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Full text of "Factum entre Messire Jehan de La Chambre sieur de Montfort, chevalier de l'ordre du roy, contre dame Marie Brisson vesve de feu Messire Aymé de La Chambre, son fils"

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F A C T V M 

Entre Mefiirelehan de la Chambre 

peur de Montjvrt Cheualier de l Ordre du Roy. 

Contre Dame Marie Brijfon vefue de feu MeJJtre /éjmede U 
Chambre fon fils . 




A contention qui eft entre les parties naift des cô- 
ucntions contenues au contraét de mariage. 

La première claufe des côucntions eft, que le fu- 
turcfpoux à doué la future efpoufc de douaire prc- 
fîx.à fçauoir de la fomm c de quatre mil Hures de re^ 
ucnu annuel, qui dcuoit eftrc propre aux enfans qui nailtroient de 
ce mariage, & dont elle doit cftre faifie fans en demander déclara- 
tion aux héritiers, nonobftant toutes couftumes à ce contraires, 
aufquellcs icclles parties dérogent. 

La féconde eft, qu'ellcaura pour fon habitation & dcmourancc 
le Chafteau, maifon & Baronnic de Brange. 

La troifiefme, que l'on luy donnera des bagues & loyaux félon 
h dignité &c qualité de la maifon du ficur de Montfort. 

La quatrietme qu'ils feront vns & communs en tous biens meu- 
bles, acqueft & conqueft immeubles qu'ils feront durât &: conftât 
leur futur mariage nonobftant toutes coufturacs à ce contraires, 
aufquelles icelles parties ont dérogé & dérogent. 

La cinquiefme aduenât la diflbiution du mariagc,(bit qu'il y cuft 
enfans, ou non , fcroit à l'option de la future erpoofe de prendre & 
accepter la communauté ou y rcnoncerj& en cas d'acceptatiô au- 
roitlâ future cfpoufeparprecipur &aduantagefcs habillcmcs,ba- 
gues,ioyaux;& en cas de rcnonciatiô tout ce qu'elle auroit appor- 
té & qui feroit cfcheu,& outrccefes habillcmcns,bagues,ioyaux, 
auec fon doiiaire tel que deflus le tout franchement &: quittemcnc 
de toutes debtcsencorcs qu'elle euft parlé &:fefu(re obligée. /^^' 

De dérogation à la cpuftumc de Bourgongne en ce cas d'accc/^' vc ' î 1 



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V 



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■ItÉM 



ptatlon ou renonciation â la communauté nuUum verhum quodno- 
tandum . 

Apres font fculcmcntadiouftcz ces mots^à rentrctcncmét,cxc- 
cution & accompliflcment des conuenanccs fufd. ôichacunes d'i- 
celles , feft le fieurdc Montfort oblige & oblige auecfondit fils & 
luy fcul & pour le tout fans diuifion ny difcuflion, rcnonciatiô pat 
luy au bénéfice de diuifion,ordre de dzolSc & de difcuflion. 

Voilà les termes & claufes du contrad fur lefquclles l'intention 
de ladide Dame Marie BrifTon peut eftrcfondéc. 

Depuis ce contraft ledit fieur de la Chambre fils & ladide dame 
Briiïbn ont demeuré neuf ans en mariage, nourris & entretenus 
aux defpcns dudit fieur de Montfort défend, en la maifon de Ruf- 
fcy au Parlement de Bourgongnejequelafait degrandes dcfpen- 
fes, non feulement à fa nourriture, mais à luy donner & dreflef 
équipage de guerre lequel il a perdu deux fois, & fpecialement peu 
de iours auparauant fon dccez ayant fait rencôtrc des ennemis du 
Roy,& contraint de fefauuer fcul. En cefterenconrreilfefchauffa 
tellement qu'il en mourut, dece lademanderelïedoit demeurer 
d'accordjd'autant que c'eft chofc de fa cognoifTance. 

Or après fon decez fan: faire déclaration fi elle accepte ou renô» 
ce à la communauté elle demande fon douaire, & d'autant que la 
couftume de Bourgôgnepriuc du douaire la femme noble qui re- 
nonce à la cômu nauté,elle fouftient que fon contrad ne doit cftrç 
rcglé à laCouftume de Bourgongnc,ains de Paris,& non fculcméc 
qu'elle doit auoir douaire , mais qu'elle doit auoir ce qui luy a efté 
promis par fon contrad de mariagc,ores que la court, de Bourgo- 
gne ne le permette, &fe fonde fur ce que l'on dit ordinairement 
que contru^us ex conuentionehgenf accipittnt. 

A cela rcfpondle défendeur, & dit, que celle rcquefte reçoit li- 
mination^àfçauoir fi ialoy municipale y répugne &refifte,^«« /»<«- 
Ûa contrit te^es nullitu momenti l. fxtSl* ^ de f?a6l. (^ nuHu "yideturpa- 
êîum fubfecutum inter eos qui contrdhunt lege contra,here prohibtnte l.iton 
ejl dubium C, de legib. 

Laqueftiondonc principaleeft, de fçauoir par qu'elles loixlcs 

conuentionsfuiditesdoiuentcftre réglées, fuyuât le lieu oulecô- 

traft a efté pafle,ou fuyuât le lieu ou le mary à toufiours eu fon do- 

miciie,qui cft la couftume de Bourgognc,& ou les biens fontaflîs, 

La refolution des Dodeurs cftbicQ in l.ftfmdnt ffJtmSi.^in 



V"7,7 a 'y 



l.^JtfummiinUn,^ l. 2.& qutdem tefl.tiper.C[UC injpiciendttf efi lotui 
contraBus pour lafoléniléde l'aâe & validité d'iccluy: mais pour 
les biens dont ilsdifporcnt exécution &conucntions û elles font 
légitimes ou non , injpidenda confuetudo loci •vbibonafuntjîta , par ce 
que comme dit Charondas le Charon au Comment qu'il a fait (ur 
Icscouftumcsde Paris art. 83. les immeubles ont afriete,& Tôt rei- 
glez parles couftumes des lieux oiiils fontaHîs maxime in dore,\cs 
conucntions matcimonialcs tbnt reiglées felot» le lieu du domicile 
du mary,&oil les biens font aflîs DD.inl.exigere ff.deiud.^'tn d.l. 
I.Ma/iier.§.ttem cum «giturde dote^mtit. Tiraq.cn diuers lieux. 
Cumit.cenf,l6.conf.i-j2. lafm d.Li.Pet.de^nch.conf.ié^.onildiù, 
que quand bien il feroît conuen u par exprez que le contrat fcroit 
reiglc fuyuant la couftumedc Paris, telle conucntion did il fe- 
roit bonne pour les biens liz à Paris, mais nô pas pour ceux qui fc- 
roient hors de Paris. 

Confcqucment les conuentions dudit contrafl de mariage doi- 
uenteftre reiglées par laCouftumcde Bourgongne,oules biens 
font affis,& oii eftoit le domicile du raary. 

Ne fai6t rien au contraire la claufe du côtradl que les parties ont 
fubit lalurifdiétiôde laVicôté & Prcuofté de Paris pour l'exécu- 
tion du contra(5l (juiaratione contraBits quii fortitur forum etium turc 
ipfo L2.ff.de /W. &ccfteconuention a lieu adaSitonem zç'ordinatio- 
nem [itti^nonaddeci/îonem, pourleregarddequoy ilfauttoufiours 
auoir recours au lieu ou les biens font affis DD. m di6iti locif. 

Et mefme Cafl. in d.l. C.de fumma trit. tient que ccluy qui ne 
peut difpoler de (es biens qu'il a en vne prouince , (inon certo modo 
faifant fa difpofition en autre licu,que le lieu ne l'habilite point. 

Venant à la couftumcdeBourgongnc,par laquelle telles con- 
ucntions doiucnteftrc reiglées. 

Il cft bien permis de conftituer douaire diuis,qui cft à dire, con- 
uentionelàlafemmc,cequ'aduientcômeditCha(r.tit,dcsdroits 
appart. à gens mariez, 5.8. in verfc. fed c^uiero : Quant au lieu del'v- 
fufruiélde la moitié des biens anciens ou propres du mary, ilefl: 
conuenu qu'elle prendra certaine fommc de rcuenu annuel com- 
me au cas prefenr. 

Mais il n'cft pas permis au mary de conftituer douaire diuis à fa 
femme plus grand qucla valeur delà moitié de fes biens anciens. 

Que fi telle conftitutiô de douaire diuis excède la couftume t///?. 

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§. ZJ. t'it. des dfoids, qu'elle fera ramenée & rcduîdeau douaire 
couftumier. 

C'eft à fçauoir corne interprète Chaffa. d.S.S.in textathi ferara- 
mcnéc, qu'au lieu du douaire diuis, en ce cas elle pre»d le couftu- 
mier & eft faifie du douaire couftumier quiA vt dicit l.^.§. pen.ff. de 
it. aB.prÎHit. reducere ejî dd ^rijlinamformdm ducere, & ainfi ce prati- 
que en Bourgongne. 

FAcitpro haecofuet.l.exanimo ff. dedonat. int.vîr.^ vx.vbifimuri- 
t»spyomittitaliquid vxorivtfeAUt nonvdet fi exceddtfruCitM dotls ^ 
'vfque ddfruSiui dot'u reuocAturfAcit etiam auth. xqualittu «^ in l. Leonif 
C.dfpaÛ. cornent, vhi maior lucripars reduciturad minorent ^ ibiBart. 
dicit ijuod pjtB»rM initijuale reducitur ad cequale. 

Voire Chaff. tient intextuibi^ & file douaire, que fil n'y a point 
d'anciens heritageSjqui eft à dire propres,& que le douaire couftu- 
mier ne puifTeauoir lieu, que l'on aura cfgard aux biens acquis, & 
que tel douaire diuis ne pourra excéder la moitié. 

Or l'on a fouftenu à laplaidoyeric de la caufc, & il n'a point efté 
infiftc au contraire que tout Icreuenudcs terres Si feigneuricdc 
Brange adiouftant le bien qui pouuoit appartenir à l'efpoux par le 
decez de fa mère ne pouuoit valoir de quatre à cinq mil francs eu 
efgard au temps du contraft3& au temps du iourd'huy cjuod tempos 
injpiciendum argumento l.cum quétritur C.de inojf.teji.^ nouellx deim- 
menf.danAt. il vaut beaucoup moius attendu les ruines des fubiets 
& du domaine. 

Ainlîl'on confent qu'acceptant par ladite Dame Marie Briflon 
la cômunauté qu'elle demoure faifie de la moitié de tous les biens 
dudefunétfon maryaulieudu douairediuis en quelque lieu que 
Icfdits biens foient affis & fitucz,à la charge ncantmoins qu'elle fe- 
ra tenue de rapporter en partage les meubles qui luy font efcheuz 
par le decez de feu fon pcre de tenir copte des fruits Sireuenudes 
bicns,& de payer la moitié des debtes créés pendant le mariagc,& 
en outre les deux mil etcus qu'elle deuoit ameublir,& de payer co- 
rne héritière de fondit père pour le tierSjle tiers de la moitié des ar- 
rérages de la rente de fon mariage à compter du iour du contrat, 
vcu qu'aucun payement n'en a efté faid. : 

Ne peutprofiteràiaditc dame Marie Briflon la claufe fufd.qufel- 
le demourera faifie du douaire diuis nonobftant toutes couftumes 
à ce contraires aufqueiles les parties dcrogenr. 



•^.-''■v »:- 



Confideréj comme dit eft, que la loy & couflumc de Bourgoii- 
giie répugne à telle conuention &: y refifl:e,ou l'on voudroit eftcn- 
dre ccfte conuention, comme fi les parties auoicn t did que où tel 
douaire diuis excederoit le couftumicr qu'il nefcroit reduiét au 
couftiimier. 

Et ChafT. §.'j.in verho donation'u vet-fic. (juantum â'iâ notamméc 
que confùetudines noJir<e habgturf'ro lege, cjuia, hibent ttuBoritdteàpnn- 
ctpevtpdtetinproemio ^fine, & quelles doiuent eftre gardéeSjô: ne 
peuucnt eftre enfraintes par autre que pat le Prince, & que les par- 
ties ne pcuuent rien faire contre telles coufturaes etidm cum ckufu- 
lïnonobjlante rali confuetudine quia nemo hocfaceyepotejî^ijui efl inferior 
aprincipe Inf.in i.nemopotejiiri l^.cot.deleg. i.gl. in auth. cjua in pro- 
vincia m verbo omm priuilegto C.vbi de crimintb, agi oport. Felyn.in cap. 
conJîitutuiext.deyeJ}/t.fpoliat,^lex,conf.2^.vol.l. idem ChaffMt. des 
retraits §. l,in verbo primo. j ; -h '. ' ;>;:<)"' r,.) 

Laraifon de noftre couftumc pour la reduftion du douaire diuis 
au couftumicr eft nequis malèrefua vtatur $.pen. Injîit. de his quifunt 
fit velitl. iur.^ refpicit fduorem publicum ne coniu^HS depttuperentur §.l. 
Jnjiit.quib.al.non licet ^p<i£ia qu(efi4nt contra vùUtatempublicam nul- 
hmfuntmomenti d.l.ptiEii,' 

Si le douaire diuis & promis auoit lieu ladi(5tc dame Marie Brif- 
fon ruineroit ledit fieur de Montfort , vcu que tous (ts biens eu ef- 
gardauxgrandsdebtsoù ilcftconftitué pourles impenfes qu'il a 
Ibpporté à caufe de fon fils,ayant efté toufiours au feruice du Roy^ '■ 
tantaufiege de Rouen auccvingtcinqcheuaux, que depuis par la 
perte plufieurs fois de fcs armes & cheuaux. 

Attendu auffi qu'il a fupporté tous frais & charge de mariage de 
fon fils & belle-fille, fans aùoir recealcs arrérages defon mariage, . 
combien qu'il fuftpriué par lagucrredureuenude la plus part de 
iss biens. 

Vurufn effet dote non data neque foiuta, qu'vn bcappere;& vnc tcHe 
raaifonfuft ruinée par tel contrat. ■^'* ''»!^'"vî\rtîRK"i'(!^a(v-, . ■ ;-; 
Nihiî etiam fupereffet aux cnfans que ledit fietjr de Montforr à eu' 
depuis d'vn fécond mariage, ny a (a fille du premier lia: , &r toutes- 
fois il ('eft retenu les fruits des biens donnez. Par l'ordonnance du 
Roy Hchry, il n'eft pas permis ^itrico aut nouercx plus relinquere qua- 
vm ex liberis cui minui qui dira que les parties adiouftant la claufc 
»e»o^rf»rfpuiffent abroger OU déroger à ccfteloy, &quclafcmc 




conuolantà fccondcsnopccs puifle faire plus grand aduantagc à 
fon mary qu'il n'eft permis par la loy. 

Qui dira auffi en ce cas que contre laloy ou les biês font aflis,par 
laquelle le mary ne peut par douaire diuis donner à fa femme plus 
que la moitié du reucnu de fes bics anciens qu'il puifTe par la clau- 
fulc nonobjldnte y déroger. 

Les Couftumes& les Loixferoiétillufoires fil efioit permis aux 
hommes d'y déroger impublkumpriuAtorumpaEiiombtu helli nonpo- 
tej}, Audi n'y a-il pas apparence que les parties y ayét voulu dero- 
ger^ces mots nonobftant toutes Couftumcs,cftant adiouftez feu- 
lement à caufc qu'il eftoit côuenu que le douaire fctoii propre aux 
enfans,&: qu'elle demoureroit faiiiepar la Coutume du douaire 
diuis. 

Lefquels cas font obmis par laCouftumc de Bourgôgnc,n'eft5t 
dit que le douaire foit diuis ou couftumicr loir propre aux cnfans, 
ny qu'elle dchiourcrà faille du douaire diuis , & partant ils ont peu 
adiouftcr telles conuentions à la Couftume,puis qu'en ce cas il n'y 
a point de prohibition au contraire. 

Neluypeutaufïlferuirccqucled.ficurdc Montfort feftajj,trc- 
ferué l'vfufruid des biens de fon fils pour l'cntretCnement &infti- 
tution d'iceluy il a promis bailler certaine penfion. 

Car par la penfion promife il ne faut pas raefurcricrcuenudes 
biens,mais par la vérité eftâtailéàcognoiftre parla Icdureducô- 
tra6l que miles cum togdto negotium habebat. 

Auiii n'a-il pas promis de faire valoir le bien donné huit mil liur. 
de rente,& fi bien telle promefle auoit efté faite roufioiirs faudroit 
ilfaire la réduction du douaire diuis au douaire couftumier,^»;** le 
niary indirectement eontrcuiendroit à la loy par telle promefle. 

Ne nuit quclepcrecft obligé vn feul&pour le tout à l'accom- 
pliffemcntdu contraiTt. 

n :Car tout ainfi que nous voyôs que la femrhe qui intercède pour 
aiitruy contra Senatufconfulti auÛontatem,Ci dledonnc vn fideiuf- 
feur exceptio lem vel Sa. V'eU, ne compete pas feolcmêt à la femme 
qmnimo jideiujjort l.tmtUerem C.adVell.auialex improbit obligccttonem 
l.fi mulier §.ft ab ea ^.fod.èc (ut CGdltVabcr nequtdemfifiietujfordo'- 
«rfMT/eïïrf^pourmooftrerqu'il fautcôfidcrer l'origiriè de l'obliga- 
tion pourencercher l'cxccuribn. 
Aufîi le père ayant intercédé pour fon fils & f'cftant obligé pour. 



luyjlefils n'ayât peu ^obliger à plus grâd douaire diuis que !c cou- 
ftumicr,& la redudion debuanr cftre faite par le couftumier eadem 
txctptione pitcr vbi potejl nec tn durionem caujam potuit obligdri autre- 
ment l'on trompcroitlacouftume datofideiujjore. 

Veumefmementque nonfjlumtm<iuamobligdtitsfedt(inquttm /;«- 
rci filij conucnitur. 

Que fi par le tiltrc de ^qudit. dotit (^ donat.propt. nupt. il y dcuoit 
auoir égalité entre la dote & l'aduantageque le mary faifoit à fa 
femme, comblé plus en ce cas ou le beaupere n'a receu aucuns de- 
niers en payement de la dot, la dot n'eft que de 4.mil liu. de rente, 
& toutesfois elle en veut emporter fix mil des biens de fon mary. 

Ce qui fe praftiquc à Paris aux contraéts de mariage eft , le tiers 
en meuble,le tiers en propre,& le tiers en douaire. 

Ce neantmoins elle voudroic doubler fa dot fans ameublifTc- 
mentconfiderable. 

Auffi en pays de droidl efcrit il a efté iugc que l'augment ne peut 
excéder le tiers de la dote payée. Et de plus clic fçait bien que la 
femme du feu ficur de Montîbrt qui eftoit femme de qualité & de 
maifon n'auoit de douaire que douze cens liures^lequel douaire le 
fieurPrefidentBriflbnauroitluy-mefme racheté. 

Elle (çait bien auflî que Madame de Môtfort femme du ficur de 
Montfort n'a que mil liures de douaire, combien qu'elle ne foit de 
moindre qualité, & qu'elle a apporté de grand biens au fîeur de 
Montfort fon mary. 

Ce que dclTus feruira au cas qu'elle accepte la communauté. 

Qu^e fi elle renonce à la cômunauté, l'on fouftict que par la cou- 
ftume de Bourgongne elle ne peut demander aucun douaire diuis 
ny couftumier ^.iç.&chajf.in textuibiyC\ui ne fe voudra entremc- 
tre,dit que perrenunciationtmpYiuaturmulierfuo turedotalitij, quia in- 
t^mthabetimdotulitij ,^zr ce que ad débita tenetur & rcnunaatione ad 
€s alienumnon tenetur. 

Or qui acceptât emolumentum nopotejî repudiare cnus xnnexH l.nemi- 
ne ^ ibi Bart.jf.de leg.i.l.quonta^ibi Bald, C. de nat.Ub. spartes lucri 
^ dani debent refpondere l.Jt cudotem §.fimarittisibi^uidenimfolmatr. 

La conuention au contraire ne vaudroit quia aliquidfyaudts habe- 
ret & doli ex eo quod contra tequitatem (^ naturam focietatt6 l.^.f.Jîn.pro 
foc.^ quia contra îuspublicum Pet,de^nch.conf,i6^.oùihitDznotÎL- 
raent que in rennntimdo non tcnebit dotrium fedperdet. 



"^^^V^ 



8 

La raifon qu'il rend cft, que la Couftumc de Boiirgongne nâtu^ 
vaUs eji redti ^ refpicit rem ^ difponit circa bon* (^ infpicicnda in bonis 
exijîentibus intnt tcrrhorium ^ priefertur accUentali confuetudini ex vo- 
luntAtc contrahentium (^py£fertur naturalts accidentait quandofunt con- 
traria l.qtii habebat jf.de tefi.tut. laf.m l.^.^.de off.ajf. 

Tellement quei'ilauoit eftémefme dit que les parties fuyuroict 
la Couft.de Paris que eft accidentdis âumuty attendi deberet laCou- 
ftume de Bourgongne/i>o/;/^fy«rfj Se non celle de Paris etiamjîper- 
mij?iua ejjet laf.in l.^.de off.adfeJf.Bart.in l.^.defujpec. tut. 

De ce que dcflus refulte qu'il n'y a lieu en cas d'acceptation de la 
cômunautéd'adiuger aucune prouifion de douaire fuyuant kcô- 
jtraâ,&: que la prouinon doit eftreioindteau principal. 

Car la maxime eft bien que tous contrants emportent prouifioa 
mais elle a fes exceptions , finon que tel contraét foit contre la loy 
qui empefche la validité du contrat, ou en tout,ou en partie. 
V JLa prouifion,doncque l'on, peuradiugcr cft celle que l'on côfent 
du rcuenu de la moitié des biens du defunâ: en quelque part qu'ils 
Toient aftls & fituez dont elle eft faifiepar la couftume par rcdudiô 
du douaire diuis ou CQuftumicr. 

En cas de renonciation il ny clcbet aucune ptouifion de dquaitc 
ains en ce cas l'on requiert qu'elle en foit déboutée auec adiudica- 
tion de tous dcfpcns, dommages & inteccfts. 

Quant auChafteaudcBrangc luy donne pour fon habitation, 
conlent le fieur de Montfort qu'elle ioy (Te du lieu & maifon en l'c- 
ftat qu'elle cft , mais ayant cfté ruinée par feu il ne peut eftre con- 
traint à le rebaftir arg. l. qui Z'fumf. ^6 &L']l.jf.devfuf.l.l-^.i^.jf. 
quib. mod.i/fttf. &c ainfi rapporte Charôdas le Chaton tit. des dou- 
aires art. 2 éz.auoir efté iugé par arreft de la Court. 

De dôner autre maifon il n'y eft point tenu puis que infpecie tel- 
le maifon a efté defignée pour habitation ficutfi qua domum titiana 
legauerit infpecie liberaturhxres domo extijla. 
. pour les bagues & loyaux elle n'eft receuaBic veu qu'elle a em- 
porté ceux qu'elle auoit^enfemblefes habillemens. 

Par ces moyens ledit fieut de Montfort conclud àcequ'ilplaifc 
au Confcil ordonner qu'auparauaut que faire droit fur la prouifion 
du defuniît.elle déclarera fi elle accepte ou renôce à la cômunautc 
Cuyuant l'arreft du i8.Iuiilet.d£|XÙÊÇ^(iÇinândedefpens domina-, 
ges&inccrefts, . /<^V^^^ 

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