu'il  lenoit  au  temps  qu'il  list  el 
commist  lesdiz  deliz  et  dont  il  estoit  saisy  quant  il  lu  jugiez  et  dampnez,  es- 
dictes  sergenteries  d'Egles  et  de  Bretueil,  nous  sont  venus  par  confiscation 
et  forfaiture,  et  depuis  sa  mort,  et  tant  comme  nostre  cher  et  arné  cousin 
Charles  de  Navarre  a  eu  la  garde  et  le  gouvernement  de  par  nous  de  ladicte 
chasteilerie  de  Bretueil  et  des  autres  terres  qui  furent  au  Roy  de  Navarre,  en 
France  et  en  Normendie,  ledit  Charles  ou  Pierre  de  Navarre,  son  frère  el 
von  lieutenant  es  dictes  terres,  donnèrent  à  Jehan  le  Franc  la  dicte  forfai- 
ture, et  en  a  jouy  el  exploitié,  si  comme  l'en  dit,  sans  avoir  eu  de  nous 
aucun  octroy  ou  lettres  de  confirmalion  des  lettres  de  nozdis  cousins  ou 
de  l'un  d'eux,  ne  qui  aient  esté  passéez  ne  vérifiées  en  la  Chambre  de  nos 
comptes;  pour  quoy,  nous,  voulans  à  ce  pourvoir,  considerans  les  bons, 
grans,  imitables  et  louables  services  que  nostre  amé  et  féal  chevalier  et 
conseiller  et  maistre  de  nostre  hoslel  Jehan  le  Mercier,  seigneur  de  Novyon 
et  de  Rugles,  a  faiz  à  feu  nostre  très  cher  seigneur  et  père,  que  Dieux 
ansoille,  et  à  nous  fait  encores  chascun  jour  et  espérons  que  encores  face 
en  temps  à  venir,  audit  Jehan  le  Mercier,  pour  lui,  pour  ses  hoirs,  suc- 
cesseurs et  pour  tous  ceulx  qui  de  lui  aront  cause  à  tous  jours  mes  perpe- 
tuelment,  avons  donné  et  octroyé,  donnons  et  octroyons  de  nostre  grâce 
especial,  plaine  puissance  et  auclorité  royal,   toute  la  forfaiture  dudil  Sy- 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         345 

mon  le  Drouays,  en  quelque  lieu  qu'elle  se  extcncle  es  dictes  sergenteries, 
soit  en  fons  ou  en  rente  ou  quelconques  autre  chose  en  quoy  ladicte  for- 
faiture s'en  reviengne,  tout  aussi  comme  se  les  singulières  parties  y  seroient 
contenues,  jusques  à  la  value  de  trente  livres  parisis  de  rente  et  audessouz; 
et  voulons,  et  audit  nostre  conseiller  avons  octroie  et  octroyons,  que  la 
prisée  et  valleur  de  ladicte  forfaiture  soit  faicte  et  parfaicte  par  nostre 
viconte  d'Orbec,  apelé  ad  ce  nostre  procureur  et  conseil.  Et  des  maintenant , 
voulions  que  nostredit  conseiller  ait  et  puisse  prendre  et  avoir  la  po.-session 
et  saisine  de  ladicte  forfaiture,  et  1ère  en  les  fruis  et  revenues  siens ,  ovecques 
les  levéez  qui  en  sont  escheues  depuis  le  temps  que  la  dicte  chastelerie  est 
derrenieremerït  venue  et  retournée  à  nostre  main,  et  juques  à  ce  que  la 
dicte  prisée  en  soit  faicte  et  la  valeur  reportée  à  noz  amez  et  feaulx  gens 
de  noz  comptes  à  Paris,  auxquelz  et  à  tous  noz  autres  justiciers  et  olliciers 
ou  à  leur  lieutenant  et  à  chacun  d'eulx,  si  comme  à  lui  appartendra,  nous 
mandons  que  de  la  dicte  forfaiture,  mettent  et  lacent  mettre  ledit  Jehan  le 
Mercier  ou  ses  gens  pour  lui  en  saisine  et  possession,  et  d'icelle  et  des  reve- 
nus le  lacent  et  seuffreut  jouir  sans  aucun  trouble  ou  empeschemenl;  et 
semblablement  quant  la  dicte  forfaiture  sera  prisée  par  nostre  dit  viconte 
d'Orbec,  lequel  nous  avons  commis  et  encore  commettons  à  ce  laire,  et 
\ celle  prisée  raporter  en  nostre  dicte  Chambre,  voulions  que  d'illec  en  avant 
à  tous  jours  mais,  à  fin  d'eritage,  ledit  nostre  conseiller,  ses  hoirs,  succès 
seurs  et  aians  cause  aient,  prengnent  perpetuelment  sur  la  dicte  forfaiture 
et  sur  chascune  partie  d'icelle,  pour  le  tout  et  par  sa  main,  les  dictes  trente 
livres  parisis  de  rente.  Et  se  ladicte  forfaiture  ne  valloiltant  ou  u'estoit  prisié 
juques  à  la  valleur  desdictes  trente  livres  parisis  de  rente,  nous  voulions. 
et  à  nostre  dit  conseillier  avons  octroie  et  octroyons  de  nostre  dicte  grâce, 
que  toute  ladicte  forfaiture,  tant  en  fons,  en  justice,  en  rentes  et  en  toutes 
autres  choses  sans  rien  en  excepter,  soit  et  demeure  à  lui  et  à  ses  hoirs  tout 
entièrement  sans  dificulté  ou  débat  quelconques,  non  obstant  que  nous 
aions  ordené  que  toutes  forfaitures  à  nous  appartenais,  escheuez  ou  a 
escheoir,  soient  converties  en  la  fondacion  de  nostre  chapele  du  Bois  de 
Vincennes,  et  le  don  fait  au  dit  Jehan  le  Franc  de  la  diète  forfaiture, 
comme  dit  est.  lequel  nous  annulions  et  rappelons  du  tout,  et  autres  dons 
faiz  à  nostre  dit  conseiller  par  nostredit  seigneur  et  père  et  par  nous,  qui  cy 
ne  soient  exprimez,  ordenances,  mandemens  ou  deffenses  quelconques  à  ce 
contraires.  Et  pour  ce  cpie  ce  soit  ferme  chose  et  estable  à  tousjours,  nous 

Su'.  ÉTRANG.  Il'  série,  t.  \  1 .  2*  partie.  i  i 


inpitim  I.:  i 


346    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

avons  fait  mettre  a  ces  présentes  noslre  seel,  sauf  en  autres  choses  nostre 
droit  et  i'autri  en  toutes.  Donné  au  Bois  de  Yincennes,  le  xrx°  jour  d'oc- 
tobre, l'an  de  grâce  mil  ce.cini"  et  cinq  et  de  nostre  règne  le  vi°.  Ainssi 
signé  :  Par  le  Roy,  à  la  relacion  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoigne,  • — 
d'Angennes. —  Contenter,  visa. —  Et  nous,  à  ce  présent  tianscript,  avons 
mis  le  seel  de  la  dicte  prevosté  de  Paris,  l'an  et  le  jour  dessusdit,  ainssi 
signé  :  A.  le  Mire  ;  —  collacion  est  faicte.  Item  ensuit  la  teneur  dudit 
mandement  et  collacion.  Collacio  presentis  transcripti  cum  originali  signato 
ul  in  albo  facta  fuit  in  Caméra  compotorum  Parisiensis,  de  precepto  do- 
minorum  ibi,  un1'  die  novembris  m  ccc  mi"  quinto,  per  me  Johannem 
Munerii  et  me  Johannem  Régis.  —  De  par  les  gens  des  comptes  du  Roy 
nostre  siic  à  Paris,  viconte  d'Orbec,  nous  vous  mandons  que  vous  acom 
plissez  les  lettres  du  Roy  nostre  sire,  au  blanc  transcriptes  de  point  en 
point  et  forme  et  manière  que  nostre  dit  seigneur  le  mande  par  ycelles, 
et  de  la  forfaiture  dont  audit  blanc  est  faicte  mention,  faictcs  expresse 
mention  et  escripvez  en  vos  présents  comptes.  Escript  l'an  et  le  jour 
dessus  dis; —  ainsi  signé,  J.  Mimer.  —  Et  nous  viconte  dessus  dit,  avons 
mis  en  ce  présent  transcript  le  grant  seel  de  la  dicte  viconte,  l'an  et  le  joui- 
devant  dis. 


L\X\ 

(Bibl.  nat. ,  Pièces  originales,  Mercier  [I'1].  vol.  i.Sy'i ,  dossier  4  \  'i  i  <S  ,  puce  n°  16,  parchemin.) 

Quittance  domine  par  Jean  le  Mercier,  pour  le  remboursement  du  prêt  qu'il  avail 
fait  au  roi  le  i?.  juin  précédent. 

■iii  octobre  i385. 

Saichenl  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  honnoré  homme 
et  saige  maistre  Nicolas  de  Plancy,  notaire  du  Boy  noslre  dit  seigneur  et 
clerc  de  ses  comptes,  commis  a  recevoir  les  deniers  de  la  derreniere  moitié 
de  l'aide  ordonnée  pour  continuer  et  enforcïr  l'armée  de  la  mer,  la  somme 
de  deux  mille  livres  tournois  comptans,  en  blans  de  v  deniers  tournois 
pièce;  en  quoi  le  Roy  noslre  sire  m'esloit  tenu/,  pour  cause  de  prest  par 
moy  à  luy  fait  pour  convertir  ou  lait  de  la  seconde  armée  que  ledit  sei- 
gneur avoit  nagaires  proposée  de  faire  en  Angleterre ,  si  comme  il  appert 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         347 

par  cedule  dudit  maistre  Nicolas,  laquelle  je  lui  ay  rendue.  De  la  quelle 
somme  de  n"  livres  tournois  dessus  dicle  je  me  lien  pour  contens  et  bien 
paiez,  et  en  quitte  le  Roy  nostre  sire,  le  dit  maistre  Nicolas  et  touz  autres  à 
qui  quittance  en  appartient.  Donné  soubz  mon  seel,  le  XXIIe jour  d'octobre, 
l'an  mil  cccnn"  et  cinq. 


LXXXI 


(Bibl.  nat.,  Piucc^  originales,  Mercier  [le] .  vol.    io3i,  dossier   ii'uS,  pièce  u"  .'17,  parchemin.) 

Jean  le  Mercier  s  Y-tant  oblige-  pour  une  somme  cn\ers  Bertaul  à  la  Dent,  receveur  gé- 
néral des  aides,  et  sa  reconnaissance  ayant  été  retrouvée  après  la  mort  de  Bertaut 
le  roi  le  tient  quille  de  son  obligation. 

Paris,  2g  novembre  i385. 

Saicbenl  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  des  héritiers  et 
exécuteurs  de  feu  Bertaut  a  la  Dent,  nagaires  receveur  gênerai- des  aides 
ordennés  pour  le  fait  de  la  guerre,  une  cedule  scellée  de  mon  signet  et 
signée  de  mon  saing  manuel,  faisant  menciou  de  la  somme  de  deux  mille 
quatre  cens  vint  six  livres  treze  solz  et  quatre  deniers  tournois;  laquelle  ce 
dulle  je  baillay  ja  pieca  au  dit  feu  Bertaut  à  son  vivant,  et  par  ycelle  lui 
promis  rendre  et  paier  la  dicte  somme,  ou  lui  en  faire  avoir  descharge 
convenable;  laquelle  somme  le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  donnée  de 
grâce  especial  et  d'icelle  m'a  esté  rendue  ma  dicte  cedulle,  comme  dit  est, 
pour  certaines  causes  contenues  es  lettres  dudit  seigneur  sur  ce  faictes,  don- 
nées à  Paris  le  xvi"  jour  d'octobre  derrenierement  passé.  De  la  quelle 
somme  de  n"  1111e  xxvi  livres  xm  sols  mi  deniers  tournois  dessus  dicte  et  de 
la  dite  cedulle,  je  me  tieng  pour  bien  content  et  paie,  et  en  quitte  les  diz 
héritiers  et  exécuteurs  et  tous  autres  à  qui  quittance  en  peut  et  doit  appar- 
tenir. En  tesrnoing  de  ce,  j'ay  seellé  ces  lettres  de  mon  seel.  Donné  à 
Paris,  le  penultime  jour  de  novembre,  l'an  mil  cccuii"  et  cinq. 


ii. 


348     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

LXXXII 

(BiM.  nat. ,  nouvelles  acquisitions  latines,  2320,  pièce  n"  102,  parchemin.) 

Lettres  par  lesquelles  Jean  le  Mercier  attribue  une  indemnité  «le  voyage 
au  grenetier  de  Rouen,  qui  était  venu  à  Vernori  lui  montrer  ses  comptes. 

Vernon,  8  janvier  1.386  (11.  st.). 

Los  generauls  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordonnés  pour  la  guerre,  à 
Rogier  le  Mire,  grenetier  du  grenier  à  sel  par  le  Roy  noslre  sire  establi  à 
Rouen,  salut.  Comme,  par  nostre  commandement  et  ordonnances,  vous 
soyez  venu  dudit  lieu  de  Rouen  à  Vernon,  pour  monstrer  vostre  estât  au 
juste  de  la  valeur  de  l'émolument  dudit  grenier  pour  ceste  présente  année, 
avecques  les  lettres  originaulz  des  paiemens  que  sur  ce  faiz  en  avez ,  ouquel 
voyaige  vous,  vostre  varlet  et  deux  chevaulx  avez  vaqué  et  vaquerez,  tant 

n  venant  et  demourant  pour  avoir  vostre  appointement  sur  ce,  comme  en 
tournant,  par  l'espace  de  sept  jours,  si  comme  affermé  nous  avez  par  vostre 
seremenl;  nous  vous  avons  tauxé  et  tauxons  par  ces  présentes,  oultre  et  par 
dessus  voz  gaiges  ordinaires,  vint  solz  tournois  pour  chacun  d'iceulx  jours, 
qui  font  en  somme  sept  livres  tournois,  laquele  somme  nous  voulons  que 
vous  ayez  et  prenez  par  devers  vous  des  deniers  de  l'émolument  dudit  gre- 
nier; et  par  rapportant  ces  présentes  tant  seulement,  la  dicte  somme  sera 
allouée  en  voz  comptes  sanz  contredit  par  ceuls  à  qui  il  appartendra.  Donné 

mdit  lieu  de  Vernon,  soubz  le  signet  de  nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier, 
conseiller  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  le  vnf  jour  de  janvier,  l'an 
mil  ccciiii"  et  cinq. 

J.  Gehe. 


G 

re 


LXXVIII 


(Bibl.  nat.,  Quittances,  vol.  26021,  n0'  862  et  861.) 
/ .  s  (/.»  t-  pièces  sont  identiques  ;  dans  Vanc  il  y  aSéez  (861) ,  dan\  l'attire  Lisietu    862). 

Instruction  donnée  par  Jean  le  Mercier  et  Guy  Chrétien,  commissaires  du  roi, 
pour  la  levée  d'une  aide  dans  les  diocèses  de  Lisieux  et  de  Séez. 

Paris,  3o  avril  i386. 

Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         349 

sire ,  et  Guy  Chrestien ,  maistre  de  la  Chambre  des  comptes  d  icellui  seigneur, 
commissaires  de  par  lui  députez  on  ceste  partie,  si  comme  il  puet  apparoir 
par  ses  lettres  patentes  à  nous  adreçans,  au  transcript  desquelles  fait  soubz 
le  seel  du  Chastellet  de  Paris  ces  présentes  sont  atachées  soubz  l'un  de  nos 
signez,  aux  esleuz  et  receveur  sur  le  lait  des  aides  ordenées  pour  la  guerre 
es  cité  et  diocèse  de  Lizieux  l,  salut.  Nous,  pour  acomplir  le  contenu  es 
dictes  lettres  et  par  vertu  du  povoir  à  nous  donné  par  ycelles,  vous  man- 
dons et  commettons,  que  vous,  les  troiz  ou  les  deux  de  vous,  asséez  bien  et 
prestement  au  plus  proufitablement  pour  le  fait  du  passaige  dont  es  dictes 
lettres  est  faite  mencion,  et  moins  domagable  pour  le  pueple  que  faire  se 
pourra,  sur  les  habitans  et  manans  es  dictes  cité  el  diocèse  de  Lizieux2  en 
ce  qui  est  en  la  dicte  recepte ,  la  somme  de  seize  mil  sept  cens  sept  livres  tour- 
noiz  3,  qui  est  le  parisy  pour  le  tournoiz  de  ce  qui  en  l'année  derreniere- 
ment  passée  fu  levé  pour  le  fait  de  la  seconde  armée  qui  dubt  passer  en 
Angleterre  et  qui  fu  retardée,  pour  la  prinse  du  Dam.  Et  la  dicte  somme 
faites  cueillir  et  lever  à  deux  paiemens  par  égal  porcion,  venant  ens  fran- 
chement oultre  les  dépens  qu'il  convendra  pour  ce  faire;  c'est  assavoir  la 
moittié  de  ladiete  somme  dedanz  la  fin  de  may  prouchenement  venant,  et 
l'autre  moitié  dedanz  la  fin  de  juing  prouchain  après  ensuivant  pour  tous 
delaiz  4,  jouxte  la  teneur  des  dictes  lettres  royaulx;  laquele  somme  ainsi 
receue,  nous  voulons  et  mandons  par  vous,  receveur,  estre  apportée  là  où 
ordené  vous  sera,  pour  les  deniers  en  estre  baillez  à  maistre  Nicolas  de 
Plancy,  gênerai  commis  à  recevoir  les  deniers  pour  ledit  passaige ,  pour 
yceulz  estre  convertiz  et  amploiez  ou  fait  d'icellui  passaige;  et  se  aucuns  se 
estoient  exemptez,  ou  exemptoient  de  paier  les  aides  et  tailles  pour  le  fait 
de  la  guerre,  soient  gens  d'église,  officiers  royaulx  ou  autres  quelconques, 
de  quelque  estât  qu'il  soient,  exceptez  nobles  qui  se  servent  continuel  ment 
es  guerres  du  Roy,  attraiz  de  noble  lingnée  et  non  marchandans,  informez- 
vous  diligemment  des  noms  et  possibilitez  d'iceulx,  en  nous  certiffiant  deue- 
ment  soubz  voz  seaulx  de  ce  que  fait  et  trouvé  en  aurez,  pour  en  faire  rap- 
port et  en  ordener  au  seurplus,  ainsi  que  enjoint  et  commis  nous  est.  Et 
gardez  que  en  ce  n'ait  par  vous  deffault  ;  car  se  il  y  estoit,  nous  nous  en  excu- 

'   Sécz  dans  la  pièce  n°  861.  '  La  somme  réclamée  fui  apportée  à  Rouen 

J  Séez  dans  la  pièce  n°86i.  h  Nicolas  de  Plancy,  aux  termes  fixés  (Biblio- 

Si.r  mile  quatre  vingt  quatorze  livres  tuur-  thèque   nationale,  Quittances,  \olume   26021. 

rtoù,  dans  la  pièce  n°86i.  pièce  ^876). 


350    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

serions  sur  vous.  De  faire  les  choses  dessus  dictes,  donnons  povoir  et  com- 
mission, de  par  le  Roy  nostre  sire  et  de  par  nous,  aux  trois  ou  deux  de  vous, 
mandons  de  par  y  celui  seigneur  à  tous  ses  justiciers,  officiers  et  subgiez  ,  que 
à  vous  et  à  vos  commis  et  députez  en  ce  faisant,  obéissent  et  entendent 
diligemment,  prestent  et  baillent  conseil,  confort,  obéissance  et  aide,  se 
mestier  est  et  requis  en  sont.  Donné  à  Paris,  le  derrenier  jour  d'avril,  l'an 
mil  ccc  quatre  vins  et  six. 

J.  Gehe. 


lxxxh 

(Bibl.  nat..  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  73,  fol.  3720,  parchemin. 
Montre  fournie  par  Jean  le  Mercier  à  Arras. 

Arras,  12  avril  1387. 

La  monstre  de  dix  et  sept  escuiers  et  ung  archer,  armez  et  monttez  bien 
et  souffisamment  en  la  compaignie  monseigneur  Jehan  le  Mercier,  receuz  à 
Arras,  le  xne  jour  d'avril  cccini"  et  sept. 

Et  premièrement  : 

Michel  la  Coppe,  Enguerran  de  Martaguet, 

Jehan  Mauvoisin,  Rogin  de  Villers, 

Jehan  Dupré,  Guerart  Lomel, 

Jehan  de  la  lleruppe,  Grignart  de  Mathe, 

Phelippet  du  Jornal,  et  son  frère, 

Guillemin  des  Pelieres,  Jehan  de  Tarligny, 

Le  Gongas,  Corbaut  du  Rieu  , 

Nicolas  Stancon,  Pierre  d'Ougny, 

Phelippin  Malfaut,  I  archer  armé. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         351 
LXXXV 

(l'.ibl.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.    19.31,  dossier  444i8,  pièce  n"  48,  parchemin.) 

Charles  VI,  envoyant  Jean  Gehe  en  Normandie,  avec  Jean  le  Mercier 
et  Jean  de  Vaudetar,  lui  donne  des  gages  supplémentaires. 

Paris,   18  juin  i388. 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à  noz  amez  et  feaulx  les 
generaulx  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordennés  pour  la  guerre,  salut  et 
dileccion.  Nous  envoions  présentement  nostre  amé  et  féal  clerc  et  secré- 
taire maistre  Jehan  Gehe,  en  la  eompaignie  de  noz  araez  et  feaulx  conseil- 
liers  Jehan  le  Mercier,  chevalier  et  maistre  de  nostre  hostel,  et  Jehan  de 
Valdetar,  maistre  de  noz  comptes,  ou  pays  de  Normandie,  pour  le  fait  et 
avancement  de  nostre  armée,  que  briefment ,  au  plaisir  de  Dieu,  entendons 
faire  faire  de  certaines  galées  et  autre  navire,  pour  aler  sur  mer  avec  les  ga- 
lées  d'Espaigne  et  pour  certaines  autres  choses  touchans  noz  besoingnes;  et 
avons  ordené  que  icelui  nostre  secrétaire  ait  quarante  solz  parisis  par  jour, 
pour  ses  despens  faire  oudit  voyaige,  oultre  ses  gaiges  ordinaires  de  notaire 
qu'il  prant  sur  nous  à  cause  de  son  dit  office.  Si  vous  mandons  que  les  qua- 
rante solz  parisis  dessuz  dis,  vous,  par  Jehan  Chanteprime,  receveur  gênerai 
desdiz  aides,  ou  par  l'un  des  trésoriers  de  noz  guerres,  lui  faciez  paier  et 
délivrer  du  jour  qu'il  partira  pour  aler  oudit  voyaige,  jusques  à  son  retour, 
et  dont  il  vous  affermera  par  sa  lettre  et  serement.  Et  nous  voulons  que 
tout  ce  que  paie  lui  en  sera,  soit  alloué  sanz  contredit  es  comptes  de  celui 
ou  ceulx  à  qui  il  apparteudra,  par  noz  amez  et  feaulx  gens  de  noz  comptes  à 
Paris,  en  rapportant  ces  présentes  avec  quittance  sur  ce,  non  obstant  orde- 
nances,  mandemens  ou  défenses  au  contraire.  Donné  à  Paris,  le  xvnï '  jour 
dejuing,  l'an  de  grâce  mil  cectm"  et  huit,  et  de  nostre  règne  le  huitiesme, 
soubz  nostre  seel  ordené  en  absence  du  grant. 

Par  le  Roy,  à  la  relacion  du  conseil  estant  en  la  Chambre  fies  aides  or- 
denés  pour  la  guerre. 


352    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

LXXWI 

|  Bibl.  nat.,  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  7'i.  fol.  572  1,  pièce  n    2 ,  parchemin.  | 

Quittance  de  2/io  francs,  donnée  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  gênerai  des  aides, 
à  l'occasion  d'une  mission  dont  il  avait  été  chargé  en  Normandie. 

Haï  Heur,  1 5  juillet  i388. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  .sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  Chanteprime, 
receveur  gênerai  des  aides  de  la  guerre,  la  somme  de  deux  cens  quarante 
Il  ans  d'or,  sur  ce  qui  me  puet  ou  pourra  estre  deu,  à  cause  de  mes  gages  de 
huit  frans  d'or  par  jour,  par  moy  desserviz  en  ce  présent  voyage  ou  quel  j'ai 
esté  par  ledit  seigneur  envoiez  en  ce  pays  de  Normandie,  pour  faire  armer 
et  mettre  sus  certaines  galées  estans  oudil  pays,  que  le  Roy  nostre  dit  sei- 
gneur a  ordené  estre  mises  sus  mer  en  ceste  présente  saison  d'esté.  De  la- 
quelle somme  de  ri'  \r  h  ans  je  quitte  le  Rn\  nostre  sire,  le  dit  receveur  et 
tous  autres;  tesmoing  mon  seel  et  seing  manuel  mis  en  ceste  cedule.  Donn< 
i  llarefleu,  le  w'jour  de  juillet,  l'an  mil  cccnn"  et  huit. 

J.  le  Mercier. 


LXXXVI1 

(Bil)l.  nat.,  Titre:  scellés  de  Clairambault,  vol.  -S,  fol.  5721  ,  pièce  n°  3,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides,  pour    120  francs  qu'il  avait 

rei  us  comme  indemnité  d'un  vovage,  fait  en  compagnie  du  roi  et  du  duc  de  Bour- 

;  ogne 

Montrera    sur  Mer,  18  août  i388. 

Sachent  tuitque  je  Jehan  ie  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre  d'ostel 
du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  Chanteprime,  rece- 
veur gênerai  des  aides  de.  la  guerre,  la  somme  de  six  vins  frans  d'or,  sur  ce 
qui  me  puet  ou  pourra  estre  deu  à  cause  de  mes  gages  de  huit  frans  d'or  par 
jour,  à  moy  ordenés  et  taxez  par  ledit  seigneur,  pour  certains  voyages  es 
quelxj'ai  esté  et  vaquié  pour  le  dit  seigneur  et  ses  besoignes,  tant  à  Meleun, 
où  monseigneur  de  Bourgoigne  me  commanda  estre  devers  lui  pour  le  fait 
du  Roy,  comme  en  ceste  ville  de  Monstereul,  où  le  Rovnoslre  dit  seigneur, 
nosseigneurs  ses  oncles  et  son  conseil  sont,  et  ailleurs.  De  laquelle  somme  de 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         353 

vi"  fransje  me  tieng  pour  content  et  bien  paiez  et  en  quitte  le  Roy  nostre 
dit  seigneur,  ledit  receveur  et  tous  autres  à  qui  quittance  en  puet  appartenir. 
Tcsmoing  mon  seel  mis  en  cesle  cedule,  faicte  et  donnée  audit  lieu  de 
Monstereul,  le  xvnr6  jour  d'aoust,  l'an  mil  cccini*1  et  huit. 

J.  leMebcier. 



Lxxxvni 

(Arch.  nat.,  P  1189,  cahier  7,  fol.  i5  r°.) 

Etat  des  deniers  du  roi  conservés  à  Vincennes,  depuis  le  mois  de  novembre  1 38* 

jusqu'en  1  3 1  [  7 . 

i388-i397. 

L'estat  de  la  finance  du  Roy  nostre  sire,  depuis  qu'il  vint  au  gouvernement 
de  son  royaume,  c'est  assavoir  depuis  la  Toussains  mccciiii"viii  jusques  à 
Noël  cccnu"x,  laquelle  finance  a  esté  rcceue  par  Jehan  Chanteprime,  tré- 
sorier des  guerres  dudit  seigneur,  et  en  a  baillé  ses  lettres  et  dont  il  est  cliargé 
en  la  Chambre  des  comptes. 

Premièrement,  des  generaulx ,  c'est  assavoir  de  la  taille  mise  sus  ou  moys 
de  may  ccciih" vin ,  laquelle  (11  toute  assignée  à  Guillaume  d'Enfernet  et 
Jehan  le  Flamenc,  pour  lors  trésoriers  des  guerres ,  et  lesquieulx  en  ont  rendu 
audit  Chanteprime,  c'est  assavoir  ledit  Enfernet  le  derrenier  jour  de 
lévrier  iui"vin ,  xvn"  frans  et  ledit  Flament  xvnc  jour  dudit  moys, 
xxxvn"  franz,  pour  tout li'iii"  franz. 

Item  desdiz  generaulx  qui  estoient  oudit  an,  pour  les  moys  de  novembre, 
décembre  et  janvier  un" vin,  par  la  main  dudit  Chanteprime,  qui  les  avoit 
receuz  de  plusieurs  receveurs  et  dont  il  leur  a  baillé  ses  lettres,  x"  frans 
pour  moys,  valent  xxx"  frans.  ■  • 

Item  desdiz  generaulx  qui  furent' faiz  en  février  cccuii"viu,  pour  l'or- 
dinaire de  xM  frans  par  moys,  c'est  assavoir  pour  les  moys  de  février  et 
mars  iiii"viii;  avril,  may,  juing,  juillet,  aoust;  septembre,  octobre, 
novembre,  décembre,  janvier,  février  et  mars  mr"i\  ;  avril ,  may,  juing, 
juillet,  aoust  et  septembre  ccciiu^x ,  qui 'font  xx  moys,  valent  ne  mil  frans. 

Item  qui  a  esté  espargné  de  la  despense  de  lostel  du  Roy,  durant  le  temps 
qu'il  a  esté  en  Languedoc,  les  quieulx  ont  esté  receuz  de  plusieurs  receveurs 
à  diverses  foiz xxxM  frans. 

Sav.  Étraxg.  IIe  série,  t.  VI,  2'  partie.  ,',5 


354    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Item  du  fouage  que  les  genz  du  Dalphiné  ont  ottroyé  au  Roy  en  l'an 
nu11  ix,  par  Jehan  de  Villuys,  receveur  d'icelui xx"  frans. 

Item  des  Juyfs  delà  Languedoïl,  par  les  changeurs  du  trésor x"  frans. 

Item  des  Juyfs  du  Dalphiné,  par  ledit  changeur  du  trésor x*  frans. 

Item  du  fait  des  monnoies,  par  ledit  changeur  à  plusieurs  foiz 

xxxiiiim  frans. 

Item  dudit  fait  des  monnoies,  par  Bertaud  de  Landes  à  plusieurs  foys, 
jusques  au  xxvmc  jour  de  novembre  cccmi"x lix*  frans. 

Item  de  Pierre  Jaude,  receveur  gênerai  de  Languedoc,  à  plusieurs  foiz 

jusques  au  m'jour  de  décembre  iiii"x lx\m  frans. 

Somme  toute  de  ladicte  recepte,  v'xvn"  frans. 

De  laquelle  somme  le  Roy  a  fait  prendre,  tant  pour  ses  frontières  comme 
pour  son  voyage  de  Languedoc cm"  frans. 

Item  il  est  deu  de  ladicte  somme  de  l'ordinaire  de  tout  le  temps  passé, 

par  plusieurs  receveurs  qui  les  ont  promis  de  paier  dedens  Noël  im"x 

xini"  frans  l. 

Somme  de  ces  n  parties,  cxvii"  frans. 

Demeure  de  cler  au  Roy  1111e  mil  frans. 

De  laquelle  somme,  le  Roy  a  fait  porter  en  son  chastel  de  Meleun,  oubaz 
estage  de  la  tour,  ou  coffre  qui  y  est,  le  1111e  jour  de  décembre  cccim"x, 
xx  sacs  de  cuir,  en  chascun  desquielx  a  v"  frans,  valent c"  irans. 

Item  fist  mettre  ledit  seigneur  en  la  grosse  tour  du  Boys  de  Vincennes  ou 
petit  retrait  d'empres  l'estude  de  la  grant  chambre  de  ladicte  tour,  le  vir\ 
vme  et  ixe  jour  de  décembre  nn"x,  111e  mil  frans  d'ores  monnoyes  et  parties 
qui  s'ensuivent  : 

Premièrement  lu  sacs,  en  chascun  des  quieulx  a  un"  1111e  xliui  escuz  à  la 
couronne  xxn  sols  vi  deniers  tournois  pièce  et  x  sols  tournois  en  blanz,  qui 
font  vM  frans,  valent iiclx"  frans. 

Item  v  sacs,  en  chascun  desquieulx  a  vM  frans,  valent xxv"  frans. 

Item  un  sac,  ouquel  a  iii"  vm°  escus,  valent  un1'  iiclxxv  frans  et  vncxxv  frans 
en  or,  pour  tout v"  frans. 

Item  un  autre  sac,  ouquel  a  xnc  lui  frans  et  lxxix  escuz,  valent  nu"  vin  frans 
xvn  sols  vi  deniers  tournois,  et  en  ducaz  et  Jannys  xix  sols  tournois  pièce, 
valent  111"  viclvii  frans  et  demi,  et  en  blanz  xu  sols  vi  deniers  tournois ,  pour 
tout v"  frans. 

1  En  marge  :  •  A  recouvrer.  » 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         355 

Item  un  autre  sac,  ou  a  iiiim  cvm  escuz,  valent  imM  vfxxi  frans  et  demi 

et  iiiclxxviii  frans  en  or  et  x  sols  tournois  en  blanz,  pour  tout v"  frans. 

Somme  toute  :  lx  sacs  mis  au  Boys,  comme  dessus,  en  chascun  des- 

quielx  a  v"  frans,  valent  in'mil  frans. 

Somme  toute  de  la  finance  comptant  dudit  seigneur,  tant  au  Boys 

comme  à  Meleun nuc  mil  frans1. 

Samedi  xvie  jour  de  juillet  iiii"xi,  furent  mis  audit  lieu  du  Boys,  en  la 
présence  du  Roy,  de  messeigneurs  le  Bègue,  de  Noviant  et  deMontagu,  par 
ledit  Chanteprime l"  frans. 

Ladicte  somme  a  depuis  esté  ostée  en  la  présence  du  Roy  et  des  dessus 
nommez  et  prestée  par  le  Roy  à  monseigneur  de  Touraine  et  à  Madame  sa 
femme,  pour  paier  la  terre  que  ilz  ont  achetée  du  conte  deBloys;  et  ycelle 
somme  ont  promise  rendre  et  paier  dedens  la  Saint  Martin  d'iver,  des  pre- 
miers deniers  qui  venrront  du  conte  de  Vertus,  si  comme  par  obligacion  de 
Chastellet,  laquelle  est  en  une  boete  ou  petit  retrait  du  Boys,  dont  le  Roy 

porte  la  clef;  pour  ce,  osté l"  frans2. 

Reste  audit  lieu  du  Boys  mc  mil  frans. 

Le  xnf  jour  de  juing,  le  Roy  fu  audit  lieu  du  Boys  et  en  la  présence  des 
dessus  nommez,  fistoster  dudit  retrait  cM  frans  et  yceulx  bailler  audit  Chan- 
teprime pour  le  fait  de  son  office  et  furent  mis  lesdiz  c"  franz  en  la  tournelle 
où  sont  les  aumoires  des  joyaux  et  fu  baillée  la  grosse  clef  de  ladicte  tour- 
nelle audit  Jehan  Chanteprime,  qui  a  la  charge  dudit  argent;  pour  ce  osté 
dudit  retrait cM  frans. 

De  laquelle  somme  de  cu  frans  furent  ostez  du  commandement  du  Roy 
et  de  monseigneur  de  Noviant  par  ledit  Chanteprime,  en  la  présence  de  moy 
J.  Crète,  xvc  dudit  moys  de  juing,  pour  le  fait  de  son  office,  dont  il  a  baillé 
sa  lettre  donnée  xix°  jour  dudit  moys  ensuivant xxxM  frans. 

Item  furent  pris  de  ladicte  somme,  du  commandement  du  Roy,  par  ledit 
Chanteprime  en  la  présence  de  moy  J.  Crète,  le  xve  jour  de  juillet  ensuivant 
im"xii,  pour  bailler  à  Arnoul  Boucher,  trésorier  des  guerres,  pour  le  man- 


'  En   marge:    tDont  ledit   Chanteprime  a  ta  chancella,  pour  ce  que  la  dicte  somme  il 

une  seule  descharge.  »  a   donné    audit    monseigneur   d'Orliens   et  en 

5  On  lit    en    marge  l'annotation   suivante  :  doit  faire  ledit  Chanteprime  reccpte   et    des- 

oLe   jour  de    Saint  Martin  d'iver  nn"xir,  le  pense    pour   ladicte    cause,    si   comme  il  est 

Roy  prist  ladicte   obligacion   en  sa   personne,  escript  en  une  lettre  de  quittance  dudit  Chan- 

present  messire  G.  Martel  et  Chanteprime  et  teprime,  donnée  n*  jour  de  décembre  mi"xn.  » 

45. 


356    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

dément  que  le  Roy  a  fait  au  Mans  audit  xv  jour  de  juillet ,  par  lettre  dudit 
Clianteprime  donné  ledit  xv6  jour  de  juillet  l'an  dessusdit xx"  l'rans. 

Item  ledit  Clianteprime  a  baillié  une  quittance  de  cl"  l'rans,  donnée  le 

XVIIIe  jour  de  juillet  iiii"xii,  dont  il  ne  prist  lors  que  lm  l'rans;  pour  ce 

l"  frans. 

Item  furent  ostez  dudit  lieu,  ledit  x\mcjour  de  juillet,  par  Montagu,  qui 
porta  les  ciels  du  Roy  pour  bailler  audit  Clianteprime,  pour  le  fait  de  son 
office,  c™  frans;  de  laquelle  somme  il  a  baillé  ses  lettres  données  xvnic  jour 
de  juillet  oudit  an,  contenant  cl"  frans  pour  la  partie  précèdent,  pour 
ce c"  frans  '. 

Item  lurent  portez  audit  lieu  du  Boys,  des  deniers  qui  avoieutesté  receuz 
du  depost  de  messire  Jehan  le  Mercier  le  xxnf  jour  d'octobre  ccciiii"xn,  si 
comme  il  appert  par  quittance  dudit  Clianteprime  donnée  ce  jour,  et  furent 
mis  au  Boys  le  jour  de  Saint  Martin  d'iver  ensuivant  par  le  Roy,  présent 
messire  Guillaume  Martel  son  chambellan n"  nobles  d'Englcterre. 

Dymenche  xxmc  jour  de  février  iiii"xn  ensuivant ,  furent  pris  au  Boys  par 
le  Roy,  de  la  somme  de  c"  frans  et  uM  nobles  d'Angleterre,  n  sacs  de  cuir  où 
l'avoient  xM  frans,  pour  yceulz  donner  à  mesdames  de.  Berry  et  de  Bour- 
gongne  pour  les  defFroyer,  si  comme  le  Roy  disoit,  de  la  venue  qu'elles 
avoient  fait  a  Paris,  à  chascune  vM  frans;  laquelle  somme  fu  baillée  à  Jehan 
Clianteprime,  et  en  bailla  sa  lettre  de  recongnoissance  donnée  11e  jour  de  mars 

cccim"xii;  pour  ce x"  frans'2. 

Demeure  au  Boys  ini"xM  frans  et  n"  nobles. 

Mémoire  que  le  Ray  fist  prester  des  deniers  de  son  espargne  par  Jehan 
Clianteprime  à  monseigneur  le  connestable  de  France,  pour  son  voyage 
d'oultre  mer,  x"  frans  dont  il  a  gaige;  c'est  assavoir  une  très  riche  croiz  d'or, 
garnie  de  ihi  très  groz  balays  et  auti'e  pierrerie  qui  estoit  à  monseigneur  de 
Berry  et  n  chapeaulx  d'or,  avec  obligacion  de  Cbastellet  à  paier  à  Pasques 
mi"xv;  les  quieux  gaiges  et  obligacion  sont  au  Boys.  Et  deladicte  somme  de 
\"  frans,    ledit  Clianteprime   a  descharge  en  plus  grant   somme,    donnée 

vinc  jour  de  septembre  iiii"xnn  ;  pour  ce x"  frans  3. 

Amssi  a  au  Boys  c"  frans  et  n"  nobles. 

1   Cel  Tlide  cl  le  précédent  portent  dans  la  le     11'     rompte     dudit     Clianteprime  ;      ainssi 

marge  cette   annotation  :    « Per  imicam  litte-  quitte.» 
,am-  »  J  En  marge  :  «  Lesdù  joyaux  ont  esté  depuis 

*  En  marge:  «Geste  partie  est  rendue  par  rendus  par  le  IJoy.  » 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         357 

vne  jour  de  juing  uif"xvi,  lu  osté  par  le  Roy,  preseus  messeigneurs  le 
Beguc,  des  Bordes,  Hervé  le  Coçh,  Guillaume  Martel,  Monlagu,  B.  de 
Landes  et  moy,  pour  bailler  à  Arnoul  Bouclier,  trésorier  des  guerres,  pour  le 
fait  déjeunes,  par  ses  lettres  données  vin"  jour  de  juing  im"xvi,  et  dont  il  est 

chargé  ou  livre  des  dehtes xli\mixcl  iivres  x  sols  tournois1. 

Ainssy  ne  demeure  au  Boys  que  lm  frans  et  uM  nobles. 

Mémoire  que  le  xu°  jour  d'aoust  im"xvi  furent  mis  par  le  Roy  audit  lieu, 
xx*  frans  venuz  de  Languedoc,  c'est  assavoir  xv"  frans  pour  le  terme  de 

Saint  Jehan   derrain  passé  et  vM   frans   sur  les  arrérages;  pour   ce 

xx"  frans. 

Laquelle  somme  de  xxM  frans  avec  les  l"  frans  dessusdiz,  fu  prise  par  le 
Royaumoys  de  septembre  mi" xvi,  pour  baillera  Michel  du  Sablon,  receveur 
gênerai,  pour  le  parlement  de  la  Royne  d'Engleterre  et  des  genz  «le  sa  com- 
pagnie, et  auxi  pour  le  voyage  du  Roy  que  il  entent  à  faire  à  Saint  Orner  ou 
moys  (i'ottobre,  si  comme  par  lettres  de  recongnoissance  dudit  Michel,  con- 
tenant vu"x"  frans  ,  données  le  XXVIIIe  jour  de  septembre  im"xvi  ;  de  laquelle 
somme  il  est  chargez   en  la  Chambre,    ou  livre  des   debtes   des   officiers 

principaulx;  pour  ce lxxw  frans2. 

Ainssi  n'a  au  Boys  à  ce  jour  que  les  n"  nobles. 

iic  jour  de  décembre  mi"xvi,  fu  apporté  au  Boys,  par  Jehan  du  Port ,  rece- 
veurgeneral  de  l'ayde ottroyée  pour  le  mariage  de  la  Royne  d'Engleterre,  en 
deduccion  du  prest  dont  dessus  est  faicte  mencion,  vi"  mil  livres  tournois  ; 
c'est  assavoir  iiiiciiii"  sacs,  chascun  de  n'  livres  tournois  et  xl  sacs  chascun 
de  c  livres  tournois,  valent c"  livres  tournois. 

Item  ce  jour,  ou  petit  retrait  dont  le  roi  porte  la  clef,  u  sacs,  en  chascun 
vuiM viiiciiii"viii  escuz  et  i  Iran,  en  deduccion  de  ladicte  somme,  valent  les 
n  sacs xx"  Irans. 

De  laquelle  somme  de  c"  livres  tournois,  le  Roy  a  fait  bailler  à  Arnoul 
Boucher,  trésorier  des  guerres,  pour  le  fait  de  Gennes,  par  sa  lettre  donnée 
iiiic  jour  de  janvier  im"xvi,  xlv"  livres  tournois. 

1   En  marge:   «Mémoire  que  es   sas   devoit  capitaine  ilu  Boys  tout  ce   qu'ils  trouvèrent  es 

avoir  l"  frans   et   pour   ce    que  le    Roy   avoit  dictes  netoyures  et  n'y  fu  pas  trouvée  toute  la 

lessié  la  fenestre  du  retrait  ouverte,  les  choés  finance,  quar  on  tient  que  les  clioés  en  avi  <   al 

et  coulons  y  firent  leurs  nys  et  furent  partie  îles  emporté  partie,  j 

sas  de  cuir  percez  et  pourriz  et  convint  netoyer  -1  En  marge  :  «Ledit  Michel   est   chargé   de 

hastivement  ie  lieu  de  la  fiente  des   oyseaux,  la  somme  de  vn"x*  frans  es  debtes  des  of£- 

pour  la  présence  du  Roy  et  orent  les  gens  du  ciers  ou  vm"xii  feillés.  » 


358    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Item  audit  Michel  du  Sablon ,  receveur  gênerai ,  pour  le  fait  de  son  office , 
par  sa  lettre  donnée  xxvm  de  décembre  iiiiixxvi,  xxn"  livres  tournois. 

Item  à  lui,  pour  semblable,  par  sa  lettre  donnée  v°  jour  de  janvier  ensui- 
vant  vM  livres  tournois1. 

Somme  de  la  despense  des  cM  livres  tournois lxxii"  livres  tournois. 

Reste  de  ladicte  monnoie,  xxvmM  livres  tournois ,  laquelle  a  esté  baillée 

oudit  moys  de  janvier  pour  les  mettre  en  or. 

Le  vif  jour  de  février  ensuivant  cccmf'xvi,  furent  apportez  audit  lieu  du 
Boys,  par  ledit  Michel  du  Sablon,  en  or,  xxxii"  frans;  c'est  assavoir  les 
xxvm"  frans  dont  dessus  est  faicte  mencion  et  1111"  frans  que  ledit  Michel 
a  voit  du  demourant  de  x"  frans  que  ledit  Jehan  du  Port  avoit  baillez  au  Roy, 
des  deniers  de  la  taille  dont  dessuz  est  faicte  mencion,  lesquielx  deniers 
ycellui  Michel  avoit  receuz;  de  laquelle  somme  de  x"  frans  ledit  Jehan  du 
Port  a  descharge  du  Roy  et  d'icelle  somme  de  xm  frans  le  Roy  a  voulu  estre 
lessiez  audit  Michel  pour  le  fait  de  son  office  viM  frans,  si  comme  il  est  con- 
tenu cy  après  ;  pour  ce  yci  un"  frans  et  d'autre  part  xxvIIl,'  frans. 

A  Michel  du  Sablon,  receveur  gênerai,  pour  deniers  à  lui  baillez  par  le 
Roy  de  la  somme  de  xM  frans,  dont  en  l'article  précèdent  est  faicte  mencion, 

par  sa  lettre  de  recongnoissance  donnée  vne  joui'  de  février  iiii"xvi 

vi"  frans2. 

Ainssi  a  audit  lieu  du  Boys  seulement  à  ce  jour  liim  frans  et  uM  nobles. 


LXXXIX 

(Bibl.  nat.  Titres  scellés  de  Clairambault,  vol.  73,  fol.  5721,  pièce  n"  4,  parchemin.) 

Quiltance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides,  pour  120  francs 
qui  lui  étaient  dus  à  l'occasion  d'un  voyage  qu'il  avait  fait,  pour  rejoindre  le  roi  à  Reims. 

Paris,  9  novembre  i388. 

Sachent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostresire,  confesse  avoir  eu  etreceu  de  Jehan  Chanteprime, 
receveur  gênerai  des  aides  ordenés  pour  la  guerre,  la  somme  de  six  vins  frans 
d'or,  sur  ce  qui  me  puet  estre  deu  à  cause  de  mes  gaiges  de  vin  frans,  que 

'  On  lit  en  marge  cette  note  qui  se  rapporte  également  aux  deux  articles  précédents  :  <  Hz  en 
sont  chargez  comme  dessus.»  —  s  En  marge:  «Es  debtes  comme  dessus.! 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         359 

le  Roy  nostre  dit  seigneur  m'a  tauxés  elordené  prendre  et  avoir  par  chascun 
jour  quant  je  voiz  hors  pour  le  fait  et  expedicion  de  sesbesoignes,  pour  mes 
despenz  que  j'ay  faiz  à  avoir  esté  par  devers  le  Roy  à  Reins,  avec  mon- 
seigneur le  cardinal  de  Laon ,  monseigneur  le  chancelier  et  autres  de  mes- 
seigneurs  de  son  conseil,  qui  estoient  mandés  y  aler.  De  laquelle  somme  de 
six  vins  frans  d'or  dessusdiz  je  me  tiens  a  bien  paiez  et  en  quitte  ledit  sei- 
gneur, ledit  Jehan  Chanteprime  et  touz  autres.  Donné  à  Paris  soubz  mon 
seel,  le  ix°  jour  de  novembre,  l'an  mil  cccim"  et  huit. 

J.  le  Mercier. 


XC 

(Bibi.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  1 93 1 ,  dossier  &iili8,  pièce  n°  52,  parchemin.) 

Ordre  de  Louis,  duc  de  Touraine,  d'avoir  à  rembourser 
à  Jean  le  Mercier  et  à  Jean  le  Flament  le  montant  d'un  prêt  qu'ils  lui  avaient  fait. 

Paris,  18  février  i38g  (n.  st.). 

Loys,  filz  de  Roy  de  France ,  duc  de  Touraine,  conte  de  Valois  et  de  Beau- 
mont ,  à  Jehan  Poulain ,  nostre  varlet  de  chambre ,  commis  de  par  nous  à  rece- 
voir et  garderies  deniers  de  noz  finances ,  salut.  Nous  voulons  et  vous  mandons 
que,  ces  lettres  veues,  vous,  des  deniers  de  noz  dictes  finances,  baillez  et 
délivrez  à  noz  amé  et  féal  chambellan  et  conseiller  messire  Jehan  le  Mercier 
la  somme  de-seize  cens  frans  et  à  Jehan  le  Flammant,  trésorier  des  guerres 
de  monseigneur,  la  somme  de  douze  cens  frans ,  que  nous  leur  devons  pour 
prest  d'argent  comptant,  qu'il  nous  ont  preste  et  baillié  pour  en  faire  nostre 
voulenté.  Et  nous  voulons  que ,  par  rapportant  ces  présentes  tant  seulement , 
senz  autre  descharge,  vous  soiez  quitté  et  deschargé  des  dictes  sommes  de 
xvic  et  xnc  frans,  partout  ou  il  appartendra,  non  obstant  ordenances,  man- 
demens  ou  defensses  contraires.  Donné  à  Paris  en  nostre  hostel  de  Petite 
Nelle,  le  xvni6  jour  de  frevier,  l'an  de  grâce  mil  cccim"  et  vin. 

Par  monseigneur  le  duc. 

Thierry. 


360    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

XCI 

(Arcl..  nat.,  X1"  1 4 7 1 ,  fol.  87  r°.) 
Appel  d'une  nommée  Marie  Chabote,  contre  Jean  le  Mercier. 

A  mai  i38g. 

Entre  Marrye  Chabote,  appellant  des  gens  des  requestes  du  palays  royal 
à  Paris  d'une  pari,  et  messire  Jehan  le  Mercier,  seigneur  de  Novion  d'aulre 
part;  Marrye  conclut  mal  jugé  et  bien  appelle  et  à  despens  et  dit  que  le 
procès  est  par  escript. 

Novion  dit  que  la  sentence  a  esté  donnée,  présent  le  procureur  de  Marrye, 
qui  n'a  appelle  ne  réclamé:  puet  estre  que  Marrye  a  depuis  appelle;  conclut 
que  Marrye  ne  face  à  recevoir  comme  appellante  et  qu'elle  ait  mal  appelle 
et  à  despens. 

Marrie  dit  qu'elle  est  povre  femme  et  travellant  de  l'estat  de  son  corps  et 
n'a  osé  appeller  son  procureur  et  depuis  elle  a  appelle  cy  tost  que  la  sen- 
tence vint  à  sa  cognoissance  ;  si  feut  à  recevoir  comme  appellante  et  dit 
qu'elle  a  relèvement  et  conclut  comme  dessus. 

Novion  dit  que  le  procureur  devoil  appeller  combien  que  devoit  pas 
poursuit-. 

Finallement  le  procès  est  receus  à  juger,  atrum  bene  vel  maie  fuerit  appel- 
latam  vel  e  contra,  et  petantar  emënda  et  expensa. 


XCII 

(BiM.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  4<ldi8,  pièce  n°  53,  parchemin.) 

Ordre  de  Louis,  duc  de  Touraine,  d'avoir  à  rembourser  des  prêts  qui  lui  ont  été  faits 
par  diverses  personnes,  entre  autres  par  Jean  le  Mercier. 

Paris,  9  septembre  i38o,. 

Loys,  filz  de  Roy  de  France,  duc  de  Touraine,  conte  de  Valoys  et  de 
Beaumont,  à  Jelian  Poulain,  nostre  varlet  de  chambre,  commis  de  par  nous 
[à]  recevoir  et  garder  les  deniers  de  noz  finances,  salut.  Nous  voulons  et  vous 
mandons  que,  de  et  sur  les  deniers  de  noz  dictes  finances,  vous  bailliez  et 
délivrez  aux  personnes  cy  après  escriptes  ia  somme  de  deux  mil  cent  qua- 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         361 

rante  frans  d'or  :  c'est  assavoir  à  nostre  aîné  et  féal  chevalier,  conseiller  et 
chambellan,  messire  Jehan  le  Mercier,  la  somme  de  mil  frans  que  nous  lui 
avons  donnée  et  donnons  par  ces  présentes  de  grâce  especial,  considerans 
les  paines  et  travaulx  qu'il  ;i  chascun  jour  en  nostre  service;  item  au  sei- 
gneur de  Sampy  deux  cens;  item  à  Roucicaut  deux  cens;  item  au  seigneur 
des  Rnrres,  dit  le  Rarroix,  deux  cens;  item  à  messire  llelyon  de  Neillac,  à 
paier  en  la  fin  de  novembre  prochain  venant,  trois  cens  quarante  frans,  que 
nous  leur  devons  pour  certaines  causes;  item  à  maistre  Oudart  de  Mou- 
lins, deux  cens,  que  nous  lui  avons  données  de  grâce,  considerans  les  services 
qu'il  nous  a  fais  et  espérons  qu'il  face.  Et  par  rapportant  ces  présentes  et 
quittance  de  tous  les  dessusdiz,  en  tant  qu'il  touche  chascun  d'eulx,  la  dicte 
somme  de  deux  mil  cent  \l  francs  vous  sera  plainement  allouée  en  voz 
comptes  partout  où  il  appartendra,  nonobstans  ordenances,  man démens 
ou  defensses  contraires.  Donné  à  Paris,  le  ixe  jour  de  septembre,  l'an  de 
grâce  mil  cccim"  et  ix. 

Par  monseigneur  le  duc ,  présent  monseigneur  de  la  Ferté. 

T[hierry]. 


XCIII 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales.  Mercier  j  le],  vol.  1931,  dossier  'liiiN,  pièce  n°  5.1,  parchemin.; 

Louis,  duc  de  Touraine,  ordonne  de  rembourser  à  Jean  le  Mercier  le  montant 
d'un  prêt  que  celui-ci  lui  avait  fait. 

Saint-Germain-en-Laye ,  11  avril  i3ao. 

Loys,  filz  de  Roy  de  France,  duc  de  Touraine,  conte  de  Valoys  et  de 
Reaumont,  à  nostre  amé  varletde  chambre  Jehan  Poulain,  garde  des  deniers 
de  noz  finances,  salut.  Nous  vous  mandons  que  la  somme  de  mil  frans  d'or, 
en  laquelle  nous  sommes  tenuz  à  nostre  amé  et  féal  conseiller  et  chambellan , 
messire  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Novyant,  pour  cause  de 
prest  à  nous  fait,  vous  paiez  tantost  et  sanz  delay  à  nostre  dit  conseiller  et 
chambellan  ou  à  son  certain  mandement,  et  nous  voulons  et  mandons  que, 
par  rapportant  ces  présentes  seulement,  avecques  quittance  de  nostre  dit 
conseiller  et  chambellan  de  la  dicte  somme  de  mil  frans,  ycelle  somme 
soit  allouée  en  voz  comptes  et  rabatue  de  vostre  recepte,  par  ceulx  à  qui  il 
appartendra , senz  aucune  dilicultéou  contredit, non  contrestant ordenances, 
;  AV.  Éthakg.  Il*  série,  t.  VI,  '■'  pai  1  iu 


36-2    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

mandemens  ou  défenses  quelconques,  faictes  ou  à  faire  au  contraire.  Donné 
à  Saint  Germain  en  Laye,  le  xi0jour  d'avril  après  Pasques,  l'an  de  grâce  mil 
ccciïii"  et  dix. 

Par  monseigneur  le  duc,  messire  Pierre  de  Craon  et  maistre  Oudart  de 
Molins  presens. 

11.  Guingant. 


XCIV 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  in3i,  dossier  i  1  i  i  8,  pièce  n°  55  ,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,  donnée  au  garde  des  finances  du  duc  de  Touraine, 
pour  le  remboursement  d'une  somme  qu'il  avait  prêtée  au  prince. 

Paris,  3  août  i.3go. 

Saichent  tuit  que  nous  Jehan  le  Mercier,  conseiller  et  maistre  d'ostel  du 
Roy  nostre  sire,  congnoissons  a\oir  eu  et  receu  de  Jehanin  Poulain,  garde 
des  finances  de  monseigneur  le  duc  de  Touraine,  la  somme  de  mil  frans 
d'or,  lesquelx  nous  avions  prestez  et  baillez  comptant  audit  monseigneur 
pour  en  faire  sa  volenté,  comme  plus  applain  apparoit  par  mandement  du- 
dit  seigneur  sur  ce  fait,  donné  à  Saint  Germain  en  Laye  le  xf  jour  d'avril 
dernier  passé.  De  laquelle  somme  nous  nous  tenons  pour  comptons  et  bien 
paiez  et  en  quitons  ledit  monseigneur,  ledit  Poulain  et  touz  autres  à  qui 
quittance  en  peut  appartenir.  Donné  à  Paris,  soubz  nostre  seel ,  le  iuc  jour 
d'aoust,  l'an  mil  ccciiu"  et  dix. 


XCV 

(Bibl.  nat.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.   ig3i,  dossier  'i'i'ii8,  pièce  n°  b-j ,   parchemin.) 

Don  par  Charles  VI  à  Jean  le  Mercier  d'une  somme  de  4,000  francs,  tant  pour  les  frais 
qu  il  a  faits  pendant  un  voyage,  que  pour  l'aider  à  payer  les  dépenses  de  construction 
de  son  hôtel. 

Vitliers,   1 1  août  i3go. 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à  noz  amez  et  feaulx  les 
generaulx  conseilliers  sur  le  fait  des  aides  ordencz  pour  la  guerre,  salut  et 
dileccion.  Savoir  vous  faisons  que  pour  les  bons,  grans,  aggreables  et  no- 


•       MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         363 

tables  services  que  nous  a  fais  ou  temps  passé,  aussi  a  nostre  très  chier  sei- 
gneur et  pore  que  Dieux  absoille,  fait  chascun  jour  et  espérons  encores  que 
nous  face  ou  temps  avenir,  nostre  améet  féal  chevalier,  conseillier  et  maistre 
de  nostre  hostel,  Jehan  le  Mercier,  seigneur  de  Noviant.et  pour  lui  aidier  à 
supporter  les  grans  frais  et  missions  qu'il  lui  convient  faire  à  présent  trop 
plus  grans,  pour  cause  de  ses  maladies  qu'il  a  souvant,  qu'il  ne  faisoit  pour 
lors  qu'il  estoit  sain  de  corps,  et  en  recompensacion  de  ce  que  nagaires  ycel- 
lui  nostre  conseillier  a  par  nous  esté  envoyé  avec  certains  autres  de  nostre 
conseil  à  Bouloigne,  pour  le  fait  du  traictié  d'entre  nous  et  nostre  adver- 
saire d'Engletcrre,  ou  quel  voyage,  oultre  et  pardessus  les  gages  qu'il  avoit 
et  prenoit  pour  ce  de  nous,  il  lui  a  convenu  grandement  frayer  et  despendre, 
pour  ce  que,  pour  cause  de  sadicte  maladie,  il  lui  a  convenu  mener  audit 
lieu  de  Bouloigne  une  litière  et  aussi  des  phisiciens,  car  bonnement  ne  po- 
voit  chevauchier  et  ave  ce  que  plus  lionnestement  et  grandement  le  con\ -e- 
noit  maintenir  et  despendre  plus  largement  que  s'il  eust  ailleurs  esté  en 
autre  voyage;  et  aussi  que,  par  nostre  commandement,  voulenté  et  orde- 
nance,il  a  fait  faire  certains  ouvrages  en  son  hostel  à  Paris,  lesqueLx  lui  ont 
grandement  cousté;  et  les  grans  peines  et  travaulx  qu'il  a  eu  et  a  de  jour  en 
jour  en  nostre  dit  service;  à  ycelli  nostre  conseillier,  pour  consideracion  des 
choses  dessusdites  et  d'autres  qui  à  ce  nous  meuvent,  avons  donné  et  don- 
nons de  grâce  especial ,  par  res  présentes ,  la  somme  de  quatre  mille  frans  d'or 
a  prendre  et  avoir  pour  une  fois  des  deniers  desdiz  aides;  si  vous  mandons 
que  par  Jaques  Hemon ,  receveur  gênerai  d'iceulx  aides,  vous  à  nostre  dit 
conseillier  faites  paier  et  délivrer  la  dicte  somme  de  nu"  frans  d'or,  et  par 
rapportant  ces  présentes  et  quittance  sur  ce  de  nostre  dit  conseillier,  nous 
voulons  ycelle  somme  estre  alloée  es  comptes  dudit  receveur  gênerai  et  ra- 
batue  de  sa  recepte  par  noz  amez  et  feaulx  gens  de  noz  comptes  à  Paris 
sans  contredit,  nonobstant  gages  ou  pensions  à  vie  ou  à  voulenté,  qu'il  ait 
et  prengne  de  nous,  et  quelconques  autres  dons  par  nous  à  lui  autreffois 
fais,  qui  ne  soient  exprimez  en  ces  présentes,  ordenances,  mandemens  ou 
défenses  au  contraire.  Donné  à  Vilhers,  le  xie  jour  d'aoust,l'an  de  grâce  mil 
trois  cens  quatrcvins  et  dix  et  de  nostre  règne  le  diziesme. 
Par  !e  Roy  en  son  conseil. 

Montagc. 


46. 


364    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

XCVI 

'Bibl.  nat.,  Pièce?  originales,  Mercier  [le],  vol.  io.3i,  dossier  .'i.'i.'n8,  pièce  n°  56,  parchemin. 

Attache  des  généraux  conseillers,  relative  à  la  pièce  précédente. 

Paris ,  î  a  août  1 3no. 

De  par  les  generaulx  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordonnés  pour  la 
guerre,  Jacque  Hemon,  receveur  gênerai  sur  le  dit  l'oit,  accomplissiez  le 
contenu  es  lettres  du  Roy  nostre  sire,  ausquelles  ces  présentes  sont  atta- 
chées soub/  I  un  de  noz  signez,  faisant  mencion  de  la  somme  de  quatre  mil 
frans  d'or  pour  messire  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  et  maistre 
d'ostel  d'icellui  seigneur,  pour  les  causes  et  par  la  forme  et  manière  que  le 
dit  seigneur  le  mande  par  ses  dictes  lettres.  Donné  à  Paris,  le  xn*  jour 
d'aoust,  fan  mil  ccGtnr"  et  dix. 

Droco. 


XCVII 

(Bibl.  nal.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  444 18 ,  pièce  n°  58,  parchemin.) 

Duplicata  de  la  quittance  donnée  par  Jean  le  Mercier,  pour  la  somme  susdite 

de  i.ooo  francs. 

i  5  août  1 3go. 

Saichent  tuit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant, 
conseillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confesse  avoir  receu  de 
Jacque  Hemon,  receveur  gênerai  des  aides  ordonnés  pour  la  guerre,  la 
somme  de  quatre  mil  frans  d'or,  à  moy  donnez  par  le  Roy  nostre  dit  sei- 
gneur, pour  les  bons.grans,  agréables  et  notables  services  que  je  lui  ay  faiz 
et  aussi  au  Roy  Charles,  que  Dieux  absoille,  faiz  chascun  jour  et  espoire 
ycellui  seigneur  que  lui  face  ou  temps  avenir,  et  pour  moy  aidier  à  suppor- 
ter les  gratis  frais  et  missions  qu'il  m'a  convenu  faire  ou  voyage  où  ledit 
seigneur  m'a  envoyé  avec  certains  autres  de  son  conseil  à  Roulongne,  pour 
le  fait  du  traitié  d'entre  lui  et  son  aversaire  d'Engleterre,  et  pour  plusieurs 
aulres  causes  contenues  es  lettres  d'icellui  seigneur,  données  le  xf  jour  de 
ce  présent  mois  d'aoust.  De  la  quelle  somme  de  iiuH  frans  je  me  tien  pour 
content  et  bien  paie  et  en  quitte  ledit  receveur  et  touz  antres,  en  mettant 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         365 

au  néant  autre  quittance  qui  pour  ceste  cause  avoit  esté  faicte.  Donné  soubz 
mon  seel  et  sing  manuel ,  le  xv°  jour  d'aoust,  l'an  mil  cccim"  et  dix. 

J.  le  Mercier. 


XCVIII 

Bibl.  nc\t.,  Pièce'!  originales,  Mercier  [le],  vol.  193 1 ,  dossier  .'li'nS,  pière  n°  5g,  parchemii 


ui 


Quittance  de  Regnault  de  Pontfaverger  au  garde  des  finances  du  duc  de  Touraine,po 

don  à  lui  fait  par  ce  prince  lorsqu'il  lui  présenta  une  couple  de  lévriers  Je  la  part  de 

Jean  le  Mercier. 

icr  octobre  i3go. 

Regnault  de  Pontfavergier  confesse  avoir  eu  et  receu  de  Jehan  Poulain, 
garde  des  finances  de  monseigneur  le  duc  de  Touraine.  la  somme  de 
diz  frans  d'or  que  ledit  seigneur  lui  a  donnée  pour  une  foiz,  en  lui  présen- 
tant une  couple  de  lévriers  de  par  messire  Jehan  le  Mercier,  sire  de  No- 
viant:  de  laquelle  somme  de  dix  frans  d'or  ledit  Regnault  se  tient  pour  bien 
content  et  paie,  et  en  quitte  ledit  monseigneur  le  duc,  le  dit  Jelian  Pou- 
lain el  tous  autres  etc.,  promettant  etc.,  couz  etc.,  obligacions  etc.,  renon- 
çant etc Fait  le  samedi  premier  jour  d'ottobre,  l'an  de  grâce  mil  ecc 

quatre  vins  et  dix. 

Mai  gier.  De  Fresno-,. 


XCIX 

Bibl.  nat..  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier   i  1  iiS,  pièce  n°  60,   parchemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  garde  des  finances  du  duc  de  Touraine, 
pour  sa  robe  de  l'année  courante. 

16  oitobre  i  3 no. 

Saichent  tuit  que  nous  Jelian  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Nouviont. 
conseillicr  et  maistre  d'oslel  du  Roy  nostre  sires,  congnoissons  avoir  eu  et 
receu  de  Jehan  Poulain,  varlel  de  chambre  et  garde  des  finances  de  mon- 
seigneur le  duc  de  Touraine,  la  somme  de  cent  frans  d'or,  lesquelx  mon  dit 
seigneur  nous  a  ordennez  prendre  et  avoir  des  deniers  de  ses  dictes  finances, 
pour  avoir  une  robe  pour  nostre  livrée  de  ceste  présente  année,  comme  il 


360    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

appert  plus  applain  par  mandement  de  mondit  seigneur  sur  ce  fait,  donné 
à  Paris  le  xn"  jour  d'octobre  derrain  passé.  De  laquelle  somme  de  cent  frans 
d'or  dessus  dicte,  nous  nous  tenons  pour  contant  et'bien  paiez  et  en  quittons 
mondit  seigneur,  le  dit  Poulain  et  tous  autres  à  qui  quittance  en  appartient. 
Donné  soubz  notre  seel ,  le  xvi  jour  dudit  mois  d'octobre,  l'an  mil  cccim" 
et  dix. 


(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [lej,  vol.  19.i1,  dossier  'i'i'n8,  pièce  n°  61,  parchemin. 

Quittance  île  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Breteuil,  pour  les  gages  de  sa  chevauchée 

île  lit  forêl  Je  Breleuil. 

S  novembre  i3c,r>. 

Saichent  touz  que  nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Nouviant 
et  de  Ruglez,  conseillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confessons 
avoir  eu  et  receu  de  Jehan  Perier,  viconte  et  recepveur  de  Bretueil,  la 
somme  de  quinze  livrez  deux  soulz  six  deniers  tournoys,  pour  le  ternie  de  la 
Saint  Michiel  derrain  passée,  pour  et  à  cause  de  la  moitié  de  x\x  livres 
v  sols  tournoys  que  nous  prenons  de  rente  par  chacun  an  sur  la  dicte  re- 
cepte  à  cause  de  la  dicte  [seigneurie]  de  Ruglez,  et  seze  livres  quinze  soulx 
sept  deniers  obole  tournoys  pour  le  dit  terme  de  Pasques,  pour  et  a  cause 
de  noz  gaigez  de  l'une  des  chevauchéez  de  la  forest  dudit  Bretueil,  à  nous 
appartenant  à  cause  dudit  lieu  de  Ruglez,  les  quielz  gaigez  sont  de  xvui  de- 
niers parisis  par  jour,  et  les  avons  fait  desservir  depuis  le  jour  de  Pasques 
derrain  passé,  ce  jour  inclus,  jucquez  au  jour  de  ladicte  Saint  Michiel, 
ce  jour  exclus,  ouquel  espace  de  temps  a  vm"xix  jours,  qui  vallent  à  xvm 
deniers  parisis  par  jour,  xui  livres  vm  sols  vi  deniers  parisis,  qui  vallent  à 
tournoys  la  dicte  somme  de  xvi  livres  xv  soûls  vu  deniers  obole  tournoys. 
Desquelles  sommes  dessus  dictez  nous  nous  tenons  à  bien  poiez  et  en 
quittons  ledit  viconte  et  recepveur  et  touz  autres  à  qui  quittance  en  peut 
et  doit  appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  nous  avons  seellé  ceste  quittance, 
le  vur*  jour  de  novembre,  l'an  mil  cccim"  et  dix. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         367 

CI 

(Bibl.  nal.,  Pièces  originales.  Mercier  [le],  vol.  1931,  dossier  A44i8  ,  pièce  11"  62,  parchemin. 
Charles  ^  I  fait  don  à  Jean  le  Mercier  d'une  somme  de  3,000  francs. 

Pai'is,  10  décembre  i3go. 

Charles,  parla  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à  nos  amez  et  feaulx  lesge- 
neraulx  conseillers  sur  le  fait  des  aides  ordonnés  pour  la  guerre,  salut  et  di- 
leccion.  Savoir  vous  faisons  que,  pour  les  bons,  grans,  notables  et  agréables 
services  cpie  nous  a  fait  ou  temps  passé,  fait  chascun  jour  et  espérons  encorez 
que  nous  face  ou  temps  avenir  nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseillier 
Jehan  le  Mercier,  maistre  de  nostre  hostel ,  et  pour  lui  aidier  à  soustenir  les 
fraiz  et  missions  qu'il  lui  convient  faire  pour  maintenir  son  estât,  et  les  paines 
et  travaulx  qu'il  a  eu  et  a  de  jour  en  jour  en  nostre  dit  service;  à  ycellui 
nostre  conseillier  avons  donné  et  donnons  de  grâce  especial  par  ces  pré- 
sentes la  somme  de  deux  mil  frans  d'or,  à  prendre  et  avoir  pour  une  foiz 
des  deniers  des  diz  aides.  Si  vous  mandons  que  par  Jaque  Hemon,  receveur 
gênerai  d'icculx  aides,  vous  à  nostre  dit  conseillier  laites  paier  et  délivrer  la 
dicte  somme  de  n"  frans  d'or;  et  par  rapportant  ces  présentes  et  quittance 
sur  ce  de  nostre  dit  conseillier,  nous  voulons  ycelle  somme  estre  allouée  es 
comptes  dudit  receveur  gênerai  et  rebatue  de  sa  recepte  par  noz  amez  et 
feaulx  gens  de  nos  comptes  à  Paris  sans  contredit,  nonobstant  gaiges  ou  pen- 
sions à  vie  ou  à  volenté,  qu'il  ait  et  prengne  de  nous,  et  quelconques  autres 
dons  par  nous  à  lui  autreffoiz  faiz  et  qui  ne  soient  exprimez  en  ces  présentes, 
mandemens  ou  défenses  à  ce  contraires.  Donné  à  Paris,  le  x"  jour  de  dé- 
cembre, l'an  de  grâce  mil  trois  cens  quatre  vins  et  dix  et  de  nostre  règne 
le  xic. 

Par  le  Roy  en  son  conseil. 

Montagu. 


368     \CADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Cil 

Bibl.  nat..  Pièces  originales ,  Mercier  [le   ,  vul.    1 93 1 ,  dossier  !\  ;i  i  1 8 ,  pièce  n°  6a,  parchemin.! 
Louis,  duc  de  Touraine,  fait  don  à  Jean  le  Mercier  d'une  somme  de  1,000  francs. 

Paris,  2  février  i3g  1  |  n.  st.  . 

Loys ,  (ils  de  Roy  de.  Fiance ,  duc  de  Touraine ,  conte  de  Valoiz  et  de  Beau 
mont,  a  Jehan  Poulain,  nostre  varlet  de  chambre,  commis  de  par  nous  à  re- 
cevoir et  garder  les  deniers  de  noz  finances,  salut.  Nous  voulons  et  vous 
mandons  expressément  que,  des  deniers  d'ycelles ,  bailliez  et  délivrez  à  nostre 
amé  et  leal  conseillier  et  chambellan,  messire  Jehan  le  Mercier,  la  somme 
de  mil  frans  d'or,  que  nous  lui  avons  donné  et  donnons  de  grâce  especial 
par  ces  présentes,  pour  considération  des  services  qu'il  nous  lait  cliascun 
jour  et  espérons  que  faceancore;  par  lesquelles  lettres  rapportant  avec  quit- 
tance sur  ce,  la  dicte  somme  de  mil  frans  sera  plainemeut  allouée  en  voz 
comptes  et  rabatue  de  vostre  recepte  partout  où  il  apparlendra,  nonobstant 
ordenances,  mandemens  ou  défenses  contraires.  Donné  à  Paris,  le  n°  jour  de 
Irevier,  l'an  de  grâce  mil  cccmi"  et  dix,  soubx  nostre  seel  secreit  ordonné 
en  l'absence  du  grant. 


Par  monseigneur  le  duc. 


Thi 


ERRÏ. 


cm 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  /i'i'ii8,  pièce  ri"  G.S,  parchemin. 

Paris,  (i  mars  1391    (n.  st.). 

Quittance  de  .'eau  le  Mercier  au  "aide  des  finances  du  duc  de  Touraine, 
pour  la  somme  susdite. 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS  PVR  DIVERS  SAVANTS.         369 

CIV 

[Bibl.  iiat,,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.   ,<).;,,  ,|ossier  444 18,  pièce  n    70,  parchemin.) 

Quittance  donnée  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides,  pour  les  °-ages 
extraordinaires  tjui  lui  sont  dus,  à  l'occasion  de  diverses  missions  qu'il  avait   reçue 
du  roi. 

2  juin   1  3g  1 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant,  con- 
seiller et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  congnois  avoir  eu  et  receu  de 
Jaques  Hemon,  receveur  gênerai  des  aides  ordenez  pour  la  guerre,  la  somme 
de  sej>t  vins  et  trois  Crans  d'or,  sur  ce  qui  me  puet  ou  pourra  estre  deu  pour 
raison  de  certain  voyage  par  moy  fait  par  le  commandement  du  Roy  à 
Mante  et  à  Gisors,  en  la  compagnie  de  monseigneur  le  chancellier  et  de 
mes  autres  seigneurs  du  conseil  du  Roy,  qui  illec  nous  avoit  mandez ,  et  aussi 
pour  avoir  esté  à  Harefleu,  venu  el  visiter  un  hable  que  le  Roy  nostre  dit 
seigneur  y  a  ordené  estre  fait;  à  cause  de  mes  gages  de  vin  frans  d'or  par 
jour,  à  moy  taxez  et  ordenez  par  ledit  seigneur,  toutefois  que  je  vois  et  che- 
vauche hors  pour  le  fait  et  expediction  de  ses  besoingnes.  De  laquele  somme 
de  vh"hj  frans  d'or  je  me  tieng  pour  content  et  bien  paie  et  en  quitte  le 
Roy  nostre  dit  seigneur,  ledit  receveur  gênerai  el  tous  attires  a  qui  quittance 
en  puet  appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  j'ay  mis  mon  seel  à  ces  présentes. 
Donne  le  second  jour  de  juing,  l'an  mil  ecc  quatre  vins  et  onze. 

J.  le  Mercier. 


Bibl.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le   ,  vol.   1 981,  dossier    i44i8,  pièce  11    66    parchemin. 

Reçu  du  duc  de  Touraine  au  garde  de  ses  Qnanc.es,  pour  diverses  sommes 
que  celui-ci  lui  a  l'ait  tenir  par  Jean  le  Men  iei  . 

Paris,  :••>  août  iji(i. 

Nous  Loys,  (il/,  de  Roy  de  France,  duc  de  Touraine,  conte  de  Valois  et  de 
Beaumont,  certifiions  avoir  eu  de  nostre  amé  varlet  de  chambre,  Jehan  Pou- 
lain, commiz  de  par  nous  à  recevoir  et  garder  les  deniers  de  noz  finances, 
par  la  main  de  nostre  amé  et  féal  conseillier  et  chambellan,  messire  Jehan 
Sav  étiuxg.  li"  séi  ie    1    \  1     ■'  partie.  î- 


370     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

le  Mercier,  seigneur  de  N'ovion  le  Coule,  la  somme  de  cinq  cens  cinquante 
ilcux  frans  et  demi,  c'est  assavoir  en  l'ostel  duclit  sire  de  No\ion  de  pieça 
w\  frans,  en  la  ville  de  Harefleu  \\  escus,  qui  valent  xxn  frans  et  demi,  et 
le  \\iinc  jour  de  ce  présent  mois  d'aoust  vc  frans;  de  laquelle  somme  nous 
avons  fait  nostre  voulenté  et  ne  voulons  autrement  les  parties  cy  estre  dé- 
clarées.Si  voulons  que.  par  rapportant  ces  présentes  seulement,  le  dit  Pou- 
lain en  demeure  pleinement  quitte  et  deschargé  partout  où  il  appartendra 
sans  aucun  contredit,  nonobstant  ordonnances,  mandemens  ou  deffenses 
contraires.  Donné  à  Paris,  le  \\vc  jour  d'aoust,  l'an  mil  cccmi"  et  onze. 


Par  monseigneur  le  duc. 


Thierry. 


CV1 

(Bibl.  n.it..  Pièces  originales,  Mercier  [te],  \ol.   ig3i,  dossier   i  i  iiS,  pièce  n"  67,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Merci. ,  au  receveur  général  des  aides , pour  lesgages  extraordinaires 
qui  lui  sont  dus,  à  l'occasion  de  voyages  qu'il  a  dû  faire  avec  le  conseil. 

Paris,  3  novembre  i  3g  1 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant,  con- 
seillier  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  cognois  avoir  eu  et  receu  de 
Jaques  Hemon  .  receveur  gênerai  des  aides  ordenez  pour  la  guerre,  la  somme 
de  trois  cens  frans  d'or  sur  ce  qui  me  puet  ou  pourra  estre  den,  à  cause  de 
mes  gages  de  vin  frans  par  jour  à  moy  tauxez  par  ledit  seigneur  et  ordenez 
prendre  e1  avoir  pour  chascun  jour  que  je  vaqueray  cl  iray  hors,  pour  le 
fail  t  expediction  de  ses  besoingnes;  c'est  assavoir  pour  avoir  cslé  avec 
mes  autres  seigneurs  du  conseil  devers  le  Roy  nostredit  seigneur  à  Orliens, 
auquel  lieu  le  Roy  avoit  mandé  son  conseil,  pour  ordener  de  certaines  be- 
soignes  touchant  le  pays  de  Bretaigne  et  autres  plusieurs  causes  et  aussi  pour 
aler  devers  ledit  seigneur  à  Tours  pour  ce  mesmes  fait.  De.  laquelle  somme 
de  111  frans  je  me  tieng  pour  content  et  bien  paie  et  en  quille  le  Roy  noslre 
dit  seigneur,  ledil  receveur  gênerai  et  tous  autres  à  qui  quittance  en  peut  ap- 
partenir, tesmoing  mon  seel  mis  à  ceste  présente  quittance.  Donne  à  Paris, 
le  111*-  jour  de  novembre,  l'an  mil  cc.ciin"  et  XI. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DINERS  SAVANTS.         371 

CVII 

(Bibl.  nai..  Pièces  originales ,  Mercier  [le  ,  roi.  io3i,  dossier  Î'ui8,  pièce  n"  08.  parchemin.) 
Don  faii  par  Louis,  duc  de  Touraine,  à  Jean  le  Mercier,  d'une  somme  de  1,000  franc. 

Tours,  27  novembre  i3qi, 

Loys,  lilz  de  Roy  de  France,  duc  de  Touraine,  conte  de  Valoiz  et  de 
Beaumont',  à  Jehan  Poulain,  nostre  varlet  de  chambre,  commis  de  par  nous 
à  recevoir  et  garder  les  deniers  de  noz  finances,  salut.  Nous  voulons  et  vous 
mandons  que,  des  deniers  d'icelles,  vous  bailliez  et  délivrez  à  noslre  amé  et 
féal  conseillicr,  messire  Jehan  le  Mercier,  la  somme  de  mil  frans  d'or  que 
nous  lui  avons  donné  et  donnons  de  grâce  especial  par  ces  présentes,  pour 
consideracion  des  services  qu'il  nous  a  faiz  et  espérons  que  face.  Et  par 
rapportant  ces  présentes  et  quictance  sur  ce,  la  dicte  somme  de  mil  frans 
sera  alloué  en  voz  comptes  et  rabatue  de  vostre  recepte  partout  où  il  ap- 
partendra,  nonobstant  ordenances,  mandemens  ou  défenses  contraires. 
Donné  en  nostre  ville  de  Tours,  le  xxvnc jour  de  novembre,  l'an  de  grâce 
mil  cccmi"  et  onze. 

Par  monseigneur  le  duc. 

Thierry. 


C  VIII 

(Bibl.  n.il.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ig3i,  dossier  ':  1118,  pièce  n°6o,  parchi 


larchemm. 


Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides,  pour  les  gages  extraordinaires 
qui  lui  étaient  dus  à  l'occasion  d'un  voyage  lut   1  Orléans  et  à  Tours. 

l'.ins ,  8  décembre  1391 

Sachent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant ,  con- 
seillier  et  maislre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  congnois  avoir  eu  et  receu  de 
Jaques  llemon,  receveur  gênerai  des  aides  ordene/.  pour  la  guerre,  la  somme 
de  vint  frans  d'or  sur  ce  qui  me  puet  estre  deu  à  cause  de  mes  gages  de 
vin  frans  par  jour,  à  moy  taxez  par  le  Roy  nostre  dit  seigneur  et  ordenez 
prendre  et  avoir  pour  chascun  jour,  touteffois  que  je  iray  et  vaqueray  hors 
pour  le  fait  et  expediction  de  ses  besoingnes  :  c'est  assavoir  pour  avoir  esté 
avec  monseigneur  le  chancellier  et  messeigneurs  du  conseil  du  Roy  à  Or- 


372     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

Iien>  et  à  Tours,  pour  le  fait  et  expediction  de  certaines  bcsoingnes  toucbant 
l'honneur  et  prouffit  du  Roy  noslredil  seigneur.  De  laquelle  somme  de 
\x  frans  je  in»1  tieng  pour  content  et  bien  paie  et  en  quitte  le  Roy  nostre 
dit  seigneur,  ledit  receveur  gênerai  et  tous  autres  a  qui  quictance  en  puet 
appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  j'ay  mis  mon  scel  à  ces  présentes  Donne  à 
Paris,  le  vin1  jour  de  décembre,  l'an  mil  cccim,!  et  xi. 


CIX 

[Bibl,  nal  ,  Pièces  originales ,  Mercier  [  le] ,  vol.  ig3i,  dossier  'rîîi^.  pièce  11°  71,  parchemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  parde  des  linances  du  duc  de  Touraine,  à  cause  i\f 
La  robe  que  ce  prince  lui  a  donnée  pour  l'année  courante. 

1  5  décembre  1  3g  1 . 

Saicbenl  mit  que  nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseillier  et  maistre 
d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  congnoissons  avoir  eu  et  receu  de  Jeban  Pou- 
lain, garde  des  finances  de  monseigneur  le  duc  do  Touraine,  la  somme  de 
cent  frans  d'or,  les  quieulx  mon  dit  seigneur  nous  a  donnez  pour  une  foiz 
pour  avoir  pour  ceste  présente  année  une  robe  de  sa  livrée,  si  comme  par 
mandement  d'ieoli  seigneur  sur  ce  fait,  donné  à  Paris  le  xë  jour  d'octpbn 
derrain  passé1,  puet  plus  à  plain  apparoir.  De  la  quelle  somme  de  c  frans 
d'or  dessusdicte,  nous  nous  tenons  pour  contans  et  bien  paiez  et  en  quit- 
tons mon  dit  seigneur,  le  dit  Poulain  et  touz  autres.  Donné  soubz  nostre 
seel,  le  xv'jour  de  décembre,  l'an  mil  ccciin"  et  onze. 


ex 

(  liibl.  nat.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  \ol.   1  g  3  1 ,  dossier  'l'i'ii*.  pièce  n°  72,  parchemin.) 

8  janvier  1 3 9 •  >  (n.  st.  . 

Quittance  de  Jean  le  Mercier,  pour  la  somme  de  1,000  francs  donl  le  duc  de  Touraine 

lui  avait  fait  don  le  27  novembre  précédent. 


!   Le  mandement  du  du<  csl  conserve  5  la  Bibliothèque  nationale,  au  Cabinet  des  Titres,  série 
des  Pièces  originales,  vol.  2129,  dossier  18371,  pièce  n°  2. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SUANTS.         373 

CXI 

Bibl.  liai.,  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.   i g3 1 ,  dossier  'i  i  'i  i  8 ,  pièce  n    [>3 ,  parchemin. 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides,  pour 
une  sommede  »,ooo  francs  que  Charles  \  I  lui  avait  donnée  le  a3  novembre  préi    denl 

Paris,  i  2  j;m\  ii  i   i3o2     n.  si 

Saichent  luit  que  je  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Ncn  ianl .  cou 
millier  ei  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  congnois  avoir  eu  et  receu  de 
Jacques  Hemon,  receveur  gênerai  des  aides  ordenez  pour  la  guerre,  la 
somme  île  deux  mille  frans  d'or  que  je  lïoy  nostre  dil  seigneur  m'a>  n 
donnée  pour  les  bons  et  aggreables  services  que  je  lui  ay  fais  el  pour  autres 
causes  plus  à  plain  contenues  es  lettres  de  don  dudit  seigneur  sur  ce  laites. 
données  à  Tours,  le  \\m'  jour  do  novembre  darrain  passé;  de  laquole 
somme  de  uM  frans  je  nie  lieng  pour  content  et  bien  payé  et  en  quitte  le 
Roy  nostre  dit  sengneur,  le  dit  receveur  et  tous  autres  à  qui  quittance  eu 
puet  appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  j'ay  scellé  ces  présentes  de  mon  seel. 
Donne  à  Paris,  le  \n'  jour  de  janvier,  l'an  mil  ccciiu"  et  onze. 

J.  le  Mercier 


CXI] 

(Arch.  nat.,  Parlement,  V"  12,  fol.  20/1  v ". 

^Extrait  des  registres  du  Parlement,  relatif  à  la  délivrance  de  Jean  le  Mercier 
et  de  Bureau  de  la  Rivière. 

i3  février  109  i  (  11.  st.  ). 

Certaines  lettres  royaulx,  scellées  du  grant  seel  du  Roy  nostre  sire,  en 
double  queue,  furent  apportées  céans,  en  requérant  l'entérinement  d'icelles, 
vendredi  \iu'' jour  de  ce  mois,  et  l'eurent  lors  [eues  céans  au  conseil;  et 
pour  adviser  la  response  de  la  court  telle  qu'elle  seroit  escripte,  furent 
assemblez  en  la  Tournelle  messeigneurs  cy  après  nommez  :  messire  Guil- 
laumedeSenz,  maistre  Symon  Foison,  messire  Pierre  Boschet,  et  maistre 
Henry  de  Marie,  presidens;  maistres  Jaques  de  Rully,  Robert  Cordellier. 
Jaques  Bouvi,  Herbert  l'Escrivaiu,  Pierre  de  l'Esclat,  Denys  de  Pacy,  (mil 
laume  Porel,  Pierre  Chanteprime,  Robert  Broisset,  Robert  Mauger,  Jehan 


374    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS   ET  BELLES-LETTRES. 

d'Ailly,  Symon  de  Nampterre,  Jehan  la  Vieille,  Thibaut  Tissart,  Jehan 
Boyer;  par  lesquelx  messeigneurs  fn  ordené  et  conclut  qu'il  serait  escripl  au 
clos  desdictes  lettres,  ce  qui  s'enruit  :  «  Lecte  fuerunt  présentes  littere  in 
curia,  presenlibus  generalibus  reformatoribus ,  \ma  die  februarii,  anno 
millesimo  ccc°  nonagesimo  tercio.  »  El  pour  ce  a  esté  écrit  au  clos  des  dictes 
lettres  ce  que  dit  est  et  signé  dessoubz  par  moy  Jehan  de  Cessieres.  Et  es- 
h lient  lesdictes  lettres  doubles  soubz  une  meisme  fournie  sanz  mutacion 
aucune,  sauf  tant  que  les  unes  estaient  signées:  Par  le  Roy,  le  viconte 
de  Meleun,  messire  Guillaume  des  Bordes  et  autres  presens,  —  Gontier. 
Duplicata.  Collation  est  faute  avecqaes  la  cedale  dessus  transcripte.  Et  les 
antres  lettres  estaient  signées  :  Par  le  Roy,  le  viconte  de  Meleun,  messire 
Guillaume  des  Bordes  et  autres  presens,  —  Gontier.  Duplicata.  La  teneur 
desdictes  lettres  s'ensuit.  Charles  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 

tous  ceulx  que  ces  présentes  lettres  verront,  salut.  Savoir  faisons etc. 

(Pour  la  suite,  voir  Douët  d'Arcq,  Choix  de  pièces  inédites  sur  le  raine  de 
Charles  VI,  t.  I,  p.   i  i  7,  n°  lix.) 


CX11I 

(Bibl.  nal.,  Pièces  originales,  vol.   (129,  dossier  '1*3-1  ,  pièce  u    iâ,  papier. 

Quittance  de  Regnault  de  Coucy  aux  maire  et  échevins  de  Montdidier,  pour  une  somme 

qui  était  due  à  sa  femme. 

Copie  du  wiii'  siècle.  Extrait  d'une  quittance  de  la  Chambre  des  comptes 

de   Paris. 

i397. 

Nous  Regnault  de  Coucy,  chevalier,  seigneur  de  Vervin,  chambellan  du 
Roy,  confesse  avoir  receu  des  maire  et  eschevins  de  Mondidier  ^3  livres 
6  sous  8  deniers,  ternie  de  la  Chandeleur,  sur  r3o  livres  de  rente,  à  cause 
de  Guillemette  de  Nouviant,  nostre  femme,  et  ayant  le  bail  des  enfans  d'elle, 
mineur  d'ans,  et  de  feu  le  seigneur  de  Chepoy,  son  premier  mari.  —  1  397. 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         375 

CXIV 

\ivli.  n  >l .  .  JJ.   128,  fol.  28  f. 

Janvii  r  1 386    n.  M.  - 

Don  fail  .1  Jean  le  Mercier,  par  Charles  VI,  du  domaine  confisqué  sur  Simon  le  Drouais 
cl  détail  de  ces  terres,  axée  les  noms  de  ceux  qui  les  tiennent. 


cxv 

\rch.  nal..  JJ.  i36,  fol.  i  2  v". 

Don  fait  par  Charles  VI ,  à  Jean  le  Mercier,  du  droit  de  haute  justice 
dans  son  domaine  de  Fontenay-Trésigny. 

Paris  ,  3o  mai  i  38g. 

Chai  les  etc Savon  faisons  à  tous  presens  et  advenir  que,  comme  à 

nous  soit  cl  appartiengne  seul  et  pour  le  tout,  la  haulte justice  de  la  ville,  de 
hameaux,  terrouer,  hostises  et  parroisse  de  Fontenay  en  Brie1  et  de  leurs 
appartenances  etappendences,  cl  la  moyenne  et  liasse  justice  en  la  plus  grant 
partie  de  touz  iceulx  lieux  à  nostre  amé  et  féal  chevalier  et  conseillier  Jehan  le 
Mercier,  maistre  de  nostre  hostel ,  el  le  demouranl  à  pluseurs  el  diverses  per- 
sonnes, et  soient  iceulx  lieux  tenuz  de  nous  à  pluseurs  et  divers  hommages, 
tant  en  fiefs  comme  en  arrière  fiefs,  à  cause  de  noz  chastelleries de Meleun 
et  de  Tournant  en  Brie,  et  il  soit  ainsi  que  es  dictes  chastellenies  ait  ri  pre- 
vosts  fermiers,  qui  de  jour  en  jour  molestent  et  travaillent  les  hommes  et 
subgets  des  lieux  dessusdiz,  qui  sont  si  povres  que  à  grant  peine  peuvent  il 
paier  les  rentes  et  charges  de  leurs  héritages,  et  par  la  contrainte  et  moles- 
tacion  desdiz  prevostz  fermiers  de  Meleun  et  de  Tournant,  et  des  sergens 
estanses  dictes  prevostez,  esquelles  a  de  l'une  à  l'autre  six  luyes  de  distance 
ou  environ,  et  aussi  pour  le  fait  des  guerres,  pluseurs  des  diz  hommes  et 
subgets  des  lieux  dessus  declariés  ont  esté  et  sont  et  desers  et  laissié  le  pais, 
et  les  héritages  d'iceulx  lieux  demourant  en  ruine  et  en  friche,  par  telle 
manière  que  les  diz  hommes  et  subgets  d'iceulx  lieux  qui  y  sont  demourant. 
ne  pevent  ne  n'ont  de  quoy  paier  leurs  cens,  rentes  et  autres  charges  c[ue 

Fontenay-Trésigny,  Seine-et-Marne,  arrondissement  de  Coulommiers ,  canton  de  Rozoj  en  linc. 


376     ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

doivent  les  diz  héritages,  on  grant  préjudice  et  dommage  de  nostre  dil 
chevalier  et  conseillier,  si  comme  il  dit,  en  nous  humblement  suppliant  el 
requérant  à  lui  sur  ce  pourvueoii  de  nostre  grâce  et  remède  ;  nous,  aianscon- 
sideracion  aux  choses  dessusdictes  et  aux  grans,  notables  et  agréables  services 
que  a  faiz  nostre  dit  chevalier  et  conseillier  à  nostre  très  cher  sire  et  père 
que  Dieux  absoille  et  aussi  à  nous,  en  pluseurs  et  diverses  manières,  l'ait 
encore  chascun  jour  et  espérons  que  l'ace  ou  temps  avenir,  et  avec  ce  aux 
grans  peine  et  travaulx  que  pour  ce  lui  a  convenu,  convient  et  convendra 
souffrir  et  soustenir  pour  nous  et  nostre  service,  et  pour  autres  causes  qui  à 
ce  nous  ont  nieu  et  meuvent,  à  icollui  nostre  chevalier  et  conseillier  Jehan 
le  Mercier  avons  bailiié,  delaissié,  transporté  et  octroie,  et  par  ces  pré- 
sentes, de  noz  auctorité  royal,  certaine  science  et  grâce  especial,  haillons, 
délaissons,  transportons  et  octroions,  à  tousjours  perpétuellement,  pour  lui, 
pour  ses  hoirs,  successeurs  et  aians  cause  de  lui,  toute  la  haulte  justice  et 
tout  tel  droit  que  nous  avons  et  povons  avoir  en  la  dicte  ville,  hameaux,  ter- 
rouer,  hostises  el  parroisse  de  Fontenay  en  Brie  et  en  leurs  appartenences  et 
appendences,  tant  en  terres,  bois,  prés,  vignes,  estangs,  rivières,  demaines, 
voies,  chemins  et  pierges.  comme  en  fiefs,  arrière  fiefs  et  autres  choses 
quelconques,  appartenant  à  iceile  haulte  justice,  \ille,  parroisse  et  ha- 
meaux, el  que  iceulx  choses,  nostre  dit  chevalier  et  conseillier,  ses  hoirs, 
successeurs  et  aians  cause,  tiengnent  et  possident,  et  les  puissent  tenir  et 
possider  et  en  joïr  et  user  comme  hauls  justiciers  pi  rpetuelment  et  à  tous- 
jours  comme  dit  est;  et  aussi  que  il/,  puissent  instituer  et  ordener  es  diz 
lieux  haillifs,  prevosts,  sergens  el  tous  autres  justiciers  et  officiers  pour 
gouverner  la  dicte  haulte  justice  et  faire  lever  signe  de  justice  à  n  piliers 
en  lieu  convenable,  toutesfoiz  que  mestier  et  nécessité  en  sera  et  que  il  leur 
plaira,  et  faire  tout  ce  que  hault  justicier  peut  et  doit  faire  et  qu'il  appartient 
en  te!  ras.  Et  avec  ce,  pour  ce  que  en  la  dicte  ville  de  Fontenayen  Brie,  es 
hameaulx  d'icelle parroisse,  leshostes  et  subgets  sont  ressortissans ,  les  uns  en 
nostre  chastellenie  de  Vleleun  et  les  autres  à  Tournant ,  comme  dit  est,  et 
que  pluseurs  foiz  ils  sont  adjournés  à  un  mesme  jour  à  comparoir  es  <li/. 
lieux  deMeleun  el  «le  Tournant,  qui  sont  à  six  lieues  de  distance,  comme 
dil  e^l,  qui  est  et  seroit  moult  grief  chose  et  comme  impossible  de  y  com- 
paroir; nous  \oulons  que  lesdiz  hostes  et  subgets  de  ladicte  ville  et  par- 
roisse di'  Fontenay  el  hameaulx  d'icelle  soient  doresenavant  et  à  tousjours 
ressortissant  par  devant  nostre  prevost  de  Paris  ou  son  lieutenant  en  nostre 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         377 

dicte  ville  et  chastellenie  de  Tournant,  parmy  ce  que  icellui  nostre  cheva- 
lier et  conseillier,  sesdiz  hoirs ,  successeurs  et  aians  cause ,  tendront  de  nous ,  a 
une  seule  foy  et  hommage,  lesdictes  haulte,  moyenne  et  basse  justice  de  la 
dicte  ville  et  parroisse  de  Fontenay  en  Brie  et  des  hameaulx,  terrouers,  hos- 
tises,  appartenences  et  appendences  quelconques  d'icclli;  et  avec  ce,  nostre 
dit  chevalier  et  conseillier  nous  baillera  et  asserra  autant  de  rente  par  an, 
bien  assise  et  revenant,  comme  nous  ont  valu  ou  peut  valoir  la  dicte  haulte 
justice  et  autres  choses  dessusdictes,  pour  une  année,  estimée  toutela  valeur 
depuis  x  ans  ença  à  la  plus  grant  valeur  à  la  plus  petite,  cl  ramenant  ieelles 
\  années  toutes  ensamhle  à  égale  porcion  pour  chacune  année.  Si  donnons 
en  mandement  par  ces  présentes  à  noz  amez  et  feaulx  gens  de  noz  comptes 
et  trésoriers  a  Paris,  au  prevost  de  Paris  et  au  bailli  de  Sens  et  de  Meleun , 
et  à  touz  noz  autres  justiciers  et  officiers  ou  à  leurs  lieuxtenans  presens  et 
avenir  et  à  chascun  d'eulx,  si  comme  à  lui  appartendra,  que  nostre  dit  che- 
valier et  conseillier  Jehan  le  Mercier,  maistre  de  nostre  hostel ,  ses  hoirs, 
successeurs  et  aians  cause  de  lui,  lacent,  sueffrent  et  laissent  joir  et  user 
paisiblement,  plainement  et  perpetuelemeut  de  nostre  dicte  grâce,  bail,  dé- 
laissement, transport  et  octroy  et  autres  choses  dessusdictes  et  chascune 
d'icelles,  sanz  leur  y  mettre,  ne  souffrir  estre  mis  ores,  ne  ou  temps  avenir, 
aucun  empeschement  ou  destourbier,  nonobstant  quelconques  ordenances. 
mandemens  ou  défenses  a  ce  contraires.  Et  pour  ce  que  ce  suit  ferme  chose 
et  estable  à  tousjours,  nous  avons  fait  mettre  nostre  seel  à  ces  présentes, 
sauf  en  autres  choses  nostre  droit  et  l'autruy  en  toutes.  Donne  à  Paris, 
le  xxxe  jour  de  may,  l'an  de  grâce  mil  cccim"  et  ix,  et  le  ixede  nostre  règne. 
Par  le  Roy,  presens  monseigneur  le  duc  de  Touraine,  vous,  monseigneur 
le  viconte  de  Meleun  et  autres  du  conseil. 

MoNTAGl. 


CXVI 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [te],  vol.  to,3i,  dossier  di4i8,  pièce  n°  70,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Breteuil,  pour  diverses  sommes 
qui  lui  étaient  dues  en  raison  de  ses  domaines  dans  la  vicomte  de  Breteuil. 

1  i  mai  i3ô2. 

Nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant,  de  Ruglez  et  de 
Bailli,  conseiller  et  maistre  d'ostel  du  Roy  nostre  sire,  confessons  avoir  eu 

Sa;  .  ÉTRANG.  Ifsérie,  t.  VI,  2°  partie.  '18 


378    ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

et  receu  de  Jehan  Perier,  viconte  et  receveur  de  Bretueil,  la  somme  de 
quinze  livres  deux  soulz  six  deniers  tournois,  qui  deuhz  nous  estoient  pour 
le  terme  de  Pasques  derrain  passées,  à  cause  et  pour  moitié  de  xxx  livres 
v  sols  tournois  que  nous  prenons  par  chascun  an  sur  la  prevosté  dudit  Bre- 
tueil en  ladite  viconte,  pour  le  parfait  de  la  terre  dudit  lieu  de  Ruglez 
eschangé  à  celle  de  Lonchamp,  et  trente  soulz  tournois  pour  ledit  terme 
de  Pasques,  à  cause  et  pour  moitié  de  lx  sols  tournois  que  nous  prenons  par 
chacun  an  sur  la  prevosté  de  Lyre  en  ladite  viconte,  à  cause  dudit  lieu  de 
Bailli.  Desquelles  sommes  dessusdites  nous  nous  tenons  à  bien  paie  et  en 
quittons  ledit  viconte  et  receveur  et  touz  autres  à  qui  quittance  en  appar- 
tient. En  tesmoing  de  ce ,  nous  avons  seellé  ceste  quittance  de  nostre  propre 
seel,  le  xiii^jourde  may,  l'an  mil  cccnn"  et  xn. 


CXVII 

(Bibl.  liai..  Quittances,  vol.  2G025,  pièce  n°  1721,  parchemin.) 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Breteuil  pour  une  portion  de  ses  gages 
de  l'une  des  chevauchées  de  laforest  de  Breteuil. 

1  2  janvier  i3g2  (n.  st.  . 
Sachent  touz  que  nous  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  seigneur  de  Noviant 
et  de  Ruglez,  conseiller  et  maistred'ostel  du  Roy,  confessons  avoir  eu  et  receu 
de  Jehan  Perier,  viconte  de  Bretueil,  la  somme  de  dix  sept  livres  dix  soulz 

sept  deniers  obole qui  nous  estoient  deubz  pour  le  terme  de  la  Saint 

Michel  derrainierement  passée,  pour  et  à  cause  de  noz  gaiges  de  l'une  des 
chevauchées  [de  la  fojrest  dudit  lieu  de  Bretueil,  à  nous  appartenant  à  cause 
dudit  lieu  de   Ruglez,    lesquielx   gaiges   sont  de  xvm  deniers   parisis  par 

jour depuis  le  jour  de   Pasques  qui  furent  le  xxvf  jour  de  mars 

mil  ccciiii"  et  onze,  ce  jour  inclus,  jucques  au  jour  de  ladicte  Saint  [Michel] 
ce  jour  exclus;  ouquel  espace  de  temps  a  ix"vn  jours,  qui  vallent  audit 
pris,  xnii  livres  vi  deniers  parisis,  qui  vallent  à  tournois  [la  s]omme  de 
xvii  livres  x  sols  vu  deniers  obole.  De  laquelle  somme  nous  nous  tenons  à 
bien  poiez  et  en  quittons  ledit  viconte  et  receveur  [et  tous  aujtres  à  qui  quit- 
tance en  peut  et  doit  appartenir.  En  tesmoing  de  ce,  nous  avons  scellée 
ceste  quittance  de  nostre  propre  seel ,  le  xuc  jour  [de  janvier]  l'an  mil  ccciiii" 
et  onze. 


MEMOIRES  PRÉSENTES  P\R  DIVERS  SYVANTS.         379 
CXVIII 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  ■  g3 1 ,  dossier  'i.'i/u8,  pièce  n"  4,  papier.) 

Paris,  2 3  novembre  i3.  . 

De  par  Jehan  le  Mercier,  chevalier,  conseiller  el  maistre  d'ostel  du  Ko\ 
nostre  sire,  Simonnet  cher  ami,  sachez  que  Jehan  le  Flamenc,  tréso- 
rier des  guerres,  est  assigné  sur  vous  de  la  some  de  in"  vc  livres  tournois;  si 
vous  mandons  que  la  dicte  some  vous  lui  apportez  à  Rouen,  c'est  assavoir 
la  moitié  dedens  le  xv"  jour  de  decemhre  prochainement  venant  et  l'autre 
moitié  en  la  fin  du  mois  de  janvier  ensuivant,  en  prenant  sur  ce  votre  des- 
chargê  de  Berthaut  à  la  Dent  ou  nostre  signet  sereit.  Si  gardez  comment 
soit  que  de  ce  vous  ne  l'ailliez  point  par  quelque  manière.  Nostre  Seigneur 
vous  ait  en  sa  garde.  Escript  à  Paris,  le  xxme  jour  de  novembre. 

J.  le  Mercier. 

[dresse  :  A  mon  cher  et  bon  ami  Simonnet  Marchant,  receveur  des  aides 
ou  diocèse  de  Constances. 


CXI\ 

(Bibl.  nat..  Pièces  originales,  Mercier  [le],  vol.  io,3i,  dossier  'iV'uS,  pièce  n°  8,  papier.) 

i"  juin  î  3.  . 

Chers  amis,  vous  sarrez  cpie  je  vous  ay  plusieurs  foiz  commandé  et  es- 
cript que  vous  apportissiez  ou  envoieissiez  par  devers  Jehan  Chanteprime, 
au  xvc  jour  de  chacun  mois,  sans  aucune  faulte,  la  somme  de  huit  cens  i'rans 
pour  le  fait  de  madame  Katherine  de  France1,  laquelle  chose  vous  n'avez 
pas  fait,  mais  en  devez  encores  la  somme  de  in"  tt'  livres  pour  les  mois  de 
février,  mars,  avril  et  may  derrenierement  passez.  Si  vous  mande  derechief 
de  par  le  Roy  nostre  sire  et  de  par  moy,  que,  incontinent  ces  lettres 
veues,  toutes  excusations  cessans  et  arriéres  mises,  vous  apportez  ou  envoiez 

1  Catherine  île   France,    dernière   fille    de  la  pièce  imprimée  ici  est  relative  an  payement 

Charles  V,   née  le  4  février   1J77,   fut   mariée  de  la  rente  que  Charles  VI  constitua  à  sa  sœur 

en  1 386  à  Jean  de  Berry,  comte  de  Monlpen-  en   i3S6;  ce  qui  permettrait   de  fixer  la  date 

sier.  Elle  mourut  en  i388.  Il  est  probable  que  du  présent  document  entre  îoSli  et   i388. 


380  \C  \DÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES, 
la  dicte  somme  par  devers  ledit  Jehan  Chanteprime  et  gardez  bien  que  en 
ce  n'ait  aucune  faulte.  Car  je  ne  vous  en  pense  plus  a  escripre,  mais  vous 
envoieray  excequier  très  rigoreusement  et  sanz  déport  de  toute  la  somme. 
Rescripvez  moy  par  cest  message  ce  que  vous  en  vouldrés  faire.  Escript  à 
Paris,  le  premier  jour  dcjuing. 

J.  le  Mercier. 

Adresse  :  A  mon   cher  ami  Guilla[ume  Charnel],    receveur  des  aides 
ordonnés  pour  la]  guerre  à  Caudebec. 


G  XX 

(Bibl.  nat..  Cabinet  des  titres,  dossiers  bleus,  n°  1757/1,  pièce  11.) 

Robert  de  Vendôme, 

seigneur  de  la  Chartre  sur  Loir,  rendit  aveu  en  i3-jh, 

ép.  Jeanne  de  Chartres,  dame  de  la  Meseraye, 

sœur  et  héritière  de  Guillaume,  vidame  de  Chartres,  7  en  1/107. 


Charles 

DE    \ 1 NDÔME , 

G III  LAI  ME 

J..YN    II 

Jeanne, 

Isabe  VI  , 

M  u iguerite, 

dl;  Vendôme  , 

de  Vendôme , 

ép,  iû  Jean 

cp.  i°  Julien 

femme 

S"' 

vidame 

vidame 

le  Mercier, 

des  Essars , 

-II'  Blanchet 

cle  la  CL.irtn' 
sur  Loire 

de  Chartres, 

de  Chartres , 

s1 

'■'  de  Novi.mt , 

s6'  d'Ambleville 

(rEstoutrville, 

7  s;uis  enfant 

\  îvant  en  i  i  Si  ■ . 

sd 

m*  de  France  ; 

en  \  exin  ; 

sEf  de  Viilebon, 

-1-'  1..  Ferte 

de  sj  femme , 

en.  Catherine 

a0  Niuiou 

3°  Gaucher 

Vidame . 

ïsabeau 

ae  TLouars, 

de  Dreux , 

de  Cliâtillon, 

ép.  Jeanne 

d'Estoute  ville, 

dame 

sc 

1  de  Beaussart 

sE'de  Marigny. 

d  Vngennes, 

lillr  rie  Colnrt 

de  Pouzauges , 

et  de 

dame 

d'Estoutevîlle, 

de  Cliabannois 

Senonche. 

<Ic  MaroUes, 

sgt  de  Torcy, 

et  de  Confolant , 

f.  de  Robert 

1  1    (111    .L'.lljrir 

v°  de  Gilles 

d'Ângcnnes, 

de  Mauquenchi , 

de  Laval , 

s'' 

sa  première 

sE'  de  Rets, 

de  Rambouillet. 

femme. 

ni'1  de  France, 

et  iille  unique 

de  Miles 

de  Thouars 

et  de  Beatrix 

de  Montejean. 

TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 


AVANT-PROPOS. 
Objet  de  cette  étude,  p.  1-5. 

CHAPITRE  I. 

1 3 .  .  à  i36tj. 

Origine  de  Jean  le  Mercier;  sa  famille;  ses  premières  fonctions,  p.  J-~.  —  Il  devient 
notaire  et  secrétaire  du  roi;  sa  mission  en  Normandie  (i36o  à  i3Gi),  p.  7-10.  —  Il 
devient  sergeni  d'armes,  puis  successivement  huissier  d'armes  et  trésorier  des  guerres 
(27  mars  i3G<j);  ses  comptes  de  trésorerie,  p.   iu-i.'i. 

CHAPITRE  II. 

Perception  en  Normandie  des  aides  pour  la  ivanços  ne  hoi  Jean. 

Préambule,  p.  1  /i - 1  (5 .  —  Rôle  particulier  du  sergent,  p.  16-18. — Receveur  de  diocèse, 
p.  18-22.  —  Elu,  p.  22-2.1.  —  Receveur  général,  p.  23-a4-  — Baux  des  ferme-  de 
l'aide,  p.  2/1-25.  —  Impôt  de  douze  deniers  pour  livre;  impôt  sur  les  boissons,  p.  2  3- 
28.  —  Fouages,  p.  28-29.  —  Gabelle,  p.  29-34. 

CHAPITRE  III 

i.i-o  à  décembre  1^77- 

Les  lieutenants  de  Jean  le  Mercier,  p.  34-36.  —  Ses  rapports  avec  le  duc  de  Bour- 
gogne, [i.  36-38.  —  Sa  nomination  comme  général  conseiller  sur  le  lait  des  aides  de 
la  guerre  (6  décembre  i3~3) ,  p.  38-43.  —  Après  avoir  été  envoyé  en  Normandie,  il 
est  chargé  des  négociations  relatives  à  la  possession  de  Oeil,  p.  43-45.  —  Il  part  pour 
la  Bretagne  cl  la  Normandie;  son  rôle  dans  les  préparatifs  du  siège  de  Saint  Sauveui  - 
le-Yicomte,  p.  45-49-  —  Ses  gages,  p.  4;)-5i.  —  H  fonde  une  chapellenie  à  Boulogne- 
sur-Seine  (janvier  1377),  p.  52.  —  11  retourne  à  trois  reprises  en  Normandie,  et 
après  avoir  prépare  l'expédition  de  Jean  de  \  ienne  (1377) ,  il  accomplit  encore  diverses 
missions,  p.  32-5S. 

CHAPITRE  IV. 

Décembre  1 3-7  à  septembre  î.'ÎSo. 

Voyage  de  l'empereur  Charles  IV  à  Paris,  p.  Sg-Go.  —  Jean  le  Mercier  en  Normandie: 
il  est  mêlé  à  la  confiscation  des  terres  du  roi  de  Navarre;  siège  de  Cherbourg  (1  378  )  . 


382     ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 

i).  G 1-68.  —  Il  figure  parmi  1rs  exécuteurs  testamentaires  de  Charles  V  (1379),  P"  '"1 

—  Voyage  de  Charles  V  en  Vermandois  et  à  Nouvion-le-Comte;  pendant  ce  temps, 
Jean  le  Mercier  est  envoyé  en  mission  dans  l'Ouest,  p.  69-73.  —  11  retourne  ensuite 
en  Bretagne,  en  Normandie  et  se  rend  en  Flandre,  p.  70-78.  — 11  signe  une  convention 
avec  la  Castille  (1080),  p.  78.  —  Suppression  des  appeaux  volages  dans  les  terres  de 
Jean  le  Mercier  en  Laonnais,  ]>.  78-70-  — Jean  le  Mercier  va  en  Normandie  (juin 
i38o),  puis  à  la  Rochelle,  à  Nantes,  enfin  en  Picardie,  et  il  devient  capitaine  du  rhà 
teau  de  \  iviers-en-Bric  (4  septembre  i38o),  p.  79-81.  —  Jean  le  Mercier  est  renvoyé 
en  Bretagne;  il  ligure  dans  le  codicille  du  testament  de  Charles  Y  ;  mort  de  Charles  V 
(16  septembre  1080),  p.  82. 

CHAPITRE  \. 

Octobre  i38o  à  février  1 384  (n.  st.). 

Reaction  contre  le  règne  précédent ,  p.  83-84.  —  Jean  le  Mercier  figure  dans  le  traiti 
avec  la  Bretagne  (1 38 1  ) ,  p.  84-80.  —  Il  est  maintenu  à  la  Chambre  des  comptes, 
p.  86.  —  Emcuics  à  Rouen  et  à  Paris  (1082),  p.  86-88.  —  Jean  le  Mercier  est  rétabli 
dans  ses  fonctions  de  général  conseiller  qui  avaient  été  supprimées  (i383),  p.  89.  — 
Il  est  chargé  de  punir  les  Rouennais,  p.  89-92.  —  Il  surveille  l'armement  d'une  flotte; 
campagne  de  Flandre,  p.  92-95.  —  H  assiste  aux  conférences  de  Leulinghen,  p.  96- 
97.  —  Il  se  remarie  (i384),  p.  97. 

CHAPITRE  VI. 

Février  i38i  (p.  st.  1  à  novembre  1 388. 

Jean  le  Mercier  négocie  avec  les  Anglais,  et  surveille  les  préparatifs  pour  la  guerre. 
p.  9'S-ioo. — Jean  Jouvenel  .prévôt  des  marchands  (1  385),  p.  100-101 .  —  Suite  des  pré 
paratifs  maritimes;  Jean  le  Mercier  va  en  Normandie,  p.  101-100.  —  Prise  de  Damme 
(1 385 )  ;  nouveaux  préparatifs  militaires  (1 386) ,  p.  io3-iio. — Troisième  projet  d'ex- 
pédition (1087)  ;  arrestation  de  Clisson ,  p.  1  10-1  i4.  —  Jean  le  Mercier  se  fait  relever 
des  fonctions  de  général  conseiller  (i388),  p.  1  1  /1  - 1 1  5 .  —  11  est  envoyé  en  Nor- 
mandie, p.  1 1  5-1  16.  —  Expédition  en  Gueldre;  Charles  VI  éloigne  ses  oncles,  p.  1  16- 
119. 

CHAPITRE  VII. 

Novembre  i388  à  1  '■'><)'■ 

Jean  le  Mercier  à  la  tête  des  affaires;  ordonnances  de  réforme  (1089),  p.  119-127.  — 
Il  négocie  à  Leulinghen,  p.  127.  —  Son  rôle  dans  le  mariage  du  duc  de  Touraine, 
|i.  128-129.  —  Voyage  de  Charles  \l  en  Languedoc,  p.  i3o-i35.  —  Expédition 
d  Afrique  (1390),  p.  i.'SO -i'.\~.  —  Nouvelles  négociations  avec  l'Angleterre;  ambassade 
anglaise  à  Paris  (i  391) ,  p.   137-141.  — Jean  le  Mercier  en  Normandie,  p.  i4i-ii'!- 

—  Affaire  de  Colette  la  Buquette,  |>.  i42  1  45.  —  Entrevue  de  Tours  entre  le  roi  el  le 
dm    de  Bretagne,   p.   1/1Ô-1/17.  —  Conférences  d'Amiens  avec  les  Anglais  (1392), 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         383 

p.  1/17-1/18.  —  Attentat  contre  Clisson:  expédition  contre  le  duc  de  Bretagne;  folie  du 
roi,  p.  i/|8-i54.  —  Disgrâce  de  Jean  le  Mercier  et  de  Bureui  de  la  Rivière,  p.  i54- 
167.  —  Mort  de  Jean  le  Mercier  (101)7);  ses  enfants;  ses  armoiries,  p.  l62-l65. 

APPENDICE  I. 

'  i| »i  1  ations  de  la  trésorerie  des  guéries  de  Jean  le  Mercier,  p.  166-190. 

APPENDICE   II 

Gages  de  Jean  le  Mercier,  p.  191-192. 

APPENDICE  III. 

Domaines  de  Jean  le  Mercier,  p.   111019g. 


TABLE  DES  PIÈCES  JUSTIFICATIVES. 


Pai 


I.  Quiltance    de    Jean    le    Mercier   au    vicomte    d'Arqués   pour    £G   royaux 

(21  juillet  i36o) O01 

II.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  même  pour  3o  royaux  (  a5  juillet  i3Go).      201 

III.  Quittance  .m  receveur  de  Rouen,  donnée  par  le  Baudrain  de  la  Heuse  et 

par  Jean  le  Mercier  (21  décembre  i36o) 202 

l\  .         Quiltance  de  Mouton  de  Blainville  et  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de 

Caudebec,  pour  frais  de  voyage  (27  février  i36i  11.  st.) 2o3 

V.  Quiltance  de  Jean    le    Mercier   au   receveur  de  Rouen  pour  80  rovau\ 

(22  mars  i36i  n.  st.) 2o3 

VI.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Caudebec  pour  <io  royaux 

(6  mai  i36i) 20^ 

\  U.        Quittance   de   Jean    le    Mercier    au    vicomte    d'Arqués   pour   80   royaux 

(12  juillet  1 3 6 1  ) 20<i 

\  III.      Compte  de  Jean  le  Mercier  (1.369  "•  st-  A  l373) 205 

IX.  Quittance  du  bâtard  de  Chalon  à  Jean  le  Mercier  (i5  septembre  i3Gg) .  .      271) 

X.  Quittance  de  Geoffroy  du  Boschet  à  Jean  le  Mercier  (12  octobre  10G9). .  .      280 

XI.  Quittance  de  Jean  de  Boys-Garnier  à  Jean  le  Mercier  (22  novembre  i36o,).      280 

XII.  Quittance  de  Jean  de  Boys-Garnier  à  Jean  le  Mercier  (2/1  décembre  i3Gç)).  281 
XII (.  Compte  de  l'aide  pour  la  rançon  du  roi  Jean,  dans  le  diocèse  de  Baveux.  281 
XI\  .      Duplicata  délivré  par  le  grenetier  de  Mantes,  de  la  reconnaissance  d'une 

dette  qu'avait   la  gabelle  envers  différents  marebands  de  sel  (18  mai 

l374) , 294 

X\ .        Note  relative  au  prix  de  revient  d'un  muid  de  sel  (lin  du  xiv°  siècle).  .  .  .      2o5 

XVI.  Vidnnus  de  lettres  royaux  qui  autorisent  une  augmentation  du  prix  de 

vente  du  sel  dans  différents  greniers  (20  janvier  1.371  n.  st.) 296 

XVII.  Quittance  de  Regnault  Besille  à  Jean  le  Mercier  (  i£  avril  1.370  n.  st.) .  .  .      297 

XVIII.  Compte  de  ce  qui  était  dû  au  duc  de  Berry  par  Jean  le  Mercier  (28  août 

l37°) 29.S 

XIX.  Jaquelin  d'Andigné  certifie  à  Jean  le  Mercier  que  Pierre  Trousseau,  capi- 

taine de  Tours,  a  fait  montre  de  ses  bommes  d'armes  (12  mai  1371).  .      299 

XX.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  de  Clermont  pour  i,5oo  francs 

(3i  juillet   1.371) 299 

XXI.  Quiltance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  à  Paris  pour 

2,000  francs  (1"  septembre  107  1) 3oo 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.         385 

XXII.  Ordre  donné  par  les  maréchaux  à  Jean  le  Mercier,  d'avoir  à  payer  ses 

gages  à  Gilles  d'Achainvillier  (5  septembre  1071) 3oo 

XXIII.  Quittance  de  Gilles  d'Achainvillier  à  Jean   le   Mercier  (7  septembre 

i.'>7 1  ) ;<><> 

\\1\  .  Compte  fait  à  Jean  le  Mercier  par  Jean,  comte  de  Sancerre  (16  sep- 
tembre 1071) loi 

\\\.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  (6  dé- 
cembre 1071) Ou  < 

XXVI.        Quittance  de  Jean  le   Mercier  au   receveur  général  des   aides   (i3  dé 

cembre  1071) 3o3 

\X\  II.       Ordre  donné  par  le  maréchal  d'Auvergne  à  Jean  le  Mercier  de  faire 

payement  à  Jean  de  Nouai  !i!'  mars  IJ72) 3o3 

VWIIi.     Quittance  de  Jean   le    Mercier  au  receveur  général  des  aides  (3l    mars 

1372) 1  ■ 

XXIX.  Certificat  délivré  par  Pierre  le  Mercier,  lieutenant  de  Jean  le  Mercier, 

au  receveur  des  diocèses  de  Lyon ,  Màcon  et  Chalon  (i4  juillet  i372).  3o4 

XXX.  Pièce  identique  (2  août  1372) 3o4 

XXXI.  Quittance  de  David  de  Poix  à  Jean  le  Mercier  (27  septembre  1672).  ..  '"'i 

XXXII.  Quittance  de  David  de  Poix  à  Jean  le  Mercier  (2  1  janvier  137a  n.  st.).  3o5 
\\\lll.     Certificat  de  voyage  donné  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  de  Lyon, 

Màcon  et  Chalon  (8  février  i3-3  11.  st.) ooj 

YXAIV.  Quittance  de  Patoil  du  Cher  à  Jean  le  Mercier  (29  septembre  i.'i-,'>  .  3o5 
XXXV.  Quittance  de  Jean  du  Cloy  à  Jean  le  Mercier  (  1  7  janvier  i3-]h  11.  si.) .  .  3o6 
\\\\  I.     Certificat  de  voyage  donné  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  de  Lisieux 

(  1 3  juillet   îo-jà) 3oG 

\\  M  II.    Ordre  des  généraux  conseillers  de  paver  à  la  femme  de  Pierce  le  Mercier 

les  ggaes  de  son  mari  (1"  décembre  107  \  ) 007 

XXXVIII.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  (3i  août 

1075) 007 

XXXIX.  Quittance  de  Jean  le  Mercier   au   receveur  général  des  aides  (2  dé- 

cembre 1376) »o8 

XL.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  (  :>. \  mai 

i377) 3o9 

XLI.  Quittance  de.  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  (8  juillet 

l377) ■ 3o9 

XLII.         Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  ses  gages  (g  juillet  1377) 3io 

XLI1I         Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  supplément  de  gages  (26  septembre 

1377) 3 10 

XLIV.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  général  des  aides  (28  sep- 
tembre 1377) 3 1 2 

XLV.  Don  de  2,000  francs  fait  par  Charles  \   à  Jean  le  Mercier  (21  octobre 

1377) .">i  2 

Sav.  BTRANG.  11°  série,  tome  VI.  2*  partie.  :>i 


386    ACADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 


Pages. 


\l.\  I.      Quittance  de  Jean  le  Mercier  relative  au  don  susdit  (27  novembre  13-77).     3 > 3 

XLVII.     Quittance  de  Jean   le  Mercier  pour  une  indemnité  de  vovage  (29  no- 
vembre 1377) 3l4 

X.LVIÏI.  Ordre  des  généraux  conseillers  de  payer  à  Jean  le  Mercier  une  indemnité 

de  voyage  (4  lévrier  1 378  n.  st.  ) 3 1  5 

\l.l\.      Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  ses  gages  (8  février  1378  n.  st.).  .  .  .      3i(> 

L.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  indemnité  de  vovage   (36  mai 

i378) 3i6 

LI.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  ses  gages  (20'  mai  1378) 017 

Lit.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  un  don  qu'il  a  reçu  du  roi  (8  juillet 

i378) 3i7 

LUI.         Compte  de  ce  qui  est  dû  à  Jean  le  Mercier  pour  divers  voyages  (du  3  lé- 
vrier 107g  n.  st.  au  3o  janvier  1080  n.  si.) 3i8 

LIV.         \  idinius  de  lettres  du  roi  relatives  à  une  aide  levée  pour  le  siège  de 

Cherbourg  (16  février  1379  n.  st.) 02  1 

!,\  .  Inventaire  de  l'artillerie  déposée  au  château  de  Vire  par  ordre  de  Jean 

le  Mercier  (3  septembre  1379) 3ai 

L\  1.        Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  gages  de  vovages  (18  août  i38o).  .  .      32-4 

LVII.       Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  ses  gages  (18  août  i38o) 3a6 

LV1I1.      Quittance  de  Je. m   le  Mercier  pour  une  indemnité  de  voyage   (9  sep- 
tembre i38o) 326 

L1X.        Commission  donnée  à  Jean  le  Mercier  et  à  Etienne  du  Moustier  pour 

diriger  l'armement  d'une  Hotte  (5  mai  1 383) 3ab' 

LX.  Etat  de  l'armement  de  quelques  navires,   certifié  par  Jean  le  Mercier 

(7  juin  i383) 33  8 

LXI.         Crue  de  gages  accordée  à  Jean  le  Mercier  par  le  roi  (22  juillet  i383). .  .      33 1 

I.XII.       Emploi  fixé  par  Jean  le  Mercier,  d'une  portion  de.  l'amende  inlligée  à 

la  ville  de  Rouen  (4  août  [i383]) 332 

IAIII.      Certificat  de  voyages  donne  par  Jean  le  Mercier  au  receveur  de  Caude- 

bec  (22  octobre  i383) 333 

LXIV.      Quittance  de  Jean   le  Mercier  pour  une  crue  de  gages  qui  lui  avait  été 

accordée  par  le  roi  (23  octobre  i383) 334 

LXV.        Mandement  du  roi  ordonnant  le  pavement  à  Jean  le  Mercier  d'une  in- 
demnité de  voyage  (10  novembre  i383) 334 

I.WI.      Quittance  de  Jean  le  Mercier  relative  au  précédent  mandement  (26  no- 
vembre i383) 335 

LWII.     Don  d'une  somme  de  3, 000  francs  fait  par  Charles  VI  à  Jean  le  Mer- 
cier, à  l'occasion  du  mariage  de  ce.  dernier  (8  février  i384  n.  st.)..  .      33(j 
LXVII1.  Quittance  de   Jean    le    Mercier    relative  au  don    précédent   (i5   février 

1 38/,  n.  st.) 336 

LX1X.      Quittance  de  Gille  le  Moine,  clerc  de  Jean  le  Mercier,  pour  don  à  lui 

l'ait  parle  roi  (20  février  1 384  n.  st.) 337 


LXX. 

LXXI. 

LXXII. 

LXXIII. 

LXXIV. 

LXXV. 

LXXVI. 

LXXVII. 

LXXVI1I. 

LXXIX. 

LXXX. 

LXXXI. 

LXXXI1. 

LXXXI1I. 


LXXXIV. 
LXXXV. 


LXXXVI. 

LXXXVJI 

LXXXV1I 
LXXXIX. 


MEMOIRES  PRÉSENTÉS  PAR  DIVERS  SAVANTS.         387 

Puge». 

Mandement  du  roi,  ordonnant  de  payer  à  Jean  le  Mercier  une  indem- 
nité de  voyage  (1 5  juillet  i38/i) 338 

Attache  des  généraux  conseillers  relative  à  la  pièce  précédente  (19  juil- 
let i384) 338 

Don  fait  par  Charles  VI  a  Jean  le  Mercier  d'une  somme  de  2, non  lianes 

(20  juillet  î  ;>.s  ',  ) 33g 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  relative  au  payement  qui  lui  avait  été  lait 

en  exécution  des  lettres  du  1  5  juillet  précédent  (22  juillet  i384).-       3'io 

Quittance  relative  au  même  fait  que  la  précédente  (7  septembre 
i384) 34o 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  le  don  qui  lui  avait   été  tait  le 

20  juillet  précèdent  (7  septembre  1 384) 0/1 1 

Pierre  de  Navarre  remet  à  Jean  le  Mercier  te  que  celui-ci  lui  doit, 
à  raison  du  treizième  el  du  relief  de  la  terre  de  Boys-Arnault 
|  2  décembre  1 384  ) 3/i  1 

Obligation  souscrite  par  le  roi,  pour  un   prêt  (pie  lui  a  fait  Jean  le 

Mercier  (12  juin  i3S5) 34a 

Obligation  souscrite  par  le  roi,  pour  un  prêt  que  lui  a  fait  un  habitant 

de  Falaise  à  l'instigation  de  Jean  le  Mercier  (5  août  i385) 343 

Donation  faite  par  Charles  VI  à  Jean  le  Mercier,  des  terres  confisquées 

sur  Simon  le  Drouays  (19  octobre  i385) 343 

Quittance  donnée  par  Jean  le  Mercier  pour  le  remboursement  d'un 

prêt  qu'il  avait  fait  au  roi  le  13  juin  précédent  (23  octobre  i385).      346 

Jean  le  Mercier  est  tenu  quitte,  par  le  roi ,  d'une  somme  qu'il  devait 

au  receveur  général  (29  novembre  1 385) 347 

Attribution  d'une  indemnité  de  voyage  au  grenetier  de  Rouen  par  Jean 

le  Mercier  (8  janvier  1086  n.  st.) 348 

Instruction  donnée  par  Jean  le  Mercier  et  Guy  Chrétien,  commissaires 
du  101,  pour  la  levée,  d'une  aide  dans  les  diocèses  de  Lisil  ux  et  de 
Sic/.  (3o  avril  1 386) 348 

Montre  fournie  par  Jean  le  Mercier  à  Arras  (12  avril  1087) 35o 

Charles  VI,  envoyant  Jean  le  Mercier,  Jean  Gehe  el  Jean  de  Vaudelar 
en  Normandie,  ordonne  qu'on  paye  à  Jean  Gehe  une  indemnité  de 
voyage  (t  S  juin  i38cS) 35 1 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  indemnité  de  voyage  (i5  juillet 

i388) 352 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  indemnité  de  voyage  (18  août 

i388) ." 352 

.  Etat  des  deniers  du  roi  conserves  à  \  incennes  (i388  à  1097) 353 

Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  indemnité  de  voyage  (9  no- 
vembre i388) 358 


388     VCADEMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES- LETTRES. 


Jg«<- 


\'  Mandement  du  duc  de  Touraine,  d'avoir  à  rembourser  à  Jean  le  Mer 
cier  et  à  Jean  le  Flament  le  montant  d'un  prêt  qu'ils  lui  avaient  fait 
(18  février  1389  n.  st.) 33,. 

\(l  \ppel  de  Marie  Chabote  contre  Jean  le  Mercier  1  \  mai  1  38o,) 36o 

\CII.  Mandement  du  duc  de  Touraine  d'avoir  à  rembourser  des  prêts  <[ui  lui 
on!  été  faits  par  diverses  personnes,  entre  autres  par  Jean  le  Mercier 
(9  septembre  1  089) 36o 

XC1II.      Mandement  analogue  au  précédent  (1  1  avril  1390) 36, 

XCIV.      Quittance  de  Jean  le  Mercier  relative  au  remboursement  d'un  prêt  qu'il 

avait  fait  au  duc  de  Touraine  (3  août  1890) 36a 

\<:\.       Don   de  4,ooo    francs  fait  par  Charles  VI   à  Jean  le  Mercier  (11   août 

l39°) 362 

XC\  1.      Attache  des  généraux  conseillers,  relative  à  la  pièce  précédente  (12  août 

l39°) 364 

MA  II      Duplicata  de  la  quittance  donnée   par  Jean  le   Mercier  pour  la  somme 

susdite  (  1  ô  août   l3go) \{\\ 

XCVIII.  Quittance  de  Ucgnault  de  Pontfaverger  au  garde  des  finances  du  din- 
de Touraine,  pour  un  don  que  lui  avait  fait  ce  prince,  lorsqu'il  lui 
présenta  une  couple  de  lévriers  de  la  part  de  Jean  le  Mercier  (1"  oc- 

l"l"'r  ,:l!>°) 363 

\<  J\       Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  garde  des  finances  du  duc  de  Touraine 

pour  sa  livrée  de  la  présente  année  (16  octobre  l3qo) 365 

Quittance  de  Jean   le    Mercier  pour  ses  gages  de  la  chevauchée  de  la 

forêl  de  Breteuil  (8  novembre  i3qo) 366 

Don  fait  par  Charles  VI  à  Jean  le  Mercier  d'une  somme  de  2,000  lianes 

(io  décembre  i3i)o) ;ij_ 

'■"•  Don  l'ait  par   le  duc   de  Touraine   à  Jean  le   Mercier  d'une   somme  de 

1,000  francs  (2  février  1091  n.  st.) 36g 

UII.         Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  la  somme  susdite 3(18 

CIV.         Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  indemnité  de  voyage  (2  juin  l3oi).      36q 
CV.           Reçu   du    duc   de  Touraine    au   garde    de   ses    finances,    pour   diverses 
sommes  que  celui-ci  lui   a   fait  tenir  par  Jean   le   Mercier  (a5   août 
l39') 069 

CVI  Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  une  indemnité  de  voyage  (3  no- 
vembre 1:191) 070 

(.VII.        Don  fait  à  Jean  le  Mercier  par   le   duc  de   Touraine,   d'une    somme  de 

1,000  francs  (27  novembre  i3ûi) 3- 

GVI11       Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  gages  de  voyage  (8  décembre  i3i)i). 

C,\\.        Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  garde  des  finances  du  duc  de  Touraine, 

pour  sa  livrée  de  la  présente  année  (i5  décembre  i3qi) 3 7  > 

CX.  Quittance  de  Jean  le   Mercier  pour  le  don  que  le  duc  de  Ton 

avait  fait  le  27  novembre  précèdent  (8  janvier  1.192  n.  st 


1 
'71 


naine    lui 

.  .  .        37: 


MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS.  389 


i'«g« 


CXI.         Quittance  de  Jean  le  Mercier  pour  un  don  de  '.! ,000  francs  que  le  roi  lui 

avait  fait  (12  janvier  l3Q2  n.  st.) 070 

CX.II.       Délivrance  de  Jean  le  Mercier  cl  de  Bureau  de  la  Rivière    k^i'i) 3y3 

CXIII.  Quittance  de  Regnault  de  Coucy  aux  maire  et  échevins  de  Montdidier, 
pour  une  somme  qui  était  duc  à  sa  femme  Guillemettc  de  Nouvion 
(i397) 37/i 

C\l\  .      Don  fait  à  Jean  le  Mercier  par  le  roi  des  terres  de  Simon  le  Drouais 

(janvier  1086  n.  st.) 07^ 

CXV.        Don  fait  à  Jean  le  Mercier  par  le  roi  du  droit  de  haute  justice  a  Fon- 

tenay-Trésigny  (3o  mai  1089) 07. "> 

CXVI.  Quittance  de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Breteuil  pour  diverses 
sommes  qui  lui  étaient   dues   en   raison   de    ses   domaines   (i.'i   mai 

l392) 377 

CXVII.     Quittance   de  Jean  le  Mercier  au  vicomte  de  Breteuil  pour  ses 

d'une  des  chevauchées  de  la  foret  de  Breteuil  (1  2  janvier  i3g2  n.  st.).      .'i-j.N 
CW1II.   Lettre  de  Jean   le  Mercier  au  receveur  de  Coûtantes ,  lui  donnant  ordre 

d'apporter  eu  deux  lias  3,5oo  I.  t.  a  Rouen  (20  novembre  i3.  .  )..  .  •      o~y 
CXIX.      Lettre  de  Jean  le  Mercier  au  receveur  de  Caudebec,  relative  au  paye- 
ment de  la  rente  constituée  au  profit  de  Catherine  de  France  (1"  juin 

'3-  •) 379 

CXX.  Tableau  indiquant  les  parents,  les  frères  et  les  sœurs  de  Jeanne  de  Ven- 
dôme, veuve  de  Jean  le  Mercier 38o 


PUBLICATIONS 

DE 

L'ACADÉMIE  DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES. 


Mémoires  de  l'Académie.  Tomes  I  à  XII  épuisés;  XII!  à  XXXI,  l"  et  2e  partie, 
XXXII,  ile  partie,  et  XXXIII,  iro  partie;  chaque  tome  en  2  parties  ou  vo- 
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2e   série  :  Antiquités  de  la  France.  Tomes  I  à  III;  tomes  IV  et  V,  ire  et 
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bliothèques, publiés  par  l'Institut  de  France.  Tomes  I  à  X  ('•puisés;  XI  à  XXVI; 
XXVII,  i«*  fascicule  de  la  ir0  partie  et  2e  partie;  XXVIII,  ire  et  2e  partie; 
XXIX,  2e  partie;  XXXI,  iro  et   2°  partie;  XXXII,  i'c  et  2e  partie. 

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Tome    II.    ir"    et    2e  partie,    in-fol.    Prix    du    demi-vo- 
lume        22  fr.  ."><> 

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Historiens  grecs.  Tomes  I  et  II,  in-fol.  Prix  du  volume 45  fr. 

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XX,  XXI,  XXII,  XXIII,  XXIV  épuisés),  in  V.  Prix  du  volume 21  fr. 

Gallia  christiana.  Tome  XVI,  in-fol.  Prix  du  volume 3;  fr.  5o 

OEuvres  de  Borghesi.  Tomes  VII  et  VIII.  Prix  du  volume 20  fr. 

Tome  IX,  i'c  et  20  partie.  Prix  du  demi-volume..       12  fr. 

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Notices  et  Extraits  des  manuscrits.  Tome  XXXIII  (irc  partie). 

Recueil  des  historiens  des  Gaules  et  de  la  France.  Tome  XXIV. 

Recueil  des  historiens  des  Croisades  :  Historiens  occidentaux.  Tome  V,  2°  partie. 

Historiens  arméniens.  Tome  II. 

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tome  I,  fascicule  i. 
Histoire  littéraire.  Tome  XXX. 
Œuvres  de  Borghesi.  Tome  X. 


^S  Académie  des  inscriptions  et 

162         belles-lettres j  P^ris 
P222  Mémoires  présentés  par 

t. 6.       divers  savants.   2.   sér. 
ptie.2  antiquités  de  lu  Frunce 


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