MEMOIRES
PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS
\ L'ACADÉMIE
DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
DEUXIEME SERIE
VI
PARIS
K\ ^ ENTE CHEZ C. KLINCKSIECK
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MÉMOIRES
PRÉSENTÉS l>\R DIVERS SAVANTS
À L'ACADÉMIE
DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
DE
L'INSTITUT DE FRANCE
DEUXIÈME SÉRIE
ANTIQUITÉS DE LA FR VNCE
TOME VI
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PARIS
I M P R 1 M E RI E N \T 1 0 IN A L E
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DEl MÊME PARTIE
MÉMOIRES
PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS
À L'ACADÉMIE
DES
INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
ETUDE
SUR
LA VIE DE JEAN LE MERCIER,
13. . -1397,
PAR H. MORANV1LLÉ.
AVANT-PROPOS.
L'auteur de la Vie de Jean le Mercier n'a pas la prétention
d'avoir révélé le rôle considérable qu'a joué son héros; mais au
moins il espère avoir réussi à attirer l'attention sur son influence
politique à la fin du xive siècle. Loin d'avoir occupé la première
place après le roi dans la direction des affaires du pays pen-
dant de longues années comme son ami Bureau de la Rivière,
il a eu une position longtemps plus modeste, mais au moins
aussi utile. Après avoir donné aux trésoriers des guerres, ses
collègues et ses successeurs, l'exemple d'une comptabilité sans
reproches, il a dirigé avec une honnêteté à toute épreuve, pen-
dant plus de quinze ans, les opérations financières du royaume ,
Sav. ÉTRA.NG. II* série, t. VI, 2° partie. >
UIPUUtBIE HiriOtALC.
■2 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES.
pour achever à la tête du gouvernement général une carrière
commencée dans les rangs les plus modestes, et mourir en dis-
grâce après avoir joué sa tête dans une lutte inégale et impru-
dente contre les oncles de Charles VI. En somme, il s'est trompé
quand il a cru qu'il suffirait à des hommes nouveaux, pour se
maintenir, de tenter la suppression de privilèges, en ne s'ap-
puyant ni sur l'aristocratie, ni sur la partie éclairée du peuple
lelle (lue l'Université et même en mécontentant ces deux partis
loul ensemble; il n'a pas compris qu'il se perdait irrémédiable-
ment, le roi ne pouvant évidemment continuer à le soutenir
longtemps à la fois contre ses oncles et contre l'Université.
Même pour la haute bourgeoisie qui était la petite noblesse du
temps et pour le peuple, cet homme, dont il est difficile de fixer
le lieu d'origine et les commencements, n'était qu'un parvenu
auquel on reprocha jusque dans sa propre famille de manilester
un orgueil illimité; son autorité devait paraître d'autant plus
lourde à la masse populaire, qu'il s'en rapprochait davantage
par son origine. Enfin il avait été presque constamment chargé
de l'administration financière, et avait été un instrument intel-
ligent entre les mains de Charles V qui l'avait formé; c'était
un titre de plus à la haine publique, et il faut avouer que les
titulaires de ces fonctions ont été rarement populaires. Aussi,
au moment de sa chute, aucune voix ne s'éleva en faveur de
Jean le Mercier ni de ses collègues, et si leur constante intégrité
les fit échapper à un traitement trop rigoureux, elle ne les sauva
cependant pas de l'oubli. C'est au point qu'à partir de leur
disgrâce, on a toutes les peines du monde à trouver trace de
leur nom : ils disparaissent totalement de la scène. Assuré-
ment leur zèle et leur fidélité méritaient une autre récom-
pense; mais il faut reconnaître que leurs contemporains au-
raient eu bien de la peine à montrer quelque reconnaissance
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 3
pour l'organisateur de la perception des aides , ce mal nécessaire ,
qui longtemps a fait maudire le nom de Charles V.
Telle a été la vie de Jean le Mercier; plusieurs traits en
avaient été recueillis par le P. Anselme. M. L. Delisle s'y était
aussi arrêté et avait apprécié tout l'intérêt que pourrait pré-
senter un mémoire sur ce personnage : ce sont ses bienveillants
conseils et ses encouragements qui l'ont provoqué.
Il n'eût pas été sans intérêt de donner les comptes aussi
complets que possible de Jean le Mercier pour l'époque pen-
dant laquelle il a été trésorier des guerres; mais il aurait fallu
les reconstituer de toutes pièces et voici comment. Nous n'avons
en réalité que des extraits, assez copieux il est vrai, mais non
pas les comptes eux-mêmes. Or, grâce aux nombreuses quit-
tances échappées aux incendies de la Chambre des comptes
et conservées un peu partout, mais surtout à la Bibliothèque
nationale, il eût été possible de compléter les fragments de
comptes que nous possédons, et de reconstituer en très grande
partie les comptes originaux. Mais les limites de temps qui nous
étaient imposées ne pouvaient nous laisser l'espoir de terminer
les dépouillements nécessaires, qui auraient exigé un labeur de
plusieurs années; de plus il était douteux que l'intérêt de cette
restitution fût proportionné à l'effort qu'elle eût exigé. Ces
diverses considérations ont décidé à se contenter des extraits
de comptes qui sont fournis par deux copies empruntées
l'une à Gaignières, l'autre à l'abbé De Camps, auxquelles ont
été ajoutées les mentions des quittances relevées au cours du
travail.
C'est maintenant le lieu d'expliquer et de justifier l'insertion
dans une étude sur la vie de Jean le Mercier d'un chapitre où
il est traité de la perception des aides plus spécialement en
Normandie, et vers 1370. D'abord il semblait qu'après le livre
!i ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
de M. Vuitry ' il restait quelque chose à dire sur la perception
des aides; M. Izarn2 Ta compris et, après avoir judicieusement
fait choix d'un très curieux document signalé et utilisé par
M. Delisle 3, il s'en est servi d'une façon moins complète qu'il
n'eût été désirable. H a paru que le sujet n'était pas épuisé , qu'en
outre il n'était pas inutile d'ajouter aux renseignements fournis
par un seul registre ceux qui, concernant la même époque, se
trouvaient dans divers dépôts. De là à avoir fait un travail com-
plet sur les aides sous Charles V, il y a loin; c'est un simple
jalon de posé : ce seront les premières bases d'une étude plus
spéciale à laquelle nous sommes loin de renoncer. Si enfin nous
avons examiné plus particulièrement la Normandie, cela tient
d'abord à l'existence d'un document de premier ordre qui con-
cerne cette région '', ensuite à ce fait que les pièces détachées
qui intéressent cette province sont en nombre encore considé-
rable; puis l'ordre financier y a été d'autant plus grand que
la Normandie produisait au trésor plus que tout autre pavs,
à cause de la richesse de ses habitants et de la densité de la
population5; en dernier lieu, c'est assurément la région de
la France où Jean le Mercier a été le plus souvent envoyé soit
pour inspecter les comptes des receveurs, soit pour surveiller
et hâter la rentrée des aides.
Je ne veux pas terminer ce rapide exposé sans remercier
tous ceux qui ont bien voulu s'intéresser à cet essai. Après
AI. L. Delisle, que je prie d'agréer ici l'hommage de ma pro-
fonde reconnaissance, je ne puis oublier M. J. Lair, dont les
1 Etudes sur le régime financier de la s Arch. nat. , KR iob.
France, 3 vol. in-8", 1884. 5 L'aide dite de la rançon du roi Jean
Compte des recettes et des dépenses du n'eul pas cours dans les sénéchaussées
roi de Navarre. du Midi, qui avaient préféré payer une
Histoire du château et des sires de Saint- somme fixe qu'elles recouvraient elles-
Sauvem-le Vicomte, Preuves. mêmes.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 5
conseils m'ont été si utiles. Je suis redevable d'indications pré-
cieuses à M. le comte Albert de Circourt, et je ne dois pas
moins à l'obligeance de mon ami M. Eugène Jarry.
CHAPITRE PREMIER.
13. . à 1369.
L'un des principaux articles ' du traité de Brétigny
(8 mai î 36o) fixait la rançon du roi Jean à trois millions d'écus
d'or payables en plusieurs termes. Le premier, au payement
préalable duquel était subordonnée la délivrance du roi, se
montait à 600,000 écus que le régent voulait trouver rapide-
ment ".
Parmi les noms des agents que Charles employa alors, on
relève celui de Jean le Mercier. On ne sait rien de précis sur
sa naissance. Le père Anselme, dans l'article qu'il consacre à
Jean le Mercier, dit qu'il était Écossais de nation. Peut-être a-t-il
été amené à cette opinion par ce fait, qu'à la même époque,
il y avait aussi à la cour un Jeban Mercer « du pays d'Escosse »,
que Charles V envoya au mois de juillet 1877 à Harfleur,
pour inspecter sa flotte et celle que le roi de Castille mettait à
la disposition de son allié3. Le religieux de Saint-Denis dit,
dans sa chronique, que Jean le Mercier était « ex humili plèbe
natum »\ Ce témoignage paraît assez vraisemblable ; il concorde
d'ailleurs avec les renseignements que nous avons pu recueillir.
Il est vrai que dans son Histoire de Charles VI5, Jean Jouvenel
des Ursins prétend que « gentilhomme et noble estoit de père
1 Art. xiv. 4 Chronique du religieux de Saint-Denjs
' Grandes Chroniques, t. VI, p. 2i5. contenant la règne de Charles VI, éd. Bella-
3 L. Delisle, Mandements de Charles V, guet, I, p. q5o.
ii° i^i/j. '' Edition Denys Godefroy, 1 653, p. 69.
6 ACADOITE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
et de mère, lesquels n'estoient pas si bien héritez qu'on pourroit
bien dire, mais ils en vivaient». Cette assertion contredit
formellement celle du religieux de Saint-Denis. Au premier
abord elle paraît plus digne de foi, car le père de l'archevêque
de Reims auteur de la chronique, Jean Jouvenel, avocat au
Parlement et prévôt de Paris, était neveu par alliance de Jean
le Mercier; et l'archevêque était lui-même filleul de notre
personnage. Mais c'est précisément en raison de cette alliance,
qu'il faudrait peut-être préférer l'opinion du religieux de
Saint-Denis comme plus désintéressée. Il faut ajouter que
nous verrons Jean le Mercier encore qualifié de «honestus et
providus vir» le 27 septembre i38i, dénomination qui ne
paraît pas pouvoir être appliquée à un noble d'extraction. Enfin
il fut anobli en i3y4, c'est la meilleure preuve que son père
n'était pas gentilhomme.
Les chroniques ne nous disent rien de plus. Quant aux ren-
seignements que peuvent fournir les actes, on ne doit les ac-
cueillir qu'avec une grande prudence; car aucun nom n'a été
plus commun que celui du personnage qui nous occupe. On a
pu croire que Jean le Mercier était de Gisors et garde des
garnisons des grains du duc de Normandie ' : c'est en raison
de cette origine que l'on aurait pu le rattacher à un Jean le
Mercier, garde du scel aux obligations de la châtellenie de Gi-
sors, et qui figure dans un acte daté de mai 1 333 2. Une autre
pièce émanée du même Jean le Mercier porte la date du 3i oc-
tobre 1 35 1 3. Cette origine paraissait s'accorder assez avec ce
que dit le religieux de Saint-Denis : « ex humili plèbe natum. »
1 L. Dèlisle, Hist. de Suint-Sauveur-k- 3 Bibl. nat., Cabinet des titres, Pièces
Vicomte, p. 187, note/i. originales, vol. 193 1 , dossier 44-i iS ,
' Mémoires et notes de Le Prévost , t. II , n° 3.
p. 327.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS, 7
Mais un extrait de comptes de i36o, dit en propres termes:
« Reginaldus le Mercier fdius et hères définie ti Joannis le Mer-
cier quondam provisoris garnisionum bladorum et vinorum
annis 1 347, ^48 et 1 349 Pr0 hospitio Régis et Joannis tem-
pore quo erat dux Normannie1.» Le garde des garnisons des
grains était donc mort avant 1369 : le texte est formel, et il
n'y a plus à y revenir; notre Jean le Mercier, par conséquent,
n'est pas originaire de Gisors et n'a pas été maître des garnisons
des grains du duc de Normandie. Malheureusement il n'y a
pas d'autre attribution à présenter, et nous n'avons, jusqu'à
présent, rien trouvé sur l'origine de notre personnage.
Cependant nous ajouterons que, d'après son propre témoi-
gnage, Jean le Mercier avait un frère qui s'appelait Perrinet ou
Pierre le Mercier2. C'est lui que nous rencontrerons comme
lieutenant de Jean le Mercier lorsque celui-ci devint trésorier
des guerres. Pierre le Mercier, qui devint notaire du roi, épousa
Jeanne de Saint-Riquier 3; aussi est-il quelquefois appelé Pierre
le Mercier dit de Saint-Ricjuier. La suite de ce récit exposera les
ennuis que ce personnage dut causer à son frère.
Jusqu'en 1 358 , les documents font donc complètement dé-
faut; mais à partir de cette date, Jean le Mercier a contresigné
des pièces émanées de la chancellerie royale 4; il est donc con-
stant que, dès lors, il était notaire et secrétaire du roi. De plus,
le 26 janvier 1 36o (n. st.) , qualifié de clerc et secrétaire du roi,
il traita de la reddition de la ville de Creil5 occupée par les
1 Bibl.nat. .Nouv.acq.lat. i84,fol.25v°. Jean le Mercier est hors de doute (Arch.
" Pièces justificatives, n° XVI11. nat., JJ 90, fol. 33 v°). Voir pour mai i36o
3 Bibl. nat.. Cabinet des titres. D; Ville- JJ 87, fol. 173 r° et fol. 86 r°. Les trois
vieille, Trésor généalogique, t. 58, fol. 16. pièces suivantes sont datées de Bou-
4 La première est de février i358 (n. logne-sur-mer : JJ 88, fol. 63 r°; JJ 88,
st.); le nom y est écrit : « J. le Marcier. » fol. 63 v°; JJ 88, fol. 5i r°.
Il semble cependant que l'attribution à 5 P. Anselme, t. VIII, p. 34a.
8 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Vnglo-Navarrais. Le régent (Charles Y) tenait beaucoup à s'as-
surer la possession de cette place. Charles le Mauvais consen-
tit à la lui céder moyennant six mille royaux d'or1. C'est la
première fois que l'on voit Jean le Mercier mêlé à des négo-
ciations, et il est permis de croire qu'il y déploya des qualités
de nature à frapper l'attention du régent; au moins, depuis lors,
commence-t-il à être un peu plus en lumière.
On a vu quel avait été le chiffre fixé pour la rançon du roi Jean;
on sait également que, pour acquitter cette somme énorme,
il fallut avoir recours à des impôts extraordinaires dits aides
pour la rançon du roi Jean, en même temps qu'à des emprunts.
Les instructions adressées par le régent à un des commissaires
chargés de lever les sommes exigées nous ont été conservées;
elles sont contresignées par Jean le Mercier2, mais il est bien
douteux qu'il ait eu quelque part dans leur rédaction; aussi
n'insisterons-nous pas sur leur teneur; on se bornera à faire
remarquer que la recette devait être centralisée à Saint-Omer 3,
où le régent passa le 12 juillet, probablement pour recueillir
l'argent réuni. Il semble certain que Jean le Mercier ne l'ac-
compagna pas. En effet, le 22 mai i36o il était déjà en Nor-
mandie, à Rouen, auprès de Louis d'Harcourt, vicomte de Châ-
tellerault, auquel le régent l'avait attaché'1. Louis d'Harcourt
était chargé d'opérer « la vuidange des forteresches Anglesches
de Normendie ». Ces forteresses étaient Saint-Vaast-sur-Seule
et Lingèvre, que les Anglais auraient dû rendre sans condi-
tions à Louis d'Harcourt, mais dont ils firent acheter la remise5,
et Honfleur.
1 Boursier, Histoire de Creil , p. 108. court fut institué lieutenant du roi en Nor-
3 Bibl. de l'Ecole (les chartes, t. XXXVI , mandie par lettres du 10 avril 1060. —
p. 81. Laroque, Preuves de l'Histoire généalogique
3 $ ix dos Instructions. de la maison d'Harcourt , t. IV, p. 1102.
' Pièces justificatives, n°I. Louis d'Har- 6 Histoire de Saint-Sauveur, p. 118.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 9
Ce ne fut qu'en i36i, vers le mois d avril1, après que les
états du bailliage de Caen eurent voté une aide destinée à satis-
faire l'avidité des Anglais, que Saint-Vaast et Lingèvre furent
remis à Louis d'Harcourt, lieutenant du roi2. Un receveur
spécial, Jean Mauvoisin, bourgeois de Caen3, et Renier le Cou-
telier, vicomte de Bayeux \ furent chargés de centraliser le
produit de l'aide ainsi votée. Mais, en sa qualité d'bomme de
guerre, Louis d'Harcourt s'entendait peu aux questions finan-
cières, et le régent tenait à mettre en la compagnie de son lieu-
tenant quelqu'un qui pût lui rendre un compte exact de la
partie financière de l'opération.
Le 21 juillet, Jean le Mercier était toujours en Normandie,
à Arques, remplissant probablement auprès du lieutenant royal
les mêmes fonctions que précédemment 5. Le 20 juillet, il était
de nouveau à Rouen , où il se faisait rembourser des avances
qu'il avait faites par ordre du régent « pour la chevance orde-
née pour la délivrance du Roy ou pais de Normandie gouver-
ner, et par les commissaires establiz faire lever et exploicter0. »
D'ailleurs ce n'était pas seulement en compagnie du lieutenant
du roi que Jean le Mercier opérait en Normandie; nous le
trouvons en effet dans le dernier mois de l'année, accom-
pagnant le Baudrain de la Heuse, amiral de France7. De plus,
en même temps que Jean le Mercier, Mouton de Blainville avait
été chargé par Louis d'Harcourt de s'occuper de l'évacuation
1 Le 13 avril, Robin Ades, capitaine de 3 Histoire de Saint-Sauveur, p. 120.
Saint-Vaast, Davkin de Hereton et Jane- 3 Bibl. nat. , Quittances, \ol. 26006,
quin Youde, ses compagnons, donnèrent n" 2^2.
quittance à Louis d'Harcourt pour 8,000 4 Ibidem.
écus, montant du premier terme de la ran- 5 Pièces justificatives, n° II.
çon de 16,000 écus exigée par Jean Chan- s Pièces justificatives, n" III.
dos (Bibl. nat., Pièces originales, vol. 9, 7 Pièces justificatives, n° IV.
dossier n" 216, pièce n° 2).
Sav. étrang. II" série, t. VI, 2e partie.
10 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
deHonûeur; aussi tous deux reçurent du lieutenant royal l'ordre
d'avoir à passer par Uarileur, Monlivilliers, Caudebec, Fécamp
et Dieppe, afin sans doute d'y rassembler argent et gens d'armes
destinés à remplace!- les Anglais à Honneur (février i36i,
n. si.) '. Le 6 mai i36i, Jean le Mercier recevait une somme
de 4o royaux d'or pour vaquer à l'évacuation des forteresses
anglaises de Normandie, toujours sous l'auloritéde Louis d'Har-
court2. Sauf peut-être à de rares intervalles où il vint rendre
se- comptes au roi ou plutôt au duc de Normandie, et prendre
ses ordres, Jean le Mercier continua à rester auprès du vicomte
de Chàtellerault. En effet, nous le trouvons à Arques le i > juillet
1 36 1, occupant toujours la même situation3.
Il est peu probable que Jean le Mercier soil resté longtemps
encore en Normandie, le but principal de sa mission, c'est-
à-dire la remise des forteresses anglaises, étant alors atteint.
Quoi qu'il en soit, il ligure à la date de décembre 1 36 1 sur
la liste des notaires et secrétaires du roi'1, et c'est entre celle
date et l'année î 365 qu'il fut nommé par le roi Jean ou par
Charles V, sergent d'armes. Il est possible que, pendant celle
période, il ait été attache à divers personnages comme il l'avait
été à Louis d'Harcourt. C'est ainsi que l'on constate, le î G jan-
vier 1 365 (n. st.), qu'il élail commissaire de Robert de Fiennes.
connétable de France5. Mais nous n'avons malheureusement
rien de plus sur notre personnage jusqu'au mois de mars
i36q (n. st.)6.
' Pièces justificatives, n" V. parte comissarium . . . » Je dois ce r.ensei-
Pièces justificatives, n° VI. gnementàl'obligeancedeM.SiniéQnLuce.
Pièces justificatives, m" \ II. " C'est à ce moment-là seulement qu on
' Ordonnances, t. III, p. 534- voit qn'il est huissier d'armes. Cette
Arch. nat. ,X.uj, fol. i5ov°: dilec- charge dut par conséquent lui être co.n-
tum servientem nostrum armorum Johan- férée entre le 16 janvier 1 365 (n. st.] et
iieni Mercerii, ipsius constabutarii in hac le mois de mars 1 . > ( > >j (n. st.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. ! 1
Une circonstance inopinée permit alors à Charles V de re-
connaître les services que Jean le Mercier lui avait rendus et de
le mettre en situation de lui eu rendre de plus importants.
Nicolas Odde, trésorier des guerres1, ne pouvant plus continuer
ses fonctions que son âge ou sa santé lui interdisaient, le roi,
qui d'ailleurs paraissait n'avoir qu'à se louer de ses services, le
releva de ses fonctions en lui donnant une « pension à sa vie ».
En même temps, le 27 mars 1 369 (n. st.), il désigna Jean
le Mercier pour succéder à Nicolas Odde dans l'exercice de
la charge de trésorier des guerres'2. Nicolas Odde avait des
parents compromettants : un de ses neveux, alors sergent
d'armes et receveur de certaines aides en Lyonnais, se mit
dans le cas d'avoir besoin d'une lettre de rémission3. Lui-
même, malgré les témoignages de satisfaction que le roi lui
avait accordés, paraît n'en avoir pas été complètement digne.
Il avait une maison à Paris, rue Pierre au Lard. Derrière cette
maison, un de ses cousins possédait certains louages qu'il lui
confia en (idéicommis. Or, Nicolas Odde vendit, comme lui
appartenant en propre, ce qui lui avait été remis. La fraude se
découvrit et il « s'absenta », comme on disait alors u.
De longs extraits des comptes de la trésorerie des guerres de
Jean le Mercier nous ont été conservés 5. Le premier de ces
comptes va du 1" avril 1 369 (n. st.) au ier mars 1870 (n. st.).
Voici comment il est disposé : en tète, se trouve le tarif au-
quel était coté le service des gens de guerre, selon leur rang
1 Depuis le 2 3 novembre i.35i) (Vuitiv, n° 5o3. Etienne Braque fut nommé le
t. II, p. 5i'i). Les titres scelles de Gai- même jour aux mêmes fondions (P. An-
rambault ( Bibl. nat.) renferment de nom- selme,t. VIII, p. 34a).
breuses quittances à lui données par divers 3 Arcb. nat., JJ 111, fol. 7 v°.
gens d'armes. 4 Arcb. nat., JJ 111, fol. 1 to v°.
! Pièces justificatives, n° VIII, 1, et 5 Pièces justificatives, 11° VIII.
L. Delisle , Mandements de Charles l .
12 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
et leur équipement; un chevalier banneret touchait 4o sous
tournois par jour, un chevalier bachelier n'en recevait que 20,
tandis qu'un écuver n'avait que 10 sous tournois. De même,
un archer « estoffé » recevait 10 sous tournois, et un archer non
étoffé n'en touchait que 5. En dehors des pièces justificatives
qui précèdent le compte, se trouvent les mentions de recettes.
On constate que la source la plus considérable de ce que l'on
pourrait appeler le budget de la guerre était le produit des
aides, ce qui n'a rien que de très naturel. Mais, en outre, on
remarque que le trésorier pouvait être crédité sur les débiteurs
du roi du montant de leur dette; cpie, lorsqu'il était néces-
saire, il avait même recours aux coffres du roi; qu'enfin le
trésorier des guerres prenait l'argent dont il avait besoin, soit
dans la caisse du receveur général des aides à Paris qui reçoit
des généraux trésoriers l'ordre de versement, soit chez les rece-
veurs des diocèses par lesquels il passait. A litre de curiosité,
on notera que, pour la première année de sa trésorerie des
guerres, la recette de Jean le Mercier s'est élevée a 3 0 5,3 44 livres
en chiffres ronds '. Vient ensuite la liste nominative des cheva-
liers bannerets ou bacheliers, ou des écuyers avec le nombre
d'hommes qu'ils ontamenés avec eux etdont ils ont fait montre.
Les montres se faisaient par-devant les maréchaux de France
ou leurs commis2. Le roi pouvait charger de ce soin un
de ses conseillers3; on a même l'exemple d'un bourgeois de
Paris, échevin il est vrai, Jean de Bonnes dit Coquatrix '', pas-
sant des revues de gens d'armes, et constatant le nombre des
1 Pièces justificatives, n° VIII, 10. n-° 8 14, p- 4i 8; et Bibl. nat. , Quittances,
3,951,702 fr. 72 cent., valeur intrinsèque , vol. 26006, n°l i3i, 1^2, etc.
le franc il'or ayant alors, d'après M. de J LVibl. nat. , Quittances, vol. 26006,
Wailly, une valeur intrinsèque de i3 fr. m" 11 5.
38 cent. ' Bibl. nat., Titres scellés de Clairam-
! L, Delisle, Mandements <lr Charles V, Imult, vol. 34, fol. 2555,11° 1.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 13
combattants1. C'était sur le procès-verbal des montres que
le compte était dressé, et que le trésorier des guerres attri-
buait aux hommes d'armes la somme à laquelle ils avaient
droit. Une fois payés, les intéressés remettaient une quittance
au trésorier qui la conservait comme pièce justificative de son
compte.
Il est à remarquer que très généralement on faisait prêt pour
un mois aux hommes engagés, c'est-à-dire qu'on leur avançait
un mois de solde; le roi payait donc pour des services futurs.
De mois en mois le trésorier des guerres continuait à faire
prêt jusqu'à ordre contraire. Souvent il lui était ordonné de
payer sans se faire présenter de montres; il faisait alors pré-
céder ce chapitre des mots: «deniers payés par mandement
sans montres. » C'étaient d'ordinaire les gages de chevaliers
tenant garnison.
Il semble qu'il faille admettre que sous la dénomination gé-
nérale d'hommes d'armes on n'ait pas compris les sergents,
les valets, en un mot les suivants de l'armée; il paraît même
que les chevaliers bannerets, les chevaliers bacheliers et les
écuyers étaient confondus sous cette même désignation. Kn un
mol , dans les montres, nulle part il n'est tenu compte des valets
qui, d'ailleurs, et on se l'explique aisément, ne recevaient pas
de solde du roi. Cette incertitude rend impossible l'estimation,
même approximative, du nombre total d'hommes que compre-
naient les armées au xivc siècle.
Depuis sa nomination jusqu'au moment où il quitta la tré-
sorerie des guerres, Jean le Mercier n'a pas cessé de faire prêt
et payement aux gens de guerre. La monotonie de ces opéra-
tions suffit à expliquer celle de leur exposé; il a donc paru utile
' Mandent/ iits de Charles V, n" 5&7 , p. 2-jb,
14 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
à tous points de vue de le rejeter à la fin de la présente étude;
c'est là que l'on retrouvera les renseignements relatifs à l'exer-
cice des fonctions de notre trésorier.
CHAPITRE II.
Perception des aides en Normandie.
En ce temps-là, disent les Grandes Chroniques1, sur la con-
vocation du roi, les trois étals s'assemblèrent à Paris (7 dé-
cembre 1369); il s'agissait d'obtenir d'eux des subsides. Ils
accordèrent, pour l'« estât » du roi, de la reine et du dauphin,
le produit de l'imposition de douze deniers pour livre et de la
gabelle, et pour les dépenses de la guerre un fouage de 4 francs
par feu de ville fermée et de 1 franc et demi par feu de piaf
pays, «le fort portant le foible ». En outre, comme on l'avait
fait depuis l'établissement de l'aide pour la délivrance du roi
Jean, par chaque queue de vin vendue en gros, il fut décidé
que l'acheteur paierait le treizième denier; pour la vente au
détail, le vendeur devait acquitter le quatrième denier.
Il a paru intéressant, étant donnée la compétence financière
que Charles V sembla reconnaître à Jean le Mercier, d'abord
trésorier des guerres, puis général conseiller sur le fait des
aides, de chercher à déterminer le mode de perception de ces
impôts en Normandie. On a choisi la Normandie, car c'est la
province où Jean le Mercier fut toujours de beaucoup le plus
employé2; ensuite parce que l'organisation financière de celte
1 Tome VI, p. 3a 1. terminée quoique fort étendue. Ainsi Jean
- Il semble qu'il v ait eu au moins un Le Mercier opère rarement au sud de la
usage en vertu duquel un trésorier des Garonne; c'était la région qui dépendait
guerres était plus spécialement chargé du do Montméian, trésorier des guerres du
pavement îles troupes dans une région dé- duc d'Anjou. On s'explique cette division
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 15
région a été très complète et très régulière; enfin parce que,
grâce à son administration, ce lut la province de France où
les aides produisirent le plus.
Pour l'étude de la perception des aides en Normandie, les
Archives nationales possèdent un registre très précieux1, qui
contient les comptes du receveur des aides de la ville et vicomte
de Caen et comté d'Alençon « en tant comme il en sict ou dyo-
cèse de Bayeux » ; il commence au icr octobre 1 370. C'est doue
une sorte de tableau de l'organisation des aides en Normandie
que nous allons essayer de tracer en nous aidant de ce docu-
ment.
Il y avait dans cette province, antérieurement au 1 1 janvier
1371 (n. st.), deux receveurs dont les fonctions étaient in-
dépendantes: un receveur chargé d'encaisser le produit des
aides imposées lors de la rançon du roi Jean; un receveur des
aides de la guerre. Cet état de choses n'existait qu'en Nor-
mandie.
Partout ailleurs, Charles V avait réuni les deux genres d'aides
entre les mains d'« uns mêmes officiers pour eschiver les iraiz
du grant nombre desdiz officiers qui estoient sur chacun desdiz
faits». Aussi le roi entendit régulariser la perception en Nor-
mandie et « voulanz tous yceulx aides estre semblablement
gouvernés oudit pais comme es austres lieux et diocèses de
nostre dit royaume », il nomma Yvonnet Huart « receveur seul
sur tous les deux faiz dessusdiz en la ville et viconté de Caen
ans gaiges décent livres tournois par an2 ».
Donc, à partir du i 1 janvier 1371, voici l'organisation des
recettes en Normandie. Dans chaque diocèse0, il y a un rece-
par ce fait que re (irincc était lieutenant ' KK. io\ Musée des Arch. nat.
général et par conséquent avail ses propres ! Pièces justificatives, n° XIII, 1.
fonctionnaires. ' Ordonnances, 1. \, p. 65o. arl. a :.
16 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
veur des aides; à côté de lui, et souvent au chef-lieu du dio-
cèse, se trouve un lieutenant du général élu. Il y a un général
élu pour plusieurs diocèses. Le lieutenant de ce fonctionnaire
« baillait au receveur un roulle seellé du seel aux causes de la
viconté, pour lever les sommes sur les personnes contenues
endit roulle»1. L'aide était affermée, et les personnes de qui il
s'agissait d'obtenir le produit des aides étaient des fermiers
qui venaient au chef-lieu de la recette pour concourir aux en-
chères.
Au-dessous du receveur et du lieutenant de l'élu2, se trou-
vaient des sergents; ces sergents étaient à la tête de petites cir-
conscriptions dites « sergenteries ». La Curne de Sainte-Palave
dit dans son Glossaire3 que le sergent léodé est un «sergent
héréditaire qui a la jurisdiction pour recouvrer les cens,
rentes, droits, impost, coustumes, royautéz, ou droits féodaux
qui appartiennent au seigneur de l'endroit où il demeure ».
La charge de sergent s'achetait et l'acheteur se faisait confirmer
par le roi dans son acquisition ''. Outre ces fonctions, le sergent
avait celles d'agent du vicomte; à ce titre celui-ci lui envoyait
l'ordre de faire crier dans l'étendue de son ressort « les plés
de ladite viconté» \ M. Vuitry mentionne, d'après les Ordon-
nances, comme agents de recouvrement des fouages les « col-
lecteurs»0. Cette dénomination paraît n'avoir jamais existé en
Normandie : les fonctions des collecteurs étaient remplies
dans cette province par les sergents, d'abord agents du vi-
1 Pièces justificatives , n° XFII , 19. fieffés; les sergents ordinaires étaient insti-
! Pour les fonctions de l'élu, voir Vui- tués par les baillis ou les vicomtes (Or-
try, Eludes sur le. régime financier de la donnances, t. XII, p. 16g).
France, t. II, p. i/(4- s Bibl. nat. , Quittances, vol. tGoi'i,
' Ed. Favre, t. IX, p. &oa, col. 1. n°2i56.
1 Arch. nat., JJ 100, fol. y 4 v" el ' Vuitry, Etudes sur le régime financier
fol. 237. Ceci s'applique aux sergents de la France, t. II, p. i48.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 17
comte, et qui désormais deviennent des agents financiers très
actifs l.
Voici quelles étaient les sergenteries dépendantes de la vi-
comte de Caen :
Creully (chef-lieu de canton, arrondissement de Caen);
Bernières-sur-Mer (canton de Douvres, arrondissement de
Caen);
Ouistreham (canton de Douvres, arrondissement de Caen);
Troarn (chef-lieu de canton, arrondissement de Caen) ;
Argences (canton de Troarn, arrondissement de Caen);
Préaux (canton d'Evrecy, arrondissement de Caen);
Evrecy (chef-lieu de canton, arrondissement de Caen);
Villers (chef-lieu de canton, arrondissement de Caen);
Cheux (canton de Tilly-sur-Seulles, arrondissement de
Caen).
Prenons lune de ces sergenteries, celle de Creully par
exemple. Elle comprenait les villages suivants, dans Tordre où
les cite le registre d'Yvon Huart :
Creully;
Bretteville-rOrgueilleuse;
Secqueville-en-Bessin ;
Saint-Gabriel ;
Coulombs;
Pœviers;
Vaux-sur-Seulles ;
Vaussieux;
1 Une ordonnance du 20 janvier i3go
(n. st.) (Ordonnances, t. XII, p. 169)
permet de constater que c'était l'usage
de toute ancienneté, mais seulement dans
certains bailliages, d'exiger des sergents
Sav. étiung. Q" série, t. VI, 2° partie.
Cainet;
Martragny;
Saint-Léger-Carcagny ;
Sainte-Croix-Grand-Tonne ;
Fresnay-le-Crotteur;
Brécy;
Cully;
Piucqueville;
des cautions à concurrence de 200 livres
parisis. Charles VI ordonna le 20 janvier
1390 (n. st.) de mettre cet usage en pra-
tique en Normandie.
ilt-riMiiiL KATIOHALB.
18 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le Fresne-Camilly; Amblie;
Camilly; Lantheuil;
Pierrepont ; Esquay-Notre-Dame.
Il est inutile de poursuivre plus loin ces énumérations; niais
si l'on osait établir un parallèle entre les divisions adminis-
tratives du xive siècle et celles de notre époque, peut-être
pourrait-on dire que le chef-lieu de la sergenterie est un centre
de population paraissant correspondre à ce qu'est aujourd'hui
le chef-lieu de canton.
Donc, nous avons vu que dans chaque sergenterie il y a
un agent appelé sergent. Il était chargé de percevoir les fou âges
dans l'étendue de sa sergenterie; d'y faire crier le jour où les
baux des fermes des aides seraient passés au chef-lieu de la
recette \ afin d'en avertir les concurrents qui voudraient se pré-
senter; enfin de mois en mois il recevait ses « charges » faites
par le receveur.
Au-dessus des sergents se trouvait le receveur chargé de
centraliser la recette des fouages des sergenteries. 11 devait
percevoir aussi sur les fermiers des impôts le montant de leur
adjudication. Il dressait le compte qui devait passer sous les
yeux de la Chambre des généraux conseillers et de la Chambre
des comptes2. Ses comptes se faisaient par trimestres, et con-
tenaient non seulement les recettes et les dépenses réelles,
mais encore des recettes et des dépenses fictives 3, c'est-à-dire
d'ordre. Voici comment : le comte d'Alençon avait composé
« pour cestc présente année pour les feux de ses terres estans
es pais de Normendie et ailleurs, par le pris de deux mille
frans ''. » Cette somme avait été perçue par le receveur du
1 Pièces justificatives, n" XIII, a. — ' Voiries marges du registre KK. io\ — ' Pièces
justificatives, n° XIII, /t. — * Ibidem.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 19
« dyocèse de Seez pour ce qu'il reçoit l'argent de ladite
composition, pour ce que il a plus des feux de ladite conté,...
et pour ce ledit receveur reprent en despense en chapiltre de
deniers rendus par nombre de feux, ce qu'il en rend en re-
cepte. ... ». Le receveur fait la même opération pour des
terres «de l'eritage du roy de Navarre»; — «il convient que
ledit receveur s'en charge pour clarté de compte combien que
il n'en puisse avoir receu aucune chose, pour ce que ledit roy
de Navarre lieve toutes les aydes en ladite chastellerie (de
Condé-sur-Noireau), semblablement comme en ses autres
terres, et en fait garderie fort, et ne veult souffrir que aucunes
aydes y soient levées pour le Roy; et pour ce, ledit receveur
reprent en despense ceu qu'il en rent en recepte. Et aussi se
charge ledit receveur de plusieurs feux estans es ville qui ont
esté désertes pour le fait de la prinse de Thury, et n'y a de-
mouré pour ladite année aucune personne; lesquiels (eux il re-
prent semblablement en despense '. » Le but de cette appa-
rente complication de compte est facile à saisir. En effet, si
les villes détruites se relevaient, si, par suite d'une circon-
stance quelconque, les terres du comte d'Alençon ou du roi
de Navarre tombaient entre les mains du roi de France, au
même moment, les agents financiers trouvaient sur leurs re-
gistres le montant de l'impôt des feux à percevoir dans ces nou-
veaux domaines. C'était donc moins «par clarté de compte»,
que par un prévoyant calcul de la part du Roi, que le rece-
veur agissait ainsi.
Le receveur ne versait pas dans une caisse unique le pro-
duit de sa recette. Il en payait une partie au général élu, et
1 Pièces justificatives, n° XIII, à- M. Prévost, dans son Introduction au Compte des
recettes et dépenses du roi de Navarre publié par M. Izarn, a traité le même point,
page lxxx.
3.
20 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
celui-ci donnait des reçus au receveur qui les classait et les
transmettait à la Chambre des comptes comme pièces justifica-
tives1. Il en versait également une partie, tantôt au receveur
général des aides de la guerre2, tantôt au trésor royal et cela
sur un ordre du roi'5, tantôt aussi à des fournisseurs de vivres
pour les armées, à la suite d'un mandement des généraux4.
Les généraux conseillers se faisaient encore apporter di-
verses sommes parle receveur5. Enfin les trésoriers des guerres
prenaient directement l'argent chez le receveur dans le diocèse
duquel ils se trouvaient6. Le receveur transmettait directement
aux villes et aux établissements religieux les dons que leur
faisait le roi sur le produit de l'aide de douze deniers par
livre7. Il payait directement les dépenses qu'il faisait pour
l'ameublement du bureau de la recette8; il essayait même de
mettre au compte du roi le vin et les autres denrées consom-
més au moment de la conclusion des baux des fermes de
l'impôt0. Il faisait la même tentative pour la location de la mai-
son où ses gens et lui demeuraient, et pour l'achat de verrières
destinées à fermer les fenêtres de son bureau ; mais la Chambre
barrait impitoyablement ces dépenses en ajoutant en marge :
Radiatur quia non est conmetum10. Le receveur payait aux officiers
royaux leurs gages, aussi bien aux gens de guerre qu'au gé-
néral élu et à lui-même11. Il payait les messagers chargés de
porter aux sergents les « cedules des feux » des sergenleries u.
1 Pièces justificatives, n° Mil, 5, 7, ' Pièces justificatives, n" XIII, 5, 10
et 8. et 11.
5 Pièces justificatives, 11° XIII, 5. s Pièces justificatives, n° XIII, 12.
5 Pièces justificatives, n" XIII, 9. s Pièces justificatives, n° XIII, i3.
4 Pièces justificatives, n" XIII, 8. '"Pièces justificatives, n" XIII, \à
1 Ribl. nat., Quittances, vol. 2G00Q, et 21.
pièce. n° 1047. " Pièces justificatives, 11° XIII , 1 5.
6 Pièces justificatives, n" XXXIII. 1! Pièces justificatives, n° XIII, 2.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 21
Il pouvait êlre appelé à Paris « pour aller par devers messei-
o-neurs les généraux trésoriers à Paris qui l'avoient mandé par
leurs lettres pour les causes contenues en icelles » \ ou pour y
rendre ses comptes'2. D'autres fois, un agent du roi tel que
«monseigneur de Fescamp, gênerai conseiller » mandait le
receveur auprès de lui pour « voier son estât3» ou «pour luy
dire response de ce que il luy avoit enchargié »\ Il envoyait
chaque mois aux sergents, chacun pour sa part, l'état des feux
du diocèse5. H faisait dresser les baux de l'impôt par un
notaire « de court d'église » ° et un « tabellion de court du Pioy ».
Ceux-ci dressaient ces baux en registres en y mentionnant les
noms des fermiers et de leurs «pièges»7. Le receveur faisait
encore « doubler » les baux originaux « par deux foiz, l'une pour
le receveur gênerai, et l'autre pour le receveur (c'est-à-dire
pour lui-même), pour faire sa recepte»8. Quelques-uns des
doubles des baux passés pour la ferme de l'aide de douze de-
niers pour livre dans la recette du diocèse de Bayeux nous ont
été conservés. Ils portent la nature des matières imposables
qui faisaient l'objet d'une adjudication, le nom du fermier, le
montant de la somme pour laquelle il est déclaré adjudicataire,
enfin le nom du « plege » y. Ce dernier élément n'existe pas
dans le registre des comptes du receveur, évidemment afin
d'éviter une complication inutile , puisque les noms des « pièges »
étaient déjà écrits en double sur acte authentique. Enfin, le
receveur devait faire plusieurs «estas pour porter par devers
1 Pièces justificatives, n° XIII, 16. Voir le même point dans Prévôt, Intro-
1 Pièces justificatives, n° XIII, 17. duction au Compte des recettes et dépenses du
3 Pièces justificatives, n" XIII, îC. roi ih Navarre, p. lv.
4 Pièces justificatives, n° XIII, 16. 8 Pièces justilicatives, n° X1I1, 18.
5 Pièces justilicatives, n" XIII , 2. ' Bibl. nat. , Quittances, vol. 26011,
8 Pièces justificatives, n° XIII, 13. n" 1280, 1280; vol. 26012, n" i566,
7 Pièces justilicatives, n" XIII, 12. 1 5™3 , i5iji et 1628.
22 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
messeigneurs les généraux trésoriers à Paris » et d'autres agents
royaux1. Il ne semble pas que le receveur de diocèse ait été
chargé de recueillir des aides imposées au clergé et aux gens
d'église quant à leurs bénéfices. Nous savons par une quittance
(octobre i3Ô7), antérieure il est vrai de treize ans à la pé-
riode qui nous occupe, que cette recette se faisait «par autre
voye »'\ c'est-à-dire par un receveur spécial. Il peut être permis
de supposer que, pas plus en 1870 qu'en 1 3 57, le receveur de
diocèse n'a eu à s'occuper de cette recette.
On rencontre dans notre registre un personnage désigné
sous le titre de « gênerai esleu et receveur es dyocèses de Li-
sieux, Sees, Coustances et Avrenches sur le fait dez aydes de
la guerre»3. C'est, à notre époque (1370-1871), Raoul Cam-
pion, qui se fait envoyer à plusieurs reprises diverses sommes
par le receveur de diocèse'1. Il paraît assez difficile de détermi-
ner les fonctions de ce personnage; il est qualifié de général
élu de Basse-Normandie, et cependant il est receveur, et touche
diverses sommes qu'il tient du receveur de diocèse5. Or, ré-
gulièrement, l'élu n'a pas le maniement des fonds.
Au-dessous de ce général élu qui semble être un employé
supérieur chargé de surveiller et les élus et les receveurs, il y
a un élu par diocèse. Pour le diocèse de Bayeux, c'est, en 1 3 7 1 ,
le vicomte de Caen, Guillaume le Grant, lequel touche cent
livres tournois pour son traitement, comme le receveur6. Il y
a des exemples de plus d'un élu par diocèse. A Evreux, en
octobre 1378, on constate l'existence de deux élus : Geoffroi
1 Pièces justiBcatives, n° XIII, 18. " Pièces justificatives, n" XIII, 7.
1 Bibl. nat.. Pièces originales, dossier '' H semble qu'il ait été particulière
Albin (S'.). ment chargé de recouvrer les dettes con-
3 On trouve aussi :« gênerai esleu et tractées envers le roi (Pièces justificatives,
receveur en la Basse-Normandie» (Arch. n" XIII, 5).
nat.,RK io\ fol. 73 r°). ' Pièces justificatives, n" XIII, 1 5.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 23
le Gras et Guillaume le Dyacre l. En juin 1379, les élus du dio-
cèse de Clermont lurent chargés de faire une enquête sur la
diminution des feux2. Enfin, on lit ces mots dans une quit-
tance datée de février 1 3 7 7 : «l'un des esleus de par le Roy
nostre sire es cité et dyocèse de Rouen » J.
L'élu de Caen a un lieutenant et, comme l'élu est en même
temps vicomte, son lieutenant le supplée aussi dans ses ionc-
tions administratives. Ce lieutenant est, à notre époque, Guil-
laume de Sainte-Croix4. L'élu transmet à son lieutenant, ou
bien directement au receveur, « un roulle scellé de son seel
aprouvé sous le seel des obligations de ladicte viconté » 5. Ce
« roulle » contient l'état des sommes à percevoir par le rece-
veur. Il faut donc bien remarquer que l'élu n'a, en aucune fa-
çon, le maniement de l'argent levé : il ne perçoit absolument
rien. Mais il préside aux adjudications des fermes des aides; et,
comme une élection peut avoir parfois plusieurs receveurs,
l'élu se déplace et va alors au chef-lieu de chaque recette
«bailler» les fermes des aides0.
Quant au receveur général des aides ', lequel réside à Paris,
il centralise l'excédent des recettes sur les dépenses de l'admi-
nistration locale. Quand il se fait envoyer de l'argent par le
1 Bibl. nat., Quittances, vol. 26oi5, 1876 (n. st. ) il était prisonnier au palais;
n° 2299. et ses biens étant mis sous séquestre, sa
* Bibl. nat., Quittances, vol. 2601G, femme Guillemette dut prier le roi d'in-
n°' a5o2 et 2583. tervenir, pour lui assurer une. rente annuelle
3 Bibl. nat., Titres scellés de Clairam- de Ao livres tournois (Arcli. nat., JJ 108,
bault, vol. /i, fol. i33. fol. 73 v°). 11 est probable que son incaicé
1 Pièces justificatives, 11° XIII , 19. ration remonte à une époque un peu anté-
5 Pièces justificatives, 11° XIII, 20. rieure au 26 janvier i37& (n. st.); en
6 Bibl. nat., Quittances, vol. 26009, effet, à celte date, Charles V anoblit Fran-
n° 956; vol. 26010, 11° I25i. çois Chanteprime, déjà qualifié de rece-
' Le receveur général des aides était veur général des aides (Arcli. nat., JJ 106,
alors (1371) Jean lUissier; il parait que fol. i43 v°).
sa probité laissa à désirer, car en février
2'i VCADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
receveur de diocèse, il lui expédie une «cedulle singnée de sa
main et du contrerouleur, et singnée de troiz des singnés de
nosseigneurs les generaulx trésoriers à Paris » !. Généralement
le receveur de diocèse porte lui-même l'argent à Paris et se fait
toujours accompagner par un valet, souvent même par deux
ou trois hommes d'armes.
Outre la gabelle dont l'administration incombait à des agents
spéciaux, les états de i36o avaient accordé, d'abord une
aide de douze deniers pour livre2, ensuite une aide du qua-
trième et du treizième sur les boissons, enfin la perception des
fouages.
11 a été dit plus haut que l'impôt de douze deniers pour livre
était affermé. Les baux se passaient par-devant deux notaires,
l'un de cour du roi, l'autre de cour d'église, au chef-lieu de la
recette3. Les adjudications se faisaient par sergenterie. Chaque
adjudicataire produisait des «pièges», ou au moins devait les
produire. On constate en effet que parfois il n'y en avait pas ''.
Dans ce cas, et quand l'adjudicataire était hors d'état de payer,
le receveur portait au chapitre des dépenses la somme qu'il au-
rait dû percevoir. Ainsi, un fermier nommé Jean Lauglois ayant
été déclaré adjudicataire de la ferme de la pierre et de la chaux
pour la somme de 20 sous, et n'ayant pas pu payer, le receveur
porte les 30 sous en dépense : « Pour deniers rendus cy dessus
de Jehan Langloiz, povre homme qui riens n'a, pour la ferme
de pierre, caus et sablon xx sols5. » Il arrivait trop sou-
vent aussi que les fermiers, ruinés par les dévastations des An-
glais, ne pouvaient se libérer entièrement vis-à-vis du roi. Ils
1 Pièces justificatives, n" XIII, 5. percevoir (Arcli. nat., E 17/15, fol. 5
" Cet impôt e\istait encore en 16G8. 3 Pièces justificatives, 11° XIII, 2.
Colberl le (il supprimera partir du i"jan- ' Pièces justificatives, a° XIII, 1 l.
vin- 1669; il explique qu'on ne pouvait le '* Pièces justificatives, n° XIH, là-
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 25
adressaient alors une requête à Paris aux généraux conseillers
qui siégeaient en Chambre, dans une des salles du Palais1, et
demandaient que la Chambre provoquai une enquête. Celle-ci
envoyait aussitôt au bailli dans le ressort duquel l'adjudication
avait eu lieu Tordre de procéder à une enquête destinée à
constater si vraiment le fermier devait être « sur cepourveu de
remède gracieux ». La Chambre des généraux conseillers se ré-
servait de prononcer, dès quelle aurait reçu le rapport du
bailli2.
Lorsqu'il n'y avait pas de cas de force majeure empêchant
les recettes du fermier, et que celui-ci ne versait pas d'argent,
le receveur mettait la caution du fermier en prison, quand ses
meubles n'étaient pas aisément saisissables. Il pouvait arriver
que la caution offrît alors au receveur une rente qui devait cou-
vrir ce dernier; le traité était confirmé par le roi, ou plutôt
par la Chambre des comptes3.
Tous les objets servant à l'alimentation, au costume, à la con-
struction , étaient soumis à l'impôt de douze deniers pour livre u
perçu sur le vendeur5. Le charbon de terre y aurait même été
soumis si on en avait fait un usage suffisant pour que l'impôt
pût produire quelque chose0. Dans les villes de l'importance de
Caen, presque chaque matière imposable faisait l'objet d'une
adjudication séparée; cela s'explique par l'élévation relative des
sommes à percevoir; tandis que dans les villages il n'y avait
qu'un seul fermier pour tous les objets soumis à l'impôt. Très
généralement même, un fermier réunissait dans la même adju-
1 Bibl. nat. , Quittances, vol. 2600(1, tient à plusieurs reprises ta liste des objets
n° xS^. soutuisà l'impôt, ainsi que les prix atteints
2 Bibl. nat.. Quittances, vol. 26007, par les adjudications.
n"' 277, 278, 288, etc. 5 Ordonnances , t. III, p. ,433.
3 Arcb. nat., J.I 127, fol. 129 r°. ° «De carbon de terre nient.»
4 Le registre KR iob (Arch. nat.) con- (Arcb. nat., KK iob, fol. 6 r°.)
Sav. Éthang. 11° série, t. VI, 2' partie. 6
26 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
dication plusieurs villages1. Les frais d'adjudication, tels que
frais de notaires2, étaient à la charge du roi. Ces adjudica-
tions se faisaient le soir3. Les baux se faisaient pour un an".
L'« hussier de la cohue» les criait dans la halle «et ailleurs»0.
Dans ces baux ne se trouvait pas compris le droit de lever
l'impôt de douze deniers par livre dans les foires. On l'affer-
mait à part et le bail était, comme toujours, fait pour un an0.
Outre l'impôt de douze deniers par livre, il y avait un impôt
sur les boissons, impôt d'une quotité variable, selon que la
vente se faisait au détail ou en gros. Il était du quatrième pour
la vente au détail et du treizième pour la vente en gros. Les
boissons énumérées sont le vin, le cidre, la cervoise et le ho-
chet7. L'impôt du treizième se percevait à l'entrée des villes s.
De même que l'aide de douze deniers pour livre, l'impôt sur
les boissons était affermé. Par conséquent, pour la perception
de ces deux classes d'aides, le receveur de diocèse n'avait aucun
rapport avec les contribuables. Il n'en avait absolument qu'avec
des fermiers.
Il convient, pour se faire une idée un peu moins exclusive
du sujet qui nous occupe, de jeter aussi un rapide coup d'œil
sur la perception de l'aide de douze deniers pour livre et de l'im-
position sur les boissons dans une autre province, afin de saisir
quelles peuvent être les différences dans l'administration, selon
1 M. Prévost, dans son Introduction an précis la contredisent. Le compte seul est
Compte des recettes et dépenses du roi de Na- fait par trimestres. (Pièces justificatives.
carre, a traité le même point. n° XIII, 12 et 21.)
1 Pièces justificatives, n" XIII, 12 cl 21. 5 Pièces justificatives ,n° XIII , 1S et 2 1 .
3 Piècesjustilicativcs , n° XIII, 18 et 21, 6 Pièces justificative», n" XIII, 2&.
et Prévost, p. LV. ? Pièces justificatives, n" XIII , 2.1. Le
' M. Prévost (p. lv) soutient que ces bocliet était une sorte (I hydromel. Le Me-
baux se passaient pour trois mois. Non naçjier île Paris (vol. II, p. 238 à 2/i<>)
seulement rien dans le texte d'Yvon Huarl en donne la composition,
ne permet cette affirmation , mais des textes 8 Ordonnances , t. III, p. 436.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 27
qu'il s'agit du Nord ou dune autre région. Examinons par
exemple la levée de l'aide dans le Midi, dans le diocèse de
Nîmes1. Il est fâcheux que l'exemple que nous prenons soit
bien postérieur à l'époque dont nous nous occupons plus parti-
culièrement, il est de l'an i3q6; il ne faudra donc pas vouloir
établir de rapport trop étroit entre des époques si différentes.
En 1396, dans le diocèse de Nîmes et l'archevêché d'Arles,
on constate d'abord que l'impôt de douze deniers pour livre a
toujours cours, ensuite que le droit du quatrième et du trei-
zième sur les boissons, selon qu'on les vend au détail ou en
gros, est remplacé par une aide du huitième pour la vente en
détail et de douze deniers pour livre pour la vente en gros. La
liste des matières soumises à l'impôt de douze deniers pour
livre figure dans le compte de 1 396; on y rencontre des objets
analogues à ceux que l'on trouve en Normandie, et aussi d'autres
produits peut-être plus spéciaux à la région, par exemple ceux
des apothicaires, des vendeurs et revendeurs de chandelles de
cire et de suif, des marchands d'huile, etc. On constate notam-
ment l'abondance des vignes dans la viguerie de Nîmes, dans
la viguerie d'Anduse et dans celle d'Aigues-Mortes. Naturelle-
ment l'aide est affermée à divers adjudicataires; chaque lieu de
la viguerie de Nîmes donne naissance à une adjudication sépa-
rée. Les foires, comme en Normandie, faisaient encore l'objet
d'une adjudication spéciale. Enfin dans le compte des recettes
figure le produit des folles enchères et des amendes.
Il y a deux élus pour ce diocèse, mais un seul receveur.
Chaque élu a un traitement annuel de 100 livres tournois; le
receveur touche lui aussi 100 livres. Au lieu de faire convo-
quer les candidats au bail des fermes dans le chef-lieu de l'élec-
tion, les élus se déplacent et vont, l'un dans un lieu des diverses
1 Bibl. nat. , fonds franc. 8665.
->s ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
vi"iienes, le second dans un autre. Leur clerc ou notaire les
accompagne. Au besoin un lieutenant du viguier peut lui
aussi, évidemment en vertu d'une procuration spéciale, bailler
les fermes.
\u-dessus du receveur du diocèse de Nîmes et archevêché
d' \ile.s, se trouve un receveur général des aides «oudit pais»,
dont les opérations sont elles-mêmes contrôlées par un contre-
rolleur de la dicte gênerai recepte. C'est au receveur général des
aides de la région que le receveur particulier paraît verser la
totalité de sa recette; ce dernier porte en dépense le montant
du don fait au duc de Berry par Charles VI, de la moitié des
aides de deux lieux dépendant de la baronnie et ressort de Lu-
nel, terre qui appartenait au duc.
Après cette courte digression, revenons à la Normandie.
L'impôt des louages était probablement perçu directement par
les sergents dans les villages. Cette perception, on l'a vu plus
haut, se faisait en trois termes \ après réception par le sergent
du rôle de l'impôt à percevoir, rôle qui lui était envoyé par le
receveur du diocèse, lequel le recevait lui-même de l'élu chargé
de l'assiette des louages2. Il pouvait se faire qu'en cas de néces-
sité urgente, on avançât de quatre ou cinq jours le terme du
payement mensuel de l'aide. Mais ce n'était qu'à titre excep-
tionnel;. Le montant de l'impôt était de 6 lrancs pour feu de
ville fermée et de i francs pour feu de plat pays. Dans les villes
ia perception se faisait d'une façon différente et voici comment:
l'élu ayant fixé au receveur la somme à loucher, celui-ci la ré-
clamait non pas aux contribuables avec lesquels il n'avait ja-
mais de rapports, mais au receveur des revenus communaux
ru.
' Pièces justificatives, n° XIII, 2. ' Pièces justificatives, n" XIII, ai.
! Pièces justificatives, n Mil, >.\. M. Prévost voit là, avec raison, le résulta!
Pièces justificatives, n° XIII, 3. d'une transaction entre les habitants cl le
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 29
11 arrivait souvent que des villages avaient été détruits et ne
produisaient plus rien pour les fouages. De même il pouvait
se faire que, par suite de dévastations des gens de guerre,
l'assiette des fouages n'eût pas établi une proportion équi-
table entre le nombre des feux et celui des habitants qui rési-
daient.
Le roi, à différentes reprises, fit modifier l'assiette des
fouages, de façon à ramener cet impôt à une juste proportion
avec le nombre des habitants1. C'est pour ce motif que 1rs élus
de la région à laquelle le roi était disposé à accorder une re-
vision de l'assiette se réunissaient pour faire une enquête sur
la diminution des feux'2. Mais il est à remarquer que cette re-
vision de l'état des feux ne se fit qu'en Languedoc (1073-
1374 )!. On fit aussi la même opération pour le diocèse de
Clermont'1, et peut-être pour des provinces limitrophes. En re-
vanche, nous n'avons pas trouvé d'exemple d'une enquête de
ce genre en Normandie. Le receveur du diocèse de Bayeux
constate bien qu'il n'a rien reçu d'un village «désert», mais
partout ailleurs, et à moins que le hameau ne soit détruit, le
montant des fouages est réclamé sans adoucissement.
L'administration de la gabelle était dirigée par des grène-
tiers et des contrôleurs5. Le grènelier reçoit les déclarations
des marchands de sel qui veulent expédier leur marchandise
d'un grenier dans un autre. Le marchand déclare donc le vo-
roi [Introduction au Compte des recettes et 3 Voir les documents indiqués dans ta
des dépenses du roi de Navarre, p. lxi). noie i.
1 Voir plusieurs documents de cegenre ' Voirlespiècesindiquéesdanslanotea.
dans le recueil des Ordonnances, it aux s M. Dunoyer de Segonzac, dans ies
Arch. nat., JJ io4 , fol. 1 1 v°, etc.; .U io5, positions de sa thèse de sortie de l'Ecole
fol. 162 r*, et JJ 109. des chartes (janvier i8<S5j, voit l'origine
2 Bibl. nat., Quittances, vol. 2u"oi(>, des contrôleurs dans l'extension du rôle
n°' 25o2 et u58o. du greffier ou secrétaire du grènetier.
30 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
lume qu'il veul transporter de Dieppe à Béarnais, par exemple.
Le grènetier de Dieppe constate le volume du chargement, puis
le sel arrivé à Beauvais est mesuré de nouveau, et le grènetier
de Beauvais dresse un certificat où il mentionne le volume de
sel à l'arrivée. Ce certificat est transmis au grènetier du point
de départ, qui, si les chiffres concordent, tient quittes le mar-
chand et les « pièges » qu'il a dû fournir '.
Les greniers sont des entrepôts appartenant au roi, mais
dont le loyer est mis à la charge des marchands de sel qui sont
ohligés d'y déposer leur marchandise2.
Les lots de sel sont vendus au public, c'est-à-dire aux dé-
taillants, parle grènetier, pour le compte des marchands, dans
l'ordre où ils sont entrés en magasin \ C'était ce qu'on appelait
vendre au tour de papier.
Aussi, quand le grenier est plein, le marchand peut avoir
avantage à faire transporter son sel dans un grenier où il y a
moins de marchandise. Il agit alors comme il est expliqué plus
haut. Mais il peut se faire que le roi veuille vendre pour son
compte le sel contenu dans tel ou tel de ses greniers. Dans ce
cas, il achète aux déposants leur marchandise'1.
Le grènetier apporte l'argent provenant de sa recette au lieu
qui lui est fixé par les généraux conseillers5.
Le prix du sel était fixé par le roi. Ce prix comprenait
deux éléments : l'un qui servait à rembourser le marchand;
l'autre qui était le produit net de l'impôt. Or ce second élément
a été variable. Tantôt le roi fixait le montant de l'impôt au cin-
1 Bibl. nat., Quittances, vol. 26009, l Pièces justificatives, 11° XIV et Bibi.
n" io.'>2; vol. 26010, n" 1119, 1120, nat., Quittances, vol. 26011, n" i4oo.
1121; vol. 2601 1, n" 1377. Dans ce cas le grènetier rembourse aux
2 Pièces justificatives , n" XV. déposants le montant du prix de leur sel.
3 Yuitiy, Études sur le régime financier B Bibl. nat., Quittances, vol. 26011.
de la France, t. Il, p. i5i. "" 1289.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 31
quième, tantôt il l'établissait à un chiffre fixe par muid1. Ce
chiffre a varié, il a été de 20 francs d'or, de 2 1\ francs, et
même de ho francs sous Charles VI. Une pièce malheureuse-
ment non datée, mais dont l'examen paléographique permet
de fixer la date tout à fait au commencement du xve siècle et
même à la fin du xivc siècle, montre que le droit du roi était
alors de 36 francs.
Le prix de fabrication du sel n'a jamais participé, à coup sûr,
aux fluctuations de l'impôt; il était certainement à peu de chose
près le même à l'époque qui nous occupe qu'au commence-
ment du XVe siècle; or, notre document nous apprend qu'il
était de 1 6 livres tournois par muid2 pris sur le quai d'embar-
quement (dans le cas particulier c'est à Rouen), non compris
bien entendu le droit du roi.
Nous supposerons qu'il s'agit de transporter un muid de sel
de Rouen à Évreux. Acheté aux sauniers sur le quai de Rouen,
le sel est débarqué, mesuré et mis en tonneaux pour éviter
autant que possible l'humidité et les inconvénients que présen-
terait le peu de résistance de sacs. Chacun de ces tonneaux con-
tenait irénéralemcntdeuxsetiers, soit un sixième du muid. Une
fois mis en tonneaux, le sel était embarqué sur un bateau qui,
en suivant la Seine, entrait dans l'Eure qu'il remontait ensuite
jusqu'à Cailly; ce trajet se faisait sous escorte; il en était de
même de Cailly à Evreux; ce dernier transport s'opérait natu-
rellement par charrois et l'état des chemins était tel, que
chaque charrette ne pouvait transporter qu'un tonneau, soit
deux setiers. Arrivé à Evreux, le chargement de sel devait être
de nouveau mesuré comme nous l'avons montré plus haut. Dans
au
' Yuitiv, Etudes sur le régime financier ik hectolitres 98 litres. Le prix total
de la France, t II, p. i5a et note 1. muid a dû varier de 5o à 60 francs d'or
2 D'après Liltré, le muid de sel valait environ ; à l'époque qui nous occupe.
32 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
ce calcul , on n'a fait entrer en ligne de compte ni divers
menus Irais, ni les péages qui grevaient la navigation, ni enfin
le loyer du grenier à sel, que devaient acquitter les marchands
déposants '.
La pièce qui fournit ces renseignements a été rédigée par
un marchand en gros qui a voulu démontrer qu'étant donnés
le droit du roi et les frais d'achat et de transport indispen-
sables, le prix de revient du sel comparé à celui de la vente
le constituait fort en déficit. A. la fin de l'année 1 3q5 et au com-
mencement de 1396, par suite d'une crise qu'il nous est
malheureusement impossible d'expliquer, le prix de revient du
sel baissa subitement et, paraît-il, dans des proportions telles,
que les marchands propriétaires de sel déposé dans les greniers
antérieurement à cette baisse auraient été complètement ruinés.
Aussi, le 11 avril 1396, Charles VI, peut-être après avoir vu
la note de notre marchand, reconnaissant qu'il était impossible
pour ces négociants de continuer le commerce dans les condi-
tions nouvelles, déclara que, moyennant une somme (ixe consi-
dérable versée par eux dans le trésor royal, il leur garantissait
la vente au prix antérieur à la crise, et cela pendant une période
de sept ans2. C'est peut-être Là qu'il faut rechercher l'explica-
tion et la raison d'être de la pièce qui vient d'être analysée.
Il arrivait encore que les greniers de toute une région étaient
vides de sel, par exemple quand les marchands renonçaient à
en faire venir, en raison de irais trop considérables. Le fait se
produisit à la fin de l'année i3yo dans les greniers de Har-
fieur, Honfleur, Caudebec, Mantes et Pontoise. A cet état il
n'y avait qu'un remède que Charles Y appliqua aussitôt :
retait de faire artificiellement monter le prix du sel; encore le
roi limita-t-il à deux mille poises la quantité qui pourrait
1 Pièces justificatives, n" XV. — " Iîibl. nat. , 1"' franc. 14371, fol. a35v° et 238 r'.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 33
être vendue à un prix supérieur au cours fixé. Le droit du roi
ne devait subir aucune diminution; c'était simplement une
augmentation dans le prix de vente qui était autorisée '.
On n'était pas libre d'échapper à l'impôt en se privant de
sel. Un projet de compte, préparé pour le grènetier de Mantes,
nous montre comment procédait l'administration de la gabelle'2.
Le grènetier de Mantes, au reçu des lettres royaux en date du
2A janvier i3y3 (n. st.) \ partit de Mantes et alla à Dreux. Là,
il présenta ses lettres au bailli et au maire, « fist assembler la
ville » pour le surlendemain, et envoya deux sergents, «< par les
villes de la chastellerie de Dreux », afin de convoquer trois ou
quatre notables de chacune de ces « villes » pour le même jour.
La veille de l'assemblée, il s'informa, du mieux qu'il put, du
nombre et des ressources des habitants de Dreux. Puis, le jour
de la réunion, il lut les lettres du roi, parla aux bourgeois,
«et list tant que il ot le nombre des feux». Ensuite il leur
offrit de composer, c'est-à-dire que, moyennant le payement
d'une somme fixe, ils ne seraient pas soumis à la gabelle. Mais
les habitants refusèrent. Alors «ledit grènetier assist et im-
posa les habitans d'icelle ville et parroisse deDreues à prendre
et venir querre oudit grenier (de Mantes), de trois mois en
trois mois, x sextiers de sel et comtnist certains collecteurs
pour ce faire, et aussi imposa xn autres paroisses des villes
voisines d'environ ladicte ville de Dreues». Beaucoup de villes
ou de villages préféraient au contraire composer.
Les maisons religieuses étaient soustraites à la gabelle; de là
une source continuelle de fraudes très préjudiciables au fisc. Le
roi, en même temps qu'il ordonnait l'opération précédente,
faisait interroger par les grènetiers les chefs des établissements
1 Pièces justificatives, n" XVI. — 2 BiM. na(., Quittances, vol. 2601 I , n" i3q3. —
' Ordonnances , t. V, p. 577.
Sav. étiung. 11° *érie ■ t. VI , 2° partie. 5
Va ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
religieux situés dans leur ressort, sur la quantité de sel dont ils
avaient besoin, afin qu'il la leur fît parvenir, et aussi afin d'« ob-
vier aux fraudes qui chascun jour estoient commises soubz
ombre d'eulx ou fait de la gabelle » '.
On essayait encore, par d'autres voies, de diminuer le
nombre des fraudes. Il arrivait que les sauniers expédiaient
du sel sans déclaration et frustraient ainsi le trésor. Pour pré-
venir ce fait, le grènetier envoyait un agent qui allait « de jours
et de nuys par loutez les salines. . . . savoir quelle quantité
de sel il y avoit fait, affin que les sauniers ne autres ne l'em-
portassent muchiement, et savoir que le sel que on chargoit
pour mener par cauciou fust mené bien et loyalment»2.
Telle a été, en pratique, l'organisation du recouvrement des
aides en Normandie, sous Cbarles V. On remarquera que l'un
des traits essentiels de cette administration est l'absence com-
plète de rapports entre le contribuable et le receveur royal
chargé de la perception.
CHAPITRE III.
1370 à décembre 1377.
Pendant que Jean le Mercier s'occupait du payement des
troupes, il était obligé à des déplacements si fréquents et si
lointains, il avait des comptes si compliqués à tenir, des écri-
tures si nombreuses à faire exécuter, qu'il eut des lieutenants.
Nous trouvons deux personnages portant ce titre auprès de
Jean le Mercier à deux dates différentes. Le premier est Etienne
Routi, qui est qualifié de lieutenant de Jean le Mercier dans
1 liibl. nat., Quittances, vol. 26011, n0- i3g3 et i^23. — 3 Bibl. nat., Quittances.
I. 2(J0l8, n° 209.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 35
une quittance en date du i5 mai 13701. Le second, se dé-
signant lui-même comme lieutenant de Jean le Mercier, esl
Pierre le Mercier, dit de Saint-Riquier, du nom de sa femme'2.
C'était probablement, on l'a vu, le frère de Jean le Mercier, et
il dut donner infiniment d'ennui à notre personnage. En effet,
outre ses fonctions de lieutenant de Jean le Mercier, Pierre le
Mercier était notaire royal et contrôleur des aides de la guerre3.
Mais il ne paraît pas que le roi ait été plus heureux dans le cliob
de son contrôleur et notaire que dans celui de son receveur
général des aides de la guerre Jean l'Uissier4. Ainsi, au mois
de novembre 1 3 7 A , Pierre le Mercier était en prison , et les gé-
néraux conseillers sur le fait des aides, parmi lesquels était alors
Jean le Mercier, intervenant en faveur du frère de leur collègue,
faisaient payer à la femme de Pierre le Mercier le traitement
de son mari, alors détenu dans les prisons du roi5. Pierre le
Mercier survécut peu à son incarcération ; le 8 sejîtembre 1 370
on constate qu'il était déjà mort. Un passage de l'ordonnance
du 6 décembre 1373'' peut donner l'explication de l'arresta-
tion de Pierre le Mercier; il est relatif aux divers genres d'in-
fidélité dont pouvaient se rendre coupables les clercs et les
lieutenants des trésoriers; ceux-ci, dès qu'ils s'apercevaient de
ces actes, devaient en avertir les généraux conseillers, « et avec
ce, leur donneront congé incontinant ». Il est permis de croire
que c'est pour des actes de cette nature que Pierre le Mercier
se trouvait en prison; on voit qu'on s'était gardé de lui donner
« congé incontinant ».
Le lieutenant d'un trésorier des guerres, de même que son
1 Bibl. nal., Titres scellés de Clairam- i Pièces justificatives, n° XXXVII.
bault, vol. 97, fol. 7573. 4 Voir plus haut, p. a3, note 7.
2 Pièces justificatives, n0' XXIX et '' Pièces justificatives, n° XXXVII.
XXX. 6 S 25. Ordonnances, t. V, p. 645.
36 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
chef, payait les gens d'armes sur la montre, et prenait chez le
receveur de diocèse les sommes dont il avait besoin.
Mais outre ses lieutenants, Jean le Mercier avait plusieurs
clercs ou secrétaires1. L'un d'eux, appelé Guillaume Moreillon2,
resta au service de Jean le Mercier au moins jusqu'au 27 no-
vembre 1 377 ;5. Telle paraît avoir été l'organisation de ce que
nous appellerons les bureaux d'un trésorier des guerres. On
verra en appendice, à la suite de cette étude, le fonctionnement
de ces bureaux.
Peu d'agents du pouvoir se trouvaient plus en relations avec
les princes que ne l'étaient les trésoriers des guerres. Ces rap-
ports constants d'un homme chargé de compter exactement, avec
des personnages puissants dont l'intérêt était de toucher le plus
d'argent possible, étaient assurément fort délicats. Il ne semble
pas que Jean le Mercier ait eu de conflit avec les princes; il faut
attribuer cette paix relative à ce fait, que les frères de Charles V
étaient certains d'avance que le roi soutiendrait énergiquement
son agent. Aussi, loin de chercher à employer la violence, l'un
d'eux, le duc de Bourgogne, préféra s'attacher par des bienfaits
un trésorier des guerres, probablement à cause des complai-
sances qu'il en attendait, et il gratifia Jean le Mercier d'une
pension viagère annuelle de 200 livres tournois : « et parmi ce
il en sera lenuz d'en faire foy et bornage à monseigneur età ses
successeurs dux de Bourgoigne, ou cas qu'il survivrait mondit
seigneur. »
< !ette pension devait se toucher en deux termes, à Pâques et
Le duc de Bourgogne fait donner une des arbalétriers du roi, et cela au moins
■&"c
gratification aux clercs de Jean le Mercier. depuis novembre i3&2 (Bibl. nat. , Pièces
Mandements de Charles V, ii° 1 3 7 A , originales, vol. 20^6, dossier n° £6680).
p. 707. Moreillon avait rempli les mêmes ' Pièces justificatives, n" XLVI; voir le
fonctions auprès de Pierre Chauve! , clerc nom du signataire.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 37
à la Toussaint. Elle partait de Pâques i3y3, et Jean le Mercier
toucha le montant du premier terme déjà échu le -j3 juin l,
jour où, lui aussi, faisait au duc de Bourgogne son premier
payement. Mais il ne convenait pas à Jean le Mercier d'aliéner
sa liberté vis-à-vis d'un prince dont les intérêts personnels
pouvaient heurter ceux du roi. Ajoutons à cela que peut-
être Jean le Mercier ne savait pas plier, et on comprendra
pourquoi il refusa obstinément de faire hommage au duc. La
conséquence de ce refus fut qu'il ne toucha plus sa pension,
dont la mention continue à figurer cependant sur les registres
de comptes du duc", mais suivie des mots «néant, pour ce
riens n'en a demandé » 3, ou « néant, quar riens ne li en a esté
paie » \
Bureau de la Rivière avait été inscrit lui aussi pour une
pension de 800 livres tournois. Mais il faut croire, ou que le
roi aurait vu d'un mauvais œil ses agents accepter des devoirs
vis-à-vis de ses frères, ou que le duc demandait à ceux qui s'at-
tachaient à lui des services incompatibles avec le dévouement
au roi , puisque Bureau de la Rivière refusa également de prêter
hommage. Cependant, comme il était alors un personnage plus
important que Jean le Mercier, le duc lui fit des avances pour
l'attirer, en lui faisant compter sa pension, le 3i mai 1878,
sans plus de succès qu'auparavant5. Bureau de la Rivière ac-
cepta, mais ne céda pas encore sur la question de l'hommage0.
Il ne mil un terme à ses refus qu'en 1 388. A cette date, et le
2 3 mai, il accepta la capitalisation de sa pension à 4, 000 francs.
1 Archives de la Côte-d'Or, B i438, " Juillet 1078. B i45a, fol. 16 r". A
fol. ■;'\ r°. partir du registre B 1 /i 54. (1378), il ne
- Ibid., B i/idi, fol. 22 r"; B 1 444 . figure plus sur les comptes du duc.
fol. 22 r"; B 1 445, fol. 27 V0. s Archives de la Côte-d'Or, B i4-'"s
' Ibtil., B i45i, fol. 20 v°, à la date de fol. 22 r° el B 1 4 5 1 , fol. 20 v°.
mai 1078. * Ibid., B i45a,fol. 16 r°.
38 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Il est vrai qu'alors il devait avoir besoin d'argent, car il mariait
son fils '. Quant à Jean le Mercier, il ne céda jamais, mais aussi
il s'attira la haine du duc; ajoutons que Bureau de la Rivière
n'y échappa pas davantage. Mais si le bon vouloir de Philippe
le Hardi (il défaut à notre personnage, du moins il s'était at-
tiré par ses services la bienveillance de Charles V. Il en reçut
un éclatant témoignage le G décembre 1 3 73.
Dès le 1 3 novembre i 3yj , Charles V avait rendu une ordon-
nance qui réglait à nouveau, entre autres dispositions, les
fonctions des généraux conseillers. Celle du 6 décembre de
l'année suivante établit Jean de Reuil, Jean le Mercier et Gilles
le Gallois dans les fonctions de généraux conseillers sur le fait
des aides de la guerre 2. Elle fixait en ces termes h>s attributions
des trois conseillers : « Art. 1 1 . Item que les dessus dis Jehan de
lUieil, Jehan le Mercier et Gilles le Galloys ne feront doresna-
vant aucunes délivrances de deniers soit de dons, gaiges,
debtes ou autres choses quelconques, se ce n'est en plaine
chambre ou autre part où ilz soient assemblez pour noz be-
songnes ou pour nostre fait, excepté seullement pour les paie-
mens des gens d'armes cpii auront esté ordonnez par nous ou
par lettres exécutées, ou par les deux d'eulx s'ilzsont à Paris. »
L'article 12 défendait au receveur général de faire des paye-
ments, même au vu de lettres royaux, à moins qu'elles ne
portassent, entre autres signes de validité, un visa des gé-
néraux conseillers accompagné de leur signet. L'article i3 éta-
blissait que : « Toutes lettres et mandemens retïuscz en la
chambre des generaulx, sera escript au doz, et signé de notaire,
que les lettres ont esté refusées; et semblablement quant l'on
1 Archives de la Côted'Or, B 1/1G9, (I. I, p. 489) voil avec raison, dans lin-
loi. 6."> 1". stilution des généraux conseillers, l'origine
Ordonnances, t. V, p. 0/45. Félibien de la Cour des aides.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 39
donnera Ion delay de faire le paiement; et sera la teneur
ou substance desdites lettres et la cause du relTnz enregistré
tout au long en ladite chambre.» Par l'article i5, les géné-
raux conseillers étaient institués inspecteurs des comptes des
trésoriers des guerres, de leurs clercs et de leurs lieutenants.
Il était ordonné qu'aussitôt que les trésoriers des guerres au-
raient fait un payement, les généraux conseillers verraient
«leur estât du paiement précèdent, par la manière que dit
est dessus du receveur gênerai, et au plus tard de deux moys
en deux moys». L'article 16 ajoutait : «Item les dessudis
Jehan de Rueil, Jehan le Mercier et Gilles le Galloys jureront
en nostre présence, qu'ilz diront l'un à l'autre la vérité dudit
fait sans riens en celler, et qu'ilz ne porteront, ne soutien-
dront fait de quelconque seigneur ou autre personne, quelle
qu'elle soit, par faveur ou autrement, à l'appetissement du
fait de la finance, et ne donneront charge ne malgré l'un à
l'autre, mais feront et porteront le fait l'un de l'autre comme
le sien propre. » Par l'article 17, Charles V ordonnait aux gé-
néraux conseillers d'avoir « advis et deliberacion de conseil sur
le nombre des esleuz, receveurs et autres officiers estans es dio-
cèses sur le fait des aides » ; le roi donnait pouvoir à ses trois
généraux conseillers d'en restreindre et diminuer le nombre,
« selon ce qu'ilz verront qu'il sera à faire à nostre proffit; et en
chargeons leurs consciences sur la foy et loyaulté qu'ilz nous
doivent». Enfin, par l'article 18, Charles V commit le chan-
celier et les généraux conseillers au soin d'envoyer « incon-
tinant» des réformateurs en Languedoc, où il paraît que le
désordre était à son comble, au moins dans l'administration des
aides. En somme, cette ordonnance montre quelle était la con-
fusion qui y régnait, non seulement en Languedoc, mais aussi,
quoique à un degré moindre, dans le reste du royaume.
40 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
11 est permis de croire que Jean le Mercier eut une part
considérable dans la rédaction de cette ordonnance; indé-
pendamment du rôle qu'il y joue comme général con-
seiller, il avait une autorité particulière pour signaler les
\ols et les dilapidations des élus, des receveurs ou autres
agents des aides visés particulièrement dans divers articles.
Par ces nouvelles fonctions si importantes, Jean le Mercier
se trouvait plus que jamais rapproché de la personne de
Charles V, et en relations suivies avec les seigneurs les plus
influents de la cour. Parmi ceux-ci, on cite tout d'abord l'ami
de Charles V, Bureau de la Rivière; ceci explique que des
relations étroites se soient formées entre lui et Jean le Mer-
cier; si bien que, jusqu'au bout, la fortune de l'un suivra
les mêmes vicissitudes que celle de l'autre, tous deux per-
sonnifiant, pour ainsi dire, les traditions du prince qui les
avait distingués.
C'est peut-être ici le lieu de résumer, à l'aide des ordon-
nances, les principales attributions de la Chambre des géné-
raux conseillers, pendant la carrière de Jean le Mercier.
Les généraux conseillers ne peuvent faire le commerce ';
Ils ont. autorité absolue sur tout le personnel des aides2;
Ils examinent chaque mois, sans faute, l'« estai du receveur
gênerai au lont et au juste »'';
Une délégation des généraux va chaque mois présenter au
roi un résumé de l'état du receveur général; le roi le garde
par devers lui";
Ils ne peuvent faire délivrance de deniers qu'après une déli-
bération faite en Chambre ';
Ordonnances, t. V, p. 538, art. i. — * Ibid. , t. V, p. 538, art. i5. — ' Ibid., I. \ ,
p. 53g, art. 12. — '' Ordonnances, l. V, p. 53<j , art. 12. — '' Ibid., t. V, p. 53o,
arl. S.
MEMOIRES PRESENTES PAR DINERS SAVANTS. 41
Les questions se décident dans la Chambre des généraux à
la majorité des voix. Quatre conseillers au moins doivent être
présents1;
C'est aux généraux conseillers que le roi adresse les lettres
portant exemption des aides2;
Si l'on en croit un passage d'une ordonnance3, il paraîtrait
que les généraux s'étaient partagé la France selon les provinces,
quelques-uns d'entre eux étant plus spécialement chargés du
Midi;
Les généraux assistent aux séances du conseil royal, et sont
mentionnés comme présents, dans les ordonnances réglant des
matières relatives aux aides 4;
Ils assistent aussi aux séances de la Chambre des comptes
où se règlent des matières avant quelque rapport avec les
aides5;
C'est souvent sur leur initiative que le roi règle les ques-
tions de monnaies6;
Ils reçoivent des élus et des receveurs les baux des fermes de
leur diocèse, les noms des fermiers et de leurs cautions, et l'in-
dication du montant de l'adjudication de chaque ferme7 ;
Ils sont divisés en deux classes: 1" généraux conseillers sur
le fait de la finance; 2" généraux conseillers sur le fait de la
justice des aides8. C'est la réunion de ces deux classes qui
forme la Chambre des généraux conseillers;
8 Ordonnances, t. V, p. 53g, art. 8. Cet 6 Ordonnances , t. V, p. 5o6 et 5o-.
article ne s'est appliqué que lorsque le ' Ibid. , t. VI, p. k, art. là-
nombre des généraux conseillers atteignit s Ibid., t. V, p. 578, art. i5, S 2. Il
six. semble que cette division, consacrée offi-
2 Ibid., t. V, p. 29g , 35 1 et 467. ciellenient dès le commencement du règne
3 Ibid. , t. V, p. Gai, ligne i3. de Charles VI, ait existé en pratique dès
4 Ibid. , t. V, p. 35 1 et p. 653. l'époque de Charles V.
5 Ibid., t. VI, p. 210.
Sav. ktiung. II' série, t. VI, 2' partie. 6
i M t fi I U £ fit E -
42 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le roi est représenté dans la Chambre par un procureur
qui est chargé de conclure devant les généraux conseillers sur
le fait de la justice des aides ' ;
Le grènetier juge les délits de faible importance commis
contre les ordonnances régissant la gabelle; les affaires plus
graves \ont par-devant les généraux conseillers à Paris2.
On trouve dans l'ordonnance du 26 janvier 1 383 (n. st.),
qui rétablit la Chambre des généraux conseillers', la mention
des attributions suivantes'1 :
Les généraux lixeut les gages des officiers des aides;
Ils envoient des ordres pour faire bailler à ferme les aides
« ou les foire lever en nostre main, se bon leur semble »;
Ils peuvent donner répit aux fermiers;
Trois au moins, ou quatre d'entre eux, pourront ordonner
aux receveurs de faire des payements;
Ils peuvent «commander et faire signer et passer lettres
(relatives aux aides), par chacun de nos notaires sous nostre
grant seel » ;
Les lettres traitant des matières d'aides ne seront valables
crue si elles sont scellées du signet de trois généraux conseillers
I O O
au moins;
Pour les matières concernant la justice des aides, deux gé-
néraux conseillers seront suffisants;
Les généraux conseillers, à l'exclusion de tous autres officiers
royaux, connaissent seuls des délits commis par les agents des
aides;
L'autorité de la Chambre des généraux est parallèle à celle
1 Ordonnance.i, t, \. p. 578, art. i3. relevons que les attributions dont nous
1 IbiJ., l. V, p. 578, art. i3, et t. Vf, n avons pas parlé plus haut; il est probable
p. 448, art. u. que les fonctions, telles qu'elles sont fixées
Leur nombre est alors de cinq. dans celle ordonnance, sont les mêmes
Ordonnances, t. VI, p. yo5. (Vous ne que s<ms Charles \ .
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 43
rie la Chambre des comptes et à celle du Parlement. Ainsi, la
Chambre des comptes doit enregistrer les actes émanés des gé-
néraux, sans avoir le droit d'y rien changer; de même il n'y a
pas d'appel recevable contre les arrêts de la Chambre des géné-
raux conseillers;
En cas de doute sur une question, la difficulté sera tranchée
par les généraux eux-mêmes, «appelez avec eulx aucuns de
nostre conseil jusques au nombre fie six ou quatre au moins »';
Enfin il pouvait se faire que la multiplicité des affaires obli-
geât à adjoindre un membre temporaire à la Chambre des gé-
néraux; en ce cas, on prenait un conseiller au Parlement qui
vaquait «ou fait de la justice en la Chambre desdiz aides tant
à rapporter des procès et plaidoiries et à les oïr, veoir et con-
seiller, comme en autres besongnez en la dicte Chambre et
touchans ledit fait des aides » ~.
Tels ont été, jusqu'à la démission de Jean le Mercier3, les
traits principaux des fonctions de général conseiller sur le lait
des aides .
Cependant les Anglais continuaient plus que jamais à dé-
vaster la Basse-Normandie et la garnison de Saint-Sauveur-
le-Vicomte se distinguait par ses excès. Charles V, ému des
réclamations continuelles des habitants5, avait montré, dès le
27 décembre 1872, sa résolution d'en finir avec ces pilleries6
et de rendre la sécurité à cette partie de la Normandie. Dès le
1 Cette mesure fut confirmée par lettres '' L. Detisle, Histoire du château et des
du 3 avril 1 383 (n. st.) {Ordonnances, sires de Saint-Sanveur-le-Vicomte, p. i83.
t. VII, [>. 7 " Ibidem, p. i85. Le théâtre de la
2 Bibl. nat. , Pièces originales, vol. 80. guerre semble se déplacer un peu alors,
dossier 1760 , pièce n" 5. et se porter du côté de la Bretagne.
g février i388 (n. st. . (Voir Bibliothèque nationale, collection
4 Voir, sur ce sujet, Vuitry, Eludes sur De Camps, volume 84, fol. 198 v" et
'<■ régime financier de ht France , t. If , p. 1 4o. 212 r°. )
6.
Vi ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
mois de février 1 3 7 3 (n. st.), on avait commencé à réunir des
armes à Caen '. Enfin, après des préparatifs qui durèrent plus
d'un an, Charles V donna, à la date du ieraoût i3y4, les pou-
voirs les plus étendus à Jean de Vienne, chargé de la direction
des opérations militaires, aux évêques de Baveux et de Cou-
tances, à Jean le Mercier et à Guillaume dit le Bègue de Fayel2,
les autorisant à faire toutes dépenses jugées nécessaires, et leur
donnant «mandement especial... de faire assembler les habi-
tans des cité et diocèse d'Evreux, de Lisieux, de Sez, de
Baieux, de Coustances et d'Avranches et les autres du pais de
Normendie, et en especial les gouverneurs, officiers et subies
des terres » du roi de Navarre, du duc d'Orléans et des comtes
d'Alençon et du Perche, situées en Normandie, enfin tous les
intéressés a la prise de Saint-Sauveur, pour établir une aide
« pour le fait dessusdit tenir et continuer illeuc. . . comme bon
vouz semblera»'. On voit que la plus grande latitude élait
laissée aux commissaires du roi.
Mais avant d'envoyer Jean le Mercier en Normandie,
Charles V, qui avait éprouvé combien la place de Creil était
importante, en avait ordonné la réunion au domaine dès le
1 5 janvier 1074 (n. st.) , et il voulut s'entendre avec les posses-
seurs afin de les indemniser. En effet, la seigneurie de Creil
n'appartenait pas au domaine royal; elle avait été aliénée par
saint Louis avec le comté de Clermont, en faveur de son sixième
(ils, Robert, dit de Clermont, chef de la maison de Bourbon.
Histoire de Saint-Stmveur-le- Vicomte, d'Avranches, cli.-l. de c°°). ( Voir Bibl. nat.,
P- l°"- Quittances, vol. 26016, n°' 2685 et 2720.)
Nous avons vu figurer à plusieurs re- 3 Histoire, de Saint -Sauveur, Preuves,
prises ce personnage dans les comptes de p. 213 à 21."). Le i3 juillet, on coristale
trésorerie des guerres de Jean le Mercier. que Jean le Mercier séjournait depuis
En i38o, il était capitaine du château de quelque temps déjà à Caen. (Pièces justi-
Saint-James de-Beuvron (Manche, arr. ficati\es, n° \X.\VT.)
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 45
Celui-ci, étant mort au mois de février 1 3 1 8 , laissa son comté
et ses seigneuries à son fils Louis, créé duc de Bourbon
en 1 33 1 . Louis maria en 1 334 sa fille Béatrice ta Jean de
Luxembourg, roi de Bohême, et entre autres avantages, elle
reçut en dot la seigneurie de Oeil. Puis, après la mort de son
mari à Crécy, elle épousa en secondes noces Eudes, seigneur
de Grancey en Bourgogne, et conserva Oeil. Ce fut donc avec
elle et avec son second mari que Charles V eut à traiter. C'est
pourquoi il désigna, en septembre 187/4, des négociateurs
parmi lesquels on remarque Bureau de la Rivière et Jean le
Mercier. Mais les représentants des deux parties n'ayant pu se
mettre d'accord, on nomma en octobre d'autres négociateurs
qui, à la fin de janvier i 375 , décidèrent l'échange de la sei-
gneurie de Creil contre celle de Bar-su r-Aube. Toutefois, les
habitants de cette dernière ville ayant vivement protesté, il fut
convenu qu'Eudes de Grancey se contenterait d'une somme
de 12,000 florins d'or1.
C'est alors (octobre 137/1) clue Charles V, étant à Melun
et s'occupant de la minorité qui pourrait suivre sa mort, voulut
régler la question de la régence. Il décida que la reine sérail
tutrice de ses enfants, que le duc de Bourgogne et le duc de
Bourbon l'assisteraient dans la régence, que les réserves mé-
talliques du trésor seraient confiées à Bureau de la Rivière et,
dans le cas où il mourrait, à une commission. Enfin, la reine
et les ducs présideraient un conseil de régence composé des
fonctionnaires de la cour, des maréchaux, de grands seigneurs,
de maîtres des comptes, et où figurait Jean le Mercier'2.
Mais revenons à la Basse-Normandie. Aussitôt en fonctions,
les commissaires du roi se hâtèrent de convoquer les trois états
1 Boursier, Histoire de lu ville et ehâtellenie de Creil, p. 367 à 369. — 2 Ordonnances
t. VI, p. 26 et 'hj, et du Tillet (éd. île 1607), p. 276 et 277.
'iO ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
de Normandie, qui, réunis une première fois ie 3i août ', une
seconde lois le i6 octobre'2, votèrent deux tiers de fouagcs
exigibles en septembre, octobre, novembre et décembre.
Après avoir fait régler par Jean le Mercier toute la partie
financière de l'opération, et le siège de Saint-Sauveur n'étant
pas poussé très activement3, le roi, vers le i5 octobre, envoya
son général conseiller en Bretagne pour «certaines et grosse/.
besoignes touchant nostre honour et profit»'1, en lui adjoi-
gnant Robert Assire, vicomte d'Auge5. Il est probable que
Jean le Mercier fut envoyé auprès du duc de Berrv el de
Du Guesclin, qui, on l'a vu, avaient été chargés par le roi de
prévenir les effets du débarquement de Jean de Montfort en
Bretagne6. Le 20 octobre, l'élu deCaen, Guillaume le Grant7,
dépêcha un messager à Jean le Mercier déjà arrivé au Mont-
Saint-Michel, «pour savoir sa volenté se l'en mettroit sus les
fouages, ainssi que le Roy nôstre sire l'avoil mandé »\ Vers le
commencement de décembre, Jean le Mercier était vraisem-
blablement de retour à Paris, et c'est dans le courant de ce mois
qu'il fut anobli 9.
Le i5 janvier 1 3y5 (n. st.), Charles V, décidé à faire un vi-
' Histoire de Saint-Sauveur, p. 188.
' Ilml. , p. 189.
Malgré toul, on avait persisté à con-
server un certain nombre de gens d'armes
en Basse -Normandie, sous les ordres de
Jean de Vienne. (Bibl. n il. , Titres scelles
dé Clairambault, vol. i<>, fol. 076, n " .">. ;
' Mandements di Charles V, n° io86,
p. 563.
6 .Sur ce personnage , don) on retrouve
lissez fréquemment le nom à celle époque
au moins en .Normandie, a paru très ré-
cemment une 1 Lude liistoi ique et bio-
graphique, par le vicomte 0. de l'oli.
Chronique des quatre premiers Valois,
p a53.
7 Guillaume le Grant avait été maire de
Rouen en i36oet 1 36 1 .
8 Histoire de Saint-Sauveur-le -Vicomte ,
Freines, p. 182.
« Joannes Mercerii , generalis consilia-
rius super facto subsidiorum Régis ordi-
natorum pro guerra, december 137/1.»
(Bibl. nat., Cabinet des titres, vol. reliés,
n" 10.3, p, 28; extr. de la Chambre des
comptes.)
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. kl
goureux effort, donna ordre à Raoul Campion1, receveur
général en Basse-Normandie, de se tenir aux ordres de Jean
de Vienne, «toute choses arrière mises»2. Le lendemain
16 janvier, Jean le Mercier expédiait au même Raoul Campion
une lettre plus pressante encore3, lui mandant d'avoir à accou-
rir auprès de l'amiral aussitôt que celui-ci aurait besoin de lui,
l'assurant que «plus grant plaisir ne pourriez-vous faire au
Roy nostre dit seigneur». Enfin il ordonnait au receveur gé-
néral de lui faire savoir le jour de l'« emprise », ou de venir le
lui annoncer, ajoutant: «et quant est aux charges sur vostre
fait, je n'en feray nulles que je puisse, et se d'aucunes vous
escripsoie,si n'en faites rienz, s'il ne vous plaist, se l'emprainte
de mon signet n'est enclos dedens mes lettres. » (Tétait la pro-
messe à peu près formelle qu'aucun des fonds recueillis en
Basse-Normandie ne serait employé à outre chose qu'au siège
de Saint-Sauveur.
A la réception des lettres du roi contenant « l'abrègement
et manière de la prise et destruction du lieu de Saint-Sauveur » ',
Jean de Vienne convoqua les états provinciaux. Ceux-ci se
réunirent le ao janvier à Bayeux5. Ils accordèrent une somme
de 3o,ooo francs destinée à payer les gens de guene occupés
au siège de Saint-Sauveur, et qui devait être levée pour le
2 0 février et envoyée à l'aoul Campion, conseiller du roi et
receveur de cette aide.
Au mois de février, Jean de Vienne mit définitivement le
' Anobli on juillet 1088, Raoul Gain- D M. Delisle, dans l'Histoire de Saint-
pion est qualifié, dans l'acte, de conseiller Sauveur (p. ig3 , note 1), a prouvé que la
du roi (Arch. nat., JJ i33 , fol. 00 v"). réunion a eu lieu le 29 et non le 28.
3 Histoire (/c SainUSauvear, Preuves, comme ledit le compte d'Yvon Huait. Il
p. 224.. nc parait pas cependant que rassemblée
3 Ibid. , Preuves, p. 225. ail pu durer deux jouis. (Voir P>il>l. nat.
' Ibid., p. 191. Quittances, vol. 26012, n" 1 584 l
48 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
siège devant la place1; Jean le Mercier en fut probablement
avisé comme il l'avait demandé. Il venait d'inspecter en com-
pagnie de Nicolas Braque et de Mouton de Blainville, maré-
chal de France, accompagnés de Raimond du Temple2, les
fortifications de la ville de Mantes3, afin de décider quels
étaient les travaux à entreprendre, quand il repartit pour
Saint-Sauveur, où il représentait d'ailleurs la Chambre des
généraux conseillers. C'est en cette qualité qu'il reçut le 7 mars
1875 (n. st.), à Saint-Lô, une somme de 27,000 livres tour-
nois, apportée de Caen par Raoul Campion selon ses ordres,
pour payer les gens d'armes et les arbalétriers employés au
siège'1. Le 20 mars, Jean le Mercier chargea Bernard de Mont-
ferrat de construire à Caen un grand canon de fer, qui fut
amené devant Saint-Sauveur vers le 10 ou le 12 mai, selon
l'estimation de M. L. Delisle5.
Les assiégés cependant, découragés à la vue de ces prépa-
ratifs, voyant les Français s'avancer assez près du château pour
parvenir à ébranler une de ses tours, songèrent à traiter. Les
négociations furent conduites du côté des Français par Jean de
Vienne et Jean le Mercier0. Elles aboutirent, le 21 mai, à la
promesse faite par les Anglais de rendre le château le 3 juillet
Histoire de Saint-Sauveur, p. ig4-
Voir sur ce personnage une note in-
sérée par moi dans le Bulletin de la So-
ciété de l'histoire de Paris, [année 1886.
3 Les travaux de fortification avaient
commencé à Manies des i368, sous
la direction du maître maçon du roi,
Jean Autabours (Bibl. nat.. Quittances,
vol. 2G007, n"' 358, 059, 363, 372 et.
385). J. de Manie avait été nommé, parle
ni. commissaire chargé de la surveillance
bid., vol. 26008, n° 5i2). Eu i3Ga,
le fort de l'église Notre-Dame était garni
de provisions et d'armes par Sarrasin de
Richebourc, capitaine de Mantes (ibid.,
vol. 26008, n° 636). Les travaux conti-
nuèrent encore fort longtemps (ibid.,
vol. 26009, n" 9^3, 996, etc.).
Histoire de Suint-Sauveur, Preuves ,
p. 2 35.
Ibid. , p. 196 a 197.
Mandements de Charles V, p. 592,
n° il /n, et Histoire de Saint Sauveur,
Preuves, p. 261.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 49
suivant s'ils n'étaient pas secourus, et ce, moyennant payement
au capitaine anglais, Thomas de Catterton, d'une somme de
4o,ooo francs1. En dehors de cette somme, Thomas de Cat-
terton devait toucher en son nom personnel 12,000 francs;
divers autres frais et dons faisaient monter la dépense à
60,000 francs2.
Grâce aux précautions de tout genre prises par le roi, le
traité du 2 1 mai fut exécuté3. Mais avant son départ, Thomas
de Catterton, enchanté de la loyauté avec laquelle la convention
avait été exécutée à son égard, « témoigna sa satisfaction en
offrant une somme de 2,000 francs à Jean le Mercier qui avait
pris la part la plus active à la conclusion el à l'exécution du
traité. Jean le Mercier accepta les 2,000 francs, mais s'em-
pressa de les verser dans la caisse des subsides affectés au fait
de Saint-Sauveur. Au reste, cet acte de probité et de désinté-
ressement ne tarda pas à recevoir une éclatante récompense.
Les représentants de la Basse-Normandie, voulant laisser à
Jean le Mercier un souvenir de leur reconnaissance, mirent
à sa disposition une somme de 6,000 francs, que le roi, par
lettre du i5 juillet 1370, l'autorisa à accepter.» Ce passage
emprunté à M. L. Delisle montre jusqu'où pouvait aller le
dévouement de Jean le Mercier.
Il est bien probable que ce fut peu après ces événements
que le roi lui donna la charge de capitaine de la cliâtellenie
de Creil. C'est en effet le 3 1 août 1 37 5 que nous le rencontrons
pour la première fois avec cette qualité'1. Il touchait, pour
cette charge, 600 livres tournois.
A ce propos, il peut être intéressant de se rendre compte du
traitement, ou pour mieux dire des traitements que recevait
1 Histoire de Saint-Sauveur, p. kj8. — 2 Ibid. , p. 19g. — 3 Hist. de Saint-Sauveur,
p. 200 à 20G. — 4 Pièces justificatives, n" XXXVIII.
Sav. étiiang. IIe série, t. VI, 2* partie. 7
IHPniHEMI N1TIO"
50 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES,
alors Jean le Mercier, en dehors des gratifications qu'il pouvait
recevoir pour services exceptionnels. Il faut commencer par
rappeler qu'il était général conseiller et châtelain de Oeil.
Pour la première de ces charges, il touchait 600 livres parisis
par an; pour la deuxième, il recevait 600 livres tournois. On
sait que la livre parisis était d'un quart plus forte que la livre
tournois. Jean le Mercier, dans une quittance datée du 3 1 août
iô-]b\ dit qu'il est payé en francs d'or, à '20 sous tournois
pièce. Si l'on réduit en livres tournois les 600 livres parisis
que touche Jean le Mercier comme général conseiller, on arrive
au chiffre de y5o livres tournois; et comme le franc d'or
égale la livre tournois, on a 7.^0 francs d'or. La valeur intrin-
sèque du franc au titre légal était, selon les tables fie
M. de Wailly2, d'environ i3 fr. 38 cent, de notre monnaie
d'aujourd'hui : ce qui donne pour 780 francs d'or (de 1 3 7 5) ,
io,o35 francs de notre monnaie, valeur intrinsèque au titre
légal, et pour 600 francs d'or (représentant le traitement de
châtelain de Creil), 8,028 francs de notre monnaie, valeur in-
trinsèque au litre légal. En somme, la valeur intrinsèque de ces
appointements équivaut pour une année à i8,o63 francs de
monnaie actuelle.
Mais, outre cette somme représentant les gages ordinaires,
Jean le Mercier touchait 5 francs d'or par jour (ou 66 fr. 90 cent,
valeur intrinsèque), chaque fois qu'il chevauchait «hors poul-
ies besoignes» du roi. Ainsi, dans la quittance sur laquelle
nous venons de faire ces calculs, Jean le Mercier nous apprend
qu'il chevaucha quatre mois jusqu'au moment où il donne sa
quittance (3i août 1 375). Cela fait, pour les mois de mai,
juin, juillet, août, cent vingt-trois jours, et à raison de 5 francs
1 Pièces justificatives, n° XXXVIII. — 5 Mémoire sur les variations de la livre tournois,
p. 245 (Tome XXI des Mémoires de l'Académie des inscriptions, 2" partie).
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 51
par jour, 6i5 francs d'or ou 8,228 fr. 70 cent, (valeur intrin-
sèque) comme gages extraordinaires. Or l'année avait encore
cinq mois à courir, et il n'est pas impossible que le roi n'ait
charge son conseiller de nouvelles missions. En un mot, en
dehors de la gratification extraordinaire de 6,000 francs1 qu'il
reçut en 1 3y5 , Jean le Mercier dut , dans le cours de la même
année, loucher au minimum 26,291 fr. 70 cent., valeur in-
trinsèque.
Peut-être , versla finde l'année 1 3 7 5 , Jean le Mercier se reposa-
t-il à Oeil'" et à Paris des fatigues qu'il avait dû éprouver au siège
de Saint-Sauveur. Une quittance de gages ordinaires, donnée
par lui le 2 décembre 1370, à François Chanteprime, rendrait
plausible cette supposition; car il n'y est nullement question
de traitement extraordinaire pour voyages*. Le 6 février 1076
(n. st.), probablement sur la recommandation de Jean le
Mercier, Gillet le Moine, son clerc, recevait du roi une grati-
fication de 100 francs en récompense du zèle qu'il avait mis à
seconder son maître dans les opérations dirigées contre Saint-
Sauveur'.
Peu après, Charles \ chargeait Jean le Mercier d'une mis-
sion à Avignon5. C'est alors que, le 22 avril, Raoul Campion
1 80,280 francs, valeur intrinsèque au
titre légal.
2 Dès la fin de l'année précédente,
Charles V, considérant que la ville avait été
ruinée « par la prinse des ennemis de nostre
royaume, qui es ans mccclviii, lix et lx
derrains passés occupèrent nostre ville
de Creil. . . », déclara qu'aucun droit ne
serait établi sur ses foires ( Arch. nat. ,
JJ 106, fol. 1 ia v"). Le a3 mars 1 377 (n.
st.), le roi rétablit aussi une foire à Creil
(Arch. nat., JJ 110, fol. i4o r°).
J Pièces justificatives, n° XXXIX.
1 Histoire Je Saint-Sauveur, Preuves,
p. 299.
5 A ce moment (fin de février et com-
mencement de mars), Louis de Sancerre
eut à repousser certaines « routes de gens
d'armes qui par manière de compaignes
sont nagaires venues ou royaume îles
parties d Alernaigne ». (Bibl. nat., Titres
scellés de Clairambault , vol. i4, fol. 907,
n° 5.)
52 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
arriva à Paris avec 6,000 francs eu or et 4, 000 livres en blancs
de 5 deniers tournois pièce, provenant de ce qui restait des
sommes votées pour l'évacuation de Saint-Sauveur. Mais Jean
le Mercier n'élail pas encore de retour d'Avignon , et comme
c'était lui qui avait «gouvernée en cliief le fait de la finance
dudit vuidement» de Saint-Sauveur, Charles V, tenant à ce
qu'il examinât lui-même les comptes de Raoul Campion, fit
rester ce dernier à Paris jusqu'au retour de son conseiller.
Celui-ci, étant arrivé vers le 20 ou le 2 1 mai, conféra jusqu'au
20 juin avec Piaoul Campion qui retourna aussitôt en Nor-
mandie '.
Nous n'avons aucun renseignement sur Jean le Mercier poul-
ies derniers mois de l'année 1 376. Il est permis de croire qu'il
partagea son temps entre l'hôtel Saint-Pol, le palais de saint
Louis, siège de la Chambre des généraux conseillers, et la
surveillance des travaux de construction du château de Creil.
Dans le courant du mois de janvier i 3yy (n. st.) , Charles V
l'autorisa à fonder une chapellenie dans l'église Notre-Dame
de Boulogne-sur-Seine2. Dès cette époque, Jean le Mercier
songeait donc à choisir là le lieu de sa sépulture, et ne parais-
sait pas craindre que des circonstances imprévues pussent ja-
mais l'empêcher d'y reposer.
Vers le commencement d'avril 1877, Jean le Mercier, pré-
occupé de mettre les forteresses de Normandie en état de
prolonger leur résistance à des coups de main que l'on avait
redoutés pendant l'hiver précédent3, ordonna de mettre vingt-
Hisloire de Saint-Sauveur, Preuves, (Archives de la Cote d'Or, B i45»,
n. 3o6. Le 1" octobre, le duc île Bour- loi. 70 v°).
gogne chargea un écuyer de Jeanle Mercier ; Ai.li. nat., JJ 110, fol. 35, et Guil
de porter 100 francs d'or à «Guillaume hermy, Inscriptions de l'ancien diocèse de
de Clirey, chevalier, auquel monseigneur l'arts , t. Il, p. 706.
les a donné/, ces'e lois de grâce especial 0 3 Histoire de Saint-Sauveur, p. a4o.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 53
deux muicls de froment dans le château de Caen l. Au début
du mois suivant, le 7 mai, Charles V alla à Rouen, emmenant
avec lui Jean le Mercier, qui devait lui montrer « son navire et
aussi les garnisons et autres choses nécessaires pour le fait de
son armée » 2. Jean le Mercier était lui-même accompagné de
maître Hutin d'Aunoy, secrétaire du roi, qui devait, sons les
ordres de Jean le Mercier, faire « les lettres et escriptures tou-
chans le fait de nostre navire et armée de la mer » \ Le 1 6 mai ,
Jean le Mercier était encore a Rouen d'où il donnait l'ordre de
transporter des canons de Saint-Sauveur à Honlleur pour l'ar-
mement de la flotte'1.
Le roi revint assez rapidement à Creil, où Jean le Mercier le
rejoignit le i 9 mai ; ce jour-là , Charles V donna à Jean de Mons,
« familier» de son conseiller, une somme de 3o francs5. 11 est
difficile de dire si maître Hutin d'Aunoy s'arrêta lui aussi à
Creil. Ce qu'il y a de certain, c'est que le roi et Jean le Mer-
cier étaient de retour à Paris le 20 mai6. Trois jours après,
le 2 3 mai, Charles V renvoyait encore Hutin d'Aunoy en com-
pagnie de Jean le Mercier à Rouen , à Harfleur « pour le parfait
des lettres et escriptures nécessaires au lait de ladite armée. . . » '.
Il projetait, en effet, une descente en Angleterre, et c'était afin
de mettre ses plans à exécution qu'il avait chargé Jean le Mer-
cier de s'occuper aussi activement de l'armée de la mer, mission
dont notre personnage nous a laissé le détail. Arrivé à Rouen,
il en fit « partir les barges, galées et autres vesseaux, les vivres,
garnisons et autres choses nécessaires ausdiz vesseaux», et les
fit mener de Rouen à Harfleur « pour le fait de l'armée du Roy
1 Bibt. nat., Quittâmes, vol. a6oi3, '' Histoire de Saint-Sauveur, Preuves,
11° irjo2. p. 012, n° 2 2.3.
2 Pièces justificatives, n" XL. '' Mandent. deCharles V, n° 1371, p. 706,
3 Mandements de Charles V, n° 1373, * Ibidem.
p. 706. ' Ibidem.
54 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
nostredit seigneur mettre sus». Puis il s'en alla à Harfleur
attendre l'arrivée des gens de guerre, des vaisseaux et des ma-
riniers, surveiller l'embarquement sous les ordres de Jean
de Vienne, présider à leur payement, aux distributions de
vivres et autres choses qui leur furent faites; « et me convint
demourer es dictes parties tant que ledit navire fust parti dudit
lieu de Harcfleu et du Clnef de Caux et que je en euz perdu la
vue1.» Jean le Mercier revint probablement a Paris au com-
mencement de juillet, peut-être le 7 ou le 8 2.
Jean de Vienne ravagea quelques villes des côtes anglaises,
ce qui le brouilla avec le sire de Torcy qui servait sous lui
et eût voulu se loger dans une de ces places. Sur ce, les Français
revinrent à Harfleur, «car les souldoiers avoient servi leur
temps de leurs gaiges. Quant le navire lut venu à Marefleu,
l'amiral ala à la court du Roy, devers le Roy de France. El
aussi fit monseigneur de Torchy, maiz monseigneur Bureau
de la Rivière et sire Jehan le Mercier les mistrent à acort3. »
On voit qu'il n'était pas toujours facile de maintenir la disci-
pline dans les armées du xive siècle.
Le roi, peu satisfait des faibles résultats de cette course sur
les côtes anglaises, renvoya Jean le Mercier une troisième fois
à Harfleur 4 en lui adjoignant, le il\ juillet, son valet de
chambre Jean de Vaudetar5, «pour noz besoignes touchant
le fait de nostre armée de la mer»6. Le même jour, c'est-à-
dire le 24 juillet, le roi accorda 2,000 francs d'or7 à Jean le
Pièces justificatives, n° XI. I. i36a , et celui-ci ne lui ménageait pas les
3 Pièces justificatives , n° XLII. marques de sa faveur (voir Arcli. nat.,
1 Siméon Luce, Chronique des quatre JJ 92, fol. 25 v° et JJ io3, fol. 1 44 r°).
premiers Valois, p. 262. " Mandements de Charles V, 11° i4n,
4 Pièces justificatives, 11° XL1II. p. 720.
Il était déjà valet (le chambre du ' 26,760 francs, valeur intrinsèque au
duc de Normandie avant le 1" septembre titre légal.
MEMOIRES PRESENTES PAR DWERS SAVANTS. 55
Mercier et exposait en ces termes les motifs de sa libéralité :
« Comme nostre amé et féal conseiller Jehan le Mercier nous ait
servi longuement et encores serve de jour en jour continuel-
ment à grant paine et travail de son corps, en pluseurs ma-
nières, tant à cause de son dit office, comme en pluseurs
voyages, lesquelz il a faiz et fait de jour en jour par nostre
coni mandement en pluseurs parues de nostre royaume, et
aussi ou fait de nostre armée, en laquelle il a eu très grant
paine et travail. » Charles V ajoutait que Jean le Mercier était
obligé d'entretenir autour de lui un grand nombre d'hommes
et de chevaux, et qu'enfin il venait de perdre neuf à dix che-
vaux lors de son dernier voyage. Ce don exceptionnel lui était
fait en dehors de ses gages ordinaires et extraordinaires et des
2,000 francs que le roi avait coutume de lui donner chaque
année1, gratification annuelle qui portait à 3,35o francs d'or2
les traitements fixes de Jean le Mercier.
Revenons à la mission de Jean le Mercier avec Jean de
Vaudetar. Il partit de Paris le 19 juillet, puis alla trouver le
roi alors à. Senlis « lui dire certaines choses touchans son armée
de la mer et savoir sa voulenté sur ce». Aussitôt après, le roi
l'envoya à Laon et dans la région « pour certaine reformation
que faisoient maistre Jehan d'Arcy et autres de son conseil sur
les Juifs du bailliage de Vermandois3 ». De là il s'en vint à
Rouen , et puis à Harfleur, pour conférer avec l'amiral d'Espagne
qui commandait la flotte mise au service de Charles V, et lui
communiquer les ordres royaux; enfin pour présider au ravi-
taillement de cette flotte. De même, après avoir donné des
1 Mandements de Charles V, n° i/u3, ' Il a t-té impossible de retrouver le
p. 721. moindre renseignement sur cette «refor-
2 4'»,Sa3 francs, valeur intrinsèque au mation».
tilre légal.
50 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
instructions à Jean de \ ienne, qui commandait la flotte royale
el venait de débarquer « à la fosse de Leure et à Harefleu », il fil
faire payement pour six semaines aux gens qui servaient sous
les ordres de l'amiral de France, et les fit ravitailler1. Les
Grandes Chroniques disent qu'il y avait là «trente cinq galées,
el grant foison de barges et autres vaisseaux » "'. Voici comment
la Chronique des (jiialre premiers Valois raconte la troisième mis-
sion de Jean le Mercier à Harfleur3 : « Cestui sire Jeban le
Mercier, qui estoil principal gouverneur des deniers du Roy, et
à lui estôient tous les receveurs el grenetiers du royaume de
France obeissans, vint à Harefleu et fit dereebief singler le na-
vire de France et d'Espaingne à Hantonne. . . En cestui voiagi'
ne firent riens les François; lors singlèrent vers Calaiz. » Ceci
se passait probablement à la fin de juillet.
Sur ces entrefaites, Olivier de Clisson'' mit le siège devant
Auray en Bretagne5. Jean le Mercier, aussitôt après avoir pro-
cédé au ravitaillement de la flotte, partit pour rejoindre Clisson.
En passant par Caen, il apprit que l'on craignait «plusieurs
larrons, pilleurs et robeurs qui gastoient et roboient » toute la
Basse-Normandie1'. Les officiers royaux et plusieurs habitants
ajoutèrent que si on n'y mettait ordre, une grosse foire, dite
foire de la Guibray 7 et séante à Falaise, n'aurait pas lieu, « car
nuls marchans n'y oseroient venir pour doubte d'estre robez».
' Pièces justificatives, n° XLIII. 6 Ces pillards venaient de Guyenne , où
2 T. VI, p. 3/;g. ils trouvaient asile dans les terres du roi
3 P. ?.(io. d'Angleterre.
" Il était retenu depuis le i5juin avec 7 Cette foire, qui rapportait beaucoup
200 hommes d'armes, au\ gages de au roi , se tenait certainement entre le i3
920 francs par mois (Bibl. nal., coll. De et le 20 août (voir Bibl. nat , Quittances,
Camps, vol. <S/|, fol. :'.(iN 1'). vol. 2601/I, n" 2088). Or, il est permis de
Siméon Luce, Chronique îles quittée croire qu'elle avait commencé le dimanche
premiers Valois, p. 262 , el Grandes Clironï- 1 u' août 1377.
ques, t. VI , p. 34<J-
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 57
Jean le Mercier chargea alors le bailli de Caen, Renier le Cou-
telier, de commettre le nombre nécessaire de gens d'armes au
soin de chasser ces « larrons et pillards » et de garder la foire l.
Ses ordres furent exécutés, et Renier le Coutelier engagea pour
huit jours, du jeudi i3 août au jeudi :io août inclusivement,
un chevalier, nommé Thomas de Vieux, ainsi que 2 4 écuyer
et archers, pour chevaucher dans tout le pays d'alentour et
pour garder la foire2.
Après avoir mis ordre à cette affaire, Jean le Mercier quitta
Caen probablement vers le 1 1 ou le 1 2 août et arriva enfin à
Auray, «à certaine journée que avoit emprinse au xve jour du
mois d'aoust. .. monseigneur de Clichon, de y estre plus fort
que les ennemis; laquelle journée ledit monseigneur de Cli-
chon tinst; et pour ce fu mis ledit lieu d'Auroy en l'obéissance
du Roy3. »
Aussitôt après la prise d'Auray, Jean le Mercier dut aller
avec Clisson rejoindre les troupes qui étaient autour de Calais4.
Mais auparavant il s'arrêta à Rouen, et il nous a laissé le récit
de ce qu'il y exécuta. A peine arrivé dans cette ville, il fitformer
un convoi d'outils et d'armes, déposés jusque-là au clos des
galées, et les fit transporter vers Calais, «pour certaine che-
vauchiée et emprise que ledit seigneur avoit ordenée y estre
faite. » Puis il s'en alla à Amiens, où il rejoignit le duc de Rour-
gogne qu'il accompagna devant Ardres5, où ils arrivèrent le
k septembre. Le 7, la ville se rendit. Le duc, après avoir em-
porté quelques autres places, quitta la Picardie avec sa suite,
la pluie empêchant de continuer les opérations0, et arriva à
1 Mandements de Charles V, n" i5/i3, 3 Pièces justificatives, n° XLIII.
p. 771. " Grandes Chroniques, t. VI, p. 356.
s Bibl. nat., Quittances, vol. 2601/1- i Pièces justiGcatives, 11° XLIII.
n" 2088. * Grandes Chroniques, t. VI, p.. 356.
Sav. étrang. II' série , t. VI , 2' partie. 8
lltiiiUUlL BATtOH.
58 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Melun en compagnie de Jean le Mercier et peut-être de Clis-
son, vers le 23 septembre. Ce qu'il y a de sur, c'est que Jean
le Mercier était à Paris le 2 4, après une absence de 68 jours '.
Il resta à Paris depuis lors jusqu'au i3 octobre; peut-être
alla-t-il aussi au château de Creil, dont le roi poussait active-
ment les travaux, puisqu'il affecta une somme de 6,ooo francs
aux dépenses du dernier trimestre de l'année 1377".
Cependant, le duc d'Anjou, qui, aidé par Du Guesclin ;,
opérait avec succès en Languedoc depuis le mois de juillet,
assiégea Duras pour se venger du parjure du seigneur de ce
château et s'en empara après trois semaines de siège4. Mais,
avant la prise de la place, Charles V avait envoyé, le i3 octobre.
Jean le Mercier devant Duras, « par devers monseigneur le duc
d'Anjou estant audit lieu de Duras, pour lui dire certaines
choses secrètes et aussi pour voir au paiement des genz
d'armes estans es dictes parties aus gaiges dudit seigneur. » Le
10 novembre il revint à Paris5.
Dans l'intervalle, le 21 octobre, le roi lui avait donné sa
gratification annuelle de 2,000 francs; l'acte met en lumière
qu'il était bien plus demandé à Jean le Mercier qu'aux autres
généraux conseillers, lesquels exerçaient simplement leur office
à Paris, et qu'il était forcé de faire grande dépense. Enfin, le
roi ajoutait comme raison de sa libéralité, qu'il voulait que son
conseiller tînt un rang « grant et honnorable »°. Jean le
Mercier toucha cette somme le 27 novembre7.
1 Pièces justificatives, n" X-LIII. l Le due mit le siège devant la place le
" Bibl. nat.,Quilt.,vol.26oi4 .iVaoi i. <| octobre [Grandes Chroniques, t. \I.
Du Guesclin av. iii été retenu, pai p. 353 à 355).
lettres du 21 juin en compagnie de Pièces justificatives , n° \U1I.
200 hommes, pour servir sous le due " Pièces justificatives, n'XLV, et Man-
d'Anjou (Bibl. nal., coll. De Camps, déments de Charles V, n" i/m)o, p. 751.
vol. 8/1. loi. a ( > f> v°). ' Pièces justificatives, n° \l.\l.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 59
CHAPITRE IV.
Décembre 1377 à septembre 1380.
Sur ces entrefaites, l'empereur Charles IV annonça à
Charles V son neveu, qu'il avait l'intention de venir le visiter et
de faire en même temps un pèlerinage. Aussitôt le roi envoya
un messager à son oncle, afin de savoir de quel côté il voulait
entrer en France. Par suite d'un malentendu, Charles V, après
avoir envoyé jusqu'à Mouzon (où ils attendirent en vain pen-
dant quinze jours) les comtes de Sarrebrùck et de Braisne,
Bureau de la Rivière et Pierre de Chevreuse, maître d'hôtel,
rappela son ambassade. Peu après, l'empereur manda qu'il
arriverait par Cambrai'. Ce fut donc dans cette ville que le
roi envoya au-devant de son oncle une nouvelle ambassade
composée du seigneur de Coucy, des comtes de Sarrebrùck et
de Braisne, de Bureau de la Rivière et de Jean le Mercier2:
« et en leur compaignie avoit grant foison de chevaliers et d'es-
cuiers en bonnes estoffes, vestus de livrées desdis seigneurs,
et estoient bien trois cens chevaux3. » L'empereur arriva à
Cambrai le mardi 2 2 décembre.
On sait par les Grandes Chroniques avec quelle magnificence
Charles V reçut son oncle, et en même temps le soin qu'il mit
à ne pas sembler reconnaître la suprématie de la couronne
impériale. Nous nous bornerons à donner une sorte de journal
du séjour de l'empereur, inséré dans un des registres du Parle-
ment'1.
«Décembre. Le lundi xxi et les jours suivans la court vaca
et fu empeschée pour l'apareil de la venue de l'Empereur.
1 Grandes Chroniques, t. VI, p. 357 et 3 Grandes Chroniques, !. VI, p. 35g.
358. A Arcli. nat., Registres du Parlement,
Pièces justificatives, ri" XLVI1I. X 1^71, fol. 5 r° et v°.
8.
60 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES.
« Janvier. Le lundi ime jour entra l'Empereur à Paris.
« Mardi vc jour, pour la venue d'ycelui fu le Palais em-
pesché. »
Le mercredi 6, la cour vaqua à cause de la fête de l'Epi-
phanie.
« Ce jour le Roy fit solemnellc feste de son oncle l'Empereur
et de son cousin le Roy des Romains filz dudit Empereur, et
fut fait solempnel disner ou Palais roial à Paris. Et seirent a
la table de marbre au disner l'arcevesque de Reins, un evesque
d'Alemaigne chancelier de l'Empereur, l'evcsque de Paris,
l'Empereur, le Roy nostre sire et le Roy des Romains. A la
seconde table seirent monseigneur le Dalphin de Viennois
ainsné filz du Roy, les duz de Berry, de Bourgoigne, de Bour-
bon et deus duz d'Allemaigne. »
Lundi 1 1 janvier : « Et ce jour l'Empereur disna à Saint-Pol
par devers la Royne, et après se partit de Paris et s'en ala au
Bois de Vincennes, et d'ilecques s'en retourna à son pais. »
« Mardi xnc le Parlement fu remis et ordené en son premier
lieu et estât »
Le roi, de même qu'il avait chargé une ambassade de re-
cevoir l'empereur, le fit accompagner jusqu'à sa sortie de
France, c'est-à-dire jusqu'à Mouzon , par les mêmes personnages
qui l'avaient reçu à Cambrai, le sire de Coucy, les comtes de
Sarrebrùck et de Braisne, Bureau de la Rivière et Jean le Mer-
cier1. Jean le Mercier accompagna certainement l'empereur
jusqu'à Mouzon, d'où il était de retour à Paris peu avant le
4 février2, c'est-à-dire deux jours environ avant la mort de la
reine (6 février). Le 8 février il était encore à Paris, où il
donna quittance au receveur général pour ses gages ordi-
1 Pièces justificatives , n* XLVIII, et Grandes Chroniques, t. VI. p. /ni. — i Voir la
pièce citée dans la note précédente.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 61
naires1. Il est donc probable qu'il assista aux obsèques de la
reine, qui durèrent du \l\ au 19 février2.
Dans ce même mois (lévrier) les conférences reprirent à
Bruges entre les représentants de la France et de l'Angleterre3.
Il ne paraît pas que Jean le Mercier ait été mêlé à ces négo-
ciations, au moins d'une façon directe. Le roi l'employa d'un
tout autre côté. Craignant toujours des surprises en Norman-
die, et sur le point de rompre définitivement avec le roi de
Navarre, Charles V envoya Jean le Mercier le 7 mars à Rouen,
à Dieppe et à Harfleur, pour faire préparer la flotte et garnir
d'armes et de vivres les châteaux et les villes du pays, de façon
à pouvoir résister en cas de descente des Anglais. De là, Jean
le Mercier se rendit à Honneur, à Caen, à Bayeux, a Saint-Lô
et à Saint-Sauveur, afin d'inspecter les forteresses, et de les
faire également garnir de toutes choses nécessaires. Puis il re-
vint à Scnlis auprès du roi, qui l'avait mandé à cause de la ve-
nue de Charles de Navarre'1.
En effet, pendant l'absence de Jean le Mercier, Charles V
avait reçu avis5 de quelques seigneurs, que Charles le Mau-
vais voulait le faire empoisonner et que l'instrument de ce
crime devait être Jaquet de Paie0, chambellan du roi de Na-
varre; celui-ci venait de l'envoyer en France en compagnie de
Charles de. Navarre, son fds aîné7. Jaquet de Rue fut arrêté
aussitôt, et on saisit dans un de ses coffres « un petit roolle de
mémoires»8. Pendant ce temps, Charles de Navarre était en
1 Pièces justificatives-, n* XL1X. i Au commencement de mars.
- Grandes Chroniques , t. VI, p. 4i3 à Voir de lui une quittance du 3o mars
/•
i3-l (n. si.) (Bibl. nat., Quittances.
Ibid., p. 417. vol. 26010, n° n5/).
4 Pièce justificative, n°L (publiée dans ' Grandes Chroniques, t. VI , p. 4 1 8
les Preuves de l'Histoire de Saint-Sauveur- 8 Ibid., p. 4 19 à 432
le-Vicomte, p. 3i4).
02 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Normandie; il fit savoir au roi qu'il viendrait volontiers par
devers lui, s'il avait un sauf-conduit. Charles V le lui accorda
avec empressement el reçut le jeune prince à Senlis , où, comme
on l'a vu, il avait mandé Jean le Mercier. Puis après avoir
montré à Charles les trahisons dont son père s'était rendu
coupable à son égard, le roi exigea de lui le serment de faire
remettre au duc de Bourgogne les places navarraises de la
Normandie l.
Aussitôt les ducs de Bourgogne et de Bourbon, accom-
pagnés du connétable, du sire de Coucy, de Jean le Mercier
et d'autres seigneurs, commencèrent par prendre posses-
sion des villes et châteaux d'Evreux, Breteuil, Pacy, Anet.
Bréval, Piégnévi'lle'. A la prise du château de Bernay, on
s'empara de la personne du capitaine de cette place, secrétaire
du roi de Navarre, Pierre du Tertre, « lequel savoit les secrés
d'iceluy roy de Navarre comme aucun autre»3. Amené à
Paris, il fut mis au Temple, où il fut interrogé'1. Dans les
1 Les Navarrais qui accompagnaient
leur jeune prince durent jurer comme lui,
et parmi eux le fameux Ferrando d Ayons.
Les Grandes Chroniques (t. VI, p. 433)
assurent que Charles île Navarre lit en-
tendre à Charles V qu'il serait bon de re-
tenir le capitaine navarrais jusqu'à ce
qu'il eût fait rendre les forteresses.
~ Chronique des quatre premiers Valois,
p. 266. Bréval (Seine-et-Oise), arron-
dissement de Mantes, canton de Bonnières;
Régnéville (Manche), arrondissement de
Coulanccs, canton de Montmartin-sur-
mer.
3 Grandes Chroniques , t. VI, p. 434-
" Ilud., t. VI, p. 435 à 43g. Froissart
raconte que, vers ce temps -là, Jean le
Mercier et Guillaume de Dormans furent
envoyés par Charles V pour s'emparer en
son nom de la baronnie de Montpellier
(édit. de M. le b°° Kervyn de Leltenbove,
t. IX, p. 5G). Secousse [Hist. de Charles k
Mauvais, t. I , p. 196), tout en citant
la narration de Froissart, paraît lui pré-
férer le récit fait par d'Aigrefeuille dans
son Histoire de Montpellier et d'après lequel
ce serait Jean de Deuil qui aurait été
chargé par le duc d'Anjou d'opérer la con-
fiscation de la seigneurie de Montpellier.
Il paraît difficile d'admettre le récit de
Froissart, d'autant qu'on constate de fâ-
cheuses lacunes dans cette partie de ses
chroniques. Il scuihle que le récit de d'Ai-
grefeuille , qui prononce le nom de Jean
de Beuil, sénéchal de Toulouse et d'Albi,
mérite plutôt créance. De plus , selon
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 63
papiers qu'on saisit sur lui, on trouva la liste des noms de con-
vention donnés aux personnages les plus importants de la cour,
noms qui assuraient le secret des correspondances entre lui
et Charles le Mauvais. Pierre du Tertre avoua cette liste. On v
J
voit figurer: Jean le Mercier sous le nom d'«Elatus», Clisson
sous celui de « Bubulcus », Bureau de la Rivière sous celui de
« Secus», etc. Il est permis de croire que chacun de ces noms
de convention avait pour origine un trait particulier de
caractère ' .
Cependant les ducs poursuivaient le cours de leurs succès
en Normandie. La province, au moins la Basse-Normandie,
fut taxée à !\ 0,000 francs, destinés au payement des hommes
d'armes chargés de réduire les places navarraises2. Michel
de la Fosse, receveur à Caen-de cette aide extraordinaire, eut à
payer, le 19 et le 28 avril, les sommes que coûtèrent deux
engins construits par ordre du connétable pour réduire les
châteaux appartenant au roi de Navarre3. Après une attaque
infructueuse contre Cherbourg, les Français prirent Gavray
et Pont-Audemer5, déjà attaqué avant l'expédition de Cher-
M. Kervyn de Lettcnliove [Chroniques de
Froissait, t. IX, p. 5o3), ce serait au
mois d'avril que Charles V aurait fait
saisir Montpellier: or Jean le Mercier, à
pari un voyage auprès du roi à Senlis,
passa les mois de mars, avril et mai en
Normandie. Enfin, la Chronique de Jeun de
Noyai (Bulletin de lu Sociélé de l'histoire
de France, lSS3, p. 27A) dit epic c'est
ie duc d'Anjou qui l'ut chargé de l'opéra
tion : i! est donc naturel de supposer que
c'est par le sénéchal de son gouvernement
qu'il a fait exécuter les ordres royaux.
1 Secousse, Histoire de Charles le Mau-
vais, t. II, p. 388. Charles de Beaure-
paii'C, Chronique de Pierre Cochon (Société
de l'histoire de Normandie), p. i53.
J Bihl. nal., Quittances, vol. atjoiô,
n° a388.
3 Bihl. nat., Quittances, vol. 2G01/I,
n0' 2 1IJ7 et 2 176.
' Gavray fut assiégé par Du Guesclin
(Bihl. nat., Pièces originales, vol. 2, dos
sier Abecourt, pièce n" 3).
5 Ce lut à ce siège qu'on trouve une
mention du ogroz canon », probablement
le même dont M. L. Delisle a raconté la
construction dans l'Histoire de Saint-Suu-
veur-le-VicQmte , et qui avait été forgé pai
ordre de Jean le Mercier (Bihl. nal., Quit-
64 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
bourg. Le 22 mai, Jean le Mercier revint à Paris '. Après que
les deux conseillers de Charles le Mauvais, Pierre du Tertre et
Jaquet de Rue, eurent été convaincus d'avoir voulu attenter
aux jours du roi et livrer les places de Normandie aux Anglais,
on les lit traîner du Palais jusqu'aux Halles; et là ils eurent la
tête tranchée2, le 28 juin3.
Le 8 juin, Charles V, étant à Vincennes, a\ait donné
6,000 francs d'or à Jean le Mercier, en considération des ser-
vices que celui-ci lui avait rendus « à visiter et faire visiter bien
el diligement tous les chasteaux, villes et autres forteresses
d'icellui pays de Normandie», et à rassembler les sommes
nécessaires au payement des gens de guerre, «et aussi pour
tenir et mettre sièges et bastides devant les chasteaux et autres
forteresses que le roy de Navarre tenoit, tient et encore occupe
oudit pays de Normandie \ »
Finalement, à part Cherbourg et le château de Saint-
Guillaume de Mortain , il ne resta plus une place de Normandie
aux mains de Charles le Mauvais. En même temps, Charles \
donnait l'ordre de détruire les forteresses prises5. Mortain
même ne résista pas longtemps à monseigneur de la Ferté, aux
tances, vol. a6oi5, n° 2222). Jean de
Vienne commanda les assiégeants (Bibl.
nal . Quittances, vol. 26oi5, n°* 22 i<i
el 2221). Voir aussi sur les troupes , qui
assistèrent au siège: Bibl. nat., Pièces
originales, vol. 7, dossier 1/17, pièces 7
el suiv. , et vol. 12, dossier 323 , pièce 2.
' Pièces justificatives, n" L.
' Grandes Chroniques , t. VI, p. 4/|(). Au
commencement de juin, Jean le Mercier
et Du Guesclin , probablement alors en
Normandie (Dom Morice, Preuves de
l'Histoire de Bretagne, vol. Il, colonne 38o) ,
envoyèrent des « lettres closes liastives » à
Clisson qui était en Bretagne (Dom Morice.
Preuves de ['Histoire de Bretagne, vol. Il,
colonne 292).
3 Cbarles de Beaurepaire, Chronique
de Pierre Cochon (Société de l'histoire de
Normandie), p. i4ç). Secousse, dans son
Histoire de ( 'hurles le Mail vais ( t. I , p. 191),
propose deux autres dates qui, d'ailleurs,
ne le satisfont pas.
' Pièces justificatives, n° LII.
6 Voir à ce propos les notes de la Chro-
nique du MontSaint-Michel (Société des
anciens textes) , par M. Siméon Luce, t. I,
p. 11, note 8.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 65
sires de Tournebu, de Torcy et aux autres barons de Nor-
mandie '.
Le siège de Cherbourg fut alors décidé. Jean ie Mercier fut
naturellement chargé de la direction administrative et finan-
cière de l'opération et, le 27 octobre, il arriva à Montivilliers2.
Là, il s'occupa de recruter des ouvriers pour faire les travaux
d'approche. A cet effet, il donna ordre au vicomte de Mon-
tivilliers « de prandre et arrester par toute ladicte viconté touz
les charpentiers, maçons, quarriers, pionniers, et sieurs d'aiz,
• et d'autres gens tel nombre et telle quantité comme vous verrez
qu'il sera besoing, et aussi tant de chevaulx, charroz et char-
rettes comme il en convendra ». Il ordonnait en outre au vicomte
de diviser ces ouvriers par escouades de vingt-cinq hommes,
« dont l'un d'iceulx par manière de connestablie en saiche et
doie respondre chascun jour par monstre ou reveue, et de
leurs noms et des lieux et villes dont ilz seront, et les rendre
au xie jour de novembre, par devant nous en la ville de Ga-
renten en Constantin, pour leur ordener ce qu'ilz auront à
faire. » Il ajoutait que ces hommes seraient entretenus et rétri-
bués aux frais des villages de la vicomte de Montivilliers 3. Tou-
tefois une aide fut établie, dès le mois de novembre, dans
toute la province de Basse-Normandie; les receveurs ordinaires
des aides furent chargés d'en opérer la perception '.
Cependant la plus grande activité régnait dans la contrée:
on s'occupait de faire tailler des boulets de pierre5; les bour-
1 Chronique des quatre premiers Valois, ' Bibl. nat. , Quittances, vol. a6oi5,
p. 275. n° 3298.
- M. SiméonLuce, dans la Chronique du ' Bibl. nat., Pièces originales, vol. 3,
Mont- Saint -Michel (Société des anciens dossier A bot, pièce n" 2.
textes), montre que l'investissement de 5 Bibl. nat., Quittances, vol. 2Goi5,
Cherbourg avait commencé dès juillet n° 2876.
1378 (t. 1, p. 12 , note 1).
Sav. étiiang. Il* série, t. VI, 2e partie. 9
IMPRIMERIE SATICO'ALÉ.
66 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
geois de Lisieux durent iaire construire un engin destiné au
siège et qui fut achevé vers le 1 5 décembre '. En même temps,
Gui Chrétien, bailli de Rouen et de Gisors, commissaire du
roi pour le siège de Cherbourg, réunit à Brionne", le mercredi
27 octobre, une assemblée générale à laquelle assistèrent les
vicomtes de Pont-Authou , de Pont-de-1' Arche, d'Auge, de
Beaumont, d'Evreux, de Pont-Audemer, d'Qrbec, de Breteuil,
de Couches, Pierre de \alnandrin, bailli dTlarcourt, Pierre
Lenglés, vicomte de Brionne, Geoffroy Le Cras et Guillaume
le Dvacre, élus sur le fait des aides a Evreux, et plusieurs
autres. Cette assemblée commit Jean Dvacre, vicomte d'Auge,
pour lixer le nombre d'ouvriers que devait fournir la vicomte
d'Auge3 pour le siège de Cherbourg.
Déjà les opérations contre la ville avaient commence
sous la direction de Du Guescliu. Le début du sièçe lut
mauvais: les Anglais et les Navarrais avaient fait « grosse em-
busche » dans laquelle tombèrent Olivier du Guescliu, frère
du connétable, le sire de Maun> et environ soixante-dix che-
valiers et écuyers. Mais laissons la parole à la CJuonicjiw des
quatre premiers \ alois h :
« Pour lors que l'en vint mettre siège devant Cesarbourg, il
laisoit merveilleux froit5, et enfondoient les chevaulx, et aussi
\ avoit grant defaulte de vivres. De laquelle s'estoit fait fort
sire Jehan le Mercier, de fournir l'ost de vivres. Comme on fust
venu à Cesarbourg, chacun tend) à soy logier. Là eurent trop
de povreté et de mesaize la menue gent tant de fain que de
1 Bibl. nat., Quittances vol. 2,6oi5, ' Pages i-Seï 270.
'i 2>li'i ' On était au mois de décembre. C'est
Eure, arrondissement de Bernay, ce qu'exprime la pièce justificative n°LTV,
chef-lieu de canton. quand elle dit que le temps «csloit bas et
1 Bibl. nat.. Quittances, vol. 2601:"), froit cl moult contraire au fait dessus-
^-!99'
dit ».
MEMOIRES PRESENTES PAR DINERS SAVANTS. 67
lroit, et tant qu'il fallut que l'ost deslogast. Mais ainçois que
on se deslogast, les Angl< >is qui virent les François au froit et au
vent qui tendoient à eulx logier, comme monseigneur Charles
de Navarre et sire Jehan le Mercier furent venuz. les Anglois
et Navarrois vessirent de Cesarbourg etvindrent bouter le feu
en l'ost. Delà partie des logeis audit sire Jehan le Mercier, on
cria alarme et s'arma l'ost. Et donc se retrairent tantost lesdiz
Anglois et Navarrois, car monseigneur de Clisson survinst en
l'ost à tout bien mille combatans. Parce qu'il n'estoil pas mai-
son ne temps convenable à prendre sie^e, et aussi les gens ne
les chevaulx n'avoienl pas assés vivres, il Fallut que l'ost se
departist. Et fit l'en bastides en l'abbaye ' où demoura mon-
seigneur Guillaume de Bordes, o une roule de gens d'armes
dudit host.
«Apres ce on fit ung concile à Caen. Et là fut le connes-
lable et sire Jehan le Mercier et le conseil du Roy, pour avoir
sur le pais de Normendie une aide ou suhcide pour paier les
gens d'armes2. Et quelque on estoit en icellui parlement, ceul\
qui estoient demourés esdictes bastides se deslogerent, car ilz
estoient pou pour résister contre ceulx de Cesarbourg. Le
connestable fui trop marry que le siège estoit rompu. Si advint
En dehors de Cherbourg. à la somme de au. Son francs d'or, qui
L'assemblée eut lieu à Caen. le ; ■ durent être versés aux termes fixés à Etienne
cembre, sous la présidence du connétable; Fourcaut receveur général de celte aide
elle comprenait des gens d'église . des geitz (Pièces justificatives , n° LIV). Mais ce ne
île conseil et d'autres encore. Après une furent pas seulement le bailliage de Caen
longue discussion, on convint que, pour el la châtellenie de Condé qui eurent à se
parvenir à payer les >;ens d'armes, il fan- cotiser; la même obligation s'étendit à la
drait avoir recours a une aide extraordi- Norman iar deçà Seine», qui dut
naire, exigible en deux termes, le premier paver une aide de 3o,ooo francs. Yvon
échéant a la mi-mars 1079 (n. st.) et le Huait fut chargé d'en opérer le recouvre
second à la lin du mois d'avril suivant. ment (Bibl. nat. , Quittances, vol.
Le bailliage de Caen et la châtellenie de n° 118).
Condé- sur -Noireau lurent taxés en gros
68 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
que le connestable fui un jour avec les generaulx ou trésoriers;
il demanda où estoil sire Jehan le Mercier, el on lui dit qu'il
est oit avec les dames.
« Le connestable lors dit et appella sire Jehan le Mercier
ordeux gars, traistre et larron au roy de France, et que par
son deffault, le fait du siège estoit rompu. Et ce que le connes-
table a voit dit fut reporté à sire Jehan le Mercier en la pré-
sence de monseigneur N. du Bosc, evesque de Baieux, et
d'autres seigneurs du conseil du Roy. Dont sire Jehan le
Mercier luit moult yrés et dolent, puis respondi comme subtil :
» Je sçay bien que le connestable a dit ces paroles par yre et
« couroux qu'il a de son frère, de monseigneur de la Roche, du
« sire de Mauny et des autres bons chevaliers et escuiers qui ont
u esté prins. Mais se Dieu plaist, je m'en excuseroy tant et si
avant , par devant le Roy, que je en seroy excusé deuement. »
dette réponse prudente mit fin à la querelle, au moins en appa-
rence. Il est néanmoins permis de croire que Jean le Mercier
conserva un certain ressentiment contre le connétable, dont les
reproches, il faut l'avouer, étaient absolument injustes. Mais
on verra plus loin que les habitudes galantes de Jean le Mercier
lui causeront d'autres et plus vifs désagréments; en attendant,
Charles V ne paraît pas avoir attaché la moindre importance
aux accusations du connétable contre Jean le Mercier. Celui-ci
dut revenir à Paris à la fin de décembre 1878, ou plutôt au
commencement de janvier 1.379.
Malgré la résistance de Cherbourg, la conquête des places
uavarraises de la Normandie était faite. Charles V voulut aus-
sitôt décourager les résistances locales en confisquant les biens
de ceux qui tiendraient le parti du roi de Navarre
i
Robert Assire et Nicolas de Plancy, cette opération par le roi Cl i.-irtes \.
clerc des comptes, furent chargés Je (Bihl. nat. , Quittances, vol. 2G016
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 69
Le 2 2 janvier 1379, Charles V, étant à Vincennes, modifia
quelques parties de son testament, daté d'octobre 187/1. Pi'1"
sieurs de ses exécuteurs testamentaires, en effet, étaient morts
dansl'intervalle. Aussi le roi ajouta aux noms de ceux qui vivaient
encore ceux de son confesseur frère Maurice de Colenges, de
ses conseillers, Miles de Dormans, évêque deBeauvais, Etienne
de la Grange, président au Parlement, maître Jean Crète,
maître des comptes, maître Jean Ganart, avocat au Parle-
ment, Jean le Mercier, Jean de Vaudetar et Gilles Malet ses
valets de chambre '.
Peu de jours après, le 28 janvier, Charles V, ayant appris
que les receveurs de l'aide levée pour le siège de Cherbourg
avaient gardé une partie du produit de l'aide par devers eux,
et que les opérations de comptabilité n'avaient pas été régu-
lières, ordonna a Piaoul Campion, son conseiller, et à Berthaut
à la Dent, receveur général des aides en Basse-Normandie, de
laire une enquête sur ce point et d'en faire savoir les résultats
à Jean le Mercier'2.
C'est alors (3 février) que Charles V, voulant aller visiter les
domaines du sire de Coucy, envoya Jean le Mercier à Coucy, à
Saint-Gobain, et dans les autres domaines du sire de Coucy,
afin d'y mener maître Philippe Ogier3, conseiller du roi, chargé
par celui-ci de les voir et de les visiter, pour en « rapporter
n° 2696, el vol. 26017, n" 64). Quant ! Mandements de Charles V, u 1824,
aux archives du comté d'Evreux, elles res- p. 890.
tèrent en place dix ans encore; ce ne fut 3 Ogier était, dès avant le 29 octobre
guère qu'au mois d'août i388 que le bailli ^77, seigneurdu Mesnil-Aubry, secrétaire
d'Evreux, le célèbre J. d'Ableiges, fit et maître des comptes du roi. Celui-ci lui
transporter à Paris les archives de la accorda, le 29 octobre 1377, le produit
Chambre des comptes d'Evreux (Bibl. nat. , d'un marché (Arch. nat. , JJ n 1, f* 101 r").
Quittances , vol. a6o23 , n° 1 32.3). Pour les faits de la période comprise entre
Arch. nat., cartons des rois, K 5o, le 3 février 1379 et 'e 3° janvier i.38o.
n° '°- voy. les pièces juslificalives, n° LUI.
70 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Testai audit seigneur, ainsi comme il avoit enchargié audit
maistie Philippe Ogier», Puis Jean le Mercier revint à Paris le
i3 lévrier et y resta jusqu'au g mars. A cette date, et sur
l'ordre du roi, qui était alors à Senlis, il se rendit en Anjou, en
Touraine, dans le Maine et en Normandie, pour inspecter les
comptes des receveurs et des grènetiers de ces provinces. On a
vu, en effet, que le 28 janvier précédent, Charles V, inquiet de
la façon dont les aides avaient été perçues, avait prescrit une
enquête1 alors limitée à la Normandie. Jean le Mercier ne re-
vint que le 3 avril suivant.
Pendant la seconde moitié du mois de mars, et par consé-
quent pendant son absence, Charles V alla visiter «les chas-
tiaulx de Coucy, de Saint-Goubain et Saint-Lambert et puis
s'en ala à Nouviant-le-Comte2 et s'en râla par la Fere et
Chauni»3. Eustache Descbamps a écrit deux pièces de poésie
cà propos de ce voyage que le roi entreprit en Vermandois,
tandis qu'il envoyait Jean le Mercier dans l'Ouest. L'une de
pièces, écrite en l'honneur du sire de Côucy, vante la
beauté de ses domaines:
Qui veult terre de granl déduit savoir,
Et ou droit cuer du royaume de France,
Et fortresce de merveilleux povoir,
Haidtes forests etestanesde plaisance.
Aires d'oiseaulx, pars de belle ordonnance,
Ou pais de Vermendoys,
Devers Coucy acheminer te dois :
Voir, qi elques lignes plus haut, à la des celte époque, Jean le Mercier possédai!
page 69. ce domaine.
iisne, arrondissement de Laon, can- ~ A. Molinier, Fracments inédits de h
Ion de Crécy-sur-Serre. On disait alors in- Chronique de Jean de Noyai (Bulletin de la
différemment Noviant ou Youvioti, qui est Société de l'histoire de France, i883,
la lurine actuelle. On constate ainsi que, p. '2fb).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS.
Lors des terres verras la nompareille;
Pour ce est son cri : Goucy à la merveille!
pour ce dist li bons Roys
Que de Coucy ne vit euvre pareille,
Pour ce est son cri : Coucy à la merveille1 !
Dans la seconde, Euslache Deschamps donne l'itinéraire
du roi pendant ce voyage2. La pièce commence ainsi :
Seure chose est à prince de savoir
De son pais la marche et les destrois. . .
D'après le poète, Charles V aurait été à Coucy. à Saint-Aubin
à Folembray, à Saint-Gobain :
Et l'andemain vit devant sa litière
Biches et cerfs prendre joyeusement.
Puis :
\ Novion pot plaisant lieu veoir,
Et au souleil cler resplendir les loys,
Et le prince richement recevoir.
Qui lu illec trouver pot le hault doys ;
De tous poissons ot illec cours pleniere.
' M"deQueux de Saint-Hilaire, Poésies
d'Euslache Deschamps, édit. de la Soiiété
des anciens textes (t. I, p. 269).
3 Ibid.,t. III • p- 168. Tarbë attribue ce
voyage à Charles VI. Il est vrai qu il avoue
n'en pouvoir déterminer la date. M. de
Queux de Saint-Hilaire a évidemment
suivi l'opinion de Tarbé. Il est permis de
croire que celte attribution à Charles VI
est inexacte , en raison du récit emprunté à
la Chronique de Jean de Noyai, des
de la chancellerie royale et des circon
stances relatées dans la seconde des pièces
que nous citons ici-mème et où il
que le roi suivit lâchasse, étant clam sa
litière. Cette Façon d'assister à une chasse
montre bien que nous avons affaire
Charles V, toujours malade el inoapabli
de se soumettre à un exercice violent
72 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le gentil Roy y vint à la prière
Jehan le Mercier, qui le vit grandement :
Là ot bons vins et moult bel parement
En son chastel fait de bonne piere '.
Charles V, qui se trouvait à Vincennes le 2 février2, en était
parti peu après pour Senlis, où nous le trouvons dès le
2 mars3. Il semble y avoir séjourné constamment jusqu'après
le 16 mars'1; puis, le 22 mars, il passa àCompiègne5 et parvint
le même jour à Ourscamps °. De là, en suivant l'itinéraire
indiqué par le poète, Charles V serait allé à Coucy et à Saint-
Aubin : du moins nous savons qu'il était le 2 4 mars à Folembray ',
probablement de retour de Coucy. Il revint le 2 6 mars à Noyon 8,
où il se trouvait encore le lendemain °. Le 2 8 il était à Chauny '",
d'où il poussa peut-être jusqu'à Nouvion-le-Comte, que Jean
le Mercier possédait depuis peu de temps. Il est certain que
celui-ci, qui était venu avec Philippe Ogier organiser et pré-
parer le voyage du roi, était encore dans l'Ouest, d'où il ne
revint que le 3 avril. Ce fut par conséquent en son absence
que Charles Vdul venir à Nouvion.
Le roi voulut néanmoins laisser à son général conseiller
une marque de sa bienveillance, et, le 28 mars, étant àCbauny,
il confirma des lettres de rémission déjà accordées à Jean et à
son frère Jean dit des Coquins, tous deux familiers de Jean le
Mercier, lesquels avaient tué un individu qui, paraît-il, les
avait blessés et insultés11. De Nouvion-le-Comte, Charles V alla à
1 Bibl. nat., tonds français, n° 84o, " Arch. nat. , JJ n4, fol. 1 5g v°.
fol. ijj v". M. de Queux de Saint-Hilaire ' Ibid., fol. 96 v°.
donne comme texte: «l'ait de très bonne Ibid., fol. 9g r°.
piere». Ibid., fol. 1 56 r°.
J Arch. nai., JJ 1 1/1, fol. ià[) v". Ibid., fol. 106 r" et 1 ik 1°. On y lit à
Ibid. , fol. 78 r". deux, reprises: « Quant nous avons nagaires
//■il/. . fol. 82 r°. este à Coucy».
: Ibid., fol. 85 v° cl 96 r. " Arch. nat., JJ n/r, fol. 106 r°.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 73
ia Fère et de là à Noyon, où il était le 3o mars1. Le lendemain,
il arriva à Compiègne2, et le 2 avril il parvenait à Senlis3, où
l'on constate encore sa présence le 3 avril4; enfin le 6 avril il
était de retour à Paris5. On a vu plus haut que Jean le Mercier
l'y attendait depuis le 3 avril.
Cependant les affaires de Bretagne s'étaient aggravées. Vers
la fin de l'année 1378, Jean de Montfort avait fait partie d'une
expédition commandée par le duc de Lancastre. Le roi, outré
d'une hostilité si constante, avait fait prononcer par les pairs, le
9 décembre 1 378, la confiscation du duché. Puis, au commen-
cement d'avril 1379, ^ "^ venir à Paris le seigneur de Laval,
Bertrand du Guesclin, Glisson, le vicomte de Rohan, et leur
exposa les trahisons de leur duc; enfin il les invita à jurer de
faire rendre à ses commissaires les places de Bretagne dont ils
avaient la garde0. Ces commissaires étaient le duc de Bourbon,
le maréchal de Sancerre, Jean de Vienne, Bureau de laRivière et
d'autres personnages, parmi lesquels, sans doute, Jean le Mer-
cier. Celui-ci partit de Paris en effet avec le maréchal de San-
cerre, le i3 avril, pour se rendre auprès de Clisson, afin d'es-
sayer de prendre possession des places que ce dernier gardait.
En même temps, il était chargé d'étudier l'opinion publique en
Bretagne7, de «parler à plusieurs des gens d'esglise, nobles et
gens des bonnes villes dudit pays et rapporter au Roy nostre
dit seigneur Testât et voulenté des gens dudit pays de Bre-
1 Mandements de Charles V, n° l835,
p. 900.
2 Arch. nat.,.TJ n4, fol. 1 5 1 v".
3 Ibid., îol i44 V.
1 Ibid., fol. îoa r° et \ki V.
5 Ibid., fol. 1A6.
6 Grandes Chroniques, t. VI, p. 453 à
456.
Sav. étiung. II* série , t. VI , 2' partie.
7 Ce fut pendant ce voyage en Bretagne
que la municipalité de Tours envoya à
Paris un commissaire chargé de « t;i iie vé-
rifier les lettres du don du tiers du fouaige :
lesquelles dites lettres d'yeelui don ne
furent pas vérifiées quand elles furent
faites , parce que sire Jehan le Mercier
n'estoit pas à Paris et estoit allé en Bre-
10
IE NiTH
74 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
taingne. » Il revint à Paris le 3 mai, et après avoir pris les
ordres du roi, il repartit le i5, «en la compagnie monseigneur
de la Rivière, pour aler es parties de Bretaingne par devers mon-
seigneur de Clichon, aucuns desprelas, gens d'église, nobles et
bonnes villes dudit pays, pour leur dire et exposer certaines
choses que le Roy nostre dit seigneur avoit enehargiées à Saint
Germain en Laye audit monseigneur de la Rivière et audit
Jehan. » Ces négociations durèrent jusqu'à la fin de mai, et le
6 juin, Jean le Mercier arriva auprès du roi; aussitôt celui-ci
le renvoya à Compiègne « et ailleurs pour ses besongnes ». Enfin
Jean le Mercier fut de retour à Paris le 21 juin et il y resta
jusqu'au 12 juillet. Dans l'intervalle, le 9 juillet, qualifié pour
la première fois de seigneur de Noviant, il avait assisté à l'ou-
verture des coffres contenant les joyaux de Charles V.
Trois jours après, le 1 a juillet, il quitta encore Paris pour
aller en Normandie, et en particulier dans le Cotentin à Monte-
bourg, où se trouvait Jean de Vienne, capitaine général du roi
dans cette région. Il était chargé «de lui dire certaines choses
à lui enehargiées de par icellui seigneur touchant l'onneur
et proftit dudit pays». Jean de Vienne était en effet chargé
d'empêcher les Anglais de Cherbourg de ravager le Cotentin -.
De plus, Jean le Mercier devait réunir une sorte de conseil
formé des chevaliers et des écuyers placés sous les ordres de
Jean de Vienne, conseil qui devait décider si la place de Monte-
bourg pouvait être convenablement fortifiée pour surveiller
les Anglais de Cherbourg.
Après avoir pris l'avis des chevaliers de Jean de Vienne, il
taigne; auquel sire Jehan le Mercier le ' Labarte, Inventaire du mobilier de
Roy nostre sire l'avoit comandé faire ve- Cliarhs V, collection îles Documents iné-
rifier > Delavillc le Roulx, Registres dits, p. 1 1.
des comptes municipaux de la cille de Tours , - M" Terrier de Loray, Histoire de Jean
t. I!i, p. 205, n° 8Fn. de Vienne, p. i33.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 75
revint à Montargis où était le roi : et lui rendit compte de sa
mission. Puis il retourna à Paris, où il arrivait le 1 3 août. Il en
repartit le 16 août, « pour aler es parties de Normandie veoir
et visiter les chasteaux et autres forteresses dudit pays de Nor-
mandie, et yceuls avi tailler et emparer, ainsi comme le Pioy
lui avoit enchargié, et autres besongnes louchanz le. fait desdiz
aydes. » Ce fut lors de ce voyage que Jean le Mercier donna
l'ordre de déposer divers engins et des munitions au château
de Vire, dont Piaoul Taisson était capitaine2. En même temps
il fit faire certaines réparations à cette forteresse3.
Après avoir réglé ces détails, il revint à Montargis auprès du
roi, probablement avant le -jo, août, date où ce prince était à
Soisv ou à Sens \ et lui lit son rapport. A peine était-il arrivé
à Montargis, que Charles V l'en faisait partir pour la Flandre,
en compagnie de l'évêque de Beauvais, du sire de Coucy et de
Bureau de la Rivière « pour faire certaines choses à euls en-
chargiées». Il paraît facile de se rendre compte de l'objet de
cette mission ; mais peut-être n'est-il pas inutile de faire con-
naître ce qui se passait au même moment dans l'Ouest. Le
2 3 juillet î 379, le roi avait envoyé son maître d'hôtel Pierre de
Chevreuse et son secrétaire Jean Pastourel à Niort, où tous deux
arrivèrent le 4 août et rejoignirent le duc de Berry. Là se tint
une assemblée de prélats, gens d'église, nobles et bourgeois, à
laquelle Pierre de Chevreuse eut à demander des subsides pour
'Les Grandes Chroniques (t. Vf, tit de Paria le 26 juillet (Mandements de
p. 458) nous apprennent qu'au mois Charles V, collection des Documents iné-
d'aoùt «commença une grande mortalité dits, n0' l856 et 1867, p. 910).
à Paris et environ ; et se parti le Roy et ala ' Pièces justificatives , n° LV.
à Montargis en celle saison. Et aussi se 3 Bibl. nat.. Quittances, vol. 26016,
partirent de Paris la plus grant partie n° 2660.
des conseilliez du Roy et autres, pour ' Bibl. nat., Quittances, vol. 26016.
cause de ladicte mortalité. » Charles V par- n° 2629.
10.
70 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
la défense du pays. Il les obtint et revint à Paris le 26 août. 11
n'en repartit que le 29 août et alla par devers le roi à Soisy et
à Sens, alin de lui faire son rapport et de faire dresser les lettres
relatives à l'aide qui avait été accordée. Le 9 septembre, le roi,
étant à Montargis, manda auprès de lui Pierre de Chevreuse,
qui accourut dès le 12. Charles V le chargea de négociations
avec les Bretons afin d'essayer d'arriver à une entente. Pierre
partit le 18 septembre; cependant les pourparlers entre lui et
les Bretons traînèrent en longueur, puisque le commissaire
royal ne devait rentrer à Paris que le 10 décembre1; si bien
que Montfort eut le temps de rentrer en Bretagne2. Cet événe-
ment fit rompre les négociations.
Or, pendant que Pierre de Chevreuse discutait en Bretagne,
le comte de Flandre, cousin de Jean de Montfort, avait de son
côté commencé des pourparlers en faveur de son parent3, et
c'est évidemment en vue d'un accord possible de ce côté que
Charles V avait envoyé les quatre personnages dont nous avons
parlé, et parmi lesquels était Jean le Mercier. Mais une révolte
de Flamands interrompit les négociations, qui échouèrent en
Flandre comme en Bretagne.
Quant à Jean le Mercier, il revint à Paris le 28 septembre.
De Paris, il alla passer quelques jours à Creil d'où il partit
le 4 octobre pour Arras, en compagnie de l'évêque de Beau-
vais, du sire de Coucy, de Bureau de la Rivière, accompagnés
eux-mêmes de maître Alleaume Boitel et probablement aussi
de Jean Tabary'. Arrivés à Arras, ils eurent avec madame
d'Artois et avec le comte de Flandre une entrevue, au cours de
laquelle on discuta encore la question du duché de Bretagne,
1 Bibl. nat., Quittances, vol. 2601G, n" 2629. — 2 Grandes Chroniques, t. IV,
|). 458. — 3 Chronique (les quatre premiers Valois, p. 2^4- — ' Bibl. nat., Quittances.
vol. 26016, 11" U6/17 cl 26'icS.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 77
avec aussi peu de succès d'ailleurs que la première fois, le
parti breton voulant conserver comme duc Jean de Montforl,
et Charles V voulant le remplacer par Henri de Blois '.
D'Arras, Jean le Mercier et ses collègues se rendirent à Bou-
logne-sur-mer « pour parlementer avecques plusieurs des gens
du roy d'Angleterre que icellui roy d'Angleterre avoit en-
voie en icelles parties pour traictier de la paix2». Mais il ne
fut pas possible de s'entendre mieux sur ce point que sui-
tes affaires de Bretagne. Jean le Mercier, après avoir exposé à
Charles V3 l'état de la question, était de retour à Paris le
29 janvier i38où.
Pendant ces dernières absences de Jean le Mercier (fin oc-
tobre), le roi ayant appris que le comte de Saint-Pol, long-
temps prisonnier du roi d'Angleterre, avait fait alliance avec
ce prince, afin d'obtenir sa liberté sans payer rançon, fit saisir
sa terre et ses châteaux5. En conséquence, il chargea le sire
de Coucy et Bureau de la Rivière d'opérer cette confiscation '';
son conseiller Gilles le Gallois reçut l'ordre de visiter les for-
teresses du comté et de les garnir de vivres, enfin de prendre
la même précaution pour les « villes » d'Anneux7, Crèvecœur*,
1 Chron. des quatre prem. Valois, p. 28/1.
5 Les négociations de Boulogne durent
avoir lieu en janvier, car on constate
que c'est en janvier 1080 que Jean Ta-
bary accompagna les gens du conseil
du roi (Bibl. nat. , Quittances, vol. 26016,
n" 26/17 et 2648). Les pouvoirs donnés aux
négociateurs anglais sont datés du 26 sep-
tembre 1070;. Ces représentants étaient:
Guillaume comte de Salisburv, Jean sire
de Cobliam , Robert d'Aslieton , Hugues
de Segravc et maître Wautier de Skir-
lawe (Rymer, t. III, 3e partie, p. go).
' Charles V était alors à Montargis.
4 Pour les détails se rapportant à la
période comprise entre le 3 février 1 379 et
le 3o janvier i38o, voyez les pièces justifi-
catives; n" LUI.
5 Chronique des quatre premiers Valois,
p. 281, et Rymer, t. III, 3' partie, p. 88-89.
" 11 n'est pas téméraire de supposer que
Jean le Mercier eut la même mission que
ces deux personnages, avec lesquels il
voyageait précisément à la même époque.
' Anneux, Nord, arrondissement de
Cambrai, canton de Marcoing.
! Crèvecœur, Nord, arrondissement de
Cambrai, canton de Marcoing.
78 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Mortagne \ afin de prévenir en même temps les difficultés que
pourrait causer la révolte des Flamands, révolte qui survint
alors -.
Jean le Mercier, de retour depuis le 29 janvier, signa le
ier février, en même temps que Bureau de la Rivière, Jean de
Vienne, Arnaud de Corbie, premier président au Parlement,
et Nicolas Braque, une convention avec le roi de Castille, repré-
senté par Pedro Lopez de Ayala, « baneour du Roy de Castelle »,
et Jean Alfons, un homme de loi. En vertu de ce traité, le roi
de Castille devait fournir pour l'été vingt galées, qui arrive-
raient à la Rochelle le plus tôt qu'elles pourraient; des gens
du roi de France devaient s'y trouver pour les recevoir3.
Au mois d'avril, Charles Y donna à Jean le Mercier une
nouvelle marque de sa faveur. On a constaté que celui-ci pos-
sédait la terre de Nouvion-le-Comte dès la seconde moitié du
mois de mars 1379 (n- sl-)- De ce domaine faisait partie le
village de la Frette'1, désigné alors sous le nom de «la Freite
Beliart ». Or, c'était l'usage, dans la prévôté de Laon, que l'on
pût, dans une cause civile ou criminelle, en ajDpeler du juge
ordinaire, commis par les seigneurs hauts, moyens ou bas jus-
ticiers, « ou soit que la cause soit encommencèe ou non », au bailli
de Vermandois ou à « son lieutenant au premier siège de Laon ».
On appelait celte procédure « appellaliones Laudunenses », ou
«appeaux volages». Après appel de ce genre, le bailli de Ver-
mandois, ou son lieutenant, connaissait de la cause à lui sou-
mise, si, après avoir ouï les parties, il jugeait que les appeaux
volages étaient légitimes. Dans le cas contraire, il renvoyait la
1 Morlagne, Nord, arrondissement île i M" Terrier de Lorav, Histoire de
Valenciennes , canton de Sainl-Amand. Jeun de Vienne, Pièces justificatives, n" 67
2 Voir plus haut, p. 76. Bibl. nal., et 71.
Quittances, vol. 2601G, 11" 2629. 4 Aisne, c" de Fargniers.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 79
cause aux juges ordinaires1. On voit aisément combien une pa-
reille formule était élastique, et le préjudice considérable qu'un
droit de cette nature exercé par le grand bailli de Vermandois,
c'est-à-dire par le pouvoir royal, devait causer aux seigneurs
ayant des domaines dans la prévôté de Laon. Les terres de
Jean le Mercier, se trouvant dans ce ressort, étaient soumises à
cet usage. Charles V, n'ayant pu ou voulu, malgré des ordon-
nances réitérées, extirper cet abus, et désirant d'ailleurs accor-
der à son général conseiller ou à ses officiers la plénitude du
droit de justice; considérant que par ces appeaux volages la
justice était souvent retardée ou même « délaissiée », Charles V
donc abolit, cassa, annula les appeaux volages ayant cours
dans les terres de Jean le Mercier, mais en se réservant « les
appeaulx de droit et de faux et mauvais jugement, et tout ce
qui pour cause de telx appeaulx de deffaut de droit et de faulx
et mauvais jugemens se puet et doit ensuir » 2.
Cependant, Jean de Vienne, en attendant l'arrivée des vingt
galées castillanes promises par la convention du icr février,
dirigea avec Du Guesclin l'occupation des îles de Jersey et de
Guernesey3, puis alla ravager les côtes d'Angleterre. La flotte
rentra à Carentan le 10 juin. Le 1 3 juin, aussitôt après avoir
appris le débarquement de l'amiral, Charles V fit partir Jean le
Mercier pour la Normandie, par devers Jean de Vienne et
« monseigneur de la Ferté, leur dire certaines choses secrètes
que ledit seigneur m'avoit enchargées à leur dire de bouche ».
C'étaient sans doute des instructions pour la campagne à
entreprendre aussitôt que les vaisseaux espagnols auraient re-
joint Jean de Vienne. Puis il alla visiter les villes, châteaux et
forteresses de Normandie et voir le résultat de son inspection
1 Du Cange, Glossaire, éd. i883, t. I, fol. la v°. — 3 M" Terrier de Loray, His-
p. 32 5, colonne î . — s Arcli. nat. , JJ 117, toire de Jean de Vienne, p. 1/17 et 1 48.
80 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
de l'année précédente : « savoir comment ilz estoient fortif-
fiées et garniz de vivres, afin de y pourvoir si [hesoing] feust. »
Le roi, en effet, craignait toujours une descente des Anglais,
ou plutôt une attaque de Jean de Montfort du côté de la Bre-
tagne.
De là, Jean le Mercier s'en alla à la Rochelle recevoir les
galées que le roi de Castille, conformément à la convention du
iei février précédent, envoyait au service du roi, «et veoir la
monstre des genz d'armes, arbalétriers et autres, estans sur
ycelles, afin de leur faire faire paiement par le trésorier des
guerres, comme ledit seigneur m'avoit enchargé. » Il paraît que
le roi de Castille, pour parfaire le nombre de vingt galées,
envoya un bateau en fort mauvais état, et un autre que Jean
le Mercier ne voulut recevoir que pour une demi-galée. Jean
de Vienne, ayant reçu ce renfort, malgré tout, considérable,
pilla à deux reprises les côtes d'Angleterre l.
Après avoir procédé à la réception des galées d'Espagne,
Jean le Mercier s'en alla à Nantes et à Chàteau-Joscelin trouver
Clisson, qui l'emmena à Vannes, auprès de Jean de Montfort et
de plusieurs barons de Bretagne, afin de s'occuper à conclure
un traité avec le duc.
Les négociations entamées depuis la fin de l'année précé-
dente à Boulogne-sur-mer avec l'Angleterre2 n'avaient pas
empêché les Anglais, au mois de juillet i38o, de descendre
' M" Terrier de Loray, Histoire de Jean de Lettenhove, t. VIII, notes, p. 545.
de I ienne, p. i4a et i5o. Jean le Mercier, l'évèque de Bayeux, En-
2 On offrait à l'Anglelerre le pays de guerrand sire de Coucv, Bureau de la Ri-
Chartres, le Périgord, le Houergue, la vicre, Arnaud de Corbie, Nicolas Braque,
Saintonge au delà de la Charente cl le maître Alain Boissel et Tabary furent char-
comté d'Angoulôme, connue dot de Ca- gés de faire ces propositions (Rvmer.
therine de France, qui aurait épousé Ri- t. III, 3* partie, p. 07).
cliard II. Voir Froissart, éd. du b°° K.ervyn
MÉMOIRES PRÉSENTAS PAR DIVERS SAVANTS. SI
à Calais au nombre de 7,000 a 8,000 combattants et de traver-
ser tout le royaume dans sa largeur, de Calais à la Bretagne, en
passant au sud de Paris. Ils opérèrent sans encombre leur jonc-
tion avec Jean de Monlfort. Ce secours ne dut pas contribuer
à rendre le duc plus accommodant; et le résultat des pourpar-
lers ne paraît pas avoir été heureux, si l'on s'en tient aux évé-
nements qui leur succédèrent '.
Jean le Mercier avait à peine fait son rapport au roi, que
celui-ci l'envoyait hâtivement, le 2 août, en Picardie, auprès
du duc de Bourgogne et de Bureau de la Rivière2, leur dire
certaines choses secrètes et confidenlielles. Ces deux per-
sonnages étaient probablement à Saint-Omer 3, essayant, avec
le comte de Flandre, de régler les affaires de Bretagne, et
se préparaient à poursuivre les Anglais, qui venaient de faire
irruption ''. Jean le Mercier revint à Paris le 1 5 août 5. Quelques
jours après (4 septembre), le roi le nomma capitaine du châ-
teau de Viviers-en-Brie, celte charge étant devenue vacante par
la démission de Hutin de Vermeilles0.
1 Voir aussi Grandes Chroniques , t. VI,
p. 467.
! Nous constatons en effet , à cette date ,
la présence en Picardie de Bureau de la
Rivière et du duc de Bourgogne : 1" août
1080, Hue d'Andignicourt doit servir en
la -compagnie de Bureau de la Rivière et
sous le gouvernement du duc (Titres
scellés de Clairambault , vol. 4 , fol. i k 1 r°) ;
— 1\ août i38o, Jean d'Engennes sert en
Picardie en la compagnie de Bureau de la
Rivière et sous le gouvernement du duc de
Bourgogne (Titres scellés de Clairam-
bault, vol. 4, fol. 1 5g r").
3 Citron, des qaalre prem. Valois, p. 284-
4 26 août (Titres scellés de Clairam-
bault, vol. 5, fol. 21 3).
Sav. étiung. 21 série, t. VI, 2e partie.
5 Pièces justificatives , 11" LVI. Ces
voyages de juin à août i38o sont les
premiers où nous voyons Jean le Mercier
toucher huit francs d'or par jour, comme
indemnité. — C'est alors que Du Guesclin
fut envoyé contre les Anglais et les com-
pagnies qui pillaient le Midi. Il s'arrêta au
siège de Chàteauneuf-de-Randon, dans la
sénéchaussée de Beaucaire, y tomba ma-
lade et mourut le vendredi i3 juillet.
(Grandes Chroniques, t. VI, p. 46G.) (Voir
la liste des hommes d'armes qui l'accom-
pagnèrent, Bibl. nat., collection De Camps,
vol. 84, fol. 296 v°.)
'' « Johannes le Mercier, consiliarius
Régis, capitaneus de novo ordinatus et
instituais per dominum Regem castri de
82 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Cependant Charles V, qui, sans doute, sentait ses forces dé-
cliner, voulait essayer d'en finir avec la question de Bretagne,
qu'il s'était cru obligé de soulever, mais dont il n'avait peut-
être pas envisagé suffisamment toutes les difficultés. Aussi, dès
le 9 septembre, il renvoya Jean le Mercier en Bretagne avec
Olivier de Mauny et Ancel de Salins, pour s'occuper du traité
avec Jean de Montfort et fit avancer à son général conseiller le
montant de son indemnité de voyage pour trente et un jours l.
Ce fut au cours de ce voyage que Jean le Mercier manda à
Pontorson le bailli de Cotentin et le procureur du roi résidant
ià Avranches2.
Jean le Mercier quitta son maître pour ne plus le revoir.
Celui-ci lui donnait, du reste, le jour même de sa mort, le
i 6 septembre, à Beauté-sur-Marne, un dernier témoignage de
sa confiance. Il le chargea, en compagnie de prélats, de sei-
gneurs, de maîtres des comptes, de payer diverses dettes qu'il
avait laissées, spécialement celles de son hôtel ou de celui de la
reine, morte depuis quelque temps déjà. Il ordonna, en même
temps, qu'on remit à ces personnages les clefs de la salle de la
tour de Vincennes3, où 200,000 francs d'or étaient en dépôt,
afin que, avec cette somme, ils payassent toutes ses dettes. En
même temps, Charles V avait fait supprimer les aides \ et il est
permis de croire que si Jean le Mercier s'était trouvé alors au-
près du roi, il aurait tenté d'empêcher cette mesure, qui devait
causer de si graves embarras au gouvernement de Charles VI.
Vivario in Bria, per resignationem factam ; Bibl. nat., Quittances, vol. 26017
perdominum Hutinum de Vermeilles , per n° 3.
litteras Régis datas \ Septembris i38o.» 3 Mandements de Charles V, n" i956,
(Bibl. nat., Nouv. acq.lat. i84, lbl.3ov°.) p. 9^9.
^ ' Soit a48 francs d'or, a raison de 8 IV. 4 Chronique des quatre prenucrs Valois,
d'or par jour. (Pièces justificatives, p. 288 et note 1
n°L\IV.)
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 83
CHAPITRE V.
Octobre 1380 à Février 1384 (n. st.).
A peine Charles V avait-il fermé les yeux, que les difficultés
commencèrent. Le duc d'Anjou, en sa qualité d'aîné des oncles
paternels du roi, réclamait la régence, que les ducs de Bour-
gogne et de Bourbon refusaient de lui céder. Pour régler
cette question, des arbitres furent choisis d'un commun ac-
cord : ceux-ci décidèrent que le nouveau roi serait couronné et
que le royaume serait gouverné par lui, et en son nom '. La
garde de la personne du jeune prince fut confiée aux ducs de
Berry et de Bourbon2. Puis, le l\ novembre, Charles VI fut cou-
ronné à Reims3.
C'est alors qu'à l'instigation du duc d'Anjou, le comte de
Saint-Pol rentra en grâce; celui-ci en profita pour user de
représailles contre Bureau de la Rivière, aux conseils duquel
il attribuait la confiscation subie par lui sous le règne précé-
dent. Bureau delà Rivière, très lié avec Clisson \ pria celui-ci
d'intervenir en sa faveur. Grâce à l'insistance de Clisson et de
tous ceux que Bureau de la Rivière s'était attachés, le roi le
rappela à la cour; car il avait cru prudent de s'éloigner pour
quelque temps, le duc de Berry et les membres de la famille
royale étant, en général, mal disposés à son égard5. Au même
moment, le cardinal d'Amiens, Jean de la Grange0, l'un des
1 Grandis Chroniques, t. VI, p. A71. nys, t. I, p. /jo; et Histoire de Charles 17,
2 Chronique da religieux de Saint-De- de Jean Jouvenel, p. 7.
nys, t. 1, p. (i. 8, 10 et 16. ' Jean de la Grange, abbé de Fé-
1 Grandes Chroniques, t. VI, p. 471. camp, puis évêque d'Amiens et cardinal
1 Clisson fut alors (28 novembre i38o) le 20 décembre 1076. Son testament est
nommé connétable. (Bibl. nat. , Pièces mentionné dans le recueil de M. Tuetev,
orig., vol. 78;), dossier 17879, pièce 11" /|5.) p. 257. Son tombeau, quoique mutilé,
5 Chronique du religieux de Saint-De- existe encore à Avignon.
84 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES.
meilleurs conseillers Je Charles V, inquiet de quelques paroles
du jeune roi à Savoisy, s'enfuit à Douai, et de là à Avignon,
où il mourut le 2 4 avril i4o2 '. Or, c'était Jean de la Grange
qui, avec Jean le Mercier, avait dirigé l'administration finan-
cière. Aussi peut-on supposer avec assez de raison que Jean
le Mercier prit également le parti de s'éloigner temporaire-
ment; car ce n'étaient pas seulement Bureau de la Rivière et
le cardinal de la Grange qui étaient attaqués, c'était le gou-
vernement même de Charles V. Peu de personnages avaient
d'ailleurs eu plus de part que Jean le Mercier à l'administra-
tion des finances; aussi dut-il chercher à se faire oublier. Ce
qu'il y a de certain, c'est que nous perdons sa trace pendant
cette période 2.
Sitôt que le roi fut revenu de Reims à Paris, la populace
réclama la suppression des aides. Le conseil, après en avoir
délibéré, et considérant l'effervescence populaire, se décida à
cette concession 3, dont la conséquence fut de rendre inutiles
les généraux conseillers sur le fait des aides. Dès lors, Jean le
Mercier fut moins en vue encore.
Cependant les négociations entamées sous le règne précé-
dent avec la Bretagne, tant en Bretagne qu'en Flandre, avaient
porté leur fruit. De plus, Charles V, qui avait mis une sorte de
point d'honneur à ne pas vouloir céder, ni subir Jean de Mont-
fort, Charles V était mort; il devenait plus facile au nouveau
gouvernement de ne pas tenir compte de ces répugnances, et
1 Jean Jouvenel , p. 5. J. de la Grange ceux des négociateurs français auxquels
dut prendre la fuite vers le milieu ds dé- le roi d'Angleterre donnait des sauf-con-
cembre; car, au commencement de ce duits.
mois-là, le duc d'Anjou l'avait envoyé aux 3 Jean Jouvenel, p. 7; Chronique du
états de .Normandie {Chronique tics quatre religieux de Suint-Dcnys, t. I, p. 44 à 56;
premiers Valois, p. ag3). voyez aussi le recueil des Ordonnances,
' On ne relève plus son nom parmi t. VI, p. &2y.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 85
le traité put être signé au commencement de l'année 1 38 1 '.
Mais il eût fallu encore de l'argent pour combattre les Anglais:
malgré des tentatives réitérées en Normandie et ailleurs, on ne
put obtenir l'octroi de subsides2.
Après la ratification du traité avec la Bretagne, des commis-
saires furent envoyés pour recevoir le serment de fidélité du
duc : c'étaient Jean, évêque de Chartres, Arnaud de Corbie,
premier président au Parlement, Pierre de Chevreuse et Jean
le Mercier, enfui maître Jean Tabary, secrétaire du roi. Le
l\ avril, ils reçurent le serment du duc à Guérande '. C'est à ce
propos que le rimeur du Libvre du bon duc Jehan écri\it :
Et auxi envoya le Roy
Commissaires de tel arroy,
Jucques au duc sëmblabiement
Pour recepvre le serement
Du duc et des barons ensemble;
Et y vindrent, comme il me semble,
L'evesque de Chartres, et de Corbie,
Avecques eulx par compaignie
Chevreuse, Thabary, le Mercier;
Bien s'entr'amoint et tenoint cliier".
1 Chronique du religieux de Saint -De-
nys, p. 6o cl 62.
" Chronique des quatre premiers Valois,
p. 202 à 2Ç)h. C'est alors qu'eut lieu le la-
meuv procès du prévôt de Paris Hugues Au-
briot, procès qui marque encore la réaction
contre les serviteurs de Charles V. Aubriot ,
avant d'être prévôt de Paris, avait été bailli
de Dijon; c'est à raison de ces fonctions
que Jean II, en janvier i362 (n. st.),
l'autorisa à posséder des terres dans l'éten-
due de son ressort. (Arcli. nat. , JJ gi,
fol. 3i)). — «De sire Hugues Aubriot
prevost de Paris sur ce que il puet de-
voir à monseigneur par la fin île ses
comptes, du temps que il estoit bailli de
Dijon par ma lettre faicte xix de lé-
vrier ccclxXH. » (Archives de la Cote d'Or,
B iA38, fol. i3 r°.) Le 12 juillet 1071, le
duc de Bourgogne fit rendre à Aubriot
200 livres tournois, qui lui restaient dues
sur /ioo livres qu'il avait prêtées au duc
pour la dépense de son hôtel. (Archives
de la Côle-d'Or, B i£35, fol. 32 v".)
3 Dom Morice, Preuves de l'Histoire <U
Bretagne, t. II, colonne 3o2.
' Charrière, Chronique de Bertrand du
'.
1 , t. Il , p. b\<).
86 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Jean le Mercier put donc jouir du succès des longues et
pénibles négociations auxquelles il avait été mêlé dès le com-
mencement. Il figure enfin parmi les témoins, dans le procès-
verbal qui fut dressé à propos du serment d'hommage prêté à
Charles VI par Jean de Montfort, le vendredi 27 septembre
suivant1.
Sur ces entrefaites'2, le conseil, obéissant à une des préoccu-
pations constantes de Charles V, voulut, par ordonnance du
i3 juillet, réduire le nombre des officiers attachés à divers
services, et en particulier, à la Chambre des comptes. Ainsi,
l'article premier établit l'évêque de Thérouanne président, et
parmi les membres de la Chambre on relève le nom de Jean
le Mercier; il était réglé que lui et quelques-uns de ses col-
lègues assisteraient, quand ils le pourraient, aux séances de la
Chambre, qu'ils n'auraient d'autres gages que ceux qu'ils rece-
vaient avant cette ordonnance, «avec les droits accoustuméz
à prendre en ladite Chambre » 3.
La nécessité du rétablissement des aides devenait de plus
«Necnon providis et honestis viris seigneur de Beauvais et au viconte d'Acy,
Johanne Mercerii, Egidio le Gallois, et et tous furent en opinion de monseigneur
pluribus aliis. » (Dom Morice, Preuves de non aler en personne, nies secourir la
l'Histoire de Bretagne, vol. II, colonne 378.) Roinne d'argent et de gens à son povoir,
Le ."> septembre 1 3 S 1 , Jean le Mercier si bien seur tousjours que la Roinne doie
assista an conseil qui fut tenu en présence persévérer devers lui en son bon propos. »
du roi, pour décider quelle réponse il Le duc se décida à partir, à la suite d'un
fallait faire au duc d'Anjou, demandant grand conseil tenu au commencement du
s'il devait accepter ou refuser d'aller en mois de janvier suivant. (Journal de Jean
Italie au secours de la reine de Naples. Le le Fèvre, évêque de Chartres, publie par
conseil répondil par l'organe du chance- II. Moranvillé , t. I. p. 10.)
liei «que Le Roy ne sou conseil ne sau- 3 Recueil des Ordonnances, t. VI, p. 6o5,
roienl conseiller monseigneur d'Anjou». art. 1. Les lettres du roi instituant Jean
Jean, évèque de Chartres et chancelier du le Mercier maître lai à la Chambre des
duc d'Anjou, ajoute : «Nous parlâmes à comptes sont du i) mars i38i (n. st.)
part à messire Nicolas Braque, à Jehan le (Bibl. nat. , Nouvelles acquisitions latines.
Merchier, au seigneur de Coucv et à mon- 18/1, fol. 3G r°).
MÉMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 87
en plus évidente. Il paraît que sept fois, dans le cours de
l'année i38i, le duc d'Anjou avait essayé d'obtenir des sub-
sides, mais toujours avec un égal insuccès1. C'est pourquoi , au
commencement de l'année i382 , les ducs d'Anjou et de Bour-
oo°ne voulurent, avec le conseil du roi, rétablir l'aide de
douze deniers pour livre et les autres impôts. A cette nouvelle,
le il\ février 1 382 ,1a population de Rouen s'ameuta. En même
temps, le duc d'Anjou avait fait crier à Paris la ferme de l'im-
position; il la fit bailler et puis annoncer. L'aide devait être
perçue à partir du icr mars. Ce fut le signal de la révolte, qui
fut complète.
Cependant le duc de Bourgogne, après avoir réprimé avec
le roi l'insurrection de Rouen, se dirigea sur Paris. Les habi-
tants, craignant avec raison une rude punition, firent supplier le
roi d'user de clémence 2. Mais en attendant, les aides ne se perce-
vaient pas et il fut impossible de persuader les états, réunis à
Compiègne, de la nécessité de ce subside3.
Durant le cours de ces contestations, avait éclaté la révolte
des Flamands contre leur comte; le duc de Bourgogne, se
disposant à venir au secours de son beau-père, emmena
le roi à la tête de l'expédition. On sait que le résultat de
cette campagne fut la défaite des rebelles à Rosebeck. L'ab-
sence du roi ne fut pas sans influence sur la révolte des Pari-
siens qui, sous la conduite d'un drapier de Paris, Nicolas le
Flament,se soulevèrent de nouveau. A leur retour de Flandre4,
le duc de Bourgogne et le conseil étaient résolus à faire un
' Chronique du religieux de Suint-Dcnys , des gens des comptes touchant un traite-
t. I, p. 128. ment, excepta de cette mesure Nicolas
2 Ibid. , t. I, p. iM à i48. Braque, Pierre de Chevreuse, Pierre Bour-
; Jean Jouvcnel, p. a 5. naseau, Jean le Mercier et Gilles le Gallois
1 Le 8 juillet 1082, Charles VI, par (Ordonnances, t. XII, p. 124).
une ordonnance, qui réduisait le nombre
88 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
exemple. De nombreuses exécutions eurent lieu, et parmi les
victimes les plus célèbres, on cite Nicolas le Flament ' et Jean
des Mares, qui avait été à plusieurs reprises l'intercesseur des
Parisiens, mais qui, surtout, avait soutenu les prétentions du
duc d'Anjou à la régence, contre les ducs de Berry et de Bour-
gogne. L'exécution de ces deux personnages et de plusieurs
autres bourgeois marqua le terme de la punition infligée à la
ville de Paris'. La charge de prévôt des marchands fut aussi
supprimée. 11 est probable que Jean le Mercier, qui, pendant
les premiers mois du règne de Charles VI, avait cherché à ne
pas porter ombrage aux quatre ducs, suivit le conseil royal,
dont au surplus il faisait partie, s'abstenant de rester long-
temps à Paris, où les gens de finance et les conseillers du
roi étaient peu en sûreté. Aussi paraît-il à peu près certain
1 Nicolas le Flament fournissait des
draps au duc de Bourgogne. On retrouve
son nom à diverses reprises dans les re-
gistres des comptes des ducs de Bourgogne
à Dijon. Le religieux de Saint -Denis
l'accuse d'avoir trempé précédemment
dans l'assassinat des deux maréchaux de
Charles V, alors duc de Normandie. Voir
aussi une affirmation plus précise sur ce
point dans la Partie inédite des Chronique;: de
Saint-Denys , par M. Pichon, i864, p. 29.
1 Outre ces personnages on arrêta cn-
core : Guillaume de Sens, président au
Parlement depuis le 3 février i38o (n. st.)
(Arcli. nat.,X 1671, fol. 2y5v°) et qui avait
reçu de Charles V, le 27 août 1872, une
maison sise à la Bochelle (Arcli. nal.,
JJ H'3, fol. 120 V"); — Jean deVaudetar, ce
valet de chambre de Charles V, collègue
de Gilles Malet cl- à qui ce prince donna
souvent des marques de sa laveur (,1J 0,2,
fol. a?>v"ct JJ io3, fol. 1 4 4 1'° ; enfi i JJ 1 1 1,
fol. i68v°) ; Jean de Yaudelar fut d'ailleurs
relâché et revint à la cour ; — Martin Douhle
(voir sur lui la notice de Paul Lacroix ); —
Jean le Noble, valet de chambre et « espi-
cier du Roy» dès i3G2. Il nous est resté
un certain nombre de comptes de sucreries
fournies par lui à Charles V (voir Bibl.
nat. , Quittances, vol. 26004, n' i3o8,
vol. 26oo5, n" 1 097, 1/100, i4o4, i&23,
i53o, i539). Sa disgrâce ne fut pas de
longue durée; il fournissait à Charles \ I, en
1 3go , 690 livres de cire pour l'« obsèque »
que ce prince fit faire à l'église des Blancs-
Manteaux pour le repos des âmes d'Oli-
vier de Mauny et de Hutin de Vermeilles,
chambellans (Bibl. nat. , Quittances ,
vol. 26024. n° i/igo); — Jean Filleul, no-
taire au Châtelet (voir le Ménagierde Paris ,
1. 1, p. i36, note). L'orfèvre dont parle le
religieux de Saint Denis était Henriel de
Pons (Partir inédite des Chroniques de Saint-
Dcnys, par M. Pichon, i864, p. 27).
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 89
qu'il accompagna le roi en Flandre et qu'il en revint avec lui.
Quoi qu'il en soit, c'est entre le mois de septembre 1 38 1 , où il
est encore qualifié de «providus et honestus vir» ', et le mois
de janvier 1 383 (n. st.), où il est qualifié de chevalier2, que
Jean le Mercier fut élevé à ce degré de la hiérarchie féodale.
Cependant la répression de l'émeute de Paris avait rendu
facile le rétablissement des aides : en conséquence, il fallut
songer à rétablir la Chambre des généraux conseillers sur le
fait des aides. Aussi, par ordonnance du 26 janvier 1 383 (n. st.) ,
Charles VI restaura ce rouage de l'administration financière,
en nommant généraux conseillers, Jean le Mercier, Gilles le Gal-
lois, chevaliers, Nicolas de Fontenay, François Chanteprime et
maître Philippe de Moulins3. En même temps, le roi leur con-
férait une autorité, pour ainsi dire sans limites, sur les agents
des aides, tant au point de vue purement administratif qu'au
point de vue disciplinaire. Jean le Mercier était certainement
le personnage le plus en vue parmi les nouveaux membres de
la Chambre; il avait pour lui, outre l'affection du roi, l'expé-
rience des affaires; il dut donc être le premier de la Chambre
des généraux ainsi reconstituée. Il est certain qu'il ne dut pas
quitter alors Paris, car il avait fort à faire pour rétablir les
anciens services.
Plusieurs villes avaient suivi l'exemple de Paris": Piouen
s'étant révolté encore une fois, le conseil du roi décida qu'il
importait d'infliger à celte ville un châtiment exemplaire, et
choisit pour commissaires, dit le religieux de Saint-Denis,
« maître Jean Pastourel, président de la Chambre des comptes,
' Voir plus haut, p. 86, note 1. '11 fallut envoyer dans les provinces
Ordonnances, vol. VI, p. -job. des réformateurs généraux. C'est à ce titre
' 11 devint évêque d'Evreux au mois que Jean de Montaigu alla dans la province
d'octobre i383. de Reims (Arcli. nat. , JJ î 23 , fol. 1 1 1 v°).
Sav. éthang. IIe série , t. VI , i' partie. 1 1
90 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
qui l'emportait sur les autres membres du conseil par l'élo-
quence et la sagesse, et monseigneur Jean de Noviant1, che-
wilier, issu de la plèbe, et que le feu roi Charles avait élevé au
premier rang parmi les officiers royaux, en raison de sa dexté-
rité dans le maniement des affaires. » On avait choisi ces deux,
personnages, parce qu'ils connaissaient de longue date le carac-
tère normand2. On adjoignit aux deux principaux commis-
saires, .Nicolas Painel, Jean de Vienne, Etienne du Moustier
et Robert Thoroude, clerc secrétaire du roi\ avec des troupes
en nombre suffisant pour ôter aux Rouennais toute velléité
de résistance. Les premiers d'entre les bourgeois vinrent au-
devant des commissaires, en les assurant de la soumission de
la ville, et les introduisirent dans la cité, dont les portes étaient
à terre. Jean le Mercier, Pastourel et ses collègues furent reçus
au milieu des acclamations en l'honneur du roi, et des té-
moignages d'une joie «exubérante» : tous espéraient que les
commissaires étaient chargés d'une mission pacifique. Mais à
peine furent-ils entrés au château de Rouen, que la joie gé-
nérale se changea en deuil public. Car les commissaires firent
réunir les anciens de la ville, et Jean Pastourel, dans un dis-
cours à la fois long et élégant, mais aussi menaçant, rappela
les crimes des Rouennais contre le roi et les églises, en ajou-
tant qu'ils n'avaient pas été suffisamment punis. Il conclut en
disant que les auteurs des désordres n'étaient pas les seuls
coupables du crime de lèse-majesté, mais qu'il fallait y joindre
ceux qui avaient négligé de résister; et, en vertu de l'autorité
royale, il ordonna de les jeter tous en prison. Bref les commis-
saires dressèrent une liste de trois cents personnes et plus,
qu'ils firent arrêter.
1 Ou Jean li- Mercier, du nom de sa terre de Nouvion ou Noviant-lc-Comte. — ' Chro-
nique dn religieux de Saint-Denys, t. I , p. a5o. — ' Bibl. nat., Quittances, vol. 26019.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 91
Les fêtes de Pâques survenant, à la sollicitation des nota-
bles, on relâcha sous caution les prisonniers, et mille des plus
riches habitants durent garantir par des engagements écrits et
nominatifs le retour de ceux qui avaient été mis en liberté
provisoire. Après les fêtes, ceux-ci s'étant représentés, les com-
missaires distinguèrent trois classes de coupables : ceux qui
avaient résisté à la volonté royale, quand les subsides avaient
été exigés; ceux-ci, après enquête, furent condamnés à mort;
d'autres, à qui on permit de se racheter, après les avoir
longtemps retenus en prison, sans instruire leur procès; d'au-
tres enfin, qui paraissent n'avoir eu pour tout crime qu'une
grande fortune, et à qui les commissaires extorquèrent, selon
leur bon plaisir, de grosses sommes d'argent à titre de don1.
De plus, ils exigèrent une somme de 60,000 livres tournois,
qui dut être payée collectivement par les habitants. Gui
Chrétien, bailli de Rouen, fut chargé de l'assiette de cette
somme considérable2, qui fut payée par une taille et par des
emprunts sur les notables de la ville. Elle fut perçue par
quatre receveurs, Jacques Bourel, Gervais Dessaulx, Pierre le
Tavcrnier et Thomas de Greiges, commis à ce soin par les
bourgeois3. Il va sans dire qu'une somme pareille ne put être
payée en une fois, surtout si l'on songe que les bourgeois
devaient être très appauvris par les opérations financières des
deux commissaires royaux. Il paraît que les comptes n'étaient
' M. Bellaguet traduit « sub accommo- prêt, quand on peut exiger des dons?
dntitiiulo» par «à titre de prêt », ce qui (Chronique du religieux de Saint-Denys,
nous paraît erroné. Du Cange (Glossaire, collection des Documents inédits, t. I.
édition de i883, vol. I, p. iS, colonne 2) p. a5o, 2.Î2 et 2j4).
donne des exemples d'« accommodore » "' Bibl. nat, Quittances, vol. 26021,
dans le sens de «donner»; ce qui ré- n° 8/1.2.
pond bien mieux au but que se proposaient 3 Bibl. nat.. Quittances, vol. 26020,
les commissaires. Pourquoi demander des n° 621.
{)■! ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
pas encore réglés en 1 384 > et il subsistait encore quelques dif-
ficultés en 1 386.
De pareils résultats pécuniaires étaient faits pour plaire aux
ducs de Berry et de Bourgogne, qui, selon Froissart, absorbè-
rent la plus grande partie de ces recouvrements. Le succès de
cette mission expliquerait donc la rentrée de Jean le Mercier sur
le terrain politique. Il est même possible que ce soit à la suite
de ces événements qu'il ait été laiL maître d'hôtel du roi; car il
porte ce titre pour la première fois le 5 mai de cette année1.
Jean le Mercier était arrivé à Rouen peu avant Pâques",
c'est-à-dire vers le milieu de mars. Il paraît certain qu'il resta
en Normandie pour achever de régler les questions relatives
au rétablissement des aides. Il est désigné avec ses collègues
sous le titre de : général commissaire député par le roi sur le
fait de la générale réformation qui, en cette présente année
(i383), a été faite dans le duché et pays de Normandie3. Le
nombre des écritures des généraux commissaires et celui de
leurs mandements durent être considérables; car, à plusieurs
reprises, on fit en leur nom des demandes de papier, parche-
min et cire au vicomte de Rouen \
En même temps que Jean le Mercier s'occupait à faire réta-
blir les aides en Normandie, il était chargé avec Etienne du
Moustier, le 5 mai, de veiller à l'armement d'une flotte qui
devait être mise sous le commandement du connétable de
Clisson5. En effet, au commencement du mois de mai, le
conseil apprit que les Anglais, sous le commandement de l'é-
vêque de Norwich, venaient de débarquer à Calais, et rava-
' Pièces justificatives, n° LIX. ' Bibl. nat. , Quittances, vol. 26019,
Pâques tomba le 22 mars. passim.
' Bibl. nat., Quittances, vol. 2601;), s Voir, aux Pièces justificatives, le do-
pièce n° /172. cumeni cote 11° LIX.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 93
geaient la Picardie1. Ce fut pour arrêter les progrès des en-
nemis que le conseil décida la réunion d'une armée consi-
dérable et d'une flotte chargée de porter en Flandre les engins
et les outils de mine qui étaient nécessaires. Jean le Mercier
et le vice-amiral Etienne du Moustier, qui avaient été choisis
comme commissaires, surveillèrent l'armement des navires2;
et, le 7 juin, étant à Harfleur, ils constataient l'état des fourni-
tures d'armes et d'outils faites par Jean Champenois, maître
du clos des galées de Piouen, et par le contrôleur «sur ledit
fait», Jean Choque dit Desrame3, à divers navires au nombre
de dix-neuf4. On embarqua aussi «quatre gros canons enfustés,
fournis de chevilles de fer et de charnières. . . »5. En même
temps le vicomte d'Auge reçut de Gui Chrétien, bailli de Uouen
et de Gisors, l'ordre d'acheter des canons et de la poudre0.
Des bateaux furent enfin loués pour transporter les vivres et
les habillements nécessaires à « ce présent passaige de la mer » .
le tout par ordre du lieutenant général de Jean de Vienne,
nommé du Puy, et de Jean le Flament, trésorier des guerres
1 Les Flamands, après avoir Onvoyé à
Paris des députés qui furent éconduits,
firent cause commune avec les Anglais.
Le débarquement de l'évêque s'opéra le
17 mai. [Partie inédite îles Chroniques de
Saint-Denys, par M. Pichon , i864 , p. 3/.)
1 Les dépenses lurent couvertes au
moyen d'une aide spéciale, dont nous
trouvons une mention pour le diocèse
d'Amiens (Bibl. nat. , Pièces originales,
vol. 17, dossier /126, pièce n° 3).
3 J. Choque devint lui-même maître du
clos des galées avant le mois de décembre
l384 (Bibl. nat. , fonds franc., 11" 21170 5,
pièce n° 88).
4 Se décomposant comme suit : neuf
barges, six bnrgots, troi-, baleiniers I
une galiole.
' Pièces justificatives, n° LX. Ci
nons paraissent correspondre au type
donnfc par Viollet-le-Duc [Dictionnaire de
l'architecture française, t. V, p. ■•■•
0 Bibl. nat.. Quittances, vol. 2G01;)
11' àok-
' Bibl. nat., Quittances, vol. 2601g.
a" 48g,. Jean le Flament était probable-
ment le frère cadet île Jean le Flament dit
l'aine, maître des monnaies en ij.'i i ■
qui alla en Angleterre comme otage du
roi Jean (Arcb. nat., JJ 82 , fol. 221 1°, et
Bibl. nat. , Quittances, vol. 260C7, 11" 36o)
— Mais, tout en massant des troupes dans le
94 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Cependant le roi et le duc de Bourgogne préparaient leur
départ pour la Flandre; tous deux commandèrent expressément
à Jean le Mercier de revenir par devers eux « en la chevau-
chiée» qu'ils entendaient faire contre les Flamands1. Mais
reconnaissant qu'il avait de grands frais à supporter pendant
cette expédition, le roi lui assignait, outre ses gages, 8 francs
d'or par jour, depuis son départ de Paris jusqu'à son retour2.
Il convient de remarquer que cette laveur lui fut accordée
«à la relacion » du duc de Bourgogne, qui, évidemment,
devait une reconnaissance particulière au commissaire qui
avait recueilli tant d'argent à Rouen. Le [\ août, Jean le Mer-
cier était encore dans cette ville, où il faisait i'« appointe-
ment. . . au vicomte de Rouen sur les dix mil frans qui doivent
estre receus de la ville de Rouen dedens la my-aoust», et
ordonnait de faire parvenir une partie de cette somme à Arras
avant le i5 août;i.
Au commencement du mois d'août (i383), Charles VI
partit'1; à son approche, les Anglais reculèrent jusqu'à Bour-
.\ord, mi ne dégarnissait pas la Norman- aides, telles comme il envient ou pais de
die: ainsi, depuis la fin de juillet, on y Languedoil pour le l'ait de la guerre»
constate la présence d'un certain nombre (Bibl. nat. , Titres scellés de Clairambault .
d'hommes d'armes, sous le commande- vol. 3i, fol. a335,n" 2).
nient de quelques capitaines, parmi les- 2 Pièces justificatives, 11° LXI.
quels nous citerons le maréchal delà Ferté 3 Pièces justificatives, n° LXII.
(Bibl. nal.. Titres scellés de Clairambault, ' Le roi quitta Paris le 2 août {Pardc
vol. 5, fol. 171 r"). inédite des Chroniques de Saint -Denys , par
1 C'est pendant l'expédition de Flandre M. Pichon, i864, p. 3<)). Les titres scellés
(août) que Pierre de Chevreuse fut en- de Clairambault sont remplis de quittances
vové en mission à Lyon avec l'evêque de délivrées par plusieurs chevaliers au tré-
Laon, le chancelier de France et Phi- sorier des guerres Guillaume d'Enfernet,
lippe de Saint- Père, trésorier de France , pour leurs gages dans cette expédition
i' pour parler aux commis de Languedoc (Bibl. nat. , Titres scellés de Clairambault
qui es li lient assembles mulil lieu de Lion vol. 3, fol. 11 r"et4i r"; vol. h , fol. 1 2 1 r°;
par mandement du Roy, pour mettre sus , vol. 5, fol. 187 r", 201. 2o5 r". 207 r",
en tout le pays de Languedoc, semblables 2cu), etc.).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 95
bourg, dont l'armée royale se disposa à faire le siège l. Mais le
lundi i5 septembre, par l'intervention du duc de Bretagne,
ils obtinrent de sortir de la ville avec le produit de leurs pil-
lages'2. Ce fut la fin de la campagne, et le roi dut être à
Paris dès la fin du mois de septembre3.
Quant à Jean le Mercier, il est bien probable qu'il revint à
Paris avant le 1 1 septembre \ Aussitôt de retour, le 1 1 sep-
tembre, il envoya Tordre à Guillaume Charnel, receveur de
Caudebec, de venir à Paris par devers Guillaume d'Enfernet5,
trésorier des guerres, pour lui apporter, des deniers de sa
recette, i,5oo livres en blancs de 5 deniers tournois pièce,
destinées au payement d'hommes d'armes. Le 10 octobre, il se
fit communiquer l'état de la recette de Caudebec, et donna
des instructions pour que l'on versât au receveur général des
aides de la guerre0 5oo livres tournois provenant de cette
recette7. Enfin, le 2 3 octobre, Jean le Mercier donna quit-
tance à Berthaut à la Dent, pour l'indemnité quotidienne qui
lui avait été attribuée pendanl sa mission à Bouen et la cam-
pagne de Flandre. De ce chef, il loucha G5o francs d'or8.
1 i3 septembre (samedi).
8 Chronique tin religieux de Saint-De-
nys, i. I, p. 28/1 et suivantes. Froissai 1 ,éd.
Kervynde Lettenhove, t. X, p. 26.") à 27:.
3 Le roi était à l'abbaye de Blan-
deke près Saint-Omer, le 22 septembre
(Bibl. nat. , Pièces originales, vol. 17,
dossier 4a6, pièce 11° 3).
1 Pièces justificatives, n" LXIII.
5 Enfernet était bailli de Cotentin. En
août i38o, il fut commis par Cbarles V
au soin de faire abattre le cbàteau de
Tincbebrai (Bibl. nat., Quittances,
vol. 26016 , n" 3780, 2787 et suivants).
Enfernet était, en juin 1 38 1 et janvier
l382 (n. st.), trésorier général des aides à
Rouen (Bibl. nat. , Quittances, vol. 2G018,
n" iMi et 3<>7, original signé. Il devint
seigneur de Tracv, et moyennant un
accord qu'il conclut avec son suzerain il
obtint de faire directement hommage au
roi (Arcb. nat., JJ i3o, fol. 119 v°).
0 Berthaut à la Dent.
' Pièces justificatives, n° LXIII.
8 Pièces justificatives, n" LXTV. C'est
le 20 novembre que, sur l'ordre du roi-
Jean le Mercier, en compagnie du chance-
lier, de l'évèque de Laon, de Philippe de
Moulins, de \icolas de Fontenay et d'E-
tienne du Moustier, offrit à la duchesse
96 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le duc de Bretagne avait chargé des chevaliers anglais, à
leur départ de Bourbourg, d'assurer le roi d'Angleterre de son
vif désir de voir conclure une trêve. Il envoya même deux de
ses chevaliers en Angleterre, pour traiter cette question. Ces
deux envoyés réussirent jusqu'à un certain point dans leur
mission, puisque des négociateurs anglais passèrent à Calais;
('étaient : le duc de Lancastre, le comte de Buckingham,
i'évêque d'Hercford, Jean Holland frère du roi, Thomas de
Percy et autres du conseil d'Angleterre. De son côté, Charles VI
envoyait à Boulogne, vers le 26 novembre, le duc de Berry1,
Jean le Mercier, I'évêque de Laon et le chancelier de France,
accompagnés de divers personnages. Les plénipotentiaires se
réunirent dans le village et l'église de Leulinghen, entre Bou-
logne ci Calais.
Les conférences durèrent probablement plus d'un mois2;
mais, dit Froissart, « tout considéré et parlementé, on n'y peut
onques trouver nulle paix. » Charles VI avait attribué à Jean
le Mercier son indemnité ordinaire de 8 francs d'or par jour,
tant qu'il serait occupé à négocier, et ordonna de lui faire
prêt pour un mois'. Le seul résultat des négociations lui la
prolongation des trêves jusqu'à la Saint-Michel 1 384- H est
probable que Jean le Mercier fut de retour au commencement
d'Anjou , venue à Paris pour implorer l'as-
sistance pécuniaire de Charles VI, de lui
montrer l'étal des recettes et des dépenses
du royaume. Jean le Fèvrc, chancelier de
la duchesse, et le conseil de cille princesse
comprirent que c'était presque un relus.
(Journal de Jean le Fèvre, publié par II.
Mbranvillè, p. 5o.)
1 Et leduc de Bourgogne , d'après Frois-
sart. Mais il semble que si le duc de Bour-
gogne y était allé, sa présence ïùt été
signalée dans les pièces citeos note 3.
D'ailleurs le sauf-conduit accordé aux né-
gociateurs français ne porte pas le nom du
duc de Bourgogne (Byrner, t. III, 3" par-
tie, p. 1G0 et 1 G 1). D'après la Partie in-
édile des Chroniques de Saint-Denys, par
M. Pichon, i864, p. 44 , il semble que
le duc de Bourgogne n'y alla pas.
2 Froissart dit trois semaines; voir les
pièces citées dans la note suivante.
3 Pièces justificatives , n°' LXV et LXVI.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 97
de janvier 1 384 (n. st.). En tout cas, le \l\ janvier, il était à
Paris et se faisait rembourser 8 livres parisis données à cer-
taines personnes par ordre du roi1.
Ce fut. vraisemblablement dans le courant de février qu'il
se remaria «par ordenance et voulenté » de Charles VI, dit-il
mélancoliquement2. Il avait épousé en premières noces Jeanne
de Saint-Dizier, fille de Jean II, seigneur de Saint-Dizier, de
Dampierre et de Vignori, et d'Alix de Nesle Offémont3. La
date précise de ce mariage demeure inconnue. Quoi qu'il en
soit, nous savons que, quelques années avant 1 383, Jean le
Mercier était déjà veuf'. Il est vrai que, comme on l'a vu déjà
et surtout comme on le verra plus bas, il faisait de son mieux
pour égayer son veuvage. Charles VI, soit pour mettre fin aux
galanteries de Jean le Mercier, soit pour le faire entrer dans
une très noble famille, lui fit épouser en secondes noces Jeanne
de Vendôme, fille de Robert, seigneur de la Chartre-sur-Loir,
et de Jeanne, dame du vidamé de Chartres5. Enfin, «en ac-
croissement et avancement de son dit mariage», le roi lui
donna, le 8 février, une somme de 3,ooo francs d'or, «à la
relacion » des ducs de Berry et de Bourgogne0. Jean le Mercier
donna quittance de cette somme le i5 février7.
1 Douêtd'Arcq, Comptes de l'hôtel, p. 2 34. '' Duplès Agier, Registre criminel du
" Pièces justificatives , n° LXVII. Chàtelct , t. II, p. 119 à i3o.
J De la maison de Clerraont. Elle élait 5 Robert de Vendosme, seigneur de la
fille de Gui de Clerraont , premier du nom, Chartre et de la Ferté-Arnault , fut vidame
dit de Neelle, maréchal de France, tué à de Chartres par le mariage qu'il contracta
Cou rirai (1 1 juillet 1002) ,etde Marguerite avec Jeanne de Chartres, vidamesse de
de Thorotte, dame d Offémont (P. An- Chartres, fille de Guillaume, vidame de
selme, t. VIII, p. 729). Nous ignorons son Chartres, et sœur de Robert, aussi vi-
degré de parenté avec Jean de Neelle, sei- dame (aveu de 1 3g 1 . Bibl.de la ville
gneur d'Offémonl , mentionné dans un acte d'Orléans , Hubert , Généalogies orléanaises ,
analysé dans les Mélanges de paléographie t. IV, fol. 76 r° et 269 v°).
et de bibliographie, de M. L. Delisle, 6 Pièces justificatives, n° LXVII.
p. £i5. ' Pièces justificatives, n" LXVIIL
Sav. Étuang. II" série, tome VI, 2' partie. i3
l M P T. I M E H ! t
98 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
CHAPITRE VI.
Février i384 à novembre i388 (n. st.).
En janvier i38<4 mourut Louis de Mâle, comte de Flandre1.
Le duc de Bourgogne, son gendre, entra alors en possession
de vastes domaines, ce qui ne fit qu'accroître son influence
dans le conseil royal.
Provisoirement, et grâce à la trêve deLeulinghen, le royaume
était à peu près tranquille2. Il y avait, il est vrai, de temps en
temps, des incursions de seigneurs de Guyenne3; il y eut aussi
une révolte des paysans d'Auvergne et de Poitou, la révolte
des Tuchins, qui fut réprimée par le duc de Berry allant à
Avignon pour voir le Pape \ Le duc revint probablement en
juin. Au mois de juillet, il fut chargé avec son frère le duc de
Bourgogne, Jean de Vienne5 et Jean le Mercier, de renouer
les négociations à « Bouloigne sur la mer et environ », avec le
duc de Lancastre1'. Malgré le désir du duc de Berry7, on ne
put arriver à une entente; on convint seulement de prolonger
la trêve, qui expirait à la Saint-Michel i384 (29 septembre),
jusqu'au ier mai 1 385 8.
Mais avant le départ de Jean le Mercier, qui ne dut pas avoir
1 Le 28 janvier d'après Froissart.
2 Sauf du côté de la Flandre , où l'on
craignait toujours des incursions; Gilles le
Gallois était àAbbevitle le 1 2 janvier, d'où
il envoya des lettres closes à monseigneur
de Sempi, au seigneur de Torcy et à
Braquet de Braquémont alors à Grave
lines « touchans le fait de la garnison de
ladicte ville de Gravelingnes » (Bibl. nat. ,
Quittances, vol. 26019, n" 370).
3 Chronique du religieux de Saint -De-
nys, t. I , p. 3oa.
' Chronique iln religieux de Suint-Denys ,
t. I, p. 006 et suiv.
' M" Terrier de Loray, Histoire de
Jeun de Vienne, pièces justificatives, n" 80.
6 Pièces justificatives, n° LXX , et Ry-
mer, t. Ht, 3e partie, p. 167 et 168;
l'acte rapporté par Hymer ne mentionne
pas Jean de Vienne.
7 Jean Jouvenel, p. ào.
8 Froissart, éd. du b°° Kervyn de Let-
tenhove, t. X, p. 3o6; Rymer, Fcedera,
édition de 170/1, t. III, 3° partie, p. 170.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 99
lieu avant le 2 2 juillet, Charles VI ordonna, le 1 5 juillet, de lui
faire prêt pour un mois sur son indemnité de 8 francs d'or
par jour l. Quelques jours après, Jean le Mercier donna quit-
tance de cette avance2 (22 juillet). Le 20 juillet, le roi lui
avait donné une nouvelle marque de son affection en lui attri-
buant un don de 2, 000 francs d'or, outre ses gages ou pensions3;
Jean le Mercier en donna quittance après son retour de Picar-
die, le 7 septembre \ Le même jour (7 septembre) il toucha
un mois de son indemnité de 8 francs d'or par jour 5.
Il paraît qu'à la suite de l'insuccès des négociations, le duc
de Berry rentra dans son gouvernement pour réunir les troupes
qu'il devait envoyer au moment de la reprise des hostilités 6.
Quanta Jean le Mercier, qui resta à Paris, il fut chargé, avec
Etienne du Moustier, de rétablir en la province de Rouen et de
Mantes7, l'aide de douze deniers pour livre et du quart des bois-
sons. En effet, les lettres royaux exposaient8 que, malgré les
efforts des négociateurs et l'intervention des rois de Castille
et d'Ecosse, la guerre était inévitable. Mais les aides jusque-là
en cours ne suffisant plus, le roi chargeait ses conseillers Jean
le Mercier et Etienne du Moustier de rétablir les anciennes
aides. Il insistait sur la nécessité de les lever «prestement»
et d'en verser le produit entre les mains de Nicolas de Plancy 9,
« commis à recevoir ladicte finance ».
1 Pièces justificatives, rTLXX et LXXI. firmer cette assertion (t. VIII, p. 343).
2 Pièces justificatives, n° LXXIII. c Chronique du religieux de Saint- De-
J Pièces justificatives, n" LXXII. nys, t. I, p. a&\-
" Pièces justificatives, n° LXXV. ' Dès le mois de juillet avait oom-
5 Pièces justificatives, n° LXXIV. Cette mencé en Normandie la réformation géné-
quittance a été analysée par Dom Ville- raie, qui rapporta un assez grand nombre
vieille (Bibl. nat. , Trésor généalogique, d'amendes au trésor (Bibl. nat. , Quit-
vol. 58, fol. i5 v°). Le P. Anselme pré- tances, vol. 26020, n° 552).
tend que Jean le Mercier ne revint à Paris s Le 19 octobre 1 38A-
que le 8 octobre; rien ne parait con- ' N. de Plancy était clerc du roi el de
i3.
100 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
\ussi Jean le Mercier et Etienne du Moustier expédièrent-
ils, le 27 octobre, un vidimus de cotte leltre royale, vidimus
adressé au bailli de Cotëntin, au vicomte de Coutances et à
Simon Marchant, receveur des aides au diocèse de Coutances ' .
En même temps, ils s'occupaient activement des préparatifs
militaires; ainsi ils firent faire 200 milliers de viretons «fer-
rez et encoffréz»; rappareiller et nettoyer les armures qui
étaient dans les arsenaux de Rouen et de Harlleur; préparer
des «pavez, falloz» pris au clos des galées de Rouen, enfin
d'autres armes, tant offensives que défensives; le tout par ordre
du roi. La dépense totale s'éleva à 17,200 francs d'or2. Enfin
les deux commissaires royaux ordonnèrent l'achat de « bon
bescuit», qui avait dû être fait ou acheté à Montivilliers, à
Harlleur ou aux environs, et qui était destiné ta la nourriture
des gens de guerre. Nicolas de Plancy reçut l'ordre de payer de
ce chef à Guillaume de Longueil, vicomte de Montivilliers,
une somme de 28,000 francs d'or3.
Sur ces entrefaites, le prévôt de Paris, Jean de Folleville,
chargé depuis la révolte de Paris, outre son office, des affaires
concernant la prévôté des marchands, qui avait été suppri-
mée avec l'échevinage, exposa au conseil royal l'impossibi-
lité où il était de diriger les deux services'1. Le conseil, re-
connaissant la difficulté, fil droit à cette requête, et, par lettres
du 27 janvier 1 385 (n. st.), Jean Jouvenel, alors avocat au
ses comptes, dès avant le 28 septembre tard d'Eslang; voy. l'inventaire, p. 10.
1 379 (Bil)l. nat. , Quittances, vol. 26016 , " Bibl. nat., fonds franc., 25705.
n" a586). En îSgo, il est qualifié de n° 88, el Titres scellés de Clairambault ,
maître des comptes et conseiller du roi vol. 216, n° 9737. Voy. M" Terrier de
(Arch. nal., JJ l3g, fol. 207). Loray, Histoire de Jean de Vienne, Pièces
1 Bibl. nat., fonds franc. , 25705, pièce justificatives, n0 8ij).
n° 80. Ce sont sans doute ces lettres dont 3 Bibl. nat. , fonds franc. , 25705 , n089.
il est question dans une quittance con- ' Jean Jouvenel, Histoire de Charles VI,
servie sous le n" 106 du recueil de Bas- p. 70.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 101
Parlement, fut nommé prévôt des marchands1. A l'expédition
de ces lettres assistaient le chancelier, le connétable, l'évêque
de Langres et Jean le Mercier. Il est permis de croire que la
parenté qui alliait Jean Jouvenel à Jean le Mercier ne fut pas
étrangère à ce choix2. L'archevêque de Reims n'attribue la
nomination de son père qu'à la renommée dont il jouissait; il
est toutefois probable que l'influence de Jean le Mercier fit plus
que la probité du prévôt.
Les préparatifs militaires, commencés dès la fin de l'année
précédente (i384), étaient considérables. C'est qu'en effet une
expédition maritime devait être entreprise en Ecosse, sous le
commandement de Jean de Vienne. Tout le commencement de
l'année 1 385 fut employé à compléter l'armement des navires,
à faire arriver des subsistances au port de l'Ecluse, et à re-
cueillir les sommes destinées au payement des gens d'armes '.
Pour accroître les ressources pécuniaires, on décida que l'aide
qui venait d'être ajoutée aux aides de la guerre serait perçue
par anticipation. Nicolas de Plancy, receveur central des res-
sources destinées à la flotte, fut chargé de la recueillir. Il eut
également à recevoir le produit d'emprunts « dont le paiement
escherra à la Toussains prouchain venant»'1. Les plus grands
lanvier
1 Jean Jouvenel, archevêque de Reims, donne positivement la date du 27 ja
place, dans son Histoire de Charles VI , la i385 (11. st.). Entre l'autorité du chroni-
nomination de son père à la fin de l'année queur et celle du registre officiel, onn'hési-
i388. Après lui, tous les historiens de tera pas à choisir la seconde.
Charles VJ , et cela sans exception à ce 2 Jean le Mercier était l'oncle de Mi-
que nous croyons, ont répété la même chelle de Vitry, femme du nouveau prévôt
date, se disant, avec apparence de raison, des marchands. Il a été impossible de
que le fils du prévôt devait bien connaître trouver le point de jonction entre 1rs
l'histoire de son père. Mais un extrait de deux familles.
la Chambre des comptes (Mémorial E, ' M" Terrier de Loray, Histoire de
fol. 180), qui nous a été conservé par une Jean de Vienne, Pièces justificatives, n" 9g.
copie de Menant, dans la collection Leber 4 Bibl. nat. , Quittances, vol. nGoso,
(Bibl. de Rouen, vol. VII, fol. 99 r°), pièce n" 64 1.
102 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
personnages et les plus riches figurèrent sur la liste des prê-
teurs. On y remarque l'évêque de Paris, le cardinal de Laon1,
Pie'rre de Vé, avocat au Parlement", et bien d'autres encore.
Jean le Mercier ne pouvait manquer de contribuer lui aussi,
et, le 1 2 juin, il prêta 2,000 francs d'or3. H fit même son possible
pour provoquer d'autres prêts; ainsi il décida Thomas du
Breuil, habitant de Falaise, à prêter 100 livres tournois". La
seconde moitié de l'aide, exigible à la Toussaint, devait servir
au remboursement des emprunts. Ceux-ci furent rendus en
effet, et un contemporain constate que cette mesure, n'étant
pas ordinaire, parut incroyable au public5. Jean le Mercier
fut apparemment remboursé un des premiers : il donnait
quittance à Nicolas de Plancy le 22 octobre6.
Pendant ce temps, Jean de Vienne, qui ne pouvait suffire
à tout, avait obtenu du roi d'avoir pour lieutenant Hervieu
de Neauville '. Celui-ci prit lui-même, pour l'aider, un nommé
Jean Langloiss. D'autres auxiliaires, Robin de Heuguevilîe et
Robin de Gronmesnil, commis par Etienne du Moustier et
Guiot de Bricons, commissaire de Jean de Vienne, faisaient
transporter par mer, de Rouen et de Harfleur à l'Écluse, de
grandes quantités de tonneaux de biscuit, des armures, de l'ar-
tillerie, des projectiles, des cordes, «et autres choses que
porter y faut, pour le fait de ceste présente armée»0. Des
Bibl. nat., Quittances, vol. 26021, " M" Terrier de Loray, Histoire de
"" 7 ' 7 et 7 ' 8- Jean de Vienne, Pièces justificatives , 11° 9 1 .
Bibl. uat.. Quittances, vol. 26021, Hervieu de Neauville devint maître delà
n 72°- chambre aux deniers du duc de Bourgogne
1 Pièces justificatives, n" LXXMI. ( Archivesde la Côte-d'Or, B 1 467, f" 36 r°).
Pièces justificatives, n° LXXVW. 8 Bibl. nat.. Quittances, vol. 26020,
« Quod tune, quia non solitum, vul- n° 65 1 .
garibus incredibile videbatur. » (Chronique * Bibl. nat.. Quittances, vol. 26020,
du religieux de Saint-Denys, t. 1, p. 35o.) n" 65 1, 652 , 655, 664, 665, 666, 667.
Pièces justificatives, n" LXW. 668, 670, 671, 672, 673.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 103
travaux d'aménagement furent exécutés clans 1 83 navires, pour
loger les chevaux1. La flotte, après avoir été rejetée à la côte par
deux tempêtes, put enfin partir vers le 30 mai 1 385 2. Elle
aborda à Leith vers le ier juin. Nous ne suivrons pas davantage
cette expédition, Jean le Mercier y restant désormais étranger.
C'est alors qu'eut lieu le mariage du roi à Amiens3. Jean le
Mercier n'y assista pas. A ce moment, en effet, il était chargé,
avec Gui Chrétien '', d'une mission dans la province de
Rouen « et ailleurs », évidemment pour traiter des questions
financières et maritimes 5. Car les armements faits à l'Ecluse
n'avaient pas eu pour seul objectif l'expédition d'Ecosse, la-
quelle ne devait être qu'une diversion. La grande flotte desti-
née à opérer un débarquement sur les côtes mêmes d'Angle-
terre devait partir le ier août. Les préparatifs avaient continué
après le départ de Jean de Vienne. Ainsi, en juin et en juillet,
Gilles le Gallois, devenu, comme Jean le Mercier, maître d'hô-
tel du roi, s'occupait des approvisionnements en réquisition-
nant les boulangers d'Amiens, où il faisait fabriquer du
biscuit6.
Au milieu de ces travaux, et le lendemain du mariage royal ',
arriva à Amiens la nouvelle de la prise de Dam nie par Fran-
1 Bibl. liât., Quittances, vol. 2(1020, Bibl. nat., Quittances scellées, fonds
n° 681, et M" Terrier de Loray, His- franc. , a Aooo, p. n 5. 11 est probable que
toire de Jeun de Vienne, Pièces justifica- Jean le Mercier et Gui Chrétien, partis
tives, n" n5. Il esl presque certain que dans le courant de juin, ne furent de re-
Jean de Vienne, comme le dit Froissart, tour qu'au commencement d'août,
n'emmena que Co vaisseaux et laissa les ° Bibl. nai., Quittances, vol. 26021,
autres à l'Ecluse. n" 7^9 et y5o. Vers le même temps, il
2 Marquis Terrier de Loray, Histoire prêta au duc de Bourgogne 1 ,000 francs
de Jean de Vienne, Pièces justificatives, d'or, que ce prince lui rendit le 23 février
n" îi/j. i 386 (n. st.) (Archives de la Côte-d'Or,
3 Froissait, t. X, p. BU à 352 et 356 B 1A62, fol. 52 r°).
à 36o. ' C'est-à-dire le 18 juillet, le mariage
1 Devenu maître des requêtes. royal ayant été célébré le 17 juillet.
10- 'i ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
çois Ackermann, à la tête des Gantois1. Ce qui augmentait
la gravité de la situation, c'était le voisinage où Damme se
trouvait de l'Ecluse, le centre des préparatifs. Le roi fit aussitôt
son mandement, et convoqua des troupes pour le 1er août".
Lui-même partit d'Amiens le 2 5 juillet, et arriva devant la
place au jour fixé, le ier août.
Ackermann, qui avait longtemps espéré un secours des An-
glais, se voyant isolé, prit le parti d'évacuer la ville (27 août).
L'armée royale y entra aussitôt. Mais ce succès arrivait trop
tard; le mal était fait, et l'expédition en Angleterre était com-
promise ou au moins retardée.
Aussi, le lendemain de son entrée à Damme, Charles VI et
son conseil comprirent qu'il était nécessaire d'avoir «preste-
ment très grosse finance». En conséquence, on ordonna aux
élus et receveurs d'Arqués, de Caen, d'Alençon et de Mantes,
de faire rentrer sans délai le terme des aides à échoir au
Ie' octobre. L'argent devait être remis à Rouen, entre les mains
de Nicolas de Plancy, le 1 2 ou le 1 5 septembre au plus tard.
C'était une anticipation d'un mois. Enfin Jean le Mercier fut
envoyé à Rouen « pour faire avancer ladicte finance, et aussi
pour la faire bailler par ledit maistre Nicolas ou ses commis
au trésorier de noz guerres3. » Il alla même jusqu'à Harflenr.
Là il apprit qu'Etienne Josson, receveur des aides de la vi-
comte de Montivilliers et « exempeion de Fescamp», s'était
« absenté ». Aussitôt il fit venir Jean de Vondenay, clerc du re-
ceveur en fuite, afin de se faire expliquer si ce dernier avait
1 Froissait, éd. kcrvvndc Lettenhove, Bosquit, écuyer ndu pays de Behaigïie. »
I. X, p. 353 à 3j(i. (Bibl. nat. , Titres scellés de Clairambault ,
! L'armée comprenait alors, outre les vol. 19, fol. 1293,11° 1).
troupes françaises , quelques aventuriers ' Bibliothèque nationale, fonds fran-
étrangers. Ainsi, le 21 août, on constate çais, vol. 25-o5, pièces n°' io3, io4.
devant Damme ia présence de Jehan de io5, 106.
MEMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 105
touché le terme de juin; sur la réponse négative de l'agent du
receveur, Jean le Mercier le chargea de recueillir, de concert
avec GeolTroi de Brotonne, le produit des aides pour le mois
de juin, en l'absence du receveur titulaire1.
Tandis que Jean le Mercier s'occupait des finances en
Normandie, le roi s'avançait dans les Quatre-Métiers jus-
qu'au village d'Arteveldo, qu'il quitta d'ailleurs, le 10 sep-
tembre, pour rentrer en France. La saison était alors trop
avancée pour permettre d'entreprendre un débarquement en
Angleterre; aussi l'expédition fut-elle ajournée, mais non aban-
donnée : en effet, Gui de la Trémoille2 et Clisson faisaient
peindre au mois de septembre, sur deux nefs, leurs armes
et leurs devises3.
Peu après, le 19 octobre, Charles VI, qui paraît avoir eu
pour Jean le Mercier une affection presque égale à celle qu'il
portait à Bureau de la Rivière, donna à son maître d'hôtel les
terres, héritages et rentes qu'avait possédés Simon le Drouays
dans les sergenteries de Laigle'1 et deBreteuil5 et qui avaient
été conlisqués à la suite de l'exécution de ce personnage « pour
certains cas et deliz criminelz». A la vérité, ces terres avaient
été données par Charles de Navarre ou par son frère et lieute-
1 Le successeur d'Etienne Josson fut relia ieux de Saint-Denys, t. I, p. 3<)2). Le
Dreue d'Autrain. En avril i38(5, les deux duc de Bourgogne l'aimait beaucoup. Ce
agents chargés par Jean le Mercier de la fut par lui qu'en janvier i388 (n. st.),
perception du terme arriéré de juin n'a- Gui obtint une concession d'eau de fon-
vaient pas encore rendu de comptes. Enlin, taine pour son hôtel de la rue des Bour-
le 1" mai 1 3y(3 , Charles VI, très pressé donnais (Arch. nat., JJ i32, fol. a<4 r").
d'argent , exigea l'apurement de leurs écri- 3 Bibl. nat., Quittances, vol. 26021,
tures (Bibl. nat., fonds franc., ib~ob , n" 778.
n° 128). ' Laigle, Orne, arrondissement de
2 Gui de la Trémoille, sire de Sully, Mortagne, chef-lieu de canton.
fut le seigneur provoqué par un chevalier 5 Breteuil-sur-Iton, Eure, arrondisse-
anglais Pierre deCourtenay {Chronique du ment dEvreux, chef-lieu de canton.
Sav. étrang. II' série, t. VI, 2" partie. i4
106 \CADKMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
riant Pierre de Navarre à Jean le Franc'. Mais le roi, ne se
considérant pas comme lie, puisque cette donation n'avait pas
été confirmée par lui, l'attribua à Jean le Mercier, à concur-
rence de 3o livres parisis de rente. Dans le cas où les revenus
du domaine n'atteindraient pas cette somme, Jean le Mercier
en devenait entièrement propriétaire2. Le cas prévu se réalisa,
car le produit de la confiscation se trouva n'être que de trente-
deux livres huit sous neuf deniers tournois3. Quelque temps
après, Charles VI donna également à Jean le Mercier deux
mille quatre cent vingt-six livres treize sous et quatre deniers
tournois, somme que le donataire avait prise à Berthaut a la
Dent, en lui promettant, soil de la lui rendre, soit de lui en
Jaire avoir décharge. Jean le Mercier donna quittance de cette
somme aux héritiers et «exécuteurs» du receveur général
Berthaut a la Dent, qui venait de mourir'1.
Sur ces entrefaites, les Flamands, las de soutenir contre le
duc de Bourgogne une guerre qui les ruinait, firent leur paix
avec ce prince (18 décembre). Faut-il signaler ici que, pen-
dant la durée de la révolte, le duc avait été obligé de recourir
à des emprunts pour la dépense de son hôtel, et même qu'il ne
dédaignait pas de rembourser ses créanciers? C'est ainsi que,
le 28 décembre, il ordonna de rendre à Jean le Mercier le mon-
tant d'un prêt que celui-ci lui avait fait, soit mille francs 5.
' Ce Jean le Franc était un des conseil-
Lers de Pierre île Navarre (Pièces justifi-
catives, n" LXXII, souscription).
' Pièces justificatives, n" LXXIX.
1 Arch. nat., ,IJ 138, fol. 28 r".
1 Pièces justificatives, 11° LXXXI. Ce
ait alors que Jean de Vienne revint de
:ion expédition d'Ecosse. On lui reprocha ,
ainsi qu'a ses compagnons, d'avoir jeté le
désordre dans les ménages écossais. 11
semble, en effet, que les Français ne
durent pas trop s'ennuyer; ainsi Jean
de Vienne, outre ses ménétriers attitrés,
en ramena d'autres, qui jouèrent devant le
duc de Bourgogne au mois de décembre
i385 (Archives de la Cote-d'Or, B i46a .
fol. 98 v°).
6 Jean le Mercier donna quittance le
20 février 1 386 (n. st.) (Archives de la
Côte-d'Or, B 14G2, fol. 5a v°).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 107
L'hiver ne fut troublé que par quelques incursions des gar-
nisons anglaises de Calais, Brest et Cherbourg1. Malgré l'inter-
vention du roi d'Arménie, qui essaya en vain de renouer des
négociations, le conseil royal voulut faire exécuter, cette année
( 1 386) , le projet d'une descente en Angleterre. A cet effet, il
fut décidé, le 2 4 avril, qu'on lèverait une aide, « en la manière
que fu levée le derrenier ayde, qui fu ordonné pour le fait
de la seconde armée», mais qu'elle serait un peu supérieure à
la précédente; qu'en outre, on ferait encore des emprunts-.
L'aide devait être perçue en deux termes : la première moitié
à la fin du mois de mai, la seconde à la fin de juin 3. Quelques
jours après, le 3o avril, Jean le Mercier et Gui Chrétien (de-
venu maître à la Chambre des comptes), commissaires du roi,
envoyèrent l'ordre aux élus et receveur du diocèse de Lisieux
d'asseoir dans leur ressort « bien et prestement au plus profita-
blement», et de la façon la « moins damagable pour le peuple
que faire se pourra. . . la somme de seize mil sept cens sept livres
tournoiz». Le produit de cette imposition devait être recueilli
en. deux payements « par égal porcion, venant ens franchement
oullre les dépens qu'il convcndra pour ce faire ». Le premier
payement devait avoir lieu à la fin de mai, et le second à la fin
de juin. Tous deux devaient être versés entre les mains de
Nicolas de Plancy. Jean le Mercier recommanda qu'on l'avertît,
au cas où des gens d'église, des officiers royaux ou autres, les
1 Chronique du religieux de Saint- De- remboursé le 8 décembre de la mèmean-
nys,\. I,p. 284. Le 8 janvier i386 (n. st.) née (Bibl. nat., Titres scellés de Clai-
on trouve Jean le Mercier à Vernon, où rambault, vol. 17, fol. n85, n° à).
il examina les comptes du grènetier de 3 Mis Terrier de Loray. Pièces jus-
Rouen (Pièces justificatives, n°LX\XII). titicatives, n° 119. Voir aussi les Collec-
C'est ainsi que Guillaume des Bordes tions de Bmtard d'Estang à la Bibliothèque
versa 1,000 livres tournois à Milet Baillet, nationale, Catalogne, par M. L. Delisle.
commis à recevoir les emprunts; il fut p. i58, pièce n° 3.
108 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
nobles exceptés, se refuseraient à contribuer. Les mêmes in-
structioDs furent envoyées aux élus et receveur du diocèse de
Séez, mais la somme à prélever là ne dépassait pas 6,09^ livres
tournois1. Les ordres de Jean le Mercier furent complète-
ment et ponctuellement exécutés, et, aux termes fixés, l'argent
fut apporté à Nicolas de Plancy, alors à Rouen2.
Pendant qu'on recueillait l'aide, Jean le Mercier s'occupait
des fournitures de projectiles. Ainsi il passa avec Milet de Lion-',
maître des artilleries du roi, un marché, en vertu duquel Milet
de Lion devait fournir à Paris, au mois de juin suivant,
cinquante milliers de viretons pour être remis à Jean Choque
dit Desrame, maître du clos des galées, moyennant 8 livres
tournois par millier, soit 4oo livres tournois. Le premier paye-
ment de 100 livres fut effectué le 3 mai; le 1 1 juin, joo li-
vres tournois furent payées à Milet de Lion'1. Les dernières
100 livres furent versées le ik juina.
Vers le milieu d'août, Charles VI se mit en route pour l'E-
cluse6; une fois qu'il fut arrivé , tout étant prêt, « tous les jours
1 Pièces justificatives, n° LXXXI1I.
" Bibl. nat., Quittances, vol. 26021,
n'876.
1 Milet de Lion succéda comme maître
des artilleries du roi à Jean de Lion ,
qui avait été nommé à cette fonction par
lettres du 26 avril i364 (Bibl. de Rouen,
tonds Leber, Extraits de la Chambre des
comptes, vol. VII, fol. 60). Ce Jean de Lion
avait obtenu une lettre de rémission
(Arch. nal., JJ 82, fol. i5 r") en i352. —
On s'était aussi beaucoup occupé des subsis-
tâmes; ainsi, dès le 1" avril, Hervieu de
Neanville payait des mariniers d'Abbeville,
qui avaient mené de celte ville au Croloy
seize pipes de biscuit. qui, de là, devaient
être dirigées sur l'Ecluse (Catalogue de
Cbaravay, vente du 18 mars iS85.
n° 162 ).
1 Les pièces constatant les deux pre-
miers payements font partie d'une collec-
tion particulière.
6 Bibl. naf., Quittances, vol. 26021.
11° 888.
6 L'entreprise paraîtrait avoir été bien
préparée. On peut citer, à ce propos, le pas-
sage suivant des comptes du duc Philippe
de Bourgogne : « AGodescalst van Raluich,
pour un certain voiage que nagaires il a
fait ou pais d'Angleterre, pour savoir et
rapporter à monseigneur de lestât et no
velles des Anglois et du pais de par delà,
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 109
de la septmaine disoit-on : il partira demain»1. Le duc de
Touraine et i'évêque de Béarnais, chancelier, après avoir ac-
compagné le roi à Lille, s'en revinrent à Paris avec plusieurs
seigneurs. Quant à Jean le Mercier, il est probable qu'il resta
auprès du roi à l'Écluse et prit part au conseil qui fut réuni,
lorsque le duc de Berry, assuré de l'insuccès désormais inévi-
table de l'expédition, se fut déclaré prêta l'entreprendre'. On
sait que le conseil fut à peu près d'accord pour déclarer que
l'embarquement était devenu impossible \ Ce qui permet pres-
que d'affirmer que Jean le Mercier était à l'Ecluse auprès du
roi et du duc de Bourgogne, c'est que ce dernier, le i4 oc-
tobre, jour de l'arrivée du duc de Berry, gratina notre person-
nage d'une somme de 1,000 livres, en reconnaissance de ses
services et pour se l'attacher davantage \ Or, si Jean le Mercier
était resté à Paris, le duc de Bourgogne n'aurait probablement
pas eu, à ce moment, besoin de son influence et de ses ser-
vices. Ce prince tenait beaucoup, en effet, à ce que l'expédition
se fît 5 et, lors de la séance du conseil, qui eut lieu à l'arrivée du
par mandement de mon tlil seigneur senz
quittance , donné xu de novembre
r.ccim" vi . . . XL frans» (Archives de la
Côte-dOr, B 1 465 , fol. 108 r°.)
' Cependant il est certain que, dès le
a3 juillet, on s'attendait à un retard. Ainsi
un chevaucheur du roi fut envoyi à
Guillaume des Bordes, au sire de Torcy,
au sénéchal d'Eu, au sire do Garencières,
pour leur porter l'ordre de «retarder cer-
taines gens d'armes que ilz admenoient ■>
devers le duc. De même, on envoya un
chevaucheur porter le même ordre au sire
de la Roche-Guyon, en Bretagne; enfin
on en expédia un autre, pour la même
cause, au comte de Saint-Pol , « lequel on
disoit estre à Cambray ». ( Archives de la
Cùte d'Or, B î/iGa, fol. i 10 r° et v°.)
3 Le. due arriva à l'Écluse le 1/1 oc-
tobre.
3 Froissait, éd. Rervyn deLettenhove,
t. XII, p. 20 à 27.
4 Bibl. nat. , Duin Yillevieilie, Trésor
généalogique , vol. 58 , fol. 1 5 v°, et Arcliivi ?
de la Cote d'Or, B i465, fol. 83 1°.
s Froissart, éd. Rervyn de Lettenhove,
t. XII, p 23, note. Leduc témoigna à Nicolas
de Plancy sa reconnaissance de la peine que
celui-ci prenait pour recueillir et payer le?
sommes nécessaires à l'expédition, en lui
donnant le 16 septembre une somme de
5oo francs d'or pour ses agréable' 1
110 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
duc de Berry, il dut chercher à se rendre favorables les mem-
bres les plus influents de la réunion. Le projet de descente
étant définitivement abandonné, le roi quitta l'Écluse, après
qu'il eut été décidé que le duc de Bourgogne logerait dans une
ville en bois, construite en prévision de l'expédition maritime,
les ouvriers employés depuis 1 384 à la construction du
château de l'Ecluse1.
Jean le Mercier était de retour à Paris avant le 16 no-
vembre2. Il put donc assister au célèbre duel de deux cheva-
liers normands attachés au comte d'Alençon, duel qui eut lieu
le 21 décembre3. Le 20 décembre, Charles VI, probablement
à l'occasion des fêtes de Noël, avait fait don d'une robe à chacun
des quatre maîtres de son hôtel, à Nicolas Braque, Pierre de
Chevreuse, Jean le Mercier et Tau pin de Chantemelle4.
L'hiver se passa sans événement, au moins en France,
vues (Archives de la Côle-d'Or, 1} i/(65,
fol. 83 v°).
1 Pour la construction du château de
l'Ecluse, dès mai i384, voir Archives de
la Côte-d'Or, B i46i, fol. 174 r". La du-
chesse de Bourgogne vint pour la pre-
mière fois voir les travaux le 2 3 juillel
:38c), el fit donner une gratification de
4o francs aux ouvriers (Archives de la
Côle-d'Or,B M79, fol. 55 v"). Cependant,
dès le commencement de 1 388, et alors
que le château n'était pas terminé, il eut
un capitaine, qui fut Jean de Morchiesdit
Gallehaul (Bibl. nat. , Titres scellés de
CUiraaibault, vol. 9, loi. 5o5,n° 1). Hues
de Bailleul servit sous ce capitaine avec
onze écuyers pour la garde du château
(mars 1 388 ) (Bibl. nat., Titres scelles de
Clairambault, vol. 9, fol. 5o3, n" 3).
A cette date, il assistait à l'expédition
de lettres (Bibl. de Houen . fonds Leber,
Extraits des Mémoriaux de la Chambre des
comptes , vol. XII , fol. 1 55). Même, le a3 no-
vembre, il fit envoyer des lettres au roi et
aux ducs de Berry et de Bourgogne, alors
à Lille (Catalogue de Charavay. vente du
28 mai 1887, n" 53).
Chronique du religieux de Saint-Denys,
t. I , p. AGà- Les deux chevaliers s'appe-
laient Jean de Garrouges et Jacques le Gris.
On peut voir une mention de Jacques le
Gris dans le Journal de Jean le Ferre,
évoque de Chartres, publié par H. Moran-
villé, I. I, p. 9. L'histoire de ce duel se
trouve dans .les notes de Froissart, éd.
Kervyn de Lettenhove, t. XII, p. 366.
Ces robes se composaient de : « à
chascun demie escarlatc et vc ventres de
menu vair» (L)ouêt d'Arcq, Nouveaux
comptes de l'argenterie des rois de France
au XIV' siècle, publiés [tour la Société de
l'histoire de France, p. 2/11).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. Il]
puisque l' effort des Anglais porta sur la Castille, dont le roi,
après avoir dévasté le Portugal, se vit à son tour pressé par les
Anglais et les Portugais commandés par le duc de Lancastre.
Celui-ci élevait des prétentions au trône de Castille, du chef
de sa femme, fdle de Pierre le Cruel. Le roi de Castille ayant
réclamé laide de la France, on lui envoya d'abord Pierre de
Villaines, qui fut bientôt suivi du duc de Bourbon1. Mais ce-
lui-ci était à peine arrivé que le roi de Castille lui fit savoir
qu'il avait traité2.
Enfin, on se borna à faire des préparatifs pour une nouvelle
expédition maritime qui, celte fois, semblait réunir plus d'élé-
ments de succès que les précédentes3. Ni le roi ni ses oncles
ne durent d'abord en faire partie, de sorte que des questions
purement militaires ne furent pas subordonnées aux conve-
nances des princes. D'ailleurs, on se préparait d'une façon sé-
rieuse4 et sans précipitation; car, dès la fin de l'automne, on
avait commencé à prendre les précautions nécessaires5.
Au mois de mai 1 387°, les préparatifs furent poussés avec
' On établit en Fiance une aide « sur le
fait d'Espaigne » (Bibl. nat. , Quittances,
vol. a 603 2, n°* 980 ë't 1000). Le diocèse
de Paris eut à payer une taille de
20,000 livres parisis pour cet objet (Bibl.
nat.,Nouv. aeq. la!., i84 , loi. 102 r°). Le
duc de Bourbon, de retour du Portugal,
quitta l'Espagne à la fin du mois de sep-
tembre.
* Chronique (la vd'ajkax de Saint-Denys ,
t. I, p. 44o à 4/18.
3 Le ï!\ janvier 1387, Jean le Mercier
qui avait encore prêté 1.000 francs au duc
de Bourgogne, donna quittance pour celte
somme, qui lui fut alors rendue (Archives
de la Côte-d'Or, B 1467, fol. 36 r").
4 Les dépenses nécessitées par cette
expédition n'arrêtèrent pas les rembour-
sements de prêts antérieurs. Ainsi Milet
Bailiel , commis à recevoir les emprunts,
fit, le 22 avril, un remboursement à
Etienne <le la Grange, président au parle-
ment (Bibl. nat. , Quittances , vol. 26022 ,
n° 1019).
8 On constate que, le 18 novembre
i386, Wauthier, sire de Bossut, acbe
valier de Hcnaut», était à l'Ecluse au ser-
vice du roi , pour passer en Angletei re sous
e gouvernement du comte de Sahil Pol
(Bibl. nat. , Titres scellés de Clairambault ,
vol. 19 , fol. 1295, n° 1).
6 Dans une séance qui eut lieu le
i5 mai, le conseil, composé du sire de
Coucy, du comte d'Eu, du sire de la Tré-
112 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
plus rie vigueur. 11 fut décidé alors que l'expédition serait
scindée en deux. Une partie, commandée par Clisson \ s'embar-
querait en Bretagne, à Tréguier; l'autre partirait d'Harlleur,
sous les ordres du comte de Saint-Pol, de Jean de Vienne et
du sire de Coucy. L'expédition comprenait six mille lances,
trois mille arbalétriers et des valets : il y avait des vivres pour
trois mois2. Jean le Mercier, qui, le 12 avril, avait fait montre
à Arras de dix-sept écuyers et un archer3, fut chargé de sur-
veiller l'embarquement à Harfleur'1. Tout paraissait en bonne
voie, lorsque arriva la nouvelle de l'arrestation de Clisson dans
une entrevue avec le duc de Bretagne.
On sait qu'après avoir voulu faire périr le connétable, Jean
de Montfort, sur les instances du sire de Laval, se contenta
d'une rançon de 100,000 francs et de la remise de trois châ-
teaux. Clisson, à peine délivré, accourut à Paris en toute hâte.
Là il trouva le roi très bien disposé à son égard; les ducs de
Berry et de Bourgogne, au contraire, le blessèrent profondément
par leur indifférence et même leurs moqueries. Aussi ces pro-
moille, de l'amiral de France, de Jean le
Mercier et d'Etienne du Moustier, décida
qu'il serait fait prêt à divers capitaines
d arbalétriers, jusqu'à concurrence de
2,000 francs d'or (Bibl. nat. , Pièces orig. ,
vol. 7S9 , dossier 1787g, n° 10).
Clisson, le ig mai, était encore à
Paris (Bibl. nat., Pièces orig. , vol. 780,
dossier 17879, n" 10).
2 Froissait, éd. Kervyn île Lettenhove,
t. XII, p. i.rn. La Flandre, ayant besoin
d'être contenue, ne fut pas dégarnie de
troupes : monseigneur de Hambures servit
en qualité de capitaine de Wesl-Flandre
(Bibl. nat. , Titres scellés de Clairambault ,
vol. I\ , fol. 3g r").
1 Pièces justificatives , n° LXXXIV.
1 Bibl. nat., Quittances, vol. 26022,
n° io58. Jean de Blaisy, chevalier, sire de
Mauvilly et chambellan du roi, fut chargé
de passer des revues de bateaux le 1" juin
(Bibl. nat. , Quittances , vol. 26022 , pièce
n" 1007). Ce même Jean de Blaisy avait
accompagné Jean de Vienne en Ecosse en
1 385 (Bibl. nat.. Titres scellés de Clai-
rambault, vol. i5, fol. 971, pièce n° 1).
En 1387, nous le trouvons, depuis janvier
jusqu'en septembre, retenu avec six che-
valiers et quatorze écuyers pour la garde
du roi (Bibl. nat., Titres scellés de Clai-
rambault, vol. i5, fol. 971, pièces n"' 2 , 3
et 4) .
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 113
cédés durent-ils resserrer les liens d'amitié et d'intérêt qui rat-
tachaient à Bureau de la Rivière; on sait, d'autre part, que le
partage de la confiance du feu roi avait également réuni Jean
le Mercier et Bureau de la Rivière, qui éprouvaient tous deux
pour les oncles de Charles VI les sentiments assez froids que
Charles V avait habituellement témoignés à ses frères. Les
événements rapprochaient donc ces trois hommes.
L'arrestation de Clisson avait été le signal du licenciement
des troupes1. Au moment où le conseil royal avait appris la
captivité de Clisson, un écuyer du duc de Gueldre apportait
au roi un défi de la part de son maître2, qui, alors en guerre
avec la duchesse de Brabant, dont le duc de Bourgogne devait
hériter, venait de faire alliance avec le roi d'Angleterre. Le
conseil royal fut d'avis de s'occuper d'abord de l'affaire de
Clisson3, et il est bien probable que Bureau de la Rivière et
Jean le Mercier ne furent pas étrangers à cette détermination.
Il fui décidé que l'évêque de Béarnais'1, Bureau de la Ri-
vière, Jean de Vienne, et Jean de Beuilr' iraient en ambassade
auprès du duc de Bretagne, afin d'épuiser les moyens d'ac-
commodement.
1 Froissart, éd. Kervvn de Lettenhove, comptes de Bourgogne où se trouve le
o o
t. XII, p. i5t) à 182. dénombrement des troupes (Archives de la
" Fin juillet (Douët d'Arcq, Choix de Côte-d'Or, B 1A67, fol. 79 r" à 86 v").
pièces inédites relatives au règne de Charles VI, 4 L'évêque de Béarnais , étant mort sur
t. I, p. 78). ces entrefaites, fut remplacé par l'évêque
' Froissart, éd. Kervyn, t. XII, p. 183 de Langres.
à i85 et ai5, et t. XIII, p. 36 à 3ij. s Jean de Beuil était chambellan du
Quant au duc de Bourgogne, il envoya duc d'Anjou, dès avril 1 36g. A cette date
deux cent vingt hommes d'armes environ il reçut le domaine de Vautournon (Arch
à la duchesse de Brabant, sous les ordres nat., JJ100, fol. 1 44 r"). Son nom se trouve
de Guillaume de la Trémoille. Froissart constamment dans le Journal de Jeun le
(t. XIII , p. 48 à5i) parle de quatre cents Fèvre, èvèquc de Chartres. En i.3qo, il ac-
lances. Le chiffre que nous donnons est compagna Charles VI en Languedoc (Bibl.
emprunté à un registre de la Chambre des nat. , Quittances, vol. 26024, n° i46i).
Sav. éthang. IIe série, t. VI, 2']>artie. i5
[UPAllfEiiiE mu'
1 1 4 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Les envoyés n'obtinrent aucun résultat1. A leur retour, le
conseil lut très embarrassé. L'injure faite par le duc de Gueldre
ne pouvait rester impunie; d'autre part, si le roi s'en allait en
Allemagne, on savait bien qu'aussitôt le duc de Bretagne livre-
rait ses places aux Anglais2. En conséquence, il fut décidé qu'une
nouvelle mission, composée du sire de Coucy, de Jean deVienne
et de Bureau de la Rivière, serait en\ oyée auprès du duc. Mais,
avant le départ de ces personnages, arriva à Paris la nouvelle
cpie le duc de Bretagne, de l'avis de son conseil, venait de re-
tirer ses gens d'armes des trois places qu'il avait extorquées à
Clisson. En outre, les trois envoyés réussirent à obtenir du duc
qu'il vînt à Blois, pour une entrevue avec les ducs de Berry et
de Bourgogne. A la suite de cette rencontre, les oncles du
roi décidèrent le coupable peu repentant à venir à Paris faire
hommage à Charles VI 3.
Pendant que le conseil se débattait au milieu de ces diffi-
cultés, Jean le Mercier et François Chanteprime avaient de-
mandé à être relevés de leurs fonctions de généraux conseillers.
Jean le Mercier ne pouvait, en effet, continuer à s'occuper suffi-
samment des aides, au moment où il prenait une part de plus
en plus grande à la politique générale; François Chanteprime
invoquait des motifs de maladie. Le roi, accédant à leur désir,
1 Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove , tel : i° le â février, en l'hôtel de l'Écu
l. XII, p. 229 à 2o/j. de France, en compagnie de Gui de Cou-
' Ibid., t. XIII, p. 100 à io5 et 116. sant, grand maître d'hôtel, de Jean Braque,
Le 12 décembre, le duc de Bourgogne Gauvain de Dreux et Gilles Mallet, cheva-
rendit à Jean le Mercier 2 ,000 francs , que liers et maîtres d'hôtel ; 20 en mai , en l'hô-
celui-ci lui avait prêtés (Archives de la tel de Barbeau a où csloit la chambre aux
Côte-dOr, B 1 4G7, fol. 37 r"). deniers», en compagnie de Gui de Cou-
3 C'esten février et en niai i388(n.st.), sant, de Gauvain de Dreux et de Bobert
que Jean le Mercier paraît avoir pour la du Boissay (Douét d'Arcq, Comptes de
première fois vérifié les comptes de l'hôtel l'hôtel au xiy' et nu xv' siècle, p. 239 et
du roi, en sa qualité de maître de l'hô- 2/io).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 115
les remplaça, le 9 février i388 (n. st.), par Nicolas de Plancy
et Jean de Vaudetar. La Chambre des généraux conseillers se
trouva ainsi composée : Philippe de Moulins ' et Nicolas de
Fonlenay, spécialement chargés du fait de la justice; Nicolas
de Plancy et Jean de Vaudetar, plus particulièrement commis
au gouvernement de la finance2.
A la même date (9 février 1 388) , Charles VI rendit une
ordonnance par laquelle il essayait de diminuer le nombre
des titulaires d'offices et de charges ; mais à la Chambre des
comptes, on excepta de cette mesure févêque de Paris, prési-
dent, Nicolas Bracque, Pierre de Chevreuse et Jean le Mercier;
ceux-ci du reste ne devaient pas toucher d'autres gages que
leurs pensions ô.
Peu après l'arrivée du duc de Bretagne à Paris, Jean le
Mercier partit pour la Normandie avec l'un des nouveaux gé-
néraux conseillers, Jean de Vaudetar, afin de surveiller l'arme-
ment d'une Hotte, qui devait se joindre aux navires de Castille\
En effet, en vertu d'une convention négociée par Jean de
Vienne avec le roi de Castille, celui-ci s'était engagé à envoyer
seize bâtiments qui se joindraient à la flotte du roi de France5.
Les deux flottes combinées devaient prévenir tout débarque-
ment des Anglais 6.
Le 1 5 juillet, Jean le Mercier était à Harfleur, où il donnait
quittance à Jean Chanteprime, receveur général des aides,
pour 2 4o francs d'or à lui dus, ou à valoir sur son indemnité
1 Depuis octobre 1 383 èvêque d'Évreux. rier de Loray, //«foire de Jean de Vienne,
' Ordonnances, t. VII, p. 763. pièces justificatives, n° 127.
3 /i,V/ n 17/i. 6 Toutefois ceux-ci avaient abordé, dès
4 Pièces justificatives , n° LXXXV. Jean le commencement du printemps , sous les
Gehe, secrétaire du roi, accompagna Vau- ordres du comte d'Arundel, auprès de la
detar et Jean le Mercier. Rochelle , mais n'avaient pas pu faire beau-
' 3 février i388 (n. st.). Voir M" Ter- coup de mal , n'ayant pas de chevaux.
i5.
116 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
de 8 francs d'or par jour1. Presque en même temps, le 2 i juil-
let, il prêta 2,000 francs au duc de Bourgogne qui se disposait
à se rendre en Allemagne avec Charles VI'2.
C'est alors crue Jean le Mercier, qui avait acquis la terre de
Fontenay-en-Brie 3, voulut, pour sa sûreté et sa demeure, y
avoir un château, où il pourrait se réfugier en cas de danger:
le roi, de qui dépendait l'autorisation d'élever un château fort,
la lui donna, avec l'agrément du duc de Bourgogne '.
Cependant les préparatifs de l'expédition s'achevaient; ils
lurent très sérieusement conduits. Froissart et le religieux
de Saint-Denis s'accordent pour dire que Colin Boulait',
ce bourgeois de Paris qui avait accepté de faire porter les sub-
sistances à l'Écluse en 1 386, se chargea du même soin, cette
fois encore avec succès6. Malgré tout, il ne semble pas que les
provinces par lesquelles les troupes passèrent aient eu beau-
coup à se louer.de leur discipline. Eustache Deschamps, qui
lui aussi alla en Gueldre, nous le dit dans une de ses pièces.
que l'on peut ainsi dater à coup sur7 :
Pièces justificatives, n° LXXW 1.
Archives de la Côte-d'Or, B i46g,
f'ol.l4 v". Parmi les personnes qui prêtèrent
au duc, nous citerons la duchesse sa
femme, Jean de Vaudetar, Michel du Sa-
lildii, receveur des aides à Paris, François
el Jean Chanteprime, Philippe de Moulins,
évêque d'Evreux. Jean le Mercier ne fut
remboursé que le 2 mai 1081) (Archives
de la Côte-d'Or, B i/i75, fol. 34 r°).
Fontenay-Trésigny, Seine-et-Marne,
arrondissement de Coulommiers, canton
de Rozoy-en-Brie.
' Arch. nai., JJ 1 33 , fol. 34 '-'"■
' M. le comie de Circourl a prouvé,
dans le premier article qu'il a consacré à
Louis d'Orléans, que les convois de vivres
rejoignirent l'armée en remontant le Rhin.
Pour l'historique de cette expédition, le
mieux est, du reste, de se reporter au récit
si complet et si exact qu'il en a fait dans
la Revue des questions historiques, 1887.
" Yon, sire de Garencières , chambel-
lan , fut , avec plusieurs autres , chargé de la
garde particulière du roi pendant la durée
de cette campagne. C'est à ce titre que,
le 3 juillet 1 389 , il reçut 1,000 francs
d'or (Bil)l. nat., Sceaux de Clairambault
vol. 2 17, fol. 9783).
7 M" deQueuxdeSaint-Hilaire, Poésies
d'Eustache Deschamps, éd. de la Société
des anciens textes, vol. III, p. -'<•>•
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 117
L'autrier si com je m'en vonoie
De Busancy ', de Setenay2,
Oy pluseurs gens en ma voie.
Et si tost que Meuse passay,
Uns paisans dist : Je ne sçay
Comment on se pourra chevir,
Je voy chevaulx prandre et ravir,
Moulons el aumaille tuer
Par gens qui nous en l'ont fuir;
Ja piet n'en puist-il retourner 3.
Et malgré cela, d'ordre du roi, la solde des gens de guerre
avait reçu une très notable augmentation'1.
Il est certain que Jean le Mercier n'accompagna pas le roi
en Allemagne. Ainsi le duc de Bourgogne lui ordonna de veuil-
le trouver à Melun; puis il l'emmena à Montreuil où il était le
18 août; là il retrouva le roi, les ducs de Berry et de Bour-
bon, et le conseil5. Il les suivit probablement aussi le surlen-
demain jusqu'à Montereau, où le roi était le 1 5 et le 20 août0.
1 Ardennes, arrondissement de Vouziers,
chef lieu de canton à trois lieues environ de
Grandpré, où Charles VI lui-même passa
en allant enGueldre. C'esl le 7 septembre
que Charles VI passa à Buzancy.
1 Meuse, arrondissement de Montmédy,
chef-lieu de canton.
1 Le vœu du paysan, dont parle le poète,
fut en partie exaucé. I n certain nombre
de prisonniers restèrent entre les mains
des Allemands, et parmi eux on peut citer
Boucicauf le jeune, chambellan du duc
de Bourgogne, et dont la rançon dépassa
:!,oco francs d'or. Le duc de Bourgogne
lui lit don de cette somme, pour l'aider à
payer sa ranci m (Archives de la Côte-d'Or,
Il 1479, fol. M r°).
4 Voir à ce sujet un mandement des
généraux conseillers (Bibl. nat., Pièces
originales, dossier Anfernet).
;' Pièces justificatives, n" LXXXVII.
Quelque temps avanl Yvon Iluart, rece-
veur des aides de Caen, lui avait remis
600 francs (voir {'Inventaire des collec-
tions de Bastard d'Estang, par M. Delisle,
p. l58, pièce 11" i3).
0 Arch nat., .IJi34, fol.70r°. C'est '
que Charles VI engagea Milet de Lion
pour l'expédition d'Allemagne (Bibl. nat.,
Quitt., vol. 26023, n° 1227). Le 2 sep-
tembre, le roi était à Châlons-sur-Marne
îArch. nat. , JJ i.°>3, fol. 60 v°). Le 7
tembre il était à Buzancy [du il. .loi. 85^), et
le 8 à \lnn/i\ sur Meuse [ibid., fol. 08 1
118 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Puis il revint à Paris et, 3e i3 septembre, tint sur les fonts
le deuxième enfant de son neveu par alliance, Jean Jouvenel,
le prévôt. Il donna à son filleul son propre prénom. Cet enfant
devait être le célèbre archevêque de Reims, auteur de l'His-
toire de Charles VI '.
L'expédition de Gueldre se termina par l'apparente sou-
mission du duc. Le retour des troupes fut extrêmement pé-
nible, des pluies continuelles ayant détrempé le sol et fait
grossir les rivières; la plupart des bagages furent perdus. Néan-
moins il semble difficile de nier le grand effet moral produit
en Allemagne par cette expédition, qui ne coûta peut-être pas
autant qu'on avait paru le craindre, puisque en avril i3o,o
(n. st.) seulement on toucha le second tiers de l'aide levée
pour le «voyage d'Alemaigne » 2 : il semble donc qu'on n'était
pas très pressé d'en percevoir le produit.
Charles VI revint assez rapidement à Pœims où il arriva peu
avant la Toussaint. 11 avait donné ordre au cardinal de Laon,
au chancelier, à Jean le Mercier3 et à d'autres membres du con-
seil, de venir l'y rejoindre; et ils venaient, eux aussi, d'arriver
depuis peu'1. Dans une réunion du conseil qui eut lieu le i ou
le 3 novembre, le cardinal de Laon déclara qu'il était temps que
le roi prît la direction des affaires. Charles VI, qui n'était sans
doute pas étranger à cette déclaration, parla après le cardinal
de Laon en appuyant cette opinion. Les ducs n'eurent qu'à se
puisàVillers-devant-Dun [ibid., P 109 r°) , p. 112. C'est à l'obligeance de M. Dela-
à Bamli/. (:>) les 12, i3 et 1/1 septembre chenal que je dois cette indication.
(Bibl.nat.,Montres,in,n''46a),àFûssenich ' Bibl. nat. , Quittances, vol. 2G024,
les2o a 1,22 et a3 septembre (itiU,n°46ç)), n" 1 47^.
à Worlshem (Arch. nat., J 522, n"' 18 et 3 Jean le Mercier était encore à Paris
18 bis), à Corenzich depuis ta fin de sep- le 29 octobre, jour où il assistait à une
tembre jusqu'au 1 ."> octobre (Bibl. nat., séance du conseil (Bibl. nat., Chartes
tonds franc., 20599, n° (,7)- royales, fonds franc., 25706, n°222).
1 Bibl. nat, fonds franc., n° k^bi , * Pièces justificatives, n° LXXXIX.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 119
retirer1. Seulement, très peu de jours après, le cardinal de
Laon étant mort, on fut convaincu que les princes l'avaient fait
empoisonner. Malgré tout, ceux-ci étaient éloignés du gouver-
nement, et Charles VI ne retint auprès de lui que le duc de
Bourbon. Puis il revint à Paris et de là se rendit à Pontoise,
où les ducs de Berry et de Bourgogne prirent congé de lui.
Mais pendant le séjour du roi à Beims, on apprit le mariage
de la fdle du duc de Lancastre avec le fils du roi de Castille.
Cette nouvelle inquiéta vivement le conseil, qui sentit que
l'ancienne hostilité de l'Angleterre contre la famille de Henri
de Transtamare prenant fin, la Castille allait échapper à l'in-
fluence de la France. En conséquence, il lut décidé que Jean
de Vienne serait envoyé auprès du roi de Castille afin de lui
faire sentir son ingratitude envers le fils de celui à qui il de-
vait son trône'".
CHAPITRE VII.
Novembre 1088 à 1897.
On a vu précédemment que le roi s'était décidé à ne con-
server auprès de lui, outre le duc de Bourbon, que les anciens
conseillers de son père, et parmi eux Clisson, Bureau de la
Bivière, Jean le Mercier seigneur-de Nouvion, Jean de Mon-
tagu3 et le Bègue de Villaines'1. « Et le Boy, de son mouvement,
1 Chronique du religieux de Suint-Dcnys,
t. ] , p. 554 à 562.
! Froissaii, éd. Kervvn île Lellenliove,
t. XIII, p. 278.1281.
1 Voir la notice de M. Merlet sur Jean de
Montagu (Biblwlh. de l'Ecole des chartes,
vol. XIII, p. 2^8). L'auteur parait n'avoir
pas connu les pièces suivantes : Arch. nat.,
JJ 96,10!. 63 v°,lettrede rémission dejuillet
i364; JJ 123, fol. 11 1 v", où Montagu est
désigné en novembre i383 comme réfor-
mateur général en la province de Reims;
Bibl. nat., Quitt., vol. 26020, pièce 5/i2.
par laquelle Cbarles VI, le 5 juillet i384,
lui donne 100 francs d'or; enfin diverses
pièces (Bibl. nat., Quitt., vol. 26026.
n" 1737, 1763 , 1821 ).
4 Pierre de \ illaines , dit le Bègue , était
allé en Espagne avec Du Guesclin, au se-
cours de Henri de Transtamare et avait
120 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
advisa quelles gens il vouloit avoir près de luy, et choisit prin-
cipalement le seigneur de la Rivière pour estre en sa compa-
gnée. Et près de sa personne, le seigneur de Noviant, lequel il
lil son grand maislre d'hostel1 et avoit à nom messire Jean le
Mercier. Gentilhomme et nohlo estoit de père et de mère, les-
quels n'estoient pas si bien héritez qu'on pourroit bien dire,
niais ils en vi\ oient2. En jeunesse fut moult nourry avec le
Roy :sage et prudent esloit, et do grande discrétion. Et en ef-
lect avoient presques tout le gouvernement des finances, luv el
le (ils d'un secrétaire nommé Montagu3. » Ces personnages.
dès qu'ils sévirent investis d'une telle autorité, dit le religieux
de Saint-Denis, firent entre eux un traité d'accord fraternel,
el s'obligèrent, par serment, à s'appuyer en toutes circon-
stances les uns les autres, et à n'avoir, dans la prospérité comme
dans l'adversité, qu'un seul esprit, une seule volonté et un
seul dessein. Ils convinrent que l'injure faite par l'un d'entre
eux à l'autre serait prise par tous comme personnelle, et qu'au-
cun d'eux ne mettrait obstacle à ce qui plairait aux autres.
Les deux principaux membres du nouveau gouvernement,
c'est-à-dire Bureau de la Rivière et Jean le Mercier4, entre-
prirent aussitôt des réformes destinées à capter le bon vouloir
du peuple5, en diminuant les impôts0 et en destituant tous les
été fail comte de Ribadeo; il était aussi vail, ce qu'il fallait penser de cette affir-
seigneur de Tourny en Buqueon (Arcli. mation.
nat.,.IJ i4o,fol. 25g v°). Voir aussi JJ 100, ; Jean Jouvenel, éd. de 1 (>.">.">, p. Go.
fol. 72 (nièce citée par J. Quicherat, Ro- 4 Montagu n'avait qu'une situation in
drigue de Villundrando, p. 7, note 1), une férieure, eu égard à celle de ces deux per-
lettre de rémission : il avait tué la cham- sonnages.
brière de sa femme. s «Ad regnicolamm captandum bcni-
1 11 ne semble pas que Jean le Mercier volenciam. »
a
iit jamais été autre chose que simplement '' Le 28 décembre, fut supprimée I
maître de l'hôtel. «creue» des aides, laquelle avait eu cours
2 On a vu, au commencement de ce tra- en i388 (Ordonnances, t. VII, p. 768).
MEMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 121
officiers royaux institués par les ducs. Ils expulsèrent du Parle-
ment tous les abbés et prieurs qui y siégeaient, et les obligèrent
à la résidence, tout en faisant une exception en faveur de l'abbé
de Saint-Denis1. Ils cherchèrent enfin à rétablir un peu d'ordre
dans l'administration. Ainsi, il est impossible de ne pas leur
attribuer une grande part dans l'ordonnance du 5 février, réor-
ganisant le Parlement'2.
C'est sous la même influence que Philippe de Moulins, de-
venu en 1 388 évêque de Noyon, Jean de Vaudetar, Nicolas
de Fontenay et Nicolas de Plancy, demandèrent au roi de les
décharger du gouvernement des aides. Charles VI, étant à
Vernon le 2 S février 1 38g (n. st.), fil droit à leur requête, et
nomma généraux conseillers les personnages suivants :i'évêque
de Meaux, Guillaume de Dormans; François Chanteprime,
qu'on voit rentrer en fonctions, soit que sa maladie fùl un pré-
texte, soit qu'elle fût réelle; Guillaume Drunel, tous trois
commis au fait de la justice; Gui Chrestien, Jean le Flament ',
1 Chronique du religieux de Saint-Denys,
t. I , p. 568 à 5y2 et 57/1. Ordonnances,
t. Vil, p. 218. — C'est le 31 janvier
1 38g que, dans le conseil de la ville de
Rouen, «fut délibéré que, pour le bien,
honneur et état de la ville garder», l'on
achèterait « six mille et demi de hareng
soi de Boulogne», pour présentera «mon-
seigneur de Bayeux, un millier, monsei-
gneur de Noyant [sic) deux milliers, mon-
seigneur le Chancelier, deux milliers;
maître Guy Chrétien, un millier» [Revue
de Rouen et de la Normandie , i845, 1" se-
mestre, p. l43).
■ Ordonnances , t. VII, p. 22/1. — Le
10 février 1089 (n. st.), Jean le Mercier
étail au conseil à Paris et il ligure parmi les
personnes présentes à la rédaction de l'or-
Sav. étba^g. IIe série, t. VI, 2' partie.
donnance de cette date, portant rémission
générale aux Juifs [Ordonnances, t. \ll,
p. aa5). Il fut également présent, en fé-
vrier, à la rédaction des lettres portanteon-
lirmalion de celles de Charles V, en date
du i5 octobre i3~4 [ibid., p. 200). Son
nom ligure aussi au bas de l'ordonnance
confirmant auv Juifs la jouissance de leurs
privilèges (février, ibid., p. 23i); au bas
de celle qui leur accorde un privilège en
matière de prêt (février, ibid , p. 23a):
enfin au bas d'une autre rendue en leur
faveur (février, ibid., p. 234).
; Ce personnage avait été garde de la
monnaie d'Angers; il lut, pour certains
faits d'indélicatesse, qu'il commit dans
l'exercice de ses fonctions , condamné à de
grosses indemnités et à ne plus pouvoir
mpiiiMLFiE s,riu
122 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pierre Desnier, chargés plus spécialement «de la distribution
■ les finances ».
Puis, par ordonnance de lin février, Charles VI ', en présence
de plusieurs personnages, parmi lesquels nous relevons le nom
du seigneur de Nôviant, étai>lil diverses règles concernant son
hôtel; on y remarque la décision portant que Jean le Mercier
ainsi que Pierre de Chevreuse et Philippe d'Aunov 2 serviraient
quand il leur plairait.
Les nouveaux conseillers du roi s'occupèrent aussi de la
Chambre des comptes, et le iermars, une ordonnance rendue
à Vernon en régla la composition définitive3. Jean le Mercier et
Pierre de Chevreuse conservèrent la situation qu'ils y avaient
antérieurement, situation extraordinaire et en quelque sorte
hors cadre. Le président fut Jean Pastourel, dont on a déjà ren-
contré le nom à coté de celui de notre personnage. Au-dessous,
il y avait quatre maîtres clercs et quatre maîtres lais, puis
cinq clercs d'en haut'', enfin sept clercs d'en bas; on comptait,
en outre, deux notaires greffiers. Quant à Gérard de Montaigu ,
déjà secrétaire de la Chambre, il était maintenu dans sa place.
l'emplir d'offices nivaux. Néanmoins, en
mai 1087, le roi, considérant les services
que Jean le Flamenl lui avait rendus, en
particulier lors de la dernière campagne
projetée contre l'Angleterre, le réhabilita
et le déclara habile à remplir tons offices
royaux "excepté en fait de momroyen
(Arch. nat., JJ 100, fol. 137 v").
' Jean Jouvenet , éd . de 1 653 , p. 716.
Ce fui lui <|ui , en juillet i.>85, reçut
en don du roi 8 livres parisis de rente,
assises sur la maison d'un «espicier», sur
le l'élit Pont à Paris, et provenant de la
confiscation des biens d'un Gantois ap-
pelé Jacques Relb (Arch. nat . .IJ 127,
fol. l68 v"). Il avait trois lilles naturelles
Jeanne, Jeanne la cadette cl Margue
rite, que Charles \I légitinn par lettres
du 10 juillet 1882 (Arch. nat., JJ 121,
fol. 58 r"). Voir aussi la Biographie gêné
raie du D' Hoefer.
' Ordonnances , t. VII. p. a38.
1 Parmi eux Oudarl de Trigny, que le
roi emmena en Languedoc pour le procès
de Bétizac. A diverses reprises, Oudart de
Trigny reçut des libérables du duc de
Bourgogne; par exemple, le a/i mai i386,
ce prince lui donna 100 francs. A celte
date, il était déjà clerc des comptes (Ar-
chives de la Côte-d'Or, B . i&5 . fol. 83 r'.)
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS.
123
Celte ordonnance, outre les dispositions relatives à l'organisa-
tion delà Chambre des comptes, contient une série de mesures,
dont quelques-unes avaient déjà été prises sous le règne de
Charles V, notamment celles qui concernent les trésoriers des
guerres.
Le icr mars, le roi rendit, en la présence de Jean le Mercier,
qui l'avait accompagné à Vernon, une autre ordonnance con-
cernant les eaux et forets1 et une seconde ayant rapport à la
voirie de Paris2. Le lendemain (2 mars) Jean le Mercier as-
sista encore à Vernon à l'expédition d'une instruction concer-
nant l'administra tion des aides3. Le rédacteur de celte pièce
constatait, entre autre choses, le faible revenu des aides, eu
égard à ce qu elles auraient dû rapporter au trésor, puis fai-
sait remarquer que, selon les ordonnances primitives'1, étaient
seuls exempts du payement des aides « les vrais estudiants des
Ordonnances, t. VII, p. 771.
629. Ces lettres furent renouvelées le
Ibid.,
p. 2'U>.
Ibid., p. 2^6. Le recueil des Ordon-
nances donne la date du 11 mars, à \ er-
nun : une copie de cette ordonnance, con-
servée à la Bibliothèque nationale (fonds
franc., 1 6585 , loi. 1 12 r") et qui parait
bien certainement avoir été faite sur l'o-
riginal (registre D de la Chambre des
comptes), donne le 2 mars. Cette date
parai! plus vraisemblable que celle qui
est fournie par les Ordonnances. En ellet
ce recueil (t. VII, p. 2^9) donne une
autre ordonnance, datée du 11 mars à
Paris; or, il parait difficile que le même
jour deux ordonnances aient pu être ren-
dues, l'une à Vernon, l'autre à Paris. Il
importe de remarquer que le texte publié
par les Ordonnances (p. 2/16) est em-
prunté lui-même à une copie.
" Ordonnances, t. V, p. 22 1, /167 el
P
• i384 (n. st.) : « Hue anno
obtinet Universitas singulare privilegium
exemptionisab omni tributo vinario , dum-
modo magislri et scholares apud recta
rem jurati, quod viniim suum est, ab eo
signetum suum obtineant, et redemptori
bus tributi exhibeant » (Du Boulay, Historia
Universitatis , t. IV, p. 597 à "o . Eu cas
de fraude, compétence du recteur. On
remarquera la clause qui ordonne la resti-
tution des droits perçus depuis le 1 I
vrier 1 383 (n. st.) (voir Ordonnances,
t. VII, p. 35.) On peut expliquer cetli 1
donnance parce lui que , pendant l'émeute
de i382-i383, à Paris, la perception de
l'impôt avait été suspendue, circonstance
dont l'Université profita naturellement.
Aussi, pour se l'attacher, le roi déclara que
l'on restituerait à ses membres les droits
perçus depuis la répression de la ré\o!le.
16.
12'. ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Universitéz de Paris, d'Orléans et d'Angers; et présentement
plusieurs prélats, abbez, prieurs, ordres mendiants, advocats,
procureurs, clercs mariez et autres, se font des dites univer-
sitéz, et combien que ilz n'x viennent qu'une fois ou deux l'an,
et ont cedule du recteur tesmoignant qu'ils sont estudiants; et
par ainsi est le Roy defraudé. » De plus, il paraît que plusieurs
personnes «baillent leurs vignes à leurs enfans demourants es
dictes Universitéz, et en font vendre le vin à taverne au nom
d'iceux enfans pour frauder le Roy; aussi aucuns estudians, et
semblablemenl Hospitaliers et autres privillegiez font, desdits
pais où il y a vins, mener iceux vins es pais où il n'en crois! au-
cuns, et les y font vendre à destail, qui est chose moull préju-
diciable et dommageable audit faict des aydes » L'ar-
ticle i ■>. établissait que: « Au (emps du Roy Charles que Dieu
absolve, estoit par le Roy ordonné un clerc, lequel, avec le con-
servateur des privilèges de l'Université de Paris, mettoit son
signel ez cedulles qui se faisoient pour les vrais estudians; et
quand aucun débat en sourdoit, il estoit décidé cl déterminé
parles généraux; dont maintenant le conservateur veult avoir
et prend de faict la connoissance; et qui pis est, se aucune
cause d'appel en \ est, il faut que les fermiers en voiseht plai-
der en cour de Rome » condition propre à diminuer le
nombre de ceux qui auraient été disposés à prendre les fermes.
On voit donc que Jean le Mercier et ses collègues n'hésitaient
pas à s'attaquer aux Universités et en particulier à l'Université
'le Pans, dans celui de ses privilèges qui semblait trop abusif.
La puissante compagnie conçut une haine violente contre ceux
qui osaient toucher à un privilège aussi précieux que celui de
tenir cabaret sans payer les aides, c'est-à-dire sans être soumis
au droit commun. Ou trouve la trace de cette profonde irri-
tation dans la chronique du religieux de Saint-Denis, et même
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 125
dans la chronique de Jean Jouvenel, qui, bien que parent
de Jean le Mercier, ne peut s'empêcher de le blâmer d'avoir
traité brusquement la vieille Université.
Cependant les conséquences de la disgrâce du duc de Berry
ne tardèrent pas à se faire sentir; la chronique de l'arche-
vêque dcPieimsdit à ce propos : « Et desappointa le Roy messire
Pierre de Gyac, qui esloil son chancelier, et estoit au duc de
Berry, et fil messire Arnaud de Corbie, lors premier président
de Parlement, son chancelier. » Le conseil du jeune prince fut
composé de personnages ayant été principalement « delà nour-
riture du Roy Charles le Quint son père1 ». Le moment parut
favorable aux victimes de l'administration du duc de Berry
pour élever la voix contre ses excès habituels. Un religieux du
diocèse de Toulouse, Jean de Grandselve, ayant obtenu du roi
une audience, dénonça hardiment, en la présence du duc lui-
même, les exactions et les abus de justice dont souffraient les
habitants du Languedoc. Le roi écouta cette plainte et promit
formellement de visiter la province.
Jean le Mercier paraît être resté à Paris pendant la plus
grande partie de l'année i38g. Ainsi nous le trouvons men-
tionné, comme assistant au conseil du duc d'Orléans, le l\ fé-
vrier', et au conseil du roi à Paris, les 9, lo, 18 et ib fé-
vrier3.
Le î (S février, Louis, duc de Touraine, frère de Charles VI,
donna ordre à son valet de chambre, Jean Poulain, de rendre
Jean Jouvenel, éd. de iG5.3, p. 90 et fol. 1 1 \ v°. — Dans le omis de févriei
additions, [1.77.3. Jean le Mercier assista à d'autres séances
Dibl. nat., Pièces originales, vol. 5.3, du conseil a Paris, avec le connétable, le
dossier ii5(j, pièce n" 7. vicomte de Meluu, messire Enguerrand
Bibl. nat. , Chartes royales , f*! franc., Deudin, messire Guillaume des Bordes, le
vol. 25706, n" 2.35, 236 et 287. Pour sire de Chevreuse (Àrch. nat., JJ i36,
le 10 février, voir Arch. nat. , J.l 106, fol. 1 12 v°, 1 13 v°, n4r', 1 1I1 v°et 1 i8v°).
126 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
à Jean le Mercier1 une somme de 1,600 francs d'or, que ce-
lui-ci lui avait prêtée, probablement pour l'aider à payer les
travaux entrepris par lui à l'hôtel de Bohême2.
Le 12 mars, Jean le Mercier, arrivé de Yernon la veille,
assista à Paris à la séance du conseil de ce jour, en compagnie
du duc de Touraine, des évêques d'Auxerre et de Noyon, de
Pierre deGiac, du vicomte de Melun, de Guillaume des Bordes,
de maître Oudarl de Moulins et de plusieurs autres .
Le roi partit directement pour Evreux , où il était le
i4 mars'1. Le 23 5 et le 26 mars0, on constate sa présence à
Rouen. 11 ne paraît s'être rapproché de Paris crue pendant la
première moitié du mois suivant; en effet, le 12 avril, on le
trouve à Chantilh .
Pendant ces voyages de Charles \ I, Jean le Mercier resta a
Par, s et continua a assister &oit au conseil, soit « es requêtes te-
nues du commandement du Roy par monseigneur le duc de
Touraiue», avec l'évêque de Noyon, le sire de Coucy, le vi-
comte de Melun et plusieurs autres8. En avril, trois jours après
l'époque où nous avons constaté la présence du roi à Chan-
tilly, Jean le Mercier assista au conseil (i5 avril), «presens
messeignein s le duc de Touraine, le sire de Chevreuse 9 ».
Le 19 et le 22 avril, nouvelle constatation de la présence de
C'est probablement à la fin de l'année d'Arcq cite cette pièce, d'après un autre
l388 que Jean le Mercier fut nomme registre des Archives , KK. 806 , fol. 3o2 v°.
chambellan du duc de Touraine. Arch. nat., JJ 1 35 , fol. 68 1'. Ordon-
Pièces justificatives, n° XC, et ex- nances, t. VII, p. 2 5o.
trait d'un compte de Jean Poulain (Bibl. * Il logea au palais épiscopal( Arch. nat.,
nat. , Quittances , vol. 26020, 11 1827). JJ i35, fol. 65
Charles \l avail donné à son lier./, rue Arch. nat, JJ l35, fol. 69 r".
de Nesle, l'hôtel de Bohème, acheté par Arch. nat., JJ 1 35 , fol. 109 V".
lui a l,i reine de Sicile et de Jérusalem Arch. nat., JJ i35,fol. 121 v '.
(juin 1088, Arch. nat. JJ 1 33). Voir aussi s Arch. nat. , JJ 1 35 , fol.' 63 r".
Douêt d'Arcq, Choix de pièces inédites sur Arch. nat. ,JJ i35, fol. 91 r". Ordon-
le règne de Charles VI, 1. 1 , p. 98. M. Douët nances, l. VII. p. 2G3.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 127
Jean le Mercier à Paris au conseil ', ainsi que les i 2 \ 1 8 3, 2 o '',
12 mai5 et le 3 juin0.
Durant les fêtes qui marquèrent alors le mariage du duc
de Berry, conclu après bien des difficultés, le conseil entreprit
de prolonger de trois ans Les trêves avec l'Angleterre. Les né-
gociateurs furent, pour la France, l'évêque de Bayeux7, le
comte de Saint-Pol, beau-frère du roi d'Angleterre, Guillaume,
vicomte de Melun8, Nicolas Bracque et Jean le Mercier".
Comme précédemment, les conférences eurent lieu à Lelin-
ghen. Les négociateurs français voulaient faire comprendre
dans les trêves le royaume de Castille en même temps que
le royaume d'Ecosse, et cela malgré les Écossais; car dès que
ceux.-ci eurent appris qu'on parlait de trêves, ils protestèrent et
•essayèrent, mais trop tard, d'interrompre le&conférences. Les
trêves furent conclues "' pour trois nouvelles années, jusqu'au
16 août 1 3 9 ? ".
1 Arch. nnt. , .1.1 i.'if), Poli 99 r\ e) BibL
nal., Pièces nriy., vol. 2337, dossier 5266a,
pièce 11" ■•,.
Arch. nnt., .1.1 i35 , fol. i3o r°.
' Arch. nat., J.I i35, fol. 167 v". Or-
donnances , 1. VII , p. 27 1 .
' V Saint-Ouen. Bibl. nat. , Pièces orig.,
vol 'i.'l.Vi , dossier 5255o, pièce 11" 7.
s Bibl. nat. , Chartes royales, P^franç.,
25706 , n" 2o3.
" Ordonnances, t. VII, |>- 283. — C'est
vers celte époque (/i mai) que Jean le Mer-
cier, ayanl eu un procès , contre une femme
nommée Marie Cliabote, devant les gens
des requêtes du Palais, cette femme fit
appel de la sentence au Parlement. Malgré
l'opposition de Jean le Mercier, « finalle-
meni le procès est receus à juger, utrum
bene vel maie fuerit appellatum . . . » Il
nous a été impossible de découvrir ni l'o-
rigine ni les suites de cette EFaii
justificatives, 11° XCI.)
7 Nicolas du Bosc.
8 Guillaume , vicomte de Melun, était
capitaine du château de Couches en sep-
tembre 1080 (Bibliqth. nat , Quittances,
vol. 26017, n° 29). En 1.38(3, il était sei-
gneur de Mon treuil-Bellay et de Blandy
(Biblioth. nat. , Quittances, vol. 26022,
n" 101 3).
" Rymer (t. III, l\' partie, p. 56) ne
parle pas de Nicolas Braque. Il cite,
outre les personnages déjà nommés, Raoul
sire de Rayneval, le vicomte d'Acy, maître
Jean Canari chancelier de Bourgogne, el
maître Yves Derian.
10 Le traité fut signe le 18 juin (Ry-
mer, t. III, 4e partie, p. 39).
11 Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove,
1. XIII, p. 3i5 a 3ig, ett. XIV, p. \ et 5.
128 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Jean le Mercier dut être de retour à Paris vers le 2^ juin.
Le lendemain, il obtint du roi la concession du droit de haute
justice dans ca seigneurie de Fontenay-en-Brie, parce que
l'exercice de ce droit royal par deux prévôts fermiers ne ces-
sait de provoquer des conflits avec les officiers de Jean le Mer-
cier. Le roi ne retint pour lui-même, en échange de l'abandon
de ce droit, qu'une rente de 8 livres parisis'.
Le 3,1e 6 et le îo juillet, on constate la présence de Jean le
Mercier au conseil à Paris'2, et c'est dans le cours de la première
semaine d'août qu'il vit naître son premier fils, qui fut bap-
tisé dans l'église de Saint-Jean-en-Grève, sa paroisse. Le roi,
le duc d'Orléans et la comtesse de Namur firent à Jean le Mer-
cier l'honneur de tenir son fils sur les fonts; l'enfant fut appelé
Charles, du nom de son parrain3. 11 va donc de soi cpie le
9 août, on trouve Jean le Mercier au conseil'1.
Quelques jours après, le î 7 août, eut lieule mariage de Louis,
duc de Touraine, avec Valenlinede Milan, fille de Jean Galéas
Visconti, seigneur de Milan, comte de Vertus. Les noces furent
célébrées à Melun5. Jean le Mercier dut y assister, et il y avait
bien des raisons pour cela. L'une des principales esl cpie, le
i3 septembre, il fut chargé parle jeune prince, avec Jean de
Garencières, son chambellan, de conclure avec Jean Galéas un
accord, touchant l'évaluation du revenu de la cité d'Asti et des
1 Arcli. nat., .1.1 1 .'i(i , loi. 12 \ et. d'établir son âge), par Gille de Langres,
fol. 22 1 prêtre Irésorier de la chapelle royale de
Bibl. nal Titres scellés de' Clairam- Notre-Dame-du-Vivier en Brie, lequel avait
bault, vol. 217, fol. 9783. Pièces orig., assisté au baptême du fils de Jean le Mei
vol. 2272, dossier Tu.'i-'i, 11" 5. Chartes cicr (Bibl. nat., Quittances, vol. a6o3l,
royales, fonds liane., 26706, n° 211; et 11" joo3).
Piècea orig. , vol. 88 , dossier i.s.17, n° 3. ' Bibl. nat., Pièces originales, dossiei
Ce» renseignements nous sont don- Cr< , pièce n° 33.
nés par un certificat d'âge , donné à Charles '' Chronique du religieux de Saint-De-
de Noviant en 1/1 10 (pour lui permettre nys, t. I. p. 608.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 129
terres en dépendant, le tout formant la dot de Valentine de
Milan. Voici quelles furent les conditions de cet accord. Les re-
venus annuels furent évalués à 18,000 ducats : mais, le duc
de Touraine ayant reçu ces terres comme représentant un re-
venu annuel de 3o,ooo ducats, il fut convenu que, depuis le
mariage par paroles «de présent» (8 avril 1887), jusqu'au
moment de la transaction (3o septembre 1889), Jean Galéas,
n'ayant donné qu'une valeur de 18,000 florins, devait com-
pléter les 3 0,000 florins garantis; ce qu'il lit, en promettant de
payer pour l'arriéré 3o,ooo florins, et de solder une somme
de 120,000 florins, c'est-à-dire le capital des 12,000 florins
de rente, capitalises à 10 p. 0/0 et qui manquaient à la dot
de Valentine de Milan '.
Aussitôt après le mariage de son frère, Charles VI voulut
que la reine fît, pour la première fois, son entrée solennelle à
Paris2. Le dimanche 22 août, «madame Elizabel de Bavière,
royne de France, entra de nouvel a Paris en moult noble com-
paignie; et l'accompaig noient messeigneuis les dus de Berry,
de Bouriroiune, de Touraine et de Bourbon et le duc de Lor-
raine, la Royne Blanche, les duchesses d'Orlians, de Berry, de
Bourgoigne, de Bar et de Tourainne, et plusieurs autres sei-
gneurs et dames senz nombre, et si grant nombre de pueple,
et autres gens de ce royaume et estranges, que pieça, comme
disoient les anciens, ne fut veue ne feite plus grant leste en ce
royaume3. » On remarquera que lorsque la reine fut entrée à
Notre-Dame et y eut fait offrande de quatre draps d'or et d'une
1 Ces renseignements sont empruntés de Jean le Mercier à Paris, avec le duc de
au premier article que M. le comte de Touraine, probablement pour surveiller
Circourt a publié récemment dans la Re- les préparatifs de l'entrée royale (Bibl.
vue des questions historiques, 1887, p. 3o, nat., Pièces originales, dossier Craon,
note 1 du tirage à part. pièce n° 35).
; Le 1 8 août, on constate la présence Arcli. nat., X" 1^74, loi. 3a6 r".
s'-> Étrang. [Ie série, 1. \I, 2' partie. >7
■
130 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
couronne ', « messire Jehan de la Rivière ~ et messire Jehan le
Merchier luy en baillèrent une plus riche assez que celle
ne fuist, et luy assirent sur le chief l'evesque dessus nommé3
et les quatre ducs devant dis \ »
C'est environ à cette époque que les conseillers du roi
décidèrent, pour le défendre contre ses libéralités, qu'on
ne mettrait plus au trésor d'or monnayé, mais qu'on fon-
drait les réserves métalliques, de façon à en faire un cerf
d'aussi grande dimension que celui qu'on voyait dans la
salle du Palais5. Malheureusement, dit le religieux de Saint-
Denis, les nouveaux conseillers, étant restés peu de temps
aux affaires, ne purent achever ce cerf d'or que jusqu'au haut
du cou6.
Aussitôt après les fêtes ', le roi ayant résolu d'aller en Lan-
\ la date du lundi 23, on lit ceci :
« propter coronationcm Régine , curia
vacal. » Froissart prétend que l'entrée so-
lennelle eut lieu le 20 août.
' Couronne que, par un mécanisme in-
génieux, deux anges, descendant du ciel.
lui avaient posée sur la tète (Froissart, éd.
Kervynde Lettenhove, t. XIV, p. 5 à 25).
' C'est de Bureau de la Rivière qu'il
s'agit, et non pas de Jean de la Rivière,
chambellan dès i36i (Bibl. nat. , Quitt. ,
vol. 26004, n" 1192. Arch. nat., JJ 82,
fol. 38 r"; JJ 92 , fol. 7 r°, 2 k r", 38 r"). Il
est moins probable encore qu'il s'agisse
de Jean de la Rivière , écuyer et maître
d'hôtel du duc de Berry, châtelain de
Beaucaire en 1 384 (Bibl. nat., Quit-
tances, vol. 26020, n" 5 a 1 1 ) .
1 L'évèque de Paris.
' Les ducs de Berry, de Bourgogne, de
Touraine et de Bourbon (Froissart, éd.
Kervyn, t. XIV, p. i3).
5 Le cerf était l'emblème que Chai les \ I
s'était choisi (Jean Jouvenel, p. 10).
Peut-être est-ce là une simple légende . des-
tinée àperpétuer, sous une forme frappante,
le souvenir de l'économie des Marmou-
sets. La pièce justificative n° LXXXVIU
montre quels étaient les magnifiques ré-
sultats financiers de. leur administration.
" « Quem tanien, quia diu in regimine
non manserunt, non nisi usque ad colli
summitatem peregerunt» (t. I, p. 608).
Faut-il entendre qu'ils ne purent achever
que la tête, comme le dit M. Bellaguet.
nous ne le croyons pas. Nous pensons qu'il
faut entendre ce passage ainsi : «ils ne
purent faire la tète». Le Laboureur (His-
toire de Charles VI , t. 1, p. 17^) propose
la même traduction que nous.
7 Le 3 septembre , Jean le Mercier
assista au conseil à Vincennes (Biblio-
thèque nationale, Chartes royales, fonds
franc., 2^706, pièce 11° 217).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 131
guedoc, conformément à la promesse qu'il en avait faite1, il
fallut trouver des ressources nouvelles pour couvrir les frais
de ce voyage 2. La gabelle fut haussée, et le conseil royal retira
de la circulation une certaine catégorie de pièces, en fixant la
valeur à laquelle devaient être prises celles qui étaient con-
servées. Comme on craignait des mouvements dans Paris, le
prévôt reçut l'ordre de tenir la chose secrète jusqu'au jour où
il devait la faire crier, c'est-à-dire jusqu'au samedi 3o octobre3.
Cette mesure causa, dit le religieux de Saint-Denis, un grave
préjudice au menu peuple.
Cependant il fallut, outre ces mesures, recourir aux em-
prunts, et Gilles Maillet, maître général des monnaies, fut
commis à recevoir les emprunts pour le voyage du roi en Lan-
guedoc. Parmi les prêteurs, nous voyons Jean de \aude-
tai\ conseiller du roi et maître des comptes, s'inscrire pour
■j,ooo francs : il avait à se faire pardonner sa participation à
la révolte des Parisiens 4.
Le 1 1 et le 12 septembre, le conseil était à Melun; Jean le
Mercier assistait à la séance de ce jour5, et, le i5, cà Paris, il
était présent à l'inventaire des joyaux de Valentine de Milan 6.
Le roi partit alors (vers le 29 septembre) du château de
1 Voir plus haut, p. ia5. [ibid. , p. 296). Enfin , également le même
2 De plus, le roi avait fait prendre à jour, des lettres étendant au Dauphiné
Vincenncs une somme de 100,000 francs, les dispositions des actes précédents furent
tant pour les frais du voyage que pour la rendues par le conseil , toujours en pré-
garde des frontières (Pièces justificatives, sence de Jean le Mercier {ibid., p. 297
n° LXXXVHI). et 298).
' Ordonnances, I. VU, p. 294. Cette ' Bibl. nat., Quittances, vol. 2602/1,
ordonnance lut rendue a Melun le 1 1 sep- 11° 15/19.
tembre. Jean le Mercier est mentionné s Bibl. nat.. Pièces orig. , vol. 2i)43,
comme assistant à sa rédaction. Le même dossier 6534g, n° à\ Charles royales,
jour (1 1 septembre) le conseil, où siégeait vol. 26706, n° 21 9.
Jean le Mercier, expédia un mandement " Arch. nationales, KK 896, fol. 36 v"
pour la fabrication des nouvelles espèces à 39 v°.
'7-
132 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
IVauté-sur-Marne avec le duc de Touraine1, le duc de Bour-
bon, le sire de Coucy, Bureau de la Rivière, Montagu et Le
Bègue deVillain.es2. Outre ces personnages, qui formaient l'en-
tourage immédiat du roi, on remarquait encore Jean d'Estou-
teville, Jean de Beuiî3, Muet d'Engennes'1, échanson du duc de
Touraine, Jean de Roussay5, chambellan de ce prince, et un
grand nombre d'autres seigneurs. De plus, Charles VI emme-
nait en Languedoc un maître des comptes et des clercs «pour
voir, oyr et examiner les comptes » G. Il passa par Avignon où le
duc de Berry le rejoignit avec le duc de Bourgogne". En quit-
' Louis, duc de Touraine, peu de jours
avant son dépari , donna à Jean le Mercier,
le 9 septembre , une somme de mille francs,
« considérons les paines et travaulx qu'il a
chascun jour en nostre service» (Pièces
justificatives, n° XCII).
" Jean le Mercier n'accompagna pro-
bablement pas le roi. Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est qu'il était à Paris le 3o sep-
tembre, où il lui présent à l'expédition
des lettres par lesquelles le roi accepta que
l'évêque de Verdun mît «en la puissance
et au droicl royal de France » sa ville
épiscopale (Bibl. nat, fonds franc. , 1 6585,
loi. i 3o r"). Le 2(j octobre, Jean le Mercier
assista aussi au conseil ( Bibl. nat. ,
Chartes royales, vol. 35706, 11° :>•>•>. et
Aicb. nat., JJ i3ti, loi. 1 10 r" et i5i r°).
Enfin , le 18 novembre (JJ 1 36 , fol. 1 bà r")
et le 9 décembre (JJ i36, fol. 162 v° et
loi. i-o v°), il assista encore au conseil a
Paris.
' Bibl. nat,. Quittances, vol. a6oa4,
n° i46i.
' Bibl. nat.. Quittances, vol. 26025,
n' 177^. Regnault d'Engennes, son frère,
était, en juillet 1392, écuyer tranchant
du roi.
5 Bibl. nat., Quittances, vol. 2G024,
11° i/i45. Comme chambellan du duc de
Touraine, il touchait un traitement annuel
de 1,200 francs (Bibl. nat., Quittances,
vol. 260-^3 , n" 137,5).
L'un de ces clercs était maître Ou-
dart de Trignv, qui, entre ses gages, reçut
comme indemnité de voyage quatre livres
tournois par jour (Bibl. de Rouen, fonds
Leber, Extraits des registres de la Chambre
des comptes, vol. XII, fol. m v°).
' Une sorte de conseil de régence fut
(barge à Paris d'expédier les affaires cou-
rantes; il était composé, entre autres, de
l'évoque de Baveux, de l'amiral, des sires
de Raineval et de Noviant (Jean le Mer-
cier) , du vicomte d'Acv (Jean la Personne.
capitaine de la Bastille dés i3S6; voir sa
revue : Catalogue de Cbaravay, vente du
18 mars i8.S5, n° i83;Bibl. nat, Quit-
tances, vol. 26022 , n" 1 1 10 et vol. a6oa3 ,
11" 1375), du maréchal de Blainville, et
enfin du chancelier (Arcb. nat., JJ i36,
fol. i5i r°, 1 54 r°, 162 v° et 170 v", enfin
JJ i38, fol. 18 v°). C'est ce conseil, ainsi
composé, qui, le 3o octobre, expédia un
mandement destiné à améliorer la position
fuie aux changeurs par les ordonnances
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 133
tant cette ville, le roi congédia ses deux oncles : puis le conseil
retira le gouvernement du Languedoc au duc de Berry, chan-
gement dont le pays « estoit moult resjouy », le duc et ses
agents ayant mis cette région au pillage. Les deux oncles du
roi obéirent et s'éloignèrent, mais non sans promettre de se
venger sur ceux qui avaient donné à leur neveu le conseil de
les mettre ta l'écart, conseil qu'ils attribuaient avec assez de rai-
son au connétable, à Bureau de la Rivière, Jean le Mercier,
Montagu et Le Bègue de Villaines.
En attendant, Cbarles VI se promettait d'infliger un châti-
ment exemplaire aux officiers de son oncle, « et seront corrigiés
ceulx qui l'avoient desservy » '. Après avoir passé une quinzaine
de jours à Montpellier, Charles VI arriva à Béziers -. A peine
arrivé, il fit commencer, par les gens de la Chambre des
comptes qu'il avait amenés, une enquête sur l'administration de
Bétizac, officier du duc de Berry et son agent en Languedoc.
Ce Bétizac, qui avait eu une lettre de rémission en mai
i3623, était devenu secrétaire du roi parla faveur du duc de
Berry; c'est ainsi que ce prince lui fit donner par son neveu
/joo francs d'or le 7 novembre i383 ''. La même année, lorsque
du 11 septembre précédent [Ordonnances,
t. VII, p. 3o2). De même, le 3 novembre,
il décida que les blancs fabriqués dans les
hôtels des monnaies auraient cours pour
quatre deniers jusqu'au i5 janvier suivant
( ibid. , [>. 3oa ;. Ce délai lui prorogé jusqu'à
Pâques , par lettres du 1 8 décembre ( dnd. ,
p. 322). Enfin, le i/t janvier 1090, Jean
le Mercier, le chancelier, l'évêque de
Bayeux, le maréchal de Blaînville, ren-
dirent un mandement destiné à empêcher
les sorties de numéraire hors du royaume
et à régler la répression des fraudes ibid. ,
t. VII, P. 3o6).
1 Froissart, éd. Kervyn de Leltenhove ,
l. XIV, p. 3y, 'io et 4 :■
i On suivra de préférence le récit de
Froissarl Le religieux de Saint-Denis dit
que le roi alla a Montpellier et de là à
Toulouse par Carcassonne , fans parler du
voyage de Béziers. D'après lui, le procès
de lietizac aurait été instruit à Toulouse.
Il dit que le roi partit d'Avignon le 3 no-
vembre et arriva le 21) à Toulouse.
1 An h. nal., J.l cji, fol. 1 lili r .
1 Bibliothèque nationale, Pièces origi-
nale^, vol. 33o. dossier 711g, au nom de
Bétizac , pièce n° 2.
134 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
le duc de Berry l'eut établi son lieutenant en Languedoc et vi-
e-mer de Béziers l, il lui donna la baron nie de Saint-Geniès-de-
Malgoires2; ce fief avait été confisqué sur Bérenger de Mont-
pesac,qui avait trempé dans la révolte de i382 contre le duc
de Berry. Celui-ci fit confirmer en i388 sa donation par
Charles VI J. Bétizac accompagnait le roi depuis Avignon sans
paraître se douter du sort qui l'attendait. On connaît, d'après
Froissart, le résultat des interrogatoires subis par la créature
du duc de Berry, et leur issue tragique '. Nous y voyons, pour
nous, un exemple entre tous de la réaction contre les ducs.
Puis, le roi, qui était à Toulouse depuis le 29 novembre,
reçut l'hommage du comte de Foix, après qu'un traité avec ce
prince eut été négocié par Bureau de la Rivière, Jean le Mer-
cier et l'évêque de Noyon, « qui là estoient venus nouvellement
d'Avignon. Mais les traittiés furent moult secrès » 5.
Ayant ainsi réglé les affaires du Languedoc, le roi s'éloigna
de cette province et repassa par Dijon, où le duc de Bourgogne
le reçut avec pompe6. Quant à la légende d'après laquelle le
1 11 prend ce titre dans un acte date de
juillet 1 388 (Bibl.nat., Pièces originales,
vol. 33o, dossier Bétizac, n° 3).
: Saint -Génies- de - Malgoires , Gard,
arr. d'Uzès, canton de Saint-Chaptes.
J Arch. nat., JJ 1 33 , fol. 5i v°, 73 v°
à 77 y", 78 r°. Bétizac figure encore parmi
les « secrétaires à gaiges servans par movs »
dans l'ordonnance du g février i388(n.st.)
[Ordonnances, t.\II, p. 157). Il était spé-
cifié que Bétizac et un de ses collègues
1 seronl paiéz en Languedoc».
1 Froissart , éd. Kervyn de Lettenhove ,
t. XIV, p. 60 à 70. Bureau de la Rivière
et Jean le Mercier ne parurent pas au pro-
cès de Bétizac; les principaux membres du
conseil qui suivaient le roi étaient Le
Bègue de Villaines et Jehanin ou Jehan-
net ou, plus simplement, Jean d'Estoute-
ville (Arch. nat., JJ 137, passim).
5 Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove,
t. XIV. p. 77. Le 7 janvier, le roi quitta
Toulouse et revint à Montpellier après avoir
changé les officiers royaux [ibid., p. 70,).
Par ordonnance du 28 janvier i3ijo (n. st. |
[Ordonnances, t. VII, p. 3a8), il institua
comme généraux réformateurs en Lan-
guedoc, l'archevêque de Beims, Ferry
Cassinel, Pierre de Chevreuse et Jean
d'Estouteville.
Entrée du roi Charles 17 « Dijon, pai
M. E. Petit. i885.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 135
roi et son frère, à la suite d'un pari, seraient arrivés en moins
de cinq jours à Paris l, il y faut absolument renoncer.
Les princes et la cour ne revinrent que dans la seconde moitié
de février. Mais Jean le Mercier y était dès le mois de janvier',
et l'on constate encore sa présence dans cette ville les 7'\ 8\ g,
1 8 et 2 5 février5. En effet, le 7 février0, il adresse aux garde et
maître particulier des monnaies de Rouen la rude injonction
que voici :
« Chers amys, le Roy nostre sire m'a mandé que à sa venue,
il veult savoir la valleur de toutes ses monnoyes depuis le pre-
mier jour de Février mil 111e mi" et vin jusques au premier
jour de Février mil 111e 1111" et ix, et pour ce les generaulx
maistres des monnoyes vous ont escript que vous clouez toutes
les boestes7 de la monnoye de Rouen. Si vous mande, de par
le Roy, que lesdictes boestes vous gardes clouez se fait ne l'avez,
et les apportez ou envoyez seurement à Paris, par devers les-
dits generaulx maistres. Et vous, maistre, sans aucun delay,
apportez ou envoyez tout le prouffilt que vous devez, à cause
de la dicte monnoye. Saichez s'il y a deffault, l'en vous en-
voyera exécuter sans depport, par prinse de corps et de biens.
Et m'escripvez tantost la réception de ces présentes, avec tout
Testât de la dicte monnoye. Nostre Seigneur soit garde de vous.
Escript à Paris, le VIIe jour de Février 111e 1111" et neuf. »
1 Froissart , éd. Kervyn de Lettenhove , dit de petits coffres, où l'on enferme les
t. XIV, p. 80 à 82. monnoies qu'on a essayées, pour les en-
! Arch. nal. , JJ i38, fol. 18 v°. voyer à la Cour des Monnoies, et en faire
3 Ordonnança, t. VII, p. 332 et Bibl. un nouvel essai. Les hottes se font parles
nat. , fonds franc., 20627, n°* 3 e* 3- gardes des monnoies; ils y doivent mettre.
' Ordonnances , t. VII, p. 333. sans choix, de vingt pièces d'or une, et de
Bibl. nat. , Chartes royales, vol. 26706, dix huit marcs de pièces d'argent une
n01 235, 236 et 238. autre, qui servent d'échantillon pour le
6 Ordonnances, t. VII, p. 332. faire juger. 9 [Dictionnaire de Trévoux, 1771 ,
' «Boîtes, en termes de monnoies, se 1. 1, p. q5o.)
136 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
L'ordre était catégorique, nous ignorons s'il reçut une ré-
ponse satisfaisante. Du moins le ton de la lettre paraît ne pas
avoir dû comporter d'autre réplique que l'envoi des boîtes de
la monnaie.
Après Pâques i3qo', Charles VI nomma au gouvernement
du Languedoc Pierre de Chevreuse, déjà membre du conseil,
absolument dévoué aux conseillers du roi. Charles VI fit en
même temps signifier au duc de Berry qu'il était relevé de ses
fonctions dans le Midi et lui fit porter ses lettres de révocation
parle sire de Harpedenne, neveu de Clisson. Le duc, furieux,
accusa avec raison Clisson, surtout Bureau de la Rivière et
Jean le Mercier, d'être les auteurs de la mesure qui le frappait2.
Toutefois sa mauvaise volonté était alors impuissante, Jean le
Mercier se sentant fortement soutenu par le duc de Touraine,
auquel, d'ailleurs, il rendait depuis longtemps des services.
Ainsi, le 10 avril, il assista au conseil de ce prince à Saint-
Germain-en-LayeJ; le lendemain celui-ci donna ordre de rendre
à son conseiller et chambellan, Jean le Mercier, une somme
de 1,000 francs qu'il lui avait prêtée '. Jean le Mercier donna
quittance le 3 août5.
A cette époque, les Génois, profondément troublés dans
leur commerce par les Arabes de la ville d'Afrique 6, députèrent
à Paris, afin d'implorer du secours. Aussitôt on décida d'en-
voyer le duc de Bourbon avec quinze cents lances pour entre-
prendre, de concert avec les Génois, le siège de ce nid de
pirates. Plusieurs seigneurs voulurent se joindre au duc;
Celte année-la, Pâques tomba le la collection de M. Jarry, d'Orléans (titres
3 avril. relatifs a Louis d'Orléans).
Chronique du religieux de Saint-Denys , " Pièces justificatives , n° XCIII.
t. I,p. 6A7. 5 Pièces justificatives, n° XCIV.
Bibl.nat.,Piècesoriginales,vol.2i5a, " El-Mediah, près Tunis, ville rasée
dossier Orléans, n" 92, et une pièce de par Cliarles-Quint.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 137
parmi eux étaient: le comte d'Eu, le sire d'Albret,le comte d'Har-
court,le sire de Coucy, Jean de Vienne1, enfin d'autres encore,
dont les noms ont été conservés, et à qui Charles VI fit divers
dons en argent. Nous citerons : Regnault de Nantouillet, Jean
de Soisv, Perrinet de Garencières, Raoul du Bochet, Guillaume
de Tignonville, Alain de Mauny, le seigneur de la Roche-
Guyon, Robert de Hangest, le fils de Philippe des Essarts, etc. '.
Quant aux pourparlers qui continuaient avec l'Angleterre,
ils ne devaient amener un résultat que quelques mois plus
tard; néanmoins le roi envoya Jean le Mercier négocier avec
les Anglais. Celui-ci se mit en route, malgré « ses maladies qu'il
a souvent», accompagné de quelques membres du conseil. Il
était tellement souffrant à ce moment qu'il alla à Boulogne en
litière, car « bonnement ne povoit chevauchier », et qu'il dut se
faire accompagner de médecins. Les conférences n'ayant point
encore abouti, Jean le Mercier revint au commencement du
mois d'août3. Charles VI, satisfait de cette nouvelle preuve du
dévouement de son conseiller qui, dans l'état de santé déplo-
rable où il était, n'avait pas hésité à entreprendre un voyage si
pénible, lui donna, le 1 1 août, 4,ooo francs d'or, pour l'indem-
niser de ses dépenses et l'aider, de plus, à payer « cerlains ou-
vrages en son hostel à Paris \ lesquelz lui ont grandement
cousté » , ouvrages entrepris par « commandement, voulenté et
1 Chronique du religieux de Saint-Denys , très voisin de celui de Clisson qui rtr.il
t. f, n. 648 à (552. on le sait, rue du Chaume (aujourd'l
2 Bibl. nal., F' franc,, 20690, n° 68. rue des Archives). Jean le Mercier possédait
3 Puisqu'il était à Paris le 3 août (Pièces cette maison dès avant 1089. On a vu
justificatives, n° XCIV). que sa paroisse était Saint-Jean-en-Grève.
4 L'hôtel où se faisaient ces travaux (Bibl. nat., Quittances, vol. a6o3l, pièce
était situe rue de Paradis (aujourd'hui rue n° 33o3. ) L'hôtel de Jean le Mercier passa
des Francs-Bourgeois), entre la chapelle à Gauthier de Hongreford vers i43o (Bibl.
de Braque (au coin de la rue des Archives) de Bouen , f' Leber, extraitsde la Chambre
et la rue Vieille du Temple; il était donc des comptes, vol. xn, fol 58 r°).
Sav. ÉTOANG. Il" série, t. VI, ■>' partie. 18
■
138 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
ordenance» du roi '. Jean le Mercier donna quittance de cette
somme le i5 août2.
Peu après, le roi d'Angleterre donna de grandes fêtes à
Londres. Parmi les chevaliers qui s'y rendirent, l'un des plus
brillants fut le comte d'Ostrevant, gendre du duc rie Bourgogne
et fils du comte de Hainaut. On lui offrit l'ordre de la Jarre-
tière, qu'il accepta. A cette nouvelle, Charles VI, d'accord avec
son conseil, le somma de venir faire hommage de sa terre à
Paris, sous peine de se la voir confisquer. Le jeune comte
obéit, « autrement on euist eu la guerre enHaynnau toute preste;
et y rendoient très grant peine pour l'avoir, le sire de Coucv et
messire Olivier de Clichon; mais messire Jehan le Merchier et
le sire de la Piiviere la brisoient ce qu'ils povoient » 3. On re-
connaît aisément, à ce trait, la sagesse et le sang-froid des deux
premiers conseillers du roi.
Quelques jours avant le icr octobre, Jean le Mercier envoya
Hegnaut de Pontfavergier présenter de sa part « une couple de
lévriers » au duc de Touraine. Le duc donna à Régnant une
gratification de 10 francs''. Puis, le 1 2 , le jeune prince donna
à Jean le Mercier une somme de 100 francs d'or, prix d'une
robe pour sa livrée de l'année courante. Jean le Mercier donna
quittance de celte somme à Jean Poulain, garde des finances
du duc, le 16 octobre5.
' Pièces justificatives, n" XCV et liste, n° 129, rôle Je la dépense du duc
XCVI. de Touraine, en juillet i38a).
3 Pièces justificatives, n" XGVII. 5 Pièces justificatives , n" XQX , et col-
3 Froissart, éd. Kcivynde Lettenliove, leetion de M. Jarry, d'Orléans. Le i4 no-
t. XIV, p. 266 à '269. vembre i3go, le duc donna à Jean le
1 Pièces justificatives, n" XGVII I. — Mercier des lettres de reconnaissance pour
Déjà l'année précédente (juillet i38g), une somme de 3oo francs, que celui-ci
Jean le Mercier avait l'ait don au jeune lui avait, quelque temps auparavant,
prince de deux «espagnoz» [Collections de remise à Beauvaïs (I-.. Delisle, Les collec-
Bastard d'Estang, inventaire, par M. De- tions de Bastard d'Estang, page 1/16). Or
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 139
Cependant les chevaliers qui avaient été en Barbarie revin-
rent vers la fin de novembre, après une campagne glorieuse
mais difficile. Leurs récits intéressaient vivement le roi et le
duc de Tonraine, qui ne rêvaient plus que croisades. Afin de
tourner leurs vues belliqueuses sur un pays d'accès plus facile
et de les faire aboutira quelque chose de plus pratique, Jean
le Mercier et Bureau de la Rivière suggérèrent à leur jeune
maître l'idée d'une guerre contre le pape Boniface, la France
étant alors dans l'obédience de Clément d'Avignon. Charles VI
approuva complètement cette proposition, et l'ouverture de la
campagne fut fixée au mois de mars 1 3q i ; en même temps, il
fit écrire au duc de Bretagne de venir le trouver, à cette date,
avec deux mille lances, de façon à être toujours en mesure de le
surveiller. Le duc de Bretagne, tout en donnant une réponse
satisfaisante, fit entendre que « de tout ce que ils ont proposé et
proposent, il n'en sera rien ».
Est-ce par reconnaissance envers Jean le Mercier de la per-
spective de la conquête de l'Italie, que celui-ci lui avait fait entre-
voir, ou pour d'autres motifs, toujours est-il que Charles VI
lui donna, le 10 décembre, la somme de 2,000 francs d'or1.
Jean le Mercier était passé par Beauvais
à son retour de Picardie , où il avait négocié
avec les Anglais (voir plus haut, p. 107).
C'est donc alors qu'il prêta de l'argent au
duc de Touraine. Ceci ressort d'une pièce
qui permet de constater, le 1" novembre,
la présence de Jean le Mercier au conseil
du duc de Touraine à Beauvais (Bibl. nat. ,
cabinet des titres, supplément chronolo-
gique aux Pièces originales). Auparavant
Jean le Mercier avait séjourné à Vernon ,
tout à fait à la fin d'octobre, ainsi que le
montre cet extrait : « Ledit trésorier pour
viijours qu'il a vacqués en alant de Paris
à Vernon, par devers messeigneurs le vi-
conte de Melun, Jehan le Mercier et sire
Jeban le Flamcnt, qui là estoient, auquel
lieu les dessusdiz l'avoient mandé, pour
certaines besongnes louchans le fait de son
office, et retournant à Paris, c'est assavoir
du xxmiejour d'otembre mccciiii" et dix
qu'il party de Paris, jusques au pénultième
jour dudit moiz tout inclus, qu'il fu re-
tourné, à cause desesdizgaigesde nrifians
par jour. . . xxvm 1. t.» (Bibl. nat. P'
franc. , 4482 , p. 270, compte d'Arnoul
Boucher, trésorier des guerres).
' Pièces justificatives, n° CI. Le i3dé-
1 ÏO AC vDÉUIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
On voit que l'administration de Jean le Mercier plaisait à son
jeune maître. Le duc de Touraine était aussi fort attaché au
vieux serviteur de son père; il lui témoignait encore son affec-
tion, en lui accordant, le 2 février, une somme de 1,000 livres,
«pour considération des services qu'il nous fait chascun jour
et espérons que face ancore. . . » '. Jean le Mercier en donna
quittance le 6 mars suivant". Enfin, le 21 mars, Louis donna
à Regnaut de Roye, son chambellan, 4oo francs d'or que ce
dernier devait à Jean le Mercier3; c'était assurément la plus
délicate façon de faire un don à Jean le Mercier, qui ne comp-
tait peut-être guère être remboursé.
Au commencement de février, le roi d'Angleterre avait en-
voyé inopinément a Paris une ambassade, à la tète de laquelle
était Thomas Percy; elle se logea rue «Croix ou Tiroy. à
l'hostel et enseigne du Chastel-Festu » \ Toute la cour était
alors à Paris. Le lendemain de leur arrivée, vers neuf heures,
les ambassadeurs s'en allèrent au Louvre, où le roi les atten-
dait, entouré de son frère, de ses oncles et d'un grand nombre
de seigneurs; il envoya pour les recevoir à l'entrée du Palais,
Bureau de la Rivière, Jean le Mercier et quelques autres grands
personnages. Les ambassadeurs exposèrent alors le désir qu'a-
vait leur maître de conclure une paix durable; le roi répondit
dans le même sens. Enfin, pendant les six jours que les Anglais
cembre 1390, Jean le Mercier assistait, à collectiou dite Histoire générale de Pans,
Paris, à l'expédition de lettres en faveurdu publiée par la ville de Paris) , une discus-
comte de Tancarville (Bibl. nal. , Pièces sion approfondie sur le nom de cet hôtel,
originales, vol. 1917, fol. 290 v°). N'est-d pas plus vraisemblable de croire
' Pièces justificatives, n* Cil. que c'était le nom d'un primitif proprié-
Pièces justificatives , 11° LUI. taire? Ainsi on constate, par une quittance
Bibliothèque 11.1t., Pièces originales du 21 octobre i33g, l'existence d'un cer-
»ol. 2 584, dossier b-jàdb, n° n. tain FL>nriet de Chasteaufestu, de la vi-
1 On peut voir dans la Topographie de comté de Paris (Bibl. nat. , Titres scellés
r,tiiiicn Paris, de Berty (t. I , p. 5 de la de Claiianibault , vol. 29, fol. 2167. n"/i).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 1 h I
passèrent à Paris, il fut convenu que vers le milieu du mois
rie mars de Tannée suivante, le roi, son frère, ses oncles et
son souverain conseil seraient à Amiens l.
Sur ces entrefaites, le duc de Touraine ayant eu, dons une
affaire galante, à se plaindre, avec assez de raison, de l'indis-
crétion de Pierre de Craon2, obtint du roi son frère que celui-
ci le fît chasser de son hôtel; Bureau de la Rivière et Jean le
Mercier furent chargés, de la part du* roi, de notifier an cou-
pable «que on n'avoit plus que faire de son servie en l'ostel
du Rov, et que il quesit ailleurs son mieulx ». Même ordre lui
fut transmis de la part du duc de Touraine, par Jean de Beuil
et le sire d'Arbauls, sénéchal de Touraine. Expulsé de l'hôtel
royal, de l'hôtel de Touraine, de l'hôtel de Naples et de Jéru-
salem, Pierre de Craon, cousin du duc de Bretagne, se réfugia
auprès de ce prince, qui lui dit: « Beau cousin, confortés vous;
car tout ce vous a brassé Clichon», tant sa haine contre le
connétable l'aveuglait.
Vers le milieu de mai3, Jean le Mercier alla avec le chan-
celier et les autres membres du conseil à Mantes et à (iisors,
retrouver le roi qui était probablement aile chasser; puis il
alla à Rouen, où il était le 20 mai. Là, le conseil de ville vint
le prier d'employer son crédit pour obtenir la continuation
' Froissart, éd. Kervyn de- Lettenbove, en la Chambre des comptes, à la prest ition
l. XIV, p. 280 a -kjo. de serment de maitre Michel du Sablon,
- On l'accusait aussi d'avoir, lois de «gênerai des monnoyes «(Bibl.nat., extraits
l'expédition du duc d'Anjou, détourne de de la Chambre des comptes, tu' Ir. ,
l'argent qu'il devait porter à ce prince et ■ a836,fol.6 r°). — Le 6 avril i 3(j 1 , Guille-
d'avoir été ainsi la cause de sa mort. Le mette le Mercier, fille du premier mariage
Journal de Jean le Fèvre, évêtjue de Chartres, de Jean le Mercier et récemment deve-
montre ce qu'en pensait son rédacteur. nue veuve de .Lan de Chepoy, reçut de
Pierre de Craon avait reçu des lettres de Charles VI 2,000 francs d'or, à l'occasion
rémission le .S mars i3<So (n. st.) (Arch. et en accroissement du prochain mariage
nat, JJ u6, fol. 97 r" et v°). de sa fille ( Bibl. nat. , Titres scellés de Clai-
3 L" i" avril, Jean le Mercier assista, rambault, vol. 3i, fol. a3i î, n° 3)
142 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
des aides de la ville, et il fut délibéré qu'on lui présenterait
deux gros « lus » l et deux carpes, et qu'on lui donnerait chaque
jour, tant qu'il resterait à Rouen, six « juistes » de vin'2 pour son
dîner, el quatre pour son souper3.
De Rouen, Jean le Mercier alla à Harfleur, « veoir et visiter
un hable que le Roy nostre dit seigneur y a ordené estre
fait». De ce chef, Jean le Mercier toucha, comme indemnité
de voyage, une somme de 1 43 francs d'or pour dix-huit jours
d'absence ''. Il n'est pas vraisemblable que le roi soit allé à Har-
fleur; mais le duc de Touraine y était alors avec. Jean le Mer-
cier, et celui-ci semble lui avoir servi de trésorier pendant ce
temps; car c'est de sa main que le duc reçut l'argent qu'il dé-
pensa, sans vouloir « les parties cy estre déclarées » et pour cause5.
C'est au mois de juin que se place le récit d'une affaire des
plus fâcheuses pour Jean le Mercier. Une femme appelée Co-
lette la Buquette se présenta à l'hôtel de la rue de Paradis,
tenant à la main un enfant, au bras duquel était attaché un
écriteau portant ces mots : « Cest enfant est filz messire Jehan le
Mercier, sire de Novion. » Les domestiques de Jean le Mercier la
mirent à la porte, puis on la conduisit au Châtelet, où on l'en-
ferma. Là, elle fut interrogée une première fo; s le lundi 26 juin.
Elle déclara que « environ sept ans a », elle avait eu des rap-
ports avec Jean le Mercier, alors de passage à Caudebec, et logé
à l'hôtel « où pend l'enseigne de l'espée » ; que de ces rapports
était né un fils, qu'elle avait élevé comme elle avait pu; enfin,
1 Brochets. Voir Glossaire de La L'urne 4 Pièces justificatives, n° CIV.
de Sainte-Palaye, éd. Favre,t. VII, p. 206. 5 Pièces justificatives, n° CV. Jean te
- Sur le mol «juiste», voir le Glossaire Mercier était de retour à Paris le 3 juin,
de La Curne de Sainte-Palaye , éd. Favre, date où il est mentionné comme présent .
t. VII , p. 1 2/1 , colonne 2 , au mol « juste k ». dans l'ordonnance concernant le Châtelet
3 Revue de Rouen et de la Normandie, de Paris [Recueil des Ordonnances, t. VII,
i8i5, 1" semestre , p. i44- p. 785).
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 143
qu'étant à bout de ressources, elle était venue à Paris, et après
une attente de huit jours, était allée trouver, à l'hôtel de Nou-
vion , Jean Remoire, chapelain de Jean le Mercier, en le priant de
demander à son maître quelques secours pour elle. Après cet
interrogatoire, maître Jean Truquan , lieutenant du prévôt, et
Martin Double, avocat au Châtelet, furent chargés par le prévôt
d'aller interroger Jean le Mercier chez lui. Le même jour, ces
deux personnages remplirent leur mission et exposèrent au
plaignant les dires de Colette.
Le lendemain, ils retournèrent à l'hôtel de Nouvion pour in-
terroger le plaignant. Il leur dit qu'il se rappelait bien qu'en-
viron huit ou neuf ans auparavant et avant son second ma-
riage, il avait, en effet, logé à l'hôtel de l'Epée à Caudebec,
et qu'alors étant veuf, « il ot compaignie charilele une fois seu-
lement à une jeune fille, lors chamberière et demourant en
icellui hostel », mais que, depuis sept ans passés, il n'était plus
passé à Caudebec. «Dit avec ce, qu'il vouldroit qu'il lui cust
cousté deux cens livres de rente et il feust adcertené que le fdz
d'icelle femme feust sien». Il ajouta que durant son deuxième
mariage, il n'avait fait aucune infidélité à sa femme; que,
d'ailleurs, si elle avait eu cet enfant de lui, Colette la Buquette
n'aurait pas attendu jusqu'à ce jour pour réclamer une pen-
sion. Bref, il demanda qu'on punît sévèrement cette femme,
et « requeroit instamment, que l'on sceust qui avoit induit icelle
femme à dire et depposer contre lui les choses dessus dittes ».
Le jour suivant, mercredi, après le rapport des deux per-
sonnages chargés de recueillir la déposition de Jean le Mercier,
le prévôt fit comparaître de nouveau Colette la Buquette.
Celle-ci maintint que les relations avaient existé sept ans seu-
lement auparavant. Mais elle avoua avoir eu une vie fort peu
régulière et ne pas savoir si c'était Jean le Mercier qui l'avait
1M ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
rendue grosse; que d'ailleurs, trouvant que l'enfant ressemblai!
au seigneur de Nouvion, elle le lui avait attribué. Après deux
entrevues assez orageuses avec lui, elle était allée trouver le
prévôt des marchands, sachant qu'il « cstoit bien afin du sire de
Nouvion » ' el l'avait prié d'intercéder pour die auprès de Jean le
Mercier. Celui-ci avait répondu qu'il voulait n'en plus entendre
parler. Elle ajouta que c'était alors qu'elle avait mené à l'hôtel
de Nouvion l'enfant, portant l'écriteau attaché a sa manche.
Après l'enquête, on en vint au jugement. Les juges, consi-
dérant l'« estât d'icelle prisonnière, qui est femme de dissolue
vie et mauvaise. . . , les paroles injurieuses et diffamatoires par
elle dites de la personne dudit sire de Nouvion, qui est sei-
gneur de tel estât que chascun scet et du grant conseil du
Roy », que Colette n'avait eu pour but que d'extorquer de l'ar-
gent, « et que en ce pourrait advenir très grant descort et se-
paracion de mariage entre icellui sire de Nouvion et madame sa
femme, qu'il a de présent », les juges donc condamnèrent Co-
lette la Buquette à être « tournée ou pillory et banye à tousjours
de la ville, viconté el prevosté de Paris, sur peine d'estre en-
fouye toute vive». Le jugement, assez lestement mené, fut
exécuté le ier juillet".
Il y a, dans cette affaire, un point à retenir: Jean le Mercier
soutenait qu'il y avait huit ou neuf ans qu'il avait connu Colette
la Buquette; celle-ci alléguait une date plus récente, sept ans.
Dans le premier cas, il faudrait prendre comme date 1 383 ou
' On a vu plus haut que clans sa chro- 13S9-1392 , publié pour la Société des
nique de Charles VI, Jean Jouvenel, fils du Bibliophiles français, par M. Duplès-Agier
prévôt, disait que son père avait épousé la (volume II. pages 119 à i3o). Ce procès,
nièce de Jean le Mercier. I! n'a pas été pos- qui parait avoir été conduit assez discré-
muIc, nous l'avons déjà dit, de déterminer (fuient, a été publié en entier par M. Du-
lepointde contact dis deux familles. plès Agier, qui \ a joint des notes inte
Registre criminel du Châlelet de Pans ressantes.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 145
i384; dans le deuxième, i385. L'intérêt de Jean le Mercier,
qui paraissait craindre une scène de sa femme ou même une
séparation de corps, était de soutenir que cette affaire galante
avait eu lieu antérieurement à la fin de janvier i 38/» (n. st.),
date où l'on a vu qu'il s'était remarié, et, par conséquent,
pendant son veuvage, comme il le dit lui-même; sa femme ne
pouvait, en vérité, se plaindre des légèretés de son mari avant
le mariage, étant donné surtout le goût bien connu du sei-
gneur de Nouvion pour la compagnie des dames1. On con-
state que le témoignage de Colette la Buquette, qui a varié
sur quelques points, a été fixe sur celui-ci: elle maintint tou-
jours que Jean le Mercier l'avait connue en 1 385, c'est-à-dire
un an après son mariage. Or, cette année-là même ( 1 3 8 5 ) ,
Jean le Mercier fit deux voyages en Normandie, comme on l'a
dit plus haut : le premier en juin et juillet, le deuxième à la
fin d'août. Aussi, quoique Colette la Buquette fût «femme de
dissolue vie et mauvaise», le doute est possible entre l'affir-
mation de Jean le Mercier, qui, cette fois peut-être, passa à
côté de la vérité, et celle de cette femme. Il est vrai qu'il y
allait d'une séparation de corps, qui n'eût pas manqué de
faire un gros scandale, et on comprend aisément qu'on ait
cherché à éviter à l'un des premiers personnages de l'Etat une
aussi désagréable aventure2.
Cependant les contestations ne cessaient pas avec la Bre-
1 Chronique des quatre premiers Valois , vol. 2129, dossier 48371, pièce n" 2). —
p. 277. En ce même mois d'octobre, Jean le Mer-
2 Le 10 octobre, le duc de Touraine cier assista à l'expédition de lettres par
donna à Jean le Mercier 100 francs d'or, lesquelles Charles VI acheta à Olivier du
pour sa livrée de cette présente année Guesclin, frère de Bertrand du Guesclin,
(Pièces justificatives, n" CVIII). Jean le le comté de Longueville, sous réserve d'un
Mercier donna quittance de cette somme droit d'usufruit en faveur du vendeur (Bi-
le 1 5 décembre. Le mandement du duc a bliothèque nationale, Pièces originales,
été conservé (Bibl. nat.. Pièces originales, vol. 1917, fol. 296 r°).
Sav. Étrang. IIe série, t. VI , 2' partie. 1 9
UIPIUUERII
146 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
tagne. Afin d'essayer d'y mettre un terme, il fut résolu, sur le
conseil de Bureau de la Piivière et de Jean le Mercier, qui,
sans cesse aux côtés du roi, gouvernaient la cour et réglaient à
leur gré les difficultés1, que Charles VI se rendrait jusqu'à Tours
avec son frère, ses oncles et son conseil, et que là il recevrait
le duc de Bretagne. Jean le Mercier accompagna son maître à
Orléans, puis à Tours; ensuite, voyant que le duc de Bretagne
tardait à venir (il fit attendre son suzerain pendant quinze
jours) , Jean le Mercier revint à Paris, où il était le 3 novembre2.
Il est probable que, le 27 novembre, il était de nouveau à Tours,
où le duc de Touraine lui donnait 1,000 francs d'or5. Mais le
8 décembre, il était à Paris4.
Ainsi, il est à peu près certain que Jean le Mercier retourna
à Tours après le 3 novembre, et en repartit après le 27 no-
vembre. Le 23, il devait être à Tours, où il recevait du roi
2,000 francs d'or, dont il donna quittance le 12 janvier 13925.
C'est apparemment vers cette date qu'il tira du Trésor des
chartes quelques documents «pour les exprès affaires du
Roy»6.
1 Chronique du religieux de Saint-Denys, vol. 2 1 5a , n" 1 56). Jean le Mercier donna
i. 1. p. 722. — C'est à cette époque que quittance le 8 janvier i3ç)2 (Pièces justi-
r rapporte l'extrait suivant : «Gilet de la ficatives, n° CX).
Halle, chevaucheur, pour avoir porté des le 4 Pièces justificatives, n" CVIII. Le
;i" jour de novembre cccuii" et onze, de 1 5 décembre 1 3 rj i , Jean le Mercier donna
Lizieux à Paris, lettres closes de Maillet quittance à Jean Poulain, pour la robe que
Mansois, clerc audit trésorier (des guerres ce prince lui donnait pour l'année cou-
Arnoul Bouclier), adreçans à monseigneur rante (Pièces justificatives, n° CIX).
de Noviant et audit trésorier, par sa quit- 6 Pièces justificatives, n° CXI. La du-
tanec donnée xi' jour dudit mois de no- chesse de Touraine, à l'occasion des
vembre,. . . vi frans, valent vil. t. s (Bibl. étrennes de l'année i3o,2 (n. st.), donna
nal. , f' franc. , 4482 , p. 32 1, compte d'Ar- à madame de Noviant « un annel de blanc
noul Boucher, trésorier des guerres). csmaillié à un rubi du pris de l frans i.
Pi ces justificatives, n" CVI. 6 Bibl. de Rouen, f* Leber, Extraits de
1 Pièces justificatives, n° CVII et compte la Chambre des comptes, copiés par Mé-
de Poulain (Bibl. nat., Pièces originales, nant, t. XIII, fol. i 17 \°.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 147
Les négociations durèrent bien trois mois : le duc de Bre-
tagne se montrait intraitable; Froissart prétend que Charles VI
n'était pas maître de son conseil, où régnaient Jean le Mercier,
Olivier de Clisson, Le Bègue de Villaines et Montagu l. De fait,
en haine de ces personnages, dès que ceux-ci émettaient un
avis, les ducs de Berry et de Bourgogne soutenaient l'opinion
contraire2.
Pendant qu'on discutait avec le duc de Bretagne3, des en-
voyés du roi d'Angleterre vinrent savoir si, comme il avait été
convenu, le roi avait toujours l'intention de se rendre à Amiens
vers la mi-mars. Sur une réponse affirmative, ils se retirèrent.
En conséquence, vers le milieu du carême de 1892, se réu-
nirent à Amiens: du côté des Anglais, les ducs de Lancastre et
d'York avec tout le conseil d'Angleterre; du côté de la France,
le roi, son frère, les ducs ses oncles". On a la preuve de la
présence de Jean le Mercier à Amiens, depuis au moins le
3o mars5. Il fut convenu que les négociateurs anglais soumet-
traient au Parlement les propositions suivantes: possession par
les Anglais des places qu'ils tenaient en Aquitaine, plus neuf
évêchés «quittes, et délivrés et sans ressort»; enfin payement
1 Bureau de la Rivière était à Toulouse
pour la succession de Foix. Cette affaire
l'ut réglée le i5 décembre i3gi en laveur
du sire de Caslelbon.
3 Froissait, éd. Kervyn de Lettenhove,
t. XIV, p. 364-
3 II Tut enfin décidé que son fils épou-
serait une fille de France et que sa fille
serait mariée au fils de Jean de Bretagne
(héritier des prétentions de la maison de
Blois) et de la fille de Clisson. Jean de Bre-
tagne dut en outre renoncer à porter les
armes de Bretagne. (Froissart, éd. Kervyn
de Lettenhove, t. XIV, p. 366.)
4 Le duc de Bourgogne fit faire à « Ca-
sinlepaintredemourantà Paris », 200 écus-
sons « de painture », pour désigner les hô-
tels de ses gens à Amiens (Archives de la
Côte-d'Or,B i486, fol. 3or°).
5 « Ledit Pierre de Breban, pour avoir
porté des le xxx° jour de mars cccim" et
Xi, lettres closes dudit trésorier adrecani»
à monseigneur de Noviant et à Montagu , à
Amiens, par sa quittance donnée xxmi'jour
d'avril cccim" et douze après Pasques,
. . . un frans valent mi 1. t. » (Bibl. nat. ,
id> franc., 448a , p. 3a4, compte d'Arnoul
Boucher, trésorier des guerres).
»9-
148 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
par la France des i ,4 00,000 francs restant à payer de la rançon
du roi Jean. Eu même temps, les trêves furent prolongées d'un
an '. Jean de Chàteaumorant et Taupin de Ghantemelle2 furent
chargés d'accompagner les ambassadeurs anglais dans leur île,
afin de rapporter la réponse aux propositions.
Sur ces entrefaites3, eut lieu l'attentat de Craon contre
Clisson (i4 juin). Le roi, très ému de cet audacieux coup de
main, ayant appris que le meurtrier était auprès de Jean de
Montfort (ce qui était chose facile à deviner) , somma ce der-
nier d'avoir à le livrer. Le duc de Bretagne ayant feint d'ignorer
la retraite de l'assassin, le duc d'Orléans et le conseil, con-
vaincus de la complicité du duc, décidèrent aisément le roi à
une expédition contre lui. Les ducs de Bourgogne et de Berry
montraient peu d'empressement pour cette campagne; il fallut,
malgré tout, qu'ils obéissent. Parmi les personnages qui assis-
tèrent à la séance du conseil où fut décidée l'expédition, les
plus considérables étaient, outre le connétable, Bureau de la
Rivière et Jean le Mercier.
Lorsque les ducs virent que tout était décidé sans eux, leur
Elles devaient prendre fin à la Saint- à Paris. Le 4 juin , il donna à son frère le
Jean-Baptiste. duché d'Orléans en échange du duché d<
Jean de Chanteruelle , dit Taupin , chà- Touraine que celui-ci possédait jusqu'alors,
lelain de Gisors, était, dis i38q, seigneur — A cette date se rapporte encore l'extrait
le la Confist et de Flavacourt et maître suivant : «Jehan Mansois , pour avoir porté
d'hôtel du roi (Bibl. nat., Quittances, lettres closes du Koy nostredit seigneur, de
vol. 26022, n"' 1008 et 1009; vol. 26023, tnesseigneurs de la Rivière et de Noviant,
n" 1 3 5 5 ) . Etienne le Marié, vicomte de de la ville de Caen aus vicontes et rece-
Gisors, acheta à Jean de Chantemelle une veurs de Bayeux, Coustances, Avranches,
maison, sise à Gisors: cette acquisition Vallongnes etde Saint-Sauveur-le-Viconte,
tut confirmée par Charles VI, le 20 no- par sa quittance donnée le pénultième jour
vembre 1092 (Arch. nat., JJ i43, du dit mois de juing ccemi" et xn... un
fol. 172 v°). 1. t. « (Bibliothèque nationale, fonds fran-
Chailes VI, un peu avant, avait eu çais, n° 4482, p. 82/1, compte d'Ar-
une attaque de lièvre chaude; on le mena noul Boucher, trésorier des guerres de
en litière à Beauvais, puis à Gisors, enfin Charles VI
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 149
haine contre les conseillers du roi ne connut plus de bornes;
ils rêvèrent aux moyens de détruire une autorité qui était alors
si manifeste, que ceux-ci disposaient à leur gré des affaires, et
que le roi ne suivait que leurs conseils, à l'exclusion de ceux des
autres. Mais que leur reprochait-on ? Voici ce que le religieux
de Saint-Denis, qui ne leur est guère favorable, allègue contre
eux. Ils s'étaient arrangés, par leur caractère ingénieux et ha-
bile, de façon à être unis dans le gouvernement, convaincus
que personne ne pourrait mettre obstacle à ce qu'ils voudraient.
Leur espoir ne fut pas trompé. D'abord, ils se mêlèrent à toutes
les intrigues de la cour, à tel point que personne ne put arri-
ver aux charges publiques ni aux fermes des impôts sans leur
intermédiaire; nul n'était admis aux charges de la cour s'il ne
leur promettait amitié. Soit par des dons, soit par des pensions
excessives, ils avaient fini par acquérir d'immenses richesses,
à l'aide desquelles ils avaient acheté des palais plus vastes que
des palais royaux, et tant de domaines qu'ils égalèrent les plus
riches du royaume.
Mais comme l'opulence et les honneurs sont généralement
l'écueil de la modération, ils se mettaient insolemment au-
dessus même des grands. Ce fut là l'origine des jalousies vio-
lentes, qu'ils excitèrent1. «Et sembloit par leurs manières, dit
Jean Jouvenel, qu'ils cuidoient estre perpétuels en leurs offices,
et qu'on ne leur pouvoit nuire ... Et voloient de si haute aisle,
qu'à peine en ozoit on parler2. »
Le religieux de Saint-Denis accuse même Clisson, Bureau
de la Pùvière et Jean le Mercier d'avoir voulu attenter en Nor-
mandie à la justice ecclésiastique, et d'avoir donné l'ordre aux
juges séculiers de cette province de condamner à une amende
1 Chronique du religieux de Saint- Denjs, t. II, p. 10. — '" Jean Jouvenel, p. 90.
150 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
ceux qui se soumettraient à la juridiction temporelle des
prélats '.
Déjà l'Université, atteinte dans ses privilèges2, avait protesté
et, le 9 juin, avait tenté de faire entendre ses plaintes au roi.
N'ayant pu obtenir audience, elle interrompit ses leçons. «Et
afin qu'on n'eust pas léger accez devers le Roy », ses conseillers
lui firent quitter Paris pour Saint-Germain-en-Laye. L'Uni-
versité, ne se tenant pas pour battue, n'hésita pas à envoyer là
une seconde députation, qui arriva le 1 5 juillet. Il paraîtrait
qu'après des pourparlers, le chancelier dit aux députés que le
roi était très occupé «et qu'ils s'en allassent. Et pour ce s'en
retournèrent à Paris sans estre ouys. Ce qu'on tenoit à chose
bien estrange » 3. Au contraire, le religieux de Saint-Denis ra-
conte qu'à la requête même de Bureau de la Rivière et de Jean
Je Mercier, on reçut les députés de l'Université, non pas que
les deux conseillers du roi eussent changé de sentiment, mais
bien de projet'1. En effet, il paraît qu'on ne laissa pas par-
ler les représentants de l'Université, de peur qu'ils ue por-
tassent atteinte, soit à l'autorité des conseillers du roi, soit à
celle du roi lui-même. D'après le même chroniqueur, avanl
que les députés eussent ouvert la bouche, le chancelier,
prenant la parole, leur dit que le roi faisait droit à leur re-
quête.
Cependant , malgré l'état de maladie de Charles VI , état qui se
trahissait par une surexcitation extraordinaire, lui et le conseil
arrivèrent au Mans, après avoir passé à Auneau, château appar-
tenant à Bureau de la Rivière, du chef de sa femme5. On sé-
1 Chronique du religieux de Smnt-De- 4 n Non animo , secl consilio mutalo. »
nys, t. Il , p. i:> , i/|, îG. ;' Une grande partie des noms des che-
1 Voir plus haut, p. 123 et 12^. valiers et écuyers qui prirent part à l'cx-
1 Jean Jouvcnel, p. 90. pédition sont conserves à la Bibliothèque
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS, 151
journa trois semaines au Mans, et l'envoi préalable d'une am-
bassade au duc de Bretagne fut décidé. Elle fut composée de
Regnault de Roye, du sire de Garencières ', du sire de Château-
morant, et de Taupin de Chantemelle, châtelain de Gisors2. Le
duc de Bretagne ayant donné une réponse évasive, Charles VI
partit du Mans le 5 août. A peine avait-il dépassé la léproserie,
qu'il rencontra un malheureux, dont l'asjject l'épouvanta. Malgré
les efforts de l'entourage, cet homme suivit le roi pendant près
d'une demi-heure, en criant d'une voix terrible à plusieurs re-
prises : «N'avance pas, noble roi; car on va te trahir. » Un cli-
quetis d'armes , expliqué, de diverses manières , mit le comble à la
terreur du roi, qui, pris d'un accès de folie subite, se jeta,
l'épée à la main, sur ceux qui l'entouraient3.
Plusieurs médecins furent aussitôt appelés; c'étaient Regnaut
nationale, f5* franc., 4482; ce manuscrit
est le compte d'Arnoul Boucher, trésorier
des guerres.
' Châtelain jde Caen dès 1387 (Bihl.
nat., Quittances, vol. 26022, n° 1109;
vol. 26023, n° 12 10; vol. 2602/4 1 n° 1 5i2 ).
2 En même temps, le roi envoya des
iettres closes à divers seigneurs de 1 > ; e -
tagne.dont les noms nous sont fournis par
l'extrait suivant: « Philippot Martin , Tho-
mas Garaul, Jehan d'Arisolcs, et Jehan
Germain, chevaucheursdu Boy noslre sire,
pour avoir porté hastivement lettres closes
du Boy nostredit seigneur, aus seigneurs
cy après deelairés, c'est assavoir : ledit
Philippot Martin , pour avoir [ porté ] lettres
closes dudit seigneur aux seigneurs de Po-
lignic, de Pennehouet, le viconte de Bo-
lian, le sire de Mourlat, Henry de Parisy
et le sire de Quentin, xv frans. Ledit
Thomas Garant aux seigneurs d'Ajucht, de
Gargnulay, du Chastel, du Perier, Tho-
mas de Carnuel escuier et au viconte du
Fou, xv frans. Ledit Jehan d'Arisolcs ans
seigneurs de Malestroit , le sire de Chas-
teaubrient, Alain de Malestroit, Jehan le
Vayer, de la Chartre , messire Guy de
Rochefort et Jehan Mallor, x frans. El ledit
Jehan Germain aus seigneurs de Monlau-
ban, de la Hunaudaie, Estienne Goien, le
sire de Mathignon , Eustace de la Houssaye,
le sire de Montfort, le sire de Cratain et le
sire de Ghastelgiron , x frans; — es parties
de Bretaingne ou quelque part que lesdis
seigneurs soient. Par quittances des des-
susdiz données \vvc jour dudit moys de
juillet cccmr1 et douze l frans.
valent L 1. t. » (Bihl. nat. , P' franc, 4482 .
p. 32 5, compte d'Arnoul Boucher).
3 Froissart prétend que le roi ne tua per-
sonne. Le religieux de Saint-Denis raconte
qu'il tua quatre hommes, entre autres le bâ-
tard de Polignac. Il est difficile de cboisii
entre ces témoignages contradictoires.
152 \CADKMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Freron, premier médecin du roi, Jean Durant, médecin du
duc de Bourgogne, Mahieu Regnaut, médecin du duc d'Or-
léans, Jean de Montnantheuil , médecin de la duchesse
d'Orléans, Thomas de Voyenne, médecin du comte de Nevers;
on leur adjoignit un médecin du Mans, nommé Guillaume
Touzé1. Froissart a raconté le résultat de leur consultation
et leur rapport aux oncles du roi; leur science resta impuis-
sante. Ils se bornèrent à recommander le changement d'air,
et il fut décidé que le malade partirait en litière2 pour Oeil.
Les ducs se hâtèrent dès lors d'avertir le duc de Bretagne de
a fin de la campagne et chargèrent de ce soin le sire de Coucy,
;omte de Soissons, et Gui de la Trémoille, chambellan du
•oi3. Mais à la veille même de l'événement fatal, Arnoul Bou-
« Maislre Régnant Freron, premier
phizicien du Roy, maistre Jehan Durant,
pbizicien de monseigneur de Bourgoigne,
maistre Mahieu Regnaut, phizicien de
monseigneur le duc d'Orléans, maistre
ehan de Monlnanlhueil, phizicien de ma
lame d'Orléans, maistre Thomas de
/oyenne, phizicien de monseigneur le conte
le Nevers, et maistre Guillaume Touzé,
ihizicien demeurant au Mans, ausquelz le
lov nostredit seigneur a donné à chascun
l'eulxc frans, pour consideracion des bons
•l agréables services qu'ilz lui ont faiz, en
e visitant en certaine maladie qu'il ot au
Mans el des peines et travaulx qu'ilz y ont
euz, par mandement du Roy nostredit sei-
gneur donné x\e jour d'aoust cccmi" et
douze , expédié par les generaulx damier
iour d'icellui moiz, et six quittances des
iessudiz, données, c'est assavoir la pre-
niere sxi° jourdudit moiz, la seconde et
a tierce \\ jour d'octobre ensuivant, la
purle cl la quinte xxn' jour dudit moiz
d'octobre el la vi' et darniere, xxm' jour
d'icellui moiz ensuivant, chascune de
c frans; pour tout. . . . vi" livres tournois»
(Bibl. nat. , P' franc., 448a 1 p. 243, compte
d'Arnoul Boucher, trésorier des guerres
3 « ... A Colart de Tauqnes , son escuier
de corps et maistre de son escuierie, pour
une litière qu'il a faicte faire au Mans pour
ledit seigneur » ( Bibl. nat. , f1 franc. , 4482 .
p. 23o, et 263, compte d'Arnoul Boucher
trésorier des guerres).
3 «Monseigneur Enguerrain, sire de
Coucy, conte de Soissons, et monseigneur
Guy, sire de la Tremoulle et de Sully,
chambellan du Roy nostre sire, ausquelz
le Roy nostredit seigneur a ordonne pré-
sentement avoir la somme de vm' frans
d'or, c'est assavoir ledit monseigneur de
Coucy v' frans, et ledit de la Tremoulle
111e frans, que le Roy nostredit seigneur
leur a donné, de grâce espcciale, par ses
lettres données le xxv* jour d'aoust
MCr.Cim" et xii, pour faire leurs despens
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 153
cher, trésorier des guerres, s'était mis en route avec le cham-
bellan du roi Maurice Mauvinet, à la tète d'une gai de de soixante
hommes d'armes, neuf chevaux à hâts et trois conducteurs,
afin de recevoir des mains de Clisson le montant d'un prêt que
celui-ci faisait au gouvernement royal et qui n'étaitpas inférieur
à 80,000 francs; si le versement avait été opéré un jour plus
tôt, Clisson perdait entièrement cette somme, que se seraient
assurément partagée les ducs de Berry et de Bourgogne. Heu-
reusement pour lui, un courrier, porteur de la nouvelle delà
maladie du roi, arriva à temps à Château-Josselin ', et le prêt
ne fut pas effectué2.
en alant et deniourant devers monseigneur
le duc de Bretaigne, où ledit seigneur les
envoioit pour certaines besongnes , tou-
chans grandement ledit seigneur et son
royaume, et en retournant par devers
icellui seigneur, si comme il appert par
lesdictes lettres du Roy expédiées par les-
dis generauK le damier jour dudit 111017.
d'aoust, pour ce, par vertu d'icellesel deux
quittances desdizdeux seigneurs, c'est assa-
voir audit monseigneur de la Trenioulle,
xxvi° jour d'aoust ccc.1111" et xil , ni' dans
et audit monseigneur de Coucy, xxvii'jour
dudit mois, v° frans, pour tout, cy retenu
vin' 1. t.» (Bibl. nat. , F' franc., 4482,
p. 269, compte d'Arnoul Bouclier, tré-
sorier des guerres).
1 nJaquet Romas, chevaucheur du Roy
nostre sire , pour avoir porté lettres du
Rov nostredit seigneur àChasteau Josselin,
par devers ledit trésorier, par quittance
donnée vi' jour d'aoust oudit an mil
cccmi" et douze..., vi frans valent
VI 1. t.» (Bibl. nat., F" franc., 4482,
p. 327, compte d'Arnoul Boucher, tréso-
rier des guerres)
■' Monseigneur Morice Mauvinet, che-
valier chambellan du Roy nostredit sei-
gneur, que ledit seigneur lui a donnez pour
deffraier, lui, lx hommes d'armes et dix
archers, dis grans l'iaiz, mises et despens
qu'ilz firent, tant en pertes de chevaulx,
comme autrement en alant, par le corn-
mandement dudit seigneur, du Mans a
Chaste) Josselin, mener et conduire ledit
trésorier (Arnoul Boucher), lequel tréso-
rier le Roy noslredil seigneur envoioit
audit lieu, pour illeur recevoir un" mille
frans, que monseigneur Olivier, sire de
Cliçon, connestable de France, lui avoit
promiz de prester pour certains aiaires
qu'il ot ou voyaige qu'il fist au Mans et
pour ledit argent plus seurement aporter
par devers ledit seigneur, lequel argent ne
fu point preste ; par mandement du Roy
nostredit seigneur, donné le xi" jour
d'aoust mccciiii" et xn, expédié par les
generaulx le xiiii* jour d'icellui moiz et quit-
tance dudit monseigneur Morice, donnée
le xv* jour ensuivant. . . , 111e 1. t. » (Bibl. ,
nat., f' Iranç., 448a, p. 24a, compte
d'Arnoul Bouclier, trésorier des guerres).
Sav. étiiano. II' série, t. VI. 2" partie.
urnmtRiE
I5'i ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Il fallut aussi contremander tous les mouvements de troupes
qui avaient été décidés; ainsi on avait voulu faire passer les
troupes du Mans à Angers, où il leur aurait été fait payement
de leur solde. Aussi le clerc du trésorier des guerres s'était-il
rendu d'avance à Angers : il dut en revenir le 9 août, les troupes
se disloquant au Mans1. Enfin, on eut à indemniser les cheva-
liers des frais qu'ils avaient faits pour obéir à la semonce du
roi, el composer avec eux. Tout cela ne se fit pas sans peine,
ni surtout sans grosses dépenses; Jean le Mercier, Bureau de
la Rivière, Montagu et les autres n'eurent d'ailleurs plus à se
préoccuper de ces questions, la folie du roi les livrant sans dé-
fense à leurs plus acharnés ennemis, les ducs de Berry et de
bourgogne.
Cette catastrophe marqua le terme de leur pouvoir. Les ducs
avaient décidé, d'accord avec les médecins, que l'infortune
monarque serait mené au château de Oeil, renommé pour la
pureté de l'iar qu'on y respirait. Avant de quitter le Mans, « lut
dit au seigneur de la Rivière, à messire Jehan le Merchier, à
Montagu, au Bègue de Velaines, h messire Guillemme des
On réquisitionna trois conducteurs de
chevaux pour porter l'argent que l'on pen-
,iii rapporter: ci' furent Jean Gemmant
avec trois chevaux à bâts, des paniers et
des cordes, Georget Bagol avec trois che-
vaux.) et Pierre Testart, qui- conduisait lui
aussi trois sommiers, (ies hommes donnè-
rent quittance le 12 août de ce qui leur
iiail dû [ibid., p. 3o3 et 3o4).
' «Lui (Hohin Bourée, clerc d'Arnoui
Bouclier) , pour v jours qu'il a vacquiez, en
aJantdela ville du Mans à Àngiers, mener el
conduire illec certaine somme d'argent,
pour ce que le Ro\ nostredit seigneur, qui
lors avoit fait son mandement audit lieu
du Mans, avoit ordonne que toutes
d'armes qu'il avoit mandez audit lieu du
Mans se Iraissent audit lieu d'Angiers:
pour d'icellui argent faire le paiement
ausdittes gens d'armes et d'icellui lieu
d'Angiers retourner audit lieu du Mans,
pour ce que ledit seigneur et les dittes
gens d'armes, pour certaines causes qui sur-
vindrent, n'alerent point audit lieu d V:i
giers; c'est assavoir du v" jour d'aoust
cr.cliiC'et XII, jusques au ixc jour d'icellui
moiz tout inclus, à cause desdiz n frans
de gaiges par jour. . . x 1. t. » (l'ibl. nat. ,
P* franc., 44-82 , p. 290, compte d'Arnoul
Bouclier, trésorier des guerres).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 155
Bordes, et à messire Helion de Lignach, que ils s'en dépar-
tissent de tous poins, tant que on verroit comment il se por-
terait et seroit en meilleur jDoinl et estât. Ceulx. s'en déportèrent
et les autres en eurent l'administration. »
En effet, on constate qu'avant l'accident du roi, Jean le Mer-
cier recevait constamment des chevaucheurs, chargés de lui
porter des dépêches royales; or, après le 1 5 août, tout envoi de
courrier cesse suhitement ' ; il est vrai que ceci doit s'expliquer
' C'est ici le lieu de faire le relevé des
missives envoyées par ordre de Charles VI à
Jean le Mercier, ou au conseil resté à Paris,
depuis la fin de juillet jusqu'au milieu
■A ,1'iùl i3g2 : « Hannequin Jamet, clievau-
heurdu Roy nostre sire, pour avoir porté
très hastivement lettres dudit seigneur à
monseigneur le chancellier et à monsei-
gneur de ISTo\ iant, parsaquittahcédonnçelê
xxvi'jourdudit moys de juillet vi frans,
valent vi 1, t. » (Bibl. nat. , f franc. , 4482 ,
p. 326, compte d'Arnoul Boucher, trésorier
des guerres). — « Thomassin de Marichon ,
chevaucheurdu Roy nostre sire , pouravoir
porté lettres du Roy et dudit trésorier du
Mans à Paris, adreçanz à monseigneur de
Noviant et à Montagu , et pour en avoir rap-
porté la response audit lieu du Mans; et
d'icellui lieu du Mans, avoir porte lettres
du Roy nostre sire à Jehan Chanteprime ,
trésorier des guerres, estant à Nogent le
Rotro, par quittancedonnée ledit \\\ 11e jour
de juillet inTet mi.. ., vi Irans , valent VI 1.
t. » [ibtd. , p. 326). — 0 Jehan de Rochefort,
chevaucheurdu Roy nostre sire, pouravoir
aie de Paris au Mans, par devers les gens
d'armes et arbalestriers , que ledit seigneur
avoit mande illec au XVe jour de juil-
let cccnii" et douze, leur faire savoir que
monseigneur le mareschal Bouciquaut et
ledit trésorier venoient audit heu, ri du-
dit lieu du Mans estre retourné à Paris et
porté lettres closes dudit seigneur à mon-
seigneur de Noviant et à Montagu e1 en
avoir rapporté la response audit lieu du
Mans, par sa quittance donnée le \xix°jour
dudit mois de juillet. . . , x Irans, valent x
I. t.» [ibid., p. 327). — «Thomassin de
Marichon, chevaucheurdu Rov nostre sire .
pour avoir porté lettres closes dudit si i-
gneur et dudit trésorier, par devers mon-
seigneur de Noviant, par sa quittance don-
née pénultième jour de juillet im"xii... ,
vin frans, valent vin I. I. » [ibid., p. 327).
— «Jehan Saisy, ohevaucheur du Roy
nostre sire, pour avoir porté leltres closes
dudit seigneur à Paris , par devers le conseil
d'icellui seigneur, par sa quittance donnée
ledit ix" jour d'aoust un" xn. . . , x frans.
valent x 1. t.» [ibid., p. 027 j. — «Pierre
de Braveu, chevaucheur du Roy nostre
sire, pour avoir porté hastivement lettres
du Roy noslredit seigneur à monseigneur
île Noviant à Paris, et aussi lettres dudit
trésorier à sesclers, par quittance donnée
xi dudit mois d'aoust. . . vin I. t.» [ibid..
p. 327]. — • Thomas Garaut , chevaucheur
du Roy nostre sire, pour avoir porté let-
tres dudit seigneur du Mans à Paris et à
Gisors, pur devers les gens du conseil
20
156 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
par ce fait que Charles VI partit alors pour Creil , où il arriva
probablement flans les deux ou trois premiers jours de sep-
tembre, en compagnie de ses trois oncles et de son frère l.
Quoi qu'il en soit, la perte des anciens conseillers de
Charles VI était décidée. Bureau de la Rivière comprit le danger
qui le menaçait et s'en alla à son château d'Auneau. Montagu
réalisa autant d'argent qu'il put et s'enfuit à Troyes, puis de
là à Avignon. Jean le Mercier n'avait pas quitté Paris; il s'oc-
cupa de mettre en lieu sûr ce qu'il put de sa fortune et eut
même à ce propos une idée fort ingénieuse : il fit, le :>.3 oc-
tobre, un dépôt de 2,000 nobles d'Angleterre entre les mains
de Chanteprime, qui les versa au trésor deVincennes. Ce dépôt
fut si bien respecté que jusqu'en 1 39 7, il était encore con-
servé'-.
Mais Jean le Mercier eut l'imprudence de rester, et même
de se montrer au palais. C'est ici que doit se placer l'incident
raconté par Jean Jouvenel : «Et advint que le duc de Bour-
gongne rencontra le seigneur de Noviant3 au Palais, et lui
d'iceliui seigneur, par quittance dudit Tho-
mas, donnée xiii' jour dudit moys d'aoust
mil cccini" et douze. .. , vm frans, valent
vin I. t. » (ibuL, p. 828). — « Ledil
Jehan de Rochefort , pour avoir porté
hastivement lettres closes du Roy nostre
sire , de la ville du Mans à Paris , par de-
vers monseigneur de Novianl , par quit-
tance donnée ledit \vn° jour d'aoust
nu" xn. . . , vi frans . valent vi 1. t. » ( ihid. ,
p. 3a 9).
1 « Ledil trésorier, pour xxmi jours qu'il
a vacquez en alant de Paris à Creil , ou le
Roy l'avoil mandé et auss\ messeigneurs
les durs de Berry, de Bourgongne , d'Or-
léans et de Bourbonnois, pour certaines
besongnes touchans sondit office, etc.»
(du !\ au 27 septembre ioi)2; Bibl. nat. ,
f* franc., /|Z»8a , p. 27,3, compte d'Arnoul
Bouclier, trésorier des guerres).
s Pièces justificatives, 11° LXXXVII.
' Dans les éditions données par Théo-
dore et Denys Godefroy, de la chronique
de Jean Jouvenel, le nom de Noviant est
toujours écrit : « Nouiant » , ou « Noujant » ,
ce qu'on n'a pas hésité à prendre pour une
forme vieillie de Nogent. La plupart des au-
teurs d'histoires générales ont reproduit
cette erreur commise par leurs prédéces-
seurs. Une faute d'impression a fait mettre ,
dans les noies que M. le baron Kervyn de
Lettenhove a consacrées à son xv* volume
de Froissait (p. 365) , Jean Marchand au
lieu de Jean le Mercier.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 157
dit : Seigneur de Noviant, il m'est survenu une nécessité, pour
laquelle me faut avoir présentement trente mille escus, faites
me les bailler du trésor de monseigneur le Roy, je les resti-
tuerai une autre fois. Lequel luy respondit bien doucement
et en grand révérence, que ce n'étoit pas à luy à faire, et qu'il
en parlast au Roy et au conseil, et qu'il feroit ce qu'il luy se-
roit ordonné. Ledit duc, qui vouloit avoir ladite somme, sans
ce que personne en sceust rien (ce qui eust esté en la charge
dudit seigneur de Noviant), respondit : Vous ne me voulez pas
faire ce plaisir? Je vous asseure que en bref je vous destruiray. »
Jean le Mercier, très inquiet des dispositions du duc, alla
voir aussitôt Jean Jouvenel , le prévôt des marchands, son neveu
par alliance, et lui confia son aventure. Jean Jouvenel «le con-
forta, en luy disant que souvent les grands seigneurs disent des
paroles qu'ils ne mettent pas à exécution, et qu'il falloit trouver
moyen de capter sa benevolence. Et ledit de Noviant, qui es-
toit sage et prudent et cognoissant bien les gens, respondit
qu'il cognoissoit bien les conditions du duc, et qu'il avoit ac-
coustumé de mettre ses volontez à exécution. Et qu'il l'avoit
bien monstre au faictde messire Jean des Mares, et d'autres » l.
Peu de jours après, Clisson, ayant eu à voir le duc de Bour-
gogne pour des affaires concernant sa charge de connétable,
fut accueilli par de brutales paroles. Il s'en revint chez lui, et
puis, d'une traite, s'enfuit à Montlhéry, dont il était châtelain,
et de là à Josselin en Rretagne. Aussitôt les ducs de Rerry et
de Rourgogne le dépouillèrent de sa dignité de connétable en
faveur du comte d'Eu, puis firent prononcer son bannissement.
En même temps, l'hôtel de Nouvion fut cerné, de façon à
empêcher d'en sortir, et on dépêcha le Barrois des Barres, avec
1 Jean Jouvenel, p. 91 et 93.
158 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
un certain nombre d'hommes, au chute. iu d'Auneau, pour se
saisir de la personne de Bureau de la Rivière, qui eût bien pu
s'enfuir s'il l'eût voulu, mais qui mon Ira, en cette occasion, un
courage vraiment remarquable l.
Dès que Bureau de la Rivière eut été arrêté, on pria Jean le
Mercier et le Bègue de Villaines de se constituer prisonniers 2 ;
ils furent enfermés au Louvre, puis à la Bastille, « combien que
lesdils de la Rivière et Noviant eussent bien et notablement
gouverné, et espargné une grand finance. . . » J. Enfin on se
saisit aussi de Guy Chrétien. Leurs biens furent confisqués, et
les terres de Jean le Mercier données à différents personnages.
Sa seigneurie de Nouvion-le-Comte, « qui tant luy avoit cousté » .
lut donnée au sire de Coucy.
Puis, le 2 5 septembre, le conseil composé des ducs de Berry,
de Bourgogne, d'Orléans et de Bourbon, manda aux gens des
comptes d'avoir à rechercher tous les dons de 1,000 francs et
au-dessus que le roi avait faits à une seule personne depuis
qu'il gouvernait (depuis 1389), et aussi tous les deniers qu'il
avait eus, pour mettre en ses coffres et faire sa volonté. Cette
enquête terminée, les gens des comptes devaient en consigner
les résultats dans un rapport, qui serait présenté au roi, à ses
oncles et à son frère.
Le 7 octobre suivant, au conseil tenu en l'hôtel de Nesles,
des injonctions identiques leur furent répétées « et qu'ils ne
laissassent à faire pour laveur, ne pour amour qu'ils eussent à
Froissarl, éd. Rervyn de Leltenhove, tien. Apres furent délivrez par leurs.bonnez
; X\ , p. 63 e1 li'i. excusations,quimonstroientparlettrezqui
2 Après le a3 octobre. n'avoieut rien fait, fors parle commande-
■ Jean Jouvenel, édition de 1 653, par ment du Roy Charles, père de cest'prfesent
Denys Godefroy, p. <| i . — ■ Et furent pri- Ro\ ...» [Chronique deP. Cochon, publiée
sonniers à Paris messire Buryau de la lîi- par M. de Beaurepaire, pour la Société de
VI
ère, sire Jehan le Merchier et Guj Ci. s- l'histoire de Normandie, p. 191.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 159
personnes quelconques » K Le même jour, on leur fit défense
de payer, ni gages ni pensions à Clisson, au Bègue de Vil-
laines, à Jean le Mercier, à Jean de Montagu et à Jeannet
d'Estouteville2, à qui le duc de Berry ne pouvait pardonner
son rôle dans le voyage de Languedoc3.
Cependant les amis des prisonniers ne restaient pas inactifs.
Jeanne de Boulogne, se rappelant que c'était à Bureau de la
Rivière, qu'elle devait d'être duchesse de Berry, suppliait le duc,
son mari, d'épargner le vieux chambellan de Charles V. Jean de
Berry, vaincu par ces prières, promit d'intervenir auprès de son
frère le duc de Bourgogne, dont la femme, parente de Jean
de Montforl, était au contraire animée d'une haine violente
contre les prisonniers. Jean le Mercier, accusé du même fait
que Bureau! de la Rivière et détenu comme lui, dut son salut
à l'identité de leur cas; on ne pouvait, en effet, délivrer l'un
sans l'autre. Mais on s'attaqua à tous les actes de son adminis-
tration; les oncles du roi firent faire une recherche de tous
les financiers, et, par lettres données à Abbeville, le i3 avril,
Jean de Longueil, Jean de la Brele et Jean le Vite furent
chargés de cette enquête ''.
Sur ces entrefaites, on relâcha le vieux comte de Ribadeo,
le Bègue de. Villaines, pour lequel, le i5 mars 1 3 9 3 , vingt et
un chevaliers, les premiers du royaume et six écuyers se con-
1 Bibl. nat. , Extraits de la Chambre des grâce en i3g4 (Arch. nat., .1.1 i/i5
comptes, T franc. , 2836, fol! 1 2 v°. fol. ao'i v°).
3 Bibl. nat. , Extraits de la Chambre des 3 Charles de Chambly succéda a Jean
comptes, f' franc., 2806, fol. 17 r°; et le Mercier dans la charge de capitaine du
Bibl. de Rouen, fonds Leber, extraitsdesre- château de Vivier -en -Brie (Bibl. nat.,f'
gistres delà Chambre des comptes, vol. XIII, franc., 20691, fol. 7 5 1 }■.
fol. 11g — Jeannet d'Estouteville étail '' Biblioth. nat. , collection De Camps
valet tranchant du roi ; il fut capitaine de la vol. 86, fol. 3-] r°. Le copiste a tiré ce
tour de Yernonnet (Bibl. nat. , Quittances, renseignement d'un original conservé à la
vol. 26016, n° 2709). Il était rentré, en Chambre des comptes de Languedoc.
100 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
statuèrent «pleiges et principaux respondans». Le Bègue de
\ i Haines, prisonnier au château de Crèvecœur, près Villers-
sur-Néaufle, dut déposer une caution de 20,000 livres parisis.
Ce fut sa rançon. Le dimanche 16 mars, on lui ouvritles portes
de sa prison, et le 19, il vint au Parlement ratifier les condi-
tions de sa mise en liberté, entre les mains du premier prési-
dent Guillaume de Sens1.
Mais on ne parlait pas de relaxer les deux prisonniers de
la Bastille; Bureau de la Rivière, malgré les angoisses trop na-
turelles qu'il devait éprouver, conservait tout son calme. Jean
le Mercier n'eut pas le même courage. Il « avoit tant plouré en
prison que moult en estoit débilité de sa veue. . . , si que à
peines veoit-il; et couroit commune renommée parnry le
roy anime de France et aut repart , que il estoit aveugle » 2.
Le duc d'Orléans, néanmoins, ne cessait de s'occuper d'eux.
De plus, Jean Jouvenel, prévôt des marchands, « sçavoit . . .
que eux estans en gouvernement avoient grandement fait leur
devoir, et que ce qu'on leur laisoit n'estoit que par envie. Et
pour ce, il délibéra de leur aider, et en parla ausdits sei-
gneurs3, et à ceux qui se mesloienl du gouvernement de la
justice, en toute douceur et humilité, requérant qu'on leur
fit justice, accompagnée de miséricorde, si mestier estoit».
Le duc de Bourgogne, poussé par la duchesse sa femme, fut
très mécontent des efforts du prévôt, « et des lors commença à
machiner contre ledit Juvenal pour le destruire » 4.
1 Aicli. nat., V 12, fol, 170 r". Malgré la partialité montrée contre les
2 Froissait, éd. Kervyn de Lettenhove, accusés, un individu convaincu de faux
t. XV, |>. f)5 à 200. Plusieurs personnages témoignage contrç Bureau de la Rivibrefut
lurent impliqués dans l'affaire de Bureau condamné [ibid., t. 1 , p. 128, n° LXVI).
de la Rivière et de Jean le Mercier (voir ' Vux ducs de Bourgogne et de Berrv.
Douët d'Arcq, Choix de pièces inédites sur 4 Jean Jouvenel , édition de 1 653, par
le règne de Charles VI, t. I, p. 123). Denys Godefroy, p. 92.
MEMOIRES PRESENTES PM DIVERS SAVANTS. 161
Enfin après un an et quelques mois de prison, on renonça à
les faire mourir: ils furent relâchés, et, le 3i janvier î 3gA ,
le roi leur rendit leurs biens meubles et immeubles, à charge
de vider le royaume « détiens la mi-caresme prouchainemenl
venant»; ils durent jurer devant la cour de Parlement « qu'ilz
ne pourchasseront ou feront pourchassier aucune chose contre
ceste présente ordonnance ou appoinctement ». Le vicomte de
Melun fut chargé de les « mettre hors de uostre chastel de la
porte Saint-Anthoine hors Paris où ils estoient detenuz prison-
niers ». Les lettres royales furent entérinées en la Tournelle le
1 3 février suivant1.
Jean Jouvenel, l'archevêque de Reims, prétend que Jean le
Mercier lut seulement banni de la Cour, avec défense d'en ap-
procher de quatorze ou quinze lieues 2.
D'après un document, dont nous n'avons pu contrôler l'au-
thenticité, les choses se seraient passées ainsi3: aussitôt après
l'arrestation de Jean le Mercier et de Bureau de la Rivière, on
convoqua, pour les juger, un lit de justice. Le roi étail alors
dans un moment de lucidité. Sur quatre-vingt-seize opinants,
quatre-vingt-six. les déclarèrent dignes de la peine de mort.
Charles VI s'opposa vivement à leur exécution, protestant
qu'ils n'avaient pas mérité ce traitement. Ces paroles exaspé-
rèrent le duc de Bourgogne. Cependant, grâce à l'intervention
du roi, Jean le Mercier et Bureau de la Rivière étaient sauvés.
Mais eu égard au nombre de ceux qui s'étaient prononcés
contre eux, il fut décidé qu'ils se retireraient en Dauphiné :
Bureau de la Rivière à la Tour-du-Pin'1 et Jean le Mercier à
Saint -George -d'Espérance5. Après avoir résidé là quelque
1 Pièces justificatives, n° CXII. 4 Denys Godefroy imprime: à la Toui
- Jean Jouvenel, p. 92. du Pauz.
Ibidem, p. 77I1. s Isère, arr.de Vienne, c°° de Heyrieux.
S iv. Étrang. IIe série . t. \ I . ?* partie. 2 l
162 VCADÉUIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
temps, tous deux obtinrent l'autorisation de revenir chez
eux.
Pour en finir avec ce procès, dont les phases sont restées fort
obscures, on remarquera que les pièces de procédure furent,
non sans hésitation, remises au roi par le Parlement, le 3 avril
1 394 (n. st.), sur les instances des ducs d'Orléans et de Bour-
bon : il est permis de douter que ce fût pour les faire con-
server1.
A partir de sa délivrance, on ne rencontre plus que de rares
mentions de Jean le Mercier. On sait que le 26 mars 1 3 94 (n.st.),
des lettres royaux reconnurent qu'une assez forte somme lui
était due2. Peu après, le duc d'Orléans lui lit don d'une mule
noire 3. Le 2 avril 1 3 95 , il était à Cambrai , où la ville de Rouen
envoya un messager lui porter des lettres closes, demandant un
éclaircissement « touchant le fait de lx miliers de trait, lesquielz
avoien! estébailliézà Jehan Choquez dit Desraisins [sic), gardien
et maistre du clos des gallées pour lors » \ Enfin le P. Anselme
ajoute que Jean le Mercier est porté sur < les trois et sixième
comptes de Michel du Sablon, des années 1395 et 1396, qu'il
fut payé de partie d'une somme de. 24,000 francs, qui lui étoit
due, par lettres du 26 mars 1 3q3 »5.
Sur une dalle tumulaire, conservée dans l'église paroissiale
de Boulogne-sur-Seine et portant la date du 3 juillet 1 397, on
lit : « Cy gisl chevalier seigneur de le Conte,
conseiller et maistre d'ostel du Roy mil trois
' Le Parlement de Paris, par M. F. Au- par M. de Beaurèpaire (Rouen, i864,
bert,p. 192. iii-80 de 38 pages).
* Peut-être élait-il alors en Dauphiné s P. Anselme, l. VIII, p. 343. Il faut
(P. Anselme, t. VIII, p. 343). ajouter que l'inventaire des biens qu'il
3 Bibl. nat., Pièces originales, Or- laissa fut présenté au Parlement le 17 juillet
léans, IV, pièce n' ^37. i/ho seulement (Journal de Nicolas de
1 Voir : Le clos îles galées de llone» , Baye, édité par M. Tueley, t. I, p. 32y).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 163
cens mi" etxvn, le me jour de juillet. Priez Dieu pour luy '. »
A côlé, se trouve une autre dalle, à l'effigie d'une femme, et
sur laquelle est gravée une inscription également mutilée:
« monseigneur Jehan chevalier,
maistre d'ostel du Roy nostre sire » Ces pierres, dont
la première a été gravée dans les Inscriptions de l'ancien dio-
cèse de Paris2, ont été identifiées par M. L. Delisle. Il s'agit
pour la première de Jean le Mercier, seigneur de Nouvion -le-
Comte. Quant à la seconde, il est à peu près certain que c'est
celle de sa première femme, Jeanne de Saint-Dizier. Il n'est
pas probable, en effet, que Jeanne de Vendôme, sa seconde
femme, laquelle se remaria à Simon de Dreux3, ait désiré être
enterrée auprès de son premier mari.
De son premier mariage, Jean le Mercier n'eut qu'une fille,
Guillemette. Elle épousa en premières noces Jean de Chepoy,
resta veuve au commencement de 1391 avec deux enfants au
moins : un fils, Louis de Chepoy, et une fille qui se maria vers
le mois d'avril 1 39 1 ". En 1397, on constate que Guillemette
avait épousé Renaud de Coucy, seigneur de Vervins5.
De son deuxième mariage, il eut: i° Charles de Nouvion0
(ne dans la première semaine du mois d'août 1 38g) ;
20 Jean de Nouvion7;
1 Comment concilier (elle date avec un
hommage prêté le i f) mai 1 397, par Jeanne
de Vendôme, veucc el gardienne de ses
enfants? Peut-être la dale gravée sur la
dalle, de l'église de Boulogne est-elle celle
du jour où fut opéré le transport du corps
de Jean le Mercier, du lien de son décès
à l'endroit où il devait définitivement re-
poser. (Pour 1 hommage cilé ici, voir
Mémoires et Notes d'Aug. Le Prévost, l. III,
p. 49.)
- Inscriptions de l'ancien diocèse de Pans ,
par M. de Guilhermy, t. II, p. 84.
' P.Anselme, t. VIII, p. 343.
1 Bibl.uat., Pièces originales, vol. 2 129.
dossier 483 71, pièce n° i5, et Titres scellés
de Clairambault, vol. 3i, fol. 23 1 1, n° .">.
l'ieces justificatives, u" CXIU.
" Charles de Nouvion épousa en 1/112
Isabelle Maréchal, demoiselle de la reine.
U mourut sans postérité en i/|i4-
7 Mort jeime , sans postérité.
■2 1 .
164 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
3° Jeanne de Nouvion, laquelle épousa Oger de Nantouillet
le i4 juillet 1399. De ce mariage naquit Béatrice de Nan-
touillet;
4° Catherine de Nouvion, qui épousa Jean de Coûtes dit
Minguet1, premier panetier du duc d'Orléans; ce mariage se
célébra comme le précédent, le \l\ juillet 1 399- . D'où :
Louis de Coûtes, écuyer;
Raoul de Coûtes, écuyer;
\nne de Contes, qui épousa Guillaume de Harvilie3;
Jeanne de Coûtes, qui épousa Florent d'Islers.
ARMOIRIES DE JEAN LE MERCIER.
Les sceaux de Jean le Mercier présentent deux types diffé-
rents, selon M. Demay : i° Quand il était trésorier des guerres,
il portait un écu au sautoir engrêlé, accompagné en chef d'une
tête de More, soutenu par deux aigles tenant la guiche à leur
hec, supporté par deux lions;
2n Depuis il porta un écu au sautoir engrêlé chargé d'un
besant en cœur, penché, timbré d'un heaume cime d'une tête
d'homme dans un vol; dans le champ, des rameaux fleuris'1.
Le S avril 1399 (après Pâques), le
duc d'Orléans donna à son panetier
4,ooo francs, en accroissement de son
mariage avec une des filles du feu sire de
Noviant (collection de M. Jarry, d'Orléans,
pièces relatives à Louis d'Orléans). Jean
de Goûtes mourut en i£38. Son fils Louis
fut page de Jeanne d'Arc.
«Pour vaisselle d'argent dorée, à
1 o francs le marc , donnée à Jean deCoutes
dit Minguet, premier panetier de monsei-
gneur d'Orléans, le jour de ses nopees ,
1 à juillet , 1 00 livres parisis. » Cette somme
fut payée le 2 5 juillet. — « Pour 5o marcs
d'argent doré en vais-selle, que le Roy a
donné à Ogier de Nantouillet , premier es-
cuier de monseigneur le duc d'Orléans, le
jour de ses nopees , 1 4 juillet , 5oo francs. »
(Extraits du xn" compte de Charles Pou-
part, Bibl. nat. , fonds français, 2068/1,
fol. 5l2.)
J Bib nat., 1. cabinet des titres, D. Ville-
vieille, Trésor généalogique , vol. 58 , fol. 16.
4 Demay, Inventaire des sceaux de la
collection Clairambau.lt ,' 1. 1, n0' 6003 et
6oo<4.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 165
Un armoriai colorié du xve siècle ' a pu heureusement nous
fournir les couleurs et les métaux de ces armoiries; elles sont:
d'azur au sautoir cngrêlc d'or, charge d'une tête de More de sable tor-
tillée d'argent en chef.
Grâce à cette troisième description, on peut supposer que
ce que M. Demay a pris pour un besant dans la seconde, est
une tête de More. Cette erreur s'expliquerait par la petite
échelle a laquelle la gravure a été faite.
1 Bibl. nat. , fonds français. io4<3c), p. 58.
166 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
APPENDICE I.
JEAN LE MERCIER TRESORIER DES GUERRES.
1 0G9-1 373.
A peine en fonctions (4 avril), Jean le Mercier eut à pa voi-
les gages de Raoul de Raineval, panetier de France, ei de Hue
de Boulay, qui tous deux avaient accompagné Charles V à
Tournai, en septembre 1 368 '. En même temps le roi fixait le
chiffre des Irais de voyage de son trésorier dos guerres à
h francs d'or par jour, outre ses gages, chaque fois qu'il che-
vaucherait (5 avril)2. A cette date aussi (5 avril), Charles V
lui manda de fournir les payes nécessaires à Louis de Sancerre3
et aux chevaliers qui servaient avec lui, tels que Jean de Beuil,
chargé de la garde d'Angers, Alart de Doustienne, gouver-
neur de Blois, Geoffroy de la Selle'1, etc., sous les ordres du
duc de Berry, nommé lieutenant général des pays situés entre
la Seine et la Loire, le Maçonnais et le Lyonnais, dès le 5 fé-
vrier précédent5.
Puis Jean le Mercier reçut l'ordre de se transporter en Au-
vergne; on n'ignore pas que c'était l'époque où le roi rompait
avec l'Angleterre et se préparait à la guerre désormais immi-
nente C'est ainsi que s'explique cette retenue de gens d'armes,
qui se massèrent en Auvergne, au nombre de cinq cents,
1 i' res justificatives, n" VIII, 3. 3 Louis de Sancerre était seigneur de
Grandes Chroniques, t. VI, p. 264. l'usait Sagonne (('.lier, arrondissemenl de Saint-
que Charles V avait pensé rencontrer dans Arnaud Montrond) (Arch. nat., J.l ia4,
cette ville le comte «le Flandre, afin de né- fol. if>f> v").
gocier avec lui le mariage de l'héritière du " Pièces justificatives, n" VIII, 2. el
comte avec leduc Philippe de Bourgogne. Mandements de Charles I (collection des
1 Pièces justificatives, n VIII, 1, et Documents inédits), p. 257 et 2 58.
Mandements de Charles V, n° 5oo, p. 257. s Pièces justificatives, n" VIII, 1.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 167
sous le commandement du duc de Berry et du maréchal de
Sancerre. De plus, le ier mai, ces troupes furent augmentées
de huit cents hommes [.
Conformément à un mandement du 2b avril 1369, Jean le
Mercier compta à Guillaume de la Trémoille i5 «payes à luy
ordonnées pour la garde du Chastel-Guillaume » 2; et, après
avoir reçu ordre, le 12 mai, de payer une pension de 5o francs
par mois à Alart de Barhanchon, ou de Doustienne, gouverneur
du comté de Blois, il dut, en exécution de lettres du 23 mai,
faire payement à Geoffroy de la Selle et au Camus de Pons,
commis à la garde du château et de la ville de la Boche-Posay 3,
pour quatre-vingts hommes d'armes et douze arbalétriers V
dont ils avaient fait montre devant Jean d'Azay, châtelain de
Loches5; enfin ce dernier reçut lui-même de Jean le Mercier
sa paye pour lui et ses trente-neuf écuyers0.
Le i 2 juin, Charles V retint Gui le Baveux, pour servir, au
besoin sur la Hotte, sous les ordres du duc de Bourgogne, et
chargea Jean le Mercier de lui faire prêt '. Jean le Mercier dut
également solder ce qui était dû au duc de Bourbon retenu
avec deux cents hommes d'armes, par lettres du 29 juin, pour
servir en l'armée de la mer8. Le 3o juin, Charles V envoya Jean
le Mercier à Troyes pour faire prêt aux gens du duc de Bour-
gogne, qui se disposait à prendre le commandement de l'ex-
pédition maritime9.
Le icr juillet, notre trésorier des guerres reçut Tordre de
payer à Louis de Sancerre 3oo livres tournois par mois pour
1 Pièces justificatives, n" VII], 2. ' Pièces justificatives, ïi° VIII, 38.
' Château-Guillaume, Indre, commune Mandements de Charles I, n° 535,
de Lignac. Pièces justificatives, n° VIII, 38. [>. 266.
1 La Roche-Posay, Vienne, air. de CIm ; Pièces justificatives, n° VIII, 38.
tellerault, c°° de Pleumartin. s Pièces justificatives , n VIII, 3i.
1 Pièces justificatives, n° VIII, \. " Pièces justificatives, n° \ III. 29.
168 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
son état personnel1. Jean le Mercier fit encore pavement au
duc de Bourbon, retenu le même jour (icr juillet), avec trois
cents hommes d'armes, pour le service de la flotte2. Puis il
paya Guillaume, dit le Bastard de Poitiers, qui, avec quarante
hommes, fut envoyé à Harfleur pour garder les barges3.
Enfin, selon un mandement du 8 juillet, il compta à François
de Perillos, amiral de France, un terme, du montant de ses
gages, fixés à 2,000 francs d'or pai an '.
Ces préparatifs une fois laits, le dimanche 1 5 juillet, Charles V
partit pour Bouen5, d'où il devait aller à Harfleur6, afin d'exa-
miner la flotte qu'il avait fait réunir pour opérer une des-
cente en Angleterre. Il avait décidé que le duc de Boureroime.
son frère, commanderait l'expédition7. Le lendemain, il ordonna
de faire prêt au duc de Bourbon, retenu par lui à son service,
avec quatre cents hommes d'armes depuis le 3o juin8, suivant
les montres laites par-devant Jean de Bonnes, échevin de
Paris9, à ce commis par le roi le même jour "'.
Le 29 juillet, Charles V, en son château de Bouen, manda à
Jean le Mercier d'aller par devers le sire de Craon, au siège de-
vant la Boche-sur-Yon u, pour distribuer !\, 000 francs à lui et
aux gens d'armes desa compagnie 12. Le 16 août suivant, comme
Mandements de Charles V. p. 27'i, sur les habitants d'Harfleur une aide,
n* 55i. Voir la liste des hommes d'armes , dont le produit était destiné à fortifier la
Pièces justificatives , n° VIII, 2.""). ville. Les habitants élurent comme rece-
Mandements de Charles \': n° 553, veux Robin Bugart, par-devant le prévôt
p- 37^ Jean l'Espicier (Bibl. nat. , Quittances,
Pièces justificatives, n° VIII, 29, note 1. vol. 26009, »°9^5)-
' Pièces justificatives, n" VIII, 3g Grandes Chroniques, t. VI, p. 018.
1 Pièces justificatives, n° VIII, 38. Mandements de Charles V, 11° 552,
Froissait, éd. Luce, t. VII, p. lxxii p. 37^.
et Lxxm. " //,„/., „" 558, ]). 275.
C'csl évidemment lors de ce voyage " Ibid., n" 537, p. 2-5.
que Charles V ordonna a Etienne du 12 Au commencement du mois de juillel
Moustier, son huissier d'armes , d'établir 1369, les Anglais mirentle siège devant
MÉMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 169
le dit M. S. Luce, Amauri, sire de Craon, était à Bauge, où il
manda à Jean le Mercier, trésorier des guerres, de payer les
gages d'un certain nombre de gens d'armes '.
Le projet d'une descente en Angleterre, formé par le roi, ne
put être exécuté. En effet, le duc de Lancastre, fils du roi
d'Angleterre, passa à Calais avec grande quantité de gens
d'armes et d'archers ; cette troupe chevaucha jusqu'à Thé-
rouanne et jusqu'à Aire, et incendia les pays où elle passa2.
Dès lors, renonçant a cette expédition, Charles V résolut
d'envoyer en Picardie le duc de Bourgogne avec quatre cents
hommes d'armes, Gui le Baveux avec trois cents hommes ', et
plusieurs autres, dont le compte de Jean le Mercier nous a
conservé les noms4. Le duc de Bourgogne lut nommé lieute-
nant royal", et le 16 août, Jean le Mercier reçut l'ordre de lui
payer 3oo livres tournois0. Le duc de Bourbon devait égale-
ment servir avec quatre cents hommes d'armes, sous le duc
de Bourgogne 7. Celui-ci, après être resté en observation depuis
le 2 4 août en face des Anglais, s'en alla à Hesdin le 2 sep-
tembre, sans avoir rien fait, « dont moult de gens lurent cour-
rouciés » \
Le 24 août, le roi ordonna à Jean le Mercier de payer
la Roche-sur- Yon et cette forteresse se chastel s'estoit rendu » (Froissart , éd. Luce,
rendit dans les premiers jours d'août t. VII, p. I.XXIII, notes).
(Froissart, éd. Luce, t. VII, p. usm : Grandes Chroniques , t. \1. p. 3i8,
note 2). Se reporter aussi, à ce propos, ; Mandements île Charles V. n° 564 ,
aux Pièces justificatives , n° VIII , kk , note. p. 281.
1 Mandements de Charles V, n" 55g , ' Pièces justificatives, n° Vlil, 3l.
p. 276. — "Comme te Roy nostre sire nous 5 Mandements de Charles V, 11° 564,
eust mandé que nous assemblassions le p. 281.
plus de gens d'armes que nous pourrions. " llnil., n 566, p. 281.
pour aller lever le siège que nos ennemis Pièces justificatives, n" VIII, 21).
avoient mis devant le chastel de la Roche- " Grandes Chroniques , t. VI, p. 3ig el
sur-\' on, et il soit ainsi que, avant que tes- Froissart, éd. Luce, t. VII, p. lxxvi el
ditesgens d'armes lussent assemblés, ledit lxxvii. lxxx et lxxxi.
Sav. éirang. Il' série, t. VI , 2' partie.
170 ACADEMIE DBS INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
4,ooo francs à Amauri de Craon, «de nouvel envoyé es par-
ties» (ie Bretagne, en prêt sur ses gages et sur son état de
5oo francs d'or par mois ' ; et le I\ septembre il nomma Amauri
son lieutenant en Basse-Normandie, aux gages de 800 francs -
par mois.
Sur ces entrefaites les Anglais venaient d'entrer en Bretagne 3,
après avoir quitté Château-Gontier. Le nouveau lieutenant les
chassa devant lui et les poursuivit jusqu'à Sainl-Sauveur-le-
Vicomte, « ou Clos deConstentin »; cette poursuite dura quinze
jours'1.
Le 27 septembre, Amauri écrivit à Jean le Mercier de faire
prêta divers personnages placés sous ses ordres et dont les noms
figurent dans le compte de notre trésorier5; à ces hommes
d'armes il faut ajouter le maréchal de Blainville, retenu par
lettres du 12 septembre', avec trois cents hommes pour servir
en Normandie et ailleurs, où il pourrait être utile0. Divers
gens d'armes, tels que Jean, sire de Beaumanoir, servirent
sous les ordres du maréchal '. De même, Jean le Mercier pava
Guillaume du Merle, conseiller du roi, capitaine de la Nor-
mandie située outre Seine, retenu également par lettres du
12 septembre, avec deux cents hommes d'armes8.
Aussitôt après avoir fait prêt aux troupes cantonnées en Nor-
mandie, Jean le Mercier paya les hommes d'armes qui opé-
raient dans le Nord, sous les ordres du duc de Bourgogne:
ainsi le 1 5 septembre, Jean de Chalon, dit le Bâtard, étant à
Mandements de Charles V. n" 568, ' Pièces justificatives, n° VIII , ■>'> ,
|>. 282. noie 1 .
Pièces justificatives, n" VIII , \ el 5. Pièces justificatives, 11 VIII, f).
3 D'après une lettre close du 27 août ' Pièces justificatives , n* VIII', 3&
adressée au bailt: de Caen. e) où celui-ci Pièces justificatives, n° VII!, 6.
est averti d'avoir à se garder des pillards. ! Pièces justificatives n VIII, 35,
[landements de Charles I. n" 570, p. 38:>,. note 1.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 171
Hesdin, lui donna quittance pour un prêt fait sur ses gages el
sur ceux de ses hommes1.
Cependant la lulle s'étendait jusqu'en Bourbonnais, où, dès
le mois d'août précédent, les Anglais avaient pris le château de
Belleperche et s'étaient, en même temps, emparés de la duchesse
de Bourbon, mère du duc2. Le 26 septembre, le roi, résolu à
faire un vigoureux effort de ce côté, retint le duc de Bourbon0
pour y servir sous le duc de Berry, et Jean le Mercier lui fit
payement, après que ce prince eut fait montre à Dezize\ le
10 octobre 1 3 6 9 5 . Deux jours après, également à Dezize,
Geoffroi, seigneur du Boschet, qui devait servir avec trois
cents hommes d'armes, sous le duc de Bourbon, donna quit-
tance à Jean le Mercier pour 54o livres tournois0.
Ces troupes mirent alors le siège devant Belleperche; mais
la place résista; aussi des renforts furent nécessaires, et, en
attendant que le duc de Bourgogne s y rendît7, le 2 G octobre
Charles V manda à Jean le Mercier qu'à la suite d'un accord
fait entre son conseil d'une part, et d'autre part Gui le Ba-
veux, Jean de Vienne, le chambellan Guillaume des Bordes, le
Bègue de Fayel8, Jean de Beuil et Guillaume de Sarrebrûck,
ces personnages devaient servir avec un certain nombre
d'hommes d'armes de leur compagnie y.
Aussi Jean le Mercier fit-il prêt à un certain nombre de
' Pièces justificatives,!!0. IX. 7 Froissait, éd. Luce, t. Vil, p. xc,
' Froissart, éd. Luce, i. VII, p lwi. note 4-
3 IbuL, p. xc, note S.Leduc de Bour- * Guillaume, dit le Bègue de Fayel,
bon n'entra en campagne que le 10 oc- était en i38o » garde de la ville et cliastel
tobre. de Saint-Jame-de-Beuvron », aux gages de
1 Saône-et-Loire , arrondissement d' Au- 3oo francs par an (Bïbl. nat. , Quittances ,
Uni, canton de Couches. vol. 26016 du fonds français, pièces 2620
5 Pièces justificatives, n° VIII, 35, et 268b).
note 2. ' Mandements de Charles V, n" 600,
6 Pièces j ustificatives , n" X. p. 295.
■12 .
172 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
chevaliers, servant sous Gui le Baveux. Celui-ci devait se trou-
ver, au mois de novembre, en Touraine et en Anjou; en effet,
le f> novembre, Hue d'Aubemare, retenu pour servir en sa
compagnie, donna, à Tours, quittance à Jean le Mercier1. 11
est même probable que Jean le Mercier eut quelques difficultés
avec un des chevaliers placés sous les ordres de Gui le Baveux :
car Jean du Boisgarnier, à qui il est laitallusion, au lieu de don-
ner simplement une quittance de prêt sur ses gages, fut con-
damné par la cour du roi à Tours à donner quittance au tré-
sorier des guerres : «et en a esté jugié par le jugement de la
dite court le Boy »2.
Le 2-4 novembre, Hue d'Aubemare, qui servait toujours
sous le même chef en Touraine, donna de nouveau quittance
à Jean le Mercier*.
Mais la nécessité de renforcer les corps de troupes qui opé-
raient en Auvergne fit envoyer Gui le Baveux dans cette pro-
vince, dès le mois de décembre. Le :>!\ de ce mois, à Moulins,
Geoffroi de Bercis, qui servait sous les ordres de ce capitaine,
donna quittance à Jean le Mercier pour une avance qui lui
avait été faite sur ses gages4. Le même jour, dans le même lieu,
Hue d'Aubemare, qui avait suivi Gui le Baveux en Auvergne5,
Jean du Boisgarnier0, et Jean d'Azay7, servant aussi sous le
même chef, donnèrent quittance a Jean le Mercier. Enfin Jean
de Villemur fut retenu par lettres du 27 décembre, avec quatre
cents hommes d'armes, pour servir sous le duc de Berry, chargé
1 Bibl. nat., Titres scellés de Ctairam- ' Bibliothèque nationale, Titres scellés
h. mil, vol. 7, loi. 335, n" 1. de Clairambault , volume 7, folio 335,
' Pièces justificatives, n" XI. pièce n° 3.
3 Bibl. nat. , Titres scellés de Ctairam- " Pièces justificatives , 11° XII.
Iiault , vol. 7, fol. 335, n° 2. ? Bibliothèque nationale, Titres scellés
1 Bibl. nat., litres scellés de Ctairam- de Clairambault, volume 8, folio /177,
bault, vol. i3, loi. 873, n" 1. pièce n" à.
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 173
du commandement supérieur des gens de guerre en Auvergne.
11 fit montre à Châteauneuf-sur-Cher ' et Jean le Mercier fut
chargé de le payer 2.
D'un autre côté, Charles V avait décidé, le i er décembre,
l'envoi en Guyenne du vicomte de Rochechouart, chargé, en
compagnie de Regnaut de Douy, de « grever» les Anglais3.
En même temps, le 1 1 décembre, il exposait que Guicharl
de Culent s'était logé par son ordre dans le château de Cha-
lucet en Guyenne'1 et y tenait garnison, pour le défendit'
contre les Anglais, qui s'efforçaient de le reprendre; il termi-
nait en ordonnant à Jean le Mercier de payer ses gages à Gui-
chart, ainsi qu'aux gens d'armes de sa compagnie5.
A la suite d'un plan de campagne arrêté à Paris entre le roi
et ses trois frères, au commencement de i 3"), selon M. Siméon
Luce °, mais peut-être dès le mois de décembre i30g ', le duc
de Berry fut chargé d'attaquer l'Aquitaine du côté du Limou-
sin et du Quercy, et il eut sous ses ordres les chevaliers dont
nous avons parlé, comme se trouvant alors en Auvergne8. Jean
le Mercier, qui leur avait déjà fait prêt, leur fil de nouveau pave-
ment, et en premier lieu à leur capitaine, Gui le Baveux, qui
reçut d'abord 7 •* livres tournois, parce que le roi lui avait assi-
gné un franc par mois et par homme d'armes qu'il présenterait'1,
et en second lieu 187 livres 10 sous tournois pour lui chevalier,
quatre autres chevaliers, et quinze écuyers qui servaient en
1 Cher, arrondissement de Saint- " Froissart, éd. Luce, t. VII, p. xctu.
Amand-Mont-Rond. ' Puisque l'on voit Jean de Villenui
3 Pièces justificatives, n° VIII, 37. retenu dès le 27 décembre 1369, pour
3 Pièces justificatives, n" VIII, 6. servir sons le duc de Berry. Pièces justi-
1 Mandements de Charles V, n" 619, licatives , 11" \ III , 07.
p. 3og. Cet événement se produisit le ' Pièces justificatives, n° VIII, 37. Voii
3i octobre [Mandements de Charles V, plus haut, p. 172.
n" 692, p. .Vi<|). 9 Bibl. nat., Tilres scellés de Clairain-
'' Pièces justificatives , n" VIII , S. banlt, vol. 1 1, loi. 643, n° 2.
Il II ACADÉMIE DLS INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Bourbonnais, sous le duc de Berry1. Gui le Baveux donna
quittance à Jean le Mercier le 20 janvier 1870 (n. st.) à Saint-
Pou rçain2.
Jean le Mercier recul, à la même date, quittance de Hue
d'Aubemare3, Jean d'Azay'1, Geoflroi de Bercis5, qui servaient
avec leurs hommes en la compagnie de Gui le Baveux. Le
1 8 lévrier, notre trésorier reçut aussi quittance de Gui le Baveux
lui-même, pour un nouveau prêt fait à ce capitaine, tant sur
l'« estât de sa personne»0, que sur les gages des gens d'armes
servant en sa compagnie7.
Le 2'j du même mois, Charles V ayant retenu, pour servir
également sous le duc de Berry, Louis de Sully avec cent
hommes d'armes, Jean le Mercier eut à faire avance de sa solde
à ce chevalier 8.
Enfin, par lettres du ic' mars, le roi retint Louis de San-
cerre, maréchal de France, avec cent soixante hommes d'armes,
pour le servir en Berry et en Auvergne; ce fut encore notre
trésorier des guerres qui lui paya ses gages'1. Il en fut de même
pour Hue du Boulay, retenu le même jour, avec vingt et un
hommes d'armes, pour « estre et demeurer en la compagnie du
Boy, pour la garde et seureté de sa personne » 10, comme il l'avait
été depuis quelques années déjà. En dernier lieu , le même jour
(icr mars), (maries V ordonna à Jean le Mercier de payer les
gages de son écuyer de corps Àlart de Doustienne, gouverneur
1 Bibl. liai.. Titres scelles de Clairam- "' Tilres scellés, vol. i3, loi. 873, 11° 2.
bault, vol. m, fol. 643, 11" 3. " Bibl. nal., Titres scellés de Clairam
- Allier, arrondissement de Gannat, bault, vol. 1 1, fol. 645 , n" 1 .
chef-lieu de canton. ' Bibl. nat. , Titres scellés de Ciairam-
3 Bibl. nat., Tilres scellés île Clairam- bault, vol. 1 1, fol. G43, n" 4.
bault, vol. 7, loi. 335, n° 4- 8 Pièces justiûcatives, n" VIII, 44.
4 Bibl. nat., Titres scellés de Clairam- J Pièces justificatives, n° VIII, 43.
bault, vol. 8, fol. 477, n" 5. I0 Pièces justificatives, n° VIII, 43.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 175
du comté de Blois1, retenu au nombre de cinquante payes,
pour servir sous le maréchal de Sancerre2.
A ce moment, Jean le Mercier, de retour d'Auvergne el
du Bourbonnais, devait être à Paris; car, le 6 mars, Gui le
Baveux, s'y trouvant, lui donnait quittance, pour prêt d'un
mois, sur ï'« estât à lui ordenné » par le roi3, en même temps
que sur ses propres gages, ceux de dix-neuf chevaliers et de
cent vingt-quatre écuyers, servant sous ses ordres en Auvergne
et en Anjou '.
Le 8 mars, le roi retint Jean de Beuil, chambellan du duc
d'Anjou, au nombre de cent payes, pour le servir en Anjou et
dans le Maine5, sous les ordres du duc d'Anjou, chargé d'atta-
quer l'Aquitaine du côté de la Réole et de Bergerac1'. Par lettres
du i4 mars, Ymbaut du Peschin, chambellan du duc de Berry,
lut retenu avec cent hommes d'armes, pour servir sur la
frontière du Limousin sous les ordres de son maître, et Jean
le Mercier fut chargé de le payer7. Enfin la veille, le î 3 mars,
le roi avait retenu Louis, vicomte de Rochechouart, et Regnaut
de Douy, chacun à raison de soixante hommes, pour servir
ires guerres de Guienne, et en la garde des chasteaux dudil
viconte». Tous deux ligurent sur les comptes de Jean le
Mercier s.
Le i4 avril, Regnaut Besille, .'tant a Bourges, donna quit-
1 Mandements <l<- Charles \\ n° 645 ' Bibl. nat. , Titres scellés de Clairam-
p, 3a3. bault, vol. 1 i, loi. 045, n° 2.
3 Pièces justificatives, 11° VIII, 13. '' Pièces justificatives, n° VIII, 43.
Mais il parait que Jean le Mercier n'en lii " Froissait, éd. Luce, I. Vif, p. XGHI.
rien; aussi reçut-il un nouvel ordre d'avoir De son côté, le duc de Berry devait se
à s'exécuter vis-à-vis d'Alart de Dons- porter vers le Limousin et le Quercy .
tienne, le 1" mars i.'îyo (n. st.) (Pièces '' Pièces justificatives, n" VIII, 44- Voir
justificatives, n" VIII, 12). aussi la note correspondant à ce passage
3 Bibl. nat. , Titres scellés de Clair i-n des pièces justificatives,
bault, vol. 11, fol. 645, 11° 3. Pièces justificatives, n° VIII, 43.
176 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTHES.
lance à notre trésorier de 2 2Ô livres tournois, qui lui avaient
été avancées pour lui, un chevalier, et onze écuyers : Regnaut
servait sous le maréchal de Sancerre '. Puis Jean le Mercier fit
prêt à Jean de Vienne, retenu par lettres du 4 mai, avec deux
cents hommes d'armes, qu'il devait emmener en Guyenne et
en Languedoc auprès du duc d'Anjou2.
En vertu de lettres en date du 5 mai, Jean le Mercier eut à
faire prêt au duc de Berry, lieutenant du roi en Berry, en Au-
vergne, en Bourbonnais, Forez, Sologne, Touraine, Anjou et
dans le Maine 3. Guillaume des Bordes, chambellan du roi,
retenu avec deux cents hommes d'armes, alla en la compagnie
du duc de Berry, de même que Jean de Villemur'1, retenu
également par lettres du 5 mai, avec cent quarante hommes
d'armes5. Jean le Mercier eut à faire prêt à ces différents
personnages, ainsi qu'à Regnaut de Douy, retenu avec soi-
xante hommes d'armes, par lettres du î i mai6. De plus, le
6 juin 1870, il reçut l'ordre de payer les gages de Guichart de
Culent qui, le 3i octobre i36g, s'était emparé du château de
Chalucet en Guyenne, comme on l'a vu plus haut7.
Jean le Mercier était alors en Berry, où l'on constate sa
présence le lendemain 7 juin, jour où le duc Jean lui fit pré-
sent d'une haquenée8. Notre trésorier dut faire prêt également
à Hugues de la Roche, sire de Tourneille, et à Roger, comte de
Beaufort, tous deux retenus par lettres du roi, en date du
3i mai, avec cent hommes d'armes, pour la garde de la
ville de Tulle et de plusieurs châteaux et forteresses, depuis
peu de temps en l'obéissance du roi. Ces deux personnages
Pièces justificatives, n Mil. " Pièces justificatives, n° VIII, 45.
Pièces justificatives, n" VIE, 45. 7 Mandements de Charles V, n" 6i)2,
Pièces justificatives, n° VIII, 44- p. 34g.
' Pièces justificatives, n° VIII, 45. 8 Froissart, éd. Luce, t. VII, p. xctv.
1 Pièces justificatives, n° VIII, 45. note/»
MÉMOIRES PRÉSEMÉS PAR DIVERS SAVANTS. 177
firent montre à Limoges, le 22 août. Il est probable que ce
fut vers cetle date que Jean le Mercier leur fit prêt1.
Jean le Mercier eut, en outre, à payer leurs gages : au
comte de la Marche, retenu avec trois cents hommes d'armes
pour la garde du Limousin, et reçu à Montlucon avec Gui-
chart Dauphin le 3o juillet2; à Louis, sire de Sully, retenu,
dès le 27 juin, avec cent hommes, destinés à un service de
garnison aussi bien qu'à un service actif3; à des geus d'armes
retenus par le maréchal de Sancerre, en exécution d'un man-
dement donné le 12 juillet 1870. Ces troupes devaient, sous
les ordres du maréchal, tenter un effort pour recouvrer la ville
de Limoges'1.
Le 28 août, Jean le Mercier dressa de sa propre main une
récapitulation des sommes dues et payées soit au duc de Berry,
soit à des capitaines de sa compagnie. A ce jour, il était dû
à ce prince « iT vmc xvu frans, pourveu que Perrinet mon frère
n'ait riens balle par sa lettre à Clermont»5.
Sur ces entrefaites, Robert knolles. ayant débarqué à Calais
à la tête de quinze cents hommes d'armes et quatre mille ar-
chers, se mit en devoir de marcher sur Paris, en dévastant mé-
thodiquement les pays par lesquels il passait, sauf cependant
le comté de Soissons et d'autres terres, qui appartenaient au
sire de Coucy. Le roi rappela aussitôt du Guesclin, qui guer-
royait en Guyenne, en compagnie du duc d'Anjou6. L'alarme
1 Pièces justificatives, 11° VIII, 46. sur ce passage, où l'on voit que Pierre le
1 Pièces justificatives, n" VIII, 46. Mercier était mêlé aux opérations de tré-
1 Piècesjustificatives,n°ViïI,47. sorerie des guerres de son frère, que je
4 Pièces justificatives, n" VIN, k~] . me suis appuyé pour identifier avec lui
Froissart. éd. Luce.t. VII, p. en, note î, Pierre le Mercier, lieutenant de Jean le
cm et p. 2 a S et à 1 1 • La ville fut , en effet , Mercier.
occupée par les Français (ihid., p. ex). 6 Froissart, éd. Luce, I. VII, p. c\ à
5 Pièces justificatives, n° XVIII. C'est cvin.
Sav. Étbang. II* série, t. VI , i" partie. =3
IHPII.11ML SITU
178 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
fut vive à Paris. Nous en trouvons la preuve dans les comptes
de Jean le Mercier.
Parmi les personnages qui payèrent alors le plus de leur per-
sonne à Paris, il faut citer d'abord Hugues Aubriot, garde de la
prévôté et capitaine de Paris, et ensuite Pierre de Chevreuse1.
Mais sur le conseil de Clisson, qui se défiait peut-être de la
valeur des enrôlés parisiens, le roi défendit tout combat. Au
bout de deux jours P»obert Knolles décampa assez précipitam-
ment".
Malgré cette retraite rapide, Charles V fit poursuivre les
Anglais en Vendômois, dans le Maine et en Touraine par Jean
de Vienne, Guillaume des Bordes, Gui le Baveux, Jean Paste,
Guillaume dit le Bègue de Fayel, Alart de Doustienne, gou-
verneur de Blois, le bâtard de Veraay, capitaine de Ferrières,
retenus avec trois mille hommes d'armes, par lettres du 1 1\ oc-
tobre3. Jean le Mercier leur fit prêt ainsi qu'à d'autres gens
d'armes '.
Cependant, le prince de Galles ayant appris l'occupation de
Limoges par le duc de Berry, qui était de connivence avec l'é-
vêque, jura de se venger de la trahison commise et vint assiéger
la ville. Au bout de six jours, les Anglais entrèrent par la
brèche, égorgèrent plus de trois mille habitants et, malgré leur
courage, Jean de Villemur, Hugues de la Roche et Pioger de
Beaufort, qui commandaient la garnison, durent se rendre5. Ce
n'était pas le moment de dégarnir le Limousin; aussi Jean le
Mercier eut à faire prêt à Louis de Sancerre , retenu par le roi ,
1 Pièces justificatives, n" Vfll, kl- ginales, vol. 2272, dossier 5i 37^, pièce
' Grandes Chroniques, t. VI, p. 3aj à n° 2).
3*5. J Pièces justificatives, n" VIII , 4g.
3 Le 21 septembre, Jean le Mercier 5 Froissarl, éd. Luce, t. VII, p. exiv et
devait encore 297 livres tournois à Une- cxv, et Chronique normande du xiv' siècle,
relie de la Pierre (Bibl. nat., Pièces 01 i- p. io5.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 179
par lettres du 28 septembre, avec trois cents hommes d'armes,
pour le servir en Limousin1.
Enfin, le comte de la Marche ayant mis son comté entre les
mains du roi, Guichart Dauphin fut retenu par lettres royales
du \l\ décembre 1870, avec cent hommes d'armes, pour la
garde de cette terre2. Jean le Mercier acquitta encore les gages
de divers chevaliers tenant garnison. Ainsi il paya : Guillaume
de Villebeuf, retenu avec trente hommes d'armes, capitaine
de Beaulieu en Limousin3; Jean de Meudon, retenu capitaine
rie Saint-Germain-en-Laye, avec six hommes d'armes; Pierre
de Pons'1, retenu capitaine de l'abbaye de Fontgombault5, avec
huit payes de gens d'armes0.
Jean le Mercier eut encore à payer certaines sommes, d'ordre
du roi; elles sont inscrites dans ses comptes sous la rubrique:
« Deniers payez par mandemens sans monstres. » On y relève le
nom d'Aimeri de Narbonne, amiral de France, et de Guillaume
de l'Aige, qui avait tenu garnison avec soixante hommes dans
la ville de Lesterps7. Viennent ensuite des mentions de paye-
ments faits à des chevaliers d'Allemagne, à Jean d'Artois, ser-
gent d'armes du roi, à Hutin de Vermeilles, envoyé parle roi à
Avignon avec Bureau de la Rivière'-, enfin à Jean de Lyons,
sergent d'armes du roi et maître de son artillerie9.
' Pièces justificatives, n° VIII, 48.
2 Pièces justificatives, n° VIII, 4<).
3 Probablement BeauJieu-sur-Ménoire ,
Corrèze, arr. de Brive, ch.-l. de c°°.
4 Peut- être était-il parent de Renaud
de Pons, dont parle Froissart (éd. Kervyn
de Lettenhove, t. VIII, p. 77), et qui,
d'abord partisan des Anglais, les quitta
pour s'attacher à Charles V.
5 Indre , arr. du Blanc , c°° de Tournon-
Saint-Martin.
" Pièces justificatives, n° VIII, 5o.
' Lesterps, Charente, arrondissement
et canton de Confolens.
" Il est probable que Bureau de la Ri-
vière alla à Avignon, en même temps que
le duc d'Anjou, pour saluer le nouveau
pape Grégoire XI. Cette mission passa les
fêtes de Pâques 1 37 1 à Avignon (FroiV
sart, éd. Kervyn de Lettenhove, t VIII.
p. 81 et 83).
9 Pièces justificatives , n° VIII, E>o.
23.
180 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le 7 mars i3yi (n. st.), Jean de Brion, conseiller du roi et
maître des requêtes de l'hôtel, ordonna à Jean le Mercier de
faire prêt et payement à Pierre Trousseau, capitaine de Tours,
qui avait présenté cinq écuyers1. Notre trésorier fit aussi prêt
à Hue du Boulay, à Bobert de Saburas (ou de Sabevroys) et à
Jacques d'Harcourt, chargés de la garde de la personne du
roi, à Jean de Beuil, à divers autres personnages, enfin à
Jean, sire de Pierrebufïière, retenu avec cent hommes d'armes
pour la garde du Limousin, par lettres du roi en date du
] 5 avril î 3 7 î \
Dès le mois de juillet î 370, Charles V avait chargé Jean de
la Grange, abbé de Fécamp et général conseiller sur le fait des
aides, d'aller «par devers nostre Saint Père le Pape, pour le
fait de dix gallées que le Roy nostre dit seigneur lui envoyé,
pour son retour par deçà les monts3». Ces égards étaient
de nature à parfaitement disposer Urbain V à l'égard du roi
de France, qui voulut, sans plus tarder, tirer profit de ces sen-
timents, dont devait hériter le nouveau Pape; Urbain V, en
elïèt, mourut le 19 décembre i3yo.
A peine Grégoire XI était-il élu que, le 9 janvier 1 3 7 1 (n. st.],
Charles V renvoya l'abbé de Fécamp à Avignon par devers le
Pape4, très probablement afin de négocier un emprunt; car
' Dekvitle le Roulx, Registres des
comptes municipaux de lu ville de Tours,
t. Il , p. 347, n. 2.
2 Pièces justificatives, n" VIII, 53.
5 Jean deChambly, dit le Haze, maître
d'hôtel du roi , accompagna l'abbé de Fé-
camp. Ce fut Jean le Mire qui fut rece-
veur et commis « sur le fait de l'armée des-
dictes gallées» (Bibl. nat. , Titres scellés
de Clairambault , vol. 27, fol. 202.3, n°5).
Etienne de Brandis, maître des ports de
la sénéchaussée de Carcassonne, com-
manda cette espédition; en récompense
des services qu'il rendit à Charles V en
cette occasion , il fut fait garde du dos des
galées de Rouen le i3 janvier i3y4 (n. st.)
(Biblioth. nat., collection Clairambault,
vol. 8a5, fol. 21). Le départ de l'abbé de
Fécamp fut postérieur au 18 juillet. ( Voir
aussi Froissait , éd. Luce, t. VII, p. CVUI.)
1 Mandements de Charles V, n" 74 1 1
p. 38 1 .
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 181
on constate qu'au mois d'avril suivant, Jean le Mercier alla
lui aussi à Avignon trouver le pape Grégoire XI, pour un
emprunt de deniers. Il y retourna au mois de juin suivant et
en rapporta cent mille francs, après avoir encore obtenu une
aide, ou décime sur le clergé l.
Une quittance de Jean le Mercier, datée du 6 décembre
1 3 7 1 , montre que Charles V, tout en chargeant ses agents de
graves intérêts, ne négligeait pas pour cela de satisfaire son
goût pour les objets de luxe. Ainsi, il chargea Jean le Mercier,
qui rapportait cent mille francs empruntés au Pape, de lui
acheter « pluseurs draps de soye, orfroiz de chappelle et autres
choses » ".
Mais quelle que put être l'importance des missions diploma-
tiques dont il était momentanément chargé, Jean le Mercier
n'en continuait pas moins à remplir, dans l'intervalle, les de-
voirs de sa charge. Ainsi, le 12 mai, il avait reçu de Jaquelin
d'Andigné l'ordre d'avoir à faire prêt et payement à Pierre
Trousseau, capitaine de Tours3. Puis il fit prêt à Girart, sire
de Rais '', retenu pour servir le roi sous les ordres de Clisson.
11 dut payer également des gens d'armes du duc de Berry, qui
avaient été attribués à ce prince pour la garde de son apanage,
par lettres du 1 1\ juillet 1871 5.
Cependant les Anglais continuèrent à porter leurs princi-
paux efforts du côté du Poitou, et au mois d'août ils mirent le
siège devant la forteresse de Montcontour c. Le roi, tenant
essentiellement à sauver cette place, envoya Clisson à son
secours; en même temps, il ordonna à Jean le Mercier de payer
' P. Anselme, t. VIII. p. 34a. d'armes, par lettres du 22 avril i3~i
2 Pièces justificatives, n° XXI. (Pièces justificatives, n° VIII, 53).
' Pièces justificatives, n° XIX. 5 Pièces justificatives, n" VIII, 54-
1 II fut retenu avec quarante hommes 6 Vienne, arr. de Loudun, ch.-l. de °
182 \C\DKMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
les gens d'armes nécessaires à cette expédition '. Clisson, lieute-
nant du roi "es basses marches», retint au nom du roi plu-
sieurs gens d'armes, pour essaier à reconforter le fort de
Monlcontour. . . » Parmi eux, nous citerons le gouverneur de
Blois, Alart de Doustienne, et le vaillant Breton Jean de Ker-
louet2. Ils reçurent leur payement de Jean le Mercier. Avant
que Clisson fût arrivé, les Anglais s'étaient déjà logés dans la
place; il fallut donc les y assiéger. Puis, à l'annonce de l'arri-
vée d'autres ennemis, venus de Niort au secours de la forte-
resse, Clisson appela à lui le connétable et le duc de Bourbon.
Grâce à ces renforts et le lendemain de leur arrivée, les Fran-
çais s'emparèrent de Montcontour '.
Le 3 i juillet précédent, Jean le Mercier avait reçu du rece-
veur des aides à Clermont i,5oo francs d'or, destinés à payer
le maréchal Louis de Sancerreet ses gens d'armes, qui station
naient en Berry et en Limousin4; et le 16 septembre, Jean,
comte deSancerre, servant sous son frère le maréchal, donna
quittance à Jean le Mercier pour solde de tout compte de ses
ga^es et de ceux de ses gens d'armes b.
Le ier septembre, Jean le Mercier, étant à Paris, avait donné
une quittance de 2,000 francs d'or à Jean l'Uissier, receveur
général des aides de la guerre; cette somme était destinée
1 Mandements de Charles V, n" 81 4,
j). 4 17- — Le 27 août , (ibarles V ordonna
à Jean le Mercier, vu l'urgence, de payer
même sans montres (Bibl. nal., Pièces
originales, vol. 789, dossier 1787g, n° 7).
" Pièces justificatives, n°ViII, 56 el 57.
Le Limousin n'en continua pas moins à
être fortement occupé. Ainsi, le 27 août,
Robert de Sancerre fut retenu pour la
garde du Limousin (ibid., 55). De même
Louis de Sancerre, le maréchal, fut re-
tenu par lettres du i5 octobre, pour
servir en Limousin (ibid., 57). Jean le
M <■ 1 ricr |>i\ 1 ces !M/ns de guerre.
3 Froissart, éd. Kervyn de Lettenbove,
t. VIII, p. 89 et l48. Chronique du bon
duc Loys de Bourbon, éd. Cbazaud, p. 88.
1 Pièces justificatives, n° XX. Louis de
Sancerre était capitaine pour le roi en Li-
mousin depuis le 1" mars 1 37 1 (n. st.)
Pièc s justificatives, 11° VIII, 52 et 57).
' Pièces justificatives, 11° XXIV,
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 183
aux gens d'armes1. Puis, le 7 septembre, d'après un mande-
ment des maréchaux, donné le 5 du même mois à Tours \ il fit
prêt à Gilles d'Achainviller, retenu pour servir en Berry, en
Poitou et en Limousin, sous le maréchal de Sancerre', et reçut
en même temps quittance de Hue d'Amboise \
Charles V, le i3 octobre, manda à Jean le Mercier de payer
les gages de Pierre de Mornay et de quatre-vingts hommes de
sa suite5. C'est à cette date que Pierre de Mornay remplaça
Robert de Sancerre dans la garde du Limousin0. Peu après,
le roi ayant retenu à son service, sous les ordres de Clisson,
un Génois, Honolïle Spinart, connétable d'arbalétriers, donna
ordre à Jean le Mercier, le 3i octobre, de lui Faire prêt et
payement de mois en mois, jusqu'à ordre contraire'. Enfin,
le i3 décembre, Jean le Mercier, étant à Paris, reçut de
Jean l'Uissier 600 francs d'or, à distribuer à Hue du Boulay
et aux gens d'armes qui, sous ses ordres, formaient la garde
du roi8.
Au commencement de l'année 1372, et, selon le P. An-
selme, le 10 février, Charles V envoya Jean le Mercier en
Guyenne, afin de traiter avec Jean de Grailly, captai de Buch,
de la délivrance de Pioger de Beaufort, prisonnier des Anglais
1 Pièces justificatives, n° XXI. Le
5 septembre , les maréchaux mandèrent à
Jean le Mercier d'avoir à payer Hue d'Au-
bemare (Bibl. nat., Pièces originales, vo-
lume /17, dossier i(M6, n° i8).
2 Pièces justificatives, n° XXII,
3 Pièces justificatives, n" XXIII.
4 Bibl. nat., Pièces originales, vol. à-],
dossier io46, n° 16.
5 Mandements de Charles V, c tlection
des Documents inédits, 11° 8a5, p. 4a3.
6 Pièces justificatives, n"VIII, 55. — Le
18 octobre, Jaquelin d'Andigné, commis-
saire du roi, donna ordre à Jean le Mer-
cier de faire prêt à Pierre Trousseau ,
seigneur de Chasteaux, capitaine de la
ville de Tours, pour ses gages et ceux de
cinq écuyers, montés et armés (Bibl.
nat., Pièces originales, vol. 57, dossier
i23i, pièce n° 4).
7 Mandements de Charles V, n° 828,
p. kik-
8 Pièces justificatives , n° XXVI.
IS'i ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
depuis le sac de Limoges1; Jean le Mercier, d'après l'auteur
de ['Histoire généalogique de la Maison de France, n'aurait quitté
le captai que le 20 mars suivant2. Ce récit n'est infirmé par
aucun document; plusieurs pièces, au contraire, permettent
de constater la présence de Jean le Mercier dans le Sud-Ouest,
dès l'année précédente.
Ainsi, le 1" mars 1 3 7 1 (n. st.), Hugue de Freideville, ma-
réchal d'Auvergne, commis par le roi à recevoir la montre de
cinquante lances dans le comté de Ventadour et en Limousin,
envoya à Jean le Mercier la montre de Jean de Noyai, écuyer
de Bretagne, et d'autres gens de guerre, avec ordre de leur
faire prêt et payement3. Il n'y a donc rien d'impossible à ce
que Jean le Mercier fût alors en Guyenne, puisque à diverses
reprises il eut à payer des gens de guerre dans des provinces
voisines de cette région. Ajoutons que son compte de trésorerie
des guerres pour l'année 1 3 72 débute par la mention de divers
payements faits à Louis de Sancerre et au duc de Bourbon
alors en Limousin4.
Jean le Mercier était à Paris le 3i mars, date a laquelle il
donna quittance à Jean l'Uissier pour 900 francs d'or destinés
à la solde de plusieurs gens d'armes, retenus au service du
roi5. Peu après, il alla en Picardie, faire prêt à Hue de Châ-
tillon, sire de Dampierre et de Rollaincourt, maître des arba-
létriers et capitaine général pour tout le pays de Picardie,
' Voir plus haut, page 178. Roger de de Clermont-Ferrand , c"° de RochefortJ
Beaufort, prisonnier du capta], était frère (Bibl. nat., P' franc., 26287, n° 4?)-
du pape Grégoire XI (Froissart, éd. Luce, 5 Pièces justificatives, n° XXVIII. Le
t. VII, p. exiv, note 2). 16 avril, Etienne Routi, lieutenant de
"■ P. Anselme, t. VIII, p. 342- Jean le Mercier, donna à Jean l'Uissier
1 Pièces justificatives, n° XXVII. quittance de 1,200 francs, pour la garde
" Pièces justificatives, n" VIII, 5a et de la ville de Rochecliouart (Bibl. nat.,
fio. Enfin, le 1" lévrier, Jean le Mercier Titres scellés de Clairambault , vol. 97,
devait être à Orcival (Puy-de-Dôme, arr. fol. 7573).
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 185
retenu avec quatre cents hommes d'armes, qui lurent reçus à
Thérouanne le 1" mai '.
C'est à cette époque que se rapportent de très sérieuses ten-
tatives, laites par le roi, pour créer une flotte, qui fût en état
d'appuyer les opérations des navires mis à sa disposition par le
roi de Castille. Aussi, le 8 mai, Charles V mandait-il à Jean le
Mareschal, receveur général des aides pour la guerre en Nor-
mandie, de bailler tous les deniers de sa recette à Jean leMercier,
« par l'ordonnance de nostre amé et féal conseiller Nicolas
Braque, pour les distribuer et convertir au fait dessusdit... »2.
Les efforts du roi datent même de 1869, ^ors d'une première
tentative de descente en Angleterre3, et du milieu de l'année
1370, époque où Jean Ribaut, vicomte de Montivilliers 4,
commis à surveiller les ouvrages, barges, galées et autres vais-
seaux commandés par le roi, venait de faire terminer trois galées
sorties du chantier de construction de Rouen5.
Ce fut avec les sommes que lui remit Jean le Mareschal,
que Jean le Mercier paya Yvain de Galles. Cet article ligure en
ces termes dans les comptes : « A Yvain de Galles, etc., pour
le payement de six semaines de gages de luy, de 200 hommes
d'armes, compris en /\o chevaliers bacheliers et 100 arbales-
liïers, etc., à deservir en certain passage, que le Roy li a or-
denné à faire par la mer en certaines barges0 ». En effet,
Yvain de Galles avait été charge d'opérer une descente dans
les îles normandes. En même temps (icr juillet), Jean de Rie,
seigneur de Barbançon, qui, selon Froissart, fit aussi partie
de l'expédition, ordonna au receveur Jean de Lespine de faire
1 Pièces justificatives, n" VIII, 61. ' Seine-Inférieure, arr. du Havre.
5 Mandements fie Charles V, n° 886, ' Bibl. nat. . Quittances, vol. 26001) ,
p. £5-. n" 923, i)55, 1020, etc.
3 Voir plus haut, pages 167 et 168. 6 Pièces justificatives, n° VIII , 64.
SiV. étiung. 11° série, t. VI , 2* partie. • i
186 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
livrer à Yvain de Galles soixante « fleiches l de lart », pour ravi-
tailler ses arbalétriers et ses archers, «qui sont venuz en sa
compeignie dedens les xn barches » 2. C'étaient donc douze
barges qu'Yvain de Galles avait sous ses ordres3.
Cependant, à la suite dune sanglante défaite infligée à la
fin du mois de juin aux Anglais par la flotte de Castille , en face
de la Rochelle, les bourgeois de cette ville se préparèrent à
rentrer dans le devoir. Après divers pourparlers, ils finirent
par faire leur soumission et reçurent dans leurs murs le duc
de Berry4. Charles V ne tarda pas à tirer parti des excellentes
dispositions des Rochelois, et dès le 5 octobre, il dépêcha
vers eux Jean le Mercier, chargé d'emprunter au maire et aux
habitants 4,ooo livres, destinées au payement des gens de guerre
qui, servant en Poitou sous le duc de Berry, voulaient se dé-
bander5. Le roi nomma en même temps Maurice du Parc, son
chambellan, gouverneur de la Rochelle, et cent hommes furent
mis sous ses ordres, pour la garde de la ville6.
Vers ce temps-là, Jean le Mercier versa à Regnaut Gombaut,
« clerc ordenné à paier la despense de l'ostel » du duc de Bour-
gogne, 6,000 francs destinés à la solde des gens d'armes cpii
servaient sous ce prince en Guyenne : le duc donna quittance
de cette somme le 12 novembre7.
1 Quartier Je viande salée; voir Du ' Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove,
Cange, Glossaire, éd. Favre, t. III , p. 5a4, t. VIII, p. i:i3.i 1 91.
colonne 1, au mot jlich.es. P. Anselme, t. VIII, p. 3^2.
1 Les frais d'achat de ce tard devaient r' Pièces justificatives, n° VIII, 77. Jean
être couverts par un prélèvement fait sur le Mercier fit prêt à tous ces gens d'armes,
les ttxxn" frans d'or, en quoy le Roy II n'est pas inutile de rappeler que Jacques
d'Espaingne estoit tenu à monseigneur de Montmort succéda dès 1 87/1 à Maurice
d'Anjou» (Bibl. nal., Titres scellés de du Parc, dans ces fonctions de gouver-
Ciairambault, vol. 9, fol. 5n). neur (Bibl. nat. , collection De Camps,
3 Froissait (éd. Kervyn de Lettenhove, vol. 84, fol. 202 v").
t. VIII, p. \k\) donne le chiffre de treize 7 Archives de la Côte-d'Or, B 1 438.
barges. fol. 1/1 v".
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 187
Le 2 1 janvier 1 3 7 3 , David de Poix, sire de Brimeux, donna
quittance à notre trésorier, pour io5 livres tournois en prêt sur
ses gages et ceux des hommes d'armes de sa compagnie, qui ser-
vaient sous le maître des arbalétriers, en Picardie1. Enfin, de
passage à Paris, Jean le Mercier donna, le 8 février, un cer-
tificat au receveur des diocèses de Lyon, Mâcon et Chalon, qui
avait apporté à Nevers, par devers Pierre le Mercier, lieutenant
et frère de notre trésorier, une somme de i,4oo francs d'or qui
devait être remise à Louis de Sancerre2 et au duc de Bourbon.
Il est probable que le maréchal d'Auvergne, Hugue de Froi-
deville, servait sous le maréchal de Sancerre3.
Peu après, Jean le Mercier fit prêta plusieurs gens d'armes,
qui, comme David de Poix, servaient en Picardie sous le
maître des arbalétriers4, et paya les chevaliers qui tenaient
garnison dans la même région5. Puis, probablement vers le
commencement de mai, il fit prêt aux gens d'armes qui
avaient servi en Guyenne sous le duc de Berry, retenu par
lettres du 28 avril, avec trois cents hommes d'armes, pour la
garde de ce pays 6.
Le duc de Bourgogne opérait en ce moment en Poitou, où
le duc de Berry le rejoignit bientôt7. C'est alors que le duc de
Bourgogne fut retenu par le roi, avec quatre cents hommes
d'armes; les comptes de Jean le Mercier ont conservé les noms
des chevaliers qui furent en sa compagnie8. Notre trésorier
eut à lui verser mille francs par mois, pendant la durée de
cette campagne, à compter du 8 juin. Le duc donna quit-
1 Pièces justificatives, n° XXXII. ' Pièces justificatives. n° VIII , 69.
2 Pièces justificatives, n" XXIX et 5 Pièces justilicatives, n" VIII, 71.
\XX. '' Pièces justificatives, n° VIII, 72.
3 Bibl. nat., collection De Camps, ' Grandes Chimiques, t. VI, p. 336 à
vol. Sa, loi. 192 r". Ce chevalier fit sa 338.
montre devant Louis delà Porte.1! 8 Pièces justificatives, n' VIII, 73.
H.
188 \C\DKMIE DBS INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
tance le 23 juin1. Jean le Mercier fit aussi prêt, «sur les
<>a<res de xvn chevaliers et xlv escuiers de l'ostel de mondit
seigneur, estans à ses frés et despens », jusqu'à concurrence
de i,i85 francs2. Le \l\ juillet, Jean le Mercier répéta la
même opération, pour l'état du duc et les gages des chevaliers
et des écuyers de son hôtel5. Il fit de même le 18 août et le
i3 septembre, où il paya 1 ,63o francs, et le 18 octobre,
où il versa 2,1 2 5 francs au receveur du prince'.
Le 25 mai 1878, Jean le Mercier fut gratifié dune somme
de mille francs, en dédommagement des frais considérables
qu'il avait supportés dans l'exercice de sa charge de trésorier
des guerres5. Trois mois plus tard, le 22 août, il était à Paris
et recevaitde François Chanteprime unesomme de 200 francs0.
Pendant ce temps, du Guesclin assiégeait la petite place de
Derval7. Serrés de près, les défenseurs du château se mirent
à parlementer avec le connétable, qui en référa au duc d'Anjou,
alors occupé au siège de la Roche-sur-Yon. Le prince accepta
les termes de l'accord, suivant lequel les assiégés devaient
rendre la place dans les quarante jours8. Dès lors, Charles V
se hâta de faire amener par Bureau de la Rivière, de Blois à
Derval, des hommes d'armes destinés aux ducs d'Anjou et de
Bourgogne9 qui devaient recevoir la soumission de la ville.
A cet effet, le 8 octobre, il manda à Jean le Mercier de payer
2,000 francs à Bureau de la Rivière Iu.
1 Archives de la Côle-d'Or, B i438. ' Loire - Inférieure , arr. de Château-
fol. 1/1 v". briant, clief-lieu de canton.
Ibid., B i438,fol. i4v°. 8 Froissart,éd.Kervyn, t. VIU,p.a6a.
3 lbid.,B iA38,fol. i4v°. a Peut-être faut-il lire Bourbon, au lieu
1 Ibid. , B 1^38, fol. i3 v". de Bourgogne. C'est , du inoins , la version
5 P. Anselme, t. VIII, p. 34a. de Froissait.
6 Bihl. nat.. Quittances vol. 26011, ° Mandements de Charles V, n° 984 ,
pièce n' i/|io. p. 'no. Par suite de diverses circon-
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 18'J
Au mois de juillet, le duc de Lancastre et Jean de Montiort
débarquèrent à Calais, pour faire une chevauchée eu dia-
gonale à travers la France, jusqu'à Bordeaux. Au lieu de s'en-
richir de pillage, ce furent eux qui se firent poursuivre par les
Français, alors en nombre '. En effet, le duc de Bourgogne fut
chargé de leur donner la chasse. Dans ce but, dès le 1 8 juin et
alors que les Anglais se préparaient, Charles V avait attribué
à son frère un supplément de troupes, une autre croissance de
gens d'armes'2; enfin, il retint plusieurs gens de guerre, qui
devaient servir sous les ordres du duc. Jean le Mercier fit
chaque fois des avances sur leurs gages, à ce prince et aux
hommes qui l'accompagnaient ''.
Vers la même époque, il eut aussi à faire prêt à des gens
d'armes enrôlés pour servir sous le duc d'Orléans, lequel avait
été lui-même retenu, par lettres du 5 septembre i'5'jo''. Il
est possible que le duc d'Orléans ait agi en Bretagne. Car
Charles V se préoccupait vivement de la situation que lui
créaient la duplicité et la sourde hostilité du duc Jean de Mont-
fort, qui, dès le mois de mai, passa en Angleterre. Cette rup-
ture ne prit pas le roi au dépourvu; déjà il avait paré au plus
pressé, en nommant Guillaume, dit le Bègue de Fayel, capitaine
de la Basse-Normandie, sous les ordres de Robert d'Alençon,
comte du Perche, lieutenant royal dans la même province5.
Jean le Mercier eut à lui faire prêt, ainsi qu'aux gens de sa com-
stances, les Anglais, ayant reçu des se- 3 Pièces justificatives, n° VIII, -jb. Voir
cours, refusèrent d'exécuter la convention plus haut, p. 187.
et gardèrent Derv al (Froissart, éd. Kervyn " Pièces justificatives , il0 VIII, 76.
de Lettenhove, t. VIII, p. 271 et 296 à s Le Bègue de Fayel présenta quarante
297). écuyers à Saint-Lô, le 1" mars 1070
1 Grandes Chroniques, t. VI, p. 339 el (n.st.). Ilprésenta une autre revuele i"avril
•Vit). de la même année (Bibl. nal. , collection
2 Pièces justificatives, n' VIII, 74. De Camps, vol. 84, fol. 188 r°).
190 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
pagnie. Le départ du duc de Bretagne avait été le signal d'un
apaisement général, et, à part quelques résistances isolées,
comme celles de Derval et de Brest, le reste de la province se
soumit sans difficulté.
Le 1 6 septembre, Jean le Mercier était à Saint-Quentin, où
i] fit prêt à Jean d'Audenfort, capitaine du fort d'Audrehem
et qui servait sous le maître des arbalétriers1. Pendant ce
temps, le duc de Berry continuait à opérer en Poitou et en
Saintonge; ainsi, le 29 septembre, à Poitiers, Patoil du Chier,
qui servait sous ce prince, donna quittance à Jean le Mercier,
pour prêt à lui fait sur ses gages et ceux des gens de sa com-
pagnie2.
Enfin, le 6 octobre, le duc de Bourgogne fit donner une
gratification de trente francs aux clercs de Jean le Mercier,
trésorier des guerres 3. Ce devrait être la dernière fois qu'on
rencontre notre personnage avec ce titre, puisqu'il fut nommé
général conseiller le 6 décembre 1378; cependant, le 17 jan-
vier 1874 (n. st.), il recevait à Saint-Quentin, en qualité de
trésorier des guerres, quittance de Jean du Cloys, capitaine
du fort de Brunembert'1.
C'est donc ici que s'arrêtent les extraits des comptes de Jean
le Mercier; à partir de cette date, l'on ne trouvera naturelle-
ment plus de quittances qui aient été délivrées à son nom par
des gens de guerre, en échange du payement de leur solde.
C'est à l'aide de quelques-unes de ces quittances, et des ex-
traits qui ont été conservés, qu'on a essayé d'esquisser ici une
reconstitution des comptes originaux.
Il tenait garnison avec quatre arba- 3 Areh. delà Côte-d'Or, B i44i, 1* 52 r°.
étriers (Bibl. nat., Titres scellés de Gai- '' Pièces justificatives, n" XXXV. Bru-
rambault, vol. à, fol. 1/41 r°). nembert, Pas-de-Calais, arrondissement de
2 Pièces justificatives, n° XXXIV. Boulogne, canton de Desvres.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 191
APPENDICE II.
GAGES DE JEAN LE MERCIER ET SOMMES DIVERSES QU'IL A REÇUES EN DON.
Nous ne savons rien de précis sur les sommes qu'il dut,
sans aucun doute, recevoir avant 1 373.
25 mai i3yo 1 ,000 francs.
1 5 juillet i 3y5 6,000
1 5 juillet î 378 1 ,000
6 février 1 3y6 1 00
ik mai 1 3 77 70
8 juillet 1 377 160
ik juillet 1377 2,000
26 septembre 1377 3/|0
2 1 octobre lijj . . , . 2,000
29 novembre 1377 i45
4 février 1378 190
A partir au moins de 1377, Charles V donne chaque année
à Jean le Mercier 2,000 francs d'or; jusqu'en i38o, cela fait
8,000 francs.
26 mai i 378 385 francs.
8 juillet 1 378 6,000
30 janvier 1 38o 1 ,46o
1 8 août 1 38o 5o4
9 septembre 1 38o 2/18
23 octobre 1 383 656
26 novembre 1 383 2/10
8 février 1 384 3, 000
1 5 février 1 384 3, 000
1 9 juillet 1 384, au moins 24o
20 juillet 1 384 2,000
7 septembre 1 384 , au moins 24o
2 décembre 1 384 t 1 5
192 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
29 novembre 1 385 2,426 francs.
1 k octobre 1 386 1,000
1 5 juillet 1 388 , an moins 2/10
1 8 août 1 388 120
9 novembre 1 388 120
9 septembre 1 389 2, 1 ko
1 1 août 1 390 t\, OOO
1 6 octobre 1 390 i 00
1 o décembre 1390 2.000
2 février 1 3g 1 1 ,000
2 juin 1391 1 /i3
3 novembre 1391, au moins 3oo
2 y novembre i3gi 1 ,000
8 décembre 1 3 9 1 20
1 2 janvier 1 392 2,000
Il est probable qu'il resta gouverneur de Creil jusqu'à sa
mort; cela donne, pour ses gages de châtelain de Creil, un
total de 10,200 francs.
De même il fut général conseiller depuis le commencement
de 1374 jusqu'à la fin de 10S7, c'est-à-dire quatorze ans, à
raison de 600 livres parisis, ou 760 livres tournois par an,
soit io,5oo francs.
En outre, nous omettons évidemment quantité de sommes,
reçues pour divers voyages, que, d'ailleurs, nous savons qu il
fit, tout en ignorant le temps qu'il y dépensa. Nous passons
encore ses gages de secrétaire du roi et ensuite ceux de tré-
sorier des guerres jusqu'en 1875.
La somme en francs d'or est de 76,402 francs.
On admettra que le franc d'or a eu, en moyenne, une valeur
intrinsèque (au litre légal) de i3 francs en chiffres ronds.
En valeur intrinsèque au titre légal, on obtient : 993,22611'.
(valeur métallique d'aujourd'hui).
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 193
APPENDICE III.
DOMAINES DE JEAN LE MERCIER.
On a vu que Jean le Mercier possédait, dès avant mars 1379
(n. st.), la seigneurie de Nouvion-le-Cointe ' comprenant le
domaine de la Frette2. En i38o, Charles V supprima tous
«appeaulx frivoles» cpii portaient atteinte aux droits de jus-
tice de Jean le Mercier. Ce privilège n'était, en somme, que
l'exécution rigoureuse de lettres d'intérêt général, rendues au
mois d'avril 1872, après une enquête faite par le bailli de Ver-
mandois et le procureur royal du bailliage, enquête qui donna
lieu à un rapport, que ces fonctionnaires adressèrent aux
maîtres des requêtes de l'hôtel. Ces lettres de 1872, afin que
« les cauteles et malices des appeaulx fussent du tout aboliz et
effaciez », avaient ordonné que les appelants au bailliage de
Laon, pour quelque cause que l'appel eût été lait, «seraient
tenuz de renuncier à leurs diz appeaulx dedens les huit jours
ensuivant qu'ils auraient fait ledit appel», et dans le cas où
ils « ne feussent diligens de prandre et poursuir leurs adjour-
nemens dedens temps deu, pour l'assise prouchainement en-
suivant, ilz paieraient la somme de soixante solz d'amende,
au juge de qui serait fait ledit appel; lequel juge pourrait
faire exécuter son jugié, procéder et aler avant selon raison,
nonobstanz leurs appeaulx; et ou caz que les appelans pren-
draient leurs appeaulx dedens temps deu en assize, et qu'd
serait dit bien jugié et mal appelle, ou bien appelle et mal
jugié, qae le stile ancien fust tenuz et gardez, ainsi que de
raison et coustume a esté fait et acoustumé à faire ou temps
1 OuNouvion-sur-Serre, Aisne, air. de ' Aisne, arc de Laon, canton de la
Laon, canton de Crécy-sur-Serre Fère, commune de Fargniers.
Sav. Étrakg. Q'série, t. VI, 2' partie. -3
194 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
passé. « Mais celte ordonnance ne fut point observée à Laon;
aussi Charles VI la confirma-t-il en mai 13881. Nous ignorons
si depuis elle fut mieux observée.
Dès avant le i décembre i 384 ", Jean le Mercier possédait
aussi les seigneuries de Rugles3 et de Bailly'. Très peu aupa-
ravant, il avait acheté la terre de Bois-Arnaud.5. Ces terres dé-
pendaient toutes de la chàtellenie de Breteuil-sur-Iton. Le
2 décembre î o 8 4 , Pierre de Navarre avertit le receveur de
Breteuil d'avoir à tenir Jean le Mercier quitte de ii5 livres
tournois, « en quoi il est tenus à vostre recepte, pour raison du
xme denier et du relief ou rachat de la terre de Boys-Arnault,
par lui nouvellement acquise0.» On peut se rendre compte,
mais seulement dune façon très approximative, du revenu
annuel de la terre de Bois-Arnaud: il ne devait pas être très
inférieur à îoo livres tournois.
Le 8 novembre î 3oo , Jean le Mercier donna quittance à Jean
Périer, vicomte et receveur de Breteuil, d'abord de 1 5 livres
2 sous 6 deniers tournois, à lui dus pour le terme de la Saint-
Michel, « à cause de la moitié de xxx livres v sols tournoys que
nous prenons de rente par chacun an, sur ladicte recepte, à
cause de ladicte [seigneurie] de Puiglez; » et en second lieu de
î 6 livres 5 sous 7 deniers obole tournois, « pour ledit terme de
' Ordonnances, t. V, p. /171, et t. VII, de l'Ecureuil et de Lucei [Mémoires et notes
p. 18g. d'A. Le Prévost, t. III, p. 4g).
" Nous savons que Jean le Veneur était ' Pièces justificatives, n" LXXVI. —
encore seigneur de Rugles en i38i (Me- «Aussi en Normandie et ailleurs, est dû au
moires et notes d'Auguste Le Prévost, t. III , Rov ou au seigneur feudal ou censuel par
p- 4g)- le vendeur, le treizième denier. . . , et est
1 Eure, arr. d'Ëvrcux, ch.-l. de canton. dû relief outre le treizième» (Glossaire de
4 Eure, arr. dEvreux, canton de Ru- Lannere, éd. Favre, 1882, p. 483, eu
gles, commune d'Arnbenay. lonne 2). Il convient de remarquer que
5 Eure , arr. d'Evreux , canton de Rugles. dans le cas présent c'est l'acheteur qui
Jean le Mercier possédait encore les terres avait à payer ce droit.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 195
Pasques, pour et à cause de noz gaigez de l'une des chevauchées
de la forest dudit Bretueil, à nous appartenant à cause dudit
lieu de Ruglez1. » Quant à la terre de Pmgles, il est permis de
croire qu'elle avait été confisquée sur le roi de Navarre'", ou sur
l'un de ses partisans, peut-être Jean le Veneur, et donnée direc-
tement a Jean le Mercier.
Le 19 octobre 1 385, Jean le Mercier reçut de Charles VI les
terres3 que Simon le Drouays, exécuté «pour certains cas et
deliz criminelz », tenait dans les sergenteries de Breteuil4 et de
Glos5, jusqu'à concurrence de 3o livres parisis de rente. Dans
le cas où le revenu aurait été inférieur à cette somme, il était
décidé que Jean le Mercier aurait toute la terre confisquée
sur Simon le Drouays, « tant en justice, en rentes et en toutes
autres choses, sans riens en excepter», quoique Charles VI eût
décidé primitivement que le produit des forfaitures servirait
à élever la chapelle du bois de Vincennes. Ces lettres furent
enregistrées à la Chambre des comptes le 4 novembre suivant.
Le vicomte d'Orbec, Richard Morel, fut chargé parles gens
de la Chambre de faire la prisée des terres. A cet effet, le (\ dé-
cembre i3S5, il réunit «vingt et quatre hommes jurez, sere-
mentez et enchargéssur ce, presens a ce Guieffroy Tainquere, »
procureur du roi en la vicomte de Breteuil, et Guillaume
Seguin, avocat et conseiller du roi. Les vingt-quatre jurés se
décomposaient ainsi : cinq écuyers, trois habitants de la pa-
1 Pièces justificatives, n" C. Voir une château de Rugi es, appartenant alors à
pièce relative au même objet (la janvier Charles le Mauvais (Bibl. nat., Quittances.
1392 n. st.), aux Pièces justificatives, vol. 26012, 11" i52i).
n°CXVII. 3 Pièces justificatives, n° LXXIX.
5 Le A septembre 1 3-jZt , Ferrando 4 Eure, air. d'Evreux, chef-lieu de
d'Ayen donnait ordre aux gens des canton.
comptes et trésoriers du roi de Navarre, 6 Gtos-la-Ferrière , Orne, arr. d'Argeu-
d'avoir à payer les réparations Alites au tan, canton de la Ferté-Fresnel.
25.
196 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS LT BELLES-LETTRES.
roisse de Saint-Aignan-de-Glos et seize habitants de paroisses
voisines. Ces témoins rapportèrent «que une motte ancienne,
où il n'avoit ne manoir ne maison aucunement, ne estoit mé-
moire de homme qui oneques point y eust veue, maiz supposoit
l'en bien que anciennement y avoit eu manoir, estoil le chiel
d'un quart de fieu appelé le fié de Buffaloise que souloit tenir
feu Symon de Drouars, nuement, du Roy nostre sire, par loy
et par hommage sien propre, et que aucune rente ne rede-
vance ne estoit deue à aucun, fors ledit hommage et le relief,
quand le cas s'offre, c'est assavoir lx et xv sols tournois de
plain relief pour le décès du tenant dudit membre de fieu. »
A la suite vient la désignation de chaque pièce de terre,
composant le «tellement» de Simon le Drouays, avec l'indi-
cation de son étendue, de la nature de la culture, du nom du
tenancier, enfin du montant de la rente annuelle qu'il doit.
Bref, on constata que la somme de ces rentes ne donnait que
« trente deux livres vin solz nuef deniers obole tournoise ». En
conséquence et considérant que cette somme était inférieure
à la limite de 3o livres parisis de rente, fixée par le roi, la
Chambre des comptes, au mois de janvier i 386 , envoya Jean
le Mercier en possession de ce nouveau domaine l.
Enfin, une quittance du i4 mai 1.392 nous apprend que
Jean le Mercier touchait une rente de 3o livres 5 sous tour-
nois, sur la prévôté de Breteuil, « pour le parfait de la terre du-
dit lieu de Ruglez, eschangée à celle de Lonchamp » ; plus une
autre rente de 60 sous tournois, « sur la prevosté de Lyre en
ladicte viconté, à cause dudit lieu de Bailli »2.
A la fin de juillet 1 388 , on constate dans une autre ré-
gion une nouvelle acquisition de Jean le Mercier, faite pro
1 Pièces justificatives, n° (iXIV. — ' Pièces justificatives, n* CXVI.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 197
bablement peu de temps auparavant. Il s'agit de la seigneurie
de Fontenay-en-Brie1. En effet, à cette date, il obtint de
Charles \I l'autorisation d'édifier en cet endroit, comme il le
iueerait convenable, un cbâteau avec murs, tours et fosses,
pour la sûreté et « demourance » de lui , de sa femme et de ses
enfants. Les habitants de Nesles2, village situé à moins de
deux lieues de Fontenay et où Jean le Mercier avait droit de
haute, moyenne et basse justice, devaient faire, chacun à leur
tour, le guet dans la nouvelle forteresse; en cas de résistance
de leur part, le capitaine de Jean le Mercier avait le droit de
les y contraindre 3.
A Fontenay même, Jean le Mercier n'avait pas le droit de
haute justice. Aussi, le 3o mai i 3So, le roi constatait que les
deux prévôts fermiers des châtellenies de Melun et de Tour-
nan\ «de jour en jour, molestent et travaillent les hommes
et subgets des lieux dessudiz, qui sont si povres, que à grant
peine peuvent ils paier les rentes et charges de leurs héritages,
et par la contrainte et molestacion desdiz prevostz fermiers
de Meleun et de Tournant et des sergens estans es dictes
prevostez, esquelles a, de l'une à l'autre, six luyes de dis-
tance ou environ, et aussi pour le fait des guerres, pluseurs
des diz hommes et subgets des lieux dessus declariés, ont
esté et sont desers et laissié le pais. . . ; » bref, considérant que
les revenus de Jean le Mercier avaient beaucoup diminué par
ces deux causes, Charles VI lui concéda la haute justice à Fon-
tenay et dans les dépendances de ce domaine, avec le droit
d'instituer tels officiers qu'il lui conviendrait, et de « faire lever
' Fontenay-Trésigny, Seine-et-Marne, d'une grosse tour à Nesles s'était conserve
arr' de Coulommiers , c°° de Rozoy-en-Brie. (Catalogue de Charavay, novembre 1 885 ,
* Seine-et-Marne, arr' de Coulommiers, p. i3,n° 1-65).
c°n de Rozoy-en-Brie. On constate ciu-en 3 Arcli. nat., JJ i33, fol. m r".
1GI9 encore, le souvenir de l'existence 4 Seine-et-Marne, arr. de Melun.
198 \C\OKMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
signe de justice à n pilliers en lieu convenable. . . ». Enfin il
déclara qu'il soustrayait à la juridiction des prévôts de Melun
et de Tournai) les hommes de Jean le Mercier, et les plaçait
sous celle du prévôt de Paris, parce que, les uns ressortissant
du prévôt de Melun, et les autres de celui de Tournan, « plu-
sieurs foiz ils sont adjournés à un mesme jour à comparoir es
diz lieux de Meleun et de Tournant, qui sont à six lieues de
distance, comme dit est, qui est et seroit moult grief chose et
comme impossible de y comparoir1". Le roi ne retint qu'une
rente fixée à 8 livres parisis : c'était le dernier vestige de son
droit de haute justice. Mais désireux de rendre sa lerre quitte
de toute espèce de charge de ce genre, Jean le Mercier pro-
posa au roi de lui abandonner 8 livres parisis sur une rente
perpétuelle de 3o livres 5 sous parisis, assise sur le péage
royal de Péronne-, rente acquise par Jean le Mercier de Jean
de Marchy, écuyer, hoir et héritier de Simon de Lyons.
Charles VI accorda à Jean le Mercier sa requête au mois de
juin i3gi. L'acte consacrant cette faveur fut enregistré à la
Chambre des comptes le 1 1\ juillet3.
Le 23 mars'1 précédent, Jean le Mercier avait acheté de
Guillaume de Craon, vicomte de Châteaudun , en son propre
nom et au nom de sa femme, moyennant une somme de
2,000 francs, une rente annuelle de 200 livres tournois,
payable en deux termes, à la Toussaint et à la Chandeleur,
rente assise sur la vicomte de Châteaudun5. Le l\ mars i3q5
(n. st.), Marguerite, fille de Guillaume de Craon, et Gui de
'/•
1 Pièces justilicatives, n' CXV. (
'- Charles, Bis aine de Jean le Mercier, loi. vi"xi\, n" 1 5g).
chevalier cl chambellan du roi, avoua te- 3 Arcli. nat., JJ î^i, fol. 34 r°.
nir de celui-ci 22 livres > muis parisis de ' De l'année i3<)i.
rente, assise sur le péage de Péronne s Arch. nat., KK 896, loi. ia5.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 199
la Rochefoucault, son mari, en firent prononcer le retrait par le
Parlement1, et le i3 mars 1 3g5, ils la cédèrent au duc d'Or-
léans'".
A ces domaines il faut ajouter la terre d'Ognes3, dépen-
dante du château de Chauny, dont Ogier de Nantouillet, pre-
mier écuyer de corps du duc d'Orléans et gendre de Jean le
Mercier, eut le bail à cause de sa femme, Jeanne de Nouvion,
de Charles et Jean de Nouvion ses beaux-frères, enfin de Ca-
therine de Nouvion, mariée à Jean de Coules. Le duc d'Or-
léans, possesseur du château de Chauny, remit aux. héritiers
de Jean le Mercier la somme de 100 livres parisis, que ceux-ci
lui devaient pour le relief de la terre d'Ognes ''. En outre, Jean le
Mercier possédait encore la seigneurie de Pimprez-lès-NoyonJ.
Cela formait, on le voit, trois groupes de propriétés: un
premier en Normandie, un second en Brie, un troisième en
Vermandois, et ce dernier paraît avoir été le plus important
de tous. On se rappelle, en effet, la strophe d'Eustache Des-
champs, citée au cours de-cette étude, et dans laquelle le
poète vante les agréments de la terre de Nouvion-le-Comte.
On n'a pas oublié non plus que Froissart, au moment où il
raconte la disgrâce de Jean le Mercier, insiste sur ce fait que
la terre de Nouvion avait coûté fort cher.
1 Arcli. nat,. KK 896, lui. 126 v°. 5 Oise, arr. de Compiègne, canton de
- Bibl. nat., cabinet des titres, D. Ribecourt (Bibl. nat., Quitt. , vol. 26o3i,
Villevieille, Trésor généalogique, vol. 58, pièce 11° 33o3). M. L. Mazière, dans sa
fol. i5 v°, d'après une pièce tirée des ar- Notice historique sur Ribecourt (Noyon
chives du château de La Rochefoucault. 187a, p. 4o), signale quelques domaines
3 Aisne, arr. de Laon, c°" de Chauny. moins importants que possédait Charles
4 Bibl. nat., Quittances, vol. 26o3o, le Mercier, fils de notre personnage. Tous
11" 3o22. se trouvaient autour de Pimprez.
PIECES JUSTIFICATIVES.
i
(Bilil. uni. , Pièces originales, Mercier (le), vol, 1 9 3 1, ilossier \ \ i 1 s , pièce a° 5, p ircuemin.
Quittance de Jean le Mercier au vicomte d'Arqués,
receveur de l'aide d'un écu pour feu dans celle vicomte, pour A6 royaux.
,\ii|ius . 2 1 juillet 1 .Win.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, clerc du Roy et de monseigneur le
Régent, ay eu et receu, par le mandement des généraux députez sur le fait
des subsides d'un escu pour feu en Normandie, de Guillaume île Castres,
viconte d'Arqués et receveur desdiz subsides en ladicte viconté, la somme
(fe quarante et six reauxd'or; de la quille somme je me tiens à bien contens
et en quitte le dit viconte el touz autres à qui quittance il appartient et l'en
promect à acquiter 'vers ton/, et contre touz. Escript à Arques soubz mon
signel le xxic jour de juillet, l'an «le grâce mil ccc soixante.
Il
(Bibl. nul., Pièces originales, Mercier (le), vol. ig3i, dossier ii.'iiS, pièce n° 7, parcliemin.J
Quittance de Jean le Mercier au même
pour 3o royaux qui lui sont dus à cause des dépenses qu'il a laites.
Rouen, 33 juillet 1 36o.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, clerc du Roy et de monseigneur le
Régent, ay eu et receu par la main «le honnorable et discrète personne
Sav. 11 1, \m.. Il' série , t, VI, ■' partie. j*i
1,1,-iirjLr il r,iiii>i ai :
202 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Guillaume de Castres, \ iconte d'Arqués, la somme de trente royaux d'or, sur
l.i despense par mon dict seigneur le Régent à moy ordenée pour la chevance
ordenée pour la délivrance du Roy ou pais de Normandie gouverner, e1 par
les commissaires establiz faire lever el exploicter; et de la dicte somme me
tieng à bien paie, et en quitte ledit viconte el touz autres à qui quittance eu
puet appartenir. En tesmoing de ce , j'ay escript mon signet et mis mon propre
Mil en ceste quittance. Donné à Rouen le xxv'jour de juillet, l'an mil ccc
soixante.
.1. i,i: Mercier.
m
( Bibl. mil. , Pièces originales, vol. î 5 2 2 , dossier 3463 '1 , pièce n" 10 , parchemin. )
Quittance donnée par le Baudrain de la House. amiral de France, et Jean le Mercier, au
receveur général de Rouen, pour i(io florins d'or qu'ils avaient dépensés dans une
mission.
1 décembre 1 36o.
Nous le Baudrain de la Heuse, admirai de France, et Jehan le Mercier,
clerc du Roy nostre sire, avons eu et receu de Richart du Til. receveur
gênerai d'un aide ordené à lever es bailliages de Rouen et de Cau\, par la
main du maire de Rouen, pour la despense faicte et à faire à cause des
forteresses occupées des Englois taire vuidier, huit vins fleurins royaux d'or
pour la despense par nous faicte et à faire en alant, demourant <'t retour-
nant devers monseigneur Thomas de Hollande, pour le faire venir à Rouen
afin de faire vuidier le fort d'Orival el autres, de laquelle somme nous
nous tenons pour bien poiés et en quittons ledit receveur gênerai et tous
autres. Escript soubz nos seaux le \\i" jour de décembre, l'an mil ccclx.
Pourveu que la quittance que baillée avons au maire ou à ses gens de
••elle somme, ou ceste l'une, soit de nulle value. Fait à Rouen, \\' de
février CCCLX.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 203
IV
(Bil)l. nat. , Quittances, vol. 2600/1, pièce m" 1 1 '1 'i . parchemin.)
Quittance de Mouton de Blainville et île Jean le Mercier au vicomte <le Caudebec, de
t20 réaux pour divers voyages faits par eux à propos île l'évacuation de Hon-
fleur.
Fécamp, 37 février i36i (n. st.).
Sachent luit que nous Mouton sire de Blainville et Jehan le Mercier,
clerc du Roy et de monseigneur le due de Normandie, confessons avoir
receu de honnoré homme et discret le viconte de Caudebec, par vertu du
mandement de messire Louys de Harecourt, viconte de Chastellerault, la
somme de six vins reaux d'or, c'est assavoir nous Mouton dessusdit quatre
vins reaux, et je Mercier quarante reaux, pour la despense de nous deu\
dessus escripz, laite ou veage à nous commis par ledit messire Louys, à
aler es villes de Harefleu, de Monslierviller, de Caudebec, de Fescamp et
de Dieppe, pour le fait de la vuidange de Honnefleu. De laquelle somme,
pour tant comme à chascun louche et comme dessus est dit, nous nous
tenons à bien paiez, et en quittons ledit viconte et louz autres à cpii il puet
appartenir. Donné à Fescamp, souz nos seaulx, le wvii" jour de février,
mil cr.ci.x.
15il>l. nat., Pièces originales, Mercier (le), vol. io,3j, dossier iiiiS. pièce u"c|. parchemin. I
Quittance de Jean le Mercier, clerc du roi et du duc de Normandie.
m
receveur des aides de Rouen, pour 80 royaux à valoir sur ses gages
Rouen, :>:> mars i3Gi (11. st.).
Sachent luit que je Jehan le Mercier, clerc du Roy et de monseigneur le
duc de Normendie, confesse avoir eu et receu de honnoré homme, et sage
Richarl du Thil, receveur des aidez ordenez es bailliages de Rouen et de
Caux pardeça la rivière de Saine, d'un quart d'escu pour feu, et d'autres
choses pour le fait de la vuidange des forteresches anglesches de Normendie,
la somme de quatre vins royaulz d'or sur l'ordenance à moy faite par le
Roy nostre sire et son conseil, pour estre en la compaingnie de noble homme
26.
204 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
c! puissanl tnessire Loys de Harecourt à l'execucion de la dicte vuidange; de
la quelle somme je me tien à bien paie et en quitte ledit receveur et tous
autres à <|iii il puet appartenir. Donné à Rouen, soubs mon propre seel, le
wif jour de mars, l'an mil ccc soixante.
VI
(Bibl. ii.it. . Quittances, vol. 26004, pièce 11" 1189, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier an vicomte île Caudcbec , pour l\o royaux qui lui eut éti
assignes par le roi, à l'occasion de l'évacuation des forteresses anglaises ni Nor-
mandie.
Rouen , 6 mai i3Gi .
Sachent tuit que Jehan le Mercier, clerc du Roy et de monseigneur le
• lue de Normandie, confesse avoir eu cl receu de honnoré homme et sage
Jehan de , viconte de Caudebec, la somme de quarante reaux d'or sui
l'ordenance à mov laite par le Roy nostre dit seigneur pour vaquer a
l'execuc[i]on de la vuidange des fortereces angleches de Normandie et par
vertu du mandement de noble et puissant seigneur messire Louys de Hare-
court, lieutenant de nostredil seigneur sur ledit fait; de laquelle somme je
me tieng à bien paie, et en quitte ledit viconle et touz autres à qui il puet
appartenir. En tesmoing de ce, j'ay scellé ceste quittance de mon propre
seel. Donné à Rouen, le vï' jour de may, l'an mil ccc soixante et un.
VII
(Bibi. nai.. Pièces originales, Mercier (le), vol. ig3i, dossier 'i'i'ii*. pièce n° li, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au vicomte d' Arques , pour 80 royaux d'or qui lui étaient dus,
en raison des dépenses qu'il avait laites pour le service du roi.
Arques , 1 3 juillet 1 .iii 1 .
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, clerc du Roy et de monseigneur le
duc de Normandie, confesse avoir eu et receu de honnoré homme et sage
Guillaume de Castres, viconte d'Arqués, par vertu du mandement du Roy
nostredit seigneur et de celui de messire Louys de Harecourt, viconte de
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 205
Chastclleraut, son lieutenant en Normandie, sur le fait de la vuidange des
fortcreces angleches, de l'argent d'un quart d'escu pour feu, ordené à lever
ou dit pais pour la despense dudit fait, lournie la somme de quatre vins
reaux d'or, lesquelz je avoie mis de ma chevance en messageries et autres
nécessitez pour l'execucion de ladicte vuidange, et des quelz , par ces pré-
sentes, je me tieng à bien paie et en quitte le dit viconte et touz autres à qui
il puet appartenir. En tesmoing de ce, j'ay seellé ceste quittance de mon
propre seel. Donné à Arques, le \ne jour de juillet, l'an mil ccc soixante
et un.
VIII
(Bibl. nai., fonds franc., 20684, extraits de comptes. |>. . '> < > -7 , et collection De Camps, vol. ^7
COMPTE DE JEAN LE MERCIER.
(Extrait d'un volume de la Chambre des comptes.)
Pouvoir :
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, à tous, etc. Desirans que
nos trésoriers des guerres, desquels chascun prent 600 livres parisis de gages
par an appartenans audit office, exercent leurs offices en leurs personnes, et
considerans que Nicolas Odde, nostre trésorier des guerres, ne peut en per-
sone faire ledil office et que pour ce et pour ses mentes luy avons donne
par nos autres lettres certaine rente ou pension à sa vie, nous, oy le bon
raport de nostre amé huissier d'armes Jehan le Mercier, iceluy avons l'ail
et faisons nostre trésorier de nos guerres au lieu dudit Nicolas, ausdits
gaiges, etc. Donné à Paris, le 27 mars 1 368 , et le quint de nostre règne.
Lettres du Roy audit Jean le Mercier, de k frans d'or par jour outre ses
gaiges, toutes les fois qu'il chevauchera hors pour sondit office. A Paris, le
5 avril i36q après Pasques, le 5' de nostre règne. — Parle Roy, H. d'Au-
noy. Et au dos : De par les generaulx esleus à Paris sur les aides ordennez
pour. la provision et deffense du royaume, Jean le Mire, receveur gênerai
des aydes, accomplissez le contenu au blanc, etc. 6 avril 1 3 6g. — II.dAunoy.
Lettre de la lieutenance, et pouvoir de monseigneur le duc de Berry et
d'Auvergne :
206 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Charles, etc., à tous Nous conûans à plain du senz et diligence de
nostre très cher et féal le duc de Berry et d'Auvergne, iceluy avons fait et
faisons nostre lieutenant gênerai pour le fait de la guerre es parties de Berry
et d'Auvergne, de Bourbonnois, de Foroiz, de la Saloigne, de Touraine,
d'Anjou, du Maine, de Normandie d'entre les rivières de Seine et de Loire.
de Masconnois et de Lyonnois, excepté es fiez et arrierefiez de nostre très
cher el très aîné frère le duc de Bourgogne ez pays de Lyonnois, et luy
avons donne plain pouvoir de retenir gens d'armes et sergens tant à che\al
comme à pie, arbalestriers el archiers et tous autres manières de gens
d'armes, jusques à tel nombre et loutesfois que bon luy semblera, de
donner lettres d'estat à eeulx qui personelleinent seroient en nostre ser-
vice, de faire estabhes, traités, etc., crimes [sic), legitimacions , privilèges,
franchises, etc.. excepté ce que regarde le fait de nos aides de nostre do-
maine, et le fait de nostre frère le duc d'Anjou, en tout ce que à lieutenant
gênerai peut et doit apartenir, etc. A Paris, le 5 février 1 368 , de nostre
Charles, etc., à nostre aine et féal Jean le Mercier, trésorier de; nos
guerres, salut. Comme par nos autres lettres nous ayons ordenné que nostre
très cher el amé frère le duc de Berry ait présentement en sa compagnie
et sous son gouvernement 5oo hommes d'armes, et nostre amé et féal
chevalier et conseiller Louis de Sancerre, mareschal de France, ait aussy en
sa compagnie et soubs son gouvernement 829 payes, pour nous servir en
nos présentes guerres, desquels 329 nostre dit mareschal aura pour luy et
de son hostel cent payes, nostre amé' et féal Jean de Bueil, chevalier, pour
la garde delà ville d'Angers et du pays d'environ 5o paies, et pour la garde
de la ville du Mans 20 payes, le gouverneur de Blois 5o payes, Gieffroy de
ia Selle, chevalier, 22 payes, Renoul de Bonnay, chevalier, 1 h payes, Re-
gnault de Résilie , chevalier, i5 payes, le Bègue de Fayel, chevalier,
9.5 payes, et Jean l'Estendart, 2 5 payes. Nous vous mandons que , ces lettres
voues, vous transportiez en Auvergne ou ailleurs vers nostre dit frère el
nostredil mareschal et faites à nostredit frère, audit mareschal et aux gens
d'armes de sa compagnie jusque à 5oo hommes d'armes, prest et payement
pour un mois. A Paris, le 5 avril 1369. — Par le Roy, H. d'Aunoy.
Charles, etc. Nous retenons nostre lies cher el amé frère le duc de Berry
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 207
et d'Auvergne au nombre de 800 hommes d'armes pour nous servir en nos
présentes guerres, etc. Donné au Val Nostre-Dame, le icr may 1069, ^e
nostre règne le 6". — Par le Roy, T. Hocic.
3. Charles , etc. , aux generaulx conseillers et esleuz des aides à Paris pour
In défense et provision du royaume ; octroyons à nostre dit frère le duc de
Berry pour son estât et soustenir les frais de la guerre, 2,000 livres tour-
nois chascun mois, etc. A Paris, en nostre hostel lez Saint Pol , le 1 :V oc-
tobre 1369, de nostre règne le 6".
Charles, etc., à nostre, etc., Jean le Mercier, etc. Nous avons ordenné.
par nos autres lettres, nostre amé et féal chevalier et conseiller Loys de
Sancerre, mareschal de France, ait à nos gages en sa compagnie et sous son
gouvernement, le nombre de 329 payes pour nous servir en nos présentes
guerres, et pour ce luy avons ordené pour lestât de sa personne, outre ses
gages et des gens d'armes de sa compagnie, 3oo livres tournois pour mois.
Si vous mandons, etc. A Paris, le 1" juillet i36g.
Charles a Jean le Mercier Comme nous eussions pieça re-
tenu nos amez et feaulx chevaliers Raoul de Raineval, pannetier de France,
et Hue de Boulay, pour estre en nostre compaignie ou voyage que nous
feismes lors ez parties de Picardie, chascun au nombre de 20 hommes
d'armes sous son gouvernement, et leur eussions , pour certaines causes, taxe
pour gages de chascun chevalier Z|5 frans d'or, et pour chascun escuyer
2.5 frans d'or par mois, etc Vous mandons que les payez, etc
A Paris, le V avril 1 369 après Pasques, le 6e de nostre règne.
Pouvoir à Philippe d'Aunoy :
Charles à nostre amé et féal chevalier Philippe d'Aunoy, maistre
de nostre hostel , salut. Nous avons des pieça retenu pour la garde et seurté
de nostre corps, à nos gages, nostre amé et féal chevalier Hue de Boulay, à
20 hommes d'armes en sa compagnie, encor le retenons et sesdits gens, et
vous mandons les voir et recevoir par chascun mois, etc A Paris, le
1" avril i368.
4. Charles à nos amés et feaulx conseillers les généraux esleuz à Paris
208 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
sur le fait des aides ordenéz pour la guerre. Nous avons ordené nostre amé
escuier, Vlart de Barhanchon, gouverneur du comté de Bloys, à nous
servir en nos présentes guerres, et pour son estât soustenir et pour ses bons
services, luy donnons pour chascun mois 5o Crans d'or, tant qu'il nous ser-
\ ii a. Si vous mandons, ete A Paris , le 1 2 may 1069 , le 6e de nostre
règne.
Charles à tous Nostre très cher et amé cousin le sire de
Craon cstahlissons nostre lieutenant en tout le pays de la Basse-Nor-
mandie, etc. Donné en l'abbaye de Sainte Caterine sur Rouen, le à" sep
tembre 1069, et de nostre règne le 6e. — Par le Rov, J. Tabari.
Charles Le Roy donne audit sire de Craon 800 frans d'or par mois.
pour son estât de lieutenant, tant qu'il le sera, etc Au Bois de \ in-
cennes, le 26' septembre 10G9. — Par le Roy. \\o.
Lettre dudit sire de Craon :
Amaury, sire de Craon, lieutenant du Roy nostre sire en la Basse-Nor-
mandie à Jehan le Mercier .... Comme le Roy nous ait ordené à
venir ou pays dessusdit, au plus grand nombre de gens d'armes et archers
que nous pourrions pour résister à la mallevoulence de nos ennemis,
qui à présent sont ou cloz de Costentin, et il soit ainsy que nous avons
assemblé le plus que avons pu; vous mandons que à ceulx qui s'en-
suivent, c'est assavoir : à nostre oncle messire Pierre de Craon, sire de
fa Suse, luy banneret, 2 autres chevaliers et 1 1 escuiers en sa compagnie;
item à messire Amaury de Clisson, sire de Raymeffort, chevalier, et
1 8 escuiers en sa compagnie; item à messire le Galois de lîoge, chevalier,
9 autres chevaliers et 36 escuiers en sa compagnie; item à messire Jean
deChampaigne, chevalier, 6 autres chevaliers et 28 escuiers en sa compa-
gnie; item à messin' Jean le Chappellaiz, chevalier, 3 autres chevaliers
et 1 (i escuiers en sa compagnie; item à messire Pierre, sire de Mathefelon,
chevalier, 2 autres chevaliers et 12 escuiers en sa compagnie; item à Jean
de Laval, escuier, un chevalier et 6 escuier-, en sa compagnie; item à Guil-
laume du Bourcneuf, escuier, et 2 1 escuiers en sa compagnie; item à Jean
de Karalouet, escuier, et 18 escuiers en sa compagnie; item à Jeun du
Vergier, escuier, un chevalier et ig escuiers; item à messire Raoul Patrj
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 209
chevalier, et h escuiers en sa compagnie; item à messire Jean de la Boissay,
et lx escuiers en sa compagnie; item a messire Robert Patry, chevalier, et
11 escuiers de sa compagnie; item à messire Patry, seigneur de Chas-
liaugiron, chevalier, et 12 escuiers en sa compagnie; item à Alain de
Taillecoul, dit l'abbé de Malepaye, escuier, 1 chevalier et 6 A escuiers en
sa compagnie; item à messire Gieffroy Février, chevalier, 2 autres cheva-
liers et 35 escuiers en sa compagnie; item à messire Brenier de Laval, che-
valier, 1 autre chevalier et 8 escuiers en sa compagnie; item à messire Guil-
laume, sire de Tusse, chevalier, 3 autres chevaliers et 20 escuiers en sa
compagnie, vous faciez prest et payement en la manière qu'il appartiendra.
Le 27 septembre 1369.
Lettre de retenue :
Charles aux trésoriers de nos guerres. Nous vous mandons que
vous payez à nostre amé et féal chevalier Jean, sire de Beaumanoir, cheva-
lier, les gages ordenez pour cent lances, auquel nombre nous l'axons re-
tenu et retenons par ces présentes, sous le gouvernement de nostre amé et
féal chevalier et conseiller Mouton de BlaihVille, mareschal de France, selon
la monstre qu'il fera, etc A Sainte Caterine sur Rouen , le 10 sep-
tembre 1 36y, le 6° de nostre règne. — Par le Roy, J. Tabari.
Lettre de retenue :
Charles à nostre, etc Jean le Mercier. Comme, par certaine
composition et accord fait par les gens de nostre conseil avec nos amez
et feaulx chevaliers Guy le Baveuz, Jean de Vienne, Guillaume des Bordes,
nostre chambellan, le Bègue de Fayel, Jean de Bueil , etc. (voir L. Delisle,
Mandements de Charles V, n" 600, p. 2o5).
Lettre de retenue :
Charles à nos, etc les generaulx esleus, etc pour la
garde et dellense des chastiaux et forteresses, que nostre amé et leal cousin
le vicomte de Rochechoiiart, estant au pays de Guyenne pour résister et gre-
ver nos ennemis, l'avons retenu et retenons au nombre de six vingts hommes
d'armes, et nostre amé et féal chevalier Regnault de Douy, autres soixante
hommes d'armes sous le gouvernement dudit vicomte, ordenons audit
Sav. étbang. II" férié, t. VI, a" partie. 27
il NATION
210 U.VDKMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
vicomte par mois Go frans d'or. Si vous mandons, etc A Paris, le
1 3 () 9 . — Par le Roy, T. Iloeie.
Lettre de retenue :
Charles. .... à nos, etc., les generaulx esleuz, etc. Nous avons retenu
nostre amé et féal chevalier Regnault de Douy, à 6o hommes d'armes, pour
nous servir en la compagnie de nostre amé et féal chevalier le vicomte de
Rochechouart, au pays de saditc vicomte et environ en ladite duehic de
Guyenne. Desquels avons ordené la monstre estre laicte à Paris par
nostre ame et féal chevalier Jean de Chambli dit le Haze, maistre de nostre
hostel, ou en son absence, par Jaques de Hangest, nostre huissier d'armes.
Si vous mandons que, veue ladite monstre, vous fassiez prest audit
Regnault, etc A Paris, le 29 novembre i36q.
lharles à nos, etc. Ayant retenu nostre amé et féal chevalier Re-
gnault de Douy, au nombre de 60 hommes d'armes, luy ordenons pour son
estât, mitre les gaiges de luy et desdits gens d'armes, 60 livres tournois par
mois. Si \ous mandons, etc En nostre hostel lez Saint Pol , à Paris,
le 1 1 niay 1 3yo.
Charles à nus, etc Nous sommes bien recors que, de nostri
voul mté, nostre amé et féal chevalier Guichart de Culent se mist ou chai
de Chalucet en la duebié de Guyenne, et en entreprist la garde pour le tenir
en nostre obéissance encontre nos ennemis, qui longuement y avoienl tenu
et avoient grant envie de le prendre; et comme il y ait tenu chascun
jour dix hommes d'armes, et deux hommes d'armes en la ville d'illeuc. des
quels sont trois chevaliers, sçavoir luy et deux chevaliers, nous vous man-
dons le payer des gages de luy et de sesdites gens pour 2 mois A
Paris, : 1 décembre i36g. — Par le Roy, Yvo1.
Compte Jean le Mercier, trésorier des guerres, des receptes et mises par
liay el ses lieutenants laites à cause de sondit office aux gens d'armes, archiers
et autres qui ont servy le Koy en ces présentes guerres, auxquels on a payé
les gages; «est assavoir pour chevalier bannenet, ko sous par jour; et pour
1 Voii les Miaulements de Chartes !', n" II 19 , p. ^09.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 211
chevalier bachelier, 20 sous tournois; pour escuier, io sous tournois; pour
archer, 10 sous tournois; despuis le i™ avril 1 368 jusques au ]rr-mars
,3%
RECEPTE.
Des géneraulx trésoriers à Paris des aydes ordenez pour la délivrance du
roy Jean que Dieu absolve, par la main de Jean l'Uissier, receveur gênerai
à Paris desdiz aydes, pour distribuer aux gens d'armes sous monseigneur
de Berry et Louis de Sancern .
Des trésoriers du Roy à Paris, par les mains de Pierre de Landes, chan-
geur du trésor.
De Jean le Mire, receveur gênerai des aydes.
Des Coffres du Roy par les mains de messire Hue de Roche, conseiller
du Roy noslre sire et maistre de ses comptes.
Des deniers desdiz coffres par les mains de messire Hue de Roche et
maistre Bertrand du Cloz, maistres des comptes du Roy nostre sire, pour
bailler et distribuer à messire Gieffroy de la Selle et au Camus de Pons sur
leurs gages de 80 hommes d'armes et 1 2 arbalestriers de leur compagnie
desservis et à desservir à la garde du chasteau et ville de la Roche de
Pouzay.
De messire Hue de Villers, chevalier, pour deniers lesquels il devoil au
Rov pour certaines causes.
Des generauk trésoriers à Paris, par les mains de Jean l'Uissier, pour
distribuer à messire Amaury, sire de Craon, en prest sur les gages de
5oo hommes d'armes, et à monseigneur Andry, sire de la Courture. cheva-
lier de Limosin , pour don à luy lait par le Roy nostredit seigneur, /100 livres
tournois.
De Michiel de Caours, guernetier du guernier à sel de Paris, et commis
à recevoir l'aide nouvelle ordenée sur ledit sel en ladite ville , pour le pas-
sage de la nui-.
De Jean le Mire, receveur gênerai des aydes à Paris, pour distribuer à
messire Jaques de Vienne, sire de Lonvy, en prest sur gages de luy et
2 5 hommes d'armes qu'il doit avoir en sa compagnie ou service du Roy,
sous le gouvernement de monseigneur le duc de Bourgogne , pour le fait du
passage de la mer.
De Michel de Caours, pour donner à monseigneur ie comte de la Marche,
pour ayder à garder ses forteresses qu'il a en la duché de Guyenne, — à
212 \GADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
messire Raymonde Marueil, chevalier -, en déduction de 2,000 livres tournois
de rente que le Roy luy a dosmées avec le chasteau de Gourtenay.
9. Dudit Michel, pour distribuer à messire Guillaume de Poitiers, dit le
Bastar, sur ses gages et des gens d'armes de sa compagnie en la compagnie
de monseigneur le due de Bourgogne, au sire de Saint Dizier, sur les gages
de 1 ô hommes d'armes.
i '<■ Jean le Mire, pour distribuer à messire Jean, sire de Saint-diamant,
chevalier de la duchié de Guyenne, pour don à luy faict par le Roy,
cent (Vans.
A Guillaume de la TrimouIIe, escuier, sur gages de 10 payes à luy
ordenées pour la garde de son chaste! de Cliaslelguillaume.
De Michel de Gaoura, pour bailler en prest sur les gages de messire Jean
de Chastillon, sire de Gandelus, et 3o hommes d'armes de sa compagnie,
sous le gouvernement de monseigneur le duc de Bourgogne, pour le pas-
sage de la mer.
Dudit Michel, pour bailler en prest sur les gages desservis en ces pré-
sentes guerres à messire Gieffroj de la Selle, à messire Jean de Floyon,
chevalier, à mes ire Jean Paste et à messire Guillaume des Bordes.
De François d'Aunoy, receveur ez cite et diocèse de Paris des aides
ordenez pour la provision et deffense du royaume.
De Jean l'Orfèvre, receveur ez cité et diocèse de Chartres des aides
ordenez pour la provision et deffense du royaume.
De Guillaume Chastillon, receveur ez cite et diocèse d'Orliens des aydes
pour la provision et deffense du royaume, et commis en ladite ville à rece-
voir les deniers nouvellement ordenez sur le sel, pour le passage de ladite
mer.
De Jean le Mire , pour bailler à plusieurs gens d'armes ou service du Roy,
sçavoir, pour messire Bclhon de Marsenac, bailly de Bourges, et à Perre-
net d'Aunoy. escuier, sur les gages de luy et de 19 autres escuiers de sa
compagnie, ordennez pour la garde du navire qui est à Harfleu.
De Guillaume de la Rivière, commis à recevoir l'ayde nouvellement
ordené ou diocèse de Mans, sur le l'ait du sel.
10. De Guillaume Gobin, commis à recevoir laide nouvellement ordene sur
le fait du sel ou diocèse de Tours, pour le passage delà mer.
De Jean de Douet, commis à recevoir l'ayde nouvellement ordené, etc.,
en la ville de Saumur.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 213
De Jean de Saint Père, receveur des aides ordenez pour la délivrance du
rov Jean es cité et diocèse du Mans.
De Philipon de Saint Père, receveur des aydcs ordenez pour la déli-
vrance du roy Jean es cité et diocèse de Tours.
De Jean Tourant, receveur des aydes pour la délivrance du roy Jean os
cité et diocèse d'Angers.
De Jean Berruier, receveur des aides ordenez pour la délivrance du roy
Jean, en la ville et ressort de Saumur.
De Guillaume de Chauvigny, receveur à Bourges des aides pour la
délivrance du roy Jean.
De Jean le Mire, pour bailler à monseigneur le duc de Bourbonnois, à
messire Hue de Boulay et à messire Hugues de Grançon, sur 1rs gages d'eux
et des gens d'armes de leur compagnie.
Dudit le Mire, pour bailler à messire Giell'roy de la Selle et à messire
Jean d'Azay, sur leurs gages et des gens d'armes de leur compagnie.
De Jean d'Antregues, receveur nagueres en Forest des aides pour la pro
vision et delïonse du royaulme.
Des generaulx trésoriers à Paris des aides ordenez pour la délivrance du
roy Jean, pour baillera messire Guillaume Boitel, chevalier.
De Oudet de Sery, receveur ou diocèse de Saint Flour des aides pour la
deffense du royaume.
De Jean Broiart, receveur en Bourbonnois.
De Bertran de Remusac.
De Pierre Daymer, receveur à présent ou pays de Forest des aides orde-
nez pour lu guerre.
Des generaulx trésoriers, pour distribuer a messire Guillaume de Millac,
pour 5o bomines d'armes.
De Pierre de Vernueil, receveur à Mascon et Chalon.
De Pierre Goursie, receveur à Ostun des aides pour la guerre.
De Jean du Vergier, receveur es cite et diocèse de Lyon.
De Gille le Large, receveur gênerai des aides pour la guerre es cité et
diocèse de Tours.
De Guillaume Bequet, receveur gênerai des aides pour la guerre ez cite
et diocèse du Mans.
De Estienne Braque, trésorier des guerres du Roy nostre sire.
Somme de toute la recette 11e nu" xv°' 111e xliiii livres vu s. n d. t.
21/i ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
DESPENCE.
\ messire Loys de Sancerre. mareschal de France, pour les gages de luy
banneret, i5 chevaliers bacheliers, 5g eseuiers. queu, trompeté et mares-
chal, h'] livres par jour (pour 3o jours).
Pour messire Estienne de Flavigny, chevalier, et 4 eseuiers, Go sols par
jour; pour les gages de luy banneret, 1 6 chevaliers bacheliers, 6i eseuiers,
queu, trompeté et mareschal, 4g livres tournois par jour.
Pour Perrin de Bourges, escuier, et un autre escuier receuz à Bourges,
20 sols par jour; pour les gages de luy baneret, y chevaliers et 35 eseuiers.
queu, trompette et mareschal, 27 livres tournois par jour.
Pour messire Pierre de Mornay1, chevalier, et 3o eseuiers, 16 livres par
jour; pour les gages de luy banneret, 8 chevaliers bacheliers, 55 eseuiers.
queu, trompeté et mareschal, 38 livres par jour.
Pour messire Jean de Linieres, chevalier, 2 autres chevaliers et 1 3 eseuiers,
() livres 10 sous par jour; pour gages de luy banneret; 1 1 chevaliers bache-
liers, 64 eseuiers, queu, trompeté et mareschal, 45 livres 10 sols par jour.
Pour Philipon du Puy, escuier, un autre escuier, 20 sous par jour; pour
gages de luy banneret, 1 1 chevaliers bacheliers, 65 escuyers, queu, trompeté
et mareschal, 46 livres par jour.
Pour Jean de Bondis, escuier, et 19 eseuiers, 10 livres par jour; pour
gages de luy banneret, 12 chevaliers bacheliers, 71 eseuiers. queu. trom-
peté et mareschal, Z19 livres 10 sols par jour.
Pour messire Helie. Trancheserf, chevalier, 2 autres chevaliers et
i5 eseuiers, 10 livres 10 sols par jour; pour gages de luy banneret.
12 chevaliers bacheliers. 71 eseuiers. queu, trompeté et mareschal.
5o livres par jour.
Pour messire Pierre du Four, chevalier, et 6 eseuiers, 4 livres par jour
\2. Mandement :
Charles à Jean le Mercier Pour tout le temps que nostrè
ainu Alart de Brebanchon, escuier, gouverneur du comté de Blois, et les
gens d'armes de sa compagnie, nous ont servy en nos présentes guerres,
vous laites comptes A Paris, i5 octobre 1 369.
1 Dans la copii tti De Camps (vol. 84, fol. idi r°), on lit : Philippe de* Mornay.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 215
Charles à Jean le Mercier Nostre amé escuier de corps
Alart de Doustevene, gouverneur du comté de Blois, nous a signifié que,
comme par nos autres lettres vous eussions mandé que à luy et aux gens
d'armes de sa compagnie qui avoient servy ez présentes guerres, vous feissiez
compte suivant sa monstre et reveue, ne l'ayant pas fait, vous mandons de
le faire Eu nostre liostel les Saint Pol, à Paris, ic' mars i36g.
Alart de Doustevene, escuier, gouverneur du comté de Blois, pour gages
de luy, 5 chevaliers bacheliers et 3o escuiers, ib livres par jour.
Pour Timberge l'Aleme.nt, escuier, un autre escuier, 20 sols par jour:
pour les gages de luy, 2 chevaliers et 18 escuiers, queu, trompeté et ma-
reschal, 12 livres par jour.
Pour les gages de messire Hue d'Ambaize, chevalier, el ik escuiers,
i3 livres par jour ; pour les gages de luy, 3 chevaliers, ki escuiers.
Pour messire Anceau de la Mute, chevalier, et 5 escuiers, 70 sols par
jour; pour gages de luy, k chevaliers, ko escuiers, queu, trompeté et ma-
reschal, 20 livres par jour, pour Testât de sa personne à luy ordené par le
Roy, de 5o livres par mois, oultre les gages de luy et des gens d'armes de
sa compagnie.
Amaury1, sire de Craon , lieutenant du Roj en la Basse -Normandie, capi-
taine de .mu) hommes d'armes, banneret, ."> chevaliers bacheliers et 21 es-
cuiers.
Pour messire Pierre de Craon, son oncle, banneret, 2 bacheliers et
1 1 escuiers.
Pour messire Amaury de Clisson, sire de Raymefort, el 18 escuiers.
Pour messire Pierre, sire de Matefelon , 2 bacheliers.
Pour messire Brimor de Laval, 1 chevalier, <S escuiers.
Pour messire Geoll'roy Sebille, chevalier, et 3 escuiers.
Pour Jean Tassa, escuier, et k autres escuiers.
Pour messire Gieffroy Février, 2 chevaliers et 35 escuiers.
13, Pour messire Guillaume, sire de Tucé, 3 chevaliers, 20 escuiers
Pour Jean du Vergier, escuier, 1 chevalier et 19 escuiers.
Pour Guillaume du Bourneuf, escuier, et 2 1 escuiers.
Pour Guillaume Remont , escuier, 1 escuier.
1 Bibl. nat., copie de De Camps, vol. 84 , fo). îoli v".
210 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pour messire le Gallois do Rogé, 9 chevaliers et 3 fi escuiers.
Pour messire Jean le Chappelays, 3 chevaliers et 1 fi escuiers.
Pour Jean de Laval, escuier, 1 chevalier, 6 escuiers.
Pour Jean Caraloet, escuier, et 45 escuiers.
Pour messire Raoul Patry et k escuiers.
Pour messire Jean de la Bpissaye et h escuiers.
Pour messire Robert Patry et 1 i chevaliers.
Pour messire Patri, sire de Chasteaugeron , et 12 escuiers.
Pour messire Pierre Bardoul, 2 chevaliers et i5 escuiers.
Pour Alain deTaillecol, dit l'abbé de Malepaye, 1 chevalier et fio escuiers.
Pour messire Taupin du Mesnil et 5 escuiers.
Charles1 Aux generaulx conseillers sur le fait de la guerre. Nous
vous mandons que vous faciez compte à nostre amé et féal chevalier Jean,
sire de Beaumanoir, par Jean le Mercier , des gages de luy et des
gens d'armes de sa compagnie, qu'il a tenus en nos guerres, suivant ses
monstres A Paris, ii\ mars 1 3 69. — Par le Roy, T. Graffart.
Monseigneur Jean, sire de Beaumanoir, chevalier, pour les gages de luy
banneret, 5 autres chevaliers bacheliers, 56 escuiers et 35 archers armez,
5a livres par jour, etc.
14. Mandement du Roy aux généraux esleus sur le fait de la guerre, pour
conter à messire Guillaume des Bordes, chambellan du Roy, messire Jean
de Vienne, messire Guy le Baveux, messire Jean de Bueil, le Bègue de
Fayel et Guillaume de Salebruce. 1" mars 1 36g.
Monseigneur Guillaume des Bordes, chevalier, chambellan du Roy, pour
gages de li, 2 autres chevaliers et 17 escuiers, 11 livres 10 sols par
jour.
Pour messire Fouques de Marcelli, chevalier, un autre chevalier et
k escuiers2, A livres par jour.
Pour messire. Guignait du Brueil , chevalier, et 8 escuiers, cent sols par
jour.
Pour messire Sauvage de Villers, chevalier, et 7 escuiers, k livres 10 sols
par jour.
1 Bil)l. nat., tonds français, 2068 1 , p. 3^8. — ' L'extrait de De Camps donne 7 écuyers.
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 217
Pour messire Jean de Halemviller, chevalier, un autre chevalier et i 1 es-
cuiers, 7 livres 1 o sols par jour.
Pour messire Yon, sire de Garencieres, chevalier, deux autres chevaliers
et i3 escuiers, 9 livres 1 o sols par jour.
Pour messire Hervié de Coich, chevalier, et 12 escuiers, 7 livres par
jour.
Pour messire Guillaume de Montenay, chevalier, 2 chevaliers, 1 6 escuiers,
1 1 livres par jour.
Pour messire Jean Souvain, chevalier, 2 chevaliers, 1 7 escuiers, i 1 livres
1 o sols par jour.
Pour messire Jean de Crux, chevalier, 7 escuiers1, cent sols par jour.
Pour messire Guillaume de Conc, chevalier, et t\ escuiers, 60 sols par
jour.
Pour messire Robert le Homme, chevalier, et i3 escuiers, 7 livres
1 o sols par jour.
Pour Jean de Moncueil, escuier, et 12 autres escuiers, 6 livres 10 sols
par jour.
Pour Pierre François, escuier, 3 escuiers, (\o sols par jour.
Pour messire Régnant le Baveux, chevalier, ro escuiers, 6 livres par
jour.
Pour messire Guillaume le Bastarl, chevalier, 7 chevaliers2, 18 escuiers,
1 1 livres par jour.
Pour Bigot Dabi, escuier, 8 escuiers, à livres 10 sols par jour.
I5- .Monseigneur Jean de Vienne, chevalier, pour les gages de luy bachelier,
un banneret, dix chevaliers et vii"xui escuiers, 97 livres 10 sols par jour;
pour les gages de luy, un baneret, 10 chevaliers et vu"xm escuiers, 66 livres
par jour.
Pour messire Jean de Maillié, chevalier, et 28 escuiers, 1 5 livres par jour:
pour gages de luy, un banneret, 1 1 chevaliers et vi" xim escuiers, 80 livres
I o sols par jour 3.
Pour messire Charles de Bouille1, chevalier, un chevalier et 5 escuiers,
II livres 20 sols par jour.
1 L'extrait de De Camps donne 8 écuyers. 3 « Rec eus à Mirebeau » ( De Camps , vol. 84 .
2 L'extrait de De Camps donne i cbevalier fol. 107 v").
et 18 écuvers. 4 De Camps ( ibid. ) donne Boville.
Sav. étkaisg. Il' série, t. VI, 2° partie. 28
: l 11 l H I £ tlt 'r
218 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pour messire Lancelot de Lorris, chevalier, un escuier, 3o sols par jour ;
pour gages de luy, i3 chevaliers et vi" xm escuiers, 80 livres io sols par
jour.
Pour messire Jean de Feux, chevalier, 2 escuiers, ào sols par jour.
Pour Jean Servens, escuier, un escuier, 20 sols par jour.
Pour messire Jean de Fontaines, chevalier seul. 20 sols par jour.
Item chiet pour messire Pierre de Pons, chevalier, auquel il donna congié
pour un mois, 20 sols par jour.
Item chiet pour Guillaume de Germoles, escuier, congé pour 8 jours.
16. Monseigneur Guy le Baveux, chevalier, pour les gages de lui, 6 chevaliers
bacheliers et 28 escuiers receus à Tours, 1 novembre 136g, 17 livres par
jour.
Pour messire Hue d'Aubemare, chevalier, et 1 1 escuiers, 6 livres 10 sols
par jour.
Pour messire Gieffroy de Berssies , chevalier, un chevalier. 1 6 escuiers .
1 0 livres par jour.
Pour messire Jean de la Fauconiere , chevalier, 3 chevaliers et 1 6 escuiers ,
1 2 livres par jour.
Pour messire Simon l'Estendard, chevalier, 20 escuiers, 1 1 livres par
jour.
Pour Robinet de Sabreuras, escuier, 8 escuiers, k livres 10 sols par
jour.
Pour messire Jean du Boysguernier, chevalier, 3 chevaliers, 1 2 escuiers,
1 0 livres par jour.
Pour messire Gieffroy de Saint-Simon , chevalier, un chevalier, 1 3 escuiers,
8 livres 1 o sols par jour.
Pour messire Jean de Rouray1, chevalier, 10 escuiers
Pour messire Guillaume de Saint Martin, chevalier, 5 escuiers, h livres
par jour.
Pour Jean de la Sabloniere, escuier, 9 escuiers, cent sols par jour ; pour
gages de luy, h chevaliers, i5 escuiers, 1 2 livres 10 sols par jour.
Pour Robert de la Voue, escuier, un chevalier, 18 escuiers, 10 livres
10 sols par jour.
De Camps donne Rouvray.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 219
Pour messire Jean d'Azay, chevalier, 9 escuiers, 6 livres par jour.
Pour messire Giefroy de la Selle, chevalier, 7 escuiers, k livres 10 sols
par jour.
Pour messire Eschevart de Pruli, chevalier, 3 escuiers, 5o sols par jour;
pour gages de li, 19 chevaliers et 1 i5 escuiers, 77 livres 10 sols par jour.
Pour gages de messire Giefroy de la Selle, chevalier, 18 chevaliers et
1 18 escuiers, par reveue à Moulins.
Pour Daniel de Marroles, escuier, 2 escuiers, 3o sols par jour.
Pour messire Guillaume de Gravant, chevalier, 3 escuiers.
Item chiet pour Robert de Grozbrueil, escuier.
17. Monseigneur Guillaume de Fayel, dit le Bègue, chevalier, pour gages de
lui pour gages de lui, 9 chevaliers et 26 escuiers ', 2/1 livres 10 sols
par jour.
Pour messire Jean de Rux, chevalier seul, 20 sols par jour; pour gages
de lui, g chevaliers et 26 escuiers, 2 3 livres par jour.
Pour messire Pierre de Saint Simon, chevalier, 3 escuiers, 5o sols par
jour; pour gages de lui, 9 chevaliers, 29 escuiers, il\ livres 10 sols par
jour.
Pour messire Gile de Maucourt, chevalier seul, 20 sols par jour.
De ce chiet il pour Jean d'Aride, escuier
Item chiet pour Raoul du Fayel
Item pour messire Jean de Cramailles, chevalier
18 Monseigneur Jean de Bueil, chevalier, chambellan de monseigneur le
duc d'Anjou, pour les gages de lui, 1 5 chevaliers et 83 escuiers, queu . trom-
peté et mareschal, 58 livres par jour.
Monseigneur Loys, vicomte de Rochechouart, chevalier banneret, pour
luy banneret, 9 chevaliers bacheliers et 5o escuiers, 36 livres par jour, et
pour son estât par mois, 60 livres2.
Mandement du Roy pour compter à messire Regnault de Douy, cheva-
1 Le nombre des écuyers, qui manque dans 3 « Retenu par le Uoy au nombre de 1 20
le manuscrit fronçais 20684, a été fourni | ar hommes d'armes, pour ta garde des villes et
la copie empruntée à De Camps, vol. S'i, chasteaux qu'il a au ducbé de Guyenne» (De
fol. 10S v°. Camps, vol. 84 , fol. 108 v°).
28.
220 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
lier, pour li, et 60 hommes d'armes de sa compagnie, en la compagnii
du vicomte de Rochechouart, à la garde de ses chasteaux en la duchié de
Guienne, 1 1 may i3yo.
Monseigneur Régnant de Douy, chevalier, pour les gages de luy, 5 che-
valiers et 5/i escuiers, 3/i livres par jour; pour lestât à luy ordené outre ses
gages, 60 livres par mois.
Charles à Jean le Mercier Comme des la veille de Toussains
dernière l'an 1 36o , nostre amé et féal chevalier Guichart de Culenl se misl
de nostre commandement en la ville et chastel de Chalucet, en la duchié
«le Guyenne, et entreprist la garde, ayant gardé ledit chastel au nombre de
1 2 hommes d'armes, sçavoir luy chevalier, 2 chevaliers, et 0. escuiers; vous
mandons que lui faciez conte. 6 juin îSyo1.
19. Monseigneur Mouton, sire de Blainvilie, mareschal de France, h banne-
ret, un chevalier bachelier et 10 escuiers.
Messire Jean de Bueil -, cb. bach., 10 eh. et 27 esc. servit sous le
mareschal de Sancerrc.
M. Raoul de Bonnay, ch. bach., servit sous le mareschal de Sancerre.
M. Gieiïroy de la Selle , ch. bach. , et 8 esc. , sous le mareschal de Sancerre.
M. Regnaut Besille, cb. , 1 cb. et 1 1 esc, sous le marescbal de Sancerre.
M.Jean l'Estendart, ch.
M. Oudart de la Roche, ch.. et l\ esc.
M. Guillaume le Bastart, ch. , 1 ch. et 36 esc, receus à \ssoudun, le
j de juin.
M. Robert d'Aunoy, dit le Galois, ch. , 1 ch. et G esc, sous le mares-
cbal de Sancerre.
M. Hugues de Chandée, ch. , 1 ch. et 2 esc, receus à Bourges le 1 juin
1 369, pour servir sous le marescbal de Sancerre.
M. Jean de Boisguernier, ch. , 1 ch. et 2 esc, sous ledit mareschal.
M. Pierre de Mornay, ch. , et 2 esc , sous ledit mareschal.
Guillaume d'Ars, esc, et 3 esc, sous ledit mareschal.
Gilles de la Porte, esc, et 3 esc, sous ledit marescbal.
20. Autres prests à compter fais à messire Hue de Boulay, chevalier.
' Voir Mandements de Charles V, n° 0g2 , j>. 3'ig. — ! De Camps, vol. 8'j , foi. 109 r°.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 221
Ledit m. Hue de Boulay, retenu au nombre de 20 hommes d'armes, pour
estre continuellement en la compagnie du Roy, à ch. et 9 esc.
Pour m. Philippe de Guiencourt, ch.
Pour m. Loys de Tignonville, ch., et 1 esc.
Autres prcsts à compter faits à monseigneur le duc de Berry et d'Au-
vergne et aux gens d'armes de sa compagnie et sous son gouvernement.
Audit monseigneur de Berry, sur les gages de :
M. Guillaume de Bourbon, son chambellan, ch. , 7 autres ch. et 3o esc.
de son hostel, receus à Clermont en Auvergne, le 9 de may 1 8(19.
M. Guillaume de Meleun, ch., chambellan du Roy, capitaine de
3o hommes d'armes, pour servir sous monseigneur de Berry.
Pour m. Gautier de Chastiauchalon, ch., 1 ch., 9 esc.
Pour Oudet de Cbaranton, esc, et 1 6 autres esc.
Pour Loys de Langon, esc, 1 esc.
Pour m. Guillaume, de Cravent, ch. , et i3 esc.
Pour m. Philippe de Linieres, 1 ch. et 16 esc.
M. Guy de Chauvigny, vicomte de Broce,sire de Chasteau-Raoul , banne-
ret, i3 bach. et 67 esc. de sa compagnie, pour servir sous monseigneur le
duc de Berry.
Pour m. Jean do Brueil, ch. , et l\ esc.
Pour m. Guillaume de Sulli, ch. bach., et 3 ch. et 5 esc.
Pour Guillaume du Brueil, esc, et 3 esc.
Pour m. Loys de Lègue et 3 esc.
Pour Jean de la Garde, esc, et 3 esc
M. Pierre de Paluau, sire de Montresor, ch. , et 3 esc. receus à Busan-
cois le 1 de juillet 1 369.
Jean de Bondis . esc. , et 1 9 esc. receus à Bourges le 1 de septembre 1 369.
M. Bcthon de Marsenac, ch., et 20 esc. receuz à Bourges, sous le gou-
vernement de monseigneur le duc de Berry, le 10 d'avril 1 069.
Pour m. Pierre de la Broce, ch. , et 1 1 esc.
Pour Jean de Lussen, esc. , et 1 1\ autres esc.
Pour Guillaume Coichet, esc, et 2 esc.
Pour M. Pierre Courant et 2 esc
M. Jean de Saint Verain, ch., et 9 esc, sous le gouvernement de mon-
seigneur le duc de Berry.
222 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Jean de Linieres, ch. , et i 5 esc. sous monseigneur le duc de Berry
(comme les suivants i.
21. M. Trouillart de Maignac, ch., et i5 esc.
M. Amaury de iMeno, ch. , i ch. et y esc.
M. Loys de Saint Jullien. ch. , et 1 1 esc.
M. Jean d'Azay, ch. , et 5 esc.
M. Raoul de Bonnay, ch., 3 ch. et 26 esc
M. Regnaut Résilie, ch. , 3 ch. et 2 G esc.
M. Plotart de Cmx\ ch. . et G esc.
M. Loys de Mailly, ch. , et 1 o esc. . receus à Bourg de Diex, le 1 de may
i369.
M. GielTroy de Bersies, ch. seul.
M. Bouchart de Montigny, ch. , 3 ch. et 1 G esc.
M. Guy de Sully, ch., 1 ch. et 19 esc.
Pour Robert de Chevigny, esc.
M. Philippe, seigneur de Linieres, ch., 1 ch. et 7 esc.
AI. Loys de Broce, seigneur de Sainte Severe, ch., 2 ch. et S esc.
M. Jean, sire de Noce, ch., et 5 esc.
M. Fouques Riboule, sire d'Acé, et 8 esc.
M. Adam de Vieuxpont, ch., 1 ch. et g esc.
M. Pierre de Hargexille, ch. , 2 ch. et 5 esc.
M. Guy de La\al, ch., 1 ch. et 7 esc.
Ferry de Montery, esc. , 6 esc.
Pierre François, esc, 1 ch. et 6 esc
M. Pierre de Negron, ch. , i ch. et 10 esc
M. Gieffroy de Germolles, ch., et 19 esc.
M. Gautier de Chastiau Chalon, ch., 2 esc
22. Pour m. Estienne de Chastiau Chalon, ch., 1 ch. et 2 esc.
Juhel Roulent, esc, et o, esc
Guillaume de la Mousse, esc, et à esc.
1 C'esl évidemment de Plotart de Cluis qu'il
s'agit ici. Ce personnage possédait alors le < ba-
teau fort du Soudun-sur Creuse (Indre, oit. du
Blanc c"" de Tournon-S' Mai lin, <-"" de Néons-
sur-Creuse), et non pas comme le dit M. Si-
méon Luce, arr. d'Aubusson. c" de Clicnc-
railles). Cette forteresse, dont les ruines do-
minent encore la Creuse, fut donnée en garde
au maréchal de Sancerre. (Froissart, éd. Luce.
t. VII, p. r.vwrn, noie 3.)
MÉMOIRES PRÉSEMÉS PAR DIVERS SAVANTS. 223
Guillaume de Rambergues, esc., et 58 autres esc, receus à Raimefort,
le 1 de juillet î 36g.
Jean de Chastellet, esc, et 3 esc.
Estelle de Marconnay, esc, et 5 esc
Ymbert du Peschin, esc, 7 ch. et 63 esc, receus à Clermont, le 2 5 de
novembre 1 3 6 g .
Pour Pierre Bourgoing, esc, 20 esc
M. Gieflroy du Boschet, ch., 8 ch. et lu esc, receus à Chantenay, le
18 de décembre i36g.
M. Jean, sire de Nantouillet, ch., 5 esc
Hugues Dalphin, esc, 10 esc
Aubert de Guerart, esc, et 2 h esc.
M. Guy de la Tour, ch., capitaine de par monseigneur le duc de Berry,
au pays d'Auvergne, 1 1 autres ch. et 18 esc.
Pour m. Pierre de Charanton, ch., et 3 esc.
M. Guillaume, sire d'Achon, ch., 7 ch. et 22 esc
M. Berautde Dianne, commandeur de Celles, 2 autres ch. et 17 esc
M. Guillaume, sire de Chalcncon, ch. , 1 ch. et 18 esc.
M. Anfour de Saint An (?), ch. , et 1 o esc.
Pour Girart de Semur, esc, et [\ esc
M. Hugues de la Roche, ch., 1 ch. et 8 esc.
23. Pour M. Robert de Charenton et 8 esc.
Perrin de Plancy, esc , et 7 esc
Chastart du Peschin, esc, 6 ch. et 27 esc
Randon de Polignac, esc, et 18 autres esc
M. Jean de Blozy, ch. , et 2 esc.
M. Jean de Crux, ch. , et 2 esc
M. Antoine, sire de Bcaujeu, ch. hanneret , 8 bach. et 9 1 esc.
Pour M. Pierre de Saint Joirc et 1 o esc.
M. Guy, seigneur de Cousant, ch. banneret, 1 2 bach. et 37 esc
M. Jean d'Armignac, ainsné fils de monseigneur le comte d'Armignac.
banneret, h ch. bach. et 1 1 3 esc.
M. Pierre de Berbesy, ch., et 1 esc.
M. Hugues de Chandée, ch., 1 ch. et 2 esc.
Monnin de Boce, esc, et 10 esc.
Robert d'Auton, esc, 1 ch. et h esc.
22k ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Bastart Dauphin, esc, \ esc.
Guillaume d'Ars , esc. , 3 esc.
Valentin, dit le Bas tard de Jamouze, esc. , 10 esc.
M. Brimor de Laval, ch., 1 esc.
M. Jean du Liergue (ou d'Olicrgues), ch. , 2 ch. et 1 2 esc.
Marquis de. Beaufort, esc, 2 ch. et 11 esc.
M. Guillaume de Villebœuf, ch., et 1/1 esc
24. Lettre de retenue 1,
Charles à Jean le Mercier Savoir vous faisons que nous
retenons par ces présentes nostre très cher et amé frère le duc de Bour-
goigne, pour nous servir ou fait de nos présentes guerres pour nostre armée
de la mer, ou nombre de mil lances de gens d'armes. Si vous mandons
que selon ses monstres faites prest et payement. A Paris, 1" juillet 1869:
de nostre règne le 6e. — Par le Roy, H. d'Aunoy.
Charles à tous Nous certains du bon gouvernement et
loyauté etc. de nostre très cher et très amé frère le duc de Bourgogne .
iceluy establissons nostre lieutenant en tout le pays de Picardie, ele A
Tancarville, le i5 août i36g. — Par le Roy, J. Tabarv.
Charles à Jean le Mercier transportez-vous à Troyes pour
faire prest et payement aux gens d'armes de monseigneur de Bourgogne.
Dernier juin 1 369.
Charles à Jean le Mercier Comme nous eussions retenu nostre
frère le duc de Bourgogne pour nous servir en nos présentes guerres au
nombrcdeZioohommes d'armes, nostre amé et féal chevalier et conseiller Guy
le Baveux au nombre de 3oo hommes d'armes et plusieurs autres, pour estre
à nos j^ages en la compagnie et sous le gouvernement de nostre dit frère, et
pour ce que nous avons entendu que le duc de Lenclaslre estoit descendu à
Râlais, à tout grand foison de gens d'armes et archiers nos ennemis, pour
porter doniage à nous et nostre royaume, et desja a couru en nostre pays
de Picardie: pour y résister avons envoyé nostredit frère; et comme fera
1 Bibl. nat. , fonds français, 206S4, j>. 3s6.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 225
grands frais, vous mandons luy bailier 3,ooo livres tournois à une fois
A l'abaye de Jumieges, 16 août i36a.
Charles à tous Nous, confians de la bonne diligence de
nostre amé et féal chevalier et maistre de nostre hostel, Jean de Chambli dit
le Haze, l'ordonnons pour recevoir et veoir les monstres de tous les gens
d'armes, archers, arbalestriers , qui sont et seront en nos présentes guerres.
Si donnons, etc Au Bois de Vincennes, 19 may 1369. — f*ar J°
Roy, J. Tabari.
25. Autres prests à compter fais à monseigneur le duc de Bourgogne, et au*
gens d'armes qui furent ou voyage de Toumeham l.
M. Philippe, fils de Roy de France, duc de Bourgoigne, pour 9 ch. et
4i esc. de son hostel, receus ;'i Rouen le 28 jour de juillet.
M. Mille de Noyers, comte de Joigny, banneret. g bach. et 5-j esc.
M. Guillaume de Gaillonnel, ch., et 1 esc, sous ledit comte de Joigny.
M. Poullain de Blangy, ch. seul, sous ledit comte de Joigny.
Poincet de Chasteauneuf , esc. , et 3 esc.
.M. Mille, sire de Noyers, pour:
M. Jaques de Serin, et i3 esc.
M. Gautier de Vienne, sire de Jou, ch. bann.. 2 bach. et Z16 esc.
M. Hugues de Vienne, sire de Sainte-Croix, et m. Jean de Sainte-Croix,
ch. banneret, sire de Savigny, i bach. et ki esc.
Ledit m. Hugues de \ienne, pour m. Philibert de Tonnere et 16 esc.
M. Simon de Sainte-Croix, bach.
M. Jean de Sainte-Croix, bann., 3 bach. et 2 5 esc.
M. Jean de Chastillon , sire de Gandelus et de Dury, bann., y bach. et
16 esc, receus à Compiegne, le 18 de juillet 1369.
Jean de Roissy, esc, 2 esc, sous ledit m. Jean de Chastillon.
M. Jean le Bastart deChalon, ch., 6 ch. et 5- esc.
M. Gibaut de Merlo, sire d'Espoisse, pour?
M. Pierre de Chevigny, ch., 1 autre ch. et là esc, receuz à Com-
piegne.
26. M. Etienne de Flavigny, ch. , 3 ch. et 26 esc.
: BLbl. nat.. De Camps, vol. 84, fol. ii3 r" in fine.
>A\ . ÉTBANG. II' série , I. VI, 2' partie. 29
226 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Gautier, sire d'Asillieres , ch. bann. , 5 bach. et 27 esc. receus à Hesclin.
M. Ogier de Saint Cberon, cl)., 1 esc.
M. Jean Paste, ch. , 5 ch. et 2 3 esc.
M. Hugues de Gransson, ch. , 3 ch. et 12 esc.
M. Hugues de Damas, sire de Marcilly, ch. , A esc.
M. Girart de la Tour, sire de Montbelet, ch. , 1 ch. et 7 esc.
Berthelot du Drac, esc. seul sous ledit m. Girart.
M. Hugues de l'Espinasse, ch. , et Pierre du Til, esc, et 8 autres esc
M. Guy de Valory, ch., et 6 esc.
Guy de Sousay, esc. , 2 esc
M. Philebert de Montagu, ch. , 2 ch. et 7 esc.
M. Eudes de Grancy, bann., 1 bach., 2 esc.
M. Jean de Crux, ch., et 2 esc.
M. Pierre de Montagu, sire de Maulay, ch. , 1 ch. et 5 esc
M. Guy deNeufville, ch., et 9 esc.
Ernoul d'Osienge, esc, et 3 esc, sous ledit m. Guy.
M. Eudes de Savoisy, ch. , et 8 esc
M. Ferry de Nelle , ch., sous ledit m. Eudes.
M. Robert d'Aunoy, dit 1<- Galois, ch., /1 ch. et 3() esc
M. Colart disque, ch., sous ledit Galois.
Guillaume Chambellan, esc, et 5 esc, sous ledit Galois.
M. Charles de Chastillon, ch., 3 ch. et i5 esc
Pour m. Jean de Passi, ch., 1 ch. et 2 esc.
M. Guillaume de Terrier, ch., et 7 esc, sous ledit m. Charles.
M. Guy dAngleure, ch. seul, sous ledit m. Charles.
Girart de Nast, esc , sous ledit m. Charles.
M. Ost d'Azello, ch. bann. d'Allemagne, 1 ch. et 8 esc
M. Pierre de Courtcnay, ch., et 6 esc
Jean de Bourgongne, esc. bann., !\ ch. bach., A5 esc, receus à Com-
piegne, le 1 jour de juin i3(>a.
M Jean de Chardonne, ch. , 6 esc , sous ledit Jean.
27. M. Edouart, sire de Saint Disier, ch., 1 ch. et 10 esc.
Robert de Martinpuis, esc, et o esc
Jean de Chavens, esc. de la compagnie de m. Jean de Rye, et 7 esc.
M. Gieffrov du Boschet, ch., 7 ch. et 80 esc.
Pour Philippot de Trappes, esc
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 227
M. Loys de Mailly, ch. , 1 autre ch. et 6 esc. , receus à Rouen , le 6 d'aoust
• 369.
M. Guy de Pontaillier, mareschal de Bourgogne, i ch. et 16 esc.
Sous ledit m. Guy :
M. Hugues de Damas, ch.
M. Eschevart, sire de Pruly, ch., et h esc.
M. Loys de Saint Jullien, ch., î ch. et 3 esc.
M. Jean, sire de Beaurain, ch., et i esc.
Guillaume Petit Villain, esc, 3 esc.
M. Robert d'Estrumel, ch. , i esc.
Pierre Boissel , esc, et A esc.
Pierre de Til, esc, sire de Saint Berin, et 5 esc
M. Jean de Mailly, ch., et i esc.
Henry de Sauvement, esc, i esc.
Edouart de Grantpré , esc, 2 ch. et 22 esc.
M. Jean de Montagu, sire de Sonbrenon, ch. , et 3 esc.
M. Guillaume Crespin , ch., sire de Mangny, 1 ch., 6 esc.
M. Taupin de Villers, ch., sous ledit m. Guillaume.
M. Pierre de Songion, ch., et 8 esc. , sous ledit m. Guillaume (Crespin.
sire de Mangny).
M. Regnaut de Douys, ch., 8 esc.
Pour Jean île Belay, esc, et 3 esc.
Pour Gtiiot de Chenevieres, esc, 3 esc.
Pour Perrinet Brûle, dit de Toutemont, esc, 1 esc.
Pour Jean de Peronne, esc, et 3 esc.
Pour Jean de Mainneville, esc, et 5 esc.
M. Jean, sire de Nantouillet, ch., et 7 esc
Sous ledit m. de Nantouillet :
M. Jean Giresme , ch., 1 ch. et 3 esc
M. Jacpies des Essars , ch. , et l\ esc.
M. Raoïd de Jeux, ch , et 4 esc.
Philippe de Jaingny, esc, tx esc.
Gilles Cocherel, esc.
Guillaume de Pommolain , esc, k esc.
28. M. Guillaume, dit le Bègue de Fayel, ch. , 6 esc.
228 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
AL Raoul, sire de Gaucourt, ch., 2 ch. et k esc, sous m. de Fayel avec
les trois suivans.
Robache du Hamel et k esc.
M. Gilles de Ville, dit l'Estonné, ch., 2 ch. et 5 esc.
M. Tristan de Chamhli, ch., et 6 esc.
M. Jean, sire deHangest, ch. , 1 1 ch. et k 2 esc.
M. Pierre de Becquinieres , ch., et 1 esc, sous ledit m. de Hangest avec
les 8 suivans.
Sous m. de Hangest :
M. Raoul, seigneur de Maricourt, ch., et 5 esc.
M. Tristan de Reu et 1 esc.
M. Jean de Saint Saulieu, ch. , et 1 0 esc.
M. Jacques, sire de Buissu, ch., et 3 esc.
M. Ysac de Querrieu, ch. , 1 ch. et 8 esc.
M. Sagremor de Longueval, ch. , et 3 esc.
M. Goulart de Moy, ch. , et l\ esc.
M. Pierre, sire d'Auviller, ch. seul.
M. Guy du Tremhlay, ch. , et 5 esc.
M. Lancelot de Lorris, ch. , et 6 esc.
Sous ledit m. Lancelot :
M. Raoul de Chenevieres, ch., et g esc.
Raoul de Mery, esc. , et 3 esc.
Pignon Soret, esc, et 1 esc.
M. Jean de Vergy, seneschal de Bourgogne, bann. , 2 bach. et 23 esc.
M. Charles, sire de Saucourt, ch. bann., 5 bach. et 10 esc
M. Jaques de Vienne, sire de Lonvy, bann., 2 bach. et 28 esc.
M. Jean, sire de iluilleval, bann., 1 ch. et cj esc.
Sous ledit sire de Huilleval :
M. Baudouin, sire de Sangate, ch., et 3 esc.
M. Roulet, sire de Hestreus, ch., ï ch. et i\ esc.
M. Lancelot de Caumcsnil, ch., et 6 esc.
Jean d'Anjou, esc. 2 esc.
M. Gautier de Chastilion, sire deDours, ch. bann., 2 bach. et 7 esc.
M. Henry de Beurre, seigneur de Disquenne, bann., 2 bach. et 18 esc
M. Regnaut d'Assy, ch., 1 chev., 2 esc
Jean de Chaumonl, esc, et 1 esc, sous ledit m. Regnaut.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 229
M. Flament de Mammes, ch., et 5 esc.
M. Anguerran de Hames, ch.
M. Jean, sire de Bavelinguehen, ch., et i esc.
Pierre de Sainte Beuve, esc, i esc.
M. Thibaut d'Arlo, ch. seul.
29. Lettre de retenue 1 :
Charles à Jean le Mercier. Nous retenons par ces présentes nostre
très cher et amé frère le duc de Bourbonnois, à nombre de 200 hommes
d'armes, pour nous servir en nos présentes guerres. Si vous mandons, etc. . . .
A Paris, 29 juin 1 369. — H. d'Aunoy.
Autre lettre de retenue dudit duc à lioo hommes d'armes. Dernier juin
.369.
Lettre dudit duc pour 5oo livres par mois au nombre, de /100 hommes
d'armes en sa compagnie, sous le gouvernement du duc de Bourgogne,
i 6 aoust 1369.
Lettre du Roy à Jean de Bonnes, bourgeois de Paris, pour avoir la
monstre dudit duc et de ses gens. 16 juillet 1 36g.
Lettre du Roy à Jean le Mercier, pour faire prest audit duc et aux gens
d'armes de sa compagnie, par les monstres faites par devant Jean de Bonnes,
eschevin de la ville de Paris. A Paris, 1 fi juillet 1369.
M. Gauthier2 Dessous-la-Tour, ch., 2 ch. et 22 esc.
M. Guillaume de Chasteau de Mortagne, ch. . 1 esc.
M. Antoine de Vinay, ch. , et 5 esc.
M. Robert de Sancerre, ch., S ch. et i3 esc.
M Erart sse (de l'Espinassc), ch., 5 ch. et 18 esc.
M. Griffon, seigneur de Montagu. ch., 3 ch. et 58 esc.
1 Bibl. nat., fonds franc. , 20684, p. 200. — du 1 dejuillet suivant, au nombre de 3oo hom-
L;i copie de De Camp?, vol. 84, fol. 116 r° et mes d'armes, |>our servir ou fait des présentes
117 v°, donne ceci : 0 Autres prests a compter guerres et pour l'armée de la mer, et par
faits à plusieurs gens d'armes estant en la autres du 16 jour d'aoust, au nombre de
compagnie de monseigneur le duc de Bourbon, 4oo hommes d'armes, sous le gouvernement
et sous ie gouvernement de monseigneur le duc du duc de Bourgogne , pour luy bann., 57 bach. .
de Bourgogne. Monseigneur le duc de Bourbon et i'i2 esc. de son hostel comme de sa com-
retenu par lettres du Roy données à Paris le pagnie. »
2g de juin 1 3 6 9 , au nombre de 200 hommes ■ Bibl. nat., collection De Camps, vol. 84
d'armes pour servir es guerres, et par autres fol. 1 17 v°.
230 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Mautaillé de Brisolles, ch., i ch. et 1 esc.
M. Iluguede Froideville, ch., 2 esc.
M. Jean de Laye, ch., 3 ch. et 7 esc.
M. Cielïroy de Seuli, ch., et 7 esc.
M. Girart de Bourbon, hann., et 9 esc.
Jean de Bussur, esc. de la compagnie de m. Girart.
M. Lourdin de Saligny, ch., et A esc.
30. M. Pierre de Fontenay, ch., et 3 esc.
M. Guillaume, sire de Charlençon, th., 1 chev. el 10 esc.
M. Philibert de TEspinasse, ch., k ch. et 1 1 esc.
M. Jean de Saint Palais, ch., et k esc.
Jean de Saint Vrain, esc., 1 esc. sous m. Jean.
M. Pierre de Chantemelle, ch., 1 esc.
M. Plotart de Vernoy, ch. , et 5 esc.
M. Jean de Varegny, ch., 1 ch. et 5 esc.
M. Jean, sire de Grille, ch., et l\ esc.
M. Raoul de Saint Joire, ch., et 8 esc.
M. Hugues, sire de Chastiaumorant, ch., 2 esc.
Josseran de la Vieux, esc., seigneur de Fougerolles , 3 esc.
Bricbart de ConU'es, esc, 2 esc.
Jean de Poulegny, esc, 3 esc.
Jean de Hinche, esc, 2 esc.
M. Antoine le Bastart de Savoy e, ch., 5 esc.
M. Jean de Châles, ch., et 3 esc
M. Anfour de Saint An, ch., /i esc.
M. Jean de Montagu le Blanc, ch., 8 esc.
M. Robert, sire de Boissay, ch., 1 ch., 7 esc.
M. Mathe de Talleru, ch., 1 esc.
M. Pierre de Norry, ch., et h esc
M. Jean, sire de Chasteleu, ch., et 18 esc.
M. Régnant Patrouillait, ch., A ch. et h esc.
Sous ni. Régna ut :
M. Ancel du Fay, ch., a ch. et 8 esc
M. Phelippe de Trie, sire de Marueil.
M. Pierre de Bouchant, ch., et 19 esc.
M. Antoine, sire de Beaujeu, ch. bann. , 1 bach. , 1 1 esc.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 231
M. Robert de Beaujeu, cli., et 5 esc.
M. Guy, sire de Chauvigny, vicomte de Broce, ch. bann., 1 bacb. et
esc.
M. Gille, sire de Nedonchel, ch., et A esc.
M. Girart de Bourbon, sire de Montpcrroux , ch., et i esc.
M. Pierre de Semur, ch. , et 2 esc.
M. Loys, sire de Fescamp, ch., 1 ch. , 2 esc.
.M. Pierre de Saint Joire, ch. , et 4 esc.
Antoine de Bellenaue , esc. , k esc.
31. Autres prests à compter fais à plusieurs gens d'armes estans en la
compagnie de m. Guy le Baveux et sous le gouvernement de monseigneur
le duc de Bourgogne.
M. Guy le Baveux, ch., retenu par lettres du Roy, données à Paris le
1 2 jour de juin l'an 1 36g , pour servir au fait des présentes guerres, et pour
le fait de l'armée de mer sous .le gouvernement de monseigneur le duc
de Bourgogne, 3 ch. et 1 1 esc.
M. Gieffroy de Saint Simon, ch. , 1 ch. et g ('se.
M. Gieffroy le Voin, ch., et 3 esc.
Jaquet de Montmor, esc, sous m. Gieffroy.
M. Gieffroy de Berssies, ch., et 5 esc.
M. Jean ernier (Boysguernier), ch., i ch. et k esc.
M. Estienne de Chastelchalon , ch. , 1 ch. et 19 esc.
M. Hue d'Aubemare, ch., et 1 2 esc.
M. Bouchart de Montigny, eh., 2 ch. et 1 '1 esc.
M. Phelippe de Mousliers, ch., et 12 esc.
M. Jean de Rouvroy, ch., 9 esc.
M. Pierre d'Icy, ch. , et 8 esc.
M. Jean de Montmorency, ch. , 1 ch. , 7 esc.
M. Jaques, sire de la Codre, chev. , k esc.
M. Jean Auhin, ch., 1 ch., 6 esc.
M. Guy de iMauvoisin, ch. , 1 ch. et 6 esc.
M. Guillaume de Saint Martin, ch. , 8 esc.
M. Jean de la Fauconniere, ch., 8 esc.
M. Jean du Lyon, ch., A ch. et 8 esc.
M. Egret de Besu , ch., 1 esc.
232 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Simon l'Estendart, e.sc. , 20 esc.
Robert de Sabruvas, esc, 1Z1 esc.
Henry Betin, esc, g esc.
Perrot d'Aunoy, esc. , 17 esc.
Le Ga.scoing du Bois, esc. , 7 esc.
M. Hardouin de Mailly, chev. bann. , 2 ch., 17 esc.
M de \ endosme , ch. , h chev. , 9 esc.
M. Régnant de Sevré, ch. seul.
Oudin Taillepié, esc, et 1 esc.
32. Charles ' aux generaulx conseillers esleus à Paris sur les aides. Nous
avons ordcné que la semonce que nostre amé et féal conseiller le seigneur
de Craon devoit faire de 5oo hommes d'armes, pour nous venir servir au 1 5P
de ce présent mois, ait jusque au dernier dudit mois pour tous délais, ri
que sur ses gages et de ses gens lui donniez en prest mil frans d'or
En nostre hostel les Saint-Pol , à Paris, 2 juin i36o. — Par le Roy, Pierre
Michiel.
Lettres du Roy à Jean le Mercier, pour aller devers le sire de Craon au
siège devant la Roche sur Ion , pour distribuer à luy et aux gens d'armes de
sa compagnie /i,ooo francs En nostre chastel de Rouen, 29 juillet
,369.
Lettres du Roy audit le Mercier de faire prest et payement tant sur les
gages du sire de Craon de nouvel envoyé ez parties de Bretagne, comme sur
son estât de 5oo frans d'or par mois, 6,000 francs A Jumieges,
ik aoust 1 369.
Lettres du Roy à Jean le Mercier pour son amé et féal cousin et conseiller
le sire de Craon, auquel il ordonne 5oo frans d'or par mois, alant ez par-
ties de Bretagne A Jumieges, 2/1 aoust 1 3 G9.
De par le sire de Craon à nostre amé Jean le Mercier. Comme le Roy
nous aist mandé que assemblissions le plus de gens d'armes que pourrions,
1 Bibl. nat. , fonds franc., 20684, p. 397. combattre les Anglois qui estoient partis de
— De Camps (fui. 120 r") a résumé ces lettres Chastiau-Gontier, duquel pays il se partit, et
ainsi : 0 Autres prests à compter fais au sire de les poursuivit jusques à Saint-Sauveur-le-Vi-
Craonetaus gens d'armes estons en sa compa- comte ou Clos de Constentin, lequel voyage
gnie. Amaurv, sire de Craon , lieutenant du Roy dura 10 jours et se Ct avec ceux qui suivent»;
en l,i Basse-Normandie, envoyé par Sa Majesté et l'extrait de De Camps continue comme le
es parties de Bretagne, pour aller essayer de dis. franc. 20O81.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 233
pour aller lever le siège que nos ennemis avoient mis devant le chastel de la
Roche sur Ion; et il soit ainsy, que, avanl que lesdits gens d'armes fussent
assembla/, il cstoit rendu, ou nous ne pourions lever ledit siège, que nous
alessions à la plus grand compagnie que nous pourrions en la compagnie de
monseigneur le duc de Bretagne , pour chastier les Anglois qui se sont
partis de Cliasteau Gontier; les ayant assemblé, vous mandons aux chefs
desdits gens d'armes faire le plus grand prest que pourez , c'est à sçavoir :
33. A nostre oncle ni. Pierre de Craon, cb. bann., U ch. et 20 esc.
Au sire de Mathefelon, cb., 5 ch. bach. et 35 esc.
Au sire de Montejehan, luy bann., 3 cb. bach., 38 esc.
A ni. Amaury de Clisson, bach., 3 ch., 33 esc.
A m. Bremor de Laval, 2 cb. , 20 esc. et 1 h archers armez.
A m. Guy de Laval, cb., 3 cb., 16 esc.
Le sire d'Uste(?), ch., 2 ch., 5 esc.
M. Jean de Cbampaigne, 6 cb., 36 esc.
Le sire de la Grésille, 1 cb., 6 esc.
M. Briant de la Haye, 1 ch. , 3 esc.
Le sire de Sillé, 1 cb. , l\ esc.
M. Gielfroy Février, 3 cb., 3i esc.
M. Gielfroy de Baux et 1 6 esc.
Le sire de Tusse, 3 cb., 18 esc,
M. Brandelis de Champaigne, 1 ch., i5 esc.
L'abbé de Malepayc, dit Alain de Taillecol. 1 ch., 3o esc. et . . . ar-
chers.
Jean du Vergié, esc esc.
Guillaume du Bourcneuf, esc, 22 esc. A Baugé, le 16 aoust i36o.
Lettre comme la précédente dudit sire de Craon, adressant audit le Mer-
cier, pour bailler argent :
A m. Guy Oudart, ch., 7 esc. en sa compagnie.
A Jean de la Haie, esc, et g esc.
A Henry de Saint Aubin, esc, et 6 esc. et 3 archiers armez.
A m. Jean de Chappelaiz, pour luy, 2 autres ch. et 7 esc.
Et pour raportant, etc., à Baugé, 16 aoust i36o.
34. Autres prests à compter fais à m. le mareschal de Blainville et aux gens
Sav. Étrang. IF série , I. VI , 2e parlie. 3o
234 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
d'armes de sa compagnie, sous son gouvernement, estant es parties de Nor-
mandie '.
Le sire de Blainville, mareschal de France, retenu par lettres du Roy du
12 jour de septembre, l'an i36u, à 3oo hommes d'armes de sa compagnie
i sous son gouvernement, pour servir es présentes guerres es parties de
Normandie et ailleurs où besoin sera.
Pour luy bann. , 1 bach. et o esc.
M. Guillaume, sire de Calleville, cb., et 2 esc.
M. Henry, sire de Tieuville, cb. , 1 cb. et 7 esc.
M. Tarcelet de Sainte Beuve, cit., et l\ esc.
Le Gascoing du Bois, esc, 6 esc.
Girart d'Esquais, esc, 8 esc.
M. Gieffroy de MangneviHe, cb., 1 cb. et 3 esc.
M. Guillaume de Villers, sire du Homet, cb., 3 ch. et >3 es<
M. Guillaume de Brequeville, cb. , 1 cb. et 12 esc.
M. Guillaume de Buiili, cb. , 1 cb. et 2 esc
M. Hébert de Vieux, cb., 1 esc.
M. Richart, sire de Creuilli, cb., 1 cb. et 7 esc.
M. Raoul Fauq, cb.. et .7 esc.
\F. Raoul Paynel, ch. , 2 cb., 1 1 esc.
M. Robert, sire de Pirou, cb. , 1 ch. , 7 esc.
Erart de Perte, esc., 5 esc
M. Guillaume de Vierville, cb., 8 esc.
M. Cordelier du Mesnil, ch. , 6 esc.
M. Raoul de Meurlent, ch., et 6 esc.
M. Henry de Colombieres, ch., 9 esc.
M seigneur de Tourne! >u, bann., !x ch. et 33 esc.
Alain de Maingny, esc. , 4 esc
M. Raoul de Guibervillc, ch. , et 6 esc.
\1. Guillaume de Percy, ch., et 1 esc.
M. Pierre de Fontaines, ch., et 8 esc.
M. Guillaume de Magneville , ch., et 5 esc
Rogier de Iîotot, esc, et k esc
Aubin de Neufville, esc, 5 esc.
' De Camps, vol. 84, fol. 121 r°
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS.
Colin de Hetehon, esc, 9 esc.
235
35. Charles1 aux conseillers generaulx esleuz sur les aides. Nous rete-
nons par ces présentes nostre amé et féal chevalier et conseiller Guillaume
du Merle, capitaine de par nous es parties de Normandie outre la rivière
de Seine, a 200 hommes d'armes en sa compagnie et sous son gouver^
nement, pour nous servir en ces présentes guerres; si vous mandons vous
luy fassiez prest pour un mois A Sainte-Catherine au Mont de Rouen .
1 o septembre 1 3Co.
Giefiroy2 du Frcsne, esc, et 2 esc. sous ledit m. Guillaume.
M- Jean, sire de la Ferté Fresnel, bann., k hach. et 26 esc.
M. Guillaume de Saint Clost, ch. , 2 ch. et i3 esc.
M. Jean du Bois, ch., 2 ch. et i3 esc.
Pienv Bourgeois, esc, et n esc.
M. Guillaume Painnel, bann., 3 ch. et 3o esc.
M. Girarl JeTournebeu, ch., 1 ch. et k esc.
Charles3 aux trésoriers des guerres. Nous retenons nostre 1res cher
et très amé frère le duc de Bourbon , pour nous servir en nos présentes
guerres ou pays de Bourbonois et ailleurs, sous le gouvernement de. nostre
très cher e1 très amé frère le duc de Berry, à 3oo hommes d'armes de sa
compagnie, sçavoir luy, homme de banneres, 60 chevaliers et les autres
escuiers. Si vous mandons luy fassiez prest, etc. . . . Au Bois de Vincennes,
2 G septembre 1 oGg.
Lettres du Roy à Jehan de Bonnes, eschevin de Paris, pour aller à Desise
' BiM.nat., ronds franc. , 2068/1 , p. '102. —
De Camps (vol. 8/| , loi. 122 r") analyse ainsi
cette pièce : « Prests à compter fais ci messirc
Guillaume du Merle, et aus gens d'armes de
sa compagnie estans es parties de Normandie.
M.Guillaume du Merle, ch. conseiller du Roy,
retenu par lettres de Sa Majesté ilu 1 2 de
septembre i.'J6n, capitaine es parties de Nor-
mandie outre la rivière de Seine , à 200 hommes
d'armes en sa compagnie et sous son gouver-
nement, pour servir es présentes guerres es
dites parties et ailleurs, 10 cb. et 02 esc.»
2 De Camps, vol. Si. fol. 122 r°.
l'ulil. uat. . londs franc. . 2068/i, p. 402 in
fine. — De Camps (vol. 87, fol. 1 22 r" in fine)
analyse ainsi ces pièces : « Prests à compter fais à
monseigneur le duc de Bourbon et aus gens
d'armes de sa compagnie , estans au siège devanl
BeUepcrche. Ledit monseigneur de Bourbon .
retenu par lettres du 26 de septembre l'an
i36çj, pour servir es présentes guerres au paj
de Bourbonnois et ailleurs, sous le gouver-
nement du duc de Berry, pour luy banneret
5 ch. hach. cl 3 \ esc. de son lioskl, leeeus en
la ville de Dicise, le 10 d'octobre i36g
3o.
236 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
recevoir la monstre des gens d'armes de monseigneur le duc de Bourbonois.
\ l'a ris, 3 octobre 1369.
Lettre de lestât dudit duc, de 5oo frans d'or pour son estât par mois.
Au Bois de Vincennes, 28 septembre i36c).
30. M. Griffon1, seigneur de Montagu, ch. bann., ». bach. et 2>j esc.
M. Philebert de i'Espinasse, ch. bann., 12 bach. et 3 y esc.
M. Guichart Dalphin, bann., 10 ch. et 1/1 esc.
M. Lourdin de Saligny, ch. , el 9 esc.
M. Pierre, seigneur de Norry, ch. , 3 ch. , 16 esc.
M. Robert de Sancerre, ch. , 7 ch. et 22 esc.
M. Jean le Bastart de Bourbon, seigneur de Rochefort, ch., h ch. ei
1 o esc.
M. Hugues de Digoine, ch., et 10 esc.
M. Jean de Saint Vrain, ch., 2 ch. et k esc.
M. Jean de Vau le Comte, ch. seul.
Jean de la Guiche, esc, et 9 esc.
M. Jean de Bouloigne, ch. bann., 9 bach. 1 3 esc.
Guiot de Ronssoy, esc, l\ esc.
M. Guy de Rochefort, ch. , el 1 esc.
M. Eude, sire de Vendac, ch. , 1 es<
M. Robert de Beaujeu, ch., 1 esc.
M. Floton, sire de Revel, ch. , et 8 esc.
Jean du Mast, esc, 1 esc
Hugon du Chat, esc, 3 esc.
M. Jean de Bricolles, ch. , 1 esc.
M. Phelippe d'A ventres, ch. , et 3 esc.
Jean de Trois Vernay, esc.
M. Jean des Granges, ch.
M. Guillaume dellainnes, ch. , k payes.
M. Hugues de Chauguet, l\ payes.
M. Hugues Dalphin, 12 payes.
M. Gibaut de Merlo, ch., pour 12 payes.
M. Guy de Mes au Comte (?), ch. , pour /1 payes.
Guillaume Morin, esc, 5 esc.
Dr Camps , vol. 87, fol. 1 2 >.'
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 237
M. Jean de Cintré, ch., 5 esc.
Guillaume de Sainte Prime, esc. g esc.
Hugues de Blangy, esc, 2 esc.
M. Girart de Roissillon, ch., 1 ch. , 2 esc.
Jean de Roissillon, esc, k esc.
37- Autres ' prests à compter :
A m. Jean de Vienne, ch., 34 ch. et vm"v esc
M. Guillaume des Bordes, chambellan du Roy, ch., 2 3 ch. , ix"v esc.
M. Guy le Baveux, ch., 2g ch. , vni"x esc
M. Guillaume de Fayel, dit le Bègue, 10 ch., 29 esc
M. Jean de Bueil, ch., i5 ch., 80 esc.
Guillaume de Salebruce et 4 esc.
Autres2 prests faits à m. Jean de Villemur et ans gens de sa compagnie.
M. Jean de Villemur, chevalierbachelier, retenu par lettres du Roy don-
nées à Paris le 27 de décembre de l'an i36o,, au nombre de 4oo hommes
d'armes, pour servir es guerres, par l'espace d'un mois, sous le gouvernement
de monseigneur le duc de Berry, 58 escuiers receus à Chasteauneuf sur Ghier.
Jean de Nouval, esc, 1 ch. , 76 esc.
^von de Karigen, esc, et 2- esc.
Henry Karouel, esc, et 29 esc.
Guillaume Berengier, esc, et i5 esi
Jean du Bois. esc. , et 36 esc.
Jean Barra, esc. et 4o esc.
Jacob Alain, esc, et 62 esc.
^ on Fere, esc, et 43 esc.
Guillaume de Garrot, esc, 1 ch. et 56 esc
38. Charles3 à Jean le .Mercier. Nous avons ordené nos amez et feaulx
chevaliers Gieffroy de la Selle et le Camus de Pons, à la garde du chastel et
de la ville de Pouzay, à 80 hommes d'armes et 1 2 arbalestriers; desquiex le-
dit Gien'rov aura la charge de 4o hommes et desdis arbalestriers, et ledit
1 Bibl. nat., fonds franc., 2068I, p. 4o5. — - De Camps. vol. 87, fol. 123 v°. - ' Bibl. nat.,
fonds franc., 20684, p. 'iofi in fine.
238 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Camus aura et tiendra les autres /to, sous le gouvernement dudit Giefroy
que nous en avons fait capitaine, nonobstant que ledit Giefroy ait esté et soit
par nous ordené ou nombre de dix payes, à la garde de nostre ville de
Tours. Pour la monstre desquels 80 hommes d'armes et 12 arbalestriers,
nous avons ordené nostre aîné et féal Jean d'Azay, chastelain et garde de
nostre chastel de Loches. Si vous mandons leur faire prest et payement, etc
A Paris, le 2 3 may 1869.
Autres prests à compter, faits à plusieurs gens d'armes estant en establies
dr villes et ehasteaux.
M. GieSroy de la Selle, le Camus de Pons, et m. Jean d'Azay pour
l'establie de la Roche de Pouzay.
Ledit m. Gieffroy, un ch. et 38 esc. et 1 2 arbalestriers.
Ledit Camus et 28 esc. et 1 2 arbalestriers.
M. Jean d'Asay, ch. , et 39 esc.
A Guillaume de la Tremoille, esc. , pour le nombre de 1 5 payes, pour la
garde du Chastel Guillaume.
Deniers1 baillez par mandement sans monstres à :
M. Guillaume le Bastart de Poitiers, pour luy, et /40 hommes envoiez à
Harefleu pour la garde du navire.
M. Guillaume de Nuillac, ch. , pour mener 5o comhatans en l'abbaye de
Saint Sabin en Poitou.
M. François de Périlleux , admirai de France, sur la somme de. 2,000 frans
qu'il doit avoir par chascun an, par mandement du Roy donné le 8 jour
de juillet 1 oGij.
A Criquet de la Crique2, pour aler en certains lieux avec l'amiral de
France, du commandement du Roy.
A messirc Jean de Chamigny, chevalier, lequel le Roy a envoyé devers
ledit amiral pour la garde dudit navire avec messire Gauchier du Broillart et
Jean de la Bresse.
A Estiennc Castel, armeurier et varlet de chambre du Roy, pour ba-
nieres, panonceaux el estendars qu'il a fait faire pour le navire.
A Jean de Bonnes, eschevin de la ville de Paris, commis à recevoir les
1 De Camps, \ol. S '1 . fol, 1 2 i r°. — Bibl. nat., fonds franc., !o68 i , p. io~-
MKMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 239
monstres des gens d'armes de monseigneur le duc de Bourbonnois et d'autres
pour les gage; de luy de 2 frans par jour.
30. Dons faiz par le Roy :
A messire Aubert de la Courtine, chevalier.
A messire Jean de Saint Chaînent, chevalier du pays de Guyenne, pour
don à luy fait pour cause des forteresses qu'il lient, qu'il a mises en l'obéis-
sance du Roy.
\ messire Guillaume des Bordes, pour ->o hommes d'armes qu'il tint à
Paris en y ver en 1 0G8.
A messire Jean de Bourbon, comte de la Marche, pour ayder à garder
ses forteresses qu'il a ou pays de Guyenne.
A messire Raymon de Marueil, chevalier du pays de Guyenne.
A Guillaume Roussel, trompeté du Roy. pour aider à payer sa rançon.
A messire Guillaume Boitel, chevalier.
A messire Ithierde Perrouce, chevalier de l'ospital de Saint Jean en Jeru-
salem et commandeur de Belle Chassaigne , pour composition faite par luy
ans Anglois qui tenoienl siège devant le chastel de Chalucet.
A messire Ilelie Brachet, chevalier de l'ospital de Saint Jean de llierusa-
1cm, du pays de Guyenne, lequel est venu de nouvel à l'obéissance du Roy
et mis ses forts
A messire Baiart de Lastic, chevalier de l'ospital. pour semblable cause.
ii
SECl Mil S COMPOTl S
ïO Lettre de. retenue de monseigneur Loys de Sancerre , mareschal de France
au nombre de vm" hommes d'armes. A Paris, du 1" mars 1 36g.
Lettre de retenue du vicomte de Rochechouart et messire Régnant de
Douy, au nombre de vi" combatans. A Paris, du i3 mars i36g.
Lettre de retenue de monseigneur Hue du Boulay, chevalier, au nomhre
de 7 chevaliers et 1 k escuiers en sa compagnie. A Paris, 1 mars 1 36g.
Lettre de retenue de messire Jean de Bueil, chevalier, chambellan de
monseigneur le duc d'Anjou, au nombre de cent payes de gens d'armes. A
Paris, 8 mars 1 36g.
' Bibl. nat. , fonjs franc., 20684, p. îiog.
2'tO ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Lettre «le retenue de Imbaut du Peschin, escuier de corps du Roy. A Pa-
ris, 1 3 mars 1 3(>q.
Lettre nouvel de la lieutenance de monseigneur le duc do Berry et d'Au-
vergne esdits pays et des montagnes d'Auvergne, Bourbonois, Forois, So-
loigne, Touraine, Anjou, Maine. Normandie, etc. A Paris, 5 mai i 3 6 9 .
Lettre de retenue dudit duc, au nombre de 3oo hommes d'armes. A
Paris. 5 may 1 36g.
Compte Jean le Mercier, trésorier des guerres du Roy. despuis le 1" mars
i 36() jusqu'au 1er mars i3yo, des mises fuites aux cens d'armes qui ont
servj es présentes guerres.
Recepte.
41. De Jean l'Uissier, receveur gênerai à Paris des aides pour la délivrance
du ro\ Jean, pour bailler à messire Une du Boulas et aux gens d'armes de
sa compagnie.
De luy pour donner à messire Nicole d'Ansou !, chevalier d'Aiemagne.
De luy pour messire Guillaume Boitel, chevalier.
De luy pour messire Jean de Vienne, chevalier, en prest pour aller qué-
rir a 00 hommes d'armes.
De luy pour bailler à messire Jean de Meudon, capitaine du chaste! de
Saint Germain en Laye.
De luy pour messire Jean d'Armignac, seigneur de Charolois.
I le luy pour messire Unezelle de la Pierre -, chevalier du pays de Mince
De luy pour Jacob Lalain, Guillaume du Guerrot , Jean Barra, et Jean
du Boys, escuiers de Bretagne, capitaines et gardes du Blanc en Berry.
De luy pour messire Berthelemy de Poulaine . messire Henry de \\ allestin
messire Nicole d'Anso , messire Unezelle de la Pierre, chevaliers d'Aiemagne,
et aux gens d'armes de leur compagnie.
De luy pour messire Pierre de Pons et messire Thomas de \ oudenay,
chevaliers.
De luy pour messire Jean de Hargeville.
Des generaulx, etc., par Jean l'Uissier, pour bailler aus gens d'armes es
parties de Guyenne et ailleurs, sçavoir par la main Jean Remon . receveur
1 1 ch., 6 esc. ( De Camps , vol. 84 , loi. îâo r"). - ich.,i6esc ( De Camps , vol. 84, fol. »4or°).
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 241
des aides à Nevers; de Jaquet Loron, receveur desdites aides en la ville de
Vezelay etenlaprevosté de la Magdeleine ou diocèse d'Othun; de Guillaume
le Roy, grenetier à Bourges ; de Regnault de Montrepaire , grenetier d'Auxerre ;
de Guillaume Trolet, gouverneur d'Orléans, et Guillaume Pieblanc, rece-
veur des aides à Orléans; de Jean Passelet, grenetier à Cosne; de Guillaume
Hocié , grenetier de Gien ; de Michel Payen , receveur desdis aides es cité et
diocèse d'Auxerre.
Dudit Jean l'Uissier pour bailler à messire Hutin de Vermeile, chevalier
et chambellan du Roy.
Autre recepte.
42. De Jean des Champs, receveur en la ville et arcediacre de Blois des aides
ordenez pour la guerre.
Des esleus d'Olhun par la main de Guyot de Viezchastel, receveur
illec.
Des esleuz de Mascon par la main de Estienne Peureau, receveur
illec.
Des esleuz de Lyon par la main de Jean de Villars, receveur illec.
De Jean de la Garde , receveur gênerai des aides pour la guerre es cité et
diocèse de Lyon, Mascon et Chalon.
De Guillaume Chauvigny, receveur au diocèse de Bourges.
De Jean Remon, receveur ez cité et diocèse de Nevers des aides pour la
guerre.
De Robert de Florac, receveur des aides pour la guerre à Clermont.
De Pierre Courtoys , receveur des aides pour la guerre à Blois.
De Guillaume Pieblanc. receveur des aides pour la guerre es cité et dio-
cèse d'Orléans.
43. Prests a compter, fais à monseigneur Loys de Sancerre, mareschal de
France, retenu par le Roy pour le servir en ces présentes guerres es parties
de Berry et d'Auvergne, au nombre de i 6o hommes d'armes, par lettres
du î de mars î 3 6 9 .
Ledit monseigneur le mareschal, banneret, 1 1 ch. bach. , 79 esc.
Pour messire Pierre de Pons, ch., et 16 esc.
Pour m. Hugues de Cravant , ch., et 7 esc.
Pour m. Robert de Sancerre, ch. , 9 chev. et 44 esc-
Sav. étrang. IIe série, t. VI, 2' partie. 3 1
1«r I1ICIHE 1ll.l''Ui
242 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pour m. Philippe, sire, de Linieres, ch. , 3 ch. et 17 esc.
Pour m. Bequet le Voin, ch., 3 oh., i esc.
Pour m. Andri de Prie, ch., i ch. et 3 esc.
Autres prêts Tais à monseigneur Loys, vicomte de Rochechouart, et à
messire Régnant de Douy, retenu par le Roy, chacun au nombre de 6o coin-
batans, pour servir es guerres de (ïuienne et en la garde des chastcaux dudif
\icomte, par lettres du î 3 jour de mars i36o.
Ledit monseigneur Loys, vicomte de Rochechouart, hann. , i i ch. et
48 <'M'.
M. Regnaut de Douy, 5 ch., 54 esc.
Autres presls laits a Hue du Boulay, ch. , retenu par le Rov, au nombre
de 2i hommes d'amies, pour estre et demeurer en la compagnie du Roy.
pour la garde et seureté de sa personne, par ses lettres du î jour de mars
: 369, 6 ch. et i 4 esc.
Autres prests faits à Alard de Doustienne, esc, vicomte et gouverneur Au
comté de Blois, retenu par le Roy au nombre de 5o payes pour le servir en
ses guerres en la compagnie et sous le gouvernement de monseigneur le ma-
reschal de Sancerre, par lettres du 7 jour de mars i3bq, Sch.bach., 38 esc
Pour messire Thierry de Sausailles, ch., et g esc.
Autres prests lais à messire Jean de. Bueil, ch. , chambellan de monsei-
gneur le duc d'Anjou, retenu par lettres du Roy du 8 jour de mars i36g.
< au nombre de 1 00 payes, pour le servir es guerres es parties d'Anjou et du
Maine, 16 ch. , 65 esc.
Pour M. Jean de Montelais, ch. , 1 7 autres ch. et 82 esc.
44. \utres prests fais à Ymbaut du Peschin, esc, chambellan de monseigneur
le duc de Berry, retenu par lettres du Roy du 1/1 jour de mars i36g, au
nombre de 1 00 hommes d'armes , pour servir en ces présentes guerres sur la
frontière de Lymosin, 1 1 ch. , 88 esc1.
1 (Charles, par la grâce île Dieu, Roy de dilection. Comme, par noz autres lettres don-
France, à noz amez et feaulz conseilliez sur le nées à Sainte Katerine de Rouen, le vint nuef-
fail des aydes ordenés pour la guerre, salut et viesme jour de juillet darraiu passé, nous
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS.
Pour m. Philippe d'Avenieres, ch., 3 ch., 86 esc.
2l\'A
Henry de Carouet, esc, et \~j esc.
Autres prests fais à monseigneur Loys, sire de Sully, chevalier banneret,
retenu par le Roy au nombre de 100 hommes d'armes, pour servir esdites
guerres en la compagnie et sous monseigneur le duc de Berry. par lettres
du 22 jour de février i36g, 5 bach. et 3/i esc.
Autres prests à compter fais à monseigneur le duc de Berry et d'Au-
vergne, lieutenant du Roy es pays de Berry, d'Auvergne, des montagnes
d'Auvergne, de Bourbonnois, de Forois, de Saloigne, de Touraine, d'Anjou
et du Maine, et aux gens d'armes de sa compagnie par lettres du 5 jour de
may l'an î 370.
eussiens mandé à nostre amé et féal chevalier
Guillaume du Mille, que il amenast en sa com-
pagnie par devers nostre 1res chier cl amé cou-
mu le sire de Craon, toutes les gens d'armes et
autres dont il porroit liner sur es, erance d'aler
lever le siège que nos ennemis avoient mis
devant la Roche sur Yon, et avant que il y
poussent estre il avoit esté pris par lesdis
ennemis; et pour ce avoit esté ordené que ledit
sire de Craon et plusieurs autres en sa coni-
paignie se trairpient à Saint-Sauveur, ta où nos-
dis ennemis esloient, sur espérance de les com-
hatre, et pour ce que nostredit chevalier a tenu
lonctemps certaine et grant quantité de gens
d'armes pour les causes dessusdictes , dont il n'a
fait aucune monstre, avons composé et com-
posons avecques nostredit chevalier, pour tout
le temps qu'il a tenu lesdicles gens en sa com-
paignie, pour toutes choses à la somme de qua-
torze crus frans, dont d a eu par nostre amé et
féal trésorier de nos guerres, par lettres dudit
chevalier données le septiesme jour d'aoust
ccei.\i\, huit cens livres tournois; et des vic li-
vres tournois demourant desdites xmic livres
tournois, nous vous mandons que vous le paies
ou assignés en tel lieu qu'il en puist estre paies;
et par ces présentes , vous mandons que lesdictes
vin" livres tournois que nostredit trésorier lui a
ainsi baillié , li faciès alloer en ses comptes et
rahatre de sa recepte sans contredit par cellui ou
ceulz à qui il appartendra, non contrestant (pie
nostre dit chevalier n'ait fait monstre de lui et de
sesdictes gens et quelconques ordenances, man
démens ou défenses faictes au contraire. Donné
à Paris le xim'jour de mars, l'an de grâce mil
trois cens soissante uuef et le vi'' île nostre règne.
« Par le Roy. à la relacion de generaulz con-
seilliers sur le fait des aydes de la guerre.
«Moktagu. «
[Av. dos on lit
« Nous generaulz conseillers à Pans sur le fait
des aydes de la guerre, voulons, ordenons et
mandons que la somme de huit cens livres tour-
nois que Jehan le Mercier trésorier des guerres
a bailliée à messire Guillaume du Melle, si
comme contenu est au blanc de ces présentes
et pour la cause en ycelles contenue, soit allô,
es comptes dudit trésorier par celui ou ceul/ à
epu il appartendra, ^elon la fourme et teneur
de ces présentes , et si comme le lîoy le nous
mande par ycelles. Donné à Pan- le \v' jour
de mars . l'an nul cxci.xiv
1 VlONTAGl . »
(Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault ,
vol. -3, fol. 5735, pièce n° i.l
244 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pour les gages de messire Guichart de Marzé , ch. , 1 1 ch. et 43 esc. , des
gens de l'hostel dudit duc.
M. Jean, comte de Sancerre, bann., 7 bach. , 32 esc.
M. Regnaut BesiHe, ch., 1 ch., 10 esc.
Pour m. Eschevart de Pruly, ch. seul.
M. Guy de Chauvigny, vicomte de Broce, bann., 4 ch., 20 esc.
M. Pierre de Negron, ch., g esc.
M. Ernoul de Bonnay, ch. , 4 esc.
Chastart de Peschin, esc, 3 esc.
M. Hugues de Froideville, ch., 9 esc.
M. Guy de la Tour, ch. , 1 ch. et 28 esc.
Pour Robert des Granges, esc, 1 esc
M. Guy, seigneur de Cousant, ch. bann., 2 bach., 37 esc.
M. Guillaume, sire d'Apchon , ch., 3 ch., 18 esc.
Pour m. Pierre de Voulpillierc , ch. , et 2 esc.
M. Guillaume de Bourbon, ch. bann., 1 ch. et 8 esc.
M. Jean de Bouloigne, ch. bann., 4 bach., 16 esc.
M. Geuffroy du Boschet, 4 ch. et i5 esc.
45. Autres prests à compter fais à monseigneur Jean de Vienne, ch. , retenu
par le Roy au nombre de 200 hommes d'armes, pour mener en sa compa-
gnie es parties de Guienne et de la Languedoc par devers monseigneur le
duc d'Anjou, par lettres du 4 jour de may i3yo, 5 ch. et 19 esc.
M. Gillo de Poissy, ch. , 2 ch. , 19 esc, receuz a Auxerre, avec les sui-
vans.
M. Robert de Bailledart, ch., 11 esc.
M. Jean de Girolles, ch. , i ch. et 19 esc.
Jean de Merlo, esc, et 19 esc.
M. Gaucher, sire d'Irour (?), 1 ch. et 19 esc
M. Simon d'Aunay, ch., 1 cl), et 10 esc.
Jean (le Montlehery, esc, 18 esc.
Ferry de Montery, esc, 1 1 esc.
M. Erart de Tinteville, ch. , 2 esc
M. Billart deGrancy, ch., 7 esc.
Jaques du Puis, esc, et 4 esc.
Jean de la Mote, esc, 4 esc.
46.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 245
M.Jean d'Irle, ch., 1 ch. et 1 1\ esc.
M. Oingnart du Breuil, ch., et 3 esc.
Autres prests fais à messire Guillaume des Bordes, ch., chambellan du
Roy, retenu au nombre de 200 hommes d'armes, pour aller en sa com-
pagnie et sous le gouvernement de monseigneur le duc de Berry, 2 1 ch. et
1 76 esc.
Autres prests fais à messire Jean de Villemur, ch. , retenu par lettres du
Roy du 5 may i3yo, au nombre de 1 ko hommes d'armes, pour le servir
en la compagnie et sous le gouvernement de monseigneur le duc de Berry.
5 ch., 1 35 esc.
Pour messire Guillaume de Viche, ch. , 1 1 ch. et 38 esc.
Autres prests fais à messire Jean d'Armignac, bann., retenu par le Roy
par ses lettres du i3 de may 1370, au nombre de 3oo hommes d'armes,
pour le servir en ces présentes guerres en certaines parties du royaume.
1 ch. et 9 esc.
Pour le Bourc de Landore, esc, et 29 esc.
Pour Bernardon de la Lègue, esc, et 28 esc.
Pour le Bastard d'Armignac, esc, et 81 esc.
Pour Jean de Biaru, esc, 1 ch. et 66 esc.
Autres prests fais à messire Hugues de la Roche, sire de Tournelle, et
m. Rogier, comte de Beaufort, escuier, retenus par lettres du Roy du der-
nier jour de may 1370, au nombre de 100 hommes d'armes, pour la
garde de la cité de Tuelle (Tulle), et de plusieurs cbasteaux et forteresses,
venus de nouvel en l'obéissance dudit seigneur.
Pour Hermant, sire de Languet, esc, 16 esc.
Pour m. Loys, sire de Montbouchier, ch., 2 ch. , 11 esc.
Pour m. Amblart de Villejaque, ch., 3 ch., 46 esc.
Lesdits m. Hugues de la Roche et Roger de Beaufort, 5 autres ch. et
87 esc, receus à Limoges, le 22 jour d'aoust.
Autres prests fais à monseigneur le comte de la Marche, retenu par le
246 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Roy au nombre de 3oo hommes d'armes, pour la garde du pays de Ly-
mosin.
Pour messire Guichart Dalphin, ch. bann., sire de Jalegny, 9 autres ch.
el 27 esc. receus à Montlusson, sous le gouvernement dudit comte, le
pénultième de juillet i3yo.
Pour m. Guy de la Roche, ch. bach., 6 esc.
Pour m. Estienne de Flavigny, ch., 1 ch. , i3 esc.
Ymbert des Noes, esc?, 1 esc.
Pour m. de Saint Jullian, ch., et l\ esc.
Pour le seigneur de la Roue, ch., k ch., 8 esc.
Pour Helion de Gouson, esc, 9 esc.
Pour m. Pierre de Dompuhon (!J), ch., 10 ch. , 69 esc.
Pour le seigneur de Beauvoir, ch., et lx esc.
Pour m. Godefroy, seigneur de Montmorin, ch. , 1 esc.
/,7 Autres prests fais à monseigneur Loys, sire de Sully, bann., retenu par
le Roy au nombre de 100 hommes d'armes sous le gouvernemenl de mon-
seigneur le comte de la Marche, tant pour la garde de ses chasteaux que
pour chevaucher en la compagnie dudit monseigneur le comte, par lettres
du 27 de juin i3yo, /1 ch. bach., 46 esc.
Autres prests lais à certainnes gens d'armes, lesquielx monseigneur le
mareschal de Sancerre avoit retenus par mandement du Roy, donné le
! •>. jour de juillet i3yo, pour cause de certaine emprise que ledit mon-
seigneur le mareschal avoit faite pour le recouvrement de la ville de Li-
moges.
Alart de Doustevene, autrement de Brabanchon, vicomte et gouverneur
de Blois, 1/1 ch. , 79 esc.
M. Pierre de Paluau, seigneur de Montezor, eh. bach., h aulres ch. et
2 3 esc.
M. Jean de Saint Palais, seigneur de Marueil, ch., 21 esc.
M. Guillaume de Harecourt1, ch., 1 ch., 19 esc.
M. Godemart de Linieres, ch., 12 esc.
1 Guillaume d'Harcourt el ics gens d'armes i3'i livres tournois (La Roque, Preuves de l'his-
lurenl reçus à Châtelleraull \r. 1 2 juillet i38o, ta'we généalogique de la maison d'Harcourt jt.IV,
cl le même jour il donna quittance pour p. 1 1 1 5).
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 247
M. Jean d'Azay, ch. , et g esc.
M. Guillaume Crespin, ch. , sire de Mauny, i ch., 3 esc.
Anceau de Saint Germain, esc, 6 esc.
M. Geuflroy de la Selle, ch., 7 esc.
M. Guillaume de Neilhac, ch., i ch. , tu esc.
Autres prests fais à certaines gens d'armes ordonnez pour la garde de la
ville de Paris et pour mettre les habitans d'icelle en arroy et ordenance pour
la deffense d'icelle, comme pour la poursuite des ennemis estans es parties
d'environ Paris.
Hugues Aubriot, garde de la prevosté de Paris et capitaine de ladite
ville.
M. Pierre, seigneur de Chevreuse, ch., i ch., 9 esc.
M. Thomas de Voudenay, ch., 1 ch. et 17 esc.
Le Bastart de Vernay, esc, 1 ch. banneret, 3 autres ch. et i5 est.
48. Autres prests fais à :
Monseigneur Loys deSancerre, mareschal de France, retenu par lettres
du Roy du 28 de septembre i3yo, au nombre de 3oo hommes d'armes,
pour le servir es présentes guerres es parties de Lymosin.
Ledit monseigneur le mareschal, bann. , 22 bach., 7 l\ esc. receuz à Chas
teauraoul, à Saumur, etc.
M. Jean, comte de Sancerre, ch. bann., l\ bach. et Ziô esc.
VI. Jean d'Azay, ch. bach., 1 bach. et ik esc.
M. Fouchier de Merlay, ch. , 8 esc
Thilement Bercpielin , esc. , 7 esc.
M. Jean Museau, ch., 7 esc.
Jean de Montlehery, esc, et 9 esc
M. Aubert d'Aucois, ch., 2 ch. , 2 esc.
M. Josseaume Berart, ch. , k esc
M. Simon de Roucy, ch., k esc.
M. Hugues de Campdeo, ch., 3 esc.
M. Jourdain d'Aymer, ch. , 3 esc.
Jean de \illembon, esc, 6 esc.
M. GeuiFroy du Bouschet, ch., y ch. et t\i esc.
Pour Guillaume Gholet, esc. seul.
248 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Juliel Rollant, esc, 1 ch. et 28 esc.
M. Regnaut Bezille, ch. , 2 bach. et 20 esc.
M. Pierre de Negron, ch. , et 10 esc.
M. Gautier de Chastelchalon, ch., 2 ch., 10 esc.
M. Jean de Hargeville, ch., 9 ch. et 5o esc.
M. Robert de Sancerre, ch., 5 ch. et ho esc.
M. Guy de Montigny, ch., 2 ch., 5 esc.
M. Bequet le Voin, ch. , 1 ch. et o!i esc.
M. Raoul de Chanevieres, ch., 2 cl)., i5 esc.
M. Guillaume de Ranibergues, esc. , et 7 5 esc.
Grégoire Usedemer, capitaine de 60 arbalestriers (Uzodimare de Gennes).
M. Guillaume deNeilhac, ch. , 3 ch. et 3/i esc.
M. Philippes de Linieres, ch. , 1 ch. , 8 esc.
M. Plotart de Clues, ch. , 5 esc.
Fouquet Rony, esc. , k esc.
Gosset des Bos et 8 esc.
M. André de Prie, ch. , 1 ch. , 8 esc.
M. Charles de Chambli, ch., 5 esc.
M. Guichart de Cullent, ch. , g esc.
M. Jean de Saint Vrain, ch., g esc.
M. Loys de Broce, ch., 1 ch. , 8 esc.
M. Guillaume de Bois, ch. , 1 ch. , 8 esc.
Aymery Bezille, esc, 9 esc
Guillaume le Bouteiller, esc. , 7 esc
Jean du Mesnil, esc, 9 esc.
Perrin Guerin, esc, 9 esc.
Le Bourgoing de Milly, esc, 6 esc.
Le Bastart de Calart , esc. , 9 esc.
Jean de Sigongné, esc, 9 esc.
Robert de Villemur, esc. , 9 esc.
Denys de Preelles, esc, 1 ch., 2 esc.
M. Guillaume Bonnet, ch., 2 ch. , k esc.
Chariot de Savoisy, esc. , k esc.
Turpin des Prez , esc. , 5 esc.
49. Autres prests fais à inessire Guichart Dalphin, chevalier banneret, retenu
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 249
par le Roy au nombre de îoo hommes d'armes, pour la garde de la comté
de la Marche, laquelle ledit comte a mise en la main du Roy, par lettres
du \ lx de décembre i3yo.
Ledit m. Guichart Dalphin , bann. , g bach. , go esc.
Autres prests lais à :
M. Jean de Vienne; M. Jean Pasle;
M. Guillaume des Bordes; M. Guillaume, dit le Bègue de Fayel;
M. Guy le Baveux; Le gouverneur de Blois ;
Et le Bastart de Vernay, retenus ensemble par le Roy au nombre de
3oo hommes d'armes, pour la poursuite de Robert Quenolle et plusieurs
autres ennemis du Roy estans es parties de Vendomois, du Maine et de
Touraine, par lettres du i 4 jour d'octobre \Z-jo.
Ledit ni. Jean de Vienne, sire de Rollens, î î cli. et 68 esc.
M. Guillaume des Bordes, chambellan du Roy, eh. bach., G bach. el
'i8 esc.
M. Charles, sire de Bouville, eh. bach., 3 bach., G esc.
Alart Douslevene, esc, gouverneur de Blois, 6 eh. et A3 esc.
M. Guy le Baveux, ch. , y ch. et 22 esc.
M. Jean Paste, ch., 7 ch. et 12 esc.
M Guillaume, dit le Bègue de Fayel. ch.. 10 ch. et ig esc.
Jean, dit le Bastart de Vernay, esc., capitaine de Ferrieres, et 1 g esc.
Autres prests faits à certaines gens, lescpaielx doivent servir le- Roy en ces
présentes guerres pour certain temps pour certaines sommes d'argent.
\ on Kariaham ,
Henry de Kerubés,
Et Jean de Nouai, esc. de Bretaigne, huissiers d'armes du Roy.
M. Jean de Villemur, ch., etc.
M. Jean d'Armignac, ch., seigneur de Charolles.
M. Guillaume Boitel, ch., à cause de la prise de la forteresce du Jard
en Guienne , etc.
Establies des villes et chasteaux.
50. M. Gui llaume de \ illebeuf , ch. , retenu par le Roy au nombre de 00 hommes
d'armes, capitaine et garde de la ville de Beaulieu en Limosin.
Sav. étramg. II" série, t. VI, a'partie. 02
: il 1 n 1 i > ■
250 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Jean de Meudon, ch., retenu par le Roy capitaine de Saint Germain
en Laye, au nombre de 6 hommes d'armes, par lettres du i 2 jour de mars
l3(M).
M. Pierre de Pons, ch., retenu capitaine de l'abbaye de Foncombaut, au
nombre de 8 paies de gens d'armes, par mandement du i5 de juin i3yo.
Pour lluguelin Tranchelion, esc. seul, receu à Bourges sous ledit
m. Pierre.
Deniers payez par mandemens sans monstres.
A monseigneur Aymery, vicomte et seigneur de Narbonne, admirai de
France, pour bailler à des mariniers, etc., par mandement du Roy du
21 de septembre îS-yo.
A Guillaume de l'Aige, esc, pour cause de 60 combattans cpi'il a tenus
en la ville de l'Estrerp et ou pays d'environ, pour la garde et deffense
d'icelle, g5o livres.
M. Berthelemy de Poulaine, ch. d'Alemagne.
M. Henri de Walestin, ch. d'Alemagne.
M. Nicole d'Orso, ch. d'Alemagne.
M. Unezelle de la Pierre, ch. dAlemagne.
Jean d'Artois, sergent d'armes du Roy.
A m. llutin de Vermeilles, ch. envoyé par le Roy à Avignon, avec
m. Bureau, sire de la Rivière, avec 3o hommes d'armes en sa compagnie.
A Jean de Lyons, sergent d'armes du Roy et maistre de son artillerie.
51. EXTRAIT DU COMPTE DE JEAN LE MERCIER, TRESORIER DES GUERRES DU ROY,
DEPUIS LE 1 JOUR DE MARS )3yO JUSQUES AU I DE MARS 1 87 1 .
A esté payé au ch. banneret Zto s. t., au ch. bach. 20 s. t. , à l'escuier et
archer estoffé 10 s., et à l'archer non estoffé 5 s. par jour1.
1 Ici le manuscrit fi-anç. 20684, p. \-> 1 , «De Jean Lenglois, grenetier du grenier à sel
donne les mentions suivantes, pur lesquelles on en la ville de Tours.
complète l'extrait emprunté à la collection De «De Guillaume d'Estrelles, grenetier du gre-
Camps : nier à sel d'Angiei s.
«Recepte. — Entr*autres : a De Berthelemy Loyauté, receveur desdis
• De Guillaume de la Rivière, grenetier du aides au diocèse de Nevers.
grenier à sel ordené pour le ttoy en la ville 1 De Jean de Montbrun , grenetier du grenier
'lu Mans. à sel en la ville de Chiuon. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 251
Despense :
M. Loys de Sancerre, mareschal de France, pour les gages de luy banne-
ret, 28 eh. bach. et 70 esc.
M. Jean, comte de Sancerre, bann., l\ bach., /i5 esc.
M. Robert de Sancerre, ch. bach., 9 bach. et 45 esc.
M. Guichart Dalphin, sire de Jalegny, ch. bann., garde et gouverneur
pour le Roy en la comté de la Marche, 7 bach. et 92 esc.
M. Olivier, seigneur de Giron et de Belleville, lieutenant du Roy es
parties des Basses Marches, ch. bann., 1 bann., i3 bach. et 82 esc.
Pour m. Gieffroy de la Grésille, bach., 5 ch. et i5 esc.
Pour Boniface de Chaalons, esc, et 1 1 esc.
Pour m. Jean de Montelais, ch., 1 ch. et 18 esc.
Pour m. le Galois d'Aunoy, ch. , 2 ch., 6 esc.
M. ,l<an de Bueil , ch. bach. , chambellan du Roy, 1 9 ch. et 79 esc.
M. Guillaume des Bordes, ch. bach., chambellan du Roy, 20 ch. el
79 esc-
Pour m. Loys de Mailly, ch. , k ch. et 2 5 esc.
Pour m. Jean de Roye, ch., et 3 esc.
Pour m. Tort(?) île Nantouillet, ch., 2 ch. , 20 esc.
Pour m. Hue d'Amboise, ch. , et 27 esc.
M. Jean de Villemur, cl).
Pour Robert de Villemur, esc, frère dudit m. Jean, et g esc.
Pour le Bastart île, Calart, esc, et g esc.
Pour Philebert de Sacbins, esc, et 8 esc.
Pour m. Jean de Fontaines, ch.
Pour Denys de Preelles, 2 ch. et 7 esc.
52. Prests à compter lais à plusieurs gens d'armes qui ont servy le Roy en ces
présentes guerres es parties de Limosin, en la compagnie et sous le gouver-
nement de m. Loys de Sancerre, mareschal de France, capitaine pour le
Roy es dites parties, depuis le 1 jour de mars l'an 1870.
M. Jean d'Azay, ch. , et 9 esc receus à Clermont en Auvergne, avec les
suivans, le h may.
M. Simon de Roucy, ch. , 1 ch. et h esc.
M. Hugues de Campdeo, ch., et 2 esc.
M. Gieffroy du Boschet, ch. , 2 ch., k esc.
252 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Regnaut Bezille, ch., 2 ch. et y esc.
VI. Pierre de Negron, ch., et 1 i esc.
M. Gautier de Chasteauchalon, ch., 2 ch., 5 esr.
M. Bequet le Voin, ch., y esc. .
M. Guillaume de Ncilhae, ch., 2 ch., y esc.
M. Philippe, sire tle Lunes, ch.. 1 ch. , (i esc.
M. André de Prie, th., 1 ch., 8 esc.
M. Charles de Ghambii, ch., i5 esc.
M. Guichart de Culent, ch. , 8 esc.
M. Jean de Saint Yrain, ch., 8 esc.
M. Loys de Broce, eh. . 1 ch. et y esc.
M. Guillaume de Boys, ch., i ch. , y esc.
Thilement Berquelin, esc, g esc.
Guillaume le Bouteiller, esc, 3 esc.
Ayniery Besille, esc, 10 esc.
Jean du Mesnil , esc , l\ esc
Perrin Guerin, esc, g esc.
Philebert de Sachins, esc, 2 ch. et i5 esc.
Chariot de Savoisy, esc, 9 esc.
Turpin des Prez, esc, 5 esc.
Robert de Villemur, esc, capitaine du fort de Esterp, et 9 esc.
Denys de Preeles, esc, 2 ch. , y esc.
M. Estienne Morhier, ch. , et 8 esc.
M. Sauvage de la Celle, ch. , 2 ch. , 8 esc.
Waleran de Brebenchon , esc, 1 ch. et 28 esc
Bernait de Bersies, esc, 2 ch. , i5 esc
Jean le Rony, esc, g esc.
53. Autres presls fais a ni. Jean , sire de Pierrebuffiere , ch. , retenu au nombre
de 100 hommes d'armes, pour la garde du pays de Lymosin, par lettres
du Roy du i 5 d'avril 1 3 y 1 .
Ledit sire de Pierrebuffiere, pour m. Regnaut de Baveux, ch. , 1 ch. et
l\8 esc
Autres prests fais à m. Hue de Boulay, ch. , retenu par le Roy pour la
garde et seurté de son corps au nombre de 2 1 hommes d'armes , et de creûe ,
5/|.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 253
outre et pardessus lesdits 2 1 hommes d'armes, m. Robert de Sabuvras, au
nombre de 10 hommes d'armes, et m. Jaques de Ilarcourt, au nombre de
20 hommes d'armes, par lettres du Roy du 1 5 mars 1 3yo.
Ledit m. Hue du Boullay, pour luy, 6 autres cb. et i3 esc. receus au
Bois de Vincennes, le 1 mars i3yo.
M. Robert de Sabuvras, eh., 1 eh., G ese. receuz au Louvre, le i3 de
mars.
M. Jaque de Harcourt, ch. , S eh., 9 esc.
M. Regnaut de Douy, ch.. 9 ch., 3o esc.
Autres prcsts laits à m. Jean de Bueil, ch. , retenu par le Roy par ses
lettres du 1 de février i3yo, au nombre de /40 hommes d'armes.
Pour m. Jean de la Jaille, ch., k ch., 3ô esc. receus à Lodun.
Autres prests laits à m. (lirait, sire de Rais, retenu par le Roy. par
ses lettres du 22 d'avril 1 371 , au nombre de ko hommes d'armes, pour le
servir en ses présentes guerres en la compagnie et sous le gouvernement de
m. de Cliçon, pour luy bann. , 5 ch., '6k esc.
M. Brimor de Laval, ch., retenu par lettres du Roy du 16 novembre
1 37 i , au nombre de 1 o hommes d'armes . pour la garde du pays à la dame
de Pays.
Autres prests laits à certaines gens d'armes ordonnées à monseigneur le
duc de Berry et d'Auvergne , pour la garde , seureté et dell'ense de sesdits pays .
par lettres du Roy du 1 k de juillet 1 3 7 1 .
M. Chatart du Peschin , ch., 1 ch. et 8 esc. receus à Bourges.
M. Guy de Sully, ch., et 12 esc.
M. Guillaume de Cravent, ch. , et 5 esc.
M. Guillaume d'Aubusson, ch., 1 ch. et !\ esc.
Jean de Sury, esc, 2 ch. et 8 esc.
Jean de Montlehery, esc. , 3 esc.
Elyon de Cluys, esc, 7 esc.
Guillaume de la Mousse, esc, k esc
Jean Saquet, esc, et 10 esc.
Le Camus Jacobin, esc, 5 esc
Jean de Mousv, esc. , 5 esc.
254 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le Bègue de Ribaudes, esc., 7 esc.
\I. Loys de Bigny, ch. seul.
Jean de Bigny, esc. seul.
Bernart des Roches, esc. seul.
Odenet de Fougieres, esc, 1 esc.
M. Guillaume de Sully, ch. , 1 ose.
Guichart de Chastellus , esc. , 7 esc.
Simonnet Beauflet, esc, 1 esc
Perrin des Ages, esc, 1 ch. et 7 esc.
Jean Denisot, esc, 1 esc
M. Hugues de Chasteauchalon , ch. , 8 esc.
Riquet l'AIemant, esc, k esc.
M. Gieffroy de Sully, ch., 2 esc.
M. Aubert d'Aucoù, eh., 1 ch., 2 esc
Jean des Arbres, esc, 1 esc.
M Gieffroy de Germollcs, ch.. à ch., 16 esc.
Thiiement Berquelin , esc, 5 esc.
M. Ernoul de Bonnay, ch., et 00 esc.
Guillaume Prévost , esc , [\ esc
Huguet du Bois le Roy, esc. , 1 esc.
Berthier de Nantcilles, esc
Guillaume le Bouteiller, esc. , k esc
Jean Hardi, esc, l\ esc
Robert Denisot, esc.
Guillaume le Vicomte, esc, 2 esc
Guillaume de Montcontour, esc, 1 esc.
M. Estienne de Chasteauchalon, 1 ch. et 1 esc.
55. Autres prests lais à certaines gens-d armes ordennées à monseigneur le duc
de Berry pour la garde de ses dits pays, par lettres du Roy du 1 à de juillet
,37i.
M. \uberl de Montvert, ch., l\ ch., 20 esc, receus à Clermont.
M. Hugues de Montroignon, ch., h ch., 20 esc
Jean de Noal, esc. de Bretaigne, 2 ch. , 22 esc.
Yon de Kariahcn, esc. de Bretagne, et 2/1 esc.
M. Andrieu de Bornomille . ch. , 5 ch. et ôâ esc
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 255
Antoine, sire de Bellenaue, esc, 5 ch. cl 19 esc.
Autres prests faits à m. Robert de Sancerre, ch., retenu par lettres du
Roy du 27 d'aoust 1 37 1 , au nombre de 90 hommes d'armes, pour la garde
et defifense du pays de Lymosin.
Ledit m. Robert de Sancerre, bach. , g ch. et 80 esc.
M. Pierre de Mornay, ch. , retenu en lieu dudit m. Robert de Sancerre,
au nombre de 80 hommes d'armes, pour la garde du pays de Lymosin, par
lettres du Roy du 1/4 d'octobre 1371, i3 ch., 66 1 se.
50. Autres prests fais à plusieurs gens d'armes, retenus par le Roy et par
monseigneur Olivier de Cliçon, lieutenant du Roy es Basses Marches, pour
essaier à réconforter le fort de Montcontour, devant lecpiel les ennemis
estoient à siège.
M. Loys de Sancerre, mareschal de France, retenu par le Roy, du
26 d'aoust 1 37 1 , au nombre de 3oo hommes d'armes, pour aider à essaier
reconforter ledit fort de Montcontour, pour luy bann., 2 1 bach. et 58 esc.
M. Jean, comte de Sancerre, bann., 3 ch. , 2 1 esc.
M. Guy, seigneur de Chauvigny, bann., 3 bach., 16 esc.
M. Guillaume de Meleun, ch. , 5 ch., 1/1 esc.
M. Philippe, seigneur de Linieres, ch., i ch. et 8 esc.
M. Gieffroy du Boschet, eh., 1 eh. et i5 esc.
M. Guillaume de llarcourt, bann., 2 ch. , 22 esc.
M. Hue d'Amboise, seigneur de Chaumont, ch., 9 esc.
M. Regnaut Besille, ch., [\ ch., 1G esc.
M. Aubert de Saint Sebastien, ch. , 1 ch. , i3 esc.
M. Jourdain Denver, ch., A ch., 6 esc.
M. Jean de la Personne, vicomte d'Acy, ch. , 2 ch. et 10 esc.
M. Jean d'Avernay, esc, et 1 1 esc.
Asselin Double, esc, 1 A esc
Gillet d'Acbeinvillier, esc , 1 1 esc.
Autres prests fais à monseigneur Mouton , sire de Blainville, mareschal
de France, retenu par lettres du Roy, du mois d'aoust 1371, au nombre
de 100 hommes d'armes.
256 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Ledit monseigneur le mareschal, bann., 5 ch. , 17 esc, reccus à Tours
le 5 de septembre.
M. Charles, sire deBouville, ch. . d esc.
M. Hervé le Coich, 6 ch., 3 esc.
M. Jean l'Estendart, ch. , i th. et 2 esc.
M. Jean Fauconnier, ch., 2 ch., k esc.
M. Guillaume Crespin, sire de Mauny, ch., 2 ch., 7 esc.
M. Robert, sire de Boissay, ch. , 1 ch., 5 esc.
M. Guillaume, sire de Bellangues, ch. , 7 esc.
M. Jean Maquerel , ch., 1 ch., 3 esc.
M. Colart d'Estouteville , sire d'Auzebosc, ch., et 7 esc.
M. Jean de la Heuze, ch. , 1 ch. et 1 esc.
M. Robert, sire d'Esneval , bann., 1 ch., 2 esc.
Perrinel Paviot, esc, et 3 esc
Autres presls faits à plusieurs gens d'armes, lesquels monseigneur de
Cliçon a retenus pour mener en sa compagnie devant ledit fort de Mont-
contour pour essaier à le reconforter, par lettres du 26 aoust 1371.
M. Jean de Malestrait, ch. , g ch., 5o esc.
M. Pierre de la Grésille, ch., 1 A ch. , 63 esc.
M. Jean Serpillon, ch., 2 ch. , 21 esc.
M. Alart de Doustevene, ch. , gouverneur du comté de Blois. 7 ch.,
U~j esc
M. Gieflroy de Caruuel, ch., /|0 esc.
Giefl'roy Berthclin, esc, 2 5 esc.
Guillaume Coespelle, esc, 1 ! esc
Jean de karalouet, esc, /|5 esc
Jacob Alain, esc, i5 esc.
Autres prests fais à monseigneur Loys de Sancerre , mareschal de F rance ,
el à certaines gens d'armes, qu'il mena en sa compagnie ou pays de Lynio-
sin pour garder el reconforter iceli par lettres du Roy du 1 5 jour d'octobre
l'an 1371.
Ledil mareschal bann., 1 1 ch., /17 esc
M. Guy, seigneur de Chauvigny, ch. bann., 3 ch., 17 esc
M. Phelippe, seigneur de Liniers, ch., 1 ch. et 1 esc
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 257
M. Loys de Broce, sire de Sainte Severc, ch. , i ch. et 3 esc.
M. Guichart de Culent, ch., 7 esc.
M. Guillaume de Bois, ch. , 1 ch., 9 esc.
M. Pierre de Mornay, ch., l\ ch., 35 esc.
M. Hugues de Cbampdeo, ch., 5 esc.
Henry de la Maintenue, esc. , 1 2 esc.
Jean de Cresancy, esc, i3 esc.
Guillaume de Buxieres , esc. , k esc.
Mondon de la Pierre, esc, 1 ch., 10 esc.
Autres presls lais à m. Gauchier de Passac, ch. , retenu par lettres du
Roy du 8 de janvier 1 37 1 au nombre de 5o hommes d'armes pour la garde
et seureté du pays de Limosin, 9 ch. , 4o esc.
58 Autres prests fais à m. Régnant, sire de Pous. ch. , lequel est nagaires
venu en l'obéissance du Roy, et mis sadicte ville de Pons, ses autres lieux et
forteresses en l'obéissance dudit seigneur, retenu au nombre de 3oo hommes
d'armes, dont il aura pour la garde de sa ville i5o hommes d'armes.
Thibaut du Pont, esc., retenu au nombre de 5o hommes d'armes.
Geoffroy de Partenay, esc, au nombre de 70 hommes d'armes, etc.
Guillaume F'eron, esc, au nombre de 3o hommes d'armes, tous sous le
gouvernement dudit sire de Pons.
Establies.
M. Pierre Trousseau, sire de Chasteaux , en Anjou, capitaine de la ville
de Tours, retenu au nombre de 10 hommes d'armes, par lettres du 1 2 lé-
vrier 1370.
Deniers payez par mandemens.
Guillaume de l'Age, esc, connestable du fort de l'Esterp, etc.
Guillot de Maisieres, esc, capit. duchasteau du Cor en Limosin.
Pierre de Montfrebeu, esc , capit. du chastel de la Coussiere en Perigord.
Bertrand de 1 Age , esc
A messire Alain de Beaumont, ch.1.
A monseigneur Girart, sire de Rays, ch.
A Conrart de Grimault, esc. de Gennes.
1 Bibl. nat. , fonds franc., 2068/1, p. /12/1.
Sav. Étiung. II* série, t. VI. 2' partie. 33
258 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
• 9 EXTRAIT DL COMPTE DE JEAN LE MERCIER, TRESORIER DES GUERRES DU ROY,
COMMENÇANT AU 1 JOUR DE MARS 1 3 y 1 , ET FINISSANT AU 1 DE JANVIER lûyj1.
Despense.
Monseigneur Loys de Sancerre, mareschal de France, ch. bann..
i i bacb. , î 5 esc.
Monseigneur Loys, duc de Bourbonnois, comte de Ciermont. per et
chamberier de France, bann., 7 bacb., 36 esc. de sa compagnie.
Pour les gages de m. Loys de Sully, bann., 3 cl)., 1 1 esc
Pour m. Charles de Hangest , ch. , 5 ch. et 1 7 esc.
Pour ni. Guillaume de Merlo, ch., 7 esc.
Pour m. Guillaume de Vichi, ch., 1 esc.
Pour m. Ancel de Villers. ch., 1 esc.
Pour Jean Bussel, esc, a3 esc.
Pour Hugues de Saint An, esc. , à esc.
Pour Robert de Songneville, esc, 6 esc.
Pour Pierre deMontescul, esc, 2 esc
Pour Pierre de la Baume, esc, 6 esc.
Monseigneur Jean de Bourbon, comte de la Marche, ch. bann., 2 bacb..
1 2 esc.
Item pour les gens d'armes (pie il a tenus pour la garde de sadicte comte
lie la Marche.
Premièrement, pour m. Sauvage de la Celle, ch. , 1 ch. et 38 esc.
Pour Jean de Dongon, esc, et 3g esc.
M. Guillaume des Bordes, ch. et chambellan du Roy, 19 ch. et 80 esc.
M. ,ban de \ienne, sire de Rollans, ch. et chambellan du Roy, 1 bann.,
1 8 bacb. et 80 esc , venu de Rollans en la comté de Bourgogne.
Pour m. Régnant de Trie, dit Patrouillart, ch. , â esc.
M. Antoine , sire de Beaujeu , ch. bann. , h bach. et k esc. , venus de Vilie-
franche en Beaujollois.
Pour m. Thomas de Haimeville, ch., k esc.
Conrrart de Grimaut, esc. de Jennes.
M. Colart de Frontoville, seigneur de Torchi , ch. bach., S ch.. 20 esc.
1 De Camps , vol, 8 '1 . fol. 1 80 r°.
00
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 2 M)
Pour m. Simon de Bieuquedan, ch. , et 19 esc.
Pour m. Guillaume, sire de Bellangues, ch., 1 esc.
M. Magnant de Hagnenonville , ch. , A esc.
Pour Jean Girart , esc. , et 1 2 esc.
M. Mouton, sire de Blainville, mareschal de France, bann., 2 autres
bann., 19 ch. bach. et 38 esc.
Prests à compter fais à plusieurs gens d'armes, qui ont servi le Roy en
ces présentés guerres es parties de Berry et de Lymosin, et en la duché de
Guienne, en la compagnie et sous le gouvernement de monseigneur le ma-
reschal de Sancerre, depuis le 1 jour de mars 1 3 7 1 .
M. Jean de Cuise, ch., 5 ch., A esc.
M. Robert de Chaseron, ch., 2 ch., 5 esc.
M. Regnaut Besille, ch., 3 ch. , 16 esc.
M. Gaucher de Passac, ch. , 9 ch. , l\o esc.
M. Guillaume de Neilhac, ch. , 2 ch. , k esc
\\ aileron de Berbenchon, esc, 7 esc.
Pierre Sirot, esc, 10 esc.
Jean du Mesnil, esc, 3 ch., 8 esc.
M. Helie Trancheserf, ch., 1 ch. , 12 esc
Robert de Villemur, esc, 2 ch. , 7 esc.
Le Bastart de Calait, esc, 1 ch. , 8 esc.
Philibert de Sachins, esc, 1 ch. , S esc.
Georges Borin de Jeunes, connestable, et 1 <) autres arbalestriers Jenneuois
à cheval.
Autres pr.sts à compter fais à plusieurs gens d'armes, qui ont servi le
Roy es parties de Berry, les mois de février et mars 1371.
M. Chastart du Peschin , ch. , 3 ch. , 1 1 esc.
M. Gieffroy de Sully, ch., h esc.
M. Aubert d'Auceps, ch. seul.
M. Helie de Chasteauchalon, ch. , 1 ch.
Jean de Sury, esc. , 1 ch. , 1 6 esc.
Guillaume le Vicomte, esc, 3 esc
Thalement Berquelin, esc. seul.
Berthier de Nacelles, esc seul.
200 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
qj autres prests à m. Brimor de Laval, eh., retenu par le Roy au nombre
de 10 hommes d'armes, pour la garde du pays de la terre de Rays.
Wtres prests à compter fais à ni. Hue de Chastillon, sire de Dampierre
et de Rollaincourt, maistre des arbnlestriers et capitaine gênerai pour le Roy
par tout le pays de Picardie, retenu par le Roy au nombre de 4oo hommes
d'armes, par ses lettres données à \ incennes, le 1 2 jour de mars l'an 1871.
Ledit m. le maistre, bann. , 6ch., 29 esc, receus àTherouenne, le 1 de
may 1 3y2.
M. Mahieu de Roye, cb. bann., k autres ch. bach. et 10 esc, receus
à Terouenne, le 1 de may i3y2, comme aussy les suivans.
M. Robert, seigneur des Quesnes, cb. bann.. 2 bach. et 8 esi
M. Colart du Caste!, cb. , 2 ch., 3 esc.
M. Guerart, sire de Tertry, cb., 1 ch. , 6 esc
M. Jaques de Harcourt, cb. , 5 cb. , 6 esc.
M. Pierre de Bequignies, cb., 6 esc.
M. Jean, sire de Novyon, cb., 1 ch., U esc.
\1. Robert de Loques, vicomte de Meaux, ch. bann., h eh. et 9 esc
\1. Andrieu, sire de Rambures, ch. , 2 ch. , G esc.
M. Robert de Bouberch, cb. , 9 esc.
M. Jean de Gourle. cb.. 3 ch. , 5 esc.
\1. Lyonnel d'Araines. ch., lx ch., 5 esc.
M, Jean de Bouberch, eh., 1 ch., 7 esc.
M. Jean, sire de Hangest, ch., 3 ch. , h esc.
M. Lyonnel de Sorel , cb., 2 ch. , 6 esc.
M. Jean, sire de Sampi, ch. , 1 ch., 17 esc.
M. Mouton, sire de Moutonviller, ch., 5 ch. et l\ esc.
M. Tristan de Moreuil, ch., 2 ch. , 5 esc.
M. David de Pois, sire de Brimeu, ch. , 3 ch. et h esc.
M. Guy de Honcourt, ch., 2 cb., 12 esc.
M. Jean, sire de Iioudicourt, ch. , 2 ch., 9 esc.
M. Soihier de la Viesville, ch., 2 ch., 7 esc.
M. Lancelot de Loncviller, ch. , 9 esc.
M. Jean de Loncviller, frère de Lancelot, ch. bann., 1 ch., 10 esc.
M. Giles, sire de Berlette, eh., A ch. , 6 esc.
M. Gauvain de Bailleul, ch. , et 1 1 esc.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 201
M. Gileberl de Sainte Audegonde, ch. , 8 esc.
M. Robert, sire de Warin, cb. , î cb. , 8 esc.
M. Jean, sire de Watenes, ch. , 6 esc.
M. Jean, sire de Lisqnes, cb. , i esc.
M. Guerat d'Iquelbeq, ch., i cb., k esc.
M. Boort de Saint Venant, ch. . i ch., 8 esc.
M. Henry de Beruch, cb. d'Alemagne , k ch. , 35 esc.
Banduin, dit Voir de Voir, esc, 8 esc.
Martel de Valhuon, esc, h esc.
M. Riquart Pourcel, cb., 6 esc.
M. liasse, sire de la Vaqnerie, ch., î ch., 7 esc
M. Jean, seigneur de Crocoeson, ch.. 8 esc,
M. Gauvinet <h BaiHeul, ch., l\ esc.
M. Jean de Roye, cb., k esc
Havart de Gambernart. esc, î cb., 10 esc.
Hervart de Belleperche, esc, 17 esc
M. Jean de Fontaines, ch., i ch., l\ esc
M. Jean, seigneur de Proissy, cb., 7 esc.
M. Jean, dit l'Alement de Saint Venant, ch. , i cb. cl G esc
M. Enguerran, dit le Beguc de Crequy. ch. . el 7 esc
M. Jean de Chastillon, ch. , et 8 esc
Gauchier de Chastillon, esc, h esc
M. Pierre de Craon, ch. , 1 ch. , l\ esc.
M. Robert de Linieres, ch. , 8 esc
M. Mabieu de Fransures, ch., 2 ch. et 3 esc
Jean de Cbepoy, esc, 16 esc.
M. Guillaume d'Arras, ch. , et 5 esc
Estienne des Autieux, esc, 5 esc.
Georges de la Paume, esc, 5 esc.
Establies pour le pays de Picardie !.
62. Jean de Loquingueham , esc, capitaine du fort de l'abbaye de Beau-
lieu, 3 esc et 10 arbal., receus a Terouenne, le 1 de may 1J72.
1 M. D. Haigneré a publié cesétablies d'après de la Morinie) ; mais la copie dont il s'est servi
un manuscrit île D. Grenier [i/|3* livraison du fournît un teste moins complet et moins correct
Bulletin historique de la Société des Antiquaires que celui qui est imprimé ici.
262 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Jean Bontemps, esc, capitaine de l'abbaye de Lisques, i esc., 10 arbal.
Guillaume de Wailly, esc, capit. du fort d'Esperleque, a esc., 3 arbal.
Guillaume de la Cressonnière, esc, capitaine de Tourneham, l\ esc,
8 arbal.
Ostolin de Fertin, esc, capitaine du fort d'Alembon, 3 arbal.
Jean d'Oxelairc, arbalestiier, capitaine, de Beaupré, et î autre arbal.
Ancel de Urolande, esc. , capitaine du fort dudit lieu, y arbal.
Jean Fleurs, esc, capitaine de Reninguelian , i esc, 3 arbal.
Maliieu de Sanbruich, esc. capitaine du ebastel de la Montoire , 3 esc,
5 arbal.
Jean de Boudingueban , esc, capitaine de la Montoire, en lieu de Ma
bieu de Sanbruich.
Pierre Cloqucmain, esc, capitaine du fort de Bringuehan, 3 arbal.
Simon Catot, esc, capitaine du ebastel de Fiennes, î esc. 5 arbal.
Baudoin d'Avuin, esc, capitaine du fort de Fouquerolles. 3 esc
Jean d'Audenfort, esc, capitaine d'Audeneham, et k arbal.
Jean du Moulin, esc, capitaine de Belle, i esc.
Jean du Cloy, esc, capitaine de Bruncnberg, 2 esc
Ernoul du Saussay, esc, capitaine du fort de Hardentun, 3 arbal.
Robert de Hardentun au lieu dudit Ernoul.
Lambert le Ravenne, capitaine du fort delà Planque, i i esc.
Florent de Lisques, esc, capitaine du ebastel de Lisques, et 5 arbal.
Autres presls fais à certains gens d'armes , retenus par le Roy par ses lettres
du i2 de septembre i3y2, pour estre aux gages dudit seigneur en ces
présentes guerres es parties de Picardie, sous le gouvernement de mon-
seigneur le maistre des arbalestriers, outre et par dessus le nombre de
4oo hommes à li ordennez par ledit seigneur.
M. Pierre de Craon, cb., 5 ch. et 7 esc, receus à Abbeville, le 20 de
septembre.
M. Charles de Poitiers, bann., 3 cb. , i5 esc.
M. Guillaume, chastellain de Beauvez, cb. bann., 3 cb. et 9 esc.
M. Robert de Linieres , ch., 1 cb., 6 esc.
M. Hue deVillers, sire de Boubereb, cb., k cb. et 12 esc.
Jean de Chepoy, esc, 3 cb. et 18 esc.
Robert Augot, esc, 2 esc
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 263
03. Aulres prests à compter fais à monseigneur Buriau de la Rivière, ch.
bann., et premier chambellan du Roy, retenu au nombre de 200 bommes
d'armes, par lettres du 29 d'aoust 1 3y2 ', 3 bach. et 6 esc.
Pour m. Gieffroy do Saint Simon, ch., 3 ch., 1G esc.
M. Miles de Noiers, comte de Joigny, bann., 5 cb. et 1 2 esc, receus à
Orléans, le 1 d'aoust ^72 avec les suivans.
Pour m. Gieffroy de Pigny, ch. seul.
Pour m. Guillaume de Beauvoir, ch. , 1 ch. . 3 esc.
M. Charles, sire de Bouville, ch., 2 ch., 7 esc.
M. Guy le Baveux, ch., 3 ch., 7 esr.
M. Adam le Brun, ch., 1 ch. , 2 esc.
M. Jean l'asle, ch. , 1 ch., 12 esc.
M. Jean de Saint Vrain, sire d'Aunois, ch. , !\ esc.
M. Régnant de Trie, ch. , 1 ch., k esc.
M. Estienne de Flavigny, ch., 1 ch., 1 esc.
M. Raoul de Montigny, ch., 2 esc.
M. Gaucher d'Iroer, ch., 2 cb. , 9 esc.
M. Gieffroy de Saint Simon, ch. , 1 ch., 2 esc.
Buriau de la Rivière , esc. , 4 esc.
Jean de Karalouet, esc, i3 esc.
Olivier de la Ramée, esc. , 1 3 esc.
M. Berart, sire de la Bove, ch., 9 esc.
Jean du l'ont, esc, i3 esc.
M. Jean l'Estendart, ch. , 2 esc, receus à Angers avec les suivans.
M. Hue d'Amboise, sire de Ghaumont, et 7 esc.
M. Jean de Montmorency, sire de Saint Leu , ch. , et 2 esc.
M. Jean de Creux, ch. , 2 ch.. k esc
M. Simon de Breuquedam, cb., 1 ch., k esc.
Loys de Croisy, esc. , 6 esc.
Alain du Vergier, esc. , 2 esc
Jean Cadin, esc, 6 esc.
Pierre de Ailiers, esc, 8 esc.
Establies.
64. M. Pierre Trousseau, ch., capitaine de la ville de Tours, retenu par le
Au Bois du Viacennes (Bibl. nat. , fonds franc., 20684 , p. I29).
264 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Roy au nombre de 6 hommes d'armes, pour la garde et seureté de ladite
ville, par lettres du 1 2 février 1870.
Deniers baillez par mandemens.
A \vain de Galles, esc., pour le payement de 6 semaines de gages de
luy, de 200 hommes d'armes, compris en l\o ch. bach. et 100 arbal. etc.,
à deservir en certain passage que le Roy H a ordenné à faire par la mer en
certaines barges.
A M. Régnier Grimant, ch. e! chambellan du Roy, sur les gages de lui.
Jean de Grimault et Ayton de Grimault, patrons de 2 galées
Cosme de Grimault, patron d'une galée.
(îirart Vaque, patron d'une galée.
Jean Forchier, Gastaigne Dore, Angclin Juge, Andelot de Grimault
patrons de galées, comme sur les gages des arbalestriers, etc., fournissant
lesdictes galées.
Autres deniers baillez par mandemens.
A Guillaume Bourgois, consul de la ville de Lymoges, au nom des bour-
geois de ladicté ville.
\ monseigneur Aymery, vicomte et seigneur de Narbonne, admirai de
France.
\ Remon Constant, trésorier gênerai de monseigneur le duc de Berry et
d' \uvergne.
A Amiot Arnault , receveur gênerai des finances de monseigneur le duc
de Bourgogne.
A monseigneur Jean , vicomte de Rohan , chevalier.
\ ^ mbert le Damoisel, armurier et varlet de chambre du Roy.
Frais et conduit de monnoyes.
Jean de la Houssoic, sergent à cheval de Paris.
A Henry le Jay, noltonier à Orléans.
A Guillaume de Valentienes , demeurant à Paris.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 265
QUINTUS COMPOTL'S ET ULTIMCS
<">•> Compte Jean le Mercier, despuis le icr janvier \3j2
jusque au jcr janvier \'d-j'S.
Recepte.
De François Chanteprime, receveur gênerai à Paris des aides ordenés pour
la guerre.
De Jaques la Rarbe, receveur des aides ordenez pour la guerre à Rheinis.
De Jean Rrocart, receveur desdis aides ou pays de Rourbonois.
De Michel de Caours, grenetier au grenier à sel de Paris.
De Rarthelemy Loiauté, receveur des aydes à Nevers.
De Jean de Savenieres, receveur des aydes à Meaux.
De Nicolas Rouart, receveur desdis aides à Lengres.
De Drouin Bernier, receveur desdis aides à Vezelay.
De Regnault de la Chapelle, receveur de Vermandois.
De Lucas Benoist, receveur du baillage de Meaux.
!)>• Eaurens du Molinet, receveur de Paris.
De Jehan le Mareschal, receveur desdis aides en Normandie.
De Pierre Thalemars, receveur à Amiens.
De Pierre Hocié , receveur à Orliens.
De Lucas le Fevre, receveur à Lodun.
De Pierre le Sève, receveur de la haillie d'Amiens et conté de Pontieu.
De Lienart de Landres, receveur ou diocèse de Soissons.
De Jean d'Arras, receveur ou diocèse de Troyes.
De Ymbert Saunier, receveur des louages ou pays de Bourbonnois.
De Nicolas Tricart, receveur à Gisors.
De Pierre de Soissons, receveur à Sens.
De Arnault le Tappissier, receveur à Chalon.
De Jean de Luc , receveur à Beauvez.
De Estienne de Cormeilles, receveur à Clermont.
De Jean d'Espernon, receveur à Laon.
De maitre Rollant Fournier, notaire du Roy nostre sire, et commis df
1 Bibl. nat. , fonds franc., 2o68i, p. 43 2.
Sav. étr.wg. IIe série, t. VI, 2e partie. .; ,
266 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
par luy à recevoir certains deniers pour paiement de monseigneur d'Anjou
et des gens d'armes de sa compagnie.
Dé Raoul Campion, receveur gênerai de la chevance ordenée pour le
fait de Saint Sauveur le Viconte.
De Thomasin Bardin, receveur desdis aides à Chartres.
De Jean le Mire, receveur à Auxerre.
De maitre Pierre de Verignies, receveur delà Rochelle.
De JeanSpifame, marchant, demeurant à Avignon.
De Estienne Bracque , trésorier des guerres, pour deniers par luy payez à
cause de l'office dudit Jean le Mercier, son compagnon, à Jean de France,
capitaine de certain nombre de arbalestriers.
Despense 1.
06. M. Guillaume des Bordes, ch. et chambellan du Roy, 9 cb., 90 esc.
M. Hue du Boulay, ch. , 6 ch., 1 4 esc.
M. Philippe, fiis de Roy de France, duc de Bourgogne.
Pour m. Thomas, sire deVoudenay, ch. , 16 ch. et 45 esc.
Pour m. Aymé de Vaux, ch., 16 ch., 45 esc.
Pour m. Guy de la Trimoilie, ch., 16 cb. et 45 esc.
M. Jean, duc de Lorraine, bann., 10 bacb., 29 esc.
Pour Girart de Guiberviller, esc, 7 esc.
Pour Simon de la Noveville, esc.
M. Pierre, comte de Genève, cb. bann., 8 bacb. et 4i esc, venu d'An
nessier (Annecy) en la comté de Genève.
M. Jean de Vienne, sire de Roullans, bann., 7 ch., 7 esc.
Pour m. Jean, seigneur de Couvant, ch., 1 1 ch. et 34 esc
M. Mouton , sire de Blainville , cb. , mareschal de France , bann. , 4 autres
bann. , 9 bach. et 1 06 esc
M. Charles, sire de Boville, cb. , 6 ch., 33 esc
M. Hugues de Vienne, cb. bann., 2 bach., 12 esc.
M. Jean, comte de Sarebruce, bouteiller de France.
Pour m. Eudes de Grancy, sire de Loirois, cb. , 2 ch. et 16 esc.
Pour m. Trouillart, sire de Lésines, ch. , 1 ch. et i4 esc.
Pour Simon de Cbantebeufve, esc. , 5 esc.
1 Bibl. mit., De Camps, vol. 84, toi. 1G/1 r".
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 267
M. Pierre de \illers. ch. et souverain maislre d'-hostel du Roy, 9 ch.
bach. et 3o e.sc.
M. Gaucher de Passac, ch., senesclial deLymosin, 7 bacli., 3a esc.
M. Waleran de Lucembourg, comte de Ligny, ch. bann., 7 bacb.,
22 esc.
Jaques de ■ Warchin, fils au senesclial de Hainaut, esc, 1 1\ ch. e(
8 à esc.
M. Philippe de Luzarches, ch. bacb., 5 bach. , 12 esc.
M. Humbert, sire de Toirc et de ViUars, ch. bann., 8 ch., h 1 esc.
M. Jean, sire de Fransures, ch. bann., 0 ch., 20 esc.
M.Jean d'Arencieres , ch., 2 ch. , 22 esc, venu de Bar-le-Duc à
Paris.
M. Antoine, sire de Beaujcu, ch. bann., 16 bach. et 83 esc.
Pour m. Jean de Roye, ch. , 7 ch. , 4 2 esc.
M. Loys de Namur, comte de Roucy, ch. bann., 17 bach. et ^5 esc.
Pour les gages de m. Guillaume de Namur, son neveu, ch. bann., 2 ch.
et 2 7 esc.
Pour m. Jaques de Harcourt, ch., à ch. et 5 esc.
Pour Hue de Linieres, esc, 7 esc
Pour m. Collait d'Estouteville , sire d'Ozeboc, ch., 3 ch. et q esc.
Pour Oudin l'Aignel , esc.
Pour m. Clarin de Chievré, ch., 2 ch., 6 esc.
07. Pour m. Warnierde Daules, ch., 1 ch., g esc.
Pour m. Jean de Beaumont, comte de Fauquembergue, bann., k ch..
1 7 esc. , \enu de Saint Orner à Beauquesne.
Pour m. Jean de Watennes , ch. , 1 2 esc.
Pour m. Robert de Bethune, vicomte de Meaux, ch. bann., 6 bach.,
35 esc.
Pour Jaques de Flagneules, esc, 1 ch., à esc, venu de Liège.
Pour le sire de Montigny, ch. , k esc. , venu de la comté de Hainaut.
Pour m. Gieffroy de Lesquielle, ch., 1 ch., 2 esc, venu de Chastellier
en Ardenne.
Pour Henry de Housiers, esc, 3 esc, venu de Housiers en Retelois
(Vouziers).
Pour m. Flament de Manniers (ou Maumers), ch., 12 esc, venu de
Saint Orner.
34.
268 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Jean de Rie, sire de Balançon , ch. , capitaine et gouverneur de. la ville
de la Rochelle et du pays d'environ.
Pour m. Fouques de Verseaux, ch. , à ch. , 32 esc.
Pour m. Robert Chapperon et 3/j esc.
Pour Yon de Karinguehan , esc, 26 esc.
Pour Robinet Malo\ en lieu de Robert Chaperon, et 36 escuiers; de ce
il a eu par lettres de messire Berart du Bosrogier.
De m. Estor de Miraumont.
De m. Guillaume de Symencourt.
De Jean des Mares.
De Regnaut de Germolles.
De Guillaume Arbonnet.
De Olivier du Perier.
De Darien du Parc.
De Olivier de la Tour.
De Robert Guillon.
De Bricet du Rémige , etc.
Lancelot Daniel pour gages de lui, 2 connestables et 37 arbalcstriers à
cheval.
Gerart Vaque, escuier du pais de Gennes, luy, un connestable, 28 arba-
lcstriers à cheval.
Georges de karret, escuier du pays de Gennes, h escuiers, l\ conestable*
el 96' arbalcstriers à cheval.
Jean de France, du pays de Gennes, pour gages de luy connestable,
26 arbalestriers à cheval.
Ilonofïle Spinart, escuier du pais de Gennes, capitaine de certains arba-
lestriers dudit pays.
68. M. Jean de Bueil, ch. et chambellan du Roy, pour gages de lui, 1 9 ch. .
80 esc.
Pour m. Jean de Fromentieres , ch., un chevalier et 10 escuiers.
Pour Jean de Linieres, esc, et 5 esc.
M. Hue de Chastillon2, maistre des arbalestriers de France, ch. bann..
6 bacb. , 3 A esc
Pour m. Jean de Nouvion , ch. , 1 ch. , 8 esc.
1 Bibl. mit., fonds franc,, 3068/1, |>. 436. '■ Bilil. nul.. De Camps, vol. 84 . fol. 166 r*.
MI MOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 269
Pour m. Gauvain de Bailleul, th., 8 esc.
Pour m. Andrieu de Rambures, eh., y esc.
Pour m. Walleran de Camberon , ch. , 3 eh. , 8 esc.
Pour m. Jean, sire de Prevre, ch. , k ch. , /j esc.
Pour m. Pierre de Bequigtiies, 3 ch. , 5 esc.
Pour m. Hue, sire deDivion, ch. , i ch. , 5 esc.
Pour m. Pierre, sire de Crequi, ch. , 8 esc.
Pour m. Robert, sire Ai Crcseques, bann. , i ch. , 6 esc.
Pour ni. Jean de Matringuehan, ch. , î ch., y esc.
Pour m. Loys, sire d'Auxi, ch. , 3 ch. , 3 esc.
Pour m. Mouton, sire de Moutonviller, 2 ch. et 2 esc.
Pour Baudin Gousse, esc, 2 esc.
Pour m. Robert de Bellebrune, ch., i ch. et 8 esc
Pour m. Jean, sire du Bos, î ch. , 8 esc.
Pour m. Gillebert, sire de Sainte Audegonde, ch. , 3 ch. et 6 esc
Pour m. Estienne, sire de Waudrinehehan , et 6 esc.
Pour m. Jean de Prevre, ch. , 3 ch. , 6 esc.
Pour m. Walleran de Camberon, ch. , 2 ch. , i 2 esc.
Pour Hue du Mesnii, esc, 8 esc.
Pour m. Jean, sire de Lisques, ch., 1 ch. , y esc.
Pour m. Sance de Beaumont, chastellain de Saint Omer.
M. Raoul de Rayneval, ch., pannetier de France, bann., G ch. bach. ,
1 3 esc.
Pour les gages de ni. Raoullequin de Rayneval, son fils. ch. . 1 ch.,
1 y esc.
Pour m. Jean, sire de Riencourt, ch. , 2 ch. , 10 esc.
M. Guy, sire de Pontalier, mareschal de Bourgogne, 3 ch. . 1 5 esc.
Pour Henry de Sauvement, esc, 1 esc
M. Mile de Noyers, comte de Joigny, ch. bann., 5 bach.. i 1 esc.
Pour Merinet Clabachie , esc, 2 esc.
M. Jean de Chastillon, comle de Porcien, ch. bann., 1 bach., 18 esc
M. Olivier, sire de Cliçon et de Belleville, ch. bann., 1 bann., 33 ch..
1 65 esc
Pour m. Philippe de Trie, ch. , 1 ch. , 3 esc.
Pour m. Jean d'Illers, 2 ch. , 53 esc.
270 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pour1 m. Jean de Malestrait , un autre ch. et 100 esc.
Pour m. Philipes de Trie, un autre ch. et 3 esc.
Pour m. Arnaut de la Roe, 5 autres ch. , i5 esc.
09 autres prests à plusieurs arbaieslriers , sous monseigneur de Ciiçon.
Nicolas Janne, capitaine, un connestable, 3o arhalestriers Genneuois à
cheval de sa compagnie.
Andelot de Grimauit, escuier, un connestable, 29 arbaiestrh rs à cheval.
Gerart Vaque, escuier, un connestable, il\ arhalestriers à cheval.
Jean de Varez, escuier, 3i arhalestriers Geneuois à cheval.
^ngelin de la Porte, escuier du pays de Germes, a3 arhalestriers à cheval
Prests2 à compter lais à monseigneur Loys de Sancerie, mareschal de
France, retenu par le Roy au nombre de 100 hommes d'armes.
Ledit m. le mareschal, hann., 19 bach. , 79 esc.
M. Gaucher de Passac. ch. , seneschal de Limosin, retenu au nombre de
Ao hommes d'armes par lettres du Roy du 5 de juillet 1 3y3 , 7 ch. , 3a esc.
\utres prests à compter fais à plusieurs gens d'armes cpii ont servi es
parties de Picardie, sous le gouvernement de monseigneur le maistre des
arhalestriers.
AI. Jacpies de Harcourt, ch. , 2 ch. , 6 esc, reçeus à Therouenne le 1 de
janvier 1372, comme les suivans.
M. Jean de Fontaines, 1 ch. , 9 esc.
M. Jean de Loncviller, bann., i ch. , 8 esc.
M. Enguerran, sire de Fieufl'es, ch. , 1 ch. , 5 esc.
M. Rasse, sire de la Vaquerie, ch. , 1 ch. , 5 esc.
Martel de Valhuon, esc, 9 esc.
M. Oudart de Renti, ch. , 1 ch. , 7 esc.
M. Lyonnel d'Araines, ch. . 1 ch. , 3 esc.
M. David de Pois, ch. , 1 ch., 3 esc.
M. Jean, sire de Walenes, ch. , 5 esc.
Bort le Voir, esc, G esc.
1 Bibliothèque nationale, l'omis franr., 20684 . p. 438 in fine. — • liibi. uni., De Camp?,
vol. 84, fol. iGO r°.
MÉMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 27!
70. Eslienne des Autieux, esc, 5 esc.
M. Gauvainnet de Bailleul, ch. , 6 esc.
M. Robert de Linieres, ch. , 8 esc.
M. Enguerran de Crequi, dit le Bègue, ch. , -j esc.
M. Jean de Ilondrecoustre, ch., i ch. , 5 esc.
M. Jean , sire de Sampi , ch. , î 5 esc.
M. Guillaume d'Arras, ch. , 5 esc.
M, Guillaume de Neelle, ch. , li esc.
George de la Paume, esc, 5 esc.
M. Robert de Neelle, ch. bann., î ch. , à esc.
Jean de Wysque, esc, k esc.
M. Soibier de la Viesville, ch., î cb., k esc
Aleaume de Gaspennes, esc, 10 esc.
M. Floridas de Basaincourt, cb. , i esc.
M. Pierre. Bournel, cb., h esc.
M. Colart d'Iscpie, ch., î ch. , G esc
M. Hue de Grantcourt, cb., !i esc.
Guillaume d'Aiguës, esc, 9 esc.
M. Guerart d'Isquebeque , ch. , 3 esc.
M. Gallchaut de Morchies, cb., 1 ch. , 6" esc.
M. Robert de Bouberch, ch. , 8 esc.
M. Surrien des Quesnes, ch., 2 cb., k esc
Baudoin de Tranquich, esc, 8 esc.
Colart de Tauques, esc, 9 esc.
M. Pépin, seigneur de Selles, cb. , 1 ch. , 1 esc. receus à Montmirail le
1 de septembre.
M. Robert de Loques, vicomte de Meaux, bann., 3 baclï. , '1 esc.
M. Baudin de Novion, ch., 6 esc, receus à Montmirail.
Le Bègue du Ru, esc, 8 esc.
M. Jean, sire de Prevre, ch. , 1 cb.. 10 esc.
M. Raoul de Clermont, ch. , 3 esc.
M. Waleran de Camberon, cb. , 3 cb., 8 esc.
Robert de Tranquich, esc, 6 esc.
M. Orengeois de Relli, ch. , et 9 esc, receus le 26 jour de novembre l'an
i373.
M. Pierre de Craon, ch., 1 ch. et 2 esc, receus à Tberouenne.
272 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Establics pour le pays de Picardie.
Jean de Loquinguehan , esc., capitaine du fort de l'abbaye de Beaulieu
2 esc, 10 arbalestriers.
Jean Bontemps, esc, capitaine de l'abbaye de Lisque, 2 esc, 18 arbal.
Florent de Lisques, esc , capitaine du fort de l'abbaye de Lisques, 5 arbal.
Jean d'Ozelaire, arbal. , capitaine du fort de Beaupré, 1 arbal.
Vncel d'Urolande, esc, capitaine du fort de Urolande, et 7 arbal.
(îille de la Brie, esc, capitaine du ebastel de Lambert, 3 arbal.
Guillaume de la Cressonnière, esc, capitaine du ebastel de Tournehan.
lx esc, 8 arbal.
Lambert le Ravenne, esc, capitaine du fort de la Planque, 3 esc, 19 ar-
bal.
Guillaume de Wailly, esc. , capitaine du fort d'Esperleque , 2 esc, 3 arbal.
Jean d'Audeffort, esc, capitaine du fort d'Audencher, h arbal.
Jean du Cloi, capitaine du fort de Brunembert, 2 esc, 1 archer.
Jean de Bortdingben, esc, capitaine du fort de la Montoire, h esc.
5 arbal.
Simon Catot, esc, capitaine du fort de Fiennes, 1 esc, 5 arbal.
Jean du Moulin l'aisné, capitaine du fort de Belles, 2 esc.
Ostelin de Farcin, capitaine du fort de la Quinte, 6 arbal.
Enguerran de Lumbres. esc, capitaine de Ruminghen, 1 esc, 3 arbal.
Arnoul du Sauchoy, capitaine du fort de Hardentun, 3 arbal.
Jean deCrouste, esc, capitaine du fort de Westrocum, 1 esc.
Baudin d'Anvin, esc, capitaine du fort de Fouquesolle, 3 esc
Robert des Jardins, esc. capitaine du fort de Saumer en Bos, 18 arbal.
Autres prests fais aus gens d'armes qui ont servi en la compagnie et sous
le gouvernement de monseigneur le duc de Berry et d'Auvergne es parties
de Guienne, auquel le Roy avoit ordonné à avoir et tenir le nombre de
3oo hommes d'armes, pour la garde dudit pays, par lettres du 28 jour
d'avril i3y3.
M. Hugues de Froideville, ch. , mareschal d'Auvergne, 5 ch. , 2/1 esc.
M. Bruyant de Coulombier, ch. , h ch. , 1 k esc.
M, Jean de la Personne, vicomte d'Aunay. ch., seneschal de Poitou,
o ch., 52 esc.
M. Olivier de Hauterive, ch. . G ch.. 17 esc.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 273
M. Gadiffer de la Sale, ch. , 5 ch., 22 esc
M. Loys de Mailly, ch., 5 ch., 16 esc.
Jean Adueil, esc, î k esc.
M. Giefroy de la Selle, ch. , 9 ch. , io esc.
M. Guichart d'Arse, ch., 9 ch., ko esc.
M. Pierre de Manson, ch. , 8 ch., 16 esc.
M. Guy Fouquaut, ch. , 7 cl)., 18 esc.
M. Raoulequin de Rayneval, ch., 9 ch. , 10 esc.
Estienne Maynart, esc, 8 ch., 1 k esc.
M. Pierre de Negron, ch. , 5 ch., 1 1 esc.
Le bastard de Calart, esc, 5 ch., 17 esc.
M. Aymon Bouquel, ch., 8 ch., 38 esc.
Patoil du Cher, esc. , g ch., 4 2 esc
M. Aymery de Rochechouart, ch., 9 ch., l\2 esc.
M. Main de Beaumont, ch., 1 ch. , 36 esc
Guillaume de Rubergues, esc. ,16 ch., 58 esc.
Aubert Degaret, esc, 16 ch., 58 esc
"3. autres prests fais ans gens d'armes qui ont servi le Roy en ces présentes
guerres, en la compagnie et sous le gouvernement de monseigneur le duc
de Bourgongne, retenu par le Roy au nombre de /ioo hommes d'armes.
M. Charles de Chastillon, ch. et sire d'Angleure, hann., 3 bach., 5 esc.
Pour in. Hue de Chastillon, ch. , 1 ch.
Pour Jean Megret, esc, 3 esc.
Pour Gueulart d'Aoust, esc, 5 esc.
M. Wautier de Vienne, seigneur de Mirebeau, bann.. i ch. , i3 esc.
Pour m. Odile de Morgeu et 9 esc
M. Jean de Vergy, sire de Fouans, bann. , 2 ch. , 1 - esc.
M. Guillaume le Bastart de Poitiers, ch.. 19 esc.
Pour Jacob Sans Maittre, esc, 9 esc
M. Geuffroy du Bochet, ch. , l\ ch., 6 esc.
Pour m. Gerarl de Bourbon, 1 eh., 25 esc.
M. Jean de Montagu, ch., 2 ch., 2 esc
Pour Guillaume de Bavau, esc. 2 esc.
M. Pierre de Thil, ch., 2 esc
M. Pierre de Montagu, ch., 1 ch., 3 esc
Sav. Étiung. IIe série, t. VI, 2" partie.
274 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Jean de Nanton, ch., 1 esc.
M. Guy de Tremblay, ch. , 2 esc.
M. Gaucher, seigneur d'Arcillieres , ch. , 5 esc.
M. Jean Paste, ch., 1 ch. , 4 esc.
M. Jean de Rougeniont, ch. , 3 esc.
M. GeufTroy de Charny, ch., 2 esc.
Pour Pierre Composeres, esc, 6 esc.
Robert de Martinpuis, bailly d'Othun, esc, 4 esc.
Pour Guillaume du Bois, esc, 2 esc.
M. Philippes de Villers, ch., 3 ch., 6 esc
Pour m. Jean de Fosseux, ch. , 1 esc.
Jean de Bourgogne, esc, 2 ch. bann., 1 1 bach. et 46 esc
Pour m. Régnait de Verdelot, ch. , 5 esc.
74. Autres croissances de gens d'armes faites audit monseigneur le duc de
Bourgongne, par mandement du Roy du 18 jour de juin 1873.
M. Jean dArtois, comte d'Eu, bann., 8 ch. , 17 esc.
Pour in. Jean de Crocoison, ch. , 1 ch. , 2 esc.
Pour m. Jaques, sire de Buseu, ch. , 1 ch. , 19 esc.
Pour Lancelot de Colehaut, esc.
M. Jean, seigneur du Til, ch., 1 ch. , 2 esc.
Pour Guillaume d'Orge , esc. , 5 esc.
M. Edouart, seigneur de Saint Disier, banu. , 4 esc.
\I. Eustache de Conflans, ch. , 1 ch. , 2 esc.
Pour Jefui d'Argouille, esc, 2 esc.
Pour Henry de Goncresson, esc, 1 esc.
M. Pierre de Rosay, ch. , 1 esc.
M. Guillaume de Granssai, ch. , seigneur de Larrai, 2 ch. , 12 esc.
M. Estienne de Fla\igny, ch. , 2 ch. , 1 2 esc.
Guillaume de la Boessiere, esc, 6 ch. , i5 esc
Perrin de Vy, esc, 2 esc.
Jean de Tremblay, esc. , 1 esc.
Pierre de Villebeon , esc.
M. Jean de Fosseux, ch. , 1 esc.
M. Simon de Meleun, ch. , 2 esc.
Jean de Sorviller, esc, 4 esc
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 275
M. Hue d'Amboisc , ch. , 2 ch. , g esc.
Ferry de Montery, esc., 5 esc.
Colinet de Puiseaux, esc, 19 esc.
M. Jean Prunele, ch. , 5 esc.
Martelet de Halouin , esc. , 5 esc.
Robert de Poissy, esc, à esc.
Lancelot Boiau, esc, 3 esc.
M. Guillaume de Cauray, ch. seul.
Guillaume du Plessier, esc. , 3 esc.
Jean de Rosay, esc. , 3 esc.
75. Autres prests fais à plusieurs gens d'armes, retenus par le Roy, pour le
servir en ces présentes guerres en la poursuite de ses ennemis, sous le gou-
vernement de monseigneur le duc de Bourgongne.
Evain de Galles, esc, retenu au nombre de 100 hommes d'armes, par
lettres du 9 juin 1073.
M. Hutin d'Omont, retenu au nombre de 20 hommes d'armes, 2 ch. ,
1 y esc.
Pour Ancelot de Lille, esc, k esc.
Merch de Gressetel, esc, 1 esc.
M. Regnaut de Douy, retenu au nombre de 20 hommes d'armes, 1 ch..
28 esc.
M. Guy de Chauvigny , vicomte de Broce , retenu au nombre de 2 0 hommes
d'armes, ch. bann. , k bach. , i5 esc.
M. le comte de Bresne, retenu au nombre de 20 hommes d'armes.
Pour m. Enguerran de Legny, ch. , 3 ch. , 1 5 esc.
Pour m. Jean de Conflans, 1 ch. , 8 esc.
M. le comte de Blois, retenu au nombre de 1 00 hommes d'armes, bann. ,
1 bann. , 1 6 ch. , 82 esc.
Pour Estor le baslart de Moresque, esc, 3 esc.
M. Jean, sire de la Ferté Fresnel, mareschal de Normandie, bann., re-
tenu au nombre de 16 hommes d'armes, k ch. , 1 1 esc
Pour Michel du Marchez, esc seul.
Pour Jean de la Henippe, esc.
M. Claudin de Halenviller, ch. , retenu au nombre de i o hommes
d'armes.
35.
276 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
M. Guillaume, seigneur de Marueil , ch. , retenu au nombre de 10 hommes
d'armes, 1 ch. , 6 esc.
Pour Lieron do la Barge, esc., 1 esc
M. Estienne de Flavigny, ch. , retenu au nombre de 1 2 hommes d'armes,
2 ch. , 9 esc.
M. Jean l'Eslendart, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'armes,
7 esc.
M. Charles, comte de Dampmartin, ch. bann., retenu au nombre île
20 hommes d'armes, 1 bann., 3 ch. , i5 esc.
M.Robert de Fiennes, ch. bann., retenu au nombre de 3o hommes
d'armes, 8 ch. , 2 1 esc.
M. Clarin de Chievré, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'armes,
3 ch. , 6 esc.
M. Bureau, sire de la Rivière, ch. , retenu au nombre de 20 hommes
d'armes, 6 ch., 1 k esc.
M.Jean, sire de llangest, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'armes,
1 eh. , 8 esc.
M. Jean de Barquettes, ch. , retenu au nombre de 10 hommes d'armes.
M. Regnaut, sire de Pons, bann., retenu au nombre de 3o hommes
d'armes, h chev. , 25 esc.
Hu»uelin du Bois, esc, retenu au nombre de 20 hommes d'armes,
I 9 CSC.
Jean de Montegny, esc. , retenu au nombre de 1 o hommes d'armes, 2 ch.,
7 esc.
M. d'Alebret, retenu au nombre de 20 hommes d'armes, 5 ch., 1 !\ esc.
Pour m. Philipnes de la Bruieres, ch., l\ cb., i5 esc.
M. Raoul Tesson, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'armes, 1 ch.,
8 esc.
M. Jean de Brebançon , seigneur de Gieumont , ch. , retenu au nombre de
10 hommes d'armes, 1 ch. et 8 esc.
Pour Henry de Marie, esc., 5 esc.
M. Pierre Trousseau, seigneur de Cbasteaux, retenu au nombre de
2;i hommes d'aunes, 3 ch. , 20 esc.
Geuffroy de la Roche, esc, seigneur de Pignodo (?), retenu au nombre
de 10 hommes d'armes, i ch., 7 esc.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 277
M. Jean Barreau, gouverneur d'Amiens , retenu au nombre de i o hommes
d'armes et y esc.
M. Robert d'Alençon, comte du Perche, bann., 8 ch., Ai esc.
7o. Autres prests fais ;i certaines gens d'armes ordennez à monseigneur le duc
d'Orliens, lequel avoit esté retenu par le Roy au nombre de 200 hommes
d'armes, par lettres données à Paris, le 5 de septembre îSyo.
M. Jean de Cbastillon, sire de Dury, eh. , 3 cb., a î esc.
M. Egret de Rezu, cb., h cb., 20 esc.
M. Guillaume de Meusalenl, cb., 1 ch., 8 esc.
M. Pbelippe de Juilly, ch., 3 ch., 16 esc.
M. Geuffroy de Saint Simon, ch., 3 cb., 1G esc.
Geuffroy de Partenay, esc, 2 cb., 97 esc.
M. le comte de la Marche, retenu au nombre de 5o hommes d'armes,
bann., 1 autre bann., 10 cb. et 38 esc.
M. le comte de llarcourt, retenu au nombre de 5o hommes d'armes.
Pour m. Henry de Trousscauville, cb., 10 cb., 33 esc.
M. le comte de Tancarville, cb., retenu au nombre de 100 hommes
d'armes.
Pour M. Eustace de Campremy, ch. , 1 cb. et 1 3 esc.
M. Jean de Neelle, ch. bann. , 2 ch. , 1 o esc.
M. Lohier de Trie, cb., 7 cb., g esc.
Jeon du \ al . esc., i 1 ch. , kl* esc.
Le sire dAnthoin, retenu au nombre de 120 hommes d'armes, bann.,
2 1 ch. et 80 esc.
Le sire de Sully, retenu au nombre de Go hommes d'armes, bann., 7 ch.,
52 esc.
Le sire de Ferc, cb., retenu au nombre de 3o hommes ('.armes. 5 eh.,
22 ese.
Le comte Dalphiu d'\uvergne, retenu au nombre de 3o hommes
d'armes, bann. , G chev. et 2 3 esc.
Le sire de Paire, ch., retenu au nombre de 20 hommes d'armes, i ch.,
18 ese.
Le sire de Boqueaux, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'an
1 ch., 8 ese.
LcsiredeMaillv.cb. , retenu au nombre de 1 0 hommes d'armes, 1 cb., Se>c.
278 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le sire de Ruisseville, ch. , retenu au nombre de i5 hommes d'armes,
li ch.. 1 o esc.
Le sire de Canny, ch., retenu au nombre de 10 hommes d'armes, 1 ch. ,
6 esc.
M. Loys de Broce et m. Guichart de Culant, retenu au nombre de
10 hommes d'armes.
Le sire de Floyon, ch. , retenu au nombre de 20 hommes d'armes,
k ch., 1 5 esc.
77. Jaques Wyn, dit Poursigunt d'Amour (Poursuivant d'amour), esc,
retenu au nombre de a5 hommes d'armes, 5 ch., 19 esc.
M. Loys, sire de Malvau, ch., h ch. , i5 esc.
M. Loys, sire.de Fescamp, ch., 1 ch., 2 esc.
M. Jean de Villers, ch., 1 ch. , 8 esc.
Hue de Sapignies, esc, 1 esc.
Le sire de Loques, retenu au nombre de i5 hommes d'armes, bann.,
2 cli. , 1 2 esc.
Le sire de Brimeu, ch., retenu au nombre de 20 hommes d'armes,
2 ch. , 7 esc
M. Hugues de Chalon, ch. bann., 2 bann., i 1 bach., 76 esc
Pour m. Guy de Belleeuvre, 2 eh., 12 esc.
Jehannet d'Estouteville, e^c. , 6 th., 20 esc
M. Guillaume de Bourbeli. ch., 1 ch. , 2 esc.
Monseigneur de Rohan, retenu par le Roy au nombre de 3oo hommes
d'armes pour le pays de Bretagne, par lettres du 18 de septembre i3y3.
bann., /10 ch., 25g esc.
M. Morice du Parc, ch., chambellan du Roy, capitaine et gouverneur de
la ville de la Rochelle, pour les gages de luy, de 1 00 hommes d'armes à luy
ordennez pour la garde de ladite ville, etc.
Jean Mathc ' et Pierre Bernait, bourgeois de la ville de la Rochelle, pour
deniersà eux baillez pour et ou nom de messire Morice du Parc, chevalier,
gouverneur et capitaine de ladite ville et du pays d'environ , sur les gages
de luy et de cent hommes d'armes à li ordenez pour la garde de ladicte
\ille et dudit pays.
1 BiM. nat., fonds franc., 20G8/1, p. i.'io.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 279
Deniers baillez par mandement sans monstre.
78. A monseigneur Bureau, sire de la Rivière et fr chambellan du Roy.
pour don à luy fait pour et en recompensation des despens qu'il a faits du
sien où il a grandement froyé, tant pour soustenir son estât, comme pour
defroyer et contempter certaine grant quantité de gens d'armes qu'il a ad-
menez à Blois en sa compagnie par devers monseigneur le duc d'Anjou,
et d'iceluy lieu de Blois à Derval , en la compagnie dudit monsei-
gneur d'Anjou, pour l'acompagner à tenir certaine journée que monsei-
gneur de Cliçon avoit emprinse d'estre devant le cbaslel de Derval à ceste
Saint Michel dernière passée; à laquelle jornée ceux qui le tenoient le dé-
voient rendre au Roy; et aussy outre le nombre de 20 hommes d'armes
que le Roy luy avoit ordené avoir en la compagnie de monseigneur le duc
de Bourgogne ; pour ce , par mandement donné à Paris ou chastel du Louvre .
le 8 octobre i373, et quitance dudit sire de la Rivière dudit mois
deux mil (Vans.
Audit sire de la Rivière, pour don à luy lait par le Roy de 2.000 Irans
par mois, pour aider a soustenir son estât et deffrayer plusieurs gens d'armes
qu'il a amenez en sa compagnie par devers monseigneur le duc de Bour-
gogne, lesquels ne prennent aucuns gages, tant comme ils seront en sadicte
compagnie. Par mandement du Roy donné à Paris, le 1 7 octobre 1 3y3
2,000 livres.
A Pierre de Montfrebeu, escuier, pour garder le chastel de la Cousiere.
avec tels gens d'armes nécessaires.
IX
(Bibl. nat.. Titres scellés de Clairambault , vol. 27, fol. 199!, n° 5, parchemin.)
Hesdin, [5 septembre i36g.
Quittance de Jean de Chalon, dit le Bâtard, à Jean le Mercier, pour -.iâo, livres 10 sous
tournois à lui pasés en prêt sur ses gages, ceux de G chevaliers et de /17 écuyers de sa
compagnie, qui servent sous les ordres du duc de Bourgogne.
La montre de ce chevalier est au verso du fol. 1991.)
280 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
X
(Bibl. nat., Titres scel es de Clairambault, vol. 18, fol. 128g, m" i, parchemin.]
Decize, ta octobre îSGij.
Geoffroy du Boschel donne quittance à Jean le Mercier pour bào livres tournois qui lui
ont été avancées sur ses gage-., ceux de 5 autres chevaliers et 2^ écuyers, tous ser-
vant sous le due de Bourbon en Bourbonnais.
XI
Bibl. nat., 'litres scellés de Clairambault, vol. iG, fol. 10S7, n' 2, parchemin,
Tours, 22 novembre 1069.
Quittance de ses gages donnée par Jean du Boys-Garnier à Jean le Mercier,
après un jugement qui l'a condamné à la lui remettre.
Saichent touz que monseigneur Jehan du Boys Garnier, chevalier, a con-
fessié en la court du Roy nostre sire à Tours, que il a eu et receu de Jehan
Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre sire, en prest sur les gages de
lui. de trois autres chevaliers et onze escuiers rie sa compaignie, deserviz et
à deservir en ces présentes guerres, es parties de Touraine et d'Anjou en la
compaignie et sou/, le gouvernement de messire Guy le Baveux , capitaine de
deux cens hommes d'armes es dictes parties, la somme de sept vins d< ux
livres diz sotilz tournois en vif n frans d'or et diz soulz tournois; de la-
quelle somme ledit messire Jehan s'est tenu et tient à contant et pour bien
paie; et sur ce a quitié et quite le Roy nostre dit seigneur, ledit trésorier,
et îouz autres à qui de ce quitance puet et doit appartenir. El a promis ledit
monseigneur Jehan, par la ioy de son corps, non venir contre ceste présente
quitance, en renunciant quanta ce à l'exception de ladicte somme non eue
et non receue. Et en a esté jugié par le jugement de la dicte court le Roy.
En tesmoing desquelles chouses, ces présentes letlres ont esté seellées du
seel du Roy nostre dit seigneur establi à Tours, le \xitc jour de novembre,
l'an mil ccc. soixante et neuf.
J. Malicokne.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 281
XII
CiIjI. nat . Titres scellés de Clairambault , vol. 16, fol. 1087, ti° '1 , parchemin. )
Moulins, ?. '1 décembre i36g.
Quittance de Jean de Boys-Garnier à Jean le Mercier, pour yo livres tournois que celui-ci
lui a versées en prêt sur ses gages, ceux d'un chevalier et de 8 écuyers de sa compa-
gnie, servant sous Guy le Baveux, en Bourbonnais et en Auvergne.
XUI
(Arch. nat., KK 10*.)
Compte de l'aide pour la rançon du roi Jean dans le diocèse de Baveux.
Charles ' , par la grâce do Dieu Roy de France , à lotis ceulx qui ces leltres
verront, salut. Comme ja pieça, pour ce que les aidez ordennées pour le fait
de noz guerres ne povoient suuffire auz frais et missions qu'il convenoit
taire pour le l'ait dessudit, nous eussons ordené les aides de la délivrance de
feu nostre 1res cher seigneur et père, que Dieux absoille, par tous les lieux
et diocèses de notre royauhne, eslre mis et adjouté avec ledit fait desdiz
aides de la guerre et gouvernés par uns rnesmes officiers, pour eschiver lis
Irai/, du grant nombre des diz officiers qui estaient sur chascun desdiz faits;
et nostre dicte ordenance ait este1 et soit tenue, entérinée et acomplie en
tous les lieux et dyoceses de nostre dit royaulme, excepté ou païz de Nor-
mandie. Nous, voulanz tous yceulx aides estre semblablement gouvernés ou
dit paiz, corne es autres lieux et diocèses de nostre dit royaulme, savoir
faisons que nous, pour le bon rapport qui fail nous a esté de la personne
de Yvonnet Huart , confians à plain de son sens, loyauté et bonne diligence,
ycelui avons fait, commis, ordené et establi, faisons, commettons, ordenons
et establissons par la teneur de ces présentes, receveur seul sur tous les
deux faiz dessudiz en la ville et viconté de Caen, ans gaiges de cent livres
tournois par an; en rappelant tous autres receveurs sur les diz faiz es dictes
ville et viconté. Et luy avons donné et donnons par ces présentes povoir et
auctotité de faire exercer, maintenir et gouverner ycellui office, de faire
et faire faire par ses commis et députez toutes manières de contraintes et
1 Fol. 5
Sav. étiung. IIe série, t. VI, 2' partie. 36
■2H2 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
exécutions touchant les diz aides, et généralement toutes autres choses qui
i ullice de receveur pevent et doivent compelter et appartenu'. Si donnons
, andement par ces présentes à touz nos justiciers, officiers et subgés , cpie
audit Yvonnet et à ses commis et députez, en faisant et exercent le fait de
■ïa dicte recepte, obéissent et entendent diligeament et lui prestent conseil,
confort et aide, se mestier en a et requis en sont. El à noz amés et feaulx
gens de nos comptes à Paris, que les dizgaigesde c livres tournois par an il
allouent en ses comptes et rabatent de sa recepte sans contredit aucun. En
tesmoing de ce, nous avons fait mettre nostre seel à ces lettres. Donné à
Paris, le xic jour de janvier, l'an de grâce mil ccclxx, et de nostre [règne] le
septième. Ainssi singnées :
Par le Roy,
H. n'ÀiNOY.
Recepte des impositions de xn deniers pour livre faite par ledit receveur
pour troiz mois commenchans le vin0 de janvier ccclxx, et finissant le
vu1 'jour d'avril ensuivant, baillée par Guillaume le Grant, viconte de Caen,
esleu illec sur ledit fait, sy comme il appert par un roulle scellé du seel ans
causes de la dicte viconté, baillé par ycellui viconte audit receveur, pour
lever les sommes sur les personnes contenus eu dit roulle
Despense commune1. — Messages. — A Martin le Porteur que ledit
receveur envoia par devers les sergens de Thury, de Tournebu et de Brete-
ville sur Loise porter leurs cedules des louages de leur sergenteries pour le
gond tiers qui chaira le premier jour de may ccclxxi, parti le x\v" jour
d'avril eu dit an par commandement de l'esleu, pour ce. . . xn sols tournois.
A Jehan le Jcaune, lequel le dit receveur envoia aus sergents de Thury
et de Tournebu, affin que ycculx sergents feissent crier que les enchieres
des un" et xm° de leur sergenteries passcroient le ix° jour de juing à Caen .
au soir, et que ilz y lussent pour recorder cen que fait en avoient le 11e jour
de juing ccclxxi, pour ce vm sols tournois.
r
' Fol. ', • v
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 283
A Jehan le Jeanne, le quel le dit receveur envoia aux sergents de Thurv
et de Tournebu , leur faire savoir que les enchieres des impositions de xn
deniers pour livre de leurs sergenteries , passeraient le vif jour de juillet pro-
chain venant, et que il feissent crier ainssi comme il a esté adcoustumé, le
premier jour de juillet ccc l\xi , pour ce vin sols.
3. A Jehan Guerrier, lequel ledit receveur envoia par devers les sergents
de la viconté de Faloise, portant leur cedules des feux pour le paiement de
janvier prochain venant, pour ce que il avoit esté mandé au receveur gêne-
rai, que hastivement ilz fussent levez le xxvf jour de décembre ccci.wi.
pour ce x sols.
Autre recepte1 faite par ledit Yvon Huart, des feux de la ville et viconté
do Caen, et de la viconté de Faloise et conté d'AIençon, en tant comme il
en siet ou diocèse de Baieux; c'est assavoir sur chascun feu de ville fermée
vi frans par an , et sur chascun feu de plat païz n frans par an ; les quiex
feux Raoul de Brny, receveur avant ledit Yvon et l'un des esleus sur ledit
fait, bailla audit Yvon, par un roulle seellé de son seel, ainssi comme
cbargié en avoit esté par ses compegnons eleus pour l'année derrainement
passée, qui commencba le premier jour de janvier ccclxix, et feny le der
rain jour de décembre ccclxx; et ledit Yvon se charge pour un an, com-
menchant le premier jour de janvier ccclxx et fenissant le derrain jour de
décembre ccclxxi, eu quelle roulle sont contenus les feux de ladicle coulé
d'AIençon. Et pour clarté de compte, s'en charge ledit Yvon en recepte cy
après, combien que par luy n'en ait esté aucune chose receu, pour ce que
monseigneur d'AIençon a composé pour ceste présente année pour les feux
de ses terres estans es pais de Normandie et ailleurs, par le prix de deux
mille frans, sy comme par vidymus des lettres du Roy nostre sire et de mes-
seigneurs les généraux trésoriers à Paris, donné à Paris, le xv'jour de janvier
mccci.xxi, rendu sur cest compte, peut apparoir, lesquelles le receveur ou
dyocese de Seez a par devers luy, pour ce que il reçoit l'argent de la dicte com-
position pour ce que il a plus des feux de la dicte conté en sa recette que
partout ailleurs: et pour ce, ledit receveur reprent en despence en chapittre
1 Fol. -, i
3G.
284 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
de deniers rendus par nombre de feux, ce qu'il en rent en recepte, jouxte
ce mie il est vérifié par un roulle scelle du seel dudit Raoul de Bray. El aussi .
pour ce que eu roulle des diz feux, qui a esté baillié audit Yvon, seelé de
son prédécesseurs dessus-nommé, sont contenus plusieurs feux qui sont de
la terre et chastellerie de Condé sur Noire Eaue, qui est de l'eritage du Roy
de Navarre, et l'a baillée de nouvel à madame la Royne Blance, sa sœur, sauf
que il a retenu devers soy la garde dudit chastel; il convient que ledit
receveur s'en charge pour clarté de compte, combien que il n'en puisse
avoir receu aucune chose, pour ce que ledit Roy de Navarre lieve toutes
les aydes en la dicte chastellerie, semblablement comme en ses autres terres
et en fait garderie fort, et ne veult souffrir que aucunes aydes \ soient levées
pour le Roy; et pour ce, ledit receveur reprent en despense cen qu'il en renl
en recepte. Et aussi se charge ledit receveur de pluseurs feux estans es villes
qui ont esté désertes pour le fait de la prinse de Thury et n'y a demouré
pour ladicte année aucune personne, lesquiex feux il reprent semblablement
en despense.
Recepte. — La ville de Gaen.
Des bourgoiz et habitans de la ville de Caen, par la main de Robert des
Sarcus, receveur pour la dicte ville, empluseurs parties et paiemens, pour
v nxv feux à vi frans pour feu, valent pour an ni'" cl frans1.
Summa vcxxv foci, valent, vi francis pro foco, irT cl francos.
Autres deniers paie/.-:
A Jehan l'Ussier, receveur gênerai des aides de la guerre, sy comme il
peut apparoir par sa cedulle singnée de sa main et du contrerouieur, el
singnée de troiz des singnés de nosseigneurs les generaulx trésoriers a
'S
Paris, faite le \xvi jour de janvier ecc iax m' lx livres tournois.
Autres deniers paiez pour dons :
A la ville de Baieux, pour les deux deniers que elle prent sur les xn de-
niers couranz en ycelle , si comme par mandement du Roy, vérifié par
messeigneurs les generaulx conseillers à Paris, rendu à court par Raoul
Paien, receveur avant ledit Yvonnet
' En marge : «Composueranl cura Stepliano de Cormailtes ad n"' c francos |>ro anno, e( post-
modum ordinatum Tint < j n< ><! solvereut ultimam Lerciam parlem.» — s Fol. 3 r°.
MÉMOIRES PRÉSENTES PAR DIVERS SAVANTS. 285
Autres deniers paiez :
A l'abbé de Cherisy, pour les deux deniers que ledit abbé prent sur les
xn deniers aiant cours en sa terre, sy comme il appert par mandement du
Roy, verefié par messengneurs les generaulx trésoriers à Paris, et quittance
dudit abbé, donnée le xxne jour de février ccclxx, rendu a court avecques
cest présent compte, pour ce c sols tournois.
A Raoul Campion , gênerai esleu et receveur es dyoeeses de Lisieux , Seez .
Baieux, Constances et Avrenches, sur le fait des aides de la guerre et com-
mis à recevoir generalment les deniers deuz au Roy nostre sire es diz diu-
rèses au devant du premier jour de janvier derrain passé, rendu à court
avecques cest présent compte, pour ce ix" livres tournois.
Sumuia ix" v libre turonensium.
Despense commune. — Pour les despens dudit Yvon et d'un compai-
gnon armé en sa compaignie, pour double des ennemis, lequel parti de
Baieux pour venir à Caen porter à Aymeri Renoult, bailli de Costentin.
m' un" livres tournois, lequel Yvon demoura allant et venant par deux jours
le xxf jour de novembre ccclxx, pour ce par jour \xx sols tournois
\alanl l\ sols.
Pour les despens dudit Yvon, lequel parti de Paris par commandement
de messeigneurs les généraux trésoriers à Paris, pour venir à Baieux quérir
la somme de iii''lx livres tournois, et apporter à Jehan l'Ussier, gênerai rece
veur, sy comme par cedulle de. mes diz seigneurs, donnée le xxviu" jour de
janvier ccclxx, lequel demoura allant et venant et retournant xv jours, pour
ce par ofdenance de mes diz seigneurs xv frans.
Pour les gaiges dudit Yvon, de tant comme il a esté receveur, qui com-
mencha le premier jour d'octobre ccclxx, et feny le derrain jour de dé-
cembre ensuivant.
Despense ' de cest présent compte. — Deniers paies à Raoul Campion,
gênerai esleu et receveur es dyoeeses de Lisieux, Sees, Constances et
Avrenches, sur le fait dez aydes de la guerre, sy comme par pluseurs
lettres et mandemens du Boy nostre sire et de messeigneurs les généraux
' Fol 3 g v".
286 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
trésoriers à Paris, lesquiex ledit receveur a monstre sur cest compte, peut
apparoir.
Autres deniers1 paies par ledit receveur à Jehan l'Ussier, receveur gênerai
des aides ordennez pour le fait de la guerre, sy comme il appert par une
cedulle de messeigneurs les generaulx sur le dit fait, singnée dudit Jehan,
donnée le xe jour de décembre mccclxxii lvii frans.
Summa per se.
Autres deniers paiez par ledit receveur à Rogier Vautier, bourgoiz de
Caen, commis de par le Roy nostre sire affaire en la dicte ville de Caen
certaine quantité de pain bescuit, si comme par vydimus de sa commission
et mandement dudit seigneur et de messeigneurs les generaulx conseillers à
Paris sur ledit fait, attaché au mandement du dit seigneur, souz l'un de leurs
singnés, rendu à court sur cest présent compte, peut apparoir
Pour les despens2 de Clément le Coiutoiz, lequel fut envoie par Guil-
laume le Granl, vicoute de Caen, et esleu sur ledit fait et par ledit rece-
veur à Paris, porter au trésor du Roy nostre sire la somme de 11e frans, les
quiex le Roy nostre dit seigneur avoit mandé yceulx estre envoiez en son
dit trésor, pour certaines causes contenues en ses lettres, si comme par
ycelles peut apparoir
Dons :; :
10 Pour don fait par le Roy nostre sire aus bourgois et habitaus de la ville de
Caen, de n deniers tournois sur les xn deniers pour livre, aians cours en la
dicte ville et fors bours, pour un an, commenchant le vin' jour de janvier
mil ecc lxx inclus, eu quel jour le dom semblablement fait aus diz bourgois,
pour l'année précédente, failli rabatu sur les diz n deniers, pour portion et
convenant leur quantité des perles par deffaut de pièges, missions, gaiges
et remissions, en la manière que acoustumé a esté pour les anées précé-
dentes, sy comme par lettres dudit don, vérifiées par nosseigneurs les gene-
raulx trésoriers à Paris sur le fait des dictes aydes, peut apparoir; lesquiex
\n deniers pour livre montent en somme pour ceste présente année.
Fol. 7Ô r". — ': Fol. n5 r". — - '; Fol. '11 r".
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 287
vin"1 IXe xlvi livres xv sols vi deniers, dont il appartient aus diz bourgoiz pour
leur dit don, ximc mi" xi livres ir sols vi deniers. Sur quoy est à rabatre
pour leur quantité de gaiges, pertes par delfaut de pièges, remissions et
autres couslages, xxvi livres n sols vi deniers. Pour ce, pour le démoliront
de la dicte somme, par quatre lettres de recongnoissance de Robert des
Sarcus, receveur pour les dis bourgois et habitans, rendues sur cest présent
compte avecques les lettres dudit don, peut apparoir. . . xim' lxv livres.
Pour les n deniers appartenant aus diz bourgoiz sur les foires soiantes
en la dicte ville et fors bours d'icelle, dont la somme se monte mic uni livres
vu sols tournois ; pour ce , pour la vf partie de la dicte somme appartenant
ausdiz bourgois, par deux lettres dudit receveur, rendues sur cest compte,
pour ce, lxxv livres xuii sols vi deniers.
il. Dons à une foiz, fais par le Roy nostre sire, au couvent et prieur de la
ndigion de Nostre Dame du Carme de Caen , pour don à eulx fait par le Roy
nostre sire, pour les causes contenues en ses lettres, données le xv° jour de
juing, l'an mil ccclxxi, mandement de messcigneurs les généraux trésoriers
à Paris, donné le derrain jour de juing eu dit an, et quittance des diz prieur
et couvent , donnée le xii" jour de novembre , l'an mil ecc i.xxi , rendu à court
avecques cest présent compte, peut apparoir, pour ce c frans
li>. A Pierre Oui! de Fer ' , pour boiz et aez acbatés de luy, pour faire un con-
teur à faire la dicte recepte et deux banz qui sont d'une part et d'autre du-
dit compteur, le xuc jour de mars ccclxxi, pour ce xl sols.
A maistre Guillaume Cauvin, charpentier, pour sa paine et salaire d'avoir
fait ledit compteur et bans pour vm jours, pour ebascun jour mi sols tour-
nois , le xnc jour de mars ecc lxxi , pour ce xxxn sois.
A Jehan Peugny, pour vm verges de canevas achatées de luy, pour cou-
vrir ledit compteur, chascune verge n sols vi deniers, ledit xvnc jour de jan-
vier, pour ce xx sols.
Pour clou à gantier et à late, pour faire ledit compteur et bans et pour
petit clou et ruben pour coustre eu conteur, ledit xvnc jour, pour ce
xi sols.
A Richart Caffin, plastier, pour mi boisseaux de piastre pour plastrer les
1 Fol. 43 v°.
] ;;.
288 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
pestes dudit compteur, aiïîn que les ras n'y entrassent, pour sa paine d'avoir
icelluy piastre, pour un jour que ii lui à ce, le xviu' jour de janvier ccc i.w,
pour ce xii sols.
A Thomas Gires, dit le Menteur, pour un coffre acheté de luy, lequel est
tout ferré de grans bendes de fer d'une paume de ley , à deux pares de ciels ,
lequel ledit receveur acheta de luy pour mettre l'argent de la dicte receple,
pour ce que aucune foiz il a grant foison de gens d'armes en la dicte ville,
affin que le dit argent fut plus seurement; le xii" jour de mars lxxi, sy
comme par quittance dudit Thomas, donnée ledit jour, rendu à court
avecques cest présent compte, peut apparoir, pour ce \u frans.
Pour la paine et sallaire de messires Jehan du Bruil, prostré. Pierre l'Ai-
enel, nottaire de court d'edisc, et Thomas Pelichon, tabellion de court
de Roy, d'avoir esté presens à faire les baux des dictes impositions , 1111e et
mu6 et des foires, quant ilz sont escheues, pour un an , commenchant le pre-
mier jour dé janvier ccclxx, et fenissant le derrain jour de décembre en
suivant ccc lxxi, toutesfois que mestier en a esté et que les enebieres en
sont passées et pour avoir enregistrés icculx baux, les nons des fermiers
et de leurs pièges, et faire les lettres et jugements quant mestier en a esté, si
comme par mandement de l'esleu sur ledit fait et quittance desdiz nottaires
et tabellion, donnée le mf jour de janvier m ccc lxxi, rendu à court avec-
ques cest présent compte, peut apparoir, pour ce xvi livres '
Pour despense2 faite par ledit receveur quant les diz aides furent bailliées
et les enchieres en passèrent à Baieux, pour les moiz d'octembre, novembre
et décembre ccc lxx contenu en cest présent compte , tant en torches , chandelles,
en vin et autre despense de bouche, présent Ernouf Ernouf , lieutenant en la ville
et viconté de Baieux de Guillaume le Grant, gênerai esleaes dyoceses de Baieux,
Secs, Coastances et Avrenches, Andrcu Picot, conseiller du Roy nostre sur,
Michel de Cotvin , tabellion , et plusieurs autres , qui avoient aidië et estoient presens
à faire les baux dessus diz , pour le prouffit et honneur du Roy nostre dit seigneur,
par le commandement dn bailleur desdictes fermes, sy comme il a esté adeoustume
et par compte fait des despenz pour ce lx sols tournois3 xx sols.
On a rayé ce chiffre et on a mis en marge : nir. » Tout le passage imprimé ici en itali<[iir
u, fores. a étérayé.par un membre <le la Chambre, sur
|.'cl| 3,», le compte original du receveur du diocèse de
' «De isto radiato nicbil.quia Rc\ non lene- Bayeux, Yvon lluarl.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 289
Pour le saillaire de Martin Raimont, pour avoir fait iez cris des fermes
par pluseurs foiz quant les enchieres dévoient passer, tant pour estre allé
ce faire à Trevieres ', à Ysegny 2, à Cherisy\ à Thorigny4, et es autres lieux
publiques et adcoustumés, et ans autres marchiez de la viconté, par le com-
mandement del'esleu ou son lieutenant, pour le prouffit du Roy nostresire,
et pour faire les cris pour le temps de cest présent compte, pour ce .
\\ sols.
14. Pour la despense et sallaire de Ernouf Vauchiz, clerc, pour [avoir] minué,
grosse et doublé ce présent compte par deux foiz et tous les baux des aides,
et doublé les baux des fermes pour l'esleu et pour le receveur, et pour
plusieurs mandemens et autres escriptures nécessaires à la dicte recepte, et
pour parchemin et pappier convenable alfaire toutes les dictes escriptures.
pour ce lx sols.
Pour le louage d'une maison où ledit receveur démo tira et ses c/ens, le temps
des île troiz mois, pour ce lx sols tournois5.
Pour deniers rendus cy dessus de Jehan Langloiz, povre homme qui
riens n'a, pour la ferme de pierre, caus et sablon xx soL
Gaiges d'officiers fi :
15. A messire Roberl de \ arguiez7, chevalier, chastellain el cappitaine du
chaste! de Caen, pour ses gaiges d'un an, commenchant le premier jour de
janvier mil ccclxx el fenissant le derrain jour de décembre ensuivant ccclxxi,
si comme il appert par un vydimus des lettres du Roy nostre sire, donné
le ixc jour d'avril ccclxix, pour ce vl livres tournoiz
A Guillaume le Grant, vicontede Caen etesleu sur le fait des dictes aydes
esdictes vicontés et conté, en tant comme il en siet ou dyocese de Baieux,
pour ses gaiges d'un an, commenchant le premier jour de janvier ccclxx, et
' Trévières , Calvados , arr. de Bayeux , chef- 5 «Radiatur quia non est consuétnm. » Le
lieu de canlon. passage que nous avons imprimé en italique a
2 Isigny, Calvados, arr. de Bayeux, chef-lieu été rayé sur le compte original,
de canton. 6 Fol. 4o v •".
3 Cerisy-la-Forèt, Manche, arr. de Sainl-Lô, ; Robert de Varignies, capitaine de Caen
c°° de Saint-Clair.
( Beziers , Chronologie historique des baillis
et des gouverneurs de Caen , Ca'.'i
p. 56).
S.vv. lirang. H' série, t. VI, a" partie. ;;7
1 Torigny-sur- Vire, Manche, arr. de Saint- el des gouverneurs de Caen. Caen,
Lô, chef-lieu de canton. p. 56).
IUPMUEIIIE \ i nn\ALf .
290 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
fenissanl le derrainjour de décembre ccclwi. par deux lettres de quittance ,
l'une donnée le mf jour de décembre ccclwi, et l'autre donnée le vnc jour
de janvier ensuivant eu dit an, rendues a court avecques cest présent
compte, pour ce <: livres tournoiz.
Pour les gaiges dudit receveur pour un an, commencliant le premier
jour de janvier mocclxx, et fenissanl le derrain jour de décembre mccclxxi
c livres tournoi/..
lfi. Autre despense1 faite par ledit receveur, pour plusenrs voyages par luy
faiz.
Pour les despens dudit receveur, lequel parti de Caen, un varlet en sa
compaignie, a deux chevaux, pour aller devers mcsseigneurs les généraux
trésoriers à Paris, qui l'avoient mandé par leur lettres, pour les causes con-
tenues en icelles, lesquelles furent données le. xv° jour d'avril ccclwi. dé-
moulant, allant, séjournant et rettournant, depuis le pénultième jour
d'avril ccclwi jusques au xm" jour de may ensuivant, qui sont xiiii jours,
pour ce xiiii frans.
Pour les despens dudit Yvonnet, d'un varlet et deux clievaux en sa com-
paignie, lequel alla devers monseigneur de Fescamp, gênerai conseiller du
Roy nostre sire, lequel l'avoit mandé pour voier son estât
Pour les despens dudit receveur, d'un varlet en sa compaignie et deux
clievaux, lequel alla devers monseigneur de Fescamp à Rouen, pour luy
dire response de ce que il luy avoit enchargié
17. Pour les despens- dudit receveur, fais en venant de Caen a Paris, pour
rendre ce présent compte et le compte de l'imposicion de la ville et viconté
de Baieux, pour trois mois fenis en décembre ccclw, allant, demourant et
retournant par xvi jours, par jour xx sols tournois, oultrc ses gaiges,
valent xvi livres
18, l'ourla paine 3 et sallaire de Richart l'Ussier, huissier de la cohue de Caen.
davoir crié en la dicte cohue et ailleurs, les baux des fermes desdictes aydes
' Fol. 'i.'i r". — ! Fol. .'i'i v°. — 3 Fol. kà r°.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 291
toutesfoiz que les cnchieres en sont passées et que mestier en a esté; pour
ce. par mandement dudit csleu, rendu sur cest compte avecques quittance
dudit Ricbart, donnée le mf jour de janvier eu dit an la sols '.
Pour torches et chandelles arsses et gastées, en faisant les baux des fermes,
tant des imposicions 1111e et miic et les foires, quant les enchieres en sont
passées par vvi nuiz et plus xn livres2.
Pour toille affaire sas, pour mettre l'argent de la dicte recepte es quiex il
es1 entré xxv verges de canevas, tant pour ledit canevas que pour façon
d'iceulx, pour tout l\ sols.
Pour parchemin et pour escripre cest présent compte et ycellui doubler
el faire pluseurs escriptures à ycelui appartenant, et pour doubler les baux
originaux pour rendre à la court et faire les charges aux sergens de mois en
moiz, el aussi pour papier â escripre les diz baux originaux, et yceulx dou-
bler par deux foiz, l'une pour le receveur gênerai, et l'autre pour le rece-
veur pour faire sa recepte sur ce; et pour faire pluseurs etas pour porter par
devers messeigneurs les généraux trésoriers à Paris , et devers monseigneur de
Fescamp, et aussi à mestre Martin Beauparisy, pour ce w livre!
Autre recepte1 faite par ledit Yvon, des impositions de xu deniers pour
livre, pour les troiz mois commenebans le vm jour d'avril ccclxu, et fenis-
sans le vif jour de juillet ensuivant, baillée par Guillaume de Sainte Croix,
lieutenant du viconte de Caen, esleu sur ledit lait, sy comme il appert par
un roulle scellé du seel aux causes de la dicte viconté, baillé par ledit lieu-
tenant audit receveur, pour lever les sommes sur les personnes contenues
eu dit roulle.
20. Recepte ' :
De l'imposition de xn deniers pour livre faite par le dit receveur, poui
les troiz mois commenebans le premier jour d'ottobre, l'an mit ccclxx, no-
vembre et décembre ensuivans, par Ernouf Ernouf, lieutenant en la dicte
ville et viconté de Baieux de Guillaume le Grant, viconte de Caen, gêne-
rai esleti sur ledit fait, si comme il appert par un roulle seellé de son seel,
aprouvé souz le seel des obligations de la dicte viconté, baillé et livré par
Barri' et remplacé par .vt sols. — - Barré et remplacé par vm livres. — Ce clnffre en a
remplace un autre, qui a été gratté. — > Fol. 9 r°. — 5 Fol. 1 r°.
37.
19.
292 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
icellui Ernouf audit receveur, pour lever et explofttier les sommes sur les
personnes contenuz eu dit roulle.
21. Autre despense faite par ledit receveur '.
A Pierres l'Aignel, nottaire de court d'église, et Thomas Pelichon, tabel-
lion de court de Roy, pour leurpaine et sallaire d'avoir esté presens à faire
les baux des dictes imposicions un" et xm "' et des foires, quant il?, sont
escheues, pour un an commencliant le premier jour de janvier ccclxxi et
fenissant le (terrain jour de décembre ensuivant ccclxxii, loutesfois que mes-
tier en a esté et que. les enchieres en sont passées, et pour avoir enregistrés
iceulx baux, les noms des fermiers et de leurs pièges, et faire les lettres et
jugemens, quant mesticr en a esté, sy comme par mandement de l'esleu sur
ledit fait et quittance des dis nottaire et tabellion, dont la derreniere, pour
!i parpaie, est donnée le xvi" jour de janvier ccclxxii, rendue à court avec-
ques cesl présent, peut apparoir, pour ce xu livres.
A Richart de Lille, hussier de la cohue, pour sa paine et sallaire d'avoir
crié en la dicte cohue et ailleurs les baux des fermes desdictes aydes, toutes-
foiz que les enchieres en sont passées et que mestier en a esté, sy comme
par mandement de l'esleu sur ledit fait et quittance dudit Richart, donnée
v' jour de janvier ccclxxii, c'esl assavoir, pour l'an commenchant le pre-
mier jour de janvier ccclxxi, et fenissant le derrain jour de décembre après
ensuivant ccclxxii, pour ce \l sols.
Pour les despens dudit receveur, en allant, demourant el retournant de-
vers les généraux conseilliez sur ledit fait, lesquiex l'avoient mandé venir à
eulx à Rouen, pour voier son estât, ouquel voiage il demoura x jours, si
comme par lettres desdis conseilliers, données à Rouen, le x\" jour de jen-
vier m ecc lxxii, rendues à court avecques cest présent compte, pour ce
x livres tournois.
l'onr une verrine bktn.ee à an escachon de France, achetée de Simonnet le
Verrier, pour mettre en une fenestre du compteur où ledit receveur fait la dicte
récente, pour ce que aucune foi: que il pleut, le vent chasse la pluie sur les pap-
piers et escrips de la dicte recepte, par quittance dudit Simonnet, donnée le
vv' jour de janvier ccclxxii lxx sols tournois'-.
1 Fol. 78 v°. — s Tout le passage imprimé en italique a élé rayé lors de ta révision du compte
par les généraux conseillers.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 293
Pour torches et chandelles arsses et guastées en faisant les baux des fermes .
tant impositions un" et xnf'etles foires, quant ilz eschaent, et les enchieres
en sont passées parvint nuiz et plus, pour ce x livres1.
Pour toille à faire sas, pour mettre l'argent de ladicte recepte et pour façon
d'yceulx, et pour couvrir de neuf le compteur de la dicte recepte cpii estoit
tout usé, pour tout vi livres2.
Pour parchemin à escripre cest présent compte, pour escriprc ycellui et
doubler les baux origineaux et rendre à la court et faire les charges ans ser-
gens de moiz en mois, et aussi pour pappier à escripre les diz baux origi-
neaux, et icellui doubler par deux fois
Du un' des vins3 venduz en détail en la ville deCaen, pour les deux pars
de xvmc livres, pour ce, par Pierre Baudry xu' livres.
Du \iii° des \ins venduz en gros en la dicte ville, pour les deux pars de
mc lu livres, pour ce, par Richart Symon irxxxmi livres \iu sols
un deniers.
Du nu" des sidrez vendus en détail en la dicte ville, pour les deux pars
de c livres, pour ce, par Jehan Lambert lwi livres xm sols nu de-
niers.
Du xnf des sidrez vendus en gros en la dicte ville, pour les deux pars
de xv livres, par Richard de Missy x livres.
Du iin"des cervoises et boschez venduz en la dicte ville de Caen, pour les
deux pars de vic l livres, pour ce, par Jehan le Hericié iiiicxxxm livres
vi sols vin deniers.
Summa \i\c xliiii livres xm suis mi deniers tournois.
Autre recepte4 faicte par ledit Y von Huart, des feux de la ville et viconté
de Caen, viconté de Faloise, en tant comme il en siet ou diocèse de Baieux
estans souz le Roy noslre sire, c'est assavoir, pour un an commenchant le
premier jour de janvier ccclxxi , et fenissant le derrain jour de décembre en-
suivant ccclxxii, pour chascun feu de ville fermée vi frans pour feu, et pour
chascun feu de ville en plat païz n frans pour feu, jouxte ce que il a esté
1 vm livres ajoute et x livres barré par un un membre de la Chambre des généraux,
membre de ta Chambre. 3 Fol. 2 1 v".
3 VI livres barré et C sols ajouté par * Fol. 67 r".
294 ACADÉMIE DES ENSGRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
mandé par lettres du Roy nostre sire, données lu vi° jour de novembre
CCCLXXI, rendues à court sur cest présent compte; lesquelx feux ont esté assis
par Guillaume le Grant, viconte de Caen, et esleu esdicles villes et vicontés,
di s aides de la guerre, et baillés au dit receveur pour faire en la recepte, sy
comme par le roulle seellé du dil esleu, rendu à court sur cest présent
compte, puet apparoir.
La ville de Caen.
I). s bourgoiz el habitons de la ville de Caen, par la main de Robert des
Sarcus, receveur pour la dicte ville, en pluseurs parties et paiemens, pour
v' \\\ feux à vi frans pour feu, valent pour an iii"cl frans
•
Autre recepte ' faicte par ledit Yvon, de l'imposition des diz \n deniers
pour livre de pluseurs foires escheues et bailliez, depuiz le vuic jour de
janvier ccciax jusques au vu jour de janvier mccclxxi , lesquelles ne sont
point comprimez es baux des dictes impositions, si comme paryceux baux
peut apparoir
Xl\
(Bibl. nat., nouvelles acquisitions latines, 2320, pièci n 54, parchemin.
Duplicata, délivre par le grenetier de Mantes,
rei onnaissance d une dette qu'avait la gabelle envers divers marchands de sel.
Manies, 18 mai i.">7 i.
Sachent tuil que je Jehan de Dampmart, grenetier du grenier à sel establi
pour le Roy nostre sire en la ville de Mante, certiffie et tesmoigne cpie
pour le Roy nostre dit seigneur, et par vertu de ses lettres à moy adreçans.
j'ai prins et levé depuis le xxviif jour du mois d'avril derrenierement passé,
jusques au vif1 jour de ce présent mois de may, quatre inuis un quartier de
sel à la mesure de Mante, pour la septième partie du sel qui estoit ou gre-
nier di - acquis de sel de la ville de Mante, appartenant au maire de la dicte
ville, à plusieurs genz d'église, bourgois et autres; et lequel sel a esté par
moy vendu et débité durant ledit temps, au pris de lviii frans pour mui,
Fol. 19
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 295
t;int pour le Roy, comme pour les parçonniers à qui ledit sel estoit et dont
pour leur droit leur appartient, et que le Roy leur doit, pour celle cause,
soixante douze frans six solz parisis; de laquelle chose leur ay autres fois
donné une semblable lettre qu'il ont perdue par fortune, si comme ilz
dient, et pour ce les deux lettres ne vauldront que une mesmes lettre. Donné
soubz mon seel, duquel je use oudit office; et à greigneur confirmacion et
congnoissance de mondit seel, ay fait mettre à ces lettres le secl de la chas-
tellenie de Mante, par Gilles le Breton, garde d'icelui, à Mante; le wiu'jour
du mois de may, l'an mil ccclxxiiii.
XV
(Bibl. nat., Cabinet des titres, supplément ans Pièces originales.)
'Pièce non datée; peut-être de la fin du xiv" siècle ou du commencement du xv*.)
Noie relative au prix de revient d'un nmid de sel.
Cy ensuit la desclaracion des mises, coustz et despens que cousle on
cousteroit muy de sel rendu ou grenier d'Evreux, en principal, sans comp-
ter en rien le deebié, le louage de la maison, ne autres despenses et cous-
tages, tant pour ravoir son argent que aultremenl '.
Et premièrement :
Deulx poises de sel, mesure de Rouen, font et doivent faire ung muy
auquel muy a xlviii mynos-; le minot au prix de nxvii sols vi deniers tour
nois, vault le muy la somme de lxvi livres tournois; sur quoy est prins pour
le droit du Roy sur chascun muy, la somme de xxxvi livres, dont ebascun
muy couste en principal en la rivière de Sayne les parties qui ensivent, et
tant en principal (pie en despense.
Pour l'achat en principal de chascun muy de sel, prins sur le quay de
l'eaue de Rouen, couste de présent la somme de xvi livres tournois.
Item pour le mesurer et portera terre en queues, pour ce que aultrement
bon ne l'oseroit envoier pour le présent, tant pour les pluyes que pour la
1 Cette note est évidemment l'œuvre d'un est tel que le chiffre auquel est fixée la vente du
déposant de sel dans un des greniers royaux, muid de sel est inférieur au pris de revient,
et tend à démontrer que le prix des transports , - Le minot est le quart du setter. Le muideon-
ajoute au prix d'achat et au montant des droits . tient 1 2 setiers , et vaut 1 8 hectolitres 1 S litres.
296 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
guerre, et pour la grant perte etdechié qui y pourrait estre, pour le muy
xx >-ols tournois.
Ihiii pour six queues qu'il convient à mettre ledit sel chascun muy, et
ne seront iames bonnes à mettre vin, pour cause tludit sel, xl sols tournois,
pour ce xl sols tournois.
Item pour porter icellui muy de sel de cote ville de Rouen par la rivière
de Saine, et d'icelle entrer en la rivière d'Eure, jusque/, à Cailli, qui est à
trois lieux près d'Evreux ou environ, pour ce c sols tournois.
Item pour les gens d'armes qu'il convient avoir à conduire icellui sel
jusquez audit lieu de Cailli, pour chascun muy xl sols tournois.
Item pour mener icellui muy de sel de Cailly à Evreux, à charroy, dont
chascune charette ne pourra porter que une queue au temps de présent
vi livres tournois.
Item pour les gens d'armes qu'il convient avoir et prendre , pour conduire
les charette/. et le sel depuis Cailli jusque/, à Evreux, par estimacion, car
aultrement ne le peult hom bonnement savoir jusques ad ce que lesdictes
gens d'armes soient allouez c sols.
Item pour descharger ledit sel et mesurer audit lieu d'Evreux et pour
pluseurs autres coustagez, tant des acquis de la rivière d'Eure que de plu-
seurs autres despenses et mises pour chascun muy xxx sols tournois
Somme totale de ses parties dessus desclarés xxxvm livres x sols.
XVI
i I3ibl. nat. , nouvelles acquisitions latines, 2320, pièce n' 3;), parchemin.)
\ idimus de lettres par lesquelles Charles V autorise une augmentation
du prix de vente du sel dans différents greniers.
Paris, 20 janvier 1071 (n. st.).
A tous oeuls qui ces lettres verront, Hugues Auhriot, garde de la pre-
vosté de Paris, salut. Savoir faisons que nous, l'an de grâce mil ccclx dix,
le lundi vint jours de janvier, veismes unes lettres du Roy nostre sire,
seellées de son grant seel, contenans ceste fourme : Charles, par la grâce de
Dieu, Roy de France, à noz amez et feauls noz generauls conseiiliers sur
les aides pour le l'ait de noz guerres, salut et dilection. Pour ce que nous
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 297
avons entendu que en nos greniers de Harefleu, de Honnefleu, de Caude-
bec, de Vernon, de Mante et de Pontoise, n'a point de sel, et que les mar-
elians qui les ont accoustumé de garnir n'en vouloient point aler quérir
hors de nostre royaume , ne euls mettre es périls de mer et de terre , qui sont
à le aler quérir et amener par deçà, se il n'en avoient plus grant pris que on
leur a donné jusques à ores en noz dis greniers, pour cause que ledit sel
que l'en amennoil de nouvel, seroit de plus chier coust assez rendus en noz
dis greniers, que celui que l'en y a amené ou temps passé; savoir vous fai-
sons que nous, enfourniez sufhsaument les choses dessus dictes estre vrayes,
et afin que noz subgez n'aient défaut de sel, avons ordenné et ordonnons
de grâce especial, que les marchans qui vouldront entreprendre du faire
venir et mettre en noz dis greniers jusques à deux mil poises de sel seule-
ment, lequel sel il y auront mis et mettront depuis le premier jour de dé-
cembre darreinement passé, auront de cbascune poise seize frans. Si vous
mandons et enjoingnons que ledit seel qui sera mis en nozdis greniers, depuis
ledit jour jusques à la dicte quantité, vous faites vendre par noz grenetiers
des dis greniers cbascune poise seize frans pour les marebans et leur faites
paier ledit pris si tost que leur dit sel sera venduz, nonobstant le pris qui
paravant y estoit ordonnez ne soit si grans, pourveu que nostre droit n'en
soit point appeticié ou diminué en aucune manière; et gardez que en ce n'ait
aucun défaut. Donné à Paris, le un' jour de janvier, l'an de grâce mil ccclx
dix, et de nostre règne le septiesme. Et estoient ainsi signé : Par le Roy, Bai-
gneux. Et nous, à ce présent transcript, avons mis le seel de la prevosté de
Paris, l'an et le lundi dessusdis.
J. du Vivier.
XVII
( Bibi. nat. , Titres scellés de Clairambault , vol. 1 h , fol. 899 , n" 1 , parchemin, j
Bourges, l'i avril 1070 (n. st.).
Quittance de Regnault Besille, chevalier, à Jean le Mercier, pour 2a5 francs qui lui
étaient dus pour ses services, ainsi que pour ceux d'un autre chevalier et de 1 1 écuyers
de sa compagnie, sous les ordres du maréchal de Sancerre.
Sav. étiung. Il' série, t. VI , 2" partie. 38
ilJpr.iiiLniL .' .11 1-.-. • 1
298 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
XVIII
i in-li. nat., K.K 2Ôi, fol. 10S, autographe , papier. Voir Froissart,
éd. Lucc, t. VII, p. xciv, note 'i.)
( lomple autographe de Jean le Mercier, de ce qui était dû au duc de Bem pour son état.
28 août 1370.
Je doy à Estienne Vaiée, pour Testât de monseigneur de Bercy, pour le
mois de juillet n" frans.
Item semblablement, pour celuy d'aoust u" frans.
Item pour les gages des gens d'armes de son hostel, pour les-
clis 11 mois \v' 1.11 frans.
Somme v* v1 lu frans.
Item ly doy, qui me tiennent lieu d'autre partie , premièrement :
Au conte de Sancerre cent frans.
A Ymbaut du Peschin vi'xxv frans.
\ messire Régnant Bezille vin1 frans.
À messire Enoul de Bornay xxx frans.
Ut sire de Chauvigni un1 frans.
\ Guillaume de Rebergnez xl frans.
Somme mil xxxv frans '.
Somme pour tout viM vc nu" vu frans.
Sur quoy ledit Estienne, par la main de Chauvigni xv frans.
Item de Robert de Rion vu' frans.
Item du trésorier imc frans par Jehan Ogier.
item à Guillaume de Rebergnez vi' frans.
\u sire de Nantouillet, pour monseigneur 1111e l frans.
\u Borgne de Beauce, pour le mois d'aoust cent frans.
[tem à Estienne Valée, comptant V' frans.
Somme in' vu l\x frans'2.
Reste que il li est deu uM vmrxvii frans,
1 e< compte est inexact : pour que cette sé-
rie de sommes fasse i,o35 lianes, il faudrait
ajouter '■< cette récapitulation une somme de
1 n francs. Il esl probable que quand Jean le
Mercier a uns son compte au net, il a oublié
d'ajouter un second s au-dessus du chiffre de
messire Rejmault Bezille et de celui .lu sire de
Chauvigny; d'autant que la même erreur se
reproduit à la seconde mention de Guillaume
de Rebergnez.
- Note autographe dans la marge
» Si comme il a la quittance, et il me la doit
rendre comme elle est comprise en reste
somme. »
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 299
Pourveu que Perrinet mon frère n'ait riens balle par sa lettre à Cler-
mont.
Escript et signé de ma main, le xxvm'jour d'aoust ccclxx.
J. Lii Mercier.
XIX
| Bibl. mil., Titres scellés de Clairambault, vol. 1 , fol. i h i, pièce a° 3 , parchemin.)
Tours . 1 2 mai 1371.
Jaqueiin d'Andigné certifie à Jean le Mercier qu'il a reçu ce jour la revue de Pierre Trous-
seau , chevalier, seigneur de Ckasteaux , capitaine de Tours , et de 5 écuyers de sa com-
pagnie . t'I lui donne ordre de leur faire prêt.
XX
I Bibl. nat., Pièces originales , Mercier [le], vol. igoi, dossier iiiiv pièce ri \-\ , parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier, donnée au receveur des aides à Clermont,
pour i,5oo francs d'or destinés au payement des gages du maréchal de Sancerre.
Nevers, 3i juillet 1371.
Saiclient tuit que je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy
nostre sire, confesse avoir eu et receu de Robert receveur à Cler-
mont des aides ordenées pour la guerre, la somme de mil cinq cenz Iran/,
d'or pour yceulx ba[iller] à monseigneur Loys de Sancerre, mareschal de
France, et aus gens d'armes de sa compaignie, estanz à présent ou service
[de] nostre dit seigneur en ces présentes guerres, es parties de lierry et de
Lymosin; de la quelle somme je me tieng [à bien paie. Donné] à Nevers
soubz mon seel, le derrenier jour de juillet, l'an mil ccclx et onze.
J. le Mercier.
38
300 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES.
XXI
(Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault, vol. 73, fol. 5"ji5, a° i, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides à Paris, pour 2,000 francs d'or
à distribuer aux gens de guerre.
Taris, 1" septembre 1371.
Sachent luit que je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre
sire, confesse avoir eu et receu de Jehan l'Uissier, receveur gênerai à Paris
des aides ordennés pour le fait de la guerre, la somme de deux mille livres
tournois, en 11" frans d'or, pour yceulx baillier et distribuer à cause de mon
dit office à plusieurs genz d'armes estans au service dudit seigneur en ces
présentes guerres; de laquelle somme de nM livres tournois, es diz ri" l'rans
d'or, je me tieng à bien paie. Donné à Paris, souz mon seel, le premier
jour de septembre, l'an mil c.cc soixante et onze.
J. le Mercier.
XXII
(Bibl. nat., Pièces originales, vol. G, dossier 1 3 1 , pièce n" î . parchemin. 1
Tours, 5 septembre 1.17 1 -
Mandement des maréchaux de France à Jean le Mercier, d'avoir à payer les gages de
Gilles d'Achinvillier et de 1 1 ècuyers de sa compagnie, qui ont fait montre le même
jour à Tours, et doivent servir en Bcrry, Poitou et Limousin, sous les ordres du ma-
réchal Louis de Sancerre.
XXIII
(Bibl. nat.. Pièces originales, vol. G, dossier i3i, pièce n" a, parchemin.)
Tours, 7 septembre 1 n 7 1 .
Quittance de Gilles d'Achinvillier à Jean le Mercier, pour ses gages et ceux de
; 1 écuyers de sa compagnie, montant à <)0 francs d'or. (La montre de cet écuyer se
trouve à la suite de celte quittance.)
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 301
XXIV
(Arcli. uat., K âg, n° 56.)
(Compte fait à Jean le Mercier par Jean, comte de Sancerre, pour ce qui lui était dû
sur ses gages.
Paris, îG septembre 1371.
Compte de nous, Jehan, conte de Sancerre, chevalier, et des genz
d'armes que nous avons tenuz en notre compaignie, soubz le gouverne-
ment de nostre cher et amé frère Loys de Sancerre, mareschal de Fran(;e,
depuis le premier jour de mars, l'an mil ccclxx, jusques au premier joui'
de juing ensuivant, mil ccclxm , fait à Jehan le Mercier, trésorier des guerres
du Roy nostre sire, par mandement dudit seigneur, donné à Saint Pot lez
Paris, le wiii" jour d'aoust mil ccclxxi, en la manière qui s'ensuit. Premiè-
rement, pour les gaiges de nous banneret, nu chevaliers bachelers et xlv es-
cuiers, dudit premier jour de mars ccclxx jusques au premier jour d'avril
ensuivant par xx\i jours, xxvm livres x sols tournois par joui-, vnT mi" m li-
vres \ sols tournois.
Pour nous banneret, vi chevaliers bachelers et xliii escuiers, dudit pre-
mier jour d'avril ccclxx jusques au premier jour de may ensuivant ccclxxi
par xxx jours, xxix livres x sols tournois par jour, viiiciiij" v livres tournois.
Pour nous banneret, vr chevaliers bachelers et \liii escuiers, dudit premier
jour de may jusques au premier jour de juing ensuivant, par xx\i jours,
xxix livres x sols tournois par jour, ix'xmi livres x sols tournois.
Somme, ii"vicmi" m livres tournois.
Item pour lestât de nostre personne à nous ordené par le Roy nostre dit
seigneur de c livres tournois par mois, oultre les diz gaiges de nous et des
dictes gens d'armes de nostre compagnie, dudit premier jour de mars jus-
ques audit premier jour de juing ensuivant, qui font m mois, c livres tour-
nois par moys, mc livres tournois.
Somme des gaiges et estât, nM ixcuii"in livres tournois.
De ce avons nous eu, par vu de noz lettres, donné, c'est assavoir: un de
may, vmcv livres tournois, ce jour pour nostre estât, c livres tournois; et \i\
dudit mois, vmriin"v livres tournois, ce jour, pour nostre estât, c livres
tournois; et xxvm dudit mois, c livres tournois; et w' jour d'aoust ensui-
302 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
wint , \ci. livres tournois; et xxim dudit mois, c livres tournois; somme que
non- avons eu : h" vi' m. livres tournois. Ainsi nous est deu par la fin de ce
présent compte, m sliii livres tournois; de la quele somme ledit trésorier
nous a aujourd'ui baillié sa ceclule. Lequel compte nous afiermons en nostre
loyauté et par notre serement fait en la main dudit trésorier, estre vray, et
avoir servi nous et nos dictes gens bien et loyaument par le temps dessus-
dit, senz aucune faute. En tesmoing de ce, nous avons seellé ce présent
compte de noslre propre seel. Fait à Paris, le xvic jour de septembre, l'an
mil ccc soixante et onze.
\\V
(liil)i. nai., Titres scellés de Clairambault . vol. 7.", . fol, .") - 1 r> , 0 . , parchemin
Quittance de Jean le Mercier à Jean l'Huissier, pour le remboursement qui lui a été fait
de diverses dépenses, lors d'un voyage qu'il avait entrepris à Avignon.
Paris, (> décembre 1 .'i-i.
Sachent luit que je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre
sire, confesse avoir eu et receu de Jehan l'Uissier, receveur gênerai à Paris de-
aides ordennés pour la guerre, la somme de quatorze cenz soixante frans
d'or et demi, pour le parpaiement de la somme de n" ix' lx frans et demi.
en quoy le Roy nostre dit seigneur m'estoit tenus, tant pour faire amener
conduire à certain nombre de genz d'armes d'Avignon à Meleun, la somme
de cent mille frans d'or, comme plusieurs draps de soye, orfroiz de chappeile
et autres choses, lesquelles j'ay achetées du commandement dudit seigneur.
si comme il appert plus à plain par ses lettres données le rm'jour d'aoust
derrain passé. De la quelle somme de xiiir" lx frans d'or et demi je me tien"
à bien paie. Donné à Paris, souz mon seel, le vic jour de décembre, l'an
mil ccc lx\i.
J. le Mercier.
MÉMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 303
XXVI
(Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault , vol. 73, fol. 5- 1 5 , n° 3, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier à Jean l'Huissier pour une somme
destinée à payer les gages de Une du Boulay.
Paris, i3 décembre 1371.
Sachent tuitque je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre
sire, confesse avoir eu et receu de Jehan l'Uissier, receveur gênerai a Paris des
aides ordonnés pour le fait de la guerre, la somme de >i\ cenz livres tournois
en vr frans d'or, pour baillier et distribuer 1 messire Hue du Boulay, che\ alier,
en prest sur les gaiges de lui et des genz de sa compaignie, deservis et à
deserviren la compaignie du Roy nostre dit seigneur, à la garde et seurté de
son corps; de laquelle somme je me tieng à bien paie. Donne à Paris, souz
mon seel, le xm8jour de décembre, l'an mil ecc soixante et onze.
J. i.e Mercier.
WVII
Uiil>l. nat., Quittances, vo). 2601 1, n' i.3oo, parchemin.)
Herment1, 1" mars i3t2 (n. st. .
Hugues de Froideville , maréchal d'Auvergne, commis 1 recevoir la montre de .'><> I inces
« ordenées par le l\o\ en la conté de \ enthedeur et de Limozin » , donne ordre
à Jean le Mercier de faire payement à l'écuyer Breton Jean de .Nouai, à à chevaliers
'•I i(| écuyers de sa compagnie, reçus le même jour à Herment.
XXVIII
(Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault, vol. 73, fol. ;"> 7 1 7 . n" 1, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier à Jean l'Huissier, pour une somme destinée au payement
des gens de guerre.
Paris, 3i mars i37'j (n. st.).
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre
' Puy-de-Dôme, arrondissement de Clermont-Ferrand , chef-lieu de canton.
304 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
sire, confesse avoir eu et receu de Jehan i'Uissier, receveur gênerai à Paris
des aides -ordennés pour le fait de la guerre, la somme de nuef cens livres
tournois en ixc frans d'or, pour baillier et distribuer à cause démon office à
plusieurs gens d'armes estans aus gaiges du Roy nostre dit seigneur, en ces
présentes guerres. De laquelle somme de ixc livres tournois je me tieng à
bien paie. Donné à Paris le derrenier jour de mars, l'an mil ccc lxxii.
J. le Mercier.
\\I\
(Bil)l. nat., Pièces originales, Mercier [le], vol. io3i, dossier 444 18, pièce n° 1 1 , parchemin. )
Nevers, 1/1 juillet 1372.
Pierre le Mercier, lieutenant de Jean le Mercier, certifie que Pierre Amélie , lieutenant de
Jean de la Garde, élu et receveur des diocèses de Lyon, Màcon et Chalon, et chargé
de lui apporter à Nevers 1 ,000 francs d'or destinés au payement du duc de Bourbon
et du maréchal de France (Louis de Sancerre ?), a mis 9 jours pour aller de Lyon à
Nevers et pour en revenir.
xx\
(Bibl. nat., Pièces originales. Mercier [le], vol. 1901, dossier i i I18, pièce n 10, parchemin
Nevers, 2 août 1 . > 7 2.
Voir la pièce justificative n" XXIM, qui est identique ;
le montant de la somme d'argent diffère seul; il est ici de « cens frans».
XXXI
(Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault , vol. 22, fol. 1571, n' 1, parchemin.)
Thérouanne . , 27 septembre 1372.
Quittance de David de Poix, sire de Brimeu, à Jean le Mercier, pour 33 livres tournois
qui lui ont. été versées en prêt sur ses gages et ceux de 2 autres chevaliers el
5 écuyers de sa compagnie, pour servir en Picardie sous les ordres du mailre des arba-
létriers.
MÉMOIRES PRÉSEMÉS PAR DIVERS SAVANTS. 305
XXXII
Ilibl. nat.. Tare, scellés de Clairambault, vol. 22, fol. 1071, 11° 2, parchemin.]
(Une copie de cette quittance se trouve aussi dans les Pièces originales, vol. 2'iqO,
dossier Rivière [Bureau de la], pitre n° 1 10 v°.)
Thcrouanne, 21 janvier io-.\ (H. st.).
Quittance de David de Poix, sire de Brimeu, à Jean le Mercier, pour io5 livres qui lui
ont été payées en prêt sur ses gages et ceux d'un chevalier et de trois écuyers de sa
compagnie, qui servent en Picardie sous le maître des arbalétriers.
XXXIII
(Bibl. nat.. Pièces originales , Mercier [le], vol. 1 9 3 1 , dossier iiiiN, pièce u" î.'i, parchemin. 1
Certificat de voyage donné par Jean le Mercier au receveur des aides
de Lyon. Màcon et Chalon.
Pai is, * février 1 .';-:; ( n. st.).
Je Jehan le Mercier, trésorier des guerres du Roy nostre sire , certiffie que
Jehan de la Garde , rece\ eur des aides ordenées pour la guerre es citez et dio-
cèses de Lyon, Mascon et Chalon. a apporté à Nevers par devers mon lieu-
tenant la somme de quatorze cenz frans d'or, les quieux ont esté' baillez et
délivrez à monseigneur Loys de Sancerre, mareschal de France, et aus eenz
de sa compaignie; ou cptel voyage le dit Jehan de la Garde a demouré,
alant, demouraiil et retournant à Lyon, si comme il m'a tesmoigné par son
serement, par l'espace de neuf jours. Escript à Paris, soubz mon seel , le
vin' jour de febvrier, l'an mil cccl\ et douze.
XXXIV
j Bibl. nat. . Titres scellés de Clairambau.lt , vol. 3 1 , fol. ?3 13, n° 3 , parchemin. !
Poitiers. 29 septembre 1J7J.
Quittance de Patoil du Clier, écuyer, i\ Jean le Mercier, pour 8/jo francs d'or qui lui ont
été versés en prêt sur ses gages, ceux de 9 chevaliers et 07 écuyers de sa compagnie,
servant en Poitou et en Saintonge, sous les ordres du duc de Berrv.
Sav. Étrang. II' série, t. VI, 2e partie 3p
!)
300 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
x\xv
Bilil. nat., Titres scellés de Clairambault, vol. 33, fol. 2443, h" 2, parchemin.)
Saint-Quentin, 17 janvier 1 . '> 7 '1 (n. st.).
Quittancé de Jean du Cloy, écuyer, capitaine du fort de Brunemberl ' , à .lean le Mercier
pour 3/i livres t3 sous 4 deniers tournois en prêt sur ses gages, el sur ceux d<-
2 autres écuyers et d'un arclier non étoffé, qui défendent ce fort, soib le comman-
dement supérieur du maître des arbalétriers.
WXVJ
[Bibl. nat., nouvelles acquisitions latines, 2J20. pièce n° 60, parchemin.)
Attribution par Jean le Mercier d'une indemnité de voyage au receveur des aides de
Lisieux, cpii était venu le trouver à Caen , pour lui faire examiner ses comptes.
Caen , 1 3 juillet 1 I7 i.
Les generaulz conseillers sur le fait des aides ordennés pour la guerre à
Estienne Asse, receveur desdiz aides es cité et diocèse de Lisieux, salut.
Comme, par mandement de nostre bien amé Raoul Campion, receveur gêne-
rai d'iceulz aides en la basse Normandie, vous soiez venu à Caen par devers
nous Jehan le Mercier, gênerai conseiller sur ledit fait, pour nous monslrei
au juste et au cler tout Testât de vostre recepte et pour certaines autres
causes touchant le fait de vostredicle recepte; ouquel voyage vous avez vac-
quié ctdemouré, tant en venant, demouranl pour veoir et visiter vosttedit
estât et attendre la response de nous Jehan le Mercier, comme en retournant .
par l'espace de quatre jours; nous volons et vous mandons que, pour chageun
desdiz un jours, vous aiez, prenez et retenez par devers vous, des deniers de
vostre recepte , oultre et par dessus voz gaiges ordinaires , vint soulz tournois
qui font en somme quatre livres tournois. Et par rapportant ces présentes
tant seulement, ycelle somme de un livres tournois sera allouée en vo/.
comptes et rabatue de vostre recepte par ceulz à qui il appartendra sanz
contredit. Donné audit lieu de Caen, soubz le signet de nous Jehan leMer-
' Brunembert, Pas-de-Calais, arrondissement de Bouloene-sur-Mer, canton de Desvres.
MEMOIRES PRKSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 307
cier, en l'absence de nosseigneurs et coinpaignons, le xnr'jour de juillet.
l'an mil ccclxxiiii.
Signet de Jean le Mercier, représentant une tête de Christ de face, avec la
légende disposer en octogone: « + Signet Jehan le Mercier. »
XXXVII
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. i g3 i, dossier i i i 1 S , j>iècc n" 1 i , parchemin.)
Les généraux conseillers donnent au receveur général des aides l'ordre de payer à la
femme de Pierre le Mercier, alors en prison, les gages de son mari.
Puis, i" décembre \ '■'•*- i.
Les généraux conseilliers à Paris sur les aides ordennéz pour le fait de la
guerre, à François Chanteprime, gênerai receveur des aides dessusdiz, salut.
Nous vous mandons (pie toui ce qui peut estre deu àrnaistre Pierre .Mercier,
dit de Saint Riquier, notaire du Roy nostre sire et contrerollcur sur le dit
lait, à cause de ses gaiges de vi soubs [sic) par jour, vous paiez et délivrez
senz delay à sa femme, si comme autrefois avés paie le dit maistre Pierre
jusques au premier jour de novembre deirenierement passé, qui fu détenu
es prisons dudit seigneur. Et par aupportant ces présentes et quittance de
sa dicte femme, tout ci1 que paie lui aurés a la cause dessusdicte sera alloé
en voz comptes et rabatii de vostre recepte senz contredit. Donné à Paris,
soubs noz signez, le premier jour de décembre, l'an mil ecc soixante et
quatorze.
De Meun.
XXXVIII
Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [te], vol. 19.i1, dossier 'ii'u8, pièce n" îô, parchemin.)
Quittance de Jean ie Mercier, pour une portion de ses gages de général conseiller.
Paris , 3i août 1 j-b.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire,
confesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des
aides ordennés pour la guerre, la somme de deux cenz livres parisis en
39 .
308 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
11e l frans d'or. x\ sous tournois pièce, sur ce qui me peut estre deu à cause
de mes gaiges ordinaires de vic livres parisis, que je prenz paran pour mon
dit office, ouitre les vic livres tournois que je prenz par an à cause du gou-
vernement de la ville, chastel et chastellerie de Creeil, et v frans d'or que
je prenz pour oullre mes diz gaiges quant je chevauche hors pour les besoi-
gnes dudit seigneur; pour mi mois, c'est assavoir may, juing, juillet et ce
présent moys d'aousl. Delà quelle somme de deux cenz livres parisis, es diz
ii' l frans d'or, je me tiens à bien paiez et en quitte le dit seigneur, le dit
François et touz autres. Donné à Paris, soubz mon seel, le derrenier jour
dudit moys d'aotist, l'an mil ccclx et quinze.
XXXIX
(Bibl. nat. , Pièces originales, Mercier [le], vol. 1931, dossier 144i8, pièce 11" 1 h . parchemi
Quittance de Jean le Mercier au receveur général,
pour le montant d'un terme de ses gages de général conseiller.
Paris, " décembre 1 ■'■--■<.
con
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire
fesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai à Paris
des aydes ordenez pour la guerre, la somme de deux cens livres parisis en
pi est sur mes gaiges ordinaires de six cens livres parisis, que je prens par an
à cause de mon dit office, ouitre la somme de six cens livres tournois que
je prens par an, oullre mes dis gaiges ordinaires, pour cause de la garde et
gouvernement de la ville , chastel et chastellerie de Craeil ; c'est assavoir poul-
ies moys de septembre, octobre, novembre derrenierement passez et cest
présent mois de décembre. De laquele somme de 11e livres parisis je me tien
à bien paiez et en quitte le dit François et tous autres. Donné à Paris soubs
mon seel , le second jour dudit mois de décembre , l'an mil ccclx et quinze.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 309
XL
(Bibl. nat., Pièces originales , Mercier [le], vol. 1 g3 1, dossier ï'iiiiv pitce n° 17, parchemin.)
Quittance do Jean le Mercier au receveur général ,
pour les frais d'un voyage qu'il a fait avec le roi.
■ i nui 1 377.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseillier du Roy nostre sire,
confesse avoir eu et receu de François Chanteprinie, receveur gênerai des
aides ordenées pour la guerre, la somme de soixante dix frans qui deubz
m'estoient, à cause de cinq frans que le Roy nostre dit seigneur m'a ordenez
prendre et avoir par jour quant je chevauche hors pour le fait de ses heson-
gnes, pour les despens que j'ay fais à alerde Paris à Rouen en la compaignii
du Roy, pour li monstrer son navire et aussi les garnisons et autres choses
nécessaires ponr le lait de son armée ; ou quel voiage j'ay demouré, alatit
de Paris à Rouen, séjournant es dictes parties et retournant à Greil par
devers le Roy et de là à Paris, par quatorze jours; c'est assavoir depuis le
vue jour de ce présent mois de may, jusqnes au w'jourd'icellui mois inclus,
qui font à v frans par jour, qui font la dicte somme de lx\ frans; de la
quelle je me tiengs à bien paies cl en quitte ledit seigneur, ledit François
et tous autres. Donné soubz mon seel, le wim1' jour dudit mois de may,
l'an mil troiz cens soixante dix sept.
XLI
(Bibl. nat., Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier J44i8, pièce 11' 20, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides,
pour un voyage qu'il a fait en vue de préparer le départ d'une Hotte
s juillet .377.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseillier du Roy nostre sire .
confesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des
aides ordenés pour la guerre, la somme de huit vins dix frans, qui deubz
m'estoient à cause de cinq frans que le Roy nostre dit seigneur m'a ordenés
prendre et avoir par jour quant je chevauche hors pour le fait de ses beson-
MO ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
gnes, pour les despens que j'ay faiz à aler de Paris à Rouen et illec ordener
et faire partir les barges, galées et autres vesseaux, les vivres, garnisons et
autres choses nécessaires ausdiz vesseaux, et iceuls l'aire mener de Rouen à
Harefleu, pour le fait de l'armée du Roy nostre dit seigneur mettre sus;
et dudit lieu de Rouen, m'en alay audit lieu de Harefleu, pour là atendre la
venue des gens d'annez, arbalestriers, mariniers, vesseaux et autres, et iceuls
faire entrer en mer, en la compaignie et soubz le gouvernement de messire
Jehan de Vienne, admirai de France, et aussi pour ordener leur paiement
e1 leur (aire délivrance de vivres, garnisons et autres choses neccessaires pour
ledit passage faire ; et me convint demourer es dictes parties, tant que le dit
navire fust parti dudit lieu de Harefleu et du Chief de Caux et que je >\\ euz
perdu la veue. Ou quel voiagej'ay demoure, alant, deinouranl et retournant ,
c'est assavoir depuis le xxvni" jour de may derrain passé, jus, pies au derrain
jour de juing inclus que je retournay à Paris, par xxxun jours, qui font, à
v frans par jour, la dicte somme de vm" x frans, des quelxje me tieng à bien
paiez et en quitte le dit seigneur, le dit Françoiz et touz autres. Donné soubz
mon seel , le vni° jour de juillet , l'an mil ccc lx dix sept.
XLJI
(Bibi, ii.u. . Pièces originales, Mercierfle], vol. ig3i, dossier U4i8, pièce a' • •, parchemin.
Paris, g juillet L'177.
Quittance de Jean le Mercier
pour i5o francs d'or, montant d'un trimestre de ses gages comme châtelain de Oeil
XLIII
(Bibl. no t.. Pièces originales, Mercier [le], vol. 1901, dossier 444 18, pièce n" 2.3, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier pour gages supplémentaires, qui lui sont dus
en raison de plusieurs voyages faits par ordre du roi.
Paris, ->6 septembre 1377.
Sachent tous que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire,
confesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 3 I 1
aydes ordenez pour la guerre, la somme de Iroix cens quarante frans d'or.
qui deubs m'estoient à cause de cinq frans d'or que le Roy, nostre dit sei-
gneur, m'a tauxez et ordenez prendre et avoir par jour, quant je vois hors
pour ses besongnes , pour les despens que j'ay fais à aler de Paris à Senlis par
devers le Roy, lui dire certaines choses touchans son armée de la mer et
savoir sa voulenté sur ci'. El de là m'en envoia à Laon et es parties de là,
pour certaine reformation que faisoient maistre Jehan d'Arcy et autres de
son conseil, sur les Juifs du bailliage de Vermandois. Et après ce que je y
heus fait ce pour quoy le Roy m'y avoit envoie, m'en retournay à Rouen et
de là à Harefleu pour parler à l'admirai] d'Espaingne et autres de sa com-
paignie, qui estoient venus à certain navire pour servir le Roy nostre dit sei-
gneur, et leur dire certaines choses qu'il m'avoit mandées à leur dire ; et pour
les ralfreschir de vins, de bescuis, de chairs, d'artillerie et d'autres choses;
et aussi pour parler de par ledit seigneur à monseigneur 1 admirai! de France,
qui atout le navire et ceids de sa compaingnie estoient descendus à la fosse
de. l'Eure et à Harefleu pour euls raffreschir. Auquel admirai et ans gens
d'armes, arballesliers, mariniers et autres de sa compaignie, fis faire paie-
ment pour vi sepmaines, ravitailler de vins, de bescuis, de chars et autres
garnisons et aussi d'artillerie et de toutes autres choses qui appartenoient à
leur fait. Et ce fait , m'en alay en Bretaingne devant Aurov à certaine journée
([ue avoit emprinse au xv° jour du mois d'aoust demain passé monseigneur
de Clichon, de y estre plus foi l que les annemis; laquele journée ledit
monseigneur de Clichon tinst , et pour ce lu mis ledil lieu d'Auroy en
l'obéissance du Roy. ¥à de là m'en retournay à Rouen, et là fis chargier tant
eschelles, manteauls, pavaz, artillerie, pelles, houes, pics, piez de chievre.
canons, comme autres abillemens que ledit seigneur avoit fait faire en son
cloz des gallées à Rouen et mener es parties de Calais, pour certaine chevau-
chiée et emprise que ledit seigneur avoit ordenée y estre faicte. Et dudit lieu
de Rouen m'en alay à Vmiens et de là, en la compaignie de monseigneur de
Bourgoingne, devant Ardre et es dictes parties. Et m'en retournay par devers
le Roy, en la compaignie de mes dis seigneurs, à iMeleun. Duquel voiage,
alant, séjournant et retournant, j'ay demouré depuis le xi\e jour de juillet
derrain passé, jusques au xxiur* jour de ce présent mois de septembre inclus
que je retournay à Paris, par lvviii jours , qui font, à v frans par jour, la
dicte somme de mc \i. frans; desquelx je me. tien à bien paiez et en quitte
ledil seigneur, ledit François et tous autres. Et certiffie en ma lovante, avoir
312 ACADÉMIE DES INSCIÏÎPTIONS ET BELLES-LETTRES.
vacquiéou cl il voiage par le temps dessusdit. Donné à Paris soubz monseei,
le xxvi* jour dudil mois de septembre, l'an de grâce mil ccclx et dis sept.
XL1\
li'lil nat., Pièces originales, Mercier [le . vol. 1981, dossier \ i \ 1 8 , pièce a! 21, parchemin.)
Paris , 28 septembre i "177
Quittance de Jean le Mercier au receveur général pour i5o francs d'or,
montant d'un trimestre de ses gages comme châtelain de Creil.
XLV
Bibl. nat., Pièceï originales. Mercier [le], vol. io.3i, dossier /iiii8, pièce n" 18, parche
Charles V donne à Jean le Mercier 2,000 francs d'or,
en récompense des services que celui-ci lui rend.
Vincennes, 21 octobre 1377.
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, à noz amez et feaulx les
generaulx conseiller-- sur le fait des aides ordenées pour la guerre, salut et
dileccion. Savoir vous faisons que comme par nostre commandement et
ordenance nostre amé et féal conseiller Jehan le Mercier chevauche et se
transporte souvent en plusieurs et granz voyages et en plusieurs lointaignes
parties, pour plusieurs granz et grosses besoignes touehans honneur el
prouffit de nous et de nostre royaume; pour quoy il convient que il ait et
tiengne grant nombre de genz et de chevaux, tant pour la seurté de sa per-
sonne, pour ce que aucune foiz il est neccessité que il chevauche jour et
nuyt pour l'expedicion dos besoignes dont il est chargés; pour lesquelles
causes il convient nostre dit conseiller tenir plus de genz et de chevaux et
faire très grant despense et plus que se il faisoit et exerçoit son office à
Paris ; si comme nous nous tenons de ce pour souffisaument informez, nous,
pour consideracion des bons et agréables services que nostre dit conseiller
nous a laiz, fait de jour en jour, et espérons que il nous face ou temps
avenir, et afin que nostre dit conseiller soit miex et plus honnorableinenl
acompaignez el que lui et ses genz soient toujours prestz pour faire ce que
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 313
nous leur voudrons comander et aussi que honnorablement il puist tenir
son estât, lequel nous voulons que il tiengne grant et honnorable ; à ycellui
nostre conseiller avons donné et donnons ceste fois, de nostre grâce especial
et certaine science, la somme de deux mile frans d'or à prendre et avoir
des deniers de noz diz aides. Si vous mandons que la dicte somme de deux
mile frans d'or vous faciez bailler et délivrer à nostre dit conseiller, par
François Chanteprime, receveur gênerai des diz aides; et nous voulons que,
par raportant ces présentes, avec lettres de recongnoissance de nostre dit
conseiller, ycelle somme soit allouée es comptes dudit François et rabatue
de sa receple par noz amez et feaulz genz de noz comptes à Paris sans con-
tredit; nonobstant ses gaiges ordinaires de vf livres parisis, qui prent par an
à cause de sondil office; les v frans qui prent par jour quant il chevauche,
oultre ses diz gaiges ordinaires ; les \T livres tournois qui prent par an oultiv
ses diz gaiges ordinaires, pour cause du gouvernement du chastel , ville et
chastellerie de Creil, et aussi les n" frans que nagueires lui avons donnez en
recompensacion de plusieurs chevaux qu'il a euz mors es voyages qu'il a fait
pour nous es parties de Normandie, pour le fait de nostre armée de la mer
mettre sus, et quelconques autres dons à lui autresfoiz faiz et qu'il ne soient
exprimez en ces présentes, et quelconques ordenances, mandemens, ou
deifenses faites ou à faire au contraire. Donné au Bois de Vincennes, le
\\i jour d'octobre, l'an de grâce mil cccLXwn et de nostre règne le xnne.
Par le Roj
Blanchet.
XLVI
(Bil)l. nat.. Pièces originales. Mercier [te], vol. ia3i, dossier Vi'nS, pièce a° 19, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier,
pour la somme de deux mille francs d'or susdite.
Paris, 27 novembre 1377.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire, con-
fesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des
aides ordenés pour la guerre , la somme de deux mile frans d'or qui deubz
m'estoient, pour don à moy fait par le Roy nostre dit seigneur, tant pour
Sav. étrang. II* série , t. VI , 2e partie. in
1 A r 1 on aie
3 1 k AC IDEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
consideracion des bons et agréables services que ledit seigneur dist que je
lui ay faiz et qu'il espère que je lui face ou temps avenu-, comme pourgrant
nombre de genz et chevaux qui me convient avoir et tenir en ma com-
paignie pour mieux et plus seuretnent aler en granz voyaiges et plusieurs
lointaines parties, où ledit seigneur m'envoye pour ses besoignes touchant
1 onneur et prouffit de lui et de son royaume, comme plus à plain apert par
lettres du Roy faites sur ce, données le xxi° jour d'ottobre derrain passé; de
laquelle somme de deux mde frans d'or dessus diz, je me tiens à bien paiez
et en quitte le dit seigneur, le dit François et touz autres. Donné à Paris,
souhz mon seel, le xxvu* jour de novembre, l'an mil occlx et dix sept.
G. MOREILLOV
XLVII
(Bibl. nat., Pièces originales. Mercier [le], vol. 19.31, dossier i i i i * . pièce a° 25, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier
jiour l'indemnité de voyage qui lui a élé attribuée.
Paris, 29 novembre ) -^77.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire,
confesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai à Paris
des aides ordenés pour la guerre, la somme de sept vins cinq frans d'or,
qui deubz m'estoient pour cause de v frans que le Roy nostre dit seigneur
m'a ordené prendre et avoir par jour, quant je vois hors pour ses besoignes,
pour partie des despenz que j'ay faiz à aler de Paris à Duras es parties de
Gascoigne, pardevers monseigneur le duc d'Anjou estant au dit lieu de
Duras, pour lui dire certaines choses secrètes que ledit seigneur m'avoit
enchargées à lui dire, touchant le bien et prouflitdelui et de son royaume;
et aussi pour pourvoir au paiement des genz d'armes estans es dictes parties
aus gaiges dudit seigneur. Ouquel voyage j'ay demouré, alaut, séjournant et
retournant, c'est assavoir depuis le xnf jour d'octobre derrain passé, jusques
au xe jour de ce présent moys de novembre inclus, que je retourné à Paris,
par wîx jours, qui font, à v frans par jour, la dicte somme de vu" v frans
d'or, desquelz je me tiens à bien paiez et en quitte le dit seigneur, le dit
François et tous autres. Et cerlilly en ma loyauté avoir vacquié ou dit voyage
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 315
par le temps dessusdit. Donné à Paris, soubz mon seel, le xxixc jour dudit
moys de novembre, l'an mil ccclxxvii.
G. Moreillon.
XLVIII
(Rihl. nat., Pièces originales, Mercier [le], vol. 1901, dossier 'i'i'iiN, pièce n" 26, parchemin.)
Ordre des généraux conseillers au receveur général, d'avoir à payer à Jean le Mercier
les frais des vovages qu'il a faits, pour recevoir et pour reconduire l'empereur.
Paris, 'i février 1 3 7 8 (ri. st.).
Les generaulz conseillers sur le fait des aides ordenés pour la guerre, à
François Chanteprime, receveur gênerai d'ieeulz aides, salut. Nous vous man-
dons que à nostre bien amé compaignon sire Jehan le Mercier, conseiller du
Roy nostre sire, vous paiez et délivrez la sommé de neuf vins dix frans
qui deubs lui sont, comme il nous est apparu par cedule de la chambre des
comptes du Roy nostredit seigneur à Paris ; laquelle nous vous envoyons
attachiée à ces présentes soubz un de nos signez ; pour cause de deux
voyages qu'il a faiz du commandement dudit seigneur, en la compagnie de
nosseigneurs le sire de Goucy, les contes de Sarrebruche et de Brayne et le
sire de la Rivière, premier chambellan du dit seigneur, c'est assavoir l'un des
dix. voyages à Canibray, en l'encontre de l'Empereur; et l'autre de Paris à
Mouson, pour convoier et mener ledit Empereur hors du royaume. Et par
raportant ces présentes, ladietc cedule et quittance sur ce dudit Jehan le
Mercier de la dicte somme de rx" x frans, ycelle somme sera allouée en
voz comptes et rabatu de vostre recepte par ceulz à qui il apartendra sanz
contredit. Donné à Paris, soubz noz signez, le 1111e jour de février, l'an mil
CCCLXXVII.
J. Gehe.
u>.
316 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
XLIX
(BiIjI. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. 19J1, dossier .'1V118, pièce 11" 27, parchemin.
Paris, 8 février 1378 (11. st.).
Quittance de Jean le Mercier, pour un trimestre de ses gages
comme cliàtelain de Creil.
(Bibl. nat, Pièces originales. Mercier [le], vol. 1 9 3 1 , dossier 444 18, | ièce a 18, parchemin.
Quittance de Jean le Mercier,
pour indemnité de deux voyages qu'il a faits en Normandie '.
Pans . 26 mai 1 3-8.
Sachent tait que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire, con-
fesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des aides
ordenées pour la guerre, la somme de troiz cens quatre vins cinq frans d'or,
qui deuz me sont à cause de v frans que le Roy nostre dit seigneur m'a
ordenés prendre et avoir par jour quant je chevauche pour ses besongnes.
oultre et pardessus mes gaiges ordinaires de vic livres parisis que je prens par
an à cause de mon office, et de vi' livres tournois que je prens par an à cause
de la garde de la ville, chastel et chastellenie de Creel ; c'est assavoir depuis
le vu" jour de mars, l'an mil ccclxxvii, que je partis de Paris, par le com-
mandement et prdenance dudit seigneur, pour aler en Normandie, c'est
assavoir à Rouen, à Dieppe, à Harefleu, sur la cotiere de la mer par deçà
Saine, pour mettre sus et faire aprester le navire dudit seigneur, afin que l'en
s'en peust aidier quant besoing sera, et aussi faire advitaillier, emparer et
fortiffier les villes, chasteaux et forteresses de ladicte frontière, c'est assavoir
de vivres el autres choses neccessaires, de gens d'armes et arbalestiers, afin
de résister aus ennemis dudit seigneur ou cas qu'ils descendraient oudit
païz ; et de là m'en alay à Honnefleu, à Caen, àBayeux , à Saint Lo et a Saint
Sauveur, pour veoir et visiter semblablement les chasteaux et forteresses
Publiée par \1. L. Delisle dans l'Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte ,
Preuves, p. 3 1 4.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 317
dudit pays et de les advitailler semblablement, comme dessus est dit. Et ce
fait, retournay à Senliz par devers le Roy nostre dit seigneur, qui m'avoit
mandé pour cause de la venue de messire Charles de Navarre. Et de là m'en
retournay, par le commandement dudit seigneur, en lacompaignie de mes-
seigneurs de Bourgoigne, de Bourbon, de Coucy et plusieurs autres de
messeigneurs, pour faire mettre en l'obéissance dudit seigneur les villes,
chasteaux et forteresses que le roy de Navarre a ou paiz de Normandie, et
faire guerre a ceuls qui ne se voudroient mettre en son obéissance. Et
retournay à Paris le xxif jour de may ensuivant, par r.xxvn jours, v frans
par jour, valent mcnii"v frans ; de laquelle somme je me tieng à bien paie.
Donné à Paris, soubz mon seel, le \xvic jour de may, l'an mil ccclwviii.
LI
(Bibl. nat.. Quittances, vdl. 26014, n° 2200, parchemin.)
Paris, 26 mai i3-V
Quittance de Jean le Mercier, pour le trimestre courant de ses ga^es
comme châtelain de Creil.
lu
(Bibl. nal., Quittances, vol. 26oi5, o° 2225% parchemin.)
Quittance de .Iran le Mercier, pour (i.ooo francs d'or qu'il a reçus en don du roi.
en récompense de ses services en Normandie.
Paris, 8 juillet 1878.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire, con-
fesse avoir eu et receu de Thevenin Fourcaut, receveur gênerai en Nor-
mandie, entre les rivières de Saine et de Dyve, de la finance nouvellement
ordennée oudit pays pour le paiement des genz d'armes qui y sont, la
somme de six mile frans d'or, qui deubz m'estoient pour don à moy fait par
le Roy nostre dit seigneur, pour consideracion des services crue je lui ay faiz
à visiter et faire visiter bien diligement touz les chasteaux, villes et autres
forteresses d'icellui pays de Normandie et ycelles faire emparer et mettre en
318 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
estât de bonne deffense, et aussi les faire advitailler, si comme il en estoit
nécessité et besoing; et en recompensacion des fraiz, missions et despenz
et aussi des grans pain es et travaulz que il m'a convenu faire et suporter
pour faire venir enz et assembler les finances qu'il a convenu etconvendra,
tant pour le paiement des genz d'armes, arbalestriers et autres qu'il a con-
venu et convient encore tenir sur les champs, et aussi pour tenir et mettre
sièges et bastides devant les cbasteaux et autres forteresses que le roy de
Navarre tenoit, lient et occupe encore oudit pays de Normandie, comme
rebelles et desobeissans audit seigneur, si comme plus à plain apert par
lettres dudit seigneur sur ce faites, données au Bois de Vincennes Je
vin jour de ce moys de juing derrain passé. Delaquelle somme de six mil
bans d'or dessus diz, je me tiens à bien paiez et en quitte ledit seigneur.
ledit receveur gênerai et touz autres à qui il apartendra. Donné à Paris . soubz
mon seel, le vin* jour de juillet, l'an mil ccclx et dix buit.
lui
I'hIiI. nat., Quittances, vol. 26016. n° 2636, parchemin.)
Compte de ce qui est dû à Jean le Mercier, pour divers voyages
qu'il a faits par ordre du roi.
Paris, du 0 février 1379 (n. st.) au 3o janvier i38o (n. st.
Compte de Jehan le Mercier, consiller du Roy nostre sire, de plusieurs
voiages qu'il a fais du commandement et ordenance du Roy nostrèdit sei-
gneur, depuis le 111e jour de février l'an mccclxxviii, jusques au xxx° jour de
janvier mccclxxix exclut ; pour lesquelx voiages il lui a esté tauxé et ordené
par ledit seigneur cincq frans par jour, oultre ses gaiges, tant ordinaires à
cause de son dit office, comme de ses gaiges à cause du gouvernement, ca-
pitainerie et chastellerie de Craeel, si comme plus à plain peut apparoir par
lettres dudit seigneur rendues à court, en son premier compte des voiages.
commençant le xvne jour de may, l'an mil cccLxxim.
Recepte :
Et premièrement de François Chanteprime, receveur gênerai de Paris,
des aydes ordenez pour la guerre, par lettre dudit Jehan le Mercier, donnée
xxie jour dudit mois de février, l'an mil ccclxxviii lv frans d'or.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 319
De lui par sa lettre donnée xvmc jour de avril ccclxxix après Pasques
vi" x frans1.
De lui par sa lettre donnée le mfjour de juillet ensuivant cv frans.
De lui par sa lettre donnée le dit jour ix" v frans.
De lui par sa lettre donnée le derrenier jour d'aoust ensuivant vin"
v lrans.
De lui par sa lettre donnée le derrenier jour de septembre mccclxxix
nc xx frans.
De lui par sa lettre donnée le derrenier jour de décembre l'an dessus
dit vic livres tournois2.
Somme de la recepte : ximc lx frans.
Despense:
Et premièrement ledit Jehan le Mercier, parti de Paris le devantdit mc jour
de février, l'an mccclxxviii, du commandement et ordenance du Roy nostre
dit seigneur, pour aler es parties de Coucy, Saint Goubain et en austres chas-
tiaux et villes de mondit seigneur dé Coucy, mener maistre Philippe Ogier.
consiiler dudit seigneur, pour iceuls veoir et avisier et rapporter lestât audit
seigneur, ainsi comme il avoit enchargié audit maistre Philippe Ogier, et re-
tourna à Paris le xm" jour d'icellui mois inclus, qui font xi jours, v frans par
jour, par tauxacion et lettres du Roy nostredit seigneur rendues à court comme
dit est lv frans.
Item se parti de Paris, du commandement dudit seigneur, le ix° jour de
mars ccclxxviii, pour aler es parties d'Anjou, de Thouraine, du Maine, et
Normandie, veoir et visiter les estas des receveurs et grenetiers estans es
dictes parties sur le lait des aydes, et retourna à Paris le ru* jour d'avril en-
suivant inclut, qui font xxvi jouis, à v frans par jour vi"x frans.
Item se parti de Paris, du commandement dudit seigneur, le xnie jour
d'avril, pour aler es parties de Bretaingne en la compaignie monseigneur le
mareschal de Sancerre, paidevers monseigneur de Clichon, sur espérance
de prandre et avoir pour le Roy nostre dit seigneur la possession des villes
et chasteaulx que souloit tenir en Bretaingne Jehan de Montfort, jadis duc
de Bretaingne, lesqueles avoient esté mises et baillées en garde audit mon-
seigneur de Clichon, et pour parler à plusieurs des gens d'esglise, nobles et
1 On lit en marge : « Capiuntur per com- s ce Iste quinque partes capiimtur per compo-
polum Francisci Chantcprime, iinitum ad ulti- tum Francisci Chanteprime , linilum ad ulti-
raam junii ccclxxix. » uiam liecembiis ccclxxix. »
320 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
des bonnes villes dudit pays, et rapporter au Roy nostre dit seigneur
l'estat et voulenté des gens dudit pays de Bretaingnc. El retourna à Paris
le mc jour de may ensuivant inclut, qui font xxi jour, l'un et l'autre inclus,
;i v frans par jour cv frans.
Item se parti de Paris le xvc jour de may ccclxxix. en la compaignie mon-
seigneur de la Rivière, pour aler es parties de Bretaingne par devers mon-
seigneur de Clichon, aucuns des prelas, gens d'église, nobles et bonnes villes
dudit pays pour leur dire et exposer certaines eboses que le Roy nostredit
seigneur avoit enchargiées à Saint Germain en Laye audit monseigneur de
la Rivière et audit Jehan; et vint pardevers le Roy le vf jour de juing en-
suivant, et s'en ala, de son commandement, à Compiengne et ailleurs pour
ses besongnes, et retourna à Paris le xxfjour de juing ensuivant inclut, qui
font xxxvii jours, v frans par jour ix" v frans.
Item [se] parti de Paris le xn° jour de jullet mccclxxix. du commande-
ment et ordenance du dit seigneur, pour aler es parties de Normandie ou
pais de Coustantin, de Montebourc, pour parler à monseigneur l'amiral de
Fiance, capitaine gênerai pour ledit seigneur es dictes parties, et lui dire
certaines choses à lui enchargiées de par icellui seigneur, touchant l'onneur
et proffit dudit pays, et avoir avis et conseil aus chevaliers et escuiers qui
esloient en sa compaignie , se ladietc ville de Montebourc , qui avoit esté com-
mancée à emparer et fortifïier, estoit ville tenaille pour la garde, seureté et
deffense dudit pays, pour faire guerre à ses annemis estans à Cherbourc;
el vint à Montargis, où le Roy estoit, lui dire et rapporter tout l'estat qu'il
avoit trouvé oudit pays, et retourna à Paris le xm' jour d'aoust ensuivant
inclut, qui font xxxm jours, v frans par jour vm" v livres tournois.
Item se parti de Paris le xvic jour d'aoust ccclxxix, pour aler es parties
de Normandie veoir et visiter les ebasteaux et autres forteresses dudit pays
de Normandie et yceuls avitailler et emparer, ainsi comme le Pioy lui avoit
enchargié, et autres besongnes touchanz le fait desdiz aydes; et s'en vint à
Montargis pardevers le Roy, lui dire et signiffier ce pourquoy il y avoit esté ;
lequel l'ordena à aller en Flandres en la compaignie de monseigneur de
Béarnais, monseigneur de Coucy et monseigneur de la Rivière, pour taire
certaines choses à euls enchargiées, et retourna à Paris le xxvin0 jour de
septembre ensuivant inclus, qui font xliiii jours, à v frans par jour
h' x\ frans.
Item se parti de Paris le 1111e jour d'octobre l'an dessusdit, du commande-
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. :v>\
ment dudit seigneur, pour nier de Creel à Arrasà la compaignie demessei
gneurs, monseigneur de Beauvais, de Coucy, de la Rivière et maistre Al-
leaume Boitel, que le Roy y avoit envoie pour parler à madame d'Artois et
au conte de Flandres, qui là dévoient être. Et dudit lieu d'Arras, mes dis
seigneurs et le dit Jehan en leur compaignie aierent à Boulongne sur la
mer, pour parlementer avecques plusieurs des gens du Roy d'Angleterre,
que icellui Roy d'Angleterre avoit envoie en icelles parties pour traictier
de la paix; et vint par devers le Roy à Montargis et ailleurs, lui dire Testât
de ses dictes besongnes. Et retourna à Paris le xxrx°jour de janvier ensui-
vant inclut, font cxvm jours, v frans par jour, valent v' mi" x franz.
Summa totalis expensi hujus compoti xiiii l franci.
Débet x francos.
O.neratur in debito caincre compotorum particulariter incepto , linilo
inno Mcccmi" xvn videlicet ab anno mccclxi citra.
LIV
(Bibl. iiat., tonds français, 20Ô99, pièce n° 5g, parchemin.)
Vidimus de lettres du roi en claie du 27 décembre 1378, relatives à l'établissemi ni
d'une nouvelle aide pour le siège de Cherbourg el à l'assiette de cet impol.
.1 . 16 féirier 1 . '. 7 9 (n. st.).
Renier le Coutelier, bailli de Caen, et Raoul Campion, conseillier et com-
missaires du Roy notre sire , au viconte de Faloise ou à son lieutenant , salut.
Nous avons receu les lettres du Roy nostre sire et une cedule signée de
maistre Jeban Gebe, son secrétaire, contenantes la fourme cpii s'ensuit :
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, au bailli de Caen et à Raoul
Campion, salut. Comme, pour certaines et justes causes qui ont esté advisées
et desclairiés en nostre conseil , nous eussons nagaires voulu et ordonné par
grant et meure deliberacion de nostredit conseil, faire aprouchier à granl
nombre de genz d'armes et arbalestiers, le cbaslel et ville de Chierebourc,
et en acomplissant nostre dicte ordonnance, nostre amé et féal connestable
ait esté par aucun temps au nombre do genz d'armes et arbalestiers que
nous y avons fait tenir devant ledit chastel et ville de Chierebourc, tendant
ailit; de meittre fourmeement le siège devant yceulx et y faire mener et
Sav. étrang. II" série, tome VI . 2' partie. l\ 1
iUI'TUHEfUE \ Al n, , lu
322 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES.
aprouchier pluseurs grans engins, canons, nianteaulx, apparaulx et moult
d'autres abiliemeas que nous avons l'ait mener près d'ilec, tant par mer
comme par terre, pour plus grever nos ennemis eslansillcc, se le temps eust
esté ad ce convenable; mais pour la saison et le temps qui estoit bas et froit
et moult contraire au fait dessusdit, aions advisé une autre voye etnoz genz
fait relraire jusques à briei temps que nostre entencion et volenté est de
remeittre le fait sus, au greigneur effort de genz d'armes et arbalestiers que
nous pourrons, pour essaier, au plaisir de Dieu , meittre en nostre obéissance
lesdiz chastel et ville de Chierebourc; et jusques à lors aions fait meittre
grand establie de genz d'armes et arbalestiers ou clos de Coslentin pour
destraindre les tenans et occupans lesdiz chaste! et ville de Chierebourc
cl que en aucune manière ilz ne puissent grever ou dommagier aucuns de
noz subgez, et pour ce que le premier fart et la frontière que nous faisons
là tenir nous ont esté et sont de très grant coust et que longuement ne le
pourrions continuer, ne les aides du pais fournir, avons fait assembler à
Caen un gênerai conseil tenu par nostredit connestable le xnc jour de dé-
cembre derrain passé, tant de genz d'église, genz de conseil, comme de
moult d'autres, en la présence duquel plusieurs choses ont este exposées
et ditles touchans le l'ait de nostre guerre et especialement du fait dudit
Chierebourc ; par lequel conseil, en ladicte générale assemblée, advisé lu.
que, pour continuer et fournir le paiement des genz d'armes qui sont en
ladicte frontière et remettre le fait sus de l'aprochement dudit chaste! et
ville de Chierebourc. le l'ait de noz aides ne povoit pas assez suffire sanz
l'aide de noz bons subgiez, qui présentement adviserent et conseillèrent que
une aide se lèverait en nostre pais de Normendie et en aucuns autres lieux
hors ycellui pays, dont le premier ternie du lever commencera à la quin-
zaine de mars ppouchain venant et le second et derrain paiement en la fin du
mois d'avril d'ilec prochain ensuivant; et en sont tauxés en gros les habitans
dudh bailliage de Caen avecques la chastelerie de Condc sur Noire Eaue
à la Minime de vint mile huit cens frans, si comme il vous est apparu
ou apparia par le roulle de l'assiete qui a esté faite et divisée par les vi-
contés. Si vous mandons, commettons, estroilement enjoignons tant et si
avant comme plus povons, que parles vicontez et parroisses dudit bailliage
et chastelerie de Coudé, vous assoie[z] ou faites assoier la dicte somme de
vint mile huit cens frans le plus justement et loyaument que vous pourrez,
sur les habitans des vicontez et parroisses dudit bailliage et chastelerie de
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 323
Condé ; et les assietes que faites en aurez, bailliez soubz voz seaulx ans
commis de par nous à faire en la recopie , qui en feront le paiement à Es-
tienne Fourcaut, lequel nous avons commis et establi receveur gênerai
dudit fait; de ce faire et de contraindre ou faire contraindre touz ceulx qui
aucune chose en devront, vous avons donné et donnons plain povoir et
commission et àchascun de vous, et mandons à touz noz subgez, en requé-
rant touz autres, que à vous et à chascun de vous, vos commis et députez
en cesle partie, entendent et obéissent diligeaumant et vous prestent con-
seil, confort et aide, se mestier en avez et requis en sont. Donné à Saint
Germain en Laye, xxvif jour de décembre, l'an de grâce mil trois cens
soixante et dix huit et le xvc de nostre règne. Ainsi signé : Par le Roy, J. Gehe.
Item s'ensuit la fourme de ladite cedule. C'est l'extrait du rouile d'un nouvel
aide qui est mis sus ou pays de Normendie et se lèvera à la xvc de mars
ccclxxviii et en la fin du mois d'avril prochain d'ilecques ensuivant, en tant
comme touche l'assiele du bailliage de Caen , envoyé au bailli dudit lieu de
Caen et à Raoul Campion, soubz le signé maistre Jehan Gehe, secrétaire
du Roy noslre sire, pour en faire ou faire faire les assietes particulières par
les vicontez et chasteleries cy après ensuivant : premièrement la ville et
viconté de Caen vi" frans, le viconte en fera la recepte à lx livres de gaiges;
la viconté de Baieux m" frans, le viconte en fera la recepte à lx livres de
gaiges; la viconté de Faloise v" frans, le viconte en fera la recepte à l livres
de gaiges; la viconté de Vire m" frans, le viconte en fera la recepte à
xl livres de gaiges; la chastelerie de Condé sur Noire Eaue viuc frans, le
viconte dudit lieu en fera la recepte à xx livres de gaiges. Ainsi signé : Col-
lacion est faite avec le rouile original de ladicte assiele, J. Gehe. Par vertu
desquelles lettres, nous et par bonne deliberacion, eu sur ce bon conseil et
advis, avons assis particulièrement sur les \illes et parroisses de vostre dicte
viconté de Faloise, la somme de cinq mile frans pour une foiz à paier et
lever à deux termes : le premier terme le xvc jour de mars prochain venant
et le second terme en la fin du mois d'avril ensuivant, si comme il est plus
à plain contenu ou rouile parmi lequel ces présentes sont annexées. Si
vous mandons, que, selon le mandement du Roy nostredit seigneur et selon
le contenu de ladicte cedule et dudit rouile et assietc, vous cuilliez et levez
sur lesdictes villes et parroisses de vostredicte viconté les sommes par nous
ainsi assises, donnant sur ce voz lettres de recognoissance ; et ladicte somme
de v" frans, par vous receue, bailliez à Estienne Fourcaut, par la fourme ei
ii.
62li ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
manière que le Roy nostredit seigneur le mande. Donné à Caen, le xvi jour
de lévrier l'an mil ccclxxviii.
LV
(lîilil. nat.. Quittances, vol. 56016, n"' ->5|ii et 2565.)
Inventaire de l'artillerie déposée au château de Vire par ordre de Jean le Mercier.
\ut. .1 septembre 1 3 7 y .
L'inventore de l'artillerie, trait et autres choses louchans defTence. estans
eu cliastel de Vire, bailliez en garde à monseigneur Raoul Tesson, cappi-
taine d'icellui, par l'ordenance du Roy et du comandement Jehan le Mer-
cier, presens Bertaut à la Dent, le bailli de Caen et le viconte dudit lieu
de Vire, le samedi m* jour de septembre.
Premièrement :
Cinquante arbalestes à estref.
Item n baucepiés de cor.
Item n autres haucepiés plus peliz.
Item xx casses de viretons.
Item xn falos.
Item if tourteaux.
Item 11 canons perriers, jetans l'un xl livres et l'autre xxx
Item cent livres de poudre de canon.
Ilem un engin perrier tout prest en double cordage.
Item 11e pierres pour ledit engin.
stem nr pierres pour les canons.
LVI
Bibl. nat., Titre* scellés de Clairambault, vol. 7J. loi. J717. a° 3, parchemin.
Quittance de Jean le Mercier pour gages de voyag •
Pan.-.. 18 août 1 iso
Sachent luit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostresire, con-
fesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur g neral des aides
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 325
pour la guerre, la somme de cinq c^nz quatre frans d'or qui denbz m'estoient
à cause de vin frans que le Roy nostre dit seigneur m'a tauxés et ordenné
prendre et avoir par jour pour mes despenz faire, quant je vois hors pour ses
besoignes , pour alerde Paris en Normandie devers monseigneur l'amiral de
France et monseigneur de la Ferté. leur dire certaines choses secrètes que
ledit seigneur m'avoit enchargées à leur dire de bouche, et aussi pour veoir
et visiter les villes, cliasteaux et forteresses dudit seigneur oudit pays et
savoir comment ilz estoient fortiffiées et garniz de vivres, afin de y pourvoir
si [besoing feust. Et de là m'en allay à la Rochelle recevoir les g « d'Es-
paigne que le Roy de Castelle envoyoit ou service dudit seigneur et venir la
monstre des genz d'armes, arbalestriers et autres estans sur ycelles. afin de
leur faire faire paiement par le trésorier des guerres, comme ledit seigneur
m'avoit enchargé. Et ce fait, m'en allav de là à Nantes et à Cbasteau Jocelin
par devers monseigneur deClisson, qui me mena en sa compaignie à \ annes.
ou esfoit messire Jehan de Montfort et plusieurs des barons de Bretaigne,
pour traictier sur le fait de la paix d'entre le Roy et ledit messire Jehan de
Montfort ; et delà m'en retournay à Paris pardevers le Roy, le derrenierjour
de juillet derrain passé. Et quant je lui cuz dit et raporté ce quej'avoie fait
et trouvé, m'en envoya hastivement en Picardie par devers monseigneur de
Bourgoigne et monseigneur de la Rivière, leur dire certaines choses secrètes
que il m'avoit enchargées, et parti de Paris pour aler devers euh le ir jour
de ce présent mois d'aoust. Esquelz voyages j'ay demouré. alant. séjournant
et retournant, c'est assavoir depuis le xuf jour de juing derrain passé jus-
ques au xvr jour de ce dit présent mois d'aoust inclus que je retourné à Paris,
qui sont lxiii jours, rabatu i jour, et font, a vin frans par jour, la dicte somme
de cinq cenz quatre frans d'or dessusdiz. Desquelz je me tiens a bien paiez
et content et en quitte le dit seigneur, ledit François et touz autres, et certiffi
en ma lovante avoir vacquié es diz vovages par tout le temps dessusdit. Donne
à Paris soubz mon seel. le xvm" jour du dit mois d'aoust. l'an mil cet.
quatre vins.
J. le Mercier.
326 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
LVII
(Bibl. nat., Titres sceili's de Clairambault, vol. 70, fol. 5- 1 7, n" a, parchemin.)
Paris, 18 août 1080.
Quittance de Jean le Mercier pour une avance d'un trimestre sur se- :
de gouverneur de Creil.
LVIII
(Bibl. nal.. Titres sceller Je Clairambault, vol. 7.S, fol. 07 1 9 . n° i, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier pour ses gages extraordinaires,
à l'occasion d'un voyage qu'il allait faire en Bretagne, d'ordre du roi.
Paris, q. septembre i38o.
Sachent luit que je Jehan le Mercier, conseiller du Roy nostre sire, con-
fesse avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur gênerai des aides
ordenés pour la guerre, la somme de deux cenz qtiarente huit frans d'or en
prestsur mes gaiges de huit frans, que le Roy nostre dit soigneur m'a tauxés
et ordené prendre et avoir par jour quant je vois hors pour ses besoignes,
pour mes despenz faire à aler en Bretagne, où le dit seigneur m'envoie pré-
sentement en la oompaignie de messire Olivier de Mauny et messire Ancel
de Salins, pour entendre et besoigner au fait du traitié qui est entre le Roy
nostre sire et messire Jehan de Montfort. De la quelle somme de 11e xlviii frans
d'or dessusdiz, je me tiens à bien paiez et en quitte ledit seigneur, le dit
François et touz autres. Donné à Paris, soubz mon seel, le i\c jour de sep-
tembre, l'an mil ecc im".
J. le Mercier.
LIX
(British Muséum, Additional Charters, 3g.)
Commission donnée à Jean le Mercier et à Etienne du Mouslier, pour diriger
les préparatifs de l'expédition maritime commandée par Clisson.
Melun, Ti mai 1 13.
A tous ceuls qui ces présentes lettres verront, Audoyn Chauveron, che-
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 327
valier, conseiller du Roy nostre sire et garde de la prevosté de Paris, [salut]1.
Savoir faisons que nous, l'an de grâce Mcccim" mi , le lundi xxvejour du mois
d'avril, veismes unes l[ettres du Roy] nostre sire, scellées de son seel ordené
en l'absence du grant, contenant la fourme qui s'ensuit. Charles, par la grâce
de Dieu roy de [France], à tous ceulxqui ces lettres verront, salut. Gomme
nous, pour le bien etprouffit du royaulme, [avons ordonné] unearmée estre
mise présentement sur mer soubz le gouvernement de nostre amé et féal
cousin et connestable le sire de Cliçon, et [il soi]t moult grant nécessité et
besoing de avoir promptemeut grant finance, gens d'armes, arbalestriers ,
mariniers et autres gens , [provisions et autres abillemens et choses
nécessaires pour le dit fait; savoir faisons que nous, confians à plain des
sens, loyau[lés] et diligences de noz amez et feaulx conseilliers Jehan le Mer-
cier, chevalier, maislre de nostre hostel, et de Estienne du Moustier, vice
admirai de la mer, yceulx avons commis et ordenez, commettons et or-
donnons par ces présentes, sur le fait de la dicte armée, et leur avons donné
et octroie, donnons et oclroions par ces mesmes lettres, plain povoir, autlo-
rité et mandement espeeial de retenir de par nous et en nostre service puni le
fait dessusdit et soubz le gouvernement de nostre dit cousin et connestable,
tel nombre de gens d'armes , arbalestriers , mariniers, charpentiers, maçons,
mineurs, cannoniers et autres gens pour ycelhii fait , tant et telz comme bon
leur semblera et ils verront estre expédient et prouffilable; de leur ordenner
et tauxer gaiges et estas, de les casser, se bon leur semble, de retenir et
mettre autres en leur lieu , de arrester, de prendre ou faire prendre et an-ester
chevauLx, charrettes, barges, nefs et autres vaisseaux, vins, biefs, pain, chaux ,
lart et autres vivres et pourveances pour le fait dessusdit, de contraindre ou
faire contraindre à ce tous ceulx dont mestier sera, de commettre sur ce
receveurs et autres officiers à gaiges et autrement, se mestier est et ils voyent
estre à faire, de faire paier les estas et gaiges dessus diz avec les salaires et
autres despens, messageries des missions qu'il convendra faire pour cause
des choses dessus dictes et généralement de faire et exercer de par nous
toutes autres choses, expediens et prouffilables pour ledit fait, deppendances
et circonstances d'icellui, combien que elles soient telles qui requièrent
exprès et espeeial mandement. Et nous voulons que tout ce que noz diz con-
seilliers auront fait bailler et délivrer par la manière et pour la cause dessus
1 J'ai essayé de combler les lacunes de la copie du Musée britannique.
328 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES.
dictes soient, par rapportant cerlifïicacion d'eulz et recongnoissance de ceulz
à qui baillié sera, alloué es comptes de cellui ou ceulx qui baillié l'aura ou
auront partout où mestier sera, sens contradicion aucune. Si donnons en
mandement à tous noz justiciers, officiers et subgiez et à chascun d'eulx que
à noz diz conseilliez et à leur commis et députez en ce obéissent et entendent
diligemment et leur donnent et prestent conseil, aide et confort, se mestier
est et requis en sont, et telement qu'il nous doie estre agréable et que en
l< ur reffus et défaut ne s'en puissent aucuns inconveniens ensuir. En tesmoing
de ce, nous avons fait mettre à ces lettres nostre seel ordené en l'absence du
grant. Donné a Meleun sur Saine, le Ve jour de may, l'an de grâce mil ecc
nu"' et trois, de nostre règne le tiers. Ainsi signé : Par le Roy, à la relacion di
messeigneurs les ducs de Derry et de Bourgongne et de plusieurs du conseil.
P. Manhac. Et nous, à ce présent transcrit, avons mis le seel de la prevosti
de Paris, l'an et jour dessus diz.
Sur le repli : « Collaeion est faicte1. »
LX
(Bibl. nai.. Quittances vol, 26019, "" "-''■ parchemii
Etat de l'armement de quelques navires, cerliQé par Jean le Mercier -
7 juin 1 SUS.
Cy après ensieut, soubz les seaux de monseigneur Jehan le Mercier, chi
valier, conseiller et maistre d'ostel du Roy nostre sire, et Estienne du Mous-
tier, conseiller et visamiral de nostre dit seigneur, commissaires ordenés de
par lui sur le fait de ceste présente armée de la mer. la declaracion laite à
Jehan Cliampenois, maistre des ouvrages et reparacions du navire du Roy
nostre dit seigneur, garde de son clos des galees, armeures et artilleries
pour le fait de la mer, et à Jehan Choques dit Desraine, contrerolleur sur
ledit lait, de baillier et délivrer aux maistres des barges, bargos, balleniers
et galiote, ordenés d'alcr en ceste dicte présente armée, les viretons,
lances, pavais, dais qui ci après ensuivent; et avec, de baillier à maistre
1 .If dois la communication de cette pièce .1 l'obligeance île M. Dupont-Fenier.
Ce document a été publié d'une façon très incomplète par M. lu marquis Terrier île Lorav
'Unis son flistoin de ■!• <<n de I *■ un. , l'i , es justificatives , h" 52.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 329
Pierre Gilles, canonier, les canons, poudres, pierres, et autres choses à ce
nécessaires; et aussi à Chrestien de la Court, mineur, les pelés, piquois,
mains de fer, piez de chievre et autres oustilz de mine.
Premièrement.
En la barge Saint Pierre, qui est de Guillaume de la Hogue. dont est
Ministre Pierre Coterel, vi casses de viretons.
Il' in xv pavais. Item vin lances.
En la barge Nostre Dame, qui est dudit Guillaume, dont est maistre Tas-
sin Sebirel u casses de virelons.
Item xv pavais. Item vin lances.
En la barge dicte la Jebancte, qui est de Robin de Gronmesnil, dont est
maistre Billart de la Crois vi casses de viretons.
Item \ pavais. Item vi lances.
En la barge Nostre Dame, qui est de Jehan Brumen, dont est maistre
Pierre le Mercier, v casses de viretons.
Item x pavais. Item vi lances. .
Ou bargot qui est de Colin le Rebours, dont est maistre Jehan dez l'er
rois v casses de viretons.
Item \ pavais. Item v lances.
Ou bargot Guillaume Lenglés, dont est maistre Lorens Gouel,
v casses de viretons.
Item x pavais. Item v lances.
En la barge d'Engleterre , dont est maistre Raoul Vyart v cassis de
viretons.
Item \ pavais. Item \ lances.
Ou bargot Guillaume de la Haye, dont est maistre Guillemot Vyart
\ casses de viretons.
Item \ pavais. Item un lances.
Ou bargot Robin de Gronmesnil, dont est maistre Rogier Corvée
v casses de viretons.
Item x pavais. Item un lances.
( )u bargot messire Erart de Dinteville , dont est maistre Martin Siques
v casses de viretons.
item x pavais. Item v lances.
Ou ballenier Robin de Gronmesnil , dont est maistre Bertin la Belle
m casses de viretons.
Sav. étrang. II* série, i. VI, 2* partie. ,',.,
330 VCADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES LETTRES.
Item vin pavais. Item un ianees.
Ou ballenier Jaques de Brumen , dont est maistre Cardin le Vielu ,
m casses de viretons.
Item vin pavais. Item mi lances.
Ou ballenier dont Pierre Caillot est maistre n casses de viretons.
Item vi pavais. Item un lances.
En la galiote dont est maistre Baude Sales, une casse de vire-
Ions.
Item mi pavais. Item n lances.
Ou bargot Sainte Katerine, qui est de Robin de Gronmesnil, dont est
maistre Robin Humetel, v casses de viretons.
Item \ pavais. Item un lances.
En la barge Saint Jaques, dont est maistre Jehan le Borgne,
vi casses de viretons.
Item xv pavais. Item vin lances.
En la barge Saint Julien, dont est maistre Wautre Jensonne,
yi casses de viretons.
Item xv pavais. Item vin lances.
En la barge Saint Nicolas, dont est maistre Jehan Péris, v casses
de viretons.
Item xv pavais. Item vi lances.
En la barge de Saint Wallery, dont est maistre Bertaut Amis,
\i casses de viretons.
ltrm xv pavais. Item vin lances.
A maistre Pierre Gilles, cannonier, un gros canons enfustés, fournis de
chevilles de fer et de charnières, avec nu quevalez de bois, vni"vi li\res
de poudre et vin" pieres pour yceulx canons.
Audit maistre Pierre, xiu canons portatis, fournis de chevilles et de cro-
chez de fer, avec n'xxu ploumées.
A lui par semblable, vin pelés defferrées, un pennier à main, un piquois
ilf 1er, un grans chevilles de fer et 11e tappons de bois.
A lui par semblable, un baril atout sa clerf et serreure pour mettre la
poudre aux canons devanx dis.
A Chrestien de la Court, mineur, ni xn" de pelés ferrées, \ botes,
xwi penniers à main, et ix mandes.
\u dit Chrestien, xxx piquois de fer acherés, vi houyaux de fer,
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 331
vu pinclics de fer moiennes, m grans pinches de fer, vi pies de chievre
de fer, mi grans maillez et \n coings de fer.
Ainsi ordené par messeigneurs à Harrefleu, le vnc jour de juing, l'an
un" et trois.
R. Thoroude.
LXI
l'ul.l. nui. , Pièces originales, Mercier [le], vol. 1 g3i, dossier i i i 18, ; ière 11e 29, parcliemin.
Ordre du roi de paver une crue ele gages à Jean le Mercier, pour les Irais
<[ue lui occasionneront deuv missions qui lui ont été données.
Paris, 23 juillet i383
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, à noz amez et feaulz gens
de noz comptes a Paris, salut et dilection. Comme nous aiens ordenné et or-
denons envoyer hastivement en la province de Roen , pour certaines be-
soingnes touchans les aides pour le fait de la guerre, nostre amé et féal
chevalier et conseiller Jehan le Mercier, et lui aiens enchargié et commando
expressément de retourner devers nous en la chevauchiée que entendons à
faire contre noz ennemis, nous, eue consideracion aux grans mises et des-
pens qu'il lui convent à faire en ce voiage, lui avons ordené et taxé, orde-
nous et taxons par ces présentes huit frans d'or pour chasciin jour qu'il
sera oudit voiage, oultre et pardessuz autres gage ou pension qu'il a et
prent sur nous par an pour quelconque cause ou manière que ce soit, à
prendre iceulz vm frans par jour, du jour qu'il se partira de Paris pour aller
oudit voiage jusques à son retour ilecques. Si vous mandons que à son dit
retour vous recevez et eez son compte, et selon ce qu'il vous certifiera lui
avoir vaquié oudit voiage, lui bailliez cedule. Et par ces mêmes lettres, nous
mandons à nos amez et feaulz les generaulz conseillers sur les diz aides pour
la guerre, que ce qui apperra par la dicte cedule à lui estre deu des diz
vm frans par jour, ils le facent paier par Bertaut à la Dent, gênerai receveur
des di/. aides. Et tout ce que icelui Bertaut aura paie pour ceste cause, en
rapportant la dicte cedule et quittance dudit Jehan le Mercier et ces pré-
sentes ou vidimus d'icelles fait soubz seel roial, alloez es comptes dudif
Bertaut senz reiïuz ou contredit aucun, non contrestant ordenances, man-
332 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
démens ou défenses au contraire. Donné à Paris, le xxifjour de juillet, Pan
mil ccclxw et troiz et de nostre règne le tiers.
Par le Roy à la relacion de monseigneur le duc de Bourgoingne.
J. Tabari.
LXII
(Bibl. uat., Quittances, vol. 26017, 11" i3G, parchemin.)
Emploi fixe par Jean le Mercier, d'une portion de l'amende infligée à la ville de Rouen.
Rouen , 4 août [ 1 .183].
L'est l'appoiatement que monseigneur Jehan le Mercier a fait au viconte
de Rouen, sur les dix mil frans qui doivent estre receus de la ville de Rouen
dedens la my aoust.
Et premièrement :
Dedens le xv" jour d'aoust, 11" vc frans à Arras ledit jour.
A Berlaut à la Dent par sa cedulle vc frans.
A monseigneur le connestable par cedulle dudit Bertaut audit \v" jour
11" v' frans.
\ monseigneur le maresclial de Sancerre, par cedulle dudit Bertaut audit
xve jour ii" jnf frans.
A monseigneur le mareschal de Blainville, quant il baillera cedulle dudit
Bertaut m frans.
Au petit Jehanin d'Estouteville semblablement, quand il baillera cedulle
dudit Bertaut ni' livres.
A mestre Jehan Pastourel vi" livres,
Au bailli de Meleun c livres.
A maistre Henry Judas lxvi livres.
Escript1 à Rouen le un" d'aoust.
J. le Mercier.
Item m™ frans à Bertaut à la Dent, pour Rober d'Ellendui.
J. le Mercier.
1 Ce mot et 1rs suivants, sont de la main de Jean le Mercier.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 333
LXIII
(Bibl. nat. , Pièces originales, Mercier [le], vol. 1901, dossier ï i i iS, pièce 11" 3i, parchemin.)
Certificat de voyages donné par Jean le Mercier à Guillaume Charnel,
receveur de Caudebec.
Paris, 22 octobre i383.
Nous Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre d'ostel du Roy
nostre sire, certifions à touz que le xic jour du mois de septembre der-
rain passé, cpie nous mandasmes Guillaume Charnel, receveur de Caude-
bec, venir à Paris par devers Guillaume d'Enfernet, trésorier des guerres,
pour lui apporter des deniers de sa recepte la somme de quinze cens livres,
en blans de v deniers tournois pièce, pour tourner et convertir ou fait de
sondit office; ou quel voiage ledit receveur demoura, alant, séjournant,
pour faire recevoir la dicte finance, et retournant , par dix jours, lui, deux che-
vaux et un varie! , deux chevaux à hast et deux variez de pie pour apporter
la dicte finance; et aussi convint qu'il preist avec lui, pour conduire la dicte
finance, quatre hommes, les quelx y furent par deux jours tant seulement.
Rem le mandasmes autre foiz, c'est assavoir le x" jour de ee présent mois
d'octobre, venir par devers nous à Paris; et pour ce qu'il n'y pot venir, nous
envoia Richart Gosselin, son clerc, pour nous apporter l'estatde la dicte re-
cepte et des deniers d'icelle la somme de vc livres tournois, en blans de v de-
niers tournois pièce, laquelle finance nous lui feismes bailler et délivrer à
Bèrthaul à la Dent, receveur gênerai des aides ordenées pour la guerre,
pour tourner et convertir ou lait de son dit office, pour laquelle finance
apporter seuremenl, ledit (losselin prent en sa compaignie quatre hommes
et un cheval à bast et un varlet a pié, lesquelx furent ou dit voiage, venant
et retournant, les quatre hommes vi jours, et le cheval à bast vm jours et
ledit Gosselin, lui, deux chevaux et un varlet attendre à Paris pour avoir
sa descharge dudit receveur gênerai, et fu en venant et demourant et pour
son retour par dix et sept jours; les quelles journées et chacune d'icelles,
ledit receveur et son dit clerc nous ont affermé par leur seremens estre vrayes
et tant avoir mis et vaqué es voiage dessusdiz. Donné à Paris, le xxn* jour
d'octobre, l'an mil ecc quatre vins et trois.
R. TllOROUDE.
33A ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
LXIV
l'iibl. lia!., Pièces originales. Mercier [le], vol. 19.11. dossier 'li'iiH, pièce n° 3o. parchemin..]
Quittance de Je;m le Mercier pour la crue de gages qui lui avait été accordée par le roi .
le 22 juillet précédent.
.1 octobre 1 383.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de Berthaut à la Dent,
receveur gênerai des aides ordenés pour la guerre, la somme de six cenz
cinquante six frans d'or, qui deubz m'estoient, comme il appert par cédule
de la Chambre des comptes et mandement dudit seigneur fait sur ce, pour
cause de certain voyage que j'ay fait par l'ordenance et commandement
dudit seigneur en la province de Rouen et autre part es parties de Picardie
et de Flandres, pour cause de ses besoignes ; de laquelle somme de vi'lu frans
d'or, je me tiens à bien paiez et en quitte ledit seigneur, Berthaut et touz
autres. Donné soubz mon seel, le xx 111e jour d'octobre, l'an mil cceuii" et
trois.
LXV
Bibl. uat.. Pièces originales, Mercier jlej. vol. iq3i, dossier 'i î 1 1 s , pièce 11 .12. parchemin.)
Ordre de Charles \1 de compter à Jean le Mercier le montant de son indemnité de
voyage pour 3o jours, à l'occasion d'une mission diplomatique qu'il va remplir en
Picardie avec le duc de Berry.
Pans, 10 novembre 1 383.
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, à nos amez et feaulx les
généraux conseilliers sur les aides pour la guerre, salut et dilection. Nous
envoyons présentement, en la compaignie de nostre très chier et très amc
oncle le duc de Berry, es parties de Picardie, pour le fait du traitié avecques
nostre adversaire d'Angleterre, nostre amé et féal chevalier, conseillier et
maistre de nostre hostel Jehan le Mercier et pluseurs de noz autres conseil-
liers; et pour les gaiges de nostre dit conseillier, durant le temps dudit
voyage, lui avons ordené et taxé, ordenons et taxons par ces présentes
huit frans d'or chascun jour, otiltr'e et par dessus autres gaige ou pension
qu'il prent sur nous. Si vous mandons que sur yceulx gaiges de vin frans par
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 335
jour, vous lui faites faire prest pour trente jours parBertaut à la Dent, re-
ceveur gênerai à Paris des diz aides, et ainsi de moys en moys, durant le
temps qu'il demoura par delà, et à son retour, satisfàcion et paiement de ce
que plus aura demouré oudit voyage oultre le temps dessus dit, et dont il
vous apperra par ses lettres de certificacion ou cedule de la Chambre de noz
comptes, selon le compte qu'il y aura sur ce rendu, et par rapportant ces
comptes dudit gênerai receveur, sens contredit, non contrestant ordenances,
mandemens ou défenses au contraire. Donné à] Paris, le xc jour de no-
vembre, l'an de grâce mil ecc un" et trois, et le quart de nostre règne.
Par le Roy, à la relacion de messeigneurs les dux de Berri et de Bour-
J.Tabari.
LXVI
liilil h. il., Pièces originales, Mercier [le],- vol. i g3 1 , dossier 'li'iiS, pièce n"35, parchemin.;
Quittance de Jean le Mercier, relative au mandement royal précédent.
26 novembre i383.
Saichent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de Bertaut à la Dent,
receveur gênerai des aides ordonnées pour le fait de la guerre, la somme
de deux cens quarente frans d'or pour trente jours entiers, sur les gaiges
de huit frans par jour à moy ordennez et tauxés par le Roy nostre sire,
pour tant comme je scray et vacqueray ou pais de Picardie, en la compai-
gnie de monseigneur le duc de Berry et de pluseurs du conseil du Roy
nostre dit seigneur, pour Le fait du traictié, si comme plus à plain puet appa-
roir par lettres dudit seigneur sur ce faictes, données le x jour de ce présent
mois de novembre; de laquelle somme de 11e xl frans d'or, je me tieng pour
bien content et paie, et en quitte le Roy nostre dit seigneur, ledit Bertaut
et tous autres. Donné soubz mon seel le xxvi jour de novembre, l'an mil
ecc un" et trois.
336 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
LXVII
Bibl. nal., Pièces originales. Mercier [le], vol. ig3i, dossier 14/118, pièce n° 33, parchemin. )
Charles VI donne 3,ooo francs d'or à Jean le Mercier à l'occasion de son mariage.
Paris, 8 février i3S4 (u. s . .
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, à nos amez et feauh les
generaulx conseillers sur le fait des aides ordennées pour la guerre, salut
et dileccion. Savoir faisons que à nostre amé et féal chevalier, conseiller et
maistre de nostre hoslel Jehan le Mercier, lequel de nostre ordenance et
voulenté s'est nouvellement marié, nous, pour les bons et agréables services
qu'il nous a faiz et fait chacun jour en plusieurs manières, avons donné e1
donnons de grâce especial par ces présentes, pour et en acroissement et
avancement de son dit mariage , la somme de troiz mille frans d'or pour une
foiz. Si vous mandons que par Bertaut à la Dent, gênerai receveur des aides
dessus diz, vous, des deniers d'iceulx, faites bailler et délivrer à nostre dit
chevalier et conseillier, ou à son certain mandement, la dicte somme de
m* frans, laquelle, par rapportant ces présentes et recognoissance sur ce. sera
allouée senz contredit aucun es comptes dudit Bertaut et rabalue de sa
recepte, nonobstant les gaiges ou pension qu'il prent sur nous, et dons quel-
conques qui par nostre très cher seigneur et père, que Dieux absoille, ou
par nous lui aient esté faiz es temps passez, supposé qu'ilz ne soient ex-
primez en ces présentes, et ordennances, défenses ou mandemens à ce
contraire. Donné à Paris, le mu0 jour de février, l'an de grâce mil ecc quatre
vins et troiz, et de nostre règne le quart.
Par le Roy, à la relacion de messeigneurs les ducs de Berry et de Bour-
goingne.
P. Mamiac
LXVI1I
Bibl. nat., Pièces originales, Mercier |lej. vol. ig3i, dossier i44 18 , pièce 11 34, parchemin.]
Quittance de Jean le Mercier pour la somme de 3,ooo francs que lui a donnée le roi
à l'occasion de son mariage.
Paris, 10 février i384 (m si.).
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre d'ostel
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 337
du Roy nostre sire, confesse avoir eu et rcceu de Berthaut à la Dent, rece-
veur gênerai des aides ordenées pour la guerre, la somme de trois mile frans
d'or qui deubz m'es toient pour don à moy fait par le Roy nostre dit seigneur,
pour les bons et agréables services cpie je lui ay faiz et faiz chascun jour, or
pour et en acroissement ei avencement de mon mariage, lequel i'ay fait par
ordenence et voulenté dudit seigneur, ainsi corne tout ce plus à plain ap-
pert par lettres du Roy nostre sire faites sur ce, données le vin'" jour de ce
présent mois de février. De la quelle somme de trois mile frans d'or dessus-
dicte je me tiens a bien paiez et en quitte ledit seigneur, le dit Berthaut ei
touz autres. Donné à Paris sous mon seel, le xvjour dudit mois de février,
l'an mil cccmi" et trois.
L\IX
I.ilil. iiat., Pièces originales, Mi rcier [le), vol. io.3i, dossier S \ 1 18, pièce n" 38, parchemin.)
Quittance de Gille le Moine, clerc de Jean le Mercier, pour don à lui fait par le roi.
20 février i38/i (n. st.).
(Jiles le Moine, clerc de monseigneur Jehan le Mercier, chevalier, cou-
seillier du Roy nostre sire et l'un des généraux conseilliers sur le fait des
aides ordonnés pour la guerre, confesse avoir eu et receu de Berthaut a la
Dent , receveur gênerai desdiz aides , la somme de vint frans d'or, pour sa part
et porcion de la somme de six vins frans que le Roy nostre sire a donnez
aus vi clercs de nosseigneurs les generaulz consseilliers sur le fait desdiz
aides, si comme il dit plus à plain apparoir par lettres dudit seigneur sur
ce faictes, etc. Desquiex vint frans d'or et pour ladite cause, il se tinst à bien
paiez, etc., contant, etc.. promettant, etc., cous, etc., obligation, etc., juri-
diccion, etc. Fait l'an mil ecc quatre vins et trois le samedi \x' jour de
février.
De la Court.
P. le Mire.
Sav. étoang. IIe série, t. VI, 2' parlie. i,i
mi i.imi r.i:
338 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
L\\
! Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. iq3i, dossier i i.i i 8 , pièce n° 3;, parchemin.
Ordre donné par le roi, d'avoir à paver à Jean le Mercier son indemnité ordinaire,
pour un voyage qu'il fait en Picardie.
P.iris. i 5 juillet 1 38 1.
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France, à noz ainez et feaulx les
generaulx. conseilliers sur le fait des aides ordennez pour la guerre, salut et
dilection. Nous envoions présentement nostre amé et féal chevalier et eon-
seillier Jehan le Mercier es parties de Bouloingne sur la mer et environ,
en la compaingnie de noz 1res chiers oncles les du\ de Berry et de Bour-
goingne et de noz gens de nostre conseil ordennez y aller pour le fait du
traittié de la paix d'entre nous et nostre adversaire d'Angleterre; et avons or-
donné que il ait huit frans par jour, oultre ses gaiges ou pension que. il prent
par an sur nous, pour ses despens faire oudit voiage, alanl, demourant et
retournant, et que sur celui soit fait prest présentement pour un mois. Si
vous mandons que ledit prest lui faciez faire des deniers desdiz aides sanz
delay, et se aucune chose lui est pour ceste cause deue à son retour dudii
voyage, faites le lui paier lors sanz autre mandemenl attendre de nous sur
ce, El nous voulons que ce qui paie lui en sera soit alloué es comptes de
celui à qui il appartendra, par rapportant ces lettres et recognoissance de
nostredit conseillier seulement , nonobstans ordonnances ou defifenses au con-
traire. Donné à Paris, le xv° jour de juillet, l'an de grâce mil ccciin" et
quatre et de nostre règne le quart.
Par le Roy, à la relacion de nosseigneurs les dux de Berry et de Bour-
goingne.
ï VON.
LXX1
( Bibl. nat., Quittances, vol. 20020, 11° 556, parchemin.)
Attache des généraux conseillers, relative à la pièce précédente.
Paris, H) juillet 1 38 i
De par les généraux conseilliers sur le l'ait des aides ordenées pour la
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS.
guerre. Bertaut a la Dent, receveur gênerai des dictes aides, accomplissii ;
le contenu es lettres du Roy nostre sire, attachées à ces présentes soubz
l'un de noz signez, faisant menciôn de huit frans d'or par jour, tauxés à
nostre chier sire et compaignon messire Jehan le Mercier, chevalier, con-
seillier et maistre d'ostel du Roy nostre dit seigm ur, pour aler au traitié à
Bouloigne sur la mer, en lui faisant, sur ce, presl pour un mois, par la form<
et manière qu'il est contenu es dictes lettres et que 1" Roy le mande par icelle.
Donné à Paris, le xrxe jour de juillet, l'an mil cc< un11 et quatre.
J. Gehe.
LXXII
Bilït. nat. , Pièces originales. Mercier [le], vol. ig3i, dossier 4 'j.'h | èci 1 i-chen
Don fait par Charles VI à Jean le Mercier d'un somme de 2,000 Irani
Paris, 20 juillet i3
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France, a noz amez et feaulx les
généraux conseilliers sur le l'ait des aides ordennés pour la guerre, sa
dilection. Savoirvous faisons que. pour les hons et agréables service- qui
nostre amé et féal chevalier et conseiilier Jehan le Mercier, mai [sire de 1
ostel] . a faiz et fait de jour en jour en pluseurs manières, nous a ycelui
donne el donnons par ces présentes, de grac< esp cial, 1,: somme [di
mille frans] d'or, à les prendre et avoir poui une foiz des deniers desdiz
aides. Si vous mandons que par Bertaut à la Dent, receveur [gênerai 1 d iceio
ailles, vous faites bailler et délivrer à nostre dit conseiller ou à son certaii
mandement ladicte somme de deux mille francs; et par rapportant ces
présentes et recognoissance sur ce, ladicte somme sera allouée es comptes
et rabatue de la recepte dudit receveur par noz amez et feaulx gens de
noz comptes à Paris sans contredit, nonohstans quelconques autres dons,
gaiges ou pensions par noz prédécesseurs ou par nous à lui faiz et qu'ils m
soient spécifiez et esclarciz en ces présentes et ordenances, mandemens
ou défenses contraires. Donné à Paris le xxc jour de juillet, l'an de grâce
mil ccciiii" et quatre, et le quart de nostre règne.
Par le Roy, à la relation de nosseigneurs les dux de Berry et de Bour-
goingne.
J. Blanchi:!
340 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
LXXI1I
(Bilil. nal., Pièces originales, Mercier [le], vol. io.3i, dossier 44di8, pièce n° 36, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier, relative à la somme tjui lui a été attribuée
le 1 5 juillet précédent.
Paris, f> a juillet i384.
Saichent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller el maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de Bertaut à la Dent,
receveur gênerai des aides ordennés pour le fait de la guerre, la somme de
deux cens quarante frans d'or, sur ce qui me puet ou pourra estre deu,
pour cause de huit frans d'or de gaiges par jour à moy ordonnez par le Roy
nostre sire pour aller à Boulongne, en la compaignie de messeigneurs les
ducs de Berry et de Bourgoingne, pour le fait du trahie de la paiz; sur
ce plus à plain puet apparoir par lettres du Roy nostre dit seigneur sur ce
faictes, données le xv'jour de ce présent moys de juillet; de laquelle somme
de nc xl frans d'or, je me tieng pour bien paie et content, et en quitte le
Roy nostredit seigneur, ledit Bertaut, et tous autres. Donné soubz mon seel .
le \\nc jour de juillet, l'an mil cccim" et quatre.
LXXIV
Bilil. nat. , Quittances, vol. 2G020, 11° 5G5, parchemin.)
Quittance relative au même fait que la précédente.
7 septembre i384-
Saichent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller du Roy nostre
sire, confesse avoir eu et receu de Bertaut à la Dent, receveur gênerai des
aides ordenés pour le faict de la guerre, la somme de deux cens quarante
frans d'or, en deducion de ce qui me peut ou pourra eslre deu, pour cause
des gaiges de liuil frans par jour à moy ordenés et tauxés parle Roy nostre
dit seigneur, pour aler es parties de Bouloigne sur la mer, en la compaignie
de messeigneurs les ducs de Berry et de Bourgoigne , et messeigneurs du con-
seil, ordenez y aler pour le fait du traittié de fa paiz, si comme par lettres
d'icellui seigneur sur ce faites plus à plain peut apparoir. De laquelle
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 341
somme de n' xl frans d'or, je me tieng pour bien content et paie et en
quitte le Roy nostre dit seigneur, le dit Berlaut et tous autres. Donné souhz
mon seel, le vnc jour de septembre, l'an mil cccim" et quatre.
LXXV
(Bibl. uni., Pièces originales. Mercier [le], vol. 19^1, dossier iiii 5, pièce n° 3g, parchemin.
Quittance de Jean le Mercier pour 2,000 francs d'or qui lui ont été attribues
par le roi . le 20 juillet précédent.
7 septembi e 1 38 i.
Saichent luit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de Berthaut à la Dent.
receveur gênerai des aides ordennés pour le fait de la guerre, la somme de
deux mille frans d'or, lesquelx le. Roy nostre dit seigneur m'a donne/, pour
certaines causes contenues es lettres dudit seigiv ur sur eu faictes. De la-
quelle somme de 11" frans d'or dessusdicte je me tieng pour content et bien
paie, et en quitte le Roy nostre dit seigneur, ledit Bertaut et lous autres.
Donné soubz mon seel, le septiesme jour de septembre, l'an mil ecc quatre
vins et quatre.
LXXV1
(Bibl. nat. , Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i , dossier l\ i 1 1 S, pièce n' î 1 , parchemin.)
Pierre de Navarre remet à Jean le Mercier ce que celui-ci lui doit, à raison du treizième
et du relief de la terre de H1 is-Arnault.
Paris, 3 décembre 1 38 e
Pierre de Navarre, lieutenant pour nostre très redoubté seigneur et frère,
es terres qu'il a en garde de par monseigneur le Roy de France, au viconte
et receveur de Bretueil ou à son lieutenant, salut. Pour consideracion des
bons services que nostre amé et féal chevalier messire Jehan I Mercier,
seigneur de Noviant le Conte et de Rugles en la chastelleric de Bretueil,
nous a faiz, nous lui avons donné et quittié, donnons et quittons de grâce
especial, par ces présentes la somme de cent quinze livres tournois en
342 VCADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
quoi il est tenus à vostre recepte, pour raison rlu xiur denier et du relief
ou rachast de la terre de Boys Arnault par luy nouvellement acquise. Si
vous mandons que de la dicte somme le tenez et faictes tenir quittié, et
paisible, en lui ostanl tout empeschement, s'aucun lui estoit pour ce donne.
et la foi et homage premièrement gagés en l'assise, en la manière acostu-
mée; et par monstrant ces lettres ou vidimus d'icellcs, vous serez de ladicte
- mine deschargé en voz comptes. Donné à Paris, le if jour de décembre,
l'an mil cccmi" et quatre.
Par monseigneur le lieutenant . presens \ous, messires Jehan de Poissj
et Jehan le Franc.
J. Ch
AP.ITE.
LXXVII
(Bibl. uat. , Picn-s originales, Mercier [le], vol. i go 1, dossier i | i i 3 . pii ■• i rf i 2 , parchemin.
Obligation pour 1111 prêt de a. 000 francs fait au roi par Jean le Mercier.
Paris, 1 2 juin 1 385
l.c lïoy nostre sire doit à monseigneur Jehan le Mercier, chevalier, sei-
gneur de Nouviant, chevalier, conseillier et maistre d'ostel du Roy nostn
dit seigneur, pour prest fait par lui à yceluy seigneur, pour convertir ou lai!
de ceste présente seconde armée d'Angleterre, baillez à mov Nicolas de
Plancy, notaire d'icelui seigneur et clerc de ses comptes, commis à recevoir
les empruns et autres finances ordennées pour ladicte armée, la somme de
deux mile frans comptans par luy; laquelle somme luy doit estre rendue
des deniers de la derrainne moitié de l'aide imposée pour continuer et en-
forcir l'armée de la mer, dont le paiement escherra à la Toussains prou-
chain venant, à moy commis à recevoir de par ledit seigneur pour restituei
iesdiz empruns. Escript à Paris, soubz mon signet et saing manuel, le xif joui
de juing, l'an mil trois cens quatre vins et cinq.
Plancy.
Reqistrata. — Bof;ne.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 343
LXXVIII
(Bibl. mit.. Pièces originales , Mercier [le], vol. ig3i, dossier 'i'r'118, pièce n° 'i3, parchemin.)
Obligation délivrée au nom du roi à Tbomas du Breuil, de Falaise,
o
pour un prêt de 100 francs que Jean le Mercier l'avait engagé à faire.
Pans, 5 août 1.185.
Le Roy nostre sire doit à Thomas du Brueil, demourant à Faloise, la
somme de cent livres tournois, pour prest par lui fait audit seigneur, el
dont il avoit esté requis, si corne il disoit, par monseigneur Jehan le
Mercier, chevalier, conseiller dudit seigneur, pour convertir ou faitdeceste
présente seconde armée d'Angleterre, receuz par moy Nicolas de Plancy,
notaire d'icelui seigneur et clerc de ses comptes, commis à recevoir les em-
prunt et autres finances ordennées pour la dicte armée; comptaus, c'est
assavoir en un esciis d'or coronnéz, xxn sols vi deniers tournois pièce,
nu livres x sols tournois; en frans xx sols tournois pièce, xl livres tour-
nois; en blans x deniers tournois pièce, xxx livres tournois; et en blans
v deniers tournois pièce, xxv livres x sols tournois. Laquelle somme de
c livres tournois doit estre rendue audit Thomas des deniers de la darrai-
niere moitié de l'aide imposée pour continuer et enforcir l'armée de la
mer, dont le paiement escherra à la Toussains prochain venant, à moy
commis à recevoir de par ledit seigneur, pour restituer lesdiz empruns. Es-
cript à Paris, soubz mon signet et saing manuel, le v" jour d'aoust, l'an mil
ccciiii" et cinq.
Plancy.
Renistrala. — J. de Rameku.
LXX1X
Bibl. liât., Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier 444i'S, pièce n° 4i, parchemin.
Donation faite par Charles \ 1 à Jean le Mercier, des terres confisquées
sur Simon le Drouays.
Viiicennes, 19 octobre i385.
A tous ceulx qui ces lettres verront, Ricart Morel, viconte d'Orbec, salut.
3 M ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BEELES-LETTRES.
Savoir faisons que nous, l'an de grâce mil cccim" et cinq, le 1111e jour de
décembre, veismes un vidimus d'unes lettres du Roy nostre sire à collacion
d'icelles, seellé du seel de la prevosté de Paris, aveques un mandement au
dos de nosseigneurs de la Chambre des comptes, soubz vm de leur signez,
dont la teneur ensuit. Et premièrement ensuit la teneur dudit vidimus. A
(nus ceulx qui ces lettres verront, Audouin Chauveron, chevalier, conseiller
du Roy nostre sire et garde de la*prevosté de Paris, salut. Savoir faisons que
nous, l'an de grâce mil ccg mi" et cinq, le lundi \\\' jour du moys d'octobre,
veismes unes lettres du Roy nostre sire, seellées de son grant seel, en laz de
saie et en cire vert, desquelles la teneur s'ensuit : Charles, par la grâce de
Dieu Roy de France, savoir faisons à tous presens et à venir que, comme
Symonle Drouays deffunt tenist de nous, à cause de la chasteilerie de Bre-
tueil, plusieurs terres et tenemens es sergenteries d'Egles et de Bretueil, au
temps qu'il vivoit, et ledit Symon eust esté aptouché par aucuns de noz
officiers pour certains cas et deliz criminelz, et depuis attaint et convaincu,
et pour yeeulx exécuté, et par son dampnement et forfait, les terres et héri-
tages, rentes et possessions quelconques qu'il lenoit au temps qu'il list el
commist lesdiz deliz et dont il estoit saisy quant il lu jugiez et dampnez, es-
dictes sergenteries d'Egles et de Bretueil, nous sont venus par confiscation
et forfaiture, et depuis sa mort, et tant comme nostre cher et arné cousin
Charles de Navarre a eu la garde et le gouvernement de par nous de ladicte
chasteilerie de Bretueil et des autres terres qui furent au Roy de Navarre, en
France et en Normendie, ledit Charles ou Pierre de Navarre, son frère el
von lieutenant es dictes terres, donnèrent à Jehan le Franc la dicte forfai-
ture, et en a jouy el exploitié, si comme l'en dit, sans avoir eu de nous
aucun octroy ou lettres de confirmalion des lettres de nozdis cousins ou
de l'un d'eux, ne qui aient esté passéez ne vérifiées en la Chambre de nos
comptes; pour quoy, nous, voulans à ce pourvoir, considerans les bons,
grans, imitables et louables services que nostre amé et féal chevalier et
conseiller et maistre de nostre hoslel Jehan le Mercier, seigneur de Novyon
et de Rugles, a faiz à feu nostre très cher seigneur et père, que Dieux
ansoille, et à nous fait encores chascun jour et espérons que encores face
en temps à venir, audit Jehan le Mercier, pour lui, pour ses hoirs, suc-
cesseurs et pour tous ceulx qui de lui aront cause à tous jours mes perpe-
tuelment, avons donné et octroyé, donnons et octroyons de nostre grâce
especial, plaine puissance et auclorité royal, toute la forfaiture dudil Sy-
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 345
mon le Drouays, en quelque lieu qu'elle se extcncle es dictes sergenteries,
soit en fons ou en rente ou quelconques autre chose en quoy ladicte for-
faiture s'en reviengne, tout aussi comme se les singulières parties y seroient
contenues, jusques à la value de trente livres parisis de rente et audessouz;
et voulons, et audit nostre conseiller avons octroie et octroyons, que la
prisée et valleur de ladicte forfaiture soit faicte et parfaicte par nostre
viconte d'Orbec, apelé ad ce nostre procureur et conseil. Et des maintenant ,
voulions que nostredit conseiller ait et puisse prendre et avoir la po.-session
et saisine de ladicte forfaiture, et 1ère en les fruis et revenues siens , ovecques
les levéez qui en sont escheues depuis le temps que la dicte chastelerie est
derrenieremerït venue et retournée à nostre main, et juques à ce que la
dicte prisée en soit faicte et la valeur reportée à noz amez et feaulx gens
de noz comptes à Paris, auxquelz et à tous noz autres justiciers et olliciers
ou à leur lieutenant et à chacun d'eulx, si comme à lui appartendra, nous
mandons que de la dicte forfaiture, mettent et lacent mettre ledit Jehan le
Mercier ou ses gens pour lui en saisine et possession, et d'icelle et des reve-
nus le lacent et seuffreut jouir sans aucun trouble ou empeschemenl; et
semblablement quant la dicte forfaiture sera prisée par nostre dit viconte
d'Orbec, lequel nous avons commis et encore commettons à ce laire, et
\ celle prisée raporter en nostre dicte Chambre, voulions que d'illec en avant
à tous jours mais, à fin d'eritage, ledit nostre conseiller, ses hoirs, succès
seurs et aians cause aient, prengnent perpetuelment sur la dicte forfaiture
et sur chascune partie d'icelle, pour le tout et par sa main, les dictes trente
livres parisis de rente. Et se ladicte forfaiture ne valloiltant ou u'estoit prisié
juques à la valleur desdictes trente livres parisis de rente, nous voulions.
et à nostre dit conseillier avons octroie et octroyons de nostre dicte grâce,
que toute ladicte forfaiture, tant en fons, en justice, en rentes et en toutes
autres choses sans rien en excepter, soit et demeure à lui et à ses hoirs tout
entièrement sans dificulté ou débat quelconques, non obstant que nous
aions ordené que toutes forfaitures à nous appartenais, escheuez ou a
escheoir, soient converties en la fondacion de nostre chapele du Bois de
Vincennes, et le don fait au dit Jehan le Franc de la diète forfaiture,
comme dit est. lequel nous annulions et rappelons du tout, et autres dons
faiz à nostre dit conseiller par nostredit seigneur et père et par nous, qui cy
ne soient exprimez, ordenances, mandemens ou deffenses quelconques à ce
contraires. Et pour ce cpie ce soit ferme chose et estable à tousjours, nous
Su'. ÉTRANG. Il' série, t. \ 1 . 2* partie. i i
inpitim I.: i
346 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
avons fait mettre a ces présentes noslre seel, sauf en autres choses nostre
droit et i'autri en toutes. Donné au Bois de Yincennes, le xrx° jour d'oc-
tobre, l'an de grâce mil ce.cini" et cinq et de nostre règne le vi°. Ainssi
signé : Par le Roy, à la relacion de monseigneur le duc de Bourgoigne, • —
d'Angennes. — Contenter, visa. — Et nous, à ce présent tianscript, avons
mis le seel de la dicte prevosté de Paris, l'an et le jour dessusdit, ainssi
signé : A. le Mire ; — collacion est faicte. Item ensuit la teneur dudit
mandement et collacion. Collacio presentis transcripti cum originali signato
ul in albo facta fuit in Caméra compotorum Parisiensis, de precepto do-
minorum ibi, un1' die novembris m ccc mi" quinto, per me Johannem
Munerii et me Johannem Régis. — De par les gens des comptes du Roy
nostre siic à Paris, viconte d'Orbec, nous vous mandons que vous acom
plissez les lettres du Roy nostre sire, au blanc transcriptes de point en
point et forme et manière que nostre dit seigneur le mande par ycelles,
et de la forfaiture dont audit blanc est faicte mention, faictcs expresse
mention et escripvez en vos présents comptes. Escript l'an et le jour
dessus dis; — ainsi signé, J. Mimer. — Et nous viconte dessus dit, avons
mis en ce présent transcript le grant seel de la dicte viconte, l'an et le joui-
devant dis.
L\X\
(Bibl. nat. , Pièces originales, Mercier [I'1]. vol. i.Sy'i , dossier 4 \ 'i i <S , puce n° 16, parchemin.)
Quittance domine par Jean le Mercier, pour le remboursement du prêt qu'il avail
fait au roi le i?. juin précédent.
■iii octobre i385.
Saichenl tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de honnoré homme
et saige maistre Nicolas de Plancy, notaire du Boy noslre dit seigneur et
clerc de ses comptes, commis a recevoir les deniers de la derreniere moitié
de l'aide ordonnée pour continuer et enforcïr l'armée de la mer, la somme
de deux mille livres tournois comptans, en blans de v deniers tournois
pièce; en quoi le Roy noslre sire m'esloit tenu/, pour cause de prest par
moy à luy fait pour convertir ou lait de la seconde armée que ledit sei-
gneur avoit nagaires proposée de faire en Angleterre , si comme il appert
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 347
par cedule dudit maistre Nicolas, laquelle je lui ay rendue. De la quelle
somme de n" livres tournois dessus dicle je me lien pour contens et bien
paiez, et en quitte le Roy nostre sire, le dit maistre Nicolas et touz autres à
qui quittance en appartient. Donné soubz mon seel, le XXIIe jour d'octobre,
l'an mil cccnn" et cinq.
LXXXI
(Bibl. nat., Piucc^ originales, Mercier [le] . vol. io3i, dossier ii'uS, pièce u" .'17, parchemin.)
Jean le Mercier s Y-tant oblige- pour une somme cn\ers Bertaul à la Dent, receveur gé-
néral des aides, et sa reconnaissance ayant été retrouvée après la mort de Bertaut
le roi le tient quille de son obligation.
Paris, 2g novembre i385.
Saicbenl tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu des héritiers et
exécuteurs de feu Bertaut a la Dent, nagaires receveur gênerai- des aides
ordennés pour le fait de la guerre, une cedule scellée de mon signet et
signée de mon saing manuel, faisant menciou de la somme de deux mille
quatre cens vint six livres treze solz et quatre deniers tournois; laquelle ce
dulle je baillay ja pieca au dit feu Bertaut à son vivant, et par ycelle lui
promis rendre et paier la dicte somme, ou lui en faire avoir descharge
convenable; laquelle somme le Roy nostre dit seigneur m'a donnée de
grâce especial et d'icelle m'a esté rendue ma dicte cedulle, comme dit est,
pour certaines causes contenues es lettres dudit seigneur sur ce faictes, don-
nées à Paris le xvi" jour d'octobre derrenierement passé. De la quelle
somme de n" 1111e xxvi livres xm sols mi deniers tournois dessus dicte et de
la dite cedulle, je me tieng pour bien content et paie, et en quitte les diz
héritiers et exécuteurs et tous autres à qui quittance en peut et doit appar-
tenir. En tesrnoing de ce, j'ay seellé ces lettres de mon seel. Donné à
Paris, le penultime jour de novembre, l'an mil cccuii" et cinq.
ii.
348 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
LXXXII
(BiM. nat. , nouvelles acquisitions latines, 2320, pièce n" 102, parchemin.)
Lettres par lesquelles Jean le Mercier attribue une indemnité «le voyage
au grenetier de Rouen, qui était venu à Vernori lui montrer ses comptes.
Vernon, 8 janvier 1.386 (11. st.).
Los generauls conseillers sur le fait des aides ordonnés pour la guerre, à
Rogier le Mire, grenetier du grenier à sel par le Roy noslre sire establi à
Rouen, salut. Comme, par nostre commandement et ordonnances, vous
soyez venu dudit lieu de Rouen à Vernon, pour monstrer vostre estât au
juste de la valeur de l'émolument dudit grenier pour ceste présente année,
avecques les lettres originaulz des paiemens que sur ce faiz en avez , ouquel
voyaige vous, vostre varlet et deux chevaulx avez vaqué et vaquerez, tant
n venant et demourant pour avoir vostre appointement sur ce, comme en
tournant, par l'espace de sept jours, si comme affermé nous avez par vostre
seremenl; nous vous avons tauxé et tauxons par ces présentes, oultre et par
dessus voz gaiges ordinaires, vint solz tournois pour chacun d'iceulx jours,
qui font en somme sept livres tournois, laquele somme nous voulons que
vous ayez et prenez par devers vous des deniers de l'émolument dudit gre-
nier; et par rapportant ces présentes tant seulement, la dicte somme sera
allouée en voz comptes sanz contredit par ceuls à qui il appartendra. Donné
mdit lieu de Vernon, soubz le signet de nous Jehan le Mercier, chevalier,
conseiller et maistre d'ostel du Roy nostre sire, le vnf jour de janvier, l'an
mil ccciiii" et cinq.
J. Gehe.
G
re
LXXVIII
(Bibl. nat., Quittances, vol. 26021, n0' 862 et 861.)
/ . s (/.» t- pièces sont identiques ; dans Vanc il y aSéez (861) , dan\ l'attire Lisietu 862).
Instruction donnée par Jean le Mercier et Guy Chrétien, commissaires du roi,
pour la levée d'une aide dans les diocèses de Lisieux et de Séez.
Paris, 3o avril i386.
Jehan le Mercier, chevalier, conseillier et maistre d'ostel du Roy nostre
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 349
sire , et Guy Chrestien , maistre de la Chambre des comptes d icellui seigneur,
commissaires de par lui députez on ceste partie, si comme il puet apparoir
par ses lettres patentes à nous adreçans, au transcript desquelles fait soubz
le seel du Chastellet de Paris ces présentes sont atachées soubz l'un de nos
signez, aux esleuz et receveur sur le lait des aides ordenées pour la guerre
es cité et diocèse de Lizieux l, salut. Nous, pour acomplir le contenu es
dictes lettres et par vertu du povoir à nous donné par ycelles, vous man-
dons et commettons, que vous, les troiz ou les deux de vous, asséez bien et
prestement au plus proufitablement pour le fait du passaige dont es dictes
lettres est faite mencion, et moins domagable pour le pueple que faire se
pourra, sur les habitans et manans es dictes cité el diocèse de Lizieux2 en
ce qui est en la dicte recepte , la somme de seize mil sept cens sept livres tour-
noiz 3, qui est le parisy pour le tournoiz de ce qui en l'année derreniere-
ment passée fu levé pour le fait de la seconde armée qui dubt passer en
Angleterre et qui fu retardée, pour la prinse du Dam. Et la dicte somme
faites cueillir et lever à deux paiemens par égal porcion, venant ens fran-
chement oultre les dépens qu'il convendra pour ce faire; c'est assavoir la
moittié de ladiete somme dedanz la fin de may prouchenement venant, et
l'autre moitié dedanz la fin de juing prouchain après ensuivant pour tous
delaiz 4, jouxte la teneur des dictes lettres royaulx; laquele somme ainsi
receue, nous voulons et mandons par vous, receveur, estre apportée là où
ordené vous sera, pour les deniers en estre baillez à maistre Nicolas de
Plancy, gênerai commis à recevoir les deniers pour ledit passaige , pour
yceulz estre convertiz et amploiez ou fait d'icellui passaige; et se aucuns se
estoient exemptez, ou exemptoient de paier les aides et tailles pour le fait
de la guerre, soient gens d'église, officiers royaulx ou autres quelconques,
de quelque estât qu'il soient, exceptez nobles qui se servent continuel ment
es guerres du Roy, attraiz de noble lingnée et non marchandans, informez-
vous diligemment des noms et possibilitez d'iceulx, en nous certiffiant deue-
ment soubz voz seaulx de ce que fait et trouvé en aurez, pour en faire rap-
port et en ordener au seurplus, ainsi que enjoint et commis nous est. Et
gardez que en ce n'ait par vous deffault ; car se il y estoit, nous nous en excu-
' Sécz dans la pièce n° 861. ' La somme réclamée fui apportée à Rouen
J Séez dans la pièce n°86i. h Nicolas de Plancy, aux termes fixés (Biblio-
Si.r mile quatre vingt quatorze livres tuur- thèque nationale, Quittances, \olume 26021.
rtoù, dans la pièce n°86i. pièce ^876).
350 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
serions sur vous. De faire les choses dessus dictes, donnons povoir et com-
mission, de par le Roy nostre sire et de par nous, aux trois ou deux de vous,
mandons de par y celui seigneur à tous ses justiciers, officiers et subgiez , que
à vous et à vos commis et députez en ce faisant, obéissent et entendent
diligemment, prestent et baillent conseil, confort, obéissance et aide, se
mestier est et requis en sont. Donné à Paris, le derrenier jour d'avril, l'an
mil ccc quatre vins et six.
J. Gehe.
lxxxh
(Bibl. nat.. Titres scellés de Clairambault, vol. 73, fol. 3720, parchemin.
Montre fournie par Jean le Mercier à Arras.
Arras, 12 avril 1387.
La monstre de dix et sept escuiers et ung archer, armez et monttez bien
et souffisamment en la compaignie monseigneur Jehan le Mercier, receuz à
Arras, le xne jour d'avril cccini" et sept.
Et premièrement :
Michel la Coppe, Enguerran de Martaguet,
Jehan Mauvoisin, Rogin de Villers,
Jehan Dupré, Guerart Lomel,
Jehan de la lleruppe, Grignart de Mathe,
Phelippet du Jornal, et son frère,
Guillemin des Pelieres, Jehan de Tarligny,
Le Gongas, Corbaut du Rieu ,
Nicolas Stancon, Pierre d'Ougny,
Phelippin Malfaut, I archer armé.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 351
LXXXV
(l'.ibl. nat., Pièces originales, Mercier [le], vol. 19.31, dossier 444i8, pièce n" 48, parchemin.)
Charles VI, envoyant Jean Gehe en Normandie, avec Jean le Mercier
et Jean de Vaudetar, lui donne des gages supplémentaires.
Paris, 18 juin i388.
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France, à noz amez et feaulx les
generaulx conseillers sur le fait des aides ordennés pour la guerre, salut et
dileccion. Nous envoions présentement nostre amé et féal clerc et secré-
taire maistre Jehan Gehe, en la eompaignie de noz araez et feaulx conseil-
liers Jehan le Mercier, chevalier et maistre de nostre hostel, et Jehan de
Valdetar, maistre de noz comptes, ou pays de Normandie, pour le fait et
avancement de nostre armée, que briefment , au plaisir de Dieu, entendons
faire faire de certaines galées et autre navire, pour aler sur mer avec les ga-
lées d'Espaigne et pour certaines autres choses touchans noz besoingnes; et
avons ordené que icelui nostre secrétaire ait quarante solz parisis par jour,
pour ses despens faire oudit voyaige, oultre ses gaiges ordinaires de notaire
qu'il prant sur nous à cause de son dit office. Si vous mandons que les qua-
rante solz parisis dessuz dis, vous, par Jehan Chanteprime, receveur gênerai
desdiz aides, ou par l'un des trésoriers de noz guerres, lui faciez paier et
délivrer du jour qu'il partira pour aler oudit voyaige, jusques à son retour,
et dont il vous affermera par sa lettre et serement. Et nous voulons que
tout ce que paie lui en sera, soit alloué sanz contredit es comptes de celui
ou ceulx à qui il apparteudra, par noz amez et feaulx gens de noz comptes à
Paris, en rapportant ces présentes avec quittance sur ce, non obstant orde-
nances, mandemens ou défenses au contraire. Donné à Paris, le xvnï ' jour
dejuing, l'an de grâce mil cectm" et huit, et de nostre règne le huitiesme,
soubz nostre seel ordené en absence du grant.
Par le Roy, à la relacion du conseil estant en la Chambre fies aides or-
denés pour la guerre.
352 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
LXXWI
| Bibl. nat., Titres scellés de Clairambault, vol. 7'i. fol. 572 1, pièce n 2 , parchemin. |
Quittance de 2/io francs, donnée par Jean le Mercier au receveur gênerai des aides,
à l'occasion d'une mission dont il avait été chargé en Normandie.
Haï Heur, 1 5 juillet i388.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostre .sire, confesse avoir eu et receu de Jehan Chanteprime,
receveur gênerai des aides de la guerre, la somme de deux cens quarante
Il ans d'or, sur ce qui me puet ou pourra estre deu, à cause de mes gages de
huit frans d'or par jour, par moy desserviz en ce présent voyage ou quel j'ai
esté par ledit seigneur envoiez en ce pays de Normandie, pour faire armer
et mettre sus certaines galées estans oudil pays, que le Roy nostre dit sei-
gneur a ordené estre mises sus mer en ceste présente saison d'esté. De la-
quelle somme de ri' \r h ans je quitte le Rn\ nostre sire, le dit receveur et
tous autres; tesmoing mon seel et seing manuel mis en ceste cedule. Donn<
i llarefleu, le w'jour de juillet, l'an mil cccnn" et huit.
J. le Mercier.
LXXXVI1
(Bil)l. nat., Titre: scellés de Clairambault, vol. -S, fol. 5721 , pièce n° 3, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides, pour 120 francs qu'il avait
rei us comme indemnité d'un vovage, fait en compagnie du roi et du duc de Bour-
; ogne
Montrera sur Mer, 18 août i388.
Sachent tuitque je Jehan ie Mercier, chevalier, conseiller et maistre d'ostel
du Roy nostre sire, confesse avoir eu et receu de Jehan Chanteprime, rece-
veur gênerai des aides de. la guerre, la somme de six vins frans d'or, sur ce
qui me puet ou pourra estre deu à cause de mes gages de huit frans d'or par
jour, à moy ordenés et taxez par ledit seigneur, pour certains voyages es
quelxj'ai esté et vaquié pour le dit seigneur et ses besoignes, tant à Meleun,
où monseigneur de Bourgoigne me commanda estre devers lui pour le fait
du Roy, comme en ceste ville de Monstereul, où le Rovnoslre dit seigneur,
nosseigneurs ses oncles et son conseil sont, et ailleurs. De laquelle somme de
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 353
vi" fransje me tieng pour content et bien paiez et en quitte le Roy nostre
dit seigneur, ledit receveur et tous autres à qui quittance en puet appartenir.
Tcsmoing mon seel mis en cesle cedule, faicte et donnée audit lieu de
Monstereul, le xvnr6 jour d'aoust, l'an mil cccini*1 et huit.
J. leMebcier.
Lxxxvni
(Arch. nat., P 1189, cahier 7, fol. i5 r°.)
Etat des deniers du roi conservés à Vincennes, depuis le mois de novembre 1 38*
jusqu'en 1 3 1 [ 7 .
i388-i397.
L'estat de la finance du Roy nostre sire, depuis qu'il vint au gouvernement
de son royaume, c'est assavoir depuis la Toussains mccciiii"viii jusques à
Noël cccnu"x, laquelle finance a esté rcceue par Jehan Chanteprime, tré-
sorier des guerres dudit seigneur, et en a baillé ses lettres et dont il est cliargé
en la Chambre des comptes.
Premièrement, des generaulx , c'est assavoir de la taille mise sus ou moys
de may ccciih" vin , laquelle (11 toute assignée à Guillaume d'Enfernet et
Jehan le Flamenc, pour lors trésoriers des guerres , et lesquieulx en ont rendu
audit Chanteprime, c'est assavoir ledit Enfernet le derrenier jour de
lévrier iui"vin , xvn" frans et ledit Flament xvnc jour dudit moys,
xxxvn" franz, pour tout li'iii" franz.
Item desdiz generaulx qui estoient oudit an, pour les moys de novembre,
décembre et janvier un" vin, par la main dudit Chanteprime, qui les avoit
receuz de plusieurs receveurs et dont il leur a baillé ses lettres, x" frans
pour moys, valent xxx" frans. ■ •
Item desdiz generaulx qui furent' faiz en février cccuii"viu, pour l'or-
dinaire de xM frans par moys, c'est assavoir pour les moys de février et
mars iiii"viii; avril, may, juing, juillet, aoust; septembre, octobre,
novembre, décembre, janvier, février et mars mr"i\ ; avril , may, juing,
juillet, aoust et septembre ccciiu^x , qui 'font xx moys, valent ne mil frans.
Item qui a esté espargné de la despense de lostel du Roy, durant le temps
qu'il a esté en Languedoc, les quieulx ont esté receuz de plusieurs receveurs
à diverses foiz xxxM frans.
Sav. Étraxg. IIe série, t. VI, 2' partie. ,',5
354 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Item du fouage que les genz du Dalphiné ont ottroyé au Roy en l'an
nu11 ix, par Jehan de Villuys, receveur d'icelui xx" frans.
Item des Juyfs delà Languedoïl, par les changeurs du trésor x" frans.
Item des Juyfs du Dalphiné, par ledit changeur du trésor x* frans.
Item du fait des monnoies, par ledit changeur à plusieurs foiz
xxxiiiim frans.
Item dudit fait des monnoies, par Bertaud de Landes à plusieurs foys,
jusques au xxvmc jour de novembre cccmi"x lix* frans.
Item de Pierre Jaude, receveur gênerai de Languedoc, à plusieurs foiz
jusques au m'jour de décembre iiii"x lx\m frans.
Somme toute de ladicte recepte, v'xvn" frans.
De laquelle somme le Roy a fait prendre, tant pour ses frontières comme
pour son voyage de Languedoc cm" frans.
Item il est deu de ladicte somme de l'ordinaire de tout le temps passé,
par plusieurs receveurs qui les ont promis de paier dedens Noël im"x
xini" frans l.
Somme de ces n parties, cxvii" frans.
Demeure de cler au Roy 1111e mil frans.
De laquelle somme, le Roy a fait porter en son chastel de Meleun, oubaz
estage de la tour, ou coffre qui y est, le 1111e jour de décembre cccim"x,
xx sacs de cuir, en chascun desquielx a v" frans, valent c" irans.
Item fist mettre ledit seigneur en la grosse tour du Boys de Vincennes ou
petit retrait d'empres l'estude de la grant chambre de ladicte tour, le vir\
vme et ixe jour de décembre nn"x, 111e mil frans d'ores monnoyes et parties
qui s'ensuivent :
Premièrement lu sacs, en chascun des quieulx a un" 1111e xliui escuz à la
couronne xxn sols vi deniers tournois pièce et x sols tournois en blanz, qui
font vM frans, valent iiclx" frans.
Item v sacs, en chascun desquieulx a vM frans, valent xxv" frans.
Item un sac, ouquel a iii" vm° escus, valent un1' iiclxxv frans et vncxxv frans
en or, pour tout v" frans.
Item un autre sac, ouquel a xnc lui frans et lxxix escuz, valent nu" vin frans
xvn sols vi deniers tournois, et en ducaz et Jannys xix sols tournois pièce,
valent 111" viclvii frans et demi, et en blanz xu sols vi deniers tournois , pour
tout v" frans.
1 En marge : • A recouvrer. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 355
Item un autre sac, ou a iiiim cvm escuz, valent imM vfxxi frans et demi
et iiiclxxviii frans en or et x sols tournois en blanz, pour tout v" frans.
Somme toute : lx sacs mis au Boys, comme dessus, en chascun des-
quielx a v" frans, valent in'mil frans.
Somme toute de la finance comptant dudit seigneur, tant au Boys
comme à Meleun nuc mil frans1.
Samedi xvie jour de juillet iiii"xi, furent mis audit lieu du Boys, en la
présence du Roy, de messeigneurs le Bègue, de Noviant et deMontagu, par
ledit Chanteprime l" frans.
Ladicte somme a depuis esté ostée en la présence du Roy et des dessus
nommez et prestée par le Roy à monseigneur de Touraine et à Madame sa
femme, pour paier la terre que ilz ont achetée du conte deBloys; et ycelle
somme ont promise rendre et paier dedens la Saint Martin d'iver, des pre-
miers deniers qui venrront du conte de Vertus, si comme par obligacion de
Chastellet, laquelle est en une boete ou petit retrait du Boys, dont le Roy
porte la clef; pour ce, osté l" frans2.
Reste audit lieu du Boys mc mil frans.
Le xnf jour de juing, le Roy fu audit lieu du Boys et en la présence des
dessus nommez, fistoster dudit retrait cM frans et yceulx bailler audit Chan-
teprime pour le fait de son office et furent mis lesdiz c" franz en la tournelle
où sont les aumoires des joyaux et fu baillée la grosse clef de ladicte tour-
nelle audit Jehan Chanteprime, qui a la charge dudit argent; pour ce osté
dudit retrait cM frans.
De laquelle somme de cu frans furent ostez du commandement du Roy
et de monseigneur de Noviant par ledit Chanteprime, en la présence de moy
J. Crète, xvc dudit moys de juing, pour le fait de son office, dont il a baillé
sa lettre donnée xix° jour dudit moys ensuivant xxxM frans.
Item furent pris de ladicte somme, du commandement du Roy, par ledit
Chanteprime en la présence de moy J. Crète, le xve jour de juillet ensuivant
im"xii, pour bailler à Arnoul Boucher, trésorier des guerres, pour le man-
' En marge: tDont ledit Chanteprime a ta chancella, pour ce que la dicte somme il
une seule descharge. » a donné audit monseigneur d'Orliens et en
5 On lit en marge l'annotation suivante : doit faire ledit Chanteprime reccpte et des-
oLe jour de Saint Martin d'iver nn"xir, le pense pour ladicte cause, si comme il est
Roy prist ladicte obligacion en sa personne, escript en une lettre de quittance dudit Chan-
present messire G. Martel et Chanteprime et teprime, donnée n* jour de décembre mi"xn. »
45.
356 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
dément que le Roy a fait au Mans audit xv jour de juillet , par lettre dudit
Clianteprime donné ledit xv6 jour de juillet l'an dessusdit xx" l'rans.
Item ledit Clianteprime a baillié une quittance de cl" l'rans, donnée le
XVIIIe jour de juillet iiii"xii, dont il ne prist lors que lm l'rans; pour ce
l" frans.
Item furent ostez dudit lieu, ledit x\mcjour de juillet, par Montagu, qui
porta les ciels du Roy pour bailler audit Clianteprime, pour le fait de son
office, c™ frans; de laquelle somme il a baillé ses lettres données xvnic jour
de juillet oudit an, contenant cl" frans pour la partie précèdent, pour
ce c" frans '.
Item lurent portez audit lieu du Boys, des deniers qui avoieutesté receuz
du depost de messire Jehan le Mercier le xxnf jour d'octobre ccciiii"xn, si
comme il appert par quittance dudit Clianteprime donnée ce jour, et furent
mis au Boys le jour de Saint Martin d'iver ensuivant par le Roy, présent
messire Guillaume Martel son chambellan n" nobles d'Englcterre.
Dymenche xxmc jour de février iiii"xn ensuivant , furent pris au Boys par
le Roy, de la somme de c" frans et uM nobles d'Angleterre, n sacs de cuir où
l'avoient xM frans, pour yceulz donner à mesdames de. Berry et de Bour-
gongne pour les defFroyer, si comme le Roy disoit, de la venue qu'elles
avoient fait a Paris, à chascune vM frans; laquelle somme fu baillée à Jehan
Clianteprime, et en bailla sa lettre de recongnoissance donnée 11e jour de mars
cccim"xii; pour ce x" frans'2.
Demeure au Boys ini"xM frans et n" nobles.
Mémoire que le Ray fist prester des deniers de son espargne par Jehan
Clianteprime à monseigneur le connestable de France, pour son voyage
d'oultre mer, x" frans dont il a gaige; c'est assavoir une très riche croiz d'or,
garnie de ihi très groz balays et auti'e pierrerie qui estoit à monseigneur de
Berry et n chapeaulx d'or, avec obligacion de Cbastellet à paier à Pasques
mi"xv; les quieux gaiges et obligacion sont au Boys. Et deladicte somme de
\" frans, ledit Clianteprime a descharge en plus grant somme, donnée
vinc jour de septembre iiii"xnn ; pour ce x" frans 3.
Amssi a au Boys c" frans et n" nobles.
1 Cel Tlide cl le précédent portent dans la le 11' rompte dudit Clianteprime ; ainssi
marge cette annotation : « Per imicam litte- quitte.»
,am- » J En marge : « Lesdù joyaux ont esté depuis
* En marge: «Geste partie est rendue par rendus par le IJoy. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 357
vne jour de juing uif"xvi, lu osté par le Roy, preseus messeigneurs le
Beguc, des Bordes, Hervé le Coçh, Guillaume Martel, Monlagu, B. de
Landes et moy, pour bailler à Arnoul Bouclier, trésorier des guerres, pour le
fait déjeunes, par ses lettres données vin" jour de juing im"xvi, et dont il est
chargé ou livre des dehtes xli\mixcl iivres x sols tournois1.
Ainssy ne demeure au Boys que lm frans et uM nobles.
Mémoire que le xu° jour d'aoust im"xvi furent mis par le Roy audit lieu,
xx* frans venuz de Languedoc, c'est assavoir xv" frans pour le terme de
Saint Jehan derrain passé et vM frans sur les arrérages; pour ce
xx" frans.
Laquelle somme de xxM frans avec les l" frans dessusdiz, fu prise par le
Royaumoys de septembre mi" xvi, pour baillera Michel du Sablon, receveur
gênerai, pour le parlement de la Royne d'Engleterre et des genz «le sa com-
pagnie, et auxi pour le voyage du Roy que il entent à faire à Saint Orner ou
moys (i'ottobre, si comme par lettres de recongnoissance dudit Michel, con-
tenant vu"x" frans , données le XXVIIIe jour de septembre im"xvi ; de laquelle
somme il est chargez en la Chambre, ou livre des debtes des officiers
principaulx; pour ce lxxw frans2.
Ainssi n'a au Boys à ce jour que les n" nobles.
iic jour de décembre mi"xvi, fu apporté au Boys, par Jehan du Port , rece-
veurgeneral de l'ayde ottroyée pour le mariage de la Royne d'Engleterre, en
deduccion du prest dont dessus est faicte mencion, vi" mil livres tournois ;
c'est assavoir iiiiciiii" sacs, chascun de n' livres tournois et xl sacs chascun
de c livres tournois, valent c" livres tournois.
Item ce jour, ou petit retrait dont le roi porte la clef, u sacs, en chascun
vuiM viiiciiii"viii escuz et i Iran, en deduccion de ladicte somme, valent les
n sacs xx" Irans.
De laquelle somme de c" livres tournois, le Roy a fait bailler à Arnoul
Boucher, trésorier des guerres, pour le fait de Gennes, par sa lettre donnée
iiiic jour de janvier im"xvi, xlv" livres tournois.
1 En marge: «Mémoire que es sas devoit capitaine ilu Boys tout ce qu'ils trouvèrent es
avoir l" frans et pour ce que le Roy avoit dictes netoyures et n'y fu pas trouvée toute la
lessié la fenestre du retrait ouverte, les choés finance, quar on tient que les clioés en avi < al
et coulons y firent leurs nys et furent partie îles emporté partie, j
sas de cuir percez et pourriz et convint netoyer -1 En marge : «Ledit Michel est chargé de
hastivement ie lieu de la fiente des oyseaux, la somme de vn"x* frans es debtes des of£-
pour la présence du Roy et orent les gens du ciers ou vm"xii feillés. »
358 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Item audit Michel du Sablon , receveur gênerai , pour le fait de son office ,
par sa lettre donnée xxvm de décembre iiiiixxvi, xxn" livres tournois.
Item à lui, pour semblable, par sa lettre donnée v° jour de janvier ensui-
vant vM livres tournois1.
Somme de la despense des cM livres tournois lxxii" livres tournois.
Reste de ladicte monnoie, xxvmM livres tournois , laquelle a esté baillée
oudit moys de janvier pour les mettre en or.
Le vif jour de février ensuivant cccmf'xvi, furent apportez audit lieu du
Boys, par ledit Michel du Sablon, en or, xxxii" frans; c'est assavoir les
xxvm" frans dont dessus est faicte mencion et 1111" frans que ledit Michel
a voit du demourant de x" frans que ledit Jehan du Port avoit baillez au Roy,
des deniers de la taille dont dessuz est faicte mencion, lesquielx deniers
ycellui Michel avoit receuz; de laquelle somme de x" frans ledit Jehan du
Port a descharge du Roy et d'icelle somme de xm frans le Roy a voulu estre
lessiez audit Michel pour le fait de son office viM frans, si comme il est con-
tenu cy après ; pour ce yci un" frans et d'autre part xxvIIl,' frans.
A Michel du Sablon, receveur gênerai, pour deniers à lui baillez par le
Roy de la somme de xM frans, dont en l'article précèdent est faicte mencion,
par sa lettre de recongnoissance donnée vne joui' de février iiii"xvi
vi" frans2.
Ainssi a audit lieu du Boys seulement à ce jour liim frans et uM nobles.
LXXXIX
(Bibl. nat. Titres scellés de Clairambault, vol. 73, fol. 5721, pièce n" 4, parchemin.)
Quiltance de Jean le Mercier au receveur général des aides, pour 120 francs
qui lui étaient dus à l'occasion d'un voyage qu'il avait fait, pour rejoindre le roi à Reims.
Paris, 9 novembre i388.
Sachent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel du Roy nostresire, confesse avoir eu etreceu de Jehan Chanteprime,
receveur gênerai des aides ordenés pour la guerre, la somme de six vins frans
d'or, sur ce qui me puet estre deu à cause de mes gaiges de vin frans, que
' On lit en marge cette note qui se rapporte également aux deux articles précédents : < Hz en
sont chargez comme dessus.» — s En marge: «Es debtes comme dessus.!
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 359
le Roy nostre dit seigneur m'a tauxés elordené prendre et avoir par chascun
jour quant je voiz hors pour le fait et expedicion de sesbesoignes, pour mes
despenz que j'ay faiz à avoir esté par devers le Roy à Reins, avec mon-
seigneur le cardinal de Laon , monseigneur le chancelier et autres de mes-
seigneurs de son conseil, qui estoient mandés y aler. De laquelle somme de
six vins frans d'or dessusdiz je me tiens a bien paiez et en quitte ledit sei-
gneur, ledit Jehan Chanteprime et touz autres. Donné à Paris soubz mon
seel, le ix° jour de novembre, l'an mil cccim" et huit.
J. le Mercier.
XC
(Bibi. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. 1 93 1 , dossier &iili8, pièce n° 52, parchemin.)
Ordre de Louis, duc de Touraine, d'avoir à rembourser
à Jean le Mercier et à Jean le Flament le montant d'un prêt qu'ils lui avaient fait.
Paris, 18 février i38g (n. st.).
Loys, filz de Roy de France , duc de Touraine, conte de Valois et de Beau-
mont , à Jehan Poulain , nostre varlet de chambre , commis de par nous à rece-
voir et garderies deniers de noz finances , salut. Nous voulons et vous mandons
que, ces lettres veues, vous, des deniers de noz dictes finances, baillez et
délivrez à noz amé et féal chambellan et conseiller messire Jehan le Mercier
la somme de-seize cens frans et à Jehan le Flammant, trésorier des guerres
de monseigneur, la somme de douze cens frans , que nous leur devons pour
prest d'argent comptant, qu'il nous ont preste et baillié pour en faire nostre
voulenté. Et nous voulons que , par rapportant ces présentes tant seulement ,
senz autre descharge, vous soiez quitté et deschargé des dictes sommes de
xvic et xnc frans, partout ou il appartendra, non obstant ordenances, man-
demens ou defensses contraires. Donné à Paris en nostre hostel de Petite
Nelle, le xvni6 jour de frevier, l'an de grâce mil cccim" et vin.
Par monseigneur le duc.
Thierry.
360 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
XCI
(Arcl.. nat., X1" 1 4 7 1 , fol. 87 r°.)
Appel d'une nommée Marie Chabote, contre Jean le Mercier.
A mai i38g.
Entre Marrye Chabote, appellant des gens des requestes du palays royal
à Paris d'une pari, et messire Jehan le Mercier, seigneur de Novion d'aulre
part; Marrye conclut mal jugé et bien appelle et à despens et dit que le
procès est par escript.
Novion dit que la sentence a esté donnée, présent le procureur de Marrye,
qui n'a appelle ne réclamé: puet estre que Marrye a depuis appelle; conclut
que Marrye ne face à recevoir comme appellante et qu'elle ait mal appelle
et à despens.
Marrie dit qu'elle est povre femme et travellant de l'estat de son corps et
n'a osé appeller son procureur et depuis elle a appelle cy tost que la sen-
tence vint à sa cognoissance ; si feut à recevoir comme appellante et dit
qu'elle a relèvement et conclut comme dessus.
Novion dit que le procureur devoil appeller combien que devoit pas
poursuit-.
Finallement le procès est receus à juger, atrum bene vel maie fuerit appel-
latam vel e contra, et petantar emënda et expensa.
XCII
(BiM. nat., Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier 4<ldi8, pièce n° 53, parchemin.)
Ordre de Louis, duc de Touraine, d'avoir à rembourser des prêts qui lui ont été faits
par diverses personnes, entre autres par Jean le Mercier.
Paris, 9 septembre i38o,.
Loys, filz de Roy de France, duc de Touraine, conte de Valoys et de
Beaumont, à Jelian Poulain, nostre varlet de chambre, commis de par nous
[à] recevoir et garder les deniers de noz finances, salut. Nous voulons et vous
mandons que, de et sur les deniers de noz dictes finances, vous bailliez et
délivrez aux personnes cy après escriptes ia somme de deux mil cent qua-
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 361
rante frans d'or : c'est assavoir à nostre aîné et féal chevalier, conseiller et
chambellan, messire Jehan le Mercier, la somme de mil frans que nous lui
avons donnée et donnons par ces présentes de grâce especial, considerans
les paines et travaulx qu'il ;i chascun jour en nostre service; item au sei-
gneur de Sampy deux cens; item à Roucicaut deux cens; item au seigneur
des Rnrres, dit le Rarroix, deux cens; item à messire llelyon de Neillac, à
paier en la fin de novembre prochain venant, trois cens quarante frans, que
nous leur devons pour certaines causes; item à maistre Oudart de Mou-
lins, deux cens, que nous lui avons données de grâce, considerans les services
qu'il nous a fais et espérons qu'il face. Et par rapportant ces présentes et
quittance de tous les dessusdiz, en tant qu'il touche chascun d'eulx, la dicte
somme de deux mil cent \l francs vous sera plainement allouée en voz
comptes partout où il appartendra, nonobstans ordenances, man démens
ou defensses contraires. Donné à Paris, le ixe jour de septembre, l'an de
grâce mil cccim" et ix.
Par monseigneur le duc , présent monseigneur de la Ferté.
T[hierry].
XCIII
(Bibl. nat.. Pièces originales. Mercier j le], vol. 1931, dossier 'liiiN, pièce n° 5.1, parchemin.;
Louis, duc de Touraine, ordonne de rembourser à Jean le Mercier le montant
d'un prêt que celui-ci lui avait fait.
Saint-Germain-en-Laye , 11 avril i3ao.
Loys, filz de Roy de France, duc de Touraine, conte de Valoys et de
Reaumont, à nostre amé varletde chambre Jehan Poulain, garde des deniers
de noz finances, salut. Nous vous mandons que la somme de mil frans d'or,
en laquelle nous sommes tenuz à nostre amé et féal conseiller et chambellan ,
messire Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Novyant, pour cause de
prest à nous fait, vous paiez tantost et sanz delay à nostre dit conseiller et
chambellan ou à son certain mandement, et nous voulons et mandons que,
par rapportant ces présentes seulement, avecques quittance de nostre dit
conseiller et chambellan de la dicte somme de mil frans, ycelle somme
soit allouée en voz comptes et rabatue de vostre recepte, par ceulx à qui il
appartendra , senz aucune dilicultéou contredit, non contrestant ordenances,
; AV. Éthakg. Il* série, t. VI, '■' pai 1 iu
36-2 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
mandemens ou défenses quelconques, faictes ou à faire au contraire. Donné
à Saint Germain en Laye, le xi0jour d'avril après Pasques, l'an de grâce mil
ccciïii" et dix.
Par monseigneur le duc, messire Pierre de Craon et maistre Oudart de
Molins presens.
11. Guingant.
XCIV
(Bibl. nat., Pièces originales. Mercier [le], vol. in3i, dossier i 1 i i 8, pièce n° 55 , parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier, donnée au garde des finances du duc de Touraine,
pour le remboursement d'une somme qu'il avait prêtée au prince.
Paris, 3 août i.3go.
Saichent tuit que nous Jehan le Mercier, conseiller et maistre d'ostel du
Roy nostre sire, congnoissons a\oir eu et receu de Jehanin Poulain, garde
des finances de monseigneur le duc de Touraine, la somme de mil frans
d'or, lesquelx nous avions prestez et baillez comptant audit monseigneur
pour en faire sa volenté, comme plus applain apparoit par mandement du-
dit seigneur sur ce fait, donné à Saint Germain en Laye le xf jour d'avril
dernier passé. De laquelle somme nous nous tenons pour comptons et bien
paiez et en quitons ledit monseigneur, ledit Poulain et touz autres à qui
quittance en peut appartenir. Donné à Paris, soubz nostre seel , le iuc jour
d'aoust, l'an mil ccciiu" et dix.
XCV
(Bibl. nat., Pièces originales. Mercier [le], vol. ig3i, dossier 'i'i'ii8, pièce n° b-j , parchemin.)
Don par Charles VI à Jean le Mercier d'une somme de 4,000 francs, tant pour les frais
qu il a faits pendant un voyage, que pour l'aider à payer les dépenses de construction
de son hôtel.
Vitliers, 1 1 août i3go.
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France, à noz amez et feaulx les
generaulx conseilliers sur le fait des aides ordencz pour la guerre, salut et
dileccion. Savoir vous faisons que pour les bons, grans, aggreables et no-
• MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 363
tables services que nous a fais ou temps passé, aussi a nostre très chier sei-
gneur et pore que Dieux absoille, fait chascun jour et espérons encores que
nous face ou temps avenir, nostre améet féal chevalier, conseillier et maistre
de nostre hostel, Jehan le Mercier, seigneur de Noviant.et pour lui aidier à
supporter les grans frais et missions qu'il lui convient faire à présent trop
plus grans, pour cause de ses maladies qu'il a souvant, qu'il ne faisoit pour
lors qu'il estoit sain de corps, et en recompensacion de ce que nagaires ycel-
lui nostre conseillier a par nous esté envoyé avec certains autres de nostre
conseil à Bouloigne, pour le fait du traictié d'entre nous et nostre adver-
saire d'Engletcrre, ou quel voyage, oultre et pardessus les gages qu'il avoit
et prenoit pour ce de nous, il lui a convenu grandement frayer et despendre,
pour ce que, pour cause de sadicte maladie, il lui a convenu mener audit
lieu de Bouloigne une litière et aussi des phisiciens, car bonnement ne po-
voit chevauchier et ave ce que plus lionnestement et grandement le con\ -e-
noit maintenir et despendre plus largement que s'il eust ailleurs esté en
autre voyage; et aussi que, par nostre commandement, voulenté et orde-
nance,il a fait faire certains ouvrages en son hostel à Paris, lesqueLx lui ont
grandement cousté; et les grans peines et travaulx qu'il a eu et a de jour en
jour en nostre dit service; à ycelli nostre conseillier, pour consideracion des
choses dessusdites et d'autres qui à ce nous meuvent, avons donné et don-
nons de grâce especial , par res présentes , la somme de quatre mille frans d'or
a prendre et avoir pour une fois des deniers desdiz aides; si vous mandons
que par Jaques Hemon , receveur gênerai d'iceulx aides, vous à nostre dit
conseillier faites paier et délivrer la dicte somme de nu" frans d'or, et par
rapportant ces présentes et quittance sur ce de nostre dit conseillier, nous
voulons ycelle somme estre alloée es comptes dudit receveur gênerai et ra-
batue de sa recepte par noz amez et feaulx gens de noz comptes à Paris
sans contredit, nonobstant gages ou pensions à vie ou à voulenté, qu'il ait
et prengne de nous, et quelconques autres dons par nous à lui autreffois
fais, qui ne soient exprimez en ces présentes, ordenances, mandemens ou
défenses au contraire. Donné à Vilhers, le xie jour d'aoust,l'an de grâce mil
trois cens quatrcvins et dix et de nostre règne le diziesme.
Par !e Roy en son conseil.
Montagc.
46.
364 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
XCVI
'Bibl. nat., Pièce? originales, Mercier [le], vol. io.3i, dossier .'i.'i.'n8, pièce n° 56, parchemin.
Attache des généraux conseillers, relative à la pièce précédente.
Paris , î a août 1 3no.
De par les generaulx conseillers sur le fait des aides ordonnés pour la
guerre, Jacque Hemon, receveur gênerai sur le dit l'oit, accomplissiez le
contenu es lettres du Roy nostre sire, ausquelles ces présentes sont atta-
chées soub/ I un de noz signez, faisant mencion de la somme de quatre mil
frans d'or pour messire Jehan le Mercier, chevalier, conseiller et maistre
d'ostel d'icellui seigneur, pour les causes et par la forme et manière que le
dit seigneur le mande par ses dictes lettres. Donné à Paris, le xn* jour
d'aoust, fan mil ccGtnr" et dix.
Droco.
XCVII
(Bibl. nal., Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier 444 18 , pièce n° 58, parchemin.)
Duplicata de la quittance donnée par Jean le Mercier, pour la somme susdite
de i.ooo francs.
i 5 août 1 3go.
Saichent tuit que je Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant,
conseillier et maistre d'ostel du Roy nostre sire, confesse avoir receu de
Jacque Hemon, receveur gênerai des aides ordonnés pour la guerre, la
somme de quatre mil frans d'or, à moy donnez par le Roy nostre dit sei-
gneur, pour les bons.grans, agréables et notables services que je lui ay faiz
et aussi au Roy Charles, que Dieux absoille, faiz chascun jour et espoire
ycellui seigneur que lui face ou temps avenir, et pour moy aidier à suppor-
ter les gratis frais et missions qu'il m'a convenu faire ou voyage où ledit
seigneur m'a envoyé avec certains autres de son conseil à Roulongne, pour
le fait du traitié d'entre lui et son aversaire d'Engleterre, et pour plusieurs
aulres causes contenues es lettres d'icellui seigneur, données le xf jour de
ce présent mois d'aoust. De la quelle somme de iiuH frans je me tien pour
content et bien paie et en quitte ledit receveur et touz antres, en mettant
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 365
au néant autre quittance qui pour ceste cause avoit esté faicte. Donné soubz
mon seel et sing manuel , le xv° jour d'aoust, l'an mil cccim" et dix.
J. le Mercier.
XCVIII
Bibl. nc\t., Pièce'! originales, Mercier [le], vol. 193 1 , dossier .'li'nS, pière n° 5g, parchemii
ui
Quittance de Regnault de Pontfaverger au garde des finances du duc de Touraine,po
don à lui fait par ce prince lorsqu'il lui présenta une couple de lévriers Je la part de
Jean le Mercier.
icr octobre i3go.
Regnault de Pontfavergier confesse avoir eu et receu de Jehan Poulain,
garde des finances de monseigneur le duc de Touraine. la somme de
diz frans d'or que ledit seigneur lui a donnée pour une foiz, en lui présen-
tant une couple de lévriers de par messire Jehan le Mercier, sire de No-
viant: de laquelle somme de dix frans d'or ledit Regnault se tient pour bien
content et paie, et en quitte ledit monseigneur le duc, le dit Jelian Pou-
lain el tous autres etc., promettant etc., couz etc., obligacions etc., renon-
çant etc Fait le samedi premier jour d'ottobre, l'an de grâce mil ecc
quatre vins et dix.
Mai gier. De Fresno-,.
XCIX
Bibl. nat.. Pièces originales. Mercier [le], vol. ig3i, dossier i 1 iiS, pièce n° 60, parchemin.
Quittance de Jean le Mercier au garde des finances du duc de Touraine,
pour sa robe de l'année courante.
16 oitobre i 3 no.
Saichent tuit que nous Jelian le Mercier, chevalier, seigneur de Nouviont.
conseillicr et maistre d'oslel du Roy nostre sires, congnoissons avoir eu et
receu de Jehan Poulain, varlel de chambre et garde des finances de mon-
seigneur le duc de Touraine, la somme de cent frans d'or, lesquelx mon dit
seigneur nous a ordennez prendre et avoir des deniers de ses dictes finances,
pour avoir une robe pour nostre livrée de ceste présente année, comme il
360 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
appert plus applain par mandement de mondit seigneur sur ce fait, donné
à Paris le xn" jour d'octobre derrain passé. De laquelle somme de cent frans
d'or dessus dicte, nous nous tenons pour contant et'bien paiez et en quittons
mondit seigneur, le dit Poulain et tous autres à qui quittance en appartient.
Donné soubz notre seel , le xvi jour dudit mois d'octobre, l'an mil cccim"
et dix.
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [lej, vol. 19.i1, dossier 'i'i'n8, pièce n° 61, parchemin.
Quittance île Jean le Mercier au vicomte de Breteuil, pour les gages de sa chevauchée
île lit forêl Je Breleuil.
S novembre i3c,r>.
Saichent touz que nous Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Nouviant
et de Ruglez, conseillier et maistre d'ostel du Roy nostre sire, confessons
avoir eu et receu de Jehan Perier, viconte et recepveur de Bretueil, la
somme de quinze livrez deux soulz six deniers tournoys, pour le ternie de la
Saint Michiel derrain passée, pour et à cause de la moitié de x\x livres
v sols tournoys que nous prenons de rente par chacun an sur la dicte re-
cepte à cause de la dicte [seigneurie] de Ruglez, et seze livres quinze soulx
sept deniers obole tournoys pour le dit terme de Pasques, pour et a cause
de noz gaigez de l'une des chevauchéez de la forest dudit Bretueil, à nous
appartenant à cause dudit lieu de Ruglez, les quielz gaigez sont de xvui de-
niers parisis par jour, et les avons fait desservir depuis le jour de Pasques
derrain passé, ce jour inclus, jucquez au jour de ladicte Saint Michiel,
ce jour exclus, ouquel espace de temps a vm"xix jours, qui vallent à xvm
deniers parisis par jour, xui livres vm sols vi deniers parisis, qui vallent à
tournoys la dicte somme de xvi livres xv soûls vu deniers obole tournoys.
Desquelles sommes dessus dictez nous nous tenons à bien poiez et en
quittons ledit viconte et recepveur et touz autres à qui quittance en peut
et doit appartenir. En tesmoing de ce, nous avons seellé ceste quittance,
le vur* jour de novembre, l'an mil cccim" et dix.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 367
CI
(Bibl. nal., Pièces originales. Mercier [le], vol. 1931, dossier A44i8 , pièce 11" 62, parchemin.
Charles ^ I fait don à Jean le Mercier d'une somme de 3,000 francs.
Pai'is, 10 décembre i3go.
Charles, parla grâce de Dieu Roy de France, à nos amez et feaulx lesge-
neraulx conseillers sur le fait des aides ordonnés pour la guerre, salut et di-
leccion. Savoir vous faisons que, pour les bons, grans, notables et agréables
services cpie nous a fait ou temps passé, fait chascun jour et espérons encorez
que nous face ou temps avenir nostre amé et féal chevalier et conseillier
Jehan le Mercier, maistre de nostre hostel , et pour lui aidier à soustenir les
fraiz et missions qu'il lui convient faire pour maintenir son estât, et les paines
et travaulx qu'il a eu et a de jour en jour en nostre dit service; à ycellui
nostre conseillier avons donné et donnons de grâce especial par ces pré-
sentes la somme de deux mil frans d'or, à prendre et avoir pour une foiz
des deniers des diz aides. Si vous mandons que par Jaque Hemon, receveur
gênerai d'icculx aides, vous à nostre dit conseillier laites paier et délivrer la
dicte somme de n" frans d'or; et par rapportant ces présentes et quittance
sur ce de nostre dit conseillier, nous voulons ycelle somme estre allouée es
comptes dudit receveur gênerai et rebatue de sa recepte par noz amez et
feaulx gens de nos comptes à Paris sans contredit, nonobstant gaiges ou pen-
sions à vie ou à volenté, qu'il ait et prengne de nous, et quelconques autres
dons par nous à lui autreffoiz faiz et qui ne soient exprimez en ces présentes,
mandemens ou défenses à ce contraires. Donné à Paris, le x" jour de dé-
cembre, l'an de grâce mil trois cens quatre vins et dix et de nostre règne
le xic.
Par le Roy en son conseil.
Montagu.
368 \CADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Cil
Bibl. nat.. Pièces originales , Mercier [le , vul. 1 93 1 , dossier !\ ;i i 1 8 , pièce n° 6a, parchemin.!
Louis, duc de Touraine, fait don à Jean le Mercier d'une somme de 1,000 francs.
Paris, 2 février i3g 1 | n. st. .
Loys , (ils de Roy de. Fiance , duc de Touraine , conte de Valoiz et de Beau
mont, a Jehan Poulain, nostre varlet de chambre, commis de par nous à re-
cevoir et garder les deniers de noz finances, salut. Nous voulons et vous
mandons expressément que, des deniers d'ycelles , bailliez et délivrez à nostre
amé et leal conseillier et chambellan, messire Jehan le Mercier, la somme
de mil frans d'or, que nous lui avons donné et donnons de grâce especial
par ces présentes, pour considération des services qu'il nous lait cliascun
jour et espérons que faceancore; par lesquelles lettres rapportant avec quit-
tance sur ce, la dicte somme de mil frans sera plainemeut allouée en voz
comptes et rabatue de vostre recepte partout où il apparlendra, nonobstant
ordenances, mandemens ou défenses contraires. Donné à Paris, le n° jour de
Irevier, l'an de grâce mil cccmi" et dix, soubx nostre seel secreit ordonné
en l'absence du grant.
Par monseigneur le duc.
Thi
ERRÏ.
cm
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier /i'i'ii8, pièce ri" G.S, parchemin.
Paris, (i mars 1391 (n. st.).
Quittance de .'eau le Mercier au "aide des finances du duc de Touraine,
pour la somme susdite.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS PVR DIVERS SAVANTS. 369
CIV
[Bibl. iiat,, Pièces originales, Mercier [le], vol. ,<).;,, ,|ossier 444 18, pièce n 70, parchemin.)
Quittance donnée par Jean le Mercier au receveur général des aides, pour les °-ages
extraordinaires tjui lui sont dus, à l'occasion de diverses missions qu'il avait reçue
du roi.
2 juin 1 3g 1
Sachent luit que je Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant, con-
seiller et maistre d'ostel du Roy nostre sire, congnois avoir eu et receu de
Jaques Hemon, receveur gênerai des aides ordenez pour la guerre, la somme
de sej>t vins et trois Crans d'or, sur ce qui me puet ou pourra estre deu pour
raison de certain voyage par moy fait par le commandement du Roy à
Mante et à Gisors, en la compagnie de monseigneur le chancellier et de
mes autres seigneurs du conseil du Roy, qui illec nous avoit mandez , et aussi
pour avoir esté à Harefleu, venu el visiter un hable que le Roy nostre dit
seigneur y a ordené estre fait; à cause de mes gages de vin frans d'or par
jour, à moy taxez et ordenez par ledit seigneur, toutefois que je vois et che-
vauche hors pour le fait et expediction de ses besoingnes. De laquele somme
de vh"hj frans d'or je me tieng pour content et bien paie et en quitte le
Roy nostre dit seigneur, ledit receveur gênerai el tous attires a qui quittance
en puet appartenir. En tesmoing de ce, j'ay mis mon seel à ces présentes.
Donne le second jour de juing, l'an mil ecc quatre vins et onze.
J. le Mercier.
Bibl. nat., Pièces originales, Mercier [le , vol. 1 981, dossier i44i8, pièce 11 66 parchemin.
Reçu du duc de Touraine au garde de ses Qnanc.es, pour diverses sommes
que celui-ci lui a l'ait tenir par Jean le Men iei .
Paris, :••> août iji(i.
Nous Loys, (il/, de Roy de France, duc de Touraine, conte de Valois et de
Beaumont, certifiions avoir eu de nostre amé varlet de chambre, Jehan Pou-
lain, commiz de par nous à recevoir et garder les deniers de noz finances,
par la main de nostre amé et féal conseillier et chambellan, messire Jehan
Sav étiuxg. li" séi ie 1 \ 1 ■' partie. î-
370 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
le Mercier, seigneur de N'ovion le Coule, la somme de cinq cens cinquante
ilcux frans et demi, c'est assavoir en l'ostel duclit sire de No\ion de pieça
w\ frans, en la ville de Harefleu \\ escus, qui valent xxn frans et demi, et
le \\iinc jour de ce présent mois d'aoust vc frans; de laquelle somme nous
avons fait nostre voulenté et ne voulons autrement les parties cy estre dé-
clarées.Si voulons que. par rapportant ces présentes seulement, le dit Pou-
lain en demeure pleinement quitte et deschargé partout où il appartendra
sans aucun contredit, nonobstant ordonnances, mandemens ou deffenses
contraires. Donné à Paris, le \\vc jour d'aoust, l'an mil cccmi" et onze.
Par monseigneur le duc.
Thierry.
CV1
(Bibl. n.it.. Pièces originales, Mercier [te], \ol. ig3i, dossier i i iiS, pièce n" 67, parchemin.)
Quittance de Jean le Merci. , au receveur général des aides , pour lesgages extraordinaires
qui lui sont dus, à l'occasion de voyages qu'il a dû faire avec le conseil.
Paris, 3 novembre i 3g 1
Sachent luit que je Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant, con-
seillier et maistre d'ostel du Roy nostre sire, cognois avoir eu et receu de
Jaques Hemon . receveur gênerai des aides ordenez pour la guerre, la somme
de trois cens frans d'or sur ce qui me puet ou pourra estre den, à cause de
mes gages de vin frans par jour à moy tauxez par ledit seigneur et ordenez
prendre e1 avoir pour chascun jour que je vaqueray cl iray hors, pour le
fail t expediction de ses besoingnes; c'est assavoir pour avoir cslé avec
mes autres seigneurs du conseil devers le Roy nostredit seigneur à Orliens,
auquel lieu le Roy avoit mandé son conseil, pour ordener de certaines be-
soignes touchant le pays de Bretaigne et autres plusieurs causes et aussi pour
aler devers ledit seigneur à Tours pour ce mesmes fait. De. laquelle somme
de 111 frans je me tieng pour content et bien paie et en quille le Roy noslre
dit seigneur, ledil receveur gênerai et tous autres à qui quittance en peut ap-
partenir, tesmoing mon seel mis à ceste présente quittance. Donne à Paris,
le 111*- jour de novembre, l'an mil cc.ciin" et XI.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DINERS SAVANTS. 371
CVII
(Bibl. nai.. Pièces originales , Mercier [le , roi. io3i, dossier Î'ui8, pièce n" 08. parchemin.)
Don faii par Louis, duc de Touraine, à Jean le Mercier, d'une somme de 1,000 franc.
Tours, 27 novembre i3qi,
Loys, lilz de Roy de France, duc de Touraine, conte de Valoiz et de
Beaumont', à Jehan Poulain, nostre varlet de chambre, commis de par nous
à recevoir et garder les deniers de noz finances, salut. Nous voulons et vous
mandons que, des deniers d'icelles, vous bailliez et délivrez à noslre amé et
féal conseillicr, messire Jehan le Mercier, la somme de mil frans d'or que
nous lui avons donné et donnons de grâce especial par ces présentes, pour
consideracion des services qu'il nous a faiz et espérons que face. Et par
rapportant ces présentes et quictance sur ce, la dicte somme de mil frans
sera alloué en voz comptes et rabatue de vostre recepte partout où il ap-
partendra, nonobstant ordenances, mandemens ou défenses contraires.
Donné en nostre ville de Tours, le xxvnc jour de novembre, l'an de grâce
mil cccmi" et onze.
Par monseigneur le duc.
Thierry.
C VIII
(Bibl. n.il., Pièces originales, Mercier [le], vol. ig3i, dossier ': 1118, pièce n°6o, parchi
larchemm.
Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides, pour les gages extraordinaires
qui lui étaient dus à l'occasion d'un voyage lut 1 Orléans et à Tours.
l'.ins , 8 décembre 1391
Sachent luit que je Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant , con-
seillier et maislre d'ostel du Roy nostre sire, congnois avoir eu et receu de
Jaques llemon, receveur gênerai des aides ordene/. pour la guerre, la somme
de vint frans d'or sur ce qui me puet estre deu à cause de mes gages de
vin frans par jour, à moy taxez par le Roy nostre dit seigneur et ordenez
prendre et avoir pour chascun jour, touteffois que je iray et vaqueray hors
pour le fait et expediction de ses besoingnes : c'est assavoir pour avoir esté
avec monseigneur le chancellier et messeigneurs du conseil du Roy à Or-
372 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Iien> et à Tours, pour le fait et expediction de certaines bcsoingnes toucbant
l'honneur et prouffit du Roy noslredil seigneur. De laquelle somme de
\x frans je in»1 tieng pour content et bien paie et en quitte le Roy nostre
dit seigneur, ledit receveur gênerai et tous autres a qui quictance en puet
appartenir. En tesmoing de ce, j'ay mis mon scel à ces présentes Donne à
Paris, le vin1 jour de décembre, l'an mil cccim,! et xi.
CIX
[Bibl, nal , Pièces originales , Mercier [ le] , vol. ig3i, dossier 'rîîi^. pièce 11° 71, parchemin.
Quittance de Jean le Mercier au parde des linances du duc de Touraine, à cause i\f
La robe que ce prince lui a donnée pour l'année courante.
1 5 décembre 1 3g 1 .
Saicbenl mit que nous Jehan le Mercier, chevalier, conseillier et maistre
d'ostel du Roy nostre sire, congnoissons avoir eu et receu de Jeban Pou-
lain, garde des finances de monseigneur le duc do Touraine, la somme de
cent frans d'or, les quieulx mon dit seigneur nous a donnez pour une foiz
pour avoir pour ceste présente année une robe de sa livrée, si comme par
mandement d'ieoli seigneur sur ce fait, donné à Paris le xë jour d'octpbn
derrain passé1, puet plus à plain apparoir. De la quelle somme de c frans
d'or dessusdicte, nous nous tenons pour contans et bien paiez et en quit-
tons mon dit seigneur, le dit Poulain et touz autres. Donné soubz nostre
seel, le xv'jour de décembre, l'an mil ccciin" et onze.
ex
( liibl. nat., Pièces originales, Mercier [le], \ol. 1 g 3 1 , dossier 'l'i'ii*. pièce n° 72, parchemin.)
8 janvier 1 3 9 • > (n. st. .
Quittance de Jean le Mercier, pour la somme de 1,000 francs donl le duc de Touraine
lui avait fait don le 27 novembre précédent.
! Le mandement du du< csl conserve 5 la Bibliothèque nationale, au Cabinet des Titres, série
des Pièces originales, vol. 2129, dossier 18371, pièce n° 2.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SUANTS. 373
CXI
Bibl. liai., Pièces originales, Mercier [le], vol. i g3 1 , dossier 'i i 'i i 8 , pièce n [>3 , parchemin.
Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides, pour
une sommede »,ooo francs que Charles \ I lui avait donnée le a3 novembre préi denl
Paris, i 2 j;m\ ii i i3o2 n. si
Saichent luit que je Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Ncn ianl . cou
millier ei maistre d'ostel du Roy nostre sire, congnois avoir eu et receu de
Jacques Hemon, receveur gênerai des aides ordenez pour la guerre, la
somme île deux mille frans d'or que je lïoy nostre dil seigneur m'a> n
donnée pour les bons et aggreables services que je lui ay fais el pour autres
causes plus à plain contenues es lettres de don dudit seigneur sur ce laites.
données à Tours, le \\m' jour do novembre darrain passé; de laquole
somme de uM frans je nie lieng pour content et bien payé et en quitte le
Roy nostre dit sengneur, le dit receveur et tous autres à qui quittance eu
puet appartenir. En tesmoing de ce, j'ay scellé ces présentes de mon seel.
Donne à Paris, le \n' jour de janvier, l'an mil ccciiu" et onze.
J. le Mercier
CXI]
(Arch. nat., Parlement, V" 12, fol. 20/1 v ".
^Extrait des registres du Parlement, relatif à la délivrance de Jean le Mercier
et de Bureau de la Rivière.
i3 février 109 i ( 11. st. ).
Certaines lettres royaulx, scellées du grant seel du Roy nostre sire, en
double queue, furent apportées céans, en requérant l'entérinement d'icelles,
vendredi \iu'' jour de ce mois, et l'eurent lors [eues céans au conseil; et
pour adviser la response de la court telle qu'elle seroit escripte, furent
assemblez en la Tournelle messeigneurs cy après nommez : messire Guil-
laumedeSenz, maistre Symon Foison, messire Pierre Boschet, et maistre
Henry de Marie, presidens; maistres Jaques de Rully, Robert Cordellier.
Jaques Bouvi, Herbert l'Escrivaiu, Pierre de l'Esclat, Denys de Pacy, (mil
laume Porel, Pierre Chanteprime, Robert Broisset, Robert Mauger, Jehan
374 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
d'Ailly, Symon de Nampterre, Jehan la Vieille, Thibaut Tissart, Jehan
Boyer; par lesquelx messeigneurs fn ordené et conclut qu'il serait escripl au
clos desdictes lettres, ce qui s'enruit : « Lecte fuerunt présentes littere in
curia, presenlibus generalibus reformatoribus , \ma die februarii, anno
millesimo ccc° nonagesimo tercio. » El pour ce a esté écrit au clos des dictes
lettres ce que dit est et signé dessoubz par moy Jehan de Cessieres. Et es-
h lient lesdictes lettres doubles soubz une meisme fournie sanz mutacion
aucune, sauf tant que les unes estaient signées: Par le Roy, le viconte
de Meleun, messire Guillaume des Bordes et autres presens, — Gontier.
Duplicata. Collation est faute avecqaes la cedale dessus transcripte. Et les
antres lettres estaient signées : Par le Roy, le viconte de Meleun, messire
Guillaume des Bordes et autres presens, — Gontier. Duplicata. La teneur
desdictes lettres s'ensuit. Charles par la grâce de Dieu, Roy de France, à
tous ceulx que ces présentes lettres verront, salut. Savoir faisons etc.
(Pour la suite, voir Douët d'Arcq, Choix de pièces inédites sur le raine de
Charles VI, t. I, p. i i 7, n° lix.)
CX11I
(Bibl. nal., Pièces originales, vol. (129, dossier '1*3-1 , pièce u iâ, papier.
Quittance de Regnault de Coucy aux maire et échevins de Montdidier, pour une somme
qui était due à sa femme.
Copie du wiii' siècle. Extrait d'une quittance de la Chambre des comptes
de Paris.
i397.
Nous Regnault de Coucy, chevalier, seigneur de Vervin, chambellan du
Roy, confesse avoir receu des maire et eschevins de Mondidier ^3 livres
6 sous 8 deniers, ternie de la Chandeleur, sur r3o livres de rente, à cause
de Guillemette de Nouviant, nostre femme, et ayant le bail des enfans d'elle,
mineur d'ans, et de feu le seigneur de Chepoy, son premier mari. — 1 397.
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 375
CXIV
\ivli. n >l . . JJ. 128, fol. 28 f.
Janvii r 1 386 n. M. -
Don fail .1 Jean le Mercier, par Charles VI, du domaine confisqué sur Simon le Drouais
cl détail de ces terres, axée les noms de ceux qui les tiennent.
cxv
\rch. nal.. JJ. i36, fol. i 2 v".
Don fait par Charles VI , à Jean le Mercier, du droit de haute justice
dans son domaine de Fontenay-Trésigny.
Paris , 3o mai i 38g.
Chai les etc Savon faisons à tous presens et advenir que, comme à
nous soit cl appartiengne seul et pour le tout, la haulte justice de la ville, de
hameaux, terrouer, hostises et parroisse de Fontenay en Brie1 et de leurs
appartenances etappendences, cl la moyenne et liasse justice en la plus grant
partie de touz iceulx lieux à nostre amé et féal chevalier et conseillier Jehan le
Mercier, maistre de nostre hostel , el le demouranl à pluseurs el diverses per-
sonnes, et soient iceulx lieux tenuz de nous à pluseurs et divers hommages,
tant en fiefs comme en arrière fiefs, à cause de noz chastelleries de Meleun
et de Tournant en Brie, et il soit ainsi que es dictes chastellenies ait ri pre-
vosts fermiers, qui de jour en jour molestent et travaillent les hommes et
subgets des lieux dessusdiz, qui sont si povres que à grant peine peuvent il
paier les rentes et charges de leurs héritages, et par la contrainte et moles-
tacion desdiz prevostz fermiers de Meleun et de Tournant, et des sergens
estanses dictes prevostez, esquelles a de l'une à l'autre six luyes de distance
ou environ, et aussi pour le fait des guerres, pluseurs des diz hommes et
subgets des lieux dessus declariés ont esté et sont et desers et laissié le pais,
et les héritages d'iceulx lieux demourant en ruine et en friche, par telle
manière que les diz hommes et subgets d'iceulx lieux qui y sont demourant.
ne pevent ne n'ont de quoy paier leurs cens, rentes et autres charges c[ue
Fontenay-Trésigny, Seine-et-Marne, arrondissement de Coulommiers , canton de Rozoj en linc.
376 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
doivent les diz héritages, on grant préjudice et dommage de nostre dil
chevalier et conseillier, si comme il dit, en nous humblement suppliant el
requérant à lui sur ce pourvueoii de nostre grâce et remède ; nous, aianscon-
sideracion aux choses dessusdictes et aux grans, notables et agréables services
que a faiz nostre dit chevalier et conseillier à nostre très cher sire et père
que Dieux absoille et aussi à nous, en pluseurs et diverses manières, l'ait
encore chascun jour et espérons que l'ace ou temps avenir, et avec ce aux
grans peine et travaulx que pour ce lui a convenu, convient et convendra
souffrir et soustenir pour nous et nostre service, et pour autres causes qui à
ce nous ont nieu et meuvent, à icollui nostre chevalier et conseillier Jehan
le Mercier avons bailiié, delaissié, transporté et octroie, et par ces pré-
sentes, de noz auctorité royal, certaine science et grâce especial, haillons,
délaissons, transportons et octroions, à tousjours perpétuellement, pour lui,
pour ses hoirs, successeurs et aians cause de lui, toute la haulte justice et
tout tel droit que nous avons et povons avoir en la dicte ville, hameaux, ter-
rouer, hostises el parroisse de Fontenay en Brie et en leurs appartenences et
appendences, tant en terres, bois, prés, vignes, estangs, rivières, demaines,
voies, chemins et pierges. comme en fiefs, arrière fiefs et autres choses
quelconques, appartenant à iceile haulte justice, \ille, parroisse et ha-
meaux, el que iceulx choses, nostre dit chevalier et conseillier, ses hoirs,
successeurs et aians cause, tiengnent et possident, et les puissent tenir et
possider et en joïr et user comme hauls justiciers pi rpetuelment et à tous-
jours comme dit est; et aussi que il/, puissent instituer et ordener es diz
lieux haillifs, prevosts, sergens el tous autres justiciers et officiers pour
gouverner la dicte haulte justice et faire lever signe de justice à n piliers
en lieu convenable, toutesfoiz que mestier et nécessité en sera et que il leur
plaira, et faire tout ce que hault justicier peut et doit faire et qu'il appartient
en te! ras. Et avec ce, pour ce que en la dicte ville de Fontenayen Brie, es
hameaulx d'icelle parroisse, leshostes et subgets sont ressortissans , les uns en
nostre chastellenie de Vleleun et les autres à Tournant , comme dit est, et
que pluseurs foiz ils sont adjournés à un mesme jour à comparoir es <li/.
lieux deMeleun el «le Tournant, qui sont à six lieues de distance, comme
dil e^l, qui est et seroit moult grief chose et comme impossible de y com-
paroir; nous \oulons que lesdiz hostes et subgets de ladicte ville et par-
roisse di' Fontenay el hameaulx d'icelle soient doresenavant et à tousjours
ressortissant par devant nostre prevost de Paris ou son lieutenant en nostre
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 377
dicte ville et chastellenie de Tournant, parmy ce que icellui nostre cheva-
lier et conseillier, sesdiz hoirs , successeurs et aians cause , tendront de nous , a
une seule foy et hommage, lesdictes haulte, moyenne et basse justice de la
dicte ville et parroisse de Fontenay en Brie et des hameaulx, terrouers, hos-
tises, appartenences et appendences quelconques d'icclli; et avec ce, nostre
dit chevalier et conseillier nous baillera et asserra autant de rente par an,
bien assise et revenant, comme nous ont valu ou peut valoir la dicte haulte
justice et autres choses dessusdictes, pour une année, estimée toutela valeur
depuis x ans ença à la plus grant valeur à la plus petite, cl ramenant ieelles
\ années toutes ensamhle à égale porcion pour chacune année. Si donnons
en mandement par ces présentes à noz amez et feaulx gens de noz comptes
et trésoriers a Paris, au prevost de Paris et au bailli de Sens et de Meleun ,
et à touz noz autres justiciers et officiers ou à leurs lieuxtenans presens et
avenir et à chascun d'eulx, si comme à lui appartendra, que nostre dit che-
valier et conseillier Jehan le Mercier, maistre de nostre hostel , ses hoirs,
successeurs et aians cause de lui, lacent, sueffrent et laissent joir et user
paisiblement, plainement et perpetuelemeut de nostre dicte grâce, bail, dé-
laissement, transport et octroy et autres choses dessusdictes et chascune
d'icelles, sanz leur y mettre, ne souffrir estre mis ores, ne ou temps avenir,
aucun empeschement ou destourbier, nonobstant quelconques ordenances.
mandemens ou défenses a ce contraires. Et pour ce que ce suit ferme chose
et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces présentes,
sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes. Donne à Paris,
le xxxe jour de may, l'an de grâce mil cccim" et ix, et le ixede nostre règne.
Par le Roy, presens monseigneur le duc de Touraine, vous, monseigneur
le viconte de Meleun et autres du conseil.
MoNTAGl.
CXVI
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [te], vol. to,3i, dossier di4i8, pièce n° 70, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au vicomte de Breteuil, pour diverses sommes
qui lui étaient dues en raison de ses domaines dans la vicomte de Breteuil.
1 i mai i3ô2.
Nous Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant, de Ruglez et de
Bailli, conseiller et maistre d'ostel du Roy nostre sire, confessons avoir eu
Sa; . ÉTRANG. Ifsérie, t. VI, 2° partie. '18
378 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
et receu de Jehan Perier, viconte et receveur de Bretueil, la somme de
quinze livres deux soulz six deniers tournois, qui deuhz nous estoient pour
le terme de Pasques derrain passées, à cause et pour moitié de xxx livres
v sols tournois que nous prenons par chascun an sur la prevosté dudit Bre-
tueil en ladite viconte, pour le parfait de la terre dudit lieu de Ruglez
eschangé à celle de Lonchamp, et trente soulz tournois pour ledit terme
de Pasques, à cause et pour moitié de lx sols tournois que nous prenons par
chacun an sur la prevosté de Lyre en ladite viconte, à cause dudit lieu de
Bailli. Desquelles sommes dessusdites nous nous tenons à bien paie et en
quittons ledit viconte et receveur et touz autres à qui quittance en appar-
tient. En tesmoing de ce , nous avons seellé ceste quittance de nostre propre
seel, le xiii^jourde may, l'an mil cccnn" et xn.
CXVII
(Bibl. liai.. Quittances, vol. 2G025, pièce n° 1721, parchemin.)
Quittance de Jean le Mercier au vicomte de Breteuil pour une portion de ses gages
de l'une des chevauchées de laforest de Breteuil.
1 2 janvier i3g2 (n. st. .
Sachent touz que nous Jehan le Mercier, chevalier, seigneur de Noviant
et de Ruglez, conseiller et maistred'ostel du Roy, confessons avoir eu et receu
de Jehan Perier, viconte de Bretueil, la somme de dix sept livres dix soulz
sept deniers obole qui nous estoient deubz pour le terme de la Saint
Michel derrainierement passée, pour et à cause de noz gaiges de l'une des
chevauchées [de la fojrest dudit lieu de Bretueil, à nous appartenant à cause
dudit lieu de Ruglez, lesquielx gaiges sont de xvm deniers parisis par
jour depuis le jour de Pasques qui furent le xxvf jour de mars
mil ccciiii" et onze, ce jour inclus, jucques au jour de ladicte Saint [Michel]
ce jour exclus; ouquel espace de temps a ix"vn jours, qui vallent audit
pris, xnii livres vi deniers parisis, qui vallent à tournois [la s]omme de
xvii livres x sols vu deniers obole. De laquelle somme nous nous tenons à
bien poiez et en quittons ledit viconte et receveur [et tous aujtres à qui quit-
tance en peut et doit appartenir. En tesmoing de ce, nous avons scellée
ceste quittance de nostre propre seel , le xuc jour [de janvier] l'an mil ccciiii"
et onze.
MEMOIRES PRÉSENTES P\R DIVERS SYVANTS. 379
CXVIII
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. ■ g3 1 , dossier 'i.'i/u8, pièce n" 4, papier.)
Paris, 2 3 novembre i3. .
De par Jehan le Mercier, chevalier, conseiller el maistre d'ostel du Ko\
nostre sire, Simonnet cher ami, sachez que Jehan le Flamenc, tréso-
rier des guerres, est assigné sur vous de la some de in" vc livres tournois; si
vous mandons que la dicte some vous lui apportez à Rouen, c'est assavoir
la moitié dedens le xv" jour de decemhre prochainement venant et l'autre
moitié en la fin du mois de janvier ensuivant, en prenant sur ce votre des-
chargê de Berthaut à la Dent ou nostre signet sereit. Si gardez comment
soit que de ce vous ne l'ailliez point par quelque manière. Nostre Seigneur
vous ait en sa garde. Escript à Paris, le xxme jour de novembre.
J. le Mercier.
[dresse : A mon cher et bon ami Simonnet Marchant, receveur des aides
ou diocèse de Constances.
CXI\
(Bibl. nat.. Pièces originales, Mercier [le], vol. io,3i, dossier 'iV'uS, pièce n° 8, papier.)
i" juin î 3. .
Chers amis, vous sarrez cpie je vous ay plusieurs foiz commandé et es-
cript que vous apportissiez ou envoieissiez par devers Jehan Chanteprime,
au xvc jour de chacun mois, sans aucune faulte, la somme de huit cens i'rans
pour le fait de madame Katherine de France1, laquelle chose vous n'avez
pas fait, mais en devez encores la somme de in" tt' livres pour les mois de
février, mars, avril et may derrenierement passez. Si vous mande derechief
de par le Roy nostre sire et de par moy, que, incontinent ces lettres
veues, toutes excusations cessans et arriéres mises, vous apportez ou envoiez
1 Catherine île France, dernière fille de la pièce imprimée ici est relative an payement
Charles V, née le 4 février 1J77, fut mariée de la rente que Charles VI constitua à sa sœur
en 1 386 à Jean de Berry, comte de Monlpen- en i3S6; ce qui permettrait de fixer la date
sier. Elle mourut en i388. Il est probable que du présent document entre îoSli et i388.
380 \C \DÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES,
la dicte somme par devers ledit Jehan Chanteprime et gardez bien que en
ce n'ait aucune faulte. Car je ne vous en pense plus a escripre, mais vous
envoieray excequier très rigoreusement et sanz déport de toute la somme.
Rescripvez moy par cest message ce que vous en vouldrés faire. Escript à
Paris, le premier jour dcjuing.
J. le Mercier.
Adresse : A mon cher ami Guilla[ume Charnel], receveur des aides
ordonnés pour la] guerre à Caudebec.
G XX
(Bibl. nat.. Cabinet des titres, dossiers bleus, n° 1757/1, pièce 11.)
Robert de Vendôme,
seigneur de la Chartre sur Loir, rendit aveu en i3-jh,
ép. Jeanne de Chartres, dame de la Meseraye,
sœur et héritière de Guillaume, vidame de Chartres, 7 en 1/107.
Charles
DE \ 1 NDÔME ,
G III LAI ME
J..YN II
Jeanne,
Isabe VI ,
M u iguerite,
dl; Vendôme ,
de Vendôme ,
ép, iû Jean
cp. i° Julien
femme
S"'
vidame
vidame
le Mercier,
des Essars ,
-II' Blanchet
cle la CL.irtn'
sur Loire
de Chartres,
de Chartres ,
s1
'■' de Novi.mt ,
s6' d'Ambleville
(rEstoutrville,
7 s;uis enfant
\ îvant en i i Si ■ .
sd
m* de France ;
en \ exin ;
sEf de Viilebon,
-1-' 1.. Ferte
de sj femme ,
en. Catherine
a0 Niuiou
3° Gaucher
Vidame .
ïsabeau
ae TLouars,
de Dreux ,
de Cliâtillon,
ép. Jeanne
d'Estoute ville,
dame
sc
1 de Beaussart
sE'de Marigny.
d Vngennes,
lillr rie Colnrt
de Pouzauges ,
et de
dame
d'Estoutevîlle,
de Cliabannois
Senonche.
<Ic MaroUes,
sgt de Torcy,
et de Confolant ,
f. de Robert
1 1 (111 .L'.lljrir
v° de Gilles
d'Ângcnnes,
de Mauquenchi ,
de Laval ,
s''
sa première
sE' de Rets,
de Rambouillet.
femme.
ni'1 de France,
et iille unique
de Miles
de Thouars
et de Beatrix
de Montejean.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.
AVANT-PROPOS.
Objet de cette étude, p. 1-5.
CHAPITRE I.
1 3 . . à i36tj.
Origine de Jean le Mercier; sa famille; ses premières fonctions, p. J-~. — Il devient
notaire et secrétaire du roi; sa mission en Normandie (i36o à i3Gi), p. 7-10. — Il
devient sergeni d'armes, puis successivement huissier d'armes et trésorier des guerres
(27 mars i3G<j); ses comptes de trésorerie, p. iu-i.'i.
CHAPITRE II.
Perception en Normandie des aides pour la ivanços ne hoi Jean.
Préambule, p. 1 /i - 1 (5 . — Rôle particulier du sergent, p. 16-18. — Receveur de diocèse,
p. 18-22. — Elu, p. 22-2.1. — Receveur général, p. 23-a4- — Baux des ferme- de
l'aide, p. 2/1-25. — Impôt de douze deniers pour livre; impôt sur les boissons, p. 2 3-
28. — Fouages, p. 28-29. — Gabelle, p. 29-34.
CHAPITRE III
i.i-o à décembre 1^77-
Les lieutenants de Jean le Mercier, p. 34-36. — Ses rapports avec le duc de Bour-
gogne, [i. 36-38. — Sa nomination comme général conseiller sur le lait des aides de
la guerre (6 décembre i3~3) , p. 38-43. — Après avoir été envoyé en Normandie, il
est chargé des négociations relatives à la possession de Oeil, p. 43-45. — Il part pour
la Bretagne cl la Normandie; son rôle dans les préparatifs du siège de Saint Sauveui -
le-Yicomte, p. 45-49- — Ses gages, p. 4;)-5i. — H fonde une chapellenie à Boulogne-
sur-Seine (janvier 1377), p. 52. — 11 retourne à trois reprises en Normandie, et
après avoir prépare l'expédition de Jean de \ ienne (1377) , il accomplit encore diverses
missions, p. 32-5S.
CHAPITRE IV.
Décembre 1 3-7 à septembre î.'ÎSo.
Voyage de l'empereur Charles IV à Paris, p. Sg-Go. — Jean le Mercier en Normandie:
il est mêlé à la confiscation des terres du roi de Navarre; siège de Cherbourg (1 378 ) .
382 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
i). G 1-68. — Il figure parmi 1rs exécuteurs testamentaires de Charles V (1379), P" '"1
— Voyage de Charles V en Vermandois et à Nouvion-le-Comte; pendant ce temps,
Jean le Mercier est envoyé en mission dans l'Ouest, p. 69-73. — 11 retourne ensuite
en Bretagne, en Normandie et se rend en Flandre, p. 70-78. — 11 signe une convention
avec la Castille (1080), p. 78. — Suppression des appeaux volages dans les terres de
Jean le Mercier en Laonnais, ]>. 78-70- — Jean le Mercier va en Normandie (juin
i38o), puis à la Rochelle, à Nantes, enfin en Picardie, et il devient capitaine du rhà
teau de \ iviers-en-Bric (4 septembre i38o), p. 79-81. — Jean le Mercier est renvoyé
en Bretagne; il ligure dans le codicille du testament de Charles Y ; mort de Charles V
(16 septembre 1080), p. 82.
CHAPITRE \.
Octobre i38o à février 1 384 (n. st.).
Reaction contre le règne précédent , p. 83-84. — Jean le Mercier figure dans le traiti
avec la Bretagne (1 38 1 ) , p. 84-80. — Il est maintenu à la Chambre des comptes,
p. 86. — Emcuics à Rouen et à Paris (1082), p. 86-88. — Jean le Mercier est rétabli
dans ses fonctions de général conseiller qui avaient été supprimées (i383), p. 89. —
Il est chargé de punir les Rouennais, p. 89-92. — Il surveille l'armement d'une flotte;
campagne de Flandre, p. 92-95. — H assiste aux conférences de Leulinghen, p. 96-
97. — Il se remarie (i384), p. 97.
CHAPITRE VI.
Février i38i (p. st. 1 à novembre 1 388.
Jean le Mercier négocie avec les Anglais, et surveille les préparatifs pour la guerre.
p. 9'S-ioo. — Jean Jouvenel .prévôt des marchands (1 385), p. 100-101 . — Suite des pré
paratifs maritimes; Jean le Mercier va en Normandie, p. 101-100. — Prise de Damme
(1 385 ) ; nouveaux préparatifs militaires (1 386) , p. io3-iio. — Troisième projet d'ex-
pédition (1087) ; arrestation de Clisson , p. 1 10-1 i4. — Jean le Mercier se fait relever
des fonctions de général conseiller (i388), p. 1 1 /1 - 1 1 5 . — 11 est envoyé en Nor-
mandie, p. 1 1 5-1 16. — Expédition en Gueldre; Charles VI éloigne ses oncles, p. 1 16-
119.
CHAPITRE VII.
Novembre i388 à 1 '■'><)'■
Jean le Mercier à la tête des affaires; ordonnances de réforme (1089), p. 119-127. —
Il négocie à Leulinghen, p. 127. — Son rôle dans le mariage du duc de Touraine,
|i. 128-129. — Voyage de Charles \l en Languedoc, p. i3o-i35. — Expédition
d Afrique (1390), p. i.'SO -i'.\~. — Nouvelles négociations avec l'Angleterre; ambassade
anglaise à Paris (i 391) , p. 137-141. — Jean le Mercier en Normandie, p. i4i-ii'!-
— Affaire de Colette la Buquette, |>. i42 1 45. — Entrevue de Tours entre le roi el le
dm de Bretagne, p. 1/1Ô-1/17. — Conférences d'Amiens avec les Anglais (1392),
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 383
p. 1/17-1/18. — Attentat contre Clisson: expédition contre le duc de Bretagne; folie du
roi, p. i/|8-i54. — Disgrâce de Jean le Mercier et de Bureui de la Rivière, p. i54-
167. — Mort de Jean le Mercier (101)7); ses enfants; ses armoiries, p. l62-l65.
APPENDICE I.
' i| »i 1 ations de la trésorerie des guéries de Jean le Mercier, p. 166-190.
APPENDICE II
Gages de Jean le Mercier, p. 191-192.
APPENDICE III.
Domaines de Jean le Mercier, p. 111019g.
TABLE DES PIÈCES JUSTIFICATIVES.
Pai
I. Quiltance de Jean le Mercier au vicomte d'Arqués pour £G royaux
(21 juillet i36o) O01
II. Quittance de Jean le Mercier au même pour 3o royaux ( a5 juillet i3Go). 201
III. Quittance .m receveur de Rouen, donnée par le Baudrain de la Heuse et
par Jean le Mercier (21 décembre i36o) 202
l\ . Quiltance de Mouton de Blainville et de Jean le Mercier au vicomte de
Caudebec, pour frais de voyage (27 février i36i 11. st.) 2o3
V. Quiltance de Jean le Mercier au receveur de Rouen pour 80 rovau\
(22 mars i36i n. st.) 2o3
VI. Quittance de Jean le Mercier au vicomte de Caudebec pour <io royaux
(6 mai i36i) 20^
\ U. Quittance de Jean le Mercier au vicomte d'Arqués pour 80 royaux
(12 juillet 1 3 6 1 ) 20<i
\ III. Compte de Jean le Mercier (1.369 "• st- A l373) 205
IX. Quittance du bâtard de Chalon à Jean le Mercier (i5 septembre i3Gg) . . 271)
X. Quittance de Geoffroy du Boschet à Jean le Mercier (12 octobre 10G9). . . 280
XI. Quittance de Jean de Boys-Garnier à Jean le Mercier (22 novembre i36o,). 280
XII. Quittance de Jean de Boys-Garnier à Jean le Mercier (2/1 décembre i3Gç)). 281
XII (. Compte de l'aide pour la rançon du roi Jean, dans le diocèse de Baveux. 281
XI\ . Duplicata délivré par le grenetier de Mantes, de la reconnaissance d'une
dette qu'avait la gabelle envers différents marebands de sel (18 mai
l374) , 294
X\ . Note relative au prix de revient d'un muid de sel (lin du xiv° siècle). . . . 2o5
XVI. Vidnnus de lettres royaux qui autorisent une augmentation du prix de
vente du sel dans différents greniers (20 janvier 1.371 n. st.) 296
XVII. Quittance de Regnault Besille à Jean le Mercier ( i£ avril 1.370 n. st.) . . . 297
XVIII. Compte de ce qui était dû au duc de Berry par Jean le Mercier (28 août
l37°) 29.S
XIX. Jaquelin d'Andigné certifie à Jean le Mercier que Pierre Trousseau, capi-
taine de Tours, a fait montre de ses bommes d'armes (12 mai 1371). . 299
XX. Quittance de Jean le Mercier au receveur de Clermont pour i,5oo francs
(3i juillet 1.371) 299
XXI. Quiltance de Jean le Mercier au receveur général des aides à Paris pour
2,000 francs (1" septembre 107 1) 3oo
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 385
XXII. Ordre donné par les maréchaux à Jean le Mercier, d'avoir à payer ses
gages à Gilles d'Achainvillier (5 septembre 1071) 3oo
XXIII. Quittance de Gilles d'Achainvillier à Jean le Mercier (7 septembre
i.'>7 1 ) ;<><>
\\1\ . Compte fait à Jean le Mercier par Jean, comte de Sancerre (16 sep-
tembre 1071) loi
\\\. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (6 dé-
cembre 1071) Ou <
XXVI. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (i3 dé
cembre 1071) 3o3
\X\ II. Ordre donné par le maréchal d'Auvergne à Jean le Mercier de faire
payement à Jean de Nouai !i!' mars IJ72) 3o3
VWIIi. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (3l mars
1372) 1 ■
XXIX. Certificat délivré par Pierre le Mercier, lieutenant de Jean le Mercier,
au receveur des diocèses de Lyon , Màcon et Chalon (i4 juillet i372). 3o4
XXX. Pièce identique (2 août 1372) 3o4
XXXI. Quittance de David de Poix à Jean le Mercier (27 septembre 1672). .. '"'i
XXXII. Quittance de David de Poix à Jean le Mercier (2 1 janvier 137a n. st.). 3o5
\\\lll. Certificat de voyage donné par Jean le Mercier au receveur de Lyon,
Màcon et Chalon (8 février i3-3 11. st.) ooj
YXAIV. Quittance de Patoil du Cher à Jean le Mercier (29 septembre i.'i-,'> . 3o5
XXXV. Quittance de Jean du Cloy à Jean le Mercier ( 1 7 janvier i3-]h 11. si.) . . 3o6
\\\\ I. Certificat de voyage donné par Jean le Mercier au receveur de Lisieux
( 1 3 juillet îo-jà) 3oG
\\ M II. Ordre des généraux conseillers de paver à la femme de Pierce le Mercier
les ggaes de son mari (1" décembre 107 \ ) 007
XXXVIII. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (3i août
1075) 007
XXXIX. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (2 dé-
cembre 1376) »o8
XL. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides ( :>. \ mai
i377) 3o9
XLI. Quittance de. Jean le Mercier au receveur général des aides (8 juillet
l377) ■ 3o9
XLII. Quittance de Jean le Mercier pour ses gages (g juillet 1377) 3io
XLI1I Quittance de Jean le Mercier pour supplément de gages (26 septembre
1377) 3 10
XLIV. Quittance de Jean le Mercier au receveur général des aides (28 sep-
tembre 1377) 3 1 2
XLV. Don de 2,000 francs fait par Charles \ à Jean le Mercier (21 octobre
1377) .">i 2
Sav. BTRANG. 11° série, tome VI. 2* partie. :>i
386 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Pages.
\l.\ I. Quittance de Jean le Mercier relative au don susdit (27 novembre 13-77). 3 > 3
XLVII. Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de vovage (29 no-
vembre 1377) 3l4
X.LVIÏI. Ordre des généraux conseillers de payer à Jean le Mercier une indemnité
de voyage (4 lévrier 1 378 n. st. ) 3 1 5
\l.l\. Quittance de Jean le Mercier pour ses gages (8 février 1378 n. st.). . . . 3i(>
L. Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de vovage (36 mai
i378) 3i6
LI. Quittance de Jean le Mercier pour ses gages (20' mai 1378) 017
Lit. Quittance de Jean le Mercier pour un don qu'il a reçu du roi (8 juillet
i378) 3i7
LUI. Compte de ce qui est dû à Jean le Mercier pour divers voyages (du 3 lé-
vrier 107g n. st. au 3o janvier 1080 n. si.) 3i8
LIV. \ idinius de lettres du roi relatives à une aide levée pour le siège de
Cherbourg (16 février 1379 n. st.) 02 1
!,\ . Inventaire de l'artillerie déposée au château de Vire par ordre de Jean
le Mercier (3 septembre 1379) 3ai
L\ 1. Quittance de Jean le Mercier pour gages de vovages (18 août i38o). . . 32-4
LVII. Quittance de Jean le Mercier pour ses gages (18 août i38o) 3a6
LV1I1. Quittance de Je. m le Mercier pour une indemnité de voyage (9 sep-
tembre i38o) 326
L1X. Commission donnée à Jean le Mercier et à Etienne du Moustier pour
diriger l'armement d'une Hotte (5 mai 1 383) 3ab'
LX. Etat de l'armement de quelques navires, certifié par Jean le Mercier
(7 juin i383) 33 8
LXI. Crue de gages accordée à Jean le Mercier par le roi (22 juillet i383). . . 33 1
I.XII. Emploi fixé par Jean le Mercier, d'une portion de. l'amende inlligée à
la ville de Rouen (4 août [i383]) 332
IAIII. Certificat de voyages donne par Jean le Mercier au receveur de Caude-
bec (22 octobre i383) 333
LXIV. Quittance de Jean le Mercier pour une crue de gages qui lui avait été
accordée par le roi (23 octobre i383) 334
LXV. Mandement du roi ordonnant le pavement à Jean le Mercier d'une in-
demnité de voyage (10 novembre i383) 334
I.WI. Quittance de Jean le Mercier relative au précédent mandement (26 no-
vembre i383) 335
LWII. Don d'une somme de 3, 000 francs fait par Charles VI à Jean le Mer-
cier, à l'occasion du mariage de ce. dernier (8 février i384 n. st.).. . 33(j
LXVII1. Quittance de Jean le Mercier relative au don précédent (i5 février
1 38/, n. st.) 336
LX1X. Quittance de Gille le Moine, clerc de Jean le Mercier, pour don à lui
l'ait parle roi (20 février 1 384 n. st.) 337
LXX.
LXXI.
LXXII.
LXXIII.
LXXIV.
LXXV.
LXXVI.
LXXVII.
LXXVI1I.
LXXIX.
LXXX.
LXXXI.
LXXXI1.
LXXXI1I.
LXXXIV.
LXXXV.
LXXXVI.
LXXXVJI
LXXXV1I
LXXXIX.
MEMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS. 387
Puge».
Mandement du roi, ordonnant de payer à Jean le Mercier une indem-
nité de voyage (1 5 juillet i38/i) 338
Attache des généraux conseillers relative à la pièce précédente (19 juil-
let i384) 338
Don fait par Charles VI a Jean le Mercier d'une somme de 2, non lianes
(20 juillet î ;>.s ', ) 33g
Quittance de Jean le Mercier relative au payement qui lui avait été lait
en exécution des lettres du 1 5 juillet précédent (22 juillet i384).- 3'io
Quittance relative au même fait que la précédente (7 septembre
i384) 34o
Quittance de Jean le Mercier pour le don qui lui avait été tait le
20 juillet précèdent (7 septembre 1 384) 0/1 1
Pierre de Navarre remet à Jean le Mercier te que celui-ci lui doit,
à raison du treizième el du relief de la terre de Boys-Arnault
| 2 décembre 1 384 ) 3/i 1
Obligation souscrite par le roi, pour un prêt (pie lui a fait Jean le
Mercier (12 juin i3S5) 34a
Obligation souscrite par le roi, pour un prêt que lui a fait un habitant
de Falaise à l'instigation de Jean le Mercier (5 août i385) 343
Donation faite par Charles VI à Jean le Mercier, des terres confisquées
sur Simon le Drouays (19 octobre i385) 343
Quittance donnée par Jean le Mercier pour le remboursement d'un
prêt qu'il avait fait au roi le 13 juin précédent (23 octobre i385). 346
Jean le Mercier est tenu quitte, par le roi , d'une somme qu'il devait
au receveur général (29 novembre 1 385) 347
Attribution d'une indemnité de voyage au grenetier de Rouen par Jean
le Mercier (8 janvier 1086 n. st.) 348
Instruction donnée par Jean le Mercier et Guy Chrétien, commissaires
du 101, pour la levée, d'une aide dans les diocèses de Lisil ux et de
Sic/. (3o avril 1 386) 348
Montre fournie par Jean le Mercier à Arras (12 avril 1087) 35o
Charles VI, envoyant Jean le Mercier, Jean Gehe el Jean de Vaudelar
en Normandie, ordonne qu'on paye à Jean Gehe une indemnité de
voyage (t S juin i38cS) 35 1
Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de voyage (i5 juillet
i388) 352
Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de voyage (18 août
i388) ." 352
. Etat des deniers du roi conserves à \ incennes (i388 à 1097) 353
Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de voyage (9 no-
vembre i388) 358
388 VCADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES.
Jg«<-
\' Mandement du duc de Touraine, d'avoir à rembourser à Jean le Mer
cier et à Jean le Flament le montant d'un prêt qu'ils lui avaient fait
(18 février 1389 n. st.) 33,.
\(l \ppel de Marie Chabote contre Jean le Mercier 1 \ mai 1 38o,) 36o
\CII. Mandement du duc de Touraine d'avoir à rembourser des prêts <[ui lui
on! été faits par diverses personnes, entre autres par Jean le Mercier
(9 septembre 1 089) 36o
XC1II. Mandement analogue au précédent (1 1 avril 1390) 36,
XCIV. Quittance de Jean le Mercier relative au remboursement d'un prêt qu'il
avait fait au duc de Touraine (3 août 1890) 36a
\<:\. Don de 4,ooo francs fait par Charles VI à Jean le Mercier (11 août
l39°) 362
XC\ 1. Attache des généraux conseillers, relative à la pièce précédente (12 août
l39°) 364
MA II Duplicata de la quittance donnée par Jean le Mercier pour la somme
susdite ( 1 ô août l3go) \{\\
XCVIII. Quittance de Ucgnault de Pontfaverger au garde des finances du din-
de Touraine, pour un don que lui avait fait ce prince, lorsqu'il lui
présenta une couple de lévriers de la part de Jean le Mercier (1" oc-
l"l"'r ,:l!>°) 363
\< J\ Quittance de Jean le Mercier au garde des finances du duc de Touraine
pour sa livrée de la présente année (16 octobre l3qo) 365
Quittance de Jean le Mercier pour ses gages de la chevauchée de la
forêl de Breteuil (8 novembre i3qo) 366
Don fait par Charles VI à Jean le Mercier d'une somme de 2,000 lianes
(io décembre i3i)o) ;ij_
'■"• Don l'ait par le duc de Touraine à Jean le Mercier d'une somme de
1,000 francs (2 février 1091 n. st.) 36g
UII. Quittance de Jean le Mercier pour la somme susdite 3(18
CIV. Quittance de Jean le Mercier pour indemnité de voyage (2 juin l3oi). 36q
CV. Reçu du duc de Touraine au garde de ses finances, pour diverses
sommes que celui-ci lui a fait tenir par Jean le Mercier (a5 août
l39') 069
CVI Quittance de Jean le Mercier pour une indemnité de voyage (3 no-
vembre 1:191) 070
(.VII. Don fait à Jean le Mercier par le duc de Touraine, d'une somme de
1,000 francs (27 novembre i3ûi) 3-
GVI11 Quittance de Jean le Mercier pour gages de voyage (8 décembre i3i)i).
C,\\. Quittance de Jean le Mercier au garde des finances du duc de Touraine,
pour sa livrée de la présente année (i5 décembre i3qi) 3 7 >
CX. Quittance de Jean le Mercier pour le don que le duc de Ton
avait fait le 27 novembre précèdent (8 janvier 1.192 n. st
1
'71
naine lui
. . . 37:
MEMOIRES PRESENTES PAR DIVERS SAVANTS. 389
i'«g«
CXI. Quittance de Jean le Mercier pour un don de '.! ,000 francs que le roi lui
avait fait (12 janvier l3Q2 n. st.) 070
CX.II. Délivrance de Jean le Mercier cl de Bureau de la Rivière k^i'i) 3y3
CXIII. Quittance de Regnault de Coucy aux maire et échevins de Montdidier,
pour une somme qui était duc à sa femme Guillemettc de Nouvion
(i397) 37/i
C\l\ . Don fait à Jean le Mercier par le roi des terres de Simon le Drouais
(janvier 1086 n. st.) 07^
CXV. Don fait à Jean le Mercier par le roi du droit de haute justice a Fon-
tenay-Trésigny (3o mai 1089) 07. ">
CXVI. Quittance de Jean le Mercier au vicomte de Breteuil pour diverses
sommes qui lui étaient dues en raison de ses domaines (i.'i mai
l392) 377
CXVII. Quittance de Jean le Mercier au vicomte de Breteuil pour ses
d'une des chevauchées de la foret de Breteuil (1 2 janvier i3g2 n. st.). .'i-j.N
CW1II. Lettre de Jean le Mercier au receveur de Coûtantes , lui donnant ordre
d'apporter eu deux lias 3,5oo I. t. a Rouen (20 novembre i3. . ).. . • o~y
CXIX. Lettre de Jean le Mercier au receveur de Caudebec, relative au paye-
ment de la rente constituée au profit de Catherine de France (1" juin
'3- •) 379
CXX. Tableau indiquant les parents, les frères et les sœurs de Jeanne de Ven-
dôme, veuve de Jean le Mercier 38o
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